Prix des monuments historiques 2023 Web

SONDERDRUCK DER DENKMALPFLEGE DES KANTONS BERN UND DER ZEITSCHRIFT UMBAUEN+RENOVIEREN, ARCHITHEMA VERLAG
ÉDITION SPÉCIALE DU SERVICE DES MONUMENTS HISTORIQUES DU CANTON DE BERNE ET DU MAGAZINE UMBAUEN+RENOVIEREN, ARCHITHEMA VERLAG
WWW.BE.CH/DENKMALPFLEGE / WWW.BE.CH/MONUMENTS-HISTORIQUES / WWW.METERMAGAZIN.COM
Denkmalpflegepreis 2023
Prix des monuments historiques 2023
Prix spécial
LIEU DE TRAVAIL
AU BORD DE L’AAR
Récompensé
Densification
Un nouvel habitat dans un ancien
site industriel

La fraîcheur des
couleurs dans un
ensemble historique
Pour la construction d’un nouvel immeuble d’habitation sur le site d’une
ancienne teinturerie à Wangen an der Aare, les propriétaires ont décidé
de faire suivre le projet par une équipe. Le Prix des monuments
historiques du canton de Berne récompense l’enthousiasme d’Andrea et
Peter Rikli et leur engagement personnel pour la qualité du site bâti
et de l’espace public.
Texte : Elisabeth Schneeberger, Service des monuments historiques du canton de Berne ; photos : Dominique Plüss
2

1 À ce corps de bâtiment
sur trois niveaux,
couvert d’un
toit en bâtière et
disposé parallèlement
à la rue, a été ajoutée
à l’arrière une annexe
à toit plat. Ces deux
constructions sont
entièrement en bois.
2 L’emplacement, le
volume et la forme du
toit du nouveau bâtiment
ont été déterminés
en fonction de
l’ensemble existant.
L’aménagement des
espaces extérieurs
partagés a également
été l’objet d’une
grande attention.
3 Le nouveau bâtiment
s’inspire de la
maison allongée de
style néo-classique,
avec son local de
réunion, qui faisait
partie des logements
ouvriers de la « Rotfarb
».
S
ur la Rotfarbgasse, les enfants du bourg
se rendant à l’école créent une agitation
bariolée. Dès que le soleil pointe,
les jardins s’animent et la rue se borde
de taches de rouge : ce sont les stores d’un nouveau
bâtiment peint en vert, qui font honneur
au nom du quartier. Car à Wangen, la « Rotfarb
», la « teinture à la garance », cela veut
dire quelque chose. Même si depuis la fin du
19 e siècle, il ne s’y teint plus de fils ni de draps,
l’atmosphère des premiers temps de l’ère industrielle
reste perceptible dans le quartier.
L’agrément des lieux est le résultat des
efforts d’Andrea et Peter Rikli, qui habitent
dans l’ancienne teinturerie. Au moment de
l’achat, Peter Rickli a appris que ce sont ses
ancêtres qui avaient construit ce bâtiment.
Il a commencé alors à s’intéresser à l’histoire
de la Rotfarb.
« L’intégration de nouvelles
constructions dans des
environnements bâtis historiques
est un aspect important
de notre travail. »
Adrian Stäheli, Service des monuments historiques
2
3
1
Développer le tissu bâti existant
En 2019, Peter et Andrea Rikli achètent également
l’ancienne maison d’habitation des
teinturiers, en mauvais état d’entretien, pour
la rénover et y créer des logements de qualité.
Leur projet prévoit aussi la construction
d’un nouveau bâtiment dans le jardin. Peter
Rikli est un charpentier expérimenté, et il
prend lui-même en main la planification des
travaux, avec son épouse. « L’intégration de
nouvelles constructions dans des environnements
bâtis historiques est un aspect important
de notre travail », explique Adrian
4 5

« La maquette est un outil essentiel
qui permet d’insérer un volume dans
un environnement bâti existant. »
Lorenz Frauchiger, architecte
ouverture d’esprit et la bonne collaboration au
sein de l’équipe ont été un facteur stimulant
pour toutes les personnes impliquées, et à l’origine
d’un résultat d’une qualité supérieure à
la moyenne, qui impressionne par sa simplicité
tout autant que par le soin apporté aux détails.
