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Corner Magazine #1

Il rend fou la planète du football suisse ! Zeki Amdouni est l'un des plus grands talents de notre pays. Nous l'avons rencontré à Bâle pour un entretien exclusif. À l'aube de son entrée en lice des matchs de qualification pour l'Euro 2024, l'équipe de Suisse fait peau neuve. Décryptage des forces de la Nati et de ses adversaires.

Il rend fou la planète du football suisse ! Zeki Amdouni est l'un des plus grands talents de notre pays. Nous l'avons rencontré à Bâle pour un entretien exclusif. À l'aube de son entrée en lice des matchs de qualification pour l'Euro 2024, l'équipe de Suisse fait peau neuve. Décryptage des forces de la Nati et de ses adversaires.

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CORNER

ZEKI

AMDOUNI

Entretien exclusif

ANTHONY

SAUTHIER

Le rêve éveillé à Yverdon

EURO

2024

La Nati fait sa rentrée

SÉBASTIEN

BICHARD

Interview avec l'entraineur adjoint

du Kosovo

MARS 2023 #1


ÉDITORIAL

LE RENOUVEAU GRENAT

En place depuis le mois de juillet

2018 et avec 187 matchs au

compteur à l'heure où l'on écrit

ces quelques lignes, Alain

Geiger quittera bien son poste

d'entraîneur du Servette FC à la

fin de la saison. La longévité du

Valaisan force le respect, tout

comme les résultats obtenus

avec le club genevois. Premier

de Challenge League dès son

arrivée, il réussit à atteindre la

4ème et 3ème place de Super

League durant les deux années

suivantes. Un peu plus dans le

rang lors de la saison 2021/22, la

6ème place obtenue est

presque déjà aux oubliettes tant

cette saison 2022/23 dépasse

les attentes de la direction du

club grenat. Bien placé pour finir

2ème du championnat, Alain

Geiger et ses hommes rêvent de

Ligue des Champions.

Quoi qu'il en soit, René Weiler -

l'heureux élu - aura la lourde de

tâche de faire oublier le Suisse

de 62 ans. Connu pour être une

forte tête, le Zurichois n'a pas

peur des défis. C'est surtout sa

capacité à durer qui sera mise à

l'épreuve là où son prédécesseur

fait office d'exception (avec

Peter Zeidler) en Super League.

Vous le verrez dans ce numéro,

les qualités de l'ancien

entraîneur d'Anderlecht ne sont

plus à prouver. Avec le vivier de

talents à sa disposition,

l'entraîneur de 49 ans devrait

retrouver le sourire après une

expérience compliquée dans le

championnat japonais.

Mais alors, pourquoi changer ?

Aussi bizarre que cela puisse

paraître, la question ne méritait

pas forcément d'être posée

pour une - grande - partie des

supporters grenats. Était-ce

simplement la fin d'un cycle ?

Peut-être. Ou alors, les réserves

d'Alain Geiger quant à la

titularisation des jeunes joueurs

issus de l'Académie servettienne

étaient un argument trop fort

poussant au changement.


CONTENU

ZEKI

AMDOUNI

Il rend fou la planète du

football suisse depuis la

reprise. Zeki Amdouni nous

a reçu dans son stade

pour une interview

exclusive.

COACHS

SUISSES

En 2023, il ne fait pas bon

d'être entraineur suisse à

l'étranger. Ils sont cinq à

être sur le marché alors

qu'ils avaient démarré la

saison avec pleins

d'ambitions.

ANTHONY

SAUTHIER

Entretien exclusif du plus

genevois d'Yverdon-Sport.

Avec simplicité, il nous dit

tout sur l'incroyable saison

des verts et blancs, son

parcours et son amour

pour Servette.


GROUPE

I

Retrouvez en un coup

d'oeil les forces des

adversaires de l'équipe de

Suisse dans le cadre des

qualifications pour l'Euro

2024

EURO

2024

L'équipe de Suisse fait sa

rentrée avec pour mission

de se qualifier pour l'Euro

2024. Qui va mener

l'équipe de Suisse à bon

port ?

SÉBASTIEN

BICHARD

Il étonne par sa soif

d'apprendre et sa passion

pour le jeu. Entretien

passionnant avec l'actuel

entraineur assistant de la

sélection du Kosovo

IMPRESSUM

RÉDACTION | Julien MORET Bastien FELLER

Romain BLANCHARD Ludovic CHEVALIER

PHOTOGRAPHIE | Maya CRETEGNY

PRODUCTION | KMedia



SUPER LEAGUE

AMDOUNI

"SUR LE BANC DE

L'ÉQUIPE DE SUISSE,

J'AVAIS DÉJÀ LES

FRISSONS !"


eki Amdouni est l'un

des joueurs les plus

prometteurs du pays et

surtout très en forme

en ce début d'année Z2023. Un jeune joueur qui

enchaîne les matchs et les

sollicitations. Pourtant, les

discussions pour organiser notre

interview exclusive sont simples.

Aussi disponible que dans la

surface pour ses partenaires, il

nous donne rendez-vous dans

les travées du Parc Saint-

Jacques. Un stade qui lui sert de

deuxième maison depuis l'été

2022, lorsqu'il a rejoint le FC

Bâle. Avant l'interview de Zeki

Amdouni, nous attendons

quelques minutes devant le

Media Center en compagnie

d'un confrère bâlois venu

rencontrer son compère de

l'attaque Andi Zeqiri. Les deux

ne sont jamais très loin l'un de

l'autre, n'hésitant pas à se

chambrer entre deux portes

avec un "oui, oui tu marques

beaucoup de buts !". C'est de

bonne guerre et cela démontre

la bonne humeur qui règne

entre les deux coéquipiers.

Finalement, c'est l'heure. Zeki

Amdouni s'installe sur une

chaise du stade, indiquant qu'il

est prêt, tout en précisant avec

humour, qu'il a enfilé la tunique

de sortie officiel du club pour les

quelques photos que nous

prendrons durant l'entretien.

Un peu plus loin, les premiers

éclats de rire d'Andi Zeqiri se

font entendre. C'est désormais

à nous de jouer et de faire la

passe parfaite à Zeki Amdouni

pour réaliser une belle interview.

Lui, comme à son habitude, se

tient prêt.


Salut Zeki, tu nous accueilles

au Parc Saint-Jacques. C’est

un peu chez toi maintenant.

Qu’est-ce que ce stade et ce

club représente pour toi ?

Bâle, c’est simplement le plus

grand club de Suisse ! Avec tout

ce qu’ils ont pu faire durant

plusieurs saisons que ce soit en

Ligue des Champions, en

Europa League aussi, et bien sûr

dans le championnat de Suisse.

Jouer dans ce stade devant ces

magnifiques supporters qui sont

toujours présents, c’est énorme

et une grande fierté.

Est-ce que tu suivais déjà le

club avant de signer ?

Non, je ne le suivais pas

vraiment. Je viens de Genève, je

me souviens que j’étais

ramasseur de balle lorsque

Servette jouait. Donc,

forcément, je suivais Servette.

Mais lorsque le club affrontait

Bâle, on savait qu'ils étaient les

meilleurs de Suisse. Ils ont

toujours été impressionnants.

Lorsque tu signes cet été, tu

récupères le numéro 9. Un

numéro presque légendaire

ici, car c’était celui de Marco

Streller. C’est une lourde

responsabilité, non ?


Tu sais, je ne suis pas quelqu’un

qui veut absolument un numéro

spécifique. Lorsque j’ai rejoint

l’équipe dans la région du

Tegernsee, lors du stage de présaison,

Fabi (ndlr Fabian Frei)

m’a dit qu’il y avait les numéro 9

et 10 qui étaient libres. J’ai pris

le 9 sachant que Jean-Kevin

Augustin allait prendre le 10.

C’est plus une question de

numéro libre que de choix.

C’était aussi le cas à Lausanne

lorsque j’ai hérité du numéro 9.

10

Buts inscrits en 2023

Qu’est-ce qui t’as motivé à

signer à Bâle ?

Très honnêtement, le coach Alex

Frei ! J’avais plusieurs autres

offres, mais quand un coach te

veut absolument ça fait un peu

la différence. Et sachant la

carrière qu’Alex Frei a faite, c’est

très flatteur. Je sentais qu’on

allait me faire confiance ici.

Tu as eu plusieurs

discussions avec lui avant

de signer ?

Oui, oui. Mais tu sais, il y a

deux-trois ans déjà lorsqu’il était

à Wil, nous avions eu des

discussions après un match. Il

me disait qu’il trouvait que

j’étais un bon joueur. Lorsqu’il a

signé à Bâle, il m’a vite fait

savoir qu’il me voulait. C’est ce

qui a fait la différence.

Tu as dit que tu avais

d’autres offres. Uniquement

en Suisse ou à l’étranger

également ?

En Suisse et à l’étranger. En

Belgique notamment.



C’est un peu une saison en

dents de scie. Vous êtes

performant en Europe, mais

pas assez constant en

championnat. Quel est ton

regard sur cette première

saison ?

Je pense que nous avions bien

commencé le premier tour,

même si les résultats ne

suivaient pas toujours. Au niveau

du jeu et de l’animation

offensive, nous étions bons. Mais

c’est vrai qu’il nous manquait de

la réussite et c’est toujours

compliqué de gagner des

matchs si tu ne marques pas. Le

problème était là, également de

mon côté. Le parcours en coupe

d’Europe est bon, mais nous

sommes un peu loin en

championnat. La deuxième

place n’est pas acquise et nous

allons tout faire pour prendre

cette deuxième place.

D’ailleurs, le championnat est

particulièrement serré. Est-ce

que tu ressens sur le terrain

que les équipes sont très

proches ?

Oui, même si nous n’avons pas

eu beaucoup de chance.

Attention, il ne faut pas tout le

temps dire que c’est une histoire

de chance. J’ai quand même

l’impression que cela commence

à tourner. Ce qu’il nous a un peu

manqué au premier tour, nous

commençons à l’avoir

maintenant. Aussi en coupe

d’Europe.

Oui, il y a quand même

quelques coups du sort.

Notamment ce penalty

contre Servette…

Oui, ça, c'est sûr. Mais dans

l'ensemble, si on regarde le

match le contenu était bon et

c’est positif. Cela arrive de faire

match nul, ce n’est pas une si

mauvaise chose. Le pire, c’est de

perdre. Nous avons perdu des

matchs que nous n’aurions pas

dû. Notamment le match contre

Lugano à domicile. C’est un

match que l'on doit gagner, très

largement. Contre Servette, nous

avons aussi perdu des points

lors du premier match où ils

égalisent alors que nous faisons

un super match.

Avec notamment presque 30

tirs de mémoire...

Oui, il nous a manqué de la

réussite. Ce facteur chance.

