Journal asmac No 5 - octobre 2023
Langue - Comprendre, taire, transmettre Politique - Pilotage des admissions – quo vadis? Obésité - Nouveaux médicaments, nouveaux espoirs Plaies ouvertes à la main - Conseils pratiques pour les urgences
Langue - Comprendre, taire, transmettre
Politique - Pilotage des admissions – quo vadis?
Obésité - Nouveaux médicaments, nouveaux espoirs
Plaies ouvertes à la main - Conseils pratiques pour les urgences
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<strong>Journal</strong><br />
N o 5, <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Langue<br />
Comprendre,<br />
taire, transmettre<br />
Page 28<br />
Politique<br />
Pilotage des<br />
admissions –<br />
quo vadis?<br />
Page 6<br />
Obésité<br />
<strong>No</strong>uveaux médicaments,<br />
nouveaux espoirs<br />
Page 40<br />
Plaies ouvertes à la main<br />
Conseils pratiques pour<br />
les urgences<br />
Page 44
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Sommaire<br />
Langue<br />
Comprendre, taire, transmettre<br />
Illustration de la page de<br />
couverture: Stephan Schmitz<br />
Editorial<br />
5 Entre volubilité et mutisme<br />
Politique<br />
6 Un monstre bureaucratique<br />
qui ne remplit pas sa mission<br />
8 Elections fédérales: renforcer la<br />
représentation du corps médical<br />
11 L’essentiel en bref<br />
Formation postgraduée/<br />
Conditions de travail<br />
12 «La formation postgraduée<br />
en chirurgie avec une semaine<br />
de 42+4 heures est possible»<br />
17 Dans l’univers des médecinsassistant(e)s<br />
Perspectives<br />
40 Actualités sur l’obésité:<br />
La thérapie plutôt que la chirurgie?<br />
44 Aus der «Therapeutischen<br />
Umschau» – Übersichtsarbeit:<br />
Tipps und Tricks in der Behandlung<br />
offener Handverletzungen in der<br />
<strong>No</strong>tfallpraxis<br />
51 Le lieu particulier<br />
mediservice<br />
52 Boîte aux lettres<br />
54 Aussi vite que possible<br />
56 Tremblements de terre:<br />
un danger sous-estimé<br />
58 Impressum<br />
<strong>asmac</strong><br />
18 <strong>No</strong>uvelles des sections<br />
25 <strong>asmac</strong>-Inside<br />
26 Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Point de mire: Langue<br />
28 «Il n’y a pas de traduction<br />
sans interprétation»<br />
31 Le traitement du mutisme<br />
34 Lost in Translation<br />
36 Dans le Jourdain des langues<br />
38 Quel rôle la linguiste joue-t-elle<br />
en clinique?<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 3
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côtés d’Emma, de son papa et de chaque<br />
personne assurée pour les petits comme<br />
pour les grands maux de la vie.
Editorial<br />
Entre volubilité<br />
et mutisme<br />
Regula Grünwald<br />
Rédactrice en chef<br />
du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Que l’on commande un café, lise le journal ou remplisse<br />
un formulaire: la langue est omniprésente. <strong>No</strong>us l’utilisons<br />
en permanence et probablement la plupart du temps sans<br />
même y penser. Dans les articles de notre Point de mire,<br />
vous découvrirez que la langue est influente, variée et<br />
parfois aussi exigeante: par exemple, lorsqu’un texte source ambigu<br />
doit être traduit de manière univoque parce que la langue cible<br />
présente une autre structure. La communication est également un<br />
outil important dans le quotidien médical. Le centre de compétences<br />
Language & Medicine Zurich, fondé en 2021, étudie comment la langue<br />
et la médecine s’influencent mutuellement. Un autre article montre<br />
l’impact de l’absence de langage dans le traitement psychiatrique.<br />
Par ailleurs, nous nous sommes penchés sur l’évolution du langage<br />
humain, du babillage à la parole et à l’écriture.<br />
L’<strong>asmac</strong> n’est pas (uniquement) confrontée à des défis linguistiques.<br />
Le pilotage des admissions continue de susciter des discussions<br />
et parfois même une certaine confusion. Quels cantons ont défini<br />
des nombres maximaux et dans quels domaines de spécialisation?<br />
Où se situent les blocages? Et comment se présente la suite? Un article<br />
de synthèse apporte quelques éclaircissements. La manière dont<br />
les décisions politiques seront prises à l’avenir dépend aussi des<br />
personnes qui siègent au Parlement. <strong>No</strong>us vous présentons ici des<br />
membres de l’<strong>asmac</strong> qui seront candidats aux élections fédérales<br />
de cet automne. La semaine de 42+4 heures fait surtout débat au<br />
niveau des hôpitaux. Ce modèle de temps de travail est-il compatible<br />
avec le quotidien des chirurgiens? <strong>No</strong>us avons posé la question.<br />
<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong>:<br />
nous cherchons de nouveaux membres<br />
pour la rédaction<br />
Vous avez de multiples centres d’intérêt et vous voulez marquer le<br />
<strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> de votre empreinte? Si vous voulez vous faire une idée<br />
de notre travail, nous vous invitons cordialement à participer à une<br />
séance de la rédaction. Les principales tâches de la rédaction:<br />
• planification thématique des numéros<br />
• recherche d’auteurs<br />
• participation régulière aux séances<br />
(six séances du soir et une retraite)<br />
Cela vous intéresse? Écrivez-nous à l’adresse journal@<strong>asmac</strong>.ch.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons d’accueillir de nouveaux visages.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 5
Politique<br />
Un monstre<br />
bureaucratique<br />
qui ne remplit pas<br />
sa mission<br />
En introduisant la limitation des admissions,<br />
la politique voulait maîtriser les coûts et garantir les soins.<br />
Un premier bilan montre que ce nouvel outil ne permet<br />
d’atteindre aucun de ces objectifs.<br />
Philipp Thüler, responsable politique et communication / directeur adjoint de l’<strong>asmac</strong><br />
L’article 55a de la loi sur l’assurance-maladie<br />
(LAMal) est en<br />
vigueur depuis la mi-2021. Il<br />
permet aux cantons de limiter<br />
le nombre de médecins admis à fournir<br />
des prestations ambulatoires à la charge<br />
de l’assurance de base. De telles limitations<br />
sont possibles dans une ou plusieurs<br />
disciplines et dans certaines régions.<br />
Lorsque le nombre maximum fixé<br />
est atteint, le canton n’accorde plus de<br />
nouvelles autorisations de pratiquer. Les<br />
nombres maximaux sont fixés en tenant<br />
compte de trois facteurs:<br />
– le nombre actuel de médecins qui doit<br />
être déterminé par les cantons en équivalents<br />
plein temps,<br />
– le taux de couverture qui est calculé par la<br />
Confédération et publié dans l’ordonnance<br />
sur les nombres maximaux,<br />
– le facteur de pondération défini par les<br />
cantons.<br />
Cette réglementation sur laquelle l’<strong>asmac</strong><br />
a déjà plusieurs fois pris position vis-à-vis<br />
de l’Office fédéral de la santé publique<br />
dans le cadre de consultations et sondages<br />
est manifestement influencée par l’objectif<br />
de réduire les coûts ou de maîtriser la<br />
hausse des coûts dans le système de santé.<br />
Pendant de nombreuses années, la politique<br />
a considéré que le gel des admissions<br />
était le remède miracle pour faire face à<br />
l’augmentation des coûts de la santé.<br />
Un problème majeur: la pénurie<br />
de personnel qualifié<br />
Aujourd’hui, nous sommes face à une pénurie<br />
de personnel qualifié dans le système<br />
de santé comme dans de nombreux<br />
autres secteurs. Or c’est précisément dans<br />
cette situation que les cantons doivent<br />
mettre en œuvre le gel des admissions.<br />
Une situation paradoxale: au lieu de pouvoir<br />
prendre des mesures contre la pénurie<br />
de personnel qualifié, les cantons<br />
doivent fixer des nombres maximaux de<br />
médecins au prix d’une charge bureaucratique<br />
considérable.<br />
Malgré la situation difficile, les cantons<br />
sont tenus de mettre en œuvre la loi<br />
et satisfont à cette obligation. Les expériences<br />
de ces derniers mois montrent<br />
cependant que ce n’est pas si simple. D’une<br />
part, la base de données n’est pas fiable.<br />
Il est donc difficile de déterminer les régions<br />
et les disciplines dans lesquelles une<br />
limitation est effectivement appropriée.<br />
D’autre part, un certain flou juridique<br />
règne, en particulier sur la question de savoir<br />
si les nombres maximaux peuvent<br />
être fixés au niveau de l’ordonnance ou s’il<br />
faut une base légale cantonale pour cela.<br />
D’importantes différences entre<br />
les cantons<br />
A l’heure actuelle, on constate une mosaïque<br />
fédéraliste. Certains cantons ont<br />
rempli leurs obligations en fixant un<br />
nombre maximal pour une discipline de<br />
moindre importance dans leur canton ou<br />
dans laquelle l’offre est déjà suffisante. Ainsi,<br />
Appenzell Rhodes-Intérieures et Glaris<br />
ont fixé des nombres maximaux pour la<br />
chirurgie de la main (AI) et la médecine<br />
nucléaire, la pathologie, la radio-oncologie,<br />
la radiothérapie et la radiologie (GL).<br />
Dans le canton de Bâle-Campagne, la<br />
décision de fixer une limitation dans huit<br />
disciplines a été annulée par le tribunal<br />
cantonal. Le canton doit d’abord créer une<br />
base légale pour pouvoir fixer des nombres<br />
maximaux. Cette intervention inattendue<br />
du tribunal a incité les grands cantons<br />
comme Berne et Zurich à repousser leur<br />
réglementation prévue par voie d’ordonnance.<br />
Listes d’attente à Genève<br />
C’est le canton de Genève qui a été le plus<br />
loin. En effet, une limitation s’applique<br />
dans toutes les 45 disciplines depuis le<br />
1 er oc tobre 2022. L’Association des Médecins<br />
du canton de Genève (AMGe) a déposé<br />
un recours, que le tribunal cantonal a rejeté.<br />
L’affaire a été portée devant le Tribunal<br />
fédéral. Une décision est attendue, mais le<br />
recours n’a pas d’effet suspensif. La liste des<br />
médecins qui attendent leur autorisation<br />
est longue. Elle comprend notamment huit<br />
personnes qui attendent une autorisation<br />
pour la psychiatrie, trois personnes qui attendent<br />
une autorisation pour la psychiatrie<br />
d’enfants et d’adolescents et quatre<br />
médecins en médecine interne générale.<br />
6<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
La longue attente jusqu’à l’obtention de l’admission. Dans le canton de Genève, il y a déjà des listes d’attente de médecins qui souhaitent entamer<br />
une activité ambulatoire.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
Ce dernier point est particulièrement<br />
frappant. En effet, dans le canton de Genève,<br />
comme dans d’autres cantons d’ailleurs,<br />
il est difficile de trouver un médecin<br />
de famille, comme l’explique Céline Dehavay,<br />
cheffe de clinique aux Hôpitaux universitaires<br />
de Genève et coprésidente de<br />
l’AMIG (section <strong>asmac</strong> Genève). Elle<br />
ajoute à ce propos: «L’incertitude concernant<br />
la carrière est grande, aussi chez les<br />
étudiants. Le nombre de demandes que<br />
nous recevons à ce sujet a fortement augmenté<br />
au cours des derniers mois.» Céline<br />
Dehavay souligne que l’AMIG n’est pas<br />
fondamentalement opposée à un pilotage.<br />
«Pourtant, les données sur lesquelles<br />
il s’appuie sont tout simplement lacunaires.<br />
Et l’autre problème est que le<br />
pilotage ne s’effectue qu’au moment de<br />
l’admission. A ce moment-là, la plupart<br />
des médecins ont déjà un point de chute<br />
et ne sont plus aussi flexibles qu’à la fin de<br />
leurs études.»<br />
De plus, Céline Dehavay est convaincue<br />
qu’il existe d’autres moyens pour<br />
aborder la question des coûts. Elle évoque<br />
à titre d’exemple le renforcement de l’approche<br />
du gatekeeper et cite les Pays-Bas<br />
où cela a été mis en œuvre. L’AMIG s’engage<br />
auprès du canton pour qu’au moins<br />
la médecine de premier recours – c’est-àdire<br />
la médecine de famille, la pédiatrie,<br />
la psychiatrie, y compris la psychiatrie<br />
d’enfants et d’adolescents – ne soit pas<br />
soumise à la limitation.<br />
La priorité à la sécurité de<br />
l’approvisionnement?<br />
A l’heure actuelle, on ne sait pas comment<br />
les choses vont évoluer. Pourtant, il se<br />
peut qu’une nouvelle dynamique soit engagée.<br />
Les voix qui souhaitent que l’on se<br />
concentre sur la sécurité de l’approvisionnement<br />
sont de plus en plus nombreuses à<br />
se faire entendre. Une de ces voix est celle<br />
de Bernhard Pulver, président de l’Inselgruppe<br />
et candidat au Conseil des Etats<br />
des Verts bernois, qui a déclaré dans un<br />
entretien avec la «NZZ am Sonntag» que<br />
l’on accorde trop de poids à la question des<br />
coûts. Cela «empêche d’aborder les vrais<br />
problèmes, par exemple la grave pénurie<br />
de médecins et de personnel soignant, que<br />
nous aggravons en limitant l’admission<br />
des médecins».<br />
Le sujet est aussi discuté au Parlement<br />
fédéral. Dans une interpellation du 14 juin<br />
<strong>2023</strong>, le conseiller aux Etats valaisan Beat<br />
Rieder considère que l’ordonnance sur les<br />
nombres maximaux est «un vrai fiasco sur<br />
le plan juridique et du point de vue de la<br />
politique en matière de santé». Il estime<br />
que la méthode utilisée «ne se fonde pas<br />
sur les besoins» et que l’ordonnance «compromet<br />
les soins médicaux plus qu’elle ne<br />
les garantit». Il termine son intervention<br />
en déclarant: «Il est urgent d’agir.»<br />
De toute évidence, la pénurie de personnel<br />
qualifié est l’un des plus grands défis<br />
auxquels le secteur de la santé est<br />
confronté. La limitation des admissions<br />
ne permettra pas de résoudre ce problème.<br />
Au contraire, elle réduit l’attractivité de la<br />
profession de médecin et provoque un surcroît<br />
de bureaucratie pour les autorités et<br />
les hôpitaux. Enfin, elle met aussi en péril<br />
la formation médicale postgraduée en bloquant<br />
l’accès à la libre pratique, ce qui entrave<br />
le parcours des médecins-assistant(e)s<br />
qui souhaitent avancer dans leur<br />
carrière et s’engager dans la voie souhaitée<br />
dans les délais prévus. Il faut donc aussi<br />
tenir compte de cet aspect si l’on veut garantir<br />
à long terme les soins de santé et la<br />
qualité du système de santé suisse.<br />
@vsao<strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 7
Politique<br />
Elections fédérales:<br />
renforcer la représentation<br />
du corps médical<br />
Le 22 <strong>octobre</strong>, le peuple suisse élira les membres du Conseil national<br />
et du Conseil des Etats. Plus de 5000 candidates et candidats se présentent<br />
à l’Assemblée fédérale, dont plusieurs membres de l’<strong>asmac</strong>.<br />
Pour que l’<strong>asmac</strong> puisse faire<br />
avancer des revendications<br />
telles que de meilleures conditions<br />
de travail et de formation<br />
postgraduée, elle doit trouver un appui<br />
politique. Et qui peut le mieux représenter<br />
les préoccupations des médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique? Les médecins,<br />
évidemment! <strong>No</strong>us présentons ciaprès<br />
des membres de l’<strong>asmac</strong> qui sont<br />
candidats au Conseil national. Il est possible<br />
que d’autres membres de l’<strong>asmac</strong> se<br />
portent candidats. Les personnes présentées<br />
ont eux-mêmes fourni les données<br />
les concernant, qui ne reflètent pas nécessairement<br />
la position de l’<strong>asmac</strong> ou de ses<br />
sections.<br />
Bettina Balmer, canton de Zurich<br />
Données personnelles:<br />
candidate au Conseil<br />
national, Parti libéral-radical<br />
(PLR), médecin spécialiste<br />
en chirurgie pédiatrique à<br />
l’Hôpital pédiatrique universitaire<br />
de Zurich, née en 1966,<br />
domiciliée à Zurich<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
En tant que députée au<br />
parlement cantonal, j’ai<br />
notamment participé à la révision de la loi sur la planification<br />
hospitalière et le financement hospitalier, afin que les médecins<br />
puissent exercer leur profession en disposant d’une<br />
liberté suffisante. La politique de la santé doit concevoir une<br />
stratégie de numérisation appropriée et des conditions-cadres<br />
adaptées relatives à la manière de gérer l’intelligence artificielle.<br />
L’excès de réglementation et de bureaucratie me dérange<br />
tout particulièrement, car il contribue à faire augmenter<br />
les coûts de la santé et entrave le travail des médecins. De<br />
bonnes conditions de travail sont également importantes.<br />
Elles sont un élément-clé d’une médecine de qualité et de la<br />
satisfaction des patientes et patients. Parmi les autres thèmes<br />
qui me sont chers figurent la possibilité de concilier la vie<br />
professionnelle et la vie de famille, l’introduction de l’imposition<br />
individuelle et la planification de la relève chez les médecins.<br />
Enfin, il s’agit aussi d’établir une tarification appropriée<br />
des prestations médicales.<br />
Fabian Kraxner, canton de Zurich<br />
Données personnelles:<br />
candidat au Conseil national,<br />
Parti vert’libéral (PVL),<br />
chef de clinique à l’Hôpital<br />
d’Affoltern, né en 1992,<br />
domicilié à Hedingen<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
Pour moi, un système de<br />
santé de qualité, centré sur<br />
l’humain et le numérique,<br />
est essentiel. Les médecins<br />
doivent pouvoir directement participer à sa conception. Il faut<br />
systématiquement débureaucratiser les processus médicaux.<br />
En se recentrant sur l’activité médicale, la profession gagne en<br />
attractivité et la qualité augmente. Les systèmes de gestion de<br />
la qualité plus complexes ne font qu’accroître la bureaucratie<br />
en la matière. <strong>No</strong>us devons renforcer la profession de médecin.<br />
Pour pallier la pénurie de spécialistes, nous devons accroître<br />
les effectifs de la relève, réduire la dépendance de l’étranger et<br />
établir des conditions-cadres attrayantes. Je m’engage par<br />
ailleurs pour un dossier électronique du patient intelligent et<br />
adapté à la pratique. Le dossier électronique du patient (DEP)<br />
doit apporter une valeur ajoutée et ne pas générer une bureaucratie<br />
supplémentaire ou allonger le temps de traitement.<br />
Photos: Portraits màd; image de fond: Adobe Stock<br />
8<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
David Garcia Nuñez,<br />
canton de Zurich<br />
Données personnelles:<br />
candidat au Conseil national,<br />
Liste alternative (LA), médecin<br />
spécialiste en psychiatrie<br />
et psychothérapie à l’Hôpital<br />
universitaire de Bâle, né en<br />
1975, domicilié à Zurich<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
Les développements de ces<br />
dernières années dans la<br />
politique de la santé témoignent<br />
du mauvais état de notre système de santé. En<br />
particulier la pandémie de COVID-19 et ses conséquences ont<br />
fait apparaître au grand jour certains aspects méconnus. Le<br />
cadre législatif actuel ne permet de résoudre ni les problèmes<br />
chroniques de financement ni le manque de productivité<br />
résultant d’un système fragmenté avec 26 cantons qui empêche<br />
une véritable concurrence. Compte tenu de cela, il est<br />
urgent de procéder à une nouvelle analyse et de prendre toute<br />
une série de mesures pour stabiliser et améliorer le système de<br />
santé. Il faut en particulier introduire une caisse-maladie<br />
unique, renforcer la coordination sur le plan national, revenir<br />
au modèle biopsychosocial, améliorer les conditions de travail<br />
des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique et imposer<br />
une cure de débureaucratisation au système de santé.<br />
Frank Rühli, canton de Zurich<br />
Données personnelles:<br />
candidat au Conseil national,<br />
Parti libéral-radical (PLR),<br />
Prof. Dr méd., directeur,<br />
Institut de médecine évolutive<br />
de l’Université de Zurich,<br />
né en 1971, domicilié à Zurich<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
Le corps médical a de toute<br />
urgence besoin d’une représentation<br />
raisonnable et forte<br />
à Berne. Avec leurs compétences professionnelles et sociales,<br />
les médecins sont un élément-clé d’un système de santé de<br />
qualité et abordable. Je m’engage avec conviction pour la<br />
médecine en Suisse. La Suisse peut encore s’améliorer sur le<br />
plan clinique, mais aussi dans la recherche et la formation<br />
pré- et postgraduée! La numérisation, la médecine personnalisée,<br />
l’interprofessionnalité et la résilience sociale sont autant<br />
de thèmes qui gagneront en importance à l’avenir et que nous<br />
devons aborder activement. Un grand nombre de processus<br />
et structures sont dépassés et ne tiennent pas compte des<br />
besoins des patientes et patients. Une plus grande transparence<br />
en matière de qualité et une réflexion globale sur le<br />
système réduisent les coûts et améliorent la qualité. Le corps<br />
médical n’est pas le problème, mais la solution pour répondre<br />
aux défis du système de santé!<br />
Celine Schneider, canton de Zurich<br />
Données personnelles:<br />
candidate au Conseil<br />
national, Le Centre, médecin-assistante<br />
en anesthésie<br />
à l’Hôpital cantonal de<br />
Winterthour, née en 1995,<br />
domiciliée à Zurich<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
Les médecins connaissent<br />
les problèmes et besoins du<br />
système de santé, raison<br />
pour laquelle je veux m’engager en politique. Pour remédier<br />
au problème de la pénurie de personnel qualifié, nous devons<br />
former plus de médecins et créer des conditions de travail<br />
qui empêchent leur départ vers d’autres secteurs. La semaine<br />
de 42+4 heures qui mise sur la formation postgraduée, la<br />
flexibilisation des taux d’activité et la compensation appropriée<br />
des services ou des mesures permettant de concilier<br />
travail et vie privée est une des solutions envisageables. La<br />
bureaucratisation croissante de la médecine doit être stoppée.<br />
Pour y parvenir, il faut enfin créer un dossier électronique<br />
du patient intuitif et utiliser les nouvelles technologies à bon<br />
escient. De plus, nous devons renforcer l’élément indispensable<br />
de notre système de santé: les soins de base.<br />
Irina Zürrer, canton de Berne<br />
Données personnelles:<br />
candidate au Conseil<br />
national, Parti vert’libéral<br />
