LDS1187

N°1187 vendredi 22 septembre 2023
L’Autorité de la concurrence pas fan
de l’allongement des droits TV
Si la Ligue de football professionnel (LFP) se félicite de l’allongement de quatre à cinq ans de la durée maximale des
contrats conclus pour la commercialisation des droits d’exploitation audiovisuelle, l’Autorité de la concurrence émet une
réserve.
aisie par le ministre de
l’Économie, des
Finances et de la
Souveraineté industrielle et
numérique d’une demande
d’avis sur le projet de décret
visant à porter de quatre à
cinq ans la durée maximale
des contrats conclus pour la
commercialisation des droits
d’exploitation audiovisuelle,
l’Autorité de la concurrence
ne remet pas en cause le principe,
mais souligne un point
d’interrogation.
Selon les rédacteurs du texte,
cet allongement est de nature
à favoriser l’entrée de nouveaux
opérateurs sur le marché
de l’acquisition des
droits de la Ligue 1, à stimuler
la concurrence à l’achat et
à engendrer un accroissement
des recettes de la LFP,
au bénéfice de l’ensemble de
l’écosystème du football et
du sport français. Via la taxe
Buffet, une part des droits
TV est en effet prélevée et redistribuée
à l’ensemble des
sports.
Selon l’Autorité, son instruction
« n’a pas permis de
confirmer l’efficacité de la
mesure proposée au regard
de son objectif ». Elle n’a, cependant,
« pas mis en lumière
de risque déterminant
d’atteinte à la structure du
marché (éviction de diffuseurs)
ou au bien-être du
consommateur (augmentation
du prix des abonnements)
». Le projet de décret
ne suscite donc pas dans son
principe de réserves majeures
de la part de
l’Autorité. Mais elle rappelle
que le Code du sport prévoit
un dispositif encadrant « de
manière globale la commercialisation
des droits d’exploitation
audiovisuelle de la
Ligue 1 ». Dans ces conditions,
l’Autorité considère
« qu’en modifiant seulement
l’une de ces dispositions,
sans s’interroger plus largement
sur l’impact d’une telle
modification sur le fonctionnement
de l’ensemble du dispositif,
l’équilibre que
cherche à atteindre l’article
R. 333-3 peut être remis en
cause ». L’Autorité « invite »
le Gouvernement « à engager
une réflexion plus globale
sur le cadre posé par
l’article R. 333-3 ». Ainsi,
l’Autorité de la concurrence
procédera à une « analyse
approfondie du secteur », laquelle
« requerra davantage
d’éléments (étude d’impact
étoffée, bilan de la réglementation,
données, etc.) que
ceux apportés dans le cadre
de cette demande d’avis ».
La LFP triple ses recettes
155
La Ligue de football professionnel (LFP) signe un contrat mondial pour les paris en ligne de 155 M€ (31 M€ par an), qui
multiplie ses recettes par trois. Selon les informations de L’Équipe, la LFP a cédé à la société de marketing sportif Infront
Sports les droits de paris en direct de la Ligue 1, de la Ligue 2 et du Trophée des champions sur l’ensemble de la planète
(hors France) lors des cinq prochaines saisons. Les droits concédés ne concernent pas le territoire français car la réglementation est assez
stricte et la LFP dispose d’un contrat avec Betclic.
L’accord apparaît comme un succès pour la LFP et sa nouvelle politique commerciale. La LFP a repris en interne, sans intermédiaire, les
ventes à l’international. Jusqu’ici, beIN Sports était en charge de commercialiser ces droits concernant les paris sportifs comme de ceux
sur la diffusion de la L1 à l’étranger (valorisés actuellement à seulement 80 M€ annuels).
