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Smart Cities Luxembourg - n°18

Le 18ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

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Mars 2024 | n˚18<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

PERTH : UNE VILLE<br />

INTELLIGENTE À LA<br />

MANIÈRE AUSTRALIENNE<br />

GREENPEACE LUXEMBOURG :<br />

UNE POLITIQUE PLUS<br />

VERTE, UN MONDE<br />

PLUS JUSTE<br />

FONDS DU LOGEMENT :<br />

« DÉVELOPPER DES<br />

ESPACES DE VIE AVEC<br />

DES LOGEMENTS DE<br />

QUALITÉ »<br />

BRIGHT CANTEEN :<br />

ENFIN UNE OFFRE DE<br />

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www.ais.lu<br />

202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>


ÉDITO<br />

3<br />

L’accès à la contraception : entre record national et échec européen<br />

Le 14 février dernier, l’European Parliamentary Forum for<br />

sexual & reproductive rights (EPF) – un réseau d’eurodéputés<br />

– a présenté la 7 e édition de l’EPF Contraception Policy Atlas<br />

Europe, le classement de 46 pays selon l’accès à la contraception<br />

de leur population. Le <strong>Luxembourg</strong> s’est hissé à la plus<br />

haute marche du podium avec un résultat de 94,2%, aux côtés<br />

du Royaume-Uni (94,1%) et de la France (93,2%). Le pays a de<br />

la sorte réalisé une belle progression puisque, l’année dernière,<br />

il était arrivé en 4 e position avec un score de 85,2%. Mais cette<br />

amélioration n’étonne guère puisque, depuis le 1 er avril 2023, les<br />

différents instruments juridiques permettant la mise en œuvre<br />

du programme de médecine préventive et d’accès universel<br />

aux contraceptifs sur le plan national sont entrés en vigueur.<br />

Ainsi, sont disponibles totalement gratuitement et sans limite<br />

d’âge la pilule, le patch, l’anneau, la minipilule, l’injection,<br />

l’implant, le stérilet, la stérilisation et la vasectomie sur ordonnance<br />

médicale. La pilule du lendemain entre également dans<br />

ce cadre légal à la seule différence qu’il n’est pas nécessaire de<br />

disposer d’une prescription.<br />

Toutefois, l’Atlas de l’EPF met surtout en lumière le déséquilibre<br />

important qui subsiste sur le Vieux Continent. Car, sur<br />

les 46 pays, seuls 14 ont obtenus plus de 70%, dont la majorité<br />

se situe en Europe occidentale ou du Nord. Du côté oriental,<br />

l’Estonie (80,1%), la Slovénie (83,9%) et l’Albanie (79,2%) sont<br />

les uniques représentants de la catégorie verte. En regardant de<br />

plus près les critères de classification utilisés par l’EPF, qui se<br />

fondent sur l’accès aux moyens de contraception, à des conseils<br />

médicaux et à des informations en ligne, c’est ce dernier qui fait<br />

le plus défaut. Dix gouvernements ont mis en place un site dédié<br />

jugé bon ou exceptionnel. Tous les autres n’ont pas su réaliser<br />

de plateforme adaptée ou n’ont tout simplement rien développé.<br />

Et si, pour la plupart, les pays européens indemnisent<br />

les consultations de conseil, pas plus de 43% remboursent les<br />

contraceptifs.<br />

Ces lacunes vont à l’encontre de plusieurs droits fondamentaux<br />

puisque, selon l’OMS, « l’accès de tous aux méthodes de<br />

contraception de leur choix contribue à promouvoir plusieurs<br />

droits humains comme le droit à la vie et à la liberté, la liberté<br />

d’opinion, d’expression et de choix et le droit au travail et à<br />

l’éducation, tout en présentant d’autres avantages importants<br />

en matière de santé et dans d’autres domaines ». De plus, le<br />

Parlement européen a lui aussi souligné l’importance pour les<br />

États membres de garantir « l’accès universel à la santé sexuelle<br />

et génésique » notamment dans un communiqué de presse<br />

datant déjà de 2021. Les députés de la commission y ont appelé<br />

les pays de l’UE à assurer « un accès universel à une gamme de<br />

méthodes et de produits contraceptifs de haute qualité, ainsi<br />

qu’à des services de conseil familial et à des informations sur<br />

la contraception », mais pas seulement ! Ils ont ajouté à leurs<br />

exigences la mise en place d’une éducation sexuelle complète<br />

pour les enfants des écoles primaires et secondaires ainsi que<br />

d’une législation plus favorable à l’avortement afin que celui-ci<br />

puisse se dérouler dans des conditions sûres et légales, ce qui<br />

est encore loin de faire consensus sur un continent qui, dans<br />

ce domaine, porte bien son surnom... La France, en inscrivant<br />

l’IVG dans sa constitution, inspirera peut-être d’autres États.<br />

Il reste donc beaucoup à faire en Europe et le <strong>Luxembourg</strong> n’y<br />

fait pas exception car, malgré son excellent résultat, certains<br />

points doivent encore être améliorés notamment en considérant<br />

davantage la contraception masculine. Le préservatif n’est<br />

toujours pas disponible gratuitement, alors qu’il est en outre le<br />

moyen le plus répandu pour se protéger du VIH et autres IST.<br />

Par P. Paquet


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Régie publicitaire :<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Romain Thomas<br />

Julien Menegalli<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Elodie Malherbe<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Made Creative<br />

Yves Kortum<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Unsplash / Freepik<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

GOUVERNANCE<br />

Perth : une ville intelligente à la manière australienne 8<br />

Le vivre-ensemble, une priorité à Strassen 12<br />

Une nouvelle dimension pour Frisange 16<br />

Betzdorf : une commune en pleine expansion 20<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l. : une croissance à visage humain 24<br />

GREEN BUILDING<br />

Sweco façonne l’hôpital à dimension humaine de demain 28<br />

Viessmann : fournisseur de solutions complètes 30<br />

Julien Cajot : production et application d’enrobés : quelques procédés particuliers 32<br />

ista : des solutions pour un monde plus durable 34<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Axis Communications : le rôle de la technologie pour rendre les villes plus habitables 38<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> au CES 2024 40<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.


5<br />

MOBILITÉ<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong> : l’ID.7, la berline premium des voyageurs 42<br />

Voitures électriques : les dernières nouveautés de ce début d’année 44<br />

Un vent nouveau souffle sur Indigo <strong>Luxembourg</strong> 48<br />

Les bus électriques ont le vent en poupe au <strong>Luxembourg</strong> 50<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Soler, poussée par des vents favorables 54<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : photovoltaïque : « penser globalement, agir localement » 58<br />

Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> : une politique plus verte, un monde plus juste 60<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Fonds du Logement : « Développer des espaces de vie avec des logements de qualité » 64<br />

FAL : l’inclusion sociale au service de la cause environnementale 66<br />

Kilogram : pour que les déchets ne soient plus un poids 68<br />

Bright Canteen : enfin une offre de restauration saine en entreprise 70<br />

Chambre d’Agriculture : le futur de l’agriculture luxembourgeoise 72


CRADLE TO CRADLE CERTIFIED®<br />

Depuis plusieurs années maintenant, les conséquences du réchauffement climatique se font sentir.<br />

Chaque acteur, quel que soit son marché, cherche à impacter le moins possible son environnement<br />

proche. Certains pour de bonnes raisons et avec des intentions réelles de changement, d’autres par<br />

le biais du Greenwashing pour simplement valoriser une structure qui n’est pas forcément verte et<br />

lui donner une bonne image auprès du grand public.<br />

Sources : https://upcyclea.com/cradle-to-cradle/ https://www.sempergreen.com/fr/solutions/faq-facade-vegetale/cradle-to-cradle<br />

Dans le domaine de l’imprimerie, ces labels et certifications ont un réel impact sur les productions. En effet, que ce soit les labels :<br />

FSC®, PEFC, Imprim’Vert, Carbon Neutral, etc., tous ont un impact sur la manière dont les matières premières sont utilisées, ou sur la<br />

façon la moins impactante de produire des éléments imprimés.<br />

Un label fait depuis peu parler de lui, pour sa démarche innovante, qui définit et favorise le développement de produits upcyclables,<br />

ce qui signifie que, contrairement au recyclage conventionnel, il maintient la qualité des matières premières tout au long des multiples<br />

cycles de vie du produit et de ses composants.<br />

Il s’agit du label Cradle to Cradle Certified®, ou C2C Certified®, ou « berceau à berceau ». Le principe Cradle to Cradle<br />

Certified® repose sur deux cycles : l’un biologique, l’autre technique. Le cycle biologique représente le cycle infini des produits de<br />

consommation ; le cycle technique comprend les produits de service. Chaque cycle de produit s’intègre dans un cycle perpétuel : parfois,<br />

un produit est réutilisé et garde, ou augmente, ainsi sa valeur.<br />

1<br />

NIVEAUX DE RÉUSSITE CROISSANTS<br />

La certification est attribuée sur la base de quatre niveaux de réussite ascendants :<br />

Bronze, Argent, Or et Platine, en fonction des performances du produit dans chaque<br />

catégorie. Le niveau de réussite de la catégorie la plus basse du produit détermine son<br />

niveau de certification global afin d’encourager l’évolution et l’innovation continue.<br />

PLANTES<br />

NUTRIMENTS<br />

BIOLOGIQUE<br />

PRODUCTION<br />

LE CYCLE<br />

BIOLOGIQUE<br />

DÉGRADATION<br />

BIOLOGIQUE<br />

PRODUCTION<br />

PRODUIT<br />

UTILISATION<br />

NIVEAUX DE CERTIFICATION<br />

BRONZE SILVER GOLD PLATINUM<br />

2ÉVALUATION INDÉPENDANTE<br />

Les entreprises travaillent avec un organisme d’évaluation indépendant pour<br />

évaluer et vérifier les performances d’un produit dans chacune des catégories<br />

de performances Cradle to Cradle Certified®. Les produits bénéficiant d’une<br />

certification active sont répertoriés dans un registre des produits certifiés<br />

Cradle to Cradle Certified®,, accessible au public, sur le site du certificateur.<br />

3RE-CERTIFICATION TRIENNALE<br />

Dans la version 4.0, une re-certification est requise tous les trois ans et les entreprises<br />

doivent démontrer une amélioration mesurable pour se recertifier. Cela ouvre la voie<br />

à des améliorations et à l’innovation mesurables, encourageant et récompensant<br />

l’amélioration continue vers des impacts positifs au fil du temps.<br />

La norme de produit Cradle to Cradle Certified® fournit le cadre permettant<br />

d’évaluer la sécurité, la circularité et la responsabilité des matériaux et des produits<br />

dans cinq catégories de performances en matière de développement durable :<br />

DÉMONTAGE,<br />

NUTRIMENTS TECHNIQUES<br />

LE CYCLE<br />

TECHNIQUE<br />

PRODUIT<br />

SANTÉ<br />

MATÉRIELLE<br />

CIRCULARITÉ<br />

DU PROJET<br />

ÉQUITÉ<br />

SOCIALE<br />

RETOUR<br />

UTILISATION<br />

AIR PUR ET PROTECTION<br />

DU CLIMAT<br />

GESTION DE L’EAU<br />

ET DES SOLS<br />

IMPRIMERIE CENTRALE SOCIÉTÉ ANONYME • 3, RUE EMILE BIAN • L-1235 LUXEMBOURG<br />

T +352 48 00 22-1 • WWW.IC.LU • MESSAGE@IC.LU • @IMPRIMERIECENTRALE


Le genre prend une place centrale dans la présidence<br />

luxembourgeoise d’IDEA International<br />

La présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Institut International pour<br />

la démocratie et l’assistance électorale (IDEA International) pour 2024 met<br />

en lumière l’importance cruciale du lien entre le genre et la démocratie<br />

à l’échelle mondiale. Dans un article, l’Institut explore l’engagement<br />

déterminé du <strong>Luxembourg</strong> à promouvoir l’égalité des genres dans le<br />

domaine de la démocratie et met en avant l’importance de favoriser des<br />

processus démocratiques inclusifs en matière de genre. La présidence<br />

luxembourgeoise accorde la priorité à l’égalité des genres et, à travers<br />

des activités impliquant son réseau diplomatique, vise à catalyser un<br />

changement positif.<br />

Source : SIP<br />

De nouveaux outils pour renforcer la sécurité économique de l’UE<br />

La Commission a présenté plusieurs propositions visant à renforcer la<br />

sécurité économique de l’UE. La première mesure consiste à améliorer<br />

le filtrage des investissements étrangers en Europe afin d’empêcher les<br />

investissements susceptibles de présenter un risque pour la sécurité de<br />

l’Union. La seconde est l’adoption d’une approche plus coordonnée de l’UE<br />

à l’égard des exportations de biens à double usage afin de s’assurer qu’ils<br />

ne tombent pas entre de mauvaises mains. La dernière n’est autre que la<br />

compréhension des risques potentiels associés à certains investissements<br />

européens à l’étranger. Il s’agit par exemple de comprendre comment les<br />

technologies de pointe peuvent être utilisées pour renforcer les capacités<br />

militaires d’acteurs susceptibles de les utiliser contre l’UE.<br />

Source : Commission européenne<br />

Pour une régénération urbaine durable<br />

Le LIST a annoncé son rôle de coordinateur du programme de recherche de<br />

quatre ans financé par Horizon Europe, REGENeration of neighbourhoods<br />

towards a low-carbon, inclusive, and affordable built environment<br />

(Régénération des quartiers vers un environnement bâti à faible<br />

émission de carbone, inclusif et abordable). Celui-ci vise à transformer le<br />

développement urbain en faveur de la durabilité environnementale, de la<br />

revitalisation économique et de l’inclusion sociale. Beckerich servira de<br />

banc d’essai pour le projet. REGEN mettra en œuvre ses solutions dans<br />

quatre sites de démonstration, en surveillant l’énergie, la mobilité et la<br />

circularité des bâtiments, des rues et des quartiers. Le projet transposera<br />

ses conclusions à l’échelle de la ville, en proposant des orientations<br />

politiques clés et en contribuant à une transition plus large vers un<br />

développement urbain durable.<br />

Source : LIST<br />

© LIST


8<br />

AUSTRALIE<br />

PERTH, UNE VILLE INTELLIGENTE<br />

À LA MANIÈRE AUSTRALIENNE<br />

GOUVERNANCE<br />

Située au sud-ouest de l’Australie, en<br />

bordure de l’océan Indien, sur les rives<br />

du fleuve Swan, Perth est la capitale de<br />

l’État d’Australie-Occidentale. Avec un<br />

peu plus de deux millions d’habitants,<br />

la ville où il fait bon vivre jouit d’un<br />

climat tempéré propice à la détente.<br />

Ville historiquement cosmopolite où<br />

se côtoient plusieurs ethnies venues<br />

de toute l’Océanie et d’ailleurs, Perth<br />

cultive l’art de vivre à l’australienne.<br />

Mais, malgré ce tableau idyllique, la<br />

ville est confrontée à des problèmes<br />

de pollution, de mobilité et d’énergie.<br />

Pour les résoudre, Perth a mis<br />

en place depuis quelques années un<br />

programme intelligent pour l’avenir<br />

afin de mieux gérer les ressources,<br />

d’améliorer la durabilité, de renforcer<br />

la connectivité et d’offrir des services<br />

publics plus efficaces.<br />

Le conseil de la ville de Perth travaille<br />

depuis 2016 au développement d’idées<br />

et de projets concernant une transition<br />

vers une ville intelligente et résiliente.<br />

La stratégie voulue consiste à intégrer<br />

les données et les technologies numériques<br />

dans une approche de durabilité,<br />

de bien-être des citoyens et de<br />

développement économique.<br />

Une stratégie de ville connectée<br />

L’investissement intelligent s’effectue<br />

à travers les trois piliers clés que sont<br />

l’énergie, la mobilité et le numérique,<br />

et vise à créer de la valeur ajoutée grâce<br />

à leur intégration dans une feuille de<br />

route unique. Poussée par un City Deal<br />

de plus de 500 millions de dollars australiens,<br />

la région s’est engagée à augmenter<br />

la productivité des entreprises,<br />

à accélérer la décarbonisation et à créer<br />

des emplois durables.<br />

La région de Perth dispose déjà de<br />

nombreux équipements connectés tels<br />

que les feux de circulation, l’irrigation<br />

assistée, la vidéosurveillance, la signalisation<br />

numérique, la surveillance<br />

de la qualité de l’air, l’éclairage et les<br />

places de stationnement. Les données<br />

des capteurs de chacun de ces systèmes<br />

sont utilisées pour aider à gérer la ville.<br />

Perth entend renforcer dans le futur<br />

les réseaux fixes et mobiles en fibre<br />

optique qui s’étendent actuellement<br />

sur 19,5 km. Elle compte également<br />

poursuivre les investissements dans les<br />

technologies digitales pour renforcer<br />

la plateforme Open Data et les technologies<br />

de l’Internet des objets (IoT).<br />

Ces avancées trouvent des applications<br />

dans des domaines tels que la santé et<br />

les services sociaux, l’objectif étant de<br />

rendre les services de l’État plus efficaces,<br />

plus économes et plus proches<br />

des préoccupations du citoyen.<br />

Des projets concrets<br />

Les premières étapes du déploiement<br />

du nouveau programme d’innovation<br />

de la ville intelligente Perth ont déjà<br />

commencé. Grâce à une subvention


9<br />

Les données partagées permettent ainsi<br />

de croiser les informations et de stimuler,<br />

entre autres, le développement économique<br />

et l’innovation dans le secteur<br />

en pleine croissance des startups et<br />

de la technologie. La ville de Perth<br />

entend in fine engager toute la communauté<br />

dans ce processus et étendre<br />

l’expérience par un volet d’inclusion<br />

citoyenne en cours d’avancement.<br />

Les participants au « Citizen Science<br />

Project » seront encouragés à innover<br />

et à collaborer les uns avec les autres,<br />

dans le but de montrer comment les<br />

données partagées peuvent améliorer<br />

la prise de décision urbaine.<br />

du gouvernement australien, quatre<br />

projets innovants ont vu le jour : <strong>Smart</strong><br />

Irrigation, <strong>Smart</strong> Sustainability, Data<br />

Hub et <strong>Smart</strong> Precinct.<br />

Le projet <strong>Smart</strong> Irrigation consiste à<br />

remplacer les systèmes d’irrigation<br />

traditionnels par des contrôleurs intelligents<br />

intégrés aux systèmes de gestion<br />

de l’eau de la ville de Perth. Les<br />

nouveaux capteurs utilisent les prévisions<br />

météorologiques et les relevés<br />

d’humidité du sol pour ajuster automatiquement<br />

l’arrosage. Ainsi, la ville<br />

économise considérablement sur sa<br />

consommation d’eau, surtout que le<br />

climat devient de plus en plus chaud<br />

et sec. D’ailleurs, elle envisage d’investir<br />

dans des stations de désalinisation<br />

d’eau de mer alimentées par des énergies<br />

propres.<br />

<strong>Smart</strong> Sustainability a pour but d’améliorer<br />

la surveillance environnementale<br />

grâce au déploiement d’une série de<br />

capteurs de qualité de l’eau et de l’air<br />

dans le grand Perth. D’ailleurs, des<br />

efforts considérables sont déployés<br />

pour encourager la mobilité propre et<br />

ainsi réduire les rejets de gaz carbonique<br />

dans la ville. L’électrification<br />

des transports en commun a déjà<br />

commencé et la ville investit dans des<br />

centres de recharge électrique.<br />

La stratégie consiste<br />

à intégrer les données et les<br />

technologies numériques dans une<br />

approche de durabilité, de bien-être<br />

des citoyens et de développement<br />

économique<br />

Le troisième projet, connu sous le<br />

nom de Data Hub, consiste en la création<br />

d’un portail de données ouvertes<br />

« Open Data » qui fournit en temps réel<br />

des informations utiles aussi bien aux<br />

résidents qu’aux entreprises de la ville.<br />

Le quatrième projet, <strong>Smart</strong> Precinct,<br />

certes controversé, utilise des capteurs<br />

et des analyses basés sur l’utilisation<br />

de la vidéosurveillance pour mesurer<br />

l’activité des véhicules et des piétons.<br />

Le projet a vu le jour en 1991. Le dispositif<br />

a été renforcé grâce aux récentes<br />

avancées technologiques. Aujourd’hui,<br />

la ville de Perth compte pas moins de<br />

700 caméras de surveillance tournant<br />

jour et nuit toute la semaine. Selon les<br />

autorités, ces données fournissent des<br />

informations précieuses aux décideurs,<br />

aux entreprises et aux résidents. Elles<br />

améliorent l’efficacité des mesures de<br />

sûreté et de sécurité existantes.<br />

Investir dans les énergies<br />

renouvelables<br />

Comme de nombreuses autres régions<br />

du monde, Perth s’intéresse de plus<br />

en plus aux énergies renouvelables<br />

pour diverses raisons, notamment la<br />

réduction des émissions de gaz à effet<br />

de serre, la sécurité énergétique et<br />

la transition vers une économie plus<br />

durable. La ville jouit d’un ensoleillement<br />

important. L’énergie solaire photovoltaïque<br />

est largement utilisée pour<br />

générer de l’électricité. De nombreux<br />

foyers, entreprises et installations gouvernementales<br />

ont installé des panneaux<br />

solaires sur leurs toits. 14% de<br />

l’énergie électrique consommée provient<br />

du photovoltaïque.<br />

En outre, certains projets à Perth<br />

explorent des micro-réseaux où des<br />

communautés et des quartiers peuvent<br />

générer, stocker et partager leur propre<br />

énergie renouvelable. Le stockage<br />

d’énergie dans des batteries devient


10<br />

GOUVERNANCE<br />

également de plus en plus important<br />

pour maximiser l’utilisation de l’énergie<br />

solaire. D’ailleurs, les politiques<br />

incitatives, tant au niveau régional que<br />

fédéral, jouent un rôle important dans<br />

la promotion des énergies vertes. Cela<br />

peut inclure des incitations financières,<br />

des objectifs d’énergies renouvelables et<br />

des réglementations favorables. Enfin,<br />

Perth abrite également des centres de<br />

recherche et des initiatives visant à améliorer<br />

les technologies liées aux énergies<br />

renouvelables, ce qui contribue à l’innovation<br />

et à l’adoption de solutions<br />

plus durables. C’est le cas de la startup<br />

Carnegie Clean Energy qui a su utiliser<br />

la force des vagues pour produire<br />

de l’électricité propre. Avec la mise en<br />

place de la première centrale houlomotrice<br />

du monde au large de Perth, les<br />

perspectives de développement sont<br />

énormes. Cette électricité pourrait à<br />

terme alimenter des villes entières en<br />

électricité grâce au mouvement perpétuel<br />

des vagues.<br />

Le revers de la médaille<br />

Perth, comme toutes les villes modernes,<br />

se dote de son attribut de <strong>Smart</strong> City.<br />

Mais des inquiétudes apparaissent et<br />

des voix s’élèvent pour exprimer des<br />

doutes sur la sûreté des données personnelles,<br />

plus précisément sur le système<br />

de vidéosurveillance et le respect<br />

des libertés. La vidéosurveillance peut<br />

être perçue comme une intrusion dans<br />

la vie privée, particulièrement si les<br />

caméras sont omniprésentes dans les<br />

lieux publics. Le recours à cette pratique<br />

peut favoriser un environnement de<br />

surveillance de masse, où les mouvements<br />

et les activités des résidents sont<br />

constamment enregistrés, suscitant des<br />

inquiétudes quant à une société de surveillance<br />

intrusive. Les citoyens peuvent<br />

critiquer, à juste titre, le manque de<br />

transparence dans la gestion, la collecte,<br />

le stockage et l’utilisation de ces<br />

informations. De plus, le risque de piratage<br />

de ces données n’est pas exclu, ce<br />

qui laisse présager la divulgation non<br />

autorisée d’informations personnelles.<br />

Et que dire de la possibilité d’abus du<br />

pouvoir, notamment en temps de crise ?<br />

Certaines critiques remettent en cause<br />

l’efficacité réelle de la vidéosurveillance<br />

dans la prévention du crime, en arguant<br />

que des approches plus holistiques et<br />

communautaires pourraient être plus<br />

efficaces. Nul doute que les autorités de<br />

Perth sont conscientes du problème que<br />

soulèvent la vidéosurveillance de masse<br />

et le dilemme entre sécurité publique et<br />

respect des droits individuels. D’ailleurs,<br />

les débats sur la vidéosurveillance font<br />

souvent partie d’une problématique<br />

plus large sur la technologie, la sécurité<br />

et les droits civiques dans nos sociétés<br />

contemporaines.<br />

500<br />

millions de dollars australiens<br />

d’investissement<br />

19,5 km<br />

de fibre optique<br />

Par R. Hatira


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North America and Asia.


12<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

LE VIVRE-ENSEMBLE,<br />

UNE PRIORITÉ<br />

À STRASSEN<br />

Nico Pundel<br />

Administration communale de Strassen<br />

Située aux portes de la capitale, Strassen est idéalement placée et fait de la diversité culturelle une force. Nico Pundel,<br />

bourgmestre, revient notamment sur les principales initiatives mises en place dans la commune pour intégrer et accueillir<br />

les nouveaux citoyens originaires des quatre coins du monde.


