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PANORAMA DE PRESSE - 29.03.23

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<strong>PANORAMA</strong><br />

<strong>PRESSE</strong><br />

SYNDICAT GÉNÉRAL <strong>DE</strong>S VIGNERONS<br />

2 9 · 0 3 · 2 3<br />

POLITIQUE<br />

ÉCONOMIE<br />

LA VIGNE<br />

LE VIN<br />

HORS CHAMPAGNE<br />

RETOUR SUR LES <strong>DE</strong>RNIERS <strong>PANORAMA</strong>S <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong><br />

CETTE REVUE <strong>DE</strong> <strong>PRESSE</strong> SE <strong>DE</strong>STINE À UN USAGE STRICTEMENT PERSONNEL ET INTERNE À L’ENTREPRISE,<br />

LE <strong>DE</strong>STINATAIRE S’INTERDIT <strong>DE</strong> REPRODUIRE, PUBLIER, DIFFUSER OU VENDRE CE DOCUMENT.


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

FRANCE BLEU<br />

Sébastien Gitton<br />

27·03·23<br />

INTERVIEW <strong>DE</strong> MAXIME TOUBART,<br />

PRÉSI<strong>DE</strong>NT DU SYNDICAT GÉNÉRAL<br />

<strong>DE</strong>S VIGNERONS <strong>DE</strong> LA CHAMPAGNE<br />

En France, les produits classés CMR2 sont désormais<br />

interdits à moins de 10 mètres des habitations.<br />

CLIQUER POUR ÉCOUTER L’EXTRAIT<br />

2


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

29·03·23<br />

LE CHAMPAGNE, 3 E BOISSON<br />

ALCOOLISÉE PRÉFÉRÉE <strong>DE</strong>S<br />

FRANÇAIS (BAROMÈTRE SOWINE/<br />

DYNATA 2023) (1)<br />

Quelles sont les régions viticoles préférées des Français ? Quel rapport entretiennent-ils avec les vins étrangers<br />

? Comment évolue le niveau de connaissance des Français en matière de vins et de spiritueux ? Quel regard<br />

portent les Français sur les labels environnementaux ? Le Baromètre SOWINE/DYNATA 2023 décrypte<br />

les tendances de consommation des Français et dresse un panorama complet de l’univers du vin, du champagne,<br />

de la bière et des spiritueux.<br />

En voici quelques résultats :<br />

S’il a toujours détenu une place particulière dans le cœur des Français, le vin (55 %) est en 2023 au coude-àcoude<br />

avec la bière (56 %) parmi les boissons alcoolisées préférées des Français. Le champagne se place en<br />

troisième position (37 %). À noter que l’Île-de-France est le plus grand consommateur de champagne (48 %),<br />

devant le Nord-Est (39 %) et le Nord-Ouest (27 %). Les spiritueux en cocktails (29 %) restent plus consommés<br />

que les spiritueux purs (20 %). Le cidre arrive en cinquième position (22 %), devançant pour la première fois<br />

les spiritueux purs.<br />

Selon le Baromètre SOWINE/DYNATA 2023, 15 % des Français déclarent ne pas consommer d’alcool. Parmi<br />

eux, 23 % ont entre 18 et 25 ans, contre 10 % seulement pour les 50 et 65 ans. La tendance se confirme chez<br />

les femmes à hauteur de 17 % contre 13 % chez les hommes. La catégorie socio-professionnelle est également<br />

un facteur influant puisque le Baromètre révèle un écart entre les foyers à faibles revenus (19 %) et les foyers à<br />

revenus élevés (10 %).<br />

La tendance des « no/low » se confirme. Les Français sont de plus en plus sensibles aux boissons à faible teneur<br />

en alcool ou sans alcool avec 29 % de consommateurs, principalement pour « consommer moins d’alcool » (42<br />

%), pour « faire attention à leur santé » (39 %), mais également « pour leur goût » (37 %). Une tendance plus<br />

forte chez les femmes (33 %) que chez les hommes (25 %), et chez les jeunes avec 45 % de consommateurs<br />

chez les 18-25 ans contre 18 % chez les 50-65 ans.<br />

▼ SUITE ▼<br />

3


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

29·03·23<br />

LE CHAMPAGNE, 3 E BOISSON<br />

ALCOOLISÉE PRÉFÉRÉE <strong>DE</strong>S<br />

FRANÇAIS (BAROMÈTRE SOWINE/<br />

DYNATA 2023) (2)<br />

Le vin blanc est en tête cette année encore parmi les couleurs de vin privilégiées, cité par 93 % de consommateurs<br />

(+2PTS // 2022), suivi par le vin rosé avec 88 % (-1PT // 2022) et le vin rouge avec 83 % (= //<br />

2022). Quelle que soit la couleur, les Français préfèrent consommer du vin en famille (58 % toutes couleurs<br />

confondues, en progression de 3 points par rapport à 2022), une tendance plus forte pour le vin rouge, en tête<br />

à 66 % (+5PTS // 2022). Le deuxième moment de consommation privilégié cité concerne la dégustation entre<br />

amis, à 32 % (-2PTS // 2022), toutes couleurs confondues.<br />

Le podium des cépages et régions préférées des Français<br />

À la question « Quel(s) cépage(s) privilégiez-vous lorsque vous choisissez un vin ? », les Français répondent<br />

le Chardonnay (40 %), le Merlot (27 %) et le Pinot Noir (27 %), suivis par le Cabernet Sauvignon (24 %), le<br />

Riesling (19 %) puis le Sauvignon Blanc (16 %).<br />

Doit-on y voir un lien avec le Top 3 des régions viticoles plébiscitées par les Français ? Peut-être, puisque le<br />

trio de tête est composé, comme en 2022, de Bordeaux, la Bourgogne et la Champagne. Le choix de Bordeaux<br />

comme région préférée est unanime quel que soit le niveau de connaissances : aussi bien chez les<br />

connaisseurs/ experts (57 %) et les amateurs éclairés (50 %) que chez les néophytes (39 %).<br />

Chez les connaisseurs/experts, la Bourgogne et la Champagne arrivent ensuite au coude à coude avec 34 %<br />

de part de voix chacune. Le Beaujolais fait son entrée dans le top 5 des régions préférées chez les connaisseurs/experts,<br />

passant devant le Languedoc.<br />

Chez les amateurs éclairés, la Provence progresse et arrive au même niveau que le Rhône (20 %). Enfin chez<br />

les néophytes, le classement des régions reste identique à 2022 à l’exception de la Champagne qui monte sur<br />

la deuxième marche du podium (25 %) devant la Bourgogne (22 %). L’Alsace, 4e, confirme sa place avec 19<br />

% (= // 2022).<br />

Le Baromètre SOWINE/DYNATA révèle que 7 Français sur 10 consomment des vins étrangers. Parmi<br />

eux, si 29 % s’ouvrent aux vins du Nouveau monde avec, en top 3, le Chili (7 %), l’Afrique du sud (5 %) et<br />

l’Argentine (5 %), 71 % privilégient les vins européens, Italie en tête (28 %) devant l’Espagne (21 %). Leurs<br />

motivations démontrent une certaine ouverture d’esprit puisque la consommation « pour essayer de nouvelles<br />

choses » est citée à 43 %, tout comme « pour leur goût » (43 %). L’envie de « prolonger l’expérience des<br />

vacances » est choisie à 17 %.<br />

4


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

26·03·23<br />

EN CHAMPAGNE, LE FONCIER<br />

VITICOLE PROFITE <strong>DE</strong> LA BONNE<br />

FORME <strong>DE</strong> LA FILIÈRE (1)<br />

Après quatre années de baisse de la valeur du foncier viticole, les premiers chiffres communiqués dans<br />

la Marne attestent d’un marché qui retrouve une croissance. Les prix n’ont toutefois pas retrouvé leur<br />

niveau d’avant Covid.<br />

« Un marché hors-norme en 2022. » Olivier Baranski, directeur opérationnel de la Safer Grand Est, ne mâche<br />

pas ses mots pour caractériser l’activité du foncier viticole. Si les chiffres concernant le département de<br />

l’Aisne, dépendant de la Safer Hauts-de-France, se font encore attendre, la tendance établie pour la Marne<br />

permet déjà de tirer les leçons d’une année extrêmement dynamique pour l’appellation Champagne.<br />

Un marché bien plus actif que ces dernières années<br />

« En temps normal, dans la Marne, le marché se situe entre 100 et 120 ha de vignes vendues, expose Olivier<br />

