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LES1574

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N°1574 vendredi 29 septembre 2023<br />

Paris 2024 dans une course contre-la-montre<br />

pour l’emploi<br />

Cuisiniers, chauffeurs de bus, agents de sécurité et de nettoyage, logisticiens… La préparation et l’accueil des Jeux<br />

Olympiques et Paralympiques de Paris de l’été 2024 devraient mobiliser 181.000 emplois dans les secteurs de la<br />

construction, du tourisme et les différents métiers liés à l’organisation-même de l’événement. Quelque 16.000 offres<br />

d’emplois étaient proposées lors d’un forum, « Les Jeux recrutent », le 26 septembre à la Cité du cinéma à Saint-Denis<br />

(Seine-Saint-Denis) dans beaucoup de métiers qui peinent à trouver preneurs.<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

ccor, SNCF, RATP,<br />

Sodexo… De nombreuses<br />

entreprises<br />

qui ont déjà obtenu des marchés<br />

auprès du comité d’organisation<br />

des Jeux Olympiques<br />

et Paralympiques se<br />

sont installées dans le futur<br />

restaurant du village olympique<br />

à Saint-Denis pour recruter,<br />

à dix mois pile de<br />

l’événement (26 juillet-8<br />

août 2024).<br />

181.000 emplois<br />

L’effet JO dans la construction,<br />

le tourisme et les secteurs<br />

liés à l’organisation de<br />

l’événement a été revu à la<br />

hausse. La préparation et<br />

l’accueil des Jeux<br />

Olympiques<br />

et<br />

Paralympiques de l’été 2024<br />

devrait mobiliser 181.000<br />

emplois selon le Centre de<br />

droit et d’économie du sport<br />

(CDES) de Limoges. Une<br />

précédente estimation, en<br />

Sommaire<br />

2019, avait estimé à<br />

150.000 emplois cet « effet<br />

JO ». Les besoins sont plus<br />

forts sur l’organisation,<br />

alors que certains des métiers<br />

concernés connaissent<br />

de fortes tensions.<br />

Hebdo<br />

Mobilisation pour rendre les transports plus accessibles pour les JO 2024..........................3<br />

La France se dote d’un « consulat olympique »....................................................................4<br />

Fédérations<br />

La commission d’enquête crispe le monde du sport .............................................................5<br />

International<br />

Le tramadol, c’est bientôt fini................................................................................................6<br />

La Russie plaide sa cause pour 2024 .....................................................................................7<br />

PRO.SPORT.FR<br />

Dire que les Jeux drainent<br />

181.000 emplois ne signifie<br />

pas qu’il s’agit d’autant<br />

d’emplois créés. Derrière ce<br />

chiffre « il y a des emplois<br />

déjà existants », reconnaît<br />

Christophe Lepetit, responsable<br />

des études économiques<br />

et des partenariats<br />

au CDES. « Mais il y a malgré<br />

tout des emplois qui<br />

vont être créés », ajoute-t-il,<br />

reconnaissant ne pas pouvoir<br />

répondre, à ce stade, à<br />

la question : combien ? Par<br />

ailleurs, le chiffre n’inclut<br />

pas les 450.000 « volontaires<br />

» – bénévoles – que<br />

Paris 2024 entend recruter.<br />

La réévaluation à la hausse<br />

du nombre d’emplois « captés<br />

» par les Jeux tient pour<br />

une bonne part à un chiffrage<br />

plus important des besoins<br />

sur la partie organisation<br />

de l’événement : celleci<br />

devrait mobiliser 89.300<br />

emplois (dont 73.200 en Ilede-France),<br />

quand en 2019<br />

étaient évoqués 78.300 emplois.<br />

« En 2019, on s’était<br />

appuyé sur des chiffres issus<br />

[du dossier de] candidature,<br />

que l’on avait actualisés. Le<br />

projet Paris 2024 s’est affiné<br />

depuis », relève<br />

Christophe Lepetit.<br />

L’effet sur le secteur du tourisme<br />

a aussi été revu un peu<br />

en hausse : 61.800 emplois<br />

devraient être mobilisés<br />

dans les mois qui viennent<br />

(ce chiffre valant pour la<br />

seule Ile-de-France), quand<br />

on parlait de 60.000 il y a<br />

quatre ans. Cette mobilisation<br />

sur les JO devrait commencer<br />

un peu plus en<br />

amont des Jeux que ce qui<br />

était anticipé.<br />

Le secteur du BTP aura, lui,<br />

finalement mobilisé 30.000<br />

emplois selon la Solideo<br />

(Société de livraison des ouvrages<br />

olympiques), contre<br />

11.700 estimés en 2019, ces<br />

besoins étant « derrière<br />

nous », relève M. Lepetit,<br />

puisque les différents chantiers<br />

sont en cours de finition.<br />

Même s’il faudra attendre<br />

« après les Jeux » et que<br />

« l’Insee [ait] fait un travail<br />

d’évaluation » pour savoir<br />

exactement combien d’emplois<br />

auront été réellement<br />

créés du fait des Jeux, ce qui<br />

est sûr, c’est que, pour certains<br />

secteurs, l’événement<br />

impose d’aller chercher de<br />

la main d’oeuvre supplémentaire<br />

et nouvelle.<br />

La Lettre de l’économie du sport<br />

GROUPE SPORT.FR SA<br />

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66050 PERPIGNAN CEDEX<br />

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Tél. 09 70 40 65 15<br />

E-mail : commercial@sport.fr<br />

Disponible uniquement sur abonnement<br />

Directeur de la publication :<br />

David Tomaszek<br />

Rédacteur en chef :<br />

Emmanuel Frattali<br />

Suite page 2<br />

Dépôt légal à parution<br />

ISSN 0767-9769<br />

Commission paritaire 1024I82126<br />

Imprimerie Domenica Media / Espagne


Hebdo<br />

N°1574 La Lettre de l’économie du sport vendredi 29 septembre 2023<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

