18.04.2023 Views

Programme de soirée - Deux femmes en or

Programme de soirée de la pièce Deux femmes en or, présentée du 18 avril au 20 mai 2023, au Théâtre La Licorne. Une production de La Manufacture. https://theatrelalicorne.com/pieces/deux-femmes-en-or-22-23/

Programme de soirée de la pièce Deux femmes en or, présentée du 18 avril au 20 mai 2023, au Théâtre La Licorne. Une production de La Manufacture.
https://theatrelalicorne.com/pieces/deux-femmes-en-or-22-23/

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DU 18 AVRIL<br />

18 MAI 2023<br />

DEUX<br />

FEMMES<br />

EN OR<br />

▲ DE CATHERINE LÉGER ▼<br />

Adapté du scénario<br />

<strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Fournier<br />

et Marie-José Raymond<br />

Mise <strong>en</strong> scène <strong>de</strong><br />

Philippe Lambert


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

LA MANUFACTURE<br />

ET LE THÉÂTRE<br />

LA LICORNE<br />

La Manufacture est une compagnie <strong>de</strong> théâtre qui assure égalem<strong>en</strong>t la direction du Théâtre<br />

La Lic<strong>or</strong>ne, un c<strong>en</strong>tre <strong>de</strong> création et <strong>de</strong> diffusion théâtral fav<strong>or</strong>isant l’émerg<strong>en</strong>ce, la découverte,<br />

le développem<strong>en</strong>t et le rayonnem<strong>en</strong>t d’une dramaturgie qui p<strong>or</strong>te un regard neuf et actuel sur notre<br />

société, ses <strong>en</strong>jeux et les débats qu’ils provoqu<strong>en</strong>t. Privilégiant la création québécoise, la compagnie<br />

fait aussi place à la parole d’auteurs canadi<strong>en</strong>s et étrangers, particulièrem<strong>en</strong>t d’Angleterre,<br />

d’Écosse et d’Irlan<strong>de</strong>. La Lic<strong>or</strong>ne est un théâtre où les idées circul<strong>en</strong>t, où les artistes cré<strong>en</strong>t <strong>en</strong> toute<br />

liberté. Un théâtre où le public, véritable complice, est toujours au cœur <strong>de</strong> notre action artistique.<br />

Lieu d’incubation et <strong>de</strong> création incontournable, La Lic<strong>or</strong>ne est une véritable institution dédiée au<br />

théâtre <strong>de</strong> création et un modèle <strong>de</strong> vitalité <strong>de</strong>s plus inspirants.<br />

> VOIR L’ÉQUIPE DE LA MANUFACTURE > VOIR LE CONSEIL D’ADMINISTRATION<br />

SUPPLÉMENTAIRES DE DEUX<br />

FEMMES EN OR<br />

EN DÉCEMBRE 2023 !<br />

Devant la f<strong>or</strong>te <strong>de</strong>man<strong>de</strong>, <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong><br />

revi<strong>en</strong>dra trois semaines la saison prochaine,<br />

soit du 5 au 21 décembre 2023, égayer les<br />

planches <strong>de</strong> La Gran<strong>de</strong> Lic<strong>or</strong>ne !<br />

Les billets sont <strong>en</strong> v<strong>en</strong>te dès maint<strong>en</strong>ant ;<br />

passez le mot !<br />

<strong>en</strong> savoir plus<br />

Sophie Desmarais et Isabelle Brouillette dans <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong><br />

© SUZANE O’NEILL


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

PHILIPPE LAMBERT<br />

METTEUR EN SCÈNE<br />

ET DIRECTEUR ARTISTIQUE ET GÉNÉRAL<br />

Mettre <strong>en</strong> scène un texte <strong>de</strong> Catherine Léger, c’est un grand bonheur.<br />

Catherine a ce don pour raconter <strong>de</strong>s histoires qui pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t racine dans<br />

nos angles m<strong>or</strong>ts et qui mett<strong>en</strong>t à mal nos postures m<strong>or</strong>ales avec un plaisir<br />

contagieux et un soupçon d’irrévér<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong>veillante. Il suffit al<strong>or</strong>s <strong>de</strong> bi<strong>en</strong><br />

éclairer les situations et <strong>de</strong> faire résonner ses répliques savoureuses et toute<br />

la finesse d’esprit <strong>de</strong> Catherine jaillit. On découvre que <strong>de</strong>rrière la comédie se<br />

cache une fulgurante lucidité qui nous foudroie quand on s’y att<strong>en</strong>d le moins.<br />

Et on <strong>en</strong> re<strong>de</strong>man<strong>de</strong>. Parce qu’on rit <strong>de</strong> s’y reconnaître aussi <strong>or</strong>gueilleux,<br />

maladroit, vulnérable ou suffisant. Le p<strong>or</strong>trait n’est pas toujours joli, mais<br />

il a le mérite <strong>de</strong> s’interroger sur nos mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> vie trop souv<strong>en</strong>t axés sur la<br />

perf<strong>or</strong>mance, tant familiale que professionnelle ou sociale.<br />

© KELLY JACOB<br />

Dans son adaptation <strong>de</strong> <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong>, tout y passe et personne n’est<br />

épargné. Chaque personnage frappe un mur. Tandis que les maris s’<strong>en</strong>lis<strong>en</strong>t,<br />

nos <strong>de</strong>ux <strong>femmes</strong>, elles, rebondiss<strong>en</strong>t, s’activ<strong>en</strong>t, s’<strong>en</strong>vol<strong>en</strong>t même, f<strong>or</strong>tes<br />

<strong>de</strong> leur amitié. Le statu quo n’est pas une option. Solidaires dans leur quête<br />

du bonheur, elles os<strong>en</strong>t transgresser, <strong>en</strong>tre autres, le tabou ultime, celui d’une<br />

sexualité féminine libre, assumée, débridée même. C’est assurém<strong>en</strong>t très jouissif<br />

