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Smart Cities Luxembourg - n°16

Le 16ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

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Juin 2023 | n˚16<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

TOKYO :<br />

UNE VILLE<br />

INTELLIGENTE, DURABLE<br />

ET RÉSILIENTE<br />

INNOVATION :<br />

L’ALLIANCE<br />

DES INTELLIGENCES<br />

HOUSE OF<br />

SUSTAINABILITY :<br />

PROMOUVOIR, FÉDÉRER<br />

ET FACILITER LA<br />

TRANSITION DURABLE<br />

DES ENTREPRISES<br />

LOGEMENT :<br />

LES TINY HOUSES,<br />

UNE SOLUTION<br />

À LA CRISE ?<br />

© Metaform / Steve Troes<br />

HELIX : UNE OASIS CERTIFIÉE PLATINE<br />

POUR POST LUXEMBOURG


D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />

Lauschtert eise Podcast.


ÉDITO<br />

3<br />

Quel visage pour le <strong>Luxembourg</strong> de demain ?<br />

Soutenir le développement d’une économie résiliente, compétitive<br />

et inclusive dans les décennies à venir, voilà l’objectif de<br />

<strong>Luxembourg</strong> Stratégie, la direction de prospective stratégique<br />

du ministère de l’Économie établie en fin d’année 2020. Représentants<br />

de l’État, de la société civile et d’entreprises ainsi que<br />

de nombreux experts planchent depuis trois ans sur le projet<br />

ECO2050 qui vise à produire des scénarios de développement<br />

pour l’économie luxembourgeoises en 2050. Après une première<br />

phase exploratoire, trois scénarios ont été retenus. Ceux-ci<br />

ont été élaborés en fonction des douze mégatendances qui influencent<br />

l’écosystème luxembourgeois, notamment en ce qui<br />

concerne l’évolution de la population, le marché de l’emploi, le<br />

système éducatif ou le changement climatique.<br />

Tous les scénarios ont été produits en suivant un principe de<br />

plausibilité et se caractérisent par leurs combinaisons de facteurs,<br />

qu’ils soient certains ou incertains. Le premier, intitulé<br />

« somnambule socio-économique », parie sur la continuité de<br />

nos modes de vie actuels, avec un Grand-Duché qui attire continuellement<br />

des salariés, entre autres, et qui mise sur un mode<br />

de gouvernance à court terme. Le dernier, « optimisme technodigital<br />

», repose sur des prévisions où l’innovation technologique<br />

se met au service de l’efficience sans que les comportements des<br />

êtres humains ne changent. Celui-ci prévoit un <strong>Luxembourg</strong> de<br />

1,2 million d’habitants, confronté à des crises du logement et de<br />

l’emploi ainsi qu’à une montée du populisme. Les deux scénarios<br />

ont certes chacun leurs opportunités mais aussi leurs menaces<br />

qui fragiliseraient l’environnement ou l’équilibre social<br />

notamment. Cette liste de menaces est non exhaustive mais elle<br />

questionne déjà réellement le monde dans lequel nos enfants<br />

vivront. Ces deux cas de figure aux aspects parfois dystopiques<br />

laissent un boulevard d’intérêt au second, à savoir le scénario de<br />

« circularité bio-régionale » qui puise ses racines dans la simplification<br />

sociale et territoriale.<br />

Et si ce dernier était le plus représentatif d’un mode de vie « smart » ?<br />

Il impliquerait néanmoins un changement de paradigme<br />

sociétal puisqu’il prônerait la fin d’une course effrénée vers le<br />

profit. D’abord, la croissance économique et démographique<br />

ralentirait, ce qui allègerait la pression sur tous les plans : logement,<br />

éducation, santé, environnement, etc. La croissance visée<br />

serait avant tout qualitative et mesurée par le « PIBien-être<br />

bio-régional ». L’écart entre les plus riches et les plus pauvres<br />

diminuerait ; le plus grand nombre vivrait donc bien mais avec<br />

moins, car les niveaux des salaires, des pensions et la couverture<br />

sociale stagneraient. Le marché du travail, lui, serait complètement<br />

remodelé en raison de la pénurie de compétences<br />

manuelles et low-tech. Les flux de services et de travail s’imprègneraient<br />

des circuits courts, ils se rapprocheraient et se simplifieraient.<br />

D’un point de vue environnemental, la digitalisation<br />

et les innovations seraient pensées pour le vivant pendant que<br />

la place financière serait « vert foncé ». En misant sur la réindustrialisation<br />

circulaire, l’économie du partage au sein de la<br />

Grande Région ou la diversification énergétique, le réchauffement<br />

climatique ne dépasserait pas le seuil des 2°C. Enfin, du<br />

côté politique, le Grand-Duché aurait recourt à la démocratie<br />

participative au cœur de la Grande Région, où les prises de décisions<br />

locales prendraient plus d’importance.<br />

Ce scénario, aussi utopique soit-il, pourrait être le visage du<br />

<strong>Luxembourg</strong> de demain puisqu’il combine les aspects sociaux<br />

et environnementaux à ceux d’une économie résiliente, compétitive<br />

et inclusive si chère aux stratégies mises en place dans les<br />

entreprises ou les institutions actuellement. S’il paraît « smart »,<br />

le cas de figure « circularité bio-régionale » devra faire face aux<br />

possibles réticences de certains et au choix des citoyens dans<br />

les urnes lors des élections prochaines et futures. Quant aux politiques,<br />

ils devront prendre des décisions fortes pour permettre<br />

au <strong>Luxembourg</strong> de rayonner, à l’international ou sur son territoire,<br />

sans nuire au vivant dans sa généralité. Est-ce le monde<br />

que nous devrions accepter par obligation ou celui que nous<br />

souhaitons réellement, par conviction, pour continuer à vivre<br />

décemment sans compromettre notre confort de vie ? L’État<br />

est-il prêt ? Sommes-nous prêts ?<br />

Par P. Birck


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

GOUVERNANCE<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Chris Mick<br />

Julien Menegalli<br />

Romain Thomas<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />

Photographie<br />

Julian Pierrot<br />

Yves Kortum<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

Tokyo : une ville intelligente, durable et résiliente 8<br />

Bissen : un même choix pour une nouvelle ville 12<br />

Grevenmacher : le « Miseler way of life » 16<br />

Rumelange : un avenir coloré pour la ville des roches rouges 20<br />

Frisange : des projets pour répondre aux défis futurs 24<br />

Remich : polir la « Perle de la Moselle » 28<br />

Sanem : vivre ensemble 32<br />

Contern se met à la page pour ses citoyens 36<br />

GREEN BUILDING<br />

Helix : une oasis certifiée platine pour POST <strong>Luxembourg</strong> 40<br />

Julien Cajot : production et application d’enrobés : quelques procédés particuliers 44<br />

Une nouvelle étape pour le groupe Viessmann 46<br />

Société Cloos : transformer les résidus en matières premières 50<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Les défis de l’industrie des semi-conducteurs 54<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />

IA : l’alliance des intelligences 56<br />

Le futur campus des technologies de la santé verra le jour en 2024 58<br />

Pourquoi promouvoir les « Girls in Digital » ? 60


5<br />

MOBILITÉ<br />

Voitures électriques : les dernières nouveautés de cet été 2023 62<br />

Mobilité douce : un appel à changer de braquet 66<br />

Les quadricycles électriques : une réponse à la mobilité de demain 68<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Phoenix Contact : MINT, la transition énergétique en parfaites conditions 70<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : transition énergétique : sur le chemin de l’acceptation 74<br />

HoS : promouvoir, fédérer et faciliter la transition durable des entreprises 76<br />

NBenefit$ Evaluation : des solutions fondées sur la nature 78<br />

WeThink : penser et agir pour le développement durable 80<br />

FDE annonce la découverte d’hydrogène naturel dans le bassin minier lorrain 82<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

FAL : les avantages de la gestion locative sociale 84<br />

Les Tiny Houses, une solution à la crise ? 86<br />

Inter-Actions : l’interaction, la clé de l’intégration sociale 88<br />

Droits humains en entreprise : le <strong>Luxembourg</strong> en fait-il assez ? 90


Le <strong>Luxembourg</strong>, un pays assurément multilingue<br />

Le Service national de la jeunesse (SNJ) a réalisé une enquête auprès<br />

des parents résidant au <strong>Luxembourg</strong> afin de récolter des données sur les<br />

pratiques langagières de leurs enfants âgés entre zéro et quatre ans dans<br />

leur cellule familiale. L’étude, qui visait à mieux comprendre le quotidien<br />

des plus jeunes dans le bain linguistique que constitue le <strong>Luxembourg</strong>,<br />

a notamment permis de révéler le grand nombre de langues utilisées<br />

au sein des familles, puisque les parents ont mentionné 124 langues<br />

différentes au total. Environ deux enfants sur trois sont en contact avec<br />

au moins deux langues à la maison, les enfants monolingues forment<br />

donc une minorité !<br />

Source : SIP<br />

La Commission européenne définit l’avenir de l’euro<br />

La Commission européenne a présenté le 28 juin le paquet « monnaie<br />

unique » définissant l’avenir de l’euro. Celui-ci comprend deux propositions<br />

législatives: une sur le cours légal des espèces pour conserver leur rôle<br />

en faisant en sorte qu’elles soient largement acceptées comme moyen<br />

de paiement et restent faciles à obtenir pour les citoyens et les entreprises<br />

de toute la zone euro; et une autre définissant un cadre juridique pour la<br />

mise en circulation d’un possible euro numérique en complément des<br />

billets et des pièces. Ces propositions permettraient d’utiliser en Europe<br />

un mode de paiement numérique économique, sûr et fiable basé sur<br />

une forme de monnaie publique acceptée partout et qui compléterait les<br />

solutions privées existantes.<br />

Source : Commission européenne<br />

De nouveaux outils pour promouvoir le <strong>Luxembourg</strong><br />

À l’occasion de la fête nationale, l’initiative « <strong>Luxembourg</strong> – Let’s make it<br />

happen » (LMIH) a lancé une série de nouveaux outils digitaux et physiques<br />

pour soutenir la promotion de l’image de marque luxembourgeoise.<br />

Parmi ceux-ci, la campagne « <strong>Luxembourg</strong>. Our Common Ground »<br />

