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LA FEMME EST L’AVENIR DU SPORT<br />
N°29 n Juillet - Août - Septembre 2023 n 4,90 €<br />
SPORT<br />
et SOLEIL<br />
LES CONSEILS POUR<br />
EN PROFITER<br />
ENQUÊTE<br />
SPORT ET<br />
INCONTINENCE<br />
LE PÉRINÉE, UN POINT<br />
DE FAIBLESSE ?<br />
CARNET PRATIQUE<br />
YOGA WALL<br />
AU PIED DU MUR !<br />
ENTRETIEN EXCLUSIF<br />
MARINETTE<br />
PICHON<br />
« J’AIME LES COMBATS »<br />
www.womensports.fr<br />
L 12919 - 29 - F: 4,90 € - RD<br />
© Maridav / Shutterstock
ÉDITORIAL<br />
© Mike Orlov/ Shutterstock<br />
Courir après quoi ?<br />
Faire entendre la voix des femmes par le sport, c’est aussi<br />
parler sans tabous de sujets qui fâchent, ou de problèmes<br />
dits « féminins » qui gênent ou qui dérangent. Parce que<br />
chez Women Sports, on a horreur des non-dits, surtout en<br />
matière de sport au féminin, on s’est retroussé les manches<br />
pour aller au plus près des sportives et des experts qui les<br />
accompagnent, leur demander comment gérer l’incontinence<br />
d’effort ; un grand classique dans beaucoup de sports, que<br />
l’on tait autant, si ce n’est plus, que les règles.<br />
De quoi en profiter pour se poser la question après quoi courons-nous.<br />
Chez Women Sports, on a la réponse : on court après<br />
un combat, un souhait fort qui nous anime, celui de défendre<br />
une vraie place des femmes dans le sport et par le sport. Par<br />
votre lecture et votre soutien, nous vous remercions de faire<br />
partie de cette belle aventure humaine, chers lecteurs, chers<br />
partenaires, cher écosystème sportif.<br />
Belle lecture.<br />
Ce 29 e numéro est aussi l’occasion de rendre hommage<br />
à toutes celles qui font bouger les choses. À celles qui<br />
permettent au Tour de France Femmes de prospérer.<br />
À celles qui ont bouclé 8 000 km à la rame en plein Pacifique<br />
pour la bonne cause. À celles qui marchent dans les pas des<br />
sœurs Williams, les sœurs Fruhvirtova…<br />
Léa Borie<br />
Rédactrice en chef adjointe<br />
Women Sports<br />
© Valéria Quinci<br />
Partenaires majeurs<br />
Fédérations partenaires de diffusion<br />
Partenaires institutionnels<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 3
N°29 n Juillet - Août - Septembre 2023 n 4,90 €<br />
16<br />
SOMMAIRE<br />
WOMEN SPORTS N° 29<br />
LA FEMME EST L’AVENIR DU SPORT<br />
SPORT<br />
et SOLEIL<br />
LES CONSEILS POUR<br />
EN PROFITER<br />
ENQUÊTE<br />
SPORT ET<br />
INCONTINENCE<br />
LE PÉRINÉE, UN POINT<br />
DE FAIBLESSE ?<br />
CARNET PRATIQUE<br />
YOGA WALL<br />
AU PIED DU MUR !<br />
ENTRETIEN EXCLUSIF<br />
MARINETTE<br />
PICHON<br />
« J’AIME LES COMBATS »<br />
www.womensports.fr<br />
L 12919 - 29 - F: 4,90 € - RD<br />
© Maridav / Shutterstock<br />
06 INTERVIEW EXCLUSIVE<br />
Marinette Pichon, pionnière<br />
du football féminin… et pas que !<br />
12 CLUB WOMEN SPORTS<br />
Une balade illustrée par Kodak<br />
C’EST BON POUR MOI<br />
14 FAIRE BON USAGE<br />
DE SA GOURDE<br />
16 VIVE L’ÉTÉ<br />
Les bienfaits du soleil sportif<br />
20 SHOPPING SOLEIL<br />
L’équipement pour en profiter<br />
22 OLIVIA EPOUPA<br />
ET ASMA ASSOUMANE<br />
nous parlent de Telma<br />
24 FOOD<br />
TAAMALA, gastronomie voyageuse<br />
26 RECETTE<br />
Gambas et sa spicy sauce<br />
au miel de Karité<br />
28 J’AI TESTÉ POUR VOUS…<br />
Le Yoga Wall<br />
30 CARNET PRATIQUE<br />
Le Yoga Wall en 4 exercices :<br />
l’araignée s’étire à son mur<br />
ENQUÊTE<br />
32 SPORT ET INCONTINENCE<br />
Le périnée, un point de faiblesse ?<br />
CHAMPIONNES<br />
38 JULIETTE LABOUS<br />
nous présente le Tour de<br />
France Femmes 2023 :<br />
« Je rêve du podium »<br />
40 EMMANUELLE BESCHERON<br />
nous raconte sa traversée<br />
du Pacifique à la rame : « Des lions<br />
de mer rugissaient derrière nous ! »<br />
42 ENSEMBLE AVEC BUTAGAZ<br />
La passion du hand, reçue 4/4<br />
48 ADÈLE SCHRAMM ET<br />
MARJORIE PERRISSIN-<br />
FABERT<br />
La tête dans les nuages<br />
4 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
28 32 26<br />
50 LINDA ET BRENDA<br />
FRUHVIRTOVA<br />
Héritières des soeurs Williams<br />
52 CHAMPIONNES<br />
FRANCOPHONES AVEC OIF<br />
Lex Albrecht<br />
54 CHAMPIONNES AVEC<br />
PARA ATHLÉ PARIS’23<br />
Lucile Razetà la conquête de Paris<br />
WEMENSPORTS<br />
56 GILLES GALINIER<br />
« Arkema, premier namer de la<br />
D1 féminine et grand défenseur de<br />
l’inclusion et de la diversité »<br />
ENSEMBLE<br />
58 LAURE MOREAU<br />
ET CHARLOTTE FAIRBANK<br />
avec Saint-Quentin-en-Yvelines<br />
DÉCOUVERTE<br />
62 COMMENT J’AI SAUVÉ MA<br />
JOURNÉE À EUROPA PARK<br />
Le jour où la respiration yoga m’a<br />
aidée à gérer la montée d’adrénaline<br />
FEMMES D’INFLUENCE<br />
64 CHLOÉ WARY<br />
Créatrice de Dream Team,<br />
le premier jeu de football féministe<br />
SPORT PASSION<br />
66 CLAIRE SOBRAC<br />
Une Française au cœur<br />
du développement du<br />
tennis féminin, au sein<br />
de la WTA<br />
70 SPORT 2000<br />
Comment choisir son maillot de bain ?<br />
LIFESTYLE<br />
72 ANAÏS CARADEUX<br />
AU TOMORROWLAND :<br />
du ski à la musique, il n’y a qu’un pas<br />
74 EMPREZ, APOLLONIA,<br />
NENRIS<br />
Joueuses de SK Gaming<br />
76 MARIANNE AKA<br />
LITTLEBIGWHALE OU TRIVIA,<br />
nous raconte son aventure de<br />
streameuse sur Twitch<br />
DÉTENTE<br />
78 INSOLITE<br />
L’incroyable histoire de<br />
Betty Robinson<br />
80 LIVRES<br />
Les cahiers de vacances pour adultes<br />
81 PEOPLE Les talents cachés<br />
Women Sports est édité par<br />
Sport & Sponsoring Media Group<br />
16, avenue Hoche - 75008 Paris<br />
FONDATEURS / ASSOCIÉS<br />
BRUNO LALANDE,<br />
DAVID TOMASZEK,<br />
LORRAINE DELOISON,<br />
DAVID DONNELLY,<br />
DJEDJIGA KACHENOURA,<br />
PHILIPPE DARDELET,<br />
LAURIE CHAMPIN<br />
DIRECTEUR DE LA PUBLICATION<br />
ET RÉDACTEUR EN CHEF<br />
DAVID TOMASZEK<br />
DIRECTEUR ARTISTIQUE<br />
XAVIER CHAMBON<br />
RÉDACTION<br />
LÉA BORIE, VANESSA MAUREL,<br />
NICOLAS DIDIERJEAN, RUBEN DIAS, ,<br />
JIMMY ABOU AKL, THIBAULT SIMON,<br />
DAVID TOMASZEK /REMERCIEMENTS<br />
AUX ÉQUIPES DE TELMA, SPORT 2000<br />
SECRÉTARIAT DE RÉDACTION<br />
LÉA BORIE<br />
PARTENARIATS<br />
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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 5
FOOTBALL<br />
ENTRETIEN AVEC…<br />
Marinette Pichon,<br />
pionnière du football féminin… et pas que !<br />
« J’aime les combats, parce qu’ils<br />
parsèment nos vies »<br />
Marinette Pichon est la pionnière du football féminin en France. Aujourd’hui âgée de 47 ans,<br />
l’ancienne internationale a détenu avec 81 réalisations en Bleues le record de buts en équipe<br />
de France jusqu’en 2020. En parallèle de cette vie footballistique, Marinette mène encore<br />
aujourd’hui de nombreux combats. Cette vie « tumultueuse », comme elle la désigne elle-même,<br />
fait d’ailleurs l’objet d’un biopic sorti en juin dernier, « Marinette ». Une production notamment<br />
soutenue par le Crédit Agricole, qui nous a permis de rencontrer Marinette Pichon.<br />
PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL<br />
WOMEN SPORTS : COMMENT LE<br />
FOOTBALL A-T-IL DÉBARQUÉ DANS<br />
VOTRE VIE ?<br />
MARINETTE PICHON : Le football est<br />
entré dans ma vie à l’âge de 5 ans, un peu<br />
par hasard. Je me promenais avec ma mère<br />
dans les rues de Brienne-le-Château quand<br />
j’ai entendu des cris d’enfants qui avaient<br />
l’air heureux d’être sur le terrain. Ça m’a de<br />
suite attirée.<br />
Ensuite, les choses se sont faites naturellement.<br />
Le premier contact avec l’éducateur<br />
a été important. J’ai pris beaucoup de<br />
plaisir à jouer, dès mon premier jour sur les<br />
terrains. J’ai directement eu envie d’être là<br />
à chaque entraînement et, sans me poser<br />
de questions, les choses ont avancé dans<br />
ce sens, simplement avec l’envie de jouer.<br />
Les heures au football me sortaient du côté<br />
sombre que je vivais à la maison. C’était ressourçant.<br />
VOTRE VIE EST MENÉE PAR DE<br />
NOMBREUX COMBATS CONTRE<br />
LA DISCRIMINATION DES FILLES<br />
AU FOOT, L’HOMOPHOBIE MAIS<br />
AUSSI LES VIOLENCES FAITES AUX<br />
FEMMES… EST-CE IMPORTANT POUR<br />
VOUS DE LES RENDRE PUBLICS ?<br />
Au départ, j’étais « seulement » une femme,<br />
qui menait ses propres combats. Mais j’ai<br />
eu la chance de libérer la parole à travers<br />
mon livre, (‘Ne jamais rien lâcher’ NDLR),<br />
mais également à travers mon coming-out.<br />
Naturellement, j’ai eu envie d’aider. Je ne dis<br />
pas que je suis une militante, mais j’aime les<br />
combats, parce qu’ils parsèment nos vies.<br />
Je suis très heureuse aujourd’hui de pouvoir<br />
les partager avec le grand public, autant que<br />
ma vie, dans ce biopic « Marinette », réalisé<br />
par Virginie Verrier, car il est important<br />
de faire changer les mentalités. Je voulais<br />
que ces messages d’espoir soient véhiculés<br />
dans le film. Quoi qu’il arrive dans la vie, on<br />
est capable d’aller au bout.<br />
PARLONS JUSTEMENT DE CE BIOPIC.<br />
ÊTES-VOUS FIÈRE DE CE PROJET ?<br />
Évidemment, cela reste une réelle fierté, et<br />
ce pour plusieurs raisons. Déjà, je suis la<br />
première femme française sur qui on fait un<br />
biopic. Mais aussi et surtout, parce que cette<br />
vie tumultueuse qu’est la mienne va servir<br />
d’exemple, et enfin, car c’est une forme de<br />
© Icon Sport<br />
« C’EST UNE FORME DE RECONNAISSANCE<br />
D’ÊTRE MISE À L’ÉCRAN.<br />
JE SUIS RÉELLEMENT FLATTÉE. »<br />
6 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Questions<br />
Bonus football<br />
1. Que pensez-vous de<br />
l’évolution du football féminin<br />
en France et dans le monde ?<br />
Je pense qu’il a évolué mais pas aussi<br />
vite qu’il aurait dû. On a loupé des<br />
virages en 2019, après la Coupe du<br />
monde. J’ai eu la chance d’échanger<br />
avec le président de la Fédération<br />
française de football, Philippe Diallo.<br />
Il souhaitait me partager les avancées<br />
du football féminin depuis sa prise<br />
de fonction au sein de la FFF. Il m’a<br />
parlé des nombreux projets, dont<br />
la professionnalisation de notre D1<br />
Arkema. J’ai été ravie, je lui ai dit que<br />
c’était très bien, que je n’étais pas une<br />
femme de scandale, mais une femme<br />
de combats et que lorsque j’élevais ma<br />
voix agacée pour dire que les choses<br />
avaient très peu changé, ce n’était<br />
pas pour entrer en guerre mais plutôt<br />
pour signifier qu’on avait besoin de<br />
changement et de volonté.<br />
“<br />
Sans se voir comme<br />
une militante,<br />
Marinette Pichon<br />
est de ces femmes<br />
de combats.<br />
© Icon Sport<br />
2. Que pensez-vous des<br />
mesures annoncées par<br />
Jean-Michel Aulas en faveur<br />
du développement du foot<br />
féminin ?<br />
Quand on sait tout ce qu’a fait<br />
Jean-Michel Aulas pour le football<br />
féminin, sur le développement,<br />
les infrastructures, les<br />
accompagnements, les projets… On<br />
peut juste se dire que c’est la personne<br />
qu’il nous faut. C’est une personne<br />
qui est engagée, déterminée, et qui<br />
est capable de porter des combats<br />
comme celui-ci.<br />
reconnaissance d’être mise à l’écran. Je suis<br />
réellement flattée.<br />
C’est pour toutes ces raisons que je trouve<br />
important de remercier Virginie, la réalisatrice,<br />
mais aussi mes partenaires du film et<br />
tous les acteurs qui interprètent juste à leur<br />
façon les différents rôles. Ce sont des gens<br />
merveilleux et humains, et c’était le bon<br />
match pour retranscrire ma vie à l’écran,<br />
sans oublier ma maman et ma soeur, à mes<br />
côtés chaque jour, ainsi que ma femme et<br />
mes fils.<br />
QUELLE A ÉTÉ VOTRE RELATION AVEC<br />
GARANCE MARILLIER, L’ACTRICE QUI<br />
INCARNE VOTRE RÔLE ?<br />
Au départ, il y a eu une certaine pudeur<br />
entre nous. Nous étions toutes les deux<br />
un peu impressionnées de se rencontrer.<br />
De mon côté parce qu’elle interprétait<br />
mon rôle, et elle parce qu’elle avait peur<br />
de ne pas être à la hauteur. Elle a fait un<br />
énorme travail pendant 4 mois pour être<br />
digne d’une athlète de haut niveau, tant<br />
sur l’aspect technique que sur les émotions<br />
intra-familiales. Lorsque nous nous<br />
sommes rencontrées sur le tournage,<br />
nous avons eu beaucoup d’échanges.<br />
Tout s’est fait naturellement entre nous,<br />
tout comme ça a pu être le cas avec Émilie<br />
Dequenne, qui joue elle le rôle de ma<br />
maman.<br />
QUEL A ÉTÉ VOTRE SENTIMENT<br />
LORSQUE VOUS AVEZ VU LE BIOPIC<br />
SUR GRAND ÉCRAN ?<br />
Comme vous vous en doutez, je connais<br />
très bien ma vie (rires), et pourtant, j’ai<br />
pris un ascenseur émotionnel. J’ai pris une<br />
claque. J’ai vu tous ces combats menés,<br />
avec ma mère et ma soeur, et je me suis<br />
dit que je pouvais être fière de moi. J’ai mis<br />
beaucoup de temps a avoir une reconnaissance<br />
personnelle. Longtemps j’ai cru être<br />
bonne à rien, comme le disait mon père.<br />
Mais aujourd’hui, je suis fière de moi, de la<br />
fille que je suis devenue, de l’amie, de la<br />
mère, de l’épouse que je suis, et j’arrive à<br />
le crier haut et fort. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 7
FOOTBALL<br />
CALENDRIER<br />
Coupe du Monde féminine de la FIFA, Australie & Nouvelle-Zélande 2023 <br />
3 e place<br />
& finale<br />
1/2 finale<br />
1/4 de<br />
finale<br />
1/8 e de finale<br />
Matches de groupes<br />
JEUDI 20 JUILLET<br />
VENDREDI 21 JUILLET<br />
SAMEDI 22 JUILLET<br />
DIMANCHE 23 JUILLET<br />
LUNDI 24 JUILLET<br />
MARDI 25 JUILLET<br />
MERCREDI 26 JUILLET<br />
JEUDI 27 JUILLET<br />
VENDREDI 28 JUILLET<br />
SAMEDI 29 JUILLET<br />
DIMANCHE 30 JUILLET<br />
LUNDI 31 JUILLET<br />
MARDI 1 ER AOÛT<br />
MERCREDI 2 AOÛT<br />
JEUDI 3 AOÛT<br />
VENDREDI 4 AOÛT<br />
SAMEDI 5 AOÛT<br />
DIMANCHE 6 AOÛT<br />
LUNDI 7 AOÛT<br />
MARDI 8 AOÛT<br />
MERCREDI 9 AOÛT<br />
JEUDI 10 AOÛT<br />
VENDREDI 11 AOÛT<br />
SAMEDI 12 AOÛT<br />
DIMANCHE 13 AOÛT<br />
LUNDI 14 AOÛT<br />
MARDI 15 AOÛT<br />
MERCREDI 16 AOÛT<br />
JEUDI 17 AOÛT<br />
VENDREDI 18 AOÛT<br />
SAMEDI 19 AOÛT<br />
DIMANCHE 20 AOÛT<br />
1 19:00 9 13:00 14 18:00 20 19:30 34 19:00 41 19:00 49 17:00 58 19:30 61 20:00<br />
A<br />
2<br />
1A<br />
POR<br />
NOR<br />
ESP<br />
ITA<br />
USA<br />
NZL<br />
V.<br />
B(I)<br />
V.<br />
4(B)<br />
V.<br />
2C(1)<br />
V.<br />
USA<br />
V.<br />
PHI<br />
V.<br />
ZAM<br />
V.<br />
ARG<br />
V.<br />
VIE<br />
V.<br />
NOR<br />
AUCKLAND/<br />
TĀMAKI MAKAURAU<br />
EDEN PARK<br />
11 20:00 16 12:00 25 18:30 31 19:30 43 20:00 51 12:00<br />
1E<br />
PAN<br />
GER<br />
ENG<br />
COL<br />
FRA<br />
V.<br />
2G(3)<br />
V.<br />
FRA<br />
V.<br />
COL<br />
V.<br />
DEN<br />
V.<br />
KOR<br />
V.<br />
JAM<br />
SYDNEY/GADICAL<br />
SYDNEY FOOTBALL STADIUM<br />
3 17:00 10 19:30 21 17:00 27 12:00 33 19:00 42 19:00<br />
VIE<br />
SUI<br />
ARG<br />
JPN<br />
NED<br />
PHI<br />
V.<br />
NED<br />
V.<br />
NZL<br />
V.<br />
RSA<br />
V.<br />
CRC<br />
V.<br />
POR<br />
V.<br />
SUI<br />
DUNEDIN/ŌTEPOTI<br />
DUNEDIN STADIUM<br />
4 12:30 15 18:30 35 20:00 44 20:00 52 19:00 56 18:00<br />
1H<br />
1G<br />
JAM<br />
CAN<br />
GER<br />
NGA<br />
V.<br />
2F(8)<br />
V.<br />
2E(4)<br />
V.<br />
BRA<br />
V.<br />
AUS<br />
V.<br />
MAR<br />
V.<br />
CAN<br />
MELBOURNE/NAARM<br />
MELBOURNE RECTANGULAR STADIUM<br />
5 19:30 12 17:00 17 17:30 23 13:00 30 19:30 37 19:00 46 19:00 50 20:00 57 13:00<br />
1<br />
1C<br />
RSA<br />
JPN<br />
SWE<br />
USA<br />
NZL<br />
SWE<br />
ESP<br />
V.<br />
3(A)<br />
V.<br />
2A(2)<br />
V.<br />
ITA<br />
V.<br />
ESP<br />
V.<br />
ITA<br />
V.<br />
NED<br />
V.<br />
PHI<br />
V.<br />
RSA<br />
V.<br />
CRC<br />
WELLINGTON/<br />
TE WHANGANUI-A-TARA<br />
WELLINGTON REGIONAL STADIUM<br />
6 19:00 18 20:00 24 19:30 38 19:00 45 19:00<br />
ARG<br />
CRC<br />
POR<br />
SUI<br />
ZAM<br />
V.<br />
SWE<br />
V.<br />
ZAM<br />
V.<br />
VIE<br />
V.<br />
NOR<br />
V.<br />
JPN<br />
HAMILTON/KIRIKIRIROA<br />
WAIKATO STADIUM<br />
7 19:30 22 20:00 28 20:00 30 20:00 47 20:00 54 17:30 59 17:00 63 18:00<br />
REPOS<br />
REPOS<br />
REPOS<br />
REPOS<br />
3 e<br />
place<br />
5<br />
1D<br />
KOR<br />
IRL<br />
FRA<br />
AUS<br />
ENG<br />
V.<br />
7(C)<br />
V.<br />
2B(6)<br />
V.<br />
COL<br />
V.<br />
NGA<br />
V.<br />
BRA<br />
V.<br />
NGA<br />
V.<br />
HAI<br />
BRISBANE/MEAANJIN<br />
BRISBANE STADIUM<br />
8 20:00 19 20:00 29 20:30 40 19:00 48 18:00<br />
MAR<br />
HAI<br />
PAN<br />
CAN<br />
DEN<br />
V.<br />
COL<br />
V.<br />
DEN<br />
V.<br />
JAM<br />
V.<br />
IRL<br />
V.<br />
CHN<br />
PERTH/BOORLOO<br />
PERTH RECTANGULAR STADIUM<br />
13 20:30 26 20:30 32 14:00 39 20:30 55 20:30<br />
1F<br />
CHN<br />
KOR<br />
CHN<br />
BRA<br />
V.<br />
2H(7)<br />
V.<br />
ENG<br />
V.<br />
MAR<br />
V.<br />
HAI<br />
V.<br />
PAN<br />
ADÉLAÏDE/TARNTANYA<br />
HINDMARSH STADIUM<br />
2 20:00 53 20:30 60 20:30 62 20:00 64 20:00<br />
C<br />
6<br />
1B<br />
CAN<br />
Finale<br />
V.<br />
D(II)<br />
V.<br />
8(D)<br />
V.<br />
2D(5)<br />
V.<br />
IRL<br />
SYDNEY/WANGAL<br />
STADIUM AUSTRALIA<br />
AUS AUS AUS AUS NZL NZL AUS NZL AUS NZL<br />
Remarque : le premier match est le match d’ouverture et comprend la cérémonie d’ouverture<br />
GROUPE A GROUPE B GROUPE C GROUPE D GROUPE E GROUPE F GROUPE G GROUPE H<br />
Nouvelle-Zélande (NZL) Australie 5AUS)<br />
Espagne (ESP)<br />
Angleterre (ENG)<br />
États-Unis (USA)<br />
France (FRA)<br />
Suède (SWE)<br />
Allemagne (GER)<br />
Norvège (NOR)<br />
Rép. d’Irlande (IRL)<br />
Costa Rica (CRC)<br />
Haïti (HAI)<br />
Vietnam (VIE)<br />
Jamaïque (JAM)<br />
Afrique du Sud (RSA)<br />
Maroc (MAR)<br />
Philippines (PHI)<br />
Nigeria (NIG)<br />
Zambie (ZAM)<br />
Danemark (DEN)<br />
Pays-Bas (NED)<br />
Brésil (BRA)<br />
Italie (ITA)<br />
Colombie (COL)<br />
Suisse (SUI)<br />
Canada (CAN)<br />
Japon (JPN)<br />
RP Chine (CHN)<br />
Portugal (POR)<br />
Panama (PAN)<br />
Argentine (ARG)<br />
Rép. de Corée (KOR)
ON VOUS SUIVRA<br />
JUSQU’AU BOUT<br />
DU MONDE.<br />
Crédit Agricole, partenaire majeur de l’Équipe de France Féminine,<br />
souhaite bonne chance aux Bleues.<br />
4522 – 07/2023 – Edité par Crédit Agricole S.A., agréé en tant qu’établissement de crédit – Siège social : 12, place des États-Unis, 92127 Montrouge Cedex – Capital social : 9 077 707 050 € – 784 608 416 RCS Nanterre. Crédit photo : © Médiathèque FFF
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• RCS Évry 421 925 918 Sport 2000 FRANCE SAS • © Getty • 05/2023<br />
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À chacun sa pratique.<br />
Avant, pendant et après le sport,<br />
quel que soit votre niveau ou votre objectif,<br />
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LE CLUB<br />
#WOMEN<br />
SPORTS<br />
Une balade<br />
illustrée<br />
par Kodak<br />
D.R.<br />
Du vieux avec du neuf, du neuf avec du vieux…<br />
Le vintage est au goût du jour. Tout comme l’argentique et les photos instantanées.<br />
Alors, avec la marque mondialement connue Kodak, l’équipe Women Sports a décidé de<br />
partir en balade pour vous présenter deux modèles ultra hype :<br />
le Kodak M35 et le Kodak Mini Shot 3 - C300.<br />
Le club Women Sports a<br />
concocté pour vous<br />
un joli concours avec des<br />
lots Kodak à gagner !<br />
Si vous aussi vous souhaitez illustrer<br />
vos meilleures balades d’été,<br />
en argentique avec le Kodak M35<br />
ou en instantané avec le Kodak<br />
Mini Shot 3 - C300, rendez-vous<br />
sur les réseaux sociaux<br />
Facebook et Instagram<br />
de Women Sports.<br />
Pour ce test, c’est sur les bords du Tage, à Lisbonne, que nous nous sommes rendus.<br />
Au rendez-vous, beaucoup de marches, de l’histoire, du soleil, de l’art de rue et bien plus encore.<br />
Ruben Dias<br />
Ruben Dias<br />
Kodak Mini Shit 3 :<br />
visez, shootez et imprimez !<br />
Le Mini Shot 3 vous permet de prendre des photos<br />
10MP et de les imprimer au format carré (3x3’’).<br />
Les photos sont nettes et fidèles à la réalité.<br />
Contrairement à la plupart des appareils<br />
instantanés, son écran LCD 1,7’’ propose diverses<br />
fonctionnalités. Vous pourrez ajouter une bordure<br />
blanche ou encore appliquer différents filtres<br />
photos. Le retardateur nous a aussi bien aidés, nous<br />
permettant de figurer sur nos propres photos.<br />
Le Kodak M35 :<br />
elle est de retour sur le devant<br />
de la scène !<br />
Cet été, explorez le monde en argentique pour vous offrir<br />
des souvenirs inoubliables. Avec le M35 capturez l’image<br />
et laissez la magie opérer. À l’ancienne, il suffit simplement<br />
de charger la pellicule de 35 mm dans l’appareil,<br />
prendre les photos, rembobiner le rouleau de film et le<br />
faire développer. Préparez-vous à une capture d’images<br />
de haute qualité même dans des conditions de faible<br />
luminosité. En l’absence d’écran LCD vous redécouvrirez<br />
le charme de l’imperfection. Un grain incomparable et une<br />
photo toujours plus profonde pour un rendu unique et un<br />
retour aux racines de la photo.
