La Salle Bourgie : au coeur de la musique

La SALLE
BOURGIE
AU CŒUR DE LA MUSIQUE

Couverture
Vue intérieure de la Salle Bourgie
Photo : Julia Marois
La Salle Bourgie et le pavillon d’art québécois et canadien
Claire et Marc Bourgie du MBAM
Photo : Paul Boisvert

SOMMAIRE
4.
LA SALLE BOURGIE EN BREF
6.
VISION ARTISTIQUE ET
PROGRAMMATION
MUSICALE
12.
DE GRANDS NOMS À LA
SALLE BOURGIE
14.
COLLECTION D’INSTRUMENTS
18.
DES VITRAUX TIFFANY
EXCEPTIONNELS
20.
HISTORIQUE DES LIEUX
30.
PLAN DE SALLE
Rédaction des textes : Claudine Jacques
Coordination du projet : Claudine Jacques et Coralie Baudet
Équipe de direction de la Salle Bourgie : Caroline Louis et Olivier Godin
Révision des textes : François Zeitouni, Claude Nadon et Trevor Hoy
Conception graphique : Corinne Bève

4
LA SALLE BOURGIE
La SALLE
BOURGIE
EN BREF
Vue intérieure de la Salle Bourgie
Photo : Julia Marois

Au cœur de la musique
5
Inaugurée en
septembre 2011
465 places
réparties au parterre et au balcon
Située en plein cœur
de l’une des métropoles les plus
dynamiques au Canada sur les plans
culturel et artistique
Pensée et conçue
pour le récital et la
musique de chambre
Dotée d’une
acoustique
remarquable,
tant pour la voix que les instruments
Élabore une
programmation
variée et accessible,
proposant des rencontres à la fois
riches et étonnantes à un public vaste
et diversifié
Crée des ponts
avec les arts visuels
en synergie avec le Musée des
beaux-arts de Montréal
Présente plus d’une
centaine de concerts
annuellement
Abrite la plus grande
collection de vitraux
religieux de Tiffany
au Canada
Met en valeur une
précieuse collection
d’instruments à clavier
Met de l’avant une
grande diversité de
genres musicaux :
la musique classique de toutes les
époques, le jazz, les musiques des
cultures du monde, le croisement
entre diverses formes d’art, ainsi que
des concerts pour le jeune public
Propose une offre
culturelle de qualité
à prix très accessible

6
LA SALLE BOURGIE
VISION ARTISTIQUE
ET PROGRAMMATION
MUSICALE
Un lieu incontournable
de la scène musicale québécoise
Dès son ouverture, la Salle Bourgie a connu des débuts
fulgurants et bouleversé l’offre culturelle dans la métropole
en proposant au public des concerts exceptionnels. La salle
prévoyait présenter une trentaine de concerts annuellement :
ses qualités en ont rapidement fait l’une des plus prisées au
Québec, tant et si bien qu’elle accueille aujourd’hui près de 200
événements par saison. La diversité des genres musicaux, la
qualité et l’originalité de sa programmation, pensée tant pour
les mélomanes avertis que pour les néophytes, les maillages
solides avec les expositions et les collections du Musée, le
soutien aux jeunes interprètes à qui elle offre de nombreuses
opportunités de se produire en public, ainsi que la création
musicale en font l’un des diffuseurs de musique de concert
parmi les plus importants au Canada.
Son atmosphère intimiste, sa taille parfaitement adaptée au
récital et à la musique de chambre de même que son acoustique
exceptionnelle en font un lieu idéal pour accueillir des solistes,
de petits ensembles et des orchestres de chambre. Afin d’être
en mesure de présenter des séries de jazz et de musique des
cultures du monde, la salle possède un système de sonorisation
à la fine pointe de la technologie.
The Tallis Scholars
13 décembre 2022
Photo : Claudine Jacques

Au cœur de la musique
7
« Quand la Salle Bourgie a ouvert ses portes
en 2011, on ne se doutait pas encore à
quel point elle changerait la vie musicale à
Montréal. (...) On ne pourrait plus imaginer
Montréal sans la Salle Bourgie. »
CAROLINE RODGERS, LUDWIG VAN MONTRÉAL