Paris 2024 dans une course contre-lamontre<br />

pour l’emploi<br />

Suite de la page 2<br />

Et s’il s’agit d’« une formidable<br />

opportunité, c’est<br />

aussi un formidable défi<br />

pour certains secteurs<br />

comme la sécurité privée et<br />

la restauration », comme le<br />

relève Cécile Martin, directrice<br />

de projet à la<br />

Délégation générale à l’emploi<br />

et à la formation professionnelle<br />

(ministère du travail).<br />

Ces secteurs sont ceux<br />

qui sont les plus sollicités<br />

par les JO : plus de 48.000<br />

emplois pour la restauration,<br />

plus de 26.000 emplois pour<br />

la sécurité privée. Mais ce<br />

sont aussi ceux « qui<br />

connaissent déjà des tensions<br />

structurelles de recrutement<br />

», ajoute-t-elle.<br />

Sodexo Live !, qui aura la<br />

charge de la restauration du<br />

village des athlètes ainsi que<br />

de quatorze sites de compétition,<br />

a par exemple évalué<br />

ses besoins à 6.000 personnes<br />

– sur Paris et la région<br />

parisienne essentiellement.<br />

La société en a identi-<br />

4.000<br />

fié 1.000 en interne (600 salariés<br />

et 400 de leurs<br />

proches) et entre dans une<br />

« phase active de recrutement<br />

» externe. Celle-ci<br />

s’étendra jusqu’en mars<br />

2024, selon Boris Pincot, le<br />

vice-président chargé des<br />

ressources humaines.<br />

« 40 % des postes requièrent<br />

une qualification technique<br />

particulière, mais<br />

60 % non », détaille-t-il, expliquant<br />

qu’« un site<br />

Internet spécifique va être<br />

accessible, avec d’ores et<br />

déjà sept cents offres en<br />

ligne, pour que les personnes<br />

intéressées puissent<br />

postuler », celles-ci devant<br />

être « immédiatement<br />

contactées pour un job dating<br />

».<br />

Le COJOP, qui emploie aujourd’hui près de 1.700<br />

collaborateurs, en comptera 2.000 d’ici la fin de<br />

l’année et va doubler ses effectifs en 2024 avec 400<br />

recrutements en janvier, autant en avril et 1.200 en juin 2024.<br />

Sodexo Live ! considère<br />

toutefois que cela ne sera<br />

pas suffisant pour tenir son<br />

objectif. « Il faut aller au<br />

plus près du terrain, car tout<br />

le monde ne se sent pas forcément<br />

mobilisé par les JO,<br />

ou ne se donne pas le droit<br />

d’y participer », explique<br />

M. Pincot, qui rappelle que<br />

la société a aussi pris l’engagement<br />

d’avoir 15 % de recrutements<br />

dans les quartiers<br />

prioritaires : « Pour<br />

cela on travaille avec Pôle<br />

emploi sur des forums pour<br />

aller à la rencontre des demandeurs<br />

d’emploi, leur expliquer<br />

le projet. »<br />

La situation la plus critique<br />

concerne la sécurité privée,<br />

en déficit de main-d’œuvre<br />

avant même des Jeux. C’est<br />

pourquoi l’État a choisi<br />

d’accompagner, depuis<br />

2022, les acteurs de ce secteur,<br />

l’objectif étant de pouvoir<br />

leur proposer 15.000<br />

candidats formés. « On a<br />

déjà 6.200 embauches,<br />

6.700 personnes entrées en<br />

formation, dont 29 % de<br />

femmes, et 1.000 étudiants<br />

formés, avec l’objectif d’arriver<br />

à 3.000 », détaille<br />

Hélène Moutel, directrice<br />

régionale adjointe de Pôle<br />

emploi en Ile-de-France. Pas<br />

sûr que cela suffise. D’où,<br />

l’insistance de la Cour des<br />

comptes pour que l’État acte<br />

au plus vite « le recours probable<br />

aux forces de sécurité<br />

intérieure et aux armées<br />

pour pallier ce déficit ».<br />

Dans le dernier rapport, présenté<br />

à l’Assemblée nationale<br />

en juillet, les magistrats<br />

financiers écrivent ainsi :<br />

« La carence probable de la<br />

sécurité privée doit être anticipée<br />

au plus tard en octobre<br />

2023, et le dispositif de<br />

gestion de crise doit être<br />

testé et adapté en conséquence.<br />

»<br />

Il s’agit d’un « défi sur la sécurité<br />

privée mais aussi sur<br />

la restauration », relève<br />

Cécile Martin. Car la crise<br />

sanitaire, entre autres, a en<br />

effet mis à mal l’emploi<br />

dans ces secteurs et les employeurs<br />

continuent d’avoir<br />

des difficultés à recruter<br />

même quand ils augmentent<br />

le salaire ou adaptent les horaires.<br />

Les emplois liés aux Jeux<br />

olympiques et paralympiques<br />

ont permis la signature<br />

d’un engagement de développement<br />

de l’emploi et<br />

des compétences (EDEC),<br />

c’est-à-dire un accord entre<br />

19 branches professionnelles<br />

afin de structurer une<br />

filière grands événements<br />

sportifs.<br />

2


Hebdo<br />

N°1574 La Lettre de l’économie du sport vendredi 29 septembre 2023<br />

Mobilisation pour rendre les transports plus<br />

accessibles pour les JO 2024<br />

La RATP, la SNCF et ADP s’engagent à mettre en place une dizaine de mesures pour rendre les transports en commun<br />