Ainsi que le résume Andreas Fankhauser,
qui a suivi la procédure en qualité de
président de la commission des constructions
de la commune de Wangen : « Examiner les
diverses options et en tirer les éléments positifs,
c’est un moyen d’aller de l’avant. »
5 Une construction de
bois en forme de remise
masque l’entrée
du garage souterrain.
6 Les propriétaires
ont restauré la clôture
le long de la rue, malgré
les coûts supplémentaires.
Dans le
jardin en face a été
créée une place publique
qui donne
accès au Mülibach.
La revalorisation de l’espace extérieur
Andrea et Peter Rikli ne se sont pas arrêtés
à la façade. Ils ont en effet restauré la clôture
le long de la rue, malgré les coûts supplémentaires.
Dans le jardin en face a été créé une
petit place publique donnant accès au Mülibach.
« La pandémie nous a fait comprendre
l’importance des espaces extérieurs partagés
», dit Andrea Rikli.
À peine le nouveau bâtiment terminé, les
Rikli mettent en route le prochain chantier :
l’ancienne maison d’habitation sera de nouveau
animée d’une vie bariolée, et la restauration
du pavillon de jardin, dans l’atelier de
charpenterie, vient d’être achevée.
4 La décision de faire
une façade verte avec
des stores rouges a été
prise en commun, sur
le gros-œuvre.
Stäheli, responsable de la conservation des
sites construits au Service des monuments historiques.
Pour méthode de travail, il a proposé
aux propriétaires une sorte de « table ronde »
associant également des conseillers des Monuments
historiques, des représentants de la
commune et deux architectes indépendants.
« Au début, nous avions peur des coûts »,
racontent les époux Rikli. « Mais rétrospectivement,
nous sommes très contents d’avoir appliqué
cette méthode. Lors de la première réunion,
nous voulions trop bien faire en venant
avec un projet tout prêt. Il a fini à la corbeille
et nous avons compris le principe : le projet se
développe pas à pas, en un travail d’équipe. »
Le travail sur la maquette
Le travail sur la maquette a déclenché l’enthousiasme
créatif des propriétaires : « Nous
avons appris à apprécier cet instrument, dit
Andrea Rikli. On peut regarder dans l’axe de
la rue et déplacer les éléments. » L’état actuel,
avec pour éléments marquants la Rotfarbgasse
et les bâtiments néo-classiques, a été déterminant
pour les décisions sur l’emplacement,
le volume et la forme du toit. Comme l’explique
l’architecte Lorenz Frauchiger : « La maquette
est un outil essentiel qui permet d’insérer
un volume dans un environnement bâti
existant. Durant tout le travail de réflexion en
équipe, elle a servi à l’élaboration d’une
solution commune. » Celle-ci a pris la forme
d’un corps de bâtiment sur trois niveaux, disposé
parallèlement à la rue, avec un toit en
bâtière, une annexe à toit plat à l’arrière et une
construction de bois en forme de remise destinée
à masquer l’entrée du garage souterrain.
Pour l’architecte, la décision de faire des
façades vertes avec des stores rouges a été
un moment fort de ce travail en équipe. Au
début, le projet prévoyait pour ce bâtiment
une façade en bois autoclave. « Nous avons
proposé une façade en couleur pour faire
l’équilibre avec le caractère plus prestigieux
des bâtiments voisins », explique Pius Flury.
La tonalité à donner à la rue a été choisie en
commun sur le gros-œuvre.
En dehors des tables rondes, les propriétaires
ont travaillé sans architecte, ce qui est
une exception dans ce genre de projet. Leur
4
5
6
Adresses
Monuments historiques
Adrian Stäheli, David Spring
Service des monuments historiques du
canton de Berne
Schwarztorstrasse 31, case postale
3001 Berne, T 031 633 40 30
www.be.ch/monuments-historiques
Planification et direction des travaux
Andrea et Peter Rikli
Rotfarbgasse 7, 3380 Wangen an der Aare
prikli@hummel-rikli.ch
Construction en bois et menuiserie
Holzbau Hummel + Rikli
Stadthof 5B, 3380 Wangen an der Aare
T 032 631 31 30, www.hummel-rikli.ch
Experts techniques
Lorenz Frauchiger
Werkgruppe agw
Weyermannsstrasse 28, 3008 Berne
T 031 388 00 88, www.werkgruppe.ch
Pius Flury
Flury und Rudolf Architekten AG
Untere Steingrubenstrasse 19
4500 Solothurn
T 032 622 32 20, www.fluryundrudolf.ch
6 7

Un travail d’équipe
sur le site construit
« Nous avons appris à apprécier le travail
sur la maquette. » Andrea et Peter Rikli,
maîtres d’ouvrage.