8
LA SALLE BOURGIE
La Fondation Arte Musica
La Fondation Arte Musica, créée en septembre
2007 par le mécène et homme d’affaires
Pierre Bourgie, a pour mission l’organisation et
la réalisation d’activités musicales au sein du
Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM),
plus spécifiquement à la Salle Bourgie. La
programmation s’articule autour de trois
axes principaux : la production et la diffusion
de concerts, le soutien à la relève musicale
et le développement des publics, grâce à des
activités éducatives et de médiation culturelle.
Elle s’inspire des diverses formes d’art
présentes au MBAM, relayant la dimension
encyclopédique qu’il recèle : d’étonnantes
rencontres ainsi que des maillages porteurs
avec d’autres disciplines artistiques telles
que la littérature, les arts visuels, la danse
et le cinéma font partie intégrante de la
programmation de la Salle Bourgie depuis
son ouverture. Ceci a permis de présenter
au public une programmation novatrice et
inusitée, parfois dans les salles d’exposition
même du MBAM. Plusieurs activités musicales
avaient déjà eu lieu in situ, quelques années
avant l’ouverture de la Salle Bourgie.
Diversité, excellence
et accessibilité
Dès son ouverture, la salle a su miser sur une
programmation variée et audacieuse d’une
qualité artistique exceptionnelle, afin de se
forger rapidement sa propre personnalité et
de développer une image de marque forte. Les
concerts proposés couvrent plusieurs siècles de
musique, et le public mélomane peut apprécier
une grande variété de courants musicaux.
La recherche de l’excellence a toujours guidé
les choix de la Salle Bourgie. Qu’ils soient
en pleine ascension ou déjà acclamés par la
critique, ces musiciens sont sélectionnés par
la Salle Bourgie pour leur immense talent.
Sa programmation est constituée à 50 %
d’artistes canadiens et à 50 % d’artistes
internationaux : ainsi aujourd’hui, presque tout
le milieu musical montréalais et québécois
se trouve lié, d’une façon ou d’une autre, aux
activités de la Salle Bourgie. Celle-ci a eu un
impact considérable sur le milieu musical
montréalais, québécois et canadien, ainsi que
sur la carrière de nombreux artistes.
Proposer des concerts à prix abordables afin
qu’un grand nombre de spectateurs d’horizons
divers puissent profiter de cette offre musicale
est une priorité pour les gestionnaires de
la salle. Bien ancrée dans sa communauté
grâce à des programmes d’accessibilité et
d’éducation, elle a mis sur pied de nombreux
partenariats avec divers groupes culturels et
sociocommunautaires, faisant ainsi en sorte
que le lieu demeure accessible à tous.
Djely Tapa, voix
Lancement de la saison 2022-2023, 3 mai 2022
Photo : Frédéric Faddoul

9

10
LA SALLE BOURGIE
Des partenaires prestigieux
Des projets audacieux
La Salle Bourgie s’associe avec un vaste
réseau de partenaires artistiques reconnus,
tant québécois, canadiens, qu’internationaux,
afin de diversifier ses collaborations. Ses
liens avec le Palazzetto Bru Zane, Musicians
from Marlboro, la Chapelle Musicale Reine
Elisabeth (Belgique), la Fondation Royaumont,
le Koerner Hall du Royal Conservatory of Music
de Toronto, Early Music Vancouver, le Club
musical de Québec, le Festival Bach Montréal,
le Festival International du Film sur l’Art (Le
FIFA), l’Orchestre symphonique de Montréal,
l’Orchestre Métropolitain, ainsi que le Festival
international de la littérature (FIL), ne sont
que quelques exemples de collaborations
fructueuses.
Elle accueille également chaque année le
gala des Prix Opus, chapeauté par le Conseil
québécois de la musique, événement
marquant qui rassemble les acteurs majeurs
de l’industrie et récompense l’excellence
musicale au Québec. En outre, depuis
son ouverture en 2011, la Salle Bourgie
accueille chaque année le Concours musical
international de Montréal. Cet événement
renommé, qui fait rayonner de jeunes
artistes parmi les plus talentueux sur le plan
mondial en chant, violon et piano, a été un
véritable tremplin pour plusieurs interprètes
chevronnés. Pour certains, ce fut le début
d’une brillante carrière internationale : Charles
Richard-Hamelin, Philippe Sly et Beatrice Rana,
notamment.
Des projets porteurs ont vu le jour, comme
la présentation en concert de l’intégrale des
quelque 200 cantates sacrées de J. S. Bach
lors de 77 concerts répartis sur huit saisons,
entre septembre 2014 et mars 2023. Cette
aventure, une première au Canada, fut une
vitrine exceptionnelle pour Montréal, reflétant
son statut de métropole musicale. Mettant à
contribution plusieurs artistes et ensembles
réputés du milieu musical québécois et
international, ces concerts ont présenté
33 ensembles musicaux (22 québécois, un
canadien, quatre américains et six européens)
et quatre chœurs professionnels, ainsi que
158 solistes vocaux et instrumentaux, et 321
instrumentistes, sous la direction de 29 chefs
d’ici et d’ailleurs. Parmi les autres projets
d’envergure, citons également la présentation
de l’intégrale des 32 sonates pour piano de
Beethoven par le pianiste canadien Louis Lortie.
Photo de gauche
Orchestre symphonique de Montréal
Chef : Rafael Payare.
25 septembre 2022. Dans le cadre de
l’intégrale des cantates de J. S. Bach.
Photo : Frédéric Faddoul
Photo de droite
Foyer de la Salle Bourgie
Lancement de la saison 2022-2023, 3 mai 2022.
Photo : Frédéric Faddoul