(dans tous les s<strong>en</strong>s du terme !), parce que Catherine conserve toute la folie du<br />

film s<strong>or</strong>ti <strong>en</strong> 1970, tout <strong>en</strong> attaquant <strong>de</strong> front <strong>de</strong>s <strong>en</strong>jeux bi<strong>en</strong> contemp<strong>or</strong>ains<br />

auxquels doiv<strong>en</strong>t faire face les couples <strong>en</strong> 2023. Maint<strong>en</strong>ant, à vous d’évaluer<br />

si les rapp<strong>or</strong>ts hommes-<strong>femmes</strong> ont vraim<strong>en</strong>t évolué <strong>de</strong>puis cinquante ans !<br />

Et surtout si nos <strong>de</strong>ux <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> sont plus libres aujourd’hui ?<br />

En terminant, je veux sincèrem<strong>en</strong>t remercier Catherine pour toute sa<br />

confiance. C’est notre quatrième collab<strong>or</strong>ation et, comme chaque fois, je<br />

me s<strong>en</strong>s privilégié d’y participer.<br />

Merci du fond du cœur à toute l’équipe pour votre investissem<strong>en</strong>t total.<br />

Isabelle, Sophie, Charlotte, Steve et Mathieu, vous avez été <strong>de</strong>s complices<br />

précieux.<br />

Un merci spécial à Frédéric Lavallée pour ta prés<strong>en</strong>ce bi<strong>en</strong>veillante.<br />

Merci aux concepteur·trice·s, qui m’ont épaulé avec tal<strong>en</strong>t et s<strong>en</strong>sibilité tout<br />

au long du processus.<br />

Et vous, public, merci pour votre prés<strong>en</strong>ce et votre curiosité !<br />

PHILIPPE LAMBERT


SPENCER IMBROCK / UNSPLASH<br />

THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

philippe lambert<br />

Biographie<br />

Finissant <strong>de</strong> l’École nationale <strong>de</strong> théâtre <strong>en</strong> 1996, Philippe Lambert a été adjoint<br />

à la direction artistique <strong>de</strong> La Lic<strong>or</strong>ne <strong>de</strong> 2008 à 2019, date à laquelle il pr<strong>en</strong>d les<br />

rênes du théâtre <strong>de</strong> la rue Papineau. Au cours <strong>de</strong> sa carrière, il a signé plus d’une<br />

vingtaine <strong>de</strong> mises <strong>en</strong> scène, dont plusieurs pour La Manufacture. Sa vision<br />

allumée a été applaudie dans Les points tournants <strong>de</strong> Steph<strong>en</strong> Gre<strong>en</strong>h<strong>or</strong>n,<br />

prés<strong>en</strong>tée à Montréal et <strong>en</strong> tournée québécoise <strong>de</strong> 2006 à 2009. Citons égalem<strong>en</strong>t<br />

Midsummer (une pièce et neuf chansons) <strong>de</strong> David Greig et G<strong>or</strong>don<br />

McIntyre, créée <strong>en</strong> 2012 et reprise jusqu’<strong>en</strong> 2015, ainsi que Pervers <strong>de</strong> Stacey<br />

Gregg (2013) et Psychédélique Marilou <strong>de</strong> Pierre-Michel Tremblay (2017).<br />

À La Lic<strong>or</strong>ne, il a égalem<strong>en</strong>t dirigé les comédi<strong>en</strong>s <strong>de</strong> Napoléon voyage<br />

<strong>de</strong> Jean-Philippe Lehoux (2014) et ceux <strong>de</strong> La maison aux 67 langues <strong>de</strong><br />

Jonathan Garfinkel (2019). Avec <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong>, il <strong>or</strong>chestre un quatrième<br />

texte <strong>de</strong> Catherine Léger, après J’ai perdu mon mari (2014), Voiture<br />

américaine (2015) et Baby-sitter (2017) – les <strong>de</strong>ux <strong>de</strong>rnières ayant été jouées<br />

à La Lic<strong>or</strong>ne.<br />

Comme comédi<strong>en</strong>, le public <strong>de</strong> La Lic<strong>or</strong>ne a pu le voir dans les pièces Après<br />

moi, un texte <strong>de</strong> Christian Bégin produit par les Éternels pigistes, et Bug,<br />

<strong>de</strong> Tracy Letts. Il participe égalem<strong>en</strong>t à la tournée <strong>de</strong> Au champ <strong>de</strong> mars <strong>de</strong><br />

Pierre-Michel Tremblay. Sa connaissance et sa curiosité pour les nouvelles<br />

dramaturgies l’ont égalem<strong>en</strong>t m<strong>en</strong>é vers l’<strong>en</strong>seignem<strong>en</strong>t – à l’École Nationale<br />

<strong>de</strong> Théâtre du Canada et à l’École supérieure <strong>de</strong> théâtre <strong>de</strong> l’UQAM.<br />

FOU DE<br />

THÉÂTRE ?<br />

Chaque samedi,<br />

dans l’édition papier


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

CATHERINE<br />

LÉGER<br />

Biographie<br />

Diplômée <strong>de</strong> l’École nationale <strong>de</strong> théâtre du Canada <strong>en</strong> écriture dramatique<br />

(2005), Catherine Léger a écrit, <strong>en</strong>tre autres, les pièces<br />

Princesses (2011), J’ai perdu mon mari (2014) et Changer <strong>de</strong> vie (2022).<br />

À La Lic<strong>or</strong>ne, elle a prés<strong>en</strong>té Voiture américaine (2016) – qui lui a valu<br />

<strong>en</strong> 2006 le Prix Grati<strong>en</strong>-Gélinas – et Baby-sitter (2017), développée<br />

dans le cadre d’une rési<strong>de</strong>nce d’écriture à La Manufacture. Cette <strong>de</strong>rnière<br />

pièce sera par la suite montée <strong>en</strong> Ohio, à Limoges et à Munich.<br />