GOUVERNANCE<br />

13<br />

Pouvez-vous présenter brièvement la<br />

commune de Strassen ?<br />

Géographiquement bien située au<br />

centre du pays, Strassen compte<br />

aujourd’hui près de 10.600 habitants.<br />

Parmi eux, 61% sont des résidents<br />

étrangers. Nous comptons 111 nationalités<br />

différentes. Notre commune s’est<br />

fortement développée ces dernières<br />

décennies, si bien qu’elle se classe en<br />

12 e position parmi les plus peuplées<br />

alors qu’elle est l’une des plus petites<br />

du <strong>Luxembourg</strong> en superficie. La diversité<br />

de notre commune est une force.<br />

Il fait bon vivre à Strassen et nous<br />

œuvrons au quotidien pour faciliter<br />

l’intégration des nouveaux résidents<br />

sur notre territoire.<br />

Qu’avez-vous mis en place pour favoriser<br />

le vivre-ensemble ?<br />

Nous étions l’une des premières communes<br />

à proposer un service entièrement<br />

dédié à l’intégration grâce au<br />

travail remarquable de notre collaboratrice<br />

en charge de ce projet : Luiza<br />

Noculak. Cela fait quinze ans que nous<br />

avons mis en place le service de l’intégration<br />

et de l’égalité des chances dans<br />

le but d’aider les nouveaux arrivants et<br />

les non-<strong>Luxembourg</strong>eois à participer à la<br />

vie de la commune. Nous allons au plus<br />

proche de leurs préoccupations pour<br />

organiser des événements ou des activités<br />

favorisant leur intégration.<br />

Parmi ces initiatives, citons le Café<br />

de Babel qui existe depuis plus d’une<br />

décennie. Malgré le temps qui passe,<br />

le nombre de participants n’a jamais<br />

diminué. Nous avons dû nous adapter<br />

aux demandes en renouvelant les<br />

langues qui y sont proposées afin de<br />

garantir ce succès.<br />

Strassen a aussi été précurseur dans<br />

l’introduction de l’application Hoplr au<br />

Grand-Duché. Ce réseau social fermé et<br />

limité aux habitants d’une même commune<br />

a pour objectif de renforcer les<br />

liens dans la « vraie vie », contrairement<br />

à la plupart des réseaux sociaux. Nous<br />

avons instauré l’application en collaboration<br />

avec la Commission de l’intégration<br />

pour échanger des informations<br />

locales, proposer des services sans<br />

démarche commerciale ou encore permettre<br />

à nos citoyens de se rencontrer<br />

plus facilement. Tout y est centré sur<br />

la vie locale ! Si l’un de nos concitoyens<br />

a besoin d’un outil, d’une aide pour<br />

réparer un objet, d’un baby-sitter ou<br />

remarque des agissements suspects<br />

dans la rue, il peut en faire part sur<br />

Hoplr. L’inscription est totalement<br />

gratuite. Nous prenons en charge<br />

l’entièreté des coûts dans le cadre de<br />

notre politique de renforcement du<br />

tissu social. De notre côté, nous ne<br />

souhaitons pas y laisser de messages<br />

politiques, mais avertissons tout de<br />

même nos citoyens lorsque des événements<br />

ou des manifestations ont lieu.<br />

Aujourd’hui, 46% des ménages sont<br />

inscrits sur l’application et ce chiffre ne<br />

cesse de croître de jour en jour.<br />

Nous allons au plus proche<br />

des préoccupations des nouveaux<br />

arrivants pour organiser des<br />

événements ou des activités<br />

favorisant leur intégration<br />

Avec l’entrée en vigueur de la nouvelle<br />

loi relative au vivre-ensemble interculturel<br />

au 1 er janvier de cette année,<br />

nous avons décidé de renommer notre<br />

service « de l’intégration et de l’égalité<br />

des chances » en « service du vivreensemble<br />

interculturel ». Cela implique<br />

quelques changements de paradigme<br />

et des nouveautés, dont une qui peut<br />

impacter la commune de façon directe :<br />

il est désormais possible, pour une personne<br />

qui travaille sur le territoire de<br />

Strassen, qu’elle soit luxembourgeoise<br />

ou non, de prendre part aux initiatives<br />

en devenant membre de la commission<br />

consultative du vivre-ensemble<br />

interculturel.<br />

Enfin, toutes nos réunions publiques<br />

sont traduites simultanément en<br />

anglais et en français. Nos citoyens<br />

étrangers qui ne sont pas à l’aise avec<br />

le luxembourgeois ont ainsi la possibilité<br />

de mieux suivre la politique locale<br />

et cela se ressent de façon concrète. Les<br />

habitants s’intéressent davantage à la<br />

vie communale et apportent leur contribution<br />

aux différents workshops, ce qui<br />

renforce la participation citoyenne.<br />

Les nouveaux arrivants sont-ils motivés<br />

à l’idée de s’investir dans la vie<br />

culturelle à Strassen ?<br />

Oui, ils sont intéressés, mais cela<br />

nécessite un vrai travail à tous les<br />

niveaux pour maintenir cet intérêt et<br />

inciter les nouveaux citoyens à participer<br />

à la vie de la commune. Bon<br />

nombre d’entre eux recherchent le<br />

contact, notamment avec d’autres qui<br />

parlent la même langue. Nous avons<br />

aussi remarqué que l’intégration passe<br />

par les enfants. Nous soutenons les<br />

jeunes parents d’origine étrangère du<br />

début de la grossesse jusqu’au premier<br />

anniversaire de l’enfant. En effet, ces<br />

jeunes couples sont souvent éloignés<br />

de leur famille et ont, de fait, besoin<br />

d’informations et de conseils sur la<br />

parentalité. À ce sujet, nous avons également<br />

lancé un service lié à la maison<br />

relais baptisé LOFT. Celui-ci est consacré<br />

aux familles désireuses de converser<br />

avec les éducateurs, d’obtenir des<br />

renseignements concernant la famille<br />

ou, tout simplement, de se rencontrer<br />

entre jeunes parents. Le LOFT offre des<br />

activités régulières et gratuites adaptées<br />

aux intérêts des (futures) familles.<br />

Dans le même registre, nous avons créé<br />

KufiKa (Kultur fir Kanner), une initiative<br />

gratuite de la commune visant à<br />

faire découvrir aux enfants les diverses<br />

formes d’expressions culturelles et à<br />

favoriser le vivre ensemble, la cohésion<br />

sociale et le bien-être partagé. Ce projet<br />

unique à Strassen et réalisé quatre à<br />

cinq fois par an favorise les rencontres<br />

entre les artistes et les citoyens dans le<br />

but de promouvoir et de faire connaître<br />

les arts comme la musique, le chant, la<br />

danse, le théâtre, la magie, etc. KufiKa<br />

est aussi une plateforme de dialogue<br />

entre les familles ayant des enfants<br />

entre trois et douze ans qui promeut<br />

les rencontres, les échanges et les interactions<br />

dans un cadre convivial et en<br />

dehors de l’école.<br />

Nos clubs sportifs et associations<br />

locales représentent aussi un bon<br />

vecteur d’intégration. Le football, le<br />

volleyball, la gymnastique ou encore<br />

la musique sont autant de disciplines<br />

qui comptent de nombreux étrangers<br />

parmi leurs licenciés. De plus, la maison<br />

ukrainienne que nous avons ouverte il<br />

y a deux ans est toujours fréquentée et<br />

très active, mais sera transformée en


14<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

maison interculturelle pour s’ouvrir à<br />

toute la population. Elle conservera son<br />

rôle solidaire et humanitaire, mais se<br />

complètera par d’autres activités pour<br />

les associations qui composent notre<br />

commune.<br />

Pour faire face à la pénurie de bénévoles,<br />

vous avez décidé de lancer une<br />

plateforme locale…<br />

Nous n’échappons pas au manque<br />

de bénévoles auquel sont confrontées<br />

beaucoup d’autres communes.<br />

Nous réalisons actuellement un projet<br />

qui prend la forme d’une plateforme<br />

de bénévolat locale. D’un côté, les<br />

clubs et associations s’inscrivent pour<br />

répertorier leurs besoins (tenir une<br />

buvette, laver des tricots, aider pour<br />

la fête de l’école, etc.). De l’autre, les<br />

citoyens intéressés peuvent consulter<br />

les annonces et soutenir régulièrement<br />

ou ponctuellement les acteurs<br />

du vivre-ensemble dans notre village.<br />

Cette plateforme, une première au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, sera créée cette année et<br />

sera disponible sur notre site internet.<br />

Et pour les seniors ?<br />

Les personnes âgées de Strassen ne<br />

sont pas oubliées et sont invitées à participer<br />

à la vie locale. Toutes les deux<br />

semaines, nous convions nos citoyens<br />

de plus de 60 ans au Mëttesdësch au<br />

centre culturel Paul Barblé. Là, de<br />

nouveau, énormément de nationalités<br />

se côtoient !<br />

Notre club senior Aktiv Plus est également<br />

très dynamique. Il propose<br />

régulièrement de nombreuses activités<br />

sportives et culturelles telles que la<br />

marche, des voyages, des sorties au<br />

cinéma, théâtre, exposition, etc.<br />

111<br />

nationalités différentes<br />

Enfin, nous développerons un Centre<br />

intégré pour personnes âgées (CIPA).<br />

Celui-ci sera établi à côté de l’actuel<br />

Centre Résidentiel et d’Accueil pour<br />

Personnes Âgées et accueillera les<br />

seniors qui ont besoin d’une structure<br />

de soins plus poussés pour leur permettre<br />

de rester dans notre commune.<br />

Cette infrastructure modulaire qui<br />

comptera environ 60 lits est en cours de<br />

planification avec un bureau d’architectes.<br />

Nous espérons finaliser le projet<br />

durant cette mandature.<br />

Un dernier mot sur la 12 e Biennale<br />

d’Art Contemporain ?<br />

Créé en 2001, cet événement fait partie<br />

des manifestations phares de notre commune,<br />

tout comme le Stroossefestival.<br />

La Biennale d’art contemporain est<br />

devenue un événement incontournable<br />

de la scène artistique locale et de la<br />

Grande Région. Cette année, pour la<br />

première fois, la Biennale est placée<br />

sous un thème spécifique, à savoir celui<br />

de la durabilité. Un jury d’experts et de<br />

spécialistes sélectionnent actuellement<br />

les œuvres d’artistes de renommée du<br />

<strong>Luxembourg</strong> et de la Grande Région.<br />

Celles-ci seront à découvrir du 10 au 26<br />

mai prochains au centre culturel Paul<br />

Barblé.<br />

BIENNALE D’ART<br />

CONTEMPORAIN<br />

Commune de Strassen<br />

Administration communale de<br />

Strassen<br />

1, Place Grande-Duchesse Charlotte<br />

L-8001 Strassen<br />

www.strassen.lu


15


16<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

UNE NOUVELLE DIMENSION<br />

POUR FRISANGE<br />

Administration communale de Frisange<br />

Élu pour une seconde fois en tant<br />

que bourgmestre de la commune de<br />

Frisange, Roger Beissel mise sur la<br />

continuité en suivant un développement<br />

stratégique et réfléchi des<br />

infrastructures. Il présente les projets<br />

en cours et revient sur les petits détails<br />

qui permettent d’offrir de meilleurs<br />

services à ses citoyens.<br />

La situation géographique de Frisange<br />

est attractive et implique une croissance<br />

régulière de sa population. Comment<br />

répondez-vous à ces enjeux de développement,<br />

notamment au niveau des<br />

systèmes scolaire et périscolaire ?<br />

La population croît d’année en année<br />

à Frisange. En ce sens, nous avons<br />

fait appel à un bureau d’études qui a<br />

d’abord réalisé un état des lieux avant<br />

de planifier l’évolution de la commune<br />

jusqu’en 2040. Nous avons néanmoins<br />

privilégié l’horizon 2035, car il aurait été<br />

trop difficile de calculer l’ensemble de<br />

nos besoins à plus long terme et parce<br />

que les bâtiments à prévoir auraient été<br />

tout simplement gigantesques ! Pour<br />

améliorer nos systèmes scolaire et périscolaire,<br />

nous avons également sondé les<br />

principaux concernés. En collaboration<br />

avec le cabinet d’architectes witry &<br />

witry, qui a remporté le concours, nous<br />

avons invité la commission scolaire et<br />

le responsable de la maison relais et<br />

créé des groupes de travail avec un instituteur<br />

de chaque cycle afin de discuter<br />

de leurs besoins et de leurs attentes<br />

pour intégrer leurs doléances dans les<br />

futurs bâtiments. La collecte de ces<br />

données nous a permis de planifier des<br />

projets optimisés qui répondent réellement<br />

aux desiderata du personnel<br />

enseignant et périscolaire.<br />

Suivant ces prédictions, nous avons<br />

voté le projet d’agrandissement de<br />

l’école en février de l’année dernière,<br />

car l’établissement actuel – érigé il y a<br />

30 ans – rencontre désormais ses limites<br />

en matière de capacité et de réponse<br />

aux exigences de l’éducation moderne.<br />

L’extension permettra l’ajout de 9 salles<br />

de classe qui pourront ainsi accueillir<br />

environ 180 écoliers du C2-C4, d’une<br />

salle pour les enfants à besoins spécifiques,<br />

d’une pour l’accueil et enfin de<br />

3 autres pour l’appui. À terme, l’école<br />

pourra recevoir 450 enfants. Un parking<br />

souterrain de 49 places sera aussi<br />

construit pour le personnel. Les travaux<br />

démarreront en septembre et l’école<br />

devrait accueillir ses premiers élèves à<br />

la rentrée de septembre 2027.<br />

De plus, nous bâtirons une maison<br />

relais d’une capacité de 345 places.<br />

Celle-ci se composera de salles à manger,<br />

de locaux dédiés aux activités<br />

culturelles et scientifiques ainsi que<br />

d’une cuisine pédagogique. Certains<br />

de ces espaces fonctionnels pourront<br />

également être utilisés par l’école pour<br />

les activités de bricolage, de science,<br />

de musique, de théâtre ou de lecture<br />

avec la bibliothèque. Avec une cuisine<br />

produisant 700 menus par jour, notre<br />

maison relais aura la capacité de ravitailler<br />

la future crèche et notre service<br />

de repas sur roues.<br />

Des projets temporaires sont-ils à<br />

l’étude pour combler les manques ?<br />

Nouvelle école<br />

Aux abords de la nouvelle maison<br />

communale, située juste à côté de<br />

l’école, nous construirons un bâtiment


GOUVERNANCE<br />

17<br />

Roger Beissel<br />

modulaire qui intégrera deux classes<br />

en plus pour les enfants. Jusqu’alors,<br />

chaque cycle comptait deux classes,<br />

mais la croissance de la population en<br />

nécessitera trois par cycle d’ici deux ou<br />

trois ans. L’étage de cette bâtisse fera<br />

office de maison relais. Il accueillera<br />

une quarantaine d’enfants sur le temps<br />

de midi. Ces divers projets visent à<br />

soulager nos services en attendant que<br />

les bâtiments scolaires et périscolaires<br />

soient terminés.<br />

Avec notre nouvelle mairie,<br />

nous avons davantage de place<br />

et de moyens pour que Frisange<br />

entre dans une nouvelle dimension<br />

En attendant la finalisation de ces différents<br />

chantiers, nous avons réussi à<br />

acquérir une petite salle afin d’accueillir<br />

une douzaine d’enfants en maison<br />

relais pour l’année scolaire 2023-2024.<br />

Un autre bâtiment modulaire sera<br />

construit pour permettre l’accueil de<br />

50 enfants supplémentaires dès la prochaine<br />

rentrée à Aspelt. Nous allons<br />

très prochainement organiser une réunion<br />

avec les parties compétentes afin<br />

qu’il soit conforme à la loi sur l’accessibilité<br />

des bâtiments. Cette structure<br />

modulaire dédiée au précoce pourrait<br />

néanmoins obtenir des dérogations et<br />

ne pas se conformer totalement à la loi<br />

car elle accueille des enfants en bas âge<br />

et qu’elle est provisoire.<br />

Et concernant vos autres bâtiments<br />

publics ?<br />

Notre commune a toujours considéré<br />

l’accessibilité de ses bâtiments publics<br />

aux personnes à mobilité réduite.<br />

L’ensemble de nos infrastructures est<br />

conforme à la loi car nous l’avions anticipée.<br />

Nul besoin donc de réaliser des<br />

travaux supplémentaires. La nouvelle<br />

mairie, dernier grand projet réalisé,<br />

répond à tous ces besoins et dépasse<br />

même le cadre légal. Nos sanitaires pour<br />

les personnes à mobilité réduite sont<br />

prévus pour les gauchers et les droitiers<br />

et un ascenseur peut accueillir les visiteurs<br />

dans le parking situé sous le bâtiment.<br />

Enfin, les écriteaux placés à côté<br />

des portes de chaque bureau sont traduits<br />

en braille. Ces petits détails nous<br />

ont été conseillés par les architectes et<br />

les ingénieurs. Nous sommes ouverts à<br />

toutes les solutions qui répondent aux<br />

besoins de nos citoyens.<br />

Qu’avez-vous mis en place en matière<br />

de digitalisation ?<br />

Nous avons créé un service urbanistique<br />

plus performant et plus complet.<br />

Pour améliorer la circulation<br />

des informations, nous nous sommes<br />

procurés un programme informatique<br />

qui traite les demandes d’autorisation<br />

de bâtir. Plutôt que de passer par


18<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

Caserne des pompiers<br />

d’innombrables documents, nous<br />

pouvons directement consulter un<br />

dossier en ligne. Il est ainsi possible<br />

d’assurer un suivi plus précis à ce<br />

sujet. Si un citoyen me demande l’état<br />

de sa demande, je n’ai qu’à naviguer<br />

quelques secondes sur l’application de<br />

mon smartphone afin de le renseigner.<br />

Ce programme a été installé à la fin du<br />

mois de décembre 2023 et sera véritablement<br />

opérationnel en juin de cette<br />

année. Le logiciel permettra également<br />

de faciliter les contrôles au niveau des<br />

entreprises qui utilisent une boîte aux<br />

lettres d’habitation pour créer une<br />

adresse postale au <strong>Luxembourg</strong> et dont<br />

l’autorisation n’est pas délivrée.<br />

L’autre aspect relatif à la digitalisation<br />

concerne la communication. Après<br />

plusieurs séances du conseil communal,<br />

nous nous sommes rendu compte<br />

qu’il était nécessaire de créer un poste<br />

entièrement dédié à la communication,<br />

notamment externe. Outre la promotion<br />

de nos événements ou de nos<br />

manifestations, ses missions seront de<br />

mieux communiquer l’état d’avancement<br />

de nos projets et de nos chantiers à<br />

la population. Les travaux au niveau de<br />

notre école en sont le parfait exemple,<br />

car nous avons le devoir d’informer les<br />

enfants et leurs parents sur la situation.<br />

Le chantier débutera prochainement et<br />

nous devons trouver les bons chemins<br />

pour les écoliers afin qu’ils puissent se<br />

rendre dans le bâtiment en toute sécurité.<br />

Cette nouvelle personne prendra<br />

ses fonctions au printemps.<br />

La création d’une caserne de pompiers<br />

est aussi dans les petits papiers…<br />

Le ministère des Finances est propriétaire<br />

d’un terrain et d’une ferme à<br />

Frisange, situés dans la rue de Mondorf.<br />

Nous souhaitons effectivement y installer<br />

une caserne de pompiers. L’étude<br />

de faisabilité a été effectuée. Celle-ci<br />

nous autorise à établir un centre d’incendie<br />

et de secours (CIS) de catégorie<br />

2 pour remplacer les deux centres qui<br />

se trouvent actuellement à Frisange et<br />

Aspelt. Il ne nous reste plus qu’à trouver<br />

un terrain d’entente avec le ministère.<br />

Et en matière de Pacte Climat et de<br />

Pacte Nature ?<br />

Nous réalisons de nombreux projets<br />

en lien avec ces deux pactes depuis<br />

plusieurs années. Des fontaines à eau<br />

ont été introduites dans nos locaux<br />

afin d’éviter l’usage du plastique. Nous<br />

avons aussi distribué une gourde et une<br />

boîte à tartines réutilisables à chaque<br />

enfant. De plus, nos associations et<br />

clubs sportifs ont leur propre vaisselle<br />

depuis plus de 20 ans lorsqu’ils organisent<br />

des fêtes populaires. Nous étions<br />

en avance sur la loi !<br />

Malheureusement, nous n’avons<br />

jamais normalisé ces données pour<br />

les communiquer. C’est pourquoi<br />

nous renforcerons notre service technique<br />

au niveau administratif afin que<br />

notre commune franchisse une étape<br />

supplémentaire. Cette personne pourra<br />

aussi faire avancer certaines initiatives<br />

qui traînent en raison de la lourdeur<br />

administrative. Nous avons par<br />

exemple réalisé une étude pour installer<br />

des panneaux photovoltaïques sur<br />

tous nos bâtiments publics mais le dossier<br />

fait du surplace. Avec notre nouvelle<br />

mairie, nous avons davantage de<br />

place et de moyens pour que Frisange<br />

entre dans une nouvelle dimension.<br />

Administration communale<br />

de Frisange<br />

10, Munnerëferstrooss<br />

L-5750 Frisange<br />

www.frisange.lu


LUXEMBOURG<br />

20<br />

GOUVERNANCE<br />

BETZDORF,<br />

UNE COMMUNE<br />

EN PLEINE EXPANSION<br />

Marc Ries<br />

Administration communale de Betzorf<br />

Composée de plusieurs localités, Betzdorf, Roodt-sur-Syre, Olingen, Mensdorf et Berg, la commune de Betzdorf dispose de<br />

nombreux atouts et s’est agrandie depuis plusieurs années. L’ancien premier échevin Marc Ries, élu bourgmestre lors des<br />

dernières élections, présente sa vision et ses objectifs pour développer Betzdorf.


GOUVERNANCE<br />

21<br />

Pouvez-vous revenir sur votre parcours<br />

d’homme politique et sur le résultat des<br />

dernières élections communales ?<br />

J’ai un parcours somme toute assez traditionnel<br />

dans le monde politique local.<br />

J’avais déjà participé aux élections en<br />

2011 et je suis devenu conseiller communal<br />

avant de passer premier échevin<br />

en 2017. Je suis aujourd’hui bourgmestre<br />

à la suite des élections communales qui<br />

n’ont pas permis de dégager une majorité.<br />

Nous avons donc formé une coalition.<br />

La liste du CSV est arrivée en tête<br />

avec 6.114 voix, soit 30,1% des suffrages<br />

exprimés, obtenant ainsi quatre sièges<br />

au conseil communal. La liste du LSAP<br />

s’est également vu attribuer deux sièges<br />

avec 19,9 % des suffrages.<br />

Le précédent collège des bourgmestre et<br />

échevins avait fait de l’investissement<br />

dans le logement abordable l’une de ses<br />

priorités. Que comptez-vous faire en la<br />

matière durant votre mandat ?<br />

C’est toujours une priorité car nous<br />

poursuivons nos efforts afin d’augmenter<br />

l’offre de logements à prix abordable<br />

à Betzdorf. En tant que membre du Pacte<br />

Logement 2.0, l’ambition est de créer<br />

plus de 20% de logements abordables<br />

dans notre commune.<br />

Ces nouvelles constructions impliqueront<br />

forcément une croissance<br />

future de la population. Qu’avez-vous<br />

prévu pour les systèmes scolaire et<br />

périscolaire ?<br />

Nous poursuivons le plan directeur que<br />

nous avions élaboré lors du précédent<br />

mandat en ce qui concerne les transformations<br />

nécessaires à réaliser afin<br />

d’améliorer la qualité et les conditions<br />

d’accueil et d’encadrement des enfants<br />

qui fréquentent nos infrastructures.<br />

Nous poursuivons nos efforts afin<br />

d’augmenter l’offre de logements à<br />

prix abordable<br />

En premier lieu, nous nous engageons<br />

à proposer une école fondamentale<br />

accueillante et orientée vers l’avenir,<br />

qui offre une éducation et une formation<br />

de haute qualité. Nous réaliserons<br />

très prochainement un sondage auprès<br />

des parents et des enfants afin de mieux<br />

cibler les besoins actuels et futurs pour<br />

notre système scolaire. Dans tous les<br />

cas, nous devons lancer la planification<br />

d’un bâtiment supplémentaire sur<br />

notre campus pour ajouter six salles de<br />

classes à l’horizon 2030 afin de pouvoir<br />

accueillir tous les élèves dans de<br />

bonnes conditions. Aussi, la cuisine<br />

de notre école a été conçue pour proposer<br />

150 repas par jour. Or, elle prépare<br />

aujourd’hui 400 plats et atteint<br />

ses limites. Avec l’agrandissement de<br />

l’infrastructure scolaire, nous réfléchissons<br />

soit à son extension, soit à sa délocalisation<br />

sur un autre site.<br />

En second lieu, nous finalisons la<br />

nouvelle crèche de Roodt-sur-Syre.<br />

Celle-ci répond au développement<br />

démographique de notre commune et<br />

à la future extension du campus scolaire.<br />

Cette nouvelle structure réalisée<br />

à l’aide de bois et de briques en argile<br />

pourra accueillir 96 enfants de 0 à 4 ans.<br />

Nous avons opté pour une construction<br />

innovante, durable et écologique s’appuyant<br />

sur les principes de l’économie<br />

circulaire. Avec le nouveau centre<br />

d’incendie et de secours à Mensdorf,<br />

nous avons dû excaver de l’argile du sol<br />

pour ce chantier. La matière première<br />

était dès lors présente localement. Dans<br />

la même idée, le bois provient en partie<br />

des forêts communales et de différents<br />

projets de déconstruction de bâtiments<br />

Notre objectif est de finaliser les projets<br />

qui sont déjà en cours dans nos différentes<br />

localités. Nous collaborons avec<br />

la Société Nationale des Habitations à<br />

Bon Marché (SNHBM) pour construire<br />

24 habitations à Berg. Le chantier suit<br />

actuellement son cours. À Betzdorf,<br />

nous maintenons un projet de logements<br />

intergénérationnels unique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Il s’agit de créer 31 appartements<br />

dans lesquels jeunes et personnes<br />

âgées cohabiteront. De plus,<br />

nous venons de terminer trois unités<br />

de logement à Olingen et quatre supplémentaires<br />

seront construites très<br />

prochainement. À Mensdorf, nous<br />

comptons 21 autres habitations encore<br />

en travaux.<br />

Enfin, et toujours en collaboration avec<br />

la SNHBM, nous avons l’opportunité<br />

d’acquérir un terrain de 2,5 ha le long<br />

de la route nationale à Roodt-sur-Syre.<br />

Nous prévoyons d’y créer un lotissement<br />

qui comptera près de 60 unités.<br />

©SNHBM<br />

Projet SNHBM Berg<br />

©Bureau d'architecture Valente<br />

Crèche


22<br />

LUXEMBOURG<br />

GOUVERNANCE<br />

renaturer. De nombreux petits abris pour<br />

les espèces protégées et les insectes ont<br />

également été installés grâce au travail de<br />

notre Natur Team.<br />

Et par rapport au vivre-ensemble et la<br />

culture à Betzdorf ?<br />

Jardins communautaires<br />

Betzfield Open Air<br />

Chaque année, six événements phares<br />

battent leur plein, dont un qui connaît un<br />

grand succès et rassemble beaucoup de<br />

monde : Betzfield. Ce festival en plein air<br />

fêtera son troisième anniversaire cet été.<br />

communaux. Dans cette crèche, rien<br />

n’est collé, tout est vissé afin de pouvoir<br />

démonter et réutiliser les matériaux<br />

lorsque l’édifice sera en fin de vie.<br />

Plusieurs entreprises ont leur siège<br />

à Betzdorf. Comment favoriser leur<br />

développement ?<br />

Des petites et moyennes entreprises se<br />

trouvent sur notre territoire et parfois<br />

dans des quartiers ou des rues résidentielles.<br />

Leur périmètre de développement<br />

est ainsi restreint par le manque de place.<br />

Dans ce cadre, nous voulons viabiliser et<br />

exploiter la zone économique artisanale<br />

et commerciale (ZEAC) à « Rothoicht »,<br />

où ces sociétés pourront faire croître<br />

leurs activités. Le projet d’aménagement<br />

de ce site de 5 ha devra s’intégrer dans le<br />

paysage et bien évidemment respecter<br />

des critères écologiques. Nous encouragerons<br />

les entreprises déjà installées<br />

à Betzdorf à transférer leurs activités<br />

du centre du village vers la ZEAC. Leurs<br />

anciens locaux pourraient ainsi être<br />

dédiés au logement.<br />

Quels sont les principaux projets<br />

déployés en faveur du développement<br />

durable ?<br />

Nous souhaitons continuer à développer<br />

la production d’énergies renouvelables<br />

Parc photovoltaique<br />

dans nos localités. Avec nos citoyens,<br />

nous avons pour objectif de produire<br />

autant d’énergie verte que nécessaire<br />

pour couvrir les besoins en électricité de<br />

tous les habitants. L’année prochaine,<br />

cet objectif sera atteint puisque nous<br />

produirons plus d’énergie (8 GWh) que<br />

tous nos ménages en consommeront (7,5<br />

GWh).<br />

Améliorer la qualité et les conditions<br />

d’accueil et d’encadrement des enfants<br />

qui fréquentent nos infrastructures<br />

Nous envisageons également de créer<br />

un premier parc éolien sur notre territoire<br />

en collaboration avec Soler. Quatre<br />

sites ont été analysés pour accueillir<br />

ces éoliennes. Ces dernières devraient<br />

être opérationnelles en 2029 et chacune<br />

d’elles pourra produire 20 GWh par an.<br />

Si nous parvenions à ériger les quatre<br />

infrastructures, nous serions plus que<br />

100% autonomes !Outre le remplacement<br />

total de l’éclairage public par des LED,<br />

nous avons créé des parcs photovoltaïques<br />

sur les bâtiments communaux.<br />

Dans le cadre du Pacte Nature, nous<br />

avons acquis 7,5 ha de terrain qu’il faudra<br />

Notre commune rassemble près de 4.200<br />

citoyens de 60 nationalités différentes.<br />

Les associations jouent un rôle central<br />

dans notre communauté et contribuent<br />

à la cohésion sociale au quotidien. Nous<br />

sommes également la seule commune à<br />

avoir déployé le projet « Zesummen Am<br />

Duerf », élaboré à l’initiative du conseil<br />

échevinal avec la Croix Rouge. Celui-ci<br />

vise à renforcer la cohabitation entre nos<br />

citoyens et à lutter contre l’isolement<br />

social qui s’est accentué avec la crise du<br />

Covid-19.<br />

Fort du succès du premier, nous créerons<br />

un deuxième jardin communautaire où<br />

les habitants de notre commune pourront<br />

louer des parcelles pour cultiver<br />

leurs fruits et légumes. Par ailleurs, nous<br />

construirons un « Bike Park » en nous inspirant<br />

du modèle qui se trouve dans la<br />

capitale.<br />

Après avoir achevé la nouvelle aire de<br />

jeu, nous souhaitons désormais créer<br />

le « sentier du loup » pour nos enfants à<br />

Ollingen. C’est au sein de notre localité<br />

qu’a été abattu le dernier loup du pays.<br />

Nous voulons expliquer aux enfants<br />

comment il était perçu autrefois et comment<br />

il est vu aujourd’hui, mais de façon<br />

ludique en stimulant leurs sens.<br />

Enfin, la coalition précédente a développé<br />

une réelle dynamique pour<br />

promouvoir le tourisme dans notre commune.<br />

Nous avons par exemple inauguré<br />

la brasserie Monkel à l’automne dernier.<br />

Administration communale<br />

de Betzdorf<br />

11, rue du Château<br />

L-6922 Berg<br />

www.betzdorf.lu


LUXEMBOURG<br />

24<br />

UNE CROISSANCE<br />

À VISAGE HUMAIN<br />

GOUVERNANCE<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

Bien connue du secteur communal<br />

auquel elle offre des services variés,<br />

principalement dans le transport des<br />

déchets ménagers, la vente de machines<br />

et de véhicules et la pose de clôtures,<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l. rayonne à l’échelle<br />

