Inspiration No 03 - 2024

N o 03 | 2024
Le magazine des sports de montagne
Inspiration
Bon plan Expert Rencontre au sommet
Honneur rare : anniversaire
au Bächlistock
Connexion en montagne :
tout sur les mousquetons
L'art de la transmission :
Paul Petzl fondateur et inventeur
DE
P U
S 19 7 4
I

Accès
Les moments
« Tu t’rappelles ? »
À mes yeux, partir ensemble en montagne et accumuler des moments « tu t’rappelles ? » est
quelque chose de magique. En alpinisme, ces instants ne sont pas rares : un départ matinal
sous le ciel étoilé, la chaleur des premiers rayons de soleil, un thé partagé lors d’une pause, le
soulagement d’avoir franchi le passage clé, et enfin, la joie partagée de se trouver au sommet.
Plus tard, dans le quotidien, un simple « tu t’rappelles ? » suffit à se replonger dans les plus
beaux moments partagés en montagne. Souvent, de telles conversations sont alors l'étincelle
qui fait émerger de nouveaux projets, qui, à leur tour, conduiront à de nouveaux moments « tu
t’rappelles ? ». Le cercle parfait.
Je me rappelle qu'il y a une vingtaine d'années, une sortie de deux jours avait été organisée
pour tous les collaborateurs à la Bächlitalhütte. À l'époque, l'entreprise était encore suffisamment
petite pour permettre à toute l'équipe de dormir dans la cabane. Certains collaborateurs qui
étaient déjà à nos côtés à l'époque travaillent toujours chez nous : « Tu t’rappelles, Michi ? Ce souvenir
a été ravivé par notre course anniversaire au Bächlistock, que nous vous présentons dans
ce numéro. Le Bächlistock n'est pas vraiment un sommet à la mode. Nous voulions néanmoins
lui rendre hommage à l'occasion du jubilé de l'entreprise. Des collaboratrices et collaborateurs
chevronnés, issus de différents magasins Bächli s'y sont donc rendus l'été dernier. Découvrez à
partir de la page 16 leur aventure et les moments « tu t’rappelles ? » qu’ils ont pu vivre.
« Assez souvent, de tels moments seront
l'étincelle qui fera émerger de nouveaux
projets. Le cercle parfait. »
Vous trouverez également dans ce numéro la deuxième partie de l'histoire de notre entreprise,
qui fête aujourd'hui ses cinquante ans : son départ dans le nouveau millénaire et les
raisons pour lesquelles nous n'avons plus assez de place dans la Bächlitalhütte. J'aimerais en
outre vous recommander notre campagne anniversaire #enrouteensemble, qui raconte des
aventures vécues ensemble et des histoires issues de 50 ans de passion pour la montagne. Si
vous souhaitez, vous aussi, partir en montagne, nous serons ravis de vous conseiller dans nos
magasins. Toutes les conditions seront alors réunies pour que vous puissiez vivre vos propres
moments « tu t’rappelles ? ».
Cordialement,
Susanna Bächli
Vice-présidente du CA Bächli Sports de Montagne SA
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N o 03 | 2024
Bon plan Expert Rencontre au sommet
Honneur rare : anniversaire
au Bächlistock
Le magazine des sports de montagne
Connexion en montagne :
tout sur les mousquetons
L'art de la transmission :
Paul Petzl fondateur et inventeur
DE
P U
I
S 19 7 4
Contenu
Bon plan
N o 03
2024
Le Talon & Tempest Velocity
redéfinit les limites de la randonnée
en montagne en matière de vitesse
et d’efficacité. Le système de harnais,
inspiré des gilets de course, permet
de garder sa boisson et les objets
indispensables toujours à portée de
main, tandis que le panneau
dorsal offre une liberté de
mouvement inégalée.
Point de vue
Les plus belles facettes de la montagne .................................... 4
3 x 3
Nouveaux produits et news des sports de montagne ............. 8
Bon plan
Course d’anniversaire au Bächlistock ...................................... 16
Aperçu des exercices de la Rega .............................................. 30
Randonnées autour du col du Simplon .................................... 44
Expert
À chaque pas : chaussures de randonnée .................................. 24
Un lien fort : mousquetons ......................................................... 38
Recontre au sommet
Paul Petzl ...................................................................................... 50
1 x 1
Optimiser son bivouac ................................................................. 56
Contrôle du partenaire
Histoire de Bächli, 2e partie de 2000 à 2024 ........................... 60
Final
Notre culture d’entreprise .......................................................... 64
44
Plaisir dans le
territoire des contrebandiers
Les flancs escarpés du Wasenhorn, du
Bortelhorn et du Furggubäumhorn, qui dominent
le col du Simplon, sont parcourus par des
sentiers de contrebande audacieux. Tempi passati.
Aujourd'hui, les crêtes appartiennent
aux grimpeurs plaisir.
1 x 1
56
TALON | TEMPEST
VELOCITY
Inspiration
Page de titre : Le relais
exposé sur l’arête nord permet
de s’approcher un peu plus
du Bächlistock, sommet peu
fréquenté. Le reportage se
trouve à la page 16.
Photo Bernard van Dierendonck
Optimiser son bivouac
Être contraint de bivouaquer peut tourner au cauchemar.
À l’inverse, un bivouac planifié ne garantit
pas automatiquement de beaux rêves. Les chances
augmentent avec ces quelques conseils.
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newrocksport.ch
3

Rubrik Thema
Point de vue
Au cœur de
la forêt
Le photographe Ben Tibbetts est confronté
à une « forêt de gendarmes » déconcertante
lors de la traversée Schreckhorn
– Lauteraarhorn. Même en tant qu’observateur
externe on se rend bien compte
de la forêt d’obstacles que semble opposer
cette course. Au fond, entre le gendarme
et le Lauteraarhorn maintenant
plus si éloigné, se dresse le majestueux
Finsteraarhorn. À droite du gendarme on
observe d'abord le Fiescher Gabelhorn,
puis, comme le ying et le yang, le noir et
sévère Gross Grünhorn contrastant avec
la blancheur de l'Aletschhorn. En plus du
dédale de sommets, la météo donne du fil
à retordre à Tibbetts et ses compagnons.
Le versant ouest ombragé et balayé de
rafales glaciales use les nerfs. L'escalade
dans le versant est, presque sans vent et
sur un rocher chauffé par le soleil, était
nettement plus agréable.
Traversée Schreckhorn – Lauteraarhorn
Alpes bernoises, Suisse
Ben Tibbetts
bentibbetts.com
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5

Point de vue
Aussicht
Notoriété
élevée
Certains sommets sont réputés avant tout
pour leur panorama. Le plus haut sommet
d'Allemagne, la Zugspitze, peut prétendre
à une vue sur 400 sommets. Il n'est pas exclu
que des touristes tyroliens pointilleux
commencent leur décompte par la Wildspitze
et s'arrêtent plutôt à 401. D’autres
sommets sont si hauts qu'ils n'ont pas besoin
d’un tel tour de passe-passe. C’est
notamment le cas du Mont Rose. Le jour y
est sur le point de se lever, la lune semble
avoir fait grève, mais les crampons vont
bientôt avoir de l’ouvrage. Quelque part
sous la mer de brouillard se trouve certainement
Milan. On aurait probablement
vite fait de compter les sommets – mais
qui, avec une telle vue, aurait une idée
aussi stupide ? À propos : dans le numéro
3/2022 d'Inspiration, accessible dans nos
archives en ligne, vous trouverez un reportage
sur l’ascension du Signalgrat.
Signalgrat (4554 m), Mont Rose
Alpes valaisannes, Suisse
Stefan Filzmoser
stefanfilzmoser.at
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7

Point de vue
Le monde à
l’envers
« Mais comment tourner cette photo ?» Par
précaution, nous avons demandé confirmation
au photographe Christian Adam.
Et il confirme : l’orientation est correcte.
On y voit Connor Herson, qui a donné vie
à cette king line dans sa région natale des
Tuolumne Meadows, en Californie. La ligne
avait déjà été équipée dans les années
1980. Mais l'ouvreur n'était pas en mesure
de grimper la voie. De plus, il avait foré les
ancrages au perforateur – ce qui, selon le
code d'escalade local, n'était pas autorisé à
cet endroit. Les spits ont été retirés et la
ligne oubliée. C’est ainsi qu’Herson, revenu
équiper la voie à la main conformément
au règlement, a pu atteindre ce surplomb
impressionnant, dont la fissure est assurée
en clean climbing. Le crux se trouve
juste après la sortie du toit et ce qui suit
ensuite peut être caractérisé de « fun climbing
», déclare Herson au Climbing Magazine.
La voie « Kilogram » est cotée 5.14–
(correspondant tout de même à un 8b+) et
se trouve sur le Drug Dome. Ceux qui, en
contemplant l'image, croient à un état de
conscience modifiée, se trompent lourdement.
Ni la voie, ni la montagne, n'ont de
rapport avec le légendaire crash d'avion
de 1977 au cours duquel un avion colombien
transportant des tonnes de marijuana
s’était abîmé dans le Lower Merced Pass
Lake, situé à quelques miles au sud, et aura
passablement fait planer les locaux.
« Kilogram » (5.14-)
Tuolumne Meadows, Californie
Christian Adam
christian-adam.com
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3 x 3
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Des nouvelles de
la montagne
Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements
et dernières nouvelles de la branche.
Éclairage modulaire
Avec la Free 2000 S, Silva a créé un
système de lampe frontale modulaire
dont la batterie peut être remplacée très
facilement. Grâce à l’électronique logée
dans le bandeau, on évite tout enchevêtrement
de câbles. La lampe séduit par une
puissance d’éclairage très élevée de 2000
lumens maximum, des refroidisseurs en aluminium
veillant à ce que la performance ne diminue
pas. Selon la situation et les besoins, il est également
possible de choisir un niveau d’éclairage
faible, de seulement 80 lumens. La combinaison
entre un éclairage longue portée et un éclairage
de proximité efficace est utile pour les sports de
montagne rapides – toutes les zones sont ainsi
bien éclairées. Grâce au système modulaire, la
Free 2000 S peut aussi être utilisée sur un vélo.
La batterie de 24.1 Wh se recharge par un câble
USB-C. Étanche à l’eau et à la poussière selon la
norme IPX5.
FREE 2000 S
SILVA
Poids : 273 g (avec batterie)
CHF 279.–
Aussi endurante que
polyvalente
La Fortux GTX de Lowa est une chaussure multifonction et
de trail running pour les longues distances, qui convient aussi pour le
fast hiking ou les longues balades. Elle présente le semelage classique d’une chaussure
de trail running moderne : la semelle intercalaire souple Dyneva pour l’amorti
est combinée à un Rebound Plate qui permet de transformer la force d’impact en un
mouvement vers l’avant. La construction Rocker ainsi qu’un drop de 6 mm soutiennent
le déroulé du pied. La tige est adaptée à l’anatomie de la cheville et, tout comme la
languette, elle se compose d’une seule pièce – on évite ainsi les points de pression
dus aux coutures. Grâce à la membrane Gore-Tex imperméable et à la semelle
Vibram comportant des crampons de 4 mm, la chaussure peut également être
utilisée sous la pluie ainsi que dans des conditions changeantes. La tige est
réalisée dans un tissu synthétique résistant.
FORTUX GTX
LOWA
Poid : 600 g/paire
CHF 189.–
Pureté revisitée
Lorsque le Whiteout d’Exped est arrivé sur le
marché il y a cinq ans, son matériau Dyneema
blanc pur, léger et pratiquement indestructible
a fait sensation. Aujourd’hui, ce sac à dos alpin
minimaliste a été revisité. Ainsi, les fixations pour
piolets ont été améliorées, le dos contact a été
modifié, de même que les daisy chains sur le
devant. Le compartiment principal avec coutures
soudées peut être fermé rapidement grâce à la
fermeture à enroulement pratique, maintenant
son contenu au sec et en le comprimant. Il est
complété par une poche avant pour les cartes
ou les petits objets. Une sangle au-dessus
de la fermeture à enroulement permet
de fixer la corde ou un matelas isolant. Ce
sac à dos alpin séduit également par ses
nombreux détails ingénieux pour fixer du
matériel. Le retrait de toutes les sangles et
boucles optionnelles ainsi que de la ceinture
permet d’économiser environ 140 g. La plaque
dorsale peut aussi être retirée pour servir de
coussin. Un compagnon solide et léger pour
les faces alpines et les randonnées à ski.
WHITEOUT 45
EXPED
Poids : 860 g
CHF 389.–
Tout roule
Pour faire simple, le dispositif d’assurage
Neox de Petzl est une version améliorée
du fameux Grigri. À l’intérieur du boîtier, la
corde passe désormais sur une poulie. Le
Neox est ainsi parfait pour l’escalade en tête,
car la poulie intégrée permet un assurage
dynamique et un défilement de la rapide et
régulier. Des cames garantissent la sécurité
nécessaire en cas de chute en offrant une
force de freinage supplémentaire minimisant
nettement l’effort de la main de freinage.
Le levier ergonomique permettant de faire
descendre est confortable à utiliser. Des inscriptions
gravées sur le boîtier contribuent à
une utilisation intuitive de l’appareil. Le Neox
peut être utilisé avec des cordes à simple de
8,5 à 11 mm de diamètre, l’idéal se situant
entre 8,9 et 10,5 mm. Pour plus d’informations
sur le Neox, lire l’interview de
Paul Petzl à partir de la page 50.
NEOX
PETZL
Poids : 230 g
CHF 126.–
SPECTER 15F/-9C SCHLAFSACK
Atteins le sommet en dormant.
Le meilleur de nos
marques dans
Sélection 3/2024 : en
ligne dès maintenant
La sélection d’articles phares pour chaque
saison, qui paraissait quatre fois par année
sous forme de revue imprimée, sortira dès
lors en alternance sous forme imprimée et
en ligne. Lors des « grands » changements
de saison c’est-à-dire en avril pour le passage
vers l’été et en octobre pour préparer
l’hiver ce sera la version imprimée de
Sélection qui vous informera sur les nouveautés.
Les éditions de janvier et de juin paraîtront
dorénavant en ligne. Ceci est non seulement plus
éco-responsable, mais aussi plus actuel puisque la
disponibilité des produits présentés peut être
continuellement actualisée. Retrouvez le
meilleur de nos marques pour les randonnées
en montagne, l’escalade, l’alpinisme et
le trail running dans Sélection 3/2024, disponible
dès maintenant sur notre site Internet.
baechli-bergsport.ch/fr/
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Très performant & compressible: Isolation en duvet certifié RDS ® à pouvoir gonflant de 800
Ultraléger et robuste: Tissu extérieur indéchirable 20 deniers Pertex ® Quantum Pro Diamond, Poids 1031 g
Design bien pensé: Zip sur les côtés avec tirettes réfléchissantes et phosphorescentes
Isolation avancée: Doublure en tissu de nylon indéchirable 15 deniers pour plus de solidité et de confort
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3 x 3
Nouveaux livres
de montagne
Heidi Schwaiger
«Erlebnis SAC-Hütten. Bergabenteuer
für Familien»
Les cabanes ne constituent pas seulement un
abri et un point de départ pratique pour des
courses en montagne ; elles sont aussi le tremplin
parfait pour motiver les familles à vivre
des aventures en montagne. L’auteure Heidi
Schwaiger publie aujourd’hui la suite de son
ouvrage à succès « En famille vers les cabanes
du CAS ». 35 excursions passionnantes vers
des cabanes dans toute la Suisse y sont présentées
: par exemple la visite d’une grotte par
ses propres moyens, une via ferrata adaptée
aux familles, un sommet de randonnée de 3000
mètres ou encore des aventures hivernales
ou dans une cabane non gardiennée. Ce livre
convient aux familles et aux groupes avec des
enfants entre 8 et 15 ans qui ont déjà acquis
une certaine expérience de la randonnée
et qui sont à l’aise
pour marcher en montagne.
Format : 148 x 210 mm
Volume : 264 pages
Langue : allemand
CHF 55.–
Signal dans l’air
L’AirMarker R.One est un émetteur d’urgence
novateur qui se compose d’un boîtier compact
à partir duquel on peut faire jaillir un ballon de
signalisation en cas d’urgence. Fixé à une corde,
ce ballon peut s’élever à une hauteur maximale
de 45 mètres, loin au-dessus de la cime des
arbres entourant les personnes accidentées, et
aide les sauveteurs à les localiser. Grâce à la
source lumineuse et aux réflecteurs intégrés,
le ballon peut aussi être utilisé dans l’obscurité.
Il se déclenche au moyen de cartouches
d’hélium. Chaque AirMarker R.One peut être enregistré
en ligne grâce à son numéro de série
individuel, ce qui donne accès à de nombreuses
prestations proposées par le fabricant. Une fois
déclenché, l’AirMarker peut être retourné et ses
composants seront recyclés dans la mesure du
possible. Les dimensions de l’emballage sont de
9,5 x 8,4 x 25,1 cm, soit à peu près la taille d’une
gourde de 1 litre.
AIRMARKER R.ONE
AIRMARKER
Poids : 890 g
CHF 195.–
Habitat mobile
La tente 3 saisons Hubba Hubba Bikepack 2 est
une variante optimisée pour le bikepacking de
la fameuse Hubba Hubba 2. Grâce à des segments
d’arceaux plus courts (31 cm au lieu de
45 cm), la tente emballée dans une housse de
rangement étanche (37 x 18 x 13 cm) peut être
fixée au guidon du vélo au moyen d’entretoises
et de sangles. Cette tente pour deux personnes
se distingue par un bon rapport espace / poids,
la tente intérieure offrant beaucoup d’espace
pour la tête grâce à une surface rectangulaire
et une conception particulière des arceaux. De
spacieux compartiments de rangement permettent
de faire sécher les vêtements mouillés.
Les sacs, les chaussures, etc. peuvent être
rangés dans les deux absides. Le double toit se
compose de PU siliconé. Une tente bien pensée
pour les voyageurs à vélo, qui séduit aussi
bien lors de son transport que lors de son
utilisation.
HUBBA HUBBA BIKEPACK 2
MSR
Poids : 1710 g
CHF 579.–
gravity STOVE de
Assez grand pour nourrir tout un groupe.
Assez léger pour des expéditions exigeantes.
Bobine de préchauffage pour cuisiner
pendant les saisons froides
Large flamme pour chauffer
les grandes casseroles
Centre de gravité bas pour
une stabilité maximale
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Possibilité de mise à niveau avec le kit
Gravity MultiFuel pour combustibles liquides 13