Maquette
A Nouveau bâtiment
B Annexe avec entrée du garage souterrain
C Ancienne maison de la famille Rikli, à l’origine
avec une distillerie, 1830
D Pavillon de jardin, vers 1900
E Maison ouvrière avec local de réunion, vers 1870
F Maison ouvrière « Untere Rotfarb », 1834
G Ancienne teinturerie « Rotfarb », 1817
U
ne construction nouvelle insérée dans
un ensemble historique doit répondre
à diverses exigences. Il est souvent difficile
de trouver une forme qui s’adapte
à l’environnement. Les efforts de densification
ont fait de la conservation des sites
construits une part importante du travail des
Monuments historiques. La pratique a confirmé
la valeur des procédures de garantie de
qualité où des représentants et représentantes
de tous les domaines concernés collaborent
avec des expertes ou experts indépendants.
Généralement, plusieurs équipes développent
une solution pour un concours ou un mandat
d’étude. Des spécialistes indépendants les
évaluent ensuite.
N
Lorsqu’il s’agit d’insérer de nouvelles constructions
dans un ensemble historique, les procédures de
garantie de qualité permettent de choisir la meilleure
solution parmi toutes les variantes possibles.
Texte : Elisabeth Schneeberger, Service des monuments historiques du canton de Berne
Fabrikweg
0 5
F
Schulhausstrasse
G
E
A
Mülibach
A
D
Rotfarbgasse
B
C
Vorstadt
Le bourg de Wangen an der Aar figure dans
l’Inventaire des sites construits d’importance
nationale à protéger en Suisse (ISOS). Les exigences
imposées à une nouvelle construction
à la Rotfarbgasse n’en étaient que plus élevées.
Un travail de réflexion en équipe
On a choisi pour le projet une forme minimale
de la procédure de garantie de qualité. Les
propriétaires, qui étaient également les planificateurs,
ont développé le projet au cours de
plusieurs réunions de discussion, avec un
groupe de suivi. Ce groupe était composé de
représentants de la commune et des Monuments
historiques, ainsi que de deux architectes
indépendants au titre d’experts. Le volume,
l’emplacement et la forme architecturale
du nouveau bâtiment ont été examinés puis
définis en plusieurs étapes successives. En
tant qu’auteurs du projet, Andrea et Peter Rikli
ont apprécié la confiance que lui a accordée
le groupe de suivi : « Une fois réglées les
grandes questions de principe, nous pouvions
continuer le travail de manière autonome. »
La méthode de travail en dialogue a été
extrêmement stimulante pour tous, ainsi qu’en
témoignent les deux experts, Lorenz Frauchiger
et Pius Flury : « Le travail de réflexion en
équipe a été un succès, parce que les propriétaires
se sont montrés très ouverts. » Le Service
des monuments historiques a délégué
comme experts Adrian Stäheli et David
Spring. Tous deux sont convaincus que cela
vaut la peine de réunir toutes les personnes
concernées autour d’une table. « La procédure
de garantie de qualité exige beaucoup d’efforts
et ne fonctionne que si tout le monde s’y
conforme », dit Adrian Stäheli. Mais ensemble,
on peut arriver à d’excellents résultats. Les
personnes qui ont participé aux réunions de
réflexion ont acquis la conviction que les
efforts fournis sont largement récompensés
par la réussite obtenue : un projet remplissant
déjà les conditions d’autorisation et soutenu
par toutes les parties associées à la procédure.
« On prend ainsi de l’avance pour la procédure
d’autorisation. Il n’y a plus d’allers et
retours », explique Andreas Fankhauser, président
de la commission des constructions de
la commune de Wangen.
La teinture
à la garance
En 1820, Abraham Friedrich Rikli crée ici une teinturerie
à la garance. Cette entreprise connaîtra le succès tout
au long du 19 e siècle et donnera naissance à un petit
quartier industriel au bord du Mülibach.
