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Smart Cities Luxembourg - n°19

Le 19ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu

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Juillet 2024 | n˚19<br />

Le trimestriel de la ville intelligente<br />

BERLIN :<br />

LE BON ÉLÈVE DES<br />

VILLES INTELLIGENTES<br />

SERGE WILMES :<br />

« LA NATURE EST UN<br />

ATOUT INESTIMABLE<br />

POUR FAIRE FACE AUX<br />

EXTRÊMES CLIMATIQUES<br />

ET RENFORCER NOTRE<br />

RÉSILIENCE »<br />

NOUVEAU DÉPART<br />

POUR LUXTRAM :<br />

HELGE DORSTEWITZ<br />

AUX COMMANDES<br />

THE WAVE HOUSE :<br />

L’IMMEUBLE QUI<br />

RÉHAUSSE LES<br />

STANDARDS DE LA<br />

CONSTRUCTION 3D<br />

EN EUROPE<br />

ECOTREL ET ECOBATTERIEN :<br />

20 ET 15 ANS DE RECYCLAGE<br />

Olivier Miche, Andy Maxant et Josy Comodi


D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />

Lauschtert eise Podcast.


ÉDITO<br />

3<br />

L’Europe défend sa biodiversité<br />

Le 17 juin dernier, les États de l’Union européenne ont franchi<br />

une étape significative en adoptant une nouvelle loi ambitieuse,<br />

mais controversée, sur la protection de la nature. Cette<br />

législation vise à restaurer les écosystèmes, à renforcer la biodiversité<br />

et à promouvoir une gestion plus durable des ressources<br />

naturelles à travers les 27 États membres. En d’autres termes,<br />

elle fixe des objectifs clairs comme la restauration d’au moins<br />

20% de la superficie terrestre et maritime de l’UE avant 2030 et<br />

de plus de 90% des habitats naturels considérés comme dégradés<br />

d’ici à 2050.<br />

Cette loi est une réponse directe aux multiples rapports alarmants<br />

sur l’état de la biodiversité en Europe. Tous indiquent<br />

une détérioration rapide des biotopes et une diminution dramatique<br />

des populations d’insectes et d’oiseaux. Si la nécessité<br />

de cette mesure n’est plus à prouver, les conservateurs, mais<br />

également les agriculteurs, ont émis de vives critiques à son<br />

égard. Ces derniers craignent en effet qu’elle n’impacte négativement<br />

la production alimentaire au sein de l’UE, obligeant le<br />

Parlement à revoir à la baisse les exigences de la nouvelle loi. À<br />

Jutta Paulus, négociatrice du groupe des Verts dans l’institution<br />

européenne et députée allemande, de rétorquer : « sans diversité<br />

biologique, il n’y a pas de sols fertiles, pas d’air pur et pas<br />

d’eau potable ». Entendez par là que, sans action et sans lutte,<br />

la crise climatique et la perte de biodiversité engendreraient<br />

davantage de catastrophes pour les agriculteurs : détérioration<br />

des cultures, appauvrissement des sols, etc.<br />

Dans l’histoire européenne, cette loi a été l’une des plus difficiles<br />

à adopter. Approuvée in extremis, elle a survécu à une<br />

vive campagne de désinformation qui n’avait qu’un objectif : la<br />

détruire. Néanmoins, la mobilisation citoyenne en faveur de la<br />

nouvelle mesure a été l’une des clés de ce dénouement heureux,<br />

tout comme les appels répétés de près de 6.000 scientifiques<br />

qui tiraient la sonnette d’alarme. Alors que le sujet de la protection<br />

de l’environnement a été l’un des grands absents des<br />

débats lors des dernières élections européennes, ce résultat<br />

prouve, malgré tout, que l’Europe maintient sa détermination<br />

à lutter contre la crise climatique, et ce, à quelques mois de la<br />

Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) qui<br />

se tiendra en fin d’année en Colombie.<br />

Pour le Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>, la mise en œuvre de<br />

cette loi représente un défi majeur en raison de sa densité<br />

démographique élevée, de son développement économique et<br />

de la problématique du logement qui frappe actuellement un<br />

pays déjà fortement urbanisé. La pression des espaces artificiels<br />

sur les zones naturelles s’intensifie en même temps que<br />

se multiplient les initiatives liées au développement durable ou<br />

à la protection de la biodiversité comme le Pacte Climat ou le<br />

Pacte Nature dans les communes. Par chance, la nouvelle loi<br />

de protection de la nature arrive à un moment où la conscience<br />

environnementale est déjà bien établie au <strong>Luxembourg</strong>, en<br />

témoignent les nombreuses initiatives mises en place par les<br />

autorités locales, comme la promotion des énergies renouvelables,<br />

la réduction des émissions de CO 2<br />

ou la protection<br />

des zones naturelles. De plus, le <strong>Luxembourg</strong> est l’un des plus<br />

petits pays en matière de superficie. Cette particularité offre<br />

des opportunités uniques pour que le Grand-Duché devienne<br />

un modèle de durabilité en Europe.<br />

L’un des principaux défis résidera dans la restauration des écosystèmes<br />

dégradés. Le pays devra investir dans des projets de<br />

renaturation des cours d’eau, de reforestation et de protection<br />

des zones humides. La mise en œuvre de la législation européenne<br />

renforcera ces efforts et encouragera, sans doute, de<br />

nouvelles mesures nationales ambitieuses.<br />

Par P. Birck


4<br />

SOMMAIRE<br />

SMART CITIES LUXEMBOURG<br />

Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />

www.smartcitiesmag.lu<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Living Green<br />

24, rue Michel Rodange<br />

L-4660 Differdange<br />

Tél. 58 45 46 30<br />

GOUVERNANCE<br />

Régie publicitaire<br />

Julien Malherbe<br />

julienm@livinggreen.lu<br />

Administration<br />

Lucia Ori<br />

Tél. 58 45 46 29<br />

secretariat@livinggreen.lu<br />

Comité de rédaction<br />

Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />

Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />

Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />

Barbara Pierrot - barbarap@livinggreen.lu<br />

Raouf Hatira<br />

Romain Thomas<br />

Conception et réalisation graphique<br />

Elodie Malherbe - elodiem@livinggreen.lu<br />

Photographie<br />

Eric Devillet<br />

Marie De Decker<br />

Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />

Yves Kortum<br />

Pixabay / Unsplash / Freepik<br />

Impression<br />

Imprimerie Centrale<br />

Berlin, le bon élève des villes intelligentes 8<br />

Schifflange : initiatives pour l’avenir 12<br />

Frisange : développer la culture et le tourisme 16<br />

Betzdorf : le futur en construction 20<br />

Mertzig : 85,6% au Pacte Climat 2.0 24<br />

GREEN BUILDING<br />

The Wave House, l’immeuble qui réhausse les standards de la construction 3D 28<br />

BPI Real Estate : Gravity, un exemple à suivre 32<br />

CBL : un savoir-faire à toute épreuve 36<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

La révolution quantique, à la fois un problème et une solution 40<br />

Réussir sa transition vers NIS2 : conseils et solutions signés itrust consulting 42<br />

© Living Green S.à r.l.-S<br />

Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />

Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />

ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />

Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />

Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.


5<br />

MOBILITÉ<br />

Nouveau départ pour Luxtram : Helge Dorstewitz aux commandes 46<br />

Une nouvelle ère pour Indigo <strong>Luxembourg</strong> 48<br />

Volkswagen ID.7 Tourer : un break électrique révolutionnaire 50<br />

Voitures électriques : les dernières nouveautés de cet été 2024 52<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Serge Wilmes : « La nature est un atout inestimable pour faire face aux extrêmes 56<br />

climatiques et renforcer notre résilience »<br />

Luxproof, la marque luxembourgeoise et « future-proof » de Minusines 60<br />

Eurosolar Lëtzebuerg : coopératives énergétiques, une prise de pouvoir citoyenne 62<br />

Une vallée de l’hydrogène pour promouvoir l’hydrogène vert au pays 64<br />

Ecotrel et Ecobatterien : 20 et 15 ans de recyclage 66<br />

SIDOR : pionnier de la gestion durable des déchets au <strong>Luxembourg</strong> 70<br />

JO de Paris 2024 : la promesse de Jeux Olympiques plus durables 72<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

L’AIS se donne une direction 76<br />

La Croix-Rouge se dote d’une grande maison pour mieux aider 78<br />

Fondation Solina : Op de Patten, un service éducatif et thérapeutique « au poil » 80


« Le secteur de l'administration publique est<br />

« Le la secteur cible principale de l'administration des cyberattaques publique » est<br />

(ENISA Threat Landscape 2023)<br />

la cible principale des cyberattaques »<br />

(ENISA Threat Landscape 2023)<br />

Êtes-vous prêt pour le 15/10/2024,<br />

date butoir de la directive NIS2 pour :<br />

• avoir pris « les mesures (…)<br />

appropriées et proportionnées<br />

pour gérer les risques…?<br />

• en tenant compte « des normes<br />

européennes et internationales »…?<br />

• du degré d’exposition (…),<br />

de la probabilité de survenance<br />

d’incidents et de leur gravité » ?<br />

Avez-vous documenté :<br />

• ces éléments pour justifier<br />

votre niveau de protection ?<br />

• les éléments incontournables<br />

comme « des politiques de<br />

contrôle d’accès et la gestion<br />

des actifs » ?<br />

Les secteurs les plus concernés:<br />

1. Administrations publiques (19%)<br />

2.Particuliers (11%)<br />

3. Santé (8%)<br />

4. Digital infrastructure, Manufactoring, Transport…(62%)<br />

1. Administrations publiques (19%)<br />

2.Particuliers (11%)<br />

3. Santé (8%)<br />

• DDoS 4. Infrastructure (Attaque déni Digitale, de service) Industrie, Transport…(62%)<br />

• Attaque de la chaîne d’approvisionnement<br />

• Menaces liées aux données<br />

Les principales menaces pour l'administration publique:<br />

• DDoS (Attaque déni de service)<br />

...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />

...et• surtout, Attaque des opérateurs de la chaîne de services d’approvisionnement<br />

essentiels :<br />

• Menaces liées aux données<br />

• Se préparer pour le pire des cas.<br />

• Mesurer et auditer<br />

créent de<br />

la<br />

nouveaux<br />

sécurité<br />

produits disponibles<br />

ou la conformité.<br />

dès 2022.<br />

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Nos services:<br />

énergie, communication, eau, santé, justice, police ou services.<br />

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Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />

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• Déployer les mesures prévues dans les normes internationales<br />

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• Le • Apprécier changement • WireHide<br />

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Move securely within the cyberworld<br />

This project has received funding from the European<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

This programme project has under received grant funding agreement from theNo European 700581<br />

Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />

programme under grant agreement No 700581<br />

Les secteurs les plus concernés:<br />

Les principales menaces pour l'administration publique:<br />

Nos services:<br />

Move securely within the cyberworld<br />

Move securely within the cyberworld<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />

+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />

itrust consulting • 55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />

www.itrust.lu


©ADEM<br />

Des actions pour redynamiser le marché de l’emploi<br />

Depuis le 1 er semestre, le marché de l’emploi luxembourgeois connaît une<br />

légère embellie, mais 2023 a été marquée par un net ralentissement. Le<br />

taux de chômage a atteint 5,5% au 31 décembre, soit une hausse de 0,7<br />

point par rapport à l’année précédente, mais celui-ci reste bien en dessous<br />

de la moyenne de la zone euro (6,4%). L’ADEM a constaté une baisse de<br />

36% des offres d’emploi, notamment dans les secteurs du conseil, de<br />

l’informatique, du transport, de l’Horesca et de la construction. Début juin,<br />

le ministre du Travail, Georges Mischo, a appelé à une politique de l’emploi<br />

innovante. L’ADEM, quant à elle, s’est donné pour objectif de renforcer<br />

ses formations et de faciliter les recrutements grâce à la nouvelle loi sur<br />

l’immigration.<br />

Source : SIP<br />

Xavier Bettel à la « Milken Institute Global Conference »<br />

Le ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, Xavier<br />

Bettel, a pris part à la 27 e conférence annuelle du Milken Institute à Los<br />

Angeles du 5 au 7 mai 2024. Sous le thème « Shaping a Shared Future »,<br />

cet événement a rassemblé des leaders mondiaux pour débattre des défis<br />

majeurs tels que les tensions géopolitiques, le changement climatique ou<br />

l’intelligence artificielle. L’ancien Premier ministre a aussi participé à un<br />

panel intitulé « l’état du monde », aux côtés de figures politiques telles que<br />

Theresa May et Iván Duque, rappelant ainsi l’importance de la coopération<br />

internationale face aux défis contemporains.<br />

Source : SIP<br />

Participation du <strong>Luxembourg</strong> au plus grand exercice<br />

cyber européen<br />

Les 19 et 20 juin 2024, le Haut-Commissariat à la protection nationale<br />

(HCPN), en collaboration avec ses services Cybersécurité et GOVCERT, la<br />

Direction générale Énergie, l’Institut luxembourgeois de Régulation (ILR), le<br />

LHC/CIRCL, le CTIE et Creos, a participé à la 7 e édition de « Cyber Europe ».<br />