Thema Rubrik
Nous fêtons les 50 ans de Bächli Sports de Montagne. Pour l’occasion, nous avons réuni
des récits saisissants de personnes qui aiment partir en montagne ensemble.
100% Mérinos
Show aérien privé du Gypaète inclus
Uschi Ammann & Hermann Brüesch
Depuis plus de vingt ans, Uschi et Hermann sillonnent
les Alpes ensemble. On trouve leurs
noms dans d’innombrables livres de sommet.
Ce qui rend une sortie inoubliable,
c’est surtout la succession de petits instants
magiques.
Vous vous rappelez de la première sortie
que vous avez faite ensemble ? C’était
comment ?
Hermann : Notre toute première
course ensemble remonte à 2002, une véritable
aventure qui nous a menés au Piz Platta
dans le val d’Avers. À l'époque, en vraie fille de la
plaine, Uschi n'avait que des chaussures de montagne super
légères avec une semelle qui se déformait dans tous les sens et
qui n’offrait pas la moindre tenue. Nous sommes montés directement
par le couloir jusqu'au point 3139. Le couloir était rempli de
caillasse et ma chère femme a juré en silence.
Uschi : (rires) Je m’en rappelle encore très bien. J’ai juré
tout le long.
Hermann : Une fois le couloir derrière nous, elle ne voulait
plus continuer. Nous avons donc fait une pause en espérant que
cela lui redonnerait un peu le moral.
Uschi : À peine avions-nous mordu dans notre petit pain
que nous avons entendu des voix en provenance du couloir. Peu
après, une famille avec un garçon d'à peine dix ans, assuré à la
courte corde, passait à côté de nous, comme s'ils faisaient une
petite balade du dimanche. Bien sûr, il n’était plus question pour
moi d’abandonner.
Hermann : Peu après, et malgré les chaussures hasardeuses,
nous nous trouvions fièrement au sommet.
Uschi : La semaine d’après, j’ai acheté des chaussures de
montagne dignes de ce nom.
Ça fait maintenant plus de 20 ans. Qu’est-ce qui fait que vous
aimez encore autant partir ensemble en montagne ?
Uschi : Oui, c’est dingue comme le temps passe vite. Si je
me remémore, nous avons entrepris énormément de courses ensemble.
Et on en ferait volontiers encore quelques-unes
Hermann : Après tant de sorties, nous nous connaissons
par cœur. Nous formons une équipe bien entraînée et nous pouvons
compter à 100 % l’un sur l’autre sans devoir échanger un
mot. De plus, Uschi a un excellent sens de l’orientation. Alors
que j’ai chaque fois l’impression de redécouvrir
l’endroit, elle se rappelle toujours quand on va
arriver au prochain croisement (rires).
Ça doit en faire des sorties. Vous avez certainement
aussi vécu quelques situations
un peu délicates ?
Uschi : Pour nous, le chemin est
bien plus important que l’objectif. Nous
essayons, autant que possible, d’éviter les
situations désagréables. Nous avons certainement
vécu inconsciemment quelques moments
critiques, mais je ne peux pas dire combien.
Vous avez aussi certainement vécu quelques courses mémorables
?
Hermann : Pendant ces 20 ans, nous avons vécu de nombreux
moments inoubliables. Mais en fait, chaque sortie en est
remplie. Ça dépend surtout de la manière dont on voit les choses.
Un moment vraiment particulier était certainement le show
aérien privé que nous a offert un Gypaète. Peut-être que nous
étions si épuisés qu’il s’est dit que son repas allait bientôt arriver.
Uschi : Je me suis couchée dans l’herbe et Hermann a
presque attrapé un torticolis à vouloir prendre la meilleure photo
possible. Nous n’avons plus jamais vécu de rencontre aussi
proche et prolongée avec ce bel animal.
Effectivement, ça a dû être un grand moment. Qu’est-ce qui
vous lie en dehors des courses en montagne que vous avez
partagées ?
Hermann : Nous sommes en couple depuis bien vingt
ans et nous apprécions énormément le temps passé ensemble.
Le fait de partager cette passion pour le plein air nous
lie et nous soude.
Uschi : Nous sommes très reconnaissants de ce que nous
vivons et nous espérons que de nombreuses autres années
d'aventures communes en montagne viendront s'y ajouter.
Tout au long de notre année du jubilé,
retrouvez ici dans Inspiration ainsi
que sur notre site web d’autres histoires
issues de 50 ans de passion commune
pour la montagne.
Chaque jour.
Un t-shirt, une infinité de possibilités.
Découvrez nos Tech Lite et leurs nouvelles illustrations.
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Bon plan Bächlistock
L’arête nord du Bächlistock
surprend par quelques
jolis passages d’escalade
et par un rappel exposé.
Anniversaire
au sommet
Le Bächlistock se cache tout au fond du Bächlital et culmine
à 3246 mètres. Même si le topo du CAS n’est pas très élogieux
à son sujet, nous ne pouvions quand même pas le délaisser
pour le 50 e anniversaire de Bächli Sports de Montagne.
Texte & Photos Bernard van Dierendonck

Wegweiser Bouldern im Tessin
Bächlistock Bon plan
‹1› Préparation : dans le
topo, l’arête nord du Bächlistock
est décrite comme
« peu intéressante ».
‹2› Nous devons être sur
le bon chemin.
‹3› La veille il pleuvait des
cordes, mais au cours de la
montée sur le Bächligletscher
nous sommes accueillis
par une météo idéale pour
une course en montagne.
‹1›
Tanja Schödler
‹2›
31 ans. Travaille depuis sept ans chez
Bächli Sports de Montagne à Thoune,
actuellement cheffe du rayon hardware.
• Ce que je préfère, c'est donner des conseils
à propos des sacs de couchage et des
réchauds. J'aime le côté technique et en
même temps, cela me permet d'en apprendre
beaucoup sur le client ou la cliente.
• J'ai toujours un Rivella rouge dans mon sac
à dos. Je n'en bois que lors de mes randonnées
en montagne, où je trouve cela merveilleusement
rafraîchissant.
• J'aime surtout le bloc et l'escalade. J’apprécie
les voies de plusieurs longueurs,
comme celles du Hintisberg ou des
Lobhörner.
• Ma liste de projets déborde de centaines
d’idées. Un saut en parachute, l'ascension
du Dom et de l'Eiger par le Mittellegigrat
figurent en tête de liste.
‹3›
Dans le ciel d’un bleu-noir profond, seule la lune et les étoiles sont
visibles. À la lumière des lampes frontales, nous progressons en silence,
les uns derrière les autres. Notre respiration est régulière et
le crissement de nos chaussures de montagne sur le gravier fin se
mélange au murmure du Bächlibach. Quelque part, une pierre se
détache d'un flanc de montagne et roule dans le vide. À part cela,
le silence est total. Si l'on a surmonté le fait de devoir se lever tôt,
marcher dans la presque obscurité au milieu de montagnes majestueuses
est une expérience presque méditative.
La veille, alors que nous montions à la Bächlitalhütte, il était
difficile d’imaginer avoir des conditions aussi parfaites aujourd’hui.
Le long du barrage du Räterichsbodensee, un vent glacial agitait les
capuches de nos vestes de pluie. Plus haut, en traversant la grande
plaine alluviale du Bächlisboden, de copieuses averses se sont
succédées. Alors que nous avions enfin trouvé un endroit propice
au pique-nique près du lac de la cabane, une pluie intense nous a
contraints à nous abriter à l’intérieur. Qui est-ce qui a eu la chance
de gravir le Bächlistock à l’occasion de l’anniversaire de Bächli ? Il
s’agit de Tanja Schrödler, cheffe du rayon hardware à Thoune, Tamara
Giovanoli, directrice adjointe du magasin de Berne et de Patrick
Goeringer de Conthey (VS). Ils ont été accompagnés par les guides
de bergpunkt Michael Wicky et Bruno Hasler.
Portrait alpin – ceci ou cela ?
Mérinos
(en montagne)
Synthétique
(dans le sport)
Réchaud à essence
Réchaud à gaz
Alpinisme
Longues voies
École d’escalade Bloc
Trail running Randonnée
Tente
Cabane
Café
Thé
Powergel Sandwich
GPS
Carte papier
Bâtons
Sans
Haute montagne
Grimper au bord
de la mer
Nord
Sud
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Extrêmement robuste
Etanche
Léger
Ces sacs à dos alpins bien pensés et super légers
sont spécialement conçus pour un emploi exigeant
en montagne ainsi que pour les expéditions et
constituent le nec plus ultra de la gamme de
sacs à dos alpins EXPED en matière de design
minimaliste et de choix de matériaux orienté vers
l’utilisation. Disponible en deux volumes.
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Bon plan Bächlistock
‹1› Des échelles métalliques
permettent de gagner l’Obri
Bächlilicken qui marque le
début de l’arête nord du
Bächlistock.
‹2› Cette traversée sur un
excellent rocher restera un
excellent souvenir.
l’adresse d’un félin, nous parvenons tout de même à bien avancer
et à garder un rythme constant. Nous nous rendons vite compte
que ce terrain ne posera aucun problème à nos deux cordées.
Nous sommes d’ailleurs tous bien entraînés. Tanja apprécie les
voies de plusieurs longueurs et se maintient en forme grâce à
la course à pied et au vélo. Chez Tamara, l'alpinisme fait partie
intégrante de l'ADN familial. En cordée avec son père et sa
sœur, elle fait régulièrement de l'alpinisme en Haute-Engadine.
Quant à Patrick, il passe depuis toujours tout le temps qu’il peut
en montagne. Il a pratiqué l’alpinisme en Suisse et à l'étranger
et a même convoité deux sommets de plus de 8000 mètres. Et
aujourd'hui, il est un véritable mordu de trail running.
Des doutes lors de la préparation
Suite au défi que la préparation de la première course anniversaire
a représenté, nous savions que les disponibilités des participants
et la météo ne sont pas toujours compatibles. Afin de
profiter d'une courte fenêtre de beau temps début juillet, les plannings
et les réunions ont cette fois encore dû être modifiés au
dernier moment. Il faut dire qu’en cette année anniversaire, l’ascension
du Bächlistock est un évènement prioritaire. Un magasin
de montagne suisse qui a la chance de voir un sommet suisse
portant le même nom, ça se fête !
Mais en étudiant les descriptions d’itinéraire, l’enthousiasme
initial retombe quelque peu. En effet, les itinéraires conduisant
au sommet le plus reculé et le plus élevé du Bächlital sont loin
d’être des courses à la mode. Dans le topo du CAS quelque rares
termes positifs sont consentis à propos de l'arête est. Il s'agit
d'une course qu'une cordée rapide peut réaliser en cinq heures.
Pour notre groupe de sept personnes, c'est peut-être viser un
peu haut. Nous souhaitons atteindre le sommet en toute sécurité
et optons pour l'arête nord, plus courte. Celle-ci est annoncée en
PD- et est dépeinte comme « peu intéressante et plutôt adaptée à
la descente. Assez pénible, rocher délité ».
Au petit matin, nous nous mettons en route en direction de
l’Obri Bächlilicken. Devant nous, nous apercevons des lumières
traverser les pierriers, dalles et moraines. Mais il y a peu de
‹2›
‹1›
chances que ces cordées rapides convoitent le même objectif que
nous. Selon les gardiens, il y a rarement plus d’une cordée par an
qui se rend au Bächlistock. Et effectivement, sous les premières
lueurs du jour, nous apercevons des cordées se diriger au départ
de l’arête Est du Gross Diamantstock, haut de 3161 mètres.
Cette course d’arrête exposée avec des passages d’escalades
dans le quatre sup en excellent rocher est une course à la mode
dans la région. Quant à nous, nous chaussons les crampons, puis
nous nous encordons car la suite de l’itinéraire se déroule sur le
Bächligletscher. Grâce à la nuit claire, le regel a été excellent et
la neige dure permet une progression régulière et efficace. Après
deux petites heures de marche, nous nous trouvons au pied d’un
ressaut rocheux d’environ 50 mètres de haut. Bien qu’exposées,
des échelles métalliques nous permettent de gagner facilement
l’Obri Bächlilicken. Ce point de passage reliant le Bächlital à la
région du Gauli constitue également le point de départ de l’arête
nord du Bächlistock.
Au premier regard, les commentaires du topo du CAS
semblent se confirmer. L’arête ressemble à un empilement chaotique
de blocs et de dalles, dans un rocher magnifiquement pourri.
Mais nous ne nous laissons pas décourager et, assurés à la
corde courte, nous suivons prudemment nos deux guides. Mais
aussi étrange que cela puisse paraître, il y a quelque chose de
grisant à se déplacer dans un terrain aussi friable. Au lieu de
charger sans réfléchir sur les prises, nos mouvements se font
toute en délicatesse afin de ménager le rocher. Avec la légèreté et
« Aussi étrange que cela puisse
paraître, il y a quelque chose
de grisant à se déplacer dans un
terrain aussi friable. »
Ce que l’on recherche en haute montagne
La progression est donc rapide. Tout en restant dans le flow, nous
replaçons pour le suivant la corde que le guide passe autour de
béquets rocheux en guise d’assurage. De temps en temps, l’arête
nous gratifie même de quelques passages d’escalade du deuxième
ou troisième degré sur un rocher étonnamment sain. Une traversée
au cours de laquelle nous tenons au rebord effilé l'arête, les
pieds en adhérence, ainsi que la descente d’un gendarme imposant
par un rappel exposé resteront des moments mémorables.
À l’occasion d’une courte pause pour boire un peu, nous nous
rendons compte à quel point le panorama est grandiose et sauvage.
La vue sur l’arrête tourmentée et qui se prolongeant vers le
Gross Diamantstock est d’une beauté saisissante. Quant au coup
d’œil plongeant entre les tours rocheuses sur les surfaces enneigées
et douces du Bächligletscher, il offre un contraste incroyable.
Tamara Giovanoli
25 ans. Travaille depuis 5 ans chez Bächli
Sports de Montagne, actuellement directrice
adjointe du magasin de Berne.
• Ce que je préfère, c’est donner des conseils
pour l’alpinisme, les chaussures, les crampons
et piolets en passant par les baudriers.
• J’ai toujours une Clifbar dans mon sac à
dos. Cette barre énergétique est ma réserve
en cas de nécessité.
• J’aime l’hiver et le ski de randonnée est
ma discipline préférée.
• Tout en haut de ma liste de projets figure le
Biancograt au Piz Bernina, que j’aimerais gravir
en compagnie de mon père et de ma sœur.
Portrait alpin – ceci ou cela ?
Mérinos
Alpinisme
École d’escalade
Trail running
Tente
Café
Powergel
GPS
Bâtons
Haute montagne
Nord
Synthétique
Longues voies
Bloc
Randonnée
Cabane
Thé
Sandwich
Carte papier
Sans
Grimper au bord
de la mer
Sud
20
21