LA LETTRE DU SPORT
Sommaire
International
L’auteur des « Football Leaks » condamné à de la prison avec sursis ...................................2
Le réseau criminel avait un coup d’avance............................................................................2
France
Un audit accable la gestion du Grand Prix de France de F1 .................................................3
Economie
Everton et le Red Star ont le même propriétaire....................................................................4
Le RC Lens accueille un nouvel actionnaire .........................................................................5
Médias
Pour la L1, la LFP fixe la barre à 800 M€ .............................................................................6
Canal+ partage la D1 Arkema avec DAZN ...........................................................................7
La Lettre du Sport
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International
N°1187 La Lettre du Sport vendredi 22 septembre 2023
Record annoncé pour
l'ouverture de l'Euro 2024
50.000
Le mercredi 10 janvier 2024,
la Merkur Arena de
Dusseldorf accueillera les
deux premiers matches de
l’Euro 2024 de handball (10-
28 janvier), dont celui de
l’équipe de France. Les organisateurs
allemands annoncent
avoir vendu plus de
50.000 billets pour cette ouverture
originale. Le record
d’affluence pour un match de
handball sera sans doute
battu.
L’équipe de France, championne
olympique en titre,
aura l’honneur de faire partie
des premiers acteurs de cette
scène gigantesque, lors de son
match contre la Macédoine
du Nord (18 heures).
L’Allemagne entrera en lice
juste après, à 20h45 face à la
Suisse.
En septembre 2014, déjà dans
un stade de football allemand,
44.189 spectateurs avaient assisté
à la rencontre entre les
Rhein-Neckar Löwen et
Hambourg à l’Arena de
Francfort.
L’auteur des « Football Leaks »
condamné à de la prison avec sursis
Le tribunal de Lisbonne condamne le Portugais Rui Pinto à quatre ans
d’emprisonnement avec sursis pour huit crimes informatiques et tentative
d’extorsion contre le fonds d’investissement Doyen Sports. Le lanceur d’alerte avait
dévoilé les dérives du football business avec les « Football Leaks ».
n 2015, Rui Pinto
s’était introduit dans
plusieurs systèmes
informatiques protégés et
avait obtenu des millions
de documents. Il les avait
transmis à un consortium
de médias et avait publié
sur la toile, entre autres, les
salaires de Lionel Messi et
de Neymar, ou encore les
stratégies de contournement
du fair-play financier
de Manchester City et le fichage
ethnique au PSG.
Ses publications ont mené
à des redressements fiscaux
et à des enquêtes judiciaires
dans plusieurs pays.
Plus d’un an en détention
provisoire
Arrêté en janvier 2019 en
Hongrie, où il vivait, puis
extradé dans son pays, Rui
Pinto a passé plus d’un an
en détention provisoire
avant d’accepter de coopérer
avec les autorités dans
d’autres affaires, en leur
permettant d’accéder aux
données cryptées qu’il
avait en sa possession. À la
fois prévenu et témoin protégé
de la justice de son
pays, le jeune homme de
34 ans revendique un rôle
de lanceur d’alerte. « Pour
l’essentiel, les faits décrits
(dans l’acte d’accusation)
ont été considérés comme
prouvés », selon la présidente
du tribunal de
Lisbonne.
Alors qu’il répondait d’un
total de 89 crimes informatiques,
Rui Pinto a été
condamné pour cinq faits
d’« accès illégitime » à des
systèmes informatiques et
trois faits de « violation de
correspondance aggravée
». « La liberté d'informer
ne permet pas de justifier
la violation de la vie
privée », a asséné la présidente.
Pour l’accusation de
tentative d’extorsion, « le
tribunal n’a eu aucun
doute. [...] Il a été clairement
établi qu’il voulait recevoir
de l’argent ». Le
Portugais aurait voulu faire
chanter le patron de Doyen
Sports, son compatriote
Nélio Lucas, en lui réclamant
entre 500.000 et un
million d’euros pour cesser
de publier des documents
compromettants.
La décision ne met pas fin
à ses démêlées avec la justice
portugaise. Le parquet
a récemment dressé un
nouvel acte d’accusation
lui imputant 377 nouveaux
crimes informatiques qu’il
aurait commis entre 2016
et 2019 contre quelque 70
personnes, entreprises ou
institutions.
Le réseau criminel avait un coup d’avance
Les polices espagnole et roumaine, soutenues par Interpol, mettent la main sur une organisation criminelle
sophistiquée, qui manipulait les retransmissions d’événements sportifs en direct pour effectuer des paris sportifs.
LA LETTRE DU SPORT
es suspects interpellés
agissaient principalement
dans les milieux
du tennis de table, du football
et du tennis. Le réseau
criminel, établi en Espagne,
composé de bulgares et de
roumains, corrompait des
athlètes issus principalement
de ces deux nationalités.
