Smart Cities Luxembourg - n°16
Le 16ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
Le 16ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Juin 2023 | n˚16<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
TOKYO :<br />
UNE VILLE<br />
INTELLIGENTE, DURABLE<br />
ET RÉSILIENTE<br />
INNOVATION :<br />
L’ALLIANCE<br />
DES INTELLIGENCES<br />
HOUSE OF<br />
SUSTAINABILITY :<br />
PROMOUVOIR, FÉDÉRER<br />
ET FACILITER LA<br />
TRANSITION DURABLE<br />
DES ENTREPRISES<br />
LOGEMENT :<br />
LES TINY HOUSES,<br />
UNE SOLUTION<br />
À LA CRISE ?<br />
© Metaform / Steve Troes<br />
HELIX : UNE OASIS CERTIFIÉE PLATINE<br />
POUR POST LUXEMBOURG
D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />
Lauschtert eise Podcast.
ÉDITO<br />
3<br />
Quel visage pour le <strong>Luxembourg</strong> de demain ?<br />
Soutenir le développement d’une économie résiliente, compétitive<br />
et inclusive dans les décennies à venir, voilà l’objectif de<br />
<strong>Luxembourg</strong> Stratégie, la direction de prospective stratégique<br />
du ministère de l’Économie établie en fin d’année 2020. Représentants<br />
de l’État, de la société civile et d’entreprises ainsi que<br />
de nombreux experts planchent depuis trois ans sur le projet<br />
ECO2050 qui vise à produire des scénarios de développement<br />
pour l’économie luxembourgeoises en 2050. Après une première<br />
phase exploratoire, trois scénarios ont été retenus. Ceux-ci<br />
ont été élaborés en fonction des douze mégatendances qui influencent<br />
l’écosystème luxembourgeois, notamment en ce qui<br />
concerne l’évolution de la population, le marché de l’emploi, le<br />
système éducatif ou le changement climatique.<br />
Tous les scénarios ont été produits en suivant un principe de<br />
plausibilité et se caractérisent par leurs combinaisons de facteurs,<br />
qu’ils soient certains ou incertains. Le premier, intitulé<br />
« somnambule socio-économique », parie sur la continuité de<br />
nos modes de vie actuels, avec un Grand-Duché qui attire continuellement<br />
des salariés, entre autres, et qui mise sur un mode<br />
de gouvernance à court terme. Le dernier, « optimisme technodigital<br />
», repose sur des prévisions où l’innovation technologique<br />
se met au service de l’efficience sans que les comportements des<br />
êtres humains ne changent. Celui-ci prévoit un <strong>Luxembourg</strong> de<br />
1,2 million d’habitants, confronté à des crises du logement et de<br />
l’emploi ainsi qu’à une montée du populisme. Les deux scénarios<br />
ont certes chacun leurs opportunités mais aussi leurs menaces<br />
qui fragiliseraient l’environnement ou l’équilibre social<br />
notamment. Cette liste de menaces est non exhaustive mais elle<br />
questionne déjà réellement le monde dans lequel nos enfants<br />
vivront. Ces deux cas de figure aux aspects parfois dystopiques<br />
laissent un boulevard d’intérêt au second, à savoir le scénario de<br />
« circularité bio-régionale » qui puise ses racines dans la simplification<br />
sociale et territoriale.<br />
Et si ce dernier était le plus représentatif d’un mode de vie « smart » ?<br />
Il impliquerait néanmoins un changement de paradigme<br />
sociétal puisqu’il prônerait la fin d’une course effrénée vers le<br />
profit. D’abord, la croissance économique et démographique<br />
ralentirait, ce qui allègerait la pression sur tous les plans : logement,<br />
éducation, santé, environnement, etc. La croissance visée<br />
serait avant tout qualitative et mesurée par le « PIBien-être<br />
bio-régional ». L’écart entre les plus riches et les plus pauvres<br />
diminuerait ; le plus grand nombre vivrait donc bien mais avec<br />
moins, car les niveaux des salaires, des pensions et la couverture<br />
sociale stagneraient. Le marché du travail, lui, serait complètement<br />
remodelé en raison de la pénurie de compétences<br />
manuelles et low-tech. Les flux de services et de travail s’imprègneraient<br />
des circuits courts, ils se rapprocheraient et se simplifieraient.<br />
D’un point de vue environnemental, la digitalisation<br />
et les innovations seraient pensées pour le vivant pendant que<br />
la place financière serait « vert foncé ». En misant sur la réindustrialisation<br />
circulaire, l’économie du partage au sein de la<br />
Grande Région ou la diversification énergétique, le réchauffement<br />
climatique ne dépasserait pas le seuil des 2°C. Enfin, du<br />
côté politique, le Grand-Duché aurait recourt à la démocratie<br />
participative au cœur de la Grande Région, où les prises de décisions<br />
locales prendraient plus d’importance.<br />
Ce scénario, aussi utopique soit-il, pourrait être le visage du<br />
<strong>Luxembourg</strong> de demain puisqu’il combine les aspects sociaux<br />
et environnementaux à ceux d’une économie résiliente, compétitive<br />
et inclusive si chère aux stratégies mises en place dans les<br />
entreprises ou les institutions actuellement. S’il paraît « smart »,<br />
le cas de figure « circularité bio-régionale » devra faire face aux<br />
possibles réticences de certains et au choix des citoyens dans<br />
les urnes lors des élections prochaines et futures. Quant aux politiques,<br />
ils devront prendre des décisions fortes pour permettre<br />
au <strong>Luxembourg</strong> de rayonner, à l’international ou sur son territoire,<br />
sans nuire au vivant dans sa généralité. Est-ce le monde<br />
que nous devrions accepter par obligation ou celui que nous<br />
souhaitons réellement, par conviction, pour continuer à vivre<br />
décemment sans compromettre notre confort de vie ? L’État<br />
est-il prêt ? Sommes-nous prêts ?<br />
Par P. Birck
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Chris Mick<br />
Julien Menegalli<br />
Romain Thomas<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Anna Arbizzoni/Bianco Design<br />
Photographie<br />
Julian Pierrot<br />
Yves Kortum<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Pixabay / Unsplash / Freepik / Shutterstock<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
Tokyo : une ville intelligente, durable et résiliente 8<br />
Bissen : un même choix pour une nouvelle ville 12<br />
Grevenmacher : le « Miseler way of life » 16<br />
Rumelange : un avenir coloré pour la ville des roches rouges 20<br />
Frisange : des projets pour répondre aux défis futurs 24<br />
Remich : polir la « Perle de la Moselle » 28<br />
Sanem : vivre ensemble 32<br />
Contern se met à la page pour ses citoyens 36<br />
GREEN BUILDING<br />
Helix : une oasis certifiée platine pour POST <strong>Luxembourg</strong> 40<br />
Julien Cajot : production et application d’enrobés : quelques procédés particuliers 44<br />
Une nouvelle étape pour le groupe Viessmann 46<br />
Société Cloos : transformer les résidus en matières premières 50<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Les défis de l’industrie des semi-conducteurs 54<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
IA : l’alliance des intelligences 56<br />
Le futur campus des technologies de la santé verra le jour en 2024 58<br />
Pourquoi promouvoir les « Girls in Digital » ? 60
5<br />
MOBILITÉ<br />
Voitures électriques : les dernières nouveautés de cet été 2023 62<br />
Mobilité douce : un appel à changer de braquet 66<br />
Les quadricycles électriques : une réponse à la mobilité de demain 68<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Phoenix Contact : MINT, la transition énergétique en parfaites conditions 70<br />
Eurosolar Lëtzebuerg : transition énergétique : sur le chemin de l’acceptation 74<br />
HoS : promouvoir, fédérer et faciliter la transition durable des entreprises 76<br />
NBenefit$ Evaluation : des solutions fondées sur la nature 78<br />
WeThink : penser et agir pour le développement durable 80<br />
FDE annonce la découverte d’hydrogène naturel dans le bassin minier lorrain 82<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
FAL : les avantages de la gestion locative sociale 84<br />
Les Tiny Houses, une solution à la crise ? 86<br />
Inter-Actions : l’interaction, la clé de l’intégration sociale 88<br />
Droits humains en entreprise : le <strong>Luxembourg</strong> en fait-il assez ? 90
Le <strong>Luxembourg</strong>, un pays assurément multilingue<br />
Le Service national de la jeunesse (SNJ) a réalisé une enquête auprès<br />
des parents résidant au <strong>Luxembourg</strong> afin de récolter des données sur les<br />
pratiques langagières de leurs enfants âgés entre zéro et quatre ans dans<br />
leur cellule familiale. L’étude, qui visait à mieux comprendre le quotidien<br />
des plus jeunes dans le bain linguistique que constitue le <strong>Luxembourg</strong>,<br />
a notamment permis de révéler le grand nombre de langues utilisées<br />
au sein des familles, puisque les parents ont mentionné 124 langues<br />
différentes au total. Environ deux enfants sur trois sont en contact avec<br />
au moins deux langues à la maison, les enfants monolingues forment<br />
donc une minorité !<br />
Source : SIP<br />
La Commission européenne définit l’avenir de l’euro<br />
La Commission européenne a présenté le 28 juin le paquet « monnaie<br />
unique » définissant l’avenir de l’euro. Celui-ci comprend deux propositions<br />
législatives: une sur le cours légal des espèces pour conserver leur rôle<br />
en faisant en sorte qu’elles soient largement acceptées comme moyen<br />
de paiement et restent faciles à obtenir pour les citoyens et les entreprises<br />
de toute la zone euro; et une autre définissant un cadre juridique pour la<br />
mise en circulation d’un possible euro numérique en complément des<br />
billets et des pièces. Ces propositions permettraient d’utiliser en Europe<br />
un mode de paiement numérique économique, sûr et fiable basé sur<br />
une forme de monnaie publique acceptée partout et qui compléterait les<br />
solutions privées existantes.<br />
Source : Commission européenne<br />
De nouveaux outils pour promouvoir le <strong>Luxembourg</strong><br />
À l’occasion de la fête nationale, l’initiative « <strong>Luxembourg</strong> – Let’s make it<br />
happen » (LMIH) a lancé une série de nouveaux outils digitaux et physiques<br />
pour soutenir la promotion de l’image de marque luxembourgeoise.<br />
Parmi ceux-ci, la campagne « <strong>Luxembourg</strong>. Our Common Ground »<br />
met en lumière la diversité culturelle propre au Grand-Duché par le<br />
biais, notamment, d’un film du même nom. Aussi, huit illustrateurs<br />
luxembourgeois ont réalisé chacun une affiche et une carte postale<br />
présentant les différentes facettes du pays. La collection complète est<br />
disponible sur le site luxembourgcollection.lu.<br />
Source : SIP
8<br />
JAPON<br />
GOUVERNANCE<br />
TOKYO, UNE VILLE<br />
INTELLIGENTE, DURABLE<br />
ET RÉSILIENTE
GOUVERNANCE<br />
9<br />
Performante et mystérieuse à la fois,<br />
tiraillée tour à tour entre modernité et<br />
tradition, Tokyo semble tout droit sortie<br />
d’un film de science-fiction teinté d’une<br />
touche manga. Avec ses gratte-ciel, ses<br />
rues commerçantes bondées ainsi que<br />
ses enseignes au néon, l’ultra modernité<br />
côtoie harmonieusement les temples<br />
bouddhistes, les sanctuaires shinto et<br />
le palais impérial. Avec une densité urbaine<br />
élevée, la ville de plus de 13 millions<br />
d’habitants fait face à des défis<br />
complexes en matière de transport, de<br />
gestion des ressources et de qualité de<br />
vie de ses citoyens. Cependant, Tokyo,<br />
considérée depuis longtemps comme<br />
un leader mondial en matière de technologie<br />
et d’innovation, s’est rapidement<br />
adaptée en embrassant le concept<br />
de ville intelligente et en mettant en<br />
œuvre des initiatives innovantes pour<br />
relever ces défis de manière efficace et<br />
durable.<br />
Une stratégie en trois points<br />
La ville de Tokyo s’est donné pour objectif<br />
de créer « le nouveau Tokyo ». Ce<br />
concept est résolument axé sur le confort<br />
et le bien-être de ses habitants. Pour<br />
cela, la capitale nipponne a élaboré une<br />
stratégie basée sur trois points : une ville<br />
sûre, diversifiée et intelligente.<br />
Créer une ville plus sûre est le premier<br />
pilier de cette nouvelle politique. Tokyo,<br />
comme d’ailleurs le pays entier, est une<br />
ville sujette à des catastrophes naturelles<br />
telles que les tremblements de terre et les<br />
typhons, fréquents dans la région. Les<br />
autorités de la ville ont mis les moyens<br />
pour la rendre moins vulnérable. D’importants<br />
investissements ont été réalisés<br />
dans les infrastructures pour rendre<br />
la ville résistante aux séismes à plus de<br />
95%. Les bâtiments ont été renforcés<br />
pour pouvoir affronter au mieux les catastrophes<br />
naturelles. Les habitations et<br />
les infrastructures routières sont également<br />
conçues pour résister aux séismes<br />
et autres inondations. En enterrant les<br />
câbles électriques et téléphoniques, la<br />
ville a renforcé sa sécurité et son esthétique.<br />
Malgré sa densité, Tokyo entend<br />
renforcer les espaces verts qui contribuent<br />
à la qualité de l’air et de la vie. La<br />
ville peut se targuer de posséder plus de<br />
433 ha de parcs et de zones vertes et cela<br />
malgré le manque d’espace.<br />
La diversité est le deuxième pilier de la<br />
« nouvelle ville ». Tokyo entend renforcer<br />
son rayonnement culturel et son attrait<br />
touristique. L’accès à la diversité culturelle<br />
pour les habitants de la capitale japonaise,<br />
ainsi que pour les quelque 25<br />
millions de touristes qui visitent la ville<br />
annuellement, demeure un objectif majeur<br />
pour les autorités conscientes de<br />
l’enjeu social, culturel et économique.<br />
D’autre part, confrontée à la vieillesse<br />
de sa population, Tokyo investit massivement<br />
dans son système de santé pour<br />
rendre la capitale plus résiliente pour les<br />
anciennes générations. Elle entend créer<br />
plus de 60.000 hébergements pour personnes<br />
âgées d’ici 2025. Le bien-être est<br />
une préoccupation de tous les instants<br />
pour la ville qui compte grâce à cela attirer<br />
les entreprises à haut potentiel. La<br />
qualité de la vie et l’excellence des services<br />
offerts par la ville, comme l’éducation,<br />
la santé et l’attractivité culturelle<br />
rendent la capitale nipponne plus<br />
agréable à vivre.<br />
La ville de plus de 13 millions<br />
d’habitants fait face à des défis<br />
complexes en matière de transport,<br />
de gestion des ressources et de qualité<br />
de vie de ses citoyens<br />
Un savoir-faire technologique au service<br />
de l’innovation<br />
Le dernier pilier de cette politique globale<br />
et ambitieuse est la ville intelligente.<br />
C’est un impératif dicté par la densité urbaine<br />
et par l’exiguïté des espaces. Pour<br />
cela, la ville de Tokyo peut compter sur<br />
son savoir-faire technologique et son excellence<br />
dans le domaine de l’innovation.<br />
D’abord, la congestion du trafic est un<br />
problème courant dans les grandes villes,<br />
mais Tokyo a pris des mesures audacieuses<br />
pour améliorer la mobilité de ses<br />
citoyens, notamment en encourageant le<br />
télétravail. Grâce à la mise en place d’un<br />
système de transport intelligent, la ville<br />
surveille et gère le trafic en temps réel.<br />
Des capteurs et des caméras sont utilisés
10<br />
GOUVERNANCE<br />
pour optimiser les feux de signalisation,<br />
réduisant ainsi les embouteillages et les<br />
temps de trajet. De plus, Tokyo investit<br />
dans les technologies de transport du<br />
futur, telles que les véhicules électriques,<br />
les trains à très grande vitesse, les transports<br />
en commun intelligents et les initiatives<br />
de covoiturage pour favoriser une<br />
mobilité plus durable.<br />
D’autre part, Tokyo s’est engagée à réduire<br />
son empreinte écologique et à<br />
promouvoir une utilisation efficace des<br />
ressources. En généralisant l’utilisation<br />
des ampoules LED, la ville compte réduire<br />
sa consommation électrique de<br />
38% à l’horizon 2025. Grâce à des campagnes<br />
de sensibilisation ciblées, l’usage<br />
du plastique a été réduit considérablement,<br />
ainsi que le gaspillage alimentaire,<br />
un fléau qui détruit 6 millions de tonnes<br />
de denrées comestibles par an, rien qu’à<br />
Tokyo. En outre, la ville a mis en place<br />
des systèmes de gestion des déchets intelligents,<br />
utilisant des capteurs pour<br />
surveiller les niveaux de remplissage des<br />
bacs à ordures et optimiser les itinéraires<br />
de collecte, réduisant ainsi les déchets<br />
non ramassés. De plus, Tokyo encourage<br />
l’utilisation d’énergies renouvelables et<br />
met en œuvre des stratégies d’économie<br />
d’énergie dans les bâtiments, notamment<br />
l’installation de panneaux solaires<br />
et l’utilisation de systèmes de climatisation<br />
intelligents pour réduire la consommation<br />
d’énergie.<br />
Haute connectivité et gouvernance<br />
éclairée<br />
La connectivité est essentielle pour une<br />
ville intelligente, et Tokyo est à la pointe<br />
dans ce domaine. La ville offre un accès<br />
haut débit à internet dans les espaces<br />
publics, les parcs, les gares et les bâtiments<br />
municipaux, garantissant ainsi<br />
une connectivité constante aux résidents<br />
et aux visiteurs. De plus, elle déploie activement<br />
la technologie 5G pour permettre<br />
des vitesses de connexion plus rapides et<br />
soutenir les innovations telles que l’Internet<br />
des objets (IoT) et les véhicules<br />
autonomes.<br />
Tokyo collecte et analyse une quantité<br />
importante de données provenant de différentes<br />
sources, notamment les transports,<br />
l’énergie et les services publics. Ces<br />
données sont utilisées pour prendre des<br />
décisions éclairées en matière de planification<br />
urbaine, de gestion des ressources<br />
et d’amélioration des services publics. La<br />
ville utilise également des plateformes<br />
numériques interactives pour encourager<br />
l’engagement citoyen et permettre<br />
aux résidents de participer activement à<br />
la gouvernance de leur ville.<br />
Les Jeux Olympiques de Tokyo 2020 ont<br />
été l’occasion rêvée pour initier un cycle<br />
de développement urbain sous le slogan<br />
de « Nouveau Tokyo ». Malgré une population<br />
vieillissante, un manque manifeste<br />
d’espace et une infrastructure à repenser,<br />
la ville croit en ses capacités à changer<br />
radicalement de visage à l’horizon 2030.<br />
L’objectif ultime est d’être première de<br />
la classe parmi les villes intelligentes. Un<br />
modèle de modernité et de résilience,<br />
notamment grâce à une force de frappe<br />
technologique sans pareil, à des ressources<br />
humaines hautement qualifiées,<br />
mais également à un fort ancrage dans la<br />
pure tradition ancestrale.<br />
Par R. Hatira<br />
433 ha<br />
d’espaces verts<br />
38%<br />
d’électricité consommée en moins grâce<br />
à l’éclairage LED
GOUVERNANCE<br />
11<br />
La prochaine<br />
génération<br />
des pompes<br />
à chaleur :<br />
la nouvelle<br />
Vitocal 250-A<br />
La nouvelle Vitocal 250-A atteint une<br />
température de départ jusqu'à 70 °C<br />
à une température extérieure de -10°C.<br />
Elle est donc idéale pour la modernisation,<br />
car les radiateurs existants peuvent être<br />
utilisés. La pompe à chaleur se présente<br />
dans un design attrayant et de qualité.<br />
Grâce à son efficacité élevée, les coûts<br />
d'exploitation sont réduits. La nouvelle<br />
Vitocal 250-A utilise le fluide frigorigène<br />
R290 (Propane) respectueux de<br />
l'environnement.<br />
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35 Rue JF Kennedy - L-7327 Steinsel<br />
Tel 26336201 - info@viessmann.lu
12<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
UN MÊME<br />
CHOIX<br />
POUR UNE<br />
NOUVELLE<br />
VILLE<br />
Administration communale de Bissen<br />
David Viaggi
GOUVERNANCE<br />
13<br />
Les résultats sont tombés : la commune<br />
de Bissen a redonné sa confiance à David<br />
Viaggi qui rempile ainsi pour un second<br />
mandat. Bourgmestre depuis 2019, il a<br />
su prouver à sa population que sa priorité<br />
était la qualité de vie et le développement<br />
de la ville. À l’aube de ces six prochaines<br />
années, l’élu fait le point sur ses<br />
objectifs et ses projets à venir. Interview.<br />
Vous voilà une nouvelle fois à la tête de<br />
votre commune…<br />
En effet, la population a manifesté son<br />
contentement par rapport aux projets<br />
mis en place lors de ces dernières années<br />
et nous a offert presque 70% de ses<br />
voix. Cela me réjouit à plus forte raison<br />
que nous avons dû gérer de nombreuses<br />
crises. Cette réélection prouve que<br />
nous avons été capables de continuer<br />
à répondre aux besoins de nos citoyens<br />
malgré la conjoncture difficile. Le succès<br />
est d’autant plus grand que nous avons<br />
obtenu trois sièges supplémentaires au<br />
conseil communal en passant de cinq<br />
à huit (sur onze au total). Je suis donc<br />
particulièrement heureux de cette belle<br />
progression.<br />
Quels sont vos projets pour ce nouveau<br />
mandat ?<br />
Les deux dernières années ont permis de<br />
réaliser les études nécessaires pour créer<br />
la commune moderne et dynamique que<br />
nous souhaitons. Le premier chantier<br />
que nous entamerons est l’extension de<br />
l’école primaire. Sa toiture doit être rénovée<br />
et nous avons décidé d’en profiter<br />
pour l’enlever et y construire un troisième<br />
étage à la place, celui-ci étant devenu<br />
indispensable pour accueillir tous<br />
les élèves de la commune. Cette future<br />
surface permettra d’intégrer à la structure<br />
actuelle quatre classes, deux salles<br />
d’appui, des espaces administratifs et<br />
des sanitaires. Le projet s’accompagnera<br />
d’une mise en conformité des autres<br />
étages de l’école, d’une nouvelle entrée<br />
adaptée aux PMR et d’une modification<br />
des espaces extérieurs. À partir de la<br />
prochaine rentrée académique et pour<br />
le temps des travaux, une construction<br />
modulaire provisoire sera installée sur le<br />
parking situé en haut de la rue de la Gare.<br />
L’extension de l’école primaire libérera<br />
de la place dans un bâtiment voisin qui<br />
pourra ainsi accueillir la maison relais.<br />
Nous souhaitons<br />
que les jeunes participent<br />
activement aux décisions<br />
communales ; le service jeunesse<br />
devra donc communiquer<br />
leurs besoins<br />
et faire entendre leur voix<br />
Le développement exponentiel de la<br />
commune exige aussi l’augmentation<br />
des capacités d’accueil de la crèche. Une<br />
annexe sera donc construite pour créer<br />
45 à 55 places supplémentaires et, dans<br />
un souci d’écologie et d’harmonie avec<br />
le bâtiment existant, elle sera érigée en<br />
bois.<br />
Notre objectif consiste à repenser l’aménagement<br />
de la ville pour rassembler les<br />
activités de même type et revitaliser le<br />
centre, le tout permettra d’accroître la<br />
qualité de vie de nos habitants. À l’aide<br />
de la participation active de ceux-ci, nous<br />
avons fait le choix d’effectuer une transformation<br />
totale de la Place de l’Immigration<br />
située au cœur de la ville. Celle-ci<br />
impliquera entre autres la modification<br />
de la voirie pour interdire le passage des<br />
voitures, l’implantation de divers espaces<br />
verts et la création de nouveaux<br />
bâtiments administratifs accompagnés<br />
de petits commerces. Les travaux seront<br />
entamés lors de ce mandat et la réalisation<br />
de ce projet d’envergure est estimée<br />
à 35 millions d’euros.<br />
Le réaménagement du centre inclura<br />
également la création de logements<br />
à coût modéré et d’habitations pour<br />
jeunes. Un nouveau PAP sera prochainement<br />
voté prenant en compte le développement<br />
de notre offre en la matière. Le<br />
but est véritablement d’écouter chaque<br />
Bissenois et de répondre aux besoins de<br />
chacun d’eux.<br />
Que prévoyez-vous pour les jeunes<br />
Bissenois ?<br />
Dans l’exercice de mes fonctions, j’ai<br />
malheureusement constaté que les<br />
adolescents et les adultes ne se rencontraient<br />
que trop peu au sein de<br />
notre commune. Pour répondre à cette<br />
problématique, nous voulons créer un<br />
service totalement dédié à nos jeunes<br />
citoyens. Le service aura la tâche de<br />
resserrer les liens entre ces derniers et<br />
leurs aînés. L’objectif est d’améliorer<br />
significativement la prise en charge de<br />
cette partie de la population et de lui<br />
permettre d’organiser des événements<br />
pour s’impliquer dans la vie communautaire.<br />
Nous souhaitons également que les<br />
jeunes participent activement aux décisions<br />
communales. Pour ce faire, le service<br />
administratif qui leur sera prochainement<br />
consacré devra communiquer<br />
leurs besoins et faire entendre leur voix.<br />
Nouvelle Place de l'Immigration<br />
La dernière fonction du service jeunesse<br />
sera d’assurer un accompagnement<br />
efficace en matière d’orientation
14<br />
GOUVERNANCE<br />
Nouvelle maison des jeunes<br />
scolaire et professionnelle. Cela pourra<br />
se faire par le biais de rencontres ou de<br />
journées de formation par exemple.<br />
La gestion de l’eau vous avait beaucoup<br />
occupé lors de votre dernier mandat.<br />
Qu’en est-il pour le nouveau ?<br />
Nous avons effectivement déjà accordé<br />
une attention importante à cette ressource<br />
essentielle lors de ces dernières<br />
années. Pour celles à venir, l’objectif<br />
sera la mise en place concrète de nos<br />
ambitions. Ainsi, la construction d’un<br />
nouveau bassin d’eau potable sera<br />
prochainement lancée et permettra de<br />
remplacer l’actuel qui se fait vieillissant<br />
et dont l’avenir n’a pas encore été défini.<br />
Ce dernier est une infrastructure enterrée<br />
d’une capacité de 250 m³, ce qui<br />
devient trop peu pour notre population<br />
se rapprochant des 3.500 âmes. Le futur<br />
bassin prendra la forme d’un château<br />
d’eau divisé en trois compartiments. Il<br />
augmentera les capacités de stockage<br />
à 1.000 m³ avec une réserve de 500 m³.<br />
En ce qui concerne les risques d’inondation<br />
particulièrement élevés dans<br />
notre commune traversée par l’Attert,<br />
nous travaillons pour le moment à<br />
l’élaboration d’un cahier des charges<br />
avec l’aide de l’Administration de la<br />
gestion de l’eau pour revoir toutes nos<br />
mesures anti-crues. Celles-ci comprendront<br />
certainement, une fois revues,<br />
la rénovation des zones à risque, en<br />
collaboration avec un bureau d’ingénieurs<br />
allemand spécialisé dans ce type<br />
de problématique, ou encore un volet<br />
concernant les fortes pluies de plus en<br />
plus fréquentes.<br />
Nous ne manquons guère<br />
de projets pour ces prochaines<br />
années, le défi sera de coordonner<br />
chacun d’eux afin de préserver<br />
le bien-être de nos citoyens<br />
Nous ne manquons donc guère de projets<br />
pour ces prochaines années, le défi<br />
sera de coordonner chacun d’eux afin de<br />
préserver le bien-être de nos citoyens le<br />
plus possible.<br />
35 millions<br />
budget estimé pour<br />
la transformation du centre-ville<br />
Administration communale de<br />
Bissen<br />
1, rue des Moulins<br />
L-7784 Bissen<br />
www.bissen.lu
GOUVERNANCE<br />
15<br />
WE TAKE CARE!<br />
4, ZAE – route de Bettel<br />
L-9415 VIANDEN<br />
Tél.: +352 83 41 41 -1<br />
Fax: +352 84 90 10<br />
info@osch.lu<br />
www.osch.lu
16<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
GREVENMACHER,<br />
LE « MISELER<br />
WAY OF LIFE »<br />
Administration communale de Grevenmacher<br />
Léon Gloden
GOUVERNANCE<br />
17<br />
Grevenmacher, métropole de la Moselle<br />
luxembourgeoise et commune<br />
frontalière avec l’Allemagne, possède<br />
de nombreux atouts liés à sa situation<br />
géographique. Ses infrastructures<br />
modernes et son cadre naturel entre<br />
le fleuve et les vignes en font une ville<br />
dans laquelle il fait bon vivre. D’autre<br />
part, elle occupe un rôle majeur au sein<br />
du territoire en tant que centre d’attractivité<br />
régional. Le défi est ainsi de<br />
concilier la qualité de vie avec un potentiel<br />
de croissance démographique<br />
et économique durable. Rencontre<br />
avec Léon Gloden, le bourgmestre.<br />
Une commune dynamique<br />
Grevenmacher compte la présence de<br />
deux poids lourds de la production vinicole<br />
luxembourgeoise, à savoir les<br />
Domaines Vinsmoselle et les Caves Bernard<br />
Massard. Les 57 ha de vignes de<br />
son territoire font d’elle la capitale du<br />
vin. Mais ce n’est pas tout ! Il y a aussi<br />
l’agriculture, le tourisme, l’artisanat, des<br />
PME et un marché tertiaire toujours en<br />
développement. « Nous nous positionnons<br />
comme un centre d’attraction régional<br />
en témoignent les antennes ministérielles<br />
qui se trouvent ici. Du point<br />
de vue de l’extension de la commune,<br />
notre défi consiste à optimiser la surface<br />
de 16,48 km² située entre la Moselle et le<br />
vignoble et accolée à l’Allemagne », souligne<br />
le bourgmestre. La commune dépasse<br />
aujourd’hui les 5.000 habitants et<br />
poursuit son développement en matière<br />
de logement et de zone d’activité économique.<br />
Sur ce point, elle dispose d’un<br />
tissu commercial et industriel important<br />
notamment avec la zone du Potaschbierg<br />
qui recense de nombreuses entreprises<br />
leader sur le marché mondial, comme<br />
Webasto ou SAB. Une nouvelle zone artisanale<br />
devrait voir le jour, avec la venue<br />
d’artisans et de startups. « L’idée, en<br />
créant un tel complexe, serait d’attirer<br />
les entreprises avoisinantes et leurs collaborateurs<br />
ici », indique le bourgmestre.<br />
En face du nouveau centre médical avec<br />
IRM, des espaces de bureaux sont prévus.<br />
Ils pourraient être occupés par des entreprises<br />
desireuses de décentraliser une<br />
partie de leurs activités pour faciliter la<br />
vie de leurs salariés. En effet, la question<br />
de la mobilité reste cruciale et le bourgmestre<br />
s’est toujours attaché à « travailler<br />
au désengorgement de la ville de <strong>Luxembourg</strong><br />
». En effet, chaque jour entre 15 et<br />
20.000 frontaliers allemands traversent<br />
la ville. Ils n’ont pas d’autre choix que<br />
d’emprunter le pont qui enjambe la<br />
Moselle avant de gagner le centre-ville<br />
qui les mène vers l’autoroute pour atteindre<br />
la capitale. Pour réduire ce flux<br />
de véhicules, les solutions émergent des<br />
deux côtés de la frontière. L’implantation<br />
de magasins de détail au centre est aussi<br />
une préoccupation permanente.<br />
Des logements supplémentaires<br />
Après plus de dix ans de travail pour trouver<br />
des accords avec les propriétaires,<br />
le projet d’aménagement « Unter Dem<br />
Piertert » a enfin abouti. Il revêt une importance<br />
particulière pour la ville, car il<br />
se place sous le signe de la mixité. «Personnellement,<br />
je suis opposé à la ghettoïsation<br />
des populations. Séparer les plus<br />
riches des plus modestes ne fait pas partie<br />
de ma vision. C’est pourquoi nous misons<br />
sur une politique de mixité sociale,<br />
cela passe notamment par la création de<br />
logements à coût modéré», précise Léon<br />
Gloden. Ce nouveau quartier prendra<br />
place dans un endroit idyllique à côté<br />
des vignobles et proche du centre-ville, à<br />
proximité de l’écluse de Grevenmacher.<br />
Il verra le jour sur une surface brute de<br />
3,72 hectares. Des logements mixtes y<br />
seront créés, avec 45 maisons unifamiliales,<br />
6 résidences et 50 à 60 appartements<br />
offrant une possibilité d’accueil<br />
de plus de 250 habitants. Autre<br />
projet important : celui de l’agrandissement<br />
des structures scolaires. « Aujourd’hui,<br />
nous accueillons entre 600<br />
et 700 élèves, notre capacité va devoir<br />
atteindre les 900 à 1.000 enfants. Nous<br />
avons déjà fait l’acquisition des terrains<br />
au niveau du centre-ville pour atteindre<br />
cet objectif », complète le bourgmestre.<br />
Il ajoute que d’importantes mesures<br />
en matière de sécurité ont été prises à<br />
proximité des écoles. La commune a<br />
récemment obtenu l’accord de l’Administration<br />
des ponts et chaussées pour<br />
l’aménagement d’une zone à vitesse<br />
réduite aux abords de l’établissement<br />
afin de garantir la sécurité des enfants.<br />
L’agrandissement provisoire de la maison<br />
relais sera achevé d’ici le mois de<br />
septembre, plus de 60 enfants seront<br />
accueillis. « Pour résumer, nous aurons<br />
investi plus de 130 millions d’euros<br />
pour le développement des infrastructures<br />
de la commune, nous avons à<br />
cœur de répondre aux besoins de nos<br />
habitants dans tous les domaines. Sur<br />
le plan des services, nous avons constaté<br />