Géré par l’ENISA (European Union Agency for Cybersecurity), cet exercice<br />

a testé la préparation des secteurs européens face aux cybermenaces.<br />

Sous le thème « Exerçons, protégeons, améliorons », des milliers d’acteurs<br />

ont simulé des incidents de cybersécurité à grande échelle dans l’énergie,<br />

renforçant ainsi la collaboration en cybersécurité. Ce secteur vital a<br />

succédé à celui des soins de santé qui avait participé au dernier exercice<br />

en 2022.<br />

Source : SIP


8<br />

ALLEMAGNE<br />

BERLIN,<br />

LE BON ÉLÈVE<br />

DES VILLES<br />

INTELLIGENTES<br />

GOUVERNANCE<br />

Malgré un passé tumultueux, la capitale<br />

allemande a toujours su se relever<br />

et se renouveler. Divisée en deux zones<br />

d’influence pendant la guerre froide,<br />

Berlin a retrouvé son unité après l’effondrement<br />

du bloc soviétique en 1989.<br />

Dès lors, une soif de vivre s’est emparée<br />

de la ville et de ses habitants. Grâce à<br />

ses atouts naturels et son dynamisme<br />

économique et culturel, la capitale<br />

allemande attire tous les ans plus de<br />

13 millions de visiteurs. Pour gérer le<br />

succès et les flux humains incessants,<br />

la ville de plus de 3 millions d’habitants<br />

a adopté depuis quelques années<br />

une politique basée sur des solutions<br />

numériques relatives à la gestion des<br />

villes intelligentes. Tous ses efforts<br />

commencent à porter leurs fruits.<br />

Berlin, en bonne élève, se classe désormais<br />

en tête des villes européennes les<br />

plus intelligentes.<br />

Une stratégie concertée et participative<br />

La ville de Berlin s’est dotée d’une feuille<br />

de route qui trace les contours de sa<br />

propre vision de la ville intelligente. La<br />

stratégie développée sous l’appellation<br />

« Berlin liveably smart », soutenue par<br />

un financement fédéral de 17,5 millions<br />

d’euros, est divisée en trois phases.<br />

D’abord, en février 2021, la ville a mis<br />

en place des ateliers en ligne pour<br />

comprendre les préoccupations quotidiennes<br />

de ses habitants. Le cadre<br />

stratégique de la <strong>Smart</strong> City a donc été<br />

développé en étroite collaboration avec<br />

la société civile. Ce premier document<br />

énonce les principes directeurs et définit<br />

les objectifs de la stratégie.<br />

En mai 2022, la stratégie <strong>Smart</strong> City a été<br />

rédigée en collaboration avec des acteurs<br />

du monde des affaires, des sciences, de<br />

l’administration et de la société civile.<br />

Cette phase a été caractérisée par l’unification<br />

de la stratégie numérique et de<br />

la stratégie de ville intelligente dans la<br />

stratégie « Gemeinsam Digital : Berlin »<br />

(« Digital Together : Berlin »).<br />

Enfin, la troisième phase consiste en la<br />

mise en œuvre de cette stratégie. Elle<br />

s’étend de janvier 2022 à décembre 2026.<br />

Des mesures et des projets spécifiques<br />

sont actuellement testés et appliqués<br />

dans des domaines aussi divers que la<br />

mobilité, l’environnement, l’énergie, le<br />

bâtiment, la connectivité et les services<br />

aux citoyens.<br />

Pour une mobilité optimale<br />

Une ville est qualifiée d’intelligente<br />

dès lors que ses réseaux et les services<br />

traditionnels offerts à ses habitants et<br />

ses entreprises sont approfondis par<br />

l’utilisation de solutions numériques.<br />

À ce propos, la gestion des transports<br />

publics et la généralisation de<br />

la micro-mobilité ont placé Berlin en<br />

tête de liste du classement international


GOUVERNANCE<br />

9<br />

modes de transport durables. Les solutions<br />

incluent des systèmes de gestion<br />

du trafic en temps réel et l’utilisation de<br />

capteurs et de données pour optimiser<br />

les feux de circulation.<br />

Berlin a également opté pour un transport<br />

public intelligent qui implique<br />

l’introduction de bus et de tramways<br />

connectés, l’information en temps réel<br />

pour les passagers et l’intégration des<br />

services de mobilité comme les vélos et<br />

les trottinettes en libre-service. À ce propos,<br />

la capitale allemande est en tête du<br />

classement des villes européennes grâce<br />

aux 25.000 trottinettes qui circulent<br />

sur son territoire et qui ont largement<br />

contribué à réduire l’utilisation de la<br />

voiture pour les trajets courts.<br />

Une ville plus verte<br />

Dans sa quête pour devenir une capitale<br />

écologique, Berlin a adopté des technologies<br />

intelligentes pour la gestion de<br />

l’énergie et des ressources naturelles.<br />

La ville a massivement investi dans les<br />

réseaux électriques intelligents (smart<br />

grid). Elle a en outre favorisé l’émergence<br />

d’une filière d’énergie renouvelable<br />

issue du photovoltaïque et de<br />

l’éolien.<br />

publié chaque année par Juniper<br />

Research, un organisme qui rassemble<br />

des chercheurs et des experts de l’internet<br />

des objets. Dans leur rapport intitulé<br />

« Unlocking the potential of smart<br />

cities » (« Libérer le potentiel des villes<br />

intelligentes »), Berlin arrive en tête de<br />

la liste des dix villes européennes les<br />

plus intelligentes, suivie par Londres,<br />

Barcelone, Rome et Madrid. Le classement<br />

commence par une comparaison<br />

de 50 métropoles à travers tous les<br />

continents, évaluant différents aspects<br />

de la gestion urbaine. Ce passage en<br />

revue tient autant compte de la qualité<br />

des transports publics et des infrastructures<br />

que de la gestion de l’énergie et de<br />

la connectivité IoT.<br />

L’analyse de Juniper a distingué Berlin<br />

pour le soin apporté à son infrastructure<br />

de transport public. Les innovations<br />

de la ville pour faciliter les déplacements<br />

de ses citoyens comprennent<br />

l’application « Mobility-as-a-Service »<br />

(MaaS) qui mutualise l’organisation des<br />

transports publics et privés dans une<br />

seule interface. En outre, Berlin a pris<br />

des mesures proactives en matière de<br />

micro-mobilité partagée et de gestion<br />

des énergies renouvelables, démontrant<br />

par là tout le potentiel d’une approche<br />

intégrée.<br />

Dans sa quête pour devenir une<br />

capitale écologique, Berlin a adopté<br />

des technologies intelligentes pour la<br />

gestion de l’énergie et des ressources<br />

naturelles<br />

Ainsi, la capitale investit dans des<br />

infrastructures intelligentes pour améliorer<br />

la gestion du trafic, réduire les<br />

embouteillages et promouvoir des<br />

La smart grid a permis une gestion plus<br />

efficace de la demande et a réduit considérablement<br />

les pertes énergétiques.<br />

Des campagnes de sensibilisation à<br />

destination des habitants ont favorisé<br />

l’émergence d’une conscience collective<br />

et ont contribué à réduire l’impact<br />

de l’énergie sur l’environnement.<br />

Par ailleurs, la métropole allemande<br />

mise de plus en plus sur la construction<br />

de bâtiments intelligents, bien isolés et<br />

connectés pour réduire la consommation<br />

énergétique. Des projets pilotes y<br />

voient le jour un peu partout. En plein<br />

cœur de Berlin se dresse le nouveau<br />

quartier « Future Living Berlin ». En collaboration<br />

avec la société Panasonic, un<br />

géant mondial de solutions technologiques,<br />

la ville a conçu un écoquartier<br />

autosuffisant en énergie renouvelable.<br />

Grâce à 600 panneaux photovoltaïques<br />

installés sur les toits et à des pompes<br />

à chaleur air-eau, 90 foyers et 10 commerces<br />

produisent leur propre énergie.<br />

Le surplus d’électricité est stocké dans<br />

des batteries de dernière génération


10<br />

GOUVERNANCE<br />

toutes les parties prenantes, ce qui a permis<br />

in fine de transformer radicalement<br />

le visage de Berlin. Économiquement,<br />

il est plus aisé de créer des partenariats<br />

et de lancer des projets avec plusieurs<br />

intervenants. Socialement, le rapport<br />

du citoyen à la ville a complètement<br />

changé, car les démarches administratives<br />

courantes sont réglées à distance<br />

grâce à la technologie. En outre, la création<br />

d’un espace de doléances open data<br />

rapproche les habitants du centre de<br />

décision et permet donc une meilleure<br />

réactivité.<br />

Berlin se positionne ainsi comme une<br />

ville pionnière dans l’adoption de technologies<br />

intelligentes pour améliorer<br />

la vie urbaine en mettant l’accent sur<br />

la durabilité, l’innovation et l’implication<br />

des citoyens. Cependant, acculée<br />

à trouver 17 milliards d’euros par décision<br />

de la Cour constitutionnelle pour<br />

boucler le budget de l’exercice 2024, la<br />

ville a choisi de faire des économies, de<br />

réduire certaines subventions et d’augmenter<br />

ses recettes fiscales. Ceci n’est<br />

pas sans conséquences sur ses ambitions<br />

d’accélérer sa transition vers une<br />

ville intelligente intégrée et durable.<br />

pour alimenter tout le quartier en cas de<br />

pic de consommation. D’une superficie<br />

de 7.604 m 2 et intégré au pôle technologique<br />

allemand « Berlin-Adlershof » qui<br />

compte 1.200 entreprises à proximité, ce<br />

projet pilote se veut une vitrine qui préfigure<br />

l’avenir de la gestion de l’énergie<br />

et des bâtiments à Berlin.<br />

À plus grande échelle, la ville s’est dotée<br />

d’un système intelligent de collecte des<br />

déchets avec des poubelles connectées,<br />

ceci afin d’optimiser les tournées<br />

des camions bennes et d’améliorer le<br />

recyclage. Berlin a également optimisé<br />

l’éclairage public avec des détecteurs de<br />

mouvements. Réputée pour ses parcs, ses<br />

forêts et ses lacs, la capitale allemande<br />

s’est également lancée dans la reforestation<br />

urbaine. Des millions d’arbres ont<br />

investi le centre-ville rendant Berlin plus<br />

verte et plus attractive pour ses habitants<br />

et les millions de touristes qui déambulent<br />

chaque année dans ses rues.<br />

La technologie au service du citoyen<br />

Le « Projekt Zukunft » (Projet Futur) est<br />

une initiative stratégique de Berlin<br />

visant à favoriser le développement<br />

des technologies de l’information et de<br />

la communication, des médias et des<br />

industries créatives de la ville. Lancé<br />

par le département de l’économie, de<br />

l’énergie et des entreprises publiques, le<br />

projet sert de catalyseur pour l’innovation<br />

et la croissance économique dans<br />

ces secteurs.<br />

Dans le cadre de la stratégie plus large<br />

de ville intelligente de Berlin, le « Projekt<br />

Zukunft » soutient des initiatives qui<br />

exploitent les technologies numériques<br />

pour améliorer la vie urbaine, notamment<br />

les infrastructures intelligentes,<br />

la gouvernance numérique et le développement<br />

urbain durable. Ce travail<br />

d’envergure est effectué en collaboration<br />

avec des universités, des instituts<br />

de recherche et des entreprises du secteur<br />

privé pour stimuler l’innovation et<br />

la recherche et développement dans les<br />

technologies émergentes telles que l’IA,<br />

la blockchain et l’IoT.<br />

Sur le plan pratique, le « Projekt Zukunft »<br />

est le fer de lance du changement de la<br />

ville, aussi bien économique que social.<br />

C’est un système collaboratif qui inclut<br />

En outre, la capitale allemande est victime<br />

de son succès. Comme de nombreuses<br />

mégalopoles à la mode, Berlin<br />

a vu les prix de son marché immobilier<br />

littéralement exploser ces quinze dernières<br />

années. Avec un taux de vacance<br />

extrêmement faible – 0,9% contre 3,5%<br />

à Paris par exemple – et une population<br />

qui croît d’année en année – le<br />

nombre d’habitants devrait augmenter<br />

de 5% d’ici 2040 pour atteindre 3,9 millions<br />

– La Mecque de la techno et du<br />

kebab devient un territoire rare, et donc<br />

onéreux.<br />

Par R. Hatira<br />

25.000<br />

trottinettes en libre-service<br />

17,5 millions<br />

d’euros de subventions fédérales


SOLARCELLS x IMPRIMERIE CENTRALE<br />

UNE RELATION SOLAIRE<br />

Nous avons l’honneur et la fierté de vous présenter une nouvelle démarche<br />

initiée par l’IMPRIMERIE CENTRALE en partenariat avec SOCOM, pour<br />

réduire l’impact environnemental de notre activité d’imprimerie.<br />

x<br />

En effet depuis cette année 2024, nous sommes équipés de panneaux<br />

solaires sur une très grande partie de notre toit. Cela nous permet de<br />

produire dans nos ateliers avec une énergie renouvelable et nous inscrit<br />

un peu plus aux yeux de nos clients comme une entreprise soucieuse<br />

de l’environnement et toujours à la pointe de l’innovation.Ces panneaux<br />

ont été commercialisés par la société Solarcells du groupe SOCOM qui<br />

nous a accompagnés tout au long du processus d’installation.<br />

Avec l’IMPRIMERIE CENTRALE, vous avez maintenant trouvé un<br />

partenaire expérimenté et inscrit dans une démarche durable, que ce<br />

soit pour la réalisation de livres, magazines et brochures, qui sont notre<br />

spécialité, mais aussi de flyers, affiches, fardes, cartes, ou autres projets<br />

spécifiques. Nos produits sont certifiés FSC (Forest Stewardship Council),<br />

« carbon neutral » et « Printed in <strong>Luxembourg</strong> », un engagement<br />

pour nous et une valeur ajoutée pour vos clients.<br />

Nous avons un parc machine complet et polyvalent, qui nous permet<br />

de répondre à tout type de demandes pour de l’impression papier.<br />

Ces panneaux solaires viennent optimiser notre consommation<br />

d’énergie.<br />

N’hésitez pas à nous contacter pour tout besoin d’impression, nous<br />

serons heureux de mettre notre savoir-faire et notre expérience au<br />

profit de vos projets.<br />

IMPRIMERIE CENTRALE<br />

3, rue Emile Bian • L-1235 <strong>Luxembourg</strong><br />

T +352 48 00 22-1<br />

www.ic.lu • message@ic.lu<br />

Solarcells est le premier producteur de panneaux photovoltaïques au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, basé à Hollerich. Nous fabriquons des panneaux de haute<br />

qualité avec une grande partie des composants issue de productions<br />

européennes, et offrant des puissances supérieures à 400 Wc. Notre<br />

gamme comprend la version Performance et la version Design (« Full<br />

Black »), adaptées aux besoins des particuliers et des entreprises,<br />

contribuant ainsi à l’énergie solaire durable au <strong>Luxembourg</strong> et à la<br />

revitalisation de l’industrie au <strong>Luxembourg</strong> et en Europe.<br />

Solarcells a lancé sa production de panneaux photovoltaïques « Made<br />

in <strong>Luxembourg</strong> » dans les anciens bâtiments Heintz van Landewyck<br />

à Hollerich. Nous avons investi dans des machines de production de<br />

haute technologie pour produire au <strong>Luxembourg</strong> et pour assurer un<br />

contrôle qualité digne de ce nom.<br />

Solarcells commercialise exclusivement ses produits au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

en se positionnant comme une alternative haut de gamme aux panneaux<br />

asiatiques qui présentent souvent des défauts flagrants qui<br />

peuvent endommager la longévité du produit. Notre entreprise a établi<br />

un réseau de partenariats locaux pour la distribution et l’installation des<br />

