Boxoffice Pro n°457 – 29 novembre 2023
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N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
MAI JUIN PRODUCTIONS ET STUDIOCANAL PRESENTENT<br />
Par le réalisateur de<br />
MIA ET LE LION BLANC<br />
LE NOUVEAU FILM DE<br />
GILLES DE MAISTRE<br />
AVEC EMILY BETT RICKARDS LUMI POLLACK PAUL GREENE WAYNE BAKER KELLY HOPE TAYLOR LUCREZIA PINI UN FILM DE GILLES DE MAISTRE SCENARIO PRUNE DE MAISTRE MUSIQUE ORIGINALE ARMAND AMAR DIRECTEUR DE LA PHOTOGRAPHIE OLIVIER LABERGE 1 ER ASSISTANT REALISATION DAVID LEMAIRE SON STEPHANE ROY JEAN-PHILIPPE SAVARD STEPHANE BERGERON MONTAGE JULIEN REY DECORS RAYMOND DUPUIS<br />
PRODUCTEURS DELEGUES GILLES DE MAISTRE CATHERINE CAMBORDE PRODUCTEURS JONATHAN VANGER SYLVAIN PROULX MARCO COLOMBO MATTIA DELLA PUPPA PRODUCTRICES EXECUTIVES CAROLE VAILLANCOURT NICOLE SORIANO UNE CO-PRODUCTION CANADA-FRANCE MAI JUIN PRODUCTIONS STUDIOCANAL WISHING TREE PRODUCTIONS ADLER ENTERTAINMENT AVEC LA PARTICIPATION FINANCIERE DE LA SODEC QUEBEC CAVCO ET LA PARTICIPATION DE CANAL + CINE +<br />
AU CINÉMA LE 7 FÉVRIER<br />
© <strong>2023</strong> MAI JUIN PRODUCTIONS - STUDIOCANAL - WISHING TREE PRODUCTIONS - ADLER ENTERTAINMENT
ORGANISEZ VOS AVANT-PREMIÈRES<br />
LES DIMANCHES 10, 17 OU 24 DÉCEMBRE<br />
MANHATTAN OU CENTRAL PARK : CHOISISSEZ VOTRE AFFICHE<br />
Matériel disponible chez Distribution Service<br />
Matériel disponible chez Distribution Service<br />
LE 27 DÉCEMBRE AU CINÉMA<br />
MATÉRIEL DISPONIBLE<br />
UN FA DE 99’’ DES VITROPHANIES UN DOCUMENT<br />
AFCAE<br />
LIVRET D’ACTIVITÉS<br />
Matériel disponible chez Distribution Service<br />
Disponible au stock ou en téléchargement<br />
sur notre espace exploitants<br />
ARCADIA MOTION PICTURES LOKIZ FILMS NOODLES PRODUCTION LES FILMS DU WORSO PRÉSENTENT<br />
MON AMI ROBOT<br />
UN FILM DE PABLO BERGER<br />
Dossier pédagogique à disposition des<br />
Un kit flipbook et des coloriages<br />
D’APRÈS LE ROMAN GRAPHIQUE DE SARA VARON<br />
professeurs MONTAGE des FERNANDO écoles FRANCO SOUND DESIGNER sur FABIOLA notre ORDOYO SUPERVISION espace MUSICALE YUKO HARAMI exploitants<br />
MUSIQUE ORIGINALE ALFONSO DE VILALLONGA SUPERVISION DU COMPOSITING PATRICIA téléchargeables ANDRADES DIRECTION DE PRODUCTION JULIÁN LARRAURI sur DIRECTION notre DE L’ANIMATION espace BENOÎT FEROUMONT exploitants<br />
DIRECTION ARTISTIQUE JOSÉ LUIS ÁGREDA<br />
PRODUCTION ASSOCIÉE YUKO HARAMI COPRODUIT PAR SYLVIE PIALAT JÉRÔME VIDAL BENOÎT QUAINON PRODUCTION EXÉCUTIVE SANDRA TAPIA DIAZ PRODUIT PAR SANDRA TAPIA DIAZ IGNASI ESTAPÉ IBON CORMENZANA PABLO BERGER ÁNGEL DURÁNDEZ D’APRÈS LE ROMAN GRAPHIQUE DE SARA VARON<br />
ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR PABLO BERGER UNE PRODUCTION ARCADIA MOTION PICTURES ET LOKIZ FILMS EN COPRODUCTION AVEC NOODLES PRODUCTION ET LES FILMS DU WORSO EN ASSOCIATION AVEC ELLE DRIVER EN ASSOCIATION AVEC MAMA FILMS AVEC LA PARTICIPATION DE RTVE MOVISTAR+ CANAL+ CINE+<br />
AVEC LE SOUTIEN DE L’INSTITUTO DE LA CINEMATOGRAFIA Y DE LAS ARTES AUDIOVISUALES AVEC LE SOUTIEN DU DEPARTAMENT DE CULTURA DE LA GENERALITAT DE CATALUNYA AVEC LE SOUTIEN DE EURIMAGES AVEC LE SOUTIEN DU CENTRE NATIONAL DU CINÉMA ET DE L’IMAGE ANIMÉE<br />
EN ASSOCIATION AVEC LA BANQUE POSTALE IMAGE 15 AVEC LE SOUTIEN DE CREATIVE EUROPE MEDIA DISTRIBUTION FRANCE WILD BUNCH VENTES INTERNATIONALES ELLE DRIVER
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA<br />
ÉDUCATION AUX IMAGES<br />
DES RENCONTRES NATIONALES<br />
ENTRE DYNAMISME ET INQUIÉTUDE
La passion de l'éducation aux images<br />
J’ai toujours pensé que j'aurais adoré être prof. Mais franchement,<br />
que ce métier est difficile tant il réclame d’implication et de responsabilités.<br />
Toutes ces paires d’yeux, ces personnalités en évolution qui<br />
s’interrogent, chaque jour, sur leur avenir, leur rôle dans la société, et<br />
les enjeux de leur monde. Quoi de mieux que de voyager de la salle de<br />
classe à la salle de cinéma, qui est déjà en soi une expérience ; partager<br />
ses opinions en est encore une autre, et ce, avant même d’avoir décrypté<br />
l'œuvre, étudié ses auteurs ou son contexte. Tous ces apprentissages<br />
modèlent les citoyens de demain, les protègent de la désinformation, de<br />
l’afflux d’images, de commentaires, de notes… aiguisent leurs esprits.<br />
Pour que cette magie opère, n’oublions pas les énergies folles deployées<br />
par chacun des maillons, les enseignants, les écoles, les cinémas, les<br />
institutions et les associations. L'Archipel des Lucioles, qui les a rassemblés<br />
lors de ses rencontres nationales, nous le rappelle !<br />
Finalement, je ne sais pas si j’aurais eu l'énergie et la force d’être prof,<br />
mais merci à eux de continuer à croire, malgré les difficultés, en la<br />
transmission, et surtout celle du cinéma.<br />
Marion Delique<br />
. ACTUALITÉS<br />
Mouvements chez Kinovista et Pyramide 6<br />
Le Festival de Clermont-Ferrand s’adapte à ses moyens 7<br />
. À LA UNE<br />
Éducation aux images<br />
Les Rencontres de l’Archipel des Lucioles 8<br />
Une table ronde au Cinemed 12<br />
. INTERNATIONAL<br />
Le cinéma africain revendique sa place sur la scène mondiale 17<br />
Rencontre avec Benjamin Reyntjes, Pathé BC Afrique 18<br />
. DISTRIBUTION<br />
Diaphana cultive la diversité pour son line-up 2024 20<br />
. NUMÉRIQUE<br />
Rencontre avec Justine Ryst, YouTube France 22<br />
. EXPLOITATION<br />
Kinepolis acquiert le cinéma de Béziers 24<br />
Clap de fin pour<br />
Le Bretagne et le Gaumont Marignan de Paris 25<br />
10 ans de vie associative à Cucuron 26<br />
CGR a ouvert son multiplexe de Castres 27<br />
. INSTITUTIONNEL<br />
CDACi/CNACi 30<br />
L’agenda de la profession 30<br />
Crédits page 3 : ©Archipel des lucioles - Christina Perez Tarkowska<br />
La Rédaction<br />
JULIEN MARCEL<br />
Directeur de la<br />
publication<br />
MARION DELIQUE<br />
Rédactrice en chef<br />
AYSEGÜL ALGAN<br />
Journaliste<br />
CÉCILE VARGOZ<br />
Journaliste<br />
TANGUY COLON<br />
Journaliste<br />
SLIM MRAD<br />
Journaliste<br />
PHILIPPE COSQUERIC<br />
Infographiste<br />
est une publication de<br />
@<strong>Boxoffice</strong>France<br />
@<strong>Boxoffice</strong>_fr<br />
@boxofficefr<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> France<br />
N°ISSN : 2740-3335<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €,<br />
c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532 LEVALLOIS-PERRET<br />
CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal<br />
à parution<br />
Directeur de la publication<br />
Julien Marcel / julien@boxoffice.com<br />
Rédactrice en chef Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com<br />
Rédacteurs Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,<br />
Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,<br />
Tanguy Colon / tanguy.colon@boxoffice.com,<br />
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Jules.dreyfus@webedia-group.com<br />
Base de données Films guillaume.martin@boxoffice.com<br />
Publicité / Base de données distributeurs<br />
Pauline Luigi / pauline.luigi@boxoffice.com<br />
Caroline Roux / caroline.roux@webedia-group.com<br />
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Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,<br />
Maquette / Infographie<br />
Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com<br />
Impression SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal<br />
4 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
AU CINÉMA LE 13 DÉCEMBRE
ACTUALITÉS<br />
Napoléon s’empare de<br />
l’Arc de Triomphe<br />
Sony Pictures Entertainment France a déployé les<br />
grands moyens pour promouvoir la sortie du film<br />
consacré à Bonaparte. Mi-<strong>novembre</strong>, la filiale française<br />
du studio a dévoilé une vidéo dans laquelle l’Arc de<br />
Triomphe est recouvert par une gigantesque affiche<br />
de Napoléon. Ce procédé, baptisé digital urban content,<br />
a été réalisé en 3D par Busterwood, qui avait déjà<br />
collaboré avec Metropolitan pour Hunger Games : La<br />
Ballade du serpent et de l’oiseau chanteur. « Nous voulions<br />
annoncer la grandeur de Napoléon », a expliqué l’agence<br />
créative, à propos du clip qui a généré plus de 4,5<br />
millions de vues sur les réseaux sociaux. En salles depuis<br />
le 22 <strong>novembre</strong>, Napoléon, réalisé par Ridley Scott et<br />
mettant en scène Joaquin Phoenix, Vanessa Kirby et<br />
Tahar Rahim, a déjà enregistré plus de 660 000 entrées.<br />
Cécile Tignon<br />
rejoint Kinovista<br />
La société créée en 2007 par<br />
Charles-Evrard Tchekhoff renforce<br />
son équipe des ventes avec l’arrivée<br />
de Cécile Tignon en qualité de<br />
programmatrice. Cette dernière<br />
officiait depuis fin 2019 comme<br />
responsable de la programmation<br />
chez Bodega, poste qu’elle avait également occupé<br />
chez Épicentre entre 2013/2014. Elle avait commencé<br />
sa carrière en 2000 chez Mars Films puis Studiocanal,<br />
bifurquant ensuite vers l’exploitation comme directrice<br />
du Studio de Grasse (Var) de 2010 à 2012. Après son<br />
passage chez Épicentre et avant d’intégrer Bodega,<br />
Cécile Tignon avait travaillé comme cheffe de publicité<br />
chez Silenzio. Chez Kinovista, elle prend la suite<br />
de Marie Demart, qui travaillait comme programmatrice<br />
indépendante.<br />
cecile.tignon@kinovista.com<br />
01 44 59 60 15 / 06 61 53 31 71<br />
©jean luc mege photographies 2021/FNCF<br />
Pathé UK arrête son activité distribution cinéma<br />
au Royaume-Uni<br />
Anne-Cécile Rolland<br />
rejoint Pyramide<br />
The Great Escaper de Oliver Parker, qui réunit Michael Caine et<br />
Glenda Jackson, est la dernière coproduction et sortie dans<br />
les salles britanniques de Pathé UK. La date de sortie française<br />
reste encore à confirmer.<br />
©Leonine<br />
La filiale britannique de Pathé cessera les activités de<br />
sa division distribution cinéma d'ici la fin de l’année<br />
pour se concentrer sur le développement et la production<br />
de séries télévisées, sous la supervision de la<br />
directrice générale Faith Penhale. Cameron McCracken,<br />
responsable du cinéma chez Pathé UK, prend sa retraite<br />
mais restera impliqué dans plusieurs projets en cours<br />
<strong>–</strong> dont le biopic consacré à Alexander McQueen <strong>–</strong>,<br />
sachant que les projets de films en langue anglaise<br />
seront désormais menés du siège parisien de Pathé.<br />
Créé en 2000, Pathé UK a donné naissance à un<br />
line-up riche et varié sous la direction de Cameron<br />
McCracken. Parmi ses plus grands succès, notamment<br />
dans les salles britanniques, figurent Slumdog Millionaire<br />
de Danny Boyle (2008), La Dame de fer de Phyllida<br />
Lloyd (2011), Judy de Rupert Goold (2019), mais<br />
aussi 127 heures, toujours de Danny Boyle (2010),<br />
Suffragette de Sarah Gavron (2015) et Florence Foster<br />
Jenkins de Stephen Frears (2016).<br />
À partir de février 2024, Anne-<br />
Cécile Rolland est la nouvelle<br />
chargée de la prospection et<br />
responsable des acquisitions pour<br />
Pyramide Distribution et Pyramide<br />
International. Après avoir été<br />
directrice de distribution chez<br />
Pretty Pictures puis chez Condor, celle qui était, depuis<br />
2019, responsable du fonds d’aide pour la fiction pour<br />
la Région Bretagne est « heureuse de revenir dans le<br />
secteur de la distribution, dans une société solide et<br />
cinéphile comme Pyramide, au poste clef des acquisitions,<br />
plus que jamais stratégique dans le monde actuel ». De<br />
leur côté, Éric Lagesse, PDG, et Roxane Arnold,<br />
directrice de la distribution, se réjouissent d’accueillir<br />
Anne-Cécile Rolland, « dont le talent et le professionnalisme<br />
ne sont plus à démontrer. Avec ce recrutement,<br />
nous souhaitons réaffirmer notre place et nos ambitions<br />
en tant que distributeur indépendant, aux côtés des autres<br />
sociétés du Dire, à une époque où le cinéma d’auteur<br />
doit plus que jamais être défendu ».<br />
Elle remplace Christine Ravet, qui quitte Pyramide<br />
en cette fin d’année, après plus de 20 ans en charge<br />
des acquisitions des films étrangers.<br />
En image<br />
©Julien Panié<br />
Madame de Sévigné<br />
d’Isabelle Brocard<br />
15 ans après son premier film Ma compagne de nuit, la<br />
cinéaste est de retour avec un drame historique sur l’une des<br />
plus célèbres épistolières françaises. C’est Karin Viard qui<br />
incarne la marquise de Sévigné, plongée dans une relation<br />
aussi fusionnelle que dévastatrice avec sa fille Françoise,<br />
campée par Ana Girardot. Noémie Lvovsky et Cédric Kahn<br />
figurent également au générique du film présenté en avantpremière<br />
au Festival d’Angoulême. <strong>Pro</strong>duit par Michael<br />
Gentile (The Film), Madame de Sévigné sortira le 28 février,<br />
distribué par Ad Vitam pour le compte d’Orange Studio.<br />
6 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
Le festival de Clermont-Ferrand s’adapte à ses moyens<br />
« Une édition 2024 singulière » : voici ce que<br />
promet le festival du court métrage, au<br />
vu des aménagements prévus pour pallier<br />
la baisse drastique de la subvention de la<br />
Région Auvergne-Rhône-Alpes.<br />
La manifestation maintient sa prochaine édition, datée<br />
du 2 au 10 février 2024, mais s’adapte aux contraintes<br />
d’une coupe de plus de la moitié du soutien régional<br />
<strong>–</strong> annoncée en mai dernier, alors que les dépenses de<br />
l'édition <strong>2023</strong> avaient déjà été engagées. Parmi les<br />
changements, une programmation « ajustée » passe la<br />
sélection nationale de 12 à 10 programmes, et l’internationale,<br />
de 14 à 12. Et ce malgré le nombre record<br />
de films inscrits à l’édition 2024 : plus de 9 400. « Un<br />
chiffre largement en hausse par rapport à l’an dernier<br />
(+14 %), qui prouve que Clermont attire toujours autant<br />
les talents du monde entier et réaffirme sa place de premier<br />
festival de cinéma dédié à l’émergence internationale »,<br />
notent les organisateurs.<br />
Par ailleurs, les tarifs sont revus à la hausse : de 4 € à 4,50 €<br />
le billet à l’unité, et de 35 € à 40 € le carnet de 15 billets<br />
(dont le tarif n'avait pas évolué depuis 2013). Enfin, le<br />
festival a repensé ses supports de communication, mettant<br />
« en pause » son blog quotidien (actif depuis 2014) et<br />
dématérialisant son magazine Ça suit son court, qui<br />
annonce en amont toutes les grandes lignes du festival.<br />
Autant d’économies réalisées dans le souci d'assurer<br />
l’édition 2024, « et d'en conserver le sens », alors que de<br />
nombreuses voix prennent le relais pour porter des<br />
inquiétudes bien au-delà de Clermont-Ferrand. L’Agence<br />
Encore une salle comble à la scène de La Comédie, à Clermont-Ferrand, février <strong>2023</strong><br />
du court métrage souligne que « 4 programmes [supprimés],<br />
c’est 20 films, 20 cinéastes, 20 sociétés de production qui<br />
ne seront pas exposés au public, qui ne croiseront pas la<br />
route d’acheteurs ou de diffuseurs potentiels ». Et si, de<br />
son côté, la Société des réalisatrices et réalisateurs de<br />
films (SRF) estime que « le désengagement d'une collectivité<br />
peut mettre en péril l'existence même d'un festival<br />
<strong>–</strong> et avec elle l'émergence de jeunes réalisatrices et réalisateurs<br />
», le Syndicat des producteurs indépendants (Spi)<br />
rappelle que le Festival de Clermont est aussi « un acteur<br />
essentiel de diffusion de la culture auprès de tous les publics<br />
et particulièrement auprès des jeunes ».<br />
