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LUMIERES_N°45_DECEMBRE_2023

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Lumières<br />

N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong><br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

Fabriqué en France<br />

Première partie : l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

DOSSIER<br />

Centres logistiques<br />

et industrie


Lumières<br />

N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong><br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

Fabriqué en France<br />

Première partie : l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

Éditorial<br />

Isabelle Arnaud<br />

rédactrice en chef<br />

DOSSIER<br />

Centres logistiques<br />

et industrie<br />

Atelier de soudure sur le site de production<br />

de Radian à Bouaye (44).<br />

© Radian<br />

Techniques, poétiques,<br />

éclectiques<br />

Directeur de la publication<br />

Jean Tillinac<br />

Édition 3e Médias<br />

17, rue de l’Amiral Hamelin<br />

75016 Paris<br />

www.filiere-3e.fr<br />

Rédactrice en chef<br />

Isabelle Arnaud<br />

Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80<br />

lumieres@filiere-3e.fr<br />

Publicité<br />

Sandrine de Montmorillon<br />

Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68<br />

sdm@filiere-3e.fr<br />

Ont collaboré à ce numéro :<br />

Alexandre Arène, Frédéric Bergossen<br />

Abonnements<br />

Juliette Aguelon<br />

compta.3emedias@gmail.com<br />

Corrections<br />

Frédéric Bergossen<br />

Conception graphique et réalisation<br />

Planète Graphique Studio<br />

95, boulevard Berthier<br />

75017 Paris<br />

Impression et routage<br />

Imprimerie Chirat<br />

42540 Saint-Just-La-Pendue<br />

© 3e Médias, Paris.<br />

Reproduction interdite.<br />

Dépôt légal : décembre <strong>2023</strong><br />

ISSN : 2259-3772<br />

Telles sont les lumières de cette édition !<br />

Avec Maxime Scheer et Pascal Loiré, respectivement architecte et<br />

consultant en éclairage, on voit bien à travers leur dialogue, comment<br />

deux univers deviennent complices lorsque la lumière relie deux métiers,<br />

deux approches, au sein finalement d’une seule et même réflexion.<br />

Propices à l’échange, les Salons nocturnes du concepteur lumière Roger Narboni<br />

et de Gaia Lemmens, designer industriel, se déclinent au gré des inspirations,<br />

grâce aux profilés développés par Ragni Group qui s’associent à la colonne<br />

Korner pour offrir des espaces de convivialité au cœur de la nuit.<br />

Et puis, que dire de ces nominations réjouissantes sur fond d’actualité par ailleurs<br />

plus que morose ? Bravo, on dit bravo quand la lumière reconnaît le mérite ici et<br />

distingue là.<br />

Et doit-on se réjouir ou regretter le passage de relais de l’agence Ponctuelle<br />

au terme de ses 25 années d’existence ? Pendant un quart de siècle, Philippe<br />

Mombellet a oscillé entre l’art de la technique et les techniques de l’art,<br />

transformant la scène en lumières architecturales et l’architecture en spectacle<br />

lumineux.<br />

Intemporels, pourrait-on dire de ces éclairages doux, intimistes et chaleureux que<br />

nous offrent Thierry Walger du Point Lumineux et Marc Dumas de l’agence Dumas<br />

Lumière. Invitation à la méditation d’un côté, incitation à la danse de l’autre.<br />

Économiser de l’énergie reste encore et toujours la principale préoccupation<br />

des gestionnaires de sites de production et de centres logistiques : mais là, pas<br />

question d’éteindre. Les exploitants ont compris le rôle primordial de la lumière,<br />

naturelle et artificielle, dans ces lieux parfois hostiles où, pourtant, grâce à<br />

l’intervention des concepteurs lumière et à une gestion intelligente de l’éclairage,<br />

il devient possible d’améliorer les conditions de travail de ceux qui y passent<br />

8 heures par jour ou par nuit, voire de leur apporter un peu de bien-être comme<br />

l’explique Vincent Thiesson, concepteur lumière, agence ON.<br />

Enfin, ce numéro consacre son Cahier technique à cinq fabricants français<br />

(il en existe bien davantage, cet article ne saurait être exhaustif) qui déploient des<br />

moyens et des outils performants et efficaces pour produire localement et réduire<br />

non seulement leur empreinte carbone mais aussi celle de leurs clients.<br />

L’équipe de Lumières vous souhaite de bonnes fêtes de fin d’année,<br />

enguirlandées, illuminées, éclairées !<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 3


Lumières Sommaire<br />

18<br />

© Le Point Lumineux<br />

© DR © DR<br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

06 Penser l’architecture avec l’éclairage artificiel<br />

Maxime SCHEER, architecte, Cent15 Architecture<br />

Pascal LOIRÉ, gérant de la société Intension<br />

ACTUALITÉS<br />

10 Salons nocturnes, présentés par Roger Narboni,<br />

concepteur lumière, Concepto, Gaia Lemmens, designer<br />

industriel, et Stéphane Ragni, directeur général<br />

et directeur commercial, Groupe Ragni<br />

11 Le Syndicat de l’éclairage renouvelle sa représentation<br />

Le Groupe Ragni acquiert Hess GmbH Licht+Form<br />

12 Guide ADEME d’orientation des particuliers face aux<br />

fraudes à la rénovation énergétique<br />

Nuisances lumineuses : décret du 3 novembre <strong>2023</strong><br />

Sobriété énergétique : baromètre Ipsos pour Enedis<br />

14 Roger Narboni distingué par le LIT Lighting Design<br />

Awards <strong>2023</strong>, pour l’ensemble de sa carrière<br />

15 Sammode soutient l’architecture : le Hamo au Palais<br />

de Tokyo, à Paris<br />

Fonroche Lighting annonce l’acquisition<br />

de Nowatt Lighting<br />

22<br />

PROJETS<br />

18 Un écrin de lumière pour la saline royale d’Arc-et-Senans<br />

Concepteur lumière : Jérémy Clain, Thierry Walger,<br />

Le Point Lumineux<br />

22 Pétales de rose et de lumière<br />

Conception lumière : Marc Dumas, Dumas Lumière<br />

PERSPECTIVES<br />

26 BEGA, de la conception durable à la prescription<br />

Jonathan TOULLIOU,<br />

directeur Bega France<br />

© Marc Dumas<br />

ENTRETIEN<br />

16 Philippe MOMBELLET<br />

concepteur lumière, Ponctuelle<br />

Ponctuelle : 25 ans de lumière<br />

© DR © DR<br />

4 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Sommaire<br />

52<br />

© ACTiLED Lighting<br />

28<br />

© Arthur Pequin<br />

DOSSIER<br />

28 Centres de logistique et industrie<br />

29 Vincent Thiesson, concepteur lumière, agence ON –<br />

Un éclairage technique et centré sur l’humain<br />

30 Connectivité à toutes les étapes<br />

46 Enquête produits : Des luminaires sous haute protection<br />

DESIGNER<br />

50 Mathieu Widloecher<br />

Esthétique et technique au cœur de la création<br />

50<br />

54<br />

MANUFACTURE<br />

52 ACTiLED Lighting : de la carte led au luminaire<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

54 Fabriqué en France - Première partie : l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

PRODUITS<br />

60 Concord Solstice, le downlight décoratif de Sylvania<br />

61 Artelea de Zumtobel : « du berceau au berceau »<br />

62 Captain de Sécurlite, un plafonnier connecté<br />

64 Nouveautés<br />

66 Index<br />

© Holight<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 5


Lumières Interview croisée<br />

Penser l’architecture<br />

avec l’éclairage artificiel<br />

Intension a été fondée à Paris par Pascal Loiré en 2002. Titulaire d’un diplôme universitaire de<br />

technologie en génie électrique et électronique, Pascal Loiré passe plusieurs années chez un<br />

fabricant international de matériel d’éclairage, où il se spécialise dans l’éclairage des commerces.<br />

Au début des années 2000, il quitte le groupe et prend son indépendance pour créer sa propre<br />

entreprise avec une double casquette de prescripteur et de revendeur de luminaires auprès<br />

d’architectes et de particuliers, au sein d’une boutique-bureau dans le Marais. Aujourd’hui,<br />

Intension, qui a déménagé dans le XV e arrondissement, est partenaire des plus grandes marques<br />

de matériels d’éclairage, avec une spécialité dans le tertiaire, le retail, l’hôtellerie, la restauration et<br />

le résidentiel haut de gamme.<br />

Cent15 Architecture est à la frontière entre l’expérimentation et le sensible, Cent15 questionne les<br />

lieux, leurs fonctions et leurs usages ; travaille les rapports d’échelle et leur spatialité ; et porte<br />

attention au détail et à l’usage des matériaux pour aboutir à une solution sur mesure, juste et<br />

pérenne. Cent15 développe une architecture intuitive et atemporelle, éloignée de tout superflu.<br />

Maxime Scheer a étudié au sein de l’École nationale supérieure d’architecture de Paris Belleville<br />

et obtenu son diplôme en 2009. Il a suivi une partie de son cursus en Espagne, à la Escuela<br />

Técnica Superior de Arquitectura de Madrid, où il a été élève d’Alberto Campo Baeza et du groupe<br />

AMID (Cero9). De retour en France, il a travaillé dans l’agence de Pierre-Louis Faloci puis dans les<br />

Ateliers Jean Nouvel à Paris, avant de fonder son agence en 2011.<br />

6 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Interview croisée<br />

© DR<br />

Maxime SCHEER<br />

Architecte, Cent15 Architecture<br />

Pascal LOIRÉ<br />

Gérant de la société Intension<br />

© DR<br />

Sans être éclairagistes ni bureau d’études, vous n’en êtes pas moins prescripteurs<br />

dans le domaine de l’éclairage. Quelle est votre approche de la lumière dans vos<br />

professions respectives ?<br />

Maxime Scheer – Mon intérêt pour l’éclairage artificiel est<br />

venu en travaillant. Pendant ma formation à l’ENSA de<br />

Belleville, nous n’avons jamais abordé cette question ; la<br />

lumière naturelle était bien entendu omniprésente dans<br />

les cours : on nous expliquait comment elle entre dans<br />

un bâtiment, comment on peut la gérer, comment on<br />

peut créer l’espace par la lumière. Nous ne faisons pas de<br />

conception lumière, nous apportons notre expertise, notre<br />

regard d’architecte pour mettre en scène des volumes.<br />

Nous intervenons beaucoup dans le petit tertiaire et les<br />

boutiques. Nous nous entourons de marques qui proposent<br />

des appareils facilement intégrables dans l’architecture,<br />

pour produire des effets lumineux intéressants ; pour les<br />

particuliers, on choisit des intégrations et des esthétiques<br />

différentes en travaillant surtout les lumières indirectes<br />

pour des rendus plus intimes. Finalement, ce n’est pas tant<br />

l’objet décoratif qui nous intéresse dans la lumière, c’est<br />

plutôt ce qu’elle va réellement procurer dans l’espace, en<br />

fonction des différents moments de la journée. J’essaie<br />

d’aborder l’éclairage artificiel à l’image de la lumière<br />

naturelle – différente le matin et le soir – en utilisant des<br />

programmes qui peuvent reproduire cette évolution. Il<br />

n’est pas rare que je m’associe avec un concepteur lumière,<br />

notamment Philippe Collet d’Abraxas Concepts. Nous<br />

sommes parfaitement conscients que nous ne pouvons pas<br />

tout savoir sur tout et nous entourer de spécialistes de la<br />

lumière est essentiel. Nous sommes toujours à la recherche<br />

de cet effet qui transforme un espace subtilement, sans que<br />

l’on sache d’où la lumière provient. On ne travaille pas la<br />

qualité spatiale par l’éclairage artificiel, pour moi, c’est un<br />

plus ; parfois, cela peut être une obligation, mais, quoi qu’il<br />

en soit, ce n’est pas ce qui va créer l’espace, c’est ce qui va<br />

le transformer, l’embellir, l’accentuer. Ce qui est du ressort<br />

du concepteur lumière. Nous avons récemment transformé<br />

une maison en musée privé et avons rapidement compris<br />

quelles étaient nos limites, compte tenu des exigences en<br />

matière d’éclairage.<br />

Pascal Loiré – Pour ma part, j’ai une approche de la lumière<br />

particulière : il faut que la lumière soit concrète. J’ai besoin<br />

de voir le matériel mécaniquement, de vérifier ses capacités<br />

de réglage, de l’avoir entre les mains. C’est sans doute<br />

ce qui a motivé la création d’Intension : j’ai fait le choix<br />

de devenir distributeur plutôt que concepteur lumière.<br />

Par ma formation d’ingénieur en électricité et par mon<br />

ADN si l’on peut dire, je ne suis pas un créateur, je suis<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 7


Lumières Interview croisée<br />

quelqu’un de pragmatique. Si on me dit « je ne sais pas ce<br />

que je veux, je vous laisse faire des propositions créatives »,<br />

je me retrouve un peu dans la situation de l’angoisse de<br />

la page blanche. Je n’ai pas cette approche de la création<br />

de la lumière comme certaines agences. Comme Maxime<br />

Scheer, je considère que la conception lumière est affaire<br />

de spécialistes, mes compétences s’arrêtent au conseil, et<br />

cela ne m’empêche pas, au contraire, d’inciter des clients,<br />

dans des situations complexes, à faire appel à eux afin qu’ils<br />

apportent une réponse artistique ou architecturale, et pas<br />

seulement technique. Notre rôle est d’intervenir au moment<br />

où le concepteur lumière a monté un dossier. Nous prenons<br />

en main l’aspect ingénierie, le suivi du projet jusqu’à la<br />

logistique, surtout s’il s’agit de sur-mesure. Il n’est pas rare<br />

en effet que les concepteurs lumière personnalisent leur<br />

projet avec des luminaires qu’ils adaptent, qu’ils modifient<br />

pour donner une identité à l’espace. On prend beaucoup de<br />

plaisir à travailler avec eux, cela nous fait découvrir aussi<br />

parfois des fabricants, des nouvelles techniques, car malgré<br />

ma formation, mon expérience, des solutions apparaissent<br />

sans cesse, le monde de l’éclairage évolue très vite, il faut<br />

sans arrêt s’informer sur les nouvelles technologies.<br />

Cette évolution technique ajoute-t-elle de la complexité à votre métier ?<br />

Pascal Loiré – Je ne dirais pas cela, elle le nourrit plutôt. Il<br />

y a environ une dizaine d’années, l’éclairage était souvent<br />

abordé sous l’angle technique uniquement, notamment<br />

dans le domaine du tertiaire, et surtout dans les bureaux.<br />

On venait souvent superposer des couches techniques :<br />

une nappe de chauffage, une nappe de climatisation, une<br />

nappe d’éclairage, etc. Du coup, l’approche était assez<br />

simple, chacun faisant ses calculs dans son coin. Il n’y avait<br />

pas de demande de la maîtrise d’ouvrage ni de la maîtrise<br />

d’œuvre relative à la mise en lumière. Aujourd’hui, ce n’est<br />

plus du tout le cas, les codes sont brouillés. Par exemple,<br />

un plateau de bureaux, c’est aussi une zone récréative, un<br />

espace de rencontre, de conférences, etc. Les activités ne<br />

sont plus sectorisées et les architectures non plus : les faux<br />

plafonds disparaissent, on peut voir des poutres métalliques<br />

apparentes, des câbles ou tuyaux traverser les espaces et<br />

faire partie du décor. On fait le même constat dans les<br />

restaurants et dans les boutiques. On remarque deux grandes<br />

tendances dans les magasins : la boutique « classique » avec<br />

une trame de rails au plafond et de projecteurs avec des<br />

niveaux d’éclairement très élevés et une grande uniformité,<br />

sans théâtralisation. Cela a le mérite de fonctionner parce<br />

que la lumière attire et on ne risque pas de se tromper en<br />

mettant beaucoup d’éclairement. A contrario, on trouve<br />

des conceptions de boutiques plus réfléchies où on va avoir<br />

des éclairages plus travaillés, avec des zones contrastées, en<br />

fonction des usages, avec des possibilités de modulation,<br />

etc. Les boutiques deviennent alors de véritables lieux<br />

d’expérience.<br />

Maxime Scheer – C’est exactement cela : d’ailleurs, à un<br />

moment donné, il nous a été reproché de trop jouer sur ces<br />

contrastes, de ne pas éclairer de façon uniforme. Ce que dit<br />

Pascal Loiré est très vrai, par exemple, dans les restaurants,<br />

nous, on n’éclaire que les tables. Ce qui nécessite de créer<br />

un réseau d’éclairage secondaire indispensable pour la<br />

mise en place, ou pour le ménage, mais qui ne se voit pas<br />

pendant le service. On apporte ainsi aux clients une vision<br />

très identitaire du lieu. Et finalement, dans ces espaces, on<br />

va penser l’architecture avec la lumière artificielle : d’où<br />

elle va venir, comment elle va interagir avec la lumière du<br />

jour, le mobilier, etc. L’éclairage, qui est en pleine mutation,<br />

influe sur notre métier et notre démarche d’architecte<br />

évolue en même temps. Lorsque la led est arrivée, les<br />

concepteurs lumière ne se sont pas précipités dessus, ils<br />

nous recommandaient même de garder des halogènes : la<br />

lumière des leds était encore assez froide et ne convenait<br />

pas aux ambiances chaleureuses auxquelles nous étions<br />

habitués. L’évolution technologique peut faire très peur,<br />

non pas à cause des changements qu’elle suppose mais tout<br />

simplement parce qu’elle peut ne pas correspondre tout de<br />

suite aux besoins. Et c’était le cas de la led. Il a fallu attendre<br />

presque dix ans avant de retrouver ces tonalités chaudes et<br />

cette lumière dorée que nos clients aiment tant. On entre<br />

dans un nouvel univers : auparavant, chez soi, mais aussi<br />

dans les boutiques, les restaurants, chacun changeait sa<br />

lampe à l’identique et tout redevenait comme avant. La<br />

lumière était à la portée de tous. Avec la led, c’est une autre<br />

histoire qui s’écrit avec des sources plus économiques, des<br />

possibilités de variation, de création des programmes…<br />

Cette évolution n’a pas été que technologique, elle a<br />

aussi bouleversé les habitudes. Mais il ne faut pas qu’elle<br />

devienne un enfermement, c’est à nous de veiller, je crois, à<br />

ce qu’elle conserve son espace de liberté que beaucoup de<br />

nos clients recherchent.<br />

“Nous sommes toujours à la recherche de cet effet<br />

qui transforme un espace subtilement, sans que l’on sache<br />

d’où provient la lumière.” Maxime Scheer<br />

8 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Interview croisée<br />

“J’espère que l’éclairage de 2035<br />

reposera davantage sur l’aspect<br />

maintenance et réparabilité.” Pascal Loiré<br />

Pensez-vous, dans ce contexte, que les avancées technologiques risquent de<br />

freiner d’une certaine manière la créativité ?<br />

Pascal Loiré – Pour ma part, je n’irais pas jusque-là, mais quand<br />

la sophistication atteint des niveaux que l’usage ne justifie<br />

pas, cela peut en effet poser problème, en particulier sur le<br />

plan budgétaire. Il faut que nous puissions bénéficier d’un<br />

grand choix de solutions, même avec la led. Le fait qu’elle<br />

soit intégrée une fois pour toutes dans le luminaire, avec<br />

l’intelligence embarquée, à des tarifs élevés, peut limiter le<br />

champ d’action de nos clients qui, comme le remarquait<br />

Maxime Scheer, souhaitent encore avoir la main et changer<br />

leur « ampoule ». Nous faisons beaucoup de pédagogie<br />

et passons du temps à expliquer comment les appareils<br />

de dernière génération intègrent toutes les fonctions : je<br />

préfère présenter plusieurs luminaires pour faire choisir<br />

la température de couleur, par exemple, plutôt que de<br />

parler de kelvins, ce qui ne dit rien aux clients, surtout<br />

les particuliers. Par ailleurs, je voulais souligner la grande<br />

transversalité des produits aujourd’hui : par exemple, dans<br />

un restaurant, des suspensions type industriel au-dessus des<br />

tables ne choquent personne. Les schémas sont bouleversés :<br />

lorsqu’on éclairait une boutique de luxe il y a quelques<br />

années, c’était forcément un écrin, désormais on ose le<br />

mélange des genres ; aujourd’hui, les bureaux s’équipent<br />

de petits spots, d’appliques décoratives avec des abat-jour,<br />

etc. Nous devons à la fois écouter les demandes qui nous<br />

sont faites, sans a priori, et en même temps nous avons un<br />

devoir d’information mais sans rien imposer à nos clients.<br />

Notre valeur ajoutée, c’est justement de pouvoir proposer<br />

plusieurs marques dotées de technologies différentes, et qui<br />

fonctionnent ensemble. Je retrouve là un peu mon métier<br />

d’origine, c’est-à-dire l’électronique qui, d’ailleurs, ouvre<br />

un vaste champ des possibles. Nous privilégions, pour<br />

notre part, les protocoles ouverts comme Casambi, qui<br />

permettent d’agréger des produits de marques différentes.<br />

Dans le même esprit, nous choisissons plutôt des solutions<br />

maintenables. À ce sujet, je voudrais lancer un appel aux<br />

fabricants pour qu’ils favorisent des produits remplaçables<br />

et réparables…<br />

Maxime Scheer – Je rejoins le point de vue de Pascal Loiré,<br />

d’autant qu’on nous demande souvent du sur-mesure ; nous<br />

nous rapprochons dans ce cas de designers qui conçoivent<br />

des luminaires à partir du cahier des charges de nos clients.<br />

Ces derniers peuvent être très exigeants sur le design, car ils<br />

voient parfois les luminaires comme objets de décoration.<br />

Nous aimons livrer des espaces bruts afin que nos clients les<br />

aménagent comme ils le souhaitent, mais la lumière reste<br />

cependant partie intégrante de l’architecture. Nous sommes<br />

à la fois des conseillers et des garde-fous. Un choix esthétique<br />

reste subjectif et la technologie ne peut pas répondre à<br />

toutes les demandes. Il faut réfléchir à l’effet lumineux<br />

tout en tenant compte de l’aspect du luminaire, lorsque<br />

la lumière est éteinte. Devant la complexité des produits,<br />

nous devons accompagner nos clients en préservant la part<br />

de liberté indispensable pour qu’ils apportent leur touche<br />

personnelle.<br />

Que peut-on souhaiter à l’éclairage pour les dix prochaines années ?<br />

Pascal Loiré – J’espère que l’éclairage de 2035 reposera<br />

davantage sur l’aspect maintenance et réparabilité. La led a<br />

déjà 15 ans : les luminaires et les composants ont évolué et<br />

aujourd’hui on se retrouve parfois avec des luminaires pour<br />

lesquels la maintenance est impossible. On peut imaginer<br />

que, demain, les luminaires deviennent vraiment réparables,<br />

avec une conception mécanique telle que les pièces ne soient<br />

pas serties ni collées, mais qu’il y ait des systèmes à vis, que<br />

les fils des connecteurs puissent être extraits, que les pièces en<br />

plastique emboîtées dans le luminaire s’enlèvent facilement,<br />

sans être altérées. La conception et le développement des<br />

produits doivent s’adapter à la demande du marché.<br />

Maxime Scheer – J’attends des évolutions à venir une<br />

simplification des solutions. La lumière constitue un sujet<br />

d’importance pour nous, architectes, mais la technologie<br />

ne doit pas aller trop vite. La lumière n’est pas assez<br />

expliquée : dans les écoles d’architecture, on devrait<br />

bénéficier d’enseignements dispensés par des spécialistes,<br />

des concepteurs lumière. La lumière de 2030 ne se limitera<br />

pas à des effets lumineux, ce sera sans doute bien plus, un<br />

sujet central de l’architecture qu’il faudra nous aider à<br />

comprendre pour mieux l’appréhender.<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 9


Lumières Actualités<br />

Salons nocturnes<br />

Présentés par Roger Narboni, concepteur lumière, Concepto,<br />

Gaia Lemmens, designer industriel, et Stéphane Ragni, directeur<br />

général et directeur commercial, Groupe Ragni.<br />

Roger Narboni – Depuis longtemps, je me pose des questions sur l’évolution<br />

de l’éclairage public, des mutations des villes et ce que cela implique<br />

pour la vie nocturne. Je voulais trouver des alternatives aux alignements des<br />

candélabres, au fait d’être en bordure des trottoirs, d’éclairer de manière<br />

continue, régulière, uniforme les rues qui sont en train de changer avec la<br />

piétonnisation, la végétalisation, les voitures plus intelligentes qui vont avoir<br />

besoin de moins d’éclairage. Suite à ces réflexions, j’avais commencé à<br />

imaginer différents concepts afin de créer autre chose dans l’espace public,<br />

des systèmes accueillants, qui permettent des pauses, et qui viennent en<br />

rupture avec l’éclairage public. Gaia Lemmens et moi avons commencé à<br />

réfléchir à des scénarios lumineux, à des espaces tridimensionnels.<br />

Gaia Lemmens – J’avais déjà travaillé avec Roger Narboni lorsque j’étais<br />

de passage à Concepto et le côté disruptif de la manière d’éclairer les<br />

espaces urbains m’a tout de suite intéressée. J’ai réalisé quelques croquis,<br />

il y a eu des échanges, tout d’abord sur l’idée des ambiances que<br />

nous souhaitions créer, comment rassembler les gens, faire ressortir le côté<br />

interactif. À terme, nous souhaitons que les usagers puissent avoir la main<br />

sur ces espaces, qu’ils se sentent totalement faire partie de ce concept.<br />

Puis on a imaginé des formes d’un point de vue du design industriel, et<br />

notamment les raccords entre les différentes parties. Les croquis nous ont<br />

permis de mettre en avant le côté convivialité, interactivité et aussi la modularité<br />

qui se trouve au cœur du projet. Nous l’avons conçu pour qu’il puisse<br />

s’adapter à plusieurs situations : des aires de jeux pour enfants, des lieux<br />

de vie, de rencontres en centres-villes, des terrasses d’été. Du point de vue<br />

du design, c’était assez compliqué de créer quelque chose qui se fonde<br />

dans l’espace et qui en même temps assure une vraie fonction. Ensuite,<br />

lorsque nous avons échangé avec le Groupe Ragni, nous avons essayé de<br />

nous rapprocher de la colonne existante Korner de façon à l’intégrer le plus<br />

possible à la structure et de prolonger cette esthétique.<br />

Stéphane Ragni – Quand on est dans le monde de l’éclairage, on connaît<br />

monsieur Roger Narboni depuis longtemps. Nous étions ravis qu’il pense au<br />

Groupe Ragni pour développer son concept ; c’était un plaisir de l’accueillir<br />

pour une future collaboration, tout comme Gaia Lemmens avec la fougue de<br />

sa jeunesse. Ils ont permis au Groupe Ragni d’être précurseur et de matérialiser<br />

une idée. Nous avons tout de suite adhéré à leur concept et à l’esprit du<br />

nom « salons nocturnes ». À l’époque, l’idée de redonner vie à des espaces<br />

urbains a séduit le Groupe Ragni qui cherchait à s’inscrire dans la nouvelle<br />