met en lumière la diversité culturelle propre au Grand-Duché par le<br />

biais, notamment, d’un film du même nom. Aussi, huit illustrateurs<br />

luxembourgeois ont réalisé chacun une affiche et une carte postale<br />

présentant les différentes facettes du pays. La collection complète est<br />

disponible sur le site luxembourgcollection.lu.<br />

Source : SIP


8<br />

JAPON<br />

GOUVERNANCE<br />

TOKYO, UNE VILLE<br />

INTELLIGENTE, DURABLE<br />

ET RÉSILIENTE


GOUVERNANCE<br />

9<br />

Performante et mystérieuse à la fois,<br />

tiraillée tour à tour entre modernité et<br />

tradition, Tokyo semble tout droit sortie<br />

d’un film de science-fiction teinté d’une<br />

touche manga. Avec ses gratte-ciel, ses<br />

rues commerçantes bondées ainsi que<br />

ses enseignes au néon, l’ultra modernité<br />

côtoie harmonieusement les temples<br />

bouddhistes, les sanctuaires shinto et<br />

le palais impérial. Avec une densité urbaine<br />

élevée, la ville de plus de 13 millions<br />

d’habitants fait face à des défis<br />

complexes en matière de transport, de<br />

gestion des ressources et de qualité de<br />

vie de ses citoyens. Cependant, Tokyo,<br />

considérée depuis longtemps comme<br />

un leader mondial en matière de technologie<br />

et d’innovation, s’est rapidement<br />

adaptée en embrassant le concept<br />

de ville intelligente et en mettant en<br />

œuvre des initiatives innovantes pour<br />

relever ces défis de manière efficace et<br />

durable.<br />

Une stratégie en trois points<br />

La ville de Tokyo s’est donné pour objectif<br />

de créer « le nouveau Tokyo ». Ce<br />

concept est résolument axé sur le confort<br />

et le bien-être de ses habitants. Pour<br />

cela, la capitale nipponne a élaboré une<br />

stratégie basée sur trois points : une ville<br />

sûre, diversifiée et intelligente.<br />

Créer une ville plus sûre est le premier<br />

pilier de cette nouvelle politique. Tokyo,<br />

comme d’ailleurs le pays entier, est une<br />

ville sujette à des catastrophes naturelles<br />

telles que les tremblements de terre et les<br />

typhons, fréquents dans la région. Les<br />

autorités de la ville ont mis les moyens<br />

pour la rendre moins vulnérable. D’importants<br />

investissements ont été réalisés<br />

dans les infrastructures pour rendre<br />

la ville résistante aux séismes à plus de<br />

95%. Les bâtiments ont été renforcés<br />

pour pouvoir affronter au mieux les catastrophes<br />

naturelles. Les habitations et<br />

les infrastructures routières sont également<br />

conçues pour résister aux séismes<br />

et autres inondations. En enterrant les<br />

câbles électriques et téléphoniques, la<br />

ville a renforcé sa sécurité et son esthétique.<br />

Malgré sa densité, Tokyo entend<br />

renforcer les espaces verts qui contribuent<br />

à la qualité de l’air et de la vie. La<br />

ville peut se targuer de posséder plus de<br />

433 ha de parcs et de zones vertes et cela<br />

malgré le manque d’espace.<br />

La diversité est le deuxième pilier de la<br />

« nouvelle ville ». Tokyo entend renforcer<br />

son rayonnement culturel et son attrait<br />

touristique. L’accès à la diversité culturelle<br />

pour les habitants de la capitale japonaise,<br />

ainsi que pour les quelque 25<br />

millions de touristes qui visitent la ville<br />

annuellement, demeure un objectif majeur<br />

pour les autorités conscientes de<br />

l’enjeu social, culturel et économique.<br />

D’autre part, confrontée à la vieillesse<br />

de sa population, Tokyo investit massivement<br />

dans son système de santé pour<br />

rendre la capitale plus résiliente pour les<br />

anciennes générations. Elle entend créer<br />

plus de 60.000 hébergements pour personnes<br />

âgées d’ici 2025. Le bien-être est<br />

une préoccupation de tous les instants<br />

pour la ville qui compte grâce à cela attirer<br />

les entreprises à haut potentiel. La<br />

qualité de la vie et l’excellence des services<br />

offerts par la ville, comme l’éducation,<br />

la santé et l’attractivité culturelle<br />

rendent la capitale nipponne plus<br />

agréable à vivre.<br />

La ville de plus de 13 millions<br />

d’habitants fait face à des défis<br />

complexes en matière de transport,<br />

de gestion des ressources et de qualité<br />

de vie de ses citoyens<br />

Un savoir-faire technologique au service<br />

de l’innovation<br />

Le dernier pilier de cette politique globale<br />

et ambitieuse est la ville intelligente.<br />

C’est un impératif dicté par la densité urbaine<br />

et par l’exiguïté des espaces. Pour<br />

cela, la ville de Tokyo peut compter sur<br />

son savoir-faire technologique et son excellence<br />

dans le domaine de l’innovation.<br />

D’abord, la congestion du trafic est un<br />

problème courant dans les grandes villes,<br />

mais Tokyo a pris des mesures audacieuses<br />

pour améliorer la mobilité de ses<br />

citoyens, notamment en encourageant le<br />

télétravail. Grâce à la mise en place d’un<br />

système de transport intelligent, la ville<br />

surveille et gère le trafic en temps réel.<br />

Des capteurs et des caméras sont utilisés


10<br />

GOUVERNANCE<br />

pour optimiser les feux de signalisation,<br />

réduisant ainsi les embouteillages et les<br />

temps de trajet. De plus, Tokyo investit<br />

dans les technologies de transport du<br />

futur, telles que les véhicules électriques,<br />

les trains à très grande vitesse, les transports<br />

en commun intelligents et les initiatives<br />

de covoiturage pour favoriser une<br />

mobilité plus durable.<br />

D’autre part, Tokyo s’est engagée à réduire<br />

son empreinte écologique et à<br />

promouvoir une utilisation efficace des<br />

ressources. En généralisant l’utilisation<br />

des ampoules LED, la ville compte réduire<br />

sa consommation électrique de<br />

38% à l’horizon 2025. Grâce à des campagnes<br />

de sensibilisation ciblées, l’usage<br />

du plastique a été réduit considérablement,<br />

ainsi que le gaspillage alimentaire,<br />

un fléau qui détruit 6 millions de tonnes<br />

de denrées comestibles par an, rien qu’à<br />

Tokyo. En outre, la ville a mis en place<br />

des systèmes de gestion des déchets intelligents,<br />

utilisant des capteurs pour<br />

surveiller les niveaux de remplissage des<br />

bacs à ordures et optimiser les itinéraires<br />

de collecte, réduisant ainsi les déchets<br />

non ramassés. De plus, Tokyo encourage<br />

l’utilisation d’énergies renouvelables et<br />

met en œuvre des stratégies d’économie<br />

d’énergie dans les bâtiments, notamment<br />

l’installation de panneaux solaires<br />

et l’utilisation de systèmes de climatisation<br />

intelligents pour réduire la consommation<br />

d’énergie.<br />

Haute connectivité et gouvernance<br />

éclairée<br />

La connectivité est essentielle pour une<br />

ville intelligente, et Tokyo est à la pointe<br />

dans ce domaine. La ville offre un accès<br />

haut débit à internet dans les espaces<br />

publics, les parcs, les gares et les bâtiments<br />

municipaux, garantissant ainsi<br />

une connectivité constante aux résidents<br />

et aux visiteurs. De plus, elle déploie activement<br />

la technologie 5G pour permettre<br />

des vitesses de connexion plus rapides et<br />

soutenir les innovations telles que l’Internet<br />

des objets (IoT) et les véhicules<br />

autonomes.<br />

Tokyo collecte et analyse une quantité<br />

importante de données provenant de différentes<br />

sources, notamment les transports,<br />

l’énergie et les services publics. Ces<br />

données sont utilisées pour prendre des<br />

décisions éclairées en matière de planification<br />

urbaine, de gestion des ressources<br />

et d’amélioration des services publics. La<br />

ville utilise également des plateformes<br />

numériques interactives pour encourager<br />

l’engagement citoyen et permettre<br />

aux résidents de participer activement à<br />

la gouvernance de leur ville.<br />

Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont<br />

été l’occasion rêvée pour initier un cycle<br />

de développement urbain sous le slogan<br />

de « Nouveau Tokyo ». Malgré une population<br />

vieillissante, un manque manifeste<br />

d’espace et une infrastructure à repenser,<br />

la ville croit en ses capacités à changer<br />

radicalement de visage à l’horizon 2030.<br />

L’objectif ultime est d’être première de<br />

la classe parmi les villes intelligentes. Un<br />

modèle de modernité et de résilience,<br />

notamment grâce à une force de frappe<br />

technologique sans pareil, à des ressources<br />

humaines hautement qualifiées,<br />

mais également à un fort ancrage dans la<br />

pure tradition ancestrale.<br />

Par R. Hatira<br />

433 ha<br />

d’espaces verts<br />

38%<br />

d’électricité consommée en moins grâce<br />

à l’éclairage LED


GOUVERNANCE<br />

11<br />

La prochaine<br />

génération<br />

des pompes<br />

à chaleur :<br />

la nouvelle<br />

Vitocal 250-A<br />

La nouvelle Vitocal 250-A atteint une<br />

température de départ jusqu'à 70 °C<br />

à une température extérieure de -10°C.<br />

Elle est donc idéale pour la modernisation,<br />

car les radiateurs existants peuvent être<br />

utilisés. La pompe à chaleur se présente<br />

dans un design attrayant et de qualité.<br />

Grâce à son efficacité élevée, les coûts<br />

d'exploitation sont réduits. La nouvelle<br />

Vitocal 250-A utilise le fluide frigorigène<br />

R290 (Propane) respectueux de<br />

l'environnement.<br />

Découvrez l'avenir des pompes à chaleur<br />

avec la nouvelle Vitocal 250-A sur<br />

www.viessmann.lu<br />

Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />

35 Rue JF Kennedy - L-7327 Steinsel<br />

Tel 26336201 - info@viessmann.lu


12<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

UN MÊME<br />

CHOIX<br />

POUR UNE<br />

NOUVELLE<br />

VILLE<br />

Administration communale de Bissen<br />

David Viaggi


GOUVERNANCE<br />

13<br />

Les résultats sont tombés : la commune<br />

de Bissen a redonné sa confiance à David<br />

Viaggi qui rempile ainsi pour un second<br />

mandat. Bourgmestre depuis 2019, il a<br />

su prouver à sa population que sa priorité<br />

était la qualité de vie et le développement<br />

de la ville. À l’aube de ces six prochaines<br />

années, l’élu fait le point sur ses<br />

objectifs et ses projets à venir. Interview.<br />

Vous voilà une nouvelle fois à la tête de<br />

votre commune…<br />

En effet, la population a manifesté son<br />

contentement par rapport aux projets<br />

mis en place lors de ces dernières années<br />

et nous a offert presque 70% de ses<br />

voix. Cela me réjouit à plus forte raison<br />

que nous avons dû gérer de nombreuses<br />

crises. Cette réélection prouve que<br />

nous avons été capables de continuer<br />

à répondre aux besoins de nos citoyens<br />

malgré la conjoncture difficile. Le succès<br />

est d’autant plus grand que nous avons<br />

obtenu trois sièges supplémentaires au<br />

conseil communal en passant de cinq<br />

à huit (sur onze au total). Je suis donc<br />

particulièrement heureux de cette belle<br />

progression.<br />

Quels sont vos projets pour ce nouveau<br />

mandat ?<br />

Les deux dernières années ont permis de<br />

réaliser les études nécessaires pour créer<br />

la commune moderne et dynamique que<br />

nous souhaitons. Le premier chantier<br />

que nous entamerons est l’extension de<br />

l’école primaire. Sa toiture doit être rénovée<br />

et nous avons décidé d’en profiter<br />

pour l’enlever et y construire un troisième<br />

étage à la place, celui-ci étant devenu<br />

indispensable pour accueillir tous<br />

les élèves de la commune. Cette future<br />

surface permettra d’intégrer à la structure<br />

actuelle quatre classes, deux salles<br />

d’appui, des espaces administratifs et<br />

des sanitaires. Le projet s’accompagnera<br />

d’une mise en conformité des autres<br />

étages de l’école, d’une nouvelle entrée<br />

adaptée aux PMR et d’une modification<br />

des espaces extérieurs. À partir de la<br />

prochaine rentrée académique et pour<br />

le temps des travaux, une construction<br />

modulaire provisoire sera installée sur le<br />

parking situé en haut de la rue de la Gare.<br />

L’extension de l’école primaire libérera<br />

de la place dans un bâtiment voisin qui<br />

pourra ainsi accueillir la maison relais.<br />

Nous souhaitons<br />

que les jeunes participent<br />

activement aux décisions<br />

communales ; le service jeunesse<br />

devra donc communiquer<br />

leurs besoins<br />

et faire entendre leur voix<br />

Le développement exponentiel de la<br />

commune exige aussi l’augmentation<br />

des capacités d’accueil de la crèche. Une<br />

annexe sera donc construite pour créer<br />

45 à 55 places supplémentaires et, dans<br />

un souci d’écologie et d’harmonie avec<br />

le bâtiment existant, elle sera érigée en<br />

bois.<br />

Notre objectif consiste à repenser l’aménagement<br />

de la ville pour rassembler les<br />

activités de même type et revitaliser le<br />

centre, le tout permettra d’accroître la<br />

qualité de vie de nos habitants. À l’aide<br />

de la participation active de ceux-ci, nous<br />

avons fait le choix d’effectuer une transformation<br />

totale de la Place de l’Immigration<br />

située au cœur de la ville. Celle-ci<br />

impliquera entre autres la modification<br />

de la voirie pour interdire le passage des<br />

voitures, l’implantation de divers espaces<br />

verts et la création de nouveaux<br />

bâtiments administratifs accompagnés<br />

de petits commerces. Les travaux seront<br />

entamés lors de ce mandat et la réalisation<br />

de ce projet d’envergure est estimée<br />

à 35 millions d’euros.<br />

Le réaménagement du centre inclura<br />

également la création de logements<br />

à coût modéré et d’habitations pour<br />

jeunes. Un nouveau PAP sera prochainement<br />

voté prenant en compte le développement<br />

de notre offre en la matière. Le<br />

but est véritablement d’écouter chaque<br />

Bissenois et de répondre aux besoins de<br />

chacun d’eux.<br />

Que prévoyez-vous pour les jeunes<br />

Bissenois ?<br />

Dans l’exercice de mes fonctions, j’ai<br />

malheureusement constaté que les<br />

adolescents et les adultes ne se rencontraient<br />

que trop peu au sein de<br />

notre commune. Pour répondre à cette<br />

problématique, nous voulons créer un<br />

service totalement dédié à nos jeunes<br />

citoyens. Le service aura la tâche de<br />

resserrer les liens entre ces derniers et<br />

leurs aînés. L’objectif est d’améliorer<br />

significativement la prise en charge de<br />

cette partie de la population et de lui<br />

permettre d’organiser des événements<br />

pour s’impliquer dans la vie communautaire.<br />

Nous souhaitons également que les<br />

jeunes participent activement aux décisions<br />

communales. Pour ce faire, le service<br />

administratif qui leur sera prochainement<br />

consacré devra communiquer<br />

leurs besoins et faire entendre leur voix.<br />

Nouvelle Place de l'Immigration<br />

La dernière fonction du service jeunesse<br />

sera d’assurer un accompagnement<br />

efficace en matière d’orientation


14<br />

GOUVERNANCE<br />

Nouvelle maison des jeunes<br />

scolaire et professionnelle. Cela pourra<br />

se faire par le biais de rencontres ou de<br />

journées de formation par exemple.<br />

La gestion de l’eau vous avait beaucoup<br />

occupé lors de votre dernier mandat.<br />

Qu’en est-il pour le nouveau ?<br />

Nous avons effectivement déjà accordé<br />

une attention importante à cette ressource<br />

essentielle lors de ces dernières<br />

années. Pour celles à venir, l’objectif<br />

sera la mise en place concrète de nos<br />

ambitions. Ainsi, la construction d’un<br />

nouveau bassin d’eau potable sera<br />

prochainement lancée et permettra de<br />

remplacer l’actuel qui se fait vieillissant<br />

et dont l’avenir n’a pas encore été défini.<br />

Ce dernier est une infrastructure enterrée<br />

d’une capacité de 250 m³, ce qui<br />

devient trop peu pour notre population<br />

se rapprochant des 3.500 âmes. Le futur<br />

bassin prendra la forme d’un château<br />

d’eau divisé en trois compartiments. Il<br />

augmentera les capacités de stockage<br />

à 1.000 m³ avec une réserve de 500 m³.<br />

En ce qui concerne les risques d’inondation<br />

particulièrement élevés dans<br />

notre commune traversée par l’Attert,<br />

nous travaillons pour le moment à<br />

l’élaboration d’un cahier des charges<br />

avec l’aide de l’Administration de la<br />

gestion de l’eau pour revoir toutes nos<br />

mesures anti-crues. Celles-ci comprendront<br />

certainement, une fois revues,<br />

la rénovation des zones à risque, en<br />

collaboration avec un bureau d’ingénieurs<br />

allemand spécialisé dans ce type<br />

de problématique, ou encore un volet<br />

concernant les fortes pluies de plus en<br />

plus fréquentes.<br />

Nous ne manquons guère<br />

de projets pour ces prochaines<br />

années, le défi sera de coordonner<br />

chacun d’eux afin de préserver<br />

le bien-être de nos citoyens<br />

Nous ne manquons donc guère de projets<br />

pour ces prochaines années, le défi<br />

sera de coordonner chacun d’eux afin de<br />

préserver le bien-être de nos citoyens le<br />

plus possible.<br />

35 millions<br />

budget estimé pour<br />

la transformation du centre-ville<br />

Administration communale de<br />

Bissen<br />

1, rue des Moulins<br />

L-7784 Bissen<br />

www.bissen.lu


GOUVERNANCE<br />

15<br />

WE TAKE CARE!<br />

4, ZAE – route de Bettel<br />

L-9415 VIANDEN<br />

Tél.: +352 83 41 41 -1<br />

Fax: +352 84 90 10<br />

info@osch.lu<br />

www.osch.lu


16<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

GREVENMACHER,<br />

LE « MISELER<br />

WAY OF LIFE »<br />

Administration communale de Grevenmacher<br />

Léon Gloden


GOUVERNANCE<br />

17<br />

Grevenmacher, métropole de la Moselle<br />

luxembourgeoise et commune<br />

frontalière avec l’Allemagne, possède<br />

de nombreux atouts liés à sa situation<br />

géographique. Ses infrastructures<br />

modernes et son cadre naturel entre<br />

le fleuve et les vignes en font une ville<br />

dans laquelle il fait bon vivre. D’autre<br />

part, elle occupe un rôle majeur au sein<br />

du territoire en tant que centre d’attractivité<br />

régional. Le défi est ainsi de<br />

concilier la qualité de vie avec un potentiel<br />

de croissance démographique<br />

et économique durable. Rencontre<br />

avec Léon Gloden, le bourgmestre.<br />

Une commune dynamique<br />

Grevenmacher compte la présence de<br />

deux poids lourds de la production vinicole<br />

luxembourgeoise, à savoir les<br />

Domaines Vinsmoselle et les Caves Bernard<br />

Massard. Les 57 ha de vignes de<br />

son territoire font d’elle la capitale du<br />

vin. Mais ce n’est pas tout ! Il y a aussi<br />

l’agriculture, le tourisme, l’artisanat, des<br />

PME et un marché tertiaire toujours en<br />

développement. « Nous nous positionnons<br />

comme un centre d’attraction régional<br />

en témoignent les antennes ministérielles<br />

qui se trouvent ici. Du point<br />

de vue de l’extension de la commune,<br />

notre défi consiste à optimiser la surface<br />

de 16,48 km² située entre la Moselle et le<br />

vignoble et accolée à l’Allemagne », souligne<br />

le bourgmestre. La commune dépasse<br />

aujourd’hui les 5.000 habitants et<br />

poursuit son développement en matière<br />

de logement et de zone d’activité économique.<br />

Sur ce point, elle dispose d’un<br />

tissu commercial et industriel important<br />

notamment avec la zone du Potaschbierg<br />

qui recense de nombreuses entreprises<br />

leader sur le marché mondial, comme<br />

Webasto ou SAB. Une nouvelle zone artisanale<br />

devrait voir le jour, avec la venue<br />

d’artisans et de startups. « L’idée, en<br />

créant un tel complexe, serait d’attirer<br />

les entreprises avoisinantes et leurs collaborateurs<br />

ici », indique le bourgmestre.<br />

En face du nouveau centre médical avec<br />

IRM, des espaces de bureaux sont prévus.<br />

Ils pourraient être occupés par des entreprises<br />

desireuses de décentraliser une<br />

partie de leurs activités pour faciliter la<br />

vie de leurs salariés. En effet, la question<br />

de la mobilité reste cruciale et le bourgmestre<br />

s’est toujours attaché à « travailler<br />

au désengorgement de la ville de <strong>Luxembourg</strong><br />

». En effet, chaque jour entre 15 et<br />

20.000 frontaliers allemands traversent<br />

la ville. Ils n’ont pas d’autre choix que<br />

d’emprunter le pont qui enjambe la<br />

Moselle avant de gagner le centre-ville<br />

qui les mène vers l’autoroute pour atteindre<br />

la capitale. Pour réduire ce flux<br />

de véhicules, les solutions émergent des<br />

deux côtés de la frontière. L’implantation<br />

de magasins de détail au centre est aussi<br />

une préoccupation permanente.<br />

Des logements supplémentaires<br />

Après plus de dix ans de travail pour trouver<br />

des accords avec les propriétaires,<br />

le projet d’aménagement « Unter Dem<br />

Piertert » a enfin abouti. Il revêt une importance<br />

particulière pour la ville, car il<br />

se place sous le signe de la mixité. «Personnellement,<br />

je suis opposé à la ghettoïsation<br />

des populations. Séparer les plus<br />

riches des plus modestes ne fait pas partie<br />

de ma vision. C’est pourquoi nous misons<br />

sur une politique de mixité sociale,<br />

cela passe notamment par la création de<br />

logements à coût modéré», précise Léon<br />

Gloden. Ce nouveau quartier prendra<br />

place dans un endroit idyllique à côté<br />

des vignobles et proche du centre-ville, à<br />

proximité de l’écluse de Grevenmacher.<br />

Il verra le jour sur une surface brute de<br />

3,72 hectares. Des logements mixtes y<br />

seront créés, avec 45 maisons unifamiliales,<br />

6 résidences et 50 à 60 appartements<br />

offrant une possibilité d’accueil<br />

de plus de 250 habitants. Autre<br />

projet important : celui de l’agrandissement<br />

des structures scolaires. « Aujourd’hui,<br />

nous accueillons entre 600<br />

et 700 élèves, notre capacité va devoir<br />

atteindre les 900 à 1.000 enfants. Nous<br />

avons déjà fait l’acquisition des terrains<br />

au niveau du centre-ville pour atteindre<br />

cet objectif », complète le bourgmestre.<br />

Il ajoute que d’importantes mesures<br />

en matière de sécurité ont été prises à<br />

proximité des écoles. La commune a<br />

récemment obtenu l’accord de l’Administration<br />

des ponts et chaussées pour<br />

l’aménagement d’une zone à vitesse<br />

réduite aux abords de l’établissement<br />

afin de garantir la sécurité des enfants.<br />

L’agrandissement provisoire de la maison<br />

relais sera achevé d’ici le mois de<br />

septembre, plus de 60 enfants seront<br />

accueillis. « Pour résumer, nous aurons<br />

investi plus de 130 millions d’euros<br />

pour le développement des infrastructures<br />

de la commune, nous avons à<br />

cœur de répondre aux besoins de nos<br />

habitants dans tous les domaines. Sur<br />

le plan des services, nous avons constaté<br />

l’augmentation des besoins, c’est la<br />

raison pour laquelle nous avons notamment<br />

recruté un nouvel urbaniste et un<br />

collaborateur en charge de la gestion<br />

des finances », précise le bourgmestre.<br />

PAP Pietert


18<br />

GOUVERNANCE<br />

© Ville de Grevenmacher<br />

Maison d’Osbourg<br />

Certifiée à 50% du Pacte Climat<br />

« Si le flux de voitures incessant entraîne<br />

forcément des pics de pollution sur le tronçon<br />

le plus fréquenté de la commune, la<br />

qualité de l’air est tout de même très bonne<br />

ailleurs. Nous sommes certifiés à 50% du<br />

Pacte Climat » indique Léon Gloden. Ce<br />

résultat se traduit par de nombreuses initiatives<br />

comme la technologie LED qui a<br />

été intégrée il y a quelques années à l’ensemble<br />

de l’éclairage public. De nouveaux<br />

panneaux photovoltaïques trôneront sur<br />

le centre culturel. « Nous figurons parmi<br />

les premières communes ayant opté<br />

pour les mesures en faveur des économies<br />

d’énergie. Nous avons réduit l’éclairage et<br />

le chauffage, en témoigne notre contrat<br />

avec la station d’épuration qui permet en<br />

partie de chauffer la piscine municipale. La<br />

charte «commune sans pesticides » signée<br />

par l’administration communale prolonge<br />

ces initiatives durables : les raisins plantés<br />

au centre sont par exemple tous bios »,<br />

poursuit le bourgmestre.<br />

La Maison d’Osbourg (école régionale<br />

de musique de Grevenmacher)<br />

Depuis sa construction à la fin du 14e<br />

siècle, la maison d’Osbourg au centre de<br />

Grevenmacher constitue l’un des bâtiments<br />

historiques les plus importants de<br />

la Moselle luxembourgeoise. Depuis que<br />

l’homonyme, le noble Peter von Osburg,<br />

a remis le bâtiment à la ville de Grevenmacher<br />

en 1418 par acte de donation et<br />

par testament en 1439, elle a été exploitée<br />

à des fins très diverses. Un hospice civil,<br />

une maison pour les pauvres et même<br />

une caserne de gendarmerie se trouvaient<br />

à cette adresse. Deux ans après le<br />

grand incendie, en 1822, une partie du<br />

lieu a été transformée en bâtiment scolaire.<br />

Depuis lors, la maison d’Osbourg a<br />

été utilisée comme école de filles, centre<br />

culturel, bibliothèque municipale et également<br />

pour ce qui représentait l’équivalent<br />

du collège à l’époque. Lieu d’apprentissage<br />

et de promotion des arts et<br />

des sciences, cet édifice unique occupe<br />

toujours ces fonctions à l’heure actuelle.<br />

En 2016, la ville de Grevenmacher, en<br />

coopération avec l’Institut national pour<br />

le patrimoine architectural a entamé une<br />

vaste rénovation du bâtiment et du jardin<br />

d’Osbourg associé. Le bâtiment historique<br />

est devenu un point architectural<br />

culminant de la métropole mosellane qui<br />

revendique ses racines historiques. Lors<br />

de la rénovation, il était très important<br />

pour la ville de Grevenmacher de conserver<br />

les traces de la longue histoire de la<br />

maison d’Osbourg et de les combiner<br />

avec des matériaux et des méthodes de<br />

construction modernes pour obtenir une<br />

symbiose entre l’ancien et le neuf. Accessible<br />

au public pour des concerts et des<br />

événements, la maison accueille aussi<br />

l’école régionale de musique. Le jardin<br />

nouvellement créé avec ses mille couleurs<br />

qui changent au fil des saisons, devient<br />

un lieu de détente pour les citoyens<br />

et les touristes. L’ensemble est inscrit sur<br />

la liste des monuments nationaux protégés<br />

depuis 2017. « Cette bâtisse et son


GOUVERNANCE<br />

19<br />

© Ville de Grevenmacher<br />

© Ville de Grevenmacher<br />

Maison d’Osbourg<br />

Maison d’Osbourg<br />

© ROMAIN SCHMIZ architectes & urbanistes<br />

© ROMAIN SCHMIZ architectes & urbanistes<br />

Centre culturel<br />

Centre culturel<br />

jardin sont un trésor de la région, et témoignent<br />

de leur importance pour le patrimoine<br />

de notre commune », complète<br />

Léon Gloden.<br />

Une ville tournée vers la culture<br />

La Ville de Grevenmacher ainsi que la<br />

Ville de Trèves fêteront ensemble la<br />

Journée de l’Europe le mardi 9 mai 2023<br />

de 14h à 21h sur la place du marché à<br />

Grevenmacher. Au programme de ce<br />

moment placé sous le signe de l’unité<br />

et de la diversité? Un spectacle avec des<br />

concerts d’associations et groupes musicaux<br />

venus du <strong>Luxembourg</strong> et de Trèves.<br />

« Riches d’une amitié avec nos voisins<br />

allemands, nous avons décidé entre<br />

bourgmestres de célébrer cette journée<br />

à Grevenmacher et de renouveler l’expérience<br />

l’année prochaine à Trèves »,<br />

indique le bourgmestre. Un peu plus<br />

tard (le 27 mai), la commune organisera<br />

la 1 ère édition du « Maacher Musekfestival<br />

» sous la forme d’une journée de<br />

concert en plein air. Au parking Laangwiss,<br />

le site du quai du bateau M.S.<br />

Princesse Marie-Astrid, des concerts<br />

pour petits et grands auront lieu à partir<br />

de 17h. Avec Seed To Tree, Daniel<br />

Balthasar et Le Vibe, entre autres, l’accent<br />

est clairement mis sur la musique<br />

luxembourgeoise. Les artistes nationaux<br />

y auront une tribune pour présenter le<br />

large spectre du paysage musical grandducal.<br />

En plus des groupes bien connus,<br />

de jeunes artistes de l’école régionale de<br />

musique de Grevenmacher se produiront.<br />

Des animations familiales et des<br />

spectacles auront lieu en complément<br />

des concerts pour faire de cette journée<br />

un moment convivial et intergénérationnel.<br />

Le bateau M.S. Princesse Marie-<br />

Astrid accueillera une programmation<br />

musicale alternative avec un cadre<br />

plus intimiste, type jazz ou folk pour les<br />

concerts, tandis que la scène principale<br />

sera occupée par de la musique pop<br />

rock.<br />

Ça bouge pour les roses !<br />

Encore un bel événement à ne pas manquer<br />

prochainement ! Fidèle à sa vocation<br />

de remettre le patrimoine rosier dans les<br />

têtes, les coeurs et les jardins, et en vue de<br />

la LUGA 2023 (Luxemburg Gartenschau),<br />

l’asbl « Patrimoine Roses » vise à sensibiliser<br />

à l’histoire rosière de la commune<br />

ainsi qu’à son importance pour les parcs<br />

et jardins. À cette occasion, l’association<br />

et la Ville ont imaginé la création d’une<br />

nouvelle rose répondant au nom de « Machera<br />

». Elle sera plantée un peu partout<br />

dans la commune.<br />

Administration communale de<br />

Grevenmacher<br />

6, Place du marché<br />

L-6755 Grevenmacher<br />

www.grevenmacher.lu


LUXEMBOURG<br />

20<br />

GOUVERNANCE<br />

UN AVENIR COLORÉ<br />

POUR LA VILLE<br />

DES ROCHES ROUGES<br />

Administration communale de Rumelange<br />

Henri Haine<br />

Rumelange a beau être l’une des plus petites communes du <strong>Luxembourg</strong>, elle entend se développer et renforcer<br />

son attractivité malgré sa superficie de 6,83 km². La ville des roches rouges a investi un budget extraordinaire<br />

de 50,3 millions d’euros pour se dynamiser et répondre aux besoins de ses citoyens. Henri Haine, bourgmestre,<br />

présente les nombreux projets déployés et revient sur les défis que Rumelange devra relever à l’avenir.


GOUVERNANCE<br />

21<br />

C’était votre deuxième mandat en tant<br />

que bourgmestre de Rumelange. Quel bilan<br />

tirez-vous de celui-ci ?<br />

Nous avons vécu une période difficile<br />

marquée par les différentes crises : le Covid-19,<br />

la guerre en Ukraine, l’inflation<br />

ou les pénuries de matériaux. Certains<br />

de nos projets ont ainsi logiquement pris<br />

du retard. Malgré tout, nous avons beaucoup<br />

investi pour l’avenir de Rumelange,<br />

et ce, dans divers domaines comme le<br />

sport, le tourisme, la culture, l’encadrement<br />

scolaire ou le logement.<br />

Plus précisément, notre programme<br />

d’investissement s’élevait à 50,3 millions<br />

d’euros, soit le plus grand budget jamais<br />

dégagé à Rumelange, car lors du précédent<br />

mandat nous avions investi 30 millions<br />

d’euros. De plus, nous avons réduit<br />

la dette communale. Lorsque j’ai été élu<br />

bourgmestre en 2011, celle-ci s’élevait<br />

à 11 millions d’euros. Aujourd’hui, elle<br />

n’est plus qu’à 4 millions. En considérant<br />

la conjoncture dans laquelle nous avons<br />

évolué et les recettes communales qui<br />

ont diminué à cause du confinement, je<br />

trouve cela remarquable. Malgré les difficultés<br />

rencontrées, je suis fier d’avoir<br />

pu réaliser autant de projets pour nos<br />

citoyens et l’avenir de la commune en<br />

général !<br />

Quels ont été les principaux projets déployés<br />

?<br />

Nous souhaitions d’abord augmenter la<br />

capacité d’accueil de notre maison relais.<br />

Actuellement, celle-ci peut héberger 168<br />

jeunes, mais ce n’est pas suffisant. Nous<br />

avons donc entamé la construction d’une<br />

nouvelle structure il y a deux ans afin de<br />

doubler le nombre d’enfants encadrés.<br />

Grâce à cet investissement de 9 millions<br />

d’euros, le nouveau bâtiment répondra à<br />

toutes les normes et exigences contemporaines,<br />

notamment en matière d’éducation<br />

puisqu’il comprendra une salle<br />

d’apprentissage, une « chill room », etc.<br />

Nous avons également réalisé de nombreux<br />

investissements dans nos installations<br />

sportives. En témoigne l’inauguration<br />

de notre hall de tennis en<br />

collaboration avec le Sicosport en 2018.<br />

Notre société de tir a également intégré<br />

une nouvelle discipline, le skeet, car<br />

nous avons aménagé les infrastructures<br />

nécessaires à sa pratique. Le vestiaire de<br />

notre club de foot a aussi été rénové. Les<br />

récentes analyses des besoins en matière<br />

d’infrastructures ont mis en lumière l’absence<br />

d’une piscine scolaire à Rumelange.<br />

Pour y remédier, nous espérons approfondir<br />

notre collaboration avec la commune<br />

de Kayl pour en construire une ensemble<br />

dans les prochaines années.<br />

Malgré les difficultés rencontrées,<br />

je suis fier d’avoir pu réaliser autant<br />

de projets pour nos citoyens et l’avenir<br />

de la commune en général<br />

De plus, nous avons alloué près de 12%<br />

de notre budget à la culture. Celui-ci<br />

était notamment dédié à la réalisation du<br />

Spektrum, un lieu réservé aux pratiques<br />

culturelles et artistiques expérimentales<br />

et immersives, à la transformation de la<br />

maison Gonner en un gîte et aux innovations<br />

apportées au Musée National des<br />

Mines de Fer. Ce dernier, aujourd’hui<br />

modernisé, intègre désormais les nouvelles<br />

technologies et la digitalisation<br />

pour proposer, par exemple, des visites<br />

en réalité virtuelle.<br />

Et en matière d’environnement et de<br />

climat ?<br />

Connue pour son histoire minière, Rumelange<br />

est avant tout entourée par la nature<br />

en raison de la présence de la réserve<br />

naturelle Haard-Hesselsbierg-Staebierg.<br />

Nous coopérons avec le Sicona (Syndicat<br />

intercommunal pour la conservation de<br />

la nature) pour les démarches liées au<br />

Pacte Nature. La protection de la biodiversité<br />

passe aussi par des petits projets<br />

comme les aides à la nidification, la mise<br />

en place d’îlots verts avec des plantes régionales<br />

ou le fauchage tardif.<br />

Au total, nous comptons près de 1.600<br />

arbres dans notre cadastre dont certains<br />

participent au verdissement de notre<br />

centre-ville. Une centaine d’entre eux<br />

se trouve même sur la réserve naturelle<br />

Heedbierg et forme un arboretum. Celui-ci<br />

a été mis en place il y a quelques<br />

années mais a été remis au goût du jour<br />

pour pouvoir accueillir les enfants rumelangeois<br />

dans le cadre de sorties scolaires<br />

par exemple. Par ailleurs, nous travaillons<br />

avec diverses associations et l’Administration<br />

de la nature et des forêts pour<br />

favoriser une gestion plus naturelle et diminuer<br />

l’impact de la main humaine sur<br />

nos différents sites.<br />

Concernant le climat et les énergies renouvelables,<br />

un projet de parc éolien a<br />

été abandonné en raison des alouettes<br />

et des chauves-souris qui survolent<br />

notre territoire. Nous misons désormais<br />

sur l’énergie solaire et donc l’installation<br />

de panneaux photovoltaïques, avec<br />

l’aide de SUDenergie. Notre école et les<br />

tribunes du club de football de l’Union<br />

Sportive Rumelange sont d’ores et déjà<br />

munies de ces panneaux. La future maison<br />

relais le sera également une fois que<br />

les travaux seront achevés. De plus, nous<br />

réduisons notre empreinte carbone en<br />

accélérant notre programme de remplacement<br />

de l’éclairage public par des LED.<br />

Enfin, nous tenons à sensibiliser nos citoyens<br />

au sujet des problématiques énergétiques<br />

et environnementales et leur<br />

proposons également des subsides communaux<br />

pour rénover leurs habitations,<br />

acheter des bicyclettes, etc.<br />

Quels défis devra relever la commune de<br />

Rumelange ?<br />

Nous avons entamé des réflexions<br />

concernant le réaménagement du<br />

centre-ville qui se situe derrière notre<br />

hôtel de ville. De ce fait, nous avons lancé<br />

un processus de participation citoyenne.<br />

Notre population a pu prendre part à des<br />

ateliers pour proposer des idées et imaginer<br />

le futur de cette place. De notre<br />

point de vue, nous avons pour objectif<br />

de ralentir, voire de réduire, le trafic<br />

dans le centre-ville. Nous avons l’intime<br />

conviction que nos habitants doivent se<br />

réapproprier la place en privilégiant les<br />

zones piétonnes, car ce n’est pas évident<br />

de découvrir la ville avec le flux de véhicules<br />

qui la traverse notamment durant


22<br />

GOUVERNANCE<br />

les heures de pointe. Grâce à cette initiative,<br />

nous souhaitons renforcer l’attractivité<br />

de la grand-rue afin d’attirer de nouveaux<br />

commerces locaux.<br />

Rumelange est la deuxième plus petite<br />

commune du pays. C’est logiquement<br />

plus difficile de se développer et de trouver<br />

des terrains pour réaliser davantage<br />

de logements abordables. Malgré cela,<br />

j’aimerais que notre commune continue<br />

à se renforcer au niveau de la cohésion<br />

sociale. Nous constatons que nos<br />

citoyens ont des niveaux de vie très différents.<br />

En tant qu’administration, nous<br />

avons le devoir d’offrir des services et<br />

d’aider les plus modestes. Beaucoup de<br />

communautés cohabitent à Rumelange<br />

et celles-ci vivent bien ensemble. Nous<br />

continuerons à œuvrer pour l’intégration<br />

de tout un chacun.<br />

La mobilité sera aussi l’un des grands<br />

défis que notre commune devra surmonter.<br />

Augmenter l’offre de transports<br />

publics, le moderniser et créer une ligne<br />

ferroviaire directe vers <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />

sont autant de solutions qui régleraient<br />

plusieurs soucis. Nous souhaitons également<br />

créer davantage de pistes cyclables<br />

pour promouvoir la mobilité douce.<br />

Enfin, et comme évoqué précédemment,<br />

nous aimerions développer des projets<br />

avec la commune de Kayl pour les<br />

infrastructures sportives et la création<br />

d’un commissariat de proximité. L’actuel<br />

se trouve dans un ancien immeuble<br />

étatique. Il s’agira de construire des bâtiments<br />

plus spacieux pour nos policiers<br />

car les effectifs ont augmenté ces dernières<br />

années. Malgré notre superficie limitée,<br />

nous devons trouver des solutions<br />

pour continuer à nous développer et<br />

offrir continuellement de meilleurs services<br />

à nos citoyens.<br />

Administration communale de<br />

Rumelange<br />

2, Place Grande-Duchesse Charlotte<br />

L-3710 Rumelange<br />

www.rumelange.lu


GOUVERNANCE<br />

23


LUXEMBOURG<br />

24<br />

GOUVERNANCE<br />

FRISANGE : DES PROJETS<br />

POUR RÉPONDRE AUX DÉFIS<br />

FUTURS<br />

Administration communale de Frisange<br />

La commune de Frisange a entamé<br />

plusieurs projets de modernisation<br />

afin d’offrir de meilleurs services à ses<br />

citoyens, notamment concernant les<br />

systèmes scolaire et périscolaire. Le<br />

collège des bourgmestre et échevins déménagera<br />

également dans sa nouvelle<br />

maison communale dans quelques semaines.<br />

Roger Beissel, bourgmestre,<br />

nous présente les projets réalisés et<br />

revient sur les défis que Frisange devra<br />

relever ces prochaines années.<br />

Décrivez-nous la commune de Frisange<br />

en quelques mots.<br />

Frisange est une commune frontalière, et<br />

plus précisément l’une des entrées de la<br />

France vers le <strong>Luxembourg</strong>. Avec le développement<br />

de la région d’Esch-sur-Alzette,<br />

beaucoup d’Allemands transitent<br />

aussi par notre territoire. Nous sommes,<br />

pour ainsi dire, un carrefour pour les<br />

frontaliers qui viennent des deux pays.<br />

Notre population est relativement jeune.<br />

Notre commune attire les personnes actives<br />

car elle offre une situation idéale<br />

pour se rendre au travail au quotidien. Il<br />

est facile de s’y déplacer grâce aux nombreuses<br />

lignes de bus et de train qui la<br />

desservent. Quant à l’autoroute A13, elle<br />

permet de désengorger la ville et de faciliter<br />

la mobilité des personnes qui traversent<br />

notre commune en voiture.<br />

Votre commune est en croissance<br />

constante en raison de sa forte attractivité.<br />

Comment répondez-vous à ces enjeux<br />

de développement, notamment au niveau<br />

des systèmes scolaire et périscolaire ?<br />

Effectivement, la population croît d’an-<br />

née en année à Frisange. Nous avons fait<br />

appel à un bureau d’études qui a d’abord<br />

réalisé un état des lieux avant de prévoir<br />

l’évolution de la commune jusqu’en 2040.<br />

Nous avons néanmoins privilégié l’horizon<br />

2035 car il aurait été trop difficile de<br />

calculer l’ensemble de nos besoins à plus<br />

long terme et parce que les bâtiments à<br />

prévoir auraient été tout simplement gigantesques<br />

! Pour développer et améliorer<br />

nos systèmes scolaire et périscolaire,<br />

nous avons également sondé les principaux<br />

concernés. En collaboration avec le<br />

cabinet d’architectes witry & witry, qui a<br />

remporté le concours, nous avons invité<br />

la commission scolaire et le responsable<br />

de la maison relais et créé des groupes<br />

de travail avec un instituteur de chaque<br />

cycle afin de discuter de leurs besoins et<br />

de leurs attentes pour intégrer leurs doléances<br />

dans les futurs bâtiments. Certes,<br />

ces considérations ont légèrement fait<br />

augmenter les devis, en plus de l’inflation,<br />

mais le recueil de ces données nous<br />

a permis de planifier des projets optimisés<br />

et répondant réellement aux besoins<br />

du personnel enseignant et périscolaire.<br />

Suivant ces prédictions, nous avons voté<br />

le projet d’agrandissement de l’école en<br />

février dernier, car l’établissement actuel<br />

– érigé il y a 30 ans – rencontre désormais<br />

ses limites en matière de capacité et de<br />

réponses aux exigences de l’éducation<br />

moderne. L’extension permettra l’ajout<br />

de neuf salles de classe qui pourront ainsi<br />

accueillir environ 180 élèves du C2-C4,<br />

d’une salle pour les enfants à besoins<br />

spécifiques, d’une pour l’accueil et enfin<br />

de trois autres pour l’appui. Un parking<br />

souterrain de 49 places sera aussi<br />

construit pour le personnel. Les travaux<br />

démarreront en septembre et l’école devrait<br />

accueillir ses premiers écoliers à la<br />

rentrée de septembre 2027.<br />

Nous bâtirons également une maison relais<br />

d’une capacité de 345 enfants. Celleci<br />

se composera de salles à manger, de<br />

locaux dédiés aux activités culturelles et<br />

scientifiques ainsi que d’une cuisine pédagogique.<br />

Certains de ces espaces fonctionnels<br />

pourront également être utilisés<br />

par l’école pour les activités de bricolage,<br />

de science, de musique, de théâtre ou de<br />

lecture avec la bibliothèque. Avec une<br />

cuisine produisant 700 menus par jour,<br />

notre maison relais aura la capacité de<br />

ravitailler la future crèche et notre service<br />

de repas sur roues.<br />

D’ailleurs, le projet de création d’une<br />

crèche, d’un club senior et de logements<br />

sociaux à Aspelt à la « Péiter vun<br />

Uespelt-Strooss » a été entamé en début<br />

d’année. La crèche accueillera 68 enfants<br />

de 0 à 4 ans. À côté de celle-ci, nous établirons<br />

un foyer de jour pour les seniors<br />

(40 places) et un bâtiment accueillant<br />

des logements à coût modéré contenant<br />

trois appartements dont un répondant<br />

aux normes PMR (personne à mobilité<br />

réduite). Avec ce projet, notre but est de


GOUVERNANCE<br />

25<br />

Roger Beissel<br />

favoriser la mixité sociale et de créer un<br />

lien intergénérationnel quelques heures<br />

ou jours dans la semaine. Ce nouveau<br />

complexe unifié devrait être terminé en<br />

2026. Nous avons travaillé avec l’Institut<br />

national pour le patrimoine architectural<br />

pour conserver l’image rurale du quartier<br />

puisque que ce projet se trouvera au<br />

centre du village, à côté du château et de<br />

l’église. Ces nouvelles bâtisses seront munies<br />

de panneaux photovoltaïques afin<br />

de produire de l’électricité et de faire de<br />

l’ombre en cas de forte chaleur en été.<br />

De plus, nous avons inauguré la nouvelle<br />

cour qui se situe à côté de l’école actuelle<br />

en mai dernier. Celle-ci regorge de nombreux<br />

équipements tels qu’un mur d’escalade,<br />

des balançoires ou encore un<br />

terrain de basketball. Ce nouvel espace a<br />

été élaboré avec l’aide des enseignants et<br />

des écoliers ! Nos 400 enfants participeront<br />

également au Zirkus ZappZarap qui<br />

aura lieu en avril 2024. Ils s’entraîneront<br />

pour réaliser des acrobaties ou des numéros<br />

de cirque tout au long de l’année<br />

avant de présenter leur spectacle à leurs


26<br />

GOUVERNANCE<br />

parents le vendredi après-midi puis le samedi<br />

matin.<br />

Enfin, toujours en matière d’enseignement,<br />

nous souhaitons approfondir<br />

l’aide aux devoirs. En ce sens, nous avons<br />

distribué des flyers à nos étudiants qui<br />

ont plus ou moins 18 ans. Ceux qui le<br />

désirent peuvent s’inscrire sur une liste<br />

pour que les parents d’élèves puissent<br />

trouver une aide bienvenue. Les étudiants<br />

pourront alors gagner un peu<br />

d’argent de poche tout en contribuant au<br />

développement scolaire des enfants de<br />

notre commune !<br />

La nouvelle maison communale est en<br />

construction. Pouvez-vous nous en dire<br />

plus sur l’avancement de ce chantier qui<br />

devait s’achever en début d’année ?<br />

Effectivement, la fin des travaux était<br />

prévue pour janvier 2023. Nous avons<br />

pris du retard au début de la construction<br />

en raison du Covid-19. De nombreux<br />

ouvriers sont tombés malades, ce qui a<br />

ralenti la vitesse d’exécution du chantier.<br />

L’hiver très humide a également compliqué<br />

l’excavation des terres. Nous avons<br />

rattrapé une partie du retard ces douze<br />

derniers mois. Néanmoins, la fin des travaux<br />

est prévue pour juillet 2023 et nous<br />

envisageons de déménager pendant les<br />

congés collectifs.<br />

L’inauguration de la nouvelle maison<br />

communale aura lieu le 22 septembre<br />

prochain et nous organiserons une journée<br />

portes ouvertes pour nos citoyens<br />

le lendemain. L’immeuble actuel sera<br />

détruit dès septembre pour laisser place<br />

à un parking souterrain de 49 places<br />

au-dessus duquel se trouveront une<br />

place de village et un parc. Ces travaux<br />

dureront environ une année. Avant de<br />

démolir l’ancien bâtiment, nous souhaitons<br />

le conserver pour l’inauguration. Il<br />

sera aussi un lieu où les artistes pourront<br />

réaliser des graffitis et laisser libre cours à<br />

leur imagination.<br />

Quelles seront les principales caractéristiques<br />

de cette nouvelle maison<br />

communale ?<br />

Nous misons sur l’économie circulaire<br />

car nous utilisons des matériaux qui<br />

nécessitent peu de transport tout en


GOUVERNANCE<br />

27<br />

privilégiant les ressources et les circuits<br />

locaux comme le bois pour la toiture.<br />

En nous basant sur un tel concept, nous<br />

prévoyons déjà la déconstruction du<br />

bâtiment puisque les matériaux qui ont<br />

été utilisés pourront être réemployés sur<br />

d’autres chantiers.<br />

Nos bureaux seront façonnés à l’aide de<br />

cloisons en plâtre qui seront facilement<br />

modulables pour s’adapter aux évolutions<br />

de nos besoins. À l’intérieur, certains sols<br />

et murs seront en bois pour offrir un caractère<br />

chaleureux à nos locaux.<br />

D’un point de vue énergétique, nous exploiterons<br />

la géothermie pour chauffer<br />

la nouvelle mairie. Cela nous permettra<br />

de gérer le chaud et le froid. En cas d’hiver<br />

trop rude, nous aurons tout de même<br />

la possibilité de profiter du chauffage<br />

au gaz naturel du centre sportif. Enfin,<br />

nous récupérerons l’eau de pluie pour<br />

les sanitaires.<br />

Comme le stipule la loi, la nouvelle maison<br />

communale s’adaptera aussi aux personnes<br />

à mobilité réduite pour faciliter<br />

l’accès à tous nos services à l’ensemble<br />

de nos citoyens. La mairie sera par ailleurs<br />

pourvue d’un grand Bierger Center.<br />

Actuellement, nous sommes quatorze<br />

employés et fonctionnaires dans la commune<br />

et nos locaux ont désormais atteint<br />

leur capacité maximale. Le nouveau bâtiment<br />

pourra en accueillir 22 de plus.<br />

Grâce à nos futurs bureaux et à la finalisation<br />

progressive de nos chantiers, nous<br />

pourrons davantage nous occuper du<br />

Pacte Climat et du Naturpakt, puisque<br />

nous aurons la possibilité d’engager<br />

des collaborateurs supplémentaires qui<br />

se dédieront entièrement à ces projets.<br />

Nous lancerons les démarches de recrutement<br />

une fois que nous serons installés<br />

dans la nouvelle structure.<br />

D’autres projets sont à l’étude ou en<br />

cours de finalisation, comme le nouveau<br />

terrain de football, le centre de recyclage<br />

ou encore le chalet des scouts…<br />

Concernant le terrain de football, nous<br />

discutons actuellement pour établir une<br />

modification ponctuelle du PAG. Cependant,<br />

nous devons renaturer les environs<br />

pour que le ministère de l’Environnement<br />

puisse nous accorder le droit de réaliser<br />

cette nouvelle infrastructure.<br />

Quant au centre de recyclage, il est<br />

plus ou moins terminé et nous souhaitons<br />

collaborer davantage avec la SuperDrecksKëscht<br />

pour améliorer nos services.<br />

Nous avons aussi pris contact avec<br />

une startup luxembourgeoise, WeThink,<br />

qui recycle le papier pour fabriquer des<br />

sacs poubelles. Nous étofferons l’usage<br />

de ces sacs et nous les proposerons à<br />

nos citoyens à un prix abordable afin<br />

d’œuvrer en faveur du développement<br />

durable.<br />

Le chalet des scouts a été voté en septembre<br />

2022. Les travaux seront terminés<br />

courant de l’année 2024. Nous<br />

avons alloué une somme pour louer des<br />

conteneurs qui permettront l’installation<br />

d’un local provisoire. Ainsi, l’association<br />

pourra continuer ses activités le<br />

temps des travaux. Nous misons également<br />

sur la durabilité pour ce projet. Si<br />

le rez-de-chaussée et les fondations seront<br />

construits de façon traditionnelle,<br />

les étages seront en bois. Le chauffage du<br />

bâtiment sera assuré par un système de<br />

pompe à chaleur combiné à un stockage<br />

d’énergie par la glace dans un réservoir<br />

enterré. Ce nouveau procédé permet de<br />

chauffer la structure en hiver et de la refroidir<br />

en été.<br />

Un mot sur l’intégration récente de l’application<br />

Hoplr dans votre commune ?<br />

Hoplr est un réseau social fermé et limité<br />

aux habitants d’une même commune<br />

et, en tant que bourgmestre, je suis très<br />

heureux d’offrir cette application à nos<br />

citoyens. Son objectif est de renforcer les<br />

liens dans la « vraie vie ». Cette initiative a<br />

été lancée à la demande de la Commission<br />

de l’intégration pour échanger des<br />

informations locales, favoriser l’entraide,<br />

proposer des services sans démarche<br />

commerciale ou encore permettre à nos<br />

citoyens de se rencontrer plus facilement.<br />

Dès le premier jour, nous comptions<br />

déjà 250 inscrits ! Nous prenons en<br />

charge l’entièreté des coûts dans le cadre<br />

de notre politique de renforcement de la<br />

cohésion sociale.<br />

Quel bilan tirez-vous de votre mandat et<br />

quels sont les futurs défis que Frisange<br />

devra relever ces prochaines années ?<br />

Nous avons réalisé de nombreux projets<br />

à Frisange, tels que ceux évoqués précédemment,<br />

sans compter les petits travaux<br />

de voirie ou encore le réaménagement de<br />

la N13. Notre commune n’a jamais réalisé<br />

autant de changements en un seul mandat.<br />

Nous avons eu la chance que la réglementation<br />

communale ait changé pour<br />

profiter davantage des revenus afin d’entamer<br />

et financer nos initiatives.<br />

Les futurs défis concerneront l’adaptation<br />

des taxes sur la construction, les<br />

poubelles ou l’eau. Nous cherchons une<br />

solution pour vendre cette ressource<br />

indispensable à prix coûtant pour ne<br />

pas trop peser sur le portefeuille de nos<br />

habitants. Nous avons d’ailleurs reçu<br />

notre certificat d’excellence eau potable<br />

« Drëpsi » en mars dernier et nous souhaitons<br />

continuer dans ce sens. En évoquant<br />

l’or bleu, nous réalisons actuellement<br />

une étude de faisabilité pour déterminer<br />

le niveau de nos réserves. Notre château<br />

d’eau, d’une capacité de 854.000 litres,<br />

a été conçu pour subvenir aux besoins<br />

de nos citoyens durant trois jours. Aujourd’hui,<br />

la réserve ne tient qu’une journée<br />

car notre consommation moyenne<br />

journalière s’élève à 750.000 litres. Nous<br />

étudions ainsi la possibilité de créer un<br />

château d’eau supplémentaire ou d’installer<br />

un bassin souterrain afin de pouvoir<br />

disposer de 400.000 litres en plus.<br />

Enfin, j’ai récemment été invité à la communauté<br />

de communes de Cattenom en<br />

France pour discuter d’un projet en matière<br />

de mobilité: la création d’une ligne<br />

de bus à côté de la route départementale<br />

qui va d’Evrange à Frisange afin de lutter<br />

contre les embouteillages aux heures<br />

de pointe. Nous nous sommes engagés<br />

à l’aider financièrement car une telle<br />

mesure améliorerait le bien-être de nos<br />

citoyens. Nous discutons aussi avec l’Administration<br />

des ponts et chaussées pour<br />

remettre le projet du P+R en selle.<br />

Administration communale de<br />

Frisange<br />

10, Munnerëferstrooss<br />

L- 5750 Frisange<br />

www.frisange.lu


28<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

POLIR LA « PERLE<br />

DE LA MOSELLE »<br />

Administration communale de Remich<br />

Jacques Sitz


GOUVERNANCE<br />

29<br />

Nichée à l’est du pays, dans la Moselle<br />

luxembourgeoise, Remich est entourée<br />

de vignobles et attire chaque année<br />

de nombreux visiteurs pour ses<br />

promenades, ses espaces naturels et<br />

son patrimoine culturel et viticole.<br />

En déployant des projets comme le<br />

masterplan « Réimeich 2035 », son<br />

bourgmestre, Jacques Sitz, a contribué<br />

à l’amélioration du bien-être<br />

de ses citoyens et à rendre la « Perle<br />

de la Moselle » plus brillante qu’elle<br />

ne l’est déjà. Il nous en dit plus.<br />

Pouvez-vous présenter brièvement la<br />

commune de Remich ?<br />

Remich est une ville touristique de la<br />

Moselle luxembourgeoise. Agréable et<br />

entourée par les vignes, la nature et les<br />

forêts, notre commune attire chaque<br />

année de nombreux touristes. Ceuxci<br />

peuvent à la fois visiter la ville, se<br />

promener sur l’esplanade unique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, flâner le long de la Moselle,<br />

