31.03.2023 Views

Boxoffice Pro n°441 – 29 mars 2023

Transformez vos PDF en papier électronique et augmentez vos revenus !

Optimisez vos papiers électroniques pour le SEO, utilisez des backlinks puissants et du contenu multimédia pour maximiser votre visibilité et vos ventes.

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

fastandfurious-lesfilms.com<br />

FastAndFurious.lesfilms<br />

@UniversalFR<br />

#FastXLeFilm<br />

@UniversalFR<br />

#FastXLeFilm<br />

LE 17 MAI AU CINÉMA<br />

fastandfurious-lesfilms.com<br />

FastAndFurious.lesfilms<br />

fastandfurious-lesfilms.com<br />

FastAndFurious.lesfilms<br />

@UniversalFR<br />

#FastXLeFilm


OLIVIER<br />

MARCHAL<br />

SAME PLAYER, MONTAUK FILMS, STUDIOCANAL ET APOLLO FILMS<br />

PRÉSENTENT<br />

Par le réalisateur du FILS À JO<br />

OLIVIA<br />

BONAMY<br />

UN FILM DE PHILIPPE GUILLARD<br />

MATHIEU MADÉNIAN<br />

SOLÈNE HÉBERT<br />

MATÉRIEL DISPONIBLE<br />

3<br />

MAI<br />

AU CINÉMA<br />

FILM-ANNONCE / Durée 1’37’’<br />

Flat : PourLHonneur_TLR-Cut_F_FR-XX_FR-NR_51_2K_ST_<strong>2023</strong>0321_NOI_IOP_OV<br />

AFFICHES 120x160 ET 40x60<br />

Disponibles chez SONIS<br />

ÉCRAN 1080x1920<br />

FONDS D’ÉCRAN<br />

FLAT ET SCOPE<br />

Scope : PourLHonneur_TLR-Cut_S_FR-XX_FR-NR_51_2K_ST_<strong>2023</strong>0321_NOI_IOP_OV<br />

Envoyé par Globecast le <strong>29</strong>/03<br />

Disponible sur Globecast, Cinégo, Bivolis, Cinescop<br />

et sur http://materiel.apollo-films.com/<br />

Visa : 154 890 • Durée : 1h37 • Format image : scope • Format son : 5.1<br />

Retrouvez plus d’infos sur materiel.apollo-films.com / ApolloDistrib / @Apollo_Distrib / @Apollo_Distrib


ON N’A<br />

JAMAIS ÉTÉ AUSSI<br />

PROCHE DE JOUIR<br />

D’UN AVENIR<br />

SANS SIDA.<br />

SIREN 398 945 543<br />

SOUTENONS LA RECHERCHE POUR Y ARRIVER<br />

faites un don<br />

par sms au 92110<br />

ou sur Sidaction.org<br />

Le 110 est un numéro gratuit ouvert jusqu’au 6 avril <strong>2023</strong>.


N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

WARNER, LES 100 ANS<br />

D'UN STUDIO INNOVANT


Édito<br />

Malgré un climat social tendu en général et de grandes inquiétudes<br />

liées au coût de l'énergie, les salles de cinéma retrouvent progressivement<br />

le moral, encouragées par les trois jours du Printemps du<br />

cinéma… même si le succès ne profite pas encore à tous les films. Le<br />

public français est survolté, et c’est à la fois pour le pire <strong>–</strong> les bagarres<br />

lors des séances de Creed III <strong>–</strong> et pour le meilleur <strong>–</strong> la France est le<br />

pays, après les Etats-Unis, où le film marche le mieux. Avec plus de<br />

2 millions d’entrées, c’est un beau succès pour la filiale française de<br />

Warner, en cette année où la major fête son centenaire. L’occasion de<br />

revenir, dans ce numéro, sur l’histoire d’un studio mythique, dont les<br />

100 ans vont être célébrés dès ce printemps. Le parlant, la couleur,<br />

la télévision, le streaming : depuis son origine, la major a initié ou<br />

accompagné les plus grandes mutations d’Hollywood tout en étant<br />

l’un des plus fidèles biographes des périodes charnières de l’Histoire<br />

américaine. Cela valait bien un saut dans le passé, avec un détour par<br />

Morlaix, afin d’apprécier le présent.<br />

Un présent qui s’est illustré lors des Rencontres à Avignon, à travers<br />

des films français en majorité, et notamment les deux qui y ont été<br />

distingués par les jurys. Qui savent dire à leur manière le climat social,<br />

à travers de vrais gestes de cinéma.<br />

La rédaction<br />

. ACTUALITÉS<br />

Nouvelle directrice adjointe du cinéma au CNC 6<br />

Le programme des 25 es Rencontres de Gérardmer 7<br />

Wayna Pitch mise sur Noémie dit oui 8<br />

Jérôme Seydoux au Sénat 9<br />

Le centenaire de Warner 12<br />

La French Touch de Warner 18<br />

Le cinéma de patrimoine en salles : les rencontres Afcae 24<br />

Les notes AlloCiné : enjeux, fonctionnement, perspectives 26<br />

Les Rencontres du Sud font le bilan 28<br />

. EXPLOITATION<br />

La nouvelle vie de l’Apollo à Mazamet 32<br />

Le Cabieu de Ouistreham retrouve son public 33<br />

. INSTITUTIONNEL<br />

L’agenda de la profession 34<br />

Crédits page 3 : ©Philippe Cosqueric pour <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />

La Rédaction<br />

JULIEN MARCEL<br />

Directeur de la<br />

publication<br />

MARION DELIQUE<br />

Rédactrice en chef<br />

AYSEGÜL ALGAN<br />

Journaliste<br />

CÉCILE VARGOZ<br />

Journaliste<br />

TANGUY COLON<br />

Journaliste<br />

SLIM MRAD<br />

Journaliste<br />

en formation alternance<br />

PHILIPPE COSQUERIC<br />

Infographiste<br />

est une publication de<br />

@<strong>Boxoffice</strong>France<br />

@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />

@boxofficefr<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />

N°ISSN : 2740-3335<br />

<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />

c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />

CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />

à parution<br />

Directeur de la publication<br />

Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />

Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />

Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />

Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />

Slim Mrad / slim.mrad@boxoffice.com<br />

Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />

Publicité / Base de données distributeurs<br />

Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />

Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />

Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />

Maquette / Infographie<br />

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />

Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />

4 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


JOAQUIN PHOENIX DANS LE NOUVEAU FILM DE ARI ASTER<br />

©CARACTÈRES - CREDITS NON CONTRACTUELS<br />

26 AVRIL


ACTUALITÉS<br />

L’Acid Cannes <strong>2023</strong><br />

s’affiche…<br />

Joli visuel, signé par l'illustrateur Xavier Lissillour,<br />

pour annoncer la section parallèle cannoise. Du 17<br />

au 26 mai, elle proposera comme chaque année 9<br />

longs métrages, qui seront parrainés par les<br />

cinéastes de l’Acid (présentation aux exploitants,<br />

recherche de distributeurs si nécessaire,<br />

accompagnement en salles …).<br />

Une nouvelle directrice adjointe du cinéma<br />

au CNC<br />

La co-direction adjointe du CNC, laissée pour une<br />

part vacante suite à la nomination de Lionel Bertinet<br />

en tant que directeur du Cinéma en novembre dernier,<br />

complète son binôme : Catherine Verliac œuvrera à<br />

partir du 3 avril aux côtés du directeur adjoint<br />

Laurent Vennier.<br />

Elle a débuté sa carrière en 1998 au Conseil supérieur<br />

de l’audiovisuel (devenu l’Arcom) avant de rejoindre<br />

le CNC en 2000 en tant que chargée de mission,<br />

successivement à la Mission de la diffusion (2000-<br />

2004) puis au service du contrôle des résultats d’exploitation<br />

(2005-2014). Devenue adjointe à la cheffe du<br />

service des Registres du cinéma et de l’audiovisuel en<br />

mai 2021, Catherine Verliac était, depuis décembre<br />

2016, cheffe du service des entrées en salles à la<br />

Direction du cinéma (ex service du contrôle des<br />

résultats d’exploitation).<br />

… tout comme la Semaine<br />

de la Critique<br />

La Semaine met à l’honneur Aftersun de Charlotte<br />

Wells, dans une affiche débordante de tendresse.<br />

Rappelons que le Prix “French Touch” du jury l’an<br />

passé est distribué en salle par Condor, en<br />

association avec Mubi <strong>–</strong> et cumule à date 130 000<br />

entrées. La Semaine de la Critique, dédiée aux<br />

premiers et seconds films, tiendra sa 62 e édition du<br />

17 au 25 mai <strong>2023</strong>.<br />

Ismaïl Tabi rejoint Kinepolis<br />

Depuis la semaine dernière, le circuit s’est renforcé avec<br />

l’arrivée d’Ismaïl Tabi en qualité de directeur du Trade<br />

Marketing International. Il rejoint l’équipe d’Éric Meyniel,<br />

qui dirige le département Box Office Sales & Marketing<br />

de Kinepolis depuis novembre 2022. « Après plus d’une<br />

décennie à travailler dans la distribution, je suis ravi de<br />

découvrir un autre versant de l’industrie, l’exploitation en<br />

salles, où les films débutent leur aventure et rencontrent le<br />

public », a réagi l’intéressé sur ses réseaux sociaux. Suite<br />

à différents postes dans le milieu du divertissement, Ismaïl<br />

Tabi avait intégré en 2015 le service partenariats de The<br />

Walt Disney Company France. Depuis mai 2021, il était<br />

directeur marketing et communication de la société Pathé<br />

BC Afrique, implantée dans 17 territoires du continent<br />

africain.<br />

Europa Cinemas à Cannes<br />

La réunion des exploitants du réseau européen se<br />

tiendra le 21 mai à 15h à l'Hôtel Gray d'Albion,<br />

pendant le festival. Europa Cinemas renouvelle ses<br />

partenariats avec le Marché du Film (accréditation<br />

à un tarif préférentiel) et la Quinzaine des Cinéastes<br />

(badge d’accès prioritaire pour les membres du<br />

réseau).<br />

Enfin, pour la 21 e année, le Label Europa Cinemas<br />

sera décerné à un film européen de la section<br />

parallèle, par un jury de quatre exploitants. Pour<br />

l’édition <strong>2023</strong>, il est composé de Laurent Callonnec<br />

(Cinéma l'Écran, Saint-Denis, France), Sofie Mercier<br />

(Sphinx Cinema, Ghent, Belgique), Viviane Thill<br />

(Ciné Starlight, Dudelange, Luxembourg) et Justė<br />

Vyšniauskaitė (Kauno kino centras 'Romuva',<br />

Kaunas, Lituanie).<br />

Crunchyroll recrute une Senior Theatrical<br />

Marketing Manager EMEA<br />

Katrin Mathe-Cotillon devient chargée du marketing<br />

pour tous les films Crunchyroll distribués en salle, et<br />

ce dans 35 territoires. La nouvelle recrue était jusqu’en<br />

janvier dernier International Event Cinema Manager<br />

chez Kinepolis, après avoir été responsable de la<br />

distribution des contenus alternatifs chez CGR Events.<br />

Pour rappel, Crunchyroll est la filiale de Sony dédiée<br />

à l’anime japonais et au manga, exploitée<br />

conjointement par Sony Pictures et Aniplex, filiale<br />

de Sony Music Entertainment Japan. Au-delà de sa<br />

plateforme de SVOD, Crunchyroll a lancé au cinéma<br />

des films comme Dragon Ball, Jujutsu Kaisen ou Demon<br />

Slayer… Sa prochaine sortie salle, Suzume de Makoto<br />

Shinkai, sera distribuée en France par Eurozoom le<br />

12 avril.<br />

6 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


LES 25 ES RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER<br />

PRÉSENTENT LEUR PROGRAMME<br />

Quinze longs métrages sont au programme des Rencontres <strong>2023</strong> de Gérardmer, du 3 au 6<br />

avril. Une « sélection équilibrée entre les genres, les nationalités et les distributeurs » pour le<br />

rendez-vous organisé par l’Association des cinémas indépendants de l’Est.<br />

Lundi 3 avril<br />

17h30 : L’Odeur du vent de Hadi Mohaghegh (Bodega,<br />

14 juin)<br />

19h30 : La Fille d’Albino Rodrigue de Christine<br />

Dory (ARP, 10 mai)<br />

Mardi 4 avril<br />

8h45 : Tropique d’Édouard Salier (Rezo, 14 juin)<br />

11h : La Nuit du verre d’eau en présence du réalisateur<br />

Carlos Chahine (Jour2Fête/JHR, 14 juin)<br />

15h : Fifi en présence de la co-réalisatrice Jeanne<br />

Aslan (New Story, 14 juin)<br />

18h : Magnificat en présence de la réalisatrice Virginie<br />

Sauveur (Alba, 14 juin)<br />

Burning Days d’Emin Alper<br />

©Memento Distribution<br />

Mercredi 5 avril<br />

9h45 : D-Iva en présence du réalisateur Christophe<br />

Jarosz [court métrage]<br />

10h : Le Colibri de Francesca Archibugi (Paname, 10 mai)<br />

14h : Quand tu seras grand en présence des réalisateurs<br />

Andréa Bescond et Éric Métayer (Ad Vitam, 26 avril)<br />

16h45 : À contre temps de Juan Diego Botto (Condor,<br />

21 juin)<br />

19h15 : Ma langue au chat en présence de la réalisatrice<br />

Cécile Telerman et l’actrice Mélanie Bernier<br />

(Zinc, 26 avril)<br />

Jeudi 6 avril<br />

9h : Super lion de Rasmus A. Sivertsen (KMBO, 2 août)<br />

10h45 : Love Life de Koji Fukada (Art House, 14 juin)<br />

14h30 : Le Principal en présence du réalisateur Chad<br />

Chenouga (Le Pacte, 10 mai)<br />

17h : Burning Days d’Emin Alper (Memento, 26 avril)<br />

19h30 : Last Dance ! de Delphine Lehericey (Épicentre,<br />

20 septembre)<br />

Le Sfac date son Studio Show <strong>2023</strong><br />

La 7 e convention française des studios américains aura lieu les jeudi 6 et vendredi 7 juillet <strong>2023</strong>.<br />

Présentations de films annonces, d’extraits inédits,<br />

avant-premières exclusives, moments de rencontres<br />

festifs et de nombreuses surprises : « Nous reprendrons<br />

la formule qui a fait le succès de cette manifestation<br />

professionnelle depuis son origine », indique le Syndicat<br />

franco-américain de la cinématographie <strong>–</strong> qui pour<br />

rappel réunit Paramount, Sony, Universal et Warner<br />

<strong>–</strong> à propos de son prochain rendez-vous avec les<br />

exploitants, au Grand Rex à Paris.<br />

Un rendez-vous d’autant plus attendu que l’offre des<br />

studios américains reste un moteur majeur de la reprise<br />

de la fréquentation dans les salles françaises. Ainsi, en<br />

2022, les 4 majors membres du Sfac et Disney (qui<br />

n’en fait plus partie) réunis ont sorti 79 films (soit<br />

12 % des 658 films sortis en France) et réalisé 78<br />

millions d’entrées (soit 51 % des 152 millions d’entrées<br />

nationales). De quoi mettre en avant, pour le Sfac,<br />

leur rôle dans « le retour à une meilleure santé du<br />

formidable parc de salles de cinéma en France [leur forte<br />

contribution] au financement du cinéma français ».<br />

L’Afcae lance Les<br />

étudiants à l’affiche<br />

Dans le cadre de l’expérimentation du nouveau dispositif<br />

Étudiants au cinéma, l’association initie avec Cina et<br />

l’Acap un premier événement dédié. Éprouvé le 1 er avril<br />

dans quatre salles <strong>–</strong> Le Ciné Saint-Leu d’Amiens, Le<br />

Dietrich de Poitiers, la MJC Jacques Tati d’Orsay et Le<br />

Concorde de Nantes <strong>–</strong>, “Les étudiants à l’affiche” permet<br />

à des jeunes d’animer et programmer trois types de<br />

séances : une sur le cinéma de patrimoine (Hausu de<br />

Nobuhiko Ōbayashi, The Host de Bong Joon-ho) ; une<br />

sur un film marquant de 2022 et son équipe (En Corps<br />

de Cédric Klapisch, Bruno Reidal de Vincent Le Port,<br />

Falcon Lake de Charlotte Le Bon) ; une avant-première<br />

(Mad God de Phil Tippett, Chien de la casse de Jean-<br />

Baptiste Durand, Suzume de Makoto Shinkai).<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

7


DISTRIBUTION<br />

WAYNA PITCH MISE SUR NOÉMIE DIT OUI<br />

Daté depuis le mois d’août au lendemain de ses deux prix à Angoulême, le premier long de Geneviève Albert sortira le 26 avril, accompagné<br />

par son distributeur qui mise à la fois sur un public art et essai et jeune en général.<br />