Enfin, l’ensemble de ces structures, réunies avec d’autres<br />
comme le Carrefour des festivals au sein du Regroupement<br />
des organisations du court (le Roc) ont tenu à apporter<br />
leur soutien « à tous les festivals français en souffrance.<br />
L’inflation des coûts, les déficits creusés par les dépenses<br />
sanitaires et l’absence de plan de relance pour ce secteur<br />
mettent un coup à des manifestations déjà fragiles et pourtant<br />
vitales pour la création et la diffusion de la culture. »<br />
©Camille Dampierre<br />
Ayşegül Algan<br />
La 6 e European<br />
Cinema Night se<br />
prépare<br />
Des salles du réseau Europa Cinemas<br />
proposeront des projections gratuites<br />
entre le 4 et le 8 décembre.<br />
Pour la 6 e année consécutive, Creative Europe<br />
Media, le programme de l'UE soutenant l’audiovisuel,<br />
et le réseau Europa Cinemas proposent “La<br />
Nuit du cinéma européen - Partager les histoires<br />
que nous aimons", soit des projections gratuites à<br />
travers l'Europe, du 4 au 8 décembre <strong>2023</strong>. L’idée<br />
est de rapprocher les citoyens autour d'une identité<br />
européenne commune, fondée sur la diversité,<br />
comme celle de son cinéma. Plus de 80 établissements<br />
du réseau Europa Cinemas participeront à<br />
cette édition, en sélectionnant chacun un film<br />
européen <strong>–</strong> qui peut être un film jeune public ou<br />
un classique <strong>–</strong>, certains proposant aussi des animations<br />
et rencontres.<br />
La première édition, en 2018, avait rassemblé 34<br />
cinémas. Le participation est passée à 54 en 2019,<br />
et n’a cessé d’augmenter les années suivantes jusqu’à<br />
85 pour <strong>2023</strong>. La nuit devrait toucher plus de<br />
10 000 cinéphiles.<br />
La programmation du Festival Télérama/Afcae<br />
La 26 e édition de la manifestation aura lieu du 17 au 23 janvier 2024.<br />
La sélection :<br />
Le Règne animal de Thomas Cailley / Studiocanal<br />
Le <strong>Pro</strong>cès Goldman de Cédric Kahn / Ad Vitam<br />
The Fabelmans de Steven Spielberg / Universal<br />
Les Feuilles mortes d’Aki Kaurismäki / Diaphana<br />
Les Herbes sèches de Nuri Bilge Ceylan / Memento<br />
Le Ciel rouge de Christian Petzold / Les Films du Losange<br />
Chien de la casse de Jean-Baptiste Durand / Bac<br />
Yannick de Quentin Dupieux / Diaphana<br />
L’Enlèvement de Marco Bellocchio / Ad Vitam<br />
L’Été dernier de Catherine Breillat / Pyramide<br />
Les Filles d’Olfa de Kaouther Ben Hania / Jour2Fête<br />
Linda veut du poulet ! de Chiara Malta et Sébastien<br />
Laudenbach / Gebeka<br />
Simple comme Sylvain de Monia Chokri / Memento<br />
Nostalgia de Mario Martone / ARP Sélection<br />
The Quiet Girl de Colm Bairéad / ASC<br />
Les 5 avant-premières :<br />
May December de Todd Haynes / ARP Sélection, sortie le 24/01<br />
La Zone d’intérêt de Jonathan Glazer / Bac, 31/01<br />
La Ferme des Bertrand de Gilles Perret / Jour2Fête, 31/01<br />
Daaaaaali ! de Quentin Dupieux / Diaphana, 7/02<br />
Green Border d’Agnieska Holland / Condor, 7/02<br />
Coup de cœur des -26 ans :<br />
Anatomie d’une chute de Justine Triet / Le Pacte<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
7
RENCONTRES NATIONALES<br />
INQUIÉTUDE NATIONALE ET<br />
ACTIONS INTERNATIONALES POUR<br />
L’ÉDUCATION AUX IMAGES<br />
Les participants aux Rencontres nationales de l'Archipel des lucioles, devant la Cinémathèque basque<br />
©Gorka Bravo<br />
Alors que les récentes directives de l'Éducation nationale<br />
fragilisent les dispositifs de Ma classe au cinéma, les acteurs de<br />
terrain sont plus que jamais mobilisés pour les défendre. Ils l’ont<br />
exprimé, aux côtés du CNC, lors des Rencontres organisées par<br />
l’Archipel des lucioles au Pays basque, qui ont aussi montré que<br />
le travail mené localement peut avoir une portée internationale.<br />
©Archipel des lucioles - Christina Perez Tarkowska<br />
Les coordinateurs Maternelle, École et Collège au cinéma,<br />
comme ceux du dispositif Passeurs d’images pour le hors<br />
temps scolaire, se sont réunis du 14 au 16 <strong>novembre</strong> à<br />
Saint-Jean-de-Luz, pour des débats et ateliers qui ont<br />
montré combien l’engagement pour l’éducation au cinéma<br />
ne faiblit pas, riche des partenariats mis en place. Or ce<br />
sont bien ces partenariats, entre salles de cinéma, communauté<br />
éducative, collectivités territoriales et CNC, qui<br />
semblent ignorés par la récente directive du ministère de<br />
l’Éducation nationale. En effet, le guide du Remplacement<br />
de courte durée (RCD), adressé au mois d’août aux chefs<br />
d’établissements du secondaire et qui remet en cause la<br />
formation des enseignants comme le visionnement des<br />
films en salle, a été élaboré de façon unilatérale par<br />
l'Éducation nationale, « sans concertation avec les partenaires<br />
», comme l’a souligné Patrick Facchinetti, délégué<br />
général de l’Archipel des lucioles. Et surtout, la mesure<br />
se traduit déjà par une désaffection de nombreux professeurs<br />
de collège et lycée, qui se sont désinscrits des<br />
dispositifs… et n'amènent plus leurs élèves au cinéma.<br />
Estibaliz Urresola Solaguren présentant son film 20 000 espèces d’abeilles, aux côtés de Xabi Garat, exploitant du Select de St-Jean-de-Luz.<br />
Sidération<br />
Après les réactions des exploitants, entendues lors du<br />
congrès de la FNCF en septembre, le débat qui a ouvert<br />
ces Rencontres nationales a montré la colère des acteurs<br />
de terrain. Les termes de « sidération » et de « violence »<br />
sont revenus souvent face à une annonce sans préméditation,<br />
y compris au niveau des rectorats. Du côté de la<br />
DAAC (Délégation académique à l'action culturelle) de<br />
Créteil, « nous n’étions pas au courant, alors que nous sommes<br />
chargés d'organiser la formation des enseignants », témoigne<br />
Isabelle Bourdon qui a décidé de ne pas appliquer la<br />
directive. En Bretagne, où les effets sont particulièrement<br />
8 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
flagrants, on dénombre déjà une baisse de 47 % du<br />
nombre d’enseignants formés, et un quart de leurs élèves<br />
ne participant plus aux dispositifs. De façon générale,<br />
les différents coordinateurs voient dans la récente directive<br />
« une injonction contradictoire » avec celle du 100 %<br />
EAC (Éducation artistique et culturelle) voulue par le<br />
gouvernement, et l’impossibilité pour eux de respecter<br />
le cahier des charges des dispositifs “Ma classe au cinéma”.<br />
Des dispositifs qui, pour rappel, touchent 2 millions de<br />
jeunes chaque année, et sont coordonnés au niveau<br />
national par l’Archipel des lucioles. L’association, qui a<br />
aussi « une mission de plaidoyer », a publié une tribune le<br />
14 <strong>novembre</strong>, pour demander aux ministres de la Culture<br />
et à celui de l'Éducation nationale et de la Jeunesse, « de<br />
confirmer que les formations des enseignants* et les séances<br />
de cinéma continueront à être proposées sur le temps scolaire ».<br />
Elle a déjà été signée par 1 700 professionnels.<br />
L’Éducation nationale à l’écoute, le CNC<br />
à vos côtés<br />
Représentant l’Éducation nationale, Éric Rostand,<br />
conseiller cinéma de la mission EAC du ministère,<br />
s’est dit « à l’écoute des retours de terrain pour faire des<br />
ajustements », et a tenté une première réponse, en<br />
précisant que la formation des enseignants devait<br />
désormais se dérouler non pas « hors temps scolaire »,<br />
mais en dehors du « face-à-face pédagogique » avec leurs<br />
élèves. Reste à voir si les sorties culturelles relèvent de<br />
ce « face-à-face pédagogique » et si le texte peut être<br />
amendé en ce sens.<br />
Du côté du CNC, Laurent Vennier, nouveau directeur<br />
des politiques territoriales, a bien rappelé combien<br />
l’éducation aux images reste « la pierre angulaire de<br />
l’action du Centre », avec notamment le déploiement<br />
national en <strong>2023</strong> de Maternelle, d’Étudiants au cinéma<br />
et de Toute la lumière sur les Segpa, sans oublier<br />
l’objectif de doubler le nombre de médiateurs à travers<br />
les conventions État/Régions. « L’accès aux lieux culturels,<br />
y compris en matière de transports, doit être renforcé »,<br />
a affirmé Laurent Vennier, « mais aussi l’accès, pour<br />
* Les enseignants participant aux dispositifs visionnent les films en amont <strong>–</strong> en salle de<br />
cinéma <strong>–</strong> et ont accès à des formations dédiées (analyse filmique ou thématique, approches<br />
culturelles, étude des outils d’accompagnement, ateliers pratiques, etc.) leur permettant<br />
de travailler sur les œuvres avec leurs élèves.<br />
Élus locaux, représentants de l'Éducation nationale et du CNC, ont ouvert les débats des ces Rencontres, aux côtés des coordinateurs<br />
régionaux des dispositifs<br />
tous les enseignants et médiateurs, aux formations et<br />
ressources nécessaires, pour que l’accompagnement des<br />
enfants et des jeunes puisse se faire toujours avec le même<br />
niveau d’exigence et de qualité ». Et d’ajouter que « le<br />
CNC est à vos côtés sur l’ensemble de ces sujets ».<br />
Quant à l’idée de renforcer les ciné-clubs, qui est un<br />
projet du député Quentin Bataillon et n’émane pas du<br />
CNC, la cheffe du service des publics à la direction des<br />
territoires, Léa Luret, a précisé que si cela pouvait « mobiliser<br />
les jeunes sur tous les fronts, il ne s’agit absolument pas<br />
de se substituer aux dispositifs de Ma classe au cinéma, mais<br />
au contraire de s’appuyer sur le travail pédagogique déjà fait<br />
pour développer la cinéphilie des jeunes en général ».<br />
Autocensure et sujets tabou ?<br />
S’il s'agit en effet de former le public de demain, il est<br />
aussi crucial d’accompagner les plus jeunes à la compréhension<br />
du monde d’aujourd’hui. Un film comme Wardi,<br />
qui aborde le sujet des réfugiés palestiniens au Liban à<br />
hauteur d’enfants, peut y contribuer, pour peu que les<br />
©Cécile Vargoz<br />
Nouveaux films<br />
au catalogue<br />
Les Rencontres ont permis de présenter de<br />
façon détaillée, avec des membres du<br />
comité de sélection, les films entrés cette<br />
année aux différents catalogues des<br />
dispositifs.<br />
Maternelle au cinéma<br />
Jardins enchantés (programme de 6 courts<br />
métrages d’animation)<br />
Les Petits Contes de la nuit (programme de 6<br />
courts métrages d’animation)<br />
Le Cochon, le Renard et le Moulin d’Erick Oh<br />
Le Rêve de Sam et autres courts (programme de<br />
6 courts métrages d’animation)<br />
École et cinéma<br />
Microcosmos : le peuple de l’herbe de Claude<br />
Nuridsany et Marie Pérennou<br />
Rouge comme le ciel de Cristiano Bortone<br />
La Flèche brisée de Delmer Daves<br />
Maman pleut des cordes (programme de 4<br />
courts métrages d’animation)<br />
Le Peuple loup de Tomm Moore et Ross Stewart<br />
©Archipel des lucioles - Christina Perez Tarkowska<br />
Collège au cinéma<br />
Little Miss Sunshine de Valérie Faris et<br />
Jonathan Dayton<br />
The Truman Show de Peter Weir<br />
Olga d’Elie Grappe<br />
Les Racines du monde de Byambasuren Davaa<br />
The Earth is blue as an orange d’Iryna Tsilyk<br />
Yuli d’Iciar Bollain<br />
Interdit aux chiens et aux Italiens<br />
d’Alain Ughetto<br />
À nous la liberté de René Clair<br />
Le Sommet des dieux de Patrick Imbert<br />
Territoires animés de Florence Miailhe<br />
(programme de 5 courts métrages)<br />
Patricia Garouste, psychologue de l'Éducation nationale, Blandine Beauvy, coordinatrice à Ciné32, Emmanuelle Chevalier des Films<br />
du Préau, et Mélanie Boissonneau, enseignante-chercheuse<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
9
RENCONTRES NATIONALES<br />
enseignants soient formés pour l’expliquer à leurs élèves.<br />
Or la décision du recteur de l’académie de Paris de<br />
déprogrammer le film, au catalogue de Collège au cinéma,<br />
adressée notamment aux CIP (les Cinémas indépendants<br />
parisiens, qui coordonnent “Collège”), a choqué les<br />
enseignants volontaires qui avaient travaillé sur l'œuvre.<br />
Certes, dans le contexte tragique actuel, d’autres ont<br />
choisi eux-mêmes d’écarter Wardi, ce qui interroge à la<br />
fois la notion de censure et d'autocensure face à certains<br />
titres des catalogues. La table ronde de haut niveau sur<br />
le sujet, à Saint-Jean-de-Luz, est en effet revenue sur les<br />
réticences rencontrées en 2022-23, notamment autour<br />
du programme de courts métrages Lumineuses (Collège<br />
au cinéma), à cause de L'Île jaune de Léa Mysius qui<br />
aborde la tentative de pendaison d’un jeune garçon…<br />
mais qui finit bien. Or, ce qui compte, « c’est la façon dont<br />
on traite un sujet douloureux, et qu’il y ait de l’espoir après<br />
la vision du film », souligne Emmanuelle Chevalier, gérante<br />
des Films du Préau, dont Maman pleut des cordes est entré<br />
récemment au catalogue École et cinéma. Et « il n’y a pas<br />
de sujet tabou tant qu’il y a de la pédagogie », confirme<br />
Patricia Garouste, psychologue de l’Éducation nationale,<br />
soulevant à son tour la nécessité « d’accompagner les films<br />
et les enseignants ». On peut regretter que ces derniers,<br />
qui avaient prévu de venir avec trois classes voir La vie<br />
est immense et pleine de danger, projeté au Select pendant<br />
ces Rencontres en présence du réalisateur Denis Gheerbrant,<br />
aient dû y renoncer à cause du RCD.<br />
Hors temps scolaire et champ social<br />
Mais il n’y a pas qu’à l’école que l’on fait œuvre de<br />
pédagogie. Ainsi, le dispositif Passeurs d'images s’adresse<br />
aux publics jeunes éloignés du cinéma, principalement<br />
ceux des quartiers prioritaires de la ville et des territoires<br />
ruraux, mais aussi ceux qui sont handicapés ou hospitalisés.<br />
Il s’agit de favoriser leur participation active, tant<br />
sur la diffusion <strong>–</strong> en privilégiant des films art et essai <strong>–</strong> que<br />
sur la pratique cinématographique. Les coordinateurs<br />
du dispositif, de Métropole et d’Outre-mer, ont travaillé<br />
lors de ces Rencontres à la rédaction d’un nouveau<br />
protocole, afin de le moderniser et de le soumettre aux<br />
institutions de tutelle que sont le ministère de la Culture,<br />
©Archipel des lucioles - Christina Perez Tarkowska<br />
Denis Gheerbrant (La vie est immense et pleine de danger),<br />
lors de la table ronde sur le documentaire, où il intervenait<br />
aux côtés de Jean-Gabriel Périot (Affronter l'obscurité), et<br />
Jean-Pierre Thorn (L’Âcre parfum des immortelles), dont les<br />
films ont été montrés pendant ces Rencontres.<br />
le CNC et l’Agence nationale pour la cohésion des<br />
territoires (ANCT). L’idée étant aussi de mobiliser de<br />
nouveaux partenaires financiers.<br />
Les coordinations Passeurs d'images travaillent aussi en<br />
lien avec l’opération “Des cinés, la vie !”, auprès des jeunes<br />
accompagnés par la <strong>Pro</strong>tection judiciaire de la jeunesse<br />
(PJJ) et autres structures de prévention. Isabelle Gérard-<br />
Pigeaud, cheffe du département développement des<br />
publics du CNC, a par ailleurs présenté le programme<br />
“Cinéma et citoyenneté”, en lien avec les services civiques<br />
gérés par Unis-Cités, qui se déploie dans les établissements<br />
scolaires en dehors des heures de cours, mais aussi en<br />
salles de cinéma.<br />
Des pistes relevant du champ social que le CNC souhaite<br />
développer, selon Laurent Vennier qui s’est dit en demande<br />
d’échanges sur le sujet, « pour imaginer ensemble de<br />