boire un verre sur les terrasses<br />

orientées vers le fleuve ou encore découvrir<br />

nos vignobles ainsi que notre<br />

patrimoine culturel.<br />

C’était votre premier mandat à la tête de<br />

la commune. Quels sont les initiatives et<br />

les projets que vous avez déployés à votre<br />

arrivée en tant que bourgmestre ?<br />

J’ai été élu en 2017. Mon équipe et<br />

moi-même avons démarré notre mandat<br />

avec un programme destiné à<br />

développer Remich, notamment en<br />

établissant un masterplan, « Réimech<br />

2035 », en partie dédié à l’optimisation<br />

des infrastructures communales avec<br />

la construction du nouveau campus<br />

scolaire « Gewännchen ». Celui-ci a été<br />

développé avec le soutien de la population,<br />

des clubs, des associations et<br />

de professionnels des structures éducatives<br />

pour proposer une stratégie<br />

qui réponde aux besoins de nos habitants.<br />

Le campus s’étend sur 14.500 m 2<br />

et comprend plusieurs bâtiments dont<br />

une crèche et une structure d’accueil<br />

pour le précoce, une maison relais,<br />

des locaux administratifs et un espace<br />

de conférence, une bibliothèque, une<br />

cantine avec cuisine, une école fondamentale<br />

(cycle 1 à 4) pouvant accueillir<br />

jusqu’à 550 enfants, un hall sportif<br />

avec un double terrain de sport de plus<br />

de 1.000 m 2 , un hall de tennis de table<br />

et un parking souterrain avec une capacité<br />

nominale de 50 emplacements.<br />

Le campus est actuellement en phase<br />

de planification finale. Les travaux démarreront<br />

d’ici quelques mois et se dérouleront<br />

en plusieurs phases pour une<br />

durée qui oscille entre six et huit ans.<br />

Ce projet nous permet de rassembler<br />

tous les services éducatifs sur un seul et<br />

même site. De notre point de vue, éparpiller<br />

ces structures dans la commune<br />

était une aberration. L’école qui se situe<br />

aujourd’hui près de la route nationale<br />

n’est plus sécurisée en raison des dangers<br />

qu’encourent les enfants au beau<br />

milieu du trafic. La maison relais actuelle,<br />

mise en service en 2014, est d’ores<br />

et déjà trop petite. Quant à la crèche qui<br />

se situe dans la maison de retraite, elle<br />

devrait être démolie car le bâtiment est<br />

très ancien.<br />

Établir un masterplan,<br />

« Réimech 2035 », en partie dédié<br />

à l’optimisation des infrastructures<br />

communales avec la construction<br />

du nouveau campus scolaire<br />

« Gewännchen »<br />

Les architectes du cabinet Architecture +<br />

Aménagement ont misé sur la durabilité,<br />

l’écologie et l’innovation pour remporter<br />

le concours. Le nouveau campus a en effet<br />

été conçu pour répondre aux problématiques<br />

environnementales et énergétiques<br />

actuelles car les infrastructures seront<br />

construites de façon hybride : en béton<br />

et en bois. Les terres qui seront excavées<br />

pourront même servir à la fabrication de<br />

briques ! Le projet a aussi été pensé pour<br />

sa future déconstruction grâce au principe<br />

d’économie circulaire.<br />

En quelques mots, quels sont les autres<br />

projets qui entrent dans le cadre de<br />

« Réimech 2035 » ?<br />

Nous souhaitons promouvoir la mobilité<br />

douce dans notre commune avec<br />

la création d’un réseau de chemins<br />

pédestres et cyclistes au centre de la<br />

ville. Nous établirons également une<br />

connexion piétonne entre l’esplanade<br />

et le parc Brill pour permettre aux touristes<br />

de découvrir la vieille ville, ses<br />

ruelles anciennes et ses lieux magnifiques.<br />

Toujours en matière de mobilité,<br />

nous avons opté pour le concept<br />

de décentralisation des parkings pour<br />

libérer le centre des voitures et ainsi le<br />

revitaliser.<br />

De plus, notre commune dispose de deux<br />

points d’intérêts complémentaires : la<br />

Place Dr. F. Kons, dédiée au tourisme et<br />

à l’événementiel, et la Place de la Résistance<br />

qui est plutôt perçue comme étant<br />

le centre administratif de Remich. Notre<br />

objectif est de renforcer l’identité de chacune<br />

d’elles.<br />

Le bâtiment qui abrite la maison communale<br />

sera rénové. Pouvez-vous nous<br />

en dire plus ?<br />

L’infrastructure existe depuis plusieurs<br />

décennies. Elle ne répond logiquement<br />

plus aux exigences actuelles en matière<br />

d’énergie ou d’aménagement. Nous<br />

avons récemment changé le matériel<br />

informatique de l’ensemble de nos employés<br />

communaux… mais les nouveaux<br />

équipements performants sont freinés<br />

par les problèmes de réseaux que rencontre<br />

cette ancienne bâtisse. Malgré son<br />

inscription au patrimoine architectural,<br />

celle-ci sera entièrement réaménagée à<br />

l’intérieur et mise aux normes à tous les<br />

points de vue.<br />

Les travaux de rénovation démarreront<br />

courant juin pour une durée de<br />

deux ans. Durant cette période, nous<br />

déménagerons dans un bâtiment dans<br />

lequel se trouvait une banque, qui a<br />

aujourd’hui déménagé à Mondorf-les-<br />

Bains, et se situant à quelques mètres<br />

de l’actuelle administration communale.<br />

Nous louerons l’emplacement à<br />

son propriétaire pour nos besoins le<br />

temps des travaux. L’ensemble de nos<br />

services sera accessible à nos concitoyens<br />

qui auront toujours la possibilité<br />

de profiter des places de stationnement<br />

déjà existantes.


30<br />

GOUVERNANCE<br />

Quels sont les futurs défis que devra relever<br />

Remich ?<br />

La conjoncture et les crises que nous<br />

avons connues ces dernières années,<br />

comme celles du Covid-19, de la guerre<br />

entre l’Ukraine et la Russie ou de l’énergie,<br />

ont ralenti nos projets, mais nous<br />

avons tout de même mis en place des<br />

initiatives intéressantes pour l’avenir de<br />

notre commune.<br />

Le défi de ces prochaines années sera de<br />

maintenir et d’améliorer la cohésion sociale<br />

au sein de notre commune. Dans<br />

tous les cas, elle est fragile et il est indispensable<br />

de travailler jour après jour sur<br />

cet aspect pour continuer à bien vivre ensemble<br />

à Remich. Notre localité compte<br />

90 nationalités. Elle est passée de 3.700<br />

citoyens en 2017 à 4.100 aujourd’hui<br />

mais a connu un changement de population<br />

avec presque 700 familles qui ont déménagé<br />

ailleurs et 700 autres qui se sont<br />

logiquement installées chez nous.<br />

14.500 m 2<br />

la superficie du campus scolaire<br />

« Gewännchen »<br />

Le défi de ces prochaines<br />

années sera de maintenir<br />

et d’améliorer<br />

la cohésion sociale au sein<br />

de notre commune<br />

Administration communale de<br />

Remich<br />

B.P.9<br />

L-5501 Remich<br />

www.bierger.remich.lu


GOUVERNANCE<br />

31<br />

Capture, protect<br />

and exploit your ideas<br />

Advice on patents, trade marks,<br />

designs, domain names and more.<br />

A network of offices spanning Europe,<br />

North America and Asia.


32<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

SANEM :<br />

VIVRE ENSEMBLE<br />

Administration communale de Sanem<br />

Simone Asselborn-Bintz<br />

Dans le sud du pays, les quatre localités de la commune de Sanem (avec Belvaux, Ehlerange et Soleuvre)<br />

forment ensemble la plus grande commune du canton d’Esch-sur-Alzette. Elle se présente comme un territoire<br />

moderne et progressiste avec des perspectives de développement qui répondent aux besoins de ses 18.300 habitants.<br />

Tour d’horizon des projets orientés vers l’amélioration de la qualité de vie avec Simone Asselborn-Bintz,<br />

bourgmestre depuis juillet 2020.


GOUVERNANCE<br />

33<br />

De nouveaux lieux de vie<br />

La friche industrielle devenue quartier<br />

urbain offre une mixité unique en matière<br />

de logement, de travail et de loisirs.<br />

La surface immense qui se partage entre<br />

les communes d’Esch-sur-Alzette et Sanem<br />

fait figure de projet exemplaire en<br />

matière de reconversion. Tout est prévu<br />

pour le confort de la vie quotidienne des<br />

habitants en matière d’écoles, de commerces,<br />

de logements et de transports.<br />

En parallèle, Belval accueille aussi près de<br />

20.000 employés, chercheurs et étudiants.<br />

En octobre dernier, la première pierre du<br />

projet du nouveau quartier Belval-Nord<br />

a été posée en présence du ministre du<br />

Logement Henri Kox. Avec le concours de<br />

la SNHBM (Société nationale des habitations<br />

à bon marché), ce nouveau lieu de<br />

vie prendra place sur 3 ha situés près de<br />

la rue d’Esch à Belvaux. « Nous cherchons<br />

en permanence à mettre en œuvre tous<br />

les moyens nécessaires pour fournir des<br />

logements abordables à nos concitoyens,<br />

nous travaillons avec tous les acteurs<br />

pour tenter de loger tout le monde », indique<br />

la bourgmestre.<br />

À terme, 68 logements répartis en deux<br />

lots seront destinés à la location. Le lieu<br />

accueillera également la nouvelle maison<br />

sociale et des locaux pour une équipe de<br />

proximité de la commune de Sanem, une<br />

salle multifonctionnelle pour des associations<br />

locales, des bureaux, des cabinets<br />

médicaux et un restaurant. Il constituera<br />

aussi un accès supplémentaire à la<br />

Waassertrap. « Ce projet représente une<br />

réelle valeur ajoutée pour l’ensemble<br />

de la commune. Je suis très attachée<br />

à la construction de logements abordables.<br />

Belval-Nord apporte une réponse<br />

concrète à la problématique du logement<br />

dans la région », ajoute Simone Asselborn-<br />

Bintz. Les travaux de terrassement sont<br />

en cours, le projet devrait s’achever au<br />

plus tard en juillet 2026.<br />

Le quartier « Geessewee » à Belvaux<br />

Un autre projet important est mené par<br />

la commune avec la SNHBM sur une<br />

surface de 5,7 ha qui appartient au PAP<br />

Geessewee. Ce nouveau quartier de Belvaux<br />

en construction qui doit s’achever<br />

d’ici 2025 se composera de 93 maisons<br />

unifamiliales et de 11 résidences pour<br />

un total de 183 habitations. Aménagé en<br />

quartier durable, il accueillera un grand<br />

bassin de rétention des eaux pluviales,<br />

des aires de jeux et des espaces verts ainsi<br />

qu’une zone sans voiture.<br />

Une vision d’avenir pour l’éducation<br />

Les sept sites répartis sur la commune<br />

de Sanem (Kannercampus, Bieles-​Post,<br />

Ehlerange, Roude Wee, Scheierhaff, Suessem,<br />

Zolwer 2000) comptaient respectivement<br />

1.693 élèves au 21 décembre<br />

2022 et 1.421 enfants inscrits dans les<br />

maisons relais, soit 84% des écoliers, ce<br />

qui est assez exceptionnel car il n’y a pas<br />

de liste d’attente.<br />

Conscients de la croissance<br />

démographique de la commune,<br />

nous avons établi<br />

un masterplan éducation 2035<br />

avec un état des lieux<br />

de tous les bâtiments scolaires<br />

et parascolaires existants<br />

Pour l’année scolaire 2023-2024, les<br />

données sont déjà connues : 162 enfants<br />

répartis en 10 classes rejoindront<br />

le précoce avec un accès aux maisons relais.<br />

Les jeunes Sanemois du préscolaire<br />

seront 441, les primaires 1.189 (inscrits<br />

dans 77 classes) avec un total de 123 intervenants,<br />

ce qui représente au total<br />

1.752 enfants, un chiffre en augmentation<br />

par rapport à la rentrée précédente.<br />

« Conscients de la croissance démographique<br />

de la commune, nous avons établi<br />

un masterplan éducation 2035 avec<br />

un état des lieux de tous les bâtiments<br />

scolaires et parascolaires existants. Son<br />

objectif est d’établir des projections afin<br />

de déterminer les besoins en capacité<br />

d’accueil des enfants de la commune<br />

d’ici 2035. Il prévoit une croissance maximale<br />

du nombre d’écoliers de 72%, ce qui<br />

implique la construction de trois écoles<br />

supplémentaires», précise la bourgmestre.<br />

L’exercice vise à planifier de façon<br />

détaillée les besoins en structures sur<br />

le moyen et long terme au sein des quatre<br />

localités.<br />

Les installations connexes comme une<br />

piscine ou une salle de sport sont également<br />

prises en compte. Une nouvelle<br />

maison relais doit être construite à Sanem<br />

et le récent quartier de Belval Nord<br />

devrait accueillir plus d’élèves au vu<br />

de son fort développement. Là encore<br />

les choses ne sont pas faites au hasard.<br />

Simone Asselborn-Bintz poursuit : « Notre<br />

réflexion se fonde sur la géographie des<br />

quartiers, ce sont les habitations et la<br />

répartition des rues qui la guident en ce<br />

qui concerne l’implantation et l’optimisation<br />

des futures structures scolaires.<br />

En effet, pourquoi laisser des bâtiments<br />

vides à certains moments de la journée<br />

? ». L’exemple du Kannercampus<br />

montre qu’un seul endroit peut recevoir<br />

une école, une crèche, une maison<br />

relais, un centre de compétences pour<br />

le développement intellectuel et un<br />

hall sportif. Situé non loin de la place<br />

Marcelle-Lentz-Cornette, à proximité de<br />

la résidence pour personnes âgées « Op<br />

der Waassertrap », les quatre bâtiments<br />

occupent une surface de 23.150 m². Les<br />

espaces dédiés à la maison relais sont<br />

intégrés aux deux bâtiments de l’école<br />

communale afin d’assembler l’enseignement<br />

et l’accueil des plus jeunes en<br />

un ensemble indissociable. « Les instituteurs<br />

et les éducateurs travaillent main<br />

dans la main pour répondre au mieux<br />

aux besoins de chaque enfant. L’idée de<br />

continuité dans le suivi est très importante<br />

pour leur épanouissement et leur<br />

réussite », indique la bourgmestre.<br />

Une commune qui prend soin de ses<br />

aînés<br />

La gestion quotidienne de la résidence<br />

« Op der Waassertrap » est assurée par<br />

une direction soucieuse d’offrir la meilleure<br />

qualité de vie possible à ses 120<br />

résidents seniors. Le quotidien s’organise<br />

autour d’activités, chacun est actif<br />

et peut exprimer ses désirs et idées personnels.<br />

Sur place, de nombreux services<br />

sont disponibles pour leur faciliter la vie.<br />

Citons le salon de coiffure intégré, un


34<br />

GOUVERNANCE<br />

petit magasin dans lequel on peut s’approvisionner<br />

en produits de première<br />

nécessité, le service de transport pour se<br />

rendre à des rendez-vous médicaux, un<br />

service social et thérapeutique présent<br />

pour aider les résidents et leur famille<br />

dans leurs démarches administratives,...<br />

Le vivre-ensemble se traduit aussi par la<br />

présence d’espaces aménagés pour favoriser<br />

les échanges et les rencontres entre<br />

résidents. « Nous sommes la seule commune<br />

à gérer directement une maison de<br />

ce type. Cela nous tient à cœur, car nous<br />

sommes tous acteurs de la politique pour<br />

les seniors. Nous engageons du personnel<br />

de proximité et travaillons main dans la<br />

main avec lui. Rester dans une commune<br />

dans laquelle ils ont longtemps vécu est<br />

capital pour l’équilibre de nos résidents.<br />

De plus, leur famille habite souvent à<br />

quelques kilomètres, ce qui leur permet<br />

de se déplacer facilement pour leur rendre<br />

visite. La notion de lien social nous est très<br />

chère », complète la bourgmestre.<br />

Je crois en la cohésion sociale<br />

et les valeurs du vivre-ensemble<br />

qui se concentrent autour des notions<br />

de solidarité, d’entraide, de tolérance,<br />

d’ouverture, de justice et d’égalité<br />

Le lien intergénérationnel se cultive<br />

aussi grâce à des rencontres régulières<br />

entre les enfants des écoles et les aînés.<br />

Ensemble, ils participent à des activités.<br />

Cette démarche a pour but de tisser<br />

des liens et de montrer que chacun<br />

a quelque chose à apprendre de l’autre.<br />

Dans la continuité de l’inclusion, comment<br />

ne pas évoquer le restaurant « Madame<br />

Witzeg » de l’asbl Trisomie21 qui<br />

se situe au rez-de-chaussée de la résidence<br />

« Op der Waassertrap » ? Dans<br />

cette enseigne au cadre jovial et raffiné,<br />

le service, la prise de commandes et la<br />

cuisine sont assurés par une équipe de<br />

travailleurs porteurs du syndrome de<br />

Down. La carte du menu est simplifiée<br />

et codifiée grâce à des numéros afin<br />

d’offrir une information fluide et adaptée<br />

au handicap des employés.<br />

Tourisme et culture<br />

Le Minett Trail, c’est 11 gîtes et un sentier<br />

de 90 km qui traverse toutes les communes<br />

de la réserve de biosphère. L’idée<br />

consistait à implanter un chemin de randonnée<br />

à travers des paysages spectaculaires<br />

témoignant du riche passé minier<br />

de la région. Suite à la nomination de la<br />

ville d’Esch-sur-Alzette avec les communes<br />

du sud au titre de Capitale européenne<br />

de la culture en 2022, le concept<br />

s’est développé avec l’idée de créer un<br />

véritable projet architectural autour des<br />

gîtes avec la collaboration de l’Ordre des<br />

architectes et ingénieurs-conseils (OAI).<br />

En respectant la législation en matière<br />

de conservation des patrimoines naturel<br />

et historique, chaque site a été choisi par<br />

les communes selon des critères réunissant<br />

la faisabilité du projet, son originalité<br />

et ses fonctionnalités. « Une année<br />

culturelle constitue toujours un véritable<br />

enrichissement pour les habitants d’un<br />

territoire, mais je pense qu’elle doit aussi<br />

s’apparenter à un coup d’envoi pour les<br />

années suivantes. Les Kabaisercher en<br />

sont de bons exemples. Ces structures<br />

ont été pensées comme des projets durables<br />

: ils continueront d’exister et d’accueillir<br />

des visiteurs après l’année culturelle<br />

», souligne la bourgmestre.<br />

Parmi les gîtes insolites qui jalonnent le<br />

parcours du Minett Trail, celui du site<br />

Bieles Réideng se démarque par ses<br />

lignes très contemporaines. Situé près<br />

de la gare de Belval-Redange, il peut re-


GOUVERNANCE<br />

35<br />

cevoir jusqu’à douze randonneurs. Une<br />

salle commune permet de se réunir.<br />

L’environnement naturel a été préservé,<br />

mais l’endroit dispose d’un parking et<br />

est accessible aux personnes à mobilité<br />

réduite.<br />

Sur le plan de la culture, comment ne pas<br />

évoquer la salle de spectacle et de concert<br />

de Soleuvre ? L’Artikuss possède une capacité<br />

de 650 places assises et peut accueillir<br />

un maximum de 860 personnes.<br />

La scène est entièrement modulable,<br />

elle s’adapte à tout type d’événement. Sa<br />

programmation variée rassemble tous les<br />

publics. L’Artikuss est destiné aux manifestations<br />

des sociétés de la commune<br />

de Sanem, elle s’impose comme un lieu<br />

fédérateur et créateur de moments de<br />

culture et de découverte pour les habitants.<br />

« Nous voulons aller au fond des<br />

choses afin que chacun puisse profiter<br />

des infrastructures et des événements. Je<br />

crois en la cohésion sociale et les valeurs<br />

du vivre-ensemble qui se concentrent<br />

autour des notions de solidarité, d’entraide,<br />

de tolérance, d’ouverture, de justice<br />

et d’égalité. Pour y parvenir, il est<br />

essentiel d’entretenir le dialogue entre<br />

les habitants et les élus », conclut Simone<br />

Asselborn-Bintz.<br />

72%<br />

le taux de croissance maximal<br />

des écoliers prévu dans la commune<br />

pour 2035<br />

Administration communale de<br />

Sanem<br />

60, rue de la Poste<br />

L-4477 Belvaux Sanem<br />

www.suessem.lu


LUXEMBOURG<br />

36<br />

CONTERN SE MET<br />

À LA PAGE POUR<br />

SES CITOYENS<br />

GOUVERNANCE<br />

Administration communale de Contern<br />

Marion Zovilé-Braquet


GOUVERNANCE<br />

37<br />

À deux pas de la capitale, la commune<br />

de Contern prospère et se développe<br />

rapidement. Avec sa population en<br />

constante augmentation, elle est aujourd’hui<br />

confrontée à des problématiques<br />

de taille : service à la population,<br />

éducation, logement abordable, mobilité,<br />

attractivité… Autant de dossiers<br />

auxquels elle doit s’attaquer pour assurer<br />

le bien-être de ses habitants. Marion<br />

Zovilé-Braquet, la bourgmestre, présente<br />

les projets passés, actuels et futurs<br />

qui ont joué ou joueront un rôle dans<br />

l’évolution de sa commune.<br />

Un hôtel de ville pour héberger tous les<br />

départements<br />

Lors du mandat 2011-2017, le collège des<br />

bourgmestre et échevins avait réalisé le<br />

projet de rénovation et d’agrandissement<br />

de l’hôtel de ville. Celui-ci n’avait cependant<br />

pas pris en compte le développement<br />

exponentiel de la commune qui a<br />

gagné environ 700 habitants en cinq ans,<br />

et cette croissance n’est pas prête de ralentir,<br />

bien au contraire. Pour répondre<br />

de la manière la plus adaptée aux besoins<br />

actuels de sa population, l’administration<br />

communale s’est dotée de nouveaux<br />

départements, tels que des services communication,<br />

financier ou encore scolaire,<br />

et le manque de place se fait sentir. « Les<br />

bureaux qui ont été conçus pour accueillir<br />

deux employés sont désormais occupés<br />

par trois personnes et la grande salle sert<br />

à la fois de salle de réunion, de réfectoire<br />

pour le temps de midi et de salle des mariages<br />

! Nous avons donc entamé un projet<br />

de création d’un nouvel hôtel de ville.<br />

Celui-ci devrait prendre place dans l’ancienne<br />

école au cœur de notre commune.<br />

Ce bâtiment était occupé par le comité<br />

de la BD et l’office social qui ont déménagé<br />

il y a peu. Il est donc vide pour le<br />

moment. Nous avons lancé un concours<br />

d’architectes pour concevoir le projet. La<br />

présentation publique des propositions<br />

a eu lieu très récemment. Toutefois, la<br />

décision sera prise lors du nouveau mandat<br />

», explique la bourgmestre.<br />

services de garde et des infrastructures<br />

scolaires, périscolaires et sportives est<br />

donc indispensable pour continuer à encadrer<br />

les jeunes habitants dans les meilleures<br />

conditions. En ce sens, le collège<br />

communal a planifié l’agrandissement de<br />

la crèche, en attente de validation du ministère<br />

compétent. « Je tiens à entretenir<br />

un échange constant avec la population<br />

et, dans ce contexte, un de mes administrés<br />

m’a informée que son enfant ne pouvait<br />

être pris en charge par la crèche en<br />

raison d’un manque de place. Cette problématique<br />

constitue pour nous une situation<br />

d’urgence. Nous prévoyons donc<br />

la démolition du mur séparant les locaux<br />

de la crèche et la salle de réunion mise à<br />

disposition des associations locales. Une<br />

fois l’agrément du ministère accordé,<br />

nous pourront mettre à exécution cette<br />

solution. Ainsi, les capacités d’accueil<br />

seront suffisantes pour soutenir les familles<br />

de Contern en attendant la réalisation<br />

de travaux plus importants », détaille<br />

Marion Zovilé-Braquet.<br />

La commune a un rôle primordial<br />

à jouer pour soutenir le marché<br />

immobilier et donner la possibilité<br />

aux jeunes habitants de passer<br />

leur vie dans leur village d’origine<br />

L’école centrale « Um Ewent » et la maison<br />

relais, située sur le même campus,<br />

font elles aussi l’objet d’un agrandissement.<br />

Les travaux, qui débuteront en<br />

fin d’année, permettront d’accueillir<br />

500 enfants au lieu de 320 actuellement.<br />

« Nous avons rapidement constaté qu’il<br />

était également nécessaire de proposer<br />

davantage d’activités physiques à destination<br />

des élèves de la commune. Pour<br />

ce faire, nous avons élaboré un projet de<br />

construction d’un deuxième hall sportif<br />

à côté de l’école et de la maison relais.<br />

Le chantier, retardé par la pandémie de<br />

Covid-19, devrait commencer avant<br />

l’été », expose la bourgmestre.<br />

La croissance démographique que<br />

connaît Contern demande également<br />

une adaptation des offres de logement.<br />

« La commune a un rôle primordial à<br />

jouer pour soutenir le marché immobilier<br />

et donner la possibilité aux jeunes<br />

habitants de passer leur vie dans leur<br />

village d’origine. Dans cette dynamique,<br />

nous avons fait bâtir cinq maisons sur<br />

nos propres terrains qui ont été vendus<br />

par bail emphytéotique à prix très abordables.<br />

De plus, nous avons vendu une<br />

vingtaine de terrains sur base d’un système<br />

de points : un bureau d’études s’est<br />

chargé de réaliser une séance d’information<br />

pour la population durant laquelle<br />

les participants pouvaient compléter un<br />

questionnaire. Il leur était demandé s’ils<br />

travaillaient, s’ils avaient des enfants, s’ils<br />

étaient nés à Contern, s’ils y avaient des<br />

parents, etc. Chaque critère accordait des<br />

points et les personnes en ayant accumulés<br />

le plus devenaient éligibles à l’acquisition<br />

des terrains. Toutefois, le projet<br />

est actuellement en pause car, lors de la<br />

construction des habitations, nous avons<br />

trouvé des vestiges d’un cimetière méro-<br />

Une commune au service de ses habitants<br />

L’augmentation de la population implique<br />

une croissance équivalente du<br />

nombre d’enfants. Une adaptation des<br />

École « Um Ewent »