Mais comme tu l’as dit, c’est très

serré donc tout est possible. Il

n'y a qu’YB qui se détache,

même si ce n’est pas une équipe

qui me fait peur. Ils ont su faire

les points au bon moment et

être très efficace. Nous devons

être confiants et ne craindre

personne.

14

Il figure parmi les 14

meilleurs buteurs

européens de l'année

2023


Young Boys a aussi

"l’avantage" de ne pas jouer

l’Europe. Est-ce que cela pèse

dans la balance ?

Oui, c’est sûr que c’est différent

de ne pas jouer tous les 3 jours.

Plus récemment, le match à

Lugano était compliqué. Il est

arrivé tout de suite après le

match contre Trabzonspor qui,

pour moi, était un match très

intense. Et se déplacer à Lugano,

ce n’est jamais simple. Cette

année, nous n’avons pas

vraiment eu les choses faciles

avec les déplacements après les

matchs de coupe d’Europe.

Lorsque tu te déplaces à

Lugano par exemple, tu dois y

aller la veille. Il y a donc un

nouveau déplacement très

rapproché et l’atmosphère làbas,

c’est spécial.

Qu’est-ce que tu as appris

depuis que tu es au FC Bâle ?

J’ai toujours essayé d’apporter le

maximum à l’équipe. Mais c'est

sûr que défensivement, dans

mon état d'esprit, j’ai beaucoup

appris. Je fais plus d’efforts

qu’avant en ce sens. Je ne

ménage plus mes efforts.

Désormais, Alex Frei n’est

plus là, c’est Heiko Vogel par

intérim. Comment se passe ta

relation avec lui ?

Déjà à titre personnel, je me sens

bien. Durant ce deuxième tour,

Alex Frei me faisait jouer tous les

matchs et cela a bien fonctionné

et heureusement, cela a continué

sous Heiko Vogel. Ce n'est pas

évident, quand il y a un nouveau

coach, ce n’est pas toujours

facile pour un joueur, car chacun

doit faire ses preuves. Le plus

important est au niveau du

groupe, qu’il y ait une sorte de

choc.

Tu penses qu’il y a eu une

prise de conscience ?

Oui, cela s’est vu avec le

scénario des matchs qui ont

suivi. Il y a plus de confiance.

Tu joues souvent un peu plus

bas que ce que tu as connu à

Lausanne. As-tu un système

de préférence ?

Non, pas forcément. Comme le

coach le dit, il n’y a plus

vraiment de « dix » dans le

football moderne. Il fallait que je

m’adapte et que je sois un 8 ou

alors en pointe lorsque nous

évoluons à deux attaquants. Je

pense que c’est positif pour moi

de gagner en polyvalence.

Savoir jouer en 8, en pointe ou

même sur un côté, cela fait de

moi un meilleur joueur.

Et cela t’offre également

plus de libertés offensives..

Oui et c’est clair que lorsque

l’équipe marche bien cela aide.

C’est un tout.

Justement, en regardant tes

statistiques, tu as marqué de

la tête, du pied droit et du

pied gauche. On retrouve ton

côté très complet, mais tous

tes buts ont été inscrits à

l’intérieur* de la surface.

Oui, durant le premier tour,

j'avais fait beaucoup de frappes

de loin qui étaient dangereuses.

*Interview réalisée avant son but contre le

Slovan Bratislava


Et tu as touché plusieurs fois

les montants...

Exact, et ça ne rentrait pas.

Malgré tout dans une saison, il

n'y a que très peu de joueurs qui

inscrivent 10 buts hors de la

surface de réparation. Le plus

important pour un attaquant est

ce qu’il se passe dans la surface,

comme par exemple attirer les

défenseurs pour libérer de la

place pour le coéquipier qui

arrive au deuxième ou être

présent sur un deuxième ballon.

Finalement, 80-90% des buts

sont inscrits dans la surface de

réparation.

On a évoqué tout à l’heure

l’enchaînement des matchs.

C’est quelque chose de

nouveau pour toi, est-ce que

c’est presque un autre métier

?

C’est clairement complètement

différent. Lors de mes autres

années, on ne jouait qu’une fois

par semaine et quelques fois

deux fois avec la coupe. Durant

ce premier tour jusqu’à la Coupe

du Monde, nous avons disputé

30 matchs. C’est énorme !

Heureusement, nous sommes

très bien accompagnés avec de

bons soins pour la récupération.

Mais c’est fatigant et cela

signifie que tu dois quelques fois

être sur le banc malgré de

bonnes prestations. C’est

obligatoire pour ne pas être «

cramé ».

Nous prenons match après

match. Nous avons sorti

Trabzonspor qui était pour moi

une des équipes favorites dans

la compétition. Ils étaient

champions l'année dernière en

Turquie, c’est une belle

performance. Mais on voit que

le football change et que toutes

les équipes peuvent te battre.

Nous allons essayer d’aller le

plus loin possible.

Si je te donne la date du 27

septembre 2022. Qu’est-ce

que cela signifie ?

C'est ma première sélection en

équipe de Suisse.

Qu’est-ce qu’on ressent à ce

moment-là ?

De la fierté ! J’avais déjà fait

partie du groupe face au

Portugal à Genève. J’aurais bien

sûr aimé entré durant ce match,

dans ma ville. Les émotions

auraient été encore plus fortes.

Mais le tournant du match

n’était pas favorable. Sur le

banc, j’avais déjà les frissons.

Finalement, j’ai pu disputer 12-13

minutes contre la République

Tchèque, c’était beau. Je ne

veux pas me cacher, j’attendais

ce moment.

Il y a eu ensuite la liste pour

la Coupe du Monde. Est-ce

que tu t’attendais à ta nonsélection

ou tu pensais y

être ?

Quels sont vos objectifs pour

la fin de saison en coupe

d’Europe ?


Je pensais y être. Avec ma

sélection au mois de septembre,

je pensais que mes chances d'y

être étaient bonnes. Mais je

n’étais pas déçu, je vis les

choses comme elles sont. J’ai un

parcours complètement différent

des autres, alors je prends ce

qu’il y a à prendre. C’est sûr que

j’aurais aimé jouer cette Coupe

du Monde, mais je suis tout à fait

conscient que je ne suis pas

encore un élément important de

l’équipe de Suisse. Si cette

Coupe du Monde n’est pas faite

pour moi, ce sera peut-être la

prochaine. Et, malgré tout, mon

temps de jeu avait bien diminué

juste avant la Coupe du Monde.

Il y avait un peu une sorte de

concurrence à trois entre toi,

Andi Zeqiri et Cedric Itten

pour l’équipe de Suisse. Tu

suis forcément les

performances d’Andi, mais tu

regardes également celles

d’Itten ?

Est-ce que tu te projettes

dans le système tactique

utilisé par Murat Yakin

durant la Coupe du Monde

avec une seule pointe ?

Oui. Après, tu sais, j’arrive dans

la sélection, donc je vais

m’adapter au système et pas

l’inverse. Je suis prêt à jouer à

n’importe quelle position ! Contre

la République Tchèque, je suis

entré à gauche, un poste où j’ai

plus ou moins été formé et où j’ai

évolué à Carouge. Ensuite, le

sélectionneur peut également

me faire évoluer dans un milieu à

trois comme récemment avec le

FC Bâle. Je m’adapterai.


J’aime beaucoup Itten et en

plus c’est un mec top ! Ce qui lui

arrive, c’est amplement mérité !

Il est très bon, je regarde

énormément de matchs de

Super League et forcément les

siens également.

Je ne suis pas dans la tête du

sélectionneur, donc je ne sais

pas comment cela va se passer.

Mais je ne dirai pas qu’il y a une

concurrence à trois. La

concurrence est plutôt entre eux,

moi, j’ai un style un peu différent.

Je ne suis pas un « neuf » à

proprement parler.

Ton style d’ailleurs, il est un

peu comparé à celui de

Benzema sur Twitter..

(rires) C'est gentil, mais non.

Quand même pas.

Cet Euro 2024 avec la Suisse,

tu l’as dans le viseur de arc ?

(rires) Oui, mais d’abord, il y a

l’Euro M21 qui est une très belle

échéance surtout que nous

avons un super groupe. Tout le

groupe est pratiquement titulaire

en Super League, je pense qu’il y

a quelque chose à faire !

Ce seront surtout mes derniers

matchs avec l’équipe car je ne

pourrai plus être sélectionné

après. Donc la Nati deviendra

naturellement l’objectif. Mais

c'est sûr que j'y pense déjà !

Justement cet Euro espoir,

tout le monde a beaucoup

d’attentes et osent la

comparaison avec la

génération Shaqiri/Xhaka qui

était allée en finale. Tu vois

des similitudes ?


On a une très bonne sélection,

un groupe qui vit très bien

ensemble. Il y a d’énormes

qualités. Les groupes sont très

relevés, le plus dur sera de sortir

du groupe. Ensuite, tout peut

aller vite. Il y a aussi la

perspective de participer aux

JO qui serait magnifique.

Dernière question, tu as eu

une option d'achat dans ton

contrat avec le FC Bâle,

comment tu vois la suite ?

Dans ma tête, je suis à Bâle ! Je

pense à ce deuxième tour, à

aider l’équipe, à remporter le

plus de match et aller le plus

loin possible dans toutes nos

compétitions. Je suis prêté deux

ans et je serai donc encore là

l’année prochaine.

Je serai

au FC Bâle

l'année prochaine !

Zeki Amdouni

Zeki AMDOUNI

04.12.2000

Genève

Formé à Servette FC

2007-09 Meyrin FC

2017-19 Étoile Carouge

2019-21 Stade-Lausanne Ouchy

2021-22 Lausanne-Sport

2022 FC Bâle

1

sélection



ZEKI


55

MATCHS SUPER

LEAGUE

13

MATCHS COUPE DE

SUISSE

11

SÉLECTIONS M21

22

ANS

3

BUTS EN CONFERENCE

LEAGUE

18BUTS

9BUTS

1 7

BUTS EN M21

SÉLECTION SUISSE


MERCATO

COACHS

À LA

RECHERCHE

DU

BONHEUR

Ils se sont lancés dans la nouvelle saison 2022-23 avec

enthousiasme et ambitions, mais ont vite dû déchanter.

De Lucien Favre à Gerardo Seoane, découvrez les

coachs à succès de Super League qui vivent une période

plus compliquée hors de nos frontières.


PHOTO: BAYER LEVERKUSEN


Hormis le phénomène

Urs Fischer à Berlin,

les coachs suisses

traversent une

passe difficile hors

de nos frontières. Gerardo

Seoane au Bayer Leverkusen,

Marc Schneider à Fürth ou

Lucien Favre à Nice, les

opportunités n’avaient, depuis

longtemps, plus été aussi

intéressantes pour les

entraîneurs suisses. Mais voilà

après les belles promesses,

l’heure des grandes désillusions

avec des licenciements est

arrivée. Mais en football, tout va

toujours très vite, on le sait. Et le

héros d’un jour devenu banni en

quelques matchs peut très vite

se retrouver à nouveau sur le

haut de la scène.

