Smart Cities Luxembourg - n°18
Le 18ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
Le 18ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Mars 2024 | n˚18<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
PERTH : UNE VILLE<br />
INTELLIGENTE À LA<br />
MANIÈRE AUSTRALIENNE<br />
GREENPEACE LUXEMBOURG :<br />
UNE POLITIQUE PLUS<br />
VERTE, UN MONDE<br />
PLUS JUSTE<br />
FONDS DU LOGEMENT :<br />
« DÉVELOPPER DES<br />
ESPACES DE VIE AVEC<br />
DES LOGEMENTS DE<br />
QUALITÉ »<br />
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202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>
ÉDITO<br />
3<br />
L’accès à la contraception : entre record national et échec européen<br />
Le 14 février dernier, l’European Parliamentary Forum for<br />
sexual & reproductive rights (EPF) – un réseau d’eurodéputés<br />
– a présenté la 7 e édition de l’EPF Contraception Policy Atlas<br />
Europe, le classement de 46 pays selon l’accès à la contraception<br />
de leur population. Le <strong>Luxembourg</strong> s’est hissé à la plus<br />
haute marche du podium avec un résultat de 94,2%, aux côtés<br />
du Royaume-Uni (94,1%) et de la France (93,2%). Le pays a de<br />
la sorte réalisé une belle progression puisque, l’année dernière,<br />
il était arrivé en 4 e position avec un score de 85,2%. Mais cette<br />
amélioration n’étonne guère puisque, depuis le 1 er avril 2023, les<br />
différents instruments juridiques permettant la mise en œuvre<br />
du programme de médecine préventive et d’accès universel<br />
aux contraceptifs sur le plan national sont entrés en vigueur.<br />
Ainsi, sont disponibles totalement gratuitement et sans limite<br />
d’âge la pilule, le patch, l’anneau, la minipilule, l’injection,<br />
l’implant, le stérilet, la stérilisation et la vasectomie sur ordonnance<br />
médicale. La pilule du lendemain entre également dans<br />
ce cadre légal à la seule différence qu’il n’est pas nécessaire de<br />
disposer d’une prescription.<br />
Toutefois, l’Atlas de l’EPF met surtout en lumière le déséquilibre<br />
important qui subsiste sur le Vieux Continent. Car, sur<br />
les 46 pays, seuls 14 ont obtenus plus de 70%, dont la majorité<br />
se situe en Europe occidentale ou du Nord. Du côté oriental,<br />
l’Estonie (80,1%), la Slovénie (83,9%) et l’Albanie (79,2%) sont<br />
les uniques représentants de la catégorie verte. En regardant de<br />
plus près les critères de classification utilisés par l’EPF, qui se<br />
fondent sur l’accès aux moyens de contraception, à des conseils<br />
médicaux et à des informations en ligne, c’est ce dernier qui fait<br />
le plus défaut. Dix gouvernements ont mis en place un site dédié<br />
jugé bon ou exceptionnel. Tous les autres n’ont pas su réaliser<br />
de plateforme adaptée ou n’ont tout simplement rien développé.<br />
Et si, pour la plupart, les pays européens indemnisent<br />
les consultations de conseil, pas plus de 43% remboursent les<br />
contraceptifs.<br />
Ces lacunes vont à l’encontre de plusieurs droits fondamentaux<br />
puisque, selon l’OMS, « l’accès de tous aux méthodes de<br />
contraception de leur choix contribue à promouvoir plusieurs<br />
droits humains comme le droit à la vie et à la liberté, la liberté<br />
d’opinion, d’expression et de choix et le droit au travail et à<br />
l’éducation, tout en présentant d’autres avantages importants<br />
en matière de santé et dans d’autres domaines ». De plus, le<br />
Parlement européen a lui aussi souligné l’importance pour les<br />
États membres de garantir « l’accès universel à la santé sexuelle<br />
et génésique » notamment dans un communiqué de presse<br />
datant déjà de 2021. Les députés de la commission y ont appelé<br />
les pays de l’UE à assurer « un accès universel à une gamme de<br />
méthodes et de produits contraceptifs de haute qualité, ainsi<br />
qu’à des services de conseil familial et à des informations sur<br />
la contraception », mais pas seulement ! Ils ont ajouté à leurs<br />
exigences la mise en place d’une éducation sexuelle complète<br />
pour les enfants des écoles primaires et secondaires ainsi que<br />
d’une législation plus favorable à l’avortement afin que celui-ci<br />
puisse se dérouler dans des conditions sûres et légales, ce qui<br />
est encore loin de faire consensus sur un continent qui, dans<br />
ce domaine, porte bien son surnom... La France, en inscrivant<br />
l’IVG dans sa constitution, inspirera peut-être d’autres États.<br />
Il reste donc beaucoup à faire en Europe et le <strong>Luxembourg</strong> n’y<br />
fait pas exception car, malgré son excellent résultat, certains<br />
points doivent encore être améliorés notamment en considérant<br />
davantage la contraception masculine. Le préservatif n’est<br />
toujours pas disponible gratuitement, alors qu’il est en outre le<br />
moyen le plus répandu pour se protéger du VIH et autres IST.<br />
Par P. Paquet
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Romain Thomas<br />
Julien Menegalli<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Elodie Malherbe<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Made Creative<br />
Yves Kortum<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Unsplash / Freepik<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
GOUVERNANCE<br />
Perth : une ville intelligente à la manière australienne 8<br />
Le vivre-ensemble, une priorité à Strassen 12<br />
Une nouvelle dimension pour Frisange 16<br />
Betzdorf : une commune en pleine expansion 20<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l. : une croissance à visage humain 24<br />
GREEN BUILDING<br />
Sweco façonne l’hôpital à dimension humaine de demain 28<br />
Viessmann : fournisseur de solutions complètes 30<br />
Julien Cajot : production et application d’enrobés : quelques procédés particuliers 32<br />
ista : des solutions pour un monde plus durable 34<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Axis Communications : le rôle de la technologie pour rendre les villes plus habitables 38<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> au CES 2024 40<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.
5<br />
MOBILITÉ<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong> : l’ID.7, la berline premium des voyageurs 42<br />
Voitures électriques : les dernières nouveautés de ce début d’année 44<br />
Un vent nouveau souffle sur Indigo <strong>Luxembourg</strong> 48<br />
Les bus électriques ont le vent en poupe au <strong>Luxembourg</strong> 50<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Soler, poussée par des vents favorables 54<br />
Eurosolar Lëtzebuerg : photovoltaïque : « penser globalement, agir localement » 58<br />
Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> : une politique plus verte, un monde plus juste 60<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Fonds du Logement : « Développer des espaces de vie avec des logements de qualité » 64<br />
FAL : l’inclusion sociale au service de la cause environnementale 66<br />
Kilogram : pour que les déchets ne soient plus un poids 68<br />
Bright Canteen : enfin une offre de restauration saine en entreprise 70<br />
Chambre d’Agriculture : le futur de l’agriculture luxembourgeoise 72
CRADLE TO CRADLE CERTIFIED®<br />
Depuis plusieurs années maintenant, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir.<br />
Chaque acteur, quel que soit son marché, cherche à impacter le moins possible son environnement<br />
proche. Certains pour de bonnes raisons et avec des intentions réelles de changement, d’autres par<br />
le biais du Greenwashing pour simplement valoriser une structure qui n’est pas forcément verte et<br />
lui donner une bonne image auprès du grand public.<br />
Sources : https://upcyclea.com/cradle-to-cradle/ https://www.sempergreen.com/fr/solutions/faq-facade-vegetale/cradle-to-cradle<br />
Dans le domaine de l’imprimerie, ces labels et certifications ont un réel impact sur les productions. En effet, que ce soit les labels :<br />
FSC®, PEFC, Imprim’Vert, Carbon Neutral, etc., tous ont un impact sur la manière dont les matières premières sont utilisées, ou sur la<br />
façon la moins impactante de produire des éléments imprimés.<br />
Un label fait depuis peu parler de lui, pour sa démarche innovante, qui définit et favorise le développement de produits upcyclables,<br />
ce qui signifie que, contrairement au recyclage conventionnel, il maintient la qualité des matières premières tout au long des multiples<br />
cycles de vie du produit et de ses composants.<br />
Il s’agit du label Cradle to Cradle Certified®, ou C2C Certified®, ou « berceau à berceau ». Le principe Cradle to Cradle<br />
Certified® repose sur deux cycles : l’un biologique, l’autre technique. Le cycle biologique représente le cycle infini des produits de<br />
consommation ; le cycle technique comprend les produits de service. Chaque cycle de produit s’intègre dans un cycle perpétuel : parfois,<br />
un produit est réutilisé et garde, ou augmente, ainsi sa valeur.<br />
1<br />
NIVEAUX DE RÉUSSITE CROISSANTS<br />
La certification est attribuée sur la base de quatre niveaux de réussite ascendants :<br />
Bronze, Argent, Or et Platine, en fonction des performances du produit dans chaque<br />
catégorie. Le niveau de réussite de la catégorie la plus basse du produit détermine son<br />
niveau de certification global afin d’encourager l’évolution et l’innovation continue.<br />
PLANTES<br />
NUTRIMENTS<br />
BIOLOGIQUE<br />
PRODUCTION<br />
LE CYCLE<br />
BIOLOGIQUE<br />
DÉGRADATION<br />
BIOLOGIQUE<br />
PRODUCTION<br />
PRODUIT<br />
UTILISATION<br />
NIVEAUX DE CERTIFICATION<br />
BRONZE SILVER GOLD PLATINUM<br />
2ÉVALUATION INDÉPENDANTE<br />
Les entreprises travaillent avec un organisme d’évaluation indépendant pour<br />
évaluer et vérifier les performances d’un produit dans chacune des catégories<br />
de performances Cradle to Cradle Certified®. Les produits bénéficiant d’une<br />
certification active sont répertoriés dans un registre des produits certifiés<br />
Cradle to Cradle Certified®,, accessible au public, sur le site du certificateur.<br />
3RE-CERTIFICATION TRIENNALE<br />
Dans la version 4.0, une re-certification est requise tous les trois ans et les entreprises<br />
doivent démontrer une amélioration mesurable pour se recertifier. Cela ouvre la voie<br />
à des améliorations et à l’innovation mesurables, encourageant et récompensant<br />
l’amélioration continue vers des impacts positifs au fil du temps.<br />
La norme de produit Cradle to Cradle Certified® fournit le cadre permettant<br />
d’évaluer la sécurité, la circularité et la responsabilité des matériaux et des produits<br />
dans cinq catégories de performances en matière de développement durable :<br />
DÉMONTAGE,<br />
NUTRIMENTS TECHNIQUES<br />
LE CYCLE<br />
TECHNIQUE<br />
PRODUIT<br />
SANTÉ<br />
MATÉRIELLE<br />
CIRCULARITÉ<br />
DU PROJET<br />
ÉQUITÉ<br />
SOCIALE<br />
RETOUR<br />
UTILISATION<br />
AIR PUR ET PROTECTION<br />
DU CLIMAT<br />
GESTION DE L’EAU<br />
ET DES SOLS<br />
IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />
T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE
Le genre prend une place centrale dans la présidence<br />
luxembourgeoise d’IDEA International<br />
La présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Institut International pour<br />
la démocratie et l’assistance électorale (IDEA International) pour 2024 met<br />
en lumière l’importance cruciale du lien entre le genre et la démocratie<br />
à l’échelle mondiale. Dans un article, l’Institut explore l’engagement<br />
déterminé du <strong>Luxembourg</strong> à promouvoir l’égalité des genres dans le<br />
domaine de la démocratie et met en avant l’importance de favoriser des<br />
processus démocratiques inclusifs en matière de genre. La présidence<br />
luxembourgeoise accorde la priorité à l’égalité des genres et, à travers<br />
des activités impliquant son réseau diplomatique, vise à catalyser un<br />
changement positif.<br />
Source : SIP<br />
De nouveaux outils pour renforcer la sécurité économique de l’UE<br />
La Commission a présenté plusieurs propositions visant à renforcer la<br />
sécurité économique de l’UE. La première mesure consiste à améliorer<br />
le filtrage des investissements étrangers en Europe afin d’empêcher les<br />
investissements susceptibles de présenter un risque pour la sécurité de<br />
l’Union. La seconde est l’adoption d’une approche plus coordonnée de l’UE<br />
à l’égard des exportations de biens à double usage afin de s’assurer qu’ils<br />
ne tombent pas entre de mauvaises mains. La dernière n’est autre que la<br />
compréhension des risques potentiels associés à certains investissements<br />
européens à l’étranger. Il s’agit par exemple de comprendre comment les<br />
technologies de pointe peuvent être utilisées pour renforcer les capacités<br />
militaires d’acteurs susceptibles de les utiliser contre l’UE.<br />
Source : Commission européenne<br />
Pour une régénération urbaine durable<br />
Le LIST a annoncé son rôle de coordinateur du programme de recherche de<br />
quatre ans financé par Horizon Europe, REGENeration of neighbourhoods<br />
towards a low-carbon, inclusive, and affordable built environment<br />
(Régénération des quartiers vers un environnement bâti à faible<br />
émission de carbone, inclusif et abordable). Celui-ci vise à transformer le<br />
développement urbain en faveur de la durabilité environnementale, de la<br />
revitalisation économique et de l’inclusion sociale. Beckerich servira de<br />
banc d’essai pour le projet. REGEN mettra en œuvre ses solutions dans<br />
quatre sites de démonstration, en surveillant l’énergie, la mobilité et la<br />
circularité des bâtiments, des rues et des quartiers. Le projet transposera<br />
ses conclusions à l’échelle de la ville, en proposant des orientations<br />
politiques clés et en contribuant à une transition plus large vers un<br />
développement urbain durable.<br />
Source : LIST<br />
© LIST
8<br />
AUSTRALIE<br />
PERTH, UNE VILLE INTELLIGENTE<br />
À LA MANIÈRE AUSTRALIENNE<br />
GOUVERNANCE<br />
Située au sud-ouest de l’Australie, en<br />
bordure de l’océan Indien, sur les rives<br />
du fleuve Swan, Perth est la capitale de<br />
l’État d’Australie-Occidentale. Avec un<br />
peu plus de deux millions d’habitants,<br />
la ville où il fait bon vivre jouit d’un<br />
climat tempéré propice à la détente.<br />
Ville historiquement cosmopolite où<br />
se côtoient plusieurs ethnies venues<br />
de toute l’Océanie et d’ailleurs, Perth<br />
cultive l’art de vivre à l’australienne.<br />
Mais, malgré ce tableau idyllique, la<br />
ville est confrontée à des problèmes<br />
de pollution, de mobilité et d’énergie.<br />
Pour les résoudre, Perth a mis<br />
en place depuis quelques années un<br />
programme intelligent pour l’avenir<br />
afin de mieux gérer les ressources,<br />
d’améliorer la durabilité, de renforcer<br />
la connectivité et d’offrir des services<br />
publics plus efficaces.<br />
Le conseil de la ville de Perth travaille<br />
depuis 2016 au développement d’idées<br />
et de projets concernant une transition<br />
vers une ville intelligente et résiliente.<br />
La stratégie voulue consiste à intégrer<br />
les données et les technologies numériques<br />
dans une approche de durabilité,<br />
de bien-être des citoyens et de<br />
développement économique.<br />
Une stratégie de ville connectée<br />
L’investissement intelligent s’effectue<br />
à travers les trois piliers clés que sont<br />
l’énergie, la mobilité et le numérique,<br />
et vise à créer de la valeur ajoutée grâce<br />
à leur intégration dans une feuille de<br />
route unique. Poussée par un City Deal<br />
de plus de 500 millions de dollars australiens,<br />
la région s’est engagée à augmenter<br />
la productivité des entreprises,<br />
à accélérer la décarbonisation et à créer<br />
des emplois durables.<br />
La région de Perth dispose déjà de<br />
nombreux équipements connectés tels<br />
que les feux de circulation, l’irrigation<br />
assistée, la vidéosurveillance, la signalisation<br />
numérique, la surveillance<br />
de la qualité de l’air, l’éclairage et les<br />
places de stationnement. Les données<br />
des capteurs de chacun de ces systèmes<br />
sont utilisées pour aider à gérer la ville.<br />
Perth entend renforcer dans le futur<br />
les réseaux fixes et mobiles en fibre<br />
optique qui s’étendent actuellement<br />
sur 19,5 km. Elle compte également<br />
poursuivre les investissements dans les<br />
technologies digitales pour renforcer<br />
la plateforme Open Data et les technologies<br />
de l’Internet des objets (IoT).<br />
Ces avancées trouvent des applications<br />
dans des domaines tels que la santé et<br />
les services sociaux, l’objectif étant de<br />
rendre les services de l’État plus efficaces,<br />
plus économes et plus proches<br />
des préoccupations du citoyen.<br />
Des projets concrets<br />
Les premières étapes du déploiement<br />
du nouveau programme d’innovation<br />
de la ville intelligente Perth ont déjà<br />
commencé. Grâce à une subvention
9<br />
Les données partagées permettent ainsi<br />
de croiser les informations et de stimuler,<br />
entre autres, le développement économique<br />
et l’innovation dans le secteur<br />
en pleine croissance des startups et<br />
de la technologie. La ville de Perth<br />
entend in fine engager toute la communauté<br />
dans ce processus et étendre<br />
l’expérience par un volet d’inclusion<br />
citoyenne en cours d’avancement.<br />
Les participants au « Citizen Science<br />
Project » seront encouragés à innover<br />
et à collaborer les uns avec les autres,<br />
dans le but de montrer comment les<br />
données partagées peuvent améliorer<br />
la prise de décision urbaine.<br />
du gouvernement australien, quatre<br />
projets innovants ont vu le jour : <strong>Smart</strong><br />
Irrigation, <strong>Smart</strong> Sustainability, Data<br />
Hub et <strong>Smart</strong> Precinct.<br />
Le projet <strong>Smart</strong> Irrigation consiste à<br />
remplacer les systèmes d’irrigation<br />
traditionnels par des contrôleurs intelligents<br />
intégrés aux systèmes de gestion<br />
de l’eau de la ville de Perth. Les<br />
nouveaux capteurs utilisent les prévisions<br />
météorologiques et les relevés<br />
d’humidité du sol pour ajuster automatiquement<br />
l’arrosage. Ainsi, la ville<br />
économise considérablement sur sa<br />
consommation d’eau, surtout que le<br />
climat devient de plus en plus chaud<br />
et sec. D’ailleurs, elle envisage d’investir<br />
dans des stations de désalinisation<br />
d’eau de mer alimentées par des énergies<br />
propres.<br />
<strong>Smart</strong> Sustainability a pour but d’améliorer<br />
la surveillance environnementale<br />
grâce au déploiement d’une série de<br />
capteurs de qualité de l’eau et de l’air<br />
dans le grand Perth. D’ailleurs, des<br />
efforts considérables sont déployés<br />
pour encourager la mobilité propre et<br />
ainsi réduire les rejets de gaz carbonique<br />
dans la ville. L’électrification<br />
des transports en commun a déjà<br />
commencé et la ville investit dans des<br />
centres de recharge électrique.<br />
La stratégie consiste<br />
à intégrer les données et les<br />
technologies numériques dans une<br />
approche de durabilité, de bien-être<br />
des citoyens et de développement<br />
économique<br />
Le troisième projet, connu sous le<br />
nom de Data Hub, consiste en la création<br />
d’un portail de données ouvertes<br />
« Open Data » qui fournit en temps réel<br />
des informations utiles aussi bien aux<br />
résidents qu’aux entreprises de la ville.<br />
Le quatrième projet, <strong>Smart</strong> Precinct,<br />
certes controversé, utilise des capteurs<br />
et des analyses basés sur l’utilisation<br />
de la vidéosurveillance pour mesurer<br />
l’activité des véhicules et des piétons.<br />
Le projet a vu le jour en 1991. Le dispositif<br />
a été renforcé grâce aux récentes<br />
avancées technologiques. Aujourd’hui,<br />
la ville de Perth compte pas moins de<br />
700 caméras de surveillance tournant<br />
jour et nuit toute la semaine. Selon les<br />
autorités, ces données fournissent des<br />
informations précieuses aux décideurs,<br />
aux entreprises et aux résidents. Elles<br />
améliorent l’efficacité des mesures de<br />
sûreté et de sécurité existantes.<br />
Investir dans les énergies<br />
renouvelables<br />
Comme de nombreuses autres régions<br />
du monde, Perth s’intéresse de plus<br />
en plus aux énergies renouvelables<br />
pour diverses raisons, notamment la<br />
réduction des émissions de gaz à effet<br />
de serre, la sécurité énergétique et<br />
la transition vers une économie plus<br />
durable. La ville jouit d’un ensoleillement<br />
important. L’énergie solaire photovoltaïque<br />
est largement utilisée pour<br />
générer de l’électricité. De nombreux<br />
foyers, entreprises et installations gouvernementales<br />
ont installé des panneaux<br />
solaires sur leurs toits. 14% de<br />
l’énergie électrique consommée provient<br />
du photovoltaïque.<br />
En outre, certains projets à Perth<br />
explorent des micro-réseaux où des<br />
communautés et des quartiers peuvent<br />
générer, stocker et partager leur propre<br />
énergie renouvelable. Le stockage<br />
d’énergie dans des batteries devient
10<br />
GOUVERNANCE<br />
également de plus en plus important<br />
pour maximiser l’utilisation de l’énergie<br />
solaire. D’ailleurs, les politiques<br />
incitatives, tant au niveau régional que<br />
fédéral, jouent un rôle important dans<br />
la promotion des énergies vertes. Cela<br />
peut inclure des incitations financières,<br />
des objectifs d’énergies renouvelables et<br />
des réglementations favorables. Enfin,<br />
Perth abrite également des centres de<br />
recherche et des initiatives visant à améliorer<br />
les technologies liées aux énergies<br />
renouvelables, ce qui contribue à l’innovation<br />
et à l’adoption de solutions<br />
plus durables. C’est le cas de la startup<br />
Carnegie Clean Energy qui a su utiliser<br />
la force des vagues pour produire<br />
de l’électricité propre. Avec la mise en<br />
place de la première centrale houlomotrice<br />
du monde au large de Perth, les<br />
perspectives de développement sont<br />
énormes. Cette électricité pourrait à<br />
terme alimenter des villes entières en<br />
électricité grâce au mouvement perpétuel<br />
des vagues.<br />
Le revers de la médaille<br />
Perth, comme toutes les villes modernes,<br />
se dote de son attribut de <strong>Smart</strong> City.<br />
Mais des inquiétudes apparaissent et<br />
des voix s’élèvent pour exprimer des<br />
doutes sur la sûreté des données personnelles,<br />
plus précisément sur le système<br />
de vidéosurveillance et le respect<br />
des libertés. La vidéosurveillance peut<br />
être perçue comme une intrusion dans<br />
la vie privée, particulièrement si les<br />
caméras sont omniprésentes dans les<br />
lieux publics. Le recours à cette pratique<br />
peut favoriser un environnement de<br />
surveillance de masse, où les mouvements<br />
et les activités des résidents sont<br />
constamment enregistrés, suscitant des<br />
inquiétudes quant à une société de surveillance<br />
intrusive. Les citoyens peuvent<br />
critiquer, à juste titre, le manque de<br />
transparence dans la gestion, la collecte,<br />
le stockage et l’utilisation de ces<br />
informations. De plus, le risque de piratage<br />
de ces données n’est pas exclu, ce<br />
qui laisse présager la divulgation non<br />
autorisée d’informations personnelles.<br />
Et que dire de la possibilité d’abus du<br />
pouvoir, notamment en temps de crise ?<br />
Certaines critiques remettent en cause<br />
l’efficacité réelle de la vidéosurveillance<br />
dans la prévention du crime, en arguant<br />
que des approches plus holistiques et<br />
communautaires pourraient être plus<br />
efficaces. Nul doute que les autorités de<br />
Perth sont conscientes du problème que<br />
soulèvent la vidéosurveillance de masse<br />
et le dilemme entre sécurité publique et<br />
respect des droits individuels. D’ailleurs,<br />
les débats sur la vidéosurveillance font<br />
souvent partie d’une problématique<br />
plus large sur la technologie, la sécurité<br />
et les droits civiques dans nos sociétés<br />
contemporaines.<br />
500<br />
millions de dollars australiens<br />
d’investissement<br />
19,5 km<br />
de fibre optique<br />
Par R. Hatira
Capture, protect<br />
and exploit your ideas<br />
Advice on patents, trade marks,<br />
designs, domain names and more.<br />
A network of offices spanning Europe,<br />
North America and Asia.
12<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
LE VIVRE-ENSEMBLE,<br />
UNE PRIORITÉ<br />
À STRASSEN<br />
Nico Pundel<br />
Administration communale de Strassen<br />
Située aux portes de la capitale, Strassen est idéalement placée et fait de la diversité culturelle une force. Nico Pundel,<br />
bourgmestre, revient notamment sur les principales initiatives mises en place dans la commune pour intégrer et accueillir<br />
les nouveaux citoyens originaires des quatre coins du monde.