plus accessibles dans la perspective des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024.<br />

nnonces sonores<br />

dans le métro, possibilité<br />

de se rendre<br />

jusqu’à son avion dans son<br />

fauteuil roulant et<br />

meilleures informations: la<br />

RATP, la SNCF et ADP se<br />

sont engagés mercredi 20<br />

septembre à mettre en place<br />

une dizaine de mesures pour<br />

rendre les transports en<br />

commun plus accessibles<br />

d’ici aux Jeux de Paris<br />

2024.<br />

Jean Castex, PDG de la<br />

RATP, Jean-Pierre<br />

Farandou, PDG de la<br />

SNCF, et Augustin de<br />

Romanet, PDG d’ADP<br />

(Aéroports de Paris), ont signé<br />

un « plan d’action » en<br />

présence de la Première ministre<br />

Elisabeth Borne et de<br />

plusieurs membres du gouvernement,<br />

afin de renforcer<br />

l’accessibilité des transports<br />

en commun d’ici à<br />

l’été 2024.<br />

La RATP va notamment<br />

« accélérer la généralisation<br />

sonore et visuelle du réseau<br />

de métro francilien ».<br />

Elle prévoit de mettre en<br />

place des annonces sonores<br />

sur des lignes qui n’en sont<br />

pas encore pourvues, et<br />

d’installer des automates de<br />

vente avec une interface vocale.<br />

Une nouvelle « plateforme<br />

unique » permettra<br />

aux voyageurs en situation<br />

de handicap, à partir de début<br />

2024, de réserver des<br />

prestations d’assistance en<br />

gare, quel que soit le transporteur<br />

ferroviaire.<br />

En fauteuil roulant<br />

jusqu’à la porte de<br />

l’avion<br />

Les aéroports franciliens<br />

renforceront, eux, la formation<br />

des agents en relation<br />

avec des personnes handicapées.<br />

ADP veut également «<br />

généraliser la possibilité de<br />

conserver l’usage de son<br />

fauteuil roulant jusqu’à la<br />

porte de l’avion » et compte<br />

faciliter cette démarche.<br />

« Il y a encore beaucoup de<br />

chemin à parcourir pour répondre<br />

aux obstacles que<br />

les personnes en situation<br />

de handicap peuvent rencontrer,<br />

on est tous mobilisés<br />

», a déclaré Elisabeth<br />

Borne. « Les Jeux olympiques<br />

et paralympiques<br />

doivent être l’occasion d’un<br />

coup d’accélérateur pour<br />

une société plus inclusive »,<br />

a-t-elle ajouté dans les locaux<br />

de la SNCF dédiés à<br />

l’innovation, à Saint-Denis<br />

(Seine-Saint-Denis).<br />

Un fonds de 1,5 milliard d’euros de la part de l’État<br />

Annoncé par le président Emmanuel Macron au printemps, un fonds de 1,5 milliard d’euros doit également permettre de rendre plus<br />

accessibles les lieux publics. Objectif : rendre accessible un maximum de bâtiments publics et privés (gares, commerces, mairies,<br />

universités…) aux personnes en situation de handicap d’ici 2027. Avec des premières réalisations, liées aux Jeux Olympique, dès l’année<br />

prochaine.<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

Dans le détail, 300 M€ seront dédiés à rendre accessibles les petits commerces dits de catégorie 5 (les cafés, les tabacs, les restaurants…),<br />

par exemple aux fauteuils roulants. Sur cette somme, 100 M€ seront disponibles dès novembre et fléchés en priorité vers les territoires qui<br />

accueilleront les Jeux olympiques. En ce qui concerne le reste de l’enveloppe, 500 M€ permettront de cofinancer des projets des collectivités<br />

(notamment pour l’aménagement des mairies, des salles polyvalentes ou des écoles), 210 M€ seront consacrés aux universités (qui<br />

accueillent aujourd’hui 50 000 étudiants en situation de handicap, ndlr) et aux bâtiments de l’État, 430 M€ serviront à accélérer la mise en<br />

accessibilité des transports et 60 M€ seront dédiés à l’accessibilité des sites internet publics.<br />

En bref<br />

La cérémonie d’ouverture calée « d’ici la fin de l’année ». La cérémonie d’ouverture des JO de Paris sur la Seine sera « calée d’ici<br />

fin de l’année », a indiqué mardi 19 septembre Thierry Reboul directeur des cérémonies du comité d’organisation lors d’une table ronde<br />

« Demain le sport » à Radio-France (franceinfo, l’Equipe, FranceTV). Cette cérémonie olympique, inédite sur un fleuve et hors stade, est<br />

un défi d’organisation et sécuritaire. Son aspect artistique est gardé ultra-secret. Thierry Reboul a précisé qu’il y aurait des bouts de<br />

répétition « à l’abri des regards », mais d’autres passages de la cérémonie, « ceux qu’on ne peut pas cacher », serviront de « +teasers+ »<br />

pour faire la publicité de cette grande fête prévue pour l’ouverture des JO le 26 juillet et sur laquelle mise beaucoup les organisateurs. « 1,5<br />

milliard de téléspectateurs sont attendus », a-t-il dit, aux côtés de Serge Boulanger, préfet en charge des JO à la préfecture de police de<br />

