COLLECT Belgique Septembre 2023
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collect<br />
Mensuel ne paraît pas en janvier, en juillet ni en août - 6,95 € - P608061<br />
n° 527 / septembre <strong>2023</strong><br />
Antoni Tàpies<br />
Des murs intérieurs<br />
<strong>Septembre</strong> à Bruxelles<br />
Design, Art, Street Art<br />
Carlo Bugatti<br />
L’inclassable
TBA<br />
CHRISTOPHE GEVERS<br />
1958<br />
Quattro Benelux - Altenaken, 11 - 3320 Hoegaarden<br />
T. +32 16 765400 - vossen@quattro-bnlf.com - www.be-classics.com
_<br />
VENTE DE DESIGN, D’ART<br />
ET D’ANTIQUITES DE 13 ET 14 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
WWW.FLANDERSAUCTIONS.COM
Sommaire<br />
Bruxelles<br />
Terreau de talents<br />
EST. 1971 / septembre <strong>2023</strong> N°527<br />
www.collectaaa.be<br />
Jaime Hayon<br />
30<br />
34<br />
Au fil du<br />
temps :<br />
le couteau 72<br />
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Rédacteur en Chef<br />
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Rédaction<br />
Els Bracke<br />
Christophe Dosogne<br />
Trice Hofkens<br />
Collaborateurs<br />
Roxane Baeyens<br />
Gilles Bechet<br />
Jean-Marc Bodson<br />
Thijs Demeulemeester<br />
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Johan Frederik Hel Guedj<br />
Diane Hennebert<br />
Anne Hustache<br />
Christine Vuegen<br />
Traduction<br />
Dynamics Translations<br />
Didier Vanhede<br />
Mise en pages<br />
Renaldo Candreva<br />
Freek Lukas<br />
Impression<br />
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En couverture<br />
Jaim Hayon, Singe, partie de la collection Faunacrystopolis,<br />
2021, cristal et marbre, 19,7 x 11,4<br />
cm, édition limitée (25 pièces par animal) pour<br />
Baccarat. © de l’artiste / MAD Brussels – Prix :<br />
35.000 à 40.000 €<br />
Membre de l’Union des Editeurs<br />
de la Presse Périodique<br />
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Editeur responsable :<br />
Patrick Snoeck, Begijnhoflaan 464G - 9000 Gand<br />
Pour les auteurs d’art visuel et les photographes :<br />
© CISAC / SABAM Belgium <strong>2023</strong><br />
Portrait : © Silvie Bonne<br />
Nulle partie de cette publication ne peut être reproduite<br />
et/ou publiée par impression, photocopie ou de toute<br />
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à l’annonceur. © Arts Antiques Auctions, Gand
Édito<br />
Retour de bâton sur le marché de l’art ?<br />
Tous les observateurs s’accordent à le dire : le<br />
marché de l’art, notablement dans le domaine<br />
de l’art contemporain, semble à l’aube d’une<br />
récession qui serait directement proportionnelle<br />
aux excès des dernières années. Scène<br />
parmi les plus dynamiques dans ce segment,<br />
New York vient ainsi d’assister à la fracassante<br />
désaffection de quelques uns de ses acteurs<br />
les plus éminents, de la faillite frauduleuse<br />
de la conseillère artistique Lisa Schiff à la fermeture<br />
de la galerie blue-chip Simon Lee, entre<br />
autres déconvenues. Autre signe inquiétant,<br />
les résultats des ventes de juin en art moderne<br />
et contemporain chez Christie’s ont chuté de<br />
66 % par rapport à celles de l’année 2022 (-23 %<br />
tous secteurs confondus, sur les six premiers<br />
mois de <strong>2023</strong>), portées alors, il est vrai, par<br />
une fringale post-pandémique inédite. Une<br />
contraction à laquelle le dernier Rapport Art<br />
Basel/UBS faisait allusion sous forme de litote,<br />
en signalant seulement un début de ‘‘refroidissement’’.<br />
Les plus optimistes parleront, eux,<br />
d’un simple réajustement du marché, toujours<br />
boosté par l’arrivée de jeunes enchérisseurs<br />
(31 % du total chez Christie’s) et une frénésie<br />
d’achats en ligne (80 % du volume chez<br />
Christie’s) ; réajustement aussi de la valeur<br />
d’œuvres d’artistes stars, naguère encore<br />
adulés, tels Jean-Michel Basquiat, Willem<br />
de Kooning, Matthew Barney ou Elizabeth<br />
Peyton, alors que, pour les plus cyniques, leurs<br />
œuvres ont tout bonnement été ravalées. En<br />
d’autres termes, grillées, et pour longtemps, la<br />
perte de confiance sur un segment de marché<br />
étant toujours la pire des choses. Autre source<br />
d’inquiétude, la chute des ventes privées (-16%<br />
chez Christie’s), secteur pourtant en pleine<br />
efflorescence ces dernières années. Noircissant<br />
encore un peu plus le tableau, viennent<br />
s’ajouter des nouvelles peu rassurantes du<br />
côté de l’économie chinoise, dont le ralentissement<br />
structurel plombe de plus en plus les<br />
bourses asiatiques, de Tokyo à Hong Kong,<br />
de même que les performances des grands<br />
groupes de luxe comme LVMH (-10 % depuis<br />
avril), Kering ou Richemont, également<br />
victimes d’un ralentissement insidieux de la<br />
consommation aux Etats-Unis. Car, depuis<br />
la réouverture post-pandémique, après une<br />
période de frénésie, la « tendance mondiale<br />
n’est plus au ‘‘revenge buying’’ de 2021 et 2022,<br />
et nous voyons plutôt une normalisation de<br />
la demande de produits de luxe en général »,<br />
signalait le directeur financier de LVMH, Jean-<br />
Jacques Guiony, récemment cité par le quotidien<br />
L’Echo. Or, pour beaucoup, luxe rime avec<br />
art. Même si des secteurs comme les montres,<br />
la haute joaillerie, les sacs et le vin semblent<br />
encore tirer leur épingle du jeu, les ventes en<br />
fine art auraient déjà chuté de 14 % aux Etats-<br />
Unis, tandis que celles de l’art contemporain y<br />
connaissaient une chute de 25 % depuis janvier.<br />
En conjuguant les résultats de Sotheby’s,<br />
Christie’s et Phillips, d’une année sur l’autre,<br />
cela représenterait un plongeon vertigineux de<br />
-51 %, selon les chiffres du Artnet Intelligence<br />
Report, publiés le 11 août. Petite lueur d’espoir,<br />
malgré tout, comme on le lira par ailleurs,<br />
le marché de l’art ancien résiste, ainsi qu’en<br />
témoignent les résultats obtenus en juillet à<br />
Londres. Certes, il s’agissait de pièces exceptionnelles<br />
et d’acquisitions haut de gamme<br />
(à noter qu’un tiers des lots est demeuré invendu),<br />
mais c’est tout de même réconfortant,<br />
malgré la difficulté pour les auctioneers de<br />
‘‘sortir’’ des œuvres de qualité, ce qu’elles font<br />
à coups de garanties et de surenchères dans<br />
les estimations. De quoi fausser un marché<br />
qui, tenant compte de l’inflation galopante en<br />
Angleterre, aurait à peine retrouvé son niveau<br />
de 2010, précise l’Antiques Trade Gazette. Alors,<br />
la récession, voire le krach sont-ils à l’horizon ?<br />
L’avenir nous le dira. D’ici là, nous vous souhaitons,<br />
malgré tout, une très belle rentrée !<br />
Christophe Dosogne<br />
RUBRIQUES<br />
6 Up to date<br />
10 Personalia<br />
12 Musées<br />
20 Paroles de galeriste : Olivier Meessen<br />
21 Galeries<br />
25 Paroles de galeriste :<br />
Christophe Gaillard<br />
26 L’artiste du mois : Arnaud Eubelen<br />
28 Zoom : Ursula Schulz-Dornburg<br />
DOSSIERS<br />
18 Laurence Dervaux<br />
30 Bruxelles, terreau de talents<br />
34 Jaime Hayon<br />
36 Contour : l’exposition comme<br />
expérience cinématographique<br />
40 Gertrude Stein : papesse de l’avant-garde<br />
44 Art ancien : un marché tatillon<br />
48 Les Bruegel, une dynastie<br />
à travers les âges<br />
54 Carlo Bugatti, l’inclassable<br />
60 Antoni Tàpies, des murs intérieurs<br />
64 Sarah Lucas, l’art comme<br />
moyen critique<br />
66 La Longue Marche d’Ai Weiwei<br />
70 L’art pluriel de Sin Wai Kin<br />
72 Au fil du temps : le couteau<br />
76 Kurt Peiser, l’empathie à l’état brut<br />
112 Beaux-Livres<br />
VENTES<br />
80 Focus International<br />
84 La surprise du mois<br />
85 Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
AGENDAS<br />
106 Auction calendar<br />
109 Fair calendar<br />
109 Museum calendar<br />
110 Gallery calendar<br />
113 Bonnes adresses & Sites web<br />
113 Petites annonces<br />
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UP TO DATE<br />
Signa temporum, ars temporis…<br />
-><br />
Henk Visch, Du livre du matin, 2018, parcours Gist le<br />
long de la vallée de la Senne, <strong>2023</strong>. © de l’artiste /<br />
photo : Joep Eijkens<br />
-><br />
Kyle Weeks, Prince, 2018, de la série Good News. © de l’artiste / Courtesy Galerie Gomis<br />
Erratum : En page 75 de notre numéro<br />
d’été (n° 526), il était indiqué à tort que<br />
Rosalba Carriera est passée de l’ivoire au<br />
parchemin comme matériau de base de<br />
ses miniatures. C’est en fait l’inverse qui<br />
s’est produit : l’artiste fut d’ailleurs probablement<br />
la première à peindre des miniatures<br />
sur ivoire, se passant du parchemin<br />
auparavant utilisé. S Le Brussels Gallery<br />
Weekend (lire par ailleurs) sera également<br />
l’occasion d’une visite au Sablon Design<br />
Market (du 08 au 10-09), dont la sixième<br />
édition est dédiée aux meubles d’exception.<br />
www.sablondesignmarket.com S Ce<br />
même week-end, l’exposition 1001 Plateaux<br />
(du 07-09 au 10-11) s’ouvre dans la salle<br />
des guichets de la Banque Nationale<br />
de <strong>Belgique</strong>, à Bruxelles. Il s’agit d’une<br />
œuvre participative dans laquelle l’artiste<br />
Françoise Schein a guidé 155 employés<br />
de la banque afin d’y créer leur propre<br />
interprétation d’œuvres de la collection sur<br />
des plateaux en porcelaine. www.nbb.be<br />
S Du 22 au 24-09, le salon Art & Passion,<br />
réunissant une vingtaine d’antiquaires sous<br />
la houlette de Bernard De Leye, se déroulera<br />
dans l’Hôtel de la Poste au Sablon. S<br />
Gist, nouvelle Triennale dans la vallée de<br />
la Senne (jusq. 05-11), mixe art, théâtre,<br />
littérature, nature, gastronomie et industrie<br />
dans des lieux emblématiques. Avec le<br />
parcours artistique Shifting Sceneries, long<br />
de 35,5 km et organisé par Benedict Vandaele,<br />
divers changements dans la nature,<br />
l’industrie et l’urbanisation sont explorés.<br />
Le travail de talents émergents et de noms<br />
établis est présenté dans huit lieux. www.<br />
gist-zennevallei.be S A Waterloo, le Domaine<br />
de la Bataille accueille (du 23-09 au<br />
18-05-2024) l’exposition Abba 1974-2024.<br />
From Waterloo to the World qui permet de<br />
retracer les étapes clés de la carrière des<br />
quatre Suédois. www.waterloo1815.be S La<br />
21e édition de la Biennale Hedendaagse<br />
Kunst se déroule du 01 au 10-09 au Château<br />
van Poeke d’Aalter. Organisée par Els<br />
Wuyts et Wim Lambrecht, cette édition est<br />
entièrement dédiée aux artistes jeunes et<br />
contemporains. Invité d’honneur : l’artiste<br />
et chanteur Bent Van Looy, aux côtés d’Alice<br />
Vanderschoot, Sven Boel, Elisa Pepermans,<br />
Thomas Renwart et Nel Bonte, entre autres.<br />
www.biënnaleaalter.eu S Depuis janvier,<br />
les amateurs de céramique contemporaine<br />
et autres potiers amateurs ont à leur<br />
disposition un nouvel espace de création<br />
bruxellois : Potiche. Boutique-atelier,<br />
installée dans une ancienne droguerie (rue<br />
Joseph Stallaert 75), l’enseigne dispense<br />
un programme de cours pour débutants<br />
et initiés et propose désormais aussi un<br />
espace d’exposition et d’expression pour<br />
la scène artistique belge. www.potiche.<br />
be S Cet automne, séduite par la riche et<br />
complexe l’histoire (de l’art) romaine, la<br />
galerie anversoise Tim Van Laere ouvre un<br />
second espace dans la capitale italienne, au<br />
sein du Palazzo Donarelli Ricci, bâtiment du<br />
XVIIe siècle sis juste en face de la Via Giulia,<br />
au cœur d’un important quartier d’art et<br />
d’histoire regorgeant d’églises, de palais,<br />
et non loin de la maison de Raphaël. www.<br />
timvanlaeregallery.com S Autre bonne<br />
nouvelle, du côté des enseignes bruxelloise,<br />
l’ouverture (rue Lebeau) de la Galerie<br />
Gomis (ancienne Galerie Number 8), dont<br />
la première exposition (du 07-09 au 28-10)<br />
s’intitule Sanlé Sory x Kyle Weeks. Fondée<br />
par la franco-sénégalaise Marie Gomis-Trezise,<br />
elle s’est spécialisée dans la défense<br />
6
UP TO DATE<br />
-><br />
Francis Bacon, Trois études pour un portrait de Georges Dyer, 1963, première œuvre coté sur Artex.<br />
© Polaris / Photo News<br />
de la jeune photographie africaine. www.<br />
galeriegomis.com S En revanche, c’est le<br />
cœur lourd que la Galerie Zeno X annonce<br />
sa fermeture définitive à la fin de cette<br />
année pour raisons de santé. www.zeno-x.<br />
com S Autre triste nouvelle, le décès de<br />
l’artiste peintre bruxello-gantois Wilfried<br />
van Gaver (1958-<strong>2023</strong>), survenu inopinément<br />
le 23 juin. Actif en son art dans<br />
une veine érotique hyperréaliste, il avait<br />
longtemps travaillé au sein de la Galerie<br />
Patrick Derom avant de poursuivre sa carrière<br />
au cœur de l’antenne bruxelloise du<br />
Dorotheum. S La salle parisienne Aguttes<br />
quitte le Sablon et déménage son antenne<br />
bruxelloise du côté des étangs d’Ixelles.<br />
Elle s’est aussi adjointe les services de l’expert<br />
en art classique Thomas Unger et dotée<br />
d’un nouveau département, celui des<br />
cartes de collection Pokémon. La première<br />
vente est prévue à Paris, le 18 octobre.<br />
www.aguttes.com S Le célèbre marchand<br />
d’art et galeriste italien Massimo De Carlo<br />
annonçait, début juillet, son intention de<br />
créer prochainement une fondation privée<br />
à Asti. Celle-ci devrait proposer, à la fois,<br />
un programme d’expositions d’œuvres<br />
contemporaines internationales et des<br />
résidences d’artistes. L’architecte suisse Valerio<br />
Olgiati en concevra le plan directeur.<br />
www.massimodecarlo.com S L’iconique<br />
et brutaliste Breuer Building réalisé à New<br />
York par l’architecte Marcel Breuer accueillera<br />
prochainement le nouveau siège<br />
social de Sotheby’s. Conçu à l’origine pour<br />
accueillir, en 1966, le Whitney Museum of<br />
American Art, il sera rénové en 2024 pour<br />
accueillir tous les espaces de l’auctioneer.<br />
L’ouverture est prévue fin 2025. www.sothebys.com<br />
S Phillips vient de lancer une<br />
plateforme digitale, intitulée Dropshop, qui<br />
devrait permettre aux artistes sélectionnés<br />
par une équipe spécialisée de vendre<br />
leur travail directement aux clients de<br />
l’auctioneer, celle-ci se contentant d’une<br />
commission de vente. La sélection sera<br />
entièrement renouvelée chaque mois.<br />
www.dropshop.phillips.com S Basée<br />
au Liechtenstein, la société Artex Stock<br />
Exchange lançait début juillet un marché<br />
boursier où sont cotées des parts de<br />
société dont l’actif est composé d’œuvres<br />
d’art. La première œuvre ciblée par cette<br />
titrisation et ce fractionnement est le<br />
triptyque des Trois études pour un portrait<br />
de Georges Dyer (1963) de Francis Bacon,<br />
valorisé à 55 millions de dollars. Accessibles<br />
à tous, moyennant une commission de 3<br />
% pour Artex, les différentes parts de ce<br />
tableau sont achetables et revendables<br />
au jour le jour contre liquidités… www.<br />
artex-stockexchange.com S A Genève, du<br />
12 au 17-09, s’organise la première Geneva<br />
Art Week, Plus de 60 membres, parmi<br />
lesquels musées, fondations, centres d’art,<br />
galeries et espaces indépendants, ainsi que<br />
des lieux partenaires, s’associent pour faire<br />
de la ville suisse, le temps d’une semaine,<br />
le rendez-vous de référence de tous les curieux<br />
et passionnés d’art. www.geneve.art<br />
S A Paris, L’Ecole des Arts Joailliers, avec<br />
le soutien de Van Cleef & Arpels, s’installe<br />
à partir du 06-10 dans l’Hôtel de Mercy-Argenteau<br />
(16bis bd Montmartre), hôtel<br />
particulier du XVIIIe siècle. La première<br />
exposition y sera consacrée aux Bijoux de<br />
Scène de la Comédie-Française. www.<br />
lecolevancleefarpels.com<br />
-><br />
Nouvelles acquisitions<br />
Plusieurs acquisitions récentes pour<br />
les musées belges : d’une part, le M<br />
Leuven s’enrichit d’une œuvre exceptionnelle<br />
et rare de Michaelina Wautier<br />
(1604-1689). Récemment découverte,<br />
cette Etude d’une tête d’homme<br />
barbu (ca. 1655) a été authentifiée par<br />
Katlijne Van der Stighelen (KU Leuven),<br />
spécialiste de l’œuvre de l’artiste. Après<br />
restauration, elle intégrera les collections<br />
permanentes de l’institution<br />
louvaniste. D’autre part, le TreM.a –<br />
Musée des Arts anciens de Namur vient<br />
de faire l’acquisition, grâce à la Province<br />
de Namur, en la salle de vente colonaise<br />
Lempertz, d’un magnifique Paysage<br />
montagneux avec scènes de la vie de<br />
saint Jean-Baptiste par le peintre Henri<br />
Bles (1510-1550). Dans un très bon état<br />
de conservation, ce tableau était connu<br />
des spécialistes depuis les années 1990.<br />
Il est exposé dans l’institution namuroise<br />
depuis le 7 juillet.<br />
Michaelina Wautier, Etude d’une tête<br />
d’homme barbu, ca. 1655, huile sur panneau,<br />
76,5 x 26,5 x 5 cm. Louvain, M Leuven.<br />
© photo : Cédric Verhelst<br />
7
UP TO DATE<br />
La culture<br />
en boîte<br />
-><br />
La box de Colette Haute Culture. © Colette<br />
Pas toujours simple de se cultiver ! L’objectif de la box Colette,<br />
lancée en 2022, est de « supprimer les barrières qui empêchent<br />
certaines personnes de se programmer des sorties<br />
culturelles ». Alexandra de Behault a fondé Colette – Haute<br />
Culture afin de permettre au plus grand nombre d’organiser<br />
des sorties culturelles. Tous les trois mois, les abonnés reçoivent<br />
une boîte en carton contenant trois tickets, ainsi qu’un<br />
magazine expliquant les différentes sorties. La fondatrice<br />
travaille également en collaboration avec divers artistes, pour<br />
proposer des surprises en plus dans ses box. Pour s’assurer<br />
d’offrir des sorties adéquates à chaque abonné (70 euros pour<br />
trois mois), celui-ci choisit entre plusieurs disciplines comme<br />
la danse, le théâtre ou encore les expositions au moment de<br />
commander sa box. Colette – Haute Culture a développé un<br />
partenariat avec de nombreux lieux culturels dans la capitale.<br />
Ce qui permet à sa fondatrice d’obtenir à l’avance des tickets<br />
pour certains événements, et ainsi assurer à ses abonnés de<br />
pouvoir s’y rendre, même si ces événements finissent par être<br />
sold out… www.colettehauteculture.be<br />
Palais Stoclet :<br />
de l’argenterie<br />
vendue<br />
en Angleterre !<br />
Alors qu’il est entièrement classé, depuis<br />
2005, comme ‘‘immeuble par destination’’<br />
(intérieur et extérieur) par la Région<br />
bruxelloise et repris depuis 2009 sur la<br />
liste du Patrimoine mondial de l’UNES-<br />
CO, le Palais Stoclet (1905-1911), construit<br />
à Bruxelles par Joseph Hoffmann et les<br />
Wiener Werkstätte, comme une œuvre<br />
d’art total, se dépouille toujours plus de<br />
ses merveilles. Outre une stèle en marbre<br />
des Qi du Nord (550-577), provenant de<br />
la collection d’Adolphe Stoclet, adjugée<br />
440.000 livres sterling (506.000 euros), le<br />
24 mai, la salle Woolley & Wallis de Salisbury<br />
dispersait, le 21 juin dernier, un ensemble<br />
d’une importance bien plus grande<br />
puisqu’il s’agit rien moins que d’une partie<br />
du fameux service de table, en argent et<br />
-><br />
Joseph Hoffmann et Alfred Mayer pour les Wiener Werkstätte, Service de table pour la salle à manger<br />
du Palais Stoclet à Bruxelles, ca. 1905, argent et malachite. Woolley & Wallis, Salisbury, 21-06.<br />
© Woolley & Wallis — 505.000 £ (588.000 €)<br />
malachite, dessiné par Hoffmann pour<br />
la salle à manger du palais. D’une provenance<br />
étonnante puisque le site de la<br />
salle de vente mentionne directement le<br />
Palais Stoclet, les sept pièces, proposées<br />
séparément, étaient finalement acquises<br />
par un même enchérisseur au téléphone<br />
contre 505.000 livres sterling (588.000 euros).<br />
A défaut d’être demeuré en <strong>Belgique</strong>,<br />
comme il l’aurait dû, au moins l’ensemble<br />
a conservé son intégrité. Pas sûr, toutefois,<br />
qu’on le revoie de sitôt… A confirmer<br />
prochainement, à Bruxelles, à l’occasion de<br />
la rétrospective que consacrent les musées<br />
Art & Histoire à Joseph Hoffmann (du 06-<br />
10 au 14-04-2024).<br />
8
UP TO DATE<br />
Des foires de septembre,<br />
entre Paris et New York<br />
-><br />
Nour Elbasuni, Friday Afternoon, 2021, huile sur toile. © de l’artiste / Courtesy Galerie Hunna Art (EAU)<br />
/ Menart Fair Paris<br />
-><br />
Hadassah Emmerich, Pink Pineapple, <strong>2023</strong>,<br />
huile et acrylique sur toile, 220 x 114 cm.<br />
© de l’artiste / Courtesy Galerie Ron Mandos<br />
/ The Armory Show, New York<br />
Parcours des Mondes, l’une des plus<br />
prestigieuses manifestations d’art tribal<br />
et au monde, organisée depuis 2002, a<br />
contribué à promouvoir les objets ethnographiques<br />
dans le monde, en faisant<br />
de Paris une destination majeure pour<br />
les amateurs du genre. L’événement,<br />
qui se tient cette année du 05 au 10-09,<br />
attire collectionneurs, galeristes, artistes<br />
et amateurs d’art du monde entier et se<br />
déroule dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés.<br />
Des ensembles, comprenant<br />
masques, sculptures, bijoux,<br />
textiles, céramiques et autres objets rares<br />
provenant de régions aussi diverses que<br />
l’Afrique, l’Océanie, les Amériques et l’Asie,<br />
y sont proposés. En marge, conférences,<br />
expositions et événements permettent<br />
aux visiteurs de mieux comprendre le<br />
contexte culturel et l’histoire des œuvres.<br />
www.parcours-des-mondes.com S Cela<br />
vaut vraiment la peine de passer le mois<br />
de septembre à Paris, où les foires se<br />
succèdent sans discontinuer. Pour l’art du<br />
Moyen-Orient, rendez-vous au Palais d’Iéna,<br />
du 14 au 17-09, où se tient la troisième<br />
édition de la Menart Fair. Cette foire d’art<br />
contemporain et moderne constitue une<br />
plateforme pour les artistes du Levant,<br />
du golfe Arabo-persique et d’Afrique du<br />
Nord, montrés par des galeries de premier<br />
plan. www.menart-fair.com S Le design<br />
(Paris Design Week, du 07 au 16-09 ) avec<br />
www.maison-objet.com et la céramique<br />
(Parcours de la Céramique et des Arts<br />
du Feu, du 19 au 23-09) sont également<br />
à l’honneur dans la capitale française. S<br />
De l’autre côté de l’océan, c’est New York<br />
qui tient le haut du pavé. L’Armory Show,<br />
qui, depuis 2021, a migré vers la fin de<br />
l’été pour être moins en concurrence avec<br />
un calendrier artistique de plus en plus<br />
chargé, s’associe pour la première fois à<br />
la foire de photographie Photofairs New<br />
York, qui se tient au Javits Center. Du 08<br />
au 10-09, plus de 140 galeries, dont James<br />
Cohan, 303 Gallery, Kasmin et Sean Kelly<br />
de New York, ainsi que Victoria Miro de<br />
Londres, Instituto de Visión de Bogota,<br />
Almine Rech de Paris, et quatre autres<br />
‘‘méga galeries’’ ayant leur siège à New<br />
York – Gagosian, David Zwirner, Pace et<br />
Hauser & Wirth – participent à l’une des<br />
plus importantes foires d’art contemporain<br />
au monde. www.thearmoryshow.com<br />
et www.photofairs.org S Du 07 au 10-09,<br />
Independent 20th Century revient à New<br />
York en mettant l’accent sur les artistes autodidactes.<br />
Les galeries participantes sont<br />
invitées par Matthew Higgs, fondateur de la<br />
foire, à redéfinir et élargir le canon de l’art<br />
contemporain et susciter des conversations<br />
qui n’ont peut-être jamais eu lieu auparavant<br />
ou qui auraient dû avoir lieu depuis<br />
longtemps. www.independenthq.com<br />
9
Têtes de l’Art<br />
Christian Salez<br />
Nomination : Début juin, le CA d’Europalia,<br />
dont la prochaine édition est<br />
consacrée à la Géorgie, nommait<br />
Christian Salez (56 ans) comme<br />
nouveau directeur général. Depuis<br />
le mois d’août, il succède à Koen<br />
Clement, après avoir dirigé Apple<br />
Europe/MCI à Paris. Il fut aussi PDG<br />
chez Delvaux et au sein du groupe<br />
international de publicité TBWA,<br />
ainsi qu’entre autres administrateur<br />
de plusieurs marques belges<br />
et à Londres. L’édition 2025 du festival<br />
accueillera l’Espagne.<br />
© photo : Geertje De Waegeneer<br />
Brice Marden<br />
In memoriam : Chantre d’une abstraction<br />
tour à tour géométrique et<br />
sinueuse, à la palette d’abord tranchée<br />
et puis pleine de nuances<br />
sourdes, Brice Marden a déployé,<br />
pendant plus d’un demi-siècle, une<br />
Françoise Gilot<br />
In memoriam : Seule des nombreuses<br />
femmes de Picasso à avoir<br />
su lui tenir tête et même le dépasser<br />
en longévité, Françoise Gilot<br />
s’est éteinte le 6 juin à New York à<br />
l’âge de 101 ans. Issue de la bonne<br />
bourgeoisie parisienne, elle rencontra<br />
Picasso en 1943. Les dix années<br />
passées ensemble sont marquées<br />
par l’installation dans le Sud et par<br />
la naissance de Claude en 1947 et<br />
de Paloma en 1949. Jalouse de son<br />
indépendance, François Gilot quitte<br />
Picasso en 1953. La publication de<br />
Vivre avec Picasso, passionnant récit<br />
de sa vie avec l’artiste, les brouillera<br />
définitivement. Installée aux Etats-<br />
Unis, elle relance sa carrière artistique,<br />
produisant une peinture dont<br />
la cote a dépassé le million d’euros,<br />
en 2021, chez Sotheby’s.<br />
© photo : Marian Andreani<br />
peinture sensible, tonique et emplie<br />
d’une sérénité contemplative. Il<br />
décédait le 9 août, dans l’Etat de<br />
New York, à l’âge de 84 ans.<br />
© Getty Images / photo : Patrick<br />
McMullam<br />
Paul Dujardin<br />
Eviction : Le CA de l’asbl 50-200, qui<br />
gère l’important projet de rénovation<br />
du site du Cinquantenaire à<br />
Bruxelles, décidait début juillet de<br />
licencier son directeur Paul Dujardin<br />
et la directrice opérationnelle,<br />
Yasmina Amir, suite à de graves problèmes<br />
de gestion. Paul Dujardin,<br />
ex-CEO de Bozar, avait été recruté<br />
en décembre 2021 pour gérer le<br />
projet de revalorisation du site du<br />
Cinquantenaire et de ses musées à<br />
l’horizon du bicentenaire.<br />
© D. R.<br />
Khosrow<br />
Hassanzadeh<br />
In memoriam : Début juillet, l’artiste<br />
iranien Khosrow Hassanzadeh décédait<br />
à l’âge de 60 ans des suites d’un<br />
empoisonnement lié à la consommation<br />
d’arak frelaté. Reconnu<br />
internationalement, il avait fait des<br />
luttes quotidiennes des Iraniens et<br />
Iraniennes sa marque de fabrique,<br />
s’intéressant aux prostituées ou aux<br />
lutteurs. Ses thèmes de prédilection<br />
incluaient également les rituels religieux,<br />
mais aussi les cicatrices de la<br />
guerre Iran-Irak, la vénération des<br />
icônes culturelles, du consumérisme<br />
et de la culture Pop.<br />
© D. R.<br />
10
Cildo Meireles<br />
Albert Baronian<br />
Jubilaire : En ce mois de septembre,<br />
Albert Baronian célèbre ses 50 ans<br />
d’activité en tant que galeriste par<br />
une double exposition, à la Fondation<br />
CAB et au musée Van Buuren,<br />
à Bruxelles. La première (du 06-09<br />
au 25-11) réunira une trentaine d’artistes<br />
ayant traversé son parcours,<br />
notamment Gilbert & George ou<br />
Bernd Lohaus. La seconde, intitulée<br />
Echoes from Daedalus’ Garden,<br />
ouvre le 1er septembre et se focalise<br />
sur les sculptures de Xavier Mary.<br />
© D. R.<br />
Lauréat : Doté de 150 000 francs<br />
suisses par la fondation zurichoise<br />
Roswitha Hatmann, créé en hommage<br />
à la galeriste suisse du même<br />
nom (1924-1998), le prix éponyme<br />
a été remis cette année à l’artiste<br />
brésilien Cildo Meireles (1948). Son<br />
œuvre, polymorphe, couvre différents<br />
genres tels que la sculpture, les<br />
installations et la performance. L’artiste<br />
est notamment connu pour ses<br />
installations immersives, qui expriment,<br />
pour beaucoup, la résistance<br />
à l’oppression politique, à l’exploitation<br />
coloniale et à l’extraction des<br />
ressources naturelles.<br />
© photo : Everton Balardin<br />
Karin van Gilst<br />
Caroline von Reden<br />
Nomination : Après avoir créé et porté<br />
la foire depuis 2015, Alex Reding<br />
vient de passer le relais organisationnel<br />
de la Luxembourg Art Week<br />
à une nouvelle directrice, Caroline<br />
von Reden. Née en 1978, consultante<br />
en art depuis 2018, elle a initié des<br />
projets pour différents acteurs du<br />
marché de l’art depuis 2007, notamment<br />
en tant que responsable des<br />
programmes VIP et collectionneurs<br />
pour la foire viennacontemporary<br />
en 2012 et 2013. Parmi ses clients<br />
figurent également la foire belge Collectible<br />
et Messe Berlin.<br />
© photo : Wouter Maeckelberghe<br />
Nomination : Le CA du musée de la<br />
photographie Foam d’Amsterdam<br />
a annoncé la nomination, effective<br />
au 1er juillet, de Karin van Gilst en<br />
tant que directrice. Née en 1964,<br />
elle bénéficie d’une longue expérience<br />
dans le secteur des médias<br />
et de la culture. Elle fut notamment<br />
directrice commerciale du Stedelijk<br />
Museum d’Amsterdam, directrice<br />
générale de la BNNVARA et directrice<br />
de WPG Media. Elle est également<br />
activement impliquée dans<br />
diverses institutions culturelles et<br />
organisations caritatives en tant<br />
que superviseur et conseillère.<br />
© photo : Friso Keuris<br />
Annabelle Ténèze<br />
Nomination : Conservatrice en chef<br />
du patrimoine, directrice depuis<br />
2016 des Abattoirs de Toulouse (à<br />
la fois musée et FRAC Occitanie),<br />
Annabelle Ténèze (1979) était nommée<br />
début juillet à la direction du<br />
Louvre-Lens, où elle prendra ses<br />
nouvelles fonctions cet automne.<br />
Diplômée de l’École des chartes en<br />
2004 puis de l’Institut national du<br />
patrimoine, elle a débuté sa carrière<br />
au musée Picasso, en charge de 2006<br />
à 2012 du cabinet d’art graphique.<br />
Elle effectua ensuite le saut vers l’art<br />
contemporain en devenant directrice<br />
du château de Rochechouart,<br />
musée d’art contemporain de la<br />
Haute-Vienne.<br />
© photo : Boris Conte<br />
11
MUSEES<br />
Une photo plurielle<br />
et inventive<br />
du 22-09 au 27-01-2024<br />
Musée Juif de <strong>Belgique</strong><br />
Bruxelles<br />
www.mjb-jmb.org<br />
Entre fiction et<br />
documentaire<br />
du 29-09 au 21-01-2024<br />
LaM<br />
Villeneuve d’Ascq<br />
www.museelam.fr<br />
Réunissant plus d’une<br />
centaine d’œuvres, cette<br />
exposition livre un beau<br />
portrait du photographe<br />
Erwin Blumenfeld. S’il<br />
est surtout connu pour<br />
ses clichés de mode, à la<br />
créativité exceptionnelle,<br />
Blumenfeld est aussi<br />
l’auteur d’une œuvre<br />
polymorphe où se mêlent<br />
inspirations dadaïstes,<br />
engagements politiques<br />
et expérimentations<br />
artistiques. Né en 1897<br />
à Berlin, il fit partie des<br />
avant-gardes culturelles à<br />
Amsterdam, où il s’installa<br />
après la Première Guerre<br />
et débuta son travail<br />
photographique. Dès<br />
1936, il part à Paris, s’initie<br />
à la publicité et entame<br />
des collaborations avec Vogue et Harpers Bazaar, avant de connaître les camps<br />
d’internement lorsqu’éclate la Seconde Guerre mondiale. Parvenu in extremis à<br />
se réfugier à New York, en 1941, il y mène une carrière à succès, marquée par une<br />
libre exploration des formes et des couleurs. (ah)<br />
Erwin Blumenfeld, Red Cross (Croix rouge), variante d’une photographie pour le Vogue US, mars<br />
1945, New-York, 1945. © The Estate of Erwin Blumenfeld 2022<br />
Ancien élève des Arts décoratifs et du Fresnoy-Studio<br />
national des Arts contemporains<br />
de Tourcoing, Mohamed Bourouissa (1978)<br />
interroge la représentation des personnes marginalisées<br />
ainsi que les mécanismes du pouvoir<br />
et de l’autorité. Pour cette exposition, il explore<br />
plus particulièrement le rapport de la société<br />
contemporaine au contrôle, à l’enfermement<br />
et à la surveillance. Des installations inédites<br />
et un spectacle, Quartier de femmes, viennent<br />
particulièrement illustrer son propos. Celui-ci est<br />
plus largement traité, tant en photographie que<br />
par le dessin, la sculpture, la vidéo, l’installation<br />
et le spectacle vivant. Dans cet accrochage, sa<br />
pratique du dessin reçoit une attention particulière.<br />
Artiste franco-algérien, qui vit et travaille<br />
à Paris, il poursuit une création qui brouille les<br />
frontières entre fiction et documentaire et place<br />
l’individu au centre. (ah)<br />
Mohamed Bourouissa, Sans titre, 1928 ?, huile sur toile,<br />
aquarelle sur papier. © de l’artiste<br />
Poésie graphique<br />
du 02-09 au 29-10<br />
Le Botanique<br />
Bruxelles<br />
www.botanique.be<br />
Boris Thiébaut, F J Landscape,<br />
2020. © de l’artiste<br />
Cette exposition propose trois types d’œuvres réalisées par Boris Thiebaut, qui entrent bien sûr en<br />
étroite résonnance. L’artiste, né à Charleroi en 1981, qui vit et travaille à Bruxelles, propose d’abord une<br />
série récente de dessins sur papier de grand format, compositions d’éléments divers qu’il décrit comme<br />
suit: « Je cherche un équilibre entre simplicité et complexité : simplicité d’outils et de technique directe.<br />
Complexité d’une composition faite de strates, de reprises et d’effacements. Complexité aussi de lecture,<br />
où le geste et le signe se disputent un même territoire. Ces formes luttent constamment pour construire<br />
leur propre langage : un langage hésitant, qui se cherche et se nie lui-même au fur et à mesure qu’il se<br />
construit ». Ces papiers grand format sont accompagnés d’une série de dessins automatiques dont des<br />
détails sont déclinés en peinture murale et en peinture sur bois. Enfin le titre de l’exposition, Every minute<br />
is Lettered, renvoie plus précisément au livre d’artiste réalisé spécialement pour l’occasion, en compagnie<br />
de la graphiste Caroline Wolewinski. (ah)<br />
12
MUSEES<br />
Werner Berg<br />
du 16-09 au 03-03-<strong>2023</strong><br />
Chabot Museum<br />
Rotterdam<br />
www.chabotmuseum.nl<br />
50 ans<br />
de carrière !<br />
du 23-09 au 01-01-2024<br />
Royal Academy<br />
Londres<br />
www.royalacademy.org<br />
Depuis plusieurs années, le musée Chabot expose des œuvres d’autres<br />
artistes que celui qui lui a donné son nom. Voici l’Autrichien Werner Berg<br />
(1904-1981), dont les peintures se situent dans le style expressionniste. Ses<br />
peintures et gravures sur bois représentent principalement des personnages<br />
et paysages à l’aspect campagnard. En 1931, le peintre s’était retiré dans la<br />
ferme Rutarhof de Kärnten, où il effectua également beaucoup de travaux<br />
agricoles, ce qui ne l’empêcha pas de garder contact, à Berlin, avec le couple<br />
Ada et Emil Nolde.<br />
Werner Berg, Rakonig Kathi, 1933, huile sur toile, 75 x 65 cm. © Chabot Museum<br />
Voilà une rétrospective d’envergure ! La<br />
Royal Academy présente cinq décennies de<br />
création, soit l’ensemble du travail mené par<br />
Marina Abramovic (1946) depuis sa formation<br />
à la peinture à l’Académie des Beaux-Arts de<br />
Belgrade. L’artiste s’est vite éloignée de ce<br />
medium pour se tourner, dans les années 1970,<br />
vers la performance, devenant d’ailleurs une<br />
pionnière dans l’utilisation de son propre corps,<br />
au fil de sa pratique. L’exposition est composée<br />
de photographies, de documents divers et,<br />
bien sûr, de vidéos. Préparé en collaboration<br />
étroite avec Marina Abramovic elle-même, le<br />
parcours intègre la ‘‘re-création’’ de quatre de<br />
ses performances ‘‘historiques’’, régulièrement<br />
réinterprétées dans les salles par des personnes<br />
ayant été formées et dirigées au sein du Marina<br />
Abramovic Institute. (ah)<br />
Marina Abramović, The Artist is Present, 2010,<br />
performance. New York, The Museum of Modern Art /<br />
Courtesy The Marina Abramović Archives. © de l’artiste /<br />
photo : Marco Anelli<br />
Mari, cité mythique<br />
du 16-09 au 07-01-2024<br />
Musée royal de Mariemont<br />
Morlanwelz<br />
www.musee-mariemont.be<br />
Statue d’un porteur de chevreau,<br />
albâtre, Mari. © Musée du Louvre /<br />
dist. RMN - Grand Palais / photo :<br />
Raphaël Chipault et Benjamin<br />
Soligny<br />
Au troisième millénaire avant notre ère, Mari était une puissante cité, avantageusement située au<br />
cœur du Croissant fertile, dans l’actuelle Syrie. Ville dont le commerce fut favorisé par l’Euphrate, elle<br />
était réputée pour son artisanat de cuivre et de bronze, et pour son architecture de briques crues.<br />
Des archéologues envoyés par le Louvre y ont mené vingt campagnes dont une livra des milliers de<br />
tablettes cunéiformes décryptées par le Liégeois Georges Dossin, l’un des fondateurs de l’assyriologie<br />
belge. Ces fouilles sont présentées dans l’exposition, réalisée en partenariat avec l’institution<br />
française. Le parcours réunit de nombreuses œuvres à connotation religieuse (images de divinités,<br />
scènes divinatoires, …), portraits de dignitaires, documents administratifs, de même que quelques<br />
objets pratiques comme des céramiques et, bien sûr, l’image du protecteur de la ville, le fameux ‘‘lion<br />
de Mari’’. (ah)<br />
13
MUSEES<br />
Sur le Bosphore<br />
du 16-09 au 28-01-2024<br />
Museum Ludwig<br />
Cologne<br />
www.museum-ludwig.de<br />
Nicolas<br />
de Stael,<br />
in extenso<br />
du 15-09 au 21-01-2024<br />
Musée d’Art Moderne<br />
Paris<br />
www.mam.paris.fr<br />
S’imposant comme une figure majeure de l’art actuel en Turquie, Füsun Onur<br />
(1938) a acquis une réputation internationale, mais est encore trop peu exposée<br />
en Europe. Les commissaires du musée Ludwig ont à cœur de combler cette<br />
lacune en présentant cette grande rétrospective. Le parcours comprend dix-neuf<br />
installations qui couvrent l’ensemble de sa carrière, depuis ses débuts à Istanbul,<br />
où elle étudia la sculpture de 1957 à 1962, avant d’aller se former aux Etats-Unis.<br />
Dès les années 1970-1980, elle introduit une approche conceptuelle dans sa<br />
pratique de la sculpture en présentant ses œuvres sous forme d’installations. Au<br />
fil des années, Fusün Onur a exploré le rapport entre forme et processus. Tout<br />
en marquant un intérêt pour les thèmes et les variations, ainsi qu’en menant une<br />
réflexion sur l’espace et le mouvement. L’artiste n’assigne pas de signification à<br />
ses créations mais incite le public à en faire sa propre interprétation, celui-ci occupant<br />
dès lors une place centrale. Le lien entretenu avec sa famille et Istanbul (où<br />
elle vit, dans une maison donnant sur le Bosphore) est également important. (ah)<br />
Fusün Onur, Third Dimension in Painting / Come In, 1981 (détail). © de l’artiste / photo : Murat<br />
Germen<br />
En 2003, une grande rétrospective était<br />
consacrée à Nicolas de Stael (1914-1955) au<br />
Centre Pompidou. Depuis et ailleurs, plusieurs<br />
ont révélé d’autres facettes de cette figure<br />
incontournable de la scène artistique française<br />
de l’après-guerre. Cette nouvelle exposition<br />
du musée d’Art Moderne de Paris se trouve<br />
enrichie de ces divers événements et présente<br />
– à côté de chefs d’œuvres comme Le Parc des<br />
Princes – un ensemble de travaux qui n’ont<br />
jamais été vus en France. Cette importante<br />
rétrospective, organisée chronologiquement,<br />
rappellera certainement qu’avant de s’installer<br />
et de faire carrière à Paris, cet artiste d’origine<br />
russe a été élevé et formé en <strong>Belgique</strong>, à l’Académie<br />
des Beaux-Arts de Bruxelles, puis à celle<br />
de Saint-Gilles. C’est aussi dans nos musées<br />
qu’il a senti sa vocation grandir et s’affirmer,<br />
contre l’avis de son entourage. (ah)<br />
Nicolas de Stael, Arbre rouge, 1953, huile sur toile, 46 x<br />
61 cm. Collection privée. ©ADAGP, Paris <strong>2023</strong> / photo :<br />
Christie’s Images Ltd.<br />
De l’eau, de la fluidité et<br />
de la gravité !<br />
du 09-09 au 10-03-2024<br />
Kunstmuseum<br />
St. Gallen<br />
www.kunstmuseumsg.ch<br />
Roman Signer, Grosser Tropfen, 1973,<br />
Kunstmuseum St. Gallen, Donation Ursula Hauser<br />
2022.<br />
Le musée de St. Gallen a récemment reçu huit œuvres de Roman Signer (1938) issues de<br />
la Collection Ursula Hause. Cinq de ces sculptures datent du début des années 1970 et<br />
sont basées sur les observations et expériences que l’artiste menait sur l’eau, testant sa<br />
fluidité, son énergie, son élasticité. L’œuvre Grosser Tropfen, par exemple, se concentre<br />
sur la tension qui émane d’une goutte, depuis sa formation jusqu’à sa chute. L’œuvre qui<br />
en résulte, comme tout le travail de Signer, oscille entre expérimentation scientifique et<br />
création plastique. Les trois autres œuvres datent des années 1990 et sont présentées ici<br />
pour la toute première fois. Afin de saluer cette donation, cette exposition se tient dans la<br />
Kirchhoferhaus, magnifique bâtiment situé en face de l’institution. (ah)<br />
14
MUSEES<br />
Tout d’argent<br />
jusq. 29-10<br />
Museum für Ostasiatische Kunst<br />
Cologne<br />
www.mok.koeln<br />
Féminités<br />
rubéniennes<br />
du 27-09 au 28-01-2024<br />
Dulwich Picture Gallery<br />
Londres<br />
www.dulwich<br />
picturegallery.org.uk<br />
Entre 1891 et 1908, l’ingénieur Heinrich Hildebrand construisit partout en Chine des<br />
lignes de chemin de fer, des usines et autres bâtiments. Ce faisant, il acquit aussi<br />
des dizaines d’œuvres d’art pour en orner sa résidence située à Tsingtao. Parmi<br />
ces œuvres, la plupart des argenteries furent fabriquées dans cette région reculée,<br />
aux alentours de 1900. Cette élégante production combine des formes importées<br />
d’Europe à un décor typiquement chinois : oiseaux, figures mythologiques,<br />
acteurs de théâtre et scènes littéraires. La qualité du travail des orfèvres saute aux<br />
yeux ! A côté de ces objets, le musée présente aussi des œuvres de ses collections<br />
permanentes. Des photos et archives diverses viennent documenter le commerce<br />
organisé pour l’exportation chinoise de l’argenterie. (ah)<br />
Tasses et coupe, Chine, dynastie Qin, ca. 1901, argent. The estate of Roesberg/Hildebrand, inv. Cd<br />
2020,10. © Rheinisches Bildarchiv Köln / photo : Marion Mennicken<br />
On associe généralement Rubens à des<br />
figures féminines rieuses et plantureuses, aux<br />
chairs rosées, dégoulinantes de sensualité,<br />
voire de volupté. Les commissaires de cette<br />
exposition estiment que ce jugement est bien<br />
trop réducteur ! Ils le prouvent en réunissant<br />
un ensemble très varié, car composé<br />
de portraits de différents types de femmes :<br />
celles de pouvoir, riches princesses et/ou<br />
aristocrates, celles qu’il aima comme ses deux<br />
épouses, et comme, aussi, sa fille. Et puis<br />
seront présentes, bien sûr, les voluptueuses<br />
déesses, de Diane à Vénus, ainsi que les plus<br />
sages représentations de la Vierge Marie.<br />
Force est de le reconnaître : la rencontre du<br />
peintre avec certaines femmes à quelques<br />
moments de sa vie lui a permis d’évoluer, de<br />
remettre ses valeurs en cause, d’avancer dans<br />
sa quête insatiable d’idéal et de beauté. (ah)<br />
Peter Paul Rubens, Isabelle Infante d’Espagne dans<br />
l’habit de Sainte Claire, 1625, huile sur toile. Collection<br />
privée, Anvers.<br />
Le rôle du marchand<br />
du 19-09 au 14-01-2024<br />
Musée de l’Orangerie<br />
Paris<br />
www.musee-orangerie.fr<br />
Amadeo Modigliani, Paul Guillaume, Novo<br />
Pilota, 1915. © RMN-Grand Palais (musée de<br />
l’Orangerie) / photo : Hervé Lewandowski<br />
S’il est d’abord l’écrin où se déploient les formidables Nymphéas de Monet, le musée de<br />
l’Orangerie abrite aussi la collection majeure de Paul Guillaume et Domenica Walter. La ligne<br />
suivie par ses conservateurs est de mettre en valeur cette collection permanente en explorant<br />
divers liens inconnus jusqu’ici. C’est précisément le cas pour cet ensemble consacré aux liens<br />
tissés entre Amadeo Modigliani et Paul Guillaume, qui fut son marchand dès 1914. Le parcours<br />
invite à comprendre comment les relations nouées entre les deux personnages peuvent éclairer<br />
la carrière de l’artiste. À travers un choix d’œuvres emblématiques, il met en exergue ces liens<br />
dans le contexte artistique et littéraire parisien des années 1910. Et précise aussi le rôle joué par<br />
Paul Guillaume dans la diffusion de l’œuvre de Modigliani sur le marché de l’art, à la fois en<br />
France et aux États-Unis, dans les années 1920. (ah)<br />
15
GALERIE ALBERT 1er<br />
depuis 1952<br />
PEINTURES DE<br />
XAVIER HUCHEZ (PARIS 1966)<br />
Exposition du 2 au 24 septembre <strong>2023</strong><br />
Du mardi au samedi de 13 à 19h – Le dimanche de 14 à 18h<br />
galerie-albert1er.be<br />
+32 (0) 512 19 44 — Info@galerie-albert1er.be<br />
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MARTINELLI LUCE / MDF ITALIA / MOCA / MOROSO / MOTTURA / NEMO<br />
OPINION CIATTI / PALLUCO / PAOLA LENTI / PASTOE / POLIFORM<br />
POLTRONA FRAU / SAHCO HESSLEIN / SILENT GLISS / STUA / TECTA<br />
TOLIX / TOULEMONDE BOCHART / VITRA / ZIMMER+ROHDE<br />
RUE DE STALLE 210 STALLESTRAAT B-1180 BRUSSELS<br />
INFO + 32 [0]2 649 95 94 info@dominiquerigo.be www.dominiquerigo.be
Laurence Dervaux<br />
Les merveilles de la vie<br />
Cet automne, l’artiste belge<br />
Laurence Dervaux investit la totalité<br />
des espaces du BPS22, à Charleroi.<br />