©Wayna Pitch<br />

film à 50 sections régionales<br />

du CIDFF et au Nid, « des<br />

associations qui sont dans la<br />

rue, à la rencontre des jeunes, et<br />

se servent ainsi du film pour les<br />

sensibiliser ».<br />

Noémie dit oui<br />

Depuis neuf mois, les équipes de Wayna Pitch préparent<br />

l’arrivée du premier bébé de la Québécoise Geneviève<br />

Albert, elle-même déjà en tournée à travers la France,<br />

avec l’actrice principale, pour une date tous les jours,<br />

entre salles art et essai et multiplexes. Un film au sujet<br />

fort, qui aborde la prostitution des mineurs à travers le<br />

parcours d’une adolescente abandonnée par sa mère,<br />

« sans compromis ni voyeurisme, avec de vrais parti-pris de<br />

mise en scène »… et une jeune actrice exceptionnelle.<br />

« Nous étions en discussion avec la productrice depuis<br />

Cannes l’année dernière, et avons signé le film juste avant<br />

sa sélection à Angoulême, d’où il est reparti avec une<br />

mention spéciale pour son actrice Kelly Depeault et le<br />

Valois des étudiants », relate Jonathan Musset, fondateur<br />

de la structure indépendante de distribution. Depuis,<br />

Noémie dit oui a été récompensé dans d’autres festivals<br />

<strong>–</strong> dont le Prix spécial du jury et le Prix des Lycéens à<br />

celui d'Annonay <strong>–</strong> souvent par des prix attribués par<br />

des jeunes. Ce qui n’est pas anodin pour un film qui<br />

« a vraiment le potentiel de toucher des jeunes qui fréquentent<br />

habituellement les multiplexes, car il sait utiliser les codes<br />

du mainstream ».<br />

Un axe important pour Wayna Pitch, qui accompagne<br />

Noémie dit oui à la fois comme un film qui parle aux<br />

jeunes, un vrai film de cinéma qui plaît à la presse et aux<br />

cinéphiles et un film à débat, qui questionnera tout<br />

spectateur. « Aujourd’hui, on est capable de bloquer facilement<br />

des sites frauduleux, mais n’importe qui peut acheter<br />

un acte sexuel sur internet : c’est un sujet qu’il faut absolument<br />

mettre sur la table », estime Jonathan Musset, dont on<br />

connaît l'engagement, à la fois pour faire découvrir de<br />

nouveaux auteurs mais aussi relayer des combats <strong>–</strong> Wayna<br />

Pitch est notamment à l'initiative du label Cinéma<br />

Équitable. Pour Noémie dit oui, le distributeur travaille<br />

avec les CIDFF (centres d'information sur les droits des<br />

femmes et des familles) et le Mouvement du Nid, qui<br />

seront partenaires pour les avant-premières nationales<br />

des 11, 12 et 13 avril, « en trouvant des intervenants sur<br />

place pour animer des débats sur l’ensemble du territoire ».<br />

Le distributeur a aussi livré des affiches et dépliants du<br />

La campagne média classique,<br />

avec un important affichage<br />

physique, est complétée par<br />

une vaste stratégie digitale,<br />

notamment sur TikTok. « Nous<br />

travaillons notamment avec<br />

LuckyTime et avec l’agence Klox<br />

pour l’achat d’espace. Le tout<br />

pour un budget de 80 000 euros<br />

environ, bien plus important<br />

que sur la plupart de nos films. »<br />

Le distributeur est optimiste,<br />

« mais le nombre de séances et<br />

les horaires accordés au film<br />

seront déterminantes ». Et si Jonathan Musset s’est récemment<br />

inquiété du positionnement tardif d’un film<br />

d’auteur concurrent sur la même date que Noémie dit<br />

oui, c’est qu’il connaît les difficultés des salles et leur<br />

impératif à faire des choix. « Aujourd’hui, près de 80<br />

avant-premières sont prévues pour Noémie, mais je ne peux<br />

<strong>–</strong> ni ne veux <strong>–</strong> imposer à ces salles de s’engager sur la sortie<br />

nationale. » Le plan prévu sur 120 copies sera probablement<br />

revu à la baisse, et dans ce cas, les investissements<br />

et le travail engagés depuis neuf mois ne seront pas<br />

couverts. Loin d’être isolé, le cas de Noémie illustre à<br />

nouveau la situation de nombreux films de la diversité,<br />

qui peinent d’autant plus à trouver leur place que le<br />

calendrier des sorties est sans cesse remanié. « Aujourd’hui<br />

tout va toujours plus vite, et c'est forcément au détriment<br />

de la diversité. S’il y avait un cadre interdisant de dater ou<br />

re-dater un film moins de deux mois avant sa sortie, tout<br />

le monde <strong>–</strong> que ce soient distributeurs, exploitants et presse<br />

<strong>–</strong> travaillerait plus sereinement,. »<br />

Cécile Vargoz<br />

©Shellac<br />

En image<br />

Grand Tour<br />

de Miguel Gomes<br />

Grand Tour de Miguel Gomes<br />

Après Tabou et la trilogie des Mille et une nuits,<br />

le réalisateur portugais tourne actuellement<br />

son nouveau film, en Italie. L’histoire commence<br />

en Birmanie en 1917, où un employé de<br />

l’Empire britannique s’enfuit, le jour de son<br />

mariage. Sa fiancée va se lancer dans un voyage<br />

à travers l’Asie pour le retrouver. Un film qui,<br />

selon Variety, a commencé par une série de<br />

repérages sur le continent asiatique, et qui<br />

combinera plans de ce voyage et scènes tournées<br />

en 16mm. Une co-production et distribution<br />

Shellac, sans date de sortie pour le moment.<br />

8 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


« Si Pathé a une longueur d’avance, ce n’est pas dans<br />

le domaine du premium mais du digital »<br />

JÉRÔME SEYDOUX :<br />

AU SÉNAT, PATHÉ EXPOSE SA VISION DU CINÉMA<br />

Sa parole est rare, mais elle compte. Jérôme Seydoux, coprésident de Pathé, était invité par la commission de la Culture du Sénat à partager<br />

ses réflexions sur l’avenir du cinéma français. L’occasion de revenir sur sa vision de ses cinémas en particulier.<br />

L’audition du mercredi 15 <strong>mars</strong>, en compagnie d’Ardavan<br />

Safaee, président de Pathé Films, se tenait dans le cadre<br />

les travaux de la mission de contrôle du secteur cinématographique,<br />

confiée depuis septembre dernier aux<br />

sénateurs Jérémy Bacchi, Céline Boulay-Espéronnier et<br />

Sonia de la <strong>Pro</strong>vôté.<br />

La soif du Premium<br />

Son groupe est un incontournable des filières production<br />

et distribution, mais Jérôme Seydoux rappelle que 85 %<br />

de son chiffre d’affaires est réalisé par son activité exploitation.<br />

« Un métier qui restera, car la salle est la seule offre<br />

véritable en face des plateformes. » En réponse au sénateur<br />

Jérémy Bacchi qui interroge l’impact de la premiumisation<br />

sur le caractère populaire de la sortie cinéma, Jérôme<br />

Seydoux est formel : si 20 % seulement de leurs clients<br />

paient le tarif normal, de plus, « ce qui marche le mieux<br />

chez Pathé aujourd’hui, ce sont les salles premium ». Un<br />

succès qui n'est pas une originalité française, mais « une<br />

évolution mondiale » observée dans la plupart des circuits.<br />

« Les gens iront au cinéma parce que c’est une sortie et ce<br />

qu’ils veulent, c’est qu’on leur offre du confort, un bon film<br />

et un bon moment. »<br />

Le dirigeant qui, de fait, ne croit pas « à la théorie du<br />

cinéma low cost » rappelle que « la France n’a pas que<br />

Pathé. Elle peut compter sur un parc de salles très diversifié<br />

et très bien équipé. Ceux qui considèrent que la place de<br />

cinéma chez Pathé est trop chère peuvent aller ailleurs ».<br />

Innover et… déréguler ?<br />

Le projet d’entrée en bourse de Pathé est avant tout<br />

motivé par le souci de rester au top en matière d’investissements<br />

dans les salles, des plus visibles au plus invisibles.<br />

En tête de ces derniers, « le perfectionnement continu de<br />

nos outils digitaux. Si Pathé a une longueur d’avance sur<br />

ses confrères français, ce n'est pas dans le domaine du premium,<br />

mais du digital », estime le dirigeant. Reste que l’entrée<br />

en bourse sera conditionnée par « une bonne année <strong>2023</strong>,<br />

et nous verrons en 2024 si le climat est favorable ».<br />

©Public Sénat<br />

Sans renier l'apport « fondamental » de la diversité aux<br />

salles de cinéma, Jérôme Seydoux est, sans surprise, loin<br />

d’être un fan des engagements de programmation. « C’est<br />

le spectateur qui décide de ce qu’il a envie de voir. La<br />

diversité oui, mais l’obligation de programmer des films<br />

que les gens ne veulent pas voir non ! » Et ceci d’autant<br />

plus que, selon le dirigeant, il est, « peut-être, trop facile,<br />

aujourd'hui en France, de faire un mauvais film » et donc,<br />

qu’« il y a des films produits qui ne méritent pas la salle ».<br />

L’occasion de critiquer aussi, au passage, le « blocage<br />

réglementaire » que représente l’obligation de sortie salle<br />

d’un film ayant reçu des aides publiques : « Aujourd'hui,<br />

un film n’a pas qu’une vie en salles, [cette] obligation est<br />

un non sens ».<br />

Enfin, le coprésident de Pathé a pu partager avec les<br />

sénateurs son bonheur de voir l’efficacité du pass Culture<br />

dans la dynamisation de la fréquentation de ses cinémas.<br />

« Une des raisons principales de la remontée de notre nombre<br />

d'abonnés, voire de leur dépassement des chiffres de 2019,<br />

est le pass Culture. » Une manière de conclure en beauté<br />

un échange résolument tourné vers… l’avenir.<br />

Ayşegül Algan<br />

APPLE, LE PROCHAIN MOGUL DU CINÉMA ?<br />

Le géant mondial de la tech prévoit d’investir<br />

1 milliard de dollars par an pour produire<br />

des films destinés aux salles de ciné.<br />

©Apple<br />

Si elle devait se confirmer, l’information révélée par<br />

Bloomberg acterait un accroissement significatif de la<br />

mise de fonds d’Apple, non seulement pour renforcer<br />

l’attractivité de son offre SVOD Apple TV+, mais<br />

aussi pour accroître son poids à Hollywood.<br />

Si de nombreux “Apple Originals” ont déjà eu des<br />

sorties salles limitées, le géant semble prendre la voie<br />

de sorties cinéma plus vastes. Des ambitions revues à<br />

la hausse depuis les Oscars 2022 de CODA (près de<br />

2 M $ de recettes dans les salles simultanément à sa<br />

diffusion sur Apple TV+ et une sortie avec visa<br />

temporaire en France en avril 2022).<br />

Toujours selon Bloomberg, Apple aurait approché<br />

certains studios en vue de mettre en place des partenariats<br />

de distribution salle, notamment sur le thriller<br />

d'espionnage Argylle de Matthew Vaughn ou encore<br />

le Napoléon de Ridley Scott. Pour rappel, une diffusion<br />

grand écran est déjà prévue pour sa production phare<br />

Killers of the Flower Moon, de Martin Scorsese, en<br />

Killers of the Flower Moon de Martin Scorsese<br />

collaboration avec Paramount (à l’origine du projet).<br />

Enfin, il faut aussi contextualiser le mouvement<br />

d’Apple avec celui de son rival Amazon, de son rachat<br />

de la Metro-Goldwyn-Mayer l’année dernière à ses<br />

tout aussi ambitieux projets d’investissement dans la<br />

production de longs métrages destinés aux salles de<br />

cinéma, relayés en novembre dernier.<br />

Ayşegül Algan<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

9


DÉCOUVREZ COMMENT TOUT A COMMENCÉ<br />

LE 5 JUILLET,<br />

POUR LA PREMIÈRE FOIS AU CINÉMA<br />

© 2022 - THE AWAKENING PRODUCTION - SND


LE PHÉNOMÈNE MONDIAL DÉBARQUE POUR<br />

LA PREMIÈRE FOIS AU CINÉMA LE 5 JUILLET !<br />

LA FRANCHISE MIRACULOUS, C’EST :<br />

• Des millions de téléspectateurs en France<br />

• Une diffusion dans plus de<br />

120 pays<br />

• La série TV animée numéro 1 en Europe, au Moyen-Orient,<br />

en Amérique latine et au Japon<br />

• 32 milliards de vues sur Youtube<br />

• Plus de 10 millions de followers sur les réseaux sociaux<br />

• Plus de<br />

400 marques licenciées<br />

• Plus de 220 millions de produits dérivés vendus<br />

• Des clips musicaux vus plus de 670 millions de fois<br />

MATÉRIEL DISPONIBLE POUR LES VACANCES DE PÂQUES !<br />

FA (94’’)<br />

N’OUBLIEZ PAS DE LE DIFFUSER DEVANT :<br />

AFFICHES ET AFFICHETTES<br />

PLV<br />

PROJECTIONS POSSIBLES POUR LES C.E<br />

ET/OU CENTRES DE LOISIRS DÈS LE 24 JUIN !


DOSSIER<br />

WARNER<br />

L’HISTOIRE CENTENAIRE<br />

D’UN STUDIO<br />

RÉVOLUTIONNAIRE<br />

C’est une histoire digne<br />

d’Hollywood et de ses plus<br />

grands classiques. Un scénario<br />

jalonné d’échecs et de succès,<br />

marqué par des coups de<br />

génie, des fusions et une<br />

immense trahison. Cette<br />

histoire, c’est celle d’un des<br />

plus grands studios de cinéma<br />

de tous les temps, fondé en<br />

avril 1923 : Warner Bros.<br />

©Warner Bros<br />

Harry, Jack, Sam et Albert Warner<br />

Se plonger dans la chronologie de cette entreprise<br />

mythique implique de remonter aux racines de la<br />

famille qui lui a donné son nom : les Warner (Wonskolaser<br />

de leur patronyme d’origine). Dans les années 1880,<br />

Benjamin Warner, son épouse et ses enfants quittent<br />

ce qui est l’actuelle Pologne pour émigrer aux États-<br />

Unis, dans la ville de Baltimore, dans le Maryland.<br />

C’est là que Harry, Albert et Sam accueillent la naissance<br />

de leur petit frère, Jack. La famille survit grâce à<br />

différents petits boulots et, au début des années 1900,<br />

Sam Warner, pas encore majeur mais déjà embauché<br />

comme projectionniste au White City Park, une salle<br />

de Chicago, découvre l’existence du Kinétoscope<br />

d’Edison. Persuadé du potentiel de la machine, il<br />

convainc sa famille d’investir dans un projecteur<br />

d’occasion, qui leur permet d’organiser, pendant<br />

quelques mois, des projections itinérantes dans plusieurs<br />

villes minières de l’Ohio et de Pennsylvanie, où ils<br />

acquièrent leur premier cinéma, le Cascade Theatre,<br />

dont la première séance a lieu en mai 1905. Les Warner<br />

se lancent ensuite dans la distribution de films, via la<br />

Duquesne Amusement & Supply Company, puis la<br />

production.<br />

Aux débuts des années 1910, la fratrie quitte la côte Est<br />

pour la Californie, où, pendant la Première Guerre<br />

mondiale, elle conçoit des films pour l’armée américaine.<br />

Le succès de leur première vraie production, My Four<br />

Years in Germany, et un crédit bancaire permettent aux<br />

frères Warner d’acheter un terrain pour construire le<br />

Warner West Coast Studio en 1918. Après s’être attelés<br />

à renforcer leur équipe et leur matériel de tournage, ils<br />

fondent officiellement leur société le 4 avril 1923 : la<br />

Warner Bros Pictures Inc.<br />

Les contours sont dessinés mais pour attirer un public<br />

nombreux, l’entreprise familiale a besoin d’un vrai déclic,<br />

d’un équivalent à Charlie Chaplin qui connaît alors la<br />

gloire. Loin du personnage de Charlot, la première vraie<br />

star du studio Warner sera… un chien. Rapatrié du front<br />

français, Rin-Tin-Tin devient immédiatement une vedette<br />

grâce à Where The North Begins (1923), qui marque les<br />

débuts d’une collaboration d’une vingtaine de films. Un<br />

cap est franchi l’année suivante, lorsque le studio engage<br />

la star de Broadway John Barrymore pour jouer dans<br />

Beau Brummel et signe le cinéaste allemand Ernst Lubitsch<br />

pour The Marriage Circle, sa première comédie américaine.<br />

12 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


En parallèle, la fratrie séduit des financiers, de quoi lui<br />

permettre de doubler la production (31 films estampillés<br />

Warner en 1925) et de racheter les studios Vitagraph à<br />

Brooklyn.<br />

Fin avril 1926, la société conclut un accord avec la Western<br />

Electric pour poursuivre le développement d’un système<br />

de sonorisation, le Vitaphone. Le dispositif <strong>–</strong> un 33 tours<br />

synchronisé avec la pellicule <strong>–</strong> est, dans un premier temps,<br />

pensé pour accompagner musicalement les films muets.<br />

Premier long métrage sonore <strong>–</strong> musiques et bruitages <strong>–</strong>,<br />

Don Juan, avec John Barrymore, fait sa première le 6<br />

août 1926 au Warner Theatre de New York, acquis et<br />

sonorisé par la fratrie quelques mois auparavant. Mais<br />

le succès n’est pas au rendez-vous en raison du peu de<br />

salles équipées du système, qui reste une installation<br />

coûteuse et peine à confirmer son intérêt.<br />

« Wait a minute. You ain't heard nothin' yet ! »<br />

Arrive alors Le Chanteur de jazz. Rôle principal, Al Jolson<br />

devient ainsi le premier acteur à prononcer des mots <strong>–</strong> qui<br />

plus est improvisés <strong>–</strong> dans un film en plus du chant. Le<br />

soir de la première, le 6 octobre 1927 au Warner Theatre,<br />

le drame d’Alan Crosland reçoit une véritable ovation et<br />

annonce l’aube d’une nouvelle ère à Hollywood. Une<br />

révolution au goût plus qu’amer pour Harry, Albert et<br />

Jack Warner en raison du décès, la veille, de Sam. Malgré<br />

le deuil, l’histoire est en marche et la fratrie continue à<br />

développer le son, produisant fin 1928 le premier film<br />

entièrement parlant : Les Lumières de New York de Bryan<br />

Foy. En parallèle, le studio rachète la Stanley Corporation<br />

of America, un réseau de 250 salles implantées dans sept<br />

États, puis, en 19<strong>29</strong>, devient propriétaire de la First<br />

National Pictures, déplaçant toute la partie production<br />

à Burbank. 86 films sont produits cette année-là par le<br />

studio, dont une quarantaine sous la bannière Warner<br />

Bros.-First National. Parmi ces titres, On With the Show<br />

d’Alan Crosland devient le premier film chanté en couleurs<br />

et son succès, conjugué à celui de The Gold Diggers of<br />

Broadway de Roy Del Ruth, consacre aussi le passage du<br />

cinéma à la couleur. En l’espace de quelques années,<br />

Warner se positionne ainsi comme l’un des studios les<br />

©Warner Bros ©Warner Bros<br />

L'Ennemi public de William A. Wellman<br />

Le Chanteur de jazz d'Alan Crosland<br />

plus proactifs d’Hollywood. Une dynamique exceptionnelle<br />

qui va subir un net contretemps lors du crash<br />

boursier d’octobre 19<strong>29</strong>.<br />

Mais alors que la Grande Dépression frappe de plein<br />

fouet les États-Unis, les années 1930 vont permettre aux<br />

frères Warner de mettre en application le triptyque<br />

“Informer, divertir, instruire”. Pour informer, ils décident<br />

de prendre le contre-pied des fictions de Paramount et<br />

MGM, en adaptant des faits d’actualité. Sous l’impulsion<br />

de Darryl Zanuck, son producteur exécutif, puis Hall B.<br />

Wallis, Warner Bros. décroche rapidement le surnom de<br />

“gangster studio” avec notamment les succès de L’Ennemi<br />

public (1931) et Little Caesar (1932), propulsant James<br />

Cagney et Edward G. Robinson au rang de star. Dans le<br />

même temps, l’entreprise développe des drames sociaux<br />

tels que Je suis un évadé de Mervyn LeRoy, qui va favoriser<br />

une réforme des prisons. Pour divertir, le studio s’intéresse<br />

à l’animation <strong>–</strong> en 1928, Disney a créé Mickey <strong>–</strong>,<br />