Baranski. En 2022, le bilan est de 151 ha de terres viticoles échangées, ce qui est tout à fait inhabituel. »<br />

Un fort regain d’intérêt pour le foncier viticole, après deux années marquées la crise sanitaire puis par une<br />

campagne viticole 2021 très compliquée.<br />

« Ainsi, les transactions freinées ces dernières années par un contexte peu favorable ont fini par se débloquer.<br />

»<br />

Et, après quatre années de baisse du prix moyen du foncier viticole dans la Marne, celui-ci retrouve une<br />

croissance, « toutefois moins marquée qu’avant la crise sanitaire », tempère Olivier Baranski.<br />

Les grands crus, toujours au-dessus du lot<br />

Une évolution du prix moyen du foncier viticole à plus de 5 % dans le royaume du chardonnay, et à près de 4<br />

% dans les noirs de la Grande Vallée de la Marne. Rien de surprenant, « quand ça redémarre, ce sont toujours<br />

dans les grands crus que ça repart en premier », note Olivier Baranski.<br />

Ainsi, tirés vers le haut par des crus comme Avize, Oger, Mesnil-sur-Oger, Cramant, le prix du foncier<br />

dans la Côte des Blancs enregistre la plus forte progression parmi toutes les sous-régions de la Champagne,<br />

passant d’un prix moyen à l’hectare de plus de 1,5 million à plus d’1,6 million, avec un prix maximal à 1,8<br />

million.<br />

La région crayeuse demeure ainsi la partie de l’appellation la plus prisée, avec un marché « globalement<br />

dominé par les grandes maisons de Champagne », indique Olivier Baranski.<br />

Plus au nord, la Grande Vallée de la Marne, tire également son épingle du jeu grâce, notamment, au vignoble<br />

classé grand cru d’Aÿ. Le prix moyen à l’hectare progresse de 1,24 million à 1,29 million d’euros.<br />

▼ SUITE ▼<br />

5


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Thomas Crouzet<br />

26·03·23<br />

EN CHAMPAGNE, LE FONCIER<br />

VITICOLE PROFITE <strong>DE</strong> LA BONNE<br />

FORME <strong>DE</strong> LA FILIÈRE (2)<br />

Peu d’évolution dans la Montagne de Reims<br />

Malgré la présence des grands crus de Mailly-Champagne, Verzy, Verzenay, le terroir de la Grande Montagne<br />

de Reims n’a pas progressé en 2022. Le prix du foncier demeure légèrement supérieur, à 1,2 million l’hectare,<br />

enregistrant même une légère baisse de 0,48 %. Le marché de la Grande Montagne de Reims est aussi<br />

finalement moins actif que celui de la Côte des Blancs et de la Grande Vallée de la Marne.<br />

La Petite Montagne de Reims, secteur de Sermiers, Chamery, Sacy, Coulommes-la-Montagne entre autres,<br />

demeure quant à elle supérieure à 1,1 million d’euros, mais enregistre une baisse notable de 3,36 %.<br />

La Petite Vallée de la Marne repart à la hausse<br />

Après plusieurs années de baisse du foncier, le vignoble de la Petite Vallée de la Marne, de Cumières à Dormans,<br />

enregistre une légère hausse, supérieure à 2 %.<br />

Le prix moyen repasse la barre symbolique du million d’euros, précédemment figé à 979 000 euros.<br />

D’importants écarts sont toutefois constatés sur ce secteur, avec un prix minimum constaté à 720 000 euros,<br />

le plus bas de cette année 2022 dans la Marne, contre 1 200 000 euros pour le prix plus élevé.<br />

« Un marché soutenu, notamment, par les crus de Cumières et de Damery », constate Olivier Baranski.<br />

Un marché qui se tient dans les coteaux sud d’Épernay<br />

Du côté des coteaux sud d’Épernay, de Pierry à Morangis en passant par Chavot-Courcourt, le bilan de la<br />

Safer fait état d’un marché actif, avec de nombreux échanges.<br />

« Le prix moyen dans ce secteur a pas mal baissé au cours des dernières années, et quelques bonnes opérations<br />

ont pu être passées en 2022, analyse Olivier Baranski. Toutefois, la majorité des transactions n’ont pas<br />

été renégociées à la baisse. Le marché reste globalement stable. »<br />

Beaux achats dans les Vallées de l’Ardre, la Vesle et du Sézannais<br />

C’est, finalement, dans la Vallée de l’Ardre, la Vallée de la Vesle, et du Sézannais, que les meilleures affaires<br />

ont été conclues pour les acheteurs, avec un prix fortement tiré vers le bas.<br />

« On a eu, dans ces secteurs-là, un nombre anormalement élevé de ventes, relate Olivier Baranski. Ainsi,<br />

dans le secteur de Congy et Sézanne, il y a eu deux fois plus de ventes en 2022 qu’en 2021. Avec de bonnes<br />

opérations réalisées pour les acheteurs. »<br />

Ainsi, le prix moyen du vignoble dans le secteur du Sézannais a été négocié à la baisse de plus de 5 %. C’est<br />

toutefois moins que pour la Vallée de l’Ardre et celle de la Vesle, qui perdent en moyenne 7 % de leur valeur.<br />

L’hectare repasse d’ailleurs sous la barre du million d’euros dans la Vallée de la Vesle.<br />

Le vitryat, marché inexistant en 2022<br />

Le Vitryat dénote de la tendance globale car, contrairement à ces régions voisines, aucune transaction n’a été<br />

réalisée en 2022. Et si des crus comme Couvrot, Bassuet, Vitry-en-Perthois, connus pour leurs chardonnays,<br />

n’ont pas enregistré de nouveaux investisseurs en 2022, ce n’est pas par manque de demande, mais plutôt<br />

parce que les vendeurs s’y font rares.<br />

« À la différence d’une région comme le Sézannais, où le parcellaire est très morcelé, le Vitryat est composé<br />

de grandes parcelles, détenues par des vignerons ou des petites maisons, indique Olivier Baranski. Ainsi, il y<br />

a finalement très peu d’offres sur ce secteur. »<br />

6


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

29·03·23<br />

+23 % <strong>DE</strong> VIGNERONS CERTIFIÉS<br />

HVE CE DÉBUT 2023 POUR 33 % EN<br />

SURSIS EN 2025 ?<br />

Queue de comète ou croissance continue ? Les derniers chiffres de la Haute Valeur Environnementale<br />

témoignent d’un intérêt et d’un engagement maintenus dans le vignoble et au-delà alors que des<br />

nuages pèsent sur la certification gouvernementale.<br />

Au premier janvier 2023, la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) réunit 36 225 domaines agricoles<br />

en France, soit une hausse 21 % des labellisés par rapport à janvier 2022 annonce, discrètement sur son<br />

site internet, le ministère de l’Agriculture. Avec 22 600 domaines viticoles, le vignoble affiche une croissance<br />

de 23 % de ses certifiés en un an, pesant pour 62 % du label à l’échelle nationale. Soit une décroissance continue<br />

du poids de la filière dans le label présenté sur le salon des Vignerons Indépendants de France (en 2014),<br />

qui pesait 80 % de toute la HVE en 2021 (93 % en 2018).<br />

« C’est une réussite que la certification intéresse d’autres filières : HVE n’a de sens que si elle est transversale »<br />

explique à Vitisphere Jean-Jacques Jarjanette, le président de l’association de défense de la certification HVE,<br />

ajoutant que « c’est l’objectif depuis le début. Il ne faut pas que ce soit une démarche viticole, il faut de la transversalité<br />

pour la notoriété. » Le développement sur d’autres filières, des bovins aux fruits et légumes en passant<br />

par les céréales, a conduit à une exposition et des critiques ciblant notamment la force de la terminologie<br />

de «Haute Valeur Environnementale» par rapport à la portée des changements de pratiques agroécologiques<br />

certifiés. Portée par un collectif d’associations de consommateurs et de syndicats bio, une attaque est en cours<br />

devant le Conseil d’État à ce sujet.<br />

Pas de quoi affaiblir le soutien de l’exécutif, à l’origine de l’initiative en 2012, pour qui « ces chiffres illustrent<br />

l’engagement d’un nombre croissant d’agriculteurs et d’agricultrices, toutes filières confondues, dans la transition<br />