l’augmentation des besoins, c’est la<br />
raison pour laquelle nous avons notamment<br />
recruté un nouvel urbaniste et un<br />
collaborateur en charge de la gestion<br />
des finances », précise le bourgmestre.<br />
PAP Pietert
18<br />
GOUVERNANCE<br />
© Ville de Grevenmacher<br />
Maison d’Osbourg<br />
Certifiée à 50% du Pacte Climat<br />
« Si le flux de voitures incessant entraîne<br />
forcément des pics de pollution sur le tronçon<br />
le plus fréquenté de la commune, la<br />
qualité de l’air est tout de même très bonne<br />
ailleurs. Nous sommes certifiés à 50% du<br />
Pacte Climat » indique Léon Gloden. Ce<br />
résultat se traduit par de nombreuses initiatives<br />
comme la technologie LED qui a<br />
été intégrée il y a quelques années à l’ensemble<br />
de l’éclairage public. De nouveaux<br />
panneaux photovoltaïques trôneront sur<br />
le centre culturel. « Nous figurons parmi<br />
les premières communes ayant opté<br />
pour les mesures en faveur des économies<br />
d’énergie. Nous avons réduit l’éclairage et<br />
le chauffage, en témoigne notre contrat<br />
avec la station d’épuration qui permet en<br />
partie de chauffer la piscine municipale. La<br />
charte «commune sans pesticides » signée<br />
par l’administration communale prolonge<br />
ces initiatives durables : les raisins plantés<br />
au centre sont par exemple tous bios »,<br />
poursuit le bourgmestre.<br />
La Maison d’Osbourg (école régionale<br />
de musique de Grevenmacher)<br />
Depuis sa construction à la fin du 14e<br />
siècle, la maison d’Osbourg au centre de<br />
Grevenmacher constitue l’un des bâtiments<br />
historiques les plus importants de<br />
la Moselle luxembourgeoise. Depuis que<br />
l’homonyme, le noble Peter von Osburg,<br />
a remis le bâtiment à la ville de Grevenmacher<br />
en 1418 par acte de donation et<br />
par testament en 1439, elle a été exploitée<br />
à des fins très diverses. Un hospice civil,<br />
une maison pour les pauvres et même<br />
une caserne de gendarmerie se trouvaient<br />
à cette adresse. Deux ans après le<br />
grand incendie, en 1822, une partie du<br />
lieu a été transformée en bâtiment scolaire.<br />
Depuis lors, la maison d’Osbourg a<br />
été utilisée comme école de filles, centre<br />
culturel, bibliothèque municipale et également<br />
pour ce qui représentait l’équivalent<br />
du collège à l’époque. Lieu d’apprentissage<br />
et de promotion des arts et<br />
des sciences, cet édifice unique occupe<br />
toujours ces fonctions à l’heure actuelle.<br />
En 2016, la ville de Grevenmacher, en<br />
coopération avec l’Institut national pour<br />
le patrimoine architectural a entamé une<br />
vaste rénovation du bâtiment et du jardin<br />
d’Osbourg associé. Le bâtiment historique<br />
est devenu un point architectural<br />
culminant de la métropole mosellane qui<br />
revendique ses racines historiques. Lors<br />
de la rénovation, il était très important<br />
pour la ville de Grevenmacher de conserver<br />
les traces de la longue histoire de la<br />
maison d’Osbourg et de les combiner<br />
avec des matériaux et des méthodes de<br />
construction modernes pour obtenir une<br />
symbiose entre l’ancien et le neuf. Accessible<br />
au public pour des concerts et des<br />
événements, la maison accueille aussi<br />
l’école régionale de musique. Le jardin<br />
nouvellement créé avec ses mille couleurs<br />
qui changent au fil des saisons, devient<br />
un lieu de détente pour les citoyens<br />
et les touristes. L’ensemble est inscrit sur<br />
la liste des monuments nationaux protégés<br />
depuis 2017. « Cette bâtisse et son
GOUVERNANCE<br />
19<br />
© Ville de Grevenmacher<br />
© Ville de Grevenmacher<br />
Maison d’Osbourg<br />
Maison d’Osbourg<br />
© ROMAIN SCHMIZ architectes & urbanistes<br />
© ROMAIN SCHMIZ architectes & urbanistes<br />
Centre culturel<br />
Centre culturel<br />
jardin sont un trésor de la région, et témoignent<br />
de leur importance pour le patrimoine<br />
de notre commune », complète<br />
Léon Gloden.<br />
Une ville tournée vers la culture<br />
La Ville de Grevenmacher ainsi que la<br />
Ville de Trèves fêteront ensemble la<br />
Journée de l’Europe le mardi 9 mai 2023<br />
de 14h à 21h sur la place du marché à<br />
Grevenmacher. Au programme de ce<br />
moment placé sous le signe de l’unité<br />
et de la diversité? Un spectacle avec des<br />
concerts d’associations et groupes musicaux<br />
venus du <strong>Luxembourg</strong> et de Trèves.<br />
« Riches d’une amitié avec nos voisins<br />
allemands, nous avons décidé entre<br />
bourgmestres de célébrer cette journée<br />
à Grevenmacher et de renouveler l’expérience<br />
l’année prochaine à Trèves »,<br />
indique le bourgmestre. Un peu plus<br />
tard (le 27 mai), la commune organisera<br />
la 1 ère édition du « Maacher Musekfestival<br />
» sous la forme d’une journée de<br />
concert en plein air. Au parking Laangwiss,<br />
le site du quai du bateau M.S.<br />
Princesse Marie-Astrid, des concerts<br />
pour petits et grands auront lieu à partir<br />
de 17h. Avec Seed To Tree, Daniel<br />
Balthasar et Le Vibe, entre autres, l’accent<br />
est clairement mis sur la musique<br />
luxembourgeoise. Les artistes nationaux<br />
y auront une tribune pour présenter le<br />
large spectre du paysage musical grandducal.<br />
En plus des groupes bien connus,<br />
de jeunes artistes de l’école régionale de<br />
musique de Grevenmacher se produiront.<br />
Des animations familiales et des<br />
spectacles auront lieu en complément<br />
des concerts pour faire de cette journée<br />
un moment convivial et intergénérationnel.<br />
Le bateau M.S. Princesse Marie-<br />
Astrid accueillera une programmation<br />
musicale alternative avec un cadre<br />
plus intimiste, type jazz ou folk pour les<br />
concerts, tandis que la scène principale<br />
sera occupée par de la musique pop<br />
rock.<br />
Ça bouge pour les roses !<br />
Encore un bel événement à ne pas manquer<br />
prochainement ! Fidèle à sa vocation<br />
de remettre le patrimoine rosier dans les<br />
têtes, les coeurs et les jardins, et en vue de<br />
la LUGA 2023 (Luxemburg Gartenschau),<br />
l’asbl « Patrimoine Roses » vise à sensibiliser<br />
à l’histoire rosière de la commune<br />
ainsi qu’à son importance pour les parcs<br />
et jardins. À cette occasion, l’association<br />
et la Ville ont imaginé la création d’une<br />
nouvelle rose répondant au nom de « Machera<br />
». Elle sera plantée un peu partout<br />
dans la commune.<br />
Administration communale de<br />
Grevenmacher<br />
6, Place du marché<br />
L-6755 Grevenmacher<br />
www.grevenmacher.lu
LUXEMBOURG<br />
20<br />
GOUVERNANCE<br />
UN AVENIR COLORÉ<br />
POUR LA VILLE<br />
DES ROCHES ROUGES<br />
Administration communale de Rumelange<br />
Henri Haine<br />
Rumelange a beau être l’une des plus petites communes du <strong>Luxembourg</strong>, elle entend se développer et renforcer<br />
son attractivité malgré sa superficie de 6,83 km². La ville des roches rouges a investi un budget extraordinaire<br />
de 50,3 millions d’euros pour se dynamiser et répondre aux besoins de ses citoyens. Henri Haine, bourgmestre,<br />
présente les nombreux projets déployés et revient sur les défis que Rumelange devra relever à l’avenir.
GOUVERNANCE<br />
21<br />
C’était votre deuxième mandat en tant<br />
que bourgmestre de Rumelange. Quel bilan<br />
tirez-vous de celui-ci ?<br />
Nous avons vécu une période difficile<br />
marquée par les différentes crises : le Covid-19,<br />
la guerre en Ukraine, l’inflation<br />
ou les pénuries de matériaux. Certains<br />
de nos projets ont ainsi logiquement pris<br />
du retard. Malgré tout, nous avons beaucoup<br />
investi pour l’avenir de Rumelange,<br />
et ce, dans divers domaines comme le<br />
sport, le tourisme, la culture, l’encadrement<br />
scolaire ou le logement.<br />
Plus précisément, notre programme<br />
d’investissement s’élevait à 50,3 millions<br />
d’euros, soit le plus grand budget jamais<br />
dégagé à Rumelange, car lors du précédent<br />
mandat nous avions investi 30 millions<br />
d’euros. De plus, nous avons réduit<br />
la dette communale. Lorsque j’ai été élu<br />
bourgmestre en 2011, celle-ci s’élevait<br />
à 11 millions d’euros. Aujourd’hui, elle<br />
n’est plus qu’à 4 millions. En considérant<br />
la conjoncture dans laquelle nous avons<br />
évolué et les recettes communales qui<br />
ont diminué à cause du confinement, je<br />
trouve cela remarquable. Malgré les difficultés<br />
rencontrées, je suis fier d’avoir<br />
pu réaliser autant de projets pour nos<br />
citoyens et l’avenir de la commune en<br />
général !<br />
Quels ont été les principaux projets déployés<br />
?<br />
Nous souhaitions d’abord augmenter la<br />
capacité d’accueil de notre maison relais.<br />
Actuellement, celle-ci peut héberger 168<br />
jeunes, mais ce n’est pas suffisant. Nous<br />
avons donc entamé la construction d’une<br />
nouvelle structure il y a deux ans afin de<br />
doubler le nombre d’enfants encadrés.<br />
Grâce à cet investissement de 9 millions<br />
d’euros, le nouveau bâtiment répondra à<br />
toutes les normes et exigences contemporaines,<br />
notamment en matière d’éducation<br />
puisqu’il comprendra une salle<br />
d’apprentissage, une « chill room », etc.<br />
Nous avons également réalisé de nombreux<br />
investissements dans nos installations<br />
sportives. En témoigne l’inauguration<br />
de notre hall de tennis en<br />
collaboration avec le Sicosport en 2018.<br />
Notre société de tir a également intégré<br />
une nouvelle discipline, le skeet, car<br />
nous avons aménagé les infrastructures<br />
nécessaires à sa pratique. Le vestiaire de<br />
notre club de foot a aussi été rénové. Les<br />
récentes analyses des besoins en matière<br />
d’infrastructures ont mis en lumière l’absence<br />
d’une piscine scolaire à Rumelange.<br />
Pour y remédier, nous espérons approfondir<br />
notre collaboration avec la commune<br />
de Kayl pour en construire une ensemble<br />
dans les prochaines années.<br />
Malgré les difficultés rencontrées,<br />
je suis fier d’avoir pu réaliser autant<br />
de projets pour nos citoyens et l’avenir<br />
de la commune en général<br />
De plus, nous avons alloué près de 12%<br />
de notre budget à la culture. Celui-ci<br />
était notamment dédié à la réalisation du<br />
Spektrum, un lieu réservé aux pratiques<br />
culturelles et artistiques expérimentales<br />
et immersives, à la transformation de la<br />
maison Gonner en un gîte et aux innovations<br />
apportées au Musée National des<br />
Mines de Fer. Ce dernier, aujourd’hui<br />
modernisé, intègre désormais les nouvelles<br />
technologies et la digitalisation<br />
pour proposer, par exemple, des visites<br />
en réalité virtuelle.<br />
Et en matière d’environnement et de<br />
climat ?<br />
Connue pour son histoire minière, Rumelange<br />
est avant tout entourée par la nature<br />
en raison de la présence de la réserve<br />
naturelle Haard-Hesselsbierg-Staebierg.<br />
Nous coopérons avec le Sicona (Syndicat<br />
intercommunal pour la conservation de<br />
la nature) pour les démarches liées au<br />
Pacte Nature. La protection de la biodiversité<br />
passe aussi par des petits projets<br />
comme les aides à la nidification, la mise<br />
en place d’îlots verts avec des plantes régionales<br />
ou le fauchage tardif.<br />
Au total, nous comptons près de 1.600<br />
arbres dans notre cadastre dont certains<br />
participent au verdissement de notre<br />
centre-ville. Une centaine d’entre eux<br />
se trouve même sur la réserve naturelle<br />
Heedbierg et forme un arboretum. Celui-ci<br />
a été mis en place il y a quelques<br />
années mais a été remis au goût du jour<br />
pour pouvoir accueillir les enfants rumelangeois<br />
dans le cadre de sorties scolaires<br />
par exemple. Par ailleurs, nous travaillons<br />
avec diverses associations et l’Administration<br />
de la nature et des forêts pour<br />
favoriser une gestion plus naturelle et diminuer<br />
l’impact de la main humaine sur<br />
nos différents sites.<br />
Concernant le climat et les énergies renouvelables,<br />
un projet de parc éolien a<br />
été abandonné en raison des alouettes<br />
et des chauves-souris qui survolent<br />
notre territoire. Nous misons désormais<br />
sur l’énergie solaire et donc l’installation<br />
de panneaux photovoltaïques, avec<br />
l’aide de SUDenergie. Notre école et les<br />
tribunes du club de football de l’Union<br />
Sportive Rumelange sont d’ores et déjà<br />
munies de ces panneaux. La future maison<br />
relais le sera également une fois que<br />
les travaux seront achevés. De plus, nous<br />
réduisons notre empreinte carbone en<br />
accélérant notre programme de remplacement<br />
de l’éclairage public par des LED.<br />
Enfin, nous tenons à sensibiliser nos citoyens<br />
au sujet des problématiques énergétiques<br />
et environnementales et leur<br />
proposons également des subsides communaux<br />
pour rénover leurs habitations,<br />
acheter des bicyclettes, etc.<br />
Quels défis devra relever la commune de<br />
Rumelange ?<br />
Nous avons entamé des réflexions<br />
concernant le réaménagement du<br />
centre-ville qui se situe derrière notre<br />
hôtel de ville. De ce fait, nous avons lancé<br />
un processus de participation citoyenne.<br />
Notre population a pu prendre part à des<br />
ateliers pour proposer des idées et imaginer<br />
le futur de cette place. De notre<br />
point de vue, nous avons pour objectif<br />
de ralentir, voire de réduire, le trafic<br />
dans le centre-ville. Nous avons l’intime<br />
conviction que nos habitants doivent se<br />
réapproprier la place en privilégiant les<br />
zones piétonnes, car ce n’est pas évident<br />
de découvrir la ville avec le flux de véhicules<br />
qui la traverse notamment durant
22<br />
GOUVERNANCE<br />
les heures de pointe. Grâce à cette initiative,<br />
nous souhaitons renforcer l’attractivité<br />
de la grand-rue afin d’attirer de nouveaux<br />
commerces locaux.<br />
Rumelange est la deuxième plus petite<br />
commune du pays. C’est logiquement<br />
plus difficile de se développer et de trouver<br />
des terrains pour réaliser davantage<br />
de logements abordables. Malgré cela,<br />
j’aimerais que notre commune continue<br />
à se renforcer au niveau de la cohésion<br />
sociale. Nous constatons que nos<br />
citoyens ont des niveaux de vie très différents.<br />
En tant qu’administration, nous<br />
avons le devoir d’offrir des services et<br />
d’aider les plus modestes. Beaucoup de<br />
communautés cohabitent à Rumelange<br />
et celles-ci vivent bien ensemble. Nous<br />
continuerons à œuvrer pour l’intégration<br />
de tout un chacun.<br />
La mobilité sera aussi l’un des grands<br />
défis que notre commune devra surmonter.<br />
Augmenter l’offre de transports<br />
publics, le moderniser et créer une ligne<br />
ferroviaire directe vers <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />
sont autant de solutions qui régleraient<br />
plusieurs soucis. Nous souhaitons également<br />
créer davantage de pistes cyclables<br />
pour promouvoir la mobilité douce.<br />
Enfin, et comme évoqué précédemment,<br />
nous aimerions développer des projets<br />
avec la commune de Kayl pour les<br />
infrastructures sportives et la création<br />
d’un commissariat de proximité. L’actuel<br />
se trouve dans un ancien immeuble<br />
étatique. Il s’agira de construire des bâtiments<br />
plus spacieux pour nos policiers<br />
car les effectifs ont augmenté ces dernières<br />
années. Malgré notre superficie limitée,<br />
nous devons trouver des solutions<br />
pour continuer à nous développer et<br />
offrir continuellement de meilleurs services<br />
à nos citoyens.<br />
Administration communale de<br />
Rumelange<br />
2, Place Grande-Duchesse Charlotte<br />
L-3710 Rumelange<br />
www.rumelange.lu
GOUVERNANCE<br />
23
LUXEMBOURG<br />
24<br />
GOUVERNANCE<br />
FRISANGE : DES PROJETS<br />
POUR RÉPONDRE AUX DÉFIS<br />
FUTURS<br />
Administration communale de Frisange<br />
La commune de Frisange a entamé<br />
plusieurs projets de modernisation<br />
afin d’offrir de meilleurs services à ses<br />
citoyens, notamment concernant les<br />
systèmes scolaire et périscolaire. Le<br />
collège des bourgmestre et échevins déménagera<br />
également dans sa nouvelle<br />
maison communale dans quelques semaines.<br />
Roger Beissel, bourgmestre,<br />
nous présente les projets réalisés et<br />
revient sur les défis que Frisange devra<br />
relever ces prochaines années.<br />
Décrivez-nous la commune de Frisange<br />
en quelques mots.<br />
Frisange est une commune frontalière, et<br />
plus précisément l’une des entrées de la<br />
France vers le <strong>Luxembourg</strong>. Avec le développement<br />
de la région d’Esch-sur-Alzette,<br />
beaucoup d’Allemands transitent<br />
aussi par notre territoire. Nous sommes,<br />
pour ainsi dire, un carrefour pour les<br />
frontaliers qui viennent des deux pays.<br />
Notre population est relativement jeune.<br />
Notre commune attire les personnes actives<br />
car elle offre une situation idéale<br />
pour se rendre au travail au quotidien. Il<br />
est facile de s’y déplacer grâce aux nombreuses<br />
lignes de bus et de train qui la<br />
desservent. Quant à l’autoroute A13, elle<br />
permet de désengorger la ville et de faciliter<br />
la mobilité des personnes qui traversent<br />
notre commune en voiture.<br />
Votre commune est en croissance<br />
constante en raison de sa forte attractivité.<br />
Comment répondez-vous à ces enjeux<br />
de développement, notamment au niveau<br />
des systèmes scolaire et périscolaire ?<br />
Effectivement, la population croît d’an-<br />
née en année à Frisange. Nous avons fait<br />
appel à un bureau d’études qui a d’abord<br />
réalisé un état des lieux avant de prévoir<br />
l’évolution de la commune jusqu’en 2040.<br />
Nous avons néanmoins privilégié l’horizon<br />
2035 car il aurait été trop difficile de<br />
calculer l’ensemble de nos besoins à plus<br />
long terme et parce que les bâtiments à<br />
prévoir auraient été tout simplement gigantesques<br />
! Pour développer et améliorer<br />
nos systèmes scolaire et périscolaire,<br />
nous avons également sondé les principaux<br />
concernés. En collaboration avec le<br />
cabinet d’architectes witry & witry, qui a<br />
remporté le concours, nous avons invité<br />
la commission scolaire et le responsable<br />
de la maison relais et créé des groupes<br />
de travail avec un instituteur de chaque<br />
cycle afin de discuter de leurs besoins et<br />
de leurs attentes pour intégrer leurs doléances<br />
dans les futurs bâtiments. Certes,<br />
ces considérations ont légèrement fait<br />
augmenter les devis, en plus de l’inflation,<br />
mais le recueil de ces données nous<br />
a permis de planifier des projets optimisés<br />
et répondant réellement aux besoins<br />
du personnel enseignant et périscolaire.<br />
Suivant ces prédictions, nous avons voté<br />
le projet d’agrandissement de l’école en<br />
février dernier, car l’établissement actuel<br />
– érigé il y a 30 ans – rencontre désormais<br />
ses limites en matière de capacité et de<br />
réponses aux exigences de l’éducation<br />
moderne. L’extension permettra l’ajout<br />
de neuf salles de classe qui pourront ainsi<br />
accueillir environ 180 élèves du C2-C4,<br />
d’une salle pour les enfants à besoins<br />
spécifiques, d’une pour l’accueil et enfin<br />
de trois autres pour l’appui. Un parking<br />
souterrain de 49 places sera aussi<br />
construit pour le personnel. Les travaux<br />
démarreront en septembre et l’école devrait<br />
accueillir ses premiers écoliers à la<br />
rentrée de septembre 2027.<br />
Nous bâtirons également une maison relais<br />
d’une capacité de 345 enfants. Celleci<br />
se composera de salles à manger, de<br />
locaux dédiés aux activités culturelles et<br />
scientifiques ainsi que d’une cuisine pédagogique.<br />
Certains de ces espaces fonctionnels<br />
pourront également être utilisés<br />
par l’école pour les activités de bricolage,<br />
de science, de musique, de théâtre ou de<br />
lecture avec la bibliothèque. Avec une<br />
cuisine produisant 700 menus par jour,<br />
notre maison relais aura la capacité de<br />
ravitailler la future crèche et notre service<br />
de repas sur roues.<br />
D’ailleurs, le projet de création d’une<br />
crèche, d’un club senior et de logements<br />
sociaux à Aspelt à la « Péiter vun<br />
Uespelt-Strooss » a été entamé en début<br />
d’année. La crèche accueillera 68 enfants<br />
de 0 à 4 ans. À côté de celle-ci, nous établirons<br />
un foyer de jour pour les seniors<br />
(40 places) et un bâtiment accueillant<br />
des logements à coût modéré contenant<br />
trois appartements dont un répondant<br />
aux normes PMR (personne à mobilité<br />
réduite). Avec ce projet, notre but est de
GOUVERNANCE<br />
25<br />
Roger Beissel<br />
favoriser la mixité sociale et de créer un<br />
lien intergénérationnel quelques heures<br />
ou jours dans la semaine. Ce nouveau<br />
complexe unifié devrait être terminé en<br />
2026. Nous avons travaillé avec l’Institut<br />
national pour le patrimoine architectural<br />
pour conserver l’image rurale du quartier<br />
puisque que ce projet se trouvera au<br />
centre du village, à côté du château et de<br />
l’église. Ces nouvelles bâtisses seront munies<br />
de panneaux photovoltaïques afin<br />
de produire de l’électricité et de faire de<br />
l’ombre en cas de forte chaleur en été.<br />
De plus, nous avons inauguré la nouvelle<br />
cour qui se situe à côté de l’école actuelle<br />
en mai dernier. Celle-ci regorge de nombreux<br />
équipements tels qu’un mur d’escalade,<br />
des balançoires ou encore un<br />
terrain de basketball. Ce nouvel espace a<br />
été élaboré avec l’aide des enseignants et<br />
des écoliers ! Nos 400 enfants participeront<br />
également au Zirkus ZappZarap qui<br />
aura lieu en avril 2024. Ils s’entraîneront<br />
pour réaliser des acrobaties ou des numéros<br />
de cirque tout au long de l’année<br />
avant de présenter leur spectacle à leurs
26<br />
GOUVERNANCE<br />
parents le vendredi après-midi puis le samedi<br />
matin.<br />
Enfin, toujours en matière d’enseignement,<br />
nous souhaitons approfondir<br />
l’aide aux devoirs. En ce sens, nous avons<br />
distribué des flyers à nos étudiants qui<br />
ont plus ou moins 18 ans. Ceux qui le<br />
désirent peuvent s’inscrire sur une liste<br />
pour que les parents d’élèves puissent<br />
trouver une aide bienvenue. Les étudiants<br />
pourront alors gagner un peu<br />
d’argent de poche tout en contribuant au<br />
développement scolaire des enfants de<br />
notre commune !<br />
La nouvelle maison communale est en<br />
construction. Pouvez-vous nous en dire<br />
plus sur l’avancement de ce chantier qui<br />
devait s’achever en début d’année ?<br />
Effectivement, la fin des travaux était<br />
prévue pour janvier 2023. Nous avons<br />
pris du retard au début de la construction<br />
en raison du Covid-19. De nombreux<br />
ouvriers sont tombés malades, ce qui a<br />
ralenti la vitesse d’exécution du chantier.<br />
L’hiver très humide a également compliqué<br />
l’excavation des terres. Nous avons<br />
rattrapé une partie du retard ces douze<br />
derniers mois. Néanmoins, la fin des travaux<br />
est prévue pour juillet 2023 et nous<br />
envisageons de déménager pendant les<br />
congés collectifs.<br />
L’inauguration de la nouvelle maison<br />
communale aura lieu le 22 septembre<br />
prochain et nous organiserons une journée<br />
portes ouvertes pour nos citoyens<br />
le lendemain. L’immeuble actuel sera<br />
détruit dès septembre pour laisser place<br />
à un parking souterrain de 49 places<br />
au-dessus duquel se trouveront une<br />
place de village et un parc. Ces travaux<br />
dureront environ une année. Avant de<br />
démolir l’ancien bâtiment, nous souhaitons<br />
le conserver pour l’inauguration. Il<br />
sera aussi un lieu où les artistes pourront<br />
réaliser des graffitis et laisser libre cours à<br />
leur imagination.<br />
Quelles seront les principales caractéristiques<br />
de cette nouvelle maison<br />
communale ?<br />
Nous misons sur l’économie circulaire<br />
car nous utilisons des matériaux qui<br />
nécessitent peu de transport tout en
GOUVERNANCE<br />
27<br />
privilégiant les ressources et les circuits<br />
locaux comme le bois pour la toiture.<br />
En nous basant sur un tel concept, nous<br />
prévoyons déjà la déconstruction du<br />
bâtiment puisque les matériaux qui ont<br />
été utilisés pourront être réemployés sur<br />
d’autres chantiers.<br />
Nos bureaux seront façonnés à l’aide de<br />
cloisons en plâtre qui seront facilement<br />
modulables pour s’adapter aux évolutions<br />
de nos besoins. À l’intérieur, certains sols<br />
et murs seront en bois pour offrir un caractère<br />
chaleureux à nos locaux.<br />
D’un point de vue énergétique, nous exploiterons<br />
la géothermie pour chauffer<br />
la nouvelle mairie. Cela nous permettra<br />
de gérer le chaud et le froid. En cas d’hiver<br />
trop rude, nous aurons tout de même<br />
la possibilité de profiter du chauffage<br />
au gaz naturel du centre sportif. Enfin,<br />
nous récupérerons l’eau de pluie pour<br />
les sanitaires.<br />
Comme le stipule la loi, la nouvelle maison<br />
communale s’adaptera aussi aux personnes<br />
à mobilité réduite pour faciliter<br />
l’accès à tous nos services à l’ensemble<br />
de nos citoyens. La mairie sera par ailleurs<br />
pourvue d’un grand Bierger Center.<br />
Actuellement, nous sommes quatorze<br />
employés et fonctionnaires dans la commune<br />
et nos locaux ont désormais atteint<br />
leur capacité maximale. Le nouveau bâtiment<br />
pourra en accueillir 22 de plus.<br />
Grâce à nos futurs bureaux et à la finalisation<br />
progressive de nos chantiers, nous<br />
pourrons davantage nous occuper du<br />
Pacte Climat et du Naturpakt, puisque<br />
nous aurons la possibilité d’engager<br />
des collaborateurs supplémentaires qui<br />
se dédieront entièrement à ces projets.<br />
Nous lancerons les démarches de recrutement<br />
une fois que nous serons installés<br />
dans la nouvelle structure.<br />
D’autres projets sont à l’étude ou en<br />
cours de finalisation, comme le nouveau<br />
terrain de football, le centre de recyclage<br />
ou encore le chalet des scouts…<br />
Concernant le terrain de football, nous<br />
discutons actuellement pour établir une<br />
modification ponctuelle du PAG. Cependant,<br />
nous devons renaturer les environs<br />
pour que le ministère de l’Environnement<br />
puisse nous accorder le droit de réaliser<br />
cette nouvelle infrastructure.<br />
Quant au centre de recyclage, il est<br />
plus ou moins terminé et nous souhaitons<br />
collaborer davantage avec la SuperDrecksKëscht<br />
pour améliorer nos services.<br />
Nous avons aussi pris contact avec<br />
une startup luxembourgeoise, WeThink,<br />
qui recycle le papier pour fabriquer des<br />
sacs poubelles. Nous étofferons l’usage<br />
de ces sacs et nous les proposerons à<br />
nos citoyens à un prix abordable afin<br />
d’œuvrer en faveur du développement<br />
durable.<br />
Le chalet des scouts a été voté en septembre<br />
2022. Les travaux seront terminés<br />
courant de l’année 2024. Nous<br />
avons alloué une somme pour louer des<br />
conteneurs qui permettront l’installation<br />
d’un local provisoire. Ainsi, l’association<br />
pourra continuer ses activités le<br />
temps des travaux. Nous misons également<br />
sur la durabilité pour ce projet. Si<br />
le rez-de-chaussée et les fondations seront<br />
construits de façon traditionnelle,<br />
les étages seront en bois. Le chauffage du<br />
bâtiment sera assuré par un système de<br />
pompe à chaleur combiné à un stockage<br />
d’énergie par la glace dans un réservoir<br />
enterré. Ce nouveau procédé permet de<br />
chauffer la structure en hiver et de la refroidir<br />
en été.<br />
Un mot sur l’intégration récente de l’application<br />
Hoplr dans votre commune ?<br />
Hoplr est un réseau social fermé et limité<br />
aux habitants d’une même commune<br />
et, en tant que bourgmestre, je suis très<br />
heureux d’offrir cette application à nos<br />
citoyens. Son objectif est de renforcer les<br />
liens dans la « vraie vie ». Cette initiative a<br />
été lancée à la demande de la Commission<br />
de l’intégration pour échanger des<br />
informations locales, favoriser l’entraide,<br />
proposer des services sans démarche<br />
commerciale ou encore permettre à nos<br />
citoyens de se rencontrer plus facilement.<br />
Dès le premier jour, nous comptions<br />
déjà 250 inscrits ! Nous prenons en<br />
charge l’entièreté des coûts dans le cadre<br />
de notre politique de renforcement de la<br />
cohésion sociale.<br />
Quel bilan tirez-vous de votre mandat et<br />
quels sont les futurs défis que Frisange<br />
devra relever ces prochaines années ?<br />
Nous avons réalisé de nombreux projets<br />
à Frisange, tels que ceux évoqués précédemment,<br />
sans compter les petits travaux<br />
de voirie ou encore le réaménagement de<br />
la N13. Notre commune n’a jamais réalisé<br />
autant de changements en un seul mandat.<br />
Nous avons eu la chance que la réglementation<br />
communale ait changé pour<br />
profiter davantage des revenus afin d’entamer<br />
et financer nos initiatives.<br />
Les futurs défis concerneront l’adaptation<br />
des taxes sur la construction, les<br />
poubelles ou l’eau. Nous cherchons une<br />
solution pour vendre cette ressource<br />
indispensable à prix coûtant pour ne<br />
pas trop peser sur le portefeuille de nos<br />
habitants. Nous avons d’ailleurs reçu<br />
notre certificat d’excellence eau potable<br />
« Drëpsi » en mars dernier et nous souhaitons<br />
continuer dans ce sens. En évoquant<br />
l’or bleu, nous réalisons actuellement<br />
une étude de faisabilité pour déterminer<br />
le niveau de nos réserves. Notre château<br />
d’eau, d’une capacité de 854.000 litres,<br />
a été conçu pour subvenir aux besoins<br />
de nos citoyens durant trois jours. Aujourd’hui,<br />
la réserve ne tient qu’une journée<br />
car notre consommation moyenne<br />
journalière s’élève à 750.000 litres. Nous<br />
étudions ainsi la possibilité de créer un<br />
château d’eau supplémentaire ou d’installer<br />
un bassin souterrain afin de pouvoir<br />
disposer de 400.000 litres en plus.<br />
Enfin, j’ai récemment été invité à la communauté<br />
de communes de Cattenom en<br />
France pour discuter d’un projet en matière<br />
de mobilité: la création d’une ligne<br />
de bus à côté de la route départementale<br />
qui va d’Evrange à Frisange afin de lutter<br />
contre les embouteillages aux heures<br />
de pointe. Nous nous sommes engagés<br />
à l’aider financièrement car une telle<br />
mesure améliorerait le bien-être de nos<br />
citoyens. Nous discutons aussi avec l’Administration<br />
des ponts et chaussées pour<br />
remettre le projet du P+R en selle.<br />
Administration communale de<br />
Frisange<br />
10, Munnerëferstrooss<br />
L- 5750 Frisange<br />
www.frisange.lu
28<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
POLIR LA « PERLE<br />
DE LA MOSELLE »<br />
Administration communale de Remich<br />
Jacques Sitz
GOUVERNANCE<br />
29<br />
Nichée à l’est du pays, dans la Moselle<br />
luxembourgeoise, Remich est entourée<br />
de vignobles et attire chaque année<br />
de nombreux visiteurs pour ses<br />
promenades, ses espaces naturels et<br />
son patrimoine culturel et viticole.<br />
En déployant des projets comme le<br />
masterplan « Réimeich 2035 », son<br />
bourgmestre, Jacques Sitz, a contribué<br />
à l’amélioration du bien-être<br />
de ses citoyens et à rendre la « Perle<br />
de la Moselle » plus brillante qu’elle<br />
ne l’est déjà. Il nous en dit plus.<br />
Pouvez-vous présenter brièvement la<br />
commune de Remich ?<br />
Remich est une ville touristique de la<br />
Moselle luxembourgeoise. Agréable et<br />
entourée par les vignes, la nature et les<br />
forêts, notre commune attire chaque<br />
année de nombreux touristes. Ceuxci<br />
peuvent à la fois visiter la ville, se<br />
promener sur l’esplanade unique au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, flâner le long de la Moselle,<br />
boire un verre sur les terrasses<br />
orientées vers le fleuve ou encore découvrir<br />
nos vignobles ainsi que notre<br />
patrimoine culturel.<br />
C’était votre premier mandat à la tête de<br />
la commune. Quels sont les initiatives et<br />
les projets que vous avez déployés à votre<br />
arrivée en tant que bourgmestre ?<br />
J’ai été élu en 2017. Mon équipe et<br />
moi-même avons démarré notre mandat<br />
avec un programme destiné à<br />
développer Remich, notamment en<br />
établissant un masterplan, « Réimech<br />
2035 », en partie dédié à l’optimisation<br />
des infrastructures communales avec<br />
la construction du nouveau campus<br />
scolaire « Gewännchen ». Celui-ci a été<br />
développé avec le soutien de la population,<br />
des clubs, des associations et<br />
