Journal asmac No 2 - avril 2023
Partenariat - Chercher, trouver, conserver Politique - Formation postgraduée et temps de travail Thromboses - «Effets secondaires» de la pandémie Proctologie - Symptômes cardinaux et mesures
Partenariat - Chercher, trouver, conserver
Politique - Formation postgraduée et temps de travail
Thromboses - «Effets secondaires» de la pandémie
Proctologie - Symptômes cardinaux et mesures
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<strong>Journal</strong><br />
N o 2, <strong>avril</strong> <strong>2023</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Partenariat<br />
Chercher, trouver, conserver<br />
Page 20<br />
Politique<br />
Formation postgraduée<br />
et temps de travail<br />
Page 6<br />
Thromboses<br />
«Effets secondaires»<br />
de la pandémie<br />
Page 50<br />
Proctologie<br />
Symptômes cardinaux<br />
et mesures<br />
Page 54
<strong>No</strong>us respectons votre<br />
individualité.<br />
Des services et des logiciels en harmonie avec votre cabinet.<br />
Chaque cabinet médical ou thérapeutique est différent. Et c’est une bonne chose. Voilà<br />
pourquoi les offres de logiciels et de services de la Caisse des Médecins sont modulaires<br />
et combinables de multiples façons. Même dans le secteur très réglementé de la santé,<br />
un haut niveau d’individualité demeure ainsi possible.<br />
Vous trouverez d’autres informations sur le site<br />
caisse-des-medecins.ch<br />
La Caisse des Médecins: une coopérative<br />
professionnelle à vos côtés<br />
publix.ch
Sommaire<br />
Partenariat<br />
Chercher, trouver, conserver<br />
Illustration de la page<br />
de couverture: Stephan Schmitz<br />
Editorial<br />
5 L’union fait la force, ou pas?<br />
Politique<br />
6 La formation postgraduée<br />
c’est du temps de travail!<br />
9 L’essentiel en bref<br />
Formation postgraduée/<br />
Conditions de travail<br />
10 Qu’est-ce que la formation postgraduée<br />
structurée?<br />
13 Dans l’univers des médecinsassistant(e)s<br />
<strong>asmac</strong><br />
14 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
18 <strong>asmac</strong>-Inside<br />
19 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Perspectives<br />
50 Actualités en médecine vasculaire:<br />
thromboses artérielles et veineuses<br />
lors d’infections à COVID-19<br />
54 Aus der «Therapeutischen<br />
Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />
Leitsymptome bei proktologischen<br />
Erkrankungen und allgemeine<br />
Massnahmen<br />
59 Un lieu particulier<br />
mediservice<br />
60 Boîtes aux lettres<br />
62 En meilleure forme grâce à l’escalade<br />
64 La mobilité du futur<br />
66 Impressum<br />
Annonce<br />
Point de mire:<br />
Partenariat<br />
20 Quête virtuelle d’un bonheur<br />
analogique<br />
24 En harmonie sur la glace<br />
28 La face oubliée de la nature<br />
30 Conseils pour réussir dans<br />
un cabinet de groupe<br />
36 Entretenir les points communs<br />
38 «On est bien ensemble»<br />
40 L’amour derrière les barreaux<br />
44 Un guide en toute circonstance<br />
48 Atténuer les souffrances liées<br />
au divorce<br />
<strong>No</strong>us pouvons proposer de bons services aux médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />
En tant que membre de mediservice <strong>asmac</strong>, vous appartenez à un groupe privilégié: vous avez<br />
un accès exclusif à un portail de l’emploi en ligne et sur un agenda en ligne avec des offres de<br />
séminaires. En tant que médecin en formation, vous avez par ailleurs la possibilité de participer<br />
à des congrès de carrière de très haut niveau. www.mediservice-<strong>asmac</strong>.ch<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 3
Médecine<br />
Interne Générale<br />
Update Refresher<br />
20. – 23.06.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
31 h<br />
Médecine Interne<br />
Update Refresher<br />
05. – 09.12.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
40 h<br />
Médecin de famille<br />
Journées de<br />
formation continue<br />
28. – 29.09.<strong>2023</strong> Montreux<br />
14 h<br />
Cardiologie<br />
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04. – 05.05.<strong>2023</strong> Genève<br />
14 h<br />
Endocrinologie-<br />
Diabétologie<br />
Update Refresher<br />
11. – 12.05.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
12 SSED | 12 SSMIG | 16 ASDD<br />
Gynécologie<br />
Update Refresher<br />
08. – 09.11.<strong>2023</strong> Lausanne<br />
14 SGGG | 1 SSUM | 2 SSMIG<br />
Pédiatrie<br />
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29.11. – 01.12.23 Lausanne<br />
21 h<br />
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Psychothérapie<br />
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29.11. – 01.12.23 Lausanne<br />
20 h<br />
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Editorial<br />
L’union fait la<br />
force, ou pas?<br />
Catherine Aeschbacher<br />
Rédactrice en chef<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Certains partenariats paraissent à première vue assez surprenants.<br />
Tellement surprenants qu’ils ont longtemps été<br />
relégués dans le royaume des contes. On trouve ainsi dans<br />
la mythologie des Américains natifs la légende de l’amitié<br />
entre coyotes et blaireaux. Une caméra cachée a effectivement capturé<br />
des images d’un coyote et d’un blaireau qui affichaient un comportement<br />
très familier. Même si les scientifiques ne voulaient pas pousser<br />
l’interprétation trop loin en qualifiant cela d’amitié, ils ont tout de<br />
même évoqué l’idée que «deux animaux sauvages étaient manifestement<br />
conscients de leur partenariat».<br />
Dans notre Point de mire, il n’est pas seulement question de partenariats<br />
exotiques, mais des nombreuses formes de rassemblement,<br />
de collaboration et de convivialité. Comment choisit-on par exemple<br />
le bon partenaire pour fonder un cabinet de groupe? Comment les<br />
couples sportifs se constituent-ils pour ensuite glisser en harmonie sur<br />
la glace? Qu’est-ce qui relie les villes qui concluent des jumelages<br />
au-delà des continents? Comment les aveugles et leurs chiens guides<br />
forment-ils une équipe parfaite? Et qu’en est-il des partenariats dans<br />
des conditions difficiles, par exemple entre détenus?<br />
Grâce aux réseaux sociaux, la recherche de partenaires est nettement<br />
simplifiée par les innombrables contacts disponibles. Ces possibilités<br />
apparemment illimitées ne sont pas sans embûches comme le prouve<br />
notre experte pour Tinder et cie dans notre Point de mire. Serge et<br />
Raymonde se sont rencontrés dans la vraie vie et se sont mariés il y a<br />
plus de cinquante ans. Ils nous donnent des conseils pour une relation<br />
durable. Et si jamais les choses ne se terminent pas comme prévu,<br />
vous lirez les différentes options envisageables en cas de séparation<br />
dans un article écrit par une avocate spécialiste du sujet. Pour finir,<br />
nous revenons à la nature: le généticien de l’évolution nous fait comprendre<br />
que la nature propose encore d’autres options mises à part<br />
celle de manger et de se faire manger, comme par exemple la cohabitation<br />
et l’entraide qui contribuent efficacement à renforcer les chances<br />
de survie.<br />
La formation postgraduée fait partie des tâches essentielles des établissements<br />
de formation postgraduée pourrait-on penser. Tout est<br />
réglé dans les contrats, dans la Réglementation pour la formation<br />
postgraduée et défini dans les programmes correspondants, comme<br />
les quatre heures de formation postgraduée structurée par semaine.<br />
Mais la réalité montre que seule une minorité des médecins-assistant(e)s<br />
peut régulièrement profiter de l’offre. Dans notre article politique<br />
et celui sur la formation postgraduée structurée à la rubrique<br />
Formation postgraduée/conditions de travail, il est question, une fois<br />
n’est pas coutume, de l’importance de la formation postgraduée dans<br />
le cadre du travail quotidien.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 5
Politique<br />
La formation postgraduée<br />
c’est du temps de travail!<br />
La formation postgraduée structurée doit être prise en compte<br />
comme temps de travail. C’est ce que précise le SECO dans<br />
une lettre adressée aux inspectorats cantonaux du travail. Pour l’<strong>asmac</strong>,<br />
il s’agit d’une précision importante et précieuse.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
La formation postgraduée structurée est obligatoire pour les médecins et compte donc comme temps de travail.<br />
D’après la Réglementation pour<br />
la formation postgraduée de<br />
l’Institut suisse pour la formation<br />
médicale postgraduée et<br />
continue (ISFM), les médecins-assistant(e)s<br />
doivent suivre quatre heures de formation<br />
postgraduée structurée par semaine (voir<br />
aussi l’article «Qu’est-ce que la formation<br />
postgraduée structurée?» à la page 10).<br />
La question de savoir si cette formation<br />
postgraduée structurée est considérée<br />
comme temps de travail ou non suscite<br />
régulièrement des discussions. En refusant<br />
de la compter comme temps de travail,<br />
les hôpitaux peuvent contourner ou<br />
étendre la durée hebdomadaire de travail<br />
de 50 heures fixée par la loi.<br />
Le Secrétariat d’Etat à l’économie<br />
(SECO) met un terme à cette pratique. En<br />
novembre dernier, il a adressé une lettre<br />
aux inspectorats cantonaux du travail<br />
précisant que le temps consacré à la formation<br />
postgraduée comptait comme<br />
temps de travail. Dans cette appréciation,<br />
le SECO s’appuie sur la loi sur les professions<br />
médicales et la Réglementation pour<br />
la formation postgraduée de l’ISFM: «La<br />
loi sur les professions médicales précise<br />
que la formation universitaire fournit les<br />
fondements nécessaires à l’exercice de la<br />
Photo: Adobe Stock<br />
6<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
Photo: màd<br />
profession médicale choisie, alors que la<br />
formation postgrade permet aux personnes<br />
qui la suivent d’accroître leurs compétences<br />
et de se spécialiser dans le domaine choisi.<br />
Enfin, la formation continue garantit la<br />
mise à jour des connaissances et des compétences<br />
professionnelles. La formation<br />
postgraduée comprend d’une part l’apprentissage<br />
pratique sur le patient et en<br />
parallèle une partie dite ‹structurée›, c’està-dire<br />
‹la formation dispensée dans le<br />
cadre de cours organisés offrant un programme<br />
d’apprentissage précis et une<br />
relation encadrée entre la personne qui<br />
enseigne et celle qui apprend›. L’ISFM<br />
exige que chaque établissement de formation<br />
postgraduée élabore un ‹concept<br />
de formation postgraduée›. Le concept<br />
confirme que les médecins en formation<br />
peuvent suivre, pendant leurs heures de<br />
travail, les congrès et cours exigés par le<br />
programme et que l’établissement propose<br />
une formation postgraduée structurée à<br />
hauteur d’au moins quatre heures par semaine<br />
à destination des médecins en formation.»<br />
Pour le SECO, ces explications montrent<br />
«que la formation postgraduée est obligatoire<br />
pour les médecins-assistant(e)s qui<br />
souhaitent se spécialiser dans un domaine.<br />
Par conséquent, le temps consacré à la formation<br />
postgraduée compte comme temps<br />
de travail, conformément à l’article 13, alinéa<br />
4, de l’ordonnance 1 relative à la loi sur<br />
le travail (OLT 1). En particulier les heures<br />
de la formation postgraduée ‹structurée›<br />
doivent être documentées dans la saisie du<br />
temps de travail et prises en compte dans le<br />
planning, afin de garantir que les dispositions<br />
de la loi sur le travail et de ses ordonnances<br />
concernant la durée de travail et de<br />
repos, et notamment celle concernant la<br />
durée hebdomadaire maximale de travail<br />
soient respectées.»<br />
Une clarification importante<br />
et précieuse<br />
Cette précision était absolument nécessaire<br />
et aide l’<strong>asmac</strong> dans son engagement<br />
en faveur de bonnes conditions de travail<br />
et de formation postgraduée. «Le concept<br />
des 42+4 heures ne fonctionne que s’il est<br />
clairement défini que les quatre heures<br />
de formation structurée font également<br />
partie du temps de travail», déclare<br />
<strong>No</strong>ra Bienz, vice-présidente de l’<strong>asmac</strong>.<br />
«Le SECO le confirme maintenant, et ce<br />
point est particulièrement important pour<br />
les discussions avec les employeurs et les<br />
inspectorats du travail, car cette question<br />
a régulièrement été sujette à controverse.»<br />
Avec la semaine de 42+4 heures, l’<strong>asmac</strong><br />
veut que la planification des services<br />
se fonde sur une durée maximale de<br />
42 heures de prestations au patient et de<br />
quatre heures de formation postgraduée<br />
structurée. «On peut ainsi garantir que<br />
les médecins puissent suivre les quatre<br />
heures de formation postgraduée structurée<br />
sans dépasser la durée de travail<br />
hebdomadaire maximale», explique <strong>No</strong>ra<br />
Bienz.<br />
La formation postgraduée pour<br />
une minorité<br />
Un sondage récent réalisé par la «Neue<br />
Zürcher Zeitung» (NZZ) et auquel ont<br />
participé environ 4500 médecins-assistant(e)s<br />
a montré que cette revendication<br />
reste plus que jamais d’actualité. Le sondage<br />
a révélé non seulement que les horaires<br />
de travail sont trop longs, mais aussi<br />
que la formation postgraduée structurée,<br />
en principe obligatoire, ne peut souvent<br />
pas être suivie. Près de 40% des médecinsassistant(e)s<br />
ont indiqué travailler en<br />
moyenne plus de onze heures par jour.<br />
Seulement 7% travaillent moins de dix<br />
heures par jour. En même temps, plus de la<br />
moitié des personnes interrogées ont répondu<br />
que leur employeur ne proposait<br />
tout simplement pas les quatre heures<br />
de formation postgraduée. Et 40 % disent<br />
qu’il existe une offre de formation postgraduée,<br />
mais qu’ils ne peuvent pas ou que<br />
rarement la suivre en raison de l’importante<br />
charge de travail ou des horaires de<br />
services (NZZ du 20 février <strong>2023</strong>).<br />
Signaler les problèmes<br />
Cela signifie que seule une petite partie<br />
des médecins-assistant(e)s peut suivre<br />
la formation postgraduée structurée dans<br />
la mesure prévue. Cette situation doit<br />
changer, notamment dans l’intérêt d’un<br />
approvisionnement en soins de qualité en<br />
Suisse. La lettre du SECO (en allemand)<br />
peut être téléchargée sur le site web de<br />
l’<strong>asmac</strong>. Elle a aussi été distribuée aux<br />
visiteuses et visiteurs de l’<strong>asmac</strong> qui<br />
contrôlent régulièrement les établissements<br />
de formation postgraduée. «Il est<br />
toutefois nécessaire que les problèmes<br />
concernant les conditions de travail et<br />
de formation postgraduée continuent de<br />
nous être signalés», précise <strong>No</strong>ra Bienz.<br />
«Pour cela, les personnes concernées<br />
peuvent utiliser le bureau de notification<br />
en ligne de l’<strong>asmac</strong>, mais aussi directement<br />
contacter les sections ou l’association<br />
faîtière <strong>asmac</strong>. <strong>No</strong>us suivons tous<br />
les cas.»<br />
Les hôpitaux ont aussi tout intérêt à<br />
proposer de bonnes conditions de travail et<br />
de formation postgraduée pour recruter et<br />
fidéliser des collaborateurs. L’<strong>asmac</strong> apporte<br />
volontiers son aide, par exemple avec<br />
le conseil gratuit en matière de planification<br />
des services qui peut montrer comment<br />
satisfaire aux exigences de la loi sur<br />
le travail et de la réglementation pour la<br />
formation postgraduée.<br />
Vous en saurez plus sur le sujet sur<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/conditions-de-travail/<br />
droit-du-travail/ ou<br />
www.meldestelle-vsao.ch/fr/bureaude-notification/<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>us vous remercions de<br />
votre participation!<br />
Début mars, nous avons reçu les<br />
dernières réponses dans le cadre de<br />
notre quatrième sondage auprès<br />
des membres. Tous les médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique<br />
membres de l’<strong>asmac</strong> étaient invités<br />
à y participer. Plus de 3200 personnes<br />
ont répondu à nos questions. L’objectif<br />
de 3000 participants a donc été largement<br />
atteint. Un grand merci à tous!<br />
Les réponses sont très précieuses pour<br />
notre travail politique et l’engagement<br />
en faveur de nos membres. <strong>No</strong>us publierons<br />
l’analyse complète des résultats<br />
début mai.<br />
Démission du CD<br />
Patrizia Kündig,<br />
membre de longue<br />
date du Comité<br />
directeur (CD) et<br />
vice-présidente de<br />
l’<strong>asmac</strong> jusqu’en<br />
mai 2022, démissionnera<br />
à la fin <strong>avril</strong> <strong>2023</strong><br />
de ses fonctions de membre du CD<br />
et responsable du ressort formation<br />
postgraduée. Elle a décidé de s’accorder<br />
une pause prolongée pour se développer<br />
sur le plan professionnel et personnel.<br />
L’<strong>asmac</strong> remercie chaleureusement<br />
Patrizia pour son engagement. Richard<br />
Mansky reprendra la direction du ressort<br />
formation postgraduée dès le mois de<br />
mai. Il est membre du CD et du ressort<br />
formation postgraduée depuis <strong>avril</strong> 2021.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 7
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Politique<br />
La main-d’œuvre<br />
se fait rare<br />
Photo: màd<br />
«La main-d’œuvre de la future génération Z se fera<br />
rare», a dernièrement déclaré l’économiste Marcus<br />
Schlögel dans la «Neue Zürcher Zeitung». Les<br />
entreprises et les cadres dirigeants ne devraient<br />
donc pas se plaindre des revendications de la jeune génération,<br />
mais reconnaître son potentiel. Car il s’agit «de non seulement<br />
mettre en valeur les jeunes talents et collaborateurs, mais aussi<br />
de les recruter activement pour assurer la pérennité de l’entreprise».<br />
Cela semble logique. En effet, une entreprise qui ne<br />
parvient pas à recruter des jeunes collaborateurs disparaîtra<br />
tôt ou tard. Ou autrement dit, une entreprise qui n’arrive<br />
pas à satisfaire les besoins des jeunes talents<br />
qu’elle souhaite recruter n’aura pas<br />
d’avenir.<br />
Les exemples d’entreprises qui relèvent<br />
ce défi avec succès sont nombreux<br />
et il n’est pas même nécessaire<br />
de consulter Google pour les trouver.<br />
Il y a quelques jours, j’ai lu dans le<br />
journal un article sur le projet du<br />
canton de Berne qui vise à établir un<br />
apprentissage à temps partiel. Cela<br />
n’existait apparemment pas jusqu’ici,<br />
mais répond manifestement à un besoin.<br />
L’article évoque le cas d’une jeune<br />
femme qui est devenue maman à 18 ans<br />
et souhaite maintenant, à 26 ans, faire un<br />
apprentissage à temps partiel, c’est-à-dire à<br />
80 %. Des engagements à 60 ou 70 % seront aussi<br />
possibles. Le canton semble avoir perçu les signes<br />
des temps et peut ainsi recruter des spécialistes qui lui rendront,<br />
on peut l’espérer, de bons et loyaux services à plus long terme.<br />
Dans le système de santé et en particulier dans la formation<br />
médicale postgraduée, cette idée tarde à faire son chemin. Un<br />
ancien médecin-chef a ainsi déclaré, aussi dans la NZZ, qu’un<br />
grand nombre de jeunes médecins-assistant(e)s souhaitent<br />
travailler à temps partiel, mais que les «professions médicales ne<br />
sont pas des emplois de bureau». Un autre ancien médecin-cadre<br />
a écrit dans le Bulletin des médecins suisses qu’il avait pendant<br />
toute sa vie travaillé les tristement célèbres «60 à 80 heures par<br />
semaine» et constaté qu’il n’avait subi aucun préjudice, mais bien<br />
au contraire pu en profiter. La teneur de ces messages est «<strong>No</strong>us<br />
avons aussi beaucoup travaillé et cela ne nous a pas fait de mal»<br />
et «La génération actuelle est gâtée et n’a jamais appris à travailler<br />
pour de vrai». Les besoins exprimés sont pourtant légitimes.<br />
Si le conjoint veut aussi travailler, si les enfants ou les proches<br />
doivent être pris en charge, si l’on veut s’adonner à un passe-temps<br />
ou exercer un mandat politique, est-il vraiment présomptueux<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
et aberrant d’exiger de l’employeur que la planification des services<br />
soit à peu près fiable et que la loi sur le travail soit respectée?<br />
Bien sûr que non. Et pour en revenir au point de départ: il faut<br />
aller bien plus loin encore. Il ne peut pas seulement être question<br />
d’une planification des services fiable et du respect de la loi sur<br />
le travail. Il s’agit aussi de prendre au sérieux les besoins et désirs<br />
des collaborateurs, de les respecter et si possible d’y répondre<br />
pour pouvoir, en contrepartie, mobiliser leur main-d’œuvre.<br />
Les collaborateurs qui sont pris au sérieux, qui se sentent écoutés<br />
et respectés, sont tout à fait disposés à faire preuve de loyauté,<br />
à travailler plus longtemps si la situation l’exige ou à<br />
s’engager pour une collègue malade. La condition<br />
à cela est cependant de se mettre d’accord<br />
sur une conception commune des rapports<br />
de travail selon le principe «donner et<br />
recevoir». Ce n’est que de cette manière<br />
que le système de santé sera en<br />
mesure de recruter à l’avenir une<br />
main-d’œuvre qui se fait de plus<br />
en plus rare.<br />
Philipp Thüler,<br />
responsable politique et communication,<br />
directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 9
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Au travail, les médecins acquièrent quotidiennement<br />
de nouvelles compétences. La formation postgraduée<br />
structurée est cependant tout aussi importante.<br />
Qu’est-ce que la<br />
formation postgraduée<br />
structurée?<br />
Quatre heures de formation postgraduée structurée<br />
sont obligatoires pour les médecins en formation.<br />
Mais qu’entend-on par formation postgraduée structurée?<br />
Une notice de l’ISFM clarifie la question.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
Photo: Adobe Stock<br />
10<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
La durée maximale de travail de<br />
50 heures par semaine est régulièrement<br />
dépassée dans de<br />