Après plusieurs mois de
traque, 23 personnes ont été
arrêtées. La saisie est spectaculaire
puisqu’elle comprend
aussi deux propriétés
immobilières, trois véhicules
de luxe, 47 comptes bancaires,
80 téléphones, de l’argent
liquide et 13.000 € en
faux billets. L’exécution
d’un mandat d’arrêt international
a conduit à l’extradition
vers l’Espagne du principal
organisateur, en l’occurrence
un ancien joueur de
tennis de table bulgare, mais
les enquêteurs n’en ont pas
terminé. Ils cherchent à présent
à identifier les athlètes
corrompus.
Le réseau était organisé de
sorte à capter, grâce à des satellites,
les retransmissions
en direct des compétitions
avant qu’elles n’arrivent jusqu’aux
entreprises de paris
sportifs et ainsi perpétrer la
fraude en misant sur des
matchs dont il connaissait
l’issue.
2

France
N°1187 La Lettre du Sport vendredi 22 septembre 2023
LA LETTRE DU SPORT
Un audit accable la gestion du
Grand Prix de France de F1
Le conseil d’administration du Groupement d'intérêt public (GIP) à la tête du
Grand Prix de France de Formule 1 a pris connaissance des résultats d’un audit
financier. Il fait état d’une dette de plus de 32 M€.
e document,
consulté par Valeurs
actuelles, révèle plusieurs
postes de dépenses
posant question: frais de représentation,
bureaux parisiens
luxueux, ou encore le
manque de grille salariale.
Des soupçons d’irrégularités
seront scrutés par les
enquêteurs de la police judiciaire
de Toulon, à qui
ont été confiées les investigations.
Le groupement est
aujourd’hui endetté à hauteur
de 32 M€, une dette
plus grande que les 27 M€
initialement annoncés.
Un GIP vide de sens
En bref
Au-delà de la délicate situation
financière, la gestion
du Grand Prix donne
lieu à une passe d’armes
entre les différentes figures
politiques azuréennes. La
métropole de Nice fait notamment
partie des actionnaires
du GIP à la tête du
Grand Prix, et avait même
voté une enveloppe de cinq
millions d’euros pour
contribuer au remboursement
de la dette. Un « vrai
scandale » pour l’opposition
écologiste, qui estime
que la métropole n’a pas à
payer cette somme. « On a
autre chose à faire que financer
un événement qui
n’a même pas eu lieu dans
notre département. Le
Castellet, c’est à 200 kilomètres
de Nice », martèle
Jean-Christophe Picard,
conseiller métropolitain du
groupe écologiste, auprès
de BFM Nice Côte d’Azur.
« On a financé pendant
cinq ans à hauteur de deux
millions par an, aujourd’hui
on refinance cinq
millions, on va encore financer
plus tard parce
qu’il y aura encore à
payer. »
Aujourd’hui, les actionnaires
s’accordent à demander
la dissolution du
GIP, fondé pour accueillir
le Grand Prix de Formule 1
en France. L’existence du
GIP n’a ni objet aujourd’hui,
ni sens, alors que
plusieurs prestataires attendent
toujours de voir leurs
factures payées.
Qui va payer ?
Mais toutes les parties ne
sont pas d’accord pour
payer la facture de cette
dette astronomique. Le département
du Var et la métropole
de Toulon ne veulent
pas payer les pots cassés.
Jean-Louis Masson,
président du département,
avait notamment déclaré en
juillet dernier qu’il n’était
« pas question de payer
avant de comprendre les
raisons de cette dette colossale
».