Paris. « Le premier plan caméra a été fait avant-hier », a confié M. Reboul, avec le jour J 130 caméras pour filmer la cérémonie. Autre<br />

particularité de ce spectacle: il y aura des spectateurs qui paieront leurs places sur les quais bas de la Seine et des centaines de milliers de<br />

personnes sur les quais hauts qui pourront y assister gratuitement. Le nombre exact n’est pas encore connu: il était au départ de 100.000<br />

places payantes, et 500.000 gratuites, et objet de nombreuses discussions voir frictions entre la mairie de Paris, le comité d’organisation et<br />

la préfecture de police. « Nous sommes en phase de finalisation avec Paris-2024 et la ville de Paris », a précisé Serge Boulanger, ajoutant<br />

qu’un nombre précis serait donné « dans les semaines à venir ». Pour assister même gratuitement, il faudra réserver sa place via une<br />

billetterie mise en place par le ministère de l’Intérieur.<br />

3


Hebdo<br />

N°1574 La Lettre de l’économie du sport vendredi 29 septembre 2023<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

Le ministère de la Justice<br />

prépare un dispositif hors<br />

norme<br />

Tout comme les forces de<br />

l’ordre, la justice se prépare à<br />

un accroissement de la possible<br />

délinquance durant les<br />

JO. La Chancellerie prévoit<br />

un renforcement de ses<br />

moyens pour les tribunaux de<br />

Paris, de Bobigny (Seine-<br />

Saint-Denis) et de Versailles<br />

(Yvelines), là où se concentreront<br />

les épreuves. Depuis le<br />

début du mois, des jeunes magistrats<br />

font leurs armes. Ils<br />

seront 125 sur 333 cette année.<br />

Ils étaient seulement 75<br />

l’année dernière à rejoindre la<br />

région parisienne.<br />

La période estivale est habituellement<br />

synonyme de vacances<br />

judiciaires.<br />

Néanmoins, en 2024, les tribunaux<br />

vont devoir tourner à<br />

plein régime. Au tribunal de<br />

Bobigny, des journées d’audiences<br />

ont été libérées pour<br />

pouvoir juger les délinquants<br />

attirés par l’événement. Ce<br />

surcroît d’activité risque de<br />

faire exploser les délais de<br />

convocation déjà longs,<br />

douze mois en moyenne en<br />

Ile-de-France. Afin d’y faire<br />

face, les magistrats sont priés<br />

d’étaler leurs congés d’été sur<br />

une période plus longue que<br />

d’habitude pour éviter trop<br />

d’absences. Les juges craignent<br />

que la concentration de<br />

ces efforts soit faite au détriment<br />

d’autres tribunaux.<br />

En bref<br />

La France se dote d’un « consulat<br />

olympique »<br />

À partir du 1er janvier 2024, ce « consulat olympique » centralisera toutes les<br />

demandes de visa déposées par les membres de la « famille olympique » en vue des<br />

Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024. Les autorités estiment que les<br />

délégations devraient faire jusqu’à « 70.000 demandes » pour l’événement.<br />

événement exceptionnel,<br />

dispositif<br />

e x c e p t i o n n e l .<br />

L’objectif de ce « consulat<br />

» – qui ne sera pas matérialisé<br />

par une entité physique<br />

– est d’éviter que les<br />

demandes de visa des délégations<br />

olympiques ou des<br />

sportifs internationaux ne<br />

soient noyées dans le flot<br />

des dossiers en préfectures,<br />

déjà engorgées, et soient<br />

traitées dans les temps.<br />

Quelque 15.000 athlètes<br />

sont attendus en France<br />

pour les Jeux olympiques<br />

(26 juillet-11 août) et paralympiques<br />

(28 août-8 septembre).<br />

Le ministère de l’Intérieur<br />

estime à « près de 70.000 »<br />

les demandes qui seront<br />

traitées « à partir du 1er<br />

janvier 2024 » à Nantes<br />

(Loire-Atlantique), où est<br />

installée la sous-direction<br />

des visas. « Le consulat<br />

olympique » va permettre<br />

d’« instruire directement<br />

les demandes de visas de<br />

court séjour présentées<br />

par les membres de la famille<br />

olympique en prévision<br />

de leur participation<br />

aux Jeux », souligne le ministère<br />

de l’Intérieur.<br />

Concrètement, les demandes<br />

passeront par la<br />

plateforme France-Visas,<br />

qui permet notamment de<br />

recueillir les données biométriques<br />

des demandeurs<br />

« dans l’ensemble du réseau<br />

des consulats et des<br />

prestataires de services ».<br />

Le dispositif va permettre à<br />

la France de tester, pour la<br />

première fois, les visas<br />

« dématérialisés »,<br />

puisque ces derniers seront<br />

également « incorporés »<br />

directement à la carte d’accréditation<br />

« des membres<br />

de la famille olympique »,<br />

précise la direction générale<br />

des étrangers en<br />

France.<br />

L’an dernier, 2.337.000 demandes<br />

de visas ont été déposées<br />

en France. Il s’agissait<br />

pour l’essentiel<br />

(1.738.000) de visas courts<br />

comme ceux que vont solliciter<br />

les athlètes et les délégations<br />

pour les JO.<br />

Un plan « plus strict de surveillance » de la Seine. « Un plan plus strict de surveillance » du réseau va être annoncé prochainement<br />

après la pollution de la Seine causée fin août par le dysfonctionnement d’une vanne d’assainissement qui avait empêché la tenue d’épreuves<br />

de triathlon, a indiqué mardi 19 septembre l’adjoint aux Sports de la mairie de Paris Pierre Rabadan. Les organisateurs des JO de Paris ont<br />

fait face à de sérieuses déconvenues cet été lors d’événements tests dans la Seine. Fin août, lorsque deux épreuves de triathlon (para et<br />

mixte) ont dû être annulées en raison de la pollution et, un peu plus tôt, début août, quand les épreuves de nage en eau libre avaient dû être<br />

annulées en raison d’une pollution causée elle par un épisode de pluie estivale inhabituel. Pierre Rabadan a confirmé que la pollution<br />

