Là où tout a commencé | Adventiste Magazine - Numéro spécial
L’année 2024 est l’occasion de célébrer le 150ème anniversaire de l'envoi officiel du tout premier missionnaire par la Conférence générale en Suisse. Cet événement majeur marque le début de la mission adventiste dans le monde entier. A travers ce numéro spécial, nous sommes invités à réfléchir sur notre histoire, notre identité et, par-dessus tout, sur notre mission qui continue.
L’année 2024 est l’occasion de célébrer le 150ème anniversaire de l'envoi officiel du tout premier missionnaire par la Conférence générale en Suisse. Cet événement majeur marque le début de la mission adventiste dans le monde entier. A travers ce numéro spécial, nous sommes invités à réfléchir sur notre histoire, notre identité et, par-dessus tout, sur notre mission qui continue.
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NUMÉRO SPÉCIAL
LÀ OÙ TOUT
A COMMENCÉ...
NUMÉRO SPÉCIAL MAI 2024 N°ISSN 2571-6859
Revue de la Fédération
Adventiste de Suisse
romande et du Tessin
(FSRT)
HORS SÉRIE MAI 2024
Revue gratuite
Imprimée en Allemagne
N° ISSN 2571-6859
Comité de rédaction :
Benjamin Calmant, Corrado
Cozzi, Raphael Nagler, Olivier
Rigaud, Nicolas Walther.
Directeur de publication :
Corrado Cozzi
Rédacteur en chef : Benjamin
Calmant
Secrétariat de rédaction :
Benjamin Calmant
Graphisme et mise en page :
Eunice Goi
Auteurs de ce numéro : Eric
Belloy, Benjamin Calmant,
René Frauchiger, Jacques Frei,
Jean-Philippe Lehmann, Roland
Meyer, Edwin Sully Payet, Olivier
Rigaud, Susana Schulz, Stephan
Sigg, David Trim, Gilbert
Valentine, Karl Waber.
Photo : Adobe Stock , Archives
francophones de l’adventisme
Les articles publiés et signés
dans Adventiste Magazine
n'engagent que leurs auteurs.
© FSRT - Tous droits réservés
- 2024
4 ÉDITORIAL
SOMMAIRE
LA MISSION EST VIVANTE
6 INTRODUCTION
8 MICHAEL B. CZECHOWSKI, LA MISSION À TOUT PRIX
12 SI J'HABITAIS TRAMELAN EN 1866 : À QUOI
RESSEMBLAIT LE JURA BERNOIS AU XIX E SIÈCLE ?
14 DANS LES PAS DE LA PREMIÈRE COMMUNAUTÉ
DE TRAMELAN
18 D’OPPOSANT À PARTISAN, PARCOURS DE JAKOB
ERZBERGER, LE PREMIER PASTEUR EUROPÉEN
20 ET AILLEURS EN SUISSE, COMMENT CELA
SE PASSE-T-IL ?
22 LIEUX HISTORIQUES
26 LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE TROUVE SA SOURCE
EN SUISSE
28 LA MISSION MALGRÉ NOUS
30 LA VIE DE JOHN N. ANDREWS
32 LA SUISSE, UN CREUSET POUR LA MISSION
ADVENTISTE INTERCULTURELLE
34 DES BEAUX PAYSAGES ET DU BON FROMAGE :
ELLEN WHITE, UNE TOURISTE EN SUISSE
36 UNE CHAPELLE RETROUVÉE : LA RÉHABILITATION
DE L'ÉGLISE DE TRAMELAN
38 HISTOIRE DE LA PAGE IMPRIMÉE FRANCOPHONE
41 ESPOIR MÉDIAS : VERS UN NOUVEAU MINISTÈRE
DES PUBLILCATIONS
42 JEAN VUIILLEUMIER OU QUAND LA SUISSE
ÉVANGÉLISE L'ARGENTINE
44 À LA DÉCOUVERTE DE NOTRE HISTOIRE AU MUSÉE
DE L’ADVENTISME EUROPÉEN
46 LECTURES POUR APPROFONDIR NOTRE HISTOIRE
MOT DU PRÉSIDENT FSRT
LA MISSION EST VIVANTE
L’année 2024 est l’occasion de célébrer le
150ème anniversaire de l'envoi officiel du
tout premier missionnaire par la Conférence
générale en Suisse. Cet événement majeur
marque le début de la mission adventiste
dans le monde entier. A travers ce numéro
spécial, nous sommes invités à réfléchir sur
notre histoire, notre identité et, par-dessus
tout, sur notre mission qui continue.
Il y a 150 ans, John N. Andrews a été choisi
pour traverser les océans afin de porter le
message adventiste en Europe. Il incarnait
un mouvement naissant, une communauté
de croyants qui étaient convaincus de l’imminente
venue du Christ. Ainsi, avec foi et
détermination, ce missionnaire posa les premières
fondations en Suisse de ce qui allait
devenir une œuvre mondiale, touchant des
millions de vies à travers les âges jusqu’à
maintenant.
Dans cette édition spéciale, nous avons rassemblé
des articles qui retracent le parcours
de ce premier missionnaire et pionniers qui
ont apporté leur soutien et leur foi à l'établissement
des premières communautés en
Suisse. Nous plongerons dans les moments
de lutte et de persévérance, mais aussi de
succès et de croissance. Depuis la première
église érigée à Tramelan chaque étape de
notre histoire témoigne de la fidélité de
Dieu à sa mission.
Mais cette édition n'est pas seulement un
retour sur le passé, c'est aussi un appel à
nous engager pleinement dans la mission
qui nous a été confiée il y a un siècle et demi.
Notre mot d'ordre pour cet anniversaire est
clair :
« 150 ans, toujours en mission. »
Ces mots résonnent comme un appel à
continuer à transmettre le flambeau de
l'évangile aux générations futures et à partager
la Bonne Nouvelle avec le monde qui
nous entoure, selon l’appel de Jésus dans
Matthieu 28:19-20 : « Allez, faites de toutes
les nations des disciples … »
En parcourant ces pages, nous espérons
que vous serez encouragés et inspirés par
la foi inébranlable de nos pionniers, de
leur dévouement et de leur passion pour la
cause divine. Leur exemple nous encourage
à persévérer malgré les défis et les découragements,
en gardant une confiance pleine
d’espérance dans les promesses de Dieu.
Que ce soit par notre vécu, notre témoignage
personnel ou notre engagement au
service de son prochain, chacun de nous,
selon nos dons et notre appel, a une place
à prendre dans l'accomplissement de la mission,
qui « 150 ans après, continue toujours. »
Que Dieu vous bénisse et vous
garde dans sa joie et sa grande
espérance.
OLIVIER RIGAUD
Président FSRT
Président de l'Union suisse
4
MOT DU PRÉSIDENT DSV
Depuis plus de 150 ans, l'Église adventiste
du septième jour en Suisse a une histoire
riche. Une histoire marquée par une foi
confiante en Christ, une conviction biblique
et un dévouement à la mission de Jésus.
Les racines de cette mission remontent
entre autres à l'époque où John N. Andrews
a été envoyé en Suisse en 1874 en tant que
missionnaire par la Conférence générale
aux Etats-Unis. Il y avait déjà à l'époque un
petit groupe de croyants adventistes, mais
avec Andrews, la mission en Suisse a reçu un
soutien important. Beaucoup de choses ont
changé depuis cette époque, mais l'essence
de ce que John N. Andrews, et beaucoup
d'autres après lui, représentait reste inchangée.
Aujourd'hui, un siècle et demi plus tard,
nous pouvons dire avec gratitude que la vie
continue : la mission est vivante.
La mission n'est pas un concept statique,
c'est un style de vie. Elle est au cœur de qui
nous sommes et de ce que nous croyons. La
mission ne se fait pas simplement, elle se
vit. C'est la manière dont nous organisons
notre vie quotidienne, dont nous interagissons
avec les autres et dont nous exprimons
notre amour pour l'Évangile. C'est la volonté
de porter la Bonne Nouvelle de personne
en personne, non seulement par des mots,
mais aussi par des actes.
Dans un monde marqué par l'inquiétude et
l'égocentrisme, la mission vivante nous rappelle
que nous sommes appelés à apporter
la lumière dans les ténèbres et à porter l'espoir
dans le cœur des gens. Notre mission
n'est pas seulement d'être des témoins de
l'Évangile, mais de devenir nous-mêmes une
bonne nouvelle en servant et en aimant à la
suite de l'exemple de Jésus.
La mission est vivante dans nos églises, où
différentes personnes se réunissent pour
se fortifier et s'encourager mutuellement.
Elle vit dans les projets qui apportent espoir
et guérison dans le monde. Elle vit dans le
cœur et les actions de chaque personne qui
a décidé de répondre à l'appel de Jésus et
de répandre la bonne nouvelle de la grâce
de Dieu.
Alors que nous jetons un regard sur les 150
dernières années, nous ne le faisons pas
seulement pour célébrer, mais aussi pour
nous réengager. La mission ne vit pas seulement
dans le passé ou dans le présent, mais
elle s'étend vers l'avenir, avec la certitude
que la grâce de Dieu nous guide et nous
renforce.
C'est dans cet esprit que nous voulons aller
de l'avant, dans la foi, l'espérance et l'amour,
en tant que témoins vivants de la Bonne
Nouvelle. Car la mission est vivante
- aujourd'hui, demain et jusqu'au
retour de Jésus.
STEPHAN SIGG
Président DSV
Secrétaire Exécutif de l'Union Suisse
5
"Ce qui est passé, est passé" ?
Vous avez sûrement déjà entendu cette
maxime, qui pourrait nous faire croire que l'Histoire,
notamment celle de notre Église, n'a
pas d'intérêt. Mais trompons-nous ! Conduisons-nous
une voiture en regardant tout le
temps dans le rétroviseur ? Bien sûr que non !
Cependant, est-il possible de conduire sereinement
sans jamais jeter un coup d'œil à ces instruments ?
Assurément pas !
Transformons donc notre riche histoire, marquée
par le sacrifice, la passion et les miracles, en un formidable
outil. Un outil pour mieux comprendre nos
origines et poursuivre avec encore plus de vigueur
une mission qui dure depuis plus d'un siècle.
Dans les pages qui suivent, préparez-vous à être
emportés dans le tourbillon de l'histoire, remontant
il y a plus de 150 ans, dans le petit village de
Tramelan. Un lieu qui deviendra bien plus qu'un
simple point sur la carte de Suisse, mais une véritable
rampe de lancement pour l'évangélisation
mondiale. Attachez vos ceintures, car ce voyage
dans le temps promet d'être captivant !