Gerardo Seoane: rebondir

après son premier échec

Après des débuts magnifiques

sous ses couleurs d’origines

du FC Lucerne, sa deuxième

expérience en tant que coach

a été encore plus belle. Triple

champion de Suisse avec un

parcours en Coupe d’Europe,

Gerardo Seaone a sauté le

pas vers Leverkusen et la

Bundesliga plein de confiance.

Après une première saison

remarquable et une

qualification en Champions

League, le Lucernois a

traversé une période trouble.

Largué en championnat, il a

finalement été démis de ses

fonctions en automne dernier.

Le coach décrit comme l’un des

Suisses les plus prometteurs

sait-il gérer les crises ?

L’interrogation est l’une des

raisons de son départ du Bayer

Leverkusen. Néanmoins, nul

doute que l’homme saura

rebondir et prouver qu’il a bien

les épaules et le talent pour

devenir un grand nom parmi les

coachs d’Europe. Et si c’était à

nouveau en Allemagne ?

Lucien Favre: un dernier

pour la route ?

A 64 ans, le Vaudois est-il

réellement à la recherche d’un

dernier grand défi pour ramener

un trophée ? Après son échec à

l’OGC Nice, la question mérite

d’être posée.


Longtemps hésitant à reprendre

un club après son « semi-échec »

à Dortmund, les occasions

n’avaient pourtant pas manqué.

En refusant des offres l’an

dernier, on se demande aussi si

le train n’est pas passé pour

Lucien Favre ? Tout le monde

pensait d’ailleurs qu’il allait

devenir le deuxième suisse à

entraîner en Premier League

après Christian Gross, mais

Newcastle ne l’a finalement pas

choisi et le Vaudois renonçait à

Crystal Palace au dernier

moment prétextant avoir besoin

de plus de temps de repos. Si

l’ancien coach de Servette, de

Zurich et du Borussia

Möchengladbach souhaite ne

pas terminer sa carrière sur cet

échec niçois, il ne pourra

cependant pas s’octroyer à

nouveau une longue période de

répit et de réflexion cette fois-ci.

Autant le talent tactique et

communicatif de Favre n’est plus

à remettre en doute, autant la

question du « top club » doit être

posée. Souvent vu comme un

faiseur d’exploits, l’homme

d’Echallens est avant tout un

grand travailleur. Alors pourquoi

n’a-t-il jamais eu dans les mains

un très gros calibre international

? Il y a certes eu Dortmund où il

n’a malheureusement pas

bénéficié de la confiance

souhaitée, mais il aurait pu (dû)

recevoir des offres du Bayern

Munich, du Paris-Saint Germain

ou encore d’Arsenal. Difficile

aussi de lui reprocher de ne pas

avoir obtenu de titre avec le

Borussia Dortmund l’année où le

Bayern fut tout simplement

inarrêtable (finale de Coupe,

2ème place). Peut-être qu’un

Suisse n’est tout simplement pas

assez attractif pour ces clubs.

Je ne serai

plus jamais

entraîneur en Suisse !

Lucien Favre

PHOTO: OGC NICE


Une autre raison pourrait

reposer sur son football offensif

et basé sur les jeunes talents qui

ont fait sa marque de fabrique.

Une force, mais un défaut à la

fois. Les succès obtenus en

début de carrière avec Yverdon

et le FC Zurich ont forgé ses

convictions et son style de jeu. Il

n’a d’ailleurs jamais renié ses

valeurs et ses méthodes de

travail qui ont fait de lui un

entraîneur réputé peu importe le

club dans lequel il a travaillé.

C’est donc peut-être à cause de

cette étiquette qu’il n’aura

jamais un contingent de stars à

sa disposition. L’avenir du

Vaudois reste pour l’heure assez

flou.

René Weiler, le goût de

l’aventure

Plutôt méconnu du grand public,

René Weiler n’en est pas moins

un coach à succès. Le Zurichois

de 49 ans au parcours atypique

place les valeurs avant tout. Il a

prouvé par le passé que si un

joueur ne lui convient pas, tant

sur le plan personnel ou

footballistique, il n’hésitera pas

à lui en faire part de manière

directe et à se passer de cet

élément si le différent s’avère

trop important.

Connu pour être un globetrotter,

René Weiler n’a guère eu

de succès cette année.

Remercié de son poste chez les

Kashima Antlers dans le

championnat japonais «

pourtant longtemps classé

3ème, deux courtes défaites ont

précipité ma perte » indique

l’ancien coach de Nuremberg

visiblement déçu.

Pourtant, l’homme avec ses

méthodes exigeantes est aussi

un coach à succès. Une

promotion avec le FC Aarau, un

barrage de promotion avec

Nuremberg ou encore le titre de

champion d’Égypte en 2019

avec Al Ahly SC.

Enfin, l’ancien international

suisse (deux sélections) avait

ramené le mythique club belge

d’Anderlecht au sommet de

2016 à 2017 avec un nouveau

titre historique à Bruxelles. Loué

pour son jeu, il dispute la Ligue

des Champions et se forge une

très belle réputation.

Malheureusement pour lui, il fut

licencié en début de saison

suivante car l’alchimie ne

passait plus. Ses joueurs, usés

par son coaching, n’ont plus

répondu présent.

Un entraineur n’a plus le

droit de perdre !

René Weiler


C’est peut-être là le point faible

de René Weiler. Considéré à tort

ou à raison comme un coach

intellectuel, il est parfois

incompris par ses joueurs qui

peuvent aussi se retourner

contre lui lorsque la situation se

dégrade comme ce fut le cas au

FC Lucerne en 2019.

Mais avec son expérience au

plus haut niveau international, le

Zurichois est intéressant.

Servette à flairer le coup et lui a

proposer un contrat de deux ans

avec option.

Vladimir Petkovic, le «

Mister » attend son heure

Pas besoin de vous présenter

l’ancien coach de l’équipe de

Suisse, Vladimir Petkovic.

Sélectionneur à succès entre

2014 et 2021, l’homme vient de

vivre une expérience

douloureuse de 6 mois à

Bordeaux. Sans doute s’est-il

précipité lors de son choix, lui qui

voulait tant sortir de la Nati avec

les honneurs. Mission réussie

pour lui, mais la chute ne fut que

plus brutale dans le pays du vin

rouge. Pire, le club ayant été

relégué malgré son départ en

milieu de saison, l’homme va se

battre au niveau juridique pour

récupérer ses salaires inversés.

Il est toutefois temps de penser

à nouveau football pour l’ancien

homme fort de Sion et des Young

Boys. Et il semble d’ailleurs, que

Vladimir Petkovic ne recherche

pas forcément un nouveau club

mais plutôt une nouvelle

expérience à la tête d’un pays.

Il fut ainsi ces derniers mois sur

la short-list de la Pologne et de

l’Autriche avant de se voir

devancer par d’autres au

dernier moment. Deux belles

opportunités manquées, car le

profil de ces équipes collait

parfaitement à son style. A 59

ans, le temps ne presse pas

encore, mais il serait judicieux

de ne pas se faire oublier du

milieu. Avec le début des

qualifications pour l’Euro 2024,

la fenêtre des sélections

semblent cependant s’être

quelque peu fermée.

Marc Schneider se

cherche un club avec des

moyens

A 42 ans, l’homme est encore

jeune mais à accumuler déjà

beaucoup d’expérience. Après

avoir entraîné avec succès le FC

Thoune, il sera remercié par son

club de cœur après plus de trois

ans suite à sa relégation en

Challenge League. S’ensuit une

aventure en Belgique au

Waasland Beveren. Fraichement

descendu en 2ème division, le

Bernois reprend les rênes de

l’équipe et manque de peu la

promotion. Il devra toutefois

quitter le club et s’engage dans

la foulée au Greuter Fürth en

début de cette saison.

Il se retrouve là aussi dans une

équipe qui vient de tomber en

deuxième division. Or, on le sait,

ce n’est jamais chose facile que

de relancer un club qui vient de

descendre. Et Marc Schneider

en fait l’amère expérience.


Malgré le soutien de sa

direction, le coach finira par

être évincé avant l’hiver avec

une seule victoire à son actif.

Pourtant sur la liste de Young

Boys à l’été 2022, l’avenir de

l’ancien champion de Suisse

avec le FC Zurich devrait s’écrire

à nouveau à l’étranger. Il ne

reste plus qu’à trouver un club

avec des moyens plus assumés.

Il en a le potentiel.

Le saut à l’étranger, un

pas toujours très

compliqué

Le succès et les victoires dans

notre championnat n’est de loin

pas un gage de réussite pour les

entraineurs. Récents vainqueurs

du titre de Super League, Adi

Hütter et André Breitenreiter se

retrouve aujourd’hui sans club

après des expériences en

Bundesliga. L’Autrichien et

l’Allemand sont les trois derniers

champions de Suisse avec

Gerardo Seoane (5 titres

consécutifs à eux trois). Si Adi

Hütter a réussi le saut dans un

premier temps, celui-ci fut bien

plus compliqué pour André

Breitenreiter qui n’a pas réussi à

atteindre les objectifs fixés par

la direction d’Hoffenheim.

Les futurs talentueux tacticiens

de Suisse sont prévenus,

l’étranger ne leur fera pas de

cadeaux !


PHOTO: GIRONDINS DE BORDEAUX


CHALLENGE LEAGUE

SAUTHIER

"JE VOULAIS

REPRENDRE DU

PLAISIR EN JOUANT

AU FOOT !"


l y a des amours que l'on

n'oublie pas. C'est un peu

ce que l'on ressent lorsque

l'on parle avec Anthony

Sauthier. Servette n'est Ijamais très loin. Que ce soit à la

sortie d'une anecdote, d'un

souvenir ou au moment de

parler d'une blessure ouverte, le

club grenat est dans le cœur du

genevois. Pourtant, le défenseur

de 32 ans vit une seconde

jeunesse de rêve à Yverdon.

Décontracté, il nous accueille

tout sourire au restaurant du

Stade municipal. Le temps d'un

café, l'ancien numéro 32 du

Servette nous détaille pourquoi

il croit à l'exploit de son club.

Rejoindre cette Super League à

12 "qui est une bonne chose

pour le football suisse avec ce

format sans play-off" est

l'ambition du groupe de Marco

Schällibaum, nous dit-il.

Cependant, tout à son image,

ce succès s'arrachera à la force

du travail et du mental. Un

mental qui est d'ailleurs la force

d'un joueur qui a connu les joies

de la montée, mais également le

cauchemar douloureux d'une

rétrogradation.

La discussion durera plus d'une

trentaine de minutes, avant de

s'apercevoir que l'échange

retarde presque le défenseur

pour rejoindre ses partenaires à

l'entrainement. Rattrapé par le

temps, nous laissons filer

Anthony qui s'empressera tout

de même d'aller payer

l'addition. Un joueur finalement

pas comme les autres, où la

passion du foot est l'élément

moteur de ses motivations.