nationale depuis plus de 60 ans déjà.<br />

L’entreprise viandenoise et sa société<br />

sœur, 3S Tech S.à r.l., spécialisée dans la<br />

commercialisation de surfaces synthétiques<br />

pour terrains de sport, traversent<br />

désormais une nouvelle phase de leur<br />

développement. Laurent Pellegrino,<br />

directeur administratif, connaît bien<br />

les défis inhérents à chaque étape du<br />

cycle de vie d’une entreprise et nous<br />

dévoile ceux qui accompagnent la forte<br />

croissance des deux firmes.<br />

Présentez-nous la société de votre point<br />

de vue de directeur administratif…<br />

C’est le grand-père de Gilles Osch<br />

qui l’a créée. Lui et Carlos Teixeira<br />

la dirigent désormais et font en sorte<br />

qu’elle perdure et grandisse. J’ai moimême<br />

rejoint la maison il y a presque<br />

trois ans, à un moment rendu difficile<br />

par la crise sanitaire, mais où elle prenait<br />

malgré tout une autre dimension.<br />

La direction a fait appel à mes services<br />

pour que je l’aide à accompagner le<br />

changement de format qui était alors<br />

en cours. En effet, Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

est passée d’une petite société familiale<br />

à une entreprise un peu plus « industrielle<br />

». Toute la complexité de cette<br />

transition réside dans le fait de croître<br />

en conservant l’esprit familial qui fait<br />

que ses collaborateurs s’y sentent bien.<br />

C’est bien sûr un défi propre à toute<br />

société qui évolue.<br />

Concrètement, comment cette croissance<br />

se matérialise-t-elle ?<br />

L’entreprise génère un chiffre d’affaires<br />

en augmentation constante, ce qui est<br />

d’autant plus satisfaisant étant donné<br />

la conjoncture qui a résulté de la crise<br />

sanitaire. Certaines de nos entités ou<br />

certains services ont d’ailleurs connu<br />

une très belle évolution.<br />

Par ailleurs, nous sommes parvenus à<br />

consolider notre bilan financier en travaillant<br />

sur le résultat en amont et en<br />

l’évaluant tout au long de l’année. Pour<br />

ce faire, nous avons dû sensibiliser et<br />

former nos différents départements.<br />

Cette prise de conscience du résultat<br />

de l’entreprise et leur implication sur<br />

ce volet a été très positif pour la société.<br />

L’engagement et le travail de chaque<br />

responsable n’ont pas tellement<br />

changé, mais la compréhension de la<br />

finalité, elle, oui.<br />

Évidemment, la croissance de l’entreprise<br />

s’est aussi matérialisée au<br />

niveau de ses ressources humaines.<br />

Nous sommes progressivement passés<br />

d’un format familial, où une vingtaine<br />

de personnes « touchent à tout », à<br />

une société de 135 collaborateurs qui<br />

cherche encore à recruter pas moins de<br />

17 profils spécialisés à l’heure actuelle.<br />

Selon vous, à quoi devez-vous cette<br />

belle évolution ?<br />

Sans doute à la confiance de nos<br />

clients, que nous avons su fidéliser<br />

en misant sur le service et la qualité.<br />

La clientèle luxembourgeoise est très<br />

sensible aux services personnalisés,<br />

ce que nous sommes en mesure de lui<br />

offrir. Nous travaillons presque comme<br />

des couturiers, en proposant du surmesure<br />

: nous nous adaptons à chaque<br />

demande, rencontrons nos clients à<br />

plusieurs reprises, aussi bien en amont<br />

qu’en aval d’un projet, et nous nous<br />

rendons disponibles presque 24h/24.<br />

Notre chance, aussi, est de travailler<br />

régulièrement pour le secteur public<br />

qui, malgré les crises successives,<br />

continue à mener à bien toutes sortes<br />

de projets et, donc, à investir. Tout ceci<br />

nous a permis de tirer notre épingle du<br />

jeu.<br />

Comment envisagez-vous les cinq prochaines<br />

années ?<br />

Il est difficile de se fixer des objectifs<br />

compte tenu de la conjoncture actuelle.<br />

Chaque année, nous essayons simplement<br />

de faire aussi bien que la précédente.<br />

Nous avons toujours réussi<br />

jusqu’à présent. Nous sommes d’ailleurs<br />

souvent parvenus à faire légèrement<br />

mieux, très certainement parce<br />

que nous nous sommes professionnalisés<br />

au niveau du recrutement. En nous<br />

adjoignant les compétences de profils<br />

spécialisés dans chaque service, nous<br />

améliorons nos résultats et grandissons<br />

toujours un peu plus. Cela nous permet<br />

d’envisager des projets ambitieux<br />

pour les années à venir, à condition<br />

que nous poursuivions sur cette lancée.<br />

Il faut que nous continuions à faire ce<br />

que nous savons si bien faire, à former


GOUVERNANCE<br />

25<br />

Laurent Pellegrino<br />

nos collaborateurs et à embaucher<br />

du personnel de plus en plus qualifié.<br />

Les beaux projets viendront ensuite<br />

naturellement.<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l. est passée<br />

d’une société familiale à une<br />

entreprise un peu plus « industrielle ».<br />

Toute la complexité réside dans le fait<br />

de croître en conservant son<br />

esprit familial<br />

Le vrai défi sera donc humain. Le changement<br />

de format d’entreprise que<br />

nous vivons actuellement apporte son<br />

lot d’avantages et de petites déceptions.<br />

Comme c’est souvent le cas dans<br />

cette étape de la vie d’une organisation,<br />

certains de nos collaborateurs estiment<br />

que « c’était mieux avant ». Ce sont des<br />

paroles difficiles à entendre, mais nous<br />

les entendons et mettons tout en œuvre<br />

pour que nos salariés évoluent dans<br />

les meilleures conditions possibles.<br />

Grandir passe inévitablement par l’instauration<br />

de nouveaux processus, de<br />

nouvelles méthodes de travail et une<br />

perte de proximité avec la direction.<br />

Les plus anciens, notamment, peuvent<br />

y être récalcitrants et percevoir une<br />

certaine déshumanisation dans la vie<br />

de l’entreprise. Nous sommes pourtant<br />

sensibles à leur ressenti et ne prenons<br />

aucune décision sans nous demander<br />

comment celle-ci pourrait être interprétée.<br />

En parallèle, nous devrons faire<br />

face, comme beaucoup d’autres firmes,<br />

au défi du recrutement. Le marché du<br />

travail a changé : les jeunes qui l’intègrent<br />

ne se voient plus faire toute leur<br />

carrière dans la même société, ils ont<br />

besoin de perspectives d’évolution et<br />

de flexibilité, et prétendent à un certain<br />

salaire avant même d’avoir fait leurs<br />

preuves. Nous devrons nous adapter à<br />

leurs desiderata au risque de manquer<br />

de la main-d’œuvre dont nous aurons<br />

besoin.<br />

La croissance comporte donc son lot<br />

de défis. Mais Gilles, Carlos et moimême,<br />

qui sommes tous les trois issus<br />

du monde du sport, y avons appris à<br />

nous battre pour atteindre nos objectifs<br />

et à le faire avec les autres. La société<br />

est dirigée dans le même état d’esprit<br />

parce que c’est ainsi qu’elle continuera<br />

à grandir. Tant que la difficulté est dans<br />

la croissance, elle est magnifique !<br />

Ets. Osch et fils S.à r.l.<br />

4, ZAE – route de Bettel<br />

L-9415 Vianden<br />

www.osch.lu


La nouvelle solution<br />

pompe à chaleur<br />

compacte. Laisse<br />

place à l’imagination<br />

dans la maison.<br />

Pour plus d’informations sur<br />

la pompe à chaleur compacte,<br />

rendez-vous sur<br />

viessmann.lu/invisible<br />

Une technique invisible avec de toutes<br />

nouvelles options de planification.


Un nouveau bâtiment administratif pour les CFL<br />

Les CFL ont organisé un concours, remporté par Ballinipitt, pour la conception<br />

et la construction d’un nouveau bâtiment administratif au cœur<br />

du quartier Dernier Sol. Cet immeuble sera destiné à accueillir le service<br />

« maintenance infrastructure ». Des jardins extérieurs et intérieurs se trouveront<br />

dans l’enceinte de l’immeuble certifié BREEAM Excellent et WELL<br />

Platinium. Ces espaces verts offriront des lieux de détente et créeront<br />

des nouveaux modes de travail pour les utilisateurs. Conçue en poteaux<br />

dalle bois, la structure sans aucun obstacle permet une flexibilité et une<br />

évolutivité maximum. La bâtisse s’adapte ainsi aux transformations et<br />

se prête à long terme à des éventuels changements d’utilisation sans<br />

qu’il soit nécessaire de réaliser des travaux trop lourds qui viendraient<br />

dégrader l’identité architecturale.<br />

Source : Ballinipitt<br />

La chaîne de valeur bois contribue aux objectifs de<br />

développement durable (ODD)<br />

Les crises climatique et énergétique ainsi que la pénurie de matières<br />

premières mettent en lumière la nécessité de durabilité dans tous les<br />

aspects de la société. C’est pourquoi, en publiant sa cartographie de<br />

l’écosystème bois du <strong>Luxembourg</strong> pour l’année 2023, l’équipe de<br />

Luxinnovation a réalisé une étude supplémentaire sur la manière dont<br />

la chaîne de valeur bois contribue à certains des 17 ODD définis par les<br />

Nations Unies. « La construction en bois est plus durable que de nombreuses<br />

autres méthodes. Ce matériau est renouvelable, recyclable et<br />

économe en énergie », a indiqué Ralf Köhler, manager du <strong>Luxembourg</strong><br />

Wood Cluster. Il répond notamment aux ODD 7 (énergie propre et d’un<br />

coût abordable), 9 (industrie, innovation et infrastructure), 11 (villes et<br />

communautés durables), 12 (consommation et production responsables)<br />

et 13 (lutte contre les changements climatiques).<br />

Source : Luxinnovation<br />

Kyklos, un nouvel édifice prévu à Belval<br />

Un dernier bâtiment façonnera la Place des Bassins de Belval, avec<br />

une géométrie curviligne audacieuse et de larges façades de verre.<br />

Son nom ? Kyklos. Organisé autour d’un noyau circulaire, le projet, qui<br />

s’élève sur huit étages, offre un cadre de travail et de vie répondant aux<br />

plus hauts standards. Certifié BREEAM et WELL, celui-ci s’inscrira dans<br />

les critères de la taxonomie européenne. Des espaces commerciaux sont<br />

prévus au pied de l'immeuble, en plus des 7.600 m² de bureaux. Un<br />

contrat de bail d’une durée de dix ans a été conclu avec la société ARHS<br />

DEVELOPMENTS S.A. pour l’occupation de l’entièreté des bureaux.<br />

Source : Atenor<br />

© atenor-kyklos


LUXEMBOURG<br />

28<br />

SWECO FAÇONNE L’HÔPITAL<br />

À DIMENSION HUMAINE DE DEMAIN<br />

GREEN BUILDING<br />

Sweco<br />

Le bureau d’ingénieurs et d’architectes<br />

Sweco dirige le consortium SWECO/<br />

G.A.F./S.W.A.A. appelé à développer le<br />

complexe hospitalier Südspidol à Eschsur-Alzette<br />

pour le Centre Hospitalier<br />

Emile Mayrisch (CHEM).<br />

Chez Sweco, nous voyons au-delà de<br />

la structure physique des hôpitaux.<br />

Nous envisageons un avenir dans<br />

lequel les hôpitaux sont plus que de<br />

simples centres de traitement. Ils font<br />

partie intégrante de la communauté,<br />

constituent un havre de paix pour les<br />

patients dans les moments difficiles et<br />

un environnement de travail stimulant<br />

pour le personnel. Ce sont des lieux<br />

qui ne veillent pas seulement à la santé<br />

physique des patients, mais contribuent<br />

aussi au bien-être de toute la<br />

communauté.<br />

La force de Sweco réside dans son<br />

approche multidisciplinaire et dans la<br />

mise en commun des connaissances,<br />

au-delà des divisions et des pays. Nos<br />

équipes d’experts collaborent pour<br />

créer des solutions innovantes qui<br />

répondent aux besoins des patients<br />

et du personnel médical. Nous utilisons<br />

des techniques et technologies de<br />

pointe pour créer un environnement<br />

sain et apaisant. Nous nous employons<br />

par exemple à garantir une qualité<br />

saine de l’air, à concevoir des chambres<br />

reposantes et à optimiser les trajets<br />

dans une perspective d’efficacité.<br />

Südspidol incarnera la connectivité<br />

au service de la guérison<br />

Erwin Malcorps, Business Area<br />

President Sweco Belgium, explique :<br />

« Nous sommes extrêmement fiers<br />

de développer Südspidol en tant que<br />

partenaire du cycle de vie complet. Ce<br />

projet est l’incarnation même de notre<br />

volonté constante d’innovation et il<br />

renforce notre position de leader du<br />

marché dans le secteur des soins de<br />

santé. Nous sommes convaincus que<br />

ce complexe révolutionnaire relèvera<br />

notablement le standard en matière<br />

d’infrastructures de soins. Sweco<br />

jouant un rôle de chef de file dans la<br />

conception et l’ingénierie hospitalières,<br />

ce projet s’inscrit parfaitement<br />

dans notre stratégie de croissance pour<br />

des projets de construction intégrés.<br />

Du reste, ce marché, axé sur la transition,<br />

influencera le bien-être de plusieurs<br />

générations. Nos experts créent<br />

les meilleures conditions pour des<br />

« healing environments » centrés sur le<br />

patient ».<br />

« Ce projet multidisciplinaire complexe<br />

est rationalisé par l’approche<br />

de gestion de projet intégrée (IPM) de<br />

Sweco. Notre équipe IPM expérimentée<br />

assure une gestion solide des différents<br />

aspects du projet, une meilleure maîtrise<br />

du projet et des risques, la transparence<br />

des processus et de la prise<br />

de décisions, un contrôle budgétaire


GREEN BUILDING<br />

29<br />

© CHEM<br />

Ce projet repousse les limites des soins<br />

de santé traditionnels et propose une<br />

approche holistique axée sur les soins<br />

personnalisés, la sécurité des patients,<br />

l’efficacité énergétique et la collaboration<br />

avec d’autres établissements<br />

de soins. Notre objectif n’est pas seulement<br />

de construire un hôpital innovant<br />

et tourné vers l’avenir, mais aussi<br />

de développer un concept médical<br />

global qui réponde parfaitement aux<br />

besoins de la population du sud du<br />

<strong>Luxembourg</strong>.<br />

et la qualité socioculturelle, offre une<br />

approche holistique de la durabilité.<br />

Afin de décrocher ce certificat, notre<br />

équipe de planification propose des<br />

solutions écoénergétiques telles que les<br />

panneaux solaires, l’énergie géothermique,<br />

le découplage de la ventilation,<br />

le refroidissement et le chauffage par<br />

activation de la masse thermique du<br />

bâtiment.<br />

Organisation rationalisée<br />

intelligent et un déploiement flexible<br />

des collaborateurs. Avec plus de 50<br />

intervenants de différents pays, communiquant<br />

dans cinq langues, il est<br />

essentiel de maintenir des lignes de<br />

coordination étroites », ajoute la directrice<br />

du projet Daniela D’Oosterlinck.<br />

Connectivité du projet<br />

Südspidol<br />

Le projet exprime l’harmonie entre la<br />

technologie et l’humain. Le parc environnant,<br />

accessible au voisinage et au<br />

grand public, se fond parfaitement au<br />

cœur du bâtiment, laissant la nature<br />

toujours à portée. Nous accordons une<br />

attention particulière à minimiser les<br />

distances et à optimiser l’orientation,<br />

ce qui contribue à une navigation aisée<br />

et intuitive dans tout le site.<br />

Notre contribution<br />

Südspidol deviendra un vaste pôle<br />

santé au sud du <strong>Luxembourg</strong>, avec une<br />

surface brute de plancher de 121.000 m²<br />

et environ 600 lits, dont la majorité dans<br />

des chambres particulières. Sweco est<br />

responsable de l’ensemble des phases<br />

du projet, de l’avant-projet au projet<br />

d’exécution. Notre expertise couvre<br />

la conception et la coordination BIM,<br />

les procédures d’obtention de permis,<br />

l’adjudication, le contrôle budgétaire,<br />

la gestion de la construction et la mise<br />

en service.<br />

Notre étroite collaboration avec nos<br />

partenaires architectes, la société<br />

néerlandaise G.A.F (Gortemaker Algra<br />

Feenstra Architects B.V.) et la société<br />

luxembourgeoise S.W.A.A. (Schemel<br />

Wirtz Architects Associés S.à r.l.), est<br />

essentielle à la réussite de ce projet.<br />

LSC Engineering Group, basé au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, est responsable du suivi<br />

du chantier et de l’aménagement<br />

paysager.<br />

Südspidol est l’un des projets hospitaliers<br />

les plus ambitieux que Sweco ait<br />

jamais entrepris. Il se distingue par la<br />

priorité accordée à la qualité, à l’organisation<br />

et à l’expertise. Selon les prévisions,<br />

ce complexe sera pleinement<br />

opérationnel d’ici à la fin 2033.<br />

Une grande ambition en matière de<br />

développement durable<br />

Le nouveau site servira de plaque<br />

tournante pour les activités du CHEM.<br />

Pour le moment, celles-ci sont encore<br />

réparties sur trois sites différents :<br />

Niedercorn, Dudelange et Esch-sur-<br />

Alzette. Le complexe, reconnaissable<br />

à son architecture triangulaire unique,<br />

est conçu pour accueillir une large<br />

gamme de services, allant des services<br />

d’ambulance et de soins infirmiers à<br />

un centre d’oncologie spécialisé, en<br />

passant par des services de psychiatrie<br />

et de gériatrie. L’entrée principale,<br />

au design élégant, crée un parfait trait<br />

d’union entre les différents bâtiments,<br />

garantissant une expérience efficace et<br />

rationalisée, pour les patients comme<br />

pour le personnel soignant.<br />

Communiqué par Sweco<br />

121.000 m 2<br />

de surface brute de plancher<br />

600<br />

lits<br />

Concept à l’épreuve du temps<br />

Le nouveau complexe hospitalier de<br />

Südspidol est plus qu’un bâtiment,<br />

c’est la promesse d’un avenir meilleur.<br />

Le CHEM aspire à décrocher une certification<br />

DGNB, décernée aux projets de<br />

construction durables par la Deutsche<br />

Gesellschaft für Nachhaltiges Bauen.<br />

Le système DGNB, qui met sur un<br />

pied d’égalité l’écologie, l’économie


LUXEMBOURG<br />

30<br />

FOURNISSEUR DE<br />

SOLUTIONS COMPLÈTES<br />

Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />

Partenaire fiable pour les projets<br />

de chauffage et de climatisation,<br />

Viessmann continue d’innover et<br />

d’étoffer sa gamme de produits et de<br />

services. Günter Krings, directeur<br />

d’agence au <strong>Luxembourg</strong>, revient sur<br />

les dernières actualités du groupe.<br />

Un catalogue complet de plus en plus<br />

durable<br />

Créée il y a un peu plus de 100 ans,<br />

Viessmann a élargi et agrandi sa gamme<br />

de produits au fil des années en fonction<br />

de l’arrivée de nouvelles technologies et<br />

de partenariats. Le dernier en date a été<br />

conclu le 25 avril 2023 et officiellement<br />

signé le 2 janvier dernier, lorsque le<br />

groupe allemand a annoncé son intention<br />

de regrouper son secteur d’activité<br />

GREEN BUILDING<br />

« Viessmann Climate Solutions » avec<br />

Carrier Global Corporation, l’un des<br />

principaux fournisseurs mondiaux de<br />

solutions intelligentes en matière de<br />

climat et d’énergie, dont le siège se<br />

trouve aux États-Unis.<br />

Le chauffage au fuel, au gaz, aux pellets<br />

et copeaux de bois, à l’énergie solaire<br />

thermique ou photovoltaïque, la ventilation<br />

ou encore la pile à combustible<br />

et bien évidemment les pompes à chaleur<br />

font partie du panel d’offres de<br />

Viessmann. « Depuis quelques années<br />

déjà, nos chaudières gaz à condensation<br />

peuvent brûler un mélange de<br />

20% d’hydrogène et 80% de gaz naturel.<br />

Nous parviendrons très prochainement<br />

à 50 puis 100% d’hydrogène car<br />

nous innovons continuellement. Quant<br />

à nos chaudières industrielles, certaines<br />

tournent déjà complètement à<br />

l’hydrogène », explique Günter Krings,<br />

Günter Krings


GREEN BUILDING<br />

31<br />

directeur. Et le fuel n’est pas en reste<br />

quand il s’agit de verdissement. Les<br />

nouvelles chaudières recourant à ce<br />

type de combustible peuvent brûler des<br />

mélanges avec du fuel bio à hauteur de<br />

50%.<br />

Nous proposons une large gamme<br />

de produits dédiée à la réduction de<br />

la consommation électrique ou à la<br />

production d’électricité verte<br />

« La pompe à chaleur Vitocal 250-A est<br />

par exemple le système de chauffage le<br />

plus adapté à la rénovation car il fournit<br />

70°C d’eau de chauffage à des températures<br />

extérieures de -10°C et fonctionne<br />

ainsi même avec des radiateurs. En<br />

d’autres termes, si le client n’a pas de<br />

chauffage au sol, il peut quand même<br />

opter pour une pompe à chaleur », précise<br />

Günter Krings.<br />

Réduire la consommation électrique<br />

Si la pompe à chaleur utilise l’énergie<br />

naturelle, elle nécessite pourtant de<br />

l’électricité pour chauffer un bâtiment.<br />

« Rappelons que, chez Viessmann,<br />

nous proposons une large gamme de<br />

produits dédiée à la réduction de la<br />

consommation électrique ou à la production<br />

d’électricité verte. Nous fabriquons<br />

par exemple des onduleurs<br />

et des batteries dans notre usine de<br />

Faulquemont en Lorraine, et non pas<br />

en Asie ! Et notre offre se complète par<br />

des installations photovoltaïques de<br />

notre marque », développe le directeur.<br />

Gérer la charge de la batterie<br />

et utiliser de façon optimale<br />

la pompe à chaleur ou la station<br />

de recharge pour les véhicules<br />

Avec tous ces produits, Viessmann<br />

délivre aussi son service de gestion<br />

d’énergie : Home Energy Management<br />

System (HEMS). Celui-ci est intégré<br />

dans l’onduleur et permet de gérer la<br />

charge de la batterie et d’utiliser de<br />

façon optimale la pompe à chaleur ou<br />

la station de recharge pour les véhicules.<br />

« HEMS parvient également à<br />

stocker l’énergie des installations photovoltaïques<br />

lorsque le soleil brille pour<br />

la consommer par la suite », ajoute<br />

Günter Krings.<br />

simplement parce qu’il s’agit d’un<br />

fluide qui sera interdit à partir de 2027.<br />

« Ce gaz se trouve dans le circuit frigorifique<br />

des pompes à chaleur et est<br />

très nocif pour l’environnement (« effet<br />

de serre ») en cas de fuite. Nous avons<br />

une gamme de plus en plus complète<br />

de pompes à chaleur qui fonctionnent<br />

au propane qui ne sont concernées par<br />

aucune législation F-gaz à court, moyen<br />

ou long terme, c’est une solution<br />

sûre »,explique le directeur.<br />

« Nous avons anticipé cette réglementation<br />

afin d’adapter nos produits à la<br />

loi. D’autres gaz seront successivement<br />

interdits jusqu’en 2033, à commencer<br />

par le R410A au 1 er janvier 2025 ».<br />

Des projets conséquents<br />

Avec son nouveau partenaire Carrier<br />

Global Corporation, Viessmann étend<br />

son offre et répond aux besoins de ses<br />

clients en matière de grandes installations<br />

de chauffage et de climatisation.<br />

« Nous présenterons très prochainement<br />

le projet du réservoir à glace que<br />

nous avons installé dans le bâtiment<br />

HELIX, le nouveau siège de POST en<br />

face de la gare. Celui-ci contient plus<br />

de 2.000 m³ d’eau et/ou de glace. De<br />

plus, nous travaillons pour le quartier<br />

Wunne mat der Wooltz à Wiltz dans le<br />

cadre de la construction d’un réseau<br />

urbain froid contenant aussi des réservoirs<br />

à glace. Des dizaines de pompes à<br />

chaleur puisent dans ce réseau d’énergies<br />

renouvelables pour chauffer et refroidir<br />

les bâtiments. L’installateur a été choisi<br />

et les travaux de terrassement ont déjà<br />

démarré », conclut Günter Krings.<br />

Vers des interdictions de gaz pour les<br />

pompes à chaleur<br />

Au contraire de ses concurrents asiatiques,<br />

Viessmann n’a jamais fait de<br />

grande transition vers le R32, tout<br />

Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />

35, rue J-F Kennedy<br />

L-7327 Steinsel<br />

www.viessmann.lu


LUXEMBOURG<br />

32<br />

PRODUCTION ET APPLICATION<br />

D’ENROBÉS : QUELQUES<br />

PROCÉDÉS PARTICULIERS<br />

Julien Cajot<br />

GREEN BUILDING<br />

L’entreprise Julien Cajot, du nom de son<br />

fondateur, est une société familiale née<br />

en 1967 et spécialisée dans la production<br />

et l’application de bétons asphaltiques<br />

– des revêtements bitumeux<br />

servant à recouvrir routes, trottoirs,<br />

parkings, pistes cyclables, cours d’école<br />

ou encore allées privées. Axel Burkel,<br />

directeur technique, revient sur l’un<br />

de ces produits, l’enrobé percolé, et sur<br />

un moyen de mise en œuvre unique au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, un camion-distributeur<br />