nouveaux projets ». Échanger, imaginer…C’était bien<br />
l’objet de ces Rencontres nationales, dont la prochaine<br />
édition aura lieu en décembre 2024 à Cannes.<br />
Cécile Vargoz<br />
Le Sélect à Saint-Jean-de-Luz<br />
Indépendant et privé, le cinéma de Saint-Jean-de-Luz n’en<br />
est pas moins très engagé dans les actions d’éducation. Xabi<br />
Garat, qui l’exploite avec son épouse Maïté, a repris le<br />
flambeau allumé par ses parents dans les années 70, d’abord<br />
à Saint-Palais, où il est né, puis à travers l’entente de programmation<br />
Saint-Louis (30 établissements du Sud-Ouest<br />
aujourd’hui), et enfin avec la reprise des cinémas historiques<br />
de Saint-Jean-de-Luz, le Rex qui sera remplacé par Le Sélect,<br />
que la famille Garat a reconstruit en 2009 et agrandi d’une<br />
5 e salle en 2016. Un ciné-café chaleureux, à la programmation<br />
généraliste et classé art et essai, qui devrait terminer l’année<br />
à 220 000 entrées, se rapprochant des 250 000 de 2019.<br />
Le Sélect accueille tous les dispositifs scolaires <strong>–</strong> de Maternelle<br />
à Lycéens au cinéma <strong>–</strong>, et coordonne Collège au cinéma*<br />
avec l’association Cinévasion (fédérant 9 cinémas art et<br />
essai), dont la particularité est de proposer chaque année<br />
un film en langue basque. « Nous avons la chance de travailler<br />
avec un super réseau d’enseignants, notamment au niveau<br />
d’une petite ville où nous nous connaissons tous, avec lesquels<br />
nous avons mis en place un ciné club lycéen, des rencontres<br />
entre élèves et réalisateurs le matin, des ateliers mash-up ou<br />
des soirées plus ludiques. »<br />
Le Select emploie une médiatrice à temps plein pour gérer<br />
ce volet, financé entièrement sur sa billetterie. « C’est une<br />
grande différence avec les exploitants ou structures subventionnées<br />
pour ce travail d’éducation, mais il est pour nous<br />
essentiel de former les spectateurs de demain, sachant que<br />
beaucoup de jeunes ne viennent au cinéma que par le biais<br />
des séances scolaires. Et nous retrouvons régulièrement d’anciens<br />
élèves devenus techniciens ou travaillant chez des producteurs<br />
et distributeurs. »<br />
De façon plus générale, Le Sélect programme une dizaine<br />
de films en langue basque par an, systématiquement<br />
accompagnés par les cinéastes, et accueille le Festival<br />
international du film de Saint-Jean-de-Luz, organisé par<br />
la Ville et dédié aux premiers et deuxièmes films. La<br />
jeunesse, encore. C.V.<br />
*École et Maternelle au cinéma sont coordonnés par le cinéma L’Atalante de Bayonne, géré par<br />
l’association Cinéma & Culture<br />
©Cécile Vargoz<br />
10 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
PAYS BASQUE : QUAND L’ÉDUCATION AUX<br />
IMAGES PASSE PAR LE MULTILINGUISME<br />
©Cécile Vargoz<br />
Cinéma à la Tabakalera<br />
Ouvert en 2015 dans l’ancienne manufacture de<br />
tabac de San Sebastián, le centre culturel<br />
contemporain Tabakalera abrite notamment<br />
l’importante Cinémathèque basque, membre de la<br />
Fédération internationale des archives du film<br />
(FIAF), et le festival international du film de San<br />
Sebastián. C’est aussi le siège d’une école de<br />
cinéma, la Elías Querejeta Zine Eskola (du nom du<br />
grand producteur), unique en Espagne car formant<br />
aussi à la conservation et à la programmation, en<br />
lien avec les ressources et les professionnels de la<br />
cinémathèque et du festival.<br />
Isabel Herguera, réalisatrice de El sueño de la sultana, a expliqué le processus de création de son film (Prix Irizar au dernier festival de<br />
San Sebastian), à travers l’expo qui lui est consacré à la Tabakalera.<br />
Une escapade à San Sebastián, pendant les Rencontres nationales de l’Archipel des<br />
lucioles, a montré comment les acteurs culturels, réunis par une langue commune des<br />
deux côtés de la frontière, travaillent ensemble à l’accompagnement des films basques<br />
auprès des publics jeunes.<br />
©Archipel des lucioles - Christina Perez Tarkowska<br />
Langue régionale dans les Pyrénées Atlantique, langue<br />
officielle en Euskadi : le basque est aussi une langue de<br />
cinéma, qui enrichit la diversité des actions d’éducation<br />
et favorise les partenariats entre Pays basque Sud et Nord.<br />
Pour Maitane Eyheramonho de l’association Zukugailua,<br />
qui rassemble la filière cinéma côté nord, « il est essentiel<br />
de donner du sens à l’euskara, parlé côté français par 20 %<br />
de la population. L’école ne suffit pas : la pratique culturelle<br />
et l’émotion que procure un film rendent la langue réellement<br />
vivante. »<br />
Au-delà de la défense de la langue, c’est une évidence<br />
pour Xabi Garat, exploitant du Select à Saint-Jeande-Luz,<br />
« de programmer les films qui se font ici : c’est du<br />
circuit court ». Cinévasion, qui coordonne Collège au<br />
cinéma dans les Pyrénées Atlantique et dont il est le<br />
président, intègre donc un 4 e film optionnel en langue<br />
basque, que 70 % des collégiens concernés viennent<br />
voir <strong>–</strong> le Département, à l’origine du projet, soutient<br />
le dispositif et finance le transport. « L’idée est de partager<br />
l’ingénierie du modèle national et les ressources du territoire<br />
local », explique Anatole Arestegui, chargé de la culture<br />
basque au Département. Notamment en coéditant de<br />
magnifiques dossiers pédagogiques bilingues avec la<br />
Tabakalera (voir ci-contre), dont le directeur, Joxean<br />
Fernández, est en admiration totale avec les dispositifs<br />
français, « travail magnifique » sans équivalent en<br />
Espagne. Celui qui est aussi membre du comité de<br />
direction du festival international de San Sebastián <strong>–</strong><br />
« où nous tenons à ce que tous les films soient sous-titrés en<br />
basque » <strong>–</strong> organise pour sa part des séances scolaires au<br />
vélodrome de la ville, qui permet d’accueillir 13 000<br />
enfants tous les matins pendant la période du festival,<br />
« ce qui en est peut-être sa plus grande réussite. »<br />
Côté Iparralde, sur les 11 000 élèves fréquentant les écoles<br />
primaires bascophones ou bilingues, 4 300 ont participé<br />
au dispositif Zineskola, qui propose des films d’animation<br />
en euskara dans 11 salles du territoire. Il est toutefois<br />
difficile de trouver suffisamment de titres, qui soient à<br />
la fois en basque et sous-titrés en français, « et qui s’adressent<br />
au jeune public sans rien sacrifier à l’exigence artistique »,<br />
regrette Simon Blondeau, qui coordonne École et<br />
Maternelle à L’Atalante de Bayonne. Il existe davantage<br />
de films pour “Collège”, notamment sur l'histoire politique<br />
du pays basque, qui sont souvent distribués par les<br />
producteurs eux-mêmes, comme ceux de Gastibeltza.<br />
« Mais nous sommes privés de plus en plus de films dont les<br />
droits sont achetés par des plateformes », note de son côté<br />
Anatole Arestegui. Pour l’accompagnement en revanche,<br />
les talents et techniciens locaux sont nombreux et animent<br />
des visites de tournage ou des ateliers et rencontres en<br />
salles. Sur l’année 2022/23, 9 films en langue régionale<br />
ont ainsi été accompagnés dans la partie basque du<br />
département, contre 5 en français. « Depuis trois ans, ce<br />
n’est plus de l’expérimentation », se réjouit Xabi Garat,<br />
l’idée étant maintenant de l'étendre aux lycées, et « pourquoi<br />
pas de doubler ou sous-titrer des films nous-mêmes »,<br />
avance Anatole Arestegui. Il s’agit aussi de pérenniser le<br />
jumelage avec le Pays basque sud et au-delà, d'inspirer<br />
toute l’Espagne. Laurent Coulon, attaché culturel et<br />
audiovisuel à l’ambassade de France à Madrid, se dit<br />
mobilisé pour partager le modèle des dispositifs français,<br />
« une éducation à l’image qui s’appuie sur le réseau de salles<br />
et de distribution ».<br />
C.V.<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
11
RENCONTRES NATIONALES<br />
Focus et ateliers<br />
De nombreux temps d’échanges et de pratique ont<br />
été organisés à Saint-Jean-de-Luz.<br />
Jeux vidéo. Organisée avec Imagi’NA, le Pôle<br />
régional d’éducation aux images en Nouvelle-<br />
Aquitaine, une matinée a été consacrée au jeu<br />
vidéo, comme outil de médiation en salle et de<br />
socialisation des publics, notamment les plus<br />
éloignés du cinéma. Conférence d’universitaires,<br />
exemples d’initiatives en salles <strong>–</strong> avec l’association<br />
Playful, Le Pixel Play à Orthez, des actions menées<br />
en Bretagne ou à Paris au Forum de images…<br />
<strong>–</strong> et présentation du “Machinima”, permettent de<br />
créer des œuvres vidéo hybrides à partir de<br />
séquences de jeux.<br />
UNE TABLE RONDE ÉDUCATION AU<br />
CINEMED<br />
L’Association des cinémas indépendants et itinérants du Languedoc Roussillon (ACCILR)<br />
et ceux de Cinephilae pour l’Est de l’Occitanie, ont eux aussi abordé le sujet majeur de<br />
l’éducation, pendant le festival de cinéma méditerranéen de Montpellier.<br />
©Cécile Vargoz<br />
Olivier Demay (Archipel des Lucioles), Luc Cabassot (Cinephilae), Marie Chapelet (DRAC Occitanie),<br />
Alice Barral (Cinémaginaire), Fabrice Caparros (Ciném'Aude/ACCILR) et Jérémy Bois (Cinema Public Films).<br />
Comett, plateforme pédagogique de courts<br />
métrages et actions “clé en mains”, conçue en<br />
Nouvelle-Aquitaine<br />
Regards féministes au cinéma, avec des<br />
intervenantes du Centre Alice Guy.<br />
La Table MashUp et ses nouvelles<br />
fonctionnalités<br />
Maternelle au cinéma, diversité des actions et<br />
montage de projets<br />
Le court métrage comme outil pédagogique<br />
Le Kit handicaps, prise en main avec les publics,<br />
y compris hors temps scolaire<br />
La vie est immense et pleine de dangers,<br />
projection-débat en présence de Denis Gheerbrant,<br />
pour travailler le film au catalogue École<br />
et cinéma<br />
Le Cinemed, qui se déroule pendant les vacances de la<br />
Toussaint, n’en a pas moins accueilli sur son premier jour<br />
552 primaires et 604 collégiens, puis 500 lycéens sur le<br />
week-end, venus de toute la France. Sans oublier ses<br />
séances jeune public et ateliers pour découvrir le festival<br />
en famille. « Le renouvellement des publics est aussi essentiel<br />
pour les festivals que les salles », a rappelé Christophe Leparc,<br />
délégué général du Cinemed, lors de la table ronde qui<br />
a rassemblé exploitants et institutions de la région, ainsi<br />
qu’un distributeur indépendant s’étant “décentralisé”<br />
aux alentours de Montpellier, et animée par Aysegül<br />
Algan de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>.<br />
Olivier Demay, chargé des dispositifs d'éducation aux<br />
images à l’Archipel des Lucioles <strong>–</strong> et référent pour<br />
l’Occitanie <strong>–</strong> a présenté les chiffres pour la région en<br />
2022/23 : 100 000 élèves pour École et Maternelle au<br />
cinéma (sur 1,1 million au niveau national), dans 150<br />
cinémas dont 9 itinérants, et 30 988 pour Collège (483 000<br />
au national), pour 118 cinémas dont 6 itinérants. Et si<br />
l’on sait que la participation aux dispositifs reste une<br />
démarche volontaire des enseignants, on note de façon<br />
générale que « ce sont de plus en plus les chefs d’établissements<br />
qui prennent la décision ». Particulièrement depuis cette<br />
rentrée, avec la directive sur le Remplacement de courte<br />
durée [voir pages précédentes] qui limite les sorties et la<br />
formation des enseignants.<br />
Pour Lycéens et Apprentis au cinéma, coordonné par<br />
Cinephilae pour l’académie de Toulouse, l’accent est mis<br />
sur les actions d’accompagnement et les films tournés<br />
en région, en travaillant avec l’agence Occitanie Films.<br />
« Plus de 30 000 élèves vont ainsi voir La Traversée de<br />
Florence Miailhe, qui avait peu trouvé son public à sa<br />
sortie », indique Luc Cabassot, délégué général de l’association.<br />
Le poids économique des dispositifs<br />
En effet, les dispositifs scolaires peuvent offrir une seconde<br />
vie aux films qui intègrent les catalogues. Pour un distributeur<br />
comme Jérémy Bois, directeur associé de Cinéma<br />
Public Films, « nous ne prenons pas en compte cette possibilité<br />
dans notre modèle économique, mais quand le film<br />
est choisi, parfois cinq ans après la sortie, cela permet une<br />
remontée de recettes aux ayant-droits, qui permet d’investir<br />
dans la création ». Pour les exploitants, les dispositifs visent<br />
d’abord à former à la cinéphilie et à donner « aux jeunes<br />
le goût de la salle de proximité », selon Fabrice Caparros,<br />
directeur de Ciném’Aude et président de l’ACCILR,<br />
mais ils génèrent aussi de l’économie. Avec 1 M € de<br />
recettes (400 000 entrées tous dispositifs confondus) sur<br />
un an et une région, « cela permet à des salles, en milieu<br />
rural, d’avoir un tissu d'entrées assuré », estime Luc Cabassot.<br />
Autre sujet d'inquiétude récurrent : le prix du transport,<br />
particulièrement crucial en milieu rural. Alice Barral,<br />
médiatrice chez Cinémaginaire, note que sur son secteur<br />
des Pyrénées Orientales, « nous sommes passés de 3 500<br />
élèves il y a 10 ans à 2 500 aujourd’hui, à cause du coût<br />
des transports ». Fabrice Caparros souligne les inégalités<br />
entre les territoires, « sachant que les collectivités ne financent<br />
pas les déplacements à la même hauteur ». Pour les écoles,<br />
les coopératives scolaires <strong>–</strong> alimentées par la participation<br />
des parents <strong>–</strong> peuvent être une solution, tandis que « le<br />
pass Culture, dans lequel on investit 210 M €, devrait se<br />
saisir de cette question », ajoute Luc Cabassot. Et Jérémie<br />
Bois a une autre idée : « Sachant qu’un distributeur ne base<br />
pas son modèle économique sur les dispositifs scolaires<br />
nationaux, nous pourrions faire un effort sur la répartition<br />
des recettes de ces séances, et laisser une part pour les transports.<br />
Un petit distributeur comme nous vit grâce au travail<br />
des exploitants : il doit s’impliquer, lui aussi, dans l’éducation<br />
aux images. »<br />
Enfin, si la question des médiateurs, qui manque cruellement<br />
aux salles en Occitanie, est revenue dans les<br />
discussions, c’est que l’accueil des jeunes en salle est<br />
fondamental. « Aujourd'hui il n’y a plus de projectionnistes,<br />
mais des personnels qui accueillent le public et les scolaires.<br />
Les exploitants et leurs équipes doivent aussi être formés,<br />
pour être capables de présenter les films ou animer un débat »,<br />
estime Fabrice Caparros. Et plus largement d’informer<br />
sur le bénéfice qu’apporte l'éducation aux images, auprès<br />
du grand public et des décideurs, en posant des chiffres.<br />
« Lycéens au cinéma représente 300 000 élèves par an : si<br />
l’on dit aux chefs d'établissement : “Vous êtes un acteur<br />
culturel local”, ils seront plus enclins à libérer les enseignants<br />
pour une formation cinéma ».<br />
Cécile Vargoz<br />
12 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
SND PRÉSENTE<br />
UNE COPRODUCTION DÉLÉGUÉE 74 FILMS - SND<br />
DE L’AVENTURE, DU RIRE ET DES POILS !<br />
JEFF PANACLOC<br />
JEAN-MARC<br />
UN FILM DE<br />
PIERRE-FRANÇOIS MARTIN-LAVAL<br />
AU CINÉMA LE 20 DÉCEMBRE
CALENDRIER SEMAINE JOUR FÉRIÉ<br />
Zone A Zone B Zone C<br />
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE<br />
Besançon, Bordeaux,<br />
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,<br />