6
7
MICHAEL B. CZECHOWSKI
LA MISSION À TOUT PRIX
Le premier dont la Suisse et l'Europe sont tributaires pour l’arrivée du message adventiste,
c’est Michael B. Czechowski. Son parcours est digne d’un roman. Prêtre
polonais défroqué, il fuit vers l’Amérique et découvre les adventistes. Malgré l’opposition,
il décide de retourner en Europe pour évangéliser, d’abord en Italie puis
en Suisse. Il a aussi planté des graines en Allemagne, en France, en Hongrie et en
Roumanie, qui seront récoltés plus tard par des missionnaires plus officiels.
Quand John N. Andrews arrive en Suisse,
ce n’est pas une terre vierge d’adventisme.
Il est accueilli par des dizaines de croyants
venant de Tramelan, Locle, Chaux-de-Fonds,
Fleurier, Bienne et Buckten. S’il y avait déjà
tant d’adventistes, c’est qu’avant son arrivée,
un travail d’évangélisation avait été accompli.
Le pionnier de cette œuvre, c’était Michael
B. Czechowski.
Originaire de la noblesse polonaise, fidèle
moine, il est consacré à la prêtrise après
des années d’études. Il savait comment se
comporter dans les cours des grands, mais
il connaissait aussi la pauvreté. Grand voyageur,
il était familier avec les différentes
mentalités européennes. En 1844, il se rendit
à Rome et fut reçu en audience privée par
le pape Grégoire XVI. En Suisse, il devint un
prêtre défroqué et déclara : « J’ai visité pour
ainsi dire toute la Suisse, et je n’ai pas trouvé
parmi eux un seul frère en Jésus qui n’ait
pas une âme plus noire que sa soutane. »
Et concernant les guerres pour défendre
8
l’État pontifical, il écrivit : « Je ne comprends
pas que l’Église ait besoin des services
d’hommes meurtriers et cruels. Moi, je suis
sous la protection des anges. » Il apprit un
métier, celui de relieur, « pour subvenir
honorablement aux besoins de la vie sans
voler les pauvres gens sous prétexte de
sauver leur âme ».
Lors de leur voyage vers l’Amérique en
1852, alors qu'ils étaient à Londres, le
couple Czechowski fut chassé d’une auberge
par l’hôtelier qui avait cédé à la
pression des Jésuites. Voici ce que Michael
B. Czechowski écrivit à ce sujet : « J’ai marché
avec ma femme, qui était de santé
fragile, de 18 heures à 22 heures, dans la
nuit, sous la pluie, étrangers
dans une ville étrangère,
incapable de demander
Ils furent secourus
un renseignement car
par de véritables
je ne parlais pas l’anglais.
Finalement, j’ai chrétiens. Le missionnaire
ne sera
entendu un homme
parler français. Je lui jamais sectaire, où
ai demandé où nous qu’il se trouve.
pourrions nous réfugier.
Il nous a indiqué un hôtel
tenu par un Français. L’hôtelier
était un protestant.
Notre souffrance physique
cette nuit-là était grande, mais
n’était rien en comparaison de notre
peine. » Grâce à l’intervention d’un pasteur
baptiste, le couple put s’embarquer pour
New York. Ce fait a marqué leur vie, car ils
furent secourus par de véritables chrétiens.
Le missionnaire ne sera jamais sectaire, où
qu’il se trouve.
En 1857, après avoir été pasteur chez les
baptistes, Michael B. Czechowski fit la
connaissance des adventistes du septième
jour. Il s'installe comme relieur à Battle
Creek, où il se fait remarquer et est engagé
comme pasteur. L’ancien prêtre polonais
fut le premier à prêcher dans une grande
ville, notamment à New York.
9
Articles
adventistes
Infos
chrétiennes
Réflexions
spirituelles
AdventPlay
Dès 1858, il écrivit à Ellen White qu’il désirait
prêcher en Europe. Malgré plusieurs
tentatives, sa demande reste sans réponse.
En mai 1864, il quitte l’Amérique avec le
soutien des autres communautés adventistes
qui n’avaient pas accepté le sabbat. Il
retourne en Europe avec sa famille et Annie
Buttler, la sœur du futur président de
la Conférence générale des Adventistes du
septième jour, et prêche en Italie, en Suisse,
en Allemagne, en France, en Hongrie et en
Roumanie.
Michael B. Czechowski fut le pionnier de
l’œuvre adventiste en Europe. En 1870,
Jacques Erzberger devint le premier pasteur
officiel, suivi en 1874 par John Andrews,
le premier missionnaire officiel. Un grand
merci à ces trois hommes courageux.
JACQUES FREI
Pasteur retraité, auteur
et historien amateur
1.
Portrait de Michael B. Czechowski
2.
Autobiographie de Michael B. Czechowski
3.
Exemplaire de "L'Évangile Éternel", hebdomadaire
publié par Michael B. Czechowski, qui lui a
servi d'outil missionnaire en Suisse et ailleurs.
4.
Carte prophétique créée par Michael B.
Czechowski, sur la base des cartes américaines
11
SI J’HABITAIS TRAMELAN EN 1866.
À QUOI RESSEMBLAIT LE JURA
BERNOIS AU XIX E SIÈCLE ?
Les premiers sabbatistes de Suisse, dont la plupart avaient la trentaine, résidaient
principalement à Tramelan, dans le canton de Berne, ou à Neuchâtel pour quelquesuns.
Venez découvrir avec moi la brève histoire de cette région, imprégnée de son
contexte économique et religieux, comme si nous y étions.
On nous appelle les tramelots. Mais attention,
en 1865, Tramelan n'existe pas encore.
Ce qui existe, ce sont deux communes :
Tramelan-Dessus et Tramelan-Dessous. Et
ne vous y trompez pas, ici nous sommes
Suisses depuis seulement
50 ans. Mon grand-père
était un habitant de l'Évêché
de Bâle, un territoire
presque millénaire qui était
la propriété de l’évêque de
Bâle. À ne pas confondre
avec le diocèse, qui est le
territoire religieux. D’ailleurs,
dès l'arrivée de la réforme
en Suisse, tout le sud de l’évêché l’a
acceptée, plus ou moins volontairement. En
revanche, c’est Berne qui a toujours exercé
une pression sur le territoire. L’évêché a
La vie n’a pas toujours
été facile dans ce
territoire. L’agriculture
n’est pas simple
et la misère a souvent
frappé à la porte des
villageois.
disparu après l’invasion française de 1798.
Lorsque les Français sont partis, il y a eu des
périodes d’incertitudes, puis le Congrès de
Vienne a décidé de rattacher ce territoire au
canton de Berne. C’est là que nous sommes
devenus vraiment Suisses,
même si cela faisait longtemps
que l’on vivait comme
tels.
La vie n’a pas toujours été facile
dans ce territoire. L’agriculture
n’est pas simple et la
misère a souvent frappé à
la porte des villageois. Les
guerres n’ont rien arrangé d'ailleurs. Mais
heureusement, depuis quelques décennies,
l’horlogerie est arrivée jusqu’à nous et
depuis, de nombreuses fabriques se sont
12
Et puis notre pasteur du moment,
Auguste Montandon,
est un diplomate. Il dit que
les églises autonomes et les
nouvelles congrégations sont
le symptôme de la vitalité du
protestantisme.
montées. Les routes
ont été améliorées et
la nouvelle constitution
fédérale de 1848 facilite
énormément le commerce,
ce qui a nettement
amélioré le niveau
de vie. Il n’est pas rare ici d’avoir des paysans
horlogers. Durant la saison, ils sont agriculteurs,
mais durant l’hiver, ils fabriquent des
montres.
Ici, tout le monde est protestant réformé.
L’église est dite nationale et nos pasteurs
sont des fonctionnaires de l'État. Nous
sommes baptisés enfants et inscrits au registre
de l’église comme au registre de l’état
civil. Mais c’est de moins en moins vrai.
Depuis une trentaine d'années, la Suisse
romande est secouée par des réveils spirituels.
Il y a de nouvelles églises, indépendantes
de l'État, qui se créent à Genève et
dans le canton de Vaud. Neuchâtel est aussi
perturbé en ce moment, vont-ils faire le pas
eux aussi ?
Ici à Tramelan, l’église libre de Vaud a commencé
à évangéliser et à implanter des paroisses,
ce qui ne manque pas de nourrir les
débats dans les familles. Mais nous sommes
habitués. Depuis le début de la Réforme, les
anabaptistes sont venus se réfugier dans
cette partie de l'évêché de Bâle. Ils ne reconnaissent
pas le baptême des
enfants, ce qui fâche les autorités
parce que le baptême
est aussi un acte civil. C’est
pour cela que le réformateur
Zwingli les a violemment persécutés
et que Berne en a fait
autant. Ils ont trouvé dans nos montagnes
un endroit où on les laisse tranquilles. Et
puis notre pasteur du moment, Auguste
Montandon, est un diplomate. Il dit que les
églises autonomes et les nouvelles congrégations
sont le symptôme de la vitalité du
protestantisme.
D’ailleurs, en voilà un nouveau qui vient de
débarquer. Il nous parle de la fin des temps,
du vrai jour de repos et de la véritable Église
de Dieu. Il est polonais, et apparemment il
connaît très bien sa Bible. Va-t-il aussi implanter
une nouvelle Église ?
BENJAMIN CALMANT
Étudiant en histoire du christianisme,
bénévole aux Archives de
l’adventisme francophone
13
DANS LES PAS DE
LA PREMIÈRE COMMUNAUTÉ
DE TRAMELAN
Tramelan est considéré comme le point de départ de l’adventisme en Suisse et en
Europe. Michael B. Czechowski y arrive à l’été 1866 et très vite, plusieurs familles
rejoignent les rangs de la communauté. Ce sont également des tramelots qui seront
à l’origine du rattachement du petit groupe suisse à la grande famille adventiste
d'Amérique. Présentation des figures emblématiques de cette communauté.
Quand Michael B. Czechowski arrive en
Suisse, il fait d'abord escale à Grandson
dans le canton de Vaud. Il s’installe ensuite
à Saint-Blaise dans le canton de Neuchâtel.
Son premier champ de mission est en
effet plus proche de La
Chaux-de-Fonds. Il finit par
convertir un homme que
l’on appellera le "père Hanhardt".
Ce dernier répare
des cartes utilisées dans les
établissements scolaires.
Il permet au prêtre polonais
de faire plusieurs rencontres,
notamment avec la
famille Borle (cf. p.16).
Le Père Hanhardt devient colporteur pour
Michael B. Czechowski. Il vend un ouvrage
Albert Vuilleumier en
particulier, qui s’intéresse
à la prophétie et qui avait
récemment fait un voyage
en Angleterre qui l’avait
spirituellement marqué,
veut en savoir plus.
de l’ancien prêtre polonais et partage son
témoignage, ce qui intéresse la foule. En
parallèle, depuis 1866, le missionnaire indépendant
a monté une presse et distribue
un journal : L’évangile éternel. C’est par ces
deux moyens que le message
arrive d'abord à Tramelan.