Texte : Richard Buser
Le site de la « Rotfarb » au
19 e siècle. L’ensemble est
dominé par le bâtiment de la
teinturerie de 1817 à droite.
Lavis sur traits de plume de
Karl Ludwig Hebler, 1847.
Source : collection privée
La plupart des bâtiments
industriels et les cheminées
ont été démolis en 1902.
Source : collection privée
O
n y construit en vert aujourd’hui, autrefois on y teignait en rouge. La « Rotfarb »
tire son nom de la teinturerie que la famille Rikli exploitait ici au 19 e siècle.
L’entreprise a employé jusqu’à une centaine de personnes. Le garance, couleur
rouge vif très recherchée, s’obtenait à partir de cette plante (Rubia tinctorum),
par un procédé compliqué. À la fin du 19 e siècle, cette teinture ne peut résister à la concurrence
des couleurs chimiques à l’aniline. L’entreprise cesse son activité en 1897 et la plupart
des bâtiments seront ensuite démolis. L’ancienne teinturerie de 1817, la « Rotfarb »,
a subsisté avec ses imposants avant-toits en berceau, et de même diverses maisons d’habitation.
Aujourd’hui encore, cet ensemble donne son caractère à la rue et constitue un
témoignage très expressif de l’histoire de ce quartier du début de l’ère industrielle. Il y a
une bonne quinzaine d’années, Peter Rikli a transformé et rénové la « Rotfarb », dans
les règles de l’art. C’est d’ailleurs ici qu’est né en 1823 Arnold Rikli, qui après avoir travaillé
un temps dans la teinturerie familiale, s’est expatrié en Autriche-Hongrie où il
est devenu un promoteur des cures d’aérothérapie et de photothérapie.
8 9

Le feu dans
l’ancienne forge
1 Un témoin rare d’archéologie
industrielle
dans la partie la plus ancienne
du site : une forge
avec arbre en chêne et
trois martinets actionnés
par la force hydraulique,
datant du 19 e siècle.
Les locataires de la forge de Worblaufen sont tout feu tout flamme dans leur
engagement pour l’utilisation et le développement de cet atelier historique.
C’est à cette communauté créative qu’est décerné le Prix spécial 2023
de la Commission d’experts pour la protection du patrimoine.
Textes : Barbara Frutiger, Service des monuments historiques du canton de Berne ; photos : Dominique Plüss
1
10

I
ci, on travaille. On le remarque tout
de suite en entrant dans ces grandes
halles au bord de l’Aar. Ça martèle
dans tous les coins, ça soude, ça visse.
Après la cessation d’activité des forges R. Müller
SA en 2014, les tuyères ne sont pas restées
longtemps froides. Ces halles ont maintenant
pour locataires plusieurs artisans, artistes et
petits entrepreneurs, qui les utilisent comme
lieu de travail, de production et d’exposition.
Le métal est l’élément qui les relie tous.
GAMelle y réalise ses créations artistiques, et
l’atelier de Thomas Casalegno produit des
rayonnages et des balustrades. À l’arrière, Benjamin
Blaser vient de retirer un morceau de fer
rougeoyant de la forge remise en activité. Dans
la partie la plus ancienne est conservée une
rareté d’archéologie industrielle : une installation
de marteaux de forge avec un arbre en
chêne et trois martinets actionnés par la force
hydraulique, datant du 19 e siècle. Même si ces
machines ne sont plus utilisées, l’ensemble,
avec la tuyère et la roue à aubes reconstruite
en 1996, est en parfait état de fonctionnement
et constitue un témoin de l’évolution de l’activité
métallurgique à cet endroit.
5
5 GAMelle a été un des premiers
locataires des anciennes halles, où il a
installé son atelier d’artiste.
2
Une réorientation définie par un groupe
de travail à large assise
La conservation des halles et des anciennes
forges n’allait pas du tout de soi. En 2016, cet
ancien quartier industriel de vaste superficie
a été acheté par l’entreprise Halter SA, qui
avait le projet d’y construire des logements.
La qualité du site avec son environnement
exceptionnel et son importance pour l’his-
2 Plusieurs ateliers d’artisans ou
d’artistes et des petites entreprises
se sont installés comme locataires
dans les anciennes halles
des forges R. Müller SA.