panneaux Solarcells. C’est auprès de ces installateurs que le particulier<br />

pourra demander son offre avec des panneaux luxembourgeois pour<br />

illuminer notre futur commun.<br />

SOLARCELLS LUXEMBOURG<br />

10, rue du Commerce • L-3895 Foetz<br />

T +352 621 703 793<br />

www.solarcells.lu • info@solarcells.lu


LUXEMBOURG<br />

12<br />

GOUVERNANCE<br />

SCHIFFLANGE :<br />

INITIATIVES<br />

POUR L’AVENIR<br />

Administration communale de Schifflange<br />

Paul Weimerskirch


GOUVERNANCE<br />

13<br />

Afin de garantir la qualité de vie de ses<br />

citoyens, la commune de Schifflange<br />

met en avant des initiatives résidentielles,<br />

environnementales et culturelles<br />

majeures. Rencontre avec son<br />

bourgmestre, Paul Weimerskirch.<br />

Quelles initiatives rythment actuellement<br />

la vie de la commune ?<br />

Notre office social fait pour le moment<br />

l’objet d’une rénovation majeure.<br />

Actuellement situé dans un lieu peu<br />

accueillant pour les visiteurs, il sera<br />

désormais doté de bureaux modernes<br />

et de salles de réunion adaptées. Par<br />

ailleurs, la maison Teranga, projet<br />

en partenariat avec SOS Faim, est<br />

programmée pour une ouverture en<br />

octobre. Ce nouvel espace pour se former<br />

et s’informer autour des enjeux<br />

agricoles et alimentaires comprendra<br />

huit logements destinés à accueillir des<br />

étudiants et des travailleurs de l’organisation<br />

pour des séjours temporaires.<br />

Une épicerie coopérative y sera également<br />

installée.<br />

Ensuite, la question du stationnement<br />

à Schifflange est une problématique<br />

à laquelle nous nous efforçons<br />

de remédier de manière proactive.<br />

Nous construisons actuellement un<br />

parking souterrain dont les travaux<br />

devraient être terminés en décembre.<br />

L’infrastructure, située au cœur de la<br />

ville, près de la rue principale, aura<br />

une capacité de 165 places et promet<br />

de soulager considérablement la pression<br />

actuelle sur les places de stationnement.<br />

Nous planifions également<br />

un nouveau parc au-dessus du parking<br />

souterrain. Il remplacera un ancien<br />

espace vert et qui sera équipé de nouvelles<br />

installations de jeux, offrira une<br />

zone de détente améliorée pour les<br />

résidents.<br />

Sur le plan résidentiel, un projet de<br />

grande envergure se met en place sur la<br />

route menant à Esch-sur-Alzette avec<br />

la rénovation de l’ancienne maison « A<br />

Kassen ». Ce bâtiment sera transformé<br />

en un espace multifonctionnel comprenant<br />

un centre médical, un centre<br />

commercial, ainsi que des logements<br />

destinés aux familles monoparentales.<br />

L’objectif est de donner aux parents<br />

isolés, souvent confrontés à des difficultés<br />

pour trouver un logement, la<br />

possibilité d’accueillir leurs enfants<br />

dans un cadre de vie agréable et dans<br />

de bonnes conditions.<br />

Nos écoles feront également l’objet de<br />

rénovations. Nous sommes conscients<br />

que le nombre d’élèves à Schifflange ne<br />

cessera d’augmenter dans les années à<br />

venir. Notre priorité est donc de trouver<br />

des solutions rapides et efficaces. Pour<br />

cette raison, nous débutons actuellement<br />

la construction d’une nouvelle<br />

école qui permettra d’augmenter notre<br />

capacité d’accueil. La maison relais sera<br />

également relocalisée. Actuellement,<br />

elle se situe en périphérie, nous souhaitons<br />

donc qu’elle soit plus proche<br />

des écoles. Ce grand plan de rénovation<br />

devrait permettre à 90% des jeunes de<br />

la commune de profiter de ces nouvelles<br />

structures d’ici 2025/2026 et de<br />

bénéficier d’un avenir serein au sein de<br />

la commune.<br />

Nous mettons toujours un accent<br />

particulier sur le développement<br />

durable dans nos choix et travaillons<br />

constamment dans cette direction<br />

Le commissariat de police sera lui aussi<br />

relocalisé prochainement. Actuellement<br />

situé dans l’ancienne gare et dans une<br />

rue à sens unique, il devrait être réinstallé<br />

sur un axe plus stratégique et facile<br />

d’accès de la commune. Le plan d’aménagement<br />

sera présenté au conseil communal<br />

dans les prochains mois.<br />

Quelle est la place de l’écologie dans<br />

vos décisions ?<br />

Nous mettons toujours un accent particulier<br />

sur le développement durable<br />

dans nos choix et travaillons constamment<br />

dans cette direction. L’un de nos<br />

principaux objectifs est l’installation<br />

de centrales photovoltaïques à grande<br />

échelle.<br />

Nous planchons activement sur un plan<br />

permettant aux particuliers de mettre<br />

en place leurs propres installations<br />

photovoltaïques, facilitant ainsi l’accès<br />

aux énergies renouvelables pour<br />

tous. En outre, la commune envisage<br />

de moderniser et d’augmenter la capacité<br />

de sa centrale locale de production<br />

d’énergie, située à Schifflange.<br />

Ce réseau de chaleur, qui utilise des<br />

sources d’énergie renouvelable, fournira<br />

chauffage et électricité à un plus<br />

grand nombre de bâtiments.<br />

De plus, nous envisageons la possibilité<br />

d’installer des panneaux photovoltaïques<br />

sur les murs anti-bruit près<br />

de nos chemins de fer. Bien que ce ne<br />

soit encore qu’à un stade préliminaire,<br />

cette éventualité représente une opportunité<br />

significative de maximiser l’utilisation<br />

des espaces disponibles pour la<br />

production d’énergie verte au sein de la<br />

commune.<br />

La commune s’engage également activement<br />

à promouvoir la mobilité douce<br />

et à améliorer l’environnement. Le<br />

réseau Vël’OK, lancé avec succès, en est<br />

un exemple concret. Actuellement, six<br />

stations sont en service sur notre territoire<br />

et quatre autres sont prévues pour<br />

renforcer cette infrastructure. Elles<br />

sont stratégiquement situées pour faciliter<br />

l’accès aux points clés de la ville,<br />

encourageant ainsi les résidents à opter<br />

pour des déplacements écologiques et<br />

pratiques. La gestion de ce service est<br />

assurée par le CIGL d’Esch-sur-Alzette,<br />

une collaboration fructueuse qui garantit<br />

la qualité et la fiabilité du réseau.<br />

En parlant d’environnement, qu’en<br />

est-il du Pacte Climat au sein de votre<br />

commune ?<br />

Nous travaillons en étroite collaboration<br />

avec les responsables du Pacte<br />

Climat, bénéficiant de leur soutien.<br />

Nous mettons en place des mesures qui<br />

contribuent à nos objectifs environnementaux.<br />

Il est important pour nous<br />

de montrer l’exemple afin de motiver<br />

nos citoyens à participer activement<br />

aux objectifs du Pacte Climat. Nous<br />

nous préparons actuellement pour une<br />

recertification, la quatrième, témoignant<br />

de notre engagement continu en<br />

faveur de l’environnement. Nous avons<br />

d’ailleurs été la première commune à<br />

recevoir la médaille d’or du European<br />

Energy Award (eea), une reconnaissance<br />

prestigieuse de nos efforts en matière


14<br />

GOUVERNANCE<br />

de durabilité énergétique. Nous souhaitons<br />

les poursuivre, notamment<br />

dans le sens de la mobilité douce.<br />

La galerie s’est forgé<br />

une excellente réputation en invitant<br />

uniquement des artistes professionnels<br />

vivant dans la région<br />

Et sur le plan culturel ?<br />

À côté de l’église, une ancienne ferme,<br />

autrefois occupée par un magasin, a été<br />

rachetée par la commune. Depuis deux<br />

ans et demi, cet édifice abrite la galerie<br />

d’art « Schëfflenger Konschthaus ».<br />

Rapidement, cette dernière s’est forgé<br />

une excellente réputation en invitant<br />

uniquement des artistes professionnels<br />

vivant dans la région. En ce moment,<br />

l’exposition « Retour au pays natal » de<br />

Fernand Bertemes y est présentée, mettant<br />

en lumière l’un des grands artistes<br />

du <strong>Luxembourg</strong>. Ce lieu constitue une<br />

véritable opportunité pour la commune<br />

non seulement de soutenir les artistes<br />

locaux, mais aussi de dynamiser les<br />

commerces environnants grâce à l’afflux<br />

de visiteurs attirés par la galerie.<br />

Avant sa création, l’espace était dirigé<br />

par notre syndicat d’initiative, qui<br />

acceptait plus de propositions d’exposition.<br />

Cependant, c’est pour élever<br />

le niveau artistique et attirer des créateurs<br />

professionnels que nous avons<br />

mis sur pied l’association « Schëfflenger<br />

Konschthaus asbl ». Celle-ci gère désormais<br />

la galerie avec une politique<br />

stricte de sélection d’œuvres, garantissant<br />

ainsi des expositions de haute qualité.<br />

Néanmoins, notre commune met à<br />

disposition d’autres locaux au sein de<br />

la ville pour les artistes amateurs ou les<br />

ateliers en tout genre.<br />

Administration communale de<br />

Schifflange<br />

11, Avenue de la Libération<br />

L-3801 Schifflange<br />

www.schifflange.lu


LUXEMBOURG<br />

16<br />

GOUVERNANCE<br />

DÉVELOPPER<br />

LA CULTURE<br />

ET LE TOURISME<br />

Administration communale de Frisange<br />

Roger Beissel


GOUVERNANCE<br />

17<br />

La commune de Frisange n’a pas cessé<br />

de se moderniser, en témoignent les<br />

nombreux projets d’infrastructures<br />

réalisés ces dernières années. D’autres<br />

sont en cours de finalisation. Roger<br />

Beissel, bourgmestre, les présente et<br />

revient notamment sur les initiatives<br />

touristiques et culturelles qui visent à<br />

dynamiser le territoire.<br />

Le château d’Aspelt est actuellement<br />

en travaux et accueillera prochainement<br />

une salle de spectacle et des gîtes.<br />

Pouvez-vous nous en dire plus ?<br />

Effectivement et nous espérons terminer<br />

ce chantier le 6 décembre. L’édifice<br />

sera pourvu d’une salle de spectacle<br />

pouvant réunir 120 personnes, avec un<br />

vestiaire pour les artistes, deux gîtes<br />

à l’étage et, au rez-de-chaussée, une<br />

épicerie dans laquelle nos associations<br />

locales pourront vendre leurs produits.<br />

De plus, deux membres de notre école<br />

de musique sont chargés de trouver un<br />

piano qui sera installé sur la scène.<br />

Si la construction sera achevée à la fin de<br />

cette année, nous nous organisons déjà<br />

en interne pour trouver des spectacles,<br />

des concerts ou des expositions et ainsi<br />

donner vie à notre salle dès son inauguration.<br />

Pour ce faire, nous avons engagé<br />

une collaboratrice supplémentaire dans<br />

notre service relations publiques le 1 er<br />

juin dernier. Son arrivée nous permet<br />

aussi de mieux communiquer et transmettre<br />

diverses informations à nos<br />

citoyens concernant les chantiers en<br />

cours ou les événements qui ont lieu<br />

dans notre commune tout au long de<br />

l’année.<br />

Nous travaillerons également avec l’Office<br />

régional du tourisme du Sud afin<br />

de trouver un exploitant pour nos deux<br />

gîtes qui devraient être fonctionnels au<br />

printemps de l’année prochaine.<br />

Quelles sont les autres initiatives<br />

déployées en matière de tourisme à<br />

Frisange ?<br />

Nous sommes en passe de signer l’acte<br />

d’achat du restaurant T’Scheier qui a<br />

fermé ses portes durant la pandémie<br />

de Covid-19. Nous souhaitons redynamiser<br />

ce lieu de vie et le louer à une<br />

société qui pourra l’exploiter. Nous<br />

pourrons aussi utiliser ce bâtiment<br />

pour nos événements comme la fête<br />

des retraités ou la fête de Noël puisqu’il<br />

dispose d’une capacité d’accueil de 200<br />

personnes environ.<br />

De plus, les amis de l’histoire de notre<br />

commune (Geschichtsfrënn Gemeng<br />

Fréiseng) ont déjà créé un parcours<br />

touristique dans le village d’Aspelt.<br />

Nous nous engagerons à déployer cette<br />

initiative, qui consiste à répertorier les<br />

endroits intéressants de nos sentiers en<br />

y installant des panneaux informatifs,<br />

dans nos autres localités.<br />

Mieux communiquer et transmettre<br />

diverses informations à nos citoyens<br />

concernant les chantiers en cours ou<br />

les événements qui ont lieu dans notre<br />

commune tout au long de l’année<br />

En outre, la Fondation Linster, qui se<br />

situe à Hellange, possède la Maison de<br />

l’Histoire et du Souvenir aménagée dans<br />

l’ancienne ferme. Son ex-propriétaire,<br />

Aloyse Linster, décédé depuis, a récupéré<br />

plus de 37.000 artéfacts tout au<br />

long de sa vie. Ces objets ont démontré<br />

que notre territoire était habité par les<br />

êtres humains depuis plus de 35.000<br />

ans. Néanderthaliens, Homo Sapiens<br />

et Gallo-Romains ont tour à tour vécu<br />

dans l’actuelle commune de Frisange !<br />

La Fondation a accumulé un patrimoine<br />

non négligeable durant plusieurs décennies.<br />

Une partie de la collection est<br />

exposée dans la maison qui a conservé<br />

son architecture et son charme d’antan.<br />

Cela lui a valu d’être classée monument<br />

national. Pour saluer le travail fourni<br />

par les bénévoles, nous préparerons<br />

très prochainement un contrat de coopération<br />

afin d’aider la Fondation à se<br />

développer grâce à une aide financière<br />

de notre part.<br />

Toujours en matière de patrimoine,<br />

Jean-Paul Meyer rédigera un petit<br />

livre sur l’histoire du château d’eau et<br />

des conduites de Frisange. Ce citoyen<br />

retraité d’Hellange a déjà réalisé de tels<br />

ouvrages pour nos associations et s’est<br />

naturellement proposé pour ce projet.<br />

Il se chargera de recueillir toutes les<br />

informations et, de notre côté, nous<br />

financerons l’impression et les frais<br />

relatifs à la publication du livre.<br />

Vous envisagez également de rénover<br />

l’Église Saint-André à Aspelt…<br />

Oui, le chantier démarrera à la rentrée<br />

prochaine. Ce lieu de culte est le<br />

seul qui appartient à la commune. Les<br />

deux autres églises situées à Frisange<br />

et Hellange appartiennent en effet au<br />

Kierchefong, le Fonds qui gère le patrimoine<br />

paroissial du culte catholique<br />

au Grand-Duché. Étant donné que<br />

nous sommes propriétaires de l’édifice<br />

d’Aspelt, nous tombons dans les réglementations<br />

de la fonction publique.<br />

Cela implique le respect de différentes<br />

normes qui nous oblige à réaliser de<br />

nombreux travaux pour mettre en<br />

place des sorties de secours ou pour<br />

améliorer l’accessibilité des personnes<br />

à mobilité réduite. Toutes ces considérations<br />

prennent du temps car nous<br />

sommes aussi en discussion avec l’Institut<br />

national pour le patrimoine architectural<br />

(INPA). Le bâtiment sera mieux<br />

isolé, notamment au niveau des voûtes,<br />

afin d’éviter les déperditions de chaleur.<br />

La durée des travaux est prévue<br />

pour deux ans.<br />

Un mot sur la mobilité et notamment<br />

sur le futur réaménagement de la N13<br />

et de la N16 qui est en réflexion depuis<br />

quelques années ?<br />

Nous attendons le réaménagement de<br />

ces deux routes depuis la création de<br />

l’A13. C’était une promesse du ministère<br />

de la Mobilité et des Travaux<br />

publics et de l’Administration des ponts<br />

et chaussées à l’époque. L’objectif<br />

sera d’y réduire la vitesse, d’agrandir<br />

les trottoirs ainsi que d’améliorer et<br />

moderniser les arrêts de bus. Ces travaux<br />

permettront de garantir la sécurité<br />

des usagers et de créer une piste<br />

cyclable qui longe la route, ainsi que, à<br />

certains endroits, une voie uniquement<br />

dédiée aux bus pour favoriser l’usage<br />

des transports en commun. Dans le cas<br />

où l’aménagement de pistes ne serait<br />

pas possible, nous développerons des<br />

circuits mixtes, permettant la marche<br />

et le cyclisme.


18<br />

GOUVERNANCE<br />

La N13 traverse la commune sur toute<br />

sa longueur. Elle commence au début<br />

du village d’Aspelt et se termine à<br />

Hellange. Nous profiterons aussi des<br />

travaux pour améliorer et rénover les<br />

infrastructures souterraines, notamment<br />

les conduites d’eau et les canalisations.<br />

De nombreuses études ont<br />

déjà été effectuées par nos soins : nous<br />

avons analysé toutes les tuyauteries à<br />

l’aide de caméras. Force est de constater<br />

que ce seront ces infrastructures qui<br />

nécessiteront les travaux les plus longs.<br />

Nous sommes prêts pour démarrer ce<br />

projet puisque le ministère et l’Administration<br />

des ponts et chaussées nous<br />

ont fourni les plans qu’il nous faut<br />

encore approuver.<br />

Quels sont les projets qui prouvent<br />

votre engagement en faveur de l’environnement,<br />

notamment au niveau du<br />

Pacte Climat ?<br />

Nous avons obtenu la certification de<br />

catégorie 1 du Pacte Climat avec un<br />

score de 44,3% en mars dernier. Notre<br />

commune est traversée par plusieurs<br />

axes de circulation importants qui<br />

rendent difficile la diminution de notre<br />

empreinte carbone. Pour atteindre<br />

cet objectif, d’autres opportunités<br />

existent comme celles qui visent à<br />

réduire la consommation énergétique<br />

de nos infrastructures publiques. Les<br />

anciens bâtiments seront progressivement<br />

rénovés afin de répondre à<br />

toutes les exigences environnementales<br />

actuelles. Malheureusement, il y<br />

a plusieurs années, le gaz faisait figure<br />

d’énergie reine, notre commune a donc<br />

misé sur celle-ci en établissant un<br />

réseau y dédié. Les priorités et les mentalités<br />

ont changé aujourd’hui et nous<br />

devons trouver des alternatives en installant<br />

des panneaux photovoltaïques<br />

sur les toitures par exemple.<br />

Nous avons déployé de nombreuses<br />

initiatives pour la nature, la biodiversité<br />

et la protection de l’environnement<br />

depuis plusieurs années. Nous pratiquons<br />

par exemple le fauchage tardif au<br />

printemps et créerons prochainement<br />

un habitat pour les chauves-souris et<br />

les oiseaux rares dans le futur château<br />

d’eau. Des abris à insectes ont également<br />

été installés.<br />

Malheureusement, nous n’avons jamais<br />

collecté toutes ces données ni répertorié<br />

l’ensemble de nos projets. Cet audit<br />

est indispensable, tant pour l’obtention<br />

d’une meilleure certification que pour<br />

l’information délivrée à nos citoyens.<br />

Grâce à notre nouvelle maison communale,<br />

nous pourrons nous occuper<br />

davantage du Pacte Climat et du Pacte<br />

Nature, car nous envisageons d’engager<br />

un collaborateur supplémentaire<br />

qui se dédiera entièrement aux projets<br />

liés au développement durable.<br />

Administration communale de<br />

Frisange<br />

10, Munnerëferstrooss<br />

L-5750 Frisange<br />

www.frisange.lu


FAITES VOS COURSES<br />

SANS DÉCHETS :<br />

C’EST POSSIBLE !<br />

Vous pourriez planifier vos<br />

repas et faire une liste de<br />

courses. Pensez à apporter<br />

vos sacs en tissu et cabas.<br />

Utiliser des contenants<br />

réutilisables pour les achats<br />

à la coupe et privilégier<br />

les produits en vrac, en<br />

carton ou en verre pourrait<br />

être utile. Optez pour<br />

des aliments locaux, de<br />

saison et non transformés,<br />

et préférez les marchés<br />

bio et les commerçants<br />

de proximité. Réduire ses<br />

déchets en supermarché peut<br />

être simple avec ces gestes<br />

faciles. Adopter de nouvelles<br />

habitudes, pas à pas, peut<br />

faire une grande différence !<br />

Prêt à commencer ?<br />

Zéro déchets, c’est moi !<br />

Le SIDOR poursuit son engagement « mission zero », une<br />

initiative visant à appeler à la réduction des déchets,<br />

voire à leur disparition complète. Le syndicat intercommunal<br />

encourage les particuliers à changer de comportement pour<br />

rétablir ensemble un environnement plus sain, sans déchets !<br />

Toi aussi, participe à la « mission zero ».<br />

sidor.lu


LUXEMBOURG<br />

20<br />

GOUVERNANCE<br />

LE FUTUR<br />

EN CONSTRUCTION<br />

Administration communale de Betzdorf<br />

Marc Ries


GOUVERNANCE<br />

21<br />

Avec ses 4.200 habitants répartis dans<br />

5 villages et une population comptant<br />

31% de résidents étrangers, Betzdorf<br />

se distingue par son dynamisme et son<br />

esprit novateur dans des réalisations<br />

ambitieuses. De sa zone artisanale au<br />

nouveau parc éolien récemment établi,<br />

la commune continue son développement.<br />

Son bourgmestre, Marc Ries,<br />

revient sur les projets phares en cours.<br />

Transition vers la ZEAC<br />

Le centre de Roodt-sur-Syre, abritant<br />

un réseau florissant d’entreprises, est<br />

un des moteurs économiques de la<br />

commune. Afin de favoriser leur expansion<br />

future et de répondre aux besoins<br />

croissants des activités locales, la commune<br />

a lancé un projet de relocalisation<br />

vers une nouvelle zone économique<br />

artisanale et commerciale (ZEAC) de<br />

5 ha en cours de développement à<br />

Rothoicht. Cette transition stratégique<br />

a un double objectif. D’une part, offrir<br />

un cadre attractif spécifiquement<br />

conçu pour les activités artisanales<br />

telles que les garages, les commerces<br />

de matériaux, les menuiseries et autres<br />

services spécialisés, favorisant ainsi<br />

l’expansion et la diversification du tissu<br />

économique local. D’autre part, cette<br />

initiative vise à libérer de l’espace au<br />

cœur du village, ouvrant ainsi la voie à<br />

la création de nouveaux logements et à<br />

l’aménagement de zones résidentielles<br />

attrayantes pour les habitants.<br />

« L’idée derrière ce projet est de permettre<br />

aux entreprises de continuer leur<br />

croissance dans un lieu où elles auront<br />

la place nécessaire. Malheureusement,<br />

notre centre commence à être saturé et<br />

une mesure était nécessaire. Le projet<br />

a été très bien reçu. Suite à l’annonce<br />

faite à son sujet, nous avons déjà eu<br />

des retours positifs des habitants de<br />

la commune et de nos commerçants »,<br />

explique le bourgmestre.<br />

Le projet d’aménagement vers la ZEAC<br />

revêt une signification particulière<br />

pour la commune, notamment en raison<br />

d’un précédent référendum il y<br />

a 30 ans. À l’époque, une industrie de<br />

bitume souhaitait s’implanter sur ce<br />

même sol. La proposition avait été rejetée<br />

massivement par les habitants, avec<br />

90% des votes contre le développement<br />

de ce site. Depuis cette période, les responsables<br />

politiques ont œuvré pour<br />

réduire la portée de cette zone et y<br />

favoriser des activités artisanales plutôt<br />

qu’industrielles. « Aujourd’hui, la ZEAC<br />

suscite un vif intérêt et de nombreuses<br />

entreprises ont déjà manifesté leur<br />

volonté de s’y installer », poursuit Marc<br />

Ries. Bien que le projet ne soit qu’à ses<br />

débuts, le terrain nécessaire à sa réalisation<br />

a déjà été identifié et classé en<br />

conséquence. Selon les projections de<br />

la commune, il devrait devenir réalité<br />

au cours de cette mandature. Les premières<br />

entreprises pourront commencer<br />

à ériger leurs installations dès 2028<br />

ou 2029.<br />

Place au développement durable<br />

Le respect de l’environnement est au<br />

cœur du projet. La commune, particulièrement<br />

engagée sur la question,<br />

a souhaité préserver les écosystèmes<br />

et espèces présentes sur les terrains<br />

destinés à la construction de la ZEAC.<br />

Des alouettes des champs et des chats<br />

sauvages ont élu domicile sur le territoire.<br />

Selon le bourgmestre, « il est crucial<br />

de mener ce projet en suivant des<br />

critères écologiques rigoureux. Pour<br />

cette raison, nous avons mis en place<br />

des mesures de compensation significatives<br />

afin de garantir la prospérité<br />

de ces espèces et de faire en sorte que<br />

ces aménagements ne les affectent pas,<br />

ou très peu. De nouveaux terrains ont<br />

donc été dédiés à la relocalisation de<br />

ces animaux ».<br />

Il est crucial pour nous de mener<br />

ce projet en suivant des critères<br />

écologiques rigoureux<br />

Parmi les autres évolutions majeures<br />

de la commune, la finalisation de la<br />

nouvelle crèche de Roodt-sur-Syre est<br />

un point central. Ici encore, l’engagement<br />

écologique a joué un rôle prépondérant<br />

dans sa conception. Pour sa<br />

construction, la commune a opté pour<br />

une approche innovante et durable<br />

en s’appuyant sur l’économie circulaire.<br />

Durant le chantier, des briques<br />

d’argile ont été fabriquées à partir des<br />

ressources récupérées localement lors<br />

des travaux pour le nouveau centre<br />

d’incendie et de secours à Mensdorf.<br />

De plus, le bois utilisé provient en partie<br />

des forêts communales et des alentours.<br />

« Nous avons fait le choix de ne<br />

rien coller et de visser les matériaux<br />

entre eux. De cette manière, si nous<br />

devons un jour déconstruire la crèche,<br />

nous pourrons les récupérer pour nous<br />

en servir à nouveau ». Cette crèche aura<br />

une capacité d’accueil de 96 enfants.<br />

Initiatives résidentielles<br />

La commune de Betzdorf n’échappe<br />

pas à la problématique du logement<br />

qui touche actuellement le Grand-<br />

Duché. Elle s’investit activement dans<br />

le développement de nouvelles solutions<br />

résidentielles pour répondre aux<br />

besoins croissants de sa population.<br />

Au cours de la dernière mandature, un<br />

effort important avait été déployé pour<br />

créer des habitations à un prix accessible<br />

destinées à la location. Pour l’année<br />

à venir, environ une centaine de<br />

nouveaux logements abordables seront<br />

ajoutés au parc immobilier.<br />

Parmi les initiatives en cours, la commune<br />

collabore avec la Société Nationale<br />

des Habitations à Bon Marché (SNHBM)<br />

pour la construction de 25 maisons à<br />

Berg. Ces habitations seront vendues,<br />

mais la commune conservera la propriété<br />

du terrain, il s’agira d’une emphytéose.<br />

À Betzdorf, un projet intergénérationnel<br />

novateur de 31 appartements est en<br />

cours, où la moitié des logements d’un<br />

bâtiment sera réservée aux personnes<br />

âgées et l’autre aux jeunes familles, facilitant<br />

ainsi les échanges et l’entraide au<br />

sein de la communauté. Cette initiative<br />

vise à redynamiser l’esprit de solidarité<br />

qui existait dans les villages il y a des<br />

dizaines d’années. Aujourd’hui, chacun<br />

vit de plus en plus isolé dans sa maison,<br />

et les liens entre les habitants se<br />

sont affaiblis. Pour soutenir ce projet, la<br />

commune engagera un animateur social<br />

chargé de favoriser les interactions entre<br />

les résidents en organisant diverses activités,<br />

afin de recréer un véritable esprit<br />

de communauté.