Jacques-Henri Eyraud quitte définitivement l’OM. Jacques-Henri Eyraud publie un long
message sur Linkedin pour annoncer son départ définitif de l’Olympique de Marseille. « À tous
ceux qui m’ont permis de vivre une aventure exceptionnelle au sein de McCourt Global et de l’OM,
je voulais vous dire au revoir. Il est temps pour moi de tourner une page. Et quelle page ! Ces 7
années ont été exceptionnelles en intensité, en découvertes, en apprentissage, en rencontres. Je
voulais commencer en remerciant Frank McCourt. De notre première discussion à aujourd’hui, j’ai
découvert un entrepreneur rare dont les valeurs positives sont très fortement ancrées et guident son
action au quotidien. Je n’oublierai jamais sa confiance, sa fidélité, son engagement de tous les
instants au service de l’OM et des causes dont il est l’ambassadeur engagé (…) A partir de 2017,
nous avons d’abord amélioré la performance sportive, notre boussole, puisque l’OM avait rattrapé
le Football Club de Lyon dès 2020 au classement cumulé des quatre dernières saisons pour devenir
dès 2021 le deuxième club français le plus performant des cinq dernières années. (…) J’ai trébuché
parfois, je suis tombé à certaines reprises, j’ai commis des erreurs. Mais j’ai eu cette immense
chance de pouvoir m’appuyer sur des collaborateurs de très grande qualité dans tous les services
du club et au sein du groupe McCourt. Aujourd’hui, je souhaite à Pablo le tout meilleur pour la
suite. » Président de l’OM de 2016 à 2021, il siégeait encore au conseil d’administration du club
phocéen après avoir été remplacé par Pablo Longoria au poste de président.
Le village olympique
connaît aussi la crise
2%
Tous les signaux du marché
immobilier sont dans le
rouge. Avec l’évolution des
taux d’intérêt, passés de
moins de 2% à environ 4% en
un an, cela représente une
perte de pouvoir d’achat qui
peut atteindre jusqu’à
60.000 € sur un trois-pièces.
Le futur quartier situé entre
Saint-Denis, Saint-Ouen et
L’Île-Saint-Denis (Seine-
Saint-Denis), qui accueillera
les athlètes des Jeux de Paris
2024 n’échappe pas à la
conjoncture, malgré le sceau
« olympique ».
©Vinci
Vinci Immobilier, chargé de
bâtir logements et bureaux sur
la partie Saint-Denis, fait un
premier bilan de la commercialisation
des premiers logements
du programme
Apogée, situé dans la village
olympique des athlètes. Alors
que la mise en vente a démarré
en juin dernier, le promoteur
annonce que des remises
ont déjà été accordées.
La baisse est d’environ 2%.
Seuls quinze appartements
sur cent ont été pour le moment
réservés.
Les futurs propriétaires intégreront
leurs logements bien
au-delà après la fin des Jeux :
au dernier trimestre 2025.
Les difficultés touchent aussi
à l’immobilier de bureau.
Vinci commercialise un immeuble
de 110.000 m2. Il n’a
pas encore trouvé preneur.
3

Economie
N°1187 La Lettre du Sport vendredi 22 septembre 2023
Everton et le Red Star ont le même propriétaire
Everton annonce son futur rachat par 777 Partners, le fond d’investissements américain déjà propriétaire du Red Star
en France.
LA LETTRE DU SPORT
verton officialise la
future arrivée du
groupe d’investissement
777 Partners comme
actionnaire majoritaire :
« 777 Partners a signé un
accord avec Farhad Moshiri
pour acquérir l’intégralité
de sa participation dans
Everton Football Club, qui
représente 94,1 % des actions
du club. » La clôture de
la transaction, estimée entre
700 et 800 M€, devrait avoir
lieu au quatrième trimestre.
« La nature de la propriété
et du financement des
grands clubs de football a
considérablement changé
depuis que j’ai investi pour
la première fois dans
Everton il y a plus de sept
ans, souligne Farhad
Moshiri, actionnaire depuis
2016 et actionnaire majoritaire
du club depuis 2018.
L’époque d’un propriétaire/bienfaiteur
semble
hors de portée pour la plupart,
et les plus grands clubs
appartiennent désormais généralement
à des sociétés de
capital-investissement disposant
de ressources suffisantes,
à des investisseurs
spécialisés dans le sport ou
à des sociétés et fonds soutenus
par l’État. J’ai été ouvert
sur la nécessité d’apporter
de nouveaux investissements
et de finaliser le financement
de notre nouveau
En bref
stade de Bramley-Moore
Dock, sur les rives de la
Mersey, que j’ai principalement
financé jusqu’à présent.