Publi-info<br />
Dans la douceur<br />
de<br />
Gruissan<br />
La destination pour renouer<br />
avec l'essentiel<br />
Gruissan est la<br />
destination idéale<br />
pour profiter des<br />
attraits du littoral<br />
méditerranéen.<br />
© Pascal Coste<br />
Gruissan,<br />
résiliente<br />
et innovante<br />
par nature<br />
Gruissan a su préserver sa « vraie » nature.<br />
Cette station balnéaire séduit par la diversité<br />
de ses paysages entre garrigues, vignobles,<br />
salins et Grande Bleue. Vous découvrez le<br />
vieux village de pêcheurs dont les ruelles<br />
encerclent la Tour Barberousse, puis les 5<br />
immenses plages dont la célèbre plage des<br />
chalets sur pilotis immortalisée par le film<br />
« 37,2° le matin » de Jean-Jacques Beineix.<br />
Et pour compléter ce paysage, le massif de la<br />
Clape, un décor naturel de 15 000 hectares<br />
qui surplombe la station. Les circuits VTT,<br />
les chemins de randonnées et les visites<br />
guidées sont de fidèles alliés pour explorer<br />
cette ancienne cité médiévale « sauvage par<br />
nature ».<br />
© Alexandre Gallo<br />
et son port poursuivent un objectif : faire<br />
de Gruissan une destination d’exception.<br />
Comment ? En déployant une stratégie de<br />
développement économique passant par la<br />
réalisation de projets novateurs.<br />
Les îlots<br />
de Gruissan<br />
Le paradis<br />
de la glisse<br />
Sous l’impulsion de son Office de Tourisme,<br />
Gruissan est devenue une destination vacances<br />
disposant d’activités nautiques « multifacettes »<br />
avec un port, des clubs nautiques, des<br />
professionnels de la plaisance, des écoles de<br />
voiles… et depuis peu un téléski nautique qui<br />
vient compléter un panel d'activités glisse très<br />
étoffé.<br />
La Plage des Chalets accueille le plus grand<br />
rassemblement mondial de windsurfers<br />
et kitesurfers (les Défis), où amateurs et<br />
professionnels s’affrontent sur un parcours<br />
digne d’un marathon nautique.<br />
© O2Drone<br />
Le port du futur<br />
Gruissan, c'est aussi un port pouvant<br />
accueillir plus de 1650 plaisanciers et animé<br />
par ses nombreux commerces. Depuis<br />
plusieurs décennies, l’Office de tourisme<br />
Confirmant l’attrait de la clientèle pour<br />
des concepts singuliers, les hébergements<br />
insolites ont le vent en poupe. Des lodgeboats<br />
qui flottent, c’est le projet du port de<br />
Gruissan lancé en 2020 et qui répond ainsi<br />
à la forte demande des vacanciers en quête<br />
d’expériences inoubliables. Baptisé « Les Îlots<br />
de Gruissan », cet établissement nautique,<br />
constitué de 35 hébergements flottants<br />
tournés vers le large, est un projet unique en<br />
France. Un pari pris par l’Office de Tourisme<br />
pour renforcer l’attractivité de la destination<br />
en proposant une offre innovante et jamais<br />
vue sur le littoral français ou dans un port<br />
de plaisance. Ces logements 100 % made in<br />
France sont disponibles à la nuitée de mars<br />
à novembre. Le plus : pour l’apéritif, la Perle<br />
Gruissanaise peut vous livrer un plateau de<br />
fruits de mer directement sur votre lodge, au<br />
son des clapotis de l’eau…<br />
© SOUVILLE - Le Défi Wind<br />
SLOW À LA BALNÉO<br />
Pour lâcher-prise ou récupérer, vous profitez<br />
d'un massage à l'Espace Balnéo. Ici, des mains<br />
expertes détricotent les tensions. À moins<br />
que vous ne préfériez le sauna, le hammam,<br />
les jacuzzis ou une séance de cryothérapie ?<br />
Détendez-vous, Gruissan s'occupe de vous. n<br />
gruissan-mediterranee.com<br />
#MyGruissan
C’EST BON POUR MOI !<br />
ÉCLAIRAGE<br />
FAIRE UN BON USAGE<br />
DE SA GOURDE<br />
Lorsque vous décidez<br />
d'acheter une gourde de<br />
qualité, cela peut sembler<br />
être un investissement un<br />
peu coûteux à première vue.<br />
Cependant, ce genre d'achat<br />
peut vous faire économiser<br />
de l'argent à long terme. Un<br />
intérêt pas seulement en<br />
termes d’argent. On vous<br />
explique ! PAR THIBAULT SIMON<br />
L'hydratation est<br />
un point clé de la<br />
progression sportive.<br />
D’où l'intérêt de bien<br />
s'équiper, avec une<br />
gourde digne de ce<br />
nom !<br />
PUISSANCE 5 :<br />
LA GOURDE C’EST<br />
LE MUST<br />
Un investissement<br />
économique<br />
Une gourde de qualité, au prix d’achat avoisinant<br />
les 20 euros ou plus, est souvent<br />
fabriquée à partir de matériaux durables<br />
(acier inoxydable ou verre). Elle peut résister<br />
à l'usure quotidienne et aux dommages<br />
causés par les chocs et les rayures. Voyez-y<br />
un avantage de taille : vous n'aurez pas besoin<br />
de remplacer votre gourde aussi souvent<br />
que vous le feriez avec une gourde plus<br />
souple, de qualité moindre.<br />
Et par rapport aux bouteilles en plastique, il<br />
n’y a pas photo ! Les gourdes réutilisables,<br />
elles, sont conçues pour durer. Vous pouvez<br />
les utiliser de nombreuses années sans<br />
avoir à les remplacer. Contrairement aux<br />
bouteilles jetables, vous n'aurez pas à dépenser<br />
de l'argent régulièrement pour vous<br />
acheter de nouvelles bouteilles d'eau. En fin<br />
de compte, cela peut vous faire économiser<br />
de l'argent à long terme. Oui, oui !<br />
Durable : Coucou la planète !<br />
En utilisant une gourde réutilisable, vous<br />
pouvez faire un choix écologique en réduisant<br />
votre consommation de plastique<br />
jetable. Les gourdes en plastique jetables<br />
peuvent prendre des centaines d'années<br />
pour se décomposer, avec à la clé un impact<br />
négatif sur l'environnement. Boire<br />
dans une gourde durable réduit ainsi le<br />
nombre de bouteilles jetables nécessaires<br />
et la quantité de déchets produits.<br />
Clin d’œil goût : à chacun<br />
sa gourde<br />
De plus, les gourdes réutilisables peuvent<br />
être personnalisées et colorées pour<br />
s'adapter à votre style. Histoire au passage<br />
de la repérer plus facilement, à la salle de<br />
© Super Sparrow<br />
14 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
contiennent du BPA. Pour bien faire, optez pour<br />
des gourdes en acier inoxydable ou en verre.<br />
✔ Vérifiez les étiquettes pour savoir si les<br />
produits alimentaires que vous achetez<br />
sont emballés dans des contenants en<br />
plastique sans BPA.<br />
Focus sur…<br />
L’indispensable<br />
bouchon<br />
✔ Évitez de faire bouillir de l'eau ou de faire<br />
chauffer de la nourriture dans des récipients<br />
en plastique, car cela peut augmenter<br />
la migration du BPA dans les aliments.<br />
© Ground Picture / Shutterstock<br />
La juste température<br />
Les gourdes de qualité sont souvent équipées<br />
de fonctionnalités supplémentaires<br />
pour maintenir la température de votre boisson,<br />
telles que des revêtements isolants ou<br />
des couvercles à fermeture étanche. Ce<br />
système d'isolation est basé sur une paroi<br />
interne et une paroi externe en acier inoxydable,<br />
séparées par une couche d'air ou un<br />
matériau isolant.<br />
L'acier inoxydable utilisé pour les parois intérieures<br />
et extérieures est également un<br />
choix judicieux car il ne réagit pas avec les<br />
aliments ou les boissons et ne contribue<br />
pas au goût ou à l'odeur des boissons. WS<br />
En fonction de votre sport, choisissez le<br />
bon bouchon, le plus pratique pour votre<br />
utilisation. Il existe aujourd’hui ce qu’on<br />
appelle un « bouchon de sport », utilisé<br />
pour refermer les gourdes lorsqu'elles<br />
ne sont pas en usage. Il est conçu pour<br />
être facile à ouvrir et à refermer, même<br />
lorsque vous êtes en mouvement. Il en<br />
existe différents types, mais la plupart<br />
d'entre eux sont dotés d'une valve qui<br />
permet de boire sans avoir à retirer<br />
complètement le bouchon. Cela facilite<br />
l'accès à la boisson sans avoir<br />
à ouvrir la gourde.<br />
© Oa‹<br />
sport notamment. Elles peuvent également<br />
être conçues avec des fonctionnalités supplémentaires,<br />
telles que des couvercles<br />
verrouillables pour éviter les fuites, des poignées<br />
pour un transport facile et des filtres<br />
intégrés pour améliorer la qualité de l'eau.<br />
Haro sur le BPA !<br />
Vous en avez forcément entendu parler.<br />
Le « grand méchant loup », le bisphénol A<br />
(BPA) est un composant chimique couramment<br />
utilisé dans la production de certains<br />
plastiques, dont les bouteilles en plastique<br />
et les récipients alimentaires. L'exposition<br />
au BPA peut être nocive pour la santé, car<br />
il peut imiter l'hormone œstrogène dans le<br />
corps et causer des effets indésirables sur<br />
le système endocrinien.<br />
Pour limiter l'exposition au BPA, il existe plusieurs<br />
mesures que vous pouvez prendre :<br />
✔ Évitez les bouteilles en plastique d'eau et<br />
les récipients alimentaires en plastique qui<br />
Le nettoyage régulier<br />
d'une gourde est<br />
important pour préserver<br />
sa qualité et éviter<br />
l’émanation d'odeurs<br />
désagréables. Voici<br />
quelques étapes à suivre<br />
pour nettoyer votre<br />
gourde correctement :<br />
1. Rincer la gourde<br />
après chaque<br />
utilisation : une étape<br />
importante pour éliminer<br />
les résidus qui peuvent<br />
s'accumuler à l'intérieur<br />
de la gourde. Il est<br />
recommandé de la rincer à<br />
l'eau claire immédiatement<br />
après son utilisation.<br />
2. Sécher la gourde : ne<br />
pas fermer la gourde sans<br />
la sécher préalablement.<br />
PAR ICI LE NETTOYAGE !<br />
Les gourdes peuvent être<br />
séchées avec un chiffon<br />
propre ou un papier<br />
essuie-tout. Cela évitera la<br />
formation de moisissures et<br />
d'odeurs.<br />
3. Le grand nettoyage :<br />
il est conseillé de nettoyer<br />
la gourde en profondeur<br />
au moins une fois par<br />
mois. Vous pouvez utiliser<br />
une éponge et un produit<br />
vaisselle pour nettoyer<br />
la gourde à la main. Si la<br />
gourde le permet, vous<br />
pouvez également la<br />
mettre au lave-vaisselle.<br />
Assurez-vous de suivre les<br />
instructions du fabricant<br />
pour savoir si la gourde<br />
peut être nettoyée en<br />
machine, au risque de<br />
l'abîmer.<br />
4. Nettoyer avec<br />
du bicarbonate de<br />
soude : ce produit de<br />
nettoyage naturel peut<br />
être utilisé pour nettoyer<br />
les gourdes. Vous pouvez<br />
mélanger une cuillère à<br />
soupe de bicarbonate<br />
de soude avec de l'eau<br />
chaude et remplir la gourde<br />
avec ce mélange. Laissez le<br />
mélange reposer pendant<br />
environ une heure, puis<br />
rincez soigneusement la<br />
gourde.<br />
De même, il est également<br />
important de ne jamais<br />
conserver de liquides<br />
chauds dans la gourde<br />
pendant de longues<br />
périodes, car cela peut<br />
entraîner la formation de<br />
moisissures.<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 15
C’EST BON POUR MOI !<br />
© PeopleImages.com - Yuri A/ Shutterstock<br />
VIVE L'ÉTÉ !<br />
Les bienfaits<br />
du soleil sportif<br />
Vivre son été<br />
sportif sous les<br />
rayons, c'est<br />
tentant et c'est tant<br />
mieux, tant qu'on<br />
le fait de façon<br />
raisonnée.<br />
« Au soleil, M'exposer un peu plus, au soleil. Quand le cœur n'y est plus, brûler ce que l'on adore, et<br />
réchauffer son corps » chantait Jenifer. Alors d’accord Jeni’, mais il y a quelques règles à respecter,<br />
ok ? surtout quand on est affairé à son sport pendant ce temps-là. Et heureusement, tout n’est pas<br />
mauvais dans l’histoire. Il est si bon le soleil, pour le moral, les vitamines… à condition de ne pas en<br />
abuser et d’être correctement protégé. Promis ? PAR LÉA BORIE<br />
D.R.<br />
ombreux sont les sports à<br />
N<br />
nous exposer aux rayons<br />
solaires estivaux. Des<br />
sports outdoor porteurs de<br />
risque pour la peau, avec<br />
en tête de fil le cancer cutané. Il faut<br />
s’en protéger bien sûr, mais le soleil a<br />
des vertus qu’il est bon de se rappeler,<br />
lorsque les températures sont à la limite<br />
du supportable et que l’on fuit les rayons<br />
pour rester au frais. L’exposition solaire<br />
raisonnée recharge nos batteries, et on<br />
va vous le prouver. Toutes les raisons<br />
d’en user sans en abuser, avec l’éclairage<br />
du Docteur Isabelle Rousseaux,<br />
dermatologue en région lilloise et<br />
membre du SNDV (Syndicat national des<br />
dermatologues-vénérologues).<br />
PROTÉGÉ = PROFITER<br />
Les plus exposés<br />
En tête, les sports d’eau - aviron, planche<br />
à voile, paddle, surf, water-polo… Parce<br />
que non, l’eau ne protège pas la peau, au<br />
contraire : il y a la réverbération qui joue<br />
un effet loupe. Donc on pense beaucoup<br />
à ces sports aquatiques bien sûr, mais il<br />
y a aussi la course à pied, le golf, le tennis,<br />
l’escalade, etc. Sur ces pratiques, on<br />
surveillera le moment de l’exposition au<br />
soleil. On sait qu’en France, ce dernier est<br />
au zénith entre 12h et 14, période qu’on<br />
étend même jusqu’à 16h, avec un rayonnement<br />
maximal en juin/juillet. Ailleurs, plus<br />
16 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
© John Reed Fitnes<br />
on se rapproche de la ligne équatoriale,<br />
plus les UV sont importants et agressifs.<br />
Ainsi, leur intensité est 5 fois plus forte<br />
dans les tropiques qu’en Europe du Nord.<br />
Le soleil avec modération<br />
Parce que les risques, on les connaît :<br />
vieillissement cutané, cancer de la peau,<br />
coup de soleil, aggravation de certaines<br />
maladies de peau, assèchement de la<br />
peau, agression de la rétine (direction la<br />
DMLA), hydrocution, etc. On a tous un capital<br />
soleil. En le dépassant, on risque un<br />
vieillissement prématuré de la peau. C’est<br />
pourquoi il faut être précautionneux, pour<br />
en profiter.<br />
L’avis de l’expert<br />
Dr Rousseaux<br />
« Les expositions solaires prolongées<br />
non protégées donnent lieu à des<br />
modifications de l'ADN des cellules<br />
de la peau. Mais le corps est bien<br />
fait, il répare. Néanmoins, si cela<br />
arrive trop souvent trop longtemps,<br />
les systèmes de réparation ne sont<br />
plus opérants. On voyait hier des<br />
cancers survenir à 80 ans ou chez<br />
des personnes ayant travaillé dans<br />
des champs ; ils frappent aujourd’hui<br />
des trentenaires. Aggravés par le<br />
soleil, les facteurs héréditaires et<br />
immunitaires, ces cancers sont<br />
de trois types : des mélanomes,<br />
une tâche brune qui s’étend, se<br />
fonce et prend du relief, pour finir<br />
par se métastaser si rien n’est<br />
fait en chirurgie, des carcinomes<br />
basocellulaires et des carcinomes<br />
épidermoïdes ».<br />
crème solaire SPF50+ - appliquée 30’<br />
minutes avant sa pratique sportive, renouvelée<br />
toutes les 2h, remplacée 1 an<br />
après ouverture pour conserver le pouvoir<br />
couvrant, adaptée sport, respirante, résistante<br />
à la sueur. Pour bien se protéger, encore<br />
faut-il connaître son phototype, défini<br />
en fonction de sa couleur de peau et de<br />
cheveux. Attention donc aux peaux claires,<br />
avec tâches de rousseurs, mais pas que !<br />
Le dermatologue est le mieux placé pour<br />
dispenser des indications personnalisées.<br />
L’avis de l’expert<br />
Dr Rousseaux<br />
« Les précautions pour une pratique<br />
outdoor, ça veut dire protéger tout<br />
ce qui peut l’être. Pour ça, il n’y aura<br />
jamais rien de mieux qu’un vêtement,<br />
encore plus s’il est protecteur anti-UV.<br />
Conçus initialement pour des pays<br />
très exposés comme l’Australie, ces<br />
habits fins et souples sont tissés très<br />
serrés pour limiter le passage des<br />
UV. Certains y incorporent aussi des<br />
filtres solaires. »<br />
Précautions adaptées à<br />
chaque sport<br />
Zoom sur trois typologies de sport et<br />
leur protection adaptée :<br />
Beach-volley : Entre le sable et la<br />
mer, le spray solaire sera la meilleure<br />
protection, rapide et qui ne colle pas.<br />
Les lunettes de sport polarisées résistantes<br />
aux chocs dureront plus dans<br />
le temps.<br />
Natation / plongée : La crème solaire<br />
waterproof est de mise. Une combinaison<br />
en néoprène ou un maillot de bain<br />
avec protection UV sont recommandés,<br />
tout comme pour le bonnet de<br />
bain. Les lunettes de natation à verre<br />
polarisant protègeront les yeux même<br />
sous l’eau.<br />
Sport outdoor type rando, course, cyclisme<br />
: Des vêtements techniques anti-UV<br />
protègent sans gêner les mouvements.<br />
Attention, en prenant de la hauteur, l’ensoleillement<br />
augmente (10 % pour +<br />
1000 m) : renouvelez les applications<br />
solaires fréquemment.<br />
Les précautions solaires<br />
Ça paraît une évidence, mais sous le<br />
feu de l’action sportive, on a tendance à<br />
squeezer quelques incontournables face à<br />
un soleil agressif.<br />
- Yeux : Lunettes de soleil (adaptées selon<br />
le sport) avec protection solaire CE catégorie<br />
3 ou 4<br />
- Visage : hydratation, brumisation, casquette<br />
- Corps : vêtements anti-UV - attention au<br />
blanc, une fois mouillé, il ne protège plus !,<br />
© Anna Om / Shutterstock<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 17
C’EST BON POUR MOI !<br />
- Action / réaction : En opérant une meilleure<br />
assimilation du magnésium, on stimule<br />
nos fonctions cognitives. Des travaux<br />
de l’Inserm en 2014 ont d’ailleurs démontré<br />
le rôle de la mélanopsine, sensible aux<br />
rayons UV, dans l’accroissement des performances<br />
cognitives.<br />
- Peps : En dilatant les vaisseaux sanguins,<br />
on vient intensifier la circulation sanguine,<br />
de quoi mieux éliminer les toxines.<br />
© Jacob Lund / Shutterstock<br />
Les faux amis du soleil<br />
selon Dr Isabelle Rousseaux<br />
- S’exposer une fois longtemps et se<br />
mettre à l’ombre ensuite.<br />
« Mieux vaut s’exposer 10 fois 5 minutes<br />
qu’une heure. Il faut en effet laisser la<br />
peau se réparer. Une longue exposition fragilise<br />
le plus la peau. »<br />
- Se mettre de la crème une fois en début<br />
de séance.<br />
« Les crèmes dites « résistantes » à l’eau<br />
ne sont pas endurantes à l’infini. Elles ne<br />
tiendront pas à 4 heures d’exercices dans<br />
l’eau. »<br />
- Il fait moche, nuageux, je ne crains rien !<br />
« Les temps couverts sont trompeurs, il<br />
faut s’en méfier car les rayons passent<br />
à travers. J’ai aussi souvent des patients<br />
dans la région de Lille qui assurent que<br />
dans le Nord, sur les plages notamment,<br />
il ne fait pas aussi beau que dans le Sud<br />
de la France, donc ils n’ont pas besoin de<br />
faire attention mais c’est faux, ça tape<br />
quand-même ! »<br />
- La crème, ça se met juste avant son activité<br />
sportive.<br />
« Une crème solaire, le temps de la pénétration,<br />
met 15 à 20 minutes pour faire<br />
effet. C’est pourquoi il faut la mettre en<br />
amont de l’exposition, pour être tout de<br />
suite protégé. »<br />
- Une petite couche suffit.<br />
« Lors des tests en laboratoire, les crèmes<br />
solaires sont appliquées sur environ 2<br />
mm d’épaisseur. Souvent, on en met un<br />
demi-centimètre pour l’étaler sur tout le<br />
corps, ce n’est pas suffisant. »<br />
SOLEIL BONHEUR<br />
Maintenant ces rappels cruciaux faits,<br />
on peut en profiter ! Qui n’a jamais ressenti<br />
ce bonheur immense à l’intérieur<br />
quand le printemps s’est installé,<br />
avec le retour du soleil ? Oui, le soleil<br />
rend heureux dans le sport, il agit sur<br />
notre humeur. Mais pas seulement.<br />
- Bien-être : Le soleil vient stimuler les hormones<br />
du bien-être. Un plus motivation VS<br />
un entraînement sous une pluie battante…<br />
- Sommeil : La lumière extérieure favorise<br />
la mélatonine. De quoi resynchroniser<br />
notre horloge interne.<br />
- Vitamine : Le soleil permet de synthétiser<br />
95 % de la vitamine D. Ce n’est d’ailleurs<br />
pas pour rien qu’on l’appelle « vitamine solaire<br />
». Un renfort pour les os et les dents,<br />
afin qu’ils absorbent suffisamment de<br />
calcium et de phosphore. Bon point côté<br />
ostéoporose au passage !<br />
- Système immunitaire : La vitamine D,<br />
boostée par le soleil donc, participe à la<br />
production d’anticorps.<br />
- Oxygène plein gaz : Une exposition aux<br />
UVA entraînerait une baisse de la pression<br />
artérielle, comme le démontrent les<br />
études dont celles de Grande-Bretagne en<br />
2014. On est mieux oxygéné (à condition<br />
de pratiquer dans un cadre qui n’est pas<br />
noyé sous la pollution – coucou le running<br />
au milieu des voitures dans les métropoles<br />
!)<br />
Préparer sa peau au soleil<br />
DERNIER TIPS AVANT D’Y ALLER :<br />
- Consommer des aliments riches en bêta-carotène,<br />
antioxydant qui booste l’élasticité<br />
de la peau, stimule la synthèse de la<br />
mélanine, et protège contre les dommages<br />
des radicaux libres, en prévention des<br />
coups de soleil.<br />
- Consommer de la vitamine C, pour stimuler<br />
la production de collagène.<br />
- Hydrater sa peau, de l’intérieur et de<br />
l’extérieur. Boire tout au long de la journée<br />
une eau peu minéralisée. Et pour l’externe,<br />
des hydratants naturels, type huile de jojoba<br />
et aloe vera.<br />
L’avis de l’expert<br />
Dr Rousseaux<br />
« Les gélules solaires subliment<br />
le bronzage en augmentant la<br />
pigmentation mais ne protègent<br />
pas. Quant aux cabines UV, elles<br />
ne préviennent pas des coups de<br />
soleil et surtout elles augmentent<br />
le risque de cancer de la peau.<br />
Pour préparer sa peau, côté<br />
alimentation, on mise sur les<br />
légumes rouges type tomates et<br />
carottes. Une fois dans le bain, on<br />
s’expose progressivement. Une fois<br />
la peau légèrement pigmentée, elle<br />
risquera moins les coups de soleil,<br />
les cloques, etc. »<br />
18 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
© John Reed Fitnes<br />
Peps, oxygène,<br />
sommeil,<br />
vitamines : il en a<br />
du bon le soleil pour<br />
le corps et l'esprit !<br />
© BLACKDAY / Shutterstock<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 19
SHOPPING<br />
Sport<br />
et soleil<br />
L’équipement pour en profiter<br />
Faire son sport sous le soleil exactement, c’est tentant. Et on n’a pas toujours le choix<br />
de son moment ni de son exposition. Alors, quand on doit faire avec, on connaît les<br />
risques, et on se protège (on vous en parle pages précédentes).<br />
Pour continuer de profiter des bienfaits du sport sans pépin.<br />
Sélection estivale, évidemment. PAR LÉA BORIE<br />
1 / LES YEUX AU SEC ET BIEN<br />
Deux options de verres miroirs pour réduire<br />
la luminosité et les reflets, large champ de<br />
vision, mais aussi et surtout un indice UV400<br />
qui protège contre les rayons UVA et UVB.<br />
La dernière version des Speedo revoit les<br />
lunettes de piscine en mode 2.0 !<br />
Lunettes Biofuse 2.0, Speedo,<br />
Speedo.com, 25 €<br />
D.R.<br />
D.R.<br />
2 / RÉGÉNÉRATION ACTIVÉE<br />
Ça pique ? On rappelle quand-même<br />
qu’on ne fera pas de miracle : un coup de<br />
soleil, c’est une peau qui a trop chauffée !<br />
Néanmoins, on peut soulager un peu<br />
d’une texture enveloppante qui donne une<br />
sensation cocooning, idéale pour nourrir<br />
et apaiser. Une formule dermo-protectrice<br />
à base de souches de cactus Nopal qui<br />
régénère, d’huile de jojoba qui hydrate et de<br />
beurre de karité qui forme un film protecteur.<br />
Crème régénérante visage et corps,<br />
Bioregena, 150 ml, 15,90 €<br />
20 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
3 / RELIEFS TOUT TERRAIN<br />
Rouler, courir tout terrain et voir tous les reliefs, même si le soleil brille fort. Avec<br />
sa monture enveloppante vue à 360°, légère et flexible, les lunettes de soleil aux<br />
verres miroirs adidas Marcolin assurent une protection maxi (indice solaire 3),<br />
tout en gardant à l’œil les contrastes !<br />
Lunette de soleil, adidas by Marcolin, 149 €<br />
D.R.<br />
D.R.<br />
5 / UV COL ROND<br />
Pour sa séance de stretch ou de<br />
renfo sous les rayons du matin,<br />
comme pour son footing avec le<br />
soleil plus ou moins au zénith, on<br />
se protège ! Confort et technique,<br />
le t-shirt de la nouvelle gamme<br />
Dynamic Climatyl de Damart Sport<br />
mise sur deux points forts : la<br />
protection optimale contre les UV<br />
avec un UPF50+, et le côté antitranspi,<br />
un séchage rapide couplé<br />
à une absorption des odeurs,<br />
sensation de porter ultra léger sur<br />
la peau en prime !<br />
T-shirt Dynamic Climatyl,<br />
Damart Sport, du XS/S au XL/<br />
XXL, 29,99 €<br />
© Ljupco Smokovski/ Shutterstock<br />
4 / RÉSISTER REPLONGER<br />
Une édition anniversaire,<br />
pour célébrer les 50 ans<br />
d’Arena, ça se fête avec<br />
une collection capsule<br />
printemps-été 2023 qui rend<br />
hommage aux coupes des<br />
années 80 et nous rappelle<br />
une ancienne version du<br />
logo de la marque. Un<br />
tissu black et gold, doté<br />
d’une précieuse protection<br />
UV 50+.<br />
Maillot de bain 50th<br />
Diamond, Arena, du 34 au<br />
42, en édition limitée, 65 €<br />
D.R.<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 21
C’EST BON POUR MOI ! AVEC<br />
Caerum<br />
volum<br />
nobit<br />
PORTRAIT<br />
Olivia Epoupa et Asma Assoumane<br />
nous parlent de TELMA :<br />
repro de<br />
nonse<br />
aute min<br />
nonseceate ommod eventium volorum, quiatust ventendintoriat re incid quaerferibus dolor aspernatius et harum dolupti berem.<br />
« UN “ GAMECHANGER ” POUR<br />
LE MONDE DU SPORT FÉMININ »<br />
OLIVIA EPOUPA,<br />
QUI ÊTES-VOUS ?<br />
Je suis basketteuse, membre de<br />
l’équipe de France. Ma passion pour<br />
le sport vient de mon père. De nature<br />
déterminée, j’aime relever de nouveaux<br />
défis. Mes univers sont le sport, le bienêtre,<br />
le lifestyle et la découverte. Parallèlement<br />
à ma carrière professionnelle, je<br />
mène divers projets qui me permettent<br />
d'avoir un bon équilibre de vie.<br />
Un mindset<br />
centré sur le<br />
bien-être pour<br />
Olivia Epoupa.<br />
QUELS SONT VOS OBJECTIFS<br />
SPORTIFS ET PERSONNELS POUR<br />
2023 ?<br />
L’une de mes priorités est de m’accorder<br />
du temps pour me ressourcer après<br />
une saison riche en émotions. Après la<br />
fin de saison avec mon club, l’objectif<br />
de cette prochaine préparation estivale<br />
sera d’effectuer un travail en profondeur<br />
afin d’optimiser les performances pour<br />
la prochaine saison avec l’aide de professionnels,<br />
le tout avec plaisir. Dans<br />
le même temps, continuer à développer<br />
de nouveaux projets tels que mon camp<br />
#SpiritEpoupa.<br />
VOUS UTILISEZ TELMA. EN<br />
QUOI FAIT-IL PARTIE DE VOTRE<br />
QUOTIDIEN DE JEUNE FEMME ET<br />
D'ATHLÈTE ?<br />
Avec TELMA 01, j'ai pu réduire mon insomnie,<br />
c’est rassurant. En utilisant le<br />
produit, je me rends compte que la discipline<br />
est importante dans le respect<br />
des modes d'utilisation, afin d'obtenir un<br />