© Groupe Ragni<br />

fonctionnalité de l’éclairage en ville. On n’éclaire plus pour juste éclairer, on<br />

doit générer de l’éclairage intelligent, comme le fait notre colonne Korner.<br />

Quand nous avons vu arriver les salons nocturnes, nous avons cherché ce<br />

que nous pourrions développer comme outil adaptable, personnalisable. De<br />

nombreuses communes décident d’éteindre la nuit, avec ce salon nocturne,<br />

on leur permet de redonner vie à certains quartiers. En tant qu’industriels,<br />

nous avons commencé à réfléchir à la façon de rebondir sur les croquis de<br />

Roger Narboni et de Gaia Lemmens à partir de solutions existantes, mais en<br />

faisant le pari de ne pas avoir de standard. Ainsi la colonne Korner s’est imposée<br />

comme base, puis nous avons créé d’autres profilés et des luminaires.<br />

Ce salon nocturne pourra s’adapter à l’espace qu’on lui donnera : court,<br />

long, avoir différentes formes, finalement chaque commande sera presque<br />

unique, modulable dans les dimensions que le salon pourra prendre. Nous<br />

avons choisi l’aluminium car il est plus léger, et qu’il maintient de très bonnes<br />

mécaniques. Les flux et températures de couleur seront, quant à eux, déterminés<br />

à la commande. On imagine même, plus tard, faire appel à l’intelligence<br />

embarquée de cet éclairage pour que les usagers puissent le piloter à<br />

la demande. Et bien sûr, le Groupe Ragni a effectué un gros travail pour que<br />

tout soit conforme à l’arrêté de 2018. Et on est complètement en phase avec<br />

la notion de réversibilité et de réparabilité.<br />

Roger Narboni – Je pense en effet que cette solution répond vraiment<br />

aux attentes actuelles. Les mentalités commencent à changer chez les<br />

maîtres d’ouvrage, les architectes et les paysagistes. Je salue au passage<br />

cette curiosité et cette ouverture d’esprit du Groupe Ragni qui ont permis<br />

d’aller jusqu’au bout de cette idée. Nous voulions recréer du lien social la<br />

nuit, essayer d’offrir aux habitants la possibilité de se retrouver dans un<br />

espace un peu comme à la maison, après la période sinistre du Covid. Je<br />

suis allé me promener dans des villes qui, pour des raisons d’économies<br />

d’énergie, éteignent l’éclairage public, résultat, plus personne ne sort la<br />

nuit, les ambiances sont très tristes, et c’est assez catastrophique sur le<br />

plan psychologique, toutes générations confondues. Avec cette structure<br />

modulable, les municipalités offrent aux habitants la possibilité de faire salon<br />

sans éclairer toute la ville, et de se retrouver dans des îlots de lumière et<br />

de convivialité, comme il en existe dans la journée. n<br />

© Groupe Ragni<br />

© Groupe Ragni<br />

10 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Le Syndicat de l’éclairage<br />

renouvelle sa représentation<br />

Le conseil d’administration du Syndicat de<br />

l’éclairage, réuni le 29 novembre dernier, a<br />

procédé au renouvellement de sa représentation<br />

auprès de la filière.<br />

Dominique Ouvrard (photo ci-contre) est nommé<br />

délégué général.<br />

Emmanuel Gagnez, président-directeur général<br />

de la société Sammode, devient 1 er viceprésident,<br />

afin de représenter le syndicat avec<br />

les mêmes prérogatives et responsabilités que<br />

© DR le président Julien Arnal.<br />

Christophe Bourges, président-directeur général de Zumtobel Group<br />

France, a été nommé vice-président avec en particulier la mission de<br />

faciliter l’intégration des nouveaux membres, déterminés à défendre les<br />

© Meljac<br />

valeurs de l’organisation et à participer aux actions communes.<br />

Éric Drivon, directeur général de Ridi France, a été coopté à l’unanimité<br />

pour intégrer le conseil d’administration, et devenir trésorier en juin<br />

prochain, à l’issue du mandat d’Emmanuel Gagnez.<br />

Enfin, les premières sessions de sept nouveaux groupes de travail ont<br />

été lancées. Chaque GT compte en moyenne une vingtaine d’entreprises<br />

participantes, ce qui démontre un réel engagement des industriels pour<br />

l’inclusion de l’industrie de l’éclairage dans les problématiques actuelles. n<br />

Le Groupe Ragni<br />

acquiert Hess GmbH<br />

Le Groupe Ragni, acteur majeur français spécialisé dans les solutions<br />

d’éclairage public et de technologies connectées à travers ses<br />

marques Ragni, Novéa Énergies et SEV®e , vient de racheter le groupe<br />

allemand Hess GmbH Licht+Form. Une acquisition qui lui permet de<br />

renforcer sa position sur le marché européen de l’éclairage public, et<br />

plus particulièrement dans la zone DACH (Allemagne, Autriche, Suisse).<br />

L’acquisition comprend également la marque Vulkan, pionnier de<br />

l’éclairage public. Avec un chiffre d’affaires de près de 100 millions d’euros<br />

prévu pour l’exercice <strong>2023</strong>, le Groupe Ragni est en pleine expansion.<br />

Cette acquisition s’inscrit dans sa stratégie visant à élargir son empreinte<br />

européenne et à consolider sa position en tant que leader dans le secteur<br />

de l’éclairage public et du mobilier urbain.<br />

Marcel Ragni, président du Groupe Ragni, affirme : « Nous formerons un<br />

groupe leader rassemblant quelque 400 collaborateurs directs et indirects.<br />

Nous allons pouvoir profiter de nos expertises réciproques et créer des<br />

synergies industrielles qui bénéficieront à nos clients, à nos collaborateurs<br />

et à l’ensemble de nos partenaires pour nous développer encore. »<br />

Jean-Christophe Ragni, directeur général associé et directeur commercial<br />

export, ajoute : « Nous avons choisi Hess GmbH Licht+Form pour ses<br />

atouts et avantages exceptionnels dans l’éclairage public. Cette acquisition<br />

renforce notre engagement dans le secteur haut de gamme et élargit notre<br />

portfolio de produits, nous permettant de répondre encore plus efficacement<br />

aux besoins variés de nos clients européens et internationaux. »<br />

Stéphane Ragni, directeur général associé et directeur<br />

commercial France, déclare : « Le Groupe Ragni<br />

est convaincu que cette union avec Hess GmbH<br />

Licht+Form créera une entité plus forte et compétitive,<br />

prête à relever les défis du marché. » n<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 11


Lumières Actualités<br />

Guide Ademe Nuisances lumineuses :<br />

Guide d’orientation des particuliers face aux fraudes décret du 3 novembre<br />

à la rénovation énergétique<br />

<strong>2023</strong><br />

Ce guide est à destination des acteurs publics et éventuellement<br />

privés interlocuteurs de particuliers confrontés à des arnaques ou<br />

des fraudes en lien avec un projet de rénovation énergétique. Il propose<br />

15 logigrammes permettant d’orienter<br />

les particuliers « réclamants » dans<br />

leurs sollicitations afin de répondre aux<br />

situations qu’ils rencontrent, en étant<br />

orientés vers les bons interlocuteurs,<br />

et dans le bon ordre. Ces logigrammes<br />

couvrent les situations les plus fréquemment<br />

rencontrées par les réclamants.<br />

Le guide rappelle également les bons<br />

réflexes à recommander aux particuliers<br />

pour éviter d’être victime de<br />

fraudes ou d’arnaques, et propose une<br />

foire aux questions.<br />

www.librairie.ademe.fr/ n<br />

Le 5 novembre a été publié au JORF un décret (n° <strong>2023</strong>-1021 du<br />

3 novembre <strong>2023</strong> - art. 2) précisant l’amende encourue en cas de<br />

non-respect des exigences environnementales relatives aux nuisances et<br />

à l’efficacité lumineuse des installations d’éclairage.<br />

Est puni de l’amende prévue pour les contraventions de la 5 e classe<br />

(article 131-13) le fait de ne pas respecter, pour une installation lumineuse,<br />

les prescriptions techniques fixées par le ministre chargé de l’environnement<br />

en application du I de l’article L.83-2, éventuellement adaptées par<br />

arrêté préfectoral, ou de maintenir l’exploitation d’une installation lumineuse<br />

en violation d’un arrêté pris en application de l’article L.583-5.<br />

Code pénal - Article 131-13<br />

Constituent des contraventions les infractions que la loi punit d’une<br />

amende n’excédant pas 3 000 euros. […] 1 500 euros au plus pour les<br />

contraventions de la 5 e classe, montant qui peut être porté à 3 000 euros<br />

en cas de récidive lorsque le règlement le prévoit, hors les cas où la loi<br />

prévoit que la récidive de la contravention constitue un délit. n<br />

Sobriété énergétique : baromètre Ipsos pour Enedis<br />

À<br />

l’heure où la sobriété énergétique s’inscrit de manière durable dans<br />

le quotidien des Français, Enedis publie les résultats de sa nouvelle<br />

enquête réalisée avec Ipsos. Un double regard inédit de ceux qui font<br />

avancer la transition énergétique partout en France, celui de 5 000 Français<br />

et d’un panel de maires de toutes les régions.<br />

1. La sobriété énergétique s’installe dans les foyers français et<br />

dans les communes<br />

Dans un contexte encore marqué par l’inflation, sur fond de crise climatique,<br />

le pouvoir d’achat est l’élément incitant le plus les Français à réduire<br />

leur consommation énergétique (66 %), suivi de l’environnement (21 %).<br />

Comme l’an dernier, la sobriété énergétique est un enjeu prioritaire pour<br />

plus de 80 % des maires. Pour 68 % d’entre eux, la hausse des prix de<br />

l’énergie a même constitué une opportunité pour mettre en place des<br />

mesures qui s’inscrivent dans la durée. Dans les grandes villes (plus de<br />

30 000 habitants), 78 % des maires et adjoints la placent même en tête<br />

de leurs objectifs.<br />

2. Les Français agissent pour réduire leur consommation énergétique<br />

90 % de Français déclarent avoir fourni des efforts pour réduire leur<br />

consommation d’énergie. 78 % des Français déclarent avoir diminué leur<br />

chauffage à 19 °C (+30 points par rapport à 2022). Près de 6 Français<br />

sur 10 reconnaissent qu’ils pourraient faire plus d’effort pour réduire leur<br />

consommation énergétique (58 %), ainsi que leur commune (68 %).<br />

3. Des maires très investis dans des actions de sobriété énergétique…<br />

qui restent encore mal connues des Français<br />

En moyenne, les maires mettent déjà en place plus de 4 actions sur un<br />

panel de 9 mesures. Les mesures les plus répandues sont la diminution<br />

du chauffage dans les bâtiments publics, l’extinction de l’éclairage public<br />

après 22 h et la rénovation énergétique des bâtiments de la commune :<br />

ces trois mesures touchent aux principaux postes de dépenses énergétiques.<br />

À noter le renforcement très significatif des efforts engagés par<br />

les maires sur la maîtrise des consommations liée au chauffage (88 % vs<br />

52 % en 2022) et à l’éclairage public (80 % vs 68 % en 2022). Comme l’an<br />

dernier, l’adhésion à l’extinction de l’éclairage public après 22 h est moins<br />

marquée dans les grandes villes, 83 % des Français y sont favorables<br />

dans les communes rurales, contre 57 % dans les grandes métropoles.<br />

Les équipes municipales sont plus réfractaires à mettre en place des mesures<br />

complémentaires comme l’extinction des panneaux d’information<br />

municipaux et des publicités lumineuses la nuit, ou encore le renoncement<br />

aux illuminations de Noël.<br />

4. Un fort besoin d’accompagnement des maires pour aller vers<br />

une sobriété plus efficace<br />

Parmi les maires qui ont fait de la sobriété énergétique un objectif important<br />

pour leur commune, 91 % ont rencontré des difficultés pour y parvenir.<br />

Ils sont 44 % à avoir été freinés par un manque d’expertise technique<br />

et de connaissance.<br />

Cette étude a été réalisée par Ipsos entre le 21 août et le 12 septembre<br />

<strong>2023</strong> auprès de deux cibles : par téléphone auprès de 500 maires ou<br />

adjoints au maire en charge de l’énergie, dont 250 maires de communes<br />

de moins de 2 000 habitants, 150 maires de communes de 2 000 à<br />

10 000 habitants, 60 maires de communes de 10 00 à 30 000 habitants<br />

et 40 maires de communes de plus de 30 000 habitants ; et en ligne sur<br />

un panel de 5 001 personnes constituant un échantillon national représentatif<br />

de la population française, âgées de 18 ans et plus.<br />

Pour plus d’informations : Baromètre Enedis-CSA 203 « Les Français,<br />

les maires et la sobriété énergétique dans leur commune » sur<br />

https://observatoire.enedis.fr/barometre n<br />

12 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Actualités<br />

Roger Narboni distingué<br />

par le LIT Lighting Design Awards <strong>2023</strong><br />

Le LIT Lighting Design Awards est une plateforme qui distingue les concepteurs lumière à<br />

travers le monde. Célébrant l’innovation et la créativité, le LIT récompense chaque année<br />

des contributions exceptionnelles dans ce domaine. Cette année, Roger Narboni, concepteur<br />

lumière, président de l’agence Concepto, pionnier en France et dans le monde, a reçu le prix<br />

prestigieux « Lifetime Achievement Award ».<br />

Roger Narboni est<br />

plus qu’un concepteur<br />

lumière, c’est un pionnier.<br />

Artiste et ingénieur en<br />

électronique de formation, il<br />

a réalisé de nombreux éclairages<br />

paysagers, urbains,<br />

© Antoine Doyen<br />

patrimoniaux et architecturaux.<br />

Avec plus de 35 ans d’expérience, il a travaillé dans le monde entier,<br />

en France bien sûr avec de très nombreux projets, mais aussi à l’étranger,<br />

citons notamment le schéma directeur d’aménagement lumière de Jérusalem,<br />

Sao Paolo, Hangzhou, en Chine (projet qui a reçu le deuxième prix<br />

international « City People Light » décerné par l’association LUCI en 2009).<br />

Publications<br />

Au-delà de son travail exceptionnel en conception lumière, Roger<br />

Narboni est aussi l’auteur d’un grand nombre d’articles, d’ouvrages sur<br />

la lumière et de romans de science-fiction.<br />

Il a été invité en tant qu’intervenant lors de congrès, de séminaires et<br />

de conférences dans de nombreux pays. Il donne aussi des cours de<br />

maîtrise sur la conception lumière et dirige des ateliers professionnels<br />

internationaux sur la lumière urbaine en France et à l’étranger.<br />

Sa carrière d’enseignant commence dès 1999, notamment à l’École<br />

nationale supérieure de la nature et du paysage de Blois de 1999 à<br />

2007, à Versailles de 2003 à 2015, en Russie et en Italie entre 2014<br />

et 2018. Depuis 2017, il donne des conférences sur la lumière urbaine<br />

à l’université Wings de Wismar, en Allemagne, dans le cadre du master<br />

en conception lumière architecturale, et à l’Université royale de<br />

Bangkok, en Thaïlande.<br />

Parmi ses publications sur la conception lumière, citons : La lumière urbaine,<br />

éclairer les espaces publics (Ed. Le Moniteur, 1995), Lumière et ambiances :<br />

concevoir des éclairages pour l’architecture et la ville (Éd. Le Moniteur, 2006),<br />

Les éclairages des villes, vers un urbanisme nocturne (Ed. Infolio, 2012),<br />

Éclairer l’espace public et le paysage, nouvelles pratiques face aux enjeux<br />

environnementaux et sociétaux (Éd. Le Moniteur, <strong>2023</strong>). Il a également participé<br />

à la rédaction d’ouvrages collectifs en français et en anglais.<br />

Prix<br />

Au cours des trois dernières décennies, Roger Narboni a reçu de nombreux<br />

prix : prix d’excellence GE Edison pour la promenade nocturne<br />

« Les métamorphoses » au château de Chambord, 1999 ; prix IALD du<br />

mérite pour la lumière architecturale du pont Rion-Antirion (Grèce), 2005 ;<br />

2 e prix City People Light (remis par l’association LUCI) pour la conception<br />

lumière du paysage nocturne du grand canal à Hangzhou (Chine), 2009 ;<br />

2 e prix City People Light pour le schéma directeur d’aménagement lumière<br />

de Valenciennes (France), 2015 ; prix ACEtylène de la conception<br />

lumière du patrimoine bâti pour le parcours nocturne virtuel des illuminations<br />

2.0 « Lumi-R » à Rennes (France), 2018 ; et bien d’autres encore.<br />

Innovations<br />

Roger Narboni est non seulement auteur d’articles et de livres et lauréat de<br />

nombreuses récompenses, mais il est aussi un grand innovateur. C’est lui<br />

qui a eu l’idée en France de donner un nom à ce métier afin de mieux définir<br />

cette profession, de la faire exister en tant que telle par rapport aux autres<br />

métiers de l’éclairage, et de se faire entendre au sein de la maîtrise d’œuvre.<br />

C’est ainsi qu’il fut cofondateur de l’Association des concepteurs lumière et<br />

éclairagistes (ACE) et son premier président de 1995 à 1999 (et président<br />

d’honneur aujourd’hui).<br />

Il a été l’expert chargé de l’étude et du diagnostic de l’éclairage et des<br />

ambiances nocturnes dans les quartiers pour le ministère de l’Intégration<br />

et de la lutte contre l’exclusion, Délégation interministérielle à la Ville et au<br />

développement social urbain en 1995. Il est à l’origine du premier séminaire<br />

sur l’écologie de la lumière organisé par l’Association française de l’éclairage<br />

et la Ville de Lyon en 2002.<br />

Par ailleurs, Roger Narboni a été membre de différentes organisations en<br />

France et à l’étranger. Il est le président fondateur de l’association humanitaire<br />

Concepteurs lumière sans frontières. Elle regroupe plus de 50 bénévoles<br />

du monde entier issus du secteur de l’éclairage et a pour but de<br />

promouvoir la conception lumière dans les projets humanitaires et d’aider<br />

à l’établissement de la profession de concepteur lumière dans les pays où<br />

elle n’existe pas, en fournissant une formation appropriée.<br />

Le parcours d’exception de Roger Narboni dans le domaine de la conception<br />

lumière lui a valu de recevoir le prix d’excellence pour l’ensemble de sa carrière,<br />

lors des LIT Lighting Design Awards <strong>2023</strong>, confirmant ainsi son statut de véritable<br />

sommité dans le domaine. Du terme « concepteur lumière » aux trames<br />

noires, en passant par la création des schémas directeurs d’aménagement<br />

lumière, son travail a participé à la métamorphose du monde de l’éclairage.<br />

Son engagement dans la création de projets d’éclairage durables ainsi que<br />

son dévouement à l’éducation et aux efforts humanitaires témoignent de ses<br />

multiples contributions au monde de la lumière. Aujourd’hui, Roger Narboni<br />

continue à façonner l’avenir de la conception lumière dans le monde entier. n<br />

© Concepto<br />

Jardin Cesária-Évora à Paris. Concepteurs lumière : Roger Narboni et Floriane Deléglise,<br />

Concepto. Architecte : Urbanica.<br />

14 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Actualités<br />

Sammode soutient l’architecture :<br />

le Hamo au Palais de Tokyo, à Paris<br />

© Sammode<br />

D<br />

u 16 au 17 septembre <strong>2023</strong> avait lieu l’inauguration du nouvel espace<br />

dédié à l’éducation, la médiation et l’inclusion, le Hamo imaginé<br />

et créé par Freaks Architecture, éclairé par des luminaires Sammode.<br />

Grâce au soutien de la Jonathan KS Choi Foundation, le Hamo<br />

encouragera la création, la réflexion et le partage autour des pratiques<br />

artistiques, avec des ateliers et des espaces de rencontre sur ses 700 m².<br />

Freaks Architecture, basé à Paris, a été fondé en 2007 par trois<br />

architectes : Guillaume Aubry, Cyril Gauthier et Yves Pasquet.<br />

Le nom « Freaks » (qui signifie « monstres ») reflète l’approche non<br />

conventionnelle du cabinet envers l’architecture. Les trois associés se<br />

sont fait un nom en explorant des idées audacieuses, en repoussant<br />

les limites de la créativité et en remettant en question les conventions<br />

traditionnelles de la construction. Leur travail se caractérise souvent par<br />

des concepts inhabituels et des formes architecturales uniques. Le Hamo<br />

dessine un nouveau territoire libre d’accès, connecté au hall d’entrée du<br />

Palais de Tokyo et dans lequel une attention particulière a été portée aux<br />

formes et aux matériaux, chaleureux et écologiques.<br />

La collaboration entre le Palais de Tokyo et Sammode a été une étape<br />

naturelle, car tous deux partagent un engagement pour l’innovation et la<br />

créativité. Sammode a choisi de soutenir le Palais de Tokyo en mettant<br />

à disposition son expertise en éclairage pour les espaces d’exposition.<br />

Cette contribution permettra au Palais de Tokyo de mettre en valeur les<br />

œuvres d’art de manière optimale, en créant des environnements visuels<br />

immersifs qui amplifient l’expérience des visiteurs.<br />

En plus de son soutien technique, Sammode s’engage à soutenir financièrement<br />

le Palais de Tokyo dans la réalisation de projets artistiques<br />

novateurs. Cette collaboration<br />

contribuera à<br />

la croissance continue<br />

du Palais de Tokyo en<br />

tant que centre culturel<br />

dynamique, tout en<br />

offrant à Sammode<br />

une plateforme unique<br />

pour exprimer son<br />

soutien à l’art contemporain.<br />

n<br />

© Sammode<br />

Fonroche Lighting annonce l’acquisition<br />

de Nowatt Lighting<br />

A<br />

vec ce rachat, Fonroche Lighting souhaite adresser de nouveaux<br />

marchés et étendre sa gamme de produits avec des solutions<br />

solaires dédiées au balisage, à la décoration lumineuse et à la mise en<br />

lumière de bâtiments ou monuments.<br />

Adepte du « slow lighting », Nowatt Lighting conçoit, développe et fabrique<br />

des produits d’éclairage solaire qui s’inscrivent dans les projets architecturaux.<br />

Fondée en 2014 par Jacques Gouteyron, l’entreprise a le solaire dans<br />

son ADN et a créé des produits élégants, performants, durables et intelligents,<br />

qui répondent aux aspirations des concepteurs lumière. Des valeurs et<br />

un modèle de développement partagés avec Fonroche Lighting.<br />

« L’année <strong>2023</strong> a été marquée par de fabuleux succès pour Fonroche<br />

Lighting, déclare Laurent Lubrano, directeur général de Fonroche Lighting.<br />

Le marché d’Aéroport de Paris, l’éclairage de Broadway Avenue à San Francisco<br />

ou encore l’équipement d’une des plus grandes sections routières du<br />

Chili. L’intégration de Nowatt Lighting est l’opportunité pour nos équipes<br />

techniques – R&D, bureau d’études – et commerciales d’explorer un nouveau<br />

territoire de savoir-faire : celui de la lumière solaire architecturale. D’une<br />

autoroute dans le nord de la France jusqu’aux ornements lumineux des parcs<br />

et jardins ou de places publiques, Fonroche Lighting sera dorénavant capable<br />

d’offrir aux collectivités, aux industriels, aux architectes et concepteurs<br />

lumière les solutions d’éclairage solaire et d’ornements lumineux les plus performantes,<br />

économes et vertueuses du monde. »<br />

« La décision de nous unir à Fonroche Lighting a été principalement<br />

motivée par notre volonté d’améliorer nos produits, commente Jacques<br />

Gouteyron, directeur général de Nowatt Lighting. Nous avons été impressionnés<br />

par les moyens humains et d’équipements dont dispose Fonroche<br />

dans sa nouvelle usine à Agen. Grâce à cette alliance, nous allons<br />

passer à la vitesse supérieure en termes de qualité et de développement.<br />

C’est une aubaine pour NoWatt, mais aussi et surtout, pour nos clients,<br />

qui vont pouvoir s’adresser à nous pour des projets de toutes tailles et de<br />

toutes applications. »<br />

Avec plus de 2000 nouvelles collectivités éclairées chaque année et des<br />

centaines d’entreprises privées, Fonroche Lighting entend, avec cette<br />

nouvelle gamme d’éclairage architectural, aller encore plus loin dans sa<br />

capacité à équiper tous types d’infrastructures et répondre à tous les<br />

besoins en éclairage public. n<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 15