Aix-Marseille, Amiens, Caen,<br />
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,<br />
Créteil, Montpellier,<br />
Paris, Toulouse,<br />
REPRISE<br />
Limoges, Lyon, Poitiers<br />
Orléans-Tours, Reims, Rennes,<br />
Rouen, Strasbourg<br />
Versailles<br />
CONTENU ALTERNATIF<br />
S48<br />
<strong>29</strong> NOV.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
NIGHT ED FILMS ANIMAL 03h02 S.Vanga R.Kapoor, A.Kapoor, R.Mandanna<br />
MALAVIDA FILMS ANNA 01h27 P.Koralnik A.Karina, J.Brialy, S.Gainsbourg<br />
NIGHT ED FILMS ANNAPOORANI 02h30 N.Krishnaa N.Kurian, Sathyaraj, Jai<br />
PAN DISTRIBUTION AUGURE 01h30 Baloji M.Zinga, L.Debay, E.Umuhire<br />
PATHÉ LIVE CALLAS - PARIS, 1958 01h30 T.Volf M.Callas, A.Lance, J.Mars<br />
EPICENTRE FILMS CESÁRIA ÉVORA, LA DIVA AUX PIEDS NUS 01h34 A.Fonseca C.Évora<br />
UFO DISTRIBUTION CONANN 01h45 B.Mandico E.Löwensohn, C.Théret, J.Riedler<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT DUMB MONEY 01h45 C.Gillespie P.Dano, P.Davidson, V.D'Onofrio<br />
OUTPLAY FILMS ÉDOUARD LOUIS, OU LA TRANSFORMATION 01h12 F.Caillat E.Louis<br />
CARLOTTA FILMS HITCHCOCK, SO BRITISH! A.Hitchcock Les 39 marches/Jeune et innocent/Une femme disparaît<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT KAATHAL - THE CORE 02h00 J.Baby M.Muhammad Kutty, Jyotika, C.Nair<br />
SND LA TRESSE 01h59 L.Colombani K.Raver, F.Peluso, M.Maelzer<br />
CGR EVENTS LE NOËL DE PEPPA PIG 00h53<br />
ARIZONA DISTRIBUTION LES FILLES VONT BIEN 01h26 I.Arana B.Lennie, I.Escolar, H.Ezquerro<br />
LAM PRODUXION LES PETITS MÂLES 01h13 L.Metterie et C.Froidevaux-Metterie<br />
GAUMONT DISTRIBUTION LE TEMPS D’AIMER 02h05 K.Quillévéré A.Demoustier, V.Lacoste, P.Beaurepaire<br />
STUDIOCANAL LOVE ACTUALLY 02h10 R.Curtis B.Nighy, H.Grant, L.Neeson<br />
JOUR2FÊTE ORLANDO, MA BIOGRAPHIE POLITIQUE 01h38 P.Preciado E.Avena, A.Baylly, Arthur<br />
HAUT ET COURT PERFECT DAYS 02h05 W.Wenders K.Yakusho, T.Emoto, A.Nakano<br />
PATHÉ LIVE RENAISSANCE : A FILM BY BEYONCÉ 02h48 B.Knowles-Carter B.Knowles-Carter<br />
LES ALCHIMISTES RÊVES 01h40 P.Catheland et A.Perole<br />
SONY PICTURES RELEASING FRANCE THANKSGIVING : LA SEMAINE DE L'HORREUR 01h47 E.Roth P.Dempsey, A.Rae, M.Manheim<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE WISH - ASHA ET LA BONNE ÉTOILE 01h35 C.Buck et F.Veerasunthorn A.DeBose, E.Peters, C.Pine<br />
S49<br />
6 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
PATHÉ LIVE 20 000 LIEUES SOUS LES MERS (COMÉDIE-FRANÇAISE) 01h30 P.Béziat<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT AALAVANDHAN 02h00 S.Krishna K.Haasan, R.Tandon, M.Koirala<br />
LE PACTE BÂTIMENT 5 01h40 L.Ly A.Diaw, A.Manenti, A.Luyindula<br />
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION BUNGALOW 01h42 L.Côté-Collins G.Cyr, S.Cordeau, G.Schmidt<br />
CGR EVENTS FILM OFFICIEL : 24 HEURES DU MANS <strong>2023</strong> 01h47<br />
PATHÉ LIVE FLORENCIA SUR L’AMAZONE (METROPOLITAN OPERA) 02h35 M.Zimmerman A.Pérez, G.Reyes, N.Herrera<br />
JHR FILMS FREMONT 01h31 B.Jalali A.Wali Zada, J.Allen White, G.Turkington<br />
PIECE OF MAGIC ENTERTAINMENT FRANCE GODZILLA MINUS ONE 02h04 T.Yamazaki R.Kamiki, M.Hamabe, Y.Yamada<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT HI NANNA 02h38 Shouryuv Nani, M.Thakur, S.Haasan<br />
DEAN MEDIAS KOKOMO CITY 01h16 D.Smith D.Carter, K.Da Doll, D.Silver<br />
AD VITAM LA CHIMÈRE 02h10 A.Rohrwacher J.O'Connor, C.Duarte, I.Rossellini<br />
TANGENTE DISTRIBUTION LA MÉCANIQUE DES CHOSES 01h41 A.Celesia<br />
LES ACACIAS / CARLOTTA FILMS LA TRILOGIE D'APU S.Ray La Complainte du sentier/Le Monde d'Apu/L'Invaincu<br />
ART HOUSE LE GRAND MAGASIN 01h10 Y.Itazu K.Natsumi, T.Otsuka, N.Tobita<br />
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE L'ENFANT DU PARADIS 01h12 S.Kechiouche S.Kechiouche, N.Arnezeder, H.Alili<br />
TRAFALGAR RELEASING LE ROYAL BALLET : CASSE-NOISETTE 02h50 P.Wright<br />
REZO FILMS LEVANTE 01h32 L.Halla A.Domenica, L.Bardot, G.Passô<br />
PATHÉ LIVE -M- EN RÊVALITÉ : LE CONCERT AU CINÉMA 02h30 G.Goubet<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR MIGRATION 01h32 B.Renner et G.Homsy K.Nanjiani, E.Banks, C.Jennings<br />
GAUMONT DISTRIBUTION NOËL JOYEUX 01h27 C.Michel F.Dubosc, E.Devos, D.Lebrun<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS PARIS LOST AND FOUND 01h28 K.Singh S.Cackoski, C.Dragomirescu, A.Hagino<br />
STUDIOCANAL SOUDAIN SEULS 01h50 T.Bidegain G.Lellouche, M.Thierry<br />
THE DARK THE SOILED DOVES OF TIJUANA 01h22 J.Hue<br />
S50<br />
13 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
CGR EVENTS ANDRÉ RIEU : WHITE CHRISTMAS 03h00<br />
CAPRICCI FILMS BLACKBIRD, BLACKBERRY 01h50 E.Naveriani E.Chavleishvili, T.Chinchinadze, L.Abuladze<br />
NIGHT ED FILMS CAPTAIN MILLER 02h30 A.Matheswaran V.Dhanush, Shivarajkumar, V.Kishan<br />
FRA CINÉMA CASSE-NOISETTE (OPÉRA DE PARIS) 02h10 R.Noureev<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT FOLLOW_DEAD 01h34 J.McPhail A.Prew, A.Bang, J.Long<br />
SINGULARIS FILMS LE BALAI LIBÉRÉ 01h28 C.Grando<br />
NORTE DISTRIBUTION LÉGUA 01h59 J.Miller Guerra et F.Reis C.Maciel, F.Soares, V.Nogueira da Silva<br />
KMBO LES INSÉPARABLES 01h25 J.Degruson E.Judor, J.Zadi, A.Girardot<br />
PATHÉ LES TROIS MOUSQUETAIRES: MILADY 01h55 M.Bourboulon F.Civil, R.Duris, V.Cassel<br />
ARP SÉLECTION PAST LIVES <strong>–</strong> NOS VIES D’AVANT 01h46 C.Song G.Lee, Y.Teo, J.Magaro<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS RUE DES DAMES 01h37 H.Bourokba et E.Labitey G.Marillier, B.Keita, S.Funtek<br />
LES ALCHIMISTES SEA SPARKLE 01h38 D.Huyghe S.Rogiers, L.Van Royen, S.Dewaele<br />
OPTIMALE DISTRIBUTION SERGENT-MAJOR EISMAYER 01h27 D.Wagner G.Liebmann, L.Dimic, J.Koschitz<br />
URBAN DISTRIBUTION SHTTL 01h54 A.Walter M.Lobel, S.Rubinek, P.Ninovskyi<br />
HAUT ET COURT SIROCCO ET LE ROYAUME DES COURANTS D'AIR 01h20 B.Chieux L.Charpentier, M.Bertieaux, A.Konaté<br />
SPLENDOR FILMS THE STRONG MAN 01h15 F.Capra H.Langdon, P.Bonner, G.Astor<br />
NOUR FILMS THE SURVIVAL OF KINDNESS 01h36 R.De Heer M.Hussein, D.Sharma, D.Sharma<br />
CARNAGES ULTIMATE CHABITE 01h36 J.Ivanowich C.Marcillac, L.Langlart, E.Bru<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WINTER BREAK 02h13 A.Payne P.Giamatti, D.Sessa, D.Randolph<br />
WARNER BROS. FRANCE WONKA 01h57 P.King T.Chalamet, C.Lane, K.Key<br />
S51<br />
20 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
WARNER BROS. FRANCE AQUAMAN ET LE ROYAUME PERDU J.Wan J.Momoa, A.Heard, Y.Abdul-Mateen II<br />
UGC DISTRIBUTION CHASSE GARDÉE 01h41 A.Fourlon et F.Forestier D.Bourdon, H.Jemili, C.Lou<br />
ALBA FILMS INSPECTEUR SUN ET LA MALÉDICTION DE LA VEUVE NOIRE 01h28 J.Soto Gurpide<br />
SND JEFF PANACLOC - A LA POURSUITE DE JEAN-MARC P.Martin-Laval J.Panacloc, N.Marié, T.Le Blanc<br />
PYRAMIDE DISTRIBUTION LA FILLE DE SON PÈRE 01h31 E.Le Duc N.Biscayart, C.Brunnquell, M.Wyler<br />
14 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
S51<br />
20 DÉC.<br />
23 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
DULAC DISTRIBUTION LES COLONS 01h37 F.Gálvez Haberle S.Spruell, A.Castro, M.Llinás<br />
PAN DISTRIBUTION MA FRANCE À MOI 01h31 B.Cohen F.Ardant, N.Elham, E.Margoni<br />
MÉTÉORE FILMS MENUS-PLAISIRS LES TROISGROS 03h58 F.Wiseman<br />
LOST FILMS MON NOM EST PERSONNE 01h54 T.Valerii H.Fonda, T.Hill, J.Martin<br />
KINOVISTA MUNCH 01h45 H.Martin Dahlsbakken A.Ekker Strande, M.Herman Nyquist, O.Furuseth<br />
REZO FILMS POUR TON MARIAGE 01h19 O.Milshtein O.Milshtein, E.Macias, É.Caen<br />
THE JOKERS / LES BOOKMAKERS RÉTROSPECTIVE WONG KAR-WAÏ 01h37 W.Kar-Wai<br />
Chungking Express/Happy Together/Les Anges déchus/<br />
The Hand<br />
FRIDAY ENTERTAINMENT SALAAR : PART 1 - CEASEFIRE 02h40 P.Neel P.Raju, P.Sukumaran, S.Haasan<br />
ED DISTRIBUTION UN CORPS SOUS LA LAVE 01h15 S.M. Delgado et H.Girón N.Lestegás, S.Ferro, X.Reices<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE UNE ÉQUIPE DE RÊVE 01h45 T.Waititi M.Fassbender, O.Kightley, Kaimana<br />
MEMENTO DISTRIBUTION VOYAGE AU PÔLE SUD 01h22 L.Jacquet L.Jacquet<br />
S52<br />
27 DÉC.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
PANAME DISTRIBUTION 5 HECTARES 01h34 E.Deleuze L.Wilson, M.Hands, L.Poitrenaux<br />
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION CETTE MAISON 01h36 M.Charles F.Blain Mbaye, S.Jean-Baptiste, È.Duranceau<br />
METROPOLITAN FILMEXPORT DREAM SCENARIO 01h41 K.Borgli N.Cage, J.Nicholson, M.Cera<br />
UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO KINA & YUK : RENARDS DE LA BANQUISE G.Maidatchevsky V.Efira<br />
APOLLO FILMS LES SEGPA AU SKI A.Boughéraba et H.Boughéraba I.Bougheraba, W.Ben Amar, A.Amrani<br />
LE PACTE L'INNOCENCE 02h06 H.Kore-eda S.Andô, E.Nagayama, S.Kurokawa<br />
LES ACACIAS MARY À TOUT PRIX 01h59 P.Farrelly et B.Farrelly B.Stiller, C.Diaz, M.Dillon<br />
WILD BUNCH DISTRIBUTION MON AMI ROBOT 01h42 P.Berger<br />
TAMASA DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE "BERNADETTE LAFONT, L'INDOMPTABLE" EN 5 FILMS 01h43 N.Kaplan<br />
Les Bonnes femmes/L'amour c'est gai, l'amour c'est triste/<br />
La Fiancée du pirate/Les Stances à Sophie/La Ville bidon<br />
GAUMONT DISTRIBUTION UNE AFFAIRE D'HONNEUR V.Perez R.Zem, D.Tillier, G.Gallienne<br />
TANDEM VERMINES 01h43 S.Vaniček T.Christine, L.Nyarko, J.Niel<br />
S01<br />
3 JAN.<br />
8 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
HAUT ET COURT AMOURS À LA FINLANDAISE 02h01 S.Vilhunen E.Milonoff, A.Pöysti, O.Airola<br />
DIAPHANA DISTRIBUTION IRIS ET LES HOMMES C.Vignal L.Calamy, V.Elbaz, S.de Baecque<br />
LES ACACIAS JEUNESSE (LE PRINTEMPS) 03h35 W.Bing<br />
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA HESS 01h05 A.Lemoine-courx P.Colleau, E.Sabyani, S.Diouf<br />
WAYNA PITCH LE PLONGEUR 02h07 F.Leclerc H.Richer-Picard, C.Houde, J.Hart<br />
NEXT FILM DISTRIBUTION L’USINE, LE BON, LA BRUTE ET LE TRUAND 01h15 M.Lère Laffitte<br />
SPLENDOR FILMS MERCI LA VIE 01h57 B.Blier C.Gainsbourg, A.Grinberg, M.Blanc<br />
PATHÉ MOI CAPITAINE 02h02 M.Garrone S.Sarr, M.Fall, I.Sawadogo<br />
PATHÉ LIVE NABUCCO (METROPOLITAN OPERA) 03h05 E.Moshinsky L.Monastyrska, M.Barakova, S.Baek<br />
PATHÉ LIVE NCT NATION: TO THE WORLD IN CINEMAS 02h00 Y.Oh<br />
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR NIGHT SWIM B.McGuire W.Russell, K.Condon, A.Hoeferle<br />
ARP SÉLECTION PRISCILLA 01h50 S.Coppola C.Spaeny, J.Elordi, D.Dominczyk<br />
SPLENDOR FILMS TROP BELLE POUR TOI 01h31 B.Blier G.Depardieu, J.Balasko, C.Bouquet<br />
S02<br />
10 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
MEMENTO DISTRIBUTION BONNARD, PIERRE ET MARTHE 02h02 M.<strong>Pro</strong>vost C.de France, V.Macaigne, S.Martin<br />
L'ATELIER DISTRIBUTION DIEU PEUT SE DÉFENDRE TOUT SEUL 01h30 I.Cottenceau<br />
CINÉMA PUBLIC FILMS IVAN TSAREVITCH ET LA PRINCESSE CHANGEANTE 00h57 M.Ocelot<br />
SOUTHFILMS LA DERNIÈRE DANSE 01h25 S.Jarod J.Errero, S.Jarod<br />
CONDOR DISTRIBUTION LA VIE RÊVÉE DE MISS FRAN 01h33 R.Lambert D.Ridley, D.Merheje, P.Cheena<br />
AD VITAM MAKING OF 01h59 C.Kahn D.Podalydès, J.Cohen, S.Crepon<br />
PARAMOUNT PICTURES FRANCE MEAN GIRLS, LOLITA MALGRÉ MOI 01h50 S.Jayne et A.Perez Jr. A.Rice, R.Rapp, A.Cravalho<br />
TAMASA DISTRIBUTION MÈRE JEANNE DES ANGES 01h50 J.Kawalerowicz L.Winnicka, M.Voit, A.Ciepielewska<br />
STAR INVEST FILMS FRANCE SCRAPPER 01h24 C.Regan H.Dickinson, L.Campbell, A.Uzun<br />
EUROZOOM SI SEULEMENT JE POUVAIS HIBERNER 01h38 Z.Purevdash B.Uurtsaikh, N.Tsend, T.Batsaikhan<br />
LES FILMS DU LOSANGE UN SILENCE 01h39 J.Lafosse D.Auteuil, E.Devos, J.Cherhal<br />
S03<br />
17 JAN.<br />
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)<br />
SHELLAC ANIMAL 01h56 S.Exarchou D.Vlagkopoulou, F.Papadaki, A.Hariskos<br />
APOLLO FILMS / ORANGE STUDIO COMME UN PRINCE 01h30 A.Marhyar A.Sylla, J.Piaton, M.Wanecque<br />
PATHÉ LIVE GISELLE (DUTCH NATIONAL BALLET) 02h00 I.Julien<br />
SURVIVANCE KRISHA ET LE MAÎTRE DE LA FORÊT 01h08 J.Park G.Kang, Y.Kim, Y.Lee<br />
MISSION LA FAUTE À VOLTAIRE 02h13 A.Kechiche S.Bouajila, A.Atika, É.Bouchez<br />
FRA CINÉMA LA PÉRICHOLE (THÉÂTRE DES CHAMPS-ELYSÉES) 02h25 L.Pelly M.Viotti, S.de Barbeyrac, L.Naouri<br />
UFO DISTRIBUTION LA TÊTE FROIDE 01h32 S.Marchetti F.Loiret-Caille, S.Balde, J.Couzinié<br />
ESC FILMS LES CHAMBRES ROUGES 01h58 P.Plante J.Gariepy, L.Fortin-Babin, M.McCabe-Lokos<br />
STUDIOCANAL LE VOYAGE EN PYJAMA P.Thomas A.Lafaurie, C.Labbé, L.Chammah<br />
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE PAUVRES CRÉATURES 02h21 Y.Lánthimos E.Stone, M.Ruffalo, W.Dafoe<br />
DESTINY FILMS PRIMADONNA 01h40 M.Savina C.Gusmano, F.Ferracane, F.Colella<br />
PATHÉ LIVE QUEEN ROCK MONTREAL 01h35 S.Swimmer F.Mercury, J.Deacon, B.May<br />
LEVA PRODUCTIONS SI PROCHE DU SOLEIL 01h30 B.Rancoule Q.Santarelli, M.de Poncins, P.Ménès<br />
KINOVISTA STELLA, UNE VIE ALLEMANDE 02h01 K.Riedhof P.Beer, J.Niewöhner, K.Riemann<br />
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.<br />
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de <strong>Boxoffice</strong>, n’hésitez pas à faire parvenir<br />
régulièrement votre line up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
15
CHIFFRES<br />
COMPARATIF / 5 FILMS, 5 CARRIÈRES, 1 POINT DE COMPARAISON<br />
À l’occasion de la sortie<br />
de Wish - Asha et la bonne<br />
étoile, retour sur la carrière<br />
des principaux « Disney<br />
de Noël », sortis ces dix<br />
dernières années.<br />
TITRE<br />
ENCANTO,<br />
LA FANTASTIQUE<br />
FAMILLE MADRIGAL LA REINE DES NEIGES II COCO VAIANA, LA LÉGENDE<br />
DU BOUT DU MONDE<br />
LA REINE DES NEIGES<br />
Date de sortie 24/11/2021 20/11/2019 <strong>29</strong>/11/2017 30/11/2016 04/12/2013<br />
Distributeur DISNEY DISNEY DISNEY DISNEY DISNEY<br />
Cumul des entrées 3 366 180 7 670 112 4 780 809 5 671 599 5 046 518<br />
1 er jour 79 493 361 818 289 806 311 041 130 365<br />
1 er week-end 489 943 1 979 782 887 188 1 007 014 776 069<br />
Copies 623 666 678 727 7<strong>29</strong><br />
Moyenne par<br />
copies 1 er we<br />
Cœfficient<br />
Paris/<strong>Pro</strong>vince<br />
Taux de transformation<br />
(cumul des entrées/1 er we)<br />
786 2 973 1 309 1 385 1 065<br />
4,94 5,51 4,89 5,32 5,05<br />
x42,3 x21,2 x16,5 x18,2 x39,8<br />
Note Spectateur AlloCiné 3,7 3,4 4,5 4,2 3,9<br />
Source CBO-Box Office<br />
TOP 20 DES FILMS* AVEC LA MEILLEURE MOYENNE D'ENTRÉES PAR SÉANCE AU 1 ER WEEK-END<br />
RANG<br />
DATE FILM DISTRI.<br />
COPIES<br />
1 ER WE<br />
ENTRÉES<br />
1 ER WE<br />
SÉANCES<br />
1 ER WE<br />
MOYENNE PAR<br />
SÉANCE 1 ER WE<br />
1 19/07/23 BARBIE WARNER 665 1 166 115 11 351 103<br />
2 05/04/23 SUPER MARIO BROS, LE FILM UNIVERSAL 738 1 364 123 15 101 90<br />
3 01/02/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : L'EMPIRE DU MILIEU PATHÉ 772 1 362 <strong>29</strong>0 16 389 83<br />
4 01/03/23 CREED III WARNER 587 932 355 11 595 80<br />
5 19/07/23 OPPENHEIMER UNIVERSAL 668 842 867 10 636 79<br />
6 17/05/23 FAST & FURIOUS 10 UNIVERSAL 813 1 167 702 15 019 78<br />
7 03/05/23 LES GARDIENS DE LA GALAXIE, VOLUME 3 DISNEY 611 1 017 381 14 447 70<br />
8 01/11/23 LE GARÇON ET LE HÉRON WILD BUNCH 461 565 253 8 044 70<br />
9 08/02/23 TITANIC (REP <strong>2023</strong>) DISNEY 252 149 351 2 321 64<br />
10 08/11/23 FIVE NIGHTS AT FREDDY'S UNIVERSAL 331 345 966 6 262 55<br />
11 08/02/23 ALIBI.COM 2 STUDIOCANAL 680 727 132 13 485 54<br />
12 28/06/23 INDIANA JONES ET LE CADRAN DE LA DESTINÉE DISNEY 689 761 448 14 127 54<br />
13 22/11/23 NAPOLÉON SONY 743 651 893 12 107 54<br />
14 11/10/23 LA PAT' PATROUILLE : LA SUPER PATROUILLE PARAMOUNT 667 478 887 8 912 54<br />
15 02/08/23 EN EAUX TRÈS TROUBLES WARNER 553 527 219 10 007 53<br />
16 18/10/23 SACERDOCE SAJE 144 16 317 318 51<br />
17 05/07/23 ASTÉRIX ET OBÉLIX : MISSION CLÉOPÂTRE... PATHÉ 405 146 572 2 910 50<br />