Elle n’est pas inconnue de la scène<br />
artistique, tant en <strong>Belgique</strong> qu’à<br />
l’étranger, mais son travail n’avait<br />
jusqu’alors jamais fait l’objet d’une<br />
telle rétrospective. Celle-ci débute<br />
par une toute nouvelle installation,<br />
dans une salle obscure avec des<br />
reflets de lumière en mouvement<br />
et, au sol, de la verrerie contenant<br />
des liquides : les mille douze litres<br />
d’eau contenus dans vingt corps<br />
humains. Une œuvre fascinante qui<br />
fait prendre conscience de la beauté<br />
et de la fragilité du corps humain,<br />
rappelant aussi qu’il nous faut<br />
prendre soin du vivant.<br />
TEXTE : CHRISTINE VUEGEN<br />
Test d’installation (2022) au BPS22 pour L’eau du corps. Les mille douze litres d’eau de vingt corps humains,<br />
<strong>2023</strong>, récipients en verre transparent, eau, liquides colorés, miroirs, tissu. Production BPS22 – Musée d’art<br />
de la Province de Hainaut, Charleroi. © de l'artiste / photo : Leslie Artamonow<br />
L’œuvre L’eau du corps. Les mille douze<br />
litres d’eau de vingt corps humains<br />
a été réalisée spécialement pour<br />
l’occasion. Les images d'une installation-test,<br />
réalisée à l›automne dernier, en<br />
offrent un avant-goût. En réalité, ce titre ne<br />
devrait pas encore être dévoilé, car il ne l'est<br />
qu'à mi-chemin dans l'espace. L'installation<br />
n›en sera pas moins surprenante. Laurence<br />
Dervaux (1962) décrit sa démarche comme<br />
suit : « Mon travail parle de l’être humain,<br />
du corps humain, de l’étonnant fonctionnement<br />
physiologique du corps, des fonctions<br />
vitales comme le système circulatoire, des<br />
fluides corporels comme l’eau qui constitue<br />
65 % de notre corps. Il traite de l’incroyable<br />
beauté des fonctions corporelles, de leur<br />
fragilité, de leur finitude. Mais aussi de ce<br />
qui est nécessaire pour maintenir la vie,<br />
par exemple la nutrition, comme dans les<br />
œuvres réalisées avec du riz coloré à la teinture<br />
comestible ou celles relatives à l’eau,<br />
breuvage vital ».<br />
18
« L'installation<br />
célèbre la vie, cet<br />
instant qu'est la vie »<br />
VANITÉS CONTEMPORAINES<br />
Laurence Dervaux me décrit son installation<br />
immersive, prévue dans une salle<br />
de vingt-huit mètres de long aux murs<br />
s’élevant jusqu’à huit mètres. De grands<br />
et petits reflets lumineux s’y animent, par<br />
moments, de mouvements ondoyants. Ils<br />
sont blancs, rouges, jaunâtres ou brunâtres,<br />
mais peuvent aussi se confondre<br />
avec le spectre lumineux. Un monde mystérieux,<br />
intriguant, visuellement attrayant.<br />
Un peu plus tard, son titre nous révèle qu’il<br />
concerne l’évaporation de l’eau contenue<br />
dans les fluides d’une vingtaine de corps<br />
humains. Au sol, le visiteur pénètre dans<br />
une installation composée d’objets en<br />
verre, non pas du verre soufflé comme<br />
dans d’autres installations de l’artiste,<br />
mais des vases, du matériel de laboratoire<br />
et d’autres objets en verre qu’elle<br />
a rassemblés. Ceux-ci sont remplis de<br />
liquide transparent et de liquides colorés.<br />
Vingt spécimens ont la taille d’un être<br />
humain, de 160 à 180 centimètres environ.<br />
Entre eux, des cordons de textile rouge<br />
paraissent comme autant de veines les<br />
reliant. Goutte à goutte, le liquide passe<br />
d’un plus grand récipient à un plus petit,<br />
éclairé par un faisceau lumineux. En<br />
son sein, un miroir semble à l’origine de<br />
reflets ondulant fugacement. Les cordons<br />
rouges agissent comme autant de<br />
réseaux capillaires. Le mouvement induit<br />
n’utilise d’ailleurs que la capillarité, sa<br />
force d’aspiration. A certains endroits, une<br />
forme d’évaporation sera compensée par<br />
la condensation. « Je tente de préserver<br />
au maximum l’état liquide de l’eau de ces<br />
vingt corps. L’installation centrale en verre<br />
constitue une métaphore matérielle du<br />
corps humain tandis que les reflets représentent<br />
les corps dans leur forme immatérielle,<br />
une sorte d’aura », précise Laurence<br />
Dervaux. Lorsque je lui demande s’il s’agit<br />
d’une vanité inversée, elle répond : « C’est<br />
une vanité, mais il s’agit moins de rappeler<br />
l’inéluctable disparition de tout corps que<br />
d’en exacerber la magie de la présence.<br />
C’est l’instant de la vie que célèbre cette<br />
installation. »<br />
Fluides humains, 2006-2007 (détail). © Studio Laurence Dervaux<br />
Son œuvre nous fait prendre conscience de<br />
la beauté et de la fragilité du corps humain et<br />
souligne la nécessité de prendre soin de la vie.<br />
EN BAS, EN HAUT<br />
Une autre œuvre emblématique de l’artiste<br />
est La quantité de sang pompée par le cœur<br />
humain en une heure et vingt-huit minutes<br />
(2003), constituée d’une immense quantité<br />
d’objets en verre contenant du liquide rouge<br />
et dans lesquels joue la lumière entrante. En<br />
2004, l’installation recevait les honneurs d’Art<br />
Brussels. Comme elle fut présentée, en 2020,<br />
lors d’une exposition collective au BPS22,<br />
elle ne sera pas montrée ici. L’installation<br />
qui ouvre l’exposition est son premier travail<br />
incluant des reflets lumineux dans un espace<br />
sombre. Elle peut faire penser à un monde<br />
sous-marin, à des images aux rayons X, au<br />
Cosmos. Ce qui se passe en bas est projeté<br />
en haut. Ainsi en haut, ainsi en bas, et viceversa:<br />
une sagesse ancienne embrassée par<br />
l’Alchimie. Cette référence se retrouve également<br />
dans la disposition de la verrerie, qui<br />
ressemble parfois à un laboratoire d’alchimiste.<br />
Ces réflexions entre microcosme<br />
et macrocosme apparaissent à plusieurs<br />
reprises dans le parcours des œuvres, dont<br />
certaines n’ont jamais été exposées en <strong>Belgique</strong><br />
: vidéos, sculptures, installation imposante<br />
de gouttes de verre suspendues dans<br />
le hall principal et des œuvres plus petites,<br />
mais non négligeables, telles ce jeune plant<br />
de fougère et, non loin, une petite sculpture<br />
de résine représentant l’eau contenue dans<br />
le creux des deux mains. La plante a besoin<br />
d’attention, d’entretien, d’eau. C’est une<br />
invitation à porter une attention spécifique<br />
à notre environnement, dont il faut prendre<br />
soin. En effet, après l’extinction massive des<br />
dinosaures, la fougère fut l’une des plantes<br />
qui permit l’évolution. Sans elle, pourraiton<br />
dire, l’homme n’existerait pas. D’où nous<br />
venons, où nous allons, la vie, la mort et la<br />
survie, l’homme et la planète : à sa manière,<br />
Laurence Dervaux aborde autant les grandes<br />
questions existentielles que les sujets<br />
d’actualité.<br />
VISITER<br />
Exposition Laurence Dervaux<br />
BPS22<br />
Charleroi<br />
www.bps22.be<br />
du 23-09 au 07-01-2024<br />
19
Paroles de galeriste #09.<strong>2023</strong> — PART 1<br />
Olivier Meessen<br />
L'aventure en solo<br />
En 2008, Olivier Meessen et Jan De Clercq<br />
cofondaient leur galerie d’art contemporain.<br />
Récemment, la décision fut prise de mettre un<br />
terme à cette collaboration. Olivier Meessen<br />
poursuit désormais seul l’aventure. Entretien.<br />
Qu’est-ce qui a présidé à cette<br />
décision étonnante ?<br />
« Après une douzaine d’années<br />
de travail en commun, mon<br />
associé a souhaité s’investir<br />
dans d’autres domaines qui<br />
lui sont chers. Son départ m’a<br />
permis de reconsidérer ma<br />
motivation et de réévaluer la<br />
pertinence de ma vocation. Il<br />
m’est apparu clairement que le<br />
projet initial était très cohérent<br />
et qu’il était important pour<br />
moi de continuer à le porter<br />
avec loyauté. »<br />
Quels sont les enjeux pour<br />
l’avenir de la galerie ?<br />
« La galerie a quinze ans<br />
d’existence et le monde<br />
change si vite qu’il est primordial<br />
d’évoluer et de tenter<br />
de décoder ce qui est en<br />
train de se passer. Je pense<br />
qu’il y a lieu de sentir les<br />
vibrations du monde et d’en<br />
être, à notre petite mesure,<br />
une caisse de résonance.<br />
Mais cela n’est pas nouveau.<br />
A.N.T.H.R.O.P.O.C.E.N.E, la<br />
grande exposition organisée<br />
en 2018 pour nos dix ans,<br />
ouvrait des pistes de réflexion<br />
relatives aux enjeux climatiques.<br />
Mon souhait est de<br />
continuer à faire de la galerie<br />
un lieu accessible où les gens<br />
se sentent accueillis, stimulés<br />
intellectuellement, émus et<br />
accompagnés dans l’acquisition<br />
d’œuvres. Il est important<br />
pour moi de chérir chaque<br />
relation privilégiée avec les<br />
artistes et les collectionneurs.<br />
Ceux-ci, comme les institutions,<br />
restent au cœur de<br />
notre activité. »<br />
Il y a désormais un grand focus<br />
sur les artistes internationaux.<br />
Quels seront vos futurs critères<br />
de sélection ?<br />
« Notre critère fut toujours<br />
la pertinence et la qualité.<br />
Peu importent les frontières.<br />
L’essentiel est de donner la<br />
parole à celui ou celle qui a des<br />
choses à dire et le dit de façon<br />
singulière. Pour cela, il est<br />
important de voir beaucoup,<br />
de lire, de se renseigner, pour<br />
tenter d’entendre ces voix et<br />
de débusquer la parole juste,<br />
dans l’amas des commentaires<br />
et des informations multidirectionnelles.<br />
La galerie continuera<br />
à défendre autant des<br />
jeunes artistes que des artistes<br />
confirmés. L’exposition de septembre<br />
donne ainsi de l’espace<br />
à de nouvelles voix émergentes<br />
comme Namsal Siedlecki, Gaspar<br />
Willemann et Solène Rigou,<br />
mais aussi à des artistes confirmés<br />
comme Goshka Macuga et<br />
Ellen Harvey. »<br />
Etes-vous en quête d’autres<br />
formes de collaboration ?<br />
« Effectivement, j’ai des idées<br />
de rapprochement avec des<br />
collègues étrangers. Je vais<br />
aussi tenter de développer<br />
mes affinités avec New York et<br />
prolonger ce que j’avais initié<br />
en 2019 avec le projet I would<br />
prefer not to, une référence à<br />
Bartleby, nouvelle écrite par<br />
Herman Melville. Je me suis<br />
rendu compte, avec cette exposition,<br />
qu’il y avait un public<br />
américain avide d’expositions<br />
moins orientées ‘‘marché’’ et<br />
un peu plus intellectuelles. Le<br />
retour des visiteurs m’a fait<br />
© photo : Laurent de Broca<br />
« Il était important pour moi de<br />
continuer à porter le projet initial<br />
et cohérent avec loyauté »<br />
comprendre que cela faisait<br />
sens de réitérer un tel projet. Je<br />
réfléchis désormais à la notion<br />
de migration en me basant<br />
sur la réalité historique d’Ellis<br />
Island, cette île non loin de la<br />
Statue de la Liberté, qui a vu<br />
passer des millions de migrants<br />
en provenance d’Europe, entre<br />
1892 et 1954. On parle d’espérance,<br />
de fantasme mais aussi<br />
de séparation, de rejet, de<br />
classification, d’errance. Sujet<br />
hautement sensible, mais qui<br />
ouvre une réflexion sur certains<br />
enjeux actuels et planétaires. »<br />
Sous quel nom allez-vous<br />
poursuivre vos activités ?<br />
« En fait, j’aimerais garder cela<br />
confidentiel jusqu’au moment<br />
de l’ouverture officielle, qui se<br />
fera le 29 février 2024. Quand<br />
je me suis aperçu que l'année<br />
qui vient sera bissextile, je me<br />
suis emballé et ai d’emblée<br />
décidé d’en faire une date<br />
symbolique pour la galerie.<br />
C’est un jour qui n’en est pas<br />
un, qui sommeille pendant<br />
trois années avant de réapparaître<br />
au grand jour et puis<br />
de s’éclipser à nouveau. C’est<br />
tellement inspirant que j’en ai<br />
parlé à plusieurs artistes pour<br />
la réalisation de projets spécifiques,<br />
dont un qui me tient<br />
à cœur avec Ignasi Aballí, qui<br />
fut le premier artiste montré<br />
par Meessen De Clercq, en<br />
2008, et qui vient de représenter<br />
l’Espagne à la Biennale de<br />
Venise. »<br />
A Sedimentation of the Mind<br />
Meessen De Clercq<br />
Bruxelles<br />
www.meessendeclercq.be<br />
du 07-09 au 14-10<br />
20
GALERIES<br />
Skender Hyseni<br />
du 08-09 au 21-10<br />
Zedes Art Gallery<br />
Bruxelles<br />
www.zedes-art-gallery.be<br />
Bart Spitaels,<br />
jeune talent<br />
du 16-09 au 22-10<br />
Rufus Gallery<br />
Gand<br />
www.rufus.gallery<br />
Tant originel qu’archéologique,<br />
l’œuvre de l’artiste<br />
albanais Skender Hyseni<br />
paraît le plus ancien du<br />
monde. Le sculpteur<br />
délaisse le bois pour<br />
explorer l’expressivité<br />
d’une autre matière : la<br />
terre. Entre ses mains,<br />
elle se fait plus mystérieuse<br />
que jamais. Les<br />
entailles, les déchirures<br />
sont autant de stigmates<br />
qui témoignent du geste<br />
fondateur de l’homme<br />
sur la matière brute et<br />
imparfaite. Par l’action de<br />
ses mains, de ses doigts,<br />
de son corps tout entier, il<br />
insuffle l’esprit à la matière<br />
qui s’étire et s’enroule<br />
sur elle-même, formant,<br />
dans son antre, des lieux<br />
soustraits à la lumière<br />
d’où émane un fascinant<br />
mystère. Le sculpteur<br />
intègre volontiers son œuvre dans l’espace, qui implique à la fois la lumière et son<br />
contraire. L’ombre y est alors aussi solide que l’objet projeté. Seule certitude : la<br />
terre, humble texture, se voit transfigurée par la poésie de l’artiste en une forme<br />
sculpturale minimaliste, à la fois rustique mais si raffinée qu’elle en devient somptueuse.<br />
(gg)<br />
Skender Hyseni, Tokê (terre) 19/06/2019, 2019, terre cuite, 37 x 29 x 26 cm. © de l’artiste / Courtesy<br />
Zedes Art Gallery – Prix : entre 500 et 5.000 €<br />
Bart Spitaels joue, ose et crée avec une<br />
audace infinie. C’est ce qu’on peut lire sur le<br />
site de l’énergique Rufus Gallery. L’exposition<br />
Steenwegen & Zeestraten est la première<br />
personnelle de Bart Spitaels (1987) dans une<br />
véritable galerie. L’artiste est célèbre pour<br />
ses dessins, tableaux et immenses peintures<br />
murales, allant d’une simple maison à des<br />
bâtiments industriels, des systèmes de tuyauterie<br />
et des éléments floraux. Ses œuvres ont quelque<br />
chose de graphique. Il donne forme à une<br />
architecture inexistante sur le papier. Il présente<br />
exclusivement des œuvres nouvelles, toujours<br />
dessinées et coloriées à la main avec la même<br />
minutie. Chaque construction se pare d’une<br />
couleur douce en trois dessins au format allongé.<br />
S’agit-il de rangées de maisons ? Ou d’une<br />
machine avec des tuyaux aux extrémités ? Et les<br />
cheminées ne sont-elles pas aussi les têtes de<br />
personnages stylisés ? Difficile à dire, mais tous<br />
les fantasmes, émotions et interprétations sont<br />
permis. (cv)<br />
Bart Spitaels, Steenweg 1 (194,5 x 24 cm), Steenweg 2 (191,8<br />
x 22,5 cm) et Steenweg 3 (190,8 x 23 cm), <strong>2023</strong>, crayon et<br />
marqueur permanent sur papier. © de l’artiste / Courtesy<br />
Rufus Gallery – Prix : à partir de 1.300 €<br />
L’heure bleue<br />
du 03-09 au 12-11<br />
Exit 11 – Centre d’Art contemporain<br />
Gembloux<br />
www.exit11.be<br />
Jacqueline Devreux, La Femme sans visage,<br />
s.d., huile sur toile, 140 x 120 cm. © de l’artiste<br />
/ Courtesy Exit 11 – Prix sur demande<br />
L’heure bleue est la période entre et la nuit et le jour, où le ciel se remplit presque entièrement<br />
d’un bleu plus foncé que le bleu ciel du jour… C’est aux premiers instants de ‘‘l’heure bleue’’<br />
que l’ensemble des oiseaux se met à chanter. Cela ne dure que quelques minutes avant que la<br />
vie ne reprenne son cours. L’exposition éponyme est la quatrième et dernière clôturant le cycle<br />
Entre chien et loup. Réunissant essentiellement des photographes, d’autres plasticiens se plient<br />
également au jeu de cette thématique et livrent leur propre fable ou interprétation de ce court<br />
moment de la journée, symbole de renouveau. Instantanés, clichés nostalgiques, tapisseries,<br />
poupées et masques aux accents de réalisme magique sont autant d’éléments composant cette<br />
exposition. Les artistes réunis sont David Ameye, Gil Barez, Jérémie Denis, Jacqueline Devreux,<br />
Jean-François Flamey, André Fromont, Nina Lassila, Maladita, Didier Renard et Jean-Michel<br />
Uyttersprot. (gg)<br />
21
GALERIES<br />
André Blank.<br />
Œuvre graphique<br />
du 07-09 au 28-10<br />
ABC&Design<br />
Verviers<br />
www.abcetdesign.be<br />
Clara Brörmann<br />
et Joke Hansen<br />
du 10-09 au 15-10<br />
Whitehouse Gallery<br />
Lovenjoel<br />
www.whitehousegallery.be<br />
Germanophone pétri<br />
de culture française,<br />
André Blank (1914-1987)<br />
est parti de l’impressionnisme<br />
pour traverser<br />
successivement<br />
fauvisme, expressionnisme<br />
et cubisme. C’est<br />
à ce moment que,<br />
par une décantation<br />
progressive, il s’achemine<br />
vers l’abstraction<br />
géométrique et<br />
débouche dans cette<br />
période que l’on<br />
conviendra de nommer<br />
‘‘classique’’ parce qu’elle marque un premier aboutissement<br />
de sa recherche. Mais la rupture avec le monde, au profit<br />
des formes abstraites, n’a pas été si définitive qu’on a pu le<br />
penser. La nature, en effet, a continué longtemps d’habiter<br />
ses formes abstraites, de les vivifier et de trouver en elles<br />
comme un lieu de rassemblement et de synthèse. « Je suis<br />
sur la route vers l’inconnu. Mon point de départ est la toile.<br />
Mais peindre reste toujours une aventure pour moi. Je suis<br />
un artisan », a-t-il toujours répété. Depuis son passage<br />
inéluctable de la figuration à l’abstraction, André Blank n’a<br />
cessé de poursuivre cette quête d’absolu. Notons encore<br />
qu’il fut, de 1960 à 1980, l’un des artistes les plus importants<br />
de l’art du vitrail. (gg)<br />
André Blank, Gouache et encre n°8, s.d., technique mixte, 66 x 50 cm.<br />
© de l’artiste / Courtesy ABC&Design – Prix : entre 2.000 et 10.000 €<br />
Qu’est-ce qu’un artiste<br />
contemporain peut<br />
encore peindre et comment<br />
? La Whitehouse<br />
Gallery à Lovenjoel organise<br />
deux expositions<br />
en solo qui démontrent<br />
le potentiel illimité d’un<br />
art ancien, à savoir la<br />
peinture. La Belge Joke<br />
Hansen se fait de plus<br />
en plus remarquer.<br />
Une dynamique souple<br />
réside dans les formes<br />
irrégulières, l’utilisation<br />
des couleurs et les<br />
motifs qui peuvent parfois<br />
relever du cartoon.<br />
Elle expose à l’heure<br />
actuelle dans l’immense<br />
Whitehouse Gym l’installation<br />
Blame it on the<br />
Boogie, avec de nouvelles toiles de type shaped canvas, des panneaux<br />
et des photos peints. Le seul titre donne déjà envie de swinguer. Dans<br />
la galerie même, une villa blanche du XVIIIe siècle, la jeune peintre<br />
allemande Clara Brörmann présente de nouvelles toiles dans le cadre de<br />
son exposition Anatomy of Color. Son abstraction s’inspire de la réalité.<br />
La photo ci-jointe représente une œuvre exposée cette année pendant<br />
Art Brussels. Elle donne une idée de la façon dont l’artiste s’y prend pour<br />
maintenir l’énergie dans ses œuvres. (cv)<br />
Clara Brörmann, Laternenbild 16, 2022, huile et pigments sur toile, 120 x 90 x 7 cm.<br />
© de l’artiste / Courtesy Whitehouse Gallery – Prix : Clara Brörmann, de 1.500 à<br />
12.000 € – Joke Hansen, de 1.500 à 7.000 €<br />
Deep Down Inside<br />
du 03-09 au 22-10<br />
Michèle Schoonjans Gallery<br />
Bruxelles<br />
www.micheleschoonjansgallery.be<br />
Nicolas Delprat, Dan, évolution 6, 2021, acrylique<br />
sur toile, 100 x 81 cm. © de l'artiste - Prix : entre<br />
6.800 et 12.500 €<br />
Nicolas Delprat (1972) développe une pratique picturale dont le sujet est de mener une<br />
réflexion sur la valeur de la lumière en peinture. Sa troisième exposition chez Michèle<br />
Schoonjans réunit huit peintures inédites, tirées de trois dernières séries développées par<br />
l’artiste. Marc Donnadieu, commissaire de l’exposition : « Le rapport de Nicolas Delprat à<br />
la peinture est tout à la fois de notre temps et intemporel. En choisissant les tableaux de<br />
l’exposition avec l’artiste dans son atelier, j’ai été particulièrement frappé, non seulement par<br />
les images successives qu’ils évoquent tour à tour, mais également par la myriade d’émotions<br />
presque palpables qu’ils suscitent au plus profond du spectateur. Et plus l’élaboration de<br />
chaque œuvre est précise et rigoureuse, plus leur expressivité est immédiate et fulgurante.<br />
Aussi sont-elles de l’ordre d’un véritable saisissement physique autant que mental, sensoriel<br />
autant que conceptuel. » (gg)<br />
22
GALERIES<br />
Undivided Attention<br />
jusq. 28-10<br />
Xavier Hufkens<br />
Bruxelles<br />
www.xavierhufkens.<br />
com<br />
Les nouveaux<br />
sauvages<br />
du 03-09 au 21-10<br />
La Peau de l’Ours<br />
Bruxelles<br />
www.lapeaudelours.<br />
net<br />
Des moments d’intimité sans garde-fou. Voilà résumés les portraits<br />
de Nathanaëlle Herbelin (1989). Pour son exposition inaugurale chez<br />
Xavier Hufkens, l’artiste franco-israélienne présente une série de<br />
peintures qui capturent les sensations de l’expérience vécues ainsi<br />
que le lien intime entre l’art et la vie. Les personnes qui campent les<br />
rôles centraux de ses œuvres – amis, artistes, membres de sa famille,<br />
partenaire, voisins, ainsi qu’occasionnellement des étrangers – y<br />
sont dépeints dans des portraits sereins qui témoignent de l’acte<br />
d’observation intense de l’artiste, autant psychologique que physique.<br />
Les lieux y sont généralement modestes (chambres, salles de bain,<br />
espaces domestiques, studio…), les détails y étant clairsemés. Dans le<br />
monde rapide et ultra-connecté d’aujourd’hui, Nathanaëlle Herbelin<br />
explore le sujet de la concentration et ce que cela signifie de donner à<br />
quelqu’un, ou à quelque chose, toute son attention. (gg)<br />
Cette exposition réunit<br />
une nouvelle génération<br />
d’artistes qui passe<br />
par l’expérience du<br />
feu et la rudesse de<br />
l’atelier pour nous offrir<br />
quelques précieux<br />
ersatz, annonciateurs<br />
d’un monde sauvage et<br />
intemporel, parce que<br />
résolument imaginaire.<br />
Parmi ces explorateurs,<br />
voyageurs d’aujourd’hui<br />
et de demain, Victor<br />
Levai, Rémy Pommeret et<br />
Anatole Tièche. Formés aux Beaux-Arts, tous trois voient en<br />
la céramique une nouvelle force de l’art, une nature à saisir<br />
autant qu’à défricher, et surtout à transformer avec humour,<br />
ironie et fantaisie. De son côté, Yoann Estevenin développe<br />
une pratique mixte entre dessins et sculptures, naviguant dans<br />
un univers troublant et attirant, qui explore la part sombre et<br />
ésotérique de la pensée. Jean-Marc Dimanche, commissaire<br />
de l’exposition : « Chez ces quatre garçons de la terre, une<br />
même détermination : revenir au geste essentiel et sans doute<br />
primaire de la trace à laisser, témoignage de notre humanité et<br />
hommage au vivant qu’il nous faut aujourd’hui plus que jamais<br />
mieux respecter et partager. » (gg)<br />
Rémy Pommeret, Le plus beau dans mon terrier c’est son silence, 2022,<br />
grès, émail et cire, 66 x 40 x 30 cm. © de l’artiste / La Peau de l’Ours –<br />
Prix : entre 1.500 et 6.000 €<br />
Nathanaëlle Herbelin, Claire et Cécile, 2022-<strong>2023</strong>, huile sur toile, 130 x 140 cm.<br />
© de l’artiste / Courtesy Xavier Hufkens, Bruxelles / photo : HV-studio – Prix sur<br />
demande<br />
Lise Duclaux observe abeilles<br />
et fleurs sauvages<br />
du 10-09 au 05-11<br />
Annie Gentils Gallery<br />
Anvers<br />
www.anniegentilsgallery.com<br />
Lise Duclaux a l’art d’étudier les processus de la nature. Elle a déjà réalisé des projets durables<br />
dans des jardins de musées, elle dessine, photographie, écrit et crée des affiches et des livres<br />
d’artistes. Les abeilles et les fleurs indociles, sa première exposition personnelle chez Annie<br />
Gentils, présente dessins et affiches. Ses délicats dessins au crayon montrent l’observation des<br />
abeilles sauvages qui butinent les fleurs de son jardin. L’artiste remplace le mot ‘‘sauvage’’ par<br />
‘‘indocile’’, autrement dit ‘‘opiniâtre’’ ou ‘‘incontrôlable’’. Ce projet a vu le jour suite à une résidence<br />
en la faculté de sciences de bio-ingénierie de l’UCL lors de sa participation à la Triennale<br />
de Louvain-la-Neuve, en 2021. Les fleurs attirent les abeilles avec couleurs, odeurs et goûts. Les<br />
abeilles évoluent avec précaution sans les abîmer et garantissent ainsi leur reproduction. Plantes,<br />
animaux et humains vivent sous le même ciel et ont besoins les uns des autres. (cv)<br />
Lise Duclaux, A garden bumblebee in a<br />
female compost pumpkin - un bourdon<br />
des jardins dans une citrouille de compost<br />
femelle, 2022, crayon de couleur et peinture<br />
sur papier, 29,7 x 21 cm. © de l’artiste /<br />
Courtesy Annie Gentils Gallery – Prix : de<br />
2.750 à 4.000 €<br />
23
GALERIES<br />
Quelques<br />
pas de côté<br />
du 07-09 au 04-11<br />
Templon Brussels<br />
Bruxelles<br />
www.templon.com<br />
Michel Pérez Pollo.<br />
Un Automne<br />
du 07 au 24-09<br />
Lempertz<br />
Bruxelles<br />
www.lempertz.com<br />
Le peintre français<br />
Claude Viallat (1936)<br />
dévoile une vingtaine<br />
de nouvelles toiles,<br />
réalisées entre 2022 et<br />
<strong>2023</strong>. Figure de proue<br />
et membre fondateur<br />
du groupe avantgardiste<br />
Supports/<br />
Surfaces, dans les<br />
années 1970, l’artiste<br />
poursuit depuis 50<br />
ans l’exploration des<br />
limites de la peinture abstraite, en déclinant sa ‘‘forme’’<br />
– un motif à l’allure d’osselet – sur une large variété de<br />
tissus ou de bâches, accrochés de façon libre à travers<br />
l’espace. Pour cette exposition, installée avec soin par<br />
l’artiste lui-même, Claude Viallat a choisi de dévoiler<br />
quelques-unes de ses dernières expérimentations.<br />
Dans certaines œuvres, la forme, au lieu d’être répétée<br />
de façon sérielle, est diluée à l’excès, formant de larges<br />
taches de couleurs fondues. Parfois tracée en dripping,<br />
elle évoque au contraire une écriture calligraphiée.<br />
Aussi, l’utilisation de tissus bigarrés lui offre la possibilité<br />
d’introduire de nouvelles couleurs: une toile d’un<br />
profond rubis côtoie une œuvre d’un parme doux ou<br />
d’un gris platine. Chez Viallat, la palette s’impose toujours<br />
d’elle-même : « Je suis un instrument, explique-til.<br />
L’œuvre a sa vie propre. Je ne me préoccupe pas du<br />
résultat ». (gg)<br />
Claude Viallat, Sans titre n°336, 2022, acrylique sur montage de<br />
tissus, 156 × 116 cm. © de l’artiste / Courtesy TEMPLON / photo :<br />
Claude Viallat Studio – Prix : entre 15.000 et 45.000 €<br />
En collaboration avec la Galerie Mai 36, Lempertz présente une série<br />
de peintures signées Michel Perez Pollo (1981), déclinant le thème de<br />
l’automne et prenant l’arbre pour axe narratif de ses œuvres. Duviel<br />
Fernandez, co-commissaire : « Installé à Madrid, l'artiste s'intéresse à<br />
l'expérience du passage des saisons. À Cuba, son pays d'origine, il n’y<br />
a qu’une saison comme une léthargie. L’arbre est alors une métaphore<br />
de la décomposition, de la métamorphose et de la renaissance. Troncs,<br />
branches et fruits imaginaires, ces figures sont à la fois une synthèse et<br />
un prolongement de sa poétique. (…) Le jeu des échelles est constant<br />
dans l’œuvre de Michel. Comme à l’accoutumée dans son processus<br />
de création, la peinture commence par la construction de maquettes à<br />
petite échelle, en pâte à modeler, des modèles miniatures que l’artiste<br />
amplifie sur de grandes toiles. (…) Dans ces paysages d’automne, les<br />
personnages sont placés sur des fonds colorés. Les ombres, indispensables<br />
à la composition, donnent à cette couleur des voies de développement<br />
et aussi un mouvement indispensable et harmonieux. » (gg)<br />
Michel Perez Pollo, Un Automne XI, <strong>2023</strong>, huile sur toile, 400 x 200 cm. © de l’artiste<br />
/ photo : Flavia Fuentes – Prix : entre 12.500 et 55.000 €<br />
Robin Vermeersch. Entre les plis<br />
du 03-09 au 21-10<br />
Galerie Zwart Huis<br />
Bruxelles<br />
www.galeriezwarthuis.be<br />
Cette deuxième exposition personnelle de Robin Vermeersch (1977) rassemble une série de<br />
nouvelles peintures, des sculptures suspendues et plusieurs reliefs muraux réalisés en divers<br />
matériaux tels que l’époxy, la cire, le jute et le polyester acrylique. Une édition limitée de 15 pièces<br />
en céramique est également présentée. Femke Vandenbosch : « L’œuvre de Robin Vermeersch<br />
vous mène d’emblée vers l’œil du cyclone. Là où tout est calme et quiétude alors que se fractionne<br />
violemment le monde environnant. Il s’empare du vacarme strident de la vie quotidienne, le pétrit,<br />
le sculpte, le coule, le dessine et le façonne jusqu’à ce qu’il se fige dans l’espace dans un bruit<br />
assourdissant. Pas de panique, ce n’est que le chaos. L’artiste a un don pour la sérénité mais, tout<br />
comme les premiers dieux, ses œuvres émergent du chaos. Dans la mythologie grecque, le chaos<br />
est désigné comme un néant insondable où tout tombe indéfiniment. Non pas vers le bas, car toute<br />
orientation y est impossible, mais dans tous les sens. De cet immense désordre tourbillonnant est né<br />
l’ordre. (…) » (gg)<br />
Robin Vermeersch, Oranje/blauw, 2021,<br />
acrylique polyester et pigments, 42 ×<br />
29 cm. © de l’artiste / Courtesy Galerie<br />
Zwart Huis / photo : David Samyn –<br />
Prix : entre 800 et 10.000 €<br />
24
Christophe Gaillard<br />
s’installe à Bruxelles<br />
Le 7 septembre, la Galerie Christophe Gaillard<br />
ouvre un nouvel espace à Bruxelles, en face du<br />
futur KANAL-Centre Pompidou. Un premier pas<br />
vers l’international pour cette galerie parisienne qui<br />
s’intéresse de près au monde de l’art belge.<br />
Pourquoi avez-vous choisi de<br />
vous installer à Bruxelles et à<br />
cet endroit ?<br />
Christophe Gaillard :<br />
« Bruxelles, tout en étant<br />
géographiquement<br />
proche de Paris, est une<br />
ville internationale et très<br />
dynamique. Le lieu, une<br />
magnifique maison de maîtres<br />
de plus de 500 mètres carrés,<br />
est situé à quelques minutes<br />
à pied du Cloud Seven ouvert<br />
par le collectionneur Frédéric<br />
de Goldschmidt, et fait face au<br />
futur KANAL-Centre Pompidou<br />
dont l’activité devrait drainer<br />
à terme quantité de visiteurs<br />
belges et internationaux. L’idée<br />
d’être actif dans cet endroit ‘‘en<br />
devenir’’ me plaît bien plus que<br />
de m’installer parmi les autres<br />
galeries françaises de Bruxelles.<br />
Le challenge à relever est plus<br />
important et correspond mieux<br />
à mon identité comme à mes<br />
aspirations. Réputée pour la<br />
curiosité et la connaissance<br />
pointue de ses collectionneurs,<br />
la <strong>Belgique</strong> est un marché<br />
différent de la France et<br />
une première étape pour la<br />
Galerie Christophe Gaillard<br />
qui a le souhait de s’ouvrir à<br />
l’international. »<br />
Considérez-vous ce nouvel<br />
espace comme une extension<br />
de votre réseau international<br />
ou vous concentrerez-vous<br />
aussi sur les artistes belges ?<br />
« Ce nouvel espace nous permet,<br />
d’une part, de proposer<br />
davantage d’expositions aux<br />
35 artistes que représente<br />
déjà notre galerie et, d’autre<br />
part, d’intégrer des artistes,<br />
issus de la scène belge, dont<br />
j’admire le travail depuis de<br />
nombreuses années. Le fait<br />
d’avoir maintenant un pied à<br />
Bruxelles donne sens à ce que<br />
la Galerie Christophe Gaillard<br />
représente et collabore avec<br />
certains artistes belges ou, à<br />
tout le moins, bien implantés<br />
en <strong>Belgique</strong>. Je me réjouis<br />
également de découvrir la<br />
scène locale, réputée pour sa<br />
créativité et sa qualité. »<br />
Quels sont vos critères de<br />
sélection ?<br />
« Mon seul critère est mon<br />
goût personnel : je ne<br />
montre dans ma galerie que<br />
des artistes dont l’œuvre<br />
me parle et m’émeut. Cela<br />
ne m’intéresse nullement<br />
d’intégrer des artistes qui<br />
fonctionneraient bien,<br />
commercialement parlant,<br />
mais dont le travail ne me<br />
procurerait aucune émotion.<br />
Notre exposition inaugurale,<br />
intitulée Signatures, présente<br />
une sélection de travaux<br />
de quinze de nos trentecinq<br />
artistes, reflétant<br />
l’ADN de la galerie basé sur<br />
le dialogue international<br />
et intergénérationnel. Au<br />
travers des œuvres de Marcel<br />
Bascoulard, Éric Baudart,<br />
Stéphane Couturier, Hélène<br />
Delprat, Marina Gadonneix,<br />
Michel Journiac, Tetsumi<br />
Kudõ, Anita Molinero, Ceija<br />
Stojka, Richard Nonas, Ursula<br />
Schultze-Bluhm, Pierre Tal<br />
Coat, Pablo Tomek, William<br />
Tucker et Franz West, le visiteur<br />
pourra découvrir l’identité de<br />
notre galerie. »<br />
© photo : Rebecca Fanuele<br />
« L’idée d’être actif dans un endroit<br />
‘‘en devenir’’ me plaît bien plus que<br />
de m’installer au milieu d’autres<br />
galeries françaises à Bruxelles »<br />
Vous représentez également<br />
vos artistes dans des foires<br />
internationales et des<br />
expositions muséales. Quelle<br />
est votre position par rapport<br />
au marché belge ? Quels sont<br />
les musées avec lesquels vous<br />
aimeriez collaborer ?<br />
« Effectivement, nous sommes<br />
très actifs sur les foires<br />
internationales comme Art<br />
Basel/Miami/Hong Kong, FAB<br />
Paris, Paris+, Paris Photo et<br />
The Armory Show. Nous nous<br />
réjouissons de participer pour<br />
la première fois à la BRAFA, en<br />
janvier 2024, foire que nous<br />
visitons depuis de nombreuses<br />
années, très qualitative et qui<br />
mélange l’ancien, le moderne<br />
et le contemporain. Et bien<br />
évidemment nous comptons<br />
faire notre retour à Art Brussels<br />
en 2024, une foire au regard<br />
avant-gardiste. Quant aux<br />
musées, nous collaborons<br />
avec beaucoup d'entre eux à<br />
l’international, dont le Centre<br />
Pompidou à Paris, Le Museu<br />
Picasso à Barcelone ou encore<br />
le Ludwig Museum de Cologne.<br />
En <strong>Belgique</strong>, nous avons déjà<br />
été impressionnés par la qualité<br />
des expositions montrées au<br />
Wiels, au SMAK, au Musée M<br />
et d’autres grandes institutions<br />
comme les Musées royaux<br />
des Beaux-Arts de <strong>Belgique</strong>.<br />
Nous espérons effectivement<br />
collaborer avec nombre d’entre<br />
eux ! »<br />
Signatures<br />
Galerie Christophe Gaillard<br />
Bruxelles<br />
www.galeriegaillard.com<br />
du 07-09 au 28-10<br />
Paroles de galeriste #09.<strong>2023</strong> — PART 2<br />
25
L’ARTISTE DU MOIS<br />
Arnaud Eubelen<br />
Dans cette série, <strong>COLLECT</strong> s’intéresse à la place occupée par les jeunes<br />
artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie,<br />
d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Voici<br />
venu le tour du Bruxellois Arnaud Eubelen (1990).<br />
TEXTE : ELIEN HAENTJENS<br />
PORTRAIT : GUY KOKKEN<br />
Les rues de Molenbeek constituent<br />
une réserve inépuisable qui n’en finit<br />
pas de le surprendre. Une économie<br />
alternative, comme la nomme<br />
Arnaud Eubelen : « C’est une aubaine<br />
pour moi que les gens se débarrassent de<br />
leurs vieilleries. Le matériau trouvé est à<br />
la base de mes créations. Je le complète<br />
de choses dénichées sur des marchés<br />
aux puces ou dans des friperies. J’achète<br />
uniquement à l’état neuf les éléments plus<br />
élaborés ou les éclairages. » S’il a étudié le<br />
design industriel à Liège, puis à La Cambre<br />
à Bruxelles, il crée surtout des pièces<br />
uniques. Celles-ci sont avant tout le résultat<br />
de sa quête d’une économie alternative<br />
et de possibilités de produire localement:<br />
« Par mes objets, je questionne notre<br />
monde matériel et propose une vision<br />
alternative. Je ne souhaite pas alimenter un<br />
monde regorgeant de produits médiocres.<br />
La production pour elle-même me laisse<br />
indifférent. Le monde du design industriel<br />
m’effraie, même s’il me fascine également<br />
au plus haut point. » Chacun de ses objets<br />
détient le potentiel d’une production en<br />
série. La transparence de leur construction<br />
offrant aux spectateurs une idée<br />
de leur composition : « Je désire que le<br />
public prenne davantage conscience de<br />
la valeur du monde matériel, et atténuer<br />
la distance entre utilisateur et objet. Par<br />
mes imitations, je cite et j’interprète des<br />
objets industriels existants. Mon œuvre est<br />
un hommage au design, lequel constitue<br />
en même temps un support de questionnement<br />
du monde en tant qu’artiste. Si<br />
je crée des objets souvent fonctionnels,<br />
chaise de bureau ou luminaire, l’idée<br />
prédomine toujours. Par exemple, mes<br />
chaises de salon perdent en confort si<br />
vous restez assis une minute de trop, car<br />
je m’interroge aussi sur la valeur que nous<br />
attachons aux choses ou sur notre mode<br />
de cohabitation dans la ville. »<br />
D’EILEEN GRAY À PANAMARENKO<br />
Arnaud Eubelen ne cache pas son amour<br />
pour Bruxelles : « Cette ville n’a pas sa<br />
pareille pour me fournir une source de matériaux<br />
inépuisable. J’aime la dynamique<br />
énergétique qui y règne et la proximité<br />
entre travail et vie. Ma principale source<br />
d’inspiration se trouve dans la façon dont<br />
les gens profitent de la ville et aussi de<br />
leur propre environnement. Je n’ai pas de<br />
référence absolue à cet égard. Je considère<br />
mes objets comme une sorte de microarchitecture.<br />
Par leur intermédiaire, je fais<br />
entrer les façades à l’intérieur et révèle ce<br />
26
L’ARTISTE DU MOIS<br />
« Le fait de<br />
n’appartenir à aucune<br />
discipline stricte me<br />
laisse les coudées<br />
franches »<br />
qui est normalement caché derrière le mur.<br />
Un matériau tel que le gyproc renvoie<br />
aussi à cette philosophie. » Ce Bruxellois<br />
compte parmi ses idoles créatives tant<br />
Eileen Gray « pour son esthétique et sa<br />
force de ne pas devoir se cacher en tant<br />
que femme », que Mario Merz « pour son<br />
esthétique poétique, épurée et la synergie<br />
captivante entre matériaux ». Des compatriotes<br />
et architectes comme Charles<br />
Vandenhove et Gustave Serrurier-Bovy le<br />
fascinent aussi, respectivement pour leur<br />
style, qui fait fusionner passé et présent,<br />
et leur façon audacieuse de montrer et<br />
d’utiliser des éléments constructifs comme<br />
les vis, en guise d’ornements. Arnaud<br />
Eubelen poursuit : « J’admire beaucoup<br />
Panamarenko. Ses engins volants étaient<br />
After Seat, 2022, acier, pvc flexible, aluminium, autocollants<br />
imprimés, tissu, mousse de polyuréthane, signé, 180<br />
x 70 x 80 cm. © de l'artiste / photo : Piercarlo-Quecchia-<br />
Dsl-Studio - Prix : 6.500 €<br />
Groom Service, 2020, signé, 120 x 120 x 50 cm. © de l'artiste / Courtesy Galila's P. O. C. Collection, Bruxelles /<br />
photo : Jeroen Verecht - Prix : 5.500 €<br />
tout à fait fonctionnels et sa quête de nouveaux<br />
matériaux et formes dans des objets<br />
archétypiques très inspirante. J’aime aussi<br />
jouer, dans mes objets, avec l’effet de surprise<br />
et questionner les grands symboles<br />
du monde du design. »<br />
DES RÉSIDUS COMME PIÈCES<br />
DE PUZZLE<br />
Dans son œuvre, Arnaud Eubelen jette des<br />
ponts entre industrie, design de collection,<br />
art et artisanat : « Dans le monde de l’art,<br />
je suis considéré comme un designer, mais<br />
dans celui du design, je passe pour un<br />
artiste. J’ai cessé de tenter de me coller une<br />
étiquette. Je considère la confusion comme<br />
un avantage, car cela me laisse une plus<br />
grande latitude pour tester les limites de<br />
chaque discipline. Je réinvente tous les<br />
objets et remets en question leur statu<br />
quo. Chez Super Dakota, par exemple, je<br />
me concentre davantage sur les bruits ambiants<br />
qui dérangent ou, dans ma série de<br />
photos Ornamented bubble, questionne la<br />
manière dont les gens protègent leur propriété.<br />
Leur façon de faire des choses me<br />
captive. » Son œuvre fait place à un white<br />
cube, les objets prenant un autre statut<br />
dans un intérieur, tout en restant euxmêmes<br />
: « Il est plus simple de vendre une<br />
sculpture environ 3.000 euros qu’un objet<br />
fonctionnel. La fonction constitue pourtant<br />
une valeur ajoutée qui doit se traduire<br />
dans le prix. Je ne vois pas d’inconvénient à<br />
ce que les spectateurs touchent et testent<br />
les objets lors d’une exposition. Cela me<br />
permet de mieux comprendre si un objet<br />
fonctionne ou pas, l’effet qu’il exerce sur le<br />
spectateur et la façon dont je peux encore<br />
le peaufiner. » S’il n’a pas encore de galerie<br />
attitrée, l’artiste montre régulièrement ses<br />
œuvres : « Le circuit des galeries constitue<br />
un moyen intéressant pour montrer des<br />
œuvres au public, mais j’accorde aussi une<br />
grande importance aux expositions, dans<br />
les musées et les festivals dans l’espace<br />
public, ou à des projets de moindre envergure<br />
d’autres artistes. J’aime aussi beaucoup<br />
les collaborations, en passant par<br />
exemple voir les gens chez eux et utilisant<br />
les matériaux qu’ils me donnent afin de<br />
créer un objet personnel. Cela rencontre<br />
mon intérêt pour les résidus de matériaux.<br />
Comme dans un jeu de LEGO, je m’amuse<br />
à dénicher les bonnes pièces, dans la rue<br />
ou sur les marchés aux puces. L’esthétique<br />
de ces matériaux, parfois trouvés<br />
dans la poussière, et ce choix du low-tech<br />
confèrent un caractère intemporel à mes<br />
objets. Ils se démontent facilement et ne<br />
sont donc jamais définitifs. Une bonne<br />
façon d’établir un lien entre passé, présent<br />
et futur. »<br />
VISITER<br />
Einstein on the beach<br />
du 07-09 au 21-10<br />
Super Dakota<br />
Bruxelles<br />
www.superdakota.com<br />
27
ZOOM<br />
Ursula Schulz-<br />
Dornburg<br />
Qu’est-ce qu’on fait là au milieu de nulle part ?<br />
From Medina to Jordan Border, 2002-2003. © de l’artiste<br />
À Bruxelles, la Fondation A présente une dizaine de séries<br />
photographiques de l'Allemande Ursula Schulz-Dornburg dont le sujet<br />
récurrent de la ruine pointe la vanité de l’homo faber et suscite quelques<br />
questions métaphysiques.<br />
TEXTE : JEAN-MARC BODSON<br />
À<br />
première vue, et si l'on s'en tient<br />
à l'aspect formel, on pourrait<br />
supposer que l'œuvre d’Ursula<br />
Schulz-Dornburg (1938) procède<br />
de l’École de Düsseldorf. La frontalité, l’aspect<br />
sériel, le noir et blanc, mais aussi l’apparente<br />
banalité des sujets abordés font<br />
évidemment penser au travail de Bernd et<br />
28
ZOOM<br />
Les arrêts de bus en<br />
Arménie témoignent<br />
de la planification<br />
utopique de l'ère<br />
soviétique et<br />
symbolisent le déclin<br />
du communisme.<br />
Hilla Becher. Pourtant, bien qu’elle vive et<br />
travaille aujourd’hui dans cette ville, l’artiste<br />
n’a jamais suivi leur enseignement. De<br />
sa biographie, qu’elle garde particulièrement<br />
succincte, on peut déduire qu’elle est<br />
une photographe autodidacte qui a commencé<br />
sur le tard. Son premier essai photographique<br />
Huts, Temples, Castles, publié<br />
par MACK l’an passé, date en effet de 1969.<br />
Il s’agit d’une série d’images d’architecture<br />
de cabanes du ‘‘Jongensland’’, une île des<br />
alentours d’Amsterdam où les enfants pouvaient<br />
jouer, construire, créer et détruire,<br />
en grande partie sans surveillance. De ses<br />
interviews, on sait qu’elle a vécu à New<br />
York en 1967, où elle s'est ouverte à l'art<br />
contemporain dans des galeries privées,<br />
mais aussi à la photographie en visitant<br />
les expositions de Walker Evans et Robert<br />
Frank. On sait aussi que, de retour en<br />
Europe, elle s’est familiarisée avec les<br />
œuvres de Walter De Maria, Per Kirkeby et<br />
Ed Ruscha. D’évidence, mieux vaut-il donc<br />
lire son travail à travers le prisme large<br />
du bouillonnement artistique des sixties<br />
plutôt qu’à travers celui, trop restreint, de<br />
l’École de Düsseldorf. C’est, par ailleurs, ce<br />
que confirme sa bibliographie, bien étoffée<br />
quant à elle. Une trentaine de publications<br />
depuis les années 1970 et donc autant<br />
de travaux où l’on perçoit tout aussi bien<br />
l’influence de l’art conceptuel que celui des<br />
New Topographics. (1)<br />
METAPHORE DU TEMPS QUI PASSE<br />
Sous l’énigmatique intitulé Niemandslicht,<br />
la Fondation A présente une dizaine de<br />
séries qui, pour la grande majorité, ont<br />
été réalisés ces 25 dernières années. Ceci,<br />
à la notable exception près, des vues des<br />
splendides demeures en bois prises sur<br />
les rives du Bosphore à Istanbul en 1978,<br />
Erevan – Parakar, 2004. © de l’artiste<br />
que l’on avait pu voir l’an passé en ce<br />
même lieu lors de l’exposition Regards de<br />
femmes. Cet ensemble, plus précoce donc,<br />
embrasse déjà pleinement le sujet central<br />
et récurrent de son œuvre, à savoir le bâti<br />
comme trace et métaphore du temps qui<br />
passe. Une sorte de memento mori que<br />
l’on retrouve, par exemple, aussi dans<br />
Transit sites, busstops, Armenia 1997-2011,<br />