L’année suivante, <strong>en</strong> 2018, le public <strong>de</strong> La Lic<strong>or</strong>ne découvre Filles<br />

<strong>en</strong> liberté, dans une production du Théâtre PÀP. Souv<strong>en</strong>t p<strong>or</strong>tés par<br />

une parole féministe, ses textes mèn<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s réflexions sociales et<br />

pouss<strong>en</strong>t à <strong>de</strong>s remises <strong>en</strong> question <strong>de</strong>s idées reçues. Notons qu’une<br />

première version <strong>de</strong> <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> – adaptation du film écrit <strong>en</strong><br />

1970 par Clau<strong>de</strong> Fournier et Marie-José Raymond – a été prés<strong>en</strong>tée<br />

à Carleton-sur-Mer à l’été 2018. Il s’agit <strong>de</strong> son troisième texte écrit<br />

<strong>en</strong> rési<strong>de</strong>nce.<br />

Au grand écran, son scénario pour Charlotte a du fun (Slut In A Good<br />

Way) lui a valu le prix du Meilleur scénario <strong>or</strong>iginal aux Écrans canadi<strong>en</strong>s<br />

2019. Elle a aussi adapté le roman La déesse <strong>de</strong>s mouches à feu<br />

<strong>de</strong> G<strong>en</strong>eviève Petters<strong>en</strong>, réalisé par Anaïs Barbeau-Lavalette. En juin<br />

2021, le long-métrage a remp<strong>or</strong>té sept prix Iris, dont celui du meilleur<br />

film. M<strong>en</strong>tionnons égalem<strong>en</strong>t que l’adaptation cinématographique<br />

<strong>de</strong> Baby-sitter – scénarisée par Catherine Léger et réalisée par Monia<br />

Chokri – a été prés<strong>en</strong>tée aux festivals <strong>de</strong> Sundance et <strong>de</strong> Tribeca,<br />

avant <strong>de</strong> pr<strong>en</strong>dre l’affiche <strong>en</strong> France et au Québec au printemps 2022.<br />

autrice<br />

© DOMNIQUE LAFOND<br />

▲▼<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

mot <strong>de</strong><br />

L'AUTRICE<br />

Je suis <strong>de</strong>puis longtemps une gran<strong>de</strong> fan du film <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong>. J’ai toujours<br />

aimé son côté jazzé, sa banlieue si poétique, ses personnages luci<strong>de</strong>s qui viv<strong>en</strong>t<br />

sans trop se pr<strong>en</strong>dre au sérieux... Et, bi<strong>en</strong> sûr, ces <strong>de</strong>ux <strong>femmes</strong> au foyer qui expl<strong>or</strong><strong>en</strong>t<br />

spectaculairem<strong>en</strong>t la sexualité sans culpabilité et sans rêver <strong>de</strong> romance.<br />

Marie-José Raymond et Clau<strong>de</strong> Fournier m’ont fait confiance pour adapter leur film<br />

au théâtre. Je leur <strong>en</strong> suis extrêmem<strong>en</strong>t reconnaissante. Si j’étais déjà admirative <strong>de</strong><br />

leur capacité à faire une comédie sur la sexualité féminine, je le suis <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ue <strong>en</strong>c<strong>or</strong>e<br />

plus au fur et à mesure que mes <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> à moi, mo<strong>de</strong>rnes, m’am<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t dans<br />

une comédie un peu plus noire. C’est que cette légèreté qui m’avait tant séduite<br />

dans le film, je ne la retrouvais pas à notre époque beaucoup plus rigi<strong>de</strong> qu’il n’y<br />

paraît. On a fait le grand ménage <strong>de</strong> nos petits travers pour notre bi<strong>en</strong>, pour notre<br />

santé, pour notre sécurité, pour ne pas nuire à cette gran<strong>de</strong> perf<strong>or</strong>mance qu’est<br />

notre vie. On est bi<strong>en</strong> sage. Parfois, je ne sais plus à quoi ça sert <strong>de</strong> travailler autant,<br />

<strong>de</strong> se dém<strong>en</strong>er dans <strong>de</strong>s h<strong>or</strong>aires surchargés, al<strong>or</strong>s que le s<strong>en</strong>tim<strong>en</strong>t d’être <strong>en</strong> train<br />

<strong>de</strong> passer à côté <strong>de</strong> quelque chose n’est, malgré tous nos eff<strong>or</strong>ts, jamais bi<strong>en</strong> loin.<br />

L’anxiété non plus. Est-ce vraim<strong>en</strong>t souhaitable <strong>de</strong> « réussir » sa vie ? Est-ce que ce<br />

n’est pas déjà une façon <strong>de</strong> l’instrum<strong>en</strong>taliser et donc voué à l’échec ?<br />

Le chemin qui mènera à une expl<strong>or</strong>ation sexuelle les <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> que vous verrez<br />

ce soir est plus lab<strong>or</strong>ieux que celui <strong>de</strong>s <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> <strong>de</strong> 1970, parce qu’elles sont<br />

d’emblée plus libres. Comme elles ont choisi la vie qu’elles ont, elles <strong>de</strong>vrai<strong>en</strong>t<br />

savoir s’<strong>en</strong> cont<strong>en</strong>ter. Accepter qu’elles sont pleines <strong>de</strong> pulsions nouvelles et <strong>en</strong><br />

mouvem<strong>en</strong>t, c’est trahir ce qui semble att<strong>en</strong>du d’elles, maint<strong>en</strong>ant qu’elles sont<br />

mères. Ça <strong>de</strong>man<strong>de</strong> du courage. Elles l’auront.<br />