de professionnels des structures éducatives<br />
pour proposer une stratégie<br />
qui réponde aux besoins de nos habitants.<br />
Le campus s’étend sur 14.500 m 2<br />
et comprend plusieurs bâtiments dont<br />
une crèche et une structure d’accueil<br />
pour le précoce, une maison relais,<br />
des locaux administratifs et un espace<br />
de conférence, une bibliothèque, une<br />
cantine avec cuisine, une école fondamentale<br />
(cycle 1 à 4) pouvant accueillir<br />
jusqu’à 550 enfants, un hall sportif<br />
avec un double terrain de sport de plus<br />
de 1.000 m 2 , un hall de tennis de table<br />
et un parking souterrain avec une capacité<br />
nominale de 50 emplacements.<br />
Le campus est actuellement en phase<br />
de planification finale. Les travaux démarreront<br />
d’ici quelques mois et se dérouleront<br />
en plusieurs phases pour une<br />
durée qui oscille entre six et huit ans.<br />
Ce projet nous permet de rassembler<br />
tous les services éducatifs sur un seul et<br />
même site. De notre point de vue, éparpiller<br />
ces structures dans la commune<br />
était une aberration. L’école qui se situe<br />
aujourd’hui près de la route nationale<br />
n’est plus sécurisée en raison des dangers<br />
qu’encourent les enfants au beau<br />
milieu du trafic. La maison relais actuelle,<br />
mise en service en 2014, est d’ores<br />
et déjà trop petite. Quant à la crèche qui<br />
se situe dans la maison de retraite, elle<br />
devrait être démolie car le bâtiment est<br />
très ancien.<br />
Établir un masterplan,<br />
« Réimech 2035 », en partie dédié<br />
à l’optimisation des infrastructures<br />
communales avec la construction<br />
du nouveau campus scolaire<br />
« Gewännchen »<br />
Les architectes du cabinet Architecture +<br />
Aménagement ont misé sur la durabilité,<br />
l’écologie et l’innovation pour remporter<br />
le concours. Le nouveau campus a en effet<br />
été conçu pour répondre aux problématiques<br />
environnementales et énergétiques<br />
actuelles car les infrastructures seront<br />
construites de façon hybride : en béton<br />
et en bois. Les terres qui seront excavées<br />
pourront même servir à la fabrication de<br />
briques ! Le projet a aussi été pensé pour<br />
sa future déconstruction grâce au principe<br />
d’économie circulaire.<br />
En quelques mots, quels sont les autres<br />
projets qui entrent dans le cadre de<br />
« Réimech 2035 » ?<br />
Nous souhaitons promouvoir la mobilité<br />
douce dans notre commune avec<br />
la création d’un réseau de chemins<br />
pédestres et cyclistes au centre de la<br />
ville. Nous établirons également une<br />
connexion piétonne entre l’esplanade<br />
et le parc Brill pour permettre aux touristes<br />
de découvrir la vieille ville, ses<br />
ruelles anciennes et ses lieux magnifiques.<br />
Toujours en matière de mobilité,<br />
nous avons opté pour le concept<br />
de décentralisation des parkings pour<br />
libérer le centre des voitures et ainsi le<br />
revitaliser.<br />
De plus, notre commune dispose de deux<br />
points d’intérêts complémentaires : la<br />
Place Dr. F. Kons, dédiée au tourisme et<br />
à l’événementiel, et la Place de la Résistance<br />
qui est plutôt perçue comme étant<br />
le centre administratif de Remich. Notre<br />
objectif est de renforcer l’identité de chacune<br />
d’elles.<br />
Le bâtiment qui abrite la maison communale<br />
sera rénové. Pouvez-vous nous<br />
en dire plus ?<br />
L’infrastructure existe depuis plusieurs<br />
décennies. Elle ne répond logiquement<br />
plus aux exigences actuelles en matière<br />
d’énergie ou d’aménagement. Nous<br />
avons récemment changé le matériel<br />
informatique de l’ensemble de nos employés<br />
communaux… mais les nouveaux<br />
équipements performants sont freinés<br />
par les problèmes de réseaux que rencontre<br />
cette ancienne bâtisse. Malgré son<br />
inscription au patrimoine architectural,<br />
celle-ci sera entièrement réaménagée à<br />
l’intérieur et mise aux normes à tous les<br />
points de vue.<br />
Les travaux de rénovation démarreront<br />
courant juin pour une durée de<br />
deux ans. Durant cette période, nous<br />
déménagerons dans un bâtiment dans<br />
lequel se trouvait une banque, qui a<br />
aujourd’hui déménagé à Mondorf-les-<br />
Bains, et se situant à quelques mètres<br />
de l’actuelle administration communale.<br />
Nous louerons l’emplacement à<br />
son propriétaire pour nos besoins le<br />
temps des travaux. L’ensemble de nos<br />
services sera accessible à nos concitoyens<br />
qui auront toujours la possibilité<br />
de profiter des places de stationnement<br />
déjà existantes.
30<br />
GOUVERNANCE<br />
Quels sont les futurs défis que devra relever<br />
Remich ?<br />
La conjoncture et les crises que nous<br />
avons connues ces dernières années,<br />
comme celles du Covid-19, de la guerre<br />
entre l’Ukraine et la Russie ou de l’énergie,<br />
ont ralenti nos projets, mais nous<br />
avons tout de même mis en place des<br />
initiatives intéressantes pour l’avenir de<br />
notre commune.<br />
Le défi de ces prochaines années sera de<br />
maintenir et d’améliorer la cohésion sociale<br />
au sein de notre commune. Dans<br />
tous les cas, elle est fragile et il est indispensable<br />
de travailler jour après jour sur<br />
cet aspect pour continuer à bien vivre ensemble<br />
à Remich. Notre localité compte<br />
90 nationalités. Elle est passée de 3.700<br />
citoyens en 2017 à 4.100 aujourd’hui<br />
mais a connu un changement de population<br />
avec presque 700 familles qui ont déménagé<br />
ailleurs et 700 autres qui se sont<br />
logiquement installées chez nous.<br />
14.500 m 2<br />
la superficie du campus scolaire<br />
« Gewännchen »<br />
Le défi de ces prochaines<br />
années sera de maintenir<br />
et d’améliorer<br />
la cohésion sociale au sein<br />
de notre commune<br />
Administration communale de<br />
Remich<br />
B.P.9<br />
L-5501 Remich<br />
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32<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
SANEM :<br />
VIVRE ENSEMBLE<br />
Administration communale de Sanem<br />
Simone Asselborn-Bintz<br />
Dans le sud du pays, les quatre localités de la commune de Sanem (avec Belvaux, Ehlerange et Soleuvre)<br />
forment ensemble la plus grande commune du canton d’Esch-sur-Alzette. Elle se présente comme un territoire<br />
moderne et progressiste avec des perspectives de développement qui répondent aux besoins de ses 18.300 habitants.<br />
Tour d’horizon des projets orientés vers l’amélioration de la qualité de vie avec Simone Asselborn-Bintz,<br />
bourgmestre depuis juillet 2020.
GOUVERNANCE<br />
33<br />
De nouveaux lieux de vie<br />
La friche industrielle devenue quartier<br />
urbain offre une mixité unique en matière<br />
de logement, de travail et de loisirs.<br />
La surface immense qui se partage entre<br />
les communes d’Esch-sur-Alzette et Sanem<br />
fait figure de projet exemplaire en<br />
matière de reconversion. Tout est prévu<br />
pour le confort de la vie quotidienne des<br />
habitants en matière d’écoles, de commerces,<br />
de logements et de transports.<br />
En parallèle, Belval accueille aussi près de<br />
20.000 employés, chercheurs et étudiants.<br />
En octobre dernier, la première pierre du<br />
projet du nouveau quartier Belval-Nord<br />
a été posée en présence du ministre du<br />
Logement Henri Kox. Avec le concours de<br />
la SNHBM (Société nationale des habitations<br />
à bon marché), ce nouveau lieu de<br />
vie prendra place sur 3 ha situés près de<br />
la rue d’Esch à Belvaux. « Nous cherchons<br />
en permanence à mettre en œuvre tous<br />
les moyens nécessaires pour fournir des<br />
logements abordables à nos concitoyens,<br />
nous travaillons avec tous les acteurs<br />
pour tenter de loger tout le monde », indique<br />
la bourgmestre.<br />
À terme, 68 logements répartis en deux<br />
lots seront destinés à la location. Le lieu<br />
accueillera également la nouvelle maison<br />
sociale et des locaux pour une équipe de<br />
proximité de la commune de Sanem, une<br />
salle multifonctionnelle pour des associations<br />
locales, des bureaux, des cabinets<br />
médicaux et un restaurant. Il constituera<br />
aussi un accès supplémentaire à la<br />
Waassertrap. « Ce projet représente une<br />
réelle valeur ajoutée pour l’ensemble<br />
de la commune. Je suis très attachée<br />
à la construction de logements abordables.<br />
Belval-Nord apporte une réponse<br />
concrète à la problématique du logement<br />
dans la région », ajoute Simone Asselborn-<br />
Bintz. Les travaux de terrassement sont<br />
en cours, le projet devrait s’achever au<br />
plus tard en juillet 2026.<br />
Le quartier « Geessewee » à Belvaux<br />
Un autre projet important est mené par<br />
la commune avec la SNHBM sur une<br />
surface de 5,7 ha qui appartient au PAP<br />
Geessewee. Ce nouveau quartier de Belvaux<br />
en construction qui doit s’achever<br />
d’ici 2025 se composera de 93 maisons<br />
unifamiliales et de 11 résidences pour<br />
un total de 183 habitations. Aménagé en<br />
quartier durable, il accueillera un grand<br />
bassin de rétention des eaux pluviales,<br />
des aires de jeux et des espaces verts ainsi<br />
qu’une zone sans voiture.<br />
Une vision d’avenir pour l’éducation<br />
Les sept sites répartis sur la commune<br />
de Sanem (Kannercampus, Bieles-Post,<br />
Ehlerange, Roude Wee, Scheierhaff, Suessem,<br />
Zolwer 2000) comptaient respectivement<br />
1.693 élèves au 21 décembre<br />
2022 et 1.421 enfants inscrits dans les<br />
maisons relais, soit 84% des écoliers, ce<br />
qui est assez exceptionnel car il n’y a pas<br />
de liste d’attente.<br />
Conscients de la croissance<br />
démographique de la commune,<br />
nous avons établi<br />
un masterplan éducation 2035<br />
avec un état des lieux<br />
de tous les bâtiments scolaires<br />
et parascolaires existants<br />
Pour l’année scolaire 2023-2024, les<br />
données sont déjà connues : 162 enfants<br />
répartis en 10 classes rejoindront<br />
le précoce avec un accès aux maisons relais.<br />
Les jeunes Sanemois du préscolaire<br />
seront 441, les primaires 1.189 (inscrits<br />
dans 77 classes) avec un total de 123 intervenants,<br />
ce qui représente au total<br />
1.752 enfants, un chiffre en augmentation<br />
par rapport à la rentrée précédente.<br />
« Conscients de la croissance démographique<br />
de la commune, nous avons établi<br />
un masterplan éducation 2035 avec<br />
un état des lieux de tous les bâtiments<br />
scolaires et parascolaires existants. Son<br />
objectif est d’établir des projections afin<br />
de déterminer les besoins en capacité<br />
d’accueil des enfants de la commune<br />
d’ici 2035. Il prévoit une croissance maximale<br />
du nombre d’écoliers de 72%, ce qui<br />
implique la construction de trois écoles<br />
supplémentaires», précise la bourgmestre.<br />
L’exercice vise à planifier de façon<br />
détaillée les besoins en structures sur<br />
le moyen et long terme au sein des quatre<br />
localités.<br />
Les installations connexes comme une<br />
piscine ou une salle de sport sont également<br />
prises en compte. Une nouvelle<br />
maison relais doit être construite à Sanem<br />
et le récent quartier de Belval Nord<br />
devrait accueillir plus d’élèves au vu<br />
de son fort développement. Là encore<br />
les choses ne sont pas faites au hasard.<br />
Simone Asselborn-Bintz poursuit : « Notre<br />
réflexion se fonde sur la géographie des<br />
quartiers, ce sont les habitations et la<br />
répartition des rues qui la guident en ce<br />
qui concerne l’implantation et l’optimisation<br />
des futures structures scolaires.<br />
En effet, pourquoi laisser des bâtiments<br />
vides à certains moments de la journée<br />
? ». L’exemple du Kannercampus<br />
montre qu’un seul endroit peut recevoir<br />
une école, une crèche, une maison<br />
relais, un centre de compétences pour<br />
le développement intellectuel et un<br />
hall sportif. Situé non loin de la place<br />
Marcelle-Lentz-Cornette, à proximité de<br />
la résidence pour personnes âgées « Op<br />
der Waassertrap », les quatre bâtiments<br />
occupent une surface de 23.150 m². Les<br />
espaces dédiés à la maison relais sont<br />
intégrés aux deux bâtiments de l’école<br />
communale afin d’assembler l’enseignement<br />
et l’accueil des plus jeunes en<br />
un ensemble indissociable. « Les instituteurs<br />
et les éducateurs travaillent main<br />
dans la main pour répondre au mieux<br />
aux besoins de chaque enfant. L’idée de<br />
continuité dans le suivi est très importante<br />
pour leur épanouissement et leur<br />
réussite », indique la bourgmestre.<br />
Une commune qui prend soin de ses<br />
aînés<br />
La gestion quotidienne de la résidence<br />
« Op der Waassertrap » est assurée par<br />
une direction soucieuse d’offrir la meilleure<br />
qualité de vie possible à ses 120<br />
résidents seniors. Le quotidien s’organise<br />
autour d’activités, chacun est actif<br />
et peut exprimer ses désirs et idées personnels.<br />
Sur place, de nombreux services<br />
sont disponibles pour leur faciliter la vie.<br />
Citons le salon de coiffure intégré, un
34<br />
GOUVERNANCE<br />
petit magasin dans lequel on peut s’approvisionner<br />
en produits de première<br />
nécessité, le service de transport pour se<br />
rendre à des rendez-vous médicaux, un<br />
service social et thérapeutique présent<br />
pour aider les résidents et leur famille<br />
dans leurs démarches administratives,...<br />
Le vivre-ensemble se traduit aussi par la<br />
présence d’espaces aménagés pour favoriser<br />
les échanges et les rencontres entre<br />
résidents. « Nous sommes la seule commune<br />
à gérer directement une maison de<br />
ce type. Cela nous tient à cœur, car nous<br />
sommes tous acteurs de la politique pour<br />
les seniors. Nous engageons du personnel<br />
de proximité et travaillons main dans la<br />
main avec lui. Rester dans une commune<br />
dans laquelle ils ont longtemps vécu est<br />
capital pour l’équilibre de nos résidents.<br />
De plus, leur famille habite souvent à<br />
quelques kilomètres, ce qui leur permet<br />
de se déplacer facilement pour leur rendre<br />
visite. La notion de lien social nous est très<br />
chère », complète la bourgmestre.<br />
Je crois en la cohésion sociale<br />
et les valeurs du vivre-ensemble<br />
qui se concentrent autour des notions<br />
de solidarité, d’entraide, de tolérance,<br />
d’ouverture, de justice et d’égalité<br />
Le lien intergénérationnel se cultive<br />
aussi grâce à des rencontres régulières<br />
entre les enfants des écoles et les aînés.<br />
Ensemble, ils participent à des activités.<br />
Cette démarche a pour but de tisser<br />
des liens et de montrer que chacun<br />
a quelque chose à apprendre de l’autre.<br />
Dans la continuité de l’inclusion, comment<br />
ne pas évoquer le restaurant « Madame<br />
Witzeg » de l’asbl Trisomie21 qui<br />
se situe au rez-de-chaussée de la résidence<br />
« Op der Waassertrap » ? Dans<br />
cette enseigne au cadre jovial et raffiné,<br />
le service, la prise de commandes et la<br />
cuisine sont assurés par une équipe de<br />
travailleurs porteurs du syndrome de<br />
Down. La carte du menu est simplifiée<br />
et codifiée grâce à des numéros afin<br />
d’offrir une information fluide et adaptée<br />
au handicap des employés.<br />
Tourisme et culture<br />
Le Minett Trail, c’est 11 gîtes et un sentier<br />
de 90 km qui traverse toutes les communes<br />
de la réserve de biosphère. L’idée<br />
consistait à implanter un chemin de randonnée<br />
à travers des paysages spectaculaires<br />
témoignant du riche passé minier<br />
de la région. Suite à la nomination de la<br />
ville d’Esch-sur-Alzette avec les communes<br />
du sud au titre de Capitale européenne<br />
de la culture en 2022, le concept<br />
s’est développé avec l’idée de créer un<br />
véritable projet architectural autour des<br />
gîtes avec la collaboration de l’Ordre des<br />
architectes et ingénieurs-conseils (OAI).<br />
En respectant la législation en matière<br />
de conservation des patrimoines naturel<br />
et historique, chaque site a été choisi par<br />
les communes selon des critères réunissant<br />
la faisabilité du projet, son originalité<br />
et ses fonctionnalités. « Une année<br />
culturelle constitue toujours un véritable<br />
enrichissement pour les habitants d’un<br />
territoire, mais je pense qu’elle doit aussi<br />
s’apparenter à un coup d’envoi pour les<br />
années suivantes. Les Kabaisercher en<br />
sont de bons exemples. Ces structures<br />
ont été pensées comme des projets durables<br />
: ils continueront d’exister et d’accueillir<br />
des visiteurs après l’année culturelle<br />
», souligne la bourgmestre.<br />
Parmi les gîtes insolites qui jalonnent le<br />
parcours du Minett Trail, celui du site<br />
Bieles Réideng se démarque par ses<br />
lignes très contemporaines. Situé près<br />
de la gare de Belval-Redange, il peut re-
GOUVERNANCE<br />
35<br />
cevoir jusqu’à douze randonneurs. Une<br />
salle commune permet de se réunir.<br />
L’environnement naturel a été préservé,<br />
mais l’endroit dispose d’un parking et<br />
est accessible aux personnes à mobilité<br />
réduite.<br />
Sur le plan de la culture, comment ne pas<br />
évoquer la salle de spectacle et de concert<br />
de Soleuvre ? L’Artikuss possède une capacité<br />
de 650 places assises et peut accueillir<br />
un maximum de 860 personnes.<br />
La scène est entièrement modulable,<br />
elle s’adapte à tout type d’événement. Sa<br />
programmation variée rassemble tous les<br />
publics. L’Artikuss est destiné aux manifestations<br />
des sociétés de la commune<br />
de Sanem, elle s’impose comme un lieu<br />
fédérateur et créateur de moments de<br />
culture et de découverte pour les habitants.<br />
« Nous voulons aller au fond des<br />
choses afin que chacun puisse profiter<br />
des infrastructures et des événements. Je<br />
crois en la cohésion sociale et les valeurs<br />
du vivre-ensemble qui se concentrent<br />
autour des notions de solidarité, d’entraide,<br />
de tolérance, d’ouverture, de justice<br />
et d’égalité. Pour y parvenir, il est<br />
essentiel d’entretenir le dialogue entre<br />
les habitants et les élus », conclut Simone<br />
Asselborn-Bintz.<br />
72%<br />
le taux de croissance maximal<br />
des écoliers prévu dans la commune<br />
pour 2035<br />
Administration communale de<br />
Sanem<br />
60, rue de la Poste<br />
L-4477 Belvaux Sanem<br />
www.suessem.lu
LUXEMBOURG<br />
36<br />
CONTERN SE MET<br />
À LA PAGE POUR<br />
SES CITOYENS<br />
GOUVERNANCE<br />
Administration communale de Contern<br />
Marion Zovilé-Braquet
GOUVERNANCE<br />
37<br />
À deux pas de la capitale, la commune<br />
de Contern prospère et se développe<br />
rapidement. Avec sa population en<br />
constante augmentation, elle est aujourd’hui<br />
confrontée à des problématiques<br />
de taille : service à la population,<br />
éducation, logement abordable, mobilité,<br />
attractivité… Autant de dossiers<br />
auxquels elle doit s’attaquer pour assurer<br />
le bien-être de ses habitants. Marion<br />
Zovilé-Braquet, la bourgmestre, présente<br />
les projets passés, actuels et futurs<br />
qui ont joué ou joueront un rôle dans<br />
l’évolution de sa commune.<br />
Un hôtel de ville pour héberger tous les<br />
départements<br />
Lors du mandat 2011-2017, le collège des<br />
bourgmestre et échevins avait réalisé le<br />
projet de rénovation et d’agrandissement<br />
de l’hôtel de ville. Celui-ci n’avait cependant<br />
pas pris en compte le développement<br />
exponentiel de la commune qui a<br />
gagné environ 700 habitants en cinq ans,<br />
et cette croissance n’est pas prête de ralentir,<br />
bien au contraire. Pour répondre<br />
de la manière la plus adaptée aux besoins<br />
actuels de sa population, l’administration<br />
communale s’est dotée de nouveaux<br />
départements, tels que des services communication,<br />
financier ou encore scolaire,<br />
et le manque de place se fait sentir. « Les<br />
bureaux qui ont été conçus pour accueillir<br />
deux employés sont désormais occupés<br />
par trois personnes et la grande salle sert<br />
à la fois de salle de réunion, de réfectoire<br />
pour le temps de midi et de salle des mariages<br />
! Nous avons donc entamé un projet<br />
de création d’un nouvel hôtel de ville.<br />
Celui-ci devrait prendre place dans l’ancienne<br />
école au cœur de notre commune.<br />
Ce bâtiment était occupé par le comité<br />
de la BD et l’office social qui ont déménagé<br />
il y a peu. Il est donc vide pour le<br />
moment. Nous avons lancé un concours<br />
d’architectes pour concevoir le projet. La<br />
présentation publique des propositions<br />
a eu lieu très récemment. Toutefois, la<br />
décision sera prise lors du nouveau mandat<br />
», explique la bourgmestre.<br />
services de garde et des infrastructures<br />
scolaires, périscolaires et sportives est<br />
donc indispensable pour continuer à encadrer<br />
les jeunes habitants dans les meilleures<br />
conditions. En ce sens, le collège<br />
communal a planifié l’agrandissement de<br />
la crèche, en attente de validation du ministère<br />
compétent. « Je tiens à entretenir<br />
un échange constant avec la population<br />
et, dans ce contexte, un de mes administrés<br />
m’a informée que son enfant ne pouvait<br />
être pris en charge par la crèche en<br />
raison d’un manque de place. Cette problématique<br />
constitue pour nous une situation<br />
d’urgence. Nous prévoyons donc<br />
la démolition du mur séparant les locaux<br />
de la crèche et la salle de réunion mise à<br />
disposition des associations locales. Une<br />
fois l’agrément du ministère accordé,<br />
nous pourront mettre à exécution cette<br />
solution. Ainsi, les capacités d’accueil<br />
seront suffisantes pour soutenir les familles<br />
de Contern en attendant la réalisation<br />
de travaux plus importants », détaille<br />
Marion Zovilé-Braquet.<br />
La commune a un rôle primordial<br />
à jouer pour soutenir le marché<br />
immobilier et donner la possibilité<br />
aux jeunes habitants de passer<br />
leur vie dans leur village d’origine<br />
L’école centrale « Um Ewent » et la maison<br />
relais, située sur le même campus,<br />
font elles aussi l’objet d’un agrandissement.<br />
Les travaux, qui débuteront en<br />
fin d’année, permettront d’accueillir<br />
500 enfants au lieu de 320 actuellement.<br />
« Nous avons rapidement constaté qu’il<br />
était également nécessaire de proposer<br />
davantage d’activités physiques à destination<br />
des élèves de la commune. Pour<br />
ce faire, nous avons élaboré un projet de<br />
construction d’un deuxième hall sportif<br />
à côté de l’école et de la maison relais.<br />
Le chantier, retardé par la pandémie de<br />
Covid-19, devrait commencer avant<br />
l’été », expose la bourgmestre.<br />
La croissance démographique que<br />
connaît Contern demande également<br />
une adaptation des offres de logement.<br />
« La commune a un rôle primordial à<br />
jouer pour soutenir le marché immobilier<br />
et donner la possibilité aux jeunes<br />
habitants de passer leur vie dans leur<br />
village d’origine. Dans cette dynamique,<br />
nous avons fait bâtir cinq maisons sur<br />
nos propres terrains qui ont été vendus<br />
par bail emphytéotique à prix très abordables.<br />
De plus, nous avons vendu une<br />
vingtaine de terrains sur base d’un système<br />
de points : un bureau d’études s’est<br />
chargé de réaliser une séance d’information<br />
pour la population durant laquelle<br />
les participants pouvaient compléter un<br />
questionnaire. Il leur était demandé s’ils<br />
travaillaient, s’ils avaient des enfants, s’ils<br />
étaient nés à Contern, s’ils y avaient des<br />
parents, etc. Chaque critère accordait des<br />
points et les personnes en ayant accumulés<br />
le plus devenaient éligibles à l’acquisition<br />
des terrains. Toutefois, le projet<br />
est actuellement en pause car, lors de la<br />
construction des habitations, nous avons<br />
trouvé des vestiges d’un cimetière méro-<br />
Une commune au service de ses habitants<br />
L’augmentation de la population implique<br />
une croissance équivalente du<br />
nombre d’enfants. Une adaptation des<br />
École « Um Ewent »
38<br />
GOUVERNANCE<br />
Conter Stuff<br />
Conter Stuff<br />
Hall sportif<br />
vingien. Le chantier a donc pris un an et<br />
demi de retard », raconte Marion Zovilé-<br />
Braquet, non sans regret. Pour pallier ce<br />
contretemps, son administration a encore<br />
acquis de nouveaux terrains et envisage<br />
d’y bâtir des résidences avec des appartements<br />
à prix abordable ainsi qu’un<br />
parc intergénérationnel. Ce dernier devrait<br />
disposer d’espaces destinés aux enfants<br />
en bas âge (des modules de jeux),<br />
aux adolescents (un skate-park ou des<br />
installations de sport) et aux personnes<br />
âgées (des équipements de détente). Ce<br />
projet sera voté très prochainement.<br />
Réorganiser le centre<br />
Contern est avant tout une commune rurale<br />
et familiale et sa bourgmestre tient<br />
particulièrement à ce qu’elle demeure<br />
un lieu paisible. Pour la préserver, il a<br />
donc été essentiel de repenser ses quatre<br />
centres de village. Le système de parking<br />
résidentiel y a tout d’abord été introduit.<br />
Ensuite, des travaux sont actuellement<br />
en cours afin d’établir une zone 30 et<br />
de construire de nouveaux trottoirs plus<br />
larges et plus hauts. « Je souhaiterais également<br />
que le gouvernement revoie son<br />
projet d’aménagement pour y inclure<br />
une connexion entre le zoning et l’autoroute<br />
et, ainsi, empêcher les embouteillages<br />
entre notre territoire et Sandweiler<br />
», souligne la bourgmestre.<br />
Contern est une commune<br />
rurale et familiale<br />
et sa bourgmestre tient<br />
à ce qu’elle demeure<br />
un lieu paisible<br />
Mais la sécurisation du centre n’est pas<br />
le seul défi auquel s’attaque l’administration<br />
communale. Sa dynamisation<br />
est également essentielle pour le rendre<br />
attractif. Le Conter Stuff, qui se trouve<br />
en plein cœur de Contern et qui abritait<br />
jusqu’alors le restaurant du même<br />
nom, sera complétement rénové. Les<br />
services de restauration y seront conservés,<br />
mais la salle sera agrandie par une<br />
véranda et une terrasse. S’y ajouteront<br />
des salles de réception, un grand espace<br />
pour la Bibliothèque de la BD et<br />
ses activités (ateliers, soirées de lecture,…)<br />
ainsi qu’une micro-brasserie.<br />
Cette dernière sera partiellement vitrée<br />
afin que les passants puissent observer<br />
le processus de fabrication. À l’arrière<br />
prendra place un « Biergarten » – ou<br />
jardin à bière – où les habitants et les<br />
visiteurs pourront pique-niquer et passer<br />
un agréable moment en plein air.<br />
Finalement, un parc sera installé pour<br />
faire la connexion entre le centre-ville et<br />
les nouveaux quartiers qui seront prochainement<br />
construits.<br />
Administration communale de<br />
Contern<br />
4, Place de la Mairie<br />
L-5310 Contern<br />
www.contern.lu
©MEA<br />
Vers un secteur de la construction décarboné<br />
Le 14 juin dernier, le ministre de l’Énergie, Claude Turmes, a présenté,<br />
lors d’une conférence de presse en présence de représentants du CNCD<br />
(Conseil national pour la construction durable), la « Feuille de route<br />
construction bas carbone » pour le <strong>Luxembourg</strong>. Celle-ci décrit les<br />
méthodes et outils à développer dans les années à venir pour transposer<br />
les nouvelles dispositions de la directive européenne sur la performance<br />
énergétique des bâtiments (DPEB). Elle prévoit que le futur passeport<br />
énergétique d’un édifice tiendra compte des émissions de gaz à effet<br />
de serre sur tout le cycle de vie, et notamment des émissions liées à la<br />
production des matériaux de construction (énergie grise) ou encore des<br />
émissions des chantiers de construction.<br />
Source : SIP<br />
Le « Construction Day » au cœur de la <strong>Smart</strong> Manufacturing Week<br />
Dans le cadre de l’édition 2023 de la <strong>Smart</strong> Manufacturing Week,<br />
début juin, une journée spéciale dédiée au secteur de la construction<br />
a permis de traiter bon nombre de thématiques clés qui sont au cœur<br />
des préoccupations quotidiennes des professionnels. De nombreuses<br />
innovations ont été passées en revue comme l’impression 3D Béton, la<br />
construction hors-site ou encore la technologie de préfabrication.<br />
Source : luxinnovation.lu<br />
Promouvoir l’utilisation du bois et des matériaux<br />
de construction biosourcés<br />
Le 12 e Forum International Bois Construction (FBC) s’est tenu à Lille<br />
Grand Palais du 12 au 14 avril. Le <strong>Luxembourg</strong> Wood Cluster géré<br />
par Luxinnovation a participé à l’événement pour assurer la visibilité<br />
du <strong>Luxembourg</strong> lors du forum qui réunit des leaders européens et<br />
internationaux actifs dans le secteur du bois et des industries associées<br />
pour discuter de l’avenir de la sylviculture et de la construction en<br />
Europe. L’utilisation croissante de matériaux biosourcés dans la<br />
construction et la neutralité en CO 2<br />
dans le secteur du bâtiment étaient<br />
des thèmes clés cette année.<br />
Source : luxinnovation.lu
40<br />
LUXEMBOURG<br />
GREEN BUILDING<br />
UNE OASIS CERTIFIÉE<br />
PLATINE POUR POST<br />
LUXEMBOURG<br />
© Metaform/Steve Troes<br />
Inauguré le 12 juin dernier en présence<br />
de S.A.R. le Grand-Duc et de nombreuses<br />
personnalités publiques et politiques,<br />
le nouveau siège de POST <strong>Luxembourg</strong><br />
se situe dans le quartier de la gare à<br />
<strong>Luxembourg</strong>-Ville. Ce bâtiment, qui répond<br />
à toutes les exigences modernes<br />
en matière de confort et de durabilité, a<br />
été conçu pour accueillir 850 employés.<br />
Son nom, Helix, qui signifie torsade ou<br />
colimaçon en latin, résume en un mot<br />
l’esprit de la conception de l’infrastructure.<br />
Explications.<br />
À la croisée de la modernité et du traditionnel<br />
Qui ne connaît pas le bâtiment emblématique<br />
des années 1960 que POST possédait<br />
face à la gare dans la capitale ? À<br />
l’époque, le centre postal servait au tri<br />
du courrier. À l’intérieur, les espaces et<br />
les niveaux étaient difficilement aménageables<br />
en bureaux. Ce bâtiment vétuste<br />
ne répondait ainsi plus aux exigences<br />
actuelles en matière de sécurité ou d’environnement<br />
liées, par exemple, aux<br />
économies d’énergie, d’où le choix de<br />
le reconstruire. Pour réaliser son futur<br />
siège, Helix, POST <strong>Luxembourg</strong> a choisi<br />
le bureau luxembourgeois METAFORM<br />
architects, lauréat d’un appel à idées en<br />
2017. Suite à la démolition de l’ancien<br />
centre postal, qui a eu lieu de mars 2018<br />
à juillet 2019, la pose de la première<br />
pierre du futur siège a marqué, en octobre<br />
2019, le début des travaux. Malgré<br />
les différentes crises et après 38 mois<br />
de construction, le bâtiment a été livré<br />
conformément au calendrier et au budget<br />
initialement prévu de 115 millions<br />
d’euros.<br />
Cette infrastructure moderne, inaugurée<br />
quelques jours avant le début de<br />
l’été, peut accueillir 850 employés et a<br />
été imaginée comme un trait d’union<br />
entre une construction traditionnelle et<br />
une approche moderne de l’architecture<br />
puisque les concepteurs ont dû composer<br />
avec certains prérequis. La façade du<br />
bâtiment mitoyen « Accinauto », classée<br />
dans les années 1950 et conservée par<br />
l’Institut national pour le patrimoine<br />
architectural, se marie avec la nouvelle<br />
façade en lamelles verticales et en pierre<br />
naturelle. Celle-ci joue avec la lumière<br />
et les différents niveaux de profondeur<br />
pour donner vie à la structure. Situé sur<br />
la Place de la gare, sur l’un des tronçons<br />
les plus fréquentés de la capitale, le nouveau<br />
siège se fond dans le tissu urbain<br />
environnant.<br />
Le bâtiment Helix dispose d’une surface<br />
de 27.700 m 2 et se compose de huit<br />
étages, quatre sous-sols, un étage technique<br />
ainsi que d’un point de vente de<br />
type Espace POST au rez-de-chaussée.<br />
Un bâtiment zéro énergie<br />
Helix est construit suivant les normes les<br />
plus récentes et POST a visé la certification<br />
DGNB Platine, l’une des plus complètes<br />
dans le domaine de la construction<br />
et de l’aménagement durables. Cet<br />
objectif a été atteint grâce à l’utilisation<br />
de diverses technologies comme la climatisation<br />
par tuiles dynamiques, la récupération<br />
des eaux de pluie, l’énergie<br />
solaire à l’aide de 800 m² de panneaux<br />
photovoltaïques, la gestion automatisée<br />
de l’éclairage ou encore le recours à des<br />
matériaux naturels.