avec bras télécommandé que l’entreprise<br />

met à disposition de ses clients.<br />

L’enrobé percolé : la résistance avant<br />

tout<br />

Parmi la large gamme de produits<br />

proposée par l’entreprise Julien Cajot,<br />

l’enrobé percolé est certainement l’un<br />

des plus résistants. Certaines surfaces,<br />

comme les sols industriels, les aires<br />

de stockage, les parkings pour poidslourds,<br />

les stations-service ou encore<br />

les couloirs et les zones d’arrêt de bus,<br />

nécessitent un revêtement permettant<br />

de supporter des charges lourdes<br />

et à une fréquence importante. « Plus<br />

résistant que le béton ou qu’un enrobé<br />

bitumeux, l’enrobé percolé – sorte de<br />

combinaison des deux – est le matériau<br />

de choix pour ce type de surfaces. On<br />

l’obtient en comblant les interstices<br />

d’un enrobé bitumeux avec un « coulis<br />

de percolation », à savoir un mélange de<br />

ciment, de résines, d’eau et d’additifs.<br />

Il résulte de la percolation un enrobé<br />

à la résistance mécanique très élevée.<br />

Cette technique permet d’accroître les<br />

performances en compression tout en<br />

limitant l’orniérage », explique Axel<br />

Burkel.<br />

Sa mise en œuvre diffère quelque peu<br />

de celle d’un enrobé classique. Elle<br />

nécessite d’abord l’application d’une<br />

couche de base (en bitume), pour<br />

garantir la rigidité du support, puis


GREEN BUILDING<br />

33<br />

l’étanchéification de la surface (bords,<br />

regards et joins compris). C’est sur<br />

cette base que peut être appliqué le<br />

châssis support en asphalte. La percolation<br />

peut commencer après refroidissement<br />

de ce dernier. Sa mise en œuvre<br />

se fait généralement de nuit, pour éviter<br />

une évaporation trop rapide et les<br />

risques de fissure. Un temps de séchage<br />

de trois à cinq jours est nécessaire pour<br />

permettre la circulation sur la surface.<br />

L’entreprise Julien Cajot a notamment<br />

eu recours à cette technique pour<br />

le Centre national d’incendie et de<br />

secours de Gasperich où elle a appliqué<br />

quelque 12.000 m 2 d’enrobé percolé.<br />

« Nous avons également réalisé la<br />

sortie de CFL multimodal où circulent<br />

chaque jour une centaine de camions<br />

qui empruntent toujours la même voie.<br />

D’abord faite d’un enrobé classique, la<br />

sortie s’est trouvée fortement dégradée<br />

au bout de deux ou trois ans. Nous y<br />

avons alors appliqué un enrobé percolé<br />

et le résultat est beaucoup plus résistant<br />

», ajoute le directeur technique.<br />

Un camion-distributeur unique au<br />

Grand-Duché<br />

L’entreprise est la seule du pays à posséder<br />

deux camions équipés de distributeurs<br />

d’asphalte télécommandés.<br />

Particulièrement recommandés pour la<br />

mise en œuvre d’enrobés sur des petites<br />

surfaces, ils sont munis d’un bras qui<br />

leur confère un rayon d’action de cinq<br />

mètres, à 180°, et qui permet de déverser<br />

de la matière en hauteur si le chantier<br />

se révèle difficile d’accès (derrière<br />

une haie ou un muret par exemple).<br />

« Le camion, comme le bras lui-même,<br />

est entièrement télécommandé. Ainsi,<br />

le chauffeur peut, depuis l’extérieur<br />

de la cabine, déplacer le véhicule et<br />

contrôler le bras. Ce système permet<br />

non seulement de diminuer la pénibilité<br />

du travail de nos collaborateurs<br />

en éliminant le pelletage manuel, mais<br />

aussi de réduire le nombre d’ouvriers<br />

nécessaires sur le chantier », indique<br />

Axel Burkel.<br />

L’autre avantage de ce camion est<br />

de maintenir l’asphalte à température<br />

plus longtemps. Le bitume dont<br />

celui-ci est composé demeure liquide<br />

à 180°C mais passe à l’état solide après<br />

refroidissement. Son application doit<br />

donc être effectuée rapidement, dans<br />

les quelques heures qui suivent sa production.<br />

Grâce à leur bras qui déverse<br />

la matière, les deux camions de l’entreprise<br />

Julien Cajot peuvent rester<br />

bâchés, ce qui permet de réduire la<br />

déperdition thermique. En outre, l’asphalte<br />

est acheminé à travers ce bras<br />

par une vis chauffée. Il est donc à nouveau<br />

mélangé et légèrement réchauffé,<br />

ce qui le rend plus malléable et facile à<br />

ratisser.<br />

« Nous n’utilisons ces distributeurs que<br />

sur nos projets de moindre envergure<br />

car c’est là qu’ils sont les mieux utilisés.<br />

Toutefois, les plus petits chantiers sont<br />

souvent mis en œuvre directement par<br />

nos clients. C’est pourquoi nous avons<br />

décidé de les proposer à la location.<br />

Ainsi, pour toute commande en faible<br />

tonnage, nous proposons de louer un<br />

de ces camions avec chauffeur formé<br />

à son maniement. Tous les matériaux<br />

que nous produisons, des matériaux de<br />

sous-couche au couches de roulement,<br />

peuvent être mis en œuvre grâce à ce<br />

distributeur », déclare le directeur technique.<br />

Et, puisque l’entreprise possède<br />

le matériel en double, elle peut offrir à<br />

ses clients un important gain de temps :<br />

alors qu’un camion coule l’enrobé sur<br />

chantier, l’autre fait l’aller-retour à la<br />

centrale de Leudelange pour faire le<br />

plein de matériel !<br />

Julien Cajot S.e.c.s.<br />

1, Zone Industrielle Grasbusch<br />

L-3370 Leudelange<br />

www.cajot.lu


LUXEMBOURG<br />

34<br />

GREEN BUILDING<br />

DES SOLUTIONS POUR UN MONDE<br />

PLUS DURABLE<br />

ista <strong>Luxembourg</strong><br />

Paul Kusnierz, Joachim Colles et Adelaide Wampach<br />

Gérer la consommation d’énergie dans les bâtiments pour agir en faveur de l’environnement, voilà l’objectif affiché par ista.<br />

Une activité qui prendra une toute autre dimension avec l’entrée en vigueur de la directive européenne sur l’efficacité énergétique.<br />

L’entreprise vise aussi à sensibiliser le secteur public et les différents acteurs privés à l’utilité des compteurs individuels pour mieux<br />

gérer leurs budgets et leurs factures. Explications avec Paul Kusnierz, Sales Manager, Adelaide Wampach, Operations Manager, et<br />

Joachim Colles, Country Manager.


GREEN BUILDING<br />

35<br />

Cinq ans après l’adoption de la directive<br />

européenne sur l’efficacité énergétique<br />

(DEE 2018/2002), quel état des<br />

lieux pouvez-vous dresser sur son intégration<br />

au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

JC : Cette directive entrera en vigueur<br />

au Grand-Duché à l’été 2024. Elle permet,<br />

notamment, de calculer toutes les<br />

consommations (eau froide, eau chaude,<br />

climatisation et chauffage) dans un bâtiment.<br />

Ces mesures sont obligatoires<br />

pour permettre un décompte précis<br />

afin que les locataires ou les utilisateurs<br />

d’un immeuble payent seulement leurs<br />

consommations respectives.<br />

PK : Jusqu’à présent, il n’y avait pas d’obligation<br />

d’installer des compteurs selon la<br />

législation luxembourgeoise. La décision<br />

d’installer des compteurs et de procéder<br />

à un décompte individuel dépendait uniquement<br />

de la bonne volonté des propriétaires,<br />

en particulier des professionnels.<br />

Ces derniers reconnaissent l’importance<br />

du comptage individuel, notamment<br />

dans le cas de nouvelles constructions.<br />

Aujourd’hui, le <strong>Luxembourg</strong> adapte sa<br />

législation nationale pour se conformer à<br />

la directive européenne.<br />

AW : Cette mise en conformité est d’autant<br />

plus pertinente au regard des crises<br />

successives que nous avons connues ces<br />

quatre dernières années. Entre le Covid-<br />

19 et la guerre en Ukraine, la hausse des<br />

prix de l’énergie a considérablement<br />

impacté le budget de tout un chacun.<br />

En décomptant de façon précise les<br />

consommations, nous protégeons l’utilisateur<br />

final.<br />

En quoi les solutions proposées par ista<br />

protègent-elles les consommateurs ?<br />

PK : Les crises ont fait bondir nos activités.<br />

En effet, les demandes des propriétaires<br />

et des locataires n’ont pas<br />

cessé de croître. Avec l’envolée des prix,<br />

le décompte au forfait n’est plus rentable,<br />

d’où l’importance de passer au<br />

décompte individuel.<br />

JC : Nous proposons des solutions pour<br />

calculer les consommations en appliquant<br />

tout simplement la directive qui<br />

deviendra effective dans quelques mois.<br />

L’une de celles que nous offrons, l’application<br />

« EcoTrend », est déjà active<br />

en Allemagne et est prête à infiltrer le<br />

marché luxembourgeois. Elle permet à<br />

l’utilisateur d’avoir une vue globale sur<br />

sa consommation énergétique. Avec<br />

« EcoTrend », nous fournissons mensuellement<br />

à chaque locataire un bilan de sa<br />

consommation en eau chaude, en chauffage,<br />

de son empreinte carbone, etc.<br />

AW : En ayant une vue régulière sur les<br />

consommations, plutôt qu’annuelle, le<br />

consommateur peut rectifier le tir s’il<br />

s’aperçoit que les factures deviennent<br />

trop onéreuses. En parallèle, nous<br />

délivrons des conseils et des bonnes<br />

pratiques sur notre site internet. Nous<br />

collaborons également avec l’OGBL et<br />

l’Union <strong>Luxembourg</strong>eoise des Consommateurs<br />

(ULC). Nous partageons notre<br />

expérience en fournissant des conseils<br />

d’économie d’énergie dans leurs<br />

brochures.<br />

JC : Par ailleurs, les systèmes de lecture<br />

par radiofréquence seront obligatoires à<br />

la fin de l’année 2026. Grâce à nos appareils<br />

100% automatisés, nos équipes<br />

n’ont plus besoin de prendre rendezvous<br />

avec les différents utilisateurs pour<br />

récolter les données des compteurs.<br />

Cela nous permet de gagner du temps,<br />

mais aussi d’éviter à nos techniciens<br />

de se déplacer sur les routes déjà bien<br />

engorgées du <strong>Luxembourg</strong>. Quant aux<br />

clients, ils n’ont pas besoin de se libérer<br />

ou de prendre congé. Remplacer les<br />

compteurs existants par des nouveaux<br />

modèles est un processus que nous<br />

avons déjà anticipé et démarré, mais qui<br />

prend des années.<br />

Quelles autres pistes explorez-vous<br />

pour agir davantage en faveur de<br />

l’environnement ?<br />

JC : ista mise sur l’innovation continue<br />

pour offrir les meilleures solutions<br />

destinées à réduire la consommation<br />

d’énergie. Nous travaillons actuellement<br />

sur la possibilité d’ajouter un système<br />

de contrôle sur les chaudières à gaz<br />

existantes.<br />

PK : En effet, beaucoup de résidents<br />

n’ont pas forcément les moyens d’investir<br />

dans une nouvelle installation en raison<br />

du coût. Avec notre solution, nous<br />

garantissons une économie de 6% minimum<br />

et pouvant s’élever à 15 voire 20%.<br />

ista collabore également avec la<br />

SuperDrecksKëscht en matière de gestion<br />

et de tri des déchets avec « eco-belle ».<br />

Quel est votre rôle ?<br />

JC : Nous participons au décompte<br />

des déchets dans les résidences. Nous<br />

gérons les données via un capteur qui<br />

est installé sur les containers dédiés.<br />

La SDK travaille sur le tri depuis plusieurs<br />

années déjà. Nous visons à rendre<br />

celui-ci plus efficace grâce aux données<br />

que nous collectons et qui permettent<br />

d’optimiser le recyclage et de maximiser<br />

la réutilisation en suivant le principe de<br />

l’économie circulaire.<br />

AW : Concrètement, le locataire est muni<br />

d’un badge lui autorisant l’accès au<br />

container. Celui-ci calcule la quantité de<br />

déchets déversée. Les études montrent<br />

qu’une telle solution diminue de 50% le<br />

volume de déchets non recyclables (résiduels),<br />

permettant ainsi de réaliser des<br />

économies financières.<br />

Quelles sont les dernières actualités<br />

chez ista au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

JC : Initialement prévu l’année dernière,<br />

le déménagement vers notre nouveau<br />

bâtiment sera effectif en octobre. Nous<br />

serons toujours situés à Howald et disposerons<br />

ainsi de toutes les facilités pour<br />

accueillir nos employés et nos clients.<br />

AW : Nous sommes également impliqués<br />

en matière de RSE. Nous collaborerons<br />

avec l’Institut <strong>Luxembourg</strong>eois<br />

de la Qualité de Vie au Travail (ILQVT)<br />

pour améliorer la QVT de nos collaborateurs.<br />

Nous avons par exemple réduit<br />

le temps de travail à 38 heures par<br />

semaine, intégré la semaine de quatre<br />

jours et introduit le télétravail un jour<br />

par semaine. Nos modèles sont flexibles<br />

et s’adaptent aux besoins de chacun,<br />

Work-Live-Balance.<br />

ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />

23, rue des Bruyères<br />

L-1274 Howald<br />

www.ista.lu


Plus de transparence dans<br />

la consommation d’énergie.<br />

Efficacité énérgetique grâce aux compteurs divisionnaire !<br />

Comment fonctionne la télérelève ?<br />

1 Les compteurs sont équipés d’un module radio.<br />

2 Un boîtier, installé dans les parties communes,<br />

relève des consommations de chaque compteur.<br />

3 Le boîtier communique ces données à l’entreprise<br />

"ista" pour traitement.<br />

4 Vous avez accès à vos consommations grâce à<br />

un compte sécurisé avec l´app « ECOTREND ».<br />

100% des compteurs EAU et CHAUFFAGE ista<br />

sont télérelevés.<br />

Quid des anomalies avec la télérelève ?<br />

Avec la télérelève, les appareils sont sous surveillance<br />

et nos techniciens interviennent automatiquement<br />

en cas de détection d’anomalie.<br />

Vous n’avez plus besoin de nous appeler.<br />

ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />

23, rue des Bruyères • 1274 Howald<br />

Téléphone : + 352 495 222-33<br />

sales@ista.lu • www.ista.lu


Arc Search : une révolution pour nos recherches web ?<br />

La startup The Browser Company, qui avait déjà lancé le navigateur web Arc,<br />

a dévoilé le 29 janvier sa dernière création : l’application mobile Arc Search.<br />

Disponible exclusivement sur iOS, celle-ci ouvre de nouvelles voies à notre manière<br />

d’effectuer des recherches sur le web. Elle propose notamment la fonctionnalité<br />

Browse for Me. Développée à partir de l’IA, elle est capable de consulter six pages<br />

web à partir desquelles elle en génère une nouvelle totalement personnalisée qui<br />

traite votre question sous plusieurs angles. Par exemple, si vous indiquez dans la<br />

barre de recherche « comment cuisiner une pizza ? », l’application analyse jusqu’à<br />

six sources différentes et vous crée une page sur mesure qui reprend plusieurs<br />

rubriques telles que la recette, les ingrédients, une vidéo explicative, des astuces<br />

pour perfectionner vos techniques de cuisine, etc.<br />

Source : X (anciennement Twitter)<br />

Heineken opte pour un jumeau numérique comme solution durable<br />

Heineken a entamé un processus de décarbonation visant une diminution de<br />

50% de ses émissions de CO 2<br />

d’ici 2025 et le net zéro dans l’ensemble de sa<br />

chaîne de valeur en 2040. Pour l’aider dans l’atteinte de ces objectifs, le groupe<br />

brassicole a fait appel à Siemens. Ce dernier aura la charge d’établir un jumeau<br />

numérique pour simuler et analyser une brasserie Heineken virtuelle. Cette<br />

technique permettra d’identifier les domaines dans lesquels des économies<br />

d’énergie significatives peuvent être réalisées. Elle a déjà montré que 70% de<br />

la consommation énergétique était liée à la production de chaleur et de froid<br />

nécessaire au brassage. En optimisant et en surveillant les systèmes y liés,<br />

Siemens estime qu’une réduction de 15 à 20% des besoins en énergie est<br />

possible sur chaque site de production.<br />

Source : The Heineken Company<br />

Les rançongiciels : une mine d’or pour les cybercriminels en 2023<br />

Selon les chiffres révélés par le spécialiste du suivi des transactions crypto<br />

Chainalysis, les rançongiciels (ou ransomwares), des logiciels informatiques<br />

malveillants qui prennent en otage des données personnelles, ont rapporté plus<br />

d’un milliard de dollars en 2023, un record ! Cette tendance à la hausse s’explique,<br />

d’une part, par la facilité d’accès du marché criminel toujours plus importante et,<br />

d’autre part, par un changement de cible : les preneurs d’otage délaissent le grand<br />

public pour s’attaquer à des organisations aux moyens plus importants. Toutefois,<br />

ce constat inquiétant doit être nuancé par une baisse significative des victimes qui<br />

acceptent de payer. En effet, le spécialiste américain des négociations Coveware<br />

a constaté que leur proportion est passée de 85% au premier trimestre de 2019<br />

à 29% à la fin 2023.<br />

Sources : Chainalysis ; Coveware<br />

DIGITAL


INTERNATIONAL<br />

38<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LE RÔLE<br />

DE LA TECHNOLOGIE<br />

POUR RENDRE LES VILLES<br />

PLUS HABITABLES<br />

Axis Communications<br />

Des caméras de sécurité numériques<br />

aux systèmes automatisés en passant<br />

par les capteurs, de plus en plus de<br />

décideurs politiques parlent de <strong>Smart</strong><br />

<strong>Cities</strong> : des villes utilisant les technologies<br />

numériques pour en améliorer<br />

l’habitabilité et la qualité de vie des<br />

habitants. Mais quand parle-t-on réellement<br />

de ville intelligente ? Et comment<br />

la technologie contribue-t-elle<br />

à la durabilité des villes ? Andrea Sorri,<br />

spécialiste en <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong> pour la région<br />

EMEA chez Axis Communications, nous<br />

dévoile son point de vue.<br />

Le concept de <strong>Smart</strong> City fait l’objet<br />

d’un large éventail de définitions<br />

variant d’une ville et d’un pays à l’autre.<br />

En fonction du niveau de développement,<br />

de la volonté de changement et<br />

de réforme, des ressources et des ambitions<br />

des citadins, la définition diffère.<br />

Néanmoins, nous pouvons être unanimes<br />

sur un aspect : un projet de<br />

ville intelligente réussi contribue à<br />

l’ensemble de la qualité de vie et de<br />

l’habitabilité d’une ville. Comment ?<br />

En déployant des technologies intelligentes,<br />

telles que des caméras vidéo et<br />

des capteurs, pour collecter des données<br />

de qualité. Axis Communications,<br />

leader du marché de la vidéosurveillance,<br />

concentre ses technologies sur<br />

trois domaines pour contribuer à cette<br />

qualité de vie : la sécurité publique, la<br />

mobilité urbaine et la surveillance de<br />

l’environnement.<br />

Andrea Sorri commente : « Chacun a<br />

une réponse différente à la question<br />

« qu’est-ce qu’une <strong>Smart</strong> City ? ». En<br />

fonction des priorités de leur ville, certains<br />

diront qu’une ville intelligente<br />

est synonyme de développement économique<br />

durable, tandis que d’autres<br />

penseront que cela relève des avancées<br />

technologiques. Chez Axis, il s’agit principalement<br />

d’améliorer l’habitabilité<br />

d’une ville. Grâce à nos technologies,<br />

nous entendons avoir un impact positif<br />

sur la qualité de vie des habitants ».<br />

Surveillance de l’environnement<br />

La surveillance des facteurs environnementaux<br />

tels que la qualité de l’air<br />

et la pollution sonore est essentielle<br />

pour assurer la durabilité des villes<br />

intelligentes et garantir la santé et le<br />

bien-être de leurs habitants. En effet, la<br />

qualité de l’air est la menace environnementale<br />

la plus préoccupante pour<br />

la santé humaine, suivie par la pollution<br />

sonore. Cette dernière risque d’ailleurs<br />

d’occuper la première place d’ici<br />

cinq ans environ 1,2 .<br />

L’un des plus grands défis pour<br />

transformer une ville en <strong>Smart</strong> City ?<br />

Briser les silos pour que le partage des<br />

données à l’échelle de la ville<br />

devienne possible<br />

Chaque ville peut s’attaquer concrètement<br />

à ces problèmes en installant des<br />

capteurs mesurant la qualité de l’air et<br />

en les associant à la vidéosurveillance.<br />

Les capteurs peuvent alerter rapidement<br />

les autorités municipales en cas<br />

de problème et les caméras fournissent<br />

une vérification visuelle, ce qui permet<br />

aux services d’urgence de prendre les<br />

mesures qui s’imposent.<br />

Dans le cas de la pollution sonore, il<br />

convient par exemple de combiner des<br />

capteurs sonores et des caméras. Cela<br />

permet non seulement de détecter les<br />

agressions, la violence et les alarmes de<br />

voiture, mais aussi de dresser le tableau<br />

complet des nuisances sonores d’un<br />

quartier. Ainsi, vous savez s’il y a ou<br />

non une forte pollution sonore affectant<br />

l’habitabilité du quartier et la santé<br />

des personnes qui y vivent.<br />

Mobilité urbaine<br />

Dans une ville, les transports devraient<br />

idéalement avoir le moins d’impact<br />

négatif possible sur l’environnement.<br />

1<br />

European Environment Agency - https://www.eea.europa.eu/articles/noise-pollution-is-a-major.<br />

2<br />

Environmental Health Sciences Center - https://environmentalhealth.ucdavis.edu/blog/could-everyday-noise-be-affecting-your-health#:~:text=Noise%20is%20the%20second%20largest,noise%20or%20<br />

noise%20related%20trauma.