Interview exclusive.


Tu as signé à Yverdon en

juillet 2022, peux-tu nous

raconter ton transfert ?

Oui. J'étais prêté par Servette

les 6 premiers mois de janvier à

juin 2022. Ensuite, j'ai signé mon

contrat de deux ans avec le

club.

Tu as le sentiment d'être

vaudois maintenant ? (rires)

(rires) Oui, on peut dire ça. Je

me plais beaucoup dans la

région, même s’il y a beaucoup

de brouillard ici, mais c’est

franchement un détail. Je me

sens super bien et je suis en

confiance donc pour moi, c’est

tout ce qui comptait. Je voulais

reprendre du plaisir en jouant

au foot en venant aux

entraînements et c’est ce que

j’ai trouvé ici.

Qu’est-ce que le club t’avait

« vendu » comme projet pour

te faire venir ?

J'avais rencontré Marco

Degennaro et le coach, Uli

Forte, par visio avant de signer.

Ils m’avaient expliqué les

ambitions et ce qu'ils pensaient

de moi. Tout s’était super bien

passé donc je n’ai pas hésité.

C’était important que je me

sente en confiance, car, je le

répète souvent, il m’a fallu un

peu de temps pour digérer tout

ce qui s'est passé avec Servette.

Dans les ambitions du club,

est-ce qu’il y avait le mot

promotion ?

Non, non, pas du tout. C'était la

première année qu’Yverdon était

en Challenge League. C’est un

club qui se construit de plus en

plus, qui devient aussi plus

professionnel dans les

infrastructures et autour du

terrain. Je voulais retrouver du

plaisir, rejouer au foot ce qui

n’était plus trop le cas à

Servette.

Justement, tu parles des

infrastructures, toi qui as

connu Sion et Servette,

qu’est-ce qu’il manque à

Yverdon pour viser plus haut

?

Forcément, il y a quelques

ajustements au niveau du stade.

Mais la direction va gérer tout

ça si un jour on monte en Super

League. Les vestiaires sont

neufs donc on se sent bien et on

s'entraîne vraiment juste à côté,

à 50 mètres (ndlr il pointe du

doigt les terrains depuis le

restaurant du stade). C’est

super important, je me souviens,

à Servette, on se changeait au

stade de la Praille et ensuite on

prenait les voitures pour aller à

Balexert ou à Plan-les-Ouates.

Après l’entraînement, c’est

compliqué de rester pour faire

du spécifique et tu as le risque

de tomber malade en rentrant.

Aujourd’hui, je n’hésite pas à

donner mon avis et je sais que

la direction est à l’écoute.



Et au niveau des salles de

musculation ou de la data,

vous êtes parfaitement

équipé ?

Oui, pour la musculation, nous

avons un crossfit à 5 minutes et

nous avons tout ce qu’il faut

pour pouvoir travailler

correctement avec le

préparateur physique. Pour ne

rien te cacher, je n’ai jamais été

un assidu de musculation. Si je

n’ai pas de machine au stade, je

ne vais pas me plaindre (rires).

Continuons à grappiller des

points, et nous ferons le compte

à la fin. Peut-être que tu

reviendras à 34 matchs et que

nous serons toujours devant et

là, je te dirai, « oui, l’objectif, c’est

la montée ! » (rires)

Parlons de cette saison.

Personne n'attendait Yverdon

ici, malgré le très bon

parcours en coupe de Suisse

l'année dernière. Comment le

vis-tu ?

C’est magnifique ! Je touche du

bois, j'espère continuer comme

ça. Nous voulions jouer le milieu

de classement, mais pourquoi

pas jouer un peu les troublefêtes

en haut. On se retrouve à

Noël tout en haut, c’est super.

On a su se relever après des

défaites compliquées, et c'est là

qu'on voit le caractère d'une

équipe. Nous jouons vraiment

sans pression en profitant du

moment. Les jeunes apportent

leur fougue, et cela se ressent

chez les plus anciens.

L’objectif maintenant, c’est la

montée ?

Nous allons essayer de faire

aussi bien que ce premier tour.

Tout peut aller vite dans ce

championnat si tu perds

quelques matchs d’affilés.


Tu mentionnais que l’équipe

jouait sans pression, cela se

voit sur le terrain. Yverdon

est une équipe joueuse avec

des latéraux décisifs. C’était

le plan de jeu initial du

coach ?

Quand Marco Schällibaum est

arrivé, il a mis en place

certaines choses qui étaient

différentes d’Uli Forte. Et je le

répète, on a un super groupe

qui apprend vite. Tout le monde

écoute, personne ne se plaint.

Ce qui se dit dans le vestiaire ou

en salle de théorie est tout de

suite appliqué. Au début, nous

prenions pas mal de buts et

nous devions jouer un peu plus

défensif tout en gardant notre

jeu. Nous ne sommes pas une

équipe « kick and rush » comme

ils disent en Angleterre. Notre

force, c’est de jouer depuis

derrière en prenant des risques.

C’est toute l’équipe qui a dû

travailler pour y être plus

présent. Mais l’objectif a

toujours été de produire du jeu

pour prendre du plaisir et en

donner à nos supporters.

À titre personnel, la recette

de la montée, tu la connais.

C’est quoi ?

La constance. Le championnat

est trop serré pour ne pas l’être.

Ensuite, il faut savoir ne pas

perdre. Certains matchs, il faut

se contenter d’un match nul.

Être performant à domicile est

aussi très important. Et

finalement, il faut de la

personnalité et du caractère sur

le terrain. C’est un championnat

où il faut montrer que « tu es là

». Il y a beaucoup de duels, il

faut les gagner.


Tu as été le capitaine

emblématique du Servette et

tu as aussi porté le brassard

ici à Yverdon. Quelles sont

les valeurs que tu incarnes ?

Oui, j’ai été capitaine à Servette,

après le départ de Tibert Pont

avec qui je m’entends très bien.

Mais je n’ai pas besoin d'avoir le

brassard pour montrer

l'exemple. Je ne vais pas être un

joueur différent avec ou sans. Je

ne parle pas beaucoup, mais si

je dois le faire, je le fais. Je

pense que c’est important de

montrer l’exemple à

l’entraînement. Avoir le sourire,

ne pas baisser les bras. Ce sont

des valeurs importantes.

L’avenir n’est pas 100% clair

à Yverdon avec beaucoup de

bruits autour du rachat du

club. Comment le groupe vit

cette situation ?

On le vit bien. Le président est

très transparent et fait tout pour

nous donner les informations

avant qu’elles ne sortent dans la

presse. Mais tu sais, nous, on ne

se focalise pas trop là-dessus.

Nous avons confiance en notre

direction et si un nouveau

soutien arrive pour le club, c’est

bénéfique pour tout le monde.

Un petit mot sur Marco

Schällibaum ?

Très bonne surprise ! C’est un

entraîneur très énergique sur le

banc, moi, j’adore ça ! C’est ce

dont le groupe avait besoin.

Et cela te correspond…

Ah oui totalement ! Moi, je suis

insupportable que ce soit pour

les adversaires ou les arbitres

(rires). J'en suis conscient.

Toujours respectueux mais

insupportable. Marco, c’est un

beau coach. Humainement, il

est proche des joueurs tout en

étant exigeant. Il sait faire des

blagues, et relâcher un peu la

pression. Si quelque chose ne va

pas, alors il réunit le groupe.

Nous sommes très contents et

je pense que lui aussi.

Est-ce que tu suis toujours

l’actualité du Servette ?

Oui, je serai toujours un

supporter du Servette. Quand je

peux, je vais au stade et je suis

toujours en contact avec

certains joueurs.

Tu as 251 matchs avec le

club. Voir un autre joueur au

poste d’arrière droit, c’est

bizarre, non ?

Non, pas du tout. Et je

m’entendais bien avec Moussa

Diallo. Maintenant, il y a Kevin

Mbabu qui est genevois. C’est

bien d’avoir pu ramener un

enfant de Genève.

251

Matchs avec Servette


Pendant toutes ces années,

tu avais eu l’opportunité de

quitter Servette ?

Oui, il y avait eu du concret,

mais rien d’intéressant pour moi

et ma famille. En Suisse, j’ai eu

des touches, mais rien sur la

table.

Beaucoup de jeunes quittent

très tôt Servette aujourd’hui.

En étant formé au club, tu

vois comment cette situation

?

La nouvelle génération est

différente de ce que j’ai connu.

À mon époque, on ne pensait

pas partir à l’étranger à 18 ans

si on n’avait pas le temps de jeu

voulu en équipe première.

Beaucoup sont partis pour

finalement revenir dans d’autres

clubs de Super League.

À l’époque où tu étais au

club, est-ce que tu avais un

discours avec les jeunes

pour essayer de les retenir ?

Les retenir, non. Mais je leur

disais d’être patient et de

travailler. J’essayais de les aider

comme je pouvais.

Tu es un des nombreux

joueurs à avoir porté le

maillot du Servette et du FC

Sion.

Oui. À l’époque du transfert, je

ne jouais pas beaucoup, mais

j’étais tout fou d’être sur le banc

en Challenge League. Il y a eu

une fois un match amical entre

les deux équipes et j’ai fait un

bon match.

C’est là que Frédéric Chassot

m’a repéré. Plus tard, il m’a

appelé en m’expliquant le projet,

l’objectif du club. Je voulais sortir

de ma zone de confort, et c’était

une bonne occasion, car pas

trop loin de la famille. J’ai eu mes

premières minutes avec Didier

Tholot comme coach. C’était une

bonne expérience, même si on

connaît Sion avec tous les

changements d’entraîneurs qu’il

y a. J’ai aussi gagné la Coupe,

donc forcément un super

souvenir.

Tu as aussi connu les équipes

suisses jusqu’en M20…

Oui, malheureusement pas plus

loin. Pourquoi ? Je ne sais pas.

Pourtant, tout se passait bien. Je

me souviens, le meilleur joueur

du match recevait le fanion

comme récompense. J’en ai pas

mal dans ma cave (rires). Je n’ai

pas de regrets. Entendre l’hymne

suisse qui retentit, c’est quelque

chose !

Aujourd'hui, tu as 32 ans et

forcément, on pense un peu à

l'après. Tu l’imagines

comment ?

Alors, oui, j'en parle souvent avec

ma femme. Même si,

personnellement, je n’arrive pas

à me lancer en parallèle. Je

pense que cela peut me

déstabiliser, mais on essaie de

regarder un peu ce que je peux

faire dans les prochaines

années. Te dire où je serai dans

3- 4 ans ? Je ne sais pas.


Tu aimerais rester dans le

foot ?