J’ai parlé à un certain
nombre de parties et examiné
certaines opportunités
à fort potentiel. Cependant,
c’est grâce à mes longues
discussions avec 777 que je
pense qu’ils sont les
meilleurs partenaires pour
faire avancer notre grand
Club, avec tous les avantages
de leur modèle d’investissement
multi-clubs.
Grâce à cet accord, nous
disposons d’un investisseur
expérimenté et bien
connecté dans les clubs de
football qui nous aidera à
maximiser les opportunités
commerciales, et nous avons
obtenu le financement complet
de notre nouveau stade,
qui sera l’élément essentiel
du succès futur. »
777 Partners, un étrange
investisseur
Everton va donc devenir un
nouvel élément de la galaxie
de 777 Partners, dont fait
déjà partie le Red Star
(National) depuis mai 2022.
Le groupe américain détient
également le Standard de
Liège, le Genoa ou le Hertha
Berlin, et des parts au Séville
FC. Le fonds a également
investi auprès du Vasco de
Gama au Brésil et du
L’achèvement des travaux du nouveau stade d’Everton est attendu pour fin 2024.
Melbourne Victory FC en
Australie. Les Toffees sont
un club emblématique du
football anglais et évoluent
en première division sans
discontinuer depuis 1954.
Mais le club basé à
Liverpool, en proie à d’importants
problèmes économiques
après la construction
non achevée d’un nouveau
stade, flirte avec la zone de
relégation depuis deux saisons
(16e en 2021-22, 17e
en 2022-23) et est reparti
pour jouer le maintien cette
année. En difficulté sur le
plan sportif, Everton est également
endetté par la
construction d’un nouveau
stade ultra-moderne qui devrait
voir le jour en 2024,
d’un coût de plus de
550 M€. Si le rachat par 777
Partners pourrait avoir des
effets bénéfiques sur les finances
du club à court
terme, il inquiète néanmoins
certains observateurs.
Une enquête publiée en
juillet par le média norvégien
Josimar révèle de nombreuses
défaillances au sein
du fonds. Pertes de plusieurs
millions d’euros dans les
clubs détenus, liaison de certains
dirigeants avec des trafiquants
de drogue, liaisons
entre les banques associées
et des affaires de rackets et
d’enlèvements... Josh
Wander, patron du groupe,
possède également un passé
trouble. Jeune, il a notamment
été arrêté pour trafic de
drogue. En 2010, il a aussi
été poursuivi pour avoir
« détourné des informations
confidentielles sur l’entreprise
et des secrets commerciaux
».
L’Espagne renoue avec les bénéfices. LaLiga renoue avec les bénéfices après avoir subi des pertes au cours des deux dernières saisons.
La ligue espagnole de football enregistre un bénéfice de 12 M€ alors que les revenus atteignent près de 2 milliards d’euros pour la saison
2022-2023. L’écrasante majorité des revenus provient des droits audiovisuels (1,8 milliard d’euros). Les revenus commerciaux de l’élite
espagnole ont rapporté 150,2 M€ de sponsoring et de licences.
4
©PA Images/Icon Sport

Economie
N°1187 La Lettre du Sport vendredi 22 septembre 2023
LA LETTRE DU SPORT
Le RC Lens accueille un nouvel
actionnaire
Le club artésien officialise l’entrée de la société Side Invest au sein de son capital, en tant
qu’actionnaire minoritaire. Un fonds d’investissement au profil régional.
De g. à d. : Guillaume Didier, porte-parole de l’AFM ; Thierry Dujardin, Président de SIDE INVEST ; Jean-Pierre Letartre, Président du Groupe
IRD ; Xavier Bertrand, Président de la région Hauts-de-France et Joseph Oughourlian, Président du RC Lens.
ette société est « la
première société
d’investissement destinée
à soutenir et développer
l’industrie de l’entertainment
dans les domaines
culturels, médias et sportifs
sur les territoires des Hautsde-France
», indique le
Racing club de Lens. « Nous
vivons un moment important
dans l’ère moderne du
Racing Club de Lens avec
l’entrée de Side Invest au capital
du club, confie Joseph
Oughourlian, président et actionnaire
majoritaire du
RCL. Plus qu’un besoin, audelà
d’une volonté, il s’agissait
d’une ambition que j’ai
toujours exprimée, celle de
faire la place pour de nouveaux
partenaires à mes côtés
au club. Je parle bien de
partenaires et non d’investisseurs
tant nous accueillons
des acteurs de
confiance avec lesquels nous
entretenons des liens étroits
et partageons cette farouche
volonté de valoriser notre
territoire. Nous avons été extrêmement
méticuleux sur ce
dossier et le rapprochement
avec Side Invest a rapidement
pris les allures d’une
évidence. Nous faisons entrer
un fonds local, piloté par
de brillants entrepreneurs et
doté d’une réelle ambition.