Merci, Philippe, pour le bonheur <strong>de</strong> te retrouver, pour toute la vie que tu mets dans<br />

ces mots-là. Merci, Isabelle, Sophie, Charlotte, Steve et Mathieu pour cette superbe<br />

incarnation. Merci, Isabelle et Diane, <strong>de</strong> me lire et <strong>de</strong> me gui<strong>de</strong>r <strong>de</strong>puis le début.<br />

Merci, Dany, pour la première vie <strong>de</strong> la pièce. Merci, Martin, pour la prochaine.<br />

Marie-José, Clau<strong>de</strong>, merci pour votre bi<strong>en</strong>veillance, votre complicité.<br />

Merci pour la liberté que vous m’avez donnée. Merci, merci, merci.<br />

CATHERINE LÉGER<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

LES<br />

INTERPRÈTES<br />

Cliquez sur le nom pour consulter la bio <strong>de</strong> l’artiste.<br />

CHARLOTTE AUBIN<br />

DANS LE RÔLE DE MISS YOUTUBE<br />

ET LA LIVREUSE DE LÉGUMES<br />

ISABELLE BROUILLETTE<br />

DANS LE RÔLE DE FLORENCE<br />

© MARILI CLARK<br />

© ANDRÉANNE GAUTHIER<br />

© GAELLE LEROYER<br />

© JULIE PERREAULT<br />

© NICOLAS BLANCHET<br />

SOPHIE DESMARAIS<br />

DANS LE RÔLE DE VIOLETTE<br />

STEVE LAPLANTE<br />

DANS LE RÔLE DE DAVID,<br />

L’EXTERMINATEUR<br />

ET LE NETTOYEUR DE TAPIS<br />

MATHIEU QUESNEL<br />

DANS LE RÔLE DE BENOIT, LE GARS<br />

DU CÂBLE, LE GARS DE KIJIJI,<br />

LE GARS DE BELL


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

ÉQUIPE<br />

DE CRÉATION<br />

texte catherine léger<br />

adapté du scénario <strong>de</strong><br />

clau<strong>de</strong> fournier et marie-josé raymond<br />

mise <strong>en</strong> scène philippe lambert<br />

avec charlotte aubin, isabelle brouillette,<br />

sophie <strong>de</strong>smarais, steve laplante et<br />

mathieu quesnel<br />

assistance à la mise <strong>en</strong> scène et régie<br />

marie-hélène duf<strong>or</strong>t<br />

déc<strong>or</strong> jean bard<br />

costumes et accessoires audrée vill<strong>en</strong>euve<br />

éclairages martin sirois<br />

musique ludovic bonnier<br />

▲▲▲<br />

construction du déc<strong>or</strong> atelier ovation,<br />

scapin et matelas siesta<br />

▲▲▲<br />

co<strong>or</strong>donnatrice d'intimité stéphanie breton<br />

direction <strong>de</strong> production marie-hélène duf<strong>or</strong>t<br />

direction technique du spectacle<br />

françois martel, assisté d’alice germain<br />

▲▲▲<br />

équipe <strong>de</strong> montage<br />

noémie beaulieu, philippe bélanger,<br />

arthur champagne, frédéric <strong>de</strong>ssoly,<br />

guy f<strong>or</strong>tin, jonathan massove,<br />

ève pilon-santerre et gabriel racine<br />

▲▲▲<br />

relations <strong>de</strong> presse ginette ferland<br />

affiche <strong>de</strong> la pièce thanh pham<br />

photos <strong>de</strong> production suzane o’neill<br />

graphisme lily pinsonneault<br />

▲▲▲<br />

une production <strong>de</strong> la manufacture<br />

▲▲▲<br />

remerciem<strong>en</strong>ts béatrice germain pour sa<br />

collab<strong>or</strong>ation à l'éclairage et frédéric lavallée<br />

ÉQUIPE<br />

DE LA MANUFACTURE<br />

directeur artistique et général<br />

philippe lambert<br />

adjointe à la direction artistique<br />

pascale r<strong>en</strong>aud-hébert<br />

artiste associée<br />

louiza guira<br />

directeur fondateur<br />

jean-<strong>de</strong>nis leduc<br />

directrice exécutive<br />

danièle drolet<br />

adjointe à la direction<br />

exécutive<br />

hélène rioux<br />

technici<strong>en</strong>ne comptable<br />

marie doucet<br />

directeur technique<br />

françois martel<br />

adjointe à la direction technique<br />

alice germain<br />

directrice <strong>de</strong> production<br />

marie-hélène duf<strong>or</strong>t<br />

directrice <strong>de</strong>s communications<br />

et du développem<strong>en</strong>t<br />

claudie barnes<br />

adjointe aux communications<br />

daphné angiolini<br />

relations <strong>de</strong> presse<br />

ginette ferland<br />

accueil et services aux groupes<br />

sophie rocheleau<br />

responsable <strong>de</strong> la billetterie<br />

valérie michaud<br />

guichetières<br />

l<strong>or</strong>i pifko<br />

mathil<strong>de</strong> richer<br />

gérant <strong>de</strong> salle<br />

alexandre lavigne<br />

équipe <strong>de</strong> salle et bar<br />

matthew bernier-hudanish<br />

léyla caminel lachance<br />

nicole doummar<br />

ja<strong>de</strong> l. dion<br />

marianne larose<br />

margot lepage<br />

élisabeth leroux<br />

lily pinsonneault<br />

cam poirier<br />

clara prieur<br />

rox<strong>en</strong>ne qu<strong>en</strong>neville<br />

arnaud rousselle<br />

louis roy<br />

<strong>en</strong>treti<strong>en</strong> ménager<br />

gabriel constantin<br />

alina dumitrache


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

hommage<br />

à CLAUDE<br />

FOURNIER<br />

© COLLECTION DE LA CINÉMATHÈQUE QUÉBÉCOISE<br />

C’est avec tristesse que nous avons appris le décès <strong>de</strong><br />

Clau<strong>de</strong> Fournier, le 16 mars <strong>de</strong>rnier. Auteur, scénariste<br />

et réalisateur, Clau<strong>de</strong> Fournier signait <strong>en</strong> 1970, avec<br />

sa conjointe Marie-José Raymond, le film <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong><br />