résultat attendu en fonction de mes nombreux<br />
besoins.<br />
© Emeline Hamon<br />
22 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
QUE PENSEZ-VOUS DE L’ARRIVÉE DE<br />
TELMA POUR LE MONDE DU SPORT<br />
FÉMININ ?<br />
TELMA est un « gamechanger » pour<br />
le monde du sport féminin mais pas<br />
seulement. C'est un allié pour la vie<br />
de jeunes filles et des femmes, un produit<br />
qui est à la fois éthique et adapté<br />
à de nombreux besoins. La marque<br />
brise les stéréotypes et le produit devient<br />
indispensable dans notre vie de<br />
tous les jours. Un produit que je veux<br />
aussi présenter aux jeunes filles qui<br />
participeront au camp #SpiritEpoupa<br />
parce que le bien-être y occupe une<br />
place essentielle, comme chez Telma.<br />
Asma Assoumane,<br />
toujours alerte<br />
entre sa vie de<br />
jeune femme et<br />
d’athlète !<br />
ASMA ASSOUMANE,<br />
QUI ÊTES-VOUS ?<br />
J’ai 22 ans et je suis joueuse de rugby<br />
au Stade français Paris et dernièrement<br />
championne de France en Élite 2.<br />
En parallèle, je suis en 3 ème année de<br />
Start-Up & e-commerce et chargée d’affaires<br />
en alternance.<br />
QUELS SONT VOS OBJECTIFS<br />
SPORTIF ET PERSONNELS POUR<br />
2023 ?<br />
Cette année, je souhaiterais soulever<br />
le bouclier de Championne de France<br />
avec toute l’équipe des Pink Rockets au<br />
Stade français en Élite 1.<br />
VOUS UTILISEZ TELMA. EN<br />
QUOI FAIT-IL PARTIE DE VOTRE<br />
QUOTIDIEN DE JEUNE FEMME ET<br />
D'ATHLÈTE ?<br />
J’utilise le Telma 01 principalement<br />
avant de m’endormir, c’est devenu un<br />
indispensable même en déplacement,<br />
il est toujours avec moi. Je suis passée<br />
par l’internat en sport-étude plus jeune<br />
et je mettais du temps à m’endormir,<br />
parfois même plus d’une heure. Aujourd’hui,<br />
c’est nettement plus rapide<br />
et je n’ai pas de sensation de fatigue<br />
au réveil. Je l’utilise aussi pour réduire<br />
les douleurs de règles, surtout les jours<br />
d’entraînement où souvent les médicaments<br />
que je prends pour calmer la<br />
douleur m’endorment un peu, pour le<br />
coup ça m’apaise beaucoup pendant<br />
l’effort et ça m’évite les coups de mou.<br />
QUE PENSEZ-VOUS DE L’ARRIVÉE DE<br />
TELMA POUR LE MONDE DU SPORT<br />
FÉMININ ?<br />
Cela peut changer la donne. L’hygiène<br />
de vie est primordiale pour performer<br />
et rien qu’en améliorant mon sommeil<br />
j’ai réduit les chances de blessure. Et<br />
plus je me sens bien, plus je performe.<br />
Et là on rentre dans un cercle vertueux.<br />
Aujourd’hui, les douleurs de règle, le<br />
stress ou encore l’anxiété sont des<br />
vrais sujets dans le monde du sport<br />
féminin, il est important d’en parler et<br />
de partager une solution qui pourrait en<br />
aider plus d’une. WS<br />
TELMA 01 - 33,90€<br />
6 mois d’utilisation<br />
www.telma-pharma.com<br />
http://www.sport-protect.org/telma-pylab/<br />
© Christine Pierre Louis<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 23
SANTÉ<br />
FOOD<br />
TAAMALA,<br />
gastronomie, prestige<br />
et authenticité<br />
Des miels rares aux saveurs<br />
subtiles, pensés pour offrir<br />
au palais une expérience<br />
gastronomique hors de<br />
l’ordinaire. Tel est le crédo<br />
de TAMALA, épicerie fine<br />
haute gamme spécialisée<br />
dans la collection de miels<br />
premiums issus de l’Empire<br />
mandingue. Pour mieux<br />
découvrir cette marque de<br />
l’intérieur, rencontre avec sa<br />
fondatrice, Khoumba Diarra.<br />
PAR LÉA BORIE<br />
aamala signifie nomade en<br />
T<br />
langue Bambara. C’est sur<br />
ces territoires, entre Mali,<br />
Guinée, Sénégal et Côte<br />
d’Ivoire, que le projet trouve<br />
ses racines, comme nous l’explique sa<br />
créatrice : « Je suis TAAMALA, femme<br />
du désert et de la savane, qui porte un<br />
véritable trésor culturel. Je suis Khoumba<br />
Diarra, digne héritière d’une descendance<br />
noble qui a été bercée entre<br />
la Mauritanie et la France. L’une des<br />
premières choses que j’ai entrepris a été<br />
de sillonner l’Afrique de l’Ouest, avec la<br />
volonté de ramener des trésors méconnus<br />
de l’ancien Empire Mandingue. »<br />
Suite à la perte d’un être cher, Khoumba<br />
a cherché à connaître les histoires de<br />
son continent. « Une expérience riche en<br />
émotions qui a fait de moi un véritable<br />
métissage extraordinaire dans lequel, j’ai<br />
D.R.<br />
dû m’adapter. C’est au travers cette folle<br />
histoire que je me suis construite, une<br />
identité forte qui va changer le cours de<br />
mon destin. » La marque se développe<br />
désormais depuis son siège à Gagny en<br />
région parisienne.<br />
Localement fortifié<br />
La marque à la genèse authentique collabore<br />
avec des apiculteurs locaux, rigoureusement<br />
sélectionnés pour leur savoir-faire<br />
et la transmission des méthodes<br />
ancestrales dont ils sont les précieux<br />
héritiers. Les ruches sont élaborées artisanalement<br />
avec des matières naturelles.<br />
Et les miels sont récoltés à la main pour<br />
respecter l’environnement, la biodiversité,<br />
et contribuer à la préservation des<br />
communautés. Un respect de l’agriculture<br />
pour conserver la pleine saveur<br />
du miel, et ainsi faire profiter de toutes<br />
ses vertus nutritionnelles bienfaitrices.<br />
Perpétré de génération en génération, ce<br />
savoir-faire connu depuis le XIII e siècle<br />
sur le continent africain n’était pas mis<br />
en lumière à sa juste valeur. « Ce qui m’intéresse<br />
est avant tout la méthode de production,<br />
pose la créatrice de TAAMALA.<br />
Pour fabriquer ces ruches home made,<br />
le tronc du manguier est conservé, dans<br />
lequel on applique paille et boue, avant<br />
de placer le tout en haut des arbres dans<br />
des zones sauvages. Dans ces récoltes,<br />
principalement au Mali, au Burkina Faso<br />
et en Côte d’Ivoire, l’humain n’intervient<br />
pas ; les abeilles sauvages produisent sur<br />
l’arbre. Ici, pas de pollution ni pesticide :<br />
la tradition devient alors une vraie valeur<br />
ajoutée. »<br />
Pour pousser plus loin sa démarche éco-responsable,<br />
Khoumba a créé sa coopérative<br />
dans le but d’œuvrer à l’autonomisation<br />
économique et l’émancipation des femmes à<br />
travers des formations professionnalisantes<br />
afin de les insérer dans des projets apicoles.<br />
« TAAMALA, UN PONT, UN<br />
MÉTISSAGE MÊME, ENTRE CULTURES<br />
FRANÇAISE ET AFRICAINE. »<br />
24 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Le saviez-vous ?<br />
Un cuillère de miel<br />
contient 200 substances<br />
nutritives qui<br />
renforcent la santé, un<br />
concentré d’énergie, et<br />
moins de calories que le<br />
sucre raffiné.<br />
D.R.<br />
Plus que du simple achat-revente, Khoumba<br />
prend part à la production, et les<br />
artisans viennent aussi produire sur les<br />
terrains. L’occasion d’avancer ensemble<br />
vers une pratique toujours plus sensible,<br />
qui n’agresse pas l’abeille et les colonies.<br />
C’est dans une démarche d’économie<br />
sociale et solidaire que Khoumba Diarra<br />
fait grandir son projet gastronomique.<br />
Ainsi, elle est partie sillonner l’Afrique de<br />
l’Ouest, dans des contrées reculées. Elle<br />
fait la rencontre d’hommes et de femmes<br />
surtout, passionnés. Pour mieux les comprendre,<br />
elle s’est formée à l’apiculture à<br />
son tour, sur des ruches modernes et traditionnelles.<br />
Parce qu’elle n’est pas une<br />
vendeuse de miel mais une créatrice<br />
d’expérience gustative autour du miel.<br />
Son objectif, faire découvrir à une clientèle<br />
avertie ce produit d’exception de chez<br />
elle. En Afrique, ce miel est consommé<br />
localement de façon fréquente mais dans<br />
un but médicinal, là où elle veut insister<br />
sur la saveur qu’il renferme. Khoumba<br />
elle-même en a toujours consommé étant<br />
petite. Le diabète de sa mère a même pu<br />
être régulé par une cure lui permettant<br />
de limiter la prise de médicaments. Aujourd’hui,<br />
en plus de cette notion thérapeutique,<br />
elle sait aussi combien ses miels<br />
peuvent être un ingrédient phare et délicat<br />
de la cuisine.<br />
D.R.<br />
En ressort une collection de trois miels<br />
prestiges, un coffret nomade pour expérimenter<br />
trois voyages et leurs vertus, leurs<br />
saveurs, leurs histoires… L’ordre de dégustation<br />
commence par le miel de baobab,<br />
un parfum floral doux et frais, avant le<br />
miel de karité, l’arbre magique, qui monte<br />
en tonalité gustative avec un nectar rond<br />
aux notes fruitées et intenses de caramel,<br />
pour terminer avec le miel de moringa,<br />
l’arbre de vie à la saveur boisée exaltante<br />
et de caractère, qui plonge les sens en<br />
forêt. Les fondations éthiques, authentiques<br />
de TAAMALA se ressentent ainsi<br />
jusqu’au bout des papilles. Et c’est ce qui<br />
fait la joie de Khoumba, tant sur l’impact<br />
qu’elle apporte en Afrique que sur l’expérience<br />
culinaire qu’elle offre, avec une<br />
présence notable dans de grands hôtels<br />
parisiens. WS<br />
Dans la continuité de notion de produit<br />
de dégustation, TAAMALA a développé<br />
l’an dernier avec un ébéniste bamakois la<br />
production de cuillères en bois d’ébène,<br />
pour savourer son miel avec une touche<br />
d’artisanat touareg.<br />
❱ taamala.com<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 25
SANTÉ<br />
RECETTE SUCRÉE SALÉE<br />
GAMBAS ET SA<br />
SPICY SAUCE<br />
AU MIEL DE KARITE<br />
Épicé, fruité, délicat, ce plat relevé juste ce qu’il faut ravira<br />
les adeptes de fruits de mer. Laissez-vous embarquer par ces<br />
textures et ces saveurs authentiques. Une recette proposée par<br />
TAAMALA, en collaboration avec le chef Gaye Kanouté.<br />
PAR LÉA BORIE - RECETTE RÉALISÉE PAR GAYE KANOUTÉ - PHOTOGRAPHE : CORALIE JEAN-ELIE ET DYLAN DUBOIS<br />
Les ingrédients :<br />
• 50 g de miel de karité<br />
• 100 g de mayonnaise<br />
• 4 c. à soupe de chili garlic sauce<br />
• 600 g de gambas<br />
• 3 cébettes<br />
• 4 c. à soupe de miel de karité<br />
• 3 c. à soupe de sauce soja<br />
• 1 c. à café de paprika<br />
Préparation :<br />
Spicy sauce au miel de karité :<br />
› Mixer le chili garlic sauce jusqu’à obtention d’une mixture bien lisse<br />
› Mélanger avec la mayonnaise et le miel de karité<br />
› Mettre la sauce au frais pendant 30 minutes<br />
› Servir avec de la salade<br />
Gambas :<br />
› Mélanger le miel, la sauce soja et le paprika dans un bol<br />
› Émincer les finement cébettes<br />
› Dans un wok ou une poêle, faire chauffer une cuillère à soupe d’huile d’olive<br />
› Faire revenir les gambas et les cébettes pendant environ 2 minutes en ne cessant de mélanger<br />
› Verser le mélange de miel, sauce soja et paprika dans le wok à feu vif<br />
› Faire caraméliser quelques secondes et retirer du feu<br />
+<br />
MIEL DE KARITÉ, SUAVE<br />
ET FLAMBOYANT<br />
Il renferme une saveur fruitée et délicate aux notes intenses de caramel, de<br />
cannelle et d’agrumes confits. Extrait de la fleur de karité, l’arbre magique,<br />
il est ramassé à la main pour en préserver toute sa saveur.<br />
© Unsplash<br />
26 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
© Coralie Jean-EIie x Dylan Dubois<br />
D.R.<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 27
C’EST BON POUR MOI !<br />
© Try_my_best / Shutterstock<br />
Le Yoga Wall<br />
nous met au pied du mur<br />
Ça a commencé par une<br />
chaise contre un mur<br />
quelques secondes, ça a<br />
fini… sanglé au mur ! On a<br />
voulu, nous aussi, céder à<br />
la tentation de la tendance<br />
"mur accessoire" dans<br />
la pratique sportive. On<br />
connaissait la variation<br />
facilitante du wall pilates,<br />
florissante sur les réseaux<br />
sociaux. On a voulu se frotter<br />
à plus équilibriste, avec le<br />
yoga wall. L’art de se laisser<br />
porter par son poids… ? pas<br />
seulement. On vous raconte.<br />
PAR LÉA BORIE,<br />
DÉSIGNÉE VOLONTAIRE, COMME D’HABITUDE !<br />
D.R.<br />
Q<br />
ue le mur vienne en renfort,<br />
en support ou en opposition,<br />
il agrémente nos<br />
cours de sport. Poser ses<br />
pieds contre le mur, faire<br />
des exercices en chaise, se laisser guider<br />
ou se laisser pendre… les exos contre<br />
une surface plane permettent de travailler<br />
d’autres muscles, plus dans la colonne<br />
© Léa Borie<br />
vertébrale et les cuisses, en apportant<br />
de nouvelles perspectives à sa pratique<br />
et ainsi dépasser de nouvelles frontières.<br />
Direction le yoga wall, cette activité qui a<br />
émergé dans les années 2000 en Allemagne<br />
et qui a vu ses premières salles<br />
fleurir en France ces dernières années, de<br />
Quimper à Lille passant par Paris et Lyon.<br />
Accroché à un mur, le corps peut ainsi se<br />
renforcer dans la zone vertébrale et étirer<br />
sa zone lombaire.<br />
C’est à la Yoga Room, concept de<br />
centres basés à Paris, Lyon, mais aussi<br />
à Bruxelles et à Lisbonne qu’on repère<br />
cette pratique pas comme les autres. À<br />
la salle de Lyon 3 e , Carlos Sanchez dispense<br />
cette activité trois fois dans la<br />
semaine. Certifié depuis 2020, il a été<br />
formé en Belgique par l’instructrice Anna<br />
28 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Paola Bareni et nous explique sa vision<br />
avant de commencer : « C’est un type de<br />
yoga iyengar version contemporaine, avec<br />
matériel, dont les sangles et les briques,<br />
pour soutenir, aider à trouver son alignement.<br />
En tant que danseur, j’aime la précision<br />
de cette pratique, qui requiert force<br />
et lâcher prise dans les inversions. Cela<br />
demande de faire confiance et d’avoir<br />
conscience de son mouvement. » Pas bête<br />
pour ceux qui démarrent le yoga alors ?<br />
ou ceux qui veulent aborder une approche<br />
différente des postures. Le cours dure<br />
1h15. Pour un novice, ça paraît un monde,<br />
mais l’activité s’avèrera tellement ludique<br />
que les minutes s’écoulent vite.<br />
Carlos, tout sourire<br />
durant tout le<br />
cours, invite ses<br />
participants à plus<br />
de relâchement.<br />
Facile ?<br />
Tu vois ces sangles au mur ?<br />
Yogi d’un jour ou habitués, une quinzaine<br />
de personnes entrent dans la salle de<br />
pratique dédiée au yoga wall - les sangles<br />
dressées au mur l’attestent. Chacun<br />
s’installe sur un tapis en deux rangées<br />
face à face contre un mur. Démarre alors<br />
un échauffement qui se rapproche d’une<br />
séance classique de yoga, sans élastique.<br />
Une fois cette mise en route terminée, on<br />
commence à s’approcher des élastiques.<br />
Chacun règle sa hauteur de sangles<br />
afin d’étirer les cervicales à quelques<br />
centimètres du sol, à peine, avant de<br />
rehausser sa sangle pour y placer ses<br />
hanches. La balançoire peut commencer !<br />
Les options sont données, on peut aussi<br />
« C’EST UN TYPE DE YOGA IYENGAR<br />
VERSION CONTEMPORAINE AVEC MATÉRIEL<br />
DONT LES SANGLES ET LES BRIQUES »<br />
Carlos Sanchez, prof de yoga wall<br />
© Yoga Room<br />
prendre deux briques de yoga pour éviter<br />
de descendre trop bas les mains dans la<br />
posture, avant de redresser le buste au<br />
plus haut. On ne cherche pas l’inconfort,<br />
mais bien l’alignement, afin de titiller ses<br />
limites sans pour autant les dépasser.<br />
La technique demande de la rigueur. Un<br />
mauvais placement des sangles autour<br />
des poignets, sous les pieds ou sur les<br />
© Yoga Room<br />
hanches peut rendre la réalisation de la<br />
posture complexe. Mais le prof tient à<br />
ce qu’on prenne confiance, pour tenter<br />
des postures… On y vient justement<br />
aux tentatives ! Au bout de quelques inversions<br />
de base, ça y est : on grimpe<br />
au mur ! Carlos s’approche et me propose<br />
de découvrir une autre posture en<br />
m’aidant à pivoter. Au départ dos au<br />
mur, la tête à l’envers et les pieds en lotus,<br />
je me retrouve en appui sur les bras<br />
jambes tendues face au mur, en équilibre<br />
instable. Et malgré mes années de<br />
gymnastique aux agrès, je me retrouve<br />
totalement désorientée. Poule mouillée,<br />
je décide rapidement de revenir dans<br />
des lieux plus sûrs. Mais ça ne s’arrête<br />
pas là ! Comment descendre de cette<br />
posture coriace ? Tel une boule de papier<br />
froissé, je glisse contre le mur nonchalamment<br />
pour m’extirper de cette situation.<br />
Rien de dangereux, les sangles<br />
me retenaient, mais troublant en termes<br />
de perte de repères.<br />
Ma voisine de tapis, Arpine, est une habituée<br />
de la Yoga Room mais découvrait<br />
le yoga wall ce jour-là. Je lui demande<br />
ses sensations à la fin de la séance.<br />
Elle est amusée, décontenancée parce<br />
que les postures ne s’enchaînent pas<br />
comme en vinyasa mais se félicite de<br />
s’être octroyée cette découverte. De<br />
mon côté, je remarque une fois au<br />
vestiaire des marques rouges sur les<br />
hanches et les poignets. Je comprends<br />
pourquoi une habituée avait pris soin<br />
d’enfiler des sortes de mitaines en début<br />
de séance. Mais le lendemain, cette<br />
sensation se sera envolée. Une fois<br />
encore, je ressors grandie d’avoir tenté<br />
des éléments qui sortent de mon ordinaire<br />
sportif, avec cette sensation d’accomplissement<br />
motivante ! À vous ! WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 29
C’EST BON POUR MOI !<br />
© mariakray / Shutterstock<br />
Les postures de yoga<br />
wall ne doivent pas<br />
être confondues avec<br />
le viparita karani,<br />
qui consiste à placer<br />
ses jambes contre un<br />
mur.<br />
Carnet pratique<br />
Yoga Wall<br />
L’araignée s’étire à son mur<br />
Pour commencer, il existe des mouvements très simples, à pratiquer contre un mur en<br />
yoga wall. Des postures de base pour prendre confiance en soi avant d’aller plus loin.<br />
Accrochez-vous bien à vos lanières, ça va balancer !<br />
1<br />
© BearFotos / Shutterstock<br />
ETIREMENT DE FACE<br />
Retenue par la taille avec la partie la plus épaisse de la<br />
sangle, tout en poussant les pieds contre le mur, cette<br />
posture offre une belle ouverture du haut du corps.<br />
➤ Objectif :<br />
Muscles travaillés :<br />
Sollicitation musculaire des extenseurs du rachis<br />
cervical, du haut du dos et de la tête. Renforcement de<br />
la chaîne postérieure en poussée (fessiers, ischiosjambiers,<br />
mollets).<br />
Muscles étirés :<br />
Mise en tension des grands pectoraux et des biceps,<br />
assouplissement du milieu du dos.<br />
30 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
2<br />
© BearFotos / Shutterstock<br />
VOL PLANÉ<br />
Un mouvement qui opère une coordination bras et<br />
jambes à écarter, tout en gardant le port de tête.<br />
➤ Objectif :<br />
Muscles travaillés :<br />
Renforcement des érecteurs du rachis cervical, dorsal,<br />
et lombaire, ainsi que des moyens fessiers.<br />
Muscles étirés :<br />
Mise en tension des adducteurs.<br />
3<br />
STRETCH DE JAMBE<br />
On passe face au mur, la sangle dans le dos, mains sur<br />
les lanières. Et on monte la jambe contre le mur !<br />
➤ Objectif :<br />
Muscles travaillés :<br />
Travail de la chaîne postérieure (fessier, ischiosjambiers,<br />
mollet) en poussant le pied contre le mur.<br />
Renforcement grand fessier et quadriceps de la jambe<br />
de terre, en tendant le genou.<br />
Muscles étirés :<br />
Travail de l’ilio-psoas de la jambe de terre.<br />
© BearFotos / Shutterstock<br />
4<br />
© BearFotos / Shutterstock<br />
ÉTIREMENT DU DOS<br />
Une inversion les pieds au mur qui change déjà la façon<br />
de situer son corps dans l’espace. On prend confiance car<br />
il faut que le corps vienne s’appuyer de dos sur la sangle<br />
pour un étirement efficace.<br />
➤ Objectif :<br />
Muscles travaillés :<br />
L’ensemble de la chaîne postérieure (mollets, ischiojambiers,<br />
érecteurs du rachis dorsal et lombaire)<br />
en montant sur la pointe des pieds, tout en tirant le<br />
bassin vers le haut.<br />
Muscles étirés :<br />
L’ensemble de la chaîne antérieure (grand pectoral,<br />
abdominaux + droit fémoral de la cuisse dans une<br />
moindre mesure).<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 31
ENQUÊTE<br />
© Manu Padilla / Shutterstock<br />
32 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
LE DOSSIER<br />
SPORT<br />
INCONTINENCE<br />
ET<br />
Le périnée, un point<br />
de faiblesse ?<br />
Non, les fuites urinaires ne touchent pas que les seniors dans l’ascenseur<br />
(oups ! bravo si vous avez la référence de la pub TV !). Ce phénomène<br />
concerne aussi les sportives, et cela peut gêner leur pratique. Pourquoi ça<br />
arrive, comment on fait pour limiter ces « fâcheux désagréments »,<br />
qui pour nous accompagner ? Ça presse… alors on fait le point sans pincette<br />
avec des experts et des sportives qui témoignent.<br />
PAR LÉA BORIE<br />
L’incontinence urinaire d’effort<br />
en chiffres<br />
L’incontinence urinaire féminine affecte 15 % de la<br />
population : c’est 3 millions de Françaises. Un chiffre<br />
sous-évalué. À l’Insep, lors d’une étude de 2016 sur<br />
404 sportives, 72 % présentaient des fuites. La particularité<br />
de l’incontinence de la sportive de haut<br />
niveau ? elle cible un public jeune et nullipare. On<br />
en parle peu parce qu’on en a honte et que c’est un<br />
signe de vieillissement.<br />
L’incontinence d’effort, c’est<br />
quoi ?<br />
Les muscles du plancher pelvien, entre pubis et<br />
coccyx, s’avèrent trop faibles pour retenir l’urine lors<br />
d’un effort sportif, ce dernier augmentant la pression<br />
abdominale. Les sportives développent aussi<br />
malgré elles des facteurs qui contribuent aux incontinences,<br />
que nous détaille le docteur Bruno Deval,<br />
professeur de chirurgie gynécologique : « Avec<br />
un niveau de masse grasse faible et un<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 33
ENQUÊTE<br />
taux d’entraînement important,<br />
elles sont souvent aménorrhées, ce qui<br />
entraîne de l’hypo-œstrogénisme (faible<br />
taux d’œstrogènes, NDLR), induisant un<br />
trouble de la trophicité uro-génitale (perte<br />
de souplesse, d’épaisseur et de lubrification<br />
du vagin, NDLR). Ce n’est pas grave<br />
d’avoir des fuites, mais c’est invalidant et<br />
cela peut nuire aux performances ».<br />
« C’est commun mais ce<br />
n’est pas normal d’avoir<br />
des fuites urinaires »,<br />
Marie Bouchard,<br />
athlète de<br />
haut niveau<br />
Périnée, qui es-tu ?<br />
En forme de hamac musculaire supportant<br />
les organes dont la vessie, le périnée<br />
symbolise « le plancher d’une maison »,<br />
une structure en forme de losange à environ<br />
30 cm du nombril. « D’un point de vue<br />
fonctionnel, le périnée a avant tout un<br />
rôle de contrôle et de soutien », pose le<br />
Pr Deval dans son livre Le périnée féminin.<br />
Seulement voilà, le « capital périnée »,<br />
intact à la naissance, est éprouvé, grignoté<br />
au fil des ans.<br />
© Laudignon<br />
D.R.<br />
© Laudignon<br />
Certaines activités<br />
sportives plus sujettes<br />
que d’autres<br />
Trampoline, gymnastique et athlétisme<br />
sont en tête des déclencheurs de fuites<br />
urinaires (avec par exemple un poids<br />
du plancher pelvien multiplié par 4 en<br />
course, par 9 en lancer de javelot et par<br />
16 en saut en longueur), mais aussi les<br />
sports de déplacements rapides (basket,<br />
foot, tennis…), et ceux statiques avec<br />
contraction des abdos (haltérophilie, aviron…).<br />
À l’inverse, on sait que natation<br />
et cyclisme sont des pratiques dites portées,<br />
moins touchées par le phénomène.<br />
Mais il y a aussi tous ces sports à faible<br />
impact, qui, lors des séances de renforcement<br />
musculaire, vont avoir des effets néfastes<br />
sur le périnée, comme en témoigne<br />
Cécile Bouchard, joueuse de rugby de<br />
haut niveau à Villeneuve-d’Ascq : « En<br />
séance de musculation, je chargeais<br />
très lourd. Et puis pendant les tests physiques,<br />
à bout après avoir tout donné,<br />
mon corps lâchait. » Malheureusement,<br />
ce phénomène arrive à dégoûter certaines<br />
de leur sport, comme l’atteste sa<br />
sœur, Marie Bouchard, athlète de haut<br />
niveau et interne en médecine à Brest :<br />
« J’ai vu en consultation une ado arrêter<br />
son sport, gênée par ses fuites ».<br />
D.R.<br />
Pathologie<br />
multifactorielle<br />
« Selon le cycle, il y a des périodes plus<br />
à risque que d’autres pour l’incontinence<br />
d’effort, explique Marie Bouchard. Les<br />
organes étant plus ou moins gorgés de<br />
sang, ils appuient sur le plancher pelvien<br />
de façon inégale ». Par ailleurs, 30 % des<br />
femmes sont incapables de contracter<br />
leur périnée sur demande, et 1 femme<br />
sur 3 pousse au lieu de contracter.<br />
Et ? Qu’est-ce qu’on fait ?<br />
❯ On en parle autour de soi<br />
Entraîneur, médecin du sport, gynécologue,<br />
kiné… nombreux sont les professionnels<br />
susceptibles d’orienter les sportives<br />
touchées. « En arrivant dans mon<br />
club de rugby à Lille, j’avais des fuites<br />
IDÉE REÇUE<br />
Les hommes ne peuvent pas avoir<br />
de fuites urinaires : FAUX !<br />
Les femmes sont plus touchées, mais les<br />
hommes aussi sont concernés, pour les<br />
efforts prolongés notamment.<br />
34 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
urinaires à l’effort, sans pour autant en<br />
parler, mais je me doutais bien que je<br />
n’étais pas la seule, nous raconte Cécile<br />
Bouchard. Je n’ai réussi à en parler<br />
à ma sœur que lorsqu’elle a travaillé son<br />
mémoire sur ce thème. Elle l’évoquait<br />
tellement que c’est devenu un sujet banal.<br />
Dans mon club, j’ai fini par demander<br />
à mes coéquipières si ça leur était<br />
arrivé. Au premier abord, tout le monde<br />
m’a répondu non. Mais une fois qu’une<br />
d’entre elles a osé, il y en avait déjà 5<br />
autour de moi ! » À l’inverse, sa sœur en<br />
a facilement parlé. « Très tôt, un entraîneur<br />
nous a sensibilisées à ce sujet lors<br />
d’un stage, j’avais 18 ans, pose Marie. Il<br />
faut dire aussi qu’on n’a pas vraiment de<br />
tabou en médecine, le corps humain est<br />
mon quotidien. Mais je ne m’étais pas<br />
rendu compte que ça touchait autant de<br />
femmes ! On parle beaucoup de la rééducation<br />
du périnée post-grossesse mais<br />
si peu du reste. » Heureusement, cela a<br />
tendance à changer, comme l’attestent<br />
les deux sœurs Bouchard respectivement<br />
dans leur discipline. « Même les coachs<br />
hommes en parlent de plus en plus. Le<br />
pilates est davantage dispensé en prévention...<br />
ça bouge ! »<br />
❯ On réalise un bilan<br />
Cela consiste en un bilan global (respiratoire,<br />
postural, périnéal) avec un<br />
professionnel de santé.<br />
❯ On fait des exos ciblés<br />
Des exercices de prévention pour améliorer<br />
les symptômes, idéalement à<br />
faire avant de voir s’installer sérieusement<br />
la gêne. Un conseil : adapter mais<br />