Au cœur de la musique
11
La musique de création
à la Salle Bourgie
Quels avantages
pour les artistes ?
Dès la saison 2013-2014, la Fondation Arte
Musica a instauré un nouveau fonds pour la
création musicale, afin qu’une composition
inspirée d’une œuvre visuelle du Musée
soit créée régulièrement à la Salle Bourgie.
Véritable incubateur, la Salle Bourgie a ainsi
mis sur pied plusieurs projets de création
de musique contemporaine grâce à des
commandes d’œuvres, permettant ainsi au
public d’aborder des œuvres de compositeurs
canadiens, québécois et étrangers à la fois
émergents et bien établis, notamment Elliott
Carter, Maxime McKinley, Nicole Lizée et
Julien Bilodeau. Ceci renforce les liens entre
musique et arts visuels tout en procurant
des expériences musicales qui reflètent la
diversité des collections du MBAM. Au cours
des dernières années, la Salle Bourgie a
commandé des œuvres à Barbara Assiginaak
(compositrice et musicienne anishinaabe,
membre de la Première Nation Odawa), Luna
Pearl Woolf (Canada), Nicole Lizée (Canada),
Ana Sokolovic (Canada/Serbie) et Adina Izarra
(Vénézuéla), et présenté plusieurs concerts
en hommage à la compositrice québécoise
Rachel Laurin.
Pour les artistes, les avantages de se
produire à la Salle Bourgie sont nombreux.
Les musiciens apprécient sa taille à échelle
humaine, sa convivialité, son atmosphère
inspirante et le rapport direct avec le public
qu’elle permet, promettant ainsi d’inoubliables
moments de partage. La présence d’une
équipe compétente et dynamique assure
le succès des événements qui se déroulent
à la Salle Bourgie. Soulignons également la
proximité avec les divers services du centreville,
de même que les nombreuses activités
culturelles et touristiques qu’offre Montréal.
Et le public ?
Le public montréalais fait également la
différence : attentif, intéressé, friand de
culture et d’art vivant, curieux et connaisseur, il
est fier de ce lieu dans lequel il se sent chez lui.
Très attachés à la salle, plusieurs spectateurs
reviennent à de multiples occasions au cours
d’une même saison, confirmant l’intérêt de
la communauté pour cet endroit unique. Vu
la proximité qu’elle permet avec le public,
celui-ci bénéficie d’une visibilité optimale
partout dans la salle ; en outre, l’acoustique est
excellente tant au parterre qu’au balcon.