GOUVERNANCE<br />
13<br />
Pouvez-vous présenter brièvement la<br />
commune de Strassen ?<br />
Géographiquement bien située au<br />
centre du pays, Strassen compte<br />
aujourd’hui près de 10.600 habitants.<br />
Parmi eux, 61% sont des résidents<br />
étrangers. Nous comptons 111 nationalités<br />
différentes. Notre commune s’est<br />
fortement développée ces dernières<br />
décennies, si bien qu’elle se classe en<br />
12 e position parmi les plus peuplées<br />
alors qu’elle est l’une des plus petites<br />
du <strong>Luxembourg</strong> en superficie. La diversité<br />
de notre commune est une force.<br />
Il fait bon vivre à Strassen et nous<br />
œuvrons au quotidien pour faciliter<br />
l’intégration des nouveaux résidents<br />
sur notre territoire.<br />
Qu’avez-vous mis en place pour favoriser<br />
le vivre-ensemble ?<br />
Nous étions l’une des premières communes<br />
à proposer un service entièrement<br />
dédié à l’intégration grâce au<br />
travail remarquable de notre collaboratrice<br />
en charge de ce projet : Luiza<br />
Noculak. Cela fait quinze ans que nous<br />
avons mis en place le service de l’intégration<br />
et de l’égalité des chances dans<br />
le but d’aider les nouveaux arrivants et<br />
les non-<strong>Luxembourg</strong>eois à participer à la<br />
vie de la commune. Nous allons au plus<br />
proche de leurs préoccupations pour<br />
organiser des événements ou des activités<br />
favorisant leur intégration.<br />
Parmi ces initiatives, citons le Café<br />
de Babel qui existe depuis plus d’une<br />
décennie. Malgré le temps qui passe,<br />
le nombre de participants n’a jamais<br />
diminué. Nous avons dû nous adapter<br />
aux demandes en renouvelant les<br />
langues qui y sont proposées afin de<br />
garantir ce succès.<br />
Strassen a aussi été précurseur dans<br />
l’introduction de l’application Hoplr au<br />
Grand-Duché. Ce réseau social fermé et<br />
limité aux habitants d’une même commune<br />
a pour objectif de renforcer les<br />
liens dans la « vraie vie », contrairement<br />
à la plupart des réseaux sociaux. Nous<br />
avons instauré l’application en collaboration<br />
avec la Commission de l’intégration<br />
pour échanger des informations<br />
locales, proposer des services sans<br />
démarche commerciale ou encore permettre<br />
à nos citoyens de se rencontrer<br />
plus facilement. Tout y est centré sur<br />
la vie locale ! Si l’un de nos concitoyens<br />
a besoin d’un outil, d’une aide pour<br />
réparer un objet, d’un baby-sitter ou<br />
remarque des agissements suspects<br />
dans la rue, il peut en faire part sur<br />
Hoplr. L’inscription est totalement<br />
gratuite. Nous prenons en charge<br />
l’entièreté des coûts dans le cadre de<br />
notre politique de renforcement du<br />
tissu social. De notre côté, nous ne<br />
souhaitons pas y laisser de messages<br />
politiques, mais avertissons tout de<br />
même nos citoyens lorsque des événements<br />
ou des manifestations ont lieu.<br />
Aujourd’hui, 46% des ménages sont<br />
inscrits sur l’application et ce chiffre ne<br />
cesse de croître de jour en jour.<br />
Nous allons au plus proche<br />
des préoccupations des nouveaux<br />
arrivants pour organiser des<br />
événements ou des activités<br />
favorisant leur intégration<br />
Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle<br />
loi relative au vivre-ensemble interculturel<br />
au 1 er janvier de cette année,<br />
nous avons décidé de renommer notre<br />
service « de l’intégration et de l’égalité<br />
des chances » en « service du vivreensemble<br />
interculturel ». Cela implique<br />
quelques changements de paradigme<br />
et des nouveautés, dont une qui peut<br />
impacter la commune de façon directe :<br />
il est désormais possible, pour une personne<br />
qui travaille sur le territoire de<br />
Strassen, qu’elle soit luxembourgeoise<br />
ou non, de prendre part aux initiatives<br />
en devenant membre de la commission<br />
consultative du vivre-ensemble<br />
interculturel.<br />
Enfin, toutes nos réunions publiques<br />
sont traduites simultanément en<br />
anglais et en français. Nos citoyens<br />
étrangers qui ne sont pas à l’aise avec<br />
le luxembourgeois ont ainsi la possibilité<br />
de mieux suivre la politique locale<br />
et cela se ressent de façon concrète. Les<br />
habitants s’intéressent davantage à la<br />
vie communale et apportent leur contribution<br />
aux différents workshops, ce qui<br />
renforce la participation citoyenne.<br />
Les nouveaux arrivants sont-ils motivés<br />
à l’idée de s’investir dans la vie<br />
culturelle à Strassen ?<br />
Oui, ils sont intéressés, mais cela<br />
nécessite un vrai travail à tous les<br />
niveaux pour maintenir cet intérêt et<br />
inciter les nouveaux citoyens à participer<br />
à la vie de la commune. Bon<br />
nombre d’entre eux recherchent le<br />
contact, notamment avec d’autres qui<br />
parlent la même langue. Nous avons<br />
aussi remarqué que l’intégration passe<br />
par les enfants. Nous soutenons les<br />
jeunes parents d’origine étrangère du<br />
début de la grossesse jusqu’au premier<br />
anniversaire de l’enfant. En effet, ces<br />
jeunes couples sont souvent éloignés<br />
de leur famille et ont, de fait, besoin<br />
d’informations et de conseils sur la<br />
parentalité. À ce sujet, nous avons également<br />
lancé un service lié à la maison<br />
relais baptisé LOFT. Celui-ci est consacré<br />
aux familles désireuses de converser<br />
avec les éducateurs, d’obtenir des<br />
renseignements concernant la famille<br />
ou, tout simplement, de se rencontrer<br />
entre jeunes parents. Le LOFT offre des<br />
activités régulières et gratuites adaptées<br />
aux intérêts des (futures) familles.<br />
Dans le même registre, nous avons créé<br />
KufiKa (Kultur fir Kanner), une initiative<br />
gratuite de la commune visant à<br />
faire découvrir aux enfants les diverses<br />
formes d’expressions culturelles et à<br />
favoriser le vivre ensemble, la cohésion<br />
sociale et le bien-être partagé. Ce projet<br />
unique à Strassen et réalisé quatre à<br />
cinq fois par an favorise les rencontres<br />
entre les artistes et les citoyens dans le<br />
but de promouvoir et de faire connaître<br />
les arts comme la musique, le chant, la<br />
danse, le théâtre, la magie, etc. KufiKa<br />
est aussi une plateforme de dialogue<br />
entre les familles ayant des enfants<br />
entre trois et douze ans qui promeut<br />
les rencontres, les échanges et les interactions<br />
dans un cadre convivial et en<br />
dehors de l’école.<br />
Nos clubs sportifs et associations<br />
locales représentent aussi un bon<br />
vecteur d’intégration. Le football, le<br />
volleyball, la gymnastique ou encore<br />
la musique sont autant de disciplines<br />
qui comptent de nombreux étrangers<br />
parmi leurs licenciés. De plus, la maison<br />
ukrainienne que nous avons ouverte il<br />
y a deux ans est toujours fréquentée et<br />
très active, mais sera transformée en
14<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
maison interculturelle pour s’ouvrir à<br />
toute la population. Elle conservera son<br />
rôle solidaire et humanitaire, mais se<br />
complètera par d’autres activités pour<br />
les associations qui composent notre<br />
commune.<br />
Pour faire face à la pénurie de bénévoles,<br />
vous avez décidé de lancer une<br />
plateforme locale…<br />
Nous n’échappons pas au manque<br />
de bénévoles auquel sont confrontées<br />
beaucoup d’autres communes.<br />
Nous réalisons actuellement un projet<br />
qui prend la forme d’une plateforme<br />
de bénévolat locale. D’un côté, les<br />
clubs et associations s’inscrivent pour<br />
répertorier leurs besoins (tenir une<br />
buvette, laver des tricots, aider pour<br />
la fête de l’école, etc.). De l’autre, les<br />
citoyens intéressés peuvent consulter<br />
les annonces et soutenir régulièrement<br />
ou ponctuellement les acteurs<br />
du vivre-ensemble dans notre village.<br />
Cette plateforme, une première au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, sera créée cette année et<br />
sera disponible sur notre site internet.<br />
Et pour les seniors ?<br />
Les personnes âgées de Strassen ne<br />
sont pas oubliées et sont invitées à participer<br />
à la vie locale. Toutes les deux<br />
semaines, nous convions nos citoyens<br />
de plus de 60 ans au Mëttesdësch au<br />
centre culturel Paul Barblé. Là, de<br />
nouveau, énormément de nationalités<br />
se côtoient !<br />
Notre club senior Aktiv Plus est également<br />
très dynamique. Il propose<br />
régulièrement de nombreuses activités<br />
sportives et culturelles telles que la<br />
marche, des voyages, des sorties au<br />
cinéma, théâtre, exposition, etc.<br />
111<br />
nationalités différentes<br />
Enfin, nous développerons un Centre<br />
intégré pour personnes âgées (CIPA).<br />
Celui-ci sera établi à côté de l’actuel<br />
Centre Résidentiel et d’Accueil pour<br />
Personnes Âgées et accueillera les<br />
seniors qui ont besoin d’une structure<br />
de soins plus poussés pour leur permettre<br />
de rester dans notre commune.<br />
Cette infrastructure modulaire qui<br />
comptera environ 60 lits est en cours de<br />
planification avec un bureau d’architectes.<br />
Nous espérons finaliser le projet<br />
durant cette mandature.<br />
Un dernier mot sur la 12 e Biennale<br />
d’Art Contemporain ?<br />
Créé en 2001, cet événement fait partie<br />
des manifestations phares de notre commune,<br />
tout comme le Stroossefestival.<br />
La Biennale d’art contemporain est<br />
devenue un événement incontournable<br />
de la scène artistique locale et de la<br />
Grande Région. Cette année, pour la<br />
première fois, la Biennale est placée<br />
sous un thème spécifique, à savoir celui<br />
de la durabilité. Un jury d’experts et de<br />
spécialistes sélectionnent actuellement<br />
les œuvres d’artistes de renommée du<br />
<strong>Luxembourg</strong> et de la Grande Région.<br />
Celles-ci seront à découvrir du 10 au 26<br />
mai prochains au centre culturel Paul<br />
Barblé.<br />
BIENNALE D’ART<br />
CONTEMPORAIN<br />
Commune de Strassen<br />
Administration communale de<br />
Strassen<br />
1, Place Grande-Duchesse Charlotte<br />
L-8001 Strassen<br />
www.strassen.lu
15
16<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
UNE NOUVELLE DIMENSION<br />
POUR FRISANGE<br />
Administration communale de Frisange<br />
Élu pour une seconde fois en tant<br />
que bourgmestre de la commune de<br />
Frisange, Roger Beissel mise sur la<br />
continuité en suivant un développement<br />
stratégique et réfléchi des<br />
infrastructures. Il présente les projets<br />
en cours et revient sur les petits détails<br />
qui permettent d’offrir de meilleurs<br />
services à ses citoyens.<br />
La situation géographique de Frisange<br />
est attractive et implique une croissance<br />
régulière de sa population. Comment<br />
répondez-vous à ces enjeux de développement,<br />
notamment au niveau des<br />
systèmes scolaire et périscolaire ?<br />
La population croît d’année en année<br />
à Frisange. En ce sens, nous avons<br />
fait appel à un bureau d’études qui a<br />
d’abord réalisé un état des lieux avant<br />
de planifier l’évolution de la commune<br />
jusqu’en 2040. Nous avons néanmoins<br />
privilégié l’horizon 2035, car il aurait été<br />
trop difficile de calculer l’ensemble de<br />
nos besoins à plus long terme et parce<br />
que les bâtiments à prévoir auraient été<br />
tout simplement gigantesques ! Pour<br />
améliorer nos systèmes scolaire et périscolaire,<br />
nous avons également sondé les<br />
principaux concernés. En collaboration<br />
avec le cabinet d’architectes witry &<br />
witry, qui a remporté le concours, nous<br />
avons invité la commission scolaire et<br />
le responsable de la maison relais et<br />
créé des groupes de travail avec un instituteur<br />
de chaque cycle afin de discuter<br />
de leurs besoins et de leurs attentes<br />
pour intégrer leurs doléances dans les<br />
futurs bâtiments. La collecte de ces<br />
données nous a permis de planifier des<br />
projets optimisés qui répondent réellement<br />
aux desiderata du personnel<br />
enseignant et périscolaire.<br />
Suivant ces prédictions, nous avons<br />
voté le projet d’agrandissement de<br />
l’école en février de l’année dernière,<br />
car l’établissement actuel – érigé il y a<br />
30 ans – rencontre désormais ses limites<br />
en matière de capacité et de réponse<br />
aux exigences de l’éducation moderne.<br />
L’extension permettra l’ajout de 9 salles<br />
de classe qui pourront ainsi accueillir<br />
environ 180 écoliers du C2-C4, d’une<br />
salle pour les enfants à besoins spécifiques,<br />
d’une pour l’accueil et enfin de<br />
3 autres pour l’appui. À terme, l’école<br />
pourra recevoir 450 enfants. Un parking<br />
souterrain de 49 places sera aussi<br />
construit pour le personnel. Les travaux<br />
démarreront en septembre et l’école<br />
devrait accueillir ses premiers élèves à<br />
la rentrée de septembre 2027.<br />
De plus, nous bâtirons une maison<br />
relais d’une capacité de 345 places.<br />
Celle-ci se composera de salles à manger,<br />
de locaux dédiés aux activités<br />
culturelles et scientifiques ainsi que<br />
d’une cuisine pédagogique. Certains<br />
de ces espaces fonctionnels pourront<br />
également être utilisés par l’école pour<br />
les activités de bricolage, de science,<br />
de musique, de théâtre ou de lecture<br />
avec la bibliothèque. Avec une cuisine<br />
produisant 700 menus par jour, notre<br />
maison relais aura la capacité de ravitailler<br />
la future crèche et notre service<br />
de repas sur roues.<br />
Des projets temporaires sont-ils à<br />
l’étude pour combler les manques ?<br />
Nouvelle école<br />
Aux abords de la nouvelle maison<br />
communale, située juste à côté de<br />
l’école, nous construirons un bâtiment
GOUVERNANCE<br />
17<br />
Roger Beissel<br />
modulaire qui intégrera deux classes<br />
en plus pour les enfants. Jusqu’alors,<br />
chaque cycle comptait deux classes,<br />
mais la croissance de la population en<br />
nécessitera trois par cycle d’ici deux ou<br />
trois ans. L’étage de cette bâtisse fera<br />
office de maison relais. Il accueillera<br />
une quarantaine d’enfants sur le temps<br />
de midi. Ces divers projets visent à<br />
soulager nos services en attendant que<br />
les bâtiments scolaires et périscolaires<br />
soient terminés.<br />
Avec notre nouvelle mairie,<br />
nous avons davantage de place<br />
et de moyens pour que Frisange<br />
entre dans une nouvelle dimension<br />
En attendant la finalisation de ces différents<br />
chantiers, nous avons réussi à<br />
acquérir une petite salle afin d’accueillir<br />
une douzaine d’enfants en maison<br />
relais pour l’année scolaire 2023-2024.<br />
Un autre bâtiment modulaire sera<br />
construit pour permettre l’accueil de<br />
50 enfants supplémentaires dès la prochaine<br />
rentrée à Aspelt. Nous allons<br />
très prochainement organiser une réunion<br />
avec les parties compétentes afin<br />
qu’il soit conforme à la loi sur l’accessibilité<br />
des bâtiments. Cette structure<br />
modulaire dédiée au précoce pourrait<br />
néanmoins obtenir des dérogations et<br />
ne pas se conformer totalement à la loi<br />
car elle accueille des enfants en bas âge<br />
et qu’elle est provisoire.<br />
Et concernant vos autres bâtiments<br />
publics ?<br />
Notre commune a toujours considéré<br />
l’accessibilité de ses bâtiments publics<br />
aux personnes à mobilité réduite.<br />
L’ensemble de nos infrastructures est<br />
conforme à la loi car nous l’avions anticipée.<br />
Nul besoin donc de réaliser des<br />
travaux supplémentaires. La nouvelle<br />
mairie, dernier grand projet réalisé,<br />
répond à tous ces besoins et dépasse<br />
même le cadre légal. Nos sanitaires pour<br />
les personnes à mobilité réduite sont<br />
prévus pour les gauchers et les droitiers<br />
et un ascenseur peut accueillir les visiteurs<br />
dans le parking situé sous le bâtiment.<br />
Enfin, les écriteaux placés à côté<br />
des portes de chaque bureau sont traduits<br />
en braille. Ces petits détails nous<br />
ont été conseillés par les architectes et<br />
les ingénieurs. Nous sommes ouverts à<br />
toutes les solutions qui répondent aux<br />
besoins de nos citoyens.<br />
Qu’avez-vous mis en place en matière<br />
de digitalisation ?<br />
Nous avons créé un service urbanistique<br />
plus performant et plus complet.<br />
Pour améliorer la circulation<br />
des informations, nous nous sommes<br />
procurés un programme informatique<br />
qui traite les demandes d’autorisation<br />
de bâtir. Plutôt que de passer par
18<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
Caserne des pompiers<br />
d’innombrables documents, nous<br />
pouvons directement consulter un<br />
dossier en ligne. Il est ainsi possible<br />
d’assurer un suivi plus précis à ce<br />
sujet. Si un citoyen me demande l’état<br />
de sa demande, je n’ai qu’à naviguer<br />
quelques secondes sur l’application de<br />
mon smartphone afin de le renseigner.<br />
Ce programme a été installé à la fin du<br />
mois de décembre 2023 et sera véritablement<br />
opérationnel en juin de cette<br />
année. Le logiciel permettra également<br />
de faciliter les contrôles au niveau des<br />
entreprises qui utilisent une boîte aux<br />
lettres d’habitation pour créer une<br />
adresse postale au <strong>Luxembourg</strong> et dont<br />
l’autorisation n’est pas délivrée.<br />
L’autre aspect relatif à la digitalisation<br />
concerne la communication. Après<br />
plusieurs séances du conseil communal,<br />
nous nous sommes rendu compte<br />
qu’il était nécessaire de créer un poste<br />
entièrement dédié à la communication,<br />
notamment externe. Outre la promotion<br />
de nos événements ou de nos<br />
manifestations, ses missions seront de<br />
mieux communiquer l’état d’avancement<br />
de nos projets et de nos chantiers à<br />
la population. Les travaux au niveau de<br />
notre école en sont le parfait exemple,<br />
car nous avons le devoir d’informer les<br />
enfants et leurs parents sur la situation.<br />
Le chantier débutera prochainement et<br />
nous devons trouver les bons chemins<br />
pour les écoliers afin qu’ils puissent se<br />
rendre dans le bâtiment en toute sécurité.<br />
Cette nouvelle personne prendra<br />
ses fonctions au printemps.<br />
La création d’une caserne de pompiers<br />
est aussi dans les petits papiers…<br />
Le ministère des Finances est propriétaire<br />
d’un terrain et d’une ferme à<br />
Frisange, situés dans la rue de Mondorf.<br />
Nous souhaitons effectivement y installer<br />
une caserne de pompiers. L’étude<br />
de faisabilité a été effectuée. Celle-ci<br />
nous autorise à établir un centre d’incendie<br />
et de secours (CIS) de catégorie<br />
2 pour remplacer les deux centres qui<br />
se trouvent actuellement à Frisange et<br />
Aspelt. Il ne nous reste plus qu’à trouver<br />
un terrain d’entente avec le ministère.<br />
Et en matière de Pacte Climat et de<br />
Pacte Nature ?<br />
Nous réalisons de nombreux projets<br />
en lien avec ces deux pactes depuis<br />
plusieurs années. Des fontaines à eau<br />
ont été introduites dans nos locaux<br />
afin d’éviter l’usage du plastique. Nous<br />
avons aussi distribué une gourde et une<br />
boîte à tartines réutilisables à chaque<br />
enfant. De plus, nos associations et<br />
clubs sportifs ont leur propre vaisselle<br />
depuis plus de 20 ans lorsqu’ils organisent<br />
des fêtes populaires. Nous étions<br />
en avance sur la loi !<br />
Malheureusement, nous n’avons<br />
jamais normalisé ces données pour<br />
les communiquer. C’est pourquoi<br />
nous renforcerons notre service technique<br />
au niveau administratif afin que<br />
notre commune franchisse une étape<br />
supplémentaire. Cette personne pourra<br />
aussi faire avancer certaines initiatives<br />
qui traînent en raison de la lourdeur<br />
administrative. Nous avons par<br />
exemple réalisé une étude pour installer<br />
des panneaux photovoltaïques sur<br />
tous nos bâtiments publics mais le dossier<br />
fait du surplace. Avec notre nouvelle<br />
mairie, nous avons davantage de<br />
place et de moyens pour que Frisange<br />
entre dans une nouvelle dimension.<br />
Administration communale<br />
de Frisange<br />
10, Munnerëferstrooss<br />
L-5750 Frisange<br />
www.frisange.lu
LUXEMBOURG<br />
20<br />
GOUVERNANCE<br />
BETZDORF,<br />
UNE COMMUNE<br />
EN PLEINE EXPANSION<br />
Marc Ries<br />
Administration communale de Betzorf<br />
Composée de plusieurs localités, Betzdorf, Roodt-sur-Syre, Olingen, Mensdorf et Berg, la commune de Betzdorf dispose de<br />
nombreux atouts et s’est agrandie depuis plusieurs années. L’ancien premier échevin Marc Ries, élu bourgmestre lors des<br />
dernières élections, présente sa vision et ses objectifs pour développer Betzdorf.