Wegweiser Bächlistock
La Bächlitalhütte
constitue le point de
départ de magnifiques
courses d’escalade et
d’alpinisme.
*Zertifiziertes Produkt: climate-id.com/CZSG93
Nous rangeons les gourdes et continuons la montée. Mais tout à
coup, un bloc de rocher se détache juste au-dessus de moi et tombe
sur ma cuisse gauche. Heureusement, il n’est pas tombé de très
haut et je m’en sors finalement avec un beau bleu. Le rappel à la
prudence est compris. Une heure plus tard, et sans incident supplémentaire,
nous nous nous félicitons d’avoir gravi un sommet
aussi joli que le Bächlistock.
Je ne peux m’empêcher de penser aux pionniers qui ont atteint
ce même sommet il y a déjà 136 ans. Dans l’Annuaire du CAS
de 1892, le prêtre Heinrich Baumgartner décrit les doutes qui l'ont
assailli à l'époque : lors de la première tentative, il a grimpé dans
un brouillard à couper au couteau et il n’étaient pas certain d’avoir
édifié le cairn sur le bon sommet. Quatre ans plus tard, il a donc
organisé une deuxième expédition en direction du sommet Nord
par l'arête ouest. Baumgartner écrit alors : « Nous n’étions pas les
énièmes à grimper au sommet Nord, mais bel et bien les premiers.
En effet où que l’on regarde, aucune trace de présence humaine n’est
observable. (…) Ce qui me réjouit beaucoup est que sur le sommet
voisin, le Bächlistock Sud, trône le cairn que nous avions érigé en
septembre 1888 dans un épais brouillard ». Baumgartner était de
plus d’avis que ce dernier constituait le sommet principal du Bächlistock.
Avec les techniques de mensuration modernes, il s’avèrera en
fait que le sommet Nord, avec ses 3248 mètres, est le plus élevé des
deux pour trois petits mètres. Tout comme l’homme d’église au pied
montagnard, nous profitons d’un panorama d’une beauté sauvage :
l'Unteraargletscher, Finsteraarhorn, Lauteraarhorn, Schreckhorn,
Wetterhorn… Et en face, au Gross Diamantstock, nous voyons les
premières cordées approcher du sommet.
Quelques heures plus tard, nous nous régalons d’un cidre,
d’un café ou d’un morceau de tarte sur la terrasse ensoleillée de
la Bächlitalhütte. En repensant à cette course du jubilé, on se rend
bien compte que pour vivre une aventure extraordinaire en montagne,
il n’est pas nécessaire de choisir une course à la mode notée
cinq étoiles. La solitude et le côté sauvage que nous avons rencontré
le long de l’arête nord du Bächlistock, n’est-ce pas précisément
ce que l’on recherche en haute-montagne ?
Patrick Goeringer
58 ans. Travaille depuis 15 ans chez
Bächli Sports de Montagne et dirige aujourd'hui
le magasin de Conthey (VS).
• Ce que j'aime le plus, c'est vendre des piolets,
crampons et des dispositifs d'assurage.
J'adore avoir ce matériel dans les mains.
• Je n'ai rien de particulier dans mon sac à dos.
• J'aime surtout faire du ski de randonnée et
du trail running en été. À l'avenir, j'aimerais
recommencer à faire plus d'alpinisme. Je remarque
que ça me manque de plus en plus.
• Ma région préférée ? Lorsque j’admire le
lever de soleil depuis un sommet, ça me
donne une force énorme – peu importe où
se trouve le sommet.
• Ma liste de projets : j'aimerais beaucoup retourner
faire de l'alpinisme dans l'Himalaya
ou en Amérique du Sud et tenter de gravir
des 6000 et 7000 mètres avec des amis.
Portrait alpin – ceci ou cela ?
Mérinos
Alpinisme
École d’escalade
Trail running
Tente
Café
Powergel
GPS
Synthétique
Longues voies
Bloc
Randonnée
Cabane
Thé
Sandwich
Carte papier
DEUTER
IS FOR
THE LONG HAUL
#deuterforever
Bâtons
Haute montagne
Nord
Sans
Grimper au bord
de la mer
Sud
Informations sur la course
baechli-bergsport.ch/fr/baechlistock
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AIRCONTACT ULTRA 40+5
deuter.com

Expert Chaussures de randonnées
Expert
Pas après
pas
Rares sont les articles de sport de montagne à proposer autant de
choix que les chaussures de randonnée. Lors de l’achat, choisir le
bon modèle ne dépend pas uniquement de la forme de son pied, mais
également du domaine d’utilisation et d’une estimation honnête de sa
propre assurance dans le terrain.
Tige
Plus la tige de la chaussure est haute et ferme, plus elle offre de
stabilité au niveau de la cheville et protège contre les entorses. En
revanche, une tige plus basse et plus souple permet davantage de
flexibilité et de liberté de mouvement. Indépendamment de la hauteur
de la tige, la chaussure ne doit pas exercer de pression ou de
frottement sur la jambe lors du déroulement du pied.
Laçage
De nombreuses chaussures de
randonnée ont un laçage « à deux
zones » avec des œillets sur le
cou-de-pied et des crochets sur
la tige. Le crochet de traction autobloquant
situé à la jonction du
cou-de-pied et de la tige fixe le
talon dans la chaussure et l'empêche
de glisser.
Texte Hanna Bär
Les chaussures de randonnée nous
portent sur de longues distances, nous
évitent de se tordre la cheville, nous procurent
l’accroche nécessaire et nous permettent
de progresser d’un pas sûr. De
plus, on devrait à peine les sentir. Il est
donc compréhensible que certains peinent
à se séparer de leur vieille paire après
des années de randonnées communes.
Les chaussures de randonnée doivent être
parfaitement adaptées à son propre pied,
mais aussi au domaine d'utilisation. De la
courte randonnée en plaine à la traversée
de plusieurs jours en terrain alpin, la définition
du « terrain de randonnée » peut
fortement varier d’une personne à l’autre.
La diversité des modèles est énorme : de
la chaussure mi-haute légère en matière
synthétique au modèle en cuir lourd et
très haut, en passant par la chaussure de
randonnée « classique ».
Mais qu'est-ce qui définit finalement
une chaussure de randonnée ou de trekking
? Les critères décisifs sont la hauteur
de la tige et la compatibilité avec les
crampons. « Chez nous, une chaussure
de randonnée couvre toujours la cheville.
Si des crampons peuvent être montés,
la chaussure entre dans la catégorie des
chaussures de montagne », explique le chef
de produit Kevin Nanzer. Dans ce cadre, il
existe des chaussures de randonnée avec
des hauteurs de tige, des rigidités et des
matériaux différents. Le facteur décisif
pour le choix d’une chaussure est, outre la
forme, le domaine d'utilisation concret ainsi
que la robustesse et la stabilité nécessaire.
Choisir le type de chaussure
Pour les randonnées en terrain facile et sur
un sol stable, les chaussures mi-hautes
avec une tige rabaissée et une semelle relativement
souple offrent un bon équilibre
entre stabilité et liberté de mouvement.
La chaussure de randonnée classique
offre un peu plus de stabilité, par exemple
grâce à une tige un peu plus haute ou une
semelle plus rigide. Elle est donc idéale
pour les terrains alpins faciles. Si le terrain
devient plus rocheux et accidenté, il
faut une chaussure de randonnée robuste
et durable avec une semelle plus rigide,
qui offrira suffisamment de protection et
de stabilité même dans les pierriers. La
frontière avec l'alpinisme peut être floue.
« Sur les itinéraires bleu-blanc-bleu, on se
trouve dans le domaine de la randonnée alpine,
et là, on aura peut-être déjà besoin de
crampons pour traverser un névé en neige
dure », fait remarquer Nanzer. Dans ce cas,
il faut choisir une chaussure de montagne
avec une semelle rigide. La rigidité en torsion
est l'un des critères de classification
des chaussures dans les catégories A à D
– des désignations mixtes comme B/C sont
également possibles. Les chaussures de
randonnée et de trekking se situent dans la
fourchette A/B à B/C.
Outre la nature du chemin, le choix de
la chaussure de randonnée dépend également
de son niveau technique et du poids
du sac à dos. « À ceux qui ont le pied un
peu moins sûr, je recommande une chaussure
plutôt stable », explique Nanzer. Il en
va de même pour les longues randonnées
en terrain difficile. « Plus on marche longtemps
dans un terrain accidenté, plus la
musculature du pied est sollicitée et plus la
stabilité propre du pied diminue », explique
Nanzer. Des chaussures avec une tige plus
haute et une semelle plus rigide en torsion
assureront alors la stabilité nécessaire. Le
port d'un sac à dos lourd déplace en outre
le centre de gravité du corps vers le haut.
Nanzer compare cela à la construction d'un
immeuble : plus un bâtiment est haut, plus
il est important d'avoir des fondations so-
Illustration: Saija Sollberger
Semelle
Une semelle intercalaire, souvent
en PU ou EVA, atténue et amortit
les chocs de la marche. Le profil
de la semelle assure l’accroche
nécessaire. Les semelles faites
avec des mélanges de caoutchoucs
tendres adhèrent mieux,
les plus durs sont plus résistants
à l’usure.
Enrobage contre les intempéries
Si la chaussure est également destinée à être utilisée
sur des terrains rocailleux, le matériau extérieur est
protégé de l’abrasion par un enrobage en caoutchouc
à la jonction avec la semelle. Celui-ci recouvre soit la
zone des orteils et du talon, soit il fait entièrement le
tour de la chaussure.
24
25

Expert Chaussures de randonnées
lides. Transposé aux chaussures de randonnée,
cela signifie que « plus le sac à
dos est lourd, plus la chaussure doit être
stable », conclut Nanzer.
Une chaussure plus stable va généralement
de pair avec un poids plus élevé :
chez les femmes, la fourchette va de 510
grammes pour la paire de chaussures mihaute
la plus légère à 1530 grammes pour
la Yukon Leder de Hanwag, une chaussure
haute pour les randonnées en montagne
exigeantes et les longs trekkings.
Chez les hommes, la fourchette est encore
plus large et va de 480 à 1900 grammes.
Le poids ne devrait toutefois être utilisé
comme critère de sélection que si la chaussure
est suffisamment stable pour le domaine
d'utilisation prévu, conseille l'expert
en chaussures. Au sein d'un même domaine
d'utilisation, les différences de poids sont
généralement très faibles.
Une semelle plus rigide ne signifie
d'ailleurs pas nécessairement un moins bon
déroulement du pied. Selon les modèles, les
semelles des chaussures de randonnée sont
plus ou moins bombées. « Ainsi, une marche
facilitée est possible malgré une semelle
rigide », explique Nanzer. À contrario, les
chaussures de randonnée pourvues d'une
semelle plus plate et d'une « Climbing Zone »
– une zone généralement sans profil et avec
un rebord franc à l’avant du pied, comme
c'est le cas de la Zodiac TRK GTX de Scarpa
– permettent un placement des pieds plus
précis dans les passages d’escalade.
Une question de matériaux
plan, alors le cuir lisse est préférable. Le
cuir nubuck ou velours, préféré par Nanzer,
se situe à peu près au milieu en termes de
poids, de robustesse et d'entretien. Certains
modèles de chaussures combinent
différents matériaux : du cuir robuste est
ainsi utilisé dans la partie inférieure de la
chaussure et complété au niveau de la tige
par des inserts en textile synthétique plus
léger. Ceux qui ne veulent pas renoncer
au look classique de la chaussure en cuir,
mais qui souhaitent une chaussure sans
matériau d'origine animale, verront leurs
attentes comblées avec la Superalp V-Light
GTX de AKU.
Une membrane imperméable mais
perméable à la vapeur, telle que l'on
trouve sur la plupart des chaussures de
randonnée, permet de lutter contre la
pluie et les conditions humides. Si l'on
recherche une chaussure exclusivement
pour le « beau temps », Nanzer conseille
toutefois d'opter pour une chaussure sans
membrane afin de moins transpirer, surtout
par temps chaud. Les personnes qui
ont vite tendance à transpirer des pieds et
à souffrir d'ampoules ou de points de pression
ont intérêt à choisir une chaussure
avec une doublure en cuir. Le cuir est naturellement
poreux, ce qui permet à l'humidité
– une cause possible d'ampoules –
de s'échapper sous forme de vapeur d'eau.
« C'est la raison pour laquelle on assiste à
un regain d’intérêt pour les chaussures en
cuir », révèle l'expert en chaussures. Les
chaussures en cuir avec une doublure en
« Chaque pied est
différent : le mieux est
d’essayer différents
modèles. »
Kevin Nanzer
Gestionnaire chaussures
Aller par monts et par vaux,
traverser un ruisseau ou un terrain
accidenté ? Lors du choix de la
chaussure de randonnée déjà,
il convient de réfléchir à son
utilisation future.
« Légèreté et vitesse », voici en résumé le domaine
d’utilisation de cette chaussure de randonnée fabriquée
avec une tige synthétique. La semelle a
une construction semblable à celle d’une chaussure
de trail running : arrondie, s’aplatissant du talon
vers l’avant et doté d’une semelle intercalaire
en mousse EVA et Pebax. Cette construction soutien
le déroulement et le mouvement vers l'avant
lors de la marche. Disponible en modèle homme :
« Spark S Mid GTX ».
AGATE S MID GTX W
TECNICA
Poids : 700 g/paire
CHF 219.–
Chaussure étanche pour les randonnées moyennement
difficile à exigeantes. Le large enrobage
en caoutchouc protège de l’usure même dans un
terrain rocailleux. La Climbing-Zone au niveau
des orteils permet de poser les pieds précisément
dans les passages techniques sur le rocher.
Le long laçage sert à avoir une chaussure aussi
ajustée que possible.
MESCALITO TREK GTX
SCARPA
Poids : 1320 g/paire
CHF 319.–
Pour la tige, on trouve des chaussures en
cuir lisse, en cuir rugueux comme le nubuck
ou le velours et en matière synthétique.
« Chacun de ces matériaux présente
des avantages » souligne Nanzer. Les matériaux
synthétiques sont légers, peu exigeants
en termes d'entretien et sèchent
rapidement. Le cuir est très robuste et,
s'il est bien entretenu, très durable et déperlant.
Toutefois, une fois mouillé, le cuir
sèche lentement et les rayures sont rapidement
visibles. « Personnellement, je trouve
que le cuir nubuck est le meilleur : il est robuste,
bien déperlant, durable et facile à entretenir
», révèle Nanzer. En fin de compte,
la décision est personnelle : si le poids est
un critère important, une chaussure en synthétique
est généralement le bon choix, si
la stabilité et la durabilité sont au premier
Photo : Ralf Gantzhorn
NEWPORT – LA SANDALE,
AVEC LAQUELLE TOUT A COMMENCÉ.
Moche? Peut-être.
Essentiel? Définitivement.
26
27