« venait d’une vanne automatique située au niveau de l’usine de Tolbiac (de traitement des eaux, ndlr) qui était indiquée comme fermée et<br />

qui en fait était défaillante » et a entraîné « une fuite d’eaux usées qui a amené une petite pollution et qui nous a fait passer juste au-dessus<br />

du seuil » bactériologique. « Il va y avoir une surveillance extrêmement renforcée de tous les acteurs du fleuve », a-t-il résumé. Du côté du<br />

comité d’organisation des JO, hormis prévoir peut-être une plus grande amplitude pour décaler les épreuves, il n’y a pas de plan B prévu<br />

pour nager ailleurs que dans le fleuve. Ces compétitions dans la Seine sont des préludes aux futures baignades promises pour 2025 par la<br />

maire de Paris Anne Hidalgo (PS), sur trois sites, alors que la baignade y est interdite depuis 1923.<br />

©ANP/Icon Sport<br />

4


Fédérations<br />

N°1574 La Lettre de l’économie du sport vendredi 29 septembre 2023<br />

La commission d’enquête crispe le monde du sport<br />

Dans le collimateur de la commission parlementaire sur les violences dans le sport, les fédérations se défendent. David<br />

Lappartient, président du Comité national olympique et sportif français (CNOSF), monte au créneau.<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