nombreux hôpitaux. Rares sont<br />
donc les médecins-assistant(e)s qui peuvent<br />
suivre les quatre heures de formation<br />
postgraduée structurée obligatoire selon la<br />
Réglementation pour la formation postgraduée<br />
de l’Institut suisse pour la formation<br />
médicale postgraduée et continue (ISFM).<br />
Certains hôpitaux ne proposent pas du<br />
tout cette formation postgraduée, dans<br />
d’autres, les médecins assistant(e)s ne<br />
peuvent pas ou seulement partiellement la<br />
suivre à cause de la forte charge de travail<br />
et/ou d’une planification des services tout<br />
sauf optimale. Le grand sondage réalisé<br />
par la «Neue Zürcher Zeitung» (NZZ du<br />
20 février <strong>2023</strong>) l’a une fois de plus confirmé.<br />
Cela rejoint d’ailleurs aussi les résultats<br />
d’enquêtes auprès des membres réalisées<br />
par l’<strong>asmac</strong>.<br />
L’<strong>asmac</strong> vise donc une semaine de<br />
42+4 heures, c’est-à-dire 42 heures de travail<br />
au chevet des patients et quatre heures<br />
de formation postgraduée structurée. Si ce<br />
principe est systématiquement appliqué<br />
pour la planification des services, cela réduit<br />
considérablement le risque que la durée<br />
maximale de travail de 50 heures par<br />
semaine soit atteinte ou dépassée, et augmente<br />
grandement la probabilité de pouvoir<br />
effectivement suivre la formation<br />
postgraduée structurée.<br />
Plusieurs options sont envisageables<br />
Mais qu’entend-on par formation postgraduée<br />
structurée? L’ISFM a publié une notice<br />
à ce sujet qui peut être téléchargée sur<br />
le site web de l’ISFM ou sur celui de l’<strong>asmac</strong>.<br />
On y opère une distinction entre la formation<br />
postgraduée selon le principe fondamental<br />
Learning on the Job, qui ne peut pas<br />
être quantifiée, et la formation postgraduée<br />
structurée qui est obligatoire à hauteur de<br />
quatre heures par semaine.<br />
Le Learning on the Job inclut l’acquisition<br />
de compétences supplémentaires pendant<br />
la prestation clinique. Cela ne correspond<br />
cependant pas à une formation<br />
postgraduée structurée, car d’après la notice,<br />
celle-ci doit «avoir une structure et<br />
mettre explicitement l’accent sur la formation<br />
des médecins [...]. Lorsque la formation<br />
structurée est intégrée dans le quotidien<br />
clinique, il est capital qu’elle distingue trois<br />
phases: préparation, exécution et débriefing<br />
de l’activité». Les évaluations en milieu<br />
de travail, l’enseignement au chevet du patient<br />
ou les EPA (Entrustable Professional<br />
Activities) sont des exemples pertinents de<br />
formation postgraduée structurée.<br />
D’autres formes de la formation postgraduée<br />
structurée sont résumées dans la<br />
notice. Il s’agit par exemple de:<br />
– Congrès et assemblées annuelles des sociétés<br />
de discipline médicale avec participation<br />
en présentiel ou hybride/virtuelle<br />
– Sessions organisées par l’institution ou<br />
interdisciplinaires reconnues avec animateur<br />
(y compris sessions en ligne,<br />
comme par exemple exposés et présentations<br />
de cas, colloques interdisciplinaires,<br />
conférences clinico-pathologiques,<br />
conférences morbidité/mortalité<br />
ou discussions sur les CIRS [Critical Incidence<br />
Reporting System])<br />
– Sessions de formation postgraduée et<br />
continue au sein de la clinique dans le<br />
cadre de cursus spécifiques, comme par<br />
exemple exposés, discussions de cas avec<br />
animateur, mettant l’accent sur l’aspect<br />
didactique, ateliers ou <strong>Journal</strong> Clubs<br />
– Sessions interactives, comme par exemple<br />
formation pratique ou cours de simulation<br />
médicale<br />
Les teachable moments sont spécialement<br />
mentionnés dans la notice. Ce sont des<br />
«événements, des situations ou des expériences<br />
se prêtant particulièrement à l’enseignement<br />
de quelque chose qui se révèle<br />
par hasard au cours du travail clinique».<br />
Ils peuvent être considérés comme de la<br />
formation postgraduée structurée s’ils<br />
durent au moins dix minutes et qu’ils présentent<br />
une structure incluant préparation<br />
et débriefing. Comme ils arrivent généralement<br />
de manière impromptue, ils<br />
ne peuvent pas être inclus dans les quatre<br />
heures hebdomadaires de formation<br />
postgraduée structurée.<br />
Mettre du temps à disposition<br />
Dans la notice, l’ISFM rend attentif au fait<br />
que «chaque établissement de formation<br />
postgraduée n’est pas tenu de proposer à<br />
lui seul l’ensemble de la formation postgraduée<br />
structurée». Pour les petits établissements<br />
de formation postgraduée, la collaboration<br />
avec des cliniques de plus grande<br />
taille peut être une option intéressante.<br />
Il est cependant primordial «que les établissements<br />
de formation postgraduée<br />
laissent le temps nécessaire à la disposition<br />
des médecins en formation pour<br />
qu’elles ou ils puissent effectivement profiter<br />
de l’offre».<br />
Selon la notice, les quatre heures de<br />
formation structurée devraient «de manière<br />
générale ... être hebdomadaires. Les<br />
blocs de formation postgraduée (p. ex.<br />
cours externes) peuvent cependant être<br />
calculés dans le sens d’une interprétation<br />
flexible de ces conditions.»<br />
La formation postgraduée structurée<br />
constitue un élément central de la formation<br />
des médecins spécialistes. D’après<br />
les enquêtes évoquées, on ne lui accorde<br />
pas toujours l’importance qu’elle mérite.<br />
Les problèmes constatés dans ce contexte<br />
peuvent en tout temps être communiqués<br />
au bureau de notification de l’<strong>asmac</strong>. L’<strong>asmac</strong><br />
suit chaque cas et prie ses membres<br />
de signaler les cas où la formation postgraduée<br />
ne peut pas être suivie comme prévu.<br />
<strong>No</strong>us vous remercions de votre collaboration!<br />
Vous trouverez d’autres informations sur<br />
www.vsao.ch/fr/formation-medicalecontinue/concepts-et-contrats/<br />
ou<br />
www. meldestelle-vsao.ch/fr/bureaude-notification/<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 11
Vos besoins, notre<br />
centre d’intérêt<br />
Visites<br />
Evaluations, salaires, horaires de<br />
travail, crèches, offres d’emploi<br />
et bien plus encore: medicus<br />
est le portail global pour votre<br />
carrière. Vous y trouverez le<br />
poste parfaitement adapté à vos<br />
attentes!<br />
Les hôpitaux et sections de<br />
l’<strong>asmac</strong> mettent à disposition des<br />
informations importantes relatives<br />
aux conditions de travail.<br />
Toutefois, c’est vous qui apportez<br />
la contribution la plus importante:<br />
en évaluant de manière<br />
anonyme votre ancien employeur.<br />
Vous aidez ainsi les autres et<br />
profitez de leurs expériences.<br />
Quelle est la qualité de la formation<br />
postgraduée dans les cliniques?<br />
Les visites se penchent en détail<br />
sur cette question. Il y a toujours un<br />
membre de l’<strong>asmac</strong> qui fait partie<br />
de l’équipe d’experts. Les visites<br />
sur place permettent d’identifier les<br />
possibilités d’amélioration. Car en<br />
tant que membre, nous voulons que<br />
vous puissiez profiter d’une formation<br />
postgraduée de qualité.<br />
Si vous souhaitez accompagner<br />
des visites, envoyez un e-mail<br />
à visites@<strong>asmac</strong>.ch et vous en<br />
saurez plus!<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/visites<br />
www.medicus.ch<br />
Feedback-<br />
Pool<br />
Pour vous en tant que membre,<br />
elle est fondamentale: la formation<br />
postgraduée. C’est pourquoi nous<br />
réalisons régulièrement des sondages<br />
à ce sujet auprès de notre<br />
base. Grâce au Feedback-Pool,<br />
nous pouvons orienter notre travail<br />
de manière ciblée sur vos attentes.<br />
Vous voulez y participer?<br />
Alors écrivez un e-mail à<br />
secretariat@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/etudes-etsondages<br />
Profession de<br />
médecin et famille<br />
• Comment puis-je concilier famille, loisirs et<br />
profession?<br />
• Comment puis-je reprendre mon travail<br />
après mon congé maternité?<br />
• Comment puis-je surmonter les défis<br />
quotidiens?<br />
En tant que membre de l’<strong>asmac</strong>, vous obtiendrez<br />
des réponses à ces questions avec notre<br />
coaching gratuit. Le conseil téléphonique est<br />
assuré par le Bureau UND.<br />
044 462 71 23<br />
info@fachstelle-und.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch/coaching-telephonique
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />
Un début de carrière dans la<br />
jungle (10.12.–23.12.2022)<br />
La «jungle de Calais»: c’est ainsi<br />
que l’on nomme les campements<br />
de fortune situés autour<br />
des villes portuaires de Calais<br />
et Dunkerque en France. Ils abritent des<br />
milliers de réfugiés qui ont pour destination<br />
finale l’Angleterre, à environ 33 km<br />
de l’autre côté de la Manche.<br />
Aujourd’hui, je troque le maquillage,<br />
la coiffure soignée, la blouse d’hôpital<br />
stérile et les baskets propres que je porte<br />
habituellement à l’hôpital, contre une<br />
tenue peu élégante (mais qui tient chaud,<br />
c’est l’essentiel), chaussée de jolies bottes<br />
en caoutchouc fourrées, pour pénétrer<br />
dans un paysage marécageux du nord de<br />
la France, sous la pluie, le vent et par<br />
moins dix degrés. Le terrain est occupé<br />
par une multitude de tentes colorées,<br />
et le sol est jonché de détritus et de vêtements<br />
sales. Une odeur de plastique brûlé<br />
flotte dans l’air, les réfugiés s’affairent<br />
autour de foyers improvisés pour faire<br />
griller du pain ou de la viande.<br />
Des volontaires disséminés çà et là<br />
portent des vestes indiquant leur appartenance<br />
aux différentes organisations humanitaires.<br />
Ici, un «doctor» ou une<br />
«nurse» (car ici, en plus de l’arabe et du<br />
farsi, l’anglais est privilégié) est tout aussi<br />
apprécié que la station de charge mobile,<br />
les accessoires de coiffure et le café instantané<br />
ou encore (une première pour<br />
moi) le chocolat chaud préparé avec de<br />
l’eau. Avec ou sans expérience, toute<br />
aide est bienvenue.<br />
L’équipe du First Aid Support Team<br />
(FAST) se rend chaque jour dans un<br />
autre campement à bord d’une Citroën<br />
Berlingo bleu foncé, équipée d’une pharmacie<br />
mobile et de divers matériels de<br />
soin. Le véhicule est à peine garé qu’une<br />
première file de personnes se forme, venant<br />
récupérer du paracétamol, de la<br />
pommade au diclofénac, du gel dentaire<br />
analgésique et du sirop contre la toux.<br />
On nous remet parfois une dent qui vient<br />
de tomber. Les cas les plus graves sont<br />
transférés à l’hôpital le plus proche.<br />
La situation est un peu plus délicate<br />
lorsqu’une personne se plaint de démangeaisons.<br />
Encore plus délicate lorsque<br />
les trois ou quatre patients suivants présentent<br />
les mêmes symptômes. Un coup<br />
d’œil rapide sur les mains et/ou les<br />
coudes, complété par une anamnèse sociale<br />
et environnementale, et le malfaiteur<br />
est rapidement identifié. Le sarcopte<br />
scabiei<br />
a trouvé ici des conditions de vie idéales:<br />
des vêtements chauds et humides, un<br />
manque d’hygiène (sans perspective de<br />
changement) et de nombreuses personnes<br />
vivant dans un espace exigu. Un compagnon<br />
indésirable dont on ne peut malheureusement<br />
pas se débarrasser si facilement<br />
et rapidement dans la situation<br />
donnée. Seule une désinfection méticuleuse<br />
sur place peut être effectuée en<br />
attendant le rendez-vous à l’hôpital. Qui<br />
ne sera peut-être jamais honoré. Car si la<br />
météo est clémente et la mer calme, une<br />
place libre sur le canot pneumatique pour<br />
Douvres sera évidemment prioritaire à<br />
l’élimination d’un acarien ...<br />
Ma conclusion: voilà une bonne<br />
occasion d’avoir un aperçu bref, mais<br />
percutant de l’aide humanitaire et de la<br />
médecine, et de laisser de côté toute<br />
vanité. Et après une telle expérience,<br />
on se réjouit deux fois plus d’enfiler les<br />
vêtements stériles de l’hôpital et on apprend<br />
aussi à apprécier le café d’ordinaire<br />
peu ragoûtant du distributeur.<br />
Camille Bertossa,<br />
médecin-assistante en<br />
première année de formation<br />
postgraduée<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 13
<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Berne<br />
Invitation à l’assemblée<br />
générale ordinaire <strong>2023</strong> de<br />
l’ASMAC Berne<br />
Jeudi 27 <strong>avril</strong> <strong>2023</strong>, PROGR Berne,<br />
Waisenhausplatz 30, 3011 Berne<br />
Programme<br />
Dès 18h30 apéro<br />
19h00 assemblée générale avec<br />
Remo Zumstein, Poetry Slam<br />
20h15 souper et tombola<br />
Ordre du jour<br />
1. Procès-verbal de l’assemblée<br />
générale ordinaire 2022<br />
2. Rapport annuel 2022 de la<br />
présidence<br />
3. Comptes annuels 2022<br />
4. Budget <strong>2023</strong><br />
5. Cotisations 2024<br />
6. Elections (présidence, comité)<br />
7. Election de l’organe de révision<br />
8. Négociations salariales <strong>2023</strong><br />
9. Campagne 2022 et réseaux<br />
sociaux<br />
10. Questions et discussion<br />
Inscription jusqu’au 20 <strong>avril</strong> <strong>2023</strong> en<br />
ligne sur www.vsao-bern.ch<br />
L’inscription est envoyée par courrier postal.<br />
Le rapport annuel sera mis en ligne en<br />
allemand et en français dès le 1 er <strong>avril</strong> <strong>2023</strong>.<br />
(Veuillez emporter de l’argent liquide pour<br />
les billets de tombola!)<br />
Janine Junker, directrice de l’ASMAC Berne<br />
Tessin<br />
<strong>No</strong>uvelle convention collective<br />
de travail (CCT) pour les<br />
médecins-assistant(e)s et<br />
chef(fe)s de clinique et nouvelle<br />
gestion du temps de<br />
travail en cas de maternité<br />
La section Tessin (ASMACT) a le plaisir de<br />
vous informer qu’après de longues négociations,<br />
la nouvelle CCT pour les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique<br />
qui travaillent à l’Ente Ospedaliero Cantonale<br />
est entrée en vigueur le 1er janvier<br />
<strong>2023</strong> pour une durée de cinq ans.<br />
Parmi les principales avancées obtenues<br />
par notre association, on peut citer:<br />
– La réduction du temps de travail<br />
hebdomadaire d’actuellement 50 heures<br />
à 46 heures par semaine, y compris<br />
4 heures de formation postgraduée<br />
structurée (42+4), à salaire équivalent, à<br />
partir de janvier 2025.<br />
– L’engagement de l’EOC à mettre l’accent<br />
sur la formation postgraduée<br />
structurée par une définition claire du<br />
temps de travail et du temps de formation<br />
postgraduée.<br />
– Le timbrage des pauses effectives, dans<br />
la mesure où le médecin peut s’absenter<br />
de son poste.<br />
– Le passage du congé de maternité de 18<br />
à 19 semaines.<br />
– Le projet-pilote sur deux ans qui prévoit,<br />
en cas de grossesse, la prolongation<br />
automatique du contrat de travail<br />
jusqu’à la fin du congé de maternité.<br />
– Le passage du congé de paternité de 10<br />
à 15 jours.<br />
– L’augmentation des salaires de 2,5% en<br />
<strong>2023</strong>.<br />
PROGR: vue à vol d’oiseau sur la cour intérieure<br />
Les parties ont également convenu d’investir<br />
dans la commission paritaire en lui<br />
donnant, en plus de son rôle de médiateur<br />
dans les litiges relatifs à l’application des<br />
contrats, celui de «générateur de bonnes<br />
Photos: © Martin Bichsel; màd<br />
14<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Photo: Adobe Stock<br />
pratiques» dans le but de prévenir les problèmes<br />
et d’améliorer les conditions de<br />
travail des médecins au sein de l’EOC.<br />
Un premier sujet abordé par la commission<br />
paritaire, par l’intermédiaire<br />
d’un groupe de travail, est la gestion du<br />
temps de travail des femmes médecins<br />
enceintes.<br />
Ce projet, qui a été lancé en cours de<br />
négociations, a pour but d’apporter une<br />
réponse concrète aux résultats de notre<br />
enquête de mars 2021 en ce qui concerne<br />
le malaise ressenti par de nombreuses<br />
femmes médecins, tant pendant leur<br />
grossesse qu’à leur retour du congé de maternité.<br />
Les problèmes signalés (qui allaient<br />
de la violation systématique de la durée<br />
maximale de la journée de travail à la discrimination<br />
plus ou moins voilée sur le<br />
lieu de travail, en passant par un sentiment<br />
d’inadéquation ou de non-considération,<br />
des difficultés à comprendre et à<br />
faire comprendre ses droits et ses besoins,<br />
mais aussi la mise en péril des perspectives<br />
de carrière) nous ont fait prendre<br />
conscience de la nécessité de promouvoir<br />
un changement de culture à tous les niveaux<br />
de l’entreprise, afin que la maternité<br />
soit mieux respectée et prise en compte<br />
sur le lieu de travail.<br />
Le projet s’est traduit par la mise en<br />
œuvre, à partir du 1er janvier <strong>2023</strong>, du<br />
nouveau processus de gestion de la maternité<br />
chez les médecins. Celui-ci devrait<br />
permettre, à tous les niveaux, d’améliorer<br />
l’information, de renforcer le respect des<br />
femmes médecins enceintes au travail et<br />
d’augmenter la sensibilisation à leur situation.<br />
La section Tessin est satisfaite des<br />
progrès accomplis, mais est consciente<br />
que «c’est plus facile à dire qu’à faire»: il<br />
reste nécessaire de veiller à ce que les nouveaux<br />
contrats soient appliqués correctement.<br />
Pour l’ASMACT, D r méd. Davide Giunzioni, président;<br />
Dr méd. Giorgia Lo Presti, vice-présidente;<br />
Dr méd. <strong>No</strong>rman Horat, vice-président<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 15
<strong>asmac</strong><br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
Manifestations:<br />
rétrospective et perspectives<br />
La section Zurich/Schaffhouse a organisé<br />
avec succès des manifestations au cours<br />
des derniers mois: au début de l’année,<br />
notre équipe s’est retrouvée pour un cours<br />
de cuisine ayurvédique. Cela nous a permis<br />
d’apprendre en coupant et blanchissant les<br />
légumes à quel point une alimentation<br />
saine, un repas apprêté avec amour est important<br />
pour notre santé physique et mentale.<br />
Il s’agit là d’un point que nous devons<br />
sans cesse nous rappeler compte tenu de la<br />
charge de travail élevée que nous assumons<br />
quotidiennement. Ensuite, nous avons<br />
poursuivi les festivités en janvier avec notre<br />
traditionnel After Work Event. Une fois de<br />
plus, une soixantaine de médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique se sont retrouvés<br />
au Chiffon Bar à Zurich pour un<br />
échange décontracté autour d’un verre, sur<br />
fond de musique jazz live.<br />
Le mois dernier s’est déroulé le premier<br />
atelier consacré aux questions financières<br />
pour les médecins-assistantes et<br />
cheffes de clinique sous le titre «Boost your<br />
Financial Health». La manifestation organisée<br />
avec elleXX a très vite affiché complet.<br />
Plus de 60 femmes médecins intéressées<br />
y ont assisté pour en apprendre davantage<br />
sur leur situation financière et les<br />
points à observer dans ce contexte. L’apéro<br />
qui a suivi leur a ensuite permis d’en discuter<br />
entre collègues. Pour finir, nous avons<br />
tenu le 1er <strong>avril</strong> notre traditionnel séminaire<br />
Coach my Career avec des exposés<br />
introductifs et une table ronde sur le thème<br />
de l’entrée dans la profession. Dans le cadre<br />
d’ateliers interactifs, nous avons présenté<br />
aux étudiants en médecine des solutions<br />
concrètes pour répondre aux défis quotidiens<br />
en clinique et des options de carrière<br />
envisageables.<br />
Articles de presse sur la situation<br />
actuelle<br />
Au cours des dernières semaines, notre<br />
section s’est également penchée sur la<br />
couverture médiatique déclenchée par<br />
une enquête menée par la NZZ auprès des<br />
médecins-assistant(e)s dans toute la<br />
Suisse. Les résultats de ce sondage indépendant<br />
confirment la situation actuelle<br />
et nous encouragent dans nos efforts et<br />
revendications pour de meilleures conditions<br />
de travail. De nombreux médias ont<br />
Un travail d’équipe: cours de cuisine ayurvédique lors de la rencontre du nouvel an du comité de<br />
l’ASMAC Zurich.<br />
repris ce sujet. <strong>No</strong>tre section, représentée<br />
par Anna Wang, présidente, et Federico<br />
Mazzola, membre du comité, a ainsi été<br />
invitée à l’émission de débat «TALK» de<br />
Tele Top. L’attention médiatique nous aide<br />
à sensibiliser le public et à corriger l’image<br />
des médecins dans l’opinion publique.<br />
Réduction de la bureaucratie et fonds<br />
pour les projets novateurs<br />
Un de nos principaux objectifs est de réduire<br />
la bureaucratie dans la médecine.<br />
<strong>No</strong>us sommes actuellement occupés à<br />
rassembler des idées. Si vous avez des<br />
exemples de bonne pratique ou des propositions<br />
sur la manière de réduire la<br />
bureaucratie, vous pouvez nous contacter<br />
à l’adresse info@vsao-zh.ch.<br />
Et pour terminer: l’ASMAC Zurich a<br />
constitué un fonds pour des projets régionaux<br />
novateurs sur des thèmes pertinents<br />
pour l’ASMAC. <strong>No</strong>us vous invitons à déposer<br />
vos idées et projets. <strong>No</strong>us évaluerons<br />
ensuite nos possibilités de soutien financier:<br />
info@vsao-zh.ch.<br />
SAVE THE DATE: l’assemblée générale<br />
annuelle de l’ASMAC Zurich/Schaffhouse<br />
aura lieu le jeudi 15 juin <strong>2023</strong>.<br />
Dominique Iseppi, communication, ASMAC Zurich<br />
Oui à la compatibilité!<br />
Mais comment?<br />
Cela ne fait aucun doute, la compatibilité<br />
entre profession et vie privée est<br />
importante, en particulier pour les<br />
jeunes médecins-assistant(e)s. Mais<br />
comment résoudre cela dans la pratique?<br />
<strong>No</strong>us réunissons tous les acteurs<br />
autour d’une même table ou disons<br />
plutôt dans une salle. L’<strong>asmac</strong> organise,<br />
en collaboration avec la Haute Ecole<br />
Spécialisée de la Suisse du <strong>No</strong>rd-Ouest<br />
(FHNW), l’Institut suisse pour la formation<br />
postgraduée et continue (ISFM)<br />