Lumières Entretien<br />

Philippe MOMBELLET<br />

Concepteur lumière<br />

Ponctuelle<br />

Parcours• • •<br />

Philippe Mombellet crée l’agence Ponctuelle<br />

le 14 décembre 1998. Aujourd’hui, l’agence<br />

est composée de personnalités issues de<br />

l’architecture et du monde du spectacle,<br />

portant des savoir-faire différents.<br />

L’équipe de Ponctuelle aime collaborer<br />

avec des créateurs de tous horizons pour<br />

apporter une palette de compétences en<br />

matière de conseils, d’études personnalisées,<br />

d’expertises, de conceptions et de<br />

réalisations.<br />

Associant innovation et création, l’agence<br />

propose des solutions sur mesure en tenant<br />

compte des contraintes et des objectifs de<br />

chaque projet.<br />

La grande expérience acquise dans la<br />

valorisation d’évènements éphémères et de<br />

spectacles vivants a permis à l’équipe de<br />

développer une réelle capacité à s’adapter<br />

à des projets variés, à des « metteurs en<br />

scène » créatifs et exigeants.<br />

Ponctuelle est membre adhérent de l’ACE et<br />

de l’AFE, elle soutient Certiled.<br />

Ponctuelle : 25 ans de lumière<br />

« La lumière révèle les matières, structure et magnifie les volumes, les objets,<br />

souligne l’architecture, donne à voir et façonne l’espace. La magie naît de la<br />

rencontre et du volume. » C’est ainsi que Philippe Mombellet décrit sa démarche,<br />

qui l’a conduit pendant 25 ans à partager sa passion avec chorégraphes, metteurs<br />

en scène, scénographes, architectes, mais aussi et surtout avec des personnes mues<br />

par la même envie de faire vivre des espaces grâce à la lumière.<br />

Vous êtes issu de l’école de la rue Blanche<br />

(École nationale supérieure des arts et<br />

techniques du théâtre – ENSATT). Est-ce là que<br />

vous vous êtes intéressé à la lumière ?<br />

Oui, j’ai été formé aux techniques du spectacle<br />

vivant et j’avais pris la spécialité « éclairage<br />

scénique ». On commençait tout juste à voir<br />

arriver des outils spécifiques, des projecteurs<br />

de poursuite, et même le métier d’éclairagiste<br />

n’en était qu’à ses débuts. En sortant de l’école,<br />

à la fin des années 1970, j’avais donc une<br />

formation technique et administrative… J’ai<br />

commencé comme intermittent du spectacle<br />

avec des compagnies de danse principalement.<br />

Je travaillais surtout sur le vivant car les<br />

décors étaient très sobres, voire inexistants ;<br />

il fallait éclairer les corps qui se déplaçaient<br />

en permanence et le plus souvent sur un fond<br />

noir. On s’aidait de tableaux, de films pour<br />

accompagner au mieux les chorégraphies.<br />

Ensuite, je me suis tourné vers le théâtre et<br />

l’opéra qui utilisaient des décors. L’éclairage<br />

© DR<br />

devenait un travail de mise en lumière<br />

architecturale en quelque sorte, c’était un<br />

autre univers : tout à coup, je faisais face à<br />

des lignes, des volumes, des costumes avec<br />

des couleurs. Les metteurs en scène nous<br />

donnaient carte blanche, c’était fascinant de<br />

pouvoir inventer la lumière en échangeant<br />

avec les décorateurs, les architectes d’intérieur.<br />

Finalement, c’est ce qui m’a amené à réfléchir<br />

à la lumière comme outil et comme mise en<br />

valeur de l’architecture.<br />

C’est à ce moment-là que vous avez décidé<br />

de vous consacrer à la lumière dans<br />

l’architecture ?<br />

Pas tout à fait, la transition s’est faite<br />

progressivement. J’ai tout d’abord créé<br />

« Changement à vue » avec un associé<br />

scénographe en 1992. J’intervenais<br />

principalement en tant qu’éclairagiste et je me<br />

suis rendu compte qu’il y avait vraiment de la<br />

place pour une agence qui ne se consacre qu’à<br />

16 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Entretien<br />

© Ponctuelle<br />

© Ponctuelle<br />

© Ponctuelle<br />

© Ponctuelle<br />

1. La Flûte<br />

enchantée, (Nice),<br />

2019.<br />

2. Salon Air France,<br />

(Roissy), 2012.<br />

3. Salon Watches &<br />

Wonders, (Genève),<br />

<strong>2023</strong>.<br />

4. Grotte Chauvet,<br />

(Ardèche), 2015.<br />

la lumière, c’étaient les débuts des concepteurs lumière. J’ai<br />

donc fondé Ponctuelle en 1998. Ensuite, cela a pris un peu<br />

de temps avant que mon activité ne démarre vraiment.<br />

Jusqu’en 2006, je suis beaucoup intervenu dans des<br />

musées, des expositions ; puis j’ai rencontré l’agence<br />

d’architecture 4BI qui m’a fait entièrement confiance. Nous<br />

avons notamment travaillé à cette époque-là sur le hall du<br />

Musée des arts décoratifs qui, je crois, est toujours le même<br />

aujourd’hui. En architecture, la lumière donne l’éclat aux<br />

volumes et aux espaces.<br />

C’est ce qui la différencie de l’éclairage du spectacle vivant ?<br />

Oui, tout au moins dans ces années-là. Les architectes<br />

découvraient les ressources de l’éclairage pour mettre en<br />

scène l’intérieur d’un musée, d’une boutique, d’une villa. En<br />

jouant sur les ombres, les contrastes, on quittait l’univers<br />

des grandes illuminations, des éclairages tapageurs. Nous<br />

disposions d’outils lumière, à nous de les positionner au<br />

bon endroit, de les régler de la bonne manière : pour moi,<br />

c’est la base de l’éclairage architectural. L’agence s’est mise à<br />

développer des projecteurs à leds (c’étaient les débuts) avec<br />

des lentilles adaptées. Il fallait tout réinventer : les rendus<br />

étant très différents de ce à quoi nous étions habitués.<br />

Nous poursuivons cette activité encore aujourd’hui avec<br />

des ingénieurs qui apportent leurs compétences et leur<br />

pertinence pour concevoir des nouveaux outils. C’est en<br />

2008, pour les 10 ans de Ponctuelle que le vrai tournant<br />

s’est opéré. À cette époque, nous avons commencé à nous<br />

diversifier, à mettre en lumière des boutiques de luxe,<br />

des musées, des bureaux, etc. Auparavant, je m’étais<br />

engagé dans l’enseignement, notamment dans le cadre du<br />

DMA (diplôme des métiers d’art) à Nantes et j’avais fait<br />

l’expérience de la transmission, à la fois auprès des étudiants<br />

mais aussi au sein de Ponctuelle qui s’agrandissait, tant en<br />

nombre de collaborateurs qu’en surface de bureaux. Nous<br />

avons encore élargi notre domaine d’activité en intervenant<br />

dans le secteur de l’industrie, des gares, un salon d’attente<br />

à Roissy… Les architectes nous faisaient confiance et nous<br />

proposaient des projets qui sortaient de notre zone de<br />

confort. Comme c’est difficile d’expliquer la lumière, pour<br />

faire comprendre notre approche, nous montrons ce que<br />

nous faisons et ensuite, nous échangeons sur nos intentions.<br />

On se nourrit aussi beaucoup des idées des uns et des autres<br />

au sein de l’agence. 25 ans après sa création, Ponctuelle<br />

compte 15 collaborateurs qui partagent la même passion,<br />

même s’ils sont de formations différentes. La période<br />

Covid a renforcé notre réflexion dans la recherche et le<br />

développement de produits (nous avons créé récemment<br />

des petits projecteurs pour les musées), ce qui nous permet,<br />

plus que jamais, de nous enrichir de l’expertise des uns et<br />

des autres. Aujourd’hui, deux personnes se concentrent<br />

sur le design de nouveaux produits, durables, réparables,<br />

en utilisant des matériaux recyclés et recyclables avec pour<br />

objectif de disposer d’outils performants qui nous aident à<br />

améliorer la lumière dans les espaces. Et si la technologie<br />

est omniprésente, on doit trouver le moyen de faire vibrer la<br />

lumière sans oublier l’essentiel !<br />

Et pour vous, qu’est-ce que c’est, l’essentiel ?<br />

Par exemple, c’est d’instaurer le dialogue, entre nous<br />

à l’agence, avec les architectes, les designers, les<br />

scénographies. Pour la rendre magique, on doit travailler<br />

la lumière, la faire vivre, en douceur, discrètement. Je pense<br />

que notre rôle est de faire ressentir la lumière, plus que de la<br />

donner à voir. Au théâtre, généralement on cache les sources<br />

au spectateur et on l’emmène vers un coucher de soleil, un<br />

lever du jour. Dans l’architecture, c’est un peu la même<br />

chose, on partage la lumière avec d’autres, on ne travaille<br />

pas seul, on est dans l’écoute. Je pense que l’agence renvoie<br />

cette image. Et l’amoureux de la lumière que je suis espère<br />

avoir transmis cet « essentiel » à l’équipe et qu’il perdurera<br />

dans la suite des aventures de Ponctuelle. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 17


Lumières Projets<br />

© Le Point Lumineux<br />

Maître d’ouvrage<br />

EPCC Arc-et-Senans<br />

Architecte du patrimoine<br />

BCAP<br />

Conception lumière<br />

Le Point Lumineux : Jérémy Clain,<br />

Thierry Walger<br />

Installateur<br />

Eiffage<br />

Matériel d’éclairage<br />

LEC Lyon, Ledvance, Led Linear,<br />

Luce Light, WE-EF<br />

UN ÉCRIN DE LUMIÈRE<br />

POUR LA SALINE ROYALE<br />

D’ARC-ET-SENANS<br />

Le parc de la saline royale d’Arc-et-Senans vient d’être entièrement réaménagé<br />

et revégétalisé. Aujourd’hui largement ouverte au public, la saline est gérée<br />

par un établissement public de coopération culturelle (EPCC). Elle abrite,<br />

entre autres, le musée Ledoux, qui présente de nombreuses maquettes,<br />

des expositions temporaires et des bâtiments d’hôtellerie. Thierry Walger,<br />

concepteur lumière, raconte comment son agence, Le Point Lumineux, a<br />

réalisé la mise en lumière architecturale.<br />

La porte d’entrée du site, côté extérieur.<br />

© Le Point Lumineux<br />

Inscrite sur la liste du Patrimoine mondial par<br />

l’UNESCO depuis 1982, la saline royale d’Arcet-Senans<br />

(Doubs) est une ancienne manufacture<br />

destinée à la production de sel, construite sous<br />

l’impulsion du roi Louis XV, entre 1775 et 1779.<br />

Chef-d’œuvre de l’architecte Claude-Nicolas<br />

Ledoux, elle est un témoignage et un héritage rare<br />

de l’histoire de l’architecture industrielle.<br />

Au cœur d’un parc de 13 hectares, les constructions<br />

sont distribuées autour d’un parfait demicercle<br />

dont le diamètre est orienté est-ouest et<br />

comprennent les bâtiments de production de sel,<br />

la maison du directeur et les pavillons des Commis<br />

et de la Gabelle.<br />

Le projet « Un Cercle immense » est lancé en<br />

2019 et vise à compléter le demi-cercle existant en<br />

créant un îlot de valorisation de la biodiversité et<br />

du végétal. En rendant visible le rêve de Nicolas<br />

Ledoux, le projet de l’agence Mayot et Toussaint,<br />

associée à Gilles Clément, propose de réaménager<br />

les 13 hectares au nord des bâtiments pour y disposer<br />

20 jardins et achever ainsi le cercle. L’agence<br />

de conception lumière Le Point Lumineux est tout<br />

d’abord sélectionnée lors d’un concours organisé<br />

pour la mise en lumière des jardins.<br />

« Nous avons fait part à la maîtrise d’ouvrage de<br />

notre regret de ne pas mettre en valeur cette architecture<br />

remarquable.<br />

18 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Le Point Lumineux<br />

C’est ainsi que le projet d’éclairer la végétation fut<br />

finalement abandonné et que nous avons travaillé<br />

la lumière sur chaque bâtiment, explique Thierry<br />

Walger. Nous nous sommes appuyés sur l’étude<br />

de Dominique Massounie, maître de conférences à<br />

Paris-Nanterre, intitulée Comment éclairer la Saline<br />

Royale – Ce que dit Ledoux du rapport de son architecture<br />

à la lumière. Nous avons sélectionné des<br />

luminaires en tenant compte de leur photométrie,<br />

de leurs performances techniques, de leur esthétique<br />

bien sûr, et en optant pour une température de couleur<br />

de 3 000 K pour l’ensemble des éclairages. »<br />

La saline royale d’Arc-et-<br />

Senans est composée de<br />

11 bâtiments et abrite, entre<br />

autres, le musée Ledoux et<br />

des bâtiments d’hôtellerie.<br />

Ci-contre, la porte d’entrée<br />

du site, côté intérieur.<br />

Ci-dessous, la façade<br />

de la maison du directeur<br />

(de la saline).<br />

Modéliser la lumière pour chaque bâtiment<br />

L’ensemble industriel, protégé par une enceinte, est<br />

composé de onze bâtiments indépendants formant<br />

un demi-cercle autour de la grande cour des bois.<br />

Le bâtiment d’entrée constitue l’unique accès au<br />

site : il répondait au besoin de contrôler les entrées<br />

et les sorties. Il fait office aujourd’hui de librairie<br />

à l’est et d’accueil à l’ouest. Côté extérieur, il est<br />

doté d’un péristyle formé de huit colonnes doriques<br />

éclairées par des encastrés de sol que l’on retrouve<br />

également côté intérieur et qui redessinent le<br />

pignon du bâtiment. Sous le péristyle, une sorte de<br />

grotte en cul-de-four ornée d’un ensemble de blocs<br />

de pierre brute évoque les entrailles de la Terre d’où<br />

l’on extrait le sel. Un éclairage d’un blanc chaud et<br />

discret de la voûte accueille le visiteur.<br />

« Nous avons modélisé tous les éclairages, ce qui<br />

nous a permis de déterminer le nombre de luminaires<br />

et leurs réglages en intensité pour les positionner<br />

exactement afin d’obtenir les effets souhaités<br />

», précise le concepteur lumière.<br />

© Le Point Lumineux<br />

© Le Point Lumineux<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 19


Lumières Projets<br />

Les concepteurs lumière de<br />

l’agence Le Point Lumineux<br />

se sont inspirés de l’étude de<br />

Dominique Massounie, maître<br />

de conférences à Paris-Nanterre,<br />

intitulée Comment éclairer la<br />

Saline Royale – Ce que dit Ledoux<br />

du rapport de son architecture à<br />

la lumière.<br />

Les éclairages sont réalisés<br />

dans une ambiance chaleureuse,<br />

avec une température de couleur<br />

de 3 000 K.<br />

© Le Point Lumineux<br />

© Le Point Lumineux<br />

© Le Point Lumineux<br />

Une lumière uniforme<br />

et des reliefs contrastés<br />

Comme tous les membres du personnel, le directeur<br />

vivait sur le site. La maison du directeur est<br />

située au centre du diamètre, d’où l’on peut surveiller<br />

l’ensemble des bâtiments. C’est pourquoi le<br />

fronton du bâtiment est percé d’un oculus. Il est<br />

doté d’un péristyle dont les colonnes doriques le<br />

distinguent immédiatement des autres bâtiments :<br />

leur fût est composé d’une alternance de pierres<br />

cylindriques et cubiques, qui assurent un jeu subtil<br />

d’ombre et de lumière. Effet rendu également de<br />

nuit grâce aux encastrés de sol implantés au pied<br />

des colonnes et à l’éclairage orangé du plafond du<br />

péristyle.<br />

« Une fois que nous avons défini les effets que<br />

nous souhaitions réaliser, ajoute Thierry Walger,<br />

nous avons procédé aux réglages sur chaque bâtiment,<br />

en présence de la maîtrise d’ouvrage. Par<br />

exemple, les sculptures qui symbolisent l’eau salée<br />

qui s’écoule des murs ont été mises en valeur avec<br />

une intensité plus élevée que certaines façades<br />

planes. De plus, les encastrés qui les éclairent<br />

varient en température de couleur, évoquant le<br />

ruissellement de l’eau. Les bâtiments qui abritent<br />

l’hôtellerie et la restauration ont, quant à eux, été<br />

traités dans une ambiance douce et confortable,<br />

avec des intensités plus faibles. »<br />

Les régimes d’allumage sont simples : allumage<br />

de l’ensemble des circuits d’éclairage de mise en<br />

valeur de l’architecture à la tombée de la nuit et,<br />

dans le respect de la biodiversité, extinction de ces<br />

circuits à minuit. Il est évidemment possible de<br />

modifier la programmation des extinctions, lors<br />

d’évènements festifs particuliers. n<br />

Isabelle Arnaud<br />

Les installeurs disposent les encastrés de sol au pied<br />

des bâtiments.<br />

© Le Point Lumineux<br />

20 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Marc Dumas<br />

Jardin du Centre. Saint-Quentin-en-Yvelines – L’esplanade et sa mise en lumière rénovée en <strong>2023</strong>. Extrait du film Pétales de<br />

rose – Éclairage public.<br />

Maîtrise d’ouvrage<br />

Communauté d’agglomération de<br />

Saint-Quentin-en-Yvelines<br />

Maîtrise d’œuvre<br />

Paysagiste : agence François Brun<br />

Conception lumière : Marc Dumas,<br />

Dumas Lumière<br />

BET : Technicité – Verrières-le-Buisson<br />

Installateurs<br />

Eiffage Énergie (esplanade)<br />

STPEE (place de la République)<br />

Matériel d’éclairage<br />

Sammode, Selux<br />

PÉTALES DE ROSE<br />

ET DE LUMIÈRE<br />

Face à la gare régionale de Saint-Quentin-en-Yvelines, le jardin du Centre<br />

dessert des habitations, des entreprises, un campus et des écoles. Marc Dumas,<br />

concepteur lumière, Dumas Lumière, a déployé une imagerie poétique dans<br />

des lieux stratégiques afin que l’usager s’approprie le site.<br />

Place de la République, sculpture<br />

« Marbre gris » de Ladislas Schwartz.<br />

© Marc Dumas<br />

Avec le réaménagement du jardin du Centre,<br />

véritable colonne vertébrale, directement<br />

connectée à la gare et aux quartiers environnants,<br />

la Communauté d’agglomération de<br />

Saint-Quentin-en-Yvelines a voulu requalifier<br />

le quartier, entretenant un tourisme d’affaires.<br />

L’agence paysagiste François Brun a rendu visibilité<br />

et attractivité au site afin que les passants<br />

se réapproprient l’espace, en s’y trouvant bien<br />

et en sécurité de jour comme de nuit.<br />

Le projet d’éclairage propose une scénographie<br />

initiée sur l’esplanade d’accès jusqu’à la place<br />

de la République, le cœur du parc. Sa particularité<br />

tient à une interaction entre une lumière<br />

blanche en périphérie des circulations et une<br />

obscurité en leur centre, tapissée de pétales<br />

de rose, rappelant la roseraie à proximité.<br />

Pour le concepteur lumière, « la pénombre sur<br />

les trajets apaise le parcours, l’imagerie projetée<br />

active un imaginaire de poésie pour une animation<br />

du regard. Toute l’attention du projet<br />

s’est portée sur l’équilibre entre deux ambiances<br />

complémentaires, l’une fonctionnelle, l’autre<br />

scénographique, avec un soin particulier sur<br />

la dimension des pétales, les nuances de leurs<br />

textures, la saturation des couleurs et leur<br />

place dans le paysage. Fait notable, durant les<br />

12 années d’évolution de l’aménagement paysager,<br />

on constate des modifications du projet<br />

lumière initial et des ajustements avec les éclairages<br />

limitrophes. »<br />

22 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

© Casqy Christian Lauté<br />

La place de la République<br />

équipée en led, en 2022.<br />

© Casqy Christian Lauté<br />

Accompagner l’obscurité<br />

« La requalification du quartier est liée à l’image<br />

nocturne du jardin. Cependant, le passage<br />

entre la ville éclairée et les espaces paysagers<br />

du parc – où obscurité et silence se font plus<br />

prégnants – soumet l’usager à une mutation<br />

sensorielle qui est déterminante pour le projet<br />

lumière », explique Marc Dumas.<br />

« Il se trouve, poursuit-il, qu’une lumière dirigée<br />

sur les cheminements accentue aussi la<br />

densité de l’ombre qui entoure l’usager, le désignant<br />

aux regards. Le parti lumière propose,<br />

à des moments clés des trajets, un espace scénographié<br />

entre lumière et obscurité. Par une<br />

pénombre complice (où la pupille se dilate, le<br />

regard s’ouvre), chaque individu devient spectateur<br />

d’une imagerie de lumière dans laquelle<br />

il peut s’immerger physiquement et se projeter<br />

mentalement. »<br />

Conjointement, un éclairage fonctionnel, déplacé<br />

en périphérie des trajets, conforte la vision<br />

d’ensemble. Ainsi apparaît une esthétique de<br />

l’ambiance faite de confort visuel, d’harmonie<br />

entre ombre et lumière, d’une palette chromatique<br />

qui accompagne une narration poétique<br />

suscitant l’imaginaire de chacune et chacun.<br />

Un projet évolutif<br />

« Au cours des douze années d’études, d’arrêts<br />

et de reprises de l’aménagement paysager, le<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 23


Lumières Projets<br />

projet lumière initial, place de la République,<br />

s’est transformé, conformément à l’arrêté de<br />

décembre 2018, ajoute Marc Dumas. Les préoccupations<br />

environnementales ont conduit,<br />

dans le respect de la biodiversité, à baisser les<br />

points lumineux (limiter les nuisances envers<br />

les insectes) ainsi qu’à proscrire les colorations<br />

bleutées prévues à l’origine. D’où la reconduite<br />

des motifs de pétales, moins impactante. »<br />

Puis en 2022, sur l’esplanade, la rénovation en<br />

led de projecteurs à gobos plus performants permet<br />

de passer de 10 à 6 le nombre de pétales<br />

projetés et de baisser la température de couleur ;<br />

l’intensité des luminaires de l’avenue du Centre<br />

bordant l’esplanade a été abaissée, de 150 W à<br />

60 W en 2 800 K. Enfin, dans les allées des-<br />

cendant vers la vallée de la Bièvre, les appareils<br />

vont passer de 3 000 K à 2 700 K ; créant une<br />

ambiance apaisée jusqu’au cœur du jardin : la<br />

place de la République, après la pergola, surplombe<br />

la vallée de la Bièvre. Point de rencontre<br />

des trajets piétons, elle est devenue un espace de<br />

rendez-vous.<br />

La même année la scénographie des pétales de<br />

rose est reprise, dans une palette de couleurs<br />

plus marquées. Sur un côté de la place, l’œuvre<br />

de Ladislas Schwartz « Marbre gris » bénéficie<br />

d’une mise en lumière rosée spécifique réalisée à<br />

partir de projecteurs à découpe orientés sur la<br />

partie arrière de la sculpture.<br />

Cette réalisation a reçu le 2 e prix du Concours<br />

Lumières organisé par le Serce en <strong>2023</strong>. n<br />

La place de la République avec<br />

la sculpture « Marbre gris » de<br />

Ladislas Schwartz, et l’allée des Saules.<br />

La pergola et la roseraie :<br />

- en 2022, photo en bas à gauche ;<br />

- en 2010, photo en bas à droite.<br />

© Marc Dumas<br />

© Marc Dumas<br />

© Marc Dumas<br />

24 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Projets<br />

Extraits du film Pétales de rose – Éclairage public.<br />

Lors de réglages sur l’installation initiale de l’esplanade en 2010, Marc Dumas<br />

fut surpris par une jeune femme qui, découvrant l’installation, se mit à<br />

esquisser des pas de danse sur les pétales de rose. Cette image, très forte<br />

par sa spontanéité, incita le concepteur à la réalisation du film : Pétales de rose<br />

– Éclairage public. Une chorégraphie adaptée par la troupe Bobainko<br />

(Domitille Blanc, chorégraphe) évoque le potentiel imaginaire issu de l’éclairage<br />

du site et son appropriation par l’usager.<br />

© Marc Dumas<br />

© Marc Dumas<br />

© Marc Dumas<br />

© Marc Dumas<br />

© Marc Dumas © Marc Dumas<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 25