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DE GRANDS
NOMS À LA
SALLE BOURGIE
VIOLON ET ALTO
Stéphanie-Marie Degand
James Ehnes
Isabelle Faust
Gidon Kremer
Antoine Tamestit
Andrew Wan
VIOLONCELLE
Emmanuelle Bertrand
Christophe Coin
Steven Isserlis
Johannes Moser
Jean-Guihen Queyras
Stéphane Tétreault
PIANO
Pascal Amoyel
Jean-Efflam Bavouzet
Michel Béroff
Christian Blackshaw
Yefim Bronfman
Khatia Buniatishvili
Philippe Cassard
Jean-Philippe Collard
David Fray
Marc-André Hamelin
André Laplante
Louis Lortie
Benedetto Lupo
Anne Queffélec
Beatrice Rana
Charles Richard-Hamelin
Alexandre Tharaud
PIANOFORTE ET CLAVECIN
Kristian Bezuidenhout
Ronald Brautigam
Jean Rondeau
Andreas Staier
VOIX
Ian Bostridge
Julie Boulianne
Karina Gauvin
Philippe Jaroussky
Marie-Nicole Lemieux
Anne Sofie von Otter
Andreas Scholl
HARPE
Xavier de Maistre
Valérie Milot
GUITARE ET MANDOLINE
Avi Avital
Pepe Romero
Anne Sofie von Otter, mezzo-soprano et
Kristian Bezuidenhout, pianoforte
7 novembre 2022
Photo : Claudine Jacques

13
La Salle Bourgie a su attirer des artistes et des ensembles
d’envergure internationale parmi les plus remarquables de
leur génération, certains d’entre eux étant devenus au fil des
ans des invités réguliers. Parmi les solistes dont la réputation
n’est plus à faire et que l’on a pu entendre à la Salle Bourgie,
mentionnons* :
PERCUSSIONS
Evelyn Glennie
VIOLE DE GAMBE
Jordi Savall
FLÛTE ET FLÛTE À BEC
Emmanuel Pahud
Maurice Steger
CHEFS
Rinaldo Alessandrini
Jonathan Cohen
Reinhard Goebel
Bernard Labadie
Kent Nagano
Yannick Nézet-Séguin
Hervé Niquet
Rafael Payare
Christophe Rousset
ENSEMBLES
Camerata RCO (Orchestre
royal du Concertgebouw)
Concerto Italiano
Ensemble Correspondances
Les Talens Lyriques
Les Violons du Roy
London Handel Players
Orchestre Métropolitain
Orchestre symphonique
de Montréal
Orlando Consort
Tafelmusik
The Gesualdo Six
The King’s Singers
The Philip Glass Ensemble
The Tallis Scholars
JAZZ ET MUSIQUES DES
CULTURES DU MONDE
Kinan Azmeh
Rémi Bolduc
François Bourassa
Lorraine Desmarais
Chet Doxas
Liu Fang
Jacques Kuba Séguin
Ranee Lee
Lúnasa
Charles McPherson
Jean-Michel Pilc
Marc Ribot
Zal Sissokho
Trio Taurey Butler
Stéphane Wrembel
Karen Young
Camerata RCO et
Geoffroy Salvas, baryton
28 mars 2023
Photo : Pierre Langlois
*Cette liste n’est pas exhaustive.

14
LA SALLE BOURGIE
COLLECTION
D’INSTRUMENTS
1.
La Salle Bourgie héberge et fait
vivre une précieuse collection
d’instruments à clavier de
grande valeur. Ces instruments
sont maintenus au sommet de
leur forme par des techniciens
expérimentés et peuvent être
entendus en concert plusieurs
fois par année.
Pianos Steinway
La Salle Bourgie possède
deux excellents pianos de
marque Steinway, convenant
tout à fait aux récitals.
Steinway modèle D :
piano de concert de 9 pieds
(2m74).
Steinway modèle B :
piano à queue de 7 pieds
(2m11) destiné à la salle de
répétition.
Fig. 1
Steinway modèle D
Piano de concert de 9 pieds
Photo : Claudine Jacques

Au cœur de la musique
15
2.
Un piano historique Érard
Fabriqué à Londres en 1859, ce piano
Érard est tout à fait représentatif du piano
romantique à l’époque de Liszt, Wagner,
Saint-Saëns, Franck et Fauré. Instrument
d’origine, il a été entièrement restauré en
2009-2011 par Claude Thompson et jouit
aujourd’hui d’une sonorité exceptionnelle.
3.
Un pianoforte
Ce pianoforte, fabriqué en 2020 dans le
Maine (États-Unis) par Rodney J. Regier
pour la Salle Bourgie, est très prisé des
musiciens, qui sont emballés tant par sa
sonorité que ses possibilités techniques.
L’instrument s’inspire de modèles
autrichiens fabriqués par Conrad Graf
et Ignaz Bösendorfer à Vienne, entre les
années 1820 et 1840, et que connurent
Beethoven et Schubert. Sa structure
légère, entièrement en bois, ses cordes et
le mécanisme du clavier produisent un son
clair et lumineux.
Fig. 2
Piano à queue historique Érard
(Londres, 1859), restauré en 2009-
2011 par Claude Thompson (Montréal).
Photo : Maxime Brunet
Fig. 3
Pianoforte
fabriqué par Rodney J. Regier (2020, Maine),
d’après des instruments des facteurs viennois
Conrad Graf et Ignaz Bösendorfer (1820-1840).
Photo : Tam Photography

