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Lettre d'info n°34

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LES AMIS FRANÇAIS DE NEVE SHALOM ~ WAHAT AS-SALAM<br />

Secrétariat : 37 rue de Turenne 75003 Paris<br />

Tél : 01 42 71 46 32<br />

e-mail : amis.francais@nswas.info<br />

LETTRE D’INFORMATION N° 34 15 juin 2020<br />

Cette lettre d’information a été élaborée à partir de trois courriers reçus du Village, tous centrés sur<br />

l’actualité pendant la pandémie Covid-19.<br />

1 - La communauté de NSWAS à l’heure de la crise du coronavirus<br />

1-1 Situation de l’Ecole Primaire<br />

Comme dans tous les établissements scolaires du pays, les enseignants de l'Ecole Primaire de NSWAS<br />

travaillent conformément aux instructions du<br />

Ministère de l'Éducation.<br />

L’apprentissage à distance a été mis en place pour<br />

toutes les classes de l'Ecole. Désormais, les enfants<br />

apprennent en ligne et nous nous réjouissons qu’ils<br />

gardent le contact avec leurs amis de classe et qu’ils<br />

prennent l’habitude d’apprendre à distance tout en<br />

voyant leurs professeurs.<br />

Cinq familles n'ont pas d'ordinateur leur permettant<br />

de participer à l’enseignement en ligne. C’est<br />

pourquoi l'Ecole s'est engagée à fournir aux familles<br />

un ordinateur portable que l'enfant pourra utiliser<br />

pendant cette période et qui sera restitué à l’Ecole<br />

Reem Nashef, codirectrice de l’Ecole Primaire<br />

après la crise.<br />

L’accompagnement personnel des élèves est très important. Aussi les professeurs ont décidé d’appeler au<br />

téléphone chaque enfant au moins trois fois par semaine, ce qui permet aux élèves d’exprimer ce qu’ils<br />

ressentent et de consolider le rapport de confiance qu’ils ont avec leur professeur. Malheureusement, nous<br />

savons que certains élèves (boursiers ou non) doivent affronter des problèmes liés à des difficultés<br />

familiales (parents divorcés, famille monoparentale, parents au chômage,...), l'administration de l'Ecole<br />

contacte alors les familles pour voir comment les aider.<br />

A coté de ces situations difficiles et bouleversantes, nous voyons parfois de belles choses, en particulier des<br />

exemples étonnants de solidarité parmi la communauté des parents d’élèves. Depuis que nous sommes<br />

entrés dans cette crise, deux mères, une juive et une arabe, ont créé un «groupe-internet» pour les parents<br />

d’élèves, afin de connecter la communauté scolaire et la tenir informée.<br />

Nous sommes fiers de noter que ces deux mères sont d'anciennes stagiaires de l'École pour la Paix !<br />

1


Ce «groupe-internet» est très apprécié et nous voyons des parents et des enfants y ajouter des vidéos sur la<br />

vie à la maison, ce qui renforce les liens. Fidèles à l'éthique et à l'esprit de l'Ecole, tous communiquent à la<br />

fois en hébreu et en arabe. L'attachement des parents d’élèves pour le personnel enseignant s’est également<br />

manifesté en cette période difficile. Comme vous le savez, un certain nombre de professeurs qui ont la<br />

charge de matières spécifiques telles que la musique, la culture générale et d’autres activités para-scolaires<br />

ne sont pas payés par le Ministère de l’Education mais sont rémunérés par le Secteur Educatif du Village.<br />

Les parents ont insisté pour que ces enseignants, douze au total, ne se retrouvent pas en congé sans solde et<br />

continuent d’être payés avec les fonds qu’ils ont déjà versés.<br />

De leur côté, les enseignants juifs profitent de cette période pour approfondir leur connaissance de la<br />

langue arabe. C'est ce que l’Ecole souhaitait mettre en œuvre depuis longtemps dans le cadre d’un projet<br />

soutenu par une Fondation Italienne. Ces enseignants ont des cours deux fois par semaine grâce à un téléenseignement<br />

expérimental d’un mois renouvelable si satisfaisant.<br />

Grâce aux techniques de visio conférence,<br />

les élèves,dans leur classe,communiquent<br />

avec les enfants restés à la maison<br />

Les enseignants ont envoyé des messages amicaux aux enfants pour leur<br />

rappeler que les vacances commençaient et qu'ils espéraient faire bientôt la<br />

fête avec eux. La bibliothèque de l'Ecole est ouverte trois fois par semaine<br />

aux enfants de la communauté ; les enfants y entrent un par un. Cette<br />

initiative, organisée par Hezzi Shuster, responsable du Centre Spirituel,<br />

était attendue par les enfants du Village avec impatience.<br />

Le 3 mai, nous avons appris qu’après deux mois passés à la maison,<br />

certains enfants ont été autorisés à retourner à l’Ecole. Conformément au<br />

directives du Ministère de l’Education, les portes ont été ouvertes aux<br />

élèves de la 1 ère à la 3 ème année avec des conditions strictes .<br />

Le premier jour, environ la moitié des élèves est venue en classe. Malgré<br />

l’inquiètude, l’incertitude et l’ombre portée du Coronavirus, les enfants<br />

étaient excités d’être là et visiblement heureux de se retrouver.<br />

Il n’y a pas eu de « câlins », bien sûr, mais sous les masques<br />

beaucoup de sourires.<br />

1-2 Vivre la pandémie loin de son pays d’origine<br />

Message de deux stagiaires, Jaimie d'Allemagne et Anita d'Italie<br />

« Comment ressentons-nous le fait d'être dans un pays étranger en pleine crise de Covid-19 ?<br />