Lorsque le père Hanhardt
arrive à Tramelan,
il rencontre l’instituteur
de la commune :
Jules-Etienne Dietschy.
Ce dernier est très intéressé
par les récits du colporteur de
La Chaux-de-Fonds et demande à rencontrer
Michael B. Czechowski. Le père
Hanhardt, de retour de sa tournée dans
14
le Jura Bernois, transmet le message au
missionnaire. Ce dernier se rend alors chez
Jules-Etienne Dietschy. Nous sommes à l’été
1866 et c’est là que l'histoire prend un autre
tournant.
Jules-Etienne Dietschy présente
Michael B. Czechowski
à Auguste Montandon,
le pasteur de la paroisse
réformée de Tramelan.
Ce dernier est un
homme ouvert d’esprit. Il
accorde au missionnaire
étranger le droit de faire
des présentations à la salle
du collège. Le tramelot permet
aussi au prédicateur adventiste de
parler chez lui. Or, Jules-Etienne est marié
avec Sophie, née Vuilleumier, fille du maire
de la commune. La famille Vuilleumier va
vivement s’intéresser à cet homme venu de
loin pour leur parler.
Albert Vuilleumier en particulier, qui s’intéresse
à la prophétie et qui avait récemment
fait un voyage en Angleterre
l'ayant spirituellement marqué,
veut en savoir plus. Et il
n’est pas le seul, en plus de
certains de ses cousins, un
autre homme vient écouter
Michael B. Czechowski lors
de ses présentations en présence
du pasteur Montandon.
Il s’agit de Jules-Henri
Guenin.
Ce dernier s’était abonné
à la revue L’évangile éternel
et voulait en rencontrer
l’éditeur. Apprenant qu’il était à Tramelan,
celui-ci en profite pour aller l’écouter. Mais
le frère Guenin avait déjà fait un voyage
spirituel personnel. Sceptique concernant
l’église nationale, avec un beau-frère
membre d’une église libre, il participait à un
groupe d’étude biblique indépendant de la
Au nouvel an, ils prennent
la décision collective de
garder le sabbat et de
s’organiser en petit groupe
pour vivre ce jour
ensemble.
paroisse du pasteur Montandon. Albert Vuilleumier
l’accompagnait aussi parfois. Oui,
les deux hommes se connaissaient déjà.
Lors de ces études, le sujet du sabbat avait
été abordé, et Jules-Henri avait été
convaincu que la Bible n’avait
pas mis fin à l’observation
de ce jour.
Demandant à Dieu des
signes pour savoir s’il
devait renoncer au dimanche
pour faire du
sabbat un jour de repos,
il prit la ferme décision
de s’engager dans ce sens,
avant même de rencontrer Michael
B. Czechowski. C’est pour cela
que lorsque ce dernier visite son abonné,
il est surpris de découvrir un homme qui
garde les commandements de Dieu.
Les Dietschy, Jules-Etienne et sa femme Sophie,
Vuilleumier, avec Albert, Adémar, Luc
et leurs épouses, et les Guenin, forment la
communauté de Tramelan, celle que l’on
retiendra comme le berceau
de l’adventisme en Europe.
Au nouvel an, ils prennent
la décision collective de garder
le sabbat et de s’organiser
en petit groupe pour
vivre ce jour ensemble. À
l’été qui suit, entre juillet et
septembre 1867, toute la
congrégation est baptisée
par Michael B. Czechowski.
Albert Vuilleumier est nommé
ancien, Jules-Etienne
Dietschy et Jules-Henri Guenin,
quant à eux, seront diacres.
Par la suite, des tensions surgissent avec le
missionnaire polonais qui leur avait caché
l’existence des Adventistes du Septième Jour
aux États-Unis. C’est par hasard, en 1868,
qu'Albert Vuilleumier trouve un exemplaire
de la Review and Herald dans une chambre
15
Louise Pigueron (à gauche)
et Anna De Prato, sa fille (à droite).
Louise fait partie des deux premières personnes baptisées
par Michael B. Czechowski. Toutes deux resteront fidèles à
l’adventisme, jusqu'à leur mort.
Jean-Sigismond Hanhardt
L’un des premiers convertis de Michael B. Czechowski,
était cartographe de métier, chargé de réparer les cartes
utilisées dans les écoles. Il deviendra colporteur pour
l'ancien prêtre et introduira ce dernier à Tramelan.
Jules-Étienne Dietschy est celui qui a introduit
Michael B. Czechowski au pasteur de Tramelan,
ainsi qu'à sa belle-famille, les Vuilleumier. Il était
instituteur et a perdu son poste à cause du sabbat.
Albert Vuilleumier fut le premier pasteur ordonné
par Michael B. Czechowski. C’est également lui
qui entama la correspondance avec Battle Creek après
avoir trouvé un exemplaire de la Review and Herald
dans l’une des chambres occupées par le missionnaire
polonais. Il était le beau-frère de Jules-Etienne Dietschy
et un ami de Jules-Henri Guenin.
Jules-Henri Guenin, fermier à Tramelan,
était un ami d’Albert Vuilleumier. Il avait décidé de
garder le sabbat avant même de rencontrer Michael
B. Czechowski, dont il fut un abonné de sa revue
L’évangile éternel.
16
Jean-Georges Roth, commerçant, se convertit
plus tard. Il acheta la propriété des Vuilleumier et y fit
construire la chapelle de 1883, qui fut dédicacée par
Ellen White.
occupée par le prédicateur. Ce dernier
étant de plus en plus absent et occupé sur
d'autres fronts, Albert Vuilleumier prend
l’initiative de contacter Battle Creek. Ce
geste aura des conséquences importantes.
La confiance entre la communauté suisse et
le missionnaire sera rompue, ce dernier se
verra couper les vivres par ses donateurs,
mais les Suisses entreront dans une grande
famille maintenant devenue internationale.
En 1869, Jakob Erzberger est envoyé aux
États-Unis pour représenter la toute nouvelle
mission suisse.
Cette même année, la famille d'Albert Vuilleumier
organise des ateliers de couture
dans leur grande maison, qui deviendra
plus tard la première chapelle de Suisse.
Alors que “Mina” donne des leçons de couture,
Albert en profite pour faire connaître
les vérités bibliques qu’ils ont découvertes.
C’est ainsi que Fanny Roth se convertit, et
entraîne son mari avec elle. Au retour des
États-Unis, Jakob Erzberger baptise la famille.
Ces derniers finissent par racheter
la maison à la famille Vuilleumier et font
construire la chapelle par leur fils là où se
trouvait le potager, en 1883.
Les Dietschy, Vuilleumier, Guenin et Roth
sont les tramelots de la première communauté.
Ils ont fait suite aux Borle, Hanhardt
et Pigueron. D'autres noms s’ajouteront rapidement
pour faire grossir les églises de
Suisse romande. Jakob Erzberger, un jeune
missionnaire protestant baptisé par Albert
Vuilleumier, deviendra un missionnaire
efficace en langue allemande, mais pas
seulement.
BENJAMIN CALMANT
Étudiant en histoire du christianisme,
bénévole aux Archives de
l’adventisme francophone
Arrivée en Suisse
1865
Création de la première
communauté
à Tramelan
1867
Jakob Erzberger
part aux USA
1869
Lancement de "Les
Signes des Temps"
1876
Construction de la
chapelle à Tramelan
1886
1864
Arrivée de Michael B.
Czechowski en Italie
1866
Premier baptême en
Suisse et arrivée
à Tramelan
1868
Découverte de l'exemplaire
de la RH et prise
de contact avec les USA
1874
Arrivée de
John Andrews
1885
Venue d'Ellen White
17
D’OPPOSANT À PARTISAN,
PARCOURS DE JAKOB ERZBERGER,
LE PREMIER PASTEUR EUROPÉEN
Missionnaire dans l’âme depuis ses débuts, Jakob Erzberger a profondément marqué
l’avancée du message adventiste en Europe. Sans lui, l'œuvre n’aurait pas connu la
même trajectoire. Retour sur la vie de ce Suisse, premier pasteur européen, qui est
parti de Bâle pour se retrouver en Allemagne, en passant par les États-Unis.
La période fondatrice de l’Adventisme en
Suisse est inextricablement liée au nom
de Jakob Erzberger. Il a marqué les débuts
de l’Église en Suisse, en Allemagne et dans
d’autres pays européens. Il est né le 23
mars 1843 à Seltisberg dans le canton de
Bâle-Campagne. Son père tisserand meurt
alors que Jakob n’a que trois ans, la famille
va connaître la pauvreté et dépendre de
l’aide sociale. En 1864, il s’inscrit dans une
organisation missionnaire de tradition piétiste,
Sainte Chrischona. Cette organisation
formait des jeunes hommes pour les
envoyer en Suisse comme missionnaires
itinérants.
Alors qu’il est envoyé dans le Jura bernois,
dans une prison de Porrentruy, un prisonnier
originaire de Tramelan lui parle d'un
groupe de chrétiens qui pratique le sabbat.
Lorsqu’il se rend dans cette région, il
se trouve confronté à ces sabbatistes, disciples
de Michael B. Czechowski. Très sceptique
au début, il finit par se soumettre à la
parole de Dieu.
Lorsque Erzberger revint à l'école missionnaire
de Sainte Chrischona à l'automne
1868 avec ses nouvelles connaissances
théologiques, le responsable d'internat ne
lui laisse pas beaucoup d'espoir de pouvoir
poursuivre ses études dans ces circonstances.
Déçu, il prend congé de l'école
missionnaire et retourne à Tramelan. Sur
demande, il décide de servir de prédicateur
au petit groupe de Tramelan. La même année,
il se fait baptiser et rejoint la communauté.
C’est aussi cette même année que
les Tramelots prennent contact avec les
États-Unis, ce qui entraîne la rupture avec
le missionnaire polonais qui quitte alors le
pays. En 1869, les Américains demandent
qu’un représentant des sabbataires suisses
assiste à leur prochaine réunion aux
États-Unis, le 16 mai 1869.
C'est ainsi que Jakob
Erzberger est envoyé en tant
que délégué suisse. Il part le
6 mai 1869 pour Le Havre,
en passant par Bienne, Neuchâtel
et Paris. De là, il prend
le bateau à vapeur « Queen
of England » pour Liverpool. Il
poursuit son voyage à bord du bateau
d'émigration « Louisiana » jusqu'à New
York, où il arrive le 5 juin 1869. Erzberger
parlait allemand et français, mais pas un
mot d'anglais. Il se retrouve donc dans un
pays où il ne connaissait personne. Dans le
foyer de James et Ellen G. White, il est chaleureusement
accueilli et reçoit des études
bibliques de James White. John H. Kellogg
lui donne des cours d'anglais.