16
LA SALLE BOURGIE
4. 5.
Deux clavecins
La Salle Bourgie possède également deux remarquables
clavecins :
Un instrument de type italien du 17 e siècle avec octave courte
à grand ravalement, construit par Rodney Myrvaagnes en
1975 ;
Un instrument construit dans le style de lutherie flamande du
17 e siècle par le facteur Keith Hill en 1984.
Fig. 4
Clavecin italien
fabriqué par Rodney Myrvaagnes
(Boston, 1975), d’après un instrument
de style italien du 17 e siècle par
Johannes de Perticis (Florence).
Photo : MBAM, Christine Guest
Fig. 5
Clavecin flamand
fabriqué par Keith Hill (Michigan, 1984),
d’après un instrument de Ruckers
(Anvers), inspiré du style de lutherie
flamande du 17 e siècle.
Photo : MBAM, Christine Guest

Au cœur de la musique
17
6.
Un clavicythérium
Ce clavicythérium est l’opus 100
d’Yves Beaupré, l’un des facteurs
d’instruments anciens à claviers les plus
réputés au Canada. Il a été conçu en 2002
d’après un instrument d’Albertus Delin
de 1768, conservé au Kunstmuseum de
La Haye. Il a comme particularité d’être
positionné à la verticale et ne possède
qu’un seul jeu de cordes.
7.
Deux orgues de chambre
Finalement, la Salle Bourgie possède
également deux magnifiques orgues
de chambre, tous deux fabriqués par
Hellmuth Wolff :
Un petit orgue de chambre, construit en
1958 et modifié en orgue positif en 1998.
Il possède un clavier de 51 touches et cinq
registres ;
Un grand orgue de chambre à 12 jeux,
deux claviers et un pédalier. Fabriqué
à Montréal en 1970 pour les organistes
Bernard et Mireille Lagacé, il a fait l’objet
d’une restauration complète en 2011 par
Hellmuth Wolff et François Desautels
afin d’être adapté aux besoins de la Salle
Bourgie.
Fig. 6
Clavicythérium («clavecin droit»)
d’Yves Beaupré, op. 100 (Montréal, 2002).
D’après un instrument d’Albertus Delin
(1712-1771), construit en 1768 et
conservé au Kunstmuseum de La Haye.
Photo : MBAM, Christine Guest
Fig. 7
Petit orgue de chambre (op. 1)
fabriqué par Hellmuth Wolff (Suisse, 1958),
restauré en 1998 par Hellmuth Wolff,
Jens Petersen et Steve Sinclair.
Photo : MBAM, Christine Guest