GREEN BUILDING<br />
41<br />
Situé au 4 e sous-sol, un bac à glace d’un<br />
volume brut de 2.763 m 3 combiné à des<br />
pompes à chaleur permet une alimentation<br />
à la fois en chaleur et en froid du<br />
nouveau siège de POST. Ce concept innovant,<br />
écologique et économique permet<br />
de récupérer de l’énergie dans l’environnement<br />
grâce à des capteurs. Quant à<br />
l’accumulateur de glace, il peut stocker<br />
une grande quantité d’énergie thermique<br />
en utilisant les transitions de phase, de<br />
glace à eau et d’eau à glace. Ce principe<br />
permet même des transferts d’énergie<br />
saisonniers.<br />
POST a visé la certification<br />
DGNB Platine,<br />
l’une des plus complètes<br />
dans le domaine de la construction<br />
et de l’aménagement durables<br />
Une conception horizontale<br />
La structure organisationnelle de POST<br />
<strong>Luxembourg</strong> repose sur une communication<br />
claire entre ses différents secteurs<br />
et sur une hiérarchisation horizontale.<br />
Dans cet esprit, le siège a été conçu pour<br />
faciliter les échanges entre les collaborateurs<br />
puisque chaque département<br />
est relié à l’autre grâce au vaste atrium<br />
ouvert. Dans cette partie centrale du<br />
bâtiment se trouve un escalier en colimaçon<br />
qui connecte tous les étages, se<br />
muant ainsi en un point d’ancrage pour<br />
les employés. Cette zone se compose de<br />
différents espaces qui ont pour vocation<br />
de contribuer au bien-être de l’ensemble<br />
des équipes : salons, salles de jeux ou de<br />
remise en forme, etc. Les collaborateurs<br />
ont ainsi la possibilité de cuisiner, de se<br />
détendre, d’échanger des idées ou simplement<br />
de discuter autour d’un café.<br />
Au-delà des bureaux et des couloirs classiques<br />
d’un bâtiment administratif, les<br />
architectes ont aussi misé sur des petites<br />
zones de verdure à l’intérieur de l’édifice.<br />
Celles-ci offrent un moment de répit et<br />
de coupure aux employés et tranchent<br />
avec les lieux plus fréquentés du siège.<br />
Cet oasis urbain est idéal pour se ressourcer<br />
tout en étant sur le lieu de travail.<br />
© POST <strong>Luxembourg</strong>/Anthony Dehez
42<br />
GREEN BUILDING<br />
Un nom, un symbole<br />
Si l’on se réfère à sa traduction grecque<br />
ou latine, Helix signifie torsade ou encore<br />
hélice/colimaçon. En regardant de<br />
plus près l’architecture du siège de POST,<br />
une image apparaît rapidement comme<br />
une évidence et appuie le choix de son<br />
nom. C’est l’impressionnant escalier qui<br />
s’élève telle une colonne vertébrale au<br />
cœur du bâtiment. Helix résume donc en<br />
un mot l’esprit originel de la conception<br />
du nouveau siège qui se veut être à la fois<br />
un lieu de rencontre, d’échange, de travail<br />
et de partage. D’ailleurs ce sont les collaborateurs<br />
qui constituent depuis près de<br />
180 ans l’ADN de POST <strong>Luxembourg</strong>. Cet<br />
ADN, dont la double hélice n’est pas sans<br />
rappeler, symboliquement… la même<br />
double hélice que constitue l’escalier<br />
principal du bâtiment.<br />
Par P. Birck<br />
© Metaform/Steve Troes<br />
© Metaform/Steve Troes © POST <strong>Luxembourg</strong>/Anthony Dehez<br />
© POST <strong>Luxembourg</strong>/Anthony Dehez<br />
27.700 m²<br />
de bureaux
GREEN BUILDING<br />
43
LUXEMBOURG<br />
44<br />
PRODUCTION<br />
ET APPLICATION D’ENROBÉS :<br />
QUELQUES PROCÉDÉS<br />
PARTICULIERS<br />
GREEN BUILDING<br />
Julien Cajot<br />
L’entreprise Julien Cajot, du nom de<br />
son fondateur, est une société familiale<br />
née en 1967 et spécialisée dans la production<br />
et l’application de bétons asphaltiques<br />
– des revêtements bitumeux<br />
servant à recouvrir routes, trottoirs,<br />
parkings, pistes cyclables, cours d’école<br />
ou encore allées privées. Axel Burkel,<br />
directeur technique, revient sur l’un<br />
de ces produits, l’enrobé percolé, et sur<br />
un moyen de mise en œuvre unique au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, un camion-distributeur<br />
avec bras télécommandé que l’entreprise<br />
met à disposition de ses clients.<br />
L’enrobé percolé : la résistance avant tout<br />
Parmi la large gamme de produits proposée<br />
par l’entreprise Julien Cajot, l’enrobé<br />
percolé est certainement l’un des plus<br />
résistants. Certaines surfaces, comme<br />
les sols industriels, les aires de stockage,<br />
les parkings pour poids-lourds, les stations-services<br />
ou encore les couloirs et<br />
les zones d’arrêt de bus, nécessitent un<br />
revêtement permettant de supporter<br />
des charges lourdes et à une fréquence<br />
importante. « Plus résistant que le béton<br />
ou qu’un enrobé bitumeux, l’enrobé percolé<br />
– sorte de combinaison des deux –<br />
est le matériau de choix pour ce type de<br />
surfaces. On l’obtient en comblant les<br />
interstices d’un enrobé bitumeux avec<br />
un « coulis de percolation », à savoir un<br />
mélange de ciment, de résines, d’eau et<br />
d’additifs. Il résulte de la percolation un<br />
enrobé à la résistance mécanique très<br />
élevée. Cette technique permet d’accroître<br />
les performances en compression<br />
tout en limitant l’orniérage », explique<br />
Axel Burkel.<br />
Sa mise en œuvre diffère quelque peu de<br />
celle d’un enrobé classique. Elle néces-<br />
site d’abord l’application d’une couche<br />
de base (en bitume), pour garantir la<br />
rigidité du support, puis l’étanchéification<br />
de la surface (bords, regards et<br />
joins compris). C’est sur cette base que<br />
peut être appliqué le châssis support en<br />
asphalte. La percolation peut commencer<br />
après refroidissement de ce dernier.<br />
Sa mise en œuvre se fait généralement<br />
de nuit, pour éviter une évaporation<br />
trop rapide et les risques de fissures. Un<br />
temps de séchage de trois à cinq jours<br />
est nécessaire pour permettre la circulation<br />
sur la surface.<br />
L’entreprise Julien Cajot a notamment eu<br />
recours à cette technique pour le Centre<br />
national d’incendie et de secours de Gasperich<br />
où elle a appliqué quelque 12.000<br />
m 2 d’enrobé percolé. « Nous avons également<br />
réalisé la sortie de CFL multimodal<br />
où circulent chaque jour une centaine de<br />
camions qui empruntent toujours la même<br />
voie. D’abord faite d’un enrobé classique,<br />
la sortie s’est trouvée fortement dégradée<br />
au bout de deux ou trois ans. Nous y avons<br />
appliqué un enrobé percolé il y a deux ans<br />
et le résultat est beaucoup plus résistant »,<br />
ajoute le directeur technique.
GREEN BUILDING<br />
45<br />
Un camion-distributeur unique au<br />
Grand-Duché<br />
Voilà un peu plus d’une année que l’entreprise<br />
est la seule du pays à posséder<br />
deux camions équipés de distributeurs<br />
d’asphalte télécommandés. Particulièrement<br />
recommandés pour la mise en<br />
œuvre d’enrobés sur des petites surfaces,<br />
ils sont munis d’un bras qui leur confère<br />
un rayon d’action de cinq mètres, à 180°,<br />
et qui permet de déverser de la matière<br />
en hauteur si le chantier se révèle difficile<br />
d’accès (derrière une haie ou un muret<br />
par exemple). « Le camion, comme le bras<br />
lui-même, est entièrement télécommandé.<br />
Ainsi, le chauffeur peut, depuis l’extérieur<br />
de la cabine, déplacer le véhicule<br />
et contrôler le bras. Ce système permet<br />
non seulement de diminuer la pénibilité<br />
du travail de nos collaborateurs en éliminant<br />
le pelletage manuel, mais aussi de<br />
réduire le nombre d’ouvriers nécessaires<br />
sur le chantier », indique Axel Burkel.<br />
L’autre avantage de ce camion est de<br />
maintenir l’asphalte à température plus<br />
longtemps. Le bitume dont celui-ci est<br />
composé demeure liquide à 180°C mais<br />
passe à l’état solide après refroidissement.<br />
Son application doit donc être<br />
effectuée rapidement, dans les quelques<br />
heures qui suivent sa production. Grâce<br />
à leur bras qui déverse la matière, les<br />
deux camions de l’entreprise Julien Cajot<br />
peuvent rester bâchés, ce qui permet<br />
de réduire la déperdition thermique. En<br />
outre, l’asphalte est acheminé à travers<br />
ce bras par une vis chauffée. Il est donc<br />
à nouveau mélangé et légèrement réchauffé,<br />
ce qui le rend plus malléable et<br />
facile à ratisser.<br />
« Nous n’utilisons ces distributeurs que<br />
sur nos projets de moindre envergure<br />
car c’est là qu’ils sont les mieux utilisés.<br />
Toutefois, les plus petits chantiers<br />
sont souvent mis en œuvre directement<br />
par nos clients. C’est pourquoi<br />
nous avons décidé de les proposer à la<br />
location. Ainsi, pour toute commande<br />
en faible tonnage, nous proposons de<br />
louer un de ces camions avec chauffeur<br />
formé à son maniement. Tous les matériaux<br />
que nous produisons, des matériaux<br />
de sous-couche aux couches de<br />
roulement, peuvent être mis en œuvre<br />
grâce à ce distributeur », déclare le directeur<br />
technique. Et, puisque l’entreprise<br />
possède le matériel en double, elle peut<br />
offrir à ses clients un important gain de<br />
temps : alors qu’un camion coule l’enrobé<br />
sur chantier, l’autre fait l’aller-retour<br />
à la centrale de Leudelange pour faire le<br />
plein de matériel !<br />
Julien Cajot S.e.c.s.<br />
1, Zone Industrielle Grasbusch<br />
L-3370 Leudelange<br />
www.cajot.lu
LUXEMBOURG<br />
46<br />
UNE NOUVELLE ÉTAPE<br />
POUR LE GROUPE<br />
VIESSMANN<br />
GREEN BUILDING<br />
Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />
L’entreprise familiale Viessmann associe<br />
son secteur d’activité « Climate<br />
Solutions » à Carrier Global Corporation,<br />
créant ainsi un nouveau leader<br />
mondial des solutions intelligentes en<br />
matière de climat et d’énergie. Günter<br />
Krings, directeur d’agence au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
présente le nouveau partenariat<br />
transatlantique qui jette les bases<br />
d’une croissance future et revient sur<br />
l’importance de la collaboration internationale<br />
dans la lutte contre le changement<br />
climatique.<br />
Une union pour préserver l’environnement<br />
Le 25 avril dernier, le groupe Viessmann<br />
a annoncé son intention de regrouper<br />
son secteur d’activité « Viessmann<br />
Climate Solutions » avec Carrier Global<br />
Corporation, l’un des principaux<br />
fournisseurs mondiaux de solutions<br />
intelligentes en matière de climat et<br />
d’énergie, dont le siège se trouve aux<br />
États-Unis.<br />
Ce nouveau partenariat transatlantique<br />
s’inscrit dans la lutte contre le changement<br />
climatique. Les deux entreprises<br />
s’engagent ainsi à assumer davantage<br />
de responsabilités pour une transition<br />
énergétique durable dans le secteur du<br />
bâtiment, en se concentrant sur leur<br />
objectif qui est de façonner activement<br />
des solutions écologiques pour les générations<br />
futures. « Notre direction a<br />
notamment insisté sur le fait que cette<br />
union donne aujourd’hui naissance à<br />
un leader de l’innovation à croissance<br />
rapide dans un environnement de marché<br />
hautement compétitif et maximise<br />
l’impact de notre entreprise pour les<br />
générations à venir », indique Günter<br />
Krings.<br />
Un regroupement d’activités aux multiples<br />
avantages<br />
Viessmann est désormais l’un des principaux<br />
actionnaires de Carrier et Max<br />
Viessmann, PDG du groupe, siège désormais<br />
au sein du conseil d’administration<br />
de l’entreprise américaine. Ce choix garantit<br />
une forte implication de la famille<br />
fondatrice, avec un objectif clair de croissance<br />
à long terme.<br />
Grâce à ce partenariat, la société allemande<br />
entend poursuivre sa croissance<br />
par l’agrandissement de son échelle et de<br />
sa portée. « La division HVAC du groupe<br />
Carrier occupe une position de leader<br />
sur les segments résidentiel et commercial<br />
en Amérique du Nord ainsi que sur le<br />
marché commercial en Europe. Quant à<br />
notre groupe, il est leader sur le segment<br />
résidentiel haut de gamme en Europe par<br />
son activité Climate Solutions. Par conséquent,<br />
la combinaison des deux sociétés<br />
nous place dans une position sans précédent<br />
sur les segments résidentiel et commercial<br />
», détaille le directeur d’agence<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. En outre, Carrier a une<br />
forte empreinte en Asie via sa marque locale<br />
Toshiba Carrier Corporation.<br />
Par ailleurs, après la clôture de la transaction,<br />
qui devrait intervenir début de<br />
l’année prochaine, Viessmann Climate<br />
Solutions deviendra l’un des principaux<br />
moteurs de la stratégie de croissance<br />
de Carrier dans le secteur du chauffage,<br />
de la ventilation et de la climatisation<br />
résidentiel et commercial léger en Europe,<br />
et conservera son siège social en<br />
Allemagne.<br />
Les clients des deux entreprises disposeront<br />
également d’une gamme de produits<br />
plus large, ainsi que de services<br />
après-vente, de solutions numériques et<br />
de solutions à valeur ajoutée. Ils bénéficieront<br />
également de capacités de production<br />
accrues et de délais de livraison<br />
réduits pour les solutions en matière<br />
d’énergies renouvelables, notamment<br />
une gamme plus large de pompes à<br />
chaleur, de batteries de stockage, de<br />
systèmes photovoltaïques et de solutions<br />
de ventilation. « Ce partenariat ne<br />
change en rien nos façons de travailler
GREEN BUILDING<br />
47<br />
Günter Krings<br />
et nos services à notre clientèle luxembourgeoise<br />
restent inchangés », précise<br />
Günter Krings.<br />
Enfin, les deux parties ont convenu de<br />
certaines assurances à long terme : pas<br />
de résiliation pour des raisons opérationnelles<br />
(trois ans), des garanties de<br />
site pour tous les principaux lieux de<br />
production et de R&D (cinq ans) ainsi<br />
que pour le siège social à Allendorf<br />
(dix ans).<br />
Ce partenariat ne change<br />
en rien nos façons de travailler<br />
et nos services à notre clientèle<br />
luxembourgeoise restent<br />
inchangés<br />
Conserver le statut d’entreprise familiale<br />
indépendante<br />
Le groupe Viessmann reste une entreprise<br />
familiale indépendante, même sans<br />
la partie « Climate Solutions ». À l’avenir,<br />
celle-ci construira un écosystème qui se<br />
concentrera sur l’évitement, la réduction<br />
et la capture du CO 2<br />
, au-delà du secteur<br />
du chauffage, de la ventilation et de la climatisation.<br />
La famille Viessmann réinvestira<br />
le produit principal de la fusion avec<br />
Carrier dans le groupe Viessmann, mais<br />
consacrera également un montant important<br />
à ses activités philanthropiques.<br />
Aujourd’hui, le groupe Viessmann – à l’exclusion<br />
de son secteur d’activité Climate<br />
Solutions – génère un chiffre d’affaires<br />
total d’un milliard d’euros avec environ<br />
4.000 employés. « L’objectif de notre direction<br />
et l’ambition du groupe Viessmann<br />
sont clairement d’atteindre d’ici la fin de<br />
la décennie une taille supérieure à celle du<br />
secteur Climate Solutions aujourd’hui »,<br />
explique Günter Krings. À l’occasion de la<br />
conclusion réussie du nouveau partenariat,<br />
une somme de 106 millions d’euros<br />
pour 106 années de succès sera distribuée<br />
sous forme de prime unique à tous les employés<br />
de cette branche.<br />
Martin Viessmann, père de Max et président<br />
du conseil d’administration du<br />
groupe, a notamment indiqué que ce<br />
partenariat n’est autre qu’une nouvelle<br />
étape dans l’histoire de son entreprise<br />
familiale. Celle-ci bascule en effet des solutions<br />
de chauffage vers un écosystème<br />
de cocréateurs forts qui prennent leurs<br />
responsabilités pour les générations futures<br />
pour une énergie propre et durable.<br />
« Cette fusion offre les conditions idéales<br />
pour atteindre notre objectif en combinant<br />
le meilleur des deux mondes : un<br />
groupe Viessmann largement positionné<br />
et un partenariat mondial avec Carrier<br />
pour le secteur des solutions climatiques<br />
», conclut le directeur d’agence au<br />
<strong>Luxembourg</strong>.<br />
Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />
35, rue John F. Kennedy<br />
L-7327 Steinsel<br />
www.viessmann.lu
LUXEMBOURG<br />
48<br />
GREEN BUILDING
GREEN BUILDING<br />
49<br />
MONDERCANGE<br />
ATELIER COMMUNAL<br />
steffen-holzbau.lu<br />
Steffen Holzbau S.A.<br />
13, rue de Flaxweiler<br />
L-6776 Grevenmacher<br />
T +352 719686-0<br />
info@steffen-holzbau.lu
LUXEMBOURG<br />
50<br />
TRANSFORMER<br />
LES RÉSIDUS EN<br />
MATIÈRE PREMIÈRE<br />
CLOOS S.A.<br />
GREEN BUILDING<br />
Depuis la fermeture des haut-fourneaux<br />
dans les années 1990 et leur remplacement<br />
par des fours électriques, les<br />
derniers gisements de laitier arrivent à<br />
épuisement. Toutefois, les fours électriques<br />
génèrent, à l’instar des anciens<br />
hauts-fourneaux, des sous-produits valorisables<br />
de la même manière que le<br />
laitier : ce sont les scories de fours électriques.<br />
En parallèle, l’entreprise CLOOS S.A. a<br />
développé une autre activité qui renforce<br />
son engagement dans le domaine de<br />
l’économie circulaire et de la réutilisation<br />
des matériaux. En effet, Tim Schlink et<br />
son équipe récupèrent le béton issu des<br />
déconstructions des bâtiments. Après un<br />
contrôle de qualité de la matière, celle-ci<br />
passe par le même procédé que les résidus<br />
métallurgiques et se transforme en<br />
granulats recyclés qui permettront de<br />
bâtir de nouveaux édifices.<br />
Une tonne recyclée,<br />
c’est une tonne économisée<br />
sur les ressources naturelles<br />
Fondée en 1902 par Félix Cloos et implantée<br />
depuis plus d’un siècle au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, la société CLOOS S.A. est<br />
riche d’un long savoir-faire. Spécialisée<br />
dans la production de granulats, l’entreprise<br />
fournit aujourd’hui des matériaux<br />
indispensables au secteur de la<br />
construction tout en lui apportant une<br />
plus-value économique et écologique.<br />
Explications avec Tim Schlink, administrateur<br />
délégué.<br />
Au sein de ses quatre sites implantés au<br />
<strong>Luxembourg</strong> et dans la Grand Région, la<br />
société CLOOS S.A. produit des granulats<br />
à destination du secteur des routes et de<br />
la construction. Historiquement, la société<br />
exploitait les crassiers de laitier de<br />
haut-fourneaux apparus avec le développement<br />
de l’activité sidérurgique. Le laitier,<br />
sous-produit de l’industrie sidérurgique,<br />
était généré au cours du processus<br />
de fabrication de l’acier. Ce dernier était<br />
séparé de la fonte et était déversé dans<br />
des lieux définis qui sont devenus des<br />
crassiers. Le laitier en fusion cristallisait<br />
au cours de son refroidissement à l’air<br />
libre pour donner un matériau induré<br />
grisâtre similaire à une roche.<br />
Si cette dernière peut s’apparenter à<br />
une pierre naturelle, son accumulation<br />
en crassier est donc d’origine purement<br />
anthropique et cela représente un enjeu<br />
de taille pour l’industrie sidérurgique,<br />
dont la valorisation de ces volumes est<br />
la finalité ultime. « Notre travail consiste<br />
à exploiter le crassier. Cela se fait couche<br />
par couche, à l’aide de plusieurs engins<br />
de chantier : un bulldozer désolidarise<br />
les masses et les pousse pour qu’ensuite<br />
un autre engin de chantier récupère le<br />
tout-venant et alimente des installations<br />
de traitement. Celles-ci sont constituées<br />
d’un jeu de concasseurs et de cribles qui<br />
permettent respectivement de réduire la<br />
taille des blocs et de les trier en fonction<br />
de leur calibrage ». Les granulats ainsi<br />
produits sont par la suite revendus, principalement<br />
aux secteurs des routes et de<br />
la construction.<br />
Ces activités répondent à deux enjeux<br />
principaux : l’un économique, l’autre<br />
environnemental. « En réalité, les deux<br />
sont intrinsèquement liés : lorsque les<br />
matériaux sont réutilisés, l’homme exploite<br />
ce qu’il possède déjà et il minimise<br />
son impact sur son écosystème »,<br />
indique l’administrateur délégué. « Une<br />
tonne recyclée, c’est donc une tonne<br />
directement économisée sur les ressources<br />
naturelles ».<br />
S’adapter aux difficultés<br />
La pénurie des matériaux représente<br />
une problématique importante à l’heure<br />
actuelle. « Il est important de souligner<br />
qu’en tant que fournisseur, nous arrivons<br />
à maintenir une production suffisante<br />
pour approvisionner et livrer nos<br />
clients en temps et en heure. Toutefois, il<br />
faut préciser que les délais de livraison de
GREEN BUILDING<br />
51<br />
toutes les pièces de rechange, et globalement<br />
tous les équipements de travail, se<br />
sont considérablement rallongés. Afin de<br />
pallier les pénuries et leurs impacts, nous<br />
mettons un point d’honneur à anticiper le<br />
plus possible. De la sorte, nous sommes<br />
en mesure de contrôler les aléas du marché.<br />
Par exemple, si avant nous commandions<br />
quatre pièces, maintenant nous en<br />
commanderons six, ce qui nous permet<br />
d’optimiser notre stock et de l’adapter à<br />
nos besoins », souligne Tim Schlink.<br />
Toutefois, le véritable défi que rencontre<br />
l’entreprise productrice de granulats<br />
prend sa source dans l’augmentation du<br />
prix des énergies puisque les machines<br />
ont besoin d’électricité et de carburants<br />
pour fonctionner. « Les fournisseurs développent<br />
petit à petit des solutions,<br />
telles que les carburants verts. De notre<br />
côté, nous avons récemment acquis des<br />
petits engins électriques, ce qui réduit<br />
notre consommation de carburant et diminue<br />
les émissions de CO2. En outre,<br />
nos engins sont renouvelés en permanence<br />
afin de nous conformer aux dernières<br />
normes et d’augmenter l’efficience<br />
de nos équipements », expose l’administrateur<br />
délégué.<br />
L’utilisation de panneaux photovoltaïques<br />
n’est malheureusement pas envisageable<br />
à l’heure actuelle pour les installations<br />
de la société CLOOS S.A., car<br />
celles-ci demandent trop d’énergie et un<br />
approvisionnement constant. Toutefois,<br />
les sites d’exploitation, une fois arrivés<br />
au bout de leurs capacités, sont réaménagés.<br />
Ces changements sont envisagés<br />
en collaboration avec les administrations<br />
communales. Par exemple, à Mondercange,<br />
la commune réfléchit à transformer<br />
le site de stockage de déchets inertes<br />
en parc photovoltaïque.<br />
Des projets pilotes<br />
Le fournisseur de granulats en tout genre<br />
s’y connaît donc bien en seconde vie.<br />
D’ailleurs, il développe actuellement un<br />
nouveau produit : jusqu’à présent, les<br />
terres d’excavation étaient mises à la décharge,<br />
mais, au vu des quantités importantes<br />
qui y étaient jetées, l’idée est née<br />
de trouver un moyen de les recycler.<br />
Pour ce faire, la société centenaire se<br />
penche pour le moment sur une production<br />
de briques en terre crue. En<br />
s’associant à un partenaire suisse,<br />
Terrabloc, qui l’accompagne dans le développement<br />
technique, et un partenaire<br />
luxembourgeois, Neobuild qui assure<br />
une partie du développement ainsi que<br />
la coordination du projet, CLOOS S.A. a<br />
créé la société Géobloc, entièrement dédiée<br />
à celui-ci. Afin de mettre à l’épreuve<br />
ses briques, deux projets pilotes sont en<br />
cours de réalisation. Le premier prend<br />
place dans la commune de Bissen et les<br />
plans sont actuellement en réflexion. Le<br />
second est plus avancé puisque ses plans<br />
sont terminés et que la production des<br />
briques a commencé. Ce projet a été envisagé<br />
pour la nouvelle crèche de Roodtsur-Syre,<br />
dans la commune de Betzdorf.<br />
Un édicule sera construit à partir des<br />
blocs de terre crue. La mise en service de<br />
cette crèche est prévue pour 2024 et elle<br />
permettra à Tim Schlink et ses équipes<br />
de montrer toute la qualité et le potentiel<br />
de ces matériaux durables, tournés vers<br />
l’avenir.<br />
CLOOS S.A.<br />
33, route de Belval<br />
L-4024 Esch-sur-Alzette<br />
www.cloos.lu
52<br />
GREEN BUILDING<br />
Fort de 120 ans<br />
d’expérience dans le<br />
traitement et le recyclage<br />
de matériaux pierreux<br />
au <strong>Luxembourg</strong><br />
CLOOS SA<br />
33, Route de Belval<br />
L-4024 Esch-sur-Alzette<br />
Tél. : 57 03 73 1<br />
www.cloos.lu
Une 5 e édition pour le LIST Tech Day<br />
Ce jeudi 15 juin, plus de 350 personnes ont assisté à la 5 e édition du<br />
LIST Tech Day à Belval. La journée a été scandée par les interventions<br />
d’orateurs de tous horizons et la signature de la deuxième phase du<br />
partenariat qui unit le LIST et Goodyear depuis quelques années. Leur<br />
accord comprend six programmes de recherche stratégiques explorant de<br />
nouveaux domaines technologiques et couvrant la période 2024-2029.<br />
En parallèle, les participants ont pu découvrir sept technologies phares<br />
dans le « Tech Village », toutes explorant les interactions entre l’Homme<br />
et la machine de différentes manières.<br />
Source : LIST<br />
L’UNESCO et l’UE s’unissent pour une intelligence<br />
artificielle éthique<br />
Le 27 juin, l’UNESCO et la Commission européenne ont annoncé avoir<br />
signé un accord pour accélérer la mise en œuvre de la Recommandation<br />
de l’UNESCO sur l’éthique de l’intelligence artificielle adoptée par ses<br />
193 États membres fin 2021. Depuis lors, seule une trentaine de pays a<br />
commencé à établir sa législation nationale sur cette base qui permet de<br />
garantir que l’IA respecte les libertés fondamentales et les droits humains.<br />
Alors que cette technologie suscite des inquiétudes croissantes, l’UE a<br />
décidé de mobiliser 4 millions d’euros pour aider les États à faible revenu<br />
à élaborer leur réglementation. L’accord financera également la création<br />
d’une équipe d’« experts en éthique de l’IA sans frontières » qui fournira un<br />
appui à la demande et des conseils sur mesure.<br />
Source : UNESCO<br />
Le ministère de l’Économie dorlote l’écosystème startup<br />
Mi-juin, le ministre de l’Économie Franz Fayot a présenté une feuille de<br />
route pour le développement futur de l’écosystème startup au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Intitulée « From Seed to Scale », elle propose des actions pour que ce dernier<br />
« atteigne son prochain stade de maturité, en favorisant la transition de<br />
jeunes entreprises innovantes vers des scale-up qui disposent d’un modèle<br />
d’affaire déjà éprouvé ». Dans ce but, le <strong>Luxembourg</strong> a récemment adhéré à<br />
l’European Startup Nations Alliance (ESNA), ce qui facilitera l’accès aux aides<br />
européennes pour les entreprises innovantes et les acteurs de l’écosystème.<br />
Le ministre a également annoncé que l’État participerait financièrement à la<br />
création d’un nouveau compartiment du « Digital Tech Fund ».<br />
Source : SIP<br />
© MECO<br />
DIGITAL
54<br />
INTERNATIONAL<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LES DÉFIS<br />
DE L’INDUSTRIE DES<br />
SEMI-CONDUCTEURS<br />
Les semi-conducteurs sont désormais<br />
devenus un élément clé dans<br />
la fabrication de produits destinés à<br />
l’électronique civile et militaire. Face<br />
à cette problématique, les grandes<br />
puissances mondiales, à commencer<br />
par les États-Unis, tentent de garder<br />
une longueur d’avance sur la concurrence<br />
afin d’asseoir leur domination<br />
dans le secteur des hautes technologies,<br />
notamment vis-à-vis de leur<br />
rival chinois. Mais, dans cette lutte<br />
sans merci, l’Europe ne compte pas<br />
se faire distancer et entend préserver<br />
sa souveraineté numérique dans<br />
le domaine des puces électroniques,<br />
quitte à engager une guerre commerciale<br />
avec le reste du monde et<br />
à faire fi de sa politique climatique.<br />
Décryptage.<br />
À l’heure actuelle, les semi-conducteurs<br />
sont devenus indispensables à notre vie<br />
quotidienne, étant utilisés pour la fabrication<br />
d’une large variété de produits allant<br />
des smartphones aux ordinateurs en<br />
passant par les voitures électriques, les<br />
appareils électroménagers ou encore le<br />
matériel militaire. À cela s’ajoute désormais<br />
le boom de l’intelligence artificielle<br />
dont les performances nécessitent également<br />
des processeurs et des puces mémoire<br />
disposant d’importante puissance<br />
de calcul.<br />
Une pénurie structurelle<br />
Compte tenu des besoins planétaires<br />
croissants pour ces composants électroniques,<br />
les principaux fournisseurs<br />
peinent à faire face à la demande mondiale<br />
depuis quelques années. Il faut<br />
dire que ce marché, estimé à plus de 600<br />
milliards de dollars par le WSTS (World<br />