GOUVERNANCE<br />
21<br />
Pouvez-vous revenir sur votre parcours<br />
d’homme politique et sur le résultat des<br />
dernières élections communales ?<br />
J’ai un parcours somme toute assez traditionnel<br />
dans le monde politique local.<br />
J’avais déjà participé aux élections en<br />
2011 et je suis devenu conseiller communal<br />
avant de passer premier échevin<br />
en 2017. Je suis aujourd’hui bourgmestre<br />
à la suite des élections communales qui<br />
n’ont pas permis de dégager une majorité.<br />
Nous avons donc formé une coalition.<br />
La liste du CSV est arrivée en tête<br />
avec 6.114 voix, soit 30,1% des suffrages<br />
exprimés, obtenant ainsi quatre sièges<br />
au conseil communal. La liste du LSAP<br />
s’est également vu attribuer deux sièges<br />
avec 19,9 % des suffrages.<br />
Le précédent collège des bourgmestre et<br />
échevins avait fait de l’investissement<br />
dans le logement abordable l’une de ses<br />
priorités. Que comptez-vous faire en la<br />
matière durant votre mandat ?<br />
C’est toujours une priorité car nous<br />
poursuivons nos efforts afin d’augmenter<br />
l’offre de logements à prix abordable<br />
à Betzdorf. En tant que membre du Pacte<br />
Logement 2.0, l’ambition est de créer<br />
plus de 20% de logements abordables<br />
dans notre commune.<br />
Ces nouvelles constructions impliqueront<br />
forcément une croissance<br />
future de la population. Qu’avez-vous<br />
prévu pour les systèmes scolaire et<br />
périscolaire ?<br />
Nous poursuivons le plan directeur que<br />
nous avions élaboré lors du précédent<br />
mandat en ce qui concerne les transformations<br />
nécessaires à réaliser afin<br />
d’améliorer la qualité et les conditions<br />
d’accueil et d’encadrement des enfants<br />
qui fréquentent nos infrastructures.<br />
Nous poursuivons nos efforts afin<br />
d’augmenter l’offre de logements à<br />
prix abordable<br />
En premier lieu, nous nous engageons<br />
à proposer une école fondamentale<br />
accueillante et orientée vers l’avenir,<br />
qui offre une éducation et une formation<br />
de haute qualité. Nous réaliserons<br />
très prochainement un sondage auprès<br />
des parents et des enfants afin de mieux<br />
cibler les besoins actuels et futurs pour<br />
notre système scolaire. Dans tous les<br />
cas, nous devons lancer la planification<br />
d’un bâtiment supplémentaire sur<br />
notre campus pour ajouter six salles de<br />
classes à l’horizon 2030 afin de pouvoir<br />
accueillir tous les élèves dans de<br />
bonnes conditions. Aussi, la cuisine<br />
de notre école a été conçue pour proposer<br />
150 repas par jour. Or, elle prépare<br />
aujourd’hui 400 plats et atteint<br />
ses limites. Avec l’agrandissement de<br />
l’infrastructure scolaire, nous réfléchissons<br />
soit à son extension, soit à sa délocalisation<br />
sur un autre site.<br />
En second lieu, nous finalisons la<br />
nouvelle crèche de Roodt-sur-Syre.<br />
Celle-ci répond au développement<br />
démographique de notre commune et<br />
à la future extension du campus scolaire.<br />
Cette nouvelle structure réalisée<br />
à l’aide de bois et de briques en argile<br />
pourra accueillir 96 enfants de 0 à 4 ans.<br />
Nous avons opté pour une construction<br />
innovante, durable et écologique s’appuyant<br />
sur les principes de l’économie<br />
circulaire. Avec le nouveau centre<br />
d’incendie et de secours à Mensdorf,<br />
nous avons dû excaver de l’argile du sol<br />
pour ce chantier. La matière première<br />
était dès lors présente localement. Dans<br />
la même idée, le bois provient en partie<br />
des forêts communales et de différents<br />
projets de déconstruction de bâtiments<br />
Notre objectif est de finaliser les projets<br />
qui sont déjà en cours dans nos différentes<br />
localités. Nous collaborons avec<br />
la Société Nationale des Habitations à<br />
Bon Marché (SNHBM) pour construire<br />
24 habitations à Berg. Le chantier suit<br />
actuellement son cours. À Betzdorf,<br />
nous maintenons un projet de logements<br />
intergénérationnels unique au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Il s’agit de créer 31 appartements<br />
dans lesquels jeunes et personnes<br />
âgées cohabiteront. De plus,<br />
nous venons de terminer trois unités<br />
de logement à Olingen et quatre supplémentaires<br />
seront construites très<br />
prochainement. À Mensdorf, nous<br />
comptons 21 autres habitations encore<br />
en travaux.<br />
Enfin, et toujours en collaboration avec<br />
la SNHBM, nous avons l’opportunité<br />
d’acquérir un terrain de 2,5 ha le long<br />
de la route nationale à Roodt-sur-Syre.<br />
Nous prévoyons d’y créer un lotissement<br />
qui comptera près de 60 unités.<br />
©SNHBM<br />
Projet SNHBM Berg<br />
©Bureau d'architecture Valente<br />
Crèche
22<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
renaturer. De nombreux petits abris pour<br />
les espèces protégées et les insectes ont<br />
également été installés grâce au travail de<br />
notre Natur Team.<br />
Et par rapport au vivre-ensemble et la<br />
culture à Betzdorf ?<br />
Jardins communautaires<br />
Betzfield Open Air<br />
Chaque année, six événements phares<br />
battent leur plein, dont un qui connaît un<br />
grand succès et rassemble beaucoup de<br />
monde : Betzfield. Ce festival en plein air<br />
fêtera son troisième anniversaire cet été.<br />
communaux. Dans cette crèche, rien<br />
n’est collé, tout est vissé afin de pouvoir<br />
démonter et réutiliser les matériaux<br />
lorsque l’édifice sera en fin de vie.<br />
Plusieurs entreprises ont leur siège<br />
à Betzdorf. Comment favoriser leur<br />
développement ?<br />
Des petites et moyennes entreprises se<br />
trouvent sur notre territoire et parfois<br />
dans des quartiers ou des rues résidentielles.<br />
Leur périmètre de développement<br />
est ainsi restreint par le manque de place.<br />
Dans ce cadre, nous voulons viabiliser et<br />
exploiter la zone économique artisanale<br />
et commerciale (ZEAC) à « Rothoicht »,<br />
où ces sociétés pourront faire croître<br />
leurs activités. Le projet d’aménagement<br />
de ce site de 5 ha devra s’intégrer dans le<br />
paysage et bien évidemment respecter<br />
des critères écologiques. Nous encouragerons<br />
les entreprises déjà installées<br />
à Betzdorf à transférer leurs activités<br />
du centre du village vers la ZEAC. Leurs<br />
anciens locaux pourraient ainsi être<br />
dédiés au logement.<br />
Quels sont les principaux projets<br />
déployés en faveur du développement<br />
durable ?<br />
Nous souhaitons continuer à développer<br />
la production d’énergies renouvelables<br />
Parc photovoltaique<br />
dans nos localités. Avec nos citoyens,<br />
nous avons pour objectif de produire<br />
autant d’énergie verte que nécessaire<br />
pour couvrir les besoins en électricité de<br />
tous les habitants. L’année prochaine,<br />
cet objectif sera atteint puisque nous<br />
produirons plus d’énergie (8 GWh) que<br />
tous nos ménages en consommeront (7,5<br />
GWh).<br />
Améliorer la qualité et les conditions<br />
d’accueil et d’encadrement des enfants<br />
qui fréquentent nos infrastructures<br />
Nous envisageons également de créer<br />
un premier parc éolien sur notre territoire<br />
en collaboration avec Soler. Quatre<br />
sites ont été analysés pour accueillir<br />
ces éoliennes. Ces dernières devraient<br />
être opérationnelles en 2029 et chacune<br />
d’elles pourra produire 20 GWh par an.<br />
Si nous parvenions à ériger les quatre<br />
infrastructures, nous serions plus que<br />
100% autonomes !Outre le remplacement<br />
total de l’éclairage public par des LED,<br />
nous avons créé des parcs photovoltaïques<br />
sur les bâtiments communaux.<br />
Dans le cadre du Pacte Nature, nous<br />
avons acquis 7,5 ha de terrain qu’il faudra<br />
Notre commune rassemble près de 4.200<br />
citoyens de 60 nationalités différentes.<br />
Les associations jouent un rôle central<br />
dans notre communauté et contribuent<br />
à la cohésion sociale au quotidien. Nous<br />
sommes également la seule commune à<br />
avoir déployé le projet « Zesummen Am<br />
Duerf », élaboré à l’initiative du conseil<br />
échevinal avec la Croix Rouge. Celui-ci<br />
vise à renforcer la cohabitation entre nos<br />
citoyens et à lutter contre l’isolement<br />
social qui s’est accentué avec la crise du<br />
Covid-19.<br />
Fort du succès du premier, nous créerons<br />
un deuxième jardin communautaire où<br />
les habitants de notre commune pourront<br />
louer des parcelles pour cultiver<br />
leurs fruits et légumes. Par ailleurs, nous<br />
construirons un « Bike Park » en nous inspirant<br />
du modèle qui se trouve dans la<br />
capitale.<br />
Après avoir achevé la nouvelle aire de<br />
jeu, nous souhaitons désormais créer<br />
le « sentier du loup » pour nos enfants à<br />
Ollingen. C’est au sein de notre localité<br />
qu’a été abattu le dernier loup du pays.<br />
Nous voulons expliquer aux enfants<br />
comment il était perçu autrefois et comment<br />
il est vu aujourd’hui, mais de façon<br />
ludique en stimulant leurs sens.<br />
Enfin, la coalition précédente a développé<br />
une réelle dynamique pour<br />
promouvoir le tourisme dans notre commune.<br />
Nous avons par exemple inauguré<br />
la brasserie Monkel à l’automne dernier.<br />
Administration communale<br />
de Betzdorf<br />
11, rue du Château<br />
L-6922 Berg<br />
www.betzdorf.lu
LUXEMBOURG<br />
24<br />
UNE CROISSANCE<br />
À VISAGE HUMAIN<br />
GOUVERNANCE<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />
Bien connue du secteur communal<br />
auquel elle offre des services variés,<br />
principalement dans le transport des<br />
déchets ménagers, la vente de machines<br />
et de véhicules et la pose de clôtures,<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l. rayonne à l’échelle<br />
nationale depuis plus de 60 ans déjà.<br />
L’entreprise viandenoise et sa société<br />
sœur, 3S Tech S.à r.l., spécialisée dans la<br />
commercialisation de surfaces synthétiques<br />
pour terrains de sport, traversent<br />
désormais une nouvelle phase de leur<br />
développement. Laurent Pellegrino,<br />
directeur administratif, connaît bien<br />
les défis inhérents à chaque étape du<br />
cycle de vie d’une entreprise et nous<br />
dévoile ceux qui accompagnent la forte<br />
croissance des deux firmes.<br />
Présentez-nous la société de votre point<br />
de vue de directeur administratif…<br />
C’est le grand-père de Gilles Osch<br />
qui l’a créée. Lui et Carlos Teixeira<br />
la dirigent désormais et font en sorte<br />
qu’elle perdure et grandisse. J’ai moimême<br />
rejoint la maison il y a presque<br />
trois ans, à un moment rendu difficile<br />
par la crise sanitaire, mais où elle prenait<br />
malgré tout une autre dimension.<br />
La direction a fait appel à mes services<br />
pour que je l’aide à accompagner le<br />
changement de format qui était alors<br />
en cours. En effet, Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />
est passée d’une petite société familiale<br />
à une entreprise un peu plus « industrielle<br />
». Toute la complexité de cette<br />
transition réside dans le fait de croître<br />
en conservant l’esprit familial qui fait<br />
que ses collaborateurs s’y sentent bien.<br />
C’est bien sûr un défi propre à toute<br />
société qui évolue.<br />
Concrètement, comment cette croissance<br />
se matérialise-t-elle ?<br />
L’entreprise génère un chiffre d’affaires<br />
en augmentation constante, ce qui est<br />
d’autant plus satisfaisant étant donné<br />
la conjoncture qui a résulté de la crise<br />
sanitaire. Certaines de nos entités ou<br />
certains services ont d’ailleurs connu<br />
une très belle évolution.<br />
Par ailleurs, nous sommes parvenus à<br />
consolider notre bilan financier en travaillant<br />
sur le résultat en amont et en<br />
l’évaluant tout au long de l’année. Pour<br />
ce faire, nous avons dû sensibiliser et<br />
former nos différents départements.<br />
Cette prise de conscience du résultat<br />
de l’entreprise et leur implication sur<br />
ce volet a été très positif pour la société.<br />
L’engagement et le travail de chaque<br />
responsable n’ont pas tellement<br />
changé, mais la compréhension de la<br />
finalité, elle, oui.<br />
Évidemment, la croissance de l’entreprise<br />
s’est aussi matérialisée au<br />
niveau de ses ressources humaines.<br />
Nous sommes progressivement passés<br />
d’un format familial, où une vingtaine<br />
de personnes « touchent à tout », à<br />
une société de 135 collaborateurs qui<br />
cherche encore à recruter pas moins de<br />
17 profils spécialisés à l’heure actuelle.<br />
Selon vous, à quoi devez-vous cette<br />
belle évolution ?<br />
Sans doute à la confiance de nos<br />
clients, que nous avons su fidéliser<br />
en misant sur le service et la qualité.<br />
La clientèle luxembourgeoise est très<br />
sensible aux services personnalisés,<br />
ce que nous sommes en mesure de lui<br />
offrir. Nous travaillons presque comme<br />
des couturiers, en proposant du surmesure<br />
: nous nous adaptons à chaque<br />
demande, rencontrons nos clients à<br />
plusieurs reprises, aussi bien en amont<br />
qu’en aval d’un projet, et nous nous<br />
rendons disponibles presque 24h/24.<br />
Notre chance, aussi, est de travailler<br />
régulièrement pour le secteur public<br />
qui, malgré les crises successives,<br />
continue à mener à bien toutes sortes<br />
de projets et, donc, à investir. Tout ceci<br />
nous a permis de tirer notre épingle du<br />
jeu.<br />
Comment envisagez-vous les cinq prochaines<br />
années ?<br />
Il est difficile de se fixer des objectifs<br />
compte tenu de la conjoncture actuelle.<br />
Chaque année, nous essayons simplement<br />
de faire aussi bien que la précédente.<br />
Nous avons toujours réussi<br />
jusqu’à présent. Nous sommes d’ailleurs<br />
souvent parvenus à faire légèrement<br />
mieux, très certainement parce<br />
que nous nous sommes professionnalisés<br />
au niveau du recrutement. En nous<br />
adjoignant les compétences de profils<br />
spécialisés dans chaque service, nous<br />
améliorons nos résultats et grandissons<br />
toujours un peu plus. Cela nous permet<br />
d’envisager des projets ambitieux<br />
pour les années à venir, à condition<br />
que nous poursuivions sur cette lancée.<br />
Il faut que nous continuions à faire ce<br />
que nous savons si bien faire, à former
GOUVERNANCE<br />
25<br />
Laurent Pellegrino<br />
nos collaborateurs et à embaucher<br />
du personnel de plus en plus qualifié.<br />
Les beaux projets viendront ensuite<br />
naturellement.<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l. est passée<br />
d’une société familiale à une<br />
entreprise un peu plus « industrielle ».<br />
Toute la complexité réside dans le fait<br />
de croître en conservant son<br />
esprit familial<br />
Le vrai défi sera donc humain. Le changement<br />
de format d’entreprise que<br />
nous vivons actuellement apporte son<br />
lot d’avantages et de petites déceptions.<br />
Comme c’est souvent le cas dans<br />
cette étape de la vie d’une organisation,<br />
certains de nos collaborateurs estiment<br />
que « c’était mieux avant ». Ce sont des<br />
paroles difficiles à entendre, mais nous<br />
les entendons et mettons tout en œuvre<br />
pour que nos salariés évoluent dans<br />
les meilleures conditions possibles.<br />
Grandir passe inévitablement par l’instauration<br />
de nouveaux processus, de<br />
nouvelles méthodes de travail et une<br />
perte de proximité avec la direction.<br />
Les plus anciens, notamment, peuvent<br />
y être récalcitrants et percevoir une<br />
certaine déshumanisation dans la vie<br />
de l’entreprise. Nous sommes pourtant<br />
sensibles à leur ressenti et ne prenons<br />
aucune décision sans nous demander<br />
comment celle-ci pourrait être interprétée.<br />
En parallèle, nous devrons faire<br />
face, comme beaucoup d’autres firmes,<br />
au défi du recrutement. Le marché du<br />
travail a changé : les jeunes qui l’intègrent<br />
ne se voient plus faire toute leur<br />
carrière dans la même société, ils ont<br />
besoin de perspectives d’évolution et<br />
de flexibilité, et prétendent à un certain<br />
salaire avant même d’avoir fait leurs<br />
preuves. Nous devrons nous adapter à<br />
leurs desiderata au risque de manquer<br />
de la main-d’œuvre dont nous aurons<br />
besoin.<br />
La croissance comporte donc son lot<br />
de défis. Mais Gilles, Carlos et moimême,<br />
qui sommes tous les trois issus<br />
du monde du sport, y avons appris à<br />
nous battre pour atteindre nos objectifs<br />
et à le faire avec les autres. La société<br />
est dirigée dans le même état d’esprit<br />
parce que c’est ainsi qu’elle continuera<br />
à grandir. Tant que la difficulté est dans<br />
la croissance, elle est magnifique !<br />
Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />
4, ZAE – route de Bettel<br />
L-9415 Vianden<br />
www.osch.lu
La nouvelle solution<br />
pompe à chaleur<br />
compacte. Laisse<br />
place à l’imagination<br />
dans la maison.<br />
Pour plus d’informations sur<br />
la pompe à chaleur compacte,<br />
rendez-vous sur<br />
viessmann.lu/invisible<br />
Une technique invisible avec de toutes<br />
nouvelles options de planification.
Un nouveau bâtiment administratif pour les CFL<br />
Les CFL ont organisé un concours, remporté par Ballinipitt, pour la conception<br />
et la construction d’un nouveau bâtiment administratif au cœur<br />
du quartier Dernier Sol. Cet immeuble sera destiné à accueillir le service<br />
« maintenance infrastructure ». Des jardins extérieurs et intérieurs se trouveront<br />
dans l’enceinte de l’immeuble certifié BREEAM Excellent et WELL<br />
Platinium. Ces espaces verts offriront des lieux de détente et créeront<br />
des nouveaux modes de travail pour les utilisateurs. Conçue en poteaux<br />
dalle bois, la structure sans aucun obstacle permet une flexibilité et une<br />
évolutivité maximum. La bâtisse s’adapte ainsi aux transformations et<br />
se prête à long terme à des éventuels changements d’utilisation sans<br />
qu’il soit nécessaire de réaliser des travaux trop lourds qui viendraient<br />
dégrader l’identité architecturale.<br />
Source : Ballinipitt<br />
La chaîne de valeur bois contribue aux objectifs de<br />
développement durable (ODD)<br />
Les crises climatique et énergétique ainsi que la pénurie de matières<br />
premières mettent en lumière la nécessité de durabilité dans tous les<br />
aspects de la société. C’est pourquoi, en publiant sa cartographie de<br />
l’écosystème bois du <strong>Luxembourg</strong> pour l’année 2023, l’équipe de<br />
Luxinnovation a réalisé une étude supplémentaire sur la manière dont<br />
la chaîne de valeur bois contribue à certains des 17 ODD définis par les<br />
Nations Unies. « La construction en bois est plus durable que de nombreuses<br />
autres méthodes. Ce matériau est renouvelable, recyclable et<br />
économe en énergie », a indiqué Ralf Köhler, manager du <strong>Luxembourg</strong><br />
Wood Cluster. Il répond notamment aux ODD 7 (énergie propre et d’un<br />
coût abordable), 9 (industrie, innovation et infrastructure), 11 (villes et<br />
communautés durables), 12 (consommation et production responsables)<br />
et 13 (lutte contre les changements climatiques).<br />
Source : Luxinnovation<br />
Kyklos, un nouvel édifice prévu à Belval<br />
Un dernier bâtiment façonnera la Place des Bassins de Belval, avec<br />
une géométrie curviligne audacieuse et de larges façades de verre.<br />
Son nom ? Kyklos. Organisé autour d’un noyau circulaire, le projet, qui<br />
s’élève sur huit étages, offre un cadre de travail et de vie répondant aux<br />
plus hauts standards. Certifié BREEAM et WELL, celui-ci s’inscrira dans<br />
les critères de la taxonomie européenne. Des espaces commerciaux sont<br />
prévus au pied de l'immeuble, en plus des 7.600 m² de bureaux. Un<br />
contrat de bail d’une durée de dix ans a été conclu avec la société ARHS<br />
DEVELOPMENTS S.A. pour l’occupation de l’entièreté des bureaux.<br />
Source : Atenor<br />
© atenor-kyklos
LUXEMBOURG<br />
28<br />
SWECO FAÇONNE L’HÔPITAL<br />
À DIMENSION HUMAINE DE DEMAIN<br />
GREEN BUILDING<br />
Sweco<br />
Le bureau d’ingénieurs et d’architectes<br />
Sweco dirige le consortium SWECO/<br />
G.A.F./S.W.A.A. appelé à développer le<br />
complexe hospitalier Südspidol à Eschsur-Alzette<br />
pour le Centre Hospitalier<br />
Emile Mayrisch (CHEM).<br />
Chez Sweco, nous voyons au-delà de<br />
la structure physique des hôpitaux.<br />
Nous envisageons un avenir dans<br />
lequel les hôpitaux sont plus que de<br />
simples centres de traitement. Ils font<br />
partie intégrante de la communauté,<br />
constituent un havre de paix pour les<br />
patients dans les moments difficiles et<br />
un environnement de travail stimulant<br />
pour le personnel. Ce sont des lieux<br />
qui ne veillent pas seulement à la santé<br />
physique des patients, mais contribuent<br />
aussi au bien-être de toute la<br />
communauté.<br />
La force de Sweco réside dans son<br />
approche multidisciplinaire et dans la<br />
mise en commun des connaissances,<br />
au-delà des divisions et des pays. Nos<br />
équipes d’experts collaborent pour<br />
créer des solutions innovantes qui<br />
répondent aux besoins des patients<br />
et du personnel médical. Nous utilisons<br />
des techniques et technologies de<br />
pointe pour créer un environnement<br />
sain et apaisant. Nous nous employons<br />
par exemple à garantir une qualité<br />
saine de l’air, à concevoir des chambres<br />
reposantes et à optimiser les trajets<br />
dans une perspective d’efficacité.<br />
Südspidol incarnera la connectivité<br />
au service de la guérison<br />
Erwin Malcorps, Business Area<br />
President Sweco Belgium, explique :<br />
« Nous sommes extrêmement fiers<br />
de développer Südspidol en tant que<br />
partenaire du cycle de vie complet. Ce<br />
projet est l’incarnation même de notre<br />
volonté constante d’innovation et il<br />
renforce notre position de leader du<br />
marché dans le secteur des soins de<br />
santé. Nous sommes convaincus que<br />
ce complexe révolutionnaire relèvera<br />
notablement le standard en matière<br />
d’infrastructures de soins. Sweco<br />
jouant un rôle de chef de file dans la<br />
conception et l’ingénierie hospitalières,<br />
ce projet s’inscrit parfaitement<br />
dans notre stratégie de croissance pour<br />
des projets de construction intégrés.<br />
Du reste, ce marché, axé sur la transition,<br />
influencera le bien-être de plusieurs<br />
générations. Nos experts créent<br />
les meilleures conditions pour des<br />
« healing environments » centrés sur le<br />
patient ».<br />
« Ce projet multidisciplinaire complexe<br />
est rationalisé par l’approche<br />
de gestion de projet intégrée (IPM) de<br />
Sweco. Notre équipe IPM expérimentée<br />
assure une gestion solide des différents<br />
aspects du projet, une meilleure maîtrise<br />
du projet et des risques, la transparence<br />
des processus et de la prise<br />
de décisions, un contrôle budgétaire
GREEN BUILDING<br />
29<br />
© CHEM<br />
Ce projet repousse les limites des soins<br />
de santé traditionnels et propose une<br />
approche holistique axée sur les soins<br />
personnalisés, la sécurité des patients,<br />
l’efficacité énergétique et la collaboration<br />
avec d’autres établissements<br />
de soins. Notre objectif n’est pas seulement<br />
de construire un hôpital innovant<br />
et tourné vers l’avenir, mais aussi<br />
de développer un concept médical<br />
global qui réponde parfaitement aux<br />
besoins de la population du sud du<br />
<strong>Luxembourg</strong>.<br />
et la qualité socioculturelle, offre une<br />
approche holistique de la durabilité.<br />
Afin de décrocher ce certificat, notre<br />
équipe de planification propose des<br />
solutions écoénergétiques telles que les<br />
panneaux solaires, l’énergie géothermique,<br />
le découplage de la ventilation,<br />
le refroidissement et le chauffage par<br />
activation de la masse thermique du<br />
bâtiment.<br />
Organisation rationalisée<br />
intelligent et un déploiement flexible<br />
des collaborateurs. Avec plus de 50<br />
intervenants de différents pays, communiquant<br />
dans cinq langues, il est<br />
essentiel de maintenir des lignes de<br />
coordination étroites », ajoute la directrice<br />
du projet Daniela D’Oosterlinck.<br />
Connectivité du projet<br />
Südspidol<br />
Le projet exprime l’harmonie entre la<br />
technologie et l’humain. Le parc environnant,<br />
accessible au voisinage et au<br />
grand public, se fond parfaitement au<br />
cœur du bâtiment, laissant la nature<br />
toujours à portée. Nous accordons une<br />
attention particulière à minimiser les<br />
distances et à optimiser l’orientation,<br />
ce qui contribue à une navigation aisée<br />
et intuitive dans tout le site.<br />
Notre contribution<br />
Südspidol deviendra un vaste pôle<br />
santé au sud du <strong>Luxembourg</strong>, avec une<br />
surface brute de plancher de 121.000 m²<br />
et environ 600 lits, dont la majorité dans<br />
des chambres particulières. Sweco est<br />
responsable de l’ensemble des phases<br />
du projet, de l’avant-projet au projet<br />
d’exécution. Notre expertise couvre<br />
la conception et la coordination BIM,<br />
les procédures d’obtention de permis,<br />
l’adjudication, le contrôle budgétaire,<br />
la gestion de la construction et la mise<br />
en service.<br />
Notre étroite collaboration avec nos<br />
partenaires architectes, la société<br />
néerlandaise G.A.F (Gortemaker Algra<br />
Feenstra Architects B.V.) et la société<br />
luxembourgeoise S.W.A.A. (Schemel<br />
Wirtz Architects Associés S.à r.l.), est<br />
essentielle à la réussite de ce projet.<br />
LSC Engineering Group, basé au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, est responsable du suivi<br />
du chantier et de l’aménagement<br />
paysager.<br />
Südspidol est l’un des projets hospitaliers<br />
les plus ambitieux que Sweco ait<br />
jamais entrepris. Il se distingue par la<br />
priorité accordée à la qualité, à l’organisation<br />
et à l’expertise. Selon les prévisions,<br />
ce complexe sera pleinement<br />
opérationnel d’ici à la fin 2033.<br />
Une grande ambition en matière de<br />
développement durable<br />
Le nouveau site servira de plaque<br />
tournante pour les activités du CHEM.<br />
Pour le moment, celles-ci sont encore<br />
réparties sur trois sites différents :<br />
Niedercorn, Dudelange et Esch-sur-<br />
Alzette. Le complexe, reconnaissable<br />
à son architecture triangulaire unique,<br />
est conçu pour accueillir une large<br />
gamme de services, allant des services<br />
d’ambulance et de soins infirmiers à<br />
un centre d’oncologie spécialisé, en<br />
passant par des services de psychiatrie<br />
et de gériatrie. L’entrée principale,<br />
au design élégant, crée un parfait trait<br />
d’union entre les différents bâtiments,<br />
garantissant une expérience efficace et<br />
rationalisée, pour les patients comme<br />
pour le personnel soignant.<br />
Communiqué par Sweco<br />
121.000 m 2<br />
de surface brute de plancher<br />
600<br />
lits<br />
Concept à l’épreuve du temps<br />
Le nouveau complexe hospitalier de<br />
Südspidol est plus qu’un bâtiment,<br />
c’est la promesse d’un avenir meilleur.<br />
Le CHEM aspire à décrocher une certification<br />
DGNB, décernée aux projets de<br />
construction durables par la Deutsche<br />
Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen.<br />
Le système DGNB, qui met sur un<br />
pied d’égalité l’écologie, l’économie
LUXEMBOURG<br />
30<br />
FOURNISSEUR DE<br />
SOLUTIONS COMPLÈTES<br />
Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />
Partenaire fiable pour les projets<br />
de chauffage et de climatisation,<br />
Viessmann continue d’innover et<br />
d’étoffer sa gamme de produits et de<br />
services. Günter Krings, directeur<br />
d’agence au <strong>Luxembourg</strong>, revient sur<br />
les dernières actualités du groupe.<br />
Un catalogue complet de plus en plus<br />
durable<br />
Créée il y a un peu plus de 100 ans,<br />
Viessmann a élargi et agrandi sa gamme<br />
de produits au fil des années en fonction<br />
de l’arrivée de nouvelles technologies et<br />
de partenariats. Le dernier en date a été<br />
conclu le 25 avril 2023 et officiellement<br />
signé le 2 janvier dernier, lorsque le<br />
groupe allemand a annoncé son intention<br />
de regrouper son secteur d’activité<br />
GREEN BUILDING<br />
« Viessmann Climate Solutions » avec<br />
Carrier Global Corporation, l’un des<br />
principaux fournisseurs mondiaux de<br />
solutions intelligentes en matière de<br />
climat et d’énergie, dont le siège se<br />
trouve aux États-Unis.<br />
Le chauffage au fuel, au gaz, aux pellets<br />
et copeaux de bois, à l’énergie solaire<br />
thermique ou photovoltaïque, la ventilation<br />
ou encore la pile à combustible<br />
et bien évidemment les pompes à chaleur<br />
font partie du panel d’offres de<br />
Viessmann. « Depuis quelques années<br />
déjà, nos chaudières gaz à condensation<br />
peuvent brûler un mélange de<br />
20% d’hydrogène et 80% de gaz naturel.<br />
Nous parviendrons très prochainement<br />
à 50 puis 100% d’hydrogène car<br />
nous innovons continuellement. Quant<br />
à nos chaudières industrielles, certaines<br />
tournent déjà complètement à<br />
l’hydrogène », explique Günter Krings,<br />
Günter Krings
GREEN BUILDING<br />
31<br />
directeur. Et le fuel n’est pas en reste<br />
quand il s’agit de verdissement. Les<br />
nouvelles chaudières recourant à ce<br />
type de combustible peuvent brûler des<br />
mélanges avec du fuel bio à hauteur de<br />
50%.<br />
Nous proposons une large gamme<br />
de produits dédiée à la réduction de<br />
la consommation électrique ou à la<br />
production d’électricité verte<br />
« La pompe à chaleur Vitocal 250-A est<br />
par exemple le système de chauffage le<br />
plus adapté à la rénovation car il fournit<br />
70°C d’eau de chauffage à des températures<br />
extérieures de -10°C et fonctionne<br />
ainsi même avec des radiateurs. En<br />
d’autres termes, si le client n’a pas de<br />
chauffage au sol, il peut quand même<br />
opter pour une pompe à chaleur », précise<br />
Günter Krings.<br />
Réduire la consommation électrique<br />
Si la pompe à chaleur utilise l’énergie<br />
naturelle, elle nécessite pourtant de<br />
l’électricité pour chauffer un bâtiment.<br />
« Rappelons que, chez Viessmann,<br />
nous proposons une large gamme de<br />
produits dédiée à la réduction de la<br />
consommation électrique ou à la production<br />
d’électricité verte. Nous fabriquons<br />
par exemple des onduleurs<br />
et des batteries dans notre usine de<br />
Faulquemont en Lorraine, et non pas<br />
en Asie ! Et notre offre se complète par<br />
des installations photovoltaïques de<br />
notre marque », développe le directeur.<br />
Gérer la charge de la batterie<br />
et utiliser de façon optimale<br />
la pompe à chaleur ou la station<br />
de recharge pour les véhicules<br />
Avec tous ces produits, Viessmann<br />
délivre aussi son service de gestion<br />
d’énergie : Home Energy Management<br />
System (HEMS). Celui-ci est intégré<br />
dans l’onduleur et permet de gérer la<br />
charge de la batterie et d’utiliser de<br />
façon optimale la pompe à chaleur ou<br />
la station de recharge pour les véhicules.<br />
« HEMS parvient également à<br />
stocker l’énergie des installations photovoltaïques<br />
lorsque le soleil brille pour<br />
la consommer par la suite », ajoute<br />
Günter Krings.<br />
simplement parce qu’il s’agit d’un<br />
fluide qui sera interdit à partir de 2027.<br />
« Ce gaz se trouve dans le circuit frigorifique<br />
des pompes à chaleur et est<br />
très nocif pour l’environnement (« effet<br />
de serre ») en cas de fuite. Nous avons<br />
une gamme de plus en plus complète<br />
de pompes à chaleur qui fonctionnent<br />
au propane qui ne sont concernées par<br />
aucune législation F-gaz à court, moyen<br />
ou long terme, c’est une solution<br />
sûre »,explique le directeur.<br />
« Nous avons anticipé cette réglementation<br />
afin d’adapter nos produits à la<br />
loi. D’autres gaz seront successivement<br />
interdits jusqu’en 2033, à commencer<br />
par le R410A au 1 er janvier 2025 ».<br />
Des projets conséquents<br />
Avec son nouveau partenaire Carrier<br />
Global Corporation, Viessmann étend<br />
son offre et répond aux besoins de ses<br />
clients en matière de grandes installations<br />
de chauffage et de climatisation.<br />
« Nous présenterons très prochainement<br />
le projet du réservoir à glace que<br />
nous avons installé dans le bâtiment<br />
HELIX, le nouveau siège de POST en<br />
face de la gare. Celui-ci contient plus<br />
de 2.000 m³ d’eau et/ou de glace. De<br />
plus, nous travaillons pour le quartier<br />
Wunne mat der Wooltz à Wiltz dans le<br />
cadre de la construction d’un réseau<br />
urbain froid contenant aussi des réservoirs<br />
à glace. Des dizaines de pompes à<br />
chaleur puisent dans ce réseau d’énergies<br />
renouvelables pour chauffer et refroidir<br />
les bâtiments. L’installateur a été choisi<br />
et les travaux de terrassement ont déjà<br />
démarré », conclut Günter Krings.<br />
Vers des interdictions de gaz pour les<br />
pompes à chaleur<br />
Au contraire de ses concurrents asiatiques,<br />
Viessmann n’a jamais fait de<br />
grande transition vers le R32, tout<br />
Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />
35, rue J-F Kennedy<br />
L-7327 Steinsel<br />
www.viessmann.lu
LUXEMBOURG<br />
32<br />
PRODUCTION ET APPLICATION<br />
D’ENROBÉS : QUELQUES<br />
PROCÉDÉS PARTICULIERS<br />
Julien Cajot<br />
GREEN BUILDING<br />
L’entreprise Julien Cajot, du nom de son<br />
fondateur, est une société familiale née<br />
en 1967 et spécialisée dans la production<br />
et l’application de bétons asphaltiques<br />
– des revêtements bitumeux<br />
servant à recouvrir routes, trottoirs,<br />
parkings, pistes cyclables, cours d’école<br />
ou encore allées privées. Axel Burkel,<br />
directeur technique, revient sur l’un<br />
de ces produits, l’enrobé percolé, et sur<br />
un moyen de mise en œuvre unique au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, un camion-distributeur<br />
avec bras télécommandé que l’entreprise<br />
met à disposition de ses clients.<br />
L’enrobé percolé : la résistance avant<br />
tout<br />
Parmi la large gamme de produits<br />
proposée par l’entreprise Julien Cajot,<br />
l’enrobé percolé est certainement l’un<br />
des plus résistants. Certaines surfaces,<br />
comme les sols industriels, les aires<br />
de stockage, les parkings pour poidslourds,<br />
les stations-service ou encore<br />
les couloirs et les zones d’arrêt de bus,<br />
nécessitent un revêtement permettant<br />
de supporter des charges lourdes<br />
et à une fréquence importante. « Plus<br />
résistant que le béton ou qu’un enrobé<br />
bitumeux, l’enrobé percolé – sorte de<br />
combinaison des deux – est le matériau<br />
de choix pour ce type de surfaces. On<br />
l’obtient en comblant les interstices<br />
d’un enrobé bitumeux avec un « coulis<br />
de percolation », à savoir un mélange de<br />
ciment, de résines, d’eau et d’additifs.<br />
Il résulte de la percolation un enrobé<br />
à la résistance mécanique très élevée.<br />
Cette technique permet d’accroître les<br />
performances en compression tout en<br />
limitant l’orniérage », explique Axel<br />
Burkel.<br />
Sa mise en œuvre diffère quelque peu<br />
de celle d’un enrobé classique. Elle<br />
nécessite d’abord l’application d’une<br />
couche de base (en bitume), pour<br />
garantir la rigidité du support, puis
GREEN BUILDING<br />
33<br />
l’étanchéification de la surface (bords,<br />
regards et joins compris). C’est sur<br />
cette base que peut être appliqué le<br />
châssis support en asphalte. La percolation<br />
peut commencer après refroidissement<br />
de ce dernier. Sa mise en œuvre<br />
se fait généralement de nuit, pour éviter<br />
une évaporation trop rapide et les<br />
risques de fissure. Un temps de séchage<br />
de trois à cinq jours est nécessaire pour<br />
permettre la circulation sur la surface.<br />
L’entreprise Julien Cajot a notamment<br />
eu recours à cette technique pour<br />
le Centre national d’incendie et de<br />
secours de Gasperich où elle a appliqué<br />
quelque 12.000 m 2 d’enrobé percolé.<br />
« Nous avons également réalisé la<br />
sortie de CFL multimodal où circulent<br />
chaque jour une centaine de camions<br />
qui empruntent toujours la même voie.<br />
D’abord faite d’un enrobé classique, la<br />
sortie s’est trouvée fortement dégradée<br />
au bout de deux ou trois ans. Nous y<br />
avons alors appliqué un enrobé percolé<br />
et le résultat est beaucoup plus résistant<br />
», ajoute le directeur technique.<br />
Un camion-distributeur unique au<br />
Grand-Duché<br />
L’entreprise est la seule du pays à posséder<br />
deux camions équipés de distributeurs<br />
d’asphalte télécommandés.<br />
Particulièrement recommandés pour la<br />
mise en œuvre d’enrobés sur des petites<br />
surfaces, ils sont munis d’un bras qui<br />
leur confère un rayon d’action de cinq<br />
mètres, à 180°, et qui permet de déverser<br />
de la matière en hauteur si le chantier<br />
se révèle difficile d’accès (derrière<br />
une haie ou un muret par exemple).<br />
« Le camion, comme le bras lui-même,<br />
est entièrement télécommandé. Ainsi,<br />
le chauffeur peut, depuis l’extérieur<br />
de la cabine, déplacer le véhicule et<br />
contrôler le bras. Ce système permet<br />
non seulement de diminuer la pénibilité<br />
du travail de nos collaborateurs<br />
en éliminant le pelletage manuel, mais<br />
aussi de réduire le nombre d’ouvriers<br />
nécessaires sur le chantier », indique<br />
Axel Burkel.<br />
L’autre avantage de ce camion est<br />
de maintenir l’asphalte à température<br />
plus longtemps. Le bitume dont<br />
celui-ci est composé demeure liquide<br />
à 180°C mais passe à l’état solide après<br />
refroidissement. Son application doit<br />
donc être effectuée rapidement, dans<br />
les quelques heures qui suivent sa production.<br />
Grâce à leur bras qui déverse<br />
la matière, les deux camions de l’entreprise<br />
Julien Cajot peuvent rester<br />
bâchés, ce qui permet de réduire la<br />
déperdition thermique. En outre, l’asphalte<br />
est acheminé à travers ce bras<br />
par une vis chauffée. Il est donc à nouveau<br />
mélangé et légèrement réchauffé,<br />
ce qui le rend plus malléable et facile à<br />
ratisser.<br />
« Nous n’utilisons ces distributeurs que<br />
sur nos projets de moindre envergure<br />
car c’est là qu’ils sont les mieux utilisés.<br />
Toutefois, les plus petits chantiers sont<br />
souvent mis en œuvre directement par<br />
nos clients. C’est pourquoi nous avons<br />
décidé de les proposer à la location.<br />
Ainsi, pour toute commande en faible<br />
tonnage, nous proposons de louer un<br />
de ces camions avec chauffeur formé<br />
à son maniement. Tous les matériaux<br />
que nous produisons, des matériaux de<br />
sous-couche au couches de roulement,<br />
peuvent être mis en œuvre grâce à ce<br />
distributeur », déclare le directeur technique.<br />
Et, puisque l’entreprise possède<br />
le matériel en double, elle peut offrir à<br />
ses clients un important gain de temps :<br />
alors qu’un camion coule l’enrobé sur<br />
chantier, l’autre fait l’aller-retour à la<br />
centrale de Leudelange pour faire le<br />
plein de matériel !<br />
Julien Cajot S.e.c.s.<br />
1, Zone Industrielle Grasbusch<br />
L-3370 Leudelange<br />
www.cajot.lu
LUXEMBOURG<br />
34<br />
GREEN BUILDING<br />
DES SOLUTIONS POUR UN MONDE<br />
PLUS DURABLE<br />
ista <strong>Luxembourg</strong><br />
Paul Kusnierz, Joachim Colles et Adelaide Wampach<br />
Gérer la consommation d’énergie dans les bâtiments pour agir en faveur de l’environnement, voilà l’objectif affiché par ista.<br />
Une activité qui prendra une toute autre dimension avec l’entrée en vigueur de la directive européenne sur l’efficacité énergétique.<br />
L’entreprise vise aussi à sensibiliser le secteur public et les différents acteurs privés à l’utilité des compteurs individuels pour mieux<br />
gérer leurs budgets et leurs factures. Explications avec Paul Kusnierz, Sales Manager, Adelaide Wampach, Operations Manager, et<br />
Joachim Colles, Country Manager.