DIGITAL ET INNOVATION<br />

39<br />

Après tout, cela est directement lié à la<br />

qualité de l’air et à la pollution sonore.<br />

Dans une <strong>Smart</strong> City, ce problème est<br />

abordé en combinant la vidéosurveillance<br />

avec des capteurs environnementaux.<br />

Cela permet de garantir la sécurité<br />

des citoyens et du personnel dans les<br />

transports en commun, de surveiller<br />

le trafic routier, de planifier et de gérer<br />

les infrastructures de transport afin de<br />

réduire l’impact sur l’environnement<br />

et de favoriser la mobilité en indiquant,<br />

par exemple, le nombre de places de<br />

stationnement libres.<br />

Sécurité publique<br />

De nombreuses villes accordent une<br />

grande importance à la sécurité de<br />

leurs citoyens, et la vidéosurveillance<br />

joue un rôle fondamental à cet égard.<br />

Au lieu de s’appuyer uniquement sur la<br />

surveillance manuelle, l’analyse vidéo,<br />

toujours plus intelligente d’ailleurs,<br />

permet de surveiller plusieurs flux<br />

vidéo. Cela aide à repérer rapidement<br />

les anomalies, les schémas inhabituels,<br />

les objets spécifiques ou les comportements<br />

suspects. Les villes peuvent alors<br />

prendre des mesures, comme appeler<br />

les services d’urgence.<br />

Andrea Sorri conclut : « L’un des plus<br />

grands défis pour transformer une ville<br />

en <strong>Smart</strong> City ? Briser les silos pour que<br />

le partage des données à l’échelle de la<br />

ville devienne possible. C’est pourquoi,<br />

chez Axis, nous voulons nous asseoir<br />

autour d’une table avec autant de communes<br />

que possible pour faire prendre<br />

conscience aux décideurs que ce sont<br />

eux qui peuvent rendre envisageable<br />

la combinaison de différents systèmes.<br />

Plusieurs villes, comme Anvers et<br />

Maastricht, sont déjà en bonne voie<br />

pour devenir des villes intelligentes.<br />

Toutefois, beaucoup d’autres ne sont<br />

pas encore conscientes des possibilités<br />

numériques qui existent ou sont à<br />

la traîne pour les mettre en place. Cela<br />

s’explique notamment par le fait que<br />

chaque ville a ses propres priorités,<br />

bien entendu ».<br />

Communiqué par Axis Communications


40<br />

INTERNATIONAL<br />

LE LUXEMBOURG<br />

AU CES 2024<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

Chaque année, le Consumer Electronics<br />

Show (CES) s’installe à Las Vegas. Ce<br />

salon international constitue le rendezvous<br />

incontournable du monde de la<br />

tech. Les mastodontes du secteur, tels<br />

que Samsung, Google ou Amazon, ainsi<br />

que des startups ambitieuses y exposent<br />

leurs dernières innovations, que ce soit<br />

dans les domaines de l’intelligence artificielle,<br />

de la cybersécurité ou encore de<br />

l’éducation. Cette édition, qui a amené le<br />

salon à un nouveau niveau, a accueilli des<br />

délégations issues de nombreux pays,<br />

dont le <strong>Luxembourg</strong>. Focus sur la présence<br />

grand-ducale au CES 2024.<br />

© Consumer Technology Association<br />

Une année aux multiples records<br />

À la fermeture des portes, les organisateurs<br />

du CES ont publié les statistiques<br />

de cette édition 2024 et cellesci<br />

démontrent des performances pour<br />

le moins remarquables, notamment<br />

par ses divers records : une exposition<br />

de plus de 230.000 m², soit 15% de plus<br />

qu’en 2023 ; une augmentation de 40%<br />

du nombre de participants s’élevant à<br />

135.000 et provenant de 150 pays, régions<br />

et territoires ; plus de 3.000 candidatures<br />

pour le programme des Innovation<br />

Awards qui incluaient d’ailleurs l’IA<br />

comme nouvelle catégorie.<br />

Des ambassadeurs du Grand-Duché<br />

pour Blaupunkt<br />

Dans le salon des expositions, un stand<br />

luxembourgeois représentait la marque<br />

Blaupunkt. Cette dernière y a mis en<br />

avant trois innovations de son catalogue.<br />

Elle a tout d’abord dévoilé son nouveau<br />

modèle de téléviseur laser qui a pour<br />

ambition de redéfinir l’expérience visuelle<br />

par une technologie toujours plus<br />

performante. Ensuite, les représentants<br />

grand-ducaux de la marque ont présenté<br />

les vélos électriques pliables FRIDA<br />

& FRIDEL. Ceux-ci sont non seulement<br />

aisément rétractables, mais aussi équipés<br />

de roues de 24 pouces, une taille<br />

bien supérieure aux modèles similaires<br />

offrant ainsi un confort à toute épreuve.<br />

En outre, en une seule charge, il est possible<br />

de parcourir jusqu’à 110 km ! Dis-<br />

© Chambre de Commerce<br />

ponible à partir du printemps 2024, la<br />

marque entend proposer le modèle à un<br />

prix abordable. Pour finir, une Bentley<br />

disposée sur le stand permettait aux curieux<br />

de découvrir le système multimédia<br />

automobile développé par Blaupunkt.<br />

Contrôlée à partir d’un écran tactile de<br />

10,1 pouces et intégrant l’Appel CarPlay/<br />

Android Auto, cette solution ouvre la voie<br />

à une nouvelle expérience audio plus<br />

qualitative pour tous les conducteurs.<br />

Ce rendez-vous dans la Sin City était<br />

avant tout l’occasion de développer<br />

l’activité de la marque en initiant de<br />

nouvelles collaborations commerciales.<br />

« Nous sommes ouverts aux discussions<br />

visant à amener l’innovation Blaupunkt<br />

vers de nouveaux sommets grâce à des<br />

partenariats de licence. (…) Nous souhaitons<br />

explorer des relations gagnantgagnant<br />

qui peuvent propulser votre<br />

entreprise vers l’avenir », a déclaré la<br />

marque sur son compte LinkedIn.<br />

Une opportunité de développement<br />

commercial<br />

Si le CES permet de découvrir de nombreuses<br />

technologies innovantes, il<br />

Délégation luxembourgeoise<br />

constitue en premier lieu une occasion<br />

privilégiée pour les entreprises de se développer,<br />

et la Chambre de Commerce du<br />

<strong>Luxembourg</strong> l’a bien compris. En collaboration<br />

avec le <strong>Luxembourg</strong> Trade and<br />

Investment Office à San Francisco, elle a<br />

permis à 31 membres de 24 entreprises<br />

et institutions grand-ducales de traverser<br />

l’Atlantique pour visiter le salon.<br />

Leur programme comprenait la participation<br />

à plusieurs événements de<br />

réseautage, dont la réception de la délégation<br />

internationale du CES, la Nuit<br />

européenne ou encore le sommet de<br />

la bière belge. Une session spéciale de<br />

networking a été organisée à la Taiwan<br />

Tech Arena pour les sociétés luxembourgeoises.<br />

Ces dernières ont également pu<br />

profiter de l’événement pour explorer les<br />

dernières informations sur les tendances<br />

de la tech.<br />

Par P. Paquet


Place à la recharge ultra-rapide<br />

Mi-février, SWIO a procédé à l’inauguration de deux nouvelles bornes de<br />

recharge sur le site du garage Losch de Bereldange en présence de Lex<br />

Delles, ministre de l’Économie, des PME, de l’Énergie et du Tourisme. « La<br />

borne principale offre la plus grande puissance au <strong>Luxembourg</strong>, avec une<br />

capacité impressionnante de 400 kW, tandis que la deuxième propose<br />

une puissance de 320 kW. Ces chargeurs ultra-rapides témoignent<br />

de l’engagement de SWIO envers une expérience de recharge rapide<br />

et permettent d’accueillir également les prochaines générations de<br />

véhicules en matière de recharge », a communiqué la marque.<br />

Le tramway joue les prolongations<br />

Source : SWIO<br />

Le 1 er février, la Chambre des députés a donné son feu vert à l’extension<br />

du tram au Kirchberg et vers Hollerich. La ligne K2 sera réalisée en deux<br />

temps : un premier tronçon de 2,3 km desservira trois nouvelles stations.<br />

Elle s’embranchera sur la ligne existante à proximité de l’arrêt Rout Bréck-<br />

Pafendall pour rejoindre le futur quartier Laangfur. Sa mise en service<br />

est prévue pour 2027. Dans une seconde phase, le tram reliera le futur<br />

quartier Kuebebierg avant de rejoindre Luxexpo. Même scénario pour la<br />

ligne HO. Une première partie de son tracé, opérationnelle en 2028, sera<br />

raccordée après la station Gare centrale pour rejoindre Nei Hollerich et son<br />

pôle d’échange. Cette branche sera prolongée vers le futur quartier Porte<br />

de Hollerich et le P&R Bouillon ultérieurement.<br />

Le LIST planche sur le stockage de l’hydrogène<br />

Source : SIP<br />

Depuis le mois de février, le LIST prend part au projet européen<br />

ECOHYDRO. Financé par le Programme-cadre pour la recherche et<br />

l’innovation Horizon Europe pour une durée de quatre ans, celui-ci vise<br />

le développement de réservoirs à haute pression recyclables destinés<br />

au stockage de l’hydrogène pour le secteur des transports. L’initiative<br />

est un effort conjoint entre quinze acteurs académiques et industriels<br />

européens. Elle devrait apporter des solutions de stockage nécessaires<br />

au déploiement de l’hydrogène, une ressource qui devrait répondre à<br />

24% des besoins énergétiques européens d’ici 2050.<br />

©SWIO<br />

OBILITÉ<br />

Source : LIST


LUXEMBOURG<br />

42<br />

MOBILITÉ<br />

L’ID.7 : LA BERLINE PREMIUM<br />

DES VOYAGEURS<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

Qui a dit que les voitures électriques<br />

n’étaient pas faites pour les longues<br />

expéditions ? Avec son dernier modèle<br />

de la gamme ID., Volkswagen entend<br />

bien amener ce type de mobilité à un<br />

nouveau niveau d’autonomie… mais<br />

pas que ! L’ID.7, une élégante berline<br />

se confondant avec un coupé, allie<br />

la performance à l’innovation et au<br />

confort. Notre rédaction, qui a eu la<br />

chance de s’installer au volant d’un<br />

de ces modèles, vous propose de le<br />

découvrir.<br />

L’électrique des destinations lointaines<br />

Après la citadine, le van et le SUV,<br />

Volkswagen ajoute à sa famille ID. un<br />

tout nouveau modèle qui ouvre à la<br />

gamme les portes d’un marché supplémentaire<br />

: celui des berlines. Avec<br />

ses quatre portes à l’allure de coupé<br />

et sa silhouette élégante, l’ID.7 ne se<br />

distingue pas de ses sœurs par sa seule<br />

apparence. Elle prend la voie des longs<br />

voyages en promettant à ses utilisateurs<br />

une autonomie de plus de 620<br />

km (WLTP) pour la version Pro et près<br />

de 700 km (WLTP) pour la Pro S. Cette<br />

innovation est rendue possible par une<br />

batterie encore plus puissante de 77 ou<br />

86 kWh.<br />

Mais une autre nouveauté se cache sous<br />

le capot de la cadette lui permettant<br />

d’atteindre ces performances exceptionnelles<br />

: un système de propulsion<br />

à haut rendement amélioré. Celui-ci,<br />

soutenu par une gestion thermique<br />

repensée, intègre notamment une boîte<br />

monorapport à deux étages, un onduleur<br />

à impulsions et un moteur 100%<br />

électrique de 210 kW (286 ch). De plus,<br />

ce dernier ne privilégie pas l’autonomie<br />

au détriment de la puissance puisqu’il<br />

permet un passage de 0 à 100 km/h en<br />

seulement 6,5 secondes.<br />

Pour diminuer davantage sa consommation<br />

et booster son autonomie, le<br />

constructeur allemand a peaufiné le<br />

design de la nouvelle berline pour le<br />

rendre le plus aérodynamique possible.<br />

L’ID.7 ne doit pas à son toit incliné vers<br />

l’arrière sa seule apparence de coupé<br />

mais également sa faible résistance à<br />

l’air participant à son excellent coefficient<br />

de traînée (environ 0,23 Cx). Ce<br />

qui nous a frappé durant les heures<br />

de conduite, c’est le silence, grâce aux<br />

matériaux isolants utilisés et à l’aérodynamisme<br />

de la voiture.<br />

Si les arrêts pour recharger l’automobile<br />

se feront plus rares, ils seront par<br />

la même occasion plus courts. Pendant<br />

que le véhicule est sur la route, une<br />

nouvelle fonction de gestion thermique<br />

garantit que la batterie soit portée à la<br />

température optimale avant l’arrêt afin


MOBILITÉ<br />

43<br />

d’être chargée à puissance maximale.<br />

Cela permet de réduire le temps de<br />

charge de plusieurs minutes, notamment<br />

en hiver.<br />

Des voyages confortables à tous les<br />

niveaux<br />

« Spacieux » est sans nul doute l’adjectif<br />

le plus approprié pour décrire l’intérieur<br />

de l’habitacle de l’ID.7. De notre<br />

côté, nous avons effectivement été<br />

agréablement surpris par sa très bonne<br />

habitabilité et son confort d’assise.<br />

Grâce à son grand empattement et à<br />

la conception compacte de la technologie<br />

d’entraînement, la berline offre<br />

beaucoup de place aussi bien dans la<br />

première que dans la deuxième rangée<br />

de sièges. À l’arrière, la porte électrique<br />

ouvre sur un coffre à bagages d’une<br />

capacité de 532 litres pouvant même<br />

atteindre les 1.586 litres une fois la banquette<br />

rabattue.<br />

Quant à l’expérience qu’offre la petite<br />

dernière, autant pour le conducteur<br />

que pour les passagers, l’adjectif « innovant<br />

» est le plus adapté. L’ID.7 est le<br />

seul véhicule de sa catégorie à disposer<br />

de série d’un affichage tête haute à réalité<br />

augmentée (RA). Ainsi, il projette<br />

toutes les informations pertinentes<br />

pour le trajet dans le champ de vision<br />

du chauffeur, afin que celui-ci n’ait<br />

plus à quitter la route des yeux.<br />

Des systèmes d’assistance prennent en<br />

charge le contrôle latéral et longitudinal<br />

assisté de l’ID.7 selon les besoins.<br />

Parmi ceux-ci, le Travel Assist assure<br />

le changement de voie sur autoroute.<br />

Le conducteur surveille la manœuvre,<br />

mais la fatigue de la conduite est considérablement<br />

réduite. Le Park Assist<br />

permet quant à lui d’effectuer des<br />

manœuvres de stationnement récurrentes<br />

grâce à sa fonction de mémoire,<br />

par exemple dans un garage à domicile<br />

ou sur le parking du travail. Une fois la<br />

combinaison de mouvements apprise,<br />

la Volkswagen se gare sur demande<br />

de manière entièrement automatique.<br />

Il a fallu néanmoins s’habituer à la<br />

conduite et au gabarit du véhicule lors<br />

des premiers mètres parcourus en ville<br />

dans des rues parfois étroites.<br />

L’interaction avec l’ID.7 a été perfectionnée<br />

grâce à une nouvelle<br />

fonctionnalité de commande vocale en<br />

ligne naturelle. Partant, ses réponses<br />

sont tout aussi complètes et interactives<br />

que les assistants vocaux des derniers<br />

smartphones.<br />

D’autres innovations sont encore<br />

disponibles, telles que les bouches<br />

d’aération à commande automatique<br />

avec actionneurs électroniques, les<br />

nouveaux sièges ergoActive en option<br />

avec une nouvelle fonction de massage<br />

des points de pression et la climatisation<br />

automatique. L’ID.7 offre de cette<br />

manière un niveau d’environnement<br />

et de confort d’assise équivalent à la<br />

classe premium.<br />

Pour finir, il suffit aux passagers de lever<br />

les yeux pour profiter du toit panoramique<br />

ouvrant et intelligent disponible<br />

en option. Les couches de verre peuvent<br />

être commutées électroniquement<br />

entre opaque et transparent, soit à<br />

l’aide d’un curseur au niveau du plafond,<br />

soit par commande vocale.<br />

700 km<br />

d'autonomie pour la pro S (WLTP)<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

www.volkswagen.lu


INTERNATIONAL<br />

44<br />

VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />

NOUVEAUTÉS DE CE DÉBUT D’ANNÉE<br />

MOBILITÉ<br />

À l’occasion de la 60 e édition de l’Autofestival qui s’est tenue du 20 janvier au 3 février 2024, de nombreux nouveaux modèles 100%<br />

électriques ont été présentés. Le grand public a ainsi eu l’opportunité de découvrir les dernières nouveautés proposées par les<br />

principaux constructeurs automobiles comme Audi, BMW, Fiat, Hyundai, Ford, Kia, MG, Mini, Opel, Volvo ou encore Volkswagen,<br />

mais aussi certains moins répandus sur le territoire luxembourgeois, à l’image du constructeur chinois Maxus qui tente de se<br />

développer en Europe. Petit tour d’horizon des voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins.<br />

Les citadines<br />

Par R. Thomas<br />

Nouvelle Mini Cooper SE<br />

Capacité de la batterie : 32,6 kW<br />

Puissance : 135 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 320 km<br />

Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 33.400 euros TVAC<br />

Fiat 600 E Berline (Red)<br />

Capacité de la batterie : 54 kW<br />

Puissance : 115 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />

Consommation : 15,1 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 34.810 euros TVAC<br />

Corsa E<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 354 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 35.148 euros TVAC<br />

Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />

Capacité de la batterie : 58 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 427 km<br />

Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 40.730 euros TVAC


MOBILITÉ<br />

45<br />

Les berlines compactes<br />

Volvo EX30 Core Single<br />

Capacité de la batterie : 51 kW<br />

Puissance : 200 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 344 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 37.994 euros TVAC<br />

Opel Mokka-e Elegance<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />

Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 39.975 euros TVAC<br />

Maxus EUNIQ6<br />

Capacité de la batterie : 70 kW<br />

Puissance : 133 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 354 km<br />

Consommation : 21,5 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 39.990 euros TVAC<br />

MG4 X Power<br />

Capacité de la batterie : 64 kW<br />

Puissance : 180 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 385 km<br />

Consommation : 18,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 40.888 euros TVAC<br />

Renault Scenic E-Tech 170hp<br />

Capacité de la batterie : 60 kW<br />

Puissance : 125 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 420 km<br />

Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 41.240 euros TVAC


46<br />

MOBILITÉ<br />

Hyundai Ioniq 6<br />

Capacité de la batterie : 53 kW<br />

Puissance : 149 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 429 km<br />

Consommation : 13,9 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 52.214 euros TVAC<br />

Les berlines de luxe et les SUV<br />

Ford Mustang Mach-E RWD<br />

Capacité de la batterie : 76 kW<br />

Puissance : 198 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 440 km<br />

Consommation : 17,2 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 53.368 euros TVAC<br />

Audi Q4 40 e-tron<br />

Capacité de la batterie : 77 kW<br />

Puissance : 210 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 516 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 62.478 euros TVAC<br />

Kia EV9 Earth RWD<br />

Capacité de la batterie : 99,8 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 563 km<br />

Consommation : 20,2 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 69.320 euros TVAC<br />

BMW i5 eDrive40<br />

Capacité de la batterie : 81,2 kW<br />

Puissance : 250 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 477 km<br />

Consommation : 19,5 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 73.725 euros TVAC


LUXEMBOURG<br />

48<br />

MOBILITÉ<br />

UN VENT NOUVEAU SOUFFLE<br />

SUR INDIGO LUXEMBOURG<br />

Rafael Rodrigues et Dimitri Matsoukas<br />

Filiale Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> a récemment changé de directeur après le départ à la retraite de Gérard Jeitz qui était à la tête de<br />

la filiale depuis 39 ans. Dimitri Matsoukas, son remplaçant désormais directeur général, revient sur son parcours et présente<br />

les nouvelles ambitions de la société sur le sol grand-ducal.


MOBILITÉ<br />

49<br />

Pouvez-vous brièvement présenter votre<br />

parcours chez Indigo ?<br />

J’ai effectué une formation d’architecte<br />

d’intérieur à l’Université Saint-Luc à<br />

Liège. Une fois mes études finies, je me<br />

suis lancé en tant qu’indépendant, avant<br />

de travailler successivement pour plusieurs<br />

entreprises au <strong>Luxembourg</strong>. J’ai<br />

pu évoluer dans la direction commerciale<br />

puis dans la gestion opérationnelle.<br />

J’ai ensuite tout arrêté pour prendre<br />

une année de repos et en profiter pour<br />

voyager.<br />

C’est par l’intermédiaire d’un bureau<br />

de recrutement que l’on m’a proposé<br />

le poste de directeur adjoint de la filiale<br />

d’Indigo au Grand-Duché, avec la mission<br />

de remplacer Gérard Jeitz une fois<br />

qu’il aurait pris sa retraite. Je suis entré<br />

en fonction en février 2023 comme directeur<br />

des opérations, ce qui reste le meilleur<br />

écolage pour comprendre comment<br />

fonctionne une entreprise, et j’ai repris<br />

les rênes de la société en novembre suite<br />

au départ de notre ancien directeur.<br />

Notre maison mère à Paris a pour vision<br />

de dérouler dans l’ensemble de ses<br />

filiales sa stratégie multi-clients (clients<br />

publics, B2B et particuliers) dans tous<br />

les modes contractuels (prestation de<br />

service, concessions, baux, pleine propriété).<br />

J’ai été choisi pour mon ancrage<br />

local et mon expérience commerciale<br />

auprès des villes mais aussi fortement<br />

orientée vers la gestion de projets et les<br />

relations B2B.<br />

Quelle est votre vision et les objectifs que<br />

vous souhaitez atteindre pour les années<br />

à venir ?<br />

Afin de répondre aux besoins actuels de<br />

mobilité, nous nous devons de trouver<br />

de nouveaux projets dans un marché ou<br />

peu de nouveaux contrats publics sont<br />

possibles (marché de renouvellement).<br />

Nous souhaitons travailler en amont<br />

auprès des promoteurs qui sont confrontés<br />

au défi de quantifier et de valoriser<br />

adéquatement les capacités des parkings<br />

et de leurs développements. Le potentiel<br />

est là. Nous avons déjà entrepris les<br />

démarches et avons signé de nombreux<br />

nouveaux contrats en fin d’année dernière<br />

pour des infrastructures allant de<br />

200 à 2.000 places.<br />

De plus, et en corrélation avec cette<br />

vision, nous avons pour objectif de transformer<br />

les places de stationnement dans<br />

les immeubles de bureaux en places<br />

publiques afin de valoriser les bâtiments<br />

après les heures de travail par exemple.<br />

Par ailleurs, nous souhaiterions proposer<br />

différentes offres supplémentaires :<br />

réservation de places de parking pour des<br />

événements culturels ou sportifs, mise<br />

en place de tarifs spéciaux durant les<br />

pauses de midi, ajout de services sur nos<br />

parkings comme des prêts de parapluie,<br />

de câbles de chargement, un service voiturier<br />

dans le centre-ville, etc.<br />

Nous continuons à travailler<br />

aux côtés des villes et communes<br />

pour leur offrir le même service<br />

de qualité<br />

En parallèle, il va de soi que nous continuons<br />

à travailler aux côtés des villes<br />

et communes pour leur offrir le même<br />

service de qualité que nous proposons<br />

depuis des années, enrichi des dernières<br />

évolutions, comme INDIGO NEO.<br />

Des nouveautés ou des évolutions sontelles<br />

prévues pour l’application INDIGO<br />

NEO ?<br />

Oui. Cette application est déjà très bien<br />

adoptée au niveau des consommateurs<br />

individuels (>20% de part de marché en<br />

voirie à <strong>Luxembourg</strong>-Ville entre autres).<br />

Nous souhaitons étendre son champ<br />

d’application au niveau professionnel<br />

afin que les entreprises aient plus de<br />

facilité pour gérer leur flotte de véhicules.<br />

Prenons l’exemple d’une société<br />

de construction qui possède des dizaines<br />

de camionnettes devant se garer dans<br />

les rues pour divers chantiers. C’est très<br />

contraignant de jongler avec les pièces de<br />

monnaie, le respect des horaires de stationnement<br />

et le temps passé sur chaque<br />

chantier. INDIGO NEO pourra apporter<br />

davantage de flexibilité aux entreprises.<br />

D’autres changements sont-ils à prévoir<br />

cette année dans la direction<br />

d’Indigo <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Notre directeur financier actuel, Rafael<br />

Rodrigues, compte treize ans d’ancienneté<br />

et a gravi les échelons petit à petit<br />

jusqu’à ce poste. Il est temps pour lui<br />

d’évoluer au vu de son expérience. Il me<br />

secondera pour le volet opérationnel. Un<br />

nouveau directeur financier nous rejoindra<br />

très prochainement. Un tel remaniement<br />

a pour but d’amener la filiale<br />

luxembourgeoise a un niveau plus élevé<br />

et répond à nos nouvelles ambitions.<br />

Quelles sont les initiatives mises en place<br />

au sein de votre groupe, et particulièrement<br />

au <strong>Luxembourg</strong>, en matière de<br />

stratégie RSE ?<br />

La Fondation Indigo œuvre en faveur<br />

d’initiatives sportives et culturelles dans<br />

les pays où les filiales sont implantées via<br />

la Fondation de France. Chaque année,<br />

le comité passe en revue différents projets.<br />

Nous avons par exemple collaboré<br />

avec la Philharmonie. L’an dernier, nous<br />

avons soutenu plus de 20 projets. Ce<br />

volet d’engagement dans la vie de la cité<br />

est important à nos yeux.<br />

D’un point de vue environnemental,<br />

nous favorisons les produits d’entretien<br />

ou de nettoyage biodégradables, avec<br />

les certifications adéquates. Notre soustraitant<br />

dispose de toutes les certifications<br />

ISO nécessaires. Nous avons aussi<br />

développé les cycloparks, des lieux<br />

sécurisés où les bicyclettes peuvent être<br />

stockées afin de favoriser la mobilité<br />

douce. De plus, nous nous tournons progressivement<br />

vers le « ticketless » grâce<br />

à INDIGO NEO. Tous nos parkings ne<br />

sont pas encore équipés de lecteurs de<br />

plaque mais nous les rénovons petit à<br />

petit.<br />

Filiale Indigo Park <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

83, rue de Strasbourg<br />

L-2561 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.indigoneo.lu


LUXEMBOURG<br />

50<br />

LES BUS ÉLECTRIQUES<br />

ONT LE VENT EN POUPE<br />

AU LUXEMBOURG<br />

MOBILITÉ<br />

Depuis plusieurs années, les sociétés<br />

de transport de personnes accélèrent<br />

à grands pas leur transition vers des<br />

flottes de cars 100% électriques. Le<br />

réseau de bus RGTR a ainsi pour objectif<br />

de passer entièrement à l’électricité d’ici<br />

2030 au plus tard, à travers un projet<br />

baptisé « E-BUS RGTR ». Pour ce faire,<br />

le Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> va<br />

continuer d’investir massivement dans<br />

l’achat de nouveaux véhicules et dans<br />

l’installation de stations de recharge.<br />

Mais cette électrification se fera par<br />

étapes. Explications.<br />

Au cours des dernières années, l’électromobilité<br />

s’est imposée tous les jours<br />

un peu plus comme une solution pour<br />

tous nos déplacements au Grand-<br />

Duché, permettant ainsi de réduire nos<br />

émissions de dioxyde de carbone afin<br />

de protéger davantage la planète.<br />

L’objectif d’une flotte de bus 100%<br />

électrique<br />

C’est d’ailleurs dans cette logique que<br />

le ministère de la Mobilité a annoncé,<br />

au cours de l’été 2022, vouloir électrifier<br />

l’ensemble des lignes de bus du<br />

réseau du Régime général des transports<br />

routiers (RGTR) desservant l’ensemble<br />

du Grand-Duché à l’horizon<br />

2030. Et le processus de ce projet baptisé<br />

« E-BUS RGTR » est déjà en bonne<br />

voie : sur les quelque 1.400 bus utilisés<br />

actuellement sur le réseau régional<br />

et frontalier, environ un tiers utilise<br />

désormais une motorisation électrique.<br />

Cette transformation progressive de la<br />

flotte a notamment été rendue possible<br />

grâce au soutien financier de l’Union<br />

européenne.<br />

Avec l’aide du plan de relance<br />

européen<br />

En effet, un montant de 35 millions<br />

d’euros du plan de relance « Next<br />

Generation UE », faisant partie du projet<br />

FEDER (Fonds européen de développement<br />

regional) et REACT-EU<br />

(Recovery Assistance for Cohesion and<br />

the Territories of Europe), a été alloué<br />

pour le <strong>Luxembourg</strong> au titre de l’électrification<br />

de son réseau de bus RGTR.<br />

Dans ce sens, une convention a été<br />

signée en 2022 entre François Bausch,<br />

alors Vice-Premier ministre, ministre<br />

de la Mobilité et des Travaux publics,<br />

et Franz Fayot, ministre de l’Économie<br />

de l’époque, sachant que «la participation<br />

financière a commencé au mois de<br />

juillet 2022 avec l’entrée en vigueur des<br />

nouveaux contrats de service publics<br />

pour l’exploitation du réseau RGTR »,<br />

comme le précise Mobiliteit.lu.<br />

De nouveaux points de recharge<br />

spécifiques continueront d’être<br />

construits sur tout le territoire<br />

Une priorité pour le gouvernement...<br />

Il faut dire que la lutte contre le dérèglement<br />

climatique en réduisant les<br />

émissions de dioxyde de carbone qui<br />

proviennent des véhicules à moteur<br />

à combustion reste une des priorités<br />

pour le gouvernement dans les années<br />

à venir. Dans ce cadre, dès cette année<br />

2024, le réseau électrifié du RGTR<br />

s’étendra sur 77 lignes publiques. Dans<br />

le détail, les autobus mis en service et<br />

éligibles pour le cofinancement du projet<br />

FEDER sont de trois types, à savoir<br />

des « midibus » (d’une longueur de 11 m),<br />

des autobus « standard » à plancher bas<br />

(14 m) et des autobus « articulés » à plancher<br />

bas (19 m).<br />

... mais aussi pour la capitale<br />

Du reste, la Ville de <strong>Luxembourg</strong> suit<br />

la même logique d’électrification pour<br />

son propre réseau urbain. Là encore,<br />

des objectifs précis ont été fixés. D’ici<br />

2025, tous les autobus standards<br />

et, d’ici 2030, tous les bus articulés<br />

devraient être électrifiés pour les passagers<br />

des lignes AVL de la capitale. Pour<br />

l’heure, la ville compte 23 bus électriques.<br />

15 autres ont été commandés,<br />

ce qui représente environ un quart de<br />

sa flotte. Pour les bus utilisés en soustraitance,<br />

le changement se fera dès<br />

cette année, comme prévu par la soumission<br />

publique. C’est notamment le<br />

cas pour la société Voyages Vandivinit,<br />

par exemple, qui opère pour le compte<br />

des réseaux de transport RGTR et AVL<br />

et assure le transport transfrontalier<br />

entre la France et le <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Néanmoins, cette électrification de la<br />

flotte d’autobus pose la question des<br />

nécessaires infrastructures à mettre en<br />

place, en particulier la construction de<br />

stations de recharge.