Expert Chaussures de randonnées
Un classique parmi les chaussures de trekking.
Idéal pour les terrain exigeants et rocailleux. La
tige haute offre la stabilité nécessaire même pendant
les longues sorties. À l’intérieur et à l’extérieur
la chaussure est en cuir – ce qui assure un
climat agréable et minimise le risque d’ampoules
et de points de pression.
YUKON LEDER
HANWAG
Poids : 1700 g/paire
CHF 339.–
la liberté de mouvement. Cela peut être
agréable, surtout en montée. Avant la descente,
il est judicieux de lacer la chaussure
un peu plus fermement pour ne pas glisser
vers l'avant. « En cas de problème, il
vaut la peine d'expérimenter différents réglages
de laçage », conseille Nanzer. Il est
possible d’augmenter la tenue du talon en
faisant faire au lacet une boucle de haut en
bas au niveau des crochet autobloquants.
Entretien correct
cuir sont également recommandées pour
les pieds « particuliers », par exemple en
cas de déformation de la base du gros orteil
(hallux valgus). En effet, le matériau
s'adapte bien à la forme du pied et s'élargit
facilement en cas de besoin. La Tatra II
Bunion Leder W de Hanwag est fabriquée
de manière à offrir un espace généreux au
niveau de la base des orteils.
Taillé à ses pieds
Pour chaque modèle de chaussure, les fabricants
utilisent un modèle tridimensionnel
de pied, appelé la forme, autour duquel est
assemblée la chaussure. Cela détermine
non seulement la largeur de la chaussure,
mais aussi la place réservée au cou-de-pied.
Chaque fabricant utilise ses propres formes,
qui peuvent varier d'un modèle à l'autre.
« Chaque pied est différent : le mieux est
d'essayer plusieurs modèles dans nos magasins
», recommande Nanzer. Une chaussure
de randonnée parfaitement adaptée ne
doit serrer nulle part, offrir suffisamment de
place pour le pied, tout en procurant une tenue
irréprochable, en particulier au niveau
du talon. Indépendamment de la forme, on
choisit en règle générale les chaussures de
randonnée au moins une pointure au-dessus
de la longueur du pied. Ainsi, le pied aura
suffisamment d’espace vers l'avant, même
à la descente. On peut le vérifier facilement
en retirant la semelle intérieure. Le pied doit
être posé dessus, le talon à fleur à l'arrière.
« Il devrait rester environ la largeur d'un
pouce à l'avant », indique Nanzer comme
valeur de référence. Outre la forme, l'élasticité
de la tige ainsi que la présence éventuelle
d'une membrane et d'un enrobage de
protection contre les pierres ont également
une légère influence sur la forme. « Je recommande
toujours de marcher dix à quinze
minutes les chaussures aux pieds afin de vérifier
la tenue et l'ajustement général », explique
l'expert en chaussures. Cela permet
également de détecter d'éventuels points de
pression. Le meilleur moment pour acheter
des chaussures est l'après-midi ou le soir. La
raison en est la suivante : le matin, au lever,
les pieds sont le plus petit.
Ajustement individuel recommandé
Une fois que le modèle qui convient le
mieux a été identifié, on peut encore optimiser
la tenue de la chaussure en changeant
sa semelle intérieure. La plupart
des chaussures de randonnée sont équipées
d’usine d'une semelle intérieure
plutôt neutre et plate. Mais si l'on a par
exemple une voûte plantaire prononcée,
une semelle avec un soutien supplémentaire
sera probablement plus agréable et
fixera davantage le pied, ce qui sera appréciable
dans les descentes. « Cela peut
faire une grande différence », explique
Nanzer, qui recommande d'essayer différentes
semelles dès l'achat des chaussures.
Changer de semelle intérieure peut
également aider en cas de problèmes
d'ampoules ou de douleurs au niveau de
la plante du pied. Le laçage joue aussi un
rôle. Desserrer un peu la tige augmentera
Après chaque randonnée, il faut bien aérer
et sécher ses chaussures, idéalement
en retirant la semelle intérieure. Cela permet
d’éviter l’apparition d’odeurs. Si une
chaussure est vraiment détrempée, un
sèche-chaussures électrique ou un bourrage
avec du papier journal peuvent aider.
Une chaussure ne doit en jamais être
séchée sur un radiateur ou dans un four,
ni en plein soleil de midi. La chaleur endommage
le matériau, surtout le cuir. Si
l’extérieur de la chaussure est sale, il faut
la brosser avec de l'eau et une brosse ou,
si elle est vraiment très sale, avec une
mousse de nettoyage, puis l'imprégner à
nouveau. Pour les chaussures en cuir synthétique
et en nubuck, on utilise un spray.
En revanche, les chaussures en cuir lisse
s'entretiennent de préférence avec de la
cire. Cela assombrit certes un peu la couleur,
mais hydrate le cuir et conserve sa
souplesse. « Je nettoie mes chaussures
après chaque randonnée », dit Nanzer.
Mais même les meilleurs soins ne peuvent
rien contre certains phénomènes d'usure.
Dans celui que l'on appelle l'« hydrolyse »,
la semelle intercalaire durcit au fur et à
mesure que les plastifiants s’évaporent.
Cela prend généralement de nombreuses
années, mais survient aussi après un long
stockage sans utilisation. Par la suite, la
semelle finit généralement par se détacher
de la chaussure. Dans ce cas, les possibilités
de ressemelage dépendent du type
de fabrication de la chaussure : les chaussures
à montage par collage peuvent être
ressemelées, mais pas celles avec un cousu
Strobel. Les fabricants ou les spécialistes
de nos magasins peuvent fournir des
informations sur le type de chaussures. Le
coût d'un ressemelage se situe entre 160 et
220 francs. « L’opération vaut la peine si la
chaussure s’est bien faite à notre pied et a
été bien entretenue », explique Nanzer.
ANDY STEINDL
MORE MOUNTAINS IN A DAY
28
TRAVERSE
29

Bon plan Sauvetage Rega
À la long line : un patient
et le médecin de la Rega
sont hélitreuillés lors d’un
exercice dans une gorge du
Göschenertal.
Prêts à
intervenir
Notre photographe Urs Nett a suivi des exercices en hélicoptère
du Secours Alpin Suisse pendant une semaine
à Erstfeld, allant du sauvetage de personnes dans un
téléphérique jusqu’au sauvetage dans une paroi rocheuse
à l’aide d’une long-line. En plus de nombreuses images, il
a rapporté une interview d’Iwan Infanger, spécialiste des
secours et guide de montagne.
Texte Urs Nett & Thomas Ebert, Photos Urs Nett

Bon plan Sauvetage Rega
Retrouvez plus d’images sur :
baechli-bergsport.ch/
sauvetage-rega
‹1›
‹5›
‹6›
‹1› Exercice d’évacuation au téléphérique
Attinghausen-Brüsti. En raison
de la présence des câbles porteurs du
téléphérique, les secours aériens sont
particulièrement délicats.
‹2›
‹2› Pour un sauvetage dans une falaise,
un sauveteur spécialiste est descendu au
treuil. Un autre sauveteur commande le
câble au moyen d’un joystick et sert de
liaison entre le pilote et le sauveteur au
bout du câble.
‹3›
‹4›
‹3› Après avoir reçu les premiers soins
médicaux, le patient est évacué par les
airs dans un sac de treuillage.
‹4› Scénario de l’exercice : premier
contact entre la médecin urgentiste de
la Rega et un cristalliser bloqué. Pour
accéder au patient, il a été nécessaire de
poser des spits.
‹5› Lors de cet exercice, un grimpeur
accidenté est évacué d’une paroi proche
d’Isenthal au moyen du câble de
sauvetage.
‹6› Lorsque l'hélicoptère ne peut pas
intervenir, les secours terrestres
sont la seule solution. Exercice dans le
Stägwald près de Erstfeld.
32
33

Bon plan Sauvetage Rega
« Cela demande de la force
mentale et de la résistance
» : le sauveteur spécialiste
Iwan Infanger après avoir
supervisé un exercice à la
Göscheneralp.
Comment es-tu devenu sauveteur spécialiste
hélicoptère (SSH) ?
J’avais 18 ans lorsqu’ai fait partie d’une
colonne de secours, puis je suis devenu
guide de montagne et je passais beaucoup
de temps dans les montagnes. C'est par l'intermédiaire
d'autres spécialistes du sauvetage,
qui m'ont directement sollicité, que je
suis arrivé dans le SSH. J’ai ensuite suivi la
formation de base du Secours Alpin Suisse
(SAS) et la semaine d’entrainement. Aujourd'hui,
les aspirants SSH doivent d'abord
suivre plusieurs modules de formation. Être
guide de montagne n'est pas une condition
obligatoire, mais c’est souhaité.
Quelles qualités et quel caractère doit avoir
un futur SSH ?
Sur le plan du caractère, la force mentale et la
résistance sont importantes. Et bien sûr, des
compétences en technique alpine : il faut des
alpinistes qui sont très actifs en montagne.
Et quelles sont les qualités qui ne sont pas
souhaitées ?
Il ne doit pas être solitaire, ce qui poserait un
problème pour travailler en équipe. La capacité
de travailler en équipe est essentielle.
As-tu un contact avec les accidentés après
l'intervention : est-ce qu’ils te remercient ou le
choc est-il encore trop présent chez certains ?
De temps en temps, nous recevons un retour
et parfois un cadeau de la part des
personnes que nous avons sauvées, mais
c'est plutôt rare.
Qu'en est-il du recrutement de la relève ?
Nous avons la chance de n'avoir aucun problème
de relève, bien au contraire.
Quel est le « taux de départ prématuré » ?
Est-ce qu’il existe des phénomènes tels que
le burnout ?
Nous avons un taux de départ prématuré
extrêmement faible. La grande majorité
des sauveteurs restent de nombreuses
années, souvent jusqu'à ce qu'ils atteignent
la limite d'âge, qui est de 60 ans
pour les SSH.
Pendant votre cours de formation continue, je
n'ai rencontré que des hommes SSH, est-ce
que les femmes sont aussi présentes ?
À première vue, je ne connais pas de femme
qui exerce la fonction de sauveteur SSH.
Mais il y a beaucoup de femmes dans les colonnes
de secours, aussi en tant que cheffes
de sauvetage.
Pour quels types d'interventions fait-on appel
à des sauveteurs SSH ?
Cela peut être pour le sauvetage de personnes
accidentées ou bloquées quelque part : alpinistes,
grimpeurs, champignonneurs, randonneurs,
chasseurs, randonneurs à ski, adeptes
de base-jump, cyclistes, etc. Également en cas
d'ensevelissement sous une avalanche ou de
chute dans une crevasse, en cas d'accident de
canyoning ou de personnes coincées, ce qui
arrive de temps en temps aux cristalliers et
aux alpinistes. Nous intervenons également
lors d'accidents de parapente qui restent accrochés
à des arbres ou à des câbles, ou encore
lors d'évacuations de téléphériques, de
télécabines ou télésièges.
NEOX ®
TAKE YOUR BELAY GAME
TO THE NEXT LEVEL
« Les gens sont
incroyablement heureux que
nous soyons là. »
Le guide de montagne et sauveteur spécialiste hélicoptère Iwan Infanger en interview.
Interview Urs Nett & Thomas Ebert
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35
Nina Caprez © 2024 - Petzl Distribution - Lafouche

Bon plan Sauvetage Rega
Combien d'interventions par an les secouristes
du Secours Alpin de Suisse centrale
(ARZ) effectuent-ils ?
Environ 100 interventions par an.
Le nombre d’interventions a-t-il augmenté
ces dernières années ?
Oui, le nombre d’interventions a continuellement
légèrement augmenté ces dernières
années. Et il est beaucoup plus important
qu’il y a 25 ans. Cela s'explique par le fait que
de plus en plus de personnes vont en montagne
et que les activités de plein air dans les
Alpes ont augmenté.
Comment se déroule une intervention typique
d’un sauveteur SSH ?
Sur l'application de gestion des interventions,
un bref message apparaît, résumant
la « situation connue ». Il indique le lieu de
l'intervention, y compris un extrait de carte,
le nombre de personnes concernées et le motif
de l'alerte. Je peux ensuite répondre sur
l'application : A=prêt immédiatement, B=prêt
dans 20 minutes, C=prêt sous conditions,
D=pas prêt. Ce message de mobilisation est
envoyé à tous les SSH affectés à la zone d'intervention.
Sur la base de ces réponses, le
chef d'intervention à la centrale d'intervention
de la Rega choisit un sauveteur.
Et si tu es choisi ?
La direction d'intervention m'appelle aussitôt
pour un bref briefing au cours duquel nous
discutons de l'endroit où l'hélicoptère viendra
me chercher. Je me prépare ensuite et je suis
pris en charge par l'hélicoptère de la Rega, qui
décolle dans les cinq minutes suivant l'alerte.
Pendant l'approche vers le lieu d'intervention,
nous nous concertons au sein de l'équipage de
l'hélicoptère. Une fois sur place, l'hélicoptère
effectue d'abord un bref vol de reconnaissance
pour se faire une idée de la situation.
L'évaluation et l'appréciation des dangers alpins
et des possibilités de sauvetage par le
SSH sont ici d'une importance capitale.
Que se passe-t-il ensuite ?
Supposons qu’il s’agisse de deux grimpeurs
bloqués dans une via ferrata et qui souffrent
d’hypothermie. Après évaluation de la situation,
nous décidons de poser l’hélicoptère à
proximité sur une place d’atterrissage intermédiaire,
par exemple une prairie alpine, pour
déposer le matériel dans un premier temps
inutile et le médecin. L’hélicoptère est ainsi
potentiellement le plus performant. L’opérateur
du treuil me fait descendre au bout du
câble et je rejoins directement les deux patients
dans la via ferrata. Aussitôt que j’ai le
contact avec le rocher, je m’assure et je me
détache du câble afin de libérer l’hélicoptère.
Je m’enquière de l’état des deux grimpeurs et
décide, cette fois, qu’il n’est pas nécessaire de
faire venir le médecin ou du matériel. Ensuite,
je prépare les deux personnes pour l’évacuation.
Lorsque tout est prêt, l’hélicoptère nous
évacue en deux temps de la paroi et nous dépose
sur la place d’atterrissage intermédiaire,
où nous sommes accueillis par le médecin
urgentiste de la Rega. Après les premiers
soins prodigués par le médecin, l’hélicoptère
s’envole en ligne droite vers l’hôpital ou les
deux patients en hypothermie seront pris en
charge. L’hélicoptère me ramène ensuite à
mon point de départ. Je remplis mon rapport
d’intervention et ma mission est terminée.
Quel est ton sentiment lorsque tu te détaches
du câble et tu te trouves soudain avec un
alpiniste, peut-être paniqué, au milieu d’une
paroi exposée ?
Il est rare de se trouver face à une personne
en état de panique. Les gens sont en général
extrêmement contents que nous soyons
là et ils réagissent d’habitude bien à nos directives.
Nous leur expliquons brièvement ce
que nous avons prévu, ainsi que les raisons
de nos choix. Par exemple en cas de brouillard,
si l’évacuation ne peut avoir lieu par
les airs, nous devons descendre ensemble
en rappel. Il est très rare que nous ayons à
hausser le ton.
Quelle intervention de sauvetage n’oublieras-tu
jamais ?
C’était il y a plus de dix ans. En haut d’une
cassure de pente, une skieuse avait chuté
et était tombée douze mètres plus bas
dans le ravin d’une cascade, recouverte de
neige. Gravement blessée, le bassin fracturé,
elle gisait au fond, dans l’eau de fonte
glacée. Son compagnon a installé des broches
à glace dans la neige gelée, près du
trou qui s’était ouvert et il est descendu en
rappel vers la skieuse. Il a réussi à la sortir
de l’eau et à la hisser sur un petit ressaut.
Pendant qu’il remontait, les broches à glace
ont lâché, le faisant chuter à son tour dans
le ravin. Par chance, il n’était que légèrement
blessé. Utilisant ses broches à glace
et des pédales faits avec des sangles s’est
Sauveteur spécialiste en
approche : Iwan Infanger
pendant un exercice d’évacuation
de téléphérique.
hissé hors du ravin. Mouillés par l’eau de
fonte, leurs deux téléphones étaient bien
entendu inutilisables. Complètement épuisé,
l’homme avait encore une longue descente
devant lui. Heureusement, des locaux l’ont
repéré depuis une cabane au fond de la vallée
et ont pu alerter la Rega.
C’est à ce moment que tu entres en jeu…
L’hélicoptère me cherche et m’amène sur le
lieu de l’accident. À cause du danger d’avalanche,
je décide de descendre seul vers la
skieuse blessée pour ne pas mettre le médecin
et toute l’équipe inutilement en danger.
Un peu plus haut je réussis à forer la roche
et installer un relai, sur lequel j’installe un
mouflage. Entre temps, le deuxième sauveteur
que j’avais appelé en renfort a été
déposé près de moi. Je descends en rappel
dans le ravin et rejoins la skieuse accidentée.
Ensuite, nous la hissons hors du trou à l’aide
de la poulie et la faisons évacuer par la voie
des airs. Par la suite, j’ai appris qu’elle avait
survécu à cet accident et qu’elle avait décidé
d’étudier la médecine.
Ça ne se termine pas toujours aussi bien.
Comme SSH, tu es souvent aussi confronté
à des situations pesantes. Comment gèrestu
cela ?
Pour moi, dans mon travail, gérer mon mental
est un défi. Après l’intervention, c’est important
pour moi de digérer les évènements.
Je peux aussi en parler à tout moment avec
ma femme. Mais je ne parle que pour moi,
parce que chaque sauveteur a sa façon de
faire. Si un SSH le souhaite, il peut aussi
faire appel au Care-Team ou à un professionnel
de la Rega.
Quels sont les défis actuels de la station de
secours SAS Gotthard ?
De toujours pouvoir trouver le temps pour les
nombreux entrainements avec la Rega.
Est-ce que les alpinistes sont devenu moins
raisonnables ces dernières années ?
Pour nous, ce n’est pas important de savoir
pourquoi il y a des accidents. Une raison possible
de l’augmentation du nombre d’intervention
peut être par exemple qu’un nombre
croissant de personnes ne travaillent pas à
temps plein et se rendent en montagnes pendant
leur temps libre en semaine, pour pratiquer
différentes activités. Et s’il y a plus de
monde, il y a aussi plus d’accidents.
Est-ce que tu pratiques l’alpinisme aussi en
privé, et si oui où ? Comment décrirais-tu ta
gestion du risque ?
Lorsque je suis en montagne, il faut tout
d’abord que ça me procure du plaisir. J’agis
toutefois de façon réfléchie. Les actions irréfléchies,
ce n’est pas mon truc. Mon engagement
comme SSH n’a pas comme conséquence
que je suis trop prudent ou que je pense sans
arrêt aux dangers possibles. Je pense qu’il
faut clairement faire la distinction. Si le vécu
comme SSH devient un frein, c’est qu’on n’a
pas bien digéré certaines interventions.
Comment se passe la collaboration avec
la Rega ?
Nous avons une collaboration très agréable
et collégiale à la base de la Rega à Erstfeld,
avec une appréciation mutuelle. L’équipe est
très bien soudée, et c’est très important lors
d’interventions difficiles.
Pour vos interventions, est-ce que vous travaillez
exclusivement avec la Rega ou aussi
avec des compagnies d’hélicoptères privées ?
Selon les situations, ou lorsqu’un deuxième
hélicoptère est nécessaire, nous travaillons
aussi avec des compagnies d’hélicoptère
commerciales.
Comment un spécialiste du sauvetage
est-il assuré ?
Lorsque nous sommes en mission SSH, nous
sommes assurés par le Secours Alpin Suisse,
de même que lors des exercices.
Quels sont les changements qui ont eu lieu dans
le domaine des secours depuis tes débuts ?
Les interventions sont restées globalement
les mêmes. En revanche, les équipements
de montagne et les moyens de sauvetage
ont fortement évolué. Dans ce domaine, aussi
chez nous à Erstfeld, nous avons beaucoup
travaillé sur l’évolution ces dernières
années. Les hélicoptères sont, eux aussi,
constamment en développement, et les
treuils de sauvetage optimisés. Aujourd’hui
par exemple, avec ses 90 m, le câble du treuil
est beaucoup plus long qu’avant.
Qu’aimerais-tu encore dire, en tant que sauveteur,
à randonneurs et alpinistes ?
Qu’il faudrait à nouveau davantage progresser
sur l’échelle de difficultés « step by
step », et ne pas commencer tout de suite
tout en haut de cette échelle, pour éviter
d’être dépassé par la difficulté et de générer
des situations dangereuses.
36
37