collection d’images d’arrêts de bus avec<br />
leurs aubettes construites lors de l’occupation<br />
soviétique. Toutes uniques, car<br />
dessinées par des architectes différents,<br />
le plus souvent en ruine, elles continuent<br />
à matérialiser la planification utopique<br />
de l’URSS dont elles rappellent, dans le<br />
même temps, la définitive dissolution. De<br />
la même façon – qu’il s’agisse des énormes<br />
structures métalliques abandonnées sur<br />
la route de Mourmansk (Kronstadt, Russia,<br />
2002), ou des grottes autrefois habitées<br />
par des moines chrétiens qui avaient fui<br />
l’Empire byzantin (15 kilometers along the<br />
georgian-azerbaijanian border, 1998-1999),<br />
de l’architecture vernaculaire de Marib,<br />
au Yémen ( From Sanaa to Ma’rib, Yemen,<br />
1987-2021) ou du chemin de fer de Damas<br />
à Médine dont il ne reste rien (From<br />
Medina to jordan border (Hejaz Railroad<br />
and Petroglyphs), 2002-2003) (2) – tout<br />
nous parle de la vanité et de la fragilité des<br />
constructions de l’homo faber. De série en<br />
série et, à l’intérieur de celles-ci, d’image<br />
en image, lorsqu’apparaissent au milieu<br />
des déserts traversés quelques silhouettes<br />
humaines auxquelles nous nous identifions,<br />
une seule question s’impose : « Mais<br />
que fait-on là au milieu de nulle part ? »<br />
(1) Du nom de l’exposition New Topographics : Photographs<br />
of a Man-Altered Landscape, organisée<br />
en 1975 à la George Eastman House de Rochester<br />
et qui a marqué un tournant dans l’évolution de la<br />
photographie documentaire.<br />
(2) La série n’est pas sans rappeler Westward, the<br />
course of empire, le merveilleux livre sur les ruines<br />
des chemins de fer nord-américains de Mark Ruwedel<br />
(1954), un photographe dans la tradition des<br />
New Topographics, qui a exposé de concert avec<br />
Ursula Schulz-Dornburg en 2019.<br />
VISITER<br />
Exposition Ursula Schulz-Dornburg.<br />
Niemandslicht<br />
Fondation A<br />
Bruxelles<br />
www.fondationastichting.com<br />
du 21-09 au 17-12<br />
29
Aurélie Bayad, I wish to be far, far away from you, 2022, installation vidéo, sonorisée par Welcome Alone, réalisée dans le cadre de la résidence Meetfactory à Prague. © de<br />
l'artiste – Prix : 2.000-5.000 €<br />
Bruxelles, terroir<br />
de talents<br />
Pour se plonger dans la scène<br />
créative, après deux mois<br />
d’interruption estivale, c’est à<br />
Bruxelles qu’il faut se rendre en<br />
septembre. Au programme : Design<br />
September, le Brussels Gallery<br />
Weekend et les vingt ans d’art de<br />
rue de Farm Prod.<br />
TEXTE : ELIEN HAENTJENS<br />
À<br />
l’occasion du 130e anniversaire<br />
de la naissance de l’Art nouveau,<br />
Design September jette<br />
un regard rétrospectif sur cette<br />
intense période créative. Le festival a, par<br />
exemple, invité le créateur limbourgeois<br />
Peter Donders à présenter ses créations<br />
dans l’hôtel The Dominican. Pour réaliser<br />
ses meubles en édition limitée, il associe<br />
savoir-faire artisanal et connaissances approfondies<br />
des programmes numériques.<br />
Il réussit ainsi à faire vivre un langage formel<br />
organique compliqué qui s’inspire de<br />
l’Art nouveau. MAD Brussels crée, par ailleurs,<br />
avec Jaime Hayon des liens avec l’Art<br />
nouveau espagnol d’Antonio Gaudí, tandis<br />
que le Design Museum explore, dans<br />
le cadre de l’exposition Resonanties, les<br />
relations entre sa collection de design en<br />
Design September<br />
se place sous le signe<br />
de l’Art nouveau.<br />
plastique et les pièces Art nouveau d’une<br />
collection privée. Lignes structurelles<br />
fluides, motifs floraux et environnements<br />
oniriques illustrent, entre autres, la façon<br />
dont les formes organiques naturelles<br />
s’expriment dans le plastique. L’utilisation<br />
du verre est également typique de l’Art<br />
nouveau. Avec ses tables peintes, Isabelle<br />
de Borchgrave donne une tournure contemporaine<br />
à ce matériau. Lors de l’avantdernier<br />
week-end de septembre, Design<br />
September misera à nouveau sur la combi-<br />
30
De l’Art nouveau en<br />
plastique à gogo :<br />
lignes structurelles<br />
fluides, motifs<br />
floraux exotiques<br />
et environnements<br />
oniriques fabuleux.<br />
naison entre vintage et design contemporain.<br />
Sur pas moins de 8 000 mètres carrés,<br />
des exposants venus de toute l’Europe<br />
présenteront leurs meilleures pièces dans<br />
l’imposant cadre de la Gare Maritime. Si<br />
l’on préfère découvrir et encourager les<br />
jeunes talents, il faut se rendre à For The<br />
Now (ancien Contemporary Design Market,<br />
ndlr). Parmi les cinquante exposants,<br />
signalons la présence de deux duos interculturels<br />
et interdisciplinaires qui, ensemble,<br />
ont créé une nouvelle collection. La<br />
Belge An Gillis et l’artiste belgo-marocain<br />
Nabil Aniss ont réalisé avec Al Khat un<br />
objet ou mur multifonctionnel en laine<br />
belge. An Gillis : « Lors de nos entretiens,<br />
nous avons découvert un intérêt commun<br />
pour l’exploration et l’art de rendre visible<br />
ce qui est caché. Notre objet se réfère donc<br />
à l’authentique haïk, sorte d’étoffe enveloppante<br />
que les gens portaient dans les<br />
montagnes de l’Atlas, ainsi qu’au paysage.<br />
En choisissant de la laine belge, nous insufflons<br />
une nouvelle vie à ce matériau et<br />
aux connaissances qui lui sont associées. »<br />
LE CENTRE BOURDONNANT<br />
Plusieurs œuvres de jeunes talents belges<br />
seront exposées dans divers endroits du<br />
centre-ville. Le Belgian Design Pavilion<br />
concocte, par exemple, une suite à son<br />
succès milanais chez Rempart44, espace<br />
de coworking de l’architecte d’intérieur<br />
Nicole Brock. Ses initiateurs, Joris Verstrepen<br />
et Timon Mattelaer, y présentent<br />
une sélection de tabourets et banquettes<br />
uniques de collègues créateurs dans un<br />
style sobre, internationalement apprécié.<br />
B-collective célèbre ses cinq ans d’existence<br />
en s’adjoignant un espace supplémentaire<br />
et des tabourets uniques ou en<br />
série limitée privilégiant les matériaux<br />
écologiques, circulaires et innovants. L’exposition<br />
inclut, entre autres, des créations<br />
originales d’Anthony Leenders, des objets<br />
sculpturaux de Robin Berrewaerts et les<br />
matériaux naturels de Bento Architecture,<br />
qui représente cette année la <strong>Belgique</strong> à<br />
la Biennale d’Architecture de Venise. Au<br />
Sablon, la nouvelle galerie Augusta mise<br />
sur le design unique et durable de talents<br />
bruxellois comme Roxane Lahidji, La<br />
Gadoue ou la créatrice Ariane van Dievoet.<br />
Dans la ville haute, Trenzar suit une<br />
tendance similaire. Sa fondatrice argentine,<br />
Violeta Guerrero, recherche dans son<br />
Marijke Jans, table d’appoint Kaffa t°05, 2022, marc<br />
de café et chêne noirci, 42 x 28 cm. © de l’artiste /<br />
photo : Thibeau Scarcériaux<br />
propre pays des objets artisanaux avec<br />
lesquels elle souhaite stimuler le dialogue<br />
culturel. À noter deux incontournables<br />
sur la place Brugmann : Shåk Gallery, qui<br />
expose sous le titre The Trip les nouveaux<br />
tabourets et lampes de Pierre Coddens,<br />
et AXL-Jewelry qui présente les nouvelles<br />
pièces du studio textile artisanal Hey Jude<br />
Design. Si vous n’avez qu’un week-end à<br />
consacrer à ces découvertes, des créations<br />
uniques de talents locaux sont à découvrir<br />
dans le flambant neuf complexe Mix.<br />
Pour reconvertir six étages de l’ancien<br />
bâtiment de la Royale Belge, l’architecte et<br />
homme-orchestre Lionel Jadot a chargé 52<br />
créateurs de créer des pièces sur mesure<br />
destinées à 140 chambres d’hôtel, trois restaurants<br />
et plusieurs espaces de coworking,<br />
fitness et wellness. Au rez-de-chaussée, le<br />
foodmarket Fox, entièrement aménagé de<br />
créations de talents belges comme Arnaud<br />
Eubelen (lire par ailleurs) et Bram Vanderbeke,<br />
est aussi de sa main.<br />
Peter Donders, Wind, 2019, placage de bouleau 12 mm, signé, 220 x 100 x 105 cm. © de l’artiste / photo : Paul Croes –<br />
Prix : 35.000-40.000 €<br />
BRUSSELS GALLERY WEEKEND<br />
Le Brussels Gallery Weekend ouvre pour<br />
la seizième fois la saison artistique. En<br />
dehors des expositions des 45 galeries<br />
participantes, il faut s’attendre à des<br />
propositions collectives dans un espace<br />
qui offre invariablement une plateforme<br />
à de nouveaux talents bruxellois. Pour la<br />
sixième édition de Generation Brussels,<br />
le commissaires Sam Steverlynck s’est<br />
31
Une oeuvre de Pei-Hsuan Wang. © de l'artiste / Courtesy<br />
Ballon Rouge<br />
Une oeuvre d'Emmy Larsson. © de l'artiste / Courtesy Galerie Dys<br />
An Gillis et Nabil Aniss, Al Khat, <strong>2023</strong> (détail), laine. © des artistes<br />
inspiré de Cet obscur objet du désir (1977),<br />
chef-d’œuvre du cinéaste surréaliste Luis<br />
Buñuel. Même s’il s’agit d’un de ses films<br />
les plus conventionnels, cette sombre<br />
fable sur l’amour et la luxure regorge<br />
de moments subtils de perturbation,<br />
d’aliénation et d’humour surréaliste. Pour<br />
l’exposition, Sam Steverlynck a choisi des<br />
œuvres qui partagent la même ambivalence,<br />
paraissant attrayantes au premier<br />
abord, mais à la connotation sombre et<br />
parfois menaçante. Aurélie Bayad explore,<br />
par exemple, dans sa vidéo I wish to stay<br />
here, far away from you (2021-2022) des<br />
sentiments éternels comme l’amour et le<br />
désir. Pour ce faire, elle évoque l’objet d’un<br />
désir absent vers lequel elle se sent attirée.<br />
Elle mélange les images d’elle-même et<br />
de substances visqueuses tirées d’Internet<br />
sur des écrans qui se chevauchent et<br />
éclairent d’emblée le spectateur sur son<br />
processus créatif. Cette situation hybride,<br />
entre réalité et fantaisie numérique, fait<br />
partie intégrante de son œuvre. Dans les<br />
pièces sculpturales de Chloé Arrouy est<br />
aussi perceptible une tension vive, entre<br />
beauté et souffrance, sensualité et rigidité,<br />
sacré et profane. L’ambivalence entre douleur<br />
et plaisir renvoie à l’univers du BDSM,<br />
tandis que les indices pointant vers des<br />
histoires plus sombres constituent une<br />
menace envers l’innocence et l’adolescence.<br />
Si son œuvre se réfère souvent à de<br />
rustiques objets usuels et sa création exige<br />
un certain savoir-faire, un second coup<br />
d’œil suffit pour découvrir que son twist<br />
32
Le chef-d’œuvre de<br />
Buñuel Cet obscur<br />
objet du désir a inspiré<br />
le commissaire<br />
Sam Steverlynck<br />
pour la sélection de<br />
Generation Brussels.<br />
Farm Prod (œuvre collective d’Alexis Corrand, Arnaud Debal, Guillaume Desmarets, Nelson Dos Reis et Fred<br />
Lebbe), Tupak (partie du triptyque All eyes on you), 2020, acrylique, peinture en aérosol. © des artistes<br />
personnel rend ses pièces totalement inutilisables.<br />
Dans cet ancien quartier général<br />
de D’Ieteren, à Ixelles, quatre artistes réfugiés<br />
et douze artistes souffrant d’un léger<br />
handicap mental présentent leurs œuvres,<br />
respectivement sous la houlette de Globe<br />
et Ateliers Indigo. Parmi les galeries, on<br />
compte aussi quelques nouveaux venus<br />
comme KIN, qui répond aux changements<br />
sociaux majeurs, et Christophe Gaillard,<br />
en face du futur KANAL-Centre Pompidou<br />
(lire par ailleurs).<br />
VINGT BOUGIES POUR FARM PROD<br />
L’espace d’exposition et d’ateliers d’artistes<br />
LaVallée fête, ce mois-ci, les vingt ans du<br />
collectif belge Farm Prod. Des images<br />
d’archive, photographies et autres œuvres<br />
inédites révélent l’univers singulier de l’art<br />
urbain et les réalisations du collectif au<br />
fil des vingt dernières années. A ce jour,<br />
les rues de Bruxelles ont été animées par<br />
le parcours Bruegel dans les Marolles<br />
(2019), fresque réalisée à l’invitation du<br />
festival Racines (2022) à Evere, une peinture<br />
murale pour la boulangerie Charli<br />
(2022), dans la rue Sainte-Catherine, ou<br />
l’œuvre d’art L’Arbre – d’après un dessin de<br />
Maurane Mazars – (<strong>2023</strong>), à Neder-Over-<br />
Heembeek. LaVallée donne en outre carte<br />
blanche au collectif Farm Prod sur tous les<br />
murs, des salles à la cour intérieure, ce qui<br />
permet de se plonger dans l’œuvre des dix<br />
membres, actuels et anciens. En joignant<br />
leurs efforts à ceux d’artistes extérieurs<br />
pour la réalisation de grands projets tels<br />
que celui-ci, ils complètent leurs compétences<br />
et enrichissent le collectif de leurs<br />
diverses expériences. Chaque membre a<br />
développé, en parallèle, une pratique artistique<br />
personnelle, usant de techniques, de<br />
thématiques et d’approches spécifiques :<br />
« Nous montrons et vendons individuellement<br />
nos œuvres, via des canaux plus traditionnels<br />
comme les salons d’art, tandis<br />
que les projets collectifs voient plus souvent<br />
le jour sur invitation, à la suite d’un<br />
événement », précise l’équipe de Farm<br />
Prod. « Qu’il naisse spontanément ou sur<br />
commande, soit autorisé ou illégal, l’art<br />
de rue est par nature gratuit et visible de<br />
tous, sans limitation de durée, de façon à<br />
ce que le grand public puisse en parler. Le<br />
marché de l’art s’adresse surtout à une élite<br />
culturelle, du moins financièrement. La<br />
relation entre artiste et public est, du reste,<br />
plus directe, sans intermédiaire tels que<br />
galeriste ou curateur. L’artiste peut dès lors<br />
faire passer sans filtre son message créatif,<br />
politique ou social. L’art de rue revêt un<br />
caractère brut qui fait peut-être défaut<br />
au marché de l’art actuel. » En dépit de<br />
personnalités aux nombreux succès commerciaux<br />
comme Keith Haring ou Blade,<br />
dans les années 1980, l’art de rue a longtemps<br />
été taxé de sous-culture. Farm Prod<br />
note un changement, opéré ces dernières<br />
années : « Le grand public s’intéresse de<br />
plus en plus à ce courant artistique. La<br />
communication directe, via les réseaux<br />
sociaux, a notamment joué un rôle majeur<br />
dans sa popularisation. L’art de rue est<br />
souvent extraordinaire, facile à photographier<br />
et à partager. Cette forme artistique<br />
s’inscrit parfaitement dans une tendance à<br />
l’appropriation et à l’unicité. Par cet intérêt<br />
du public, le marché de l’art, comme les<br />
galeries et salles de vente, manifeste une<br />
attention envers l’art de rue qui ne cesse<br />
d’augmenter. A ce titre, le démontage et la<br />
mise aux enchères d’œuvres de Banksy en<br />
constituent la preuve irréfutable. »<br />
VISITER<br />
Design September<br />
www.designseptember.be<br />
du 12 au 30-09<br />
Brussels Gallery Weekend<br />
www.brusselsgalleryweekend.com<br />
du 07 au 10-09<br />
Twenty years of Farm Prod<br />
LaVallée,<br />
www.farmprod.be<br />
du 01 au 30-09<br />
33
Jaime Hayon<br />
Un langage organique et coloré<br />
Tel un Gaudí contemporain, Jaime<br />
Hayon travaille, dans son atelier de<br />
Valence, sur une œuvre qui mêle<br />
design, dessin, intérieur et peinture.<br />
Formes organiques et riche palette<br />
colorée en sont le leitmotiv.<br />
TEXTE : ELIEN HAENTJENS<br />
Silhouette dans une étreinte, 2022, porcelaine, 57 x 25 x 23 cm, édition limitée de 500 pièces pour Lladró.<br />
© de l’artiste – Prix : 3.800 €<br />
MAD Brussels accueille une<br />
exposition personnelle<br />
de Jaime Hayon (1974). Si<br />
ce créateur espagnol s’est<br />
d’abord fait connaître, ces vingt dernières<br />
années, comme créateur d’intérieurs, de<br />
mobilier industriel et d’objets de collection,<br />
il s’est aussi lancé, ces dernières<br />
années, dans des dessins et des tableaux :<br />
« Dans ma jeunesse, je réalisais des dessins<br />
sur ma propre planche à roulettes<br />
ou celle d’amis. L’art a toujours été un<br />
prisme par lequel s’est exprimée ma créativité.<br />
L’objet de ma démarche consiste à<br />
transmettre et à stimuler des émotions,<br />
notamment par la couleur. Je ne fais<br />
aucune distinction entre design, création<br />
d’intérieur, peinture et installations. Je<br />
me consacre toujours à une thématique<br />
particulière et choisis pour cela le support<br />
le plus approprié. » Depuis 2001, l’artiste<br />
élabore une œuvre cohérente, facilement<br />
identifiable, qui franchit en douceur les<br />
limites entre disciplines : « On pourrait<br />
dire que je n’ai jamais su distinguer le<br />
‘‘moi’’ expressif du fonctionnel. Ces divers<br />
‘‘moi’’ sont toujours demeurés étroitement<br />
apparentés. Ma conception de<br />
l’étude m’a obligé à apprendre à dessiner<br />
de manière pratique, comme un moyen<br />
d’explorer formes et fonctions. Certains<br />
de mes carnets de croquis, regorgeant<br />
34
« Je n’ai jamais<br />
su distinguer le<br />
‘‘moi’’ expressif du<br />
fonctionnel. »<br />
d’études sur l’identité formelle et fonctionnelle,<br />
seront exposés. Dans mes<br />
croquis plus artistiques, l’expressivité de<br />
l’installation ou de la sculpture occupent<br />
une place centrale. Pour distinguer art et<br />
design, la fonction joue un rôle-clé dans la<br />
création d’intérieur ou mobilière. Chaque<br />
projet représente une page blanche dans<br />
laquelle prévaut le défi créatif. J’intègre<br />
souvent mes dessins dans des objets plus<br />
fonctionnels, par exemple mes tapis pour<br />
nanimarquina ou mes collections d’accessoires<br />
pour Bosa et Vista Alegre. »<br />
NOUVEL ART NOUVEAU<br />
Par ses créations, Jaime Hayon occupe<br />
une place singulière dans l’univers du<br />
design et s’inspire de son propre environnement<br />
: « Mon style découle de ma vision<br />
du monde. Un monde coloré, où la nature<br />
regorge non seulement de couleurs, mais<br />
la couleur crée des liens très forts avec nos<br />
émotions. On peut y exprimer diverses<br />
atmosphères et ambiances. J’attache, en<br />
outre, une grande importance aux formes<br />
organiques. Dans la nature, les lignes droites<br />
n’existent pas. Les formes arrondies<br />
sont plus douces, chaleureuses et belles.<br />
Le corps humain se composant de formes<br />
organiques, je crée des meubles en conséquence.<br />
Cela m’aide à sortir de ma zone<br />
de confort, ce que je trouve passionnant.<br />
Mes voyages constituent donc de véritables<br />
révélations. Ils permettent d’explorer<br />
d’autres cultures. Le folklore, l’art ou les<br />
traditions disparues constituent une<br />
source inépuisable de rêves. » Même si, ces<br />
vingt dernières années, son langage créatif<br />
a évolué, il est en substance demeuré<br />
identique. Jaime Hayon a, parallèlement,<br />
étendu son univers créatif à la peinture :<br />
« Je suis devenu accro à la notion de<br />
liberté que m’offre la toile. Peindre me passionne<br />
au plus haut point. Si ma créativité<br />
doit d’abord être libre et s’il est absurde de<br />
tenter de tout ranger dans différentes catégories,<br />
le public a souvent du mal à comprendre<br />
mon univers. Il tente de classer<br />
Singe, partie de la collection Faunacrystopolis, 2021, cristal et marbre, 19,7 x 11,4 cm, édition limitée (25 pièces<br />
par animal) pour Baccarat. © de l’artiste – Prix : 35.000 à 40.000 €<br />
art et design dans des compartiments différents.<br />
A cet égard, j’ai l’impression que les<br />
choses sont en train d’évoluer. Les éditions<br />
de design sont davantage estimées à leur<br />
juste valeur et montrées parfois aux côtés<br />
d’œuvres d’art. Vouloir faire la distinction<br />
donne parfois lieu à un véritable casse-tête<br />
chinois : un vase peint à la main est-il de<br />
l’art ou du design ? » L’histoire a prouvé<br />
que ce catalogage était tout à fait absurde,<br />
estime l’artiste : « Un vase grec ancien,<br />
peint à la main, orné de scènes illustrant la<br />
vie et les passions de cette ancienne civilisation,<br />
dans quelle catégorie le rangezvous<br />
? Celle du design parce que vous<br />
pouvez l’utiliser pour y mettre de l’eau ?<br />
Ou celle de l’art parce qu’il nous informe<br />
sur notre histoire et les passions humaines<br />
? Dans l’Art nouveau, l’art, le design et<br />
l’architecture se conjuguaient. L’utilisation<br />
de formes organiques, inspirées de la<br />
nature, était le leitmotiv de toutes les<br />
créations. Les architectes attachaient une<br />
grande importance à l’artisanat et aux<br />
matériaux traditionnels comme le bois ou<br />
le métal. Tous ces aspects sont également<br />
récurrents dans mon travail. On pourrait<br />
le qualifier de ‘‘nouvel Art nouveau’’. » La<br />
possibilité d’exposer dans la ville natale<br />
de l’Art nouveau convient parfaitement à<br />
l’artiste : « Je nourris depuis longtemps une<br />
grande admiration pour la <strong>Belgique</strong> et la<br />
manière avant-gardiste dont vous percevez<br />
le monde. Je garde, en outre, de beaux<br />
souvenirs d’Intérieur Courtrai dont je fus<br />
l’invité d’honneur en 2008. »<br />
VISITER<br />
Exposition Jaime Hayon<br />
MAD Brussels<br />
Bruxelles<br />
www.mad.brussels<br />
du 22-09 au 27-01-2024<br />
35
Une exposition<br />
comme expérience<br />
cinématographique<br />
Rosine Mbakam, La fin d’un temps, <strong>2023</strong>. © de l’artiste / Courtesy Tândor Productions<br />
Contour, la Biennale de l’Image<br />
en Mouvement de Malines, fête<br />
son dixième anniversaire. Cette<br />
manifestation festive est organisée,<br />
pour la première fois, par une<br />
plateforme d’artistes, Auguste<br />
Orts, qui produit et distribue des<br />
films d’art au niveau national et<br />
international. Entretien avec ses<br />
cofondateurs, Herman Asselberghs<br />
et Anouk De Clercq.<br />
TEXTE : TAMARA BEHEYDT<br />
Depuis 2006, Auguste Orts produit<br />
et distribue à un niveau<br />
international les films d’artistes<br />
de ses propres membres, mais<br />
aussi de tiers. Si Herman Asselberghs et<br />
Anouk De Clercq possèdent une certaine<br />
expérience en matière d’organisation<br />
d’expositions et si Auguste Orts établit<br />
plus souvent un programme de films et de<br />
débats, la mise en œuvre d’une exposition<br />
de l’ampleur de Contour est inédite pour<br />
la plateforme. Il leur a ainsi fallu un temps<br />
de réflexion avant de réagir à l’open call<br />
de la biennale. Anouk De Clercq : « Nous<br />
existons depuis quinze ans. Concevoir<br />
un projet d’exposition nous a permis de<br />
réfléchir à nos perspectives d’avenir, mais<br />
« Nous souhaitons<br />
offrir un aperçu<br />
du riche écosystème<br />
des pratiques<br />
d’artistes de cinéma<br />
en <strong>Belgique</strong> »<br />
ANOUK DE CLERCQ<br />
surtout à la scène sur laquelle nous opérons<br />
et à laquelle nous donnons forme. »<br />
En dehors de ce duo, Fairuz Ghammam,<br />
Sven Augustijnen et Manon de Boer font<br />
36
aussi partie d’Auguste Orts. Presque tous<br />
ont déjà participé à l’événement, mais<br />
ont choisi de ne pas exposer leurs propres<br />
œuvres dans le cadre de cette édition :<br />
« Nous souhaitons offrir un aperçu du<br />
riche écosystème des pratiques d’artistes<br />
de cinéma en <strong>Belgique</strong> et notre sélection<br />
n’est que la partie visible de l’iceberg.<br />
» Le choix s’est sciemment porté sur<br />
la diversité des pratiques artistiques à<br />
regrouper. Au lieu de se concentrer sur un<br />
seul thème, l’exposition s’articule autour<br />
de deux points d’ancrage. Si la pièce<br />
minimaliste Coming Together de l’Américain<br />
Frederic Rzewski constitue le point<br />
de départ conceptuel, une autre de ses<br />
compositions, People United Will Never<br />
Be Defeated, sera exécutée lors du dernier<br />
week-end de Contour.<br />
INCLUSIF, IMMERSIF ET SUBVERSIF<br />
Le titre de cette édition We are… is/<br />
suggère avant tout la diversité et l’ouverture<br />
du réseau d’artistes de cinéma (ou<br />
artist’s moving image). Si la vidéo et le<br />
cinéma ont toujours constitué l’essence<br />
de Contour, chaque édition s’ouvre aussi à<br />
d’autres médias et disciplines. En dehors<br />
des musiciens, on note également la présence<br />
de l’écrivain et artiste Dominique<br />
De Groen. Autre participation remarquable,<br />
celle de l’artiste-peintre Melissa<br />
Gordon, qui s’est récemment intéressée<br />
à la scénographie, au mouvement et au<br />
théâtre et que l’invitation des organisateurs<br />
a incitée à approcher ses propres<br />
œuvres différemment. Elle en présente<br />
quatre que lui ont inspiré les fenêtres<br />
des ateliers d’artistes parisiens du début<br />
du XXe siècle, lieux où le modernisme<br />
(abstrait) a vu le jour. Une installation<br />
lumineuse mobile montre au spectateur<br />
les tableaux frame per frame, expérience<br />
quasi-cinématographique dans laquelle<br />
des aspects inédits de la peinture et de<br />
l’observation deviennent soudain visibles.<br />
Subversive Film fut, l’an dernier, un hôte<br />
remarqué de la Documenta XV de Cassel.<br />
Ce collectif, qui existe depuis 2011<br />
et opère entre Ramallah et Bruxelles, se<br />
concentre sur la recherche et la production<br />
de films historiques en rapport avec<br />
la Palestine et les régions environnantes.<br />
Son œuvre contribue activement à la<br />
conservation et à la protection de documentaires<br />
et de productions artistiques<br />
dans les zones de conflit. Si les compositions<br />
de Frederic Rzewski, qui ont inspiré<br />
Auguste Orts, portent un titre quasi-mi-<br />
litant, l’exposition n’a pas pour seul but<br />
d’exprimer une opinion politique. Herman<br />
Asselberghs : « Nous nous intéressons<br />
avant tout à une approche poétique<br />
de la politique. Nous n’exposons donc pas<br />
de documentaires à strictement parler,<br />
mais des films d’artistes avec une touche<br />
personnelle. Ils se penchent tout naturellement<br />
sur le monde d’aujourd’hui. »<br />
CHANTAL AKERMAN<br />
Au fil des éditions, divers lieux malinois<br />
ont été investis par Contour, mais Auguste<br />
Orts a décidé de renoncer à un parcours<br />
urbain et d’utiliser exclusivement<br />
les salles pouvant accueillir les œuvres<br />
dans des conditions optimales : le centre<br />
d’art Nona, le musée Hof Van Busleyden,<br />
le cinéma Lumière et De Garage. Herman<br />
Asselberghs : « Il n’y a pas d’exposition<br />
centrale. Tous les espaces revête la même<br />
valeur dans le projet. Nous approchons<br />
l’exposition en termes d’expérience cinématographique<br />
: l’expérience partagée<br />
d’un public. Au cinéma, vous êtes assis<br />
dans un fauteuil et explorez le monde. Le<br />
film d’artiste évolue entre cinéma et arts<br />
plastiques. La recherche des façons de<br />
traduire un film en espace, dans lequel<br />
le spectateur se déplace librement, fait<br />
bien entendu partie de nos activités. »<br />
Au rez-de-chaussée du Hof van Busleyden,<br />
un immense mur de projection<br />
permet aux visiteurs de découvrir en<br />
boucle un programme de films courts<br />
ou de fragments de films, proposés par<br />
les artistes participants et assemblés par<br />
Auguste Orts. Six artistes ont aussi créé<br />
un nouveau film omnibus en hommage à<br />
Chantal Akerman (1950-2015), influente<br />
cinéaste belge dont Jeanne Dielman, 23<br />
quai du Commerce, 1080 Bruxelles fut<br />
élu cette année meilleur film de tous les<br />
temps et qui fera l’objet d’une exposition<br />
rétrospective à BOZAR, l’an prochain. Au<br />
cinéma Lumière, Auguste Orts inscrira<br />
chaque semaine une projection au cœur<br />
de la programmation cinématographique<br />
régulière. Herman Asselberghs : « Nous<br />
souhaitons offrir au film d’artiste la<br />
place qui lui revient dans l’offre cinématographique<br />
régulière et espérons ainsi<br />
mélanger les publics, du moins symboliquement.<br />
» À l’occasion de son jubilé,<br />
Les œuvres de Melissa Gordon s’inspirent<br />
des fenêtres d’ateliers d’artistes parisiens<br />
du début du XXe siècle.<br />
Melissa Gordon, Liquid Gestures, Towner Gallery, 2022. © de l’artiste<br />
37
Rebecca Jane Arthur, Sirah Foighel Brutmann & Eitan Efrat, Eva Giolo, Katja Mater, Maaike Neuville, I hope this finds you well, <strong>2023</strong>.<br />
© des artistes / Courtesy Centre d’art nona<br />
« Nous voulons donner au film d’artiste<br />
la place qui lui revient dans l’offre<br />
cinématographique »<br />
HERMAN ASSELBERGHS<br />
VISITER<br />
Contour, Biënnale van Bewegend Beeld<br />
(C0n10ur)<br />
Divers endroits<br />
Malines<br />
www.nona.be/nl/contour-biennale<br />
du 09-09 au 05-11<br />
la biennale s’étend à d’autres villes. Au<br />
centre des arts audiovisuels bruxellois<br />
Argos, Auguste Orts organise une exposition<br />
personnelle d’Aay Liparoto qui traite<br />
de la limite, parfois ténue souvent mouvante,<br />
entre amour et violence. L’artiste<br />
crée un environnement où la violence<br />
conjugale, le consentement, l’amour et les<br />
limites physiques et émotionnelles sont<br />
visibles dans la scénographie, mais aussi<br />
perceptibles dans une expérience de réalité<br />
virtuelle. Le STUK (Huis voor Dans,<br />
Beeld en Geluid), à Louvain, coproduit<br />
quelques œuvres et reprend l’hommage à<br />
Chantal Akerman dans son programme.<br />
Au Kunsthal Extra City d’Anvers, Auguste<br />
Orts invite une autre plateforme de production<br />
et de distribution de film d’art:<br />
elephy. Quatre artistes de ce collectif,<br />
Rebecca Jane Arthur, Chloë Delanghe, Eva<br />
Giolo et Christina Stuhlberger, exposent<br />
leurs œuvres dans une scénographie de<br />
Yuichiro Onuma, en mettant l’accent sur<br />
des questions comme l’intimité familiale,<br />
les identités construites et le lien entre<br />
homme et nature.<br />
Elephy, Double Voiced<br />
Kunsthal Extra City<br />
Anvers<br />
www.extracitykunsthal.org<br />
du 07-09 au 19-11<br />
Aay Liparoto. Small Acts of Violence<br />
Argos<br />
Bruxelles<br />
www.argosarts.org<br />
du 06-09 au 23-12<br />
SURFER<br />
www.augusteorts.be<br />
38
CALLEWAERT<br />
VANLANGENDONCK<br />
GALLERY<br />
BELGIAN ABSTRACT POST-WAR ART<br />
INFORMAL ART IN BELGIUM<br />
10 September – 19 November <strong>2023</strong><br />
vernissage Sunday 10 September, 2 pm - 6 pm<br />
introduction by Kurt Van Eeghem at 3 pm<br />
HUGO CLAUS<br />
ANTOINE MORTIER<br />
SERGE VANDERCAM<br />
RENÉ GUIETTE<br />
MAURICE WYCKAERT<br />
ROGER RAVEEL<br />
ENGLEBERT VAN ANDERLECHT<br />
JULES LISMONDE<br />
VIC GENTILS<br />
PAUL VAN HOEYDONCK<br />
WOUT VERCAMMEN<br />
JAN SAVERYS<br />
POL MARA<br />
JEF VERHEYEN<br />
MARCEL-HENRI VERDREN<br />
BRAM BOGART<br />
JAN BURSSENS<br />
MARK VERSTOCKT<br />
Callewaert Vanlangendonck Gallery<br />
17 Sint-Jacobstraat, 2000 Antwerp<br />
Friday – Saturday – Sunday 2 pm - 6 pm<br />
or by appointment<br />
gallery@callewaert-vanlangendonck.com<br />
www.callewaert-vanlangendonck.com<br />
Brecht Callewaert +32 475 92 67 24<br />
Yoeri Vanlangendonck +32 476 44 46 11<br />
39<br />
Hugo Claus, Untitled, 1959, mixed technique on paper, 72.5 x 49 cm
Gertrude Stein<br />
Papesse de l’avant-garde<br />
C’est l’histoire d’une amitié<br />
hors norme entre deux icônes<br />
du XXe siècle, Pablo Picasso et<br />
Gertrude Stein. Une amitié qui<br />
s’est cristallisée à Paris, autour de<br />
leur travail respectif, fondateur<br />
du cubisme et des avant-gardes<br />
picturales et littéraires du XXe<br />
siècle. Si la postérité du premier<br />
est immense, celle de la seconde<br />
ne l’est pas moins. Pourquoi, et qui<br />
était-elle ?<br />
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE<br />
Pablo Picasso, Portrait de Gertrude Stein, 1905-1906, huile sur toile, 100 x 81,3 cm. New York, The Metropolitan<br />
Museum of Art, inv. 47.106. © Succession Picasso <strong>2023</strong><br />
Femme au physique colossal, figure<br />
incontournable du monde de l’art<br />
de la première moitié du XXe siècle,<br />
Gertrude Stein (1874-1946) fut à<br />
la fois écrivaine, poétesse et esthète. Elle<br />
passa la majeure partie de sa vie en France<br />
et fut un catalyseur dans le développement<br />
de la littérature et de l’art moderne.<br />
Par sa collection personnelle et par ses<br />
livres, elle contribua à la diffusion du cubisme<br />
et plus particulièrement de l’œuvre<br />
de Picasso, de Matisse et de Cézanne. Première<br />
collectionneuse de Picasso, le portrait<br />
qu’il réalise d’elle en 1906, quelques<br />
mois après leur rencontre, scelle aux yeux<br />
de la postérité leur alliance amicale et artistique<br />
autour du cubisme, entre peinture<br />
40
et écriture. L’histoire de cette émulation<br />
respective est bien connue, grâce notamment<br />
au récit que l’écrivaine en fit dans<br />
sa fameuse Autobiographie d’Alice Tokias<br />
(1933). Préoccupés par la question du réel<br />
et sa représentation, Picasso comme Stein<br />
partagent la même volonté de ramener<br />
l’attention aux choses vues, ancrée dans<br />
l’expérience sensible du présent. Chacun<br />
développe sa propre écriture : l’une, littéraire,<br />
fondée sur ‘‘l’insistance syntaxique’’,<br />
sonore et lexicale, et l’autre, picturale,<br />
sur la simplification et la décomposition<br />
des formes. A partir de quelques traits,<br />
Gertrude Stein suggère, par le rythme oral<br />
ou visuel de la répétition aux variations<br />
infimes, la pulsation de vie de son modèle,<br />
tandis qu’avec quelques lignes reconnaissables,<br />
Picasso restitue, par l’ordonnance<br />
des volumes condensés, l’essence de ses<br />
figures. Dans les années 1910, ils entreprennent<br />
ainsi, à partir du registre de la<br />
nature morte, un tournant radical. Leurs<br />
réflexions sur la relation qui unit les mots<br />
ou les images aux choses les mènent à<br />
élaborer une écriture expérimentale relativement<br />
hermétique. Ils opèrent une déconstruction<br />
de la syntaxe, pour la poète,<br />
et des volumes et plans, pour le peintre,<br />
aboutissant à l’éclatement final de la<br />
phrase et de la forme. Dès lors, témoignant<br />
d’une admiration sans faille pour Picasso<br />
qui est le seul, selon elle, à être en relation<br />
avec l’objet même, Stein va accompagner<br />
et soutenir financièrement les grandes<br />
étapes du cubisme, en acquérant des<br />
œuvres de chaque période et en construisant,<br />
en parallèle, son écriture personnelle<br />
selon des approches formelles voisines. De<br />
son côté, bien qu’il ne la lise pas, le peintre<br />
andalou la considère comme son double<br />
littéraire et est respectueux de son travail<br />
d’écriture, ce qui lui vaut d’être surnommée<br />
''la cubiste des lettres''.<br />
VERS L’AFFIRMATION DE SOI<br />
Née en Pennsylvanie, cadette d’une famille<br />
juive aisée d’origine allemande ayant fait<br />
fortune dans l’immobilier et les tramways,<br />
Gertrude Stein perd son père à l’âge de<br />
quatorze ans et passe alors sous la tutelle<br />
de ses frères, Michael et Leo, qu’elle chérit<br />
particulièrement. En 1893, elle s’inscrit en<br />
sciences humaines à Radcliffe, aile féminine<br />
de Harvard, où elle étudie la philosophie<br />
et la psychologie en compagnie de<br />
William James, frère aîné d’Henry James,<br />
qui sera la grande figure intellectuelle de<br />
sa vie. En 1897, elle entre à John Hopkins,<br />
Pablo Picasso, Trois Figures sous un arbre, Paris, 1907-1908, huile sur toile, 99 x 99 cm. Paris, Musée national<br />
Picasso. © RMN-Grand Palais (musée national Picasso-Paris) / photo : Mathieu Rabeau / Succession Picasso <strong>2023</strong><br />
Préoccupés par la question du réel et sa<br />
représentation, Picasso comme Stein partagent<br />
la même volonté de ramener l’attention aux<br />
choses vues, ancrée dans l’expérience sensible<br />
du présent.<br />
faculté de médecine de Baltimore, où elle<br />
ambitionne d’effectuer des recherches<br />
sur les névroses féminines, mais échoue à<br />
obtenir son diplôme. Au tout début du XXe<br />
siècle, Gertrude, sous le coup d’une déception<br />
amoureuse – elle a découvert qu’elle<br />
aimait les femmes – décide de s'arracher à<br />
son milieu pour suivre Leo dans ses aventures.<br />
Celui-ci, désireux de devenir artiste,<br />
est parti s'établir à Paris en 1903 et Gertrude<br />
l’y rejoint l’année suivante. Dès 1904,<br />
le frère et la sœur louent un petit appartement<br />
rue de Fleurus (adresse destinée à<br />
devenir mythique), près du Luxembourg,<br />
et fréquentent notamment le milieu de<br />
l’avant-garde artistique de Montparnasse.<br />
En 1905, Leo, qui manifeste un intérêt<br />
très vif pour Cézanne, s’offre une de ses<br />
toiles, la première d’une longue série<br />
d’œuvres acquises avec sa sœur. La même<br />
année, par l’intermédiaire de l’écrivain<br />
et esthète Henri-Pierre Roché, la fratrie<br />
rencontre Picasso. Le peintre est ébahi par<br />
le physique impressionnant de Gertrude<br />
et lui demande d’être son modèle. Après<br />
nonante séances de pose, il donne le dernier<br />
coup de pinceau à sa toile, en 1906. En<br />
1907, Gertrude rencontre Alice B. Toklas,<br />
secrétaire de Leo, avec qui elle partagera<br />
sa vie, de 1909 jusqu’à sa mort. Cette relation<br />
amoureuse, de plus en plus affirmée<br />
aux yeux de tous, ainsi que son soutien<br />
au mouvement cubiste contribueront à la<br />
brouiller définitivement avec son frère.<br />
41
Le genèse croisée des<br />
œuvres respectives<br />
de Stein et Picasso<br />
a, en grande partie,<br />
fondé le cubisme dont<br />
les œuvres auront<br />
des répercussions<br />
majeures, durant la<br />
seconde moitié du xx e<br />
siècle, sur l’art moderne<br />
et contemporain.<br />
PREMIERS SUCCÈS<br />
Si la demeure de la rue de Fleurus<br />
accueille désormais toute l’avant-garde<br />
artistique et littéraire, Gertrude ne rencontre<br />
que peu de succès auprès des<br />
éditeurs. Car, alors que le cubisme lui a fait<br />
appréhender le langage autrement que<br />
par l’approche traditionnelle signifiant/<br />
signifié, les journalistes lui reprochent de<br />
malmener la langue française. C’est donc<br />
à compte d’auteur qu’elle publie Trois<br />
Vies, en 1909. Rédigé devant un tableau de<br />
Cézanne (Madame Cézanne à l’éventail,<br />
1878-1888), cet ouvrage tisse une réflexion<br />
sur la texture et la densité de l’écriture.<br />
Leo, qui s’entend mal avec Alice Toklas,<br />
s’apprête à quitter la France pour l’Italie, où<br />
il s’installera l’année suivante. Dès lors, les<br />
Stein se partagent l’importante collection<br />
de tableaux qu’ils ont réunie (pas moins<br />
de 600 œuvres passeront entre leurs mains<br />
entre 1905 et 1920), quitte à en vendre<br />
certains. Son frère, qui déteste le cubisme,<br />
conserve les Renoir, tandis que Gertrude<br />
garde l’œuvre de Picasso. Après la guerre,<br />
le salon de la rue de Fleurus a moins de<br />
succès, mais Gertrude poursuit sa collection<br />
même si ses moyens ne lui permettant<br />
plus que de s’offrir des œuvres de Juan<br />
Gris, André Masson, Balthus et Francis<br />
Paul Cézanne, Pommes et biscuits, 1880, huile sur toile, 45 x 55 cm. Paris, musée de l’Orangerie. © RMN-<br />
Grand Palais (musée de l’Orangerie) / photo : Franck Raux<br />
Picabia. En 1922, elle publie un recueil<br />
de poésie, Géographie et autres pièces,<br />
dans lequel elle réfléchit sur la manière<br />
de brouiller les mots par la répétition, les<br />
débarrassant ainsi de leurs stéréotypes.<br />
« A rose is a rose is a rose is a rose », l’un<br />
des vers du recueil, devient ainsi sa devise.<br />
Dès lors, la renommée de Gertrude va<br />
croissant. En 1933, l’Autobiographie d’Alice<br />
Toklas, son œuvre la plus connue et la<br />
plus facile d’accès, lui vaut une tournée de<br />
conférences aux États-Unis. Gertrude s’y<br />
raconte elle-même à travers les yeux de sa<br />
compagne, décrivant l’aventure de la collection,<br />
en éliminant Léo et en s’attribuant<br />
le premier rôle…<br />
ZONE LIBRE<br />
En 1938, le couple quitte la rue de Fleurus<br />
pour s’installer rue Christine. Toujours intéressée<br />
par la nouveauté, Gertrude Stein<br />
qualifie les jeunes auteurs, parmi lesquels<br />
Ernest Hemingway et Francis Scott Fitzgerald,<br />
de lost generation. « Vous autres,<br />
jeunes gens qui avez fait la guerre, vous<br />
êtes tous une génération perdue», rapportera<br />
le premier dans Paris est une fête<br />
(1957-1960). Il s’y souvient aussi que « Miss<br />
Stein, était très forte, mais pas très grande,<br />
lourdement charpentée comme une<br />
paysanne. Elle avait de beaux yeux, et un<br />
visage rude de juive allemande, qui aurait<br />
aussi bien pu être friulano et elle me faisait<br />
penser à quelques paysannes du nord de<br />
l’Italie par la façon dont elle était habillée,<br />
par son visage expressif, et sa belle<br />
chevelure, lourde, vivante, une chevelure<br />
d’immigrante, qu’elle relevait en chignon,<br />
sans doute depuis le temps où elle était à<br />
l’Université. Elle parlait sans cesse et surtout<br />
des gens et des lieux. » Américaines,<br />
juives et lesbiennes, Gertrude et Alice se<br />
réfugient dès 1939 en zone libre dans la<br />
maison qu’elles louaient depuis plusieurs<br />
années dans l’Ain. « Tous savaient où elle<br />
était mais personne n’osa la toucher, ni<br />
les Allemands ni la Milice de Vichy », écrit<br />
à ce propos Antoine de Baecque, un de<br />
ses biographes. De fait, Gertrude et Alice<br />
retrouveront leur appartement parisien et<br />
leur collection intacts après la guerre. Car<br />
elles ont bénéficié de la protection d’un<br />
de leurs amis, l’universitaire et écrivain<br />
Bernard Faÿ, qui a collaboré avec Vichy…<br />
Le bonheur de la Libération ne dure guère<br />
car la ‘‘papesse de l’avant-garde’’ s’éteint<br />
à Paris en juillet 1946, onze ans avant sa<br />
compagne, qui fit tout pour préserver son<br />
inestimable collection.<br />
42
Andy Warhol, Gertrude Stein, 1980, acrylique et<br />
sérigraphie sur toile, 101,9 x 101,9 cm. New York,<br />
Whitney Museum of American Art. © Digital image<br />
Whitney Museum of American Art / The Andy<br />
Warhol Foundation fort he Visual Arts, Inc. / ADAGP,<br />
Paris <strong>2023</strong><br />
‘Ik gebruik<br />
materialen die hun<br />
kwaliteit behouden<br />
in de loop der jaren’<br />
CHRISTOPHE GEVERS<br />
Nam June Paik, Gertrude Stein, 1990, installation de moniteurs de télévision anciens, techniques mixtes,<br />
deux canaux vidéo, 248,9 x 195,9 x 94 cm. The Edkard Collection. © Courtesy James Cohan Gallery, New York<br />
/ Nam June Paik Estate<br />
LA RADICALITÉ EN HÉRITAGE<br />
Son portrait par Picasso achevé en 1906,<br />
évoqué plus haut et entré dans les collections<br />
du Metropolitan Museum of Art de<br />
New York, s’était fait avec beaucoup de<br />
difficultés. Pour saisir la personnalité de<br />
Stein, l’artiste avait trouvé la solution en<br />
utilisant une espèce de masque inexpressif,<br />
issu de ses études de l’art ibérique<br />
ancien et de l’art africain, y préfigurant<br />
ainsi Les Demoiselles d’Avignon (1907). A<br />
l’époque, personne n’aimait ce portrait,<br />
sauf le peintre et son modèle. À ceux qui<br />
s’inquiétaient de la fidélité de ses traits, Picasso<br />
répondait : « Vous verrez, elle finira<br />
par lui ressembler ». De son côté, la poétesse<br />
écrivait, en 1938, dans sa biographie<br />
du maître : « J’étais à cette époque seule<br />
à comprendre Picasso, peut-être aussi<br />
parce que j’exprimais la même chose en<br />
littérature (…) » Cette radicalité poétique,<br />
élaborée à travers un dialogue avec la<br />
peinture de Picasso, va constituer la pierre<br />
angulaire des premières avant-gardes de<br />
la culture américaine sur laquelle vont se<br />
fonder les mouvement expérimentaux<br />
performatifs et musicaux des années<br />
1950 et 1960, autour de John Cage et de<br />
Merce Cunningham, du Living Theater, de<br />
Fluxus, du Pop Art et de l’art minimal. Car,<br />
si le rôle de Marcel Duchamp en tant que<br />
source de l’art conceptuel est pleinement<br />
reconnu, la poésie expérimentale de Gertrude<br />
Stein a également ouvert un champ<br />
d’explorations artistiques et poétiques,<br />
centrales dans les démarches conceptuelles,<br />
notamment autour de la plasticité<br />
du langage, la dimension performative et<br />
la matérialité visuelle et sonore des mots.<br />
Plus près de nous, en 1983, A rose is a rose<br />
is a rose is a rose a inspiré le titre d’une des<br />
pièces chorégraphiques fondatrices de la<br />
danse contemporaine, Rosas danst Rosas<br />
d’Anne Teresa De Keersmaeker, et le nom<br />
même de sa compagnie, Rosas.<br />
VISITER<br />
Exposition Gertrude Stein et Pablo Picasso.<br />
L’invention du langage<br />
Musée du Luxembourg<br />
Paris<br />
www.museeduluxembourg.fr<br />
du 13-09 au 28-01-2024<br />
43
L’Art ancien<br />
sur un fond d’or<br />
Sur le marché discret et sélectif<br />
de l’Art ancien, la plus-value est<br />
désormais à chercher du côté des<br />
grands noms, même si la curiosité<br />
pour des chefs-d’oeuvre oubliés est<br />
toujours présente.<br />
TEXTE : GILLES BECHET<br />
Une des meilleures garanties que<br />
l’art ancien peut offrir au marché,<br />
c’est son âge. Ses grands artistes,<br />
ses icônes, occupent une place<br />
indétrônable dans l’histoire de l’art et sont,<br />
en principe, à l’abri des effets de mode et<br />
de revirements d’opinion. Mais, son ancienneté<br />
est aussi son principal handicap,<br />
parce que son iconographie, ses références<br />
mythologiques, historiques et religieuses<br />