©Warner Bros<br />

produisant, avec le concours de Leon Schlesinger et du<br />

duo Hugh Harman et Rudolf Ising, la série animée Looney<br />

Tunes, avec Bosko comme héros, puis celle des Merries<br />

Melodies avec Bugs Bunny, Porky Pig et autres Daffy<br />

Duck, popularisés par Tex Avery. En parallèle, Warner<br />

relance l’intérêt pour les comédies musicales avec l’énorme<br />

succès de 42 e rue (1933) et investit dans des productions<br />

plus importantes, à l’instar de deux films de Michael<br />

Curtiz portés par la nouvelle star Errol Flynn, Captain<br />

Blood (1935) et surtout Les Aventures de Robin des bois,<br />

film le plus lucratif de 1938. Enfin, pour instruire, le<br />

studio se penche sur la vie et les accomplissements de<br />

grandes personnalités, via L’Histoire de Louis Pasteur (1936)<br />

puis La Vie d’Emile Zola (1937), qui offre à Warner son<br />

premier Oscar du meilleur film. Sans conteste la plus<br />

progressiste d’Hollywood <strong>–</strong> en se prononçant en faveur<br />

du New Deal de Roosevelet <strong>–</strong>, la majorest alors la première<br />

à produire un film ouvertement anti-hitlérien avec Les<br />

Aveux d’un espion nazi (1939), abordant de front la menace<br />

du régime allemand en Europe, quand le reste de l’industrie<br />

se montre plus hypocrite.<br />

©Warner Bros<br />

Les Aveux d'un espion nazi de Anatole Litvak<br />

Les personnages des Looney Tunes<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

13


DOSSIER / CENTENAIRE DE WARNER<br />

La Seconde Guerre mondiale impacte fortement les<br />

trésoreries, les marchés européens puis orientaux ne<br />

rapportant plus de profits. Comme les autres studios,<br />

Warner doit réduire ses effectifs et les salaires de ses<br />

talents, tout en poursuivant un vaste programme de films<br />

en faveur du gouvernement. En 1941, le succès de Sergent<br />

York avec Gary Cooper relance l’engagement des jeunes<br />

Américains dans l’armée. Début 1943, la conférence des<br />

alliés à Casablanca donne un sérieux coup de projecteur<br />

au film de Michael Curtiz, Casablanca, porté par le duo<br />

Ingrid Bergman-Humphrey Bogart, et qui est un immense<br />

succès public et critique avec notamment trois Oscars<br />

dont celui du meilleur film. Paradoxalement, c’est l’année<br />

de ce chef-d'œuvre emblématique que Warner produit<br />

aussi son film le plus controversé à ce jour : Mission à<br />

Moscou, également réalisé par Michael Curtiz. Commandé<br />

par le président Roosevelt et censé montrer la Russie<br />

alliée sous son meilleur jour aux Américains, le film va<br />

se retourner contre le studio pendant la Guerre froide.<br />

Accusés d’être communistes, les frères Warner sont<br />

contraints de dénoncer des employés pour éviter d’être<br />

eux-mêmes inquiétés par la chasse aux sorcières lancée<br />

par le sénateur Joseph McCarthy. Un climat délicat qui<br />

s’ajoute à d’autres changements majeurs, augurant d’une<br />

nouvelle ère imminente pour l’industrie cinématographique.<br />

Casablanca de Michael Curtiz<br />

En 1949, l’application de l’arrêt “United States v. Paramount<br />

Pictures” <strong>–</strong> le fameux “décret Paramount” <strong>–</strong> qui souhaite<br />

mettre un terme à leur hégémonie, oblige les studios à<br />

ne conserver que deux de leurs trois activités cinéma<br />

(production, distribution et exploitation) ; comme bon<br />

nombre de ses pairs, Warner décide de vendre ses salles<br />

de cinéma. Parallèlement, plusieurs talents, comme Bette<br />

Davis ou Olivia de Havilland, attaquent en justice la<br />

major pour obtenir la rupture de leur contrat longue<br />

durée, système plébiscité par les studios depuis des<br />

décennies. L’âge d’or d’Hollywood touche à sa fin.<br />

La domination des magnats du cinéma va également être<br />

mise à mal par l’avènement de la télévision qui conquiert<br />

rapidement les foyers. Toutefois, malgré la chute de la<br />

fréquentation et des recettes, les studios restent persuadés<br />

que le public peut se déplacer pour des films de qualité,<br />

et travaillent sur des innovations technologiques. Alors<br />

que la 3D peine à emballer, le CinémaScope s’impose<br />

rapidement comme le format “grand spectacle”, d’abord<br />

grâce au péplum La Tunique de la 20 th Century Fox.<br />

Warner l’utilise une première fois avec La Poursuite dura<br />

sept jours (1953) puis Écrit dans le ciel de William A.<br />

Wellman avec John Wayne, “film catastrophe” précurseur<br />

pour avoir démontré l’utilité du CinémaScope aussi bien<br />

pour les décors intérieurs que pour les grands espaces.<br />

©Warner Bros<br />

Orange Mécanique de Stanley Kubrick<br />

En 1954, le studio produit Une étoile est née avec Judy<br />

Garland et cette même année, après un essai infructueux,<br />

les frères Warner passent le cap de la télévision via un<br />

accord avec ABC pour la production de séries hebdomadaires<br />

baptisées Warner Bros. Presents : Casablanca,<br />

Crimes sans châtiment et Cheyenne, suivies de Maverick,<br />

Colt 45, Sugarfoot et Lawman. Le média qu’il avait tant<br />

redouté est en passe de devenir l’une des plus grandes<br />

forces du studio. Mais les trésoreries demeurent fluctuantes<br />

et, début 1956, Warner cède pour 21 millions de dollars<br />

à Associated Artists <strong>Pro</strong>ductions 784 longs et 1 800<br />

courts réalisés avant 1948.<br />

Trahison et nouvelle ère<br />

En mai 1956, alors que les bénéfices du studio sont à la<br />

peine, la relation fraternelle vacille. Jack convainc Harry<br />

et Albert de vendre leur affaire à un groupe d’investisseurs<br />

de Boston, mené par le banquier Serge Semenenko,<br />

contre quelque 20 millions de dollars. Cette opération<br />

entérine l’une des plus grandes trahisons de l’histoire<br />

d’Hollywood. Car en parallèle, Jack a négocié sous la<br />

table avec Semenenko pour racheter ses parts dans la<br />

foulée de l’accord. Il se retrouve ainsi principal actionnaire<br />

individuel et à un poste qu’il avait envié à Harry pendant<br />

tant d'années : président de Warner Bros. Une traîtrise<br />

My Fair Lady de George Cukor<br />

©Warner Bros<br />

14 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


©Warner Bros<br />

non sans conséquence puisque quelques mois plus tard,<br />

son frère aîné meurt d’un arrêt cardiaque ; absent des<br />

funérailles car en vacances à Cannes, Jack y est victime<br />

d’un accident de voiture quelques jours plus tard. Après<br />

plusieurs mois de convalescence, il reprend finalement<br />

son poste fin 1958.<br />

Désormais seul aux commandes, il investit massivement<br />

dans l’adaptation de pièces de Broadway : My Fair Lady<br />

de George Cukor avec Audrey Hepburn (1962), qui<br />

rapporte un troisième Oscar du meilleur film à Warner,<br />

et Qui a tué Virginia Woolf ? de Mike Nichols (1966). Ce<br />

dernier va sonner le glas du Code Hays. En place depuis<br />

le milieu des années 1930, cette autocensure de l’industrie<br />

américaine du cinéma n’aura cessé de perdre de sa<br />

vigueur au cours des années 1950. Il est supprimé par<br />

Jack Valenti, nouvellement nommé à la tête de la Motion<br />

Pictures Association of America en 1966, qui instaure<br />

la codification encore en vigueur aujourd’hui <strong>–</strong> G (tout<br />

public), X (film adultes), M (devenu PG) et R <strong>–</strong> réautorisant<br />

la représentation du sexe et de la violence<br />

au cinéma.<br />

En novembre 1966, Jack Warner revend pour une trentaine<br />

de millions de dollars ses parts à Seven Arts <strong>Pro</strong>ductions,<br />