Expert Mousquetons
Expert
Un lien sûr
En tant qu’élément connecteur, les mousquetons sont indispensables
dans la plupart des sports de montagne. Ils représentent
le lien décisif entre l’humain, la montagne et la corde.
Dans notre rubrique « Expert », nous dévoilons les exigences de leur
production, ainsi que les différentes formes que l’on rencontre.
Texte Alexandra Schweikart
Les mousquetons ont été utilisés dans
des contextes militaires et nautiques bien
avant d'être utilisés dans les sports de
montagne. Ils étaient également utilisés
par les services de secours, notamment
les pompiers. Ces premiers mousquetons
étaient de simples crochets métalliques
dotés d'un mécanisme à ressort permettant
d'accrocher et de décrocher rapidement
des cordes ou des armes. Les mousquetons
actuels utilisés pour les sports
de montagne sont la plupart du temps
réalisés en aluminium, ou plus précisément
en alliage d'aluminium. L'aluminium
possède un rapport poids-résistance
idéal et dure longtemps dans des conditions
d'utilisation optimales. En revanche,
les mousquetons en acier sont de plus en
plus utilisés dans l'industrie, dans les
salles d'escalade, pour la slackline et
pour les sauvetages. Ceux-ci sont certes
plus lourds, mais leur résistance est encore
plus élevée et leur durée de vie encore
plus longue.
La fonction commune à tous les mousquetons
est qu'ils doivent pouvoir être ouverts
sans outils et se refermer automatiquement
lorsqu'on les relâche. Ceci est
obtenu soit par des ressorts à lame, soit
par la tension qui résulte de la torsion du
fil dans le cas des mousquetons à doigt fil.
Fabrication
Les mousquetons sont pliés par déformation
à chaud ou à froid ou à partir d'une
barre ronde en aluminium. Les formes filigranes
optimisant le poids, sont généralement
obtenues par forgeage à chaud, où
l'aluminium est chauffé à haute température
et mis en forme à l'aide de presses à
haute pression. Cela permet d'obtenir des
géométries complexes d'une grande résistance
et d'un poids minimal. Le forgeage à
froid se déroule à température ambiante et
peut améliorer la résistance et la surface
du produit final, mais la complexité des
formes pouvant être produites est plus limitée.
Après le forgeage, les mousquetons
passent par différentes étapes de finition,
comme l'anodisation. Cela améliore la résistance
de sa surface et permet d’ajouter
de la couleur. Les mousquetons sont
ensuite soumis à des tests rigoureux de
résistance et de fiabilité afin de s'assurer
qu'ils répondent aux normes de sécurité les
plus strictes. L'assemblage final comprend
la mise en place du doigt, du ressort et de
l’axe, suivie de contrôles qualité supplémentaires.
Sur les mousquetons destinés à l’escalade,
l’ajout de certaines inscriptions est
obligatoire. En font partie le nom du fabricant,
la norme selon laquelle le mousque-
ton a été testé (EN), l’institut de test (CE),
ainsi que la résistance minimale à laquelle
le mousqueton a résisté pendant le test.
Plus les valeurs sont élevées par rapport
à l'exigence minimale, plus la marge de
sécurité est importante en cas de situation
critique.
Formes de mousqueton
Historiquement, les mousquetons étaient fabriqués
de forme ovale. Cependant, on s'est
rapidement rendu compte qu'une sorte de D
était idéale. Les mousquetons en forme de
D favorisent la charge sur le mousqueton
dans son orientation la plus forte, en dirigeant
les charges vers la « colonne vertébrale
» du mousqueton. Un D décalé affine
cette conception de base en allongeant le
côté supérieur du mousqueton et en augmentant
ainsi le volume interne. Cela améliore
la maniabilité et la compatibilité avec
les cordes épaisses et les sangles. Tous les
mousquetons utilisés pour les dégaines présentent
cette forme de base. Les mousquetons
ovales sont appréciés pour les travaux
sur cordes et l'entretien des arbres, car ils
peuvent accueillir plusieurs connecteurs,
sangles, cordes ou poulies. Ils conviennent
également à la protection contre les chutes
et aux systèmes de sauvetage. Leur forme
arrondie garantit le centrage automatique
Illustration : Saija Sollberger
38
39

Mousquetons Expert
Les principales classes de mousquetons et leur résistance minimale
40
CLASSE
TYPE
EN LONGUEUR
(kN)
DE TRAVERS
(kN)
DOIGT OUVERT
(kN)
B Mousqueton de base 20 7 7
H Mousqueton HMS 20 7 6
K Mousqueton de via ferrata 20 7 8
T Mousqueton unidirectionnel 20 – 7
X Mousqueton ovale 18 7 5
Formes de mousqueton
D
O
HMS
MOUSQUETONS
D'ASSURAGE
Le forgeage à chaud se fait à
200°C dans des presses qui
peuvent exercer jusqu'à mille
tonnes de pression.
des points de connexion en cas de charge.
Leur forme symétrique permet au mousqueton
de fonctionner quelle que soit
l’orientation. Un mousqueton HMS est surtout
utile pour l’assurage au demi-nœud
d’amarre (d’où le nom HMS signifiant « Halbmastwurf
» en allemand). Les mousquetons
HMS modernes ont une forme de poire.
Pendant l'assurage, les dimensions généreuses
du haut du mousqueton permettent
de donner du mou et de ravaler en douceur.
Le demi-nœud d’amarre a ainsi la place de
« sauter » facilement, c'est-à-dire de glisser
d'un côté ou de l'autre du mousqueton, ce qui
garantit un assurage fluide. L'extrémité plus
étroite du mousqueton, qui se trouve soit
accrochée au relais soit au pontet du baudrier
a pour but d’éviter le retournement du
mousqueton. Les mousquetons d'assurage
ont souvent aussi une forme de poire, ce
qui permet d'accrocher facilement un dispositif
d'assurage. Ils possèdent en outre une
protection contre le retournement. Celle-ci
empêche un positionnement défavorable du
mousqueton pendant l'assurage. La protection
anti-retournement consiste soit sous la
forme d’un étrier fil qui maintient le mous-
queton au baudrier, soit d’un clip en plastique
qui a en plus l’avantage de verrouiller
le mousqueton en position fermée.
Les mousquetons de base sont essentiellement
utilisés pour former les dégaines,
car il est important de pouvoir mousquetonner
et démousquetonner rapidement. On
distingue les mousquetons avec un doigt
tige de ceux avec un doigt fil. Ces derniers,
en plus d'être plus légers, présentent l'avantage
de ne pas s'ouvrir en cas de choc contre
le rocher, en raison de la faible inertie du
doigt fil. Les mousquetons de base sont en
principe aussi résistants que les mousquetons
à vis – pour autant qu'ils restent fermés.
En cas de charge avec un doigt ouvert,
la résistance est considérablement réduite.
Dans les situations où le mousqueton ne
doit absolument pas s'ouvrir, comme lors
de l'assurage ou en moulinette, il faut utiliser
un mousqueton à vis ou, mieux encore,
un mousqueton à verrouillage automatique.
Il existe plusieurs mécanismes de sécurité
(p. ex. Tri-Lock, Ball-Lock ou Twistlock) qui
évitent encore plus drastiquement une ouverture
involontaire.
Les dégaines sont utilisées depuis
les années 1970 environ. Elles ont révolutionné
l'escalade sportive en combinant
deux mousquetons reliés par une petite
sangle : d'une part, elles facilitent le mousquetonnage,
d'autre part, elles réduisent
considérablement le frottement de la corde
grâce à un meilleur cheminement de celleci.
L’achat du premier jeu de dégaines se
fait souvent lorsqu’on passe de l’escalade
en salle au rocher. Dans les Préalpes, dix
dégaines suffisent souvent, alors qu'en
Espagne ou en Grèce, on trouve des voies
plus longues avec jusqu’à 20 spits à mousquetonner.
Les dégaines doivent être faciles
à tenir en main, et leurs mousquetons
doivent s’ouvrir avec fluidité et être suffisamment
grands pour ne pas se coincer les
doigts. Le mousqueton inférieur peut avoir
un doigt légèrement courbé pour faciliter
le mousquetonnage de la corde. Les mousquetons
à doigt fil sont généralement les
plus légers. En règle générale, le mousqueton
côté rocher doit être robuste et durable,
tandis que le mousqueton dans lequel
passe la corde doit surtout être facile à utiliser.
La longueur de la dégaine peut varier
en fonction de la voie – des dégaines plus
longues réduisent le frottement de la corde
et améliorent son cheminement.
GLORYFY
GREEN
Petit, plus petit, jouet ?
« Lors de l'achat du matériel technique, nous accordons
la plus grande importance à la qualité et à la fonctionnalité.
Venez découvrir et tester par vous-même les
avantages de nos produits directement dans nos magasins ! »
Dans les situations où chaque gramme
compte, les fanatiques du poids aiment
recourir à des mousquetons et des dégaines
plus petits et plus légers, car ils
permettent d'économiser beaucoup de
lest. Les mini-mousquetons existent bien
sûr depuis longtemps comme accessoires,
mais ils portaient généralement l'inscription
restrictive « Not for climbing », car
ils ne répondaient de très loin pas aux
TÜV SÜD analyzed sustainability 64.49% www.gloryfy.com/green
Matthias Schmid
Gestionnaire hardware
exigences de résistance. Mais il existe
désormais des mousquetons avec doigtfil
conformes aux normes et qui pèsent
moins de 20 grammes. Toutefois, ces mini-mousquetons
sont si petits qu'il faut
presque une loupe pour voir le minuscule
doigt, l’ouverture est extrêmement réduite
et la section du métal sur laquelle passe
la corde fait presque penser à un spaghetti.
Même si elles ne sont pas optimales en
termes de maniabilité et de durabilité pour
Les lunettes gloryfy sont fabriquées au cœur des Alpes du Zillertal qui sera à tes côtés contre vents
et marées ! La combinaison parfaite de design, d’innovation, de fonctionnalité et de durabilité.
une utilisation intensive, elles répondent
dans tous les cas aux normes en vigueur.
Leur grand avantage, le faible poids, s’apprécie
surtout en cas de longues marches
d'approche ou pour l'alpinisme de très
haut niveau lorsque chaque gramme
compte. Les mousquetons légers peuvent
également être utilisés comme mousquetons
de secours, de réserve ou comme
éléments d'un kit de sauvetage en crevasse
ultraléger.
41

Expert Mousquetons
Mousquetons chez
Bächli Sports de Montagne
Bächli Sports de Montagne propose un
assortiment complet pour l’équipement et
l’assainissement de voies d'escalade. Ancrages
avec goujons, plaquettes, ancrages
à scellement et même ancrages réutilisables,
tout est disponible. L'offre comprend
également des forets pour le rocher et du
diamètre approprié pour forer des points
d’assurage ou des relais. Ceux qui souhaitent
explorer les voies classiques des
Dolomites ou d'autres régions historiques
trouveront également des pitons et des
marteaux d'excellente qualité. Le Yosemite
Hammer de Black Diamond est un produit
indispensable à ceux qui ont besoin de « pitonner
» dans les règles de l’art dans les
big walls : sa tête forgée spéciale remplit
plusieurs fonctions et son manche en bois
d’hickory amortit efficacement les vibrations
lors de la frappe.
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Durée de vie
EDELRID
STRIKE SCREW FG
Poids : 62 g
CHF 23.–
EDELRID
NINETEEN G
Poids : 20 g
CHF 11.–
Les alliages d'aluminium ont
théoriquement une durée de vie infinie
et, curieusement, ont tendance à
devenir plus solides avec le vieillissement.
Un petit mousqueton à vis
utilisé pour l’installation d'un relais
peut durer indéfiniment à condition
d’en prendre soin en le nettoyant de
temps en temps à l'eau et en le lubrifiant
avec de l'huile pour mécanique
de précision (par exemple Ballistol).
Les mousquetons exposés au frottement,
comme les mousquetons des
dégaines ou les mousquetons d'assurage,
s’usent et se creusent au fil
du temps. Utiliser une corde sale accélère
encore cette usure. Tant que
l’usure se limite à un peu de peinture
qui manque, il n'y a pas besoin
d'agir. Mais si l'entaille s'agrandit,
une arête vive peut se former et finir
par mettre la corde en danger. Si
le fonctionnement du mousqueton
est altéré et que le doigt ne se ferme
plus correctement, on peut essayer
de le nettoyer et de le lubrifier. Toutefois,
en cas de déformation permanente
à la suite d’une chute ou d’une
mauvaise utilisation, le mousqueton
doit immédiatement être mis au rebut.
Pour certaines utilisations, il
existe désormais des mousquetons
en aluminium avec un insert en
acier plus robuste à l'endroit
où frotte la corde.
RESPIRER
L‘AIR
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MONTAGNE
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Protection ultime contre les
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42
*Je suis sort(e).
43

Bon plan Au-dessus du col du Simplon
Eau froide, cœurs chauds :
en route pour le Wasenhorn,
au fond le Chaltwassergletscher
et le lac du
même nom.
Sur le territoire
des contrebandiers
au Simplon
Dominant le col du Simplon, trois pyramides escarpées
se dressent vers le ciel. Des sentiers de
contrebande se dissimulent dans leurs flancs sauvages.
Tempi passati. Aujourd'hui, ce sont les
amateurs d’escalade plaisir qui arpentent ces crêtes.
Texte Iris Kürschner, Photos Dieter Haas