ne parlent plus à une large part du public.<br />
Pourtant, l’immense succès de l’exposition<br />
Vermeer au Rijksmuseum prouve, s’il<br />
en était besoin, que les chefs-d’œuvre du<br />
maître de Delft, peints il y a près de 400 ans,<br />
font toujours courir les foules.<br />
Michael Sweerts, L’atelier de l’artiste avec une couturière, huile sur toile, 79,5 x 108,4 cm. Christie’s, Londres, 06-07. © Christie’s Images Ltd. — 12.615.000 £ (14.790.000 €)<br />
44
« Les collectionneurs<br />
plus jeunes aiment<br />
mélanger les choses<br />
et commencent avec<br />
un tableau, se mettent<br />
à lire, à découvrir<br />
puis en achètent un<br />
deuxième. »<br />
KLAAS MULLER<br />
RARETÉ ET QUALITÉ<br />
Traditionnellement, l’Art ancien, old<br />
masters en anglais, couvre les œuvres<br />
réalisées entre les XIVe et XVIIIe siècles.<br />
Aujourd’hui, on y ajoute de plus en plus<br />
souvent les artistes du XIXe. Longtemps, il<br />
a dominé sans partage les transactions sur<br />
le marché de l’art, mais progressivement le<br />
vent a tourné. En 2022, suivant une étude<br />
menée par Arttactic pour les maisons de<br />
vente Christie’s, Sotheby’s et Phillips, l’Art<br />
ancien occupait moins de 5 % des ventes,<br />
alors que celles d’Art d’après-guerre et<br />
contemporain montaient à 45 %, tandis<br />
que l’Art impressionniste et moderne<br />
occupait les 50 % restant. Ces chiffres sont,<br />
bien sûr, à prendre avec des pincettes,<br />
car les maisons de vente ne constituent<br />
pas l’ensemble du marché, surtout pour<br />
l’Art ancien, où galeries, ventes privées et<br />
départements confidentiels de ces mêmes<br />
maisons alimentent également le marché.<br />
Mais la tendance est là. Autre caractéristique<br />
de ce segment, c’est qu’il repose<br />
désormais essentiellement sur les grands<br />
noms. Ce sont les Botticelli, les Rubens, les<br />
Titien, les Goya qui attirent les acheteurs.<br />
L’Art ancien est devenu une niche qui<br />
récompense la rareté et la qualité. « On<br />
a maintenant des clients qui cherchent<br />
peut-être un peu tous les mêmes choses,<br />
les mêmes images un peu puissantes mais<br />
qui sont aussi curieux de voir ce qu’on peut<br />
leur proposer. Ils sont prêts à accepter<br />
des noms moins connus, mais il faut en<br />
montrer l’importance, il faut la justifier.<br />
Artemisia Gentileschi, Lucrèce, huile sur toile, 96,5 x 75 cm. Artcurial, Paris, 13-11-2019. © Artcurial<br />
4.647.500 €<br />
C’est un marché où les gens ont peur<br />
parce qu’ils ne se pensent pas forcément<br />
spécialistes. Mais, si on arrive à montrer<br />
les choses avec intelligence et de façon<br />
aisément compréhensible, on trouve son<br />
public », assure Pierre Etienne, directeur<br />
international chez Christie’s.<br />
ENGOUEMENT POUR LES FEMMES<br />
PEINTRES<br />
Les petits maîtres, encore fort appréciés<br />
et bien cotés il y a une trentaine d’années,<br />
essentiellement pour leurs qualités décoratives,<br />
ont disparu des catalogues des<br />
grandes maisons de vente. « Le petit paysage,<br />
avec une scène de bataille, ça ne plaît<br />
plus tellement. Les tableaux dont la valeur<br />
est fixée en dessous des 20.000 à 30.000<br />
euros sont de moins en moins faciles à<br />
vendre, alors qu’au-delà du million, c’est<br />
généralement très facile, même si entre les<br />
deux, c’est plutôt aléatoire », précise Mat-<br />
« Les tableaux qui<br />
valent en dessous<br />
de 20.000 à 30.000<br />
euros sont de moins<br />
en moins faciles à<br />
vendre. »<br />
MATTHIEU FOURNIER,<br />
ARTCURIAL<br />
45
Atelier de Hyacinthe Rigaud, Portrait de Louis XIV, huile<br />
sur toile, 249,8 x 151,3 cm. Christie’s, Londres, 06-07.<br />
© Christie’s Images Ltd. — 1.915.500 £ (2.245.000 €)<br />
Anne Vallayer-Coster, Nature morte au vase d’albâtre rempli de fleurs avec sur une table plusieurs espèces<br />
de fruits, comme ananas, pêche et raisins, 1783, huile sur toile, 108,5 x 89,5 cm. Christie’s, Paris, 15-06.<br />
© Christie’s Images Ltd. — 2.581.000 €<br />
« On a maintenant<br />
des clients qui<br />
cherchent peutêtre<br />
un peu tous les<br />
mêmes choses. »<br />
PIERRE ETIENNE, CHRISTIE’S<br />
thieu Fournier, commissaire-priseur et directeur<br />
associé chez Artcurial. Aujourd’hui,<br />
c’est plutôt la peinture Renaissance et<br />
maniériste italienne qui a la cote, à l’instar<br />
des portraits italiens, hollandais, flamands<br />
ou français. « Les fonds d’or sont aussi<br />
toujours très recherchés. Comme ce sont<br />
des tableaux assez géométriques, simples<br />
dans leur composition mais très colorés,<br />
cela se marie très bien avec l’art contemporain<br />
», remarque Nicolas Joly, courtier et<br />
expert indépendant. Depuis deux ou trois<br />
ans, on assiste à un engouement pour les<br />
femmes peintres. Allégorie de la sculpture,<br />
une toile de la plus médiatisée d’entreelles,<br />
Artemisia Gentileschi (1593-1654)<br />
était ainsi vendue 1.855.000 livres sterling<br />
chez Christie’s à Londres, en juillet dernier,<br />
alors qu’elle était estimée entre 300.000 et<br />
400.000 livres. Dans ce marché discret, dynamisé<br />
par une forte demande, les prix des<br />
tops lots ont augmenté en même temps que<br />
l’exigence de qualité. On dit qu’il suffit de<br />
dix acheteurs pour réveiller le marché, c’est<br />
aussi un segment très muséal. « Les grands<br />
musées, aux Etats-Unis, comme en Asie et<br />
au Moyen-Orient, notamment en Arabie<br />
Saoudite, mènent une politique très active<br />
pour acheter des chefs-d’œuvre européens<br />
», reprend Matthieu Fournier. Si les<br />
grands noms sont les premiers à attirer les<br />
regards, la curiosité guide aussi les acheteurs<br />
vers des artistes moins connus qui<br />
peuvent réaliser des résultats totalement<br />
inattendus. C’est le cas de Michael Sweerts<br />
(1618-1654), peintre flamand de l’âge d’or<br />
de la peinture baroque, né à Bruxelles, dont<br />
Atelier d’artiste, un magnifique tableau en<br />
excellent état, dans son cadre d’origine,<br />
était vendu chez Christie’s à Londres, le<br />
6 juillet dernier, pour 12.615.000 livres<br />
sterling (avec frais), alors qu’il était estimé<br />
entre deux et trois millions.<br />
<strong>COLLECT</strong>IONNEURS PLUS JEUNES<br />
Si le marché est dynamique, il est aussi<br />
très sélectif et il n’est pas rare de voir, dans<br />
des ventes de prestige, des toiles de qualité<br />
ne pas trouver preneur. Surtout en période<br />
d’incertitude économique où ce sont les<br />
acheteurs qui dictent les prix, il est crucial<br />
d’établir la juste estimation. En mars <strong>2023</strong>,<br />
une nature morte de Frans Snyders (1579-<br />
1657), estimée entre 600.000 et 800.000<br />
euros chez Artcurial à Paris, était adjugée<br />
787.200 euros, alors que la couverture du<br />
46
« C’est un marché qui<br />
n’est pas extensible<br />
et qui reste sur un<br />
nombre d’acteurs<br />
assez limité, mais<br />
avec des gens qui<br />
sont prêts à dépenser<br />
ce qu’il faut pour les<br />
chefs-d’œuvre. »<br />
NICOLAS JOLY<br />
catalogue, une nature morte du Pensionnaire<br />
de Saraceni (actif entre 1610- 1620),<br />
estimée entre 1,5 et 2 millions d’euros, n’a<br />
pas trouvé preneur. « C’est la première fois<br />
depuis six ans, que je n’ai pas vendu mon<br />
top lot. C’était un tableau extraordinaire,<br />
sans doute très particulier, mais un chefd’œuvre.<br />
Je ne l’ai pas vendu parce que le<br />
contexte est plus difficile et qu’il faut faire<br />
plus attention aux prix », confie Matthieu<br />
Fournier. Du côté des collectionneurs, le<br />
marché est aujourd’hui assez différent<br />
de ce qu’il était il y a vingt ou trente ans.<br />
Toute une génération de spécialistes et<br />
connaisseurs de l’Art ancien a disparu.<br />
« On a aujourd’hui des collectionneurs qui<br />
se concentrent sur plusieurs noms importants<br />
et n’ont pas nécessairement envie<br />
de trop se diversifier, ou alors c’est à nous<br />
de les convaincre de quelque chose qui<br />
semble pertinent », avance Pierre Etienne.<br />
Mais le marché se renouvelle aussi avec<br />
des collectionneurs plus jeunes qui n’hésitent<br />
pas à pousser la porte des galeries.<br />
« Ils sont souvent très au courant, constate<br />
le marchand Klaas Muller. Ils aiment mélanger<br />
les choses et commencent avec un<br />
tableau, se mettent à lire, à découvrir puis<br />
en achètent un deuxième. » Il s’agit aussi<br />
de clients qui portent un autre regard sur<br />
le marché parce qu’ils veulent donner du<br />
caractère à leur collection. « Ils montrent,<br />
par exemple, un intérêt plus marqué pour<br />
les primitifs qui ont un caractère plus<br />
épuré et détaillé, qui correspond bien<br />
avec celui de l’art contemporain », ajoute<br />
Arnaud Jaspar de la Galerie Costermans.<br />
SORTIR L’ŒUVRE DE SON CONTEXTE<br />
En février dernier, le Portrait d’un homme<br />
en Dieu Mars de Rubens était présenté à<br />
Bruxelles avant de retourner à New York<br />
où il était mis aux enchères en mai chez<br />
Sotheby’s, dans une vente du soir d’Art<br />
moderne où il était adjugé 22,5 millions de<br />
dollars, signe d’une tendance marquée à<br />
mêler une ou deux pièces anciennes à des<br />
ventes modernes et contemporaines. Une<br />
manière de faire l’événement mais aussi<br />
de toucher un nouveau public en sortant<br />
l’ancien d’un carcan devenu trop étroit.<br />
Sortir l’œuvre de son contexte attendu,<br />
c’est ce qu’a fait Pierre Etienne en présentant<br />
un portrait monumental de Louis<br />
XIV, issu de l’atelier de Jacinthe Rigaud,<br />
dans une vente de mobilier et d’argenterie.<br />
« Estimée 200.000 à 300.000, elle a fait un<br />
million et demi de livres avec les frais, en<br />
juillet dernier, auprès d’un nouvel acheteur<br />
qui a trouvé cette toile spectaculaire et<br />
ne serait jamais allé dans une vente d’art<br />
ancien. » Pour ce qui est de son évolution<br />
future, Nicolas Joly se montre confiant :<br />
« C’est un marché qui n’est pas extensible<br />
et qui reste sur un nombre d’acteurs assez<br />
limité, mais avec des gens prêts à dépenser<br />
ce qu’il faut pour des chefs-d’œuvre. Le<br />
seul souci, c’est la réduction de l’offre, car<br />
les belles pièces deviennent compliquées à<br />
trouver. » Des craintes que Matthieu Fourniret<br />
ne partage pas complètement. « Il y<br />
a de nombreux chefs-d’œuvre à découvrir.<br />
Prenez les catalogues raisonnés et regardez<br />
les mentions ‘‘localisation actuelle<br />
inconnue’’ sous les grands tableaux, elles<br />
ne manquent pas. Croyez-moi, les greniers<br />
sont encore pleins. »<br />
Jean-Siméon Chardin, Le panier de fraises des bois, 1761, huile sur toile, 38 x 46 cm. Artcurial, Paris, 23-03-<br />
2022. © Artcurial — 24.381.400 €<br />
47
48<br />
Bruegel<br />
Une affaire de famille
Pieter Bruegel le Jeune, La Danse de mariage<br />
(Vue d’un village), vers 1610, huile sur panneau,<br />
40 x 56 cm. Gand, Musée des Beaux-Arts.<br />
© photo : Hugo Maertens<br />
49
Pieter Bruegel l’Ancien, La pie sur le gibet, 1568, huile sur panneau, 46 x 51 cm. Darmstadt, Musée régional de la Hesse. © photo : Wolfgang Fuhrmannek<br />
Des siècles durant, la famille<br />
Bruegel a joué un rôle de premier<br />
ordre dans la peinture flamande. Il<br />
y eut d’abord bien sûr le patriarche,<br />
Pierre Bruegel l’Ancien. Une<br />
exposition, à Bois-le-Duc, réunit<br />
pas moins de cinq générations de<br />
cette fameuse dynastie de peintres.<br />
TEXTE : BERNADETTE VAN DER GOES<br />
De Pierre Bruegel l’Ancien<br />
(1525 ?-1569), on ne sait quasiment<br />
rien, si ce n’est qu’il a vécu<br />
et travaillé à Anvers et Bruxelles.<br />
Dans sa jeunesse, il entreprit un voyage en<br />
Italie, puis à Bruxelles et épousa, en 1563,<br />
Mayken Coecke, fille de Pieter Coecke<br />
d’Alost. Dès le début de sa carrière, il se<br />
fait remarquer par un coup de crayon<br />
exceptionnel. Pendant son séjour en Italie,<br />
il s’adonne essentiellement au dessin,<br />
étudiant non seulement les peintures de<br />
la Chapelle Sixtine ou les Chambres de<br />
Raphaël, à Rome, mais dessine surtout<br />
dans la nature. Il immortalise le paysage<br />
au crayon et à l’encre. Les sommets des<br />
Alpes italiennes le fascinent. Tout au long<br />
de sa carrière, il ne cessera de se reporter<br />
à ces dessins. Bruegel devint très célèbre<br />
pour ses paysages, représentations allégoriques,<br />
mariages paysans et places de villages<br />
avec enfants jouant ou personnages<br />
illustrant des proverbes. Il a su conférer<br />
un caractère exceptionnel à ses récits<br />
bibliques, retranscrits dans un environnement<br />
local et contemporain.<br />
CÔTÉ AMUSANT<br />
Depuis Jan van Eyck, les artistes flamands<br />
ne cessent de s’améliorer dans la<br />
représentation de la nature et de la vie<br />
quotidienne. Pierre Bruegel l’Ancien y<br />
ajoute une dose de moquerie et d’humour,<br />
surtout dans ses peintures de la vie<br />
50
La plupart des<br />
collectionneurs<br />
ont dû se contenter<br />
de copies et<br />
d’imitations.<br />
paysanne. Le célèbre biographe Karel van<br />
Mander le mentionne d’ailleurs dans son<br />
Grand Livre des peintres de 1604 sous le<br />
sobriquet de ‘‘Pieter le Drôle’’ car il excellait<br />
dans la peinture de scènes appelées<br />
drôleries : « Il y a peu de tableaux de lui<br />
devant lesquels un spectateur peut garder<br />
son sérieux et ne pas éclater de rire. » Il<br />
est certes fort divertissant de contempler,<br />
sur un petit panneau rond, un paysan<br />
ivre se faire pousser par un groupe de<br />
villageois dans l’enclos à cochons. Bruegel<br />
excellait à susciter des émotions.<br />
N’éprouve-t-on pas de la compassion à la<br />
vue de tableaux de mendiants estropiés ?<br />
« Son seul maître était la nature », écrivait<br />
son ami Abraham Ortelius, après la mort<br />
de l’artiste, en 1569. Grâce à lui, la représentation<br />
de scènes de la vie quotidienne<br />
devint un thème sérieux et la peinture de<br />
genre émergea, dans la seconde moitié du<br />
XVIe siècle. Bruegel est mort jeune, sans<br />
doute avant d’avoir atteint l’âge de 45 ans.<br />
Ses deux fils allaient devenir eux-mêmes<br />
peintres et pères de peintres. Les enfants<br />
deviennent orphelins au décès de leur<br />
mère en 1578. Les futurs peintres Pierre<br />
Bruegel le Jeune et Jean Bruegel l’Ancien<br />
sont donc élevés par leur grand-mère<br />
Mayken Verhulst, veuve depuis 1550 du<br />
maître de leur père, Pieter Coecke d’Alost.<br />
Mayken est également peintre d’aquarelle<br />
et réalise des miniatures. Le marchand<br />
et écrivain italien Lodovico Guicciardini<br />
en fait mention, en 1567, comme une des<br />
principales femmes artistes des Pays-Bas.<br />
Karel van Mander écrit, en 1604, qu’elle<br />
a enseigné à son petit-fils Jean la technique<br />
de l’aquarelle. Elle a probablement<br />
repris la direction de l’atelier de Bruegel<br />
après le décès de son gendre, comme<br />
elle l’avait fait après celui de son époux,<br />
Pieter Coecke d’Alost. Si Bruegel l’Ancien<br />
est considéré comme le patriarche de la<br />
dynastie, Mayken passe, quant à elle, pour<br />
la matriarche de la famille.<br />
IMITATION<br />
Mayken a donc tous les atouts en main<br />
pour assurer la continuité de l’atelier Bruegel.<br />
Durant la vie de son gendre, nombre<br />
de ses créations avaient été reproduites<br />
sous forme d’estampes et il existait aussi<br />
un stock de dessins. Van Mander mentionne<br />
que Bruegel, sur son lit de mort, a<br />
demandé à sa femme de brûler une grande<br />
quantité de dessins, sans doute en raison<br />
de l’époque politiquement troublée. De<br />
fait, les Pays-Bas étaient alors engagés<br />
dans un conflit ne cessant de se détériorer<br />
avec le roi Philippe II d’Espagne. L’arrivée<br />
du duc d’Albe et de ses troupes en 1567 se<br />
solda par un régime de terreur. Le maître<br />
craignait manifestement de causer des<br />
problèmes à sa veuve avec ses dessins :<br />
« Parce qu’ils étaient déjà trop agressifs<br />
ou injurieux. » Il lâche donc la proie pour<br />
l’ombre en les faisant détruire. Un tableau,<br />
au moins, confirme son appartenance au<br />
legs posthume : le panneau La Pie sur le gibet,<br />
que Bruegel peignit peu avant sa mort<br />
et légua par testament à sa femme. Son<br />
fils, Pierre Bruegel le Jeune, en fera plus<br />
tard deux copies. Depuis qu’il s’est établi<br />
à Anvers, en 1584 ou 1585, cet aîné dirige<br />
un atelier très productif, spécialisé dans la<br />
production de copies et de variantes des<br />
compositions de son père. Après sa mort,<br />
ses œuvres faisaient l’objet d’une demande<br />
telle que la plupart des collectionneurs ont<br />
dû se contenter de copies et d’imitations.<br />
Pierre Bruegel le Jeune, ses collaborateurs,<br />
disciples et, plus tard, son fils Pierre<br />
Bruegel III, utilisèrent à cet effet tout ce<br />
qui était encore disponible dans l’atelier du<br />
grand maître : esquisses, études, projets,<br />
gravures et tableaux inachevés. Des copies<br />
de tableaux originaux furent produites à<br />
l’infini, ce qui explique l’émergence d’un<br />
langage visuel ‘‘breughelien’’, à la fin du<br />
XVIIe siècle. Il subsiste ainsi cinquante<br />
exemplaires du Paysage d’hiver avec patineurs<br />
et trappe aux oiseaux et dix-sept du<br />
tableau Les proverbes flamands.<br />
RAFFINEMENT<br />
Jean Bruegel l’Ancien, frère de Pierre, de<br />
quatre ans son cadet, est entretemps devenu<br />
un artiste novateur, avec son propre<br />
style. Il se rend en Italie dans sa jeunesse<br />
et, après s’être établi à Anvers en 1596, il se<br />
spécialise dans les paysages, scènes de villages,<br />
allégories, tableaux historiques et natures<br />
mortes de fleurs. Pour le distinguer de<br />
son père, il reçoit le surnom de Bruegel de<br />
Velours, des Fleurs et du Paradis. Ce dernier<br />
nom fait allusion à ses paysages ponctués<br />
Pieter Bruegel l’Ancien, Les mendiants, 1568, huile sur panneau, 18,5 x 21,5 cm. Paris, Musée du Louvre, don de<br />
Paul Mantz, 1892. © RMN-Grand Palais (musée du Louvre) / photo : Gérard Blot<br />
51
Les descendants<br />
de Pierre l’Ancien<br />
répondaient aux désirs<br />
d’un marché étendu<br />
d’amateurs d’art.<br />
Avec une grande<br />
flexibilité, ils<br />
adaptèrent sujets,<br />
techniques et styles,<br />
selon les besoins<br />
exprimés<br />
de scènes bibliques. Il fait souvent peindre<br />
les personnages par un collègue. En 1615,<br />
l’ami de Jean, Pierre Paul Rubens, peint ainsi<br />
les personnages d’Adam et Ève sur le magistral<br />
Péché originel aujourd’hui conservé<br />
au Mauritshuis de La Haye. Le même<br />
souci de perfection technique, de détail<br />
et de raffinement s’exprime dans le genre<br />
auquel Jean fut le premier de la famille à<br />
se consacrer : celui des natures mortes de<br />
fleurs. Cette exposition permet d’admirer<br />
un tableau peint sur cuivre, Vase de fleurs<br />
avec bijoux, pièces et coquillages, de 1606.<br />
Chaque fleur est reproduite séparément<br />
avec la même attention. Ce fut un travail de<br />
longue haleine, à en croire l’échange de correspondance<br />
avec son commanditaire, le<br />
cardinal milanais Frédéric Borromée. Jean<br />
s’y consacra du printemps à l’automne. Les<br />
fleurs ne s’épanouissent pas toutes à la fois :<br />
« Je crois que nul n’a jamais peint autant de<br />
fleurs rares et différentes avec un tel zèle, a<br />
écrit le prélat. Leur vue sera magnifique en<br />
hiver. » Une fois la composition conçue, l’artiste<br />
en peindra d’innombrables répliques<br />
et variantes, aidé en cela d’assistants. Jean<br />
Bruegel l’Ancien (de Velours) meurt en 1625.<br />
Son fils, Jean Bruegel le Jeune, revient d’urgence<br />
d’Italie et reprend l’atelier anversois.<br />
Il imite le style de son père en choisissant<br />
les mêmes sujets et réalise d’innombrables<br />
copies de ses œuvres. Le journal, tenu par<br />
Jean, fait état du succès remporté par cette<br />
production en série.<br />
David Teniers le Jeune, Singes au poste de garde, vers 1633, huile sur panneau, 41 x 58 cm. Collection privée.<br />
COLLABORATION<br />
Talent, liens familiaux et réseau étendu<br />
constituent la base de la dynastie Bruegel. À<br />
partir de Jean Bruegel l’Ancien (de Velours), la<br />
famille s’agrandit par mariages et naissances.<br />
Sa fille Paschasia donne naissance, en 1626,<br />
à Jean van Kessel l’Ancien, qui se rend célèbre<br />
par ses peintures de mammifères, d’oiseaux,<br />
de poissons et ses compositions de coquillages<br />
exotiques. Il apprend le métier, entre<br />
autres, auprès de son oncle Jean Bruegel le<br />
Jeune. Conformément à la tradition familiale,<br />
Van Kessel réalise, lui aussi, des allégories.<br />
Une fille, Anna, née du second mariage de<br />
Jean Bruegel l’Ancien (de Velours), épouse<br />
David Teniers le Jeune en 1637. L’œuvre de ce<br />
dernier, essentiellement composée de fêtes<br />
villageoises, d’intérieurs de tavernes et autres<br />
scènes de genre, confirme l’existence d’un<br />
lien solide avec la tradition des Bruegel. Dans<br />
son tableau Singes au poste de garde, des<br />
singes déguisés en soldats s’amusent dans<br />
une taverne éclairée à la bougie. À droite,<br />
un prisonnier travesti en chat est poussé à<br />
l’intérieur. Tout comme les fêtes villageoises<br />
des Bruegel, celle-ci prête à rire en dépit d’un<br />
côté plus sérieux et moralisateur. Le rôle, en<br />
partie invisible, joué par les femmes dans<br />
le réseau familial occupe, pour la première<br />
fois, une place de choix dans l’exposition :<br />
Mayken Verhulst, mentionnée plus haut, la<br />
matriarche qui prit sous son aile les deux fils<br />
de Pierre l’Ancien et assura la succession et<br />
la continuité de l’atelier de ce dernier. Clara<br />
Eugenia Bruegel, fille de Jean l’Ancien (de<br />
Velours), servit, au siècle suivant, de médiatrice<br />
entre artistes, commanditaires et collectionneurs.<br />
Son demi-frère, Jean Bruegel le<br />
Jeune épouse, en 1626, Anna Maria Janssens,<br />
fille du peintre d’histoire Abraham Janssens.<br />
Anna Maria était, elle-même, peintre de<br />
natures mortes de fleurs. On présente, dans<br />
l’exposition, un tableau de sa main intitulé<br />
Guirlande de fleurs avec la Sainte Famille et<br />
un ange musicien, une des rares œuvres qui<br />
puisse lui être attribuée avec certitude. Mais<br />
elle a probablement évolué au sein de l’entreprise<br />
familiale, comme Abraham Janssens,<br />
Jan van Kessel l’Ancien et David Teniers le<br />
Jeune qui collaborèrent parfois avec Jean<br />
Bruegel le Jeune. Anna Maria Janssens et Jean<br />
Bruegel le Jeune ont eu onze enfants. Cinq de<br />
ses sept fils devinrent peintres et constituent<br />
la dernière génération des Bruegel. Abraham<br />
Bruegel fut le plus talentueux d’entre<br />
eux. Il se spécialisa dans les natures mortes<br />
de fruits et de fleurs. Dès son plus jeune<br />
âge, il quitta la Flandre, s’établit en Italie et y<br />
demeura sa vie durant.<br />
52
Jan Bruegel le Jeune, Allégorie de la peinture, ca. 1625-1630, huile sur cuivre, 49 x 77 cm. JK Art Foundation Nederland. © photo : Peter Cox<br />
Les femmes Bruegel<br />
occupent, pour la<br />
première fois, une<br />
place de choix.<br />
FIERTÉ<br />
De 1550 à 1700, les membres de la famille<br />
Bruegel se sont illustrés dans presque tous<br />
les thèmes, à une cadence constante et<br />
en entretenant des liens étroits entre eux,<br />
avec leurs prédécesseurs et les développements<br />
artistiques de leur temps. Tandis<br />
que de grands peintres baroques flamands<br />
tels que Pierre Paul Rubens, Jacques Jordaens<br />
et Antoine van Dyck décrochaient<br />
des commandes plus officielles, les descendants<br />
de Pierre l’Ancien répondaient<br />
aux désirs d’un marché étendu d’amateurs<br />
d’art. Avec une grande flexibilité, ils adaptèrent<br />
sujets, techniques et styles, selon les<br />
besoins exprimés. En outre, ils travaillèrent<br />
souvent en collaboration. Quelques<br />
années après avoir repris l’atelier de son<br />
défunt père en 1625, Jean Bruegel le Jeune<br />
peint sa fameuse Allégorie de la peinture.<br />
Dans un atelier immense et encombré, la<br />
personnification de la peinture, Pictura,<br />
exécute des natures mortes de fleurs. Entourée<br />
de matériel de peinture, de dessins,<br />
de livres d’échantillons et de nombreuses<br />
œuvres achevées, entre autres, de Pieter<br />
Coecke d’Alost, Pierre Bruegel l’Ancien<br />
et Jean Bruegel l’Ancien (de Velours). Un<br />
portrait de ces trois maîtres est suspendu<br />
de chaque côté de la porte ouvrant sur une<br />
salle où travaillent des peintres. Non loin,<br />
les portraits de prédécesseurs, également<br />
sources d’inspiration, comme Michel-<br />
Ange, Dürer et Van Eyck. De ce tableau<br />
émane une certaine fierté : Jean Bruegel le<br />
Jeune, petit-fils de Pierre Bruegel l’Ancien,<br />
exprime ici non seulement ses compétences,<br />
mais rend aussi hommage à son<br />
propre métier et à la réussite de sa famille.<br />
VISITER<br />
Bruegel : la réunion de famille<br />
Musée du Brabant Septentrional<br />
Bois-le-Duc<br />
www.hetnoordbrabantsmuseum.nl<br />
du 30-09 au 07-01-2024<br />
53
Carlo Bugatti<br />
L’inclassable<br />
A l’origine d’une véritable saga<br />
familiale, Carlo Bugatti ne cesse,<br />
encore aujourd’hui de fasciner.<br />
Père du célèbre sculpteur de<br />
bronzes animaliers Rembrandt et<br />
du non moins fameux constructeur<br />
automobile Ettore, il s’est illustré, au<br />
tournant du XXe siècle, au travers<br />
de la création d’étonnants meubles<br />
d’exception, au style sans pareil.<br />
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE<br />
Bureau, ca. 1902, noyer, laiton, étain, vélin, 74,9 × 60,1 × 57,2 cm. New York, The Metropolitan Museum of<br />
Art, inv. 1970.181.3.<br />
A<br />
la fois dessinateur, ébéniste, décorateur<br />
et architecte, Carlo Bugatti<br />
est souvent considéré comme<br />
l’un des représentants de l’Art<br />
nouveau européen, défini en Italie comme<br />
le ''style Liberty''. Pourtant, son caractère<br />
farouchement indépendant a grandement<br />
contribué à le maintenir en marge des<br />
mouvements artistiques dominants son<br />
époque. Si son œuvre est si reconnu, c’est<br />
que sa production ne ressemble à aucune<br />
autre, ses pièces ne reprenant pas le langage<br />
si caractéristique de l’Art nouveau. Le seul<br />
élément que l’on puisse rapprocher de ce<br />
style est l’esprit légèrement japonisant qui<br />
ressort de certains de ses ornements, ou la<br />
stylisation florale, bien que celle-ci serve<br />
uniquement d’ornement, sans définir la<br />
forme. La force et la singularité de ses recherches<br />
formelles ne trouvent alors d’équivalent<br />
que dans l’œuvre de deux autres<br />
figures, tout aussi isolées, Antoni Gaudí en<br />
54
Lit de repos, ca. 1902, bois noirci, vélin, étain, laiton et cuivre, 81 x 190 x 70 cm. Collection privée, Angleterre. © Oscar Graf<br />
Espagne et Hector Guimard en France. De<br />
fait, Carlo Bugatti aura toujours suivi ses<br />
propres obsessions plastiques et formelles,<br />
une approche sans concession à l’origine<br />
d’une création mobilière immédiatement<br />
reconnaissable. Ancré dans une époque à<br />
la charnière de deux siècles, il offre l’image<br />
d’un artiste profondément moderne, proposant<br />
une autre vision du monde et de la vie,<br />
alors en pleine transformation, cherchant<br />
l’harmonie entre les impératifs fonctionnels<br />
qui dominent le quotidien et le besoin<br />
impérieux d’imaginaire et d’humanité, à<br />
travers une écriture formelle totalement à<br />
part. Il va ainsi développer un langage plastique<br />
constitué d’influences variées qu’il<br />
interprète de façon très personnelle.<br />
ARTS APPLIQUÉS<br />
Carlo Bugatti (1856-1940) est né à Milan,<br />
fils de Giovanni Luigi Bugatti, sculpteur<br />
et architecte localement renommé, qui<br />
lui dispensera une première formation<br />
artisanale, que le jeune homme complètera<br />
en s’inscrivant en 1875 à l’Académie<br />
de Brera puis à l’Académie des Beaux-Arts<br />
de Paris, au cours des années 1870, et enfin<br />
en étudiant auprès de l’ébéniste milanais<br />
Mentasti, avant d’ouvrir son propre<br />
atelier vers 1880. Il commence alors une<br />
carrière d’artisan d’art ébéniste, créateur<br />
de meubles d’art et, d’emblée, pose<br />
les jalons de son style si reconnaissable,<br />
avec la création d’une chambre à coucher<br />
qu’il réalise pour le mariage de sa sœur.<br />
Incrustations de métal et d’ivoire, cuivre<br />
repoussé, beaucoup d’éléments caractéristiques<br />
de son travail futur y sont déjà<br />
visibles. Ses premières commandes importantes<br />
suivent, principalement destinées à<br />
l’aristocratie lombarde, l’artiste choisissant<br />
de se montrer élitiste dans sa démarche.<br />
Attentif à la qualité des matériaux, Carlo<br />
Bugatti peut compter sur le savoir-faire<br />
des artisans italiens pour traiter au mieux<br />
les bois divers, les éléments en cuivre,<br />
laiton et étain repoussés, les incrustations<br />
d’ivoire, de nacre ou de métaux qui ornent<br />
ses meubles, ainsi que le cuir ou le parchemin<br />
qui les gaine. Il ne cherche pas à imiter<br />
quoi que ce soit et les matériaux qu’il<br />
utilise lui sont propres. Il appose parfois<br />
sur le parchemin, quelques poétiques dessins<br />
évoquant la nature. En 1888, Bugatti<br />
« C’est un marché<br />
très inégal, en dent<br />
de scie, car il est très<br />
peu fourni en pièces<br />
de très belle qualité. »<br />
SONJA GANNE, CHRISTIE’S<br />
obtient ses premiers succès à l’Exposition<br />
des Beaux-Arts Italiens de Londres, puis<br />
accroît sa notoriété artistique avec une<br />
médaille d’argent à l’Exposition Universelle<br />
de 1900, à Paris. Son mobilier prend alors<br />
55
Paire de chaises d’appoint, ca. 1900, hêtre partiellement teinté, laiton, parchemin, corde, H. 101,5 cm. Christie’s, New York, 09-12-2014. © Christie’s Images Ltd.<br />
23.750 $ (19.200 €)<br />
Portrait de Carlo Bugatti, ca. 1920. © D. R.<br />
L’approche sans<br />
concession de<br />
Carlo Bugatti est<br />
à l’origine d’une<br />
création mobilière<br />
immédiatement<br />
reconnaissable tant<br />
elle est atypique.<br />
une toute autre dimension, où priorité<br />
est donnée à la forme qui se déploie dans<br />
l’espace, lui conférant une véritable qualité<br />
sculpturale. C’est durant les années<br />
1901-1902 que Carlo Bugatti introduit la<br />
forme ovoïde dans son répertoire formel,<br />
dont la déclinaison lui permettra d’infinies<br />
variantes de composition. En 1902, il est<br />
présent à la Première exposition internationale<br />
d’art décoratif moderne, organisée<br />
à Turin. Cette participation va révéler son<br />
exceptionnel talent, parvenu à maturité.<br />
Il y présente une célèbre suite de quatre<br />
salles entièrement gainées de parchemin<br />
au décor intégré, dont le ‘‘Salon escargot’’,<br />
ainsi qu’une gamme de meubles gainés de<br />
même. Si cette réalisation sans précédent<br />
suscite de vifs débats parmi le jury et le<br />
public, la modernité de sa vision est finalement<br />
reconnue et il y obtient le Diplôme<br />
d’Honneur.<br />
UN STYLE PROPRE<br />
Fort de sa propre culture, s’inspirant du<br />
riche vocabulaire ornemental hérité des<br />
ébénistes de la Renaissance italienne, à<br />
laquelle il emprunte essentiellement son<br />
goût pour les marqueteries et fines incrustations,<br />
l’usage extensif du parchemin est<br />
une signature propre à Carlo Bugatti, qui<br />
apparaît comme le seul à cette époque en<br />
Europe à en faire un usage aussi régulier.<br />
Il aime jouer de son contraste avec la<br />
couleur sombre des bois, et développe un<br />
subtil décor peint, souvent d’esprit japonisant<br />
ou calligraphié sur sa surface plane.<br />
Avec le temps il parviendra à une parfaite<br />
maîtrise de cette technique du gainage<br />
de parchemin, véritable prouesse, sous<br />
lequel disparaît entièrement le bâti du<br />
56
Sensible à l’éclectisme caractéristique<br />
du XIXe siècle, Bugatti s’inspire<br />
principalement de l’art islamique pour la<br />
création de son mobilier, fuyant le poids du<br />
classicisme historique.<br />
meuble. Toutefois, mû par une constante<br />
volonté d’innover, Bugatti s’ouvre à<br />
d’autres mondes. Sensible à l’éclectisme<br />
caractéristique du XIXe siècle, il s’inspire<br />
principalement de l’art islamique pour la<br />
création de son mobilier, fuyant le poids<br />
du classicisme historique. Ses incrustations<br />
prennent ainsi souvent la forme de<br />
signes s’apparentant à des écritures aux<br />
formes arabisantes, mais sans signification<br />
particulière. Partant, à l’instar de son<br />
fils Rembrandt, qui créera de merveilleux<br />
bronzes animaliers exotiques sans<br />
avoir quasi jamais voyagé, Carlo Bugatti<br />
demeure très sédentaire, même si son<br />
œuvre est imprégnée d’un imaginaire,<br />
d’un goût de l’ailleurs qui fait tant rêver<br />
en cette fin du XIXe siècle. A la recherche<br />
d’un autre mode de vie, il conçoit ainsi ses<br />
meubles comme autant d’architectures<br />
orientalistes, à la géométrie marquée,<br />
dans un savant jeu de lignes et de plans<br />
soulignés d’arcs outrepassés ou lancéolés,<br />
de fines colonnettes, de pignons, de frises<br />
denticulées et autres éléments typiques de<br />
ce vocabulaire architectural. Pour autant,<br />
Bugatti déteste qu’on lui attribue un style,<br />
à tel point qu’à l’Exposition Internationale<br />
de Turin, la reine Hélène d’Italie évoquant<br />
le style mauresque à la vision de ses<br />
meubles, se fait sèchement reprendre par<br />
l’artiste : « Vous vous trompez, Majesté : ce<br />
style est à moi. »<br />
PARIS ET L’ORFÈVRERIE<br />
A compter de cette date, Carlo Bugatti<br />
s’oriente vers un travail plus dépouillé<br />
et des courbes douces qui trahissent<br />
l’influence de l’Art nouveau. En termes<br />
de création mobilière, on lui connaît<br />
l’ameublement de la résidence d’été de la<br />
mère du khédive, à Constantinople, une<br />
chambre orientale pour un Lord anglais<br />
où le salon de la villa de Giacomo Puccini,<br />
en Toscane. C’est à Paris que Carlo Bugatti<br />
poursuit sa carrière, à partir de 1904,<br />
rejoignant ainsi son fils Rembrandt, arrivé<br />
l’année précédente. Sa rencontre avec le<br />
fondeur et galeriste Adrien Hébrard donne<br />
lieu à une collaboration fructueuse. Sous<br />
contrat avec la galerie à partir de 1906,<br />
il conçoit notamment quelques pièces<br />
Théière, ca. 1907, bronze doré et ivoire, 17,7 x 15,9 x<br />
9,7 cm. © Alamy Stock Photo<br />
Table à Thé, ca. 1907, bois marqueté (acajou ?), bronze doré, ivoire ou os, métal, nacre, 71,5 x 67,1 x 41,3 cm.<br />
The Cleveland Museum of Art, inv. 1991.45.<br />
57
Sellette, ca. 1900, noyer et noyer noirci, vélin, incrustation de cuivre et d’étain estampés, 112,5 x 47 x 46,5 cm. Sotheby’s, Londres, 06-04-2022. © Sotheby’s Art Digital Studio<br />
6.048 £ (7.245 €)<br />
58
L’usage extensif du<br />
parchemin est une<br />
signature propre à<br />
Carlo Bugatti, qui<br />
apparaît comme le<br />
seul à cette époque en<br />
Europe à en faire un<br />
usage aussi régulier.<br />
d’orfèvrerie qui sont autant de sculptures,<br />
dans lesquelles il donne libre cours<br />
à sa fantaisie créative. Ne perdant jamais<br />
de vue la fonction de l’objet, Bugatti va<br />
imaginer des théières, cafetières, sucriers,<br />
cendriers, vases, coupes, plateaux, dont<br />
il développe l’ornementation dans la<br />
grande tradition de l’orfèvrerie classique,<br />
mais une fois encore selon ses propres<br />
règles. Ses pièces se parent d’un univers<br />
animalier fantastique, teint d’humour et<br />
de poésie, qui ne se veut pas seulement<br />
décor mais également partie intégrante du<br />
volume. Veuve d’un magnat sud-africain<br />
qui avait fait fortune dans les mines d’or<br />
du Transvaal, Anna Blake, arrivée à Paris<br />
en 1902, est très vite fascinée par cette<br />
orfèvrerie dont l’imaginaire grotesque<br />
lui rappelle son pays natal. Elle devient<br />
ainsi rapidement la meilleure cliente de<br />
Bugatti. Vers 1907, dans une lettre envoyée<br />
à l’artiste, elle lui commande un service à<br />
thé et café en argent. Celui-ci lui renvoie<br />
trois croquis différents mais, ne sachant<br />
lequel choisir, Anna Blake lui commande<br />
les trois, l’un ‘‘aux phacochères’’ (collection<br />
du Cleveland Museum of Art), l’autre ‘‘aux<br />
éléphants’’ (Collection Geoff Burr, Le Cap)<br />
et le troisième ‘‘aux libellules’’, proposé à la<br />
vente par Christie’s en novembre 2012. En<br />
1910, l’artiste se retire à Pierrefonds (dans<br />
l’Oise), commune dont il devient maire<br />
durant la Première Guerre mondiale. Il<br />
continue à participer aux Expositions<br />
internationales où il présente des pièces<br />
d’orfèvrerie, avant de rejoindre l’Alsace en<br />
1935 pour s’installer dans un appartement<br />
de la remise nord de l’usine automobile de<br />
son fils Ettore Bugatti, à Molsheim, où il<br />
finira par décéder.<br />
Paire de chaises d’appoint, ca. 1900, noyer, laiton, étain, ébène, H. 99,1 cm. Christie’s, New York, 12-06-2014.<br />
© Christie’s Images Ltd. - 30.000 $ (22.164 €)<br />
UN MARCHÉ TRÈS ÉTROIT<br />
La singularité des œuvres de Carlo Bugatti<br />
fait de lui un artiste très collectionné, et<br />
ce depuis 1900. Editées à un très petit<br />
nombre d’exemplaires, dont une partie<br />
est déjà conservée dans des collections<br />
publiques internationales, très peu de ses<br />
créations demeurent encore en mains<br />
privées. Beaucoup, bien sûr, se trouvent<br />
en Italie, pays particulièrement peu enclin<br />
à les laisser quitter son territoire… Sonja<br />
Ganne, présidente du département Design<br />
du XXe siècle chez Christie’s, explique :<br />
« C’est un marché très inégal, en dent de<br />
scie, car il est très peu fourni en pièces de<br />
très belle qualité. Fragile, le mobilier de<br />
Carlo Bugatti a parfois subi d’importantes<br />
restaurations, notamment dans le gainage<br />
du parchemin, ce qui influe considérablement<br />
sur son prix. Les fourchettes<br />
s’échelonnent ainsi entre 3.000 ou 4.000<br />
euros jusqu’à 60.000 euros, voire plus, pour<br />
des pièces exceptionnelles. » Une table a<br />
thé (ca. 1904), en bois parcheminé, à décor<br />
de fleurs et d’insectes, était ainsi frappée<br />
260.000 euros chez Christie’s, à Paris, en<br />
novembre 2012. C’est toutefois Sotheby’s<br />
Paris qui détient le record d’enchères<br />
pour l’artiste avec 310.000 euros, obtenus<br />
pour une paire de Chaises cobra (1902), en<br />
novembre 2016. En revanche, en novembre<br />
2019, la même obtenait ‘‘seulement’’<br />
145.000 euros d’une paire similaire. « Du<br />
côté de l’orfèvrerie, poursuit Sonja Ganne,<br />
si certains prix peuvent être très soutenus,<br />
à l’instar des 220.000 euros obtenus<br />
en 2012 par Christie’s pour une Coupe<br />
aux libellules de 1907, le public comme<br />
les œuvres disponibles sont bien trop<br />
restreints pour pouvoir parler d’un marché<br />
autre que de niche ! »<br />
59
Antoni Tàpies<br />
Les murs<br />
intérieurs<br />
Il y a cent ans naissait l’artiste catalan Antoni Tàpies. Créateur prolifique,<br />
il livra pendant près de 70 ans (entre les années 1940 et 2011) quelque<br />
neuf mille œuvres qui célèbrent la matière, conduisent à l’introspection<br />
et portent en elles les stigmates d’un XXe siècle conflictuel.<br />
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT<br />
Matière en forme de pied, 1965, technique mixte sur toile marouflée sur bois. © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / SABAM / photo : FotoGasull<br />
60
Dans les années 1960,<br />
la réception critique<br />
des œuvres de Tàpies<br />
confère à l’artiste une<br />
place de premier plan<br />
au sein de l’avantgarde<br />
nationale et<br />
internationale.<br />
Issu d’une famille très engagée dans<br />
la vie culturelle barcelonaise, Antoni<br />
Tàpies (1923-2012) apprend à peindre,<br />
en autodidacte, dès son plus jeune<br />
âge. Un apprentissage qui s’intensifie en<br />
1942-1943 : une affection pulmonaire le<br />
conduit en convalescence dans différents<br />
sanatoriums où le jeune homme passe<br />
une bonne partie de son temps à lire et<br />
à dessiner. Remis sur pied, il entame des<br />
études de droit à l’Université de Barcelone,<br />
tout en livrant ses premiers portraits et<br />
autoportraits marqués par l’influence de<br />
Picasso, du surréalisme et des courants<br />
d’avant-garde. Farouchement opposé à<br />
l’académisme, il renonce aux techniques<br />
classiques telles qu’enseignées dans les<br />
écoles d’art pour explorer de nouvelles<br />
perspectives expérimentales. Dès 1945,<br />
cessant d’envisager la peinture à l’huile<br />
comme un médium neutre et illusionniste,<br />
Tàpies pousse la discipline dans ses<br />
retranchements en la mélangeant à des<br />
pigments de chaux, créant naturellement<br />
ses premiers empâtements. Fort de cette<br />
expérience, il poursuit en introduisant des<br />
matériaux ‘‘pauvres’’ ou à portée de main :<br />
grains de riz, ficelle, corde, papier hygiénique…<br />
« Il y a parfois dans mon œuvre un<br />
hommage aux objets insignifiants : papier,<br />
carton, détritus... », disait-il. En 1971, le critique<br />
Jacques Dupin poussait la réflexion.<br />
À ses yeux, la main de l’artiste a emprunté<br />
ces matières pour « les recueillir et les sauver<br />
de l’abandon, de la fatigue, de la déchirure,<br />
de la marque du pas de l’homme et<br />
de celle du temps. » Assez étonnamment,<br />
Antoni Tàpies atteint très tôt sa maturité<br />
artistique. Le peintre s’éloigne de la<br />
Panier à œufs et journal, 1970, objet-assemblage. Collection privée, Barcelone.© Comissió Tàpies<br />
figuration à mesure qu’il se consacre à son<br />
aventure matiériste, cherchant à créer<br />
une surface opaque à l’image d’une paroi<br />
ou d’un mur. D’ailleurs, l’artiste nommait<br />
lui-même ses œuvres ‘‘murs’’, notamment<br />
en référence à son nom de famille (Tàpies<br />
signifiant ‘‘murs’’ en catalan).<br />
UNE INFINITÉ DE TEXTURES<br />
ET DE RELIEFS<br />
Tàpies s’emploie à créer de l’épaisseur en<br />
réalisant des émulsions, en appliquant du<br />
goudron en larges couches. Gratter, coller,<br />
griffer, lacérer ou encore creuser deviennent<br />
ses principaux gestes créateurs. Le corps<br />
à corps avec la matière est palpable. Sur<br />
la toile se confondent les incisions, les<br />
marques, les empreintes et les perforations.<br />
Dans ces pâtes épaisses viennent se rencontrer<br />
des signes graphiques et symboliques<br />
: triangles, cercles, croix qui renvoient<br />
à des références archéologiques, mystiques<br />
ou historiques. Le tout présentant une<br />
infinité de textures et de reliefs. Autant<br />
Antoni Tàpies devant une gravure sur bois de<br />
grand format dans l’atelier Stoob, à Saint-Gall,<br />
1993. © photo : Franziska Messner-Rast, <strong>2023</strong><br />
61
En mémoire de Salvador Puig Antich, 1974, technique mixte sur toile. © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona / SABAM / photo : FotoGasull<br />
« L’œuvre de Tàpies<br />
nous rappelle<br />
l’importance de<br />
suivre le déroulement<br />
historique, politique<br />
et social, et les<br />
changements qui<br />
se produisent dans<br />
le monde sans être<br />
déconnecté de la<br />
réalité. »<br />
CHRISTEL TSILIPARIS<br />
d’œuvres qui prennent une dimension quasi<br />
géologique, caractère renforcé par le choix<br />
de teintes ocres, grises et brunes. Dans les<br />
années 1960, la réception critique de ses<br />
œuvres confère à l’artiste une place de premier<br />
plan au sein de l’avant-garde nationale<br />
et internationale. Les expositions prestigieuses,<br />
tant collectives qu’individuelles,<br />
se succèdent (New York, Zurich, Cassel…).<br />
Parallèlement, ses créations s’échangent à<br />
des prix qui confirment la reconnaissance<br />
et l’importance de son travail. Fidèle à sa<br />
quête matiériste, et dans le sillage de Marcel<br />
Duchamp, Antoni Tàpies intègre durant<br />
la décennie suivante des fragments de la réalité<br />
extérieure. Il introduit dans sa composition<br />
de véritables objets reconnaissables,<br />
souvent banals et usagés (t-shirt, assiettes,<br />
boîtes…), continuant de revaloriser des<br />
rebuts privés de leur utilité. Aussi, quelques<br />
œuvres présentent des objets échangés<br />
entre artistes, comme Ouera i diari (Panier<br />
à œufs et journal) avec Joan Brossa.<br />
REFLETS D’UN XXE SIÈCLE CONFLICTUEL<br />
Moins formaliste qu’il n’y paraît, la démarche<br />
d’Antoni Tàpies est ancrée dans la<br />
réalité. Son art a toujours été lié à l’histoire<br />
et à la politique de son pays, touché par la<br />
guerre civile, la Seconde Guerre mondiale<br />
et le franquisme. Les événements politiques<br />
se retrouvent régulièrement invités<br />
dans des titres plus ou moins explicites<br />
ou dans les œuvres elles-mêmes. C’est<br />
notamment le cas de A la memòria de Salvador<br />
Puig Antich, en hommage à un jeune<br />
anarchiste exécuté en 1974, ou de Caixa de<br />
la camisa roja, allusion à l’indépendantiste<br />
catalan Lluís Companys, fusillé en 1940.<br />
« Si je peins comme je peins, c'est d'abord<br />
parce que je suis catalan. Mais, comme<br />
tant d'autres, je suis atteint par le drame<br />
politique de l'Espagne tout entière. (…) Je<br />