Cette augmentation de capital
va permettre au club de
poursuivre son développement,
tandis que le conseil
d’administration va s’enrichir
d’un regard nouveau.
Le RCL est une institution
aux racines profondément
régionales, il le demeure à
travers cette signature. »
Side Invest est en effet la réunion
de trois acteurs majeurs
du nord de la France :
la région des Hauts-de-
France, l’Association familiale
Mulliez (AFM) et le
Groupe IRD (acteur du développement
économique
local). « C’est une première
en France », dixit Xavier
Bertrand, le président des
Hauts-de-France.
Un investissement valorisé
à une vingtaine de millions
d’euros
Side Invest devient un actionnaire
minoritaire du club
à hauteur, à terme de 13%.
« C’est un investissement qui
se fait en deux tranches, une
tranche action et une
tranche obligations convertibles,
détaille Joseph
Oughoulian. En supposant
que les tranches convertibles
le soient, le pourcentage
sera autour de 13% du capital.
» Et ce dernier de préciser
: « Dans cette transaction
je ne vends pas une seule action.
Ce sont des fonds qui
vont renforcer les fonds
propres du club. Je me dilue
mais il n’y a pas de transaction
secondaire. »
Le RC Lens étant valorisé à
155 M€, l’investissement de
Side Invest approche les
20 M€. L’apport pourra
aussi bien être réinvesti sur
le marché des transferts que
dans l’amélioration des infrastructures.
Mais Joseph
Oughourlian a une vision
spécifique des besoins de du
club : « Sur les dernières années,
le club a d’abord dû
prendre une marche importante
en terme d’investissement
quand on est passé en
Ligue 1. Et malheureusement
il y a cette année-là, le
Covid, l’arrêt du championnat
et la crise Médiapro. On
a un peu pâti de ces événements
comme tous les clubs
français. Dans notre projet
de pérenniser le club en
Ligue 1 et d’investissement,
on a plutôt besoin de
quelque chose comme
50 M€ de fonds propres. Je
trouve que la dette et le football
ne font pas bon ménage.
»
Joseph Oughourlian n’exclut
pas l’arrivée d’autres actionnaires.
Mais il réfute l’idée
d’une vente prochaine du
club. « C’est une condition
du deal (avec Side Invest),
que je reste président du club
pendant la durée de l’investissement
». Cet investissement,
justement, qu’en espère
le nouvel actionnaire ?
« Ce n’est pas du mécénat,
notre attention est d’accompagner
l’actionnaire majoritaire
de manière à le valoriser
», assure Thierry
Dujardin, le président du
fonds. « Mais on n’a pas
écrit d’objectif de rentabilité
de cet investissement », assure-t-il.
« C’est une société
d’investissement qui a une
durée de vie de 12 ans. Nous
sommes des actionnaires patients,
nous voulons accompagner
dans le temps les
projets et non pas être un investisseur
dit spéculatif. On
est vraiment un accompagnement
de création de valeur
».
Side Invest ambitionne autrement
qu’avec le RC Lens
de soutenir et d’accompagner
l’écosystème de l’entertainment,
du sport et de la
culture, dans la région des
Hauts-de-France. Il n’est pas
exclu qu’il entre tôt ou tard
au capital d’autres structures
sportives locales, et pourquoi
pas le Losc, le voisin et
rival du RC Lens. « Nous
n’avons pas été sollicités »,
répondent les intéressés.
Sans en exclure totalement
l’idée.