écologique et confirment l’engouement pour le dispositif » salue le ministère de l’Agriculture, pointant<br />

que « le Gouvernement avait fixé des objectifs chiffrés dans son plan Biodiversité avec 15 000 exploitations<br />

certifiées de Haute Valeur Environnementale en 2022 et 50 000 en 2030 ». Du moins si la réforme précipitée<br />

de la certification HVE en 2022 ne laisse pas trop de vignobles sur le carreau. Critiquée par les vignerons<br />

certifiés pour ses choix non-concertés sur la fertilisation, les traitements phytos et la biodiversité, la nouvelle<br />

mouture pourrait faire sortir du label jusqu’à 30 % des certifiés actuels dans le vignoble, soit plus de 7 000<br />

exploitations viticoles.<br />

« D’abord il y a deux ans sans rien toucher » expliquait récemment le ministre Marc Fesneau à Vitisphere,<br />

assurant s’être « engagé à regarder avec la filière dans les six mois qui viennent, d’ici l’été, ce que l’on peut faire<br />

évoluer dans le cahier des charges. Il faut voir. La difficulté, c’est qu’ils sont dans HVE, mais ne bénéficient<br />

pas de l’écorégime. HVE a été réhaussée plutôt pour les grandes cultures. J’imagine que l’on va trouver un<br />

chemin.» Si un groupe de travail s’active, « les problématiques demeurent » résume Jean-Jacques Jarjanette,<br />

pointant que le délai du 31 décembre 2024 pour les exploitations précédemment certifiées n’empêchera pas<br />

l’application plus précoce du nouveau référentiel pour les certifications à titre collectif : « la date couperet<br />

arrivera plus tôt».<br />

7


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA MARNE<br />

VITICOLE<br />

Richard Cremonini<br />

28·03·23<br />

CHAMPAGNES BIO : TOUJOURS EN<br />

PROGRESSION<br />

Queue de comète ou croissance continue ? Les derniers chiffres de la Haute Valeur Environnementale<br />

témoignent d’un intérêt et d’un engagement maintenus dans le vignoble et au-delà alors que des<br />

nuages pèsent sur la certification gouvernementale.<br />

Au premier janvier 2023, la certification Haute Valeur Environnementale (HVE) réunit 36 225 domaines agricoles<br />

en France, soit une hausse 21 % des labellisés par rapport à janvier 2022 annonce, discrètement sur son<br />

site internet, le ministère de l’Agriculture. Avec 22 600 domaines viticoles, le vignoble affiche une croissance<br />

de 23 % de ses certifiés en un an, pesant pour 62 % du label à l’échelle nationale. Soit une décroissance continue<br />

du poids de la filière dans le label présenté sur le salon des Vignerons Indépendants de France (en 2014),<br />

qui pesait 80 % de toute la HVE en 2021 (93 % en 2018).<br />

« C’est une réussite que la certification intéresse d’autres filières : HVE n’a de sens que si elle est transversale »<br />

explique à Vitisphere Jean-Jacques Jarjanette, le président de l’association de défense de la certification HVE,<br />

ajoutant que « c’est l’objectif depuis le début. Il ne faut pas que ce soit une démarche viticole, il faut de la transversalité<br />

pour la notoriété. » Le développement sur d’autres filières, des bovins aux fruits et légumes en passant<br />

par les céréales, a conduit à une exposition et des critiques ciblant notamment la force de la terminologie<br />

de «Haute Valeur Environnementale» par rapport à la portée des changements de pratiques agroécologiques<br />

certifiés. Portée par un collectif d’associations de consommateurs et de syndicats bio, une attaque est en cours<br />

devant le Conseil d’État à ce sujet.<br />

Pas de quoi affaiblir le soutien de l’exécutif, à l’origine de l’initiative en 2012, pour qui « ces chiffres illustrent<br />

l’engagement d’un nombre croissant d’agriculteurs et d’agricultrices, toutes filières confondues, dans la transition<br />

écologique et confirment l’engouement pour le dispositif » salue le ministère de l’Agriculture, pointant<br />

que « le Gouvernement avait fixé des objectifs chiffrés dans son plan Biodiversité avec 15 000 exploitations<br />

certifiées de Haute Valeur Environnementale en 2022 et 50 000 en 2030 ». Du moins si la réforme précipitée<br />

de la certification HVE en 2022 ne laisse pas trop de vignobles sur le carreau. Critiquée par les vignerons<br />

certifiés pour ses choix non-concertés sur la fertilisation, les traitements phytos et la biodiversité, la nouvelle<br />

mouture pourrait faire sortir du label jusqu’à 30 % des certifiés actuels dans le vignoble, soit plus de 7 000<br />

exploitations viticoles.<br />

« D’abord il y a deux ans sans rien toucher » expliquait récemment le ministre Marc Fesneau à Vitisphere,<br />

assurant s’être « engagé à regarder avec la filière dans les six mois qui viennent, d’ici l’été, ce que l’on peut faire<br />

évoluer dans le cahier des charges. Il faut voir. La difficulté, c’est qu’ils sont dans HVE, mais ne bénéficient<br />

pas de l’écorégime. HVE a été réhaussée plutôt pour les grandes cultures. J’imagine que l’on va trouver un<br />

chemin.» Si un groupe de travail s’active, « les problématiques demeurent » résume Jean-Jacques Jarjanette,<br />

pointant que le délai du 31 décembre 2024 pour les exploitations précédemment certifiées n’empêchera pas<br />

l’application plus précoce du nouveau référentiel pour les certifications à titre collectif : « la date couperet<br />

arrivera plus tôt».<br />

8


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Pauline Orban<br />

27·03·23<br />

«UNE <strong>DE</strong>MI-JOURNÉE À 180 €» :<br />

<strong>DE</strong>S VIGNERONS TÉMOIGNENT<br />

DU CONSEIL STRATÉGIQUE<br />

PHYTOSANITAIRE (1)<br />

Solliciter un conseil stratégique phytosanitaire est une nouvelle obligation imposée aux exploitants qui<br />

ne sont ni en bio ni certifiés HVE. L’occasion pour les vignerons concernés de faire le point sur leurs<br />

pratiques et de progresser. Trois d’entre eux témoignent.<br />

C’est pour obtenir le renouvellement de son Certiphyto «Décideur» que Pierre Lanza, vigneron dans le Var,<br />

à Puget-Ville, vient de solliciter son conseil stratégique phytosanitaire (CSP). Une démarche obligatoire pour<br />

tous les vignerons qui ne sont pas en bio ni certifiés HVE. « L’audit s’est déroulé à la chambre d’agriculture<br />

avec un conseiller viticole, rapporte le vigneron. J’ai réalisé un CSP individuel et cela a duré 2 heures et<br />

demie.»<br />

Benjamin Descôtes, vigneron sur 6,2 ha en Beaujolais-Village, à Vaux-en-Beaujolais, a lui aussi réalisé récemment<br />

son CSP. Il confie que « cela a duré une petite demi-journée et m’a couté 180 euros ».<br />

Le conseil stratégique phytosanitaire s’organise en deux temps: tout d’abord un diagnostic de l’exploitation,<br />

puis des conseils de réduction des quantités et de bonnes pratiques d’application des produits phytosanitaires.<br />

Un tableau Excel à remplir avant le rendez-vous<br />

Quelques jours avant son rendez-vous avec la chambre d’agriculture du Rhône, Benjamin Descôtes a reçu un<br />

tableau Excel à remplir. « Il fallait renseigner le nombre de salariés sur le domaine, le type de Certiphyto, le<br />

parcellaire, décrire le matériel de désherbage et de pulvérisation, et fournir les calendriers et programmes de<br />

traitement sur les trois dernières années », énumère le vigneron.<br />

Pour sa part, Pierre Lanza a fourni le calendrier de traitement de ses 52 hectares et un descriptif de son<br />

parcellaire lors de son rendez-vous avec Gisèle Ventre à la chambre d’agriculture du Var. « Dans un premier<br />

temps, la technicienne a vérifié que je respectais bien les zones de non-traitement, puis elle calculé mes IFT<br />

et listé les produits CMR que j’utilisais, explique le vigneron. L’objectif étant de voir comment je pouvais<br />

réduire mes IFT à l’avenir. »<br />

Elaboration d’un plan d’action avec le vigneron<br />

Une fois l’audit de l’exploitation établi, les conseillers viticoles ont toutes les données pour émettre des<br />

recommandations. Ils proposent alors un plan d’action, en concertation avec le viticulteur. « J’ai eu des<br />

conseils pour la mise aux normes de mon local phyto, la bonne utilisation des EPI et le mélange des produits<br />

de traitement », raconte Pierre Lanza.<br />

Jérôme Donzeaud, propriétaire du Château Sauman, à Villeneuve, en appellation Côtes de Bourg, a réalisé<br />

son CSP en 2021, alors qu’il travaillait déjà à l’arrêt des désherbants chimiques.<br />