22<br />

GOUVERNANCE<br />

D’autres développements résidentiels<br />

sont également en cours à Olingen et<br />

Mensdorf, où la commune répond à la<br />

demande croissante de logements en<br />

proposant des solutions adaptées aux<br />

besoins locaux. L’automne dernier, la<br />

brasserie Monkel a été inaugurée, avec<br />

trois habitations intégrées au-dessus<br />

de la bâtisse.<br />

grâce aux installations photovoltaïques<br />

privées, agricoles et industrielles, la<br />

commune produit désormais plus<br />

d’énergie solaire que la consommation<br />

totale des ménages.<br />

ensemble environ 80 GWh par an. En<br />

combinant cette capacité éolienne avec<br />

les technologies photovoltaïques existantes,<br />

la commune aspire à couvrir la<br />

totalité, voire plus, des besoins énergétiques<br />

de l’industrie et des ménages.<br />

Vers l’autonomie énergétique<br />

En parallèle à ces développements,<br />

l’une des priorités de Betzdorf est d’atteindre<br />

l’autosuffisance énergétique<br />

à 100%. Ces derniers mois, des efforts<br />

significatifs ont été déployés dans cette<br />

direction. À titre illustratif, une grande<br />

installation photovoltaïque a été aménagée<br />

à l’entrée de Roodt-sur-Syre,<br />

produisant 500.000 kWh d’électricité<br />

par an. Celle-ci s’ajoute à d’autres projets<br />

similaires, permettant à la commune<br />

de générer au total environ 1,2<br />

MWc par an, équivalant à environ 1,2<br />

GWh. Comparativement, la consommation<br />

totale annuelle des ménages<br />

s’élève à environ 7,6 GWh. Cependant,<br />

Si nous devons un jour<br />

déconstruire la crèche, nous pourrons<br />

récupérer les matériaux pour<br />

nous en servir à nouveau<br />

Malgré ces progrès, il reste encore un<br />

écart à combler pour atteindre l’autosuffisance<br />

énergétique totale, notamment<br />

en ce qui concerne les besoins de<br />

l’industrie sur le territoire communal.<br />

Pour combler cette lacune et en partenariat<br />

avec Soler, Betzdorf a entrepris la<br />

création d’un parc éolien local. L’idée ?<br />

Implanter quatre éoliennes sur le territoire<br />

de Betzdorf capables de produire<br />

Administration communale de<br />

Betzdorf<br />

11, rue du Château<br />

L-6922 Berg<br />

www.betzdorf.lu


Pieux de fondation<br />

Parois de pieux sécants<br />

et tangents<br />

Parois clouées<br />

Béton projeté (gunite)<br />

Micropieux<br />

Parois berlinoises et<br />

parisiennes<br />

Tirants d’ancrage<br />

Palplanches<br />

POSEZ<br />

LES FONDATIONS<br />

DE VOTRE RÉUSSITE<br />

Quelle que soit l’envergure de votre projet, GEOFOR, le leader<br />

incontesté du marché luxembourgeois, est prêt à répondre à vos<br />

besoins avec des foreuses à la pointe de la technologie. Notre expertise<br />

et notre expérience nous permettent de vous proposer une solution<br />

optimale, parfaitement adaptée à votre budget et à vos exigences.<br />

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LUXEMBOURG<br />

24<br />

GOUVERNANCE<br />

MERTZIG :<br />

85,6% AU PACTE CLIMAT 2.0<br />

Administration communale de Mertzig<br />

Commune engagée et innovante à<br />

plusieurs niveaux, Mertzig a obtenu le<br />

prix international « European Energy<br />

Award Gold » en fin d’année dernière<br />

qui récompense les efforts mis en<br />

œuvre par Mike Poiré, bourgmestre,<br />

et son équipe. Celui-ci présente les<br />

projets déployés en faveur de l’environnement<br />

et du Pacte Climat sur son<br />

territoire.<br />

La commune de Mertzig est engagée<br />

dans le Pacte Climat depuis 2013. Vous<br />

avez été élu bourgmestre en 2017, puis<br />

réélu l’an dernier. Pouvez-vous retracer<br />

l’histoire de cette certification sur votre<br />

territoire ?<br />

Lors de son premier audit en 2015,<br />

notre commune a obtenu le score de<br />

54,3%. Puis, grâce au programme politique<br />

ambitieux de 2017 sous le slogan<br />

« Renouveau pour Mertzig », une certification<br />

de 68,9% a pu être atteinte pour<br />

passer ensuite dans le cadre du premier<br />

« Gold-Audit » en 2020 à 78%. Avec l’entrée<br />

en vigueur de la loi portant sur la<br />

création d’un Pacte Climat 2.0 avec les<br />

communes, nous avons encore une fois<br />

progressé dans notre engagement et le<br />

score de 85,6% a été atteint lors de l’audit<br />

du 13 juillet 2023. Avec dix autres<br />

communes du <strong>Luxembourg</strong>, Mertzig a<br />

de ce fait reçu le prix international « European<br />

Energy Award Gold » le 16 novembre<br />

2023 à Lörrach, en Allemagne.<br />

Ce label est décerné aux communes qui<br />

s’engagent durablement et au plus haut<br />

niveau dans la protection du climat,<br />

l’efficacité énergétique et les énergies<br />

renouvelables.<br />

Les enfants sont les meilleurs<br />

ambassadeurs et multiplicateurs<br />

en matière de protection du climat<br />

Qu’avez-vous mis en place en matière<br />

d’environnement et de durabilité depuis<br />

votre arrivée à la tête de la commune<br />

? Quels sont les projets, grands<br />

ou petits, qui font de Mertzig une commune<br />

verte et engagée ?<br />

Jeune et dynamique, la commune de<br />

Mertzig a été complètement réorganisée<br />

du point de vue du personnel politique<br />

et administratif en 2017. Nous<br />

avons commencé à rénover et planifier<br />

les infrastructures communales de


GOUVERNANCE<br />

25<br />

© Julie Stamenic<br />

manière inclusive et intergénérationnelle<br />

dans l’esprit d’une « commune<br />

pour tous », en modernisant consécutivement<br />

les infrastructures en matière<br />

d’efficacité et de performance énergétique.<br />

Les initiatives sont nombreuses.<br />

Il va de soi que je cite les grands projets<br />

d’infrastructure comme la rénovation<br />

de la maison communale et le chantier<br />

en cours du plus grand investissement<br />

jamais réalisé dans l’histoire de notre<br />

commune, à savoir la construction du<br />

projet intégré « école – Maison Relais ».<br />

Évoquons également le remplacement<br />

de tout l’éclairage public par un système<br />

moderne, intelligent et durable.<br />

Ensuite, il ne faut pas oublier nos démarches<br />

proactives quand il s’agit de<br />

créer des zones de protection naturelles,<br />

ou encore la plantation de notre<br />

« tiny forest » au centre du village, un<br />

projet réalisé en étroite collaboration<br />

avec Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> et le syndicat<br />

de la protection de la nature SICO-<br />

NA. Il s’agit d’un véritable écosystème<br />

complexe avec le retour à la biodiversité,<br />

la régénération de sols forestiers et<br />

la reconnexion de l’Homme avec son<br />

environnement… voilà quelques-unes<br />

des missions de la micro-forêt, un projet<br />

éducatif aussi ! Ensuite, nous avons<br />

introduit le programme « Nachhaltigkeit<br />

macht Schule » en tant qu’activité<br />

parascolaire dans notre école fondamentale.<br />

Cette campagne a un grand<br />

impact sur notre société, sachant que<br />

les enfants sont les meilleurs ambassadeurs<br />

et multiplicateurs en matière de<br />

protection du climat.<br />

En 2023, Mertzig a obtenu un score de<br />

85,6%. Quels leviers doivent être actionnés<br />

pour l’améliorer ?<br />

Il est vrai qu’il s’agit déjà d’un très bon<br />

résultat, mais il reste du pain sur la<br />

planche et le score peut en effet encore<br />

être considérablement amélioré, notamment<br />

grâce aux investissements qui<br />

seront réalisés dans le domaine de la<br />

transition et de la performance énergétiques.<br />

En matière de biodiversité, une<br />

réserve naturelle verra le jour sur le site<br />

du « Turelbaacher Schlass ». Ce lieu nécessitera<br />

une protection particulière en<br />

raison de la richesse, de la rareté et de<br />

la spécificité de ses habitats ou de ses<br />

espèces sauvages, en application de la<br />

loi modifiée du 18 juillet 2018 concernant<br />

la protection de la nature et des<br />

ressources naturelles.<br />

Vous êtes aussi engagé dans l’Économie<br />

pour le Bien Commun. En quoi cet<br />

engagement est-il complémentaire au<br />

Pacte Climat ?<br />

Tout se passe en effet selon un fil<br />

conducteur. Des valeurs guident notre<br />

politique : la dignité humaine, l’égalité<br />

de traitement, la solidarité, la justice<br />

et la cohésion sociales, la durabilité<br />

écologique, la participation citoyenne<br />

et la démocratie. Le concept consiste<br />

à renforcer les critères sociaux et environnementaux<br />

dans l’économie et<br />

il nous aide à analyser, à remettre en<br />

question et à canaliser le travail et les<br />

efforts grâce à l'instrument de la matrice<br />

des valeurs. Par définition, cet<br />

engagement va de pair avec celui du<br />

Pacte Climat.


26<br />

GOUVERNANCE<br />

Le bourgmestre, Mike Poiré, avec son équipe et les représentants de l’Agence Climat et du European Energy Award<br />

Vous vous êtes associé à la commune de<br />

Feulen pour développer une coopérative<br />

de production d’énergie renouvelable<br />

(Greenergy Feelen Mäerzeg). Quel<br />

est son objectif ?<br />

La participation citoyenne et la durabilité<br />

écologique fonctionnent main dans<br />

la main. À l’initiative des communes<br />

de Feulen et de Mertzig et en étroite<br />

concertation avec les conseillers climat<br />

des deux administrations, la société<br />

coopérative « Greenergy » a été constituée<br />

par une dizaine de citoyens engagés.<br />

Elle a pour objectif de développer<br />

et d’investir dans des projets locaux de<br />

production d’énergie propre et renouvelable.<br />

Elle contribue à augmenter la<br />

production d’énergies vertes et à réduire<br />

considérablement l’empreinte<br />

écologique dans les deux communes.<br />

Grâce aux membres fondateurs et à<br />

un grand nombre de citoyens engagés,<br />

1.321 parts ont été vendues pour un<br />

total de 142.100 euros. Avec ce capital,<br />

trois installations photovoltaïques ont<br />

déjà pu être réalisées. Elles produisent<br />

en moyenne 115 MWh par an, ce qui<br />

correspond au besoin en électricité de<br />

26 ménages environ. C’est un très bon<br />

début et il y a encore un énorme potentiel<br />

dans les années à venir avec notamment<br />

la construction du projet intégré<br />

« école - Maison relais » et du hall<br />

sportif à Mertzig. Je précise encore que,<br />

dans un premier temps, les communes<br />

ont mis à disposition les toits de leurs<br />

bâtiments publics. Mais, dans un second<br />

temps, la coopérative a également<br />

la possibilité de développer et d’investir<br />

dans d’autres types de projets, tels<br />

que l’énergie éolienne ou l’installation<br />

de panneaux photovoltaïques sur des<br />

toits privés.<br />

D’autres projets d’avenir en faveur de<br />

l’environnement sont-ils en cours de<br />

réflexion à Mertzig ?<br />

À titre d’exemple, nous venons de participer<br />

à l’appel à projets « Méi Natur an<br />

eise Schoulhäff » pour créer un espace<br />

éducatif et convivial tout en respectant<br />

l’environnement naturel. La future<br />

cour d’école s’intègrera dans le nouveau<br />

campus scolaire. À proximité, un<br />

corridor écologique défini par la rivière<br />

« Turelbaach » est présent. Le projet se<br />

veut attentif à la préservation de cet ensemble<br />

paysager et écologique tout en<br />

plantant des arbres, des arbustes et des<br />

vivaces indigènes et rustiques attirant<br />

la biodiversité. Par ailleurs, la déminéralisation<br />

du site est une préoccupation<br />

importante puisqu’elle permet de favoriser<br />

l’infiltration de l’eau de pluie et<br />

de lutter, en collaboration avec les végétaux,<br />

contre les effets d’îlots de chaleur<br />

urbains. Ce projet contribue à désimperméabiliser<br />

la cour à 51% tout en<br />

permettant de rendre cet espace plus<br />

accueillant pour les enseignants et les<br />

élèves. La zone de biodiversité constituera<br />

un espace pédagogique créant<br />

un « laboratoire à ciel ouvert » et tissant<br />

des liens entre les enfants et l’environnement.<br />

Administration communale de<br />

Mertzig<br />

22, rue Principale<br />

L-9168 Mertzig<br />

www.mertzig.lu


« BauCheck », un outil pour la construction durable et circulaire<br />

La Klima-Agence vient de dévoiler un nouvel outil pour sensibiliser les<br />

acteurs communaux à la construction et à la rénovation durables et<br />

circulaires. Dénommé « BauCheck » et développé dans le cadre du Pacte<br />

Climat, il doit aider les administrations locales à la prise de décision dans<br />

les phases de planification de leurs projets de construction/rénovation<br />

mais aussi à monitorer et à évaluer la mise en œuvre des objectifs<br />

sélectionnés. Ceux-ci, au nombre de 45, sont liés à l’économie circulaire,<br />

l’adaptation au climat, la qualité de l’air et au Pacte Nature.<br />

Source : pacteclimat.lu<br />

La construction durable, clé pour des villes résilientes<br />

23 mai 2024. 180 personnes se sont réunies à Bettembourg pour « travailler<br />

ensemble à bâtir un avenir où la durabilité et la construction responsable ne<br />

font qu’un ». C’était la volonté de l’événement « Construction durable pour<br />

des villes résilientes 2.0 » organisé par Neobuild, le LIST et Luxinnovation.<br />