Pourquoi pas, mais pas comme

entraîneur, du moins pas pour

l’instant. Peut-être plus avec les

jeunes ou en tant que Team

Manager. Mais c’est encore

assez flou et je me dis aussi que

les envies peuvent changer

avec les années.

5

Assists

(saison 2022-23)


SANS FILTRE

TON MEILLEUR SOUVENIR

La montée en Super League avec Servette.

TON PIRE SOUVENIR

La période Quennec. Nous jouions la promotion sans être

payés et finalement l’équipe avait été rétrogradée en 1L

promotion, évitant de peu la faillite.

TON PLUS BEAU BUT

Alors là, je vais te dresser la liste (rires). Non, je pense à

celui contre Zurich en 2017. Un une-deux et j’enchaine

avec une frappe dans la lucarne.

LE MEILLEUR JOUEUR AVEC QUI TU AS JOUÉ

Je vais t’en dire deux si ça ne te dérange pas. Il y a

Miroslav Stevanovic et Emile Mpenza que j’ai côtoyé à

Sion.

TON MEILLEUR ADVERSAIRE

Shaqiri lorsque j’étais à Sion. Il était à Bâle, ils avaient une

sacrée équipe. Il fallait se les farcir et lui était très fort.

LE CHAMPIONNAT OÙ TU AURAIS AIMÉ JOUER

La Liga

ET TON CLUB

Égal, celui qui me veut en Liga (rires)

UNE ANECDOTE AU COURS DE TA CARRIÈRE

À Servette en 2013 ou 2014, on avait une sacrée équipe.

Après l’entrée sur le terrain, le onze se réunissait. Tout le

monde pensait que nous faisions un cri de guerre, mais en

fait un joueur était désigné pour raconter une blague juste

avant le match.


ÉQUIPE DE SUISSE

LA NATI

EN MISSION

EURO 2024

Nouvelle année, nouvelles ambitions ! Après une

Coupe du Monde au parfum d'amertume, l'équipe

de Suisse se retrouve pour démarrer sa mission

Euro 2024. Avec un groupe abordable, la Nati ne

doit pas se rater et préparer au mieux son

échéance allemande. Découvrez qui sont les

adversaires des coéquipiers de Granit Xhaka et

quels sont leurs principaux atouts. Tour d'horizon

du parcours de la sélection de Murat Yakin.


EURO 2024


LE GROUPE

DE L'ÉQUIPE

DE SUISSE

25 mars 2023

Biélorussie - Suisse

28 mars 2023

Suisse - Israël

16 juin 2023

Andorre - Suisse

19 juin 2023

Suisse - Roumanie

9 septembre 2023

Kosovo - Suisse

12 septembre 2023

Suisse - Andorre

12 octobre 2023

Israël - Suisse

15 octobre 2023

Suisse - Biélorussie

18 novembre 2023

Suisse - Kosovo

21 novembre 2023

Roumanie - Suisse



PHOTO: AFP


ISRAËL

76ÈME CLASSEMENT FIFA

LE COACH

ALON HAZAN

LA STAR

MANOR SALOMON

LA TALENT

OSCAR GLOUKH


KOSOVO

107ÈME CLASSEMENT FIFA

LE COACH

ALAIN GIRESSE

LA STAR

VEDAT MURIQI

LA TALENT

EDON ZHEGROVA

DERNIER MATCH

SUISSE-KOSOVO: 1-1 (2022)


ROUMANIE

52ÈME CLASSEMENT FIFA

LE COACH

EDWARD

IORDANESCU

LA STAR

RAZVAN MARIN

LA TALENT

ALEXANDRU

PANTEA

DERNIER MATCH

ROUMANIE-SUISSE: 1-1 (2016)


ANDORRE

153ÈME CLASSEMENT FIFA

LE COACH

KOLDO ALVAREZ

LA STAR

BERTO ROSAS

LA TALENT

IKER ALVAREZ

DERNIER MATCH

SUISSE-ANDORRE: 3-0 (2017)


BIELORUSSIE

97ÈME CLASSEMENT FIFA

LE COACH

GEORGIY

KONDRAJTEV

LA STAR

EVGENIY

YABLONSKIY

LA TALENT

MAKS EBONG

DERNIER MATCH

SUISSE-BIÉLORUSSIE: 1-0 (2017)


QUI POUR

MENER L'ÉQUIPE

DE SUISSE À

L'EURO 2024 ?

Alors que Murat Yakin et

l'ASF ont commencé les

grandes manœuvres pour

renouveler l'effectif de

l'équipe de Suisse il y a de

cela quelques mois déjà,

qui seront les joueurs qui

auront une carte à jouer

dans cette mission "Euro

2024" ?

Si certains se démarquent

ou sont et resteront

incontournables, d’autres

pourront avoir leur chance

et espérer un appel du

sélectionneur national.

Attention, le bonheur des

uns fera forcément le

malheur des autres.

Décryptage et analyse des

possibilités qui s’offrent à

Murat Yakin durant ces

deux prochaines années.



LES GARDIENS

SAUF CATASTROPHE, ILS SERONT PRÉSENTS !

La Suisse est un pays de

gardien et ne cesse de le

prouver. De ce fait, la

concurrence est rude derrière

Yann Sommer, qui semble être

(pour le moment) l’indétrônable

numéro 1. Mais pourra-t-il tenir

cette position jusqu’à l’Euro

2024 ? La question se pose.

Murat Yakin a déjà prévu le

coup en sélectionnant quatre

gardiens pour la Coupe du

Monde et c’est probablement

entre ces trois que se

disputeront les 2 autres places

pour l’Euro 2024. Gregor Kobel

est le numéro 1 à Dortmund,

pendant que Jonas Omlin se

montre également excellent

avec l’autre Borussia,

Mönchengladbach. La question

n’est pas tellement de savoir

s’ils seront présents, mais plutôt

de savoir si Sommer tiendra son

meilleur niveau jusqu’en 2024 et

qui le remplacera par la suite ?

La lutte pour la place de titulaire

se jouera sûrement entre Kobel

et Omlin, et la décision ne sera

pas facile à prendre. Lors de la

Coupe du Monde, Murat Yakin

avait fait le choix d’aligner

Gregor Kobel lorsque Yann

Sommer était absent, même si

ce dernier ne s’était pas montré

forcément plus convaincant

qu’Omlin l’été dernier face au

Portugal. Petit avantage pour

Kobel donc, tout en espérant

que Sommer puisse terminer sa

carrière internationale sur une

belle note lors du prochain

grand rendez-vous.


ILS ONT UNE CARTE À JOUER

Bien que la route semble

bouchée, plusieurs autres

gardiens auront leur mot à dire.

D’autant plus que les nombreux

matchs de qualifications

pourraient être, pour le

sélectionneur bâlois, l’occasion

de tester d’autres talents. Le

premier est Philipp Köhn, qui

s’est fait une place et un nom du

côté de Salzburg, avec qui il a

disputé la Ligue des Champions.

Il se place donc logiquement

dans cette lutte des derniers

remparts potentiels. Yvon

Mvogo, aujourd’hui à Lorient en

Ligue 1, semble être l’un des

autres prétendants. Comme

Yann Sommer et Gregor Kobel, le

Fribourgeois a lui aussi suivi le

parcours menant de la Super

League à la Bundesliga.

Sa grosse blessure, contractée

l’automne dernier et qui est

toujours en cours de guérison, le

lance dans la course avec un

retard qu’il devrait être difficile à

combler, mais pas impossible.

Performant depuis le début de

l'année, Anthony Racioppi

marque des points. La forte

concurrence laisse très peu de

chance au genevois, mais

l'enchainement des matchs lui

permet de rappeler à tout le

monde qu'il est un gardien très

talentueux. Murat Yakin

pourrait être amené à lui tendre

une perche pour lui montrer que

l'ASF ne l'a pas oublié.

ILS POURRAIENT RESTER À QUAI

Le poste de gardien de but n’est

pas celui qui connaît le plus de

turn-over et les joueurs

convoqués lors du dernier

rassemblement devraient aussi

être de la partie en 2024. Alors,

David von Ballmoos devrait

voir son avenir en équipe de

Suisse s’assombrir. Les blessures

récurrentes et la concurrence

devraient le mettre hors jeu.

Dommage, le portier d’YB

réalisait jusqu’à là une

magnifique saison.


LES DÉFENSEURS

SAUF CATASTROPHE, ILS SERONT PRÉSENTS !

On ne change pas une équipe

qui gagne, pas vrai ? Ce n’est

pas totalement ce pour quoi

avait opté Murat Yakin le 6

décembre dernier face au

Portugal. Mais une chose est

certaine, la Suisse peut (enfin) se

reposer sur une charnière

centrale stable et fiable.

Manuel Akanji, au même titre

que Fabian Schär, fait partie

des 10 meilleurs défenseurs

centraux de Premier League

cette saison. Peu nombreux sont

les pays qui peuvent se vanter

d’une telle caractéristique. Ils

représentent à la fois le présent

et le futur à moyen terme de

notre équipe. Tout comme Nico

Elvedi, qui est en pleine

ascension et un Eray Cömert,

qui a su s’imposer à Valence.

Ces quatre joueurs seront, à

n’en pas douter, les centraux

qui disputeront le prochain Euro.

En ce qui concerne les latéraux,

la sélection sera plutôt simple

par rapport à la dernière

grande compétition, et cela, en

raison du nombre peu élevé de

latéraux convoqués ; Silvan

Widmer devrait bien être dans

le groupe. Le capitaine de

Mayence poursuit son

ascension fulgurante et se

montre convaincant lorsqu’il

enfile le maillot suisse. Sauf

grosse surprise, les cinq joueurs

cités précédemment devraient

prendre part aux matchs de

qualifications ainsi qu’au tournoi

(si qualification il y a). Ricardo

Rodriguez devrait lui disputer

son dernier tournoi majeur en

cas de qualification. Même si le

joueur du Torino ne sera peutêtre

pas titulaire, sa place au

sein du groupe reste

primordiale. En effet, son

expérience est un atout de

choix qui peut être bénéfique

pour aider à intégrer et

développer les nouveaux venus.

EURO 2024


ILS ONT UNE CARTE À JOUER

Nombreux sont ceux qui

aimeraient obtenir une place au

sein du groupe de Yakin. Et les

talents ne manquent pas, ce qui

n’est évidemment pas pour nous

déplaire. La Suisse a manqué de

profondeur de banc sur ses

couloirs au Qatar et l’explosion

de Jordan Lotomba à Nice

depuis la reprise tombe bien. En

effet, elle arrive au moment où

Ricardo Rodriguez semble en

déclin lorsqu’il lui est demandé

de prendre le couloir. Le

Lausannois attend sagement

son heure et se montre très

convaincant en Ligue 1, lui, qui a

bien des choses à prouver à son

sélectionneur. Sur ce couloir, un

autre joueur s’est démarqué,

Ulisses Garcia. Le latéral des

Young Boys aux quatre

sélections espère forcément

être de ceux qui se disputeront

le côté gauche longtemps

occupé par Ricardo Rodriguez.