et l’Association des responsables du<br />
personnel des instituts de santé suisses<br />
(VPSG), le 6 juin <strong>2023</strong>, de 9h30 à 15h00,<br />
dans les locaux de la FHNW Olten une<br />
manifestation sur le thème «Compatibilité<br />
entre profession et vie privée<br />
pendant la formation médicale<br />
postgraduée».<br />
Vous y découvrirez des exposés intéressants<br />
et aurez l’occasion d’échanger<br />
avec d’autres spécialistes. La manifestation<br />
s’adresse aux responsables RH, aux<br />
responsables d’établissements de formation<br />
postgraduée, aux préposés à<br />
l’égalité et à d’autres personnes intéressées<br />
dans les hôpitaux et cabinets<br />
médicaux.<br />
Vous trouverez d’autres informations<br />
ainsi que le formulaire d’inscription sur<br />
www.vsao.ch/vereinbarkeit.<br />
Photo: màd<br />
16<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Je veux travailler<br />
comme médecin<br />
et m’occuper de<br />
mes enfants.<br />
C’est<br />
possible?<br />
Oui, c’est<br />
possible!<br />
Ensemble,<br />
nous pouvons<br />
le faire!<br />
<strong>No</strong>us nous engageons pour davantage<br />
de postes à temps partiel.<br />
DEVENEZ MEMBRE SUR ASMAC.CH!<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 17
<strong>asmac</strong><br />
<strong>asmac</strong>-Inside<br />
Philipp Thüler<br />
Lieu de domicile: Berne<br />
A l’<strong>asmac</strong> depuis: août 2022<br />
L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />
solidaire, engagée, focalisée<br />
Entre le Bollwerk et le Palais<br />
fédéral – à Berne, les chemins<br />
sont certes courts, mais celui<br />
qui mène aux changements<br />
politiques peut être très long. Philipp<br />
Thüler, responsable politique et communication<br />
de l’<strong>asmac</strong>, en sait quelque<br />
chose. Pour lui, persévérance et engagement<br />
sont les maîtres-mots.<br />
Philipp a toujours été intéressé par la<br />
politique et la communication. Pendant<br />
ses études d’histoire, de sciences politiques<br />
et de sciences des médias, Philipp<br />
a travaillé quelque temps comme journaliste.<br />
Une fois son diplôme en poche,<br />
il s’est toutefois tourné vers les relations<br />
publiques. Il a travaillé pour différentes<br />
organisations en tant que responsable<br />
de la communication, notamment pour<br />
l’Office fédéral de la formation professionnelle<br />
et de la technologie de l’époque,<br />
pour la Fondation suisse pour la paix<br />
swisspeace et pour l’ONG internationale<br />
«Initiatives of Change». Avant de rejoindre<br />
l’<strong>asmac</strong>, Philipp a travaillé<br />
pendant dix ans pour la Fédération Suisse<br />
des Psychologues (FSP), en dernier lieu<br />
en tant que responsable de la communication<br />
et du marketing.<br />
La perspective de concilier différents<br />
intérêts et de s’engager en faveur d’une<br />
mission convaincante a mené Philipp<br />
jusqu’à l’<strong>asmac</strong>. «La santé est importante<br />
pour nous tous, et les médecins jouent<br />
un rôle décisif», dit-il, avant de poursuivre:<br />
«L’<strong>asmac</strong> défend des causes auxquelles<br />
je peux parfaitement m’identifier.»<br />
Avec ses connaissances et son expérience,<br />
il dispose des meilleures conditions pour<br />
travailler à l’<strong>asmac</strong>. Philipp est membre<br />
de différents comités, il est responsable<br />
du monitoring politique et de la communication<br />
vers l’extérieur et entretient les<br />
contacts avec d’autres organisations<br />
(FMH, H+, ASI, etc.) ainsi qu’avec les<br />
sections de l’<strong>asmac</strong>. La focalisation est<br />
un autre maître-mot qui caractérise<br />
son travail. Il lui tient à cœur d’utiliser les<br />
ressources de l’<strong>asmac</strong> dans l’intérêt des<br />
membres, dont les demandes doivent<br />
être entendues de manière appropriée.<br />
«Mieux l’<strong>asmac</strong> fonctionnera, plus elle<br />
sera à même d’atteindre ses objectifs,<br />
qui sont importants non seulement pour<br />
les membres, mais aussi pour l’ensemble<br />
de la société», affirme Philipp avec conviction.<br />
En conséquence, il recourt à tous<br />
les canaux de communication afin de recevoir<br />
le plus grand écho possible en interne<br />
et à l’extérieur.<br />
En tant que père de deux enfants<br />
en âge scolaire, il connaît bien la question<br />
de la compatibilité entre vie de famille<br />
et profession. Il est également conscient<br />
de la nécessité de trouver un équilibre<br />
entre le travail et la vie privée. Il consacre<br />
ainsi son temps libre au jogging, aux randonnées,<br />
au ski ou à la cuisine. Il cuisine<br />
pour sa famille et ses amis et leur fait<br />
profiter de ses talents de pâtissier. Et s’il<br />
lui reste encore du temps, il aime s’adonner<br />
au jass ou à un autre jeu, qui lui<br />
permettent d’exercer ses talents de stratège<br />
dans la sphère privée.<br />
Photo: màd<br />
18<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Convention de résiliation<br />
plutôt que licenciement?<br />
Photo: màd<br />
Mon employeur veut<br />
mettre fin à notre relation<br />
de travail en raison<br />
de désaccords. Après<br />
quelques discussions, il est prêt à<br />
envisager de conclure une convention<br />
de résiliation. De quels points dois-je<br />
tenir compte? Est-ce que cela peut<br />
poser problème?<br />
La convention de résiliation est souvent<br />
préférable à un licenciement. Elle permet<br />
de clarifier tous les points importants,<br />
p. ex. le paiement d’éventuelles heures<br />
supplémentaires ou de vacances. On peut<br />
aussi y régler la manière dont le certificat<br />
de travail sera rédigé. Le cas échéant,<br />
on peut aussi prévoir une indemnité.<br />
Pour l’employeur, la convention de<br />
résiliation a l’avantage de fixer la date<br />
de la fin des rapports de travail. Pour<br />
l’employée, l’avantage est de ne pas être<br />
licenciée, mais de pouvoir résilier les<br />
rapports de travail d’un commun accord.<br />
Au premier abord, cela donne une image<br />
plus favorable, même si tous les spécialistes<br />
savent qu’une résiliation d’un<br />
commun accord n’est généralement pas<br />
librement consentie.<br />
Droit aux indemnités de chômage<br />
Cela vaut en particulier pour d’éventuelles<br />
prétentions vis-à-vis de l’assurance-chômage.<br />
En effet, celle-ci considère que la<br />
convention de résiliation équivaut à la<br />
résiliation par l’employé, ce qui peut<br />
entraîner des jours de suspension. Dans<br />
les conventions de résiliation, il est donc<br />
souvent indiqué que l’on précise, en cas<br />
de questions de l’assurance-chômage,<br />
pourquoi la convention a été conclue ou<br />
pourquoi, si aucune convention de<br />
résiliation n’avait été conclue, on aurait<br />
résilié le contrat de travail. Si ce n’est pas<br />
l’employé qui décide de résilier le contrat,<br />
il faut le préciser dans la convention<br />
pour éviter toute discussion.<br />
Maladie<br />
La convention de résiliation indique<br />
en principe la date de la fin des rapports<br />
de travail. Généralement, on précise<br />
que les rapports de travail ne seront pas<br />
prolongés si l’employé tombe malade.<br />
<strong>No</strong>rmalement, les rapports de travail ou<br />
le délai de résiliation se prolongent en<br />
cas de maladie. Suivant la durée de<br />
l’engagement, cela peut varier entre un<br />
et six mois. Cette règle juridique ne<br />
peut être abrogée dans une convention<br />
de résiliation que si l’employeur fait<br />
d’autres concessions (par exemple en<br />
versant des indemnités de départ ou<br />
en prolongeant la durée de la libération<br />
de l’obligation de travailler). Si ce n’est<br />
pas le cas et que l’on a malgré tout signé<br />
une convention de résiliation dans<br />
laquelle une date de résiliation a été<br />
inscrite qui ne se prolongera pas non plus<br />
en cas de maladie, il est possible de<br />
l’attaquer si l’on tombe malade. A ce<br />
propos, on peut exiger que la convention<br />
soit annulée sur ce point et que le contrat<br />
de travail soit malgré tout prolongé.<br />
En effet, la jurisprudence part du principe<br />
que dans une convention de résiliation,<br />
les parties font des concessions qui sont<br />
à peu près équivalentes. Une convention<br />
de résiliation qui n’est rédigée qu’au<br />
détriment de l’employé n’est pas valable.<br />
A noter également qu’en tant qu’employé,<br />
on peut demander un délai de réflexion<br />
de quelques jours avant de signer une<br />
convention de résiliation. Si l’on n’obtient<br />
pas un tel délai de réflexion, on peut<br />
contester la convention en invoquant le<br />
fait d’avoir été pris au dépourvu.<br />
En résumé, une convention de résiliation<br />
peut être une bonne alternative au<br />
licenciement. Il faut cependant l’étudier<br />
en détail et éventuellement aussi la<br />
soumettre au conseiller juridique de votre<br />
section ASMAC.<br />
Claudia von Wartburg,<br />
juriste, directrice de<br />
l’ASMAC Bâle<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 19
Point de mire<br />
Quête virtuelle<br />
d’un bonheur<br />
analogique<br />
En ligne, tout semble possible: un nombre presque infini de rencontres<br />
et de relations de toutes sortes. Mais les liens établis dans<br />
l’espace virtuel ne répondent souvent pas aux attentes de la vie analogique.<br />
La «parasocialité» a en effet ses propres règles.<br />
D r phil. Johanna L. Degen, psychosociologue à l’Université européenne de Flensbourg<br />
Au pays des possibilités illimitées, un clic suffit pour nouer une nouvelle relation. Mais souvent, la qualité de celle-ci est insatisfaisante.<br />
Photos: Adobe Stock<br />
20<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Les attributions de sens et les<br />
normes autour des relations<br />
changent, même si les termes<br />
restent souvent les mêmes. Il y<br />
a cinquante ans, être monogame signifiait<br />
«passer toute sa vie avec une seule et<br />
même personne». Aujourd’hui, cela veut<br />
dire ne pas avoir d’activités sexuelles avec<br />
plusieurs personnes en parallèle, mais<br />
plutôt d’enchaîner les relations les unes<br />
après les autres (Perel, 2019).<br />
Parallèlement, certaines conceptions<br />
dépassées ont la dent dure. <strong>No</strong>us devrions<br />
vivre une sexualité décomplexée et être<br />
davantage dans la réalisation de soi. Autrefois<br />
valables, de telles croyances perdurent<br />
même dans certaines pratiques<br />
thérapeutiques. Il s’avère toutefois que le<br />
défi actuel consiste à ressentir ce que l’on<br />
aimerait lorsque tout marche. Et plus encore,<br />
les relations et la sexualité doivent<br />
être exotiques, extraordinaires et portées<br />
par une passion durable (Clement, 2019).<br />
On constate en outre une certaine quête<br />
d’épanouissement personnel et d’obligation<br />
conditionnelle concomitante.<br />
Combler le vide<br />
Une relation est censée compenser la futilité<br />
vécue dans le cadre d’une vie guidée<br />
par le néolibéralisme, alors que l’appropriation<br />
autonome d’une vie voluptueuse,<br />
le contact avec le corps et les autres sont<br />
vécus comme un défi.<br />
Les individus font ainsi l’expérience<br />
de l’aliénation. On observe que les sujets<br />
souffrent de solitude dans leur couple,<br />
qu’ils se sentent agités, vides et angoissés<br />
tout en aspirant à un engagement fiable<br />
et au sentiment d’être reconnus, acceptés<br />
et aimés.<br />
Les espaces sociaux permettant d’établir<br />
des liens (intimes ou non) se ferment<br />
de plus en plus du point de vue du sujet.<br />
Cela ne s’explique pas uniquement par<br />
l’isolement physique exacerbé dans le<br />
contexte de la pandémie, mais aussi par le<br />
durcissement des relations entre les<br />
sexes, l’insécurité et le repli sur soi qui en<br />
résultent. La question se pose de savoir<br />
comment de nouveaux rôles de genre qui<br />
soient politiquement acceptés et néanmoins<br />
attrayants peuvent fonctionner.<br />
<strong>No</strong>us attendons ainsi de nos relations<br />
qu’elles nous apportent beaucoup (de valeur<br />
ajoutée), en plus d’une certaine réalisation<br />
de soi, nous considérons le temps<br />
comme une denrée rare et nous nous sentons<br />
politiquement exposés et désécurisés<br />
dans l’espace social.<br />
Tout semble possible<br />
Les rencontres en ligne et les réseaux sociaux<br />
offrent de prétendues solutions à ce<br />
problème. Ils sont toujours à portée de<br />
main, offrent un accès apparemment infini<br />
à de belles expériences, une validation<br />
collective et permettent d’éviter les<br />
confrontations avec les autres et soimême.<br />
Une sphère instantanément<br />
agréable, mais qui a des conséquences sur<br />
les relations analogiques.<br />
De nouvelles logiques s’établissent<br />
dans les rencontres, comme le parallélisme,<br />
la quantification et le low investment<br />
(Degen et Kleeberg-Niepage, 2021;<br />
2022). Cela signifie que nous ne cherchons<br />
pas forcément le ou la partenaire qui nous<br />
convient, mais celui ou celle qui est immédiatement<br />
disponible. <strong>No</strong>us rencontrons<br />
plusieurs personnes en même temps et<br />
parfois plusieurs le même jour. <strong>No</strong>us apprécions<br />
le fait d’avoir de nombreux<br />
«matchs», même si nous nous sentons dépassés.<br />
Lors de la rencontre, nous nous<br />
investissons le moins possible, tant en<br />
termes d’argent que d’émotions et de<br />
temps. On en profite pour faire un jogging<br />
ou aller au magasin de bricolage (Degen,<br />
2021).<br />
Interchangeable et dépourvu<br />
de sentiments<br />
Même si ces pratiques sont pertinentes du<br />
point de vue du sujet, elles ont des conséquences<br />
involontaires et indésirables.<br />
L’excitation disparaît. Les autres semblent<br />
interchangeables, on se sent soi-même interchangeable,<br />
et le rapport à la sexualité<br />
change également. Qualifié péjorativement<br />
de «sexe Tinder», celui-ci est censé<br />
être peu plaisant. Le sexe est vécu comme<br />
insignifiant et dépourvu de sentiments, et<br />
une attention particulière est portée à l’apparence.<br />
Il ne s’agit pas ici d’une évaluation<br />
morale des rencontres à court terme,<br />
mais d’un manque d’épanouissement.<br />
De l’extérieur, les rencontres en ligne<br />
semblent palpitantes et attrayantes. Dans<br />
les relations également, les besoins<br />
peuvent être extériorisés de manière discrète.<br />
On peut vouloir vérifier ce que l’on<br />
vaut sur le marché, chercher des alternatives,<br />
des compliments, et vivre sa relation<br />
face à un champ infini de possibilités.<br />
L’accent est alors mis sur l’extérieur.<br />
Cela se produit via les rencontres en ligne,<br />
mais aussi via les réseaux sociaux. L’amour<br />
se nourrit entre autres de sollicitude et de<br />
respect (Fromm, 1956) – et naît souvent<br />
par le truchement du téléphone. <strong>No</strong>us<br />
avons tous déjà vécu un «phubbing» ou<br />
«phone snubbing», face à une personne<br />
qui préfère consulter son téléphone plutôt<br />
que de nous parler (Stein et al., 2022). On<br />
«scrolle» sur Instagram le soir dans son lit.<br />
Le téléphone reste sous l’oreiller toute la<br />
nuit. Le bébé pleure? Il peut bien patienter<br />
quelques secondes, le temps que je finisse<br />
de regarder cette story.<br />
Et nous nous attachons à ceux dont<br />
nous suivons la vie, que nous regardons.<br />
Même aux influenceurs. Même si la relation<br />
est unilatérale – parasociale. <strong>No</strong>us ne<br />
comptons pour les influenceurs que dans<br />
la masse des followers; mais pour les followers,<br />
la relation est significative et ils y<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 21
Point de mire<br />
investissent du temps, de l’argent et de<br />
l’attention. La recherche montre que cela<br />
ne semble pas toujours s’apparenter à une<br />
addiction, mais que nous sommes «amoureux»<br />
de notre téléphone ou de la parasocialité<br />
inhérente (Lindström, 2011).<br />
Tant les réseaux sociaux que les rencontres<br />
en ligne offrent un espace pour<br />
les projections, avec des conséquences<br />
psychiques. Lorsqu’une personne nous<br />
bloque ou se désabonne de notre profil,<br />
nous l’interprétons souvent de manière<br />
négative. Il n’y a pas de justification différenciée.<br />
<strong>No</strong>us nous sentons blessés. <strong>No</strong>us<br />
développons des relations sociales qui ne<br />
sont pas mutuellement bénéfiques et éloignées<br />
de notre idéal. Et il est alors utile<br />
pour l’estime de soi de dévaloriser l’autre.<br />
Si l’on se réfère au sexe, on présume par<br />
exemple que les femmes sont entreprenantes<br />
et les hommes soit joueurs, soit<br />
désespérés. Et avec de telles évaluations<br />
stéréotypées, nous trouvons sur les réseaux<br />
sociaux une confirmation collective<br />
– l’échange argumenté et la rencontre<br />
en tant que correctif possible n’ont pas lieu.<br />
Des utilisateurs heureux<br />
Les choses ne doivent pas forcément se<br />
passer ainsi. Le sexting et le sexe en ligne<br />
ont des effets positifs mesurables sur la<br />
sexualité (Döring et Mohseni, 2018). Il y a<br />
aussi des partenaires en ligne et des utilisateurs<br />
de réseaux sociaux heureux, qui<br />
prennent leur temps, sans se laisser happer.<br />
Ils écoutent leurs ressentis, choisissent<br />
ce qui semble juste et rejettent ce<br />
qui semble mauvais. Ils ne compensent<br />
pas une blessure en répétant les mêmes<br />
schémas. Ils pratiquent le slow dating,<br />
gardent le contact avec leur corps et leur<br />
désir sans laisser la parasocialité s’immiscer<br />
de manière excessive dans leurs relations<br />
analogiques. Ils s’approprient le numérique<br />
sans se laisser considérer comme<br />
un objet à consommer rapidement.<br />
Bibliographie<br />
Clement U. (2019). Systemische<br />
Sexualtherapie. Klett-Cotta.<br />
Degen, J. L. (2021). >500 Entscheidungen<br />
am Tag – Onlinedating zwischen<br />
transzendentaler Hoffnung und programmatischer<br />
Enttäuschung. Kursbuch Online.<br />
Degen, J. L. & Kleeberg-Niepage, A.<br />
(2022). The More We Tinder: Subjects,<br />
Selves and Society. Hu Arenas 5, 179–195.<br />
2022. https://doi.org/10.1007/s42087-020-<br />
00132-8<br />
Degen, J. L. und Kleeberg-Niepage, A.<br />
(2021). Profiling the Self in Mobile Online<br />
Dating Apps: a Serial Picture Analysis.<br />
Hu Arenas. 2021. https://doi.org/10.1007/<br />
s42087-021-00195-1<br />
Döring, N. (2019). «Sexuelle Aktivitäten<br />
im digitalen Kontext. Aktueller<br />
Forschungsstand und Handlungsempfehlungen<br />
für die Praxis», in: Psychotherapeut<br />
64(5) (2019), S. 374–384. https://doi.<br />
org/ 10.1007/s00278-019-00371-3<br />
Döring, N. & Mohseni, M. R. (2018).<br />
Are Online Sexual Activities and Sexting<br />
Good for Adults’ Sexual Well-Being? Results<br />
From a National Online Survey, International<br />
<strong>Journal</strong> of Sexual Health, 30:3, 250–263,<br />
DOI: 10.1080/19317611.2018.1491921<br />
Fromm, E. (1956/2005). Die Kunst des<br />
Liebens. Ullstein.<br />
Lindström, M. (2011). You love your<br />
Iphone. Literary. New York Times.<br />
Perel, E. (2019). The State of Affair.<br />
Rethinking Infidelity. Yellow Kite.<br />
Stein, J.-P., Liebers, N., & Faiss, M.<br />
(2022). Feeling better ... but also less lonely?<br />
An experimental investigation of how<br />
parasocial and social relationships affect<br />
people’s well-being. Mass Communication<br />
and Society. Advance publication online.<br />
https://doi.org/10.1080/<br />
15205436.2022.2127369<br />
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22<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 23
Point de mire<br />
Ce qui, vu de l’extérieur, semble être harmonie et légèreté<br />
est le résultat d’un entraînement rigoureux. Seul un partenariat<br />
solide permet d’arriver au sommet.<br />
En harmonie<br />
sur la glace<br />
L’esprit d’équipe joue un rôle-clé dans tous les sports d’équipe.<br />
Dans un sport qui est exclusivement axé sur les couples,<br />
ce point est crucial, car il s’agit de réunir les bonnes personnes et<br />
de consolider leur relation. Dans la danse sur glace, le niveau<br />
technique et la personnalité doivent être en harmonie.<br />
Cédric Pernet, entraîneur national de danse sur glace Swiss Ice Skating (SIS)<br />
Photo: Adobe Stock<br />
24<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Celles et ceux qui choisissent<br />
la danse sur glace doivent impérativement<br />
trouver un ou<br />
une partenaire. Mais comment<br />
trouver son équivalent? Pour cela, on dispose<br />
de différentes options. La recherche<br />
de partenaire s’effectue grâce au réseau<br />
personnel de l’athlète, à celui de son ou<br />
ses entraîneurs et de la fédération Swiss<br />
Ice Skating, très impliquée dans la mise<br />
en place des projets et du suivi de ses athlètes.<br />
De nos jours, cette recherche de partenaire<br />
s’effectue très largement grâce à<br />
internet, aux réseaux sociaux (Facebook,<br />
Instagram, etc.). Il existe notamment un<br />
site internet «ice partner search», véritable<br />
plateforme d’échange entre patineurs<br />
à la recherche d’un ou d’une partenaire.<br />
L’athlète peut y créer son profil et/<br />
ou effectuer une recherche parmi les différents<br />
profils présents sur la plateforme.<br />
Enfin, le «bouche à oreille» peut également<br />
être un moyen efficace de trouver<br />
un ou une partenaire.<br />
Technique et harmonie<br />
Il est évident que chaque athlète doit rechercher<br />
un ou une partenaire avec des<br />
critères particuliers, afin que les deux partenaires<br />
soient compatibles. En effet, la<br />
formation d’un couple de danse sur glace<br />
doit se faire en respectant les critères suivants:<br />
– Les âges doivent être compatibles au regard<br />
du règlement qui régit la discipline:<br />
de manière générale, la différence d’âge<br />
entre les filles et les garçons est idéalement<br />
de deux ans; en effet, le règlement<br />
en vigueur prévoit le passage en catégorie<br />
Junior à 15 ans pour les filles et à<br />
17 ans pour les garçons. Dans le même<br />
sens, le passage en Senior se fait à 19 ans<br />
pour les filles et à 21 ans pour les garçons.<br />
– Les tailles doivent également être compatibles:<br />
le garçon doit être un peu plus<br />
grand que la fille (entre 7 et 20 cm de différence<br />
entre les deux); cette différence<br />
de taille agit sur l’harmonie des lignes<br />
du couple, sur l’aisance du garçon à<br />