(PVL), médecin-assistante en<br />
orthopédie et traumatologie,<br />
Hôpital Tiefenau de Berne,<br />
née en 1991, domiciliée à<br />
Herrenschwanden (BE)<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
La durabilité, en particulier<br />
en ce qui concerne les questions<br />
environnementales et énergétiques, est un sujet qui<br />
me tient particulièrement à cœur. Une utilisation économe<br />
de nos ressources doit devenir une priorité. Je m’engage<br />
également pour un système de santé équitable qui doit permettre<br />
à toutes les personnes vivant en Suisse de bénéficier<br />
de soins médicaux abordables et, si nécessaire, immédiats.<br />
Ces soins doivent être d’une qualité irréprochable. Il est aussi<br />
fondamental que les membres du personnel de nos hôpitaux<br />
et cabinets touchent des salaires équitables et bénéficient<br />
de conditions de travail conformes à la loi et compatibles avec<br />
un mode de vie sain.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 9
Politique<br />
Orell Imahorn, canton de Saint-Gall<br />
Données personnelles:<br />
candidat au Conseil national,<br />
Le Centre, médecin-assistant<br />
en médecine interne et<br />
pédiatrie à l’Hôpital de Wil,<br />
né en 1996, domicilié<br />
à Wil (SG)<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
La politique de la santé, la<br />
politique climatique, l’égalité<br />
et la conciliation de la vie de<br />
famille et professionnelle figurent parmi mes priorités politiques.<br />
Dans le système de santé, il faut réduire la bureaucratie<br />
qui ne sert souvent qu’à éviter les conséquences juridiques et<br />
replacer l’activité médicale au centre de l’attention. De plus,<br />
il faut également lutter contre le recours excessif au personnel<br />
soignant temporaire. Pour donner à tous un accès à des soins<br />
de qualité, il faut davantage promouvoir la médecine de<br />
premier recours, notamment dans les régions rurales. Enfin,<br />
il faut impérativement introduire le dossier électronique<br />
du patient.<br />
Yolanda Müller Chabloz,<br />
canton de Vaud<br />
Données personnelles:<br />
candidate au Conseil<br />
national, Les Vert.e.s,<br />
députée, médecin-associé<br />
au Département de médecine<br />
de famille d’Unisanté, 1976,<br />
domiciliée au<br />
Mont-sur-Lausanne<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
Je suis membre active de<br />
l’<strong>asmac</strong> depuis la fin de mes<br />
études de médecine il y a plus de 20 ans. N’exerçant pas en<br />
pratique privée en tant que médecin de santé publique, j’ai<br />
préféré rester à l’<strong>asmac</strong> plutôt que d’adhérer à la société professionnelle<br />
cantonale, pour contribuer à défendre les droits<br />
des médecins en formation. Je m’engage pour une politique<br />
favorable à la santé, que ce soit dans les domaines de la mobilité,<br />
de l’aménagement du territoire ou des politiques sociales.<br />
Je lutte contre les inégalités de genre, si nombreuses dans le<br />
milieu de la santé, contre le sexisme ordinaire et contre toute<br />
forme de harcèlement, et je m’engage pour une meilleure<br />
conciliation vie privée-vie professionnelle pour toutes.<br />
Mathias Bürki, canton de Zoug<br />
Données personnelles:<br />
candidat au Conseil national,<br />
Parti évangélique (PEV),<br />
chef de clinique en médecine<br />
interne générale à l’Hôpital<br />
cantonal de Zoug, né en 1990,<br />
domicilié à Oberrüti<br />
Ce pour quoi je m’engage:<br />
Je m’engage pour un système<br />
de santé fort et de qualité,<br />
avec moins de bureaucratie et<br />
des conditions de travail équitables, ainsi que pour une optimisation<br />
du système tarifaire. En outre, une politique climatique<br />
durable, le soutien aux familles, la justice sociale, la<br />
protection de la jeunesse, la prévention des addictions et une<br />
économique éthique qui ne vise pas exclusivement à maximiser<br />
les profits me tiennent particulièrement à cœur. Dans mon<br />
travail politique, je veux contribuer à une culture de discussion<br />
constructive, bâtir des ponts entre les pôles politiques et<br />
aider à trouver des compromis viables. Je soutiens également<br />
l’<strong>asmac</strong> dans son engagement en faveur d’une amélioration du<br />
système de santé qui place le bien-être des patients et des<br />
médecins au centre de son action.<br />
10<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Politique<br />
Gratitude et<br />
engagement politique:<br />
une contradiction?<br />
Depuis une année environ, j’écris régulièrement<br />
une tribune dans le Bulletin des médecins suisses<br />
BMS sur le bien-être et l’équilibre entre vie privée<br />
et travail. En janvier, j’ai présenté ma conception<br />
de la gratitude et mes rituels quotidiens en la matière. 1<br />
La recherche sur le bonheur montre que la gratitude est un<br />
élément essentiel du bonheur. Elle exerce aussi une influence<br />
déterminante sur la santé et la guérison. C’est pour cette raison que<br />
j’intègre des rituels de gratitude dans mon quotidien et que je<br />
recommande à mes patientes et patients, dans le cadre de ma<br />
consultation spécialisée sur la médecine du corps et<br />
de l’esprit, d’en faire autant. Chaque jour, je<br />
m’efforce de prendre conscience de ce que la<br />
vie m’apporte. Je reconnais qu’un grand<br />
nombre de personnes sont dans une situation<br />
plus difficile que la mienne.<br />
Cela m’aide d’une part à accepter la<br />
réalité telle qu’elle est, et d’autre<br />
part à faire des choix sur ce que je<br />
souhaite réaliser et améliorer.<br />
Un collègue m’a dernièrement<br />
interpellé au sujet de mon article.<br />
Dans cette discussion, une prétendue<br />
contradiction a été évoquée,<br />
dont j’aimerais parler ici. Il m’a demandé<br />
dans quelle mesure le contenu<br />
de ma tribune sur le thème de la gratitude<br />
était compatible avec ma fonction de<br />
président de l’<strong>asmac</strong> et mon engagement politique<br />
pour de meilleures conditions de travail et de<br />
formation postgraduée. En substance, il estimait que<br />
l’<strong>asmac</strong> devrait se satisfaire des objectifs atteints au lieu d’investir<br />
autant d’énergie dans son combat pour le respect de la loi sur<br />
le travail, la formation postgraduée et les conditions de travail.<br />
Il a poursuivi son propos en expliquant qu’à son époque, il avait<br />
aussi dû passer par là et que les conditions actuelles n’étaient<br />
de loin plus aussi mauvaises qu’autrefois. Des arguments bien<br />
connus, pour une fois présentés sous une autre forme ...<br />
Je tiens à revenir sur ce sujet, car la discussion a mis en<br />
évidence une idée fausse largement répandue. La gratitude pour<br />
ce que nous avons ne doit en aucun cas être confondue avec<br />
l’indifférence et la résignation. Faire preuve de gratitude m’aide<br />
à changer de perspective: le verre est à moitié plein, et non pas<br />
à moitié vide. Mon attitude change, mais les inégalités restent:<br />
une majorité des médecins hospitaliers ne parvient pas à<br />
L’essentiel<br />
en bref<br />
respecter la loi sur le travail, ne peut pas suivre les cours de<br />
formation postgraduée, soit parce que ces cours n’ont pas lieu<br />
soit parce que les médecins ne peuvent pas y assister par<br />
manque de temps. Un nombre croissant de jeunes médecins<br />
quittent la profession.<br />
Evidemment, je reconnais que les conditions de travail dans<br />
les hôpitaux se sont améliorées depuis que j’ai passé mon<br />
examen fédéral il y a vingt ans, que les médecins-assistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique ont été assujettis à la loi sur le travail<br />
et que le droit à la formation postgraduée et continue a été<br />
inscrit dans les réglementations. Je lis cependant<br />
dans les résultats de notre sondage auprès<br />
des membres que les dispositions légales<br />
ne sont majoritairement pas respectées<br />
et que la charge de travail et les<br />
symptômes typiques du burn-out<br />
augmentent à chaque nouveau<br />
sondage. A cela s’ajoute que la<br />
compatibilité entre vie privée et<br />
profession occupe aujourd’hui,<br />
à juste titre, une place plus importante<br />
qu’autrefois, lorsque les<br />
médecins étaient quasiment<br />
mariés avec leur hôpital. Pourtant,<br />
les choses ne se passent manifestement<br />
pas comme elles devraient si<br />
les médecins abandonnent aujourd’hui<br />
plus souvent la profession que par le<br />
passé. Et ça ne change rien de regarder avec<br />
gratitude le verre à moitié plein!<br />
Il est de notre devoir de faire en sorte que les<br />
conditions de travail s’améliorent, que la profession de médecin<br />
puisse être exercée avec plaisir et que les médecins aient<br />
suffisamment d’énergie et de force pour concilier travail et<br />
vie privée. Si je le fais avec gratitude, j’ai plus d’énergie pour<br />
me battre pour que le verre soit réellement rempli ...<br />
Photo: màd<br />
1<br />
https://bullmed.ch/article/doi/saez.<strong>2023</strong>.21414<br />
Angelo Barrile,<br />
Président <strong>asmac</strong><br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 11
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
«La formation<br />
postgraduée en chirurgie<br />
avec une semaine de<br />
42+4 heures est possible»<br />
La semaine de 42+4 heures a suscité la critique,<br />
en particulier de la part des chirurgiennes et chirurgiens.<br />
Pascal Probst, médecin adjoint au service de chirurgie<br />
de Spital Thurgau AG, nous explique dans l’entretien comment<br />
ce modèle peut être appliqué à la chirurgie.<br />
Oliviero Reusser, collaborateur politique et communication <strong>asmac</strong><br />
Plus une équipe compte de médecins-assistant(e)s, plus cela réduit l’expérience de chacun et chacune en salle d’opération.<br />
12<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
Quelle est la durée de travail moyenne<br />
des spécialistes en chirurgie dans votre<br />
service?<br />
C’est une question que je me posais aussi.<br />
<strong>No</strong>us avons donc procédé à des mesures<br />
l’année dernière [2]. La durée de travail des<br />
chirurgiennes et chirurgiens en formation<br />
est de 48 heures par semaine selon le<br />
contrat. Ils la respectent en moyenne pendant<br />
leur service de jour et aussi lorsqu’ils<br />
travaillent au service des urgences. La question<br />
ne doit cependant pas se limiter à la<br />
durée de travail. Dans les entretiens que j’ai<br />
menés pour mon travail de master [1], il est<br />
apparu que la discussion actuelle ne portait<br />
pas vraiment sur la durée de travail, mais<br />
bien plus sur la formation postgraduée. <strong>No</strong>us<br />
avons aussi mesuré le temps de formation<br />
postgraduée. Les résultats ont montré que<br />
nos médecins-assistant(e)s bénéficient<br />
d’une formation postgraduée structurée<br />
d’en moyenne huit heures au cours des<br />
48 heures de travail [2]. Cela explique sans<br />
doute pourquoi ils comptent parmi les médecins<br />
les plus satisfaits de Suisse [3].<br />
A l’échelle nationale, la situation<br />
est toutefois différente. Les médecinsassistant(e)s<br />
et chef(fe)s de clinique<br />
travaillent en moyenne 56 heures par<br />
semaine. Et les médecins-assistant(e)s<br />
ne bénéficient que d’environ un cinquième<br />
des quatre heures de formation<br />
postgraduée structurée par semaine.<br />
Le sondage de l’<strong>asmac</strong> montre aussi<br />
qu’un grand nombre de médecins<br />
souhaite travailler à temps partiel et<br />
que, pour ainsi dire, personne ne<br />
veut travailler plus de 50 heures par<br />
semaine. Est-ce réalisable?<br />
<strong>No</strong>tre service prouve qu’une semaine de<br />
48 heures, y compris la formation postgraduée<br />
structurée, est faisable. D’autres<br />
hôpitaux devraient donc être en mesure<br />
d’en faire autant. Le fait que la majorité de<br />
la future génération de médecins ne veut<br />
plus travailler à plein temps est une réalité<br />
aussi en chirurgie [4]. Le marché du travail<br />
montrera si c’est réalisable. Si les chirurgiennes<br />
et chirurgiens souhaitent travailler<br />
moins, cela s’accompagne d’un besoin<br />
accru en main-d’œuvre spécialisée. Ce qui<br />
fait augmenter la charge de travail des<br />
autres, tant qu’il n’y a pas assez de candidates<br />
et candidats sur le marché. Un cercle<br />
vicieux que l’on ne pourra briser qu’à<br />
condition de trouver des solutions globales,<br />
notamment dans la formation<br />
postgraduée. Dans ce contexte, il est important<br />
de se concentrer sur l’essentiel et<br />
de réduire les tâches administratives.<br />
La semaine de 42+4 heures<br />
est-elle possible en chirurgie?<br />
Si oui, comment?<br />
Oui, la formation postgraduée en chirurgie<br />
avec une semaine de 42+4 heures est<br />
possible. Comme évoqué, notre service<br />
fonctionne avec une semaine de 40+8 heures.<br />
Si l’on regarde au-delà des frontières,<br />
on constate que c’est possible. Dans la<br />
plupart des pays de l’UE, les médecinsassistant(e)s<br />
bénéficient d’une semaine<br />
de 42 heures. Toutefois, pour la formation<br />
postgraduée en chirurgie, le nombre de<br />
cas est un facteur plus important que la<br />
durée de travail. Ces cas sont actuellement<br />
répartis sur un trop grand nombre de médecins-assistant(e)s.<br />
Que faut-il faire pour assurer<br />
la formation postgraduée et la pratique<br />
en salle d’opération sans violer la loi<br />
sur le travail?<br />
Il faut trois choses: des structures claires<br />
et des processus optimisés dans le service<br />
pour que les futurs chirurgiennes et<br />
chirurgiens puissent être libérés pour la<br />
pratique en salle d’opération, la volonté<br />
manifeste des médecins cadres de former<br />
la relève et des médecins-assistant(e)s<br />
motivés. La loi sur le travail doit être<br />
respectée pour protéger le personnel médical.<br />
Il existe cependant des situations<br />
exceptionnelles dans lesquelles il faut travailler<br />
plus. En outre, j’estime que seules<br />
les bases de la chirurgie peuvent être acquises<br />
en six ans avec une semaine de<br />
42+4 heures. Les médecins qui s’intéressent<br />
à la chirurgie de pointe devront<br />
tôt ou tard investir plus de temps dans<br />
leur carrière. C’est une réalité que l’on<br />
rencontre dans toutes les professions académiques<br />
et libérales dans lesquelles<br />
règne un esprit de compétition et par<br />
exemple aussi dans les professions artistiques<br />
ou dans le sport d’élite.<br />
Comment la formation postgraduée<br />
est-elle organisée dans votre hôpital?<br />
<strong>No</strong>us exploitons les possibilités offertes<br />
par la numérisation pour réduire la charge<br />
administrative. De plus, nous engageons<br />
des assistantes et assistants cliniques dans<br />
le service. Cela nous permet de réduire le<br />
nombre de médecins-assistant(e)s dans le<br />
service tout en leur proposant davantage<br />
de travail en salle d’opération grâce à la<br />
répartition des cas sur un plus petit nombre<br />
de personnes. Pour finir, nous organisons<br />
des manifestations pendant la semaine<br />
qui servent explicitement à la formation<br />
postgraduée structurée, par exemple des<br />
Biographie express<br />
Le Prof. Dr méd. Pascal Probst est<br />
médecin adjoint au service de chirurgie<br />
de Spital Thurgau AG. Après avoir<br />
passé son examen fédéral en 2009 à<br />
Zurich, il a obtenu en 2017 son habilitation<br />
à l’Université de Heidelberg.<br />
Dans le cadre d’un Executive MBA, il a<br />
rédigé un travail de master intitulé<br />
«Die 42-Stunden-Woche in der chirurgischen<br />
Ausbildung in der Schweiz –<br />
eine Stakeholder-Analyse» [1]. Agé de<br />
43 ans, il est marié avec une femme<br />
médecin et a deux enfants en âge<br />
préscolaire et scolaire.<br />
exposés, des conférences sur la morbidité,<br />
les «journal clubs» et autres. Si en plus de<br />
cela, les médecins cadres instruisent activement<br />
les médecins-assistant(e)s pendant<br />
au moins deux opérations standard par semaine,<br />
cela leur permet d’atteindre sans<br />
difficulté le minimum de quatre heures de<br />
formation postgraduée structurée.<br />
Pourquoi la semaine de 42+4 heures<br />
suscite-t-elle une résistance acharnée<br />
dans certains cercles?<br />
Parce que nombreux sont ceux qui voient<br />
la semaine de 42+4 heures comme une<br />
tentative de transformer la profession ou<br />
vocation de médecin en simple travail.<br />
Cela suscite des émotions. Certains articles<br />
de presse ont laissé entendre que les médecins<br />
cadres, qui s’engagent en principe<br />
volontiers dans la formation postgraduée,<br />
font partie du problème, ce qui a accentué<br />
leur opposition. Il faut ramener la discussion<br />
sur une base objective et moins émotionnelle.<br />
Le fait que la jeune génération<br />
veut travailler moins est un fait. On peut<br />
l’approuver ou pas, ça ne change rien. En<br />
refusant d’y réagir par des mesures, on sera<br />
finalement perdant sur le marché du travail.<br />
D’ailleurs, les médecins-assistant(e)s<br />
peuvent occasionnellement travailler plus<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 13
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
de dix heures d’affilée sans que la sécurité<br />
des patients soit mise en danger. En outre,<br />
les conséquences à long terme d’une semaine<br />
de 42+4 heures suscitent des inquiétudes<br />
légitimes que l’<strong>asmac</strong> ne peut<br />
pas ignorer. Par exemple que la durée de<br />
formation postgraduée et continue jusqu’à<br />
la spécialisation se prolonge, ce qui a pour<br />
conséquence que les chef(fe)s de clinique<br />
entament plus tard leur activité indépendante,<br />
ce qui accentue la charge de travail<br />
des médecins cadres. De plus, le nombre<br />
de chirurgiennes ne cesse d’augmenter.<br />
Lors des entretiens réalisés pour mon travail<br />
de master, nombreuses sont celles qui<br />
ont souligné devoir acquérir le plus de<br />
compétences possible au début de leur<br />
carrière pour ensuite réaliser leur planning<br />
familial.<br />
Il faut donc établir des modèles de travail<br />
flexibles qui permettent de répondre à<br />
toutes les attentes. Les hôpitaux et l’<strong>asmac</strong><br />
doivent dès lors prendre au sérieux les besoins<br />
de toutes les parties impliquées,<br />
c’est-à-dire aussi des médecins formateurs,<br />
et s’engager pour les intérêts de la<br />
profession à long terme. Car n’oublions<br />
pas que les médecins-assistant(e)s d’aujourd’hui<br />
sont les médecins cadres de demain!<br />
Bibliographie<br />
[1] Probst P. Die 42-Stunden-Woche<br />
in der chirurgischen Ausbildung in der<br />
Schweiz – eine Stakeholder-Analyse. 2022.<br />
SRH, Riedlingen.<br />
[2] Kovacevic D et al. Quality and<br />
Quantity of Structured Education for<br />
Surgical Residents at a Swiss Hospital.<br />
swiss knife. <strong>2023</strong>; 20: special edition, 21.<br />
[3] ISFM. Sondage 2022 «Formation<br />
postgraduée: évaluation par les médecins<br />
en formation postgraduée 2022». <strong>2023</strong>.<br />
[4] Fenner D et al. Career Goals of<br />
Surgeons in Switzerland. Langenbeck’s<br />
Archives of Surgery. <strong>2023</strong>. Accepted.<br />
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14<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
«<strong>No</strong>us prenons le relais là où<br />
d‘autres atteignent les limites.»<br />
Dr. med. E. Fischer, médecin cheffe au service de psychiatrie de l‘enfant et de l‘adolescent<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 15
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Formation postgraduée / Conditions de travail<br />
Dans l’univers des médecins-assistant(e)s<br />
L’aventure au bloc<br />
opératoire<br />
Le choc de l’entrée dans<br />
la vie active à peine surmonté,<br />
me voici confrontée à un<br />
autre défi: la rotation dans<br />
le bloc opératoire.<br />
Comme ancienne sous-assistante<br />
en anesthésiologie chevronnée, j’enfile la<br />
tenue chic du bloc opératoire en deux<br />
temps, trois mouvements. Pour information<br />
aux psychiatres, internistes et autres<br />
spécialistes non coutumiers du bloc<br />
opératoire, il s’agit d’une tenue d’hôpital<br />
verte en deux parties, assortie de pantoufles<br />
en plastique tendance semblables à<br />
des Crocs (je tiens à préciser que c’est un<br />
style à proscrire dans d’autres situations),<br />
d’une charlotte similaire à celle que<br />
portent les ouvriers d’usine et, bien sûr,<br />
d’un masque tout à fait seyant. Une fois<br />
parée, j’entre dans le service stérile et<br />
sans fenêtre, et tente de me frayer un<br />
chemin jusqu’à l’antichambre de la salle<br />
d’opération qui m’a été affectée. Vient<br />
alors le sacro-saint rituel de désinfection<br />
des mains en une minute trente chrono,<br />
qui peut encore tourner au fiasco.<br />
En effet, la police des ATSSO (assistantes<br />
ou – plus rare – assistants techniques<br />
spécialisés en salle d’opération)<br />
est attentive à tous les gestes, sort le<br />
carton rouge et réprimande habilement<br />
le moindre faux pas.<br />
Une fois cette étape franchie, j’entre<br />
dans le bloc opératoire proprement dit,<br />
où je suis accueillie par un «Attention,<br />
c’est stérile!» ou un «Attention, ne restez<br />
pas là!» à trois voix. Ensuite, je dois me<br />
tenir au garde-à-vous, les bras levés à la<br />
verticale, le temps d’attacher le tablier<br />
chirurgical et d’enfiler les gants stériles.<br />
«C’est là que j’interviens», ai-je<br />
d’abord pensé. «Je vais enfin pouvoir<br />
démontrer mes capacités motrices fines<br />
et montrer aux médecins cadres présents<br />
de quoi je suis capable.» L’heure de<br />
l’intervention arrive: nous devions poser<br />
une sonde urinaire. Avec une confiance<br />
totale (mais aussi une grande nervosité),<br />
j’ai saisi le tube de la sonde et l’ai introduit<br />
dans l’orifice entre les lèvres de la<br />
patiente déjà endormie. Mais très vite,<br />
une ombre s’est abattue sur ce moment<br />
héroïque tant attendu – en effet,<br />
l’urine ne s’écoulait pas dans la poche.<br />
J’ai dû admettre que, sous le coup<br />
de l’émotion, j’avais probablement mal<br />
placé la sonde. Et le fait de continuer<br />
à l’enfoncer n’a pas contribué à me sauver<br />
de cette situation embarrassante. Au bout<br />
d’un moment, le médecin cadre s’est<br />
contenté de me dire, le regard ennuyé:<br />
«C’est le clitoris, ma chère.»<br />
Par chance, j’ai finalement pu trouver<br />
le bon orifice et la vessie de la patiente a<br />