GREEN BUILDING<br />
35<br />
Cinq ans après l’adoption de la directive<br />
européenne sur l’efficacité énergétique<br />
(DEE 2018/2002), quel état des<br />
lieux pouvez-vous dresser sur son intégration<br />
au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
JC : Cette directive entrera en vigueur<br />
au Grand-Duché à l’été 2024. Elle permet,<br />
notamment, de calculer toutes les<br />
consommations (eau froide, eau chaude,<br />
climatisation et chauffage) dans un bâtiment.<br />
Ces mesures sont obligatoires<br />
pour permettre un décompte précis<br />
afin que les locataires ou les utilisateurs<br />
d’un immeuble payent seulement leurs<br />
consommations respectives.<br />
PK : Jusqu’à présent, il n’y avait pas d’obligation<br />
d’installer des compteurs selon la<br />
législation luxembourgeoise. La décision<br />
d’installer des compteurs et de procéder<br />
à un décompte individuel dépendait uniquement<br />
de la bonne volonté des propriétaires,<br />
en particulier des professionnels.<br />
Ces derniers reconnaissent l’importance<br />
du comptage individuel, notamment<br />
dans le cas de nouvelles constructions.<br />
Aujourd’hui, le <strong>Luxembourg</strong> adapte sa<br />
législation nationale pour se conformer à<br />
la directive européenne.<br />
AW : Cette mise en conformité est d’autant<br />
plus pertinente au regard des crises<br />
successives que nous avons connues ces<br />
quatre dernières années. Entre le Covid-<br />
19 et la guerre en Ukraine, la hausse des<br />
prix de l’énergie a considérablement<br />
impacté le budget de tout un chacun.<br />
En décomptant de façon précise les<br />
consommations, nous protégeons l’utilisateur<br />
final.<br />
En quoi les solutions proposées par ista<br />
protègent-elles les consommateurs ?<br />
PK : Les crises ont fait bondir nos activités.<br />
En effet, les demandes des propriétaires<br />
et des locataires n’ont pas<br />
cessé de croître. Avec l’envolée des prix,<br />
le décompte au forfait n’est plus rentable,<br />
d’où l’importance de passer au<br />
décompte individuel.<br />
JC : Nous proposons des solutions pour<br />
calculer les consommations en appliquant<br />
tout simplement la directive qui<br />
deviendra effective dans quelques mois.<br />
L’une de celles que nous offrons, l’application<br />
« EcoTrend », est déjà active<br />
en Allemagne et est prête à infiltrer le<br />
marché luxembourgeois. Elle permet à<br />
l’utilisateur d’avoir une vue globale sur<br />
sa consommation énergétique. Avec<br />
« EcoTrend », nous fournissons mensuellement<br />
à chaque locataire un bilan de sa<br />
consommation en eau chaude, en chauffage,<br />
de son empreinte carbone, etc.<br />
AW : En ayant une vue régulière sur les<br />
consommations, plutôt qu’annuelle, le<br />
consommateur peut rectifier le tir s’il<br />
s’aperçoit que les factures deviennent<br />
trop onéreuses. En parallèle, nous<br />
délivrons des conseils et des bonnes<br />
pratiques sur notre site internet. Nous<br />
collaborons également avec l’OGBL et<br />
l’Union <strong>Luxembourg</strong>eoise des Consommateurs<br />
(ULC). Nous partageons notre<br />
expérience en fournissant des conseils<br />
d’économie d’énergie dans leurs<br />
brochures.<br />
JC : Par ailleurs, les systèmes de lecture<br />
par radiofréquence seront obligatoires à<br />
la fin de l’année 2026. Grâce à nos appareils<br />
100% automatisés, nos équipes<br />
n’ont plus besoin de prendre rendezvous<br />
avec les différents utilisateurs pour<br />
récolter les données des compteurs.<br />
Cela nous permet de gagner du temps,<br />
mais aussi d’éviter à nos techniciens<br />
de se déplacer sur les routes déjà bien<br />
engorgées du <strong>Luxembourg</strong>. Quant aux<br />
clients, ils n’ont pas besoin de se libérer<br />
ou de prendre congé. Remplacer les<br />
compteurs existants par des nouveaux<br />
modèles est un processus que nous<br />
avons déjà anticipé et démarré, mais qui<br />
prend des années.<br />
Quelles autres pistes explorez-vous<br />
pour agir davantage en faveur de<br />
l’environnement ?<br />
JC : ista mise sur l’innovation continue<br />
pour offrir les meilleures solutions<br />
destinées à réduire la consommation<br />
d’énergie. Nous travaillons actuellement<br />
sur la possibilité d’ajouter un système<br />
de contrôle sur les chaudières à gaz<br />
existantes.<br />
PK : En effet, beaucoup de résidents<br />
n’ont pas forcément les moyens d’investir<br />
dans une nouvelle installation en raison<br />
du coût. Avec notre solution, nous<br />
garantissons une économie de 6% minimum<br />
et pouvant s’élever à 15 voire 20%.<br />
ista collabore également avec la<br />
SuperDrecksKëscht en matière de gestion<br />
et de tri des déchets avec « eco-belle ».<br />
Quel est votre rôle ?<br />
JC : Nous participons au décompte<br />
des déchets dans les résidences. Nous<br />
gérons les données via un capteur qui<br />
est installé sur les containers dédiés.<br />
La SDK travaille sur le tri depuis plusieurs<br />
années déjà. Nous visons à rendre<br />
celui-ci plus efficace grâce aux données<br />
que nous collectons et qui permettent<br />
d’optimiser le recyclage et de maximiser<br />
la réutilisation en suivant le principe de<br />
l’économie circulaire.<br />
AW : Concrètement, le locataire est muni<br />
d’un badge lui autorisant l’accès au<br />
container. Celui-ci calcule la quantité de<br />
déchets déversée. Les études montrent<br />
qu’une telle solution diminue de 50% le<br />
volume de déchets non recyclables (résiduels),<br />
permettant ainsi de réaliser des<br />
économies financières.<br />
Quelles sont les dernières actualités<br />
chez ista au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
JC : Initialement prévu l’année dernière,<br />
le déménagement vers notre nouveau<br />
bâtiment sera effectif en octobre. Nous<br />
serons toujours situés à Howald et disposerons<br />
ainsi de toutes les facilités pour<br />
accueillir nos employés et nos clients.<br />
AW : Nous sommes également impliqués<br />
en matière de RSE. Nous collaborerons<br />
avec l’Institut <strong>Luxembourg</strong>eois<br />
de la Qualité de Vie au Travail (ILQVT)<br />
pour améliorer la QVT de nos collaborateurs.<br />
Nous avons par exemple réduit<br />
le temps de travail à 38 heures par<br />
semaine, intégré la semaine de quatre<br />
jours et introduit le télétravail un jour<br />
par semaine. Nos modèles sont flexibles<br />
et s’adaptent aux besoins de chacun,<br />
Work-Live-Balance.<br />
ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />
23, rue des Bruyères<br />
L-1274 Howald<br />
www.ista.lu
Plus de transparence dans<br />
la consommation d’énergie.<br />
Efficacité énérgetique grâce aux compteurs divisionnaire !<br />
Comment fonctionne la télérelève ?<br />
1 Les compteurs sont équipés d’un module radio.<br />
2 Un boîtier, installé dans les parties communes,<br />
relève des consommations de chaque compteur.<br />
3 Le boîtier communique ces données à l’entreprise<br />
"ista" pour traitement.<br />
4 Vous avez accès à vos consommations grâce à<br />
un compte sécurisé avec l´app « ECOTREND ».<br />
100% des compteurs EAU et CHAUFFAGE ista<br />
sont télérelevés.<br />
Quid des anomalies avec la télérelève ?<br />
Avec la télérelève, les appareils sont sous surveillance<br />
et nos techniciens interviennent automatiquement<br />
en cas de détection d’anomalie.<br />
Vous n’avez plus besoin de nous appeler.<br />
ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />
23, rue des Bruyères • 1274 Howald<br />
Téléphone : + 352 495 222-33<br />
sales@ista.lu • www.ista.lu
Arc Search : une révolution pour nos recherches web ?<br />
La startup The Browser Company, qui avait déjà lancé le navigateur web Arc,<br />
a dévoilé le 29 janvier sa dernière création : l’application mobile Arc Search.<br />
Disponible exclusivement sur iOS, celle-ci ouvre de nouvelles voies à notre manière<br />
d’effectuer des recherches sur le web. Elle propose notamment la fonctionnalité<br />
Browse for Me. Développée à partir de l’IA, elle est capable de consulter six pages<br />
web à partir desquelles elle en génère une nouvelle totalement personnalisée qui<br />
traite votre question sous plusieurs angles. Par exemple, si vous indiquez dans la<br />
barre de recherche « comment cuisiner une pizza ? », l’application analyse jusqu’à<br />
six sources différentes et vous crée une page sur mesure qui reprend plusieurs<br />
rubriques telles que la recette, les ingrédients, une vidéo explicative, des astuces<br />
pour perfectionner vos techniques de cuisine, etc.<br />
Source : X (anciennement Twitter)<br />
Heineken opte pour un jumeau numérique comme solution durable<br />
Heineken a entamé un processus de décarbonation visant une diminution de<br />
50% de ses émissions de CO 2<br />
d’ici 2025 et le net zéro dans l’ensemble de sa<br />
chaîne de valeur en 2040. Pour l’aider dans l’atteinte de ces objectifs, le groupe<br />
brassicole a fait appel à Siemens. Ce dernier aura la charge d’établir un jumeau<br />
numérique pour simuler et analyser une brasserie Heineken virtuelle. Cette<br />
technique permettra d’identifier les domaines dans lesquels des économies<br />
d’énergie significatives peuvent être réalisées. Elle a déjà montré que 70% de<br />
la consommation énergétique était liée à la production de chaleur et de froid<br />
nécessaire au brassage. En optimisant et en surveillant les systèmes y liés,<br />
Siemens estime qu’une réduction de 15 à 20% des besoins en énergie est<br />
possible sur chaque site de production.<br />
Source : The Heineken Company<br />
Les rançongiciels : une mine d’or pour les cybercriminels en 2023<br />
Selon les chiffres révélés par le spécialiste du suivi des transactions crypto<br />
Chainalysis, les rançongiciels (ou ransomwares), des logiciels informatiques<br />
malveillants qui prennent en otage des données personnelles, ont rapporté plus<br />
d’un milliard de dollars en 2023, un record ! Cette tendance à la hausse s’explique,<br />
d’une part, par la facilité d’accès du marché criminel toujours plus importante et,<br />
d’autre part, par un changement de cible : les preneurs d’otage délaissent le grand<br />
public pour s’attaquer à des organisations aux moyens plus importants. Toutefois,<br />
ce constat inquiétant doit être nuancé par une baisse significative des victimes qui<br />
acceptent de payer. En effet, le spécialiste américain des négociations Coveware<br />
a constaté que leur proportion est passée de 85% au premier trimestre de 2019<br />
à 29% à la fin 2023.<br />
Sources : Chainalysis ; Coveware<br />
DIGITAL
INTERNATIONAL<br />
38<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LE RÔLE<br />
DE LA TECHNOLOGIE<br />
POUR RENDRE LES VILLES<br />
PLUS HABITABLES<br />
Axis Communications<br />
Des caméras de sécurité numériques<br />
aux systèmes automatisés en passant<br />
par les capteurs, de plus en plus de<br />
décideurs politiques parlent de <strong>Smart</strong><br />
<strong>Cities</strong> : des villes utilisant les technologies<br />
numériques pour en améliorer<br />
l’habitabilité et la qualité de vie des<br />
habitants. Mais quand parle-t-on réellement<br />
de ville intelligente ? Et comment<br />
la technologie contribue-t-elle<br />
à la durabilité des villes ? Andrea Sorri,<br />
spécialiste en <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong> pour la région<br />
EMEA chez Axis Communications, nous<br />
dévoile son point de vue.<br />
Le concept de <strong>Smart</strong> City fait l’objet<br />
d’un large éventail de définitions<br />
variant d’une ville et d’un pays à l’autre.<br />
En fonction du niveau de développement,<br />
de la volonté de changement et<br />
de réforme, des ressources et des ambitions<br />
des citadins, la définition diffère.<br />
Néanmoins, nous pouvons être unanimes<br />
sur un aspect : un projet de<br />
ville intelligente réussi contribue à<br />
l’ensemble de la qualité de vie et de<br />
l’habitabilité d’une ville. Comment ?<br />
En déployant des technologies intelligentes,<br />
telles que des caméras vidéo et<br />
des capteurs, pour collecter des données<br />
de qualité. Axis Communications,<br />
leader du marché de la vidéosurveillance,<br />
concentre ses technologies sur<br />
trois domaines pour contribuer à cette<br />
qualité de vie : la sécurité publique, la<br />
mobilité urbaine et la surveillance de<br />
l’environnement.<br />
Andrea Sorri commente : « Chacun a<br />
une réponse différente à la question<br />
« qu’est-ce qu’une <strong>Smart</strong> City ? ». En<br />
fonction des priorités de leur ville, certains<br />
diront qu’une ville intelligente<br />
est synonyme de développement économique<br />
durable, tandis que d’autres<br />
penseront que cela relève des avancées<br />
technologiques. Chez Axis, il s’agit principalement<br />
d’améliorer l’habitabilité<br />
d’une ville. Grâce à nos technologies,<br />
nous entendons avoir un impact positif<br />
sur la qualité de vie des habitants ».<br />
Surveillance de l’environnement<br />
La surveillance des facteurs environnementaux<br />
tels que la qualité de l’air<br />
et la pollution sonore est essentielle<br />
pour assurer la durabilité des villes<br />
intelligentes et garantir la santé et le<br />
bien-être de leurs habitants. En effet, la<br />
qualité de l’air est la menace environnementale<br />
la plus préoccupante pour<br />
la santé humaine, suivie par la pollution<br />
sonore. Cette dernière risque d’ailleurs<br />
d’occuper la première place d’ici<br />
cinq ans environ 1,2 .<br />
L’un des plus grands défis pour<br />
transformer une ville en <strong>Smart</strong> City ?<br />
Briser les silos pour que le partage des<br />
données à l’échelle de la ville<br />
devienne possible<br />
Chaque ville peut s’attaquer concrètement<br />
à ces problèmes en installant des<br />
capteurs mesurant la qualité de l’air et<br />
en les associant à la vidéosurveillance.<br />
Les capteurs peuvent alerter rapidement<br />
les autorités municipales en cas<br />
de problème et les caméras fournissent<br />
une vérification visuelle, ce qui permet<br />
aux services d’urgence de prendre les<br />
mesures qui s’imposent.<br />
Dans le cas de la pollution sonore, il<br />
convient par exemple de combiner des<br />
capteurs sonores et des caméras. Cela<br />
permet non seulement de détecter les<br />
agressions, la violence et les alarmes de<br />
voiture, mais aussi de dresser le tableau<br />
complet des nuisances sonores d’un<br />
quartier. Ainsi, vous savez s’il y a ou<br />
non une forte pollution sonore affectant<br />
l’habitabilité du quartier et la santé<br />
des personnes qui y vivent.<br />
Mobilité urbaine<br />
Dans une ville, les transports devraient<br />
idéalement avoir le moins d’impact<br />
négatif possible sur l’environnement.<br />
1<br />
European Environment Agency - https://www.eea.europa.eu/articles/noise-pollution-is-a-major.<br />
2<br />
Environmental Health Sciences Center - https://environmentalhealth.ucdavis.edu/blog/could-everyday-noise-be-affecting-your-health#:~:text=Noise%20is%20the%20second%20largest,noise%20or%20<br />
noise%20related%20trauma.