3 On n’entend plus le battement
des martinets, mais les anciennes
forges sont en parfait état de fonctionnement.
Dans ce secteur, le
plafond à entrevous en berceau
segmentaire vient d’être soigneusement
remis en état.
4 La braise rougeoie à nouveau
sous la tuyère : Benjamin Blaser
propose des cours aux personnes
désireuses de découvrir le métier
de forgeron.
Assainissement
dans le respect
des éléments
existants et
par des mesures
limitées à
l’essentiel.
3
4
12

« Les anciens
marteaux de
forge doivent
être accessible
au public. »
Benjamin Blaser,
forgeron et locataire
Les forges vers 1944. Au premier plan à
gauche la halle des presses, construite
en 1933 ; à l’arrière-plan la maison d’habitation
de 1871 au-dessus de l’ancienne
forge ; à droite les cheminées de l’annexe
de 1915.
Source : 100 Jahre Hammerwerke Müller/Worblaufen,
1844-1944, Christian Lerch, 1944
6
7
6 Un lieu d’activité passionnant
où l’ancien et le nouveau se complètent.
7 Le Prix spécial 2023 est décerné
à la communauté des locataires des
anciennes forges, représentée par
GAMelle et Benjamin Blaser.
toire industrielle était regardée comme un
atout. Les logements de la première étape sont
déjà occupés, et la seconde étape va être réalisée
sous peu.
Le projet a entraîné la démolition d’une
partie des halles industrielles. Pour sauver les
plus anciennes halles, un groupe de travail
s’est constitué, reposant sur une assise large
puisqu’il réunit des représentantes et représentants
de la commune et de la corporation
des forgerons, et des personnes intéressées de
la région ; sous la direction de Halter SA et en
collaboration avec le Service des monuments
historiques, ce groupe de travail a étudié à
fond les différents scénarios possibles. Le site
a été divisé en parcelles et mis en vente. Le
choix de nouveaux propriétaires s’est fait sur
la base de l’idée générale d’utilisation et de développement
du site, formulée par Christian
Baumann, Thomas Casalegno et GAMelle.
Une solution a finalement été trouvée avec
l’entreprise equimo SA, rattachée à la Fondation
Edith Maryon, qui en 2018 a racheté les
terrains à Halter SA.
Un assainissement en douceur et un lieu
de travail animé
Cette fondation, qui a son siège à Bâle, a pour
vocation de favoriser des utilisations vivantes,
socialement responsables et financièrement
supportables de bâtiments historiques, de
concert avec les occupants. Le site industriel
de Worblaufen est progressivement assaini,
dans le respect des éléments existants et par
des mesures limitées à l’essentiel.
La planification se fait en une étroite collaboration
entre le directeur des travaux, les
locataires et le propriétaire. La Commission
d’experts est impressionnée par l’engagement
personnel de la communauté des locataires, qui
ont un poids dans les décisions sur l’assainissement
et le développement du site, et mettent
eux-mêmes la main à la pâte. Lors de la remise
en état, par un briquetier qualifié, du plafond
à entrevous en berceau segmentaire vers l’ancienne
forge à martinet, on a par exemple veillé
aussi à améliorer les conduites des eaux
propres et des eaux usées, ainsi que les câbles
électriques, et à trouver des suspensions anciennes.
Et pour dernier acte des travaux à cet
endroit, une colonne métallique récupérée dans
une des halles démolies a été récemment posée
là, où elle s’adapte parfaitement.
Les ateliers de création proposés ici
donnent une certaine renommée à ce site industriel
au bord de l’Aar. Une autre attraction
est déjà prévue : la remise en marche des
anciens marteaux de forge, avec des démonstrations
publiques sous la surveillance d’une
association. Quelle joie ce sera d’entendre à
nouveau le battement des marteaux !
La halle des forges en 1944 avec ses marteaux-pilons et ses marteaux pneumatiques.
Source : 100 Jahre Hammerwerke Müller/Worblaufen, 1844-1944, Christian Lerch, 1944
Les forges R. Müller SA à Worblaufen
Depuis des siècles déjà, des forges sont en activité
à la confluence de la Worble et de l’Aar.
La première attestation écrite de l’existence
d’un martinet à Worblaufen remonte à 1490.