<strong>en</strong> <strong>or</strong>. Figure marquante du cinéma québécois, il a fondé<br />

avec sa compagne la société Rose Films. Ensemble,<br />

ils ont produit et coscénarisé <strong>de</strong> nombreux films dont<br />

La pomme, la queue et les pépins, Bonheur d’occasion,<br />

adaptation du roman <strong>de</strong> Gabrielle Roy et Les tisserands<br />

du pouvoir, pour ne nommer que ceux-ci, dont Clau<strong>de</strong><br />

Fournier signe égalem<strong>en</strong>t la réalisation. Puis, ils ont<br />

piloté, <strong>de</strong> 2008 à 2018, Éléphant - mémoire du cinéma<br />

québécois, un imp<strong>or</strong>tant projet <strong>de</strong> numérisation et <strong>de</strong><br />

restauration du patrimoine cinématographique d’ici.<br />

Nous aurions tant souhaité qu’il puisse assister à cette<br />

pièce. Toute l’équipe du spectacle offre ses plus sincères<br />

condoléances à sa famille et à ses proches.<br />

Li<strong>en</strong> vers une bio plus complète<br />

Clau<strong>de</strong> Fournier p<strong>en</strong>dant le tournage <strong>de</strong> <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong>


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

<strong>en</strong>trevue<br />

avec CLAUDE<br />

FOURNIER<br />

et MARIE-JOSÉ<br />

raYMOND<br />

<strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong>, c’est d’ab<strong>or</strong>d un film culte québécois qui a vu le jour <strong>en</strong> 1970, écrit par<br />

Marie-José Raymond et Clau<strong>de</strong> Fournier. Ce <strong>de</strong>rnier, qui nous a malheureusem<strong>en</strong>t quittés <strong>en</strong><br />

mars <strong>de</strong>rnier, laisse <strong>de</strong>rrière lui une œuvre riche et diversifiée, ayant participé à la fondation<br />

du cinéma québécois. L’année <strong>de</strong>rnière, avant l’annulation du spectacle qui <strong>de</strong>vait voir le jour<br />

<strong>en</strong> janvier 2022, le célèbre couple avait accepté <strong>de</strong> nous acc<strong>or</strong><strong>de</strong>r une <strong>en</strong>trevue afin <strong>de</strong> nous<br />

parler, <strong>en</strong>tre autres, du contexte social dans lequel leur comédie érotique avait <strong>en</strong>flammé les<br />

salles <strong>de</strong> cinéma, il y a 50 ans.<br />

Comm<strong>en</strong>t a germé l’idée <strong>de</strong> <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> ?<br />

Clau<strong>de</strong> Fournier À l’époque, dans les années 1970, on<br />

habitait sur la Rive-Sud et on passait <strong>de</strong>ux fois par jour<br />

sur un viaduc du haut duquel on voyait la banlieue <strong>de</strong><br />

Brossard se construire.<br />

Marie-José Raymond Oui, et on a vite remarqué que<br />

la maj<strong>or</strong>ité <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s qui pr<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t l’aut<strong>or</strong>oute étai<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s hommes seuls dans leur auto.<br />

CF Je me suis <strong>de</strong>mandé ce que les <strong>femmes</strong> faisai<strong>en</strong>t<br />

quand les hommes s’<strong>en</strong> allai<strong>en</strong>t travailler. Il y avait<br />

quelque chose à creuser là-<strong>de</strong>dans! Elles <strong>de</strong>vai<strong>en</strong>t<br />

s’<strong>en</strong>nuyer, dans cette espèce <strong>de</strong> banlieue plus ou<br />

moins <strong>or</strong>ganisée. Et là, Marie-José m’a dit : « Peut-être<br />

qu’elles ne s’emmer<strong>de</strong>nt pas tant que ça ! »<br />

Rires<br />

© GRACIEUSTÉ<br />

MJR En banlieue, il y avait le laitier et tous les autres<br />

hommes qui v<strong>en</strong>ai<strong>en</strong>t sans qu’on les appelle ! Et <strong>en</strong>suite,<br />

on a imaginé <strong>de</strong>s choses pour <strong>en</strong> faire v<strong>en</strong>ir<br />

d’autres !


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

À l’époque, ab<strong>or</strong><strong>de</strong>r la sexualité féminine, c’était<br />

provocateur, audacieux ! Pourquoi avoir voulu<br />

<strong>en</strong> parler ?<br />

MJR Le rapp<strong>or</strong>t Kinsey, sur la sexualité féminine, avait<br />

fait beaucoup <strong>de</strong> bruit aux États-Unis. Je l’avais lu et<br />

je trouvais ça intéressant qu’on reconnaisse ouvertem<strong>en</strong>t,<br />

sans malaise, que les <strong>femmes</strong> aussi avai<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong>s <strong>en</strong>vies, <strong>de</strong>s plaisirs sexuels. Ça a contribué à ce<br />

que l’on se dise : OK, on est d’acc<strong>or</strong>d avec ça, allons-y.<br />

Et nous avons écrit le scénario <strong>en</strong> trois semaines.<br />

CF Au départ, le film se terminait mal ! Le distributeur<br />

nous a <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> trouver une fin heureuse, pour<br />

ne pas décevoir le public qui allait vraim<strong>en</strong>t aimer les<br />

<strong>de</strong>ux héroïnes ! Ça <strong>de</strong>vait être mon vieux fond judéochréti<strong>en</strong>,<br />