pu se vider allègrement pendant l’opération.<br />
Si je tire le bilan de cette expérience,<br />
je dirais que la situation aurait été définitivement<br />
plus simple si le patient avait<br />
été un homme.<br />
Camille Bertossa,<br />
médecin-assistante en<br />
première année de<br />
formation postgraduée<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 17
<strong>asmac</strong><br />
<strong>No</strong>uvelles<br />
des sections<br />
Berne<br />
Séance d’information sur la<br />
formation postgraduée basée<br />
sur les compétences<br />
A l’avenir, la formation postgraduée sera<br />
basée sur les compétences. Ce changement<br />
est à la fois passionnant et stimulant.<br />
<strong>No</strong>us avons invité la présidente de l’Institut<br />
suisse pour la formation médicale postgraduée<br />
et continue (ISFM), D r méd. Monika<br />
Brodmann, privat-docente, pour nous informer<br />
sur la mise en œuvre et répondre à<br />
nos questions. <strong>No</strong>us nous réjouissons de<br />
cet échange captivant et vous y invitons<br />
cordialement!<br />
Mise en œuvre de la formation<br />
postgraduée basée sur les compétences<br />
Exposé et discussion avec la D r méd. Monika<br />
Brodmann, privat-docente, présidente<br />
de l’ISFM<br />
19 <strong>octobre</strong> <strong>2023</strong><br />
19h à 19h45: exposé<br />
Ensuite: discussion et apéro riche<br />
Maison des générations de Berne, Bahnhofplatz<br />
2, 3011 Berne<br />
Vaud<br />
L’ASMAV s’engage pour<br />
le respect des conditions<br />
de travail et de formation<br />
postgraduée<br />
Le comité de l’ASMAV a cette année encore<br />
été très actif auprès des directions des<br />
hôpitaux et des services dans le cadre de<br />
ré unions régulières, mais aussi pour résoudre<br />
des problèmes spécifiques signalés<br />
par les médecins en formation concernant<br />
le respect des conditions de travail, du<br />
temps et de la qualité de la formation<br />
postgraduée et dans les cas de harcèlement<br />
et d’atteintes à la personnalité.<br />
<strong>No</strong>us prenons à cœur ces sujets et encourageons<br />
tous les médecins en formation<br />
à prendre contact avec nous en cas de<br />
problèmes dans les services. <strong>No</strong>us offrons<br />
un soutien concret sous la forme d’un<br />
conseil et d’un accompagnement personnels<br />
en cas de problèmes psychiques et<br />
physiques, ainsi qu’un conseil juridique<br />
par les membres du comité et/ou l’avocat<br />
de la section, M e Mangold.<br />
Vous trouverez nos coordonnées sur<br />
www.asmav.ch/contact.<br />
Prise en charge des frais du<br />
CEPUSPP par les institutions<br />
En Suisse romande (sauf à Genève), la formation<br />
postgraduée en vue d’obtenir le<br />
titre FMH en psychiatrie et psychothérapie<br />
est organisée au sein du CEPUSPP (Centre<br />
d’Enseignement Post-Universitaire pour la<br />
Spécialisation en Psychiatrie et Psychothérapie).<br />
Depuis 2017, les établissements de<br />
formation postgraduée ont décidé de ne<br />
plus prendre en charge que 50 % des frais<br />
de formation au CEPUSPP, résultant en un<br />
surcoût d’environ 1500 francs par an pour<br />
les médecins assistant(e)s!<br />
L’ALPPF (Association Latine des Psychiatres-Psychothérapeutes<br />
en Formation)<br />
s’est opposée à cette décision, avec le<br />
soutien de l’ASMAV, et a pu fournir un avis<br />
de droit confirmant que les hôpitaux n’ont<br />
pas le droit de demander aux médecins-assistant(e)s<br />
une participation à leurs frais<br />
de formation postgraduée, étant donné<br />
que cela fait partie des prestations obligatoires<br />
pour lesquelles ils perçoivent une<br />
contribution du canton.<br />
Il a encore fallu trois ans pour faire<br />
appliquer cet avis, mais nous avons néanmoins<br />
obtenu gain de cause. Depuis novembre<br />
2022, les frais du CEPUSPP sont<br />
Il n’est pas nécessaire de s’inscrire. <strong>No</strong>us<br />
nous réjouissons de vous accueillir en<br />
grand nombre!<br />
Janine Junker, directrice de l’<strong>asmac</strong> Berne<br />
Photo: màd<br />
18<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
<strong>asmac</strong><br />
Faites la promotion de l’<strong>asmac</strong><br />
Vous êtes déjà membre de l’<strong>asmac</strong>? Super! C’est bon à savoir, car plus nous sommes nombreux,<br />
plus notre voix compte. <strong>No</strong>us récompensons les membres qui font activement la<br />
promotion de l’<strong>asmac</strong>. En effet, rien ne vaut une recommandation formulée par conviction<br />
personnelle. Pour chaque nouveau membre recruté, vous recevez un petit cadeau, p. ex. une<br />
lunchbox, un bon pour des livres ou un bon CFF, chacun d’une valeur de 50 francs. Vous avez<br />
aussi la possibilité de faire un don à une organisation caritative. Vous trouverez toutes les<br />
autres informations sur notre site web www.vsao.ch/fr/adhesion/campagne-de-recrutement.<br />
Zurich /<br />
Schaffhouse<br />
<strong>No</strong>uvelle brochure pour<br />
les médecins en formation<br />
postgraduée et les responsables<br />
d’établissements de<br />
formation postgraduée<br />
Images: màd<br />
entièrement pris en charge par les établissements<br />
de formation postgraduée dans le<br />
canton de Vaud.<br />
L’ALPPF informera sur ses canaux<br />
(site internet: www.alppf.ch, Instagram @<br />
asso.alppf) sur les modalités de remboursement<br />
et se tient à disposition en cas de<br />
questions à ce sujet.<br />
<strong>No</strong>mbres maximaux/clause du besoin<br />
Le médecin cantonal vaudois a organisé<br />
des séances de travail portant sur les<br />
nombres maximaux. <strong>No</strong>us avons pu rapidement<br />
être rajoutés à la liste des participants.<br />
Cette liste comprend également nos<br />
collègues de la SVM (Société Vaudoise de<br />
Médecine) et des représentant(e)s hospitaliers<br />
et installés des disciplines concernées.<br />
<strong>No</strong>us nous réjouissons d’avoir pu<br />
contribuer en tant que partenaires à part<br />
entière aux discussions sur ce sujet, menant<br />
à ce qu’un seul domaine de spécialité<br />
soit limité dans le canton de Vaud: la neurochirurgie.<br />
Cette limitation a pris effet le<br />
1 er juillet <strong>2023</strong>.<br />
Un(e) représentant de l’ASMAV siègera<br />
à la commission cantonale de planification<br />
de l’offre médicale, créée avec l’arrêté régissant<br />
ces limitations.<br />
Indexation des salaires – collaboration<br />
avec l’ASMAVal et l’HRC pour<br />
<strong>2023</strong><br />
Le taux d’indexation des salaires des médecins<br />
assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
de l’HRC pour <strong>2023</strong> a été fixé après discussion<br />
entre l’ASMAV, l’ASMAVal et l’HRC.<br />
L’indexation vaudoise est de 1,4% et la valaisanne<br />
de 2,8 %. L’hôpital de Rennaz est<br />
financé aux 2/3 par le canton de Vaud et<br />
à 1/3 par le canton du Valais. <strong>No</strong>us avons<br />
pu obtenir une indexation de 1,8 %, c’està-dire<br />
quasiment proportionnelle à ces<br />
chiffres. Cette décision est arrivée en début<br />
d’année, mais est entrée en vigueur<br />
rétroactivement au 1 er janvier <strong>2023</strong>.<br />
Apéro et activités sociales<br />
L’apéro estival de l’ASMAV au 20 e étage du<br />
CHUV a été un succès couronné d’un bel<br />
arc-en-ciel après la tempête qui est tombée<br />
sur Lausanne.<br />
<strong>No</strong>us remercions toutes les personnes<br />
qui sont venues à l’apéro et nous réjouissons<br />
de renouveler cet évènement l’année<br />
prochaine!<br />
Prochaine assemblée générale<br />
16 novembre <strong>2023</strong><br />
Sandrine Devillers, secrétaire général de l’ASMAV<br />
Tous les médecins en formation postgraduée<br />
ont droit à quatre heures de formation<br />
postgraduée structurée par semaine.<br />
Celle-ci vise à la fois à garantir la qualité<br />
des soins et à renforcer les compétences de<br />
la relève.<br />
Au quotidien, il est souvent difficile<br />
de mettre en œuvre les quatre heures de<br />
formation postgraduée structurée de manière<br />
appropriée, soit parce que l’on n’y<br />
accorde pas la priorité nécessaire, soit<br />
parce que les médecins n’ont pas le temps<br />
ou que la qualité de l’offre est insuffisante.<br />
Le ressort formation postgraduée de<br />
l’ASMAC Zurich a élaboré une brochure<br />
à cet effet. Elle présente de manière succincte<br />
ce que signifie concrètement la<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 19
<strong>asmac</strong><br />
formation postgraduée structurée, comment<br />
les quatre heures par semaine<br />
peuvent être respectées et comment les<br />
responsables d’établissements de formation<br />
postgraduée peuvent la rendre encore<br />
plus attractive et accessible.<br />
Vous pouvez télécharger la brochure<br />
(en allemand) sur www.vsao-zh.ch/<br />
was-wir-tun/weiterbildung.<br />
Si vous souhaitez obtenir un exemplaire<br />
imprimé, vous pouvez le commander à<br />
l’adresse info@vsao-zh.ch.<br />
Guide «Planetary Health» pour les<br />
membres de l’ASMAC<br />
Déjà aujourd’hui, les répercussions de la<br />
crise climatique se font ressentir en Suisse.<br />
L’augmentation des températures, les<br />
phénomènes météorologiques extrêmes et<br />
les mutations dans l’écosystème influencent<br />
non seulement l’environnement,<br />
mais ont aussi un impact sur notre<br />
santé. Compte tenu des effets du changement<br />
climatique sur la santé, nous médecins<br />
assumons une responsabilité particulière<br />
en la matière et devons aborder le<br />
sujet et élever notre voix.<br />
Le nouveau guide de l’ASMAC Zurich<br />
vous soutient dans la défense et la promotion<br />
de la santé planétaire. En nous engageant<br />
à tous les niveaux, nous pouvons<br />
exercer une influence majeure sur la santé<br />
de la population.<br />
Dans notre nouveau guide «Planetary<br />
Health», vous découvrirez comment assumer<br />
votre rôle de médecin et un aperçu<br />
des mesures les plus efficaces pour mettre<br />
en marche des changements. Par ailleurs,<br />
nous avons résumé quelques conseils pratiques<br />
sur la manière dont vous pouvez<br />
concevoir vos réunions de manière plus<br />
durable.<br />
Vous trouverez le guide «Planetary<br />
Health» sur www.vsao-zh.ch/nuetzliches.<br />
Dominique Iseppi, assistante de communication,<br />
ASMAC Zurich / Schaffhouse<br />
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5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
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Der jährliche Laufbahnkongress<br />
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Organisation:<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 21
Kongressprogramm<br />
Programme du congrès<br />
08.45–9.15 Networking – Kaffee Networking – Café<br />
09.20–09.40<br />
Swissmedtalk – Ärztinnen-Karriere<br />
und Verbandstätigkeiten<br />
– Afreed Ashraf & Willi Balandies<br />
Angehende Ärzte<br />
– Dr. med. Jana Siroka<br />
Leitende Ärztin <strong>No</strong>tfall / IMC in der Klinik Arlesheim<br />
und Mitglied ZV FMH<br />
Swissmedtalk – carrière médicale<br />
féminine et activités de l’association<br />
– Afreed Ashraf & Willi Balandies<br />
Futurs médecins<br />
– Dr méd. Jana Siroka<br />
Médecin adjointe Service des urgences / soins intermédiaires<br />
(IMC), clinique Arlesheim et membre<br />
CC FMH<br />
DE<br />
FR<br />
09.40–10.00<br />
Auf dem Weg zum Facharzttitel:<br />
Topics, Tipps und e-Tools<br />
– Christoph Hänggeli<br />
Geschäftsführer SIWF/FMH,<br />
Rechtsanwalt, MPA unibe<br />
En route vers le titre de médecin<br />
spécialiste: sujets, conseils et outils<br />
électroniques<br />
– Christoph Hänggeli<br />
Directeur ISFM / FMH , avocat, MPA unibe<br />
DE<br />
FR<br />
10.00–10.10 Fragerunde / Disskusion Questions / discussion<br />
10.10–10.40<br />
Podiumsdiskussion Fachgesellschaften<br />
– SGAIM – Schweizerische Gesellschaft für Allgemeine<br />
Innere Medizin<br />
Dr. med. Stefanie Mosimann<br />
– SSAPM – Swiss Society for Anaesthesiology and<br />
Perioperative Medicine<br />
Tatjana Dill<br />
– SHOOT – Swiss Hematologists and Oncologists<br />
of tomorrow<br />
Dr. med. Yvette von Aarburg<br />
Dr. med. Astrid Beerlage<br />
– Junges Forum Gynäkologie Suisse<br />
Dr. med. Claudia Becker<br />
Sociétés de discipline<br />
– SSMIG – Société Suisse de Médecine<br />
Interne Générale<br />
Dr méd. Stefanie Mosimann<br />
– SSAPM – Swiss Society for Anaesthesiology<br />
and Perioperative Medicine<br />
Tatjana Dill<br />
– SHOOT – Swiss Hematologists and Oncologists<br />
of tomorrow<br />
Dr méd. Yvette von Aarburg<br />
Dr méd. Astrid Beerlage<br />
– Jeune forum gynécologie suisse<br />
Dr méd. Claudia Becker<br />
DE<br />
FR<br />
10.40–11.25 Kaffeepause Pause-café<br />
11.25–11.45<br />
DE<br />
Arbeiten in der <strong>No</strong>tfallmedizin:<br />
Chancen und Herausforderungen<br />
– Dr. med. Brigitte Nyfeler<br />
Chefärztin <strong>No</strong>tfallzentrum Lindenhofspital Bern<br />
La carrière en médecine interne<br />
générale hospitalière<br />
– Prof. Julien Vaucher<br />
Professeur ordinaire de médecine interne générale<br />
à l’Université de Fribourg.<br />
FR<br />
11.45–12.05<br />
Arbeitsplatz Praxis / Belegarzt<br />
– Dr. med. Lars Frauchiger<br />
Belegarzt, Praxis Orthopädische Chirurgie<br />
und Traumatologie des Bewegungsapparates<br />
DE<br />
Le cabinet du généraliste: un espace de<br />
liberté urbi et orbi<br />
– PD Dr. Patrick Ruedin<br />
Médecine interne-Néphrologie FMH, Directeur<br />
de cours Société Suisse d’Echographie, Hypnose<br />
médicale FMH<br />
FR
12.05–12.15 Fragerunde / Disskusion Questions / discussion<br />
12.15–14.00<br />
Mittagspause (Stehlunch)<br />
Pause de midi (apéro dînatoire)<br />
13.25–13.45<br />
Lunchreferat<br />
– Schweizer Paraplegiker-Zentrum (SPZ)<br />
Exposés dînatoires<br />
– Centre suisse des paraplégiques (CSP)<br />
DE<br />
FR<br />
14.00–14.20<br />
Medizin im ländlichen Tanzania<br />
– PD Dr. med. Martin Rohacek<br />
Internist und <strong>No</strong>tfallmediziner<br />
La médecine dans la Tanzanie rurale<br />
– PD Dr méd. Martin Rohacek<br />
Médecin interniste et urgentiste<br />
DE<br />
FR<br />
14.20–14.40<br />
Verschiedene Gesichter einer Hausarztpraxis<br />
- Lager- und Festivalmedizin<br />
– Dr. med. Raphael Stolz<br />
Hausarzt, ärztlicher Leiter der Sanität am am Open OpenAir<br />
St. St. Gallen, Vizepräsident im im SIWF SIWF<br />
Les différents visages d’un cabinet<br />
de médecine de famille – médecine<br />
festivalière<br />
– Dr méd. Raphael Stolz<br />
Médecin de famille, responsable médical de de l’Open- l’OpenAir<br />
St-Gall, vice-président de de l’ISFM<br />
DE<br />
FR<br />
14.40–15.00<br />
10 Top Fragen zur chirurgischen<br />
Weiterbildung, an das Swiss College<br />
of Surgeons<br />
– Prof. Dr. med. Dieter Hahnloser<br />
Präsident Swiss College of Surgeons, Leiter der<br />
koloproktologischen Chirurgie am Universitätsspital<br />
in Lausanne<br />
– Dr. med. Anna Wang<br />
Oberärztin, Plastische Chirurgie und Handchirurgie<br />
– Kantonsspital Aarau / Co Präsidentin<br />
vsao Zürich<br />
10 questions clés sur la formation<br />
postgraduée en chirurgie, adressées au<br />
Swiss College of Surgeons<br />
– Prof. Dr méd. Dieter Hahnloser<br />
Président du Swiss College of Surgeons, responsable<br />
du team colon, rectum et proctologie à<br />
l’Hôpital universitaire de Lausanne (CHUV).<br />
– Dr med. Anna Wang<br />
Cheffe de clinique, chirurgie plastique<br />
et chirurgie de la main – Hôpital cantonal<br />
d‘Aarau / Co – Présidente vsao Zurich<br />
DE<br />
FR<br />
15.00–15.10 Fragerunde / Disskusion Questions / discussion<br />
15.10–15.20 Wettbewerb Verlosung Concours tirage<br />
15.20–16.00<br />
Networking – Apéro<br />
Die Ausstellung ist noch offen<br />
Networking – Apéro<br />
L’exposition est encore ouverte
Der Kongress bietet dir die perfekte Möglichkeit, dich über<br />
die Themen Karriereplanung und Karrieremöglichkeiten zu<br />
informieren. Das Ziel von medifuture ist es, den Teilnehmenden<br />
aufzuzeigen, welche verschiedenen Facetten der Arztberuf mit<br />
sich bringt, und die unterschiedlichen Wege zum anvisierten<br />
Karriereziel darzulegen.<br />
Neben praxisnahen Referaten von Fachleuten aus verschiedensten<br />
Bereichen des Gesundheitswesens präsentieren<br />
dir die Aussteller ihre vielfältigen Angebote. In den Pausen<br />
hast du genügend Zeit, die Ausstellung mit über 50 Ständen<br />
(Universitätsspitäler der Schweiz sowie zahlreiche weitere<br />
grosse Spitäler und Fachgesellschaften) zu besuchen, Kontakte<br />
zu knüpfen, Informationen auszutauschen und dich an<br />
den Buffets zu bedienen.<br />
Le congrès te donne la possibilité de t’informer sur les thèmes<br />
de la planification de carrière et les options de carrière. Le but<br />
de medifuture est de montrer aux participant(e)s les nombreuses<br />
facettes de la profession de médecin et les différentes<br />
voies qui peuvent les mener à leur objectif de carrière.<br />
Outre des exposés proches de la pratique de spécialistes de<br />
différents domaines de la santé, environ 40 exposants t’attendent<br />
avec leurs stands. Pendant les pauses, tu as suffisamment<br />
de temps pour visiter l’exposition qui compte plus de<br />
50 stands (hôpitaux universitaires de la Suisse, ainsi que de<br />
nombreux autres grands hôpitaux et sociétés de discipline),<br />
nouer des contacts et échanger avec tes collègues, sans oublier<br />
de profiter du buffet.<br />
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<strong>asmac</strong><br />
<strong>asmac</strong>-Inside<br />
Oliviero Reusser<br />
Lieu de domicile: Zurich<br />
A l’<strong>asmac</strong> depuis: Février <strong>2023</strong><br />
L’<strong>asmac</strong> en trois mots:<br />
Pragmatique, pratique, moderne<br />
Dans son temps libre,<br />
Oliviero Reusser se laisse<br />
parfois porter par le<br />
courant, selon la météo<br />
ou les projets de ses amis. Au travail,<br />
en revanche, il aborde les choses<br />
différemment.<br />
En tant que collaborateur du département<br />
politique et communication,<br />
Oliviero Reusser est attentif aux développements<br />
et tendances actuels,<br />
travaille de manière très structurée et<br />
gère les délais du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong> et<br />
de la newsletter.<br />
Fort d’un bagage en sciences politiques<br />
et islamiques (Zurich) et en<br />
sciences des conflits (Londres), il s’occupe<br />
également du site web et des réseaux<br />
sociaux de l’association. La dimension<br />
politique de son travail lui tient particulièrement<br />
à cœur. Pour cette raison,<br />
il aime réfléchir à voix haute, poser des<br />
questions essentielles et proposer de<br />
nouvelles initiatives plus ou moins<br />
conventionnelles. Il veille à ce que le<br />
travail politique de l’<strong>asmac</strong> se concentre<br />
sur des problèmes concrets et des expériences<br />
pratiques, et assure le bon<br />
fonctionnement de la collaboration avec<br />
les nombreuses organisations partenaires.<br />
Son activité au sein de l’<strong>asmac</strong> lui<br />
procure du plaisir car elle est porteuse<br />
de sens et lui permet d’utiliser ses<br />
compétences à bon escient. En tant<br />
que demi-Tessinois, il tient à entretenir<br />
de bons rapports avec la section tessinoise<br />
et souhaite contribuer à donner<br />
à cette minorité linguistique la place<br />
qu’elle mérite au sein de l’association<br />
faîtière.<br />
Dans son travail, Oliviero apprécie<br />
particulièrement le dialogue et l’interaction<br />
avec les médecins et les étudiants<br />
en médecine. Il aime être au cœur de<br />
l’actualité et des développements dans<br />
le domaine de la santé, et l’élaboration<br />
de réactions ou prises de position avec<br />
l’équipe fait partie de ses tâches les plus<br />
passionnantes. Il adore les discussions<br />
qui font naître différentes perspectives.<br />
Il met également à profit ses nombreuses<br />
expériences acquises dans le cadre de<br />
son travail pour de petites associations<br />
et de ses diverses activités politiques<br />
bénévoles.<br />
En plus de ces activités bénévoles,<br />
Oliviero joue régulièrement au volley-ball<br />
et se rend souvent au fitness. Il aime<br />
se promener dans la nature, que ce soit<br />
à la montagne, au bord du lac ou sur<br />
la Limmat en bateau pneumatique. Mais<br />
il affectionne aussi particulièrement<br />
les jeux de société et de cartes, notamment<br />
le jass. En tant que fin gourmet,<br />
il se passionne par ailleurs pour la bonne<br />
cuisine et adore préparer des pâtes et<br />
des pizzas.<br />
Photo: màd<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 25
<strong>asmac</strong><br />
Conseil juridique de l’<strong>asmac</strong><br />
Quand le délai expire-t-il?<br />
Je suis médecin-assistante et<br />
travaille à plein temps dans<br />
un hôpital. Mon contrat de<br />
travail est à durée déterminée,<br />
mais prévoit néanmoins un délai de<br />
résiliation. D’après ce que je sais, un<br />
contrat de travail à durée déterminée<br />
prend fin à la date convenue, sans<br />
possibilité de résiliation. Que signifie<br />
ce délai de résiliation dans mon<br />
contrat? Des règles particulières s’appliquent-elles<br />
et mon contrat prend-il<br />
malgré tout automatiquement fin<br />
à la date convenue ou dois-je le résilier<br />
(à cette date)? Quelles sont les règles<br />
applicables en cas de maladie et/ou<br />
de grossesse?<br />
En principe, il est juste qu’un contrat<br />
de travail à durée déterminée sans<br />
possibilité de résiliation prend automatiquement<br />
fin à la date convenue (art. 334<br />
al. 1 CO). Dans ce cas, on parle d’un vrai<br />
contrat à durée déterminée. Le contrat<br />
peut alors être limité à une date précise<br />
(« jusqu’au 30 août ») ou conclu pour une<br />
durée déterminée (« pour quatre mois »)<br />
et doit être rempli par les deux parties<br />
jusqu’à la date de fin. Cela signifie que<br />
l’employeur ne peut pas résilier le contrat<br />
de travail avant le terme et que vous,<br />
en tant qu’employée, n’avez pas besoin<br />
de le résilier pour mettre fin aux<br />
rapports de travail.<br />
Il existe cependant quelques exceptions<br />
à cette règle. Pour un contrat de<br />
travail à durée déterminée, on peut aussi<br />
convenir d’un délai de résiliation. Dans<br />
ce cas, on parle de contrat de travail<br />
de durée maximale. A noter que le délai<br />
de résiliation doit être identique pour<br />
les deux parties et qu’il n’est donc pas<br />
permis de convenir d’un délai de résiliation<br />
différent au détriment d’une des<br />