Lumières Perspectives<br />

BEGA, de la conception<br />

durable à la prescription<br />

Le 20 septembre 1945, l’orfèvre et graveur sur acier allemand<br />

Heinrich Gantenbrink réalise la première couronne en fer<br />

forgé destinée à trois lampes. L’immense succès remporté<br />

par la pièce a valu la fabrication de dix autres, suivie par une<br />

commande de plus de 100 luminaires. Heinrich Gantenbrink<br />

va rapidement s’entourer de cinq collaborateurs pour fabriquer<br />

20 modèles de luminaires en petites séries. L’entreprise passe<br />

rapidement à 50 employés. Bega est née. La filiale française est<br />

dirigée aujourd’hui par Jonathan Toulliou qui nous présente<br />

l’évolution de la marque et les développements à venir.<br />

Jonathan TOULLIOU<br />

Directeur Bega France<br />

© DR<br />

Bega est une société familiale à rayonnement international,<br />

pouvez-vous nous résumer ses presque 80 ans d’existence ?<br />

Dès les années 1950, soit cinq ans après sa création, Bega bénéficie de<br />

la reprise économique et connaît de nouveaux développements : des<br />

luminaires spéciaux pour les brasseries et des luminaires en fonte de<br />

bronze dotés de verre opale soufflé à la bouche sont fabriqués. La collection<br />

de luminaires extérieurs reçoit la « médaille d’or » lors du salon<br />

international du Luxembourg en 1952. Dans les années 1960, de nouvelles<br />

solutions sont créées pour répondre aux exigences contemporaines<br />

en matière d’architecture et de conception environnementale.<br />

Puis, en 1970, apparaissent la première balise avec optique à miroir,<br />

les luminaires encastrés dans le sol ainsi que les plafonniers à indice<br />

de protection élevé. En février 1973, Bega acquiert la verrerie Boom<br />

en Belgique. En 1980, l’entreprise possède une surface de 51 000 m²,<br />

elle compte désormais 500 employés et ouvre une usine à Santa Barbara,<br />

Californie (États-Unis). Bega reçoit plusieurs prix, notamment<br />

en 1989, le prix d’État décerné pour récompenser la performance globale<br />

d’une entreprise en ce qui concerne la qualité formelle du produit,<br />

la présentation et la publicité. En 1994, la République fédérale<br />

d’Allemagne lui décerne le « prix fédéral de design de produits » pour<br />

les luminaires tête de mât 8821, 8822 et 8823. En 1997, lors du salon<br />

industriel de Hanovre, Bega reçoit la distinction « Top Ten ». Notre<br />

site de production de Menden, où se trouve également notre siège,<br />

compte parmi les usines de luminaires les plus modernes du paysage<br />

industriel de la Westphalie. Aujourd’hui, nous sommes présents dans<br />

une centaine de pays avec, outre l’usine de Menden, quatre sites de<br />

production dans le monde : un à Limburg an der Lahn en Allemagne,<br />

un à Puurs en Belgique, deux aux États-Unis dont un à Santa Barbara<br />

et un autre qui combine depuis cette année la fabrication d’Aubrilam<br />

et de Bega à Denver. Toujours dirigée par la famille Gantenbrink<br />

(3 e génération), Bega représente aujourd’hui environ 1 700 employés<br />

dans le monde.<br />

26 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Perspectives<br />

“Bega s’appuie sur ses capacités<br />

d’innovation, la durabilité et le design<br />

intemporel de ses produits.”<br />

Comment la filiale française est-elle organisée ?<br />

Bega France est la première filiale du groupe à<br />

avoir été créée, il y a presque quarante ans. Basée à<br />

Vincennes, elle est exclusivement dédiée à la prescription<br />

et compte 12 personnes, dont trois en back<br />

office, une au bureau d’étude technique et 8 (bientôt 9)<br />

commerciaux itinérants. Bega couvre quasiment tous<br />

les spectres d’activités en éclairage intérieur et extérieur<br />

: des luminaires décoratifs pour les restaurants,<br />

les hôtels, les commerces, en passant par des appareils<br />

dédiés à l’éclairage tertiaire, jusqu’à nos collections<br />

extérieurs dédiées au balisage, à l’éclairage des parcs<br />

et des jardins, et des espaces publics. Bega bénéficie<br />

d’une grande notoriété en France, notamment en éclairage<br />

extérieur architectural ; nous travaillons essentiellement<br />

avec les prescripteurs, architectes, paysagistes,<br />

concepteurs lumière et maîtrise d’ouvrage. Nos produits<br />

haut de gamme se prêtent bien à ce marché, avec<br />

un accompagnement de chaque instant de nos clients<br />

sur leurs projets pour les aider à concevoir et éclairer<br />

juste.<br />

Quels ont été les développements<br />

marquants de Bega ces dernières années ?<br />

Nous avons concentré nos derniers développements<br />

autour de systèmes optiques innovants, toujours plus<br />

confortables : l’optique « ultra dark » qui, grâce notamment<br />

à son nano revêtement, permet une absorption<br />

à 98 % des réflexions et évite l’éblouissement ;<br />

l’optique Hybrid offre, quant à elle, un contrôle total<br />

de l’éclairage, aussi bien dans les luminaires extérieurs<br />

qu’intérieurs. La différence principale avec les méthodes<br />

d’orientation d’éclairage traditionnelles à lentille<br />

: une brillante répartition de lumière réfléchie par<br />

les réflecteurs et un éclairage orienté par les lentilles<br />

en silicone. Les efficacités respectives de la réfraction<br />

et de la réflexion de la lumière permettent de maîtriser<br />

à la fois la mise en scène architecturale et l’éclairage<br />

des espaces. Bega a également conçu la technologie<br />

BugSaver pour un éclairage efficace aussi bien en<br />

milieu urbain que dans un environnement rural, qui<br />

procure un sentiment de sécurité aux personnes tout<br />

en protégeant les animaux nocturnes. La flexibilité<br />

de la température de couleur, qui peut passer de<br />

3 000 K à une teinte Ambre (1 800 K), et du flux lumineux<br />

(abaissement de l’intensité) permet de réduire les<br />

perturbations sur la faune et la flore sans compromis<br />

pour la sécurité des usagers. Nous avons par ailleurs<br />

étendu nos solutions dédiées à l’éclairage intérieur avec<br />

la gamme Studio Line, des luminaires architecturaux<br />

plus contemporains, qui complète nos gammes historiques<br />

de luminaires en verre soufflé à la bouche. Outre<br />

ces développements produits, Bega a toujours investi<br />

dans des sites production et des showrooms qui traduisent<br />

son savoir-faire et la diversité de ses solutions.<br />

Vous voulez parler du site de Menden ?<br />

Pas seulement. Le site de Menden, qui fournit le monde<br />

entier, abrite, outre l’usine à proprement parler, un<br />

nouveau bâtiment de 7 000 m² qui permet d’exposer<br />

toutes les références de nos marques, y compris Aubrilam.<br />

Pour rappel, Bega a racheté l’entreprise française<br />

en 2021, après de longues années de partenariat entre<br />

le fabricant allemand de luminaires et l’entreprise<br />

auvergnate qui fabrique (à Brioude, Haute-Loire) des<br />

mâts bois d’éclairage public depuis plus de quarante<br />

ans. Le rachat d’Aubrilam par Bega représentait une<br />

étape logique : la philosophie des deux entreprises,<br />

pour lesquelles une qualité d’exception et la longévité<br />

des produits sont une priorité, constituait la pierre<br />

angulaire de ce partenariat. Je pense que c’est une<br />

chance de travailler sur tous ces sujets et cela a permis<br />

de porter notre réflexion sur la durabilité dans tous<br />

les sens du terme : utilisation de matériaux recyclés et<br />

recyclables, longévité de nos produits, possibilité de<br />

remplacer les pièces détachées sur une durée de vingt<br />

ans. Notre objectif : fabriquer le plus d’éléments possible,<br />

de nos propres PCB leds, jusqu’à nos cartons !<br />

Cette capacité de production autonome nous donne<br />

une flexibilité, une souplesse et surtout une facilité<br />

d’adaptation avec des délais de fabrication très courts.<br />

L’éclairage change, l’approche conceptuelle de mise<br />

en lumière des espaces urbains évolue, notre appréciation<br />

du confort au poste de travail s’est modifiée.<br />

Bega se concentre sur ces nouveaux enjeux avec des<br />

perspectives de développement qui s’appuient sur ses<br />

capacités d’innovation, la durabilité et le design<br />

intemporel de ses produits. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 27


Centres logistiques<br />

et industrie<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

Sylvania Group Le Plessis-Belleville<br />

Matériel d'éclairage : Sylvania<br />

© Arthur Pequin<br />

28 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Vincent THIESSON<br />

Concepteur lumière, agence ON<br />

Architecte de formation (École nationale supérieure d’architecture de<br />

Paris-Belleville), Vincent Thiesson fonde en 2003 l’agence ON, à Paris.<br />

L’agence réunit une quinzaine de collaborateurs qui travaillent aussi bien<br />

sur des projets extérieurs qu’intérieurs. Conscients de l’importance du<br />

rôle de l’éclairage, les exploitants des centres logistiques confient de plus<br />

en plus leurs projets d’éclairage à des concepteurs lumière.<br />

© DR<br />

Un éclairage technique<br />

et centré sur l’humain<br />

Quels sont les besoins en éclairage des<br />

plateformes logistiques et des locaux<br />

industriels ?<br />

Ces projets revêtent généralement un caractère<br />

très technique, avec néanmoins une grande<br />

dimension humaine. Un troisième pôle important,<br />

le contexte, au sens spatial, architectural, du<br />

terme, est sans doute une des principales raisons<br />

pour lesquelles les concepteurs lumière sont<br />

appelés à travailler sur ces dossiers.<br />

L’éclairage doit répondre à plusieurs<br />

exigences : de visibilité de l’espace, de confort,<br />

d’usage, de conditions de travail, d’efficacité,<br />

de perception de la tâche. Il faut tenir compte<br />

des prescriptions du droit du travail, de la<br />

norme EN 12464-1 tant en ce qui concerne<br />

l’éclairage artificiel que la lumière naturelle.<br />

De plus, la mise en place de systèmes de gestion<br />

permet de réaliser d’importantes économies<br />

d’énergie. En général, les besoins sont assez<br />

complexes. Plusieurs facteurs doivent être<br />

pris en compte. La diversité des tâches pour<br />

commencer : dans les centres logistiques, les<br />

surfaces sont phénoménales (plusieurs milliers<br />

de mètres carrés) et comprennent diverses<br />

zones d’activité dont les exigences en éclairage<br />

diffèrent en termes de niveaux d’éclairement<br />

notamment. Il faut distinguer les zones de<br />

circulations horizontales, les circulations<br />

verticales, les chariots élévateurs par exemple,<br />

l’étiquetage, les postes de travail avec écran,<br />

la réception des marchandises, les zones de<br />

conflit piétons/véhicules, etc. Certains niveaux<br />

d’éclairement sont donnés dans la norme<br />

EN 12464-1 qui indique également quelques<br />

critères relatifs au confort et au bien-être<br />

des employés, comme l’indice de rendu des<br />

couleurs, les températures de couleur et la<br />

présence de lumière naturelle.<br />

Les plateformes logistiques sont souvent<br />

équipées de lanterneaux qui laissent passer<br />

la lumière du jour : la gestion de l’éclairage<br />

artificiel s’impose donc ?<br />

Un juste équilibre entre les deux peut<br />

facilement être obtenu à l’aide d’une gestion<br />

de l’éclairage artificiel. La solution consiste<br />

donc à exploiter le plus possible les apports<br />

de lumière du jour, d’abord pour des raisons<br />

d’économies d’énergie, ensuite pour des raisons<br />

de confort. Comme la lumière naturelle varie<br />

toute la journée et en fonction des saisons, il<br />

est recommandé de faire appel à des capteurs<br />

qui envoient un signal aux luminaires afin<br />

d’augmenter l’intensité ou de la diminuer selon<br />

les besoins, et d'ajuster les tonalités de lumière<br />

en fonction des heures. Ensuite, le pilotage de<br />

l’éclairage peut être intéressant pour améliorer<br />

le confort des travailleurs. Les tâches sont<br />

multiples et la lumière doit pouvoir s’adapter<br />

aux différentes situations et non l’inverse.<br />

Dans ce contexte, la mise en place de systèmes<br />

de détection de présence est quasiment<br />

systématique car les personnes qui y travaillent<br />

changent souvent d’espace, passant d’un poste<br />

de travail à un autre. Bénéficier d’une gestion<br />

fine de l’éclairage en fonction de l’occupation<br />

du poste de travail peut représenter une<br />

économie importante sur la facture d’électricité.<br />

Enfin, les zones de travail sont très diversifiées,<br />

sans qu’il existe pour autant des cloisons pour<br />

les séparer. C’est là que l’éclairage entre en<br />

jeu et participe à l’identification des espaces :<br />

le concept de lumière devient le référentiel<br />

temporel. Au-delà des économies d’énergie<br />

qui s’imposent tout particulièrement dans ces<br />

locaux allumés quasiment en permanence, la<br />

dimension humaine et architecturale joue un<br />

rôle très important.<br />

La lumière accompagne à la fois les travailleurs<br />

et le bâtiment ?<br />

Oui, car nous sommes capables de créer<br />

une lumière qui s’adapte à ces zonings,<br />

existants ou virtuels. L’agence ON travaille<br />

actuellement sur un bâtiment réhabilité en<br />

plein Paris où, certes le travail de l’architecte<br />

va transformer le site pour lui donner cette<br />

fonction de plateforme logistique, mais de<br />

notre côté, nous allons définir une mise<br />

en lumière pour souligner cette nouvelle<br />

architecture, et aussi pour apporter<br />

du confort à ceux qui vont y travailler,<br />

afin qu’ils s’y sentent bien. Le fait qu’il existe<br />

une vraie volonté de réindustrialiser<br />

la France s’inscrit dans ce mouvement<br />

de revalorisation de ces lieux.<br />

Quelles solutions préconisez-vous ?<br />

Dans ces espaces, il est difficile de ne pas<br />

tomber dans le stéréotype de la gamelle<br />

industrielle ou de l’appareil linéaire. Pourtant,<br />

il existe des designs qui transforment le<br />

luminaire en un objet lumineux qui offre la<br />

possibilité de traiter l’espace de différentes<br />

manières, à la fois sur les plans technique<br />

et esthétique. Leur "mise en espace" est<br />

primordiale. La détection de la tâche, ou de<br />

la zone permet de moduler la lumière (en<br />

DALI ou DMX) et de l’adapter parfaitement<br />

à l’activité avec les caractéristiques adéquates<br />

de températures de couleur, d’intensité, par<br />

exemple. On obtient ainsi un éclairage là et<br />

quand on en a besoin, et on est aussi capable<br />

de créer des ambiances confortables tout<br />

en soulignant les éléments intéressants de<br />

l’architecture. n<br />

Propos recueillis par Isabelle Arnaud<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 29


Lumières Dossier<br />

© Disano<br />

Connectivité<br />

à toutes les étapes<br />

Les locaux industriels, centres logistiques et entrepôts sont de grands<br />

consommateurs d’éclairage : flux lumineux élevés et longues durées d’allumage<br />

ont longtemps fait grimper les factures d’électricité. Les nouvelles technologies,<br />

associées à une gestion électronique adaptée, permettent aujourd’hui de<br />

réduire ces dépenses. Elles améliorent également la qualité de l’éclairage, et<br />

donc les conditions de travail, tout en limitant les coûts de maintenance. Les<br />

luminaires leds communiquent entre eux, font passer des informations, règlent<br />

automatiquement l’intensité pour un éclairage constant, et, cerise sur le gâteau,<br />

offrent des scénarios lumière basés sur le principe du Human Centric Lighting,<br />

pour réduire la fatigue visuelle et optimiser le confort des travailleurs.<br />

30 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Selon le ministère de la Transition écologique,<br />

la logistique représente 10 %<br />

du PIB national, 200 milliards d’euros<br />

de chiffre d’affaires et 1,8 million d’emplois<br />

(chiffres de 2021). Les bâtiments logistiques<br />

permettent d’entreposer, de manutentionner et<br />

préparer les marchandises avant leur expédition,<br />

afin de répondre aux besoins des ménages<br />

et des entreprises, explique encore le ministère.<br />

En France métropolitaine, on compte<br />

4 054 entrepôts ou plateformes logistiques<br />

(EPL) de plus de 5000 m², soit 89 millions de<br />

mètres carrés. Si la surface moyenne de ces EPL<br />

est de 18 600 m², leur taille peut varier fortement.<br />

La moitié d’entre eux couvrent moins de<br />

1 300 m², tandis que les plus grands dépassent<br />

les 100 000 m².<br />

L’impact environnemental de la filière logistique<br />

dépend grandement de son niveau d’optimisation.<br />

Son rôle en matière de transition écologique<br />

est également crucial, car elle traite à<br />

la fois de sujets liés au transport, à la construction<br />

ou encore à la gestion des emballages. Une<br />

dynamique d’engagements volontaires a été<br />

initiée entre le gouvernement et France Logistique<br />

(lancée début janvier 2020) et a donné<br />

lieu en 2021 à deux chartes avec les acteurs du<br />

e-commerce et l’Association française de l’immobilier<br />

logistique.<br />

Les centres logistiques ne cessent de croître à la<br />

fois en nombre et en surface et prennent de plus<br />

en plus d’importance en raison du développement<br />

de la vente par correspondance. Pour la<br />

filière, il est essentiel de repenser l’entrepôt<br />

comme producteur massif d’énergie décarbonée<br />

et peu coûteuse, un bâtiment à double<br />

fonction.<br />

D’après l’Ademe (guide Rénover l’éclairage des<br />

plateformes logistiques et entrepôts), l’éclairage<br />

des plateformes logistiques fonctionne<br />

souvent 24 h/24 et 7 j/7 et représente un poste<br />

important de consommation, voire le premier.<br />

Les responsables d’entrepôts et plateformes logistiques,<br />

qui s’attachent à améliorer leur compétitivité<br />

et leur performance, réalisent pour<br />

cela de réels audits énergétiques et études en<br />

coût global de leurs installations.<br />

• • • Suite p. 32<br />

Un système de ligne continue Linedo<br />

de RZB éclaire les entrepôt de HDE<br />

Logistik, à Bamberg, en Allemagne.<br />

© RZB<br />

© RZB<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 31


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 31<br />

Des enjeux économiques majeurs<br />

Les exigences et les contraintes en éclairage<br />

sont très diverses et dépendent à la fois du type<br />

d’activité et de la configuration des lieux. Un<br />

entrepôt de messagerie ou de e-commerce, une<br />

plateforme logistique frigorifique ne présentent<br />

pas les mêmes besoins. Comme le souligne Sylvania,<br />

« l’éclairage constitue une partie essentielle<br />

de ces environnements si particuliers.<br />

Avec peu de fenêtres, des plafonds hauts et une<br />

grande surface au sol, les bâtiments du secteur<br />

de la logistique et de l’industrie nécessitent un<br />

éclairage qui se conforme et s’adapte à leurs<br />

exigences. La hausse constante et inexorable<br />

des coûts de l’énergie peut être résorbée par<br />

une optimisation des usages en optant pour un<br />

éclairage et des cycles de vie plus éco-performants.<br />

Il faut commencer par comprendre où<br />

et comment l’éclairage est utilisé et identifier<br />

les points faibles de l’installation ».<br />

Dans tous les cas, il est essentiel de distinguer<br />

les différentes zones à éclairer : les circulations,<br />

les racks de stockage et les mezzanines,<br />

les zones de contrôle/picking/groupage, et les<br />

quais de chargement, l’extérieur, etc. Quoi<br />

qu’il en soit, la première préoccupation des<br />

exploitants vise les économies d’énergie : les<br />

plateformes logistiques étant peu chauffées,<br />

l’éclairage devient le premier poste de consommation<br />

et il n’est pas toujours facile de faire<br />

le bon choix, qu’il s’agisse de rénovation ou<br />

de neuf.<br />

Les solutions ne sont pas universelles et il<br />

est indispensable de réaliser une analyse des<br />

besoins et une étude globale de l’installation<br />

afin de trouver les solutions les mieux adaptées<br />

possible pour améliorer le confort visuel,<br />

la sécurité, et donc les conditions de travail.<br />

• • • Suite p. 34<br />

Entrepôts Eutraco, par Sylvania<br />

© Sylvania Group<br />

© Sylvania Group © Sylvania Group<br />

Grâce à des systèmes de gestion intelligents<br />

– contrôle des niveaux de lumière,<br />

d’occupation et de la lumière du jour –, les<br />

entrepôts Eutraco, en Belgique, ont pu réaliser des<br />

économies d’énergie impressionnantes de 84 %.<br />

Eutraco, acteur européen dans le secteur de<br />

la logistique, a modernisé son éclairage au<br />

sein de plusieurs sites dans le but de réduire<br />

drastiquement sa consommation d’énergie.<br />

Ce secteur d’activité est particulièrement impacté<br />

par la hausse du prix de l’énergie et par un<br />

éclairage souvent énergivore tel que les lampes<br />

sodium.<br />

Grâce au projet clé en main, réalisé en<br />

collaboration par Sylvania Group et Equans (Engie<br />

Solutions), l’installation de luminaires leds Granit et<br />

Resisto équipés d’une solution de gestion SylSmart<br />

a été effectuée en toute simplicité. La rénovation a<br />

permis d’optimiser le confort visuel et de réduire<br />

les consommations.<br />

Pour la partie extérieure, des projecteurs<br />

Kalani ont avantageusement remplacé les<br />

anciens projecteurs équipés de technologies<br />

traditionnelles.<br />

L’utilisation de luminaires dotés de la technologie<br />

SylSmart a permis de mettre en œuvre des<br />

détecteurs de mouvements et de lumière du jour<br />

afin de maximiser les économies d’énergie.<br />

« Nous étions à la recherche d’une solution qui,<br />

d’une part, permettrait de réaliser des économies<br />

d’énergie importantes, grâce à des luminaires<br />

intelligents contrôlés par des capteurs, et d’autre<br />

part, soit facile à mettre en œuvre, afin de réduire<br />

au minimum les perturbations liées à l’installation<br />

dans un bâtiment en service », confiait le chef de<br />

projet lighting Equans.<br />

Comme pour toute entreprise logistique ou<br />

industrielle, une réduction des OPEX est<br />

recherchée.<br />

Les solutions de gestion intelligente couplées<br />

aux luminaires leds contribuent à maximiser les<br />

économies d’énergie et à obtenir un retour sur<br />

investissement court. L’éclairage est contrôlé<br />

de manière très efficace avec une réduction de<br />

la consommation d’énergie du bâtiment, et une<br />

lumière uniquement là où on en a besoin.<br />

32 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 32<br />

Photo de gauche<br />

Dans l'industrie où l'éclairage<br />

est allumé pendant de longues<br />

plages horaires, il est recommandé<br />

d'installer des capteurs de présence<br />

et de lumière du jour.<br />

Photo de droite<br />

En choisissant des luminaires qui<br />

permettent de réduire les points<br />

d'installations et d'avoir le bon<br />

niveau d'éclairage ainsi qu'un bon<br />

contrôle de l'éblouissement, on peut<br />

minimiser les coûts énergétiques.<br />

L’éclairage est un investissement qui engage<br />

pour plusieurs années, et qui doit être traité<br />

par des spécialistes ; il ne suffit pas d’acheter<br />

du matériel et de le poser n’importe où.<br />

Comme l’indiquait Vincent Thiesson en introduction<br />

à ce dossier (page 29), les exploitants<br />

commencent à faire appel à des concepteurs,<br />

conscients que l’éclairage artificiel n’est pas<br />

qu’une affaire de consommation mais aussi une<br />

question de confort de travail.<br />

La quantité de lumière et la qualité de l’éclairage<br />

des circulations et des racks, avec le trafic<br />

de chariots élévateurs, demandent une certaine<br />

uniformité ; l’éclairage de mezzanines pour les<br />

petites pièces ou celui des postes de contrôle et<br />

de finition exige un niveau d’éclairement plus<br />

élevé ; celui des quais ou des extérieurs fait appel<br />

à d’autres exigences. Une fois l’analyse des<br />

besoins réalisée, il reste à déterminer le matériel<br />

et les technologies à mettre en œuvre tout<br />

en tenant compte des contraintes budgétaires<br />

et des impératifs de retour sur investissement,<br />

dans une démarche de coût global. Le passage<br />

à la technologie led – qui, finalement, va devenir<br />

incontournable avec le bannissement de<br />

la fluorescence effectif depuis cette année –,<br />

l’évolution des technologies intelligentes ou<br />

une combinaison des deux peut présenter un<br />

véritable intérêt économique pour une usine ou<br />

un entrepôt.<br />

L’éclairage artificiel dépend à la fois des hauteurs<br />

sous plafond, qui varient de 6 m à 14 m,<br />

du temps d’occupation – certaines plateformes<br />

fonctionnent en 3x8, d’autres en journée seulement<br />

– et de l’importance des apports en lumière<br />

naturelle. Ceux-ci ne sont pas négligeables car<br />

les centres logistiques sont dotés de nombreux<br />

lanterneaux. En effet, les obligations réglementaires<br />

de désenfumage naturel imposent une<br />

surface utile d’évacuation de fumées en toiture<br />

correspondant à 3 % environ de surface géométrique<br />

lumière (SGL). Ces lanterneaux de désenfumage<br />

permettent donc d’assurer un apport de<br />

lumière naturelle qu’il convient de compléter, à<br />

chaque fois que cela est possible. Les toitures<br />

sont rénovées tous les 10 ans.<br />

• • • Suite p. 38<br />

© Lébénoïd © Fagerhult Stenbergs<br />

34 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Usine Grundfos, par EAS Solutions<br />