38<br />

GOUVERNANCE<br />

Conter Stuff<br />

Conter Stuff<br />

Hall sportif<br />

vingien. Le chantier a donc pris un an et<br />

demi de retard », raconte Marion Zovilé-<br />

Braquet, non sans regret. Pour pallier ce<br />

contretemps, son administration a encore<br />

acquis de nouveaux terrains et envisage<br />

d’y bâtir des résidences avec des appartements<br />

à prix abordable ainsi qu’un<br />

parc intergénérationnel. Ce dernier devrait<br />

disposer d’espaces destinés aux enfants<br />

en bas âge (des modules de jeux),<br />

aux adolescents (un skate-park ou des<br />

installations de sport) et aux personnes<br />

âgées (des équipements de détente). Ce<br />

projet sera voté très prochainement.<br />

Réorganiser le centre<br />

Contern est avant tout une commune rurale<br />

et familiale et sa bourgmestre tient<br />

particulièrement à ce qu’elle demeure<br />

un lieu paisible. Pour la préserver, il a<br />

donc été essentiel de repenser ses quatre<br />

centres de village. Le système de parking<br />

résidentiel y a tout d’abord été introduit.<br />

Ensuite, des travaux sont actuellement<br />

en cours afin d’établir une zone 30 et<br />

de construire de nouveaux trottoirs plus<br />

larges et plus hauts. « Je souhaiterais également<br />

que le gouvernement revoie son<br />

projet d’aménagement pour y inclure<br />

une connexion entre le zoning et l’autoroute<br />

et, ainsi, empêcher les embouteillages<br />

entre notre territoire et Sandweiler<br />

», souligne la bourgmestre.<br />

Contern est une commune<br />

rurale et familiale<br />

et sa bourgmestre tient<br />

à ce qu’elle demeure<br />

un lieu paisible<br />

Mais la sécurisation du centre n’est pas<br />

le seul défi auquel s’attaque l’administration<br />

communale. Sa dynamisation<br />

est également essentielle pour le rendre<br />

attractif. Le Conter Stuff, qui se trouve<br />

en plein cœur de Contern et qui abritait<br />

jusqu’alors le restaurant du même<br />

nom, sera complétement rénové. Les<br />

services de restauration y seront conservés,<br />

mais la salle sera agrandie par une<br />

véranda et une terrasse. S’y ajouteront<br />

des salles de réception, un grand espace<br />

pour la Bibliothèque de la BD et<br />

ses activités (ateliers, soirées de lecture,…)<br />

ainsi qu’une micro-brasserie.<br />

Cette dernière sera partiellement vitrée<br />

afin que les passants puissent observer<br />

le processus de fabrication. À l’arrière<br />

prendra place un « Biergarten » – ou<br />

jardin à bière – où les habitants et les<br />

visiteurs pourront pique-niquer et passer<br />

un agréable moment en plein air.<br />

Finalement, un parc sera installé pour<br />

faire la connexion entre le centre-ville et<br />

les nouveaux quartiers qui seront prochainement<br />

construits.<br />

Administration communale de<br />

Contern<br />

4, Place de la Mairie<br />

L-5310 Contern<br />

www.contern.lu


©MEA<br />

Vers un secteur de la construction décarboné<br />

Le 14 juin dernier, le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, a présenté,<br />

lors d’une conférence de presse en présence de représentants du CNCD<br />

(Conseil national pour la construction durable), la « Feuille de route<br />

construction bas carbone » pour le <strong>Luxembourg</strong>. Celle-ci décrit les<br />

méthodes et outils à développer dans les années à venir pour transposer<br />

les nouvelles dispositions de la directive européenne sur la performance<br />

énergétique des bâtiments (DPEB). Elle prévoit que le futur passeport<br />

énergétique d’un édifice tiendra compte des émissions de gaz à effet<br />

de serre sur tout le cycle de vie, et notamment des émissions liées à la<br />

production des matériaux de construction (énergie grise) ou encore des<br />

émissions des chantiers de construction.<br />

Source : SIP<br />

Le « Construction Day » au cœur de la <strong>Smart</strong> Manufacturing Week<br />

Dans le cadre de l’édition 2023 de la <strong>Smart</strong> Manufacturing Week,<br />

début juin, une journée spéciale dédiée au secteur de la construction<br />

a permis de traiter bon nombre de thématiques clés qui sont au cœur<br />

des préoccupations quotidiennes des professionnels. De nombreuses<br />

innovations ont été passées en revue comme l’impression 3D Béton, la<br />

construction hors-site ou encore la technologie de préfabrication.<br />

Source : luxinnovation.lu<br />

Promouvoir l’utilisation du bois et des matériaux<br />

de construction biosourcés<br />

Le 12 e Forum International Bois Construction (FBC) s’est tenu à Lille<br />

Grand Palais du 12 au 14 avril. Le <strong>Luxembourg</strong> Wood Cluster géré<br />

par Luxinnovation a participé à l’événement pour assurer la visibilité<br />

du <strong>Luxembourg</strong> lors du forum qui réunit des leaders européens et<br />

internationaux actifs dans le secteur du bois et des industries associées<br />

pour discuter de l’avenir de la sylviculture et de la construction en<br />

Europe. L’utilisation croissante de matériaux biosourcés dans la<br />

construction et la neutralité en CO 2<br />

dans le secteur du bâtiment étaient<br />

des thèmes clés cette année.<br />

Source : luxinnovation.lu


40<br />

LUXEMBOURG<br />

GREEN BUILDING<br />

UNE OASIS CERTIFIÉE<br />

PLATINE POUR POST<br />

LUXEMBOURG<br />

© Metaform/Steve Troes<br />

Inauguré le 12 juin dernier en présence<br />

de S.A.R. le Grand-Duc et de nombreuses<br />

personnalités publiques et politiques,<br />

le nouveau siège de POST <strong>Luxembourg</strong><br />

se situe dans le quartier de la gare à<br />

<strong>Luxembourg</strong>-Ville. Ce bâtiment, qui répond<br />

à toutes les exigences modernes<br />

en matière de confort et de durabilité, a<br />

été conçu pour accueillir 850 employés.<br />

Son nom, Helix, qui signifie torsade ou<br />

colimaçon en latin, résume en un mot<br />

l’esprit de la conception de l’infrastructure.<br />

Explications.<br />

À la croisée de la modernité et du traditionnel<br />

Qui ne connaît pas le bâtiment emblématique<br />

des années 1960 que POST possédait<br />

face à la gare dans la capitale ? À<br />

l’époque, le centre postal servait au tri<br />

du courrier. À l’intérieur, les espaces et<br />

les niveaux étaient difficilement aménageables<br />

en bureaux. Ce bâtiment vétuste<br />

ne répondait ainsi plus aux exigences<br />

actuelles en matière de sécurité ou d’environnement<br />

liées, par exemple, aux<br />

économies d’énergie, d’où le choix de<br />

le reconstruire. Pour réaliser son futur<br />

siège, Helix, POST <strong>Luxembourg</strong> a choisi<br />

le bureau luxembourgeois METAFORM<br />

architects, lauréat d’un appel à idées en<br />

2017. Suite à la démolition de l’ancien<br />

centre postal, qui a eu lieu de mars 2018<br />

à juillet 2019, la pose de la première<br />

pierre du futur siège a marqué, en octobre<br />

2019, le début des travaux. Malgré<br />

les différentes crises et après 38 mois<br />

de construction, le bâtiment a été livré<br />

conformément au calendrier et au budget<br />

initialement prévu de 115 millions<br />

d’euros.<br />

Cette infrastructure moderne, inaugurée<br />

quelques jours avant le début de<br />

l’été, peut accueillir 850 employés et a<br />

été imaginée comme un trait d’union<br />

entre une construction traditionnelle et<br />

une approche moderne de l’architecture<br />

puisque les concepteurs ont dû composer<br />

avec certains prérequis. La façade du<br />

bâtiment mitoyen « Accinauto », classée<br />

dans les années 1950 et conservée par<br />

l’Institut national pour le patrimoine<br />

architectural, se marie avec la nouvelle<br />

façade en lamelles verticales et en pierre<br />

naturelle. Celle-ci joue avec la lumière<br />

et les différents niveaux de profondeur<br />

pour donner vie à la structure. Situé sur<br />

la Place de la gare, sur l’un des tronçons<br />

les plus fréquentés de la capitale, le nouveau<br />

siège se fond dans le tissu urbain<br />

environnant.<br />

Le bâtiment Helix dispose d’une surface<br />

de 27.700 m 2 et se compose de huit<br />

étages, quatre sous-sols, un étage technique<br />

ainsi que d’un point de vente de<br />

type Espace POST au rez-de-chaussée.<br />

Un bâtiment zéro énergie<br />

Helix est construit suivant les normes les<br />

plus récentes et POST a visé la certification<br />

DGNB Platine, l’une des plus complètes<br />

dans le domaine de la construction<br />

et de l’aménagement durables. Cet<br />

objectif a été atteint grâce à l’utilisation<br />

de diverses technologies comme la climatisation<br />

par tuiles dynamiques, la récupération<br />

des eaux de pluie, l’énergie<br />

solaire à l’aide de 800 m² de panneaux<br />

photovoltaïques, la gestion automatisée<br />

de l’éclairage ou encore le recours à des<br />

matériaux naturels.


GREEN BUILDING<br />

41<br />

Situé au 4 e sous-sol, un bac à glace d’un<br />

volume brut de 2.763 m 3 combiné à des<br />

pompes à chaleur permet une alimentation<br />

à la fois en chaleur et en froid du<br />

nouveau siège de POST. Ce concept innovant,<br />

écologique et économique permet<br />

de récupérer de l’énergie dans l’environnement<br />

grâce à des capteurs. Quant à<br />

l’accumulateur de glace, il peut stocker<br />

une grande quantité d’énergie thermique<br />

en utilisant les transitions de phase, de<br />

glace à eau et d’eau à glace. Ce principe<br />

permet même des transferts d’énergie<br />

saisonniers.<br />

POST a visé la certification<br />

DGNB Platine,<br />

l’une des plus complètes<br />

dans le domaine de la construction<br />

et de l’aménagement durables<br />

Une conception horizontale<br />

La structure organisationnelle de POST<br />

<strong>Luxembourg</strong> repose sur une communication<br />

claire entre ses différents secteurs<br />

et sur une hiérarchisation horizontale.<br />

Dans cet esprit, le siège a été conçu pour<br />

faciliter les échanges entre les collaborateurs<br />

puisque chaque département<br />

est relié à l’autre grâce au vaste atrium<br />

ouvert. Dans cette partie centrale du<br />

bâtiment se trouve un escalier en colimaçon<br />

qui connecte tous les étages, se<br />

muant ainsi en un point d’ancrage pour<br />

les employés. Cette zone se compose de<br />

différents espaces qui ont pour vocation<br />

de contribuer au bien-être de l’ensemble<br />

des équipes : salons, salles de jeux ou de<br />

remise en forme, etc. Les collaborateurs<br />

ont ainsi la possibilité de cuisiner, de se<br />

détendre, d’échanger des idées ou simplement<br />

de discuter autour d’un café.<br />

Au-delà des bureaux et des couloirs classiques<br />

d’un bâtiment administratif, les<br />

architectes ont aussi misé sur des petites<br />

zones de verdure à l’intérieur de l’édifice.<br />

Celles-ci offrent un moment de répit et<br />

de coupure aux employés et tranchent<br />

avec les lieux plus fréquentés du siège.<br />

Cet oasis urbain est idéal pour se ressourcer<br />

tout en étant sur le lieu de travail.<br />

© POST <strong>Luxembourg</strong>/Anthony Dehez


42<br />

GREEN BUILDING<br />

Un nom, un symbole<br />

Si l’on se réfère à sa traduction grecque<br />

ou latine, Helix signifie torsade ou encore<br />

hélice/colimaçon. En regardant de<br />

plus près l’architecture du siège de POST,<br />

une image apparaît rapidement comme<br />

une évidence et appuie le choix de son<br />

nom. C’est l’impressionnant escalier qui<br />

s’élève telle une colonne vertébrale au<br />

cœur du bâtiment. Helix résume donc en<br />

un mot l’esprit originel de la conception<br />

du nouveau siège qui se veut être à la fois<br />

un lieu de rencontre, d’échange, de travail<br />

et de partage. D’ailleurs ce sont les collaborateurs<br />

qui constituent depuis près de<br />

180 ans l’ADN de POST <strong>Luxembourg</strong>. Cet<br />

ADN, dont la double hélice n’est pas sans<br />

rappeler, symboliquement… la même<br />

double hélice que constitue l’escalier<br />

principal du bâtiment.<br />

Par P. Birck<br />

© Metaform/Steve Troes<br />

© Metaform/Steve Troes © POST <strong>Luxembourg</strong>/Anthony Dehez<br />

© POST <strong>Luxembourg</strong>/Anthony Dehez<br />

27.700 m²<br />

de bureaux


GREEN BUILDING<br />

43


LUXEMBOURG<br />

44<br />

PRODUCTION<br />

ET APPLICATION D’ENROBÉS :<br />

QUELQUES PROCÉDÉS<br />

PARTICULIERS<br />

GREEN BUILDING<br />

Julien Cajot<br />

L’entreprise Julien Cajot, du nom de<br />

son fondateur, est une société familiale<br />

née en 1967 et spécialisée dans la production<br />

et l’application de bétons asphaltiques<br />

– des revêtements bitumeux<br />

servant à recouvrir routes, trottoirs,<br />

parkings, pistes cyclables, cours d’école<br />

ou encore allées privées. Axel Burkel,<br />

directeur technique, revient sur l’un<br />

de ces produits, l’enrobé percolé, et sur<br />

un moyen de mise en œuvre unique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, un camion-distributeur<br />

avec bras télécommandé que l’entreprise<br />

met à disposition de ses clients.<br />

L’enrobé percolé : la résistance avant tout<br />

Parmi la large gamme de produits proposée<br />

par l’entreprise Julien Cajot, l’enrobé<br />

percolé est certainement l’un des plus<br />

résistants. Certaines surfaces, comme<br />

les sols industriels, les aires de stockage,<br />

les parkings pour poids-lourds, les stations-services<br />

ou encore les couloirs et<br />

les zones d’arrêt de bus, nécessitent un<br />

revêtement permettant de supporter<br />

des charges lourdes et à une fréquence<br />

importante. « Plus résistant que le béton<br />

ou qu’un enrobé bitumeux, l’enrobé percolé<br />

– sorte de combinaison des deux –<br />

est le matériau de choix pour ce type de<br />

surfaces. On l’obtient en comblant les<br />

interstices d’un enrobé bitumeux avec<br />

un « coulis de percolation », à savoir un<br />

mélange de ciment, de résines, d’eau et<br />

d’additifs. Il résulte de la percolation un<br />

enrobé à la résistance mécanique très<br />

élevée. Cette technique permet d’accroître<br />

les performances en compression<br />

tout en limitant l’orniérage », explique<br />

Axel Burkel.<br />

Sa mise en œuvre diffère quelque peu de<br />

celle d’un enrobé classique. Elle néces-<br />

site d’abord l’application d’une couche<br />

de base (en bitume), pour garantir la<br />

rigidité du support, puis l’étanchéification<br />

de la surface (bords, regards et<br />

joins compris). C’est sur cette base que<br />

peut être appliqué le châssis support en<br />

asphalte. La percolation peut commencer<br />

après refroidissement de ce dernier.<br />

Sa mise en œuvre se fait généralement<br />

de nuit, pour éviter une évaporation<br />

trop rapide et les risques de fissures. Un<br />

temps de séchage de trois à cinq jours<br />

est nécessaire pour permettre la circulation<br />

sur la surface.<br />

L’entreprise Julien Cajot a notamment eu<br />

recours à cette technique pour le Centre<br />

national d’incendie et de secours de Gasperich<br />

où elle a appliqué quelque 12.000<br />

m 2 d’enrobé percolé. « Nous avons également<br />

réalisé la sortie de CFL multimodal<br />

où circulent chaque jour une centaine de<br />

camions qui empruntent toujours la même<br />

voie. D’abord faite d’un enrobé classique,<br />

la sortie s’est trouvée fortement dégradée<br />

au bout de deux ou trois ans. Nous y avons<br />

appliqué un enrobé percolé il y a deux ans<br />

et le résultat est beaucoup plus résistant »,<br />

ajoute le directeur technique.


GREEN BUILDING<br />

45<br />

Un camion-distributeur unique au<br />

Grand-Duché<br />

Voilà un peu plus d’une année que l’entreprise<br />

est la seule du pays à posséder<br />

deux camions équipés de distributeurs<br />

d’asphalte télécommandés. Particulièrement<br />

recommandés pour la mise en<br />

œuvre d’enrobés sur des petites surfaces,<br />

ils sont munis d’un bras qui leur confère<br />

un rayon d’action de cinq mètres, à 180°,<br />

et qui permet de déverser de la matière<br />

en hauteur si le chantier se révèle difficile<br />

d’accès (derrière une haie ou un muret<br />

par exemple). « Le camion, comme le bras<br />

lui-même, est entièrement télécommandé.<br />

Ainsi, le chauffeur peut, depuis l’extérieur<br />

de la cabine, déplacer le véhicule<br />

et contrôler le bras. Ce système permet<br />

non seulement de diminuer la pénibilité<br />

du travail de nos collaborateurs en éliminant<br />

le pelletage manuel, mais aussi de<br />

réduire le nombre d’ouvriers nécessaires<br />

sur le chantier », indique Axel Burkel.<br />

L’autre avantage de ce camion est de<br />

maintenir l’asphalte à température plus<br />

longtemps. Le bitume dont celui-ci est<br />

composé demeure liquide à 180°C mais<br />

passe à l’état solide après refroidissement.<br />

Son application doit donc être<br />

effectuée rapidement, dans les quelques<br />

heures qui suivent sa production. Grâce<br />

à leur bras qui déverse la matière, les<br />

deux camions de l’entreprise Julien Cajot<br />

peuvent rester bâchés, ce qui permet<br />

de réduire la déperdition thermique. En<br />

outre, l’asphalte est acheminé à travers<br />

ce bras par une vis chauffée. Il est donc<br />

à nouveau mélangé et légèrement réchauffé,<br />

ce qui le rend plus malléable et<br />

facile à ratisser.<br />

« Nous n’utilisons ces distributeurs que<br />

sur nos projets de moindre envergure<br />

car c’est là qu’ils sont les mieux utilisés.<br />

Toutefois, les plus petits chantiers<br />

sont souvent mis en œuvre directement<br />

par nos clients. C’est pourquoi<br />

nous avons décidé de les proposer à la<br />

location. Ainsi, pour toute commande<br />

en faible tonnage, nous proposons de<br />

louer un de ces camions avec chauffeur<br />

formé à son maniement. Tous les matériaux<br />

que nous produisons, des matériaux<br />

de sous-couche aux couches de<br />

roulement, peuvent être mis en œuvre<br />

grâce à ce distributeur », déclare le directeur<br />

technique. Et, puisque l’entreprise<br />

possède le matériel en double, elle peut<br />

offrir à ses clients un important gain de<br />

temps : alors qu’un camion coule l’enrobé<br />

sur chantier, l’autre fait l’aller-retour<br />

à la centrale de Leudelange pour faire le<br />

plein de matériel !<br />

Julien Cajot S.e.c.s.<br />

1, Zone Industrielle Grasbusch<br />

L-3370 Leudelange<br />

www.cajot.lu


LUXEMBOURG<br />

46<br />

UNE NOUVELLE ÉTAPE<br />

POUR LE GROUPE<br />

VIESSMANN<br />

GREEN BUILDING<br />

Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />

L’entreprise familiale Viessmann associe<br />

son secteur d’activité « Climate<br />

Solutions » à Carrier Global Corporation,<br />

créant ainsi un nouveau leader<br />

mondial des solutions intelligentes en<br />

matière de climat et d’énergie. Günter<br />

Krings, directeur d’agence au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

présente le nouveau partenariat<br />

transatlantique qui jette les bases<br />

d’une croissance future et revient sur<br />

l’importance de la collaboration internationale<br />

dans la lutte contre le changement<br />

climatique.<br />

Une union pour préserver l’environnement<br />

Le 25 avril dernier, le groupe Viessmann<br />

a annoncé son intention de regrouper<br />

son secteur d’activité « Viessmann<br />

Climate Solutions » avec Carrier Global<br />

Corporation, l’un des principaux<br />

fournisseurs mondiaux de solutions<br />

intelligentes en matière de climat et<br />

d’énergie, dont le siège se trouve aux<br />

États-Unis.<br />

Ce nouveau partenariat transatlantique<br />

s’inscrit dans la lutte contre le changement<br />

climatique. Les deux entreprises<br />

s’engagent ainsi à assumer davantage<br />

de responsabilités pour une transition<br />

énergétique durable dans le secteur du<br />

bâtiment, en se concentrant sur leur<br />

objectif qui est de façonner activement<br />

des solutions écologiques pour les générations<br />

futures. « Notre direction a<br />

notamment insisté sur le fait que cette<br />

union donne aujourd’hui naissance à<br />

un leader de l’innovation à croissance<br />

rapide dans un environnement de marché<br />

hautement compétitif et maximise<br />

l’impact de notre entreprise pour les<br />

générations à venir », indique Günter<br />

Krings.<br />

Un regroupement d’activités aux multiples<br />

avantages<br />

Viessmann est désormais l’un des principaux<br />

actionnaires de Carrier et Max<br />

Viessmann, PDG du groupe, siège désormais<br />

au sein du conseil d’administration<br />

de l’entreprise américaine. Ce choix garantit<br />

une forte implication de la famille<br />

fondatrice, avec un objectif clair de croissance<br />

à long terme.<br />

Grâce à ce partenariat, la société allemande<br />

entend poursuivre sa croissance<br />

par l’agrandissement de son échelle et de<br />

sa portée. « La division HVAC du groupe<br />

Carrier occupe une position de leader<br />

sur les segments résidentiel et commercial<br />

en Amérique du Nord ainsi que sur le<br />

marché commercial en Europe. Quant à<br />

notre groupe, il est leader sur le segment<br />

résidentiel haut de gamme en Europe par<br />

son activité Climate Solutions. Par conséquent,<br />

la combinaison des deux sociétés<br />

nous place dans une position sans précédent<br />

sur les segments résidentiel et commercial<br />

», détaille le directeur d’agence<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. En outre, Carrier a une<br />

forte empreinte en Asie via sa marque locale<br />

Toshiba Carrier Corporation.<br />

Par ailleurs, après la clôture de la transaction,<br />

qui devrait intervenir début de<br />

l’année prochaine, Viessmann Climate<br />

Solutions deviendra l’un des principaux<br />

moteurs de la stratégie de croissance<br />

de Carrier dans le secteur du chauffage,<br />

de la ventilation et de la climatisation<br />

résidentiel et commercial léger en Europe,<br />

et conservera son siège social en<br />

Allemagne.<br />

Les clients des deux entreprises disposeront<br />

également d’une gamme de produits<br />

plus large, ainsi que de services<br />

après-vente, de solutions numériques et<br />

de solutions à valeur ajoutée. Ils bénéficieront<br />

également de capacités de production<br />

accrues et de délais de livraison<br />

réduits pour les solutions en matière<br />

d’énergies renouvelables, notamment<br />

une gamme plus large de pompes à<br />

chaleur, de batteries de stockage, de<br />

systèmes photovoltaïques et de solutions<br />

de ventilation. « Ce partenariat ne<br />

change en rien nos façons de travailler


GREEN BUILDING<br />

47<br />

Günter Krings<br />

et nos services à notre clientèle luxembourgeoise<br />

restent inchangés », précise<br />

Günter Krings.<br />

Enfin, les deux parties ont convenu de<br />

certaines assurances à long terme : pas<br />

de résiliation pour des raisons opérationnelles<br />

(trois ans), des garanties de<br />

site pour tous les principaux lieux de<br />

production et de R&D (cinq ans) ainsi<br />

que pour le siège social à Allendorf<br />

(dix ans).<br />

Ce partenariat ne change<br />

en rien nos façons de travailler<br />

et nos services à notre clientèle<br />

luxembourgeoise restent<br />

inchangés<br />

Conserver le statut d’entreprise familiale<br />

indépendante<br />

Le groupe Viessmann reste une entreprise<br />

familiale indépendante, même sans<br />

la partie « Climate Solutions ». À l’avenir,<br />

celle-ci construira un écosystème qui se<br />

concentrera sur l’évitement, la réduction<br />

et la capture du CO 2<br />

, au-delà du secteur<br />

du chauffage, de la ventilation et de la climatisation.<br />

La famille Viessmann réinvestira<br />

le produit principal de la fusion avec<br />

Carrier dans le groupe Viessmann, mais<br />

consacrera également un montant important<br />

à ses activités philanthropiques.<br />

Aujourd’hui, le groupe Viessmann – à l’exclusion<br />

de son secteur d’activité Climate<br />

Solutions – génère un chiffre d’affaires<br />

total d’un milliard d’euros avec environ<br />

4.000 employés. « L’objectif de notre direction<br />

et l’ambition du groupe Viessmann<br />

sont clairement d’atteindre d’ici la fin de<br />

la décennie une taille supérieure à celle du<br />

secteur Climate Solutions aujourd’hui »,<br />

explique Günter Krings. À l’occasion de la<br />

conclusion réussie du nouveau partenariat,<br />

une somme de 106 millions d’euros<br />

pour 106 années de succès sera distribuée<br />

sous forme de prime unique à tous les employés<br />

de cette branche.<br />

Martin Viessmann, père de Max et président<br />

du conseil d’administration du<br />

groupe, a notamment indiqué que ce<br />

partenariat n’est autre qu’une nouvelle<br />

étape dans l’histoire de son entreprise<br />

familiale. Celle-ci bascule en effet des solutions<br />

de chauffage vers un écosystème<br />

de cocréateurs forts qui prennent leurs<br />

responsabilités pour les générations futures<br />

pour une énergie propre et durable.<br />

« Cette fusion offre les conditions idéales<br />

pour atteindre notre objectif en combinant<br />

le meilleur des deux mondes : un<br />

groupe Viessmann largement positionné<br />

et un partenariat mondial avec Carrier<br />

pour le secteur des solutions climatiques<br />

», conclut le directeur d’agence au<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />

35, rue John F. Kennedy<br />

L-7327 Steinsel<br />

www.viessmann.lu


LUXEMBOURG<br />

48<br />

GREEN BUILDING


GREEN BUILDING<br />

49<br />

MONDERCANGE<br />

ATELIER COMMUNAL<br />

steffen-holzbau.lu<br />

Steffen Holzbau S.A.<br />

13, rue de Flaxweiler<br />

L-6776 Grevenmacher<br />

T +352 719686-0<br />

info@steffen-holzbau.lu


LUXEMBOURG<br />

50<br />

TRANSFORMER<br />

LES RÉSIDUS EN<br />

MATIÈRE PREMIÈRE<br />

CLOOS S.A.<br />

GREEN BUILDING<br />

Depuis la fermeture des haut-fourneaux<br />

dans les années 1990 et leur remplacement<br />

par des fours électriques, les<br />

derniers gisements de laitier arrivent à<br />

épuisement. Toutefois, les fours électriques<br />

génèrent, à l’instar des anciens<br />

hauts-fourneaux, des sous-produits valorisables<br />

de la même manière que le<br />

laitier : ce sont les scories de fours électriques.<br />

En parallèle, l’entreprise CLOOS S.A. a<br />

développé une autre activité qui renforce<br />

son engagement dans le domaine de<br />

l’économie circulaire et de la réutilisation<br />

des matériaux. En effet, Tim Schlink et<br />

son équipe récupèrent le béton issu des<br />

déconstructions des bâtiments. Après un<br />

contrôle de qualité de la matière, celle-ci<br />

passe par le même procédé que les résidus<br />

métallurgiques et se transforme en<br />

granulats recyclés qui permettront de<br />

bâtir de nouveaux édifices.<br />

Une tonne recyclée,<br />

c’est une tonne économisée<br />

sur les ressources naturelles<br />

Fondée en 1902 par Félix Cloos et implantée<br />

depuis plus d’un siècle au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, la société CLOOS S.A. est<br />

riche d’un long savoir-faire. Spécialisée<br />

dans la production de granulats, l’entreprise<br />

fournit aujourd’hui des matériaux<br />

indispensables au secteur de la<br />

construction tout en lui apportant une<br />

plus-value économique et écologique.<br />

Explications avec Tim Schlink, administrateur<br />

délégué.<br />

Au sein de ses quatre sites implantés au<br />

<strong>Luxembourg</strong> et dans la Grand Région, la<br />

société CLOOS S.A. produit des granulats<br />

à destination du secteur des routes et de<br />

la construction. Historiquement, la société<br />

exploitait les crassiers de laitier de<br />

haut-fourneaux apparus avec le développement<br />

de l’activité sidérurgique. Le laitier,<br />

sous-produit de l’industrie sidérurgique,<br />

était généré au cours du processus<br />

de fabrication de l’acier. Ce dernier était<br />

séparé de la fonte et était déversé dans<br />

des lieux définis qui sont devenus des<br />

crassiers. Le laitier en fusion cristallisait<br />

au cours de son refroidissement à l’air<br />

libre pour donner un matériau induré<br />

grisâtre similaire à une roche.<br />

Si cette dernière peut s’apparenter à<br />

une pierre naturelle, son accumulation<br />

en crassier est donc d’origine purement<br />

anthropique et cela représente un enjeu<br />

de taille pour l’industrie sidérurgique,<br />

dont la valorisation de ces volumes est<br />

la finalité ultime. « Notre travail consiste<br />

à exploiter le crassier. Cela se fait couche<br />

par couche, à l’aide de plusieurs engins<br />

de chantier : un bulldozer désolidarise<br />

les masses et les pousse pour qu’ensuite<br />

un autre engin de chantier récupère le<br />

tout-venant et alimente des installations<br />

de traitement. Celles-ci sont constituées<br />

d’un jeu de concasseurs et de cribles qui<br />

permettent respectivement de réduire la<br />

taille des blocs et de les trier en fonction<br />

de leur calibrage ». Les granulats ainsi<br />

produits sont par la suite revendus, principalement<br />

aux secteurs des routes et de<br />

la construction.<br />

Ces activités répondent à deux enjeux<br />

principaux : l’un économique, l’autre<br />

environnemental. « En réalité, les deux<br />

sont intrinsèquement liés : lorsque les<br />

matériaux sont réutilisés, l’homme exploite<br />

ce qu’il possède déjà et il minimise<br />

son impact sur son écosystème »,<br />

indique l’administrateur délégué. « Une<br />

tonne recyclée, c’est donc une tonne<br />

directement économisée sur les ressources<br />

naturelles ».<br />

S’adapter aux difficultés<br />

La pénurie des matériaux représente<br />

une problématique importante à l’heure<br />

actuelle. « Il est important de souligner<br />

qu’en tant que fournisseur, nous arrivons<br />

à maintenir une production suffisante<br />

pour approvisionner et livrer nos<br />

clients en temps et en heure. Toutefois, il<br />

faut préciser que les délais de livraison de


GREEN BUILDING<br />

51<br />

toutes les pièces de rechange, et globalement<br />

tous les équipements de travail, se<br />

sont considérablement rallongés. Afin de<br />

pallier les pénuries et leurs impacts, nous<br />

mettons un point d’honneur à anticiper le<br />

plus possible. De la sorte, nous sommes<br />

en mesure de contrôler les aléas du marché.<br />

Par exemple, si avant nous commandions<br />

quatre pièces, maintenant nous en<br />

commanderons six, ce qui nous permet<br />

d’optimiser notre stock et de l’adapter à<br />

nos besoins », souligne Tim Schlink.<br />

Toutefois, le véritable défi que rencontre<br />

l’entreprise productrice de granulats<br />

prend sa source dans l’augmentation du<br />

prix des énergies puisque les machines<br />

ont besoin d’électricité et de carburants<br />

pour fonctionner. « Les fournisseurs développent<br />

petit à petit des solutions,<br />

telles que les carburants verts. De notre<br />

côté, nous avons récemment acquis des<br />

petits engins électriques, ce qui réduit<br />

notre consommation de carburant et diminue<br />

les émissions de CO2. En outre,<br />

nos engins sont renouvelés en permanence<br />

afin de nous conformer aux dernières<br />

normes et d’augmenter l’efficience<br />

de nos équipements », expose l’administrateur<br />

délégué.<br />

L’utilisation de panneaux photovoltaïques<br />

n’est malheureusement pas envisageable<br />

à l’heure actuelle pour les installations<br />

de la société CLOOS S.A., car<br />

celles-ci demandent trop d’énergie et un<br />

approvisionnement constant. Toutefois,<br />

les sites d’exploitation, une fois arrivés<br />

au bout de leurs capacités, sont réaménagés.<br />

Ces changements sont envisagés<br />

en collaboration avec les administrations<br />

communales. Par exemple, à Mondercange,<br />

la commune réfléchit à transformer<br />

le site de stockage de déchets inertes<br />

en parc photovoltaïque.<br />

Des projets pilotes<br />

Le fournisseur de granulats en tout genre<br />

s’y connaît donc bien en seconde vie.<br />

D’ailleurs, il développe actuellement un<br />

nouveau produit : jusqu’à présent, les<br />

terres d’excavation étaient mises à la décharge,<br />

mais, au vu des quantités importantes<br />

qui y étaient jetées, l’idée est née<br />

de trouver un moyen de les recycler.<br />

Pour ce faire, la société centenaire se<br />

penche pour le moment sur une production<br />

de briques en terre crue. En<br />

s’associant à un partenaire suisse,<br />

Terrabloc, qui l’accompagne dans le développement<br />

technique, et un partenaire<br />

luxembourgeois, Neobuild qui assure<br />

une partie du développement ainsi que<br />

la coordination du projet, CLOOS S.A. a<br />

créé la société Géobloc, entièrement dédiée<br />

à celui-ci. Afin de mettre à l’épreuve<br />

ses briques, deux projets pilotes sont en<br />

cours de réalisation. Le premier prend<br />

place dans la commune de Bissen et les<br />

plans sont actuellement en réflexion. Le<br />

second est plus avancé puisque ses plans<br />

sont terminés et que la production des<br />

briques a commencé. Ce projet a été envisagé<br />

pour la nouvelle crèche de Roodtsur-Syre,<br />

dans la commune de Betzdorf.<br />

Un édicule sera construit à partir des<br />

blocs de terre crue. La mise en service de<br />

cette crèche est prévue pour 2024 et elle<br />

permettra à Tim Schlink et ses équipes<br />

de montrer toute la qualité et le potentiel<br />

de ces matériaux durables, tournés vers<br />

l’avenir.<br />

CLOOS S.A.<br />

33, route de Belval<br />

L-4024 Esch-sur-Alzette<br />

www.cloos.lu


52<br />

GREEN BUILDING<br />

Fort de 120 ans<br />

d’expérience dans le<br />

traitement et le recyclage<br />

de matériaux pierreux<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

CLOOS SA<br />

33, Route de Belval<br />

L-4024 Esch-sur-Alzette<br />

Tél. : 57 03 73 1<br />

www.cloos.lu


Une 5 e édition pour le LIST Tech Day<br />

Ce jeudi 15 juin, plus de 350 personnes ont assisté à la 5 e édition du<br />

LIST Tech Day à Belval. La journée a été scandée par les interventions<br />

d’orateurs de tous horizons et la signature de la deuxième phase du<br />

partenariat qui unit le LIST et Goodyear depuis quelques années. Leur<br />

accord comprend six programmes de recherche stratégiques explorant de<br />

nouveaux domaines technologiques et couvrant la période 2024-2029.<br />

En parallèle, les participants ont pu découvrir sept technologies phares<br />

dans le « Tech Village », toutes explorant les interactions entre l’Homme<br />

et la machine de différentes manières.<br />

Source : LIST<br />

L’UNESCO et l’UE s’unissent pour une intelligence<br />

artificielle éthique<br />

Le 27 juin, l’UNESCO et la Commission européenne ont annoncé avoir<br />

signé un accord pour accélérer la mise en œuvre de la Recommandation<br />

de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle adoptée par ses<br />

193 États membres fin 2021. Depuis lors, seule une trentaine de pays a<br />

commencé à établir sa législation nationale sur cette base qui permet de<br />

garantir que l’IA respecte les libertés fondamentales et les droits humains.<br />