Au cours du temps, la force hydraulique du
ruisseau sera exploitée pour des installations
artisanales et industrielles les plus diverses.
C’est probablement au 17 e siècle que prend
naissance le noyau de cet ensemble appelé à
se développer autour des martinets. En 1844,
la famille Müller rachète les installations et
leur donne une dimension industrielle. Pendant
plusieurs générations, on produira à
Worblaufen divers alliages métalliques et des
pièces d’acier. Les forges s’agrandissent en
conséquence, avec la construction en 1915
d’une annexe du côté de l’Aar, puis en 1933
d’une halle pour les presses à l’ouest, et enfin
d’une nouvelle halle de fabrique en 1948/49.
Au cours des années 1980, la pression
croissante de l’étranger sur les entreprises
suisses du domaine contraint les forges de
Worblaufen à se spécialiser dans des produits
de niche. Les efforts faits dans l’équipement
électronique et dans l’optimisation des procédures
de travail ne suffisent cependant pas,
et les forges R. Müller SA cessent toutes activités
en 2014.
Plan des forges à la confluence de la
Worble et de l’Aar, début du 19 e siècle.
Source : Archives de l’État de Berne, AA IV Bern 147
Adresses
Monuments historiques
Peter Ernst, Service des monuments
historiques du canton de Berne
Schwarztorstrasse 31
case postale, 3001 Berne
T 031 633 40 30
www.be.ch/monuments-historiques
Propriétaire
equimo SA, rattachée à la Fondation Edith
Maryon
Klara Kläusler, directrice générale
Gerbergasse 30, 4001 Bâle
T 061 337 78 78
www.maryon.ch
Direction des travaux
Michael Högger, Högger Michael GmbH
Gartenstrasse 6, 3007 Berne
T 031 371 73 40
mhoegger@lorraine.ch
Assainissement de la cheminée et du
plafond
Aeschbacher Ofen Platten Bau AG
Lützelflühstrasse 4, 3508 Arni
T 031 701 00 10
www.ofen-platten-bau.ch
14 15

Denkmalpflegepreis und Spezialpreis
Die Denkmalpflege des Kantons Bern zeichnet mit dem Denkmalpflegepreis eine Bauherrschaft
aus, die ein Baudenkmal mit Alltagsnutzung in Zusammenarbeit mit der Fach stelle
sorgfältig restauriert und weiterentwickelt hat. Auch weniger beachtete, auf den ersten Blick
unspektakuläre Baudenkmäler rücken in den Fokus: Aus architektonischer, geschichtlicher
oder technischer Sicht sind sie oftmals sehr interessant und prägen die Identität unserer Dörfer
und Städte genauso stark wie Herrschaftsbauten oder Kirchen. Der Denkmalpflegepreis würdigt
das Engagement der Beteiligten, den respektvollen Umgang mit dem Baudenkmal und innovative
Lösungen. Im Vordergrund steht die Werterhaltung, nicht die Wertvermehrung. Mit einem
angemessenen Budget soll Wohn- oder Nutzungsqualität erhalten, optimiert oder geschaffen
werden. Anders als der Hauptpreis richtet der Spezialpreis das Augenmerk generell auf die
beispielhafte Restaurierung eines bedeutsamen Baudenkmals oder auf spektakuläre, aufwendige
Einzelmassnahmen. Zur Auswahl steht die ganze Palette möglicher Bautypen, also
Kirchen, Schlösser, Gasthöfe, Bahnhöfe oder Industriebauten ebenso wie Wohnhäuser oder
Villen. Die Fachkommission für Denkmalpflege ist als externe Jury für die Wahl des Spezialpreises
zuständig und bringt eine wichti ge Aussensicht ein. Die beiden Anerkennungspreise
zeigen auf, über welchen kulturellen Reichtum der Kanton Bern vom Jura bis ins Oberland
verfügt und was im Bereich der Kulturpflege geleistet wird – insbesondere von privaten und
öffentlichen Bauherrschaften, Architektinnen und Architekten sowie Bauschaffenden.
Alle Reportagen zum Denkmalpflegepreis seit 2010: www.be.ch/denkmalpflege.