Au programme : interventions de leaders du secteur, table ronde sur le<br />

cycle de vie et l’impact environnemental des bâtiments et ateliers sur les<br />

thèmes de la chaleur fatale, de la réutilisation de l’eau, de la circularité des<br />

ressources et de la logistique sur les chantiers. « Je retiens de cette journée<br />

des idées fortes comme celle de rassembler les acteurs, d’échanger sur<br />

les meilleurs pratiques, aux niveaux communal, national et avec nos pays<br />

voisins, ainsi que l’importance d’une approche holistique et le défi énorme<br />

que représente la coordination entre des systèmes qui fonctionnent encore<br />

trop en silos », a conclu Sasha Baillie, CEO de Luxinnovation.<br />

Source : Luxinnovation<br />

Un premier bâtiment zéro carbone au <strong>Luxembourg</strong><br />

Ce 6 juin, Advanzia Bank a inauguré son nouveau siège et, par la même<br />

occasion, le premier immeuble du Benelux certifié zéro carbone sur base<br />

des critères de l’International Future Living Institute. Baptisé « Emerald »,<br />

l’édifice conçu par le cabinet Architecture et Environnement s’est installé<br />

dans le parc d’activités Syrdall à Munsbach. Composé de quatre niveaux<br />

de parking en sous-sol et de quatre niveaux hors-sol, il repose sur une<br />

structure hybride bois-béton, dispose d’un système de chauffage, de<br />

climatisation et de ventilation hautement efficient, est équipé d’installations<br />

photovoltaïques et de protections solaires, recourt à l’eau de pluie et<br />

bénéficie d’un système de commande centralisé qui permet d’optimiser<br />

la consommation d’énergie. D’après les audits réalisés, l’immeuble est<br />

également en passe d’obtenir les certifications BREEAM Excellent, DGNB<br />

Gold et WELL Platine.<br />

Source : Advanzia Bank<br />

© Advanzia Bank


LUXEMBOURG<br />

28<br />

THE WAVE HOUSE, L’IMMEUBLE QUI<br />

RÉHAUSSE LES STANDARDS DE<br />

LA CONSTRUCTION 3D EN EUROPE<br />

GREEN BUILDING<br />

©KRAUSGRUPPE<br />

Wavehouse Campbell Heidelberg Ansicht von Westen<br />

Avec un béton high-tech pour encre<br />

et un site en reconversion pour<br />

feuille blanche, le promoteur immobilier<br />

KRAUSGRUPPE a participé à la<br />

rédaction d’un nouveau chapitre de<br />

l’histoire de la construction. Avec The<br />

Wave House, il a érigé à Heidelberg,<br />

en Allemagne, le plus grand immeuble<br />

d’Europe imprimé en 3D. Ce projet<br />

pionnier dans le domaine de la<br />

construction industrielle, dont les clés<br />

ont été remises en janvier dernier,<br />

confirme à quel point cette manière<br />

de bâtir est tournée vers l’avenir.<br />

Un projet pionnier<br />

Tout droit sorti d’une imprimante<br />

3D, le bâtiment Wave House, développé<br />

par le promoteur immobilier<br />

KRAUSGRUPPE et utilisé comme data<br />

centre par Heidelberg iT dans la ville<br />

allemande éponyme, impressionne<br />

par son architecture. Ses dimensions –<br />

environ 54 m de long pour 11 m de large<br />

et 9 m de haut – en font le plus grand<br />

édifice imprimé d’Europe. Tout en<br />

courbes généreuses – rendues possibles<br />

par la conception paramétrique, le projet,<br />

supervisé par Mense-Korte ingenieure+architekten<br />

et SSV Architekten,<br />

donne un aperçu de l’immense liberté<br />

de conception que permet la technique<br />

de construction utilisée.<br />

C’est l’imprimante BOD2, un modèle<br />

à portique de la société danoise<br />

COBOD et opéré par le groupe PERI<br />

3D Construction, qui a, couche après<br />

couche, donné vie à ce projet. Pouvant<br />

atteindre une vitesse d’impression de<br />

1.000 mm/s (avec barrière de sécurité),<br />

cet outil est le plus rapide du marché.<br />

Il lui aura seulement fallu quelque 140<br />

heures, soit environ six jours, et deux<br />

opérateurs sur site pour faire sortir de<br />

terre les 600 m 2 de la Wave House. Une<br />

prouesse qui rend cette technologie<br />

bien plus compétitive que les techniques<br />

de construction traditionnelles.<br />

À l’intérieur aussi les humains ont pu<br />

laisser place à la machine : c’est le nouveau<br />

robot de peinture de Caparol et<br />

Okibo, baptisé « Paint Buddy ® », qui a<br />

teint les murs du centre de données aux<br />

couleurs d’Heidelberg iT.<br />

Une technique de construction adaptée<br />

aux défis du secteur<br />

En réduisant les besoins en personnel,<br />

les imprimantes 3D et autres robots<br />

intelligents apportent une solution au<br />

manque de main-d’œuvre qualifiée<br />

qui touche le secteur de la construction.<br />

Mais ce n’est pas le seul avantage<br />

conféré par ce nouveau moyen d’élever


GREEN BUILDING<br />

29<br />

© Sabine Arndt<br />

Cette méthode de construction<br />

répond à la double transition<br />

qui s’opère dans le secteur<br />

du bâtiment<br />

©Heidelberg Materials AG_Christian Buck<br />

©SSV Architekten<br />

Robot de peinture « Paint Buddy ® »<br />

Cette manière de bâtir répond donc à<br />

la double transition qui s’opère dans le<br />

secteur du bâtiment. « Nous sommes<br />

heureux de participer à ce projet innovant<br />

et de poursuivre le développement<br />

de l’impression 3D béton en tant<br />

que méthode de construction particulièrement<br />

économe en ressources<br />

avec nos partenaires. Ensemble, nous<br />

montrons que la durabilité et la numérisation<br />

vont de pair. Chez Heidelberg<br />

Materials, les produits innovants et<br />

durables comme i.tech ® 3D et le développement<br />

de modèles commerciaux<br />

numériques sont des éléments essentiels<br />

de notre stratégie de développement<br />

durable », a déclaré Nicola Kimm,<br />

membre du conseil d’administration et<br />

Chief Sustainability Officer d’Heidelberg<br />

Materials, dans un communiqué.<br />

Par A. Jacob<br />

des murs. Si l’impression 3D intéresse<br />

autant, c’est aussi parce qu’elle permet<br />

de relever deux autres défis rencontrés<br />

dans le bâtiment : la stagnation de la<br />

productivité et la durabilité.<br />

Selon les parties prenantes au chantier,<br />

la 3D a cela de durable qu’elle permet<br />

de réduire l’usage des matériaux<br />

(jusqu’à 70% selon la conception) mais<br />

aussi les déchets généralement associés<br />

à la construction traditionnelle en<br />

béton (puisqu’un immeuble imprimé<br />

ne nécessite aucun coffrage et bénéficie<br />

d’une application précise de la matière)<br />

et, par conséquent, l’empreinte carbone<br />

d’un projet.<br />

Le matériau de construction en luimême<br />

se veut très vert. Fournies par la<br />

firme allemande Heidelberg Materials,<br />

les 450 tonnes de béton spécial « i.tech ®<br />

3D » qui ont été nécessaires à la réalisation<br />

du projet sont 100% recyclables.<br />

Cette « encre » de construction développée<br />

spécialement pour l’impression 3D<br />

est entièrement minérale et contient<br />

un liant dont l’empreinte carbone est<br />

inférieure à celle du ciment classique<br />

d’environ 55%. Sa formulation contient<br />

des matériaux recyclés et des sousproduits,<br />

réduisant ainsi l’utilisation de<br />

matières premières vierges.<br />

En outre, cette technique permet d’accroître<br />

l’efficacité et la sécurité du<br />

processus de construction en ce sens<br />

qu’elle requiert moins d’outils sur site<br />

et réduit les nuisances sonores ainsi<br />

que les émissions de poussière.<br />

600 m 2<br />

de surface<br />

± 140<br />

heures d’impression<br />

450<br />

tonnes de béton spécial « i.tech® 3D »<br />

100% recyclable


32<br />

LUXEMBOURG<br />

GREEN BUILDING<br />

GRAVITY :<br />

UN EXEMPLE À SUIVRE<br />

BPI Real Estate <strong>Luxembourg</strong><br />

Depuis un an, les habitants, commerçants<br />

et professionnels de santé<br />

ont investi les locaux du complexe<br />

multifonctionnel Gravity au cœur<br />

de Differdange. Au fil de l’élaboration<br />

de ce projet, la ville et BPI Real<br />

Estate <strong>Luxembourg</strong> (en collaboration<br />

avec Unibra Real Estate) ont<br />

main dans la main mis sur pied des<br />

solutions qui répondent aujourd’hui<br />

plus que jamais aux enjeux de l’immobilier<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. Sébastien<br />

Labis, Country Manager pour le<br />

développeur, Tom Ulveling et Jerry<br />

Hartung, échevins, dressent le bilan<br />

et reviennent sur le succès de leur<br />

collaboration.<br />

Un pôle de vie<br />

Les tours du bâtiment Gravity surplombent<br />

la ville de Differdange à<br />

près de 65 mètres de haut. Ce projet<br />

d’envergure avait été lancé par la commune<br />

en 2017 sur base d’un concours,<br />

duquel le développeur BPI Real Estate<br />

<strong>Luxembourg</strong> était sorti gagnant de sa<br />

catégorie, accompagné d’Unibra Real<br />

Estate. Six années plus tard, en juillet<br />

2023, la dernière unité de ce complexe<br />

multifonctionnel a été livrée.<br />

Aujourd’hui, Gravity est devenu un<br />

ensemble immobilier mixte de 25.000 m²<br />

hors-sol comprenant 80 appartements,<br />

125 studios de coliving, 5.170 m² de<br />

bureaux – occupés entre autres par<br />

des services de l’État – et 2.480 m² de<br />

surface commerciale. Ces derniers<br />

accueillent notamment une agence<br />

bancaire de la Spuerkeess, une boulangerie<br />

Fischer, une crèche Babilou,<br />

un fleuriste, un salon de coiffure et<br />

d’esthétique, et d’ici quelques mois un<br />

nouveau concept de restauration. En<br />

outre, les différents occupants du bâtiment<br />

bénéficient d’un parking souterrain<br />

Indigo de 224 places.<br />

Le complexe differdangeois est également<br />

devenu un important pôle de<br />

soins et de santé de proximité dans le<br />

sud du pays puisqu’y prospèrent divers<br />

médecins généralistes, un laboratoire<br />

d’analyses médicales Bionext, une<br />

pharmacie, un cabinet de dentistes,<br />

un kinésithérapeute ou encore une<br />

psychothérapeute. Sur l’ensemble du<br />

site, seules quelques dernières cellules<br />

commerciales à partir de 170 m² restent<br />

à pourvoir.<br />

Le bâtiment se veut également durable,<br />

notamment par le principe de « cradleto-cradle<br />

» qui l’inscrit dans une logique<br />

d’économie circulaire : chaque matériau<br />

et équipement utilisé est répertorié<br />

dans un « passeport matériaux » en vue<br />

d’anticiper son éventuel démontage et<br />

de gérer la fin de vie de l’immeuble.