▼ SUITE ▼<br />

9


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Pauline Orban<br />

27·03·23<br />

«UNE <strong>DE</strong>MI-JOURNÉE À 180 €» :<br />

<strong>DE</strong>S VIGNERONS TÉMOIGNENT<br />

DU CONSEIL STRATÉGIQUE<br />

PHYTOSANITAIRE (2)<br />

« Je projetais de passer en bio en 2022 ; ce rendez-vous à la chambre m’a permis de mieux préparer ma<br />

conversion, confie le vigneron. La conseillère m’a suggéré d’investir dans un second pulvérisateur afin de<br />

réduire les délais de traitement, et dans des interceps montés entre roues pour tondre et désherber mécaniquement<br />

en même temps, donc réduire mon empreinte carbone. A l’issue de mon CSP, nous avons effectué des<br />

essais d’application des produits de traitements dans mes vignes. Cela a permis d’affiner en fonction de mon<br />

parcellaire la hauteur des buses, leur débit et le volume de bouillie par hectare. Les bras extérieurs du pulvérisateur<br />

ont même été écartés de façon à traiter au plus près du feuillage. »<br />

«J’ai revu mon calendrier de traitement»<br />

Benjamin Descôtes, a bénéficié de conseils quant à la réduction des produits phytosanitaires. « J’ai revu mon<br />

calendrier de traitement. La chambre d’agriculture m’a conseillé l’application d’Armicarb en début de saison<br />

sur les blancs, contre l’oïdium, et un poudrage avec du soufre si les conditions météo le permettent. Elle m’a<br />

également suggéré de positionner un anti-germinatif en février plutôt qu’en mars, afin de renforcer l’efficacité<br />

du glyphosate appliqué par la suite. »<br />

A la suite de son CSP, Benjamin Descôtes réfléchit même à restructurer son vignoble. « Je pense arracher<br />

certaines parcelles et les replanter à 2 mètres dans le but de mécaniser une partie du domaine », confie le<br />

vigneron, qui prévoit d’aborder le sujet avec le conseiller lors du prochain CSP.<br />

Edwige Reber, en charge du conseil stratégie phytosanitaire pour la chambre d’agriculture de Gironde,<br />

précise qu’à la fin du rendez-vous, le vigneron repart avec un compte-rendu écrit et reçoit une attestation de<br />

réalisation du CSP, permettant notamment son inscription au renouvellement du Certiphyto «Décideur».<br />

10


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’EST ÉCLAIR<br />

Sylvie Virey<br />

27·03·23<br />

BARSÉQUANAIS : LES VITICULTRICES<br />

PRÉOCCUPÉES PAR LA SANTÉ AU<br />

TRAVAIL<br />

Zéro trouble musculo-squelettique* est l’intitulé d’une formation qu’ont choisi de suivre douze viticultrices<br />

et viticulteurs aubois. Être à l’écoute de son corps pour travailler sereinement dans les vignes, en<br />

cuverie ou cave, et sans souffrance, tel est l’objectif. Car malgré la mécanisation d’un certain nombre<br />

de tâches, et l’évolution des outils et équipements, les travaux demeurent, en viticulture, physiques et<br />

répétitifs pour le corps.<br />

En février dernier, un nouveau bureau de la commission des viticultrices de la Champagne a été élu à Chouilly.<br />

Cette composante du Syndicat général des vignerons est désormais présidée par Séverine Couvreur qui,<br />

comme ses collègues de la commission, souhaite redonner le rôle qui leur revient, aux femmes en viticulture,<br />

et s’attaquer aux grands sujets d’actualité. Le développement durable et la responsabilité sociétale de l’entreprise<br />

sont de ceux-là, mais la santé au travail est un autre sujet important. Et c’est celui qui a été retenu pour<br />

une nouvelle session de formation proposée dans l’Aube par la commission des viticultrices dont la vice-présidente<br />

pour l’Aube est Lucie Virey, viticultrice à Balnot-sur-Laignes.<br />

Financée par la Mutualité sociale agricole, cette session de formation est dispensée par des professionnels de<br />

l’organisme Kiné forme et santé. « Le premier rendez-vous a eu lieu le 1er mars en salle, où nous avons vu<br />

comment utiliser au mieux son dos au quotidien. Nous avons six autres rendez-vous, dont certains sur le terrain<br />

comme ce vendredi, et d’autres après les vendanges », souligne Lucie Virey. « À chaque intervention en<br />

effet, il y a de la théorie mais aussi de la pratique, afin de corriger certaines postures par exemple, et changer<br />

les habitudes », renchérit Lucie Picard, kinésithérapeute et formatrice du jour.<br />

Les travaux actuels de taille<br />

En sa compagnie, les stagiaires (et pas seulement des femmes) avaient rendez-vous sur une parcelle de vigne.<br />

« Je vais les observer tailler, tirer les bois et attacher ; ensuite je m’adresserais à chacun pour voir comment<br />

on peut améliorer les conditions de travail », reprend Lucie Picard.<br />

Marinette, qui a mal aux genoux, dispose déjà d’un appareil pour éviter les douleurs trop fortes. Elle participe<br />

à la formation pour « adapter les mouvements aux travaux effectués et ne plus souffrir ». Comme elle,<br />

certains ont déjà cherché des moyens pour pallier leurs soucis personnels de santé, mais tous les conseils sont<br />

bons à prendre « pour améliorer son confort », et les changements d’habitudes sont plus simples lorsque les<br />

tâches sont facilitées.<br />

Au fil de cette formation, il sera question de mieux utiliser aussi le haut du corps, de s’échauffer avant de se<br />

mettre au travail, d’évaluer ces capacités physiques afin de les entretenir voire les renforcer. L’alimentation<br />

sera également abordée à la suite de demandes. De quoi redonner le sourire au travail.<br />

*Les troubles musculo-squelettiques sont les pathologies qui concernent les muscles, tendons, nerfs, vaisseaux<br />

sanguins, articulations, ligaments, etc. à la périphérie des articulations des membres, et de la colonne<br />

vertébrale.<br />

Avis aux viticultrices auboises, une rencontre le 5 avril<br />

Afin de faire connaissance avec les membres du bureau que préside Séverine Couvreur, la commission des<br />

viticultrices de Champagne organise à sa première journée de travail décentralisée dans l’Aube. « Une première<br />

afin d’aller au plus près des viticultrices et de les inciter à rejoindre les rangs de la commission en vue<br />

de mettre en place des projets concrets », insiste Lucie Virey.<br />

Cette réunion est prévue le mercredi 5 avril à l’antenne du SGV de Bar-sur-Seine entre 10 h 30 et 16 h.<br />

L’ordre du jour portera sur la présentation de la commission, de ses axes et calendrier de travail ; sur des<br />

échanges avec les participantes pour connaître leurs attentes et envies ; sur des informations de l’actualité<br />

syndicale et la réglementation concernant les exploitations. Cette réunion se conclura en cherchant un nom à<br />

la commission. Un déjeuner pourra être pris sur place entre 12 h 30 et 13 h 30 à la charge des participantes.<br />

Inscriptions au SGV de Bar-sur-Seine au 03 25 29 85 80 ou auprès de Lucie Virey au 06 03 42 90 96.<br />

d’herbicides, et doivent donc équiper leurs équipes avec du matériel de sécurité, dont nous avons le savoir-faire<br />

», conclut Stéphane Trumtel.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

LA CHAMPAGNE<br />

<strong>DE</strong> SOPHIE<br />

CLAEYS<br />

Sophie Claeys<br />

23·03·23<br />

LES VITICULTRICES <strong>DE</strong> LA<br />

CHAMPAGNE À L’HONNEUR AU<br />

REN<strong>DE</strong>Z-VOUS <strong>DE</strong> BACCHUS<br />

« Pour en finir avec l’expression «femmes de…» Histoire et sociologie des viticultrices<br />

de Champagne sera le prochain thème des Rendez-vous de Bacchus<br />

organisés par l’Institut de George Chappaz.<br />

Au gré du temps, des évolutions technologiques et des révolutions sociales, le<br />

monde vigneron s’est considérablement transformé à deux niveaux. Tout d’abord,<br />

concernant les manières profondes de travailler, mais aussi concernant la situation<br />

des femmes. Bien que celles-ci œuvrent depuis la nuit des temps au sein des exploitations,<br />

elles ne bénéficient que tardivement d’un statut juridique et donc d’une<br />

première reconnaissance sociale.<br />

Les deux intervenantes sont Océane Carneiro, doctorante à l’université de Reims<br />