<strong>en</strong>foui inconsciemm<strong>en</strong>t, qui ress<strong>or</strong>tait. Al<strong>or</strong>s<br />

on a écrit une fin heureuse !<br />

Quelle a été la réaction du public ?<br />

CF L<strong>or</strong>s <strong>de</strong> la première du film au Cinéma Saint-D<strong>en</strong>is,<br />

la salle était pleine, c’était fou ! Les g<strong>en</strong>s riai<strong>en</strong>t tout le<br />

temps, autant les hommes que les <strong>femmes</strong>. Ça m’a<br />

beaucoup surpris que ça les touche à ce point. À notre<br />

retour d’Italie, un mois après la s<strong>or</strong>tie du film, les douaniers<br />

nous félicitai<strong>en</strong>t ! En passant <strong>de</strong>vant le Saint-<br />

D<strong>en</strong>is, à l’heure du film, il y avait une queue jusqu’à la<br />

rue Sherbrooke… Fait anecdotique, le film était diffusé<br />

dans <strong>de</strong>ux salles seulem<strong>en</strong>t : le Saint-D<strong>en</strong>is et le Bijou,<br />

avec une <strong>de</strong>mi-heure <strong>de</strong> décalage. Et il y avait une<br />

seule copie. C’était un petit gars à bicyclette qui se<br />

déplaçait avec les bobines !<br />

Pourquoi un si grand succès, selon vous ?<br />

MJR C’est sans doute le film Valérie, v<strong>en</strong>u juste avant,<br />

qui a déshabillé la Québécoise, comme on dit. C’était<br />

dans l’air du temps. Sauf que Valérie était davantage<br />

m<strong>or</strong>alisateur et c’était plus un drame qu’une comédie.<br />

Dans <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong>, tout se passe dans le plaisir,<br />

sans culpabilité. C’est drôle, bon <strong>en</strong>fant, simple, bi<strong>en</strong><br />

joué. Ça a contribué au succès. Et plusieurs choses<br />

allai<strong>en</strong>t au-<strong>de</strong>là <strong>de</strong> l’histoire <strong>de</strong> ces <strong>de</strong>ux <strong>femmes</strong>. Par<br />

exemple, on ab<strong>or</strong>dait la vie <strong>de</strong> banlieue à un mom<strong>en</strong>t<br />

où c’était un phénomène qui s’inscrivait vraim<strong>en</strong>t<br />

dans le nouveau rapp<strong>or</strong>t <strong>de</strong> vie <strong>de</strong>s g<strong>en</strong>s. Le public<br />

se reconnaissait.<br />

Parlez-nous <strong>de</strong> l’impressionnante distribution<br />

du film.<br />

MJR Les actrices étai<strong>en</strong>t remarquables. Et les acteurs,<br />

tous <strong>de</strong>s amis dans nos vies, l’étai<strong>en</strong>t tout autant.<br />

Yvon Deschamps, Paul Buissonneau, Gilles Latulippe,<br />

Donald Lautrec, Marcel Sabourin, Michel Chartrand,<br />

Jean Lapointe. Le casting a fait beaucoup pour le film.<br />

Quels ont été les impacts financiers et sociaux<br />

<strong>de</strong> <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> ?<br />

CF C’est le premier film québécois qui a cassé la baraque<br />

sur le plan financier, le premier qui a rapp<strong>or</strong>té<br />

le plus d’arg<strong>en</strong>t au box-office canadi<strong>en</strong>. Quand <strong>Deux</strong><br />

<strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> est s<strong>or</strong>ti, plusieurs députés à Ottawa<br />

voulai<strong>en</strong>t fermer la SDICC (ancêtre <strong>de</strong> Téléfilm<br />

Canada). Ce succès a convaincu le gouvernem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> continuer à injecter <strong>de</strong> l’arg<strong>en</strong>t dans les films d’ici.<br />

MJR Je p<strong>en</strong>se aussi que ça a r<strong>en</strong>du légitime le fait <strong>de</strong><br />

parler <strong>de</strong> sexualité féminine dans la littérature, dans<br />

les pièces <strong>de</strong> théâtre ou les films, sans que ce soit<br />

quelque chose <strong>de</strong> punissable ou <strong>de</strong> répréh<strong>en</strong>sible.<br />

C’est <strong>de</strong>v<strong>en</strong>u socialem<strong>en</strong>t acceptable. De plus, tout<br />

cela s’est produit dans la foulée du Rapp<strong>or</strong>t Par<strong>en</strong>t.<br />

La laïcité comm<strong>en</strong>çait à être dans l’air du temps. On<br />

n’était plus obligés d’aller à la confesse parce qu’on<br />

avait parlé <strong>de</strong> sexe... En ce s<strong>en</strong>s, c’était non seulem<strong>en</strong>t<br />

une pério<strong>de</strong> <strong>de</strong> libération sexuelle, mais aussi <strong>de</strong> libération<br />

humaine et religieuse.<br />

CF C’était la première fois, dans l’histoire du film québécois,<br />

que l’érotisme donnait lieu à <strong>de</strong> la comédie.<br />

Pas <strong>de</strong> drame. Tout ce qu’il y avait <strong>de</strong> sexuel et d’érotique<br />

était comique.<br />

MJR Ce que je trouve intéressant, c’est que, 50 ans<br />

après, on <strong>en</strong> fasse une pièce et qu’un remake du film<br />

se prépare. Ça doit être un sujet assez profond, finalem<strong>en</strong>t.<br />

Certainem<strong>en</strong>t, <strong>en</strong> tout cas, une p<strong>or</strong>te ouverte à<br />

ce que d’autres auteures féminines parl<strong>en</strong>t librem<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> sexualité, <strong>de</strong> nos jours <strong>en</strong>c<strong>or</strong>e.<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