Dans l’axe, quatre jeunes

défenseurs devront jouer des

coudes pour s’installer dans les

futures listes de Yakin.

Leonidas Stergiou, Cédric

Zesiger ou encore Becir

Omeragic sont tous trois bien

installés en Super League.

Bryan Okoh revient gentiment

d’une grosse blessure et

pourrait faire son trou du côté

de Salzburg. Trois d’entre eux

ont débuté leur formation en

Suisse romande et ces quatre

joueurs auront tout à prouver

s’ils venaient à être convoqués

lors de cette campagne de

qualification.

Toutefois, il y a un point

d’interrogation en ce qui

concerne le potentiel suppléant

de Silvan Widmer à droite.

Effectivement, peu nombreux

sont les candidats potentiels. Le

plus probable devrait être

Lewin Blum, que les amateurs

de Super League ont la chance

de découvrir depuis janvier

2022. Actuellement sous les

ordres de Patrick Rahmen avec

les M21, il ne serait pas étonnant

de le voir avec l’équipe A d’ici

quelques mois. Un autre talent

de notre championnat, qui a le

droit de rêver à l’équipe suisse,

se nomme Isaac Schmidt. Bien

que ce dernier soit aligné plutôt

au milieu cette saison, sa

polyvalence permettrait à Murat

Yakin de l’aligner aussi sur le

flanc gauche de la défense. S’il

continue sa progression au

Kybunpark, l’ancien du Team

Vaud pourrait peut-être bientôt

fêter sa première convocation.

Un autre jeune latéral s’est fait

remarquer ces dernières années

et également avec les Brodeurs.

Il s’agit de Miro Muheim.

Indiscutable à Hambourg en

Bundesliga2, le latéral suisse,

formé en partie à Chelsea (rien

que ça), pourrait bientôt

prétendre à sa première

sélection. À 24 ans, il voit

également l'émergence de

Dominik Schmid, 25 ans,

comme une concurrence de

plus pour un place en équipe

nationale.


Le joueur « surprise » pourrait

être Edimilson Fernandes. Le

Valaisan pourrait avoir une

carte à jouer à presque chaque

poste sur le terrain. En effet, le

joueur de Mayence est

polyvalent et s’est installé dans

le club de Bundesliga comme

défenseur (deux apparitions

dans le couloir droit, et testé six

fois au milieu également).

Des statistiques qui viennent

confirmer son impressionnant

gain de maturité lors des deux

dernières saisons. Le joueur

formé au FC Sion est un peu le

couteau suisse du sélectionneur,

qui l’a fait évoluer à trois postes

différents en autant de

sélections jusqu’à présent.

ILS POURRAIENT RESTER À QUAI

Ils sont en revanche peu

nombreux, ceux ou celui qui

pourraient quitter le navire de la

Nati. Un joueur revient en Super

League après des expériences

plus ou moins réussies en

Bundesliga et en Premier League

et pourrait, peut-être, ne jamais

revenir en sélection, Kevin

Mbabu.

Le Genevois a manqué

d’occasion pour faire ses

preuves cet automne et ce

manque de temps de jeu lui a

coûté sa place pour le Qatar. Le

temps de jeu, il est venu le

chercher à la source, au Servette

FC. Mais est-ce que cela sera

suffisant pour convaincre Murat

Yakin de lui laisser une chance

lors des qualifications ? Pas

certain.



LES MILIEUX DE TERRAIN

SAUF CATASTROPHE, ILS SERONT PRÉSENTS !

Indispensable. Voici l’adjectif

pour qualifier l’actuel capitaine

de la Nati : Granit Xhaka.

Auteur d’une saison pour le

moment remarquable, il est le

pilier de l’effectif de Yakin tout

comme de son club, Arsenal. Le

Bâlois porte le brassard et

décide du rythme de son

équipe. Xhaka sera, sauf

blessure, le capitaine de la Nati

durant ces qualifications et à

l’Euro. À ses côtés, Remo

Freuler est, lui aussi, devenu

l’un des cadres de la Nati et se

montre également excellent en

Premier League. Alors qu’il n’a

rejoint Nottingham que l’été

dernier, le Lucernois est déjà l’un

des capitaines des hommes de

Cooper. Problème de riche ? La

Suisse à un troisième milieu de

choix à sa disposition qui, lui,

aussi performe en Premier

League : Denis Zakaria.

Malheureusement pas épargné

par les blessures, mais si

précieux lorsqu’il est sur le

terrain. Ces trois seront

forcément de la partie en

Allemagne. Mais ce n’est pas

tout, la Suisse est vernie dans

l’antre du jeu et Djibril Sow, qui

est le deuxième joueur le plus

utilisé par Yakin depuis le début

de son mandat, sera aussi dans

le groupe.

Trois joueurs qui brillent en

Angleterre et un qui

impressionne tant en Bundesliga

qu’en Ligue des Champions.

Encore une fois, toutes les

nations ne peuvent pas se

vanter de pareille vitrine. Mais

ces joueurs ne sont pas les seuls

à pouvoir prétendre à une place

dans le groupe. Le sélectionneur

ne s’en cache pas, la

convocation au Qatar de

Fabian Rieder et Ardon

Jashari n’a pas été réalisée par

hasard, mais bien dans le but

de les intégrer à court terme

dans l’effectif. Les deux joueurs

de 21 et 20 ans sont

actuellement les deux plus gros

prospects de notre

championnat et devraient

connaître une progression

constante avec les A. Reste

encore un joueur à citer, Michel

Aebischer. Le Fribourgeois est

un joueur régulier de Bologne en

Serie A et il entre très souvent

en cours de jeu lors des matchs

de la Nati. Ce n’est

certainement pas suffisant pour

que l’ancien de Young Boys soit

titulaire, mais le milieu a fait son

nid dans ce groupe et il sera

difficile de l’en déloger.


ILS ONT UNE CARTE À JOUER

Malgré une certaine densité au

milieu de terrain, d’autres

joueurs pourraient se joindre à

la fête. Parmi eux, un joueur a

déjà connu la Nati et est un

cadre en Serie B : Simon Sohm.

Le Zurichois attend patiemment

son heure et continue de se

montrer intéressant sous le

maillot Gialloblù. De quoi peutêtre

attirer l’attention du staff

des A. Kastriot Imeri, lui aussi

cadre des M21, sera également

dans les discussions. Le

Genevois suit une progression

intelligente, sans brûler les

étapes, et pourrait être l’un des

Romands qui représentera la

Suisse d’ici quelques mois.

Avec un profil un peu plus

défensif, Vincent Sierro, qui

vient de quitter YB pour

rejoindre Toulouse en Ligue 1,

pourrait entrer dans cette liste.

En effet, le nouveau joueur du

TFC s’est démarqué tant en

Europe qu’en Suisse ces

dernières. Lui, qui n’a plus connu

le maillot suisse depuis 2016

(alors chez les M20), semble

atteindre l’apogée de sa

carrière. À 27 ans, il n’est pas

trop tard pour faire ses débuts

en sélection et Vincent peut se

laisser rêver. Il devra toutefois

composer avec la concurrence

de l’infatigable Charles Pickel

qui brille du côté de la Serie A.

Le joueur de Cremonese, 25 ans,

semble avoir franchi une étape

et son nom est de plus en plus

évoqué du côté de la Nati.

L’un des autres joueurs qui

pourraient être une « surprise »

et qui ne cesse de confirmer en

Super League est Matteo Di

Giusto. Bien que la marche

semble peut-être être un peu

haute, la marge de progression

du demi-offensif est grande.

Mais il restera toutefois

compliqué pour lui d’être

convoqué s’il ne quitte pas la

banlieue zurichoise et Winti dès

cet été. Avec quelques

sélections en M21, Di Giusto fait

partie de ces joueurs à fort

potentiel que possède la Suisse.

Un argument de poids, qui

pourrait parler pour lui, est sa

polyvalence. En effet, l’ex-joueur

de Vaduz est capable de jouer

dans l’axe, à gauche et même

sur le front de l’attaque. Et l’on

sait maintenant très bien que

Murat Yakin est friand de ces

joueurs qui offrent plusieurs

alternatives.


ILS POURRAIENT RESTER À QUAI

Le seul milieu qui pourrait

potentiellement être mis de côté

pour les prochaines

qualifications est Fabian Frei.

Âgé de 34 ans, lui qui débutait

en professionnel à Bâle au

moment où Murat Yakin mettait

un terme à sa carrière chez les

Rhénans, semble avoir fait son

temps en équipe nationale.

D’autant plus que d’autres

joueurs semblent plus frais et

maintenant plus prometteurs

que le milieu originaire de

Frauenfeld. Le milieu suisse

n’avait plus été convoqué

pendant trois ans (2018-2021)

avant de faire son retour sous le

maillot helvétique lors des

qualifications pour le Mondial

2022.



LES ATTAQUANTS

SAUF CATASTROPHE, ILS SERONT PRÉSENTS !

Ils sont à la fois le présent et le

futur de la Nati et l’ont

démontré lors des dernières

échéances. Breel Embolo, qui

réalise une saison pleine en

Ligue 1, semble avoir atteint son

meilleur niveau cette saison.

Titularisé lors de la Coupe du

Monde, il a dépassé Seferovic

dans la hiérarchie des “numéros

9”. Son jeu en tant que pivot

apporte beaucoup de bien aux

deux autres joyaux offensifs que

sont Ruben Vargas et Noah

Okafor. Le premier cherche

encore son match référence

sous le maillot rouge, mais

démontre des qualités

indéniables sur son côté. Le

joueur d’Augsbourg a des

qualités techniques dont la

Suisse ne peut se passer. Sa

marge de progression est

grande et le staff de la Nati en

a certainement conscience. Le

second est considéré par

certains comme le plus grand

espoir suisse depuis la

génération bâloise Xhaka-

Shaqiri. Cependant, le Suisse ne

doit pas brûler les étapes.

Également passé par Bâle

comme beaucoup d’autres

internationaux, le jeune

attaquant a su saisir sa chance

en Autriche et est un élément

clé pour le RB Salzburg.

Le Bâlois a eu l’occasion de

s’illustrer en Europe cette saison

et les grands clubs européens

sont nombreux à le courtiser.

On le sait, une décision clé

concernant la poursuite de sa

carrière sera prise cet été.

Celle-ci sera d’autant plus

importante s’il entend s’assurer

un avenir avec la Nati. Surtout

que sa polyvalence est un atout

important pour Yakin qui,

parfois, aime bien “bricoler” et

amener du nouveau pour

déstabiliser ses adversaires.

Avec eux, les deux meubles de

l’équipe suisse se nomment

Haris Seferovic et Xherdan

Shaqiri. Récemment revenu

dans un club du « Big 5 »,

l’homme de Sursee espère se

relancer en Galice. Il aura

cependant fort à faire pour

regagner sa place de numéro 1

au front de l’attaque helvétique.