ne pas arrêter le sport, c’est lui qui<br />
nous gaine !<br />
© Shutterstock<br />
LA SPORTIVE<br />
OCCASIONNELLE<br />
Sportive du dimanche ou plus,<br />
sans pour autant être en haut<br />
niveau, la question des fuites<br />
urinaires concerne toutes les<br />
femmes. Les facteurs de risques<br />
existent aussi, donc les mêmes<br />
conseils s’appliquent. Et on pense<br />
à changer régulièrement son<br />
matériel, notamment les baskets<br />
pour les runneuses !<br />
LA PRÉVENTION : CONTRE LES « SI J’AVAIS SU,<br />
JE N’EN SERAIS PAS LÀ AUJOURD’HUI »<br />
D.R.<br />
Informer. Sensibiliser.<br />
Elle en fait son cheval de<br />
bataille depuis plusieurs<br />
années maintenant : Isabelle<br />
Reynaud est masseurkinésithérapeute<br />
spécialisée<br />
en pelvi-périnéologie,<br />
consultante en sport et<br />
spécificités féminines.<br />
Face à ce constat alarmant,<br />
elle a créé une association<br />
en 2016, intitulée « Sport et<br />
spécificités féminines ». Le<br />
but, proposer des ateliers<br />
pour informer les sportives, et<br />
des formations destinées aux<br />
professionnels du sport, de<br />
la forme et de la santé, « pour<br />
assurer une meilleure prise<br />
en charge, davantage dans la<br />
prévention. C’est désolant de<br />
se dire qu’on risque d’altérer sa<br />
santé par le sport. On pensait<br />
que cette pathologie touchait<br />
la femme après 60 ans, mais<br />
non, c’est le cas dès l’âge<br />
de 13 ans ! » Pour ce faire,<br />
l’association peut compter sur<br />
ses ambassadrices tous sports<br />
confondus, dont Marie et<br />
Cécile Bouchard font partie.<br />
« Quand on éduque, on a<br />
moins à rééduquer »<br />
Un passeport pelvi-périnéal<br />
est ainsi à disposition sur<br />
le site de l’association,<br />
en fonction de l’âge. Cela<br />
tient aussi à une éducation<br />
transgénérationnelle, d’après<br />
Isabelle Reynaud : « Les mères<br />
notamment ont ce devoir<br />
de sensibiliser leur fille, au<br />
même titre que les règles ».<br />
Elle penche même pour un<br />
certificat d’aptitude au sport<br />
élargi à ce type de pathologie.<br />
Quant à la formation des<br />
professionnels, lancée en<br />
septembre prochain via<br />
l’Académie Sport SF, elle<br />
proposera une approche des<br />
pathologies pelvi-périnéales.<br />
Appeler un chat, un chat !<br />
« Parce que non, « plancher<br />
pelvien » n’est pas le bon<br />
terme : c’est une sangle<br />
périnéale, précise Isabelle<br />
Reynaud. Et cette sangle doit<br />
être adaptative, car elle est le<br />
carrefour entre ce qu’il se passe<br />
en-dessous, en réception du<br />
pied, et au-dessus, au niveau<br />
du diaphragme. C’est pourquoi,<br />
au lieu de focaliser sur la zone<br />
périnéale, on doit avoir une<br />
prise en charge globale. Quand<br />
vous courez, vous n’isolez pas<br />
le quadriceps, et bien là c’est<br />
pareil ! »<br />
Et d’ajouter : « On n’«engage»<br />
pas le périnée. Ce n’est pas<br />
une zone militaire, ironise<br />
la kiné. L’important, c’est<br />
qu’il ne subisse pas ce qui<br />
se passe au-dessus, au<br />
niveau de l’abdomen, pour<br />
ne pas transmettre trop<br />
d’hyperpression en-dessous.<br />
Et si le simple serré/relâché<br />
marchait à 100 %, les kinés<br />
n’existeraient plus ! Les sondes<br />
connectées qui permettent des<br />
scores pas possibles avec des<br />
« 5/5, vous avez un périnée<br />
tonique, bravo ! », ce n’est pas<br />
mieux. On n’est pas sur un<br />
podium ! Plus c’est bétonné,<br />
plus il y a aura de fuites aussi.<br />
Un périnée trop musclé est<br />
peu adaptatif. Voyons plutôt<br />
ça comme un airbag capable<br />
d’apprécier la pression. »<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 35
ENQUÊTE<br />
temps et ça demande d’être régulière,<br />
avec un investissement quotidien », insiste<br />
Marie Bouchard.Il existe des applis<br />
pour continuer le travail à la maison.<br />
Des systèmes se créent aussi, comme<br />
la machine PelviCenter, imaginée par la<br />
société Pelvi-Up, un dispositif de rééducation<br />
automatisée du plancher pelvien,<br />
qui utilise la technologie des impulsions<br />
magnétiques pour stimuler les muscles<br />
du plancher pelvien. WS<br />
D.R.<br />
© Andrii Medvediuk / Shutterstock<br />
❯ On surveille son<br />
hygiène au quotidien<br />
On contrôle son poids, le surpoids étant<br />
l’ennemi n°1 des fuites. On limite/arrête<br />
le tabac. On va aux WC régulièrement,<br />
surtout avant son entraînement !<br />
Bien s’asseoir, se relever… tout ce qui<br />
produit de la pression périnéale est à<br />
+<br />
surveiller. On limite les phénomènes de<br />
constipation : fruits et légumes à gogo !<br />
❯ On suit une rééducation<br />
En première intention, une rééducation<br />
avec méthode de « contractés / relâchés »,<br />
dispensée par des kinés et sage-femmes<br />
formés, pour reprendre conscience de<br />
l’action du périnée. « Mais ça prend du<br />
POUR ALLER<br />
PLUS LOIN<br />
➤ Périnée, arrêtez le<br />
massacre,<br />
de Dr Bernadette de<br />
Gasquet,<br />
Ed. Marabout, 2020<br />
➤ Le périnée féminin,<br />
grossesse, continence,<br />
reconstruction,<br />
ménopause,<br />
de Pr Bruno Deval,<br />
Ed. de Rocher, 2023<br />
LES DON’T<br />
& LES DO<br />
DON’T<br />
✖ Les crunchs à gogo<br />
Certains exercices<br />
avec pressions<br />
intra-abdominales<br />
contribuent à affaiblir le<br />
périnée et à augmenter<br />
le risque d’incontinence<br />
urinaire. Les crunches<br />
notamment poussent<br />
les organes vers le bas<br />
et mettent le périnée<br />
en pression.<br />
« À l’époque, on a<br />
eu un coach qui nous<br />
faisait faire des séries<br />
de crunchs allongées<br />
sur le dos. Si on ne<br />
levait pas assez, il en<br />
rajoutait 20 !, témoigne<br />
Cécile Bouchard,<br />
rugbywoman. Depuis,<br />
une préparatrice<br />
physique et joueuse<br />
de rugby est arrivée.<br />
Elle passe désormais<br />
auprès de chacune<br />
d’entre nous et nous<br />
donne des astuces. Dès<br />
lors, terminé les fuites !<br />
Je porte toujours du<br />
volume mais c’était<br />
aussi une histoire de<br />
placement incorrect.<br />
La façon de respirer<br />
pendant l’effort est<br />
à réapprendre pour<br />
que ça devienne un<br />
automatisme ».<br />
✖ L’opération quand<br />
on est une jeune<br />
sportive incontinente<br />
À 50 ou 70 ans,<br />
on opère pour des<br />
fuites dues à des<br />
accouchements, à<br />
l’âge, à une surcharge<br />
pondérale… mais pas<br />
une jeune sportive de<br />
haut niveau nullipare,<br />
d’après Dr Deval : « Son<br />
facteur déclencheur,<br />
c’est le sport. Quand<br />
elle l’arrêtera, ça se<br />
calmera. À long terme,<br />
les études le prouvent,<br />
les sportives n’ont pas<br />
plus de facteurs de<br />
risques, sauf pour celles<br />
qui prennent du poids,<br />
vrai facteur de risque ».<br />
✖ Se limiter de boire<br />
Ne pas boire à<br />
outrance, certes, mais<br />
disons qu’environ<br />
1,5 L d’eau par jour<br />
est nécessaire.<br />
Surtout, comme le<br />
rappelle Bruno Deval,<br />
qu’en faisant du<br />
sport, la sudation est<br />
importante, il faut la<br />
compenser.<br />
Do<br />
✔ Les « bons »<br />
abdos<br />
On parle d’abdos<br />
en hypopression<br />
(méthode de<br />
Gasquet), quand<br />
ils sont réalisés les<br />
poumons vides avec<br />
une fausse inspiration<br />
pour alléger le<br />
poids des organes,<br />
et s’assurer que le<br />
ventre ne se surélève<br />
pas. Un combiné de<br />
travail respiratoire et<br />
postural.<br />
✔ Les tampons<br />
Bruno Deval nous<br />
raconte que les<br />
sportives se passent<br />
l’astuce de mettre<br />
un tampon, pendant<br />
une compétition<br />
notamment, pour<br />
soutenir l’urètre.<br />
✔ Le gainage<br />
Pour un dos solide et<br />
un périnée préservé.<br />
36 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Rééduquer, s’écouter,<br />
contrôler sont des mots<br />
qui devraient parler<br />
aux sportives pour<br />
protéger leur capital<br />
périnée.<br />
© mi_viri/ Shutterstock<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 37
CHAMPIONNES<br />
CYCLISME<br />
Juliette Labous<br />
nous présente le Tour de France femmes 2023 :<br />
« Je rêve du podium »<br />
C’est reparti pour sillonner les routes de l’hexagone ! Cette année, la deuxième édition du<br />
Tour de France femmes avec Zwift mettra cap au Sud, pour une semaine intense de courses<br />
et de suspens. La Française Juliette Labous (Team DSM) fera partie des favorites. Celle<br />
qui a terminé première tricolore lors de l’édition 2022 et surtout 4 e au général évoque avec<br />
Women Sports la Grande Boucle 2023, du 23 au 30 juillet. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL<br />
WOMEN SPORTS : AVEC DU<br />
RECUL, COMMENT S’EST PASSÉ<br />
VOTRE TOUR DE FRANCE 2022 ?<br />
JULIETTE LABOUS : Dans l’ensemble,<br />
il s’est vraiment bien passé. Tout était<br />
multiplié par dix : les spectateurs sur les<br />
zones de départ et d’arrivée, l’attention<br />
sur la course, l’ampleur médiatique de<br />
l’événement. Il y avait plus de pression<br />
et de nouveaux facteurs à gérer. Mais<br />
pour moi, c’était quelque chose de positif.<br />
J’essayais de profiter de cette atmosphère<br />
au maximum.<br />
Quant aux résultats, je peux aussi dire<br />
que ça s’est bien passé, et ce, dès la<br />
première étape avec la victoire de ma<br />
coéquipière Lorena Wiebes, qui a porté<br />
le tout premier maillot jaune. Ça a clairement<br />
bien lancé le Tour.<br />
Hormis la deuxième étape où j’ai perdu<br />
un peu de temps, tout s’est ensuite<br />
bien déroulé. Le graal a surtout été<br />
sur les deux dernières étapes dans<br />
les Vosges et en Franche-Comté, avec<br />
une ambiance magique, et beaucoup<br />
de spectateurs. Physiquement ça s’est<br />
bien passé, puisque c’est là que j’ai pu<br />
accéder au Top 5. En clair, ce premier<br />
Tour n’a apporté que du positif !<br />
VOUS AVEZ FINI DANS LE TOP 5,<br />
MAIS SURTOUT PREMIÈRE<br />
FRANÇAISE…<br />
Ça a clairement été une fierté. Alors<br />
certes, ce n’était pas un objectif en soi<br />
d’être la première Française, mais je<br />
jouais clairement le Top 5 au général.<br />
Forcément, c’est une satisfaction de<br />
remplir ses objectifs.<br />
QUELS SONT VOS OBJECTIFS<br />
POUR L’ÉDITION 2023 ?<br />
Étant donné que j’ai été 4 e l’année dernière,<br />
je rêve forcément du podium.<br />
Au-delà de cet objectif chiffré, j’aimerais<br />
aussi progresser physiquement<br />
LE PARCOURS<br />
DU TOUR DE<br />
FRANCE 2023<br />
et surtout, n'avoir aucun regret. Si<br />
je donne tout, et même si je n’ai pas<br />
fait de podium à la fin du Tour, ce sera<br />
malheureux mais ce sera comme ça.<br />
Je veux simplement essayer de mieux<br />
faire que l’année dernière au niveau<br />
physique.<br />
QUELLES SONT LES ADVERSAIRES<br />
QUE VOUS REDOUTEZ LE PLUS ?<br />
Il y en a plusieurs ! Je commencerais<br />
par citer la vainqueure de la précé-<br />
38 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
+<br />
Deux questions<br />
à Juliette<br />
1. Quelle a été votre réaction<br />
lorsque vous avez appris que<br />
le Tour de France femmes<br />
revenait sur le devant de la<br />
scène ?<br />
C’était beaucoup de satisfaction.<br />
Ça faisait longtemps qu’on parlait<br />
du Tour de France entre cyclistes,<br />
mais aussi avec les équipes. On le<br />
voulait. Nous étions prêtes pour ça,<br />
nous l’attendions. Alors forcément,<br />
c’était beaucoup de joie.<br />
© A.S.O. Thomas Maheux<br />
2. Comment se prépare-t-on<br />
au Tour de France ?<br />
Ce qui est génial avec le Tour<br />
de France, c’est qu’on a pris<br />
connaissance du parcours au mois<br />
d’octobre. Cela nous permet de<br />
tourner la préparation vers le mois<br />
de juillet très tôt, et de commencer<br />
les entraînements dès l’hiver. À titre<br />
personnel, cette saison-là a été très<br />
différente des précédentes. J’ai axé<br />
mon entraînement sur un travail<br />
intensif pour pouvoir travailler<br />
davantage sur mon punch. Comme<br />
le Tour de France se terminera par<br />
un contre-la-montre, j’ai également<br />
décidé de m’y préparer en avance !<br />
Le Tour reste dans un coin de notre<br />
tête tout au long de la saison. On<br />
peut presque dire que ça rythme<br />
nos journées.<br />
« ÉTANT DONNÉ QUE J’AI ÉTÉ<br />
4 e L’ANNÉE DERNIÈRE, JE RÊVE<br />
FORCÉMENT DU PODIUM »<br />
dente édition, Annemiek van Vleuten.<br />
On sait tous que l’année dernière, elle<br />
était au-dessus de tout le monde physiquement,<br />
et il n’y a pas de raison pour<br />
qu’elle ne soit pas au top cette année.<br />
Je citerais également les autres cyclistes<br />
favorites comme Ashleigh Moolman-Pasio,<br />
Kasia Niewiadoma, Cecilie<br />
Uttrup Ludwig, mais aussi Mavi Garcia.<br />
Elles font partie de ces filles fortes tout<br />
au long de la saison, qu’on retrouve généralement<br />
sur ces courses à étapes-là<br />
comme le Tour. Il faudra garder un oeil<br />
sur elles pour le général.<br />
QUE DIRIEZ-VOUS AUX LECTEURS<br />
DE WOMEN SPORTS POUR LEUR<br />
DONNER ENVIE DE REGARDER LE<br />
TOUR DE FRANCE FEMMES ?<br />
Je pense que ce qui est bien avec le cyclisme<br />
féminin c’est qu'il est vraiment<br />
attractif, il n’y a pas tout le temps des<br />
scénarios planifiés à l’avance, c’est<br />
souvent inattendu. C’est pourquoi selon<br />
moi c’est toujours intéressant à suivre.<br />
On apporte de la fraîcheur, on est accessible<br />
aux zones de départ ou d’arrivée.<br />
Je pense que ce sont des courses<br />
agréables à regarder et dynamiques. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 39
CHAMPIONNES<br />
DÉFI SPORTIF<br />
Emmanuelle<br />
Bescheron<br />
nous raconte sa traversée du Pacifique à la rame :<br />
« Des lions de mer rugissaient<br />
derrière nous ! »<br />
Emmanuelle Bescheron faisait partie des six - extraordinaires - rameuses à avoir relié le Pérou<br />
et Tahiti en prône paddle board dans le cadre de l’expédition Cap Optimist, de janvier à mars<br />
2023. En 80 jours, ces wonderwomen ont bouclé 8000 kilomètres à la rame, avec pour seul but<br />
de terminer le défi pour l’association Hope Team East, engagée en faveur de la lutte contre le<br />
cancer. Une expérience incomparable sur laquelle revient Emmanuelle. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL<br />
WOMEN SPORTS : COMMENT S’EST<br />
PASSÉE VOTRE TRAVERSÉE ?<br />
EMMANUELLE BESCHERON : Nous<br />
sommes arrivées, donc c’est forcément<br />
qu’elle s’est bien passée ! (rires) On a eu<br />
des hauts, des bas. Le premier mois a<br />
été difficile physiquement. Il fallait que<br />
le corps s’habitue aux changements de<br />
rythme, puisqu’on effectuait des relais<br />
d’une heure chacune - on retournait<br />
donc à l’eau toutes les cinq heures, de<br />
jour comme de nuit. Notre cycle de sommeil<br />
était saccadé.<br />
Le deuxième mois a lui été très long.<br />
On commençait à ressentir le manque<br />
de la famille. Parmi les rameuses, nous<br />
sommes trois mamans et la séparation<br />
commençait à être difficile.<br />
Le dernier mois, il a fallu se réadapter à<br />
un rythme, pour des raisons de sécurité.<br />
On ne devait plus ramer pendant les couchers<br />
et levers de soleils, dès lors qu’on<br />
approchait les eaux polynésiennes. La<br />
vie à bord n’est pas non plus quelque<br />
chose d’anodin. Vivre trois mois à onze<br />
sur un bateau, humainement c’est un<br />
challenge. Avec la fatigue nerveuse qui<br />
s’est accumulée, c’était plus dur pour<br />
chacun de gérer cette vie un peu particulière.<br />
L’objectif qu’on avait en commun<br />
pour les enfants nous a aidés à rester<br />
concentrés.<br />
En 80 jours, on a eu beaucoup de péripéties,<br />
comme un moteur qui a lâché.<br />
La route était encore longue alors forcément,<br />
ça a causé un peu de stress.<br />
Nous avons également perdu la planche<br />
à deux reprises, lors de changements de<br />
nuit…<br />
Nous avons aussi fait des rencontres<br />
avec des animaux marins, particulièrement<br />
la première semaine au départ du<br />
Pérou, où des lions de mer rugissaient<br />
derrière nous… c’était impressionnant !<br />
Il y a eu aussi de très belles anecdotes.<br />
On a par exemple eu la chance de voir<br />
de magnifiques lunes rousses. Des moments<br />
magiques d’osmose avec la nature.<br />
RACONTEZ-NOUS L’ARRIVÉE !<br />
C’était très intense. On savait qu’on allait<br />
avoir des surprises, mais on ne voulait<br />
pas s’imaginer plus de détails. Des<br />
dizaines de pirogues sont venues nous<br />
rejoindre. Et puis au bout de cette ligne<br />
d’arrivée, il y avait nos familles, nos enfants.<br />
Ma fille avait à peine 9 mois quand<br />
je suis partie, là, elle va avoir un an. C’est<br />
un petit bébé qui ne comprend pas trop<br />
ce qu’il se passe. On se retrouve petit à<br />
petit en douceur. C’était important pour<br />
nous de savoir que nos familles nous attendraient<br />
à l’arrivée. C’est avant tout un<br />
« VIVRE TROIS MOIS À 11 SUR UN<br />
BATEAU, HUMAINEMENT C’EST UN<br />
CHALLENGE »<br />
projet familial. Les papas ont aussi fait<br />
des sacrifices pour nous. Ils nous ont<br />
soutenues tout au long de l’aventure.<br />
C’était primordial d’avoir leur approbation<br />
et leur soutien. WS<br />
40 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
© Jérémie Gabrien<br />
© Killian Domingo<br />
© Jérémie Gabrien<br />
© Killian Domingo<br />
L’expédition<br />
Cap-Optimist en bref<br />
+<br />
✔ Défi sportif inédit : rallier Lima (Pérou),<br />
à Moorea (Polynésie française) à la rame en prône<br />
paddle board, qui entre aujourd’hui au Guinness<br />
World Records.<br />
✔ 8000 kilomètres en 80 jours (Route du Kon-<br />
Tiki), 4 heures de rame par personne chaque jour, soit<br />
un effort équivalent à environ un marathon quotidien.<br />
✔ 6 femmes athlètes de haut niveau, toutes<br />
titrées en sauvetage côtier : Stéphanie Barneix,<br />
Alexandra Lux, Emmanuelle Bescheron, Itziar Abascal,<br />
Marie Goyeneche et Margot Calvet.<br />
✔ Une expédition sportive, jamais réalisée,<br />
au bénéfice de l’association Hope Team East,<br />
dont le projet consiste à accompagner à travers le<br />
sport, les enfants en traitement ou post-traitement<br />
contre le cancer.<br />
© Killian Domingo<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 41
ENSEMBLE AVEC<br />
DÉCOUVERTE<br />
Butagaz soutient des clubs<br />
amateurs valorisant le sport<br />
féminin, partout en France<br />
Sélectionnés et soutenus par Butagaz, dans le cadre de l’opération «Au plus près des clubs»,<br />
quatre clubs amateurs de handball se distinguent par les actions qu’ils entreprennent afin de<br />
promouvoir la pratique du handball féminin. Focus sur ces clubs engagés pour les femmes et<br />
bien ancrés dans leur territoire local. PAR NICOLAS DIDIERJEAN<br />
L’<br />
US Wittenheim Ensisheim<br />
est un club familial avec<br />
une histoire singulière. À<br />
l’origine, le club de Wittenheim<br />
a été créé en<br />
1951. Un club voisin, nommé Ensisheim,<br />
a ensuite vu le jour en 1976. La bonne entente<br />
des deux clubs, géographiquement<br />
proches, combinée à la volonté du président<br />
d’Ensisheim de se retirer, va entraîner<br />
la fusion des deux entités. En 1996, on<br />
assiste à la naissance de l’Union sportive<br />
handball Wittenheim Ensisheim (USWE).<br />
Le club regroupe 13 équipes : il y a 6 effectifs<br />
féminins, 6 masculins et une équipe<br />
mixte. Il s’agit du club numéro 1 au niveau<br />
des licenciés dans le Haut-Rhin. Il compte<br />
292 licenciés, avec 160 garçons et 162<br />
filles. On dénombre également une équipe<br />
mixte pour les moins de 11 ans, une équipe<br />
filles et garçons pour les moins 11 ans, une<br />
équipe de moins de 15 ans et de moins<br />
de 18 ans pour les garçons, et une équipe<br />
pour les moins de 16 ans et moins de 18<br />
ans pour les filles. Cette répartition des licenciés<br />
reflète bien les valeurs de l’USWE,<br />
qui prône la parité hommes-femmes.<br />
Wittenheim Ensisheim est un club amateur<br />
dans lequel tout le monde s’entend<br />
bien. Toutes les personnes impliquées<br />
dans la structure sont bénévoles, il s’agit<br />
avant tout de passionnés de handball. La<br />
plupart des bénévoles sont des parents<br />
dont les enfants jouent dans les équipes<br />
de jeunes.<br />
L’équipe 1 féminine se trouve actuellement<br />
en National 2. L’objectif du club est<br />
de se maintenir dans la division pour les<br />
deux prochaines années. Devant la volonté<br />
du président Jean-Christophe Sauter et<br />
de son adjoint François Krembel de garder<br />
l’âme d’un club régional et familial, il<br />
sera quasiment impossible pour l’USWE<br />
de viser plus haut que le maintien. En<br />
revanche, les deux dirigeants aimeraient<br />
continuer à renforcer la structure du club,<br />
notamment en améliorant l’équipe 2.<br />
L’USWE est avant tout connu pour avoir<br />
D.R.<br />
Les 70 clubs<br />
amateurs soutenus<br />
par Butagaz ont<br />
reçu leurs tenues par<br />
des collaborateurs<br />
locaux du groupe<br />
Butagaz<br />
été le premier club de l’actuelle gardienne<br />
de but de l’équipe de France Cléopâtre<br />
Darleux, championne olympique avec les<br />
Bleues aux JO de Tokyo en 2021. Fierté de<br />
la région Haut-Rhin, l’internationale française<br />
est d’ailleurs venue pour la remise<br />
de 2 jeux de maillot aux équipes des moins<br />
de 13 ans et moins de 16 ans filles, en<br />
compagnie de représentants de Butagaz.<br />
Comme un symbole, Léa Darleux, sœur<br />
de Cléopâtre, joue dans l’équipe 2 de l’US<br />
Wittenheim Ensisheim, qui remonte en régional<br />
la saison prochaine.<br />
42 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
D.R.<br />
Faire vivre le club à travers des<br />
événements<br />
L’USWE est un club dynamique et impliqué<br />
dans la vie locale. Les actions entreprisent<br />
chaque année traduisent la volonté du club<br />
de promouvoir la pratique du handball, en<br />
particulier chez les femmes. En octobre<br />
2022, l’USWE a organisé une journée<br />
contre les maladies à l’occasion de l’opération<br />
Ruban Rose. Les bénéfices récoltés<br />
ont été entièrement reversés à l’association<br />
qui sensibilise contre le cancer du sein.<br />
En décembre de la même année, l’Union<br />
Sportive s’est engagée dans l’opération<br />
Hand pour elles, conjointement initiée par<br />
la Française des Jeux (FDJ) et la Fédération<br />
française de handball (FFH), en organisant<br />
un tournoi pour les filles. Le 25 juin prochain,<br />
le club du Haut-Rhin va organiser le<br />
Family Day, journée durant laquelle tous les<br />
jeunes licenciés du club joueront au handball<br />
avec leurs parents. L’USWE laisse aussi<br />
ses jeunes pousses s’exprimer, proposer<br />
des jeux, par le biais d’une commission<br />
« COMME UN SYMBOLE, LÉA DARLEUX,<br />
LA SŒUR DE CLÉOPÂTRE, JOUE DANS<br />
L’ÉQUIPE 2 DE L’US WITTENHEIM. »<br />
jeunes composée de 12 licenciés. Deux<br />
joueurs de chaque équipe y siègent, avec<br />
un strict respect de la parité filles/garçons.<br />
Selon Jean-Christophe Sauter, cette commission<br />
va permettre de « responsabiliser<br />
les jeunes, de créer des vocations, et chercher<br />
des encadrants pour le futur ». Le président<br />
entend « donner du sens aux actions<br />
du club pour que les gens qui s’y inscrivent<br />
soient valorisés ».<br />
L’USWE vit de ses ressources internes<br />
(cotisations, buvettes), des subventions<br />
publiques et du parrainage. L’arrivée de<br />
Butagaz a fait beaucoup de bien au club,<br />
financièrement mais aussi parce qu’il a apporté<br />
une certaine notoriété. Si l’on ajoute<br />
le fait qu’il s’agit du club d’enfance de Cléopâtre<br />
Darleux, Wittenheim Ensisheim possède<br />
aujourd’hui une aura important parmi<br />
les clubs amateurs du handball français.<br />
Saint Germain Blavozy, l’union<br />
fait la force<br />
Club familial situé au cœur de la Haute-<br />
Loire, en milieu rural, St Germain Blavozy<br />
représente deux communes : Saint-Germain-Laprade,<br />
3 500 habitants, et Blavozy,<br />
1 700 habitants. Les plus grandes<br />
villes autour sont le Puy-en-Velay, à 10 km,<br />
Saint-Etienne, à 70 km, Lyon, à 125 km et<br />
Clermont-Ferrand, à 135 km. Il<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 43
ENSEMBLE AVEC<br />
y a 320 licenciés (de 3 ans aux<br />
seniors) de tous niveaux chez les hommes<br />
et les femmes. Mireille Bonnet est la présidente<br />
du club depuis 2016. Elle s’est<br />
entourée d’une équipe de bénévoles motivés,<br />
principalement des femmes. « Il fallait<br />
reconstruire le club. Le but était de gagner<br />
en nombre de licenciés, développer la<br />
formation, améliorer le niveau de jeu de<br />
l’équipe tout en gardant un côté convivial. »<br />
raconte-t-elle. Pari gagné pour la présidente<br />
de 57 ans. Au cours de la saison 2018-<br />
2019, la Fédération française de handball<br />
a décerné à St Germain Blavozy le Label OR<br />
pour son école de handball. Une belle récompense<br />
qui en amènera d’autres !<br />
Une équipe solidaire qui gagne<br />
Ainsi, toutes les joueuses de St Germain<br />
Blavozy sont formées au club. L’esprit de<br />
solidarité s’exprime de façon différente selon<br />
le contexte. « C’est important de savoir<br />
que certaines joueuses étudient dans les<br />
grandes villes proches et ne peuvent pas<br />
s’entraîner avec nous ». Lorsque les filles<br />
ne sont pas à St Germain ou Blavozy, celles<br />
qui étudient à Clermont-Ferrand ont l’opportunité<br />
de s’entraîner avec le HBCam63<br />
et Chamalières, deux clubs partenaires de<br />
St Germain Blavozy.<br />
Et pour celles qui sont au lycée, le club leur<br />
facilite les choses : « On va à la rencontre<br />
D.R.<br />
La mixité des projets<br />
des clubs fait partie<br />
des critères de<br />
sélection de Butagaz<br />
dans le cadre de<br />
l’opération “Au Plus<br />
Près Des Clubs.<br />
« LE CLUB INSISTE SUR SON ASPECT<br />
FAMILIAL ET SOLIDAIRE. AUCUNE<br />
STRASSE ET PAILLETTE, LE COLLECTIF<br />
PRIME SUR TOUT LE RESTE. »<br />
de nos joueuses qui étudient au lycée Simone<br />
Veil pour qu’elles s’entraînent sur<br />
place. Cela économise le temps de trajet.<br />
Les filles s’entraînent trois fois par semaine<br />
», affirme Mireille Bonnet.<br />
Le club insiste sur son aspect familial et solidaire.<br />
Aucune strass et paillette, le collectif<br />
prime sur tout le reste. Au sein de St Germain<br />
Blavozy, tout le monde se connait, ce<br />
qui rend la vie plus facile : « Tout le monde<br />
soutient tout le monde » se félicite la présidente.<br />
Des entraînements communs ont<br />
lieu entre le N2 et le pré-National.<br />
La solidarité est une vertu naturelle à St<br />
Germain Blavozy. Une montée en National<br />
2 tendait les bras au club lorsque le Covid<br />
a frappé la France à partir de mars 2020.<br />
Il ne manquait qu’un seul match pour arriver<br />
à la fin de la phase aller, seule condition<br />