Alors que cette technologie suscite des inquiétudes croissantes, l’UE a<br />

décidé de mobiliser 4 millions d’euros pour aider les États à faible revenu<br />

à élaborer leur réglementation. L’accord financera également la création<br />

d’une équipe d’« experts en éthique de l’IA sans frontières » qui fournira un<br />

appui à la demande et des conseils sur mesure.<br />

Source : UNESCO<br />

Le ministère de l’Économie dorlote l’écosystème startup<br />

Mi-juin, le ministre de l’Économie Franz Fayot a présenté une feuille de<br />

route pour le développement futur de l’écosystème startup au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Intitulée « From Seed to Scale », elle propose des actions pour que ce dernier<br />

« atteigne son prochain stade de maturité, en favorisant la transition de<br />

jeunes entreprises innovantes vers des scale-up qui disposent d’un modèle<br />

d’affaire déjà éprouvé ». Dans ce but, le <strong>Luxembourg</strong> a récemment adhéré à<br />

l’European Startup Nations Alliance (ESNA), ce qui facilitera l’accès aux aides<br />

européennes pour les entreprises innovantes et les acteurs de l’écosystème.<br />

Le ministre a également annoncé que l’État participerait financièrement à la<br />

création d’un nouveau compartiment du « Digital Tech Fund ».<br />

Source : SIP<br />

© MECO<br />

DIGITAL


54<br />

INTERNATIONAL<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LES DÉFIS<br />

DE L’INDUSTRIE DES<br />

SEMI-CONDUCTEURS<br />

Les semi-conducteurs sont désormais<br />

devenus un élément clé dans<br />

la fabrication de produits destinés à<br />

l’électronique civile et militaire. Face<br />

à cette problématique, les grandes<br />

puissances mondiales, à commencer<br />

par les États-Unis, tentent de garder<br />

une longueur d’avance sur la concurrence<br />

afin d’asseoir leur domination<br />

dans le secteur des hautes technologies,<br />

notamment vis-à-vis de leur<br />

rival chinois. Mais, dans cette lutte<br />

sans merci, l’Europe ne compte pas<br />

se faire distancer et entend préserver<br />

sa souveraineté numérique dans<br />

le domaine des puces électroniques,<br />

quitte à engager une guerre commerciale<br />

avec le reste du monde et<br />

à faire fi de sa politique climatique.<br />

Décryptage.<br />

À l’heure actuelle, les semi-conducteurs<br />

sont devenus indispensables à notre vie<br />

quotidienne, étant utilisés pour la fabrication<br />

d’une large variété de produits allant<br />

des smartphones aux ordinateurs en<br />

passant par les voitures électriques, les<br />

appareils électroménagers ou encore le<br />

matériel militaire. À cela s’ajoute désormais<br />

le boom de l’intelligence artificielle<br />

dont les performances nécessitent également<br />

des processeurs et des puces mémoire<br />

disposant d’importante puissance<br />

de calcul.<br />

Une pénurie structurelle<br />

Compte tenu des besoins planétaires<br />

croissants pour ces composants électroniques,<br />

les principaux fournisseurs<br />

peinent à faire face à la demande mondiale<br />

depuis quelques années. Il faut<br />

dire que ce marché, estimé à plus de 600<br />

milliards de dollars par le WSTS (World<br />

Semiconductor Trade Statistics), est<br />

concentrée principalement dans les<br />

mains de quelques multinationales.<br />

Dans le domaine de leur conception, il<br />

s’agit le plus souvent d’entreprises américaines,<br />

comme Broadcom, Qualcomm,<br />

Nvidia, Advanced Micro Devices (AMD)<br />

ou encore Intel et Applied Materials.<br />

En revanche, leur production est principalement<br />

assurée par des groupes<br />

asiatiques, à l’image des sociétés coréennes<br />

SK Hynix et Samsung, du géant<br />

taiwanais TSMC (Taiwan Semiconductor<br />

Manufacturing Company), mais aussi de<br />

SMIC (Semiconductor Manufacturing<br />

International Co), le plus grand fabricant<br />

de semi-conducteurs en Chine.<br />

Vers une guerre commerciale entre les<br />

États-Unis et la Chine<br />

Néanmoins, d’après plusieurs experts<br />

du secteur, l’empire du Milieu souffre<br />

actuellement d’un retard technologique<br />

vis-à-vis des États-Unis, de la Corée du<br />

Sud et de Taïwan. En effet, il faut comprendre<br />

qu’il existe aujourd’hui une situation<br />

de quasi-monopole, occupée par<br />

TSMC et Samsung, pour les procédés de<br />

fonderie les plus avancés nécessaires à<br />

la fabrication des semi-conducteurs les<br />

plus performants. D’ailleurs, pour rester<br />

dans la course et distancer la Chine dans<br />

ce domaine, Washington n’a pas hésité à<br />

favoriser financièrement la relocalisation


DIGITAL ET INNOVATION<br />

55<br />

2023. L’objectif affiché est de quadrupler<br />

la production actuelle du continent<br />

européen d’ici 2030. Ainsi, comme l’a<br />

rappelé récemment Thierry Breton, le<br />

commissaire au Marché intérieur, « nous<br />

voulons atteindre 20% de la production<br />

mondiale d’ici 2030, sachant que<br />

le marché devrait doubler d’ici là pour<br />

atteindre 1.000 milliards de dollars. Il<br />

s’agit donc pour l’Europe de multiplier<br />

par quatre notre propre production ».<br />

Pour ce faire, des subventions publiques<br />

aux fabricants de semi-conducteurs<br />

seront accordées, à condition que les<br />

sociétés bénéficiaires réservent, en cas<br />

de pénurie, une partie voire l’ensemble<br />

de leur production à leurs clients européens.<br />

Pour l’heure, plusieurs projets<br />

sont déjà sur les rails. L’américain Intel<br />

prévoit ainsi de construire une usine<br />

en Allemagne et en Italie. De son côté,<br />

STMicroelectronics s’est associé avec<br />

le fondeur américain GlobalFoundries<br />

pour créer une usine à côté de Grenoble<br />

en France qui devrait coûter plusieurs<br />

milliards d’euros.<br />

L’Europe face au défi environnemental<br />

de la production de puces<br />

d’une partie des unités de production<br />

asiatique aux États-Unis. Ainsi, le géant<br />

taiwanais TSMC a annoncé au mois de<br />

décembre dernier la construction prochaine<br />

de sa deuxième usine sur le sol<br />

américain, en Arizona, dans le sud-ouest<br />

du pays, ce qui permettrait de porter, sur<br />

place, sa production annuelle à plus de<br />

500.000 puces par an. Mais, au-delà de<br />

l’ambition de l’administration Biden de<br />

couvrir ses propres besoins en la matière,<br />

cette décision s’inscrit dans la volonté de<br />

la Maison Blanche de restreindre l’accès<br />

de ce marché à la Chine, comme le montre<br />

la récente adoption par le Congrès américain<br />

du « Chips Act for America ». Cette<br />

nouvelle loi a déjà subventionné plus<br />

de 40 projets liés à l’industrie des semiconducteurs<br />

aux États-Unis pour un total<br />

de près de 200 milliards de dollars, en<br />

contrepartie notamment d’un droit de<br />

regard de l’administration américaine<br />

sur les investissements réalisés en Chine<br />

par les entreprises subventionnées. Ainsi,<br />

au mois d’octobre 2022, au nom de<br />

la sécurité nationale, Washington a annoncé<br />

des restrictions à l’exportation des<br />

semi-conducteurs de pointe, notamment<br />

à destination de la Chine afin d’empêcher<br />

l’empire du Milieu d’acquérir des<br />

technologies sensibles pouvant être utilisées<br />

dans des applications militaires.<br />

L’Europe tente aussi de tirer<br />

son épingle du jeu<br />

La réponse de l’Europe<br />

Compte tenu de l’enjeu économique et<br />

stratégique autour de la question des<br />

semi-conducteurs, l’Europe tente aussi<br />

de tirer son épingle du jeu. Il s’agit avant<br />

tout de sécuriser l’approvisionnement<br />

de l’Union européenne pour ces composants<br />

électroniques en favorisant leur<br />

production dans ses États membres ;<br />

une stratégie s’inspirant de celle mise en<br />

œuvre aux États-Unis. La réponse de l’Europe<br />

réside notamment dans le « Chips<br />

Act », un vaste plan d’investissements<br />

de 43 milliards d’euros, par les différents<br />

États membres, voté en ce début d’année<br />

Cependant, au-delà du Chips Act qui<br />

s’inscrit dans un effort global de souveraineté<br />

numérique, se pose la question<br />

du coût environnemental de la fabrication<br />

de ces composants électroniques. En<br />

effet, cette production réclame notamment<br />

d’importantes quantités d’énergie<br />

et d’eau, comme le montre une récente<br />

étude réalisée par des chercheurs de l’Université<br />

de Harvard aux États-Unis. Selon<br />

eux, la majeure partie de l’empreinte environnementale<br />

du secteur informatique<br />

est causée par les processus de fabrication<br />

des semi-conducteurs. C’est d’autant plus<br />

inquiétant que, selon les experts, plus une<br />

puce est sophistiquée, plus son impact<br />

environnemental est élevé. Ainsi, une<br />

puce disposant d’une gravure de 2 nanomètres,<br />

notamment utilisée dans le cadre<br />

des outils d’intelligence artificielle, nécessite<br />

deux à trois fois plus d’eau et d’électricité<br />

qu’une puce de 28 nanomètres. La<br />

Commission européenne est consciente<br />

de cette problématique. Reste à savoir<br />

si ce choix s’avère toujours compatible<br />

avec ses objectifs climatiques au regard<br />

de sa politique en matière de transition<br />

écologique.<br />

Par R. Thomas


56<br />

INTERNATIONAL<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

L’ALLIANCE<br />

DES<br />

INTELLIGENCES<br />

Plus présente que jamais, l’intelligence<br />

artificielle (IA) fait beaucoup parler<br />

d’elle, en bien comme en mal. Si elle<br />

soulève des inquiétudes, notamment<br />

lorsqu’elle génère des images d’une<br />

qualité déconcertante se confondant<br />

parfois avec la réalité, elle montre aussi<br />

un potentiel indéniable pour la recherche<br />

scientifique. Cette technologie,<br />

pas si nouvelle que cela, a notamment<br />

ouvert la porte à des perspectives prometteuses<br />

pour la recherche en biologie,<br />

en physique des astroparticules ou<br />

même en histoire.<br />

Une nouveauté du siècle dernier<br />

Le mercredi 14 juin, le Parlement européen<br />

a adopté sa position de négociation<br />

concernant la législation sur l’IA avant<br />

les discussions avec les États membres<br />

sur sa forme finale. Il devenait effectivement<br />

indispensable d’établir un cadre<br />

juridique à l’utilisation de l’IA au vu de<br />

l’importance qu’elle gagne dans tous les<br />

domaines, ou presque.<br />

Pourtant, elle est loin de constituer une<br />

nouvelle technologie. Son nom apparaît<br />

dans les années 1950 pour évoquer une<br />

discipline scientifique cherchant à décortiquer<br />

les rouages du cerveau humain à<br />

l’aide des machines et à comprendre ainsi<br />

les mécanismes de pensée et les fonctions<br />

cognitives de celui-ci. Au début du<br />

21 e siècle, avec l’arrivée des ordinateurs<br />

dans les foyers, l’IA révèle son potentiel,<br />

revêt petit à petit l’apparence qu’on lui<br />

connaît aujourd’hui et rend possible le<br />

traitement de milliards de données dans<br />

des délais très courts et à des coûts raisonnables.<br />

Elle est désormais utilisée<br />

dans des domaines aussi variés que la reconnaissance<br />

vocale, les systèmes de lecture<br />

de plaques minéralogiques exploités<br />

par la police ou encore les mécanismes<br />

de sécurité des voitures (tels que le freinage<br />

automatique). Et, bien qu’elle soit<br />

encore l’objet de nombreux fantasmes<br />

hollywoodiens prétendant qu’elle pourrait<br />

un jour se doter d’une conscience<br />

et vouloir du mal à l’être humain, elle<br />

constitue aujourd’hui une aide précieuse<br />

pour la recherche scientifique.<br />

De 4.800 inconnues à 29<br />

L’algorithme d’apprentissage profond<br />

AlphaFold2, mis au point par DeepMind<br />

(entreprise spécialisée en IA appartenant<br />

à Google), a permis à la biologie<br />

de résoudre – ou presque – l’une de ses<br />

énigmes les plus épineuses : prédire la<br />

structure tridimensionnelle d’une protéine<br />

à partir de sa séquence linéaire en<br />

acides aminés.<br />

Grâce à l’IA, les physiciens peuvent<br />

mieux comprendre la naissance<br />

de notre Univers<br />

Mais quel en est l’intérêt et pourquoi<br />

l’association américaine pour l’avancement<br />

des sciences a fait d’AlphaFold2<br />

l’une des « percées de l’année 2021 » ?<br />

Pour répondre à ces questions, il faut<br />

prendre conscience qu’une seule protéine<br />

est parfois capable de guérir une<br />

maladie. Mais, pour qu’elle puisse être<br />

intégrée à la création d’un médicament,


DIGITAL ET INNOVATION<br />

57<br />

encore faut-il trouver la bonne parmi les<br />

centaines de millions ayant toutes une<br />

configuration unique. Cette dernière doit<br />

impérativement être connue puisqu’elle<br />

détermine la fonction de ce type de molécule.<br />

Avant 2021, les chercheurs analysaient<br />

la structure des protéines à l’aide<br />

de techniques expérimentales lourdes<br />

et les répertoriaient dans la « Protein<br />

Data Bank ». Ainsi, ils avaient identifié la<br />

structure 3D de 160.000 d’entre elles. Cependant,<br />

il leur en restait encore 4.800,<br />

plus toutes celles qu’ils n’avaient pas encore<br />

découvertes. AlphaFold2 a réduit ce<br />

chiffre à 29 et prédit la structure d’environ<br />

200 millions autres.<br />

En revanche, l’algorithme a ses limites :<br />

AlphaFold2 n’a pas encore appris à anticiper<br />

la manière dont les acides aminés<br />

individuels peuvent modifier la structure<br />

des protéines, un phénomène crucial<br />

pour comprendre l’effet des mutations.<br />

Les progrès qu’il a permis de réaliser n’en<br />

demeurent pas moins remarquables. Pour<br />

Mohammed AlQuraishi, professeur adjoint<br />

de biologie des systèmes à l’Université<br />

de Columbia, « la biologie structurale<br />

est à l’aube d’une nouvelle ère qui privilégiera<br />

la fonction des protéines plutôt que<br />

leur forme. Cette dernière ne sera plus<br />

une fin en soi, et la discipline va mériter la<br />

composante « biologie » de son nom ».<br />

Lumière sur la matière noire<br />

La physique aussi a réalisé des percées<br />

majeures, en particulier en ce qui<br />

concerne l’étude des astroparticules. Des<br />

scientifiques ont utilisé l’IA pour créer<br />

des simulations complexes et tridimensionnelles<br />

de l’Univers. Née d’une collaboration<br />

entre les chercheurs de l’UC<br />

Berkeley, du Kavli Institute du Japon, de<br />

l’Université de la Colombie-Britannique<br />

et de l’Université Carnégie-Mellon, la<br />

machine Deep Density Displacement<br />

Model (D³M) a appris des 8.000 simulations<br />

de formation que l’équipe lui a<br />

données et, avec une rapidité et une précision<br />

impressionnantes, a été capable<br />

d’ajuster des paramètres pour lesquels<br />

elle n’avait même pas été formée ! Les<br />

chercheurs qui l’ont conçue ne savent<br />

pas comment cela est possible. « C’est<br />

comme nourrir un logiciel de reconnaissance<br />

d’images avec beaucoup d’illustrations<br />

de chats et de chiens et qu’il soit<br />

capable de reconnaître les éléphants », a<br />

déclaré l’astrophysicienne Shirley Ho du<br />

Flatiron Institute de l’Université Carnégie-Mellon<br />

en Pennsylvanie.<br />

D³M calcule comment, sur 13,8 milliards<br />

d’années (l’âge de l’Univers), la gravité a<br />

Nombre de structures protéiques identifiées<br />

déplacé des milliards de particules dans<br />

l’espace et établit toute une série de scénarios<br />

possibles. Une seule simulation<br />

lui prend 30 millisecondes alors que,<br />

sans l’aide de l’IA, elle pourrait nécessiter<br />

jusqu’à 300 heures de calcul. Grâce à<br />

l’ensemble des modélisations produites<br />

par D³M, les physiciens peuvent effectuer<br />

des comparaisons avec leurs propres<br />

données et, ainsi, mieux comprendre la<br />

naissance de notre Univers.<br />

Un nouveau chapitre pour l'histoire ?<br />

L’IA est également un outil intéressant<br />

pour les sciences humaines. En l’utilisant,<br />

les historiens notamment ont<br />

permis à la recherche d’entrer dans une<br />

nouvelle ère. Grâce à l’apprentissage automatique<br />

de l’IA, les chercheurs sont<br />

capables d’analyser de grandes quantités<br />

de documents tels que des lettres<br />

ou des journaux et de détecter des relations<br />

qui seraient difficiles à identifier<br />

autrement. L’IA révèle ainsi des schémas<br />

et des tendances historiques cachés<br />

et interprète et contextualise des<br />

événements du passé. En l’associant à<br />

d’autres technologies, les scientifiques<br />

ont la possibilité d’adopter une nouvelle<br />

perspective sur les événements historiques,<br />

en vivant l’expérience immersive<br />

de la réalité virtuelle par exemple.<br />

Par P. Paquet<br />

Data Base d’AlphaFold2 aujourd’hui<br />

Plus de 200 millions<br />

Data Base d’AlphaFold1<br />

(1 ère version sortie en 2018)<br />

Environ 1 million<br />

Techniques expérimentales aujourd’hui<br />

190.000


LUXEMBOURG<br />

58<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LE FUTUR CAMPUS<br />

DES TECHNOLOGIES<br />

DE LA SANTÉ VERRA<br />

LE JOUR EN 2024<br />

Le campus dédié aux technologies de la<br />

santé à Esch-sur-Alzette sera lancé en<br />

2024. Baptisé « Health And Lifescience<br />

Innovation » (HE:AL) et implanté sur le<br />

site du ZARE « A Sommet » sur une surface<br />

de près de 2,4 ha, le campus sera situé<br />

entre la House of BioHealth (HoBH),<br />

le futur Südspidol du Centre hospitalier<br />

Emile Mayrisch (CHEM) et la Cité des<br />

sciences de Belval.<br />

Un projet d’envergure<br />

© HL-STUDIOS © InnovationCluster<br />

© InnovationCluster<br />

Grâce à son emplacement géographique<br />

le nouveau campus a pour objectif de<br />

rapprocher la recherche, l’innovation et<br />

le monde médical sur un seul et même<br />

site pour développer l’écosystème des<br />

technologies de la santé. Le projet a été<br />

lancé à l’initiative d’investisseurs privés<br />

et bénéficiera de la concession d’un droit<br />

de superficie du Syndicat intercommunal<br />

pour la création, l’aménagement,<br />

la promotion et l’exploitation de zones<br />

d’activités économiques à caractère régional<br />

à Ehlerange (ZARE).<br />

Dénommé « Health And Lifescience Innovation<br />

(HE:AL) Campus », ce projet<br />

d’envergure vise à attirer des entreprises<br />

actives dans le domaine des dispositifs<br />

médicaux et des diagnostics in vitro, ainsi<br />

que des outils et services de santé digitaux.<br />

Les activités de Recherche et Développement,<br />

d’innovation, de production,<br />

tout comme de conseil ou de services<br />

du secteur des technologies de la santé,<br />

sont également visées. En répondant aux<br />

besoins structurels et en infrastructures<br />

d’entreprises relevant de ces secteurs et<br />

souhaitant s’établir au <strong>Luxembourg</strong>, le<br />

site contribuera au développement de<br />

piliers technologiques indispensables<br />

pour l’implémentation d’une médecine<br />

personnalisée et centrée sur l’utilisation<br />

© HL-STUDIOS


DIGITAL ET INNOVATION<br />

59<br />

des données de santé, notamment grâce<br />

au recours à l’intelligence artificielle.<br />

Un campus « phygital »<br />

Au total, le secteur des technologies de<br />

la santé au <strong>Luxembourg</strong> regroupe 136<br />

entreprises et emploie près de 1.900<br />

personnes. En tant qu’élément clé de la<br />

stratégie de diversification de l’économie<br />

nationale, ce domaine mise en grande<br />

partie sur la digitalisation de tous les aspects<br />

de la santé et du parcours médical<br />

du patient afin de soutenir l’émergence<br />

de produits et services de santé intelligents<br />

axés sur la médecine personnalisée<br />

et digitale.<br />

Ce projet d’infrastructure<br />

d’envergure vise à attirer<br />

des entreprises actives dans<br />

le domaine des dispositifs médicaux<br />

et des diagnostics in vitro,<br />

ainsi que des outils et services<br />

de santé digitaux<br />

Franz Fayot<br />

© HL-STUDIOS © HL-STUDIOS<br />

Les travaux devraient démarrer en 2024.<br />

Le projet, porté par la société Innovation<br />

Cluster, sera « phygital », c’est-à-dire qu’il<br />

ambitionne d’allier les mondes physique<br />

et digital dans un seul but : améliorer<br />

l’expérience utilisateur des différents acteurs<br />

et occupants qui gravitent au sein<br />

du HE:AL. Cela a également pour objectif<br />

de favoriser la mise en réseaux ainsi que<br />

l’accès à de nouveaux services localement<br />

et à l’international. « Le campus est<br />

un projet hautement ambitieux, mais le<br />

<strong>Luxembourg</strong> a toutes les cartes en main<br />

pour devenir un acteur clé de l’innovation<br />

dans les sciences de la vie aussi bien<br />

au niveau scientifique, qu’aux niveaux<br />

économique et démocratique », a précisé<br />

Jean-Paul Scheuren, gérant d’Innovation<br />

Cluster au moment de la présentation du<br />

projet l’an dernier.<br />

Développer les sciences au Grand-<br />

Duché<br />

Franz Fayot, ministre de l’Économie,<br />

a déclaré : « Suite au succès avéré de<br />

la House of BioHealth, le futur HE:AL<br />

Campus complètera les infrastructures<br />

d’accueil et d’hébergement existantes<br />

dans ce domaine et contribuera ainsi<br />

davantage au développement du secteur<br />

des sciences et technologies de la<br />

santé au <strong>Luxembourg</strong> qui a connu un<br />

grand essor ces dernières années. Le<br />

ministère de l’Économie a joué pleinement<br />

son rôle de facilitateur entre les<br />

investisseurs privés et le ZARE, dont<br />

je remercie les responsables pour leur<br />

engagement et leur vision entrepreneuriale<br />

dans la réalisation de ce projet<br />

d’avenir prometteur ».<br />

136<br />

entreprises travaillent dans le secteur<br />

des technologies de la santé<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

2024<br />

début des travaux<br />

Par P. Birck


LUXEMBOURG<br />

60<br />

POURQUOI PROMOUVOIR<br />

LES « GIRLS IN DIGITAL » ?<br />

Women in Digital Empowerment <strong>Luxembourg</strong> (WIDE)<br />

Au printemps, l’asbl Women in Digital<br />

Empowerment <strong>Luxembourg</strong> (WIDE)<br />

et le ministère de l’Égalité entre les<br />

femmes et les hommes ont mis en ligne<br />

la plateforme girlsindigital.lu, rappelant<br />

ainsi la nécessité de rendre le secteur<br />

numérique plus inclusif en libérant<br />

le potentiel des jeunes, quel que soit<br />

leur genre. Que propose-t-elle et pourquoi<br />

est-elle essentielle ? Éléments de<br />

réponse…<br />

Qu’est-ce ?<br />

Fin avril, l’asbl WIDE a lancé, en collaboration<br />

avec le ministère de l’Égalité entre<br />

les femmes et les hommes, une plateforme<br />

imaginée pour encourager les<br />

jeunes filles à découvrir les opportunités<br />

offertes par le secteur du numérique.<br />

Intitulée simplement « Girls in Digital »,<br />

elle se présente comme une bibliothèque<br />

d’informations regroupant des activités<br />

pour apprendre la programmation de<br />

manière ludique, des témoignages de<br />

femmes actives dans le secteur et des<br />

ressources présentant les divers parcours<br />

de formation liés aux TIC (technologies<br />

de l’information et de la communication)<br />

et aux STEM (« science, technology,<br />

engineering, and mathematics ») au<br />

Grand-Duché.<br />

En outre, les porteurs du projet ont voulu<br />

faire de la plateforme un outil destiné<br />

à briser les stéréotypes de genre et les<br />

préjugés en démontrant que les opportunités<br />

dans le domaine du numérique<br />

peuvent être saisies par tous : garçons,<br />

filles et personnes non-binaires.<br />

En quoi est-ce important ?<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

L’univers numérique connaît une expansion<br />

rapide, si bien qu’on estime qu’une<br />

large part des métiers qui seront exercés<br />

en 2030 n’existent tout bonnement<br />

pas encore et seront pour la plupart<br />

liés au digital d’une manière ou d’une<br />

autre. Des prévisions qui sont peu rassurantes<br />

quant à l’avenir professionnel<br />

des femmes qui, en 2022, représentaient<br />

seulement 20% des spécialistes en TIC.<br />

Bien que ce taux soit légèrement supérieur<br />

à la moyenne européenne, le ministère<br />

de l’Égalité entre les femmes et les<br />

hommes insiste néanmoins sur sa faible<br />

évolution au cours des dix dernières années.<br />

Si le monde digital n’est pas rapidement<br />

rendu plus inclusif grâce à des<br />

initiatives comme Girls in Digital, les<br />

femmes se verront ôter énormément de<br />

perspectives d’emploi et les entreprises,<br />

elles qui manquent cruellement de talents,<br />

seront privées des compétences de<br />

celles-ci mais aussi de toute la créativité<br />

et de l’innovation qui émanent d’équipes<br />

diversifiées.<br />

Les opportunités dans<br />

le domaine du numérique peuvent être<br />

saisies par tous : garçons, filles<br />

et personnes non-binaires<br />

Par ailleurs, dans une société où le numérique<br />

impacte le moindre aspect du<br />

quotidien, il peut aussi sembler dangereux<br />

de laisser aux seuls individus de sexe<br />

masculin la responsabilité de concevoir<br />

les services digitaux de demain. Lors de<br />

la présentation du projet Girls in Digital,<br />

la ministre Taina Bofferding a d’ailleurs<br />

mentionné les problèmes qui ont pu<br />

émerger avec l’intelligence artificielle<br />

en raison du manque de femmes dans<br />

les équipes de développement de cette<br />

technologie qui, à l’heure actuelle et<br />

par conséquent, véhicule de nombreux<br />

stéréotypes.<br />

Par A. Jacob


Le PNM 2035 récompensé à l’international<br />

Les UITP Awards, récompensant les projets améliorant la qualité de vie<br />

dans les villes, a accordé la 1 ère place de la catégorie « Stratégie de transport<br />

public et urbain » au Plan national de Mobilité 2035 (PNM 2035), une<br />

reconnaissance prestigieuse et convoitée. Le secrétaire général de<br />

l’Union internationale des transports publics (UITP) a d’ailleurs déclaré :<br />