Aux États-Unis, le missionnaire suisse est
officiellement ordonné pasteur le 15 août
1870 à South Lancaster, Michigan, par
18
James White, Joseph Harvey Waggoner et
John N. Andrews, qui lui confient le travail
missionnaire en Europe. Après un séjour
de 15 mois aux États-Unis, il rentre en
Suisse en 1870. Après son arrivée, il travaille
principalement en Suisse romande,
où il organise des réunions bien fréquentées.
À cette époque, des communautés
adventistes existent déjà à Tramelan, Le
Locle, La Chaux-de-Fonds, Fleurier, Bienne,
Buckten (BL) et Neuchâtel.
Dans les décennies qui suivent, Erzberger,
en tant que premier pasteur adventiste officiel
en Europe, contribue largement au développement
de l'adventisme en Suisse et
en Allemagne. Après l'arrivée de l'Américain
John N. Andrews, le jeune Bâlois travaille
en étroite collaboration avec lui. Dès
1875, Erzberger et Andrews répondent
à une invitation pour
se rendre en Allemagne, où ils
visitent des groupes de chrétiens
qui observent le sabbat
biblique (le samedi) indépendamment
des adventistes.
C'est ainsi qu'en 1875, dans la
région de Wuppertal, sur le terreau
d'un mouvement de réveil piétiste
et libre, la première église adventiste
d'Allemagne fut créée, dont
Erzberger prit en charge l'organisation et
l'encadrement. Entre 1876 et 1878, Erzberger
a traduit et rédigé différents tracts et brochures
qu'il a fait imprimer à ses frais. Ses
publications furent les premiers écrits adventistes
à être publiés en Allemagne.
Après la mort d'Andrews en 1883, Erzberger
a collaboré avec le missionnaire allemand
Ludwig Richard Conradi, qui a développé
une activité missionnaire systématique à
partir de Hambourg. Contaminé par le zèle
missionnaire de Conradi, Erzberger donna
avec succès de nombreuses conférences
sur les écrits prophétiques de la Bible dans
différentes villes suisses (Bâle, Berne, Lausanne
et Zurich). Pendant de nombreuses
années, Jakob Erzberger resta le seul prédicateur
pour les églises adventistes de
Suisse alémanique.
Erzberger a accompagné Ellen G. White
lors de son séjour en Suisse de 1885 à 1887
à l'occasion de différentes manifestations
et visites d'églises. Du 19 au 21 mars 1886,
Ellen G. White et Jakob Erzberger ont rendu
visite à la communauté de Bienne, où ils
ont tenu plusieurs séances de prédication.
De 1885 à 1887, il a servi comme prédicateur
à Bâle. À partir de 1904, Erzberger travaille
principalement comme évangéliste
itinérant en Allemagne. De retour d'Allemagne
en Suisse en 1906, il a continué à
faire plusieurs tournées de conférences.
Affaibli par la maladie et sa vie de prédicateur,
de missionnaire et de pionnier, Erzberger
a passé les dernières années de sa
vie à Gelterkinden, puis à partir de 1909 à
Sissach, où il est décédé le 13 juillet 1920
et a été enterré dans le cimetière local. Il
a prononcé sa dernière prédication trois
mois avant sa mort, le 24 avril, dans l'église
adventiste de Sissach.
Bien que le grand évangéliste adventiste
et stratège missionnaire Jakob Erzberger
n'ait pas été chargé de tâches organisationnelles
majeures dans la direction de l'Église,
le natif de Bâle-Campagne est aujourd'hui
l'une des figures pionnières importantes
du mouvement adventiste européen.
BENJAMIN CALMANT
Étudiant en histoire du christianisme,
bénévole aux Archives de
l’adventisme francophone
19
ET AILLEURS EN SUISSE,
COMMENT CELA SE PASSE-T-IL ?
Le premier missionnaire est arrivé en Suisse romande, mais la partie germanophone
et italophone de la Confédération n’est pas restée inexplorée. Pour la
Suisse alémanique, Jakob Erzberger en fut l’un des principaux pionniers, non
sans risques. Pour le Tessin, les débuts furent plus délicats.
Avant de commencer par la Suisse allemande,
la mission a commencé par un
Suisse allemand. Dès la conversion de Jakob
Erzberger, il se mit au travail pour évangéliser
là où il le pouvait. Il assistera notamment
John N. Andrews lors de son installation à
Bâle, mais aussi dans ses tournées missionnaires
en Allemagne.
En 1879, le missionnaire
adventiste, plein de zèle
depuis sa conversion à
Tramelan, organise justement
des conférences à
Orbe. C’est là qu’il croise
la route d’Adam.
Côté Suisse allemand, Un
jeune homme du nom
d’Adam Sulser fait son compagnonnage
à Orbe (VD),
mais ce dernier est originaire
d’un village du canton
de Saint-Gall : Azmoos. Le
village se trouve à la frontière
avec le Liechtenstein et non loin de
l’Autriche. En 1879, le missionnaire adventiste,
plein de zèle depuis sa conversion à
Tramelan, organise justement des conférences
à Orbe. C’est là qu’il croise la route
d’Adam. Ce dernier, baptiste de confession,
est impressionné par ce que le Bâlois présente
et il ne tarde pas à accepter le sabbat.
Il retourne ensuite dans sa terre natale, et
décide de respecter le quatrième commandement.
Il travaille dans un atelier de sellerie
et se repose le septième jour. Meilleur
artisan de l’entreprise qui l’emploie, son
absence le samedi ne l’empêche pas d’être
bien vu. Mais cela ne dure
pas. Deux autres personnes
seront rapidement convaincues
par les arguments du
jeune Adam, resté en correspondance
avec Jakob
Erzberger. Les nouvelles
conversions ne plaisent
pas à la population locale.
C’est alors que l’ancien élève de Chrischona
vient pour affermir la foi des jeunes convertis,
les habitants lui intentent un procès
pour l’en empêcher. Le juge entend Jakob
mais ne trouve rien à redire et ce dernier
peut librement continuer son ministère
d’enseignement.
20
Un soir, des jeunes du village
tentent de rentrer par effraction
dans la maison où Jakob
Erzberger dort alors qu’il était
venu visiter le petit groupe.
Ce dernier se réveille, se rend
compte de la situation et décide
de s’enfuir.
Mais les Saint-Gallois,
inquiets de cette religion
qui commence
à faire du bruit, n’en
restent pas là. Un soir,
des jeunes du village
tentent de rentrer par
effraction dans la maison
où Jakob Erzberger
dort alors qu’il était
venu visiter le petit groupe. Ce dernier se réveille,
se rend compte de la situation et décide
de s’enfuir. Il noue des draps et descend
par la fenêtre, ce qui lui permet de méditer
sur Actes 9.24-25. Cela n’empêchera pas les
baptêmes, qui auront lieu dans les environs
de Bâle par contre. Les graines de la mission
plantées, le message ne s’arrêtera pas.
Une nouvelle dynamique fut donnée à
l’œuvre dans ce secteur quand, en janvier
1886, L. R. Conradi arriva des États-Unis et
commença, là aussi assisté par Jakob Erzberger,
à travailler pour les germanophones. Le
13 août 1887, 14 personnes furent baptisées
à Zurich et cet après-midi-là, on mit sur pied
une Église de 17 membres. Le magazine allemand
Herold der Wahrheit (Héraut de la
vérité), publié depuis janvier 1884, s’avéra
aussi très efficace pour nouer des liens avec
la population germanophone.
les rues de Lugano avec la
mission de faire entrer le
message dans ce canton.
Il s’agit d’Alfred Vaucher. À
cette époque, il a 23 ans et
il était évangéliste en Italie.
Le jeune Alfred est le
petit-fils de Catherine Revel,
la première convertie
de Michael B. Czechowski.
En 1910, après son mariage avec Emma
Rochat, il est envoyé à Lugano. Toutefois, il
ne reste que quelques mois avant d’être appelé
à travailler en Italie.
Il faudra attendre 1915 pour qu’une communauté
s’installe au Tessin. Il s’agit de 7 personnes
qui venaient de Suisse allemande.
Ils formeront la base sur laquelle l’église du
Tessin va grandir, jusqu'en 1928 où le pasteur
Hollenweger arrive et prend en charge
la mission. Le 3 août 1929, en présence du
président de l'Union, l'Église de Lugano est
fondée et devient active en organisant des
conférences entre Lugano et Locarno. Grâce
au travail actif des frères, la famille Walther
est baptisée. À partir de là, l’église désormais
organisée va se développer et des pasteurs
assureront systématiquement les cultes et
les programmes missionnaires.
Pour le Tessin, c’est différent. Le canton italophone
de Suisse, rattaché à la Confédération
au début du 19e siècle, devra attendre
1910 pour voir un missionnaire arriver. mais
ce n’est pas n’importe qui qui vient fouler
* Cet article est rédigé sur la base
d’un chapitre du livre de Karl Waber,
ainsi que des éléments produits par
des pasteurs du Tessin
21
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i ce signe (--) se trouve «Streiflichter à la fin du aus texte, der le Geschichte bâtiment mentionné der Siebenten-Tags-Adventisten in der Schweiz», volume 1 ;
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et une salle communale. Le
bâtiment n'existe plus.
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Ancienne imprimerie Bonfantini, qui
a imprimé des traités adventistes et,
en juillet 1876, le premier numéro de
la revue « Les Signes des Temps ».
BARFÜSSERPLATZ 9
Ancienne imprimerie Ch. Krüsi, qui
produisait des imprimés pour les
adventistes de 1876 à 1888. Aujourd'hui
(2024), les locaux abritent
un restaurant McDonalds.
DRAHTZUGSSTRASSE 32
Restaurant Claramatte. La salle de
cette maison a été utilisée en 1887
par Conradi et Erzberger pour atteindre
des personnes de l'autre
côté du Rhin (Petit-Bâle).
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La tombe du cimetière de Kannenfeld
a été déplacée ici, avec les ossements.
Anna Oyer (1884), Edith
Andrews (1885, nièce) et Joseph
Harvey Waggoner (1889) sont également
enterrés ici.
ZURICH, STAMPFENBACHSTRASSE
Cette propriété a été acquise par la
SDA en 1923 et a servi de chapelle,
de siège de l'association et de lieu
d'édition. Elle a été vendue fin 1948
lors de la division des membres zurichois
en deux communautés.