Semiconductor Trade Statistics), est<br />
concentrée principalement dans les<br />
mains de quelques multinationales.<br />
Dans le domaine de leur conception, il<br />
s’agit le plus souvent d’entreprises américaines,<br />
comme Broadcom, Qualcomm,<br />
Nvidia, Advanced Micro Devices (AMD)<br />
ou encore Intel et Applied Materials.<br />
En revanche, leur production est principalement<br />
assurée par des groupes<br />
asiatiques, à l’image des sociétés coréennes<br />
SK Hynix et Samsung, du géant<br />
taiwanais TSMC (Taiwan Semiconductor<br />
Manufacturing Company), mais aussi de<br />
SMIC (Semiconductor Manufacturing<br />
International Co), le plus grand fabricant<br />
de semi-conducteurs en Chine.<br />
Vers une guerre commerciale entre les<br />
États-Unis et la Chine<br />
Néanmoins, d’après plusieurs experts<br />
du secteur, l’empire du Milieu souffre<br />
actuellement d’un retard technologique<br />
vis-à-vis des États-Unis, de la Corée du<br />
Sud et de Taïwan. En effet, il faut comprendre<br />
qu’il existe aujourd’hui une situation<br />
de quasi-monopole, occupée par<br />
TSMC et Samsung, pour les procédés de<br />
fonderie les plus avancés nécessaires à<br />
la fabrication des semi-conducteurs les<br />
plus performants. D’ailleurs, pour rester<br />
dans la course et distancer la Chine dans<br />
ce domaine, Washington n’a pas hésité à<br />
favoriser financièrement la relocalisation
DIGITAL ET INNOVATION<br />
55<br />
2023. L’objectif affiché est de quadrupler<br />
la production actuelle du continent<br />
européen d’ici 2030. Ainsi, comme l’a<br />
rappelé récemment Thierry Breton, le<br />
commissaire au Marché intérieur, « nous<br />
voulons atteindre 20% de la production<br />
mondiale d’ici 2030, sachant que<br />
le marché devrait doubler d’ici là pour<br />
atteindre 1.000 milliards de dollars. Il<br />
s’agit donc pour l’Europe de multiplier<br />
par quatre notre propre production ».<br />
Pour ce faire, des subventions publiques<br />
aux fabricants de semi-conducteurs<br />
seront accordées, à condition que les<br />
sociétés bénéficiaires réservent, en cas<br />
de pénurie, une partie voire l’ensemble<br />
de leur production à leurs clients européens.<br />
Pour l’heure, plusieurs projets<br />
sont déjà sur les rails. L’américain Intel<br />
prévoit ainsi de construire une usine<br />
en Allemagne et en Italie. De son côté,<br />
STMicroelectronics s’est associé avec<br />
le fondeur américain GlobalFoundries<br />
pour créer une usine à côté de Grenoble<br />
en France qui devrait coûter plusieurs<br />
milliards d’euros.<br />
L’Europe face au défi environnemental<br />
de la production de puces<br />
d’une partie des unités de production<br />
asiatique aux États-Unis. Ainsi, le géant<br />
taiwanais TSMC a annoncé au mois de<br />
décembre dernier la construction prochaine<br />
de sa deuxième usine sur le sol<br />
américain, en Arizona, dans le sud-ouest<br />
du pays, ce qui permettrait de porter, sur<br />
place, sa production annuelle à plus de<br />
500.000 puces par an. Mais, au-delà de<br />
l’ambition de l’administration Biden de<br />
couvrir ses propres besoins en la matière,<br />
cette décision s’inscrit dans la volonté de<br />
la Maison Blanche de restreindre l’accès<br />
de ce marché à la Chine, comme le montre<br />
la récente adoption par le Congrès américain<br />
du « Chips Act for America ». Cette<br />
nouvelle loi a déjà subventionné plus<br />
de 40 projets liés à l’industrie des semiconducteurs<br />
aux États-Unis pour un total<br />
de près de 200 milliards de dollars, en<br />
contrepartie notamment d’un droit de<br />
regard de l’administration américaine<br />
sur les investissements réalisés en Chine<br />
par les entreprises subventionnées. Ainsi,<br />
au mois d’octobre 2022, au nom de<br />
la sécurité nationale, Washington a annoncé<br />
des restrictions à l’exportation des<br />
semi-conducteurs de pointe, notamment<br />
à destination de la Chine afin d’empêcher<br />
l’empire du Milieu d’acquérir des<br />
technologies sensibles pouvant être utilisées<br />
dans des applications militaires.<br />
L’Europe tente aussi de tirer<br />
son épingle du jeu<br />
La réponse de l’Europe<br />
Compte tenu de l’enjeu économique et<br />
stratégique autour de la question des<br />
semi-conducteurs, l’Europe tente aussi<br />
de tirer son épingle du jeu. Il s’agit avant<br />
tout de sécuriser l’approvisionnement<br />
de l’Union européenne pour ces composants<br />
électroniques en favorisant leur<br />
production dans ses États membres ;<br />
une stratégie s’inspirant de celle mise en<br />
œuvre aux États-Unis. La réponse de l’Europe<br />
réside notamment dans le « Chips<br />
Act », un vaste plan d’investissements<br />
de 43 milliards d’euros, par les différents<br />
États membres, voté en ce début d’année<br />
Cependant, au-delà du Chips Act qui<br />
s’inscrit dans un effort global de souveraineté<br />
numérique, se pose la question<br />
du coût environnemental de la fabrication<br />
de ces composants électroniques. En<br />
effet, cette production réclame notamment<br />
d’importantes quantités d’énergie<br />
et d’eau, comme le montre une récente<br />
étude réalisée par des chercheurs de l’Université<br />
de Harvard aux États-Unis. Selon<br />
eux, la majeure partie de l’empreinte environnementale<br />
du secteur informatique<br />
est causée par les processus de fabrication<br />
des semi-conducteurs. C’est d’autant plus<br />
inquiétant que, selon les experts, plus une<br />
puce est sophistiquée, plus son impact<br />
environnemental est élevé. Ainsi, une<br />
puce disposant d’une gravure de 2 nanomètres,<br />
notamment utilisée dans le cadre<br />
des outils d’intelligence artificielle, nécessite<br />
deux à trois fois plus d’eau et d’électricité<br />
qu’une puce de 28 nanomètres. La<br />
Commission européenne est consciente<br />
de cette problématique. Reste à savoir<br />
si ce choix s’avère toujours compatible<br />
avec ses objectifs climatiques au regard<br />
de sa politique en matière de transition<br />
écologique.<br />
Par R. Thomas
56<br />
INTERNATIONAL<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
L’ALLIANCE<br />
DES<br />
INTELLIGENCES<br />
Plus présente que jamais, l’intelligence<br />
artificielle (IA) fait beaucoup parler<br />
d’elle, en bien comme en mal. Si elle<br />
soulève des inquiétudes, notamment<br />
lorsqu’elle génère des images d’une<br />
qualité déconcertante se confondant<br />
parfois avec la réalité, elle montre aussi<br />
un potentiel indéniable pour la recherche<br />
scientifique. Cette technologie,<br />
pas si nouvelle que cela, a notamment<br />
ouvert la porte à des perspectives prometteuses<br />
pour la recherche en biologie,<br />
en physique des astroparticules ou<br />
même en histoire.<br />
Une nouveauté du siècle dernier<br />
Le mercredi 14 juin, le Parlement européen<br />
a adopté sa position de négociation<br />
concernant la législation sur l’IA avant<br />
les discussions avec les États membres<br />
sur sa forme finale. Il devenait effectivement<br />
indispensable d’établir un cadre<br />
juridique à l’utilisation de l’IA au vu de<br />
l’importance qu’elle gagne dans tous les<br />
domaines, ou presque.<br />
Pourtant, elle est loin de constituer une<br />
nouvelle technologie. Son nom apparaît<br />
dans les années 1950 pour évoquer une<br />
discipline scientifique cherchant à décortiquer<br />
les rouages du cerveau humain à<br />
l’aide des machines et à comprendre ainsi<br />
les mécanismes de pensée et les fonctions<br />
cognitives de celui-ci. Au début du<br />
21 e siècle, avec l’arrivée des ordinateurs<br />
dans les foyers, l’IA révèle son potentiel,<br />
revêt petit à petit l’apparence qu’on lui<br />
connaît aujourd’hui et rend possible le<br />
traitement de milliards de données dans<br />
des délais très courts et à des coûts raisonnables.<br />
Elle est désormais utilisée<br />
dans des domaines aussi variés que la reconnaissance<br />
vocale, les systèmes de lecture<br />
de plaques minéralogiques exploités<br />
par la police ou encore les mécanismes<br />
de sécurité des voitures (tels que le freinage<br />
automatique). Et, bien qu’elle soit<br />
encore l’objet de nombreux fantasmes<br />
hollywoodiens prétendant qu’elle pourrait<br />
un jour se doter d’une conscience<br />
et vouloir du mal à l’être humain, elle<br />
constitue aujourd’hui une aide précieuse<br />
pour la recherche scientifique.<br />
De 4.800 inconnues à 29<br />
L’algorithme d’apprentissage profond<br />
AlphaFold2, mis au point par DeepMind<br />
(entreprise spécialisée en IA appartenant<br />
à Google), a permis à la biologie<br />
de résoudre – ou presque – l’une de ses<br />
énigmes les plus épineuses : prédire la<br />
structure tridimensionnelle d’une protéine<br />
à partir de sa séquence linéaire en<br />
acides aminés.<br />
Grâce à l’IA, les physiciens peuvent<br />
mieux comprendre la naissance<br />
de notre Univers<br />
Mais quel en est l’intérêt et pourquoi<br />
l’association américaine pour l’avancement<br />
des sciences a fait d’AlphaFold2<br />
l’une des « percées de l’année 2021 » ?<br />
Pour répondre à ces questions, il faut<br />
prendre conscience qu’une seule protéine<br />
est parfois capable de guérir une<br />
maladie. Mais, pour qu’elle puisse être<br />
intégrée à la création d’un médicament,
DIGITAL ET INNOVATION<br />
57<br />
encore faut-il trouver la bonne parmi les<br />
centaines de millions ayant toutes une<br />
configuration unique. Cette dernière doit<br />
impérativement être connue puisqu’elle<br />
détermine la fonction de ce type de molécule.<br />
Avant 2021, les chercheurs analysaient<br />
la structure des protéines à l’aide<br />
de techniques expérimentales lourdes<br />
et les répertoriaient dans la « Protein<br />
Data Bank ». Ainsi, ils avaient identifié la<br />
structure 3D de 160.000 d’entre elles. Cependant,<br />
il leur en restait encore 4.800,<br />
plus toutes celles qu’ils n’avaient pas encore<br />
découvertes. AlphaFold2 a réduit ce<br />
chiffre à 29 et prédit la structure d’environ<br />
200 millions autres.<br />
En revanche, l’algorithme a ses limites :<br />
AlphaFold2 n’a pas encore appris à anticiper<br />
la manière dont les acides aminés<br />
individuels peuvent modifier la structure<br />
des protéines, un phénomène crucial<br />
pour comprendre l’effet des mutations.<br />
Les progrès qu’il a permis de réaliser n’en<br />
demeurent pas moins remarquables. Pour<br />
Mohammed AlQuraishi, professeur adjoint<br />
de biologie des systèmes à l’Université<br />
de Columbia, « la biologie structurale<br />
est à l’aube d’une nouvelle ère qui privilégiera<br />
la fonction des protéines plutôt que<br />
leur forme. Cette dernière ne sera plus<br />
une fin en soi, et la discipline va mériter la<br />
composante « biologie » de son nom ».<br />
Lumière sur la matière noire<br />
La physique aussi a réalisé des percées<br />
majeures, en particulier en ce qui<br />
concerne l’étude des astroparticules. Des<br />
scientifiques ont utilisé l’IA pour créer<br />
des simulations complexes et tridimensionnelles<br />
de l’Univers. Née d’une collaboration<br />
entre les chercheurs de l’UC<br />
Berkeley, du Kavli Institute du Japon, de<br />
l’Université de la Colombie-Britannique<br />
et de l’Université Carnégie-Mellon, la<br />
machine Deep Density Displacement<br />
Model (D³M) a appris des 8.000 simulations<br />
de formation que l’équipe lui a<br />
données et, avec une rapidité et une précision<br />
impressionnantes, a été capable<br />
d’ajuster des paramètres pour lesquels<br />
elle n’avait même pas été formée ! Les<br />
chercheurs qui l’ont conçue ne savent<br />
pas comment cela est possible. « C’est<br />
comme nourrir un logiciel de reconnaissance<br />
d’images avec beaucoup d’illustrations<br />
de chats et de chiens et qu’il soit<br />
capable de reconnaître les éléphants », a<br />
déclaré l’astrophysicienne Shirley Ho du<br />
Flatiron Institute de l’Université Carnégie-Mellon<br />
en Pennsylvanie.<br />
D³M calcule comment, sur 13,8 milliards<br />
d’années (l’âge de l’Univers), la gravité a<br />
Nombre de structures protéiques identifiées<br />
déplacé des milliards de particules dans<br />
l’espace et établit toute une série de scénarios<br />
possibles. Une seule simulation<br />
lui prend 30 millisecondes alors que,<br />
sans l’aide de l’IA, elle pourrait nécessiter<br />
jusqu’à 300 heures de calcul. Grâce à<br />
l’ensemble des modélisations produites<br />
par D³M, les physiciens peuvent effectuer<br />
des comparaisons avec leurs propres<br />
données et, ainsi, mieux comprendre la<br />
naissance de notre Univers.<br />
Un nouveau chapitre pour l'histoire ?<br />
L’IA est également un outil intéressant<br />
pour les sciences humaines. En l’utilisant,<br />
les historiens notamment ont<br />
permis à la recherche d’entrer dans une<br />
nouvelle ère. Grâce à l’apprentissage automatique<br />
de l’IA, les chercheurs sont<br />
capables d’analyser de grandes quantités<br />
de documents tels que des lettres<br />
ou des journaux et de détecter des relations<br />
qui seraient difficiles à identifier<br />
autrement. L’IA révèle ainsi des schémas<br />
et des tendances historiques cachés<br />
et interprète et contextualise des<br />
événements du passé. En l’associant à<br />
d’autres technologies, les scientifiques<br />
ont la possibilité d’adopter une nouvelle<br />
perspective sur les événements historiques,<br />
en vivant l’expérience immersive<br />
de la réalité virtuelle par exemple.<br />
Par P. Paquet<br />
Data Base d’AlphaFold2 aujourd’hui<br />
Plus de 200 millions<br />
Data Base d’AlphaFold1<br />
(1 ère version sortie en 2018)<br />
Environ 1 million<br />
Techniques expérimentales aujourd’hui<br />
190.000
LUXEMBOURG<br />
58<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LE FUTUR CAMPUS<br />
DES TECHNOLOGIES<br />
DE LA SANTÉ VERRA<br />
LE JOUR EN 2024<br />
Le campus dédié aux technologies de la<br />
santé à Esch-sur-Alzette sera lancé en<br />
2024. Baptisé « Health And Lifescience<br />
Innovation » (HE:AL) et implanté sur le<br />
site du ZARE « A Sommet » sur une surface<br />
de près de 2,4 ha, le campus sera situé<br />
entre la House of BioHealth (HoBH),<br />
le futur Südspidol du Centre hospitalier<br />
Emile Mayrisch (CHEM) et la Cité des<br />
sciences de Belval.<br />
Un projet d’envergure<br />
© HL-STUDIOS © InnovationCluster<br />
© InnovationCluster<br />
Grâce à son emplacement géographique<br />
le nouveau campus a pour objectif de<br />
rapprocher la recherche, l’innovation et<br />
le monde médical sur un seul et même<br />
site pour développer l’écosystème des<br />
technologies de la santé. Le projet a été<br />
lancé à l’initiative d’investisseurs privés<br />
et bénéficiera de la concession d’un droit<br />
de superficie du Syndicat intercommunal<br />
pour la création, l’aménagement,<br />
la promotion et l’exploitation de zones<br />
d’activités économiques à caractère régional<br />
à Ehlerange (ZARE).<br />
Dénommé « Health And Lifescience Innovation<br />
(HE:AL) Campus », ce projet<br />
d’envergure vise à attirer des entreprises<br />
actives dans le domaine des dispositifs<br />
médicaux et des diagnostics in vitro, ainsi<br />
que des outils et services de santé digitaux.<br />
Les activités de Recherche et Développement,<br />
d’innovation, de production,<br />
tout comme de conseil ou de services<br />
du secteur des technologies de la santé,<br />
sont également visées. En répondant aux<br />
besoins structurels et en infrastructures<br />
d’entreprises relevant de ces secteurs et<br />
souhaitant s’établir au <strong>Luxembourg</strong>, le<br />
site contribuera au développement de<br />
piliers technologiques indispensables<br />
pour l’implémentation d’une médecine<br />
personnalisée et centrée sur l’utilisation<br />
© HL-STUDIOS
DIGITAL ET INNOVATION<br />
59<br />
des données de santé, notamment grâce<br />
au recours à l’intelligence artificielle.<br />
Un campus « phygital »<br />
Au total, le secteur des technologies de<br />
la santé au <strong>Luxembourg</strong> regroupe 136<br />
entreprises et emploie près de 1.900<br />
personnes. En tant qu’élément clé de la<br />
stratégie de diversification de l’économie<br />
nationale, ce domaine mise en grande<br />
partie sur la digitalisation de tous les aspects<br />
de la santé et du parcours médical<br />
du patient afin de soutenir l’émergence<br />
de produits et services de santé intelligents<br />
axés sur la médecine personnalisée<br />
et digitale.<br />
Ce projet d’infrastructure<br />
d’envergure vise à attirer<br />
des entreprises actives dans<br />
le domaine des dispositifs médicaux<br />
et des diagnostics in vitro,<br />
ainsi que des outils et services<br />
de santé digitaux<br />
Franz Fayot<br />
© HL-STUDIOS © HL-STUDIOS<br />
Les travaux devraient démarrer en 2024.<br />
Le projet, porté par la société Innovation<br />
Cluster, sera « phygital », c’est-à-dire qu’il<br />
ambitionne d’allier les mondes physique<br />
et digital dans un seul but : améliorer<br />
l’expérience utilisateur des différents acteurs<br />
et occupants qui gravitent au sein<br />
du HE:AL. Cela a également pour objectif<br />
de favoriser la mise en réseaux ainsi que<br />
l’accès à de nouveaux services localement<br />
et à l’international. « Le campus est<br />
un projet hautement ambitieux, mais le<br />
<strong>Luxembourg</strong> a toutes les cartes en main<br />
pour devenir un acteur clé de l’innovation<br />
dans les sciences de la vie aussi bien<br />
au niveau scientifique, qu’aux niveaux<br />
économique et démocratique », a précisé<br />
Jean-Paul Scheuren, gérant d’Innovation<br />
Cluster au moment de la présentation du<br />
projet l’an dernier.<br />
Développer les sciences au Grand-<br />
Duché<br />
Franz Fayot, ministre de l’Économie,<br />
a déclaré : « Suite au succès avéré de<br />
la House of BioHealth, le futur HE:AL<br />
Campus complètera les infrastructures<br />
d’accueil et d’hébergement existantes<br />
dans ce domaine et contribuera ainsi<br />
davantage au développement du secteur<br />
des sciences et technologies de la<br />
santé au <strong>Luxembourg</strong> qui a connu un<br />
grand essor ces dernières années. Le<br />
ministère de l’Économie a joué pleinement<br />
son rôle de facilitateur entre les<br />
investisseurs privés et le ZARE, dont<br />
je remercie les responsables pour leur<br />
engagement et leur vision entrepreneuriale<br />
dans la réalisation de ce projet<br />
d’avenir prometteur ».<br />
136<br />
entreprises travaillent dans le secteur<br />
des technologies de la santé<br />
au <strong>Luxembourg</strong><br />
2024<br />
début des travaux<br />
Par P. Birck
LUXEMBOURG<br />
60<br />
POURQUOI PROMOUVOIR<br />
LES « GIRLS IN DIGITAL » ?<br />
Women in Digital Empowerment <strong>Luxembourg</strong> (WIDE)<br />
Au printemps, l’asbl Women in Digital<br />
Empowerment <strong>Luxembourg</strong> (WIDE)<br />
et le ministère de l’Égalité entre les<br />
femmes et les hommes ont mis en ligne<br />
la plateforme girlsindigital.lu, rappelant<br />
ainsi la nécessité de rendre le secteur<br />
numérique plus inclusif en libérant<br />
le potentiel des jeunes, quel que soit<br />
leur genre. Que propose-t-elle et pourquoi<br />
est-elle essentielle ? Éléments de<br />
réponse…<br />
Qu’est-ce ?<br />
Fin avril, l’asbl WIDE a lancé, en collaboration<br />
avec le ministère de l’Égalité entre<br />
les femmes et les hommes, une plateforme<br />
imaginée pour encourager les<br />
jeunes filles à découvrir les opportunités<br />
offertes par le secteur du numérique.<br />
Intitulée simplement « Girls in Digital »,<br />
elle se présente comme une bibliothèque<br />
d’informations regroupant des activités<br />
pour apprendre la programmation de<br />
manière ludique, des témoignages de<br />
femmes actives dans le secteur et des<br />
ressources présentant les divers parcours<br />
de formation liés aux TIC (technologies<br />
de l’information et de la communication)<br />
et aux STEM (« science, technology,<br />
engineering, and mathematics ») au<br />
Grand-Duché.<br />
En outre, les porteurs du projet ont voulu<br />
faire de la plateforme un outil destiné<br />
à briser les stéréotypes de genre et les<br />
préjugés en démontrant que les opportunités<br />
dans le domaine du numérique<br />
peuvent être saisies par tous : garçons,<br />
filles et personnes non-binaires.<br />
En quoi est-ce important ?<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
L’univers numérique connaît une expansion<br />
rapide, si bien qu’on estime qu’une<br />
large part des métiers qui seront exercés<br />
en 2030 n’existent tout bonnement<br />
pas encore et seront pour la plupart<br />
liés au digital d’une manière ou d’une<br />
autre. Des prévisions qui sont peu rassurantes<br />
quant à l’avenir professionnel<br />
des femmes qui, en 2022, représentaient<br />
seulement 20% des spécialistes en TIC.<br />
Bien que ce taux soit légèrement supérieur<br />
à la moyenne européenne, le ministère<br />
de l’Égalité entre les femmes et les<br />
hommes insiste néanmoins sur sa faible<br />
évolution au cours des dix dernières années.<br />
Si le monde digital n’est pas rapidement<br />
rendu plus inclusif grâce à des<br />
initiatives comme Girls in Digital, les<br />
femmes se verront ôter énormément de<br />
perspectives d’emploi et les entreprises,<br />
elles qui manquent cruellement de talents,<br />
seront privées des compétences de<br />
celles-ci mais aussi de toute la créativité<br />
et de l’innovation qui émanent d’équipes<br />
diversifiées.<br />
Les opportunités dans<br />
le domaine du numérique peuvent être<br />
saisies par tous : garçons, filles<br />
et personnes non-binaires<br />
Par ailleurs, dans une société où le numérique<br />
impacte le moindre aspect du<br />
quotidien, il peut aussi sembler dangereux<br />
de laisser aux seuls individus de sexe<br />
masculin la responsabilité de concevoir<br />
les services digitaux de demain. Lors de<br />
la présentation du projet Girls in Digital,<br />
la ministre Taina Bofferding a d’ailleurs<br />
mentionné les problèmes qui ont pu<br />
émerger avec l’intelligence artificielle<br />
en raison du manque de femmes dans<br />
les équipes de développement de cette<br />
technologie qui, à l’heure actuelle et<br />
par conséquent, véhicule de nombreux<br />
stéréotypes.<br />
Par A. Jacob
Le PNM 2035 récompensé à l’international<br />
Les UITP Awards, récompensant les projets améliorant la qualité de vie<br />
dans les villes, a accordé la 1 ère place de la catégorie « Stratégie de transport<br />
public et urbain » au Plan national de Mobilité 2035 (PNM 2035), une<br />
reconnaissance prestigieuse et convoitée. Le secrétaire général de<br />
l’Union internationale des transports publics (UITP) a d’ailleurs déclaré :<br />
« Le ministère de la Mobilité et des Travaux publics luxembourgeois a<br />
dépassé les attentes sur tous les critères que l’UITP avait fixés, donnant<br />
une perspective de qualité de vie dans les zones urbaines en promouvant<br />
les transports publics tout en les positionnant comme l’épine dorsale de<br />
la mobilité urbaine et locale ».<br />
Un nouveau record pour les CFL en 2022<br />
Source : SIP<br />
Si la pandémie de Covid-19 avait particulièrement touché la fréquentation<br />
des trains, les CFL ont su sortir de la crise : selon le rapport de<br />
l’année 2022, 22 millions de clients ont fait appel au service de la<br />
compagnie luxembourgeoise, soit 32,5% de plus qu’en 2021. Le groupe<br />
se porte donc de mieux en mieux, en témoigne son chiffre d’affaires<br />
record de 1,073 milliard d’euros ! Toutefois, le taux de ponctualité est<br />
légèrement en baisse : 90,5% (92,7% au premier semestre et 88,6%<br />
au second), contre 92,1% en 2021. Le groupe explique ce résultat par<br />
divers facteurs dont les grèves sur les réseaux ferrés voisins ou encore<br />
les travaux menés sur certaines lignes.<br />
Source : CFL<br />
Une première voiture autonome Mercedes sur autoroute<br />
À la course aux voitures autonomes de niveau 3 sur le sol européen,<br />
Mercedes avait franchi la ligne d’arrivée en premier, laissant Tesla, leader<br />
américain, sur le bord de la route. En effet, en 2022 l’Allemagne avait<br />
officiellement autorisé certaines voitures autonomes à circuler sur ses<br />
routes, ouvrant ainsi la voie à Mercedes pour commercialiser son Drive<br />
Pilot sur les modèles Classe S et EQS. La loi autorisait ces véhicules<br />
à circuler jusqu’à 60 km/h. Récemment, le gouvernement allemand<br />
a décidé de franchir une nouvelle étape en repoussant la limitation<br />
à 130 km/h. Cependant, le constructeur à l’étoile n’est pas prêt. Les<br />
automobilistes allemands devront donc attendre encore un peu…<br />
Source : Mercedes-Benz<br />
OBILITÉ
INTERNATIONAL<br />
62<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />
NOUVEAUTÉS DE CET ÉTÉ 2023<br />
MOBILITÉ<br />
Ces dernières semaines, à l’approche de l’été, les lancements de modèles 100% électriques se sont multipliés. Nous vous aidons à<br />
faire votre choix parmi les nouveaux véhicules proposés par les principaux constructeurs automobiles comme Abart, Audi, Fiat,<br />
Jeep, Ford, Kia, MG, Opel, Volkswagen ou encore Volvo, mais aussi certains moins répandus auprès du grand public à l’image du<br />
constructeur chinois Ssang Yong. Petit tour d’horizon des voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins.<br />
Les citadines<br />
Par R. Thomas<br />
Opel Corsa E<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 330 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 29.523 euros TTC<br />
Fiat 500 électrique Berline<br />
Capacité de la batterie : 42 kW<br />
Puissance : 87 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />
Consommation : 14,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 26.645 euros TTC<br />
Abart 500 E Scorpionissima<br />
Capacité de la batterie : 42 kW<br />
Puissance : 113 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />
Consommation : 14,9 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.269 euros TTC<br />
Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />
Capacité de la batterie : 58 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 427 km<br />
Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 36.353 euros TTC
MOBILITÉ<br />
63<br />
Les berlines compactes<br />
MG4 électrique<br />
Capacité de la batterie : 51 kW<br />
Puissance : 125 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 350 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 30.950 euros TTC<br />
Opel Mokka-e Elegance<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.519 euros TTC<br />
Ssangyong Korando e-Motion<br />
Capacité de la batterie : 61,5 kW<br />
Puissance : 140 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 340 km<br />
Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 39.536 euros TTC<br />
Volvo XC 40 Recharge<br />
Capacité de la batterie : 69 kW<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />
Consommation : 17,6 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 50.275 euros TTC<br />
Audi Q4 40 e-tron<br />
Capacité de la batterie : 77 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 513 km<br />
Consommation : 14,8 kWh/100 (WLTP)<br />
Prix : à partir de 55.478 euros TTC
64<br />
MOBILITÉ<br />
Les berlines de luxe et les tout-terrain<br />
Jeep Avenger 100% électrique<br />
Capacité de la batterie : 54 kW<br />
Puissance : 115 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 36.909 euros TTC<br />
Ford Mustang Mach-E RWD<br />
Capacité de la batterie : 76 kW<br />
Puissance : 198 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 440 km<br />
Consommation : 17,2 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 50.991 euros TTC<br />
Kia EV6 GT<br />
Capacité de la batterie : 77,4 kW<br />
Puissance : 430 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 424 km<br />
Consommation : 21,9 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 69.974 euros TTC<br />
Mercedes EQE 350+<br />
Capacité de la batterie : 89 kW<br />
Puissance : 215 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 624 km<br />
Consommation : 16,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 77.720 euros TTC<br />
Volvo Ex90 Recharge Twin<br />
Capacité de la batterie : 107 kW<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 600 km<br />
Consommation : 20,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 99.513 euros TTC
MOBILITÉ<br />
65
LUXEMBOURG<br />
66<br />
MOBILITÉ<br />
MOBILITÉ DOUCE :<br />
UN APPEL À CHANGER<br />
DE BRAQUET<br />
La mobilité est non seulement un levier<br />
clé dans la lutte contre le changement<br />
climatique, mais aussi un paramètre<br />
important qui contribue à la qualité de<br />
vie. Et les élections communales ont<br />
représenté une nouvelle occasion d’enfoncer<br />
le clou pour les promoteurs des<br />
moyens de transport verts et « doux ».<br />
Alors que les équipes en place ces six<br />
dernières années s’apprêtent soit à<br />
laisser la main, soit à rempiler pour un<br />
nouveau mandat, plusieurs associations<br />
ou membres de la société civile ont<br />
formulé des suggestions à destination<br />
des nouveaux élus qui sont attendus<br />
au tournant. Petit tour d’horizon des<br />