5

Médias
N°1187 La Lettre du Sport vendredi 22 septembre 2023
Pour la L1, la LFP fixe la barre à 800 M€
L’appel à candidatures pour les droits TV de la Ligue 1 sur la période 2024-2029 est lancé. Le prix plancher est fixé à
800 M€ par saison par la LFP.
LA LETTRE DU SPORT
quoi faut-il s’attendre
pour le nouveau
cycle de droits
en Ligue 1 ? La Ligue de
football professionnel (LFP)
propose deux lots de matchs
en direct contre sept lots lors
du précédent appel à candidatures.
Le lot 1 comporte
les deux premiers choix de
chaque journée ainsi que le
quatrième choix en co-diffusion.
Soit trois matchs par
journée. La LFP en demande
530 M€ par saison. Le lot 2
contient le troisième choix,
le quatrième choix en co-diffusion,
et les rencontres de
choix 5 à 9. Soit sept rencontres
en direct. Cette fois,
le prix demandé est de
270 M€. Soit 800 M€ au total
pour la Ligue 1, hors
« magazines » pour lesquels
la LFP a préparé trois lots.
Bien qu’indépendants des
rencontres en direct, ils viennent
compléter le dispositif.
Pour atteindre le milliard espéré,
la LFP, en plus des
droits de la Ligue 2 et de
l’amélioration de la commercialisation
des droits internationaux,
compte sur la
concurrence entre diffuseurs
pour dépasser
son prix
plancher. Le
f o o t b a l l
étant un produit
d’appel
pour les
chaînes à
péage, le
n o u v e a u
cycle sur
cinq ans
(2024-2029)
conduit les
acteurs à
bien peser le
pour et le
contre avant de se positionner
ou non. Ce qui se résume
à cette question : puis-je me
priver du feuilleton préféré
des amateurs de sport pendant
cinq ans ?
Une nouvelle
programmation
L’autre nouveauté annoncée
concerne les horaires. Les
cases historiques du dimanche
20h45 et samedi
17h00 sont conservées. En
revanche, la case du dimanche
13h00 est déplacée
au profit d’un horaire le samedi
à
1 9 h 0 0 .
Quant au
multiplex du
d i m a n c h e
15h00, il recule
à 17h00
« pour optimiser
les aff
l u e n c e s
dans les
stades, et
l’exposition
télévisée »,
selon la LFP.
« On souhaite
s’inscrire sur le long
terme, explique Vincent
Labrune, président de la
LFP, pour justifier de l’extension
de quatre à cinq ans
du prochain cycle. Le passage
à 18 clubs a été pensé
dans l’optique des réformes
des compétitions de l’UEFA.
Ça ambitionne de rendre le
championnat plus homogène
et compétitif et plus attractif.
On est passé d’un championnat
où 12 clubs sur 20
jouaient le maintien à un
championnat où 12 sur 18
peuvent jouer sur l’Europe.
Il faut augmenter l’intérêt
sportif de nos rencontres.
Nos clubs ont considérablement
investis cet été. On était
le championnat qui vendait
le plus de talents, on est cet
été à date le second championnat
d’Europe qui a le
plus investi dans les talents.
Nos clubs continuent de former
ces talents et ils sont en
capacité de les garder plus
longtemps et de les faire revenir
en France. C’est un
projet à long terme et le début
d’une nouvelle impulsion
pour élever le football français
et renforcer sa place
dans le patrimoine culturel.
On a un certain nombres de
signaux positifs: l’investissement,
le nombre de buts, les
records d’abonnements et
d’affluences. »
Les diffuseurs intéressés ont
jusqu’au 16 octobre pour se
pencher sur le dossier. Après
cette date, il devrait y avoir
des « enchères ascendantes
». A défaut de recevoir
des offres satisfaisantes,
la Ligue procédera par négociation
de gré à gré pour attribuer
les lots.
6

Médias
N°1187 La Lettre du Sport vendredi 22 septembre 2023
Canal+ partage la D1 Arkema avec
DAZN
Après un accord avec Canal+ le mois dernier pour sa distribution et notamment la
reprise de la Ligue 1, DAZN devient co-diffuseur de la D1 Arkema. La plateforme de
streaming offrira surtout une nouvelle visibilité au championnat à l’international.
la veille de la reprise
de la Ligue
1, mi-août,
Canal+ et DAZN avaient
annoncé un accord surprise.