DIGITAL ET INNOVATION<br />
39<br />
Après tout, cela est directement lié à la<br />
qualité de l’air et à la pollution sonore.<br />
Dans une <strong>Smart</strong> City, ce problème est<br />
abordé en combinant la vidéosurveillance<br />
avec des capteurs environnementaux.<br />
Cela permet de garantir la sécurité<br />
des citoyens et du personnel dans les<br />
transports en commun, de surveiller<br />
le trafic routier, de planifier et de gérer<br />
les infrastructures de transport afin de<br />
réduire l’impact sur l’environnement<br />
et de favoriser la mobilité en indiquant,<br />
par exemple, le nombre de places de<br />
stationnement libres.<br />
Sécurité publique<br />
De nombreuses villes accordent une<br />
grande importance à la sécurité de<br />
leurs citoyens, et la vidéosurveillance<br />
joue un rôle fondamental à cet égard.<br />
Au lieu de s’appuyer uniquement sur la<br />
surveillance manuelle, l’analyse vidéo,<br />
toujours plus intelligente d’ailleurs,<br />
permet de surveiller plusieurs flux<br />
vidéo. Cela aide à repérer rapidement<br />
les anomalies, les schémas inhabituels,<br />
les objets spécifiques ou les comportements<br />
suspects. Les villes peuvent alors<br />
prendre des mesures, comme appeler<br />
les services d’urgence.<br />
Andrea Sorri conclut : « L’un des plus<br />
grands défis pour transformer une ville<br />
en <strong>Smart</strong> City ? Briser les silos pour que<br />
le partage des données à l’échelle de la<br />
ville devienne possible. C’est pourquoi,<br />
chez Axis, nous voulons nous asseoir<br />
autour d’une table avec autant de communes<br />
que possible pour faire prendre<br />
conscience aux décideurs que ce sont<br />
eux qui peuvent rendre envisageable<br />
la combinaison de différents systèmes.<br />
Plusieurs villes, comme Anvers et<br />
Maastricht, sont déjà en bonne voie<br />
pour devenir des villes intelligentes.<br />
Toutefois, beaucoup d’autres ne sont<br />
pas encore conscientes des possibilités<br />
numériques qui existent ou sont à<br />
la traîne pour les mettre en place. Cela<br />
s’explique notamment par le fait que<br />
chaque ville a ses propres priorités,<br />
bien entendu ».<br />
Communiqué par Axis Communications
40<br />
INTERNATIONAL<br />
LE LUXEMBOURG<br />
AU CES 2024<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Chaque année, le Consumer Electronics<br />
Show (CES) s’installe à Las Vegas. Ce<br />
salon international constitue le rendezvous<br />
incontournable du monde de la<br />
tech. Les mastodontes du secteur, tels<br />
que Samsung, Google ou Amazon, ainsi<br />
que des startups ambitieuses y exposent<br />
leurs dernières innovations, que ce soit<br />
dans les domaines de l’intelligence artificielle,<br />
de la cybersécurité ou encore de<br />
l’éducation. Cette édition, qui a amené le<br />
salon à un nouveau niveau, a accueilli des<br />
délégations issues de nombreux pays,<br />
dont le <strong>Luxembourg</strong>. Focus sur la présence<br />
grand-ducale au CES 2024.<br />
© Consumer Technology Association<br />
Une année aux multiples records<br />
À la fermeture des portes, les organisateurs<br />
du CES ont publié les statistiques<br />
de cette édition 2024 et cellesci<br />
démontrent des performances pour<br />
le moins remarquables, notamment<br />
par ses divers records : une exposition<br />
de plus de 230.000 m², soit 15% de plus<br />
qu’en 2023 ; une augmentation de 40%<br />
du nombre de participants s’élevant à<br />
135.000 et provenant de 150 pays, régions<br />
et territoires ; plus de 3.000 candidatures<br />
pour le programme des Innovation<br />
Awards qui incluaient d’ailleurs l’IA<br />
comme nouvelle catégorie.<br />
Des ambassadeurs du Grand-Duché<br />
pour Blaupunkt<br />
Dans le salon des expositions, un stand<br />
luxembourgeois représentait la marque<br />
Blaupunkt. Cette dernière y a mis en<br />
avant trois innovations de son catalogue.<br />
Elle a tout d’abord dévoilé son nouveau<br />
modèle de téléviseur laser qui a pour<br />
ambition de redéfinir l’expérience visuelle<br />
par une technologie toujours plus<br />
performante. Ensuite, les représentants<br />
grand-ducaux de la marque ont présenté<br />
les vélos électriques pliables FRIDA<br />
& FRIDEL. Ceux-ci sont non seulement<br />
aisément rétractables, mais aussi équipés<br />
de roues de 24 pouces, une taille<br />
bien supérieure aux modèles similaires<br />
offrant ainsi un confort à toute épreuve.<br />
En outre, en une seule charge, il est possible<br />
de parcourir jusqu’à 110 km ! Dis-<br />
© Chambre de Commerce<br />
ponible à partir du printemps 2024, la<br />
marque entend proposer le modèle à un<br />
prix abordable. Pour finir, une Bentley<br />
disposée sur le stand permettait aux curieux<br />
de découvrir le système multimédia<br />
automobile développé par Blaupunkt.<br />
Contrôlée à partir d’un écran tactile de<br />
10,1 pouces et intégrant l’Appel CarPlay/<br />
Android Auto, cette solution ouvre la voie<br />
à une nouvelle expérience audio plus<br />
qualitative pour tous les conducteurs.<br />
Ce rendez-vous dans la Sin City était<br />
avant tout l’occasion de développer<br />
l’activité de la marque en initiant de<br />
nouvelles collaborations commerciales.<br />
« Nous sommes ouverts aux discussions<br />
visant à amener l’innovation Blaupunkt<br />
vers de nouveaux sommets grâce à des<br />
partenariats de licence. (…) Nous souhaitons<br />
explorer des relations gagnantgagnant<br />
qui peuvent propulser votre<br />
entreprise vers l’avenir », a déclaré la<br />
marque sur son compte LinkedIn.<br />
Une opportunité de développement<br />
commercial<br />
Si le CES permet de découvrir de nombreuses<br />
technologies innovantes, il<br />
Délégation luxembourgeoise<br />
constitue en premier lieu une occasion<br />
privilégiée pour les entreprises de se développer,<br />
et la Chambre de Commerce du<br />
<strong>Luxembourg</strong> l’a bien compris. En collaboration<br />
avec le <strong>Luxembourg</strong> Trade and<br />
Investment Office à San Francisco, elle a<br />
permis à 31 membres de 24 entreprises<br />
et institutions grand-ducales de traverser<br />
l’Atlantique pour visiter le salon.<br />
Leur programme comprenait la participation<br />
à plusieurs événements de<br />
réseautage, dont la réception de la délégation<br />
internationale du CES, la Nuit<br />
européenne ou encore le sommet de<br />
la bière belge. Une session spéciale de<br />
networking a été organisée à la Taiwan<br />
Tech Arena pour les sociétés luxembourgeoises.<br />
Ces dernières ont également pu<br />
profiter de l’événement pour explorer les<br />
dernières informations sur les tendances<br />
de la tech.<br />
Par P. Paquet
Place à la recharge ultra-rapide<br />
Mi-février, SWIO a procédé à l’inauguration de deux nouvelles bornes de<br />
recharge sur le site du garage Losch de Bereldange en présence de Lex<br />
Delles, ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme. « La<br />
borne principale offre la plus grande puissance au <strong>Luxembourg</strong>, avec une<br />
capacité impressionnante de 400 kW, tandis que la deuxième propose<br />
une puissance de 320 kW. Ces chargeurs ultra-rapides témoignent<br />
de l’engagement de SWIO envers une expérience de recharge rapide<br />
et permettent d’accueillir également les prochaines générations de<br />
véhicules en matière de recharge », a communiqué la marque.<br />
Le tramway joue les prolongations<br />
Source : SWIO<br />
Le 1 er février, la Chambre des députés a donné son feu vert à l’extension<br />
du tram au Kirchberg et vers Hollerich. La ligne K2 sera réalisée en deux<br />
temps : un premier tronçon de 2,3 km desservira trois nouvelles stations.<br />
Elle s’embranchera sur la ligne existante à proximité de l’arrêt Rout Bréck-<br />
Pafendall pour rejoindre le futur quartier Laangfur. Sa mise en service<br />
est prévue pour 2027. Dans une seconde phase, le tram reliera le futur<br />
quartier Kuebebierg avant de rejoindre Luxexpo. Même scénario pour la<br />
ligne HO. Une première partie de son tracé, opérationnelle en 2028, sera<br />
raccordée après la station Gare centrale pour rejoindre Nei Hollerich et son<br />
pôle d’échange. Cette branche sera prolongée vers le futur quartier Porte<br />
de Hollerich et le P&R Bouillon ultérieurement.<br />
Le LIST planche sur le stockage de l’hydrogène<br />
Source : SIP<br />
Depuis le mois de février, le LIST prend part au projet européen<br />
ECOHYDRO. Financé par le Programme-cadre pour la recherche et<br />
l’innovation Horizon Europe pour une durée de quatre ans, celui-ci vise<br />
le développement de réservoirs à haute pression recyclables destinés<br />
au stockage de l’hydrogène pour le secteur des transports. L’initiative<br />
est un effort conjoint entre quinze acteurs académiques et industriels<br />
européens. Elle devrait apporter des solutions de stockage nécessaires<br />
au déploiement de l’hydrogène, une ressource qui devrait répondre à<br />
24% des besoins énergétiques européens d’ici 2050.<br />
©SWIO<br />
OBILITÉ<br />
Source : LIST
LUXEMBOURG<br />
42<br />
MOBILITÉ<br />
L’ID.7 : LA BERLINE PREMIUM<br />
DES VOYAGEURS<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
Qui a dit que les voitures électriques<br />
n’étaient pas faites pour les longues<br />
expéditions ? Avec son dernier modèle<br />
de la gamme ID., Volkswagen entend<br />
bien amener ce type de mobilité à un<br />
nouveau niveau d’autonomie… mais<br />
pas que ! L’ID.7, une élégante berline<br />
se confondant avec un coupé, allie<br />
la performance à l’innovation et au<br />
confort. Notre rédaction, qui a eu la<br />
chance de s’installer au volant d’un<br />
de ces modèles, vous propose de le<br />
découvrir.<br />
L’électrique des destinations lointaines<br />
Après la citadine, le van et le SUV,<br />
Volkswagen ajoute à sa famille ID. un<br />
tout nouveau modèle qui ouvre à la<br />
gamme les portes d’un marché supplémentaire<br />
: celui des berlines. Avec<br />
ses quatre portes à l’allure de coupé<br />
et sa silhouette élégante, l’ID.7 ne se<br />
distingue pas de ses sœurs par sa seule<br />
apparence. Elle prend la voie des longs<br />
voyages en promettant à ses utilisateurs<br />
une autonomie de plus de 620<br />
km (WLTP) pour la version Pro et près<br />
de 700 km (WLTP) pour la Pro S. Cette<br />
innovation est rendue possible par une<br />
batterie encore plus puissante de 77 ou<br />
86 kWh.<br />
Mais une autre nouveauté se cache sous<br />
le capot de la cadette lui permettant<br />
d’atteindre ces performances exceptionnelles<br />
: un système de propulsion<br />
à haut rendement amélioré. Celui-ci,<br />
soutenu par une gestion thermique<br />
repensée, intègre notamment une boîte<br />
monorapport à deux étages, un onduleur<br />
à impulsions et un moteur 100%<br />
électrique de 210 kW (286 ch). De plus,<br />
ce dernier ne privilégie pas l’autonomie<br />
au détriment de la puissance puisqu’il<br />
permet un passage de 0 à 100 km/h en<br />
seulement 6,5 secondes.<br />
Pour diminuer davantage sa consommation<br />
et booster son autonomie, le<br />
constructeur allemand a peaufiné le<br />
design de la nouvelle berline pour le<br />
rendre le plus aérodynamique possible.<br />
L’ID.7 ne doit pas à son toit incliné vers<br />
l’arrière sa seule apparence de coupé<br />
mais également sa faible résistance à<br />
l’air participant à son excellent coefficient<br />
de traînée (environ 0,23 Cx). Ce<br />
qui nous a frappé durant les heures<br />
de conduite, c’est le silence, grâce aux<br />
matériaux isolants utilisés et à l’aérodynamisme<br />
de la voiture.<br />
Si les arrêts pour recharger l’automobile<br />
se feront plus rares, ils seront par<br />
la même occasion plus courts. Pendant<br />
que le véhicule est sur la route, une<br />
nouvelle fonction de gestion thermique<br />
garantit que la batterie soit portée à la<br />
température optimale avant l’arrêt afin
MOBILITÉ<br />
43<br />
d’être chargée à puissance maximale.<br />
Cela permet de réduire le temps de<br />
charge de plusieurs minutes, notamment<br />
en hiver.<br />
Des voyages confortables à tous les<br />
niveaux<br />
« Spacieux » est sans nul doute l’adjectif<br />
le plus approprié pour décrire l’intérieur<br />
de l’habitacle de l’ID.7. De notre<br />
côté, nous avons effectivement été<br />
agréablement surpris par sa très bonne<br />
habitabilité et son confort d’assise.<br />
Grâce à son grand empattement et à<br />
la conception compacte de la technologie<br />
d’entraînement, la berline offre<br />
beaucoup de place aussi bien dans la<br />
première que dans la deuxième rangée<br />
de sièges. À l’arrière, la porte électrique<br />
ouvre sur un coffre à bagages d’une<br />
capacité de 532 litres pouvant même<br />
atteindre les 1.586 litres une fois la banquette<br />
rabattue.<br />
Quant à l’expérience qu’offre la petite<br />
dernière, autant pour le conducteur<br />
que pour les passagers, l’adjectif « innovant<br />
» est le plus adapté. L’ID.7 est le<br />
seul véhicule de sa catégorie à disposer<br />
de série d’un affichage tête haute à réalité<br />
augmentée (RA). Ainsi, il projette<br />
toutes les informations pertinentes<br />
pour le trajet dans le champ de vision<br />
du chauffeur, afin que celui-ci n’ait<br />
plus à quitter la route des yeux.<br />
Des systèmes d’assistance prennent en<br />
charge le contrôle latéral et longitudinal<br />
assisté de l’ID.7 selon les besoins.<br />
Parmi ceux-ci, le Travel Assist assure<br />
le changement de voie sur autoroute.<br />
Le conducteur surveille la manœuvre,<br />
mais la fatigue de la conduite est considérablement<br />
réduite. Le Park Assist<br />
permet quant à lui d’effectuer des<br />
manœuvres de stationnement récurrentes<br />
grâce à sa fonction de mémoire,<br />
par exemple dans un garage à domicile<br />
ou sur le parking du travail. Une fois la<br />
combinaison de mouvements apprise,<br />
la Volkswagen se gare sur demande<br />
de manière entièrement automatique.<br />
Il a fallu néanmoins s’habituer à la<br />
conduite et au gabarit du véhicule lors<br />
des premiers mètres parcourus en ville<br />
dans des rues parfois étroites.<br />
L’interaction avec l’ID.7 a été perfectionnée<br />
grâce à une nouvelle<br />
fonctionnalité de commande vocale en<br />
ligne naturelle. Partant, ses réponses<br />
sont tout aussi complètes et interactives<br />
que les assistants vocaux des derniers<br />
smartphones.<br />
D’autres innovations sont encore<br />
disponibles, telles que les bouches<br />
d’aération à commande automatique<br />
avec actionneurs électroniques, les<br />
nouveaux sièges ergoActive en option<br />
avec une nouvelle fonction de massage<br />
des points de pression et la climatisation<br />
automatique. L’ID.7 offre de cette<br />
manière un niveau d’environnement<br />
et de confort d’assise équivalent à la<br />
classe premium.<br />
Pour finir, il suffit aux passagers de lever<br />
les yeux pour profiter du toit panoramique<br />
ouvrant et intelligent disponible<br />
en option. Les couches de verre peuvent<br />
être commutées électroniquement<br />
entre opaque et transparent, soit à<br />
l’aide d’un curseur au niveau du plafond,<br />
soit par commande vocale.<br />
700 km<br />
d'autonomie pour la pro S (WLTP)<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
www.volkswagen.lu
INTERNATIONAL<br />
44<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />
NOUVEAUTÉS DE CE DÉBUT D’ANNÉE<br />
MOBILITÉ<br />
À l’occasion de la 60 e édition de l’Autofestival qui s’est tenue du 20 janvier au 3 février 2024, de nombreux nouveaux modèles 100%<br />
électriques ont été présentés. Le grand public a ainsi eu l’opportunité de découvrir les dernières nouveautés proposées par les<br />
principaux constructeurs automobiles comme Audi, BMW, Fiat, Hyundai, Ford, Kia, MG, Mini, Opel, Volvo ou encore Volkswagen,<br />
mais aussi certains moins répandus sur le territoire luxembourgeois, à l’image du constructeur chinois Maxus qui tente de se<br />
développer en Europe. Petit tour d’horizon des voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins.<br />
Les citadines<br />
Par R. Thomas<br />
Nouvelle Mini Cooper SE<br />
Capacité de la batterie : 32,6 kW<br />
Puissance : 135 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />
Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 33.400 euros TVAC<br />
Fiat 600 E Berline (Red)<br />
Capacité de la batterie : 54 kW<br />
Puissance : 115 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />
Consommation : 15,1 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 34.810 euros TVAC<br />
Corsa E<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 354 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.148 euros TVAC<br />
Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />
Capacité de la batterie : 58 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 427 km<br />
Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.730 euros TVAC
MOBILITÉ<br />
45<br />
Les berlines compactes<br />
Volvo EX30 Core Single<br />
Capacité de la batterie : 51 kW<br />
Puissance : 200 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 344 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 37.994 euros TVAC<br />
Opel Mokka-e Elegance<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 39.975 euros TVAC<br />
Maxus EUNIQ6<br />
Capacité de la batterie : 70 kW<br />
Puissance : 133 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 354 km<br />
Consommation : 21,5 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 39.990 euros TVAC<br />
MG4 X Power<br />
Capacité de la batterie : 64 kW<br />
Puissance : 180 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 385 km<br />
Consommation : 18,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.888 euros TVAC<br />
Renault Scenic E-Tech 170hp<br />
Capacité de la batterie : 60 kW<br />
Puissance : 125 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 420 km<br />
Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 41.240 euros TVAC
46<br />
MOBILITÉ<br />
Hyundai Ioniq 6<br />
Capacité de la batterie : 53 kW<br />
Puissance : 149 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 429 km<br />
Consommation : 13,9 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 52.214 euros TVAC<br />
Les berlines de luxe et les SUV<br />
Ford Mustang Mach-E RWD<br />
Capacité de la batterie : 76 kW<br />
Puissance : 198 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 440 km<br />
Consommation : 17,2 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 53.368 euros TVAC<br />
Audi Q4 40 e-tron<br />
Capacité de la batterie : 77 kW<br />
Puissance : 210 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 516 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 62.478 euros TVAC<br />
Kia EV9 Earth RWD<br />
Capacité de la batterie : 99,8 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 563 km<br />
Consommation : 20,2 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 69.320 euros TVAC<br />
BMW i5 eDrive40<br />
Capacité de la batterie : 81,2 kW<br />
Puissance : 250 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 477 km<br />
Consommation : 19,5 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 73.725 euros TVAC
LUXEMBOURG<br />
48<br />
MOBILITÉ<br />
UN VENT NOUVEAU SOUFFLE<br />
SUR INDIGO LUXEMBOURG<br />
Rafael Rodrigues et Dimitri Matsoukas<br />
Filiale Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />
Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> a récemment changé de directeur après le départ à la retraite de Gérard Jeitz qui était à la tête de<br />
la filiale depuis 39 ans. Dimitri Matsoukas, son remplaçant désormais directeur général, revient sur son parcours et présente<br />
les nouvelles ambitions de la société sur le sol grand-ducal.
MOBILITÉ<br />
49<br />
Pouvez-vous brièvement présenter votre<br />
parcours chez Indigo ?<br />
J’ai effectué une formation d’architecte<br />
d’intérieur à l’Université Saint-Luc à<br />
Liège. Une fois mes études finies, je me<br />
suis lancé en tant qu’indépendant, avant<br />
de travailler successivement pour plusieurs<br />
entreprises au <strong>Luxembourg</strong>. J’ai<br />
pu évoluer dans la direction commerciale<br />
puis dans la gestion opérationnelle.<br />
J’ai ensuite tout arrêté pour prendre<br />
une année de repos et en profiter pour<br />
voyager.<br />
C’est par l’intermédiaire d’un bureau<br />
de recrutement que l’on m’a proposé<br />
le poste de directeur adjoint de la filiale<br />
d’Indigo au Grand-Duché, avec la mission<br />
de remplacer Gérard Jeitz une fois<br />
qu’il aurait pris sa retraite. Je suis entré<br />
en fonction en février 2023 comme directeur<br />
des opérations, ce qui reste le meilleur<br />
écolage pour comprendre comment<br />
fonctionne une entreprise, et j’ai repris<br />
les rênes de la société en novembre suite<br />
au départ de notre ancien directeur.<br />
Notre maison mère à Paris a pour vision<br />
de dérouler dans l’ensemble de ses<br />
filiales sa stratégie multi-clients (clients<br />
publics, B2B et particuliers) dans tous<br />
les modes contractuels (prestation de<br />
service, concessions, baux, pleine propriété).<br />
J’ai été choisi pour mon ancrage<br />
local et mon expérience commerciale<br />
auprès des villes mais aussi fortement<br />
orientée vers la gestion de projets et les<br />
relations B2B.<br />
Quelle est votre vision et les objectifs que<br />
vous souhaitez atteindre pour les années<br />
à venir ?<br />
Afin de répondre aux besoins actuels de<br />
mobilité, nous nous devons de trouver<br />
de nouveaux projets dans un marché ou<br />
peu de nouveaux contrats publics sont<br />
possibles (marché de renouvellement).<br />
Nous souhaitons travailler en amont<br />
auprès des promoteurs qui sont confrontés<br />
au défi de quantifier et de valoriser<br />
adéquatement les capacités des parkings<br />
et de leurs développements. Le potentiel<br />
est là. Nous avons déjà entrepris les<br />
démarches et avons signé de nombreux<br />
nouveaux contrats en fin d’année dernière<br />
pour des infrastructures allant de<br />
200 à 2.000 places.<br />
De plus, et en corrélation avec cette<br />
vision, nous avons pour objectif de transformer<br />
les places de stationnement dans<br />
les immeubles de bureaux en places<br />
publiques afin de valoriser les bâtiments<br />
après les heures de travail par exemple.<br />
Par ailleurs, nous souhaiterions proposer<br />
différentes offres supplémentaires :<br />
réservation de places de parking pour des<br />
événements culturels ou sportifs, mise<br />
en place de tarifs spéciaux durant les<br />
pauses de midi, ajout de services sur nos<br />
parkings comme des prêts de parapluie,<br />
de câbles de chargement, un service voiturier<br />
dans le centre-ville, etc.<br />
Nous continuons à travailler<br />
aux côtés des villes et communes<br />
pour leur offrir le même service<br />
de qualité<br />
En parallèle, il va de soi que nous continuons<br />
à travailler aux côtés des villes<br />
et communes pour leur offrir le même<br />
service de qualité que nous proposons<br />
depuis des années, enrichi des dernières<br />
évolutions, comme INDIGO NEO.<br />
Des nouveautés ou des évolutions sontelles<br />
prévues pour l’application INDIGO<br />
NEO ?<br />
Oui. Cette application est déjà très bien<br />
adoptée au niveau des consommateurs<br />
individuels (>20% de part de marché en<br />
voirie à <strong>Luxembourg</strong>-Ville entre autres).<br />
Nous souhaitons étendre son champ<br />
d’application au niveau professionnel<br />
afin que les entreprises aient plus de<br />
facilité pour gérer leur flotte de véhicules.<br />
Prenons l’exemple d’une société<br />
de construction qui possède des dizaines<br />
de camionnettes devant se garer dans<br />
les rues pour divers chantiers. C’est très<br />
contraignant de jongler avec les pièces de<br />
monnaie, le respect des horaires de stationnement<br />
et le temps passé sur chaque<br />
chantier. INDIGO NEO pourra apporter<br />
davantage de flexibilité aux entreprises.<br />
D’autres changements sont-ils à prévoir<br />
cette année dans la direction<br />
d’Indigo <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Notre directeur financier actuel, Rafael<br />
Rodrigues, compte treize ans d’ancienneté<br />
et a gravi les échelons petit à petit<br />
jusqu’à ce poste. Il est temps pour lui<br />
d’évoluer au vu de son expérience. Il me<br />
secondera pour le volet opérationnel. Un<br />
nouveau directeur financier nous rejoindra<br />
très prochainement. Un tel remaniement<br />
a pour but d’amener la filiale<br />
luxembourgeoise a un niveau plus élevé<br />
et répond à nos nouvelles ambitions.<br />
Quelles sont les initiatives mises en place<br />
au sein de votre groupe, et particulièrement<br />
au <strong>Luxembourg</strong>, en matière de<br />
stratégie RSE ?<br />
La Fondation Indigo œuvre en faveur<br />
d’initiatives sportives et culturelles dans<br />
les pays où les filiales sont implantées via<br />
la Fondation de France. Chaque année,<br />
le comité passe en revue différents projets.<br />
Nous avons par exemple collaboré<br />
avec la Philharmonie. L’an dernier, nous<br />
avons soutenu plus de 20 projets. Ce<br />
volet d’engagement dans la vie de la cité<br />
est important à nos yeux.<br />
D’un point de vue environnemental,<br />
nous favorisons les produits d’entretien<br />
ou de nettoyage biodégradables, avec<br />
les certifications adéquates. Notre soustraitant<br />
dispose de toutes les certifications<br />
ISO nécessaires. Nous avons aussi<br />
développé les cycloparks, des lieux<br />
sécurisés où les bicyclettes peuvent être<br />
stockées afin de favoriser la mobilité<br />
douce. De plus, nous nous tournons progressivement<br />
vers le « ticketless » grâce<br />
à INDIGO NEO. Tous nos parkings ne<br />
sont pas encore équipés de lecteurs de<br />
plaque mais nous les rénovons petit à<br />
petit.<br />
Filiale Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />
83, rue de Strasbourg<br />
L-2561 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.indigoneo.lu
LUXEMBOURG<br />
50<br />
LES BUS ÉLECTRIQUES<br />
ONT LE VENT EN POUPE<br />
AU LUXEMBOURG<br />
MOBILITÉ<br />
Depuis plusieurs années, les sociétés<br />
de transport de personnes accélèrent<br />
à grands pas leur transition vers des<br />
flottes de cars 100% électriques. Le<br />
réseau de bus RGTR a ainsi pour objectif<br />
de passer entièrement à l’électricité d’ici<br />
2030 au plus tard, à travers un projet<br />
baptisé « E-BUS RGTR ». Pour ce faire,<br />
le Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> va<br />
continuer d’investir massivement dans<br />
l’achat de nouveaux véhicules et dans<br />
l’installation de stations de recharge.<br />
Mais cette électrification se fera par<br />
étapes. Explications.<br />
Au cours des dernières années, l’électromobilité<br />
s’est imposée tous les jours<br />
un peu plus comme une solution pour<br />
tous nos déplacements au Grand-<br />
Duché, permettant ainsi de réduire nos<br />
émissions de dioxyde de carbone afin<br />
de protéger davantage la planète.<br />
L’objectif d’une flotte de bus 100%<br />
électrique<br />
C’est d’ailleurs dans cette logique que<br />
le ministère de la Mobilité a annoncé,<br />
au cours de l’été 2022, vouloir électrifier<br />
l’ensemble des lignes de bus du<br />
réseau du Régime général des transports<br />
routiers (RGTR) desservant l’ensemble<br />
du Grand-Duché à l’horizon<br />
2030. Et le processus de ce projet baptisé<br />
« E-BUS RGTR » est déjà en bonne<br />
voie : sur les quelque 1.400 bus utilisés<br />
actuellement sur le réseau régional<br />
et frontalier, environ un tiers utilise<br />
désormais une motorisation électrique.<br />
Cette transformation progressive de la<br />
flotte a notamment été rendue possible<br />
grâce au soutien financier de l’Union<br />
européenne.<br />
Avec l’aide du plan de relance<br />
européen<br />
En effet, un montant de 35 millions<br />
d’euros du plan de relance « Next<br />
Generation UE », faisant partie du projet<br />
FEDER (Fonds européen de développement<br />
regional) et REACT-EU<br />
(Recovery Assistance for Cohesion and<br />
the Territories of Europe), a été alloué<br />
pour le <strong>Luxembourg</strong> au titre de l’électrification<br />
de son réseau de bus RGTR.<br />
Dans ce sens, une convention a été<br />
signée en 2022 entre François Bausch,<br />
alors Vice-Premier ministre, ministre<br />
de la Mobilité et des Travaux publics,<br />
et Franz Fayot, ministre de l’Économie<br />
de l’époque, sachant que «la participation<br />
financière a commencé au mois de<br />
juillet 2022 avec l’entrée en vigueur des<br />
nouveaux contrats de service publics<br />
pour l’exploitation du réseau RGTR »,<br />
comme le précise Mobiliteit.lu.<br />
De nouveaux points de recharge<br />
spécifiques continueront d’être<br />
construits sur tout le territoire<br />
Une priorité pour le gouvernement...<br />
Il faut dire que la lutte contre le dérèglement<br />
climatique en réduisant les<br />
émissions de dioxyde de carbone qui<br />
proviennent des véhicules à moteur<br />
à combustion reste une des priorités<br />
pour le gouvernement dans les années<br />
à venir. Dans ce cadre, dès cette année<br />
2024, le réseau électrifié du RGTR<br />
s’étendra sur 77 lignes publiques. Dans<br />
le détail, les autobus mis en service et<br />
éligibles pour le cofinancement du projet<br />
FEDER sont de trois types, à savoir<br />
des « midibus » (d’une longueur de 11 m),<br />
des autobus « standard » à plancher bas<br />
(14 m) et des autobus « articulés » à plancher<br />
bas (19 m).<br />
... mais aussi pour la capitale<br />
Du reste, la Ville de <strong>Luxembourg</strong> suit<br />
la même logique d’électrification pour<br />
son propre réseau urbain. Là encore,<br />
des objectifs précis ont été fixés. D’ici<br />
2025, tous les autobus standards<br />
et, d’ici 2030, tous les bus articulés<br />
devraient être électrifiés pour les passagers<br />
des lignes AVL de la capitale. Pour<br />
l’heure, la ville compte 23 bus électriques.<br />
15 autres ont été commandés,<br />
ce qui représente environ un quart de<br />
sa flotte. Pour les bus utilisés en soustraitance,<br />
le changement se fera dès<br />
cette année, comme prévu par la soumission<br />
publique. C’est notamment le<br />
cas pour la société Voyages Vandivinit,<br />
par exemple, qui opère pour le compte<br />
des réseaux de transport RGTR et AVL<br />
et assure le transport transfrontalier<br />
entre la France et le <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Néanmoins, cette électrification de la<br />
flotte d’autobus pose la question des<br />
nécessaires infrastructures à mettre en<br />
place, en particulier la construction de<br />
stations de recharge.