veux inscrire dans ma peinture toutes les<br />
difficultés de mon pays, même si je dois<br />
déplaire : la souffrance, les expériences<br />
douloureuses, la prison, un geste de révolte.<br />
L’art doit vivre la vérité », expliquait-il en<br />
1971. Fin lettré, Antoni Tàpies orienta une<br />
partie de ses nombreuses lectures vers<br />
les religions orientales et les philosophies<br />
asiatiques. Ses gammes chromatiques,<br />
multipliant les bruns, les ocres, les rouges,<br />
lui apparaissent favorables à l’introspection.<br />
Voilà un autre fondement de sa<br />
pratique : l’artiste nous invite à regarder<br />
62
« Tàpies est l’exemple<br />
de l’artiste en vogue<br />
de son vivant qui<br />
connaît après sa<br />
mort une certaine<br />
désaffection. »<br />
ANTOINE LAURENTIN<br />
ses œuvres autrement, que l’on passe du<br />
temps à déceler leurs mystères… Au début<br />
des années 1980, sa peinture présente<br />
quelques changements formels et conceptuels.<br />
L’artiste utilise pour base de son<br />
œuvre le vernis, manié comme de l’encre,<br />
qui devient un protagoniste à part entière.<br />
La tendance de ces vernis à se ‘‘répandre’’<br />
sur le support ouvre un monde de possibilités<br />
qui invite l’imprévu et le hasard,<br />
lui permettant de jouer avec les transparences,<br />
le désordre, les taches, l’informe.<br />
Pendant les deux dernières décennies de sa<br />
vie, son travail s’imprègne peu à peu d’un<br />
sentiment de mélancolie. L’artiste continue<br />
de jouir d’une grande reconnaissance<br />
mais l’abattement, la maladie et la douleur<br />
prédominent. Et pourtant, il ne cesse à<br />
aucun moment de souligner l’importance<br />
de l’art comme lanceur d’alerte au service<br />
Dukkha, 1995, technique mixte et assemblage sur bois. Collection privée, Barcelone. © Comissió Tàpies<br />
de la société. Consterné par l’épuration<br />
ethnique qui se déchaîne en Bosnie, il<br />
réalise en 1995 une des œuvres les plus<br />
iconiques des années tardives, Dukkha.<br />
Dans le cadre de la Présidence espagnole<br />
du Conseil de l’Union Européenne, BOZAR<br />
présente un panorama complet de son<br />
travail, épinglant pour chaque période de<br />
nombreuses œuvres-clés. En charge de<br />
l’accrochage, Christel Tsiliparis précise :<br />
« Je pense que Tàpies souhaiterait que les<br />
spectateurs prennent vraiment le temps de<br />
lire, de regarder et de développer un esprit<br />
critique, et d’être informé. Comme le fit<br />
Tàpies, son œuvre nous rappelle l’importance<br />
de suivre le déroulement historique,<br />
politique et social, et les changements qui<br />
se produisent dans le monde sans être<br />
déconnecté de la réalité. »<br />
VISITER<br />
Exposition Antoni Tàpies. La pratique de l’art<br />
BOZAR<br />
Bruxelles<br />
www.bozar.be<br />
du 15-09 au 07-01-2024<br />
Un marché qui fait le grand écart<br />
Autoportrait à la plume, 1945, encre de Chine sur<br />
papier. © Fundació Antoni Tàpies, Barcelona /<br />
SABAM / photo : FotoGasull<br />
Avec un chiffre d’affaire atteignant<br />
les 3.831.089 euros en 2022, Antoni<br />
Tàpies se place, selon la plate-forme de<br />
référence Artprice, à la 364e position<br />
des artistes les plus performants. Le<br />
site nous apprend que la majorité de<br />
ses œuvres (57,8 %) se vendent en<br />
France. Et pourtant, ses records sont<br />
enregistrés à Londres. Sur la première<br />
marche : 1.747.760 euros pour Gran ocra<br />
amb incisions (1961). Les trois résultats<br />
suivants se situent entre 962.195 et<br />
1.112.580 euros. Le point commun entre<br />
ces quatre œuvres remarquables est<br />
d’avoir été produites entre 1957 et 1963.<br />
Et pour cause, cette période, considérée<br />
comme sa plus inventive, est aussi<br />
la plus recherchée. Aux antipodes, des<br />
techniques mixtes des années 1980<br />
et 1990 qui atteignent péniblement<br />
les 30.000 à 40.000 euros. Galeriste<br />
spécialiste du marché de Tàpies,<br />
Antoine Laurentin nous explique ce<br />
grand écart : « Si sa production est<br />
extrêmement abondante, le marché est<br />
à l’inverse très sélectif. Les œuvres les<br />
plus prisées sont celles créées entre les<br />
années 1950 et 1970. Les réalisations de<br />
cette période se situent généralement<br />
autour des 250.000 euros. Aussi, le<br />
reste de sa production n’a pas encore<br />
atteint sa valeur véritable. Tàpies est<br />
l’exemple de l’artiste en vogue de son<br />
vivant qui connaît après sa mort une<br />
certaine désaffection. Il faut dès lors un<br />
peu de temps pour que l’on reprenne<br />
conscience de l’importance de son<br />
œuvre. » (gg)<br />
63
Sarah Lucas<br />
Kitsch et critique<br />
« Sarah Lucas traite du quotidien<br />
avec humour. Ce n’est pas donné à<br />
tout le monde », déclarait Damien<br />
Hirst, un des Young British Artists<br />
exposés dès 1988, dont Sarah<br />
Lucas fit également partie. Cette<br />
dernière est entre-temps devenue<br />
mondialement célèbre. Son<br />
exposition personnelle à la Tate<br />
Britain présente, entre autres, deux<br />
versions de Sandwich (2004-2020 et<br />
2011-2020), dont l’une est associée à<br />
Cnut, installation regroupant divers<br />
thèmes propres à son œuvre.<br />
TEXTE : TAMARA BEHEYDT<br />
Le surdimensionnement d’objets<br />
quotidiens ou de scènes de l’environnement<br />
personnel, dans une<br />
mise en œuvre qui flirte avec le<br />
kitsch, non dénuée d’une connotation<br />
humoristique caractérise les œuvres de<br />
plusieurs membres des Young British<br />
Artists comme Damien Hirst, Tracey Emin<br />
ou Sarah Lucas. Ces objets quotidiens<br />
sont récurrents dans les photographies,<br />
sculptures, installations et assemblages<br />
de Sarah Lucas (1962) : entre autres, aliments,<br />
cigarettes et toilettes. Un Sandwich<br />
en béton, élaboré par l’artiste de 2011<br />
à 2020, était exposé durant la dernière<br />
Frieze, dans Regent’s Park à Londres. Par<br />
leur format et le coin soulevé de la tartine<br />
supérieure, ces Sandwiches font penser à<br />
un matelas. Une banale consommation<br />
quotidienne devient ainsi universelle, tout<br />
en renvoyant aux infiltrations capitalistes<br />
de la sphère intime. Deux œufs sur le plat<br />
et un Kebab (1992), séminale œuvre-clé de<br />
l’artiste, se compose d’une table en bois<br />
vernie avec l’image verticale de deux œufs<br />
sur le plat et d’un kebab semblant composer<br />
un visage. Chaque fois qu’elle l’expose,<br />
Sarah Lucas dispose ces composants sur<br />
la table de façon à ce qu’ils évoquent deux<br />
seins et une vulve et ajoutent ainsi une<br />
couche métaphorique supplémentaire à<br />
ce ‘‘visage’’. Manger a toujours joué un rôle<br />
dans l’œuvre de cette artiste, qui utilise par<br />
exemple souvent légumes et fruits comme<br />
allusion aux organes sexuels (des mangues<br />
en guise de seins, une orange pour illustrer<br />
la vulve ou un concombre représentant le<br />
pénis). Cette sexualisation des aliments<br />
s’apparente à une blague d’un goût aussi<br />
douteux qu’un pénis dessiné sur la porte<br />
de toilettes publiques, mais l’œuvre de Sarah<br />
Lucas explicite ainsi l’objectification,<br />
la réduction et la consommation des corps<br />
Cette sexualisation<br />
des aliments<br />
ressemble à une<br />
blague d’un goût<br />
douteux, mais explicite<br />
l’objectification,<br />
la réduction et la<br />
consommation du<br />
corps et de la sexualité.<br />
et de la sexualité dans notre quotidien.<br />
L’artiste s’est également rendue célèbre<br />
pour ses autoportraits, dans lesquels son<br />
propre corps devient instrument critique.<br />
Dans Autoportrait avec œufs sur le plat<br />
(1996), elle regarde droit dans l’objectif, les<br />
œufs couvrant ses seins. Elle inverse le regard<br />
masculin, mais là où Manet le faisait<br />
avec grâce dans son Olympia, Sarah Lucas<br />
pulvérise les conventions extérieures de la<br />
féminité. Son regard se fait provocant, avec<br />
ce sourcil levé. Une attitude peu flatteuse,<br />
mais confiante et rebelle : penchée en<br />
arrière, bras sur les accotoirs, jambes écartées.<br />
Elle répond non seulement au regard<br />
de l’observateur (masculin), mais semble<br />
également lui demander : « Qu’est-ce que<br />
tu regardes ? »<br />
RÉVÉLATION D’UN SEXISME LATENT<br />
Dans l’œuvre Cnut (2004), tirée d’un mot<br />
trivial de la langue anglaise qui désigne le<br />
vagin, une cuvette de toilette et un corps<br />
assis, coupé à partir des épaules et donc<br />
décapité, semblent avoir grandi ensemble.<br />
La toilette, avec ses divers creux et tuyaux<br />
64
Sandwich, 2004-2020, jesmonite, polystyrène et peinture, 65 x 250 x 190 cm. © de l’artiste / Courtesy Sadie Coles HQ, Londres<br />
et sa connotation ‘‘salace’’ représente, aux<br />
yeux de Sarah Lucas, la métaphore idéale<br />
du corps humain et de ses organes. Elle<br />
confère à cet être universel l’ensemble<br />
des aspects corporels que nous préférons<br />
cacher ou nier (digestion, excrétion,<br />
odeurs). Ce corps assis est tout à fait<br />
universel, ordinaire dans son attitude décontractée<br />
: un corps féminin dans toute<br />
sa splendeur, pas tels que les critères de<br />
beauté le prescrivent ou que les médias et<br />
l’art l’idéalisent souvent. En 2015, l’artiste<br />
représentait la Grande-Bretagne à la<br />
Biennale de Venise. Elle y présentait divers<br />
meubles et sculptures en plâtre de corps<br />
souvent coupés au niveau de la taille. Des<br />
cigarettes conférant l’aspect d’un visage<br />
à des parties de corps totalement différentes<br />
dépassant des cavités corporelles.<br />
Pour l’artiste, la cigarette, que la main<br />
tient aussi dans Cnut, est une valeur sûre,<br />
reconnaissable dans son œuvre (The Fag<br />
Show présenté en 2000 par la galerie Sadie<br />
Coles). Plus que l’attribut du fumeur, la<br />
cigarette constitue un repère, une valeur<br />
sûre qui revêt la même importance que le<br />
Sandwich renvoie à la consommation<br />
quotidienne en interpellant la banalité<br />
universelle, mais aussi les infiltrations<br />
capitalistes dans la sphère intime.<br />
manger et boire, une façon de se donner<br />
une attitude dans chaque situation et de<br />
favoriser les contacts sociaux. En dépit de<br />
l’évidence et de la nonchalance qui lui sont<br />
inhérentes, fumer fait partie de l’intimité<br />
de la vie quotidienne et constitue une<br />
dépendance qui extériorise notre vulnérabilité.<br />
Sarah Lucas n’hésite pas à mettre<br />
l’accent sur ce qui est sale ou gênant dans<br />
l’humain, et donc souvent romancé ou<br />
systématiquement nié. Elle use de ce qui<br />
peut passer pour un humour vulgaire,<br />
‘‘gras’’ afin de questionner, entre autres, le<br />
sexisme latent de la langue, des actions et<br />
habitudes quotidiennes. Elle démasque,<br />
en outre, l’humour comme compensation<br />
sociale de la pudeur et de la gêne, pour<br />
expliquer le côté banal et absurde de<br />
chaque jour, l’ordinaire et le tabou que<br />
nous y associons, pour les faire fusionner<br />
en une sorte de kitsch. Une grande<br />
tendresse se mêle en même temps à<br />
cet humain universel qui s’inscrit dans<br />
l’intimité de ses thèmes.<br />
VISITER<br />
Exposition Sarah Lucas, Happy Gas<br />
Tate Britain<br />
Londres<br />
du 28-09 au 14-01-2024<br />
65
La Longue Marche<br />
d’Ai Weiwei<br />
En plus de quatre décennies,<br />
Ai Weiwei a produit une œuvre<br />
imposante, diverse et paradoxale.<br />
Artiste et activiste, il a puisé dans<br />
son histoire personnelle et dans<br />
les états du monde, les raisons de<br />
sa colère, de son empathie et de<br />
son ironie. A Rotterdam, une vaste<br />
exposition décline les multiples<br />
facettes de sa création.<br />
TEXTE : GILLES BECHET<br />
Un doigt d’honneur face à la<br />
Cité interdite, sur la place<br />
Tian’anmen à Pékin. Cet acte de<br />
défiance adressé aux autorités<br />
chinoises en 1995 par l’artiste Ai Weiwei<br />
fut le premier d’une série intitulée Etude<br />
de Perspective, qui compte plus d’une centaine<br />
de photographies similaires prises<br />
devant des symboles politiques ou culturels<br />
comme la Maison-Blanche, le Kremlin,<br />
la Tour Eiffel ou La Joconde. C’est aussi<br />
devenu, pour l’artiste chinois, une carte de<br />
visite et un emblème.<br />
Gao Yuan, Portrait d’Ai Weiwei, 2012. © Ai Weiwei Studio<br />
ENFANCE À LA DURE<br />
Artiste et activiste, Ai Weiwei (1957) a<br />
derrière lui une œuvre protéiforme où se<br />
mêlent peinture, sculpture, ready-mades,<br />
performances, installations, photos, vidéos<br />
et films documentaires qui ont en commun<br />
une expression d’injustice et de colère, un<br />
sens de l’image immédiat et un goût pour<br />
66
Crystal Ball, 2017, cristal, gilets de sauvetage, 100 x 100 x 100 cm. Collection privée. © Ai Weiwei Studio<br />
DÉTRUIRE L’ANCIEN<br />
Durant les premières années qui suivent<br />
son retour en Chine, il produit peu, préférant<br />
parcourir les marchés et les magasins<br />
d’antiquités pour y racheter des objets<br />
anciens. Il développe ainsi une connaissance<br />
approfondie et une passion pour<br />
l’artisanat traditionnel de son pays, qui<br />
sera à l’origine de performances provocatrices<br />
et controversées comme Dropping<br />
a Han Dynasty Urn, en 1995, où il brise<br />
un vase vieux de 2000 ans, reprenant mot<br />
pour mot le dicton de Mao Zedong : « Pour<br />
construire un nouveau monde, il faut détruire<br />
l’ancien. » Il couvrira aussi des vases<br />
antiques du logo de la boisson Coca-Cola<br />
ou d’une couche de peinture industrielle<br />
pour protester ironiquement contre la destruction<br />
du passé prônée par la révolution<br />
culturelle et par l’uniformisation engenl’ironie.<br />
Agé d’un an à peine, l’artiste fut<br />
exilé avec son père, le poète Ai Qing (1910-<br />
1996), dans une région aride aux portes<br />
du désert de Gobi. Il y survécut près d’une<br />
dizaine d’années dans des conditions difficiles,<br />
dans un abri creusé dans le sol, alors<br />
que son père devait nettoyer les latrines<br />
publiques du village voisin. Cette enfance<br />
à la dure a profondément marqué son<br />
œuvre, par un sens de la débrouillardise, un<br />
rapport aux objets trouvés, une empathie<br />
pour les exilés et les réfugiés, mais aussi<br />
une opposition aux pouvoirs aveugles. De<br />
retour à Pékin, à la fin des années 1970, il<br />
s’y inscrit à l’école de cinéma et participe<br />
aux premiers mouvements artistiques qui<br />
émergent au cœur du désert créatif laissé<br />
par la révolution culturelle (1966-1976),<br />
à la faveur du bref ‘‘Printemps de Pékin’’<br />
(1989). Lorsqu’il part pour l’Amérique,<br />
l’artiste annonce à sa mère qu’il reviendra<br />
en Picasso, même si c’est plutôt en héritier<br />
de Duchamp qu’il regagne son pays. Aux<br />
Etats-Unis, il découvre un art qu’il ne<br />
soupçonnait pas, Marcel Duchamp, Andy<br />
Warhol ou encore Jasper Johns. Le Français<br />
le fascine par un art qu’il perçoit comme<br />
ramené au cerveau et à des activités liées à<br />
Dans une approche très ‘‘warholienne’’,<br />
Ai Weiwei se met souvent en scène et en<br />
représentation dans ses œuvres.<br />
notre capacité de jugement. « J’ai toujours<br />
admiré son humour et sa manière de combattre<br />
les bras croisés », ajoute-t-il. A New<br />
York, sans le sou, Ai Weiwei commence par<br />
créer ses premiers ready-made avec des<br />
objets qu’il trouve autour de lui, chaussures,<br />
outils, instruments de musique ou<br />
cintre, avec lequel il reproduira le profil de<br />
Marcel Duchamp (Hanging Man, 1985). A<br />
la différence de l’approche détachée et plus<br />
conceptuelle du maître dadaïste, ses ready-made<br />
sont liés à un vécu et, plus tard, à<br />
un activisme politique. Cette pratique est<br />
une constante dans son œuvre, où il aime<br />
bousculer la signification qu’on attache<br />
aux objets les plus banals. En transposant<br />
ces artefacts dans d’autres matériaux, bois,<br />
marbre, verre ou thé, il cherche à changer<br />
la perception qu’on s’en fait et questionner<br />
leur valeur et leur authenticité.<br />
67
Porte métallique avec trous de balle, 2015. Collection privée. © Ai Weiwei Studio<br />
Zodiac (Dragon), 2019, briques LEGO®, 190 ×<br />
190 cm. Collection privée. © Ai Weiwei Studio /<br />
photo: Albertina, Vienne – Lisa Rastl and Reiner<br />
Riedler<br />
« Mes mains<br />
doivent toujours<br />
travailler. Si les<br />
mains ne travaillent<br />
pas, le cerveau ne<br />
fonctionnera pas. »<br />
AI WEIWEI<br />
drée par la mondialisation. Dans un esprit<br />
plus surréaliste, il recompose des meubles<br />
impossibles en assemblant des fragments<br />
de mobiliers antiques ou en les faisant<br />
fabriquer par des artisans héritiers des<br />
techniques d’assemblage traditionnelles.<br />
Fasciné par la maison que le philosophe<br />
autrichien Ludwig Wittgenstein a fait<br />
construire pour sa sœur, à Vienne, il se dit<br />
que lui aussi peut le faire. Ainsi, élabore-t-il<br />
les plans de sa maison-atelier de Caochangdi,<br />
dans la banlieue de Pékin. Quelques<br />
années plus tard, il fonde le bureau d’architecture<br />
Fake Design et collabore avec les<br />
architectes suisses Herzog & de Meuron<br />
pour la conception du stade national de<br />
Pékin, dit le ''nid d’oiseau'', emblème des<br />
Jeux olympiques de 2008.<br />
ENGAGEMENT POLITIQUE ET SOCIAL<br />
Le grand tremblement de terre qui frappe<br />
le Sichuan, en 2008, va bouleverser l’artiste<br />
et renforcer son engagement politique et<br />
social. Parmi les 90 000 victimes, nombreux<br />
étaient des enfants, ensevelis sous<br />
les décombres d’écoles mal construites sur<br />
base de plans et à l’aide de matériaux non<br />
fiables. Dès l’annonce de la catastrophe,<br />
Ai Weiwei se rend sur place et, avec l’aide<br />
de collaborateurs locaux, dresse une liste<br />
des noms et dates de naissance des 5 197<br />
enfants décédés, qu’il publie sur son site,<br />
à la grande fureur des autorités chinoises.<br />
Il n’en oublie pas pour autant ses réflexes<br />
artistiques en réalisant une imposante<br />
installation en forme de serpent composée<br />
de sac à dos d’enfants, à l’image de<br />
ceux retrouvés sous les décombres, ou en<br />
reproduisant les barres de métal tordues<br />
qui émergeaient des gravats pour les<br />
transformer en de menaçantes sculptures.<br />
Sa première exposition personnelle<br />
remonte à 2004. Rapidement, il devient<br />
une figure médiatique et est invité par les<br />
grands musées pour y réaliser des expositions<br />
comme celle de la Tate de Londres,<br />
en 2010, où il présente Sunflower Seeds<br />
dans le Turbine Hall. Cette spectaculaire<br />
installation et ses 100 millions de graines<br />
de tournesol en porcelaine, moulées et<br />
peintes à la main, constitue une allégorie<br />
du conformisme chinois, lorsque durant<br />
la révolution culturelle, Mao Zedong<br />
était comparé au soleil et sa population à<br />
des fleurs de tournesol tournées dans sa<br />
direction. Interdit de séjour et expulsé de<br />
Chine en 2015, après un séjour en prison,<br />
l’artiste s’installe à Berlin où il s’investit de<br />
plus en plus dans des projets ‘‘non-chinois’’.<br />
Avec Human Flow, il aborde le drame des<br />
réfugiés avec un film tourné dans 40 camps<br />
répartis dans 24 pays, tout comme dans<br />
Tyr, où il transforme des bouées-chambres<br />
à air en anneaux de marbre pour en faire<br />
un empilement de sobres couronnes mortuaires<br />
; de même que dans la gigantesque<br />
sculpture en latex noir Law of the journey,<br />
zodiaque de soixante mètres de longueur<br />
flottant dans le vide, comprenant à son<br />
bord les silhouettes de 258 réfugiés.<br />
68
En transposant<br />
des artefacts dans<br />
d’autres matériaux,<br />
bois, marbre, verre<br />
ou thé, l’artiste<br />
souhaite changer la<br />
perception qu’on s’en<br />
fait et questionner<br />
leur valeur et leur<br />
authenticité.<br />
HOMME D’IDÉES<br />
Aujourd’hui, Ai Weiwei travaille entouré<br />
d’une équipe d’une trentaine de personnes<br />
aux compétences diverses qu’il considère<br />
comme sa famille. Même s’il reste<br />
un manuel, l’artiste se perçoit comme un<br />
homme d’idées. « Mes mains doivent toujours<br />
travailler. Si les mains ne travaillent<br />
pas, le cerveau ne fonctionnera pas », a-t-il<br />
ainsi déclaré. Dans une approche très<br />
‘‘warholienne’’, il se met souvent en scène<br />
et en représentation dans ses œuvres. Ici,<br />
il reprend la pose du petit réfugié kurde<br />
dont on a retrouvé le cadavre échoué sur<br />
une plage turque ; là, il apparait nu et<br />
bondissant à l’arrière-plan de la transposition<br />
en LEGO® du Cri de Munch. Dans<br />
S.A.C.R.E.D., il représente le quotidien<br />
banal et humiliant de sa vie en prison, lors<br />
de ses 81 jours de détention en 2011, avec<br />
des figurines en fibre de verre grandeur<br />
nature de lui-même et de ses gardiens. Un<br />
auto-centrisme qui peut agacer certains,<br />
auxquels il répond qu’il fait de son personnage<br />
un ready-made pour faire avancer les<br />
projets qui lui tiennent à cœur. Ce faisant,<br />
il adopte aussi un rapport décomplexé au<br />
marché, déclinant ses œuvres iconiques<br />
en multiples éditions et matériaux. Durant<br />
la pandémie, lorsque la Chine et Wuhan<br />
étaient sous cloche, il a ainsi imprimé sur<br />
des masques chirurgicaux des gravures de<br />
son fameux doigt d’honneur, mis en vente<br />
sur eBay, ce qui lui aurait permis de récolter<br />
plus de 1,4 millions de dollars reversés<br />
à des associations humanitaires locales.<br />
Sur le second marché, Ai Weiwei demeure<br />
un nom porteur. Le choix est large depuis<br />
des éditions de graines de tournesol en<br />
porcelaine valant une bonne dizaine<br />
d’euros, des éditions de photographies ou<br />
des éditions de son doigt en bois, verre<br />
ou métal, jusqu’à des œuvres muséales,<br />
un vase Coca-Cola, vendu 665.000 dollars<br />
chez Phillips en 2014, Forever Bicycles,<br />
assemblage de 42 fragments de bicyclettes<br />
pour 730.310 dollars chez Sotheby’s Hong<br />
Kong, en 2015, ou encore ses douze têtes<br />
Surveillance Camera with Plinth, 2015, marbre.<br />
© Ai Weiwei Studio / photo : Albertina, Vienne – Lisa<br />
Rastl and Reiner Riedler<br />
en bronze d’animaux du fameux zodiaque<br />
du Palais d’été, dispersé en 1860, vendues<br />
pour 3,4 millions de livres sterling chez<br />
Phillips, à Londres. Désormais ancré en<br />
Occident, mais profondément imprégné<br />
de culture chinoise, Ai Weiwei est l’artiste<br />
global par excellence. Paradoxal et disruptif,<br />
il est convaincu que tout est art et peut<br />
devenir objet de réaction ou de réflexion.<br />
VISITER<br />
Study of Perspective, Eiffel Tower, 1999. Albertina, Vienne – The ESSL Collection. © Ai Weiwei Studio /<br />
photo : Mischa Nawrata<br />
Exposition Ai Weiwei. In search of<br />
Humanity,<br />
Kunsthal<br />
Rotterdam<br />
www.kunsthal.nl<br />
du 30-09 au 03-03-2024<br />
69
A Dream of Wholeness in Parts, 2021, film. © de l’artiste / Courtesy Chi-Wen Gallery / Soft Opening<br />
Sin Wai Kin<br />
Dédoublement<br />
de personnalité<br />
Entre Jessica Rabbit et Marilyn Monroe, les archétypes surréalistes de<br />
Sin Wai Kin explorent l’identité de genre, critiquent la représentation<br />
de la féminité, les normes de beauté et l’imagerie ultra-sexuée. Dans<br />
l’air du temps, l’artiste visuelle canadienne questionne sans cesse la<br />
notion de non-binarité avec ces maîtres-mots que sont l’intensité, la<br />
performance et la théâtralité…<br />
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT<br />
70
Née Victoria Sin à Toronto en 1991,<br />
Sin Wai Kin impose son esthétique<br />
sur la scène internationale.<br />
Nommée au Turner Prize 2022,<br />
elle remporte en <strong>2023</strong> le Baloise Art Prize<br />
(Art Basel). Et d’emblée, on commet une<br />
erreur. L’artiste – qui s’exprime par la performance,<br />
l’image animée, l’écriture, l’installation<br />
et l’édition de fanzines – demande<br />
à être évoquée, non par le pronom genré<br />
‘‘elle’’, ni même par le très clivant et actuel<br />
‘‘iel’’, mais par l’emploi de ‘‘ils/elles’’ (they/<br />
them). Oubliez dès lors le singulier, la jeune<br />
femme revendique sa pluralité, se considérant<br />
métisse et non-binaire.<br />
Sin-Wai Kin dénonce<br />
la représentation<br />
de la féminité, les<br />
normes de beauté<br />
occidentales,<br />
l’imagerie sexuée…<br />
NOM CHINOIS<br />
Diplômée du Camberwell College of Arts et<br />
du Royal College of Arts (Londres), Victoria<br />
Sin est âgée de 17 ans lorsqu’elle commence<br />
à s’intéresser à l’univers drag, soit des performances<br />
utilisant le vêtement, le maquillage<br />
et la coiffure pour créer une incarnation<br />
exagérée de la féminité. Fréquentant les<br />
bars gays, elle s’investit sur la scène créative<br />
queer, travaillant à déconstruire le genre. Au<br />
même moment, elle prend conscience de sa<br />
non-binarité. Un constat qui nourrit inlassablement<br />
sa pratique. Depuis 2017, Victoria<br />
Sin joue de la fiction spéculative, employant<br />
les plus diverses métaphores, pour tirer à<br />
boulets rouges sur nos attitudes et comportements<br />
normatifs vis-à-vis du genre et des<br />
discours historiques sur l’identité. Explorant<br />
sans relâche l’univers drag, l’artiste dénonce<br />
la représentation de la féminité, les normes<br />
de beauté occidentales, l’imagerie sexuée…<br />
En mars 2021, à l’occasion de la présentation<br />
de son film A Dream of Wholeness in Parts,<br />
Sin Wai Kin annonce la mise en retrait de<br />
‘‘Victoria Sin’’. Une déclaration réalisée par<br />
l’intermédiaire de la revue digitale NOWNESS<br />
(qui lui consacre le premier épisode d’une<br />
série commandée par Art Basel). Un retour<br />
à ses origines : Sin Wai Kin étant le nom<br />
chinois qui lui a été donné à sa naissance.<br />
MOI EST UN AUTRE<br />
Dans ce « rêve de plénitude », Sin Wai Kin<br />
marie la dramaturgie chinoise traditionnelle<br />
et l’univers drag-queen. Cet arrêt sur image<br />
réunit les deux protagonistes, apathiques<br />
et complètement artificiels. Assis face à<br />
face, ils se dévisagent. Symbole politique<br />
par excellence, un échiquier les sépare. Ils/<br />
elles semblent en tous points identiques.<br />
Perruques foncées, blazers un peu trop<br />
ajustés, jupes assorties qui rappellent le look<br />
des pin-up des années 1950, des chaussures<br />
à plateformes massives décorées des fioritures<br />
habituellement réservées aux robes de<br />
mariée. Et que dire de leurs décolletés, imposantes<br />
poitrines en plastique sur lesquelles<br />
ruissellent des cascades de strass ? Et pourtant,<br />
un détail les distingue : leur maquillage.<br />
Voilà l’une des caractéristiques des opéras<br />
cantonais et pékinois, productions ayant<br />
inspiré l’artiste, dans lesquels les rôles sont<br />
strictement établis. Sin Wai Kin rapproche<br />
le premier individu de l’archétype féminin<br />
(se prénommant Dan), avec le rose et le bleu<br />
pour couleurs dominantes, soit des teintes<br />
qui symbolisent l’intégrité et la vigueur.<br />
Aussi, la direction de ses sourcils lui confère<br />
un air innocent, discret et doux. Le rôle<br />
masculin, Sheng, présente du jaune et du<br />
vert, soit des couleurs associées à la ruse et<br />
à l’irascibilité. Ses sourcils le font apparaître<br />
en colère ou cruel. Sur les murs, deux œuvres<br />
faisant directement référence à d’autres<br />
scènes du film. La plus évidente, cette Vénus<br />
de Botticelli qui renvoie explicitement à un<br />
plan dans lequel Sin Wai Kin pose, debout,<br />
poitrine nue, sur un rocher battu par les<br />
vagues de la côte chinoise. La citation est<br />
limpide, la symbolique multiple.<br />
SURFER<br />
www.art.baloise.com<br />
71
Le couteau<br />
Arme et ustensile aux multiples métamorphoses<br />
Il figure parmi les tout premiers objets fabriqués par l’homme, parmi<br />
les plus utiles aussi puisqu’il permet de trancher, de séparer, de gratter,<br />
d’embrocher… Mais, si le couteau est avant tout pratique, il endosse<br />
aussi un rôle symbolique, reflétant le niveau social, la richesse, tenant<br />
place dans certains rituels. Toutes ces raisons expliquent pourquoi le<br />
couteau a toujours fait et fait, aujourd’hui encore, l’objet du plus grand<br />
soin dans sa confection.<br />
TEXTE : ANNE HUSTACHE<br />
Lorsqu’en 1991 fut découverte la<br />
momie d’Ötzi, homme du néolithique<br />
mort il y a environ 4600 ans, elle<br />
était accompagnée de divers outils<br />
et armes, dont un couteau. Les recherches<br />
ont récemment démontré qu’il s’agissait plus<br />
d’un marqueur social que d’un instrument<br />
puisqu’il ne semble pas avoir été utilisé. Mais<br />
sa forme cependant et les matières utilisées<br />
(silex taillé fiché dans un manche de bois)<br />
correspondent bien à ce qu’utilisèrent nos<br />
plus anciens ancêtres. La lame de métal apparaît<br />
chez les Romains et prend rapidement<br />
le dessus sur d’autres matières. Pendant<br />
longtemps, le couteau sert essentiellement<br />
de tranchoir à table, où chacun mange avec<br />
les doigts. Mais il aide aussi à ‘‘piquer’’ les<br />
morceaux pour les déposer ensuite dans son<br />
assiette. Chacun apporte alors son propre<br />
couteau. Née au Moyen Âge, la fourchette<br />
ne se répandra que petit à petit et l’usage<br />
des couverts, tels que nous les connaissons<br />
aujourd’hui, n’apparaît qu’au XVIIe siècle,<br />
pour ne se généraliser qu’au XVIIIe siècle.<br />
Apparat<br />
-3600 / -3300 av. J.-C.<br />
Ce magnifique couteau d’apparat n’a jamais<br />
servi : il ne comporte en effet aucune<br />
trace d’usure. En outre, son manche est<br />
richement orné sur ses deux faces, celle<br />
à l’avant de scènes de bataille et navigation,<br />
renvoyant sans doute à des victoires<br />
militaires égyptiennes. Celle à l’arrière,<br />
qui comporte une ‘‘bossette’’ servant sans<br />
doute à attacher le couteau, comporte<br />
des scènes mythologiques qui témoignent<br />
d’une influence mésopotamienne, tant au<br />
niveau du thème (maître des fauves) que<br />
du style. Lorsque ce couteau fut proposé<br />
à la vente, sa lame de silex était séparée<br />
du manche. Ce sont les spécialistes du<br />
Louvre qui ont compris que les deux parties<br />
s’emmanchaient parfaitement.<br />
Couteau du Gebel el-Arak, Egypte, Nagada II, silex,<br />
ivoire d’hippopotame, L. 25,50 cm. Paris, Musée<br />
du Louvre, inv. E 11517. © Musée du Louvre/ photo :<br />
Christian Décamps<br />
72
Eplucheur ?<br />
IIIe siècle<br />
Ce couteau à lame d’acier rappelle que les Romains furent les premiers, en<br />
Europe, à réaliser cet outil en métal. Ils ont d’ailleurs multiplié les couteaux,<br />
spécifiant leur usage par des noms précis. On leur doit aussi l’invention du<br />
couteau pliant, particulièrement prisé des soldats. Ce petit couteau était<br />
d’usage courant et, comme d’autres exemplaires de ce type, son manche est<br />
sculpté. Celui-ci est façonné en forme de bras, dont la main tient une forme<br />
sphérique. Est-ce un fruit ? Il indique ainsi la fonction possible de l’ustensile.<br />
Mais, peut-être cette main tendue, offrant un orbe, revêt-elle une signification<br />
symbolique ?<br />
Couteau au manche orné d’une main tenant un orbe, Rome, alliage de cuivre, acier, 13,4 x 1,1 x<br />
1,2 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 17.192.253.<br />
Droit au cœur<br />
1450-1521<br />
Les sacrifices humains sont caractéristiques des cultures méso-américaines,<br />
et dans l’enceinte du grand temple de l’ancienne Mexico (Tenochtitlan), les<br />
prêtres offraient aux dieux le cœur fraîchement arraché de leurs victimes. De<br />
nombreux couteaux sacrificiels ont ainsi été préservés, mais celui-ci est particulièrement<br />
rare. D’une part, parce qu’il est entier, d’autre part parce que la<br />
somptuosité de son décor suggère qu’il n’était pas destiné à l’usage rituel mais<br />
plutôt comme un don symbolique. Son manche prend la forme d’un homme<br />
accroupi : il s’agit d’un ‘‘chevalier aigle’’, représentant de l’élite militaire. Dans la<br />
mythologie mexicaine, l’aigle symbolise la force du jour et est sensé conduire<br />
le soleil, chaque matin, du monde souterrain vers le ciel.<br />
Couteau sacrificiel, Mexique, culture Aztèque ou Mixtèque, calcédoine<br />
(lame), bois de cèdre (manche), mosaïque de turquoise et<br />
coquillages, malachite, fibre d’agave, L. 32,3 cm. Londres, The British<br />
Museum, inv. Am, St.399. © The Trustees of the British Museum<br />
Cadeau d’amour<br />
1597<br />
Offrir, de la part du futur marié à la mariée, un set de deux couverts, soit une<br />
fourchette et un couteau dans un étui, fut un temps assez courant. Ce couteau au<br />
manche d’or, délicatement décoré de nielle, en constitue un bel exemplaire. Ces motifs,<br />
typiques du XVIe siècle, que sont grotesques, chérubins, médaillons et dieux de<br />
la mythologie, ont directement été inspirés d’un recueil de gravures traitant de l’ornement,<br />
réalisé par Théodore de Bry (1528-1598). Ce graveur, originaire de Liège, qu’il<br />
quitta parce qu’il était protestant, fut surtout célèbre pour ses illustrations des récits<br />
entourant la découverte du Nouveau Monde. Mais le décor de ce couteau reprend<br />
directement des motifs sciemment composés pour orner les manches de couverts.<br />
La date et les initiales sont gravés sur l’un des côtés de l’objet.<br />
Couteau de couverts de mariée, Pays-Bas du Nord, or, fer, nielle, 16,6 x 2,1 cm. Amsterdam, Rijksmuseum,<br />
inv. BK-1975-79-B.<br />
73
A la mode<br />
1687<br />
Ce type de couteau était très prisé dans le dernier quart du XVIIe siècle. Il se compose<br />
d’une lame d’acier au bout arrondi (caractéristique de la production de Sheffield) et<br />
d’une figurine féminine habillée à la mode de l’époque. Toutefois, les traits du visage<br />
de la belle figurant sur le manche sont plutôt indiens, ce qui indique que l’ivoire aurait<br />
été sculpté à Goa, alors que la ville était sous domination portugaise. Souvent, des artisans<br />
locaux réalisaient ces produits destinés à l’exportation. Ce couteau a été assemblé<br />
par un certain Vigo, coutelier de Sheffield, qui a gravé son nom sur la lame.<br />
Vigo, Couteau, Sheffield, acier et ivoire, L. 21,7 cm. Londres, The Victoria and Albert Museum, inv.<br />
CIRC.63-1909.<br />
Impérial<br />
ca. 1760-1770<br />
Ce couteau provient d’un service à dessert<br />
que l’impératrice Marie-Thérèse d’Autriche<br />
offrit à Madame Geoffrin, en 1770. Marie-<br />
Thérèse Rodet, épouse Geoffrin, joua un<br />
rôle essentiel dans la vie parisienne de<br />
son époque : salonnière de premier plan,<br />
elle reçut les grandes personnalités du<br />
monde littéraire et tissa un réseau de<br />
relations à l’échelle de l’Europe. Sa réputation<br />
était telle qu’elle fut reçue à Vienne<br />
par l’impératrice Marie-Thérèse. Suite à<br />
cette rencontre, elle se vit offrir ce service<br />
de porcelaine envoyé par la souveraine<br />
elle-même. Il fut produit par la Manufacture<br />
de porcelaine de Vienne, fondée par<br />
Du Pasquier en 1717. L’envoi, en 1758,<br />
par Louis XV d’un service en porcelaine<br />
de Sèvres à la Cour de Vienne y suscita<br />
une évolution stylistique vers les modèles<br />
français. Ce service illustre parfaitement<br />
cette influence. Si le profil de la plupart<br />
des pièces relève d’une esthétique rocaille<br />
germanique, le décor de rubans peints de<br />
bleu rehaussé d’or, scandés par des nœuds<br />
moulés alternant avec des palmettes<br />
peintes à l’or sur fond blanc, est d’esprit<br />
purement français.<br />
Ignace-Joseph Würth, Couteau d’un service à dessert,<br />
Manufacture impériale de Vienne, porcelaine,<br />
vermeil, L. 24 cm. Paris, Musée du Louvre, inv.:<br />
OA.2020.23.13.3. © Musée du Louvre / photo : Hervé<br />
Lewandowski<br />
Oriental<br />
XVIIIe siècle<br />
Arme blanche orientale, le khanjar (ou cangiar) est originaire de Perse. La<br />
délicate courbure de sa lame d’acier, avec crête centrale et pointe gonflée, ainsi<br />
que les volutes élégantes de son manche en font une pièce caractéristique du<br />
costume masculin oriental. Ce couteau cérémoniel s’est largement répandu<br />
dans le monde islamique, notamment dans la péninsule Arabique, plus particulièrement<br />
au Sultanat d’Oman où il est considéré comme un symbole culturel<br />
national. Il se glisse traditionnellement à la ceinture. Cet exemplaire ancien<br />
fut réalisé dans l’Inde moghole, comme l’indique le superbe motif émaillé de<br />
sa poignée au pommeau arrondi, incrustée d’or et de pierres précieuses, formant<br />
tiges de défilement d’où émergent bourgeons et fleurs de lotus.<br />
Khanjar (dague ou couteau cérémoniel), Inde, acier, émail, or, pierres précieuses, L. 32 cm.<br />
© Oriental Art Auctions<br />
74
Délicat<br />
ca. 1899-1908<br />
Multiforme et multi-usage, le couteau peut aussi servir des causes plus<br />
intimes, comme ouvrir les enveloppes et l’on aime à imaginer que ce délicat<br />
coupe-papier ornait le bureau d’une dame en attente de tendres missives.<br />
Rarement un si bel équilibre aura été atteint entre la forme, d’une sobriété<br />
presque austère, et le décor floral, symétrique et pourtant plein de vie.<br />
L’influence de l’Art nouveau s’y fait subtilement sentir. Si Karel Fabergé est<br />
surtout connu pour ses fameux œufs, il était avant tout joaillier, créant bijoux<br />
et précieux objets de fantaisie.<br />
Karl Fabergé, Couteau coupe-papier, Moscou, argent, L. 25,5 cm. © Sotheby’s<br />
Présidentiel<br />
1934<br />
Cet exceptionnel et important couteau pliant a appartenu<br />
à Albert Lebrun, Président de la République française entre<br />
1932 et 1940. De style laguiole (lame et manche droits),<br />
il fut fabriqué par le coutelier Thérias, à Thiers, avec un<br />
manche en ivoire sculpté par le génial Nicolas Crocombette<br />
(1863-1955), devenu à la fin du XIXe siècle un décorateur<br />
hors-pair de manches de beaux couteaux et considéré<br />
depuis comme quasiment sans égal. Les flasques en ivoire<br />
sont ici sculptées de têtes de femme au bonnet phrygien,<br />
symbole de la République, et de fleurs. A deux lames, un<br />
poinçon et un tire-bouchon en acier, par ses fonctionnalités,<br />
cette pièce n’est pas sans rappeler les fameux couteaux<br />
créés en 1890 à la demande de l’Armée suisse.<br />
Nicolas Crocombette pour Thérias, Couteau pliant, France, ivoire, acier, L. 61<br />
cm (ouvert). Goxe Belaisch / Hôtel des Ventes, Enghien, 06-02-2022. © Goxe<br />
Belaisch - 55.000 €<br />
Retour aux sources<br />
2016<br />
Le designer brésilien Klivisson Dennison Campelo dos Santos souhaitait<br />
créer un couteau de cuisine, à la fois esthétique et multifonctionnel.<br />
Il s’est spontanément tourné vers les premiers couteaux connus de<br />
l’Histoire, les silex bifaces, pour en comprendre la géométrie interne. Le<br />
couteau de cuisine IP Knife est ainsi né de ces recherches : en épurant<br />
les lignes, le créateur est arrivé à un couteau au profil fuselé, d’un design<br />
assez futuriste, caractérisé par des formes géométriques chevauchant<br />
des figures organiques. Fabriqué en pierre taillée, l’objet se décline en<br />
deux couleurs, le noir corbeau ou le blanc neige.<br />
Klivisson Campelo pour Monkiy’s Design, Couteau IP, 2016, pierre, L. 20 cm.<br />
© de l’artiste / Monkiy’s Design<br />
75
Kurt Peiser<br />
Peintre de<br />
l'empathie<br />
Campo & Campo (avec 136 tableaux) et le musée De Reede (avec 35<br />
œuvres graphiques) consacrent simultanément une exposition à ce<br />
peintre un peu oublié qu’est Kurt Peiser, grâce à la passion de deux<br />
collectionneurs. Rencontre avec Pierre Buch, qui a sélectionné les œuvres<br />
et nous parle de son talentueux grand-père.<br />
TEXTE : BEN HERREMANS<br />
Blizzard, ca. 1950, huile sur toile, 56,5 x 64,5 cm. © Pierre Buch<br />
76
Ces deux expositions<br />
visent à prouver<br />
qu’il avait atteint la<br />
perfection tant sur le<br />
plan technique que<br />
dans le choix de ses<br />
thèmes et l’expression<br />
des émotions.<br />
Le peintre, dessinateur et graveur<br />
anversois Kurt Peiser (1887-1962) a<br />
légué une impressionnante œuvre,<br />
demeurée toutefois méconnue.<br />
Depuis vingt ans, Pierre Buch étudie de<br />
près l’œuvre de son grand-père, intérêt<br />
qu’il qualifie de passion aux motivations<br />
émotionnelles. « Cela occupe mes pensées<br />
tous les jours. Ma banque de données<br />
contient douze mille documents. L’exploration<br />
de son œuvre est une initiative<br />
intime, qui s’accompagne de nombreux<br />
souvenirs personnels. Mais il faut que le<br />
monde sache qui était Kurt Peiser pour<br />
apprécier son œuvre. » Il est né à Anvers<br />
et mort à Uccle. D’origine juive allemande,<br />
ses parents quittent Berlin pour Anvers<br />
en 1885. Son père, chimiste de renom, est<br />
employé comme directeur de la sucrerie<br />
de Tirlemont. Son fils devient, dans le<br />
cadre de sa formation artistique, élève<br />
de Gerard Jacobs à l’Académie royale des<br />
Beaux-Arts d’Anvers où il expose, pour la<br />
première fois, en 1907. Sept ans plus tard,<br />
une deuxième exposition entraîne une<br />
sanction pécuniaire pour ‘‘outrage aux<br />
bonnes mœurs’’ : onze tableaux en sont<br />
retirés. Durant la Première Guerre mondiale,<br />
il s’établit à Bruxelles où ses parents<br />
habitent déjà. Il épouse Renée Groeninckx,<br />
elle-même peintre, avec laquelle<br />
il a une fille, Irma. Kurt Peiser élabore une<br />
œuvre vaste et variée, tant sur un plan<br />
technique que thématique, des créations<br />
graphiques aux peintures. La vie au port<br />
d’Anvers et, plus tard, dans le quartier des<br />
Marolles à Bruxelles furent ses principales<br />
sources d’inspiration. Il a connu<br />
son ‘‘moment de gloire’’ en 1929, avec une<br />
exposition rétrospective en la prestigieuse<br />
Galerie Georges Giroux, à Bruxelles. Mais,<br />
à son décès, il disparaît totalement de<br />
l’histoire de l’art.<br />
Joyeux Soupeur, ca. 1928, huile sur toile, 61,5 x 50,5 cm, © Pierre Buch<br />
MÉCONNU<br />
Pierre Bruch, aux côtés des collectionneurs<br />
Thomas Helmer et Jan Verstappen,<br />
est l’organisateur des deux expositions<br />
actuelles : « Ce projet a vu le jour à la<br />
demande de Campo & Campo, explique<br />
Jan Verstappen. Le musée De Reede, qui<br />
avait organisé une exposition sur l’artiste<br />
en 2018, s’est joint à nous. Les galeries<br />
notent qu’il existe une demande d’œuvres<br />
de qualité de l’artiste, qui obtiennent des<br />
résultats élevés aux enchères. Leur valeur<br />
marchande varie selon les thèmes abordés.<br />
Il y a quelques années, chez Horta,<br />
un autoportrait était adjugé 8.000 euros. »<br />
De leur propre aveu, les deux collectionneurs<br />
souhaitent ouvrir les yeux du public<br />
et prouver que Kurt Peiser avait atteint<br />
la perfection, tant sur un plan technique<br />
que dans le choix de ses thèmes et l’expression<br />
des émotions. Jan Verstappen :<br />
« Kurt Peiser est un grand peintre, hélas<br />
Kurt Peiser dans son atelier. © D. R.<br />
77
<strong>COLLECT</strong> : Qui était Kurt Peiser ?<br />
« C’était d’abord mon grand-père, avant<br />
d’être un peintre qui remporta un certain<br />
succès au début du XXe siècle. Sa vie<br />
durant, il a travaillé et est quasi mort le<br />
pinceau à la main. Sa production est, par<br />
conséquent, immense. Il a parfois eu cinq<br />
expositions par an. »<br />
On le surnomme ‘‘le peintre de la misère’’…<br />
« Ce n’est pas faux, mais un peu réducteur.<br />
On lui a collé cette étiquette, mais Kurt<br />
Peiser est bien plus que cela. En 2015, j’ai<br />
rédigé l’ouvrage Kurt Peiser – Le peintre du<br />
peuple. Si je devais le réécrire, je choisirais<br />
plutôt comme sous-titre Le peintre<br />
de l’empathie. Il peignait la douleur de<br />
l’homme, telle qu’il la voyait. Avec empathie,<br />
mais sans compassion. Il n’avait aucune<br />
intention de porter accusations ou<br />
protestations. Il souhaitait confronter son<br />
public à la réalité de la rudesse de la vie,<br />
sans le pousser à la compassion : rendre<br />
avec réalisme ce que chacun éprouve à<br />
la vue de cette réalité. Mais tout n’est pas<br />
aussi noir dans son œuvre. Il a effectué de<br />
superbes marines et vues de plages, dans<br />
lesquelles règne aussi une grande joie. On<br />
y voit des gens qui font la fête. »<br />
Saturé d’alcool, 1924, huile sru toile, 94 x 74 cm. © Pierre Buch<br />
« Il peignait la<br />
douleur de l’homme,<br />
telle qu’il la voyait.<br />
Avec empathie, mais<br />
sans compassion »<br />
méconnu. Il est incompréhensible que les<br />
musées possèdent aussi peu d’œuvres de<br />
lui, car il produisait de véritables pièces<br />
muséales. L’Accordéoniste fut exposé<br />
récemment au Kunstuur de Malines. Ce<br />
tableau provient de la collection de Hans<br />
Bourlon, co-initiateur du Kunstuur, qui<br />
l’avait acquis dans une galerie anversoise.<br />
Il ne connaissait pas l’artiste, mais fut<br />
émerveillé par cette œuvre. »<br />
PEINTRE ET REPORTER<br />
Le petit-fils de l’artiste, Pierre Buch (73<br />
ans), a fait carrière dans l’édition de livres<br />
d’art et est un photographe passionné. Il<br />
a aujourd’hui l’impression, grâce à la préparation<br />
de ces deux expositions, d’être<br />
parvenu à comprendre l’objectif que<br />
poursuivait son aïeul. Rencontre chez lui,<br />