revendications de l’asbl ProVelo.lu qui,<br />
dès janvier, appelait les futurs responsables<br />
communaux à repenser la mobilité<br />
et les espaces publics pour y faire de<br />
la bicyclette la véritable petite reine.<br />
De l’importance de la planification<br />
54%, c’est le taux des déplacements inférieurs<br />
à 5 km effectués par les résidents<br />
luxembourgeois. Et cette courte distance<br />
est parcourue en voiture 35 à 65% du<br />
temps. À eux seuls, ces chiffres démontrent<br />
qu’une certaine responsabilité incombe<br />
aux pouvoirs locaux en ce qui concerne<br />
nos habitudes de mobilité. Le temps est<br />
donc venu de mouiller le maillot.<br />
En matière de planification, ProVelo<br />
plaide pour la mise en place de SUMPs<br />
(Sustainable Urban Mobility Plans), de<br />
plans directeurs vélo ou de concepts<br />
cyclables communaux ou intercommunaux<br />
(et donc cohérents au-delà des<br />
frontières communales) pour la mobilité<br />
quotidienne. Ceci devrait, toujours selon<br />
l’asbl, aller de concert avec une intégra-<br />
tion des besoins de la mobilité active lors<br />
de l’élaboration de chaque projet d’aménagement<br />
ou de réaménagement de l’espace<br />
public communal et de tous les PAG<br />
et PAP de manière à « redistribuer l’espace<br />
public de façon équitable entre les<br />
différents modes de transport, réduire<br />
le trafic de transit intra-agglomération<br />
et assurer que la mobilité active puisse<br />
(mieux) remplir le rôle important qui lui<br />
incombe dans la mobilité quotidienne<br />
au niveau communal ».<br />
Pour ce faire, l’association encourage<br />
chaque commune du pays à nommer<br />
un échevin à la mobilité – voire à créer<br />
un poste de « responsable de la mobilité<br />
active/durable » qui serait à l’écoute des<br />
usagers et participerait à l’élaboration<br />
de tout projet pour sensibiliser aux enjeux<br />
relatifs à la mobilité durable – mais<br />
aussi à assurer la participation citoyenne<br />
lors de la planification ou du réaménagement<br />
de l’espace public.<br />
Des infrastructures attractives<br />
En matière d’infrastructures, les lacunes<br />
semblent encore nombreuses malgré le<br />
développement louable des pistes cyclables<br />
au cours des dernières années.<br />
Avec (entre autres) ses couloirs cyclables<br />
qui, parfois, s’arrêtent net et ses itinéraires<br />
qui prennent des détours, le réseau<br />
manque de sécurité, de cohérence, de<br />
praticité et de confort pour inciter davantage<br />
d’utilisateurs à l’emprunter. Ainsi,<br />
l’amélioration des chemins existants<br />
est tout aussi cruciale que la création de<br />
nouvelles pistes. À cet égard, ProVelo recommande<br />
aux communes de prioriser<br />
leurs axes structurants, mais aussi d’élargir<br />
leur regard pour considérer les autres<br />
facteurs qui incitent à enfourcher un<br />
vélo. L’asbl suggère donc la mise en place<br />
d’une signalisation qui facilite l’orientation<br />
des cyclistes et crée des liens entre<br />
les réseaux locaux, régionaux et nationaux,<br />
l’introduction, dans les règlements<br />
des bâtisses, de quotas d’emplacements<br />
réservés aux vélos dans les résidences et<br />
la mise en place conséquente de places<br />
de stationnement pour vélos (pour visiteurs<br />
et employés) auprès de tout établissement<br />
public. Elle encourage d’ailleurs<br />
les communes à inciter les entreprises<br />
privées de leur territoire à transposer
MOBILITÉ<br />
67<br />
cette approche à chaque bâtiment faisant<br />
office de lieu de travail. Enfin, il serait<br />
attendu des mêmes établissements<br />
qu’ils mettent à disposition douches et<br />
vestiaires avec casiers pour accroître<br />
le confort des employés qui pédalent<br />
jusqu’à leur lieu de travail.<br />
Une certaine responsabilité<br />
incombe aux pouvoirs locaux<br />
en ce qui concerne nos habitudes<br />
de mobilité<br />
Pour l’asbl, la mobilité active ne doit pas<br />
seulement concerner la mobilité individuelle.<br />
Parce que le transport de marchandises<br />
est actuellement responsable<br />
de 15% des déplacements urbains et<br />
que ce taux est amené à croître substantiellement<br />
à l’avenir, elle prône la création<br />
de centres de distribution urbains<br />
(micro-hubs) dans les agglomérations<br />
principales pour rendre possible une<br />
distribution « du dernier kilomètre » en<br />
vélo-cargo, par exemple.<br />
Entre éducation et incitations<br />
Consciente que les habitudes de mobilité<br />
se construisent dès le plus jeune<br />
âge, ProVelo plaide également pour que<br />
les enfants puissent se mettre en selle<br />
sans danger. Elle prioriserait pour cela<br />
l’aménagement de chemins sécurisés qui<br />
réduiraient au maximum les conflits potentiels<br />
avec d’autres usagers de la route<br />
et qui mèneraient aux écoles fondamentales<br />
à partir de tous les quartiers. Autre<br />
idée : elle suggère la mise en place de « vélos-bus<br />
» qui, sur le même principe que<br />
les « pédi-bus », permettraient d’accompagner<br />
les enfants à l’école à partir de<br />
points de rassemblements déterminés.<br />
Et pour qu’un maximum d’usagers éclairés<br />
puisse profiter des efforts qu’elle préconise,<br />
l’association conseille aux communes<br />
de majorer les subsides étatiques<br />
pour l’acquisition de vélos, notamment<br />
pour donner un coup de pouce supplémentaire<br />
à l’achat de modèles électrifiés<br />
ou cargos.<br />
Mises bout à bout, ces mesures devraient<br />
permettre de rendre la bicyclette plus<br />
attractive que la voiture sur les courtes<br />
et moyennes distances et, ce faisant,<br />
d’apaiser le trafic motorisé et d’améliorer<br />
la qualité de l’air et de vie ! «Compte<br />
tenu des défis actuels, faire quelque<br />
chose pour la mobilité active aux dépens<br />
des automobilistes ne peut désormais<br />
plus être considéré comme du « courage<br />
politique » – cela devient une évidence.<br />
Par contre, ne pas en faire assez, assez<br />
rapidement, devient un choix politique<br />
de plus en plus risqué ! », considère l’asbl<br />
ProVelo.lu.<br />
Par A. Jacob
INTERNATIONAL<br />
68<br />
LES QUADRICYCLES<br />
ÉLECTRIQUES : UNE RÉPONSE<br />
À LA MOBILITÉ DE DEMAIN<br />
MOBILITÉ<br />
d’être moins onéreux, les quadricycles<br />
se fondent parfaitement dans le paysage<br />
de la mobilité urbaine : entre les vélos,<br />
les voitures et les piétons. Leur petite<br />
taille permet de se garer plus facilement<br />
et leur autonomie est idéale pour les petits<br />
trajets du quotidien en ville. Quant à<br />
la vitesse, en fonction de leur catégorie,<br />
ces microvoitures peuvent rouler jusqu’à<br />
45 km/h ou 90 km/h. À cette allure, un<br />
permis de conduire est bien évidemment<br />
obligatoire.<br />
Ce moyen de transport peut même être<br />
envisagé dans le cadre de l’autopartage.<br />
C’est le cas de la Circle, une voiture française<br />
sans permis qui ambitionne de<br />
rejoindre différents opérateurs de carsharing<br />
en Europe.<br />
Des potentiels de développement pour<br />
répondre aux besoins futurs<br />
Peu esthétiques et très bruyantes, les<br />
voitures sans permis font aujourd’hui<br />
peau neuve. Aussi appelées quadricycles,<br />
celles-ci innovent et se veulent modernes…<br />
et électriques. Ces véhicules<br />
autrefois décriés trouvent petit à petit<br />
leur place dans l’écosystème de la mobilité<br />
urbaine et plus particulièrement<br />
dans la micromobilité.<br />
Les constructeurs classiques de véhicules<br />
sans permis – ou quadricycles – comme<br />
Ligier ou Aixam, profitent de l’électrification<br />
pour élargir leurs gammes et proposer<br />
des versions électriques de leurs voitures.<br />
La Ligier Myli, premier quadricycle<br />
électrifié de la marque, a été lancée au<br />
printemps dernier. Son design moderne,<br />
son prix de 12.499 euros et ses trois tailles<br />
de batterie pour une autonomie de 140<br />
km maximum font d’elle une sérieuse<br />
concurrente face à son pendant chez<br />
Aixam dont le tarif d’entrée est plus onéreux.<br />
De plus, en raison de leurs caractéristiques,<br />
ces petites voitures peuvent<br />
s’affranchir de plusieurs normes et obligations<br />
par rapport aux véhicules classiques,<br />
réduisant ainsi les coûts de production.<br />
Pêle-mêle, des marques comme<br />
Citroën, Micro, BMW ou Silence ont lancé<br />
leur propre modèle de voiturette.<br />
Se fondre dans le milieu urbain<br />
Pourquoi miser sur un grand véhicule<br />
puissant en ville alors que les limitations<br />
de vitesse y sont basses et que les places<br />
de stationnement manquent ? En plus<br />
Situés entre le vélo et la voiture, les quadricycles<br />
électriques représentent une<br />
solution pertinente pour la mobilité de<br />
demain, mais ils ne peuvent toutefois<br />
pas répondre à tous les besoins. Ce type<br />
de véhicule pourrait bien s’émanciper<br />
ces prochaines années, mais la législation<br />
devra elle aussi changer pour ajouter<br />
une nouvelle catégorie pour cette<br />
gamme de véhicule. En effet, celle qui<br />
concerne le poids des quadricycles est<br />
fixée à 450 kg, restreignant fortement les<br />
possibilités, car, à l’heure actuelle, ces<br />
microvoitures sont limitées à deux places<br />
en raison du poids maximum autorisé.<br />
Elles ne peuvent donc pas répondre à<br />
tous les usages urbains, notamment en<br />
raison de leur petit habitacle non adapté<br />
aux familles.<br />
Par P. Birck
Inauguration des installations d’aquaponie du Fësch Haff<br />
Fësch Haff est une entreprise innovante qui se spécialise dans la<br />
recherche autour de la technologie aquaponique, afin de développer<br />
des fermes aquaponiques modulables pour une production alimentaire<br />
durable et adaptée au climat régional. Le principe de l’aquaponie repose<br />
sur l'utilisation des déjections de l’élevage de poissons comme engrais<br />
pour la culture de fruits et légumes, l’eau filtrée recirculant ensuite au sein<br />
des bassins de poissons pour fermer ainsi la boucle. Une telle installation<br />
peut donc élever du poisson et produire des fruits et légumes, tout en<br />
misant sur des synergies et les principes de l’économie circulaire.<br />
Source : SIP<br />
GGGI inaugure son bureau de liaison européen à <strong>Luxembourg</strong><br />
L’Institut pour la croissance verte (GGGI, Global Green Growth Institute)<br />
a inauguré, le 9 juin dernier, son bureau de liaison européen à<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Il s’agit d’une étape importante pour cette organisation<br />
intergouvernementale et internationale active dans les domaines de<br />
la croissance et de la finance vertes et inclusives. Cette présence au<br />
<strong>Luxembourg</strong> est stratégique. Elle vise à faciliter les échanges entre les<br />
États membres du GGGI et les partenaires européens afin de soutenir<br />
la lutte contre le changement climatique ainsi que l’accès à la finance<br />
verte et climatique dans les pays d’Afrique, d’Amérique latine et d’Asie.<br />
Premiers résultats de l’appel à projets pour<br />
l’autoconsommation d’électricité photovoltaïque<br />
Source : SIP<br />
Les résultats de l’appel à projets pour les aides à l’investissement dans le<br />
cadre de la réalisation et de l’exploitation de centrales photovoltaïques<br />
au <strong>Luxembourg</strong> sont très satisfaisants selon le gouvernement. Cette<br />
aide, prévue par le « Solidaritéitspak 2.0 », a pour objectif de promouvoir<br />
l’autoconsommation d’électricité produite à partir d’énergie solaire<br />
photovoltaïque auprès des entreprises. Sur 106 projets soumis, 85, portés<br />
par 75 entreprises différentes, se sont qualifiés pour une intervention<br />
publique. Les projets retenus représentent un investissement de 44,4<br />
millions d’euros pour les entreprises et sont soutenus par des aides à<br />
l’investissement d’un montant total de 16,1 millions d’euros.<br />
© MECO<br />
Source : SIP<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ET ÉNÉRGIE
LUXEMBOURG<br />
70<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
MINT,<br />
LA TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE<br />
EN PARFAITES<br />
CONDITIONS<br />
Phoenix Contact <strong>Luxembourg</strong><br />
Steven Criel
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
71<br />
Alors que la planète entame une nécessaire<br />
transition énergétique, les entreprises<br />
doivent adapter leurs infrastructures,<br />
faire face à de nouvelles normes et<br />
à une forte hausse des prix de l’énergie.<br />
Une triple complexité que se propose<br />
de résoudre Phoenix Contact, grâce à sa<br />
solution MINT qui optimise l’utilisation<br />
de toutes les sources d’énergie. Rencontre<br />
avec Steven Criel, son General<br />
Manager Belgique et <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Pouvez-vous nous présenter Phoenix<br />
Contact, ses activités et ses clients ?<br />
Nous sommes une société familiale allemande<br />
qui fête ses 100 ans d’existence<br />
cette année. Les trois cœurs de métier de<br />
Phoenix Contact sont l’électrification, la<br />
mise en réseaux et l’automatisation.<br />
Nous intervenons sur des marchés<br />
comme l’industrie, le bâtiment, les infrastructures<br />
routières ou l’e-mobility.<br />
Nos clients sont des industriels mais aussi<br />
les pouvoirs publics, que nous accompagnons<br />
dans l’automatisation des techniques<br />
d’un tunnel par exemple, ou bien<br />
d’une station d’épuration. Nous gérons<br />
l’intégration de toutes les techniques nécessaires<br />
au bon fonctionnement de ces<br />
infrastructures : évacuation d’eau, des<br />
gaz, éclairage, etc.<br />
Notre chiffre d’affaires mondial s’élève à<br />
3,5 milliards d’euros et nous employons<br />
22.000 personnes au sein de nos 56 filiales<br />
à travers le monde. Nous disposons<br />
d’un ancrage local fort au Grand-Duché,<br />
avec un personnel luxembourgeois ou<br />
bien qui parle le luxembourgeois et qui<br />
connaît parfaitement le marché.<br />
Quelles sont les valeurs clés de l’entreprise,<br />
celles qui vous distinguent de vos<br />
concurrents ?<br />
Malgré son ampleur, Phoenix Contact<br />
demeure une société familiale, où l’ambiance<br />
de travail est chaleureuse, où la<br />
communication est très ouverte, très<br />
franche et où les relations sont toujours<br />
respectueuses. De ce fait, le personnel<br />
est très fidèle à l’entreprise. J’y travaille<br />
moi-même depuis plus de 25 ans, tout<br />
comme mon adjointe à <strong>Luxembourg</strong><br />
d’ailleurs.<br />
Nous avons intégré « le droit à l’erreur »<br />
à notre fonctionnement. En effet, notre<br />
travail impose de savoir prendre des<br />
risques et donc, parfois, de se tromper.<br />
C’est entendu à tous les niveaux hiérarchiques<br />
de la société et cela permet<br />
d’évoluer sereinement.<br />
Plus qu’une valeur clé, l’innovation est<br />
une véritable passion qui anime toutes<br />
les personnes qui travaillent chez Phoenix<br />
Contact. Nous investissons d’ailleurs 10%<br />
de notre chiffre d’affaires annuel en Recherche<br />
et Développement. Notre force<br />
d’innovation est ce qui nous distingue de<br />
nos concurrents.<br />
Autre particularité : ce que nous développons,<br />
nous le finançons nous-mêmes.<br />
La politique des propriétaires de la société<br />
est claire à ce sujet : ce que nous<br />
ne savons pas financer par nos propres<br />
moyens, nous ne le faisons pas.<br />
Le marché de l’énergie est en tension :<br />
la demande en électricité<br />
n’a jamais été aussi forte ni son prix<br />
aussi élevé<br />
Comment Phoenix Contact se positionne-t-elle<br />
face à la crise énergétique<br />
actuelle ?<br />
La thématique de l’énergie est dans notre<br />
ADN. C’est un domaine qui connaît un<br />
véritable boom aujourd’hui, à la fois en<br />
raison de la hausse des prix de l’énergie,<br />
mais aussi de la nécessaire transition<br />
énergétique, de l’électrification<br />
de notre société et de notre mobilité en<br />
particulier. Autrement dit : l’énergie n’a<br />
jamais été aussi chère ni la demande<br />
aussi forte. Il existe une vraie tension sur<br />
le marché de l’électromobilité, notamment<br />
due à la législation européenne<br />
qui souhaite interdire la production des<br />
moteurs thermiques d’ici 2035. La Belgique<br />
prend d’ailleurs de l’avance sur ce<br />
point, puisque toutes les voitures de société<br />
devront être mues par un moteur<br />
totalement électrique à partir de 2025 !<br />
C’est donc un véritable changement de<br />
paradigme et l’on peut craindre que les<br />
infrastructures n’y soient pas encore préparées.<br />
C’est pourquoi nous avons développé<br />
une solution comme MINT, afin<br />
d’anticiper les besoins futurs des entreprises<br />
à ce sujet.<br />
Pouvez-vous nous la présenter ?<br />
Dans un monde opérant une transition<br />
énergétique, les entreprises font face<br />
à des défis importants pour adapter<br />
leurs infrastructures et leur fonctionnement<br />
à ce nouveau modèle. Prenons<br />
le cas d’une société qui devra faire migrer<br />
sa flotte de 50 voitures thermiques<br />
vers une motorisation électrique. A-telle<br />
la structure de recharge nécessaire,<br />
les capacités énergétiques suffisantes ?<br />
La réponse est très probablement non.<br />
C’est pour répondre à cette problématique<br />
que nous avons créé MINT. C’est<br />
un logiciel qui gère, répartit et harmonise<br />
toutes les sources d’énergie d’une<br />
organisation, celles issues du réseau<br />
électrique, du solaire, de l’éolien ou de<br />
la géothermie entre autres, de manière à<br />
répondre à ses besoins spécifiques.<br />
Restons très concrets : la voiture d’un<br />
employé qui reste au bureau de 8h à<br />
17h n’a pas besoin d’être chargée avant<br />
15h30. MINT peut ainsi attribuer le flux<br />
électrique à un véhicule qui doit être utilisé<br />
plus tôt, attendre que le soleil soit<br />
plus présent pour capitaliser sur la production<br />
d’éventuels panneaux photovoltaïques,<br />
ou bien attendre une tranche<br />
horaire durant laquelle le prix de l’énergie<br />
est moins élevé. La solution MINT<br />
est un système dynamique qui centralise<br />
toutes ces informations et organise<br />
les flux de distribution de l’énergie en<br />
fonction de ces données économiques,<br />
météorologiques et selon les besoins des<br />
occupants.<br />
Son implantation sur site est-elle adaptée<br />
à tous les types d’entreprises ?<br />
MINT est conçu pour des sociétés qui<br />
ont un effectif plus ou moins grand. Pour<br />
une PME disposant de deux bornes de<br />
recharge, la pertinence du système sera<br />
moindre. En revanche, dans la mesure où<br />
la législation va clairement dans le sens
72<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
des énergies durables et de l’électrification<br />
des véhicules, il peut être intéressant<br />
d’anticiper le moment où les flottes de<br />
véhicules électriques seront plus importantes<br />
et donc les besoins en bornes de<br />
recharge plus grands.<br />
Lorsque nous sommes contactés par<br />
un potentiel client, nous commençons<br />
par étudier les factures d’électricité de<br />
l’entreprise. Nous entamons ensuite<br />
un audit pour analyser les habitudes<br />
de consommation, les sources énergétiques<br />
dont dispose la société, son parc<br />
de bornes de recharge éventuel, puis<br />
seulement nous faisons une proposition<br />
d’implantation du système MINT. Si<br />
tous les feux sont au vert après cet audit,<br />
nos clients disposent de notre solution<br />
en une journée, et nous les accompagnons<br />
durant les premières semaines<br />
pour affiner sa mise en place et son<br />
fonctionnement.<br />
De quelle façon MINT utilise-t-elle l’IA ?<br />
Un algorithme, que nous avons développé<br />
avec un centre de recherche, compile<br />
en permanence les informations dont<br />
nous parlions (besoins de l’entreprise,<br />
type d’utilisateurs, conditions météo,<br />
prix de l’électricité, etc.) pour en extraire<br />
le meilleur modèle de fonctionnement<br />
énergétique à l’instant T. C’est en<br />
quelque sorte le « cerveau énergétique »<br />
de l’entreprise.<br />
L’IA est un sujet qui nous intéresse particulièrement.<br />
Nous sommes persuadés<br />
que l’évolution de la société va vers un<br />
usage de plus en plus important de ce<br />
type de système d’automatisation. Près<br />
de 30% de nos projets sont tournés vers<br />
la production de software.<br />
Quels avantages cette solution présentet-elle<br />
?<br />
Tout d’abord, la garantie de faire des économies<br />
d’énergie. L’avantage financier<br />
est indubitable pour l’entreprise. Ensuite,<br />
c’est un confort pour l’utilisateur qui<br />
profite sereinement de l’automatisation<br />
du système et qui sait que son véhicule<br />
sera rechargé au moment nécessaire.<br />
MINT est aussi très simple et intuitif à<br />
utiliser. Les utilisateurs accèdent à son<br />
tableau de bord depuis un ordinateur ou<br />
un smartphone. Ils peuvent y consulter<br />
les données, les analyser, les comparer.<br />
Ces dernières sont ensuite conservées<br />
dans un cloud.<br />
Précisons également que notre système<br />
est indépendant des marques de bornes<br />
ou de voitures. MINT peut communiquer<br />
avec tous les fabricants de l’écosystème<br />
de la mobilité électrique, quelle que soit<br />
la puissance que la batterie d’une voiture<br />
peut recevoir ou que la borne est capable<br />
de délivrer.<br />
Enfin, et c’est sans doute le plus important,<br />
utiliser MINT s’inscrit dans une démarche<br />
de respect de l’environnement.<br />
Alors que les entreprises devront très<br />
bientôt déclarer un bilan carbone, notre<br />
système permet d’afficher clairement et<br />
simplement la participation d’une entreprise<br />
à cette démarche.<br />
MINT est un système dynamique<br />
qui centralise, organise et optimise<br />
la distribution de l’électricité<br />
aux bornes de recharge en fonction<br />
des données météo, des sources<br />
d’énergie disponibles, de leur prix<br />
et des besoins spécifiques<br />
Peut-on imaginer le déploiement de<br />
MINT sur des sites de recharge publics à<br />
l’avenir ?<br />
Absolument, prenons l’exemple d’un supermarché<br />
dont le toit est équipé de panneaux<br />
solaires. Pourquoi ne pas alimenter<br />
les bornes de recharge présentes sur<br />
ce parking avec l’énergie photovoltaïque?<br />
Certains parkings publics font d’ailleurs<br />
déjà partie de notre clientèle.<br />
À ce sujet, nous travaillons sur un modèle<br />
où la banque financerait l’installation de<br />
panneaux solaires pour une société et<br />
lui garantirait un prix fixe sur l’électricité.<br />
La condition serait pour l’entreprise<br />
en question de rendre ses bornes de recharge<br />
publiques, voire semi-publiques.<br />
Le public autorisé pourrait alors réserver<br />
une place dans ces parkings, se recharger<br />
aux bornes et payer via son application<br />
bancaire.<br />
En quoi le <strong>Luxembourg</strong> est-il un marché<br />
adéquat pour l’implantation de votre<br />
solution ?<br />
Du fait de son attractivité économique,<br />
le <strong>Luxembourg</strong> est un pays où circule<br />
un nombre très important de voitures.<br />
Le trafic y est très encombré en raison<br />
du flux de frontaliers et les grandes<br />
entreprises qui se trouvent au Grand-<br />
Duché disposent elles-mêmes de flottes<br />
de véhicules professionnels conséquentes.<br />
Si c’est un inconvénient pour<br />
les conducteurs, c’est surtout problématique<br />
du point de vue environnemental.<br />
La perspective d’une électrification<br />
des véhicules est donc une bonne nouvelle<br />
pour le pays. Mais, pour recharger<br />
cette énorme flotte dans les meilleures<br />
conditions, il faudra disposer d’une infrastructure<br />
solide qui fait défaut pour le<br />
moment. Enfin, pour ceux qui disposent<br />
déjà de bornes de recharge, c’est la puissance<br />
électrique qui est parfois insuffisante<br />
et qui mène à des coupures de courant<br />
ou bien à des dépenses énergétiques<br />
exorbitantes.<br />
Quelles sont les perspectives à venir pour<br />
l’entreprise ?<br />
MINT rencontre un énorme succès qu’il<br />
faut pouvoir gérer. C’est donc un des<br />
axes prioritaires de notre développement<br />
à court terme, avec une résonance<br />
jamais vue. Il est vrai que la transition<br />
énergétique, l’électrification, l’automatisation<br />
et la situation mondiale actuelle<br />
posent de nombreuses questions. Et<br />
surtout : comment utiliser de manière<br />
efficace et économique les différentes<br />
sources d’énergie de demain ? En bref :<br />
comment passer d’une cacophonie à<br />
une symphonie en matière de gestion<br />
de nos énergies ?<br />
Phoenix Contact <strong>Luxembourg</strong><br />
10a, op Bourmicht<br />
L-8070 Bertrange<br />
www.phoenixcontact.lu
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
LES CERTIFICATIONS ET LABELS<br />
« VERTS » EN IMPRIMERIE<br />
Depuis plusieurs décennies, des nombreux labels papier ont été créés pour encadrer l’activité autour du<br />
papier et de l’impression. L’ensemble de ces certifications recouvre la totalité du cycle de vie des produits<br />
papetiers, de la gestion des matières premières jusqu’au recyclage du produit fini. Il est parfois difficile de<br />
s’y retrouver avec la multitude de logos et mentions liés au développement durable. Voici donc un éclairage<br />
sur la signification des principaux labels papier, normes et certifications dans le domaine de l’impression.<br />
73<br />
IMPRIM’VERT<br />
L’Imprimerie Centrale est titulaire de la marque<br />
Imprim’Vert accordée aux imprimeurs en conformité<br />
avec la législation des Installations Classées<br />
pour la Protection de l’Environnement (ICPE), et<br />
contrôlée annuellement sur le respect des règles<br />
d’élimination des déchets dangereux. Le label<br />
Imprim’Vert® est aujourd’hui attribué à plus de<br />
2 000 sites de production, répartis en France (métropole<br />
et Outre-Mer) et dans l’Union européenne.<br />
Depuis 2007, le nombre de titulaires a été multiplié<br />
par plus de 2 !<br />
Le marque Imprim’Vert est fondée sur cinq critères<br />
simples :<br />
• La bonne gestion des déchets dangereux ;<br />
• La sécurisation de stockage des liquides dangereux<br />
;<br />
• La non-utilisation des produits toxiques ;<br />
• La sensibilisation environnementale auprès des<br />
collaborateurs et des clients ;<br />
• La mise en place d’un suivi trimestriel des<br />
consommations énergétiques du site.<br />
© 2020 - 5155<br />
FSC<br />
Pour vérifier l’authenticité d’une production FSC, un<br />
code doit apparaître sur la production. Vous pouvez<br />
renseigner ce code directement sur le site FSC, afin<br />
de voir si l’entreprise est bien titulaire d’un certificat<br />
à jour.<br />
Le label FSC (Forest Stewardship<br />
Council) apposé sur un produit en<br />
bois ou en papier donne la garantie<br />
que celui-ci provient de forêts gérées<br />
de manière responsable et/ou<br />
contribue à la gestion responsable<br />
des forêts (aussi via l’utilisation de<br />
produits recyclés par exemple).<br />
Il existe trois déclinaisons du label FSC :<br />
• FSC 100% signifie que le produit (chaque fibre<br />
et chaque partie) provient de forêts certifiées<br />
FSC.<br />
• FSC Mixte indique que le produit est fabriqué<br />
à partir de fibres de bois issues de forêts certifiées<br />
FSC, de matières recyclées et/ou de bois<br />
contrôlé FSC.<br />
• FSC Recyclé signifie que 100% du produit<br />
(chaque fibre et chaque partie) est fabriqué à<br />
partir de matières recyclées (dont un minimum<br />
de 85% est issu de la post-consommation).<br />
SUPERDRECKSKËSCHT<br />
Le label SDK est une marque de qualité reconnue pour<br />
la gestion et la prévention des déchets dans le respect<br />
de l'environnement dans les entreprises et les collectivités,<br />
qui est décernée par l’Administration de l’environnement<br />
ainsi que la Chambre des Métiers et la Chambre<br />
de Commerce. Seules les entreprises qui mettent en<br />
œuvre le concept de gestion globale des déchets du SDK<br />
dans la pratique quotidienne reçoivent le label et sont<br />
donc « Label priméiert ».<br />
Critères du label :<br />
• Mise en place de mesures de<br />
prévention des déchets<br />
• Point(s) de collecte visible(s) et<br />
accessible(s)<br />
• Stockage sûr des matières dangereuses et/ou<br />
nocives et respectueux de l’environnement<br />
• Collecte des déchets triés<br />
• Recyclage et élimination de haute qualité<br />
des déchets<br />
• Gestion et logistique soucieuse de l’environnement<br />
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE
74<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
TRANSITION<br />
ÉNERGÉTIQUE :<br />
SUR LE CHEMIN DE<br />
L’ACCEPTATION<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
Paul Zens<br />
C’est une véritable révolution qui est<br />
en marche sur le marché de l’énergie.<br />
(Trop) lente au démarrage, la transition<br />
s’accélère aujourd’hui à mesure que<br />