18 08/03/23 SCREAM VI PARAMOUNT 427 389 918 8 1<strong>29</strong> 48<br />
19 23/08/23 ANATOMIE D'UNE CHUTE LE PACTE 379 254 086 5 632 45<br />
20 15/11/23 HUNGER GAMES : LA BALLADE DU SERPENT... METROPOLITAN 660 502 466 11 405 44<br />
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs | Séances : Showtimes Dashboard by The <strong>Boxoffice</strong> Company.<br />
16 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
INTERNATIONAL<br />
LE CINÉMA AFRICAIN REVENDIQUE SA PLACE<br />
SUR LA SCÈNE MONDIALE<br />
Le premier Africa Cinema Summit, qui s’est déroulé à Accra (Ghana), a mis en valeur<br />
le plein potentiel d’une puissance cinématographique en devenir.<br />
©Africa Cinema Summit<br />
Sociétés de ventes, de distribution et de production,<br />
exploitants, architectes, constructeurs, fournisseurs<br />
et institutionnels d’Afrique <strong>–</strong> principalement anglophone<br />
<strong>–</strong> avaient rendez-vous les 14 et 15 <strong>novembre</strong><br />
dans la capitale du Ghana. « À l'ère de la révolution<br />
numérique, la puissance du cinéma africain pour atteindre<br />
un public mondial n'a jamais été aussi grande », a<br />
commenté Edmond Moukala N'Gouemo, représentant<br />
de l’Unesco. Car, force est de constater que ce<br />
sont sur les plateformes que les productions locales<br />
ont trouvé une portée internationale. À ce titre, la<br />
récente collaboration des créateurs avec Netflix autour<br />
des "Contes africains ré-imaginés" est « une initiative<br />
qui célèbre non seulement le riche patrimoine narratif<br />
de l'Afrique, mais souligne également le potentiel du<br />
secteur cinématographique et audiovisuel pour créer des<br />
emplois et stimuler la croissance économique ».<br />
Or, derrière la satisfaction entourant ces récents succès<br />
<strong>–</strong> dont celui, toujours sur Netflix, du thriller nigérian<br />
The Black Book <strong>–</strong>, Juliet Asante, réalisatrice et responsable<br />
de l'agence cinématographique du Ghana, pointe<br />
une pierre d'achoppement : « Vous pouvez avoir autant<br />
de bons films que vous voulez, sans salles de cinéma, les<br />
cinéastes n’iront nulle part ». Pour rappel, malgré sa<br />
population de 1,4 milliard d’habitants, le continent<br />
compte toujours moins de 1 700 salles, dont beaucoup<br />
sont indépendantes… et d’autant plus vulnérables<br />
aux difficultés et aux crises économiques.<br />
Manque d'infrastructures, de financement, de formation…<br />
mais un enthousiasme débordant et collectif : l’Afrique<br />
est encore loin d’avoir dévoilé tout son potentiel. « Dans<br />
7 ans, le continent abritera 40 % de la jeunesse mondiale<br />
[les moins de 35 ans, ndlr.], et 70 % d’ici 2050 », souligne<br />
Juliet Asante. « L’Afrique est composée de 54 pays, avec toute<br />
une diversité de cultures, de populations et d’histoires que<br />
nous n’avons pas encore racontées. Si tout un continent<br />
regarde le reste du monde sans se voir lui-même à l’écran,<br />
ni ne dispose d’un marché dans lequel se raconter, c’est le<br />
monde entier qui en pâtira. » Le cinéma peut donc compter<br />
sur un nouvel acteur de taille, qui prépare sa montée en<br />
scène. En attendant, il prépare des salles, mais aussi des<br />
cadres légaux, notamment en matière de financements<br />
durables et de protection de propriété intellectuelle.<br />
* Chiffres issus du rapport “L'industrie du film en Afrique” de l’Unesco, 2021<br />
Ayşegül Algan<br />
Géographie des marchés<br />
Si ces cinq dernières années, le parc des pays<br />
francophones d’Afrique de l’Ouest a connu un fort<br />
développement <strong>–</strong> comme <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> s’en est<br />
régulièrement fait écho, notamment via sa branche<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> Maghreb <strong>–</strong>, les principaux marchés<br />
cinématographiques d’Afrique se trouvent dans les<br />
pays d’Afrique australe et de l’Ouest. À commencer<br />
par l’Afrique du Sud (663 salles, soit 1 écran pour 88<br />
325 habitants*), le Nigéria (237 salles, soit 1 écran<br />
pour 843 881 habitants) et l’Ethiopie (127 salles,<br />
soit 1 écran pour 882 677 habitants).<br />
©Africa Cinema Summit<br />
En gage de son volontarisme politique pour le<br />
développement du cinéma dans son pays, le président<br />
Nana Akufo-Addo a évoqué un crédit d'impôt…<br />
… tandis que le roi d’un des nombreux groupes ethniques qui<br />
composent le Ghana annonçait mettre à disposition des terres pour<br />
l’implantation de plateaux de tournage.<br />
©Africa Cinema Summit<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
17
INTERNATIONAL<br />
RENCONTRE AVEC BENJAMIN REYNTJES<br />
Ce serait une grande erreur de croire que<br />
toutes les cinématographies africaines<br />
s’expriment de la même manière<br />
Le troisième anniversaire de<br />
Pathé BC Afrique, co-fondée<br />
par la maison Pathé et les<br />
producteurs Wassim Beji<br />
(WY <strong>Pro</strong>ductions) et<br />
Jean-François Camilleri<br />
(Echo Studio) coïncide avec le<br />
cap des 2 millions d’entrées<br />
réalisées sur 17 pays d’Afrique<br />
francophone. Bilan et<br />
perspectives avec son<br />
directeur général,<br />
Benjamin Reyntjes.<br />
Trois ans après sa création, où en est Pathé BC<br />
Afrique dans son accompagnement des marchés<br />
cinématographiques africains ?<br />
Sur les 2 millions de billets que nos films ont écoulés<br />
depuis octobre 2020, un million l’ont été sur l’année<br />
<strong>2023</strong>. Cela témoigne à la fois de la grande vitalité des<br />
marchés africains et de notre capacité à adapter nos plans<br />
de sortie aux spécificités de chaque territoire, nécessaire<br />
au vu de la grande diversité de notre line-up, composé<br />
de blockbusters américains, de cinéma français et de<br />
productions locales. Nous jonglons entre distribuer des<br />
films porteurs et porter des films locaux plus fragiles.<br />
Les marchés africains reposent quasi exclusivement sur<br />
le cinéma américain et, de manière épisodique, sur des<br />
surperformances de productions nationales, en particulier<br />
au Maroc, en Tunisie, au Sénégal et en Côte d’Ivoire.<br />
Le paysage de la production africaine est d’une très grande<br />
richesse ; les succès, moins nombreux.<br />
Sur les trois années d’exercice de Pathé BC Afrique, nous<br />
avons accompagné la réouverture des salles dans un<br />
marché sinistré par la crise sanitaire, su nous imposer<br />
comme un distributeur de taille, multiplié les partenariats<br />
avec les exploitants et d’autres distributeurs sur le continent,<br />
et accompagné des films et des auteurs dès l’étape<br />
de leur production.<br />
Justement, vous accompagnez depuis ses débuts<br />
le premier long métrage de Ramata Toulaye-Sy,<br />
Banel & Adama, en compétition au Festival de<br />
Marrakech. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans<br />
le film et comment se passe sa sortie ?<br />
De manière générale, l’investissement en amont dans les<br />
productions locales représente un très grand risque dans<br />
ce marché. Les minimums garantis que nous apportons<br />
sont en réalité plus symboliques qu’autre chose ; ils<br />
permettent surtout aux producteurs de prétendre à<br />
d’autres guichets de financement. Nous optons davantage<br />
pour un avancement des frais d’édition et de communication<br />
des films.<br />
Nous avons décidé d’accompagner Banel & Adama pour<br />
plusieurs raisons : d’abord, parce que nous croyons en le<br />
cinéma et la proposition de Ramata Toulaye-Sy, depuis<br />
son court métrage Astel, présenté au Fespaco, à<br />
Ouagadougou, en 2021. Nous savions que son premier<br />
long présenterait des qualités esthétiques indéniables <strong>–</strong><br />
d’où ses sélections à Cannes et Marrakech.<br />
Mais la réalité du marché sénégalais, où Banel & Adama<br />
a naturellement enregistré la grande majorité de ses 5 000<br />
entrées sur l’Afrique subsaharienne depuis sa sortie le 6<br />
octobre, est qu’il n’est pas encore assez mûr pour de telles<br />
propositions cinématographiques, car son public est trop<br />
jeune. Banel & Adama est probablement trop en avance<br />
sur son marché : d’un point de vue de distributeur, il<br />
aurait été parfait dans cinq ans, quand l’exploitation<br />
sénégalaise sera plus mature. Malgré tout, nous avons<br />
accompagné le film parce que nous pensons justement<br />
qu’il en relève de la responsabilité des distributeurs de<br />
participer à l’élargissement des publics. Les propositions<br />
comme Banel & Adama permettent de recruter de<br />
nouveaux spectateurs, justement dans un marché ultradominé<br />
par les blockbusters américains.<br />
Le film sort au Maghreb le 6 décembre prochain, cette<br />
fois dans des marchés plus costauds, avec des salles de<br />
cinéma aux lignes éditoriales plus définies. Donc logiquement,<br />
nous nous adresserons en particulier aux<br />
cinémas art et essai, comme Cinémadart à Tunis [voir<br />
<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> n°449 du 26 juillet <strong>2023</strong>]. À mesure que<br />
se développent les marchés et qu’ouvrent de nouvelles<br />
salles, il faudra adapter nos plans de sortie, en fonction<br />
des lignes éditoriales de chacune.<br />
Banel & Adama de Ramata Toulaye-Sy<br />
18 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
Aux Ateliers de l’Atlas, vous portez le projet de<br />
Meryam Joobeur, Motherhood, présenté dans<br />
la section “Films en tournage ou en postproduction”.<br />
Comment appréhendez-vous sa sortie ?<br />
À quelques différences de taille près, notre approche de<br />
Motherhood est sensiblement similaire à celle de Banel &<br />
Adama : un véritable coup de cœur pour une auteure et<br />
son projet, qui s’inscrit également dans la continuité d’un<br />
court métrage très remarqué [Brotherhood de Meryam<br />
Joobeur faisait partie des cinq nommés pour l’Oscar du<br />
meilleur court métrage en 2020, ndlr.].<br />
En revanche, de son volume de production à sa sensibilité<br />
plus cinéphile, le marché tunisien est beaucoup plus<br />
à même de recevoir des propositions “auteur”. Nous<br />
pouvons espérer 50 000 entrées sur la seule Tunisie pour<br />
Motherhood ; et avec davantage de certitudes quant au<br />
retour sur investissement, le minimum garanti était<br />
nettement supérieur.<br />
Nous nous posons désormais la question de la capacité<br />
du film à sortir de ses frontières, dans un contexte où les<br />
cinémas africains <strong>–</strong> et même maghrébins <strong>–</strong> voyagent très<br />
mal d’un pays à l’autre, au sein d’une même région<br />
géographique. Ce serait une grande erreur de croire que<br />
toutes les cinématographies africaines s’expriment de la<br />
même manière ; dans la même logique, nous pourrions<br />
décider de ne sortir le film qu’en Tunisie, par exemple.<br />
Enfin, le troisième film que vous présentez au<br />
cours de cette 20 e édition du festival est le très<br />
attendu Moi, capitaine, de Matteo Garrone.<br />
Comment sortir un titre aussi empreint<br />
d’actualité sur le continent ?<br />
Motherhood de Meryam Joobeur<br />
Encore une fois, c’est un film qui participe à notre<br />
responsabilité de nous adresser à un public toujours plus<br />
large. C’est une prouesse esthétique comme narrative,<br />
que nous devons accompagner à travers tout un travail<br />
de sensibilisation, au Sénégal en particulier, où le récit<br />
commence. Nous comptons nous rapprocher des ONG<br />
et des associations, organiser des séances spéciales au sein<br />
d’institutions, voire mettre en place des projections<br />
itinérantes en dehors de Dakar.<br />
En l’occurrence, notre principal comparable est Tirailleurs<br />
de Mathieu Vadepied, qui avait franchi le cap des 30 000<br />
entrées l’an dernier. Mais encore une fois, il est difficile<br />
de véritablement se projeter sur la carrière du film au vu<br />
de la constante mutation du parc de salles, au Sénégal<br />
comme ailleurs. Et même s’ils ne sont pas les premiers<br />
publics destinataires du film, les ouvertures prochaines<br />
des Pathé Casablanca et Abidjan, au Maroc et en Côte<br />
d’Ivoire, pourront également lui donner de la respiration.<br />
<strong>Pro</strong>pos recueillis par Slim Mrad<br />
États-Unis : MoviePass,<br />
désormais opérationnel<br />
sur la VàD<br />
Belgique : les plateformes sont<br />
appelées à s’engager davantage dans<br />
la production locale<br />
Adoptée ce mois de <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong> par la Fédération Wallonie-Bruxelles <strong>–</strong> à l’issue<br />
de deux années de concertation <strong>–</strong>, la modification du décret SMA passe le taux de<br />
contribution des éditeurs de services audiovisuels <strong>–</strong> locaux et étrangers <strong>–</strong> de 2,2 %<br />
à 9,5 % (maximum) de leur chiffre d’affaires.<br />
Le service tiers d’abonnement cinéma, opérationnel depuis fin<br />
mai sur l’ensemble du territoire américain, a lancé plusieurs<br />
nouvelles fonctionnalités, à commencer par la billetterie en<br />
ligne. Depuis le 16 <strong>novembre</strong>, les cartes MoviePass <strong>–</strong> par ailleurs<br />
désormais dématéralisées <strong>–</strong> peuvent donc être utilisées par<br />
acheter les tickets, pour le jour même, sur n'importe quelle<br />
plateforme de billetterie aux États-Unis. Pour rappel, le service<br />
d’abonnement cinéma, un temps disruptif car illimité, a<br />
reconfiguré son modèle économique et propose désormais trois<br />
forfaits mensuels : Basique à 10 $ pour 1 à 2 films par mois,<br />
Standard à 20 $ pour 4 films par mois et Premium à 30 $ pour<br />
6 films par mois. À noter que les abonnés peuvent acheter des<br />
crédits de films supplémentaires sur l’application.<br />
D'autres fonctionnalités sont prévues d'ici fin la fin de l’année,<br />
comme des offres-cadeaux de trois, six ou douze mois d'abonnement.<br />
Dans la série des cadeaux, tous les formats premium<br />
seront bientôt accessibles aux abonnés Standard et Premium.<br />
A.A.<br />
Selon les projections, ces contributions représenteront<br />
12 à 16 M € d’investissements annuels dans<br />
la production audiovisuelle indépendante wallonne.<br />
Cumulés avec les nouvelles obligations de la télévision<br />
publique RTBF, ce sont plus de 25 M €<br />
supplémentaires par an qui seront injectés d’ici<br />
2027 dans le marché local. Ils pourront prendre<br />
la forme de coproductions, de préachats, ou feront<br />
l’objet d‘un versement au Centre du cinéma et de<br />
l’audiovisuel. « Face à des contenus audiovisuels<br />
toujours plus nombreux et une montée de la concurrence,<br />
il était fondamental d’augmenter les investissements<br />
dans nos productions audiovisuelles belges<br />
francophones, nos talents, nos films et nos séries, au<br />
bénéfice du public », a déclaré Bénédicte Linard, la<br />
ministre belge des Médias.<br />
Le nouvel aménagement prévoit aussi un minimum<br />
de 35 % de la contribution consacrés à la production<br />
d’oeuvres créées et produites en Fédération<br />
Wallonie-Bruxelles, ainsi que des incitations à<br />
l’engagement de scénaristes belges, à la formation<br />
de techniciens (en pénurie en Belgique), ou pour<br />
certains pans de la postproduction comme le<br />
doublage.<br />
Les éditeurs de « petite taille » (réalisant moins de<br />
700 000 € de CA nets) et les chaînes thématiques<br />
dérogent à l’obligation de contribution. Enfin, le<br />
nouveau taux de contribution sera mis en œuvre<br />
progressivement d’ici 2027, « pour permettre au<br />