conduire sa partenaire et sur la capacité<br />
du couple à produire des portés correspondant<br />
au niveau de sa catégorie.<br />
– Le niveau sportif: le niveau technique<br />
entre les deux partenaires doit être<br />
proche et leur marge de progression correspondre;<br />
leur objectif doit être commun<br />
et les moyens mis en place pour<br />
atteindre cet objectif devront être similaires.<br />
Dans le cas où les deux athlètes remplissent<br />
les critères, des séances d’essai sont organisées,<br />
ce qui permettra de se rendre compte<br />
de leur compatibilité ou non. Ces séances<br />
d’essai laissent également percevoir leur<br />
entente possible ou non; en effet, ces sessions<br />
amènent des feed-back sur les deux<br />
personnalités et leur possible compatibilité.<br />
Il est évident que des essais sont indispensables<br />
pour se rendre compte de la réalité<br />
et pouvoir établir une projection future<br />
pour le couple; les critères sur l’harmonie<br />
de couple et le niveau technique doivent<br />
être vérifiés de manière réelle. Néanmoins,<br />
tout cela reste bien sûr un pari sur l’avenir.<br />
Accepter les erreurs<br />
Comme dans tout sport, les erreurs, les<br />
contre-performances, les défaites sont<br />
nécessaires pour progresser/avancer en<br />
danse sur glace. Celles-ci doivent être analysées/comprises/acceptées<br />
pour qu’elles<br />
puissent être utilisées par les athlètes et<br />
qu’elles soient bénéfiques pour leur progression<br />
et évolution.<br />
Il est également important que chacun<br />
se responsabilise vis-à-vis de ses erreurs et<br />
contre-performances, afin qu’elles soient<br />
bénéfiques et ne représentent pas une menace<br />
pour la pérennité du couple. En effet,<br />
il est naturellement plus facile de remettre<br />
en question l’autre que de se remettre en<br />
question soit même lors d’une contre-performance.<br />
La remise en question de l’un<br />
des partenaires vis-à-vis de l’autre impacte<br />
donc négativement la confiance en l’autre<br />
et, par là même, la confiance en son couple.<br />
Ce schéma/cercle négatif peut donc aboutir<br />
à une séparation.<br />
Comme dans tout sport d’équipe, la<br />
contre-performance est d’autant plus importante<br />
à gérer car elle impacte le couple<br />
et pas seulement un athlète. La mise en<br />
place d’un suivi en préparation mentale<br />
avec une personne compétente et en lien<br />
avec le coach peut permettre au couple de<br />
traverser les difficultés plus facilement et<br />
ainsi augmenter la pérennité de celui-ci.<br />
Le travail sur le plan de la préparation<br />
mentale doit être aussi bien axé sur le plan<br />
du couple que sur le plan individuel. En<br />
effet, les deux axes sont interdépendants et<br />
exercent une influence réciproque.<br />
Enfin, une bonne relation entre les<br />
deux partenaires, une considération et une<br />
confiance réciproques représentent des<br />
clefs essentielles du couple pour sa pérennité<br />
en permettant de faire face aux menaces<br />
extérieures et de résister dans le<br />
temps aux différentes épreuves dans une<br />
carrière sportive.<br />
Eviter les séparations<br />
Même si les couples fonctionnent bien<br />
pendant une longue période, plusieurs cas<br />
de figure peuvent être à l’origine d’une séparation<br />
du couple:<br />
1) L’arrêt d’un partenaire qui n’a plus un<br />
projet de vie compatible avec la pratique<br />
de son sport.<br />
2) Une blessure de longue durée de l’un<br />
des deux partenaires.<br />
3) Une perte de motivation de l’un des<br />
deux partenaires qui met un terme à sa<br />
carrière.<br />
4) Une mésentente entre les deux partenaires.<br />
5) La non-atteinte des objectifs du couple,<br />
ce qui remet en question le couple luimême<br />
et ses capacités, et peut avoir<br />
pour conséquence la séparation des<br />
deux partenaires.<br />
6) La progression différente entre les deux<br />
partenaires qui impacte leur compatibilité.<br />
La progression peut être différente<br />
aussi bien sur le plan technique que sur<br />
le plan de l’interprétation/présentation/qualité<br />
gestuelle du haut du corps.<br />
Concernant les cas de figure 1 et 2, aucune<br />
solution ne permet la continuité du couple.<br />
Si l’athlète abandonne le sport pour suivre<br />
une formation supérieure ou se consacrer<br />
à un autre projet, la séparation est inévitable.<br />
La même chose vaut pour les blessures<br />
de longue durée, étant donné qu’il<br />
n’existe pas de doublure ou de remplaçant.<br />
Le ou la partenaire qui n’est pas blessé<br />
maintient habituellement son entraînement<br />
en individuel. Parfois, il est possible<br />
qu’un coach patine en couple avec cet athlète<br />
afin de maintenir un minimum d’entraînement<br />
et de sensations en couple. Il<br />
est également possible (selon les opportunités)<br />
qu’un athlète individuel puisse remplacer<br />
le/la partenaire blessé pendant la<br />
période de convalescence, sans pour autant<br />
participer à des compétitions.<br />
Quant aux quatre autres cas de figure,<br />
le triangle coaches/athlètes/parents peut<br />
trouver des solutions/mettre en place des<br />
plans d’actions selon le cas de figure en<br />
présence, afin de faire perdurer le partenariat.<br />
Swiss Ice Skating peut également apporter<br />
un soutien auprès des coaches et<br />
des athlètes si nécessaire.<br />
Depuis quelques années, la tendance<br />
actuelle dans le sport est à l’image de l’évolution<br />
de la société sur le plan de la pérennité<br />
des couples; en effet la tendance au<br />
«zapping» s’est accrue et se répercute ainsi<br />
sur la multiplication des cas de séparation<br />
de couples.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 25
Point de mire<br />
Photo: Adobe Stock<br />
26<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Symbiosis<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 27
Point de mire<br />
La face oubliée<br />
de la nature<br />
La nature est l’éternel champ de bataille sur lequel se déroule<br />
le combat pour la survie. Cette vision est cependant trop réductrice,<br />
car il existe d’innombrables autres formes de la cohabitation,<br />
de l’entraide et de l’amitié entre espèces.<br />
Prof. André Langaney, Dép. de Génétique & Evolution, Unité d’anthropologie, Université de Genève<br />
Pour les néolibéraux, la nature<br />
est un espace de compétition,<br />
de prédation, de lutte pour la<br />
vie, bref de violence et de terreur,<br />
dont Charles Darwin serait le prophète.<br />
Certains voudraient que ce naturel<br />
dicte nos organisations sociales et que dérégulation<br />
et compétition soient les seules<br />
possibilités: c’est le «T.I.N.A.» de Margaret<br />
Thatcher («There Is <strong>No</strong> Alternative!»).<br />
Ajoutons-y la perfection divine de la nature,<br />
clamée jadis par l’évêque Paley, et<br />
l’on arrive aux aberrations de la sociobiologie<br />
et de la psychologie dite évolutionniste,<br />
pour lesquelles les caractères physiques,<br />
sociaux et psychologiques sont<br />
«optimisés» dans toute espèce vivante. La<br />
sélection naturelle ne serait que conflits.<br />
Il suffit de lire peu d’histoire des sciences<br />
et de biologie d’hier et d’aujourd’hui pour<br />
comprendre que cette vision idéologique<br />
est ridicule.<br />
Certes, la prédation, la compétition, le<br />
parasitisme existent et contribuent à la sélection<br />
naturelle. Mais, pour un caractère<br />
permettant la survie, c’est le nombre de<br />
descendants de ses porteurs (la fécondité<br />
associée), qui est le principal facteur de sa<br />
diffusion dans une population. Les «vainqueurs»<br />
de la sélection naturelle sont<br />
les survivants qui se reproduisent le plus,<br />
pas les plus beaux, les plus forts, les plus<br />
intelligents ou les plus «adaptés». Dans<br />
«L’Origine des espèces [1] Charles Darwin<br />
ne cesse d’osciller entre l’archaïque «lutte<br />
pour la vie», chère à Spencer, pour qui la<br />
compétition est le socle de l’évolution, et<br />
une vision moderne où hasard et fécondité<br />
jouent des rôles plus importants. Ces<br />
doutes seront balayés par Galton (cousin<br />
de Darwin) et Léonard Darwin (fils de<br />
Charles), fondateurs et piliers du<br />
«darwinisme social», du mouvement eugéniste<br />
et de ses dérives, dont Charles<br />
Darwin, malgré des ambiguïtés, n’est pas<br />
coupable.<br />
Collaboration et symbiose<br />
Dès la fin du XIX e siècle, des naturalistes<br />
s’opposent à cette vision du monde en décrivant<br />
une nature dont les espèces se tolèrent<br />
et s’aident mutuellement, selon le<br />
titre de l’ouvrage le plus connu de Piotr<br />
Kropotkine [2]. Au-delà des relations de<br />
prédation et de parasitisme, de nombreuses<br />
relations aux bénéfices réciproques,<br />
de «symbiose», sont bien connues<br />
et la coopération est souvent avantageuse,<br />
même dans la «lutte pour la vie». Des espèces<br />
proches ou lointaines partagent de<br />
la nourriture ou des prestations comportementales,<br />
s’abritent ou se défendent en<br />
commun, souvent jusqu’à dépendre l’une<br />
de l’autre. Les exemples pullulent, depuis<br />
la pollinisation où les insectes échangent<br />
un service sexuel aux fleurs contre de la<br />
nourriture, voire contre un autre service<br />
sexuel quand une guêpe utilise un pétale<br />
d’orchidée comme poupée gonflable! Les<br />
microbes des microbiotes sont indispensables<br />
à la digestion des termites, comme<br />
à celle des vaches ou des humains, tandis<br />
que la fixation de l’azote de l’air par les légumineuses<br />
nécessite des bactéries.<br />
Marc-André Selosse [3] rappelle que la<br />
«symbiose», une relation étroite, exclusive<br />
et nécessaire entre deux espèces vivantes<br />
(l’entraide de Kropotkine), est une propriété<br />
très ancienne et générale du monde<br />
vivant. Ainsi, les cellules des animaux et<br />
des plantes contiennent des «mitochondries»<br />
qui gèrent leurs ressources énergétiques<br />
et qui descendent de bactéries installées<br />
en commensales, il y a plus d’un<br />
milliard d’années. De même pour les<br />
«chloroplastes», qui assurent la photosyn-<br />
Photo: Adobe Stock<br />
28<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
thèse des plantes ou pour les lichens, associations<br />
permanentes et obligatoires d’algues<br />
vertes et de champignons qui les<br />
abritent.<br />
Une amitié consciente<br />
Kropotkine, aristocrate révolutionnaire,<br />
anarchiste et romantique, distinguait,<br />
comme Kessler qui l’avait inspiré, l’entraide,<br />
produit inconscient de la sélection<br />
naturelle, par exemple chez les insectes<br />
sociaux, de la démarche volontaire qu’elle<br />
devient chez les vertébrés supérieurs. <strong>No</strong>tons<br />
toutefois que la cohabitation pacifique<br />
est un préalable à l’entraide, comme<br />
elle est nécessaire à l’organisation de toute<br />
société d’une ou plusieurs espèces. Depuis<br />
les invertébrés, dont les insectes, jusqu’aux<br />
humains, les grands rassemblements<br />
comme les bancs de poissons ou les communautés<br />
d’oiseaux et de mammifères<br />
montrent que la proximité d’autres individus,<br />
de même espèce ou pas, est souvent<br />
recherchée et apporte sécurité et plaisir.<br />
L’entraide et l’amitié, au sens humain,<br />
commencent quand un système nerveux<br />
évolué permet une représentation de<br />
l’autre, de ses mouvements, de ses projets<br />
et de ses émotions, si l’empathie permet de<br />
s’y associer. Elles peuvent provenir d’une<br />
empreinte (maternelle ou sexuelle), d’un<br />
conditionnement social (comportement<br />
selon l’apparentement, appartenance à un<br />
groupe social) ou venir d’une expérience<br />
sociale récompensée. Dans tous ces cas, la<br />
relation part d’une interaction entre individus<br />
qui peut survenir aussi bien entre<br />
membres de la même espèce qu’entre espèces<br />
différentes. On peut aussi classer<br />
dans cette catégorie les relations entre éleveurs<br />
humains et animaux élevés dans un<br />
cadre domestique. Quand plusieurs espèces<br />
sont élevées ensemble, des relations<br />
«amicales» inattendues se développent<br />
souvent entre ceux qui seraient ennemis<br />
dans la nature, surtout s’ils se sont connus<br />
jeunes, car les caractères et comportements<br />
juvéniles inhibent souvent l’agression.<br />
Les réseaux sociaux montrent des<br />
quantités d’images et de vidéos de ces<br />
amitiés paradoxales entre chiens et chats,<br />
chats et rats, humains et N. A. C. (nouveaux<br />
animaux de compagnie – souvent<br />
très exotiques!).<br />
Bibliographie<br />
[1] Charles Darwin, 1859, The Origin<br />
Of Species By Means Of Natural Selection<br />
Or The Preservation Of Favoured Races In<br />
The Struggle For Life, John Murray,<br />
London.<br />
[2] Peter Kropotkin, 1902, Mutual<br />
aid, a factor of evolution, McClure, Phillips<br />
& Co, New York.<br />
[3] Marc-André Selosse, 2017,<br />
Jamais seul, Actes Sud, Arles.<br />
Une amitié inattendue. Les représentants d’espèces qui s’évitent<br />
normalement peuvent, suivant les circonstances, développer une amitié,<br />
même si celle-ci se limitera aux individus respectifs.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 29
Point de mire<br />
Conseils pour<br />
réussir dans un<br />
cabinet de groupe<br />
L’époque du combattant solitaire est probablement bientôt révolue,<br />
du moins dans le contexte médical. Le modèle à succès du «cabinet de groupe»<br />
se propage de plus en plus. Mais s’agit-il dans tous les cas de figure<br />
de la solution la meilleure? Quels sont les chances et les risques du cabinet<br />
exploité en commun?<br />
Dieter J. Tschan, lic. oec. HSG et Dr Jörg Tschan, chirurgie orale, Nimeda Consulting GmbH<br />
Photos: Adobe Stock<br />
30<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
«C’est pourquoi<br />
ceux qui s’unissent<br />
à tout jamais doivent<br />
s’assurer que le cœur<br />
répond au cœur.<br />
Courte est l’illusion,<br />
long est le repentir.»<br />
Friedrich Schiller<br />
Apparemment, les personnes<br />
désireuses de se marier ne<br />
sont pas nombreuses à tenir<br />
compte des célèbres vers du<br />
poète (et médecin) allemand. En effet, le<br />
taux de divorce a fortement augmenté<br />
dans de nombreux pays au cours des dernières<br />
décennies. Les séparations ne se<br />
produisent cependant pas seulement<br />
dans le privé. Il y a hélas aussi un nombre<br />
considérable de cabinets de groupe qui<br />
échouent. Souvent, un des partenaires se<br />
retire ou, dans le pire des cas, le cabinet<br />
de groupe doit être dissous, avec toutes<br />
les conséquences juridiques et financières<br />
que cela implique. Dans sa citation, Friedrich<br />
Schiller a clairement décrit quelles<br />
responsabilités un engagement peut entraîner.<br />
Dans son célèbre poème «Le<br />
chant de la cloche», il nous met en garde<br />
contre les décisions hâtives; un conseil<br />
que les médecins devraient également<br />
prendre à cœur lorsqu’ils veulent agrandir<br />
ou réorganiser leur cabinet. Comme le<br />
dit l’adage en référence à Schiller: «C’est<br />
pourquoi ceux qui s’unissent à tout jamais<br />
doivent s’assurer qu’il n’y a pas quelque<br />
chose de mieux!»<br />
Sur la même longueur d’onde<br />
Ce qui vaut pour le recrutement de nouveaux<br />
collaborateurs dans une entreprise<br />
s’applique aussi aux cabinets de groupe.<br />
Généralement, le recrutement s’effectue<br />
sur la base des qualifications professionnelles<br />
alors que la séparation se fait à<br />
cause de divergences de vue personnelles.<br />
Il s’agit donc de trouver un ou une partenaire<br />
qui s’intègre dans le cabinet non seulement<br />
sur le plan professionnel, mais<br />
aussi personnel. Il est impératif de définir<br />
préalablement une stratégie et philosophie<br />
communes pour la gestion du cabinet.<br />
L’esprit de compromis ne doit pas<br />
manquer et l’individualisme ne saurait<br />
Travailler en couple dans le cabinet de groupe<br />
Comme nous étions déjà en couple pendant notre formation postgraduée, nous avons<br />
veillé à travailler dans différents hôpitaux. Ce n’est que dans un grand centre hospitalier<br />
que nous avons été engagés en même temps. Cela nous a permis de découvrir les<br />
avantages pratiques d’avoir un employeur commun. Par exemple la possibilité de<br />
coordonner la planification des vacances ou de la formation postgraduée.<br />
<strong>No</strong>us tenions aussi à terminer notre spécialisation avant de fonder une famille. La prise<br />
en charge d’enfants en bas âge pendant la formation postgraduée représente un énorme<br />
défi qui nous paraissait difficile à gérer.<br />
Après la formation postgraduée, nous avons eu l’opportunité de nous engager dans<br />
un cabinet de médecins de famille avec la possibilité de l’élargir par la suite. A l’heure<br />
actuelle, nous sommes quatre médecins spécialistes, un médecin-assistant et un<br />
médecin retraité qui assure les remplacements.<br />
<strong>No</strong>us avons ainsi pu profiter du capital de confiance, du respect et de la générosité de<br />
nos prédécesseurs et poursuivre notre travail sur cette base, ce qui s’est avéré crucial.<br />
<strong>No</strong>us veillons à entretenir les relations dans l’équipe lors des réunions d’équipe et<br />
pendant les pauses. La même attitude est un principe directeur pour ce qui concerne<br />
la manière d’aborder les problèmes médicaux. Même si tout le monde fait preuve de<br />
générosité, il y aura forcément des conflits lorsque deux approches fondamentalement<br />
différentes se rencontrent. Pour clarifier les relations avec les patients, ces derniers<br />
ont leur médecin attitré qui est responsable de leur suivi à long terme. Lorsqu’il s’agit<br />
de remplacer un collègue, nous nous concentrons sur les problèmes aigus.<br />
L’organisation du cabinet comme société anonyme (SA) nous facilite la répartition<br />
des tâches administratives, qui sont également bien rémunérées. Compte tenu de la<br />
rémunération des médecins par le biais du tarif médical, il n’y a ni bonus ni malus<br />
si le budget n’est pas atteint. Chacun contribue à sa manière au bon fonctionnement<br />
du cabinet et l’engagement est directement rémunéré. La planification des vacances<br />
et des absences constitue un point délicat. En effet, il faut à chaque fois se mettre<br />
d’accord et le soulagement est grand lorsque l’on y parvient. Dans le contexte de la<br />
pénurie de médecins de famille, nous devons faire un effort particulier pour nous<br />
démarquer et veiller à notre bien-être.<br />
Le bon fonctionnement d’un couple n’est pas évident, que ce soit dans un cabinet ou<br />
dans le cadre du mariage. Dans le cabinet, nous ne pensons pas que notre statut de<br />
couple nous confère un rôle particulier. <strong>No</strong>us faisons partie de l’équipe et travaillons<br />
de manière indépendante, ce qui est très important pour nous. Comme nous avons<br />
réparti la garde des enfants et le travail au cabinet, nos heures de consultation se chevauchent<br />
peu, ce qui permet de bien séparer les deux. <strong>No</strong>us travaillons tous les deux<br />
des demi-journées, nous sommes donc présents à la fois au cabinet et à la maison.<br />
Cela exige une grande flexibilité et nous met fortement à contribution, car les préoccupations<br />
liées au travail nous accompagnent souvent jusqu’à la maison. <strong>No</strong>s divergences<br />
de vues en tant que couple concernent principalement la garde des enfants, notre<br />
temps libre où il n’est pas possible de clairement séparer les responsabilités.<br />
Au départ, nous ne voulions pas travailler dans le même établissement ou dans<br />
le même cabinet. C’est le hasard qui a fait les choses et cela a bien fonctionné jusqu’à<br />
aujourd’hui, heureusement.<br />
Judith et Hannes Balmer, Stedtli-Praxis.ch<br />
être accepté. Des aspects essentiels tels<br />
que l’ouverture d’esprit, les réunions régulières<br />
et le respect mutuel constituent la<br />
base d’un partenariat professionnel. Si un<br />
cabinet accueille de nouveaux médecins,<br />
cela signifie pour les «nouveaux» qu’ils<br />
doivent faire preuve de respect vis-à-vis<br />
des structures existantes et pour les<br />
«vieux» qu’ils doivent respecter les idées<br />
de la jeune génération.<br />
Le succès n’est pas garanti<br />
Les raisons d’un échec peuvent être multiples,<br />
le succès n’est pas garanti! Si on choisit<br />
une voie trop facile sans bien analyser<br />
toutes les conséquences possibles, si on ne<br />
se focalise que sur les avantages, le réveil<br />
risque d’être brutal.<br />
Certains propriétaires souhaitent travailler<br />
moins, se décharger d’une partie de<br />
la responsabilité et de la bureaucratie, ce<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 31
Point de mire<br />
Dès le début, le ver était dans le fruit<br />
Au départ, tout était parfait: ma future partenaire de cabinet et moi nous nous connaissions.<br />
<strong>No</strong>us avions déjà travaillé ensemble à l’hôpital et partagions le désir d’ouvrir<br />
notre propre cabinet. <strong>No</strong>us avions une bonne entente et j’avais le sentiment que nous<br />
poursuivions les mêmes objectifs et la même vision. De plus, j’étais heureux de pouvoir<br />
partager les risques.<br />
<strong>No</strong>us avons eu la chance de pouvoir reprendre un cabinet existant, même si nous<br />
l’avons pratiquement reconstruit en partant de zéro. Déjà durant cette phase, les premières<br />
divergences sont apparues. Même si contrairement à ma future partenaire<br />
de cabinet, je travaillais encore à plein temps pendant la phase de construction, j’étais<br />
bien plus impliqué dans le projet. Elle ne s’est presque jamais rendue sur le chantier,<br />
cependant elle a exigé des modifications qui n’étaient guère appropriées, mais qui ont<br />
entraîné un énorme surcoût. J’ai investi un montant bien plus important dans les<br />
travaux, mais j’ai omis de le faire apparaître dans la comptabilité. J’avais déjà des<br />
doutes à ce moment-là, mais je les ai mis de côté.<br />
qui ne fonctionnera pas si le (nouveau) partenaire<br />
ne peut pas assumer ces tâches. Céder<br />
la responsabilité signifie aussi ne plus<br />
décider seul et donc devoir se concerter et<br />
se mettre d’accord. Cela peut provoquer le<br />
mécontentement.<br />
Dans presque tous les cas de figure, le<br />
propriétaire et le nouveau venu ne discutent<br />
pas de manière approfondie de leurs<br />
objectifs. Le «nouveau» souhaitera éventuellement<br />