pour que la saison soit prise en compte.<br />
Les filles auraient alors validé la montée,<br />
mais vu qu’il restait encore un match de la<br />
phase aller à jouer, la saison a été annulée.<br />
Pour un match… Il a fallu trouver les ressorts<br />
pour rebondir. « Le club était toujours<br />
là, présent, des vidéos étaient envoyées<br />
par différents collectifs pendant le Covid, il<br />
y avait du monde autour des joueuses. Lors<br />
de la saison suivante (2020-2021) nous<br />
avons manqué de peu la montée en N2. »<br />
Après deux déceptions durant deux saisons<br />
d’affilée, une double consécration<br />
intervient en 2022 : la montée en N2 puis,<br />
cerise sur le gâteau, la Coupe de France,<br />
qui n’était pas prévue au programme.<br />
« L’objectif était de monter en N2. Le fait<br />
d’être à l’Accor Arena de Paris était déjà<br />
une victoire. J’avais dit au coach que si<br />
on ne gagnait pas, ce n’était pas grave.<br />
Deux cars entiers se sont déplacés pour<br />
voir jouer les filles à Paris. » Une victoire<br />
synonyme de consécration pour toutes ces<br />
années de travail, de sacrifice, mais aussi<br />
d’abnégation et de solidarité. Une victoire<br />
collective de la part d’une équipe soudée :<br />
« J’étais très émue. Je ressentais de la<br />
gratitude par rapport au travail effectué.<br />
Cc’était l’aboutissement de tout ce travail<br />
collectif. On a reçu les félicitations de tous<br />
les élus de la région, c’était incroyable ! »<br />
commente Mireille Bonnet, qui ne s’enflamme<br />
pas pour autant, consciente que<br />
le club n’a pas les moyens de viser plus<br />
haut : « Notre objectif principal reste le<br />
maintien en N2, et il n’y aura pas de regain<br />
d’ambition. En 2010, le club était en<br />
N1 et il s’est écroulé par la suite. Il nous<br />
manque des choses pour atteindre le haut<br />
niveau ».<br />
En revanche, elle se réjouit de la notoriété<br />
que la Coupe de France a apportée à son<br />
club. Ce n’est pas la raison pour laquelle<br />
Butagaz est partenaire de St Germain<br />
Blavoizy. Ce titre a permis d’augmenter le<br />
nombre de licenciés et de se lancer dans<br />
d’autres projets : « On réfléchit à proposer<br />
des formations pour les garçons. Grâce à<br />
notre apprenti, on essaye de faire plus de<br />
communication chez les filles. »<br />
44 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Les babyhandballeurs<br />
ont notamment<br />
reçu la visite de la<br />
mascotte Bob,<br />
l’ours bleu de Butagaz,<br />
en mars dernier, à<br />
l’occasion d’un match<br />
de l’équipe de D2.<br />
D.R.<br />
D.R.<br />
Mireille Bonnet, qui quittera la présidence<br />
à la fin de la saison, peut partir l’esprit tranquille,<br />
avec le sentiment du devoir accompli.<br />
Lauréat de la seconde édition de l’opération<br />
« Au Plus Près Des Clubs » parmi plus<br />
de 700 candidatures, le club de St Germain<br />
Blavoizy a été choisi, comme tous les<br />
clubs soutenus par Butagaz, pour la mixité<br />
de son projet.<br />
Sambre Avesnois, un club<br />
ambitieux, dynamique et<br />
travailleur<br />
« IL S’AGIT D’UN JEUNE CLUB À LA<br />
CULTURE VAILLANTE, PRÊT À ALLER AU<br />
COMBAT MAIS QUI PROPOSE AUSSI UN<br />
HANDBALL DE SPECTACLE. »<br />
Pensionnaire de Division 2, Sambre<br />
Avesnois est le résultat d’une fusion entre<br />
Maubeuge et Aulnoye-Aymeris. On y dénombre<br />
400 licenciés, et 15 à 18 joueuses<br />
composent l’effectif. Il s’agit d’un jeune<br />
club à la culture vaillante, prêt à aller au<br />
combat mais qui propose aussi un handball<br />
de spectacle.<br />
En plus d’avoir une identité forte de club de<br />
territoire, c’est une valeur sûre de D2, entamant<br />
la saison prochaine sa 7 ème année<br />
consécutive à cet échelon. Avec l’ambition<br />
assumée de retrouver la Ligue Butagaz<br />
Energie la saison prochaine. L’entraîneur<br />
adjoint Grégory Lécu est un des piliers du<br />
projet du club. Arrivé en 2021, il assure<br />
avoir vu progresser Sambre-Avesnois de<br />
façon fulgurante : « Le club est rentré dans<br />
une dimension de professionnalisation.<br />
On arrive à attirer de bonnes joueuses<br />
puisqu’on a développé l’image d’un club<br />
qui se structure, d’un club qui travaille,<br />
d’un club qui s’entraîne bien, d’un club qui<br />
prend soin des joueuses. » affirme le coach<br />
adjoint, avant de mettre en avant le fait<br />
que son club a réussi à « donner l’image<br />
d’un club dynamique, ambitieux, et travailleur<br />
» aux yeux des instances fédérales.<br />
« C’est quelque chose qu’il fallait atteindre,<br />
et c’est cette différence-là que j’ai vue depuis<br />
que je suis arrivé. » s’enthousiasme le<br />
technicien.<br />
Sur le plan sportif, cela fait trois saisons<br />
consécutives que l’équipe termine dans<br />
le top 5 de D2. Il faut dire que le club se<br />
donne les moyens de ses ambitions. Le<br />
recrutement de joueuses de talent et d’expérience<br />
traduit une volonté du club d’obtenir<br />
des résultats immédiats,<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 45
ENSEMBLE AVEC<br />
même si Sambre Avesnois affirme<br />
vouloir former ses propres joueuses.<br />
« L’idée est de trouver un équilibre entre les<br />
joueuses qui viennent de l’extérieur, qui aiment<br />
et qui respectent l’identité du club et<br />
également la formation de nos jeunes dès<br />
le plus jeune âge pour qu’on ait un axe performant<br />
vers la D2 », déclare Grégory Lécu.<br />
À Sambre-Avesnois, le travail de formation<br />
à long terme débute dès le Baby Hand et se<br />
poursuit au fur et à mesure que les enfants<br />
passent les échelons. Le fait que Butagaz<br />
équipe les effectifs Baby Hand du club reflète<br />
l’importance accordée à la formation<br />
de ses jeunes. Les babyhandballeurs ont<br />
notamment reçu la visite de la mascotte<br />
Bob, l’ours bleu de Butagaz, en mars dernier,<br />
à l’occasion d’un match de l’équipe de<br />
D2. Des animations ont été organisées sur<br />
le terrain.<br />
Partenaire privilégié et très proche de<br />
Sambre Avesnois, le lycée Jeanne d’Arc<br />
permet à ses élèves qui jouent au club<br />
d’assister à des classes aménagées.<br />
D’autres sports sont aussi concernés dans<br />
la ville d’Aulnoye. « On a la chance d’avoir<br />
un mécanisme de mise en place des horaires<br />
qui fait que les jeunes filles peuvent<br />
continuer leurs études et s’entraîner dans<br />
les meilleures conditions. » précise l’entraîneur<br />
adjoint de Sambre Avesnois.<br />
Au niveau structurel, la fédération française<br />
de handball (FFH) oblige Sambre<br />
Avesnois à avoir un statut VAP (Voie d’accès<br />
à la professionnalisation). Ce statut<br />
correspond à un cahier des charges très<br />
précis. Si les critères ne sont pas remplis,<br />
le club ne pourra pas accéder à la Ligue<br />
Butagaz Energie. Comme le précise Grégory<br />
Lécu, le stade Coubertin, domicile du<br />
Sambre Avesnois, n’est pas aux normes<br />
requises : « La commune de Maubeuge<br />
œuvre pour faire des travaux dans la salle<br />
Coubertin. On devrait avoir cet outil rapidement<br />
», affirme le coach adjoint.<br />
Un club impliqué dans la vie<br />
locale<br />
Outre son objectif de D1, Sambre<br />
Avesnois met en place des projets très<br />
ambitieux d’initiation au handball dans<br />
les écoles primaires de la région. Depuis<br />
deux ans, le club travaille énormément<br />
dans beaucoup d’écoles du secteur. Ça<br />
permet d’intervenir auprès des jeunes<br />
CM2, CM1, voire du CE2. « À la fin de la<br />
cession, on propose aux jeunes garçons<br />
et aux jeunes filles d’intégrer la structure<br />
» informe Grégory Lécu. Sambre<br />
Avesnois met à disposition ses éducateurs<br />
pour que ceux-ci viennent enseigner<br />
la pratique du handball.<br />
En plus des éducateurs, les joueuses<br />
sont impliquées dans ce projet, à l’image<br />
d’Adeline Bournez. La capitaine de<br />
Sambre Avesnois termine sa carrière à la<br />
fin de la saison. Après 8 ans de bons et<br />
loyaux services, c’est devenu une figure<br />
emblématique du club. Éducatrice de<br />
formation, elle intervient beaucoup dans<br />
les écoles et travaille souvent avec les<br />
jeunes. Le club mène aussi des actions<br />
dans les quartiers, avec les quartiers populaires<br />
de la ville. L’été, il travaille avec<br />
les centres sociaux et les maisons de<br />
quartiers, c’est extrêmement diversifié.<br />
Adeline Bournez est toujours opérationnel<br />
pour faire des séances d’initiation et<br />
de découverte auprès des jeunes.<br />
Enfin, la mise en place du Hand Santé au<br />
sein du club il y a deux ans a été un franc<br />
succès. Beaucoup de seniors sont venus<br />
pratiquer cette activité handball. Ce projet<br />
illustre également la volonté de Sambre<br />
Avesnois de se classer comme référence<br />
sportive du secteur.<br />
Périgueux handball, au cœur de<br />
la formation des jeunes<br />
Le Périgueux Handball existe depuis plus<br />
de 40 ans mais la section féminine n’a vu<br />
le jour qu’en 2012. Cette année-là, le club<br />
signe un contrat avec la fédération française<br />
de handball pour devenir exclusivement féminin.<br />
Au départ, il n’y avait que 67 licenciés.<br />
Aujourd’hui, le Périgueux Handball<br />
en compte 4 fois plus : 230 licenciés, dont<br />
200 féminines sont aujourd’hui enregistrés<br />
depuis 6 ans. Il s’agit du plus gros club de<br />
Le fait que Butagaz<br />
équipe les effectifs<br />
Baby Hand du club<br />
reflète l’importance<br />
accordée à la<br />
formation de ses<br />
jeunes.<br />
« SAMBRE AVESNOIS MET EN PLACE<br />
DES PROJETS TRÈS AMBITIEUX<br />
D’INITIATION AU HANDBALL DANS LES<br />
ÉCOLES PRIMAIRES DE LA RÉGION. »<br />
Dordogne et d’un des plus gros clubs de<br />
Nouvelle-Aquitaine. L’équipe 1 évolue en<br />
National 3 depuis la saison 2020-2021.<br />
L’objectif du président Jean-François Saget<br />
est de monter en National 2 « dans les<br />
deux ou trois ans qui viennent » dit-il. Une<br />
équipe U17 est engagée dans le championnat<br />
de France depuis 5 ans. Cette saison,<br />
cette équipe a fait une belle saison durant<br />
laquelle elle a eu à faire de gros déplacements<br />
(Orleans, Tours…) Les filles U17 ont<br />
fini 1 e de leur poule à l’issue de la 1 e phase,<br />
puis 4 e de leur poule lors de la 2 e phase.<br />
Elles sont automatiquement qualifiées pour<br />
le championnat de France U17 2023-2024.<br />
Le Périgueux Handball est un club familial<br />
dans lequel la totalité des intervenants<br />
sont des bénévoles. Seul l’agent de développement<br />
Dimitri Royere est salarié. Il participe<br />
aux activités périscolaires auprès des<br />
écoles primaires (7h / semaine) pendant le<br />
46 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
temps scolaire. Dans le même temps, c’est<br />
lui qui s’est occupé des tâches administratives,<br />
notamment les dossiers Butagaz et<br />
Hand pour elles.<br />
Hand pour elles est d’ailleurs un dossier<br />
important pour les clubs engagés dans la<br />
promotion du handball féminin. Une remise<br />
de dossier est envoyé à la Fédération. Dans<br />
ce dossier, chaque club valorise ses actions<br />
en faveur de la féminisation.<br />
Chaque année, la Fédération sélectionne<br />
les clubs les plus avancés au niveau de<br />
la féminisation. L’an dernier, Périgueux a<br />
été choisi parmi les 15 clubs les plus actifs<br />
pour la féminisation du handball. Par<br />
ailleurs, Périgueux a été désigné comme<br />
étant Club incubateur féminin : en plus de<br />
la convention signée en 2012, où il s’engage<br />
à être exclusivement un club féminin,<br />
le club agit sur la féminisation du handball<br />
dès le plus jeune âge. Au sein du Périgueux<br />
Handball, il y a beaucoup de licenciées filles<br />
entre 6 et 12 ans.<br />
Par ailleurs, le président de Périgueux<br />
Jean-François Saget se félicite du partenariat<br />
noué avec Butagaz car « ça met un petit<br />
club sous les feu des projecteurs. » affirmet-il,<br />
avouant ressentir de la fierté de voir ses<br />
joueuses « jouer avec le maillot sponsor de<br />
l’équipe de France ».<br />
De multiples démarches auprès<br />
des jeunes<br />
Le Périgueux Handball se caractérise par<br />
ses différents engagements qui favorisent<br />
la pratique du handball féminin. « Passe la<br />
balle à ta copine » est un évènement majeur<br />
qui a lieu chaque année. Il s’agit d’une<br />
initiative fédérale visant à organiser des<br />
tournois féminins. La compétition est ouverte<br />
à toutes licenciées ou non licenciées.<br />
L’action menée conjointement par le Périgueux<br />
Handball et le collège Anne Frank reflète<br />
parfaitement l’ancrage du club au sein<br />
de la communauté locale. Situé au Gour<br />
de L’arche, dans un quartier prioritaire de<br />
la ville, le collège Anne Frank va accueillir<br />
dans ses locaux une section handball mixte<br />
dirigée par le Périgueux handball. Depuis<br />
trois ans, le club intervient au collège dans<br />
le cadre d’un projet de classe découverte. Il<br />
s’agit d’une intervention d’une heure par semaine<br />
avec les 6 e et les 5 e baptisée « classe<br />
découverte initiation handball ». Certains<br />
jeunes ont pris une licence compétitive auprès<br />
du club après avoir découvert le handball.<br />
L’action s’est tellement bien passée<br />
qu’un accord est intervenu avec le principal<br />
du collège pour créer une section handball<br />
mixte qui démarre en septembre au collège<br />
Anne Frank. Il y aura deux groupes : un pour<br />
D.R.<br />
les 6 e et 5 e puis un autre pour les 4 e et 3 e .<br />
Chaque groupe aura deux entraînements<br />
par semaine. Des détections ont eu lieu<br />
pour sélectionner les futurs élèves qui prendront<br />
part à ce programme. Il y a eu une<br />
vingtaine d’inscrits par groupe, mais seulement<br />
huit places par sexe, seize par groupe.<br />
La parité, les performances sportifs ainsi<br />
que les dossiers scolaires sont les trois critères<br />
pris en compte pour sélectionner les<br />
heureux élus. Le club donne un avis sportif<br />
mais à la fin, c’est le principal qui décide.<br />
« Cette action se place dans la continuité de<br />
notre projet Périgor Handball, parce qu’il y<br />
a déjà une section lycée qui existe au lycée<br />
Bertran de Born à Périgueux. La section<br />
collège devenait une évidence pour qu’on<br />
ait une continuité sur les études des filles<br />
et des garçons parce que les deux sont<br />
mixtes. » commente Jean-François Saget. À<br />
titre d’exemple, neuf filles de l’équipe U17<br />
du Périgueux Handball sont actuellement<br />
au lycée Bertran de Born. Elles ont fini 3 e du<br />
championnat de France UNSS.<br />
Le volet de la formation en arbitrage est<br />
également important au Périgueux Handball,<br />
qui a créé sa section d’arbitrage il y a<br />
trois ans. Au niveau national, les clubs sont<br />
obligés de créer une école d’arbitrage avec<br />
un responsable d’école d’arbitrage diplômé.<br />
Ce suiveur d’arbitre diplômé est présent sur<br />
tous les arbitrages jeunes et conseille les<br />
filles. Des stages d’arbitrage sont organisées<br />
pour former les filles pendant les vacances<br />
scolaires. En période scolaire, certaines<br />
filles arbitrent certains matches d’autres<br />
catégories pendant les entraînements. En<br />
revanche, des astuces doivent être trouvées<br />
pour encourager les jeunes filles à arbitrer.<br />
Pour les moins de 16 ans, un bon d’achat de<br />
20 € à utiliser en magasin de sport est offert<br />
tous les 3 matches arbitrés. « Cela crée<br />
une émulation puisqu’on fait une remise de<br />
ces bons à l’entraînement. Il y a des filles qui<br />
viennent plus à l’arbitrage derrière », commente<br />
Jean-François Saget d’un air amusé.<br />
Fidéliser, développer et médiatiser la pratique<br />
du handball féminin dans un département<br />
comme la Dordogne, qui a une<br />
faible culture handballistique, tel est le défi<br />
du Périgueux Handball. Si le club se développe<br />
petit à petit et représente déjà une<br />
référence dans la formation des joueuses<br />
et des arbitres, il espère que son équipe 1<br />
gravira les échelons afin de devenir une vitrine<br />
sportive pour le handball féminin en<br />
France. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 47
CHAMPIONNES<br />
PORTRAIT<br />
Adèle Schramm<br />
et Marjorie<br />
Perrissin-Fabert<br />
La tête dans les nuages<br />
Comme peuvent l’être les sports automobiles, l’aviation est sous un anticyclone de préjugés<br />
plus ou moins persistants. Mais la voltige aérienne française brille par ses championnes !<br />
Adèle Schramm et Marjorie Perrissin-Fabert font partie des meilleures spécialistes mondiales<br />
dans le domaine du pilotage de précision. Elles composent un équipage totalement féminin, peu<br />
commun en aéronautique. Un duo à la tête dans les nuages, prêt à faire tomber les barrières du<br />
genre en amenant les plus grandes passionnées dans leur sillage. PROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL MARCANT<br />
D<br />
éposée sur une piste par<br />
une cigogne à sa naissance,<br />
Adèle Schramm a<br />
toujours vécu en altitude.<br />
Lancée dans l’aviation<br />
par le biais du planeur à l’âge de 15 ans,<br />
elle a fait de sa plus grande passion son<br />
métier en devenant contrôleur aérien<br />
avant de prendre son envol grâce à la pratique<br />
sportive en 2015. Double tenante<br />
du titre de championne de France, elle a<br />
fait partie du triomphe tricolore lors des<br />
Championnats du monde (pilotage de<br />
précision épreuve par équipe, 2022, ndlr)<br />
avec la médaille d’argent autour du cou.<br />
Si elle a fait un bon bout de chemin depuis<br />
son arrivée dans le monde de l’aéronautique,<br />
elle l’a parcouru aux côtés de<br />
Marjorie Perrissin-Fabert. Cette dernière,<br />
coéquipière et amie, est détentrice d’une<br />
trajectoire peu commune : « L’aviation ne<br />
m’était pas prédestinée. J’ai commencé<br />
en 2009 un peu par hasard, lorsque<br />
mon copain de l’époque a proposé de<br />
m’initier. D’abord en loisir, j’y ai vite pris<br />
goût. C’était il y a quatorze ans, mais je<br />
m’éclate toujours autant ».<br />
Si leur parcours est bien distinct, une<br />
alchimie imperceptible les lie. Amies<br />
en dehors, elles forment aujourd’hui un<br />
équipage peu commun, 100 % féminin.<br />
Une rareté dans les sports aériens alors<br />
qu’elles sont les seules dans l’Hexagone.<br />
C’est aussi pour cette raison qu’elles espèrent<br />
pouvoir briller lors des Championnats<br />
du monde de rallye aérien organisés<br />
en France cet été. Elles espèrent pouvoir<br />
être des modèles pour une nouvelle génération<br />
attendue : « J’aimerais pouvoir me<br />
dire qu’il y a des jeunes filles qui ont osé<br />
se lancer (grâce à nous, ndlr). Ce n’est<br />
peut-être pas là qu’elles sont les plus attendues,<br />
mais allez-y, n’ayez pas peur. Il<br />
ne faut pas croire que c’est hors de portée.<br />
Si par le biais de nos performances,<br />
on peut leur donner envie de franchir le<br />
pas et de casser certaines barrières, ce<br />
serait super », souligne Adèle Schramm.<br />
« ALLEZ-Y, N’AYEZ PAS PEUR.<br />
IL NE FAUT PAS CROIRE QUE C’EST<br />
HORS DE PORTÉE ! » ADÈLE SCHRAMM<br />
Visée par de nombreux préjugés, la<br />
pratique des sports aériens est plus accessible<br />
qu’il n’y paraît. Loin d’être un<br />
symbole de mixité, l’aéronautique fait<br />
pourtant la part belle aux femmes, dont la<br />
compétitivité est prônée : « Au sein de la<br />
FFA, il y a seulement 7 % de pratiquantes,<br />
pourtant, il y a 15 % de femmes au niveau<br />
des sports aériens. Je pense que les<br />
filles passionnées sont plus investies que<br />
les hommes et donc plus performantes.<br />
C’est une pratique traditionnellement<br />
très masculine mais les mentalités évoluent<br />
», poursuit-elle. Des propos appuyés<br />
par une nouvelle statistique sortie<br />
de son chapeau alors que 25 % des<br />
participants au brevet d’initiation d’aéronautique<br />
dans les collèges et les lycées<br />
sont des participantes. Un constat positif<br />
partagé par Marjorie Perrissin-Fabert, qui<br />
estime que les portes leur sont désormais<br />
grandes ouvertes. Vous n’avez plus<br />
la moindre excuse ! WS<br />
48 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
D.R. D.R.<br />
LA VOLTIGE AÉRIENNE EN BREF,<br />
PAR ADÈLE ET MARJORIE<br />
L’aéronautique sportive<br />
pour les Nuls :<br />
3 disciplines distinctes<br />
- La voltige aérienne consiste<br />
à effectuer des manœuvres<br />
aériennes peu communes<br />
(vrille dos, cloches, soleil...).<br />
Une compétition se découpe<br />
en différentes étapes avec<br />
un programme libre, que le<br />
pilote conçoit à sa guise, un<br />
programme imposé connu de<br />
tous, ainsi qu’un programme<br />
inconnu dévoilé le jour même.<br />
Ses performances sont ensuite<br />
jugées selon la qualité de ses<br />
réalisations et leur conformité<br />
avec ce qui était initialement<br />
prévu.<br />
- L’objectif du pilotage de<br />
précision est de jauger la<br />
capacité du pilote à suivre un<br />
trajet préétabli dans un temps<br />
donné tout en retrouvant des<br />
éléments remarquables au sol.<br />
Enfin, il faut se poser en toute<br />
sécurité dans un lieu très précis<br />
afin de clore son parcours.<br />
- Dernière discipline, le rallye<br />
aérien est un exercice de<br />
navigation réalisé en équipage<br />
(un pilote et un navigateur),<br />
composée de deux épreuves<br />
distinctes : la ponctualité et<br />
l’observation. Cela consiste<br />
à préparer une navigation<br />
en amont, à la suivre avec<br />
précision en respectant des<br />
créneaux de passage aux<br />
points tournants. En parallèle,<br />
il faut être capable d’observer<br />
son environnement pour<br />
réaliser une reconnaissance<br />
de clichés avant d’atterrir<br />
avec précision. Un dernier<br />
détail des plus ardus dans<br />
cette grande chasse au trésor,<br />
comme aime l’appeler Adèle<br />
Schramm.<br />
Du 30 juillet au 4 août,<br />
le rendez-vous est<br />
donné !<br />
L’aérodrome de Mâcon-<br />
Charnay accueille les<br />
Championnats du monde de<br />
rallye aérien (WRFC). Une<br />
cinquantaine d’équipages<br />
et 25 avions de 20 pays<br />
différents sont attendus pour<br />
un affrontement dantesque.<br />
Duo 100 % féminin, Adèle<br />
Schramm et Marjorie<br />
Perrissin-Fabert auront peutêtre<br />
la chance d’y défendre les<br />
couleurs de la France.<br />
Les vols à ne surtout pas<br />
manquer<br />
Selon Adèle Schramm :<br />
« J’ai eu la chance de faire<br />
un voyage dans les Caraïbes,<br />
dans un petit avion entre les<br />
îles. C’était le voyage d’une<br />
vie. Sinon, le vol en montagne.<br />
Ce sont toujours des paysages<br />
inoubliables. »<br />
Selon Marjorie Perrissin-<br />
Fabert :<br />
« J’adore voler au-dessus des<br />
nuages. Cela me fait toujours<br />
entrer dans une 4e dimension.<br />
Quand je les vois, à perte<br />
de vue, je suis totalement en<br />
extase. »<br />
Et l’environnement<br />
dans tout ça ?<br />
« Ça pollue, ça pue, ça coûte<br />
cher, ça prend du temps...<br />
L’aviation ce n’était pas<br />
pour moi, c’était contre mes<br />
convictions, expose Marjorie<br />
Perrissin-Fabert. Mais<br />
aujourd’hui, il y a des choses<br />
qui sont faites, la Fédération<br />
(FFA, ndlr) est précurseur.<br />
Elle est en avance en ce<br />
qui concerne l’élaboration<br />
de nouveaux moyens de<br />
propulsions comme peuvent<br />
l’être l’aviation électrique ou<br />
les moteurs à hydrogène. Un<br />
point crucial pour l’écologie en<br />
termes d’environnement mais<br />
aussi de nuisances sonores.<br />
Il existe aussi une initiative<br />
sur les terrains d’aviation,<br />
qui abritent une biodiversité<br />
unique. En partenariat avec<br />
l’association AéroBiodiversité,<br />
il y a la volonté de préserver<br />
ces espèces et cet habitat. Les<br />
préoccupations des gens ont<br />
changé et l’aviation aussi. »<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 49
CHAMPIONNES<br />
PORTRAIT<br />
Linda et Brenda<br />
Fruhvirtova,<br />
héritières des sœurs<br />
Williams<br />
Si l’on considère les fratries célèbres qui ont eu un impact sur le monde du sport, les sœurs<br />
Venus et Serena Williams sortent du lot. Mais la relève se prépare en République tchèque.<br />
Dans la famille Fruhvirtova, je demande Linda et Brenda !<br />
PAR JIMMY ABOU AKL<br />
es sœurs Fruhvirtova, Linda<br />
et Brenda, n’ont res-<br />
L<br />
pectivement que 17 et 16<br />
ans, mais elles font déjà<br />
sentir leur présence, à tel<br />
point que le gratin du tennis s’intéresse<br />
à ce duo prodigieusement talentueux...<br />
Déterminées, les deux sœurs n’ont peur<br />
de rien et affichent clairement leurs<br />
ambitions. Malgré son jeune âge, Linda,<br />
qui a commencé à jouer au tennis<br />
à Prague à l’âge de trois ans, semble<br />
bien connaître son sujet. Lorsqu’on lui<br />
demande quels sont ses objectifs pour<br />
l’avenir, elle répond : « Être numéro 1<br />
mondial et gagner des tournois du<br />
Grand Chelem. »<br />
Loin d’être évidente à saisir dans une<br />
seule ligne, l’assurance de Linda est<br />
profonde et authentique. « Roger Federer<br />
et Serena Williams sont mes joueurs<br />
préférés, mais je ne modèle mon jeu sur<br />
personne. Je joue comme je l’entends »,<br />
ajoute-t-elle. La joueuse a intégré cette<br />
saison le Top 100 mondial.<br />
L’approche intrépide de Brenda, actuellement<br />
130 e au classement WTA,<br />
découle de son apprentissage du tennis<br />
aux côtés de Linda, ce dont leur<br />
père Hynek se souvient avec émotion :<br />
« Elles ont eu des batailles intenses en<br />
grandissant. La plus jeune veut toujours<br />
battre la plus âgée… qui ne veut jamais<br />
perdre ! Elles s’affrontent uniquement<br />
sur le terrain et lorsqu’elles sortent du<br />
terrain, c’est une autre histoire. Elles se<br />
motivent l’un l’autre et se soutiennent<br />
mutuellement. »<br />
Toutes deux sont déjà représentées par<br />
IMG, la société multimillionnaire qui gère<br />
les carrières des plus grands joueurs de<br />
tennis du monde. En outre, elles s’entraînent<br />
à l’académie Patrick Mouratoglou<br />
en France, où des figures telles que<br />
Serena Williams, Stefanos Tsitsipas, David<br />
Goffin et Gaël Monfils ont forgé leur<br />
carrière - une étape obligatoire pour tout<br />
joueur de tennis en tournée en Europe.<br />
Les sœurs tchèques ont envoyé plusieurs<br />
messages pour montrer qu’elles<br />
sont prêtes à prendre leur place sur le<br />
circuit féminin. Avec tous ces antécédents,<br />
il est clair que nous ne sommes<br />
qu’au début d’une nouvelle histoire de<br />
« LA PLUS JEUNE VEUT TOUJOURS<br />
BATTRE LA PLUS ÂGÉE… QUI NE VEUT<br />
JAMAIS PERDRE ! » HYNEK, LEUR PÈRE<br />
deux sœurs qui, dans les années à venir,<br />
s’affronteront sous les feux de la<br />
rampe, pour des titres dans les tournois<br />
majeurs. WS<br />