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Carte suisse à la page suivante
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25
LA FACULTÉ DE THÉOLOGIE
TROUVE SA SOURCE EN SUISSE
Il n’y a pas que les évangélistes qui sont
itinérants, les écoles le sont aussi. Avant
de s’établir à Collonges-sous-Salève où elle
existe encore, l’école de théologie a connu
un périple à travers deux frontières. Cette
école fut à l’origine de la formation et de
l'envoi de nombreux missionnaires en Europe
et dans le monde. Récit de ce parcours
mouvementé et de ses principales figures.
(1901-1902), puis à Paris (1902-1903). C’est
là que le jeune Alfred-Félix Vaucher suit six
mois de formation, alors âgé de 15 ans. La
suite de sa formation, il la fera en autodidacte.
C’est aussi à cette même période et
dans cette même école (Genève-Paris) que
fut formé Ulysse Augsburger qui exerça
le ministère pastoral et administratif en
Afrique du Nord, en France et en Suisse.
Le 23 janvier 1893 s’ouvre
le premier centre de formation
à Peseux près
de Neuchâtel sous la direction
de Joseph Curdy,
évangéliste, éditeur, enseignant
et administrateur,
qui entre au service
de l’Église en 1885. Joseph
Curdy a travaillé dans les
Vallées Vaudoises du Piémont, en Belgique,
en France et au Canada. C’est là, au tout
début de cette école, qu’a étudié David Lecoultre
qui a ensuite travaillé comme prédicateur
en France et en Suisse.
En 1895, l’école déménage à La Chauxde-Fonds
pour s’établir ensuite à Genève
Pour pallier le manque de
documents pour la formation,
Alfred-Félix Vaucher écrit son
livre de 472 pages intitulé
"L'Histoire du salut : un cours
de théologie biblique".
De 1904 à 1911, Jean
Vuilleumier, fils d’Albert
Vuilleumier, prend la direction
de l’École Missionnaire
adventiste de Gland
qui vient de s’établir sur la
toute nouvelle propriété
de la clinique La Lignière.
Jean Vuilleumier a également
travaillé aux États-
Unis, en Amérique du Sud et au Canada.
De 1911 à 1917, l’école est dirigée par Paul
Steiner. Le petit centre de formation déménage
à Nîmes (1919 à 1920) sous la direction
de Jules-César Guenin (1883-1965) qui a été
évangéliste, enseignant, auteur et administrateur
en Suisse, au Portugal et en France.
De Nîmes, l’école revient à La Lignière et
26
la direction en est assurée par Alfred-Félix
Vaucher jusqu’en 1921, date du déménagement
définitif à Collonges-sous-Salève,
où elle se trouve toujours. Pour pallier le
manque de documents pour la formation,
Alfred-Félix Vaucher écrit son livre de 472
pages intitulé L'Histoire du salut : un cours
de théologie biblique.
LE PARCOURS DU CENTRE DE FORMATION
UNE AFFAIRE DE FAMILLE
En 1907, mon grand-oncle paternel, Paul
Meyer (1886-1945), a fait sa formation pastorale
lorsque l’école était à Gland. Il a travaillé
au Portugal dès 1912 comme pasteur
et administrateur, fonctions qu’il a poursuivies
en France par la suite. Son frère
cadet, Oscar Meyer (1887-1960), a lui aussi
été élève de l’École Missionnaire adventiste
de Gland. Il a travaillé comme pasteur et
administrateur en Suisse et en France. Un
autre de leurs frères, Albert Meyer (1889-
1963), mon grand-père, a commencé ses
activités pastorales en 1916. Il a exercé ses
fonctions pastorales et administratives en
Suisse, en France et en Afrique du Nord où
il a été rejoint par Ernest Veuthey.
1893
1895
1901
1902
1904
1919
1920
1921
Peseux
La Chaux-de-Fonds
Genève
Paris
Gland
Nîmes
Gland
Collonges-sous-Salève
Depuis le début des activités missionnaires
de Michael B. Czechowski en 1864
et l’ouverture du Séminaire Adventiste
du Salève en 1921, il s’est écoulé plus d’un
demi-siècle. Durant ces 56 ans, la Suisse a
joué un rôle capital dans la formation des
premiers pasteurs et missionnaires. Tel un
rucher, la Suisse a œuvré sans relâche pour
prêcher l’évangile éternel bien avant que la
Conférence Générale n’envoie son premier
missionnaire hors des États-Unis en la personne
de John N. Andrews. C’est à ces pionniers
suisses, à leurs conjoints et à leurs
enfants, que nous devons l’ouverture des
premières Églises sur ce territoire et bien
au-delà des frontières
ROLAND MEYER
Professeur émérite de théologie systématique
27
LA MISSION
MALGRÉ NOUS
La mission en Europe n’a pas du tout été une évidence pour l’Église mère américaine.
Il a fallu un missionnaire intrépide et indépendant, ainsi que des lettres et des plaidoyers,
pour enfin convaincre les adventistes du Nouveau Monde de consentir à l’envoi
d’un missionnaire en Suisse. Et ce, malgré le soutien de dirigeants de renom tels
que James White.
En novembre 1869, les dirigeants adventistes
du septième jour à Battle Creek, dans
le Michigan, apprirent avec stupéfaction
que les adventistes américains n'étaient
pas seuls. Ils entendirent parler d'environ
soixante coreligionnaires en Suisse, qui
étaient membres de congrégations organisées
: environ quarante dans une église à
Tramelan (près de Berne), les autres dans
plusieurs petites communautés en Suisse
francophone. Comme l'observa John N.
Andrews, alors rédacteur en chef du Review
and Herald, avec un soupçon de reproche :
"Nous ne pouvons nous attribuer aucun
mérite d'avoir été des instruments dans
l'établissement de cette compagnie d’observateur
des commandements." Au lieu
de cela, les premières églises adventistes
en Europe avaient été implantées par
Michael B. Czechowski.
Les dirigeants confessionnels savaient
que l’Advent Christian Church avait accepté
Michael B. Czechowski et que, avec leur
aide, il était parti pour l'Europe. "Mais nous
supposions", écrivit Andrews, "qu'il avait
renoncé à l'observation du septième jour.
C'est donc avec grande surprise que nous
avons appris... que [Czechowski] non seulement
observait le sabbat lui-même, mais
qu'il avait établi un groupe d’observateur
du Sabbat en Suisse."
Pendant les quatre années suivantes, les
Adventistes du septième jour américains
rejetèrent généralement l'idée qu'ils avaient
la responsabilité d'aider ces Adventistes
européens. James White tenta de collecter
des fonds en leur nom, écrivant dans
le Review : "Des moyens sont nécessaires.
D'autres pays nous tendent la main pour
obtenir de l'aide." Mais comme il l'écrivit
ensuite dans le Review en juin 1870 : "Notre
peuple répond très lentement à l'appel
aux moyens pour aider la cause en
28
Suisse... nous avons été déçus." Le manque
de volonté d'aider les croyants européens
était vrai pour les trois années suivantes.
En 1873, les Adventistes du septième jour
commencèrent enfin à tourner la page. Lors
de la onzième Session de la Conférence générale,
tenue en mars 1873, à Battle Creek,
les dirigeants confessionnels partagèrent
une lettre sincère des croyants suisses, envoyée
en novembre 1872, rédigée par Albert
Vuilleumier (1835-1923) mais également signée
par Jules-Etienne Dietschy et Jules-Henri
Guenin, c’est à dire les chefs de fil autochtones
de l'Église en Europe. Albert Vuilleumier
et ses collègues notèrent que "le dernier
numéro de la Review, reçu cette semaine,
indiquait que la Conférence générale aura
lieu bientôt ; nous vous prions de considérer,
sous le regard de Dieu, s'il ne sera pas
nécessaire d'envoyer un messager américain
en Europe pour diriger la propagation de la
vérité. Oh, chers frères, priez pour nous, et
pour l'œuvre en Europe. C'est la prière ardente
de vos frères affectueux en Jésus-Christ ;
qui renouvellent à votre égard l'assurance de
leur amour chrétien."
Cette lettre, rappelant l'appel articulé dans
la vision macédonienne de Paul (Actes 16:9),
était impossible à rejeter. Les Adventistes
américains acceptèrent l'idée qu'ils devaient
envoyer un missionnaire ou des missionnaires
en Europe. L'année suivante, ils conviendraient
que le premier missionnaire devrait
être John N. Andrews.
DAVID TRIM
Directeur du département
Archives, Statistics, and Research
de la Conférence Générale
John N. Andrews,
un autre Czechowski ?
À l’occasion du centenaire de la venue
d’Ellen White en Europe, une petite brochure
fut éditée en 1985. Dans celle-ci, à
la page 11, nous pouvons lire une information
qui détonne : “James White a fait, en
privé, les arrangements en vue du départ
d’Andrews. Faute de décision officielle,
Andrews partira pour l’Europe de manière
officieuse”. Le récit de John N. Andrews,
grand et premier missionnaire officiel de
l’Église adventiste du septième jour, envoyé
par la Conférence générale, ne serait-il
qu’un mythe ? Lui aussi, comme son prédécesseur
polonais dix ans plus tôt, serait-il
parti sans l’aval de l’organisation ? Les minutes
de la 13e session de la Conférence
générale du 15 août 1874 rapportent :
Le Président a recommandé à la Conférence
de prendre des mesures concernant
cette affaire, notamment en considération
du fait que J. N. Andrews s'apprête à partir
pour s'engager dans la cause en Suisse.
Sous-entendu, partir par ses propres
moyens. Gilbert Valentine, auteur de la biographie
la plus complète et fouillée sur le
missionnaire, rapporte des échanges entre
John N. Andrews et ses proches selon lesquels,
à cette époque, il essaie de vendre
sa maison et souhaite partir en Europe,
avec ou sans l’approbation de la Conférence
générale. C’est impensable pour
James White, ainsi que pour le président
de la Conférence générale de l'époque,
qui sait mieux que quiconque de quoi il
retourne. C’est Georges I. Butler, dont la
sœur est partie en 1874 avec Michaël B.
Czechowski, justement sans l’aval de l’organisation
religieuse. Elle est décédée en
Suisse, loin de sa famille. La décision est
donc prise pour que John N. Andrews entre
dans l’histoire comme le premier missionnaire
officiel. Il s’en est fallu de peu pour
que l’Europe ne soit peut-être jamais rattachée
aux États-Unis, et que le monde
ne connaisse pas le message adventiste.
Comité de rédaction
LA VIE DE John N. Andrews
Il avait 15 ans en 1844 lors de la grande déception. Mais il acceptera très vite le sabbat
et deviendra une référence théologique et un grand intellectuel de l’église adventiste.
Il sera aussi le premier missionnaire à quitter l’Amérique pour se rendre en
Suisse, pays qui sera sa dernière demeure. Voici l’histoire de sa vie.