parties. Au final, cela signifie que tant<br />
l’employeur que l’employée peuvent<br />
résilier le contrat de travail de manière<br />
anticipée, à condition de respecter le<br />
délai de résiliation.<br />
Mais doit-on aussi résilier le contrat<br />
pour mettre fin aux rapports de travail?<br />
<strong>No</strong>n. Si le contrat n’est pas résilié avant<br />
le terme de la durée maximale convenue,<br />
il prend fin automatiquement et sans<br />
résiliation au terme de la durée convenue.<br />
Le délai de résiliation convenu<br />
donne aux parties contractantes la<br />
possibilité de résilier le contrat avant<br />
la date convenue.<br />
On notera également le point<br />
suivant: si les deux parties poursuivent<br />
tacitement les rapports de travail à<br />
durée déterminée, ils sont considérés<br />
comme rapports de travail à durée<br />
indéterminée pour lesquels s’applique<br />
un délai de résiliation ordinaire.<br />
Ils doivent par conséquent être résiliés<br />
pour y mettre fin.<br />
L’art. 324a CO régit le versement<br />
du salaire en cas de maladie. En cas de<br />
maladie ou de complications pendant<br />
la grossesse, le versement du salaire<br />
ne s’applique que si la durée du contrat<br />
de travail à durée déterminée a été fixée<br />
à plus de trois mois. Des dispositions<br />
particulières dans une convention<br />
collective de travail permettent de<br />
déroger à cette règle.<br />
Une autre particularité du contrat<br />
de travail à durée déterminée pour lequel<br />
un délai de résiliation a été fixé concerne<br />
la protection matérielle et temporelle<br />
contre le licenciement prévue à l’art. 336c<br />
al. 1 CO qui s’applique en cas de résiliation.<br />
Le contrat ne peut donc pas être<br />
résilié pendant une certaine période,<br />
notamment pour cause de maladie,<br />
de grossesse ou d’accident. Cette protection<br />
contre le licenciement ne s’applique<br />
cependant pas pour les vrais contrats<br />
de travail à durée déterminée sans délai<br />
de résiliation. Ici aussi, on peut y déroger<br />
avec des prescriptions particulières<br />
dans une convention collective de travail.<br />
Ces explications montrent que la<br />
prudence est de mise pour les contrats de<br />
travail à durée déterminée. Les juristes<br />
des sections de l’<strong>asmac</strong> répondent<br />
volontiers à vos questions.<br />
Samuel Nadig,<br />
directeur et juriste de la<br />
section Grisons<br />
Photo: màd<br />
26<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Vos besoins, notre<br />
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réalisons régulièrement des sondages<br />
à ce sujet auprès de notre<br />
base. Grâce au Feedback-Pool,<br />
nous pouvons orienter notre travail<br />
de manière ciblée sur vos attentes.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 27
Point de mire: Langue<br />
L’Islande est connue pour ses geysers. Depuis le 19 e siècle, le mot islandais geyser est également utilisé<br />
dans d’autres langues pour désigner des sources d’eau chaude.<br />
«Il n’y a pas<br />
de traduction sans<br />
interprétation»<br />
Mots, structures, contexte socioculturel:<br />
les langues se distinguent à plusieurs niveaux.<br />
Les traductions littéraires nécessitent donc toujours une interprétation.<br />
Tour d’horizon des geysers, des liens de parenté en Islande et<br />
des polars nordiques avec Karl-Ludwig Wetzig, traducteur primé.<br />
Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photo: Adobe Stock<br />
28<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Langue<br />
Photo: © Karl-Ludwig Wetzig, màd<br />
Vous êtes spécialiste des langues<br />
scandinaves et traduisez principalement<br />
de l’islandais vers l’allemand.<br />
Comment gérez-vous les mots<br />
«intraduisibles»?<br />
Certains mots semblent intraduisibles<br />
parce qu’ils désignent des choses qui<br />
n’existent pas dans la culture cible. Je<br />
peux périphraser ces mots, les expliquer,<br />
traduire leurs composants et créer ainsi<br />
un nouveau mot allemand ou les reprendre<br />
comme mots étrangers pour souligner<br />
leur exotisme. Il arrive que nous<br />
intégrions de tels mots dans notre propre<br />
langue, à l’instar du mot islandais geyser,<br />
désormais utilisé partout dans le monde<br />
pour désigner des sources chaudes. Et il y<br />
a dix ans, j’aurais peut-être envisagé de<br />
traduire le skyr islandais par «séré»; aujourd’hui,<br />
on le trouve tel quel dans nos<br />
supermarchés. Selon moi, les problèmes<br />
liés à une prétendue intraduisibilité se situent<br />
moins au niveau des mots qu’aux<br />
niveaux supérieurs et plus larges de la<br />
phrase, du texte, des connotations et du<br />
contexte socioculturel.<br />
Avez-vous des exemples de défis<br />
de ce type?<br />
Deux langues différentes ne sont jamais<br />
totalement structurées de la même manière.<br />
L’islandais n’est pas aussi attaché à<br />
la précision et à l’univocité des références<br />
que l’allemand. Deux exemples: l’islandais<br />
peut différencier conceptuellement les degrés<br />
de parenté jusqu’au cinquième degré.<br />
Dans la vie quotidienne, les membres de la<br />
famille qui ne sont pas des parents ou des<br />
frères et sœurs sont généralement appelés<br />
frændi ou frænka. Dans ma traduction, je<br />
dois différencier s’il s’agit d’oncles/de<br />
tantes ou de cousins/cousines, bien que le<br />
texte source reste indéterminé. Et si un<br />
pronom personnel islandais a la même<br />
forme au singulier et au pluriel, il est impossible<br />
de savoir s’il désigne une ou plusieurs<br />
personnes. Ce n’est pas le cas dans<br />
la traduction. Créer de l’univocité là où la<br />
langue source permet plusieurs interprétations<br />
possibles représente pour moi une<br />
restriction et finalement un appauvrissement<br />
du potentiel littéraire, contre lequel<br />
je me bats. Car l’ambivalence est l’une des<br />
qualités les plus productives de la littérature.<br />
De plus, en tant que traducteur, je<br />
dois non seulement bien connaître la<br />
langue cible, mais aussi la culture et la société<br />
dans lesquelles elle s’inscrit. Prenez<br />
par exemple cette simple déclaration de la<br />
Bible: «Voici, je me tiens à la porte et je<br />
frappe.» Et puis imaginez l’effet si un missionnaire<br />
avait traduit littéralement ce<br />
verset dans une langue d’Afrique, où personne<br />
ne frappe à la porte à part un cambrioleur<br />
qui veut s’assurer que la maison<br />
est vide. Les traductions littérales peuvent<br />
avoir des conséquences fâcheuses.<br />
Comment procédez-vous concrètement<br />
pour une traduction?<br />
Je commence par lire le texte source de la<br />
manière la plus approfondie et analytique<br />
possible. Lorsque l’intrigue ou les constellations<br />
de personnages sont particulièrement<br />
compliquées, j’établis des arbres<br />
généalogiques ou des sociogrammes des<br />
personnes impliquées afin de garder une<br />
vue d’ensemble. Pour les textes exigeants,<br />
comme les sagas islandaises, je tiens une<br />
sorte de carnet de bord dans lequel je note<br />
par exemple les différentes solutions de<br />
traduction et les justifie au cas où le même<br />
vocable réapparaîtrait plus tard. Depuis<br />
l’apparition d’Internet, je fais des recherches<br />
dès que je suis confronté à une<br />
difficulté, car j’aime trouver tout de suite<br />
une solution de traduction valable et ne pas<br />
me retrouver par la suite devant une multitude<br />
de passages inexpliqués. Vous pouvez<br />
vous représenter le processus de traduction<br />
comme un enchaînement d’innombrables<br />
relectures: je commence chaque journée<br />
de travail par une relecture attentive de<br />
ce que j’ai traduit la veille, avant d’aborder<br />
le chapitre suivant. Après la touche finale,<br />
la maison d’édition relit la traduction et<br />
je reprends chaque passage pour savoir si<br />
j’accepte la proposition de correction, si je<br />
trouve ma traduction initiale plus appropriée<br />
ou si je cherche une troisième variante.<br />
Après une dernière vérification des<br />
épreuves, je donne le bon à tirer pour le<br />
texte apparemment achevé. Je dis «apparemment<br />
achevé» parce que selon moi, une<br />
traduction littéraire n’est jamais définitivement<br />
terminée. Lorsque je relis une de mes<br />
traductions dix ou vingt ans plus tard, je<br />
trouve toujours des passages que je traduirais<br />
aujourd’hui différemment.<br />
Dans quelle mesure reconnaît-on votre<br />
«patte» dans les œuvres traduites?<br />
Aux yeux de beaucoup, le traducteur idéal<br />
est un traducteur invisible; une instance<br />
transparente qui fait découvrir aux lecteurs<br />
l’œuvre originale à tous les niveaux,<br />
si possible sans intervention ou omission<br />
personnelle. Les exemples cités précédemment<br />
montrent que c’est illusoire. Il<br />
n’y a pas de traduction sans interprétation.<br />
Pourtant, j’ai été étonné au début<br />
lorsqu’un collègue a affirmé un jour qu’il<br />
Biographie express<br />
Né en 1956 à Düsseldorf, Karl-Ludwig<br />
Wetzig a enseigné la littérature scandinave<br />
aux Universités de Göttingen et<br />
de Reykjavík. Il traduit depuis vingt<br />
ans la littérature des langues nordiques,<br />
notamment des œuvres d’auteurs tels<br />
que Jón Kalman Stefánsson, Gunnar<br />
Gunnarsson et Hallgrímur Helgason,<br />
ainsi que des sagas islandaises médiévales.<br />
Parallèlement, il publie ses<br />
propres livres. En <strong>2023</strong>, il a reçu le prix<br />
de traduction Christoph-Martin-Wieland<br />
pour sa traduction de l’ouvrage<br />
«Dein Fortsein ist Finsternis».<br />
reconnaîtrait naturellement chaque livre<br />
que j’ai traduit, même sans que mon nom<br />
soit mentionné. Alors, c’est sans doute<br />
vrai: les traducteurs développent au fil du<br />
temps leur propre langage, reconnaissable,<br />
même s’ils traduisent des œuvres<br />
très différentes.<br />
Dans quelle mesure échangez-vous<br />
avec les auteurs?<br />
Pour ma part, je prends presque toujours<br />
contact avec l’auteur avant de commencer<br />
une traduction, surtout lorsqu’il s’agit<br />
d’œuvres complexes. Je trouve alors extrêmement<br />
utile de pouvoir m’assurer que j’ai<br />
bien compris tel ou tel passage dans le<br />
sens de l’intention du texte. L’échange<br />
peut être très fructueux et enrichissant;<br />
dans certains cas, ces conversations ont<br />
donné naissance à des amitiés.<br />
Avez-vous un genre préféré pour les<br />
traductions?<br />
J’aime les livres qui stimulent et interpellent<br />
ma pensée. Dans son essai «Le<br />
plaisir du texte», Roland Barthes décrit le<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 29
Point de mire: Langue<br />
texte littéraire comme une île, un refuge<br />
donc, et le plaisir de savourer la littérature<br />
comme un passe-temps réservé à quelques<br />
privilégiés. Je ne peux qu’être d’accord<br />
avec cela. Malheureusement, les titres littéraires<br />
plus exigeants sont souvent trop<br />
peu lucratifs pour les éditeurs et sont<br />
entre-temps devenus une minorité sur le<br />
marché du livre.<br />
L’Islande est en plein essor depuis<br />
quelques années, que ce soit en tant<br />
que destination touristique ou pour<br />
la littérature, notamment les polars.<br />
Le ressentez-vous dans votre travail?<br />
Oui, mais pas uniquement dans le sens positif.<br />
Les éditeurs ont souvent des quotas<br />
prédéfinis pour les traductions de certaines<br />
langues. Depuis qu’il existe un lien<br />
apparemment indissoluble entre «<strong>No</strong>rd» et<br />
«polar» – Morden im <strong>No</strong>rden! –, je constate<br />
que de moins en moins d’œuvres littéraires<br />
des pays nordiques obtiennent les quelques<br />
places prévues pour leur région d’origine et<br />
qu’on préfère lancer un autre polar sur le<br />
marché. La lecture est une distraction pour<br />
la plupart des gens.<br />
Dans quelle mesure votre travail<br />
a-t-il changé avec l’arrivée des outils<br />
de traduction et de l’IA?<br />
Jusqu’à présent, l’IA et les outils de traduction<br />
ne jouent aucun rôle dans mon<br />
propre travail. Mais ils font actuellement<br />
l’objet d’une attention et d’une discussion<br />
accrues dans notre profession: peuvent-ils<br />
être utiles pour les traducteurs littéraires<br />
également? Si oui, comment gèrent-ils les<br />
ambiguïtés intentionnelles et les allusions<br />
cachées? Seront-ils bientôt des instruments<br />
utilisés par les éditeurs pour faire<br />
baisser encore plus les honoraires de traduction?<br />
Les premières tentatives dans ce<br />
sens ont déjà été annoncées. Les outils linguistiques<br />
automatiseront-ils un jour la<br />
relecture? Mais qu’importe si, d’ici là, les<br />
écrivains se servent aussi de l’IA pour rédiger<br />
leurs œuvres? Les gens s’y habitueront<br />
également et le considéreront comme acquis,<br />
au même titre que la surveillance vidéo<br />
permanente et la surveillance des<br />
données.<br />
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HAUTE QUALITÉ:<br />
<strong>Journal</strong><br />
<strong>asmac</strong><br />
N o 4, août <strong>2023</strong><br />
Le journal de l’Association suisse des médecins-assistant(e)s et chef(fe)s de clinique<br />
Publication<strong>2023</strong><br />
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en tout genre<br />
Page 26<br />
Politique<br />
Clairvoyance à la<br />
table ronde<br />
Page 8<br />
Vaccinations<br />
<strong>No</strong>uvelle situation,<br />
nouveau plan d’action<br />
Page 46<br />
Médecine palliative<br />
Comment bien<br />
communiquer?<br />
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5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Langue<br />
Le traitement<br />
du mutisme<br />
La communication est le principal outil de la psychiatrie.<br />
Mais que faire lorsque le langage fait défaut? Justina Račkauskaitė,<br />
cheffe de clinique à la clinique de psychiatrie de consultation<br />
et psychosomatique de l’Hôpital universitaire de Zurich, et membre<br />
du comité de l’association delta, est confrontée<br />
à différentes formes de mutisme.<br />
Regula Grünwald, rédactrice en chef du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Image: Adobe Stock<br />
Les maladies psychiques, les barrières linguistiques et culturelles peuvent provoquer différentes formes de mutisme.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 31
Point de mire: Langue<br />
Biographie express<br />
Justina Račkauskaitė est cheffe de<br />
clinique à la clinique de psychiatrie<br />
de consultation et psychosomatique<br />
de l’Hôpital universitaire de Zurich.<br />
Son activité comprend la prise en<br />
charge de différentes pathologies,<br />
en particulier chez les personnes<br />
issues de la migration. En plus de cela,<br />
elle s’engage au comité de l’ONG<br />
delta (Develop Life through Action),<br />
où elle participe au développement<br />
de projets pour la santé psychique<br />
dans des régions à ressources limitées<br />
en Inde.<br />
Quelles sont les formes de mutisme<br />
que vous rencontrez?<br />
Différentes maladies psychiques peuvent<br />
faire perdre la parole à des personnes qui<br />
disposent pourtant d’une capacité auditive<br />
et d’une faculté du langage pleinement<br />
développées. <strong>No</strong>us parlons alors de<br />
mutisme total. Une autre forme de mutisme<br />
apparaît lorsque des migrants ne<br />
parviennent pas à se faire comprendre en<br />
raison de connaissances linguistiques insuffisantes<br />
ou de différences culturelles<br />
importantes. Et pour finir, je suis aussi<br />
confrontée à des défis en matière de communication<br />
dans le cadre de mon activité<br />
pour l’association delta (voir encadré,<br />
n.d.l.r.).<br />
Revenons au mutisme total.<br />
Comment établissez-vous l’anamnèse<br />
lorsqu’une personne n’est pas en<br />
mesure de s’exprimer?<br />
Je rassemble des indices à différents niveaux.<br />
Je collabore étroitement avec des<br />
collègues d’autres disciplines qui, en procédant<br />
à des examens physiques, peuvent<br />
exclure des causes organiques et fournir<br />
d’autres précieuses informations. De plus,<br />
je mobilise tous mes sens: comment la personne<br />
entre-t-elle dans le local? Est-elle<br />
d’apparence soignée? Est-elle bien nourrie?<br />
Et pour finir, je tiens aussi compte des<br />
déclarations et observations des proches,<br />
du service de secours ou de passants.<br />
Comment parvenez-vous à établir<br />
un dialogue avec les patients dans<br />
le cadre de la thérapie?<br />
Certains patients réagissent aux questions<br />
de type oui/non et je vois qu’ils comprennent<br />
ce que je leur dis. D’autres, par<br />
contre, sont complètement paralysés et<br />
inaccessibles. Dans ce cas, un environnement<br />
calme et de la patience combinés à<br />
des médicaments apportent souvent une<br />
solution. Cet état se débloque généralement<br />
après quelques minutes, heures ou<br />
jours.<br />
Quelle est l’importance du langage<br />
dans votre travail?<br />
Il est notre principal outil. En faisant<br />
preuve de créativité, on peut cependant<br />
aussi trouver d’autres approches pour<br />
concevoir la thérapie. Souvent, il est utile<br />
de solliciter plusieurs sens: une image<br />
peut provoquer des émotions positives, la<br />
musique susciter un sentiment agréable et<br />
une odeur particulière réveiller de beaux<br />
L’association delta encourage la prise en charge<br />
professionnelle<br />
Les maladies psychiques augmentent dans les pays à ressources limitées et la prise en<br />
charge médicale y est insuffisante. L’association caritative delta encourage un traitement<br />
professionnel et la prise en charge de personnes atteintes de maladies psychiques<br />
dans les pays à ressources limitées en réalisant des projets tels qu’un centre de réadaptation,<br />
un centre sociopsychiatrique, une clinique de jour de gérontopsychiatrie et des<br />
logements protégés dans trois régions du sud de l’Inde.<br />
www.delta-ngo.ch<br />
souvenirs d’enfance. Les patientes et les<br />
patients peuvent en tirer de la force, ce qui<br />
est alors plus important que le langage.<br />
Quelle est l’importance de tels<br />
éléments pour le travail avec des<br />
personnes qui parlent une autre<br />
langue et qui sont issues d’une<br />
autre culture?<br />
Les expériences sensorielles sont un<br />
moyen pour entrer en contact avec ces<br />
personnes malgré les obstacles linguistiques<br />
et culturels. Fort heureusement,<br />
nous n’avons pas besoin de renoncer à la<br />
parole puisque nous pouvons faire appel à<br />
des interprètes interculturels. La relation<br />
triangulaire qui en résulte est généralement<br />
un atout. Elle peut cependant aussi<br />
provoquer des difficultés.<br />
De quelles difficultés s’agit-il?<br />
L’interprète doit rester neutre et en aucun<br />
cas assumer un rôle de conseiller ou d’ami.<br />
Il importe par exemple que les patientes et<br />
patients me regardent pendant l’entretien<br />
et communiquent avec moi. <strong>No</strong>us devons<br />
aussi pouvoir miser sur une confidentialité<br />
absolue. Il n’est pas rare que les personnes<br />
concernées et les interprètes aient<br />
des connaissances en commun. En particulier<br />
pour les personnes issues d’une<br />
sphère culturelle où les maladies psychiques<br />
sont fortement stigmatisées, c’est<br />
un point délicat. Enfin, les interprètes<br />
sont souvent aussi d’origine immigrée et<br />
ont parfois vécu des expériences similaires<br />
à celles de nos patientes et patients.<br />
Pour certains thèmes, nous devons clarifier<br />
préalablement s’ils sont en mesure de<br />
traduire ces informations sans en souffrir<br />
personnellement.<br />
De tels problèmes pourraient être<br />
résolus par des traductions réalisées<br />
grâce à l’intelligence artificielle.<br />
Pensez-vous que des outils de traduction<br />
peuvent remplacer les interprètes?<br />
<strong>No</strong>n, car cela dépasse largement la simple<br />
traduction. La langue est l’expression de<br />
la culture dans laquelle nous vivons. Il arrive<br />
régulièrement que mon interlocuteur<br />
ou moi-même ne comprenions pas certaines<br />
questions ou réponses, même si<br />
elles ont été correctement traduites. Dans<br />
ce cas, il faut aussi une traduction culturelle.<br />
Et je dois m’immerger dans le<br />
contexte culturel de la personne pour être<br />
en mesure de l’aider.<br />
Photo: màd<br />
32<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Annonce<br />
Pouvez-vous nous donner un exemple?<br />
Si une femme pense par exemple que sa<br />
dépression est l’œuvre d’un mauvais esprit<br />
qui l’habite, je prends d’abord note de<br />
son modèle explicatif et lui pose ensuite<br />
des questions sur cet esprit. Je tente ensuite<br />
progressivement de transformer sa<br />
terminologie ou d’élargir son modèle explicatif<br />
en lui présentant des preuves<br />
scientifiques. Dans l’idéal, son entourage<br />
est intégré dans ce processus de psychoéducation.<br />
Ici aussi, le langage joue un rôle<br />
essentiel: la thérapie ne sera efficace que si<br />
je parviens à expliquer les contenus scientifiques<br />
dans un langage simple et compréhensible<br />
et que l’interprète trouve les<br />
bons mots.<br />
trouver ensemble des solutions.<br />
Dans quelle mesure votre travail est-il<br />
influencé lorsque vous êtes, dans le<br />
cadre de votre activité pour l’association<br />
delta, la personne qui ne parle<br />
pas la langue locale?<br />
Je vais vous donner un exemple. Au sud de<br />
l’Inde, nous avons fondé avec une gynécologue<br />
et généraliste locale un centre de<br />
réadaptation pour les addictions. Dans<br />
cette région, le système familial est l’affaire<br />
des hommes. S’ils sont inaptes en raison<br />
de leur consommation excessive d’alcool,<br />
cela a de graves conséquences sur<br />
l’ensemble de la famille, raison pour laquelle<br />
notre engagement est indispensable.<br />
<strong>No</strong>us avons cependant constaté que<br />
nous ne pouvons pas effectuer nousmêmes<br />
les interventions thérapeutiques.<br />
La barrière linguistique est trop importante.<br />
Dans les régions rurales, une grande<br />
partie de la population ne parle pas l’anglais.<br />
A cela viennent s’ajouter un grand<br />
nombre d’éléments culturels et religieux.<br />
C’est pourquoi nous travaillons avec des<br />
spécialistes locaux. <strong>No</strong>tre engagement ne<br />
se limite pas seulement à un soutien financier,<br />
mais inclut également la formation<br />
continue et la supervision. Ici aussi, nous<br />