50 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Les sœurs tchèques<br />
l’ont montré à plusieurs<br />
reprises : elles sont prêtes<br />
à prendre leur place sur<br />
le circuit féminin.<br />
D.R.<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 51
CHAMPIONNES FRANCOPHONES<br />
Lex Albrecht :<br />
« Les Jeux de la Francophonie représentent une<br />
excellente occasion de réunir des gens qui font<br />
partie de cette communauté internationale<br />
unique et extraordinaire »<br />
Lex Albrecht, cycliste professionnelle canadienne, a remporté la médaille d’argent sur<br />
l’épreuve de cyclisme sur route féminin (en animation) lors de la 7 e édition des Jeux de la<br />
Francophonie (France/Nice, 2013). PAR LES ÉQUIPES DES JEUX DE LA FRANCOPHONIE<br />
Deux questions<br />
à Lex Albrecht<br />
Comité International des Jeux<br />
de la Francophonie :<br />
1. Que représentent les Jeux<br />
de la Francophonie, selon<br />
vous ?<br />
“<br />
© Jeux de la Francophonie<br />
ex Albrecht a été médaillée<br />
L<br />
d’argent sur cette édition<br />
spéciale, qui a vu inscrire<br />
pour la première fois cette<br />
discipline au programme officiel<br />
des Jeux.<br />
Sur le final de la course, la cycliste québécoise<br />
a suivi de près Christel Ferrier<br />
Bruneau (France), avec un écart d’une<br />
seconde et un temps de 2h51’18.<br />
Elle fait partie de l’Équipe nationale canadienne.<br />
Lex Albrecht est la championne<br />
du Québec (elle détient 7 titres), a obtenu<br />
3 fois une place sur le podium aux Championnats<br />
canadiens.<br />
Originaire de l’Ontario (Canada), Lex<br />
Albrecht a déménagé à l’âge de 18 ans<br />
au Québec, dans la ville de Trois-Rivières,<br />
pour apprendre le français.<br />
En parallèle de sa carrière de sportive,<br />
la lauréate a travaillé pendant quelques<br />
années en tant que chercheure à l’INRS<br />
(Institut National de la Recherche Scientifique)<br />
à Laval, Québec. Depuis 2011,<br />
elle se consacre à temps plein et de<br />
manière professionnelle à la pratique du<br />
cyclisme. L’athlète a participé aux plus<br />
grandes compétitions internationales<br />
partout en Amérique du Nord et en Europe.<br />
WS<br />
Ils représentent une excellente<br />
occasion de faire rayonner la<br />
Francophonie et de réunir des gens<br />
qui font partie de cette communauté<br />
internationale, qui est assez<br />
unique et extraordinaire. C’est une<br />
opportunité de faire des nouveaux<br />
amis, d’apprendre sur des cultures<br />
et de bâtir un genre de solidarité<br />
et d’amitié dans la communauté<br />
francophone internationale.<br />
2. Que retenez-vous des<br />
Jeux de la Francophonie ?<br />
Et quels ont été vos meilleurs<br />
moments ?<br />
Gagner une médaille d’argent aux<br />
Jeux de la Francophonie à Nice en<br />
2013 était un moment marquant<br />
pour moi. C’était non seulement une<br />
très grande fierté de représenter<br />
le Québec aux Jeux mais aussi<br />
de participer à ces Jeux qui était<br />
pour moi une façon de célébrer la<br />
Francophonie. Je n’oublierai jamais<br />
l’ambiance pendant toute la durée<br />
des Jeux qui était magique en soi.<br />
C’était joyeux, amical et énergique.<br />
52 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
ARTS ET CULTURE<br />
Laurence Rasti<br />
Médaillée d’or au concours<br />
de photographie (2017)<br />
Laurence Rasti, d’origine<br />
iranienne mais qui a grandi<br />
en Suisse, a remporté la<br />
médaille d’or au concours<br />
de photographie lors<br />
des VIII es Jeux de la<br />
Francophonie à Abidjan en<br />
Côte d’Ivoire en 2017.<br />
PAR LES ÉQUIPES DES JEUX DE LA FRANCOPHONIE<br />
L<br />
aurence Rasti grandit en<br />
Suisse où elle obtient un<br />
Bachelor en photographie à<br />
l’Ecal (Ecole cantonale d’art<br />
de Lausanne). Son multiculturalisme<br />
l’amène à s’intéresser aux<br />
notions d’identité et aux codes de beauté.<br />
Elle s’imprègne des mœurs, souvent<br />
paradoxales, régies par ces deux cultures<br />
afin d’y confronter le pouvoir des sexes<br />
ainsi que la frontière entre féminin et<br />
masculin. Son travail a été exposé dans<br />
différentes expositions collectives telles<br />
que reGeneration3 au Musée de l’Elysée,<br />
et récompensé par plusieurs prix tels que<br />
le Swiss Design ou encore les Swiss Photo<br />
Awards.<br />
Dès septembre 2017, elle a commencé<br />
le workmaster à la HEAD de Genève afin<br />
de continuer ses projets photographiques<br />
autour de l’identité et du genre.<br />
Une médaille,<br />
et surtout, un<br />
engagement fort<br />
marquent le travail<br />
de Laurence Rasti.<br />
Le 4 novembre 2017, elle a publié son<br />
premier livre « Il n’y a pas d’homosexuels<br />
en Iran » chez Patrick Frey Édition.<br />
La même année, Laurence Rasti est médaillée<br />
d’or au concours de photographie<br />
des Jeux de la Francophonie, à Abidjan<br />
(Côte d’Ivoire). WS<br />
© Jeux de la Francophonie<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 53
CHAMPIONNES AVEC<br />
ENTRETIEN<br />
Lucile Razet,<br />
à la conquête de Paris<br />
Entre gestion du stress et découverte du niveau international, Lucile Razet a pour objectif de<br />
participer à ses premiers Championnats du monde de para athlétisme. À 21 ans, cette jeune<br />
athlète de haut niveau devra se confronter à l’élite internationale, dans le but de se faire une<br />
place parmi les meilleures du 400 m dans sa catégorie.<br />
PAR JIMMY JOUBERT POUR LES CHAMPIONNATS DU MONDE DE PARA ATHLÉTISME – PARIS’23<br />
O<br />
riginaire de Falaise, dans<br />
le Calvados, le quotidien<br />
de Lucile Razet est rythmé.<br />
Elle combine ses<br />
entraînements à l’INSEP<br />
avec sa dernière année d’étude en kinésithérapie<br />
à Paris. Le sport a toujours été<br />
une évidence pour la jeune athlète de haut<br />
niveau. « J’ai commencé en pratiquant du<br />
badminton, dès l’âge de 4 ans. » À dix ans,<br />
elle découvre qu’elle est atteinte d’une<br />
maladie de la rétine et commence à devenir<br />
peu à peu malvoyante. Sa vue devient<br />
fortement atteinte, il ne lui reste que sa vision<br />
périphérique pour voir les lignes d’une<br />
piste. Elle se tourne alors vers l’athlétisme<br />
avec le 100 m, 200 m et le saut en longueur.<br />
« J’avais besoin d’un sport qui me<br />
permettait de me dépenser sans que ma<br />
vue ne soit un handicap », confie la jeune<br />
femme.<br />
Licenciée dans un club valide de loisir,<br />
elle est repérée en 2018. « J’ai découvert<br />
la pratique handisport lorsqu’un de mes<br />
professeurs m’a proposé d’être mon guide<br />
pour pouvoir participer à un cross. C’est<br />
grâce à cet événement que l’on m’a redirigée<br />
vers le Comité départemental handisport<br />
de Normandie », explique-t-elle. Lucile<br />
trouve alors un club affilié à la Fédération<br />
française handisport et se tourne alors<br />
vers l’athlétisme handisport, une discipline<br />
adaptée à son handicap. Classée<br />
dans la catégorie T13, qui ne rassemble<br />
que des personnes malvoyantes sans<br />
guides, Lucile se challenge face à des personnes<br />
ayant le même handicap.<br />
« À l’époque, je détestais les<br />
compétitions… »<br />
Aujourd’hui licenciée au Stade de Vanves,<br />
en région parisienne, elle a repris goût à<br />
son sport en intégrant cette catégorie :<br />
« Avec les valides, je détestais les compétitions.<br />
C’était une énorme source de<br />
stress et d’angoisse pour moi. J’avais<br />
peur de mal voir, c’était très compliqué à<br />
gérer », confie Lucile.<br />
© Florent Pervill<br />
En arrivant au sein de la Fédération handisport,<br />
une partie de son stress s’est effacée :<br />
« Cela m’a permis de redécouvrir mon sport,<br />
mais aussi de me libérer et de reprendre<br />
confiance en moi », raconte fièrement la<br />
sportive. Cette libération et cette prise de<br />
confiance vont lui permettre d’améliorer<br />
pleinement ses performances sur l’année<br />
2018. Cette même année, elle gravit les<br />
échelons et participe aux Championnats<br />
de France handisport indoor à Aubière.<br />
Quelques mois plus tard, elle participe au<br />
Handisport Open Paris. Puis, en août, elle<br />
intègre le collectif France pour participer<br />
aux Championnats d’Europe à Berlin.<br />
Par ailleurs, c’est en équipe de France<br />
qu’elle va pouvoir « dédramatiser » son handicap<br />
: « Avec le collectif France, j’ai rencontré<br />
des personnes avec le même handicap<br />
que moi et des handicaps différents. J’ai<br />
surtout découvert l’entraide qu’il y a avec<br />
tout le monde. C’est ce qui m’a permis de<br />
mettre de côté ma timidité et de m’ouvrir<br />
aux autres », explique la jeune normande.<br />
« Le 400 m, c’est une course<br />
d’expérience »<br />
Spécialiste du 100 m et du 200 m, elle<br />
va opter pour une plus longue distance<br />
lorsque le 200 m disparaît de la catégorie<br />
T13 : « Mes entraîneurs m’ont dit que<br />
j’avais le profil et les aptitudes pour faire<br />
54 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Les championnats du<br />
monde d’athlétisme<br />
handisport auront lieu<br />
à Paris à partir du 8<br />
juillet 2023. Informations<br />
et réservations sur<br />
wpaparis23.org<br />
© Florent Pervill<br />
« PARFOIS ON PART TROP VITE ET C’EST<br />
TRÈS FACILE DE SE RATER. ÇA SE PAYE<br />
RAPIDEMENT SUR LE CHRONO. »<br />
des compétitions internationales, donc je<br />
ne sais pas trop où je me situe. J’ai besoin<br />
de me confronter aux meilleures. Pour me<br />
sentir prête, je n’ai pas le choix, je vais avoir<br />
besoin de répéter plusieurs 400 m », raconte<br />
Lucile.<br />
du 400. C’est comme ça que j’ai commencé<br />
à m’entraîner et à me spécialiser. S’il n’y<br />
avait pas eu cette suppression, je ne me<br />
serais jamais lancée dans le 400 m ». Désormais,<br />
elle a mis de côté le 100 m pour se<br />
consacrer uniquement au 400 m, ce qu’elle<br />
ne regrette pas : « Ce que j’aime dans cette<br />
distance, c’est le côté mythique du tour<br />
de piste. C’est aussi le côté défi avec des<br />
séances d’entraînements qui vont être<br />
parfois plus dures. Et surtout, je prends du<br />
plaisir car il peut se passer plein de choses<br />
dans une course », explique la licenciée du<br />
Stade de Vanves.<br />
Des défis, mais surtout une distance complexe.<br />
Mêler le sprint avec l’endurance<br />
demande une certaine rigueur que Lucile<br />
travaille au sein de l’INSEP : « Le 400 m,<br />
c’est une course d’expérience. Parfois, on<br />
part trop vite et c’est très facile de se rater.<br />
Ça se paye rapidement sur le chrono »,<br />
raconte la jeune normande. Pourtant, le<br />
travail ne doit pas se faire au dépend de<br />
la forme physique : « Dans l’année, on ne<br />
peut pas avoir 10 000 pics de forme, donc<br />
on a travaillé sur mon calendrier de la saison<br />
pour être prête sur toutes ces compétitions<br />
», précise-t-elle.<br />
Répéter ses gammes avant<br />
juillet 2023<br />
Bientôt 5 ans que Lucile Razet fait partie du<br />
collectif France pourtant, les Championnats<br />
du monde à Paris devraient être une première<br />
pour elle : « Je travaille sérieusement<br />
et j’ai déjà ciblé certaines compétitions<br />
pour aller chercher les minimas, mais ce ne<br />
sera pas simple », précise Lucile. Pour faire<br />
partie de l’aventure, il manque de l’expérience<br />
internationale pour cette jeune athlète.<br />
Médaillée de bronze sur le relais universel<br />
des Championnats d’Europe 2021<br />
à Bydgoszcz, cela ne suffit pas : « On vient<br />
d’avoir deux années très floues sur le plan<br />
Du 8 au 17 juillet, Lucile Razet espère<br />
donc enfiler la tenue de l’équipe de France<br />
et faire partie de l’aventure à Charléty.<br />
Un stade et une piste qui lui rappellent<br />
de bons souvenirs : « C’est sur cette piste<br />
que j’ai vécu ma première compétition internationale.<br />
Après, je suis revenue régulièrement<br />
pour le Handisport Open Paris,<br />
où j’ai battu des records personnels. J’ai<br />
toujours eu des bonnes sensations et surtout<br />
j’ai déjà tous mes repères, ce qui n’est<br />
pas négligeable avant une compétition,<br />
lorsque l’on est malvoyant ».<br />
Si le chemin est encore long avant d’arriver<br />
aux Championnats du monde, une chose<br />
est sûre, Lucile espère que les tribunes seront<br />
garnies : « Fan ou pas fan, pratiquant<br />
d’athlétisme ou non, ce sera un joli moment<br />
à partager ensemble dans ce beau<br />
stade de Charléty. J’espère que les spectateurs<br />
viendront nombreux, qu’ils prendront<br />
du plaisir et que ça puisse donner<br />
envie à des plus jeunes de se lancer dans<br />
l’athlétisme ou le para athlétisme ». WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 55
We Men<br />
Sports<br />
Les hommes soutiennent<br />
le sport au féminin<br />
POINT DE VUE<br />
Gilles Galinier :<br />
« Arkema, premier namer de la D1 féminine et<br />
grand défenseur de l’inclusion et de la diversité »<br />
Depuis 2019, Arkema se place sur le devant de la scène footballistique en soutenant le<br />
football féminin. Un sponsoring logique, qui répond aux valeurs de l’entreprise, comme nous<br />
l’explique Gilles Galinier, directeur de la communication. PROPOS RECUEILLIS PAR VANESSA MAUREL<br />
WOMEN SPORTS : POUVEZ-VOUS<br />
PRÉSENTER RAPIDEMENT ARKEMA<br />
GILLES GALINIER : Arkema est une entreprise<br />
internationale qui réalise plus<br />
de 11 milliards de chiffre d’affaires avec<br />
plus de 20 000 salariés dans le monde.<br />
Nous sommes chimistes, et fabriquons<br />
des matériaux de spécialités à haute valeur<br />
ajoutée destinés aux autres grands<br />
secteurs industriels comme l’automobile,<br />
le bâtiment, le traitement de l’eau, l’électronique,<br />
les nouvelles énergies ou encore<br />
le sport. Arkema est cotée à la bourse de<br />
Paris depuis 2006 et compte environ 150<br />
usines dans le monde, dont 35 en France.<br />
Nous n’avons pas fait du sponsoring dès<br />
le début de notre existence. Nous avons<br />
commencé en 2012, avec la voile, car certains<br />
de nos matériaux innovants étaient<br />
utilisés dans la fabrication de bateaux dédiés<br />
à la course au large. Nous avons eu<br />
ensuite envie d’ajouter un volet sponsoring<br />
orienté vers un sport plus grand public et<br />
sur une thématique de sport féminin, c’est<br />
donc ainsi que nous sommes arrivés dans<br />
le football féminin.<br />
RACONTEZ-NOUS CETTE ARRIVÉE<br />
DANS LE MONDE DU FOOTBALL<br />
FÉMININ<br />
Notre engagement a débuté avec la Coupe<br />
du monde féminine en 2019, qui avait<br />
lieu en France. La FIFA cherchait des partenaires<br />
nationaux pour assurer la promotion<br />
de cet événement, dans le pays organisateur.<br />
Arkema est ainsi devenu sponsor<br />
de cette compétition, qui avait lieu dans<br />
des régions françaises où nous étions<br />
nous-même industriellement implantés.<br />
Par ailleurs, la Coupe du monde féminine<br />
2019 offrait une visibilité à l’international<br />
ce qui était important pour la marque Arkema,<br />
qui jusque-là ne s’était pas affichée en<br />
publicité dans autant de pays. Autre point<br />
important, la Coupe du monde féminine de<br />
football est arrivée à un moment où l’entreprise<br />
avait envie de plus s’engager sur<br />
la place des femmes dans le groupe en<br />
particulier et dans l’industrie en général.<br />
Le football féminin devenant ainsi un excellent<br />
levier pour parler mixité, diversité,<br />
inclusion et faire la promotion de notre industrie<br />
auprès des femmes. Chez Arkema,<br />
nous avons la volonté de féminiser nos<br />
effectifs. Quand nous avons créé l’entreprise,<br />
la part des femmes dans l’encadrement<br />
supérieur et les dirigeants était de<br />
17%. Aujourd’hui nous en sommes à 26%<br />
et nous visons 30% à l’horizon 2030...<br />
Pour un industriel ce sont des objectifs ambitieux.<br />
Notre engagement dans le foot féminin<br />
correspond donc à cette volonté de<br />
féminiser nos métiers et de pouvoir attirer<br />
les meilleurs talents, quels que soient leur<br />
formation et leur sexe.<br />
LE SPONSORING DU CHAMPIONNAT<br />
(D1 ARKEMA) A LOGIQUEMENT<br />
SUIVI ?<br />
Le sponsoring de la Coupe du monde 2019<br />
nous a aidé à nous afficher, à prendre la<br />
parole sur la thématique de l’inclusion et<br />
de la diversité et de faire ce parallèle entre<br />
le football et l’industrie, deux mondes<br />
finalement très masculins mais qui souhaitaient<br />
s’ouvrir davantage aux femmes.<br />
De fil en aiguille, et compte tenu de notre<br />
engagement, la Fédération française de<br />
football nous a proposé de devenir le premier<br />
namer du championnat français, pour<br />
le booster et rebondir après la Coupe du<br />
monde. C’est comme ça que la D1 est de-<br />
« CHEZ ARKEMA, NOUS AVONS<br />
LA VOLONTÉ DE FÉMINISER NOS<br />
EFFECTIFS »<br />
56 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
venue la D1 Arkema. Nous avions d’abord<br />
signé un contrat pour trois ans, soit<br />
jusqu’en 2022, mais nous l’avons prolongé<br />
l’an passé jusqu’en 2025. Nous avons<br />
pensé que c’était une très bonne chose de<br />
signer pour trois ans supplémentaires, de<br />
donner de la visibilité à notre engagement<br />
dans la durée et de profiter de la conjonction<br />
d’efforts groupés de la FFF, du diffuseur,<br />
et des partenaires comme nous, pour<br />
que le football féminin prenne plus vite son<br />
envol. Et nous avons bien fait puisque depuis<br />
le début de l’année, il se passe énormément<br />
de choses positives, en France,<br />
pour que le football féminin accélère son<br />
développement, se structure et trouve son<br />
modèle économique. Les engagements<br />
qui viennent d’être pris par la Fédération<br />
Des engagements<br />
forts, pour un<br />
football féminin<br />
reboosté selon<br />
Gilles Galinier.<br />
française de football, et auxquels nous<br />
sommes complètement associés vont<br />
complètement dans le bon sens.<br />
QUE PENSEZ-VOUS DES<br />
ENGAGEMENTS PRIS LA FFF POUR<br />
BOOSTER LE FOOTBALL FRANÇAIS,<br />
ET NOTAMMENT LA D1 ARKEMA ?<br />
L’Angleterre, l’Italie ou encore l’Espagne<br />
ont pris un virage important depuis deux<br />
ou trois ans. Il fallait que la France et la Fédération<br />
française de football réagissent.<br />
Philippe Diallo, Jean-Michel Aulas et le<br />
Comex de la FFF ont ainsi pris les choses<br />
en main. Ils ont travaillé d’arrache-pied et<br />
un plan de développement pour le football<br />
féminin de haut niveau a été dévoilé en<br />
© Arkema<br />
avril dernier pour renforcer la structuration<br />
et la professionnalisation du football<br />
féminin. Avec d’un côté la volonté d’augmenter<br />
les budgets alloués, la création<br />
d’une ligue professionnelle féminine au<br />
sein de la FFF, une réforme des compétitions,<br />
la création de licences clubs, et un<br />
nouvel appel d’offres pour les droits TV. De<br />
l’autre côté, un fort accent a été mis sur la<br />
formation et le développement de centres<br />
de formation agréés pour les jeunes<br />
joueuses, et aussi de nouvelles ambitions<br />
ont été clairement affichées avec l’arrivée<br />
d’Hervé Renard comme sélectionneur de<br />
l’équipe de France. En clair, une nouvelle<br />
ambition, plus de moyens pour gagner en<br />
intérêt et donc en visibilité et médiatisation...Nous<br />
sommes ravis de voir que les<br />
lignes bougent, cela nous conforte dans<br />
nos choix et nous ouvre de belles perspectives<br />
pour le futur. Nous travaillons tous de<br />
concert, la Fédération, les clubs, les sponsors<br />
comme nous, et les diffuseurs… Il faut<br />
que tout le monde pousse et tire dans le<br />
même sens. Avec la ligue professionnelle,<br />
le championnat sera mieux valorisé, il et<br />
génèrera plus de recettes. Tout cela est<br />
positif puisque cela voudra dire qu’il y a un<br />
modèle économique qui se crée. Le niveau<br />
de la D1 Arkema va continuer d’augmenter,<br />
et elle pourra devenir, comme c’était le<br />
cas dans le passé, le meilleur championnat<br />
européen.<br />
VOS ENGAGEMENTS ENVERS LE<br />
FOOTBALL FÉMININ NE S’ARRÊTENT<br />
PAS À LA D1 ARKEMA…<br />
Il y a le vaisseau amiral avec la D1 Arkema,<br />
mais il n’y a pas que ça. Comme je vous<br />
l’ai déjà dit, la diversité et l’inclusion sont<br />
deux thématiques très importantes pour<br />
notre entreprise. Ainsi, nous avons décidé<br />
à travers quelques-unes de nos usines<br />
en France, mais aussi certains pays où<br />
nous sommes implantés, d’accompagner<br />
le football féminin amateur. Nous avons<br />
des actions et des initiatives en Normandie,<br />
dans le Sud-Ouest, dans la région de<br />
Grenoble mais aussi aux États-Unis, ou<br />
encore au Brésil. Le but est d’aider les<br />
clubs à structurer et développer leurs sections<br />
féminines , pour que les jeunes filles<br />
puissent profiter de l’élan et de l’impact<br />
d’un acteur dans les territoires qui met en<br />
place, au-delà de la D1 Arkema, des petites<br />
actions d’accompagnement de proximité<br />
pour développer le football féminin. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 57
ENSEMBLE AVEC<br />
RENCONTRE<br />
Laure Moreau &<br />
Charlotte Fairbank<br />
Interview croisée de Laure Moreau, Présidente du Club de tennis de Voisins-le-Bretonneux,<br />
soutenu par Saint-Quentin-en-Yvelines, et Charlotte Fairbank, sportive de haut niveau<br />
handisport potentiellement qualifiable pour les Jeux Paralympiques. Les deux femmes se<br />
sont confiées sur l’importance du tennis dans leur vie, leurs objectifs et leur approche des<br />
Jeux Paralympiques. PAR THIBAULT SIMON<br />
WOMEN SPORTS : QUE REPRÉSENTE<br />
LE TENNIS DANS VOS VIES ?<br />
D.R.<br />
« Le tennis m’a<br />
aidée à sortir de la<br />
dépression », se félicite<br />
aujourd’hui<br />
Charlotte<br />
Fairbank.<br />
CHARLOTTE : Le tennis est bien plus<br />
qu’un simple passe-temps pour moi, c’est<br />
toute ma vie. C’est une passion qui a débuté<br />
en 2016, lorsque j’ai commencé à<br />
pratiquer ce sport. Depuis lors, le tennis<br />
a pris une place prépondérante dans<br />
mon existence, et depuis 2020, je me<br />
consacre à cette activité à temps plein.<br />
Pourtant, avant de découvrir cette discipline,<br />
je ne m’y intéressais pas particulièrement.<br />
Mais le tennis est arrivé dans<br />
ma vie au moment où j’en avais le plus<br />
besoin. Il m’a permis de surmonter une<br />
période difficile et m’a aidée à sortir de<br />
la dépression.<br />
LAURE : Le tennis a été une partie intégrante<br />
de mon éducation depuis l’âge de<br />
9 ans. C’est une discipline qui a toujours<br />
fait partie de ma vie, et qui a modelé mon<br />
parcours jusqu’à aujourd’hui. Je suis aujourd’hui<br />
présidente du club de tennis où<br />
j’ai grandi.<br />
ÊTES-VOUS PROFESSIONNELLES DANS<br />
VOS FONCTIONS ?<br />
C. : Je suis devenue une joueuse de tennis<br />
professionnelle de niveau international en<br />
2017. Depuis 2020, je me consacre entièrement<br />
à cette passion, pour laquelle je<br />
m’investis totalement. Pourtant, avant de<br />
devenir une athlète de haut niveau, j’avais<br />
une tout autre carrière : celle de juriste.<br />
J’avais suivi un cursus en droit et je poursuivais<br />
un master dans cette discipline.<br />
L. : Jusqu’à récemment, j’avais un autre<br />
métier en parallèle de ma présidence au<br />
sein du club de tennis. Avec 640 adhérents<br />
et une équipe de 6 enseignants, le club de<br />
tennis est une entreprise complexe à gérer.<br />
Avec une équipe de collaborateurs motivés,<br />
nous avons de nombreuses idées de projets<br />
ambitieux qui nécessitent du temps et<br />
de l’investissement. Pour mener à bien ces<br />
projets, j’ai pris la décision de vendre mes<br />
parts en tant que directrice associée d’une<br />
agence de communication, pour me consacrer<br />
pleinement à la présidence du club.<br />
QUEL EST VOTRE OBJECTIF FUTUR ?<br />
C. : Mon objectif principal, en tant que<br />
joueuse de tennis professionnelle, est de<br />
me hisser dans le top 15-20 mondial, tout<br />
en me qualifiant pour les Jeux Paralympiques<br />
et en visant pourquoi pas une mé-<br />
58 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
QUELLE EST VOTRE JOURNÉE TYPE ?<br />
C. : Je m’entraîne régulièrement au<br />
Centre national d’entraînement et ma<br />
routine d’entraînement comprend généralement<br />
entre 2 et 4 heures de tennis<br />
par jour, accompagnées d’une préparation<br />
physique de 1h30, qui inclut les<br />
soins et la récupération nécessaires.<br />
L. : En ce qui concerne mes journées, je<br />
n’ai pas vraiment de routine type, ce qui<br />
est très agréable. Tout dépend de la période<br />
de l’année, car il y a beaucoup de<br />
relations avec les adhérents à gérer, ainsi<br />
que les équipements, les inscriptions et<br />
la recherche de partenaires. En ce moment,<br />
nous sommes en train de préparer<br />
les plannings pour l’année prochaine.<br />
Laure Moreau<br />
espère encore plus<br />
de mise en avant des<br />
résultats des sportifs<br />
handisport, notamment<br />
dans le tennis.<br />
D.R.<br />
QUELLES SONT LES DIFFÉRENCES<br />
DE RÈGLES ENTRE LE TENNIS ET LE<br />
TENNIS HANDISPORT ?<br />
C. : La principale différence entre le tennis<br />
en fauteuil et le tennis traditionnel est<br />
que les joueurs en fauteuil ont le droit à<br />
deux rebonds pour frapper la balle. De<br />
plus, même si un joueur en fauteuil a un<br />
handicap qui ne l’empêcherait pas de<br />
jouer au tennis debout, il est obligé de<br />
jouer en fauteuil pour participer aux compétitions.<br />
« AVEC LES JO, IL Y A UNE VISIBILITÉ<br />
À GAGNER, MAIS J’ESPÈRE QUE ÇA NE<br />
S’ARRÊTERA PAS À CET ÉVÉNEMENT. »<br />
daille. J’ai pour ambition de stabiliser mon<br />
jeu et de faire tout mon possible pour éviter<br />
les blessures et rester au meilleur de ma<br />
forme. Après les JO 2024, je ne sais pas<br />
trop pour l’instant. Pourquoi ne pas aider<br />
les jeunes dans l’acceptation de leur handicap<br />
et aider les personnes en fauteuil roulant<br />
à gagner en autonomie dans la vie de<br />
tous les jours.<br />
L. : Pour le club, l’objectif est de continuer<br />
à accompagner les jeunes débutants, tout<br />
en aidant les joueurs plus confirmés, tels<br />
que Charlotte qui est une figure de proue.<br />
Nous sommes fiers de notre engagement<br />
éco-responsable et respectons les règles<br />
de la RSE (Responsabilité Sociétale des<br />
Entreprises).<br />
À L’APPROCHE DES JO, QUE<br />
REPRÉSENTE CET ÉVÉNEMENT À VOS<br />
YEUX ?<br />
C. : Les JO, c’est quelque chose d’historique.<br />
J’ai participé aux Jeux de Tokyo en<br />
2020, mais c’était pendant la période de la<br />
Covid-19. Cette fois-ci, ce sera différent et<br />
en plus à domicile, donc ce sera mille fois<br />
mieux ! Il y aura une belle ambiance et une<br />
superbe atmosphère en équipe de France.<br />
J’espère vraiment me qualifier et que ce<br />
soient des Jeux égalitaires.<br />
QUE PENSEZ-VOUS DE LA<br />