mais reste président jusqu’aux sorties de Bonnie & Clyde<br />

d’Arthur Penn et Camelot de Joshua Logan, dont la<br />

première en novembre 1967 coïncide avec la mort<br />

d’Albert Warner. Sous bannière Warner Bros.-Seven Arts,<br />

la société distribue également Les Demoiselles de Rochefort<br />

de Jacques Demy (1967), Bullitt de Peter Yates avec Steve<br />

McQueen (1968) ou encore La Horde sauvage d'Howard<br />

Hawks (1969). Quelques semaines après la sortie de ce<br />

western, la compagnie change encore de main et entre<br />

dans le giron de Kinney National <strong>–</strong> qui possède notamment<br />

National Periodical Publications, l’ancêtre de DC<br />

Comics <strong>–</strong> et redevient Warner Bros., avec Ted Ashley<br />

comme président.<br />

Impitoyable de Clint Eastwood<br />

Full Metal Jacket (1987) et Eyes Wide Shut (1999). D’autre<br />

part, les cinq polars L’Inspecteur Harry (1971 à 1988)<br />

marquent le début d’une relation exclusive avec l’acteur/<br />

réalisateur Clint Eastwood, qui culminera avec Impitoyable<br />

(1992) et Million Dollar Baby (2004), respectivement 4 e<br />

et 5 e Oscars du meilleur film pour Warner, mais aussi<br />

Sur la route de Madison (1995), Invictus (2008), Gran<br />

Torino (2009) ou encore Cry Macho (2021).<br />

Superproductions et méga fusion<br />

En 1973, L’Exorciste de William Friedkin devient un<br />

énorme succès avec 82 millions de dollars de recettes et<br />

marque un tournant pour le genre horreur. La même<br />

année, L’Épouvantail de Jerry Schatzberg décroche la<br />

Palme d’or au Festival de Cannes, un prix qu’obtiendra<br />

Warner une deuxième fois en 1986 avec Mission de<br />

Roland Joffé. À l’international justement, les activités<br />

du studio évoluent via l’association avec Columbia<br />

Pictures pour la distribution en dehors des États-Unis,<br />

qui prendra fin en 1988 et sera suivie d’un partenariat<br />

avec Disney jusqu’en 1993. Parmi les autres grandes<br />

sorties de la Warner dans les seventies, figurent Un aprèsmidi<br />

de chien de Sidney Lumet (1975) ou encore Les<br />

Hommes du président d’Alan J. Paluka (1976).<br />

En septembre 1978, Jack Warner meurt à l’âge de 86<br />

ans. La même année, le succès de Superman avec<br />

Christopher Reeve (1978), première adaptation du<br />

personnage dans un long métrage, ouvre la voie aux<br />

franchises de super-héros au cinéma. Le studio met ainsi<br />

sa filiale DC Comics à contribution, en produisant entre<br />

1989 et 1997 quatre films Batman. Au milieu des années<br />

2000, le studio relance ses licences avec notamment<br />

Batman Begins (2005), The Dark Knight : Le Chevalier<br />

noir (2008) et The Dark Knight Rises (2012) de Christopher<br />

Nolan <strong>–</strong> la trilogie dédiée à un super-héros la plus<br />

lucrative de l’histoire avec 2,5 milliards de dollars de<br />

recettes mondiales <strong>–</strong> et autour de l’univers DC (Batman<br />

vs Superman, Suicide Squad, Wonder Woman, Aquaman,<br />

Joker et leurs suites actuelles).<br />

©Warner Bros ©Warner Bros<br />

Pour le studio, les années 1970 démarrent avec les succès<br />

de Woodstock de Michael Wadleigh et Chisum d’Andrew<br />

V. McLaglen mais sont surtout marquées par deux<br />

collaborations qui vont marquer les 30 années qui<br />

viennent. D’une part Stanley Kubrick, qui vient de réaliser<br />

le révolutionnaire 2001, L’Odyssée de l’espace (1968) chez<br />

MGM, signe avec Warner pour son nouveau film, Orange<br />

Mécanique (1971), et va rester fidèle au studio jusqu’à la<br />

fin de sa vie, avec Barry Lyndon (1975), Shining (1980),<br />

Superman de Richard Donner<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

15


DOSSIER / CENTENAIRE DE WARNER<br />

Au niveau administratif, Warner Communications connaît<br />

plusieurs mouvements entre la fin des années 1980 et le<br />

nouveau millénaire. En 1989, le groupe Time, qui détient<br />

notamment le magazine éponyme et la chaîne de télévision<br />

payante HBO, rachète le studio pour 14 milliards<br />

de dollars et se renomme Time Warner. En 1996, le<br />

conglomérat renforce sa présence audiovisuelle avec<br />

l’acquisition de Turner Broadcasting et l’intégration des<br />

chaînes CNN, TBS ou encore Cartoon Network, où<br />

vont notamment être diffusées les séries animées des<br />

Looney Tunes. En janvier 2000, le groupe se retrouve<br />

impliqué dans “le mariage du siècle” <strong>–</strong> et pour certains<br />

l’une des pires opérations financières de l’Histoire <strong>–</strong><br />

lorsqu’il est officiellement absorbé par AOL, fournisseur<br />

d’internet à la croissance fulgurante et à la capitalisation<br />

boursière deux fois supérieure à celle de Time Warner.<br />

Le néo géant est brièvement rebaptisé AOL Time Warner,<br />

lorsque la valeur d’AOL s’effondre suite à l’éclatement<br />

de la bulle internet. Les pertes historiques, d’environ 100<br />

milliards de dollars, qui s’ensuivent poussent le groupe<br />

à recouvrer le nom Time Warner en 2003. En 2009, la<br />

séparation avec AOL est actée.<br />

Durant cette période, le studio doit son salut à d’autres<br />

superproductions qui galvanisent le box-office. L’acquisition<br />

des droits de la série littéraire Harry Potter donne naissance<br />

à huit adaptations (2001 à 2012), suivies de la trilogie<br />

des Animaux fantastiques, dont l’ensemble forme la<br />

quatrième franchise la plus rentable de tous les temps<br />

avec plus de 9,6 milliards de dollars de recettes en salles.<br />

Autres sagas marquantes pour le studio : les quatre Matrix<br />

(en 1999, deux en 2003 et en 2021) et l’adaptation de<br />

Tolkien avec les trilogies du Seigneur des anneaux (2001<br />

à 2003) puis du Hobbit (2012 à 2014). En parallèle, sur<br />

un registre plus auteur, outre Inception ou encore Interstellar<br />

de Christopher Nolan, Warner rafle trois Oscars du<br />

meilleur film avec Les Infiltrés de Martin Scorsese (2007),<br />

Argo de Ben Affleck (2013) et Spotlight de Thomas<br />

McCarthy (2016).<br />

8 films composent la saga Harry Potter<br />

La trilogie du Seigneur des anneaux de Peter Jackson<br />

©Warner Bros<br />

©Warner Bros<br />

©Warner Bros<br />

Le studio change une nouvelle fois de main avec l’approbation,<br />

en juin 2018, après plusieurs mois de tractations<br />

juridiques, de son rachat par le géant des télécommunications<br />

AT&T, et devient WarnerMedia. Dans la foulée,<br />

le groupe met un pied dans le streaming avec le lancement,<br />

courant 2020, du service HBO Max, qui va cristalliser<br />

les tensions lorsqu’en pleine crise du Covid, Warner<br />

annonce que tout son line-up 2021 sortira simultanément<br />

en salles et sur la plateforme (dont Godzilla vs Kong et<br />

Dune). Un an plus tard et après des résultats plus que<br />

mitigés, le studio revient sur cette décision, tandis qu’en<br />

parallèle, le développement du volet streaming est mis<br />

en suspens avec l’annonce d’une nouvelle fusion entre<br />

WarnerMedia et Discovery Inc. Entérinée en avril 2022,<br />

l’entreprise prend le nom de Warner Bros. Discovery,<br />

avec David Zaslav à sa tête.<br />

Interstellar de Christopher Nolan<br />

Alors que le groupe conjugue désormais cinéma, télévision<br />

et streaming, il est remarquable de voir à quel point<br />

le nom Warner a su résister au temps et aux fusions pour<br />

continuer à incarner, 100 ans après ses débuts, l’ambition<br />

d’un studio qui compte bien marquer de son empreinte<br />

le siècle à venir.<br />

Tanguy Colon<br />

16 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


UN CENTENAIRE CÉLÉBRÉ DANS LES SALLES<br />

La renommée de Warner s’est forgée dans les salles<br />

obscures et il était donc évident, pour la filiale française<br />

du studio, de célébrer cet anniversaire avec les exploitants<br />

tricolores. Si une première communication<br />

institutionnelle interviendra dès le 4 avril, jour de<br />

l’anniversaire et veille du lancement de la rétrospective<br />

à la Cinémathèque française (voir ci-contre), la<br />

succursale française prévoit d’intensifier ses actions à<br />

la fin du printemps, et notamment au Festival de Cannes.<br />

C’est autour de cette période que seront déployés les<br />

outils promotionnels siglés Warner Bros 100, à savoir<br />

des affiches (le WIP présenté à Morlaix est promoteur),<br />

le livret présentant le catalogue numérisé et autres<br />

kits, qui viendront accompagner la sortie en salles de<br />

11 des plus grands classiques du studio (un par décennie<br />

du siècle écoulé) et une dizaine de titres Jeune public<br />

(voir ci-dessous) à partir du 7 juin. « C’est bien entendu<br />

une suggestion et chaque salle est libre de puiser parmi<br />

les 400 titres numérisés que contient notre catalogue pour<br />

contribuer à sa manière à ce centenaire, avec l’idée que<br />

le plus grand nombre de spectateurs célèbrent cet événement<br />

», a expliqué Cristina Batlle, lors des rencontres<br />

patrimoine de l’Afcae à Morlaix, où la directrice des<br />

ventes de Warner Bros. Discovery France présentait<br />

le dispositif des 100 ans.<br />

En parallèle, Rodolphe Lerambert, responsable du<br />

département Patrimoine de l’ADRC, a évoqué le vaste<br />

programme sur lequel travaille l’agence et qui sera<br />

aussi proposé aux salles dès le 7 juin : la période du<br />

muet <strong>–</strong> avec notamment un ciné-concert de So This<br />

Is Paris d’Ernst Lubitsch <strong>–</strong>, les années Zanuck, les<br />

grands films d'aventures (Les Aventures de Robin des<br />

bois), les grands auteurs des années 40 et 50 (Michael<br />

Curtiz, John Huston, Alfred Hitchcock) et du Nouvel<br />

Hollywood (Arthur Penn ou Francis Ford Coppola<br />

entre autres), et un focus sur deux cinéastes phares<br />

du studio, Stanley Kubrick et Clint Eastwood. Cette<br />

rétrospective sera disponible en DCP et accompagnée<br />

d’une documentation rédigée par l’ADRC.<br />

T.C.<br />

La sélection des classiques<br />

Le Chanteur de jazz d’Alan Crosland (1927)<br />

42 e rue de Lloyd Bacon (1933)<br />

Casablanca de Michael Curtiz (1942)<br />

Rio Bravo d’Howard Hawks (1959)<br />

2001 : L'Odyssée de l’espace de Stanley Kubrick (1968)<br />

L’Exorciste de William Friedkin (1973)<br />

Blade Runner <strong>–</strong> Final cut de Ridley Scott (1982)<br />

Les Affranchis de Martin Scorsese (1990)<br />

Gran Torino de Clint Eastwood (2008)<br />

Inception de Christopher Nolan (2010)<br />

Joker de Todd Phillips (2019)<br />

La sélection jeune public<br />

Les Aventures de Robin des bois de Michael Curtiz (1938)<br />

Le Magicien d’Oz de Victor Fleming (1939)<br />

Les Mangeurs d’oiseaux anonymes, court métrage de<br />

Friz Feleng (1957)<br />

Charlie et la chocolaterie de Mel Stuart (1971)<br />

Gremlins de Joe Dante (1984)<br />

Les Goonies de Richard Donner (1985)<br />

Beetlejuice de Tim Burton (1988)<br />

Space Jam de Joe Pytka (1996)<br />

Le Géant de fer de Brad Bird (1999)<br />

Harry Potter à l’école des sorciers de Chris Columbus (2001)<br />

Sélection de courts métrages Looney Tunes<br />

Warner Bros.,<br />

Fabrique de stars<br />

Parmi les festivités de ce centenaire, plusieurs événements<br />

sont prévus à la Cinémathèque à Paris, dont Warner Bros.<br />

Discovery est mécène.<br />

À commencer dès ce printemps par un programme qui<br />

honore les actrices et acteurs mythiques du studio, qui<br />

s'ouvrira le 5 avril, avec la projection de Casablanca en<br />

présence d'Olivier Snanoudj et de l’historien du cinéma<br />

Patrick Brion, et durera jusqu’au 18 mai.<br />

Joan Blondell<br />

L'Ange blanc (William A. Wellman, 1931)<br />

Blonde Crazy (Roy Del Ruth, 1931)<br />

Chercheuses d'or de 1933 (Mervyn LeRoy, 1933)<br />

<strong>Pro</strong>logues (Lloyd Bacon, 1933)<br />

Humphrey Bogart<br />

Casablanca (Michael Curtiz, 1942)<br />

Échec à la Gestapo (Vincent Sherman ), 1942)<br />

Le Faucon maltais (John Huston, 1941)<br />

Femmes marquées (Lloyd Bacon, 1937)<br />

Le Grand sommeil (Howard Hawks, 1946)<br />

Griffes jaunes (John Huston, Vincent Sherman, 1942)<br />

La Légion noire (Archie Mayo, 1937)<br />

La Mort n'était pas au rendez-vous (Curtis Bernhardt,<br />

1945)<br />

Le Trésor de la Sierra Madre (John Huston, 1948)<br />

James Cagney<br />

Les Anges aux figures sales (Michael Curtiz, 1938)<br />

L'Ennemi public (William A. Wellman, 1931)<br />

Feu sur le gang (Gordon Douglas, 1951)<br />

La Glorieuse parade (Michael Curtiz, 1942)<br />

Le Tombeur (Roy Del Ruth, 1933)<br />

Bette Davis<br />

Femme aimée est toujours jolie (Vincent Sherman, 1944)<br />

L'Impossible amour (Vincent Sherman, 1943)<br />

L'Intruse (Alfred E. Green, 1935)<br />

La Lettre (William Wyler, 1940)<br />

Qu'est-il arrivé à Baby Jane ? (Robert Aldrich, 1962)<br />

Une femme cherche son destin (Irving Rapper, 1942)<br />

Errol Flynn<br />

L'Aigle des mers (Michael Curtiz, 1940)<br />

Les Aventures de Don Juan (Vincent Sherman, 1948)<br />

Les Aventures de Robin des Bois (Michael Curtiz, William<br />

Keighley, 1938)<br />

Capitaine Blood (Michael Curtiz, 1935)<br />

La Charge de la brigade légère (Michael Curtiz, 1936)<br />

La Patrouille de l'aube (Edmund Goulding, 1938)<br />

La Piste de Santa Fe (Michael Curtiz, 1940)<br />

Kay Francis<br />

Agent britannique (Michael Curtiz , 1934)<br />

Voyage sans retour (Tay Garnett ,1932)<br />

Wonder Bar (Lloyd Bacon, 1934)<br />

Edward G. Robinson<br />

Le Bourreau (William A. Wellman, 1931)<br />

Guerre au crime (William Keighley, 1936)<br />

Le Petit géant (Roy Del Ruth, 1933)<br />

Le Témoin à abattre (Lewis Allen, 1955)<br />

L’hommage à la Warner se poursuivra du 31 mai au 18 juin<br />

avec une sélection des années 70, de Bonnie and Clyde<br />

d’Arthur Penn à John McCabe de Robert Altman, puis une<br />

rétrospective Raoul Walsh, qui ouvrira la nouvelle saison de<br />

la Cinémathèque en septembre <strong>2023</strong>.<br />

C.V.<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

17


DOSSIER / CENTENAIRE DE WARNER<br />

LA FRENCH TOUCH<br />

Au fil de son histoire, Warner<br />

Bros a rapidement pris la<br />

mesure de l’importance des<br />

marchés internationaux,<br />

déclinant sa présence<br />

localement. De la distribution<br />

de ses titres hollywoodiens à<br />

la production de films<br />

français, en passant par le lien<br />

avec les salles, focus sur la<br />

filiale hexagonale.<br />

©Warner Bros<br />

Sorti en 1962, La Guerre des boutons d'Yves Robert a emballé 10 millions de spectateurs.<br />

Si la présence du studio en France se serait matérialisée<br />

dans les premières années par l’intermédiaire de Jacques<br />

Haïk (futur créateur du Grand Rex), distributeur<br />

attitré des films Warner, ce n’est qu’en 19<strong>29</strong> que la<br />

major s’installe physiquement à Paris (comme en<br />

attestent les archives de la revue professionnelle La<br />

Cinématographie française), rue de Courcelles, dans<br />

les locaux de la First National Films que les frères<br />

Warner viennent d’acquérir outre-Atlantique (voir<br />

l’historique complet page 12). Dans une France alors<br />

assez protectionniste, la succursale, dirigée par Albert<br />

Saltiel, s'attelle durant la décennie suivante à promouvoir<br />

le cinéma américain aux côtés des autres filiales<br />

des principaux studios, réunis au sein du Syndicat<br />

franco-américain de la cinématographie (Sfac) fondé<br />

en 1934 et qui œuvre dans le prolongement du travail<br />

de la Motion Picture Export Association of<br />

America (MPEA).<br />

Alors que la Seconde Guerre mondiale met fin temporairement<br />

aux affaires des studios en Europe <strong>–</strong> dans<br />

l’Hexagone, le régime de Vichy interdit l’importation<br />

des films hollywoodiens <strong>–</strong>, durant l’après-guerre, le Sfac<br />

s'attelle à favoriser la reprise en s’entendant avec les<br />

exploitants alors que les quotas drastiques imposés par<br />

les instances françaises aux productions américaines<br />

sont supprimés avec l'accord Blum-Byrnes de mai 1946.<br />

À cette époque, Warner Bros. France est dirigée par<br />

Jacques Salberg et possède plusieurs agences en régions<br />

: à Marseille, Bordeaux, Toulouse, Lyon, Nantes,<br />

Strasbourg et Paris (pour la partie Nord). La filiale<br />

s’essaie à la distribution de films tricolores avec Tambour<br />

battant et La Pocharde (1952) de George Combret, et<br />

va accélerer cette tendance la décennie suivante, sous la<br />

houlette du nouveau patron Roger Goimbault, avec<br />

une quinzaine de films et notamment La Guerre des<br />

boutons (1962) d’Yves Robert, le deuxième plus gros<br />

©Warner Bros<br />

succès à date de Warner en France avec 10 millions<br />

d’entrées (voir tableau ci-contre). L’espace de quelques<br />

mois, la succursale est rebaptisée Warner Bros.-Seven<br />

Arts (Transatlantic) dans la foulée du deal américain<br />

(1967) ; elle reprend en 1969 son nom d’origine lors<br />

du rachat par Kinney National.<br />

Au début des années 1970, Warner Bros. et Columbia<br />

Pictures officialisent leur rapprochement pour la<br />

distribution internationale, sous la bannière Warner<br />

Columbia Films. En France, ce groupement d’intérêt<br />

économique (GIE) est toujours administré par Roger<br />

Goimbault, qui laissera ensuite sa place à Elie Costa<br />

et Wayne Duband. Durant cette période, la branche<br />

française accompagne, entre autres, Orange Mécanique<br />

de Stanley Kubrick (1972) et L’Exorciste de William<br />

Friedkin (1974), qui séduisent largement le public. À<br />

la tête du GIE de 1985 jusqu’à sa dissolution en 1987,<br />

Steve Rubin est ensuite nommé directeur général de<br />

Warner : « J’avais une offre des deux sociétés mais j’ai<br />

choisi Warner qui venait de signer un contrat de cinq ans<br />

pour distribuer les films Disney et de sa filiale Touchstone<br />

en France », raconte l’intéressé, qui va notamment<br />

s’occuper du Cercle des poètes disparus (1989) et de<br />

Pretty Woman (1990). « Côté Warner, Full Metal Jacket<br />

(1987) reste un souvenir mémorable avec des discussions<br />

quasi quotidiennes avec Stanley Kubrick, qui suivait la<br />

sortie française dans les moindre détails. » Cette période<br />

coïncide également avec les lancements des franchises<br />

Mad Max (1982) et L’Arme fatale (1987). En parallèle,<br />

la structure accompagne quelques longs français comme<br />

Sac de nœuds de Josiane Balasko (1985), Autour de<br />

minuit de Bertrand Tavernier (1986) ou Le Brasier<br />

d’Eric Barbier (1991). « Ce n’était pas une priorité de<br />

Los Angeles à l’époque, mais il y avait tout de même la<br />

volonté, dans les pays européens où le studio était implanté,<br />

de coproduire des films locaux », note Steve Rubin, qui<br />

garde la direction de Warner en 1992, après la fin de<br />

l’accord avec Disney, jusqu’en 1997.<br />

S'il a été l'objet d'un contentieux sur le volet professionnel, Un long dimanche de fiançailles a été un succès public avec<br />

quelque 4,5 millions d'entrées en 2004.<br />

18 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


L’arrivée de Francis Boespflug, entre autres co-fondateur<br />

de Pyramide, comme président de la branche<br />

cinéma de la filiale marque un tournant dans le rapport<br />

entre Warner et la production française. « Je ne vois<br />

pas comment un distributeur basé en France, un pays<br />

où l'industrie cinématographique fait preuve d'une telle<br />

vitalité et où les films locaux se portent si bien, ne serait<br />

pas impliqué dans la production locale », avait déclaré<br />

le dirigeant dans les colonnes de ScreenDaily. Sous sa<br />

direction, la major coproduit entre autres La Classe<br />

de neige de Claude Miller (1998) et Un long dimanche<br />

de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet (2004), pour lequel<br />

Francis Boespflug se voit finalement refuser l’agrément<br />

d’investissement du CNC par un arrêt du tribunal<br />

administratif, qui considère le film comme américain<br />

du fait de la forte participation de Warner dans son<br />

financement. Malgré ce contentieux, la succursale<br />

continue à suivre le cinéma français, avec les acquisitions<br />

de La Vérité si je mens 2 de Thomas Gilou (2001)<br />

et, surtout, Les Bronzés 3 de Patrice Leconte (2006),<br />

à ce jour le plus gros succès du studio dans l’Hexagone<br />

avec 10,2 millions d’entrées.<br />

Installée depuis le début des années 2000 dans ses<br />

actuels bureaux de Neuilly (suite à la fusion AOL-Time),<br />

la succursale française va être restructurée dès 2006<br />

lorsqu’Iris Knobloch devient Country Manager de<br />

Warner Bros. et met fin à l’organisation en silos <strong>–</strong><br />

services cinéma, télévision, home entertainment, produits<br />

dérivés... <strong>–</strong> pour apporter davantage de transversalité,<br />

avec notamment une division marketing commune<br />

qui voit le jour en 2009. À cette même période, les<br />

agences régionales de la filiale à Marseille et Bordeaux<br />

ferment, le bureau de Lyon continuant quelques années<br />

à piloter les activités pour le Sud avant de suivre le<br />

même chemin en 2015. « Alors que la manutention des<br />

copies et la proximité avec des exploitants qui se déplaçaient<br />

moins imposaient d’avoir beaucoup plus de main d’œuvre,<br />

le passage progressif au numérique, la sophistication de<br />

la programmation et des raisons économiques ont conduit<br />

à ne conserver que le bureau de Neuilly », explique Olivier<br />

Snanoudj, arrivé comme responsable de la distribution<br />

cinéma en 2007. Parmi ses plus beaux souvenirs ? «<br />

Ma première rencontre, début 2009, avec Clint Eastwood,<br />

pour la sortie de Gran Torino. À table, entre lui et Pierre<br />

Prix d'interprétation masculine à Cannes, Jean Dujardin reçoit également l'Oscar du meilleur acteur en 2012. The Artist de<br />

Michel Hazanavicius est par ailleurs consacré meilleur film, meilleur réalisateur, meilleurs costumes et meilleure musique.<br />