Bon plan Au-dessus du col du Simplon
Sous les sommets rougeoyants, la vallée dort encore dans la faible
lueur de l’aube. Le Rhône dessine à nos pieds un profond sillon
vers l’ouest, flanqué de la crête des Alpes bernoises. Parmi ces
montagnes, la belle pointe du Bietschhorn s’illumine d’une lumière
rosée. Des formes sombres se cachent sous les parois nord de
la crête frontalière, courbées comme si elles portaient une lourde
charge sur les épaules.
Fredy Tscherrig se souvient avoir retrouvé un jour de vieux
sacs de jute dans sa cave. Son prédécesseur, Erni Furrer – il se disait
le dernier négociant de Brigue – menait une importante activité
de contrebande à l’abri des murs de son auberge de montagne, sur
la Wasenalp. Des kilos de cigarettes étaient cachés dans les sacs de
jute, puis les Italiens les faisaient passer par la Furggubäumlücke,
de nuit et dans le brouillard, jusque dans le Piémont. Quelques-uns y
ont perdu la vie, lorsqu’ils se mettaient en chemin trop
tôt au printemps, emportés par des masses de neige
mouillée glissant sur les versants sud. Les pentes de
la Wasenalp, sur le versant nord, étaient en revanche
protégées des avalanches. Mais maintenant c’est l’été,
personne ne songe à la neige.
Le petit déjeuner matinal est pris face au panorama,
dans le pavillon attenant à l’auberge. Le
spectacle commence peu après notre départ à pied :
le peintre céleste fait apparaître une aquarelle fascinante,
dont les tons roses virent au violet avant de se
transformer en bleu. Seulement bien plus tard, le soleil
fera son apparition au-dessus de la crête, laissant
scintiller ses rayons sur la terrasse qui abrite la Wasenalp.
Notre groupe est alors déjà depuis longtemps
sur l’arête et cligne des yeux, éblouis par le soleil. La
matinée est magnifique, et la météo semble stable.
Juste comme il faut pour une ascension des « Trois ‹1›
‹1› Au Simplon, le guide de montagne
Fredy Tscherrig connaît les chemins
de traverse.
‹2› Au sud du Wasenhorn, la Monte-
Leone-Hütte CAS invite à faire un arrêt
pour reprendre des forces.
‹3› Sympathique : à la Bortelhütte, les
randonneurs se réjouissent de la
nouvelle affectation d’une boille à lait.
‹4› L’emplacement de la Bortelhütte,
au pied du Bortelhorn, offre une vue
dégagée sur la vallée du Rhône.
‹2›
Grands » du Simplon. C’est ainsi que Fredy surnomme ses sommets.
Les Wasenhorn, Furggubäumhorn et Bortelhorn forment une
jolie trilogie à l’est du Simplon. Depuis l’itinéraire d’échauffement
sur le Spitzhörnli, les trois pyramides se dressent l’une derrière
l’autre en enfilade. Cependant, en montant depuis Wasenalp, elles
se rejoignent pour former une muraille large et imposante.
À côté de ses occupations comme gardien à la Turtmannhütte
et comme patron de l’auberge de montagne de Wasenalp, Fredy
travaille ici ou là comme guide de montagne, de préférence ici,
chez lui. Aujourd’hui, pour notre trek sur les sommets, nous formons
une cordée de cinq personnes. Sarah et Thomas nous ont rejoint
depuis Bettmeralp où ils sont en vacances, ce qui leur permet
d’être déjà bien acclimatés. Un détail qui n’est pas sans importance
pour le bien-être et pour avoir du plaisir dans une telle course d’alpinisme.
En effet, si le corps n’a pas encore pu produire des globules
rouges en suffisance, les nuits sont agitées et l’on ne dort
qu’à moitié, entrainant un manque d’énergie le lendemain. Heureusement,
notre groupe déborde d’énergie et nous avançons à un bon
rythme en direction de notre premier sommet, le Wasenhorn. À la
Mäderlicke nous entamons avec plaisir l’ascension de l’arête est.
Autour de nous, le panorama est extraordinaire : au sud, la barre
glaciaire du Monte Leone nous fait face, toute proche. Au-dessous,
s’étend le désert aride du haut plateau, au milieu duquel brille le
Chaltwassersee comme une perle turquoise. La cabane de Monte
Leone est tellement bien intégrée au paysage qu’elle se distingue
à peine du terrain aux teintes ocres. Au milieu de la mer de montagnes
qui se dressent au loin, au-delà du col du Simplon, les sommets
Fletschhorn, Mischabel et Weisshorn sautent aux yeux. Et au
nord se déploient les Alpes bernoises au-dessus de la vallée du
Rhône, profondément encaissée, avec les sommets des Aletschhorn,
Nesthorn et Bietschhorn qui attirent le regard.
‹3›
della Fonte. Lors de notre passage l’année passée, il nous racontait
que lorsqu’il était jeune homme d’une vingtaine d’années, il avait
passé en fraude des cigarettes pendant près d’une décennie. En ce
temps-là, il travaillait encore comme boulanger à Varzo, et son maigre
salaire ne suffisait pas à nourrir sa famille. Le commerce illégal avec
la Suisse était lucratif, mais extrêmement risqué. Un grand nombre de
ses amis y ont perdu la vie. Ils ne pouvaient pas emprunter l’itinéraire
passant par le Chaltwasserpass, à l’ouest de la combe de l’alpage,
car là se trouvait la cabane des garde-frontières, l’actuelle cabane
du CAS Monte Leone. Ils en étaient contraints à grimper péniblement
jusqu’à la brèche de la Furggubäumlicke. Parfois, une course poursuite
avec les garde-frontières faisait les gros titres des journaux. On
parlait dans la presse suisse de « far west sur la frontière sud ». Mais
en général, il régnait une entente amicale avec les garde-frontières
stationnés à la Furggubäumlicke. « Nous savions exactement quand
ils se retiraient dans leur cabane le soir pour manger, nous laissant la
voie libre » nous confie Severino. Les spalloni (contrebandiers) étaient
chargés de près de 40 kilos de marchandises. Severino a exposé son
bricolla (sac de jute) dans l’Albergo della Fonte, où il a débuté comme
aubergiste. Aujourd’hui, ce sont ses enfants Katjuscia et Danilo qui
gèrent l’auberge située au pied du versant sud du Furggubäumhorn.
Surplombant directement l’Alpe Veglia, nous desescaladons
le Wasenhorn vers le sud. Un majestueux gypaète barbu tournoie
dans les airs, semblant léger comme une plume. « Bien que ces
charognards puissent peser jusqu’à sept kilos », nous informe
Fredy. « Ce qui est magnifique », ajoute-t-il, « c’est que les gypaètes
barbus sont curieux et viennent parfois tout près ». Comme maintenant.
Après avoir repris des forces à la cabane Monte Leone,
nous rattaquons la montée de la Mäderlicke, depuis laquelle une
large arête nous permet de traverser facilement le Mäderhorn. À
nos pieds se trouve le vaste plateau du col du Simplon, avec son
imposant hospice. Fredy indique la direction du Chalti Wasser, où
les torrents de fonte du Chaltwassergletscher se précipitent en direction
du Simplon. Là-bas sur le ressaut rocheux, on distingue encore
les restes d’un pylône de téléphérique. Ce qui nous fait voyager
dans le temps jusqu’à l’époque où l’on exploitait la glace du
glacier. Avec des traineaux tirés par des chevaux et des chariots,
on pouvait transporter la glace relativement facilement du col du
Simplon à Brigue par la route de Napoléon. Les principaux clients
‹4›
Far west sur la frontière sud
Il faut patienter jusqu’au sommet du Wasenhorn pour que le regard
porte jusqu’en Italie. On surplombe alors directement la grande
combe pâturée de l’Alpe Veglia, où autrefois quelques paysans ou aubergistes
gagnaient de quoi faire bouillir la marmite avec la contrebande.
C’était le cas de Severino Orio, aubergiste retraité de l’Albergo
46
47

Wegweiser Bortelhorn
Le long du sentier des
contrebandiers en direction
de la Furggubäumlicke
nous sommes salués de
loin par l’Aletschhorn.
La montagne en toute sérénité
Parmi les nombreuses nouveautés qui arrivent chaque année sur le marché, toutes
ne sont pas convaincantes. Mais pour ces trois produits, nous sommes
certains qu'ils rendront votre randonnée en montagne plus facile et plus plaisante !
Rêve de technologie
Une famille équilibrée
« Les contrebandiers savaient ce
qu’ils devaient donner afi n de
se garantir une traversée sans
soucis à l’heure du risotto. »
étaient les brasseries locales. L’utilisation de la glace provenant
des glaciers comme agent de refroidissement a débuté en Europe
au milieu du XIX e siècle. Une fois par semaine, un train quittait la
vallée du Rhône pour apporter la glace valaisanne même jusqu’à
Paris, à la grande joie des bouchers et producteurs de limonade.
Ce n’est que dans les années 1950-60 que cette exploitation de la
glace a été remplacée par des installation de réfrigération modernes.
À l’auberge de Wasenalp, nous trinquons comme il se doit
à cette belle journée, avec un drink « on the rock », lorsque la porte
s’ouvre et qu’un homme d’un certain âge franchit le seuil du restaurant.
Il se présente comme étant Heli Wyder, autrefois maître
d’école et colonel de l’armée. Un pilier de cet alpage. Aujourd’hui
âgé de 89 ans, il s’occupe de l’entretien des chemins pédestre et
nettoie les prairies des pousses d’Aulnes des Alpes, ce qui lui permet
de conserver une certaine souplesse malgré son âge. Ayant
appris que nous avons le projet de gravir le Furggubäumhorn le
lendemain, il se met à raconter. Son oncle était garde-frontière làhaut.
Avec des collègues sympas venus du pays voisin. La solidarité
régnait. Les contrebandiers savaient ce qu’ils devaient leur
laisser pour pouvoir traverser sans être inquiétés à l’heure du risotto.
Plus tard, Heli a racheté la cabane sur le col pour le montant
symbolique d’un franc. Mais il y a encore aujourd’hui des petits
malins : dernièrement, ses lampes à pétrole accrochées là-haut ont
disparu. C’est pourquoi il l’a laissée à l’état d’un abri de fortune au
confort rudimentaire.
Des douceurs derrière les clôtures
Accès et propositions de coursesbaechli-bergsport.ch/fr/simplon
Un départ matinal nous remet dans la peau des contrebandiers. Et
la montée assez longue jusqu’à la Furggubäumlicke nous laisse tout
le temps pour imaginer comment se déroulaient ces expéditions. Les
derniers mètres sont équipés d’une via ferrata, sur un ressaut rocheux
que l’on franchissait probablement sans assurage à l’époque
des contrebandiers. Au col, nous trouvons la cabane et d’innombrables
bouquetins. Ils s’éloignent lourdement, certains avec des
cornes imposantes, lorsque nous entamons la montée sur l’arête.
L’escalade sur l’arête sud-ouest du Furggubäumhorn est variée et
à peine plus exigeante que sur le Wasenhorn. Les difficultés ne dépassent
pas le degré II. L’itinéraire est directe et assez facile pour
nous permettre d’apprécier la fantastique vue plongeante sur l’Alpe
Veglia et la plaine du Rhône. Au nord, au pied de la montagne, se
trouve la Bortelhütte où nous passerons la nuit prochaine. Pour une
arrivée en douceur, une boille à lait remplie de biscuits nous attend,
accrochée à la clôture peu avant la cabane, laissant présager un accueil
chaleureux. Depuis 2018, Irmtraud Chastonayi, est la gardienne
de la Bortelhütte et l’on sent qu’elle le fait avec grand plaisir. Le
réveil est encore une fois très matinal, et c’est reparti. Il nous reste
le Bortelhorn. La première heure passe sans problème, nous laissant
encore à moitié endormi. La voix de Fredy nous tire de cette douce
rêverie : « Mon père avait l’habitude de dire : celui qui veut aller loin
ménage sa monture ». Une très vieille parole de sagesse de guide de
montagne, qui nous aide à travers ce terrain de plus en plus délicat.
Alors que, autrefois, on traversait facilement le glacier avec des crampons,
il faut maintenant crapahuter dans des éboulis de moraines instables.
On pousse un soupir de soulagement en atteignant enfin la
paroi, au pied d’un ressaut rocheux que l’on gravit à l’aide de cordes
fixes pour gagner la brèche – et le soleil. Les rayons du soleil nous
réchauffent agréablement et nous profitons de l’escalade de l’arête du
dernier sommet des « Trois Grands » qui dominent la Wasenalp. Sans
cohésion dans le groupe, on pourrait facilement dégringoler à droite
ou à gauche dans le vide… comme dans la vie.
Il est agréable de constater que les innovations
ne sont pas réservées aux seuls segments de
l’alpinisme et du trail running. Le Beta Light
45 est un sac à dos de randonnée hautement
technique : son tissu Challenge Sailcloth Ultra
200 est robuste, ultraléger et assure une protection
optimale contre les intempéries grâce à
ses coutures soudées. Le sac à dos se compose
d’un grand compartiment principal ainsi que
d’un compartiment intérieur pour un système
d’hydratation. Il possède également une poche
avant extensible et deux poches extérieures latérales.
La ceinture amovible est dotée de deux
grandes poches zippées pouvant contenir de petits
objets. Le système de portage du Beta Light
45 se compose d’une armature amovible, d’un
cadre léger en aluminium et de larges bretelles
qui, dans le style d’un gilet de course, sont pourvues
de plusieurs poches et d’une double sangle
de poitrine. Une fermeture à enroulement et
plusieurs sangles de compression (amovibles)
permettent de fixer du matériel supplémentaire.
1 BETA LIGHT
BLACK DIAMOND
Poids : 890 g
CHF 399.–
Café en tube
La startup dirigée par Alexander Häberlin et
Philippe Greinacher avait pour ambition de
proposer un café à emporter plus savoureux et
de meilleure qualité que la poudre instantanée
habituelle. Elle a ainsi mis au point la pâte de
café Dark Roast Coffee, disponible en tube de
100 g. Pour se faire un café, il suffit de mélanger
5 g de pâte avec 100 ml d’eau (à env. 85 °C).
La pâte peut également être dégustée comme
pâte à tartiner avec des fruits (secs) ou être
ajoutée à un shaker de protéines. Une fois ouvert,
le tube se conserve jusqu’à 3 semaines
à température ambiante. Cette pâte produite
en Suisse contient exclusivement des grains
de café arabica Fairtrade et bio provenant
de Colombie, du sucre bio suisse et de la
gomme arabique naturelle.
2 NO NORMAL COFFEE
DARK ROAST COFFEE
CHF 14.–
1
3
2
L’Aequilibrium Hike GTX reprend les caractéristiques
de la famille Aequilibrium et convainc
par sa légèreté ainsi que par ses détails techniques.
Cette chaussure de montagne mi-haute
est préformée au niveau de la cheville avec le
3D Flex System Evo : elle offre un déroulé du
pied confortable tout en assurant une bonne
stabilité lors de la marche. La construction
Double Heel typique des chaussures Aequilibrium
saute aux yeux. Combinée à la semelle
Vibram, elle offre un maintien supplémentaire
à la descente. Les crampons sont positionnés
de manière à minimiser l’impact lorsque le
pied touche le sol, rendant la marche agréable,
même sur de longues distances. Le matériau
extérieur synthétique a été renforcé dans les
zones fortement sollicitées, tandis que la semelle
intercalaire souple est recouverte d’un
film TPU résistant. La chaussure est ainsi
protégée de l’abrasion même sur les terrains
rocheux. Grâce à la membrane Gore-Tex imperméable,
le pied reste au sec lorsqu’il pleut.
3 AEQUILIBRIUM HIKE GTX
LA SPORTIVA
Poids : 960 g/paire
CHF 259.–
Conseiller
personnel Bächli
Vous rêvez d'un trekking de cabane
en cabane et vous ne savez pas quel
équipement est nécessaire ? Notre
conseiller personnel vous proposera
une présélection qui vous fera gagner
du temps et vous conseillera dans une
atmosphère détendue à la date de
votre choix.
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Rencontre au sommet Paul Petzl
Thema Rubrik
« Inventer fait
partie de
notre ADN »
Paul Petzl est propriétaire et cofondateur de la marque Petzl, pionnière
dans le domaine du matériel de montagne. Voici un entretien rare à
propos de la création et de la transmission d'une entreprise familiale –
et ce que la paranoïa et les dessous coquins ont à voir avec cela.
Interview Bernard van Dierendonck
« C’est vraiment une solution
ingénieuse, j’en suis très fier. »
Paul Petzl et le dernier né des
dispositifs d’assurage, le Neox.
Près de Grenoble, dans le village de
Crolles, un second panneau de localité
intitulé « Village Petzl » borde la route.
Un village dans le village. Le panneau en
question se trouve d’ailleurs au bord de
la rue Fernand Petzl. Cette rue conduit à
un site industriel un peu particulier. On y
trouve une tour en béton au toit étrangement
incliné, à côté d'un bâtiment étroit
et pratiquement sans fenêtres : ce sont
les installations de test et de formation
de Petzl. Tout autour, d'autres hangars
gris sont alignés ainsi que deux maisons
en bois entièrement entourées d’un
balcon – un mélange sauvage de différentes
formes de construction. Un site
industriel qui n'a pas été conçu sur une
planche à dessin, mais qui a été agrandi
bâtiment par bâtiment en fonction des besoins.
Ce « Village Petzl » est le lieu principal
de l'entreprise familiale, qui emploie
aujourd'hui plus de mille personnes.
Dans le bâtiment central des bureaux,
nous avons rendez-vous avec Paul
Petzl, le propriétaire et cofondateur de
l'entreprise. Il n’accepte que rarement
les demandes d'interview. Mais il fait volontiers
une exception pour l'entreprise
familiale Bächli, qui a presque le même
âge que lui. Nous nous rencontrons dans
le showroom, au milieu des lampes frontales,
des piolets, des mousquetons, des
baudriers, des casques et du matériel
technique de sécurité pour les travaux
en hauteur. Plein d'entrain et avec un
rire communicatif, l'homme, aujourd'hui
âgé de 74 ans, entre dans la pièce et tend
la main : « Enchanté, je suis Paul. » L'interview,
qui s'est déroulée en juin 2023,
commence par un malentendu.
Ton collaborateur nous a montré les bâtiments,
l’installation de test, l’espace de
stockage, les chaînes de production sur
lesquelles les casques et les dispositifs
d’assurage sont assemblés à la main. On
a déjà presque tout vu de Petzl.
Comment ça, vous avez déjà « tout » vu ?
(Il adresse un regard interrogateur à son
collaborateur.)
Photo : Bernard van Dierendonck
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51