18
LA SALLE BOURGIE
8. 9.

Au cœur de la musique
19
DES VITRAUX
TIFFANY
EXCEPTIONNELS
Parmi les 81 fenêtres de type vitrail qui ont
été nettoyées et restaurées, on retrouve
20 vitraux issus des ateliers de la Tiffany
Glass and Decorating Company, dont quatre
verrières immenses faisant près de quatre
mètres de haut, lesquelles accentuent le côté
spectaculaire de la salle. Ces vitraux ont été
commandés en 1896 pour l’église American
Presbyterian de la rue Dorchester (maintenant
le boulevard René-Lévesque) et fabriqués pour
la plupart entre 1897 et 1904, soit à l’apogée de
la célèbre firme new-yorkaise. Suite à la fusion
des deux communautés presbytériennes
(Erskine et American) lors des années 1930, et
la démolition subséquente de l’église American
Presbyterian, qui les abritait, les vitraux furent
réinstallés dans l’église Erskine and American
en 1937-1938.
Ces vitraux portent le nom du fondateur de
l’atelier, l’artiste new-yorkais Louis Comfort
Tiffany (1848-1933), chef de file du design
américain qui s’est rendu célèbre par ses
créations dans le style Art nouveau et les
effets de lumière saisissants de ses pièces.
Pour les réaliser, une équipe considérable
a travaillé sous la direction de Tiffany, dont
Frederick Wilson, directeur artistique de
l’atelier durant près de 30 ans. Au moins cinq
des vitraux peuvent lui être attribués avec
certitude. Il s’agit de l’une des deux seules
commandes de la firme exécutée pour le
Canada et l’une des rares séries religieuses
de Tiffany subsistant en Amérique du Nord.
Ces œuvres se caractérisent par un verre
à la teinte laiteuse et aux reflets irisés qui
rappellent les caractéristiques de l’opale.
Un système innovant de rétroéclairage
permanent a été ajouté, une première à cette
échelle, permettant ainsi aux spectateurs d’en
admirer la beauté lors des concerts.
La Salle Bourgie est un écrin exceptionnel pour
la présentation de ces vitraux, qui font partie
des collections du Musée des beaux-arts
de Montréal. Leur valeur sur le plan des arts
visuels ainsi que leur importance pour l’histoire
de l’art sont indéniables, et ils participent à
la beauté architecturale et à l’atmosphère
unique du lieu. Ces derniers ont fait l’objet,
en 2010, d’une restauration sans précédent
par Françoise Saliou, sous la supervision du
MBAM.
Fig. 8
Ange
Louis Comfort Tiffany (1848- 1933), dessin de Frederick
Wilson (1858-1932), Ange, Salle Bourgie, MBAM (anc.
église Erskine and American), 1904-1905, verre, plomb,
fabriqué par Tiffany Studios, New York. MBAM, achat.
Photo : MBAM, Christine Guest
Fig. 9
La Charité
Louis Comfort Tiffany (1848- 1933), dessin de Thomas Calvert
(1873-après 1934), La Charité, Salle Bourgie, MBAM (anc.
église Erskine and American), vers 1901, verre, plomb, fabriqué
par Tiffany Glass and Decorating Co., New York. MBAM, achat.
Photo : MBAM, Christine Guest

20 LA SALLE BOURGIE
HISTORIQUE
DES LIEUX
Les origines du lieu :
quelques jalons historiques
Avant d’être une salle de concert, la Salle Bourgie fut d’abord un lieu de culte :
l’église presbytérienne Erskine. Construit à la fin du 19 e siècle dans le style néoroman
massif et puissant, avec une nef grandiose, l’édifice rappelle les premières
églises médiévales d’Europe. Conçue par l’architecte canadien d’origine
écossaise Alexander Cowper Hutchison et inaugurée en 1894, cette église fut
un lieu important pour la communauté écossaise de Montréal et témoigne de la
prospérité de celle-ci.
L’imposante façade tient son caractère exceptionnel à la combinaison de deux
types de matériaux qui créent un effet chromatique fort intéressant : de la pierre
calcaire grise grossièrement équarrie et du grès brun finement sculpté provenant
de Miramichi, au Nouveau-Brunswick. La grande voûte centrale encadre une
énorme fenêtre en demi-rosace. Suite à la fusion de 1934 avec l’église American
Presbyterian, des rénovations et réaménagements substantiels des espaces
intérieurs furent réalisés.
Désignée lieu historique d’importance nationale en 1998 par le ministère du
Patrimoine canadien en raison de son évolution, de ses transformations et de
son histoire, qui témoignent de la prospérité croissante de la communauté
d’origine écossaise à Montréal, cette église est un témoin inestimable du destin
de diverses communautés protestantes anglophones autrefois établies au
centre-ville de Montréal. Face au nombre décroissant des fidèles, l’église ferme
définitivement ses portes en 2004, et reste à l’abandon durant quelques années
par la suite.
Vue intérieure de l’église Erskine and American,
avant sa restauration et sa transformation en salle de concert
Photo : MBAM