Champagne-Ardenne, au CEREP (Centre d’études et de recherches sur les emplois<br />

et les professionnalisations) et Aurélie Melin, chargée de partenariat et de médiation<br />

Recherche et Patrimoine au sein de l’Institut Georges Chappaz de la vigne et<br />

du vin en Champagne (URCA). Elles reviendront sur la situation des viticultrices,<br />

ponctuée d’actions, depuis les années 1970 à nos jours. Elles proposeront deux<br />

approches – socio-historique et sociologique – pour mettre en lumière ces femmes<br />

qui continuent de vouloir sortir de l’ombre (lire ici)<br />

Inscription ici<br />

Mardi 4 avril 2023 à 19 heures, ouvert à tous, gratuit.<br />

Le Clos, Bar à vin, 25 rue du Temple, Reims.<br />

12


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Web<br />

FRA<br />

Famille du média : PQR/PQD (Quotidiens régionaux)<br />

Audience : 13792131<br />

Sujet du média : Actualités-Infos Générales<br />

28 Mars 2023<br />

Journalistes : Marie<br />

Blanchardon<br />

Nombre de mots : 615<br />

www.leparisien.fr p. 1/2<br />

Visualiser l'article<br />

Dans la Marne, une serre bioclimatique géante pour préparer la vigne de<br />

demain<br />

Les plants du futur des appellations de Champagne, du Beaujolais et de Bourgogne seront bientôt cultivés dans l'atmosphère<br />

aseptisée de cette structure high-tech baptisée Qanopée, en construction près d'Épernay. Une façon de s'adapter au<br />

réchauffement climatique.<br />

L'idée est de « piloter la croissance de la vigne et l'accompagner au fil des saisons pour qu'elle se développe le mieux possible<br />

et avec le moins d'interventions humaines possibles à l'intérieur », explique Sébastien Debuisson, directeur qualité au Comité<br />

Champagne (Image de synthèse de la future serre). Thouraud SAS<br />

Imaginez des lianes de vignes cultivées hors sol, grimpant à plus de 6 m de haut, et une armée de robots sur rails prêts à leur<br />

prodiguer leurs soins quotidiens, du traitement à la taille en passant par la régulation de l'ensoleillement... Cette image, un peu<br />

futuriste, sera bientôt une réalité à Oger (Marne), au coeur de la côte des blancs, dans le vignoble champenois. C'est ici, sur<br />

un terrain de 2 ha, que doit voir le jour, d'ici à juin 2024, une serre bioclimatique de près de 5 000 m2. Un petit bijou de<br />

technologie, fruit de l'alliance des trois interprofessions viticoles du Beaujolais, de Bourgogne et de Champagne.<br />

« Ici, on va piloter la croissance de la vigne et l'accompagner au fil des saisons pour qu'elle se développe le mieux possible et<br />

avec le moins d'interventions humaines possibles à l'intérieur », explique Sébastien Debuisson, directeur qualité au Comité<br />

Champagne. Baptisé Qanopée, ce cocon sécurisé est destiné à produire les pieds de vigne sains de demain. La serre, dont les<br />

parois seront en verre, sera dotée d'un système « insect-proof ». Tout l'air qui y pénétrera sera donc filtré pour empêcher<br />

l'intrusion d'insectes, même microscopiques.<br />

Autre particularité, la qualité « bioclimatique » de la serre, une innovation majeure, selon Sébastien Debuisson. « Ce procédé<br />

permet de réguler le climat de la serre. Grâce à une ventilation dynamique et un système de flux d'eau, l'air est renouvelé en<br />

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13


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’EST ÉCLAIR<br />

Aurélie Guillemot<br />

23·03·23<br />

EOLIEN SUR LE TERRITOIRE D’ORVIN<br />

ET ARDUSSON : LA VIGILANCE<br />

<strong>DE</strong> MISE FACE AU DÉMARCHAGE<br />

PARFOIS ABUSIF<br />

Le président de la communauté de communes a alerté les élus quant au démarchage récurrent des<br />

sociétés spécialisées dans l’éolien « qui promettent monts et merveilles », alors que le territoire reste<br />

fortement assujetti à la présence du radar de Prunay-Belleville.<br />

En marge du dernier conseil communautaire de l’Orvin et de l’Ardusson, le président Nicolas Juillet a souhaité<br />

mettre en garde ses collègues élus, quant aux multiples sollicitations des sociétés spécialisées dans l’éolien. « Il<br />

y a au moins cinq ou six sociétés qui tournent dans le coin, cela vire à un harcèlement complet et permanent :<br />

ils vont voir les propriétaires notamment, en leur promettant monts et merveilles et en leur racontant n’importe<br />

quoi », a expliqué l’élu, qui avoue pour sa part s’être « refusé à rencontrer ces gens ».<br />

Les sociétés expliqueraient en effet, lors de leurs prises de contacts avec les élus et les propriétaires terriens,<br />

que les radars de Prunay-Belleville sont voués à disparaître, « que l’armée va démanteler le site et donc que de<br />

nouveaux projets éoliens pourront voir le jour. »<br />

Des allégations qui sont erronées, selon Nicolas Juillet. « Quand la préfète est venue en janvier avec le sous-préfet,<br />

on lui a posé la question. Ils ont été très clairs avec nous : il n’y a aucun projet de fermeture ni de démantèlement.<br />

Cela veut dire qu’on reste dans le même schéma que celui dans lequel on est depuis très longtemps. »<br />

Le territoire de l’Orvin et de l’Ardusson est en effet contraint par la présence du radar militaire de Prunay-Belleville,<br />

mais également de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine. Si des parcs éoliens ont vu le jour sur<br />

quelques communes de l’intercommunalité – à Orvilliers-Saint-Julien, Avant-les-Marcilly, Trancault ou encore<br />

Fontaine-Mâcon – désormais, les possibilités sont moindres.<br />

« La règle n’a pas changé »<br />

Nicolas Juillet appelle donc à la vigilance contre ces démarchages qui pourraient induire en erreur les propriétaires.<br />

« Cela laisse penser qu’il y a des possibilités financières mais la règle n’a pas changé : dans les cinq kilomètres<br />

autour des radars c’est zéro éolienne, entre 5 et 20 kilomètres, c’est sous conditions mais il ne faut pas<br />

non plus être dans le cône de la centrale nucléaire de Nogent-sur-Seine », rappelle le maire de Saint-Lupien.<br />

Hervé Terrey, élu à Origny-le-Sec, président du Syndicat départemental de la propriété privée et rurale et par<br />

ailleurs agriculteur, avoue être lui aussi régulièrement assailli d’appels téléphoniques. « Ça n’arrête pas et<br />

quand tu parles de harcèlement, on en est presque là », a-t-il confirmé au président intercommunal.<br />

Ce dernier invite donc à la prudence. « Il faut surtout dire aux populations de signer le moins possible de<br />

contrats pour ne pas être coincés pour l’avenir si quelque chose se décantait à un moment. Je ne suis pas anti-éolien<br />

mais passer du temps pour des choses qui ne peuvent pas aboutir… »<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

TERRE <strong>DE</strong> VINS<br />

Yves Tesson<br />

23·03·23<br />

[CHAMPAGNE TASTING]<br />

COMPRENDRE LES CHAMPAGNES<br />

<strong>DE</strong> VIGNERONS…<br />

Les philosophes nous ont montré que la pensée ne précédait pas le langage mais naissait dans les mots.<br />

Il en va de même de la dégustation où le vocabulaire est crucial pour aiguiser notre perception. Le<br />

Syndicat général des vignerons dévoile une nouvelle grille de lecture fondée sur trois caractères (vif,<br />

fruité, intense). L’objectif est de donner aux amateurs les moyens de mieux identifier les champagnes<br />

répondant à leurs goûts et à leurs besoins. A l’occasion de Champagne Tasting, le 13 Mai prochain au<br />

