Bois de rose de Madagascar - Madagascar Wildlife Conservation
Bois de rose de Madagascar - Madagascar Wildlife Conservation
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l’État <strong>de</strong>vient ainsi le premier exportateur <strong>de</strong> bois au lieu d’être le protecteur <strong>de</strong> l’environnement, comme le veut la<br />
Constitution, et ceci dans le meilleur <strong>de</strong>s cas, c’est-à-dire lorsque les enchères ne sont pas truquées.<br />
Proposition n°10 : saisir tous les dépôts <strong>de</strong> bois précieux et les détruire en mettant en œuvre <strong>de</strong>s fonds <strong>de</strong> contrepartie.<br />
Ce ne sont pas les motifs qui manquent pour saisir ce bois : origine illégale, taille insuffisante, défauts <strong>de</strong> paiement <strong>de</strong>s<br />
taxes et amen<strong>de</strong>s, etc. La <strong>de</strong>struction (écologique : réduction en copeaux dispersés dans la forêt) évite toute rechute<br />
dans le système corruption/exportation. Les fonds <strong>de</strong> contrepartie (Wilmé et al. 2009b), à créer avec l’ai<strong>de</strong> <strong>de</strong>s bailleurs<br />
<strong>de</strong> fonds, sont <strong>de</strong>stinés à « compenser » la valeur perdue par l’État sous forme d’ai<strong>de</strong> directe aux riverains <strong>de</strong>s forêts et<br />
<strong>de</strong>s parcs : création d’écoles, <strong>de</strong> dispensaires, <strong>de</strong> routes, <strong>de</strong> liaisons téléphoniques.<br />
L’un <strong>de</strong>s dysfonctionnements majeurs <strong>de</strong> la filière bois <strong>de</strong> <strong>rose</strong> actuellement est le manque <strong>de</strong> traçabilité du bois.<br />
Beaucoup d’arbres sont coupés en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s lots forestiers, voire dans les aires protégées, par <strong>de</strong>s gens qui n’ont pas<br />
<strong>de</strong> relation directe avec l’exportateur, lequel se contente d’avoir <strong>de</strong>s papiers en règle, ce qui n’est pas très difficile avec<br />
une Administration forestière en sous-effectif et sous-payée.<br />
Proposition n°11 : inverser la charge <strong>de</strong> la preuve <strong>de</strong> l’origine du bois. C’est à l’exportateur d’apporter la preuve légale<br />
que chaque rondin <strong>de</strong> bois <strong>de</strong> <strong>rose</strong> ou d’ébène provient <strong>de</strong> son lot forestier.<br />
On peut imaginer que l’Administration exige une photo numérique montrant en même temps le rondin à terre et<br />
immatriculé, et un GPS affichant les coordonnées <strong>de</strong> l’arbre abattu (voir les exemples dans le rapport GW et EIA (2009),<br />
c’est ainsi que cette équipe a apporté la preuve <strong>de</strong> la coupe dans les parcs). L’exportateur amène la totalité <strong>de</strong> ses<br />
photos au service <strong>de</strong>s Eaux et Forêts, qui entre les coordonnées du GPS dans un Système d’Information Géographique.<br />
On voit alors immédiatement si la coupe a eu lieu dans le lot forestier <strong>de</strong> l’exportateur. L’Administration porte alors<br />
l’immatriculation du rondin dans la liste <strong>de</strong>s « bons à exporter », qu’elle communique ensuite aux Douanes.<br />
Les administrations forestière et douanière sont sous-équipées. Elles ne collectent pas la totalité <strong>de</strong>s taxes dues à l’État,<br />
faute <strong>de</strong> moyen et parce que le mo<strong>de</strong> <strong>de</strong> calcul <strong>de</strong>s taxes est trop complexe, donc source d’erreurs.<br />
Proposition n°12 : doter le port <strong>de</strong> Vohémar d’un pont-bascule permettant la pesée <strong>de</strong>s conteneurs et fixer le prix FOB à<br />
US$ 6 000 la tonne pour le calcul <strong>de</strong> la re<strong>de</strong>vance à l’exportation.<br />
La fixation du prix FOB sur le poids au lieu du volume évitera les erreurs sur la <strong>de</strong>nsité du bois. Le chiffre <strong>de</strong> US$ 6 000<br />
la tonne est beaucoup plus proche <strong>de</strong>s cours réels du marché.<br />
Randriamalala et Zhou 2010 55