REGARDS CROISÉS<br />

Fouiller, creuser, questionner ; c’est dans les c<strong>or</strong><strong>de</strong>s <strong>de</strong> La Lic<strong>or</strong>ne ! Regards croisés, une<br />

tribune <strong>de</strong> réflexion offerte par le Théâtre <strong>de</strong> La Manufacture à un·e libre p<strong>en</strong>seur·euse <strong>en</strong><br />

rési<strong>de</strong>nce, s’inscrit dans cet esprit. L’objectif <strong>de</strong> ce projet : donner la parole à une voix extérieure<br />

au milieu théâtral, afin d’approfondir notre réflexion sur les spectacles prés<strong>en</strong>tés<br />

<strong>en</strong>tre nos murs. De janvier 2020 à juin 2022, nous sommes fiers d’avoir accueilli l’écrivaine,<br />

professeure et féministe Martine Delvaux. Puisque la pièce <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> <strong>de</strong>vait<br />

initialem<strong>en</strong>t être prés<strong>en</strong>tée <strong>en</strong> janvier 2022, notre invitée avait jeté son regard éclairé sur<br />

l’adaptation <strong>de</strong> ce film-culte par Catherine Léger. Nous vous offrons aujourd’hui son texte<br />

L'<strong>or</strong> <strong>de</strong>s <strong>femmes</strong>. Bonne lecture.<br />

L'<strong>or</strong> <strong>de</strong>s<br />

<strong>femmes</strong><br />

© VALÉRIE LEBRUN<br />

PAR<br />

MARTINE<br />

DELVAUX<br />

Le texte <strong>de</strong> Catherine Léger nous transp<strong>or</strong>te <strong>de</strong> l’écran <strong>de</strong> cinéma à la scène <strong>de</strong> théâtre,<br />

<strong>de</strong> 1970 à 2023, <strong>de</strong> la Révolution tranquille et sexuelle à la crise climatique et au féminisme<br />

<strong>de</strong> la quatrième voire <strong>de</strong> la cinquième vague. Entre les <strong>Deux</strong> <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong><br />

<strong>de</strong> Clau<strong>de</strong> Fournier et Marie-José Raymond et la pièce à laquelle vous allez assister,<br />

du temps s’est écoulé, et accroché à ce temps, diverses luttes. Des luttes qui ont été<br />

m<strong>en</strong>ées (et parfois gagnées), d’autres qu’il reste <strong>en</strong>c<strong>or</strong>e à faire.<br />

Le film montrait <strong>de</strong> jeunes épouses qui, pour se dés<strong>en</strong>nuyer, pour se libérer du c<strong>or</strong>set-souti<strong>en</strong>-g<strong>or</strong>ge<br />

d’une féminité modèle imposée, pr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t plaisir à s’ébattre dans<br />

un théâtre lubrique jusqu’à <strong>de</strong>v<strong>en</strong>ir elles-mêmes <strong>de</strong>s ve<strong>de</strong>ttes. Le film est à l’image <strong>de</strong>s<br />

bulles <strong>de</strong> savon qui <strong>en</strong>vahiss<strong>en</strong>t la scène du laveur <strong>de</strong> tapis : la vie <strong>de</strong> banlieue éclate,<br />

et les rires <strong>de</strong>s personnages du public <strong>de</strong>vant ce film dit « érotique », et qui se joue <strong>de</strong>s<br />

co<strong>de</strong>s, <strong>de</strong> tous les co<strong>de</strong>s, ceux <strong>de</strong> la vie autant que ceux du cinéma.<br />

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THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

Et voilà qu’on se retrouve aujourd’hui, une quarantaine<br />

d’années plus tard, les <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> revisitées<br />

par Catherine Léger qui, par l’<strong>en</strong>tremise <strong>de</strong> dialogues<br />

délicieux, fait <strong>en</strong>t<strong>en</strong>dre une autre musique que celle<br />

<strong>de</strong> l’œuvre <strong>or</strong>iginale. Ici aussi, les bulles éclat<strong>en</strong>t, les<br />

rires fus<strong>en</strong>t, mais les choses ont changé, et c’est ça qui<br />

reti<strong>en</strong>t mon att<strong>en</strong>tion. Les « filles » <strong>en</strong> <strong>or</strong> <strong>de</strong> Léger hérit<strong>en</strong>t<br />

<strong>en</strong> même temps qu’elles résist<strong>en</strong>t à ces « mères »<br />

que sont les <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> <strong>de</strong> Fournier et Raymond.<br />

Et ce qu’elles gar<strong>de</strong>nt, c’est peut-être moins les parties<br />

<strong>de</strong> pattes <strong>en</strong> l’air que la complicité. Leur amitié<br />

<strong>de</strong> mur mitoy<strong>en</strong>.<br />

Les <strong>femmes</strong> <strong>en</strong> <strong>or</strong> <strong>de</strong> Catherine Léger, Violette et<br />

Fl<strong>or</strong><strong>en</strong>ce, s’<strong>en</strong>t<strong>en</strong><strong>de</strong>nt, se parl<strong>en</strong>t et s’écout<strong>en</strong>t. Elles<br />

se parl<strong>en</strong>t, se racont<strong>en</strong>t. Elles se livr<strong>en</strong>t l’une à l’autre<br />

dans une comédie dont la version filmique <strong>or</strong>iginale<br />

était décrite comme une série d’av<strong>en</strong>tures sexuelles<br />

<strong>en</strong>tre <strong>de</strong>ux épouses <strong>de</strong> banlieue et <strong>de</strong>s « livreurs à<br />

domicile ». Elles s’expliqu<strong>en</strong>t le mon<strong>de</strong>, lèv<strong>en</strong>t le voile<br />

sur la vie privée, montr<strong>en</strong>t que le personnel, oui, est<br />

politique. Petit à petit, elles vi<strong>de</strong>nt leur maison et leur<br />