Mais sa place dans le groupe

ne devrait pas être en danger -

s'il se montre performant avec

son club - du fait de son

expérience et de sa place au

sein du vestiaire.

Sera-t-il indiscutablement dans

les plans de Murat Yakin ? Pas

sûr.


La même question se pose pour

l’un de ses compères parti

évoluer du côté de Chicago en

MLS. « L’homme des grands

tournois » compte plus de dix

ans d’expérience au plus haut

niveau.

Le staff de l’équipe de Suisse

peut-il réellement se permettre

de ne pas prendre en compte

Shaqiri ? Si la décision est oui,

les potentiels remplaçants

devront rapidement faire leurs

preuves.

ILS ONT UNE CARTE À JOUER

La Suisse a connu peu de

changement en attaque ces

dernières années et

qualifications pourraient

ces

être

l’occasion de donner un souffle

nouveau aux offensives

helvétiques.

Et ce vent de fraîcheur pourrait

avoir un parfum de romand. En

effet, une jeune génération a

son mot à dire. Et pour cause,

Dan Ndoye, Andi Zeqiri et

Zeki Amdouni ont tous les trois

été récemment « officialisés »

avec la Nati. Polyvalents et

déterminés à glaner des

minutes sous le maillot suisse, la

Suisse peut compter sur ces

trois joueurs passés par le

Lausanne-Sport. Mais si le

bonheur des uns fait le malheur

des autres, c’est Patrick Rahmen

qui dirait donc au revoir à

plusieurs de ses cadres. Le

prochain Euro espoir peut

également peser lourd dans la

balance. Mais la campagne de

qualification est longue et peut

largement laisser l’opportunité à

ces trois de se mettre en avant.

Toujours dans le championnat

suisse, mais chez le rival

bernois, c’est Cedric Itten qui

devrait avoir son mot à dire.

Depuis son retour en Suisse l’été

dernier, le Bâlois d’origine ne

cesse de prouver qu’il peut être

l’homme de la situation. Non

sélectionné par Yakin lors de la

Coupe du Monde, l’attaquant

de 26 ans a le droit de rêver de

son premier grand tournoi avec

l’Euro 2024. Derrière ces 4

joueurs, se cache peut-être une

autre surprise bâloise. Darian

Males réalise la meilleure

saison de sa carrière et s'est vu

récompensé par Murat Yakin en

figurant sur la liste de piquet de

cette première sélection 2023.

Un signe fort du sélectionneur

qui veut absolument renouveler

les cartes offensives de l'équipe

de Suisse.

Il est intéressant de voir que,

malgré la méforme du FC Bâle

des dernières années, tous les

attaquants susceptibles de

représenter la Suisse lors des

qualifications ont été formés, ou

ont joués, sous le maillot rhénan

à l’exception de Vargas.


ILS POURRAIENT RESTER À QUAI

Les jeunes à fort potentiel

affluent et d’autres arrivent à la

fin d’un cycle international.

Renato Steffen et Christian

Fassnacht font partie de la

deuxième catégorie. Après

quelques piges en Allemagne, le

premier est revenu en Suisse

l’été dernier au FC Lugano et

semble quelque peu à bout de

souffle. Bien que le joueur de 31

ans a été l’un des éléments sur

lequel Murat Yakin comptait,

l’aillier pourrait perdre sa place

au détriment de joueurs plus

jeune. Encore une fois, sa place

au sein du vestiaire suisse est

importante, mais s’il était

envisagé de remodeler le

groupe et donc de le rajeunir, le

Bianconero pourrait ne pas

revenir en sélection. Le numéro

16 d’YB se trouve plus ou moins

dans la même situation. Le

Zurichois, qui n’a disputé que 6

minutes lors du Mondial, n’est

peut-être plus dans les plans du

sélectionneur. Beaucoup se

souviennent, à juste titre, de son

entrée héroïque face à la France

lors de l’Euro 2020 et cela reste

à ce jour la meilleure

performance de l’aillier de 29

ans sous la tunique rouge à

croix blanche.

L’avenir de Steven Zuber avec

la Nati pourrait aussi s’écrire en

pointillé. Évoluant depuis 2021 à

l’AEK Athènes, Zuber a déjà raté

la Coupe du Monde en raison

d’une blessure et pourrait

s’arrêter à 51 matchs en équipe

suisse. Un nombre de matches

qui n’est pas donné à tout le

monde et qui témoigne des

qualités de l’ailier suisse de 31

ans. Toujours au service de ses

coéquipiers et travailleur dans

l’âme, il sera peut-être

également « victime » de la

nouvelle génération suisse très

talentueuse. Un autre joueur

bien connu du championnat

suisse, et désormais en

Allemagne, ne devrait pas avoir

la chance de porter la tunique à

croix blanche. Michael Frey

s’est fait remarquer en Belgique,

plus précisément à Antwerp,

avant de rejoindre cet hiver

Schalke 04 en prêt. Le physique

et les qualités dos au but du

Bernois sont des atouts qui ne

suffiront probablement pas pour

le voir représenter la Nati.

EURO 2024



À QUOI POURRAIT

RESSEMBLER LE ONZE

SUISSE À L'EURO 2024

Vous l'aurez compris, même si la

Suisse dispose de certaines

certitudes dans son jeu et dans

son effectif, Murat Yakin a pour

ambition d'amener du sang neuf

dans sa sélection. Courageux et

audacieux, le sélectionneur a

déjà prouvé par le passé qu'il

n'avait pas peur de faire des

choix. Un comportement qui fait

débat et surtout qui est à

l'opposé des trois derniers

sélectionneurs de l'équipe de

Suisse que sont Vladimir

Petkovic, Ottmar Hitzfeld et Köbi

Kuhn. Avec, probablement, le

meilleur effectif de l'histoire du

football suisse, le sélectionneur

bâlois aurait tort de se priver de

faire jouer la concurrence à tous

les postes.

Gare à ceux qui perdront leur

place en club, une telle situation

devrait être définitivement

rédhibitoire dans l'optique d'être

appelé en sélection. Les joueurs

sont prévenus, il faudra jouer et

être performant !

La rédaction de KMedia s'est

amusée à simuler le onze de

base que la Suisse pourrait

avoir à l'Euro 2024 en cas de

qualification. Un exercice

difficile, tant la concurrence est

forte et certains choix crèvecœur.

Peu importe, la

satisfaction est de constater

que la Nati aura de nombreux

choix à sa disposition, et cela,

pour s'armer d'ambitions dans

cette nouvelle compétition.

À plus d'un an de l'Euro 2024, la

Nati aura l'occasion d'intégrer

plusieurs jeunes talents dans

son cadre lors des matchs de

qualifications.

TEAM


EMBOLO

VARGAS

OKAFOR

SOW

RIEDER

XHAKA

RODRIGUEZ

LOTOMBA

AKANJI

ELVEDI

KOBEL


EURO 2024

a ressemblance avec

Will Smith n’est pas

frappante, mais

lorsque l’on parle avec

Sébastien Bichard, il y La bien cette sensation que

l’homme de 39 ans a déjà vécu

sept vies. Né en France et parti

de la maison familiale à l’âge de

13 ans dans un centre fédéral de

préformation, il intègre le centre

de formation de Châteauroux,

puis rejoint la Suisse pour y

signer son premier contrat

professionnel au Stade

Nyonnais. Une année de

Challenge League, mais surtout

une envie pressante de devenir

entraineur. À 27 ans, alors

entraîneur des jeunes au Team

Vaud à Nyon, il part en Algérie

avec un coach suisse pour vivre

sa première expérience en tant

qu’entraîneur professionnel. Une

fois de retour, il décide de

continuer son parcours avec les

jeunes et de créer en

collaboration avec un

entrepreneur de la région de

Nyon, une structure de sport

études qu’il dirigera pendant

cinq ans. Le néo-international A,

Dan Ndoye, et d’autres joueurs

actuellement en équipe

nationale suisse de jeunes en ont

bénéficié. Une structure inédite

qui prenait en charge les jeunes

du matin au soir ; école privée le

matin, repas, devoirs surveillés

l’après-midi et entrainement

spécifique « individualisé » avant

le retour dans leur club respectif

pour l’entraînement collectif.


BICHARD

"J'AI L'ÂME D'UN

NUMÉRO UN !"


Ce projet pilote de 2 ans, qui

aura finalement tenu 5 ans, fut

« un énorme laboratoire de

développement d’idées et de

concepts en collaboration

avec l'UEFA et l'Université de

Lausanne, notamment sur de

nombreux travaux au niveau

du développement de

l’individu » nous dit-il. Car ce

qui caractérise le mieux

Sébastien Bichard, c’est bien

sa soif d’apprendre. Après

avoir travaillé « différentes

approches comme le jeu à

pieds nus et de nombreux

concepts cognitifs », le jeune

coach continue son évolution

au Stade Nyonnais en

Promotion League où il devient

à l’âge de 30 ans le plus jeune

entraîneur de la catégorie.

Deux années avec de bons

résultats malgré « une période

assez compliquée pour le club

où il y avait beaucoup de

problèmes extra-sportifs,

notamment financiers. »

détaille-t-il. Ce qui va encore

faire accélérer sa carrière se

fera au Lausanne-Sport. Alors

à la tête des M18, puis des

M21, il intègre et collabore

avec le staff de Fabio

Celestini, entraineur de la

première équipe du club.

Ce succès, Sébastien Bichard ne

l’identifie pas uniquement au

niveau des résultats, qui la

place comme la meilleure

équipe M21 du pays, mais aussi

par le fait que « neuf jeunes ont

pu signer professionnel, dont

Berkan Kutlu qui joue

maintenant à Galatasaray ou

encore Timothy Fayulu. ». À cela,

s’ajoute une demi-finale de

Coupe de Suisse et deux

missions maintiens dont la

dernière réussie à Genève.

Avide d’aventures, il profite de

la fin de son contrat pour partir

au Brésil et faire une immersion

dans un club des plus grands

clubs du pays. L’expérience est

concluante et le coach se voit

proposer de prolonger

l’aventure. Mais un coup de fil

va changer les plans de

Sébastien Bichard, au

téléphone: Bernard Challandes.

C’est là que Sébastien Bichard

s’assoit pour la première fois

sur un banc de Super League.

Un championnat qu’il

retrouvera avec le FC Sion

après avoir mené pendant

deux saisons les M21 du club

avec succès.


Embarqué dans une « mission »

maintien avec la sélection du

Kosovo, le COVID va propulser le

Franco-Suisse à la tête de la

sélection pendant deux matchs.

Et à la clé, une mission réussie !