En bref<br />

’abord lancée dans<br />

l’indifférence générale<br />

il y a trois mois,<br />

la commission d’enquête<br />

parlementaire sur les dysfonctionnements<br />

dans les fédérations<br />

sportives (voir La<br />

Lettre de l’économie du<br />

sport n°1573) irrite maintenant.<br />

Certains l’accusent de<br />

parti pris. David Lappartient<br />

a décidé de croiser le fer<br />

avec cette commission, initiée<br />

par la députée écologiste<br />

Sabrina Sebaihi (Hauts-de-<br />

Seine), rapporteure. Dans un<br />

courrier daté du 19 juillet révélé<br />

par Le Monde, et<br />

adressé à Sabrina Sebaihi,<br />

l’élu breton, également<br />

membre du CIO, se dit<br />

« étonné » de la description<br />

du monde sportif comme<br />

« un milieu terriblement<br />

opaque » par ladite commission.<br />

Evoquant lors des différentes<br />

auditions des « représentations<br />

caricaturales<br />

», le président du<br />

CNOSF dénonce des « accusations<br />

outrancières », et<br />

s’interroge sur les objectifs,<br />

« sur les finalités exactes »<br />

de la commission lancée à<br />

« 400 jours de l’ouverture<br />

des JO de Paris ». « C’est un<br />

nouveau coup que vous portez<br />

au modèle sportif français<br />

», assène-t-il. Une attaque<br />

frontale qu’a peu goûtée<br />

la députée écologiste.<br />

« C’est très problématique<br />

que David Lappartient remette<br />

en cause le travail des<br />

parlementaires. C’est<br />

comme si l’image des JO<br />

était plus importante », s’insurge-t-elle.<br />

« C’est la première<br />

fois que le principe<br />

même d’une commission<br />

d’enquête est contesté, c’est<br />

plus que des lobbies qui se<br />

mettent en marche, je trouve<br />

ça totalement antidémocratique<br />

». « Peut-être que cela<br />

dérange que l’on vienne toucher<br />

à un système mis en<br />

place depuis des années. Si<br />

la seule réponse c’est ‘’tout<br />

va bien dans le meilleur des<br />

mondes’’ ou’’on a déjà mis<br />

en place des choses’’, cela<br />

ne va pas », appuie-t-elle.<br />

Depuis le lancement des travaux<br />

de cette commission,<br />

de nombreux témoignages<br />

sur des affaires de violences<br />

sexuelles dans le sport, mais<br />

aussi sur de graves problèmes<br />

de gouvernance ont<br />

été entendus. Selon Sabrina<br />

Sebaihi, tous ces témoignages<br />

concourent à dépeindre<br />

un monde sportif<br />

« vivant en vase clos ». Avec<br />

la présidente de la commission<br />

Béatrice Bellamy<br />

(Horizons, Vendée), elle a<br />

lancé le 13 septembre dernier<br />

une plateforme de signalement<br />

des violences<br />

dans le sport baptisée<br />

« Balance ton sport ». Une<br />

initiative critiquée. La ministre<br />

des Sports et des jeux<br />

olympiques, Amélie Oudéa-<br />

Castéra, a réagi sur France<br />

Culture en soulignant<br />

« qu’une seule plate-forme »<br />

existait pour « recueillir les<br />

signalements en matière de<br />

violences, et notamment de<br />

violences à caractère<br />

sexiste, elle s’appelle<br />

Signal-Sports ». « Le lancement<br />

d’une nouvelle plateforme<br />

de signalement peut<br />

entraîner une confusion et<br />

une déperdition des signalements<br />

», regrette une source<br />

proche du mouvement sportif.<br />

Mise en place par le ministère<br />

des sports en 2020, cette<br />

cellule a reçu plus de 1.000<br />

signalements selon la directrice<br />

des sports Fabienne<br />

Bourdais, des chiffres donnés<br />

lors de son audition par<br />

la commission d’enquête.<br />

Sabrina Sebaihi assure avoir<br />

déjà reçu une « centaine de<br />

témoignages » sur la nouvelle<br />

plateforme, « certains<br />

que les fédérations ne veulent<br />

pas entendre ». « La cellule<br />

Signal-Sports existe,<br />

mais les sportifs ne sont pas<br />

au courant », cingle-t-elle.<br />

Le Monde fait également<br />

état d’un courrier envoyé par<br />

le président de la Fédération<br />

française de football (FFF)<br />

Philippe Diallo à la présidente<br />

de l’Assemblée nationale<br />

Yaël Braun-Pivet<br />

(Renaissance), pour se<br />

plaindre de l’audition du<br />

journaliste influenceur<br />

Romain Molina. Le président<br />

de la première fédération<br />

française s’offusque du<br />

« contenu de l’audition (…)<br />

mettant gravement en cause<br />

[ses] salariés, dirigeants et<br />

bénévoles », dénonçant des<br />

propos « mensongers et injurieux<br />

».<br />

« Il y a une montée en pression<br />

d’un milieu qui se<br />

crispe et redoute une mauvaise<br />

image. Cela ne nous<br />

empêchera pas de réaliser<br />

notre travail parlementaire<br />

de façon indépendante et<br />

transparente », assure la députée<br />

Béatrice Bellamy,<br />

membre de la majorité présidentielle.<br />

La commission doit achever<br />

ses travaux en fin d’année.<br />

Skander Karaa, nouveau Directeur général du CNOSF. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) annonce la<br />

nomination de Skander Karaa en qualité de Directeur général. Ayant exercé des fonctions stratégiques dans plusieurs<br />

institutions publiques et Directeur de cabinet du CNOSF depuis deux ans, Skander Karaa sera chargé, au sein d’une direction<br />

générale renforcée et intégrant les principales missions du cabinet, de coordonner les projets stratégiques du CNOSF<br />

(réussite des JO 2024, de la candidature des Alpes françaises pour les Jeux d’hiver de 2030 et déploiement de la feuille de<br />

route du CNOSF jusqu’à la fin du mandat) ainsi que l’activité de l’ensemble des équipes opérationnelles, avec l’appui de<br />

Julien Fallelour, confirmé au poste de Directeur général adjoint. L’objectif des prochaines semaines sera de finaliser<br />

l’organisation opérationnelle du CNOSF.<br />

5<br />

©CNOSF/KMSP


International<br />

N°1574 La Lettre de l’économie du sport vendredi 29 septembre 2023<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

L’Espagne ne distingue plus<br />

l’équipe féminine de<br />

l’équipe masculine<br />

Les joueuses de l’équipe espagnole<br />

de football, championne<br />

du monde, mettent fin<br />

à leur boycott de la sélection<br />

nationale, après l’annonce par<br />

la Fédération espagnole de<br />

football (RFEF) de « changements<br />

immédiats et profonds<br />

» au sein de sa structure.<br />

La décision a été prise vers 5<br />

heures du matin après plus de<br />

sept heures de réunions dans<br />

un hôtel d’Oliva, à une heure<br />

de Valence, impliquant les<br />

joueuses, les responsables de<br />

la RFEF, le Conseil national<br />

des sports (CSD) et le syndicat<br />

des joueuses FUTPRO.<br />

Les joueuses avaient déclaré<br />

qu’elles ne représenteraient<br />

pas l’Espagne tant qu’il n’y<br />

aurait pas de nouveaux changements<br />

au sein de la fédération,<br />

aggravant ainsi la crise<br />

provoquée par le baiser forcé<br />

de Luis Rubiales, l’ancien patron<br />

de la RFEF, à Jenni<br />

Hermoso lors de la cérémonie<br />

de remise des trophées de la<br />

Coupe du monde. « Une commission<br />

mixte sera créée entre<br />

la RFEF, la CSD et les<br />

joueurs pour assurer le suivi<br />

des accords », a fait savoir le<br />

président de la CSD, Victor<br />

Francos. L’accord prévoit de<br />

développer la loi espagnole<br />

sur « les politiques de genre,<br />

les progrès en matière d’égalité<br />

salariale, dans les structures<br />

pour le sport et spécifiquement<br />

pour le football féminin<br />

».<br />

La RFEF a annoncé que la<br />

première mesure consistait à<br />

supprimer l’adjectif « féminin<br />

» de la marque officielle<br />

de l’équipe nationale féminine<br />

afin de l’harmoniser<br />

avec celle de l’équipe masculine.<br />

Désormais, les deux<br />

équipes seront connues sous<br />

le nom d’« équipe nationale<br />

de football d’Espagne ».<br />

Le tramadol, c’est bientôt fini<br />

Après avoir laissé un an au monde sportif pour s’adapter, l'Agence Mondiale<br />