MOBILITÉ<br />

51<br />

Des bornes de recharge au diapason<br />

Pour ce faire, de nouveaux points de<br />

recharge spécifiques continueront<br />

d’être construits sur tout le territoire, y<br />

compris dans la Ville de <strong>Luxembourg</strong>. Il<br />

s’agit notamment de stations utilisant<br />

un pantographe, un assemblage articulé<br />

flexible qui permet aux autobus<br />

électriques de toutes marques de charger,<br />

en quelques minutes seulement,<br />

80% voire 100% de leurs batteries. Étant<br />

donné que pour la plupart des nouveaux<br />

modèles d’autobus l’autonomie<br />

dépasse désormais largement le cap<br />

des 200 km – une distance qui correspond<br />

peu ou prou à leur parcours quotidien,<br />

le risque de tomber en « panne<br />

sèche » devient, pour ainsi dire, quasiment<br />

inexistant.<br />

Voyages Vandivinit propose à ses clients de compenser leurs émissions de CO 2<br />

Pour viser la neutralité carbone, la société Voyages Vandivinit offre à ses clients<br />

« la possibilité de compenser les émissions de CO 2<br />

causées par leur trajet et<br />

ainsi de voyager climatiquement neutre et de contribuer à la protection de<br />

l’environnement. À l’aide du calculateur d’émissions de l’International Civil<br />

Aviation Organization (ICAO), la société détermine le montant nécessaire pour<br />

compenser la part des émissions de CO 2<br />

du voyage en fonction de l’itinéraire<br />

et du moyen de transport utilisé. Ce calculateur utilise les meilleures données<br />

de l’industrie publiquement accessibles pour prendre en compte divers facteurs<br />

tels que les types d’avion, les données spécifiques aux itinéraires, les<br />

facteurs de charge des passagers et le fret transporté. Le montant calculé est<br />

ensuite versé à un projet de protection du climat que nous avons sélectionné,<br />

de sorte que la quantité exacte de CO 2<br />

produite par le vol ou le voyage en bus<br />

est économisée dans le projet de compensation », indique la société.<br />

Par R. Thomas


La biodiversité, nouvelle thématique du guide ESR<br />

Après l’avoir annoncée en septembre lors de son 15 e anniversaire, l’INDR<br />

présente plus en détail la nouvelle thématique de son guide ESR. Grâce<br />

à cette nouvelle version, les entreprises pourront évaluer l’impact de leur<br />

activité sur la nature, mais aussi entrevoir en quoi intégrer la biodiversité<br />

à leur activité peut leur être bénéfique. « Cette nouvelle thématique,<br />

divisée en trois sous-thèmes, offre la possibilité de s’auto-évaluer sur<br />

l’influence de son activité sur la biodiversité et les écosystèmes naturels,<br />

les dépendances de son activité par rapport à la biodiversité et aux<br />

écosystèmes naturels et sa proximité par rapport à des zones à haut<br />

intérêt en matière de biodiversité », précise l’INDR.<br />

Source : INDR<br />

La recherche publique très investie dans la transition énergétique<br />

Luxinnovation a récemment mené une étude des capacités de la<br />

recherche publique luxembourgeoise dans le domaine de la transition<br />

énergétique. Pas moins de 87 groupes de recherche impliqués dans<br />

la matière ont été identifiés. Bon nombre d’entre eux travaillent sur<br />

les matériaux liés à l’énergie, les systèmes énergétiques intelligents<br />

et l’efficacité énergétique. D’autres se penchent sur le comportement<br />

humain et les sciences sociales liées à la transition énergétique. « Le<br />

<strong>Luxembourg</strong> dispose clairement d’un réservoir de connaissances<br />

considérable lié à la transition énergétique », remarque ainsi Julie<br />

Gaspar, analyste en Market Intelligence chez Luxinnovation.<br />

Source : Luxinnovation<br />

Une première fabrique de panneaux solaires luxembourgeoise<br />

C’est en présence d’un grand nombre de personnalités que Solarcells S.A.,<br />

société innovante dans le domaine de l’énergie solaire, a inauguré, le 18<br />

janvier dernier, la toute première fabrique luxembourgeoise de panneaux<br />

photovoltaïques. Sa ligne de production, équipée de technologies de<br />

pointe, a été installée dans les anciens locaux du cigarettier Heintz Van<br />

Landewyck à Hollerich. Les panneaux y seront produits dans le respect<br />

des normes les plus strictes en matière de durabilité afin de réduire<br />

autant que possible leur empreinte carbone.<br />

©Pancake/Studion<br />

Source : Solarcells <strong>Luxembourg</strong> S.A.<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ET ÉNERGIE


LUXEMBOURG<br />

54<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

SOLER, POUSSÉE PAR DES<br />

VENTS FAVORABLES<br />

Soler S.A.<br />

Soler n’a jamais produit autant d’énergie<br />

verte qu’en 2023. Et la société qui<br />

sera bientôt forte d’une équipe d’une<br />

quinzaine de personnes n’entend pas<br />

s’arrêter là. Elle se retrousse les manches<br />

pour atteindre à elle seule les objectifs<br />

nationaux fixés pour l’horizon 2030 tout<br />

en veillant à garantir un développement<br />

de l’éolien acceptable pour la population<br />

d’une part, et respectueux de la biodiversité<br />

d’autre part. Explications avec Paul<br />

Zeimet et Guy Uhres, respectivement<br />

administrateur délégué et responsable<br />

des énergies renouvelables chez Soler.<br />

Une année à marquer d’une pierre<br />

blanche<br />

Rétrospectivement, l’année 2023 a été<br />

véritablement unique dans l’histoire de<br />

Soler, et ce à plus d’un titre. Née d’une<br />

joint-venture entre SEO et Enovos,<br />

la société bénéficiait jusqu’alors de<br />

contrats de services avec les deux entreprises<br />

partenaires. Depuis le 1 er avril<br />

dernier, elle embauche directement<br />

son propre personnel ; une nécessité au<br />

regard des objectifs ambitieux du Plan<br />

national intégré en matière d’énergie et<br />

de climat (PNEC) et un plus pour son<br />

image de marque. « Nous serons une<br />

quinzaine de collaborateurs dans le<br />

courant de cette année, autant de personnes<br />

très engagées qui s’identifient<br />

fortement aux valeurs et à la mission de<br />

l’entreprise. Cette équipe travaille sur<br />

nos projets de A à Z : de leur développement<br />

à leur exploitation en passant par<br />

leur construction et, éventuellement, le<br />

repowering », déclare Paul Zeimet.<br />

L’année a été remarquable du point de<br />

vue de la production également. Avec<br />

ses 332 millions de kWh injectés dans<br />

le réseau – à savoir l’équivalent de la<br />

consommation annuelle de près de la<br />

moitié de la population luxembourgeoise<br />

– la société enregistre dans son<br />

secteur éolien un résultat record de bon<br />

augure pour l’atteinte de ses objectifs.<br />

« Nous nous réjouissons que le gouvernement<br />

ait augmenté les ambitions du<br />

PNEC. L’objectif fixé pour 2030, rien<br />

que pour l’énergie éolienne, est passé<br />

de 674 à 1.043 GWh. Soler compte<br />

bien s’aligner sur ce chiffre et estime<br />

même pouvoir le dépasser ! D’ici l’année<br />

prochaine, la production nationale<br />

avoisinera probablement les 470 GWh.<br />

Il faudra donc la doubler, sans néanmoins<br />

multiplier le nombre d’éoliennes<br />

par deux. Une trentaine d’éoliennes de<br />

nouvelle génération devrait suffire »,<br />

assure Paul Zeimet.<br />

Les progrès permis par l’évolution<br />

technologique sont impressionnants :<br />

fin 2023, le <strong>Luxembourg</strong> comptait<br />

72 éoliennes en service, contre 74<br />

en 2020, pour une capacité installée<br />

supérieure de 53% ! Même constat<br />

pour les infrastructures mises en place<br />

par Soler : en doublant son nombre<br />

d’éoliennes entre 2012 et début 2024,<br />

l’entreprise a plus que quadruplé sa<br />

capacité installée et même sextuplé<br />

sa production d’énergie. Ces résultats<br />

sont le fruit de nouveaux projets et<br />

d’importants travaux de repowering<br />

dans des parcs d’ancienne génération.<br />

Un potentiel inexploité<br />

Nul doute que l’entreprise surpassera<br />

encore son record grâce à la mise<br />

en service de nouveaux parcs. Une<br />

éolienne en construction au Wandpark<br />

Nordenergie commencera à injecter<br />

de l’électricité verte sur le réseau dès<br />

cet été. « Nous espérons obtenir prochainement<br />

les autorisations nécessaires<br />

pour commencer les travaux<br />

d’infrastructure sur de nombreux<br />

autres sites : entre autres à Schieren<br />

et Manternach pour une éolienne, au<br />

Wandpark Miersch pour deux autres et<br />

au Wandpark Kanton Réiden pour cinq<br />

éoliennes. Nous attendons également


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

55<br />

Paul Zeimet<br />

les autorisations requises pour la phase<br />

deux du projet Sudwand. Si les feux<br />

verts nous sont donnés rapidement,<br />

toutes ces infrastructures supplémentaires<br />

pourraient être opérationnelles à<br />

la fin de l’année prochaine », détaille le<br />

dirigeant de Soler.<br />

En doublant son nombre d’éoliennes<br />

entre 2012 et début 2024, l’entreprise<br />

a plus que quadruplé sa capacité<br />

installée et même sextuplé sa<br />

production d’énergie<br />

Pour accroître davantage le potentiel<br />

éolien du Grand-Duché, un assouplissement<br />

de certaines règles serait<br />

bienvenu. « Nous espérons que le nouveau<br />

gouvernement fixera des limites<br />

moins strictes que par le passé en ce<br />

qui concerne l’implantation de parcs<br />

éoliens aux abords des autoroutes et<br />

chemins repris. Les avancées technologiques<br />

le permettent désormais puisque<br />

les nouvelles éoliennes disposent d’un<br />

système de chauffage des pales qui dissipe<br />

tout risque de projection de glace »,<br />

affirme Paul Zeimet.<br />

Les mêmes progrès permettent aussi<br />

d’envisager l’équipement de nouveaux<br />

sites plus proches des zones industrielles.<br />

Citant l’exemple de l’Arlon<br />

Retail Park, situé juste à la frontière,<br />

le dirigeant de Soler en appelle à une<br />

révision de la règlementation qui permettrait<br />

d’exploiter le plein potentiel<br />

de zones luxembourgeoises similaires<br />

et affirme que son entreprise se verrait<br />

bien partenaire des communes et aussi<br />

de l’industrie dans le cas où ses vœux<br />

seraient exaucés. « La hausse des prix<br />

de l’énergie pousse l’industrie à repenser<br />

son approvisionnement. La plupart<br />

des entreprises pensent à produire leur<br />

énergie elles-mêmes, démarche plutôt<br />

complexe à laquelle nous pourrions<br />

apporter des solutions », estime Guy<br />

Uhres.<br />

Une question d’équilibre<br />

« Malgré la faible superficie du territoire<br />

luxembourgeois, il est donc toujours<br />

possible d’en faire plus, moyennant<br />

bien entendu les études de risque<br />

nécessaires et en respectant néanmoins<br />

une règlementation stricte en ce<br />

qui concerne les nuisances sonores. Il<br />

faut toujours trouver l’équilibre entre<br />

ce qui est faisable et ce qui est acceptable<br />

pour la population », considère<br />

Paul Zeimet.<br />

C’est la raison pour laquelle Soler veille<br />

à maintenir un contact régulier avec


56<br />

LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Guy Uhres<br />

les habitants des communes concernées<br />

par ses projets, les invitant à des<br />

séances d’information, à des visites de<br />

chantier ou encore à des événements<br />

comme les Journées Portes Ouvertes.<br />

Là, elle répond à leurs interrogations<br />

et apaise leurs craintes éventuelles,<br />

favorisant l’acceptation de cette forme<br />

d’énergie verte.<br />

Il faut toujours trouver l’équilibre<br />

entre ce qui est faisable et ce qui est<br />

acceptable pour la population<br />

Parallèlement, Soler veille à maintenir<br />

un délicat équilibre entre production<br />

d’énergie et préservation de<br />

la biodiversité. D’ailleurs, les études<br />

environnementales préalables à tout<br />

développement coupent court à un<br />

tiers voire à la moitié des projets envisagés.<br />

Il n’est jamais question de faire<br />

des concessions : si l’avis des experts est<br />

catégorique, le projet est abandonné.<br />

Par contre, d’autres avancées technologiques<br />

permettent désormais de jouer<br />

en faveur de l’entreprise lorsque les<br />

résultats des études sont moins tranchés.<br />

« Sur le site Wandpark Aerenzdall,<br />

mis en tension à la fin de l’année dernière,<br />

nous avons installé des caméras<br />

qui, grâce à une intelligence artificielle,<br />

distinguent les différentes espèces<br />

d’oiseaux et déclenchent l’arrêt des<br />

rotors à l’approche d’une espèce protégée.<br />

Ainsi, au lieu d’abandonner un<br />

site prometteur ou d’interrompre la<br />

production en période de nidation par<br />

mesure de précaution, nous ne mettons<br />

les éoliennes à l’arrêt qu’en cas de danger<br />

pour l’animal. Globalement, nous<br />

sommes très satisfaits des mesures<br />

d’atténuation que nous avons mises<br />

en place au fil du temps. Depuis 2017,<br />

nous avons équipé une douzaine de<br />

milans royaux et de milans noirs de<br />

balises GPS grâce auxquelles nous<br />

avons pu constater qu’ils ne sont pas<br />

gênés par les éoliennes : non seulement<br />

ils évitent le périmètre du rotor<br />

lorsqu’ils chassent, mais ils regagnent<br />

les mêmes nids d’année en année »,<br />

indique Guy Uhres.<br />

Grâce à ces résultats et son expérience,<br />

Soler entend mener ses projets un peu<br />

plus loin : « Nous avons le vent dans le<br />

dos pour élargir notre portfolio. Si nous<br />

misons beaucoup sur le repowering au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, nous envisageons aussi<br />

la création de nouveaux parcs, que ce<br />

soit au sein des frontières nationales<br />

ou au-delà, côté allemand dans un premier<br />

temps », conclut Paul Zeimet.<br />

332 GWh<br />

production d’énergie éolienne de Soler<br />

en 2023<br />

1.043 GWh<br />

objectif national 2030 pour la production<br />

éolienne<br />

Soler S.A.<br />

2, rue Pierre d’Aspelt<br />

L-1142 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.soler.lu


D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />

Lauschtert eise Podcast.


LUXEMBOURG<br />

58<br />

PHOTOVOLTAÏQUE :<br />

« PENSER GLOBALEMENT,<br />

AGIR LOCALEMENT »<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

devraient les susciter en multipliant les<br />

incitatifs. Car le niveau communal, du<br />

fait de sa proximité avec les citoyens,<br />

a un rôle significatif à jouer dans la<br />

transition. « La transition énergétique<br />

est une problématique globale, certes,<br />

mais à laquelle s’applique parfaitement<br />

le dicton « penser globalement, agir<br />

localement » », souligne-t-il.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

Par définition, la transition énergétique<br />

est une phase transitoire. Eurosolar<br />

Lëtzebuerg en appelle donc à une adoption<br />

rapide, généralisée et définitive des<br />

énergies vertes, et rappelle aux communes<br />

le rôle actif qu’elles ont à jouer en<br />

la matière. Paul Zens, président de l’asbl,<br />

nous démontre que le caractère global de<br />

la problématique n’enlève rien à la pertinence<br />

des actions locales.<br />

Rendre la transition possible<br />

« D’une manière générale, les communes<br />

devraient prendre une part plus<br />

active dans la promotion et le déploiement<br />

des énergies renouvelables »,<br />

déclare d’emblée le président d’Eurosolar<br />

Lëtzebuerg. Il est selon lui dans<br />

leur intérêt de se montrer proactives<br />

en la matière : plutôt que de recevoir<br />

passivement les demandes sporadiques<br />

des citoyens prêts à passer à la pompe<br />

à chaleur ou à installer des panneaux<br />

photovoltaïques sur leur toiture, elles<br />

Comment agir à cette échelle micro ?<br />

Premièrement, en rendant le changement<br />

possible. « Les règlements sur<br />

les bâtisses semblent être utilisés pour<br />

limiter le déploiement des énergies<br />

vertes plutôt que pour le promouvoir.<br />

Or, la volonté européenne est de<br />

rendre la transition possible. Ce sont<br />

surtout des considérations d’ordre<br />

esthétique qui empêchent l’installation<br />

de panneaux photovoltaïques par<br />

endroits, au centre de certains villages<br />

notamment. Les goûts et les couleurs<br />

ne se discutent pas, pas plus que l’autonomie<br />

communale, mais des progrès<br />

considérables ont été faits au niveau du<br />

design des panneaux et, aujourd’hui,<br />

Marina Mouravieva, vice-présidente d'Eurosolar Lëtzebuerg et Paul Zens


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

59<br />

neuf propriétaires sur dix optent pour<br />

des modèles « all black », très discrets,<br />

qui devraient faire sauter quelques<br />

freins. Dans le même ordre d’idées,<br />

des solutions pourraient être trouvées<br />

avec le CGDIS pour que les mesures<br />

de sécurité qui s’imposent permettent<br />

néanmoins le déploiement d’un plus<br />

grand nombre d’installations photovoltaïques<br />

», estime Paul Zens.<br />

Plus que de faire sauter certains freins,<br />

les autorités locales devraient tout bonnement<br />

appuyer sur l’accélérateur en<br />

veillant, au niveau des PAG et PAP, à<br />

certains « détails » qui font la différence,<br />

comme l’orientation d’un bâtiment<br />

qu’elles peuvent conditionner pour<br />

que celui-ci bénéficie d’un maximum<br />

d’ensoleillement ou la hauteur d’un<br />

immeuble qu’elles peuvent réglementer<br />

pour éviter que celui-ci ne fasse de<br />

l’ombre à d’autres édifices.<br />

« S’agissant de transition énergétique,<br />

les communes ont aussi un rôle important<br />

à jouer au niveau de la mobilité,<br />

les transports étant responsables des<br />

deux tiers des émissions de CO 2<br />

au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Là où les autorités locales<br />

peuvent agir, c’est sur le développement<br />

de l’électromobilité, notamment via le<br />

déploiement d’un réseau de bornes de<br />

recharge public suffisamment conséquent<br />

pour que chaque individu qui le<br />

souhaite puisse abandonner sa voiture<br />

thermique, qu’il habite dans une maison<br />

unifamiliale ou vive en résidence »,<br />

ajoute Paul Zens.<br />

Encourager la participation citoyenne<br />

Le niveau communal représente aussi<br />

le niveau de pouvoir le plus à même de<br />

susciter une participation citoyenne<br />

active. « La transition énergétique doit<br />

être à l’image de la démocratie : participative.<br />

Bien sûr, pour réaliser nos<br />

objectifs de développement durable, les<br />

grosses firmes et les investisseurs sont<br />

capables d’actionner des leviers plus<br />

efficaces que les particuliers, mais ces<br />

derniers doivent néanmoins être inclus<br />

et soutenus de manière à atteindre la<br />

masse critique nécessaire pour libérer<br />

le pays de sa dépendance énergétique<br />

envers d’autres, exportateurs d’énergies<br />

fossiles essentiellement. Nous<br />

saluons en ce sens la prolongation des<br />

subventions « Klimabonus Wunnen » et<br />

« Klimabonus Mobilitéit » jusqu’au 30<br />

juin 2024. Ce régime est très généreux,<br />

à l’instar de certaines communes qui<br />

épaulent encore davantage leurs administrés<br />

en proposant des aides additionnelles.<br />

En offrant à leurs citoyens<br />

l’opportunité de prendre une part<br />

active dans la création d’une valeur primaire<br />

inédite au <strong>Luxembourg</strong>, ces communes<br />

participent à leur émancipation<br />

vis-à-vis des producteurs de pétrole, un<br />

argument qui séduit d’ailleurs de plus<br />

en plus le grand public », remarque le<br />

président d’Eurosolar Lëtzebuerg.<br />

Lumière sur les coopératives et<br />

communautés énergétiques<br />

Selon lui, deux solutions sont à encourager<br />

pour stimuler cette participation<br />

citoyenne : les coopératives et communautés<br />

énergétiques, qui commencent<br />

d’ailleurs à émerger aux quatre coins<br />

du pays. « Les coopératives énergétiques<br />

permettent non seulement d’impliquer<br />

un grand nombre de citoyens,<br />

mais rassemblent aussi des parties<br />

prenantes qui ont accumulé d’importantes<br />

connaissances techniques dont<br />

manquent peut-être certaines communes.<br />

Ces dernières gagneraient à se<br />

rapprocher des porteurs de ces projets<br />

! », affirme Paul Zens.<br />

Quant aux communautés énergétiques,<br />

qui, grâce à une directive européenne<br />

transposée en droit luxembourgeois<br />

l’été dernier, permettent un partage<br />

de la production dans un rayon de<br />

300 m et une exonération de certaines<br />

taxes (relatives à l’utilisation du réseau<br />

notamment), elles disposent d’un<br />

potentiel largement sous-estimé selon<br />

lui. Non seulement elles allègent les<br />

factures d’électricité – tant pour celui<br />

qui vend l’excédent de sa production<br />

que pour celui qui l’achète, mais elles<br />

tendent aussi à minimiser le problème<br />

du stockage, ce dernier devant alors être<br />

réservé à un surplus d’énergie moindre<br />

puisqu’excédentaire par rapport à une<br />

consommation communautaire et non<br />

plus individuelle.<br />

La transition énergétique<br />

doit être à l’image de la démocratie :<br />

participative<br />

« Cette notion de communauté doit<br />

nous rappeler que nous ne vivons<br />

jamais seuls. Certes, un maître d’ouvrage<br />

construit pour répondre à ses<br />

besoins, mais aussi dans un contexte<br />

particulier en relation avec son environnement<br />

immédiat et les problématiques<br />

propres à son temps. Or, nous sommes<br />

dans l’ère des énergies renouvelables :<br />

une nouvelle construction doit désormais<br />

disposer de panneaux photovoltaïques<br />

en toiture, être bien orientée et<br />

isolée. Maîtres d’ouvrage, architectes,<br />

ingénieurs et communes en sont responsables<br />

! », conclut Paul Zens.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6, Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


LUXEMBOURG<br />

60<br />

UNE POLITIQUE PLUS VERTE,<br />

UN MONDE PLUS JUSTE<br />

Greenpeace <strong>Luxembourg</strong><br />

L’écologie est aujourd’hui un dossier<br />

important sur la table du gouvernement.<br />

Mais ce dernier en fait-il<br />

assez pour préserver notre planète<br />

? L’organisation Greenpeace<br />

<strong>Luxembourg</strong> a un avis plutôt mitigé<br />

sur la question, notamment en matière<br />

de finance durable et de justice climatique.<br />

Elle considère que les responsables<br />

politiques doivent établir un<br />

cadre légal plus strict pour développer<br />

la transparence de certaines pratiques<br />

et, ainsi, limiter les dérives. Nous avons<br />

rencontré Raymond Aendekerk, directeur<br />

de l’association, pour en savoir<br />

plus.<br />

Quelles sont les missions de Greenpeace ?<br />

Greenpeace est une association internationale<br />

qui a pour objectif la protection<br />

de la nature, de l’environnement, mais<br />

également de la paix. Elle a été créée il y<br />

a 50 ans aux États-Unis au moment de la<br />

lutte contre la bombe atomique qui faisait<br />

alors l’objet de tests en Alaska. Petit<br />

à petit, l’organisation a grandi et est<br />

désormais active dans 55 pays autour du<br />

globe.<br />

Chacune des branches nationales a ses<br />

spécificités propres et travaille sur des<br />

sujets différents, mais toujours liés aux<br />

mêmes objectifs écologiques et sociaux.<br />

Les bureaux nationaux identifient les<br />

ressources dont ils disposent et les<br />

actions à mener localement qui auront<br />

le plus grand impact à l’international.<br />

Toutefois, nous essayons toujours<br />

d’avoir une stratégie commune –<br />

puisque nous partageons les mêmes<br />

valeurs – et de profiter de la force d’une<br />

association internationale. Nous échangeons<br />

beaucoup et nous nous inspirons<br />

les uns des autres. Aujourd’hui, le<br />

groupe compte plus de 3.000 salariés et<br />

3 millions de bénévoles.<br />

Et au <strong>Luxembourg</strong> ?<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Nous sommes un bureau de 19 collègues<br />