viser la croissance et élargir<br />
l’offre de prestations, alors que le «vieux»<br />
voudra conserver les acquis et répartir le<br />
travail. Il faut donc aussi se coordonner en<br />
ce qui concerne les investissements, les décisions<br />
concernant le personnel, etc. Il<br />
s’agit là de sujets qui peuvent susciter certains<br />
désaccords.<br />
En principe, comme dans un mariage<br />
ou une famille, si chacun fait preuve d’un<br />
peu de retenue et laisse à l’autre la place<br />
pour s’épanouir, l’ensemble évoluera favorablement.<br />
Mais s’il ne s’agit que d’imposer<br />
sa propre volonté et de s’affirmer, les partenariats<br />
sont voués à l’échec.<br />
Lorsque le cabinet a commencé à fonctionner, nos différences sont devenues de plus<br />
en plus visibles. Ma partenaire travaillait quatre jours par semaine, moi quatre jours<br />
et demi. Il me semblait logique d’assurer mutuellement notre suppléance pendant nos<br />
jours de congé si les patients avaient un besoin urgent de nous consulter. Je l’ai fait<br />
pour ses patients. J’étais d’avis que nous fournissions une prestation et qu’il incombait<br />
finalement à nos patients de décider s’ils avaient besoin d’une consultation ou non.<br />
Ma partenaire de cabinet n’a pas été en mesure de me remplacer. Fort heureusement,<br />
nous avons pu engager d’autres médecins, ce qui a permis d’assurer la suppléance. Avec<br />
le temps, nos méthodes de travail différentes sont devenues de plus en plus manifestes.<br />
Les patients de ma collègue restaient jusqu’à une heure dans la salle d’attente parce<br />
qu’elle ne maîtrisait pas la gestion du temps, ce qui exaspérait les patients et les assistantes<br />
médicales. De plus, elle était jalouse vu que «mon entreprise» fonctionnait bien<br />
mieux que la sienne. L’ambiance s’est donc progressivement détériorée, devenant<br />
insoutenable. Dans cette situation, nous nous évitions de plus en plus, nous ne nous<br />
parlions presque plus. C’était le chacun pour soi. J’ai ensuite commencé à souffrir de<br />
problèmes psychiques et physiques, ce qui m’a montré qu’il fallait que je mette un<br />
terme à tout cela. Mes collègues salariés, qui me demandaient de me séparer de ma<br />
partenaire de cabinet, m’ont soutenu dans ma démarche.<br />
Je ne m’attarderai pas sur le fait que cette séparation n’a pas été immédiate, mais a<br />
duré plusieurs années, qu’elle m’a demandé non seulement beaucoup d’énergie,<br />
mais aussi d’importants moyens financiers. Mais même si cela avait un coût, il était<br />
préférable que cela ne s’éternise pas. Aujourd’hui, je suis le seul propriétaire du<br />
cabinet et j’en suis heureux.<br />
Rétrospectivement, je recommande à tous ceux qui souhaitent fonder un cabinet de<br />
groupe de prendre les mesures de précaution nécessaires, en particulier sur le plan<br />
juridique. En effet, il est fondamental de régler contractuellement toutes les éventualités<br />
avant d’investir un centime dans un cabinet commun. Avoir dès le début un éventuel<br />
échec en tête et savoir comment l’histoire pourrait, dans le pire des cas, se terminer,<br />
permettra aux protagonistes d’entamer leur projet avec plus d’assurance.<br />
M. Z. (nom connu de la rédaction)<br />
32<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Conseils pour réussir dans un<br />
cabinet de groupe<br />
– La tête, le cœur et la main<br />
(Johann Heinrich Pestalozzi):<br />
Ce n’est que quand l’intuition et la raison<br />
concordent pour le choix du partenaire<br />
que la décision sera probablement<br />
la bonne. Vous devez avoir le courage<br />
d’écouter aussi votre intuition!<br />
– Des équipes hétérogènes:<br />
Un partenariat entre «personnes du<br />
même âge» ou formées dans la même<br />
génération correspond plutôt au modèle<br />
de l’«élargissement». Un partenariat<br />
avec des partenaires de générations<br />
différentes correspond plutôt au modèle<br />
de la «transmission ou continuation<br />
avec adaptations».<br />
Il ne faut pas non plus oublier de fixer<br />
un objectif commun, en particulier<br />
lorsque les priorités et les qualifications<br />
professionnelles sont très similaires ou<br />
très différentes.<br />
En outre, il est important de tenir<br />
compte du fait que la médecine s’est féminisée<br />
et qu’il faut intégrer cette réflexion<br />
dans une stratégie appropriée.<br />
– Connaître ses forces et ses faiblesses:<br />
L’idéal est d’analyser de manière objective<br />
et impartiale ses forces et faiblesses.<br />
Cela vaut aussi bien pour le propriétaire<br />
que pour le nouveau partenaire.<br />
– Phase de familiarisation:<br />
Il est recommandé de tirer un premier<br />
bilan après six à douze mois et d’élaborer<br />
les contrats de manière flexible dans<br />
le temps pour que des adaptations<br />
soient encore possibles après cette première<br />
période de la collaboration. Cela<br />
devrait également s’appliquer aux aspects<br />
financiers.<br />
– Contrôle régulier des résultats:<br />
Les attentes des deux parties (!) sontelles<br />
remplies? Ou y a-t-il un déséquilibre,<br />
c.-à-d. l’un se sent-il gagnant et<br />
l’autre perdant?<br />
– Une stratégie claire et compréhensible:<br />
Une stratégie transparente à laquelle<br />
tout le monde adhère permet de «garder<br />
le cap».<br />
Conclusion<br />
Pour éviter que la collaboration dans le<br />
cadre du cabinet de groupe ne se transforme<br />
en cauchemar et pour assurer que le<br />
succès soit au rendez-vous, il faut tenir<br />
compte d’un grand nombre de points très<br />
différents, à savoir les questions de personnel,<br />
les investissements, la répartition des<br />
bénéfices, le marketing, mais aussi et surtout<br />
les facteurs personnels et psychologiques.<br />
En fin de compte, c’est l’intuition<br />
qui doit être bonne. Cependant, aucun sentiment,<br />
aussi bon soit-il, ne peut remplacer<br />
les dispositions contractuelles. En effet,<br />
tout ce qui n’a pas été réglé est une source<br />
potentielle d’ennuis. Les partenariats au<br />
cabinet doivent s’inscrire dans la durée. Si<br />
la relation s’avère difficile, il faut soit s’arranger<br />
ou alors activer le «scénario de sortie»<br />
prévu dans le contrat. Une éventuelle<br />
sortie doit donc être réglée en détail avant<br />
même le début de l’activité commune.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 33
Point de mire<br />
Symbiosis<br />
34<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Photo: Adobe Stock<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 35
Point de mire<br />
Entretenir les<br />
points communs<br />
Miami Beach, Séoul ou Shanghai sont jumelées avec Bâle-Ville.<br />
Sabine Horvath, responsable du service relations<br />
extérieures et promotion de la région, explique ce que ces<br />
jumelages représentent pour Bâle.<br />
Catherine Aeschbacher, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Le jumelage entre Bâle et Miami Beach est motivé par la foire internationale Art Basel qui se déroule en juin à Bâle et en décembre à Miami Beach.<br />
36<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Qu’est-ce qu’un jumelage de villes?<br />
Un jumelage de villes porte sur la collaboration<br />
entre deux villes dans l’objectif<br />
d’établir un échange dans certains domaines,<br />
à savoir le secteur scientifique,<br />
l’innovation, la formation ou la santé, la<br />
durabilité ou le développement urbain et<br />
de mettre en place une collaboration renforcée.<br />
D’où vient cette idée?<br />
Les jumelages de villes ont connu un certain<br />
essor après la Deuxième Guerre mondiale.<br />
A l’époque, il s’agissait de panser les<br />
blessures causées par deux guerres mondiales<br />
en Europe. Aujourd’hui, les jumelages<br />
sont plutôt axés sur les intérêts des<br />
villes concernées.<br />
Depuis quand existe-t-il des jumelages<br />
de villes?<br />
C’est en 1921 que la ville anglaise de Keighley,<br />
située dans le Yorkshire de l’Ouest, et<br />
Poix-du-<strong>No</strong>rd, située dans le département<br />
français du <strong>No</strong>rd, ont pour la première fois<br />
conclu un accord de jumelage, même s’il<br />
s’agissait en fait d’une «adoption» de la<br />
ville française par la cité anglaise.<br />
Selon quels critères les villes sont-elles<br />
choisies?<br />
Trois conditions doivent être remplies par<br />
une ville ou une région en prévision d’un<br />
jumelage: d’une part, des intérêts et avantages<br />
communs, deuxièmement, l’existence<br />
d’institutions et acteurs sur place<br />
qui peuvent profiter de ce jumelage et troisièmement,<br />
une valeur ajoutée tangible<br />
susceptible d’engendrer des relations politiques.<br />
A Abidjan/Yopougon, la présence<br />
sur place de l’Institut Tropical Suisse<br />
(TPH) a été décisive.<br />
Comment ces jumelages sont-ils<br />
entretenus?<br />
Le canton se concentre sur le niveau politique<br />
dans les relations entre les représentants<br />
des villes jumelées. De plus, il initie<br />
et encourage l’échange au niveau institutionnel,<br />
par exemple entre les hautes<br />
écoles, les hôpitaux, les entreprises ou les<br />
centres de recherche. Il soutient également<br />
dans la mesure du possible les programmes<br />
de coopération, comme par<br />
exemple un programme d’échange scolaire<br />
avec le Massachusetts ou un programme<br />
pour les start-up à Séoul et à Bâle.<br />
Sabine Horvath,<br />
Responsable du service<br />
relations extérieures et<br />
promotion de la région,<br />
canton de Bâle-Ville<br />
Bâle entretient plusieurs jumelages.<br />
Comment en est-on arrivé là?<br />
Les jumelages et les coopérations du canton<br />
de Bâle-Ville tiennent compte des intérêts<br />
des acteurs locaux. Il s’agit par<br />
exemple de la position de Bâle en tant que<br />
Life Sciences Cluster, site d’accueil d’Art<br />
Basel et secteur de l’innovation. L’objectif<br />
est de mettre en réseau et de positionner<br />
son propre site au niveau international.<br />
Quelle a été la première ville jumelée<br />
et pourquoi?<br />
Bâle-Ville a établi son premier jumelage<br />
avec l’Etat du Massachusetts aux Etats-<br />
Unis en 2002. Les deux sites ont des intérêts<br />
communs en tant que Life Sciences<br />
Cluster et font partie des puissantes régions<br />
économiques de leur pays.<br />
Avec quelles autres villes avez-vous<br />
établi des accords de jumelage?<br />
Le canton de Bâle-Ville entretient d’autres<br />
jumelages et coopérations stratégiques<br />
avec Shanghai (depuis 2007), Toyama au<br />
Japon (2009), Miami Beach (2011) et Séoul<br />
(2022). Depuis 2021, Bâle a établi un jumelage<br />
avec Abidjan/Yopougon, au sens d’un<br />
engagement social.<br />
La population bâloise ressent-elle<br />
les effets de ces jumelages?<br />
La coopération économique et scientifique<br />
n’est souvent pas directement perceptible.<br />
<strong>No</strong>us devons donc nous efforcer<br />
de mettre en évidence les synergies et les<br />
effets bénéfiques de la coopération pour<br />
notre ville. L’échange est mieux visible<br />
dans le domaine de la culture lorsque sont<br />
organisés des concerts de gala, des coopérations<br />
au théâtre ou des expositions. Les<br />
jumelages sont aussi visibles sous forme<br />
de cadeaux dans l’espace public tels que la<br />
sculpture de Shanghai «ZHOU» dans le<br />
parc Saint-Jean à Bâle.<br />
L’idée reste-t-elle d’actualité dans un<br />
monde de plus en plus interconnecté?<br />
Dans un monde globalisé, les villes à vocation<br />
internationale comme Bâle dépendent<br />
de la coopération avec des villes<br />
dans d’autres parties du monde. Les jumelages<br />
de villes constituent un cadre qui s’y<br />
adapte bien, même si la spécialisation<br />
dans la coopération internationale continue<br />
d’augmenter. Aujourd’hui, la tendance<br />
va plutôt vers des coopérations thématiques<br />
entre villes et régions.<br />
Photos: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 37
Point de mire<br />
«On est bien<br />
ensemble»<br />
Raymonde et Serge Maire sont mariés depuis plus d’un demi-siècle.<br />
Ils n’ont pas non plus de recette universelle pour une relation durable,<br />
mais le partage de valeurs communes et le respect mutuel<br />
figurent parmi les facteurs décisifs.<br />
Photos: màd<br />
38<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Vous êtes mariés depuis 53 ans.<br />
Comment vous êtes-vous rencontrés?<br />
En 1969, je travaillais comme mécanicien<br />
dans le garage où le frère de Raymonde<br />
était employé. Un jour, il m’a dit que sa<br />
sœur allait rentrer en Suisse après un séjour<br />
d’une année en Amérique et ce fut le<br />
coup de foudre dès notre première rencontre.<br />
Vous avez donc vite réalisé que vous<br />
vouliez rester ensemble toute votre vie?<br />
Oui, nous avons très vite compris que nous<br />
allions faire notre vie ensemble.<br />
Qu’est-ce qui vous a particulièrement<br />
attiré chez votre mari, resp. chez votre<br />
femme?<br />
Serge était honnête, travailleur et on voulait<br />
tous les deux construire une famille.<br />
On était bien ensemble. <strong>No</strong>us nous sommes<br />
mariés en 1970.<br />
Raymonde était pleine de joie, de bonne<br />
humeur et toujours positive.<br />
Quels sont les principaux défis?<br />
Elever les enfants selon nos convictions<br />
dans le respect, la simplicité et l’amour.<br />
Dans les années 1970, tout était beaucoup<br />
plus simple car il n’y avait ni téléphones<br />
portables ni ordinateurs.<br />
Que conseillez-vous aux jeunes couples<br />
qui souhaitent également vivre une<br />
relation aussi durable?<br />
<strong>No</strong>us leur conseillons de vivre dans<br />
l’amour, la simplicité, d’offrir du temps à<br />
leurs enfants, de dialoguer et, surtout, de<br />
ne pas être envieux et se contenter de ce<br />
que la vie nous offre.<br />
Temps en Afrique<br />
Serge et Raymonde Maire ont vécu<br />
pendant quelques années en Afrique<br />
où ils ont adopté deux filles, en plus de<br />
leurs deux filles biologiques. De plus,<br />
ils ont fondé une association d’entraide<br />
au Burkina Faso. Grâce à cela,<br />
ils ont pu construire une école dans<br />
le village natal de leur première fille<br />
adoptive. Aujourd’hui, trois petitsenfants<br />
sont venus enrichir la famille.<br />
Pour eux, tous ces événements ont<br />
probablement aussi contribué aux<br />
53 ans de vie commune, période<br />
pendant laquelle ils n’ont pas vu le<br />
temps passer.<br />
Avez-vous d’abord dû surmonter des<br />
obstacles?<br />
<strong>No</strong>s deux familles vivaient dans des conditions<br />
modestes. Il n’y a donc pas eu de<br />
contestations à notre mariage. Serge a préparé<br />
sa maîtrise fédérale en cours du soir<br />
en 1972 et cela n’a pas été toujours facile,<br />
car nous avions déjà notre fille aînée et et<br />
j'étais enceinte de notre deuxième enfant.<br />
Avez-vous pris des résolutions particulières<br />
avant votre mariage?<br />
<strong>No</strong>n, nous n’avons pris aucune résolution<br />
avant notre mariage.<br />
Vous vous êtes mariés dans les années<br />
septante. C’est une période qui a été<br />
marquée par des bouleversements et<br />
l’apparition de nouveaux modes de vie.<br />
Cela vous a-t-il influencé d’une manière<br />
ou d’une autre?<br />
En mai 1968, je suivais avec intérêt les événements<br />
à Paris. Quant à Raymonde, elle<br />
était aux Etats-Unis et elle n’a absolument<br />
rien perçu de tout cela. Et les communautés<br />
libertaires et l’amour libre, cela ne nous<br />
a influencés d’aucune façon.<br />
Quels sont à votre avis les facteurs les<br />
plus importants dans une relation?<br />
Les facteurs les plus importants sont la<br />
confiance, l’honnêteté, l’humilité, avoir<br />
des rêves et les réaliser.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 39
Point de mire<br />
L’amour derrière<br />
les barreaux<br />
Les établissements pénitentiaires n’offrent pas vraiment<br />
un décor propice au romantisme. Les détenus portent les vestiges d’un<br />
passé difficile, ce qui n’est pas favorable à la construction de<br />
relations durables. Et les relations existantes risquent d’être fortement<br />
impactées par la situation.<br />
D r méd. Thomas Knecht, médecin adjoint, psychiatrie et psychothérapie forensique,<br />
Centre psychiatrique d’Appenzell Rhodes-Extérieures<br />
«Absence makes the heart<br />
grow fonder»: telle est la<br />
phrase scandée avec optimisme<br />
par le chanteur Kris<br />
Kristofferson. En effet, la nostalgie amoureuse<br />
peut renforcer le lien entre deux<br />
personnes. Toutefois, outre la durée, le<br />
motif de l’absence joue un rôle non négligeable.<br />
Que ce soit en raison d’un séjour<br />
d’études dans une grande université ou<br />
d’une incarcération, cela revêt une certaine<br />
importance.<br />
Dans nos conditions libérales, un individu<br />
n’est pas arrêté pour n’importe<br />
quelle broutille; au contraire, «l’enfermement»<br />
est souvent la conséquence d’une<br />
situation devenue insoutenable, qui implique<br />
la délinquance. En revanche, une<br />
relation intacte et durable va généralement<br />
de pair avec une vie épanouie. Il<br />
n’est donc pas étonnant que les détenus<br />
reçoivent plutôt la visite des membres de<br />
leur famille que de leur maîtresse. L’état<br />
civil le plus fréquent parmi les détenus est<br />
par conséquent célibataire ou séparé/divorcé.<br />
En théorie, des relations entre deux<br />
personnes incarcérées seraient également<br />
envisageables. Mais d’une part, les femmes<br />
sont séparées des hommes en prison et,<br />
d’autre part, les relations entre employés<br />
et détenus sont totalement taboues. Des<br />
contre-exemples comme Hassan Kiko et<br />
Angela Magdici (prison de Limmattal) sont<br />
pour le moins très malvenus. Mais même<br />
entre personnes du même sexe, il est rare<br />
qu’un lien pérenne se développe. L’homosexualité<br />
«de circonstance» si souvent citée<br />
présente peu de traits romantiques, elle<br />
est davantage l’expression de la domination,<br />
de l’oppression et de l’exploitation<br />
entre les détenus.<br />
Bad Boys et dépendance<br />
Mais le détenu est-il par définition repoussant<br />
pour le sexe opposé? Pas du tout! Le<br />
tueur d’Utoya Breivik, qui reçoit des demandes<br />
en mariage par paniers entiers, en<br />
est un exemple flagrant. Charles Manson<br />
et sa «famille», le sataniste Richard Ramirez<br />
et ses groupies et Ted Bundy, qui aurait<br />
même conçu un enfant avec une admiratrice<br />
via une insémination artificielle depuis<br />
sa prison, sont des cas similaires.<br />
Cette transfiguration érotique du criminel<br />
dominant est appelée «hybristophilie» par<br />
les scientifiques, ou syndrome du «bad<br />
boy» en langage populaire. <strong>No</strong>us en arrivons<br />
ainsi à ces formes de relation où l’un<br />
des partenaires est en détention et l’autre<br />
en liberté. Si la relation existait déjà auparavant,<br />
l’incarcération constitue souvent<br />
un point de rupture. Mais l’Etat n’en est<br />
pas le seul responsable; souvent, toute la<br />
vie d’avant était déjà mise à mal et le<br />
couple n’avait plus aucune perspective<br />
commune.<br />
Certaines relations naissent pendant<br />
la détention. L’impulsion initiale est généralement<br />
donnée par une annonce de<br />
contact du détenu, avec le message suivant:<br />
«Vilain garçon (29 ans), cherche<br />
femmes entre 20 et 40 ans pour échange<br />
épistolaire. Et plus si affinités ...». De nombreux<br />
établissements pénitentiaires disposent<br />
aujourd’hui de «parloirs familiaux»<br />
spécifiques dans lesquels les amants<br />
peuvent se retirer pour un temps défini.<br />
Une telle relation présente quelques aspects<br />
intéressants sur le plan psychologique.<br />
L’homme est communément le<br />
point fixe, autour duquel gravite la femme<br />
qui, elle, dispose de sa pleine mobilité.<br />
C’est donc elle qui peut doser la durée (et<br />
l’intensité) de la rencontre. Puisque l’Etat<br />
se charge de l’entretien du reclus, elle est<br />
provisoirement libérée de cette charge,<br />
d’autant plus qu’il n’y a pas de dépendance<br />
économique réciproque. Elle peut en outre<br />
faire marche arrière à tout moment et est<br />
protégée, du moins temporairement,<br />
contre le harcèlement. Tout compte fait, il<br />
en résulte pour la femme une position de<br />
supériorité stratégique qui lui convient<br />
parfaitement, d’autant plus que l’homme<br />
dépend ici bien plus de sa bonne volonté.<br />
40<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Une relation stable constitue l’un des éléments les plus favorables à une réinsertion sociale réussie.<br />
Malheureusement, les relations des détenus s’interrompent souvent de manière prématurée.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
Un partenariat solide comme<br />
facteur de protection<br />
Mais qu’en est-il de la qualité des relations<br />
des détenus qui vivent une relation à long<br />
terme? – Deux modèles de relation différents<br />
se dessinent, qui semblent être, à<br />
mon avis, principalement déterminés par<br />
la classe d’âge. Chez les plus jeunes, on observe<br />
souvent le phénomène d’«assortative<br />
mating», qui consiste à choisir des<br />
partenaires présentant des traits similaires.<br />
Il n’est pas rare que ces femmes<br />
souffrent d’un trouble de la personnalité<br />
borderline ou dissociatif avec un lien d’attachement<br />
instable, si bien que leur vie de<br />
couple est constamment jalonnée de turbulences.<br />
Chez les personnalités dissociées,<br />
«l’incapacité à maintenir des relations<br />
à long terme» est même l’un des six<br />
critères diagnostiques selon la CIM-10,<br />
tandis que les femmes diagnostiquées<br />
avec un trouble de la personnalité borderline<br />
oscillent entre une recherche effrénée<br />
de rapprochement et un rejet brutal,<br />
ce qui constitue souvent une épreuve<br />
pour les reclus.<br />
D’après mon expérience, l’idéal d’une<br />
relation durable, équilibrée et stimulante<br />
se retrouve le plus souvent chez les détenus<br />
d’un certain âge. Ceux-ci font souvent<br />
preuve d’un grand niveau d’expérience et<br />
de sérénité, ce qui leur permet de mieux<br />
supporter l’angoisse de la séparation et les<br />
incertitudes qui y sont liées. Ce lien peut<br />
se renforcer davantage du fait de certaines<br />
dépendances de la partenaire en liberté,<br />
comme par exemple la marginalisation<br />
culturelle, l’isolement social ou la dépendance<br />
économique.<br />
Au vu de tous ces aspects problématiques,<br />