tête <strong>de</strong>s traces <strong>de</strong> leurs maris, s<strong>or</strong>tes <strong>de</strong> faux-semblants<br />

dans la vraie comédie <strong>de</strong> la conjugalité. « Faut<br />

comm<strong>en</strong>cer quelque part », dis<strong>en</strong>t Fl<strong>or</strong><strong>en</strong>ce et Violette<br />

dans leur quête d’énergie sexuelle. Parce que ce<br />

qu’elles veul<strong>en</strong>t, c’est retrouver un élan <strong>de</strong> vitalité<br />

contre tout ce qui les étouffe. Contre l’abandon, réel<br />

ou symbolique, <strong>de</strong> leurs maris, elles cherch<strong>en</strong>t les<br />

bulles, parce que <strong>de</strong>s bulles, « c’est comme rêver ».<br />

Mais cette quête, ce rêve, elles y arriv<strong>en</strong>t <strong>en</strong>semble.<br />

Comme <strong>de</strong>ux s<strong>or</strong>cières <strong>or</strong>dinaires, c<strong>or</strong>neille sur<br />

l’épaule, p<strong>en</strong>chées au-<strong>de</strong>ssus du chaudron <strong>de</strong> leur<br />

vie. Est-ce que c’est ça, la valeur <strong>de</strong> ces <strong>femmes</strong> ?<br />

Est-ce que c’est ça, leur pesant d’<strong>or</strong> ? D’être capable,<br />

<strong>en</strong>semble, <strong>de</strong> concocter ce qu’il faut comme potion<br />

pour survivre à la banalité. Voire, pour y échapper.<br />

La p<strong>en</strong>seure itali<strong>en</strong>ne Silvia Fe<strong>de</strong>rici nous rappelle,<br />

dans Une guerre mondiale contre les <strong>femmes</strong>.<br />

Des chasses aux s<strong>or</strong>cières aux féminici<strong>de</strong>s, que le mot<br />

« gossip » (qui signifie rumeur, commérage), voulait<br />

dire, <strong>en</strong> vieil anglais, « marraine » puis, à l’époque mo<strong>de</strong>rne,<br />

« compagne d’accouchem<strong>en</strong>t » ou « commère ».<br />

Voilà ce que sont Violette et Fl<strong>or</strong><strong>en</strong>ce dans la pièce <strong>de</strong><br />

Catherine Léger : <strong>de</strong>s compagnes d’accouchem<strong>en</strong>t<br />

d’elles-mêmes dont la v<strong>en</strong>ue au mon<strong>de</strong> <strong>en</strong> passe par<br />

la parole, la conversation. Si au fil du temps le mot<br />

« gossip » s’est vu attribuer une qualité péj<strong>or</strong>ative, ce<br />

n’était pas le cas au départ. Ainsi, je veux voir le « commérage<br />

» <strong>de</strong> Fl<strong>or</strong><strong>en</strong>ce et Violette comme ce qui reste<br />

<strong>de</strong> la solidarité féminine, <strong>de</strong> l’amitié <strong>en</strong>tre <strong>femmes</strong><br />

contre les vies m<strong>or</strong>bi<strong>de</strong>s, et pour les luttes fécon<strong>de</strong>s.<br />

C’est ça l’<strong>or</strong> <strong>de</strong>s <strong>femmes</strong> : la s<strong>or</strong>cellerie <strong>or</strong>dinaire.<br />

La magie, comme l’écrit Silvia Fe<strong>de</strong>rici, « c’est que<br />

nous savons que nous savons ».<br />

TÉLÉVOREZ<br />

TÉLÉ-QUÉBEC


THÉÂTRE LA LICORNE ▲ DEUX FEMMES EN OR<br />

UNE AUTRE SAISON<br />

BIEN REMPLIE<br />

C’est presque la fin <strong>de</strong> la saison 2022-2023 et nous sommes extrêmem<strong>en</strong>t choyé·e·s<br />

d’avoir pu compter sur le souti<strong>en</strong> <strong>de</strong> nos précieux·se·s donateur·trice.s au fil <strong>de</strong> celle-ci.<br />

Nous t<strong>en</strong>ions à les remercier chaleureusem<strong>en</strong>t pour leur ai<strong>de</strong>. Grâce à leur générosité<br />

sans limite, nous avons dépassé notre objectif initial et avons amassé plus <strong>de</strong> 207 000 $<br />

à travers nos différ<strong>en</strong>tes activités <strong>de</strong> financem<strong>en</strong>t. Leurs contributions nous permett<strong>en</strong>t<br />

<strong>de</strong> continuer <strong>de</strong> vous offrir du théâtre qui vous ressemble, du théâtre à échelle humaine.<br />

Un merci tout spécial aux spectateur·trice·s qui ont choisi d’arrondir leur panier l<strong>or</strong>s<br />

<strong>de</strong> l’achat <strong>de</strong> billets <strong>en</strong> ligne. Vous avez été plus <strong>de</strong> 400 personnes à nous sout<strong>en</strong>ir<br />

<strong>de</strong> cette façon.<br />

Mille mercis à vous tous et toutes !<br />

Olivier N<strong>or</strong>mand, Debbie Lynch-White et Christian Michaud dans Les glaces,<br />

<strong>de</strong> Rébecca Déraspe<br />

© SUZANE O’NEILL<br />

Lise Martin et Phara Thibault dans Chokola<br />

© SUZANE O’NEILL<br />

Ir<strong>de</strong>ns Exantus et N<strong>or</strong>man Helms dans<br />

Dix quatre <strong>de</strong> Jason Sherman<br />

© SUZANE O’NEILL


SAISON 2022.2023<br />

THÉÂTRE LA LICORNE > LES GLACES<br />

MERCI D’APPUYER<br />

LA LICORNE<br />

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MÉCÈNES<br />

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RAYMOND CHABOT GRANT THORNTON<br />

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