« Le ministère de la Mobilité et des Travaux publics luxembourgeois a<br />

dépassé les attentes sur tous les critères que l’UITP avait fixés, donnant<br />

une perspective de qualité de vie dans les zones urbaines en promouvant<br />

les transports publics tout en les positionnant comme l’épine dorsale de<br />

la mobilité urbaine et locale ».<br />

Un nouveau record pour les CFL en 2022<br />

Source : SIP<br />

Si la pandémie de Covid-19 avait particulièrement touché la fréquentation<br />

des trains, les CFL ont su sortir de la crise : selon le rapport de<br />

l’année 2022, 22 millions de clients ont fait appel au service de la<br />

compagnie luxembourgeoise, soit 32,5% de plus qu’en 2021. Le groupe<br />

se porte donc de mieux en mieux, en témoigne son chiffre d’affaires<br />

record de 1,073 milliard d’euros ! Toutefois, le taux de ponctualité est<br />

légèrement en baisse : 90,5% (92,7% au premier semestre et 88,6%<br />

au second), contre 92,1% en 2021. Le groupe explique ce résultat par<br />

divers facteurs dont les grèves sur les réseaux ferrés voisins ou encore<br />

les travaux menés sur certaines lignes.<br />

Source : CFL<br />

Une première voiture autonome Mercedes sur autoroute<br />

À la course aux voitures autonomes de niveau 3 sur le sol européen,<br />

Mercedes avait franchi la ligne d’arrivée en premier, laissant Tesla, leader<br />

américain, sur le bord de la route. En effet, en 2022 l’Allemagne avait<br />

officiellement autorisé certaines voitures autonomes à circuler sur ses<br />

routes, ouvrant ainsi la voie à Mercedes pour commercialiser son Drive<br />

Pilot sur les modèles Classe S et EQS. La loi autorisait ces véhicules<br />

à circuler jusqu’à 60 km/h. Récemment, le gouvernement allemand<br />

a décidé de franchir une nouvelle étape en repoussant la limitation<br />

à 130 km/h. Cependant, le constructeur à l’étoile n’est pas prêt. Les<br />

automobilistes allemands devront donc attendre encore un peu…<br />

Source : Mercedes-Benz<br />

OBILITÉ


INTERNATIONAL<br />

62<br />

VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />

NOUVEAUTÉS DE CET ÉTÉ 2023<br />

MOBILITÉ<br />

Ces dernières semaines, à l’approche de l’été, les lancements de modèles 100% électriques se sont multipliés. Nous vous aidons à<br />

faire votre choix parmi les nouveaux véhicules proposés par les principaux constructeurs automobiles comme Abart, Audi, Fiat,<br />

Jeep, Ford, Kia, MG, Opel, Volkswagen ou encore Volvo, mais aussi certains moins répandus auprès du grand public à l’image du<br />

constructeur chinois Ssang Yong. Petit tour d’horizon des voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins.<br />

Les citadines<br />

Par R. Thomas<br />

Opel Corsa E<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 330 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 29.523 euros TTC<br />

Fiat 500 électrique Berline<br />

Capacité de la batterie : 42 kW<br />

Puissance : 87 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />

Consommation : 14,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 26.645 euros TTC<br />

Abart 500 E Scorpionissima<br />

Capacité de la batterie : 42 kW<br />

Puissance : 113 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />

Consommation : 14,9 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 35.269 euros TTC<br />

Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />

Capacité de la batterie : 58 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 427 km<br />

Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 36.353 euros TTC


MOBILITÉ<br />

63<br />

Les berlines compactes<br />

MG4 électrique<br />

Capacité de la batterie : 51 kW<br />

Puissance : 125 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 350 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 30.950 euros TTC<br />

Opel Mokka-e Elegance<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />

Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 35.519 euros TTC<br />

Ssangyong Korando e-Motion<br />

Capacité de la batterie : 61,5 kW<br />

Puissance : 140 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 340 km<br />

Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 39.536 euros TTC<br />

Volvo XC 40 Recharge<br />

Capacité de la batterie : 69 kW<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />

Consommation : 17,6 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 50.275 euros TTC<br />

Audi Q4 40 e-tron<br />

Capacité de la batterie : 77 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 513 km<br />

Consommation : 14,8 kWh/100 (WLTP)<br />

Prix : à partir de 55.478 euros TTC


64<br />

MOBILITÉ<br />

Les berlines de luxe et les tout-terrain<br />

Jeep Avenger 100% électrique<br />

Capacité de la batterie : 54 kW<br />

Puissance : 115 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />

Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 36.909 euros TTC<br />

Ford Mustang Mach-E RWD<br />

Capacité de la batterie : 76 kW<br />

Puissance : 198 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 440 km<br />

Consommation : 17,2 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 50.991 euros TTC<br />

Kia EV6 GT<br />

Capacité de la batterie : 77,4 kW<br />

Puissance : 430 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 424 km<br />

Consommation : 21,9 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 69.974 euros TTC<br />

Mercedes EQE 350+<br />

Capacité de la batterie : 89 kW<br />

Puissance : 215 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 624 km<br />

Consommation : 16,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 77.720 euros TTC<br />

Volvo Ex90 Recharge Twin<br />

Capacité de la batterie : 107 kW<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 600 km<br />

Consommation : 20,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 99.513 euros TTC


MOBILITÉ<br />

65


LUXEMBOURG<br />

66<br />

MOBILITÉ<br />

MOBILITÉ DOUCE :<br />

UN APPEL À CHANGER<br />

DE BRAQUET<br />

La mobilité est non seulement un levier<br />

clé dans la lutte contre le changement<br />

climatique, mais aussi un paramètre<br />

important qui contribue à la qualité de<br />

vie. Et les élections communales ont<br />

représenté une nouvelle occasion d’enfoncer<br />

le clou pour les promoteurs des<br />

moyens de transport verts et « doux ».<br />

Alors que les équipes en place ces six<br />

dernières années s’apprêtent soit à<br />

laisser la main, soit à rempiler pour un<br />

nouveau mandat, plusieurs associations<br />

ou membres de la société civile ont<br />

formulé des suggestions à destination<br />

des nouveaux élus qui sont attendus<br />

au tournant. Petit tour d’horizon des<br />

revendications de l’asbl ProVelo.lu qui,<br />

dès janvier, appelait les futurs responsables<br />

communaux à repenser la mobilité<br />

et les espaces publics pour y faire de<br />

la bicyclette la véritable petite reine.<br />

De l’importance de la planification<br />

54%, c’est le taux des déplacements inférieurs<br />

à 5 km effectués par les résidents<br />

luxembourgeois. Et cette courte distance<br />

est parcourue en voiture 35 à 65% du<br />

temps. À eux seuls, ces chiffres démontrent<br />

qu’une certaine responsabilité incombe<br />

aux pouvoirs locaux en ce qui concerne<br />

nos habitudes de mobilité. Le temps est<br />

donc venu de mouiller le maillot.<br />

En matière de planification, ProVelo<br />

plaide pour la mise en place de SUMPs<br />

(Sustainable Urban Mobility Plans), de<br />

plans directeurs vélo ou de concepts<br />

cyclables communaux ou intercommunaux<br />

(et donc cohérents au-delà des<br />

frontières communales) pour la mobilité<br />

quotidienne. Ceci devrait, toujours selon<br />

l’asbl, aller de concert avec une intégra-<br />

tion des besoins de la mobilité active lors<br />

de l’élaboration de chaque projet d’aménagement<br />

ou de réaménagement de l’espace<br />

public communal et de tous les PAG<br />

et PAP de manière à « redistribuer l’espace<br />

public de façon équitable entre les<br />

différents modes de transport, réduire<br />

le trafic de transit intra-agglomération<br />

et assurer que la mobilité active puisse<br />

(mieux) remplir le rôle important qui lui<br />

incombe dans la mobilité quotidienne<br />

au niveau communal ».<br />

Pour ce faire, l’association encourage<br />

chaque commune du pays à nommer<br />

un échevin à la mobilité – voire à créer<br />

un poste de « responsable de la mobilité<br />

active/durable » qui serait à l’écoute des<br />

usagers et participerait à l’élaboration<br />

de tout projet pour sensibiliser aux enjeux<br />

relatifs à la mobilité durable – mais<br />

aussi à assurer la participation citoyenne<br />

lors de la planification ou du réaménagement<br />

de l’espace public.<br />

Des infrastructures attractives<br />

En matière d’infrastructures, les lacunes<br />

semblent encore nombreuses malgré le<br />

développement louable des pistes cyclables<br />

au cours des dernières années.<br />

Avec (entre autres) ses couloirs cyclables<br />

qui, parfois, s’arrêtent net et ses itinéraires<br />

qui prennent des détours, le réseau<br />

manque de sécurité, de cohérence, de<br />

praticité et de confort pour inciter davantage<br />

d’utilisateurs à l’emprunter. Ainsi,<br />

l’amélioration des chemins existants<br />

est tout aussi cruciale que la création de<br />

nouvelles pistes. À cet égard, ProVelo recommande<br />

aux communes de prioriser<br />

leurs axes structurants, mais aussi d’élargir<br />

leur regard pour considérer les autres<br />

facteurs qui incitent à enfourcher un<br />

vélo. L’asbl suggère donc la mise en place<br />

d’une signalisation qui facilite l’orientation<br />

des cyclistes et crée des liens entre<br />

les réseaux locaux, régionaux et nationaux,<br />

l’introduction, dans les règlements<br />

des bâtisses, de quotas d’emplacements<br />

réservés aux vélos dans les résidences et<br />

la mise en place conséquente de places<br />

de stationnement pour vélos (pour visiteurs<br />

et employés) auprès de tout établissement<br />

public. Elle encourage d’ailleurs<br />

les communes à inciter les entreprises<br />

privées de leur territoire à transposer


MOBILITÉ<br />

67<br />

cette approche à chaque bâtiment faisant<br />

office de lieu de travail. Enfin, il serait<br />

attendu des mêmes établissements<br />

qu’ils mettent à disposition douches et<br />

vestiaires avec casiers pour accroître<br />

le confort des employés qui pédalent<br />

jusqu’à leur lieu de travail.<br />

Une certaine responsabilité<br />

incombe aux pouvoirs locaux<br />

en ce qui concerne nos habitudes<br />

de mobilité<br />

Pour l’asbl, la mobilité active ne doit pas<br />

seulement concerner la mobilité individuelle.<br />

Parce que le transport de marchandises<br />

est actuellement responsable<br />

de 15% des déplacements urbains et<br />

que ce taux est amené à croître substantiellement<br />

à l’avenir, elle prône la création<br />

de centres de distribution urbains<br />

(micro-hubs) dans les agglomérations<br />

principales pour rendre possible une<br />

distribution « du dernier kilomètre » en<br />

vélo-cargo, par exemple.<br />

Entre éducation et incitations<br />

Consciente que les habitudes de mobilité<br />

se construisent dès le plus jeune<br />

âge, ProVelo plaide également pour que<br />

les enfants puissent se mettre en selle<br />

sans danger. Elle prioriserait pour cela<br />

l’aménagement de chemins sécurisés qui<br />

réduiraient au maximum les conflits potentiels<br />

avec d’autres usagers de la route<br />

et qui mèneraient aux écoles fondamentales<br />

à partir de tous les quartiers. Autre<br />

idée : elle suggère la mise en place de « vélos-bus<br />

» qui, sur le même principe que<br />

les « pédi-bus », permettraient d’accompagner<br />

les enfants à l’école à partir de<br />

points de rassemblements déterminés.<br />

Et pour qu’un maximum d’usagers éclairés<br />

puisse profiter des efforts qu’elle préconise,<br />

l’association conseille aux communes<br />

de majorer les subsides étatiques<br />

pour l’acquisition de vélos, notamment<br />

pour donner un coup de pouce supplémentaire<br />

à l’achat de modèles électrifiés<br />

ou cargos.<br />

Mises bout à bout, ces mesures devraient<br />

permettre de rendre la bicyclette plus<br />

attractive que la voiture sur les courtes<br />

et moyennes distances et, ce faisant,<br />

d’apaiser le trafic motorisé et d’améliorer<br />

la qualité de l’air et de vie ! «Compte<br />

tenu des défis actuels, faire quelque<br />

chose pour la mobilité active aux dépens<br />

des automobilistes ne peut désormais<br />

plus être considéré comme du « courage<br />

politique » – cela devient une évidence.<br />

Par contre, ne pas en faire assez, assez<br />

rapidement, devient un choix politique<br />

de plus en plus risqué ! », considère l’asbl<br />

ProVelo.lu.<br />

Par A. Jacob


INTERNATIONAL<br />

68<br />

LES QUADRICYCLES<br />

ÉLECTRIQUES : UNE RÉPONSE<br />

À LA MOBILITÉ DE DEMAIN<br />

MOBILITÉ<br />

d’être moins onéreux, les quadricycles<br />

se fondent parfaitement dans le paysage<br />

de la mobilité urbaine : entre les vélos,<br />

les voitures et les piétons. Leur petite<br />

taille permet de se garer plus facilement<br />

et leur autonomie est idéale pour les petits<br />

trajets du quotidien en ville. Quant à<br />

la vitesse, en fonction de leur catégorie,<br />

ces microvoitures peuvent rouler jusqu’à<br />

45 km/h ou 90 km/h. À cette allure, un<br />

permis de conduire est bien évidemment<br />

obligatoire.<br />

Ce moyen de transport peut même être<br />

envisagé dans le cadre de l’autopartage.<br />

C’est le cas de la Circle, une voiture française<br />

sans permis qui ambitionne de<br />

rejoindre différents opérateurs de carsharing<br />

en Europe.<br />

Des potentiels de développement pour<br />

répondre aux besoins futurs<br />

Peu esthétiques et très bruyantes, les<br />

voitures sans permis font aujourd’hui<br />

peau neuve. Aussi appelées quadricycles,<br />

celles-ci innovent et se veulent modernes…<br />

et électriques. Ces véhicules<br />

autrefois décriés trouvent petit à petit<br />

leur place dans l’écosystème de la mobilité<br />

urbaine et plus particulièrement<br />

dans la micromobilité.<br />

Les constructeurs classiques de véhicules<br />

sans permis – ou quadricycles – comme<br />

Ligier ou Aixam, profitent de l’électrification<br />

pour élargir leurs gammes et proposer<br />

des versions électriques de leurs voitures.<br />

La Ligier Myli, premier quadricycle<br />

électrifié de la marque, a été lancée au<br />

printemps dernier. Son design moderne,<br />

son prix de 12.499 euros et ses trois tailles<br />

de batterie pour une autonomie de 140<br />

km maximum font d’elle une sérieuse<br />

concurrente face à son pendant chez<br />

Aixam dont le tarif d’entrée est plus onéreux.<br />

De plus, en raison de leurs caractéristiques,<br />

ces petites voitures peuvent<br />

s’affranchir de plusieurs normes et obligations<br />

par rapport aux véhicules classiques,<br />

réduisant ainsi les coûts de production.<br />

Pêle-mêle, des marques comme<br />

Citroën, Micro, BMW ou Silence ont lancé<br />

leur propre modèle de voiturette.<br />

Se fondre dans le milieu urbain<br />

Pourquoi miser sur un grand véhicule<br />

puissant en ville alors que les limitations<br />

de vitesse y sont basses et que les places<br />

de stationnement manquent ? En plus<br />

Situés entre le vélo et la voiture, les quadricycles<br />

électriques représentent une<br />

solution pertinente pour la mobilité de<br />

demain, mais ils ne peuvent toutefois<br />

pas répondre à tous les besoins. Ce type<br />

de véhicule pourrait bien s’émanciper<br />

ces prochaines années, mais la législation<br />

devra elle aussi changer pour ajouter<br />

une nouvelle catégorie pour cette<br />

gamme de véhicule. En effet, celle qui<br />

concerne le poids des quadricycles est<br />

fixée à 450 kg, restreignant fortement les<br />

possibilités, car, à l’heure actuelle, ces<br />

microvoitures sont limitées à deux places<br />

en raison du poids maximum autorisé.<br />

Elles ne peuvent donc pas répondre à<br />

tous les usages urbains, notamment en<br />

raison de leur petit habitacle non adapté<br />

aux familles.<br />

Par P. Birck


Inauguration des installations d’aquaponie du Fësch Haff<br />

Fësch Haff est une entreprise innovante qui se spécialise dans la<br />

recherche autour de la technologie aquaponique, afin de développer<br />

des fermes aquaponiques modulables pour une production alimentaire<br />

durable et adaptée au climat régional. Le principe de l’aquaponie repose<br />

sur l'utilisation des déjections de l’élevage de poissons comme engrais<br />

pour la culture de fruits et légumes, l’eau filtrée recirculant ensuite au sein<br />

des bassins de poissons pour fermer ainsi la boucle. Une telle installation<br />

peut donc élever du poisson et produire des fruits et légumes, tout en<br />

misant sur des synergies et les principes de l’économie circulaire.<br />

Source : SIP<br />

GGGI inaugure son bureau de liaison européen à <strong>Luxembourg</strong><br />

L’Institut pour la croissance verte (GGGI, Global Green Growth Institute)<br />

a inauguré, le 9 juin dernier, son bureau de liaison européen à<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Il s’agit d’une étape importante pour cette organisation<br />

intergouvernementale et internationale active dans les domaines de<br />

la croissance et de la finance vertes et inclusives. Cette présence au<br />

<strong>Luxembourg</strong> est stratégique. Elle vise à faciliter les échanges entre les<br />

États membres du GGGI et les partenaires européens afin de soutenir<br />

la lutte contre le changement climatique ainsi que l’accès à la finance<br />

verte et climatique dans les pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.<br />

Premiers résultats de l’appel à projets pour<br />

l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque<br />

Source : SIP<br />

Les résultats de l’appel à projets pour les aides à l’investissement dans le<br />

cadre de la réalisation et de l’exploitation de centrales photovoltaïques<br />

au <strong>Luxembourg</strong> sont très satisfaisants selon le gouvernement. Cette<br />

aide, prévue par le « Solidaritéitspak 2.0 », a pour objectif de promouvoir<br />

l’autoconsommation d’électricité produite à partir d’énergie solaire<br />

photovoltaïque auprès des entreprises. Sur 106 projets soumis, 85, portés<br />

par 75 entreprises différentes, se sont qualifiés pour une intervention<br />

publique. Les projets retenus représentent un investissement de 44,4<br />

millions d’euros pour les entreprises et sont soutenus par des aides à<br />

l’investissement d’un montant total de 16,1 millions d’euros.<br />

© MECO<br />

Source : SIP<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ET ÉNÉRGIE


LUXEMBOURG<br />

70<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

MINT,<br />

LA TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE<br />

EN PARFAITES<br />

CONDITIONS<br />

Phoenix Contact <strong>Luxembourg</strong><br />

Steven Criel


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

71<br />

Alors que la planète entame une nécessaire<br />

transition énergétique, les entreprises<br />

doivent adapter leurs infrastructures,<br />

faire face à de nouvelles normes et<br />

à une forte hausse des prix de l’énergie.<br />

Une triple complexité que se propose<br />

de résoudre Phoenix Contact, grâce à sa<br />

solution MINT qui optimise l’utilisation<br />

de toutes les sources d’énergie. Rencontre<br />

avec Steven Criel, son General<br />

Manager Belgique et <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Pouvez-vous nous présenter Phoenix<br />

Contact, ses activités et ses clients ?<br />

Nous sommes une société familiale allemande<br />

qui fête ses 100 ans d’existence<br />

cette année. Les trois cœurs de métier de<br />

Phoenix Contact sont l’électrification, la<br />

mise en réseaux et l’automatisation.<br />

Nous intervenons sur des marchés<br />

comme l’industrie, le bâtiment, les infrastructures<br />

routières ou l’e-mobility.<br />

Nos clients sont des industriels mais aussi<br />

les pouvoirs publics, que nous accompagnons<br />

dans l’automatisation des techniques<br />

d’un tunnel par exemple, ou bien<br />

d’une station d’épuration. Nous gérons<br />

l’intégration de toutes les techniques nécessaires<br />

au bon fonctionnement de ces<br />

infrastructures : évacuation d’eau, des<br />

gaz, éclairage, etc.<br />

Notre chiffre d’affaires mondial s’élève à<br />

3,5 milliards d’euros et nous employons<br />

22.000 personnes au sein de nos 56 filiales<br />

à travers le monde. Nous disposons<br />

d’un ancrage local fort au Grand-Duché,<br />

avec un personnel luxembourgeois ou<br />

bien qui parle le luxembourgeois et qui<br />

connaît parfaitement le marché.<br />

Quelles sont les valeurs clés de l’entreprise,<br />

celles qui vous distinguent de vos<br />

concurrents ?<br />

Malgré son ampleur, Phoenix Contact<br />

demeure une société familiale, où l’ambiance<br />

de travail est chaleureuse, où la<br />

communication est très ouverte, très<br />

franche et où les relations sont toujours<br />

respectueuses. De ce fait, le personnel<br />

est très fidèle à l’entreprise. J’y travaille<br />

moi-même depuis plus de 25 ans, tout<br />

comme mon adjointe à <strong>Luxembourg</strong><br />

d’ailleurs.<br />

Nous avons intégré « le droit à l’erreur »<br />

à notre fonctionnement. En effet, notre<br />

travail impose de savoir prendre des<br />

risques et donc, parfois, de se tromper.<br />

C’est entendu à tous les niveaux hiérarchiques<br />

de la société et cela permet<br />

d’évoluer sereinement.<br />

Plus qu’une valeur clé, l’innovation est<br />

une véritable passion qui anime toutes<br />

les personnes qui travaillent chez Phoenix<br />

Contact. Nous investissons d’ailleurs 10%<br />

de notre chiffre d’affaires annuel en Recherche<br />

et Développement. Notre force<br />

d’innovation est ce qui nous distingue de<br />

nos concurrents.<br />

Autre particularité : ce que nous développons,<br />

nous le finançons nous-mêmes.<br />

La politique des propriétaires de la société<br />

est claire à ce sujet : ce que nous<br />

ne savons pas financer par nos propres<br />

moyens, nous ne le faisons pas.<br />

Le marché de l’énergie est en tension :<br />

la demande en électricité<br />

n’a jamais été aussi forte ni son prix<br />

aussi élevé<br />

Comment Phoenix Contact se positionne-t-elle<br />

face à la crise énergétique<br />

actuelle ?<br />

La thématique de l’énergie est dans notre<br />

ADN. C’est un domaine qui connaît un<br />

véritable boom aujourd’hui, à la fois en<br />

raison de la hausse des prix de l’énergie,<br />

mais aussi de la nécessaire transition<br />

énergétique, de l’électrification<br />

de notre société et de notre mobilité en<br />

particulier. Autrement dit : l’énergie n’a<br />

jamais été aussi chère ni la demande<br />

aussi forte. Il existe une vraie tension sur<br />

le marché de l’électromobilité, notamment<br />

due à la législation européenne<br />

qui souhaite interdire la production des<br />

moteurs thermiques d’ici 2035. La Belgique<br />

prend d’ailleurs de l’avance sur ce<br />

point, puisque toutes les voitures de société<br />

devront être mues par un moteur<br />

totalement électrique à partir de 2025 !<br />

C’est donc un véritable changement de<br />

paradigme et l’on peut craindre que les<br />

infrastructures n’y soient pas encore préparées.<br />

C’est pourquoi nous avons développé<br />

une solution comme MINT, afin<br />

d’anticiper les besoins futurs des entreprises<br />

à ce sujet.<br />

Pouvez-vous nous la présenter ?<br />

Dans un monde opérant une transition<br />

énergétique, les entreprises font face<br />

à des défis importants pour adapter<br />

leurs infrastructures et leur fonctionnement<br />

à ce nouveau modèle. Prenons<br />

le cas d’une société qui devra faire migrer<br />

sa flotte de 50 voitures thermiques<br />

vers une motorisation électrique. A-telle<br />

la structure de recharge nécessaire,<br />

les capacités énergétiques suffisantes ?<br />

La réponse est très probablement non.<br />

C’est pour répondre à cette problématique<br />

que nous avons créé MINT. C’est<br />

un logiciel qui gère, répartit et harmonise<br />

toutes les sources d’énergie d’une<br />

organisation, celles issues du réseau<br />

électrique, du solaire, de l’éolien ou de<br />

la géothermie entre autres, de manière à<br />

répondre à ses besoins spécifiques.<br />

Restons très concrets : la voiture d’un<br />

employé qui reste au bureau de 8h à<br />

17h n’a pas besoin d’être chargée avant<br />

15h30. MINT peut ainsi attribuer le flux<br />

électrique à un véhicule qui doit être utilisé<br />

plus tôt, attendre que le soleil soit<br />

plus présent pour capitaliser sur la production<br />

d’éventuels panneaux photovoltaïques,<br />

ou bien attendre une tranche<br />

horaire durant laquelle le prix de l’énergie<br />

est moins élevé. La solution MINT<br />

est un système dynamique qui centralise<br />

toutes ces informations et organise<br />

les flux de distribution de l’énergie en<br />

fonction de ces données économiques,<br />

météorologiques et selon les besoins des<br />

occupants.<br />

Son implantation sur site est-elle adaptée<br />

à tous les types d’entreprises ?<br />

MINT est conçu pour des sociétés qui<br />

ont un effectif plus ou moins grand. Pour<br />

une PME disposant de deux bornes de<br />

recharge, la pertinence du système sera<br />

moindre. En revanche, dans la mesure où<br />

la législation va clairement dans le sens


72<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

des énergies durables et de l’électrification<br />

des véhicules, il peut être intéressant<br />

d’anticiper le moment où les flottes de<br />

véhicules électriques seront plus importantes<br />

et donc les besoins en bornes de<br />

recharge plus grands.<br />

Lorsque nous sommes contactés par<br />

un potentiel client, nous commençons<br />

par étudier les factures d’électricité de<br />

l’entreprise. Nous entamons ensuite<br />

un audit pour analyser les habitudes<br />

de consommation, les sources énergétiques<br />

dont dispose la société, son parc<br />

de bornes de recharge éventuel, puis<br />

seulement nous faisons une proposition<br />

d’implantation du système MINT. Si<br />

tous les feux sont au vert après cet audit,<br />

nos clients disposent de notre solution<br />

en une journée, et nous les accompagnons<br />

durant les premières semaines<br />

pour affiner sa mise en place et son<br />

fonctionnement.<br />

De quelle façon MINT utilise-t-elle l’IA ?<br />

Un algorithme, que nous avons développé<br />

avec un centre de recherche, compile<br />

en permanence les informations dont<br />

nous parlions (besoins de l’entreprise,<br />

type d’utilisateurs, conditions météo,<br />

prix de l’électricité, etc.) pour en extraire<br />

le meilleur modèle de fonctionnement<br />

énergétique à l’instant T. C’est en<br />

quelque sorte le « cerveau énergétique »<br />

de l’entreprise.<br />

L’IA est un sujet qui nous intéresse particulièrement.<br />

Nous sommes persuadés<br />

que l’évolution de la société va vers un<br />

usage de plus en plus important de ce<br />

type de système d’automatisation. Près<br />

de 30% de nos projets sont tournés vers<br />

la production de software.<br />

Quels avantages cette solution présentet-elle<br />

?<br />

Tout d’abord, la garantie de faire des économies<br />

d’énergie. L’avantage financier<br />

est indubitable pour l’entreprise. Ensuite,<br />

c’est un confort pour l’utilisateur qui<br />

profite sereinement de l’automatisation<br />

du système et qui sait que son véhicule<br />

sera rechargé au moment nécessaire.<br />

MINT est aussi très simple et intuitif à<br />

utiliser. Les utilisateurs accèdent à son<br />

tableau de bord depuis un ordinateur ou<br />

un smartphone. Ils peuvent y consulter<br />

les données, les analyser, les comparer.<br />

Ces dernières sont ensuite conservées<br />

dans un cloud.<br />

Précisons également que notre système<br />

est indépendant des marques de bornes<br />

ou de voitures. MINT peut communiquer<br />

avec tous les fabricants de l’écosystème<br />

de la mobilité électrique, quelle que soit<br />

la puissance que la batterie d’une voiture<br />

peut recevoir ou que la borne est capable<br />

de délivrer.<br />

Enfin, et c’est sans doute le plus important,<br />

utiliser MINT s’inscrit dans une démarche<br />

de respect de l’environnement.<br />

Alors que les entreprises devront très<br />

bientôt déclarer un bilan carbone, notre<br />

système permet d’afficher clairement et<br />

simplement la participation d’une entreprise<br />

à cette démarche.<br />

MINT est un système dynamique<br />

qui centralise, organise et optimise<br />

la distribution de l’électricité<br />

aux bornes de recharge en fonction<br />

des données météo, des sources<br />

d’énergie disponibles, de leur prix<br />

et des besoins spécifiques<br />

Peut-on imaginer le déploiement de<br />

MINT sur des sites de recharge publics à<br />

l’avenir ?<br />

Absolument, prenons l’exemple d’un supermarché<br />

dont le toit est équipé de panneaux<br />

solaires. Pourquoi ne pas alimenter<br />

les bornes de recharge présentes sur<br />

ce parking avec l’énergie photovoltaïque?<br />

Certains parkings publics font d’ailleurs<br />

déjà partie de notre clientèle.<br />

À ce sujet, nous travaillons sur un modèle<br />

où la banque financerait l’installation de<br />

panneaux solaires pour une société et<br />

lui garantirait un prix fixe sur l’électricité.<br />

La condition serait pour l’entreprise<br />

en question de rendre ses bornes de recharge<br />

publiques, voire semi-publiques.<br />

Le public autorisé pourrait alors réserver<br />

une place dans ces parkings, se recharger<br />

aux bornes et payer via son application<br />

bancaire.<br />

En quoi le <strong>Luxembourg</strong> est-il un marché<br />

adéquat pour l’implantation de votre<br />

solution ?<br />

Du fait de son attractivité économique,<br />

le <strong>Luxembourg</strong> est un pays où circule<br />

un nombre très important de voitures.<br />

Le trafic y est très encombré en raison<br />

du flux de frontaliers et les grandes<br />

entreprises qui se trouvent au Grand-<br />

Duché disposent elles-mêmes de flottes<br />

de véhicules professionnels conséquentes.<br />

Si c’est un inconvénient pour<br />

les conducteurs, c’est surtout problématique<br />

du point de vue environnemental.<br />

La perspective d’une électrification<br />

des véhicules est donc une bonne nouvelle<br />

pour le pays. Mais, pour recharger<br />

cette énorme flotte dans les meilleures<br />

conditions, il faudra disposer d’une infrastructure<br />

solide qui fait défaut pour le<br />

moment. Enfin, pour ceux qui disposent<br />

déjà de bornes de recharge, c’est la puissance<br />

électrique qui est parfois insuffisante<br />

et qui mène à des coupures de courant<br />

ou bien à des dépenses énergétiques<br />

exorbitantes.<br />

Quelles sont les perspectives à venir pour<br />

l’entreprise ?<br />

MINT rencontre un énorme succès qu’il<br />

faut pouvoir gérer. C’est donc un des<br />

axes prioritaires de notre développement<br />

à court terme, avec une résonance<br />

jamais vue. Il est vrai que la transition<br />

énergétique, l’électrification, l’automatisation<br />

et la situation mondiale actuelle<br />

posent de nombreuses questions. Et<br />

surtout : comment utiliser de manière<br />

efficace et économique les différentes<br />

sources d’énergie de demain ? En bref :<br />

comment passer d’une cacophonie à<br />

une symphonie en matière de gestion<br />

de nos énergies ?<br />

Phoenix Contact <strong>Luxembourg</strong><br />

10a, op Bourmicht<br />

L-8070 Bertrange<br />

www.phoenixcontact.lu


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

LES CERTIFICATIONS ET LABELS<br />

« VERTS » EN IMPRIMERIE<br />

Depuis plusieurs décennies, des nombreux labels papier ont été créés pour encadrer l’activité autour du<br />

papier et de l’impression. L’ensemble de ces certifications recouvre la totalité du cycle de vie des produits<br />

papetiers, de la gestion des matières premières jusqu’au recyclage du produit fini. Il est parfois difficile de<br />

s’y retrouver avec la multitude de logos et mentions liés au développement durable. Voici donc un éclairage<br />

sur la signification des principaux labels papier, normes et certifications dans le domaine de l’impression.<br />