sommes régulièrement confrontés à des<br />
malentendus, car même si nous parlons<br />
tous l’anglais, nous avons une façon différente<br />
de nous exprimer. La collaboration<br />
fonctionne d’une manière générale très<br />
bien et s’avère fructueuse. L’année dernière,<br />
nous avons ainsi donné à plus de<br />
150 hommes dépendants à l’alcool la possibilité<br />
de refaire leur vie.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 33
Point de mire: Langue<br />
Lost in<br />
Translation<br />
Certains mots étrangers n’ont pas d’équivalents en français:<br />
au lieu d’un seul terme, il faut toute une phrase pour les traduire.<br />
Quelques exemples à travers le monde.<br />
Sanders, Ella Frances: «Lost in Translation. Unübersetzbare Wörter<br />
aus der ganzen Welt». DuMont Buchverlag, 2017.<br />
Il y a certainement des différences d’une personne<br />
à l’autre et d’une banane à l’autre, mais en général,<br />
on s’accorde à dire qu’il faut environ deux<br />
minutes pour manger une banane.<br />
Attention toutefois: selon les légendes malaises,<br />
des esprits cannibales se cacheraient dans les<br />
bananiers (pokok pisang) pendant la journée.<br />
malais, substantif<br />
Le temps nécessaire pour manger une banane.<br />
Images: DuMont Buchverlag GmbH & Co. KG<br />
34<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Langue<br />
Eblouissante, mais sans conteste magnifique.<br />
La lumière du soleil qui brille à travers le<br />
feuillage crée une atmosphère singulièrement<br />
magique.<br />
japonais, substantif<br />
La lumière du soleil à travers les arbres.<br />
Un sentiment situé entre l’impatience et la réjouissance,<br />
qui vous oblige à sortir et à rentrer inlassablement<br />
pour voir si quelqu’un arrive. Si cela fait passer le temps<br />
plus vite? Possible.<br />
inuktitut, substantif<br />
L’excitation qui nous pousse à sortir sur le pas de la porte<br />
pour vérifier si quelqu’un arrive.<br />
Cette unité de mesure peut sembler<br />
totalement floue et peu fiable, mais il est<br />
généralement admis (du moins dans le milieu<br />
des rennes) qu’un poronkusema correspond<br />
à environ 4,7 miles/7,5 kilomètres.<br />
finnois, substantif<br />
Distance que peut parcourir un renne avant d'avoir besoin d'une pause.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 35
Point de mire: Langue<br />
Dans le Jourdain<br />
des langues<br />
Le babillage est commun aux singes du <strong>No</strong>uveau Monde<br />
et aux bébés humains. Mais très vite, les petits humains prennent une<br />
longueur d’avance et maîtrisent un langage complexe – Sabine Stoll<br />
décortique et analyse les rouages du langage.<br />
Thomas Gull, rédacteur UZH Magazin<br />
Les singes du <strong>No</strong>uveau Monde de<br />
la forêt brésilienne et les bébés<br />
humains s’expriment en babillant.<br />
Lorsque nous babillons,<br />
nous essayons de participer à la conversation.<br />
Sauf que personne ne nous comprend.<br />
<strong>No</strong>us sommes face à des regards<br />
mêlés d’enthousiasme et d’incompréhension.<br />
Cela nous apprend deux choses: le<br />
babillage ne suffit pas à se faire comprendre.<br />
Et: je communique, donc je suis.<br />
Car celui qui babille est considéré.<br />
Le fait d’être considéré est probablement<br />
une fonction évolutionniste du babillage,<br />
car les bébés et les jeunes singes<br />
du <strong>No</strong>uveau Monde ont besoin de ne pas<br />
être oubliés. Dans l’acquisition du langage,<br />
le babillage sert en premier lieu à<br />
s’entraîner à articuler et à imiter ce que<br />
nous avons entendu. «Mais les bébés ne<br />
comprennent ce que cela signifie qu’à partir<br />
du neuvième mois environ», explique la<br />
linguiste Sabine Stoll, qui étudie la manière<br />
dont les enfants apprennent leur<br />
première langue.<br />
Dans le cadre du PRN «Evolving Language»,<br />
la professeure de linguistique<br />
comparée à l’Université de Zurich étudie,<br />
en collaboration avec le biologiste comportemental<br />
Simon Townsend, comment<br />
l’environnement influence l’acquisition du<br />
langage chez les humains et les singes. Ils<br />
se sont notamment penchés sur les questions<br />
suivantes: comment les interactions<br />
avec l’environnement influencent-elles le<br />
développement du langage? Ou encore:<br />
comment les nourrissons apprennent-ils à<br />
interpréter des signaux tels que les mimiques<br />
et les gestes, et quel est le rôle du<br />
contexte dans l’apprentissage?<br />
Communiquer est existentiel pour<br />
nous, les humains, et pour de nombreux<br />
animaux plus évolués, raison pour laquelle<br />
ils ont eux aussi développé des<br />
formes de langage simplifiées. En conséquence,<br />
nous avons la capacité innée, à<br />
l’instar d’autres animaux, d’apprendre le<br />
langage ou du moins d’utiliser de manière<br />
ciblée un répertoire inné de sons. Cependant,<br />
le cerveau humain doit être capable<br />
de traiter des quantités d’informations<br />
très différentes pour apprendre les trois<br />
éléments fondamentaux du langage – sa<br />
structure, ses sons et son contenu.<br />
Au cours de son histoire, l’humain a<br />
engendré des milliers de langues, dont<br />
beaucoup ont disparu, mais il en reste encore<br />
environ 7000 aujourd’hui. <strong>No</strong>us avons<br />
les capacités cognitives de les acquérir.<br />
Même les langues extrêmement complexes,<br />
comme le chintang au Népal avec<br />
ses 4800 formes verbales ou l’artchi dans le<br />
Caucase avec ses 1,5 million. <strong>No</strong>us pouvons<br />
toutes les apprendre, du moins comme premières<br />
langues, c’est-à-dire lorsque nous<br />
naissons dans cet environnement ou que<br />
nous y sommes plongés enfants – grâce à<br />
notre cerveau, qui est alors incroyablement<br />
flexible, et à notre formidable mémoire.<br />
Mais comment apprenons-nous la<br />
langue? <strong>No</strong>tre acquisition linguistique repose<br />
sur quatre principes: l’immersion,<br />
l’interprétation, l’interaction et l’imitation.<br />
Leur combinaison nous permet d’apprendre<br />
même des langues grammaticalement<br />
très complexes.<br />
Des schémas dans la bouillie<br />
linguistique<br />
L’immersion commence dès le berceau:<br />
«<strong>No</strong>us sommes plongés dans le langage<br />
comme les baptisés dans le Jourdain», explique<br />
Sabine Stoll. Les bébés et enfants<br />
en bas âge sont immergés dans un bain<br />
linguistique. «Un enfant entend des millions<br />
de mots au cours des trois ou quatre<br />
premières années de sa vie.» L’exploit cognitif<br />
consiste alors à filtrer dans ce flux<br />
sonore des éléments tels que des mots ou<br />
des phrases et à en comprendre le sens,<br />
c’est-à-dire à interpréter ce qui nous parvient<br />
et qui ressemble de prime abord à<br />
une espèce de bouillie.<br />
Dans cette «bouillie» linguistique, il y<br />
a des schémas que nous sommes capables<br />
d’identifier. C’est une faculté qui nous est<br />
innée. C’est le fondement de notre talent<br />
stupéfiant pour apprendre les langues. Les<br />
enfants en bas âge analysent en permanence<br />
– inconsciemment – l’input linguistique<br />
de leur environnement et le font entrer<br />
dans leur propre schéma de pensée.<br />
«En traitant des millions d’énoncés, l’enfant<br />
apprend énormément sur la régularité<br />
du langage», explique Sabine Stoll, «il est<br />
déjà confronté à ses motifs d’innombrables<br />
fois au cours de sa première année de vie».<br />
Il est clair que plus l’input est grand et<br />
varié, plus l’enfant dispose de matière<br />
avec laquelle il peut composer. Mais la<br />
qualité est également importante, souligne<br />
Sabine Stoll. Elle entend par là la manière<br />
dont l’enfant s’imprègne de la<br />
langue: «Cela n’a pas grand sens de mettre<br />
un enfant devant la télévision en espérant<br />
36<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Langue<br />
Pour qu’un enfant puisse apprendre une langue, il a besoin d’interagir avec les personnes de référence.<br />
Photo: Adobe Stock<br />
lui faire apprendre le hindi par exemple»,<br />
explique la linguiste, «il a besoin du relationnel,<br />
de l’interaction avec ses parents<br />
ou ses frères et sœurs». Lorsque nous apprenons<br />
une (des) langue(s), nous intégrons<br />
l’environnement et l’interprétons.<br />
Le langage corporel et les mimiques des<br />
personnes de référence en font partie.<br />
Cette interaction nous permet de préciser<br />
et d’adapter en permanence notre interprétation<br />
de la parole.<br />
La «théorie de l’esprit» est une condition<br />
sine qua non pour comprendre ce que<br />
notre interlocuteur dit et pense. Elle décrit<br />
la capacité à se projeter dans les pensées<br />
d’autrui. <strong>No</strong>us, les humains, en sommes<br />
particulièrement capables. On suppose<br />
aujourd’hui que les grands singes possèdent<br />
tout au plus des formes simples de<br />
la théorie de l’esprit.<br />
Arbre, puu, zuhaitz<br />
L’interprétation consiste à identifier les<br />
symboles et à les associer à une signification.<br />
<strong>No</strong>us pouvons ainsi associer le mot<br />
écrit «arbre» à l’arbre que nous voyons<br />
dans la forêt. C’est essentiel, car notre<br />
langue est arbitraire, c’est-à-dire qu’elle<br />
attribue des significations à des mots de<br />
manière aléatoire. Dans différentes langues,<br />
la même chose est désignée par différents<br />
mots – l’arbre devient Baum, tree,<br />
puu ou zuhaitz, pour citer quelques<br />
exemples de l’espace linguistique européen.<br />
Les animaux peuvent également associer<br />
des sons à des significations. Ainsi,<br />
les suricates connaissent un cri pour les<br />
ennemis qui viennent du ciel et un autre<br />
pour ceux qui viennent du sol. Les singes<br />
ou les oiseaux utilisent des cris d’alarme<br />
comparables. Cependant, le répertoire linguistique<br />
des animaux est généralement<br />
limité. Les singes ou les suricates recourent<br />
ainsi à différents types d’appels<br />
pour communiquer entre eux: les cris<br />
d’alarme, les cris pour la détection de<br />
nourriture et les cris pour rester en contact,<br />
qu’ils adaptent à la situation. Cependant,<br />
contrairement aux humains, les animaux<br />
ne peuvent pas créer de nouveaux mots.<br />
«<strong>No</strong>tre langage est beaucoup plus productif<br />
et créatif», explique Simon Townsend,<br />
biologiste comportemental à l’Université<br />
de Zurich, «l’anglais distingue par exemple<br />
40 phonèmes, que nous pouvons combiner<br />
pour créer plus de 200 000 mots.»<br />
Apprendre des animaux plus âgés<br />
Enfin, nous apprenons le langage en imitant<br />
ce que nous entendons, ce qui nous<br />
amène au quatrième principe. Lorsque<br />
nous apprenons ensuite à lire et à écrire,<br />
nous imitons également ce que nous<br />
voyons. <strong>No</strong>us passons ainsi de «l’autre côté»<br />
de l’acquisition du langage: la production<br />
du langage. <strong>No</strong>us apprenons à parler<br />
et à écrire selon la méthode essai-erreur,<br />
en imitant ce que nous avons entendu et<br />
en corrigeant nos propos si nécessaire.<br />
Comme le montre la recherche sur le<br />
langage chez les animaux, les singes ou les<br />
suricates, par exemple, apprennent quels<br />
cris sont utilisés à quel moment en observant<br />
la réaction d’animaux plus âgés. Ce<br />
répertoire de sons est inné. Les primates et<br />
les suricates ne sont pas des «vocal learners»,<br />
ils ne savent pas apprendre des nouvelles<br />
choses vocales, ils ont un répertoire<br />
vocal figé. Outre l’humain, d’autres animaux<br />
en sont capables. C’est le cas des baleines,<br />
des phoques, des otaries, des éléphants<br />
et de certains oiseaux. Ils sont à cet<br />
égard plus proches de nous que nos plus<br />
proches parents.<br />
<strong>No</strong>tre langage est beaucoup plus complexe<br />
dans ses trois dimensions – structure,<br />
sons et contenu – que les langues<br />
animales, qui ont produit des éléments du<br />
langage humain. L’apprentissage de la<br />
(des) langue(s) est par conséquent plus<br />
complexe et plus fastidieux pour nous. Le<br />
plus étonnant, c’est que nous en sommes<br />
capables. C’est dans nos gènes.<br />
Ce texte est paru pour la première fois dans le UZH<br />
Magazin 2021/2.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 37
Point de mire: Langue<br />
Quel rôle la<br />
linguiste joue-t-elle<br />
en clinique?<br />
La communication est essentielle dans le traitement médical.<br />
La maladie peut aussi modifier le langage. Le centre de compétence<br />
Language & Medicine Zurich étudie les différentes interactions<br />
entre médecine et langage.<br />
D r méd. Anke Maatz, Clinique psychiatrique universitaire Zurich,<br />
et lic. phil. Yvonne Ilg, Séminaire allemand, Université de Zurich<br />
«Comment allez-vous aujourd’hui?» Le langage est un élément essentiel dans le traitement médical.<br />
Les interfaces entre langage et<br />
médecine sont nombreuses<br />
[1, 2]: notre langage, c’est-à-dire<br />
notre manière de parler, d’écouter<br />
et de comprendre, est un média dans<br />
lequel se manifestent par exemple des pathologies.<br />
Il peut donc aussi servir de<br />
moyen de diagnostic. En même temps,<br />
maintenir ou rétablir la capacité de parler,<br />
d’écouter et de comprendre font partie<br />
des tâches du médecin. De plus, le langage,<br />
en tant qu’élément fondamental de<br />
l’interaction sociale, est un moyen de traitement<br />
et l’entretien avec le médecin un<br />
remède essentiel. Enfin, qu’il s’agisse du<br />
langage spécialisé ou du langage courant,<br />
il est notre principal outil nous permettant<br />
d’accéder au savoir, de le transporter<br />
et de façonner notre perception de la santé,<br />
de la maladie et du système de santé.<br />
Dans la médecine, le langage est donc<br />
pertinent à plus d’un titre. Pour pouvoir<br />
l’employer de manière plus ciblée à des<br />
fins diagnostiques et thérapeutiques, il<br />
est indispensable de disposer des<br />
connaissances linguistiques et des méthodes<br />
pour l’étudier. A l’inverse, la pa-<br />
Photo: Adobe Stock<br />
38<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Point de mire: Langue<br />
role, l’écoute et la compréhension modifiées<br />
par la maladie ou utilisées à des fins<br />
thérapeutiques peuvent améliorer la compréhension<br />
des structures et du fonctionnement<br />
général du langage.<br />
Communiquer en cas de maux de tête<br />
C’est dans ce contexte que le Centre de<br />
compétences Language&Medicine Zurich<br />
a été fondé en 2021 à l’Université de Zurich<br />
[3] (voir encadré).<br />
Deux exemples de projets:<br />
Alors que la communication dans le<br />
travail clinique est d’une manière générale<br />
considérée comme importante, comme<br />
l’illustrent les nombreux conseils pratiques<br />
sur le sujet publiés dans le Bulletin<br />
des médecins suisses [4], la communication<br />
clinique est sous-représentée dans la<br />
recherche et l’enseignement clinique.<br />
Le projet «ComPain – Communication<br />
of Pain in Patients with Headache» [5] se<br />
place à l’interface de la neurologie, de la<br />
psychiatrie et de la linguistique. Il vise à<br />
analyser en parallèle aux données cliniques<br />
les enregistrements vidéo des<br />
consultations spécialisées pour les maux<br />
de tête à l’Hôpital universitaire de Zurich,<br />
dans le but de reconnaître des schémas<br />
linguistiques pertinents sur le plan du diagnostic<br />
et les liens entre communication<br />
et satisfaction par rapport au traitement.<br />
Parler des maladies psychiques<br />
Dans le projet «En parler! Mais comment? »<br />
(«Drüber reden! Aber wie?, www.drueberreden.ch»),<br />
les patients et les proches sont<br />
invités à parler de leur expérience en matière<br />
de maladies psychiques. Les spécialistes<br />
et les patients analysent ensuite ensemble<br />
les entretiens enregistrés sur vidéo.<br />
L’accent est mis sur les ressources de communication<br />
des participants pour surmonter<br />
la difficulté de parler des maladies psychiques.<br />
Une situation que l’on rencontre<br />
en particulier en dehors du contexte clinique<br />
[6]. Les données ainsi rassemblées<br />
servent aussi de base pour élaborer un module<br />
sur la santé psychique pour la base de<br />
données suisse sur les expériences de santé<br />
et de maladie (DIPEx, www.dipex.ch).<br />
Discussion et perspectives – ou:<br />
à quoi ça sert?<br />
La «pratique quotidienne de l’interdisciplinarité»<br />
[7] mobilise des ressources supplémentaires,<br />
en temps et en personnel.<br />
Quel en est donc le bénéfice?<br />
Dans le quotidien en clinique, la prise<br />
en compte de la linguistique accroît l’attention<br />
pour la communication verbale et<br />
Un centre de compétences pour le language et la médecine<br />
Le centre de compétences Language&Medicine Zurich est dirigé par le Prof. Johannnes<br />
Kabatek, Séminaire romain, et la Prof. Nathalie Giroud, groupe de travail Neurosciences<br />
du langage et de l’écoute. Il sert de laboratoire d’idées et de lieu d’apprentissage interou<br />
transdisciplinaire et met en réseau les cliniciens avec les chercheurs, notamment<br />
dans le domaine de la linguistique (informatique) et des neurosciences. Les colloques<br />
de recherche et les manifestations tels que le Marché Language&Medicine offrent la<br />
possibilité de présenter des projets de recherche et de nouer des contacts. De plus, le<br />
centre veut encourager l’échange sur les différentes méthodes et approches et regrouper<br />
et coordonner les ressources existantes. Il se caractérise par l’interdisciplinarité,<br />
c’est-à-dire la collaboration entre médecine et linguistique et les sciences apparentées.<br />
L’attribution de subsides a récemment permis de soutenir plusieurs projets de collaboration<br />
interdisciplinaire. Sur le plan thématique, les domaines suivants ont jusqu’ici<br />
été identifiés:<br />
– voix, plasticité de la voix et du langage,<br />
– marqueurs linguistiques pour prédire l’évolution de la maladie et du traitement<br />
pour les maladies (neuro)psychiatriques,<br />
– communication clinique; y compris la question du plurilinguisme et du dialecte.<br />
Plus d'informations sur www.language-and-medicine.uzh.ch<br />
non verbale: comment parlé-je? Comment<br />
mon interlocuteur parle-t-il? Comment<br />
nous entretenons-nous? Comment puis-je<br />
utiliser le langage technique? Comment<br />
puis-je utiliser des moyens techniques et<br />
numériques dans la communication? La<br />
linguistique permet de saisir systématiquement<br />
les observations effectuées, de<br />
rendre visibles les ressources de communication<br />
et de les analyser et les améliorer<br />
quant à leur effet clinique.<br />
Du point de vue de la linguistique, la<br />
collaboration avec la médecine pour la recherche<br />
dans le contexte clinique permet<br />
tout d’abord d’examiner de manière appropriée<br />
différentes formes de communication,<br />
leur contexte et les phénomènes<br />
pathologiques pertinents, de les comprendre<br />
et d’utiliser les résultats dans la<br />
pratique. Souvent, la perspective médicale<br />
amène de nouvelles questions et<br />
constatations qui sont pertinentes pour<br />
l’exploration de la communication humaine,<br />
également indépendamment du<br />
contexte clinique.<br />
Dans la réalité, la linguiste ne joue<br />
certes pas encore un rôle actif en clinique,<br />
sauf pour ce qui concerne la collecte de<br />
données pour la recherche. Le centre de<br />
compétences souhaite cependant mettre à<br />
profit l’interdisciplinarité, en particulier<br />
dans la communication clinique. Il s’agit<br />
d’établir un pont entre la médecine et les<br />
sciences humaines, entre la recherche<br />
fondamentale et l’application clinique,<br />
pour améliorer le diagnostic et le traitement<br />
grâce à l’exploration des phénomènes<br />
liés au langage dans le contexte<br />
médical.<br />
Bibliographie<br />
[1] Busch A, Spranz-Fogasy Th<br />
(2015): Sprache in der Medizin. In:<br />
Ekkehard Felder & Andreas Gardt (Hrsg.),<br />
Handbuch Sprache und Wissen. Berlin,<br />
Boston: De Gruyter. S. 335–357.<br />
[2] Iakushevich M, Ilg Y, Schnedermann<br />
Th (2021): Linguistik und Medizin:<br />
Einleitung. In: Linguistik und Medizin.<br />
Sprachwissenschaftliche Zugänge und<br />
interdisziplinäre Perspektiven, hrsg. v.<br />
dens. Berlin, Boston: De Gruyter. S. 1–10.<br />
https://doi.org/10.1515/9783110688696.<br />
[3] Ilg Y, Maatz A (2022):<br />
Leichter gesagt als getan? Ein Bericht aus<br />
der interdisziplinären Praxis zwischen<br />
Linguistik und Medizin. Scientia Poetica<br />
26(1): S. 245–262.<br />
[4] Langewitz W (<strong>2023</strong>):<br />
Ich sage Katze, aber Du verstehst Schwein.<br />
Schweizer Ärztezeitung <strong>2023</strong>;104(22):<br />
S. 80–81.<br />
[5] Eicher E, Räz S, Stucki P, Röthlin<br />
C, Stattmann M et al. (<strong>2023</strong>): ComPAIN–<br />
Communication of Pain in Patients with<br />
Headache. Clin. Transl. Neurosci. 7, 14.<br />
https://doi.org/10.3390/ctn7020014.<br />
[6] Maatz A, Ilg Y, Wiemer H (2022):<br />
Einfach drüber reden? Eine interdisziplinäre<br />
Untersuchung zu Schwierigkeiten und<br />
Ressourcen beim Reden über Erfahrungen<br />
psychischer Erkrankung. Sozialpsychiatrische<br />
Informationen 3:<br />
S. 6–12.<br />
[7] Gülich, E (2006): Das Alltagsgeschäft<br />
der Interdisziplinarität. Deutsche<br />
Sprache 34(1-2): S. 6–17.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 39
Perspectives<br />
Actualités sur l’obésité:<br />
La nouvelle pharmacothérapie – une révolution!?<br />
La thérapie plutôt<br />
que la chirurgie?<br />
De nouveaux médicaments promettent aux personnes souffrant<br />
d’obésité une perte de poids proche des résultats obtenus avec une intervention<br />
chirurgicale. Une bonne nouvelle, sauf qu’il y a un hic.<br />
D r méd. Susanne Maurer, Adimed – Centre de médecine de l’obésité et d’endocrinologie Winterthour Sàrl<br />
L’heure est au renouveau chez<br />
les spécialistes de l’obésité, qui,<br />
je tiens à le préciser, ne s’occupent<br />
pas seulement des<br />
«gros»! Au cours des dix dernières années,<br />
nous avons beaucoup appris sur les<br />
causes et la pathophysiologie de l’obésité.<br />
Progressivement, nos patientes et<br />
patients, mais aussi nous spécialistes<br />
assistons à la fin de la discrimination de<br />
notre travail et à une valorisation de notre<br />
raison d’être.<br />
Et oui, nous pourrions enfin traiter<br />
l’obésité par des moyens pharmacologiques<br />