qui formons différents groupes<br />

de travail, le service de collecte par<br />

exemple. Celui-ci est très important, car<br />

Greenpeace est l’une des rares associations<br />

dans le monde à être totalement<br />

indépendante. Elle n’est liée à aucune<br />

subvention d’aucun gouvernement et<br />

d’aucune entreprise. Notre source de<br />

revenus provient exclusivement des<br />

dons des personnes individuelles –<br />

réguliers ou par testament – et, parfois,<br />

de fondations.<br />

Une autre équipe essentielle à notre<br />

fonctionnement est constituée par<br />

les chargés de campagne : ils et elles<br />

Raymond Aendekerk


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

61<br />

travaillent sur les sujets que nous traitons<br />

dans notre structure en menant<br />

des études, des enquêtes ou des actions.<br />

Nous nous investissons particulièrement<br />

dans la lutte pour l’interdiction<br />

des pesticides à base de glyphosate<br />

ou contre les OGM. Avant de devenir<br />

directeur de Greenpeace <strong>Luxembourg</strong><br />

en 2016, je travaillais pour la Maison de<br />

la Nature où je m’occupais des projets<br />

sur la biodiversité et l’agriculture. Cette<br />

expérience me permet donc de développer<br />

notre engagement sur les sujets liés.<br />

Vous avez également entrepris diverses<br />

actions en faveur de la finance durable.<br />

Pouvez-vous revenir sur celles-ci ?<br />

En effet, c’est un axe de travail privilégié<br />

pour notre bureau. Le <strong>Luxembourg</strong><br />

occupe une place importante dans le<br />

monde bancaire puisque nombre d’institutions<br />

financières y sont implantées.<br />

Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> a donc une<br />

possibilité d’impact conséquent sur ce<br />

secteur. De ce fait, nous avons notamment<br />

effectué des investigations auprès<br />

des banques, en 2021 et à l’automne<br />

2023 : des bénévoles ont contacté plusieurs<br />

institutions bancaires afin d’obtenir<br />

des informations sur ce qui est fait<br />

de l’argent de leur clientèle à partir des<br />

fonds d’investissement… et les résultats<br />

ne sont guère réjouissants. Bien que la<br />

directive MiFID II, qui impose la prise<br />

en compte du thème de la durabilité<br />

dans le conseil en investissement et la<br />

gestion de portefeuille financier, soit<br />

en vigueur depuis le 2 août 2022, aucun<br />

changement ou presque n’a été constaté<br />

entre nos deux enquêtes. Notre étude a<br />

montré que les connaissances du personnel<br />

des banques sont encore bien<br />

trop limitées : un produit sur trois a été<br />

promu comme ayant un impact (social,<br />

environnemental,…) alors qu’une analyse<br />

plus poussée a révélé que cela ne<br />

figurait pas dans ses objectifs. De plus, à<br />

l’issue des entretiens, les deux tiers des<br />

volontaires ont déclaré ne pas se sentir<br />

en mesure d’investir conformément à<br />

leurs préférences de durabilité.<br />

Il est temps d’agir ! Nous avons pour<br />

mission de mettre en lumière les lacunes<br />

qui subsistent encore aujourd’hui. Car,<br />

si nous avons de plus en plus conscience<br />

de notre impact personnel sur l’environnement,<br />

celui des secteurs les plus<br />

polluants, alimentés par les investissements<br />

des banques, reste encore trop<br />

invisible. Nous avons notamment révélé<br />

le greenwashing pratiqué par le Fonds<br />

de Compensation (FDC). Ce dernier met<br />

l’accent sur l’impact soi-disant positif<br />

de ses « obligations vertes », qui représentent<br />

moins de 2% de son portefeuille<br />

total, alors que 98 % de ses investissements<br />

n’ont pas fait l’objet d’une analyse.<br />

Quant aux chiffres annoncés, ils<br />

ne sont pas vérifiables puisque le FDC<br />

ne publie pas ses calculs. Le Fonds se<br />

vante également de ses 700 ha de forêts<br />

certifiés PEFC tout en augmentant ses<br />

investissements (de 137 à 143 millions<br />

d’euros entre 2021 et 2022) dans les plus<br />

grands acteurs mondiaux de la déforestation,<br />

tels que JBS, Cargill et Wilmar.<br />

Si nous nous efforçons de dénoncer<br />

les pratiques abusives, il revient<br />

au gouvernement de poser le cadre<br />

légal dans lequel le secteur<br />

financier doit évoluer<br />

Si nous nous efforçons de dénoncer ces<br />

pratiques abusives, il revient au gouvernement<br />

de poser le cadre légal dans<br />

lequel le secteur financier doit évoluer.<br />

Nous demandons d’instaurer davantage<br />

de transparence dans la manière<br />

dont les fonds d’investissement utilisent<br />

l’argent de leur clientèle.<br />

Votre engagement sur ce sujet vous<br />

permet-il également de développer<br />

celui de la justice climatique ?<br />

Tout à fait. Les investissements des<br />

banques luxembourgeoises à l’autre<br />

2023 - Action devant le FDC<br />

bout du globe ont fait et font encore<br />

énormément de dommages. Si chez<br />

nous le gouvernement régule l’industrie<br />

et s’interroge sur son impact, ce n’est<br />

pas toujours le cas ailleurs. Certains<br />

pays sont davantage ouverts à une économie<br />

plus « sale » et qui rapporte gros.<br />

Toutefois, celle-ci est bien souvent<br />

dévastatrice pour la biodiversité. Cette<br />

situation force les populations locales<br />

à se déplacer pour pouvoir survivre. Par<br />

exemple, dans certains pays d’Afrique,<br />

la sécheresse se fait de plus en plus<br />

importante chaque année. Les communautés<br />

indigènes ne peuvent plus<br />

s’alimenter en eau ou pratiquer l’agriculture.<br />

En finançant des entreprises<br />

motivées uniquement par l’argent et qui<br />

n’ont cure de leurs émissions de CO 2<br />

ou<br />

des conséquences de leurs pratiques sur<br />

la biodiversité, nous avons notre part de<br />

responsabilité dans les migrations climatiques<br />

qui deviennent de plus en plus<br />

courantes. Il est aujourd’hui essentiel<br />

de travailler sur une justice climatique<br />

pour protéger notre planète et respecter<br />

les droits humains.<br />

Par P. Paquet


PLUS QUE DES<br />

CONSTRUCTIONS,<br />

CRÉER DES PROJETS<br />

DE VIE COMMUNS<br />

www.fondsdulogement.lu<br />

ACCUEILLIR, LOGER ET ACCOMPAGNER


Lucas, guéri d’un cancer du cerveau pédiatrique<br />

Le gliome infiltrant du tronc cérébral est l’une des formes les plus rares<br />

et redoutables des cancers du cerveau pédiatriques. Inopérable et traitée<br />

uniquement par une radiothérapie ralentissant le processus, la tumeur à<br />

la source de ce cancer ne laissait à ses victimes que neuf à douze mois<br />

de vie après sa découverte. Aucun malade n’y avait survécu… jusqu’il<br />

y a peu. En Belgique, un jeune patient de treize ans a défié toutes les<br />

statistiques. Diagnostiqué à l’âge de six ans, il est désormais considéré<br />

comme guéri, son cerveau ne présentant plus aucune trace de la tumeur<br />

maligne. Si son cas donne de l’espoir à des centaines d’enfants, reste à<br />

le comprendre.<br />

Un tatouage pour retrouver sa féminité<br />

Source : AFP<br />

Pour soigner un cancer du sein, le plus fréquent chez la femme, il est<br />

parfois nécessaire de procéder à une ablation partielle ou totale de la<br />

poitrine. Si aujourd’hui les chirurgies réparatrices ont fait d’importants<br />

progrès, permettant aux femmes de retrouver une morphologie familière,<br />

le bistouri ne peut reformer le dessin d’un mamelon ou le bombé d’un<br />

téton. Pour y remédier, une tatoueuse luxembourgeoise s’est installée à<br />

Differdange et propose aux femmes de renouer avec leur féminité. Grâce<br />

à une formation en tatouage médical, elle est capable de recréer les<br />

couleurs caractéristiques d’une poitrine d’une manière très naturelle par<br />

un savant jeu de trompe-l’œil.<br />

Source : Commune de Differdange<br />

Bio-Planet fait son entrée au <strong>Luxembourg</strong><br />

Déjà bien implantée en Belgique, l’enseigne Bio-Planet, filiale de Colruyt<br />

Group, a ouvert ses portes ce 21 février à Gasperich. Sa surface de 515 m²<br />

et son assortiment de 3.500 références – qui met l’accent sur les<br />

produits frais – en font le plus grand supermarché bio du <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Le magasin souhaite non seulement proposer un large choix d’articles<br />

adaptés à de nombreux régimes alimentaires et disponibles en vrac,<br />

mais aussi développer les productions locales : « Nous avons établi des<br />

partenariats avec une petite dizaine de fournisseurs luxembourgeois. Par<br />

exemple, tous les produits des rayons pain et pâtisserie sont fournis par<br />

le boulanger bio local Tartefine, et nous proposons aussi en exclusivité<br />

certains vins de la célèbre maison Clos Jangli », a déclaré Jan Van<br />

Holsbeke, Business Unit Manager de Bio-Planet.<br />

© Colruyt Group<br />

Source : Colruyt Group<br />

LABORATOIRE<br />

SOCIAL


LUXEMBOURG<br />

64<br />

« DÉVELOPPER DES<br />

ESPACES DE VIE AVEC DES<br />

LOGEMENTS DE QUALITÉ »<br />

Fonds du Logement<br />

Alors que de plus en plus de résidents<br />

rencontrent des difficultés à se loger,<br />

la demande en logements abordables<br />

est aujourd’hui croissante. Avec<br />

sa double casquette de promoteur<br />

immobilier et bailleur public, le Fonds<br />

du Logement prévoit d’apporter sa<br />

pierre à l’édifice avec la création de<br />

près de 5.000 logements supplémentaires<br />

d’ici 20 ans, en mettant l’accent<br />

sur une mixité à la fois sociale et fonctionnelle.<br />

Un véritable défi sur lequel<br />

revient Jacques Vandivinit, directeur<br />

de l’Établissement.<br />

En tant que bailleur et promoteur<br />

public, comment jugez-vous la situation<br />

actuelle en matière de logement<br />

abordable ?<br />

Depuis quelques années, le<br />

<strong>Luxembourg</strong> fait face à une situation<br />

économique difficile. Avec les crises<br />

successives que traverse le pays,<br />

comme le Covid-19, l’inflation ou la<br />

hausse du chômage, de nombreux résidents<br />

ne parviennent plus à se loger<br />

aujourd’hui. Le besoin en logements<br />

abordables est donc grandissant. Bien<br />

entendu, nos équipes s’efforcent de<br />

répondre au mieux à la demande, mais<br />

malgré tous nos efforts, la liste d’attente<br />

ne cesse de s’allonger. Au Fonds du<br />

Logement, plus de 6.000 ménages sont<br />

actuellement en attente d’un logement<br />

abordable auxquels s’ajoutent près de<br />

3.000 prospects qui se sont présentés<br />

à nous l’an dernier pour acquérir un<br />

bien, ce qui témoigne encore une fois<br />

de l’ampleur de la demande. Il faut dire<br />

que celle-ci est largement supérieure à<br />

l’offre : le pays dispose d’à peine 2% de<br />

logements abordables sur l’ensemble<br />

de son parc immobilier.<br />

De combien de logements abordables<br />

le Fonds du Logement dispose-t-il<br />

actuellement ?<br />

Le Fonds du Logement a la particularité<br />

de disposer d’une double casquette :<br />

celle de bailleur social et celle de promoteur<br />

immobilier. En 45 ans, il a mis<br />

sur le marché 4.453 maisons et appartements<br />

répartis sur 54 communes, dont<br />

quelque 2.200 logements réservés à la<br />

location abordable. Il gère ainsi le plus<br />

grand parc abordable du pays, ce qui<br />

nous permet de répondre aux besoins<br />

de plus de 5.000 habitants aux revenus<br />

modestes et se trouvant parfois dans<br />

des situations très précaires. En parallèle,<br />

le Fonds gère près de 2.000 baux<br />

emphytéotiques (les terrains sur lesquels<br />

sont construits les biens vendus<br />

par le Fonds sont cédés pour une durée<br />

de 99 ans moyennant le paiement d’une<br />

redevance annuelle).<br />

En tant que plus grand bailleur public<br />

du pays, quelle est votre réponse à la<br />

crise du logement ?<br />

J’aimerais préciser qu’il y a surtout une<br />

crise du logement abordable. Il manque<br />

une offre adaptée et en nombre suffisant.<br />

L’un de nos objectifs est de<br />

multiplier le nombre de logements<br />

abordables mis sur le marché afin de<br />

pouvoir répondre à cette demande<br />

toujours grandissante. Pour cela, nous<br />

continuons d’investir et de développer<br />

de nouveaux projets à travers tout le<br />

territoire. Actuellement, nos équipes<br />

travaillent simultanément sur près de<br />

180 projets – en étude ou en réalisation<br />

– à travers le pays, ainsi qu’au développement<br />

de six projets d’envergure. Il y<br />

a quelques mois, nous avons également<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

fait l’acquisition de logements en VEFA<br />

(biens en l’état futur d’achèvement).<br />

À terme, ces efforts nous permettront<br />

de plus que doubler la production de<br />

logements.<br />

Notre mission principale en tant que<br />

bailleur social est de permettre à nos<br />

clients de vivre convenablement et<br />

durablement dans nos logements. Afin<br />

de répondre à ce défi, nous sommes en<br />

train d’augmenter nos ressources et<br />

compétences au niveau de la gestion<br />

technique du patrimoine et de l’accompagnement<br />

et l’encadrement de nos<br />

clients.<br />

Le Fonds du Logement continue<br />

d’investir et de développer des projets<br />

novateurs à travers tout le territoire<br />

afin de répondre à la demande en<br />

logements abordables toujours<br />

plus grande<br />

Disposez-vous des ressources foncières<br />

nécessaires pour mener à bien ces<br />

objectifs ?<br />

Bien sûr. Le Fonds du Logement dispose<br />

de suffisamment de terrains pour<br />

construire durant les 15 à 20 prochaines<br />

années, mais créer des logements et<br />

développer des espaces de vie prend<br />

du temps. Le Fonds gère et s’occupe<br />

de toutes sortes de projets de construction<br />

parfois très complexes, comme des<br />

bâtiments protégés ou la revalorisation<br />

de friches industrielles nécessitant<br />

d’être assainies.<br />

Pouvez-vous nous en dire plus sur la<br />

revalorisation des friches industrielles ?<br />

Deux projets de réhabilitation de<br />

friches sont en cours : « NeiSchmelz »<br />

à Dudelange et « Wunne mat der<br />

Wooltz » à Wiltz. Sur le premier site,<br />

d’une superficie de 32,5 ha, 1.575 logements<br />

à vendre ou à louer sortiront de<br />

terre, ainsi qu’une école, des crèches<br />

ou encore des commerces. À Wiltz,


LABORATOIRE SOCIAL<br />

65<br />

© Fonds du Logement<br />

Jacques Vandivinit<br />

ce sont 1.085 logements, une école et<br />

des bureaux qui seront créés sur une<br />

superficie de 25,5 ha. Ces deux friches<br />

représentent à elles seules la moitié des<br />

habitations en cours de planification ou<br />

construction du Fonds du Logement.<br />

Notre mission principale<br />

en tant que bailleur social est<br />

de permettre à nos clients de vivre<br />

convenablement et durablement<br />

dans nos logements<br />

Quels sont les atouts de ce type de<br />

terrain ?<br />

La réhabilitation de friches industrielles<br />

est complexe, mais offre l’opportunité<br />

de redonner une nouvelle vie à des<br />

terres scellées et de faire du volume<br />

en termes de logements. Autrement<br />

dit, les projets de ce type nous permettront<br />

de mettre beaucoup plus de<br />

biens sur le marché dans les années à<br />

venir et contribueront à atteindre notre<br />

objectif d’au moins 5.000 logements<br />

supplémentaires d’ici deux décennies.<br />

Ils nous permettront également de<br />

développer des logements de qualité,<br />

innovants en termes de construction<br />

durable et de concepts énergétiques,<br />

tout en créant de véritables espaces de<br />

vie et de rencontre.<br />

Comment est perçu ce type de projet<br />

par les habitants et acteurs politiques<br />

locaux ?<br />

De manière générale, les partenaires<br />

locaux se montrent plutôt enthousiastes.<br />

La transformation de ces friches représente<br />

une très belle opportunité de<br />

redynamiser des quartiers et de créer<br />

une nouvelle dynamique au sein de ces<br />

communes. À Dudelange, par exemple,<br />

le projet « NeiSchmelz » permettra de<br />

connecter les deux quartiers existants,<br />

Italie et Schmelz. Nous prévoyons d’y<br />

développer un quartier de vie avec la<br />

volonté de redynamiser cette partie<br />

de la ville et d’y promouvoir une réelle<br />

mixité fonctionnelle et sociale. La revalorisation<br />

de la rivière, aujourd’hui<br />

canalisée en souterrain, fait également<br />

partie du projet et contribuera à offrir<br />

un cadre de vie agréable aux habitants,<br />

tout comme la création d’espaces<br />

publics et de rencontres.<br />

Fonds du Logement<br />

52, Boulevard Marcel Cahen<br />

L-1311 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.fondsdulogement.lu


LUXEMBOURG<br />

66<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

L’INCLUSION SOCIALE<br />

AU SERVICE DE LA CAUSE<br />

ENVIRONNEMENTALE<br />

Fondation pour l'Accès au Logement<br />

Gilles Hempel


LABORATOIRE SOCIAL<br />

67<br />

La bonne gestion des logements est<br />

un critère environnemental pour le<br />

moins non négligeable. Gilles Hempel,<br />

directeur de la Fondation pour l’Accès<br />

au Logement (FAL), présente les initiatives<br />

mises en place par l’organisation<br />

pour sensibiliser ses bénéficiaires à ces<br />

enjeux. Il revient aussi sur l’engagement<br />

de la Fondation en faveur de l’inclusion<br />

sociale et les possibilités qu’elle<br />

offre aux communes pour endiguer la<br />

crise du logement.<br />

Quelles sont les activités de la FAL ?<br />

La Fondation pour l’Accès au Logement<br />

rassemble deux entités : l’Agence<br />

Immobilière Sociale (AIS) et Abitatio.<br />

Créée en 2009, l’AIS a pour objectif<br />

de louer des logements inoccupés. Au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, nous comptons entre<br />

10.000 et 20.000 infrastructures vides.<br />

Cela concerne par exemple les habitations<br />

dont les propriétaires sont partis<br />

en maison de retraite ou des héritiers<br />

qui ont reçu en succession un bien dont<br />

ils n’ont pas l’utilité. Notre mission est<br />

simple : mettre ces logements à disposition<br />

des citoyens aux revenus modestes<br />

sous forme de location. Le propriétaire<br />

n’a rien à craindre car nous lui apportons<br />

certaines garanties, notamment<br />

en matière de loyer ou encore d’entretien.<br />

Tout est géré par notre agence sans<br />

aucune contrainte.<br />

En d’autres termes, nous luttons contre<br />

l’exclusion sociale par le logement. C’est<br />

une mission d’autant plus importante<br />

au Grand-Duché où il devient de plus<br />

en plus difficile de se loger… et pour<br />

l’instant, ce système fonctionne puisque<br />

nous disposons d’un parc de 630 biens.<br />

Depuis notre création, nous avons permis<br />

à 1.100 ménages d’obtenir un toit.<br />

Nous nous sommes également lancés<br />

dans la promotion immobilière avec<br />

Abitatio. Nos locataires sont toujours<br />

aussi motivés à retrouver une autonomie,<br />

mais, en dix ans d’activité, nous<br />

avons constaté que l’envolée des prix de<br />

l’immobilier ne laissait aucune chance<br />

de se loger aux plus démunis.<br />

Comment la FAL s’implique-t-elle<br />

dans les enjeux liés au développement<br />

durable et à la RSE ?<br />

Le développement durable est parfois<br />

lié, à tort, aux seuls aspects environnementaux<br />

alors que les piliers sociaux et<br />

de gouvernance sont tout aussi indispensables.<br />

La Fondation pour l’Accès au<br />

Logement vise à offrir des habitations à<br />

tout un chacun et agit par conséquent<br />

socialement. Une société juste ne laisse<br />

personne à la rue, car le logement est la<br />

base de l’inclusion sociale.<br />

Les plus pauvres vivent le plus souvent<br />

dans des habitations énergivores ou<br />

insalubres. Notre objectif est de sortir<br />

les personnes moins bien loties de cette<br />

situation en leur faisant bénéficier de<br />

nos services, soit via les logements que<br />

nous construisons, soit via ceux que<br />

nous louons à des personnes tierces.<br />

Nous veillons à ce que ces maisons ou<br />

appartements respectent un certain<br />

standard environnemental. Lorsque<br />

l’on évoque la problématique d’assainissement<br />

énergétique, il ne faut pas<br />

seulement penser à ceux qui ont les<br />

moyens de se procurer une maison<br />

passive ou une pompe à chaleur ! C’est<br />

pourquoi nous ne louons ni ne construisons<br />

aucune passoire énergétique pour<br />

nos bénéficiaires. En leur fournissant<br />

des logements bien isolés, nous leur<br />

permettons de sortir de la précarité,<br />

de diminuer leurs coûts de chauffage,<br />

d’améliorer leur confort de vie et, de fait,<br />

d’émettre moins de CO 2<br />

.<br />

Utiliser les Baulücken pour y installer<br />

des bâtiments modulaires et résoudre<br />

la problématique du logement qui<br />

frappe notre pays actuellement<br />

Dans le cadre d’Abitatio, nous souhaitons<br />

utiliser les espaces déjà artificialisés<br />

pour nos projets de construction afin<br />

de mobiliser les terrains inscrits dans<br />

les PAG des communes. Nous tentons<br />

aussi de sensibiliser les propriétaires au<br />

sujet des « Baulücken » pour y installer<br />

des bâtiments modulaires et résoudre la<br />

problématique du logement qui frappe<br />

notre pays actuellement. On en compte<br />

environ 1.000 ha. Ces terrains inoccupés,<br />

s’ils continuent à l’être, obligeront<br />

les communes à ouvrir des périmètres<br />

de construction et à supprimer des<br />

zones vertes.<br />

En interne, nous avons énormément<br />

travaillé autour de la digitalisation et de<br />

l’automatisation de nos processus pour<br />

viser le « paperless ». Nous avons également<br />

mis en place des purificateurs<br />

d’eau dans nos locaux de sorte que nos<br />

employés n’aient plus recours aux bouteilles<br />

en plastique. Enfin, nous sommes<br />

présents sur quatre sites aux quatre<br />

coins du <strong>Luxembourg</strong>. Nos collaborateurs<br />

ont ainsi moins de trajets à effectuer<br />

pour se rendre au travail et chez nos<br />

bénéficiaires.<br />

Vous disposez d’un service « Coaching<br />

Logement ». Pouvez-vous nous en dire<br />

plus ?<br />

Oui, nous avons engagé un collaborateur<br />

qui y est dédié. Certains de nos<br />

bénéficiaires sont originaires de différentes<br />

régions du globe et n’ont pas<br />

forcément les habitudes ou les connaissances<br />

nécessaires à la bonne gestion<br />

d’un logement soumis à notre climat<br />

plus tempéré et, surtout, froid en hiver.<br />

D’autres sont réfugiés et ont été nourris,<br />

logés et blanchis par des structures d’accueil<br />

spécialisées. Une fois à l’AIS, ces<br />

personnes peuvent être démunies face à<br />

tant de responsabilités. Ce programme<br />

dépasse nos services d’accompagnement<br />

social visant l’inclusion. Au regard<br />

de la crise énergétique, les formations<br />

intensives permettront de sensibiliser<br />

nos bénéficiaires sur les avantages économiques<br />

et écologiques d’adopter les<br />

bons gestes pour l’environnement. La<br />

manipulation du chauffage ou l’aération<br />

du bâtiment font par exemple partie de<br />

la panoplie de méthodes simples mais<br />

efficaces à mettre en œuvre !<br />

En d’autres termes, nous agissons à<br />

plusieurs niveaux d’un point de vue<br />

social et environnemental, car nos locataires<br />

bénéficient de formations pour<br />

apprendre les écogestes, mais aussi d’un<br />

logement plus écoresponsable qui leur<br />

permet de faciliter leur inclusion dans<br />

la société !<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202B, rue de Hamm<br />