73<br />

IMPRIM’VERT<br />

L’Imprimerie Centrale est titulaire de la marque<br />

Imprim’Vert accordée aux imprimeurs en conformité<br />

avec la législation des Installations Classées<br />

pour la Protection de l’Environnement (ICPE), et<br />

contrôlée annuellement sur le respect des règles<br />

d’élimination des déchets dangereux. Le label<br />

Imprim’Vert® est aujourd’hui attribué à plus de<br />

2 000 sites de production, répartis en France (métropole<br />

et Outre-Mer) et dans l’Union européenne.<br />

Depuis 2007, le nombre de titulaires a été multiplié<br />

par plus de 2 !<br />

Le marque Imprim’Vert est fondée sur cinq critères<br />

simples :<br />

• La bonne gestion des déchets dangereux ;<br />

• La sécurisation de stockage des liquides dangereux<br />

;<br />

• La non-utilisation des produits toxiques ;<br />

• La sensibilisation environnementale auprès des<br />

collaborateurs et des clients ;<br />

• La mise en place d’un suivi trimestriel des<br />

consommations énergétiques du site.<br />

© 2020 - 5155<br />

FSC<br />

Pour vérifier l’authenticité d’une production FSC, un<br />

code doit apparaître sur la production. Vous pouvez<br />

renseigner ce code directement sur le site FSC, afin<br />

de voir si l’entreprise est bien titulaire d’un certificat<br />

à jour.<br />

Le label FSC (Forest Stewardship<br />

Council) apposé sur un produit en<br />

bois ou en papier donne la garantie<br />

que celui-ci provient de forêts gérées<br />

de manière responsable et/ou<br />

contribue à la gestion responsable<br />

des forêts (aussi via l’utilisation de<br />

produits recyclés par exemple).<br />

Il existe trois déclinaisons du label FSC :<br />

• FSC 100% signifie que le produit (chaque fibre<br />

et chaque partie) provient de forêts certifiées<br />

FSC.<br />

• FSC Mixte indique que le produit est fabriqué<br />

à partir de fibres de bois issues de forêts certifiées<br />

FSC, de matières recyclées et/ou de bois<br />

contrôlé FSC.<br />

• FSC Recyclé signifie que 100% du produit<br />

(chaque fibre et chaque partie) est fabriqué à<br />

partir de matières recyclées (dont un minimum<br />

de 85% est issu de la post-consommation).<br />

SUPERDRECKSKËSCHT<br />

Le label SDK est une marque de qualité reconnue pour<br />

la gestion et la prévention des déchets dans le respect<br />

de l'environnement dans les entreprises et les collectivités,<br />

qui est décernée par l’Administration de l’environnement<br />

ainsi que la Chambre des Métiers et la Chambre<br />

de Commerce. Seules les entreprises qui mettent en<br />

œuvre le concept de gestion globale des déchets du SDK<br />

dans la pratique quotidienne reçoivent le label et sont<br />

donc « Label priméiert ».<br />

Critères du label :<br />

• Mise en place de mesures de<br />

prévention des déchets<br />

• Point(s) de collecte visible(s) et<br />

accessible(s)<br />

• Stockage sûr des matières dangereuses et/ou<br />

nocives et respectueux de l’environnement<br />

• Collecte des déchets triés<br />

• Recyclage et élimination de haute qualité<br />

des déchets<br />

• Gestion et logistique soucieuse de l’environnement<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


74<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

TRANSITION<br />

ÉNERGÉTIQUE :<br />

SUR LE CHEMIN DE<br />

L’ACCEPTATION<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

Paul Zens<br />

C’est une véritable révolution qui est<br />

en marche sur le marché de l’énergie.<br />

(Trop) lente au démarrage, la transition<br />

s’accélère aujourd’hui à mesure que<br />

s’enchaînent les crises et que se rapprochent<br />

les échéances des divers plans<br />

et politiques qui visent à nous affranchir<br />

des énergies fossiles. Pourtant, des réticences<br />

pratico-pratiques et des questionnements<br />

plus profonds demeurent.<br />

Pour les balayer, Eurosolar Lëtzebuerg,<br />

mise sur la communication auprès des<br />

jeunes, grâce au projet « Solar@School »,<br />

et des moins jeunes, via toutes sortes de<br />

canaux. Paul Zens, président de l’asbl,<br />

nous explique comment l’acceptation<br />

passe par la compréhension.<br />

Des craintes et questionnements…<br />

Comme toute évolution majeure, la transition<br />

énergétique pose question et fait<br />

naître certaines réticences. En premier<br />

lieu : une crainte sur la performance des<br />

nouveaux systèmes. « La principale inquiétude<br />

de la population est simplement<br />

de savoir si cela fonctionne. Avant<br />

tout, les gens veulent être assurés que<br />

lorsqu’ils appuieront sur leur interrup-<br />

teur, le courant passera toujours », indique<br />

Paul Zens.<br />

Au-delà de ces considérations pratico-pratiques<br />

émergent aussi des questionnements<br />

quant à la durabilité réelle<br />

des nouvelles formes d’énergie par rapport<br />

aux énergies fossiles et nucléaire.<br />

« L’argument qui motive la transition est<br />

le caractère nocif et polluant de ces dernières.<br />

Cette prise de conscience appelle<br />

logiquement la question suivante : les<br />

nouvelles énergies, dites renouvelables,<br />

sont-elles réellement plus vertes et inoffensives<br />

? C’est une interrogation tout<br />

à fait légitime à laquelle il faut apporter<br />

une réponse et des explications. La question<br />

de l’extraction du lithium utilisé<br />

dans la production des batteries, entre<br />

autres, est alors systématiquement soulevée.<br />

Bien sûr, ces conditions d’extraction<br />

ont un impact ; il ne s’agit en aucun cas<br />

de le nier, mais de comprendre que cet<br />

impact est moindre. Les réels détracteurs<br />

de la transition énergétique – ceux qui<br />

ont beaucoup à perdre à la voir réussir –<br />

exagèrent sans aucun doute les aspects<br />

négatifs des énergies renouvelables,<br />

mais la majorité de la population est favorable<br />

à la transition et souhaite même<br />

qu’elle soit équitable et juste, à condition<br />

de bénéficier de repères stables autour<br />

desquels elle peut organiser sa vie quotidienne<br />

», analyse Paul Zens.<br />

… balayés par une communication<br />

véridique, authentique et exacte<br />

Pour susciter l’adhésion, Paul Zens en est<br />

convaincu, il faut rassurer le grand public<br />

et lui démontrer les bénéfices qu’il pourrait<br />

tirer de la transition énergétique.<br />

Certains d’entre eux ont d’ailleurs été<br />

largement mis en lumière par la conjoncture<br />

actuelle. « Depuis l’invasion russe<br />

en Ukraine, il est clair qu’opter pour les<br />

énergies renouvelables revient à renoncer<br />

à soutenir des régimes oligarchiques<br />

et antidémocratiques. C’est aussi une<br />

manière de se protéger des mouvements<br />

boursiers qui sont le fait de quelques investisseurs<br />

qui tiennent les ficelles de la<br />

bourse entre leurs mains. L’eau, le vent,<br />

le soleil sont des sources d’énergie gratuites<br />

et, qui plus est, complémentaires,<br />

ce qui doit achever de rassurer les plus<br />

inquiets quant au bon fonctionnement<br />

de la production. Les progrès réalisés<br />

dernièrement dans le domaine du


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

75<br />

Solar@School à l’EIMAB<br />

faire accepter certaines installations »,<br />

précise Paul Zens.<br />

Pour des perspectives d’avenir lumineuses<br />

stockage doivent aussi être mis en lumière<br />

pour rassurer ».<br />

Rassurer le grand public<br />

et démontrer les bénéfices<br />

de la transition énergétique<br />

Paul Zens et Pauline van Dongen<br />

La communication sur tous ces sujets est<br />

le cheval de bataille de l’asbl qui espère,<br />

par ce biais, encourager la participation<br />

active du grand public à la transition<br />

énergétique. L’enjeu pour y parvenir :<br />

utiliser le bon ton. « Certains militants<br />

écologistes qui, par sentiment d’avoir<br />

épuisé les méthodes conventionnelles,<br />

recourent à des actions de désobéissance<br />

civile « spectaculaires » trouvent en effet<br />

un certain écho dans les médias, mais<br />

suscitent beaucoup de réactions négatives<br />

qui peuvent desservir notre cause.<br />

Mais que faire ? Évoquer des scénarios<br />

apocalyptiques ? Traiter le sujet de manière<br />

purement technique ? S’il n’est pas<br />

évident de trouver le bon narratif, nous<br />

sommes convaincus, chez Eurosolar, que<br />

le message passera par une communication<br />

véridique, authentique et exacte,<br />

ainsi que par la répétition », déclare le<br />

président de l’asbl.<br />

Articles de presse, podcasts, événements…<br />

Eurosolar Lëtzebuerg multiplie<br />

les canaux pour informer et éduquer<br />

le grand public. Dernièrement, elle a<br />

également sponsorisé l’intervention de<br />

Pauline van Dongen au European Design<br />

Festival qui s’est tenu pour la première<br />

fois au <strong>Luxembourg</strong>. La designer<br />

et chercheuse est pionnière dans la<br />

création de vêtements et de textiles solaires<br />

depuis 2013. « Nous avons décidé<br />

de soutenir son intervention car le design<br />

a un impact très important à divers<br />

niveaux, du point de vue fonctionnel en<br />

premier lieu, mais pas seulement. Le<br />

design intelligent nous intéresse également<br />

dans la mesure où il doit permettre<br />

de récupérer le plus de ressources possibles<br />

et de passer d’un usage linéaire<br />

des ressources à une utilisation circulaire.<br />

Enfin, le design purement esthétique<br />

a également son importance pour<br />

Afin de remplir sa mission de sensibilisation<br />

auprès des citoyens de tous âges,<br />

Eurosolar Lëtzebuerg s’est lancé un nouveau<br />

défi : celui de s’adresser aux plus<br />

jeunes en réinventant le projet « Jugendsolar<br />

» initié à l’origine par Greenpeace<br />

<strong>Luxembourg</strong>. « Désormais rebaptisé<br />

« Solar@School », l’initiative a été reprise<br />

mais aussi étendue pour non seulement<br />

sensibiliser les jeunes aux enjeux de la<br />

crise climatique, les rendre attentifs au<br />

potentiel des énergies renouvelables, notamment<br />

du photovoltaïque, mais aussi<br />

les encadrer pour leur donner l’envie<br />

de faire leurs études dans les nouvelles<br />

énergies et les technologies du futur. Ce<br />

secteur offre des possibilités d’emploi variées<br />

où chacun pourra trouver sa place,<br />

quel que soit le niveau d’études auquel<br />

il entend prétendre, du DAP au diplôme<br />

d’ingénieur », explique le président d’Eurosolar<br />

Lëtzebuerg.<br />

La première édition de l’événement a<br />

eu lieu à l’École internationale Mersch<br />

Anne Beffort (l’EIMAB). Les élèves ont<br />

pu mettre la main à la pâte et installer<br />

des panneaux photovoltaïques sur le toit<br />

de l’établissement grâce aux conseils<br />

du fournisseur du matériel et à un précieux<br />

coup de main de Claude Turmes,<br />

ministre de l’Énergie. Suite à ce premier<br />

succès, l’asbl souhaite s’entourer de<br />

quelques partenaires clés pour développer<br />

son nouveau projet.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6, Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


LUXEMBOURG<br />

76<br />

PROMOUVOIR, FÉDÉRER<br />

ET FACILITER LA TRANSITION<br />

DURABLE DES ENTREPRISES<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

House of Sustainability<br />

Comment établir une stratégie ESG ?<br />

Quels sont les financements qui facilitent<br />

la transition durable ? Comment<br />

se conformer à la CSRD ? Par où commencer<br />

un processus de labellisation ?<br />

Ce sont autant de questions que se<br />

posent des firmes de toutes tailles et<br />

de tous secteurs. C’est pour répondre à<br />

ces interrogations que la Chambre de<br />

Commerce et la Chambre des Métiers<br />

ont lancé, en avril, la House of Sustainability,<br />

une plateforme de coordination,<br />

fédératrice et facilitatrice qui a pour<br />

vocation d’accélérer la transition durable<br />

des entreprises. Présentation avec<br />

Anne-Marie Loesch, Head of Sustainability<br />

& Business Development à<br />

la Chambre de Commerce, et Gilles<br />

Reding, Directeur Conseils & Services,<br />

Affaires environnementales & Technologies<br />

à la Chambre des Métiers.<br />

Pouvez-vous revenir sur la genèse de la<br />

House of Sustainability ?<br />

AML : L’idée de la House of Sustainability<br />

est née au sein d’un groupe de travail<br />

de la Chambre de Commerce dédié<br />

au développement durable et composé<br />

d’entreprises des secteurs de l’industrie,<br />

de la finance et des transports. Nous<br />

nous sommes appuyés sur ses travaux<br />

menés de 2020 à 2022 pour installer une<br />

nouvelle gouvernance devant permettre<br />

d’engager l’ensemble des entreprises<br />

sur la voie de la transition. Dans une<br />

première phase, nous avons développé<br />

les dix <strong>Luxembourg</strong> Sustainable Business<br />

Principles (LSBP) puis, lors d’une<br />

seconde, un mapping des outils et solutions<br />

qui existent aujourd’hui pour accompagner<br />

les entreprises en la matière.<br />

Ces travaux nous ont permis d’identifier<br />

leurs besoins pour aller plus loin dans<br />

la démarche, mais aussi de repérer les<br />

initiatives existantes qui manquaient<br />

de visibilité. De là, nous avons voulu<br />

mettre en place une plateforme de coordination<br />

qui réconcilierait les besoins<br />

avec les solutions proposées par l’écosystème<br />

en place. Nous avons naturellement<br />

associé la Chambre des Métiers à<br />

l’initiative pour obtenir une couverture<br />

complète du milieu économique.<br />

GR : La Chambre des Métiers contribue<br />

au projet en y apportant le point de vue<br />

des artisans et a l’ambition de développer<br />

une offre qui cible les sociétés de<br />

toutes les tailles. Cela me paraît d’autant<br />

plus important que les petites et<br />

moyennes entreprises sont confrontées<br />

à des obligations grandissantes en raison<br />

de la législation européenne en matière<br />

de développement durable et notamment<br />

de l’entrée en vigueur de la Corporate<br />

Sustainability Reporting Directive<br />

(CSRD). Il est de notre devoir de faciliter<br />

la transition de ces entreprises en les sensibilisant<br />

et les informant à ce sujet.<br />

L’artisanat étant l’un des piliers de la<br />

transition énergétique, il nous paraît indispensable<br />

de le promouvoir au sein de<br />

la House of Sustainability. Les entreprises<br />

auront besoin de son savoir-faire pour se<br />

décarboner. C’est en cela que je trouve la<br />

synergie intéressante.<br />

Quelles sont les missions de la House of<br />

Sustainability ?<br />

AML : Elle a pour vocation d’accélérer<br />

et de faciliter la transition durable des<br />

entreprises, notamment par la mise en<br />

œuvre des LSBP – qui visent justement<br />

une intégration plus systémique des<br />

enjeux et des opportunités du développement<br />

durable au cœur de leurs stratégies<br />

– via des mesures d’information,<br />

de sensibilisation, d’orientation, de<br />

formation, de valorisation et de labellisation.<br />

En s’associant pour lancer cette<br />

nouvelle initiative, les deux Chambres<br />

avaient la volonté de fédérer les acteurs<br />

de l’écosystème du développement durable<br />

et d’instaurer une gouvernance<br />

basée sur les besoins des entreprises.<br />

Quels services et outils propose-t-elle ?<br />

AML : Tout d’abord, nous avons créé une<br />

plateforme web: sustainability.lu. Il s’agit<br />

d’un portail de référence qui offre un aperçu<br />

de l’écosystème des acteurs du développement<br />

durable, des services adressés<br />

aux entreprises en la matière, des labels<br />

auxquels celles-ci peuvent prétendre et<br />

des événements de nos partenaires. Nous<br />

avons également mis en place les «Sustainability<br />

Cycles», des mois thématiques<br />

autour des dix principes du développement<br />

durable. Le mois de juin était consacré<br />

à la stratégie ESG et juillet sera celui de<br />

la décarbonation. Chaque mois est rythmé<br />

par quelques temps forts comme des<br />

événements ou des ateliers pratiques.<br />

GR : En parallèle, nous avons mis en<br />

place un service d’orientation personnalisé<br />

et des programmes d’accompagnement<br />

plus spécifiques permettant d’anticiper<br />

l’entrée en vigueur de nouvelles<br />

réglementations telles que la Corporate<br />

Sustainable Due Diligence Directive mais<br />

aussi de prétendre à l’obtention d’aides<br />

existantes comme le SME Package – Sustainability<br />

ou le Starter Kit RSE, deux<br />

initiatives de la Direction générale des


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

77<br />

Gilles Reding et Anne-Marie Loesch<br />

Classes moyennes du ministère de l’Économie.<br />

Des équipes des deux Chambres<br />

informent, sensibilisent et aident les entreprises<br />

intéressées à monter leur dossier<br />

en vue de leur obtention.<br />

La House of Sustainability est également<br />

active en matière de formation. Dans<br />

ce domaine, nous travaillons avec nos<br />

propres organismes, en l’occurrence la<br />

House of Training et CdM Formation pour<br />

développer de nouveaux formats autour<br />

du développement durable. De son côté,<br />

la Chambre des Métiers offre notamment<br />

une formation « conseiller en économie<br />

circulaire et bas carbone » en collaboration<br />

avec l’IFSB ou propose encore des cycles<br />

de formation dédiés à la construction<br />

durable qui débouchent sur la labellisation<br />

« Nohalteg an d’Zukunft+ ».<br />

AML : Quant à la House of Training, elle a<br />

développé, entre autres, les <strong>Luxembourg</strong><br />

Sustainability Management Series : un cycle<br />

additionnel de dix modules (un pour<br />

chacun des LSBP) qui s’inscrit dans le cadre<br />

d’un MBA Highlights Programme délivré<br />

en collaboration avec Solvay. Chaque module<br />

traite de méthodologie, de concepts<br />

clés et intègre un témoignage d’entreprise.<br />

Enfin, la House of Sustainability entend<br />

promouvoir la labellisation, notamment<br />

ESR. Ce label est attribué par l’INDR, qui<br />

est également une initiative conjointe<br />

de nos deux Chambres et qui certifie<br />

quelque 280 entreprises actuellement.<br />

Pour les entreprises, quels sont les risques<br />

et opportunités associés à la durabilité et<br />

quel est leur rôle dans la transition vers<br />

une société plus durable ?<br />

AML : D’un côté, les entreprises font face à<br />

des exigences croissantes que cela soit via<br />

la réglementation ou parce qu’elles sont<br />

soumises, d’une manière générale, à des<br />

attentes grandissantes pour délivrer un<br />

impact positif et réduire les externalités<br />

négatives. De l’autre, en s’y conformant,<br />

elles réduisent leur exposition à divers<br />

risques et s’assurent un certain avantage<br />

concurrentiel. Mais le développement<br />

durable leur offre de nombreuses autres<br />

opportunités économiques : elles peuvent<br />

améliorer leur productivité en utilisant les<br />

ressources de manière plus efficace, développant<br />

et employant de nouvelles technologies<br />

et des modèles circulaires, mais<br />

aussi retenir les talents à plus long terme.<br />

GR : Les entreprises jouent un rôle crucial<br />

dans la transition durable. Elles sont tout<br />

simplement indispensables pour apporter<br />

des réponses et des solutions opérationnelles<br />

aux défis sociétaux et environnementaux.<br />

C’est particulièrement vrai<br />

pour l’artisanat en matière de transition<br />

énergétique.<br />

Quels sont les prochains rendez-vous à<br />

ne pas manquer ?<br />

GR : Le mois de juillet sera marqué par<br />

trois temps forts : le 5, nous organiserons<br />

un atelier sur la réalisation d’un bilan carbone,<br />

le 13, un webinaire sur le Protocole<br />

des gaz à effet de serre et, le 18, un événement<br />

sur la taxonomie européenne, ses<br />

opportunités et ses défis pour les PME.<br />

D’autres thématiques seront abordées<br />

en fin d’année : la due diligence dans la<br />

chaîne de valeur en octobre, l’économie<br />

circulaire en novembre et le reporting<br />

ESG en décembre. Nous fêterons également<br />

15 ans de RSE au <strong>Luxembourg</strong> le<br />

21 septembre, lors de l’anniversaire de<br />

l’INDR.<br />

Par A. Jacob


LUXEMBOURG<br />

78<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

NBENEFIT$ EVALUATION :<br />

DES SOLUTIONS FONDÉES<br />

SUR LA NATURE<br />

Le LIST a participé au projet européen Nature4<strong>Cities</strong> dans le cadre duquel il a développé l’outil d’évaluation<br />

baptisé NBenefit$, une échelle monétaire pour analyser la valeur des services écosystémiques urbains.<br />

NBenefit$ est un outil d’aide à la décision pour les politiques et les urbanistes. Il modélise des solutions<br />

« vivantes » inspirées par la nature qui sont capables de répondre simultanément à des objectifs environnementaux,<br />

sociaux et économiques. Rencontre avec Claudio Petucco, Research & Technology Associate au LIST.


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

79<br />

Les enjeux du changement climatique<br />

Les bouleversements climatiques représentent<br />

l’un des défis majeurs de notre<br />

siècle. Nos vies quotidiennes sont d’ores<br />

et déjà impactées par leurs effets : pics de<br />

chaleur estivaux, fréquence et violence<br />

des catastrophes naturelles (incendies,<br />

sécheresses, inondations, tempêtes) avec<br />

de lourdes conséquences sur le plan de<br />

l’alimentation, de la santé et de la biodiversité.<br />

Leur impact est exacerbé en milieu<br />

urbain en raison de l’artificialisation<br />

des sols et de la concentration des activités<br />

humaines. Pourtant, plus de la moitié<br />

de la population mondiale vit dans ces<br />

zones et sa proportion devrait atteindre<br />

les deux tiers, soit 68%, d’ici 2050 selon<br />

l’ONU. Elle aura été multipliée par 30<br />

depuis 1900 et occupera 2% de la surface<br />

du globe. Face à ces changements climatiques,<br />

renforcer l’adaptation des espaces<br />

urbains est un défi majeur à relever.<br />

Nature4<strong>Cities</strong> : un projet à grande échelle<br />

Le développement et la valorisation<br />

des zones de nature (infrastructures ou<br />

trames vertes et bleues) et de l’ensemble<br />

des services rendus par la nature en ville<br />

sont une réponse à cet enjeu. Le projet<br />

Nature4City visait à renforcer l’adaptation<br />

des espaces urbains aux impacts<br />

des changements climatiques grâce<br />

au développement et à la valorisation<br />

de la nature en ville. Il s’agissait de l’un<br />

des premiers projets à grande échelle financés<br />

par la Commission européenne<br />

dans le cadre du programme H2020 pour<br />

construire un terrain d’entente international<br />

pour la recherche et l’innovation<br />

liées aux NBS (Nature based Solutions ou<br />

SFN, Solutions fondées sur la nature, en<br />

français).<br />

La logique qui sous-tendait Nature4<strong>Cities</strong><br />

reposait sur la construction d’une base<br />

de connaissances NBS et d’un cadre<br />

d’analyse intégré associé, le développement<br />

d’une méthodologie d’évaluation<br />

holistique, l’adaptation des technologies<br />

existantes pour la gestion des données<br />

urbaines et l’engagement participatif<br />

des citoyens, ainsi que le codéveloppement<br />

et la démonstration avec des villes<br />

partenaires. Claudio Petucco précise que<br />

« c’est dans ce contexte que nous devons<br />

introduire des solutions. Il faut comprendre<br />

l’évolution des écosystèmes urbains<br />

dans le temps et nous devons accumuler<br />

beaucoup de connaissances pour<br />

informer les décideurs, planificateurs<br />

et architectes pour générer des zones<br />

vertes dans les milieux urbains. Nous essayons<br />

d’utiliser les compétences pour<br />

développer un outil d’aide à la décision<br />

qui soit capable d’effectuer une simulation.<br />

Nous prenons en compte les coûts<br />

sociaux et financiers. À la fin, l’utilisateur<br />

dispose d’un compte-rendu clair coûts/<br />

bénéfices/contribution pour les services<br />

à la société ». Nature4<strong>Cities</strong> a eu pour<br />

ambition d’intégrer divers domaines<br />

d’expertise dans un large consortium en<br />

fournissant des tests sur le terrain et des<br />

outils développés dans des conditions<br />

de fonctionnement réelles dans les villes<br />

partenaires.<br />

Face au changement<br />

climatique, renforcer l’adaptation<br />

des espaces urbains est<br />

un défi majeur à relever<br />

Au sein de ce projet coordonné par le<br />

RTO privé français Nobatek, le LIST a<br />

notamment été l’un des partenaires<br />

responsables du développement d’une<br />

perspective d’évaluation des NBS contribuant<br />

à la formulation de deux échelles<br />

de valeurs associées à la mise en œuvre<br />

de ces solutions dans le cas de Nature-<br />

4<strong>Cities</strong>. Les études consistaient en une<br />

échelle monétaire pour analyser la valeur<br />

des services écosystémiques urbains et<br />

une échelle d’évaluation de la « qualité de<br />

vie ». Cette combinaison a aidé à placer<br />

les impacts économiques, environnementaux<br />

et sociaux (en tant que coûts,<br />

bénéfices et co-bénéfices liés aux SFN)<br />

sur un terrain d’entente.<br />

L’ambition du projet<br />

NBenefit$ a été développé pour soutenir<br />

la conception et la planification des SFN.<br />

Il est très important d’intégrer l’évaluation<br />

économique et environnementale<br />

du projet NBS dès les premières étapes<br />

de la conception. Dans de nombreux<br />

projets NBS, cette analyse n’est réalisée<br />

qu’à un stade très avancé de la conception,<br />

voire de la mise en œuvre, lorsque<br />

le coût d’une modification du projet est<br />

très élevé. NBenefit$ permet de simuler<br />

le projet NBS avec un niveau de détail<br />

élevé et d’estimer la fourniture de<br />

services écosystémiques urbains (par<br />

exemple, la purification de l’air, la séquestration<br />

du carbone et les services récréatifs)<br />

et d’avertir l’utilisateur du risque<br />

lié à l’utilisation d’essences qui ne sont<br />

pas adaptées au site (risque de mortalité<br />

des arbres). « Nous sommes actuellement<br />

financés par le Fonds National de<br />

Recherche luxembourgeois pour améliorer<br />

l’outil NBenefit$ afin d’augmenter<br />

le nombre d’espèces qu’il peut simuler,<br />

de l’intégrer aux logiciels et applications<br />

de planification urbaine pour soutenir<br />

l’approche participative dans la conception<br />

de solutions basées sur la nature »,<br />

conclut Claudio Petucco.<br />

68%<br />

de la population mondiale vivra<br />

en ville d'ici 2050<br />

Par C. Mick


LUXEMBOURG<br />

80<br />

PENSER ET<br />

AGIR POUR<br />

LE DÉVELOPPEMENT<br />

DURABLE<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

WeThink<br />

Située à l’Innovation Hub de Dudelange,<br />

WeThink a pour mission d’allier<br />

la technologie à l’écologie. La<br />

startup s’est lancée dans divers projets,<br />

comme le « <strong>Smart</strong> Lighting » ou<br />

la fabrication de sacs-poubelle recyclables,<br />

pour agir de façon concrète<br />

pour l’environnement tout en considérant<br />

le volet social. Luc Schmit,<br />

CEO de WeThink, nous en dit plus.<br />

L’écologie dans la peau<br />

C’est en 2018 que la startup WeThink<br />

a vu le jour à Dudelange. « Nous avons<br />

créé cette entité avec une idée précise en<br />

tête : proposer un service de consultance<br />

en écologie aux entreprises et aux communes.<br />

Même si le volet écologique était<br />

déjà important à l’époque, il n’était pas<br />

aussi prioritaire qu’aujourd’hui », précise<br />

Luc Schmit, CEO de la structure qui a pris<br />

ses quartiers à l’Innovation Hub dans la<br />

commune du Sud. Ce sont d’ailleurs les<br />

élus de la même ville qui ont contacté<br />

WeThink. L’objectif de cette collaboration?<br />

Proposer une plus grande offre de<br />

produits et services en matière de développement<br />

durable à ses citoyens ou à<br />

ses employés.<br />

«Nous avons rencontré les responsables<br />

communaux pour discuter des différentes<br />

possibilités qui donneraient du<br />

sens à leur travail quotidien. À la suite<br />

de cette réunion, nous nous sommes<br />

concentrés sur trois domaines en particulier.<br />

Le premier concerne le bois<br />

sous toutes ses formes : papier à impression,<br />

papier-toilette ou brosses à dents<br />

biodégradables pour les crèches, par<br />

exemple. Le second a pour but de promouvoir<br />

le « <strong>Smart</strong> Lighting » pour lutter<br />

contre la pollution lumineuse et réaliser<br />

des économies d’énergie. Enfin, le dernier<br />

domaine touche à l’utilisation des<br />

sacs-poubelle recyclables afin de réduire<br />

les déchets», explique le CEO.<br />

Recycler pour économiser et protéger<br />

« Une étude de l’OCDE démontre<br />

qu’entre 2000 et 2019, la production de<br />

déchets plastique a doublé. En d’autres<br />

termes, 353 millions de tonnes de déchets<br />

plastiques sont produites dans le<br />

monde chaque année. Parmi elles, 9%<br />

sont recyclés, 22% déchargés illégalement,<br />

19% incinérés et 50% déposés<br />

dans des décharges à ciel ouvert. C’est<br />

catastrophique d’un point de vue environnemental<br />

et social », déplore Luc<br />

Schmit, qui voit en WeThink une occasion<br />

de diminuer, à son échelle, les déchets<br />

plastiques.<br />

En moyenne, un résident luxembourgeois<br />

consomme à lui seul entre 500 g et<br />

1 kg de sacs-poubelle par an. « Multipliez<br />

ceci par le nombre d’habitants de Dude-


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

81<br />

lange par exemple, soit 21.000 personnes<br />

environ, et vous obtenez le poids des<br />

déchets occasionnés par les sacs ! Nous<br />

pouvons avoir un impact énorme avec<br />

notre plastique 100% recyclé. Nous avons<br />

commencé par des matières de source<br />

européennes, puis, depuis l’an dernier,<br />

nous réutilisons des plastiques 100%<br />

luxembourgeois, créant ainsi une boucle<br />

fermée de production et de recyclage »,<br />

déclare-t-il.<br />

Associée à un partenaire, la jeune startup<br />

envisage aujourd’hui de se lancer dans sa<br />

propre production de sacs plastiques. Une<br />

équipe d’ingénieurs travaille déjà sur ce<br />

projet et Luc Schmit compte aujourd’hui<br />

sur les aides des ministères de l’Économie<br />

et de l’Environnement pour proposer des<br />

alternatives plus écologiques.<br />

« <strong>Smart</strong> Lighting », la solution pour économiser<br />

l’énergie<br />

Si elle excelle dans le recyclage plastique,<br />

WeThink n’est pas en reste dans l’utilisation<br />

raisonnée de l’énergie. Elle collabore encore<br />

avec Dudelange sur un projet d’éclairage intelligent<br />

grâce à l’installation de communicateurs<br />

sur les lampadaires avec un système<br />

de détection. « Ce procédé était en phase de<br />

test ces deux dernières années. Le « <strong>Smart</strong><br />

Lighting » est d’autant plus pertinent au regard<br />

de la crise énergétique que nous traversons<br />

», explique le CEO. En automatisant les<br />

processus, les communes peuvent planifier<br />

des scénarios d’éclairage en fonction des<br />

heures de la journée ou lors d’un événement<br />

en particulier, comme le marché de Noël,<br />

pour illuminer davantage un endroit dans la<br />

ville. Un autre projet est aussi en cours dans<br />

l’un des plus grands hôpitaux du Grand-<br />

Duché pour une utilisation de ce système<br />

en intérieur.<br />

Créer une boucle fermée<br />

de production<br />

et de recyclage du plastique<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