force est de constater que les peines<br />
privatives de liberté entravent sans nul<br />
doute fortement la vie de couple. Ce qui<br />
est très regrettable si l’on considère qu’une<br />
relation de couple épanouie contribue en<br />
grande partie à une réinsertion sociale<br />
réussie. Ce n’est pas pour rien que les spécialistes<br />
parlent de «turning point» (tournant)<br />
dans la carrière criminelle, pour désigner<br />
une relation de ce type qui s’instaure<br />
de manière inopinée.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 41
Point de mire<br />
Photo: Adobe Stock<br />
42<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Symbiosis<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 43
Point de mire<br />
Jouer avec maman et ses frères et sœurs fait partie du plan d’activation.<br />
Celui-ci aide les chiots à faire ses premiers pas dans sa vie de chien guide d’aveugle.<br />
Un guide en toute<br />
circonstance<br />
Bords de trottoirs, pots de fleurs, mais aussi solitude<br />
et discrimination. Bien des obstacles auxquels les personnes aveugles ou<br />
mal voyantes font face au quotidien sont invisibles pour les autres.<br />
Les chiens guides d’aveugles peuvent aider à surmonter une partie de ces<br />
obstacles. Mais cela requiert une formation et un entraînement longs,<br />
aussi pour le partenaire humain.<br />
Bianca Molnar, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photos: màd<br />
44<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
S’il y avait une appli Tinder pour<br />
les aveugles et leurs chiens<br />
guides potentiels, les critères<br />
principaux seraient la taille, la<br />
vitesse à la marche, le tempérament, la résistance<br />
aux stimuli de l’environnement.<br />
Et contrairement à la version entre humains,<br />
ce sont d’autres personnes qui décident<br />
si «ça matche» ou non. Il faut toutefois<br />
deux à trois ans jusqu’à ce que l’humain<br />
et le chien se trouvent vraiment.<br />
Les dix chiots labradors nés le 13 décembre<br />
2022 dans l’élevage de l’école pour<br />
chiens guides d’aveugles d’Allschwil sont<br />
les plus jeunes des environ 80 chiots qui<br />
naissent ici chaque année.<br />
Pendant les dix premières semaines,<br />
les chiots font l’objet d’une attention toute<br />
particulière. Un plan d’activité soutient<br />
leur développement: à deux semaines, ils<br />
ouvrent les yeux et commencent à explorer<br />
le nid, puis, plus tard, la chambre avec<br />
les jouets proposés, et enfin le jardin. Dès<br />
six à sept semaines, les chiots sont emmenés<br />
pour leurs premières expéditions dans<br />
le village voisin ou en forêt. Ils se familiarisent<br />
avec les différents terrains, les bruits<br />
du trafic et les trajets en voiture.<br />
A dix semaines, ils atteignent un premier<br />
jalon: chaque chiot intègre une famille<br />
d’accueil chez un parrain ou une<br />
marraine. C’est là qu’il passera les premiers<br />
18 mois et apprendra tout ce qu’il<br />
doit connaître en tant que chien: la propreté<br />
et l’obéissance, mais aussi s’habituer<br />
aux foules, aux portes de tram ou aux<br />
bruits de la gare. Au terme de sa phase de<br />
socialisation, il devra se sentir suffisamment<br />
sûr de lui dans le monde des humains<br />
pour pouvoir y guider une personne<br />
aveugle. Il ne devra être ni craintif, ni<br />
facilement distrait, et surtout capable de<br />
réagir de manière autonome face aux imprévus.<br />
Après l’apprentissage de base,<br />
la spécialisation<br />
L’évaluation du chiot a lieu lors des visites<br />
mensuelles d’un encadrant des parrains<br />
de l’école des chiens guides d’aveugles. Si<br />
l’évaluation est réussie, à l’âge de 2 ans le<br />
chien retournera à Allschwil pour y suivre<br />
la formation de guide pendant six à neuf<br />
mois. C’est un instructeur ou une instructrice<br />
qui prend le relais du parrain en tant<br />
que personne de référence, par exemple<br />
Jennifer Meyer. Elle exerce une trentaine<br />
de signaux acoustiques avec le futur chien<br />
guide. Ceux-ci permettront ensuite à son<br />
partenaire humain de se déplacer de manière<br />
aussi autonome que possible. L’humain<br />
pourra demander au chien de lui indiquer<br />
des obstacles qui se trouvent au sol,<br />
sur les côtés ou en hauteur, de trouver<br />
les bancomats, les passages piétonniers<br />
et les portes, ou encore de s’arrêter devant<br />
un escalier ou un bord de trottoir. Comme<br />
ses collègues, Jennifer Meyer garde la responsabilité<br />
des chiens qu’elle a formés<br />
jusqu’au bout, aussi bien concernant leur<br />
suivi que leur placement. Etablir un partenariat<br />
idéal entre l’humain et le chien nécessite<br />
quelques éclaircissements préalables.<br />
Les deux doivent pouvoir se déplacer<br />
en harmonie, donc la taille, la vitesse<br />
au pas et le tempérament jouent un rôle<br />
important. Aussi, un chien sensible gagnera<br />
à être placé dans un environnement<br />
calme et rural, alors qu’une personne<br />
jeune et sportive aura besoin d’un partenaire<br />
canin plein d’énergie, explique Jennifer<br />
Meyer.<br />
Apprendre à marcher et vivre<br />
ensemble<br />
Les futurs bénéficiaires de chien guide<br />
suivent d’abord un cours informatif afin<br />
d’apprendre, sans aucun engagement, à<br />
être guidés. Après l’attribution d’un chien<br />
approprié, le duo est suivi quotidiennement<br />
à domicile par un instructeur pen-<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 45
Point de mire<br />
En chemin avec Esra<br />
Je rencontre Jolanda Gehri un samedi<br />
après-midi dans la vieille ville de<br />
Berne. Elle est accompagnée d’Esra,<br />
sa chienne guide, une labrador<br />
chocolat. Comme ses trois prédécesseurs,<br />
Esra vient d’Allschwil.<br />
Aujourd’hui, se frayer un chemin au<br />
centre-ville dans le chaos des jours qui<br />
précèdent <strong>No</strong>ël relève du parcours<br />
d’obstacles. Jolanda Gehri s’accroche à<br />
mon bras, j’indique les changements<br />
de direction, les trottoirs, les marches<br />
ou les pots de fleurs qui ponctuent<br />
notre chemin, j’évite les passants et<br />
j’arrive sur des trottoirs trop étroits.<br />
Je remarque que Madame Gehri<br />
connait très bien les lieux lorsque,<br />
au moment de monter sur un trottoir,<br />
elle me dit: «Ah, nous sommes ici au<br />
Swisscom shop.»<br />
Jolanda Gehri a 68 ans et est aveugle<br />
de naissance. Elle a été scolarisée à<br />
l’école pour aveugles de Zollikofen<br />
près de Berne, à l’époque où c’était<br />
encore un internat. Elle a ensuite<br />
effectué une formation de téléphoniste<br />
à Bâle, avant de revenir à Berne.<br />
C’est là qu’elle a rencontré son mari<br />
dans le foyer pour aveugles de la<br />
Länggasse. Ensemble, ils ont eu deux<br />
enfants. Lorsque ces derniers ont<br />
quitté le nid, elle a voulu s’atteler à<br />
une nouvelle tâche, et a postulé à<br />
Allschwil pour obtenir un chien guide<br />
d’aveugle. Aussi bien le début que la<br />
fin du partenariat avec ses chiennes<br />
guides ont été difficiles: il s’agit, au<br />
début, d’établir une relation solide et<br />
d’apprendre à faire confiance à son<br />
chien, mais aussi de lui offrir soutien<br />
et orientation. Après des années<br />
passées ensemble, la séparation avec<br />
les chiens âgés reste toujours compliquée.<br />
Jolanda Gehri rencontrait parfois<br />
un de ses anciens chiens guides<br />
«retraités», et elle remarquait à chaque<br />
fois un conflit de loyauté chez l’animal:<br />
«Il ne savait plus vraiment avec<br />
qui il devait rentrer.»<br />
Au quotidien, Esra lui prête assistance,<br />
mais lui tient aussi compagnie, raconte<br />
Jolanda Gehri. Toutefois, impossible<br />
d’utiliser le chien guide en vacances.<br />
Il ne peut aider que là où son<br />
humain peut lui donner des instructions<br />
claires, car il connaît le chemin.<br />
C’est pourquoi, lors du prochain<br />
voyage à Amsterdam, Esra sera confiée<br />
aux bons soins de connaissances à la<br />
maison.<br />
Jennifer Meyer entraîne un chien guide d’aveugle<br />
à indiquer un obstacle au sol.<br />
dant deux semaines afin d’apprendre à<br />
fonctionner ensemble. La transition de la<br />
canne blanche au chien guide n’est pas<br />
toujours simple: les mouvements de pendule<br />
avec la canne permettent d’identifier<br />
les irrégularités du sol ou les obstacles, les<br />
piliers ou les murs peuvent servir d’orientation.<br />
Le chien guide l’humain autour de<br />
ces obstacles, mais c’est à l’humain de<br />
donner un signal acoustique au chien pour<br />
lui dire où aller. Pour retrouver un chemin<br />
connu aussi sans points de repère tactiles,<br />
la personne aveugle doit disposer d’un excellent<br />
sens de l’orientation. Le chien, de<br />
son côté, doit trouver des solutions de manière<br />
autonome, par exemple un détour si<br />
la route est barrée par un chantier. Jennifer<br />
Meyer souligne que chaque itinéraire<br />
exige la collaboration du binôme, on ne<br />
peut pas simplement s’en remettre au<br />
chien. D’ailleurs, celui-ci se rend immédiatement<br />
compte si son humain est dépassé.<br />
Il faut donc de la confiance et une<br />
relation solide avec le chien, dont les besoins<br />
doivent aussi être respectés. Pour<br />
récupérer du travail concentré, chaque<br />
chien guide d’aveugle doit pouvoir faire<br />
des balades sans harnais et sans laisse,<br />
pour se dépenser et jouer librement avec<br />
d’autres chiens ou se rouler dans l’herbe.<br />
Pendant ces moments, son humain est livré<br />
à lui-même.<br />
En raison de leur travail exigeant, la<br />
plupart des chiens guides ne peuvent pas<br />
accompagner leur humain toute une vie<br />
durant. A 10 ou 11 ans, les premiers signes<br />
de fatigue ou le manque de concentration<br />
se font sentir. La traction au harnais n’est<br />
plus aussi forte, dans un environnement<br />
agité, le chien émet des signaux de conflit,<br />
comme coucher les oreilles, explique Jennifer<br />
Meyer. «Il est alors temps de raccrocher<br />
le harnais et de trouver au chien une<br />
place pour la retraite.» Parfois, il peut rester<br />
chez son humain comme animal de<br />
compagnie. Quand cela n’est pas possible,<br />
on lui trouve une nouvelle famille avec<br />
l’aide de l’école pour chiens guides<br />
d’aveugles.<br />
Après son partenariat le plus long en<br />
tant que membre du binôme, il doit établir<br />
une nouvelle relation. Grâce à leur nature<br />
ouverte, ce n’est pas trop problématique<br />
pour les labradors, affirme Jennifer Meyer.<br />
Malgré tout, les au revoirs sont souvent<br />
chargés d’émotion.<br />
Pour les dix chiots de la dernière portée<br />
de l’école pour chiens guides d’aveugles<br />
d’Allschwil, tout cela est encore de la<br />
musique d’avenir. Qu’ils soient formés en<br />
tant que guides d’aveugles, que chiens<br />
d’assistance, sélectionnés pour la reproduction<br />
ou placés comme chiens à but social,<br />
il reste à leur souhaiter de trouver des<br />
partenariats heureux tout au long de leur<br />
vie de chien.<br />
46<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Annonce<br />
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<strong>No</strong>us, les aveugles, voyons autrement.<br />
Par exemple avec le nez…<br />
Matthias Etter vit avec un handicap visuel, ce qui ne l’empêche pas pour autant d’être<br />
autonome. Il ne s’oriente pas avec les yeux, mais avec tous ses autres sens. L’UCBA lui<br />
propose conseils et aide pratique pour qu’il puisse suivre sa voie en toute indépendance.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 47
Point de mire<br />
Atténuer les<br />
souffrances liées<br />
au divorce<br />
«Qui se ressemble s’assemble», dit le proverbe.<br />
C’est particulièrement vrai chez les médecins. Mais que<br />
se passe-t-il s’ils divorcent? A propos des conséquences<br />
financières et des alternatives au procès.<br />
Anaïs Brodard, avocate, médiatrice FSA, formée au droit collaboratif<br />
Les statistiques sont claires: une<br />
femme médecin a une probabilité<br />
de 29,1% d’être en couple<br />
avec un homme médecin. Du<br />
côté des hommes médecins, 30,1% d’entre<br />
eux sont en couple avec une femme médecin.<br />
Une forte homogamie existe ainsi<br />
au sein de cette profession [1].<br />
En Suisse, un mariage sur deux se termine<br />
par un divorce, selon les statistiques<br />
publiées par l’Office fédéral de la statistique<br />
[2]. Le taux exact de divorce, pour<br />
l’année 2021, s’élève à 41,9%. Ce constat<br />
nécessite d’examiner les particularités du<br />
divorce concernant les médecins.<br />
Intérêts financiers<br />
La grande majorité des médecins exercent<br />
leur pratique sous la forme dépendante<br />
(comme salariés auprès d’une institution<br />
hospitalière par exemple) ou sous la forme<br />
de l’indépendance (en cabinet privé),<br />
communément appelée «raison individuelle».<br />
En cas de divorce, les avoirs du couple<br />
seront partagés selon le régime matrimonial<br />
choisi par les époux (participation aux<br />
acquêts ordinaire/modifiée ou séparation<br />
des biens dans la mesure où il existe un<br />
contrat de mariage passé devant notaire).<br />
Le cas de l’activité salariée du médecin<br />
ne pose pas de questions particulières<br />
s’agissant de l’évaluation de son activité.<br />
En revanche, la situation des médecins<br />
pratiquant en raison individuelle implique<br />
de valoriser économiquement le<br />
cabinet médical, qui sera ensuite partagé<br />
entre les futurs ex-époux.<br />
Lors de l’évaluation du cabinet médical,<br />
le juge civil dispose de la compétence<br />
de fixer les critères d’évaluation et d’en<br />
établir la valeur financière. Il existe de<br />
nombreuses méthodes d’évaluation, telles<br />
que la valeur substantielle ou valeur<br />
comptable, la méthode des praticiens ou<br />
valeur moyenne, la méthode du cash-flow<br />
actualisée ou encore la valeur de rendement.<br />
Le législateur ne précise pas quelle<br />
méthode doit être appliquée à quelle situation.<br />
L’évaluation d’une petite ou<br />
moyenne entreprise et, notamment, d’une<br />
entreprise individuelle est délicate dans la<br />
mesure où le succès d’une telle entreprise<br />
est souvent lié à une personne déterminée,<br />
à l’instar d’un cabinet médical.<br />
Il y a lieu de garder ici à l’esprit que les<br />
résultats d’évaluation selon la méthode<br />
choisie peuvent diverger du simple au<br />
double, rendant ainsi incertaine l’issue de<br />
la décision judiciaire quant à la valeur retenue<br />
d’un cabinet médical.<br />
Le Tribunal fédéral a eu à juger d’une<br />
affaire dans laquelle se posait la question<br />
de connaître la valeur de la «patientèle»<br />
d’un médecin. Le Tribunal fédéral a toutefois<br />
considéré que la clientèle d’un médecin<br />
ne représentait pas une valeur certaine<br />
dans le patrimoine de l’époux en raison du<br />
lien de confiance personnel prévalant<br />
dans la relation du médecin avec ses patients<br />
[3]. Cela étant, le cabinet médical,<br />
dans cet exemple, a été évalué sur la base<br />
de sa valeur comptable à plusieurs dizaines<br />
de milliers de francs.<br />
Il arrive ainsi fréquemment qu’un<br />
médecin doive se résoudre à vendre son<br />
cabinet ou à procéder à sa liquidation partielle<br />
ou totale afin de pouvoir honorer ses<br />
obligations matrimoniales découlant du<br />
divorce. Un divorce peut ainsi impliquer<br />
pour un médecin non seulement la perte<br />
de son outil de travail (son cabinet), mais<br />
également la diminution, voire la suppression<br />
de ses revenus (à tout pour une<br />
certaine période). Afin d’éviter une situation<br />
si chaotique découlant d’une décision<br />
judiciaire, qui peinerait à être exécutée,<br />
il y a lieu d’orienter les médecins vers<br />
des solutions alternatives au procès.<br />
Pourquoi? Pour leur permettre de maîtriser<br />
les conséquences de leur divorce et<br />
d’aboutir à des solutions réalistes, pérennes<br />
et qui répondent dans la mesure<br />
du possible aux intérêts et aux besoins de<br />
toutes les parties concernées par le divorce.<br />
48<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire<br />
Une séparation ne se termine pas forcément par un procès. La recherche de solutions à l’amiable avec l’aide de spécialistes permet<br />
non seulement d’économiser de l’argent, mais aussi d’atténuer la souffrance psychique.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
Les alternatives au procès<br />
Il existe différentes alternatives au procès.<br />
Le droit collaboratif ou la médiation sont<br />
les modes de règlement amiables à privilégier.<br />
Le droit collaboratif est un processus<br />
volontaire et confidentiel par lequel chaque<br />
partie est assistée de son propre avocat formé<br />
au droit collaboratif. Il se déroule en<br />
cinq étapes clairement définies. Les avocats<br />
présents s’engagent formellement à<br />
résilier leur mandat si aucun accord ne devait<br />
être trouvé. Le travail est réalisé en<br />
équipe, suit les principes cardinaux de<br />
transparence et de confidentialité [4].<br />
La médiation est quant à elle un processus<br />
volontaire dans lequel les parties –<br />
avec l’aide d’un médiateur neutre, impartial<br />
et indépendant – tentent de rétablir<br />
la communication et de parvenir à un accord<br />
[5].<br />
Le choix d’opter pour le procès (tribunal)<br />
ou pour un mode alternatif (droit collaboratif<br />
ou médiation) implique des différences<br />
fondamentales:<br />
– Dans un procès, le juge décide, valorise<br />
le cabinet médical, impose des délais de<br />
paiement, alors qu’en droit collaboratif<br />
ou en médiation, les parties choisissent<br />
et peuvent trouver des arrangements financiers<br />
permettant de maintenir le cabinet.<br />
– Dans un procès, le juge suit des règles de<br />
procédures strictes (actes de procédures,<br />
preuves, auditions de témoins,<br />
audiences multiples, expertises), alors<br />
qu’en droit collaboratif ou en médiation<br />
le nombre de séances est fixé à l’avance<br />
et les parties décident de comment faire<br />
évaluer le cabinet médical.<br />
– Dans un procès, les frais engagés<br />
peuvent être extrêmement élevés et dépendront<br />
de la complexité de la procédure<br />
engagée par les avocats, des<br />
moyens de preuve offerts ainsi que du<br />
nombre d’audiences nécessaires. Il y a là<br />
une complète perte de maîtrise de la<br />
charge financière du procès, à la différence<br />
d’un mode amiable.<br />
Enfin, les solutions trouvées par les parties<br />
elles-mêmes sont souvent plus pérennes<br />
que celles imposées par un juge à<br />
l’issue d’un procès souvent long et éprouvant.<br />
Finalement, les modes amiables permettent<br />
également d’anticiper les conséquences<br />
en matière de fiscalité, de prévoyance<br />
et de transmission du cabinet<br />
médical.<br />
Bibliographie<br />
[1] Pierre Courtioux, Vincent<br />
Lignon, Homogamie éducative et inégalités<br />
de revenu salarial: une perspective de cycle<br />
de vie, 2015.<br />
[2] https://www.bfs.admin.ch/bfs/fr/<br />
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[3] Arrêt du TF, 5C.271/2005 du<br />
23 mars 2006, consid. D. b.<br />
[4] https://www.droitcollaboratif.ch/<br />
[5] https://www.vd.ch/themes/<br />
justice/conseils-et-assistance/mediation<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 49
Perspectives<br />
Actualités en médecine vasculaire:<br />
thromboses artérielles et veineuses lors d’infections à COVID-19<br />
«Effets secondaires»<br />
de la pandémie<br />
Il est vite apparu que le COVID-19 était bien plus qu’une maladie<br />
des voies respiratoires supérieures. Le risque de complications cardiovasculaires<br />
et thrombo-emboliques est nettement plus élevé qu’en cas de grippe<br />
et augmente avec la gravité de la maladie. Un traitement anticoagulant<br />
doit être évalué individuellement.<br />
Ioannis Sotirelis, Prof. D r Alexander Zimmermann, PD Dr Claudia Schrimpf, Clinique de chirurgie vasculaire,<br />
Hôpital universitaire de Zurich<br />
Le COVID-19 (Coronavirus Disease<br />
2019) engendré par le<br />
SARS-CoV-2 (Severe Acute Respiratory<br />
Syndrome Coronavirus<br />
Type 2) est associé à une morbidité et une<br />
mortalité cardiovasculaires élevées [1; 2].<br />
Le taux de complications thrombo-emboliques<br />
et cardiovasculaires augmente avec<br />
la gravité de la maladie. Les événements<br />
thrombo-emboliques ne se manifestent<br />
pas seulement sous forme de thrombose<br />
veineuse profonde (TVP) ou d’embolie<br />
pulmonaire (EP), mais aussi sous forme<br />
de microthromboses dans différents systèmes<br />
d’organes.<br />
Deux mécanismes responsables<br />
Un processus inflammatoire systémique<br />
est considéré comme l’un des principaux<br />
mécanismes responsables d’événements<br />
thrombo-emboliques lors d’une infection<br />
au COVID-19. Une tempête de cytokines<br />
pro-inflammatoires (telles que l’interleukine<br />
[IL]-1, l’IL-2, l’IL-6 et le facteur<br />
de nécrose tumorale alpha) se produit, ce<br />
qui, comme dans le cas d’une coagulation<br />
intravasculaire disséminée (CIVD), entraîne<br />
un environnement prothrombotique<br />
avec une augmentation de la production<br />
et de l’activité des plaquettes, ainsi<br />
qu’une diminution de la fibrinolyse (IL-2).<br />
Dans le cas du COVID-19, la thrombocytopénie<br />
est faible et le temps de thromboplastine<br />
partielle activée et/ou le temps<br />
de prothrombine n’augmentent que dans<br />
une faible mesure, ce qui n’est pas le<br />
cas lors d’une CIVD. C’est pourquoi un<br />
deuxième mécanisme a été avancé pour<br />
expliquer l’apparition de thromboses artérielles,<br />
à savoir une lésion directe de<br />
l’endothélium avec endothélite consécutive<br />
[3, 4]. Cette hypothèse a été étayée par<br />
une découverte relativement précoce de<br />
Varga et al. qui ont mis en évidence, par<br />
microscopie électronique, des particules<br />
de SARS-CoV-2 dans les cellules endothéliales<br />
[5]. Dans ce contexte, on suppose<br />
que pour infecter la cellule endothéliale,<br />
la liaison du virus au récepteur de l’ECA-2<br />
(enzyme de conversion de l’angiotensine 2)<br />
est nécessaire [6, 7]. Il est intéressant de<br />
noter que certaines études indiquent que<br />
le récepteur de l’ECA-2 semble être hautement<br />
régulé sur des cellules endothéliales<br />
artériosclérotiques [8–10], ce qui favorise<br />
encore plus la survenue de thromboses<br />
artérielles chez les patients présentant<br />