Palais Brongniart, Geoffrey Orban animera deux ateliers pour en démontrer toute l’efficacité mais aussi<br />

l’aspect ludique lorsque l’on confronte ces caractères à nos idées reçues.<br />

Pourquoi les non connaisseurs privilégient dans leur approche du champagne les grandes marques ? Parce que<br />

la diversité des champagnes de vignerons les effraie et qu’ils craignent dans cette jungle de se tromper et de ne<br />

pas réussir à trouver les cuvées qui correspondent à leurs goûts. La diversité est certes une immense richesse,<br />

mais il importe qu’elle ne nuise pas à la lisibilité. Chaque champagne est une promesse, elle ne saurait être<br />

déçue… Voilà pourquoi le Syndicat général des vignerons a réfléchi à une grille de lecture très simple, fondée<br />

sur trois caractères : vif, fruité, intense. Dans chaque champagne, un trait domine souvent et vous reste ensuite<br />

en mémoire : le côté charnu et rond du fruit, la fraîcheur, l’énergie et la minéralité qui sont le propre des<br />

champagnes « vifs », ou encore le côté intense, c’est-à-dire la vinosité, la charpente, les arômes plus évolués…<br />

D’une certaine manière, cette grille permet de se défaire de tous les préjugés qui entourent une lecture trop<br />

technique du champagne, et c’est pourquoi les deux masters class qu’animera Geoffrey Orban à Champagne<br />

Tasting sont aussi ludiques. On vous a par exemple toujours dit que le pinot noir était vineux et vous le classeriez<br />

volontiers dans la catégorie « intense » ? Pourtant si vous avez l’occasion de déguster un pinot noir de<br />

la Face Nord de la Montagne, vous serez surpris d’abord par son caractère vif et par sa minéralité. On vous a<br />

affirmé que le meunier était rond, charmeur et fruité ? Selon les choix de maturité opérés par le vigneron liés<br />

à la date de la vendange, il pourra pourtant lui donner beaucoup de fraîcheur et de minéralité et faire complètement<br />

bouger les lignes. A contrario, on vous a décrit le chardonnay comme un cépage d’apéritif, vif, mais<br />

avec un peu d’âge il penche plutôt du côté de l’intensité en développant des arômes toastés et pâtissiers, et si<br />

vous descendez dans le Sézannais, il est tout de suite plus rond et fruité. Idem pour les rosés ! Vous identifiez<br />

a priori les rosés de saignée comme des champagnes plus fruités que les rosés d’assemblage ? Pourtant, cette<br />

méthode peut aussi renforcer l’amertume et amener le vin sur des arômes torréfiés relevant davantage du registre<br />

«intense»…<br />

A l’aide de ces caractères, auxquels se rattachent à chaque fois dix adjectifs qui sont autant de nuances, vous<br />

pourrez également identifier plus facilement l’accord gastronomique le plus juste. Le champagne est fruité ?<br />

« Un seul mot d’ordre : la générosité ! » Cap sur les poissons et crustacés à chair ferme, mais également les<br />

viandes blanches, plutôt en sauce et avec des cuissons lentes… Vous êtes d’abord frappé par sa vivacité ? Il faut<br />

assurément des mets aux tonalités vivifiantes : les poissons et viandes crus, dans un style le plus épuré possible,<br />

feront merveille. Enfin, sur le caractère intense, vous élargirez la gamme et vous pourrez aller aussi bien sur<br />

un homard que sur un gibier ou une pièce de bœuf. Les arômes évolués vous ouvriront la porte de toutes les<br />

saveurs forestières, les champignons, la truffe et, au fromage, vous n’aurez pas peur d’attaquer les plus affirmés<br />

et les plus affinés (Comté, Epoisses, Brie truffé…).<br />

Horaires et programmes des Masterclass :<br />

11h30 : Vif, fruité ou intense ? A l’instar de nos vignerons, tous les champagnes ont leurs caractères.<br />

14 h 30 : Nos rosés ont du caractère ! Vif, fruité ou intense, découvrez les champagnes rosés de nos vignerons.<br />

15


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

Presse écrite<br />

FRA<br />

Famille du média : Médias professionnels<br />

Edition : Du 24 au 30 mars 2023<br />

Périodicité : Hebdomadaire<br />

P.1<br />

Audience : N.C.<br />

Journalistes : Thomas Gueller<br />

Sujet du média : Tourisme-Gastronomie<br />

Nombre de mots : 238<br />

p. 1/1<br />

LE GROUPE PINAULT VEND LE CHAMPAGNE HENRIOT, POUR COMMENCER...<br />

La<br />

maison de champagne Henriot serait en voie d'être cédée par Artemis,<br />

la branche viticole du groupe Pinault, après son acquisition en septembre<br />

dernier, une opération qui avait défrayé la chronique (relire V&S news du<br />

07/10/2022: « François Pinault crée un groupe vinicole à plus de 4 Md€ »).<br />

Artemis se concentrerait ainsi sur le champagne Jacquesson dans lequel il<br />

poursuit ses investissements, une logique de recentrage sur des « pépites »,<br />

qui se traduirait également par la cession de la maison chablisienne William<br />

Fèvre et ses 73 ha d'approvisionnement (23 en propre, 50 en fermage) dont<br />

les acquéreurs auraient jusqu'au 7 avril pour déposer des dossiers. Une<br />

partie du vignoble de Bouchard Père & Fils aurait également vocation à être<br />

cédée. Concernant la maison de champagne Henriot, la négociation finale se<br />

serait jouée entre un négociant et une union de coopératives pour un montant<br />

jugé par certains experts comme « très bien valorisé » - on parle de 150 M€<br />

pour un stock estimé à 60 M€. L'heureux acquéreur est le groupe Terroirs et<br />

Vignerons de Champagne qui possède déjà trois marques : Nicolas Feuillatte,<br />

Abeté 1757 et Castelnau. Actuellement, et depuis une quinzaine d'années, le<br />

champagne Henriot est élaboré par Les Celliers du Champs de Mars, filiale de<br />

la coopérative Palmer & Co (Reims), qui lui fournit aussi une petite part de ses<br />

approvisionnements.<br />

Thomas Gueller<br />

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16


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

THE<br />

CONVERSATION<br />

Aurélie Ringeval-<br />

Deluze<br />

23·03·23<br />

LE PACKAGING DU CHAMPAGNE,<br />

OU COMMENT CONCILIER LES<br />

CO<strong>DE</strong>S DU LUXE ET LE RESPECT <strong>DE</strong><br />

L’ENVIRONNEMENT (1)<br />

La recherche en marketing nous apprend que le packaging est un élément essentiel du produit. Combinant une<br />

fonction de protection et d’information, il permet de faciliter la reconnaissance de la marque par le consommateur<br />

et d’influencer ses choix. Ainsi, le packaging fait partie intégrante de la stratégie des entreprises qui<br />

peuvent, grâce à lui, cultiver l’identité de leurs marques et mettre en avant à la fois la qualité de leurs produits<br />

et leur positionnement.<br />

Dans le cas de produits traditionnels liés à une origine régionale ou à une appellation, le packaging revêt une<br />

dimension encore plus particulière. C’est notamment vrai pour le champagne, régulièrement associé au luxe et<br />

dont la dimension iconique en fait un marqueur social.<br />

Partant de l’analyse de la composition de plus de 100 bouteilles de champagne brut sans année (catégorie très<br />

largement majoritaire en volumes) complétée par des entretiens auprès d’experts (institutionnels, producteurs,<br />

imprimeurs et infographistes, influenceurs), nous avons identifié dans une récente recherche des « codes champagne<br />

».<br />

« Roi des vins et le vin des rois »<br />

En résumé, il s’agit de la présence systématique d’une coiffe, une bouteille verte de forme classique champenoise,<br />

une étiquette rectangulaire horizontale, l’utilisation de dorures (sur la coiffe, la collerette et/ou l’étiquette)<br />

et le recours à des illustrations (arabesques, blasons, logos, etc.). Les combinaisons entre ces différents<br />

éléments sont très variées, avec plus ou moins de dorures et/ou d’illustrations, par exemple.<br />

On retrouve également un bloc marque composé de l’appellation « champagne » écrite en majuscules<br />

et située au-dessus du nom de marque, lui-même inscrit dans une taille de police supérieure. Selon les<br />

experts interrogés, ces différents éléments, et notamment la couleur dorée, représentent « cette petite<br />

touche de luxe qui fait que le champagne est le champagne, que le champagne est le roi des vins et le<br />

vin des rois ». Elle semble donc essentielle.<br />

Outre la bouteille elle-même, les maisons de champagne multiplient souvent les emballages et suremballages<br />

pour affirmer leur positionnement haut de gamme. On imagine difficilement une bouteille de<br />