à Wezembeek-Oppem.<br />
Cette appellation de ‘‘peintre du peuple’’<br />
va dans le sens de ses convictions. Fils de<br />
bonne famille, pourquoi est-il devenu<br />
communiste ?<br />
« C’est encore une fois cette empathie.<br />
Les docks et usines du sud d’Anvers, les<br />
terrains vagues tout autour et les quais de<br />
l’Escaut, cela lui rappelait sa jeunesse. Les<br />
enfants des dockers, ouvriers et bateliers<br />
étaient ses amis. Cet univers l’attirait.<br />
C’était son côté social. »<br />
Communiste et juif, ce fut un avantage<br />
pour sa carrière, non ?<br />
« Il aborde à peine sa judéité dans son<br />
œuvre. Cela ne l’intéressait pas vraiment. »<br />
Qu’est-ce qui l’intéressait alors ?<br />
« Kurt Peiser fut peintre et reporter de son<br />
époque. Il peignait ce qu’il vivait. Et il le vivait<br />
parce qu’il le peignait. Il peignait la vie du<br />
peuple parce qu’il rencontrait de préférence<br />
des gens ordinaires. C’est la raison pour laquelle<br />
il fréquenta le port d’Anvers et les Marolles,<br />
à Bruxelles. Il lui importait de rendre<br />
compte, dans son œuvre, du spectacle de la<br />
vie qu’il avait choisie. C’est le peintre de l’histoire<br />
de la classe populaire. Mais ses thèmes<br />
sont intemporels et universels. »<br />
78
« Le succès<br />
ou l’échec ne<br />
l’intéressaient pas »<br />
Pourquoi est-il tombé dans l’oubli ?<br />
« Il fut catalogué comme peintre social.<br />
Ses autres œuvres n’étaient plus montrées.<br />
Et il s’est rendu compte que la bourgeoisie<br />
préférait ne pas accrocher de tableaux de<br />
personnes en déchéance. Mais le succès<br />
ou l’échec, cela ne l’intéressait pas. »<br />
Il ne suivait aucune tendance, comment<br />
décririez-vous son style ?<br />
« Il n’en faisait qu’à sa tête. Une seule chose<br />
comptait : être juste. Il était techniquement<br />
supérieur, ses gravures le montrent<br />
clairement. Sur le plan des émotions et de<br />
l’empathie, il fait partie des impressionnistes.<br />
Mais dans ses efforts de montrer<br />
‘‘la condition humaine’’, il est expressionniste.<br />
Kurt Peiser synthétise à merveille,<br />
avec une touche de réalisme, la sensibilité<br />
impressionniste et la volonté expressionniste.<br />
C’est ce qui le rend exceptionnel. Le<br />
peintre Charles Degroux, le photographe<br />
George Brassaï et l’Ashcan School étaient<br />
ses références – pas sur le plan du style,<br />
mais des thématiques. »<br />
Kurt Peiser est un maître du clair-obscur<br />
et un coloriste. Il ajoute même une touche<br />
d’optimisme dans ses œuvres pessimistes.<br />
« Il disait : ‘‘Le soleil brille même par un<br />
jour gris, parce qu’il brille dans mon cœur’’.<br />
De fait, un tiers de lumière, deux tiers<br />
d’ombre, telle était sa formule. Il admirait<br />
Rembrandt et Goya. »<br />
Quels furent les critères de sélection pour<br />
ces deux expositions ?<br />
« Je souhaite libérer Kurt Peiser des étiquettes<br />
qui lui restent collées, le montrer<br />
dans son intégralité, avec des choses que<br />
nul ne connaît de lui et illustrer de cette<br />
façon l’immense variété de son œuvre.<br />
Mais révéler en même temps la cohérence<br />
dans cette diversité. »<br />
Comment définiriez-vous cette cohérence ?<br />
« L’obsession de s’améliorer sans cesse. De<br />
se rapprocher davantage des sentiments de<br />
ses personnages. De mieux les comprendre<br />
pour mieux pouvoir les reconstruire. Il est<br />
allé très loin dans cette amélioration de soi. »<br />
À quel moment considérez-vous que ces<br />
expositions sont réussies ?<br />
« Quand les visiteurs sont fascinés, peut-être<br />
au-delà de leurs préjugés, par ce qu’ils voient<br />
et quand ils disent : ‘‘Comment se fait-il que<br />
nous ne connaissions pas cet artiste ?’’ Pour<br />
qu’ils se rendent compte qu’il y a toujours des<br />
choses nouvelles à découvrir. »<br />
Pierrot, 1962, huile sur toile, 160 x 100 cm. © Pierre<br />
Buch<br />
VISITER<br />
Kurt Peiser<br />
Campo & Campo<br />
Berchem<br />
www.campocampo.be<br />
du 08-09 au 07-10<br />
Kurt Peiser<br />
Musée De Reede<br />
Anvers<br />
www.museum-dereede.com<br />
du 08-09 au 04-12<br />
SURFER<br />
Kermesse de Louvain, 1930, huile sur toile, 72 x 100 cm. © Pierre Buch<br />
www.kurtpeiser.be<br />
79
Focus<br />
International<br />
85.305.800 £ (99.204.000 €)<br />
Gustav Klimt, Dame à l’éventail, 1917-1918, huile<br />
sur toile,100,2 x 100,2 cm. Sotheby’s, Londres,<br />
27-06. © Sotheby’s Art Digital Studio<br />
189.000 £ (220.000 €)<br />
Ahmed Mater, Magnetism (Triptych), 2021, tirage photographique,<br />
136,7 x 319,3 cm. Christie’s, Londres, 28-06. © Christie’s Images Ltd.<br />
ON A VENDU<br />
Le dernier Klimt<br />
chez Sotheby’s<br />
Une œuvre fameuse de Gustav<br />
Klimt, Dame à l’éventail, que<br />
l’artiste réalisa durant la dernière<br />
année de sa vie, était adjugée le 27<br />
juin à Londres pour 85,3 millions de<br />
livres sterling (99,2 millions d’euros)<br />
chez Sotheby’s. Il s’agit d’un nouveau<br />
record européen toutes catégories<br />
confondues. Gustav Klimt<br />
avait entamé la toile en 1917, une<br />
année avant sa mort, à l’âge de 55<br />
ans. On y voit une femme brune,<br />
à l’identité inconnue, vêtue d’une<br />
robe ample et l’épaule dénudée,<br />
tenant un éventail à la main. Derrière<br />
elle, on retrouve les motifs et<br />
couleurs souvent vus chez l’artiste,<br />
tels que oiseaux bleus et verts, ou<br />
fleurs sur fond jaune doré. Cette<br />
toile faisait partie d’une collection<br />
privée depuis 1994, qui l’avait alors<br />
acquise 12 millions de dollars, déjà<br />
chez Sotheby’s. Il s’agit, selon Artprice,<br />
d’une plus-value de +805%<br />
en 29 ans.<br />
Record pour<br />
Ahmed Mater chez<br />
Christie’s<br />
L’œuvre s’inspire des rituels<br />
complexes du Hajj, le pèlerinage<br />
annuel à La Mecque au cours<br />
duquel les fidèles tournent autour<br />
du sanctuaire en forme de cube<br />
connu sous le nom de Kaaba, dans<br />
le sens inverse des aiguilles d’une<br />
montre. Œuvre du Saoudien<br />
Ahmed Mater (1979), Magnetism<br />
fut exposé pour la première fois<br />
sous la forme d’une installation<br />
à la Biennale de Venise en 2009,<br />
des variantes ayant ensuite été<br />
exposées au British Museum, au<br />
Victoria and Albert Museum et à<br />
l’Arab American National Museum<br />
de Détroit. En 2016, l’artiste<br />
devenait le premier saoudien<br />
à bénéficier d’une exposition<br />
personnelle au Smithsonian<br />
Institute de Washington, D.C. Une<br />
version imposante, en triptyque,<br />
de cette œuvre séminale faisait<br />
partie de la vacation en art des<br />
XXe et XXIe siècles, organisée par<br />
Christie’s London, le 28 juin. Elle<br />
établissait un record du monde<br />
pour l’artiste en s’adjugeant<br />
189.000 livres sterling (220.000<br />
euros). Ce résultat confirme<br />
sa position de pilier de l’art<br />
contemporain saoudien.<br />
Une Bugatti pour<br />
Artcurial<br />
La onzième édition du Mans<br />
Classic, qui célébrait le centenaire<br />
de l’épreuve éponyme tenait<br />
toutes ses promesses pour les<br />
passionnés et collectionneurs, avec<br />
230 000 spectateurs sur l’ensemble<br />
du week-end. Très joli succès<br />
également pour la vente Artcurial<br />
Motorcars, le 30 juin, avec 75 % de<br />
véhicules vendus et un résultat de<br />
plus de 10 millions d’euros frais<br />
inclus. Si la Bugatti Veyron 16.4<br />
de 2007 changeait de mains pour<br />
1.358.000 euros, dans la fourchette<br />
des estimations, quelques records<br />
sont également à noter. Ainsi<br />
des 89.400 euros obtenus pour<br />
une Land Rover Discovery 300 TDI<br />
Camel Trophy Mongolie de 1997.<br />
Parmi les autres résultats, notons<br />
encore ce million d’euros généré<br />
par une Aston Martin Ulster de<br />
1934.<br />
Joachim Wtewael<br />
pour Ardennes<br />
Enchères<br />
Découverte chez un particulier de<br />
la région des Ardennes françaises,<br />
cette peinture est l’œuvre d’un des<br />
plus grands artistes maniéristes<br />
hollandais du début du XVIIe siècle,<br />
Joachim Wtewael (1566-1638).<br />
Originaire d’Utrecht, il fit un voyage<br />
en Italie et en France, notamment<br />
à Saint-Malo, et développa à<br />
son retour, en 1592, une peinture<br />
maniériste inspirée d’Abraham<br />
Bloemaert ou de Bartholomeus<br />
Spranger. S’inscrivant parfaitement<br />
dans cette veine, avec ses excès<br />
de rouge et de vert, la torsion des<br />
mains et des doigts, ou encore<br />
la composition en trompe l’œil<br />
comprise dans un ovale en pierre<br />
de couleur, Ardennes Enchères<br />
proposait, le 1er juillet, la figure du<br />
Philosophe Démocrite. Une œuvre<br />
jusque-là connue uniquement<br />
par des copies et gravures. La<br />
redécouverte de cet original est<br />
donc un événement, sachant que<br />
son pendant, Héraclite, est toujours<br />
perdu. Car les deux philosophes<br />
faisaient la paire. Vivant entre 460<br />
et 370 av. J.-C., Démocrite était<br />
réputé rire de tout, et notamment<br />
de la folie et de la bêtise humaines,<br />
tandis que son alter ego voyait les<br />
choses de manière plus tragique<br />
et pleurait devant cette même<br />
situation : deux visions du monde,<br />
l’une hédoniste et résiliente, l’autre<br />
mélancolique et résignée.<br />
Un Claus de Werve<br />
à Drouot<br />
Difficile en voyant le buste de saint<br />
Jean-Baptiste proposé à Drouot,<br />
le 5 juillet, dans la vente haute<br />
époque de Giquello & associés,<br />
80
1.358.000 €<br />
Bugatti Veyron 16.4, 2007. Artcurial, Le Mans, 30-<br />
06. © Artcurial<br />
226.875 €<br />
Joachim Wtewael, Le Philosophe<br />
Démocrite, panneau de chêne,<br />
31,4 x 24,5 cm. Ardennes Enchères,<br />
Charleville-Mézières, 01-07.<br />
© Ardennes Enchères<br />
4.895.600 £ (5.713.485 €)<br />
Pierre Paul Rubens, Saint Sébastien<br />
tenté par deux anges, huile sur toile, 124<br />
x 97,8 cm. Sotheby’s, Londres, 05-07-<br />
<strong>2023</strong>. © Sotheby’s<br />
de ne pas penser aux visages des<br />
prophètes du Puits de Moïse de<br />
la Chartreuse de Champmol, près<br />
de Dijon. Ce chef-d’œuvre de<br />
l’art gothique bourguignon est<br />
le fruit du travail de Claus Sluter,<br />
aidé par celui à qui l’on attribue ce<br />
buste : son neveu Claus de Werve.<br />
De cette personnalité artistique<br />
demeurée longtemps obscure, car<br />
occultée par son oncle, peu nous<br />
est connu. Originaire de Gueldre<br />
(Pays-Bas du Nord), l’homme<br />
est mentionné pour la première<br />
fois en 1396 dans les comptes de<br />
la Chartreuse de Champmol. À<br />
la mort de son oncle, en 1406, il<br />
est appelé à lui succéder dans<br />
la charge de ‘‘tailleur d’images’’<br />
du duc de Bourgogne, Jean sans<br />
Peur. Ce dernier lui demande<br />
ainsi d’achever le tombeau de<br />
Philippe le Hardi, décédé en 1404.<br />
Claus y travaillera pendant cinq<br />
ans, sculptant le gisant et le lion<br />
à ses pieds, les quatre anges aux<br />
angles ainsi que la plupart des<br />
fameux pleurants entourant le<br />
tombeau, deux étant de son oncle.<br />
Bien que désirant continuer à<br />
diriger l’atelier dans la ligne de<br />
Sluter, le tempérament de Claus<br />
de Werve lui fera privilégier une<br />
certaine douceur de sentiment,<br />
que l’on retrouve dans les figures<br />
de Zacharie, Daniel et Isaïe, mises<br />
en place au début de 1401 sur le<br />
Puits de Moïse. Adoucissement<br />
visible dans le buste délicat,<br />
d’une grande bonté d’expression,<br />
proposé à Drouot, et une tendance<br />
qui connaîtra son apogée au<br />
milieu du XVe siècle, notamment<br />
avec son successeur, Jean de la<br />
Huerta, qui achèvera le tombeau<br />
de Jean sans Peur. Estimé entre 15<br />
et 20.000 euros, ce Jean-Baptiste<br />
était emporté près de dix fois plus,<br />
à 130.000 euros (hors frais).<br />
Un Rubens chez<br />
Sotheby’s<br />
C’est une œuvre récemment retrouvée<br />
de Rubens que proposait<br />
Sotheby’s, à Londres, le 5 juillet.<br />
Cette composition est connue<br />
depuis longtemps à travers une<br />
version – jusqu’à la fin du XXe<br />
siècle considérée comme unique<br />
– dans la Galleria Corsini de Rome,<br />
acquise par le cardinal Neri Corsini<br />
(1685-1770) à Bruxelles vers 1750.<br />
Bien conservée, plus petite, la version<br />
proposée à Londres rend bien<br />
compte du talent de l’artiste, par<br />
exemple dans la draperie blanche<br />
tenue en l’air par l’ange et descendant<br />
de la tête du saint. L’examen<br />
technique fut ici crucial pour<br />
établir l’originalité de l’œuvre. Les<br />
radiographies révèlent que Rubens<br />
a d’abord conçu saint Sébastien<br />
avec le torse tordu vers la gauche,<br />
le bras droit arqué au-dessus de<br />
la tête, tournée vers le bas et vers<br />
le côté droit de la composition.<br />
Le drap blanc, le plus facilement<br />
visible en raison de sa forte teneur<br />
en blanc de plomb, drapé sur<br />
la tête. La radiographie montre<br />
aussi que ses pieds et le bas de ses<br />
jambes étaient positionnés plus à<br />
gauche de la composition. Dans<br />
la création de ce tableau, comme<br />
dans beaucoup d’autres, Rubens<br />
s’est inspiré du Laocoön, qui avait<br />
été découvert en 1506 et qu’il a<br />
pu contempler lors de son séjour<br />
à Rome, au palais du Belvédère.<br />
Cette œuvre, prisée 4 à 6 millions<br />
de livres sterling était finalement<br />
emportée 4,9 millions frais inclus<br />
(5,7 millions d’euros).<br />
Les derniers<br />
Rembrandt chez<br />
Christie’s<br />
Deux petits portraits, attribués au<br />
peintre Rembrandt, s’envolaient<br />
à 11,2 millions de livres sterling<br />
(13,1 millions d’euros), le 6 juillet<br />
chez Christie’s à Londres. Ces<br />
toiles, qui représentent les époux<br />
Jan Willemsz van der Pluym (ca.<br />
1565-1644) et Jaapgen Carels (1565-<br />
1640), datent de 1635. Adjugées<br />
en 1824 à un ancêtre des actuels<br />
propriétaires britanniques dans<br />
la même maison de vente, les<br />
œuvres sont restées longtemps<br />
aux mains de particuliers et<br />
n’ont été que récemment<br />
redécouvertes. Pour Henry Pettifer,<br />
directeur adjoint chez Christie’s, il<br />
s’agit d’une « des plus incroyables<br />
découvertes de ces dernières<br />
années concernant les grands<br />
maîtres » de la peinture. Les deux<br />
œuvres constituent les portraits<br />
les plus intimes signés de la main<br />
de l’artiste hollandais, a ajouté<br />
l’expert. « Ils nous permettent<br />
de mieux appréhender le génie<br />
incontesté » de Rembrandt dans<br />
le style du portrait. Le fils de<br />
Jan Willemsz van der Pluym et<br />
Jaapgen Carels avait épousé une<br />
parente de l’artiste, Cornelia van<br />
Suytbroeck. Cette dernière et<br />
son époux Dominicus donnèrent<br />
naissance à un garçon, Karel van<br />
der Pluym, dont on sait qu’il fut<br />
formé par Rembrandt. Le jardin<br />
du couple immortalisé par l’artiste<br />
jouxtait en outre celui de la mère<br />
de Rembrandt.<br />
Une broche royale<br />
chez Dreweatts<br />
Une broche en émeraudes et<br />
diamants de style Régence,<br />
d’importance historique, ayant<br />
appartenu à la princesse Charlotte<br />
de Galles (1796-1817), était vendue<br />
aux enchères le 12 juillet par<br />
Dreweatts, à Newbury. Epouse du<br />
prince Léopold de Saxe-Cobourg-<br />
Saalfeld, futur roi Léopold Ier de<br />
<strong>Belgique</strong>, cette princesse, qui<br />
aurait pu devenir reine d’Angleterre,<br />
décédait prématurément<br />
en couches, en 1817. La broche fut<br />
alors gracieusement offerte par<br />
son époux à la dame de chambre<br />
81
Focus<br />
International<br />
11.235.000 £ (13.122.480 €)<br />
Rembrandt Harmensz. Van Rijn, Portrait de Jan Willemsz. van der PLuym et de<br />
Jaapgen Carels, 1635, huiles sur toile, 19,9 x 16,5 cm. Christie’s, Londres, 06-07.<br />
© Christie’s Images Ltd.<br />
22.000 £ (26.000 €)<br />
Importante broche, Regency, XIXe<br />
siècle, or, argent, émeraudes et<br />
diamants. Dreweatts, Newbury, 12-07.<br />
© Dreweatts<br />
EST. 30.000-50.000 £<br />
(35.000-58.000 €)<br />
Utagawa Hiroshige, Ohashi Atake<br />
no yudachi, Japon, époque Edo,<br />
XIXe siècle, xylogravure, 33 x 23 cm.<br />
Sotheby’s, Londres, 06-09.<br />
© Sotheby’s Art Digital Studio<br />
de la princesse, Mary Anne John<br />
Thynne, baronne Carteret (décédée<br />
en 1863), qui l’a conservée<br />
dans sa famille où elle fut transmise<br />
de génération en génération<br />
jusqu’à nos jours. Serti d’une émeraude<br />
colombienne carrée de taille<br />
coussin dont le poids est estimé à<br />
2,47 carats, le bijou, estimé entre<br />
10.000 et 15.000 livres sterling, était<br />
finalement emporté 22.000 livres<br />
(26.000 euros).<br />
ON VENDRA<br />
La Collection<br />
Freddie Mercury<br />
chez Sotheby’s<br />
Environ 1 500 objets du leader des<br />
Queen, Freddie Mercury, dont des<br />
costumes de scène, des paroles<br />
manuscrites et même des œuvres<br />
d’Henri Matisse et Pablo Picasso,<br />
sont mises aux enchères par Sotheby’s<br />
Londres en septembre, les<br />
6, 7 et 8 pour ce qui est des ventes<br />
en direct et du 1 au 13 en ligne.<br />
Parmi les objets qui passent sous<br />
le marteau figurent une couronne<br />
et une cape en fausse fourrure<br />
et en velours rouge que Freddie<br />
Mercury portait pour chanter<br />
God Save The Queen lors de sa<br />
dernière tournée avec le groupe,<br />
The Magic Tour, en 1986. Elles sont<br />
estimées entre 60.000 et 80.000<br />
livres sterling (67.000 à 90.000<br />
euros). Autre pièce importante<br />
de la vente : les paroles écrites à<br />
la main par le chanteur, sur neuf<br />
pages, de la chanson We Are The<br />
Champions. Ce manuscrit est<br />
estimé entre 200.000 et 300.000<br />
livres sterling. Citons encore une<br />
guitare acoustique de l’artiste,<br />
tout comme des œuvres de<br />
James Tissot, Fabergé ou encore<br />
une pièce maîtresse de la série<br />
des Cent Vues du Mont Fuji par<br />
Utagawa Hiroshige, estimée entre<br />
30.000 et 50.000 livres (35.000 à<br />
58.000 euros). Les bénéfices de la<br />
vente seront en partie reversés aux<br />
fondations Mercury Phoenix Trust<br />
et Elton John Aids Foundation.<br />
Design du Nord<br />
et du Brésil pour<br />
Artcurial<br />
Le 12 septembre, à l’occasion de la<br />
Paris Design Week, dont Artcurial<br />
est partenaire, l’auctioneer fait<br />
sa rentrée du design avec deux<br />
ventes : l’une en hommage au<br />
designer finlandais Paavo Tynell<br />
(1890-1973) et la seconde consacrée<br />
au design brésilien. Première<br />
vente dédiée au maître de la<br />
lumière scandinave, cette vente<br />
propose une vingtaine de luminaires<br />
mêlant pièces iconiques et<br />
masterpieces telles une suspension<br />
Snowflake des années 1940,<br />
estimée 100.000 à 150.000 euros.<br />
Du côté du design brésilien, dont<br />
c’est la deuxième vente, Artcurial<br />
propose des créateurs stars tels<br />
que José Zanine Caldas ou encore<br />
Joaquim Tenreiro, dont une rare<br />
table basse estimée entre 30.000<br />
et 40.000 euros, qui se distingue<br />
par la pureté de ses lignes. Ce<br />
meuble, composé d’une seule<br />
et unique pièce, témoigne de<br />
l’ingéniosité exceptionnelle de<br />
cet artisan emblématique de la<br />
période moderne au Brésil. A ses<br />
côtés, on annonce une rare table<br />
de José Zanine Caldas, estimée<br />
entre 40.000 et 60.000 euros, ainsi<br />
qu’un fauteuil signé Carlo Hauner<br />
& Martin Eisler, estimé entre 6.000<br />
et 8.000 euros.<br />
Une collection<br />
éclectique pour<br />
Piasa<br />
Piasa organise, le 20 septembre,<br />
une vente d’art et de design à partir<br />
d’une collection. Composée de 155<br />
lots, cette vacation s’articule autour<br />
d’une sélection particulièrement<br />
éclectique dans sa composition.<br />
Constitué à partir d’une sélection<br />
très exigeante d’œuvres d’art et de<br />
pièces de design, le catalogue de<br />
cette vacation illustre remarquablement<br />
le mélange des genres que<br />
la salle aime à proposer. Si le titre<br />
de la vente insiste sur son caractère<br />
éclectique, c’est notamment<br />
parce qu’on y trouve des corpus<br />
de pièces provenant de scènes et<br />
de créateurs aux inspirations très<br />
diverses mais dont le rapprochement<br />
orchestré par l’œil et le goût<br />
affirmés du propriétaire fonctionne<br />
parfaitement. On notera, par<br />
exemple, une importante série de<br />
meubles et objets produits par des<br />
créateurs de la scène américaine du<br />
milieu du XXe siècle, tels que Frank<br />
Lloyd Wright, George Nakashima,<br />
Isamu Noguchi, Vladimir Kagan.<br />
L’école française est aussi très bien<br />
représentée avec des créateurs<br />
devenus incontournables sur la<br />
scène internationale, à l’image de<br />
Jean Prouvé, Mathieu Matégot,<br />
Pierre Guariche, Pierre Paulin et<br />
des designers très actuels comme<br />
Philippe Starck ou Martin Szekely.<br />
De même, la scène italienne est<br />
largement présente à travers des<br />
objets signés Gabriella Crespi, Enzo<br />
Mari, Andrea Branzi, Michele de<br />
Lucchi, Ettore Sottsass ou encore<br />
Tobia Scarpa. Enfin, cet ensemble<br />
de pièces vient parfaitement dialoguer<br />
avec une sélection rigoureuse<br />
d’œuvres d’art parmi lesquelles un<br />
dessin de Picasso, un bronze de<br />
César, une sculpture en céramique<br />
de Michèle Serre, une acrylique sur<br />
papier signée Gérard Schneider ou<br />
une sculpture signée Harry Bertoia.<br />
82
EST. 20.000-30.000 €<br />
(chaque)<br />
Paavo Tynell, Deux lampadaires,<br />
modèle 9619, ca. 1950, fonte, laiton,<br />
cuir, 178 x 53 x 30 cm. Artcurial, Paris,<br />
12-09. © Artcurial<br />
EST. 6.000-8.000 €<br />
Ettore Sottsass pour Memphis, coupe Murmansk,<br />
1982, argent. Bonhams Cornette de Saint Cyr,<br />
Paris, 21-09. © Bonhams<br />
EST. 500.000-800.000 €<br />
Germaine Richier, L’homme qui<br />
marche, 1961, bronze patiné, H. 138 cm.<br />
Ader, Paris, 26 et 27-09. © Adagp Paris<br />
/ Ader<br />
Les années<br />
quatre-vingt chez<br />
Bonhams Cornette<br />
de Saint Cyr<br />
A Paris, Bonhams Cornette<br />
de Saint Cyr organisera, le<br />
21 septembre, une vente aux<br />
enchères consacrée aux années<br />
1980. En France, cette décennie<br />
historique a marqué un tournant<br />
à la fois politique et artistique<br />
dans les domaines de la mode, du<br />
design et du graphisme, depuis<br />
l’arrivée au pouvoir de François<br />
Mitterrand en 1981 jusqu’à la chute<br />
du mur de Berlin en 1989. Seront<br />
proposées plus de quatre-vingt<br />
œuvres, tableaux, mobilier et<br />
photographies, qui retracent<br />
cette époque qui a vu éclore les<br />
radios libres et un grand nombre<br />
d’artistes éclectiques. Le lot-phare<br />
de la vente est Sans titre (noble<br />
1982), tableau de Patrick Nagel,<br />
artiste et illustrateur américain,<br />
estimé entre 80.000 et 120.00<br />
euros. Son style se caractérise par<br />
l’utilisation d’aplats de couleurs<br />
vives, d’un minimum de détails<br />
et de lignes épurées pour créer<br />
des représentations stylisées de<br />
femmes des années 1980. Il est<br />
célèbre pour ses créations pour<br />
le magazine Playboy et le groupe<br />
pop anglais Duran Duran, pour<br />
lequel il a notamment dessiné la<br />
couverture de l’album Rio.<br />
Art+Design pour<br />
Piasa<br />
Piasa organise le 27 septembre une<br />
vente d’art et de design du fonds<br />
de la Dotation Lefebvre-Vornic<br />
pour le Renouveau de l’Opéra,<br />
dont le but est d’encourager les<br />
productions d’opéras récents et<br />
surtout la visibilité internationale et<br />
la pérennité des meilleurs d’entre<br />
eux, en finançant les premières,<br />
les deuxièmes ou les troisièmes<br />
productions de ces œuvres<br />
sur les scènes mondiales. Sans<br />
volonté de hiérarchisation ou de<br />
classification, cette vente est un<br />
formidable parcours à travers le<br />
monde de la création visuelle et<br />
plastique aux XXe et XXIe siècles<br />
et les interactions entre chacune<br />
des pratiques. On y trouve autant<br />
de sources d’inspirations que<br />
de médiums employés dans la<br />
production actuelle d’œuvres d’art<br />
et d’objets usuels. L’éclectisme<br />
des œuvres d’art présentées<br />
renvoie souvent à la thématique<br />
récurrente de la couleur noir et<br />
blanc, notamment illustrée par<br />
des pièces significatives de Sophie<br />
Calle, de Michel Journiac, ainsi que<br />
des tirages argentiques de Thomas<br />
Struth et de Hiroshi Sugimoto.<br />
On retient, en outre, quatre<br />
œuvres majeures: un exceptionnel<br />
diptyque d’Alighiero Boetti intitulé<br />
Energia iniziale (1986-1987),<br />
totalement recouvert au stylo<br />
bille, une très belle installation<br />
d’Alfredo Jaar, intitulée Water<br />
(1990), une sculpture ancienne et<br />
minimaliste de Bertrand Lavier,<br />
représentant un siège africain<br />
reposant sur un socle en acrylique<br />
peinte, et une huile sur toile du<br />
trop rare Ed Paschke (1939-2004).<br />
Cet artiste polono-américain de<br />
l’école de Chicago, qui a fait partie<br />
de la seconde génération du<br />
Pop Art, est notamment présent<br />
à travers une pièce fluorescente<br />
datant de 1989 intitulée Je suis<br />
de passage. Côté design, le fil<br />
directeur de cette collection est<br />
l’intérêt tout particulier porté à<br />
l’histoire de la production, à partir<br />
de l’après-guerre, qui a vu se<br />
succéder de nombreux courants<br />
et styles. La scène d’alors fut<br />
un champ d’expérimentation<br />
particulièrement riche pour ce<br />
qui concerne les matériaux de<br />
fabrication. Ces expériences<br />
sont notamment illustrées par le<br />
mobilier en aluminium de Gio<br />
Ponti, conçu spécialement pour<br />
l’immeuble Montecatini de Milan.<br />
La Collection<br />
Gérard Depardieu<br />
chez Ader<br />
Les 26 et 27 septembre, près de<br />
250 oeuvres (sculptures, peintures<br />
et dessins) de la collection d’art de<br />
l’acteur français Gérard Depardieu<br />
seront dispersées par la maison<br />
Ader, en l’hôtel Drouot à Paris.<br />
Abritant des œuvres de Rodin,<br />
Hartung ou encore Eugène Leroy,<br />
cet ensemble révèle la surprenante<br />
passion de l’acteur pour un mouvement<br />
de l’art du XXe siècle. Dans<br />
les plus attendus figurent, bien sûr,<br />
L’homme qui marche de Germaine<br />
Richier, spectaculaire tirage<br />
en bronze de 1961 (est. 500.000-<br />
800.000 euros), trois sculptures<br />
de Rodin acquises après qu’il ait<br />
incarné le sculpteur dans le film<br />
Camille Claudel, ou une composition<br />
de Hans Hartung datée de 1971<br />
(est. 50.000 à 80.000 euros). Dans<br />
les plus surprenants, on annonce<br />
un ensemble de vingt-trois toiles<br />
d’Eugène Leroy (estimées autour<br />
de 30.000 à 50.000 euros chacune),<br />
des œuvres d’Henri Michaux et<br />
un magnifique Bleu léger aux<br />
taches lourdes d’Olivier Debré, de<br />
1965 (est. 25.000 à 30.000 euros).<br />
L’ensemble est estimé autour de 3<br />
à 5 millions d’euros.<br />
83
30.000 €<br />
La surprise du mois<br />
La Fête nationale a porté chance à la<br />
salle MJV Soudant de Gerpinnes qui,<br />
depuis quelques années, organise<br />
une vente d’art belge à cette date-clé<br />
de l’histoire du pays. Obtenant d’excellents<br />
résultats, elle s’est aussi permise de générer<br />
quelques records du monde, notamment<br />
pour Pol Mara (1920-1998). Né à Anvers, cet<br />
artiste est une figure majeure de la nouvelle<br />
figuration et du Pop art belge. A la fin des<br />
années 1950, après des débuts figuratifs<br />
empreints de connotations surréalistes, il<br />
devint un artiste abstrait largement ovationné.<br />
En 1955, il remporte ainsi le Prix de<br />
la Jeune Peinture Belge et, quelques années<br />
plus tard, participe à la fondation du groupe<br />
G58 à Anvers. Ses œuvres ont alors pour but<br />
de rendre visible certains détails de la vie<br />
quotidienne et se peuplent à nouveau de<br />
détails figuratifs. Début 1963, Pol Mara opte<br />
pour de nouvelles formes d’expressions faisant<br />
penser à l’art américain ou britannique,<br />
mais à la différence du Pop art critique et<br />
contestataire, il met l’accent sur les émotions<br />
humaines. Il pratique un art qui, inspiré<br />
par la publicité et les images photographiques<br />
de la société de consommation, sera<br />
significatif au sein de la nouvelle figuration<br />
et du Pop art européen. C’est à ce courant<br />
que peut être rattachée l’œuvre vendue<br />
chez Soudant. Alliant fibre de polyester,<br />
impression sur papier et collage, ce triptyque<br />
est une pièce unique dans la carrière de<br />
Pol Mara, qui la conserva longtemps dans<br />
son atelier de Borgerhout. Transmise dans<br />
sa descendance, cette œuvre de grande<br />
dimension avait reçu une estimation assez<br />
modeste, de 4.500 à 6.000 euros.<br />
Pol Mara, Colorado Spring, 1964, technique mixte,<br />
220 x 81 cm. MJV Soudant, 21-07. © MJV Soudant<br />
84
On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
10-05 Une figurine Fang surprend Lempertz<br />
34.000 €<br />
Appuie-tête, Mbala du Nord, RDC, H. 17 cm. Est. 10.000-15.000 €.<br />
© Lempertz<br />
31.000 €<br />
Figurine Fang, sculpture<br />
Ntumu, Guinée Equatoriale, H.<br />
38 cm. Est. 2.000-3.000 €.<br />
© Lempertz<br />
16.500 €<br />
Masque Dan pour la mascarade<br />
Deangle, Côte d’Ivoire, H.<br />
24,5 cm. Est. 8.000-12.000 €.<br />
© Lempertz<br />
15.000 €<br />
Masque Sepik, Papouasie-<br />
Nouvelle-Guinée, H. 37,5<br />
cm. Est. 8.000-12.000 €.<br />
© Lempertz<br />
20-05 Beau prix pour Ensor chez De Vuyst<br />
De beaux résultats étaient enregistrés,<br />
le 20 mai dernier, chez De<br />
Vuyst. Le clou de l’après-midi était<br />
le tableau Dame en bleu de James<br />
Ensor, également appelé Portrait<br />
de Madame Duhot. Un magnifique<br />
coup de pinceau comme<br />
l’originalité du sujet font de cette<br />
œuvre un joyau suscitant l’intérêt<br />
de divers collectionneurs et<br />
rapportant la somme de 220.000<br />
euros. Plusieurs sculptures importantes<br />
de George Minne étaient<br />
en vente, dont un Grand porteur<br />
de reliques (1929), faisant auparavant<br />
partie de la collection de Leo<br />
Van Puyvelde. Cette pièce suscitait<br />
un vif intérêt et générait des<br />
surenchères animées. Elle était<br />
finalement adjugée 110.000 euros,<br />
plus du double de son estimation.<br />
Quant à elle, l’œuvre Fiesole, pourquoi<br />
le soleil s’est-il levé aussi noir<br />
(1976) de Jef Verheyen séduisait<br />
maints amateurs avec ses splendides<br />
couleurs, quittant la salle<br />
contre 110.000 euros. Une offre l<br />
élevée (60.000 euros) allait aussi<br />
à Shisto (1977) de Panamarenko.<br />
Des records étaient également<br />
enregistrés pour Anne Bonnet<br />
et Tibor Csernus. Ce dernier,<br />
apparemment l’un des artistes<br />
les plus prisés de ce catalogue :<br />
toutes les lignes téléphoniques<br />
étaient réservées pour des offres<br />
relatives à ses natures mortes de<br />
1973-1974. Avec une estimation<br />
largement dépassée, elles rapportaient<br />
65.000 euros, montant<br />
le plus élevé jamais enregistré aux<br />
enchères pour cet artiste.<br />
220.000 €<br />
James Ensor, La dame en bleu (Portrait<br />
de Madame Duhot), 1906, huile sur toile,<br />
74 x 60 cm. Est. 150.000-200.000€.<br />
© De Vuyst<br />
110.000 €<br />
George Minne, Le grand porteur de<br />
reliques, 1929, sculpture en bronze avec<br />
patine brun foncé, 95,5 x 28 x 47 cm.<br />
Est. 40.000-60.000 €. © De Vuyst<br />
22-05 Diamants chez Horta<br />
15.500 €<br />
Maurice Langaskens, Archers pendant<br />
une compétition, huile sur toile,<br />
signé, 87 x 100 cm. Est. 5.000-7.000 €.<br />
© Horta<br />
16.000 €<br />
Rik Wouters, Lit défait, aquarelle sur<br />
papier, signé, 42,5 x 52,5 cm. Est. 15.000-<br />
18.000 €. © Horta<br />
L’offre la plus élevée de cette<br />
vente d’art et d’antiquités chez<br />
Horta portait sur une superbe<br />
bague en or blanc, sertie d’un<br />
solitaire de taille brillant d’environ<br />
8,7 carats et de diamants de<br />
diverses tailles, adjugée 73.000<br />
euros. Six autres pièces exceptionnelles<br />
séduisaient, elles aussi,<br />
les acheteurs (respectivement<br />
22.000, 18.000, 16.000, 2 x 13.000<br />
et 10.000 euros). Le tapis rouge<br />
était ensuite déroulé pour une<br />
élégante danseuse de Kapurthala,<br />
sculpture chryséléphantine<br />
signée Demeter Chiparus, qui<br />
rapportait 23.000 euros. On<br />
trouve également de l’art parmi<br />
les meilleures enchères, avec des<br />
best-sellers comme Rik Wouters<br />
(16.000 et 14.000 euros), Maurice<br />
Langaskens (15.500 euros) et<br />
Léon Spilliaert (12.300 euros). La<br />
vente de vins comprenait deux<br />
Mouton Rothschild de 1945, vendus<br />
4.600 et 3.800 euros.<br />
85
On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
22-05 Étonnant triptyque à la Galerie Moderne<br />
12.000 €<br />
Triptyque avec icône centrale mobile de la mère<br />
de Dieu portant l’enfant Jésus. Un panneau de<br />
chaque côté, divisé en trois registres illustrant la vie<br />
de la Vierge Marie et du Christ. Moscou, règne de<br />
Pierre le Grand (1682-1725),<br />
poinçon moscovite en caractères<br />
cyrilliques datant<br />
1710, panneau encadré de<br />
bandes de vermeil et orné<br />
de cabochons émaillés.<br />
La Sainte Trinité illustrée<br />
dans la partie supérieure<br />
du fronton, détrempe sur<br />
bois, ensemble enrichi de<br />
dix-sept petites couronnes,<br />
vermeil filigrané avec<br />
émail, dim. 51 x 64 x 6 cm.<br />
Est. 1.500-2.000 €.<br />
© Galerie Moderne<br />
7.500 €<br />
Tapisserie avec la tête<br />
d’un cheval blanc harnaché,<br />
France, milieu du<br />
XVIe siècle, 106 x 68 cm.<br />
Est. 1.000-1.500 €.<br />
© Galerie Moderne<br />
9.000 €<br />
Emiel Jan Van Cauwelaert, Les enfants du<br />
voisinage, huile sur toile, 70 x 90 cm. Est. 2.000-<br />
3.000 €. © Galerie Moderne<br />
23 — 24-05 Art et antiquités chez Vanderkindere<br />
50.000 €<br />
Valérius De Saedeleer, Paysage d’hiver en<br />
Flandre, huile sur toile, 106 x 137,5 cm. Prix.<br />
50.000-70.000 €. © Vanderkindere<br />
8.800 €<br />
Disciple d’Antonio Moro,<br />
Portrait d’un homme à<br />
col blanc, Pays-Bas, XVIIe<br />
siècle, huile sur panneau<br />
de chêne, 31,5 x 26 cm. Est.<br />
800-1.000 €. © Vanderkindere<br />
10.000 €<br />
Paire de petits plats monochromes jaunes en<br />
porcelaine à décor floral gravé, Chine, Yongzheng,<br />
diam. 14,5 cm. Est. 300-400 €.<br />
© Vanderkindere<br />
7.200 €<br />
Van Cleef & Arpels, collier, 1985, en<br />
or jaune 18 carats, serti de diamants<br />
taille brillant d’environ 3,25 carats au<br />
total, signé et numéroté, dans l’étui<br />
d’origine. Est. 4.000-6.000 €. © Vanderkindere<br />
03-06 Résultats élevés pour les bijoux au Mont-de-Piété<br />
10.000 €<br />
ROLEX GMT MASTER,<br />
montre-bracelet pour<br />
hommes Pepsi automatique,<br />
dans son coffret<br />
d’origine, acier. Est. 9.000-<br />
10.000 € © Mont-de-Piété<br />
3.500 €<br />
Bracelet, platine et or blanc 18 carats, serti de 36 brillants<br />
(env. 1,10 carat), 402 diamants (env. 6 carats) et 1<br />
émeraude, poids : 48,3 g. Est. 2.400-2.600 €.<br />
© Mont-de-Piété<br />
3.400 €<br />
Boucles d’oreilles, Cartier, or jaune 18 carats, 8 brillants,<br />
poids : 8 g. Est. 580-640 €. © Mont-de-Piété<br />
1.950 €<br />
Briquet Piaget,<br />
pochette d’origine,<br />
or blanc 18 carats et<br />
pierres de couleur,<br />
poids : 91,2 g. Est.<br />
1.000-1.200€. © Montde-Piété<br />
86
Collect-1/2pQ-septembre.qxp_320 27/07/23 15:14 Page1<br />
VENTE MARDI 26 SEPTEMBRE<br />
VENTE PUBLIQUE<br />
12 & 13 SEPTEMBRE à18h30<br />
ART MODERNE, MAITRES ANCIENS<br />
ET OBJETS DE <strong>COLLECT</strong>ION DE SUCCESSION ET À DIVERS<br />
Tél +32 2 511 53 24<br />
info@ba-auctions.com – www.ba-auctions.com<br />
Ernest Allardstr. 7/9, ZAVEL – 1000 Bruxelles<br />
Verre églomisé "L'arlequin vert"<br />
Signé en bas à droite Jespers et daté (19)63<br />
Ecole belge. Dim.: 80x60cm.<br />
Lundi 18 septembre<br />
«Florilège» : Importants<br />
tableaux et objets d’art, vin<br />
Manufacture Royale de Berlin,<br />
Vase au portrait de Guillaume I er<br />
de Prusse, 1867<br />
EXPOSITION<br />
Vendredi 15.09 10 à 18h<br />
Samedi 16.09 10 à 18h<br />
Dimanche 17.09 10 à 18h Pierre ALECHINSKY,<br />
Composition, 1975<br />
CONTACT<br />
Rodolphe de Maleingreau d’Hembise, rdm@haynault.be<br />
Bertrand Leleu, bl@haynault.be<br />
9, rue de Stalle, 1180 Uccle, 02 842 42 43<br />
Cabinet - bar réfrigéré gainé de peau de chèvre laquée<br />
Par Aldo Tura. Travail italien. Epoque: vers 1960<br />
Dim.: 85 x 130,5 x 40 cm.<br />
EXPOSITION<br />
VENDREDI 8, SAMEDI 9 ET DIMANCHE 10<br />
SEPTEMBRE DE 10 À 18H<br />
HOTEL DE VENTES VANDERKINDERE S.A.<br />
CHAUSSÉE D’ALSEMBERG 685-687-1180BRUXELLES<br />
PARKING PRIVÉ • TÉL. 02 344 54 46<br />
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On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
04-06 Record du monde pour le ‘‘collier de Rubens’’ chez Antenor<br />
26.000 €<br />
École hollandaise, Mars et Venus, ca. 1600, fusain et<br />
encre brune, traces de craie rouge, 28,2 x 42 cm. Est.<br />
10.000-15.000 €. © Antenor<br />
150.000 €<br />
(record mondial pour<br />
un collier de guilde)<br />
Collier de la Guilde des Arquebusiers,<br />
dit ‘‘collier de Rubens’’,<br />
portant l’inscription ‘‘Mr Rockox<br />
bourguemestre d’Anvers à Monsieur<br />
P. P. Rubens, 1614’’, argent et<br />
vermeil, 54 x 39 cm. Est. 150.000-<br />
200.000 €. © Antenor<br />
395.000 €<br />
Michel Anguier, Pluton<br />
mélancolique, statuette en<br />
bronze à patine brun doré,<br />
H. 54,5 cm. Est. 100.000-<br />
200.000 €. © Antenor<br />
35.000 €<br />
Olivier Debré, Sans titre, ca. 1980,<br />
huile sur toile, 100 x 100 cm. Est.<br />
20.000-30.000 €. © Antenor<br />
05-06 Designers belges chez Bonhams-Cornette<br />
35.000 €<br />
Ado Chale, Mod. Volcanique,<br />
ca. 2000, console composée<br />
d’un plateau massif en bronze<br />
reposant sur deux trépieds noirs<br />
en acier laqué, 82,5 x 197 x 45 cm.<br />
Est. 35.000-40.000 €. © Bonhams<br />
28.000 €<br />
Jules Wabbes, table, ca. 1965, wengé sur<br />
pied central de forme tulipe, cinq bras en<br />
bronze poli, 76 x 165 x 174 cm. Est. 18.000-<br />
22.000 €. © Bonhams<br />
Le 5 juin, Bonhams Cornette de<br />
Saint Cyr présentait un large<br />
choix d’œuvres dans le cadre<br />
de sa vente en design des XXe<br />
et XXIe siècles. La star en était<br />
le célèbre designer belge Ado<br />
Chale (1928), dont la console<br />
Volcanique avec plateau massif<br />
en bronze reposant sur deux<br />
trépieds en acier noir laqué<br />
s’adjugeait 35.000 euros. Pour sa<br />
part, une table longue Galaxy du<br />
même, avec plateau en aluminium,<br />
sur deux trépieds en acier<br />
laqué noir, générait 24.000 euros.<br />
Jules Wabbes (1919-1974), autre<br />
artiste belge très apprécié, était<br />
présent avec une table au plateau<br />
en wengé, design découpé<br />
reposant sur un pied central en<br />
forme de tulipe à cinq branches,<br />
en bronze moulé, estimée 18.000<br />
à 22.000 euros. Elle quittait la<br />
salle contre 28.000 euros. Quant<br />
à lui, Cubo Magico de Gabriella<br />
Crespi (1922-2017), table de salon<br />
sur roues de la série Plurimi,<br />
s’adjugeait au prix marteau de<br />
16.000 euros. Parmi les autres<br />
points forts, citons une paire de<br />
grandes suspensions de Paavo<br />
Tynell (1890-1973), en laiton et<br />
verre sablé, ayant trouvé preneur<br />
à 15.000 euros ; un divan PK80<br />
de Poul Kjærholm (1929-1980),<br />
en acier chromé mat et multiplex<br />
laqué, avec matelas en cuir<br />
patiné, était adjugé 15.000 euros.<br />
05-06 Bijoux V chez Antenor<br />
13.500 €<br />
Bracelet, or blanc, 21 brillants, L. 18<br />
cm. Est. 7.000-9.000 €. © Antenor<br />
12.000 €<br />
Van Cleef & Arpels, collier ras-de-cou,<br />
or jaune 18 carats, 20 brillants, L. 39<br />
cm. Est. 7.000-9.000 €. © Antenor<br />
9.000 €<br />
Sterlé, broche oiseau, 1963, or jaune<br />
18 carats, double perle et diamants,<br />
8,5 x 3,5 cm. Est. 3.000-5.000 €.<br />
© Antenor<br />
11.500 €<br />
Cartier, Paris, années 1990, bracelet, or<br />
jaune 18 carats, L. 20,5 cm. Est. 5.000-<br />
7.000 €. © Antenor<br />
88
VENTE XXVI DIMANCHE 24 SEPTEMBRE À 13H<br />
Exposition du 21 au 23 de 10 à 18 heures.<br />
Georges Morren : 6 œuvres exclusives provenant de la famille J-Emile Havet, proche de l’artiste. Dons de l’artiste entre 1916 et 1918 !<br />
HERMAN Richir ( 1866-1942) Fernandez ARMAN (1928-2005) “The day after”<br />
Elvire COISNE (1873-1956)<br />
Bronze edition 8 exemplaires.<br />
Anna BOCH (1848-1936) Wijnand Jan Joseph NUYEN (1813-1839) Jenny MONTIGNY (1875-1937)<br />
60 rue de Bertransart, 6280 Gerpinnes<br />
Tel. +32 71 50 59 95 | +32 495 25 16 20<br />
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On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
12-06 Excellents résultats pour le surréalisme belge chez Bonhams<br />
400.000 €<br />
Jane Graverol, La chute de<br />
Babylone, 1967, huile et collage<br />
sur masonite, 92,5 x 72,3 cm. Est.<br />
50.000-70.000 €. © Bonhams<br />
43.000 €<br />
Philippe Pastor, Composition en Bleu, 2013,<br />
technique mixte sur toile, 200 x 200 cm.<br />
Est. 5.000-7.000 €. © Bonhams<br />
Le 12 juin, Bonhams Cornette de<br />
Saint Cyr dispersait de l’art belge<br />
moderne et contemporain, dont<br />
des tableaux de Jane Graverol,<br />
Bram Bogart, Marcel Mariën et<br />
Walter Swennen. Nouvelle star<br />
montante du surréalisme belge,<br />
Jane Graverol (1905-1984), faisait<br />
à nouveau monter les enchères<br />
avec La Chute de Babylone,<br />
composition qui définit le corps<br />
féminin par son absence. Cette<br />
œuvre était vendue 400.000<br />
euros, près de dix fois son estimation<br />
basse. L’intérêt pour cette<br />
artiste ne cesse de croître. Après<br />
le record enregistré en avril chez<br />
Bonhams Cornette de Saint Cyr, à<br />
Paris, cette toile générait le deuxième<br />
prix le plus élevé pour une<br />
de ses œuvres. Côté abstraction,<br />
une œuvre de Bram Bogart, Bleu<br />
sur jaune (1967), quittait la salle<br />
à 20.000 euros. En art contemporain,<br />
un tableau de 2001,<br />
Motoromain char de Ben-Hur<br />
à essence de fumier de Robert<br />
Combas (1957), rapportait 115.000<br />
euros. Philippe Pastor (1961)<br />
remportait, lui aussi, un immense<br />
succès avec une Composition<br />
en bleu (2013), qui a pratiquement<br />
multiplié par quatorze son<br />
estimation (5.000-7.000 euros) en<br />
trouvant preneur à 43.000 euros.<br />
Une autre de ses œuvres, datée<br />
de 2018, rapportait 20.000 euros.<br />
12-06 Résultats surprenants chez Amberes<br />
7.600 €<br />
Saupoudreuse et pot à moutarde,<br />
XVIIIe siècle, argent repoussé, écailles,<br />
poids : 570 g. Est. 800-1.000 €.<br />
© Amberes<br />
11.000 €<br />
Bague Toi&Moi, or, diamants. Est.<br />
3.000-4.000 €. © Amberes<br />
31.000 €<br />
Alberic Collin, Cerf et deux biches, bronze à patine verte, cire perdue, C. Valsuani,<br />
30 x 77 x 14 cm et 30 x 45 x 14 cm. Est. 10.000-15.000 €. © Amberes<br />
13-06<br />
Bons résultats pour les bijoux chez<br />
Haynault<br />
13-06<br />
Varia au Mont-de-Piété<br />
21.000 €<br />
France, fin du XIXe siècle, platine et<br />
or jaune, diamants taille ancienne<br />
et rose, perles, poids : 48,5 g. Est.<br />
10.000-18.000 €. © Haynault<br />
9.200 €<br />
Ceinture à 23 éléments, or jaune 18 carats,<br />
fausses pierres et pierres de couleur,<br />
poids : 242,1 g. Est. 8.500 €. © Mont-de-<br />
Piété<br />
5.000 €<br />
Collier, pierres de couleur avec<br />
41 pendant fixe, or jaune 18<br />
carats, L. 82 cm. Est. 2.500 €.<br />
© Mont-de-Piété<br />
90
Venator & Hanstein<br />
Ventes de livres et d’estampes<br />
VENTES D’AUTOMNE <strong>2023</strong><br />
22 SEPTEMBRE<br />
LIVRES AUTOGRAPHES<br />
ESTAMPES ANCIENNES<br />
23 SEPTEMBRE<br />
ESTAMPES MODERNES<br />
ESTAMPES CONTEMPORAINES<br />
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jours d'expo<br />
28| 9 - 2| 10<br />
Classic<br />
vs.<br />
Modern<br />
ventes<br />
3 - 4| 10<br />
Pieter Claesz. (1597-1660). Nature morte avec verre, huîtres, tabac, noix,<br />
petit pain et salière en étain, 1646. Est.: € 60 000 - 80 000<br />
Karel Appel. Zonder titel, Est.: € 150 000 - 200 000<br />
Karel Appel (1921-2006). Sans titre, 1951. Est.: € 150 000 - 200 000<br />
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Vente d’Art et d’Antiquités & I du 23 au 25 septembre<br />
vente de bijoux et de montres <strong>2023</strong><br />
Passeront sous le marteau : grande collection de sculptures en<br />
bronze (dont S. Jacobs, P. Schuijren, C. Spronken,) ; grande collection<br />
de jouets en étain, panneaux publicitaires émaillés ; peinture et<br />
gravure ; céramique et verre ; art asiatique et ethnique ; bijoux (bijoux<br />
anciens/vintage et montres-bracelets), Art nouveau/Art deco/vintage/<br />
design ; Art religieux ; mobilier ; divers ;<br />
Bague cocktail en or blanc, 18 carats,<br />
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ca. 6,8 gr., diamètre 15 3/4<br />
Est. 500 - 800 €<br />
Début<br />
sam. 23 sept. - 09h00<br />
Exposition du 23 au 25 sept.<br />
Heures d’ouverture:<br />
sam. 23 sept. au<br />
lun. 25 sept. de 11h00 à 17h00<br />
(dernier jour de la vente)<br />
A bientôt dans notre salle de vente!<br />
Jean Després (1889-1980),<br />
bracelet en argent et or,<br />
Art déco, vers 1930, signé,<br />