un profil de risque cardiovasculaire et qui<br />
sont atteints par le COVID-19 [11, 12].<br />
Fréquence des thromboses<br />
artérielles et veineuses<br />
L’incidence des thrombo-embolies veineuses<br />
(TEV) varie en fonction des différents<br />
critères d’évaluation mentionnés<br />
dans la littérature. Deux méta-analyses de<br />
patients atteints de COVID-19 ont permis<br />
d’identifier des incidences de TEV d’environ<br />
28 à 38% chez les patients en soins intensifs<br />
et de 7 à 17% chez les patients sans<br />
soins intensifs [13, 14]. Les thromboses veineuses<br />
profondes et les embolies pulmonaires<br />
étaient les plus fréquentes, avec<br />
respectivement 22% chez les patients en<br />
soins intensifs et 13% chez les patients ne<br />
nécessitant pas de soins intensifs [15].<br />
Avec 3,7 à 9,6%, les événements thrombotiques<br />
dans le système artériel sont beaucoup<br />
plus rares et donc moins étudiés [16,<br />
17]. Un risque accru de survenue d’un syndrome<br />
coronarien aigu dû au COVID-19<br />
semble être associé à une artériosclérose<br />
préexistante. De plus, le COVID-19 semble<br />
également favoriser la survenue de thromboses<br />
artérielles dans d’autres territoires<br />
d’approvisionnement artériel [11, 12]. Klok<br />
et al. ont rapporté 3,7% d’accidents vasculaires<br />
cérébraux ischémiques dans une série<br />
initiale de cas portant sur 187 patients<br />
nécessitant des soins intensifs [16]. Une<br />
méta-analyse de la base de données du<br />
50<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
«Coronavirus Critical Care Consortium» a<br />
mis en évidence 19 accidents ischémiques<br />
sur un total de 2699 patients inclus [18]. En<br />
comparaison, le risque d’accident ischémique<br />
lors d’une maladie virale comparable,<br />
comme la grippe, est nettement plus<br />
faible (environ 0,2%) [19]. Contrairement<br />
aux manifestations coronariennes et cérébrales<br />
du COVID-19, Cheruiyot et al. ont<br />
mis en évidence des thromboses artérielles<br />
chez de jeunes hommes sans athérosclérose<br />
préexistante. Celles-ci touchaient<br />
le plus souvent les gros vaisseaux<br />
comme l’aorte et les vaisseaux mésentériques<br />
[20]. Cela soutient la théorie selon<br />
laquelle une lésion endothéliale aiguë et<br />
locale au niveau moléculaire, c’est-à-dire<br />
une endothélite, est en partie responsable<br />
de la survenue d’événements thrombotiques.<br />
Une lésion endothéliale artériosclérotique<br />
préexistante peut certes favoriser<br />
son apparition, mais n’est pas une<br />
condition pour l’apparition d’une thrombose<br />
artérielle due au COVID-19 [3–5, 7]. Le<br />
mécanisme sous-jacent n’a jusqu’ici pas<br />
été élucidé. Une indication est donnée<br />
par Fournier et al. qui ont constaté qu’une<br />
augmentation initiale des D-dimères<br />
>1250 ng/l est un prédicteur indépendant<br />
de la survenue de thromboses artérielles<br />
et qu’il existe un risque de mortalité trois<br />
fois plus élevé chez les patients atteints<br />
de COVID-19 présentant une thrombose<br />
artérielle par rapport aux patients sans<br />
COVID-19, malgré qu’ils soient sous traitement<br />
anticoagulant [21].<br />
L’anticoagulation pour prévenir les<br />
événements thrombo-emboliques<br />
Compte tenu du risque accru d’événements<br />
thrombo-emboliques, il est souhaitable<br />
d’évaluer la pertinence d’un traitement<br />
anticoagulant en cas de COVID-19.<br />
Dans l’étude ACTION (AntiCoagula-<br />
TIon cOroNavirus), une anticoagulation<br />
thérapeutique de 30 jours (rivaroxaban<br />
20 mg ou héparine non fractionnée/de bas<br />
poids moléculaire) a été comparée à une<br />
dose prophylactique en milieu hospitalier<br />
d’héparine non fractionnée/de bas poids<br />
moléculaire chez des patients atteints de<br />
COVID-19 présentant des D-dimères élevés.<br />
L’anticoagulation thérapeutique n’a<br />
pas montré d’avantage en termes de mortalité,<br />
mais s’est accompagnée d’un risque<br />
accru d’hémorragie [22].<br />
En revanche, l’étude ATTACC (Antithrombotic<br />
Therapy to Ameliorate Complications<br />
of Covid-19) a montré que les<br />
patients hospitalisés atteints de COVID-19<br />
pouvaient bénéficier d’une anticoagulation<br />
thérapeutique en soins normaux et<br />
qu’il convenait donc d’évaluer la situation<br />
en conséquence [23]. Chez les patients atteints<br />
de COVID-19 nécessitant une prise<br />
en charge aux soins intensifs, sans autre<br />
indication pour un traitement anticoagulant,<br />
plusieurs études (ATTACC, ACTIV-4a<br />
et REMAP-CAP) ont été arrêtées prématurément<br />
en raison de l’augmentation des<br />
événements hémorragiques sous anticoagulation,<br />
sans amélioration du pronostic<br />
[23, 24]. Pour le secteur ambulatoire ou<br />
après une hospitalisation, les données actuelles<br />
ne permettent pas de conclure que<br />
les patients tirent un avantage d’un traitement<br />
anticoagulant [25]. Toutefois, chez<br />
les patients ambulatoires qui présentent<br />
un risque élevé de thrombo-embolie veineuse,<br />
une anticoagulation prophylactique<br />
peut être envisagée en fonction du<br />
profil de risque (tableau 1) [25].<br />
Il n’existe pas de recommandations<br />
particulières concernant l’anticoagulation<br />
chez les patients atteints d’une thrombose<br />
artérielle dans le contexte d’une infection<br />
au COVID-19. C’est plutôt l’ampleur de<br />
l’intervention chirurgicale qui détermine<br />
la stratégie d’anticoagulation consécutive.<br />
Au final, la mise en œuvre d’une anticoagulation<br />
se fonde souvent sur une décision<br />
individuelle pour chaque patient, en<br />
tenant compte du risque d’hémorragie et<br />
de thrombose. L’origine multifactorielle<br />
des thromboses ainsi que les différentes<br />
manifestations de l’infection au COVID-19<br />
représentent un défi pour les cliniciens<br />
lors du choix du traitement.<br />
Tableau 1. Gestion de l’anticoagulation en cas d’infection au COVID-19 confirmée. TEV: thrombo-embolie veineuse,<br />
HBPM: héparine de bas poids moléculaire, FPX: fondaparinux, HNF: héparine non fractionnée [25].<br />
Lieu de séjour<br />
Risque de TEV<br />
Traitement ambulatoire<br />
– Pas d’anticoagulation prophylactique ou thérapeutique générale<br />
chez les patients âgés, gravement atteints et en partie immobiles<br />
– Prophylaxie possible énoxaparine 1× 4000 UI sc.<br />
Unité de soins normale Risque élevé de TEV – Anticoagulation précoce par HBPM, FPX ou HNF à dose prophylactique<br />
en cas de faible risque hémorragique, envisager une anticoagulation<br />
thérapeutique<br />
Faible risque de TEV<br />
– Prophylaxie médicamenteuse standard de la thrombose<br />
Soins intensifs<br />
Ambulatoire après<br />
hospitalisation<br />
Faible risque de TEV<br />
Risque élevé de TEV<br />
– Prophylaxie médicamenteuse standard de la thrombose<br />
– Surveillance étroite<br />
– Pas d’anticoagulation thérapeutique sans indication spécifique (p. ex. EP)<br />
– Pas d’anticoagulation prophylactique ou thérapeutique<br />
– Envisager une anticoagulation prophylactique<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 51
Perspectives<br />
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52<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />
Leitsymptome<br />
bei proktologischen<br />
Erkrankungen und<br />
allgemeine Massnahmen<br />
Manfred Essig, Allgemeine Innere Medizin und Gastroenterologie, Spital Tiefenau, Insel Gruppe AG, Bern<br />
Gemeinsamkeit von proktologischen<br />
Erkrankungen ist eine<br />
hohe Selbstmedikation und<br />
eine oft eine längere Leidensgeschichte<br />
zum Schutz der Intimsphäre.<br />
Deshalb ist bei Andeutungen von Beschwerden<br />
ein gezieltes Nachfragen nötig.<br />
Patienten mit proktologischen Erkrankungen<br />
haben eine Anamnese mit gut zu<br />
erfragenden Leitsymptomen. Dabei ist<br />
wichtig zu verstehen, dass im umgangssprach<br />
lichen Verständnis alle Symptome<br />
von Patienten unter dem Begriff: «Ich habe<br />
Probleme mit den Hämorrhoiden» subsummiert<br />
werden. Der umgangssprachlich<br />
verwendete Begriff «Hämorrhoidenbeschwerden»<br />
lässt sich in fünf wesentliche<br />
Leitsymptome aufgliedern, mit denen rein<br />
anamnestisch eine breite Differentialdiagnose<br />
abgebildet werden kann.<br />
Der Leidensdruck ist bei vielen Patienten<br />
oft gut durch einen stabilen Allgemeinzustand<br />
kompensiert, weshalb eine Frage:<br />
«Wie geht es Ihnen?» meist mit «gut» beantwortet<br />
wird.<br />
Initial ist eine grobe Einschätzung<br />
von proktologischen Erkrankungen wichtig.<br />
Ob es sich eher um einen akut benignen<br />
Verlauf, wie zum Beispiel die häufige<br />
symptoma tische Vergrösserung des inneren<br />
Hämorrhoidalplexus mit Blutungen<br />
handelt, oder ob es sich um akut lebensbedrohliche<br />
Zustände handelt, wie zum<br />
Beispiel eine sich abzeichnende Beckenphlegmone.<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Therapeutischen Umschau» (2021), 78(9),<br />
489–493.<br />
Nach einer allgemeinen Anamnese,<br />
welche B-Symptome, Ernährungsgewohnheiten,<br />
Genussmittel und Drogenkonsum,<br />
Bauchsymptome wie Durchfall<br />
oder Obstipation, Medikamenteneinnahmen<br />
und die Sexualanamnese des letzten<br />
Jahres erfragt, kommen wir zu den Leitsymptomen:<br />
1. Haben sie Blut im Stuhl? Wenn ja, ist es<br />
nur am Papier oder nach dem Stuhlgang<br />
verteilt auf die ganze Toi lettenschüssel?<br />
2. Haben sie Schmerzen im Analbereich?<br />
Wenn ja, während des Stuhlgangs oder<br />
den ganzen Tag?<br />
3. Leiden sie unter Juckreiz? Wenn ja, zu<br />
welcher Tageszeit / Jahreszeit, essensabhängig,<br />
bestehen weitere Symp tome?<br />
4. Haben sie ein Fremdkörpergefühl?<br />
Wenn ja, wie lange besteht das und wie<br />
beeinträchtigt sie das in ihrer gesamten<br />
Lebensqualität?<br />
5. Haben sie unwillkürlichen Stuhlabgang<br />
/ drang? Wenn ja, haben sie Geburten<br />
oder Operationen hinter sich<br />
leiden sie an einer neurologischen Erkrankung<br />
oder leiden sie an Rückenmarksveränderungen<br />
oder -schädigungen,<br />
hatten sie Operationen im<br />
Anal- / Beckenbereich?<br />
Leitsymptom Blutung<br />
Bestehen nur anale Frischblutabgänge ohne<br />
Schmerzen, ist dies ein häufiges Symptom<br />
von pathologisch vergrösserten inneren<br />
Hämorrhoiden und damit statistisch<br />
das das häufigste Symptom des klassischen<br />
inneren Hämorrhoidalleidens (siehe<br />
Abb. 1a – c) [1, 2].<br />
Dabei spielt das Alter des Patienten<br />
für die nosologische Zuordnung eine wesentliche<br />
Rolle in der statischen Verteilung.<br />
Es treten jedoch Tumoren, sexuell<br />
übertragbare Erkrankungen, entzündliche<br />
Darmerkrankungen in jedem Lebensalter,<br />
jedem Geschlecht und jeder Ethnie<br />
und jedem Sozialstatus auf. Auch wenn<br />
die statistische Verteilung der Symptome<br />
mit dem Alter klar zunimmt ist es sehr<br />
einschneidend, wenn eine therapierbare<br />
Läsion im jüngeren Lebensalter verpasst<br />
wird.<br />
Blutungen können sich bei fast allen<br />
analen Erkrankungen zeigen, allerdings<br />
in einer differenzierten Gewichtung mit<br />
anderen Symptomen [3].<br />
Innere Hämorrhoiden haben typisch<br />
Frischblut und sonst seltener Symptome,<br />
je nach Stadium wenig Juckreiz, Soiling,<br />
Schmerzen sind eher selten (allenfalls bei<br />
zusätzlichen Entzündungen und Thrombosierungen<br />
bei höhergradigen Hämorrhoidalleiden).<br />
Die Blutmenge kann leicht<br />
bis anämisierend sein, je nach Stuhlkonsistenz<br />
und Konstitution sowie unter Gerinnungshemmung.<br />
Tumoren und deren Vorstufen im<br />
Anal bereich können sich mit Frischblut<br />
zuerst manifestieren, haben aber oft bei<br />
Cave: Jede neu aufgetretene anale<br />
Blutung muss ernst genommen werden<br />
und bedarf einmal einer Standortbestimmung<br />
mittels Endoskopie,<br />
am besten Koloskopie und Anoskopie!<br />
54<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
subtilen Nachfragen Kombinationen mit<br />
Fremdkörpergefühl, Urgesymptomatik,<br />
Gefühl der unvollständigen Entleerung.<br />
Jede sexuell übertragbare Erkrankung<br />
(STD), jede entzündliche Darmerkrankung<br />
kann anale Blutungen hervorrufen<br />
dies können oft auch Schmierblutungen<br />
sein. Wenige Blutauflagerungen am Toilettenpapier<br />
können durch Ekzeme, entzündete<br />
Marisken oder durch schmerzhafte<br />
Fissuren hervorgerufen werden.<br />
Die Aussage «Frischblutabgang» ist<br />
wie Vieles in der Medizin von relativer<br />
Natur und hängt von der Erfahrung des<br />
Beschreibers ab, so können Divertikelblutungen,<br />
je nach Intensität von koaguliertem<br />
Blut bis zum massiven analen Frischblutabgang<br />
das Erscheinungsbild prägen.<br />
Aus ärztlich-ethischer Sicht ist der<br />
Leidensdruck bei analen Blutungen und<br />
die Angst des Patienten oft ein Taktgeber<br />
zur Intensivierung der Diagnostik – aus<br />
gastroenterologischer Sicht sollte jeder<br />
Patient zur Entspannung seiner Angst<br />
zum Ausschluss relevanter Differentialdiagnosen<br />
und zur juristischen Entlastung<br />
des Arztes einer Endoskopie zugeführt<br />
werden [4].<br />
Leitsymptom Schmerz<br />
Anale Schmerzen beeinträchtigen in den<br />
meisten Fällen das Allgemeinbefinden<br />
(siehe Abb. 2a – c).<br />
Schmerzen, welche bei der Defäkation<br />
auftreten und messersticharig sind<br />
und dann noch bis Stunden nach der Defäkation<br />
bestehen können, sind ein klassisches<br />
Leitsymptom der akuten Analfissur.<br />
Die Schmerzen können derartig stark sein,<br />
dass eine Vermeidung des Toilettengangs<br />
mit Folge von Obstipation durch den Patienten<br />
induziert wird. Ursächlich für die<br />
Entstehung der Analfissur ist meist eine<br />
leichte lokale Inflammation mit Dehnung<br />
durch harten Stuhlgang. Die Fissur wird<br />
dabei durch den schmerz-reflektorisch erhöhten<br />
Analsphinktertonus, welche den<br />
Blutabfluss behindert, verlängert.<br />
Schmerzen bei entzündlichen Darmerkrankungen<br />
können nach der Defäkation<br />
kurzzeitig besser werden. Meistens<br />
werden jedoch anale Schmerzen bei der<br />
Defäkation kurzzeitig intensiviert.<br />
Schmerzen, welche unabhängig von<br />
der Defäkation bestehen, sind oft mit<br />
Fremdkörpergefühl kombiniert. Hier ist<br />
an erster Stelle die Thrombose der äusseren<br />
Analvenen zu erwähnen. Diese entsteht<br />
oft unvermittelt innerhalb von wenigen<br />
Stunden, ausgelöst durch Pressen,<br />
langes Sitzen, Lastenheben und vieles<br />
anderes.<br />
Dauerschmerz mit meist leichten bis<br />
schweren und schwersten Allgemeinsymptomen<br />
können durch Abszesse ausgelöst<br />
werden.<br />
Anale Schmerzen erfordern eine lokale<br />
Inspektion und rektal digitale Untersuchung<br />
als Minimum. Bei Unklar heiten<br />
und vor allem bei B-Symptomen ist eine<br />
Bildgebung (CT Becken) zum Ausschluss<br />
von Abszessen nötig.<br />
Leitsymptom Juckreiz<br />
Der Häufigkeit nach spielen hygienische<br />
Aspekte oft kombiniert mit Adipositas eine<br />
grosse Rolle. Klassische Ursachen sind<br />
Ekzeme (siehe Abb. 3a – c) [5].<br />
Bei Juckreiz ohne erkennbare äussere<br />
Ursachen kann pragmatisch an eine Wurminfektion<br />
gedacht werden. Differenzialdiagnostisch<br />
machen sexuell übertragbare<br />
Krank heiten und andere entzündliche Erkrankungen<br />
ebenso einen wesentlichen<br />
Teil aus.<br />
a)<br />
b)<br />
c)<br />
Abbildung 1a – c. Bei Blutungen: a. Hämorrhoiden Grad II; b. Rektumkarzinom; c. Melanom im Analbereich.<br />
a)<br />
b)<br />
c)<br />
Abbildung 2a – c. Bei Schmerzen: a. Analfissur; b. Abszess; c. Thrombose.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 55
Perspectives<br />
Analschleimhautprolaps und innere<br />
Hämorrhoiden ab Grad II können durch<br />
eine unphysiologische Hypersalivation<br />
ebenfalls zu Hautirritationen mit Juckreiz<br />
führen.<br />
Eine Hauptursache für Juckreiz ist<br />
die Anwendung von alkoholhaltigen, vasodilatierenden<br />
Reinigungstüchern oder<br />
die Verwendung von allergisierenden,<br />
topischen Stoffen wie Umweltschutztoilettenpapier<br />
(Herstellung aus alten Zeitungen<br />
mit Druckerschwärze) oder auch<br />
Kamillenextrakte können eine allergisierende<br />
Wirkung haben.<br />
Juckreiz erfordert im Minimum eine<br />
lokale Inspektion und bei Unklarheit eine<br />
proktologische Untersuchung.<br />
Leitsymptom Fremdkörpergefühl<br />
Hier kommen alle Tumorarten und entzündlichen<br />
Erkrankung in Betracht (siehe<br />
Abb. 4a – c).<br />
Dieses Symptom hat eine breite Differentialdiagnose<br />
und bedarf einer in tensiven<br />
Abklärung mittels Endoskopie und bis und<br />
mit MR-Diagnostik oder Endosonographie<br />
des Beckens und Analkanales.<br />
Leitsymptome Inkontinenz<br />
oder Urge-Symptome<br />
Patienten mit Inkontinenz kommen oft<br />
spät zur Abklärung zum Spezialisten, da<br />
die Symptome meist langsam auftreten<br />
und eine Art damit umzugehen etabliert<br />
ist (von häufigen Toilettenbesuchen, Einlagen<br />
tragen, bis zur sozialen Isolation).<br />
Typische einfach zu verstehende Pathophysiologie<br />
ist eine neuromuskuläre<br />
Störung des komplexen Sphinktersystems,<br />
die jede Stufe betreffen kann. Zum<br />
einen können entzündliche Irritationen<br />
zum Beispiel bei einer beginnenden Colitis<br />
ulcerosa im Rectum zu Urge-Symptomen<br />
führen. Zum anderen kann jede<br />
Schädigung des Sphinkters selbst (jede<br />
Geburt, ob normal, Sectio oder traumatisch;<br />
jeder operative Eingriff im Analbereich)<br />
zum Verlust von kontraktilen<br />
Fasern führen. Jede neurogene Schädigung<br />
kann zur Inkontinenzsymptomen<br />
führen (MS, Rückenmarksoperationen,<br />
Parkinson, Diabetes, Traumata, <strong>No</strong>xen<br />
wie Alkohol). Meistens kommen relevante<br />
Störungen durch die Kombination von<br />
Schädigung mit zunehmendem Alter vor.<br />
Zusammenfassung<br />
Neben einer allgemeinen Anamnese<br />
gibt es bei proktologischen Erkrankungen<br />
fünf gezielt zu erfragende<br />
Leitsymptome, welche das diagnostische<br />
Prozedere bestimmen. Neben<br />
Allgemeinmassnahmen wie Lifestyle<br />
und Basisthera-pien kommen einfach<br />
anzuwendende Hinweise mit nicht<br />
relevanten Nebenwirkungen zur<br />
Anwendung.<br />
Abstract: Leading<br />
symptoms in proctological<br />
diseases and<br />
general measures<br />
In addition to a general anamnesis,<br />
proctological diseases are characterised<br />
by five specific leading symptoms that<br />
determine the diagnostic procedure.<br />
In addition to general measures such as<br />
lifestyle and basic therapies, easy-touse<br />
tips with no relevant side effects are<br />
explained.<br />
a)<br />
b)<br />
c)<br />
Abbildung 3a – c. Zu Juckreiz: a. Ekzem; b. Analkarzinom; c. Condylomata acuminata.<br />
a)<br />
b)<br />
c)<br />
Abbildung 4a – c. Bei Fremdkörpergefühl: a. Rektumtumor; b. gutartige Hypertrophe Analpapille; c. Morbus Crohn Fisteln.<br />
56<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Grundsätzlich bedürfen die Inkontinenz<br />
und Urge-Symptomatik einer Abklärung<br />
beim Spezialisten oder einem proktologischen<br />
Zentrum. Der Leidensdruck<br />
des Patienten ist hier der Taktgeber.<br />
Therapeutische Basismassnahmen<br />
bei proktologischen Symptomen<br />
Der Grundsatz, dass eine Stuhlregulation<br />
von maximal drei Mal täglich und minimal<br />
drei Mal wöchentlich angestrebt wird,<br />
ist eine Richtlinie, die vom Wohlbefinden<br />
des Patienten bestimmt wird und kann<br />
deshalb auch eine grössere Bandbreite haben<br />
[6].<br />
Ziel ist eine schmerzfreie, geformte,<br />
Defäkation von hellbrauner Farbe, welche<br />
kontrolliert werden kann, aber nicht unterdrückt<br />
werden sollte.<br />
Viele gut durchgeführte Studien bestätigen<br />
den Benefit von klassischen Lifestyleinterventionen.<br />
1. Ausreichende Bewegung (WHO-Empfehlung;<br />
www.euro.who.int)<br />
2. Ernährung im mediterranen Sinn (nicht<br />
Pizza, nicht Pasta – vornehmlich pflanzlich;<br />
www.thelancet.com – mediterranean<br />
diet)<br />
3. Beckenbodentraining zur Motivation<br />
unter physiotherapeutischer Anleitung<br />
4. Anstrebung eines normalen BMI<br />
5. Pragmatischer Versuch mit Flavonoiden,<br />
um den Blutfluss im kleinen Becken<br />
zu regulieren (Daflon®)<br />
Als Basismassnahmen kann bei den Leitsymptomen<br />
nach oder parallel zu den<br />
empfohlenen Abklärungen und spezifischen<br />
Therapien Folgendes allgemein<br />
empfohlen werden.<br />
Leitsymptom Blutung<br />
1. Bei ursächlichem Hämorrhoidalleiden<br />
aller Grade – Beckenbodentraining, Lifestyleinterventionen<br />
2. Stuhlregulation mit Leinsamen und<br />
Floh samen<br />
3. Hygiene mit Wasser und weichen weissem<br />
Papier<br />
4. Keine langen Sitzzeiten auf der Toilette<br />
Leitsymptom Schmerz<br />
1. Analgesie bei Thrombosen mit <strong>No</strong>vaminsulfon,<br />
oder nicht steroidalen Antirheumatika<br />
(NSAR), oder topisch mit<br />
Lokalanästhetika (Emla®), die Stichinzision<br />
bringt bei der Gesamtschau<br />
über eine Woche keinen Vorteil gegenüber<br />
der konservativen Therapie.<br />
2. Bei Fissuren warme Sitzbäder abends<br />
zur Relaxation der Muskulatur, topisch<br />
Ca-Antagonisten vom Typ Nifedipinsalbe<br />
zwei Mal täglich 0,2 %<br />
3. Stuhlregulation<br />
Leitsymptom Juckreiz<br />
1. Anale Hygiene<br />
2. Lifestyleintervention<br />
3. Bei pruritus sine materie: pragmatischer<br />
Versuch mit Mebendazol (Vermox®)<br />
4. Meiden von Feuchttüchern (Allergisierung,<br />
Vasodilatation)<br />
5. Kein Umweltschutztoilettenpapier (Druckerschwärze)<br />
6. Topische Hautpflege mit Mandelöl,<br />
Zinksalbe (bei Rissen)<br />
Leitsymptom Fremdkörpergefühl<br />
1. Stuhlregulation<br />
2. Bei Nachweis von unspezifischen entzündlichen<br />
Veränderungen kurzzeitige<br />
pragmatische Therapie mit Mesalazin<br />
Leitsymptom Inkontinenz / Urge<br />
1. Hygiene<br />
2. Beckenbodentraining Biofeedback unter<br />
geschulter physiotherapeutischer<br />
Leitung<br />
3. Vorbeugung durch Schwangerschaftsgymnastik<br />
4. Vermeidung von relativ indizierten<br />
operativen Eingriffen im Analbereich<br />
Literatur<br />
[1] Kuehn HG, Gebbensleben O, Hilger<br />
Y, Rohde H. Relationship between anal<br />
symptoms and anal findings. Int J Med Sci.<br />
2009;6:77 – 84.<br />
[2] Gallo G, Martellucci J, Sturiale<br />
A, Clerico G, Milito G, Marino F, et al. Consensus<br />
statement of the Italian society of<br />
colorectal surgery (SICCR): management<br />
and treatment of hemorrhoidal disease.<br />
Tech Coloproctol. 2020;24:145 – 164.<br />