Maîtrise d’ouvrage : Grundfos,<br />

Longeville-lès-Saint-Avold (57)<br />

Installateur : BH Electricité<br />

En 2019, le groupe danois Grundfos,<br />

spécialisé dans la circulation de l’eau, fait appel<br />

au spécialiste français EAS Solutions pour<br />

rénover l’éclairage de son usine implantée sur<br />

100000 m², à Longeville-lès-Saint-Avold, en<br />

Moselle, dans la région Grand Est.<br />

Après un audit complet de l’éclairage du site, il<br />

est décidé de remplacer l’installation datant d’une<br />

dizaine d’années par un système d’éclairage<br />

led intelligent avec capteurs de présence et de<br />

luminosité ainsi qu’un compteur d’énergie. Connecté<br />

à la plateforme SiteWorx de Digital Lumens, ce<br />

système qui communique par le maillage radio des<br />

luminaires constitue un réseau indépendant qui ne<br />

perturbe pas les réseaux en place. Les données<br />

transmises par les capteurs et sauvegardées dans le<br />

cloud sont analysées en temps réel et utilisées<br />

pour améliorer l’efficacité énergétique et la<br />

productivité du site.<br />

Nathalie Harel, technicienne de sûreté du site,<br />

précise : « Conformément aux exigences de la<br />

norme ISO 50001, le système transmet un suivi de<br />

la consommation et de l’occupation des différentes<br />

zones de l’usine qui fonctionne 7 j/7, 24 h/24.<br />

La gestion de l’éclairage du site s’effectue<br />

sur le cloud. »<br />

Pascal Perreau, directeur technique d’EAS Solutions,<br />

a accompagné Grundfos dans le remplacement<br />

des éclairages des différentes zones du site :<br />

production, stockage, extérieurs et bureaux. Il<br />

explique : « La zone de production dans laquelle la<br />

température est élevée (environ 50 °C) était équipée<br />

en tubes fluorescents T5 de 54 W et bénéficiait d’un<br />

niveau d’éclairement dans l’atelier de 150 lux en<br />

moyenne, ce qui était insuffisant. EAS Solutions les<br />

a remplacés par 225 luminaires leds Lumaz 55 W<br />

en 4000 K dotés de régulateurs de température<br />

(version PR) et associés à l’intelligence SiteWorx. »<br />

Dans la zone de stockage qui était éclairée avec des<br />

luminaires 400 W sodium haute pression,<br />

EAS Solutions a diminué le nombre de luminaires :<br />

en effet, l’étude d’éclairement a montré que l’activité<br />

était importante de jour avec un apport de lumière<br />

naturelle important et peu d’activité la nuit, comme<br />

le confirment les capteurs de présence.<br />

Ce cas de figure favorable permet, avec une<br />

excellente qualité d’éclairage, d’économiser<br />

jusqu’à 93 % d’énergie.<br />

Dans la zone des bureaux qui ne possèdent<br />

pas d’éclairage extérieur, les tubes 418 ont été<br />

remplacés par des dalles leds connectées Lumadalle<br />

40 W en 4000 K, qui offrent un éclairage confortable<br />

à faible luminance (UGR < 19) avec un IRC élevé.<br />

À l’extérieur, EAS Solutions a remplacé les<br />

projecteurs et luminaires situés en tête de mât de<br />

250 W et 400 W sodium, ainsi que les leds déjà en<br />

fin de vie, par des luminaires leds connectés des<br />

gammes Ariane, Victoria et Xion. Ces luminaires<br />

utilisent des optiques asymétriques avec des<br />

températures de couleur de 3 000 K et un rendement<br />

lumineux utile élevé avec un ULR proche de 0 afin<br />

d’optimiser l’efficacité lumineuse et de minimiser la<br />

pollution lumineuse dans le respect de l’arrêté du<br />

27 décembre 2018.<br />

« Ce système d’éclairage led intelligent améliore<br />

considérablement le confort des utilisateurs, constate<br />

Valérie Heinz, infirmière du site.<br />

Les retours des opératrices sur ligne concernant le<br />

nouvel éclairage sont le confort visuel, une diminution<br />

de la fatigabilité et des maux de tête qui étaient<br />

assez fréquents du fait de l’éclairage des postes de<br />

travail. » Cela s’explique par le fait que les luminaires<br />

leds sont de haute qualité et possèdent un indice de<br />

scintillement (flicker) quasiment nul.<br />

Aujourd’hui, l’usine réalise plus de 85 % d’économies<br />

d’énergie sur la zone de production et les bureaux, et<br />

plus de 90 % sur la zone logistique.<br />

© EAS Solutions<br />

© EAS Solutions<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 35


Lumières Dossier<br />

Site de production :<br />

Grundfos, à Longeville-lès-Saint-Anold (57)<br />

Matériel éclairage :<br />

EAS Solutions<br />

© EAS Solutions<br />

36 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 37


Lumières Dossier<br />

Dans un centre de tri de La Poste, Sunlux Group a<br />

fourni 426 luminaires équipés de cellule de détection<br />

de présence et de luminosité. La programmation<br />

des cellules est faite in situ avec la création des<br />

31 groupes de 6 à 28 luminaires.<br />

• • • Suite de la p. 34<br />

La logistique connectée<br />

Évidemment, dans les entrepôts, l’éclairage<br />

dynamique s’impose : la lumière n’est pas<br />

nécessaire tout le temps, partout et au niveau<br />

maximum. Le détecteur de présence/mouvement<br />

constitue la base : il comprend un capteur<br />

sensible à la présence ou au déplacement des<br />

personnes, couplé à des dispositifs qui transfèrent<br />

l’information aux luminaires. Intégrés<br />

ou non dans le luminaire, ces capteurs doivent<br />

être compatibles avec l’installation existante.<br />

Certains luminaires communiquent entre eux.<br />

Dans ce cas, chaque appareil est équipé de<br />

ses propres capteurs et contrôleurs, et interagit<br />

avec les luminaires voisins. De nombreux<br />

modèles sont dotés d’une temporisation qui<br />

laisse le luminaire allumé pendant une durée<br />

déterminée de non-détection, et éteint progressivement,<br />

afin d’éviter une extinction trop<br />

brutale. D’autres systèmes fonctionnent sur le<br />

même principe en limitant le nombre de capteurs<br />

; dans le cas d’une allée, il peut y avoir<br />

un capteur en extrémité et au milieu, par<br />

exemple. Ces capteurs de lumière garantissent<br />

au personnel un niveau d’éclairement constant<br />

sur la zone de travail, et permettent de réaliser<br />

d’importantes économies, les consommations<br />

étant modulées en permanence en fonction<br />

des apports de lumière du jour. Le guide de<br />

l’Ademe rappelle que, selon les plages horaires<br />

et les zones, des stratégies d’allumage, d’adaptation<br />

des niveaux d’éclairement, de scénarios<br />

d’éclairage sont possibles, jusqu’à la création<br />

d’ambiances lumineuses qui favorisent la vigilance<br />

des travailleurs, en particulier la nuit, en<br />

recréant le rythme circadien (approche Human<br />

Centric Lighting). Une installation bien gérée<br />

permet d’optimiser à la fois le confort et les<br />

consommations.<br />

Ainsi, Trilux propose de mettre les luminaires<br />

en réseau via son système de gestion d’éclairage<br />

LiveLink, de les relier à des capteurs pour<br />

les piloter de manière simple et intuitive. À la<br />

clé : des solutions d’éclairage individuelles et<br />

des économies d’énergie qui peuvent atteindre<br />

85 %. Le potentiel d’un réseau d’éclairage intelligent<br />

va bien au-delà du simple éclairage :<br />

grâce à des interfaces ouvertes et standardisées,<br />

les composants IoT (Internet des Objets) et<br />

IIoT (Internet Industriel des Objets) peuvent<br />

être intégrés au réseau d’éclairage par simple<br />

Plug & Play, en plus des capteurs. Dans le secteur<br />

logistique, les services de géolocalisation<br />

ou la cartographie thermique peuvent être<br />

mis en œuvre facilement. Le point lumineux<br />

devient alors un support de technologie et le<br />

réseau d’éclairage un moteur de la transformation<br />

numérique.<br />

• • • Suite p. 40<br />

© Sunlux<br />

38 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Rewe Nord, Allemagne, par Trilux<br />

Le secteur logistique traverse une période<br />

mouvementée. D’une part, le besoin de<br />

plateformes logistiques performantes<br />

augmente considérablement avec le<br />

développement du e-commerce mondial, et<br />

d’autre part, la hausse du coût de l’énergie, les<br />

exigences plus strictes en matière de durabilité<br />

et la prise de conscience croissante de la<br />

nécessité de protéger l’environnement<br />

redessinent le secteur.<br />

Pour répondre à ces défis, de nombreux acteurs<br />

s’orientent vers la logistique verte. Le but :<br />

réduire les coûts du bâtiment et en particulier<br />

la consommation d’énergie globale. Dans ce<br />

contexte, l’éclairage led éco-performant est un<br />

levier décisif.<br />

L’éclairage durable de la nouvelle plateforme<br />

logistique Rewe Nord à Henstedt-Ulzburgen,<br />

en Allemagne, géant de la grande distribution,<br />

est une bonne illustration de logistique verte.<br />

En partenariat avec Romberg Elektrotechnik,<br />

Rewe a choisi les solutions intelligentes et écoperformantes<br />

de Trilux. Le bâtiment intègre au<br />

total 20 kilomètres de ligne lumineuse E-Line Next<br />

Led. Grâce à sa polyvalence, ce système modulaire<br />

convient à de nombreuses applications logistiques,<br />

depuis l’entrepôt de 32 mètres de hauteur jusqu’à<br />

la chambre froide maintenue à -24 °C.<br />

Pour réaliser des économies d’énergie<br />

supplémentaires, les luminaires, dont l’efficacité<br />

énergétique atteint 190 lm/W, ont été mis en<br />

réseau et équipés de détecteurs de présence.<br />

E-Line Next Led n’est pas seulement exemplaire<br />

en matière de qualité d’éclairage, d’efficacité et<br />

de flexibilité, mais aussi, et surtout, en termes de<br />

durabilité. C’est la raison pour laquelle le luminaire<br />

a été récompensé en <strong>2023</strong> par le Prix allemand du<br />

développement durable.<br />

La conception modulaire d’E-Line Next Led permet<br />

de remplacer facilement et rapidement différents<br />

© Trilux<br />

composants : les optiques à lentilles, les modules<br />

leds et le driver. Près de 80 % des matières<br />

premières et des composants du luminaire sont<br />

recyclables.<br />

E-Line Next Led répond ainsi efficacement aux<br />

applications industrielles et logistiques qui exigent<br />

une qualité et une durabilité élevées.<br />

© Trilux<br />

© Trilux<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 39


Lumières Dossier<br />

Volvo Group Trucks à Gand a opté pour<br />

une solution à led avec tunableWhite<br />

de zumtobel qui offre une lumière à<br />

effet biologique grâce aux couleurs<br />

et intensités lumineuses variées ainsi<br />

qu’une efficacité énergétique élevée et<br />

des coûts réduits.<br />

• • • Suite de la p. 38<br />

L’industrie au rythme de la biologie<br />

Vincent Thiesson le rappelait dans son introduction<br />

: à chaque poste de travail, ce sont les<br />

personnes qui doivent être au centre de toutes les<br />

préoccupations et bénéficier d’un soutien optimal.<br />

Durable et ciblé. Dans chaque tâche visuelle<br />

– non seulement visuel et en fonction de la tâche<br />

respective mais aussi émotionnel et biologique.<br />

Pour Zumtobel, « l’Human Centric Lighting<br />

doit être mis en œuvre aux postes de travail industriels.<br />

L’éclairage HCL agit directement sur<br />

les cellules ganglionnaires photosensibles de la<br />

rétine – et contribue ainsi à un rythme sommeil-éveil<br />

stable et à une attention accrue ».<br />

Cet effet se voit également confirmé par une<br />

étude scientifique sur le terrain mandatée par<br />

Volvo Group Trucks à laquelle Zumtobel a<br />

participé. Deux évolutions majeures font progresser<br />

la priorité accordée au HCL dans des<br />

milieux industriels : la recherche sur la lumière<br />

favorise de nouvelles solutions intelligentes<br />

encore mieux adaptées aux besoins des utilisateurs<br />

dans l’industrie. En plus, un nombre<br />

croissant d’entreprises placent le bien-être de<br />

leurs employés au premier plan. La rénovation<br />

de l’éclairage sur le site de production belge de<br />

Gand a encouragé Volvo Group Trucks à étudier<br />

de façon plus approfondie les bénéfices de<br />

la lumière à effet biologique. Ainsi les anciens<br />

luminaires T8 seront remplacés par un système<br />

d’éclairage moderne à led doté de la fonction<br />

tunableWhite. Du point de vue de Volvo<br />

Group, la solution offre trois avantages : une<br />

lumière à effet biologique grâce aux couleurs<br />

et intensités lumineuses variées, une efficacité<br />

lumineuse élevée et des économies d’énergie<br />

importantes.<br />

Pour aller plus loin que la détection, la commande<br />

horaire et calendaire et le HCL, la gestion<br />

centralisée permet de connaître l’état et<br />

les consommations de l’ensemble du bâtiment<br />

et d’enregistrer des scénarios lumineux, par<br />

exemple. Il devient aussi possible de paramétrer<br />

le pilotage de l’installation sur plusieurs<br />

étages ou dans plusieurs ateliers pour qu’il<br />

s’intègre à une gestion globale du bâtiment incluant<br />

le chauffage, la climatisation, ou encore<br />

l’ouverture des lanterneaux pour assurer une<br />

fonction de ventilation naturelle, ou leur occultation<br />

pour éviter l’éblouissement direct.<br />

• • • Suite p. 43<br />

© Zumtobel<br />

40 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Rénovation des espaces de stockage<br />

Harald Meyer Installationen,<br />

par Ledvance<br />

Dans le cadre de la rénovation énergétique<br />

d’un ancien bâtiment industriel appartenant<br />

au groupe Harald Meyer Installationen GmbH,<br />

Ledvance a équipé les espaces d’un éclairage led<br />

performant.<br />

Lorsque l’usage principal d’un bâtiment change,<br />

l’éclairage doit lui aussi être modifié afin de<br />

s’adapter aux nouveaux besoins. C’est le défi<br />

auquel Harald Meyer Installationen GmbH a fait<br />

face après que la décision fut prise de convertir<br />

les pièces d’un ancien bâtiment industriel, situé<br />

à Sittensen, en entrepôt et en atelier. En plus<br />

d’adapter l’éclairage aux nouveaux locaux,<br />

le niveau d’éclairage ainsi que le rendement<br />

énergétique devaient aussi être optimisés.<br />

Ledvance a développé et mis en place un concept<br />

d’éclairage à led pour répondre aux exigences<br />

des différents espaces de l’ancien bâtiment. Des<br />

luminaires High Bay équipés de réflecteurs ont été<br />

installés dans l’entrepôt possédant des rayonnages<br />

en hauteur, et des luminaires étanches Damp Proof<br />

ont été posés dans les ateliers et les espaces de<br />

stockage.<br />

Les luminaires Floodlight Performance et Damp<br />

Proof éclairent désormais les aires de chargement<br />

couvertes.<br />

Les luminaires choisis assurent un éclairage<br />

adapté en fonction des locaux et améliorent<br />

considérablement le confort dans les espaces<br />

concernés. Ces solutions garantissent un entretien<br />

minimal et permettent de réduire les coûts<br />

d’exploitation. Grâce à un flux lumineux élevé et<br />

une optique particulière, les luminaires Downlight<br />

assurent un éclairage homogène dans les espaces<br />

de stockage à hauts rayonnages. Les luminaires<br />

résistants et étanches Damp Proof sont, eux,<br />

parfaitement adaptés aux entrepôts humides<br />

et poussiéreux. La répartition asymétrique<br />

des luminaires Floodlight Performance Asym<br />

garantit un éclairage homogène de la rampe<br />

de chargement. Tous les luminaires installés<br />

répondent aux critères d’obtention de la prime<br />

d’énergie allouée par le gouvernement fédéral<br />

allemand (BEG).<br />

© Ledvance<br />

© Ledvance<br />

© Ledvance<br />

© Ledvance<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 41


Lumières Dossier<br />

Centres bus RATP, par Sammode<br />

La RATP a initié, il y a neuf ans, son plan<br />

Bus 2025 visant à convertir l’ensemble de<br />

son parc de bus à l’électrique et au gaz<br />

naturel (GNV) d’ici deux ans. Dans le cadre de<br />

ce projet, la modernisation des centres bus est<br />

essentielle pour répondre aux nouveaux besoins<br />

logistiques et environnementaux.<br />

La collaboration avec Sammode a été déterminante<br />

pour optimiser l’équipement des centres<br />

bus. Ces derniers sont des sites multifonctionnels<br />

dédiés au stationnement, à la recharge, à la maintenance<br />

et aux réparations des véhicules. Le choix<br />

de luminaires adaptés aux contraintes spécifiques<br />

de chaque zone est crucial.<br />

Les centres bus fonctionnant au gaz naturel ont<br />

bénéficié de luminaires Sammode conformes aux<br />

normes ATEX, garantissant une résistance aux<br />

risques d’explosivité. Ces solutions, robustes et<br />

modulables, ont démontré leur fiabilité avec une<br />

garantie ultime de 8 ans en utilisation intensive<br />

24 h/7 j. Les luminaires sont maintenables,<br />

réparables et évolutifs, c’est une démarche<br />

environnementale essentielle pour la RATP vis-à-vis<br />

de ses fournisseurs. Pour les espaces extérieurs,<br />

les luminaires choisis résistent aux intempéries, à<br />

l’humidité, aux rayons UV du soleil et aux variations<br />

de température. La technologie led offre une performance<br />

optimale et une faible consommation énergétique.<br />

Les luminaires sont équipés d’un diffusant<br />

satiné pour un confort optimal sans éblouissement<br />

pour le personnel (groupe photo-biologue 0).<br />

Les luminaires installés répondent aux spécificités<br />

des espaces intérieurs et extérieurs, offrant un<br />

éclairement adapté aux différentes hauteurs et<br />

contraintes d’installation, ainsi qu’aux exigences<br />

environnementales.<br />

Outre les aspects techniques, Sammode assure<br />

un accompagnement personnalisé, apportant des<br />

conseils techniques et des prescriptions de l’ITC.<br />

L’intégration de solutions d’éclairage adaptées<br />

contribue à une transition vers des infrastructures<br />

plus durables, performantes, économes et respectueuses<br />

de l’environnement.<br />

© Sammode<br />

© Sammode<br />

© Sammode © Sammode<br />

42 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

• • • Suite de la p. 40<br />

Code du travail et norme NF EN 12464-1<br />

Les obligations des chefs d’établissement sont énoncées aux articles<br />

R.4213-1 à R.4213-4 et R.4223-1 à R.4223-11 du Code du<br />

travail. Un document doit fixer les modalités des opérations de<br />

maintenance afin d’assurer le bon état de l’installation et d’éviter<br />

d’atteindre les exigences minimales d’éclairement, d’uniformité, et<br />

d’équilibre des luminances. À noter que les valeurs d’éclairement<br />

exigées sont des valeurs minimales en tous points du local : 40 lux<br />

dans les circulations, 60 lux dans les escaliers et entrepôts, 120 lux<br />

dans les locaux de travail. La norme EN 12464-1 définit l’éblouissement<br />

comme la sensation désagréable produite par des surfaces<br />

brillantes dans le champ visuel, par exemple les surfaces éclairées,<br />

les parties des luminaires, les fenêtres et/ou les lumières de toiture.<br />

L’éblouissement doit être limité afin d’éviter les erreurs, la fatigue<br />

et les accidents. Il peut être ressenti soit comme un éblouissement<br />

d’inconfort, soit comme un éblouissement d’incapacité. Pour sélectionner<br />

un luminaire qui convienne à l’installation d’éclairage d’un<br />

espace dédié, le taux d’éblouissement d’inconfort causé directement<br />

par les luminaires doit être déterminé en utilisant la méthode<br />

tabulaire du système d’évaluation de l’éblouissement de la CIE,<br />

c’est-à-dire l’UGR (Unified Glare Rating). Cette valeur UGR ne<br />

doit pas dépasser la valeur limite RUG (RUGL) qui figure dans<br />

le tableau de la page 45. La norme donne également les valeurs<br />

recommandées pour l’uniformité (Uo).<br />

La norme définit les zones à éclairer : les aires de tâches et zones<br />

d’activité, la zone environnante immédiate et la zone de fond, les<br />

murs, le plafond et les objets présents dans l’espace. L’éclairement<br />

et sa répartition sur l’aire d’une tâche et sur sa zone environnante<br />

immédiate influent grandement sur la façon dont une personne<br />

perçoit et accomplit une tâche visuelle rapidement, sûrement et<br />

confortablement.<br />

La norme indique des niveaux d’éclairement moyen à maintenir<br />

(Ēm), c’est-à-dire qui doivent pouvoir être atteints quel que soit<br />

l’âge de l’installation, ce qui nécessite de prendre en compte notamment<br />

la perte de flux des sources dans le temps.<br />

Toutes les valeurs d’éclairement indiquées dans la norme (voir<br />

page 45) sont des éclairements à maintenir spécifiés pour répondre<br />

aux besoins de confort visuel et de performance.<br />

Une conception prévoyant des éclairements plus élevés permet de<br />

disposer d’une capacité suffisante pour appliquer des caractéristiques<br />

liées au contexte et des dispositifs de gestion de l’éclairage.<br />

Des éclairements plus élevés doivent être utilisés lorsque cela est<br />

pertinent, par exemple seulement à certains moments de la journée.<br />

Une valeur modifiée de l’éclairement qui tient compte des caractéristiques<br />

communes liées au contexte est donnée dans le tableau<br />

page 45 (Ēm, modifié). Cette valeur modifiée ne doit pas être<br />

considérée comme une limite supérieure.<br />

Pour la performance visuelle et le sentiment de confort et de bienêtre,<br />

les couleurs de l’environnement, des objets et de la peau des<br />

personnes doivent être rendues avec suffisamment de précision.<br />

Pour fournir une indication objective des propriétés de rendu des<br />

couleurs d’une source de lumière, un indice général de rendu des<br />

couleurs Ra est utilisé. La valeur maximale de Ra est 100.<br />

Les valeurs minimales de l’indice de rendu des couleurs pour différents<br />

types d’aires de tâches et de zones d’activité à l’intérieur d’un<br />

espace sont données dans le tableau page 45.


Lumières Dossier<br />

Dans le tableau ci-contre, extrait de la<br />

norme 12464-1 :<br />

• La colonne 1 donne le numéro de référence<br />

pour chaque aire de tâche ou zone d’activité<br />

définie.<br />

• La colonne 2 énumère ces aires de tâches et<br />

zones d’activité, pour lesquelles des exigences<br />

spécifiques sont données. Si une tâche ou une<br />

activité particulière n’est pas mentionnée, il<br />

convient d’adopter les valeurs données pour<br />

une situation similaire et comparable. L’aire<br />

d’une tâche ou une zone d’activité peut également<br />

être une pièce, par exemple un couloir ou<br />

une salle de repos.<br />

• La colonne 3 donne l’éclairement à maintenir<br />

Ēm exigé sur la surface de référence pour l’intérieur<br />

(aire ou zone) dans lequel la tâche ou<br />

l’activité de la colonne 2 est exécutée.<br />

• La colonne 4 donne l’éclairement à maintenir<br />

Ēm modifié compte tenu des caractéristiques<br />

communes liées au contexte lorsque les conditions<br />

visuelles diffèrent des hypothèses normales<br />

sur la surface de référence pour l’intérieur (aire<br />

ou zone) dans lequel la tâche ou l’activité de la<br />

colonne 2 est exécutée. Un dispositif de gestion<br />

de l’éclairage peut être nécessaire pour obtenir<br />

la souplesse voulue pour faire face à la grande<br />

variété des tâches à accomplir.<br />

• La colonne 5 donne l’uniformité de l’éclairement<br />

minimal Uo sur la surface de référence<br />

pour l’éclairement à maintenir Ēm.<br />

• La colonne 6 donne les indices minimaux de<br />

rendu des couleurs (Ra) pour la situation mentionnée<br />

dans la colonne 2.<br />

• La colonne 7 donne les valeurs limites de l’UGR<br />

(limite du système d’évaluation de l’éblouissement,<br />

RUGL) qui s’appliquent pour les situations<br />

énumérées dans la colonne 2.<br />

• La colonne 8 donne l’éclairement cylindrique<br />

à maintenir Ēm,z pour la reconnaissance des<br />

objets et des personnes.<br />

• La colonne 9 donne l’éclairement à maintenir<br />

sur les murs Ēm,mur.<br />

• La colonne 10 donne l’éclairement à maintenir<br />

sur les plafonds Ēm,plafond.<br />

• La colonne 11 donne les exigences spécifiques<br />

pour les situations mentionnées dans la<br />

colonne 2.<br />

Entrepôts Gabler, par Ridi<br />

© Ridi © Ridi<br />

L’entreprise Gabler Immobilienverwaltung,<br />

située à Schorndorf, en Allemagne, propose<br />

des emplacements de stockage dans<br />

plusieurs entrepôts à destination des entreprises<br />

de transport et autres besoins similaires. Elle<br />

couvre une surface de plus de 10 000 m² où il<br />

est possible de stocker, gérer et traiter différentes<br />

marchandises.<br />

En raison des longues phases de refroidissement<br />

de l’éclairage conventionnel aux halogénures<br />

métalliques précédemment en place, l’allumage<br />

et l’extinction n’étaient pas assez réactifs aux<br />

besoins des gestionnaires.<br />

L’installation d’une solution moderne et peu<br />

gourmande en énergie à base de leds a donc<br />

été étudiée. Avec la platine-réglette VLG-FS, le<br />

chemin lumineux Ridi Linia-Flat a convaincu par<br />

sa forme extrêmement plate et mince. Grâce à<br />

l’optique linéaire intégrée et au disque prismatique<br />

supplémentaire, la lumière est diffusée de manière<br />

optimale sans éblouir.<br />

En outre, associé à une solution de pilotage<br />

intelligente et à des capteurs mixtes de luminosité<br />

et de présence, l’éclairage s’allume dans les<br />

entrepôts uniquement quand une présence est<br />

détectée et que la lumière naturelle est insuffisante.<br />

Bénéficiant désormais d’un éclairage led piloté,<br />

les entrepôts possèdent maintenant une solution<br />

d’éclairage optimale qui permet des économies de<br />

consommation électrique d’environ 75 à 85 %.<br />

Bureau d’études : Innoblick & Co. KG<br />

© Ridi<br />

44 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

Source : norme NF EN 12464-1.<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 45


Lumières Dossier<br />

Enquête produits<br />

Des luminaires<br />

sous haute protection<br />

En suspensions ou plafonniers, les luminaires affichent<br />

de fortes puissances qui n’en sont pas moins modulables grâce<br />

à des systèmes de détection de présence ou de lumière du jour.<br />

Ils présentent des indices élevés tant en ce qui concerne la<br />

protection contre la pénétration de liquide ou de poussière (IP)<br />

que la résistance aux chocs mécaniques (IK).<br />

Tera d’ELECTRA<br />

Décliné en trois tailles, ce luminaire est équipé d’un<br />

réceptacle zhagabook 18 permettant l’installation d’un<br />

détecteur de mouvement et de luminosité. Entièrement<br />

réparable et doté de photométries optimisées en 4 000 K,<br />

il possède un flux allant de 16 500 lm à 66 000 lm<br />

et différents angles de faisceau 30°x70°, 90° ou<br />

120°. Polyvalent, il peut être installé dans une aire de<br />

stockage ou un gymnase. IP66 IK10.<br />

www.electraworld.com<br />

Low Bay Flex 1500<br />

de LEDVANCE<br />

Ce luminaire a été conçu pour<br />

remplacer efficacement les<br />

appareils dotés de lampes à vapeur<br />

de mercure ou aux halogénures<br />

métalliques. Il offre une efficacité<br />

lumineuse élevée jusqu’à 160 lm/W<br />

en 4 000 K. Installation facile et<br />

rapide grâce au boîtier de connexion<br />

sans outil avec bornes à 5 et 7 pôles.<br />

Flux différents selon hauteur de<br />

montage (de 4 m à 14 m). Durée de<br />

vie jusqu’à 100 000 h (L80/B10).<br />

≤ 3 SDCM.<br />

www.ledvance.fr<br />

HWDP de LÉBÉNOÏD<br />

Étanche IP66 en polycarbonate avec couvercle opale<br />

IK08 et clips, en acier inoxydable, ce luminaire est doté d’un<br />

connecteur sans outil à 5 pôles des deux côtés et d’un câblage<br />

traversant de 2,5 mm². Il propose un flux jusqu’à 130 lm/W (version<br />

150 lm/W disponible en option) en 4 000 K. Existe en version capteur avec<br />

gradation en 3 étapes, réglable avec émetteur universel IR (en option) ou<br />

dip-switch sur le capteur. Hauteur maximale d’installation : 3,6 m. Durée de<br />

vie : 70 000 h (L80B10).<br />

www.lebenoid.fr<br />

Lama+ Mini de<br />

PERFORMANCE IN LIGHTING<br />

Le design de cette suspension est signé<br />

Roberto Fiorato. Le luminaire est constitué d’un<br />

corps et couvercle en aluminium moulé sous pression peint avec des<br />

poudres polyester après traitement de conversion chimique de surface<br />

ISO 9227/12944 – ISO 9223 (C5), d’un diffuseur en verre plat extra clair<br />

trempé securit et d’une vitre fixée de façon permanente au corps de<br />

l’appareil avec du silicone à haute température. Il offre une protection<br />

IP66. Disponible en 4 000 K avec large choix de flux. Versions avec driver<br />

ON-OFF et gradables DALI.<br />

www.performanceinlighting.com/fr<br />

Astro Q de DISANO<br />

Le remplacement d’un ancien éclairage par ces luminaires peut générer d’importantes<br />