Une histoire à partager

22
LA SALLE BOURGIE
Les instigateurs du projet :
Bernard Lamarre et Pierre Bourgie
Le président du conseil d’administration du Musée des beaux-arts de Montréal
de l’époque, Bernard Lamarre, appréciait la solidité de son architecture de
pierre, ses vitraux somptueux et sa nef grandiose : ayant tout de suite compris
les possibilités du lieu, il désirait l’acquérir depuis plusieurs années. Déjà, en
1991, alors que se creusait le souterrain reliant les deux pavillons du MBAM
situés de part et d’autre de la rue Sherbrooke, M. Lamarre avait demandé que
les plans prévoient un éventuel lien avec l’église. Souhaitant qu’il conserve sa
vocation d’espace public, le MBAM semblait le mieux placé pour préserver et
valoriser le bâtiment. À peu près au même moment, le mécène québécois Pierre
Bourgie, collectionneur d’art très impliqué dans le milieu culturel montréalais,
rêvait d’une nouvelle salle de concert à Montréal. Il souhaitait ardemment
redonner à une église désaffectée une vocation musicale, et eut vent du projet
du Musée des beaux-arts de Montréal d’intégrer l’église à un pavillon d’art
canadien. MM. Lamarre et Bourgie allaient ainsi bientôt découvrir que leurs rêves
concordaient parfaitement.
Le projet d’un nouveau pavillon ainsi que d’une salle de concert, totalisant
un investissement de plus de 42 M$ obtenus grâce à la contribution du
Gouvernement du Québec, du Gouvernement du Canada ainsi que de plusieurs
donateurs privés, met en valeur ce lieu architectural et patrimonial. Il procure
une occasion de réaliser un projet réellement original et unique au Canada :
un pavillon d’art canadien et une salle de concert réunis dans un même lieu.
Les besoins étaient bien réels, car il n’existait à Montréal aucune salle de taille
moyenne convenant de manière idéale aux orchestres de chambre et autres
formations similaires.

Au cœur de la musique
23
Ce lieu architectural et patrimonial
procure une occasion de réaliser un
projet réellement original et unique au
Canada : un pavillon d’art canadien et
une salle de concert réunis dans un
même lieu.
C’est ainsi que les deux hommes élaborèrent ensemble le projet du nouveau
pavillon. Les salles d’exposition seraient logées dans une nouvelle section, greffée
à l’arrière de l’église : la nef, ne répondant pas aux normes internationales pour
des institutions muséales, ne pouvait être utilisée comme espace d’exposition.
M. Bourgie a alors suggéré de la transformer en salle de concert. Le projet
a tout de suite plu à Nathalie Bondil, alors directrice générale du MBAM, et à
Paul Lavallée, directeur administratif du MBAM, responsable, entre autres, de la
construction du pavillon Claire et Marc Bourgie.
Une page d’histoire se tourne en 2008, alors que le MBAM fait l’acquisition
officielle du lieu. Un an auparavant, en 2007, la Fondation Arte Musica, au statut
d’organisme à but non lucratif, est créée par M. Bourgie : son objectif est de
mettre en œuvre et d’appuyer financièrement la programmation musicale de
cette salle de concert et de soutenir les artistes qui s’y produisent. Arte Musica,
qui en garantit le capital d’exploitation et est chargée de la gestion du lieu, est en
résidence au MBAM.
Pierre Bourgie confie dès le départ la direction générale et artistique d’Arte
Musica à Isolde Lagacé, alors directrice du Conservatoire de musique de
Montréal et hautement estimée pour ses compétences, son expérience et sa
solide connaissance du milieu musical. C’est grâce à sa vision, à sa clairvoyance
et à son dynamisme que la Salle Bourgie est devenue aujourd’hui l’un des lieux les
plus prisés au Canada pour la musique de concert. Lors du départ à la retraite de
Mme Lagacé, en novembre 2022, Arte Musica a reconnu son apport inestimable
en la nommant Directrice générale et artistique émérite.

24
LA SALLE BOURGIE
Les travaux de reconversion
L’impressionnant chantier de reconversion de l’église s’inscrit dans la foulée
de la construction, par le Musée des beaux-arts de Montréal, du pavillon d’art
québécois et canadien Claire et Marc Bourgie, répondant à des besoins à la
fois muséaux et musicaux. Une section neuve de cinq étages pour les salles
d’expositions, ainsi qu’une galerie souterraine reliant le bâtiment aux autres
pavillons du MBAM, furent construites. Greffé à l’arrière du bâtiment, le pavillon
ajoute une touche de modernité à l’ensemble architectural. La gestion des
travaux, qui ont débuté en janvier 2009, a été confiée au bureau d’architectes
montréalais Provencher_Roy. Lors des travaux complexes de reconversion de
l’église en lieu de concert, un travail titanesque a été entrepris afin de transformer
ce lieu à l’acoustique très résonnante en une magnifique salle de concert de 465
places, tout en préservant sa richesse historique, patrimoniale et culturelle.
Restauration de la nef de l’église
Erskine and American, devenue la Salle Bourgie
Photo : Bernard Fougères