MÉDIATISATION DU TENNIS<br />
FAUTEUIL ?<br />
C. : On pourrait toujours en faire plus. Il<br />
y a plus de tournois filmés, mais on n’en<br />
parle pas assez. Il faudrait continuer à<br />
avoir plus de médiatisation, et surtout<br />
une plus grande parité. Le tennis est l’un<br />
des sports les plus populaires en handisport,<br />
donc on bénéficie de plus de visibilité<br />
que d’autres disciplines, mais on peut<br />
encore faire mieux.<br />
L. : J’ajouterais qu’avec les JO, il y a une<br />
visibilité à gagner, mais j’espère que ça<br />
ne s’arrêtera pas à cet événement. Il faudrait<br />
mettre en avant davantage les résultats<br />
des sportifs handisport. Les pays<br />
anglo-saxons sont plus avancés sur ces<br />
thématiques, à nous de nous y mettre.<br />
Mais globalement, je suis contente de<br />
la progression en termes de visibilité, à<br />
condition que cette mise en lumière continue<br />
après les Jeux. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 59
égie<br />
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© Géraldine Aresteanu<br />
Pôle SPORT<br />
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DÉCOUVERTE<br />
EN IMMERSION<br />
© Europa-Park<br />
Comment<br />
j’ai sauvé mon<br />
week-end à Europa-Park<br />
Le jour où la respiration yoga m’a aidée<br />
à gérer la montée d’adrénaline<br />
Dans une situation de stress,<br />
avez-vous déjà essayé d’avoir<br />
recours à une technique de<br />
respiration inspirée du yoga<br />
pour faire redescendre la<br />
pression et garder les pieds<br />
sur terre ? Des astuces<br />
d'urgence qui pourraient<br />
servir aux plus froussards<br />
d’entre vous... Testées, et<br />
approuvées<br />
D ,<br />
!<br />
PAR LÉA BORIE, COBAYE CONSENTANTE<br />
après une étude japonaise<br />
de 2022 menée auprès<br />
de 2 000 athlètes,<br />
plus de 90 % d’entre<br />
eux présenteraient des<br />
schémas respiratoires dysfonctionnels.<br />
Or, le souffle est une fonction vitale et<br />
naturelle. Seulement voilà, lorsqu’on est<br />
angoissé par un élément extérieur soudain,<br />
il se peut que notre respiration se<br />
modifie, bien souvent à notre insu, et parfois,<br />
cela est contre-productif. À l’inverse,<br />
bien maîtrisée, la technique respiratoire<br />
est un art qui peut réguler le stress,<br />
oxygéner les organes, apporter la bonne<br />
énergie, et même redonner confiance !<br />
Prenez le cas le plus évident d’un stress<br />
physique et psychologique : les loopings<br />
vertigineux des parcs d’attraction, et la<br />
sensation du cœur qui se soulève dans<br />
le manège. Installez-vous bien confortablement<br />
au fond de votre siège, voici<br />
une astuce pour garder vos tripes à leur<br />
place.<br />
Nous sommes à Europa-Park, immense<br />
parc d'attractions en Allemagne, à la<br />
frontière avec la France. Et on n’est pas<br />
là pour aller admirer les souris mascottes<br />
du parc (encore que ! la parade sera une<br />
bonne récup' en fin de journée...). Les<br />
amis qui m’accompagnent, tous de bons<br />
sportifs aux cœurs bien accrochés, se<br />
© Europa-Park<br />
lancent dans les files d’attente de manèges<br />
dont on peine à voir le bout dans<br />
les nuages... Fière et compétitrice dans<br />
l’âme, je les suis sans broncher... dans<br />
toutes les attractions possibles !<br />
62 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
En avoir le souffle<br />
coupé : n'est-ce<br />
pas la meilleure<br />
façon de perdre<br />
pied ? Apprenez à<br />
respirer en toute<br />
circonstance.<br />
© Europa-Park<br />
Toujours plus haut, toujours<br />
plus vite !<br />
Le Blue Fire Megacoaster nous catapulte<br />
de 0 à 100 km/h en 2,5 secondes à<br />
peine avant une vrille à 360° pour l’un<br />
des loopings les plus hauts d’Europe,<br />
perché à 32 mètres du sol. Puis, Euromir,<br />
le Spinning coaster le plus rapide, le plus<br />
haut et le plus long d'Europe, voit ses<br />
wagons tourner sur eux-mêmes, avec au<br />
choix une dégringolade de face... ou de<br />
dos ! Avec son impressionnante force allant<br />
jusqu'à 4G, le Silver Star, combinant<br />
une vitesse excessive à 127 km/h qui<br />
plaque la nuque bien au fond du siègecoque<br />
et une hauteur vertigineuse de<br />
73 m, fait partie des manèges les plus<br />
fous du monde selon Auto Moto...<br />
Dans ce contexte-là, on a vite le souffle<br />
coupé, alors que c’est bien l’inverse qu’il<br />
faudrait produire ! D’autres crient, mais<br />
difficile d’éprouver un vrai soulagement<br />
grâce à cette action à la limite du supportable<br />
pour les tympans des voisins.<br />
Sur toutes ces attractions, j’ai rapidement<br />
et naturellement mis en place,<br />
tel un réflexe de survie, une méthode<br />
simple et efficace pour me détendre et<br />
profiter sans retapisser les sièges : la<br />
respiration consciente et profonde, via<br />
un pranayama de base. Elle consiste à<br />
inspirer amplement, en remplissant le<br />
bas ventre, jusqu’à la poitrine, puis d’expirer,<br />
lorsque le diaphragme se relâche,<br />
en vidant l’air de la poitrine jusqu’au<br />
bas ventre, le tout de manière cyclique,<br />
tout en imaginant maîtriser la descente<br />
ou le looping, bref, la source de stress<br />
momentanée. Inutile de préciser que,<br />
dans ces circonstances, je n’ai pu poser<br />
mes mains sur le ventre ni mes doigts<br />
sur une narine, mais le service minimum<br />
était assuré.<br />
Une méthode de base que j’ai accompagnée<br />
d’autres petits tips. Au lieu d’étudier<br />
de près les attractions, le plus sûr<br />
pour ne pas perdre ses moyens est encore<br />
de ne pas savoir à quoi s’attendre.<br />
Alors, une fois dans l’attraction, quand<br />
le cliquetis se fait entendre avant d’être<br />
lâché à une vitesse folle, difficile de garder<br />
son sang froid longtemps, mais c’est<br />
là que la technique de la respiration anti-stress<br />
prend tout son sens. Comme<br />
sur la route contre les nausées, il est<br />
aussi important de suivre chaque virage,<br />
chaque secousse des yeux, pour mieux<br />
s’y préparer. En résumé, ne pas se projeter<br />
à l’avance mais une fois dedans, ne<br />
pas perdre une miette des mouvements<br />
pour mieux les appréhender.<br />
Résultat de ma « respiration<br />
attraction »<br />
Quand on voit sur les photos d’attractions<br />
(et même dans les vidéos désormais<br />
!) les bouches ouvertes et les bras<br />
levés… d’extérieur, ma technique respiratoire<br />
passe tout de suite pour étrange.<br />
Disons que, lorsqu'on est suspendu à<br />
une hauteur quelque chose comme un<br />
immeuble de 20 étages, improviser une<br />
petite méditation SOS n’est pas donné<br />
à tout le monde. Mais ça marche ! De là<br />
à lancer un “Om” yogique, restons prosaïque...<br />
WS<br />
+<br />
En savoir plus<br />
sur Europa-Park<br />
Envie de tester la mise en pratique<br />
de la respiration zen express ?<br />
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à Europa-Park Resort !<br />
europapark.de/fr<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 63
FEMMES D’INFLUENCE<br />
RENCONTRE<br />
Chloé<br />
Wary,<br />
créatrice de Dream<br />
Team, le premier jeu<br />
de football féministe<br />
Un plateau de jeu<br />
féministe pour<br />
rendre ludique<br />
le combat pour<br />
l'égalité sur et<br />
autour du terrain !<br />
La culture et le football féminin peuvent faire qu’un. Grande<br />
défenseure au FC Wissous en Essonne, Chloé Wary<br />
a profité d’un « rendez-vous improbable » avec les Éditions<br />
La Ville Brûle, pour lier une nouvelle fois ses deux passions :<br />
foot et dessin. Pour Women Sports, la fan de manga<br />
a expliqué les origines du jeu de plateau féministe,<br />
Dream Team. PROPOS RECUEILLIS PAR RUBEN DIAS<br />
WOMEN SPORTS : COMMENT ON<br />
ARRIVE À DEVENIR CRÉATRICE DE<br />
JEU DE PLATEAU ?<br />
CHLOÉ WARY : Auteure de bande<br />
dessinée depuis 4 ans, j’ai imaginé et<br />
dessiné le jeu de société Dream Team.<br />
C’était un accident, un rendez-vous improbable<br />
avec La Ville Brûle.<br />
POUVEZ-VOUS NOUS PRÉSENTER<br />
CE JEU DE SOCIÉTÉ ? EN QUOI<br />
EST-IL FÉMINISTE ?<br />
C’est un jeu de plateau qui se joue par<br />
équipe. Il y a des défis, et il faut les réussir<br />
pour marquer des buts. Ce qui était<br />
important pour moi était d'avoir autant<br />
de questions sur le foot féminin que<br />
masculin. Globalement, dans la société,<br />
elles sont plutôt invisibilisées par rapport<br />
aux gars. Puis, dans la culture, que<br />
ce soit dans les jeux ou les bouquins,<br />
c’est encore pire. Le jeu se veut féministe,<br />
parce qu’il se veut paritaire. Tout<br />
simplement.<br />
COMMENT L’IDÉE VOUS EST-ELLE<br />
VENUE ?<br />
Pour moi, le foot se joue évidemment<br />
sur un terrain. Donc le défi était de<br />
réussir à ne pas s’ennuyer autour d’une<br />
table, mais de ressentir tous les moments<br />
d’un match. C’est un jeu que j’ai<br />
développé pendant le confinement et il<br />
y avait une certaine frustration à combler.<br />
Je ne voulais pas juste un jeu de<br />
cartes ou un questionnaire de culture<br />
générale mais un jeu dynamique.<br />
QUELLES SONT VOS ATTACHES<br />
AVEC LE FOOTBALL ?<br />
Cela a commencé de manière banale.<br />
Mon papa est supporter du PSG. Nous<br />
regardions tous les matches à la maison.<br />
Ensuite, à 19/20 ans, j'écrivais<br />
l’histoire d’une adolescente qui s’émancipe<br />
à travers le football en même temps<br />
« CE QUI ÉTAIT IMPORTANT POUR MOI<br />
C’EST QU’IL Y AIT AUTANT DE QUESTIONS<br />
SUR LE FOOT FÉMININ QUE MASCULIN. »<br />
64 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
COMMENT<br />
JOUER ?<br />
© Ruben Dias D.R.<br />
Dream Team est un jeu familial.<br />
Il faut d’abord constituer deux<br />
équipes, puis désigner un arbitre.<br />
Comme dans un match de foot,<br />
l’objectif est de marquer des buts.<br />
que passer le BAFA. Un peu naïvement,<br />
je me suis dit que j’allais pouvoir la raconter<br />
sans forcément pratiquer. Mentalement,<br />
ça a été le point de départ.<br />
À ce moment-là, j’ai aussi rencontré<br />
une coach qui montait une équipe non<br />
loin de chez moi. Un enchaînement de<br />
coïncidences. Je me suis dit que c’était<br />
peut-être le bon moment pour jouer,<br />
pour de vrai. Que j’avais ma place sur le<br />
terrain, comme n’importe qui. Cela fait<br />
5 ans que ça dure.<br />
POURQUOI CELA VOUS A PRIS<br />
AUTANT DE TEMPS ?<br />
J’ai eu du mal à me projeter sur un terrain.<br />
Il faut dire que dans les magasins<br />
de sport, tout est normé pour que ça<br />
taille aux garçons. Quand je cherchais<br />
un protège tibia, un short, une brassière,<br />
un boxer… j’avais l’impression<br />
qu’il n'y avait jamais ma taille. Inconsciemment,<br />
tu te dis que tu n’es pas la<br />
cible, que tu n’es pas invitée à participer<br />
à la fête.<br />
QU'EST-CE QUI A CHANGÉ ?<br />
Pas grand chose. Aujourd’hui j’arrive<br />
juste à revendiquer que je suis une<br />
femme, même dans des habits qui ne<br />
sont pas taillés pour moi. Mais c’est un<br />
travail que je n’étais pas capable de<br />
faire il y a 6 ans.<br />
CE N’EST PAS PRÊT DE S’ARRÊTER…<br />
Pour moi c’est une renaissance de pouvoir<br />
jouer. J’ai l’impression d’avoir une<br />
revanche à mener pour toutes ces années<br />
de silence sportif. Je pense que<br />
pour rien au monde je ne pourrais arrêter.<br />
WS<br />
© AFP<br />
Et pour faire trembler les filets,<br />
il faut remporter des duels qui<br />
opposent à chaque fois les deux<br />
équipes. Les défis sont nombreux,<br />
et « même les gens qui ne s’y<br />
connaissent pas vraiment peuvent<br />
y participer », assure Cholé Wary.<br />
Il y a des questions de culture<br />
footballistique, mais aussi des<br />
défis de jongles, un concours de<br />
celui qui imitera au mieux un chant<br />
de supporters ou un entraîneur en<br />
interview d’après-match. Enfin, et<br />
pour faire échos à la culture manga<br />
et bande dessinée de la jeune<br />
auteure, des duels du meilleur<br />
design de maillot, ou du meilleur<br />
logo, feront aussi leur apparition<br />
pendant le match. Quelques cartes<br />
bonus viendront pimenter votre<br />
partie. Il est possible d’adapter le<br />
temps de jeu, tant qu’il y a deux<br />
mi-temps. La partie ne se termine<br />
que lorsque l’arbitre siffle.<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 65
FEMMES D’INFLUENCE<br />
ENTRETIEN AVEC…<br />
Claire Sorbac<br />
Une Française au coeur du<br />
développement du tennis<br />
féminin, au sein de la WTA<br />
Le bien-être des joueuses avant tout, c'est ce qui semble être le cheval de bataille de Claire<br />
Sorbac, senior manager business development à la WTA. Cela soulève des questions en<br />
matière d'équité et d'innovation, que la responsable du développement commercial senior de<br />
la WTA décrypte pour Women Sports. PROPOS RECUEILLIS PAR JIMMY ABOU AKL<br />
WOMEN SPORTS : QUEL A ÉTÉ<br />
VOTRE PARCOURS PROFESSIONNEL,<br />
VOS MOTIVATIONS DE TRAVAILLER<br />
POUR LA WTA ET VOTRE<br />
ÉVOLUTION EN SON SEIN ?<br />
CLAIRE SORBAC : J’ai grandi en France,<br />
à Paris, jusqu’à mes 18 ans, avant de<br />
partir à Pékin en Chine, dans le cadre de<br />
mes études. Durant mes 8 années là-bas,<br />
j’ai eu la chance de pouvoir travailler sur<br />
le tournoi du China Open en 2014, ce qui<br />
a été ma première expérience professionnelle<br />
dans le milieu du tennis. Un an plus<br />
tard, j’ai eu la possibilité d’y travailler une<br />
nouvelle fois, et j’ai découvert un univers<br />
qui me plaisait beaucoup. C’est en octobre<br />
2018 que j’ai définitivement rejoint<br />
la WTA, au moment où les WTA Finals ont<br />
déménagé à Shenzhen, après plusieurs<br />
éditions à Singapour. Aujourd’hui cela fait<br />
5 ans que j’ai rejoint la société et travaille<br />
sur le développement commercial dans<br />
la région Asie-Pacifique, bien que j’ai dû<br />
quitter la Chine pour les États-Unis en raison<br />
du Covid. Je travaille également encore<br />
sur les WTA Finals, qui est le dernier<br />
tournoi de l’année réunissant les 8 meilleures<br />
joueuses mondiales. Mon rôle est<br />
de trouver et de négocier des opportunités<br />
de sponsors et de partenariats afin<br />
de les implémenter pour le tournoi. Le<br />
poste que j’occupe se nomme « Senior<br />
Manager Business Development » dans<br />
lequel je travaille en équipe, mais aussi<br />
de manière très rapprochée avec le président<br />
de la WTA (Steve Simon, ndlr).<br />
QUELLES SONT LES INITIATIVES<br />
MAJEURES QUE VOUS AVEZ PRISES,<br />
OU AUXQUELLES VOUS AVEZ<br />
CONTRIBUÉ AFIN DE DÉVELOPPER<br />
LE TENNIS FÉMININ ?<br />
À vrai dire, nous travaillons main dans la<br />
main avec mon équipe et ce n’est donc<br />
jamais le succès d’une seule personne.<br />
Nous avons eu la chance d’accueillir<br />
notre nouveau partenaire Hologic, début<br />
2022, qui est une société spécialisée<br />
dans le domaine de la santé de la<br />
femme (diagnostic, imagerie et chirurgie).<br />
Ce deal était historique pour la<br />
WTA d’un point de vue financier, mais<br />
également social puisqu’il constitue<br />
une aide majeure pour nos athlètes.<br />
Nous avons aussi eu la joie d’accueillir<br />
un partenaire médical, Modern Health,<br />
qui est une application proposant des<br />
consultations pour la santé mentale.<br />
Nous sommes également devenus partenaires<br />
avec Whoop, qui propose des<br />
bracelets connectés aidant à suivre la<br />
récupération, le sommeil, les entraînements<br />
et la santé. Un objet très utile<br />
pour les athlètes qui sert de coaching<br />
personnalisé en hygiène de vie. Enfin,<br />
nous avons eu la fierté de nous associer<br />
avec Morgan Stanley en mars dernier,<br />
une société de services financiers. Ces<br />
dernières années, nous traversons un<br />
momentum intense et riche grâce à de<br />
nombreux partenariats qui permettent<br />
« MON RÔLE EST DE TROUVER ET<br />
NÉGOCIER DES OPPORTUNITÉS DE<br />
SPONSORS ET DE PARTENARIATS AFIN DE<br />
LES IMPLÉMENTER POUR LE TOURNOI. »<br />
66 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Claire Sorbac<br />
rappelle combien<br />
la vie des joueuses<br />
professionnelles<br />
de tennis est<br />
éprouvante.<br />
© AFP<br />
d’œuvrer pour le bien-être des joueuses,<br />
mais aussi de faire grandir le circuit dans<br />
son ensemble.<br />
AMANDA ANISIMOVA, JOUEUSE<br />
AMÉRICAINE, A RÉCEMMENT<br />
ANNONCÉ UNE PAUSE DU CIRCUIT<br />
EN RAISON DE PROBLÈMES LIÉS<br />
À SA SANTÉ MENTALE. VOUS<br />
CONFIRMEZ DONC QUE LA<br />
WTA PREND CE SUJET AVEC<br />
UNE HAUTE CONSIDÉRATION<br />
DANS L’ACCOMPAGNEMENT DES<br />
JOUEUSES ?<br />
La santé mentale a longtemps été un sujet<br />
tabou, avant que la parole ne se libère<br />
ces dernières années. Il y a également<br />
l’exemple de Naomi Osaka, qui avait publiquement<br />
fait part de ce type de soucis.<br />
La WTA a mis en place des services<br />
extrêmement précis et disponibles pour<br />
les joueuses. Celles-ci ont à disposition<br />
une cellule d’aide à la santé mentale qui<br />
se déplace et les suit tout au long de l’année<br />
lors des tournois. Pour nous, c’est<br />
extrêmement important que les joueuses<br />
puissent avoir accès à ces services de façon<br />
continue et rapprochée, et avec les<br />
mêmes interlocuteurs. Car tout le monde<br />
n’a pas l’aisance de s’exprimer face à des<br />
inconnus. Cette cellule se nomme « WTA<br />
Performance Health » et elle regroupe<br />
l’ensemble des services de santé offerts<br />
aux joueuses. C’est une équipe qui prend<br />
donc en charge la santé mentale, mais<br />
également la santé physique des athlètes.<br />
Les objectifs de cette cellule sont de les<br />
aider à minimiser les blessures physiques,<br />
et de promouvoir leur sécurité, santé et<br />
bien-être pour une performance optimale.<br />
Elle se compose de professionnels de la<br />
médecine autant sur l’aspect<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 67
FEMMES D’INFLUENCE<br />
physique (masseurs) que mental<br />
(psychologues) qui suivent les joueuses<br />
sur les tournois, et qui est disponible à<br />
tout moment de l’année pour elles.<br />
LA PLUPART DES JOUEUSES<br />
FRÉQUENTENT-ELLES CETTE<br />
CELLULE ?<br />
C’est en fonction de la personnalité de<br />
chacune. Certaines auront plus de facilité<br />
à s’ouvrir et à partager des informations<br />
personnelles. Elles s’y rendent régulièrement,<br />
se confient, et voient cela comme<br />
un suivi régulier à l’année. La vie d’une<br />
joueuse de tennis professionnelle est<br />
très éprouvante, notamment en raison<br />
des voyages incessants aux quatre coins<br />
du monde. Il n’est donc pas anodin que<br />
certaines d’entre elles aient besoin d’un<br />
« sas de décompression ». D’autre part, il<br />
y a une partie des joueuses qui ne souhaitent<br />
pas se livrer, ou qui possèdent<br />
déjà un coach mental engagé dans leur<br />
équipe personnelle. Cela dépend donc de<br />
chaque profil et de sa sensibilité. Toujours<br />
est-il, il est extrêmement important pour<br />
la WTA de proposer les ressources nécessaires<br />
aux joueuses afin de les accompagner<br />
et les aider non seulement sur le<br />
plan physique, mais aussi mental.<br />
L’ÉQUITÉ EST AU CŒUR DES<br />
COMBATS DEPUIS PLUSIEURS<br />
ANNÉES, NOTAMMENT EN CE QUI<br />
CONCERNE LA RÉMUNÉRATION.<br />
COMMENT LA WTA S’ENGAGE-T-<br />
ELLE DANS CETTE LUTTE ?<br />
C’est une bataille que l’on mène depuis la<br />
création de la WTA, soit 50 ans. L’égalité<br />
des gains est une chose que l’on souhaite<br />
avoir, et qui devrait être normale. On est<br />
conscient qu’il y a eu énormément de travail<br />
effectué à ce niveau-là, et ce depuis<br />
1973 lorsque l’US Open fut le premier<br />
tournoi à garantir une équité dans les<br />
gains. À notre niveau, nous travaillons de<br />
manière très rapprochée avec les tournois<br />
et essayons de faire de notre mieux. Pour<br />
certains, l’égalité des gains n’est plus une<br />
question, pour d’autres il reste encore du<br />
travail. Le fait que les 4 Grands Chelem<br />
aient proposé une rémunération égale a<br />
été très important car ce sont les tournois<br />
les plus iconiques et représentatifs de<br />
notre sport. Pour ce qui est des catégories<br />
de tournois inférieurs, nous étudions<br />
la question et travaillons activement pour<br />
trouver des solutions. Mais c’est un travail<br />
de longue haleine, il ne faut pas se<br />
le cacher.<br />
NOUS AVONS APPRIS QUE LE<br />
PRIZE MONEY DU TOURNOI ATP<br />
DU MASTERS 1000 DE ROME ÉTAIT<br />
2 FOIS SUPÉRIEUR À CELUI DU<br />
TOURNOI WTA CETTE ANNÉE.<br />
AVEZ-VOUS UNE EXPLICATION ?<br />
Les droits TV ont un rôle important dans<br />
la manière dont le Prize Money est calculé.<br />
Nous nous battons à ce que les montants<br />
des hommes et des femmes soient<br />
équivalents, mais il faut aussi voir la réalité<br />
en face car nous ne sommes pas<br />
sur les mêmes budgets. Certains revenus<br />
que le tournoi va recevoir, par exemple les<br />
droits TV, seront plus importants chez les<br />
hommes que chez les femmes, et cette<br />
réalité s’applique donc dans le calcul<br />
des Prize Money. De notre côté, nous essayons<br />
de changer cette réalité et travaillons<br />
au contact de l’ATP pour également<br />
faire évoluer cela, mais ces modifications<br />
prennent du temps.<br />
NÉANMOINS, ÊTES-VOUS D’ACCORD<br />
POUR DIRE QUE LE TENNIS FÉMININ<br />
POSSÈDE DE L’AVANCE SUR LA<br />
PLUPART DES AUTRES SPORTS EN<br />
TERMES DE GAINS, DE POPULARITÉ,<br />
DE NIVEAU ?<br />
Bien sûr ! Billie Jean King, qui a fondé la<br />
WTA en 1973, a fait de l’équité dans le<br />
sport son combat quotidien et cela a été<br />
très important. Et il est vrai que le tennis<br />
a été le premier sport à œuvrer pour une<br />
rémunération égale, pour que les femmes<br />
soient représentées comme il se doit et<br />
qu’elles gagnent ce qui leur était dû. Également,<br />
nous avons eu la chance d’avoir<br />
bon nombre d’ambassadrices qui ont lutté<br />
pour les droits des femmes dans le tennis,<br />
à l’instar de Martina Navratilova, qui s’est<br />
battue pour la cause LGBT. Il y a évidemment<br />
les sœurs Williams, qui sont des<br />
icônes et qui ont eu un impact allant au-delà<br />
du tennis. Du fait de leur histoire personnelle,<br />
leur réussite en tant qu’athlètes mais<br />
aussi en tant que femmes d’affaires, est<br />
porteuse de rêve et d’espoir pour les minorités.<br />
Nous avons effectivement la chance<br />
d’avoir de grandes femmes qui se battent<br />
et aident à promouvoir l’équité dans le<br />
sport.<br />
QUELLE EST VOTRE VISION<br />
POUR L'AVENIR DE LA WTA, LES<br />
PROCHAINES INNOVATIONS ET<br />
LES PRINCIPAUX DÉFIS QUE VOUS<br />
PENSEZ DEVOIR RELEVER ?<br />
En terme d’innovation, nous travaillons<br />
de manière très rapprochée avec SAP,<br />
un de nos partenaires, qui nous a permis<br />
d’apporter beaucoup de nouveautés et de<br />
services aux joueuses. Il nous a permis de<br />
développer toute une technologie qui permet<br />
d’analyser en profondeur le jeu des<br />
joueuses, et d’avoir des données précises.<br />
Il y a plusieurs projets en cours avec SAP,<br />
avec qui l’innovation avance rapidement.<br />
Je ne peux encore apporter de détails,<br />
« L’ÉGALITÉ DES GAINS EST UNE CHOSE<br />
QUE L’ON SOUHAITE AVOIR, ET QUI<br />
DEVRAIT ÊTRE NORMALE. »<br />
mais le but est toujours de venir en aide<br />
aux joueuses et aux tournois, avec notamment<br />
des solutions technologiques innovantes.<br />
Nous avons également annoncé<br />
en début d’année la création d’une entité<br />
nommée WTA Ventures. Cette entité commerciale<br />
a pour but de développer le circuit<br />
de manière exponentielle. C’est un gros<br />
projet pour nous, sur lequel nous sommes<br />
très optimistes, mais qui nécessitera beaucoup<br />
de travail. Le but étant de développer<br />
des projets commerciaux afin d’agrandir<br />
notre sport et notre fanbase tout en restant<br />
attractifs aux yeux des fans traditionnels,<br />
mais également aux nouvelles générations.<br />
Dans ce sens, nous poursuivons<br />
notre développement digital et proposons<br />
du contenu original sur nos réseaux sociaux<br />
afin de maintenir un lien de proximité<br />
avec les fans. C’est un gros défi, mais nous<br />
sommes sur la bonne voie. WS<br />
68 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
SPORT PASSION AVEC<br />
Comment choisir<br />
son maillot<br />
de bain ?<br />
Avec Florence Lebel, de Sport 2000<br />
Place à l’été ! Beaucoup d’entre nous vont se diriger vers<br />
des sports aquatiques, que ce soit pour les vacances, pour<br />
varier ses entraînements, ou même pour se lancer un<br />
nouveau défi. Alors, comment choisir son maillot de bain ?<br />
Florence Lebel, directrice de l’enseigne<br />
Sport 2000 de Douarnenez (29),<br />
nous éclaire sur le sujet.<br />
© BalanceFormCreative / Shutterstock<br />
QUESTION ESTIVALE CRUCIALE : COMMENT<br />
CHOISIR SON MAILLOT DE BAIN ?<br />
Déjà on se pose la question principale<br />
qui est : est-ce que je cherche un maillot<br />
de bain pour la piscine ou pour la mer/<br />
océan ? Évidemment, suivant ce qu’on<br />
compte faire, on ne va pas se pencher sur<br />
les mêmes produits. Les personnes qui<br />
vont se diriger vers la piscine vont plutôt aller<br />
vers un maillot de bain une pièce, avec<br />
des matières plus résistantes au chlore.<br />
D.R.<br />
Par exemple, voici un conseil de la marque<br />
Arena sur son site internet : « Si vous nagez<br />
2 fois par semaine ou plus, ou si vous<br />
vous entraînez dur, optez pour un maillot<br />
en MaxLife. Un tissu fait à partir d’un mélange<br />
de polyester de très haute qualité<br />
qui offre une résistance incroyable au<br />
chlore, aux rayures et aux accrocs ».<br />
MORPHOLOGIE ET PRATIQUE ENVISAGÉE<br />
Il faut aussi choisir son maillot de bain<br />
en fonction de la morphologie. Votre<br />
conseiller Sport 2000 vous orientera, suivant<br />
votre morphologie, vers des maillots<br />
de bain avec des bretelles larges croisées<br />
dans le dos, plutôt adaptées aux sportives<br />
et qui apporte plus de soutien. Il est<br />
également possible de se diriger vers des<br />
produits qui ont des formes gainantes,<br />
avec des brassières intégrées, ou encore<br />
à bretelles fines pour plus de liberté de<br />
mouvement…<br />
Enfin, il faudra prendre en compte le type<br />
de pratique envisagé. C’est différent si<br />
une sportive compte aller à la piscine<br />
occasionnellement, une fois par-ci, parlà,<br />
ou si elle compte y aller toutes les semaines<br />
de manière régulière.<br />
POURQUOI EST-CE IMPORTANT DE BIEN<br />
CHOISIR SON MAILLOT DE BAIN ?<br />
Déjà, pour avoir une image de soi positive.<br />
Un maillot de bain à la bonne taille<br />
et dans les bonnes matières nous mettra<br />
plus en valeur, et nous mettra plus en<br />
confiance.<br />
C’est aussi très important de bien choisir<br />
son maillot de bain, tout simplement<br />
pour pouvoir profiter au maximum de sa<br />