marché d’absorber ces nouveaux investissements ».<br />
À noter que depuis la transposition de la directive<br />
SMA en 2021 comme en France, la contribution à<br />
la production locale des plateformes, qu'elles soient<br />
établies en Wallonie ou à l’étranger, allait de 1,4 %<br />
à 2,2 % de leur CA annuel, soit en dessous de la<br />
plupart des taux adoptés chez les voisins européens.<br />
A.A.<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
19
DISTRIBUTION<br />
DIAPHANA CULTIVE LA DIVERSITÉ PO<br />
Le 21 <strong>novembre</strong>, le<br />
distributeur a convié une<br />
bonne centaine d’exploitants<br />
et de partenaires au Pathé Les<br />
Fauvettes (Paris 6 e ) pour<br />
présenter trois films, ainsi que<br />
des images exclusives de son<br />
riche programme à venir.<br />
©Manuel Moutier<br />
Pendant ce temps sur Terre de Jérémy Clapin<br />
« Des films différents mais représentatifs de ce que Diaphana<br />
veut proposer. » C’est ainsi que Michel Saint-Jean, président<br />
de la société, a introduit la convention, au cours de<br />
laquelle trois longs métrages ont été projetés. À commencer<br />
par Pendant ce temps sur Terre de Jérémy Clapin, qui<br />
revient après le succès de J’ai perdu mon corps en 2019<br />
(César du meilleur film d’animation, Cristal à Annecy<br />
et 225 000 entrées via Rezo Films). « C’est mon deuxième<br />
long métrage mais presque un premier, puisque premier en<br />
prises de vue réelles. Je suis allé chercher des choses qui me<br />
manquaient en animation : une certaine brutalité, une<br />
spontanéité et un monde un peu organique et viscéral. Je<br />
voulais filmer le réel “vrai de vrai” et l’imaginaire “vrai de<br />
vrai” dans un même film », a déclaré le cinéaste, présent<br />
aux Fauvettes. <strong>Pro</strong>duit par One World Films, ce drame<br />
suit une jeune femme (Megan Northam, aperçue dans<br />
Les Passagers de la nuit) qui peine à faire le deuil de son<br />
frère spationaute disparu dans l’espace, jusqu’au jour où<br />
une mystérieuse voix prétend pouvoir le faire revenir.<br />
Alliant prises de vue réelles et scènes animées, le film<br />
sortira le 1 er mai.<br />
Deuxième long également pour Édouard Bergeon, venu<br />
présenter La <strong>Pro</strong>messe verte, où il aborde à nouveau les<br />
enjeux environnementaux et agroalimentaires après Au<br />
nom de la Terre (2 millions d’entrées en 2019). L’histoire<br />
d’une mère qui, pour tenter de sauver son fils injustement<br />
condamné à mort en Indonésie, se lance dans un combat<br />
contre les exploitants d’huile de palme et les puissants<br />
lobbies industriels responsables de la déforestation. « Je<br />
voulais montrer que l’agriculture n’est pas la seule source de<br />
déforestation, et qu’en Asie du Sud-Est, ce phénomène vise,<br />
entre autres, à répondre à nos besoins, nous Européens,<br />
d'énergie verte. Qu'une certaine écologie n’est peut-être pas<br />
une promesse si verte que ça », a expliqué Édouard Bergeon,<br />
venu aux Fauvettes avec son producteur Christophe<br />
Rossignon (Nord-Ouest Films) et ses acteurs Félix Moati<br />
et Alexandra Lamy. Pour elle, « c’était une aventure<br />
extraordinaire que l’on a hâte de présenter lors de la tournée<br />
pour échanger avec le public sur les nombreux sujets du<br />
film ». L’équipe sillonnera les cinémas français de janvier<br />
à la sortie le 27 mars, Diaphana proposant également<br />
des avant-premières le jeudi 21 mars, à l’occasion de la<br />
Journée internationale des forêts.<br />
Enfin, dernier film projeté aux professionnels : Evil Does<br />
Not Exist de Ryūsuke Hamaguchi, qui marque la troisième<br />
collaboration entre le cinéaste japonais et le distributeur,<br />
après Drive My Car en 2021 (225 000 tickets) et Contes<br />
du hasard et autres fantaisies en 2022 (165 000 entrées).<br />
« Un film politique et écologique, par l'un des réalisateurs<br />
contemporains les plus importants au monde », a commenté<br />
Didier Lacourt, directeur de la distribution de Diaphana.<br />
Grand Prix du jury à la Mostra de Venise, le film suit les<br />
pérégrinations d’un père et de sa fille, habitants d’un<br />
village forestier qui s’élève contre le possible implantation<br />
d’un camping de luxe. Il sortira le 10 avril dans les<br />
salles françaises.<br />
Après avoir présenté le plan marketing [encart ci-contre],<br />
la bande annonce ainsi qu’un spot publicitaire de 30<br />
secondes de Iris et les hommes de Caroline Vignal, avec<br />
Laure Calamy (sortie le 3 janvier), Diaphana a dévoilé<br />
les 5 premières minutes de Daaaaaali !. Après le succès<br />
de Yannick (450 000 entrées), le distributeur lancera la<br />
nouvelle comédie de Quentin Dupieux le 7 février ; Anaïs<br />
Demoustier, Édouard Baer, Gilles Lellouche, Pio Marmaï<br />
et Jonathan Cohen figurent notamment au casting.<br />
Evil Does Not Exist de Ryusuke Hamaguchi<br />
Fidélité et nouveautés<br />
Samuel Golaz, directeur marketing de Diaphana, a détaillé<br />
les prochains temps forts du line-up. Passé par Toronto,<br />
A Normal Family de Jin-ho Hur, sur deux familles qui<br />
vont devoir se positionner moralement face aux agissements<br />
de leurs fils, est daté au 3 juillet. Le distributeur<br />
accompagnera aussi En fanfare, le nouveau long d’Emmanuel<br />
Courcol (Un triomphe), avec Benjamin Lavernhe<br />
et Pierre Lottin, « où la musique et le combat social sont<br />
intimement liés, et n’est pas sans rappeler Les Virtuoses de<br />
Mark Herman (1997) ». Après Été 85, Tout s’est bien passé<br />
et Peter Von Kant, Diaphana sortira un quatrième film<br />
de François Ozon, dont le tournage vient de s’achever :<br />
Quand vient l’automne, avec Josiane Balasko, Hélène<br />
Vincent, Ludivine Sagnier et Pierre Lottin.<br />
Nombre de réalisatrices sont également au programme<br />
2024 du distributeur, à l’instar de Carine Tardieu (Les<br />
Jeunes Amants, 400 000 entrées en 2022) qui revient avec<br />
L’Attachement, adapté du livre L’Intimité d’Alice Ferney<br />
(Éd. Actes Sud), avec Valeria Bruni-Tedeschi, Vimala<br />
Pons et Pio Marmaï. Après Aurore et Annie colère, Blandine<br />
Lenoir est de retour l’an prochain avec Juliette au<br />
©Neopa - Fictive<br />
20 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
UR SON LINE-UP 2024<br />
©Jean-Claude Lother<br />
La <strong>Pro</strong>messe verte d'Édouard Bergeon<br />
printemps, « sur une famille dysfonctionnelle follement<br />
attachante, dans l’esprit de Little Miss Sunshine ou La<br />
Famille Tenenbaum », avec ici Izia Higelin, Sophie<br />
Guillemin, Jean-Pierre Darroussin et Noémie Lvovsky.<br />
Trois ans après Un divan à Tunis (330 000 entrées),<br />
Diaphana sortira le nouveau long de Manele Labidi,<br />
Reine mère, avec Camélia Jordana, Fianso et Damien<br />
Bonnard ; « un film qui rend hommage à sa mère, et à toutes<br />
les mères, et n’est pas sans rappeler le Volver de Pedro Almodóvar ».<br />
Au second semestre 2024, le distributeur proposera le<br />
film d’animation japonais Anzu chat fantôme de Yoko<br />
Kuno et Nobuhiro Yamashita, sur l’amitié entre une<br />
petite fille et son chat, ainsi que le premier long métrage<br />
de Koya Kamura, Hiver à Sokcho, avec Roschdy Zem.<br />
Enfin, la société de Michel Saint-Jean a annoncé qu’elle<br />
accompagnera, également au second semestre, Hard<br />
Truths de Mike Leigh, dont elle avait sorti Another Year<br />
en 2010 et Mr. Turner en 2014.<br />
Tanguy Colon<br />
Iris et les hommes de Caroline Vignal<br />
Ça matche pour Iris et les hommes<br />
©Chapka Films <strong>–</strong> La Filmerie <strong>–</strong> France 3 Cinéma<br />
Daaaaaali ! de Quentin Dupieux<br />
©Aterlier de <strong>Pro</strong>duction<br />
Le 3 janvier, Diaphana amorce son année 2024 avec<br />
la sortie du deuxième long métrage de Caroline Vignal,<br />
Iris et les hommes. Après le succès de Antoinette<br />
dans les Cévennes (750 000 entrées en 2020 et le César<br />
pour Laure Calamy), la cinéaste et l’actrice reforment<br />
leur tandem pour cette nouvelle comédie. « Caroline<br />
dînait avec une amie qui, lors de leur dernière rencontre,<br />
tentait de se remettre de son divorce. À leurs retrouvailles,<br />
cette amie rayonne et raconte qu’elle a découvert les<br />
applications de rencontres qui lui ont redonné goût à la<br />
vie, les “likes” qui ont reboosté son égo. C’est ce qui a<br />
donné l’idée du film à Caroline », a raconté Samuel<br />
Golaz, directeur marketing de Diaphana. Iris et les<br />
hommes suit une femme mariée et mère de deux<br />
enfants (Laure Calamy) épanouie à l’exception qu’elle<br />
n’a plus de relations intimes avec son époux (Vincent<br />
Elbaz). Sur les conseils d’une amie, elle s’inscrit sur<br />
une application de rencontres qui va, petit à petit,<br />
relancer son désir. « Le film peut clairement se lire comme<br />
un manifeste pour le désir, comme une comédie dans<br />
les tons d’Antoinette. » C’est l’un des premiers films à<br />
se pencher sur ces “appli”, pourtant utilisées par un<br />
quart des Français et à l’origine d’une rencontre sur 4<br />
en France en 2022. « Nous sommes donc sur une comédie<br />
avec un fonds social », a résumé Samuel Golaz.<br />
L’équipe du film assurera la promotion dans plusieurs<br />
médias (en plateau chez Quotidien, Télématin et le<br />
13h de France TV, à la radio chez France Inter ou encore<br />
RTL, etc.) sur les trois dernières semaines de décembre.<br />
Pendant les vacances de Noël, Diaphana va s’appuyer<br />
sur des partenariats renforcés avec myTF1, myCanal<br />
et France TV, via des posts sur les réseaux sociaux et<br />
du pré-roll sur les replays, ainsi qu’AlloCiné, avec de<br />
l’affichage digital et une vidéo “sortie de salle” réalisée<br />
lors de l’avant-première du 19 décembre. Une campagne<br />
d’affichage se déploiera en S-1 à Paris, via 1 080 arrières<br />
de bus et 300 faces flash dans le métro. À l’échelle<br />
nationale, elle sera concentrée entre le 22 et le 24<br />
décembre avec des spots de 10 secondes diffusés sur<br />
les écrans numériques dans les gares. À noter que<br />
juste avant la sortie, Diaphana propose aux cinémas<br />
d’organiser des avant-premières les 31 décembre et<br />
1 er janvier. L'opération séduction est lancée.<br />
T.C.<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
21
L'ÉMISSION<br />
RENCONTRE AVEC JUSTINE RYST<br />
Notre but est d’offrir la meilleure scène numérique<br />
à tout l’écosystème et faire que le cinéma français<br />
continue de briller partout dans le monde<br />
JUSTINE RYST,<br />
DIRECTRICE GÉNÉRALE DE YOUTUBE FRANCE<br />
©<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong><br />
Que représente YouTube<br />
dans le paysage de la<br />
création audiovisuelle et de<br />
la diffusion, y compris dans<br />
les salles de cinéma ?<br />
La dirigeante de YouTube<br />
France évoque les liens<br />
étroits qu'entretient la<br />
plateforme de partage de<br />
vidéos la plus populaire au<br />
monde avec le cinéma, tout<br />
comme ses responsabilités<br />
en matière de modération et<br />
son approche de l’IA.<br />
Emission à voir ou revoir<br />
sur notre chaîne YouTube<br />
Créée en 2005, YouTube représente désormais 2 milliards<br />
d’utilisateurs chaque mois à travers le globe. En France,<br />
où elle s’est implantée il y a 15 ans, la plateforme en<br />
réunit mensuellement 41 millions sur les seuls écrans<br />
mesurés par Médiamétrie (mobiles, tablettes, ordinateurs),<br />
sans compter les 20 millions d’utilisateurs de l’application<br />
sur TV connectée (désormais devenue le deuxième usage<br />
YouTube après le mobile, avec des sessions de visionnement<br />
deux fois plus longues). Sa contribution au PIB<br />
français représente 850 M € par an, et 21 000 emplois<br />
équivalent temps plein, « preuve de la professionnalisation<br />
de la création web en général, et de YouTube en particulier »,<br />
note Justine Ryst.<br />
Commencée avec les sujets de la lutte contre la piratage<br />
et de la protection des droits d’auteur, la relation entre<br />
YouTube et l’industrie cinématographique et audiovisuelle<br />
a d’abord mené au développement, il y a une dizaine<br />
d'années, de Content ID. Tous les ayants-droits ne<br />
disposant pas forcément d’assez de ressources pour gérer<br />
cet outil d'empreinte numérique, un accord de la plateforme<br />
avec le CNC et l’Alpa a permis d’aller plus loin<br />
en France, avec la création d’un guichet unique pour<br />
accéder à la technologie. « Aujourd'hui, dans le monde,<br />
plus de 10 millions de références de films sont accessibles sur<br />
YouTube, à l’achat, à la location ou gratuitement. »<br />
La bande annonce continue d’être un format phare de<br />
la plateforme : selon une enquête Ipsos au moment du<br />
dernier Festival de Cannes, « 60 % des moins de 35 ans<br />
en regardent, tout comme d’autres contenus périphériques<br />
qui leur donnent envie de voir les films en salles ». YouTube<br />
fait donc naturellement partie des plans média des<br />
distributeurs, via des contenus organiques (comme ceux<br />
postés sur leurs chaînes respectives) et l’achat de campagnes<br />
de pubs (avec ciblage d’audience, de territoires, « avec un<br />
niveau de granularité très fin »).<br />
Au-delà des relations avec les acteurs “traditionnels”, il<br />
y a aussi « ce qui s’est dessiné avec la nouvelle génération du<br />
cinéma ». À commencer par les créateurs <strong>–</strong> comme François<br />
Descraques et son Visiteur du futur, passé avec succès du<br />
format web au format cinéma en 2022 (plus de 332 000<br />
entrées pour son film, distribué par KMBO) <strong>–</strong> qui utilisent<br />
YouTube « comme un laboratoire, un espace d'expression et<br />
©Photo de CardMapr.nl sur Unsplash<br />
22 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
de fédération de leur communauté ». À ceux-là s’ajoutent les cinéphiles, « cette nouvelle<br />
génération de critiques, hyper florissante, en particulier sur le YouTube français. Notre but<br />
est d’offrir la meilleure scène numérique à tout l’écosystème et faire que le cinéma français<br />
continue de briller partout dans le monde », sachant que 60 % des vues de contenus créés<br />
en France sont visionnées à l’étranger.<br />
Par ailleurs, de plus en plus de créateurs se servent de la scène offerte par les cinémas,<br />
avec des “avant-web” souvent combles. « Les talents ont bien compris la force du rendezvous<br />
salle pour amorcer la vie d’une œuvre, y compris sur YouTube. » En outre, après un test<br />
concluant, le YouTube Ciné-Club proposé en partenariat avec mk2 s'apprête à être<br />
pérennisé sous forme d’une série de rendez-vous à partir de janvier, « à Paris mais pas<br />
que », voire « au-delà des frontières ».<br />
Dans son souci de créer davantage de ponts entre le secteur traditionnel et ces nouveaux<br />
acteurs, la plateforme a mis en place des dispositifs très intégrés, comme des résidences<br />
au Festival de Cannes ou des coups de projecteur au festival de Clermont-Ferrand, sans<br />
compter ses collaborations avec le programme CNC Talents. « Pas dans une logique de<br />
sponsoring, pour “mettre notre drapeau”, mais pour aider la filière », précise Justine Ryst,<br />
en évoquant des initiatives et un paysage youtubesque français qui a, lui aussi, « trait à<br />
l’exception culturelle française ».<br />
La dirigeante est consciente des effets de la viralité qui peuvent aussi s’emparer du web.<br />
Avec les récentes expériences positives, comme celles autour du Consentement de Vanessa<br />
Filho, mais aussi négatives, comme les commentaires agressifs et hors de propos autour<br />