Au cœur de la musique
25
L’enveloppe extérieure de l’église fut complètement restaurée et les pierres
endommagées, remplacées, tandis qu’une nouvelle entrée fut construite en
façade. À l’intérieur, le sous-sol a été excavé en rez-de-jardin afin de lui donner
plus d’ampleur et d’en faire un véritable foyer relié à la galerie souterraine, tandis
que le chœur a été remanié à des fins scéniques. Les bancs originaux ont été
retirés au parterre et remplacés par des sièges amovibles conçus par le designer
Michel Dallaire, afin d’assurer la polyvalence des nouveaux aménagements. Les
bancs du balcon, une fois restaurés, ont été conservés.
Afin que cette salle puisse être utilisée à des fins musicales, des installations
permanentes de sonorisation et d’éclairage furent ajoutées. Les firmes Go
Multimédia (aménagements scéniques et électroniques) et Legault & Davidson
(consultants en acoustique) ont fourni à la Salle Bourgie un équipement
professionnel lui permettant d’atteindre les standards élevés des salles ultraperfectionnées
d’aujourd’hui. La conque acoustique en merisier, les planchers
en bois, l’ajout de matériau absorbant sur les murs arrière et de réflecteurs
acoustiques au centre du plafond rehaussent les qualités sonores de la salle et
permettent de tirer le meilleur de ses qualités intrinsèques.
Bien que l’acoustique
de l’église ait toujours
été excellente, ces
améliorations ont fait
en sorte que le son
demeure optimal,
peu importe que le
spectateur se trouve
au parterre ou au
balcon.
Construction du pavillon d’art québécois et
canadien Claire et Marc Bourgie du MBAM
et restauration de l’église Erskine and
American, devenue la Salle Bourgie
Photo : Bernard Fougères

26
LA SALLE BOURGIE

Au cœur de la musique
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Vue intérieure de la Salle Bourgie
Photo : Marc Cramer

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Le lien précieux avec le
Musée des beaux-arts
de Montréal
L’union des arts fait la force ! Un tel projet
peut offrir un modèle à suivre pour d’autres
musées et institutions culturelles, exemple
remarquable d’intégration de divers usages
culturels. Le lien avec le Musée des beaux-arts
de Montréal, lui-même institution culturelle
renommée mondialement, est une richesse
inestimable : la Salle Bourgie est l’une des rares
salles de concert à vocation exclusivement
musicale à faire partie d’une cité muséale.
De nombreux projets sont développés en
commun, notamment des concerts présentés
en lien avec les expositions à l’affiche au
MBAM.
La Salle Bourgie : une salle
tournée vers l’avenir
En quelques années à peine, la Salle Bourgie
est parvenue à transformer profondément la
scène musicale et artistique de Montréal, tout
en acquérant une réputation internationale
enviable. La qualité de sa programmation
musicale, son emplacement de choix dans
l’une des villes les plus dynamiques au Canada,
de même que ses qualités acoustiques ont
assuré la place déterminante qu’occupe
aujourd’hui la salle au sein de l’écosystème
musical québécois et canadien. Le public
fidèle sait qu’il peut assister avec confiance
aux concerts qui y sont présentés. La salle
demeure l’un des plus importants diffuseurs
de musique classique au Québec, et a procuré
un nouveau volet au MBAM, renforçant
d’autant plus la synergie entre la musique et
les arts visuels.
Vue de nuit du pavillon d’art québécois
et canadien Claire et Marc Bourgie du MBAM
et de la Salle Bourgie
Photo : MBAM, Denis Farley

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LA SALLE BOURGIE
PLAN DE
SALLE
Balcon
Parterre
Scène

Av. du Musée
Salle
Bourgie
Rue Sherbrooke Ouest
Rue de la Montagne
Rue Crescent
Musée des beaux-arts
de Montréal
Entrée principale
Rue Bishop
Boul. de Maisonneuve Ouest
Salle Bourgie
Pavillon Claire et Marc Bourgie
Musée des beaux-arts de Montréal
1339, rue Sherbrooke Ouest