Rencontre au sommet Paul Petzl
‹1›
à la fois enthousiasmé et choqué : il était
plus confortable à utiliser que notre Grigri
! En tant qu'entrepreneur, je deviens
vite paranoïaque et j’imagine comment
la concurrence pourrait nous prendre de
grandes parts de marché. Je ne supporte
pas qu’une autre entreprise lance un produit
meilleur que le nôtre.
Après la course, j'ai immédiatement
parlé à notre équipe d'ingénieurs. Ils m'ont
rassuré et m'ont montré les points faibles
du produit concurrent. Mais l'ambition
était réveillée. Nous avons continué à réfléchir
au principe du dispositif et, pour
finir, nous en avons fait le Neox.
Combien de temps faut-il jusqu’à ce qu’un
tel dispositif soit prêt à être commercialisé ?
J’ai monté notre entreprise avec mon père
Fernand Petzl. Il disait toujours : « Il y a un
pour cent d’inspiration et 99 pour cent de
transpiration. »
Te sens-tu encore en lien avec eux ?
Dans tout ce que nous faisons, je suis en
pensée avec mon grand-père, mon père et
naturellement ma mère. Je discute avec
eux : « Ça aurait été génial si vous aviez pu
voir notre dernière invention. » Ce lien est
important dans notre petite famille, où nous
avons tout construit de nos propres mains.
Il y a des points communs avec Bächli Sports
de Montagne. Il y a 50 ans, tu as fondé l’entreprise
avec ton père, est-ce que l’impression
que ton père était plutôt bricoleur et toi plutôt
homme d’affaires est juste ?
Le développement de la lampe frontale
montre bien notre complicité. Dans mes
jeunes années, j’ai servi à l’armée. Nous dormions
souvent dans des igloos. Nous avions
bien des lampes, mais nous devions glisser
les batteries dans la poche de la veste. Le
plate, était née. Nous en avons immédiatement
fabriqué plusieurs centaines et avons
commencé à les vendre.
L’histoire raconte que pour les sangles,
vous utilisiez les bretelles élastiques de
soutien-gorge.
C’est ce que je croyais aussi, mais mon
épouse Catherine m’a expliqué que ce n’était
pas le cas. Elle était responsable de l'acquisition
des sangles et les achetait dans les
boutiques de lingerie de la haute société.
À l'époque, les jarretelles étaient en vogue
et les rubans de cette lingerie de charme
étaient particulièrement adaptés à nos
lampes. Je n'y connaissais vraiment rien.
Ton père était un spéléologue passionné,
mais il n’a jamais emmené ni toi ni ton
frère lors de ses expéditions souterraines.
‹1› Des premiers descendeurs
et lampes frontales
à l’équipement complet
pour la verticalité, Paul
Petzl n’a jamais manqué
d’idées pour de nouveaux
produits.
‹2› Le développement
d’un nouveau dispositif
d’assurage peut durer
jusqu’à dix ans – il doit
être aussi logique et
fiable que possible.
‹3› Le jeune Paul Petzl
lors de la démonstration
d’un descendeur.
‹2›
Ah, tu penses à la dernière grande invention
? On ne nous a rien montré à ce sujet.
Bon, elle va sortir sur le marché en juin
2024. Je crois qu’on peut quand même en
parler. (Le collaborateur va chercher un
petit carton dans une autre pièce et en sort
un dispositif d’assurage.)
On dirait un Grigri…
C’est effectivement une évolution du Grigri.
Mais l’évolution est telle qu’il mérite
son propre nom. Il s’appelle Neox et sera
lancé sur le marché en tant que produit indépendant,
en plus du Grigri.
Qu’est-ce qui est si nouveau dans ce Neox ?
Au cœur de l’appareil, le système de came
connu qui équipe le Grigri est remplacé
par une poulie mobile. Il est ainsi super
« Il y a un pour
cent d’inspiration et
99 pour cent de
transpiration. »
agréable d’assurer quelqu’un en tête, car
donner du mou est très facile. La corde
vient facilement et il n’y a plus d’à-coups.
Nous avons donc fortement amélioré notre
dispositif d’assurage alors qu’il était déjà
le meilleur du marché. C’est une solution
ingénieuse et j’en suis très fier.
Comment es-tu arrivé à cette invention ?
Tu es sous la douche et tout d’un coup
c’est l’illumination ?
L'innovation et le développement de
l'équipement me fascinent. S'il y a un problème
à résoudre, cela ne me lâche plus.
L'idée du Neox m'est venue en grimpant
avec un ami guide de montagne. Comme
il ne tombe jamais, j'ai essayé un nouveau
dispositif d'assurage, le Revo de Wild
Country. Dès la première longueur, j'ai été
Photos : Bernard van Dierendonck
Photo : Archives Petzl
Un pour cent, ça ne fait pas beaucoup !
La quantité de travail de développement
est vraiment inimaginable. Pour le Grigri,
cela nous a pris dix années. En particulier
pour un dispositif d’assurage, il faut être
extrêmement prudent. Alors, dès le début,
nous essayons de le rendre aussi intuitif et
sûr que possible.
Petzl est connue pour son esprit novateur.
Qu’est-ce qui se cache là-derrière ?
Voici une histoire de mon grand-père.
Il a émigré de l’Autriche vers la France.
Comme immigré, il a d’abord été incorporé
à la Légion étrangère. Il a ensuite créé plusieurs
entreprises, qui ont toutes échoué.
Il s’est alors retrouvé à faire le ménage
dans une entreprise d'électronique. En
faisant cela, il a vu les plans d'un interrupteur
et s'est dit qu’il ne pourrait jamais
fonctionner ainsi. À la fin de la journée, il
s’est retiré dans son atelier et a recréé un
modèle en bois de cet interrupteur, modifié
afin que, selon lui, il puisse fonctionner.
Au nettoyage suivant, il a posé ce modèle
sur la table à dessin des ingénieurs. Impressionnés,
ces derniers ont montré le
modèle au directeur de l'entreprise et,
peu après, mon grand-père a été embauché
comme développeur. Mon père aussi,
en tant que spéléologue, bricolait de nouveaux
bloqueurs et descendeurs. L'invention
est dans notre ADN.
‹3›
câble entre la batterie et la lampe était toujours
au chemin – comment pouvait-on inventer
quelque chose d’aussi idiot ! Lors d’un
week-end de permission, j’ai demandé à mon
père s’il n'y aurait pas possibilité de porter la
batterie sur la tête. Aussitôt dit, aussitôt fait,
il a réalisé mon idée la nuit même. Lors de
mon bivouac suivant, j’ai testé le nouveau
modèle. Il glissait sans arrêt sur les yeux.
Nous avons donc ajouté une sangle, non pas
autour de la tête, mais passant par-dessus
la tête. La première véritable lampe frontale,
autrefois encore avec une grande batterie
Je soupçonne qu’il y avait eu un accord
entre lui et ma maman. Elle estimait en effet
que la spéléologie était trop dangereuse et
ne voulait pas que ses enfants risquent de
disparaître dans les ténèbres du sous-sol.
Qu’en est-il avec tes fils Olivier et Sébastien
? As-tu pu éveiller en eux une passion
pour les sports de plein air ?
De ce côté-là, je n’ai pas rencontré un
grand succès. Je travaillais 60 à 70 heures
par semaine et je n’avais que peu de temps
pour la famille. De temps en temps, je les
52
53

Rencontre au sommet Paul Petzl
« Je supporte très
difficilement qu'une autre
entreprise commercialise
un meilleur produit. »
emmenais grimper. Mais je trouvais moimême
l’alpinisme trop risqué. Je ne voulais
pas qu’ils s’y mettent. Aujourd’hui, ils
sont tous deux sportifs, ils sont des coureurs
passionnés et ont essayé différentes
disciplines alpines – également dans l’objectif
de mieux les comprendre.
En revanche, tu as su susciter l’intérêt
de tes fils pour l’entreprise Petzl. Tout
comme ta femme et ton frère, ils occupent
des fonctions dirigeantes au sein de Petzl.
Est-ce que ce sont les nouveaux chefs ?
J’assume toujours la direction générale.
Sébastien est responsable du département
recherche et développement, tandis
qu’Olivier dirige le marketing et la vente.
Les deux sont extrêmement importants.
L’année prochaine, je fêterai mes 75 ans
et un des deux reprendra la direction générale.
Je resterai le président du conseil
d’administration.
Comment planifiez-vous la...
Je vous coupe, concernant ce point, je
peux poser la question et y répondre moimême.
Ah, ok ? Merci beaucoup. Alors je vais
aller me chercher une tasse de thé et je
laisse l’enregistreur tourner sur la table.
(Rires) … la transmission de l’entreprise
se fait à différents niveaux. Pour moi, des
questions comme les valeurs de l’entreprise
et les réponses à certaines questions
sont centrales : à quoi ressemblera l’entreprise
dans dix ans ? Quelles seront les relations
avec le personnel ? Que voudra la
clientèle de demain ? J'ai moi-même rêvé
de l'entreprise Petzl telle qu'elle est devenue
aujourd'hui. Alors, j’ai voulu demander
à mes fils quels étaient leurs rêves pour
Petzl. Nous avons réfléchi intensément à
tout ça pendant deux ans, puis nous avons
rédigé ensemble un document interne très
complet.
Est-ce que la relève va modifier l’orientation
de l’entreprise ?
Notre environnement évolue de plus en
plus rapidement, mais les valeurs centrales
de notre entreprise restent gravées
dans le marbre. L’entreprise restera dans
la famille, nous n’exploiterons personne
financièrement, et nous continuerons à
nous consacrer à la verticalité.
Le père s’assure-t-il que les choses continueront
à se dérouler comme il l’entend ?
C’est tout le contraire. Après des discussions
passionnées, je me suis à chaque
fois retiré et ce sont mwes fils qui ont écrit
NEOX
En 2024, Petzl lance sur le marché
le Neox, une évolution du Grigri optimisée
pour l’assurage d’un grimpeur
en tête. À l’intérieur du Neox se
cache une poulie mobile qui permet
de donner du mou de manière extrêmement
fluide. Il permet d’assurer
avec une technique d’assurage
classique, comme avec un tube. En
cas de chute une came vient serrer
la corde et soutien fortement la
main de freinage. Le levier de déblocage
ergonomique permet un
bon dosage de la descente.
ensemble leur vision de l'avenir. Cela les a
libérés de l'obligation de tout faire exactement
comme leur père le souhaiterait. Et
je peux très bien vivre avec ce qui a finalement
été consigné dans cette vision. La
transmission est pour moi la tâche la plus
difficile à laquelle j'ai été confronté chez
Petzl. J'ai appris que tout vouloir tout de
suite conduit à l’échec. Même si à mon âge
le temps peut sembler limité, j’ai réussi à
ce qu’il devienne un allié. C'est le temps
qui arrange tout.
À l’époque des chaussures
de montagne en
plastique : extrait du
catalogue Petzl de 1987,
Paul Petzl à gauche.
La notion de liberté fait-elle également partie
des valeurs gravées dans le marbre ?
Je pensais qu’en tant que chef d’entreprise,
on était toujours libre, que personne
ne me dicterait dans quelle direction
je devais aller. Je voulais laisser
ma propre trace. Mais cette représentation
n’est pas correcte : je suis responsable
de tous ceux qui vivent de cette
entreprise. Avec le temps, j'ai réalisé
qu’avec ce sens des responsabilités, je
ne m’étais jamais senti réellement libre.
Pour le futur, j’espère bientôt me sentir
un peu plus libre.
Photo : Archives Petzl
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55

Réussir son bivouac 1x1
Optimiser
son bivouac
Être contraint de bivouaquer peut tourner au cauchemar. À l’inverse,
un bivouac planifié ne garantit pas automatiquement de beaux rêves.
Les chances augmentent avec ces quelques conseils.
Texte Thomas Ebert Photos Urs Nett
Une question d’emplacement
Alors que le soir l’on marche volontiers encore un peu pour
admirer le coucher de soleil avant de se glisser (de préférence
bien réchauffé) dans son sac de couchage, au petit matin on
donnerait cher pour regarder le soleil se lever sans bouger.
L’idéal est donc d’avoir une vue dégagée vers l’est, ce qui
permet de profiter déjà tôt le matin des rayons du soleil tant
attendus, de se réchauffer et de sécher la rosée. Mais les endroits
où la vue est dégagée sont souvent aussi particulièrement
exposés au vent. L’emplacement parfait est la plupart du
temps un compromis entre de nombreux facteurs. Les cartes,
webcams, images satellites et outils de calcul d’ensoleillement
permettent d’écarter les endroits défavorables, mais ce n’est
qu’une fois sur place qu’on trouvera la perle rare.
« Pour un bon bivouac, il faut
avoir un plan B au cas où il
serait nécessaire de se replier
dans un endroit protégé. »
Ralph Strahberger
Directeur du magasin de Kriens
Construire un mur
Un muret de protection érigé avec les
pierres au sol protège des rafales de vent.
En même temps, il prévient des faux mouvements,
surtout dans les endroits exposés.
En montagne, on rencontre parfois les
vestiges de ce genre de constructions. Un
mur en bon état est un indice que l’endroit
est bien choisi pour un bivouac.
57