Le Kosovo se maintient dans son

groupe de Ligue des Nations. Au

mois de février 2022, Alain

Giresse est nommé sélectionneur

du Kosovo et reprend contact

avec l’ancien nyonnais. Loué pour

ses compétences, ceux qui

croisent la route de Sébastien

Bichard ne suppriment jamais son

numéro. C’est également le cas

de Fabio Celestini qui lui propose

de le rejoindre pour une mission

de 6 mois au FC Sion. Alors que

l’équipe de Suisse se retrouve

dans le groupe du Kosovo,

KMedia part à la rencontre d’un

entraineur passionné et

passionnant. Interview exclusive.

Sébastien, comment jonglestu

entre tes obligations en

club et en sélection ?

C'est une bonne question. Le

travail avec l'équipe nationale

est, en dehors des

rassemblements, surtout du

scouting et du suivi de joueur.

C’est beaucoup d’heures une fois

que la journée en club est

terminée.

Cumuler les heures, c’est

finalement inéluctable ?

Quand tu as la chance d’être

dans le football, oui. Grâce aux

différentes plateformes à

dispositions, nous pouvons voir

beaucoup de matchs de partout

et suivre nos joueurs et les futurs

adversaires.

Tu mentionnes le suivi de

joueurs dans tes tâches,

j’imagine qu’il y a également

le suivi de nouveaux joueurs

pour les convaincre de porter

les couleurs du Kosovo ?

Oui, cela fait partie du travail. La

réalité est que nous devons être

les premiers à essayer de les

contacter. Mais aujourd’hui, la

plupart des garçons que nous

scrutons – par exemple en Suisse

- ont pour priorité l’équipe de

Suisse. Dans certains cas, nous

servons presque d’outils de

pression. Le Kosovo est une jeune

fédération. D’autres nations

peuvent donner parfois plus de

perspectives à court, moyen

terme.

Le choix, est-il purement

sportif ?

Dans la plupart des cas oui.


De plus, aujourd’hui, la décision

est aussi orientée avec la

pression des agents et des

clubs. Cela fait partie du jeu. Le

Kosovo s’est bien développé et

commence à devenir une belle

vitrine. Nos joueurs évoluent soit

dans des clubs du top 5 ou

dans des championnats aussi

bons que la Super League. Nous

devons quand même préparer

l’avenir et c’est dans ce cadre

que nous ciblons de nouveaux

joueurs comme ce fut le cas

avec Donat Rrudhani ou plus

récemment Shkelqim Vladi.

Justement, le Kosovo veut

aussi former

joueurs ?

ses propres

Oui, d’ailleurs nos deux fers de

lance que sont Rrahmani de

Naples et Muriqi de Majorque

sortent du pays. Le football se

développe bien, nous avons des

équipes qui disputent la

Conference League et qui se

comportent bien dans la

compétition.

Ce bon développement se

ressent avec la sélection. À

l’aube des qualifications

pour l'Euro 2024, quels sont

vos objectifs ? La deuxième

place ?

Oui ! Quand tu vois la poule,

cette deuxième place est

accessible pour deux ou trois

équipes, donc c'est ouvert. La

Suisse est pour moi, si elle

continue son travail, son

évolution et avec la magnifique

génération qui va arriver,

favorite. Mais les matchs, il faut

les jouer, les gagner. Quand

nous avons vu le tirage, nous

nous sommes dit qu’il y avait

la possibilité pour notre

génération.

Quelles sont les forces de

cette équipe du Kosovo ?

Le jeu ! Nos joueurs ont une

grande qualité technique du

gardien à l'attaquant. Le football

est un jeu pour eux, ils jouent et

sont ambitieux. Nous avons du

mal à spéculer, nous ne pouvons

pas attendre derrière et défendre.

Notre équipe a besoin de

dominer avec le ballon. J'ai

beaucoup de plaisir avec cette

équipe parce que ce football-là

me correspond.

Le jeu, c’est ce qui caractérise

le plus le talent kosovar qui a

illuminé la Super League, Edon

Zhegrova. Aujourd’hui à Lille,

qu’est-ce qu’il lui manque

pour atteindre le « top, top

niveau » ?

Edon est un joueur rare, il fait

partie des joueurs qui, toute

proportion gardée, manipulent

l'environnement et qui sont

imprévisibles à tous les niveaux.

Edon a un besoin de plaisir, de

bien s’entrainer, d’être engagé à

fond. Il adore jouer au football,

c’est un amoureux du jeu. À Lille, il

retrouve un entraineur de très

Notre force, c'est le jeu !

Nous voulons dominer

avec le ballon

Sébastien Bichard


haut niveau et le challenge de

devoir aller chercher sa place. Il

suit sa progression et n’a pas

lâché quand c’était plus difficile,

c’est là aussi qu’on voit l’égo du

compétiteur. Edon est plus

mature, nous avons de très

bons retours de son club. Ce

n’est jamais simple pour un

joueur comme lui qui a

énormément de sollicitations

extérieures. Il donne l’impression

de s’être stabilisé. S’il continue

comme ça, il passera encore

des étapes !

Il y a un jeune talent kosovar

qui évolue dans un top club,

le Bayern Munich. On évoque

des contacts avec Arijon

Ibrahimovic, tu confirmes ?

Oui, il y a des discussions. C’est

sûr que nous avons envie d’aller

chercher les meilleurs talents,

mais c’est un long processus.

Revenons à la Suisse,

comment vois-tu cette

double confrontation ? On

parle toujours d’un match

spécial.

La mixité du cadre de l’équipe

de Suisse fait que c’est de moins

en moins spécial pour les

joueurs. Je pense que c’est plus

au niveau des supporters et ce

qu’il y a autour du match qui

rend cela spécial. Les gens qui

habitent ici s’identifient aux

deux équipes. Il y a le côté cœur

et famille pour le Kosovo, et le

côté adoption pour la Suisse.

C’est ce que nous avons

ressenti lors du dernier match

qu'on a vécu à Zurich avec un

stade plein. On sent un côté

fraternel, c’est aussi la beauté

du football. D’un point de vue

sportif, ce seront des matchs très

intéressants. La Nati est une

sélection solide qui a l’habitude

de jouer ce type de matchs, de

ne pas toujours les gagner, mais

surtout de ne pas les perdre. De

notre côté, nous serons plus

tributaires de notre départ, de la

forme du moment. S’il nous

manque deux, trois cadres cela a

plus d’impact que pour la Suisse

qui a un effectif plus large.

Tu as vécu plusieurs saisons

au sein du FC Sion et très

récemment, tu as dirigé

l’équipe première avec Fabio

Celestini. Chaque année, le

club se veut jouer l’Europe et

la saison est plus compliquée

que prévu. Quel est ton regard

sur cette situation ?

Depuis les 10 dernières années, le

FC Sion fini en moyenne au

septième rang (ndlr sur dix). Le

football est quelque chose de

systémique. Cela veut dire que

dans un club, nous sommes tous

interdépendants. L’administratif

au sportif, en passant par le

recrutement et à celui qui

s’occupe des terrains, la politique

sportive doit être portée par tous.

Il doit y avoir de fortes

interactions. J’ai connu divers

endroits en Suisse romande et je

peux t’assurer qu’il y a quelque

chose de spécial en Valais. Il y a

une ferveur. Mais l’environnement

du football évolue et aujourd’hui,

la vraie identité du FC Sion s’est

peut-être un peu perdue avec le

temps. Il n’y pas toujours de la

stabilité et de la continuité dans

certains secteurs du club. La

valeur


intrinsèque des joueurs ne suffit

pas pour faire une bonne équipe.

À Sion, j’ai l’impression que tout

ne tourne pas autour d’un projet

commun, mais plutôt « d’une

mission ». On va missionner un

coach pour un maintien ou une

coupe de Suisse. Nous sommes

peut-être plus dans des

situations de réaction que

d’action a proprement dit. Et

forcément, lorsque vous êtes en

réaction certains problèmes plus

importants peuvent surgir. Les

spirales négatives entrainent

également un manque de

confiance. Il faut des fois plus

respirer la sérénité pour que

toutes les planètes s’alignent.

Il y a le fait d’être toujours

dans la réaction, comme tu le

dis très justement, et est-ce

que ce championnat de

Suisse aujourd'hui à dix et

extrêmement serré, n’est pas

un championnat « piège »

pour le FC Sion où le facteur

« émotion » dans la prise de

décision joue un rôle ?

Oui, c’est une très bonne

remarque. C’est un championnat

de série. Une série positive te fait

espérer l’Europe et à l’inverse, tu

te bats contre la relégation. La

stabilité, le ventre mou n’existent

presque pas. Il y a YB et les

autres. Un très bon exemple est

Servette, ils sont deuxièmes à la

trêve et personne n’en parle


parce que tu perds trois matchs

et tu es septième. Le mot

d’ordre dans ce type de

championnat, c’est la gestion

des séries et des émotions qui

en découlent, pas que sur le

terrain, mais aussi vis-à-vis de

l’influence extérieure.

L’été passé, il y a eu la

signature de Mario Balotelli.

Comment gère-t-on un

joueur comme ça au

quotidien ?

L’approche que j’ai eue avec

Mario a été de ne pas être dans

l’émotion et d’être le plus factuel

possible. Je ne suis pas

quelqu’un qui peut basculer vers

le fanatisme, mais plutôt miser

sur mes compétences. C’est

quelqu'un de charmant et une

bonne personne qui a des

valeurs. Mais finalement, avec

Mario, tu te rends compte que

c’est avant tout lui qui doit être

partie prenante de ces

décisions.

Il fait partie de ces joueurs qui

peuvent faire la différence à

tout moment lors d’un match.

Sportivement, Mario Balotelli a

peut-être encore un peu de

difficulté à s’acclimater

complètement au projet du FC

Sion, surtout dans son rôle, son

statut. Il y a eu beaucoup de

bruit sur le fait que les joueurs

devraient s’adapter à Mario,

mais je pense que c’est plutôt à

tout le monde de s’adapter aux

uns et aux autres et pour cela, il

faut aussi du temps.

Chaque contexte est différent,

tes coéquipiers, les courses à

faire, les ballons que tu vas

recevoir, etc.

Pour finir, tu es forcément

concentré sur les échéances

avec le Kosovo, mais

comment vois-tu ton avenir ?

J’ai l'âme d'un numéro un !

J’aime être leader de projet

donc mon envie est d’avoir un

projet en tant que numéro un

dans le monde professionnel, de

pouvoir mettre en pratique ce

que j'ai pu élaborer et construire

lors de mes différentes

expériences. J'ai eu des

sollicitations, maintenant on

verra. Je me concentre pour le

moment sur le Kosovo avec de

magnifiques échéances qui vont

arriver pendant cette phase de

qualification pour l’Euro 2024. Le

reste viendra en temps voulu et

la meilleure opportunité qui sera

faite pour moi également. À 39

ans, je sais ce que je veux et ce

que je ne veux pas. Pour le

moment, je profite, j’apprends

tous les jours et je me

perfectionne encore et encore.


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