Dom Pérignon vendue sans son coffret !<br />

De même, certaines bouteilles de champagne blanc de blancs ou rosé sont transparentes afin que le<br />

consommateur puisse apprécier la jolie couleur du vin. Or, le verre transparent n’est pas recyclé et,<br />

comme il ne protège pas son contenu de la lumière, ces bouteilles sont souvent vendues emballées<br />

dans un plastique protecteur. À l’heure où le champagne réalise une transition environnementale dynamique<br />

au niveau de la viticulture, quid de l’impact des « matières sèches » liées au packaging sur<br />

l’environnement ? Et quid de l’effet de leur potentielle réduction sur la perception du produit par les<br />

consommateurs ?<br />

▼ SUITE ▼<br />

17


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

THE<br />

CONVERSATION<br />

Aurélie Ringeval-<br />

Deluze<br />

23·03·23<br />

LE PACKAGING DU CHAMPAGNE,<br />

OU COMMENT CONCILIER LES<br />

CO<strong>DE</strong>S DU LUXE ET LE RESPECT <strong>DE</strong><br />

L’ENVIRONNEMENT (2)<br />

Une innovation dans une filière traditionnelle<br />

Derrière ces questions, c’est à la fois l’identité et la capacité de la filière à créer de la valeur qui<br />

sont en jeu. L’innovation est souvent présentée comme un facteur de compétitivité, voire de survie<br />

des entreprises, dans un environnement en perpétuelle évolution. Or, pour les produits régionaux<br />

à appellation d’origine tels que le vin, symbole par excellence de produit de terroir, il semblerait<br />

que les consommateurs soient friands d’authenticité, ce qui peut freiner l’introduction d’innovations,<br />

notamment au niveau du packaging. C’est sans doute encore plus vrai pour le champagne, dont le<br />

packaging doit en plus traduire un positionnement haut de gamme/luxe au sein des vins effervescents.<br />

Notre étude montre pourtant que les producteurs ont recours à différents leviers pour moderniser leurs<br />

packagings. Par exemple : les logos et dessins remplacent les anciens blasons génériques (et donc<br />

impersonnels) ; le nombre d’éléments graphiques sur les étiquettes diminue pour une lisibilité et une<br />

personnalisation accrues ; l’or reste présent mais il est utilisé en moins grandes quantités ; la coiffe<br />

est raccourcie ; la collerette disparaît ; la typographie devient plus lisible ; les encadrements et les<br />

arabesques diminuent ; certaines étiquettes sont désormais positionnées verticalement.<br />

De manière générale, la modernisation des étiquettes passe souvent par leur simplification, ce qui est<br />

généralement bien perçu par les consommateurs.<br />

Sur la base de l’opposition entre tradition<br />

et modernité, nous avons pu identifier<br />

quatre stratégies principales d’innovation<br />

packaging en Champagne. Délibérément<br />

complexes, les packagings traditionnels<br />

multiplient les codes champagne afin d’attirer<br />

le consommateur, se substituant à toute action<br />

publicitaire ou promotionnelle. Affichant<br />

un degré de modernisation limité, les<br />

packagings patrimoniaux permettent de mieux<br />

communiquer sur la marque, tout en conservant<br />

de nombreux codes champagne.<br />

Dans le cas des packagings transitionnels, l’innovation est plus évidente, avec un design résolument<br />

contemporain qui privilégie une esthétique minimaliste et améliore la lisibilité et l’élégance du produit,<br />

qui reste pourtant ancré dans son univers de référence. Enfin, les packagings disruptifs affichent une<br />

volonté marquée de différenciation en « cassant » les codes du champagne.<br />

▼ SUITE ▼<br />

18


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

THE<br />

CONVERSATION<br />

Aurélie Ringeval-<br />

Deluze<br />

23·03·23<br />

LE PACKAGING DU CHAMPAGNE,<br />

OU COMMENT CONCILIER LES<br />

CO<strong>DE</strong>S DU LUXE ET LE RESPECT <strong>DE</strong><br />

L’ENVIRONNEMENT (3)<br />

Ainsi, malgré la difficulté apparente, il est possible d’introduire de l’innovation dans le packaging<br />

du champagne, à des degrés divers selon la sensibilité du producteur. Reste l’épineuse question du<br />

respect de l’environnement, qui peut sembler incompatible avec certains éléments évoqués, tels que<br />

les dorures, collerettes métalliques, coffrets, étuis, etc.<br />

Packaging, luxe et environnement<br />

Selon les experts interrogés, même les producteurs bénéficiant d’une certification environnementale<br />

sont encore souvent réticents à adapter certains de ces éléments afin que le contenant soit aussi<br />

vertueux que le contenu. Ils auraient peur que l’utilisation de matériaux recyclés (papiers, encres), par<br />

exemple, ne déprécie l’image de qualité du produit. Ainsi perdurent encore aujourd’hui les étiquettes<br />

plastifiées qui seules résistent à l’épreuve du seau à glace.<br />

Le Champagne Telmont fait figure de contre-exemple, avec son ambitieuse stratégie de transition<br />

environnementale qui va de la vigne au packaging, incluant l’arrêt des bouteilles transparentes ainsi<br />

que des étuis et coffrets, ce qui aurait permis de réduire de 8 % leur empreinte carbone selon Ludovic<br />

du Plessis, président de la maison. Leur campagne publicitaire « The best packaging is no packaging<br />

» leur a d’ailleurs valu la médaille d’or du magazine professionnel The Drinks Business pour la<br />

catégorie « Design et Packaging ».<br />

Pour autant, leurs ventes sont en croissance et les cavistes et consommateurs se sont montrés très<br />

réceptifs à cette nouvelle stratégie. Selon Ludovic du Plessis :<br />

« Ils comprennent tout à fait que la durée de vie d’une boîte cadeau, elle est de 30 secondes. Et<br />

nous, on fait du champagne, on ne fait pas des boîtes ».<br />

La maison Telmont prouve ainsi qu’il est possible d’aller plus loin dans la stratégie d’innovation<br />

packaging en Champagne, en faisant du respect de l’environnement une priorité sans pour autant<br />

ternir l’image du produit.<br />

19


POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

L’UNION<br />

Jean-Loup<br />

Bernard<br />

25·03·23<br />

L’OFFICE <strong>DE</strong> TOURISME<br />

D’HAUTVILLERS VEUT METTRE<br />

L’ACCENT SUR LA COMMUNICATION<br />

Pour améliorer sa communication, l’office du tourisme veut notamment participer à des salons et<br />

solliciter la presse spécialisée française et belge.<br />

L’office du tourisme intercommunal d’Hautvillers, situé au cœur du champagne et de la Champagne, développe<br />

une politique touristique dynamique et assure un lien de proximité essentiel avec les habitants de la Communauté<br />

des communes de la Grande Vallée. « Nous devons avoir une communication claire et attrayante qui doit être<br />

renouvelée régulièrement pour qu’elle soit efficace » précise Audrey Garillon la directrice. La communication<br />

est donc devenue un axe stratégique prioritaire pour 2022 et les années subséquentes.<br />

Plusieurs outils ont donc été créés. La brochure « Je bouge à deux pas de chez moi » est destinée principalement<br />

aux habitants qui souhaitent devenir des ambassadeurs du patrimoine local auprès des touristes. Elle est financée<br />

et distribuée par la communauté de communes. Cet opus d’une quinzaine de pages, présente les différentes<br />

activités à découvrir tel que le géocoaching. « Ce loisir consiste à utiliser la géolocalisation satellitaire pour<br />

découvrir le patrimoine local », explique Éric Champion, le président de l’office du tourisme. Deux outils de<br />

communication sont mis à la disposition des touristes à l’accueil de l’office du tourisme. Le premier intitulé «<br />

Rendez-vous au cœur de la Champagne » est une brochure bilingue imprimée sur papier glacé et agrémentée<br />

de magnifiques photos. Elle présente les différentes façons de visiter les lieux culturels et de festivités, les<br />

endroits pour se détendre ou découvrir la gastronomie.<br />

Le deuxième outil est un coffret réalisé avec la collaboration des offices du tourisme des communautés de<br />

communes voisines. Il est constitué de 20 fiches qui dévoilent des parcours de randonnées accessibles à tous.<br />

Le touriste a le choix entre des balades au bord de l’eau, en forêt, dans les vignes et à travers les villages.<br />