GREEN BUILDING<br />

33<br />

Un partenariat exemplaire<br />

Lors de l’élaboration du projet, une<br />

étroite collaboration entre le secteur<br />

public – la ville – et privé – BPI Real Estate<br />

<strong>Luxembourg</strong> et son co-développeur –<br />

s’est tissé petit à petit. « En 2017, nous<br />

avions opté pour un système de concours<br />

afin de définir les différents acteurs du<br />

projet et de leur confier les tâches relatives<br />

à son développement. Toutefois,<br />

nous avons progressivement changé<br />

notre méthode de fonctionnement.<br />

L’objectif était d’éviter que des investisseurs<br />

achètent plusieurs unités de logement<br />

à prix abordable pour ensuite les<br />

revendre deux fois plus chères. La ville<br />

de Differdange a donc fait le choix d’acquérir<br />

les 80 appartements du complexe<br />

Gravity pour proposer des baux emphytéotiques<br />

et, ainsi, maîtriser le foncier<br />

dans le temps », précise Tom Ulveling.<br />

Développer l’offre de coliving<br />

dans notre pays est l’une des solutions<br />

aux problématiques du secteur<br />

de l’immobilier et à la pénurie<br />

de logements<br />

élaboré avec les développeurs plusieurs<br />

espaces communs tels qu’une<br />

salle communale avec cuisine partagée<br />

au 14 e étage qui est devenue un lieu de<br />

rencontre privilégié des habitants et où<br />

des soirées à thème se déroulent régulièrement.<br />

Une terrasse a également été<br />

aménagée sur le toit où une serre potagère<br />

est accessible à tous les résidents.<br />

Si les multiples facettes du projet<br />

Gravity ont commencé à se dessiner il y<br />

a quelques années, elles répondent plus<br />

que jamais aux enjeux du marché immobilier<br />

actuel. « Le partenariat qui a lié<br />

la ville aux acteurs privés doit servir de<br />

modèle et se multiplier sur l’ensemble<br />

du territoire grand-ducal, car une grande<br />

partie du foncier est actuellement entre<br />

les mains publiques quand l’expérience<br />

du développement se trouve plutôt du<br />

côté privé. S’allier permet, d’une part,<br />

de concrétiser les projets immobiliers<br />

bien plus rapidement et, d’autre part,<br />

de fournir une réponse pertinente aux<br />

demandes des citoyens ! Avec Gravity,<br />

la ville de Differdange a donné au développeur<br />

l’occasion de concevoir, de<br />

construire et de délivrer un complexe<br />

plaçant les intérêts de la population au<br />

centre de ses priorités, deux années plus<br />

rapidement qu’un projet 100% public »,<br />

affirme Sébastien Labis.<br />

« Si le projet doit être rentable, notre<br />

volonté première en tant qu’administration<br />

communale n’était pas de faire<br />

du bénéfice, contrairement à certains<br />

investisseurs. Nous avons de cette<br />

manière pu développer des unités<br />

résidentielles davantage adaptées à la<br />

demande des citoyens. Par conséquent,<br />

nous avons proposé des appartements<br />

plus grands que ce qui se fait habituellement<br />

: les logements plus petits sont<br />

généralement privilégiés dans ce type<br />

de complexe résidentiel, car les développeurs<br />

peuvent en créer davantage<br />

dans un espace donné. Si nous pouvons<br />

en comprendre la motivation, cela omet<br />

les besoins d’une part importante de<br />

notre population, à savoir les familles »,<br />

explique Jerry Hartung.<br />

L’attention des responsables communaux<br />

s’est aussi portée sur le vivreensemble,<br />

l’une des préoccupations<br />

majeures de leur politique. Ils ont<br />

Se loger différemment : une piste à<br />

explorer<br />

À l’ombre de la tour principale, le bâtiment<br />

Gravity abrite un espace de coliving<br />

composé de 125 studios, dont 50<br />

acquis par la ville et mis à disposition<br />

des étudiants de la Miami University.<br />

Ces habitations se caractérisent par un<br />

savant équilibre entre espaces privés,<br />

tels que la chambre, la salle de bains ou<br />

les toilettes, et partagés, comme la cuisine,<br />

le séjour ou un espace de détente et<br />

de co-working. « Sur la première année<br />

d’exploitation, le taux d’occupation<br />

moyen de cette nouvelle forme d’habitat<br />

a atteint les 99,8% ! Un tel succès prouve<br />

tout l’intérêt de celle-ci. Elle est non<br />

seulement adaptée aux universitaires<br />

mais également à un public de jeunes<br />

travailleurs et de nouveaux arrivants<br />

au <strong>Luxembourg</strong>. En effet, ces derniers<br />

constituent la moitié de la population<br />

de la zone de coliving. Bien souvent, ce<br />

sont des trentenaires qui débarquent<br />

dans le pays pour y exercer leur métier,


34<br />

GREEN BUILDING<br />

Tom Ulveling, Jerry Hartung et Sébastien Labis<br />

mais qui ne trouvent pas d’appartement.<br />

Développer l’offre en la matière<br />

est l’une des solutions aux problématiques<br />

du secteur de l’immobilier et à la<br />

pénurie de logement au <strong>Luxembourg</strong> »,<br />

détaille le Country Manager.<br />

Une alliance public-privé<br />

permet de concrétiser les projets<br />

immobiliers bien plus rapidement<br />

et de fournir une réponse pertinente<br />

aux demandes des citoyens<br />

Cependant, les administrations communales<br />

doivent changer de point de<br />

vue sur le coliving pour faire du concept<br />

un succès. « Il ne faut pas penser ces<br />

espaces par rapport à une certaine densité<br />

de logement. L’attention doit se porter<br />

sur la gestion unique et irréprochable<br />

d’un immeuble de coliving. En ce sens,<br />

le développeur en charge du projet doit<br />

désigner un professionnel pour garantir<br />

toutes les conditions de gestion portant<br />

sur le confort, la salubrité, le vivreensemble,...<br />

et la commune doit imposer<br />

cette gestion unique dans le PAP. Toute<br />

l’équipe de BPI Real Estate <strong>Luxembourg</strong><br />

tient à remercier la ville de Differdange<br />

et en particulier Fred Bertinelli, qui nous<br />

a récemment quittés. Il a largement<br />

contribué au succès du projet et a œuvré<br />

à la bonne communication entre la ville<br />

et les développeurs », conclut Sébastien<br />

Labis.<br />

99,8%<br />

taux d’occupation de l’espace de coliving<br />

BPI Real Estate <strong>Luxembourg</strong><br />

8, rue du Château d’Eau<br />

L-3364 Leudelange<br />

lu.bpi-realestate.com<br />

Co-promoteur<br />

UNIBRA Real Estate<br />

21, rue Glesener<br />

L-1631 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.unibra.com


LUXEMBOURG<br />

36<br />

GREEN BUILDING<br />

CBL :<br />

UN SAVOIR-FAIRE<br />

À TOUTE ÉPREUVE<br />

CBL S.A.<br />

Hugo Paillon<br />

Depuis son arrivée au <strong>Luxembourg</strong> au<br />

début des années 2000, l’entreprise de<br />

construction générale CBL, qui profite<br />

de ses origines séculaires chez CIT<br />

Blaton, n’a cessé de développer des<br />

projets aux caractéristiques diverses.<br />

Pour preuve, Hugo Paillon, Project<br />

Manager, revient sur deux chantiers<br />

d’envergure aux multiples facettes<br />

livrés récemment à <strong>Luxembourg</strong>-Ville.<br />

Une histoire sur trois siècles<br />

CBL, filiale de l’entreprise belge CIT<br />

Blaton, est présente depuis 2006 sur<br />

notre territoire. Toutefois, son histoire<br />

est bien plus ancienne et trouve ses<br />

racines au 19 e siècle. C’est à cette époque<br />

que la première usine Blaton-Aubert, du<br />

nom de ses fondateurs, ouvre ses portes<br />

au cœur de la capitale belge en 1865.<br />

Ses activités évoluent progressivement<br />

jusqu’en 1954, année de la fondation<br />

de la Compagnie Industrie et Travaux<br />

Emile Blaton (CITEB) qui deviendra<br />

CIT Blaton à la fin des années 1980.<br />

L’entreprise mènera divers projets au<br />

<strong>Luxembourg</strong> tels que le Marks & Spencer<br />

de l’Auchan au Kirchberg ou encore les<br />

bureaux Banimmo à Capellen. Dix ans<br />

après la création de la bannière CBL, la<br />

société établit son siège grand-ducal à<br />

Niederkorn avec 1.350 m² de bureaux,<br />

un dépôt et un hall industriel de préfabrication.<br />

Aujourd’hui, CBL est devenu<br />

un acteur majeur dans le secteur de la<br />

construction luxembourgeoise avec un<br />

chiffre d’affaires de 122 millions d’euros<br />

et 341 salariés en 2023.<br />

L’art de l’adaptation<br />

Parmi les projets menés avec succès par<br />

CBL ces dernières années, comment<br />

ne pas citer le bâtiment situé en plein<br />

centre de <strong>Luxembourg</strong>-Ville, à l’Avenue<br />

Victor Hugo ? Livré le 29 août 2023,<br />

l’immeuble alliant luxe et modernité se<br />

compose de 49 appartements répartis<br />

sur 7 étages, de 2 commerces au rez-dechaussée<br />

et d’un parking commun avec<br />

la copropriété voisine (2 sous-sols).<br />

Si le travail de CBL a porté ses fruits,<br />

il n’a pourtant pas été de tout repos.<br />

L’entreprise générale de construction<br />

a dû relever bon nombre de défis liés à<br />

la nature même du projet. « Le chantier<br />

a commencé par le démontage partiel<br />

de l’ancien bâtiment : nous avons<br />

dû désamianter les bureaux avant de<br />

les démolir, à l’exception du rez-dechaussée<br />

et du sous-sol que nous<br />

devions maintenir. Conserver une<br />

partie de l’existant constitue une première<br />

tâche ardue puisque cela amène<br />

bien souvent des imprévus : nous entamons<br />

les travaux sur base d’hypothèses<br />

d’armature qui peuvent se révéler plus<br />

ou moins éloignées de la réalité. Il est<br />

donc parfois nécessaire de réévaluer les<br />

plans en cours de route pour y inclure<br />

les nouvelles données », explique Hugo<br />

Paillon. De plus, le parking présentait<br />

lui-aussi une certaine complexité<br />

puisqu’il est partagé avec les occupants<br />

de l’immeuble voisin. Il a de ce fait été<br />

nécessaire de réaliser les travaux en<br />

deux étapes afin de laisser en permanence<br />

la moitié des places accessibles.<br />

Le succès du projet Victor Hugo<br />

n’aurait été possible sans<br />

l’engagement exemplaire<br />

de nos équipes<br />

Cependant, la logistique gagne haut la<br />

main le prix du plus grand défi à relever,<br />

et les équipes de CBL ont prouvé tout


GREEN BUILDING<br />

37<br />

©Yvan Glavie Photography<br />

Victor Hugo<br />

leur savoir-faire en la matière et leur<br />

capacité à s’adapter. « Mener à bien un<br />

tel projet sur l’une des artères les plus<br />

fréquentées de la Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />

n’est pas une mince affaire. Il nous a<br />

fallu trouver des solutions pour limiter<br />

autant que faire se peut les impacts<br />

négatifs sur la vie environnante. Dans<br />

un premier temps, nous avons loué un<br />

appartement à 150 m du chantier afin<br />

d’y aménager des bureaux temporaires.<br />

Nous profitions ainsi d’une proximité<br />

idéale pour superviser efficacement<br />

les travaux et évitions d’installer des<br />

conteneurs sur le parking, comme nous<br />

avons l’habitude de le faire quand le<br />

terrain nous le permet. Dans un second<br />

temps, nous avons revu notre procédure<br />

de stockage, la place dont nous<br />

disposions ne nous offrant pas la possibilité<br />

de nous fournir en matériaux<br />

en prévision des différentes étapes du<br />

chantier. Un planning d’approvisionnement<br />

a par conséquent été mis sur<br />

pied pour respecter nos délais. Cette<br />

étape a été d’autant plus importante<br />

que nous devions également meubler<br />

partiellement certains appartements,<br />

la quantité d’éléments à délivrer était<br />

donc bien plus importante que pour<br />

des projets plus classiques », détaille le<br />

Project Manager, qui ajoute d’ailleurs<br />

que « ce succès n’aurait été possible<br />

sans la mentalité exemplaire de nos<br />

équipes. Ces dernières font preuve<br />

d’un engagement important et indispensable<br />

pour fournir à nos clients les<br />

résultats qu’ils attendent et respecter<br />

l’ensemble de leur cahier des charges ».<br />

Un air de New York à <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />

Victor Hugo<br />

Victor Hugo<br />

Victor Hugo<br />

L’entreprise de construction s’est également<br />

illustrée plus d’une fois dans les<br />

bâtiments mixtes. L’immeuble Prince<br />

situé sur le Boulevard Prince Henri de<br />

la capitale en est un bon exemple. Il se<br />

constitue de deux sous-sols, six niveaux<br />

de bureaux d’environ 400 m² et six<br />

appartements répartis sur deux étages.<br />

« Grâce à notre riche expérience dans<br />

ce type de projet, nous avons été en<br />

mesure de répondre efficacement aux<br />

exigences attendues. Dans ce contexte,<br />

il faut notamment repenser le système<br />

électrique qui n’est pas le même pour<br />

des espaces de bureaux que pour du<br />

résidentiel. Nous devons également<br />

répondre à certaines normes strictes en<br />

matière d’acoustique, car il ne faudrait


38<br />

GREEN BUILDING<br />

©Yvan Glavie Photography<br />

Prince<br />

pas qu’habitants et travailleurs s’incommodent<br />

les uns les autres. De plus,<br />

nos chantiers sont certifiés BREEAM,<br />

cela implique que nous fournissions<br />

des documents et rapports sur la gestion<br />

des déchets, les matériaux utilisés,<br />

la consommation d’eau, etc. », ajoute<br />

Hugo Paillon.<br />

Xxxxxx<br />

Les habitants<br />

de l’immeuble Prince affirment<br />

volontiers que, depuis leur<br />

appartement, ils se croiraient<br />

à Central Park<br />

Prince<br />

La qualité de vie au sein de l’immeuble<br />

de haut standing Prince se veut également<br />

particulièrement remarquable.<br />

Les habitants affirment volontiers que,<br />

depuis leur appartement, ils se croiraient<br />

à Central Park. Il est vrai que le<br />

panorama dont ils profitent depuis<br />

leurs baies vitrées donne directement<br />

sur le parc municipal de <strong>Luxembourg</strong>,<br />

ce qui crée une impression de vivre<br />

dans un écrin de verdure au cœur de la<br />

ville.<br />

Prince<br />

CBL S.A.<br />

Rue Hahneboesch<br />

L-4578 Niederkorn<br />

www.cbl-sa.lu<br />

Prince


De nouveaux financements pour l’innovation en Europe<br />

Il y a tout juste deux ans, la Commission lançait un nouveau programme<br />

européen d’innovation devant placer l’Europe à l’avant-garde de la vague<br />

d’innovation deep tech. Aujourd’hui, elle a recensé 151 régions en tant<br />

que « vallées régionales de l’innovation » (VRI). L’objectif de celles-ci :<br />

renforcer les écosystèmes régionaux d’innovation, combler le fossé<br />

en matière d’innovation sur le continent et améliorer les performances<br />

globales de l’Union en rapprochant toute une série de régions à différents<br />

niveaux d’innovation et en reliant entre eux leurs principaux acteurs<br />

innovants. 72 régions sont déjà en passe de devenir des VRI et 79 autres<br />

devraient les rejoindre à l’avenir. L’UE soutiendra cette initiative avec une<br />

enveloppe de 116 millions d’euros.<br />

Source : Commission européenne<br />

Un projet de loi relatif au principe du « Once Only »<br />

Le 20 juin, la ministre de la Digitalisation Stéphanie Obertin a présenté le<br />

projet de loi relatif à la valorisation des données dans un environnement<br />

de confiance. Le texte vise une simplification administrative substantielle<br />

dans les interactions entre l’État, les communes et les citoyens,<br />

notamment en imposant le principe du « Once Only » entre les<br />

administrations. Dès lors, « dès qu’un administré entamera une démarche<br />

administrative digitale, il sera possible aux administrations d’échanger<br />

les données nécessaires pour le traitement de la démarche, le tout dans<br />

le respect du principe de la minimisation des données », a communiqué<br />

le ministère. Ce texte ouvre ainsi la voie à des services publics proactifs<br />

et crée les conditions nécessaires au « Data Governance Act ».<br />

Clap de fin pour le Token<br />

Source : SIP<br />

Les <strong>Luxembourg</strong>eois pourront dire au revoir au Token ce 31 décembre<br />

2024 ; c’est ce qu’a récemment annoncé LuxTrust. Le mini boîtier destiné<br />

à l’identification électronique sera désactivé au profit de l’application<br />

LuxTrust Mobile ; une nécessité compte tenu des défis technologiques<br />

actuels et de l’évolution des menaces en ligne. Cette transition doit<br />

permettre d’offrir un niveau de sécurité encore plus élevé aux transactions<br />