Neve Shalom~Wahat al-Salam, comme le reste d’Israël, est confronté à une situation que le monde n'a<br />

jamais connue. L'Ecole Primaire et la Crèche pour les plus jeunes sont fermées. Le Bureau des Visiteurs ne<br />

peut plus recevoir les groupes et la plupart des habitants du village travaillent à domicile pour éviter une<br />

nouvelle propagation du coronavirus.<br />

Nous, stagiaires et bénévoles du village, nous nous sentons affectées<br />

par les nouvelles et le développement de la situation dans nos pays<br />

respectifs, l’Allemagne et l’Italie, tout en vivant sous la stricte<br />

réglementation d'Israël. En tant qu'Européennes, nous sommes<br />

désormais confrontées à la suspicion et à des gestes de prudence<br />

lorsque nous rencontrons de nouvelles personnes en dehors du<br />

village. C'est un rappel constant de la situation dans nos pays<br />

d’origine et des inquiétudes qu’elle suscite dans le monde entier.<br />

Parfois, nous ressentons de l'hostilité, et comme un sentiment d'être<br />

Jaimie et Anita<br />

indésirables.<br />

2


En ce moment, il faut de l'empathie, du soutien et de la solidarité, qualités que l'on trouve facilement dans<br />

ce Village. En période de crise, nous recherchons naturellement le réconfort des choses familières et des<br />

personnes proches. Nous sommes loin de chez nous, en ces temps incertains ; la communauté de Neve<br />

Shalom~Wahat al-Salam nous offre autant de confort et de soutien que possible pour que nous nous<br />

sentions en sécurité et bien accueillies. Le frère d'Anita en Italie est malade du coronavirus et<br />

malheureusement deux membres âgés de sa famille en sont morts.<br />

Cet état d'urgence, auquel le monde entier est confronté en ce moment, n'est qu'un chapitre de notre<br />

expérience ici. Jusqu'à présent notre séjour à Neve Shalom~Wahat al-Salam a été extrêmement enrichissant<br />

et précieux. Nous espérons qu'à la fin de notre stage, nous serons en bonne santé et heureuses. Nos deux<br />

familles sont très reconnaissantes que nous soyons ici et sous la protection de la communauté NSWAS ».<br />

2- Bienvenue à l’« Hôtel Coronavirus »<br />

Noam Shuster<br />

Noam Shuster a grandi à Neve Shalom~Wahat al-<br />

Salam. Elle est comédienne, interprète. Elle se produit<br />

dans les trois langues : hébreu, arabe et anglais. Son<br />

humour est avant tout un humour politique qui nous<br />

invite à réfléchir sur la réalité du conflit et sur ce que<br />

vivent au quotidien juifs et arabes en Israël et en<br />

Palestine.<br />

Voici ce qu’elle nous dit de son séjour à « l’Hôtel<br />

Coronavirus ».<br />

« Ayant obtenu une bourse d’un an pour travailler mes comédies, j’ai fait mes valises en août dernier pour<br />

l’Université de Harvard. Mon année aux États-Unis se passait extrêmement bien. J'ai joué dans tout le pays<br />

aux côtés du célèbre comédien irano-américain Maz Jobrani. J'étais sur le point de présenter mon spectacle<br />

en mai prochain au Kennedy Center à Washington. C’est alors que la pandémie s’est déclarée. Cela a<br />

changé ma vie, toutes nos vies, pour toujours. Ce fut dans ma boîte mail une avalanche d’annulations et le<br />

Président de l’Université a ensuite annoncé la fermeture du campus.<br />

J'ai choisi de prendre le risque de rentrer chez moi, d'être proche de ma famille, même si cela signifiait que<br />

je devrais être mise en quarantaine pendant deux semaines à mon retour en Israël. Quatre jours après mon<br />

arrivée à la maison, j'ai commencé à développer des symptômes du Covid-19 et j’ai été hospitalisée à<br />

l’Hôpital Hadassah de Jérusalem. À ma sortie de l'hôpital il y a deux semaines, j'ai été emmenée à l'hôtel<br />