John N. Andrews est né le 22 juillet 1829
à Poland, Maine. Il a quitté l'école à l'âge
de 11 ans et a été autodidacte. On rapporte
que, plus tard, il parlait couramment
sept langues et pouvait réciter le Nouveau
Testament par cœur. Au début de l'année
1845, à l'âge de 15 ans, après avoir lu un
tract, Andrews a accepté le sabbat.
Le reste de la vie d’Andrews fut au service
de l’église adventiste. Quand
la première presse adventiste
a été créée à Rochester,
New York, en 1852, Andrews
a été membre du comité
d'édition avec J. Bates et
J. White. Il a été consacré
pasteur en 1853. En 1855, il
a rédigé un article pour démontrer
bibliquement que
le sabbat commençait au
coucher du soleil.
avec ses enfants adolescents, Charles (16
ans) et Mary (12 ans), et un Adventiste
suisse, Ademar Vuilleumier, qu'à la demande
du groupe adventiste suisse déjà
existant, il s'est rendu en Europe en 1874.
Il a été le premier missionnaire adventiste
officiel du septième jour envoyé en dehors
des États-Unis. Ellen White a écrit : « Nous
vous avons envoyé l'homme le plus compétent
de nos rangs » (Manuscript Releases,
volume 5, page 436).
Andrews est venu pour être
Andrews est venu
pasteur, mais aussi pour éduquer
sur la façon d'évangéliser.
pour être pasteur,
mais aussi pour éduquer Pourtant, il a fait face à des
sur la façon d'évangéliser. difficultés financières et à un
manque de compréhension de
la culture européenne. Cela lui
a causé de l'angoisse personnelle,
tout comme des difficultés
économiques familiales.
Le 29 octobre 1856, Andrews a épousé Angeline
Stevens, une amie d'enfance. Plus
tard, en mauvaise santé et découragé, il a
quitté le ministère. Il est revenu, persuadé
par James et Ellen White. En 1858, il a
proposé une étude sur la Systematic Benevolence,
précurseur du principe de la dîme.
En 1861, il a publié la première de plusieurs
éditions de History of the Sabbath. En 1864,
il réussit à obtenir le statut de non-combattant
pour les adventistes pendant la guerre
de Sécession. Il est élu président de la
Conférence générale en 1867.
Angeline est décédée en 1872. C'est veuf,
Malgré les difficultés, Andrews a ouvert une
imprimerie à Bâle, en Suisse, en mars 1876.
Elle a servi de base à d'autres missions en
Europe. Son travail a été soutenu par la revue
Les Signes des Temps. Andrews a été
critiqué par les responsables de la Conférence
Générale pour ne pas avoir suivi le «
modèle américain » de la mission à l'étranger,
mais son approche a finalement été
comprise et justifiée.
Andrews est décédé de la tuberculose le
21 octobre 1883. Il est enterré à Bâle, en
Suisse, laissant derrière lui un impact durable
sur la mission adventiste.
30
EDWIN SULLY PAYET
Directeur du Centre de recherche
Ellen White et Professeur de
théologie
31
LA SUISSE, UN CREUSET
POUR LA MISSION ADVENTISTE
INTERCULTURELLE
Salué par l’histoire et retenu comme un missionnaire et pionnier de l'œuvre adventiste
en Europe, le parcours de John N. Andrews outre-Atlantique fut loin d’être
reposant. Son plus grand défi fut celui de l’adaptation culturelle. Le professeur
Gilbert Valentine, grand spécialiste d’Andrews, revient sur les enjeux et les défis
auxquels le missionnaire américain a dû faire face à son arrivée en Suisse.
En tant que missionnaire
américain et novice,
John N. Andrews a subi
un choc culturel sévère.
Son "discours direct" peu
diplomatique offensait ses
nouveaux paroissiens.
John N. Andrews croyait fermement que
Dieu avait ouvert la voie à l'établissement
de l'Église adventiste en Europe. Il considérait
la demande d'aide
des jeunes familles horlogères
observant le sabbat
en Suisse comme providentielle.
"Dieu est allé
devant nous", écrivait-il. La
demande de mission était
"très certainement" un appel
à l'Église pour suivre la
direction de Dieu, avait-il rapporté à ses partisans
en Amérique un an après son arrivée.
Mais la tâche ne serait pas facile. D'énormes
défis inattendus attendaient le prédicateur-érudit
de 45 ans, récemment veuf, lorsqu'il
arriva à Neuchâtel en novembre 1874,
en tant que premier missionnaire "officiel"
de l'adventisme.
Financièrement, c'était une
période difficile. Juste avant
son arrivée, l'économie
mondiale était entrée dans
ce qui est devenu connu
sous le nom de "longue dépression".
Les finances de
l'Église étaient extrêmement tendues. Les
fonds en provenance d'Amérique étaient incertains
et irréguliers. La chaîne de responsabilité
financière était ambiguë, créant des
32
malentendus douloureux. Andrews ne recevait
aucun salaire de la Conférence générale
et le financement en Suisse était difficile et
compliqué.
Les croyants suisses découragés avaient
subi de douloureuses pertes
financières sous l'égide
de Michael B. Czechowski,
et ses écarts moraux les
avaient gravement embarrassés.
En 1874, ils s'étaient
engagés dans de nouveaux
investissements dans leur
industrie horlogère. Ces investissements
absorbaient
leur énergie, leur personnel
et leurs fonds. Cette succession
d'événements a causé à Andrews une
grande frustration.
En tant que missionnaire américain et novice,
John N. Andrews a subi un choc culturel
sévère. Son "discours direct" peu diplomatique
offensait ses nouveaux paroissiens.
Son traducteur embarrassé compliquait la
situation. Des commentaires négatifs imprudents
sur les coutumes et les habitudes
suisses offensaient davantage. Il ignorait,
au début, que sa conception de la spiritualité
venue de la Nouvelle-Angleterre était
perçue comme condescendante par ses
auditeurs. Ce qu’il percevait comme un
“relâchement spirituel” n’était qu’une question
de différence d’approche religieuse.
Lorsqu'il osait donner des conseils au petit
groupe sur leurs décisions commerciales,
il perdait leur confiance. Pendant les douze
premiers mois, ses paroissiens écoutaient
mais ne suivaient aucun conseil. C’est ce qui
le mena à considérer cela comme de "l’obstination".
Pendant un certain temps, il perdit
toute influence pastorale sur eux. Mais il a
appris de ses erreurs et a finalement réparé
les dégâts.
Il reconnut enfin que
les différences de coutumes
ou d'habitudes n'étaient
ni bonnes ni mauvaises -
simplement différentes.
Le manque de maîtrise de l'oral en français
était un handicap majeur pour le missionnaire
américain, l'empêchant de se sentir
rapidement partie prenante de sa communauté.
Il ne pouvait pas se brancher sur les
conversations sociales à l'église ou parler
facilement aux gens dans la rue. Il maîtrisa
finalement la langue écrite alors son cerveau
vieillissant avait perdu
sa plasticité linguistique. Il
devint un excellent éditeur et
fonda Les Signes des Temps.
Après trois ans, son français
parlé était assez fluide pour
prêcher publiquement avec,
mais il semble qu'il n'ait jamais
vraiment pu penser
en français. Apprendre la
langue l'aida également à
comprendre la culture locale,
et il reconnut enfin que les différences
de coutumes ou d'habitudes n'étaient ni
bonnes ni mauvaises - simplement différentes.
Un ajustement d'apprentissage majeur que
John N. Andrews a dû faire était que les méthodes
d'évangélisation si réussies en Amérique
du Nord ne fonctionnaient pas aussi
bien en Europe. Il lui a fallu du temps pour
réaliser que l'Europe n'était pas l'Amérique
et que des approches différentes étaient
nécessaires. Il s'adapta mais ce ne fut pas
aussi facile pour ses pairs et superviseurs
américains. Il fut vivement critiqué pour ne
pas suivre "la méthode américaine". Mais il
persévéra et finit par réussir.
La Suisse s'est révélée être un riche terrain
d'entraînement pour John N. Andrews et
l'Église adventiste alors qu'ils apprenaient
lentement comment
mener une mission
interculturelle.
GILBERT VALENTINE
Professeur d’histoire, La Sierra University
33
DES BEAUX PAYSAGES ET
DU BON FROMAGE :
Ellen White,
UNE TOURISTE EN SUISSE
34
Ellen G. White est venue en Suisse de 1885 à 1887, après le décès de John N.
Andrews. Elle a participé à des conférences, a rencontré les jeunes frères et
sœurs dans la foi et a installé des églises. Mais elle ne s’est pas arrêtée là, elle a
aussi profité du décor et de la table.
Vous connaissez probablement la prophétesse
Ellen G. White, ou du moins l’écrivaine.
Mais connaissez-vous Ellen G. White, la touriste
? L’américaine, veuve de 58 ans et accompagnée
de son fils William, n’est pas venue
seulement en tant que conférencière et
figure tutélaire du mouvement adventiste.
Elle a aussi profité du paysage et de la gastronomie
locale.
Dans ses lettres rédigées depuis Tramelan,
Bâle ou ailleurs, on se rend compte qu’elle
s’est grandement émerveillée devant le
spectacle de la nature. Pendant
ses nombreux voyages
en Europe, et particulièrement
en Suisse, elle fut en
admiration incessante et
constamment enchantée de
ce qu’elle voyait. Lisez donc
ce qu’elle déclare dans un
manuscrit de 1886 qui documente
son séjour :
foncé, mêlées au vert vif et vivant de
l'érable et du frêne sur les versants des
montagnes, créait une image dans la
nature que le trait d'un talent artistique
ne peut absolument pas approcher
[Lettres 64, 1886, par. 22]
La nature est et reste
une révélation naturelle
de l’existence d’un créateur
rempli d’amour
qui veut notre bien.
Dans les yeux d’Ellen G. White, Dieu est un
artiste. Aussi nous, qui habitons la Suisse,
avons le privilège d’admirer chaque jour
les plus belles de Ses « toiles ». De la Suisse,
Ellen G. White n’a pas seulement gardé que
le souvenir des paysages. Elle
a aussi profité de certains produits
locaux. Notamment, et
étonnamment, le fromage.
Elle mentionne régulièrement
cet aliment dans ses lettres,
comme un élément essentiel
du repas, et qui parfois crée
une atmosphère agréable.
Elle dit, entre autres :
Nous avons parcouru environ 8 kilomètres.
Le paysage était magnifique.
Tramelan regorge de riches bosquets
de pins. C'est montagneux. Il
y a de bons pâturages pour le bétail.