s’enchaînent les crises et que se rapprochent<br />
les échéances des divers plans<br />
et politiques qui visent à nous affranchir<br />
des énergies fossiles. Pourtant, des réticences<br />
pratico-pratiques et des questionnements<br />
plus profonds demeurent.<br />
Pour les balayer, Eurosolar Lëtzebuerg,<br />
mise sur la communication auprès des<br />
jeunes, grâce au projet « Solar@School »,<br />
et des moins jeunes, via toutes sortes de<br />
canaux. Paul Zens, président de l’asbl,<br />
nous explique comment l’acceptation<br />
passe par la compréhension.<br />
Des craintes et questionnements…<br />
Comme toute évolution majeure, la transition<br />
énergétique pose question et fait<br />
naître certaines réticences. En premier<br />
lieu : une crainte sur la performance des<br />
nouveaux systèmes. « La principale inquiétude<br />
de la population est simplement<br />
de savoir si cela fonctionne. Avant<br />
tout, les gens veulent être assurés que<br />
lorsqu’ils appuieront sur leur interrup-<br />
teur, le courant passera toujours », indique<br />
Paul Zens.<br />
Au-delà de ces considérations pratico-pratiques<br />
émergent aussi des questionnements<br />
quant à la durabilité réelle<br />
des nouvelles formes d’énergie par rapport<br />
aux énergies fossiles et nucléaire.<br />
« L’argument qui motive la transition est<br />
le caractère nocif et polluant de ces dernières.<br />
Cette prise de conscience appelle<br />
logiquement la question suivante : les<br />
nouvelles énergies, dites renouvelables,<br />
sont-elles réellement plus vertes et inoffensives<br />
? C’est une interrogation tout<br />
à fait légitime à laquelle il faut apporter<br />
une réponse et des explications. La question<br />
de l’extraction du lithium utilisé<br />
dans la production des batteries, entre<br />
autres, est alors systématiquement soulevée.<br />
Bien sûr, ces conditions d’extraction<br />
ont un impact ; il ne s’agit en aucun cas<br />
de le nier, mais de comprendre que cet<br />
impact est moindre. Les réels détracteurs<br />
de la transition énergétique – ceux qui<br />
ont beaucoup à perdre à la voir réussir –<br />
exagèrent sans aucun doute les aspects<br />
négatifs des énergies renouvelables,<br />
mais la majorité de la population est favorable<br />
à la transition et souhaite même<br />
qu’elle soit équitable et juste, à condition<br />
de bénéficier de repères stables autour<br />
desquels elle peut organiser sa vie quotidienne<br />
», analyse Paul Zens.<br />
… balayés par une communication<br />
véridique, authentique et exacte<br />
Pour susciter l’adhésion, Paul Zens en est<br />
convaincu, il faut rassurer le grand public<br />
et lui démontrer les bénéfices qu’il pourrait<br />
tirer de la transition énergétique.<br />
Certains d’entre eux ont d’ailleurs été<br />
largement mis en lumière par la conjoncture<br />
actuelle. « Depuis l’invasion russe<br />
en Ukraine, il est clair qu’opter pour les<br />
énergies renouvelables revient à renoncer<br />
à soutenir des régimes oligarchiques<br />
et antidémocratiques. C’est aussi une<br />
manière de se protéger des mouvements<br />
boursiers qui sont le fait de quelques investisseurs<br />
qui tiennent les ficelles de la<br />
bourse entre leurs mains. L’eau, le vent,<br />
le soleil sont des sources d’énergie gratuites<br />
et, qui plus est, complémentaires,<br />
ce qui doit achever de rassurer les plus<br />
inquiets quant au bon fonctionnement<br />
de la production. Les progrès réalisés<br />
dernièrement dans le domaine du
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
75<br />
Solar@School à l’EIMAB<br />
faire accepter certaines installations »,<br />
précise Paul Zens.<br />
Pour des perspectives d’avenir lumineuses<br />
stockage doivent aussi être mis en lumière<br />
pour rassurer ».<br />
Rassurer le grand public<br />
et démontrer les bénéfices<br />
de la transition énergétique<br />
Paul Zens et Pauline van Dongen<br />
La communication sur tous ces sujets est<br />
le cheval de bataille de l’asbl qui espère,<br />
par ce biais, encourager la participation<br />
active du grand public à la transition<br />
énergétique. L’enjeu pour y parvenir :<br />
utiliser le bon ton. « Certains militants<br />
écologistes qui, par sentiment d’avoir<br />
épuisé les méthodes conventionnelles,<br />
recourent à des actions de désobéissance<br />
civile « spectaculaires » trouvent en effet<br />
un certain écho dans les médias, mais<br />
suscitent beaucoup de réactions négatives<br />
qui peuvent desservir notre cause.<br />
Mais que faire ? Évoquer des scénarios<br />
apocalyptiques ? Traiter le sujet de manière<br />
purement technique ? S’il n’est pas<br />
évident de trouver le bon narratif, nous<br />
sommes convaincus, chez Eurosolar, que<br />
le message passera par une communication<br />
véridique, authentique et exacte,<br />
ainsi que par la répétition », déclare le<br />
président de l’asbl.<br />
Articles de presse, podcasts, événements…<br />
Eurosolar Lëtzebuerg multiplie<br />
les canaux pour informer et éduquer<br />
le grand public. Dernièrement, elle a<br />
également sponsorisé l’intervention de<br />
Pauline van Dongen au European Design<br />
Festival qui s’est tenu pour la première<br />
fois au <strong>Luxembourg</strong>. La designer<br />
et chercheuse est pionnière dans la<br />
création de vêtements et de textiles solaires<br />
depuis 2013. « Nous avons décidé<br />
de soutenir son intervention car le design<br />
a un impact très important à divers<br />
niveaux, du point de vue fonctionnel en<br />
premier lieu, mais pas seulement. Le<br />
design intelligent nous intéresse également<br />
dans la mesure où il doit permettre<br />
de récupérer le plus de ressources possibles<br />
et de passer d’un usage linéaire<br />
des ressources à une utilisation circulaire.<br />
Enfin, le design purement esthétique<br />
a également son importance pour<br />
Afin de remplir sa mission de sensibilisation<br />
auprès des citoyens de tous âges,<br />
Eurosolar Lëtzebuerg s’est lancé un nouveau<br />
défi : celui de s’adresser aux plus<br />
jeunes en réinventant le projet « Jugendsolar<br />
» initié à l’origine par Greenpeace<br />
<strong>Luxembourg</strong>. « Désormais rebaptisé<br />
« Solar@School », l’initiative a été reprise<br />
mais aussi étendue pour non seulement<br />
sensibiliser les jeunes aux enjeux de la<br />
crise climatique, les rendre attentifs au<br />
potentiel des énergies renouvelables, notamment<br />
du photovoltaïque, mais aussi<br />
les encadrer pour leur donner l’envie<br />
de faire leurs études dans les nouvelles<br />
énergies et les technologies du futur. Ce<br />
secteur offre des possibilités d’emploi variées<br />
où chacun pourra trouver sa place,<br />
quel que soit le niveau d’études auquel<br />
il entend prétendre, du DAP au diplôme<br />
d’ingénieur », explique le président d’Eurosolar<br />
Lëtzebuerg.<br />
La première édition de l’événement a<br />
eu lieu à l’École internationale Mersch<br />
Anne Beffort (l’EIMAB). Les élèves ont<br />
pu mettre la main à la pâte et installer<br />
des panneaux photovoltaïques sur le toit<br />
de l’établissement grâce aux conseils<br />
du fournisseur du matériel et à un précieux<br />
coup de main de Claude Turmes,<br />
ministre de l’Énergie. Suite à ce premier<br />
succès, l’asbl souhaite s’entourer de<br />
quelques partenaires clés pour développer<br />
son nouveau projet.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6, Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
LUXEMBOURG<br />
76<br />
PROMOUVOIR, FÉDÉRER<br />
ET FACILITER LA TRANSITION<br />
DURABLE DES ENTREPRISES<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
House of Sustainability<br />
Comment établir une stratégie ESG ?<br />
Quels sont les financements qui facilitent<br />
la transition durable ? Comment<br />
se conformer à la CSRD ? Par où commencer<br />
un processus de labellisation ?<br />
Ce sont autant de questions que se<br />
posent des firmes de toutes tailles et<br />
de tous secteurs. C’est pour répondre à<br />
ces interrogations que la Chambre de<br />
Commerce et la Chambre des Métiers<br />
ont lancé, en avril, la House of Sustainability,<br />
une plateforme de coordination,<br />
fédératrice et facilitatrice qui a pour<br />
vocation d’accélérer la transition durable<br />
des entreprises. Présentation avec<br />
Anne-Marie Loesch, Head of Sustainability<br />
& Business Development à<br />
la Chambre de Commerce, et Gilles<br />
Reding, Directeur Conseils & Services,<br />
Affaires environnementales & Technologies<br />
à la Chambre des Métiers.<br />
Pouvez-vous revenir sur la genèse de la<br />
House of Sustainability ?<br />
AML : L’idée de la House of Sustainability<br />
est née au sein d’un groupe de travail<br />
de la Chambre de Commerce dédié<br />
au développement durable et composé<br />
d’entreprises des secteurs de l’industrie,<br />
de la finance et des transports. Nous<br />
nous sommes appuyés sur ses travaux<br />
menés de 2020 à 2022 pour installer une<br />
nouvelle gouvernance devant permettre<br />
d’engager l’ensemble des entreprises<br />
sur la voie de la transition. Dans une<br />
première phase, nous avons développé<br />
les dix <strong>Luxembourg</strong> Sustainable Business<br />
Principles (LSBP) puis, lors d’une<br />
seconde, un mapping des outils et solutions<br />
qui existent aujourd’hui pour accompagner<br />
les entreprises en la matière.<br />
Ces travaux nous ont permis d’identifier<br />
leurs besoins pour aller plus loin dans<br />
la démarche, mais aussi de repérer les<br />
initiatives existantes qui manquaient<br />
de visibilité. De là, nous avons voulu<br />
mettre en place une plateforme de coordination<br />
qui réconcilierait les besoins<br />
avec les solutions proposées par l’écosystème<br />
en place. Nous avons naturellement<br />
associé la Chambre des Métiers à<br />
l’initiative pour obtenir une couverture<br />
complète du milieu économique.<br />
GR : La Chambre des Métiers contribue<br />
au projet en y apportant le point de vue<br />
des artisans et a l’ambition de développer<br />
une offre qui cible les sociétés de<br />
toutes les tailles. Cela me paraît d’autant<br />
plus important que les petites et<br />
moyennes entreprises sont confrontées<br />
à des obligations grandissantes en raison<br />
de la législation européenne en matière<br />
de développement durable et notamment<br />
de l’entrée en vigueur de la Corporate<br />
Sustainability Reporting Directive<br />
(CSRD). Il est de notre devoir de faciliter<br />
la transition de ces entreprises en les sensibilisant<br />
et les informant à ce sujet.<br />
L’artisanat étant l’un des piliers de la<br />
transition énergétique, il nous paraît indispensable<br />
de le promouvoir au sein de<br />
la House of Sustainability. Les entreprises<br />
auront besoin de son savoir-faire pour se<br />
décarboner. C’est en cela que je trouve la<br />
synergie intéressante.<br />
Quelles sont les missions de la House of<br />
Sustainability ?<br />
AML : Elle a pour vocation d’accélérer<br />
et de faciliter la transition durable des<br />
entreprises, notamment par la mise en<br />
œuvre des LSBP – qui visent justement<br />
une intégration plus systémique des<br />
enjeux et des opportunités du développement<br />
durable au cœur de leurs stratégies<br />
– via des mesures d’information,<br />
de sensibilisation, d’orientation, de<br />
formation, de valorisation et de labellisation.<br />
En s’associant pour lancer cette<br />
nouvelle initiative, les deux Chambres<br />
avaient la volonté de fédérer les acteurs<br />
de l’écosystème du développement durable<br />
et d’instaurer une gouvernance<br />
basée sur les besoins des entreprises.<br />
Quels services et outils propose-t-elle ?<br />
AML : Tout d’abord, nous avons créé une<br />
plateforme web: sustainability.lu. Il s’agit<br />
d’un portail de référence qui offre un aperçu<br />
de l’écosystème des acteurs du développement<br />
durable, des services adressés<br />
aux entreprises en la matière, des labels<br />
auxquels celles-ci peuvent prétendre et<br />
des événements de nos partenaires. Nous<br />
avons également mis en place les «Sustainability<br />
Cycles», des mois thématiques<br />
autour des dix principes du développement<br />
durable. Le mois de juin était consacré<br />
à la stratégie ESG et juillet sera celui de<br />
la décarbonation. Chaque mois est rythmé<br />
par quelques temps forts comme des<br />
événements ou des ateliers pratiques.<br />
GR : En parallèle, nous avons mis en<br />
place un service d’orientation personnalisé<br />
et des programmes d’accompagnement<br />
plus spécifiques permettant d’anticiper<br />
l’entrée en vigueur de nouvelles<br />
réglementations telles que la Corporate<br />
Sustainable Due Diligence Directive mais<br />
aussi de prétendre à l’obtention d’aides<br />
existantes comme le SME Package – Sustainability<br />
ou le Starter Kit RSE, deux<br />
initiatives de la Direction générale des
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
77<br />
Gilles Reding et Anne-Marie Loesch<br />
Classes moyennes du ministère de l’Économie.<br />
Des équipes des deux Chambres<br />
informent, sensibilisent et aident les entreprises<br />
intéressées à monter leur dossier<br />
en vue de leur obtention.<br />
La House of Sustainability est également<br />
active en matière de formation. Dans<br />
ce domaine, nous travaillons avec nos<br />
propres organismes, en l’occurrence la<br />
House of Training et CdM Formation pour<br />
développer de nouveaux formats autour<br />
du développement durable. De son côté,<br />
la Chambre des Métiers offre notamment<br />
une formation « conseiller en économie<br />
circulaire et bas carbone » en collaboration<br />
avec l’IFSB ou propose encore des cycles<br />
de formation dédiés à la construction<br />
durable qui débouchent sur la labellisation<br />
« Nohalteg an d’Zukunft+ ».<br />
AML : Quant à la House of Training, elle a<br />
développé, entre autres, les <strong>Luxembourg</strong><br />
Sustainability Management Series : un cycle<br />
additionnel de dix modules (un pour<br />
chacun des LSBP) qui s’inscrit dans le cadre<br />
d’un MBA Highlights Programme délivré<br />
en collaboration avec Solvay. Chaque module<br />
traite de méthodologie, de concepts<br />
clés et intègre un témoignage d’entreprise.<br />
Enfin, la House of Sustainability entend<br />
promouvoir la labellisation, notamment<br />
ESR. Ce label est attribué par l’INDR, qui<br />
est également une initiative conjointe<br />
de nos deux Chambres et qui certifie<br />
quelque 280 entreprises actuellement.<br />
Pour les entreprises, quels sont les risques<br />
et opportunités associés à la durabilité et<br />
quel est leur rôle dans la transition vers<br />
une société plus durable ?<br />
AML : D’un côté, les entreprises font face à<br />
des exigences croissantes que cela soit via<br />
la réglementation ou parce qu’elles sont<br />
soumises, d’une manière générale, à des<br />
attentes grandissantes pour délivrer un<br />
impact positif et réduire les externalités<br />
négatives. De l’autre, en s’y conformant,<br />
elles réduisent leur exposition à divers<br />
risques et s’assurent un certain avantage<br />
concurrentiel. Mais le développement<br />
durable leur offre de nombreuses autres<br />
opportunités économiques : elles peuvent<br />
améliorer leur productivité en utilisant les<br />
ressources de manière plus efficace, développant<br />
et employant de nouvelles technologies<br />
et des modèles circulaires, mais<br />
aussi retenir les talents à plus long terme.<br />
GR : Les entreprises jouent un rôle crucial<br />
dans la transition durable. Elles sont tout<br />
simplement indispensables pour apporter<br />
des réponses et des solutions opérationnelles<br />
aux défis sociétaux et environnementaux.<br />
C’est particulièrement vrai<br />
pour l’artisanat en matière de transition<br />
énergétique.<br />
Quels sont les prochains rendez-vous à<br />
ne pas manquer ?<br />
GR : Le mois de juillet sera marqué par<br />
trois temps forts : le 5, nous organiserons<br />
un atelier sur la réalisation d’un bilan carbone,<br />
le 13, un webinaire sur le Protocole<br />
des gaz à effet de serre et, le 18, un événement<br />
sur la taxonomie européenne, ses<br />
opportunités et ses défis pour les PME.<br />
D’autres thématiques seront abordées<br />
en fin d’année : la due diligence dans la<br />
chaîne de valeur en octobre, l’économie<br />
circulaire en novembre et le reporting<br />
ESG en décembre. Nous fêterons également<br />
15 ans de RSE au <strong>Luxembourg</strong> le<br />
21 septembre, lors de l’anniversaire de<br />
l’INDR.<br />
Par A. Jacob
LUXEMBOURG<br />
78<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
NBENEFIT$ EVALUATION :<br />
DES SOLUTIONS FONDÉES<br />
SUR LA NATURE<br />
Le LIST a participé au projet européen Nature4<strong>Cities</strong> dans le cadre duquel il a développé l’outil d’évaluation<br />
baptisé NBenefit$, une échelle monétaire pour analyser la valeur des services écosystémiques urbains.<br />
NBenefit$ est un outil d’aide à la décision pour les politiques et les urbanistes. Il modélise des solutions<br />
« vivantes » inspirées par la nature qui sont capables de répondre simultanément à des objectifs environnementaux,<br />
sociaux et économiques. Rencontre avec Claudio Petucco, Research & Technology Associate au LIST.
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
79<br />
Les enjeux du changement climatique<br />
Les bouleversements climatiques représentent<br />
l’un des défis majeurs de notre<br />
siècle. Nos vies quotidiennes sont d’ores<br />
et déjà impactées par leurs effets : pics de<br />
chaleur estivaux, fréquence et violence<br />
des catastrophes naturelles (incendies,<br />
sécheresses, inondations, tempêtes) avec<br />
de lourdes conséquences sur le plan de<br />
l’alimentation, de la santé et de la biodiversité.<br />
Leur impact est exacerbé en milieu<br />
urbain en raison de l’artificialisation<br />
des sols et de la concentration des activités<br />
humaines. Pourtant, plus de la moitié<br />
de la population mondiale vit dans ces<br />
zones et sa proportion devrait atteindre<br />
les deux tiers, soit 68%, d’ici 2050 selon<br />
l’ONU. Elle aura été multipliée par 30<br />
depuis 1900 et occupera 2% de la surface<br />
du globe. Face à ces changements climatiques,<br />
renforcer l’adaptation des espaces<br />
urbains est un défi majeur à relever.<br />
Nature4<strong>Cities</strong> : un projet à grande échelle<br />
Le développement et la valorisation<br />
des zones de nature (infrastructures ou<br />
trames vertes et bleues) et de l’ensemble<br />
des services rendus par la nature en ville<br />
sont une réponse à cet enjeu. Le projet<br />
Nature4City visait à renforcer l’adaptation<br />
des espaces urbains aux impacts<br />
des changements climatiques grâce<br />
au développement et à la valorisation<br />
de la nature en ville. Il s’agissait de l’un<br />
des premiers projets à grande échelle financés<br />
par la Commission européenne<br />
dans le cadre du programme H2020 pour<br />
construire un terrain d’entente international<br />
pour la recherche et l’innovation<br />
liées aux NBS (Nature based Solutions ou<br />
SFN, Solutions fondées sur la nature, en<br />
français).<br />
La logique qui sous-tendait Nature4<strong>Cities</strong><br />
reposait sur la construction d’une base<br />
de connaissances NBS et d’un cadre<br />
d’analyse intégré associé, le développement<br />
d’une méthodologie d’évaluation<br />
holistique, l’adaptation des technologies<br />
existantes pour la gestion des données<br />
urbaines et l’engagement participatif<br />
des citoyens, ainsi que le codéveloppement<br />
et la démonstration avec des villes<br />
partenaires. Claudio Petucco précise que<br />
« c’est dans ce contexte que nous devons<br />
introduire des solutions. Il faut comprendre<br />
l’évolution des écosystèmes urbains<br />
dans le temps et nous devons accumuler<br />
beaucoup de connaissances pour<br />
informer les décideurs, planificateurs<br />
et architectes pour générer des zones<br />
vertes dans les milieux urbains. Nous essayons<br />
d’utiliser les compétences pour<br />
développer un outil d’aide à la décision<br />
qui soit capable d’effectuer une simulation.<br />
Nous prenons en compte les coûts<br />
sociaux et financiers. À la fin, l’utilisateur<br />
dispose d’un compte-rendu clair coûts/<br />
bénéfices/contribution pour les services<br />
à la société ». Nature4<strong>Cities</strong> a eu pour<br />
ambition d’intégrer divers domaines<br />
d’expertise dans un large consortium en<br />
fournissant des tests sur le terrain et des<br />
outils développés dans des conditions<br />
de fonctionnement réelles dans les villes<br />
partenaires.<br />
Face au changement<br />
climatique, renforcer l’adaptation<br />
des espaces urbains est<br />
un défi majeur à relever<br />
Au sein de ce projet coordonné par le<br />
RTO privé français Nobatek, le LIST a<br />
notamment été l’un des partenaires<br />
responsables du développement d’une<br />
perspective d’évaluation des NBS contribuant<br />
à la formulation de deux échelles<br />
de valeurs associées à la mise en œuvre<br />
de ces solutions dans le cas de Nature-<br />
4<strong>Cities</strong>. Les études consistaient en une<br />
échelle monétaire pour analyser la valeur<br />
des services écosystémiques urbains et<br />
une échelle d’évaluation de la « qualité de<br />
vie ». Cette combinaison a aidé à placer<br />
les impacts économiques, environnementaux<br />
et sociaux (en tant que coûts,<br />
bénéfices et co-bénéfices liés aux SFN)<br />
sur un terrain d’entente.<br />
L’ambition du projet<br />
NBenefit$ a été développé pour soutenir<br />
la conception et la planification des SFN.<br />
Il est très important d’intégrer l’évaluation<br />
économique et environnementale<br />
du projet NBS dès les premières étapes<br />
de la conception. Dans de nombreux<br />
projets NBS, cette analyse n’est réalisée<br />
qu’à un stade très avancé de la conception,<br />
voire de la mise en œuvre, lorsque<br />
le coût d’une modification du projet est<br />
très élevé. NBenefit$ permet de simuler<br />
le projet NBS avec un niveau de détail<br />
élevé et d’estimer la fourniture de<br />
services écosystémiques urbains (par<br />
exemple, la purification de l’air, la séquestration<br />
du carbone et les services récréatifs)<br />
et d’avertir l’utilisateur du risque<br />
lié à l’utilisation d’essences qui ne sont<br />
pas adaptées au site (risque de mortalité<br />
des arbres). « Nous sommes actuellement<br />
financés par le Fonds National de<br />
Recherche luxembourgeois pour améliorer<br />
l’outil NBenefit$ afin d’augmenter<br />
le nombre d’espèces qu’il peut simuler,<br />
de l’intégrer aux logiciels et applications<br />
de planification urbaine pour soutenir<br />
l’approche participative dans la conception<br />
de solutions basées sur la nature »,<br />
conclut Claudio Petucco.<br />
68%<br />
de la population mondiale vivra<br />
en ville d'ici 2050<br />
Par C. Mick
LUXEMBOURG<br />
80<br />
PENSER ET<br />
AGIR POUR<br />
LE DÉVELOPPEMENT<br />
DURABLE<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
WeThink<br />
Située à l’Innovation Hub de Dudelange,<br />
WeThink a pour mission d’allier<br />
la technologie à l’écologie. La<br />
startup s’est lancée dans divers projets,<br />
comme le « <strong>Smart</strong> Lighting » ou<br />
la fabrication de sacs-poubelle recyclables,<br />
pour agir de façon concrète<br />
pour l’environnement tout en considérant<br />
le volet social. Luc Schmit,<br />
CEO de WeThink, nous en dit plus.<br />
L’écologie dans la peau<br />
C’est en 2018 que la startup WeThink<br />
a vu le jour à Dudelange. « Nous avons<br />
créé cette entité avec une idée précise en<br />
tête : proposer un service de consultance<br />
en écologie aux entreprises et aux communes.<br />
Même si le volet écologique était<br />
déjà important à l’époque, il n’était pas<br />
aussi prioritaire qu’aujourd’hui », précise<br />
Luc Schmit, CEO de la structure qui a pris<br />
ses quartiers à l’Innovation Hub dans la<br />
commune du Sud. Ce sont d’ailleurs les<br />
élus de la même ville qui ont contacté<br />
WeThink. L’objectif de cette collaboration?<br />
Proposer une plus grande offre de<br />
produits et services en matière de développement<br />
durable à ses citoyens ou à<br />
ses employés.<br />
«Nous avons rencontré les responsables<br />
communaux pour discuter des différentes<br />
possibilités qui donneraient du<br />
sens à leur travail quotidien. À la suite<br />
de cette réunion, nous nous sommes<br />
concentrés sur trois domaines en particulier.<br />
Le premier concerne le bois<br />
sous toutes ses formes : papier à impression,<br />
papier-toilette ou brosses à dents<br />
biodégradables pour les crèches, par<br />
exemple. Le second a pour but de promouvoir<br />
le « <strong>Smart</strong> Lighting » pour lutter<br />
contre la pollution lumineuse et réaliser<br />
des économies d’énergie. Enfin, le dernier<br />
domaine touche à l’utilisation des<br />
sacs-poubelle recyclables afin de réduire<br />
les déchets», explique le CEO.<br />
Recycler pour économiser et protéger<br />
« Une étude de l’OCDE démontre<br />
qu’entre 2000 et 2019, la production de<br />
déchets plastique a doublé. En d’autres<br />
termes, 353 millions de tonnes de déchets<br />
plastiques sont produites dans le<br />
monde chaque année. Parmi elles, 9%<br />
sont recyclés, 22% déchargés illégalement,<br />
19% incinérés et 50% déposés<br />
dans des décharges à ciel ouvert. C’est<br />
catastrophique d’un point de vue environnemental<br />
et social », déplore Luc<br />
Schmit, qui voit en WeThink une occasion<br />
de diminuer, à son échelle, les déchets<br />
plastiques.<br />
En moyenne, un résident luxembourgeois<br />
consomme à lui seul entre 500 g et<br />
1 kg de sacs-poubelle par an. « Multipliez<br />
ceci par le nombre d’habitants de Dude-
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
81<br />
lange par exemple, soit 21.000 personnes<br />
environ, et vous obtenez le poids des<br />
déchets occasionnés par les sacs ! Nous<br />
pouvons avoir un impact énorme avec<br />
notre plastique 100% recyclé. Nous avons<br />
commencé par des matières de source<br />
européennes, puis, depuis l’an dernier,<br />
nous réutilisons des plastiques 100%<br />
luxembourgeois, créant ainsi une boucle<br />
fermée de production et de recyclage »,<br />
déclare-t-il.<br />
Associée à un partenaire, la jeune startup<br />
envisage aujourd’hui de se lancer dans sa<br />
propre production de sacs plastiques. Une<br />
équipe d’ingénieurs travaille déjà sur ce<br />
projet et Luc Schmit compte aujourd’hui<br />
sur les aides des ministères de l’Économie<br />
et de l’Environnement pour proposer des<br />
alternatives plus écologiques.<br />
« <strong>Smart</strong> Lighting », la solution pour économiser<br />
l’énergie<br />
Si elle excelle dans le recyclage plastique,<br />
WeThink n’est pas en reste dans l’utilisation<br />
raisonnée de l’énergie. Elle collabore encore<br />
avec Dudelange sur un projet d’éclairage intelligent<br />
grâce à l’installation de communicateurs<br />
sur les lampadaires avec un système<br />
de détection. « Ce procédé était en phase de<br />
test ces deux dernières années. Le « <strong>Smart</strong><br />
Lighting » est d’autant plus pertinent au regard<br />
de la crise énergétique que nous traversons<br />
», explique le CEO. En automatisant les<br />
processus, les communes peuvent planifier<br />
des scénarios d’éclairage en fonction des<br />
heures de la journée ou lors d’un événement<br />
en particulier, comme le marché de Noël,<br />
pour illuminer davantage un endroit dans la<br />
ville. Un autre projet est aussi en cours dans<br />
l’un des plus grands hôpitaux du Grand-<br />
Duché pour une utilisation de ce système<br />
en intérieur.<br />
Créer une boucle fermée<br />
de production<br />
et de recyclage du plastique<br />
au <strong>Luxembourg</strong><br />
« Nous sommes également en mesure<br />
d’éclairer les pistes cyclables et les parcs<br />
pour que la personne qui entre dans la<br />
zone de détection soit captée dans une<br />
bulle de lumière. L’œil humain ne perçoit<br />
pas les lampes qui s’allument ou s’éteignent<br />
le long de son chemin. Il est également<br />
possible de dimer l’éclairage pour<br />
protéger les insectes », précise Luc Schmit.<br />
Un tel système présente plusieurs avantages.<br />
Il permet en effet d’économiser<br />
entre 30 et 80% des coûts d’électricité pour<br />
l’éclairage public. Le « <strong>Smart</strong> Lighting »<br />
facilite également la maintenance car la<br />
détection des pannes se fait à l’aide des<br />
capteurs placés dans les lampadaires. Nul<br />
besoin, non plus, de se déplacer lors de l’intégration<br />
des scénarios d’éclairage dans les<br />
processus car ce travail se réalise à distance.<br />
Un volet social non négligeable<br />
Ancien scout et animé par la solidarité,<br />
Luc Schmit allie la cause environnementale<br />
à la cause sociale. « Personnellement,<br />
je suis toujours en contact avec des ONG.<br />
Chaque année, une partie de nos bénéfices<br />
est reversée à une association différente.<br />