MOBILITÉ<br />
51<br />
Des bornes de recharge au diapason<br />
Pour ce faire, de nouveaux points de<br />
recharge spécifiques continueront<br />
d’être construits sur tout le territoire, y<br />
compris dans la Ville de <strong>Luxembourg</strong>. Il<br />
s’agit notamment de stations utilisant<br />
un pantographe, un assemblage articulé<br />
flexible qui permet aux autobus<br />
électriques de toutes marques de charger,<br />
en quelques minutes seulement,<br />
80% voire 100% de leurs batteries. Étant<br />
donné que pour la plupart des nouveaux<br />
modèles d’autobus l’autonomie<br />
dépasse désormais largement le cap<br />
des 200 km – une distance qui correspond<br />
peu ou prou à leur parcours quotidien,<br />
le risque de tomber en « panne<br />
sèche » devient, pour ainsi dire, quasiment<br />
inexistant.<br />
Voyages Vandivinit propose à ses clients de compenser leurs émissions de CO 2<br />
Pour viser la neutralité carbone, la société Voyages Vandivinit offre à ses clients<br />
« la possibilité de compenser les émissions de CO 2<br />
causées par leur trajet et<br />
ainsi de voyager climatiquement neutre et de contribuer à la protection de<br />
l’environnement. À l’aide du calculateur d’émissions de l’International Civil<br />
Aviation Organization (ICAO), la société détermine le montant nécessaire pour<br />
compenser la part des émissions de CO 2<br />
du voyage en fonction de l’itinéraire<br />
et du moyen de transport utilisé. Ce calculateur utilise les meilleures données<br />
de l’industrie publiquement accessibles pour prendre en compte divers facteurs<br />
tels que les types d’avion, les données spécifiques aux itinéraires, les<br />
facteurs de charge des passagers et le fret transporté. Le montant calculé est<br />
ensuite versé à un projet de protection du climat que nous avons sélectionné,<br />
de sorte que la quantité exacte de CO 2<br />
produite par le vol ou le voyage en bus<br />
est économisée dans le projet de compensation », indique la société.<br />
Par R. Thomas
La biodiversité, nouvelle thématique du guide ESR<br />
Après l’avoir annoncée en septembre lors de son 15 e anniversaire, l’INDR<br />
présente plus en détail la nouvelle thématique de son guide ESR. Grâce<br />
à cette nouvelle version, les entreprises pourront évaluer l’impact de leur<br />
activité sur la nature, mais aussi entrevoir en quoi intégrer la biodiversité<br />
à leur activité peut leur être bénéfique. « Cette nouvelle thématique,<br />
divisée en trois sous-thèmes, offre la possibilité de s’auto-évaluer sur<br />
l’influence de son activité sur la biodiversité et les écosystèmes naturels,<br />
les dépendances de son activité par rapport à la biodiversité et aux<br />
écosystèmes naturels et sa proximité par rapport à des zones à haut<br />
intérêt en matière de biodiversité », précise l’INDR.<br />
Source : INDR<br />
La recherche publique très investie dans la transition énergétique<br />
Luxinnovation a récemment mené une étude des capacités de la<br />
recherche publique luxembourgeoise dans le domaine de la transition<br />
énergétique. Pas moins de 87 groupes de recherche impliqués dans<br />
la matière ont été identifiés. Bon nombre d’entre eux travaillent sur<br />
les matériaux liés à l’énergie, les systèmes énergétiques intelligents<br />
et l’efficacité énergétique. D’autres se penchent sur le comportement<br />
humain et les sciences sociales liées à la transition énergétique. « Le<br />
<strong>Luxembourg</strong> dispose clairement d’un réservoir de connaissances<br />
considérable lié à la transition énergétique », remarque ainsi Julie<br />
Gaspar, analyste en Market Intelligence chez Luxinnovation.<br />
Source : Luxinnovation<br />
Une première fabrique de panneaux solaires luxembourgeoise<br />
C’est en présence d’un grand nombre de personnalités que Solarcells S.A.,<br />
société innovante dans le domaine de l’énergie solaire, a inauguré, le 18<br />
janvier dernier, la toute première fabrique luxembourgeoise de panneaux<br />
photovoltaïques. Sa ligne de production, équipée de technologies de<br />
pointe, a été installée dans les anciens locaux du cigarettier Heintz Van<br />
Landewyck à Hollerich. Les panneaux y seront produits dans le respect<br />
des normes les plus strictes en matière de durabilité afin de réduire<br />
autant que possible leur empreinte carbone.<br />
©Pancake/Studion<br />
Source : Solarcells <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ET ÉNERGIE
LUXEMBOURG<br />
54<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
SOLER, POUSSÉE PAR DES<br />
VENTS FAVORABLES<br />
Soler S.A.<br />
Soler n’a jamais produit autant d’énergie<br />
verte qu’en 2023. Et la société qui<br />
sera bientôt forte d’une équipe d’une<br />
quinzaine de personnes n’entend pas<br />
s’arrêter là. Elle se retrousse les manches<br />
pour atteindre à elle seule les objectifs<br />
nationaux fixés pour l’horizon 2030 tout<br />
en veillant à garantir un développement<br />
de l’éolien acceptable pour la population<br />
d’une part, et respectueux de la biodiversité<br />
d’autre part. Explications avec Paul<br />
Zeimet et Guy Uhres, respectivement<br />
administrateur délégué et responsable<br />
des énergies renouvelables chez Soler.<br />
Une année à marquer d’une pierre<br />
blanche<br />
Rétrospectivement, l’année 2023 a été<br />
véritablement unique dans l’histoire de<br />
Soler, et ce à plus d’un titre. Née d’une<br />
joint-venture entre SEO et Enovos,<br />
la société bénéficiait jusqu’alors de<br />
contrats de services avec les deux entreprises<br />
partenaires. Depuis le 1 er avril<br />
dernier, elle embauche directement<br />
son propre personnel ; une nécessité au<br />
regard des objectifs ambitieux du Plan<br />
national intégré en matière d’énergie et<br />
de climat (PNEC) et un plus pour son<br />
image de marque. « Nous serons une<br />
quinzaine de collaborateurs dans le<br />
courant de cette année, autant de personnes<br />
très engagées qui s’identifient<br />
fortement aux valeurs et à la mission de<br />
l’entreprise. Cette équipe travaille sur<br />
nos projets de A à Z : de leur développement<br />
à leur exploitation en passant par<br />
leur construction et, éventuellement, le<br />
repowering », déclare Paul Zeimet.<br />
L’année a été remarquable du point de<br />
vue de la production également. Avec<br />
ses 332 millions de kWh injectés dans<br />
le réseau – à savoir l’équivalent de la<br />
consommation annuelle de près de la<br />
moitié de la population luxembourgeoise<br />
– la société enregistre dans son<br />
secteur éolien un résultat record de bon<br />
augure pour l’atteinte de ses objectifs.<br />
« Nous nous réjouissons que le gouvernement<br />
ait augmenté les ambitions du<br />
PNEC. L’objectif fixé pour 2030, rien<br />
que pour l’énergie éolienne, est passé<br />
de 674 à 1.043 GWh. Soler compte<br />
bien s’aligner sur ce chiffre et estime<br />
même pouvoir le dépasser ! D’ici l’année<br />
prochaine, la production nationale<br />
avoisinera probablement les 470 GWh.<br />
Il faudra donc la doubler, sans néanmoins<br />
multiplier le nombre d’éoliennes<br />
par deux. Une trentaine d’éoliennes de<br />
nouvelle génération devrait suffire »,<br />
assure Paul Zeimet.<br />
Les progrès permis par l’évolution<br />
technologique sont impressionnants :<br />
fin 2023, le <strong>Luxembourg</strong> comptait<br />
72 éoliennes en service, contre 74<br />
en 2020, pour une capacité installée<br />
supérieure de 53% ! Même constat<br />
pour les infrastructures mises en place<br />
par Soler : en doublant son nombre<br />
d’éoliennes entre 2012 et début 2024,<br />
l’entreprise a plus que quadruplé sa<br />
capacité installée et même sextuplé<br />
sa production d’énergie. Ces résultats<br />
sont le fruit de nouveaux projets et<br />
d’importants travaux de repowering<br />
dans des parcs d’ancienne génération.<br />
Un potentiel inexploité<br />
Nul doute que l’entreprise surpassera<br />
encore son record grâce à la mise<br />
en service de nouveaux parcs. Une<br />
éolienne en construction au Wandpark<br />
Nordenergie commencera à injecter<br />
de l’électricité verte sur le réseau dès<br />
cet été. « Nous espérons obtenir prochainement<br />
les autorisations nécessaires<br />
pour commencer les travaux<br />
d’infrastructure sur de nombreux<br />
autres sites : entre autres à Schieren<br />
et Manternach pour une éolienne, au<br />
Wandpark Miersch pour deux autres et<br />
au Wandpark Kanton Réiden pour cinq<br />
éoliennes. Nous attendons également
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
55<br />
Paul Zeimet<br />
les autorisations requises pour la phase<br />
deux du projet Sudwand. Si les feux<br />
verts nous sont donnés rapidement,<br />
toutes ces infrastructures supplémentaires<br />
pourraient être opérationnelles à<br />
la fin de l’année prochaine », détaille le<br />
dirigeant de Soler.<br />
En doublant son nombre d’éoliennes<br />
entre 2012 et début 2024, l’entreprise<br />
a plus que quadruplé sa capacité<br />
installée et même sextuplé sa<br />
production d’énergie<br />
Pour accroître davantage le potentiel<br />
éolien du Grand-Duché, un assouplissement<br />
de certaines règles serait<br />
bienvenu. « Nous espérons que le nouveau<br />
gouvernement fixera des limites<br />
moins strictes que par le passé en ce<br />
qui concerne l’implantation de parcs<br />
éoliens aux abords des autoroutes et<br />
chemins repris. Les avancées technologiques<br />
le permettent désormais puisque<br />
les nouvelles éoliennes disposent d’un<br />
système de chauffage des pales qui dissipe<br />
tout risque de projection de glace »,<br />
affirme Paul Zeimet.<br />
Les mêmes progrès permettent aussi<br />
d’envisager l’équipement de nouveaux<br />
sites plus proches des zones industrielles.<br />
Citant l’exemple de l’Arlon<br />
Retail Park, situé juste à la frontière,<br />
le dirigeant de Soler en appelle à une<br />
révision de la règlementation qui permettrait<br />
d’exploiter le plein potentiel<br />
de zones luxembourgeoises similaires<br />
et affirme que son entreprise se verrait<br />
bien partenaire des communes et aussi<br />
de l’industrie dans le cas où ses vœux<br />
seraient exaucés. « La hausse des prix<br />
de l’énergie pousse l’industrie à repenser<br />
son approvisionnement. La plupart<br />
des entreprises pensent à produire leur<br />
énergie elles-mêmes, démarche plutôt<br />
complexe à laquelle nous pourrions<br />
apporter des solutions », estime Guy<br />
Uhres.<br />
Une question d’équilibre<br />
« Malgré la faible superficie du territoire<br />
luxembourgeois, il est donc toujours<br />
possible d’en faire plus, moyennant<br />
bien entendu les études de risque<br />
nécessaires et en respectant néanmoins<br />
une règlementation stricte en ce<br />
qui concerne les nuisances sonores. Il<br />
faut toujours trouver l’équilibre entre<br />
ce qui est faisable et ce qui est acceptable<br />
pour la population », considère<br />
Paul Zeimet.<br />
C’est la raison pour laquelle Soler veille<br />
à maintenir un contact régulier avec
56<br />
LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Guy Uhres<br />
les habitants des communes concernées<br />
par ses projets, les invitant à des<br />
séances d’information, à des visites de<br />
chantier ou encore à des événements<br />
comme les Journées Portes Ouvertes.<br />
Là, elle répond à leurs interrogations<br />
et apaise leurs craintes éventuelles,<br />
favorisant l’acceptation de cette forme<br />
d’énergie verte.<br />
Il faut toujours trouver l’équilibre<br />
entre ce qui est faisable et ce qui est<br />
acceptable pour la population<br />
Parallèlement, Soler veille à maintenir<br />
un délicat équilibre entre production<br />
d’énergie et préservation de<br />
la biodiversité. D’ailleurs, les études<br />
environnementales préalables à tout<br />
développement coupent court à un<br />
tiers voire à la moitié des projets envisagés.<br />
Il n’est jamais question de faire<br />
des concessions : si l’avis des experts est<br />
catégorique, le projet est abandonné.<br />
Par contre, d’autres avancées technologiques<br />
permettent désormais de jouer<br />
en faveur de l’entreprise lorsque les<br />
résultats des études sont moins tranchés.<br />
« Sur le site Wandpark Aerenzdall,<br />
mis en tension à la fin de l’année dernière,<br />
nous avons installé des caméras<br />
qui, grâce à une intelligence artificielle,<br />
distinguent les différentes espèces<br />
d’oiseaux et déclenchent l’arrêt des<br />
rotors à l’approche d’une espèce protégée.<br />
Ainsi, au lieu d’abandonner un<br />
site prometteur ou d’interrompre la<br />
production en période de nidation par<br />
mesure de précaution, nous ne mettons<br />
les éoliennes à l’arrêt qu’en cas de danger<br />
pour l’animal. Globalement, nous<br />
sommes très satisfaits des mesures<br />
d’atténuation que nous avons mises<br />
en place au fil du temps. Depuis 2017,<br />
nous avons équipé une douzaine de<br />
milans royaux et de milans noirs de<br />
balises GPS grâce auxquelles nous<br />
avons pu constater qu’ils ne sont pas<br />
gênés par les éoliennes : non seulement<br />
ils évitent le périmètre du rotor<br />
lorsqu’ils chassent, mais ils regagnent<br />
les mêmes nids d’année en année »,<br />
indique Guy Uhres.<br />
Grâce à ces résultats et son expérience,<br />
Soler entend mener ses projets un peu<br />
plus loin : « Nous avons le vent dans le<br />
dos pour élargir notre portfolio. Si nous<br />
misons beaucoup sur le repowering au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, nous envisageons aussi<br />
la création de nouveaux parcs, que ce<br />
soit au sein des frontières nationales<br />
ou au-delà, côté allemand dans un premier<br />
temps », conclut Paul Zeimet.<br />
332 GWh<br />
production d’énergie éolienne de Soler<br />
en 2023<br />
1.043 GWh<br />
objectif national 2030 pour la production<br />
éolienne<br />
Soler S.A.<br />
2, rue Pierre d’Aspelt<br />
L-1142 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.soler.lu
D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />
Lauschtert eise Podcast.
LUXEMBOURG<br />
58<br />
PHOTOVOLTAÏQUE :<br />
« PENSER GLOBALEMENT,<br />
AGIR LOCALEMENT »<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
devraient les susciter en multipliant les<br />
incitatifs. Car le niveau communal, du<br />
fait de sa proximité avec les citoyens,<br />
a un rôle significatif à jouer dans la<br />
transition. « La transition énergétique<br />
est une problématique globale, certes,<br />
mais à laquelle s’applique parfaitement<br />
le dicton « penser globalement, agir<br />
localement » », souligne-t-il.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
Par définition, la transition énergétique<br />
est une phase transitoire. Eurosolar<br />
Lëtzebuerg en appelle donc à une adoption<br />
rapide, généralisée et définitive des<br />
énergies vertes, et rappelle aux communes<br />
le rôle actif qu’elles ont à jouer en<br />
la matière. Paul Zens, président de l’asbl,<br />
nous démontre que le caractère global de<br />
la problématique n’enlève rien à la pertinence<br />
des actions locales.<br />
Rendre la transition possible<br />
« D’une manière générale, les communes<br />
devraient prendre une part plus<br />
active dans la promotion et le déploiement<br />
des énergies renouvelables »,<br />
déclare d’emblée le président d’Eurosolar<br />
Lëtzebuerg. Il est selon lui dans<br />
leur intérêt de se montrer proactives<br />
en la matière : plutôt que de recevoir<br />
passivement les demandes sporadiques<br />
des citoyens prêts à passer à la pompe<br />
à chaleur ou à installer des panneaux<br />
photovoltaïques sur leur toiture, elles<br />
Comment agir à cette échelle micro ?<br />
Premièrement, en rendant le changement<br />
possible. « Les règlements sur<br />
les bâtisses semblent être utilisés pour<br />
limiter le déploiement des énergies<br />
vertes plutôt que pour le promouvoir.<br />
Or, la volonté européenne est de<br />
rendre la transition possible. Ce sont<br />
surtout des considérations d’ordre<br />
esthétique qui empêchent l’installation<br />
de panneaux photovoltaïques par<br />
endroits, au centre de certains villages<br />
notamment. Les goûts et les couleurs<br />
ne se discutent pas, pas plus que l’autonomie<br />
communale, mais des progrès<br />
considérables ont été faits au niveau du<br />
design des panneaux et, aujourd’hui,<br />
Marina Mouravieva, vice-présidente d'Eurosolar Lëtzebuerg et Paul Zens
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
59<br />
neuf propriétaires sur dix optent pour<br />
des modèles « all black », très discrets,<br />
qui devraient faire sauter quelques<br />
freins. Dans le même ordre d’idées,<br />
des solutions pourraient être trouvées<br />
avec le CGDIS pour que les mesures<br />
de sécurité qui s’imposent permettent<br />
néanmoins le déploiement d’un plus<br />
grand nombre d’installations photovoltaïques<br />
», estime Paul Zens.<br />
Plus que de faire sauter certains freins,<br />
les autorités locales devraient tout bonnement<br />
appuyer sur l’accélérateur en<br />
veillant, au niveau des PAG et PAP, à<br />
certains « détails » qui font la différence,<br />
comme l’orientation d’un bâtiment<br />
qu’elles peuvent conditionner pour<br />
que celui-ci bénéficie d’un maximum<br />
d’ensoleillement ou la hauteur d’un<br />
immeuble qu’elles peuvent réglementer<br />
pour éviter que celui-ci ne fasse de<br />
l’ombre à d’autres édifices.<br />
« S’agissant de transition énergétique,<br />
les communes ont aussi un rôle important<br />
à jouer au niveau de la mobilité,<br />
les transports étant responsables des<br />
deux tiers des émissions de CO 2<br />
au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Là où les autorités locales<br />
peuvent agir, c’est sur le développement<br />
de l’électromobilité, notamment via le<br />
déploiement d’un réseau de bornes de<br />
recharge public suffisamment conséquent<br />
pour que chaque individu qui le<br />
souhaite puisse abandonner sa voiture<br />
thermique, qu’il habite dans une maison<br />
unifamiliale ou vive en résidence »,<br />
ajoute Paul Zens.<br />
Encourager la participation citoyenne<br />
Le niveau communal représente aussi<br />
le niveau de pouvoir le plus à même de<br />
susciter une participation citoyenne<br />
active. « La transition énergétique doit<br />
être à l’image de la démocratie : participative.<br />
Bien sûr, pour réaliser nos<br />
objectifs de développement durable, les<br />
grosses firmes et les investisseurs sont<br />
capables d’actionner des leviers plus<br />
efficaces que les particuliers, mais ces<br />
derniers doivent néanmoins être inclus<br />
et soutenus de manière à atteindre la<br />
masse critique nécessaire pour libérer<br />
le pays de sa dépendance énergétique<br />
envers d’autres, exportateurs d’énergies<br />
fossiles essentiellement. Nous<br />
saluons en ce sens la prolongation des<br />
subventions « Klimabonus Wunnen » et<br />
« Klimabonus Mobilitéit » jusqu’au 30<br />
juin 2024. Ce régime est très généreux,<br />
à l’instar de certaines communes qui<br />
épaulent encore davantage leurs administrés<br />
en proposant des aides additionnelles.<br />
En offrant à leurs citoyens<br />
l’opportunité de prendre une part<br />
active dans la création d’une valeur primaire<br />
inédite au <strong>Luxembourg</strong>, ces communes<br />
participent à leur émancipation<br />
vis-à-vis des producteurs de pétrole, un<br />
argument qui séduit d’ailleurs de plus<br />
en plus le grand public », remarque le<br />
président d’Eurosolar Lëtzebuerg.<br />
Lumière sur les coopératives et<br />
communautés énergétiques<br />
Selon lui, deux solutions sont à encourager<br />
pour stimuler cette participation<br />
citoyenne : les coopératives et communautés<br />
énergétiques, qui commencent<br />
d’ailleurs à émerger aux quatre coins<br />
du pays. « Les coopératives énergétiques<br />
permettent non seulement d’impliquer<br />
un grand nombre de citoyens,<br />
mais rassemblent aussi des parties<br />
prenantes qui ont accumulé d’importantes<br />
connaissances techniques dont<br />
manquent peut-être certaines communes.<br />
Ces dernières gagneraient à se<br />
rapprocher des porteurs de ces projets<br />
! », affirme Paul Zens.<br />
Quant aux communautés énergétiques,<br />
qui, grâce à une directive européenne<br />
transposée en droit luxembourgeois<br />
l’été dernier, permettent un partage<br />
de la production dans un rayon de<br />
300 m et une exonération de certaines<br />
taxes (relatives à l’utilisation du réseau<br />
notamment), elles disposent d’un<br />
potentiel largement sous-estimé selon<br />
lui. Non seulement elles allègent les<br />
factures d’électricité – tant pour celui<br />
qui vend l’excédent de sa production<br />
que pour celui qui l’achète, mais elles<br />
tendent aussi à minimiser le problème<br />
du stockage, ce dernier devant alors être<br />
réservé à un surplus d’énergie moindre<br />
puisqu’excédentaire par rapport à une<br />
consommation communautaire et non<br />
plus individuelle.<br />
La transition énergétique<br />
doit être à l’image de la démocratie :<br />
participative<br />
« Cette notion de communauté doit<br />
nous rappeler que nous ne vivons<br />
jamais seuls. Certes, un maître d’ouvrage<br />
construit pour répondre à ses<br />
besoins, mais aussi dans un contexte<br />
particulier en relation avec son environnement<br />
immédiat et les problématiques<br />
propres à son temps. Or, nous sommes<br />
dans l’ère des énergies renouvelables :<br />
une nouvelle construction doit désormais<br />
disposer de panneaux photovoltaïques<br />
en toiture, être bien orientée et<br />
isolée. Maîtres d’ouvrage, architectes,<br />
ingénieurs et communes en sont responsables<br />
! », conclut Paul Zens.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6, Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
LUXEMBOURG<br />
60<br />
UNE POLITIQUE PLUS VERTE,<br />
UN MONDE PLUS JUSTE<br />
Greenpeace <strong>Luxembourg</strong><br />
L’écologie est aujourd’hui un dossier<br />
important sur la table du gouvernement.<br />
Mais ce dernier en fait-il<br />
assez pour préserver notre planète<br />
? L’organisation Greenpeace<br />
<strong>Luxembourg</strong> a un avis plutôt mitigé<br />
sur la question, notamment en matière<br />
de finance durable et de justice climatique.<br />
Elle considère que les responsables<br />
politiques doivent établir un<br />
cadre légal plus strict pour développer<br />
la transparence de certaines pratiques<br />
et, ainsi, limiter les dérives. Nous avons<br />
rencontré Raymond Aendekerk, directeur<br />
de l’association, pour en savoir<br />
plus.<br />
Quelles sont les missions de Greenpeace ?<br />
Greenpeace est une association internationale<br />
qui a pour objectif la protection<br />
de la nature, de l’environnement, mais<br />
également de la paix. Elle a été créée il y<br />
a 50 ans aux États-Unis au moment de la<br />
lutte contre la bombe atomique qui faisait<br />
alors l’objet de tests en Alaska. Petit<br />
à petit, l’organisation a grandi et est<br />
désormais active dans 55 pays autour du<br />
globe.<br />
Chacune des branches nationales a ses<br />
spécificités propres et travaille sur des<br />
sujets différents, mais toujours liés aux<br />
mêmes objectifs écologiques et sociaux.<br />
Les bureaux nationaux identifient les<br />
ressources dont ils disposent et les<br />
actions à mener localement qui auront<br />
le plus grand impact à l’international.<br />
Toutefois, nous essayons toujours<br />
d’avoir une stratégie commune –<br />
puisque nous partageons les mêmes<br />
valeurs – et de profiter de la force d’une<br />
association internationale. Nous échangeons<br />
beaucoup et nous nous inspirons<br />
les uns des autres. Aujourd’hui, le<br />
groupe compte plus de 3.000 salariés et<br />
3 millions de bénévoles.<br />
Et au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Nous sommes un bureau de 19 collègues<br />
qui formons différents groupes<br />
de travail, le service de collecte par<br />
exemple. Celui-ci est très important, car<br />
Greenpeace est l’une des rares associations<br />
dans le monde à être totalement<br />
indépendante. Elle n’est liée à aucune<br />
subvention d’aucun gouvernement et<br />
d’aucune entreprise. Notre source de<br />
revenus provient exclusivement des<br />
dons des personnes individuelles –<br />
réguliers ou par testament – et, parfois,<br />
de fondations.<br />
Une autre équipe essentielle à notre<br />
fonctionnement est constituée par<br />
les chargés de campagne : ils et elles<br />
Raymond Aendekerk
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
61<br />
travaillent sur les sujets que nous traitons<br />
dans notre structure en menant<br />
des études, des enquêtes ou des actions.<br />
Nous nous investissons particulièrement<br />
dans la lutte pour l’interdiction<br />
des pesticides à base de glyphosate<br />
ou contre les OGM. Avant de devenir<br />
directeur de Greenpeace <strong>Luxembourg</strong><br />
en 2016, je travaillais pour la Maison de<br />
la Nature où je m’occupais des projets<br />
sur la biodiversité et l’agriculture. Cette<br />
expérience me permet donc de développer<br />
notre engagement sur les sujets liés.<br />
Vous avez également entrepris diverses<br />
actions en faveur de la finance durable.<br />
Pouvez-vous revenir sur celles-ci ?<br />
En effet, c’est un axe de travail privilégié<br />
pour notre bureau. Le <strong>Luxembourg</strong><br />
occupe une place importante dans le<br />
monde bancaire puisque nombre d’institutions<br />
financières y sont implantées.<br />
Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> a donc une<br />
possibilité d’impact conséquent sur ce<br />
secteur. De ce fait, nous avons notamment<br />
effectué des investigations auprès<br />
des banques, en 2021 et à l’automne<br />
2023 : des bénévoles ont contacté plusieurs<br />
institutions bancaires afin d’obtenir<br />
des informations sur ce qui est fait<br />
de l’argent de leur clientèle à partir des<br />
fonds d’investissement… et les résultats<br />
ne sont guère réjouissants. Bien que la<br />