numériques ainsi qu’une expérience utilisateur beaucoup plus fluide. Le<br />

déploiement généralisé de l’application s’annonce chose aisée puisque,<br />

au 30 avril 2024, 80% des utilisateurs de LuxTrust avaient déjà franchi<br />

le pas en adoptant l’app.<br />

© LuxTrust<br />

Source : LuxTrust<br />

DIGITAL


INTERNATIONAL<br />

40<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

LA RÉVOLUTION QUANTIQUE,<br />

À LA FOIS UN PROBLÈME<br />

ET UNE SOLUTION<br />

L’informatique quantique a connu des<br />

avancées majeures depuis une vingtaine<br />

d’années, à l’image de la science<br />

qui l’a engendrée, et elle annonce<br />

une révolution. Le <strong>Luxembourg</strong> n’a<br />

aujourd’hui plus le choix d’entrer dans<br />

la course à l’innovation, autant pour<br />

profiter des avantages de ce bouleversement<br />

attendu que pour anticiper ses<br />

dangers, notamment en matière de<br />

cybersécurité. Explications.<br />

La physique quantique : une histoire<br />

de révolutions<br />

Les discours de nos politiques, informaticiens<br />

et scientifiques abordent<br />

régulièrement des sujets relatifs à la<br />

physique quantique. Ils parlent de<br />

révolution, d’avantage, de superordinateur,<br />

mais à quoi se réfèrent ces<br />

termes plus ou moins obscurs ?<br />

Ce qu’on appelle la physique quantique<br />

n’a rien de neuf. Pour en comprendre la<br />

naissance, il nous faut remonter à la fin<br />

du 19 e siècle. À cette époque, certaines<br />

observations, notamment en ce qui<br />

concerne le rayonnement électromagnétique,<br />

défient les lois établies. Pour<br />

tenter de les comprendre, le physicien<br />

Max Planck propose en 1900 de considérer<br />

l’énergie non plus comme un<br />

phénomène continu, mais comme des<br />

sortes de paquets distincts les uns des<br />

autres : les quanta. Nous assistons alors<br />

aux prémices d’une science fondée sur<br />

ce concept, plus communément appelée<br />

physique quantique.<br />

Si pour les profanes il peut être complexe<br />

de comprendre l’importance de<br />

cette nouveauté dans le paysage scientifique,<br />

celle-ci engendrera diverses<br />

révolutions et des inventions marquantes.<br />

Le premier débat majeur,<br />

considéré comme la révolution quantique<br />

initiale, découle des principes<br />

d’incertitude et d’exclusion, formulés<br />

respectivement par Werner Heisenberg<br />

et Wolfgang Pauli. Ces principes, sans<br />

rentrer dans des détails trop techniques,<br />

autorisent alors une forme de<br />

hasard dans un domaine qui la boude<br />

habituellement, ce qui provoquera certaines<br />

scissions au sein de la communauté<br />

scientifique.<br />

Parmi les inventions majeures qu’a<br />

permises la physique quantique et qui<br />

ont bouleversé le siècle passé, citons<br />

le transistor, le laser, la diode, les horloges<br />

atomiques ou encore le GPS.<br />

Une cyber révolution annoncée<br />

Au 21 e siècle, les nouvelles technologies<br />

issues de la physique des quanta se<br />

concentrent sur l’informatique. Cette<br />

dernière repose sur l’utilisation de la<br />

mécanique quantique pour calculer<br />

à vitesse grand V et résoudre certains<br />

problèmes trop complexes pour des<br />

ordinateurs classiques. Cette accélération<br />

est rendue possible par l’idée<br />

d’employer, à la place des bits binaires<br />

ne pouvant avoir comme valeur que<br />

0 ou 1, des « qubits » capables de<br />

combiner plusieurs valeurs et états<br />

en même temps. Pour reprendre les<br />

propos de Pascale Senellart, directrice<br />

de recherche CNRS au Centre de<br />

nanosciences et de nanotechnologies à<br />

l’université Paris-Saclay, « si l’on prend<br />

l’image de la Terre, le monde classique<br />

ne décrirait que la position du pôle sud,


DIGITAL ET INNOVATION<br />

41<br />

0, et celle du pôle nord, 1. Le monde<br />

quantique, lui, donne accès à toutes les<br />

informations présentes à la surface du<br />

globe ».<br />

L’avantage quantique implique<br />

que les protocoles actuels<br />

de cybersécurité et de cryptographie<br />

sont voués à devenir caducs<br />

Les 25 dernières années ont été le<br />

théâtre d’une course au superordinateur<br />

le plus performant. Depuis le<br />

premier prototype élaboré par IBM en<br />

1998, les mastodontes du secteur, tels<br />

que Google, Microsoft ou Intel, ont<br />

enchaîné les inventions utilisant toujours<br />

plus de qubits.<br />

Toutefois, à l’heure actuelle, de nombreux<br />

défis entravent le développement<br />

de l’informatique des quanta.<br />

L’augmentation du nombre de qubits<br />

utilisés par les superordinateurs représente<br />

un des obstacles majeurs à<br />

surmonter, puisque ces unités sont particulièrement<br />

instables.<br />

Si le moment où les capacités des ordinateurs<br />

quantiques deviendront plus<br />

importantes que celles des machines<br />

classiques – appelé avantage quantique<br />

– finira par arriver, il est impossible<br />

d’en déterminer la date. La seule certitude<br />

que la communauté scientifique a<br />

aujourd’hui, c’est que ce jour marquera<br />

le début d’une nouvelle révolution.<br />

Concrètement, cela pourrait faciliter la<br />

résolution de problématiques dans de<br />

nombreux domaines, au-delà du seul<br />

calcul haute performance : conception<br />

de matériaux et médicaments, anticipation<br />

des mouvements des marchés<br />

financiers, apprentissage des intelligences<br />

artificielles ou encore décryptage<br />

des réseaux sécurisés par des<br />

pirates. L’avantage quantique implique<br />

a contrario que les protocoles actuels<br />

de cybersécurité et de cryptographie<br />

sont voués à devenir caducs puisqu’ils<br />

sont fondés sur des problèmes mathématiques<br />

spécifiquement choisis pour<br />

la difficulté qu’ont les ordinateurs classiques<br />

à les résoudre.<br />

Et le <strong>Luxembourg</strong> dans tout ça ?<br />

Toutes ces problématiques rassemblées<br />

engendrent d’énormes enjeux<br />

de souveraineté économique et stratégique,<br />

auxquels le gouvernement<br />

luxembourgeois entend répondre. En<br />

juin 2019, celui-ci avait déjà signé une<br />

déclaration de coopération avec la<br />

Commission européenne et l’Agence<br />

spatiale européenne (ESA) visant à<br />

créer une infrastructure de communication<br />

protégée basée sur la technologie<br />

quantique. Ainsi, l’État entend<br />

devenir pionnier dans la distribution<br />

quantique de clés (Quantum Key<br />

Distribution, QKD) qui permet à deux<br />

parties de générer une clé secrète, partagée<br />

et sécurisée. Grâce à celle-ci, si<br />

un hacker tente une intrusion, il perturbera<br />

les photons, des particules de<br />

lumière, présents dans la clé et alertera<br />

les deux détenteurs de celle-ci.<br />

La QKD permettrait de cyber protéger<br />

les infrastructures critiques (énergie,<br />

transport, approvisionnement en eau,<br />

etc.), les centres de données, le superordinateur<br />

Meluxina ou encore les<br />

institutions européennes, avant de<br />

s’étendre à des acteurs privés. Car il<br />

s’agit bien là de la démarche annoncée<br />

par l’accord de coalition 2023-2028<br />

concernant le développement des<br />

technologies quantiques : la stratégie<br />

grand-ducale est de permettre l’augmentation<br />

de la maîtrise de ces innovations<br />

informatiques autant pour<br />

le secteur public que privé, tout en<br />

renforçant la souveraineté numérique<br />

du pays. Pour ce faire, le <strong>Luxembourg</strong><br />

envisage, d’une part, de nouer des partenariats<br />

européens et internationaux,<br />

comme il l’a prouvé le 21 mai dernier<br />

en renforçant sa coopération avec la<br />

Belgique dans le domaine de la communication<br />

quantique terrestre, et,<br />

d’autre part, d’instaurer une consultation<br />

des entreprises, chercheurs et<br />

experts pour explorer tout le potentiel<br />

des technologies exploitées.<br />

La stratégie adoptée par le gouvernement<br />

de Luc Frieden est particulièrement<br />

ambitieuse et demandera de<br />

relever des défis de taille, au regard<br />

de l’envergure de la révolution quantique<br />

attendue. En revanche, le Grand-<br />

Duché aurait beaucoup à gagner dans<br />

l’aboutissement de sa quête, dans<br />

l’éventualité où l’informatique des<br />

quanta répond aux espoirs qu’elle a fait<br />

naître. N’oublions pas que prétendre<br />

aujourd’hui prendre toute la mesure de<br />

l’impact que cette discipline pourrait<br />

avoir dans 5, 10 ou 20 ans reviendrait<br />

à croire qu’un ingénieur informatique<br />

était capable en 1951 de prévoir l’arrivée<br />

de Facebook.<br />

Par P. Paquet


LUXEMBOURG<br />

42<br />

RÉUSSIR SA TRANSITION VERS NIS2 :<br />

CONSEILS ET SOLUTIONS SIGNÉS<br />

ITRUST CONSULTING<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

itrust consulting<br />

La directive NIS2, législation européenne<br />

en matière de cybersécurité,<br />

prévoit des mesures juridiques devant<br />

renforcer la protection des réseaux<br />

et de l’information dans une Europe<br />

confrontée à des menaces et des actes<br />

malveillants toujours plus sophistiqués.<br />

Elle entrera en vigueur cet<br />

automne et les acteurs publics et privés<br />

concernés devront alors montrer<br />

patte blanche devant le régulateur<br />

chargé de sanctionner tout manquement<br />

y relatif. Carlo Harpes, fondateur<br />

et gérant d’itrust consulting, société<br />

experte en cybersécurité depuis 2007,<br />

nous éclaire sur les enjeux liés à leur<br />

mise en conformité et présente les<br />

outils spécialement développés par<br />

l’entreprise pour y répondre.<br />

La directive européenne NIS2 entrera<br />

en application cet automne. Que<br />

faut-il savoir à son sujet ?<br />

Elle a pour noble objectif de préparer<br />

le secteur public et certains nouveaux<br />

secteurs privés au défi de la cybersécurité.<br />

Elle devra être transposée avant le<br />

15 octobre 2024, date à laquelle toutes<br />

les entités européennes concernées<br />

devront être conformes. À compter de<br />

ce jour, celles-ci seront censées gérer la<br />

cybersécurité selon les « normes internationales<br />

applicables » en se basant<br />

sur une « évaluation de la probabilité<br />

et des conséquences » d’une série de<br />

scénarios de risques. Notons qu’elles<br />

seront obligées de se justifier auprès<br />

d’un régulateur national, à savoir l’Institut<br />

luxembourgeois de Régulation<br />

(ILR) ou la CSSF pour le secteur<br />

financier.<br />

Cette deuxième mouture de la directive<br />

inquiète parce qu’elle annonce des<br />

sanctions similaires à celles prévues en<br />

cas de non-respect du RGPD et confère<br />

à l’ILR le droit d’imposer des mesures<br />

allant jusqu’à la destitution du directeur<br />

en fonction. Ce que les pénalités<br />

sanctionneront véritablement, c’est<br />

l’ignorance. Ainsi, un directeur pourra<br />

sciemment refuser d’investir dans des<br />

mesures de sécurité importantes et<br />

choisir de courir un risque à condition<br />

que ces décisions soient documentées<br />

et justifiées. Mais il ne sera pas en droit<br />

d’ignorer une demande d’information,<br />

un contrôle ou une mesure générale ou<br />

spécifique imposée par le régulateur.<br />

Comment réagissent vos clients par<br />

rapport à ces exigences ?<br />

Ils sont lassés de la régulation et de la<br />

compliance. Il est pourtant inutile de<br />

s’en plaindre : tout cela est dans l’esprit<br />

du temps. Lorsque nous menons des<br />

projets de mise en conformité avec le<br />

RGPD, nous observons qu’un tiers du<br />

travail à fournir, lié à la documentation,<br />

peut effectivement sembler ennuyeux,<br />

mais un autre tiers est consacré à la<br />

formation et à la responsabilisation du<br />

personnel, une étape très productive<br />

que beaucoup d’entités négligent. Le<br />

dernier tiers de l’effort consiste à compléter<br />

les mesures de sécurité. Parmi<br />

celles-ci : mandater un expert indépendant<br />

qui jouera les hackers pour tester<br />

la sécurité d’un système et des données<br />

qu’il recèle – une pratique depuis longtemps<br />

approuvée et appliquée dans<br />

le secteur financier, mais rare dans<br />

d’autres ; vérifier annuellement les<br />

accès – un travail administratif, mais<br />

justifié par le nombre d’erreurs que<br />

l’on relève, ou l’exercice du plan de<br />

continuité. Notons qu’en matière de<br />

cybersécurité, chacun est responsable,<br />

d’autant plus dans le secteur public<br />

où les agents prêtent serment. Or, les<br />

normes stipulent que tout manquement<br />

aux bonnes pratiques de sécurité<br />

peut être imputé à un individu. Cela<br />

nécessite donc que les règles, les politiques<br />

et les procédures de sécurité<br />

soient clairement documentées et<br />

expliquées aux collaborateurs. Bien<br />

sûr, le comportement des agents et<br />

salariés ne fait pas tout. Une fois les<br />

bonnes pratiques organistionnelles<br />

identifiées, il convient d’installer des<br />

solutions de monitoring des menaces<br />

et des vulnérabilités, technologies qui<br />

recourent de plus en plus à l’intelligence<br />

artificielle, tout comme les attaquants<br />

qui l’utilisent déjà largement<br />

pour trouver des moyens de s’infiltrer<br />

dans les systèmes de leurs cibles.<br />

En matière de cybersécurité,<br />

chacun est responsable,<br />

surtout les dirigeants,<br />

y compris les fonctionnaires<br />

ayant prêté serment<br />

Justement, pouvez-vous présenter<br />

OpenTRICK, la solution que vous avez<br />

créée pour répondre aux exigences de<br />

NIS2 et de l’ILR ?<br />

OpenTRICK (Tool for Risk management<br />

of an ISMS based on a Central<br />

Knowledge base) est un outil d’analyse<br />

des risques que nous avons<br />

étendu dans le cadre de CyFORT<br />

(Cloud Cybersecurity Fortress of Open<br />

Resources and Tools for Resilience), un<br />

projet de recherche visant à répondre<br />

aux problèmes de sécurité, en particulier<br />

dans le cloud. Comme son nom<br />

l’indique, il s’agit d’une solution open<br />

source que chacun peut utiliser et à


DIGITAL ET INNOVATION<br />

43<br />

Ritika Pande, Ingo Senft, Anna Chezganova, Carlo Harpes, Lynn Pinto, Ensuifudine Omar et Marianne Guérin<br />

laquelle quiconque peut contribuer à<br />

condition de publier les modifications<br />

apportées.<br />

Depuis l’entrée en vigueur de la première<br />

directive NIS, l’ILR amène les<br />

acteurs concernés à évaluer des scénarios<br />

de risques qu’il a lui-même<br />

prédéfinis et exige que les résultats<br />

obtenus en remplissant de multiples<br />

paramètres pour chaque combinaison<br />

d’actifs et de risques soient saisis<br />

manuellement sur son site web ou<br />

bien importés dans un format json<br />

publiquement connu, mais assez<br />

complexe, supporté par MONARC.<br />

Cet outil d’analyse, open source<br />

également, ne disposant pas d’API<br />

(Application Programming Interface)<br />

permettant d’importer facilement des<br />

informations, nous avons développé<br />

Trick2MonarcApi, une interface open<br />

source facilitant la migration des informations<br />

sur les risques vers le format<br />

de données requis par le régulateur.<br />

Ensuite, notre outil OpenTRICK a utilisé<br />

TRICK2Monarch API pour mettre<br />

les données des clients dans le format<br />

json. L’atout de cette solution est que le<br />

client continue à dénommer les assets<br />

et les risques comme il en a l’habitude<br />

et utilise des grilles de correspondance<br />

pour l’export vers l’ILR. OpenTRICK a<br />

également l’avantage d’autoriser l’import<br />

et l’export de connaissances sous<br />

forme de tableur Excel, d’afficher des<br />

graphes et d’ajouter une estimation<br />

économique, notamment sur les pertes<br />

moyennes annualisées et le coût des<br />

mesures à envisager, ce que ne permet<br />

pas l’outil SERIMA de l’ILR.<br />

Notons tout de même qu’OpenTrick,<br />

tout comme SERIMA, donne une vue<br />

d’ensemble des menaces, mais ne remplace<br />

pas la connaissance pointue d’un<br />

processus ou d’un système dédié, ni le<br />

décorticage des vulnérabilités individuelles<br />

de ce système. Le plus efficace<br />

est d’y travailler conjointement entre<br />

experts internes du métier et experts<br />

externes de l’analyse des risques.<br />

Vous qui faites partie de ces experts,<br />

quels conseils donneriez-vous à vos<br />

clients dans un contexte où les cybermenaces<br />

sont de plus en plus présentes ?<br />

Soyez proactifs et montrez que vous<br />

avez réussi à implémenter un niveau de<br />

sécurité raisonnable en amont d’une<br />

attaque et avant que le régulateur ne<br />

vous impose des mesures. Ce dernier<br />

est rarement enclin à faire des compromis<br />

après un incident. C’est pourquoi<br />

nous recommandons d’adopter les<br />

« quick win » avant que les régulateurs<br />

ne les exigent.<br />

itrust consulting<br />

55, rue Gabriel Lippmann<br />

L-6947 Niederanven<br />

www.itrust.lu


44 LUXEMBOURG<br />

DIGITAL ET INNOVATION<br />

S.A.R. le Grand-Duc Héritier<br />

RETOUR EN IMAGES SUR L’ÉVÉNEMENT<br />

NEXUS2050<br />

Ces 26 et 27 juin, LuxExpo The Box a servi d’écrin à un tout nouvel événement annuel dédié à la tech. Nexus2050, à la fois<br />

hub international et vitrine de l’écosystème technologique et d’innovation luxembourgeois, a pour ambition de rassembler<br />

les acteurs des transitions écologique et numérique afin de discuter des stratégies et des innovations susceptibles<br />

de façonner notre avenir collectif. Pour sa première édition, l’événement s’est concentré sur les thématiques de l’intelligence<br />

artificielle, de la durabilité, de la cybersécurité, des fintechs, et de l’attraction et du développement des talents.<br />

Plus de 5.000 participants s’y sont intéressés, happés par quelque 300 intervenants, 100 exposants et 150 startups. Le<br />

programme des deux journées leur aura permis de s’inspirer, d’apprendre et de réseauter. Une belle réussite pour cette<br />

édition inaugurale honorée, notamment, par la présence de S.A.R. le Grand-Duc Héritier.


©MMTP<br />

Initiatives et nouveaux circuits pour le Vëlosummer 2024<br />

Le 3 juin 2024, lors de la Journée mondiale du vélo, les ministres Yuriko<br />

Backes et Lex Delles ont annoncé plusieurs initiatives pour promouvoir<br />

le cyclisme au <strong>Luxembourg</strong>. Le « Vëlosummer 2024 » proposera 13<br />

nouveaux circuits cyclotouristiques à travers 67 communes, encourageant<br />

l’exploration à vélo. Une nouvelle signalisation cyclable régionale sera mise<br />

en place, débutant dans la région du Mullerthal, pour améliorer la sécurité et<br />

l’orientation des cyclistes. De plus, plusieurs projets de développement des<br />

infrastructures nationales ont été dévoilés, visant à créer un réseau continu<br />

et sécurisé de pistes cyclables pour encourager une utilisation accrue du<br />

vélo comme mode de transport quotidien.<br />

Extension du tramway de <strong>Luxembourg</strong><br />

Source : SIP<br />

Le nouveau tronçon du tramway de <strong>Luxembourg</strong>, reliant la rue des Scillas<br />

au Stade de <strong>Luxembourg</strong>, sera mis en service le 7 juillet 2024. Ce tronçon de<br />

3,7 km inclut cinq nouvelles stations : Scillas, Howald Gare, Lycée Vauban,<br />

Waassertuerm et Stadion. Cette extension fait partie des efforts continus<br />

pour améliorer la mobilité urbaine et promouvoir les transports en commun.<br />

Les travaux se poursuivent en direction de l’aéroport du Findel, avec une<br />

ouverture prévue début 2025. La ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, et<br />

la bourgmestre de <strong>Luxembourg</strong>, Lydie Polfer, ont souligné l’importance du<br />

développement stratégique du tramway pour décongestionner le réseau<br />

routier et améliorer la qualité de vie. Les extensions prévues jusqu’en 2035<br />

permettront de doubler la capacité de transport.<br />

Source : SIP<br />

Lancement de LetzRide : un nouveau service de transport<br />

flexible au <strong>Luxembourg</strong><br />

Le mardi 18 juin 2024, Fleet Lab a lancé LetzRide, un nouveau service de<br />

transport à la demande destiné aux résidents du <strong>Luxembourg</strong>. L’événement<br />

a eu lieu en présence de Yuriko Backes, ministre de la Mobilité et des Travaux<br />

publics, et a bénéficié du soutien des partenaires de mobilité, notamment<br />

Sales-Lentz, Demy Schandeler et Josy Clement. Disponible 24/7 via une<br />

application mobile, LetzRide propose des options de transport partagé et<br />

de taxi pour tout le Grand-Duché. Ce service vise à répondre aux défis de<br />

mobilité actuels et futurs, en offrant une solution abordable, simple, flexible<br />

et sécurisée pour les usagers.<br />

OBILITÉ<br />

Source : letzride.lu


LUXEMBOURG<br />

46<br />

MOBILITÉ<br />

NOUVEAU DÉPART<br />

POUR LUXTRAM :<br />

HELGE DORSTEWITZ<br />

AUX COMMANDES<br />

Luxtram<br />

Helge Dorstewitz


MOBILITÉ<br />

47<br />

Le 7 juillet, André von der Marck,<br />

directeur général de Luxtram, prend<br />

sa retraite, marquant ainsi la fin d’un<br />

chapitre important pour l’entreprise.<br />

Son successeur, Helge Dorstewitz, a<br />

pris ses fonctions le 1 er juillet, ouvrant<br />

ainsi une nouvelle ère pour la société<br />

responsable du développement du<br />

tram au <strong>Luxembourg</strong>. Rencontre.<br />

Changement de voie<br />

André von der Marck, après plus de<br />

dix ans à la tête d’un projet ambitieux<br />

et transformateur pour les transports<br />

publics au <strong>Luxembourg</strong>, quitte ses<br />

fonctions le 7 juillet. Sous sa direction,<br />

Luxtram a réalisé des avancées significatives,<br />

inaugurant la première ligne<br />

de tram sur le plateau du Kirchberg<br />

seulement trois ans après son arrivée.<br />

Aujourd’hui, cette ligne est devenue<br />

essentielle pour plus de 100.000 voyageurs<br />

quotidiens.<br />

Les transports en commun<br />

jouent déjà un rôle crucial pour<br />

la préservation de l’environnement,<br />

mais je suis convaincu qu’il existe<br />

toujours des marges de progression<br />

Helge Dorstewitz, directeur des<br />

Nouvelles Lignes chez Luxtram depuis<br />

2019, a pris les rênes de l’entreprise le<br />

1 er juillet dernier. Avec plusieurs années<br />

d’expérience à son actif, il possède une<br />

connaissance approfondie des opérations<br />

de la société et assure une transition<br />

fluide et prometteuse : « André von<br />

der Marck et moi-même collaborons<br />

depuis cinq ans. Nous avons développé<br />

une relation de travail solide, ce qui<br />

laissait présager une passation de pouvoir<br />

sereine », a-t-il déclaré, soulignant<br />

la continuité et la stabilité apportées<br />

durant ces derniers mois.<br />

Pour ce mandat, il ambitionne de<br />

poursuivre l’expansion du tram avec le<br />

même engagement, la même rigueur,<br />

et une même attention particulière au<br />

respect des budgets que son prédécesseur.<br />

Sa priorité immédiate a été de<br />

superviser l’achèvement du tronçon D,<br />

mis en service le 7 juillet, une avancée<br />

significative avec l’extension jusqu’au<br />

Stade de <strong>Luxembourg</strong>. « Ma première<br />

mission est naturellement de finir les<br />

travaux sur cette portion de la ligne.<br />

Ma deuxième priorité est la liaison vers<br />

l’aéroport du Findel, que nous inaugurerons<br />

au début de l’année prochaine »,<br />

a précisé le nouveau directeur général.<br />

Un réseau intermodal<br />

Conscient de l’importance de la coordination<br />

entre les différents acteurs,<br />

Helge Dorstewitz souhaite également<br />

s’atteler à enrichir la collaboration<br />

entre Luxtram et les autres opérateurs<br />

de transports publics au <strong>Luxembourg</strong>,<br />

tels que les Chemins de Fer<br />

<strong>Luxembourg</strong>eois (CFL) et les services<br />

de bus. Cette intégration accrue des<br />

réseaux de transport vise à optimiser la<br />

complémentarité des modes de déplacement,<br />

offrant ainsi des solutions plus<br />

efficaces et harmonieuses pour les usagers.<br />

Ces développements stratégiques<br />

s’inscrivent dans le cadre du Plan<br />

national de mobilité du <strong>Luxembourg</strong> à<br />

l’horizon 2035 (PNM 2035), qui promet<br />

d’améliorer l’accessibilité et la fluidité<br />

des déplacements à travers le pays.<br />

« Pour ce nouveau mandat, les défis<br />

incluent la mise en route de toutes les<br />

extensions prévues dans le PNM 2035 et<br />

au-delà. Il s’agira également de passer<br />

d’une ligne droite à un véritable réseau<br />

avec plusieurs extensions, ce qui est un<br />

défi au niveau de l’organisation, tant en<br />

interne qu’en externe », poursuit-il.<br />

Vers une mobilité verte<br />

L’écologie et la protection de l’environnement<br />

sont au cœur de la vision du<br />

nouveau directeur général de Luxtram :<br />

« les transports en commun jouent<br />

déjà un rôle crucial pour la préservation<br />

de l’environnement, mais je suis<br />

convaincu qu’il existe toujours des<br />

marges de progression. Nous sommes<br />

en perpétuelle évolution : aujourd’hui,<br />

la manière dont nous construisons les<br />

trams est très différente de celle d’il y<br />

a dix ans et, dans une décennie, elle<br />

sera encore toute autre. Il est essentiel<br />

pour nous d’incorporer des technologies<br />

vertes comme le photovoltaïque et<br />

d’envisager la création de plateformes<br />

écologiques », a-t-il souligné.<br />

Un travail d’équipe<br />

« La communication et la transparence<br />

ont toujours été des priorités pour nous.<br />

Cela ne changera pas et je souhaite<br />

que nos utilisateurs le sachent ». Pour<br />

Helge Dorstewitz, il s’agit avant tout<br />

d’un travail d’équipe, où toute partie<br />

prenante est indispensable au bon<br />

fonctionnement global de l’entreprise.<br />

Il évoque notamment l’importance<br />

d’un effort collectif, où tous<br />

les membres jouent un rôle crucial.<br />

« Chaque employé, partenaire et utilisateur<br />

du tram contribue à notre succès<br />

» souligne-t-il.<br />

La communication<br />

et la transparence ont toujours été<br />

des priorités pour nous<br />

En conjuguant innovation, durabilité<br />

et efficacité, Helge Dorstewitz s’engage<br />

à naviguer avec succès vers l’avenir de<br />

la mobilité urbaine au <strong>Luxembourg</strong>. Le<br />

futur s’annonce prometteur !<br />

Par B. Pierrot


LUXEMBOURG<br />

48<br />

UNE NOUVELLE ÈRE<br />

POUR INDIGO LUXEMBOURG<br />

MOBILITÉ<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong><br />

C’est en fin d’année dernière que<br />

Dimitri Matsoukas a pris le poste de<br />

directeur d’Indigo Park <strong>Luxembourg</strong>,<br />

secondé par Rafael Rodrigues, directeur<br />

adjoint. Ensemble, avec Olivier<br />

Oosterlink, nouveau directeur financier,<br />

ils forment une équipe dynamique<br />

avec une vision axée sur la<br />

digitalisation, l’innovation et l’amélioration<br />

des services. Le comité de<br />

direction entend renforcer sa position<br />

de leader par de nombreux projets<br />

tout en prenant en compte les aspects<br />

liés à la responsabilité sociétale des<br />

entreprises (RSE).<br />

Vous avez récemment pris les rênes d’Indigo<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Pouvez-vous revenir<br />