Nos partenaires participent ainsi<br />
par voie indirecte au bien commun »,<br />
conclut le CEO.<br />
Par P. Birck<br />
353 millions<br />
de tonnes de déchets plastiques sont<br />
produites dans le monde chaque année
82<br />
INTERNATIONAL<br />
FDE ANNONCE LA<br />
DÉCOUVERTE D’HYDROGÈNE<br />
NATUREL DANS LE BASSIN<br />
MINIER LORRAIN<br />
ENVIRONNEMENT, CLIMAT ET ÉNERGIE<br />
FDE a ainsi déposé une demande d’octroi<br />
de permis exclusif de recherches de<br />
mines dit « Permis des Trois-Évêchés »<br />
pour l’exploration de l’hydrogène naturel<br />
(H 2<br />
) dans le bassin minier lorrain.<br />
La demande de permis déposée couvre<br />
une superficie de 2.254 km², sur les départements<br />
de la Moselle et de la Meurthe-et-Moselle.<br />
Dans ce cadre, FDE<br />
prévoit déjà la réalisation de nouvelles<br />
mesures de concentration d’hydrogène<br />
dans trois puits existants afin d’enrichir<br />
les études sur les mécanismes de formation,<br />
de transfert et de production d’hydrogène<br />
blanc dans le contexte géologique<br />
lorrain. Un site pilote sera identifié<br />
sur la base des résultats obtenus puis mis<br />
en œuvre pour initier une production et<br />
une valorisation locale d’hydrogène naturel<br />
dans le Grand-Est.<br />
Ce permis d’exploration d’hydrogène naturel<br />
s’inscrit ainsi dans la stratégie de développement<br />
du Groupe dans l’écosystème<br />
H 2<br />
de la Grande Région (Grand Est,<br />
Wallonie, <strong>Luxembourg</strong>, Sarre et Rhénanie-Palatine)<br />
afin de fournir une production<br />
locale d’énergies écologiquement et<br />
économiquement compétitives aux habitants,<br />
industriels et collectivités de ces<br />
territoires, importants consommateurs<br />
d’énergie. Ce projet bénéficiera également<br />
de la future mise en service de MosaHYc<br />
porté par GRTgaz et CREOS, qui<br />
permettra le transport d’H 2<br />
via une canalisation<br />
transfrontalière 100% hydrogène.<br />
FDE, producteur d’énergie à empreinte<br />
carbone négative, annonce avoir découvert<br />
d’importantes concentrations d’hydrogène<br />
naturel (dit « hydrogène blanc<br />
ou natif ») dans un des puits précédemment<br />
forés par FDE.<br />
Dans le cadre du projet de recherche<br />
Regalor mené en collaboration avec<br />
l’Université de Lorraine et le CNRS, un<br />
programme innovant de mesures déployées<br />
sur le puits de Folschviller a en<br />
effet permis de quantifier des teneurs<br />
importantes en hydrogène dissous dans<br />
l’aquifère du Carbonifère à différentes<br />
profondeurs.<br />
Philippe de Donato et Jacques Pironon,<br />
directeurs de recherche au Laboratoire<br />
GeoRessources (Université de Lorraine<br />
/ CNRS) ont ainsi déclaré : « Les travaux<br />
menés dans le cadre du projet Regalor<br />
ont permis de mettre en évidence que<br />
les fluides des formations carbonifères<br />
du bassin minier lorrain sont très significativement<br />
enrichis en hydrogène,<br />
avec une concentration mesurée de<br />
15% à 1.093 m de profondeur et estimée<br />
à 98% à 3.000 mètres de profondeur.<br />
Les prochaines campagnes de mesures<br />
prévues par FDE permettront d’évaluer<br />
plus précisément le potentiel d’exploitation<br />
de cette ressource stratégique pour<br />
la transition écologique ».<br />
Avec cette découverte et le développement<br />
parallèle de projets stratégiques<br />
de valorisation de gaz, d’hydrogène et<br />
de stockage de CO 2<br />
en Lorraine, FDE<br />
démontre une nouvelle fois le riche potentiel<br />
du bassin lorrain et le positionnement<br />
du Groupe comme acteur de premier<br />
plan de l’économie circulaire des<br />
territoires afin de favoriser la réduction<br />
de leur empreinte carbone.<br />
Communiqué par La Française de l’Énergie (FDE)
Paulette Lenert au 1 er Wellbeing Economy Forum<br />
Ce 14 juin, la ministre de la Santé Paulette Lenert s’est rendue à<br />
Reykjavik pour participer à la première édition du Wellbeing Economy<br />
Forum, un événement qui permet aux experts et décideurs du monde<br />
entier d’échanger sur l’économie du bien-être. « Au <strong>Luxembourg</strong>, des<br />
études démontrent que la croissance du PIB ne corrèle pas avec la<br />
croissance du bien-être subjectif des personnes. C’est pourquoi nous<br />
ne devons plus considérer la croissance économique comme une fin<br />
en soi, mais réconcilier plusieurs facteurs ayant un impact considérable<br />
sur le bien-être », a déclaré la ministre lors de son allocution.<br />
Une course aux couleurs du drapeau arc-en-ciel<br />
Source : SIP<br />
Alors que s’achève le mois des fiertés, IMS <strong>Luxembourg</strong>, ING et la Ville<br />
de <strong>Luxembourg</strong> donnent rendez-vous le 5 juillet aux plus et moins<br />
sportifs pour la première édition de la <strong>Luxembourg</strong> Pride Run, une course<br />
festive et inclusive de 5 ou 10 km en soutien à la cause LGBTQI+. « Les<br />
fonds récoltés par le biais des inscriptions seront entièrement reversés<br />
à un projet visant à sensibiliser le monde sportif à l’intégration des<br />
personnes LGBTQI+ par le biais d’ateliers, de formations ainsi que de<br />
matériel d’information destinés aux clubs sportifs et aux entraîneurs »,<br />
ont indiqué les organisateurs. Le top départ sera donné à 19h à la Cité<br />
Judiciaire.<br />
Source : IMS <strong>Luxembourg</strong><br />
Difficultés économiques et financières des ménages<br />
Le Statec a récemment dévoilé les premiers résultats de son enquête<br />
sur les revenus et les conditions de vie des ménages au <strong>Luxembourg</strong><br />
en 2022. Il en ressort que la forte poussée inflationniste a engendré<br />
d’importantes difficultés économiques et financières pour une partie<br />
non négligeable de la population : 19% des ménages n’ont pas pu faire<br />
face à une dépense imprévue de 1.900 euros et plus d’un sur cinq avoue<br />
avoir rencontré des difficultés pour joindre les deux bouts. Une partie<br />
de ces derniers a d’ailleurs été confrontée à des situations de privation<br />
matérielle.<br />
Source : Statec<br />
LABORATOIRE<br />
SOCIAL
84<br />
LUXEMBOURG<br />
LES AVANTAGES<br />
DE LA GESTION<br />
LOCATIVE<br />
SOCIALE<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
FAL<br />
Gilles Hempel
LABORATOIRE SOCIAL<br />
85<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
(FAL) est le gestionnaire de l’Agence Immobilière<br />
Sociale (AIS) qui œuvre à l’inclusion<br />
sociale par le logement. Gilles<br />
Hempel, directeur de la FAL, revient sur<br />
ses activités. Il présente également les<br />
avantages, pour les propriétaires, de<br />
passer par la gestion locative sociale de<br />
la Fondation.<br />
Quelles sont les activités de la FAL ?<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
rassemble trois départements : l’Agence<br />
Immobilière Sociale (AIS), le promoteur<br />
social Abitatio et le département<br />
d’accompagnement social. Créée en<br />
2009, l’AIS a pour objectif de louer des<br />
logements inoccupés. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
nous comptons entre 10.000 et 20.000<br />
infrastructures vides. Cela concerne par<br />
exemple les habitations des personnes<br />
âgées en maison de retraite ou des héritiers<br />
qui ont reçu en succession un bien<br />
dont ils n’ont pas l’utilité. Notre objectif<br />
est simple: mettre ces biens à disposition<br />
des habitants aux revenus modestes sous<br />
forme de location. Le propriétaire n’a<br />
rien à craindre car nous lui apportons<br />
certaines garanties, notamment en matière<br />
de loyer ou encore d’entretien. Tout<br />
est géré par notre agence sans aucune<br />
contrainte. En bref, nous luttons contre<br />
l’exclusion sociale par le logement.<br />
Quels sont les avantages, pour les propriétaires,<br />
de collaborer avec la FAL ?<br />
Nous nous positionnons comme un partenaire<br />
fiable vis-à-vis de l’État, des communes,<br />
des bénéficiaires et des services<br />
sociaux qui gravitent autour de nous,<br />
mais également des propriétaires. En collaborant<br />
avec nous, ceux-ci perçoivent<br />
leur loyer quoi qu’il arrive car le bail est<br />
directement contracté par le locataire<br />
avec la FAL.<br />
Les propriétaires peuvent aussi récupérer<br />
leur logement en cas de besoin dans<br />
un délai de trois à six mois puisque nous<br />
avons la possibilité de reloger nos bénéficiaires<br />
en interne. D’une part, le détenteur<br />
du bien immobilier n’a pas besoin<br />
d’entreprendre de longues procédures et<br />
d’attendre trop longtemps la remise de<br />
son habitation et, d’autre part, d’un point<br />
de vue moral, il sait que nos locataires ne<br />
seront pas mis à la rue.<br />
De plus, nous nous occupons de l’entretien<br />
technique du logement. Le propriétaire<br />
n’a donc pas à se soucier des tracas<br />
du quotidien qu’il peut rencontrer dans<br />
le cadre d’une location traditionnelle sur<br />
le premier marché immobilier comme<br />
les petits travaux d’entretien, ce qui lui<br />
assure un certain confort. Par ailleurs,<br />
nous encadrons les occupants et nous<br />
intervenons en cas de besoin à ce niveau,<br />
même si nous rencontrons rarement ce<br />
cas de figure.<br />
Enfin, dans l’accord tripartite du 3 mars<br />
2023, entre le gouvernement, l’Union des<br />
entreprises luxembourgeoises et les organisations<br />
syndicales, le taux d’exonération<br />
fiscal est passé de 50 à 75%. Cette<br />
mesure concerne les revenus locatifs perçus<br />
à partir du 1er janvier 2023. Les propriétaires<br />
et nous-mêmes sommes ainsi<br />
dans une relation gagnant-gagnant !<br />
Nous nous positionnons<br />
comme un partenaire fiable<br />
vis-à-vis des propriétaires<br />
Et pour les communes et les bénéficiaires<br />
de vos services ?<br />
Nous collaborons avec une cinquantaine<br />
de communes en matière de gestion locative<br />
sociale et nous comptons également<br />
coopérer au niveau de la construction de<br />
logements. Nous offrons une prestation<br />
complète à celles qui souhaitent s’engager<br />
dans cette voie : de la planification à<br />
la gestion des logements, en passant par<br />
le financement et la construction. Deux<br />
choix s’offrent aux communes: un bail<br />
emphytéotique de 50 à 99 ans ou la vente<br />
de terrains. Cela dépend de leur vision<br />
politique, mais, dans tous les cas, elles<br />
sont assurées que les habitations resteront<br />
toujours sociales.<br />
Avec le Pacte Logement 2.0, les communes<br />
sont incitées à créer des habitations<br />
à prix abordable. La plupart d’entre<br />
elles n’ont pas les moyens humains ou<br />
financiers de réaliser des projets de<br />
construction et Abitatio a pour objectif<br />
de les accompagner dans cette démarche.<br />
Nous favorisons les projets de<br />
six à douze biens.<br />
Depuis 2009, nous avons permis à 1.185<br />
ménages d’obtenir un toit. Plus de la<br />
moitié d’entre eux nous a déjà quitté<br />
pour accéder au premier marché immobilier<br />
et, parmi eux, 10% sont même devenus<br />
propriétaires de leur bien !<br />
Le projet d’inclusion sociale par le logement<br />
est véritablement le cœur de<br />
notre métier. La demande d’accompagnement<br />
est introduite par un service<br />
social externe. Nos demandeurs sont<br />
donc déjà suivis et se trouvent dans une<br />
détresse liée au logement mais pas seulement<br />
puisque la plupart du temps ils<br />
rencontrent des problèmes divers. Ces<br />
derniers (endettement, addiction, santé,<br />
etc.) ont une influence sur le logement,<br />
le bien-être ou la vie en général<br />
de la personne suivie. Chaque cas est<br />
différent et nécessite un accompagnement<br />
social sur mesure. Les services<br />
sociaux peuvent ainsi se décharger de<br />
la problématique liée au logement pour<br />
se concentrer sur le travail social plus<br />
classique. Même s’il ne dispose pas d’un<br />
accompagnement externe, un bénéficiaire<br />
sera toujours suivi par notre département<br />
en dernier recours. Nous ne<br />
laissons personne à la rue.<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 Hamm <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondation-logement.lu
LUXEMBOURG<br />
86<br />
LES TINY HOUSES,<br />
UNE SOLUTION<br />
À LA CRISE ?<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Xxxx<br />
Le concept de micromaison, apparu<br />
dans les années 1990 aux États-Unis,<br />
gagne en popularité et d’aucuns commencent<br />
à y voir une réponse potentielle<br />
à la crise immobilière. Si ce type<br />
d’habitation présente de nombreux<br />
avantages, dont son coût et son écoresponsabilité,<br />
il ne dispose pas encore<br />
de lois lui permettant de se répandre.<br />
En réaction à cette problématique, le<br />
ministère de l’Intérieur a élaboré un<br />
Guide de mise œuvre « Tiny Houses »<br />
fournissant des réglementations-types<br />
aux communes qui pourront ainsi mieux<br />
accueillir cette alternative sur leur<br />
territoire.<br />
Un mouvement de plus de 20 ans<br />
Entre 1978 et 2007, la taille moyenne des<br />
maisons aux États-Unis est passée de<br />
165 à 230 m², alors que les familles n’ont<br />
cessé d’être plus petites durant cette période.<br />
Même constat en France où les<br />
habitations s’agrandissent de 11% entre<br />
1984 (82 m²) et 2006 (91 m²).<br />
Afin de contrer cette tendance et de re-<br />
venir à un mode de vie prônant le minimalisme,<br />
le Tiny House Movement – ou<br />
mouvement des micromaisons – a progressivement<br />
fait son apparition durant<br />
les années 1990. Une Tiny House est définie<br />
par le ministère de l’Intérieur luxembourgeois<br />
comme « une construction<br />
amovible ou démontable, réalisée ni en<br />
maçonnerie ni en béton, constituant une<br />
seule unité de logement et présentant<br />
une surface construite brute inférieure à<br />
50 m² ».<br />
Outre-Atlantique, ces nouvelles habitations<br />
connaissent un essor lors de<br />
la crise financière de 2008. Au Grand-<br />
Duché, elles mettent plus de temps à<br />
faire leur place mais, depuis plusieurs<br />
années, elles apparaissent comme<br />
une réponse intéressante aux problématiques<br />
du logement toujours plus<br />
importantes.<br />
Des avantages, mais pas que…<br />
L’aspect le plus attrayant des Tiny<br />
Houses est certainement financier. Ces<br />
petites habitations ont en effet l’avantage<br />
non négligeable d’être beaucoup<br />
moins coûteuses qu’une maison classique.<br />
Et cet élément pèse d’autant plus<br />
dans la balance que les prix de l’immobilier<br />
ont explosé ces dernières années<br />
au <strong>Luxembourg</strong> : selon les chiffres publiés<br />
par l’Observatoire de l’habitat, le<br />
prix moyen pour l’achat d’une maison<br />
atteint les 7.000 euros du m² au niveau<br />
national en 2022 (9.876 euros/m² dans<br />
la capitale), contre 5.492 euros/m² en<br />
2020.<br />
Le ministère de l’Intérieur<br />
ouvre la voie à l’installation<br />
durable des Tiny Houses<br />
au <strong>Luxembourg</strong><br />
La taille réduite de ces micromaisons<br />
permet également de diminuer drastiquement<br />
les besoins en énergie, et donc
LABORATOIRE SOCIAL<br />
87<br />
l’impact environnemental. Bien souvent,<br />
les constructeurs les conçoivent de sorte<br />
qu’elles soient les plus autonomes possibles,<br />
en les dotant de panneaux solaires<br />
et/ou photovoltaïques par exemple.<br />
Évidement, il est aussi beaucoup plus<br />
simple de les chauffer.<br />
Pour ne rien gâcher, les Tiny Houses<br />
sont modulables : les habitants les<br />
adaptent totalement à leurs besoins<br />
spécifiques, que ce soit en passant par<br />
une entreprise spécialisée qui panifie<br />
la construction avec le client et fournit<br />
le logement clé en main, ou en optant<br />
pour la version en kit. Elles peuvent<br />
également être équipées de roues,<br />
comme c’est majoritairement le cas aux<br />
États-Unis, et offrent donc un mode de<br />
vie moins sédentaire.<br />
Toutefois, il est également important de<br />
prendre en compte leurs inconvénients<br />
avant de tenter l’aventure, et celui qui<br />
complexifie le plus grandement un projet<br />
de Tiny House est le manque de réglementation<br />
communale.<br />
Et au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Pour répondre aux besoins en législation<br />
des communes, Taina Bofferding, ministre<br />
de l’Intérieur, a présenté le 3 mai dernier<br />
le Guide de mise en œuvre « Tiny Houses ».<br />
Ce dernier met à la disposition des administrations<br />
communales des réglementations-types<br />
afin de proposer un cadre<br />
légal qu’elles peuvent ensuite intégrer à<br />
leurs PAG, PAP « nouveau quartier », PAP<br />
« quartier existant » et à leurs règlements<br />
sur les bâtisses, les voies publiques et les<br />
sites (RBVS). Ainsi, le ministère ouvre la<br />
voie à l’installation durable de cette nouvelle<br />
forme d’habitation au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Si celle-ci ne constitue pas la réponse définitive<br />
à la crise immobilière – puisqu’elle<br />
ne peut atteindre des densités de construction<br />
élevées, elle a toutefois le potentiel<br />
pour contribuer partiellement à son amélioration<br />
en exploitant des terrains qui demeureraient<br />
autrement en friche. Elle apporte<br />
également une diversité dans l’offre<br />
de logement, ce qui permet d’augmenter<br />
la mixité sociale et, partant, la qualité de<br />
vie des résidents luxembourgeois.<br />
Par P. Paquet
LUXEMBOURG<br />
88<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
L’INTERACTION :<br />
LA CLÉ DE<br />
L’INTÉGRATION<br />
SOCIALE<br />
Inter-Actions<br />
d’instaurer une collaboration entre<br />
chaque protagoniste de la vie au sein<br />
d’une communauté pour permettre à<br />
chacun de trouver sa place.<br />
Le deuxième pilier correspond au<br />
concept d’« empowerment ». Cela signifie<br />
que nous voulons promouvoir l’individu<br />
afin de lui faire prendre conscience de ses<br />
capacités et de son pouvoir d’action et,<br />
ainsi, qu’il devienne acteur de son propre<br />
changement. Sans une implication personnelle<br />
importante ni un engagement<br />
motivé par ou pour soi-même, aucune<br />
amélioration durable n’est possible.<br />
Le dernier pilier s’incarne dans l’innovation.<br />
Nous avons à cœur d’apporter de<br />
nouvelles solutions dans nos différents<br />
champs d’action que sont l’encadrement<br />
des jeunes, l’accompagnement en matière<br />
de surendettement ou encore l’intégration<br />
sur le marché du travail. Pour<br />
ce faire, nous nous intéressons à ce qu’il<br />
se passe et à ce qui fonctionne en dehors<br />
de nos frontières et nous en servons pour<br />
mettre en place des actions inspirantes,<br />
concrètes et efficaces au Grand-Duché.<br />
Comment le logement peut-il contribuer<br />
à l’intégration sociale ?<br />
Depuis plus de 40 ans, l’asbl Inter-<br />
Actions vient en aide aux populations<br />
défavorisées du <strong>Luxembourg</strong> par le<br />
biais, entre autres, d’un travail social<br />
communautaire, d’une action de rue<br />
ou encore de l’intégration sociale par le<br />
logement. Edvard Skrijelj, directeur de<br />
l’association, présente cette dernière,<br />
son approche fondée sur la multiplication<br />
des rencontres et les projets qu’elle<br />
porte.<br />
Pouvez-vous présenter votre association<br />
en quelques mots ?<br />
L’asbl Inter-Actions est née en 1979<br />
à l’initiative de quatre étudiants as-<br />
sistants sociaux qui ont commencé à<br />
mettre en place leur projet dans le quartier<br />
Stadtgrund de la capitale. Aujourd’hui, l’association<br />
bénéficie du soutien de plus de<br />
400 collaborateurs et a étendu sa zone d’intervention<br />
à l’ensemble du <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Notre approche repose sur trois piliers.<br />
Le premier se fonde sur la mobilisation<br />
des ressources par l’entraide : nous partons<br />
du principe que, peu importe la<br />
personne, son âge, son genre, son milieu<br />
social, elle n’est jamais seule dans<br />
un quartier. L’aspect communautaire<br />
joue un rôle primordial dans l’insertion<br />
sociale de chaque habitant, le nom<br />
« Inter-Actions » s’inspire d’ailleurs de<br />
ce principe. Nous faisons donc en sorte<br />
Le logement fait partie des besoins primaires.<br />
S’il fait défaut, il faut impérativement<br />
lui redonner sa place avant de<br />
s’attaquer à un autre problème. Une fois<br />
qu’un individu bénéficie d’une habitation<br />
saine et sécurisée, il peut profiter<br />
des bienfaits de la communauté. Et cette<br />
dernière doit être comprise au sens large.<br />
Elle s’incarne autant dans les relations<br />
entre voisins que dans les clubs locaux,<br />
les associations régionales, etc.<br />
Pour promouvoir l’intégration sociale<br />
par le logement, nous avons notamment<br />
mis en place le service « Coup de<br />
pouce », effectif depuis 2019 à Schifflange<br />
et conventionné par les ministères du Logement<br />
et de la Famille, de l’Intégration<br />
et à la Grande Région. Il œuvre dans le<br />
cadre de la gestion locative sociale, c’està-dire<br />
qu’il loue des logements auprès de<br />
propriétaires privés afin de les mettre à<br />
disposition des personnes et des familles<br />
qui éprouvent de grosses difficultés à se<br />
loger. Deux accompagnatrices sociales<br />
soutiennent les bénéficiaires des espaces<br />
locatifs en établissant avec eux un plan
LABORATOIRE SOCIAL<br />
89<br />
Jardin participatif<br />
Streetwork : projet lunettes<br />
Streetwork : distribution de sacs de couchage<br />
aller à la rencontre des populations défavorisées,<br />
à provoquer les interactions,<br />
en réalisant des tournées de quartier par<br />
exemple. Si nous attendons que notre<br />
public cible vienne frapper à notre porte,<br />
nous ne serons en mesure de ne toucher<br />
qu’une petite partie de celui-ci.<br />
d’action pour réaliser leurs projets personnels<br />
et ainsi stabiliser leur situation<br />
socio-économique et retrouver leur place<br />
et leur autonomie au sein de la société.<br />
Que pensez-vous de l’implication des communes<br />
et des ministères en la matière ?<br />
Nous travaillons très régulièrement avec<br />
les décideurs politiques, autant au niveau<br />
communal que national. Actuellement,<br />
beaucoup de mesures sont prises pour<br />
résoudre les problématiques liées au logement,<br />
bien que de nombreux blocages<br />
subsistent. Je pense notamment à celui<br />
de la réinsertion sur le marché public<br />
qui demeure très peu accessible. Mais<br />
Streetwork : projet Street Hair<br />
les communes et les différents ministères<br />
manifestent leur intérêt et leur soutien<br />
pour les projets que nous mettons en<br />
place. D’ailleurs, la politique menée pour<br />
promouvoir le logement abordable va,<br />
selon moi, dans la bonne direction.<br />
De quelle manière intervenez-vous sur<br />
le terrain ? Pourriez-vous nous présenter<br />
un exemple de projet concret ?<br />
Si des organismes externes nous mettent<br />
parfois en relation avec des personnes<br />
dans le besoin, nous faisons en sorte<br />
d’appliquer ce qu’on pourrait appeler<br />
une « accessibilité proactive ». Ce que<br />
j’entends par là, c’est que nous tenons à<br />
Un bon exemple de notre méthode d’intervention<br />
s’illustre dans le travail effectué<br />
par notre service Streetwork qui<br />
vient en aide aux personnes sans-abris.<br />
Être auprès des gens qui sont à la rue<br />
implique une présence assidue sur le terrain<br />
par le biais de rondes régulières, de<br />
visites de lieux de rencontre ou encore de<br />
contacts avec les habitants. Un deuxième<br />
volet du travail repose sur le suivi individuel<br />
de personnes qui sont difficilement<br />
touchées par les services réguliers. La<br />
mission de Streetwork consiste à les aider<br />
dans la recherche d’un travail, dans<br />
la création des CV et lettres de motivations<br />
ou encore dans l’accès au logement.<br />
L’équipe a d’ailleurs mis en place<br />
deux rendez-vous par semaine : l’« Open<br />
Space » qui permet aux personnes vivant<br />
à la rue de se rencontrer afin d’échanger<br />
entre elles et de passer un moment de détente,<br />
et le « Street Hair » durant lequel un<br />
coiffeur prend soin de notre public cible.<br />
Par P. Paquet
LUXEMBOURG<br />
90<br />
DROITS HUMAINS<br />
EN ENTREPRISE :<br />
LE LUXEMBOURG<br />
EN FAIT-IL ASSEZ ?<br />
Depuis son élection au Conseil des<br />
droits de l’homme aux Nations Unies en<br />
2021, le <strong>Luxembourg</strong> n’a adopté aucune<br />
législation pour protéger ces droits fondamentaux.<br />
L’introduction d’une directive<br />
européenne demandera des procédures<br />
longues de près de dix ans, alors<br />
que la population luxembourgeoise a<br />
manifesté le désir d’un cadre légal en<br />
la matière, selon la dernière enquête<br />
ILRES. Pour débloquer la situation,<br />
l’Initiative pour un devoir de vigilance a<br />
élaboré une proposition de loi qui a récemment<br />
été déposée à la Chambre des<br />
députés.<br />
Un engagement fantôme<br />
Le 14 octobre 2021, le <strong>Luxembourg</strong> a été<br />
élu pour la première fois par l’Assemblée<br />
générale des Nations unies à un<br />
siège de membre du Conseil des droits<br />
de l’homme pour le mandat 2022-2024.<br />
Cet accomplissement avait été rendu<br />
possible par une campagne gouvernementale<br />
pour la protection des défenseurs<br />
des droits humains et l’abolition<br />
du travail des enfants. Pourtant, l’État<br />
n’a pris aucune mesure législative en ce<br />
sens, malgré une étude commandée par<br />
le ministère des Affaires étrangères et européennes<br />
et des travaux menés dans un<br />
comité interministériel.<br />
Bien qu’une proposition de directive<br />
européenne pour le milieu du travail<br />
soit actuellement en négociation et<br />
doive être finalisée pour 2024/2025,<br />
il faudra attendre la fin de la décennie<br />
pour qu’elle soit mise en application<br />
au <strong>Luxembourg</strong> en raison des délais<br />
de transposition de plusieurs années,<br />
auxquels s’ajouteront une attente supplémentaire<br />
pour la mise en œuvre<br />
dans certaines entreprises. De plus, le<br />
Grand-Duché n’a pas fait preuve de la<br />
plus grande rapidité dans l’adoption<br />
© Initiative pour un droit de vigilance<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
concrète des législations européennes<br />
en la matière : deux ans et demi après<br />
l’introduction d’un règlement sur les<br />
minerais de conflit pour tout le Vieux<br />
Continent, aucune loi-cadre luxembourgeoise<br />
n’a été créée.<br />
La population elle-même déplore cette<br />
situation : la dernière enquête ILRES a révélé<br />
que 87% des résidents du pays sont<br />
en faveur d’un règlement empêchant le<br />
financement de sociétés dont les activités<br />
seraient liées à des violations des droits humains<br />
et des dommages environnementaux.<br />
Trois habitants sur quatre sont d’avis<br />
qu’il faudrait introduire une telle législation<br />
avant les élections d’octobre 2023.<br />
Initier un véritablement changement<br />
Afin de faire sortir le gouvernement<br />
luxembourgeois de son inertie, l’Initiative<br />
pour un devoir de vigilance a élaboré<br />
une proposition de loi concernant les<br />
entreprises. Celle-ci reprend notamment<br />
deux éléments d’ores et déjà défendus<br />
par le Grand-Duché, à savoir l’inversion<br />
de la charge de la preuve en faveur<br />
de la victime (les entreprises disposant<br />
de l’information nécessaire pour prouver<br />
qu’elles ont tout mis en œuvre pour<br />
éviter des violations) et le contrôle au niveau<br />
de toute la chaîne de valeur.<br />
D’autres éléments clés viennent compléter<br />
la proposition, dont l’élaboration d’un<br />
plan de transition écologique conforme<br />
à l’accord de Paris pour les entreprises<br />
montrant des incidences négatives sur<br />
le changement climatique, ou encore la<br />
création d’une autorité de contrôle du<br />
devoir de vigilance. À noter aussi que la<br />
proposition comprend également une<br />
différenciation en fonction de la taille et<br />
de la capacité des sociétés.<br />
L’Initiative avait invité tous les partis politiques<br />
à déposer la proposition. Seuls<br />
D’Piraten et déi Lenk ont répondu positivement<br />
à cet appel. Le chemin reste donc<br />
encore long avant qu’un véritable tournant<br />
soit engagé dans le domaine des<br />
droits humains au sein des entreprises<br />
luxembourgeoises (ou ayant leur siège au<br />
<strong>Luxembourg</strong>).<br />
Par P. Paquet
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Le logement Triple A<br />
91<br />
Accessible - Abordable - Accompagné<br />
Le promoteur social<br />
www.abitatio.lu<br />
Le bailleur social<br />
www.ais.lu<br />
L’inclusion sociale<br />
www.accompagnement.lu<br />
Une fondation, 3 départements<br />
Contactez-nous au 26 48 39 52 ou par email : info@fondation-logement.lu<br />
www.fondation-logement.lu<br />
202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>