c. 76,4 grammes.<br />
Est. 2.000 - 8.000 €<br />
Fin<br />
lun. 25 sept. - 18h00<br />
Venduehuis Dickhaut B.V. I Bredestraat 23/23A<br />
René Lalique (1860-1945),<br />
Thaïs,1925, sculpture en verre,<br />
signée ‘R. Lalique’, sur une<br />
monture en bronze ornée<br />
de paons, dim. 23 x 18 x 4 cm.<br />
Est. 6.000 - 10.000 €<br />
Dépôts pour la vente de décembre possibles sur rendez-vous.<br />
Les enchères sont accessibles lors des journées<br />
d’exposition, Bredestraat 23/23A, ou via votre<br />
ordinateur.<br />
SEDERT 1930<br />
www.veilingmaastricht.nl<br />
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Tél 0031 43 321 30 95 I Fax 0031 43 325 93 84 I info@veilingmaastricht.nl<br />
30.240 €<br />
25.200 €<br />
DVC<br />
AUCTIONS<br />
Zandloperstraat 10 (Kerkhofstraat) - GAND - +32 9 224 14 40<br />
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CONSIGNATION chaque semaine<br />
GAND: lundi 14h-17h<br />
ANVERS:<br />
ven 14h-17h & sa 10h-12h<br />
DATES DES VENTES<br />
AUTOMNE <strong>2023</strong><br />
Anvers 30/09 - 1/10<br />
Gand 11 - 12/11<br />
Anvers 16 - 17/12<br />
23.400 €<br />
Fl. Jespers: 30 sept
13 et 15-06 Patchwork chez Bernaerts<br />
58.000 €<br />
Jean-Michel Folon, La pêche<br />
miraculeuse, 2004, bronze avec<br />
patine brun foncé, brun clair et<br />
verte, éd. 3/50, H. 52 cm. Est.<br />
30.000-40.000 €. © Bernaerts<br />
20.000 €<br />
Tom Wesselmann, Nature morte avec<br />
Liz, 1993, sérigraphie couleur sur carton<br />
marouflé sur toile, signé et numéroté<br />
18/90, 152 x 145 cm. Est. 20.000-30.000 €.<br />
© Bernaerts<br />
Des pièces classiques et modernes<br />
étaient proposées lors de<br />
la vente des 13 et 15 juin derniers<br />
chez Bernaerts. Deux collections<br />
méritent d’être mentionnées :<br />
celle vendue suite à la faillite<br />
de Merit Capital et la suite des<br />
archives de Jan Hoet. La première<br />
comportait, entre autres, des<br />
œuvres de Rinus Van De Velde,<br />
Folkert de Jong, Luc Tuymans<br />
et Jan Cobbaert. Une œuvre<br />
de Cristof Yvoré, estimée 3.000<br />
à 4.000 euros, créait la surprise<br />
avec un prix marteau de<br />
17.000 euros. Les archives Hoet<br />
contenaient une photolithographie<br />
de Jan Vercruysse qui<br />
trouvait preneur à 8.500 euros,<br />
de même qu’une œuvre de<br />
Thierry De Cordier. Joseph Beuys,<br />
Luigi Ontani et Michael Büthe<br />
suscitaient également un bel<br />
intérêt. Le bronze Multiplication<br />
des poissons de Jean-Michel<br />
Folon, d’une collection privée<br />
anversoise, changeait de mains<br />
à 58.000 euros, doublant son<br />
estimation. De son côté, une<br />
impressionnante sérigraphie de<br />
Tom Wesselmann, Nature morte<br />
avec Liz, s’adjugeait au niveau de<br />
l’estimation basse à 20.000 euros.<br />
Si les tableaux classiques étaient<br />
également au rendez-vous, les<br />
acheteurs internationaux tournaient<br />
plutôt leurs regards vers<br />
les antiquités classiques : une<br />
statue de Mercure s’adjugeait<br />
ainsi 9.500 euros, une garniture<br />
de cheminée de style Louis XVI<br />
11.000 euros et une garniture des<br />
Frères Raingo 12.000 euros.<br />
16 – 17-06 Monnaies anciennes chez Jean Elsen & ses Fils<br />
44.000 €<br />
Décadrachme, Syracuse, Sicile, ca. 390 av. J.-C., graveur<br />
Evainetos. Est. 25.000 €. © Elsen<br />
24.000 €<br />
Corneille de Berghes, Florins rhénans, Hasselt, or.<br />
Est. 4.000 €. © Elsen<br />
7.000 €<br />
Gand en rébellion contre Maximilien, 1488,<br />
florins en or de saint Jean. Est. 3.000 €.<br />
© Elsen<br />
17 — 18-06 Atchugarry adjugé chez Maison Jules<br />
La dernière vente de la saison<br />
chez Maison Jules remportait<br />
un vif succès et presque tous les<br />
lots importants y trouvaient un<br />
nouveau toit. Comme il fallait s’y<br />
attendre, quelques vases chinois<br />
se vendaient à des prix exceptionnellement<br />
élevés. Un grand<br />
vase Qing bleu et blanc, estimé<br />
500 à 1.000 euros, rapportait<br />
finalement 12.000 euros. Deux<br />
sculptures en marbre de Pablo<br />
Atchugarry rapportaient respectivement<br />
10.500 et 3.800 euros.<br />
De son côté, une œuvre précoce<br />
sur papier (1967) de Roger Raveel<br />
était frappée 10.000 euros. Une<br />
sérigraphie réalisée avec un bâton<br />
d’huile et signée Bernar Venet<br />
changeait, quant à elle, de mains<br />
à 7.000 euros. Modest Huys (5.000<br />
euros) et Henri Victor Wolvens<br />
(4.400 euros) enregistraient, eux<br />
aussi, de beaux résultats. Notons<br />
surtout cette héliogravure colorée<br />
intitulée Canicule de Félicien Rops<br />
qui rapportait 3.400 euros. Une<br />
gravure en couleur de Rops, Satan<br />
semant l’Ivraie, était également<br />
adjugée 2.400 euros et une héliogravure<br />
coloriée Le démon de la<br />
coquetterie 1.400 euros. Enfin, un<br />
vase de Boch Keramis par Charles<br />
Catteau, avec motifs d’oiseaux<br />
stylisés, quittait la salle contre<br />
2.600 euros.<br />
12.000 €<br />
Grand vase, Chine, fin du XIXe siècle,<br />
bleu et blanc, motif floral de montagne,<br />
H. 79 cm. Est. 500-1.000 €. ©<br />
Maison Jules<br />
10.500 €<br />
Pablo Atchugarry, Sans titre, marbre<br />
de Carrare, H. 29,5 cm. Est. 8.000-<br />
12.000 €. © Maison Jules<br />
93
On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
18-06<br />
Résultat phénoménal chez MJV Soudant<br />
2.600 €<br />
Charles Catteau, vase Boch Keramis,<br />
design polychrome avec oiseaux stylisés,<br />
décor 1366, H. 34 cm. Est. 800-1.200 €.<br />
© Maison Jules<br />
3.400 €<br />
Félicien Rops, Canicule,<br />
héliogravure colorée, numéro<br />
64, 23 x 14,5 cm. Est. 2.000-<br />
2.500 €. © Maison Jules<br />
30.000 €<br />
Claude Lalanne, A l’intérieur de la bouche, ca. 1970, laiton et cuivre galvanisé,<br />
signé, 12 x 11,5 x 10 cm. Est. 30.000-40.000 €. © MJV Soudant<br />
19-06 Enorme enchère pour une émeraude chez Millon<br />
3.800 €<br />
Fernand Demaret, parure de<br />
perles, fermoir orné de cabochons<br />
d’améthyste de qualité supérieure,<br />
poids : 132,9 g. Est. 300-500 €.<br />
© Millon<br />
160.000 €<br />
Cartier Paris, broche, platine et<br />
émeraude colombienne verte<br />
+/- 75 carats, diamants taille<br />
rose européenne ancienne,<br />
rapport d’identification de<br />
2008, 5,5 x 5 cm, poids : 31,1 g.<br />
Est. 150.000-250.000 €.<br />
© Millon<br />
19 — 20-06 Chef-d’œuvre de Chine à la Galerie Moderne<br />
42.000 €<br />
Paire de grands brûle-parfums en forme de porteurs sacrificiels<br />
assis sur des chiens de Fô, Chine, dynastie Qing, XIXe<br />
siècle, bronze patiné, 43 x 34 x 15 cm. Est. 1.200-1.600 €.<br />
© Galerie Moderne<br />
14 500 €<br />
Cabinet, avec tablette d’écriture et fronton, Italie, XVIIIe siècle,<br />
bois d’ébène et bois noirci incrusté d’ivoire et de pierres dures, 180<br />
x 155 x 60 cm. Est. 8.000-12.000 €. © Galerie Moderne<br />
8.500 €<br />
Jacques Carabain, Palazzo del<br />
Capitano e torre dell’ Orologio,<br />
huile sur toile, 77 x 54 cm.<br />
Est. 3.000-4.000 €. © Galerie<br />
Moderne<br />
94
LIVRES, DESSINS, GRAVURES ET PEINTURES<br />
SALLE DE VENTES MAISON JULES<br />
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VENTE<br />
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Grande collection d’affiches RED STAR LINE<br />
gravures Chagall, Delvaux, Ensor, Raveel, Peire<br />
peintures Lindstrom, Lucebert, Cobbaert, Van Hecke<br />
manuscrits Livres de prière du 15ième siècle,<br />
miniatures, fragment de PLINE (ca. 1200)<br />
incunable Boccace (Louvain, 1487)<br />
incunable grec (Venise, Alde, 1499)<br />
VENTE 29-30 SEPTEMBRE <strong>2023</strong><br />
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On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
19 et 21-06 Insolites montres de poche chez Horta<br />
33.000 €<br />
Sha Qi ‘Sadji’, École chinoise, Composition<br />
avec fleurs, livres et fruits, huile sur<br />
toile, 79 x 70 cm. Est. 35.000-45.000 €.<br />
© Horta<br />
12.000 €<br />
École espagnole, Salvator Mundi,<br />
XVIe siècle, huile sur panneau,<br />
114 x 88 cm. Est. 8.000-12.000 €.<br />
© Horta<br />
La vente de juin était florissante<br />
chez Horta ! Les montres et<br />
bijoux y tenaient le haut du pavé,<br />
avec d’exceptionnelles montres<br />
de poches Ilbery Londres du<br />
début du XIXe siècle, respectivement<br />
adjugées 23.000, 16.500 et<br />
12.000 euros ; deux montres, une<br />
Markwick Markham Borrell et une<br />
Rentzsch généraient chacune<br />
11.000 euros. Une élégante horloge<br />
en bronze ‘‘aux porteurs’’<br />
d’époque Restauration était adjugée<br />
14.000 euros. Une superbe<br />
bague en or jaune et blanc avec<br />
diamant taille brillant d’environ<br />
3,01 carat changeait de mains à<br />
38.000 euros. Quant à eux, divers<br />
tableaux de qualité élevée quittaient<br />
également la salle, dont<br />
une magnifique huile sur toile de<br />
‘‘Sadji’’ (33.000 euros), la Femme<br />
au panier de Jakob Smits (15.000<br />
euros) et un Salvator Mundi de<br />
l’École espagnole du XVIe siècle<br />
(12.000 euros). Sans oublier Rik<br />
Wouters et Anto Carte qui généraient<br />
respectivement 8.500 et<br />
8.000 euros.<br />
20 et 21-06 Art et antiquités chez Vanderkindere<br />
8.000 €<br />
Andy Denzler, Étude pour Billie Jean<br />
II, 2018, huile sur toile, 60 x 50 cm. Est.<br />
7.000-10.000 €. © Vanderkindere<br />
7.100 €<br />
Grand pot, Chine, jade vert sculpté,<br />
tourmalines roses, pied en bois sculpté,<br />
H. 8,8 cm. Est. 1.500-2.000 €. © Vanderkindere<br />
6.400 €<br />
Deux grâces et au petit Amour,<br />
horloge de fabrication française,<br />
XIXe siècle, marbre blanc sculpté et<br />
bronze doré, cadran émaillé, H. 80<br />
cm. Est. 1.000-1.500 €. © Vanderkindere<br />
5.000 €<br />
Joël Moens de Hase, La jeune fille<br />
à la perle, mosaïque photo sur<br />
papier, 114,2 x 82,2 cm. Est. 1.000-<br />
1.500 €. © Vanderkindere<br />
21-06 Art asiatique chez Carlo Bonte<br />
12.000 €<br />
Paire de Qilins, Chine,<br />
fin de la période Qing,<br />
émail cloisonné, 20 x<br />
21 cm. Est. 600-800 €.<br />
© Carlo Bonte<br />
La vente d’art asiatique du 21<br />
juin chez Carlo Bonte enregistrait<br />
plusieurs résultats intéressants.<br />
La porcelaine de Chine continue<br />
à bien se comporter sur le<br />
marché : une paire de vases de<br />
Famille Rose avec personnages<br />
peints sur un fond turquoise<br />
rapportait 9.500 euros. Un corail<br />
rouge de la fin de la période<br />
Qing, avec représentation d’une<br />
femme immortelle, changeait de<br />
mains contre 20.000 euros. Une<br />
collection de petits coraux rouges<br />
d’un poids total de 347 grammes<br />
s’adjugeait 6.000 euros. Un petit<br />
vase hu, en émail céladon à motifs<br />
archaïques générait 22.000<br />
euros. Enfin, une paire de Qilins<br />
en émail cloisonné rapportait<br />
12.000 euros, tandis qu’un plat à<br />
décor de ‘‘neuf pêches’’ quittait<br />
la salle contre 5.500 euros.<br />
96
22.000 €<br />
Petit vase, Chine, marque Qianlong,<br />
émail céladon à décor en relief et<br />
anses en forme d’animaux mythiques,<br />
H. 19,5 cm. Est. 600-1.000 €. © Carlo<br />
Bonte<br />
6.000 €<br />
Collection de trois figures et boîte<br />
à priser en corail, poids : 347 g, H.<br />
11-15,5 cm. Est. 2.000-3.000 €.<br />
© Carlo Bonte<br />
9.500 €<br />
Paire de vases, Chine, époque Daoguang/Xianfeng,<br />
‘‘Famille Rose’’,<br />
fond turquoise, décor de dames sur<br />
une terrasse, H. 63,5 cm. Est. 2.000-<br />
4.000 €. © Carlo Bonte<br />
5.500 €<br />
Plat, Chine, début du XIXe siècle,<br />
porcelaine de ‘‘Famille Rose’’, à<br />
décor de ‘‘neuf pêches’’, diam. 30,7<br />
cm. Est. 3.000-4.000 €. © Carlo<br />
Bonte<br />
26-06 Bons résultats pour les gravures d’Alechinsky chez Bonhams-Cornette<br />
Bonhams-Cornette de Saint<br />
Cyer, à Bruxelles, proposait un<br />
large choix d’impressions et de<br />
multiples qui attiraient un grand<br />
nombre d’acheteurs internationaux,<br />
le 26 juin. Keith Haring<br />
enregistrait le score le plus élevé<br />
avec une sérigraphie en couleur<br />
de 1985 emportée à 38.000<br />
euros. De son côté, un ensemble<br />
de treize gravures sur bois de<br />
l’artiste belge Frans Masereel<br />
(1889-1972) changeait de mains<br />
contre 10.000 euros. Enfin, Pierre<br />
Alechinsky (1927) enregistrait,<br />
à quatre reprises, des résultats<br />
élevés avec quatre gravures et<br />
une aquatinte sur papier japonais<br />
de 1983, dont Le Chien Roi<br />
qui rapportait 9.000 euros. Autre<br />
artiste à avoir le vent en poupe,<br />
Invader (1969) avec Invasion<br />
Kit 1: Albinos. Cette sculpture<br />
mosaïque, numérotée 316/350,<br />
se vendait 8.000 euros. Autres<br />
succès à signaler, une lithographie<br />
en couleur d’Ellsworth Kelly<br />
(7.500 euros), un multiple en<br />
résine d’Yves Klein (6.500 euros)<br />
et une gravure d’Eduardo Chillada<br />
(6.000 euros).<br />
9.000 €<br />
Pierre Alechinsky, Le Chien Roi, 1983, n° 9/35, gravure<br />
et aquatinte sur papier japon, 65 x 97 cm. Est. 6.000-<br />
8.000 €. © Bonhams<br />
10.000 €<br />
Frans Masereel, ensemble<br />
de 13 gravures sur bois.<br />
Est. 1.800-2.200 € .<br />
© Bonhams<br />
28-06 Piasa à La Patinoire Royale<br />
97.500 €<br />
Gio Ponti, paire de fauteuils, ca. 1937, Casa &<br />
Giardino, hêtre laqué, laiton, métal et textile,<br />
85 x 60 x 83 cm. Est. 45.000-65.000 €. © Piasa<br />
57.200 €<br />
Alexander Calder, tapis en jute, 1975, n° 58/100, 148 x<br />
215 cm. Est. 15.000-20.000 €. © Piasa<br />
39.000 €<br />
Charlotte Perriand, À gorge, ca. 1954, table en frêne, 72<br />
x 200 x 84 cm. Est. 30.000-40.000 €. © Piasa<br />
97
On a vendu<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
21-07 Record du monde chez MJV Soudant<br />
75.000 €<br />
Jean Michel Folon, Sans bagage, 2005,<br />
bronze à patine brune, fonderie Romain et<br />
Fils, n° 1/50, avec certificat, H. 65 cm. Est.<br />
50.000-60.000 €. © MJV Soudant<br />
26.000 €<br />
Anna De Weert, La baie de Menton, 1926,<br />
huile sur toile, 150 x 136 cm. Est. 20.000-<br />
25.000 €. © MJV Soudant<br />
9.500 €<br />
(record du<br />
monde)<br />
Elvire Coisne, Berkendreef,<br />
impressionniste<br />
et luministe, huile sur<br />
toile, 49 x 24 cm. Est.<br />
1.500-2.000 €. © MJV<br />
Soudant<br />
11.000 €<br />
Jo Delahaut, Composition géométrique,<br />
1962, huile sur toile, 45<br />
x 55 cm. Est. 2.000-3.000 €. © MJV<br />
Soudant<br />
ROB MICHIELS<br />
Auctions<br />
5 OCTOBRE <strong>2023</strong><br />
The Exceptional Sale<br />
RM-AUCTIONS.COM<br />
98
On vendra<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
05-09 Classic Cars chez Bernaerts<br />
Cette impressionnante collection<br />
de plus de 40 voitures et de<br />
quelque 70 motos est l’œuvre<br />
de Marcel Sprangers, industriel<br />
belge qui commença à collectionner<br />
les voitures anciennes en<br />
1980 et créa, au fil des ans, son<br />
propre musée privé. Sa collection<br />
comprend certaines des plus<br />
grandes marques américaines,<br />
des premiers jours du sport automobile<br />
aux décennies les plus récentes,<br />
ainsi que des exemplaires<br />
réalisés par les deux grands<br />
noms belges de l’histoire de l’automobile,<br />
Minerva et FN. Parmi<br />
les pièces maîtresses, citons une<br />
Lincoln-Zephyr douze coupé de<br />
1939, une berline Auburn 8-90<br />
décapotable de 1929, une berline<br />
Cadillac Series 61 décapotable<br />
de 1939, une berline Pierce Arrow<br />
de 1930, un coupé Packard 640<br />
de 1929 et plusieurs Corvettes<br />
de différentes époques, dont<br />
quelques modèles très rares.<br />
Notons aussi de rares voitures de<br />
sport américaines, comme une<br />
Glasspar G2, un roadster Kellison<br />
et une La Dawri canadienne.<br />
EST. 50.000-70.000 €<br />
Lincoln-Zephyr douze coupé, 1939, moteur : Ford/Zephyr V12 4375 cc, 4 vitesses,<br />
kilométrage : 1.605 miles, restaurée. © Bernaerts<br />
11-09 Art belge chez Horta<br />
EST. 16.000-<br />
18.000 €<br />
Jean Brusselmans, Faucheur<br />
dans un champ de<br />
blé, 1922, huile sur toile,<br />
59 x 59 cm. © Horta<br />
La vente de rentrée de la salle<br />
Horta propose une belle offre<br />
en artistes belges. Outre deux<br />
bronzes de Jean-Michel Folon,<br />
on annonce des œuvres de Paul<br />
Leduc, Joseph-Charles François,<br />
Pierre Paulus de Châtelet ou encore<br />
Jean Brusselmans. La vente<br />
vaudra toutefois surtout pour<br />
ses bijoux, dont une très belle<br />
paire de dormeuses en platine<br />
sur or agrémentées de diamants,<br />
taille ancienne, dans son écrin<br />
d’origine de la maison Simonet<br />
à Bruxelles, estimée entre 45.000<br />
et 50.000 euros, ainsi qu’une<br />
intéressante montre française, en<br />
forme d’amphore, en or et émail<br />
bleu roi formant flacon à parfum,<br />
boîte à mouches, double cadran<br />
(heures et fast slow) et guichet<br />
tourbillon pour une face, l’autre<br />
face représentant une huile sur<br />
métal à quatre personnages<br />
avec guichet automate dans la<br />
partie supérieure découvrant une<br />
scène érotique, couvercle du dos<br />
présentant un oiseau de paradis<br />
en or ajouré (est. 8.000-12.000<br />
euros). On annonce également<br />
une lithographie originale d’Henri<br />
de Toulouse-Lautrec, affiche pour<br />
le Salon des Cent, estimée entre<br />
20.000 et 25.000 euros.<br />
12 et 13-09 Belle diversité chez Vanderkindere<br />
Parmi les lots intéressants de<br />
la vente cataloguée de rentrée,<br />
proposée par la salle Vanderkindere,<br />
citons ce pendule Directoire<br />
en bronze à patine noire,<br />
dorée et porcelaine polychrome<br />
surmontée de ‘‘Diane chasseresse<br />
entourée d’Amours’’, travail<br />
français , vers 1795, ainsi que ce<br />
régulateur de parquet Napoléon<br />
III, d’après Jean-Henri Riesener<br />
(1734-1806), en bois de placage et<br />
marqueterie d’acajou, d’amarante<br />
et de bois teinté à riche<br />
ornementation en bronze doré<br />
surmonté de ‘‘Chérubins dans<br />
les nuages’’ (est. 6.000-8.000<br />
euros). Au rang des tableaux,<br />
on annonce un très bel Arlequin<br />
vert, églomisé signé Floris Jespers<br />
(est. 7.000-10.000 euros), ainsi<br />
qu’une importante bacchanale<br />
rythmée d’offrandes à Bacchus,<br />
huile sur toile attribuée à Gérard<br />
de Lairesse, datée du XVIIe siècle,<br />
estimée 4.500 à 6.000 euros.<br />
EST. 7.000-10.000 €<br />
Floris Jespers, L’arlequin vert, 1963,<br />
verre églomisé, 80 x 60 cm. © Vanderkindere<br />
99
On vendra<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
13-09 Art d’Asie chez Millon<br />
L’antenne bruxelloise de Millon<br />
organise une vente cataloguée<br />
entièrement dédiée aux arts de<br />
l’Asie, dont une riche collection<br />
de porcelaine chinoise, de bronze<br />
et de coraux. L’exposition mettra<br />
en lumière ces objets traditionnels,<br />
notamment un plat en<br />
porcelaine à décor en émaux de<br />
la famille rose de chauves-souris,<br />
arque à six caractères et époque<br />
Guangxu (est. 5.000-7.000 euros),<br />
une importante potiche couverte<br />
en porcelaine à décor en émaux<br />
Doucai de dragons chassant la<br />
perle sacrée, estimée 8.000 à<br />
12.000 euros, ainsi qu’un bassin<br />
en bronze et émaux cloisonnés<br />
à décor de chiens de Fô, travail<br />
chinois de la dynastie Ming (est.<br />
3.000-4.000 euros)<br />
EST. 8.000-12.000 €<br />
Potiche couverte, Chine, XIXe siècle, marque apocryphe Qianlong,<br />
porcelaine, H. 56 cm. © Millon<br />
13 et 14-09 Art, antiquités et design pour Flanders Auctions<br />
La vente de septembre chez<br />
Flanders Auction présentera une<br />
offre variée en art, antiquités et<br />
design. Parmi les pièces anciennes<br />
se distingue un ensemble<br />
de cheminée trois pièces, une<br />
pendule et deux chandeliers de<br />
style Louis XVI. Signée Maison<br />
Marquis, Paris, elle est estimée<br />
entre 20.000 et 30.000 euros.<br />
Dans le domaine de l'art, une<br />
sculpture en marbre de Carrare<br />
de Pablo Atchugarry (1954) datant<br />
de 2008, estimée entre 250.000<br />
et 350.000 euros, recueille tous<br />
les espoirs. Une sculpture en<br />
verre du duo d'artistes tchèques<br />
Stanislav Libensky et Jaroslava<br />
Brychtova (1954-2022) est également<br />
très attendue. Bien qu'ils<br />
soient relativement peu connus<br />
dans notre pays, ils obtiennent<br />
des résultats surprenants aux<br />
enchères. L'œuvre Tête V, avec<br />
son œil carré, est ainsi estimée<br />
entre 5.000 et 7.000 euros. Autre<br />
belle curiosité, un dessin original<br />
en biros de Dalí (est. 2.400-3.400<br />
euros) réalisé lors d'un safari au<br />
Congo pour un hôtelier belge.<br />
EST. 20.000-30.000 €<br />
Cheminée en trois parties de la Maison Marquis, Paris, pendule et chandeliers de style Louis XVI,<br />
hauteur des chandeliers : 97 cm. © Flanders Auctions<br />
16-09 Modernes et contemporains chez Damien Voglaire<br />
Henri Michaux, encre sur papier. © Voglaire<br />
Pour cette vente de rentrée, la<br />
salle des ventes Damien Voglaire<br />
propose une palette assez larges<br />
d’artistes modernes et contem-<br />
porains. La photographie est à<br />
l’honneur avec une superbe pièce<br />
d’Andres Serrano représentant<br />
un grand portrait en cibachrome<br />
de sa série sur le Klan. Il y a aussi<br />
trois œuvres, collage et photographies,<br />
de Jonathan Monk, artiste<br />
anglais qui manie les concepts de<br />
manière poétique et aussi deux<br />
photographies de Mimmo Jodice.<br />
Parmi les pièces principales, on<br />
trouve une grande et belle encre<br />
de Henri Michaux, un dessin de<br />
Stéphane Mandelbaum de la série<br />
de ce qu’il nommait Scraboutcha,<br />
un beau dessin de Paul Delvaux<br />
ou encore deux eaux fortes de<br />
Serge Poliakoff. Ensuite, un peu de<br />
singularité avec Opus (1941), peinture<br />
réalisée par Victor Servranckx,<br />
œuvre qui peut se regarder dans<br />
tous les sens, le peintre ayant pris<br />
la peine d’écrire un texte à ce sujet<br />
au verso où il explique que « la<br />
pesanteur est ici victorieusement<br />
abolie. Tableau à contempler dans<br />
tous les sens. » On retrouvera dans<br />
la section des multiples, une rare<br />
lithographie de Marcel Broodthaers,<br />
La souris écrit rat (cette pièce fût<br />
présentée à la Biennale de Venise<br />
en 1978), un bel ensemble d’œuvres<br />
de Corneille et aussi de Wallasse<br />
Ting, ami de Pierre Alechinsky. De<br />
ce dernier, il y a aussi quelques<br />
lithographies ou eaux fortes. De<br />
la singularité toujours avec ce vélo<br />
peint par Jean-Luc Moerman, tiré<br />
à 10 exemplaires. Celui-ci porte le<br />
nom de Ginette car il fut réalisé<br />
pour le créateur de la célèbre<br />
marque de bière. Et puis, comme<br />
à chaque fois, la salle propose un<br />
ensemble d’œuvres abstraites<br />
des années 1950 aux années 1970,<br />
dont deux collages de Jo Delahaut,<br />
une toile de Robert De Winne, une<br />
grande encre de Van Anderlecht et<br />
une série de toiles de Jean Dubois.<br />
Pour finir, une belle section africaine<br />
avec des pièces de Pili Pili, Kabinda,<br />
Mwenze ou encore Thango.<br />
100
16-09 Des pièces exceptionnelles au Mont-de-Piété<br />
Le Mont-de-Piété invite à une<br />
vente aux enchères qui propose<br />
des pièces exceptionnelles : des<br />
montres Rolex et Piaget, des sacs<br />
à main Delvaux, une ceinture<br />
Louis Vuitton, un foulard en soie<br />
Hermès, des sièges Philippe<br />
Starck, ainsi que des bijoux<br />
anciens et de caractère. Il y en<br />
aura pour tous les goûts !<br />
EST. 3.600-4.000 €<br />
Fermoir en or blanc 18 carats et platine serti de 27 diamants taille baguette, 20<br />
brillants et deux diamants taille marquise, poids : 14,5 gr. © Mont-de-Piété<br />
EST. 760-800 €<br />
Bague en or jaune et blanc 18 carats,<br />
sertie de 18 diamants et 1 saphir traité,<br />
poids : 7,5 g, taille : 50,5. © Mont-de-<br />
Piété<br />
18-09 Vente Florilège chez Haynault<br />
Pour la rentrée, la salle Haynault<br />
qui a redéployé l’ensemble de<br />
ses activités à Uccle, a décidé<br />
de présenter une sélection<br />
d’environ 120 lots de grande<br />
qualité, dans tous les domaines<br />
de l’art et toutes les périodes.<br />
En peinture, on remarquera une<br />
toile de l’atelier de Brueghel<br />
le Jeune, intitulée Les animaux<br />
rentrant dans l’arche, alors qu’en<br />
art moderne, on contemplera<br />
les couleurs d’une composition<br />
d’Alechinsky de 1975. Côté mobilier,<br />
un bureau Mazarin devrait<br />
plaire aux amateurs tandis que<br />
dans le domaine de l’argenterie,<br />
une grande fontaine de table en<br />
argent, réalisée en 1762 à Paris<br />
par Antoine Jean de Villeclair fera<br />
face à une importante épergne<br />
en argent, réalisée à Londres<br />
par Thomas Pitts, en 1767. Côté<br />
sculpture, une série de trois<br />
pierres sculptées ornementales<br />
provenant d’un château<br />
et figurant des têtes de satyres<br />
pourraient créer la surprise. La<br />
vente sera suivie d’une dispersion<br />
de vin provenant d’une cave<br />
bruxelloise, non ouverte depuis<br />
les années 1930...<br />
EST. 15.000-20.000 €<br />
Vase au portrait de Guillaume Ier de Prusse, Manufacture Royale de Berlin,<br />
porcelaine émaillée bleu nuit et or. © Haynault<br />
23 et 24-09 Belle offre chez Maison Jules<br />
La vente de la salle gantoise<br />
Maison Jules annonce quelques<br />
grands noms : trois œuvres de<br />
Théo Van Rysselberghe, dont<br />
un beau portrait de son ami<br />
et écrivain Emile Verhaeren,<br />
deux natures mortes de Louis<br />
Thevenet, une impressionnante<br />
huile sur toile de Modest Huys<br />
intitulée Bateau sur la Lys, et<br />
un tableau de 1923, Les rives du<br />
Gulden Stroom à Wielsbeke. Pour<br />
les amateurs d’Anna De Weert,<br />
on annonce un pastel avec vue<br />
de la côte d’Azur. Albert Saverys<br />
sera présent avec une imposante<br />
vue animée de la Lys, une grande<br />
nature morte et un petit panneau<br />
de Pêcheur sur la Lys. Des œuvres<br />
originales de Rik Wouters, avec<br />
une aquarelle de son ami et<br />
peintre Fernand Verhaegen<br />
(ex-collection Giroux), d’Octave<br />
Landuyt, du sculpteur Geo Verbanck<br />
(statue de baccantes) et<br />
du symboliste gantois Jan Frans<br />
De Boever seront également à<br />
saisir. Les amateurs de Felix De<br />
Boeck n’auront que l’embarras<br />
du choix, avec plusieurs peintures<br />
et autoportraits originaux<br />
des années 1970, 1980 et 1990.<br />
Enfin, citons encore un beau Guy<br />
Vandenbranden et des pièces<br />
du céramiste français Pierre<br />
Bayle (1945-2004). Cet artiste<br />
a développé une œuvre très<br />
reconnaissable, qui s’inspire de<br />
la technique gréco-romaine de la<br />
cuisson à basse température.<br />
EST. 4.000-6.000 €<br />
Anna De Weert, pastel avec vue de<br />
la Côte d’Azur, 42 x 42 cm. © Maison<br />
Jules<br />
EST. 2.000-4.000 €<br />
Guy Vandenbranden, huile sur toile,<br />
1980, 90 x 90 cm. © Maison Jules<br />
101
On vendra<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
24-09 Georges Morren chez MJV Soudant<br />
Pour nourrir sa vente cataloguée<br />
de rentrée, la salle Soudant de<br />
Gerpinnes eut l’agréable surprise<br />
d’être contactée par une famille<br />
du Brabant-Wallon possédant six<br />
peintures originales de l’artiste<br />
Art nouveau belge Georges<br />
Morren (1868-1941). Il s’avère que<br />
le grand-père, qui était proche<br />
de l’artiste, avait reçu en cadeau<br />
plusieurs toiles dont certaines<br />
représentent ses propres<br />
sœurs, Anna et Clem, dont on<br />
retrouve plusieurs allusions dans<br />
le catalogue raisonné de Tony<br />
Calabrese. Ce référencement est<br />
composé de quatre huiles sur<br />
toile et de deux pastels, totalement<br />
inédits et détenus par la<br />
famille propriétaire depuis les<br />
années 1916 à 1918. Ils sont titrés<br />
et dédicacés par l’artiste. Enfin,<br />
faisant suite au record du monde<br />
produit par la salle pour une<br />
huile sur toile d’Elvire Coisne, le<br />
propriétaire du tableau a soumis<br />
une nouvelle pièce, très belle<br />
huile sur toile représentant une<br />
scène intimiste dans un intérieur<br />
bourgeois.<br />
Une des œuvres de Georges Morren proposées. © Soudant<br />
29 et 30-09 Livres et oeuvres d'art chez Van de Wiele<br />
EST. 15.000-18.000 €<br />
Boccaccio, De Claris Mulieribus, Louvain,<br />
1487, manuscrit enluminé avec 70<br />
gravures sur bois. © Van de Wiele<br />
EST. 10.000-14.000 €<br />
Livre de prière, Utrecht, XVe siècle.<br />
© Van de Wiele<br />
Cette vente de livres et d'objets<br />
d'art présente des documents datant<br />
de plusieurs siècles. Le Moyen<br />
Âge est représenté par un fragment<br />
de manuscrit du XIIe siècle,<br />
avec un texte de Pline, deux livres<br />
de prières du XVe siècle et sept<br />
incunables. On attend beaucoup<br />
d'une édition d'incunables du<br />
recueil de biographies de femmes<br />
célèbres de Boccace. Le Claris<br />
Mulieribus fut imprimé à Louvain<br />
en 1487 et enluminé de quelque<br />
septante gravures sur bois, dont<br />
de nombreuses scènes de violence.<br />
La période de l'humanisme<br />
et de la Renaissance est également<br />
bien représentée, comme la<br />
Bible grecque publiée par Érasme<br />
de Rotterdam, imprimée par l'ami<br />
d'Érasme, Froben, en 1516 : son<br />
influence sur le protestantisme<br />
peut difficilement être surestimée.<br />
Bien qu'elle ait été imprimée à<br />
environ 1 200 exemplaires, elle est<br />
extrêmement rare sur le marché.<br />
Le second jour de vente vous verra<br />
plonger dans l'histoire de la Red<br />
Star Line, avec de belles affiches<br />
d'Henri Cassiers et autres. Il y aura<br />
aussi un riche éventail d'artistes<br />
belges, dont James Ensor, Paul<br />
Delvaux, Roger Raveel, Jan Cobbaert,<br />
Jane Carion et Panamarenko.<br />
Au total, un peu plus de 1<br />
300 lots seront proposés.<br />
30-09 Varia chez Lhomme<br />
La prochaine vente publique<br />
chez Lhomme comprendra, au<br />
chapitres des beaux-arts, des<br />
œuvres de ''Sadji'' (Sha Qi),<br />
Christian Dotremont, Georges<br />
Collignon, Léopold Plomteux,<br />
Pierre Paulus, Albert Raty… mais<br />
aussi des dessins originaux de<br />
James Ensor, un bel ensemble de<br />
dessins à l’encre et de gravures<br />
de Félicien Rops et une eauforte<br />
de Pablo Picasso figurant<br />
le célèbre galeriste français<br />
Ambroise Vollard. Un petit<br />
ensemble d’icônes orthodoxes<br />
russes et bulgares sera également<br />
dispersé. Du côté des livres<br />
anciens et modernes, notons<br />
tout particulièrement le manuscrit<br />
original de Tempo di Roma,<br />
célèbre roman d’Alexis Curvers<br />
ayant inspiré le film éponyme.<br />
Parmi les impressions anciennes,<br />
notons de beaux exemplaires des<br />
Délices du Païs de Liège, illustré<br />
des gravures de Remacle Leloup<br />
et de la Description de tous<br />
les Païs Bas de Guichardin, et<br />
parmi les impressions modernes<br />
la Divine Comédie de Dante<br />
illustrée par Salvador Dalí et un<br />
rare exemplaire de Construction<br />
d’un temple en ruine à la déesse<br />
Vanadé d’Alain Robbe-Grillet,<br />
avec onze gravures originales de<br />
Paul Delvaux. Notons également,<br />
au catalogue de cette vente, une<br />
collection d’armes anciennes<br />
et plus particulièrement un bel<br />
ensemble d’épées de cour XVIIIe,<br />
à montures d’argent.<br />
Pablo Picasso, Ambroise<br />
Vollard, eau-forte.<br />
© Lhomme<br />
102
200X132 LOUIZA sept <strong>2023</strong> v3.qxp_Mise en page 1 11/08/<strong>2023</strong> 15:43 Page1<br />
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Smoking Num Cinecitta Italy, 2010
On vendra<br />
Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
03 — 05-10 Art belge chez Carlo Bonte<br />
EST. 30.000-50.000 €<br />
Impressionnant plat à dragon (le plus grand du marché) en porcelaine bleublanc,<br />
avec marque faisant référence au palais où l’impératrice douairière Cixi<br />
(dynastie Qing) célébra son 50e anniversaire, diam. 70,8 cm. © Carlo Bonte<br />
La vente aux enchères proposée<br />
au début du mois d’octobre par<br />
Carlo Bonte inclut un certain<br />
nombre d’œuvres issues du<br />
territoire belge. Le coq (2003) de<br />
Koen Vanmechelen, qui ornait la<br />
nouvelle galerie de Carlo Bonte<br />
à Knokke dans les derniers mois<br />
d’été, attire évidemment tous<br />
les regards. Notons aussi ce<br />
Champ de blé dans la lumière de<br />
la mer Baltique de Roger Raveel<br />
ou cette Tête de femme (1933)<br />
de Paul Delvaux. Egalement à<br />
retenir, cette Étude d'une tête<br />
de Permeke et une œuvre de<br />
Panamarenko. La vente inclut,<br />
en outre, une grande collection<br />
de gravures d’Ensor. Parmi les<br />
maîtres anciens du XVIIe siècle,<br />
on annonce une Tronie de<br />
l’entourage de Rembrandt, un<br />
Alchimiste de David Teniers le<br />
Jeune et une nature morte de Jan<br />
Weenix le Jeune. De la collection<br />
de l’antiquaire brugeois Michel<br />
Depondt, de l’ancienne Chronos<br />
Antique Gallery, Carlo Bonte<br />
disperse de l’horlogerie du XVIIIe<br />
siècle de grande qualité, dont<br />
une pendule Louis XV attribuée<br />
à Balthazar Lieutaud (ca 1775) et<br />
une rare pendule Louis XVI en<br />
bronze et marbre. Au rang des<br />
arts appliqués, citons un impressionnant<br />
cabinet du XIXe siècle<br />
(H. 277 cm) en ébène, écaille de<br />
tortue et ivoire. La vente comprend<br />
ainsi plusieurs cabinets du<br />
XVIIe siècle. Pour les amateurs<br />
de mode, une exceptionnelle<br />
sélection de sacs Hermès sera<br />
proposée. Enfin, la section<br />
asiatique comprendra deux vases<br />
boules à décor de pêche et une<br />
assiette Yongzheng à la scène<br />
subtilement érotique, ainsi qu’un<br />
imposant plat (le plus grand sur<br />
le marché) à décor de dragon<br />
en bleu et blanc, comportant la<br />
marque de l’impératrice douairière<br />
Cixi et un bel ensemble de<br />
porcelaines Kangxi à décor bleu<br />
et blanc.<br />
03 — 05-10 Classique et moderne chez Bernaerts<br />
La salle Bernaerts mise cet<br />
automne sur une diversité de<br />
maîtres anciens, romantiques et<br />
modernes, provenant en grande<br />
partie d’une poignée de collections<br />
privées. Ainsi, cette vente comprend<br />
la collection d’un éminent<br />
expert belge en antiquités et arts<br />
appliqués, avec de remarquables<br />
dessins du XVIIe siècle de, entre<br />
autres, Paul Bril, Cornelis Schut et<br />
Tobias Verhaecht, et des peintures<br />
d’Adriaen van Utrecht, Louis de<br />
Caullery, Pieter Neefs et Abraham<br />
Govaerts. En ce qui concerne la<br />
porcelaine, ce collectionneur fit<br />
preuve d’un excellent sens de la<br />
qualité et du goût. La porcelaine<br />
de Chine, achetée pour l’essentiel<br />
à J. Van Goidsenhoven à la fin<br />
des années 1960 et au début des<br />
années 1970, comprend plusieurs<br />
belles pièces Wangli et Kangxi. Une<br />
sublime nature morte au saloir de<br />
Pieter Claesz (1597-1660), datée et<br />
provenant d’une succession, passe<br />
également sous le marteau. Une<br />
magnifique horloge squelette<br />
parisienne d’époque Directoire et<br />
une impressionnante pendule à<br />
cercle tournant figurent parmi les<br />
pièces maîtresses de la section<br />
des antiquités. Après ces pièces<br />
très classiques, la collection de feu<br />
l’architecte de ZERO Wim Van Opstal<br />
passera également sous le marteau.<br />
Outre plusieurs lots de documentation<br />
personnelle, de matériel<br />
de modélisation et de littérature<br />
sur l’art et l’architecture, cette vacation<br />
de plus de quatre-vingts lots<br />
comprend dix œuvres de Bernard<br />
Aubertin, Jan Schoonhoven, Jan<br />
Henderikse, Paul Van Hoeydonck,<br />
Panamarenko, Eric van Solm, Klaas<br />
Gubbels et Dan Van Severen, pour<br />
n’en citer que quelques-uns. Une<br />
pléthore d’autres lots mérite également<br />
d’être mentionnée, comme<br />
deux magnifiques bronzes et trois<br />
peintures à l’huile de Constant<br />
Permeke, un large éventail de<br />
verreries Art déco, entre autres de<br />
Gallé et Tiffany, deux assemblages<br />
et une œuvre monumentale sur<br />
contreplaqué de Paul Joostens<br />
provenant de la collection Lohaus<br />
et de l’ancienne collection Raoul<br />
Tyriard, ainsi qu’une incomparable<br />
toile de Jean Miotte.<br />
EST. 60.000-80.000 €<br />
Pieter Claesz, Nature morte au roehmer, huîtres, tabac, noix, pain et salière<br />
en étain, 1646, huile sur panneau, monogrammé et daté, 41 x 37 cm.<br />
© Bernaerts<br />
104
Assiette de décembre en émail peint de Limoges Datée de 1560, monogrammée P.R. pour Pierre Reymond. D 17,6 cm<br />
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Auction calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
Belgium<br />
SEPTEMBER<br />
1 AMBERES<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
1 MAISON DES HUISSIERS DE JUSTICE<br />
Deurwaarderstukken<br />
BRUXELLES<br />
1-2 SYLVIE'S WINE AUCTIONS<br />
Wijn ANTWERPEN<br />
2 ABS VEILINGEN MECHELEN<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
4 AMBERES<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
4 PICTURA<br />
Meubels GENTBRUGGE<br />
5 LEGIA AUCTION<br />
Mobilier, verrerie, argenterie<br />
et bijoux ONLINE<br />
5 VANDERKINDERE<br />
Vente bourgeoise UCCLE<br />
5 BERNAERTS<br />
Classic Cars ANTWERPEN<br />
7-17 ARENBERG AUCTIONS<br />
Collectables ONLINE<br />
8 MAISON DES HUISSIERS DE JUSTICE<br />
Deurwaarderstukken<br />
BRUXELLES<br />
8-18 MILLON BELGIQUE<br />
Numismatique, bijoux,<br />
accessoires et stock de<br />
bijouterie ONLINE<br />
9 ABS VEILINGEN MECHELEN<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
9-17 MILLON BELGIQUE<br />
Bandes dessinées ONLINE<br />
10-11 MONSANTIC<br />
Art et antiquités MONS<br />
11 UCCLE SAINT JOB<br />
Art contemporain et mobilier,<br />
design BRUXELLES<br />
11-12 GALERIE MODERNE<br />
Art et antiquités BRUXELLES<br />
11-12 HORTA<br />
Art et antiquités BRUXELLES<br />
12 BERG VAN BARMHARTIGHEID<br />
Zilverwerk, edelsmeedwerk<br />
BRUSSEL<br />
12-13 VANDERKINDERE<br />
Vente cataloguée BRUXELLES<br />
13 MILLON BRUSSEL<br />
Arts d'Asie BRUXELLES<br />
13-14 FLANDERS AUCTIONS<br />
Kunst, antiek en design<br />
WINGENE<br />
15 MAISON DES HUISSIERS DE<br />
JUSTICE<br />
Deurwaarderstukken<br />
BRUXELLES<br />
15 PHOENIX AUCTIONS<br />
Un lot, une vente<br />
WAVRE<br />
15-16 JEAN ELSEN ET SES FILS<br />
Numismatique général<br />
ETTERBEEK<br />
16 ABS VEILINGEN MECHELEN<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
16 BERG VAN BARMHARTIGHEID<br />
Uitzonderlijke stukken<br />
BRUSSEL<br />
16 DAMIEN VOGLAIRE<br />
Art moderne et contemporain<br />
BRUXELLES<br />
16 FW AUCTIONS NAMUR<br />
Vente caritative NAMUR<br />
18 AMBERES<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
18 HAYNAULT<br />
Florilège, tableaux et objets<br />
d'art BRUXELLES<br />
18 VENTES ELYSÉE<br />
Vente cataloguée LIÈGE<br />
19 BERG VAN BARMHARTIGHEID<br />
Vente de bijoux et<br />
numismatique BRUSSEL<br />
19 SALLE DE VENTE DU BEGUINAGE<br />
Art et antiquités WAVRE<br />
19 VENTES ELYSÉE<br />
Vente bourgeoise<br />
LIÈGE<br />
19-20 GALERIE ATHENA<br />
Kunst en antiek BRUSSEL<br />
22 MAISON DES HUISSIERS DE<br />
JUSTICE<br />
Deurwaarderstukken<br />
BRUXELLES<br />
22-23 LEMPERTZ<br />
Antiquarian books, old &<br />
moderns BRUXELLES<br />
23 ABS VEILINGEN MECHELEN<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
23 FW AUCTIONS NAMUR<br />
Bijoux, tableaux, Asie, Objets<br />
d'art NAMUR<br />
23-24 MAISON JULES<br />
Kunst en antiek GENT<br />
24 MJV SOUDANT<br />
Art et Antiquités GERPINNES<br />
25 AMBERES<br />
Kunst en antiek ANTWERPEN<br />
26 BERG VAN BARMHARTIGHEID<br />
Lederwaren, luxe accessoires<br />
en juwelen BRUSSEL<br />
26 MILLON BELGIQUE<br />
Tableaux & objets d'art<br />
BRUXELLES<br />
28 HÔTEL DES VENTES LEGROS<br />
Art et antiquités VERVIERS<br />
29 MAISON DES HUISSIERS DE<br />
JUSTICE<br />
Deurwaarderstukken<br />
BRUXELLES<br />
29-15 ARTS TALENTS ENCHÈRES<br />
BRUXELLES<br />
Passion et collection d'un<br />
musée privé ONLINE<br />
29-30 VAN DE WIELE VEILINGEN<br />
Boeken, handschriften,<br />
grafiek en schilderijen BRUGGE<br />
30 ABS VEILINGEN MECHELEN<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
30 LHOMME<br />
Vente cataloguée LIÈGE<br />
30-1 DVC GENT<br />
Klassieke veiling GENT<br />
30-8 MILLON BELGIQUE<br />
Bandes dessinées ONLINE<br />
OCTOBER<br />
2 AMBERES<br />
Burgerveilingen ANTWERPEN<br />
3-5 CARLO BONTE<br />
Kunst en antiek BRUGGE<br />
3-5 BERNAERTS<br />
Modern versus Classic<br />
ANTWERPEN<br />
5 ROB MICHIELS<br />
Exclusive sale BRUGGE<br />
6 MAISON DES HUISSIERS DE JUSTICE<br />
Deurwaarderstukken<br />
BRUXELLES<br />
7 MOREL DE WESTGAVER<br />
Boeken, literatuur, prenten en<br />
ansichtkaarten BRUXELLES<br />
7 ABS VEILINGEN<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
8 BONHAMS<br />
The zoute sale KNOKKE-HEIST<br />
9 AMBERES<br />
Kunst en antiek ANTWERPEN<br />
The Netherlands<br />
SEPTEMBER<br />
4 DE RUITER<br />
Zilver en diamanten, juwelen<br />
en horloges ONLINE<br />
5 DE JAGER<br />
Antiek en juwelen GOES<br />
6-7 DE JAGER<br />
Aziatica GOES<br />
6-7 HERMITAGE AUCTIONS EUROPE<br />
Art en collectables IJSSELSTEIN<br />
8-9 DICKHAUT<br />
Kunst en antiek ONLINE<br />
11 VEILINGHUIS BOUWMAN<br />
Speelgoedveiling BRUMMEN<br />
11-15 KORST VAN DER HOEFF<br />
Kunst en antiek<br />
S-HERTOGENBOSCH<br />
12-26 VENDUEHUIS DER NOTARISSEN<br />
DEN HAAG<br />
Classical paintings & drawings<br />
ONLINE<br />
12-27 VENDUEHUIS DER NOTARISSEN<br />
DEN HAAG<br />
Modern art ONLINE<br />
18-22 DERKSEN VEILINGBEDRIJF<br />
Kunst en antiek ARNHEM<br />
19-24 OPRECHTE VEILING<br />
Kunst en antiek HAARLEM<br />
23 DERKSEN VEILINGBEDRIJF<br />
Kunst en antiek<br />
ONLINE<br />
23-25 DICKHAUT<br />
Kunst en antiek MAASTRICHT<br />
24 PEERDEMAN<br />
Kunst en antiek UTRECHT<br />
25 MOART VEILINGHUIS<br />
Schilderijen en beelden<br />
BERKEL EN RODENRIJS<br />
25 NOTARISHUIS ROTTERDAM<br />
Munten ONLINE<br />
25-27 ONDER DE BOOMPJES<br />
Kunst en antiek LEIDEN<br />
25-28 DE ELAND & DE ZON<br />
Kunst en antiek DIEMEN<br />
26-10 CHRISTIE'S<br />
Made in Holland ONLINE<br />
30 VEILINGHUIS BOUWMAN<br />
Speelgoedveiling BRUMMEN<br />
OCTOBER<br />
2 ALD FRYSLAN<br />
Chinees en oosters porselein<br />
ONLINE<br />
2-5 VAN SPENGEN<br />
Kunst en antiek HILVERSUM<br />
3 VEILINGHUIS OMNIA<br />
Kunst en antiek KOLHAM<br />
3-6 ALD FRYSLAN<br />
Kunst en antiek IJLST<br />
11-12 NOTARISHUIS ROTTERDAM<br />
Algemene veiling<br />
ONLINE<br />
France<br />
SEPTEMBER<br />
1-13 AGUTTES<br />
Bijoux or ONLINE<br />
4-12 BONHAMS<br />
Art moderne et contemporain<br />
ONLINE<br />
5-14 BONHAMS<br />
Luisa's Wardrobe: The Alfieri-<br />
Federici Collection. Part II<br />
ONLINE<br />
5-19 MAURICE AUCTION<br />
Preloved fashion sale<br />
(Drouot) ONLINE<br />
6 CANNES ENCHÈRES<br />
Bijoux Anciens & modernes<br />
CANNES<br />
7 AGUTTES<br />
Arts classiques NEUILLY<br />
7 DE BAECQUE & ASS<br />
Intérieurs et décoration<br />
VILLEURBANNE<br />
7 LUCIEN PARIS<br />
Collection de Madame M. et<br />
à divers Amateurs NOGENT-<br />
SUR-MARNE<br />
8-15 ARTCURIAL<br />
The Clock collection<br />
ONLINE<br />
8-22 CHRISTIE'S<br />
L'Enragé: Hommage à Jean<br />
Fautrier PARIS<br />
11 TESSIER&SARROU ET ASS<br />
Livres de valeur (Drouot)<br />
ONLINE<br />
11-21 TAJAN<br />
Le coin du connaisseur PARIS<br />
12 ADER<br />
Verrerie contemporaine PARIS<br />
12 ARTCURIAL<br />
Design Brésilien PARIS<br />
12 ARTCURIAL<br />
Paavo Tynell PARIS<br />
12 DE BAECQUE & ASS<br />
Intérieurs et décoration<br />
MARSEILLE<br />
12 THIERRY DE MAIGET<br />
Vente bandes dessinees,<br />
albums, plance originale<br />
(Drouot) PARIS<br />
13 ALDE<br />
Livres anciens et timbres PARIS<br />
13 MILLON<br />
Boudoir de madame PARIS<br />
13 PARIS ENCHÈRES<br />
Piasa X Annmaris: Finnish<br />
Design PARIS<br />
13 PIASA<br />
Piasa X Annmaris: Finnish<br />
Design PARIS<br />
13 TESSIER&SARROU ET ASS<br />
Photos du Normandie ONLINE<br />
13-20 TAJAN<br />
Livres, Manuscrits & Estampes<br />
PARIS<br />
14 AGUTTES<br />
Art contemporain NEUILLY<br />
14 BOISGIRARD-ANTONINI<br />
Livres anciens et modernes<br />
ONLINE<br />
14 DE BAECQUE & ASS<br />
Bibliotheque d'un humaniste<br />
marseillais VENDÔME<br />
14 GROS & DELETTREZ<br />
Bijoux anciens & modernes<br />
(Drouot) PARIS<br />
14 MILLON<br />
Petites oeuvres de grands<br />
maîtres-tableaux modernes<br />
(Droulot) PARIS<br />
14-27 SOTHEBY'S<br />
Handbags and accessoiries<br />
PARIS<br />
14-28 ALDE<br />
Bibliothèque Hubert Morent<br />
partie II ONLINE<br />
15 ADER<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
15 AUCTIE'S<br />
Arts du Xxe siècle (Drouot)<br />
PARIS<br />
15 COUTAU-BÉGARIE<br />
Boutons de livre (Drouot)<br />
PARIS<br />
15 EUVRARD & FABRE<br />
Vente classique (Drouot)<br />
ONLINE<br />
15 MILLON<br />
Biennale, souvenirs de la<br />
princesse Micaela D'Orleans<br />
(Drouot) ONLINE<br />
106
Auction calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
15 MILLON<br />
Hunna - women artists from<br />
the arabian peninsula -<br />
exhibition PARIS<br />
15 PARIS ENCHÈRES<br />
Charles Ratton ONLINE<br />
15 THIERRY DE MAIGET<br />
Tableaux Anciens, Mobilier &<br />
Objets d'Art (Drouot) PARIS<br />
18 AGUTTES<br />
Arts Classiques ONLINE<br />
19 ART VALOREM<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
19 ART RÉMY LE FUR & ASS<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
19 BEAUSSANT LEFÈVRE<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
19 GROS & DELETTREZ<br />