1x1 Réussir son bivouac
« Quand la nuit n'en fi nit
pas, je passe le temps avec
une application de carte
du ciel pour explorer les
étoiles et les planètes. »
Importance de l’eau
Mieux vaut être prévoyant en ce qui concerne
l’eau. Si l’on n’est pas tout à fait certain de trouver
de la neige ou une source à proximité du
bivouac, il est préférable de refaire le plein à la
dernière occasion : de l’eau à boire, pour la cuisson
et un peu pour laver. Aussi confortable soit-il,
un bivouac sans eau n’est pas une partie de plaisir.
Pour les grandes quantités (4 à 6 litres), une
poche à eau est un bon choix. Et si nécessaire,
prévoir pour une toilette de chat deux-trois lingettes
humides que l’on rapportera bien-sûr en
plaine, tout comme les autres déchets.
Le prince au petit pois
L’équipement de Ralph est composé de
presque autant de couches que dans le
conte d’Andersen : un tapis en mousse
pores fermées sert de couche de base
et de protection de sol. Vient ensuite
un matelas gonflable pour l’isolation et
le confort. Ce système rend la nuit supportable
même sur un sol irrégulier. Un
sac de bivouac (étanche !) protège le sac
couchage du vent et des intempéries,
les meilleurs sont même équipés d’une
moustiquaire.
Penser ses repas
Les repas lyophilisés sont légers et nourrissants, avec, cerise sur le gâteau,
seulement peu de vaisselle à nettoyer. Petite astuce : une cuillère à long
manche permet de gratter les dernières miettes du sachet. Certains bivouaqueurs
aguerris ne partiraient pas sans un petit flacon d’huile d’olive pour
rehausser cette « nourriture de l’espace ». Si l’on souhaite être plus actif en
cuisine, pourquoi pas emporter par exemple du couscous, des lentilles ou
d’autres légumineuses et les laisser tremper dans l’eau froide pendant la
montée au bivouac ? On peut aussi facilement prendre avec soi des noix et
d’autres friandises dans des sachets refermables.
Babioles et gadgets
Nul besoin de s’encombrer d’une bouillotte
: il suffit de préparer du thé bien
chaud déjà le soir pour le lendemain
matin et de glisser le thermos dans le
sac de couchage. En principe, il n’y a pas
de limite à l’inventivité pour se faciliter
la vie en bivouac : tasse pliable, oreiller
gonflable, powerbank, gourde isotherme
pour bouteille de bière, cafetière portable,
poivrier ultraléger, il existe aujourd’hui
une solution pour presque tous
les luxes imaginables. Mais il est aussi
vrai que, comme disait Épicure : « celui
qui ne sait pas se contenter de peu ne
sera jamais content de rien ».
Prendre soin de la
nature et de l’environnement
En comparaison avec d’autres pays
alpins, la réglementation concernant
le bivouac est très libérale en Suisse.
Pour maintenir cette liberté, il faut bien
sûr faire passer le respect de la nature
et de l’environnement avant son plaisir.
Bivouaquer dans des zones protégées
est exclu et il est impératif de suivre le
principe « Leave no Trace ». L’essentiel
se trouve résumé sur notre blog.
baechli-bergsport.ch/blog/
regles-de-bivouac-etde-camping-en-suisse
Nettoyage de la scène
Bien entendu, on laissera la place de
bivouac aussi propre qu’on l’a trouvée.
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Contrôle du partenaire Bächli Sports de Montagne
Les 50 ans de Bächli
Sports de Montagne
Part 2 : Expansion et professionnalisation. Après la « phase pionnière » s’étalant de
1974 à 1999 et que nous avons présenté dans la revue Inspiration 1/2024, voici la
deuxième partie : les compagnons de route du marketing, de la vente, de l’informatique et
de la direction se replongent dans leurs souvenirs.
Texte Thomas Ebert
« À l'époque, tout
était commandé par
le clavier, sans souris.
Rares étaient
ceux qui savaient
se servir d'une souris
et il fallait faire preuve
de beaucoup de douceur. »
C'est ainsi que Dani Schmocker,
aujourd'hui responsable informatique
chez Bächli Sports de Montagne,
se souvient du grand changement du système
de gestion des marchandises en 2002.
Schmocker, qui dirigeait autrefois ce changement
en tant que collaborateur externe, se rappelle encore
comment il avait pu convaincre Felix Bächli : « J’avais réalisé
un nouveau module pour les vêtements qui permettait
de gérer facilement les couleurs, les tailles etc. »
Un nouveau millénaire et internet comme terre inconnue : pour
Bächli Sports de Montagne aussi, les années zéro ont été une période
d'accélération technologique. La première boutique en ligne
existait déjà depuis l’an 2000. Peu après, l'introduction d'une gestion
des caisses en ligne a rendu obsolète le regroupement manuel des
chiffres d'affaires chaque soir dans la caisse centrale. Le progrès était
perceptible, mais l'ère numérique a parfois aussi mis en évidence les
nouvelles vulnérabilités et dépendances : « En pleine saison, j'étais à
l'outlet de Volketswil, il y avait vraiment beaucoup de monde - mais
rien ne fonctionnait aux caisses. J'ai alors programmé, pour ainsi dire
technique et leurs souhaits », se rappelle Goeringer, qui était à la tête
du magasin de Lausanne pendant six ans. Goeringer a rapidement
étoffé l’assortiment tout en restant ferme sur d’autres souhaits. Le
principe éprouvé de Bächli, qui consiste à proposer des prix outlet
attractifs, a fait que le public lausannois a rapidement eu confiance.
« À l’époque, Patrick a parfaitement su combiner les deux. En tant
qu'Alsacien ayant fait ses années de formation en Suisse allemande,
il a su intégrer les différentes mentalités », dit Michael Roth en analysant
rétrospectivement le pas vers la Suisse romande, complété
en 2018 par un nouveau magasin à Conthey, en Valais. Lausanne a
marqué un tournant non seulement pour les achats, mais aussi pour
le marketing : désormais, toutes les descriptions des articles et les
publications sont bilingues, y compris le catalogue et la boutique en
ligne. « Pour la culture Bächli, c'était très enrichissant ! Nous avons
réussi à franchir la barrière de röstis », conclut Susanna Bächli.
L’année 2018 représente également un changement important
de l’histoire de l'entreprise. Effectivement, Felix Bächli, qui était à la
fois propriétaire, président du conseil d'administration et CEO décide
de déléguer une partie de ses responsabilités et de remettre
la conduite opérationnelle entre de nouvelles mains. Une étape
difficile mais longuement réfléchie et logique étant donné la croissance
constante de l'entreprise, qui compte désormais quelque 250
collaborateurs. Depuis le 1er septembre 2018, Thomas Morand est
le premier à assumer de grandes responsabilités auprès de Bächli
Sports de Montagne sans être membre de la famille. Est-ce que ce
sera pour autant un tournant dans l'histoire de l'entreprise ? Pas du
tout. La compréhension entre Felix Bächli et Thomas Morand sur
l’orientation future de l’entreprise a été immédiate. « Je suis tout à
fait conscient de ce que la famille a construit. Mais je sais aussi qu'il
est dans son intérêt de continuer à développer l'entreprise avec clair-
à cœur ouvert, avec
mon ordinateur portable
dans la zone
des caisses, afin
que les transactions
passent à nouveau »,
se rappelle Schmocker.
« Cela a fait forte impression
à l'époque et il arrive qu’on m'en
parle encore aujourd'hui. » En fin de
compte le nouveau ERP (Entreprise Resource
Planning) était un jalon qui a accéléré
de nombreux processus. « Nous savions en
temps réel quel article était disponible dans quel
magasin, et lorsque le dernier article avait été vendu,
il disparaissait en dix minutes de la boutique en ligne »,
se remémore Michael Roth du marketing.
Bächli était donc bien équipé en matière de logiciels et d’informatique.
« C’était indispensable puisque nous avions grandi », se
rappelle Susanna Bächli. Il y avait d’un côté des nouveaux magasins à
Bâle (2002), Kriens (2003) et St-Gall (2004) qui permettaient d’accéder
à de nouvelles régions. D’un autre côté, la semaine de six jours a commencé
en 2005 chez Bächli : les magasins étaient également ouverts le
lundi, et certains même jusqu’à 20h. Le chiffre d’affaires et le nombre
de collaborateurs n’a pas cessé d’augmenter. En 2008, un nouveau logo
plus abstrait a permis de consolider cette évolution sur le plan visuel :
« La croix Bächli rappelle le symbole du sommet et des points de passage
sur les cartes nationales », explique Michael Roth. Cette consoli-
Photos : màd
dation a aussi réussi sur le plan logistique :
en 2009, l'entrepôt central a déménagé de
Schwerzenbach à son emplacement actuel à
Nänikon - moins d'étages, mais plus de surface.
La logistique et l'administration sont ainsi
restées au même endroit jusqu’à présent.
Mais comment réussir à maintenir les
valeurs et les objectifs dans une entreprise
familiale en pleine croissance et en pleine
expansion ? D'une part, bien sûr, lors des
événements et des formations internes qui
ont réuni tous les collaborateurs des magasins
et de l’administration. D'autre part,
parce que des personnes comme Moreno
Zmak ont veillé à ce que l'expansion se déroule
de manière fiable et coordonnée. En
2003, Zmak a commencé comme directeur
du magasin à Zurich, où il a géré le déménagement et l'ouverture de
l'outlet. Depuis 2010, il a participé à onze transformations, déménagements
et ouvertures en tant que directeur du département marketing
et ventes. Son rayon d’action s’étendait de la recherche d'un emplacement
à l'apéritif d'ouverture en passant par la planification du personnel.
« Nous nous sommes installés sur certains sites alors que
le gros œuvre était tout juste terminé. Mon expérience en matière
de sorties de secours, d'installations de ventilation ou de bases juridiques
cantonales des installations de détection d'incendie était très
modeste – étaient ! », sourit Zmack. Avec son équipe, il a rapidement
défini des normes pour les surfaces de vente, l'éclairage, la disposition
des marchandises et les systèmes de caisse. « C’était devenu
une équipe bien rôdée au fil du temps », se souvient Susanna Bächli.
« C’était important de ne pas grandir trop vite – chaque magasin devait
d’abord fonctionner avec succès avant de pouvoir envisager une
autre expansion. »
Si l'on demande aux employés les plus anciens s'il y a eu un
tournant dans l'histoire de Bächli depuis le début du millénaire, la réponse
est unanime : Lausanne ! « Le pas vers Lausanne était logique »,
témoigne Susanne Bächli aujourd’hui, « en Suisse allemande, notre
concept fonctionnait déjà bien. » Le magasin de Berne attirait de nombreux
Romands, si bien qu'à l'époque déjà, on veillait à ce que le personnel
soit bilingue. « Malgré tout, nous avions une certaine crainte,
surtout à cause du français, mais aussi de la mentalité », poursuit Susanna.
Patrick Goeringer en sait quelque chose. De langue maternelle
française, il a commencé sa carrière chez Bächli au magasin de Pfäffikon
qui venait d’ouvrir. « Au début, j’avais des craintes, mais j’ai finalement
été très bien accepté au sein de l’équipe. » Lorsque la décision
d'ouvrir un magasin à Lausanne a été prise en 2011, Goeringer était
l'homme idéal. Il a non seulement réussi à tenir une date d'ouverture
très audacieuse (les derniers travaux ont été achevés à 22 heures la
veille au soir), mais aussi à former une toute nouvelle équipe et à servir
une nouvelle clientèle aux exigences inconnues au départ. La politique
des prix nets de Bächli s'est heurtée à un environnement urbain
où l'on était habitué à des rabais ; il y avait à l’époque une demande
inhabituellement forte pour des vêtements de trail running légers ou
pour des fixations à inserts, alors qu'en Suisse allemande, on faisait
encore confiance aux fixations à cadre. « La mentalité des Romands
est radicalement différente, tout comme leurs demandes en matériel
« Je suis tout à fait conscient
de ce que la
famille a construit. »
Thomas Morand
CEO
60
61

Contrôle du partenaire Bächli Sports de Montagne
Thema Rubrik
‹1› Avec le tout nouveau magasin de
Bächli à Contone, nous sommes désormais
également présents au Tessin.
‹2› Les dernières étapes avant l’apéro
d’ouverture : un nouveau magasin Bächli
est en train d’être équipé.
by
voyance », explique Morand pour justifier son approche. Ainsi, tout
le monde s'accorde par exemple à dire que l'entreprise doit rester
indépendante des organisations d'achat et des investisseurs. « Ces
conditions cadres nous donnent la liberté de prendre nos propres
décisions en matière d’assortiment et de nous concentrer sur notre
stratégie de commerce spécialisé fixe. Cela implique également le
développement de notre présence en ligne, tout en sachant que nous
ne pouvons – et ne devons – pas rivaliser avec les géants du commerce
en ligne », poursuit Morand. Ce constructeur de skis connaît
parfaitement chaque segment de création de valeur de la branche
des articles de sport. Les sports de montagne restent au centre des
préoccupations de Bächli : « Ce n’est pas parce que nous sommes établis
dans ce domaine que nous nous intéressons à d’autres sports
ou à de nouvelles activités de loisirs ; nous nous concentrons sur le
développement des sports de montagne. »
Le commerce de détail, c’est aussi et surtout le développement
de processus. C’est ainsi que Morand, en tant que responsable informatique
par intérim, a remplacé l’ancien ERP pendant la pandémie.
L'entreprise a été l'une des premières de Suisse à passer à un ERP basé
sur le cloud avec « Dynamics 365 ». Des jalons avaient déjà été posés
auparavant au niveau stratégique. En 2019, le conseil d'administration
a été élargi à des membres externes spécialisés dans l’informatique
et les ressources humaines, avant que les enfants de Felix et Susanna
Bächli ne les rejoignent en 2023. Une entreprise familiale sachant
profiter de contributions extérieures : « Je suis convaincu que cela nous
permet de nous positionner dans la durabilité », souligne Morand. Ceci a
notamment été confirmé pendant la pandémie de Corona. Pour Morand,
ce fut « une épreuve de vérité qui a montré que notre stratégie nous
rend résistants aux situations de crise ». Lorsque les magasins ont dû
fermer du jour au lendemain, les investissements dans l'infrastructure
informatique et la boutique en ligne ont rapidement porté leurs fruits.
En 2022, un nouveau magasin a été ouvert au Tessin. « Contone était un
projet de cœur », explique Morand, qui a déniché un local intéressant
après une sortie de bloc avec ses enfants dans la Valle Verzasca. « Si la
Lausanne
Conthey
Berne
Bâle
‹1›
Thoune
Magasins Bächli
Sports de Montagne
1974 Volketswil
1977 Zurich-Oerlikon
1994 Volketswil, outlet
1995 Schönbühl (Berne) e Berne, outlet
2002 Bâle
2003 Kriens/Lucerne
2004 Saint-Gall
2010 Pfäffikon
2011 Volketswil, magasin principal
2012 Lausanne
2013 Coire
2014 Thoune
2017 Aarau
2018 Conthey
2022 Conton
Aarau
Kriens
Zurich
Volketswil
Pfäffikon
Conton
Saint-Gall
surface de vente est encore libre, on la prend ! », a-t-il informé Moreno
Zmak, responsable des ventes, le soir même. Le projet a non seulement
réussi, mais « cette étape était aussi juste », témoigne Morand. « Nous
voulions intégrer cette culture montagnarde particulière – du bloc au
big wall en passant par la randonnée et le ski de randonnée – mais
aussi la région linguistique italienne de la Suisse ».
Comment se présente l'avenir ? Dans un marché en surchauffe,
une phase de consolidation est maintenant en cours, estime Morand.
Le commerce spécialisé a en commun avec les sports de montagne
un environnement qui évolue rapidement. « Les sports de montagne
évoluent continuellement : la technique, le matériel, tout comme les
conditions en montagne », constate Morand. « Tout cela influence
notre manière d’agir, mais pas notre vision : les sports de montagne
sont la passion de toute une vie. »
Coire
Photos : màd
Jalons
2000
Gestion des stocks informatisée
2003 / 2004
Introduction ERP Axapta
2008
Intensification du e-commerce/
boutique en ligne
2009
Déménagement de la centrale et de
l'entrepôt central à Nänikon
2012
Premier magasin de Suisse
romande à Lausanne
2013
Introduction d'un système de protection de
la marchandise dans tous les magasins
2015
Nouvelle boutique en ligne
2016
Audit IT (contrôle de l'architecture et de
la sécurité IT)
2018
Nouveau CEO pour assurer le développement
et la consolidation de la direction
2020
Introduction AX D365
‹2›
THE
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62
En savoir plus
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63

Final
Trouver et garder :
stratégies pour une forte
culture d’entreprise
64
Le manque de personnel qualifi é est actuellement un thème récurrent.
Les postes à pourvoir sont nombreux et le taux de chômage est historiquement
bas. En raison de l’évolution démographique et du désir de
profi ter de plus de temps libre, il manque de plus en plus de personnes
sur le marché du travail. Comment réussirons-nous à attirer suffi samment de sonnel qualifi é, approprié à Bächli Sports de Montagne, et à le garder chez nous ?
per-
Tout commence par la recherche de nos spécialistes. Lors du recrutement,
nous mettons intentionnellement l’accent sur la pratique des sports de montagne.
À long terme, seules les personnes qui partagent cette passion se sentiront bien
chez nous et seront capables de conseiller la clientèle en se mettant sur un pied
d’égalité. Le partage de ses propres expériences, aussi au sein de l’équipe, est un
aspect positif souvent cité. Afi n de fi déliser le personnel nous veillons en particulier
à instaurer une culture de la reconnaissance, à planifi er suffi samment à l’avance les
affectations en laissant une porte ouverte à la discussion, et à proposer ment des formations continues en montagne et en magasin.
régulière-
Les collaboratrices et collaborateurs sont bien entendu enchantés des généreux
rabais qui leur sont réservés ainsi que d’autres avantages. Notre soutien en
cas de diffi cultés, que ce soit d’ordre médical ou autre est également très apprécié.
Il y a bien sûr aussi des thèmes que nous voulons améliorer. La communication au
sein de notre entreprise, décentralisée et volontairement peu réglementée, est extrêmement
exigeante et complexe. Les conditions de travail, qui constituent un défi
dans tout le secteur, sont également évoquées. Nous offrons des conditions équitables
au sein des structures et sommes ouverts au dialogue. Nous luttons contre
le manque de personnel qualifi é en offrant des places d’apprentissage de qualité
et en engageant ensuite les jeunes pour un poste fi xe en fonction de leurs performances
et de la situation dans les magasins. Lorsque la collaboration est bonne,
il est même possible de continuer à travailler avec nous après l’âge de la retraite.
Sur le long terme, nous voulons encourager un comportement au sein
de l’entreprise qui corresponde à nos valeurs : confi ance, respect, honnêteté et
loyauté. Les collaboratrices et collaborateurs doivent se sentir libres de partager
leurs pensées et leurs idées, d’admettre leurs erreurs et quer leurs conflits sans crainte d’être critiqués ou rejetés. Il
d’évo-
s’agit de la plus forte valeur de notre culture d’entreprise :
nous avons le droit d’être comme nous sommes et travaillons
ensemble, dans le respect de nos valeurs, pour les
sports de montagne.
Nadine Spirig
Responsable RH
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Impressum
« Inspiration », la revue des clients de Bächli Sports de
Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement
dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.
Éditeur
Bächli Sports de Montagne SA
Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon
Tél : 044 826 76 76
E-mail : info@baechli-bergsport.ch
Abonnements et informations
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Rédaction, layout et concept
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