économies d’énergie. L’appareil délivre un flux de 54 450 lm en 4 000 K et se décline<br />

avec diverses optiques (intensive, extensive, elliptique) qui permettent de contrôler<br />

le faisceau lumineux pour éclairer uniquement là où c’est nécessaire. Il est doté de<br />

détecteurs en mesure de moduler le flux lumineux pour optimiser l’économie d’énergie<br />

et pour un meilleur confort visuel (HCL). 100 000 h (L90/B10). IP66 IK08.<br />

www.disano.it/fr<br />

46 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Dossier<br />

KubiXx de SYLVANIA<br />

Ce luminaire bénéficie d’une conception robuste et d’une<br />

optique de précision, avec deux types de distribution : « large »<br />

et « allée ». Compatible avec SylSmart Connected, il est optimisé<br />

pour les plateformes de rayonnage en hauteur et les espaces de<br />

fabrication. La gamme est équipée d’un pilote DALI en standard.<br />

Elle propose des flux allant de 9 300 lm à 48 300 lm, soit une<br />

efficacité jusqu’à 178 lm/W. Durée de vie : 120 000 h L70B50.<br />

Version PIR : portée de détection jusqu’à 16 m à une hauteur de<br />

montage de 15 m. IP65 IK06.<br />

www.sylvania-lighting.com<br />

Light Case de RZB<br />

Le point fort de ce luminaire : un choix de 2, 3, 4 ou même 6 modules leds individuels<br />

réglables par incréments de 30° et pivotant à 180° au sein du corps compact en<br />

aluminium injecté. La puissance peut ainsi être configurée et combinée facilement selon<br />

les différentes applications d’éclairage. Trois répartitions lumineuses : intensive, medium,<br />

extensive. Flux lumineux jusqu’à 53 300 lm (et jusqu’à 159 lm/W). Températures de<br />

couleur de 4 000 K et 6 500 K. IRC 80. 3 SDCM. IP65 IK05.<br />

www.rzb.de/fr<br />

PD4-M-DACO-GH DALI-2 de B.E.G.<br />

Ce détecteur de présence pour grandes hauteurs<br />

comprend un capteur de lumière télescopique externe<br />

pour une hauteur de montage ajustable entre<br />

5 et 16 m. Il est doté d’une interface DALI pour la<br />

commande de ballasts numériques et gradables.<br />

Les fonctions complètes ne sont activables qu’avec<br />

l’adaptateur IR ou BLE-IR de B.E.G. et un smartphone<br />

ou une tablette (Android, iOS). Le fonctionnement peut<br />

être semi-automatique, entièrement automatique ou en<br />

mode interrupteur crépusculaire.<br />

www.beg-luxomat.com/fr<br />

XION 384 E2 de EAS SOLUTIONS<br />

Ce projecteur possède un flux lumineux de<br />

18 974 lm, soit une efficacité lumineuse de<br />

157 lm/W. Étanche (IP52) et robuste, avec<br />

un corps en aluminium et un diffuseur en<br />

polycarbonate dépoli anti-éblouissement, il se<br />

décline en 4 000 K, 5 000 K (3 000 K en option)<br />

et systèmes de variation et de pilotage Radio<br />

(0-10 V, PWM ou DALI). Il peut être équipé<br />

en option de détecteurs de présence ou/et<br />

luminosité. Durée de vie : 100 000 h. Il est<br />

garanti 3 ans, 5 ans en option.<br />

www.eas-solutions.fr<br />

ACTiTube 40 M d’ACTiLED<br />

Cette version d’éclairage mobile est<br />

livrée prête à l’emploi, avec câbles,<br />

connecteurs et fixations optimisées<br />

pour des installations/désinstallations et<br />

manipulations fréquentes. Cette solution<br />

se décline en plusieurs longueurs :<br />

400 mm, 600 mm, 1 200 mm, 1 800 mm.<br />

Le tube led offre un flux de 2 900 lm/m<br />

en 4 000 K et 5 000 K. Durée de vie :<br />

50 000 h (L90/B10). IP66 IK10.<br />

www.actiled.com<br />

Platine-réglette Linia de RIDI<br />

Cette platine-réglette led est conçue pour le système de chemin lumineux Linia, elle<br />

est en tôle d’acier galvanisée profilée, surface revêtue de résine polyester avec optique<br />

prismatique continue sans zones d’ombre. Avec un flux de près de 9 000 lm, elle affiche<br />

une efficacité de 154 lm/W pour une température de couleur de 4 000 K. Elle est gradable<br />

DALI. IP54 et IK04. Le montage s’effectue par clipsage simple pour le contact électrique et la<br />

fixation mécanique dans le système de rails porteurs Linia.<br />

www.ridi.de/fr<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 47


Lumières Dossier<br />

Corius de SUNLUX<br />

Cette suspension comprend des<br />

modules leds intégrés à très haut<br />

rendement (jusqu’à 185 lm/W) avec<br />

des flux qui vont de 15 500 lm<br />

à 31 480 lm en 4 000 K. Deux<br />

températures de couleur sont<br />

disponibles en option : 3 000 K et<br />

5 000 K. Durée de vie moyenne<br />

du système : 100 000 heures<br />

avec maintien du flux à 80 % à<br />

50 000 heures sur au minimum 90 %<br />

des leds. 3 SDCM. IK08.<br />

www.sunlux-group.com<br />

LS 5151 LED de TRATO<br />

Cette suspension présente un flux de 41 800 lm (soit une efficacité lumineuse du<br />

système jusqu’à 181,9 lm/W) avec un IRC de 80, et disponible en 4 000 K. Elle<br />

est dotée d’un corps en tôle d’acier prélaqué et d’un système de refroidissement<br />

statique. La maintenance s’effectue par le dessous (système de verrouillage<br />

par loquets). Ellipse de MacAdam : 3 SDCM . Durée de vie : 50 000 h (L80/B10).<br />

Convertisseur à gradation DALI et, en option, cellule de détection de luminosité<br />

et/ou de présence.<br />

www.trato.fr<br />

Craft II de ZUMTOBEL<br />

Cette gamme comprend deux modèles (qui existent en<br />

plafonnier ou suspension) qui se déclinent chacun en<br />

deux tailles, offrant des flux lumineux allant de 10 000 lm<br />

à 50 000 lm, soit une efficacité pouvant atteindre<br />

195 lm/W. Elle propose un large choix de températures de<br />

couleur : 3 000 K, 4 000 K, 5 000 K, 6 500 K, et sur demande<br />

Balanced White (à variation) 3 000 K-6 500 K. Disponibles en<br />

7 répartitions lumineuses.<br />

www.zumtobel.com<br />

Induflex de FAGERHULT<br />

Doté d’un corps en aluminium, ce luminaire est équipé d’une lentille en acrylique pour une<br />

maîtrise de l’éblouissement. Différentes répartitions lumineuses : faisceau étroit, moyen<br />

ou large. Il se décline en plusieurs flux allant de 16 700 lm à 21 500 lm en 4 000 K. Il<br />

peut être contrôlé par DALI ou par le système de gestion e-Sense Move Highbay.<br />

Les leds premium sont alimentées par un driver équipé de la technologie<br />

CLO (Constant Light Output) de L100 : elles génèrent la même quantité de<br />

lumière après 100 000 h qu’à leur mise en service.<br />

www.fagerhult.com/fr<br />

Pascal de SAMMODE<br />

Tubulaire incontournable en ambiances exigeantes, ce luminaire se veut<br />

surtout simple et évolutif, grâce à sa platine coulissante brevetée. Résistant<br />

aux agents corrosifs grâce à ses pièces inox et sa vasque composite<br />

coextrudée, il répond aux exigences d’hygiène d’un site agroalimentaire.<br />

Une robustesse et une fiabilité garanties 8 ans, même en usage<br />

intensif. Il se décline en version prise débrochable à<br />

verrouillage rapide ou à presse-étoupe polyamide, en<br />

deux diamètres, 100 mm et 133 mm. Il propose<br />

des flux allant de 1 850 lm à 11 100 lm en<br />

4 000 K. IP68 et IK10.<br />

www.sammode.com<br />

Lumena PLUS 90 de TRILUX<br />

Ce projecteur comprend des optiques MLT (Technologie Multi Lens), il est<br />

composé de systèmes de lentilles hautement efficaces, et résiste aux UV et aux<br />

températures extrêmes. Il affiche un flux de 165 000 lm (efficacité lumineuse<br />

de 146 lm/W) en 4 000 K. Il est doté d’un indice de protection IP66, et d’une<br />

résistance aux chocs IK08. La gestion d’éclairage et le pilotage (DALI ou DMX)<br />

permettent d’améliorer l’efficacité et la flexibilité des installations.<br />

www.trilux.com<br />

48 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Designer<br />

Mathieu Widloecher<br />

Tour à tour électronicien, électricien, plombier, chauffagiste et frigoriste, Mathieu Widloecher est<br />

aujourd’hui concepteur et fabricant de luminaires. L’histoire commence après l’acquisition d’une maison<br />

à Rennes, pour laquelle les choix de luminaires s’avèrent complexes : Mathieu Widloecher décide de les<br />

fabriquer lui-même. Passionné de technique et d’esthétique, il démarre son projet en 2014 et vend ses<br />

premiers luminaires en 2015. Depuis, le catalogue s’est étoffé, mais l’objectif reste le même : fabriquer des<br />

luminaires artisanaux, durables, démontables, lavables et réparables, avec une importante technicité, une<br />

esthétique bien marquée et des matériaux 100 % français.<br />

Esthétique et technique<br />

au coeur de la création<br />

Comment est née votre entreprise<br />

de création de luminaires ?<br />

Après plusieurs années dans l’électronique, j’ai<br />

acheté une maison à Rennes, que j’ai rénovée en grande<br />

partie par mes propres moyens. J’ai fait une pause<br />

professionnelle pour réaliser ce projet, ce qui m’a permis de<br />

réfléchir à ce que je voulais faire. Il me fallait de la technique,<br />

mais aussi de l’esthétique. Lors de l’achat de luminaires pour<br />

éclairer mon intérieur, je cherchais de beaux objets lumineux,<br />

mais à un prix raisonnable. J’avais choisi cette maison aussi<br />

car elle était pourvue d’un atelier, et c’est encore aujourd’hui là<br />

que je fabrique mes luminaires. En 2014, j’ai démarré des essais<br />

sur les matériaux et j’ai dessiné mes premières esquisses. Il m’a<br />

fallu une année et demie pour trouver une identité singulière<br />

et les matériaux adaptés. En 2015, j’ai lancé un site internet,<br />

avec cinq modèles disponibles. J’ai également suivi une<br />

formation dispensée par la chambre des métiers,<br />

pour créer des luminaires aux normes CE.<br />

Par le plus pur hasard, c’est moi<br />

qui dispense aujourd’hui encore<br />

cette formation.<br />

Quelle est votre sensibilité<br />

à la lumière ?<br />

À mes yeux, un bon éclairage<br />

est vecteur de bien-être. La<br />

lumière est une véritable matière<br />

que l’on peut façonner à l’envi.<br />

C’est aussi le premier usage qui a été développé à partir de<br />

l’électricité, ce qui a changé notre monde, en prolongeant les<br />

jours. En photographie, la lumière crée une atmosphère et met<br />

en valeur l’objet. Lorsqu’elle change, la perception de l’objet<br />

photographié est modifiée. Un luminaire est un objet fonctionnel,<br />

mais aussi décoratif et qui doit être beau allumé et éteint. J’ai<br />

réalisé beaucoup d’essais et de travaux sur la lumière rasante et<br />

son potentiel pour mettre en valeur les matériaux, ainsi que sur la<br />

transparence.<br />

Quelle a été votre démarche de création du luminaire Nymphea ?<br />

J’ai créé une première lampe à poser, baptisée Poplicot, pour<br />

laquelle j’ai développé un papier imprégné de résine, après plus<br />

d’un an d’essais. Poplicot est très vertical et je souhaitais le<br />

compléter avec un objet à l’identité similaire, mais plus horizontal.<br />

Nymphea qui, comme son nom l’indique, s’apparente à<br />

des feuilles de nénuphar stylisées, est constitué<br />

de disques de résine, éclairés avec<br />

une lumière rasante. Dans<br />

ce luminaire, tous les<br />

éléments de jonction<br />

entre la matière<br />

translucide et les tiges<br />

métalliques, qui ont<br />

la fonction de porter,<br />

sont des triangles en chêne. J’ai opté pour le<br />

chêne car c’est un matériau noble, robuste et aisé à<br />

travailler ; et pour un triangle car la forme part dans<br />

trois dimensions et c’est la pièce qui fait peu de chutes<br />

lors de la fabrication. Les tiges métalliques, tubes en<br />

laiton, intègrent le câblage. L’élément circulaire audessus<br />

de la partie translucide, feuille de laiton, tient<br />

à l’aide d’aimants et accueille une alimentation 24 V.<br />

Elle permet également de dissiper la chaleur générée par<br />

les rubans leds situés en sous-face. Sous cette pièce, un<br />

élément en 3D renferme l’électronique ; la jonction entre<br />

les pièces est réalisée à l’aide d’un triangle. Nymphea<br />

présente un flux lumineux de 700 lumens, gradable à<br />

400 lumens à l’aide d’un interrupteur, et la température de<br />

couleur de 3 000 K correspond à sa fonction décorative.<br />

Avec chaque luminaire, des conseils d’entretien sont<br />

fournis. L’ensemble des pièces qui le composent sont<br />

démontables, remplaçables et lavables.<br />

Rubrique réalisée par Alexandre Arène<br />

50 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Manufacture<br />

ACTiLED LIGHTING<br />

de la carte led au luminaire<br />

© ACTiLED Lighting<br />

À la fois concepteur et fabricant de luminaires leds français, ACTiLED Lighting a été créé en 2013 par trois associés :<br />

Étienne Beneteau, Stéphane Guillot et François Fosse. L’enseigne maîtrise le processus de fabrication des cartes leds<br />

intégrées à ses produits d’éclairage. L’atelier de production, qui abrite également le siège social de l’entreprise et le bureau<br />

d’études, est situé à Sainte-Luce-sur-Loire, dans l’agglomération nantaise. ACTiLED Lighting fabrique à la demande des<br />

luminaires standards de type linéaires ou tubulaires, mais également des luminaires spécifiques ou sur mesure, notamment<br />

pour des usages dans les établissements de santé, les gares et stations de métro, la rénovation d’éclairage public ou<br />

les projets d’éclairage créatif. Un savoir-faire maîtrisé de la carte led au produit fini, avec une volonté de prioriser des<br />

approvisionnements français et européens dans le choix des matières premières.<br />

Découpe des profilés et tubes<br />

« Les éléments mécaniques, profilés aluminium et polycarbonate, sont<br />

découpés sur mesure, selon les caractéristiques standards ou spécifiques.»<br />

Chaque luminaire est fabriqué à la demande et<br />

les éléments mécaniques sont donc préparés selon<br />

les commandes. Les pièces sont alors usinées et<br />

découpées pour certaines, puis fraisées pour créer<br />

les ouvertures voulues, permettant d’intégrer le<br />

câblage. Deux personnes polyvalentes se chargent<br />

de cette étape, qui constitue la phase de préparation<br />

des luminaires.<br />

© ACTiLED Lighting<br />

52 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Manufacture<br />

Pose de la source d’éclairage<br />

«Nous intégrons nos cartes électroniques avec une alimentation en<br />

230 V qui ne nécessite pas de drivers externes, et nous effectuons<br />

le câblage des luminaires. »<br />

ACTiLED Lighting conçoit ses propres cartes électroniques, fabriquées en France, qui peuvent être<br />

personnalisées selon les caractéristiques recherchées. Pour les luminaires linéaires, les cartes sont<br />

collées ou fixées aux supports mécaniques. Des films thermoconducteurs sont apposés pour certains<br />

profilés, afin de dissiper la chaleur et augmenter la durée de vie des luminaires. Le câblage consiste<br />

ensuite à relier électroniquement les cartes leds les unes aux autres, en intégrant l’alimentation. Les<br />

coupes de câbles, le dégainage, le dénudage et l’ajout des cosses sont effectués manuellement par trois<br />

employés. Dans certains cas, des connecteurs sont posés sur les luminaires pour les chaîner les uns aux<br />

autres et faciliter le raccordement.<br />

© ACTiLED Lighting<br />

Stockage et emballage<br />

« Une fois les produits assemblés, nous procédons<br />

à l’emballage et au stockage avant expédition. »<br />

Dans la mesure du possible, les luminaires sont emballés dans un même carton, pour<br />

réduire les déchets et faire gagner du temps de déballage aux équipes d’installation.<br />

Les éléments sont ensuite très brièvement stockés et partent directement chez le client<br />

dans la journée ou le lendemain.<br />

Recherche & développement sur mesure<br />

« Nous sommes capables de répondre à tous types<br />

de besoins en développant des solutions sur mesure. »<br />

Assemblage final<br />

« Une fois les éléments mécaniques réalisés et le câblage<br />

effectué, les luminaires sont assemblés. Tous les<br />

accessoires sont fabriqués à cette étape avant leur<br />

intégration. »<br />

Lors de la phase d’assemblage, les diffuseurs et les embouts sont intégrés. Pour<br />

simplifier la pose, des accessoires de fixation peuvent également être ajoutés. En fin de<br />

processus, tous les luminaires sont testés afin de vérifier leur bon fonctionnement et<br />

une étiquette réglementaire est apposée.<br />

ACTiLED Lighting dispose d’une équipe de R&D, en charge des études, des pré-études, parfois d’études<br />

spécifiques pour la conception de cartes leds et de développements de luminaires et de pièces d’accessoires.<br />

Une fois les produits validés en fabrication, ils sont lancés en production. ACTiLED est en mesure de<br />

répondre à tous les projets, de la carte jusqu’à la structure du luminaire, pour des projets de rétrofit,<br />

lanternes de ville ou luminaires étanches par exemple, des lignes continues pour des demandes particulières<br />

dans le tertiaire, des luminaires spécifiques, notamment pour des gares, des chantiers navals, l’aéronautique,<br />