Dan à Jérusalem pour récupérer aux côtés d'autres patients Covid-19.<br />

J’ai trouvé que cet « Hôtel Coronavirus » était l’un des endroits les plus étranges au monde. Il était devenu<br />

un refuge pour des groupes de personnes les plus diverses et les plus inattendues que je n’avais jamais<br />

rencontrées : des Israéliens et des Palestiniens de tous les horizons, en train de se soigner pour guérir<br />

ensemble. Alors que dans le monde il faut pratiquer la distanciation sociale et apprendre à faire face à un<br />

sentiment d'isolement auquel nous ne sommes pas du tout habitués, nous étions tous enfermés ensemble,<br />

prenant soin les uns des autres avec une grande sollicitude.<br />

Néanmoins, comme je devais rester coincée là, malade, pendant un certain temps, je pensais que le moins<br />

que je pouvais faire était d'essayer de « faire quelque chose ». Et c’est ainsi que j'ai joué devant une foule<br />

d'environ 150 personnes dans le hall de l'hôtel. Je ne pouvais pas m'empêcher de penser à mes grands rêves<br />

de comédie en Amérique, alors que j'étais là, en train de raconter des blagues à des arabes et des juifs,<br />

contraints à résidence, qui toussaient à qui mieux mieux. Contrairement au climat que nous vivons dans le<br />

pays, il n’y avait aucune tension entre les malades dans l’ « Hôtel Coronavirus ».<br />

3


En général, les palestiniens sont perçus comme faisant peur et suspects. Ils doivent constamment prouver<br />

qu'ils méritent d'être traités sur un pied d'égalité, socialement et politiquement, tandis que les israéliens<br />

juifs -en particulier ceux d'origine européenne- jouissent d’importants privilèges.<br />

Et pourtant, dans l'hôtel, cette situation extrême a fait ressortir différentes «facettes» de personnes que je<br />

n'avais jamais rencontrées auparavant.<br />

Un jour, j'ai entendu les bribes d'une conversation entre deux jeunes gens, un juif religieux et un<br />

palestinien. Au début, je ne pouvais donner un sens qu'à quelques mots: «1948», «Palestine»,<br />

«Ashkenazim». Intriguée, je me suis rapprochée, juste à temps pour entendre le juif religieux raconter au<br />

palestinien comment, avant l'arrivée des immigrants européens en Israël, il n'y avait pas de séparation entre<br />

les juifs des pays arabes (Mizrahim) et les palestiniens et comment ils avaient l'habitude de partager<br />

l’espace.<br />

A l’hôtel, tous les soirs, les palestiniens et les juifs se réunissaient<br />

dans le hall pour discuter et jouer ensemble, la playlist alternant entre<br />

musique juive et musique arabe.<br />

Étais-je devenue folle ? Pourquoi a-t-il fallu une pandémie mondiale<br />

pour que nous nous traitions avec une compassion aussi radicale ?<br />

Pourquoi est-ce seulement grâce à cette menace extérieure partagée<br />

que nous arrivons à être responsables pour nous respecter et garantir<br />

le bien-être de chacun ?<br />

Pour être claire, les injustices à l'extérieur n'ont pas soudainement<br />

disparu. Alors que nous partageons en ce moment douleur et tragédie,<br />

j’ai réalisé qu’il ne fallait pas oublier de noter et de faire connaître les<br />

aspects positifs de cette situation si particulière.<br />

J'espère que quand tout sera fini, nous saurons en garder une trace en<br />

nous. »<br />

Noam Shuster et une amie palestinienne<br />

Texte de l’article : https://www.972mag.com/writer/noam-shuster/<br />

Video :https://edition.cnn.com/videos/world/2020/04/27/coronavirus-hotel-israel-noam-shuster-comedian-orig-mss.cnn<br />

3- Les activités du Village en 2019<br />

Pour vous tenir informés sur les activités des différentes structures<br />

éduactives de NSWAS en 2019, vous pouvez consulter le rapport sur<br />

le site du Village.<br />

Lien : https://www.wasns.org/report-2019-francais<br />

Nous pouvons également vous l’envoyer par mail<br />

Le Village et ses Institutions Educatives ont besoin de vos dons<br />

pour pouvoir fonctionner et rayonner<br />

Dons français : les reçus fiscaux sont envoyés pour la déduction fiscale de 66% dans la limite de 20% du revenu imposable.<br />

L'Association Française est habilitée à recevoir des legs.<br />

‣ Par chèque à l’ordre de NSWAS ou virement automatique sur le CCP de l’Association des Amis Français de NSWAS<br />

n° de compte : 20041 00001 1935318M020 clef RIP 60 La Banque Postale Paris<br />

‣ Par dons ponctuels ou réguliers en ligne<br />

https://www.helloasso.com/associations/les-amis-francais-de-neve-shalom-wahat-as-salam<br />

Tous les courriers sont à adresser à : Secrétariat NSWAS, 37 rue de Turenne, 75003 Paris<br />

Site du village : https://www.wasns.org/-oasis-de-paix-<br />

https://www.facebook.com/oasisdepaix<br />

Directeur de la publication : Dominique Nodet ISSN 2557-9932<br />

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