Rissient [homme de cinéma aux multiples facettes,<br />

ndlr.] en train d’évoquer leurs innombrables souvenirs,<br />

qui n’étaient autres que des morceaux choisis de 50 ans<br />

d’histoire du cinéma ; j’avais l’impression de vivre un<br />

rêve éveillé ! Sa bienveillance immédiate, son humanité,<br />

son humour ont préfiguré bien d’autres rencontres tout<br />

aussi merveilleuses au cours des 15 années qui ont suivi.<br />

Finalement, c’est une des définitions d’un grand studio :<br />

la relation suivie, parfois sur plusieurs décennies, avec de<br />

grands réalisateurs. »<br />

Sous la responsabilité d’Olivier Snanoudj, Warner<br />

Bros. France a notamment distribué The Artist de<br />

Michel Hazanavicius (2011), récompensé par cinq<br />

Oscars dont celui du meilleur film, Les Seigneurs<br />

(2012) ou, plus récemment, Simone, le voyage du siècle<br />

(2022), réalisés par Olivier Dahan. « Auparavant, les<br />

studios produisaient des films pour le marché américain<br />

et les performances à l’international étaient du bonus.<br />

Warner a, depuis une trentaine d'années, infléchi sa<br />

production vers des œuvres susceptibles de plaire aux<br />

Américains mais aussi au public du monde entier. »<br />

L’an passé, Warner a encore changé d’identité à l’échelle<br />

mondiale suite à la fusion avec Discovery, pour devenir<br />

localement Warner Bros Discovery France, dirigée<br />

par Pierre Branco, également directeur général du<br />

Bénélux et de l’Afrique. Si cette union préfigure une<br />

nouvelle ère, elle se concrétise à l’heure où le studio<br />

fête son centenaire, que la filiale tricolore a souhaité<br />

célébrer avec envie, via plusieurs événements dont<br />

une rétrospective en 11 films (parmi ses plus grands<br />

classiques) prévue dès le 7 juin en salles. La succursale<br />

essaie autant que possible de tirer profit du riche<br />

catalogue du studio qui ne cesse de se moderniser <strong>–</strong><br />

« de nouveaux titres sont numérisés chaque année et<br />

s’ajoutent aux 400 films existants ». « Mais cela demande<br />

du temps et c’est ce qui nous manque le plus, car nous<br />

devons d’abord sortir les nouveautés », indique Olivier<br />

Snanoudj. « Nous essayons régulièrement de programmer<br />

de vraies reprises, avec un budget de lancement et du<br />

matériel promotionnel, à l’image du succès des Forbidden<br />

Hollywood en 2020. Nous laissons également une grande<br />

latitude aux salles qui souhaiteraient programmer des<br />

séances dans un cadre spécial. Au final, nous arrivons à<br />

trouver un modèle économique, entre la salle, les ventes<br />

vidéo et TV générées. » En France, l’appétence du public<br />

et des professionnels reste assez inédite par rapport à<br />

d’autres territoires. Une cinéphilie que Warner Bros.<br />

France, entre films d’hier et d’aujourd’hui, entend<br />

continuer à alimenter pendant de nombreuses années.<br />

©Warner Bros<br />

Tanguy Colon<br />

15 PLUS GROS SUCCÈS DE WARNER BROS. EN FRANCE<br />

RANG TITRE RÉALISATEUR ANNÉE DE SORTIE ENTRÉES<br />

1 LES BRONZÉS 3 - AMIS POUR LA VIE P. Leconte 2006 10 2<strong>29</strong> 483<br />

2 LA GUERRE DES BOUTONS Y. Robert 1962 10 052 423<br />

3 HARRY POTTER À L'ÉCOLE DES SORCIERS C. Colombus 2001 9 545 909<br />

4 HARRY POTTER ET LA CHAMBRE DES SECRETS C. Colombus 2002 8 862 273<br />

5 HARRY POTTER ET LA COUPE DE FEU M. Newell 2005 7 712 423<br />

6 ORANGE MÉCANIQUE S. Kubrick 1972 7 6<strong>29</strong> 804<br />

7 LA VÉRITÉ SI JE MENS 2 T. Gilou 2001 7 407 982<br />

8 HARRY POTTER ET LE PRISONNIER D'AZKABAN A. Cuaron 2004 7 152 904<br />

9 L'EXORCISTE W. Friedkin 1974 6 727 910<br />

10 LE CERCLE DES POÈTES DISPARUS P. Weir 1989 6 601 781<br />

11 HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT - 2 E PARTIE D. Yates 2011 6 577 156<br />

12 HARRY POTTER ET L'ORDRE DU PHÉNIX D. Yates 2007 6 219 499<br />

13 HARRY POTTER ET LE PRINCE DE SANG-MÊLÉ D. Yates 2009 6 140 398<br />

14 HARRY POTTER ET LES RELIQUES DE LA MORT - 1RE PARTIE D. Yates 2010 6 102 789<br />

15 QUI VEUT LA PEAU DE ROGER RABBIT ? R. Zemeckis 1988 5 909 001<br />

Source CNC<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

19


DOSSIER / CENTENAIRE DE WARNER<br />

WARNER par WARNER<br />

Le centenaire du studio offre l’occasion de donner la parole à l’équipe<br />

des ventes de la filiale française pour évoquer son rapport avec la<br />

filmographie de Warner en deux questions :<br />

■ Quel film représente l’esprit Warner ?<br />

♦ Quel film Warner auriez-vous adoré distribuer ?<br />

Cristina Batlle,<br />

directrice des ventes<br />

■ Ce n’est pas un film, mais surtout<br />

une séquence du Faucon Maltais,<br />

quand Humphrey Bogart dit en<br />

prenant le faucon : « The stuff that<br />

dreams are made off. »<br />

C’est ça l’esprit Warner !<br />

♦ Harry Potter à l'école des sorciers.<br />

Cela doit être passionnant de faire<br />

partie du démarrage de l’histoire d’une<br />

grande saga.<br />

Lucie Gremont,<br />

responsable province<br />

et opérations<br />

■ Inception, sorti peu de temps après<br />

mon arrivée chez Warner. Il fait partie<br />

de ce que nous aimons appeler les<br />

blockbusters d’auteur qui ont très<br />

souvent leur place dans le<br />

line-up Warner.<br />

♦ Matrix découvert dans l’ancien<br />

cinéma Delta à Dreux, ma première<br />

grosse claque au cinéma !<br />

Marlène Percheron,<br />

programmatrice GRP<br />

■ Harry Potter à l’école des sorciers !!!<br />

Une de mes premières séances de<br />

cinéma sans mes parents !!!<br />

Est-ce que je pleure encore à chaque<br />

visionnage ? Oui.<br />

♦ Bodyguard. J’ai tellement chanté<br />

dans le bureau à la sortie de A Star Is<br />

Born que je sais que j’aurais chanté tous<br />

les tubes de la BO de Bodyguard à<br />

tue-tête pendant des mois.<br />

Et j’ajoute un second film : Crazy<br />

Stupid Love. Car on n’a jamais assez de<br />

romance et de Ryan Gosling !!<br />

Clara Pineau,<br />

programmatrice périphérie &<br />

Est et chargée du catalogue<br />

■ Gravity qui est une vraie expérience<br />

sensorielle, un vrai spectacle, du vrai<br />

cinéma en somme ! Je l’ai découvert à<br />

l’inauguration de l’UGC Paris 19 et j’ai<br />

été tellement troublée par les sensations<br />

de vertige et d’apnée engendrées par<br />

cette 3D dans l’espace que j’ai dû<br />

retourner le voir en salles pour<br />

réellement profiter du film.<br />

♦ Sans aucun doute le premier<br />

Harry Potter !<br />

Hugo Fournier,<br />

programmateur Lyon &<br />

Marseille et responsable<br />

projections privées<br />

■ American Sniper. Tout est dans<br />

le titre !<br />

♦ Blade Runner. Chef d’œuvre devenu<br />

culte et une référence en matière de<br />

films de science-fiction.<br />

Véronique Minihy,<br />

programmatrice<br />

Bordeaux & Nord<br />

■ La saga Harry Potter<br />

♦ Les Hommes du président d’Alan<br />

J. Pakula.<br />

Cheima Selmi,<br />

directrice du marketing salles<br />

■ The Dark Knight ou Joker, La<br />

Warner Touch des blockbusters<br />

d’auteur, même avec des personnages<br />

de franchises emblématiques de la<br />

pop culture.<br />

♦ Matrix, le film qui m’a donné envie<br />

d’intégrer le monde du cinéma, une<br />

claque visuelle. Je me souviens<br />

parfaitement de ma séance au Pathé<br />

Cap Sud Avignon et du logo en code<br />

vert Warner.<br />

Doğan Kocer,<br />

senior business analyst<br />

■ Dune de Denis Villeneuve.<br />

♦ Le Space Jam avec Michael Jordan.<br />

20 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


CHIFFRES<br />

COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />

À l’approche de la sortie<br />

de Super Mario Bros chez<br />

Universal, retour en chiffres<br />

sur ses principaux comparables,<br />

entre personnages<br />

de jeux vidéo et autres<br />

mignonnes créatures.<br />

TITRE<br />

LES MINIONS 2 : IL<br />

ÉTAIT UNE FOIS GRU<br />

SONIC 2<br />

SONIC<br />

POKÉMON :<br />

DETECTIVE PIKACHU<br />

LES MINIONS<br />

Date de sortie 06/07/2022 30/03/2022 12/2/2020 08/05/2019 08/07/2015<br />

Distributeur UNIVERSAL PARAMOUNT PARAMOUNT WARNER BROS UNIVERSAL<br />

Budget (estimé) 80 000 000 $ 90 000 000 $ 90 000 000 $ 150 000 000 $ 74 000 000 $<br />

Cumul des entrées 3 962 359 2 236 393 2 113 220 1 689 448 6 654 096<br />

1 er jour 603 500 635 126 567 <strong>29</strong>0 770 596 <strong>29</strong>1<br />

1 er week-end 1 142 397 712 678 569 071 689 132 1 765 000<br />

Copies 794 675 620 467 837<br />

Moyenne par<br />

copies 1 er we<br />

1 439 1 056 918 1 476 2 109<br />

Cœfficient Paris/<strong>Pro</strong>vince 5,60 5,15 5,16 4,38 6,32<br />

Taux de transformation<br />

(cumul des entrées/1 er we)<br />

x 6,6 x 14,4 x 16,7 x 5,8 x 11,0<br />

Note Spectateur AlloCiné 3,5 3,2 2,7 3,5 3,3<br />

Source CBO-Box Office<br />

TOP 20 DES FILMS AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />

RANG<br />

DATE FILM DISTRI.<br />

COPIES<br />

1 ER WE<br />

ENTRÉES<br />

1 ER WE<br />

SÉANCES<br />

1 ER WE<br />

MOYENNE PAR<br />

SÉANCE 1 ER WE<br />

1 25/01/23 PATHAAN DESI ENTERTAINMENT NC 15 117 120 126<br />

2 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 <strong>29</strong>0 16 389 83<br />

3 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80<br />

4 01/02/23 BTS : YET TO COME IN CINEMAS PATHÉ LIVE 202 44 670 635 70<br />

5 08/02/23 TITANIC DISNEY 252 149 351 2 321 64<br />

6 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54<br />

7 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 1<strong>29</strong> 48<br />

8 18/01/23 BABYLON PARAMOUNT 584 392 515 9 367 42<br />

9 22/03/<strong>2023</strong> LOUIS TOMLINSON : ALL OF THOSE VOICES PATHÉ LIVE 127 10 572 253 42<br />

10 15/02/<strong>2023</strong> ANT-MAN ET LA GUÊPE : QUANTUMANIA DISNEY 625 588 751 14 530 41<br />

11 15/02/23 LA FEMME DE TCHAÏKOVSKI BAC 145 58 535 1 511 39<br />

12 04/01/<strong>2023</strong> TIRAILLEURS GAUMONT 554 374 276 9 944 38<br />

13 22/02/<strong>2023</strong> THE FABELMANS UNIVERSAL 502 273 926 7 728 35<br />

14 22/03/23 JOHN WICK : CHAPITRE 4 METROPOLITAN 557 357 540 10 241 35<br />

15 08/03/23 MON CRIME GAUMONT 600 322 907 9 772 33<br />

16 01/03/23 LES PETITES VICTOIRES ZINC 365 190 792 5 880 32<br />

17 25/01/23 LA FAMILLE ASADA ART HOUSE 108 40 581 1 328 31<br />

18 25/01/<strong>2023</strong> TÁR UNIVERSAL 187 76 312 2 530 30<br />

19 22/03/23 SUR LES CHEMINS NOIRS APOLLO 616 <strong>29</strong>9 319 10 107 30<br />

20 01/02/23 AFTERSUN CONDOR 95 27 872 989 28<br />

Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company.<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

21


CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />

Zone A Zone B Zone C<br />

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />

Besançon, Bordeaux,<br />

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />

Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />

Créteil, Montpellier,<br />

Paris, Toulouse,<br />

REPRISE<br />

Limoges, Lyon, Poitiers<br />

Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />

Rouen, Strasbourg<br />

Versailles<br />

CONTENU ALTERNATIF<br />

S13<br />

<strong>29</strong> MARS<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

UFO DISTRIBUTION AILLEURS SI J'Y SUIS 01h43 F.Pirot J.Renier, S.Clément, J.Bideau<br />

TANDEM APACHES 01h35 R.Quirot A.Isaaz, N.Schneider, R.Paradot<br />

DESI ENTERTAINMENT PARIS BHOLAA 02h30 A.Devgn A.Devgn, Tabu, R.Laxmi<br />

PAN DISTRIBUTION BONNE CONDUITE 01h35 J.Barré L.Calamy, T.Karyo, D.Marsais<br />

LES FILMS DU PRÉAU CONTES DE PRINTEMPS 00h47<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT DASARA 02h32 S.Odhela Nani, K.Suresh, S.Tom Chacko<br />

PATHÉ LIVE FALSTAFF (METROPOLITAN OPERA) 03h00 R.Carsen H.Park, A.Pérez, M.Lemieux<br />

JHR FILMS GRAND PARIS 01h12 M.Jauvat M.Sangaré, M.Jauvat, W.Lebghil<br />

FRA CINÉMA HAMLET (OPÉRA DE PARIS) 03h20 K.Warlikowski L.Tézier, L.Oropesa, J.Teitgen<br />

STUDIOCANAL JE VERRAI TOUJOURS VOS VISAGES 01h58 J.Herry A.Exarchopoulos, D.Benssalah, L.Bekhti<br />

CINÉMA PUBLIC FILMS LA NAISSANCE DES OASIS 00h41<br />

DUBLIN FILMS LA ROYA 01h23 J.Mesa J.Ortiz Hernandez, P.Cano, L.Gutiérrez Ardila<br />

KINOVISTA LE CAPITAINE VOLKONOGOV S'EST ÉCHAPPÉ 02h05 N.Merkulova et A.Chupov Y.Borisov, A.Yatsenko, N.Kudryashova<br />

KMBO LE ROYAUME DE NAYA 01h39 O.Malamuzh et O.Ruban N.Denisenko, A.Pivovarov, E.Kravets<br />

CINÉ SORBONNE L'ETRANGE MONSIEUR VICTOR 01h38 J.Gremillon P.Blanchar, M.Renaud, V.Romance<br />

REZO FILMS LOS REYES DEL MUNDO 01h51 L.Mora C.Castañeda, D.Florez, B.Acevedo<br />

LA NOUVELLE DIMENSION NOUS SOMMES GOLD 01h40 É.Morin M.Chokri, P.Hivon, S.Laplante<br />

CARLOTTA FILMS RÉTROSPECTIVE MIKE DE LEON, PORTRAIT D'UN CINÉASTE PHILIPPIN, EN 2 FILMS M.De Leon Batch' 81/Kisapmata<br />

NIGHT ED FILMS PATHU THALA 02h30 O.Krishna T.Silambarasan, G.Karthik, P.Shankar<br />

CONDOR DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE JOANNA HOGG (PREMIERS FILMS) J.Hogg Caprice/Unrelated/Archipelago/Exhibition<br />

NOUR FILMS SEPT HIVERS À TÉHÉRAN 01h37 S.Niederzoll Z.Ebrahimi, R.Jabbari, S.Pakravan<br />

WARNER BROS. FRANCE SHAZAM! LA RAGE DES DIEUX 02h11 D.F. Sandberg Z.Levi, A.Angel, J.Grazer<br />

PATHÉ THE LOST KING 01h49 S.Frears S.Hawkins, S.Coogan, H.Lloyd<br />

CONDOR DISTRIBUTION THE SOUVENIR - PART I 01h59 J.Hogg H.Swinton Byrne, T.Swinton, T.Burke<br />

CONDOR DISTRIBUTION THE SOUVENIR - PART II 01h48 J.Hogg H.Swinton Byrne, T.Swinton, R.Ayoade<br />

DESI ENTERTAINMENT PARIS VIDUTHALAI PARTIE 1 02h30 V.Maaran V.Sethupathi, Soori, G.Menon<br />

MÉTÉORE FILMS VOYAGES EN ITALIE 01h31 S.Letourneur P.Katerine, S.Letourneur<br />

8<br />

S14<br />

5 AVRIL<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

ARIZONA DISTRIBUTION ABOUT KIM SOHEE 02h17 J.Jung D.Bae, K.Si-eun<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION A MON SEUL DÉSIR 01h57 L.Borleteau Z.Hanrot, L.Chevillotte, L.Giappiconi<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT ANNHI DEA MAZAAK AE 02h10 R.Dhawan A.Virk, P.Pandher, N.Chinyoti<br />

GEBEKA FILMS A VOL D'OISEAUX 00h57<br />

BAC FILMS C’EST MON HOMME 01h27 G.Bureau L.Bekhti, K.Leklou, L.Bourgoin<br />

EUROZOOM CHARISMA 01h44 K.Kurosawa K.Yakusho, H.Ikeuchi, J.Fubuki<br />

OPTIMALE DISTRIBUTION COEUR ERRANT 01h52 L.Brzezicki L.Sbaraglia, M.de la Serna, E.Llorach<br />

OUTPLAY FILMS KOKON 01h35 L.Krippendorff L.Urzendowsky, J.Haase, L.Klenke<br />

MALAVIDA FILMS LE PETIT HÉRISSON DANS LA BRUME ET AUTRES MERVEILLES 00h39 Y.Norstein et R.Kachanov P.Caubère, B.Raffaelli, A.Choupisson<br />

PATHÉ LES TROIS MOUSQUETAIRES: D'ARTAGNAN 02h01 M.Bourboulon F.Civil, V.Cassel, R.Duris<br />

LE PACTE L'ÉTABLI 01h57 M.Gokalp S.Arlaud, M.Thierry, D.Podalydès<br />

TPROD DISTRIBUTION MIRACLES P.Barnérias<br />

ORANGE STUDIO DISTRIBUTION / UGC<br />

DISTRIBUTION<br />

MON CHAT ET MOI, LA GRANDE AVENTURE DE RROÛ 01h23 G.Maidatchevsky C.Sainson-Fabresse, C.Masiero, L.Laurent<br />

HAUT ET COURT NORMALE 01h27 O.Babinet J.Lacroix, B.Poelvoorde, S.Tientcheu<br />

PATHÉ LIVE PRINCES ET PRINCESSES : LE SPECTACLE AU CINÉMA 01h00 L.Bemba-Debert<br />

NORTE DISTRIBUTION RELAXE 01h32 A.Ginestet<br />

TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE CARLOS SAURA : LES ANNÉES REBELLES 01h37 C.Saura<br />

11 films du réalisateur, dont 2 inédits : Stress es tres, tres/<br />

La madriguera<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR SUPER MARIO BROS, LE FILM 01h32 A.Horvath et M.Jelenic C.Pratt, C.Day, A.Taylor-Joy<br />

TAMASA DISTRIBUTION THE FOREST MAKER 01h27 V.Schlöndorff<br />

LES ACACIAS TO BE OR NOT TO BE 01h39 E.Lubitsch C.Lombard, J.Benny, R.Stack<br />

S15<br />

12 AVRIL<br />

15<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

STUDIOCANAL 10 JOURS ENCORE SANS MAMAN 01h36 L.Bernard F.Dubosc, A.Atika, S.Joulin<br />

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS À LA POURSUITE DE MES RÊVES 01h21 F.Berrehar<br />

TANDEM ALMA VIVA 01h28 C.Alves Meira L.Michel, A.Padrão, J.Corado<br />

ARP SÉLECTION BRIGHTON 4TH 01h36 L.Koguashvili L.Tedaishvili, G.Tabidze, N.Mikhalkova<br />

DULAC DISTRIBUTION DANCING PINA 01h56 F.Heinzen-Ziob<br />

SHELLAC DÉSORDRES 01h33 C.Schäublin C.Gostynski, A.Evstratov, M.Stalder<br />

PARAMOUNT PICTURES FRANCE DONJONS & DRAGONS : L'HONNEUR DES VOLEURS 02h14 J.Goldstein et J.Daley C.Pine, M.Rodriguez, R.Page<br />

LES FILMS D'ICI LA COLLINE 01h18 D.Gheerbrant et L.Tsrimova<br />

ALBA FILMS LA COURSE AUX OEUFS 01h30 G.Riva Palacio et R.Riva Palacio S.Hebrant, M.Rojas, M.Baran<br />

BON VOYAGE FILMS L'AUTOMNE À PYONGYANG, UN PORTRAIT DE CLAUDE LANZMANN 01h15 F.Margolin<br />

PATHÉ LIVE LE CHEVALIER À LA ROSE (METROPOLITAN OPERA) 04h42 R.Carsen L.Davidsen, S.Hankey, E.Morley<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION LE PRIX DU PASSAGE 01h40 T.Binisti A.Isaaz, A.Bessa, I.Debrabant<br />

AD VITAM LES AMES SOEURS 01h40 A.Téchiné B.Voisin, N.Merlant, A.Dana<br />

PARADIS FILMS LES AVENTURES DE RICKY 01h25 M.Rank-Tange et B.Quabeck J.Myers, J.Failla, J.Hylton<br />

SND LES COMPLICES 01h37 C.Rouaud F.Damiens, W.Lebghil, L.Felpin<br />

PARK CIRCUS FRANCE LE TEMPS DE L'INNOCENCE 02h15 M.Scorsese D.Day-Lewis, M.Pfeiffer, W.Ryder<br />