Prix des monuments historiques et Prix spécial
Le Service des monuments historiques décerne le Prix des monuments historiques afin de
récompenser des maîtres d’ouvrage qui, avec la participation de ses spécialistes, ont restauré
et aménagé avec soin un monument historique d’usage quotidien. Il entend ainsi attirer
l’attention sur les nombreux bâtiments présentant un intérêt par leurs caractéristiques, leur
architecture, leur histoire ou leurs aspects techniques, ceux-là même qui marquent l’identité
de nos villes et villages autant que les châteaux et les églises. Le Prix des monuments historiques
honore l’engagement des personnes concernées, leur respect du monument historique
et la recherche de solutions novatrices. La préservation de la valeur passe avant son accroissement.
La qualité d’habitat ou d’utilisation doit être maintenue, optimisée ou créée avec un
budget adapté. À la différence du prix principal, le Prix spécial met l’accent sur la restauration
exemplaire d’un monument historique important ou sur des mesures de restauration
spectaculaires ou coûteuses. Tous les types de bâtiments peuvent prétendre à cette distinction
: les églises, les châteaux, les auberges, les gares ou les bâtiments industriels, ainsi que
les maisons d’habitation ou les villas. La commission d’experts et d’expertes pour la protection
du patrimoine est chargée de choisir le lauréat du prix spécial ; elle forme ainsi un jury
externe dont l’avis est important. Ces deux récompenses montrent la richesse du patrimoine
architectural du canton de Berne, du Jura à l'Oberland, et ce qui est réalisé dans le domaine
de la protection du patrimoine – en particulier par des maîtres d’ouvrage privés et publics,
des architectes et des professionnels du bâtiment.
Tous les rapports sur le Prix des monuments historiques depuis 2010 :
www.be.ch/monuments-historiques.
Ausgabe 2023 auf Deutsch lesen: Lire l’édition 2023 en français :
Bildungs- und Kulturdirektion des Kantons
Bern, Amt für Kultur / Denkmalpflege
Die Denkmalpflege des Kantons Bern bedankt sich herzlich
bei Andrea und Peter Rikli, Lorenz Frauchiger, Pius Flury,
Andreas Fankhauser, GAMelle und Benjamin Blaser.
Direction de l’instruction publique et de la
culture du canton de Berne, Office de la culture
/ Service des monuments historiques
Le Service des monuments historiques remercie Andrea et
Peter Rikli, Lorenz Frauchiger, Pius Flury, Andreas Fankhauser,
GAMelle et Benjamin Blaser.
Seit über 30 Jahren rückt das Schweizer
Magazin Umbauen + Renovieren den
Umbau ins Rampenlicht. Reports aus
den Bereichen Umbau und Sanierung,
Werterhaltung und Renovation sowie
Umnutzung und Ausstattung vermitteln
Leidenschaft für Architektur,
Wohnen und für die baugeschichtliche
Vergangenheit und Zukunft der
Schweiz. Praktisches Wissen über
Ausbau, Haustechnik, Baubiologie und
Gestaltungsfragen vom Grundriss bis
zur Farbe, von der Küche bis zum
Bade zimmer runden die Ausgaben ab,
die jeweils unter einem thema tischen
Fokus stehen. Die Zeitschrift erscheint
sechsmal pro Jahr, Auszüge daraus
sowie ergänzende Beiträge werden im
Onlinemagazin veröffentlicht.
www.metermagazin.com
IMPRESSUM
Herausgeber: Archithema Verlag AG
Güterstrasse 2, 8952 Schlieren
T 044 204 18 18
www.metermagazin.com
Denkmalpflege des Kantons Bern
Schwarztorstrasse 31
Postfach, 3001 Bern
T 031 633 40 30
www.be.ch/denkmalpflege
Verlegerin: Felicitas Storck
felicitas.storck@archithema.ch
Chefredaktion: Britta Limper
britta.limper@archithema.ch
Stv. Chefredaktion: Silvia Steidinger
silvia.steidinger@archithema.ch
Grafik: Archithema Verlag AG
Bildtechnik: Thomas Ulrich
thomas.ulrich@archithema.ch
Druck: AVD Goldach
Sulzstrasse 12, 9403 Goldach
© 2023 Archithema Verlag AG
Jeder Nachdruck, auch auszugsweise,
ist nur mit Erlaubnis des Verlages,
der Redaktion und der Denkmalpflege
des Kantons Bern gestattet.