directive MiFID II, qui impose la prise<br />
en compte du thème de la durabilité<br />
dans le conseil en investissement et la<br />
gestion de portefeuille financier, soit<br />
en vigueur depuis le 2 août 2022, aucun<br />
changement ou presque n’a été constaté<br />
entre nos deux enquêtes. Notre étude a<br />
montré que les connaissances du personnel<br />
des banques sont encore bien<br />
trop limitées : un produit sur trois a été<br />
promu comme ayant un impact (social,<br />
environnemental,…) alors qu’une analyse<br />
plus poussée a révélé que cela ne<br />
figurait pas dans ses objectifs. De plus, à<br />
l’issue des entretiens, les deux tiers des<br />
volontaires ont déclaré ne pas se sentir<br />
en mesure d’investir conformément à<br />
leurs préférences de durabilité.<br />
Il est temps d’agir ! Nous avons pour<br />
mission de mettre en lumière les lacunes<br />
qui subsistent encore aujourd’hui. Car,<br />
si nous avons de plus en plus conscience<br />
de notre impact personnel sur l’environnement,<br />
celui des secteurs les plus<br />
polluants, alimentés par les investissements<br />
des banques, reste encore trop<br />
invisible. Nous avons notamment révélé<br />
le greenwashing pratiqué par le Fonds<br />
de Compensation (FDC). Ce dernier met<br />
l’accent sur l’impact soi-disant positif<br />
de ses « obligations vertes », qui représentent<br />
moins de 2% de son portefeuille<br />
total, alors que 98 % de ses investissements<br />
n’ont pas fait l’objet d’une analyse.<br />
Quant aux chiffres annoncés, ils<br />
ne sont pas vérifiables puisque le FDC<br />
ne publie pas ses calculs. Le Fonds se<br />
vante également de ses 700 ha de forêts<br />
certifiés PEFC tout en augmentant ses<br />
investissements (de 137 à 143 millions<br />
d’euros entre 2021 et 2022) dans les plus<br />
grands acteurs mondiaux de la déforestation,<br />
tels que JBS, Cargill et Wilmar.<br />
Si nous nous efforçons de dénoncer<br />
les pratiques abusives, il revient<br />
au gouvernement de poser le cadre<br />
légal dans lequel le secteur<br />
financier doit évoluer<br />
Si nous nous efforçons de dénoncer ces<br />
pratiques abusives, il revient au gouvernement<br />
de poser le cadre légal dans<br />
lequel le secteur financier doit évoluer.<br />
Nous demandons d’instaurer davantage<br />
de transparence dans la manière<br />
dont les fonds d’investissement utilisent<br />
l’argent de leur clientèle.<br />
Votre engagement sur ce sujet vous<br />
permet-il également de développer<br />
celui de la justice climatique ?<br />
Tout à fait. Les investissements des<br />
banques luxembourgeoises à l’autre<br />
2023 - Action devant le FDC<br />
bout du globe ont fait et font encore<br />
énormément de dommages. Si chez<br />
nous le gouvernement régule l’industrie<br />
et s’interroge sur son impact, ce n’est<br />
pas toujours le cas ailleurs. Certains<br />
pays sont davantage ouverts à une économie<br />
plus « sale » et qui rapporte gros.<br />
Toutefois, celle-ci est bien souvent<br />
dévastatrice pour la biodiversité. Cette<br />
situation force les populations locales<br />
à se déplacer pour pouvoir survivre. Par<br />
exemple, dans certains pays d’Afrique,<br />
la sécheresse se fait de plus en plus<br />
importante chaque année. Les communautés<br />
indigènes ne peuvent plus<br />
s’alimenter en eau ou pratiquer l’agriculture.<br />
En finançant des entreprises<br />
motivées uniquement par l’argent et qui<br />
n’ont cure de leurs émissions de CO 2<br />
ou<br />
des conséquences de leurs pratiques sur<br />
la biodiversité, nous avons notre part de<br />
responsabilité dans les migrations climatiques<br />
qui deviennent de plus en plus<br />
courantes. Il est aujourd’hui essentiel<br />
de travailler sur une justice climatique<br />
pour protéger notre planète et respecter<br />
les droits humains.<br />
Par P. Paquet
PLUS QUE DES<br />
CONSTRUCTIONS,<br />
CRÉER DES PROJETS<br />
DE VIE COMMUNS<br />
www.fondsdulogement.lu<br />
ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER
Lucas, guéri d’un cancer du cerveau pédiatrique<br />
Le gliome infiltrant du tronc cérébral est l’une des formes les plus rares<br />
et redoutables des cancers du cerveau pédiatriques. Inopérable et traitée<br />
uniquement par une radiothérapie ralentissant le processus, la tumeur à<br />
la source de ce cancer ne laissait à ses victimes que neuf à douze mois<br />
de vie après sa découverte. Aucun malade n’y avait survécu… jusqu’il<br />
y a peu. En Belgique, un jeune patient de treize ans a défié toutes les<br />
statistiques. Diagnostiqué à l’âge de six ans, il est désormais considéré<br />
comme guéri, son cerveau ne présentant plus aucune trace de la tumeur<br />
maligne. Si son cas donne de l’espoir à des centaines d’enfants, reste à<br />
le comprendre.<br />
Un tatouage pour retrouver sa féminité<br />
Source : AFP<br />
Pour soigner un cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, il est<br />
parfois nécessaire de procéder à une ablation partielle ou totale de la<br />
poitrine. Si aujourd’hui les chirurgies réparatrices ont fait d’importants<br />
progrès, permettant aux femmes de retrouver une morphologie familière,<br />
le bistouri ne peut reformer le dessin d’un mamelon ou le bombé d’un<br />
téton. Pour y remédier, une tatoueuse luxembourgeoise s’est installée à<br />
Differdange et propose aux femmes de renouer avec leur féminité. Grâce<br />
à une formation en tatouage médical, elle est capable de recréer les<br />
couleurs caractéristiques d’une poitrine d’une manière très naturelle par<br />
un savant jeu de trompe-l’œil.<br />
Source : Commune de Differdange<br />
Bio-Planet fait son entrée au <strong>Luxembourg</strong><br />
Déjà bien implantée en Belgique, l’enseigne Bio-Planet, filiale de Colruyt<br />
Group, a ouvert ses portes ce 21 février à Gasperich. Sa surface de 515 m²<br />
et son assortiment de 3.500 références – qui met l’accent sur les<br />
produits frais – en font le plus grand supermarché bio du <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Le magasin souhaite non seulement proposer un large choix d’articles<br />
adaptés à de nombreux régimes alimentaires et disponibles en vrac,<br />
mais aussi développer les productions locales : « Nous avons établi des<br />
partenariats avec une petite dizaine de fournisseurs luxembourgeois. Par<br />
exemple, tous les produits des rayons pain et pâtisserie sont fournis par<br />
le boulanger bio local Tartefine, et nous proposons aussi en exclusivité<br />
certains vins de la célèbre maison Clos Jangli », a déclaré Jan Van<br />
Holsbeke, Business Unit Manager de Bio-Planet.<br />
© Colruyt Group<br />
Source : Colruyt Group<br />
LABORATOIRE<br />
SOCIAL
LUXEMBOURG<br />
64<br />
« DÉVELOPPER DES<br />
ESPACES DE VIE AVEC DES<br />
LOGEMENTS DE QUALITÉ »<br />
Fonds du Logement<br />
Alors que de plus en plus de résidents<br />
rencontrent des difficultés à se loger,<br />
la demande en logements abordables<br />
est aujourd’hui croissante. Avec<br />
sa double casquette de promoteur<br />
immobilier et bailleur public, le Fonds<br />
du Logement prévoit d’apporter sa<br />
pierre à l’édifice avec la création de<br />
près de 5.000 logements supplémentaires<br />
d’ici 20 ans, en mettant l’accent<br />
sur une mixité à la fois sociale et fonctionnelle.<br />
Un véritable défi sur lequel<br />
revient Jacques Vandivinit, directeur<br />
de l’Établissement.<br />
En tant que bailleur et promoteur<br />
public, comment jugez-vous la situation<br />
actuelle en matière de logement<br />
abordable ?<br />
Depuis quelques années, le<br />
<strong>Luxembourg</strong> fait face à une situation<br />
économique difficile. Avec les crises<br />
successives que traverse le pays,<br />
comme le Covid-19, l’inflation ou la<br />
hausse du chômage, de nombreux résidents<br />
ne parviennent plus à se loger<br />
aujourd’hui. Le besoin en logements<br />
abordables est donc grandissant. Bien<br />
entendu, nos équipes s’efforcent de<br />
répondre au mieux à la demande, mais<br />
malgré tous nos efforts, la liste d’attente<br />
ne cesse de s’allonger. Au Fonds du<br />
Logement, plus de 6.000 ménages sont<br />
actuellement en attente d’un logement<br />
abordable auxquels s’ajoutent près de<br />
3.000 prospects qui se sont présentés<br />
à nous l’an dernier pour acquérir un<br />
bien, ce qui témoigne encore une fois<br />
de l’ampleur de la demande. Il faut dire<br />
que celle-ci est largement supérieure à<br />
l’offre : le pays dispose d’à peine 2% de<br />
logements abordables sur l’ensemble<br />
de son parc immobilier.<br />
De combien de logements abordables<br />
le Fonds du Logement dispose-t-il<br />
actuellement ?<br />
Le Fonds du Logement a la particularité<br />
de disposer d’une double casquette :<br />
celle de bailleur social et celle de promoteur<br />
immobilier. En 45 ans, il a mis<br />
sur le marché 4.453 maisons et appartements<br />
répartis sur 54 communes, dont<br />
quelque 2.200 logements réservés à la<br />
location abordable. Il gère ainsi le plus<br />
grand parc abordable du pays, ce qui<br />
nous permet de répondre aux besoins<br />
de plus de 5.000 habitants aux revenus<br />
modestes et se trouvant parfois dans<br />
des situations très précaires. En parallèle,<br />
le Fonds gère près de 2.000 baux<br />
emphytéotiques (les terrains sur lesquels<br />
sont construits les biens vendus<br />
par le Fonds sont cédés pour une durée<br />
de 99 ans moyennant le paiement d’une<br />
redevance annuelle).<br />
En tant que plus grand bailleur public<br />
du pays, quelle est votre réponse à la<br />
crise du logement ?<br />
J’aimerais préciser qu’il y a surtout une<br />
crise du logement abordable. Il manque<br />
une offre adaptée et en nombre suffisant.<br />
L’un de nos objectifs est de<br />
multiplier le nombre de logements<br />
abordables mis sur le marché afin de<br />
pouvoir répondre à cette demande<br />
toujours grandissante. Pour cela, nous<br />
continuons d’investir et de développer<br />
de nouveaux projets à travers tout le<br />
territoire. Actuellement, nos équipes<br />
travaillent simultanément sur près de<br />
180 projets – en étude ou en réalisation<br />
– à travers le pays, ainsi qu’au développement<br />
de six projets d’envergure. Il y<br />
a quelques mois, nous avons également<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
fait l’acquisition de logements en VEFA<br />
(biens en l’état futur d’achèvement).<br />
À terme, ces efforts nous permettront<br />
de plus que doubler la production de<br />
logements.<br />
Notre mission principale en tant que<br />
bailleur social est de permettre à nos<br />
clients de vivre convenablement et<br />
durablement dans nos logements. Afin<br />
de répondre à ce défi, nous sommes en<br />
train d’augmenter nos ressources et<br />
compétences au niveau de la gestion<br />
technique du patrimoine et de l’accompagnement<br />
et l’encadrement de nos<br />
clients.<br />
Le Fonds du Logement continue<br />
d’investir et de développer des projets<br />
novateurs à travers tout le territoire<br />
afin de répondre à la demande en<br />
logements abordables toujours<br />
plus grande<br />
Disposez-vous des ressources foncières<br />
nécessaires pour mener à bien ces<br />
objectifs ?<br />
Bien sûr. Le Fonds du Logement dispose<br />
de suffisamment de terrains pour<br />
construire durant les 15 à 20 prochaines<br />
années, mais créer des logements et<br />
développer des espaces de vie prend<br />
du temps. Le Fonds gère et s’occupe<br />
de toutes sortes de projets de construction<br />
parfois très complexes, comme des<br />
bâtiments protégés ou la revalorisation<br />
de friches industrielles nécessitant<br />
d’être assainies.<br />
Pouvez-vous nous en dire plus sur la<br />
revalorisation des friches industrielles ?<br />
Deux projets de réhabilitation de<br />
friches sont en cours : « NeiSchmelz »<br />
à Dudelange et « Wunne mat der<br />
Wooltz » à Wiltz. Sur le premier site,<br />
d’une superficie de 32,5 ha, 1.575 logements<br />
à vendre ou à louer sortiront de<br />
terre, ainsi qu’une école, des crèches<br />
ou encore des commerces. À Wiltz,
LABORATOIRE SOCIAL<br />
65<br />
© Fonds du Logement<br />
Jacques Vandivinit<br />
ce sont 1.085 logements, une école et<br />
des bureaux qui seront créés sur une<br />
superficie de 25,5 ha. Ces deux friches<br />
représentent à elles seules la moitié des<br />
habitations en cours de planification ou<br />
construction du Fonds du Logement.<br />
Notre mission principale<br />
en tant que bailleur social est<br />
de permettre à nos clients de vivre<br />
convenablement et durablement<br />
dans nos logements<br />
Quels sont les atouts de ce type de<br />
terrain ?<br />
La réhabilitation de friches industrielles<br />
est complexe, mais offre l’opportunité<br />
de redonner une nouvelle vie à des<br />
terres scellées et de faire du volume<br />
en termes de logements. Autrement<br />
dit, les projets de ce type nous permettront<br />
de mettre beaucoup plus de<br />
biens sur le marché dans les années à<br />
venir et contribueront à atteindre notre<br />
objectif d’au moins 5.000 logements<br />
supplémentaires d’ici deux décennies.<br />
Ils nous permettront également de<br />
développer des logements de qualité,<br />
innovants en termes de construction<br />
durable et de concepts énergétiques,<br />
tout en créant de véritables espaces de<br />
vie et de rencontre.<br />
Comment est perçu ce type de projet<br />
par les habitants et acteurs politiques<br />
locaux ?<br />
De manière générale, les partenaires<br />
locaux se montrent plutôt enthousiastes.<br />
La transformation de ces friches représente<br />
une très belle opportunité de<br />
redynamiser des quartiers et de créer<br />
une nouvelle dynamique au sein de ces<br />
communes. À Dudelange, par exemple,<br />
le projet « NeiSchmelz » permettra de<br />
connecter les deux quartiers existants,<br />
Italie et Schmelz. Nous prévoyons d’y<br />
développer un quartier de vie avec la<br />
volonté de redynamiser cette partie<br />
de la ville et d’y promouvoir une réelle<br />
mixité fonctionnelle et sociale. La revalorisation<br />
de la rivière, aujourd’hui<br />
canalisée en souterrain, fait également<br />
partie du projet et contribuera à offrir<br />
un cadre de vie agréable aux habitants,<br />
tout comme la création d’espaces<br />
publics et de rencontres.<br />
Fonds du Logement<br />
52, Boulevard Marcel Cahen<br />
L-1311 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.fondsdulogement.lu
LUXEMBOURG<br />
66<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
L’INCLUSION SOCIALE<br />
AU SERVICE DE LA CAUSE<br />
ENVIRONNEMENTALE<br />
Fondation pour l'Accès au Logement<br />
Gilles Hempel
LABORATOIRE SOCIAL<br />
67<br />
La bonne gestion des logements est<br />
un critère environnemental pour le<br />
moins non négligeable. Gilles Hempel,<br />
directeur de la Fondation pour l’Accès<br />
au Logement (FAL), présente les initiatives<br />
mises en place par l’organisation<br />
pour sensibiliser ses bénéficiaires à ces<br />
enjeux. Il revient aussi sur l’engagement<br />
de la Fondation en faveur de l’inclusion<br />
sociale et les possibilités qu’elle<br />
offre aux communes pour endiguer la<br />
crise du logement.<br />
Quelles sont les activités de la FAL ?<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
rassemble deux entités : l’Agence<br />
Immobilière Sociale (AIS) et Abitatio.<br />
Créée en 2009, l’AIS a pour objectif<br />
de louer des logements inoccupés. Au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, nous comptons entre<br />
10.000 et 20.000 infrastructures vides.<br />
Cela concerne par exemple les habitations<br />
dont les propriétaires sont partis<br />
en maison de retraite ou des héritiers<br />
qui ont reçu en succession un bien dont<br />
ils n’ont pas l’utilité. Notre mission est<br />
simple : mettre ces logements à disposition<br />
des citoyens aux revenus modestes<br />
sous forme de location. Le propriétaire<br />
n’a rien à craindre car nous lui apportons<br />
certaines garanties, notamment<br />
en matière de loyer ou encore d’entretien.<br />
Tout est géré par notre agence sans<br />
aucune contrainte.<br />
En d’autres termes, nous luttons contre<br />
l’exclusion sociale par le logement. C’est<br />
une mission d’autant plus importante<br />
au Grand-Duché où il devient de plus<br />
en plus difficile de se loger… et pour<br />
l’instant, ce système fonctionne puisque<br />
nous disposons d’un parc de 630 biens.<br />
Depuis notre création, nous avons permis<br />
à 1.100 ménages d’obtenir un toit.<br />
Nous nous sommes également lancés<br />
dans la promotion immobilière avec<br />
Abitatio. Nos locataires sont toujours<br />
aussi motivés à retrouver une autonomie,<br />
mais, en dix ans d’activité, nous<br />
avons constaté que l’envolée des prix de<br />
l’immobilier ne laissait aucune chance<br />
de se loger aux plus démunis.<br />
Comment la FAL s’implique-t-elle<br />
dans les enjeux liés au développement<br />
durable et à la RSE ?<br />
Le développement durable est parfois<br />
lié, à tort, aux seuls aspects environnementaux<br />
alors que les piliers sociaux et<br />
de gouvernance sont tout aussi indispensables.<br />
La Fondation pour l’Accès au<br />
Logement vise à offrir des habitations à<br />
tout un chacun et agit par conséquent<br />
socialement. Une société juste ne laisse<br />
personne à la rue, car le logement est la<br />
base de l’inclusion sociale.<br />
Les plus pauvres vivent le plus souvent<br />
dans des habitations énergivores ou<br />
insalubres. Notre objectif est de sortir<br />
les personnes moins bien loties de cette<br />
situation en leur faisant bénéficier de<br />
nos services, soit via les logements que<br />
nous construisons, soit via ceux que<br />
nous louons à des personnes tierces.<br />
Nous veillons à ce que ces maisons ou<br />
appartements respectent un certain<br />
standard environnemental. Lorsque<br />
l’on évoque la problématique d’assainissement<br />
énergétique, il ne faut pas<br />
seulement penser à ceux qui ont les<br />
moyens de se procurer une maison<br />
passive ou une pompe à chaleur ! C’est<br />
pourquoi nous ne louons ni ne construisons<br />
aucune passoire énergétique pour<br />
nos bénéficiaires. En leur fournissant<br />
des logements bien isolés, nous leur<br />
permettons de sortir de la précarité,<br />
de diminuer leurs coûts de chauffage,<br />
d’améliorer leur confort de vie et, de fait,<br />
d’émettre moins de CO 2<br />
.<br />
Utiliser les Baulücken pour y installer<br />
des bâtiments modulaires et résoudre<br />
la problématique du logement qui<br />
frappe notre pays actuellement<br />
Dans le cadre d’Abitatio, nous souhaitons<br />
utiliser les espaces déjà artificialisés<br />
pour nos projets de construction afin<br />
de mobiliser les terrains inscrits dans<br />
les PAG des communes. Nous tentons<br />
aussi de sensibiliser les propriétaires au<br />
sujet des « Baulücken » pour y installer<br />
des bâtiments modulaires et résoudre la<br />
problématique du logement qui frappe<br />
notre pays actuellement. On en compte<br />
environ 1.000 ha. Ces terrains inoccupés,<br />
s’ils continuent à l’être, obligeront<br />
les communes à ouvrir des périmètres<br />
de construction et à supprimer des<br />
zones vertes.<br />
En interne, nous avons énormément<br />
travaillé autour de la digitalisation et de<br />
l’automatisation de nos processus pour<br />
viser le « paperless ». Nous avons également<br />
mis en place des purificateurs<br />
d’eau dans nos locaux de sorte que nos<br />
employés n’aient plus recours aux bouteilles<br />
en plastique. Enfin, nous sommes<br />
présents sur quatre sites aux quatre<br />
coins du <strong>Luxembourg</strong>. Nos collaborateurs<br />
ont ainsi moins de trajets à effectuer<br />
pour se rendre au travail et chez nos<br />
bénéficiaires.<br />
Vous disposez d’un service « Coaching<br />
Logement ». Pouvez-vous nous en dire<br />
plus ?<br />
Oui, nous avons engagé un collaborateur<br />
qui y est dédié. Certains de nos<br />
bénéficiaires sont originaires de différentes<br />
régions du globe et n’ont pas<br />
forcément les habitudes ou les connaissances<br />
nécessaires à la bonne gestion<br />
d’un logement soumis à notre climat<br />
plus tempéré et, surtout, froid en hiver.<br />
D’autres sont réfugiés et ont été nourris,<br />
logés et blanchis par des structures d’accueil<br />
spécialisées. Une fois à l’AIS, ces<br />
personnes peuvent être démunies face à<br />
tant de responsabilités. Ce programme<br />
dépasse nos services d’accompagnement<br />
social visant l’inclusion. Au regard<br />
de la crise énergétique, les formations<br />
intensives permettront de sensibiliser<br />
nos bénéficiaires sur les avantages économiques<br />
et écologiques d’adopter les<br />
bons gestes pour l’environnement. La<br />
manipulation du chauffage ou l’aération<br />
du bâtiment font par exemple partie de<br />
la panoplie de méthodes simples mais<br />
efficaces à mettre en œuvre !<br />
En d’autres termes, nous agissons à<br />
plusieurs niveaux d’un point de vue<br />
social et environnemental, car nos locataires<br />
bénéficient de formations pour<br />
apprendre les écogestes, mais aussi d’un<br />
logement plus écoresponsable qui leur<br />
permet de faciliter leur inclusion dans<br />
la société !<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 Hamm<br />
www.fondation-logement.lu
LUXEMBOURG<br />
68<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
KILOGRAM : POUR QUE LES<br />
DÉCHETS NE SOIENT PLUS UN POIDS<br />
Faire ses courses sans ramener le<br />
moindre emballage jetable à la maison<br />
est contraignant, onéreux et chronophage.<br />
Une problématique à laquelle<br />
Stéphanie Lamberty, fondatrice et<br />
gérante de la société d’impact sociétal<br />
Kilogram, a voulu apporter une solution.<br />
Grâce à son « drive » circulaire et<br />
à sa Maison du zéro déchet, elle offre<br />
la possibilité à tout un chacun de s’approvisionner<br />
de manière responsable<br />
avec facilité. Présentation d’un concept<br />
unique au Grand-Duché.<br />
Plus un gramme de déchet<br />
Voilà deux ans que la société d’impact<br />
sociétal Kilogram propose un « drive »<br />
zéro déchet au <strong>Luxembourg</strong>. Le concept :<br />
le client se connecte sur le site, y fait<br />
ses courses parmi un large catalogue de<br />
produits vendus en vrac et reçoit sa commande<br />
– conditionnée dans des bocaux<br />
consignés – dans l’un des trois points de<br />
retrait de la société ou à domicile.<br />
Cette idée, c’est celle d’une Belgoluxembourgeoise<br />
qui, depuis toute<br />
petite, reconnaît l’importance d’une alimentation<br />
saine, habituée à se nourrir<br />
des produits du jardin familial. « J’ai fait<br />
mes études dans une école de commerce<br />
réputée avant de travailler dans la<br />
finance. J’ai été cheffe de projet et de programme<br />
pendant une vingtaine d’année.<br />
Créer des sites web, des interfaces utilisateurs<br />
et répondre aux besoins de ceux-ci<br />
me passionnait, mais j’ai fini par ressentir<br />
l’envie de le faire pour les gens, pour la<br />
planète. J’ai donc changé de secteur dans<br />
l’espoir de produire un impact qui fasse<br />
plus de sens pour moi et pour les autres »,<br />
raconte Stéphanie Lamberty.<br />
Un temps bénévole chez Ouni, première<br />
épicerie sans emballage du pays, elle<br />
identifie les points faibles du magasin<br />
qui a depuis mis la clé sous la porte : « Les<br />
gens déploraient le manque de praticité,<br />
soit parce qu’ils ne parvenaient pas à<br />
se garer à proximité, soit parce qu’ils<br />
devaient transporter trop de bocaux et<br />
manquaient souvent des récipients adéquats.<br />
Je me suis dit que je trouverais une<br />
solution pour qu’ils n’aient plus aucune<br />
excuse ».<br />
Elle lance alors Kilogram en installant un<br />
atelier dans son garage, à la manière de<br />
Steve Jobs ou de Bill Gates, comme elle<br />
le souligne en plaisantant. Proprement<br />
cloisonné et mis aux normes de la sécurité<br />
alimentaire, cet espace équipé d’une<br />
table en inox, de quelques étagères et d’un<br />
lave-vaisselle professionnel a vu défiler<br />
les premières commandes. Empaquetées<br />
dans des caisses récupérées, celles-ci<br />
contiennent des produits (alimentaires<br />
principalement) attentivement sélectionnés<br />
selon trois critères : leur origine,<br />
leur qualité et leur conditionnement.<br />
« Pour constituer notre catalogue, nous<br />
prospectons d’abord dans un rayon de 50<br />
km autour de nous. Si l’article n’est pas<br />
disponible localement, nous cherchons<br />
un peu plus loin. Notre riz, par exemple,<br />
est européen. Ensuite, nous favorisons<br />
les aliments bio, sans nous montrer<br />
« extrémistes » pour autant. Un produit<br />
issu d’une agriculture raisonnée sera<br />
tout aussi qualitatif. Enfin, nous veillons<br />
à travailler avec aussi peu d’emballages<br />
que possible. Au-delà de ces considérations,<br />
il nous tient à cœur de collaborer<br />
avec des initiatives sociales comme les<br />
Ateliers du Tricentenaire, ATP asbl ou<br />
la Fondation Autisme <strong>Luxembourg</strong> qui<br />
proposent des marchandises de qualité »,<br />
détaille la fondatrice.<br />
Les bocaux trouvent ensuite leur place<br />
sur les étagères des citoyens pressés,
LABORATOIRE SOCIAL<br />
69<br />
ceux qui veulent consommer bien, mais<br />
qui n’ont pas le temps de faire la tournée<br />
des producteurs locaux pour faire<br />
leurs emplettes. Ils sont plus de 300 à<br />
être clients aujourd’hui et de nouveaux<br />
adeptes du service rejoignent la communauté<br />
chaque semaine.<br />
Un tiers-lieu unique et innovant<br />
À l’étroit dans le garage de sa fondatrice,<br />
l’entreprise, avec son catalogue de plus<br />
en plus large et son équipe de quatre personnes,<br />
a emménagé dans de nouveaux<br />
locaux à Capellen l’été dernier. Ce nouvel<br />
espace permet au projet d’évoluer.<br />
Kilogram va devenir un tiers-lieu, sous la<br />
forme d’une Maison du zéro déchet dont<br />
l’ouverture officielle a eu lieu le 8 mars.<br />
« Cet endroit sera non seulement une<br />