Sur ces fiches figure un descriptif des curiosités à ne pas manquer. Un plan a été édité en complément, avec<br />

un descriptif de la véloroute qui sillonne la Champagne sur 65 kilomètres. Ce plan est disponible à l’accueil<br />

auprès de Mégane, guide touristique, et d’Anne-Sophie, chargée de promotion. « Nous nous situons dans un<br />

environnement privilégié avec deux forêts d’exception et une inscription sur la liste du patrimoine mondial<br />

de l’Unesco des Coteaux, Maisons et Caves de Champagne donc nous devons proposer une offre adaptée et<br />

attrayante qui valorise ces sites exceptionnels. Nous allons accroître nos actions de communication auprès<br />

de la presse spécialisée en France et en Belgique, et nous serons présents dans les différents salons dédiés<br />

au tourisme. Cette politique doit être efficiente pour développer le tourisme qui est un pan primordial de<br />

l’économie locale » conclut Audrey Garillon.<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Julien Gallo<br />

25·03·23<br />

LE VIN MÉTHO<strong>DE</strong> NATURE PEAUFINE<br />

SA CHARTE SUR LE SEXISME, LES<br />

PET’NAT ET LE NÉGOCE<br />

Le jeune syndicat de défense des vins naturels continue de préciser son cahier des charge, avec des points<br />

techniques, mais aussi un rappel des valeurs du vin naturel.<br />

Après un débat « intense et fourni » en amont, le syndicat des vins Méthode Nature a voté lors de son assemblée<br />

générale, ce jeudi 24 mars, à 95 % (2 abstentions) pour l’adoption de motions contre les discriminations<br />

(sexisme, racisme…) dans le cahier des charges, mais aussi d’engagement environnemental. « Parce que le<br />

vin naturel, ce n’est pas seulement ce qu’on trouve dans la bouteille », ont expliqué les membres du conseil<br />

d’administration. Pour chaque point, le syndicat a utilisé des textes existant : les 25 critères définis par le<br />

Défenseur des Droits pour les valeurs humaines, et la Charte constitutionnelle de l’environnement qui consacre<br />

le principe de précaution, pour le second point. « Le syndicat n’est pas un censeur, ni un moraliste, a expliqué<br />

Julien Gangand, caviste à Lyon, membre du CA. Ces principes ont valeur d’adhésion morale, un engagement<br />

pour que les gens qui gravitent autour de ces vins le fassent dans un rapport d’équité. » « On n’ira pas vérifier<br />

avec Ecocert, a convenu Jacques Carroget, le président. Mais c’est important de le dire pour les gens qui<br />

s’engagent avec nous, mais aussi pour tous ceux qui nous regardent. »<br />

Pet’nat et négoce<br />

Le négoce est une activité de plus en plus répandue chez les vignerons nature, soit comme mesure d’adaptation<br />

économique dans le contexte du changement climatique et de la multiplication des aléas. Soit pour répondre<br />

à la demande accrue de vin naturel sur certains marchés, a évoqué Vincent Wallard, négociant-vinificateur<br />

près de Saumur. Le syndicat a donc désormais une charte spécifique pour le négoce, pour combler « les failles<br />

». Même chose pour les vins à bulles estampillés «Vin Méthode Nature». Deux possibilités sont désormais<br />

offertes : le «pet’nat’», sans aucun ajout de sucre, et les « effervescents » (Champagne, crémants, mousseux),<br />

dont seul du jus de raisin (frais ou en fermentation) peut servir d’apport de sucre à la prise de mousse.<br />

Le syndicat a également précisé les « actions de modification volontaire du raisin » interdites, telles que la<br />

thermovinification et la cryo-extraction.<br />

En plus du contrôle interne systématique pour chaque cuvée, un contrôle aléatoire par Ecocert, avec analyses,<br />

aura lieu sur quatre cuvées tirées au sort en 2023.<br />

A noter : les cuvées dépassant 100 hl devront également s’y soumettre systématiquement, aux frais du producteur.<br />

Une façon pour le syndicat de se prémunir face à de possibles « gros faiseurs » peu scrupuleux… Récemment,<br />

l’arrivée de quelques vins estampillés « Méthode Nature » dans la grande distribution a notamment fait débat.<br />

« Le marché évolue, on ne peut pas l’empêcher », explique le vigneron Gilles Azzoni. « Mais sur les règles<br />

de commercialisation du vin nat’, rien n’est tranché, la réflexion est ouverte », a souligné Antonin Iommi-<br />

Amunategui.<br />

271 membres<br />

Créé en 2019, le syndicat compte aujourd’hui 198 vignerons répartis dans tous les vignobles français (sauf<br />

la Champagne), mais aussi 33 professionnels du vin (cavistes, sommeliers, etc.) et 40 consommateurs, soit<br />

271 membres. C’est moins qu’en 2020 : le collège « vigneron » s’est étoffé de 30 membres, mais les autres<br />

en ont perdu. « L’enthousiasme des débuts, ce n’est pas pareil que l’engagement sur le long terme. A nous de<br />

remobiliser les pros », a souligné Antonin Iommi-Amunategui, éditeur / organisateur de salons et membre du<br />

conseil d’administration. Restent des questions sur la représentativité de l’organisation, qui ne mobilise qu’une<br />

toute petite portion des vignerons « nature ». « Les anciens du mouvement ne sont pas là, ils n’en ont pas<br />

besoin », a convenu Gilles Azzoni. On accueille plutôt les nouveaux. Il faudra du temps pour faire nos preuves,<br />

mais notre définition vient de l’AVN et de Marcel Lapierre. »<br />

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POLITIQUE · ÉCONOMIE · LA VIGNE · LE VIN · HORS-CHAMPAGNE<br />

VITISPHÈRE<br />

Alexandre Abellan<br />

29·03·23<br />

LES MOYENS <strong>DE</strong> LA SORTIE <strong>DE</strong> CRISE<br />

<strong>DE</strong>S VINS <strong>DE</strong> BOR<strong>DE</strong>AUX REMIS EN<br />

DÉBAT PUBLIC<br />

Pour comprendre les dispositifs actuels et demander plus de fonds pour financer l’arrachage et la<br />

distillation, les vignerons bordelais sont conviés à une réunion publique ce 4 avril à Cadillac.<br />

Ce mardi 4 avril à 19 heures, le Collectif Viti 33 organise une nouvelle réunion publique à la maison des vins<br />

de Cadillac (la Closière). Après l’annonces officielle ce premier mars d’une future prime à l’arrachage de 6<br />

000 €/ha pour 9 500 hectares en Gironde (sous réserve de rallonge de l’État et de validation du financement<br />

par l’interprofession bordelaise), l’objectif de cette réunion est de « revendiquer l’insuffisance des propositions<br />

pour l’arrachage et la distillation » indique un flyer, ajoutant que l’évènement se déroulera « en présence des<br />

dirigeants de la filière » pour aboutir à des « prises de décision sur l’avenir de nos actions ».<br />

« Ça va ruer dans les brancards. On demandait 10 000 €/ha sans trop de contraintes. Mais avec 6 000 €/ha et<br />

des contraintes, il y aura peu d’arrachages » alerte Didier Cousiney, le porte-parole du collectif, qui ne cache<br />

pas ses craintes : un accroissement des stocks comme l’arrachage ne va pas être effectif avant la vendange 2023<br />

et que les montants de la distillation sont jugés trop faibles (avec un projet actuel de 75 €/hl pour les vins AOP,<br />

soit 670 €/tonneau). Des « insuffisances » qui alimente une lourde lassitude : « tous les jours j’ai quelqu’un qui<br />

m’appelle pour savoir où l’on en est, qui n’en peut plus, qui en a ras-le-bol et veut arracher. Il ne faut pas des<br />

mesurettes, il s’agit de l’avenir de personnes et de notre AOC » prévient Didier Cousiney.<br />

Comme lors des précédentes réunions publiques*, ce rendez-vous sera l’occasion pour tous les<br />

opérateurs du vignoble de prendre la parole pour témoigner de leurs situations personnelles et<br />

proposer des solutions collectives. « Tout le monde peut venir » invite Didier Cousiney, concluant : «<br />

je voudrais me tromper, mais on va vers une catastrophe si rien ne bouge ».<br />

* : Après une première réunion le 13 juin 2022 au Pian-sur-Garonne, des rendez-vous publics se sont<br />

enchaînés fin 2022, du 8 novembre à Camiran au 28 novembre à Planète Bordeaux, pour aboutir à la<br />

manifestation du 6 décembre à Bordeaux. En 2023, une réunion a eu lieu ce 27 février au Pian-sur-<br />

Garonne.<br />

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