EPICENTRE FILMS LOUP & CHIEN 01h51 C.Varejão A.Cabral, R.Pimenta, C.Branquinho<br />

PATHÉ LIVE METALLICA: 72 SEASONS - GLOBAL PREMIERE 02h00 T.Saccenti<br />

LES FILMS DU WHIPPET PORTRAIT DE FAMILLE 00h42 M.Sarkani et M.Soleymanzadeh<br />

PARK CIRCUS FRANCE RAGING BULL 02h09 M.Scorsese R.De Niro, C.Moriarty, J.Pesci<br />

SPLENDOR FILMS RÉTROSPECTIVE JOHN CARPENTER 01h<strong>29</strong> J.Carpenter<br />

Dark Star/Fog/Invasion Los Angeles/New York 1997/<br />

Prince des ténèbres<br />

22 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


S15<br />

12 AVRIL<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : CENDRILLON (BALLET) 03h00 F. Ashton<br />

FRIDAY ENTERTAINMENT SOPPANA SUNDARI 01h57 S.Charles A.Rajesh, K.Mahata, L.Chandramouli<br />

EUROZOOM SUZUME 02h02 M.Shinkai N.Hara, H.Matsumura, E.Fukatsu<br />

ASC DISTRIBUTION THE QUIET GIRL 01h36 C.Bairéad C.Clinch, C.Crowley, A.Bennett<br />

LE PACTE UNE HISTOIRE D’AMOUR 01h30 A.Michalik J.Delacroix, M.Soyer, A.Michalik<br />

S16<br />

19 AVRIL<br />

22<br />

24<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION AVANT L’EFFONDREMENT 01h40 A.Zeniter et B.Volnais N.Schneider, A.Labed, S.Yacoub<br />

UFO DISTRIBUTION BLUE JEAN 01h37 G.Oakley K.Hayes, R.McEwen, S.Abalogun<br />

BAC FILMS CHIEN DE LA CASSE 01h33 J.Durand A.Bajon, R.Quenard, G.Bellugi<br />

TRAFALGAR RELEASING COLDPLAY - LIVE AT RIVER PLATE 02h18 P.Dugdale G.Berryman, W.Champion, C.Martin<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT EVIL DEAD RISE 01h37 L.Cronin A.Sutherland, L.Sullivan, M.Davies<br />

KMBO HABIB, LA GRANDE AVENTURE 01h28 B.Mariage B.Ughetto, C.Deneuve, T.Solivérès<br />

CAPRICCI FILMS JEANNE DIELMAN 23, QUAI DU COMMERCE, 1080 BRUXELLES 03h18 C.Akerman D.Seyrig, J.Doniol-Valcroze, H.Storck<br />

21FILMS JOURS SAUVAGES 01h44 D.Lanzmann A.Delon, R.Harjane, L.Aubrière<br />

NIGHT ED FILMS KISI KA BHAI KISI KI JAAN 02h25 F.Samji S.Khan, P.Hegde, V.Daggubati<br />

CONDOR DISTRIBUTION LA CONFÉRENCE 01h48 M.Geschonneck J.Allmayer, M.Brückner, M.Bundschuh<br />

JOUR2FÊTE LA DERNIÈRE REINE 01h50 D.Ounouri et A.Bendimerad A.Bendimerad, D.Benssalah, N.Tereszkiewicz<br />

JUSTE DOC LA MINE DU DIABLE. EN CAMINO A LA RINCONADA 01h26 M.Tortone<br />

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR LA PLUS BELLE POUR ALLER DANSER 01h32 V.Bedos B.Moulin, P.Katerine, P.Richard<br />

À VIF CINÉMAS LA SORCIÈRE ET LE MARTIEN 01h17 T.Bardinet Y.Kherbouche, K.Mahamoud, T.Dupleix<br />

PATHÉ LA VIE POUR DE VRAI 01h50 D.Boon D.Boon, C.Gainsbourg, K.Merad<br />

WILD BUNCH DISTRIBUTION POMPOKO 01h54 I.Takahata M.Nonomura, Y.Ishida, A.Kamiya<br />

CARLOTTA FILMS REMORQUES 01h30 J.Gremillon J.Gabin, M.Renaud, M.Morgan<br />

LES FILMS DU LOSANGE SUR L'ADAMANT 01h49 N.Philibert<br />

SEVENTH ART PRODUCTIONS VERMEER : LA PLUS GRANDE EXPOSITION 01h30 D.Bickerstaff<br />

S17<br />

26 AVRIL<br />

2<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

LA VINGT-CINQUIÈME HEURE AMEL & LES FAUVES 02h02 M.Hmili A.Mahmoud, Z.Sawen, I.Bouyahia<br />

ARP SÉLECTION BEAU IS AFRAID 02h58 A.Aster J.Phoenix, Z.Lister-Jones, P.Posey<br />

MEMENTO DISTRIBUTION BURNING DAYS 02h08 E.Alper S.Paşalı, E.Koç, E.Babaoğlu<br />

PATHÉ LIVE CHAMPION (METROPOLITAN OPERA) 03h20 L.Moore, R.Green, E.Owens<br />

MOONLIGHT FILMS DISTRIBUTION CLÉO, MELVIL ET MOI 01h13 A.Viard A.Viard, M.Denicourt, R.Bohringer<br />

JHR FILMS DIRTY, DIFFICULT, DANGEROUS 01h26 W.Charaf C.Couturet, Z.Jallad, D.Al Joundi<br />

ART HOUSE HOKUSAI 01h30 H.Hashimoto Y.Yagira, H.Abe, M.Aoki<br />

JOUR2FÊTE LA BELLE VILLE 01h25 M.Turina et F.Marques<br />

TAMASA DISTRIBUTION L'AMITIÉ 02h04 A.Cavalier<br />

LE PACTE LE JEUNE IMAM 01h38 K.Chapiron A.Sissoko, H.Berthe, I.Sawadogo<br />

SOLARIS DISTRIBUTION LES BOURREAUX MEURENT AUSSI 02h15 F.Lang B.Donlevy, H.von Twardowski, W.Brennan<br />

CARLOTTA FILMS MAD GOD 01h24 P.Tippett A.Cox<br />

ZINC FILM MA LANGUE AU CHAT 01h43 C.Telerman Z.Breitman, P.Elbé, M.Bernier<br />

METROPOLITAN FILMEXPORT MISANTHROPE 01h59 D.Szifron S.Woodley, B.Mendelsohn, J.Adepo<br />

WAYNA PITCH NOÉMIE DIT OUI 01h56 G.Albert K.Depeault, D.Larocque, J.Lemay<br />

THE JOKERS / LES BOOKMAKERS NOS CÉRÉMONIES 01h44 S.Rieth S.Baur, R.Baur, M.Villena<br />

UGC DISTRIBUTION NOTRE TOUT PETIT PETIT MARIAGE 01h22 F.Quiring A.Sylla, C.Lou, G.Bonnet<br />

AD VITAM QUAND TU SERAS GRAND 01h39 A.Bescond et E.Métayer V.Macaigne, A.Maïga, E.Istria<br />

LES FILMS DU CAMELIA RÉTROSPECTIVE CARLO LIZZANI 01h47 C.Lizzani<br />

La Chronique des pauvres amants/San Babila : un crime<br />

inutile/Storie di vita e malavita<br />

TRAFALGAR RELEASING ROYAL OPERA HOUSE : LES NOCES DE FIGARO 04h00 A.Pappano R.Fassi, G.Semenzato, D.Luciano<br />

S18<br />

3 MAI<br />

9<br />

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />

KMBO DISCO BOY 01h31 G.Abbruzzese F.Rogowski, M.N’Diaye, L.Ky<br />

L'ATELIER DISTRIBUTION INFILTRÉE 02h05 J.Lerner K.Martínez, R.Rodríguez, P.Martínez<br />

ALBA FILMS / TRÉSOR CINÉMA LA GRAVITÉ 01h26 C.Ido J.Anoumon, S.Tientcheu, O.Rosemberg<br />

SONY PICTURES RELEASING FRANCE LA MARGINALE F.Cimière C.Masiero, V.Chalambert<br />

DULAC DISTRIBUTION LES AMES PERDUES 01h44 S.Malterre et G.Le Caisne<br />

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE LES GARDIENS DE LA GALAXIE 3 J.Gunn C.Pratt, Z.Saldana, D.Bautista<br />

EUROZOOM L'ILE 01h25 A.Damian A.Bălănescu, A.Milea, C.Juncu<br />

SINGULARIS FILMS PETIT SAMEDI 01h15 P.Sermon-Daï<br />

APOLLO FILMS POUR L’HONNEUR 01h37 P.Guillard O.Marchal, O.Bonamy, M.Madenian<br />

LES FILMS DES DEUX RIVES RÊVE 01h37 O.Belkacemi M.Lefkir, K.Mustapha, L.Aissat<br />

DIAPHANA DISTRIBUTION SHOWING UP 01h48 K.Reichardt M.Williams, H.Chau, M.Plunkett<br />

AD VITAM STARS AT NOON 02h17 C.Denis M.Qualley, J.Alwyn, B.Safdie<br />

PYRAMIDE DISTRIBUTION TEMPS MORT 01h58 E.Duchemin K.Leklou, I.Sawadogo, J.Cousyns<br />

À VIF CINÉMAS / THE DARK TOUT LE MONDE M'APPELLE MIKE G.Bonnier A.Mohamed, D.Patakia, P.Lottin<br />

CAPRICCI FILMS TRENQUE LAUQUEN - PARTIE 1 02h00 L.Citarella L.Paredes, E.Carricajo, V.Llinás<br />

CAPRICCI FILMS TRENQUE LAUQUEN - PARTIE 2 02h00 L.Citarella L.Paredes, E.Carricajo, V.Llinás<br />

STUDIOCANAL UN AN, UNE NUIT 02h10 I.Lacuesta N.Biscayart, N.Merlant, Q.Gutiérrez<br />

Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />

régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

23


PATRIMOINE<br />

De g. à d. : Jean-Fabrice Janaudy (Les Acacias), Isabelle<br />

Gibbal-Hardy (vice-présidente de l'Afcae, modératrice), Inès<br />

Delvaux (Carlotta) et Anne-Laure Brénéol (Malavida) lors de<br />

la table ronde sur les outils marketing à la disposition des<br />

salles pour les ressorties de répertoire.<br />

RÉFLEXIONS SUR L’ACCOMPAGNEMENT DU<br />

CINÉMA DE PATRIMOINE EN SALLES<br />

Premier rendez-vous majeur de l’année de l’Afcae, les rencontres<br />

patrimoine/répertoire avaient pris leurs quartiers dans le<br />

nouveau cinéma La Salamandre de Morlaix (Finistère), où, du 22<br />

au 24 <strong>mars</strong>, les professionnels ont pu jongler entre projections,<br />

temps d’échanges et moments conviviaux.<br />

S’il y a un an, les rencontres avaient bénéficié d’un<br />

temps radieux, cette année, le soleil a surtout brillé<br />

par son absence, plongeant l’événement art et essai<br />

dans une météo bretonne des plus clichés. Malgré ce<br />

temps capricieux, la centaine de participants, qui a<br />

pu se faufiler entre les mailles du mouvement social<br />

national, s’est retrouvée avec grand plaisir pour partager<br />

sa passion et ses expériences autour du cinéma classique,<br />

à l’invitation du groupe dédié de l’Afcae, présidé par<br />

Éric Miot. Du docu engagé Welfare de Frederick<br />

Wiseman, invité d’honneur, au film musical Jeanne<br />

et le garçon formidable, en passant par un méconnu<br />

de Sidney Lumet, Daniel, et un drame japonais<br />

complètement foutraque, House de Nobuhiko Obayashi,<br />

la programmation a fait la part belle à l'éclectisme<br />

et l’inattendu.<br />

©Juliette Aymé/Afcae<br />

Frederick Wiseman, invité d'honneur des rencontres, a évoqué sa façon de travailler<br />

en amont de la présentation de son docu Welfare.<br />

©Juliette Aymé/Afcae<br />

En parallèle, les discussions ont surtout été l’occasion<br />

de faire un état des lieux des actions et animations<br />

organisées par les salles et des outils déployés par les<br />

distributeurs. Il a ainsi été rappelé que le marketing<br />

de patrimoine a véritablement été lancé par Carlotta<br />

qui, pour la ressortie de La Mort aux trousses en 1999,<br />

avait utilisé des moyens promotionnels similaires aux<br />

films “frais”, à savoir la création d’une affiche inédite,<br />

de flyers, l’achat d’espaces et la presse. Ce dernier<br />

point a d’ailleurs été largement plébiscité par les<br />

différents distributeurs présents : pour Jean-Fabrice<br />

Janaudy, gérant de la société Les Acacias, « l’idée est de<br />

créer du bruit autour de nos films grâce aux journalistes »,<br />

élément crucial pour la vie d’un film aussi pour Anne-<br />

Laure Brénéol, directrice de Malavida : « Sans la presse,<br />

on n’y arrive pas. » L’intérêt des médias français reste<br />

globalement notable pour le cinéma de patrimoine,<br />

l'absence de soutien presse semblant relever davantage<br />

de l'exception pour les distributeurs concernés. Les<br />

projections en festivals et les pré-visionnements sont<br />

d’autres alternatives pour initier cette “vibration<br />

24 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


médiatique”, d’autant plus quand l’un des acteurs les<br />

plus appréciés sur le créneau, le magazine Revus &<br />

corrigés, vient d’annoncer la fin de son édition papier.<br />

En parallèle, le distributeur doit aussi penser différemment<br />

son matériel de sortie, tout en étant tributaire de<br />

l’accord des ayants-droits. « Pour Vivre ensemble, premier<br />

film d’Anna Karina, nous avons réalisé une affiche dessinée<br />

à partir d’un visuel non exploitable du film », a raconté<br />

la dirigeante de Malavida, qui a aussi rappelé le passeport<br />

mis en place pour la rétro Louis Malle à l’automne,<br />

envoyé à chaque salle et qu’il fallait tamponner au<br />

visionnage de chacun des six films, donnant droit à un<br />

coffret du catalogue, ou encore les trois types de bières<br />

personnalisées proposées autour d’Une blonde émoustillante<br />

de Jiří Menzel (février 2022). « Nous savons qu’il<br />

faut innover mais parfois, le film nous pousse à reprendre<br />

des codes plus traditionnels, autour d’une affiche, qui reste<br />

l'élément central, et dont l’univers peut être décliné en<br />

goodies pour certaines séances », a complété Inès Delvaux,<br />

programmatrice chez Carlotta. Par ailleurs, les distributeurs<br />

présents ont confirmé leur disposition à fournir<br />

coffrets et autres DVD/Blu-rays aux exploitants souhaitant<br />

les proposer à la vente lors de séances patrimoine.<br />

« Nous avons besoin que les salles s’approprient tout ce<br />

matériel que nous mettons à disposition, et qu’elles s’en<br />

emparent le plus en amont possible », a souligné Anne-<br />

Laure Brénéol, qui plus est à l’heure où les exploitants<br />

disposent, de l’avis d’Isabelle Gibbal-Hardy, vice-présidente<br />

de l’Afcae, « d’outils marketing de plus en plus<br />

développés avec des newsletters, des posts sur les réseaux<br />

sociaux, et différents formats papier ». Car ce n’est pas<br />

une nouveauté : « Les séances patrimoine ont besoin d’être<br />

incarnées », a jugé Maxime Iffour, programmateur du<br />

cinéma Le Bretagne de Saint-Renan, co animateur d’un<br />

atelier. Une personnification qui passe soit par un<br />

membre de la salle <strong>–</strong> « le patrimoine n’est pas réservé à la<br />

parole érudite, n’ayez pas peur de défendre et incarner ces<br />

films », a noté le dirigeant des Acacias <strong>–</strong>, soit un intervenant<br />

extérieur spécialisé <strong>–</strong> l’Afcae et l’ADRC peuvent<br />

être sollicités pour financer sa<br />

venue (logement, transport,... )<br />

<strong>–</strong>, voire le public lui-même. « Nous<br />

avons initié un ciné-club avec des<br />

étudiants qui ont carte blanche<br />

pour programmer les films qu’ils<br />

souhaitent », a témoigné Alan<br />

Chikhe, responsable jeune public<br />

au Méliès de Montreuil. Autres<br />

éléments essentiels : la régularité<br />

et la patience. Le public est sensible<br />

à un rendez-vous récurrent (hebdomadaire<br />

ou mensuel) et va plus<br />

facilement se laisser tenter par des<br />

films moins identifiés s’il voit<br />

qu’ils sont programmés sur le<br />

créneau dédié. Une façon d’instaurer<br />

une confiance avec la salle.<br />

Et que le public réponde présent<br />

ou non, il semble important de<br />

ne pas tirer de conclusion hâtive :<br />

« 2 ou 3 séances ne sont pas suffisantes pour acter qu’un<br />

format ne va pas fonctionner. Il faut se laisser, vous laisser<br />

du temps », a conseillé Maxime Iffour à l’adresse des<br />

représentants de salles.<br />

S’appuyer sur l’actualité pour choisir un cycle ou un<br />

film particulier, ou se laisser surprendre par les propositions<br />

d’associations régionales (Cinéphare en Bretagne,<br />

Macao en Normandie, entre autres) : la programmation<br />

patrimoine se révèle d’une grande richesse. Il faut donc<br />

se montrer inventif, à l’image de ce cycle “De Rohmer<br />

à Romero” évoqué par un exploitant. « Si certains films<br />

de tel cinéaste ou tel genre ne sont pas disponibles, rien<br />

n’empêche de proposer un autre titre ou une autre thématique<br />

en alternative », a estimé Marc Olry, gérant de<br />

Lost Films. Ne pas se contraindre et oser, donc, pour<br />

séduire tous les publics. Certains exploitants ont émis<br />

des doutes concernant les jeunes, qui seraient moins<br />

emballés par le patrimoine ou principalement attirés<br />

par les plus gros films. « Je trouve au contraire qu’ils ont<br />

©Juliette Aymé/Afcae<br />

Maxime Iffour (Le Bretagne de Saint-Renan) et Alan Chikhe (Le Méliès de Montreuil)<br />

ont animé l'atelier "Décomplexer le cinéma de patrimoine".<br />

moins d'œillères et d’a priori, notamment sur le répertoire<br />

d’auteurs français, et un goût pour la découverte et la<br />

surprise », a partagé Sabine Putorti, directrice de l’Institut<br />

de l’image d’Aix-en-<strong>Pro</strong>vence).<br />

« Je voudrais souligner la qualité du travail actuel de tous<br />

les distributeurs de patrimoine et le fait qu’en France, nous<br />

avons la chance d’avoir des salles motrices sur le répertoire<br />

comme nulle part ailleurs en Europe », a déclaré Guillaume<br />

Bachy, qui présidait là ses premières rencontres professionnelles<br />

dans son nouveau costume de président de<br />

l’Afcae. « Quand je vois ce que les distributeurs font en<br />

outils marketing, mais aussi le travail de l’ADRC et de<br />

l’Afcae, je m’interroge sur la façon de renforcer notre<br />

synergie, améliorer notre efficacité pour ne pas créer de<br />

doublon, pour que toutes les aides publiques que nous, les<br />

salles, recevons, puissent être fléchées dans la bonne direction.<br />

Se rencontrer va être nécessaire dans une période où<br />

les budgets pourraient être rétrécis. »<br />

Tanguy Colon<br />

Play It Again ! <strong>2023</strong> se précise<br />

©TC<br />

Après une édition 2022 réussie (334 cinémas participants et 21 000 entrées), l’ADRC<br />

se projette sur le cru <strong>2023</strong> du festival dédié au patrimoine, qui se déroulera du 13 au<br />