et pas seulement chirurgicaux, sauf<br />
que …<br />
Le poids n’est qu’un symptôme<br />
Ces deux dernières années, une autre définition<br />
de l’obésité s’est formée dans mon<br />
esprit. L’obésité est un trouble de la régulation<br />
du bilan énergétique d’origine multifactorielle,<br />
déclenché par des facteurs polygéniques<br />
et environnementaux, dont le<br />
principal symptôme est une augmenta<br />
Photos: Adobe Stock<br />
40<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
tion et/ou une mauvaise répartition du tissu<br />
adipeux, qui entraîne une réduction de<br />
la qualité et de la durée de vie en conséquence<br />
de graves maladies concomitantes<br />
métaboliques, mécaniques, psychiques et<br />
sociomonétaires.<br />
Le poids n’est pourtant qu’un symptôme,<br />
au même titre que la fièvre peut être<br />
le symptôme d’une infection, mais aussi<br />
d’un traumatisme crânien. Le poids ne<br />
doit donc servir qu’à dépister la maladie et<br />
non pas de base à l’indication pour un traitement.<br />
Causes multiples<br />
Les facteurs biologiques, comme p. ex. la<br />
génétique, sont importants dans la genèse<br />
de l’obésité: l’IMC de personnes qui ont été<br />
adoptées pendant leur première année de<br />
vie est corrélé à l’IMC de la mère biologique.<br />
La résistance à l’insuline et les aspects<br />
hormonaux de la régulation de l’appétit<br />
et de la satiété peuvent avoir une<br />
cause génétique. Toutefois, les gènes<br />
doivent être activés/désactivés par l’environnement<br />
pour déployer leurs effets au<br />
niveau des protéines.<br />
Les microplastiques présents dans la<br />
chaîne alimentaire peuvent par exemple<br />
être stockés dans les tissus adipeux et<br />
rendre difficile la dégradation des lipides<br />
en raison d’une inflammation. Les polluants<br />
organiques persistants (par<br />
exemple les pesticides ou les produits<br />
phytosanitaires) peuvent être des perturbateurs<br />
endocriniens et interférer avec la<br />
régulation du métabolisme. Une thermorégulation<br />
réduite en raison de locaux<br />
bien chauffés peut également contribuer à<br />
la genèse de l’obésité.<br />
Les personnes à faible revenu sont<br />
plus lourdes, non seulement parce qu’un<br />
niveau d’éducation plus faible est également<br />
corrélé à l’obésité, mais aussi –<br />
comme le montre une étude récente menée<br />
en Allemagne – parce qu’une densité<br />
plus élevée de restaurants fast-food a été<br />
constatée dans ces quartiers.<br />
Les personnes qui travaillent en<br />
équipe et qui doivent s’accommoder de<br />
perturbations du sommeil ont un poids<br />
plus élevé. Et le stress a clairement été<br />
identifié comme une cause de l’obésité.<br />
Tous ces aspects interagissent.<br />
COMPORTE-<br />
MENT<br />
Alimentation<br />
Boisson<br />
Sport<br />
FACTEUR<br />
DE SANTÉ<br />
Sommeil<br />
Stress<br />
Hygiène<br />
SOCIODÉMO-<br />
GRAPHIE<br />
Ethnie<br />
Migration<br />
CONDITIONS<br />
DE VIE<br />
Supermarché<br />
Loisirs<br />
La pharmacothérapie agit à<br />
différents niveaux<br />
Depuis 2017, les agonistes des récepteurs<br />
du GLP-1 sont autorisés en Suisse pour le<br />
traitement de l’obésité. Le GLP-1 est une<br />
hormone endogène et sécrétée par des cellules<br />
spécialisées de l’intestin, notamment<br />
après une alimentation riche en glucides.<br />
Après quelques minutes, le peptide<br />
est désactivé dans le sang par la dipeptidyl<br />
peptidase (DPP) IV. Les agonistes des récepteurs<br />
GLP-1 sont des analogues de ce<br />
polypeptide qui ne peuvent pas être inactivés<br />
par la DPP IV et qui circulent longtemps<br />
dans le sang grâce à leur liaison à<br />
BIOLOGIE<br />
Génétique<br />
Métabolisme<br />
Hormones<br />
CAUSES DE<br />
L’OBÉSITÉ<br />
ENVIRON-<br />
NEMENT<br />
Climat intérieur<br />
Microplastique<br />
ÉCONOMIE<br />
Revenu<br />
Formation<br />
FACTEURS<br />
SOCIAUX<br />
Partenariat<br />
Relation<br />
PSYCHISME<br />
Dépressions<br />
TDAH, régulation<br />
des émotions<br />
Résilience<br />
l’albumine. La thérapie consiste en une<br />
injection sous-cutanée quotidienne/hebdomadaire.<br />
Des recherches sont en cours<br />
sur des dérivés de molécules utilisables<br />
par voie orale.<br />
En Suisse, Saxenda® (liraglutide) et<br />
Wegovy® (sémaglutide) sont actuellement<br />
autorisés. Wegovy® n’est toutefois pas encore<br />
disponible en Suisse. Une troisième<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 41
Perspectives<br />
Dans celui du récepteur GIP, une réduction<br />
de l’hyperglycémie et une amélioration<br />
de la thermogenèse dépendante de<br />
l’alimentation se produisent au niveau<br />
systémique. Au niveau du muscle squelettique,<br />
le traitement se traduit par une<br />
amélioration de la sensibilité à l’insuline,<br />
de la flexibilité métabolique et une diminution<br />
de l’accumulation ectopique de lipides.<br />
substance, appelée tirzépatide, fait l’objet<br />
d’une grande étude de phase 3. Le tirzépatide<br />
exerce un effet agoniste sur le récepteur<br />
GLP-1 et sur le récepteur du polypeptide<br />
insulinotrope dépendant du glucose<br />
(GIP) et est donc un biagoniste. La substance<br />
a déjà été autorisée par Swissmedic<br />
sous le nom de Mounjaro® pour le traitement<br />
du diabète de type 2 et sera probablement<br />
disponible début 2024.<br />
Ces médicaments produisent leur effet<br />
au niveau du récepteur GLP-1: dans le<br />
SNC, il se produit une augmentation de la<br />
satiété, une réduction de la prise alimentaire<br />
et du poids corporel et une augmentation<br />
des nausées. Au niveau du pancréas,<br />
il en résulte une augmentation de l’effet de<br />
l’insuline dépendant de l’alimentation,<br />
une modification de l’action de l’insuline<br />
et une diminution de la sécrétion de glucagon.<br />
Au niveau du tractus gastro-intestinal,<br />
la vitesse de passage de l’estomac dans<br />
l’intestin est réduite.<br />
De plus, au niveau du récepteur GIP<br />
dans le SNC, l’absorption de la nourriture<br />
et le poids, mais aussi les nausées, sont réduits<br />
et la dépense énergétique est augmentée.<br />
Au niveau du pancréas, la sécrétion<br />
d’insuline et la sécrétion de glucagon<br />
dépendante du glucose sont augmentées.<br />
Au niveau du tissu adipeux sous-cutané,<br />
on observe une amélioration de la sensibilité<br />
à l’insuline, de la capacité tampon, du<br />
flux sanguin, de la capacité de stockage<br />
des lipides et une réduction des processus<br />
pro-inflammatoires.<br />
Impact des effets indirects<br />
Des effets indirects jouent également un<br />
rôle: Dans le cas du récepteur GLP-1, une<br />
diminution de l’hyperglycémie, une augmentation<br />
de la sensibilité à l’insuline au<br />
niveau du foie et une réduction de la production<br />
de glucose et de l’accumulation<br />
ectopique de lipides se produisent au niveau<br />
systémique.<br />
Des substances encore plus efficaces<br />
en développement<br />
La perte de poids moyenne sous liraglutide<br />
avoisine les 10% après un an. Toutefois, l’efficacité<br />
baisse un peu en cas de poursuite<br />
du traitement. N’oublions pas qu’il s’agit<br />
d’une maladie polygénique très complexe<br />
et que cette thérapie ne s’attaque qu’à un<br />
seul récepteur du système. Après trois ans,<br />
le traitement se traduit par une perte de<br />
poids de 7,5%. Du point de vue médical,<br />
cette perte de poids est suffisante pour<br />
améliorer la santé et la qualité de vie de<br />
80% de nos patients.<br />
Le sémaglutide est plus efficace à cet<br />
égard, avec une perte de poids moyenne de<br />
15% après deux ans. Le tirzépatide frôlera la<br />
barre des 20%, ce qui nous rapproche des effets<br />
d’un traitement chirurgical de l’obésité.<br />
Et aussi incroyable que cela puisse paraître,<br />
au moins vingt autres substances<br />
susceptibles d’exercer un effet sur plusieurs<br />
récepteurs sont actuellement en développement.<br />
Ces nouveaux médicaments nous<br />
permettront dans les dix à quinze prochaines<br />
années d’être sur un pied d’égalité<br />
avec la chirurgie.<br />
42<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Deux grandes inconnues<br />
Malgré l’euphorie, deux questions essentielles<br />
se posent sur le plan médical: quelle<br />
substance doit être utilisée chez quels patients?<br />
Et qui va payer ces traitements? Les<br />
caisses-maladie remboursent sous certaines<br />
conditions le traitement au liraglutide<br />
pendant trois ans. La limitation n’est<br />
cependant pas satisfaisante. 15% des<br />
adultes en Suisse souffrent d’obésité, mais<br />
tous n’ont pas besoin d’un traitement.<br />
Pourtant, un grand nombre d’entre eux le<br />
réclament. <strong>No</strong>us devons donc définir qui<br />
nous devons traiter. Une chose est sûre, le<br />
traitement devra s’effectuer au long cours.<br />
Car si nous arrêtons le traitement, les patients<br />
reprennent souvent du poids au-delà<br />
de leur poids initial, ce que l’on constate<br />
aussi avec d’autres approches de réduction<br />
du poids.<br />
Style de vie ou maladie<br />
Vous aurez probablement aussi pris note<br />
de l’incroyable engouement suscité par<br />
l’action d’Elon Musk sur Twitter à propos<br />
du sémaglutide. Je suis quotidiennement<br />
confrontée au résultat: des délais d’attente<br />
de six à huit mois pour les nouveaux patients<br />
dans notre centre; des interruptions<br />
de traitement chez la moitié de mes patients<br />
en raison de la rupture de stock de<br />
Saxenda® et d’Ozempic®, ce qui n’est pas<br />
simple pour nos patients atteints de diabète<br />
de type 2; un comportement parfois<br />
problématique de la part de patients en<br />
détresse qui m’incite à prendre des mesures<br />
de sécurité pour mes collaborateurs.<br />
Veut-on effectivement offrir aux personnes<br />
riches un suivi personnalisé en<br />
matière d’alimentation, d’activité physique<br />
et de pharmacothérapie et opérer les<br />
pauvres?<br />
Les médecins, les patients et la société<br />
doivent réfléchir à cette économie boulimique:<br />
en consommant des produits, nous<br />
créons des problèmes que nous tentons<br />
ensuite de réduire en produisant et<br />
consommant d’autres produits.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 43
Perspectives<br />
Aus der «Therapeutischen Umschau»* – Übersichtsarbeit<br />
Tipps und Tricks<br />
in der Behandlung offener<br />
Handverletzungen in<br />
der <strong>No</strong>tfallpraxis<br />
Reto Fuhrer, Bettina Juon Personeni und Esther Vögelin,<br />
Universitätsklinik für Plastische- und Handchirurgie, Inselspital Bern<br />
Zu den behandelten Themen gehören<br />
einerseits die vorbereitenden<br />
Massnahmen wie Lokalanästhesie,<br />
die Möglichkeit der<br />
zusätzlichen Fingerblutleere, -sperre oder<br />
der medikamentösen Vasokonstriktion<br />
mit Adrenalin, andererseits dann die Diagnostik<br />
und Behandlung von subungualen<br />
Hämatomen, Luxationen der Nagelplatte<br />
sowie Verletzungen des Nagelbettes.<br />
Aufgezeigt werden sollen zudem die<br />
Anwendungsbereiche und insbesondere<br />
auch die Grenzen des Semiokklusivverbandes<br />
in der Behandlung der Fin ger kuppenamputationen.<br />
Als letztes folgen dann<br />
noch ein paar Ratschläge zur Behandlung<br />
von Infekten, Bisswunden und Verbrennungen.<br />
lediglich als subkutanes Depot möglich.<br />
Falls proximal des A1-Ringbandes infiltriert,<br />
reichen im Gegensatz zur klassischen<br />
Infiltration von dorsal 1 – 2 ml des<br />
Anästhetikums, um sowohl die palmaren,<br />
als auch die dorsalen Anteile des Fingers<br />
suffizient zu betäuben. Zudem sind<br />
Nachinjek tionen signifikant weniger häufig<br />
notwendig und der dorsale venöse Abfluss<br />
wird nicht behindert [2].<br />
Vor Durchführung der Lokalanästhesie<br />
erfolgt zwingend die Prüfung und Dokumentation<br />
der Oberflächensensibi lität<br />
mittels Erhebung der Zweipunktediskrimination.<br />
Die Wahl des Lokalanästhetikums<br />
hängt von der erwünschten Wirkdauer ab.<br />
Lidocain wird bereits nach ca. zwei Stunden<br />
seine Wirkung verlieren, wohingegen<br />
die Anästhesie mit Mepivacain bis vier,<br />
Bupivacain bis zu acht und Ropivacain sogar<br />
bis zu zwölf Stunden dauern kann.<br />
Durch Pufferung des pH-Wertes mittels<br />
Beimengung von Natrium-Bicarbonat<br />
8.4 % (Verhältnis 1:10) kann das Brennen<br />
beim Injizieren des Lokalanästhetikums<br />
Lokalanästhesie<br />
Viele Eingriffe aus dem Gebiet der Handchirurgie<br />
wie ein fache Wundversorgungen,<br />
Sehnennähte, Knochenbrüche aber<br />
auch komplexere Rekonstruktionen können<br />
in örtlicher Betäubung und im ambulanten<br />
Setting durchgeführt werden.<br />
Die Leitungsanästhesie am Finger erfolgt<br />
klassischerweise von dorsal gemäss<br />
Oberst durch zwei Punktionsstellen [1].<br />
Alternativ ist die Injektion des Lokalanästhetikums<br />
über einen singulären Einstich<br />
palmar als sogenannte intrathekale Anästhesie<br />
in die Beugesehnenscheide oder<br />
* Der Artikel erschien ursprünglich in der<br />
«Therapeutischen Umschau» (2020), 77(5),<br />
199–206.<br />
Abbildung 1. Die singuläre subkutane Injektion zur Fingerleitungsanästhesie erfolgt proximal des<br />
A1-Ringbandes mit ca. 1 – 2 ml des Anästhetikums.<br />
44<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
vermindert werden. Ausnahme: Die Alkanisierung<br />
von Ropivacain wird im klinischen<br />
Alltag nicht empfohlen.<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Die Leitungsanästhesie erfolgt<br />
klassisch nach Oberst oder mittels<br />
singulärer palmarer Injektion.<br />
– Mögliche kurzwirksame Anästhetika<br />
sind Lidocain und<br />
Mepivacain; Bupivacain und<br />
Ropivacain sind langwirksam.<br />
– Durch Pufferung des pH-Wertes<br />
mittels Beimengung von<br />
Natrium Bicarbonat 8,4 %<br />
(Verhältnis 1:10) kann das<br />
Brennen beim Injizieren<br />
des Lokalanästhetikums<br />
vermindert werden.<br />
Fingerblutleere, Fingerblutsperre<br />
oder medikamentöse<br />
Vasokon striktion?<br />
Zur korrekten Reinigung, Beurteilung und<br />
chirurgischen Versorgung einer frischen<br />
Fingerverletzung ist nebst der suffizienten<br />
Anästhesie eine Blutsperre oder -leere<br />
(entspricht der Blutsperre inklusive venöser<br />
Auswickelung des Operationsgebietes)<br />
hilfreich. Zum Erreichen der Blutleere<br />
kann der Kleinfinger eines sterilen Handschuhs<br />
von distal nach proximal über den<br />
verletzten Finger gewickelt werden. Die<br />
Dauer der Blutsperre wird so kurz wie<br />
möglich gewählt und überschreitet im<br />
Praxisalltag 60 Minuten nicht zur Vermeidung<br />
von Kompressionsschäden an den<br />
peripheren Nerven. Die venöse Auswickelung<br />
vor Anlage der Fingerblutsperre ist<br />
bei Infekten zur Vermeidung von Keimverschleppung<br />
kontraindiziert. Dann soll<br />
lediglich ein kräftiger Gummischlauch<br />
um die Grundphalanx angelegt und mittels<br />
Klemme fixiert werden.<br />
Auch mittels medikamentöser Vasokonstriktion<br />
kann eine gute lokale Blutstillung<br />
und damit eine gute Übersicht<br />
erreicht werden. Diese Methode wird als<br />
WALANT-Anästhesie bezeichnet. Das englische<br />
Akronym steht für «wide-awake<br />
local anesthesia no tourniquet». Im Rahmen<br />
dieser von Donald Lalonde 2003<br />
eingeführten Methode wird nebst dem<br />
Lokal anästhetikum Epinephrin appliziert,<br />
um eine Vasokonstriktion zur Blutstillung<br />
ohne Blutsperre zu erreichen [3].<br />
Trotz Fallberichten über Fingernekrosen<br />
Abbildung 2. Fingerblutleere mit Fingerling eines Handschuhes.<br />
Abbildung 3. CAVE Falls immer möglich wird<br />
der zur Blutsperre verwendete Gummischlauch<br />
mittels Klemme oder Ähnlichem markiert, um<br />
ein akzidentelles Belassen der Sperre und damit<br />
eine Fingernekrose zu vermeiden.<br />
aus den 50er Jahren des letzten Jahrhunderts<br />
konnten mehrere aktuelle Studien<br />
aufzeigen, dass die Verwendung von<br />
Epinephrin zur Vasokonstriktion in der<br />
Handchirurgie auch an Fingern sicher<br />
eingesetzt werden kann [3].<br />
Abbildung 4. Anlage einer Fingerblutsperre<br />
mittels Gummischlauches und Markierung<br />
mittels Klemme.<br />
Abbildung 5. Blutleeres Operationsfeld nach<br />
Infiltrationsanästhesie nach WALANT. Die<br />
Zeitspanne bis zum Erreichen eines blutungsfreien<br />
Operationsfeldes beträgt ca. 30 Minuten.<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Fingerblutsperre mittels eines<br />
Gummischlauches, Fingerblutleere<br />
mittels eines Fingerlings<br />
von einem sterilen Handschuh.<br />
– Keine venöse Auswickelung bei<br />
Infekten.<br />
– Dauer der Fingerblutleere so<br />
kurz wie möglich, jedoch nicht<br />
über 60 Minuten.<br />
– Die medikamentöse Vasokonstriktion<br />
mittels Epinephrin ist<br />
auch an den Fingern möglich. Bei<br />
Hand- oder Fingerverletzungen<br />
mit potenziell bereits Trauma<br />
bedingter Ischämie soll aber<br />
weiterhin keine zusätzliche medikamentöse<br />
Vasokonstriktion<br />
verwendet werden.<br />
Hierzu wird dem Lokalanästhetikum<br />
Adrenalin der Konzentration 1 mg / ml im<br />
Verhältnis von maximal 1:100 000 beigemengt.<br />
Als absolute Kontraindikation<br />
gelten: bekannte Allergie gegen den Wirkstoff,<br />
Engwin kelglaukom, Myasthenia<br />
gravis, Phäochromozytom. Als relative<br />
Kontraindi kationen müssen Leberfunktionsstörungen,<br />
Herzrhythmusstörungen,<br />
Infekte im Fingerbereich beachtet werden.<br />
Bei Hand- oder Fingerverletzungen<br />
mit potenziell bereits Trauma bedingter<br />
Minderdurchblutung verwenden wir vorsichtshalber<br />
keine zusätzliche medikamentöse<br />
Vasokonstriktion. Wichtig ist,<br />
dass es sich bei dieser Methode um eine<br />
Infiltrationsanästhesie und nicht um eine<br />
Nervenblock anästhesie handelt.<br />
Frische Verletzungen am<br />
Fingerendglied<br />
Das subunguale Hämatom<br />
Subunguale Hämatome entstehen meist<br />
durch Quetschung der Endphalanx. Zum<br />
Ausschluss einer ossären Läsion erfolgt<br />
eine konventionelle Röntgenaufnahme in<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 45
Perspectives<br />
Abbildung 6. Subunguales Hämatom ohne<br />
Ablösung der Nagelplatte mit Suffusion des<br />
proximalen Nagelwalles.<br />
zwei Ebenen. Durch Trepanation der Nagelplatte<br />
zum Beispiel mittels Kanüle,<br />
Elektrokauter oder erhitzter Büroklammer<br />
kann das Hämatom zur Schmerzbehandlung<br />
entlastet werden. Die Perforation<br />
darf dabei nur durch die Nagelplatte<br />
erfolgen und nicht im Bereich der Lunula,<br />
um die germinative Nagelmatrix nicht zu<br />
verletzen.<br />
Bei grossen Hämatomen kann jeweils<br />
auch eine vollständige Ablösung der Nagelplatte<br />
resultieren. Dann soll die Nagelmatrix<br />
inspiziert, Läsionen gegebenenfalls<br />
adaptiv versorgt und – falls vorhanden –<br />
der originäre Nagel oder ein Kunstnagel<br />
nach Trepanation wieder angebracht und<br />
mittels Matratzennaht fixiert werden.<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Röntgenbildgebung in zwei<br />
Ebenen zum Ausschluss einer<br />
Fraktur.<br />
– Trepanation distal der Lunula<br />
mittels Kanüle, Elektrokauter<br />
oder erhitzter Büroklammer.<br />
Abbildung 7. Aus 10er Einmalspritze zugeschnittene<br />
Nagelplatte.<br />
Luxation der Nagelplatte sowie<br />
Läsion des Nagelbettes<br />
Bei luxierten Nägeln muss zwingend radiologisch<br />
eine Fraktur, welche in 50 % der Fälle<br />
vorliegt, ausgeschlossen werden [4]. Bei<br />
Kindern erfolgt dadurch zudem der Ausschluss<br />
einer dislozierten Epiphysenfraktur<br />
mit assoziierter Nagelbettläsion. Die<br />
Behandlung dieser als Seymour-Fraktur<br />
bezeichneten Entität ist immer operativ,<br />
um interponiertes Gewebe zu entfernen,<br />
die Fraktur anatomisch zu reponieren und<br />
die Läsion des Nagelbettes zu versorgen.<br />
Bei intaktem Nagelbett wird die Nagelplatte<br />
gereinigt, in die Nageltasche reponiert<br />
und mittels Annaht mit nicht resorbierbarem<br />
Faden der Stärke 4 – 0 fixiert.<br />
Diese Haltenaht wird dann nach ca. vier<br />
Wochen entfernt, normalerweise bleibt<br />
der Nagel noch einige Zeit adhärent. Das<br />
komplette Nachwachsen eines Fingernagels<br />
benötigt beim Erwachsenen jedoch<br />
ein Jahr, bis dahin können temporäre<br />
Nageldeformitäten verbleiben. Kann der<br />
Eigennagel nicht mehr verwendet werden,<br />
stehen kommerziell erhältliche Kunstnägel<br />
zur Verfügung. Alternativ kann aus<br />
der Hülle einer 10 ml Einmalspritze ein<br />
passender Nagel zugeschnitten werden.<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Radiologische Bildgebung<br />
zum Ausschluss einer Fraktur –<br />
beim Kind insbesondere der<br />
Seymour-Fraktur – empfohlen.<br />
– Reposition des Nagels zum<br />
Schutz des Nagelbettes notwendig.<br />
– Nagelbettläsionen sollten unter<br />
Zuhilfenahme einer Lupenbrillenvergrösserung<br />
mit feinem<br />
resorbierbarem Nahtmaterial<br />
adaptiert werden.<br />
– Gewebsdefekte können durch<br />
Verkürzung oder Verschmälerung,<br />
alternativ durch autologes<br />
Nagelbettgewebe beispielsweise<br />
einer Zehe ersetzt werden.<br />
Bei Schädigung oder Defekten des<br />
Nagelbettes – sowohl der germinativen<br />
(proximaler Anteil), als auch der sterilen<br />
(distaler Anteil) Nagelmatrix – muss dieses<br />
anatomisch adaptiert oder rekonstruiert<br />
werden. Dies erfolgt unter Zuhilfenahme<br />
einer Lupenvergrösserung sowie<br />
in Fingerblutleere (mechanisch oder als<br />
medikamentöse Vasokon striktion) mittels<br />
eines resorbierbaren Fadens der Stärke<br />
6 – 0. Wenn die Läsion des Nagelbettes in<br />
der proximalen Nageltasche ausläuft, sollte<br />
der proximale Nagelwall einseitig radiär<br />
Abbildung 8. Endphalanxfraktur mit Fingernagelluxation und Nagelbettverletzung. 1) Nicht<br />
reponierte Nagelplatte. 2) Beurteilung der Nagelbettverletzung in Lokalanästhesie und Fingerblutleere,<br />
nach Entfernung der Nagelplatte. 3) Frakturfixation mit Kirschner-Draht, Nagelbettnaht mit<br />
Faden 6 – 0. 4) Korrekte Nagelplattenreposition und Fixation der Nagelplatte.<br />
46<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Abbildung 9. Fingerkuppendefekt mit freiliegendem Knochen, therapiert mittels Semiokklusivverband<br />
über 9 Wochen. Im Endergebnis funktionell zufriedenstellend bei leicht verkürztem Nagelbett.<br />
inzidiert, angehoben und so dann die Läsion<br />
der germinativen Nagelmatrix korrekt<br />
versorgt werden können.<br />
Fingerkuppendefekte – der<br />
Semiokklusivverband<br />
In der Therapie der Fingerkuppendefekte<br />
gewinnt die Behandlung mittels Semiokklusivverband<br />