de Monsieur le Maire de Karine Blanc et Michel Tavares. « Le sujet de la haine en ligne,<br />
qui dépasse largement le cinéma, est au cœur de nos préoccupations et de nos responsabilités.<br />
Et notre enjeu premier est celui de protéger les spectateurs, les créateurs et les annonceurs. »<br />
D’où des règles <strong>–</strong> publiques <strong>–</strong> de communauté, « qui définissent ce qui est possible et ce<br />
qui ne l’est pas ». Or, comment pilote-t-on la plateforme avec « 500 heures de contenus<br />
téléchargés chaque minute, en trouvant l'équilibre entre protection de la liberté d’expression<br />
et protection de l’utilisateur ? » En recourant à l’IA à grande échelle, qui permet de détecter<br />
90 % des contenus enfreignant une règle d’usage (vidéo ou commentaire), et de<br />
L’ACTUALITÉ DE<br />
L’EXPLOITATION ET<br />
DE LA DISTRIBUTION<br />
CINÉMA<br />
C’EST AUSSI...<br />
©Photo de Jesus Loves Austin sur Unsplash<br />
disponibles sur<br />
Apple Podcasts<br />
Deezer<br />
neutraliser 70 % de ceux-ci avant même qu’ils n’aient fait 10 vues. « Pour le dernier<br />
kilomètre, c’est une équipe de modération qui fait une appréciation plus fine, un arbitrage<br />
plus spécifique. » Les détenteurs de chaînes YouTube disposent aussi d’une boîte à outils<br />
de gestion de commentaires, qui va de la définition d’une blocklist de mots à la possibilité<br />
de nommer des administrateurs multiples pour intervenir plus rapidement, notamment<br />
durant les lives. Dernière arme de l’arsenal : « Une constellation de signaleurs de<br />
confiance (les “trusted flaggers”), des associations spécialisées dans certaines thématiques (lutte<br />
contre la pédophilie, contre l’antisémitisme..), qui disposent de chemins accélérés pour que<br />
leurs signalements arrivent en haut de la pile de nos modérateurs. »*<br />
Amazon Music<br />
Spotify<br />
Bien entendu, l’usage de l’IA générative chez YouTube dépasse la neutralisation des<br />
contenus problématiques, allant des sous-titrages automatiques à l'algorithme du moteur<br />
de recherche. « Notre conception de l’innovation au sens large du terme est qu’elle doit être<br />
audacieuse, mais aussi responsable », d’où l’importance de travailler avec les industries<br />
culturelles. La collaboration a débuté avec celle de la musique, via un think tank avec<br />
Universal, « pour travailler avec un corpus de talents émergeants sur le modèle de la création<br />
et de la distribution de valeur que permet l’IA générative ». De fait, la responsable de<br />
YouTube France est formelle : « L’IA est un vrai accélérateur et catalyseur de créativité<br />
humaine. Mais en aucun cas, elle ne la remplacera. »<br />
Ayşegül Algan<br />
* À noter que tous les trimestres, YouTube édite un rapport de transparence sur le volume de vidéos et commentaires<br />
retirés et les causes de suppression de ces contenus, disponible en ligne et accessible à tous.<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
23
EXPLOITATION<br />
Le Méliès de Castelmaurou a fêté ses 40 ans<br />
Le cinéma art et essai a récemment fêté ses 40 ans, et en a profité pour organiser divers<br />
événements en compagnie de prestigieux invités.<br />
40 ans se sont écoulés depuis le 15 <strong>novembre</strong><br />
1983 et la toute première projection du<br />
cinéma de Castelmaurou (31), qui était<br />
consacrée à La Guerre des étoiles. Quatre<br />
décennies pendant lesquelles le mono-écran<br />
de 200 places et au fonctionnement 100 %<br />
bénévole a pu se moderniser, passant<br />
notamment à la projection laser et s’équipant<br />
du Dolby 7.1. Ainsi, pour célébrer<br />
cette aventure, une semaine de festivités<br />
a été organisée du 13 au 18 <strong>novembre</strong><br />
derniers. Euzhan Palcy (réalisatrice, lauréate<br />
de l’Oscar d’honneur en 2022) et Richard<br />
Patry (président de la FNCF) ont été<br />
choisis comme marraine et parrain de<br />
cet événement.<br />
Ce fut l’occasion pour Le Méliès d’inviter<br />
diverses figures du cinéma français pour<br />
la grande soirée d’anniversaire du 18<br />
<strong>novembre</strong>, à l’instar des réalisateurs Pascal<br />
Thomas, avec son Voyage en pyjama<br />
(Studiocanal, 17/01) et Mathieu Turi et<br />
son récent Gueules noires (Alba Films)...<br />
ou encore Jean Villa (directeur général des<br />
cinémas Véo) et le vétéran Claude Damianthe !<br />
Patrick Jannitte, exploitant du Méliès,<br />
espère que le cinéma fête aussi « 50 ans,<br />
ses 60 ans, ses 70 ans…… et surtout qu’il<br />
acquière une deuxième salle ! »<br />
Jules Dreyfus<br />
Parmi les autres événements spécial anniversaire, une avant-première de 5 hectares<br />
d’Emilie Deleuze, en compagnie de Lambert Wilson. Pour rappel, le film, distribué par<br />
Paname Distribution, sortira en salles le 27 décembre prochain<br />
©Le Méliès<br />
Kinepolis acquiert le cinéma de Béziers<br />
Le groupe dirigé par Eddy Duquenne poursuit son développement dans le sud de<br />
la France avec cette opération.<br />
©Polygone Béziers<br />
Jeudi 16 <strong>novembre</strong>, Kinepolis officialise la conclusion<br />
d’un bail commercial concernant le cinéma au sein<br />
du centre commercial Polygone, à Béziers (Hérault).<br />
Précédemment exploité par le groupe MonCiné, qui<br />
l’avait ouvert en septembre 2010, le multiplexe de 9<br />
salles et 1 462 places (333 000 entrées en 2019 et<br />
222 000 en 2022) passera officiellement dans le giron<br />
du circuit belge à partir du 13 décembre prochain.<br />
Kinepolis indique qu’il va mener une phase de travaux<br />
début 2024 « afin de moderniser l’infrastructure et<br />
l’adapter aux normes du groupe. De nouvelles technologies<br />
et services seront proposés pour offrir la meilleure<br />
expérience cinéma ».<br />
« Nous nous réjouissons d’étendre la présence de notre<br />
marque au sud de la France et d’offrir l’expérience<br />
cinématographique propre à Kinepolis aux Biterrois.<br />
Nous sommes impatients de rencontrer nos nouveaux<br />
collègues et de faire la connaissance des cinéphiles de<br />
Béziers », a déclaré Eddy Duquenne dans un<br />
communiqué. Avec cette acquisition, le circuit renforce<br />
donc sa présence dans le sud de la France avec un<br />
troisième cinéma, après le Kinepolis de Nîmes (12<br />
salles, 676 000 entrées en 2019 et 445 000 en 2022)<br />
et le Kinepolis de Fenouillet (8 écrans, 277 000 tickets<br />
en 2019, 198 000 en 2022), au nord de Toulouse.<br />
Cette opération s’inscrit plus largement dans une riche<br />
activité pour le groupe belge dans l’Hexagone : en mars,<br />
il avait racheté à Pathé les 14 salles du cinéma de Belfort<br />
[<strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong> du 12 avril <strong>2023</strong>, puis, fin octobre,<br />
inauguré sa première salle Imax française, également<br />
dans le sud, à Nîmes. Désormais, Kinepolis opère 18<br />
établissements en France, représentant 199 salles. Pour<br />
rappel, en 2022, il figurait au 4 e rang des exploitants<br />
français avec plus de 5 millions d’entrées réalisées.<br />
Tanguy Colon<br />
Pathé Cinémas passe au Cloud Vista<br />
Le circuit leader utilisera la solution SaaS de Vista pour l'ensemble de ses sites,<br />
en Europe et en Afrique.<br />
La solution de logiciels cinéma hébergée sur le cloud<br />
et gérée par le groupe néo-zélandais Vista, va être<br />
déployée pour les 1<strong>29</strong> établissements Pathé, soit plus<br />
de 1 300 écrans en France, aux Pays-Bas, en Belgique,<br />
en Suisse, mais aussi au Sénégal, en Tunisie, au Maroc<br />
et en Côte d'Ivoire. L'accord entre les deux groupes est<br />
signé pour cinq ans et le déploiement devrait être achevé<br />
d'ici la fin 2024. Les publicités Vista Cloud seront<br />
effectives à partir du 1 er janvier prochain.<br />
Pathé Cinémas utilisera donc l'ensemble de l'offre SaaS<br />
(« Software as a Service », soit « logiciel en tant que<br />
service ») Vista Cloud. Le groupe Vista précise que<br />
« l'accord remplace les accords d'environnement client sur<br />
site existants avec Pathé sur l'ensemble des territoires, et<br />
s'appuie sur un partenariat entre les parties pour la revente<br />
des solutions de selfcheckout et d'e-gate développées par<br />
Pathé, qui s'intègrent à la plateforme du groupe Vista ».<br />
Multiples ouvertures<br />
de cinémas<br />
Le 22 <strong>novembre</strong>, outre le CGR de Castres (voir p. 28),<br />
était inauguré un établissement de 6 écrans à Vitré<br />
(Ille-et-Vilaine) par CinéWest, en remplacement de<br />
l’ancien cinéma historique, tandis que Megarama<br />
dévoilait un nouveau complexe de 7 salles à Givors<br />
(Rhône). Toujours en région lyonnaise, la Ville de Saint-<br />
Priest s’est dotée, le 15 <strong>novembre</strong> dernier, d’un nouveau<br />
site de 4 salles, Le Grand Scénario, exploité par l’Urfol.<br />
Focus complets de ces nouvelles ouvertures à retrouver<br />
dans les prochains numéros de <strong>Boxoffice</strong> <strong>Pro</strong>.<br />
24 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
À PARIS, CLAP DE FIN POUR<br />
LE BRETAGNE ET LE GAUMONT MARIGNAN<br />
Pathé Cinémas a officialisé la fermeture des deux établissements emblématiques de<br />
la capitale, recentrant ses investissements sur la montée en gamme de son réseau.<br />
Le Bretagne (Paris VI e )<br />
©Tanguy Colon<br />
Le 15 <strong>novembre</strong>, celle qui était la troisième plus grande<br />
salle de Paris (850 places), derrière celles du Grand<br />
Rex et de l’UGC Normandie, a définitivement éteint<br />
ses néons bleus. Le Bretagne et sa mythique enseigne<br />
ont cessé d’animer le boulevard du Montparnasse,<br />
Pathé Cinémas jugeant l’établissement plus aux normes.<br />
<strong>Pro</strong>priétaire des murs et du fonds de commerce du<br />
site de deux écrans depuis l’automne 2021, le groupe<br />
de Jérôme Seydoux n’a pas encore pris de décision<br />
concernant le futur du bâtiment ; il confirme en<br />
revanche concentrer ses activités sur ses trois autres<br />
cinémas du quartier : le Pathé Parnasse, transformé<br />
en complexe de 12 salles premium l’an dernier et le<br />
Gaumont Montparnos de 4 écrans, le Miramar étant<br />
opéré indépendamment.<br />
Le Bretagne avait été inauguré le 27 septembre 1961,<br />
dans un quartier de Montparnasse en pleine mutation<br />
où Joseph Rytmann, entrepreneur avisé, exploitait<br />
alors Le Mistral et Le Miramar. Aménagé par l’architecte<br />
Maurice Gridaine dans l’ancienne brasserie<br />
Dumesnil, l’établissement est doté d’une grande salle,<br />
et se distingue par son hall en marbre, ses appliques<br />
lumineuses dorées et ses moquettes à fleurs. En 1973,<br />
Joseph Rytmann agrandit Le Bretagne avec une<br />
deuxième salle de 200 places, créée dans un ancien<br />
entrepôt annexe. Lorsqu’il lègue ses activités à sa fille<br />
Benjamine Rytmann-Radwanski en 1983, l’exploitant<br />
opérait cinq établissements : le Bienvenüe-Montparnasse<br />
(ouvert en 1973), le Montparnos (ouvert en 1981),<br />
le Miramar, le Mistral et le Bretagne. Ce dernier est<br />
le seul cinéma conservé par l’héritière lorsqu’elle décide<br />
de céder le circuit Rytmann à Pathé Gaumont en<br />
2009, qui va procéder à plusieurs ajustements : le<br />
Bienvenüe-Montparnasse est vendu en 2012 (aujourd’hui<br />
le théâtre du Grand Point Virgule), le Mistral est<br />
fermé en 2016, tandis que le Miramar et le Montparnos<br />
sont intégrés au Gaumont Parnasse. Le Bretagne, lui,<br />
tiendra jusqu'à l'arrivée du Covid mais ne rouvre pas<br />
au printemps 2021, cédé à Pathé par Benjamine<br />
Rytmann-Radwanski, qui nous a quittés au printemps.<br />
Le groupe de Jérôme Seydoux a également acté la<br />
fermeture, le 3 décembre, du Gaumont Champs-Elysées<br />
Marignan, faute d’avoir pu trouver un projet de<br />
modernisation avec les bailleurs pour un établissement<br />
(6 salles, 1 300 sièges), lui aussi, plus aux normes. Le<br />
cinéma, baptisé alors Marignan-Pathé, avait ouvert le<br />
30 mars 1933, l’unique salle comportant alors un<br />
orchestre, un balcon et une mezzanine, puis divisée en<br />
deux en 1968, avec d’une part le Marignan (1 200<br />
places), de l’autre le Concorde (490 fauteuils) ; au cours<br />
des années 1970, 4 autres salles sont aménagées, portant<br />
la capacité totale du site à 6 écrans.<br />
En 1992, en raison d’un échange de salles opérés entre<br />
Gaumont et Pathé, le Marignan-Concorde est renommé<br />
Gaumont-Champs-Elysées Marignan et forme alors<br />
un multiplexe à deux têtes de 13 salles et plus de 3 000<br />
sièges, avec le Gaumont Champs-Elysées Ambassade<br />
situé en face, et qui a baissé le rideau en juillet 2016.<br />
En sus d’une réelle chute de fréquentation depuis<br />
plusieurs années, la fermeture du Marignan met fin à<br />
90 ans d’existence d’un site qui a su s’imposer comme<br />
un lieu incontournable de la cinéphilie parisienne<br />
comme mondiale, théâtre de prestigieuses avant-premières.<br />
Elle marque surtout la fin d’une présence historique<br />
de Pathé Cinémas sur la plus belle avenue du monde,<br />
où résistent désormais l’UGC Normandie et le Publicis,<br />
et plus largement dans le quartier, Le Lincoln, Le Balzac,<br />
Le Club de l’Étoile et le Mac Mahon. Pour le circuit<br />
au coq, l’attention se concentre dorénavant sur deux<br />
projets parisiens d’ampleur : la rénovation de la Géode<br />
et la restructuration du Pathé Palace, qui abritera d’ici<br />
fin 2024 le futur siège du groupe.<br />
Tanguy Colon<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
25
EXPLOITATION<br />
10 ANS DE VIE ASSOCIATIVE À CUCURON<br />
©Cigalon<br />
Depuis 2013, Basilic Diffusion gère et anime le Cigalon, unique cinéma labellisé Espace<br />
de vie sociale par la Caf. L’anniversaire de l’association a été l’occasion d’une célébration<br />
joyeuse et collégiale, à l’image de sa vocation d’ancrage local.<br />
Dans le Luberon, le week-end du 14 octobre, le temps<br />
était aux réjouissances autour du mono-écran, sa vie<br />
associative, ses bénévoles et adhérents qui animent le<br />
Cigalon toute l’année. C'est en 2013 qu'un groupe<br />
d’habitants s'est rassemblé en association afin de reprendre<br />
l'exploitation de la salle de 93 fauteuils, alors en gestion<br />
privée, qui venait de fermer ses portes.. Ils partirent six<br />
bénévoles et se virent 75, fédérant désormais 650 adhérents.<br />
En 2019, le cinéma, détenteur des trois labels art<br />
et essai et Europa Cinemas, réalisait 24 000 entrées, pour<br />
une vingtaine de séances hebdomadaires, dans un village<br />
de 1 800 âmes.<br />
« Le Cigalon est un lieu de vie dont les gens se sentent à l’aise<br />
de pousser la porte. Depuis 10 ans, le cinéma est un prétexte<br />
pour être ensemble. Au delà de la programmation classique,<br />
ce sont les bénévoles qui animent les séances et inventent les<br />
événements », explique Clémence Renoux, directrice et<br />
programmatrice du cinéma, une des quatre salariés de<br />
l’association, avec Coline Privat, chargée de développement,<br />
Dorian Thuillier et Théo Villala, projectionnistes<br />
animateurs.<br />
ainsi une aide annuelle de 24 000 euros, dont l’agrément<br />
de 4 ans a été renouvelé l’an passé. « L’association, de par<br />
son activité, est officiellement reconnue comme un espace de<br />
vie sociale. C'est un vrai soutien et une reconnaissance de<br />
notre travail qui nous a permis de mettre un mot sur ce que<br />
nous faisions. Notre ancrage territorial a permis de construire<br />
un projet solide d’animation culturelle, à l’instar de notre<br />
choix de proposer une programmation art et essai », complète<br />
Clémence Renoux.<br />