Antidopage (AMA) confirme l’interdiction du tramadol à compter du 1er janvier<br />

prochain.<br />

e tramadol est au<br />

cœur des discussions<br />

depuis plusieurs<br />

années en raison de<br />

sa capacité à atténuer la<br />

douleur, mais surtout sur<br />

les risques d’étourdissements<br />

et de baisse de<br />

concentration. La substance<br />

n’est pas totalement<br />

interdite en compétition.<br />

Seules certaines fédérations<br />

internationales ont<br />

pris le problème à bras le<br />

corps, avec notamment<br />

l’Union Cycliste<br />

Internationale (UCI) qui a<br />

décidé son interdiction dès<br />

le mois de mars 2019. Une<br />

différence dans le traitement<br />

de cette substance qui<br />

a notamment permis au<br />

Colombien Nairo Quintana<br />

d’échapper à une suspension<br />

après avoir été testé<br />

La Russie n’a pas payé<br />

En bref<br />

positif à deux reprises lors<br />

du Tour de France 2022<br />

alors que des traces de cette<br />

substance avaient été retrouvées<br />

dans les échantillons<br />

sanguins prélevés<br />

lors de la 7eme étape puis<br />

de la 11eme étape de la<br />

Grande Boucle.<br />

Le coureur avait seulement<br />

été disqualifié de l’épreuve<br />

mais cela avait finalement<br />

nui à sa carrière, l’équipe<br />

française Arkéa-Samsic se<br />

séparant de lui quelques<br />

mois plus tard. Cela avait<br />

poussé l’AMA à réfléchir<br />

plus avant sur le statut du<br />

tramadol dans ses procédures,<br />

mais une interdiction<br />

avait été repoussée dans le<br />

but de laisser un temps suffisant<br />

pour que les athlètes<br />

et leur entourage puissent<br />

être informés de la situation.<br />

Un temps d’attente<br />

qui va arriver à son terme<br />

dès le 1er janvier prochain.<br />

A cette date, l’AMA ajoutera<br />

le tramadol à la liste<br />

des substances interdites en<br />

compétition, justifiant ce<br />

décalage par le besoin de<br />

donner « le temps à la communauté<br />

scientifique<br />

d’ajuster les détails précis<br />

des procédures dans le but<br />

de garantir l’équité sportive<br />

entre les athlètes »<br />

mais également l’idée de<br />

donner « aux autorités<br />

sportives le temps de développer<br />

des outils éducatifs<br />

destinés aux athlètes et aux<br />

médecins pour aborder la<br />

bonne utilisation du tramadol<br />

à des fins cliniques<br />

dans le cadre de la lutte<br />

contre le dopage ».<br />

La Russie n’a pas payé sa contribution annuelle au budget 2023 de l’Agence mondiale antidopage.<br />

Le pays était censé verser la somme de 1.267.023 $. Précision qui a son importance : en Europe, les<br />

pays subventionnent l’agence selon un calcul établi à partir de leur contribution au budget du<br />

Conseil de l’Europe. La Russie l’a quitté en mars 2022, après le début de son « opération militaire<br />

spéciale » en Ukraine. « Il est donc nécessaire d’élaborer un mécanisme de paiement de la<br />

contribution annuelle à l’AMA pour les pays qui ne sont pas membres d’organisations<br />

continentales, en particulier du Conseil de l’Europe », explique le ministère russe des Sports.<br />

Coupe du monde 2030 : Le Maroc davantage mis en avant. L’affaire du baiser de Luis<br />

Rubiales à la joueuse Jenni Hermoso fragilise-t-elle la candidature au Mondial 2030 ? Lors de leur<br />

dernière réunion, les fédérations espagnole, portugaise et marocaine ont en tout cas annoncé leur<br />

intention de donner plus de poids à l’implication du Maroc. Un pays qui possède déjà 6 stades<br />

susceptibles d’accueillir des rencontres de Coupe du monde. À l’origine, l’Espagne et le Portugal<br />

s’étaient portés candidats pour l’organisation de cette Coupe du monde 2030, qui marque le<br />

centenaire de l’épreuve. En raison du nombre d’équipes participantes (48) et des coûts qu’un tel<br />

évènement engendre, les pays préfèrent désormais s’associer. D’où cette candidature de l’Espagne<br />

et du Portugal, ensuite rejoints par... l’Ukraine, puis par le Maroc, qui a intégré en dernier ce dossier<br />

de postulants, le premier de l’histoire à rassembler deux continents différents, l’Europe et l’Afrique.<br />

6


International<br />

N°1574 La Lettre de l’économie du sport vendredi 29 septembre 2023<br />

LA LETTRE DE L’ECONOMIE DU SPORT<br />

La Russie plaide sa cause pour 2024<br />

Le porte-parole du Kremlin espère que « la raison l’emporte » et que la Russie<br />