Tableaux des années 60<br />
à 80 et icônes du design<br />
international (Droulot) ONLINE<br />
19 MIRABAUD-MERCIER<br />
Vente classique (Drouot)<br />
ONLINE<br />
19 MORAND & MORAND<br />
Livres anciens et modernes et<br />
bandes dessinées (Droulot)<br />
ONLINE<br />
19 PESCHETEAU-BADIN<br />
Vente Classique (Drouot)<br />
PARIS<br />
19 RÉMY LE FUR & ASS<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
19 TAJAN<br />
Céramique moderne &<br />
contemporaine PARIS<br />
20 DE BAECQUE & ASS<br />
Timbres et cartes postales<br />
LYON<br />
20 MILLON<br />
Une collection privée<br />
Française-Archéologie haute<br />
Epoque (Drouot) PARIS<br />
20 PIASA<br />
Art + Design: an eclectic<br />
collection PARIS<br />
20-21 ADER<br />
Collection Pont-aven,<br />
symbolistes et nabis PARIS<br />
21 ART RICHELIEU<br />
Bijoux, Orfevrerie, Tableaux<br />
anciens et modernes,<br />
sculptures (Drouot) ONLINE<br />
21 BOISGIRARD-ANTONINI<br />
Vente XXe et Design<br />
PARIS<br />
21 BONHAMS<br />
Eighties PARIS<br />
21 COUTAU-BÉGARIE<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
21 DE BAECQUE & ASS<br />
Intérieurs et décoration LYON<br />
21 LUCIEN PARIS<br />
Mobilier garnissant un hôtel<br />
particulier NOGENT-SUR-MARNE<br />
21 MILLON<br />
Archéologie et préhistoire<br />
PARIS<br />
21 THIERRY DE MAIGET<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
22 ARTCURIAL<br />
Amateurs & collectionneurs<br />
PARIS<br />
22 ERIC CAUDRON<br />
Bijoux (Drouot) PARIS<br />
22 GROS & DELETTREZ<br />
Bijoux et montres (Drouot)<br />
PARIS<br />
22 LYNDA TROUVÉ<br />
Indocine - Chapitre 16<br />
(Drouot) PARIS<br />
23 GIQUELLO & ASS<br />
Collection Gilbert Lascaut<br />
(Drouot) PARIS<br />
23 SOTHEBY'S<br />
Arts d'Asie PARIS<br />
23-01 MILLON<br />
Bandes dessinées PARIS<br />
24 COUTAU-BÉGARIE<br />
Mode & vintage (Drouot)<br />
ONLINE<br />
24 OSENAT<br />
Art Russe VERSAILLES<br />
25 BOISGIRARD-ANTONINI<br />
Art et deco VII ONLINE<br />
25 PESCHETEAU-BADIN<br />
Vente d'atelier - Haruhiko<br />
Sunagawa (Drouot) PARIS<br />
25-3 TAJAN<br />
Design du 20 ième siècle PARIS<br />
25-4 BONHAMS<br />
Vintage Posters ONLINE<br />
26 ARTCURIAL<br />
Maîtres Anciens & du XIX<br />
siècle PARIS<br />
26 CANNES ENCHÈRES<br />
Vente courante CANNES<br />
26 COPAGES AUCTION PARIS<br />
Bijoux anciens & modernes<br />
(Drouot) PARIS<br />
26 PARIS ENCHÈRES<br />
Design d'un hôtel particulier<br />
décoré par Damien Langlois-<br />
Meurienne PARIS<br />
26 PIASA<br />
Design d'un hôtel particulier<br />
décoré par Damien Langlois-<br />
Meurienne<br />
ONLINE<br />
26 SOTHEBY'S<br />
Collection François Meyer: A<br />
Colorful Passion PARIS<br />
26 YANN LE MOUEL<br />
Atelier Saverio Lucariello PARIS<br />
26-27 ADER<br />
Collection Gérard Depardieu<br />
(Drouot) PARIS<br />
27 ALDE<br />
Bibliothèque Hubert Morent,<br />
Editions originales du Xxe<br />
siècle PARIS<br />
27 ARTCURIAL<br />
Le portrait en Miniature PARIS<br />
27 ARTCURIAL<br />
Alexandre Dumas, Collection<br />
Kahn PARIS<br />
27 DE BAECQUE & ASS<br />
Intérieurs et décoration LYON<br />
27 DE BAECQUE & ASS<br />
Mineraux MARSEILLE<br />
27 PARIS ENCHÈRES<br />
Art et Design Collection de<br />
la Dotation Lefebvre-Vornic<br />
PARIS<br />
27 PESTEL-DEBORD<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
27 PIASA<br />
Art + Design Collection de<br />
la Dotation Lefebvre-Vornic<br />
PARIS<br />
27-9 MILLON<br />
Dessins de 1500 à 1900 ONLINE<br />
28 BONHAMS<br />
Atelier Hugo PARIS<br />
28 DE BAECQUE & ASS<br />
Fonds d'Atelier Marcel<br />
Charbonnel MARSEILLE<br />
28 TAJAN<br />
Art d'Asie PARIS<br />
28 VILLANFRAY POMMERY<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
29 DAGUERRE<br />
Collections privées, tableaux,<br />
mobilier et objets d'art PARIS<br />
29 THIERRY DE MAIGET<br />
Tableaux Anciens, Mobilier &<br />
Objets d'Art (Drouot) PARIS<br />
29-30 OSENAT<br />
Vente de l'angélus à<br />
Chantilly-en-bière (Drouot)<br />
ONLINE<br />
30 HVMC<br />
Mobilier Objet d'art, Tableaux<br />
anciens et XIXème, Art d'Asie<br />
MONTE-CARLO<br />
30 OSENAT<br />
Mobilier & objets d'art -<br />
Vente prestige (Drouot)<br />
FONTAINEBLEAU<br />
30-8 MILLON<br />
Bandes Dessinees ONLINE<br />
OCTOBER<br />
1 COUTAU-BÉGARIE<br />
Jazz (Drouot) ONLINE<br />
1 OSENAT<br />
Les intérieurs de Versailles<br />
(Drouot) VERSAILLES<br />
1-3 ADER<br />
Livres de photographies<br />
(Drouot) ONLINE<br />
2 GROS & DELETTREZ<br />
Collection d'art moderne de<br />
M.X (Drouot) PARIS<br />
3 ADER<br />
Art d'après-guerre et<br />
contemporain (Drouot) PARIS<br />
3 CANNES ENCHÈRES<br />
Bijoux Anciens & modernes<br />
CANNES<br />
3 SOTHEBY'S<br />
Fine Jewels PARIS<br />
3-4 BEAUSSANT LEFÈVRE<br />
Une propriété au bord du lac<br />
(Drouot) PARIS<br />
4 BOHAMS<br />
Parisians Collections<br />
including the Estate of Olivia<br />
de Havilland PARIS<br />
4 MILLON<br />
Carnets de voyages PARIS<br />
4 PIASA<br />
Design français PARIS<br />
4 THIERRY DE MAIGET<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
4 SOTHEBY'S<br />
Collection Claude & François<br />
Xavier Lalanne PARIS<br />
5 ARCANE ENCHÈRES<br />
Bijoux (Drouot) PARIS<br />
5 BOISGIRARD-ANTONINI<br />
Arts d'asie et d'orient<br />
NICE<br />
5 DE BAECQUE & ASS<br />
Or et numismatique LYON<br />
VENTES AUX<br />
ENCHÈRES<br />
D'OBJETS D'ART<br />
ET D'ANTIQUITÉS<br />
JORDAENS SA<br />
VENTES<br />
LES MARDI 26 ET MERCREDI 27 SEPTEMBRE<br />
À PARTIR DE 19H.<br />
VENTE DE VINS<br />
25 SEPTEMBRE À PARTIR DE 19H.<br />
EXPOSITION<br />
LES VENDREDI ET SAMEDI AVANT LA VENTE<br />
DE 10H À 17H.<br />
Drabstraat 74 I 2640 Mortsel I info@jordaens.eu<br />
03 449 44 30 I Catalogues et livestream: www.jordaens.eu<br />
107
Auction calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
5 DOUTREBENTE<br />
Vente cataloguée de bijoux et<br />
argenterie (Drouot) PARIS<br />
5 LUCIEN PARIS<br />
Entier contenu d'une grande<br />
demeure nogentaise NOGENT<br />
5 MILLON<br />
Intérieur de Madame B., un<br />
appartement sur la Riviera<br />
NIVE<br />
6 DE BAECQUE & ASS<br />
Asie, tribale (Drouot) PARS<br />
6 ERIC CAUDRON<br />
Vente de mobilier et objets<br />
d'art (Drouot) PARIS<br />
6 GROS & DELETTREZ<br />
Bijoux & montres PARIS<br />
6 YANN LE MOUEL<br />
Vente classique (Drouot) PARIS<br />
8 OSENAT<br />
Collection Jean Louis<br />
Noisiez, La Royauté (Drouot)<br />
VERSAILLES<br />
10 ADER<br />
Haute couture (Drouot) PARIS<br />
10 GIQUELLO & ASS<br />
Collection Galerie Chevalier<br />
(Drouot) PARIS<br />
10 PESCHETEAU-BADIN<br />
Vente Classique (Drouot)<br />
PARIS<br />
10 TAJAN<br />
Transmission(s)-collection<br />
Jean-Pierre et Matine Nuaud<br />
PARIS<br />
United Kingdom<br />
SEPTEMBER<br />
1-13 BONHAMS<br />
Hospital Rooms: Hold Me<br />
ONLINE<br />
6-13 SOTHEBY'S<br />
Freddie Mercury: A world on<br />
His Own LONDON<br />
7-21 SOTHEBY'S<br />
Travel, Atlases, Maps &<br />
Photographs ONLINE<br />
11-21 BONHAMS<br />
The Art of Luxury: Chanel<br />
ONLINE<br />
11-25 CHRISTIE'S<br />
Picasso Ceramics ONLINE<br />
12 BONHAMS<br />
Hospital Rooms: Holding<br />
Space LONDON<br />
12-28 CHRISTIE'S<br />
Contemporary Edition ONLINE<br />
13 BONHAMS<br />
Old Master Paintings LONDON<br />
13 BONHAMS<br />
Knightbridge Jewels LONDON<br />
13-20 SOTHEBY'S<br />
Old Master & 19th Century<br />
Paintings LONDON<br />
13-27 CHRISTIE'S<br />
Prints ans Multiples ONLINE<br />
15-29 CHRISTIE'S<br />
Charlie Watts: Literatue and<br />
Jazz Part II ONLINE<br />
18-28 BONHAMS<br />
British and European Art<br />
ONLINE<br />
19 SOTHEBY'S<br />
Fine Jewels LONDON<br />
19-26 SOTHEBY'S<br />
Banksy ONLINE<br />
19-26 SOTHEBY'S<br />
Prints & Multiples ONLINE<br />
20 BONHAMS<br />
Blazing a Trail: Modern British<br />
Women LONDON<br />
20 BONHAMS<br />
Prints ans Multiples LONDON<br />
20 PHILLIPS<br />
Evening & Day Editions<br />
LONDON<br />
20 PHILLIPS<br />
David Hockney LONDON<br />
20-27 SOTHEBY'S<br />
Modern Discoveries ONLINE<br />
21 BONHAMS<br />
London Jewels LONDON<br />
22-3 BONHAMS<br />
Votes for Women: the Lesley<br />
Mees Collection LONDON<br />
27 BONHAMS<br />
19th Century and British<br />
Impressionist Art LONDON<br />
27 BONHAMS<br />
A focus on Willian Kentridge<br />
LONDON<br />
27 BONHAMS<br />
Home & Interiors LONDON<br />
28 CHRISTIE'S<br />
Charlie Watts: Literatue and<br />
Jazz Part I LONDON<br />
OCTOBER<br />
3 BONHAMS<br />
Design LONDON<br />
4 BONHAMS<br />
Sir Roger Moore: The<br />
Personal Collection LONDON<br />
Germany<br />
SEPTEMBER<br />
1-2 BASSENGE<br />
Kunst des 15.-19.<br />
Jahrhunderts, Moderne Kunst<br />
KÖLN/BERLIN/<br />
MÜNCHEN<br />
1-7 VAN HAM<br />
From a Magnificient Private<br />
Collection - 150 works<br />
MÜNCHEN<br />
6 KARL & FABER<br />
Zeitgenössische Kunst<br />
DÜSSELDORF<br />
6-7 KETTERER KUNST<br />
Contemporary Art AHLDEN<br />
6-7 KETTERER KUNST<br />
Modern Art<br />
ONLINE<br />
6-14 VAN HAM<br />
Modern Art ONLINE<br />
7 KETTERER KUNST<br />
19th Century ZÜRICH<br />
10 BASSENGE<br />
Fotografiedes 19.-21.<br />
Jahrhunderts MÜNCHEN<br />
10 DR. EDER<br />
Kunst & Antiquitäten<br />
MÜNCHEN<br />
11 GRISEBACH<br />
Schätztage BERLIN<br />
20-28 VAN HAM<br />
Jewels Quarterly ONLINE<br />
22-23 LEMPERTZ<br />
Antiquarische Bücher,<br />
Graphik (Venator & Hanstein)<br />
ONLINE<br />
OCTOBER<br />
10 HERMANN HISTORICA<br />
Kunst & Antiquitäten, Antiken<br />
& Asiatika MÜNCHEN<br />
10 QUITTENBAUM<br />
Italienisches design MÜNCHEN<br />
Switzerland<br />
SEPTEMBER<br />
12-27 KOLLER<br />
Schmuck ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Möbel ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Porzellan ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Bücher & Autographen ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Alter Meister & des 19 Jhs<br />
ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Alte Grafik & Zeichnungen<br />
ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Silber ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Gemälde ONLINE<br />
12-27 KOLLER<br />
Schmuck ONLINE<br />
18-21 PIGUET<br />
Tableaux ONLINE<br />
20 KOLLER<br />
Bücher & Autographen ZÜRICH<br />
21 KOLLER<br />
Decorative Arts ZÜRICH<br />
21 KOLLER<br />
Möbel ZÜRICH<br />
21 KOLLER<br />
Porzellan ZÜRICH<br />
21 KOLLER<br />
Skulpturen ZÜRICH<br />
21 KOLLER<br />
Teppiche ZÜRICH<br />
22 KOLLER<br />
Gemälde ZÜRICH<br />
22 KOLLER<br />
Zeichnungen Alter Meister<br />
ZÜRICH<br />
22 KOLLER<br />
Alter Meister & des 19 Jhs<br />
ZÜRICH<br />
Austria<br />
SEPTEMBER<br />
1 DOROTHEUM<br />
Ölgemälde und Aquarelle des<br />
19. Jahrhunderts SALZBURG<br />
4 DOROTHEUM<br />
Kunst & Antiquitäten ONLINE<br />
5 DOROTHEUM<br />
Schmuck, Kunst &<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
6 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren WEINER<br />
NEUSTADT<br />
6 DOROTHEUM<br />
Fahrzeuge und Technik<br />
VÖSSENDORF<br />
6 DOROTHEUM<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
6 DOROTHEUM<br />
Schmuck, Kunst &<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
7 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren ONLINE<br />
7 DOROTHEUM<br />
Erlesener Schmuck WIEN<br />
7 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren SALZBURG<br />
7 DOROTHEUM<br />
ölgemälde und Aquarelle des<br />
19. Jahrhunderts<br />
WIEN<br />
8 DOROTHEUM<br />
Teppiche für Einrichter und<br />
Sammler ONLINE<br />
8 DOROTHEUM<br />
Aus aristokratischem Besitz<br />
und bedeutender Provenienz<br />
WIEN<br />
11 DOROTHEUM<br />
Kunst & Antiquitäten, Möbel<br />
und Technik<br />
ONLINE<br />
11 DOROTHEUM<br />
Schmuck, Kunst &<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
12 DOROTHEUM<br />
Bilder ONLINE<br />
12 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren ONLINE<br />
13 DOROTHEUM<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
13 DOROTHEUM<br />
Aus aristokratischem Besitz<br />
und bedeutender Provenienz<br />
WIEN<br />
14 DOROTHEUM<br />
Aus aristokratischem Besitz<br />
und bedeutender Provenienz<br />
ONLINE<br />
14-15 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren ONLINE<br />
14 DOROTHEUM<br />
Möbel und Interieur ONLINE<br />
18 DOROTHEUM<br />
Möbel ONLINE<br />
18 DOROTHEUM<br />
Schmuck, Kunst &<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
19 DOROTHEUM<br />
Silber ONLINE<br />
19 DOROTHEUM<br />
Bilder ONLINE<br />
20 DOROTHEUM<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
20 DOROTHEUM<br />
Kunst & Antiquitäten und<br />
Schmuck ONLINE<br />
20 DOROTHEUM<br />
Moderne und<br />
Zeitgenössische Kunst WIEN<br />
20 DOROTHEUM<br />
Österreichische Moderne und<br />
Zeitgenössische Kunst WIEN<br />
21 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren<br />
INNSBRUCK<br />
21 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren ONLINE<br />
21 DOROTHEUM<br />
Design WIEN<br />
21 DOROTHEUM<br />
Porzellan, Glas und<br />
Sammelgegenstände ONLINE<br />
21 DOROTHEUM<br />
Schmuck WIEN<br />
22 DOROTHEUM<br />
Münzen und Medaillen WIEN<br />
22 DOROTHEUM<br />
Teppiche für Einrichter und<br />
Sammler ONLINE<br />
22 DOROTHEUM<br />
Charity-Auktion zugunsten<br />
von HEMAYAT ONLINE<br />
25 DOROTHEUM<br />
Kunst & Antiquitäten, Möbel<br />
und Technik ONLINE<br />
25 DOROTHEUM<br />
Briefmarken und<br />
Ansichtskarten WIEN<br />
25 DOROTHEUM<br />
Volkskunst, Skulpturen und<br />
Fayencen ONLINE<br />
25 DOROTHEUM<br />
Schmuck, Kunst &<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
26 DOROTHEUM<br />
Bilder & Schmuck ONLINE<br />
27 DOROTHEUM<br />
Nasa Fotosammlung ONLINE<br />
27 DOROTHEUM<br />
Diamonds only ONLINE<br />
27 DOROTHEUM<br />
Antiquitäten ONLINE<br />
28 DOROTHEUM<br />
Schmuck und Uhren ONLINE<br />
28 DOROTHEUM<br />
Erlesener Schmuck WIEN<br />
28 DOROTHEUM<br />
Bilder und Grafiken aller<br />
Epochen ONLINE<br />
29 DOROTHEUM<br />
Exklusive Farbsteine ONLINE<br />
OCTOBER<br />
4 DOROTHEUM<br />
Meisterzeichnungen und<br />
Druckgraphik bis 1900 WIEN<br />
4 DOROTHEUM<br />
Aquarelle und Miniaturen<br />
WIEN<br />
108
Fair calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
Austria<br />
France<br />
Germany<br />
28-1 Art Salon Zurich<br />
ZURICH<br />
United Kingdom<br />
SEPTEMBER<br />
SEPTEMBER<br />
SEPTEMBER<br />
6-10 Swiss Art Expo<br />
ZURICH<br />
SEPTEMBER<br />
5-10 Parallel Vienna<br />
VIENNA<br />
7-10 Viennacontemporary<br />
VIENNA<br />
8-10 Transform Arte<br />
EISENSTADT<br />
Belgium<br />
AUGUST<br />
12-30 Brussels Design<br />
September<br />
BRUSSELS<br />
29-01 Around Video Art Fair<br />
BRUSSELS<br />
8-10 Sablon Design Market<br />
BRUSSELS<br />
22-24 Art & Passion<br />
BRUSSELS<br />
OCTOBER<br />
1 Collect-Hit & Brocantissimo<br />
GROOT-BIJGAARDEN<br />
7-15 Brussels Biennale of<br />
Eclectic Architecture<br />
BRUSSELS<br />
Denmark<br />
7-16 Paris Design week<br />
PARIS<br />
1-3 Paréidolie<br />
MARSEILLE<br />
5-10 Parcours des mondes<br />
PARIS<br />
7-10 Mercanteinfiera<br />
PARIS<br />
14-17 Menart Fair Paris <strong>2023</strong><br />
PARIS<br />
19-23 Parcours de la Céramiqu<br />
e et des Arts du Feu<br />
PARIS<br />
France<br />
OCTOBER<br />
18-22 Design Miami/Paris<br />
PARIS<br />
20-22 Paris Asian Art Fair<br />
PARIS<br />
20-22 AKAA 23<br />
PARIS<br />
NOVEMBER<br />
9-12 Paris Photo<br />
PARIS<br />
22-26 FAB Paris<br />
PARIS<br />
29-1 Neue Art<br />
DRESDEN<br />
Korea<br />
SEPTEMBER<br />
6-9 FRIEZE Seoul<br />
SEOUL<br />
7-10 KIAF<br />
SEOUL<br />
Luxembourg<br />
NOVEMBER<br />
10-12 Luxembourg Art Week<br />
<strong>2023</strong><br />
LUXEMBOURG<br />
Sweden<br />
SEPTEMBER<br />
5-10 Stockholm Design Week<br />
STOCKHOLM<br />
Switzerland<br />
SEPTEMBER<br />
12-17 Geneva Art Week<br />
GENEVA<br />
The Netherlands<br />
SEPTEMBER<br />
23 Dialogue Vintage<br />
Photography<br />
AMSTERDAM<br />
28-01/10 Art Noord<br />
HEERENVEEN<br />
29-1 BIG ART<br />
AMSTERDAM<br />
20-24 Haute Photographie<br />
AMSTERDAM<br />
21-24 Unseen<br />
AMSTERDAM<br />
23-24 Tribal Jewelry & Textiles<br />
Fair.<br />
AMSTERDAM<br />
OCTOBER<br />
4-8 Art The Hague<br />
DEN HAAG<br />
NOVEMBER<br />
1-5 Affordable Art Fair<br />
AMSTERDAM<br />
Turkey<br />
26-1 LAPADA<br />
LONDON<br />
28-1 British Art Fair<br />
LONDON<br />
1-3 Penman Antique Fair<br />
PETERSFIELD<br />
26-8 Goldsmiths' Fair<br />
LONDON<br />
16-24 London Design Festival<br />
LONDON<br />
OCTOBER<br />
10-15 PAD<br />
LONDON<br />
United States<br />
SEPTEMBER<br />
7-10 Independent<br />
NEW YORK<br />
7-10 Art on Paper<br />
NEW YORK<br />
7-10 Clio Art Fair New York<br />
NEW YORK<br />
8-10 PHOTOFAIRS New York<br />
NEW YORK<br />
8-10 Armory Show<br />
NEW YORK<br />
SEPTEMBER<br />
1-3 Art Nordic: Art Unites<br />
COPENHAGEN<br />
28-1 art3f Lausanne Art Fair<br />
LAUSANNE<br />
SEPTEMBER<br />
27-1 Comtemporary Istanbul<br />
ISTANBUL<br />
6-11 SPRING/BREAK Art Show<br />
NY<br />
NEW YORK<br />
1-3 Juxtapose Art Fair<br />
AARHUS<br />
Museum calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
Belgium<br />
ANTWERPEN<br />
DIVA<br />
△ Zilvertriënale: expo<br />
voor hedendaags design<br />
till 08-10<br />
Extra City Kunsthal<br />
△ Marcin Dudek. The<br />
group<br />
till 08-10<br />
FOMU<br />
△ Grace Ndiritu<br />
reimagines the fomu<br />
collection<br />
till 07-01-2024<br />
△ Vincen Beeckman.<br />
Ping pong<br />
till 08-10<br />
△ TIFF <strong>2023</strong><br />
Emerging belgian<br />
photography<br />
till 08-10<br />
KMSKA<br />
△ Een hommage aan<br />
Gilberte Ghesquière<br />
23-09 till 07-01-24<br />
M HKA<br />
△ Gordon Matta-Clark.<br />
Museum in Motion<br />
till 05-04-2024<br />
MAS<br />
△ Stad in oorlog.<br />
Antwerpen, 1940 - 1945<br />
08-09 till 12/11<br />
Museum De Reede<br />
△ Kurt Peiser<br />
08 till 04-12<br />
Phoebus Foundation<br />
△ Saints, Sinners, Lovers,<br />
and Fools: 300 Years of<br />
Flemish Masterworks<br />
till 15-10<br />
△ Ode aan Antwerpen,<br />
reizende schat<br />
till 17-09<br />
Red star line<br />
△ Heimwee. Tussen<br />
troost en trots<br />
till 03/09<br />
BRUGGE<br />
Groeningemuseum<br />
△ David Claerbout.<br />
Wildfire<br />
till 05-09<br />
BRUSSELS<br />
Abbaye de<br />
Dieleghem<br />
△ Walter Seghers.<br />
Retrospective<br />
08-09 till 22-09<br />
Art & Marges<br />
△ Adalberto Colarelli &<br />
Shen Özdemir<br />
till 05-11<br />
109
Museum calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
Bibliotheca<br />
Wittockiana<br />
△ Nathalie Berjon 'Un<br />
printemps, un.e relieur.se'<br />
till 17-09<br />
Botanique<br />
△ Aymeraude du<br />
Couédic. Panatopique<br />
02-09 till 15-10<br />
△ Boris Thiébaut. Every<br />
minute is letterd<br />
02-09 till 29-10<br />
△ Alexandra Mein.<br />
Diffraction (Serres)<br />
02-09 till 29-10<br />
BOZAR<br />
△ Antoni Tàpies. 'La<br />
Pratique de l'Art'<br />
15-09 till 07-01-24<br />
△ Un Centenaire en VR:<br />
Bourdelle<br />
15-09 till 23-10<br />
Centrale<br />
△ vitrine: Antoine<br />
Waterkeyn "Sapristi,<br />
Sorcellerie et saint<br />
Sacrilège"<br />
till 05-11<br />
△ Mehdi-Georges<br />
Lahlou & Candice Breitz.<br />
extra<br />
till 17-09<br />
Erasmushuis<br />
△ Les Adages d'Erasme<br />
prennent formes<br />
till 29-10<br />
△ Les objets Insolites<br />
N°12 Hâte-toi lentement<br />
till 29-10<br />
Fondation A<br />
△ Ursula Schulz-<br />
Dornburg<br />
21-09 till 17-12<br />
Fondation blan<br />
△ Stephan Balleux.<br />
Artificialia<br />
till 30-09<br />
Fondation<br />
Boghossian - Villa<br />
Empain<br />
△ House of Dreamers<br />
till 01-10<br />
Fondation CAB<br />
△ Niele Toroni<br />
till 29-10<br />
ISELP<br />
△ Maen Florin<br />
29-09 till 02-12<br />
Joods Museum van<br />
België<br />
△ Shoshana Walfish.<br />
Illusive Bodies<br />
07-09 till 18-02-2024<br />
△ Erwin Blumenfeld.<br />
Photography 1930 -1950<br />
29-09 till 04-02-2024<br />
KMKG<br />
△ Expéditions d'Égypte<br />
till 01-10<br />
MAD<br />
△ Jaime Hayon<br />
22-09 till 27-01-2024<br />
Maison des arts<br />
△ Dressing<br />
23-09 till 26-11<br />
MIMA<br />
△ Jean Jullien. Studiolo<br />
till 31-12<br />
Vanhaerents Art<br />
Collection<br />
△ Viewing depot<br />
EXH#02. Spotlight<br />
till 23-09<br />
WIELS<br />
△ Francis Alÿs. The<br />
Nature of the Game<br />
07-09 till 07-01-24<br />
Wittockiana<br />
△ Camille De Taeye dans<br />
les livres. L’Immortalité<br />
chimérique<br />
till 24-01-24<br />
CHARLEROI<br />
BPS22<br />
△ Laurence Dervaux<br />
23-09 till 07-01<br />
Musée de la<br />
Photographie<br />
△ Gaël Turine. Jacquie<br />
Maria Wessels.<br />
Sarah Lowie. Héloïse<br />
Boulanger. Randa<br />
Maroufi.<br />
till 24-09<br />
DEINZE<br />
Mudl<br />
△ Jan De Vliegher.<br />
Myriad Pursuits<br />
till 17-09<br />
DEURLE<br />
Mdd<br />
△ wegens verbouwingen<br />
extra muros: Maria<br />
Blondeel in Gevaert-<br />
Minne<br />
09-09 till 19-11<br />
△ Woning Van<br />
Wassenhove: Mark<br />
Manders. The Absence of<br />
Mark Manders<br />
20-09 till 19-11<br />
EUPEN<br />
IKOB<br />
△ Vera Drebusch.<br />
Vogelschwärm<br />
till 30-09<br />
GAASBEEK<br />
Kasteel van Gaasbeek<br />
△ Ne mobliez mie<br />
till 05-11<br />
GENK<br />
C-mine<br />
△ Athos Burez. As it (n)<br />
ever was<br />
till 29-09<br />
GENT<br />
Dr. Guislain Museum<br />
△ Safe(r)Space<br />
till 01-10<br />
Huis van Alijn<br />
△ 90's<br />
till 21-04-2024<br />
Kunsthal /<br />
Caermersklooster<br />
△ Ben Thorpe Brown<br />
en Jan Minne. Cura's<br />
Garden<br />
till 06-10<br />
SMAK<br />
△ Grace Ndiritu. Healing<br />
the Museum<br />
till 10-09<br />
△ Haegue Yang Several.<br />
Reenactments<br />
till 10-09<br />
△ Pieter Engels. Fabulous<br />
Oldest Hits<br />
till 10-09<br />
GRAND HORNU<br />
MACS<br />
△ Angel Vergara. Dans<br />
l'instant<br />
till 08-10<br />
CID<br />
△ Des archives au design.<br />
Audace et innovation<br />
till 15-10<br />
HASSELT<br />
C-Mine<br />
△ Veldwerkers.<br />
Ontwerpkamer<br />
till 31-12<br />
MMH<br />
△ We need to talk abaut<br />
fashion<br />
till 18-02-24<br />
Z33<br />
△ Save our souls<br />
02-09 till 22-12<br />
ITTRE<br />
Marthe Donas<br />
△ Acquisitions 2022-<strong>2023</strong><br />
till 01-10<br />
KOKSIJDE<br />
Kunstencentrum Ten<br />
Bogaerde = Stichting<br />
George Grand<br />
△ Joëlle Dubois. Private<br />
Parts<br />
till 07-01-2024<br />
LA LOUVIÈRE<br />
Ianchelevici<br />
△ ARTour. Entre-Mondes<br />
till 10-09<br />
Keramis<br />
△ Julie Decubber.<br />
Tessons Exquis<br />
09-09 till 21-01-24<br />
LEUVEN<br />
M<br />
△ Huma Bhabha ‘LIVIN’<br />
THINGS’<br />
till 29-10<br />
△ Jill Magrid en Leen Voet<br />
till 10-09<br />
Parcum<br />
△ In beeld geboren<br />
till 22-10<br />
LIÈGE<br />
Cité Miroir<br />
△ Chili 73, La résistances<br />
s'affiche<br />
till 10-09<br />
MARCINELLE<br />
Musée du Verre<br />
△ Desislava Stoilova et<br />
Rémy Hans. de Mémoire<br />
et de Forme<br />
till 10-09<br />
MARIEMONT<br />
Musée royal de<br />
Mariemont<br />
△ Mari en Syrie.<br />
Renaissance d'une cité<br />
au 3ème millénaire<br />
16-09 till 07-01-2024<br />
MECHELEN<br />
Stedelijke Musea<br />
△ C0N10UR<br />
08-09 till 05-11<br />
MENEN<br />
CC De Steiger +<br />
't Schippershof<br />
Stadsmuseum<br />
△ Yvonne Serruys:<br />
Beeldhouwer van de<br />
niuewe vrouw<br />
till 17-12<br />
MIDDELKERKE<br />
Cultuurstek<br />
△ La Isla Bonita<br />
till 05-11<br />
MONS<br />
BAM<br />
△ Jaume Plensa.<br />
Sculptures iconiques à la<br />
Cité du Doudou<br />
till 08-10<br />
NAMUR<br />
DELTA<br />
△ Pierre Dandoy<br />
photographie Evelyne<br />
Axell<br />
till 15-10<br />
Le Pavillon<br />
△ Capture #2<br />
23-09 till 14-01<br />
Musée de la Vie<br />
walonne<br />
△ Upcycling<br />
till 07-01-2024<br />
Musée Félicien Rops<br />
△ Peter Depelchin<br />
'Hommage à Pan -<br />
Volet 2'<br />
till 17-09<br />
OOSTENDE<br />
Mu.ZEE<br />
△ Anna Boch. Een<br />
impressionistische reis<br />
till 05-11<br />
PUURS-SINT-AMANDS<br />
Emile<br />
Verhaerenmuseum<br />
△ Kijk! De wolken!<br />
till 08-10<br />
SINT-NIKLAAS<br />
SteM<br />
△ Burcht Malpertuus<br />
till 22-10<br />
TOURNAI<br />
Musée des Beaux-<br />
Arts<br />
△ Isabelle Detournay. Le<br />
Travail et la Maison<br />
till 6-11<br />
ZULTE<br />
Roger Raveel<br />
museum<br />
△ Jan Vercruysse, Nel<br />
Aerts, John Murphy.<br />
Unreadiness<br />
till 10-09<br />
110
Gallery calendar<br />
SEPTEMBER / OCTOBER <strong>2023</strong><br />
Belgium<br />
ANTWERPEN<br />
Campo & Campo<br />
△ Kurt Peiser<br />
08-09 till 07-10<br />
△ Luk Van Soom<br />
11-09 till 31-10<br />
Gallery Fifty one<br />
△ Dirk Zoete. Faces and<br />
Flowers<br />
09-09 till 28-10<br />
GNYP<br />
△ Kaifan Wang. In the<br />
spot on the neck bitten<br />
by mosquitoes?<br />
till 24-09<br />
Ibasho<br />
△ Casper Faassen<br />
16-09 till 19-11<br />
Tim Van Laere Gallery<br />
△ Rinus Van de Velde<br />
till 07-10<br />
BEVEREN<br />
Hof ter Saksen<br />
△ Parklife’<br />
till 08-10<br />
BRUGGE<br />
Adornesdomein<br />
△ Jean De Groote. It is<br />
till 09-09<br />
BRUSSELS<br />
Almine Rech<br />
△ Larry Poons. Recent<br />
Paintings<br />
07-09 till 04-11<br />
Arielle d'hauterives<br />
galerie<br />
△ Hélène Picard. La Robe<br />
Rouge<br />
07-09 till 22-10<br />
Association du<br />
patrimoine<br />
artistique<br />
△ Victor Van Dyck<br />
07-09 till 28-10<br />
Baronian<br />
△ David Nash<br />
till 10-09<br />
Bernier/Eliades<br />
△ Misheck Masamvu.<br />
Pivot<br />
07-09 till 16-12<br />
BrAMS 3<br />
△ Group Show<br />
08-09 till 14-10<br />
Bruno Matthys<br />
Gallery<br />
△ Bruno Matthys. Vivant<br />
till 30-09<br />
Charles Riva<br />
Collection<br />
△ ‘Intersection’<br />
06-09 till 30-10<br />
Clearing<br />
△ Julia Yerger et Javier<br />
Barrios<br />
07-09 till 21-10<br />
Collectors Gallery<br />
△ Claude Wesel<br />
21 till 24-09<br />
Contretype<br />
△ Michel Mazzoni &<br />
Bastiaan Van Aarle.<br />
Agrégat<br />
07-09 till 26-10<br />
Didier Claes<br />
△ 5 Baule Masks<br />
07 till 10-09<br />
Esther Verhaeghe<br />
△ Britta Borgers.<br />
Approach<br />
07-09 till 12-10<br />
Exitt11<br />
△ L'heure bleue<br />
03-09 till 12-11<br />
Fondation blan<br />
△ Stephan Balleux.<br />
Artificialia<br />
till 30-09<br />
Fondation CAB<br />
△ Albert Baronian<br />
Quinquagesimun,<br />
exposition de groupe<br />
06-09 till 25-11<br />
Frédérick Mouraux<br />
Gallery<br />
△ Françoise Catalàa.<br />
Actualités<br />
03-09 till 21-10<br />
Galerie Albert 1 er<br />
△ Peintures de Xavier<br />
Huchez<br />
02-09 till 24-10<br />
Galerie<br />
Aliénor Prouvost<br />
△ Rose<br />
28-09 till 28-10<br />
Galerie Eric Mouchet<br />
△ Louis-Cyprien Rials.<br />
Fondation<br />
22-09 till 16-12<br />
Galerie Faider<br />
△ Michel Mouffe. A<br />
thousand uplands<br />
till 23-09<br />
Galerie Gomis<br />
△ Sanlé Sory et Kyle<br />
Weeks. Intersections of<br />
African Youth<br />
07-09 till 28-10<br />
Galerie Greta Meert<br />
△ Richard Tuttle & Edith<br />
Dekyndt<br />
07-09 till 21-10<br />
Galerie La Forest<br />
Divonne<br />
△ Rachel Labastie. (Re)<br />
Lier<br />
07-09 till 21-10<br />
Galerie Le Fell<br />
△ Racines<br />
16-09 till 04-11<br />
Galerie Templon<br />
△ Claude Viallat<br />
07-09 till 04-11<br />
Gallery Sofie Van den<br />
Bussche<br />
△ Marcase. The Stillness<br />
of the image<br />
02 till 30-09<br />
Gladstone<br />
△ Yuji Agematsu<br />
07-09 till 28-10<br />
Hangar<br />
△ Close Enough, New<br />
Perspectives from 12<br />
Women Photographers<br />
of Magnum<br />
08-09 till 16-12<br />
△ Georges Rousse.<br />
Rising Circles<br />
08-09 till 16-12<br />
Hopstreet Gallery<br />
△ Johan De Wilde. Les<br />
Très Riches Heures de<br />
Jean le Sauvage<br />
07-09 till 21-10<br />
Husk Gallery<br />
△ Nathalie Pirotte.<br />
Mêmetés<br />
03-09 till 22-10<br />
In-Gate Gallery<br />
△ Danja Akulin.<br />
Lightscapes<br />
07-09 till 28-10<br />
Irène Laub<br />
△ Gauthier Hubert<br />
08-09 till 14-10<br />
Jan Mot<br />
△ Lili Dujourie<br />
07-09 till 28-10<br />
La Peau de l'ours<br />
△ Les nouveaux<br />
sauvages<br />
03-09 till 21-10<br />
La Verrière<br />
△ Cristof Yvoré. Coi<br />
07-09 till 04-11<br />
LaVallée<br />
△ 20 ans de street art<br />
belge<br />
01 till 30-09<br />
Le Botanique<br />
△ ‘Aymeraude du<br />
Couëdic. Paranoptique’<br />
02-09 till 15-10<br />
Lempertz<br />
△ Michel Pérez Pollo. Un<br />
Automne<br />
07 till 24-09<br />
Maruani Mercier<br />
△ Peter Halley. Black<br />
Light<br />
07-09 till 21-10<br />
Mathilde<br />
Hatzenberger<br />
Gallery<br />
△ Variations abstraites<br />
15-09 till 21-10<br />
Modesti Perdriolle<br />
△ Tushar & Mayur<br />
Vayeda. Eyes of Forest<br />
07-09 till 21-10<br />
Nino Mier Gallery<br />
△ Andrew Dadson<br />
05-09 till 14-10<br />
Partage galerie<br />
△ Exposition collective<br />
till 10-09<br />
Pierre Marie Giraud<br />
△ Kristin McKirdy<br />
07 till 30-09<br />
Queens Brussels<br />
△ Caroline Andrin. La<br />
Part Animale<br />
30-09 till 21-10<br />
Rodolphe Janssen<br />
△ Gina Beavers et Fred<br />
Bervoets<br />
07-09 till 14-10<br />
Sorry We're Closed<br />
gallery<br />
△ Eric Croes.<br />
La nuit est une Femme<br />
à barbe<br />
07-09 till 28-10<br />
Spazio Nobile<br />
△ Group exhibition.<br />
Plein air<br />
till 17-09<br />
Stems Gallery<br />
△ Shaina McCoy. More<br />
about everything<br />
07-09 till 07-10<br />
Super Dakota<br />
△ Einstein on the beach<br />
07-09 till 21-10<br />
Templon<br />
△ Claude Viallat.<br />
Quelques pas de côté<br />
07-09 till 04-11<br />
The Palm Beach<br />
△ ‘Guillaume Thunis.<br />
Espaces Répétés’<br />
15-09 till 14-10<br />
Xavier Hufkens<br />
△ Thierry De Cordier<br />
07-09 till 14-10<br />
△ Harry Irene, curated by<br />
Joe Bradley<br />
till 10-09<br />
Zedes art gallery<br />
△ Skender Hyseni<br />
08-09 till 21-10<br />
DURBY<br />
Galerie Brachot<br />
△ Group Show. The<br />
Other Side of Summer<br />
till 15-09<br />
FLÉMALLE<br />
La Châtaigneraie<br />
△ 11e Prix de la Jeune<br />
Sculpture<br />
16-09 till 29-10<br />
GENT<br />
Tatjana Pieters<br />
△ Felix Beaudry & Arthur<br />
Dufoor<br />
till 10-09<br />
GENTBRUGGE<br />
Settantotto<br />
△ zwart-wit<br />
03-09 till 01-10<br />
KNOKKE-HEIST<br />
Guy Pieters Gallery<br />
△ Jan Frederik De Cock.<br />
Classicalism -<br />
till 01-10<br />
△ Julian Schnabel. What<br />
are we painting after all’<br />
till 02-09<br />
△ Paul Delvaux. Drawings<br />
and watercolors<br />
till 09-10<br />
△ Manolo Valdès. Récent<br />
Works<br />
till 09-10<br />
QG Gallery<br />
△ Georg Karl Pfahler<br />
till 01-10<br />
Samuel<br />
Vanhoegaerden<br />
Gallery<br />
△ Fred Eerdekens.<br />
See or seem-outdoor<br />
sculptures and scale<br />
models<br />
till 17-09<br />
Stephane Simoens<br />
△ A group exhibition.<br />
Puch, vibrate, scrape,<br />
crash, move<br />
till 18-09<br />
Lee-Bauwens Gallery<br />
△ Ode Bertrand. L'Épure<br />
10-09 till 15-10<br />
LIÈGE<br />
Galerie Christine<br />
Colon<br />
△ Anne Manoli &<br />
François Weil<br />
till 24-09<br />
LOUVAIN-LA-NEUVE<br />
Espace 001<br />
△ Elise Leboutte<br />
17-09 till 08-10<br />
MECHELEN<br />
Artmut Gallery<br />
△ Ine Lammers & Marika<br />
Vansant<br />
16-09 till 08-10<br />
MONS<br />
Beffroi<br />
△ Thierry Suzan. La<br />
beauté sauvera le<br />
monde<br />
till 29-10<br />
OOIDONK<br />
Francis Maere gallery<br />
△ Goed te Réables<br />
till 17-09<br />
OOSTEEKLO<br />
Galerie William<br />
Wauters<br />
△ Boutelegier - Michels<br />
10-09 till 15-10<br />
SOIGNIES<br />
Collégiale Saint<br />
Vincent<br />
△ Martine Vanderhoven.<br />
ARTOUR<br />
till 10-09<br />
111
Beaux-Livres<br />
Les femmes<br />
de Picasso<br />
Pierre Culot en<br />
monographie<br />
Le Bruxelles<br />
de Horta<br />
Art nouveau<br />
Cet ouvrage propose de découvrir<br />
ou redécouvrir huit femmes<br />
qui partagèrent un temps la vie<br />
de Picasso. Germaine Pichot,<br />
Fernande Olivier, Eva Gouel,<br />
Olga Khokhlova, Marie-Thérèse<br />
Walter, Dora Maar, Françoise<br />
Gilot et Jacqueline Roque<br />
formèrent avec lui de singuliers<br />
couples, plus ou moins<br />
durables, plus ou moins publics.<br />
Ces femmes, que l’histoire a<br />
intimement liées à la production<br />
de Picasso, ont souvent été étudiées<br />
sans nuances, enfermées<br />
dans un processus de création<br />
et de destruction typiquement<br />
picassien. Avec un soin de<br />
chercheuse égal à son talent de<br />
conteuse, Laurence Madeline<br />
restitue à chaque femme et audelà<br />
des années passées auprès<br />
de lui, l’intensité d’une existence<br />
irréductible à Picasso, lequel<br />
n’est ni un héros, ni un dieu.<br />
Il vit, tombe amoureux, trahit,<br />
est trahi, travaille, expose, crée<br />
inlassablement.<br />
Laurence Madeline,<br />
Picasso. 8 femmes,<br />
Hazan, Paris, <strong>2023</strong>,<br />
ISBN 978-2-75411-234-5,<br />
25 €<br />
Céramiste et sculpteur belge,<br />
formé par Antoine de Vinck et<br />
le maître potier anglais Bernard<br />
Leach, Pierre Culot (1938–2011) a<br />
jeté un pont entre les traditions<br />
britannique, japonaise et française,<br />
et exprimé avec passion<br />
son désir d’être au monde, d’être<br />
sur terre, dans la nature, seule<br />
génératrice de vie et de beauté.<br />
Toute sa vie, il est demeuré<br />
fidèle à son expérience initiale<br />
de potier, faisant évoluer ses<br />
œuvres céramiques des formes<br />
basiques (bols, assiettes, pichets)<br />
à d’autres, plus audacieuses<br />
(vases cruciformes, gourdes,<br />
pots composés, encriers). Son<br />
imagination dépassant la fonctionnalité,<br />
il a créé des sculptures<br />
et n’a pas hésité à s’inscrire durablement<br />
dans le paysage avec<br />
ses murs sculptures. Le Fonds<br />
Mercator rend hommage à son<br />
talent par une imposante monographie,<br />
illustrée de nombreux<br />
documents, certains totalement<br />
inédits.<br />
Coll., Pierre Culot 1938-2011,<br />
Fonds Mercator, Bruxelles, <strong>2023</strong>,<br />
ISBN 978-9-46230-340-9,<br />
65 €<br />
Conservatrice honoraire du<br />
musée Horta, Françoise Aubry<br />
est une spécialiste incontestée de<br />
Victor Horta. Sous sa houlette, la<br />
maison-atelier du maître a connu<br />
une restauration exemplaire et<br />
des extensions tout aussi salutaires.<br />
De son écriture, précise et<br />
sensible à la fois, elle emmène<br />
le lecteur dans le Bruxelles du<br />
maître, depuis la première maison<br />
encore éclectique jusqu’à la<br />
gare centrale (terminée après la<br />
mort de l’architecte) en passant<br />
par ces chefs-d’œuvre incontournables<br />
que sont l’hôtel Tassel,<br />
l’hôtel Solvay ou l’hôtel Van<br />
Eetvelde. Nourri des recherches<br />
et découvertes menées pour<br />
les restaurations de ces œuvres<br />
et mené par l’œil sagace de<br />
l’autrice, le texte renouvelle vraiment<br />
le propos et c’est un délice<br />
que de se laisser mener, d’une<br />
maison à l’autre, d’un projet à un<br />
autre. En outre, cette balade dans<br />
le Bruxelles de Horta est aussi<br />
ponctuée de quelques pages<br />
thématiques : la mode des serres<br />
et verrières, le vitrail, la sculpture,<br />
… Un régal ! (ah)<br />
Françoise Aubry, Le Bruxelles<br />
de Horta, Ludion, Bruxelles, <strong>2023</strong>,<br />
ISBN 978-9-49303-993-3,<br />
24 €<br />
Historienne et guide conférencière<br />
spécialisée en architecture<br />
Art nouveau et Art déco, Cécile<br />
Dubois est aussi présidente de la<br />
Brussels Art Deco Society, association<br />
dont elle est la fondatrice.<br />
C’est donc à juste titre que la<br />
rédaction de cet ouvrage lui a<br />
été confiée, puisqu’il réunit une<br />
grosse trentaine de ‘‘demeures<br />
intemporelles’’ liées à ce style<br />
Belle Epoque. Les incontournables<br />
y sont présents bien sûr,<br />
mais les pépites de l’ouvrage<br />
résident plutôt dans ces œuvres<br />
trop peu connues, comme celles<br />
de Strauven, de Hamesse, de<br />
Dewin ou encore de Hobé. Et<br />
puis certaines œuvres célèbres<br />
du paysage bruxellois, comme<br />
la maison Saint-Cyr retiennent<br />
particulièrement l’attention<br />
puisque les photos témoignent<br />
des restaurations menées ces<br />
dernières années : le lecteur<br />
découvre une véritable splendeur<br />
! L’autrice accorde aussi une<br />
attention particulière aux divers<br />
habitants qui se sont succédés<br />
dans ces maisons, le texte étant<br />
agrémenté de photos d’époque<br />
et d’encarts réservés à certaines<br />
personnalités comme la pianiste<br />
Marie Pleyel, qui habita l’hôtel<br />
Cohn-Donnay (aujourd’hui<br />
l’Ultieme Hallucinatie) et y fit<br />
aménager un pavillon où elle<br />
organisait des soirées musicales.<br />
Cécile Dubois, L’Art nouveau à<br />
Bruxelles, Demeures intemporelles,<br />
Racine, Bruxelles, <strong>2023</strong>,<br />
ISBN 978-2-87386-975-5,<br />
45 €<br />
112
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Musée<br />
MUSÉE DE L’EROTISME ET<br />
DE LA MYTHOLOGIE<br />
Musée de l’Erotisme et de la<br />
Mythologie . Le musée, situé dans<br />
une maison ancienne du Sablon,<br />
offre un aperçu historique de l’art<br />
érotique de l’antiquité à nos jours.<br />
Cette collection privée, parmi les<br />
plus belles d’Europe, présente des<br />
pièces rares et uniques : ivoires,<br />
peintures, sculptures, antiquités greco-romaines,<br />
estampes japonaises,<br />
œuvres d’artistes belges et autres<br />
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Ven. 1, sam. 2 et dim. 3<br />
septembre de 10h00 à 18h00<br />
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graphiques, meubles, ornements,<br />
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/ Wittevrongel / P. Van Gysegem<br />
/ Marchoul / L. Collet / P. Caille<br />
/ Lismonde / J. P. Point / L. Van<br />
Malderen / Baeyens / E. Hoorne / P.<br />
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d’environ 1.600 appats de toute<br />
l’Europe en bois, liège, balsa, etc.<br />
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Recherche<br />
Possédez-vous un tableau de<br />
Marguerite Radoux ?<br />
Les Musées de la Ville de Liège<br />
consacreront prochainement<br />
une exposition à l’artiste-peintre<br />
Marguerite Radoux (Liège 1873- Paris<br />
1943). Formée à l’Académie de Liège,<br />
en France à partir de 1910, elle a à son<br />
actif beaucoup de portraits, souvent<br />
de femmes (élégantes), de musiciens,<br />
de membres de sa famille et d’amis,<br />
qu’elle rend à l’huile dans des tons<br />
sombres ou, à l’inverse, de manière<br />
très épurée et minimaliste au pastel.<br />
Elle excelle à rendre le clair-obscur<br />
et les jeux de couleurs et de lumière<br />
des scènes de tous les jours dans<br />
des « tableautins » croqués sur le vif,<br />
des paysages et des natures mortes.<br />
Son style peut être qualifié de postimpressionniste,<br />
évoluant vers le<br />
fauvisme. Elle signe généralement «<br />
Marg. Radoux », parfois MR ou MRO.<br />
Contact : info@MargueriteRadoux.art<br />
ou Sophie Wittemans, commissaire<br />
de l’exposition, au 0479 91 11 28, margueriteradoux.org.<br />
Recherche : œuvres d’art de Geo<br />
Sempels. Artiste né en 1926 à Lubbeek<br />
et décédé à Vilvorde, <strong>Belgique</strong>, le<br />
25.08.1990. À l’occasion du 100e anniversaire<br />
de la naissance de cet artiste<br />
abstrait belge, une exposition rétrospective<br />
sera organisée en 2026. Pour<br />
les besoins de cette rétrospective,<br />
nous recherchons des amateurs d’art,<br />
des collectionneurs, des galeries d’art<br />
et des musées prêts à prêter temporairement<br />
leurs œuvres. Plus précisément,<br />
nous recherchons des œuvres<br />
datant des débuts de Geo Sempels,<br />
des années 1950, 1960, 1970 et 1980.<br />
Les photos, publications ou textes,<br />
lettres ou histoires de ou sur cet<br />
artiste sont également les bienvenus.<br />
Si vous souhaitez collaborer à ce<br />
projet, veuillez nous contacter sans<br />
engagement à l’adresse<br />
info@geosempels.com<br />
Cherche : Oeuvres (tableaux, dessins)<br />
et détails (articles de journaux, lettres,<br />
photos, …) sur la vie du peintre<br />
belge Albert Dupuis (1923-2010) pour<br />
une prochaine exposition et catalogue<br />
au Musée Charlier. Contact :<br />
Michèle Schoonjans de la fondation<br />
F.A.D. - Tél. 0478/71 62 96 ou courriel<br />
michele@micheleschoonjans.be /<br />
fondation.albert.dupuis.2010@gmail.<br />
com<br />
Recherche : tableaux de l’artiste<br />
Gabriel Meiring (1946). Merci de me<br />
contacter par e-mail :<br />
jean.wattenberge@telenet.be<br />
Dans le cadre du projet «Thevenet<br />
150», l’AST (Archives, Musée régional<br />
et Tourisme de Halle) est la recherche<br />
de tableaux de Louis Thevenet afin de<br />
les photographier et de les enregistrer<br />
dans sa base de données. Vous<br />
en possédez un ou en connaissez<br />
dans votre entourage ? Merci de<br />
prendre contact avec l’AST via le site<br />
www.halle.be/denast/nieuws/louisthevenet<br />
ou par e-mail à : denast@<br />
halle.be<br />
Ecole d’art (Waterloo) cherche à<br />
acquérir, pour sa section restauration,<br />
des peintures anciennes (XVIe, XVIIe,<br />
XVIIIe siècle), abîmées ou endommagées<br />
(petits accidents - trous<br />
– écaillements / éclats de peinture<br />
- usures - fissures - plis sur la toile ou<br />
sur le panneau). Tél. 0472/30 81 06 ou<br />
0491/93 20 94<br />
Afin d’établir le catalogue raisonné<br />
du peintre Ward Lernout (Tervuren),<br />
nous sommes en quête de tous ses<br />
tableaux et dessins signés. Nous profitons<br />
de cette occasion pour lancer<br />
un appel aux personnes en possession<br />
d’œuvres de Ward Lernout.<br />
Confidentialité garantie. Idéalement,<br />
il nous faut une photographie (également<br />
avec téléphone portable) et les<br />
informations suivantes : titre, année<br />
et dimensions (hors cadre). Ces informations<br />
peuvent être transmises à<br />
l’adresse : tille.lernout@telenet.be. Ce<br />
message peut également être lu sur<br />
la page FB : «Ward Lernout peintre».<br />
Merci d’avance pour votre collaboration.<br />
Je cherche des tableaux et dessins<br />
du peintre belge Guillaume van<br />
Strydonck (1861-1937) pour achat,<br />
mais aussi pour l’échange des informations<br />
concernant l’artiste (photo<br />
tableau, renseignements…).<br />
Merci de me contacter pour ceci. Luc<br />
De Wilder, président cercle historique<br />
de Machelen. 0499/46.23.52 ou email:<br />
luc.de.wilder1@telenet.be<br />
113
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Luxembourgeoise des salles de ventes<br />
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1000 Bruxelles<br />
Tél. 0475-62 71 85<br />
Fax 02-741 60 70<br />
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Extrait de la liste des membres (Liste complète disponible au sécretariat ci-dessus)<br />
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70/74 Avenue de<br />
Roodebeek, 1030 Schaerbeek<br />
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Sablon, 1000 Bruxelles<br />
T.02/511.53.24<br />
F. 02/503.62.10<br />
www.ba-auctions.com<br />
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(Dir. David & Jérôme Devadder)<br />
Rue du Parnasse 3, 1050<br />
Ixelles<br />
T.02/511.54.15 - F.02/511.99.40<br />
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Zandlopersstraat 10 - 9030<br />
Mariakerke<br />
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9050 Gentbrugge<br />
T.0475/74.49.25<br />
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(Dir. Cécile La Pipe,<br />
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T.09/223.37.93<br />
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Ventes publiques d’Arts et<br />
d’Antiquités, tapis, mobiliers,<br />
bijoux, tableaux, Art d’Asie,…<br />
Expertises gratuites sur rendez-vous.<br />
Librairie Lhomme<br />
(Dir. David Lhomme)<br />
Rue des Carmes 9, 4000<br />
Liège<br />
T.04/223.24.63<br />
www.michel-lhomme.com<br />
librairie@michel-lhomme.<br />
com<br />
Livres anciens et modernes<br />
de qualité, gravures, tableaux,<br />
curiosités.<br />
Hôtel des Ventes Legros<br />
(Dir. Benoît Legros)<br />
Rue Peltzer de Clermont 41,<br />
4800 Verviers<br />
T. 087/33.01.00<br />
www.venteslegros.com<br />
benoit.legros@euronet.be.<br />
Ventes régulières d’antiquités<br />
et objets d’art.<br />
Hôtel des Ventes Mosan<br />
(Dir. Maxence Nagant de<br />
Deuxchaisnes)<br />
Rue du Nord belge 9, 4020<br />
Liège<br />
T.04/344.91.70 - F.04/341.39.19<br />
www.hvm.be<br />
Expertises gratuites tous les<br />
vendredi de 9h à 12h30 et de<br />
14h à 18h<br />
NAMUR<br />
Salle de Ventes Rops<br />
(Dir. Paul & Benoît de<br />
Sauvage)<br />
Avenue d’Ecolys 2, 5020<br />
Namur<br />
T.081/74.99.88<br />
www.rops.be<br />
www.rops-online.be<br />
Ventes Online. Expertises<br />
gratuites à domicile sur rendez-vous<br />
ou à la salle tous<br />
les jours de 9h à 12h, sauf les<br />
lundis et jeudis<br />
114
COLLeCt<br />
49,50 €<br />
pour 9 numéros<br />
ou € 25 sur tablette<br />
Un an de plaisir à la lecture !<br />
www.collectaaa.be
LA FONDATION ALBERT VANDERVELDEN<br />
présente<br />
en collaboration avec<br />
Les Amis de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège<br />
et la Ville de Liège<br />
Georges Morren: zes werken exclusief afkomstig uit het nalantenschap van de familie J-Emile Havet, bevriend met de kunstenaar.<br />
Geschonken door de kunstenaar tussen 1916 en 1918 !<br />
HERMAN Richir ( 1866-1942) Fernandez ARMAN (1928-2005) “The day after”<br />
Elvire COISNE (1873-1956)<br />
Brons, editie uit serie van 8 exemplaren.<br />
Le peintre<br />
Edgar SCAUFLAIRE<br />
Liège 1893 – 1960<br />
À la Galerie des Beaux-Arts<br />
Rue Soeurs de Harque 1-B / 4000 Liège<br />
Du 5 octobre <strong>2023</strong> au 5 novembre <strong>2023</strong><br />
www.chateaudefanson.com<br />
Anna BOCH (1848-1936) Jenny MONTIGNY (1875-1937)