L-1713 Hamm<br />

www.fondation-logement.lu


LUXEMBOURG<br />

68<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

KILOGRAM : POUR QUE LES<br />

DÉCHETS NE SOIENT PLUS UN POIDS<br />

Faire ses courses sans ramener le<br />

moindre emballage jetable à la maison<br />

est contraignant, onéreux et chronophage.<br />

Une problématique à laquelle<br />

Stéphanie Lamberty, fondatrice et<br />

gérante de la société d’impact sociétal<br />

Kilogram, a voulu apporter une solution.<br />

Grâce à son « drive » circulaire et<br />

à sa Maison du zéro déchet, elle offre<br />

la possibilité à tout un chacun de s’approvisionner<br />

de manière responsable<br />

avec facilité. Présentation d’un concept<br />

unique au Grand-Duché.<br />

Plus un gramme de déchet<br />

Voilà deux ans que la société d’impact<br />

sociétal Kilogram propose un « drive »<br />

zéro déchet au <strong>Luxembourg</strong>. Le concept :<br />

le client se connecte sur le site, y fait<br />

ses courses parmi un large catalogue de<br />

produits vendus en vrac et reçoit sa commande<br />

– conditionnée dans des bocaux<br />

consignés – dans l’un des trois points de<br />

retrait de la société ou à domicile.<br />

Cette idée, c’est celle d’une Belgoluxembourgeoise<br />

qui, depuis toute<br />

petite, reconnaît l’importance d’une alimentation<br />

saine, habituée à se nourrir<br />

des produits du jardin familial. « J’ai fait<br />

mes études dans une école de commerce<br />

réputée avant de travailler dans la<br />

finance. J’ai été cheffe de projet et de programme<br />

pendant une vingtaine d’année.<br />

Créer des sites web, des interfaces utilisateurs<br />

et répondre aux besoins de ceux-ci<br />

me passionnait, mais j’ai fini par ressentir<br />

l’envie de le faire pour les gens, pour la<br />

planète. J’ai donc changé de secteur dans<br />

l’espoir de produire un impact qui fasse<br />

plus de sens pour moi et pour les autres »,<br />

raconte Stéphanie Lamberty.<br />

Un temps bénévole chez Ouni, première<br />

épicerie sans emballage du pays, elle<br />

identifie les points faibles du magasin<br />

qui a depuis mis la clé sous la porte : « Les<br />

gens déploraient le manque de praticité,<br />

soit parce qu’ils ne parvenaient pas à<br />

se garer à proximité, soit parce qu’ils<br />

devaient transporter trop de bocaux et<br />

manquaient souvent des récipients adéquats.<br />

Je me suis dit que je trouverais une<br />

solution pour qu’ils n’aient plus aucune<br />

excuse ».<br />

Elle lance alors Kilogram en installant un<br />

atelier dans son garage, à la manière de<br />

Steve Jobs ou de Bill Gates, comme elle<br />

le souligne en plaisantant. Proprement<br />

cloisonné et mis aux normes de la sécurité<br />

alimentaire, cet espace équipé d’une<br />

table en inox, de quelques étagères et d’un<br />

lave-vaisselle professionnel a vu défiler<br />

les premières commandes. Empaquetées<br />

dans des caisses récupérées, celles-ci<br />

contiennent des produits (alimentaires<br />

principalement) attentivement sélectionnés<br />

selon trois critères : leur origine,<br />

leur qualité et leur conditionnement.<br />

« Pour constituer notre catalogue, nous<br />

prospectons d’abord dans un rayon de 50<br />

km autour de nous. Si l’article n’est pas<br />

disponible localement, nous cherchons<br />

un peu plus loin. Notre riz, par exemple,<br />

est européen. Ensuite, nous favorisons<br />

les aliments bio, sans nous montrer<br />

« extrémistes » pour autant. Un produit<br />

issu d’une agriculture raisonnée sera<br />

tout aussi qualitatif. Enfin, nous veillons<br />

à travailler avec aussi peu d’emballages<br />

que possible. Au-delà de ces considérations,<br />

il nous tient à cœur de collaborer<br />

avec des initiatives sociales comme les<br />

Ateliers du Tricentenaire, ATP asbl ou<br />

la Fondation Autisme <strong>Luxembourg</strong> qui<br />

proposent des marchandises de qualité »,<br />

détaille la fondatrice.<br />

Les bocaux trouvent ensuite leur place<br />

sur les étagères des citoyens pressés,


LABORATOIRE SOCIAL<br />

69<br />

ceux qui veulent consommer bien, mais<br />

qui n’ont pas le temps de faire la tournée<br />

des producteurs locaux pour faire<br />

leurs emplettes. Ils sont plus de 300 à<br />

être clients aujourd’hui et de nouveaux<br />

adeptes du service rejoignent la communauté<br />

chaque semaine.<br />

Un tiers-lieu unique et innovant<br />

À l’étroit dans le garage de sa fondatrice,<br />

l’entreprise, avec son catalogue de plus<br />

en plus large et son équipe de quatre personnes,<br />

a emménagé dans de nouveaux<br />

locaux à Capellen l’été dernier. Ce nouvel<br />

espace permet au projet d’évoluer.<br />

Kilogram va devenir un tiers-lieu, sous la<br />

forme d’une Maison du zéro déchet dont<br />

l’ouverture officielle a eu lieu le 8 mars.<br />

« Cet endroit sera non seulement une<br />

épicerie physique où les clients pourront<br />

voir et choisir les produits, retirer leurs<br />

commandes et profiter d’une boisson<br />

dans le coin café associatif, mais aussi<br />

un lieu où seront organisés des ateliers<br />

écocitoyens destinés à faciliter leur<br />

changement d’habitudes. Ils pourront<br />

notamment y découvrir un producteur<br />

coopératif de bière locale, apprendre à<br />

fabriquer leur propre nettoyant multiusage<br />

ou y déposer leurs enfants pour<br />

une animation autour de la fresque des<br />

déchets », précise la gérante.<br />

Lorsqu’on lui demande en quoi ce<br />

concept est innovant, Stéphanie<br />

Lamberty a une réponse toute prête :<br />

premièrement, il s’agit de l’unique tierslieu<br />

de ce type à l’échelle du pays ; deuxièmement,<br />

il repose sur un réseau privé<br />

de contenants réutilisables. « Je n’ai pas<br />

attendu les échéances de la stratégie<br />

nationale Null Offall Lëtzebuerg pour<br />

mettre en place un système d’emballages<br />

consignés comme préconisé par<br />

le gouvernement. Je suis d’ailleurs parvenue<br />

à faire du « vrai » zéro déchet car,<br />

en plus des bocaux qui nous permettent<br />

d’appliquer les principes de l’économie<br />

circulaire avec nos clients, nous<br />

utilisons de grands contenants que nos<br />

fournisseurs remplissent autant de fois<br />

que nécessaire. Certains n’avaient pas<br />

l’habitude de travailler de la sorte. J’ai dû<br />

les équiper en contenants réutilisables<br />

pour atteindre notre objectif zéro déchet<br />

sur toute la chaîne de valeur : de l’atelier<br />

de production jusque dans la cuisine<br />

du client ne transite aucun emballage<br />

jetable », explique Stéphanie Lamberty.<br />

À chacun sa transition<br />

La transition ne pouvant fonctionner<br />

à ses yeux que si les citoyens (petits et<br />

grands) avancent main dans la main avec<br />

les acteurs publics et privés, Stéphanie<br />

Lamberty a progressivement développé<br />

une offre pour chacun.<br />

Ainsi, la Maison du zéro déchet pourra<br />

ouvrir ses portes aux enseignants désireux<br />

de faire découvrir l’initiative à<br />

leurs élèves. Après une heure de quiz<br />

sur la fresque des déchets, les enfants<br />

pourront y assister à la préparation des<br />

commandes.<br />

Pour les entreprises, la gérante envisage<br />

d’organiser des teambuildings qui<br />

comprendraient, eux aussi, une animation<br />

autour de la fresque des déchets<br />

ainsi qu’une dégustation ou un lunch<br />

zéro déchet. « J’aimerais faire passer le<br />

message qu’il est facile de dédier une<br />

partie de ses achats (café, biscuits pour<br />

la clientèle, apéros pour les afterworks,<br />

etc.) à une consommation responsable.<br />

C’est une démarche qui permet d’évoluer<br />

très simplement dans ses obligations<br />

RSE », ajoute-t-elle.<br />

Quant aux administrations communales,<br />

elles pourront bénéficier de l’expertise<br />

de Kilogram dans la conduite du changement,<br />

que ce soit dans la gestion de leurs<br />

projets écologiques ou dans la préparation<br />

d’événements sur la problématique<br />

des déchets. Une boîte à outils sur l’organisation<br />

de défis zéro déchet avec les<br />

citoyens sera prochainement disponible,<br />

par exemple. « Les communes s’intéressent<br />

déjà au commerce équitable,<br />

mais elles pourraient devenir encore<br />

plus responsables. J’ai hâte qu’on installe<br />

un jour des panneaux « Commune<br />

zéro déchet » à l’entrée de nos villages »,<br />

conclut Stéphanie Lamberty.<br />

Par A. Jacob


LUXEMBOURG<br />

70<br />

BRIGHT CANTEEN :<br />

ENFIN UNE OFFRE<br />

DE RESTAURATION<br />

SAINE EN ENTREPRISE<br />

Il est 11h45, la question « qu’est-ce<br />

qu’on mange ? » est sur toutes les lèvres<br />

dans l’open space… et la réponse<br />

implique rarement un plat sain<br />

composé d’aliments 100% bio, faute<br />

d’offre appropriée. Bright Canteen est<br />

en passe de faire changer les choses<br />

grâce à un service de réfrigérateurs<br />

connectés accessibles en self-service<br />

et proposant toutes sortes de mets et<br />

de breuvages bons pour la santé et bio.<br />

Anthony Piccininno, cofondateur de<br />

cette jeune startup, nous dévoile les<br />

ingrédients qui font de Bright Canteen<br />

une offre véritablement innovante.<br />

Un esprit fertile<br />

Impossible d’évoquer la genèse de<br />

Bright Canteen sans retracer le parcours<br />

d’Anthony Piccininno, car c’est<br />

dans son esprit qu’a germé cette idée<br />

unique qui s’apprête à porter ses premiers<br />

fruits. Diplômé d’une école de<br />

commerce en 2012, il commence sa<br />

carrière au Grand-Duché. Cela fait six<br />

ans qu’il est consultant en performance<br />

opérationnelle dans un cabinet lorsqu’il<br />

se heurte à deux constats : il ne peut ni y<br />

développer sa fibre entrepreneuriale, ni<br />

y porter les valeurs écologiques qui lui<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

sont de plus en plus chères. En 2018, il<br />

quitte alors son poste pour se réaligner<br />

avec ses aspirations. Il rejoint le réseau<br />

de magasins Biocoop, leader français<br />

dans la vente de produits biologiques et<br />

issus du commerce équitable, et ouvre<br />

un nouveau magasin pour l’enseigne à<br />

Thionville, après deux ans de portage de<br />

projet. Trois ans et demi après l’ouverture,<br />

le besoin d’entreprendre le gagne<br />

à nouveau : « Je développe alors une<br />

offre de restauration unique et parfaitement<br />

calibrée pour le Grand-Duché sur<br />

base d’un constat simple : l’employé<br />

qui n’a pas accès à une cantine d’entreprise<br />

a deux options pour se sustenter<br />

le midi, soit il déjeune au restaurant,<br />

ce qui est chronophage et inabordable<br />

au quotidien, soit il mange sur le pouce<br />

un sandwich acheté à la station-service<br />

du coin, ce qui ne lui permet pas<br />

d’adopter une alimentation équilibrée<br />

et de qualité. J’ai donc créé une deuxième<br />

société, luxembourgeoise cette<br />

fois, Bright Canteen, pour proposer un<br />

service de restauration en entreprise<br />

qui résout cette problématique. Grâce<br />

à nos frigos connectés accessibles en<br />

Anthony Piccininno


LABORATOIRE SOCIAL<br />

71<br />

self-service, l’employé en question a<br />

désormais une alternative : opter pour<br />

une ou plusieurs des denrées saines et<br />

100% biologiques qu’ils renferment,<br />

et ce 24h/24 et 7j/7 », révèle Anthony<br />

Piccininno.<br />

Bright Canteen ne se veut pas<br />

l’offre de restauration principale<br />

et unique, mais bien un complément<br />

sain et disponible à toute heure<br />

Qu’est-ce qu’on mange ?<br />

Derrière la porte du frigo, boissons,<br />

plats chauds et froids, desserts et encas<br />

n’attendent qu’à être dégustés. Le<br />

catalogue de Bright Canteen compte<br />

actuellement 150 références à combiner<br />

selon les goûts et les besoins. Un<br />

réfrigérateur peut contenir entre 30 et<br />

45 produits en fonction du mix choisi.<br />

Partant de l’offre standard concoctée<br />

par Anthony Piccininno, l’entreprise<br />

peut affiner la carte après quelques<br />

semaines d’utilisation pour satisfaire<br />

au mieux les palais de ses employés.<br />

Les plats au menu vont du plus simple<br />

au plus élaboré : salades de carottes, de<br />

lentilles, composées, mezze bowls, chili<br />

con carne, lasagnes, Bò bún, curry thaï<br />

ou indien, veau aux pleurotes,… il y en a<br />

pour tous les goûts. « Tous nos produits<br />

sont bio et peu ou pas transformés ; les<br />

consommateurs n’y trouveront aucun<br />

additifs. Nous pouvons le garantir<br />

parce que nous avons sélectionné des<br />

fournisseurs avec lesquels nous travaillons<br />

déjà dans notre magasin Biocoop<br />

depuis plusieurs années. Nous sommes<br />

ainsi sûrs de la qualité des mets qui<br />

sont proposés. Ceux-ci proviennent<br />

d’ailleurs de la francophonie proche :<br />

<strong>Luxembourg</strong>, Belgique, France et<br />

Suisse », précise Anthony Piccininno.<br />

Bright Canteen a évidemment apporté<br />

la plus grande attention au conditionnement<br />

de ses produits. Ainsi, 95% des<br />

boissons se dégustent dans des bouteilles<br />

en verre, les plats se savourent<br />

dans des bocaux, en verre également,<br />

ou des emballages en carton et les<br />

barres énergétiques, elles, se dévorent<br />

dans un packaging en cellulose de bois,<br />

sorte de « plastique végétal » compostable.<br />

Si le plastique ne peut vraiment<br />

pas être évité, il est monomatière et<br />

entièrement recyclable.<br />

Une recette simple !<br />

Le service Bright Canteen repose sur la<br />

technologie du frigo intelligent. Rien<br />

de plus facile pour l’utilisateur : après<br />

avoir consulté les offres et menus sur<br />

l’écran LED affiché au-dessus du réfrigérateur,<br />

il suffit de passer sa carte<br />

bleue ou de tickets restaurant devant<br />

le terminal de paiement, d’ouvrir la<br />

porte, puis de retirer les produits de<br />

son choix avant de la refermer. L’usager<br />

est ensuite débité du montant correspondant<br />

grâce aux puces RFID dont<br />

sont équipés les articles. « L’avantage<br />

de ces puces, c’est qu’elles permettent<br />

une gestion intelligente de nos frigos.<br />

Elles nous renseignent en temps réel<br />

sur l’état des stocks, les dates limites<br />

de consommation et les habitudes<br />

des utilisateurs. Nous sommes ainsi<br />

capables de planifier les réassorts, de<br />

lancer des promotions en fin de journée<br />

ou de semaine pour écouler les<br />

produits avant leur péremption et, bien<br />

sûr, d’affiner notre offre selon les goûts<br />

des usagers du frigo en question. Nous<br />

sommes donc extrêmement flexibles et<br />

réactifs », explique le cofondateur de<br />

Bright Canteen.<br />

Tout est conçu pour faciliter la tâche de<br />

l’employeur également. Seule nécessité<br />

: disposer d’un mètre carré au<br />

sol et d’une prise électrique. Aucune<br />

connexion au réseau n’est nécessaire<br />

car l’ensemble fonctionne de manière<br />

autonome via la 5G. En bref, il n’y a<br />

qu’à mettre les pieds sous la table !<br />

« Aujourd’hui, le monde du travail<br />

et le recrutement sont extrêmement<br />

compliqués. Les jeux de pouvoir s’inversent<br />

de plus en plus et je pense que<br />

cette offre peut participer à la politique<br />

« well-being » d’une entreprise, à la<br />

qualité de vie au travail et par conséquent<br />

à la rétention des employés. Par<br />

ailleurs, nous savons que l’alimentation<br />

a des répercussions sur notre<br />

niveau d’énergie et nos performances.<br />

Je tombe des nues quand je vois des<br />

distributeurs de sucreries et de sodas<br />

dans les grandes entreprises », ajoute<br />

Anthony Piccininno.<br />

Un marché à convaincre<br />

« Bright Canteen arrive avec un concept<br />

un peu innovant au <strong>Luxembourg</strong>. Il faut<br />

maintenant que nous nous fassions une<br />

place sur le marché, ce qui est en bonne<br />

voie. Après un premier tour de table<br />

dans le cercle resserré de nos connaissances,<br />

nous prospectons désormais<br />

de manière plus large. Notre cible<br />

s’est d’ailleurs affinée : nous visons<br />

essentiellement les entreprises de 200<br />

à 500 employés, mais aussi les gares,<br />

aéroports, salles de sport ou encore les<br />

universités, que ces prospects aient ou<br />

non une cantine sur place, car Bright<br />

Canteen ne se veut pas l’offre de restauration<br />

principale et unique, mais<br />

bien un complément sain et disponible<br />

à toute heure », conclut son fondateur.<br />

Une offre disponible<br />

24h/24<br />

et 7j/7<br />

Un catalogue de<br />

150<br />

références<br />

Par A. Jacob


72<br />

LUXEMBOURG<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

LE FUTUR DE L’AGRICULTURE<br />

LUXEMBOURGEOISE<br />

Paul Marceul<br />

Chambre d'Agriculture<br />

Plus qu’un acteur de poids de l’économie grand-ducale, le secteur agricole incarne une part importante du patrimoine<br />

luxembourgeois. Pour autant, ses professionnels font face à de nombreux enjeux et défis au quotidien. Afin d’évoquer ces<br />

thématiques, nous avons rencontré le nouveau directeur de la Chambre d’Agriculture au <strong>Luxembourg</strong> : Paul Marceul.


LABORATOIRE SOCIAL<br />

73<br />

Pouvez-vous nous présenter l’activité<br />

de la Chambre d’Agriculture, ses<br />

missions ?<br />

La Chambre d’Agriculture est la représentation<br />

officielle des agriculteurs,<br />

viticulteurs et horticulteurs du Grand-<br />

Duché de <strong>Luxembourg</strong>. Elle défend les<br />

intérêts du monde agricole en général<br />

et de ses 1.800 ressortissants en particulier,<br />

le tout en veillant à répondre<br />

aussi aux défis sociétaux, environnementaux<br />

et climatiques.<br />

Compte tenu de sa représentativité, la<br />

Chambre s’est vu garantir un rôle législatif<br />

de premier plan : elle peut proposer<br />

des projets de loi au gouvernement<br />

et est systématiquement consultée<br />

dans l’élaboration de celles-ci. Elle aide<br />

donc les agriculteurs à comprendre et<br />

à évoluer dans des contextes législatifs<br />

nationaux et européens en constante<br />

mutation, tout en effectuant et partageant<br />

une veille politique, technologique<br />

et réglementaire sur tous les<br />

sujets d’intérêt pour le secteur.<br />

La Chambre initie ou participe aussi<br />

à des projets de recherche appliquée<br />

pour faire bénéficier ses ressortissants<br />

des dernières avancées scientifiques<br />

et technologiques afin d’optimiser les<br />

pratiques, en faveur d’une agriculture<br />

raisonnée. Pour cela, elle dispense<br />

notamment des conseils en matière de<br />

fertilisation et de protection des eaux et<br />

de la nature.<br />

La Chambre d’Agriculture assure également<br />

la relève et la pérennité des<br />

savoir-faire, joue un rôle majeur et<br />

moteur dans l’organisation de la formation<br />

initiale et de l’apprentissage. Elle<br />

développe et certifie d’ailleurs l’offre<br />

de formation continue des agriculteurs.<br />

La Chambre est aussi très active dans<br />

la structuration et la promotion des<br />

produits agricoles luxembourgeois.<br />

Elle propose ainsi une labellisation des<br />

produits du terroir luxembourgeois et<br />

pilote la campagne de marketing Sou<br />

Schmaacht Lëtzebuerg.<br />

Vous venez d’être nommé directeur,<br />

avec quel état d’esprit abordez-vous ce<br />

mandat ?<br />

Je déborde d’enthousiasme et d’énergie.<br />

Je suis poussé par l’envie de contribuer<br />

à la réalisation de très grandes choses<br />

pour le secteur agricole, notamment<br />

pour lui redonner la place et l’importance<br />

qu’il mérite dans notre société.<br />

J’y crois car le contexte est plus que<br />

favorable. J’ai la chance d’avoir à mes<br />

côtés 23 collaboratrices et collaborateurs<br />

passionnés, entièrement dévoués<br />

à la cause du secteur. La somme de leurs<br />

compétences m’émerveille et le secteur<br />

agricole peut se targuer d’avoir une<br />

chambre professionnelle dynamique et<br />

redoutablement efficace. Je peux aussi<br />

compter sur le soutien du président, du<br />

comité et des membres de l’assemblée<br />

plénière de la Chambre d’Agriculture.<br />

Tout au long du processus, nous nous<br />

sommes assurés de l’alignement de nos<br />

vues. On sent une grande ouverture<br />

d’esprit, une envie d’aller de l’avant.<br />

C’est très stimulant. Enfin, nous constatons<br />

que le gouvernement renoue avec<br />

le secteur agricole. Dans l’accord de<br />

coalition, il figure un grand nombre<br />

de mesures intéressantes. Je souhaite<br />

nous positionner comme un partenaire<br />

dans la réalisation des objectifs ambitieux<br />

de ce programme.<br />

Le secteur agricole peut se targuer<br />

d’avoir une chambre professionnelle<br />

dynamique et redoutablement efficace<br />

En quoi le <strong>Luxembourg</strong> est-il un<br />

territoire spécifique en ce qui concerne<br />

l’agriculture ?<br />

51% du territoire du Grand-Duché est<br />

consacré à l’agriculture. Ce secteur<br />

agricole emploie directement 4.600<br />

personnes, principalement au sein<br />

d’exploitations familiales. L’élevage<br />

bovin est prédominant – on compte<br />

190.000 têtes dans le cheptel – tout<br />

d’abord pour le lait et dans une moindre<br />

mesure pour la viande. Sur les terres<br />

arables, on cultive essentiellement du<br />

blé, de l’orge, du triticale et de l’avoine.<br />

Le vignoble luxembourgeois est quant<br />

à lui situé sur les rives de la Moselle et<br />

représente 1.268 ha. On trouve aussi<br />

des vergers, des exploitations horticoles,<br />

des pépinières et une filière de la<br />

pomme de terre présente sur 630 ha.<br />

Comment se porte l’agriculture au<br />

<strong>Luxembourg</strong> ?<br />

Le secteur agricole subit un ensemble<br />

de pressions, dans un contexte déjà<br />

difficile pour tout le monde. Les agriculteurs<br />

endurent, eux aussi, l’augmentation<br />

générale et galopante des coûts.<br />

Ils ne sont pas maîtres de leurs prix,<br />

souvent liés à des cours internationaux,<br />

et sont mis en concurrence avec des<br />

pays producteurs soumis à des normes<br />

et coûts de production moindres.<br />

Ils font aussi face à une multiplication<br />

des normes. À titre d’illustration,<br />

l’office statistique allemand a calculé<br />

qu’un agriculteur passait 25% de son<br />

temps derrière son bureau à effectuer<br />

des tâches administratives. Beaucoup<br />

de ces normes ont été instaurées sans<br />

consulter les principaux concernés.<br />

Certaines réglementations empêchent<br />

encore les agriculteurs de développer<br />

sereinement leurs activités ; des normes<br />

environnementales ont été créées sans<br />

pour autant atteindre leurs objectifs<br />

pourtant louables.<br />

Il y a aussi des défis concernant la<br />

transmission des exploitations ou l’installation<br />

des jeunes agriculteurs qui<br />

sont confrontés à des difficultés pour<br />

financer leur projet. Tout cela ne facilite<br />

pas la relève alors que des carrières<br />

plus lucratives et moins contraignantes<br />

leur tendent aussi les bras.<br />

Les règles européennes, les conditions<br />

d’octroi des subventions nécessaires à<br />

la survie du secteur évoluent tous les<br />

cinq ans. Cela crée une imprévisibilité<br />

très inquiétante : les agriculteurs remboursent<br />

leurs investissements sur plusieurs<br />

décennies parfois et ne sont pas<br />

à l’abri d’un retournement de situation<br />

ou d’un changement de cap législatif<br />

durant cette période – avec toutes les<br />

menaces que cela implique pour leur<br />

existence. D’ailleurs certains choix qui<br />

leur avaient été imposés il y a plusieurs<br />

décennies sont décriés aujourd’hui et<br />

ce sont les agriculteurs qui sont pointés<br />

du doigt. C’est profondément injuste<br />

car être agriculteur, ici comme ailleurs,<br />

tient plus du sacerdoce. C’est grâce<br />

à leur travail et à leur abnégation que<br />

nous pouvons nous nourrir.<br />

Le contexte politique vous semble-t-il<br />

favorable ?


LUXEMBOURG<br />

74<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

Oui, on sent actuellement une atmosphère<br />

de renouveau. Une table ronde a<br />

eu lieu le 4 mars dernier. Elle a été initiée<br />

par Martine Hansen, ministre de<br />

l’Agriculture, de l’Alimentation et de la<br />

Viticulture, avec le concours de Serge<br />

Wilmes, ministre de l’Environnement,<br />

du Climat et de la Biodiversité. Une<br />

délégation emmenée par la Chambre<br />

d’Agriculture a pu remonter une série<br />

de problématiques pour lesquelles des<br />

solutions pragmatiques ont été trouvées<br />

dans la foulée. Des engagements<br />

en termes de simplification administrative<br />

ont également été pris. C’est très<br />

encourageant pour la suite.<br />

Quelles solutions et actions mettezvous<br />

en œuvre pour les soutenir ?<br />

La Chambre d’Agriculture agit tous<br />

azimuts dans l’intérêt de ses ressortissants.<br />

Nous étudions et analysons tous<br />

les projets de loi qui touchent de près<br />

ou de loin le secteur. Nous sommes en<br />

dialogue permanent avec nos ressortissants,<br />

au sein de groupes de travail<br />

ou sur le terrain. Nos conseillers politiques<br />

rassemblent et structurent les<br />

doléances pour les faire remonter aux<br />

autorités. Nous sommes membres d’un<br />

grand nombre de commissions et de<br />

groupes de travail dans lesquels nous<br />

recherchons et poussons des solutions<br />

concrètes. Nous n’hésitons jamais à<br />

monter au créneau pour défendre les<br />

intérêts de nos ressortissants.<br />

Nous nous saisissons des sujets du<br />

moment, proposons des modules<br />

de conseil pour accompagner les<br />

agriculteurs et leur fournissons tout<br />

type d’informations pertinentes via<br />

nos bulletins d’information. Nous faisons<br />

aussi évoluer l’offre de formation<br />

pour répondre aux besoins actuels et<br />

émergents. Nous participons également<br />

à des projets de recherche afin<br />

de faire progresser les connaissances<br />

et d’en faire bénéficier l’agriculture<br />

luxembourgeoise.<br />

Nous assurons aussi la promotion des<br />

produits agricoles luxembourgeois,<br />

notamment via le label Produits du<br />

Terroir qui valorise trois filières : la<br />

viande bovine – qui fêtera ses 30 ans<br />

d’existence cette année, les céréales et la<br />

pomme de terre. Nous avons d’ailleurs<br />

engagé une démarche de certification<br />

pour renforcer nos labels et dégager de<br />

nouveaux moyens publicitaires. Notre<br />

campagne marketing « Sou Schmaacht<br />

Lëtzebuerg » met en avant les producteurs<br />

locaux et les fait connaître auprès<br />

des consommateurs mais aussi de 192<br />

cantines et restaurants (actuellement).<br />

Et demain, quels défis attendent le secteur<br />

agricole ?<br />

Nous nous attendons à une amplification<br />

des problématiques actuelles.<br />

Il s’agira donc de créer des conditions<br />

favorables à l’exercice de la profession,<br />

tout en changeant de paradigme, c’està-dire<br />

en s’orientant vers une culture de<br />

la résolution des problèmes. Cela passera<br />

également par une simplification<br />

administrative, la création d’un guichet<br />

unique. Il faut aussi penser aux prochaines<br />

générations d’agriculteurs, aux<br />

jeunes qui se sont installés ou qui sont<br />

en train de le faire. Il y a un travail à réaliser<br />

sur le plan de l’attrait des métiers<br />

agricoles et de la levée des barrières. Il<br />

s’agit de métiers verts, d’avenir et essentiels.<br />

L’adaptation au changement climatique<br />

est un gros sujet aussi avec la<br />

réflexion sur l’évolution des cultures et<br />

ce que cela implique. Les agriculteurs<br />

jouent déjà un rôle dans la préservation<br />

de la biodiversité ou encore le stockage<br />

du carbone, mais ils devraient être à<br />

l’avenir mieux rétribués pour les services<br />

écologiques qu’ils rendent. Il y<br />

aura aussi éventuellement des conflits<br />

d’usage de la ressource hydrique à anticiper.<br />

La diversification des revenus<br />

des exploitations agricoles tout comme<br />

la souveraineté alimentaire sont des<br />

enjeux pour mieux résister aux chocs,<br />

pouvoir faire preuve de résilience dans<br />

des environnements de polycrises.<br />

Les consommateurs ont aussi des<br />

attentes parfois fortes et tranchées en<br />

matière de transparence, de traçabilité,<br />

de produits issus de l’agriculture biologique,<br />

de bien-être animal. Il faudra<br />

continuer à accompagner nos agriculteurs<br />

sur ces sujets, créer de nouveaux<br />

services et outils.<br />

Sur tous ces sujets, la Chambre se<br />

prépare et fera évoluer son offre. Elle<br />

devra elle-même certainement évoluer<br />

en taille, se regrouper avec d’autres<br />

acteurs et établir de nouvelles synergies<br />

pour servir au mieux les intérêts<br />

du secteur, mais aussi ceux de la société<br />

luxembourgeoise et de l’environnement.<br />

Portrait d’un directeur engagé<br />

Paul Marceul est né en 1983 à Chartres, en Beauce, au cœur du grenier<br />

à blé de la France. Après des études d’allemand à l’Université de<br />

Strasbourg et un master en affaires européennes obtenu à l’Université<br />

Paris-Sorbonne, il s’est dirigé vers le <strong>Luxembourg</strong> qu’il n’a plus quitté depuis.<br />

Après une brève expérience dans le secteur financier, Paul Marceul a poursuivi<br />

sa carrière au Cluster maritime luxembourgeois en tant que chargé<br />

de communication pendant trois ans avant d’en prendre la tête pendant<br />

six ans. En parallèle, il a assuré le mandat de secrétaire général de l’European<br />

Network of Maritime Clusters. Il a organisé beaucoup d’événements<br />

au <strong>Luxembourg</strong> pour sensibiliser à la protection des océans et aux sujets<br />

humanitaires en donnant la parole à des experts locaux et internationaux.<br />

Persuadé d’ailleurs du rôle que jouent les événements pour faire avancer<br />

les causes, il a ensuite rejoint <strong>Luxembourg</strong> for Tourism pour piloter<br />

le cluster des événements professionnels puis le parc des expositions<br />

Luxexpo The Box en tant que Chief Marketing Officer. Depuis la mifévrier,<br />

il occupe le poste de directeur de la Chambre d’Agriculture où il<br />

entend participer au développement et au rayonnement du secteur agricole<br />

luxembourgeois.<br />

1.800<br />

nombre de ressortissants de la Chambre<br />

d’Agriculture<br />

51%<br />

part du territoire luxembourgeois<br />

consacré à l’agriculture<br />

Chambre d'Agriculture<br />

261, route d’Arlon<br />

L-8011 Strassen<br />

www.lwk.lu


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Le <strong>Luxembourg</strong> débarque dans votre assiette !<br />

Les produits issus de l’agriculture luxembourgeoise se démarquent par<br />

leur qualité remarquable. Grâce à des chemins courts, ils assurent une<br />

parfaite traçabilité et un meilleur respect de l’environnement.<br />

Plus d’infos sur www.sou-schmaacht-letzebuerg.lu

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