Un double accord de
distribution et de co-diffusion
de deux matchs de
Ligue 1. Canal+ et DAZN
s’accordent aujourd’hui autour
de la D1 Arkema.
DAZN va co-diffuser, à
partir de ce week-end, deux
rencontres du Championnat
de France féminin par semaine.
Cette saison, la programmation
a changé avec
désormais une affiche tous
les dimanches soir à 21h00.
Une case horaire étrange,
avec une concurrence forte,
alors que le championnat
féminin en France cherche
encore à remplir ses stades
et gagner en visibilité.
« Il faut une meilleure réalisation,
des meilleurs
stades. On ne peut plus
avoir une D1 féminine qui
soit filmée dans des stades
de 3e ou 4e niveau pour le
football masculin », disait
Hervé Renard, le sélectionneur
de l’équipe de France
féminine, il y a quelques
mois sur beIN Sport. Mais
jouer un dimanche à 21h00,
avec un coup d’envoi
quinze minutes plus tard
que le match de Ligue 1 sur
Prime Vidéo, veille d’école,
va-t-il vraiment aider à
remplir les stades et donner
une meilleure visibilité ?
Reprise du championnat
à l’international
Avec un prix plus abordable
que Canal + (9,99€
en France pour DAZN) et
la possibilité de voir en plus
la Ligue des champions féminine,
il y a de quoi séduire
un plus large public.
Mais l’intérêt de DAZN
pourrait être, finalement,
d’offrir un rayonnement
plus large à la D1 Arkema à
l’étranger que sur ses terres.
Puisque, chaque journée,
les quatre affiches du samedi
(15h00) en D1 - qui
seront à suivre en France
sur Dailymotion et FFF TV
- seront retransmises au
Royaume-Uni, en
Allemagne, en Autriche et
en Espagne par le service
de streaming anglais.
DAZN a également signé
un accord avec la
Fédération française de
football (FFF) pour l’exploitation
des droits de la
D1 Arkema au Royaume-
Uni, en Allemagne, en
Autriche et en Espagne.
« Nous détenons déjà les
droits nationaux du football
féminin de haut niveau en
Allemagne, en Espagne et
au Japon, ainsi que les
droits mondiaux de la
Ligue des champions féminine,
de la NWSL et de la
Liga féminine espagnole »,
rappelle DAZN dans son
communiqué. « Nous
sommes impatients de faire
découvrir le meilleur du
football féminin aux téléspectateurs
des marchés
clés du monde entier, soulignant
ainsi notre position
en tant que maison du football
féminin », ajoute
Hannah Brown, co-CEO
de DAZN pour le sport féminin.
Le GP Explorer 2 bat le
record d’audience sur
Twitch en France
1,3
La deuxième édition de la
course automobile de F4 des
stars d’Internet a fait vibrer
aussi bien les sponsors que la
« génération Z », venue en
masse sur le circuit du Mans
et devant les écrans.
Le GP Explorer 2 a établi un
nouveau record de vues en direct
pour une diffusion française
avec jusqu’à 1,3 million
de personnes connectées en
simultané pendant l’épreuve
sur le compte Twitch de
Squeezie, Lucas Hauchard de
son vrai nom, organisateur de
l’événement et plus populaire
des streamers français.
Autour de la piste, plus des
60.000 personnes étaient présentes
sur le circuit. Les
places s’étaient vendues en
moins de 30 minutes.
LA LETTRE DU SPORT
En bref
La mesure des audiences TV va évoluer. Dans un entretien à The Media Leader, Yannick
Cariou, président-directeur général de Médiamétrie, dévoile la feuille de route de l’entreprise pour
2024. La mesure d’audience de la télévision va notamment s’affiner avec une meilleure prise en
compte de la consommation télé sur les smartphones, les ordinateurs et les tablettes à domicile. « en
janvier 2024, nous allons ajouter les derniers morceaux du puzzle, c’est à dire les consommations
de la télévision sur les smartphones, les ordinateurs et les tablettes à domicile, et donc mesurer
l’audience de la TV sur la France entière (et non plus sur les seuls équipés TV) », explique-t-il.
Entreprises citées
777 Partners ..............................4
Canal+ ......................................7
DAZN........................................7
Infront Sports ............................1
Side Invest ................................5
Twitch........................................7
7

International
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