zunehmende Beliebtheit<br />
und ersetzt in vielen Bereichen die chirurgische<br />
Lappenplastik [5, 6]. Jedoch gilt es,<br />
einige Grenzen der Methode zu beachten.<br />
Rein subkutan verlaufende Kuppendefekte<br />
im Pulpa bereich ohne Beteiligung<br />
von Hyponychialgewebe eignen sich sehr<br />
gut für die Semiokklusivverbandtherapie.<br />
Auch freiliegender Knochen ist keine Kontraindikation.<br />
Einzelne lose und potenziell<br />
irritierende Knochensplitter können<br />
noch entfernt, spitze distale Enden und<br />
deutliche Überstände der Endphalanx<br />
über das Weichteilniveau mit dem Luer<br />
abgeflacht werden.<br />
Sind entweder die Endphalanx<br />
langstreckig ossär oder Sehnen und<br />
Nerven freiliegend, ist die lokale Lappenplastik<br />
indiziert. Im Falle, dass eine Verletzung<br />
des Hyponychialgewebes oder<br />
ein grosser Knochendefekt vorliegt, kann<br />
durch die relative Überlänge des Nagelbettes<br />
eine Krallennagelfehlbildung (Onychogrypose)<br />
resultieren. Bei dieser Verletzung<br />
empfiehlt sich deshalb entweder<br />
die Kürzung des Nagelbettes vor Beginn<br />
der Semiokklusivverbandtherapie oder<br />
aber erneut die Lappenplastik mit Pulpaaufbau.<br />
Verlaufen Amputationen durch die<br />
Lunula, muss ent weder eine Rekonstruktion<br />
der germinativen Matrix oder aber<br />
dann eine komplette Entfernung der Nagelwachstumszone<br />
operativ erfolgen. Bei<br />
gelenksnahen Amputa tionen mit oder<br />
ohne Desinsertion des Streck- und Beugesehnenapparates<br />
ist eine mikrochirurgische<br />
Replantation technisch möglich.<br />
Als Folie eignet sich insbesondere<br />
OpSite ® -Folie. Die Verbandswechsel werden<br />
einmal wöchentlich terminiert, ohne<br />
dass dabei eine Desinfektion oder ein<br />
Débridement an der Amputationsstelle<br />
durchgeführt werden soll. Die Haut proximal<br />
der Amputationshöhe wird gereinigt,<br />
bei Mazeration getrocknet und mit Wundbenzin<br />
oder Cavilon ® zur erneuten Anlage<br />
der Folie vorbereitet. Über die Folie kann<br />
ein Fingerverband zum Schutz sowie eine<br />
Schicht Aktivkohle gegen die üble Geruchsentwicklung<br />
angebracht werden.<br />
Die Folie soll möglichst kurz geklebt werden,<br />
um die Beweglichkeit im PIP-Gelenk<br />
erhalten zu können. Am distalen freien<br />
Ende muss ein Reservoir verbleiben, damit<br />
sich dort das Sekret ansammeln kann<br />
und sich durch zu enges Kleben der Folie<br />
nicht eine Deforma tion der Weichteile<br />
entwickelt.<br />
Infekte werden selbst bei freiliegendem<br />
Knochen nicht beobachtet. Auch das<br />
Vorliegen eines Diabetes mellitus ist kein<br />
Risikofaktor für eine Infektion und damit<br />
keine Kontraindikation für diese Behandlungsform.<br />
Bei lokaler Ischämie, bei Sklerodermie<br />
oder peripherer arterieller Verschlusskrankheit<br />
ist eine langsamer fortschreitende<br />
Regeneration zu erwarten.<br />
Das Ende der Semiokklusivverbandstherapie<br />
ist dann erreicht, wenn durch<br />
ausreichende Epithelialisierung die Sekretion<br />
sistiert, die Folie somit allseits haften<br />
bleibt und das Niveau des Regenerates<br />
erneut eine kongruente Pulpakontur bildet.<br />
Üblicherweise sprechen wir hier von<br />
vier bis neun Wochen.<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Bei palmarbetonten Kuppendefekten<br />
mit exponiertem Sehnen-,<br />
Nerven- und grossflächigem<br />
Knochengewebe erfolgt eine<br />
Defektdeckung mittels Lappenplastik.<br />
– Läsionen des Hyponychialgewebes<br />
benötigen entweder eine<br />
Rückkürzung des Nagelbettes<br />
oder aber eine Lappenplastik,<br />
ebenso sollten Amputationen mit<br />
Läsion der germinativen Nagelmatrix<br />
dem Spezialisten zur<br />
Rekonstruktion überwiesen<br />
werden.<br />
– Die meisten anderen Fingerkuppendefekte<br />
können mittels<br />
einmal wöchentlich neu angelegtem<br />
Semiokklusivverband<br />
(OpSite®-Folie) innerhalb von<br />
ca. vier bis neun Wochen zur<br />
ästhetisch und funktionell<br />
zufriedenstellenden Regeneration<br />
gebracht werden.<br />
Infekte im Nagelbereich<br />
Akute Weichteilinfekte entlang des Nagelkomplexes<br />
werden als Paronychie bezeichnet<br />
und sind auf Grund der exponierten<br />
Lage sehr häufig [7]. Die Keimflora<br />
setzt sich meist aus Staphylokokken,<br />
Streptokokken oder der menschlichen<br />
Mundflora zusammen. Bei chronischen<br />
Paronychien muss immer an eine Pilzinfektion<br />
oder eine Infektion mit Mykobakterien<br />
gedacht und eine konventionelle<br />
Bildgebung zum Ausschluss einer<br />
Osteomyelitis oder eines verbliebenen<br />
Fremdkörpers durchgeführt werden.<br />
Auch ein Tumor kann eine Rötung und<br />
Schwellung verursachen und ist bei chronischen<br />
Verläufen mittels Biopsie auszuschliessen.<br />
Zusätzlich zur klinischen Untersuchung<br />
und Röntgenbildgebung kann ein<br />
Ultraschall die Ausbreitung nach proximal<br />
widerspiegeln, wohingegen laborchemische<br />
Parameter wie CRP und Leukozyten<br />
mit dem Ausmass des Infektes nicht<br />
korrelieren.<br />
Erste Symptome sind pochender<br />
Schmerz, ausgeprägte Berührungsempfindlichkeit<br />
sowie lokale Rötung. In diesem<br />
Stadium kann eine konservative<br />
Therapie erfolgen. Zur Verhinderung einer<br />
Abszessbildung wird das Eponychium vorsichtig<br />
mittels Elevatorium oder Skalpell<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 47
Perspectives<br />
Abbildung 10. Inzision bei chronischer<br />
Paronychie senkrecht zur Eponychial- oder<br />
Paronychialfalte wie in 1) – nicht wie in 2) –<br />
dargestellt.<br />
von der Nagelplatte gelöst und der seitliche<br />
Nagel angehoben. Die anschliessenden<br />
täglichen Fingerbäder in farb loser,<br />
wenig toxischer Flüssigkeit, z. B. in Prontosan<br />
® , verhindern eine erneute Adhäsion<br />
des Eponychiums mit der Nagelplatte und<br />
erhalten damit den Abfluss von Sekret.<br />
Farblose Flüssigkeiten haben den Vorteil<br />
der besseren Beurteilung der Rötung im<br />
Verlauf. Grundsätzlich ist keine antibiotische<br />
Therapie notwendig.<br />
Bei weiterer Progression entsteht eine<br />
lokale Abszedierung. Diese soll inzidiert,<br />
respektive die darüber liegende Epidermis<br />
abgetragen, der Wundgrund gereinigt und<br />
nekrotisches Gewebe exzidiert werden.<br />
Kosmetisch und funktionell ungünstige<br />
Ergebnisse durch falsche Schnittführung<br />
gilt es zu vermeiden. Die Orientierung<br />
der Schnittführung basiert auf der Anatomie<br />
des Blutflusses im Bereich der Nagelanlage.<br />
Nebst der allgemeinen 1:1-Regel<br />
bezüglich der Länge der Schnittführung<br />
sowie der Lappenbasis gilt deshalb, dass<br />
am proximalen Nagelwall die Inzision radiär<br />
– am besten lediglich einseitig – und am<br />
lateralen Nagelwall längs zum Nagelwachstum<br />
mit genügendem Abstand zum Nagelfalz<br />
gewählt werden sollte.<br />
Bei einem lokalisierten Infekt in der<br />
proximalen Nageltasche soll einseitig radiär<br />
inzidiert, der Nagelwall angehoben<br />
und die Nageltasche gespült werden. Gelangen<br />
Fremdkörper unter die Nagelplatte,<br />
so kann sich rasch ein subungualer<br />
Abszess bilden. Durch partielle Exzision<br />
der Nagelplatte von distal her kann<br />
dieser entlastet und suffi zient behandelt<br />
werden.<br />
Zusätzlich zum chirurgischen Débridement<br />
erfolgt dann die perorale antibiotische<br />
Therapie. Vor Beginn der empirischen<br />
Therapie ist jedoch die Asservierung<br />
von Gewebeproben zur mikrobiologischen<br />
Aufarbeitung zwingend notwendig. Ein<br />
«Abstrich» wird das Ergebnis auf Grund<br />
der Beimischung der Hautflora verfälschen,<br />
ebenso kann im reinen Pus als Abbauprodukt<br />
der Infektionsreaktion meist<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Meistens sind Staphylokokken,<br />
weniger häufig Streptokokken<br />
und menschliche Mundflora für<br />
die Infektion verantwortlich.<br />
– Bei chronischen Verläufen soll<br />
immer an eine Pilzinfektion oder<br />
eine Infektion mit Mykobakterien<br />
gedacht werden. Als seltene<br />
Entität ist ein Tumor mittels<br />
Biopsie auszuschliessen.<br />
– Der Keimnachweis ist anzustreben<br />
bevor eine empirische<br />
antibiotische Therapie gestartet<br />
wird.<br />
– Gegenüber der alleinigen<br />
Inzision führt die Exzision des<br />
infizierten Gewebes zur rascheren<br />
Abheilung des Infektes.<br />
Gegeninzisionen sind nicht<br />
notwendig.<br />
– Für gute ästhetische und funktionelle<br />
Ergebnisse erfolgt<br />
die Schnittführung radiär am<br />
proximalen Nagelwall und<br />
längs am lateralen Nagelwall.<br />
kein Keimnachweis erfolgen. Die Dauer<br />
der antibiotischen Therapie sollte sieben<br />
bis zehn Tage nicht überschreiten und<br />
richtet sich nach der Klinik.<br />
Als weitere Progression kann das<br />
Panaritium ossale, articulare oder tenonale<br />
entlang der entsprechenden Strukturen<br />
entstehen. Die schonende, aber doch radikale<br />
Ex zision von infiziertem Gewebe bis<br />
hin zur Finger(teil)amputation als Therapie<br />
bei diesen Maximalstadien gehört sicherlich<br />
in die Hand des Spezialisten.<br />
Bisswunden<br />
Bisswunden werden unterschieden in<br />
oberflächliche Gewebsabrationen, tiefere<br />
Wunden mit von aussen nicht sichtbaren<br />
Verletzungen von Sehnen, Muskeln, Nerven<br />
oder Gelenken und Wunden mit Gewebsnekrosen<br />
und Substanzdefekten.<br />
Häufig sind Katzen und Hunde, seltener<br />
Menschen und andere Beisser für die Verletzungen<br />
verantwortlich. Beim Hundebiss<br />
entstehen meist grössere Gewebedefekte,<br />
zudem ist die Übertragung der Tollwut<br />
möglich.<br />
Katzenbissverletzungen sind zwar initial<br />
unspektakulär, auf Grund ihrer hohen<br />
Infektionsrate von bis zu 50 % jedoch stets<br />
ein medizinischer <strong>No</strong>tfall. Grund dafür ist<br />
die hohe Keimzahl (meist Pasteurella<br />
multocida) bei gleichzeitig kleiner und<br />
rasch spontan verschlossener Punktionsstelle<br />
[8].<br />
Bei klinischen Hinweisen auf eine Verletzung<br />
tiefer liegender Strukturen (Sehnen,<br />
Muskeln, Nerven, Gelenke) erfolgt die<br />
Zuweisung zum Spezialisten. Cave: Auch<br />
eine intakte Zweipunktediskrimination<br />
schliesst eine behandlungsbedürftige Nervenläsion<br />
nicht aus. Deshalb muss bei<br />
Weichteilläsion in anatomischer Region<br />
eines Nervs die chirurgische Wundexploration<br />
eine Nervenverletzung ausschliessen.<br />
Gelenk- oder Knochenverletzungen durch<br />
Zähne sowie verbliebene Zahnreste werden<br />
mittels Röntgen nachgewiesen.<br />
Trotz Antibiotikagabe (Amoxicillin<br />
/ Clavulansäure 875 / 125 mg 3 × tgl. per<br />
os, alternativ bei Penicillinallergie Ciprofloxacin<br />
500 mg 2 × tgl. + Clindamycin<br />
600 mg 3 × tgl. bei Katzen-, Hunden- und<br />
Menschenbissen) und Ruhigstellung wird<br />
jede Bissstelle primär chirurgisch exzidiert.<br />
Grundsätzlich wird eine Gewebebiopsie<br />
entnommen und bakteriologisch<br />
untersucht. Sodann erfolgt die sorgfältige,<br />
drucklose Wundspülung mittels<br />
steriler Flüssigkeit. Auf keinen Fall darf<br />
diese mittels Octenisept ® erfolgen, um<br />
weitere Gewebenekrosen zu vermeiden<br />
[9]. Nach Einlage von Drainagen kann der<br />
adaptierende Wundverschluss durchgeführt<br />
werden.<br />
Abbildung 11. Katzenbiss mit Entzündung über dem PIP-Gelenk, möglicherweise mit Gelenkspenetration.<br />
48<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Bisswunden durch Tiere müssen<br />
dem kantonalen Veterinärdienst<br />
gemeldet werden.<br />
– Nebst der antibiotischen<br />
prä emptiven Therapie ist das<br />
chirurgische Débridement<br />
notwendig.<br />
– Keine Wundspülung mit<br />
Octenisept®.<br />
– Entwickeln sich trotz Débridement,<br />
antibiotischer Therapie<br />
und Ruhigstellung klinische<br />
Zeichen einer Infektion, sollte die<br />
Zuweisung zum Spezialisten<br />
evaluiert werden.<br />
Zusammenfassung<br />
Die Beurteilung und Erstbehandlung von frischen offenen Handverletzungen gehört<br />
zum Spektrum einer <strong>No</strong>tfallpraxis oder <strong>No</strong>tfallstation. In vielen Fällen kann durch dieses<br />
Team bereits die fachgerechte definitive Versorgung erfolgen. Mit dem vorliegenden<br />
Artikel möchten wir einige Tipps und Tricks für die Planung und Durchführung, aber<br />
auch die Nachbehandlung der häufigsten Verletzungen geben und Literaturverweise<br />
auf weitere Übersichtsarbeiten liefern.<br />
Abstract: Treatment of acute injuries of the hand<br />
Injuries to the hand are a common presentation in primary care units. When accurately<br />
assessed, many open injuries may be handled in the emergency department without<br />
referral to a hand surgery specialist. We would like to give some recommendations on<br />
how to treat the most frequent injuries like lesions to the nail and nailbed, fingertip<br />
amputation as well as burns, infections and bites. But first, we highlight the different<br />
methods of local anesthesia and discuss the use of a tourniquet or vasoconstriction<br />
with adrenalin – WALANT – instead.<br />
Die Dauer der antibiotischen Therapie<br />
richtet sich nach der Klinik, beträgt<br />
jedoch ohne Auftreten von Infektionszeichen<br />
fünf Tage. Zudem werden die benachbarten<br />
Gelenke während ein paar<br />
weniger Tage in funktioneller Position<br />
ruhiggestellt und dann mittels gezielter<br />
Bewegungsübungen mobilisiert.<br />
Entwickeln sich trotz dieser Therapie<br />
progrediente klinische Zeichen einer Infektion,<br />
sollte die Zuweisung zum Spezialisten<br />
zum erneuten chirurgischen<br />
Débridement, ggfs. auch zur stationären<br />
Aufnahme zur intravenösen antibiotischen<br />
Therapie erfolgen.<br />
Verbrennungen<br />
Oberflächliche Verbrennungen durch<br />
thermische Einflüsse an den oberen Extremitäten<br />
von bis zu ca. 10 % der Körperoberfläche<br />
können ambulant in der Praxis behandelt<br />
werden. Ziel der Behandlung ist<br />
eine Reduktion der Narbenbildung sowie<br />
die rasche Wiedererlangung der vollständigen<br />
Funktion [10, 11].<br />
Erstgradige sowie Verbrennungen<br />
Grad IIa können mittels konservativer Therapie<br />
zu einer vollständigen Erholung führen,<br />
wohingegen tiefergehende Verbrennungen<br />
zur Verminderung der Narbenbildung<br />
und damit Funk tions ein schränkung<br />
chirurgische Eingriffe brauchen und einem<br />
Spezialisten zugewiesen werden sollten.<br />
Beim Erwachsenen entspricht eine<br />
Handfläche ca. 1 % der Körperoberfläche<br />
(KOF), eine gesamte obere Extremität<br />
ca. 9 % (Neunerregel nach Wallace).<br />
Bei kleinflächigen Verbrennungen<br />
unter 5 % KOF erfolgen nach der initialen<br />
Kühlung für ca. 20 Minuten unter lauwarmem<br />
Leitungswasser die Reinigung sowie<br />
das Abtragen grösserer Blasen unter suffizienter<br />
Analgesie sowie sterilen Bedingungen.<br />
Erst dann kann die Ausdehnung<br />
und Tiefe der Verbrennung beurteilt werden.<br />
Zudem ist die Fotodokumentation<br />
der Befunde zur Verlaufskontrolle sinnvoll<br />
und die Erfragung und gegebenenfalls<br />
Auffrischung des Tetanusimpfstatus<br />
angezeigt.<br />
Erstgradige Verbrennungen betreffen<br />
lediglich die Epidermis, zeigen sich klinisch<br />
in einer Hautrötung. Beispiel dafür<br />
ist bereits der gewöhnliche Sonnenbrand.<br />
Initial können Pflegelotionen schmerzlindernd<br />
wirken, später sind rückfettende<br />
Salben anzuwenden.<br />
Zweitgradige Verbrennungen schädigen<br />
die Epidermis sowie die Dermis. Sie<br />
zeigen klinisch zusätzlich zur Rötung eine<br />
Blasenbildung. Wenn nur oberflächliche<br />
Schichten der Dermis betroffen sind, bleiben<br />
die Haare haften. Diese Verletzung ist<br />
äusserst schmerzhaft, da die Nervenendigungen<br />
frei liegen. Es empfiehlt sich die<br />
Anwendung einer nicht haftenden flüssigkeitsableitenden<br />
Wundauflage (z. B. Mepitel<br />
® oder Bactigras ® ), bedeckt von einem<br />
absorbierenden Kompressenverband. Der<br />
Verband sollte täglich unter suffizienter<br />
Analgesie gewechselt werden. Erst bei<br />
Auftreten einer Superinfektion wird antibiotisch<br />
behandelt. Lagerungsschienen in<br />
funktioneller Position der Gelenke sowie<br />
die frühzeitige aktive und passive Mobilisation<br />
verhindern Gelenkskontrakturen.<br />
In der Nachbehandlung sind primär die<br />
rasche Mobilisierung aller involvierter Gelenke,<br />
die Narben- und Kompressionsbehandlung<br />
sowie der konsequente Lichtschutz<br />
wichtig.<br />
Sind auch die tiefen Anteile betroffen,<br />
wo sich zum einen Haarfolikel, Schweissund<br />
Talgdrüsen, aber auch die Regenerationszone<br />
befinden, so zeigen sich klinisch<br />
nebst der Rötung und Blasenbildung teils<br />
auch weissliche Areale sowie lose Haare<br />
und es kann keine Spontanheilung ohne<br />
Narbenbildung stattfinden. Verbrennungen<br />
dieser Tiefe sollten an der Hand egal<br />
welcher Ausdehnung primär operativ vom<br />
Spezialisten versorgt werden. Ein konservativer<br />
Therapieversuch ist meist auch bei<br />
Das Wichtigste für die Praxis<br />
– Kleinflächige (bis 5 % der Körperoberfläche)<br />
Verbrennungen an<br />
der Hand sollen initial gekühlt<br />
werden.<br />
– Beim Erwachsenen entspricht<br />
eine Handfläche ca. 1 % der<br />
Körperoberfläche, eine gesamte<br />
obere Extremität ca. 9 %.<br />
– Oberflächliche Verbrennungen<br />
(bis Grad IIa) können konservativ<br />
durch Auflage nicht adhärenter<br />
Wundauflagen (z. B. Bactigras®)<br />
behandelt werden. Die frühzeitige<br />
Mobilisation verhindert<br />
Kontrakturen.<br />
– Verbrennungen an der Hand ab<br />
Grad III sollen einem Verbrennungszentrum<br />
überwiesen<br />
werden, egal welchen Ausmasses.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 49
Perspectives<br />
kleinflächigen Verbrennungen nicht sinnvoll,<br />
bleibt eine vollständige Wundheilung<br />
hierunter nach zehn Tagen aus, wird erneut<br />
eine operative Therapie evaluiert.<br />
Drittgradige Verbrennungen überschreiten<br />
auch die Grenze zur Subkutis<br />
und deren Behandlung gehört grundsätzlich<br />
in ein Verbrennungszentrum. In der<br />
<strong>No</strong>tfallversorgung sollen freiliegende verbrannte<br />
Areale mit sterilem, nicht haftendem<br />
Verband geschützt, die Auskühlung<br />
des Patienten verhindert und bereits am<br />
Unfallort ein intravenöser Zugang angelegt<br />
werden. An der Hand erfolgt gegebenenfalls<br />
die notfallmässige Escharotomie,<br />
um ein Logen syndrom der kleinen Handmuskeln<br />
oder der Finger zu vermeiden.<br />
Um eine Zunahme der Ausdehnung<br />
und der Tiefe der Verbrennung – insbesondere<br />
auch bei Verbrühungen – erkennen<br />
zu können, erfolgt eine klinische Reevaluation<br />
nach 24 Stunden.<br />
Frau Prof Dr. med. Esther Vögelin<br />
Universitätsklinik für Plastische- und<br />
Handchirurgie<br />
Inselspital Bern<br />
Freiburgstrasse 10<br />
3010 Bern<br />
esther.voegelin@insel.ch<br />
Literatur<br />
[1] Saul D, Roch J, Lehmann<br />
W, Dresing K. Leitungsanästhesie<br />
nach Oberst. Oper Orthop<br />
Traumatol. 2020; 32: 18 – 22.<br />
[2] Schelhorn N, Lamm S,<br />
Fricker R. Vergleich zweier Fingerleitungsanästhesie-Techniken.<br />
Randomisierte, prospektive Studie<br />
bezüglich Applikationsschmerz<br />
und Wirksamkeit zwischen dem<br />
singulären subkutanen Digitalblock<br />
und der Oberst-Leitungsanästhesie.<br />
Handchir Mikrochir<br />
Plast Chir. 2016; 48: 296 – 9.<br />
[3] Lalonde D. Minimally<br />
Invasive Anesthesia in Wide Awake<br />
Hand Surgery. Hand Clin. 2014;<br />
30: 1 – 6.<br />
[4] Schnabl SMK, Polykandriotis<br />
E, Dragu A, Kneser U,<br />
Horch RE. Verletzungen des<br />
Fingernagels und des Nagelbetts.<br />
CHAZ. 2008; 9(4): 174 – 183.<br />
[5] Hoigné D, Hug U.<br />
Amputationsverletzungen am<br />
Fingerendglied: Regeneration<br />
mittels Folienverband. Schweiz<br />
Med Forum. 2014; 14: 356 – 360.<br />
[6] Damert HG, Altmann S.<br />
Behandlung von Fingerkuppen <br />
amputationen mittels Semiokklusivverband.<br />
Unfallchirurg. 2012;<br />
115: 798 – 801.<br />
[7] Langer MF, Wieskötter<br />
B, Oeckenpöhler S, Breiter S. Akute<br />
Infektionen im Bereich des Fingernagels<br />
– die akuten Paronychien.<br />
Handchirurgie Scan. 2014; 3:<br />
69 – 85.<br />
[8] Vogt M. Diagnostik<br />
und Therapie von Bissverletzungen<br />
durch Hunde, Katzen und<br />
Menschen. Dtsch Med Wochenschr.<br />
2003;128:1059 – 1063.<br />
[9] Franz T, Vögelin E.<br />
Aseptic tissue necrosis and<br />
chronic inflammation after irrigation<br />
of penetrating hand wounds<br />
using Octenisept ® . J Hand Surg<br />
Eur Vol. 2012 Jan; 37: 61 – 64.<br />
[10] Künzli W, Wedler V.<br />
Wegweiser Verbrennungen.<br />
Beurteilung und Behandlung von<br />
Verbrennungen bei Erwachsenen.<br />
Pambio-<strong>No</strong>ranco: IBSA, Institut<br />
Biochimique SA; 2003.<br />
[11] Schneider M, Plock J.<br />
Verbrennungen. Swiss Med Forum.<br />
2016; 16: 910 – 915.<br />
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Engagement, motivation, compétence<br />
Voila ce qui définit le Service Croix-Rouge.<br />
Vous aussi, vous souhaitez faire bénéficier le Service Croix-Rouge<br />
de vos compétences techniques et de votre sens de l’engagement?<br />
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Service Croix-Rouge, 058 400 41 70<br />
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50<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Perspectives<br />
Le lieu particulier<br />
Au pays des montagnes<br />
et des sourires<br />
Maya Cosentino, membre de la rédaction du <strong>Journal</strong> <strong>asmac</strong><br />
Photos: Adobe Stock; màd<br />
Après quelques jours à Katmandou,<br />
la dynamique<br />
capitale du Népal, j’ai fait<br />
deux heures de bus en direction<br />
du sud-est pour rejoindre Dhulikhel,<br />
une ville connue pour son hôpital et son<br />
panorama sur les montagnes, qui allait<br />
être mon point de chute pour les deux<br />
prochains mois. Après un week-end<br />
d’exploration des environs et de randonnée<br />
jusqu’à un monastère tibétain à<br />
Namo Buddha, j’étais prête à prendre<br />
mes fonctions à l’hôpital de Dhulikhel.<br />
Je commençais la journée par un<br />
bol de riz, agrémenté d’une banane<br />
coupée en deux et de lait de bufflonne.<br />
«Papy», le cœur et l’âme de la maison<br />
d’hôtes familiale dans laquelle je séjournais,<br />
me tenait compagnie pendant le<br />
petit-déjeuner. <strong>No</strong>us lisions ensemble le<br />
journal du matin et discutions de la<br />
politique népalaise.<br />
Pour me rendre au travail, j’avais<br />