26 septembre, avec une soirée d’ouverture le 12 aux 400 Coups d’Angers. Cette année,<br />

ce sont “Nos héroïnes” (comédiennes et réalisatrices) qui seront à l’honneur via une<br />

sélection d’une dizaine de titres, présentés en partenariat avec le Syndicat des cataloguistes<br />

de films de patrimoine (SCFP). L’Agence proposera aux salles des animations et des<br />

intervenants pour chaque film, tout en leur laissant une grande autonomie.<br />

Parmi les temps forts, un focus en quatre films sera consacré à Marguerite Duras et<br />

Delphine Seyrig, tandis qu’un concert-spectacle autour des Contes de Lotte Reiniger<br />

est prévu en collaboration avec Carlotta. Le programme Ciné inclusif, en association<br />

avec Matmut pour les Arts et Les Yeux dits, est reconduit pour permettre aux exploitants<br />

de programmer des projections/rencontres audio-décrites et sous-titrées autour de trois<br />

films : L’Amant de Jean-Jacques Annaud (Pathé), Les Demoiselles de Rochefort de Jacques<br />

Demy (Ciné-Tamaris) et Vivre sa vie de Jean-Luc Godard (Les Films du Jeudi). L’ADRC<br />

précise qu’une trentaine de séances pourront être intégralement prises en charge.<br />

L'équipe de l'ADRC est venue teaser l'édition <strong>2023</strong> du Festival Play It Again !<br />

Enfin, des animations sont également prévues pendant les Journées européennes du<br />

patrimoine (16-17 sept) avec des séances plein air et une tournée d’atelier Jeune public<br />

sur le thème “Le patrimoine cinématographique et sa préservation”. Le programme<br />

complet de Play It Again ! sera annoncé dans les prochains mois.<br />

T.C.<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

25


L'ÉMISSION<br />

Parmi les indices les plus suivis du marché cinématographique,<br />

les petites étoiles d’AlloCiné, qui reflètent le retour global sur le<br />

film, de la presse comme des spectateurs, revendiquent leur<br />

représentativité et leur impartialité.<br />

Julien Thomas, directeur des contenus et audiences, et Yoann Sardet, rédacteur en chef d'AlloCiné<br />

La presse en parle<br />

La note presse compile 55 titres <strong>–</strong> de la presse quotidienne<br />

nationale, régionale, spécialisée ciné ou pas <strong>–</strong>, de manière<br />

à constituer « le panel le plus large et riche possible en termes<br />

de représentativité de l'accueil d’une œuvre en France »,<br />

explique Yoann Sardet. Un « corpus strict » qui permet de<br />

traiter tous les films à égalité, qui s’est élargi au fil des<br />

années de manière à assurer la fiabilité de la note. Ainsi,<br />

dans le souci de permettre aux plus “petits” films moins<br />

couverts par la presse d’émerger, le seuil de 5 à 7 critiques<br />

minimum pour activer la revue de presse a été baissé à<br />

3. De plus, à la suite d’une récente réunion avec des<br />

représentants de l’Acid, du Dire, du SPI, de la SRF et<br />

de l’UPC, la réflexion est en cours pour intégrer davantage<br />

de médias spécialisés traitant du cinéma indépendant<br />

<strong>–</strong> sans pour autant changer le panel de référence en<br />

fonction du type de films.<br />

À voir ou à revoir,<br />

Émission disponible<br />

sur notre chaîne YouTube :<br />

« Nous savons que les étoiles sont un asset fort pour AlloCiné,<br />

qui fête ses trente ans cette année », déclare le rédacteur en<br />

chef Yoann Sardet. Et la vigilance de tous les instants<br />

dont fait preuve son équipe « doit, peut-être, s’accompagner<br />

de plus de transparence et de communication », estime le<br />

responsable lors de L'Émission <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 16 <strong>mars</strong>,<br />

où il est venu faire un peu de pédagogie en compagnie<br />

de son directeur des contenus et des audiences, Julien<br />

Thomas. Ce dernier confirme le souci « d'authenticité »<br />

de ces notes qui doivent « être les plus fidèles possible à la<br />

qualité des œuvres, pour que les spectateurs puissent faire<br />

un choix en toute conscience ». Une responsabilité d’autant<br />

plus grande que 2 spectateurs sur 3 en France passent<br />

par AlloCiné, qui attire 15 millions de visiteurs uniques<br />

par mois.<br />

En ce qui concerne “l’étoilage” et le choix de l’extrait le<br />

plus représentatif de l’esprit de la critique, 11 médias<br />

communiquent directement leur note et leur citation.<br />

24 autres (dont Télérama, Le Monde ou Le Figaro), qui<br />

ont leur propre système de notation, sont transposés sur<br />

le barème AlloCiné. Enfin, pour tous les autres, dont la<br />

note doit être interprétée (de 20 minutes à Libé, en passant<br />

par Elle), il s'agit d’un « travail humain, mené en toute<br />

rigueur, réactivité et objectivité par nos deux spécialistes<br />

maison de la revue de presse. Sachant que les journalistes<br />

peuvent à tout moment entrer en contact avec nous pour<br />

changer leur note ou leur extrait », souligne le rédacteur<br />

en chef.<br />

26 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


Le verdict du public<br />

Du côté des notes spectateurs <strong>–</strong> plus de 4 millions par<br />

an, sans aucun équivalent en France <strong>–</strong>, l’algorithme se<br />

révèle un peu plus complexe. « La note affichée n’est pas<br />

le résultat d’une simple moyenne arithmétique, mais une<br />

moyenne pondérée », précise Julien Thomas en détaillant<br />

les garde-fous mis en place pour prévenir les manipulations,<br />

plus ou moins organisées, à la hausse comme à la<br />

baisse.<br />

Cette pondération est établie par le score de confiance<br />

de chaque internaute AlloCiné, déterminé selon plusieurs<br />

critères. À commencer par l’ancienneté du compte, « la<br />

première note d’un nouvel inscrit n’ayant, de fait, aucun<br />

impact sur la note globale d’un film ». Entrent aussi en jeu<br />

le nombre de critiques publiées ainsi que le nombre de<br />

followers, soit autant d’indicateurs de la qualité du travail<br />

critique des contributeurs. Enfin, la pondération tient<br />

aussi compte de “l’écart type”, aussi appelé “score de<br />

Wilson”, soit de la propension de l’internaute à recourir<br />

à des notations extrêmes et à ne mettre que des 5 ou 0<br />

étoiles. « La note d’un nouvel inscrit et celle de quelqu'un<br />

inscrit depuis 10 ans, qui a publié 200 critiques et qui est<br />

très régulier sur le sujet n’ont pas le même impact dans le<br />

score AlloCiné global », résume le responsable, mettant en<br />

valeur l’influence beaucoup plus grande que vont avoir<br />

« les centaines de milliers de personnes qui contribuent<br />

régulièrement, avec des critiques très développées ». Et si, un<br />

jour, un distributeur déçu avait la tentation de manipuler<br />

la note en créant des comptes… « cela prendrait beaucoup<br />

de temps et n’aurait pas d’effet ».<br />

Alors, vraiment incorruptibles les notes AlloCiné ? « Oui,<br />

un internaute peut changer SA note sur un film, mais pas<br />

LA note », confirme Yoann Sardet, tandis que Julien<br />

Thomas fait remarquer qu’ « AlloCiné n’a aucun intérêt<br />

à ce qu’un film ait une note inférieure ou supérieure à sa<br />

qualité perçue par le public. Manipuler les notes casserait<br />

le lien de confiance avec l'internaute, qui est une des raisons<br />

essentielles de notre succès. Ce serait contre productif, et pour<br />

nous et pour l’ensemble de l’industrie, car si les spectateurs<br />

se disent que les notes n'ont pas de valeur, alors il se dira<br />

aussi que tous les films se valent… »<br />

Toujours ouverte à engager une discussion sur les améliorations<br />

possibles, l’équipe d’AlloCiné prépare un nouvel<br />

algorithme d’affichage des critiques spectateurs.<br />

« Actuellement, les premières qui s’affichent sur la fiche d’un<br />

film ne sont pas forcément représentatives de la note globale »,<br />

remarque Julien Thomas. Donc pas de changement sur<br />

le calcul de la moyenne, mais sur la manière dont les<br />

critiques remontent, en faisant le choix de mettre en<br />

avant ce que les gens ont aimé dans le film, sans pour<br />

autant cacher que qui a été moins aimé, vu que l’ensemble<br />

des critiques spectateurs restera accessible via différents<br />

types de filtres, comme la récence ou le nombre d’étoiles.<br />

« Notre choix, c’est d’abord de donner envie de voir les films. »<br />

Ayşegül Algan<br />

Quand le débat sur le film<br />

dépasse le film<br />

Certains films, d’autant plus lorsqu'ils touchent à<br />

une problématique sociétale ou relèvent d’un<br />

genre très affirmé, peuvent susciter des réactions<br />

exacerbées qui quittent le champ de la simple<br />

critique d'œuvre. « Nous ne sommes pas contre le<br />

débat politique, mais AlloCiné n’est pas l’endroit pour<br />

le faire », estime Julien Thomas. Ainsi, les<br />

contributeurs bénéficient des libertés d’expression<br />

et d’opinion prévues par la loi, mais doivent aussi<br />

se conformer à la charte AlloCiné, qui pose la<br />

condition d’avoir vu le film pour poster une critique<br />

et au respect de laquelle veille 7 jours sur 7 un<br />

organisme tiers de modération (sachant que les<br />

notes des critiques modérées sont exclues du<br />

calcul de la note moyenne).<br />

Certains titres déterminés à l’avance font l’objet<br />

d’une veille renforcée ; des films à thématiques<br />

potentiellement polémiques, mais aussi les films “à<br />

fans”, qui présentent des risques de surnotation. Un<br />

nombre particulièrement élevé de créations de<br />

comptes peut aussi attiser la vigilance des<br />

modérateurs. « Par exemple, les réactions et<br />

polémiques apparues avant même la sortie de<br />

Tirailleurs ont été un énorme drapeau rouge<br />

pour nous.<br />

Les gens ont le droit d’exprimer un avis négatif sur le<br />

film. Mais il faut expliquer pourquoi et ne pas quitter<br />

le domaine de l'œuvre. »<br />

Des étoiles<br />

dans l’espace-temps<br />

Bien que, parfois, des centaines ou milliers de<br />

notes s’accumulent en amont, à la faveur des<br />

festivals et autres avant-premières, elles ne<br />

s’affichent qu’à partir du jour de sortie du film, et<br />

le suivront tout au long de sa vie (salle, streaming,<br />

télévision), « même en dehors d’AlloCiné lorsqu’elles<br />

sont reprises par les distributeurs, ou disponibles<br />

sur des plateformes streaming comme MyCanal »,<br />

précise Julien Thomas.<br />

Le film qui affiche la meilleure note spectateurs de<br />

tous les temps ? C’est Forrest Gump, avec 4,6 étoiles<br />

de moyenne, sur plus de 120 000 notes.<br />

©Paramount Pictures<br />

Forrest Gump de Robert Zemeckis<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

27


RENCONTRES<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

LES RENCONTRES DU SUD <strong>2023</strong><br />

EN PLEINE MATURITÉ<br />

Avec sa compétition et sa<br />

soirée des Victoires relancées,<br />

l’édition de cette année a<br />

tourné à plein régime, avec<br />

plus de 300 participants qui se<br />

sont retrouvés à Avignon,<br />

autour une programmation<br />

allant de Dany Boon à Claire<br />

Simon… et d’un bel hommage<br />

à Jocelyn Bouyssy.<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Venus de l’arc méditerrannéen comme d’Alsace, de<br />

Bretagne ou de Belgique, qu’ils soient montreurs d'images<br />

itinérants, directeurs de multiplexes ou indépendants<br />

art et essai, distributeurs de films ou fournisseurs, ils<br />

ne cachaient pas leur joie de se retrouver dans le Sud<br />

autour d’une vingtaine de films, dont 11 en compétition,<br />

pour un rendez-vous qui s’étoffe d’année en année.<br />

Refaite à neuf quelques jours à peine avant le début des<br />

Rencontres, la deuxième salle du Vox, le cinéma centenaire<br />

de la famille Bizot sur la place de l’Horloge, venait<br />

à point nommé pour accueillir cette fréquentation en<br />

force et permettre à tous de participer, grâce à la retransmission<br />

live, aux échanges avec les équipes venues<br />

présenter leurs films.<br />

D’autant plus que les sujets de débat ne manquaient pas,<br />

à commencer par les questionnements soulevés par Le<br />

Prix du passage. Un film « âpre et hargneux » comme l’a<br />

décrit son réalisateur Thierry Binisti, qui réunit Alice<br />

Isaaz et l'incandescent Adam Bessa (jeune comédien<br />

tunisien révélé par Harka), sur une filière artisanale de<br />

passages clandestins entre la France et l’Angleterre, où<br />

« ce qui m'importe, ce n’est pas d’apporter des réponses mais<br />

de faire bouger les regards ».<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Dans Last Dance !, avec François Berléand dans la peau<br />

d’un retraité qui, en hommage à sa femme décédée, se<br />

met à la danse contemporaine, la réalisatrice Delphine<br />

Lehericey a voulu « parler du deuil de manière plus légère<br />

et, peut-être, essayer de conjurer la mort ». Cette coproduction<br />

belgo-suisse, qui a remporté le Prix du Public au<br />

Festival de Locarno, sera distribuée en France par Epicentre<br />

à partir du 20 septembre.<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Lui « ne [sait] pas si les films doivent transmettre des messages »,<br />

mais le réalisateur Chad Chenouga interroge nos valeurs<br />

avec Le Principal, centré sur le responsable d’un collège<br />

prêt à tout pour la réussite scolaire de son fils. « Le parcours<br />

d’un homme droit qui dérape », dans un film, daté au 10<br />

mai chez Le Pacte, qui réunit Roschdy Zem, Yolande<br />

Moreau et Marina Hands.<br />

Jocelyn Bouyssy, directeur général de CGR<br />

28 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


Chad Chenouga, pour Le Principal<br />

Pour présenter sa première réalisation après ses expériences<br />

de co scénariste (La Famille Bélier) et d’actrice (Vicky),<br />

Victoria Bedos est venue accompagnée de sa productrice<br />

Hélène Cases. Sa comédie qui mixe les genres comme<br />

les générations, La Plus Belle pour aller danser, arrive<br />

dans les salles le 19 avril, distribuée par Universal.<br />

Benoit Volnais, co-réalisateur avec Alice Zeniter de Avant<br />

l’effondrement, présentait son film au ton très singulier,<br />

qui bifurque au fil de l’enquête intime et politique d’un<br />

homme, sur fond de canicule et de campagne législative.<br />

Une sortie Pyramide pour le 19 avril.<br />

Dans La Nuit du verre d'eau, co-distribué par JHR et<br />

Jour2Fête pour une sortie le 14 juin, Carlos Chahine<br />

s’inspire de son enfance libanaise dans une famille chrétienne,<br />

où trois femmes cherchent à s’émanciper du poids<br />

du patriarcat. Loin des fureurs de Beyrouth et dans une<br />

vallée ensoleillée, mais situant son film en 1958, « l’année<br />

où le Liban a implosé ».<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com ©Guillaume Samama / photo-avignon.com ©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Prix des Montreurs d’image a été attribué à Chien<br />

de la casse de Jean-Baptiste Durand, tourné dans un<br />

village de l’Hérault avec trois jeunes acteurs extraordinaires<br />

: Anthony Bajon, Raphaël Quenard et Galatéa<br />

Bellugi. « Un prix décerné à l’unanimité, pour son<br />

originalité et sa direction d’acteurs, mais aussi de façon<br />

subjective, pour l’écho qu’il a suscité en chacun d’entre<br />

Le jury de Montreurs d’images, présidé par Rafael Maestro, directeur de Ciné Passion en Périgord, accompagné de Lucile<br />

Bajot-Richard (Studiocanal), David Marguin (Le Voltaire de Ferney-Voltaire), Laurence Meunier (Le Majestic de Compiègne<br />

et le Ciné Laon) et Pascal Heck (UGC Toison d’Or de Bruxelles), avec Jean-Baptiste Durand, réalisateur de Chien de la casse.<br />

Le Prix des lycéens d’Avignon, dont le jury réunissait<br />

les élèves du lycée général et technologique Philippe<br />

de Girard et du lycée professionnel Robert Schuman,<br />

a été décerné à Quand tu seras grand, deuxième<br />

réalisation du duo Andréa Bescond et Éric Métayer (Les<br />

Chatouilles), attendu le 26 avril chez Ad Vitam. Un film<br />

tourné dans un Ehpad, qui mêle comédiens et<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Les auteurs-réalisateurs Andréa Bescond et Éric Métayer, avec<br />

leurs producteurs François Kraus et Denis Pineau-Valencienne,<br />

parmi les jurés lycéens.<br />

nous », a déclaré Rafael Maestro, ajoutant que ce prix<br />

avait pour « valeur ajoutée d’inciter tous nos collègues<br />

exploitants à programmer ce film ». Chien de la casse,<br />

que Bac distribuera dès le 19 avril, bénéficiera entre<br />

autres d’une dotation en communication print et<br />

digital dans <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>, partenaire des Rencontres<br />

du Sud.<br />

non-professionnels, anciens et enfants, et dont les jeunes<br />

jurés ont apprécié « le scénario innovant qui met en avant<br />

le mélange intergénérationnel. » Un sujet qui les a « beaucoup<br />

marqué et touchera n’importe quel spectateur », et<br />

une récompense qui a particulièrement touché René<br />

Kraus, président des Rencontres du Sud… et par ailleurs<br />

co-producteur du film.<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Soirée festive dans le cadre prestigieux du Palais des Papes, qui allait se poursuivre tard dans la nuit, dans<br />

un autre lieu, pour fêter les 90 ans de l’Entraide du cinéma, en présence de sa présidente Cathy Coppey et<br />

de son homologue pour la région Sud-Est, Joëlle Castelli.<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