« Nous sommes également en mesure<br />

d’éclairer les pistes cyclables et les parcs<br />

pour que la personne qui entre dans la<br />

zone de détection soit captée dans une<br />

bulle de lumière. L’œil humain ne perçoit<br />

pas les lampes qui s’allument ou s’éteignent<br />

le long de son chemin. Il est également<br />

possible de dimer l’éclairage pour<br />

protéger les insectes », précise Luc Schmit.<br />

Un tel système présente plusieurs avantages.<br />

Il permet en effet d’économiser<br />

entre 30 et 80% des coûts d’électricité pour<br />

l’éclairage public. Le « <strong>Smart</strong> Lighting »<br />

facilite également la maintenance car la<br />

détection des pannes se fait à l’aide des<br />

capteurs placés dans les lampadaires. Nul<br />

besoin, non plus, de se déplacer lors de l’intégration<br />

des scénarios d’éclairage dans les<br />

processus car ce travail se réalise à distance.<br />

Un volet social non négligeable<br />

Ancien scout et animé par la solidarité,<br />

Luc Schmit allie la cause environnementale<br />

à la cause sociale. « Personnellement,<br />

je suis toujours en contact avec des ONG.<br />

Chaque année, une partie de nos bénéfices<br />

est reversée à une association différente.<br />

Nos partenaires participent ainsi<br />

par voie indirecte au bien commun »,<br />

conclut le CEO.<br />

Par P. Birck<br />

353 millions<br />

de tonnes de déchets plastiques sont<br />

produites dans le monde chaque année


82<br />

INTERNATIONAL<br />

FDE ANNONCE LA<br />

DÉCOUVERTE D’HYDROGÈNE<br />

NATUREL DANS LE BASSIN<br />

MINIER LORRAIN<br />

ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />

FDE a ainsi déposé une demande d’octroi<br />

de permis exclusif de recherches de<br />

mines dit « Permis des Trois-Évêchés »<br />

pour l’exploration de l’hydrogène naturel<br />

(H 2<br />

) dans le bassin minier lorrain.<br />

La demande de permis déposée couvre<br />

une superficie de 2.254 km², sur les départements<br />

de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.<br />

Dans ce cadre, FDE<br />

prévoit déjà la réalisation de nouvelles<br />

mesures de concentration d’hydrogène<br />

dans trois puits existants afin d’enrichir<br />

les études sur les mécanismes de formation,<br />

de transfert et de production d’hydrogène<br />

blanc dans le contexte géologique<br />

lorrain. Un site pilote sera identifié<br />

sur la base des résultats obtenus puis mis<br />

en œuvre pour initier une production et<br />

une valorisation locale d’hydrogène naturel<br />

dans le Grand-Est.<br />

Ce permis d’exploration d’hydrogène naturel<br />

s’inscrit ainsi dans la stratégie de développement<br />

du Groupe dans l’écosystème<br />

H 2<br />

de la Grande Région (Grand Est,<br />

Wallonie, <strong>Luxembourg</strong>, Sarre et Rhénanie-Palatine)<br />

afin de fournir une production<br />

locale d’énergies écologiquement et<br />

économiquement compétitives aux habitants,<br />

industriels et collectivités de ces<br />

territoires, importants consommateurs<br />

d’énergie. Ce projet bénéficiera également<br />

de la future mise en service de MosaHYc<br />

porté par GRTgaz et CREOS, qui<br />

permettra le transport d’H 2<br />

via une canalisation<br />

transfrontalière 100% hydrogène.<br />

FDE, producteur d’énergie à empreinte<br />

carbone négative, annonce avoir découvert<br />

d’importantes concentrations d’hydrogène<br />

naturel (dit « hydrogène blanc<br />

ou natif ») dans un des puits précédemment<br />

forés par FDE.<br />

Dans le cadre du projet de recherche<br />

Regalor mené en collaboration avec<br />

l’Université de Lorraine et le CNRS, un<br />

programme innovant de mesures déployées<br />

sur le puits de Folschviller a en<br />

effet permis de quantifier des teneurs<br />

importantes en hydrogène dissous dans<br />

l’aquifère du Carbonifère à différentes<br />

profondeurs.<br />

Philippe de Donato et Jacques Pironon,<br />

directeurs de recherche au Laboratoire<br />

GeoRessources (Université de Lorraine<br />

/ CNRS) ont ainsi déclaré : « Les travaux<br />

menés dans le cadre du projet Regalor<br />

ont permis de mettre en évidence que<br />

les fluides des formations carbonifères<br />

du bassin minier lorrain sont très significativement<br />

enrichis en hydrogène,<br />

avec une concentration mesurée de<br />

15% à 1.093 m de profondeur et estimée<br />

à 98% à 3.000 mètres de profondeur.<br />

Les prochaines campagnes de mesures<br />

prévues par FDE permettront d’évaluer<br />

plus précisément le potentiel d’exploitation<br />

de cette ressource stratégique pour<br />

la transition écologique ».<br />

Avec cette découverte et le développement<br />

parallèle de projets stratégiques<br />

de valorisation de gaz, d’hydrogène et<br />

de stockage de CO 2<br />

en Lorraine, FDE<br />

démontre une nouvelle fois le riche potentiel<br />

du bassin lorrain et le positionnement<br />

du Groupe comme acteur de premier<br />

plan de l’économie circulaire des<br />

territoires afin de favoriser la réduction<br />

de leur empreinte carbone.<br />

Communiqué par La Française de l’Énergie (FDE)


Paulette Lenert au 1 er Wellbeing Economy Forum<br />

Ce 14 juin, la ministre de la Santé Paulette Lenert s’est rendue à<br />

Reykjavik pour participer à la première édition du Wellbeing Economy<br />

Forum, un événement qui permet aux experts et décideurs du monde<br />

entier d’échanger sur l’économie du bien-être. « Au <strong>Luxembourg</strong>, des<br />

études démontrent que la croissance du PIB ne corrèle pas avec la<br />

croissance du bien-être subjectif des personnes. C’est pourquoi nous<br />

ne devons plus considérer la croissance économique comme une fin<br />

en soi, mais réconcilier plusieurs facteurs ayant un impact considérable<br />

sur le bien-être », a déclaré la ministre lors de son allocution.<br />

Une course aux couleurs du drapeau arc-en-ciel<br />

Source : SIP<br />

Alors que s’achève le mois des fiertés, IMS <strong>Luxembourg</strong>, ING et la Ville<br />

de <strong>Luxembourg</strong> donnent rendez-vous le 5 juillet aux plus et moins<br />

sportifs pour la première édition de la <strong>Luxembourg</strong> Pride Run, une course<br />

festive et inclusive de 5 ou 10 km en soutien à la cause LGBTQI+. « Les<br />

fonds récoltés par le biais des inscriptions seront entièrement reversés<br />

à un projet visant à sensibiliser le monde sportif à l’intégration des<br />

personnes LGBTQI+ par le biais d’ateliers, de formations ainsi que de<br />

matériel d’information destinés aux clubs sportifs et aux entraîneurs »,<br />

ont indiqué les organisateurs. Le top départ sera donné à 19h à la Cité<br />

Judiciaire.<br />

Source : IMS <strong>Luxembourg</strong><br />

Difficultés économiques et financières des ménages<br />

Le Statec a récemment dévoilé les premiers résultats de son enquête<br />

sur les revenus et les conditions de vie des ménages au <strong>Luxembourg</strong><br />

en 2022. Il en ressort que la forte poussée inflationniste a engendré<br />

d’importantes difficultés économiques et financières pour une partie<br />

non négligeable de la population : 19% des ménages n’ont pas pu faire<br />

face à une dépense imprévue de 1.900 euros et plus d’un sur cinq avoue<br />

avoir rencontré des difficultés pour joindre les deux bouts. Une partie<br />

de ces derniers a d’ailleurs été confrontée à des situations de privation<br />

matérielle.<br />

Source : Statec<br />

LABORATOIRE<br />

SOCIAL


84<br />

LUXEMBOURG<br />

LES AVANTAGES<br />

DE LA GESTION<br />

LOCATIVE<br />

SOCIALE<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

FAL<br />

Gilles Hempel


LABORATOIRE SOCIAL<br />

85<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

(FAL) est le gestionnaire de l’Agence Immobilière<br />

Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion<br />

sociale par le logement. Gilles<br />

Hempel, directeur de la FAL, revient sur<br />

ses activités. Il présente également les<br />

avantages, pour les propriétaires, de<br />

passer par la gestion locative sociale de<br />

la Fondation.<br />

Quelles sont les activités de la FAL ?<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

rassemble trois départements : l’Agence<br />

Immobilière Sociale (AIS), le promoteur<br />

social Abitatio et le département<br />

d’accompagnement social. Créée en<br />

2009, l’AIS a pour objectif de louer des<br />

logements inoccupés. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

nous comptons entre 10.000 et 20.000<br />

infrastructures vides. Cela concerne par<br />

exemple les habitations des personnes<br />

âgées en maison de retraite ou des héritiers<br />

qui ont reçu en succession un bien<br />

dont ils n’ont pas l’utilité. Notre objectif<br />

est simple: mettre ces biens à disposition<br />

des habitants aux revenus modestes sous<br />

forme de location. Le propriétaire n’a<br />

rien à craindre car nous lui apportons<br />

certaines garanties, notamment en matière<br />

de loyer ou encore d’entretien. Tout<br />

est géré par notre agence sans aucune<br />

contrainte. En bref, nous luttons contre<br />

l’exclusion sociale par le logement.<br />

Quels sont les avantages, pour les propriétaires,<br />

de collaborer avec la FAL ?<br />

Nous nous positionnons comme un partenaire<br />

fiable vis-à-vis de l’État, des communes,<br />

des bénéficiaires et des services<br />

sociaux qui gravitent autour de nous,<br />

mais également des propriétaires. En collaborant<br />

avec nous, ceux-ci perçoivent<br />

leur loyer quoi qu’il arrive car le bail est<br />

directement contracté par le locataire<br />

avec la FAL.<br />

Les propriétaires peuvent aussi récupérer<br />

leur logement en cas de besoin dans<br />

un délai de trois à six mois puisque nous<br />

avons la possibilité de reloger nos bénéficiaires<br />

en interne. D’une part, le détenteur<br />

du bien immobilier n’a pas besoin<br />

d’entreprendre de longues procédures et<br />

d’attendre trop longtemps la remise de<br />

son habitation et, d’autre part, d’un point<br />

de vue moral, il sait que nos locataires ne<br />

seront pas mis à la rue.<br />

De plus, nous nous occupons de l’entretien<br />

technique du logement. Le propriétaire<br />

n’a donc pas à se soucier des tracas<br />

du quotidien qu’il peut rencontrer dans<br />

le cadre d’une location traditionnelle sur<br />

le premier marché immobilier comme<br />

les petits travaux d’entretien, ce qui lui<br />

assure un certain confort. Par ailleurs,<br />

nous encadrons les occupants et nous<br />

intervenons en cas de besoin à ce niveau,<br />

même si nous rencontrons rarement ce<br />

cas de figure.<br />

Enfin, dans l’accord tripartite du 3 mars<br />

2023, entre le gouvernement, l’Union des<br />

entreprises luxembourgeoises et les organisations<br />

syndicales, le taux d’exonération<br />

fiscal est passé de 50 à 75%. Cette<br />

mesure concerne les revenus locatifs perçus<br />

à partir du 1er janvier 2023. Les propriétaires<br />

et nous-mêmes sommes ainsi<br />

dans une relation gagnant-gagnant !<br />

Nous nous positionnons<br />

comme un partenaire fiable<br />

vis-à-vis des propriétaires<br />

Et pour les communes et les bénéficiaires<br />

de vos services ?<br />

Nous collaborons avec une cinquantaine<br />

de communes en matière de gestion locative<br />

sociale et nous comptons également<br />

coopérer au niveau de la construction de<br />

logements. Nous offrons une prestation<br />

complète à celles qui souhaitent s’engager<br />

dans cette voie : de la planification à<br />

la gestion des logements, en passant par<br />

le financement et la construction. Deux<br />

choix s’offrent aux communes: un bail<br />

emphytéotique de 50 à 99 ans ou la vente<br />

de terrains. Cela dépend de leur vision<br />

politique, mais, dans tous les cas, elles<br />

sont assurées que les habitations resteront<br />

toujours sociales.<br />

Avec le Pacte Logement 2.0, les communes<br />

sont incitées à créer des habitations<br />

à prix abordable. La plupart d’entre<br />

elles n’ont pas les moyens humains ou<br />

financiers de réaliser des projets de<br />

construction et Abitatio a pour objectif<br />

de les accompagner dans cette démarche.<br />

Nous favorisons les projets de<br />

six à douze biens.<br />

Depuis 2009, nous avons permis à 1.185<br />

ménages d’obtenir un toit. Plus de la<br />

moitié d’entre eux nous a déjà quitté<br />

pour accéder au premier marché immobilier<br />

et, parmi eux, 10% sont même devenus<br />

propriétaires de leur bien !<br />

Le projet d’inclusion sociale par le logement<br />

est véritablement le cœur de<br />

notre métier. La demande d’accompagnement<br />

est introduite par un service<br />

social externe. Nos demandeurs sont<br />

donc déjà suivis et se trouvent dans une<br />

détresse liée au logement mais pas seulement<br />

puisque la plupart du temps ils<br />

rencontrent des problèmes divers. Ces<br />

derniers (endettement, addiction, santé,<br />

etc.) ont une influence sur le logement,<br />

le bien-être ou la vie en général<br />

de la personne suivie. Chaque cas est<br />

différent et nécessite un accompagnement<br />

social sur mesure. Les services<br />

sociaux peuvent ainsi se décharger de<br />

la problématique liée au logement pour<br />

se concentrer sur le travail social plus<br />

classique. Même s’il ne dispose pas d’un<br />

accompagnement externe, un bénéficiaire<br />

sera toujours suivi par notre département<br />

en dernier recours. Nous ne<br />

laissons personne à la rue.<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202B, rue de Hamm<br />

L-1713 Hamm <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondation-logement.lu


LUXEMBOURG<br />

86<br />

LES TINY HOUSES,<br />

UNE SOLUTION<br />

À LA CRISE ?<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Xxxx<br />

Le concept de micromaison, apparu<br />

dans les années 1990 aux États-Unis,<br />

gagne en popularité et d’aucuns commencent<br />

à y voir une réponse potentielle<br />

à la crise immobilière. Si ce type<br />

d’habitation présente de nombreux<br />

avantages, dont son coût et son écoresponsabilité,<br />

il ne dispose pas encore<br />

de lois lui permettant de se répandre.<br />

En réaction à cette problématique, le<br />

ministère de l’Intérieur a élaboré un<br />

Guide de mise œuvre « Tiny Houses »<br />

fournissant des réglementations-types<br />

aux communes qui pourront ainsi mieux<br />

accueillir cette alternative sur leur<br />

territoire.<br />

Un mouvement de plus de 20 ans<br />

Entre 1978 et 2007, la taille moyenne des<br />

maisons aux États-Unis est passée de<br />

165 à 230 m², alors que les familles n’ont<br />

cessé d’être plus petites durant cette période.<br />

Même constat en France où les<br />

habitations s’agrandissent de 11% entre<br />

1984 (82 m²) et 2006 (91 m²).<br />

Afin de contrer cette tendance et de re-<br />

venir à un mode de vie prônant le minimalisme,<br />

le Tiny House Movement – ou<br />

mouvement des micromaisons – a progressivement<br />

fait son apparition durant<br />

les années 1990. Une Tiny House est définie<br />

par le ministère de l’Intérieur luxembourgeois<br />

comme « une construction<br />

amovible ou démontable, réalisée ni en<br />

maçonnerie ni en béton, constituant une<br />

seule unité de logement et présentant<br />

une surface construite brute inférieure à<br />

50 m² ».<br />

Outre-Atlantique, ces nouvelles habitations<br />

connaissent un essor lors de<br />

la crise financière de 2008. Au Grand-<br />

Duché, elles mettent plus de temps à<br />

faire leur place mais, depuis plusieurs<br />

années, elles apparaissent comme<br />

une réponse intéressante aux problématiques<br />

du logement toujours plus<br />

importantes.<br />

Des avantages, mais pas que…<br />

L’aspect le plus attrayant des Tiny<br />

Houses est certainement financier. Ces<br />

petites habitations ont en effet l’avantage<br />

non négligeable d’être beaucoup<br />

moins coûteuses qu’une maison classique.<br />

Et cet élément pèse d’autant plus<br />

dans la balance que les prix de l’immobilier<br />

ont explosé ces dernières années<br />

au <strong>Luxembourg</strong> : selon les chiffres publiés<br />

par l’Observatoire de l’habitat, le<br />

prix moyen pour l’achat d’une maison<br />

atteint les 7.000 euros du m² au niveau<br />

national en 2022 (9.876 euros/m² dans<br />

la capitale), contre 5.492 euros/m² en<br />

2020.<br />

Le ministère de l’Intérieur<br />

ouvre la voie à l’installation<br />

durable des Tiny Houses<br />

au <strong>Luxembourg</strong><br />

La taille réduite de ces micromaisons<br />

permet également de diminuer drastiquement<br />

les besoins en énergie, et donc


LABORATOIRE SOCIAL<br />

87<br />

l’impact environnemental. Bien souvent,<br />

les constructeurs les conçoivent de sorte<br />

qu’elles soient les plus autonomes possibles,<br />

en les dotant de panneaux solaires<br />

et/ou photovoltaïques par exemple.<br />

Évidement, il est aussi beaucoup plus<br />

simple de les chauffer.<br />

Pour ne rien gâcher, les Tiny Houses<br />

sont modulables : les habitants les<br />

adaptent totalement à leurs besoins<br />

spécifiques, que ce soit en passant par<br />

une entreprise spécialisée qui panifie<br />

la construction avec le client et fournit<br />

le logement clé en main, ou en optant<br />

pour la version en kit. Elles peuvent<br />

également être équipées de roues,<br />

comme c’est majoritairement le cas aux<br />

États-Unis, et offrent donc un mode de<br />

vie moins sédentaire.<br />

Toutefois, il est également important de<br />

prendre en compte leurs inconvénients<br />

avant de tenter l’aventure, et celui qui<br />

complexifie le plus grandement un projet<br />

de Tiny House est le manque de réglementation<br />

communale.<br />

Et au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Pour répondre aux besoins en législation<br />

des communes, Taina Bofferding, ministre<br />

de l’Intérieur, a présenté le 3 mai dernier<br />

le Guide de mise en œuvre « Tiny Houses ».<br />

Ce dernier met à la disposition des administrations<br />

communales des réglementations-types<br />

afin de proposer un cadre<br />

légal qu’elles peuvent ensuite intégrer à<br />

leurs PAG, PAP « nouveau quartier », PAP<br />

« quartier existant » et à leurs règlements<br />

sur les bâtisses, les voies publiques et les<br />

sites (RBVS). Ainsi, le ministère ouvre la<br />

voie à l’installation durable de cette nouvelle<br />

forme d’habitation au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Si celle-ci ne constitue pas la réponse définitive<br />

à la crise immobilière – puisqu’elle<br />

ne peut atteindre des densités de construction<br />

élevées, elle a toutefois le potentiel<br />

pour contribuer partiellement à son amélioration<br />

en exploitant des terrains qui demeureraient<br />

autrement en friche. Elle apporte<br />

également une diversité dans l’offre<br />

de logement, ce qui permet d’augmenter<br />

la mixité sociale et, partant, la qualité de<br />

vie des résidents luxembourgeois.<br />

Par P. Paquet


LUXEMBOURG<br />

88<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

L’INTERACTION :<br />

LA CLÉ DE<br />

L’INTÉGRATION<br />

SOCIALE<br />

Inter-Actions<br />

d’instaurer une collaboration entre<br />

chaque protagoniste de la vie au sein<br />

d’une communauté pour permettre à<br />

chacun de trouver sa place.<br />

Le deuxième pilier correspond au<br />

concept d’« empowerment ». Cela signifie<br />

que nous voulons promouvoir l’individu<br />

afin de lui faire prendre conscience de ses<br />

capacités et de son pouvoir d’action et,<br />

ainsi, qu’il devienne acteur de son propre<br />

changement. Sans une implication personnelle<br />

importante ni un engagement<br />

motivé par ou pour soi-même, aucune<br />

amélioration durable n’est possible.<br />

Le dernier pilier s’incarne dans l’innovation.<br />

Nous avons à cœur d’apporter de<br />

nouvelles solutions dans nos différents<br />

champs d’action que sont l’encadrement<br />

des jeunes, l’accompagnement en matière<br />

de surendettement ou encore l’intégration<br />

sur le marché du travail. Pour<br />

ce faire, nous nous intéressons à ce qu’il<br />

se passe et à ce qui fonctionne en dehors<br />

de nos frontières et nous en servons pour<br />

mettre en place des actions inspirantes,<br />

concrètes et efficaces au Grand-Duché.<br />

Comment le logement peut-il contribuer<br />

à l’intégration sociale ?<br />

Depuis plus de 40 ans, l’asbl Inter-<br />

Actions vient en aide aux populations<br />

défavorisées du <strong>Luxembourg</strong> par le<br />

biais, entre autres, d’un travail social<br />

communautaire, d’une action de rue<br />

ou encore de l’intégration sociale par le<br />

logement. Edvard Skrijelj, directeur de<br />

l’association, présente cette dernière,<br />

son approche fondée sur la multiplication<br />

des rencontres et les projets qu’elle<br />

porte.<br />

Pouvez-vous présenter votre association<br />

en quelques mots ?<br />

L’asbl Inter-Actions est née en 1979<br />

à l’initiative de quatre étudiants as-<br />

sistants sociaux qui ont commencé à<br />

mettre en place leur projet dans le quartier<br />

Stadtgrund de la capitale. Aujourd’hui, l’association<br />

bénéficie du soutien de plus de<br />

400 collaborateurs et a étendu sa zone d’intervention<br />

à l’ensemble du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Notre approche repose sur trois piliers.<br />

Le premier se fonde sur la mobilisation<br />

des ressources par l’entraide : nous partons<br />

du principe que, peu importe la<br />

personne, son âge, son genre, son milieu<br />

social, elle n’est jamais seule dans<br />

un quartier. L’aspect communautaire<br />

joue un rôle primordial dans l’insertion<br />

sociale de chaque habitant, le nom<br />

« Inter-Actions » s’inspire d’ailleurs de<br />

ce principe. Nous faisons donc en sorte<br />

Le logement fait partie des besoins primaires.<br />

S’il fait défaut, il faut impérativement<br />

lui redonner sa place avant de<br />

s’attaquer à un autre problème. Une fois<br />

qu’un individu bénéficie d’une habitation<br />

saine et sécurisée, il peut profiter<br />

des bienfaits de la communauté. Et cette<br />

dernière doit être comprise au sens large.<br />

Elle s’incarne autant dans les relations<br />

entre voisins que dans les clubs locaux,<br />

les associations régionales, etc.<br />

Pour promouvoir l’intégration sociale<br />

par le logement, nous avons notamment<br />

mis en place le service « Coup de<br />

pouce », effectif depuis 2019 à Schifflange<br />

et conventionné par les ministères du Logement<br />

et de la Famille, de l’Intégration<br />

et à la Grande Région. Il œuvre dans le<br />

cadre de la gestion locative sociale, c’està-dire<br />

qu’il loue des logements auprès de<br />

propriétaires privés afin de les mettre à<br />

disposition des personnes et des familles<br />

qui éprouvent de grosses difficultés à se<br />

loger. Deux accompagnatrices sociales<br />

soutiennent les bénéficiaires des espaces<br />

locatifs en établissant avec eux un plan


LABORATOIRE SOCIAL<br />

89<br />

Jardin participatif<br />

Streetwork : projet lunettes<br />

Streetwork : distribution de sacs de couchage<br />

aller à la rencontre des populations défavorisées,<br />

à provoquer les interactions,<br />

en réalisant des tournées de quartier par<br />

exemple. Si nous attendons que notre<br />

public cible vienne frapper à notre porte,<br />

nous ne serons en mesure de ne toucher<br />

qu’une petite partie de celui-ci.<br />

d’action pour réaliser leurs projets personnels<br />

et ainsi stabiliser leur situation<br />

socio-économique et retrouver leur place<br />

et leur autonomie au sein de la société.<br />

Que pensez-vous de l’implication des communes<br />

et des ministères en la matière ?<br />

Nous travaillons très régulièrement avec<br />

les décideurs politiques, autant au niveau<br />

communal que national. Actuellement,<br />

beaucoup de mesures sont prises pour<br />

résoudre les problématiques liées au logement,<br />

bien que de nombreux blocages<br />

subsistent. Je pense notamment à celui<br />

de la réinsertion sur le marché public<br />

qui demeure très peu accessible. Mais<br />

Streetwork : projet Street Hair<br />

les communes et les différents ministères<br />

manifestent leur intérêt et leur soutien<br />

pour les projets que nous mettons en<br />

place. D’ailleurs, la politique menée pour<br />

promouvoir le logement abordable va,<br />

selon moi, dans la bonne direction.<br />

De quelle manière intervenez-vous sur<br />

le terrain ? Pourriez-vous nous présenter<br />

un exemple de projet concret ?<br />

Si des organismes externes nous mettent<br />

parfois en relation avec des personnes<br />

dans le besoin, nous faisons en sorte<br />

d’appliquer ce qu’on pourrait appeler<br />

une « accessibilité proactive ». Ce que<br />

j’entends par là, c’est que nous tenons à<br />

Un bon exemple de notre méthode d’intervention<br />

s’illustre dans le travail effectué<br />

par notre service Streetwork qui<br />

vient en aide aux personnes sans-abris.<br />

Être auprès des gens qui sont à la rue<br />

implique une présence assidue sur le terrain<br />

par le biais de rondes régulières, de<br />

visites de lieux de rencontre ou encore de<br />

contacts avec les habitants. Un deuxième<br />

volet du travail repose sur le suivi individuel<br />

de personnes qui sont difficilement<br />

touchées par les services réguliers. La<br />

mission de Streetwork consiste à les aider<br />

dans la recherche d’un travail, dans<br />

la création des CV et lettres de motivations<br />

ou encore dans l’accès au logement.<br />

L’équipe a d’ailleurs mis en place<br />

deux rendez-vous par semaine : l’« Open<br />

Space » qui permet aux personnes vivant<br />

à la rue de se rencontrer afin d’échanger<br />

entre elles et de passer un moment de détente,<br />

et le « Street Hair » durant lequel un<br />

coiffeur prend soin de notre public cible.<br />

Par P. Paquet


LUXEMBOURG<br />

90<br />

DROITS HUMAINS<br />

EN ENTREPRISE :<br />

LE LUXEMBOURG<br />

EN FAIT-IL ASSEZ ?<br />

Depuis son élection au Conseil des<br />

droits de l’homme aux Nations Unies en<br />

2021, le <strong>Luxembourg</strong> n’a adopté aucune<br />

législation pour protéger ces droits fondamentaux.<br />

L’introduction d’une directive<br />

européenne demandera des procédures<br />

longues de près de dix ans, alors<br />

que la population luxembourgeoise a<br />

manifesté le désir d’un cadre légal en<br />

la matière, selon la dernière enquête<br />

ILRES. Pour débloquer la situation,<br />

l’Initiative pour un devoir de vigilance a<br />

élaboré une proposition de loi qui a récemment<br />

été déposée à la Chambre des<br />

députés.<br />

Un engagement fantôme<br />

Le 14 octobre 2021, le <strong>Luxembourg</strong> a été<br />

élu pour la première fois par l’Assemblée<br />

générale des Nations unies à un<br />

siège de membre du Conseil des droits<br />

de l’homme pour le mandat 2022-2024.<br />

Cet accomplissement avait été rendu<br />

possible par une campagne gouvernementale<br />

pour la protection des défenseurs<br />

des droits humains et l’abolition<br />

du travail des enfants. Pourtant, l’État<br />

n’a pris aucune mesure législative en ce<br />

sens, malgré une étude commandée par<br />

le ministère des Affaires étrangères et européennes<br />

et des travaux menés dans un<br />

comité interministériel.<br />

Bien qu’une proposition de directive<br />

européenne pour le milieu du travail<br />

soit actuellement en négociation et<br />

doive être finalisée pour 2024/2025,<br />

il faudra attendre la fin de la décennie<br />

pour qu’elle soit mise en application<br />

au <strong>Luxembourg</strong> en raison des délais<br />

de transposition de plusieurs années,<br />

auxquels s’ajouteront une attente supplémentaire<br />

pour la mise en œuvre<br />

dans certaines entreprises. De plus, le<br />

Grand-Duché n’a pas fait preuve de la<br />

plus grande rapidité dans l’adoption<br />

© Initiative pour un droit de vigilance<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

concrète des législations européennes<br />

en la matière : deux ans et demi après<br />

l’introduction d’un règlement sur les<br />

minerais de conflit pour tout le Vieux<br />

Continent, aucune loi-cadre luxembourgeoise<br />

n’a été créée.<br />

La population elle-même déplore cette<br />

situation : la dernière enquête ILRES a révélé<br />

que 87% des résidents du pays sont<br />

en faveur d’un règlement empêchant le<br />

financement de sociétés dont les activités<br />

seraient liées à des violations des droits humains<br />

et des dommages environnementaux.<br />

Trois habitants sur quatre sont d’avis<br />

qu’il faudrait introduire une telle législation<br />

avant les élections d’octobre 2023.<br />

Initier un véritablement changement<br />

Afin de faire sortir le gouvernement<br />

luxembourgeois de son inertie, l’Initiative<br />

pour un devoir de vigilance a élaboré<br />

une proposition de loi concernant les<br />

entreprises. Celle-ci reprend notamment<br />

deux éléments d’ores et déjà défendus<br />

par le Grand-Duché, à savoir l’inversion<br />

de la charge de la preuve en faveur<br />

de la victime (les entreprises disposant<br />

de l’information nécessaire pour prouver<br />

qu’elles ont tout mis en œuvre pour<br />

éviter des violations) et le contrôle au niveau<br />

de toute la chaîne de valeur.<br />

D’autres éléments clés viennent compléter<br />

la proposition, dont l’élaboration d’un<br />

plan de transition écologique conforme<br />

à l’accord de Paris pour les entreprises<br />

montrant des incidences négatives sur<br />

le changement climatique, ou encore la<br />

création d’une autorité de contrôle du<br />

devoir de vigilance. À noter aussi que la<br />

proposition comprend également une<br />

différenciation en fonction de la taille et<br />

de la capacité des sociétés.<br />

L’Initiative avait invité tous les partis politiques<br />

à déposer la proposition. Seuls<br />

D’Piraten et déi Lenk ont répondu positivement<br />

à cet appel. Le chemin reste donc<br />

encore long avant qu’un véritable tournant<br />

soit engagé dans le domaine des<br />

droits humains au sein des entreprises<br />

luxembourgeoises (ou ayant leur siège au<br />

<strong>Luxembourg</strong>).<br />

Par P. Paquet


LABORATOIRE SOCIAL<br />

Le logement Triple A<br />

91<br />

Accessible - Abordable - Accompagné<br />

Le promoteur social<br />

www.abitatio.lu<br />

Le bailleur social<br />

www.ais.lu<br />

L’inclusion sociale<br />

www.accompagnement.lu<br />

Une fondation, 3 départements<br />

Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />

www.fondation-logement.lu<br />

202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>

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