[3] Jensen SL, Harling H,<br />
Arseth-hansen P, Tange G. The natural<br />
history of symptomatic haemorrhoids.<br />
Int J Colorectal Dis. 1989;4:41 – 4.<br />
[4] Pfenninger JL, Surrell J. <strong>No</strong>nsurgical<br />
treatment options for internal<br />
hemorrhoids. Am Fam Physician.<br />
1995;52:821 – 34.<br />
[5] Kreuter AJ. Proctology – diseases<br />
of the anal region. Dtsch Dermatol<br />
Ges. 2016;14:352 – 73. quiz 372 – 5.<br />
[6] Alonso-Coello P, Zhou Q, Martinez-Zapata<br />
MJ, Mills E, Heels Ansdell D,<br />
Johanson JF, et al. Meta-analysis of flavonoids<br />
for the treatment of haemorrhoids.<br />
Br J Surg. 2006;93:909 – 20.<br />
Prof. Dr. med. Anne Leuppi-Taegtmeyer, PhD<br />
Oberärztin Klinische Pharmakologie<br />
und Toxikologie<br />
Leiterin Regionales Pharmacovigilance Zentrum<br />
Universitätsspital Basel<br />
Petersgraben 4<br />
4031 Basel<br />
Anne.Leuppi-Taegtmeyer@usb.ch<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 57
©Pierre-Yves Massot<br />
Du rire et du rêve<br />
pour nos enfants hospitalisés<br />
Grâce à vos dons, les enfants hospitalisés reçoivent<br />
chaque semaine la visite des docteurs Rêves.<br />
Merci pour votre soutien.<br />
www.theodora.ch<br />
IBAN CH51 0900 0000 1006 1645 5
Perspectives<br />
Un lieu particulier<br />
Un joyau naturel<br />
unique en son genre<br />
Fabian Kraxner, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Mon endroit préféré se<br />
trouve à 900 mètres de<br />
distance et 80 mètres<br />
au-dessus de chez moi,<br />
dans le quartier prisé d’Affoltern, à Zurich.<br />
Propre à la baignade, l’étang naturel<br />
de Hedingen est un haut lieu vibratoire,<br />
paisible et idyllique. Véritable petit bijou<br />
naturel loin du tumulte et de l’agitation,<br />
il présente de multiples facettes toute<br />
l’année et est apprécié par petits et<br />
grands. Je vous livre ci-après quelques<br />
impressions au fil des saisons.<br />
En automne, lorsque les feuilles aux<br />
couleurs chamarrées tombent des arbres,<br />
que les jours raccourcissent et les nuits<br />
s’allongent, que l’eau s’enveloppe d’une<br />
brume matinale, l’étang nous apparaît<br />
comme un lieu mystique et puissant<br />
avec ses rives de roseaux et de prairies,<br />
ses buissons et ses arbres.<br />
Cette ambiance me rappelle<br />
un poème d’Eduard Mörike intitulé<br />
«Matin de septembre»:<br />
Photo: màd<br />
Le monde repose encore dans le brouillard,<br />
Les forêts et les prairies rêvent encore.<br />
Bientôt tu verras, lorsque tombera le voile,<br />
Le ciel bleu authentique,<br />
Le monde feutré, fort de l’automne,<br />
Couler en des ors embrasés.<br />
Le givre recouvre les arbres et les arbustes<br />
qui encerclent l’étang, la neige<br />
saupoudre le sol. L’hiver prend ses<br />
quartiers. L’air est froid mais le soleil<br />
qui se faufile à travers les branches des<br />
arbres nous réchauffe de ses rayons<br />
réconfortants. La promenade qui fait le<br />
tour de l’étang offre une détente pour<br />
le corps et l’esprit. S’il y a suffisamment<br />
de neige, il est possible de faire du ski<br />
de fond sur le plateau de Feldenmaas,<br />
tout proche.<br />
Les jours s’allongent sensiblement,<br />
les oiseaux gazouillent dans la cime des<br />
arbres, les bourgeons pointent le bout de<br />
leurs feuilles, les premières petites fleurs<br />
sortent de terre. Le printemps est bien là.<br />
Les berges de l’étang s’animent; enfants<br />
et adultes jouent, rient et discutent<br />
au restaurant ou à l’occasion d’un piquenique<br />
commun.<br />
La chaleur de l’été, la vaste pelouse<br />
ainsi que l’atmosphère familiale attirent<br />
les amateurs de baignade et de soleil à<br />
l’étang, ce qui fait le bonheur du restaurant<br />
au cadre convivial et raffiné. On<br />
patauge, on nage ou on saute dans l’eau<br />
rafraîchissante. J’apprécie particulièrement<br />
la baignade de fin de journée.<br />
Nager au crépuscule m’inonde à chaque<br />
fois d’un bien-être indescriptible.<br />
L’étang naturel est un élément<br />
incontournable de Hedingen. Il rassemble<br />
toute la population dans<br />
un endroit somptueux. Il est petit,<br />
mais remarquable, quelle que soit<br />
la saison.<br />
Fabian Kraxner<br />
est membre de la<br />
rédaction du <strong>Journal</strong><br />
<strong>asmac</strong> depuis 2021<br />
et chef de clinique en<br />
psychiatrie et psychothérapie.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 59
mediservice<br />
Boîte aux lettres<br />
Accident avec le véhicule<br />
de prêt – qu’est-ce qui est<br />
assuré?<br />
Le garagiste a mis un véhicule<br />
à ma disposition pendant<br />
la réparation de ma voiture.<br />
J’ai été impliqué dans une<br />
collision, mais sans faute de ma part.<br />
Qui paie les dégâts subis par le véhicule<br />
du garagiste et les dommages des<br />
tiers?<br />
Aucune faute ne pouvant vous être<br />
imputée, en tant que conducteur de la<br />
voiture mise à votre disposition pendant<br />
la réparation, le garagiste lui-même<br />
(pour le coût des dégâts subis par le<br />
véhicule de remplacement) et les éventuels<br />
autres lésés peuvent s’adresser<br />
directement à l’assureur RC (responsabilité<br />
civile) du véhicule fautif. <strong>No</strong>us<br />
partons de l’idée que le garagiste vous a<br />
confié ce véhicule de remplacement sur<br />
une base conventionnelle préalable, à<br />
titre onéreux ou éventuellement à un prix<br />
réduit, auquel cas l’utilisation du véhicule<br />
relève d’un contrat de location. Si, au<br />
contraire, le véhicule de remplacement<br />
vous a été remis gratuitement, il s’agit<br />
alors d’un prêt à usage. Vue sous l’angle<br />
du dommage subi par le garagiste, la<br />
forme de ce contrat avec lui (véhicule<br />
loué ou prêté) ne joue aucun rôle, puisque<br />
vous pouvez produire la preuve que vous<br />
n’avez commis aucune faute ayant<br />
entraîné des dégâts au véhicule, et vous<br />
n’avez donc aucune raison de dédommager<br />
le garagiste.<br />
Droit d’action directe du lésé<br />
En tant que partie lésée, et conformément<br />
à la loi fédérale sur la circulation<br />
routière, le garagiste peut intenter<br />
une action judiciaire directement contre<br />
l’assureur RC du véhicule fautif. La<br />
responsabilité du fautif étant clairement<br />
établie, cet assureur s’occupera immédiatement<br />
de la liquidation du sinistre<br />
et prendra à sa charge les frais de<br />
réparation. Si le garagiste a conclu une<br />
assurance casco complète couvrant<br />
le véhicule endommagé, il pourra,<br />
compte tenu de la franchise contractuelle,<br />
charger cet assureur-là de régler<br />
le sinistre pour lui. Le cas échéant,<br />
l’assurance casco complète se fera verser<br />
la compensation des dépenses du<br />
garagiste par l’assureur RC du véhicule<br />
fautif – et lui réclamera aussi le montant<br />
de la franchise prévue dans le contrat<br />
de l’assurance casco complète couvrant<br />
le véhicule que vous avez temporairement<br />
utilisé.<br />
Association Suisse d’Assurances (ASA)<br />
Photo: Adobe Stock<br />
60<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>No</strong>us conseillons les médecins, parce que nous les comprenons bien.<br />
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parlerons de vos assurances de personnes, de chose et de patrimoine et accidents.<br />
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mediservice<br />
En meilleure<br />
forme grâce à<br />
l’escalade<br />
L’escalade sportive en salle est aussi populaire que la musculation<br />
au centre de fitness et fait même partie du sport scolaire.<br />
Outre la force musculaire, l’escalade permet également d’entraîner<br />
la souplesse, l’équilibre et la force mentale, ce qui en fait<br />
un sport préventif.<br />
Kimberly Ann Zwygart, spécialiste Mouvement chez santé24 / SWICA<br />
Plus qu’une simple tendance,<br />
l’escalade et l’escalade de bloc<br />
se sont progressivement établies<br />
comme des disciplines<br />
sportives populaires, permettant de développer<br />
la musculature et d’améliorer la<br />
souplesse, l’équilibre, la force mentale et<br />
l’habileté tactique. Elle sollicite la musculature<br />
des bras et des épaules et permet<br />
d’activer toutes les chaînes musculaires, y<br />
compris au niveau du buste. Elle constitue<br />
un entraînement global qui favorise<br />
aussi la coordination des mouvements,<br />
permet d’améliorer sa posture et de se<br />
sentir mieux dans son corps.<br />
Un sport de loisirs pour toutes et<br />
tous en plein essor<br />
Peu de sports ont connu ces dernières années<br />
une telle évolution. Selon les chiffres<br />
de 2021 de l’Office fédéral du sport, 3,5% de<br />
la population suisse pratique l’escalade,<br />
qu’il s’agisse d’escalade de bloc, d’alpinisme,<br />
d’escalade en salle, d’escalade de<br />
glace, d’escalade freestyle ou de freeclimbing.<br />
Alors que l’escalade en falaise à l’extérieur<br />
inclut l’expérience de la nature, le<br />
sport en salle a l’avantage de pouvoir être<br />
pratiqué toute l’année indépendamment<br />
des conditions météorologiques.<br />
En escalade sportive, la corde et les<br />
pitons ne servent généralement qu’à l’assurage<br />
et ne sont pas utilisés pour la pro-<br />
gression. La plupart du temps, l’escalade<br />
se pratique en cordée de deux personnes,<br />
l’une se trouvant au sol et assurant pendant<br />
que l’autre grimpe. L’escalade de bloc<br />
est une escalade sportive à hauteur de<br />
saut. C’est pourquoi on n’utilise ni corde<br />
de sécurité ni baudrier. Un tapis au sol doit<br />
amortir les chutes et éviter les blessures<br />
aux pieds. Comme le déroulement des<br />
mouvements en escalade de bloc est très<br />
complexe, la voie doit être maîtrisée mentalement<br />
au préalable. Sur le plan physique,<br />
cette discipline demande en général<br />
un effort important en termes de force.<br />
Se déplacer en toute sécurité sur le<br />
mur d’escalade<br />
L’escalade peut en principe être pratiquée<br />
par toutes et tous. La prudence est toutefois<br />
de mise en cas de blessures ou d’inflammations<br />
aiguës. Celles-ci devraient<br />
être examinées par un médecin avant de<br />
commencer à grimper. Selon le Bureau de<br />
prévention des accidents (bpa), la distraction<br />
et un mauvais assurage constituent<br />
les principales causes d’accident lors de la<br />
pratique de l’escalade en salle. Pour minimiser<br />
les risques, il est important d’apprendre<br />
la technique d’assurage et de faire<br />
vérifier les nœuds, de grimper avec une<br />
personne en qui l’on a confiance et de ne<br />
pas se laisser distraire. Un échauffement<br />
adéquat réduit également le risque de<br />
blessure. La natation est une bonne compensation<br />
à l’escalade dans la mesure où<br />
elle combine l’entraînement d’endurance<br />
et la souplesse. L’entraînement d’endurance<br />
augmente la performance, tandis<br />
que la souplesse est importante pour que<br />
les muscles restent flexibles et mobiles.<br />
Une pratique également bénéfique<br />
pour les enfants<br />
L’escalade favorise également la santé<br />
physique et psychique des enfants. Elle<br />
entraîne la motricité, la coordination et la<br />
capacité d’orientation spatiale, la concentration<br />
et renforce la confiance en soi.<br />
L’âge auquel un enfant peut commencer à<br />
pratiquer l’escalade dépend de son développement<br />
mais aussi de l’accord des parents.<br />
Un enfant de 4 ans peut par exemple<br />
«explorer» un mur d’escalade de manière<br />
ludique en étant assuré par ses parents à<br />
l’aide d’une corde. En principe, l’âge idéal<br />
pour débuter l’escalade de bloc se situe<br />
entre 6 et 8 ans, car à cet âge, les enfants<br />
sont capables de suivre des règles. Ils devraient<br />
toutefois toujours être surveillés<br />
par une personne majeure. Depuis que<br />
l’escalade a été intégrée au LP 21, ou programme<br />
scolaire, de l’école obligatoire alémanique,<br />
les enfants apprennent en de<br />
nombreux endroits à pratiquer l’escalade<br />
correctement et en toute sécurité dans le<br />
cadre du sport scolaire.<br />
Photos: màd; Adobe Stock<br />
62<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
SWICA encourage la<br />
pratique de l’escalade<br />
Depuis 2015, un partenariat collectif<br />
existe entre la Communauté d’intérêt<br />
des murs d’escalade (CIME) et SWICA,<br />
afin de promouvoir une pratique<br />
qualitative et sûre de l’escalade en<br />
salle. Plus de la moitié des 76 salles<br />
d’escalade en Suisse ont conclu un<br />
contrat avec SWICA. L’escalade et<br />
l’escalade de bloc font partie des<br />
sports bénéfiques pour la santé que<br />
SWICA soutient grâce à d’importantes<br />
contributions de promotion de la<br />
santé: moyennant l’assurance complémentaire<br />
correspondante, les clientes<br />
et clients des salles d’escalade reconnues<br />
par SWICA se voient rembourser<br />
jusqu’à 600 francs par an sur leur<br />
abonnement personnel d’escalade<br />
d’une durée de six ou douze mois.<br />
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SWICA soutient vos activités dans<br />
les domaines de l’activité physique,<br />
de l’alimentation et de la détente.<br />
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SWICA est en outre partenaire des<br />
Championnats du monde d’escalade<br />
<strong>2023</strong>, qui se dérouleront à Berne<br />
du 1 er au 12 août.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 63
mediservice<br />
La mobilité<br />
du futur<br />
Electromobilité, car sharing, multimodalité.<br />
La liste des possibilités et des tendances dans le domaine<br />
de la mobilité est longue, et ne cesse de s’allonger.<br />
Alors qu’il y a quelques années, notre choix se limitait à la voiture,<br />
aux transports publics ou au vélo; aujourd’hui, nous avons<br />
bien plus d’options et de variantes à disposition. Rien n’arrête la quête<br />
d’innovations dans le domaine de la mobilité.<br />
Photo: màd<br />
64<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
Depuis longtemps déjà, voyager<br />
signifie bien plus que d’aller<br />
d’un point A à un point B.<br />
Chacun de nous se rend régulièrement<br />
à différents endroits, qu’il<br />
s’agisse de déplacements professionnels<br />
ou privés. Aller à pied jusqu’à la gare, puis<br />
prendre le train, louer une trottinette<br />
électrique jusqu’à l’arrêt de bus ou bien<br />
faire tout le trajet directement en voiture?<br />
De nos jours, nous disposons d’innombrables<br />
possibilités, que nous pouvons<br />
aussi combiner entre elles. Prendre différents<br />
moyens de transport pour un trajet,<br />
ce que l’on appelle la multimodalité, est<br />
une tendance en hausse. Cette tendance<br />
est alimentée par le besoin d’arriver à destination<br />
dans le confort et sans encombre<br />
tout en gérant efficacement son temps. Le<br />
choix des moyens de transport repose sur<br />
des facteurs tels que la distance, la densité<br />
du trafic ou les heures de pointe.<br />
Shared Mobility: louer plutôt<br />
qu’acheter<br />
Depuis longtemps, on se pose non seulement<br />
la question du mode de transport approprié,<br />
mais aussi de l’achat ou de la location<br />
de ce dernier pour arriver à bon port<br />
en toute sérénité. «Sharing is caring.» Voitures,<br />
vélos ou trottinettes: tous ces véhicules<br />
se louent facilement en fonction des<br />
besoins. Cela permet de gagner du temps,<br />
d’économiser les frais d’entretien et d’obtenir<br />
un décompte au kilomètre près. <strong>No</strong>us<br />
payons uniquement ce dont nous avons<br />
besoin tout en restant constamment<br />
flexibles. Parallèlement, cela a un impact<br />
positif sur les places de stationnement disponibles<br />
et la densité du trafic. L’environnement<br />
est notre passager. Plutôt séduisant<br />
et intelligent, me direz-vous. Pourtant,<br />
d’après le Swiss Mobility Monitor<br />
2022, plus de 75% des Suisses continuent<br />
d’utiliser leur propre voiture et ils ne sont<br />
que 10% à utiliser l’alternative du car sharing.<br />
Il y a tout aussi peu de personnes qui<br />
prévoient d’utiliser des offres de car sharing<br />
dans les prochains mois, que ce soit à<br />
titre personnel ou professionnel. Pourtant,<br />
d’après l’étude sur la mobilité, nos voitures<br />
restent inutilisées à 95% du temps.<br />
Electromobilité: la prise au lieu<br />
de la pompe<br />
De même, la grande majorité de la population<br />
suisse n’utilise pas encore les possibilités<br />
offertes par l’électromobilité. D’après<br />
l’Office fédéral de la statistique, les véhicules<br />
électriques représentaient seulement<br />
2,3% des voitures de tourisme immatriculées<br />
en 2022. La plupart des conducteurs<br />
automobiles continuent de miser sur<br />
des modèles à essence classiques, suivis<br />
par les moteurs diesel.<br />
Dans le même temps, le nombre de<br />
nouvelles immatriculations de véhicules<br />
électriques est en forte hausse. Ainsi, en<br />
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pas de mentionner votre adhésion<br />
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2021, on a enregistré 62,1% de véhicules<br />
électriques neufs mis en circulation de plus<br />
qu’en 2020. Cette hausse se poursuit en<br />
2022 même si elle reste à peine perceptible<br />
dans l’ensemble. Le cap des nouveaux modes<br />
de déplacements alternatifs reste difficile<br />
à franchir. L’avenir nous dira si et dans<br />
quelle mesure les esprits vont s’ouvrir. Cependant,<br />
l’augmentation des nouvelles immatriculations<br />
de véhicules électriques<br />
laisse à penser que les choses évoluent.<br />
L’avenir sera-t-il à la conduite<br />
autonome?<br />
L’attitude attentiste vis-à-vis du car sharing<br />
et de l’électromobilité est d’autant<br />
plus marquée en ce qui concerne la<br />
conduite autonome. Tandis que les systèmes<br />
d’assistance (aide au stationnement<br />
p. ex.) sont particulièrement prisés, on<br />
constate encore une certaine réserve dans<br />
la vision de la voiture autonome. Jadis,<br />
l’Homme rêvait de voler. Aujourd’hui, il<br />
s’attelle à trouver comment conduire sans<br />
chauffeur. Le scepticisme vis-à-vis de ce<br />
concept ne semble pas totalement injustifié,<br />
au vu des nombreux défis techniques<br />
qu’il implique. En effet, il faut d’abord<br />
standardiser la configuration des véhicules,<br />
puis les confronter à des situations<br />
individuelles, parfois imprévisibles. Il<br />
reste encore de nombreux points à clarifier<br />
avant de savoir quelles solutions de mobilité<br />
concrètes seront réalisables pour une<br />
innovation d’une telle complexité. Ne serait-ce<br />
que là où nous voulons aller et la<br />
façon de le faire. Une chose est sûre: les<br />
possibilités vont continuer à se multiplier<br />
en tenant compte de nos besoins en termes<br />
de flexibilité et de confort.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 2/23 65
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 2 • 42 e année • Avril <strong>2023</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Téléphone 031 350 44 88<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />
Rédaction<br />
Catherine Aeschbacher (rédactrice en chef),<br />
Kerstin Jost, Fabian Kraxner, Maya Cosentino,<br />
Bianca Molnar, Patricia Palten, Léo Pavlopoulos,<br />
Lukas Staub, Anna Wang<br />
Comité directeur <strong>asmac</strong><br />
Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />
(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />
Christoph Bosshard (invité permanent),<br />
Marius Grädel, Patrizia Kündig, Richard<br />
Mansky, Gert Printzen, Svenja Ravioli,<br />
Patrizia Rölli, Martin Sailer, Jana Siroka,<br />
Clara Ehrenzeller (swimsa)<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />
Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />
info@staempfli.com, www.staempfli.com<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
sekretariat@vsao-basel.ch, www.vsao-basel.ch<br />
BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
info@vsao-bern.ch, www.vsao-bern.ch<br />
FR ASMAC section fribourgeoise, Sanae Chemlal, Rue du Marché 36,<br />
1630 Bulle, presidence@asmaf.ch<br />
GE Associations des Médecins d’Institutions de Genève, case postale 23,<br />
Rue Gabrielle-Perret-Gentil 4, 1211 Genève 14, amig@amig.ch, www.amig.ch<br />
GR<br />
JU<br />
NE<br />
VSAO Sektion Graubünden, Kornplatz 2, 7000 Coire, Samuel B. Nadig,<br />
lic. iur. HSG, RA Geschäftsführer/Sektionsjurist, tél. 081 256 55 55,<br />
info@vsao-gr.ch, www.vsao-gr.ch<br />
ASMAC section Jura, 6, Bollwerk 10, 3001 Berne, secretariat@<strong>asmac</strong>.ch,<br />
031 350 44 88<br />
ASMAC section neuchâteloise, Joël Vuilleumier, avocat,<br />
Rue du Musée 6, case postale 2247, 2001 Neuchâtel,<br />
tél. 032 725 10 11, vuilleumier@valegal.ch<br />
SG/AI/AR VSAO Sektion St. Gallen-Appenzell, Bettina Surber, Oberer Graben 44,<br />
9000 St-Gall, tél. 071 228 41 11, fax 071 228 41 12,<br />
Surber@anwaelte44.ch<br />
Maquette<br />
Oliver Graf<br />
Illustration de la page de couverture<br />
Stephan Schmitz<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Téléphone 044 928 56 53<br />
E-mail vsao@fachmedien.ch<br />
SO<br />
TI<br />
TG<br />
VSAO Sektion Solothurn, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ASMAC Ticino, Via Cantonale 8-Stabile Qi, 6805 Mezzovico-Vira,<br />
segretariato@<strong>asmac</strong>t.ch<br />
VSAO Sektion Thurgau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 22 250<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
2022: 21 679 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 3/<strong>2023</strong> paraîtra en<br />
juin <strong>2023</strong>. Sujet: Digital.<br />
© <strong>2023</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
VD<br />
VS<br />
ASMAV, case postale 9, 1011 Lausanne-CHUV,<br />
asmav@asmav.ch, www.asmav.ch<br />
ASMAVal, p.a. Maître Valentine Gétaz Kunz,<br />
Ruelle du Temple 4, CP 20, 1096 Cully, contact@asmaval.ch<br />
Suisse centrale (LU, ZG, SZ, GL, OW, NW, UR)<br />
VSAO Sektion Zentralschweiz, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
ZH/SH<br />
VSAO ZH/SH, RA lic. iur. Susanne Hasse,<br />
Geschäftsführerin, <strong>No</strong>rdstrasse 15, 8006 Zurich, tél. 044 941 46 78,<br />
susanne.hasse@vsao-zh.ch, www.vsao-zh.ch<br />
Publication<strong>2023</strong><br />
CIBLÉ<br />
COMPÉTENT<br />
TRANSPARENT<br />
Label de qualité Q-publication<br />
de l’association médias suisses<br />
66<br />
2/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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