<strong>29</strong>


RENCONTRES<br />

La Vie pour de vrai… et pour rigoler, avec Dany Boon<br />

qui avait « envie d’écrire pour un trio de personnages, et en<br />

particulier un personnage féminin», qu’incarne une Charlotte<br />

Gainsbourg « heureuse d’avoir tourné une comédie », aux<br />

côtés du réalisateur-acteur et de Kad Merad. (Pathé,<br />

19 avril)<br />

Cécile Telerman a présenté son nouveau film, Ma langue<br />

au chat, en compagnie du comédien Samuel Le Bihan.<br />

Une comédie chorale dans laquelle la disparition d’un<br />

chat déclenche des règlements de comptes au sein d’une<br />

bande d’amis. Accompagné par Zinc. pour le compte<br />

d’Orange Studio, le film sera en salles le 26 avril.<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com ©Guillaume Samama / photo-avignon.com ©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Ils étaient nombreux à Avignon pour honorer Jocelyn Bouyssy, le directeur général de CGR Cinémas qui recevait<br />

cette année la Victoire du Cinéma. Le président du CNC, l’ancienne ministre de la Culture Françoise Nyssen, le<br />

président de la FNCF Richard Patry, le président d’honneur Jean Labé… et bien entendu ses nombreux collègues<br />

et collaborateurs. Dominique Boutonnat, a salué « l’énergie, la chaleur et l’envie de partager » de Jocelyn Bouyssy,<br />

rappelant tout ce qu’il a impulsé chez CGR, et au passage qu’il a été le premier groupe à signer la charte pour la<br />

diversité et la parité dans l’exploitation.<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Jocelyn Bouyssy a été décoré par Richard Patry, président<br />

de la FNCF, au grade d’Officier du mérite cinématographique,<br />

« au nom de tous les exploitants »…<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

… et s’est vu remettre le trophée des Victoires du Cinéma<br />

par René Kraus, président des Rencontres du Sud.<br />

Claire Simon a clôturé des Rencontres avec son nouveau<br />

documentaire fleuve, Notre corps. Une fresque puissante<br />

tournée à l’hôpital, pour « raconter les chemins de la vie<br />

d’une femme » de la naissance à la mort, montrant <strong>–</strong> et<br />

écoutant <strong>–</strong> ce que l’on n’avait jamais vu des corps… y<br />

compris du corps médical. Le film est attendu en octobre<br />

chez Dulac.<br />

©Guillaume Samama / photo-avignon.com<br />

Aysegül Algan & Cécile Vargoz<br />

Marion Delique, rédactrice en chef de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> <strong>–</strong> partenaire des Rencontres <strong>–</strong> et Julien Marcel, directeur général<br />

de The <strong>Boxoffice</strong> Company, ont remis à Jocelyn Bouyssy son portrait Harcourt réalisé à l’occasion de sa Victoire…<br />

et le hors-série qui lui est consacré (à retrouver avec ce numéro).<br />

30 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


Merci !<br />

Les Rencontres du Sud remercient leurs partenaires cinéma<br />

pour leur présence, leur soutien et leur confiance.<br />

Syndicat des cinémas de <strong>Pro</strong>vence, Côte d’Azur et Corse<br />

CHAUFFAGE - CLIMATISATION - DÉSHUMIDIFICATION


EXPLOITATION<br />

©Damien Cathala ©Damien Cathala<br />

LA NOUVELLE VIE DE L’APOLLO À MAZAMET<br />

Depuis décembre, le cinéma de la commune du Tarn compte deux nouvelles salles, pour un total de quatre, dans l’enceinte de l’espace<br />

culturel Apollo.<br />

« S’il reste encore des finitions, nous avons pu rouvrir à temps<br />

le 14 décembre pour la sortie d'Avatar », se réjouit Damien<br />

Cathala, directeur et programmateur de l’Apollo, « mais<br />

surtout en laissant désormais plus de place aux films art et<br />

essai ». C’est en effet la première raison qui a motivé<br />

l’agrandissement du cinéma de Mazamet, « qu’il était<br />

devenu compliqué de programmer sur deux salles, face aux<br />

exigences des distributeurs. Nous étions en retard sur l’actualité,<br />

et ne pouvions pas garder les films d’auteur sur la durée ».<br />

C’est désormais possible avec deux salles supplémentaires<br />

de 50 places chacune dont 3 PMR, qui viennent s’ajouter<br />

aux deux existantes, l’une de 155 places (dont 4 PMR)<br />

et la plus grande de 306 (dont 5 PMR), avec un écran<br />

de 13,50 m de base, qui est partagée entre films et spectacle<br />

vivant. En effet, le cinéma est intégré à l’Espace<br />

Apollo-Michel Bourguignon, qui abrite aussi un théâtre<br />

et une médiathèque. Et c’est dans l’un des halls d’exposition<br />

de ce centre culturel, en rez-de-jardin, qu’ont été<br />

aménagées les deux nouvelles salles. « Malgré des poteaux<br />

porteurs qui ont limité la capacité », le cinéma a ainsi pu<br />

s’agrandir tout en restant dans le bâtiment cubique<br />

emblématique, en plein centre-ville.<br />

La salle 1, de 306 places, est partagée entre cinéma et spectacle vivant<br />

La salle 4, comme la 3 ouverte en décembre<br />

2022, est équipée d'un système pour sourds et<br />

malentendants et de l'Audio Everywhere pour<br />

les non-voyants<br />

32 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>


Si les murs appartiennent à la Communauté d'agglomération<br />

Castres-Mazamet et que l’Espace Apollo est géré<br />

par une régie municipale, le cinéma, lui, est exploité par<br />

Damien Cathala à travers sa propre société. « J’ai une<br />

convention avec la régie publique, à laquelle je loue les salles<br />

et le matériel, mais je fonctionne comme un indépendant. »<br />

Lexploitant, originaire de Mazamet, a commencé à<br />

travailler au cinéma en 2007, alors aux côtés de Jean-Pierre<br />

Gardelli <strong>–</strong> le producteur et notamment gérant de Bodega<br />

<strong>–</strong> qui tenait l’Apollo depuis sa création en 1994. Damien<br />

Cathala en a repris la direction il y a sept ans, en créant<br />

la SASU Clap 81, et travaille en duo avec Maël Auffret,<br />

projectionniste polyvalent, plus une aide pour l’accueil<br />

pendant les vacances scolaires.<br />

Le cinéma généraliste est classé art et essai, a participé<br />

aux deux festivals Télérama ou à la Fête du court métrage,<br />

« et si nous organisons quelques débats, il reste difficile de<br />

multiplier les animations en étant seulement deux dans<br />

l’équipe ». Les deux salles supplémentaires vont toutefois<br />

permettre d’élargir la programmation et notamment de<br />

travailler plus étroitement avec la médiathèque, sur des<br />

rencontres et semaines à thème.<br />

Une diversification qui, associée à des tarifs accessibles<br />

(de 4 € à 7,90 €), devrait continuer à séduire la population<br />

de la commune (10 000 habitants, mais un bassin de<br />

20 000 personnes avec les villages alentours), les cinémas<br />

les plus proches étant celui de Labruguière et le CGR de<br />

Castres à moins de 20 km… où le groupe va ouvrir un<br />

nouveau multiplexe d’ici la fin de l’année. Une perspective<br />

qui a fini de convaincre Damien Cathala qu’il fallait<br />

s’agrandir, « même si nous n’avons pas le même public, le<br />

nôtre étant globalement plus âgé ». Les travaux de l’Apollo,<br />

commencés en <strong>mars</strong> 2022 et qui ont aussi permis de<br />

rendre toutes les salles accessibles, ont été financés par la<br />

régie publique, avec l’aide de l’intercommunalité et le<br />

fond de soutien du CNC, pour un total de 850 000 euros<br />

environ. L’année précédent la crise sanitaire, la fréquentation<br />

de l’Apollo était de 52 000 entrées. Après trois<br />

mois de fonctionnement avec 4 salles, « nous sommes<br />

au-dessus des chiffres du premier trimestre 2019 et espérons<br />

atteindre les 65 000 spectateurs », estime Damien Cathala,<br />

même si, avant le Covid, l’objectif était plutôt autour<br />

des 80 000 entrées.<br />

Cécile Vargoz<br />

LE CABIEU DE OUISTREHAM<br />

RETROUVE SON PUBLIC<br />

Le cinéma associatif de la ville du Calvados a rouvert le 15 <strong>mars</strong> après dix mois de travaux…<br />

mais pas encore dans sa version définitive.<br />

« Enfin, nous rouvrons la salle existante de 350 places,<br />

qui a été modernisée, avec un hall tout neuf et une nouvelle<br />

enseigne en façade… mais pas encore la 2 e salle, qui n’est<br />

pas terminée », témoigne Sophie Fras, l’une des deux<br />

salariés de l’association qui gère Le Cabieu. Le cinéma<br />

ne propose pas encore de séance l’après-midi, à cause<br />

d’un bruyant chantier qui se poursuit pour aménager<br />

une salle de 105 places dans l’espace situé derrière le<br />

grand écran existant, qui servait autrefois de coulisses,<br />

aussi bien pour des opérettes que des matchs de boxe.<br />

« Nous espérons ouvrir cette nouvelle salle en mai ou juin<br />

prochain, mais pour l’heure nous avons une très vague<br />

visibilité. » C’est la mairie, propriétaire des murs, qui<br />

reste maître d'œuvre et a connu des déboires avec une<br />

entreprise, ce qui a entraîné un gros retard dans les<br />

travaux, lancés en mai 2022, pour un budget d’environ<br />

1,4 million d’euros.<br />

Sophie Fras programme l’immense salle art et essai<br />

<strong>–</strong> labellisée jeune public <strong>–</strong> en lien avec le Lux de Caen<br />

<strong>–</strong> et l’entente de programmation de Douvres et Falaise<br />

<strong>–</strong>, pour une fréquentation annuelle de 53 000 entrées<br />

avant-crise.<br />

Cécile Vargoz<br />

LE PROJET DE CINÉODE À LENS<br />

EN BONNE VOIE<br />

La CDACi du Pas-de-Calais a validé le 20 <strong>mars</strong> dernier le projet d’un cinéma de 5 salles,<br />

qui devrait ouvrir à l’été 2025.<br />

Avec 5 écrans et 694 places, le cinéma sera exploité<br />

par Olivier Défossé via sa SAS Cinéode, et viendra<br />

combler un manque laissé depuis la fermeture de<br />

l’historique Apollo au début des années 2000, dernier<br />

cinéma de la ville de 32 000 habitants. « Même si nous<br />

sommes à dix minutes du Pathé de 15 salles à Liévin,<br />

Lens est une des rares villes de cette taille à ne pas avoir<br />

de cinéma », souligne l’exploitant.<br />

Le projet s’inscrit dans la redynamisation d’une zone<br />

de centre ville, dans le quartier Bollaert, qui comprendra<br />

150 logements, des commerces et restaurants, une<br />

maison médicale, « et déjà une piscine et un skate park »,<br />

précise l’exploitant.<br />

Il prévoit une programmation mixte pour le futur<br />

complexe de 400 films par an, en s’engageant sur 35 %<br />

d’art et essai.<br />

Les travaux devraient être lancés en septembre pour<br />

une ouverture à l’été 2025 et Olivier Défossé vise les<br />

150 000 entrées la première année.<br />

Pour rappel, l’exploitant, qui gère 36 cinémas, est déjà<br />

bien implanté dans les Hauts-de-France et notamment<br />

à Fourmies, où il exploite le Palace, ouvert en juin 2022.<br />

C.V.<br />

©Damien Cathala<br />

N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong><br />

33


INSTITUTIONNELS<br />

PROCHAINES CDACi/CNACi<br />

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />

CDACi<br />

13/04/23 VILLE DE DRANCY CINÉMA DU BAILLET 4 1 200 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Drancy Seine-Saint-Denis Drancy-Le Bourget<br />

04/05/23 VILLE DE RAMBERVILLERS LA RENAISSANCE 3 397 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Vosges Rambervillers<br />

CNACi<br />

13/04/23 MEGARAMA 6 715 <strong>Pro</strong>jet de création d’un complexe Megarama Cormeilles-en-Parisis Val-d’Oise Val Parisis<br />

13/04/23 LE CONCORDE 7 778<br />

<strong>Pro</strong>jet d’extension du cinéma Le Concorde<br />

(4 salles et 287 places)<br />

Nantes Loire-Atlantique Nantes Métropole<br />

11/05/23 MEGARAMA 9 1 537 <strong>Pro</strong>jet de création d’un multiplexe Megarama Saint-Martin-d’Hères Isère<br />

Région de<br />

Rambervillers<br />

Grenoble Alpes<br />

Métropole<br />

Soutiens ADRC<br />

Les films accompagnés, avril <strong>2023</strong><br />

L'Établi de Mathias Gokalp, Le Pacte, 5 avril<br />

Loup et chien de Claudia Varejao, Épicentre Films, 12 avril<br />

Sur l'Adamant de Nicolas Philibert, Les Films du Losange,<br />

19 avril<br />

La Conférence de Matti Geschonneck, Condor Distribution,<br />

19 avril<br />

Showing Up de Kelly Reichardt, Diaphana, 3 mai<br />

Les Tournesols sauvages de Jaime Rosales, Condor Distribution,<br />

10 mai<br />

Soutiens Afcae<br />

Actions promotion<br />

L'Établi de Mathias Gokalp, Le Pacte, 5 avril<br />

Sur l'Adamant de Nicolas Philibert, Les Films du Losange,<br />

19 avril<br />

Les Tournesols sauvages de Jaime Rosales, Condor Distribution,<br />

10 mai<br />

Formation RH<br />

du Scare<br />

Le syndicat organise deux nouvelles sessions de sa formation<br />

en ressources humaines, pour aborder les bases du<br />

droit du travail et le management adapté au milieu de<br />

l'exploitation cinéma, du recrutement à la motivation<br />

des équipes en passant par la prévention du harcèlement<br />

moral et sexuel. Deux journées sont prévues à Paris les<br />

19 et 20 avril (inscriptions au plus tard le 5 avril) et à<br />

Toulouse les <strong>29</strong> et 30 juin (inscriptions avant le 15 juin).<br />

La formation est ouverte aux responsables et chefs d’équipe<br />

de tout cinéma, et peut être prise en charge par les OPCO<br />

(Afdas, Uniformation).<br />

Plus d’informations auprès de romane.perisse@scare.fr<br />

Bilan honorable<br />

pour Le Printemps<br />

du Cinéma <strong>2023</strong><br />

La 22 e édition, organisée par la FNCF du 19 au 21<br />

<strong>mars</strong>, a attiré 2,35 millions de spectateurs dans les salles<br />

de cinéma ; « un niveau habituel comme ceux connus<br />

depuis sa création ». Le Printemps du Cinéma <strong>2023</strong> a<br />

connu une croissance globale de 10 % par rapport à<br />

2022, avec des chiffres qui restent malgré tout inférieurs<br />

de -22 % à ceux de 2019 (3,02 M), de -25 % par rapport<br />

à 2018 (3,15 M) <strong>–</strong> soit deux niveaux record <strong>–</strong> et de<br />

-16 % par rapport à 2017 (2,8 M). 1,15 million<br />

d’entrées ont été réalisées sur le seul dimanche, puis<br />

570 000 le lundi et 630 000 le mardi, soit « 70 % de<br />

plus pendant les trois jours de l’opération que pendant les<br />

mêmes jours de la semaine précédente », a souligné la<br />

Fédération. Pour rappel, le prochain grand rendez-vous<br />

promotionnel organisé par la FNCF, La Fête du Cinéma,<br />

aura lieu du 2 au 5 juillet <strong>2023</strong>.<br />

Petite Annonce<br />

AGENDA DE LA PROFESSION<br />

AG VÉO 30/03/23 COLOMIERS<br />

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 03 au 06/04/23 GÉRARDMER<br />

6 salles art et essai ( 3 labels, Europa Cinémas )<br />

RECHERCHE<br />

en CDI temps plein son<br />

ASSISTANT- DIRECTEUR<br />

( H / F )<br />

Expérience indispensable<br />

Veuillez adresser CV et lettre de motivation à :<br />

SAS CINEVILLE<br />

M. le Directeur Général<br />

1 rue Charles Vanel <strong>–</strong> Le Val d’Orson<br />

35770 VERN SUR SEICHE<br />

recrutement@cineville.fr<br />

Quimper<br />

AG DU SYNDICAT DES CINÉMAS DU NORD-PAS-DE-CALAIS 11/04/23 LOMME<br />

CINEMACON 24 au 27/04/23 LAS VEGAS<br />

AG DU SFTC 09 et 10/05/23 BERNAY<br />

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI 14 au 16/05/23 CANNES<br />

AG DU SCARE 16/05/23 CANNES<br />

FESTIVAL DE CANNES 16 au 27/05/23 CANNES<br />

CONGRÈS DE LA CHAMBRE SYNDICALE DES CINÉMAS<br />

DE NORMANDIE<br />

RENCONTRE INTERSYNDICALE DE L'EST,<br />

DE RHIN ET MOSELLE ET DE FRANCHE COMTÉ<br />

07 et 08/06/23 ROUEN<br />

12 au 14/06/<strong>2023</strong> REMIREMONT<br />

CINEEUROPE 19 au 22/06/23 BARCELONE (ESPAGNE)<br />

STUDIO SHOW 06 et 07/07/23 PARIS<br />

CONGRÈS DE LA FNCF 18 au 21/09/23 DEAUVILLE<br />

Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />

34 N°441 / <strong>29</strong> <strong>mars</strong> <strong>2023</strong>

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!