pratique, que le produit corresponde à<br />
celle-ci et qu’il dure dans le temps. C’est<br />
important de se sentir libre dans sa pratique,<br />
et à l’aise, pour ne penser qu’à la<br />
natation, et pas être embêté par un autre<br />
facteur qu’est le produit.<br />
Choisir un maillot de bain de qualité permet<br />
ainsi une agréable pratique de la natation.<br />
WS<br />
70 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 71
LIFESTYLE<br />
RENCONTRE<br />
Anaïs<br />
Caradeux<br />
au Tomorrowland :<br />
du ski à la musique,<br />
il n’y a qu’un pas<br />
Le Tomorrowland est bien connu de tous les fans de musique. Il s’agit en effet d’un des plus grands<br />
festivals de musique électronique d’Europe, organisé depuis 2003 en été en Belgique. Mais le festival<br />
a décidé de s’imposer aussi sur les pistes de ski. Du 18 au 25 mars, Anaïs Caradeux y a participé, à<br />
l’Alpe d’Huez (France) grâce au partenaire de l’événement, Ellesse. Et c’est non sans plaisir que l’exchampionne<br />
a combiné musique et ski, deux mondes finalement pas si éloignés... PAR VANESSA MAUREL<br />
«<br />
C’est la deuxième édition<br />
pour moi du Tomorrowland ,<br />
nous raconte Anaïs. La musique<br />
et les amis rendent<br />
l’expérience incroyable. »<br />
Rassembler les fans de skis aux fans de<br />
musique, c’était un pari osé pour Tomorrowland,<br />
mais un défi sacrément bien<br />
réussi. Anaïs en est le témoin. « On dansait<br />
sur les télésièges, on révisait nos pas de<br />
danse avec les chaussures de ski, c’était<br />
très drôle ! », continue l’ex-championne, vêtue<br />
de la tête au pied de la marque Ellesse.<br />
Celle qui a vécu une semaine de rêve au<br />
pied de l’Alpe d’Huez, affirme qu’entre le<br />
ski, sa première passion, et la musique,<br />
qui « a le pouvoir de réunir les gens et<br />
leur permet de vibrer en harmonie », il n’y<br />
a qu’un pas. « Les deux associés, c’est un<br />
duo gagnant, nous confie Anaïs. En compétition,<br />
j’écoutais de la musique pour<br />
me mettre dans ma bulle. Là, c’est plus<br />
pour se synchroniser les uns les autres, se<br />
mettre en osmose avec les potes ». Et les<br />
points communs entre ces deux univers ne<br />
s’arrêtent pas là.<br />
« Pour moi, le ski est un moyen de<br />
s’échapper, de créer sa propre réalité,<br />
de chercher à ressentir des émotions<br />
qui nous sortent de notre quotidien »,<br />
© Icon Sport<br />
continue Anaïs, qui allie à la perfection<br />
les deux mondes.<br />
« Et la musique ? C’est pareil. Comme<br />
un rêve éveillé où les notes nous transportent<br />
dans nos émotions. Les vibrations<br />
des basses font ressentir de<br />
fortes émotions ».<br />
Autant dire qu’à l’Alpe d’Huez, notre<br />
skieuse a vécu une semaine hors du<br />
temps. Entre de « multiples pistes dévalées,<br />
de la musique à n’en plus finir,<br />
des tartiflettes pour se réchauffer et un<br />
bon vin blanc de Savoie » (à consommer<br />
avec modération, NDLR) », Anaïs Caradeux<br />
repart des étoiles plein les yeux :<br />
« Vivre cette expérience au milieu des<br />
montagnes a rendu l’expérience encore<br />
plus magique. » WS<br />
« POUR MOI, LE SKI C’EST UN MOYEN<br />
DE S’ÉCHAPPER, DE CRÉER SA PROPRE<br />
RÉALITÉ… »<br />
72 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Le look Ellesse d'Anaïs<br />
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EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 73
LIFESTYLE<br />
RENCONTRE<br />
Emprez, Apollonia,<br />
Nenris, joueuses<br />
de SK Gaming<br />
« Il y a de plus en plus<br />
de femmes dans le monde<br />
du eSport »<br />
Invités par Cherry à Cologne pour le lancement de la branche gaming de<br />
la marque Cherry Xtrfy, nous avons rencontré trois joueuses de eSport de<br />
l’équipe SK Gaming. Les trois complices, professionnelles de League of<br />
Legends (jeu vidéo sorti en 2009 qui se joue en équipe), se sont confiées pour<br />
Women Sports. PAR VANESSA MAUREL<br />
lles sont toutes les trois<br />
E<br />
professionnelles en eSport.<br />
Nos joueuses de League<br />
of Legends Ida Pedersenn<br />
(alias Emprez), Dafni Gkerveni<br />
(alias Apollonia) et Alessandra Schmalfub<br />
(alias Nenris) connaissent le<br />
monde des jeux vidéo comme personne.<br />
Elles confient toutes trois avoir vu beaucoup<br />
plus de femmes se lancer dans le<br />
eSport ces derniers temps. « J’ai vu une<br />
grande évolution, notamment sur les<br />
deux, trois dernières années, nous raconte<br />
Emprez. Il y a beaucoup plus de femmes<br />
dans ce milieu. Avant on n’en voyait pas<br />
beaucoup et aujourd’hui, elles osent se<br />
lancer, et elles préforment ! Je trouve ça<br />
génial qu’elles osent se lancer, mais aussi<br />
qu’elles aient leur place dans les Teams<br />
etc. » Une grande avancée qui les met davantage<br />
à l’aise, en témoigne Apollonia.<br />
Seulement professionnelle depuis un an,<br />
elle a toujours joué aux jeux vidéo. Mais<br />
elle avoue être contente « de jouer à cette<br />
époque » où la question de l’acceptation<br />
ne se pose plus.<br />
« Si tu aimes ce que tu fais,<br />
travaille dur et tu y arriveras »<br />
En effet, Emprez, Apollonia et Nenris ne<br />
voient plus de différence entre elles et<br />
les autres gamers, que ce soit dans les<br />
équipes ou même en compétition. « La<br />
plupart du temps, ça ne pose pas plus de<br />
problèmes à nos homologues masculins<br />
de perdre contre nous ou une autre personne.<br />
On joue dans une ligue professionnelle.<br />
Ils savent qu’on est là, au même<br />
niveau », explique Nenris. C’est pourquoi<br />
aujourd’hui, les trois gameuses poussent<br />
tout(e)s les passionnés à se lancer, sans<br />
hésiter.<br />
« Je pense que si tu aimes vraiment et si<br />
tu t’amuses vraiment à jouer avec passion,<br />
tu pourras sans aucun doute faire<br />
quelque chose dans le futur », lance avec<br />
le sourire Emprez, suivie de près par Apollonia<br />
: « Pour ma part, je pense que si tu<br />
aimes vraiment ce que tu fais, si tu aimes<br />
vraiment les jeux vidéos, travaille dur, et<br />
fonces, tu y arriveras. » WS<br />
74 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
S'accrocher à ses<br />
rêves et vivre<br />
de sa passion du<br />
eSport sont le<br />
credo d'Emprez,<br />
Apollonia et<br />
Nenris !<br />
© Anastassiya Bezhekeneva / Shutterstock<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 75
LIFESTYLE<br />
RENCONTRE<br />
Marianne<br />
aka LittleBigWhale<br />
ou Trivia,<br />
nous raconte son aventure<br />
de streameuse sur Twitch<br />
Ambassadrice et présentatrice aux côtés de Rivenzi et Gilles Simon, du tournoi eSport Roland-<br />
Garros eSeries 2023, Marianne - LittleBigWhale ou Trivia, peu importe les pseudos d’ailleurs<br />
- se démarque. À chaque live, la jeune femme réunit des dizaines de milliers de personnes sur la<br />
plateforme Twitch. Un public qu’elle rassemble par sa bonne humeur et sa sympathie autour de<br />
ses passions que sont le jeu vidéo, la musique et le sport. PROPOS RECUEILLIS PAR RUBEN DIAS<br />
WOMEN SPORTS : POUVEZ-VOUS<br />
NOUS PRÉSENTER VOTRE MÉTIER<br />
SUR INTERNET ?<br />
MARIANNE : Je suis streameuse depuis<br />
presque 6 ans. Je stream des<br />
parties de jeux vidéo mais aussi du<br />
karaoké. C’est mon contenu principal.<br />
J’ai la chance d’être suivie par<br />
une communauté incroyable et de<br />
leur faire profiter de mon « non skill »<br />
sur beaucoup de jeux vidéo. J’ai des<br />
partenaires aussi, ce qui me permet<br />
d’en vivre. C’est un métier qui n’est<br />
pas toujours connu du grand public.<br />
À toute heure, chaque jour et chaque<br />
nuit, depuis le monde entier, des personnes<br />
créent, jouent, et diffusent<br />
leur contenu créatif en direct. Il y a du<br />
jeu vidéo, mais si vous êtes passionné<br />
de sport, il y aura du contenu pour<br />
vous. Vous pouvez vous filmer pendant<br />
que vous faites la cuisine, pendant<br />
que vous réparez une voiture…<br />
Tout est possible.<br />
COMMENT EXPLIQUEZ-VOUS<br />
LE DÉVELOPPEMENT DES LIVES ?<br />
C’est quelque chose qui est accessible<br />
à tout le monde. Avant, le format le plus<br />
populaire était Youtube. Mais c’était<br />
du contenu froid. Aujourd’hui avec les<br />
streams, c’est l’interactivité et la spontanéité<br />
qui plaisent. L’activité s’est énormément<br />
développée pendant le Covid. Les<br />
gens étaient souvent seuls chez eux et<br />
ils se connectaient sur Twitch ou d’autres<br />
plateformes pour voir des créateurs en<br />
« L’ACTIVITÉ S’EST<br />
ÉNORMÉMENT<br />
DÉVELOPPÉE<br />
PENDANT LE<br />
COVID. »<br />
direct. Il y a un chat aussi sur lequel les<br />
viewers peuvent interagir avec nous. Je<br />
peux jouer pendant qu’ils me posent des<br />
questions, cela crée une réelle proximité,<br />
et une vraie interaction entre nous.<br />
QUEL EST LE SECRET DE VOTRE<br />
SUCCÈS SUR LA PLATEFORME ?<br />
Comment définir le succès déjà ? Il y a<br />
beaucoup de personnes sur Twitch qui<br />
vont lancer un stream et seront suivis<br />
par 10 ou 15 personnes. Et c’est déjà un<br />
succès pour eux parce qu’ils ne cherchent<br />
pas forcément plus. Elles sont très<br />
contentes de partager ce moment avec<br />
ces personnes-là. Moi j’ai cette chance<br />
d’avoir une grande communauté qui se<br />
rejoint, ce qui crée ce rendez-vous hebdomadaire<br />
ou journalier. J’espère qu’elle<br />
trouve sur ma chaîne quelque chose<br />
qu’elle aime bien, qui la rassure quelque<br />
part. Je veux que mes lives soient un espace<br />
de bienveillance pour tout le monde.<br />
Mon succès est là.<br />
76 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
"Je veux que<br />
mes lives soient<br />
un espace de<br />
bienveillance pour<br />
tout le monde. Mon<br />
succès est là", lance<br />
Marianne.<br />
© Chloé Ramdami<br />
AVEZ-VOUS TOUJOURS ÉTÉ<br />
PASSIONNÉE PAR LES JEUX VIDÉO ?<br />
Je suis arrivée dans ce monde de Twitch très<br />
naturellement. J’ai toujours été passionnée<br />
par les jeux vidéo. Je suis tombée dedans<br />
à l’âge de 5 ans. J’ai un papa gamer. Avec<br />
mon frère et des amis de la famille, on jouait<br />
à des jeux comme Quake ou Duke Nukem<br />
qui font partie des premiers scooters. Ça me<br />
rend très nostalgique.<br />
Y A-T-IL UN JEU QUI VOUS<br />
A MARQUÉE ?<br />
Le jeu auquel j’ai le plus joué est peut-être<br />
PUBG. C’est l’un des jeux les plus populaires<br />
au monde, surtout en Asie. C’est un Battle<br />
royal où l’objectif est de faire top 1 à la fin. Je<br />
pense que je dois une partie de la popularité<br />
de ma chaîne, notamment lors de mes débuts,<br />
à PUBG. Il y en a évidemment d’autres<br />
que j’aime beaucoup comme Hollow Knight<br />
ou The Witcher 3, qui sont des jeux incroyables.<br />
Il y en a des dizaines à vrai dire.<br />
VOUS JOUEZ À DES JEUX,<br />
MAIS PAS QUE…<br />
J’ai accumulé des milliers d’heures de<br />
jeu sur PUBG, il n’y a pas de doute. Maintenant,<br />
je me diversifie. Je commence à<br />
avoir aussi beaucoup d’heures sur le karaoké<br />
(rires).<br />
VOUS ÊTES AMBASSADRICE<br />
POUR LA 2e FOIS, AVEC RIVENZI<br />
NOTAMMENT ET GILLES SIMON, DE<br />
L’ÉVÉNEMENT ROLAND-GARROS<br />
ESERIES. POUVEZ-VOUS NOUS EN<br />
DIRE PLUS ?<br />
L’engouement autour du gaming a donné<br />
des idées à Roland-Garros. Il y a énormément<br />
de gamers dans le monde entier<br />
alors si on y inclut tous les joueurs mobile,<br />
c’est absolument énorme. Le Roland-Garros<br />
eSeries est une compétition<br />
sur un jeu mobile et gratuit (tennis clash),<br />
autour de l’eTennis. Il y a une vraie volonté<br />
d’inclusion. En plus d’être un tournoi<br />
gratuit et ouvert à tous, il y a aussi des<br />
finalistes qui sont qualifiés par le biais de<br />
Women in Games et Handigamers. Pendant<br />
la compétition, avec Rivenzi, Gilles<br />
Simon mais aussi plein d’autres invités,<br />
nous avons présenté un talk sur le tennis<br />
et le jeu vidéo.<br />
POURQUOI AVOIR ACCEPTÉ<br />
LE PROJET ?<br />
J’étais déjà présente l’année dernière et je<br />
trouve le projet toujours aussi génial. C’est<br />
vraiment bien de donner sa chance à n’importe<br />
qui. C’est l’esprit du sport et l’esprit<br />
du jeu vidéo de pouvoir inclure absolument<br />
tout le monde.Plus personnellement,<br />
Roland-Garros a toujours été un rêve. J’ai<br />
beaucoup joué au tennis plus jeune, ce qui<br />
m’a d’ailleurs donné envie de reprendre<br />
aujourd’hui. Donc pouvoir réunir les jeux<br />
vidéo et le tennis dans un lieu aussi mythique<br />
que la structure de Roland-Garros<br />
pour un événement comme celui-ci, cela a<br />
coché toutes les cases. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 77
L’INCROYABLE HISTOIRE…<br />
Retour sur...<br />
Betty Robinson<br />
Elle a gagné<br />
une médaille d’or<br />
après sa mort !<br />
Triple médaillée olympique, dont deux fois en or. Premier sacre féminin sur 100 m dans<br />
l’histoire des JO… Betty Robinson, c’est l’histoire d’une athlète revenue d’entre les morts.<br />
L’histoire d’une gamine de 15 ans qui courait pour attraper son train dans la banlieue de<br />
Chicago. Seulement, elle courait plus vite que tout le monde.<br />
PAR RUBEN DIAS<br />
Un train d’enfer<br />
L’histoire olympique aurait sans doute<br />
été toute autre si Betty Robinson avait<br />
raté son train pour Riverdale. Mais cette<br />
après-midi d’hiver 1928, le destin va déjà<br />
s’en mêler. Alors qu’elle signe le sprint de<br />
sa vie sur le quai de la gare, son professeur<br />
de biologie au lycée Thornton, déjà<br />
à bord de l’appareil, jette un coup d’oeil<br />
par la fenêtre. Même pas le temps de le<br />
cligner que la jeune adolescente est déjà<br />
installée dans le wagon. Charles Price hallucine.<br />
Le prof décide de la chronométrer<br />
et de la prendre sous son aile. Le talent<br />
de la gamine est immense. Betty s’entraîne<br />
d’abord avec des garçons avant<br />
de rejoindre le prestigieux Illinois Women<br />
Athletic Club.<br />
Mais si Betty Robinson n’a pas perdu de<br />
temps, l’histoire elle, cale un peu. L’Américaine<br />
a mis pas mal de temps à faire<br />
une place dans les musées du sport pour<br />
sa médaille d’or du 100 m acquise aux<br />
Jeux Olympiques d’Amsterdam en 1928.<br />
Elle aura dû attendre 1971 pour rejoindre<br />
le Hall of Fame du comité américain et<br />
2014 pour qu’une biographie dépoussière<br />
son souvenir des mémoires.<br />
Cependant, il semble bien difficile d’oublier<br />
l’histoire de Betty Robinson. Celle<br />
d’une ado de 16 ans qui, lors de sa<br />
première compétition, termine derrière<br />
Helen Filkey, détentrice du record des<br />
États-Unis. Lors de sa deuxième course,<br />
elle égale le record du monde sur la distance<br />
(12’ 02’’). Et lors de sa cinquième,<br />
elle décroche la première médaille d’or<br />
olympique sur 100 m féminin de l’histoire<br />
à Amsterdam. Rien que ça.<br />
« MALGRÉ CE QUE<br />
LES SECOURS<br />
PENSENT, BETTY<br />
EST TOUJOURS<br />
VIVANTE. »<br />
Mort et deuxième médaille<br />
d’or (dans cet ordre)<br />
Juin 1931. À bord d’un avion de tourisme,<br />
Betty Robinson vole au-dessus<br />
de Chicago. Au volant de ce biplan, son<br />
cousin cale et perd le contrôle. L’appareil<br />
s’écrase dans la banlieue de la ville<br />
du Michigan, les autorités craignent le<br />
pire. Entre les débris encore brûlants,<br />
la championne olympique ne réagit pas.<br />
Considérée comme morte, son corps est<br />
déposé dans un coffre de voiture avant<br />
d’être transporté vers la morgue. L’histoire<br />
aurait bien pu s’arrêter là, mais le<br />
sort en a décidé autrement pour Betty<br />
Robinson.<br />
Malgré ce que les secours pensent, Betty<br />
est toujours vivante. Sa tête saigne abondamment<br />
et l’athlète ne répond plus,<br />
mais son cœur bat encore. À la morgue,<br />
le croque-mort distingue une légère respiration<br />
: finalement, direction la Oak Forest<br />
Infirmary, où elle restera onze mois.<br />
D’après les médecins, elle ne pourra plus<br />
marcher et s’en tirera en fauteuil rou-<br />
78 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
De A à Z, l’existence<br />
de l’Américaine<br />
Betty Robinson fut<br />
digne d’une série...<br />
© (Library of Congress) Wikipedia domaine public<br />
lant avec une jambe plus courte et une<br />
incapacité totale de s’agenouiller… Mais<br />
c’était mal connaître cette chère Betty.<br />
Quelques centaines de jours de rééducation<br />
plus tard, beaucoup de douleur, et<br />
une abnégation totale, la championne<br />
olympique rechausse les pointes. Si elle<br />
ne peut plus plier ses jambes dans les<br />
starting-blocks, dans un relais elle peut<br />
démarrer debout. Qualifiée pour les JO<br />
de 1936, il lui faut maintenant financer<br />
son voyage jusqu’en Allemagne. À<br />
l’époque, la Fédération américaine ayant<br />
eu la merveilleuse idée de ne payer le<br />
déplacement qu’à ses représentants<br />
masculins… Robinson vend ses trophées,<br />
économise chacun des centimes<br />
de sa paie. Quelques mois plus tard à<br />
Berlin, l’Américaine se tient droite pour<br />
le 3 e relais du 4 x 100 m. En voyant la<br />
dernière relayeuse allemande lâcher<br />
le témoin, elle le comprend : Betty Robinson<br />
tient sa deuxième médaille d’or<br />
olympique, cinq ans après avoir été laissée<br />
pour morte ! Incroyable destin pour<br />
Mrs. Robinson. WS<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 79
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ou tout simplement renouer avec le plaisir de s’adonner à quelques jeux à l’écrit.<br />
Sport, géographie, escape games… Replongez en enfance grâce à notre sélection<br />
de cahiers de vacances pour adultes. PAR RUBEN DIAS<br />
Le cahier<br />
de vacances<br />
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faites-vous des<br />
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Cahier de vacances<br />
pour adultes Paris<br />
2024 : préparez-vous<br />
aux JO avant l’heure<br />
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Hugo Sport<br />
« Ce qui ne s’exprime pas s’imprime,<br />
et nous ne le dirons jamais assez,<br />
car il en va de notre santé ! ». Céline<br />
de Lamberterie se donne pour nous<br />
rappeler d’être nous-même, pour trouver<br />
ses propres clés de résilience. Elle<br />
nous parle du stress et de sa relation à<br />
l’adaptabilité, de l’activité physique en<br />
nous conseillant d’être « corporellement<br />
intelligents », des bienfaits d’une<br />
marche en forêt... Des activités<br />
méditatives et exercices de réflexion,<br />
disponibles en audio et vidéo. Pour que<br />
chacun retrouve son rythme.<br />
Préparez des petites lunettes<br />
portées sur le bout du nez et votre<br />
meilleure pipe. Glissez-vous dans la<br />
peau de Judith Mather, commissaire<br />
divisionnaire de la Police judiciaire de<br />
Toulouse, afin de résoudre une enquête<br />
qui vous mènera dans les recoins<br />
les plus sombres des Pyrénées et de<br />
la nature humaine. Jeux de logique,<br />
d’empreintes, lettres codées laissées<br />
par le criminel, coffres à ouvrir... faitesvous<br />
des sueurs froides en plein l’été<br />
et tentez de démasquer le meurtrier<br />
afin de découvrir le fin mot de l’histoire.<br />
Celui-ci va sans doute parler<br />
aux plus sportifs d’entre vous.<br />
Préparez-vous à Paris 2024 avec<br />
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exercices inédits qui vous<br />
plongeront dans l’univers<br />
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des compétitions et les athlètes.<br />
Tennis de table, basket-ball, boxe,<br />
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80 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
Passeport adultes<br />
bien-être : voir la vie<br />
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les années 80/90<br />
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Fan des années 80, fan jusqu’au bout<br />
des seins. Le cahier de vacances<br />
rétro est un voyage dans le temps.<br />
Pas d’orthographe ni de conjugaison,<br />
mais plutôt du fun qui permettra un<br />
petit plongeon dans vos souvenirs<br />
d’enfance ! Au programme, des<br />
quiz, des souvenirs du cinéma des<br />
années 80 et 90, des jeux (sudoku,<br />
labyrinthes…), des dessins animés<br />
devenus cultes, des dessins et<br />
coloriages d’objets qui sont sortis de<br />
votre mémoire.<br />
Allez, montez dans la DeLorean !<br />
Petit coup de cœur. Vol d’un vase<br />
Ming, manoir hanté, disparition<br />
inquiétante, tour de magie qui tourne<br />
mal. Voici les 4 enquêtes captivantes<br />
que vous devrez résoudre aux côtés de<br />
Sherlock Holmes et Watson. Un cahier<br />
vraiment bien conçu, idéal pour tester<br />
son sens logique et faire travailler ses<br />
méninges, seul ou à plusieurs. Alors,<br />
saurez-vous, en bon détective, relever les<br />
bons indices, décrypter des messages<br />
codés et résoudre ces affaires aussi<br />
étranges que surprenantes ?<br />
Cahier de vacances<br />
Enquêtes sur les<br />
délits de Moriarty<br />
Larousse<br />
C’est à votre tour de vaincre l’ennemi,<br />
aussi machiavélique que redoutable,<br />
de Sherlock Holmes, le professeur<br />
Moriarty. Aux côtés du célèbre détective<br />
britannique et de son complice Watson,<br />
allez jusqu’au bout des quatre enquêtes<br />
(Meurtre dans un club prisé de Londres,<br />
Une invention révolutionnaire, Une<br />
cargaison d’or et Une organisation<br />
internationale) en mettant votre<br />
esprit de logique et vos capacités de<br />
déduction à l’épreuve. Plongez au coeur<br />
de chaque enquête en interrogeant les<br />
suspects et en réunissant les indices<br />
pour vaincre Moriarty !<br />
Cahier de vacances<br />
Enquêtes sur les<br />
larcins de Lupin<br />
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Glissez-vous dans la peau d’Isidore<br />
Beautrelet pour déjouer les pièges,<br />
vols et coups fourrés et fauxsemblants<br />
du perfide mais non moins<br />
élégant Arsène Lupin. Au cours de<br />
ce cahier de vacances, vous revivrez<br />
l’intégralité du roman « L’Aiguille<br />
creuse ». Tel un inspecteur des années<br />
folles, étudiez les témoignages,<br />
regroupez les emplois du temps et<br />
analysez les indices à votre disposition<br />
pour démasquer le coupable et<br />
prouver l’implication de Lupin ! Le défi<br />
est immense, réussirez-vous à vous<br />
montrer plus malin que lui ?<br />
Passeport adultes<br />
escape game :<br />
parviendrez-vous<br />
à vous échapper ?<br />
Hachette<br />
Enfermé dans une pyramide, attaqué<br />
par des zombies, échoué sur une île<br />
déserte, poursuivi par des Yakuzas,<br />
seule sur Mars… peu importe où ce<br />
cahier vous amènera, il faudra vous<br />
sortir de là.<br />
Ainsi, au fil de 19 escape games,<br />
vous devrez faire travailler vos<br />
méninges pour résoudre les énigmes,<br />
les casse-têtes et autres mystères<br />
à élucider. Des jeux et des quiz<br />
sont aussi parsemés tout le long de<br />
l’aventure pour vous permettre de<br />
souffler un peu.<br />
EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 WOMEN SPORTS 81
PEOPLE<br />
© IWAYHOME studio / Shutterstock<br />
Les talents<br />
cachés !<br />
© Instagram - katemiddletonphotos<br />
ELLE CHANTE<br />
LA BOUCHE<br />
FERMÉE<br />
Maitlan Brown a un talent caché très original.<br />
Même très, très original. La joueuse de<br />
cricket australienne, en plus d’être une star<br />
de son sport et d’avoir été l’une des huit<br />
filles sélectionnées dans la toute première<br />
équipe féminine de cricket de son pays, est<br />
une chanteuse à ses heures perdues. Mais<br />
si vous pensez que son talent est plutôt<br />
banal, détrompez-vous ! Maitlan chante… la<br />
bouche fermée. Rien que ça. En effet, dans<br />
une vidéo aussi impressionnante que WTF<br />
publiée par les Melbourne Renegades, on<br />
voit la joueuse se produire, et c’est carrément<br />
impressionnant. Pour la voir à l’œuvre,<br />
rendez-vous sûr la chaîne YouTube de<br />
Women Sports. Jeff Panacloc n’a qu’à<br />
bien se tenir !<br />
© Instagram maitlanjoy<br />
THE<br />
HOCKEY<br />
DUCHESS<br />
Reconnue pour ses talents<br />
en photographie, la<br />
duchesse de Cambridge<br />
a plus d’une corde à son<br />
arc. En voyage officiel<br />
avec son époux William à<br />
Stockholm, en 2018, Kate<br />
Middleton n’a pas hésité<br />
à montrer ses habiletés<br />
sportives. Le couple<br />
princier a entamé sa visite<br />
avec une joute amicale<br />
de « bandy », un dérivé<br />
du hockey sur glace très<br />
populaire dans les pays<br />
nordiques. Même enceinte<br />
de 6 mois à l’époque, elle<br />
n’était pas là pour rigoler<br />
et a même inscrit un but.<br />
Kate Middleton n’est sans<br />
doute pas la première<br />
princesse à jouer au<br />
hockey, mais cela valait le<br />
détour.<br />
© Youtube Maitlan Brown’s Hidden Talent (Melbourne Renegades)<br />
© Pinterest ‘Adrien’ - #Passagedesarts © Youtube - «C’est à vous» avec Claire Chazal<br />
CLAIRE CHAZAL<br />
LE BALLET<br />
DES REGRETS<br />
Pour beaucoup, Claire Chazal fait presque<br />
partie de la famille. Présentatrice du 20h et<br />
du 13h de TF1 tous les weekends pendant<br />
24 ans, la journaliste a rythmé bon nombre<br />
des repas des Français. Pourtant, c’est sur<br />
la scène qu’elle aurait pu faire carrière. En<br />
effet, à 66 ans, la grande reporter danse et<br />
danse encore, chaque semaine sans relâche.<br />
Pendant près de 5 heures, elle ne vit que pour<br />
cette passion, née de l’enfance. Puisque de<br />
sa vie de danseuse, il ne lui reste plus que<br />
ça : un léger regret… « Je rêvais de devenir<br />
danseuse. Maintenant encore, lorsque<br />
j’assiste à un ballet à l’Opéra, c’est avec un<br />
bonheur extrême mêlé à une grande tristesse.<br />
J’aurais tellement adoré être dans leur<br />
peau ! Je les regarde avec la même envie »,<br />
se confiait-elle en 2015 dans les colonnes<br />
de Paris Match… Mais la vie en a décidé<br />
autrement, et c’est bien aussi : n’est-ce pas ?<br />
82 WOMEN SPORTS N°29 • Juillet - Août - Septembre 2023 EN SAVOIR PLUS SUR WWW.WOMENSPORTS.FR
POUR QUE LE MONDE CHANGE,<br />
IL FAUT CHANGER LES MENTALITÉS.<br />
Valoriser la place des femmes dans le sport et dans l’entreprise : c'est pour cette raison qu'Arkema a<br />
décidé de s'engager aux côtés du football féminin. Après avoir été supporter national de la Coupe du<br />
Monde Féminine de la FIFA, France 2019, le Groupe associe son nom à la D1 féminine française.<br />
Depuis, de nombreuses actions locales auprès de clubs de football féminin amateur sont menées au<br />
plus près de nos implantations, comme ici avec Clara Mateo en Normandie dans le club du FC Serquigny.<br />
Arkema soutient le football féminin et les femmes qui font le sport.<br />
arkema.com
FEMME<br />
SPORTIVE<br />
AMBASSADRICE<br />
CORALIE BROT<br />
UTILISE<br />
Telma<br />
01<br />
Membre du collectif France fleuret<br />
PRODUIT CERTIFIÉ<br />
ANTI-DOPAGE<br />
w w w . t e l m a - p h a r m a . c o m<br />
© MAXIME daTCHoua