ou encore de l’éclairage créatif.<br />

© ACTiLED Lighting © ACTiLED Lighting<br />

Rubrique réalisée par Alexande Arène<br />

© ACTiLED Lighting<br />

ACTiLED Lighting<br />

13, rue Louis-Lumière<br />

44980 Sainte-Luce-sur-Loire<br />

Tél. : 09 72 44 77 37<br />

Web : www.actiled.com<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 53


Lumières Cahier technique<br />

Fabriqué en France<br />

Première partie :<br />

l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud<br />

Site de production Holight<br />

à Ogeu-les-Bains (64)<br />

© Holight<br />

54 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

en France » est en fait une mention<br />

apposée sur des produits manufacturés<br />

pour renseigner le consommateur sur «Fabriqué<br />

le lieu de fabrication, la France. En 2019, 59 %<br />

des Français estiment que le pays de fabrication<br />

est un critère de choix important au moment<br />

d’acheter un produit ou un service. Ce marché<br />

attire aussi les capitaux étrangers et les marchés<br />

étrangers. En effet, le MIF (le « made in France »)<br />

est souvent interprété par les étrangers comme<br />

« un gage de qualité », « une image de marque »,<br />

« un savoir-faire ».<br />

Il n’existe pas d’obligation générale de préciser<br />

l’origine des produits mis en vente sur le territoire<br />

français. Cependant, plusieurs textes interdisent,<br />

et sanctionnent comme fraude, l’apposition d’indications<br />

d’origine inexactes : les amendes sont<br />

lourdes (plusieurs dizaines de milliers d’euros) et<br />

peuvent aller jusqu’à l’emprisonnement.<br />

Avec la délocalisation des productions dans les<br />

pays à bas coûts et le développement de la division<br />

internationale du travail, il est de plus en plus<br />

difficile d’établir une provenance unique pour un<br />

produit industriel complexe. En effet, celui-ci peut<br />

n’être qu’assemblé en France, voire simplement<br />

conditionné en France. Pour déterminer le pays<br />

d’origine de ces produits, la douane et la répression<br />

des fraudes (DGCCRF) appliquent les critères<br />

développés par le droit communautaire pour<br />

l’attribution des certificats d’origine. Ainsi, aux<br />

termes de l’article 24 du code des douanes communautaire<br />

: « Une marchandise dans la production<br />

de laquelle sont intervenus deux ou plusieurs<br />

pays, est originaire du pays où a eu lieu la dernière<br />

transformation ou ouvraison substantielle, économiquement<br />

justifiée, effectuée dans une entreprise<br />

équipée à cet effet et ayant abouti à la fabrication<br />

d’un produit nouveau ou représentant un stade de<br />

fabrication important. »<br />

Radian certifié OFG<br />

Cependant, la certification Origine France Garantie<br />

existe bel et bien : elle « assure aux consommateurs<br />

la traçabilité d’un produit en donnant<br />

une indication de provenance claire et objective.<br />

Lancée et promue par l’association Pro France, la<br />

marque OFG est apposée sur des fabrications réalisées<br />

en France, selon des critères plus exigeants<br />

que ceux de “Made in France” ». Il s’agit d’une<br />

marque de certification privée reconnue par le ministère<br />

de l’Économie dans le cadre du Guide du<br />

Fabriqué en France créé par la Direction générale<br />

des entreprises. Cette certification se fait au niveau<br />

des produits et garantit que 50 % de la valeur du<br />

produit vient de France. « 98 % de nos produits<br />

sont certifiés OFG, affirme Ludovic Voltz, directeur<br />

général délégué de Radian. L’OFG, c’est aussi<br />

atteindre trois objectifs : promouvoir le produit en<br />

France par une certification indépendante<br />

et exigeante ; fédérer<br />

par l’action unique d’un collectif<br />

d’entrepreneurs engagés ;<br />

défendre la transparence. Nous<br />

devons être très sélectifs sur le<br />

choix des fournisseurs ; 40 %<br />

de nos achats se font à moins<br />

de 200 km de notre usine de<br />

Bouaye. » Implanté au sud-est<br />

de Nantes depuis 2000, le site<br />

de production de Radian s’est<br />

agrandi par la suite et accueille<br />

aujourd’hui 20 personnes réparties<br />

dans les différents ateliers et<br />

le bureau d’études où sont élaborés<br />

la conception et le développement<br />

des produits.<br />

« 100 % des produits commercialisés<br />

par Radian sont<br />

fabriqués à Bouaye, poursuit<br />

Ludovic Voltz. Le premier bâtiment<br />

abrite toutes les opérations<br />

mécaniques et le travail<br />

sur l’aluminium. Dans cet espace sont stockées<br />

40 tonnes de plaques d’aluminium. Ici, on part<br />

de la barre d’aluminium qu’on va couper, usiner<br />

avec les commandes numériques, puis viennent les<br />

étapes de soudure pour aboutir à l’enveloppe du<br />

luminaire. »<br />

Le profilé est tout d’abord découpé aux dimensions<br />

du produit pour être ensuite ébavuré, c’està-dire<br />

nettoyé afin d’adoucir les arêtes de l’aluminium<br />

pour rendre la pièce propre au toucher.<br />

Ensuite, l’usinage va, par traitement numérique,<br />

percer, perforer, ouvrir, opérer la masse métallique<br />

linéaire pour aboutir à une pièce semi-finie. Suit<br />

la confection d’embouts de finition qui ferment le<br />

produit en extrémités.<br />

« Radian est certes un industriel mais qui fabrique<br />

aussi à façon, précise Stéphane Aubry, directeur<br />

général de Radian, de la qualité de soudure afin<br />

d’éviter des fuites de lumière entre deux pièces assemblées<br />

à la mise aux dimensions au millimètre<br />

près par rapport à une demande d’un utilisateur<br />

final, d’un architecte. La conception des produits,<br />

c’est aussi la recherche de la performance et du<br />

confort. Radian éco-conçoit ses produits avec optimisation<br />

de la matière, allongement des durées<br />

de vie, augmentation des efficacités lumens/watt.<br />

Nous restons ainsi plus compétitifs vis-à-vis du<br />

matériel qui vient de loin. Radian vient de commencer<br />

sa 2 e vie au sein du groupe Rivalen et cela<br />

veut dire que Radian peut faire appel à d’autres<br />

compétences d’un autre site de production du<br />

groupe, et rapidement intégrer des modules leds<br />

assemblés en France, internaliser les opérations de<br />

peinture, par exemple. »<br />

© Radian<br />

© Radian<br />

Le site de production de Radian<br />

à Bouaye (44) a été agrandi et rénové<br />

en 2017.<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 55


Lumières Cahier technique<br />

L’usine de Sylvania Group à Saint-Étienne<br />

compte plus de 100 employés.<br />

© Sylvania Group<br />

Radian a fourni des luminaires de grande qualité<br />

pendant des années et aujourd’hui souhaite<br />

moderniser son éclairage en cherchant des designs<br />

plus contemporains.<br />

Pour Stéphane Aubry, « fabriquer un luminaire,<br />

c’est amener un juste éclairage pour un usage particulier.<br />

Mais contrairement à toute la production<br />

de masse pas chère qui est importée par conteneurs<br />

entiers, le fait de fabriquer en France va perpétuer<br />

ce savoir-faire, et permet d’adapter et façonner la<br />

lumière dont on a besoin ».<br />

« Être fabricant français c’est aussi rassurer le<br />

client final par une expertise de proximité, assurer<br />

un service après-vente avec un poids carbone maîtrisé,<br />

déclare Ludovic Voltz, car on fabrique avec<br />

des partenaires locaux en contribuant à maintenir<br />

un tissu industriel. De plus, cela nous permet<br />

d’être très réactifs et de réduire les délais de livraison.<br />

»<br />

C’est le même constat pour Sophie Marcelle,<br />

directrice marketing France et EMEA, Sylvania<br />

Group.<br />

Sylvania fait évoluer ses produits<br />

et… son nom<br />

« Sylvania évolue vers Sylvania Group et vers<br />

une activité “solutions digitales de l’éclairage”,<br />

déclare Sophie Marcelle. Les marques restent :<br />

Sylvania pour l’entrée et le milieu de gamme, la<br />

partie projet et la partie BtoC ; Concord pour les<br />

luminaires architecturaux. »<br />

Le site de production de Saint-Étienne a été ouvert<br />

en 1987 et compte aujourd’hui 106 employés répartis<br />

entre les services R&D, logistique, qualité<br />

méthode, industrialisation, achats, RH et production.<br />

L’usine est spécialisée dans la fabrication de<br />

luminaires dédiés aux bureaux, locaux d’enseignement<br />

et à l’industrie (entrepôts, centres logistiques).<br />

« Elle comprend trois ateliers principaux,<br />

détaille Bertrand Chapuis, son directeur : un qui<br />

concerne la tôlerie, où la production démarre. On<br />

y reçoit des bobines ou des flans d’acier avec lesquels<br />

on fabrique le corps du luminaire et sa face<br />

visible : on réalise la coupe, le poinçonnage, le<br />

pliage et la soudure. Entre 20 000 et 22 000 luminaires<br />

sortent de l’usine par mois. »<br />

Les feuilles d’aluminium vont servir à la partie<br />

optique du luminaire : les bobines d’aluminium<br />

très fin sont découpées et pliées pour créer les optiques,<br />

qui diffractent la lumière et augmentent le<br />

confort visuel tout en permettant de respecter les<br />

réglementations.<br />

« L’atelier de peinture, poursuit Bertrand Chapuis,<br />

est composé de deux chaînes de convoyeurs<br />

en parallèle pour traiter les demandes particulières<br />

(95 % de nos luminaires sont blancs) dans les couleurs<br />

demandées par nos clients et dans la brillance<br />

qu’ils souhaitent. Le processus de peinture débute<br />

par un dégraissage des pièces, se poursuit par un<br />

traitement de surface puis le séchage de celles-ci,<br />

avant de passer à l’application des poudres électrostatiques<br />

puis à la cuisson. On a adapté nos<br />

lignes de fabrication aux typologies de produits<br />

pour permettre plus de flexibilité : aussi bien des<br />

dalles 600 x 600, du produit 1 200, des produits<br />

SylSmart, des luminaires ronds, etc. L’idée est de<br />

disposer d’une flexibilité de production tous les<br />

jours. »<br />

30 % des produits sont sur mesure : soit des variantes,<br />

c’est-à-dire des produits standards transformés.<br />

Pour Sophie Marcelle, « nous faisons<br />

évoluer les produits existants en fonction de la demande<br />

du client. En Île-de-France, cela représente<br />

jusqu’à 85 % des ventes. Il y a beaucoup de plafonds<br />

différents qui nécessitent de s’adapter. C’est<br />

la raison d’être de Saint-Étienne aujourd’hui,<br />

cette capacité à répondre à l’ensemble des besoins<br />

du marché ». Une variante peut aller du simple<br />

changement de bande de PCB<br />

à une modification de dimension.<br />

L’usine peut aller encore<br />

plus loin et réaliser des brancards<br />

de fixation précis, créer<br />

des pièces supplémentaires en<br />

tôlerie, pour pouvoir s’adapter<br />

au plafond, intégrer des<br />

haut-parleurs., etc. « Tout cela<br />

nécessite une étude supplémentaire,<br />

ajoute Bertrand Chapuis,<br />

un design supplémentaire, une<br />

industrialisation, une phase de<br />

prototypage à discuter avec le<br />

client et avec les équipes commerciales,<br />

notamment en Îlede-France,<br />

pour s’assurer que<br />

le produit correspond bien à la<br />

© Sylvania Group<br />

demande du client. »<br />

56 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

Holight : de la conception à la fabrication<br />

Grégoire Conesa, PDG, vient de succéder à<br />

Richard Bonneville, qui lui-même avait succédé à<br />

son père Michel Bonneville, qui a dirigé l’entreprise<br />

de 1986 à 1999. Créée en 1976, par Georges<br />

Houplain, la société Holight s’installe dans le<br />

Béarn en 1978 à Ogeu-les-Bains, dans les Pyrénées-Atlantiques.<br />

Grégoire Conesa, alors responsable<br />

du bureau d’études depuis 2009, est entré au<br />

conseil d’administration en 2014, au moment de<br />

l’augmentation du capital de l’entreprise, puis il<br />

est devenu directeur général délégué.<br />

« Dans son usine de 3 000 m², Holight fabrique<br />

70 000 appareils par an à destination des professionnels,<br />

explique Grégoire Conesa, surtout pour<br />

l’éclairage des commerces avec des luminaires architecturaux<br />

pour la mise en valeur des marchandises<br />

et l’éclairage des lieux recevant du public,<br />

avec des appareils qui répondent à des exigences<br />

élevées de contraintes techniques. Ce qui nous a<br />

amenés à devenir très compétitifs et à remporter<br />

des marchés détenus auparavant par de gros acteurs<br />

mondiaux du marché. »<br />

Au fil des années, Holight s’est agrandie et<br />

compte aujourd’hui trois ateliers : un atelier<br />

mécanique qui comprend essentiellement le travail<br />

de la tôlerie (de la découpe laser, du poinçonnage,<br />

du pliage) et la partie usinage, en particulier<br />

de l’aluminium et un peu de l’Inox ; un<br />

atelier de peinture, où il est possible d’adapter les<br />

finitions à la demande de nos clients qui sont en<br />

France ; et un troisième atelier, consacré au montage,<br />

qui englobe le câblage des composants électroniques<br />

et de l’assemblage mécanique. « Enfin,<br />

poursuit Grégoire Conesa, nous disposons d’un<br />

laboratoire pour effectuer tous les tests d’essai<br />

qui sont effectués sur tous les luminaires. Pour<br />

tous ces postes, nous dispensons des formations<br />

en interne afin d’aider les<br />

salariés à monter en compétence.<br />

D’ailleurs, certains<br />

opérateurs et opératrices<br />

sont dédiés à des<br />

produits spécifiques qui<br />

demandent des connaissances<br />

très pointues. Quasiment<br />

toutes les solutions<br />

d’éclairage que nous mettons<br />

en œuvre sont sur<br />

mesure mais elles sont<br />

basées sur des technologies<br />

standardisées. On<br />

peut adapter de nombreux<br />

paramètres, comme la<br />

peinture, l’étude d’éclairage,<br />

les dimensions d’encastrement.<br />

On fabrique<br />

des luminaires qui pèsent<br />

quelques centaines de grammes (luminaires d’appoint,<br />

pour les musées, les bijouteries), ou des<br />

luminaires qui pèsent jusqu’à 70 kg ou 75 kg et<br />

qui font 2 ou 3 m de long. »<br />

En amont de cette production de luminaires,<br />

Holight fait de la conception de systèmes d’éclairage.<br />

Ainsi, le bureau d’études permet au fabricant<br />

de proposer une offre dédiée, adaptée et<br />

compétitive comme pour l’équipement du métro<br />

parisien. Avec 37 salariés seulement, Holight<br />

cultive la multi-compétence et la polyvalence.<br />

« Nous sommes compétitifs sur certains marchés,<br />

ajoute Grégoire Conesa, notamment parce que<br />

l’on fabrique localement en circuit court. Nous<br />

sommes aussi en mesure de maintenir une indépendance<br />

et une compétitivité technique ; de pérenniser<br />

nos savoir-faire acquis après 40 années<br />

d’expérience. Notre rôle, c’est de proposer des<br />

emplois, des formations, des évolutions de carrière,<br />

mais aussi de travailler avec des partenaires<br />

locaux, des start-up qu’on épaule. Nous utilisons<br />

peu de plastiques et beaucoup de matériaux recyclables<br />

comme l’aluminium ou le verre, les composants<br />

électroniques, des peintures en poudre.<br />

On a pas moins de 17 filières de traitement des<br />

déchets. »<br />

Holight a obtenu, en 2006, une certification<br />

ISO 001 pour une approche encore plus globale<br />

de la maîtrise de son impact environnemental et<br />

devrait recevoir une certification RSE de l’Afnor<br />

en 2024.<br />

« Les défis à venir, poursuit Grégoire Conesa,<br />

c’est d’être capables de réduire les consommations<br />

d’énergie et de matériaux en maintenant une qualité<br />

de vie, ce qui fait partie de nos valeurs. Nous<br />

cultivons l’offre qui nous permet d’être compétitifs<br />

malgré l’écart de contraintes, et nous le faisons<br />

en gardant nos valeurs. »<br />

L’usine de Holight comprend trois ateliers :<br />

mécanique, de peinture et d’assemblage.<br />

© Holight © Holight<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 57


Lumières Cahier technique<br />

© Lébénoïd<br />

Lébénoïd a son siège à Saint-Priest dans le<br />

Rhône, tandis que l’usine se trouve à Vernosc,<br />

en Ardèche.<br />

© Lébénoïd<br />

© Lébénoïd<br />

Lébénoïd, centenaire et dynamique<br />

Lébénoïd, société centenaire aujourd’hui, a commencé<br />

à fabriquer des matériaux isolants, puis a<br />

évolué vers la fabrication d’accessoires électriques,<br />

ensuite de contacteurs, de prises électriques, et<br />

enfin d’appareils d’éclairage fonctionnel pour les<br />

locaux collectifs résidentiels, les couloirs d’immeubles<br />

d’habitation, de résidences étudiantes, de<br />

couloirs de bureaux.<br />

Le site de production de Vernosc comprend trois<br />

ateliers :<br />

- un atelier injection qui fabrique les embases des<br />

hublots et les diffuseurs ainsi que les prises électriques,<br />

les fiches DCL et doté d'une machine<br />

CMS (composant mounting surface) qui permet<br />

de souder les leds sur les platines. Et offrir une<br />

plus grande modularité ;<br />

- un atelier d’assemblage où sont insérées les<br />

bornes métalliques, les contacts électriques, les<br />

vis ;<br />

- un atelier d’assemblage pour les hublots pour<br />

intégrer les drivers, les platines leds.<br />

Toutes les pièces sont testées sur le site. « Notre<br />

objectif, commente Laure Alba, responsable marketing,<br />

est de conserver nos compétences, afin de<br />

ne pas dépendre des fournisseurs ou des transports<br />

; ce qui nous a permis d’éviter les ruptures de<br />

stock dans la période post-Covid ». Depuis 2018,<br />

Lébénoïd fait partie du groupe Lighting Developpement<br />

qui a pour volonté de développer le « fabriqué<br />

en France ». « Il dispose également d’une<br />

site de production, ajoute Laure Alba, qui comporte<br />

des ateliers de tôlerie, de peinture sur tôle,<br />

de poinçonnage, de formage de tôle, et une structure<br />

qui permet de fabriquer nos circuits imprimés<br />

et nos drivers. Ainsi, nous pouvons répondre de<br />

manière plus adaptée aux demandes particulières<br />

des clients. Par exemple, il est possible d’obtenir<br />

une couleur spécifique sur la moitié des modèles.<br />

Comme nous appartenons à un groupe d’entreprises<br />

spécialisées en éclairage, il nous est relativement<br />

facile de nous adapter. Nous pouvons ainsi<br />

proposer une préparation à des rubans leds de<br />

chez Integratech et des profils leds pour mettre à la<br />

dimension demandée par le client. De plus, nous<br />

sommes en mesure de livrer exactement ce qu’il<br />

faut directement sur le site, voire par étage ! De la<br />

même façon, nous pouvons ajuster les paramètres<br />

de détection des luminaires : le réglage est effectué<br />

en usine, mais il arrive que la sensibilité du détecteur,<br />

la détection de luminosité et la temporisation<br />

ne conviennent pas au client ; il est alors possible<br />

de les modifier ; ce qui évite d’avoir à régler sur<br />

le chantier tous les luminaires. Le gain de temps<br />

pour l’installateur n’est pas négligeable ».<br />

Pour Laure Alba, les avantages à fabriquer en<br />

France sont aussi intéressants pour la marque que<br />

pour ses clients. « Nous réduisons considérablement<br />

les temps de transport, et l’impact carbone<br />

global, avantage qui commence à intéresser les<br />

clients ; nous bénéficions de davantage de flexibilité<br />

du fait de disposer de la matière première ;<br />

et nous possédons un centre logistique important<br />

qui nous permet d’être très réactifs, à la fois pour<br />

la fabrication et pour les livraisons. De fait, nous<br />

sommes plus réactifs pour nos clients. »<br />

58 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Cahier technique<br />

Ambiance Lumière : une entreprise familiale<br />

basée en Île-de-France<br />

Martial Millet et Robert Yenni fondent Ambiance<br />

Lumière en 1979. Simon Millet en est aujourd’hui<br />

le PDG. Ambiance Lumière est forte de plus de<br />

quarante années d’expérience dans la conception,<br />

la fabrication de solutions d’éclairage architectural<br />

(intérieur/extérieur) et de solutions techniques<br />

(fibres optiques, appareils subaquatiques…).<br />

« Nous développons des appareils d’éclairage<br />

architecturaux pour les bureaux, les centres commerciaux,<br />

les cinémas, les espaces de vente, les<br />

fontaines, les hôtels, les jardins, les musées, les<br />

parcs, etc. », détaille Simon Millet.<br />

En 1979, l’entreprise se spécialise dans la production<br />

des luminaires de décoration pour discothèques<br />

et plateaux de télévision puis fabrique des<br />

lustres équipés de Multilight et Monolight. Les<br />

années 90 marquent le lancement des appareils de<br />

jeu dans les casinos. C’est aussi le début du développement<br />

des plots décoratifs à diodes électroluminescentes.<br />

« Le projet des plots de signalisation<br />

du Stade de France pour la Coupe du monde en<br />

1998 lancera le concept des plots de balisage au<br />

sol, poursuit Simon Millet. Naturellement, l’utilisation<br />

des leds en décoration et en signalétique fera<br />

d’Ambiance Lumière un des précurseurs de la led<br />

en éclairage : nous nous spécialisons dans l’éclairage<br />

architectural, la décoration intérieure, la fibre<br />

optique, la signalétique et le balisage lumineux. »<br />

Ambiance Lumière c’est 350 projets par an,<br />

44 ans d’expérience, 2,5 M€ de chiffre d’affaires,<br />

950 m 2 d’atelier.<br />

Les deux sites de production – en Île-de-France et<br />

en Vendée – existent depuis sa création en 1979<br />

et emploient 25 salariés, dont un bureau d’études<br />

composé de cinq personnes et une équipe de dix<br />

collaborateurs pour la fabrication, ainsi qu’une<br />

dizaine d’agents commerciaux.<br />

« Tous nos produits sont conçus et développés par<br />

notre bureau d’études à Alfortville, explique Simon<br />

Millet. Pour la partie métal, nous travaillons<br />

avec des sous-traitants qui utilisent différents protocoles<br />

de fabrication, cela peut être de l’usinage,<br />

de la découpe laser de la tôlerie, de l’injection sur<br />

des matières métalliques ou plastiques. Nous assemblons<br />

tout en interne. »<br />

L’atelier basé à Alfortville fait de la coupe, du<br />

façonnage, du perçage, de l’assemblage, en particulier<br />

de pièces en bronze, Inox et acier. Le laboratoire<br />

photométrique effectue les tests sur le<br />

rendu chromatique, la température de couleur, le<br />

spectre, les longueurs d’onde de rayonnement, les<br />

flux réels, l’efficacité, l’éblouissement<br />

Le second atelier, en Vendée, est dédié à la production<br />

de la fibre optique.<br />

« Outre la fabrication de luminaires destinés à<br />

l’éclairage architectural technique intérieur et<br />

extérieur (spots, encastrés, rampes, lignes continues,<br />

fibre optique, notre savoir-faire nous permet<br />

aussi depuis longtemps de réparer nos produits<br />

et aussi ceux d’autres fabricants, explique Simon<br />

Millet. Nous allons jusqu’à développer des appareils<br />

sur mesure en partant d’une feuille blanche<br />

sur un cahier des charges transmis par le client.<br />

Nous disposons d’un showroom attaché au site<br />

d’Alfortville. »<br />

Toute la production d’Ambiance Lumière est<br />

réalisée en France. Les produits sont exportés en<br />

fonction de la destination et de l’implantation des<br />

projets internationaux de ses donneurs d’ordre et<br />

prescripteurs.<br />

« Fabriquer en France nous offre la possibilité de<br />

protéger et de développer notre économie : soutien<br />

de l’industrie, création et maintien d’emploi,<br />

pouvoir d’achat. Cela nous permet également de<br />

préserver notre environnement en réduisant nos<br />

émissions de gaz à effet de serre, en fabriquant des<br />

appareils réparables. Nous protégeons aussi notre<br />

modèle social dans le respect des droits humains,<br />

des conditions sanitaires et de sécurité. »<br />

Ambiance Lumière est en cours d’obtention de<br />

labellisation EnVol, Engagement Volontaire de<br />

l’entreprise pour l’environnement. Un label créé<br />

par CCI France et animé par LUCIE et Bureau<br />

Veritas. n<br />

Ambiance Lumière fabrique<br />

et répare ses produits sur son<br />

site d’Alfortville.<br />

© Ambiance Lumière<br />

© Ambiance Lumière<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 59


Lumières Produits<br />

Concord Solstice,<br />

le downlight décoratif<br />

de Sylvania<br />

© Sylvania Group<br />

Concord, l’une des marques de Sylvania Group, propose d’ores et déjà<br />

aux architectes et concepteurs lumière une large gamme de luminaires<br />

qui associent confort visuel, élégance et qualité optimale de la lumière.<br />

Aujourd’hui, Sylvania Group enrichit sa famille de downlights avec Concord<br />

Solstice, alliant innovation et développement durable.<br />

Spécialement développé pour répondre à toutes les exigences architecturales,<br />

Solstice est une famille complète de downlights équipés de leds à haut rendement<br />

qui promet une qualité d’éclairage supérieure et d’importantes économies d’énergie.<br />

Grâce à son système de réflecteurs, le downlight atteint une efficacité lumineuse de<br />

141 lm/W avec un IRC de 90 à une température ambiante à +40 °C.<br />

Ses performances optimales et ses nombreuses possibilités de personnalisation en<br />

termes de flux lumineux (de 1 200 à 6 500 lm), de finitions ou encore de gestion<br />

d’éclairage le rendent parfaitement adapté à tous types d’applications où le confort<br />

visuel est primordial (éducation, santé, espaces<br />

commerciaux, hôtellerie, bureaux…).<br />

© Sylvania Group<br />

Optimisation du confort visuel<br />

Par le design de son réflecteur qui diffuse une<br />

lumière enveloppante, Solstice, avec son angle<br />

de rayonnement d’environ 70°, offre un éclairage<br />

uniforme (SDCM ≤ 3) et un faible éblouissement<br />

(UGR < 19). À cela s’ajoutent un niveau de<br />

luminance à 65° < 300 cd/m² jusqu’à 2 400 lm,<br />

et < 1 000 cd/m² jusqu’à 6 500 lm, garantie d’un<br />

confort lumineux optimal.<br />

Disponible en standard avec une température de<br />

couleur fixe (3 000 K ou 4 000 K), il se décline<br />

également en version LumiNature, véritable solution<br />

d’éclairage centrée sur l’activité et les besoins de<br />

l’humain. Solstice recrée alors, au plus proche, le<br />

spectre naturel du soleil, sans aucun pic de bleu et<br />

avec un IRC de 97 dans toutes les teintes.<br />

Une gestion de l’éclairage à la carte<br />

Proposé en version DALI, Solstice peut également<br />

être associé aux solutions de gestion d’éclairage<br />

sans fil SylSmart Standalone et SylSmart<br />

Connected.<br />

Outre la garantie de réaliser des économies d’énergie en fournissant la bonne lumière,<br />

au bon endroit, au bon moment, ce système intelligent combiné à Concord Solstice<br />

LumiNature permet de reproduire à 100 % l’évolution de la lumière naturelle. À l’aide<br />

d’un logiciel simple d’utilisation et via une application mobile dédiée, il est possible<br />

de jouer sur la température de couleur, de 2 700 K à 6 500 K, afin de s’adapter au<br />

mieux aux besoins du rythme circadien tout au long de la journée et d’offrir ainsi un<br />

maximum de bien-être aux usagers tout en améliorant leur productivité.<br />

Une conception éco-responsable<br />

Au-delà des caractéristiques techniques requises par les bureaux d’études et les<br />

prescripteurs dans le cadre d’un projet d’éclairage, figurent naturellement de plus<br />

en plus des exigences environnementales. C’est la raison pour laquelle Concord a<br />

souhaité que Solstice ait une empreinte écologique la plus faible possible, grâce à :<br />

• l’utilisation d’aluminium de haute qualité recyclable à 100 % en fin du cycle de vie,<br />

• une fabrication européenne dans l’usine de Newhaven au Royaume-Uni qui réduit<br />

les distances parcourues par le luminaire et facilite sa réparabilité,<br />

• une conception étudiée pour que les différents éléments qui le composent<br />

(réflecteur, dissipateur de chaleur et collerette séparée) s’emboîtent les uns dans<br />

les autres, sans ajout de colle,<br />

• une grande robustesse et une durée de vie jusqu’à 68 000 heures (L90) qui lui<br />

confèrent une durabilité optimale.<br />

© Sylvania Group<br />

© Sylvania Group<br />

Un downlight personnalisable à volonté<br />

Au style épuré, Concord Solstice propose un large<br />

choix de personnalisations :<br />

• des découpes d’encastrement rondes de 150,<br />

200 et 250 mm ou une découpe carrée (200 mm),<br />

adaptées au neuf comme à la rénovation, y<br />

compris dans les espaces avec un faux plafond<br />

réduit grâce à son faible encombrement (jusqu’à<br />

100 mm),<br />

• un flux lumineux allant de 1 200 à 6 000 lm,<br />

• des collerettes déclinées en blanc et noir,<br />

• des réflecteurs en finition blanche, noire, argent<br />

et dorée pour signer des espaces d’exception.<br />

Autant d’éléments qui permettent à ce downlight<br />

de s’inscrire dans toutes les réalisations, même<br />

les plus haut de gamme : hôtellerie, restauration,<br />

espaces de vente.<br />

La gamme Concord Solstice s’enrichira, dès 2024,<br />

de modèles en saillie et en suspension afin de<br />

répondre à un projet dans sa globalité.<br />

https://www.sylvania-lighting.com/fr-fr/<br />

60 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Artelea de Zumtobel :<br />

« du berceau au berceau »<br />

Le principe du « berceau au berceau » (ou Cradle to Cradle ou encore C2C)<br />

signifie que le produit repose sur des cycles biologiques qui ne laissent aucun<br />

déchet. Au-delà de l’esprit d’écoconception, il s’agit d’un concept d’éthique<br />

écologique ou de philosophie de la production industrielle d’un produit qui<br />

intègre à toutes les étapes du cycle de vie (conception, production, réutilisation)<br />

les principes écologiques de zéro pollution et 100 % de réutilisation. En d’autres<br />

termes, un produit fabriqué doit pouvoir, une fois recyclé, produire à nouveau<br />

le même produit, seul un ajout d’énergie renouvelable intervient dans le cycle.<br />

Sur cette base, le Cradle to Cradle Products Innovation Institute (C2CPII) propose<br />

une certification indépendante des produits. Pour son designer, Harald Grundl,<br />

« la gamme Artelea suit en tous points les critères de la conception circulaire.<br />

Son système de connexion innovant (Docking Port) permet également de<br />

reconfigurer ou de rénover entièrement le lampadaire ».<br />

Avec Artelea, Zumtobel s’efforce de répondre aux exigences de la certification<br />

Cradle to Cradle 4.0 :<br />

• Durée de vie allant jusqu’à 100 000 heures, ce qui équivaut à environ 48 ans<br />

pour un éclairage de bureaux.<br />

• 27 % des matériaux ont déjà été recyclés une fois.<br />

• Plus de 80 % des composants utilisés peuvent être recyclés à la fin de leur<br />

durée de vie.<br />

• 74,1 kg de CO 2<br />

peuvent être économisés en utilisant le pied, la plaque de base<br />

et la pièce en T du lampadaire au cours d’une seconde vie.<br />

Avec la certification, Zumtobel s’engage à investir dans la durabilité et<br />

l’optimisation des produits, aujourd’hui et pour toutes les déclinaisons à venir.<br />

La structure multicouche de l’optique d’Artelea assure un excellent contrôle<br />

de l’éblouissement avec<br />

un rendu des couleurs<br />

de 90. La part d’éclairage<br />

indirect de 80 % garantit une<br />

ambiance agréable et ouverte. La lumière est<br />

émise vers le haut et réfléchie sur le plafond.<br />

Artelea propose des modèles jusqu’à 9 500 lm<br />

pour des postes de travail individuels et aussi<br />

des modèles jusqu’à 19 000 lm pour les postes<br />

de travail doubles.<br />

Le lampadaire utilise la technologie<br />

« tunableWhite » avec une horloge en temps<br />

réel : les couleurs et les intensités lumineuses<br />

sont synchronisées avec la lumière du jour et<br />

favorisent la concentration et la productivité des<br />

occupants du bureau. Cependant, les employés<br />

peuvent modifier les réglages de base selon<br />

leurs besoins personnels.<br />

Artelea est simple à installer, démonter ou<br />

mettre à niveau : ni colle, ni soudure. De simples<br />

vis garantissent sa stabilité et facilitent le remplacement<br />

des différents composants.<br />

www.zumtobel.com/fr-fr<br />

LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong> - 61


Lumières Produits<br />

Captain, de Sécurlite,<br />

un plafonnier connecté<br />

Avec Captain, Sécurlite, spécialiste de l’éclairage du logement collectif,<br />

propose un plafonnier contemporain destiné à l’éclairage des halls, des<br />

parties communes et des zones de circulation. Éco-conçu et labellisé Origine<br />

France Garantie, le plafonnier Captain est pilotable depuis l’application<br />

Lumicare développée par Sécurlite, pour une maintenance optimisée et des<br />

réglages spécifiques orientés vers les économies d’énergie.<br />

Dessiné par PM Design, ce hublot affiche un design épuré en rupture avec celui<br />

des hublots traditionnels. Composé de deux modules ronds clipsables (un socle<br />

débrochable et un diffuseur), Captain présente des lignes sobres, qui font du<br />

luminaire une solution d’éclairage élégante, sans vis apparentes.<br />

Fabriqué à partir de matières plastiques recyclées et recyclables, le luminaire Captain<br />

s’inscrit dans une démarche d’économie circulaire, d’éco-conception et de durabilité.<br />

Le design des solutions d’éclairage est pensé afin qu’elles soient aussi agréablement<br />

intégrées à leur environnement que résistantes (grâce au polycarbonate recyclé) aux<br />

agressions extérieures (résistance aux chocs, à l’arrachement, aux graffitis ou à toute<br />

autre forme de vandalisme).<br />

Une solution d’éclairage haute résistance<br />

Captain est doté d’un système led performant et réparable, jusqu’à 2 750 lm sortants<br />

et d’une efficacité lumineuse élevée de 130 lm/W, pour un maintien de flux supérieur<br />