pris l’habitude de flâner dans les ruelles<br />
étroites des vieux quartiers de Dhulikhel.<br />
Toute la vie s’y déroulait, de la cérémonie<br />
du thé et des rencontres conviviales<br />
à la lessive et aux bains. Les habitants y<br />
préparaient même de la viande de buffle<br />
et la vendaient. Il m’a fallu quelques jours<br />
pour m’accommoder à cette vue et à ces<br />
odeurs. J’ai observé à plusieurs reprises<br />
que de nombreux habitants achetaient<br />
des abats moins chers, mais apparemment<br />
plus savoureux, comme l’estomac<br />
et le foie. Un matin, un boucher m’a<br />
abordée et m’a invitée à venir assister à<br />
l’abattage d’un buffle le lendemain matin<br />
à 3h. J’ai refusé poliment et, au lieu de<br />
cela, me suis laissé guider dans le petit<br />
abattoir, juste derrière l’endroit où un<br />
autre buffle était déjà en morceaux sur<br />
une bâche.<br />
J’arrivais à l’hôpital peu avant 8h.<br />
Lors de la réunion du matin, nous<br />
faisions le point sur les nouvelles admissions,<br />
les cas compliqués et les décès.<br />
Près du monastère bouddhiste de Namo Buddha, des drapeaux de prière népalais flottent au vent.<br />
Ensuite, il y avait souvent une conférence<br />
donnée par des médecins-assistants<br />
ou des personnes extérieures à l’hôpital,<br />
suivie d’un petit-déjeuner et d’un thé<br />
à la cantine jusqu’à 9h.<br />
J’ai travaillé avec trois dermatologues,<br />
un médecin-assistant et quatre<br />
infirmières au sein du petit service de<br />
dermatologie très actif. Le premier jour,<br />
une mère et ses trois enfants sont venus<br />
à l’hôpital pour se faire traiter pour une<br />
hypertrichose congénitale, une maladie<br />
très rare qui se manifeste par un développement<br />
anormal et excessif de la pilosité,<br />
y compris sur le visage. La famille était<br />
venue pour recevoir l’un des six traitements<br />
au laser gratuits que l’hôpital leur<br />
propose. La semaine suivante, j’ai vu<br />
un patient atteint de la lèpre – une<br />
maladie tropicale négligée qui sévit<br />
encore au Népal.<br />
L’hôpital de Dhulikhel propose<br />
également des soins médicaux et une<br />
éducation dans des villages népalais<br />
isolés et installe parfois un camp pour<br />
quelques jours dans des endroits plus<br />
reculés. J’ai eu la chance de pouvoir<br />
participer à une telle expédition avec<br />
deux médecins et une infirmière.<br />
Visiter un village isolé m’a permis de<br />
me rendre compte de l’utilité de la mise<br />
à disposition de soins médicaux très<br />
basiques pour ces habitants.<br />
La beauté de ses paysages, le charme<br />
de sa vieille ville, mais plus encore<br />
l’hospitalité et la gentillesse de ses<br />
habitants, m’ont envoûtée. Une chose<br />
est sûre, ce ne sera pas mon dernier<br />
voyage à Dhulikhel.<br />
Maya Cosentino<br />
est membre de la<br />
rédaction du <strong>Journal</strong><br />
<strong>asmac</strong> depuis <strong>2023</strong>.<br />
Elle travaille comme<br />
cheffe de clinique<br />
suppléante au service<br />
de psychiatrie pour<br />
enfants et adolescents des Services<br />
psychiatriques universitaires (SPU) de<br />
Berne. Actuellement, elle suit des<br />
études par correspondance en Global<br />
Health Policy à la London School of<br />
Hygiene and Tropical Medicine<br />
(LSHTM) à l’Université de Londres.<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 51
mediservice<br />
Boîte aux lettres<br />
Qui paie en cas<br />
de dommage?<br />
Lors d’un déménagement,<br />
il n’est pas rare qu’il y ait<br />
de la casse. Mais qui est<br />
responsable lorsque des<br />
dommages surviennent à cause<br />
de meubles mal sanglés, de manipulations<br />
un peu brusques ou de<br />
maladresses?<br />
Les entreprises de déménagement ont<br />
légalement le droit d’inclure dans leur<br />
contrat des exclusions qui les dégagent<br />
de toute responsabilité pour des biens<br />
endommagés dans certaines situations.<br />
Voici quelques points auxquels vous<br />
devez prêter attention pour que votre<br />
déménagement se déroule au mieux.<br />
Il est préférable de transporter<br />
soi-même les objets qui ont une grande<br />
valeur financière ou sentimentale, par<br />
exemple un vase précieux ou le cadeau<br />
d’un ami. Vous éviterez ainsi les mauvaises<br />
surprises. Si ce n’est pas possible,<br />
photographiez-les et faites-les estimer.<br />
De manière générale, il est recommandé<br />
de prendre en photo tous les meubles et<br />
les objets de valeur avant le déménagement.<br />
Vous aurez ainsi une preuve des<br />
éventuels dommages causés pendant le<br />
déménagement.<br />
Contactez immédiatement l’entreprise<br />
de déménagement si vous constatez<br />
des dommages pendant le déménagement.<br />
Ne signez le rapport de travail ou la<br />
quittance que si les dommages reconnus<br />
par l’entreprise de déménagement y<br />
figurent. Si celle-ci ne les reconnaît pas,<br />
attendez avant de régler la somme due.<br />
Vous pouvez convenir de déduire<br />
le montant du dommage – à condition<br />
que celui-ci soit reconnu directement<br />
après la fin de l’intervention et chiffrable<br />
– de la somme totale et de ne payer que<br />
la différence. Là aussi, une mention doit<br />
apparaître sur la quittance.<br />
Faute d’accord, une réclamation en<br />
bonne et due forme (documentation par<br />
écrit des dommages) doit être établie.<br />
Les dommages doivent être signalés<br />
à l’entreprise par courrier recommandé<br />
au plus tard deux à trois jours après le<br />
déménagement, peu importe que vous<br />
les ayez découverts pendant ou après.<br />
Joignez à votre lettre des photos à titre<br />
de preuve et une estimation des coûts.<br />
Dans le cas d’un forfait, il appartient<br />
à l’entreprise de déménagement de<br />
procéder à un calcul précis de l’offre<br />
(éventuellement grâce à une visite sur<br />
place). S’il n’y a pas de visite, vos indications<br />
sont déterminantes et doivent<br />
correspondre à la réalité, faute de quoi<br />
vous auriez à supporter les éventuels<br />
frais supplémentaires.<br />
Si une offre en fonction du travail<br />
fourni (taux horaire) a été établie, vous<br />
devez vous acquitter des heures réellement<br />
effectuées – à condition que les<br />
accords contractuels (p. ex. le nombre de<br />
collaborateurs ou la taille du camion)<br />
aient été respectés.<br />
AXA-ARAG<br />
AXA-ARAG propose aux membres<br />
de mediservice une assurance de<br />
protection juridique à des conditions<br />
avantageuses.<br />
Si vous avez des questions, n’hésitez<br />
pas à vous adresser à votre interlocuteur<br />
chez mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
par téléphone au 031 350 44 22,<br />
ou par e-mail à l’adresse suivante:<br />
info@mediservice-<strong>asmac</strong>.ch.<br />
Leo Loosli,<br />
juriste, spécialisé en droit des<br />
contrats, en droit successoral,<br />
en droit de la famille et en droit<br />
des personnes chez AXA-ARAG<br />
Photos: màd<br />
52<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
Rachat dans la caisse de pension.<br />
Toutes voiles dehors pour votre<br />
capital de prévoyance.<br />
Il nous tient à cœur d’assurer l’avenir financier<br />
des prestataires médicaux.<br />
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pension offrent plusieurs avantages: le capital<br />
supplémentaire investi génère des prestations<br />
de vieillesse sensiblement supérieures, et vous<br />
bénéficiez en parallèle d’allègements fiscaux.<br />
Le montant de rachat versé évoluera de manière<br />
extrêmement avantageuse pour vous – nous y<br />
veillons avec une rémunération attrayante, afin<br />
que votre capital de prévoyance navigue toutes<br />
voiles dehors. Chez nous, votre prévoyance est<br />
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des médecins assistant(e)s et chef(fe)s de clinique (<strong>asmac</strong>).<br />
T +41 31 560 77 77, F +41 31 560 77 88<br />
info@medpension.ch, www.medpension.ch
mediservice<br />
Aussi vite<br />
que possible<br />
Le temps de réaction peut être décisif dans bien<br />
des circonstances de la vie, et pas seulement lorsque nous faisons du sport.<br />
Tous les jours, nous vivons des situations où nous devons donner<br />
le change sans tergiverser ni nous appesantir. Mais pourquoi est-il si important<br />
de réagir vite et bien? Et pouvons-nous nous améliorer?<br />
Antonia Bundi, PhD, dipl. ès sc. nat. EPF (sciences du mouvement)<br />
Photo: Getty Images<br />
54<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
A<br />
vos marques, prêts, partez! Le<br />
signal de départ d’un 100 m<br />
est un exemple éclatant de<br />
réaction presque instantanée:<br />
à peine le coup de feu a-t-il retenti que les<br />
sprinters, délaissant les starting-blocks,<br />
s’élancent sur la piste. Chez ces athlètes,<br />
le temps de réponse se calcule en millièmes<br />
de seconde (entre 130 et 140 millièmes).<br />
En dessous de 100 millièmes de<br />
seconde, on parle de faux départ, car la<br />
science exclut qu’un être humain puisse<br />
réagir aussi vite.<br />
Agir avec adéquation<br />
<strong>No</strong>tre réactivité se définit par notre aptitude<br />
à répondre à des stimulations en temps<br />
donné. Dans de nombreuses disciplines<br />
sportives, notamment les sports de ballon,<br />
la vitesse de réaction est décisive pour réaliser<br />
de bonnes performances. Il faut savoir<br />
adapter sa vélocité et sa trajectoire au<br />
jeu. Au volley-ball ou au tennis, si l’on veut<br />
rester dans le coup, mieux vaut se trouver<br />
près de la balle ou du ballon. Et lorsque<br />
l’on pratique le cyclisme ou le ski, on apprend<br />
à improviser rapidement en fonction<br />
de la configuration du terrain. Mais<br />
célérité et vivacité sont aussi des atouts<br />
dans la vie quotidienne: un esprit alerte<br />
nous garde de bien des mésaventures, que<br />
ce soit pour cuisiner, faire le ménage, jardiner,<br />
conduire, etc., où un simple moment<br />
d’inattention peut se solder par de<br />
fâcheuses conséquences ... Une chute ou<br />
un accident sont si vite arrivés!<br />
Traitement du stimulus par<br />
l’organisme<br />
Les nerfs jouent un rôle central dans ce<br />
que nous appelons les réactions. Pour<br />
présenter les choses de manière schématique,<br />
un signal est perçu par l’un de nos<br />
cinq sens – la vue, l’ouïe, l’odorat, le toucher<br />
ou le goût – et agit comme un stimulus.<br />
Si nous revenons à notre exemple du<br />
sprint et du coup de feu de départ, le signal<br />
acoustique est transmis au système nerveux<br />
central (cerveau et moelle épinière)<br />
par influx nerveux pour y être traité. C’est<br />
là qu’est élaborée la réponse à la stimulation,<br />
avant d’être communiquée aux muscles<br />
correspondants pour qu’ils s’activent.<br />
Chez les sprinters, c’est le moment où ils et<br />
elles s’élancent des starting-blocks.<br />
réactivité. Quiconque souhaite rester autonome<br />
et en forme le plus longtemps possible<br />
a intérêt à entraîner son équilibre et<br />
sa force, chose qu’il est fort heureusement<br />
possible de faire à tout âge. Car une musculature<br />
solide est indispensable à une<br />
bonne capacité de réaction, elle-même<br />
essentielle pour éviter les accidents et<br />
autres mésaventures. Rappelons que notre<br />
masse musculaire diminue après 50 ans, à<br />
moins que nous y travaillions activement.<br />
Des séances de musculation d’une demi-heure<br />
chacune à raison de deux fois<br />
par semaine permettent déjà d’obtenir de<br />
très bons résultats.<br />
Saisir toutes les occasions<br />
pour s’exercer<br />
Une bonne capacité de réaction a donc<br />
pour corollaire une force musculaire suffisante.<br />
Toutefois, si vous ne visez pas les<br />
prochains Jeux olympiques, vous pouvez<br />
tout à fait vous contenter des activités de<br />
la vie quotidienne ou des sports de loisirs<br />
pour travailler votre réactivité. L’objectif<br />
n’est pas uniquement d’avoir la rapidité de<br />
l’éclair, mais aussi d’agir en adéquation<br />
avec la situation. Courir sur des sentiers<br />
forestiers inégaux ou le lit d’une rivière asséchée<br />
peut constituer un bon entraînement.<br />
Les jeux d’attrape et jeux de balle<br />
sont des alternatives ludiques. A quand<br />
remonte votre dernière partie de badminton,<br />
de ping-pong ou de baby-foot? Ou<br />
votre dernière bataille de boules de neige?<br />
L’alcool émousse notre capacité<br />
de réaction<br />
Sachez que la consommation d’alcool n’affecte<br />
pas seulement notre attention, notre<br />
concentration, notre jugement et notre<br />
sens critique, mais aussi notre temps de<br />
réponse, qui se verra réduit en fonction<br />
des quantités ingérées. Avec un taux d’alcoolémie<br />
de 0,8 ‰ dans le sang, le temps<br />
de réaction est ralenti de 30 à 50 % par rapport<br />
à celui d’une personne sobre.<br />
Cet article est publié avec l’aimable autorisation<br />
du magazine clientèle CARE de CONCORDIA.<br />
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et CONCORDIA<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong> entretient<br />
une étroite collaboration avec<br />
l’assureur-maladie et de prévoyance<br />
CONCORDIA depuis de nombreuses<br />
années. En votre qualité de membres<br />
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qui comprend notamment notre<br />
vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 55
mediservice<br />
Tremblements<br />
de terre: un danger<br />
sous-estimé<br />
Les tremblements de terre sont étonnamment<br />
fréquents en Suisse – et capables de provoquer des dommages immenses.<br />
La plupart des secousses étant à peine perceptibles, il s’agit<br />
néanmoins d’un risque souvent sous-estimé. Tout comme ses potentielles<br />
conséquences. La couverture d’assurance est bien souvent insuffisante<br />
dans ces situations. Un test réalisé avec le radar à tremblements de terre met<br />
en lumière le degré de risque dans chaque région.<br />
Katrin Schnettler Ruetz, Senior Content Strategist, Zurich Compagnie d'Assurances SA<br />
Les tremblements de terre constituent<br />
un risque réel, comme le<br />
montrent les récents événements<br />
en Turquie, au Maroc et<br />
en Syrie. En Suisse aussi, les tremblements<br />
de terre sont étonnamment fréquents:<br />
le Service Sismologique Suisse<br />
(SED) enregistre en moyenne de 1000 à<br />
1500 séismes par an en Suisse et dans les<br />
pays voisins. Seuls quelques-uns d’entre<br />
eux sont suffisamment puissants pour être<br />
ressentis – on en recense en moyenne 10<br />
à 20 par an. Le tremblement de terre du<br />
22 mars <strong>2023</strong> près de Porrentruy dans le<br />
canton du Jura en fait partie: avec une magnitude<br />
de 4,3 sur l’échelle de Richter, il a<br />
été largement ressenti dans la région.<br />
Tremblements de terre: un risque<br />
plus élevé dans le Valais<br />
Selon le SED, l’aléa sismique en Suisse<br />
reste modéré: le Valais est la zone la plus<br />
exposée à ce risque, suivie par Bâle, les<br />
Grisons, Saint-Gall dans la vallée du Rhin,<br />
la Suisse centrale et le reste de la Suisse.<br />
«Il n’y a pas en Suisse de régions échappant<br />
à l’aléa sismique», peut-on lire sur le<br />
site Internet du SED.<br />
Image: Adobe Stock<br />
56<br />
5/23 vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong>
mediservice<br />
Des conséquences plus lourdes<br />
dans les villes<br />
L’aléa sismique décrit la probabilité qu’un<br />
séisme se produise. Le risque sismique indique<br />
quant à lui les potentielles répercussions<br />
humaines et matérielles d’un séisme,<br />
ainsi que les risques financiers correspondants.<br />
Bâle, Genève, Zurich, Lucerne et<br />
Berne sont les villes où le risque sismique<br />
est le plus élevé selon le SED. En effet, ces<br />
cinq villes abritent sur un espace relativement<br />
restreint une large population qui<br />
serait touchée par un tremblement de<br />
terre. De plus, on trouve dans ces agglomérations<br />
de multiples bâtiments, souvent<br />
situés sur un sol meuble qui amplifie les<br />
ondes sismiques.<br />
Photo: màd<br />
Le séisme catastrophique<br />
de Sierre en 1946<br />
Même si la plupart des séismes sont faibles,<br />
on peut s’attendre à un séisme d’une magnitude<br />
d’environ 5 tous les 8 à 15 ans; les<br />
dommages sont alors considérables. Le<br />
dernier tremblement de terre de cette magnitude<br />
a été enregistré en 1991 près de Vaz<br />
dans les Grisons. En Suisse et dans les pays<br />
voisins, un tremblement de terre catastrophique<br />
se produit en moyenne tous les 50<br />
à 150 ans. En 1946, c’est Sierre (Valais) qui a<br />
connu un séisme dévastateur de magnitude<br />
5,8. Au total, quatre personnes sont<br />
mortes et plus de 3500 bâtiments ont été<br />
endommagés. Le montant des dommages<br />
s’élevait à plus de 26 millions de francs<br />
suisses, comme l’indique une brochure<br />
d’information du SED.<br />
Des calculs plus précis avec le<br />
nouveau modèle<br />
Depuis <strong>2023</strong>, la Suisse dispose d’un modèle<br />
du risque sismique qui permet de calculer<br />
plus précisément les conséquences<br />
des tremblements de terre. Selon ce modèle,<br />
le séisme de Sierre aurait aujourd’hui<br />
des effets beaucoup plus substantiels: il<br />
faudrait s’attendre à une cinquantaine de<br />
morts, des milliers de sans-abri et des milliards<br />
de francs de dommages directs aux<br />
bâtiments. Cet exemple en est la preuve<br />
impressionnante: les tremblements de<br />
terre sont la catastrophe naturelle présentant<br />
les plus grands risques. Risques pourtant<br />
sous-estimés en Suisse.<br />
Une couverture d’assurance<br />
insuffisante<br />
Si un tremblement de terre entraînant des<br />
dommages aux bâtiments venait à se reproduire,<br />
la couverture d’assurance serait<br />
malheureusement insuffisante en Suisse,<br />
avec des différences en fonction des cantons.<br />
En règle générale, les assurances<br />
bâtiment ne prennent pas en charge, ou<br />
seulement en toute petite partie, les dommages<br />
éventuels causés par un tremblement<br />
de terre. Le Pool suisse des assurances<br />
cantonales des bâtiments pour<br />
la cou verture contre les tremblements de<br />
terre, auquel la majorité des cantons appartiennent,<br />
ne dispose que de 2 milliards<br />
de francs pour les cas de sinistre – la valeur<br />
des bâtiments assurée est d’environ trois<br />
mille milliards de francs.<br />
Analyse en ligne: votre lieu<br />
d’habitation est-il sûr?<br />
Avec le radar des dangers naturels, vous<br />
pouvez découvrir le risque de tremblement<br />
de terre ou autre catastrophe naturelle<br />
(hautes eaux ou tempêtes, par<br />
exemple) à un endroit précis. Il suffit pour<br />
cela d’indiquer et de confirmer l’adresse<br />
souhaitée – le résultat apparaît ensuite<br />
instantanément.<br />
Une assurance complémentaire<br />
pour une meilleure protection<br />
Les propriétaires de bâtiments qui souhaitent<br />
une meilleure protection contre le<br />
risque de tremblement de terre peuvent<br />
souscrire une assurance complémentaire<br />
correspondante. Dans le canton de Zurich,<br />
les propriétaires de maison sont automatiquement<br />
couverts contre les tremblements<br />
de terre. Mais ici aussi, l’indemnisation de<br />
l’ensemble des dommages causés aux bâtiments<br />
est limitée à 1 milliard de francs<br />
suisses. Cette somme ne suffirait vraisemblablement<br />
pas en cas de tremblement de<br />
terre dévastateur. Il vaut donc la peine de<br />
souscrire une assurance complémentaire<br />
dans le cadre de l’assurance bâtiment privée,<br />
même dans le canton de Zurich.<br />
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est sûr, rendez-vous sur le site Internet<br />
du SED et consultez les cartes sur le<br />
potentiel de risque et de dommage.<br />
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vsao /<strong>asmac</strong> <strong>Journal</strong> 5/23 57
Impressum<br />
Adresses de contact des sections<br />
N o 5 • 42 e année • Octobre <strong>2023</strong><br />
Editeur<br />
AG<br />
VSAO Sektion Aargau, Geschäftsstelle: lic. iur. Eric Vultier,<br />
Auf der Mauer 2, 8001 Zurich, vultier@schai-vultier.ch,<br />
tél. 044 250 43 23, fax 044 250 43 20<br />
mediservice vsao-<strong>asmac</strong><br />
Bollwerk 10, case postale, 3001 Berne<br />
Tél. 031 350 44 88<br />
journal@<strong>asmac</strong>.ch, journal@vsao.ch<br />
www.<strong>asmac</strong>.ch, www.vsao.ch<br />
Sur mandat de l’<strong>asmac</strong><br />
Rédaction<br />
Regula Grünwald (rédactrice en chef),<br />
Maya Cosentino, Kerstin Jost, Fabian Kraxner,<br />
Bianca Molnar, Patricia Palten, Léo<br />
Pavlopoulos, Lukas Staub, Tharshika<br />
Thavayogarajah, Anna Wang<br />
Comité directeur <strong>asmac</strong><br />
Angelo Barrile ( président), <strong>No</strong>ra Bienz<br />
(vice- présidente), Severin Baerlocher,<br />
Christoph Bosshard (invité permanent),<br />
Clara Ehrenzeller (swimsa), Marius Grädel-<br />
Suter, Richard Mansky, Gert Printzen,<br />
Svenja Ravioli, Patrizia Rölli, Martin Sailer,<br />
Jana Siroka,<br />
Impression et expédition<br />
Stämpfli SA, entreprise de communication,<br />
Wölflistrasse 1, 3001 Berne, tél. 031 300 66 66,<br />
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Maquette<br />
Oliver Graf<br />
Illustration de la page de couverture<br />
Stephan Schmitz<br />
Annonces<br />
Zürichsee Werbe AG, Fachmedien,<br />
Markus Haas, Laubisrütistrasse 44, 8712 Stäfa<br />
Tél. 044 928 56 53<br />
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Tirage<br />
Exemplaires imprimés: 23 000<br />
Certification des tirages par la REMP/FRP<br />
<strong>2023</strong>: 21 648 exemplaires<br />
Fréquence de parution: 6 numéros par année<br />
L’abonnement est inclus dans la contribution<br />
annuelle pour les membres de l’<strong>asmac</strong><br />
ISSN 1422-2086<br />
L’édition n o 6/<strong>2023</strong> paraîtra en<br />
décembre <strong>2023</strong>. Sujet: Sauvetage.<br />
© <strong>2023</strong> by <strong>asmac</strong>, 3001 Berne<br />
Printed in Switzerland<br />
BL/BS<br />
VSAO Sektion beider Basel, Geschäftsleiterin und Sekretariat:<br />
lic. iur. Claudia von Wartburg, Advokatin, Hauptstrasse 104,<br />
4102 Binningen, tél. 061 421 05 95, fax 061 421 25 60,<br />
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BE VSAO Sektion Bern, Schwarztorstrasse 7, 3007 Berne, tél. 031 381 39 39,<br />
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D r Pierrick Campanini,<br />
FMH Médecine interne générale,<br />
Centre médical Eaux-Vives, Genève<br />
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