[Lettres 64, 1886, par. 18]
Voyez comment Ellen G. White décrit ce
qu’elle voit ! La vue des paysages suisses ont
été pour elle un sujet de réjouissance. Nous
qui parfois voyons cela tous les jours, avonsnous
encore conscience que ces montagnes
qui nous entourent témoignent de la beauté
de l’œuvre de Dieu ? Elle dit plus loin :
Nous étions sur une haute élévation et
le paysage dans les forêts de pins vert
Il y a de bons pâturages pour le bétail.
Les vaches semblent être très nombreuses
ici, et à cet égard, le lait, le beurre et
le fromage doivent être bien supérieurs à
ceux de Bâle, où le bétail est principalement
attaché dans des étables ou utilisé
comme bœufs pour travailler la terre.
[Lettres 64, 1886, par. 18]
Ce que nous apprenons d’Ellen G. White,
c’est que même au cœur de la mission, nous
pouvons, et peut être devons, continuer à
profiter des beautés et des trésors que Dieu
a disséminé dans ce monde. La nature est et
reste une révélation naturelle de l’existence
d’un créateur rempli d’amour qui veut notre
bien (Psaume 19.2 ; Romains 1.20).
35
UNE CHAPELLE RETROUVÉE :
LA RÉHABILITATION DE
l'église de Tramelan
La présence du Seigneur ne
dépend pas du nombre…
Cette maison, aussi petite
soit-elle, est enregistrée dans
les cieux… Ms 49, 1886
C’est avec ces quelques mots qu’Ellen White
décrit la petite chapelle de Tramelan lors
du sermon d’inauguration le 25 décembre
1886. Tramelan, première chapelle adventiste
en Europe.
La chapelle est entièrement conçue en bois.
Elle a été construite en 1883 derrière la maison
appartenant à la famille Roth, qui s'est
chargée à la fois de sa construction et de son
financement. Cette chapelle a été le point de
départ de nombreux missionnaires. Par la
suite, la communauté a déménagé dans un
autre bâtiment de la commune, et pendant
de nombreuses décennies, l’endroit a perdu
son rôle premier de chapelle. La propriété
a été vendue en 1988. Cependant, certains
membres de l'Église ont voulu redonner à ce
lieu sa nature première. Ainsi, dès 2012, la
salle a été louée au propriétaire de l'époque.
Puis, le 1er septembre 2014, l’Église a eu
l’opportunité d’acheter la propriété ainsi que
la chapelle. Entre 2017 et 2022, des travaux
de rénovation ont été entrepris. L'objectif
était de restaurer le bâtiment et la salle de
culte au plus près de leur aspect d'origine.
Durant ces travaux, sous la peinture blanche
des façades intérieures, un décor typique de
la fin du 19e siècle a été découvert. Quelques
écailles de peinture ont suffi à attirer l'attention
d'un expert, qui a remarqué un motif
peint plus ancien sous l'enduit récent.
Le bâtiment et la salle de culte ont retrouvé
leur aspect d'antan ! Aujourd’hui, des activités
telles que des moments de méditation,
des concerts, des conférences, etc., sont
organisées afin de faire revivre ce lieu et de
permettre aux visiteurs de s’imprégner de
l’engagement et de la foi des pionniers de
l’Église en Suisse.
36
La maison a été construite
par Albert Vuilleumier et son
beau frère, Édouard, en 1864.
Elle se trouvait juste en face
de celle du père d’Albert, qui
était alors maire de la commune.
Chez le père, habitait
également la sœur d'Albert,
mariée à Jules-Étienne
Dietschy, la première personne
à avoir accueilli et introduit
Michael B. Czechowski à Tramelan.
En 1873, Albert est parti avec sa
famille vivre à Neuchâtel et ses environs,
là où John N. Andrews habitera
au début de son ministère helvétique.
La maison est donc restée entièrement
la propriété d'Édouard Vuilleumier,
qui l'a vendue à la famille
Roth en 1876. C’est Gustave, le fils
de Jean-Georges Roth, qui a conçu
les plans et supervisé la construction
de la salle dans le
potager de la propriété.
Cependant, depuis
1867, les sabbatistes
de Tramelan se réunissaient
dans cette
maison pour célébrer
le sabbat, participer
à des temps de prière
et étudier la Bible.
RETO MAYER
Trésorier associé,
Division Intereuropéenne
37
HISTOIRE DE LA PAGE
IMPRIMÉE FRANCOPHONE
DE 1876 À INTERNET
Le ministère de la page imprimée est
une marque de fabrique des adventistes.
Depuis les millérites jusqu’à Internet,
redécouvrez les grands titres
qui ont fait et qui font encore circuler le
message adventiste.
Ce qui a fait la force du millérisme, c’est
l'œuvre de publication entreprise par Joshua
Himes, imitée par d'autres. James White a
suivi l’exemple en publiant The Present Truth
dès 1849, qui deviendra The Advent Review
and Sabbath Herald en 1850, puis Adventist
Review.
Mais Michael B. Czechowski aussi imitera
ce modèle et dès 1866 il mettra en place un
périodique dont le titre complet est L'évangile
éternel et l’accomplissement des prophéties
sur la venue du Sauveur. Il sortira
toutes les semaines pendant une année ainsi
qu’une seconde année après une pause de
plusieurs mois. Il se présente comme une
grande feuille A3 pliée en deux. Les articles
sont principalement des études bibliques sur
Daniel d’abord puis sur le livre de l’Apocalypse.
Il ajoutera des actualités ainsi que de
nombreuses correspondances qu’il avait.
À son tour et une fois arrivé en Suisse, John
Andrews lancera une revue missionnaire. En
1876, soit deux ans à peine après son arrivée,
il publie Les Signes des Temps, encore
publié aujourd’hui près de 150 ans après
son lancement. Les sujets principaux des
premières éditions sont bien évidemment
les prophéties. Dans le premier numéro, on
trouve même un texte d’Ellen G. White.
Cette revue est à l’origine du début de l'adventisme
dans le Tarn, en France. Alors que
cette dernière est parfois distribuée aléatoirement
auprès d’adresses de protestants
francophones collectées tant bien que mal,
un exemplaire atterrit entre les mains de
Louis Carayon. Ce dernier sera pionnier de
l'œuvre dans le sud et la petite commune de
Viane verra s’ériger l’une des premières chapelles
de France.
Alors que Les Signes des Temps a une vocation
missionnaire, la communauté suisse
et européenne va rapidement ressentir le
besoin de faire circuler des informations
auprès des membres et des croyants. Ainsi,
dès 1889 des rapports statistiques sont imprimés
et joints aux envois depuis Bâle. On
y trouve régulièrement et de plus en plus
des articles d’exhortation et d’explication.
En septembre 1896 sort Le Messager avec
pour sous-titre Supplément aux Signes des
Temps. Une “notice spéciale” justifie ce choix
de créer une publication à part entière pour
communiquer les rapports mensuels. Le
nombre de pages varie de 4 à 8 pour intégrer
des “nouvelles de l'œuvre” et peut même
passer à plus de 30 pages avec les rapports
des sessions administratives.
En 1908, la revue devient indépendante
des Signes et ne conserve que le sous-titre
Organe mensuel des Ouvriers et des Églises
de l’Union latine. Un nouveau changement
38
intervient en 1922 quand l’imprimerie déménage
à Dammarie-les-Lys. La revue devient
Revue Adventiste, nom qu’elle porte encore
aujourd’hui.
La mission et la communication ne sont pas
les seuls domaines de publication. La santé
va aussi devenir un champ du ministère de la
page imprimée. En 1891 est lancé Le Vulgarisateur.
L’objectif de cette revue est d’offrir à
un prix très modéré des articles qui traitent
de sujets aussi variés que les inventions, l’entretien
domestique, les sujets de santé et de
culture générale. Chose intéressante, la revue
comprend plusieurs publicités. En 1923,
le magazine se spécialise dans la santé et
change de nom : Vie et Santé. Le célèbre Dr.
Jean Nussbaum en devient le rédacteur en
chef. Le magazine atteindra une circulation
de plus de 100 000 exemplaires par numéro
et s’éteindra au début des années 2000.
Si le ministère des publications s’est caractérisé
pendant près de 150 ans par la page
imprimée au sens physique du terme, depuis
20 ans l’église a entrepris de faire évoluer
cette activité. La publication passe maintenant
par la fibre et les écrans, toutefois les
convictions et la volonté d’évangéliser n'ont
pas varié.
BENJAMIN CALMANT
Étudiant en histoire du christianisme,
bénévole aux Archives de
l’adventisme francophone
ERIC BELLOY
Trésorier de la FSRT et
Directeur Espoir Media
39
1866
À peine arrivé en Suisse,
Michael B. Czechowski publia
un hebdomadaire pour
présenter les prophéties.
1876
Le magazine Les Signes des
Temps est lancé par John
N. Andrews, à l'instar de
son homonyme américain,
lancé quelques années
plus tôt. Il est toujours en
circulation, près de 150 ans
après.
1896
D’abord édité sous forme
de rapport missionnaire, Le
Messager devint l’organe
officiel pour la communication
avec les membres.
1922
Au moment du déménagement
de l’imprimerie, il se
renomma Revue Adventiste,
titre qu’il porte toujours.
40
Emergence des
périodiques adventistes
1891
Le vulgarisateur a pour vocation d’éduquer les
lecteurs et d’améliorer leur culture générale.
1923
Il se concentre sur les questions de santé et
change de nom : Vie et Santé, qui donnera aussi
son nom à la maison d’édition qui déménage de
Gland (Suisse) vers Dammarie-les-Lys (France).
VERS UN NOUVEAU MINISTÈRE
DES PUBLICATIONS
Le virage vers les supports numériques s’est
opéré graduellement avec l'avancée technologique.
Internet, apparu dans les années
1990, a permis la publication en ligne gratuite
d'articles, suivant ainsi la transition de la page
imprimée au format numérique. Par la suite,
avec l'émergence et l'essor des réseaux sociaux
dans les années 2000, la production et
la diffusion de ressources audiovisuelles ont
pris leur essor.
Cette transition a également modifié le travail
de rédaction, exigeant l'intégration de compétences
relevant autrefois de l'industrie cinématographique.
Bien que la publication écrite
à travers les revues imprimées persiste, elle a
dû céder une place aux nouvelles technologies,
nécessitant de nouvelles compétences.
Cette évolution a également influencé la collaboration
entre les institutions adventistes
francophones. La publication écrite facilite
la collaboration entre contributeurs francophones
et permet une édition centralisée,
tandis que la production audiovisuelle nécessite
des moyens techniques spécifiques,
limitant la centralisation.
Concernant la Fédération des Églises adventistes
de la Suisse romande et du Tessin, le
studio Espoir Médias a été fondé en 2019,
juste avant la pandémie de Covid-19. La crise
sanitaire a accéléré le succès de ce studio,
donnant crédibilité à cette nouvelle forme de
publication.