à 72 000 heures en L80B10. Son unité lumineuse est démontable et réparable, sans<br />

avoir à remplacer le luminaire.<br />

Facile à installer, grâce à son socle débrochable, le luminaire se raccorde en un<br />

clic à sa base indépendante via un connecteur intégré. La fixation et la connexion<br />

électrique peuvent être réalisées en cours de chantier sans craindre d’abîmer le<br />

luminaire, tandis que celui-ci sera verrouillé sur son socle au dernier moment, après<br />

les travaux de finition.<br />

Antivandalisme, Captain offre une résistance aux chocs IK10 de 20 joules, et peut être<br />

installé sans risque de dégradation dans les circulations horizontales ou verticales.<br />

Il propose des flux lumineux allant de 1 550 lm à 2 750 lm, soit une efficacité<br />

lumineuse allant de 131 lm/W à 141 lm/W. Il existe en deux températures de couleur,<br />

3 000 K et 4 000 K.<br />

Lumicare : une nouvelle solution de connectivité<br />

Connecté, Captain peut être programmé via l’application Lumicare : une solution<br />

de connectivité développée par Sécurlite, qui permet d’optimiser simplement les<br />

installations vers plus d’économie d’énergie, de confort et de simplicité d’utilisation.<br />

Avec l’application Lumicare, il est désormais possible de contrôler et d’intervenir à<br />

proximité du luminaire sur des paramètres et réglages tels que le niveau du flux, la<br />

temporisation après une détection, la sensibilité de détection, la personnalisation des<br />

durées et seuil de préavis d’extinction ou préavis de veille ou encore de procéder<br />

au paramétrage groupé de plusieurs luminaires, facilitant ainsi l’installation et la<br />

maintenance des solutions d’éclairage groupées.<br />

L’application Lumicare ne fonctionne qu’en combinaison avec les luminaires Sécurlite<br />

incluant le système de contrôle d’éclairage. Elle est compatible avec smartphone et<br />

tablette à partir d’Android 9.0 et iOS 10. Bluetooth 5.0 minimum.<br />

www.securlite.com<br />

© Antoine Duhamel<br />

© Antoine Duhamel<br />

© Antoine Duhamel<br />

62 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières Produits<br />

ILIO<br />

ARTEMIDE<br />

Artemide célèbre le 10 e anniversaire d’Ilio avec<br />

une version spéciale signée d’Ernesto Gismondi et<br />

numérotée de 2 000 pièces. Conçu par le fondateur<br />

d’Artemide, Ernesto Gismondi, ce luminaire est<br />

une synthèse de fabrication et d’intelligences<br />

fonctionnelles qui se renouvelle grâce à une finition<br />

métallique nuancée raffinée et durable obtenue avec<br />

la technologie PVD (Physical Vapour Deposition). Ce<br />

dégradé de nuances, allant du chaud au froid, de<br />

l’or à l’argent, interagit avec son environnement en<br />

réfléchissant doucement les couleurs.<br />

3 330 lm, 2 700 K.<br />

www.artemide.com<br />

PLAISIO<br />

ELECTRA<br />

Doté de modules leds facilement remplaçables avec<br />

optique basse luminance en 4 000 K, ce luminaire<br />

bénéficie d’un UGR < 16 et d’une efficacité lumineuse<br />

de 140 lm/W. Entièrement réparable et équipé<br />

d’un driver DALI 2, il est éligible à la certification<br />

CEE. Design unique et épuré, disponible également<br />

en version ON-OFF multi-puissance avec un flux<br />

lumineux allant de 2 600 lm à 4 200 lm.<br />

www.electraworld.com<br />

CÉRAMIQUE<br />

FLOS<br />

Conçue par Ronan Bouroullec, cette famille de<br />

luminaires se compose de trois modèles de lampe<br />

à poser dotés d’un corps et d’un diffuseur en<br />

céramique, avec une finition laquée cristalline<br />

sans plomb. Les trois modèles de la collection se<br />

distinguent par l’orientation différente du diffuseur,<br />

fixe et non réglable. La version down propose un<br />

éclairage concentré, pour la lecture. La version side<br />

projette un faisceau perpendiculaire à son axe, pensé<br />

pour illuminer un mur ou le coin d’une pièce. Enfin, la<br />

version up offre une lumière douce et confortable et<br />

crée un éclairage d’ambiance indirect. 8 W. Finitions :<br />

vert mousse, bleu marine, rouge rouille.<br />

www.flos.com/fr/fr<br />

DASH SMART<br />

NEKO LIGHTING<br />

Cette gamme combine simplicité de montage sur<br />

les rails triphasés et une technologie d’éclairage<br />

de haute qualité avec un angle à 80°, un UGR < 19<br />

et une efficacité jusqu’à 155 lm/W. Le kit complet<br />

se compose d’une source lumineuse à led, d’un<br />

driver InTrack pour rails triphasés avec socle<br />

GR6d, disponible en version ON-OFF ou DALI. Les<br />

luminaires Zhaga sont disponibles dans les longueurs<br />

de 1 174 mm et 1 474 mm. Grâce au système<br />

d’insertion et d’extraction, les lampes peuvent être<br />

insérées dans le rail triphasé sans outils pour une<br />

maintenance aisée.<br />

www.nekolighting.com/fr<br />

FLAT SLIM<br />

RZB<br />

En suspension, applique ou plafonnier, ce luminaire<br />

plat en aluminium moulé sous pression impressionne<br />

par sa flexibilité, son efficacité et son confort. En plus<br />

de la grande variété de matériaux, il se distingue<br />

par ses équipements : fonctions MultiLumen et<br />

MultiColour. Le capteur HF et l’interface Bluetooth<br />

permettent d’activer, de configurer et de mettre en<br />

réseau en un rien de temps et de manière durable le<br />

luminaire. Il se décline en 3 000 K et 4 000 K.<br />

www.rzb.de/fr<br />

F LINE BOIS<br />

RIDI<br />

Intégralement taillé dans la masse de chêne, ce<br />

luminaire est bel et bien construit dans un monocorps<br />

subtil où les réflecteurs sont fraisés individuellement<br />

pour épouser les modules leds. La partie appareillage<br />

et les modules sont accessibles par le dessus afin<br />

de rendre le luminaire réparable. 7 500 lumens<br />

pour 53 W, soit 142 lm/W pour une durée de vie de<br />

50 000 h. Longueur : 1 550 mm. Largeur : 200 mm.<br />

Hauteur : 33 mm.<br />

www.ridi.de/fr<br />

64 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


CAHIER TECHNIQUE<br />

Fabriqué en France<br />

Maîtrise Maîtrise d’ouvrage d’ouvrage : :<br />

Communauté Communauté de communes de communes Fumel Fumel<br />

Vallée Vallée du Lotdu Lot<br />

Maîtrise Maîtrise d’œuvre d’œuvre : :<br />

Bureau Bureau d’études d’études : AC2i, : Agen AC2i, Agen<br />

Concepteur Concepteur lumière lumière : Quartiers : Quartiers<br />

Lumières, Lumières, Castanet-Tolosan<br />

Installateurs Installateurs : :<br />

Ineo et Ineo Citelum et Citelum<br />

Gestion Gestion de l’éclairage de l’éclairage : :<br />

Citylone Citylone<br />

Matériel Matériel d’éclairage d’éclairage : :<br />

Bega, Bega, Comatelec, Comatelec, Ledpuck, Ledpuck,<br />

Lumatec, Lumatec, Rosco Rosco<br />

Les équipements Les équipements sont régulés sont régulés pour pour<br />

offrir au offrir quotidien, au quotidien, et hors et saison, hors saison, un un<br />

éclairage éclairage minimal minimal qui s'éteint qui s'éteint après les après les<br />

heures heures d’usages d’usages pour laisser pour place laisser à place à la<br />

nuit apaisée nuit apaisée sur le site. sur Des le site. appliques Des appliques<br />

murales murales spécialement spécialement habillées habillées d’acier d’acier<br />

Corten pour Corten une pour parfaite une parfaite insertion insertion dans dans<br />

le paysage le paysage diurne et diurne la mise et la en mise œuvre en œuvre<br />

de petites de petites sources sources leds dans leds les dans mains les mains<br />

courantes courantes assurent assurent fonctionnalité fonctionnalité et mises et mises<br />

en valeur. en Aucun valeur. mât Aucun n’a mât été n’a mis été en mis place en place<br />

sur le sentier sur le sentier de 350m. de L’ensemble 350m. L’ensemble émet émet<br />

une lumière une lumière douce en douce blanc en chaud blanc 2 chaud 700 K, 2 700 K,<br />

contrôlable contrôlable en DALI. en DALI.<br />

22 - LUMIÈRES 22 - LUMIÈRES N° 43 N° - JUIN 43 - <strong>2023</strong> JUIN <strong>2023</strong> LUMIÈRES LUMIÈRES N° 43 N° - JUIN 43 - <strong>2023</strong> JUIN - <strong>2023</strong> 23 - 23<br />

t<br />

t<br />

Lumières<br />

Lumières<br />

N° 44 - OCTOBRE <strong>2023</strong><br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

extérieur<br />

Des solutions écoresponsables<br />

dans le respect de l'environnement<br />

et de la maîtrise de l'énergie<br />

La revue des lumières intérieures, extérieures<br />

et architecturales. Dans chaque numéro :<br />

Lumières<br />

N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong><br />

- des projets inédits ;<br />

- un dossier thématique avec enquête produits ;<br />

- l’interview d’un designer ;<br />

- une double page showroom ;<br />

- le cahier technique.<br />

Et aussi des articles en bilingue français/anglais.<br />

Lumières Lumières Projets Projets<br />

Lumières Lumières Projets Projets<br />

Première partie : l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

Centres logistiques<br />

et industrie<br />

DOSSIER<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

© Lionel Bessières, Quartiers Lumières<br />

LE LE SENTIER DE DE BONAGUIL<br />

RACONTÉ PAR PAR LA LA LUMIÈRE<br />

Du réaménagement Du du sentier du sentier à l’installation à des câbles, des câbles, en passant en passant par par<br />

la création la création de gobos de gobos et de et vidéo-projections, de l’éclairage l’éclairage du parcours du parcours<br />

touristique de Bonaguil, de Bonaguil, conçu conçu et réalisé et réalisé par Quartiers par Quartiers Lumières, Lumières, s’est s’est<br />

nourri nourri de la de collaboration la de plusieurs de plusieurs intervenants pour pour aboutir aboutir à une à une<br />

mise mise en scène en scène lumineuse lumineuse sobre sobre et chaleureuse. et LL<br />

e château e château de Bonaguil, de Bonaguil, édifié édifié au XIII au e siècle XIII e siècle et et été entrepris été entrepris afin de afin trouver de trouver le matériau le matériau et le calepinage<br />

adéquats adéquats pour le pour site, le et site, l’entreprise et l’entreprise Occi-<br />

Occi-<br />

et cale-<br />

transformé transformé au XVau e par XV e Bérenger par Bérenger de Roquefeuilfeuil,<br />

est situé est à situé la frontière à la frontière de l’Agenais de l’Agenais et et tanie tanie Pierres Pierres a proposé a proposé des pierres des pierres naturelles naturelles cal-<br />

cal-<br />

de Roque-pinage<br />

du Quercy, du Quercy, sur la sur commune la commune de Saint-Front-sur-<br />

de caires caires en provenance provenance de la carrière de la carrière de Cénevières. de Cénevières.<br />

Lémance, Lémance, dans le dans Lot-et-Garonne, le mais il mais est il la est la<br />

propriété propriété de la commune de la commune de Fumel. de Fumel. Le nom Le signifieraifierait<br />

« Bonne « Bonne Aiguille Aiguille » ou »« ou Bonne « Bonne Eau » Eau et » et Quartiers Quartiers Lumières Lumières a été chargé a été chargé de la de conception la conception<br />

nom signi-Éclairages Éclairages fonctionnels et architecturaux<br />

et désigne désigne le site le défensif site défensif : un promontoire : un promontoire rocheux rocheux et de et la de maîtrise la maîtrise d’œuvre d’œuvre de l’éclairage de l’éclairage et de et la de la<br />

et escarpé et escarpé de calcaire de calcaire urgonien, urgonien, convenant convenant parfaitemenfaitement<br />

à l’établissement à d’un château d’un château fort. Le fort. Le et vidéo. et vidéo. « Il s’agissait, « Il s’agissait, dans cette dans étude, cette étude, explique explique<br />

par-direction direction artistique artistique de la de mise la en mise scène en scène lumineuse lumineuse<br />

souhait souhait de la Communauté de la Communauté Fumel Fumel Vallée Vallée du Lot du et Lot et Lionel Lionel Bessières, Bessières, concepteur concepteur lumière, lumière, Quartiers Quartiers<br />

du maître du maître d’œuvre d’œuvre AC2i AC2i était de était retrouver, de retrouver, lors de lors de Lumières, Lumières, d’accompagner le projet le projet d’aménagemenment<br />

du sentier du sentier de Bonaguil de Bonaguil (de 350 (de m 350 de m long) de long)<br />

d’aménage-<br />

l’ascension l’ascension vers le vers château, le château, l’authenticité l’authenticité des lieux, des lieux,<br />

sans dénaturer sans dénaturer le cadre. le cadre. Un travail Un travail de recherche de recherche a a par une par mise une en mise lumière en lumière scénographique parfaite- parfaite-<br />

ment intégrée ment intégrée et qui et puisse qui puisse être un être atout un atout touristique touristique Des interventions Des interactives interactives<br />

pour drainer pour drainer un flux un en flux soirée en soirée et permette et permette aux visiteurs<br />

de teurs s’attarder s’attarder dans le dans village. le village. Notre Notre première première l’implantation l’implantation des appareils des appareils vidéo, vidéo, commente commente<br />

aux visi-« La « grande La grande difficulté difficulté résidait résidait dans dans le choix le choix de de<br />

réflexion réflexion s’est portée s’est portée sur la sur typologie la typologie de matériel de matériel Lionel Lionel Bessières. Bessières. En effet, En il effet, fallait il fallait qu’ils qu’ils soient soient d’un d’un<br />

que nous que allions nous allions utiliser utiliser et nous et avons nous avons décidé décidé d’emblée<br />

de blée supprimer de supprimer tout mât tout du mât paysage. du paysage. Par ail-<br />

Par ail-facilement facilement en début en début et fin de et fin saison, de saison, et aussi et installés aussi installés<br />

d’em-accès accès aisé afin aisé de afin pouvoir de pouvoir les monter les monter et démonter et démonter<br />

leurs, leurs, l’installation l’installation devait devait assurer assurer l’éclairage l’éclairage aussi aussi le plus le discrètement plus discrètement possible. possible. Le dimensionnement<br />

Le bien hors bien saison hors saison que pendant que pendant la saison la saison touristique touristique et la et déformation la déformation des projections des projections de gobos de gobos et et<br />

avec deux avec principes deux principes différents différents : des appliques : des appliques et des et des vidéos vidéos ont été ont réalisés été réalisés au cours au cours d’essais d’essais sur site sur et site et<br />

encastrés encastrés muraux muraux ou de ou sol de pour sol l’éclairage pour l’éclairage fonctionneltionnel,<br />

des projections des projections vidéo vidéo et de gobos et de gobos pour la pour la collaboration collaboration avec l’agence avec l’agence AC2i AC2i et la qualité et la qualité et les et les<br />

fonc-vérifiés vérifiés grâce grâce à des à simulations des simulations numériques. numériques. La La<br />

mise en mise scène. en scène. La conception La conception du projet du projet est passée est passée engagements engagements des équipes des équipes d’Ineo d’Ineo et Citelum et Citelum ont été ont été<br />

par la par mise la en mise œuvre en œuvre d’une d’une maquette maquette numérique numérique et et particulièrement fructueux fructueux dans l’aboutissement dans de de<br />

interactive interactive qui a permis qui a permis aux acteurs aux acteurs de comprendre de comprendre la conception la conception lumière. lumière. » »<br />

nos intentions. nos intentions. Des réunions Des réunions citoyennes citoyennes ont égalemenment<br />

été organisées été organisées sur site sur afin site d’échanger afin d’échanger et de et de 3 0003 K, 000 et 2 K, 700 et 2 K 700 sur K les sur façades les façades ; ils sont ; ils régulés sont régulés<br />

ont égale-La plupart La plupart des luminaires des luminaires sont équipés sont équipés de leds de leds<br />

présenter présenter les intentions les intentions aux habitants. aux habitants. » » par un par système un système CPL avec CPL des avec niveaux des niveaux très bas très dès bas le dès le<br />

La spécificité La spécificité de ce de projet ce projet a résidé a résidé dans la dans mise la mise début début de soirée de soirée qui permettent qui permettent d’offrir d’offrir un éclairage un éclairage<br />

en œuvre en œuvre de ces de éclairages ces éclairages de mises de mises en valeur en valeur suffisant suffisant adapté adapté au site. au Pour site. la Pour gestion la gestion de l’éclairage, de l’éclairage,<br />

patrimoniales, sorte sorte de parcours/spectacle, de qui qui un nœud un nœud communicant, communicant, situé dans situé l’armoire, dans l’armoire, permet permet<br />

assurent assurent également également les lumières les lumières fonctionnelles fonctionnelles de commander commander l’abaissement l’abaissement de l’intensité de l’intensité selon les selon les<br />

nécessaires nécessaires ; elles ; s’éteignent elles s’éteignent à 1 h à en 1 saison h en saison touristiquristique<br />

et à 21 et h à 21 en hiver. h en hiver. Ainsi, Ainsi, des appliques des appliques Jean-Antoine Jean-Antoine Furet, Furet, responsable responsable d’agence, d’agence, Ineo Ineo<br />

tou-zones zones et l’heure et l’heure définies définies par Quartiers par Quartiers Lumières. Lumières.<br />

murales murales habillées habillées d’acier d’acier Corten Corten dévoilent dévoilent l’architecturchitecture<br />

en début en début de soirée de soirée avec avec un niveau un niveau tallation tallation électrique électrique a été conçue a été conçue : « Nous : « Nous sommes sommes<br />

l’ar-Equans Equans (Lot-et-Garonne), explique explique comment comment l’ins-<br />

l’ins-<br />

régulé régulé à 20 %. à 20 Le %. long Le du long sentier, du sentier, des éclairages des éclairages intervenus intervenus très en très amont en amont dans dans le projet le projet afin de afin de<br />

fonctionnels fonctionnels sont assurés sont assurés par de par petits de petits encastrés encastrés choisir choisir avec Quartiers avec Quartiers Lumières Lumières les appareils les appareils de de<br />

de 1 cm de de 1 cm diamètre de diamètre intégrés intégrés dans les dans mains les mains courantesrantes,<br />

tandis tandis que des que pavés des pavés lumineux lumineux en résine en résine Comme Comme le site le est site inscrit est inscrit aux monuments aux monuments histo-<br />

histo-<br />

cou-projection projection les mieux les mieux adaptés adaptés à la pose à la et pose la dépose. et la dépose.<br />

balisent balisent le cheminement. le cheminement.<br />

riques, riques, nous devions nous devions dissimuler dissimuler tous les tous câbles câbles dans dans<br />

PRINT & NUMÉRIQUE<br />

Edition papier 4 numéros par an + newsletter<br />

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Lumières - 3e Médias - service abonnement - 17, rue de l'Amiral Hamelin, 75016 Paris<br />

CHÈQUE À L’ORDRE DE 3E MÉDIAS OU PAIEMENT EN LIGNE SUR : www.filiere-3e.fr/abonnement<br />

Pour tout renseignement, contactez Juliette Aguelon - compta.3emedias@gmail.com<br />

Ville<br />

Fax


Lumières Index<br />

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS<br />

Actiled Lighting............www.actiled.com...........................................47, 52, 53<br />

ADEME.........................www.ademe.fr.....................................................12, 31<br />

Agence ON...................http://www.agence-on.com.................................29, 34<br />

Ambiance Lumière.......www.ambiance-lumiere.com.....................................59<br />

Artemide......................www.artemide.com....................................................64<br />

B.E.G............................www.begfrance.com..................................................47<br />

Bega.............................www.bega.com/fr-fr.............................................26, 27<br />

Cent15 Architecture.....http://cent15architecture.com..........................6, 7, 8, 9<br />

Concepto......................www.concepto.fr..................................................10, 14<br />

Disano..........................www.disano.it/it/home..........................................30,46<br />

EAS Solutions...............www.eas-solutions.fr...............................35, 36, 37, 47<br />

Electra..........................www.electraworld.com........................................46, 64<br />

Enedis..........................www.enedis.fr............................................................12<br />

Fagerhult......................www.fagerhult.com.............................................34, 48<br />

Flos..............................www.flos.com/fr/fr.....................................................64<br />

ANNONCEURS<br />

LEBENOID....................www.lebenoid.fr.................................................2 e couv.<br />

ELECTRA......................www.electraworld.com......................................4 e couv.<br />

ELECTRICIENS<br />

SANS FRONTIERES.......www.electriciens-sans-frontieres.org........................63<br />

CITEL............................www.citel.fr/fr............................................................61<br />

DISANO/FOSNOVA........www.disano.it/it/home...............................................45<br />

INVENTRONICS.............www.inventronics-co.com.........................................43<br />

LEDVANCE....................www.ledvance.fr........................................................49<br />

LIGHT+BUILDING..........www.light-building.messefrankfurt.com....................11<br />

PERFORMANCE<br />

IN LIGHTING.................www.performanceinlighting.com/fr/fr........................33<br />

SLV...............................www.slv.com/fr_fr.....................................................13<br />

SYLVANIA GROUP.........www.sylvania-lighting.com/fr-fr.................................51<br />

SYNDICAT<br />

DU LUMINAIRE.............www.luminaire.org.....................................................21<br />

Fonroche Lighting........www.fonroche-lighting.com/fr...................................15<br />

Holight..........................www.holight.com.................................................54, 57<br />

Intension......................www.eclairage-lighting-design-intension.com....6, 7, 8, 9<br />

Lébénoïd......................www.lebenoid.fr...................................................34, 58<br />

Ledvance.....................www.ledvance.fr..................................................41, 46<br />

Le Point Lumineux........www.lepointlumineux.com.............................18, 19, 20<br />

mw Créations...............www.mw-luminaires.com..........................................50<br />

Neko Lighting...............https://nekolighting.com/fr.........................................64<br />

Nowatt Lighting............https://nowatt-lighting.com........................................15<br />

Performance<br />

iN Lighting...................www.performanceinlighting.com/fr/fr........................46<br />

Radian..........................www.radian.fr............................................................55<br />

Ragni............................www.ragni.com...................................................10, 11<br />

Ridi...............................www.ridi.de/fr......................................................47, 64<br />

RZB..............................www.rzb.de/fr/................................................31,47, 64<br />

Sammode.....................www.sammode.com......................................15, 42, 48<br />

Sécurlite.......................www.securlite.com....................................................62<br />

Sunlux..........................www.sunlux-group.com.......................................38, 48<br />

Sylvania Group.............www.sylvania-lighting.com/fr-fr.........28, 32, 47, 56, 60<br />

Syndicat de l'éclairage...www.syndicat-eclairage.com.....................................11<br />

Trato.............................www.trato.fr...............................................................48<br />

Trilux............................www.trilux.com/fr..........................................38, 39, 48<br />

Zumtobel......................www.zumtobel.com/fr-fr................................40, 48, 61<br />

SALONS<br />

MAISON & OBJET<br />

Parc des expositions Paris Nord Villepinte<br />

18-22 janvier 2024<br />

Stimulateur de business et d’échanges entre les acteurs de la<br />

décoration, du design et de l’art de vivre.<br />

www.maison-objet.com/paris/<br />

LIGHT+BUILDING<br />

Du 3 au 8 mars 2024<br />

Les exposants présenteront toutes les facettes de l’éclairage<br />

dans la partie est du Parc des Expositions : bureaux,<br />

établissements scolaires, industrie, commerces, et luminaires<br />

décoratifs ; avec une section dédiée au design, aux<br />

composants, à la connectivité et à l’éclairage public.<br />

https://light-building.messefrankfurt.com<br />

WORKSPACE EXPO<br />

Les 6, 27 et 28 mars 2024<br />

Paris porte de Versailles Hall 1<br />

Salon dédié au design, au mobilier de bureau et à<br />

l’aménagement des espaces de travail.<br />

www.workspace-expo.com<br />

SITEM<br />

3 et 4 avril 2024<br />

Carrousel du Louvre, Paris<br />

Ce salon s’adresse à l’ensemble des fournisseurs et<br />

prestataires de service de tous les types de musées. Il intègre<br />

« l’Exercice de Style » pour la scénographie, le « Label de<br />

l’Innovation Muséographique » pour les avancées techniques<br />

des exposants, sélectionnées par un jury international.<br />

66 - LUMIÈRES N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong>


Lumières<br />

Lumières<br />

Lumières<br />

N° 44 - OCTOBRE <strong>2023</strong><br />

N° 43 - JUIN <strong>2023</strong><br />

N° 45 - DÉCEMBRE <strong>2023</strong><br />

INTERVIEW CROISÉE<br />

Roger NARBONI, concepteur lumière,<br />

directeur associé Concepto<br />

Rozenn LE COUILLARD, conceptrice lumière, Noctiluca<br />

DOSSIER<br />

Éclairage<br />

extérieur<br />

Des solutions écoresponsables<br />

dans le respect de l'environnement<br />

et de la maîtrise de l'énergie<br />

CAHIER TECHNIQUE<br />

Fabriqué en France<br />

Première partie : l'éclairage intérieur<br />

Ambiance Lumière, Holight, Lébénoïd, Radian, Sylvania<br />

DOSSIER<br />

Établissements scolaires<br />

DOSSIER<br />

Centres logistiques<br />

et industrie<br />

20 000 lecteurs<br />

• Concepteurs lumière<br />

• Architectes<br />

• Designers<br />

• Bureaux d’étude<br />

• Collectivités<br />

• Installateurs, distributeurs<br />

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de Lumières<br />

Contactez :<br />

Sandrine de Montmorillon<br />

Directrice commerciale<br />

Groupe 3e Médias<br />

sdm@filiere-3e.fr

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