pourra disputer les Jeux Olympiques de Paris en 2024.<br />

es responsables politiques<br />

russes montent<br />

tour à tour au<br />

créneau pour défendre la<br />

participation de la Russie<br />

aux Jeux olympiques de<br />

Paris 2024. Après le président<br />

du comité olympique<br />

russe, Stanislav<br />

Pozdniakov, excluant de<br />

« boycotter » les Jeux (voir<br />

La Lettre de l’économie du<br />

sport n°1573), c’est Dmitry<br />

Peskov qui s’y colle. Le<br />

porte-parole du Kremlin<br />

espère que son pays va réintégrer<br />

« la famille olympique<br />

». « Nous espérons<br />

qu’à la fin la raison l’emportera,<br />

que l’idée de<br />

l’Olympisme triomphera et<br />

que nous serons à nouveau<br />

réintégrés dans la famille<br />

olympique, a-t-il déclaré<br />

aux journalistes. En fin de<br />

compte, c’est l’idée même<br />

de l’Olympisme qui va<br />

La Russie en a pour dix ans<br />

souffrir, et souffre déjà des<br />

restrictions. »<br />

Depuis 2016, la Russie a<br />

été mise au ban de l’olympisme,<br />

pour différentes raisons.<br />

Aux JO de Rio (56<br />

médailles glanées), ce sont<br />

les athlètes russes qui ont<br />

été exclus suite à la révélation<br />

d’un dopage d’État.<br />

Puis à partir de 2018 aux<br />

JO d’hiver de Pyeonchang<br />

(17 médailles), l’interdiction<br />

s’est étendue à tous les<br />

sports et les sportifs du<br />

pays ont concouru sous<br />

bannière neutre, à condition<br />

de n’avoir jamais été<br />

mêlés à une affaire de dopage.<br />

Idem en 2021 à<br />

Tokyo (71 médailles) et en<br />

2022 à Pékin (32 médailles).<br />

Les JO de Pékin<br />

encore chauds, la Russie a<br />

envahi l’Ukraine et s’est<br />

fait exclure de la plupart<br />

des événements sportifs.<br />

Depuis, certaines<br />

Fédérations ont autorisé le<br />

retour des Russes (escrime,<br />

gymnastique, natation…),<br />

comme l’avait recommandé<br />

le Comité international<br />

olympique (CIO),<br />

mais pour les JO, aucune<br />

décision n’a encore été<br />

prise. Début septembre,<br />

Emmanuel Macron avait<br />

déclaré, à L’Équipe, qu’il<br />

ne souhaitait pas voir le<br />

drapeau russe pendant les<br />

JO de Paris, mais qu’il<br />

n’excluait pas la présence<br />

des sportifs sous bannière<br />

neutre. « Je souhaite que ce<br />

soit une décision en<br />

conscience du monde<br />

olympique (…), ce n’est<br />

pas l’Etat hôte qui doit décider<br />

de ce que le CIO doit<br />

faire (…), je fais totalement<br />

confiance à Thomas<br />

Bach. »<br />

Ancien président de la Fédération russe d’athlétisme, Valentin Balakhnichev, radié à vie par World<br />

Athletics pour son implication dans le scandale du dopage dans l’athlétisme russe, n’est pas confiant<br />

sur l’avenir des relations entre la Russie et les instances internationale. Il l’a expliqué lors d’une table<br />

ronde organisée à la Douma : « Nous avons beaucoup parlé de ce qui se passe aujourd’hui, mais<br />

nous n’avons pas dit combien de temps cette situation allait durer. Je peux vous dire qu’elle durera<br />

au moins dix ans. Nous devons nous préparer à une bataille très sérieuse, de longue durée. Le<br />

moment n’est plus à réfléchir à la question de savoir si nos athlètes seront autorisés à se rendre aux<br />

Jeux Olympiques, mais à ce qui se passera pour la Russie au cours des dix prochaines années. Le<br />

CIO a placé ses gens partout, alors que nos représentants ont pratiquement disparu. »<br />

En bref<br />

Neuvième édition de la<br />

semaine européenne du<br />

sport<br />

Cette semaine a lieu la<br />

Semaine européenne du sport.<br />

A l’initiative de la<br />

Commission européenne, elle<br />

est destinée à promouvoir la<br />

pratique tout au long de la vie<br />

de l’activité physique et sportive<br />

et de sensibiliser à ses<br />

bienfaits.<br />

L’édition 2023 est axée sur<br />

trois piliers : implication, inclusion<br />

et innovation. À cet<br />

effet, un certain nombre d’actions<br />

sont mis en œuvre en<br />

collaboration avec d’autres<br />

instances nationales ou locales<br />

et avec des partenaires<br />

du mouvement sportif. Un<br />

site dédié a été ouvert par la<br />

Commission européenne et<br />

les réseaux sociaux sont également<br />

mobilisés, notamment<br />

autour du hastag<br />

« #BeActive ».<br />

Une étude Eurobaromètre sur<br />

le sport et l’activité physique<br />

a révélé en 2014 que près de<br />

60 % des citoyens de l’Union<br />

européenne pratiquent rarement,<br />

voire jamais, une activité<br />

physique ou sportive.<br />

L’initiative européenne intervient<br />

donc dans un contexte<br />

où le besoin est réel à<br />

l’échelle de l’ensemble des<br />

États membres.<br />

ITF : David Haggerty réélu. En conclusion de l’assemblée générale de l’instance, organisée à Cancun, au Mexique, l’Américain David<br />

Haggerty, opposé à l’Allemand Dietloff Von Arnimo a été réélu pour un troisième mandat consécutif à la présidence<br />

de la Fédération internationale de tennis (ITF) jusqu’en 2027. Élu pour la première fois en 2015, puis reconduit<br />

quatre ans plus tard, David Haggerty (66 ans) a obtenu 219 votes sur les 318 suffrages exprimés. « J’ai hâte de<br />

travailler avec notre comité exécutif et notre conseil d’administration pour revoir et rafraîchir notre stratégie pour<br />

cette prochaine phase, a-t-il déclaré après sa victoire. Nous veillerons à ce que les compétitions de l’ITF reposent<br />

sur des bases solides et continuerons à investir dans le développement mondial de notre sport afin de réaliser la<br />

mission de l’ITF, à savoir préparer le tennis pour les générations futures. » A l’évidence, les électeurs n’ont pas souhaité sanctionner<br />

l’échec retentissant du contrat signé par l’ITF avec la société espagnole Kosmos pour la réforme en profondeur de la Coupe Davis. Conclu<br />

en 2018 pour une période record de 25 ans, il a été rompu en janvier dernier.<br />

7<br />

©Gepa/Icon Sport


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