En 2019, l'association accentue encore cet ancrage<br />
dans le territoire en créant un cinéma itinérant, soutenu<br />
par la Communauté de communes Cotelub, la Région<br />
Sud et plus récemment la Mutualité sociale agricole<br />
Alpes-Vaucluse dans le cadre du programme “Grandir<br />
en milieu rural”. « Nous avons voulu amener le cinéma<br />
là ou il n’y en n’avait pas, pour les publics empêchés mais<br />
aussi les scolaires, qui n’ont pas de budget pour le transport<br />
», explique la directrice, en soulignant l’importance<br />
de la démarche itinérante, notamment pour les sept<br />
écoles inscrites dans les dispositifs d’Éducation à<br />
l’image.Et si l’on demande aux bénévoles les moments<br />
marquants de ces dix ans, le festival finlandais en 2022<br />
l'emporte, ayant laissé un souvenir impérissable à<br />
Cucuron. « C'était magique ! Nous l’avons organisé grâce<br />
aux financements finlandais et à Juho Kuosmanen, le<br />
réalisateur de Compartiment n°6. » Cette idée folle est<br />
devenue un veritable festival sur quatre jours, avec 12<br />
films, une délégation de 25 invités (musiciens, producteurs,<br />
acteurs) venus d’Helsinki. « Nous voulions faire<br />
un croisement culturel en créant une interaction avec nos<br />
acteurs locaux. C'était un moment fort et joyeux, où toutes<br />
les énergies se sont concentrées », se souvient Clémence<br />
Renoux. « À l’image du [récent] week-end d'anniversaire…<br />
», où 250 personnes s’étaient réunis pour des<br />
ateliers, une kermesse de cinéma et un florilège d'animations.<br />
Une association d’habitants au service d’autres<br />
habitants.<br />
Le Cigalon n’a pas fini de chanter puisque la Commune<br />
porte le projet déplacer le cinéma et d’en augmenter<br />
la capacité. La nouvelle construction abriterait aussi<br />
la nouvelle mairie, une salle polyvalente et une maison<br />
des associations. Un projet que Basilic diffusion compte<br />
bien accompagner encore de nombreuses décennies.<br />
Marion Delique<br />
©Cigalon<br />
Dès le départ, si la Mairie met les locaux à disposition,<br />
l’association <strong>–</strong> aujourd’hui présidée par Florence Zazzi<br />
<strong>–</strong> doit trouver des financements pour pérenniser le projet.<br />
La Fondation de France s’investit, dans le cadre de son<br />
soutien de l’emploi en milieu rural, et permet de financer<br />
60 % d’un salaire pendant 5 ans. Par ailleurs, le Cigalon<br />
devient le premier, et pour l'heure unique, cinéma de<br />
France à décrocher le label “Espace de vie sociale” de la<br />
Caisse d’allocations familiales. Non sans mal, puisque la<br />
démarche nécessite de mener un diagnostic approfondi<br />
afin d‘identifier les besoins des habitants et les problématiques<br />
du territoire. En 2018, la commission octroie<br />
Clémence Renoux, directrice et programmatrice, et Coline Privat,<br />
chargée de développement devant l'entrée du Cigalon de Cucuron<br />
26 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
FOCUS EXPLOITATION<br />
INFOS PRATIQUES<br />
COORDONNÉES :<br />
72 chemin des Porches, 81100 Castres<br />
cgr.castres@cgrcinemas.fr, 05 63 71 23 65<br />
HORAIRES :<br />
De 13h à minuit<br />
Séances matin : mer, sam, dim et<br />
vacances scolaires<br />
TARIFS :<br />
Plein : 10,90 €, réduit : 8,70 €, <strong>–</strong> 16 ans : 6,10 €, <strong>–</strong><br />
18 ans et étudiants : 7,80 €, happy : 7,30 €<br />
Cinglés du cinéma : 5,50 €<br />
Salle Ice : plein : 17 €, réduit : 13 €, <strong>–</strong> 16 ans &<br />
matin : 10 €, happy : 11 €,<br />
Cartes 5/10/15 places : 7,60 €, 7,10 €, 6,80 €<br />
Majoration 3D : 1,50 €, lunettes 3D : 2 €<br />
OPÉRATIONS SPÉCIALES :<br />
Du 18/10 au 9/02, coupon ou code VAD<br />
Classique : duo 7,50 € / trio 7 €<br />
Ice : duo 13 € / trio 11 €<br />
CGR CINÉMAS A OUVERT SON<br />
MULTIPLEXE DE CASTRES<br />
Le 22 <strong>novembre</strong>, les Castrais découvraient leur nouveau cinéma<br />
de dix salles. Le groupe rochelais confirme avec cette ouverture<br />
sa forte présence en Occitanie, et sa stratégie de montée en<br />
gamme.<br />
Les cinq salles de l’historique Lido ont laissé la place, un<br />
kilomètre plus loin, à un multiplexe flambant neuf de<br />
10 écrans et 1 300 fauteuils. Lors de l’inauguration,<br />
Charles Raymond, président de CGR Cinémas, et Laurent<br />
Desmoulins, directeur général, ont annoncé « une nouvelle<br />
ère pour le groupe et une stratégie de montée en gamme axée<br />
sur le confort ». Pour les dirigeants, CGR Castres mise en<br />
premier lieu sur sa numérotation généralisée des places,<br />
ses fauteuils club dans toutes les salles et sur sa salle Ice<br />
Theaters, de 103 sièges, prête à accueillir la version<br />
immersive spécialement développée de Napoléon. Pour<br />
rappel, la salle Ice, outre les effets visuels, propose des<br />
fauteuils électriques inclinables, avec des méridiennes au<br />
premier rang, la projection laser 4K et la version « studio »<br />
du son Dolby Atmos.<br />
Avec un investissement de 15 M €, le bâtiment est construit<br />
sur une ancienne usine de tricotage, à 15 minutes à pied<br />
de l’ancien cinéma. Son architecture particulière arbore<br />
une coursive en baies vitrées de 117 mètres de long,<br />
donnant sur la Durenque. « Aucun cinéma ne ressemble<br />
à celui-ci. Tout en longueur et en bord de rivière, tout en<br />
restant en centre-ville, nous nous sommes adaptés à l’environnement<br />
», explique la directrice Florence Panis. Le<br />
cinéma profitera par ailleurs de l'animation et des<br />
restaurants à proximité sur la place Soult.<br />
©CGR ©CGR<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
27
FOCUS EXPLOITATION<br />
LES ÉQUIPEMENTS*<br />
SITE INTERNET / APPLI / VAD : THE BOXOFFICE COMPANY<br />
TERRASSEMENTS / PAROIS CLOUÉES : MTPS<br />
VRD : EIFFAGE<br />
GROS ŒUVRE : ALBERT & FILS / ERO CONSTRUCTION (SOUS-TRAITANT)<br />
CUVELAGE : ETANDEX<br />
FLOCAGE : COMISO<br />
CHARPENTE MÉTALLIQUE : TROISEL<br />
COUVERTURE ÉTANCHÉITÉ : NEOREF<br />
MENUISERIES EXT / BARDAGE SOUS DÉAMBULATOIRE : GREGOIRE 12<br />
CLOISONS / DOUBLAGES / FAUX-PLAFONDS : PIM<br />
GRADINS ET PLANCHES BOIS : GUILLON<br />
TENTURES MURALES : AB ROY<br />
SOLS SOUPLES : CINÉ SOL<br />
REVÊTEMENTS SOLS DURS - CARRELAGES : S. LOPEZ<br />
SERRURERIE / MÉTALLERIE : METALBI 81<br />
PEINTURES : SEPESH<br />
ASCENSEUR : OTIS<br />
CLIMATISATION / CHAUFFAGE : SAMSON<br />
VENTILATION / DÉSENFUMAGE : SET<br />
PLOMBERIE : SET<br />
ELECTRICITÉ / COURANTS FORTS ET FAIBLES : SITEB<br />
ENSEIGNES : SEMIOS<br />
FAUTEUILS : KLESLO<br />
FAUTEUILS SALLE ICE : LINO SONEGO<br />
ÉQUIPEMENTS SONORISATION ET PROJECTION : CINÉ SERVICE<br />
ÉCRANS DE PROJECTION : CIN'EQUIP<br />
BANQUETTES : MARINE SELLERIE<br />
ECHAFAUDAGES : R-MAN<br />
CHAÎNE SONORE : ADDE<br />
ECRANS : DEMOSPEC<br />
BUREAU D'ÉTUDES : IPC<br />
RELEVÉS TOPOGRAPHIQUES : GEO SUD OUEST<br />
ARCHITECTE : LINÉAIRE A<br />
ETUDE DE SOLS : GINGER<br />
BUREAU D'ÉTUDES : GECOS<br />
MISSION SPS : 2G<br />
SSI : PREVENTIST<br />
BET GÉNIE CIVIL ( VRD) : AIGSOM<br />
ACOUSTIQUE : A. LECONTE<br />
DIAGNOSTIC MURS : TECHNOSOL<br />
CONTRÔLE TECHNIQUE : SOCOTEC<br />
OPC : SLPRO’JECT<br />
TRAVAUX PUBLICS : BARDOU<br />
VIDÉO SURVEILLANCE : 60D PRODUCTION<br />
*Basé sur le déclaratif de la salle<br />
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES<br />
SALLE PLACES PMR DIM (M) SON IMAGE<br />
1 359 9 18 ATMOS SCOPE<br />
2 234 6 15 7.1 SCOPE<br />
3 182 5 13 7.1 SCOPE<br />
4 71 3 8 7.1 SCOPE<br />
5 71 3 8 7.1 SCOPE<br />
6 64 3 9,50 7.1 SCOPE<br />
7 95 3 8 7.1 SCOPE<br />
8 102 3 8 7.1 SCOPE<br />
9 96 3 10,43 7.1 SCOPE<br />
10 103 3 10,50 ATMOS SCOPE<br />
TOTAL 1 377 41<br />
©CGR ©CGR<br />
28 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
Avant d’accéder aux dix salles, les spectateurs trouveront<br />
un hall spacieux, l'habituel espace de jeux, trois caisses<br />
billetterie et trois mixtes, ainsi que huit bornes automatiques<br />
et quatre dédiées à la confiserie. Six salles sont<br />
équipées en laser et son 7.1 tandis que la plus grande de<br />
359 sièges propose le Dolby Atmos.<br />
Le Lido avait la particularité de mixer une programmation<br />
grand public et fortement art et essai, détenteur des<br />
trois labels, que le multiplexe s’attachera à renforcer et<br />
diversifier. Depuis huit ans aux manettes du site, Florence<br />
Panis développera sa politique événementielle déjà forte :<br />
les ciné-débats, les opéras, les ciné-goûters bio mensuels,<br />
le César des lycéens, sans oublier les dispositifs scolaires<br />
dont “Maternelle” pour la première fois cette année.<br />
« Nous sommes toujours partants et travaillons beaucoup<br />
avec les scolaires, en étant force de proposition en plus des<br />
ateliers ou des discussions après le film. C’est notre public<br />
de demain. » Par ailleurs, l’association cinéphile historique<br />
“les Cinglés du Cinéma” propose d’animer une séance<br />
par semaine en sus de co-organiser le festival hispanoamericain,<br />
les 10 jours du cinema italien ou encore le<br />
festival de courts métrages d’animation “Trois jours trop<br />
courts”. « Ce n’est pas parce que c'est plus grand que l'on<br />
perdra en chaleur humaine, au contraire, nous serons plus<br />
nombreux et la proposition plus forte », conclut la directrice<br />
qui sera assistée dans sa tâche par Emma Garrouste et<br />
Damien André, directrice adjointe et assistant, ainsi que<br />
de son équipe de huit agents.<br />
Le cinéma à Castres, qui a connu bien des mouvements,<br />
trouve enfin sa stabilité. En effet, en 1993, le Lido était<br />
déjà dans les mains de CGR avant d'être vendu en 2002<br />
à Cinémovida, puis à Cap’Cinéma en 2016, puis finalement<br />
acquis de nouveau par le groupe rochelais en<br />
2017. Désormais, l'objectif du CGR Castres sera d’atteindre<br />
350 000 entrées ; le Lido en avait réalisé 180 000 en 2019,<br />
dans une région ou le groupe compte 14 autres cinémas<br />
(à Albi, Blagnac, Carcassonne, Lattes, Montauban,<br />
Narbonne, Nîmes, Rivesaltes, Rodez, Tarbes, Villeneuvelès-Béziers).<br />
Marion Delique<br />
©CGR<br />
©CGR<br />
N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong><br />
<strong>29</strong>
INSTITUTIONNELS<br />
PROCHAINES CDACi/CNACi<br />
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO<br />
CDACi<br />
07/12/23 SARL LES HALLES NEYRPIC MEGARAMA 6 1 233 <strong>Pro</strong>jet de création Saint-Martin-d’Hères Isère<br />
CNACi<br />
Grenoble-Alpes-<br />
Métropole<br />
30/11/23 CINÉMA CONFLUENCES 4 459 <strong>Pro</strong>jet de création Carquefou Loire-Atlantique Nantes Métropole<br />
Soutiens Afcae<br />
Actions <strong>Pro</strong>motion<br />
Moi Capitaine de Matteo Garrone (Pathé Films - 3 janvier)<br />
Si seulement je pouvais hiberner de Zoljargal Purevdash<br />
(Eurozoom - 10 janvier)<br />
May December de Todd Haynes (ARP Sélection - 24 janvier)<br />
La Zone d'intérêt de Jonathan Glazer (BAC Films - 31 janvier)<br />
Jeune public<br />
Les Petits Singuliers - programme de courts métrages<br />
(Les Films du Préau - 7 février)<br />
Patrimoine/répertoire<br />
La Complainte du sentier de Satyajit Ray (Les Acacias -<br />
6 décembre)<br />
ADRC<br />
Les films accompagnés<br />
La Chimère de Alice Rohrwacher (Ad Vitam - 6 décembre)<br />
Levante de Lillah Halla (Rezo Films - 6 décembre)<br />
La Fille de son père d'Erwan Le Duc (Pyramide - 20 décembre)<br />
Les Colons de Felipe Gálvez (Dulac Distribution - 20 décembre)<br />
Mon ami Robot de Pablo Berger (Wild Bunch - 27 décembre)<br />
GNCR<br />
La Grâce de Iliya Povolotsky (Bodega Films - 24 janvier)<br />
Ici Brazza, Chronique d'un terrain vague d'Antoine<br />
Boutet (Les Alchimistes - 24 janvier)<br />
Mambar Pierrette de Rosine Mfetgo Mbakam (Singularis<br />
Films - 31 janvier)<br />
Mon pire ennemi de Mehran Tamadon (Survivance - 28 février)<br />
L'Île de Damien Manivel (Météore Films - 27 mars)<br />
AGENDA DE LA PROFESSION<br />
Disparition de<br />
Raymond Perrot<br />
L'exploitant indépendant,<br />
pionnier du cinéma à<br />
Leucate, nous a quittés<br />
le jeudi 23 <strong>novembre</strong>,<br />
à l'âge de 94 ans. Après<br />
avoir été “itinéré” dans<br />
l'Yonne et le sud de la<br />
Seine-et-Marne dans les<br />
années 1960, Raymond<br />
Perrot avait posé ses valises<br />
dans la station balnéaire audoise en 1970, où il exploitait<br />
les cinémas le Neptune et le Floride (3 écrans) de<br />
manière essentiellement saisonnière.<br />
En 1993, il avait vendu sa société à son fils Frédéric<br />
qui a, depuis, poursuivi la tradition cinéphile des Perrot,<br />
avec l'ouverture du Clap Ciné de Leucate/Barcarès en<br />
2011 (3 salles/450 fauteuils/60 000 entrées de moyenne)<br />
puis le développement du réseau indépendant L’Yre<br />
Cinémas (5 cinémas/17 écrans/450 000 entrées).<br />
Raymond Perrot a suivi jusqu'au bout le travail de<br />
son fils. La salle 3 du Clap Ciné de Leucate porte,<br />
depuis 2016, le nom de "Raymond et Gisèle Perrot"<br />
et que sur leur pierre tombale désormais commune<br />
est gravée... un projecteur de cinéma.<br />
LE SOMMET DES ARCS 19 AU 23/12/23 LES ARCS<br />
CONVENTION AD VITAM 12/01/24 PARIS<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 17 AU 23/01/24 FRANCE<br />
RENCONTRES DE BRETAGNE 30/01 au 03/02/24 LA BAULE<br />
AG SFTC 14 et 15/03/24 À DÉTERMINER<br />
RENCONTRES DU SUD 18 au 23/03/24 AVIGNON<br />
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 8 au 11/04/24 GÉRARDMER<br />
Petites Annonces<br />
MIS EN VENTE<br />
CINÉMA CONCORDE<br />
MOISSAC (82200)<br />
6 salles<br />
• Dont 1 salle prestige de 250 places munie<br />
d'un écran incurvé de 16 m de base<br />
• Un vaste hall de 150 m² pour l'accueil du public<br />
• 750 places assises<br />
• Complexe entièrement climatisé et numérisé.<br />
• Aucun investissement à prévoir dans l'immédiat<br />
• Cinéma aux normes et rénové en 2017.<br />
Ville de 13 000 habitants. Air urbaine de 28 000 habitants.<br />
Évalué à 420 000 € pour le fond et les murs.<br />
Site internet : www.concordecinema.com<br />
Prière de nous contacter par mail à<br />
concordecinema@orange.fr<br />
Durand Olivier au 05 63 04 01 11<br />
REGION ILE-DE-FRANCE<br />
RECHERCHONS<br />
un/une Responsable<br />
d’Exploitation - Cinémas<br />
Pour l’ouverture<br />
d’un complexe de 4 salles<br />
situé dans l’Est parisien<br />
• CDI temps complet<br />
• Expérience nécessaire et polyvalence requise<br />
• Salaire selon profil et expérience<br />
Poste à pourvoir dès que possible<br />
Merci d’adresser votre candidature à l’adresse suivante :<br />
recrutementcinemas@gmail.com<br />
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE ENFANTS 13 au 30/04/24 FRANCE<br />
FESTIVAL DE CANNES 14 au 25/05/24 CANNES<br />
CONGRÈS FNCF 23 au 26/09/24 DEAUVILLE<br />
Retrouvez toutes ces manifestations plus détaillées sur boxofficepro.fr rubrique Agenda<br />
30 N°457 / <strong>29</strong> <strong>novembre</strong> <strong>2023</strong>
“LE FOOTBALL<br />
A SON<br />
RASTA ROCKETT”<br />
DIVERTO<br />
un film de TAIKA WAITITI<br />
L’IMPORTANT<br />
C’EST DE<br />
PARTICIPER…<br />
LE 20 DÉCEMBRE<br />
AU CINÉMA<br />
MUSIQUE<br />
COMPOSÉE PAR MICHAEL GIACCHINO PRODUIT PAR JONATHAN CAVENDISH, p.g.a. GARRETT BASCH, p.g.a. TAIKA WAITITI, p.g.a.<br />
MIKE BRETT STEVE JAMISON SCÉNARIO RÉALISÉ<br />
DE TAIKA WAITITI & IAIN MORRIS PAR TAIKA WAITITI<br />
AVP POSSIBLE À PARTIR DU DIMANCHE 17 DÉCEMBRE<br />
À L’HORAIRE DE VOTRE CHOIX<br />
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DURÉE : 1H43 FORMAT IMAGE : SCOPE FORMAT SON : 5.1 VISA : 160.842<br />
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