Malgré les doutes initiaux quant à la pertinence
et au coût de ce nouveau ministère
technologique, la pandémie a démontré son
utilité, notamment en permettant la diffusion
en ligne de services religieux pendant le
confinement.
D'autres studios ont également émergé
dans les pays francophones, donnant parfois
l’impression d'une concurrence. Cependant,
une collaboration est en train de se mettre
en place, favorisée par des rencontres régulières
entre responsables et la création du
FMA (French Media Advisory) visant à mutualiser
les productions pour une diffusion plus
large.
En résumé, les moyens et supports de publication
évoluent avec la technologie et les
habitudes de la société, mais la volonté de
transmettre un message biblique d'amour et
de vérité reste inchangée.
Suivez Espoir Médias
Espoir Médias
41
Jean Vuilleumier
OU QUAND LA SUISSE
ÉVANGÉLISE L’ARGENTINE
Jean, l’un des fils d’Albert Vuilleumier, né en 1864, s’est très vite engagé dans la
mission. Assistant de John N. Andrews, il sera aussi missionnaire à l’international
et participera au début du message adventiste en Amérique du Sud, quoi
qu’il lui en coûte.
Lorsque Jean Vuilleumier arrive en Argentine
en octobre 1895, il ne sait pas qu'il est
en train d'écrire une histoire aux traces indélébiles.
Pendant les cinq années où il a
travaillé en Argentine et en Uruguay, il a
visité, partagé, prêché et travaillé avec dévouement
et passion. Sans son impulsion,
El Faro, le premier journal adventiste en espagnol,
dont il fut le créateur, rédacteur et
colporteur, ne serait pas né. Il était le plus
qualifié des missionnaires qui parcouraient
ces terres. Dieu l'avait préparé à sa mission :
il était né au sein d’une famille suisse de
pionniers adventistes et avait bénéficié de
l'influence de son père, Albert Vuilleumier. Il
avait travaillé dans la maison de publications
à Bâle, avec John. N. Andrews, où il a appris
à rédiger et éditer des textes. Pendant le séjour
d'Ellen G. White en Europe, non seulement
il l'a rencontrée et écoutée, mais il l'a
également accompagnée en divers endroits
en tant que traducteur. Il a ensuite acquis de
l'expérience dans le domaine de l'évangélisation
aux États-Unis. À 31 ans, son expérience
était vaste. Il était alors la personne
idéale pour partager l’Évangile parmi les immigrants
européens en Amérique du Sud,
d'autant plus qu’il partageait leurs cultures,
parlait leurs langues et possédait de solides
bases théologiques.
Cinq jours après son arrivée en Argentine,
il est reparti vers l’Uruguay, où vivaient de
nombreuses familles d'origine suisse. Il
n'avait pas d’endroit fixe, donc il logeait là
où les portes s’ouvraient. Plus tard, il a fait
de même dans les régions d'Argentine où
vivaient des Suisses, des Français et des Allemands.
Doué pour les langues, il a bientôt
appris l’espagnol et pouvait prêcher et
même traduire.
Sa façon de travailler était très variée. Il rendait
visite à une famille, même plus d’une
fois par semaine, lisait des extraits de la
Bible ou présentait son « outil » préféré : les
prophéties de Daniel. Il leur parlait de tempérance,
les encourageait avec insistance à
abandonner l'alcool et les apprenait à chanter.
Pour les enfants, il y avait toujours des
histoires bibliques. En même temps, il trouvait
une salle et distribuait des invitations
pour des conférences. Il animait ces conférences
même si seulement trois personnes
y assistaient. À plusieurs reprises, il a dû
demander à la police d'intervenir en raison
de manifestations hostiles à l'extérieur de la
salle.
Il marchait à travers les villes et les champs.
Il se déplaçait à cheval ou en charrette
42
empruntée (il eut plus tard son propre
Tillbury). Lorsqu'il prenait le train ou le
bateau, il distribuait toujours des publications
aux passagers. Il avait une
grande capacité à rester fidèle à sa
tâche, sans faiblir. On lui a fermé les
portes, expulsé d'une ville, il est tombé
du cheval, il a été trempé par la pluie
alors que son cheval marchait dans
la boue, tous les articles du journal El
Faro ont été perdus, et il lui a fallu recommencer...
mais il continuait avec
enthousiasme à mener à bien sa mission.
Dans son journal personnel, il ne
mentionne presque jamais tristesse
ou inquiétude. Clairement, il ne cédait
pas au découragement.
En Argentine, il rencontre son épouse
d'origine suisse, Berthe Hämmerly,
avec qui il a eu deux filles. Trois ans
après leur mariage, elle décède. Jean
décide alors de rentrer en Suisse avec
les fillettes.
Les fruits de son labeur et de son feu
missionnaire se voient encore aujourd'hui
chez les milliers de descendants
des familles qui ont accepté
Jésus Christ comme leur Sauveur. Ce
n'est qu'au ciel que Jean Vuilleumier
verra à quel point Dieu a béni ses efforts.
Comme il n'a laissé aucune descendance
en Amérique du Sud pour se
souvenir et parler de sa vie, son héritage
reste vivant dans le cœur de ceux
qui lisent son journal personnel et admirent
son esprit missionnaire.
SUSANA SCHULZ
Traductrice du journal personnel
de J. Vuilleumier du français vers
l'espagnol
43
À LA DÉCOUVERTE DE
NOTRE HISTOIRE AU
Musée de
l’adventisme
européen
Les Archives historiques de la Fédération
Suisse Romande et de l’Union
Franco-Belge, ainsi que le Musée de
l’adventisme européen, se trouvent au
sous-sol de la bibliothèque du Campus
adventiste du Salève, à Collonges. En
ce lieu sont conservés précieusement
de nombreux documents, livres, revues,
photos et objets qui mettent en
relief l’histoire de l’Église adventiste.
Ces différents documents proviennent
des administrations adventistes, mais
également, en très grande partie, de
donateurs privés. Les Archives sont un
centre de documentation sur l'histoire
de notre Église, de ses débuts en Europe
jusqu’à aujourd’hui. Elles regroupent
différentes collections.
44
DES ARCHIVES ADMINISTRATIVES
Les documents archivés retracent l’histoire
de nos Fédérations, Unions ou Divisions,
avec des rapports de comités, de la correspondance
et des livres de comptes. Ces documents
permettent de comprendre comment
notre Église s’est développée dans les
pays de l’Europe latine.
DES COLLECTIONS PRIVÉES
Les Archives accueillent une centaine de
collections privées d’ouvriers importants
de l’Église, telles que celles des
familles Augsburger, Badaut,
Erzberger, Fridlin, Gerber,
Guenin, Lanarès, Nussbaum,
Tièche, Vaucher, Villeneuve,
Vuilleumier, Zurcher, etc.
DES LIVRES
ET PÉRIODIQUES
ANCIENS
Les Archives possèdent près de 2300
livres édités par l'Église adventiste en français
depuis ses origines et environ 200
périodiques, comme l’ensemble de la collection
de la Revue Adventiste et toute la
collection des Signes des Temps depuis son
numéro 1 paru en juillet 1876, entre autres.
Il aurait été dommage de garder au fond
des cartons de tels trésors de notre histoire.
C’est pourquoi la décision d’ouvrir un
musée a été prise à Collonges afin d’offrir à
tous la possibilité de les découvrir.
Le musée présente l’histoire de Michaël
B. Czechowski, celle d’Ellen White pendant
son séjour en Suisse, de John Andrews à
Bâle, en passant par celle de l’église de Tramelan
et des premiers adventistes suisses.
Le visiteur chemine dans les différentes
salles pour découvrir la mission incroyable
des pionniers de l'adventisme
en Europe, la force
de leur foi, l’œuvre qu’ils ont
réalisée. Au fur et à mesure
du parcours, on découvre
aussi l’histoire de la clinique
de la Lignière depuis 1904
et celle de Collonges depuis
1893. On finit par se laisser inspirer
par l’histoire de Jean Weidner
pendant la terrible période de la
Deuxième Guerre mondiale. Il se trouve
également une salle présentant des Bibles
rares et anciennes, un véritable trésor inestimable
conservé aux Archives.
UNE PHOTOTHÈQUE
Les Archives conservent une importante collection
de photos et de diapositives, témoins
inestimables du vécu de nos pionniers.
DEUX BIBLIOTHÈQUES DE PIONNIERS
Les Archives abritent les 780 livres de la
bibliothèque personnelle de John Andrews
et les 1400 livres de la bibliothèque personnelle
d’Alfred Vaucher. Certains de ces livres
d’études sont très anciens et précieux.
JEAN-PHILIPPE LEHMANN
Directeur général du Campus
adventiste du Salève
Le musée se visite sur rendez-vous
contact@campusadventiste.edu
45
Lectures POUR APPROFONDIR
NOTRE histoire
Mervyn Maxwell
Messagers pour le
monde : Les débuts
Le blog des Archives
de l’adventisme
francophone
Blog du centre de documentation
sur l'histoire de
l'adventisme en France,
en Suisse, en Belgique et
au Luxembourg.
du mouvement
adventiste (1999)
L’ouvrage le plus complet
et le plus accessible sur
l’histoire adventiste. Il
contient plusieurs pages
sur Michael B. Czechowski
et l’histoire en Suisse.
Archives de la Revue
Adventiste
Relisez les premières
revues de notre histoire,
et découvrez la vie et la foi
de nos pionniers.
George R. Knight
Notre église,
Des moments
historiques et
décisifs
Le livre le plus récent,
avec une approche
plus critique. Il contient
quelques pages aussi sur
l’histoire de la mission,
notamment en Suisse.
AdventTrail
Un site Internet qui
vous fait découvrir les
princpaux lieux de notre
histoire adventiste en
Suisse.
Campus Adventiste du
Salève
130 ans d’histoire
Brochure sur le développement
du l’école de
formation théologique,
depuis Péseux en Suisse
jusqu’à Collonges sous
Salève.
46
Alfred Vaucher
M. B. Czechowski, un
adventiste européen
(1976)
Alfred Vaucher a produit
un travail minutieux
pour retracer le parcours
du missionnaire polonais
depuis le temps de sa
prêtrise jusqu’à sa disparition,
en passant par la
campagne bernoise.
Jean Zurcher
Ellen G. White en Suisse
En 1887 a eu lieu une
rencontre d’expert pour
raconter et travailler sur
l’histoire de la venue
d’Ellen White en Europe. La
Suisse a décidé de réunir
sous forme de brochure ce
qui concernait la Suisse.
inédit
Découvrez l'histoire fascinante
de l'adventisme en Suisse...
Aperçus
sur l'histoire
des adventistes
du septième jour
en Suisse (1865-1901)
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