épicerie physique où les clients pourront<br />
voir et choisir les produits, retirer leurs<br />
commandes et profiter d’une boisson<br />
dans le coin café associatif, mais aussi<br />
un lieu où seront organisés des ateliers<br />
écocitoyens destinés à faciliter leur<br />
changement d’habitudes. Ils pourront<br />
notamment y découvrir un producteur<br />
coopératif de bière locale, apprendre à<br />
fabriquer leur propre nettoyant multiusage<br />
ou y déposer leurs enfants pour<br />
une animation autour de la fresque des<br />
déchets », précise la gérante.<br />
Lorsqu’on lui demande en quoi ce<br />
concept est innovant, Stéphanie<br />
Lamberty a une réponse toute prête :<br />
premièrement, il s’agit de l’unique tierslieu<br />
de ce type à l’échelle du pays ; deuxièmement,<br />
il repose sur un réseau privé<br />
de contenants réutilisables. « Je n’ai pas<br />
attendu les échéances de la stratégie<br />
nationale Null Offall Lëtzebuerg pour<br />
mettre en place un système d’emballages<br />
consignés comme préconisé par<br />
le gouvernement. Je suis d’ailleurs parvenue<br />
à faire du « vrai » zéro déchet car,<br />
en plus des bocaux qui nous permettent<br />
d’appliquer les principes de l’économie<br />
circulaire avec nos clients, nous<br />
utilisons de grands contenants que nos<br />
fournisseurs remplissent autant de fois<br />
que nécessaire. Certains n’avaient pas<br />
l’habitude de travailler de la sorte. J’ai dû<br />
les équiper en contenants réutilisables<br />
pour atteindre notre objectif zéro déchet<br />
sur toute la chaîne de valeur : de l’atelier<br />
de production jusque dans la cuisine<br />
du client ne transite aucun emballage<br />
jetable », explique Stéphanie Lamberty.<br />
À chacun sa transition<br />
La transition ne pouvant fonctionner<br />
à ses yeux que si les citoyens (petits et<br />
grands) avancent main dans la main avec<br />
les acteurs publics et privés, Stéphanie<br />
Lamberty a progressivement développé<br />
une offre pour chacun.<br />
Ainsi, la Maison du zéro déchet pourra<br />
ouvrir ses portes aux enseignants désireux<br />
de faire découvrir l’initiative à<br />
leurs élèves. Après une heure de quiz<br />
sur la fresque des déchets, les enfants<br />
pourront y assister à la préparation des<br />
commandes.<br />
Pour les entreprises, la gérante envisage<br />
d’organiser des teambuildings qui<br />
comprendraient, eux aussi, une animation<br />
autour de la fresque des déchets<br />
ainsi qu’une dégustation ou un lunch<br />
zéro déchet. « J’aimerais faire passer le<br />
message qu’il est facile de dédier une<br />
partie de ses achats (café, biscuits pour<br />
la clientèle, apéros pour les afterworks,<br />
etc.) à une consommation responsable.<br />
C’est une démarche qui permet d’évoluer<br />
très simplement dans ses obligations<br />
RSE », ajoute-t-elle.<br />
Quant aux administrations communales,<br />
elles pourront bénéficier de l’expertise<br />
de Kilogram dans la conduite du changement,<br />
que ce soit dans la gestion de leurs<br />
projets écologiques ou dans la préparation<br />
d’événements sur la problématique<br />
des déchets. Une boîte à outils sur l’organisation<br />
de défis zéro déchet avec les<br />
citoyens sera prochainement disponible,<br />
par exemple. « Les communes s’intéressent<br />
déjà au commerce équitable,<br />
mais elles pourraient devenir encore<br />
plus responsables. J’ai hâte qu’on installe<br />
un jour des panneaux « Commune<br />
zéro déchet » à l’entrée de nos villages »,<br />
conclut Stéphanie Lamberty.<br />
Par A. Jacob
LUXEMBOURG<br />
70<br />
BRIGHT CANTEEN :<br />
ENFIN UNE OFFRE<br />
DE RESTAURATION<br />
SAINE EN ENTREPRISE<br />
Il est 11h45, la question « qu’est-ce<br />
qu’on mange ? » est sur toutes les lèvres<br />
dans l’open space… et la réponse<br />
implique rarement un plat sain<br />
composé d’aliments 100% bio, faute<br />
d’offre appropriée. Bright Canteen est<br />
en passe de faire changer les choses<br />
grâce à un service de réfrigérateurs<br />
connectés accessibles en self-service<br />
et proposant toutes sortes de mets et<br />
de breuvages bons pour la santé et bio.<br />
Anthony Piccininno, cofondateur de<br />
cette jeune startup, nous dévoile les<br />
ingrédients qui font de Bright Canteen<br />
une offre véritablement innovante.<br />
Un esprit fertile<br />
Impossible d’évoquer la genèse de<br />
Bright Canteen sans retracer le parcours<br />
d’Anthony Piccininno, car c’est<br />
dans son esprit qu’a germé cette idée<br />
unique qui s’apprête à porter ses premiers<br />
fruits. Diplômé d’une école de<br />
commerce en 2012, il commence sa<br />
carrière au Grand-Duché. Cela fait six<br />
ans qu’il est consultant en performance<br />
opérationnelle dans un cabinet lorsqu’il<br />
se heurte à deux constats : il ne peut ni y<br />
développer sa fibre entrepreneuriale, ni<br />
y porter les valeurs écologiques qui lui<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
sont de plus en plus chères. En 2018, il<br />
quitte alors son poste pour se réaligner<br />
avec ses aspirations. Il rejoint le réseau<br />
de magasins Biocoop, leader français<br />
dans la vente de produits biologiques et<br />
issus du commerce équitable, et ouvre<br />
un nouveau magasin pour l’enseigne à<br />
Thionville, après deux ans de portage de<br />
projet. Trois ans et demi après l’ouverture,<br />
le besoin d’entreprendre le gagne<br />
à nouveau : « Je développe alors une<br />
offre de restauration unique et parfaitement<br />
calibrée pour le Grand-Duché sur<br />
base d’un constat simple : l’employé<br />
qui n’a pas accès à une cantine d’entreprise<br />
a deux options pour se sustenter<br />
le midi, soit il déjeune au restaurant,<br />
ce qui est chronophage et inabordable<br />
au quotidien, soit il mange sur le pouce<br />
un sandwich acheté à la station-service<br />
du coin, ce qui ne lui permet pas<br />
d’adopter une alimentation équilibrée<br />
et de qualité. J’ai donc créé une deuxième<br />
société, luxembourgeoise cette<br />
fois, Bright Canteen, pour proposer un<br />
service de restauration en entreprise<br />
qui résout cette problématique. Grâce<br />
à nos frigos connectés accessibles en<br />
Anthony Piccininno
LABORATOIRE SOCIAL<br />
71<br />
self-service, l’employé en question a<br />
désormais une alternative : opter pour<br />
une ou plusieurs des denrées saines et<br />
100% biologiques qu’ils renferment,<br />
et ce 24h/24 et 7j/7 », révèle Anthony<br />
Piccininno.<br />
Bright Canteen ne se veut pas<br />
l’offre de restauration principale<br />
et unique, mais bien un complément<br />
sain et disponible à toute heure<br />
Qu’est-ce qu’on mange ?<br />
Derrière la porte du frigo, boissons,<br />
plats chauds et froids, desserts et encas<br />
n’attendent qu’à être dégustés. Le<br />
catalogue de Bright Canteen compte<br />
actuellement 150 références à combiner<br />
selon les goûts et les besoins. Un<br />
réfrigérateur peut contenir entre 30 et<br />
45 produits en fonction du mix choisi.<br />
Partant de l’offre standard concoctée<br />
par Anthony Piccininno, l’entreprise<br />
peut affiner la carte après quelques<br />
semaines d’utilisation pour satisfaire<br />
au mieux les palais de ses employés.<br />
Les plats au menu vont du plus simple<br />
au plus élaboré : salades de carottes, de<br />
lentilles, composées, mezze bowls, chili<br />
con carne, lasagnes, Bò bún, curry thaï<br />
ou indien, veau aux pleurotes,… il y en a<br />
pour tous les goûts. « Tous nos produits<br />
sont bio et peu ou pas transformés ; les<br />
consommateurs n’y trouveront aucun<br />
additifs. Nous pouvons le garantir<br />
parce que nous avons sélectionné des<br />
fournisseurs avec lesquels nous travaillons<br />
déjà dans notre magasin Biocoop<br />
depuis plusieurs années. Nous sommes<br />
ainsi sûrs de la qualité des mets qui<br />
sont proposés. Ceux-ci proviennent<br />
d’ailleurs de la francophonie proche :<br />
<strong>Luxembourg</strong>, Belgique, France et<br />
Suisse », précise Anthony Piccininno.<br />
Bright Canteen a évidemment apporté<br />
la plus grande attention au conditionnement<br />
de ses produits. Ainsi, 95% des<br />
boissons se dégustent dans des bouteilles<br />
en verre, les plats se savourent<br />
dans des bocaux, en verre également,<br />
ou des emballages en carton et les<br />
barres énergétiques, elles, se dévorent<br />
dans un packaging en cellulose de bois,<br />
sorte de « plastique végétal » compostable.<br />
Si le plastique ne peut vraiment<br />
pas être évité, il est monomatière et<br />
entièrement recyclable.<br />
Une recette simple !<br />
Le service Bright Canteen repose sur la<br />
technologie du frigo intelligent. Rien<br />
de plus facile pour l’utilisateur : après<br />
avoir consulté les offres et menus sur<br />
l’écran LED affiché au-dessus du réfrigérateur,<br />
il suffit de passer sa carte<br />
bleue ou de tickets restaurant devant<br />
le terminal de paiement, d’ouvrir la<br />
porte, puis de retirer les produits de<br />
son choix avant de la refermer. L’usager<br />
est ensuite débité du montant correspondant<br />
grâce aux puces RFID dont<br />
sont équipés les articles. « L’avantage<br />
de ces puces, c’est qu’elles permettent<br />
une gestion intelligente de nos frigos.<br />
Elles nous renseignent en temps réel<br />
sur l’état des stocks, les dates limites<br />
de consommation et les habitudes<br />
des utilisateurs. Nous sommes ainsi<br />
capables de planifier les réassorts, de<br />
lancer des promotions en fin de journée<br />
ou de semaine pour écouler les<br />
produits avant leur péremption et, bien<br />
sûr, d’affiner notre offre selon les goûts<br />
des usagers du frigo en question. Nous<br />
sommes donc extrêmement flexibles et<br />
réactifs », explique le cofondateur de<br />
Bright Canteen.<br />
Tout est conçu pour faciliter la tâche de<br />
l’employeur également. Seule nécessité<br />
: disposer d’un mètre carré au<br />
sol et d’une prise électrique. Aucune<br />
connexion au réseau n’est nécessaire<br />
car l’ensemble fonctionne de manière<br />
autonome via la 5G. En bref, il n’y a<br />
qu’à mettre les pieds sous la table !<br />
« Aujourd’hui, le monde du travail<br />
et le recrutement sont extrêmement<br />
compliqués. Les jeux de pouvoir s’inversent<br />
de plus en plus et je pense que<br />
cette offre peut participer à la politique<br />
« well-being » d’une entreprise, à la<br />
qualité de vie au travail et par conséquent<br />
à la rétention des employés. Par<br />
ailleurs, nous savons que l’alimentation<br />
a des répercussions sur notre<br />
niveau d’énergie et nos performances.<br />
Je tombe des nues quand je vois des<br />
distributeurs de sucreries et de sodas<br />
dans les grandes entreprises », ajoute<br />
Anthony Piccininno.<br />
Un marché à convaincre<br />
« Bright Canteen arrive avec un concept<br />
un peu innovant au <strong>Luxembourg</strong>. Il faut<br />
maintenant que nous nous fassions une<br />
place sur le marché, ce qui est en bonne<br />
voie. Après un premier tour de table<br />
dans le cercle resserré de nos connaissances,<br />
nous prospectons désormais<br />
de manière plus large. Notre cible<br />
s’est d’ailleurs affinée : nous visons<br />
essentiellement les entreprises de 200<br />
à 500 employés, mais aussi les gares,<br />
aéroports, salles de sport ou encore les<br />
universités, que ces prospects aient ou<br />
non une cantine sur place, car Bright<br />
Canteen ne se veut pas l’offre de restauration<br />
principale et unique, mais<br />
bien un complément sain et disponible<br />
à toute heure », conclut son fondateur.<br />
Une offre disponible<br />
24h/24<br />
et 7j/7<br />
Un catalogue de<br />
150<br />
références<br />
Par A. Jacob
72<br />
LUXEMBOURG<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
LE FUTUR DE L’AGRICULTURE<br />
LUXEMBOURGEOISE<br />
Paul Marceul<br />
Chambre d'Agriculture<br />
Plus qu’un acteur de poids de l’économie grand-ducale, le secteur agricole incarne une part importante du patrimoine<br />
luxembourgeois. Pour autant, ses professionnels font face à de nombreux enjeux et défis au quotidien. Afin d’évoquer ces<br />
thématiques, nous avons rencontré le nouveau directeur de la Chambre d’Agriculture au <strong>Luxembourg</strong> : Paul Marceul.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
73<br />
Pouvez-vous nous présenter l’activité<br />
de la Chambre d’Agriculture, ses<br />
missions ?<br />
La Chambre d’Agriculture est la représentation<br />
officielle des agriculteurs,<br />
viticulteurs et horticulteurs du Grand-<br />
Duché de <strong>Luxembourg</strong>. Elle défend les<br />
intérêts du monde agricole en général<br />
et de ses 1.800 ressortissants en particulier,<br />
le tout en veillant à répondre<br />
aussi aux défis sociétaux, environnementaux<br />
et climatiques.<br />
Compte tenu de sa représentativité, la<br />
Chambre s’est vu garantir un rôle législatif<br />
de premier plan : elle peut proposer<br />
des projets de loi au gouvernement<br />
et est systématiquement consultée<br />
dans l’élaboration de celles-ci. Elle aide<br />
donc les agriculteurs à comprendre et<br />
à évoluer dans des contextes législatifs<br />
nationaux et européens en constante<br />
mutation, tout en effectuant et partageant<br />
une veille politique, technologique<br />
et réglementaire sur tous les<br />
sujets d’intérêt pour le secteur.<br />
La Chambre initie ou participe aussi<br />
à des projets de recherche appliquée<br />
pour faire bénéficier ses ressortissants<br />
des dernières avancées scientifiques<br />
et technologiques afin d’optimiser les<br />
pratiques, en faveur d’une agriculture<br />
raisonnée. Pour cela, elle dispense<br />
notamment des conseils en matière de<br />
fertilisation et de protection des eaux et<br />
de la nature.<br />
La Chambre d’Agriculture assure également<br />
la relève et la pérennité des<br />
savoir-faire, joue un rôle majeur et<br />
moteur dans l’organisation de la formation<br />
initiale et de l’apprentissage. Elle<br />
développe et certifie d’ailleurs l’offre<br />
de formation continue des agriculteurs.<br />
La Chambre est aussi très active dans<br />
la structuration et la promotion des<br />
produits agricoles luxembourgeois.<br />
Elle propose ainsi une labellisation des<br />
produits du terroir luxembourgeois et<br />
pilote la campagne de marketing Sou<br />
Schmaacht Lëtzebuerg.<br />
Vous venez d’être nommé directeur,<br />
avec quel état d’esprit abordez-vous ce<br />
mandat ?<br />
Je déborde d’enthousiasme et d’énergie.<br />
Je suis poussé par l’envie de contribuer<br />
à la réalisation de très grandes choses<br />
pour le secteur agricole, notamment<br />
pour lui redonner la place et l’importance<br />
qu’il mérite dans notre société.<br />
J’y crois car le contexte est plus que<br />
favorable. J’ai la chance d’avoir à mes<br />
côtés 23 collaboratrices et collaborateurs<br />
passionnés, entièrement dévoués<br />
à la cause du secteur. La somme de leurs<br />
compétences m’émerveille et le secteur<br />
agricole peut se targuer d’avoir une<br />
chambre professionnelle dynamique et<br />
redoutablement efficace. Je peux aussi<br />
compter sur le soutien du président, du<br />
comité et des membres de l’assemblée<br />
plénière de la Chambre d’Agriculture.<br />
Tout au long du processus, nous nous<br />
sommes assurés de l’alignement de nos<br />
vues. On sent une grande ouverture<br />
d’esprit, une envie d’aller de l’avant.<br />
C’est très stimulant. Enfin, nous constatons<br />
que le gouvernement renoue avec<br />
le secteur agricole. Dans l’accord de<br />
coalition, il figure un grand nombre<br />
de mesures intéressantes. Je souhaite<br />
nous positionner comme un partenaire<br />
dans la réalisation des objectifs ambitieux<br />
de ce programme.<br />
Le secteur agricole peut se targuer<br />
d’avoir une chambre professionnelle<br />
dynamique et redoutablement efficace<br />
En quoi le <strong>Luxembourg</strong> est-il un<br />
territoire spécifique en ce qui concerne<br />
l’agriculture ?<br />
51% du territoire du Grand-Duché est<br />
consacré à l’agriculture. Ce secteur<br />
agricole emploie directement 4.600<br />
personnes, principalement au sein<br />
d’exploitations familiales. L’élevage<br />
bovin est prédominant – on compte<br />
190.000 têtes dans le cheptel – tout<br />
d’abord pour le lait et dans une moindre<br />
mesure pour la viande. Sur les terres<br />
arables, on cultive essentiellement du<br />
blé, de l’orge, du triticale et de l’avoine.<br />
Le vignoble luxembourgeois est quant<br />
à lui situé sur les rives de la Moselle et<br />
représente 1.268 ha. On trouve aussi<br />
des vergers, des exploitations horticoles,<br />
des pépinières et une filière de la<br />
pomme de terre présente sur 630 ha.<br />
Comment se porte l’agriculture au<br />
<strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Le secteur agricole subit un ensemble<br />
de pressions, dans un contexte déjà<br />
difficile pour tout le monde. Les agriculteurs<br />
endurent, eux aussi, l’augmentation<br />
générale et galopante des coûts.<br />
Ils ne sont pas maîtres de leurs prix,<br />
souvent liés à des cours internationaux,<br />
et sont mis en concurrence avec des<br />
pays producteurs soumis à des normes<br />
et coûts de production moindres.<br />
Ils font aussi face à une multiplication<br />
des normes. À titre d’illustration,<br />
l’office statistique allemand a calculé<br />
qu’un agriculteur passait 25% de son<br />
temps derrière son bureau à effectuer<br />
des tâches administratives. Beaucoup<br />
de ces normes ont été instaurées sans<br />
consulter les principaux concernés.<br />
Certaines réglementations empêchent<br />
encore les agriculteurs de développer<br />
sereinement leurs activités ; des normes<br />
environnementales ont été créées sans<br />
pour autant atteindre leurs objectifs<br />
pourtant louables.<br />
Il y a aussi des défis concernant la<br />
transmission des exploitations ou l’installation<br />
des jeunes agriculteurs qui<br />
sont confrontés à des difficultés pour<br />
financer leur projet. Tout cela ne facilite<br />
pas la relève alors que des carrières<br />
plus lucratives et moins contraignantes<br />
leur tendent aussi les bras.<br />
Les règles européennes, les conditions<br />
d’octroi des subventions nécessaires à<br />
la survie du secteur évoluent tous les<br />
cinq ans. Cela crée une imprévisibilité<br />
très inquiétante : les agriculteurs remboursent<br />
leurs investissements sur plusieurs<br />
décennies parfois et ne sont pas<br />
à l’abri d’un retournement de situation<br />
ou d’un changement de cap législatif<br />
durant cette période – avec toutes les<br />
menaces que cela implique pour leur<br />
existence. D’ailleurs certains choix qui<br />
leur avaient été imposés il y a plusieurs<br />
décennies sont décriés aujourd’hui et<br />
ce sont les agriculteurs qui sont pointés<br />
du doigt. C’est profondément injuste<br />
car être agriculteur, ici comme ailleurs,<br />
tient plus du sacerdoce. C’est grâce<br />
à leur travail et à leur abnégation que<br />
nous pouvons nous nourrir.<br />
Le contexte politique vous semble-t-il<br />
favorable ?
LUXEMBOURG<br />
74<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Oui, on sent actuellement une atmosphère<br />
de renouveau. Une table ronde a<br />
eu lieu le 4 mars dernier. Elle a été initiée<br />
par Martine Hansen, ministre de<br />
l’Agriculture, de l’Alimentation et de la<br />
Viticulture, avec le concours de Serge<br />
Wilmes, ministre de l’Environnement,<br />
du Climat et de la Biodiversité. Une<br />
délégation emmenée par la Chambre<br />
d’Agriculture a pu remonter une série<br />
de problématiques pour lesquelles des<br />
solutions pragmatiques ont été trouvées<br />
dans la foulée. Des engagements<br />
en termes de simplification administrative<br />
ont également été pris. C’est très<br />
encourageant pour la suite.<br />
Quelles solutions et actions mettezvous<br />
en œuvre pour les soutenir ?<br />
La Chambre d’Agriculture agit tous<br />
azimuts dans l’intérêt de ses ressortissants.<br />
Nous étudions et analysons tous<br />
les projets de loi qui touchent de près<br />
ou de loin le secteur. Nous sommes en<br />
dialogue permanent avec nos ressortissants,<br />
au sein de groupes de travail<br />
ou sur le terrain. Nos conseillers politiques<br />
rassemblent et structurent les<br />
doléances pour les faire remonter aux<br />
autorités. Nous sommes membres d’un<br />
grand nombre de commissions et de<br />
groupes de travail dans lesquels nous<br />
recherchons et poussons des solutions<br />
concrètes. Nous n’hésitons jamais à<br />
monter au créneau pour défendre les<br />
intérêts de nos ressortissants.<br />
Nous nous saisissons des sujets du<br />
moment, proposons des modules<br />
de conseil pour accompagner les<br />
agriculteurs et leur fournissons tout<br />
type d’informations pertinentes via<br />
nos bulletins d’information. Nous faisons<br />
aussi évoluer l’offre de formation<br />
pour répondre aux besoins actuels et<br />
émergents. Nous participons également<br />
à des projets de recherche afin<br />
de faire progresser les connaissances<br />
et d’en faire bénéficier l’agriculture<br />
luxembourgeoise.<br />
Nous assurons aussi la promotion des<br />
produits agricoles luxembourgeois,<br />
notamment via le label Produits du<br />
Terroir qui valorise trois filières : la<br />
viande bovine – qui fêtera ses 30 ans<br />
d’existence cette année, les céréales et la<br />
pomme de terre. Nous avons d’ailleurs<br />
engagé une démarche de certification<br />
pour renforcer nos labels et dégager de<br />
nouveaux moyens publicitaires. Notre<br />
campagne marketing « Sou Schmaacht<br />
Lëtzebuerg » met en avant les producteurs<br />
locaux et les fait connaître auprès<br />
des consommateurs mais aussi de 192<br />
cantines et restaurants (actuellement).<br />
Et demain, quels défis attendent le secteur<br />
agricole ?<br />
Nous nous attendons à une amplification<br />
des problématiques actuelles.<br />
Il s’agira donc de créer des conditions<br />
favorables à l’exercice de la profession,<br />
tout en changeant de paradigme, c’està-dire<br />
en s’orientant vers une culture de<br />
la résolution des problèmes. Cela passera<br />
également par une simplification<br />
administrative, la création d’un guichet<br />
unique. Il faut aussi penser aux prochaines<br />
générations d’agriculteurs, aux<br />
jeunes qui se sont installés ou qui sont<br />
en train de le faire. Il y a un travail à réaliser<br />
sur le plan de l’attrait des métiers<br />
agricoles et de la levée des barrières. Il<br />
s’agit de métiers verts, d’avenir et essentiels.<br />
L’adaptation au changement climatique<br />
est un gros sujet aussi avec la<br />
réflexion sur l’évolution des cultures et<br />
ce que cela implique. Les agriculteurs<br />
jouent déjà un rôle dans la préservation<br />
de la biodiversité ou encore le stockage<br />
du carbone, mais ils devraient être à<br />
l’avenir mieux rétribués pour les services<br />
écologiques qu’ils rendent. Il y<br />
aura aussi éventuellement des conflits<br />
d’usage de la ressource hydrique à anticiper.<br />
La diversification des revenus<br />
des exploitations agricoles tout comme<br />
la souveraineté alimentaire sont des<br />
enjeux pour mieux résister aux chocs,<br />
pouvoir faire preuve de résilience dans<br />
des environnements de polycrises.<br />
Les consommateurs ont aussi des<br />
attentes parfois fortes et tranchées en<br />
matière de transparence, de traçabilité,<br />
de produits issus de l’agriculture biologique,<br />
de bien-être animal. Il faudra<br />
continuer à accompagner nos agriculteurs<br />
sur ces sujets, créer de nouveaux<br />
services et outils.<br />
Sur tous ces sujets, la Chambre se<br />
prépare et fera évoluer son offre. Elle<br />
devra elle-même certainement évoluer<br />
en taille, se regrouper avec d’autres<br />
acteurs et établir de nouvelles synergies<br />
pour servir au mieux les intérêts<br />
du secteur, mais aussi ceux de la société<br />
luxembourgeoise et de l’environnement.<br />
Portrait d’un directeur engagé<br />
Paul Marceul est né en 1983 à Chartres, en Beauce, au cœur du grenier<br />
à blé de la France. Après des études d’allemand à l’Université de<br />
Strasbourg et un master en affaires européennes obtenu à l’Université<br />
Paris-Sorbonne, il s’est dirigé vers le <strong>Luxembourg</strong> qu’il n’a plus quitté depuis.<br />
Après une brève expérience dans le secteur financier, Paul Marceul a poursuivi<br />
sa carrière au Cluster maritime luxembourgeois en tant que chargé<br />
de communication pendant trois ans avant d’en prendre la tête pendant<br />
six ans. En parallèle, il a assuré le mandat de secrétaire général de l’European<br />
Network of Maritime Clusters. Il a organisé beaucoup d’événements<br />
au <strong>Luxembourg</strong> pour sensibiliser à la protection des océans et aux sujets<br />
humanitaires en donnant la parole à des experts locaux et internationaux.<br />
Persuadé d’ailleurs du rôle que jouent les événements pour faire avancer<br />
les causes, il a ensuite rejoint <strong>Luxembourg</strong> for Tourism pour piloter<br />
le cluster des événements professionnels puis le parc des expositions<br />
Luxexpo The Box en tant que Chief Marketing Officer. Depuis la mifévrier,<br />
il occupe le poste de directeur de la Chambre d’Agriculture où il<br />
entend participer au développement et au rayonnement du secteur agricole<br />
luxembourgeois.<br />
1.800<br />
nombre de ressortissants de la Chambre<br />
d’Agriculture<br />
51%<br />
part du territoire luxembourgeois<br />
consacré à l’agriculture<br />
Chambre d'Agriculture<br />
261, route d’Arlon<br />
L-8011 Strassen<br />
www.lwk.lu
Savourez le<br />
<strong>Luxembourg</strong><br />
Le <strong>Luxembourg</strong> débarque dans votre assiette !<br />
Les produits issus de l’agriculture luxembourgeoise se démarquent par<br />
leur qualité remarquable. Grâce à des chemins courts, ils assurent une<br />
parfaite traçabilité et un meilleur respect de l’environnement.<br />
Plus d’infos sur www.sou-schmaacht-letzebuerg.lu