brièvement sur ce changement de<br />

gouvernance et l’arrivée d’un nouveau<br />

directeur financier ?<br />

DM : J’ai effectivement pris la place de<br />

directeur en novembre dernier après<br />

avoir été adjoint pendant plusieurs mois.<br />

Nous avons engagé un nouveau directeur<br />

financier en la personne d’Olivier<br />

Oosterlinck au mois d’avril.<br />

RR : Après une expérience à la clinique<br />

CHC de Liège, puis chez PwC<br />

<strong>Luxembourg</strong>, il vient nous apporter son<br />

savoir-faire et me remplace. Désormais,<br />

je seconde Dimitri pour le volet<br />

opérationnel.<br />

DM : À nous trois, nous formons une<br />

jeune équipe dirigeante, dans laquelle<br />

chacun a son domaine de prédilection.<br />

C’est sur base de cette vision, autour<br />

de ces trois pôles que sont la finance,<br />

l’opérationnel et la direction générale,<br />

que nous souhaitons faire grandir notre<br />

filiale, continuer d’affirmer notre position<br />

de leader sur le territoire luxembourgeois<br />

et nous développer en explorant<br />

d’autres marchés.<br />

RR : Nous nous voyons comme une<br />

startup qui possède de très bonnes<br />

fondations, même s’il reste des points à<br />

améliorer comme le service client. Cela<br />

dit, faire partie d’un groupe international<br />

nous aide énormément.<br />

L’une de vos priorités à court terme est la<br />

digitalisation…<br />

DM : Oui, et cela concerne en partie nos<br />

processus internes afin de diminuer<br />

l’usage du papier et de simplifier nos<br />

tâches administratives. Cela passera par<br />

un système de coffre-fort pour chaque<br />

collaborateur. Tous les documents en<br />

lien avec ceux-ci et la filiale seront accessibles<br />

via des plateformes spécialement<br />

dédiées. Les fiches de salaire, les pointages,<br />

la gestion du site seront autant de<br />

processus 100% numériques.<br />

RR : D’un point de vue marketing et communication,<br />

nous miserons aussi sur la<br />

digitalisation de l’affichage publicitaire<br />

au sein de nos parkings. Nous sommes<br />

en discussion avec notre partenaire<br />

Publilux pour déployer ce type de projet<br />

sur l’ensemble de nos parcs. D’ici peu,<br />

nous proposerons aussi des panneaux<br />

digitaux d’information pour nos clients<br />

afin qu’ils puissent communiquer sur<br />

leurs événements ou autres.<br />

Un mot sur Indigo Neo, et notamment<br />

son déploiement au niveau B to B ?<br />

DM : Qui dit digitalisation, dit forcément<br />

Indigo Neo, notre application de stationnement<br />

en voirie et en ouvrage. Notre<br />

groupe déploie de nouvelles fonctionnalités<br />

demandées dans certains pays et qui<br />

pourraient arriver au <strong>Luxembourg</strong> prochainement,<br />

comme la prise en charge<br />

de l’accès général d’un site avec la gestion<br />

de la mobilité douce et des véhicules.<br />

RR : Le développement d’Indigo Neo<br />

sur le territoire grand-ducal suit son<br />

cours et nous essayons de l’incorporer<br />

dans les communes qui collaborent avec<br />

nous, car la décision finale leur revient.<br />

Néanmoins, les villes sont de plus en plus<br />

sensibles à notre solution et très ouvertes<br />

à l’idée d’intégrer notre application qui<br />

facilite à la fois le travail des agents sur<br />

le terrain et des utilisateurs puisqu’ils ont<br />

la possibilité de régler directement leur<br />

stationnement en ligne et d’en rallonger<br />

la durée sans percevoir d’amendes !<br />

DM : À la fin de cette année, nous<br />

déploierons la version dédiée aux professionnels<br />

pour que les entreprises<br />

aient plus de facilité à gérer leurs flottes<br />

de véhicules. Prenons l’exemple d’une<br />

société de construction qui possède<br />

des dizaines de camionnettes devant se<br />

garer dans les rues pour divers chantiers.<br />

C’est très contraignant de jongler avec<br />

les pièces de monnaie, le respect des<br />

horaires de stationnement et le temps<br />

passé sur chaque site. Indigo Neo pourra<br />

ainsi apporter davantage de flexibilité<br />

aux entreprises.<br />

De plus, certains Property Managers<br />

montrent de plus en plus d’intérêt pour<br />

notre solution, car celle-ci leur permet de


MOBILITÉ<br />

49<br />

Rafael Rodrigues et Dimitri Matsoukas<br />

se décharger de certaines tâches chronophages<br />

telles que la création de badges<br />

ou leur remplacement en cas de perte.<br />

Ils sont ainsi en mesure de se concentrer<br />

sur leur cœur de métier, à savoir la gestion<br />

quotidienne d’un bâtiment. Disons<br />

que, actuellement, la gestion d’un parking<br />

représente 70% de l’activité d’un<br />

Property Manager. Nous prendre comme<br />

gestionnaires, c’est constater rapidement<br />

un retour sur investissement !<br />

Qu’en est-il du projet de transformation<br />

temporaire des parkings de bureaux<br />

en parkings résidentiels en dehors des<br />

heures de travail ?<br />

DM : C’est un projet qui prend de plus<br />

en plus d’ampleur chaque jour même<br />

si nous sommes ralentis par certaines<br />

questions administratives. En effet, les<br />

immeubles de bureaux bénéficient de<br />

certaines autorisations d’exploitation,<br />

par exemple les jours où ceux-ci sont<br />

ouverts. L’exploitant doit alors demander<br />

une autre approbation pour l’ouvrir<br />

en fin de journée au public ou aux<br />

résidents qui se trouvent aux alentours.<br />

Les propriétaires d’immeubles et de<br />

bureaux sont néanmoins très sensibles à<br />

l’idée de valoriser leurs parkings de nuit<br />

afin de rentabiliser les surfaces vacantes<br />

qui pourraient aussi profiter à d’autres.<br />

Affirmer notre position<br />

de leader sur le territoire<br />

luxembourgeois et nous développer<br />

en explorant d’autres marchés<br />

Quels sont vos objectifs en matière de<br />

RSE ?<br />

DM : Nous nous sommes récemment<br />

mis en lien avec un partenaire externe<br />

spécialisé qui nous accompagne dans<br />

l’obtention de notre labellisation RSE au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. Nous avons d’abord pris la<br />

décision d’emménager dans de nouveaux<br />

locaux prochainement. Ceux-ci, dont le<br />

lieu est encore confidentiel, disposent de<br />

la certification BREEAM Excellent.<br />

Nous envisageons aussi de diversifier<br />

l’usage de nos parkings en les combinant<br />

à d’autres services tels que la récupération<br />

de colis avec notre partenaire<br />

Mondial Relay.<br />

RR : Dans le même esprit, nous avons un<br />

département spécifiquement dédié à ces<br />

initiatives. Sa mission est de trouver de<br />

nouvelles fonctionnalités à nos ouvrages :<br />

zones de stockage, zones maraîchères,<br />

etc. En France, des maraîchers cultivent<br />

par exemple des herbes aromatiques ou<br />

des champignons dans nos parkings souterrains,<br />

car ce sont des endroits fermés,<br />

réfrigérés et sans lumière naturelle.<br />

Indigo Park <strong>Luxembourg</strong><br />

83, rue de Strasbourg<br />

L-2561 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.group-indigo.com


LUXEMBOURG<br />

50<br />

VOLKSWAGEN ID.7 TOURER :<br />

UN BREAK ÉLECTRIQUE<br />

RÉVOLUTIONNAIRE<br />

MOBILITÉ<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

Volkswagen frappe fort avec son<br />

tout nouveau modèle : l’ID.7 Tourer.<br />

Annoncé comme l’un des premiers<br />

breaks 100% électriques de la catégorie<br />

moyenne supérieure, ce véhicule<br />

promet de redéfinir les standards de<br />

la mobilité verte. Entre une grande<br />

autonomie, un espace de chargement<br />

impressionnant et des technologies<br />

de pointe, l’ID.7 Tourer semble prêt à<br />

conquérir à la fois les professionnels<br />

et les familles.<br />

Un look avant-gardiste<br />

L’ID.7 Tourer arbore un design qui se<br />

distingue nettement de celui de la berline<br />

coupé ID.7. Avec une longueur de<br />

toit plus étirée et un arrière surélevé, ce<br />

véhicule fusionne les caractéristiques<br />

d’un break classique et d’un shooting<br />

brake dynamique. Ses dimensions (4,9 m<br />

de long, 1,8 m de large et 1,5 m de haut)<br />

combinées à un empattement de 2,9 mm<br />

offrent une silhouette élégante et<br />

imposante.<br />

La face avant est marquée par des<br />

projecteurs LED étroits et une barre<br />

transversale illuminée, intégrant des<br />

phares matriciels « IQ.LIGHT » en<br />

option. À l’arrière, le hayon plongeant<br />

et le bandeau lumineux à LED renforcent<br />

l’impression de largeur et de<br />

puissance. Les barres de toit noires<br />

et les jantes en alliage léger de 19 ou<br />

20 pouces (et bientôt 21 pouces) optimisent<br />

l’aérodynamisme tout en ajoutant<br />

une touche raffinée et élégante au<br />

véhicule.<br />

Entre luxe et modernité<br />

À l’intérieur, l’ID.7 Tourer continue<br />

d’impressionner. Il reprend l’affichage<br />

tête haute en réalité augmentée de la<br />

berline. La conduite est plus intuitive<br />

grâce à la projection des informations<br />

essentielles dans le champ de vision du<br />

conducteur. Le système d’infodivertissement<br />

MIB4, avec son écran tactile de<br />

15 pouces, est au cœur de l’habitacle…<br />

et son interaction avec lui est d’autant<br />

plus simplifiée grâce à l’assistant vocal<br />

IDA.<br />

L’intégration de ChatGPT est une autre<br />

nouveauté marquante. Il est possible<br />

de poser des questions sur une multitude<br />

de sujets et d’obtenir des réponses<br />

instantanées. L’application In-Car<br />

« Wellness », quant à elle, propose<br />

des programmes préconfigurés pour<br />

améliorer le bien-être des occupants<br />

du véhicule pendant la conduite, en<br />

ajustant, par exemple, la climatisation,<br />

les sièges chauffants et massants, ou<br />

l’éclairage d’ambiance.


MOBILITÉ<br />

51<br />

À ce propos, les sièges ergoActive, disponibles<br />

en option, offrent des fonctions<br />

de massage par points de pression<br />

et un réglage automatique de la température.<br />

Ceux-ci assurent un confort de<br />

premier ordre aux usagers, comparable<br />

à celui des véhicules de la catégorie<br />

premium.<br />

Une capacité de chargement<br />

exceptionnelle<br />

L’un des points forts de l’ID.7 Tourer<br />

est sans conteste son espace. Avec 5<br />

personnes à bord, le break peut accueillir<br />

jusqu’à 605 litres de bagages. Ce<br />

volume passe à 1.714 litres lorsque les<br />

sièges arrière sont rabattus. Ce faisant,<br />

la longueur de chargement s’allonge de<br />

près de 2 m.<br />

Volkswagen confirme<br />

son engagement vers une mobilité<br />

durable et surtout haut de gamme<br />

Par ailleurs, le plancher de coffre est<br />

modulable et comporte des accessoires<br />

pratiques tels que des espaces de compartimentation<br />

et des filets latéraux<br />

pour maintenir l’habitacle en ordre. Le<br />

toit panoramique « <strong>Smart</strong> Glass », qui<br />

peut passer de transparent à opaque<br />

d’une simple commande, ajoute une<br />

sensation d’espace et de luminosité à<br />

l’intérieur du véhicule.<br />

Une motorisation de pointe pour la<br />

performance et l’autonomie<br />

Sous le capot, l’ID.7 Tourer est équipé<br />

de la motorisation électrique « APP550 »<br />

de dernière génération, délivrant une<br />

puissance de 210 kW (286 ch) et un<br />

couple maximal de 545 Nm. Deux versions<br />

seront disponibles : l’ID.7 Tourer<br />

Pro avec une batterie de 77 kWh et le<br />

Tourer Pro S avec une nouvelle de 86<br />

kWh. Cette dernière procure au véhicule<br />

une autonomie impressionnante<br />

qui peut atteindre 685 km selon les<br />

prévisions.<br />

La recharge est rapide et efficace, avec<br />

une capacité allant jusqu’à 200 kW<br />

pour la batterie de 86 kWh. Cela permet<br />

de passer de 10 à 80% de charge en<br />

moins de 30 minutes sur des bornes de<br />

recharge rapide en courant continu. La<br />

gestion du ravitaillement et de la température<br />

de la batterie assure une performance<br />

optimale même lors de longs<br />

trajets.<br />

Une conduite assistée de haut niveau<br />

Force est de constater que le constructeur<br />

allemand ne lésine pas sur la sécurité<br />

et l’aide à la conduite avec l’ID.7<br />

Tourer. Le véhicule est doté de nombreux<br />

systèmes d’assistance de série,<br />

y compris un mode de fermeture et de<br />

démarrage sans clé, une caméra de recul<br />

et une climatisation automatique trois<br />

zones « Air Care Climatronic ». Quant<br />

à la réalité augmentée de l’affichage<br />

tête haute, elle a également été mise à<br />

jour puisqu’elle intègre désormais la<br />

navigation active via Apple CarPlay ou<br />

Android Auto.<br />

L’ID.7 Tourer de Volkswagen représente<br />

une avancée majeure dans le segment<br />

des breaks électriques. Alliant design<br />

innovant, confort luxueux, grande<br />

autonomie et technologies de pointe,<br />

ce véhicule est taillé pour séduire une<br />

clientèle variée, des professionnels en<br />

quête de fiabilité et d’efficacité aux<br />

familles qui recherchent le compromis<br />

idéal entre l’espace et le confort. Avec<br />

l’ID.7 Tourer, Volkswagen confirme son<br />

engagement vers une mobilité durable<br />

et surtout haut de gamme.<br />

Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />

www.volkswagen.lu


INTERNATIONAL<br />

52<br />

VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />

NOUVEAUTÉS DE CET ÉTÉ 2024<br />

MOBILITÉ<br />

À l’approche de l’été et des départs en vacances, les lancements de véhicules 100% électriques se sont multipliés ces dernières<br />

semaines. Nous vous aidons à faire votre choix parmi les nouveaux modèles proposés par les principaux constructeurs automobiles<br />

comme Audi, BMW, Fiat, Hyundai, Kia, MG, Mini, Opel, Renault, Porsche, Volvo ou encore Volkswagen, mais aussi certains moins<br />

répandus sur le territoire luxembourgeois, à l’image du constructeur chinois BYD qui tente de se développer en Europe. Petit tour<br />

d’horizon des voitures les plus en vue du moment, en fonction de vos besoins et de votre budget.<br />

Les citadines<br />

Par R. Thomas<br />

Fiat 600 E Berline (Red)<br />

Capacité de la batterie : 54 kW<br />

Puissance : 115 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />

Consommation : 15,1 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 34.810 euros TVAC<br />

Opel Corsa E<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 354 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 35.148 euros TVAC<br />

Mini Aceman Electric<br />

Capacité de la batterie : 32,6 kW<br />

Puissance : 135 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 305 km<br />

Consommation : 14,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 35.300 euros TVAC<br />

Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />

Capacité de la batterie : 58 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 427 km<br />

Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 40.730 euros TVAC


MOBILITÉ<br />

53<br />

Les berlines compactes<br />

Volvo EX30 Core Single<br />

Capacité de la batterie : 51 kW<br />

Puissance : 200 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 344 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 37.994 euros TVAC<br />

Opel Mokka-e Elegance<br />

Capacité de la batterie : 50 kW<br />

Puissance : 100 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />

Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 39.975 euros TVAC<br />

MG4 X Power<br />

Capacité de la batterie : 64 kW<br />

Puissance : 180 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 385 km<br />

Consommation : 18,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 40.888 euros TVAC<br />

Renault Scenic E-Tech 170hp<br />

Capacité de la batterie : 60 kW<br />

Puissance : 125 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 420 km<br />

Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 41.240 euros TVAC<br />

Hyundai Ioniq 6<br />

Capacité de la batterie : 53 kW<br />

Puissance : 149 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 429 km<br />

Consommation : 13,9 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 52.214 euros TVAC


54<br />

MOBILITÉ<br />

BMW iX2 xDrive30<br />

Capacité de la batterie : 65 kW<br />

Puissance : 230 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 417 km<br />

Consommation : 17,7 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 59.150 euros TVAC<br />

Les berlines de luxe et les tout-terrain<br />

Audi Q4 40 e-tron<br />

Capacité de la batterie : 77 kW<br />

Puissance : 210 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 516 km<br />

Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 62.478 euros TVAC<br />

Kia EV9 Earth RWD<br />

Capacité de la batterie : 99,8 kW<br />

Puissance : 150 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 563 km<br />

Consommation : 20,2 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 69.320 euros TVAC<br />

BYD Tang<br />

Capacité de la batterie : 86,4 kW<br />

Puissance : 180 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />

Consommation : 23,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 70.800 euros TVAC<br />

Porsche Macan électrique<br />

Capacité de la batterie : 95 kW<br />

Puissance : 300 kW<br />

Autonomie cycle mixte (WLTP) : 613 km<br />

Consommation : 18,8 kWh/100 km (WLTP)<br />

Prix : à partir de 83.410 euros TVAC


Simplification de la politique agricole commune<br />

La Commission européenne propose une mesure clé de modification de la<br />

politique agricole commune (PAC). En cas de phénomènes météorologiques<br />

extrêmes comme des sécheresses ou inondations, les exploitations<br />

incapables de respecter les règles environnementales de la PAC ne seront<br />

pas pénalisées. La force majeure, basée sur des preuves comme des<br />

données satellitaires, permettra aux agriculteurs des zones touchées de<br />

maintenir leurs paiements européens sans demandes individuelles. Cette<br />

dérogation, rétroactive au 1 er janvier, assouplit les critères environnementaux,<br />

supprimant l’obligation de laisser 4% des terres en jachère et exemptant de<br />

contrôles les petites exploitations de moins de 10 ha.<br />

Source : Commission européenne<br />

Klimabonus : prolongation et réforme des aides pour<br />

l’énergie verte<br />

Le gouvernement luxembourgeois a annoncé la prolongation et la réforme<br />

partielle des régimes de soutiens financiers « Klimabonus Wunnen » et<br />

« Klimabonus Mobilitéit ». Ces mesures visent à promouvoir la transition<br />

énergétique et la mobilité durable. Le régime « Klimabonus Wunnen »<br />

sera prolongé de trois mois avec des financements pour l’assainissement<br />

énergétique, les pompes à chaleur et les installations photovoltaïques. Pour<br />

« Klimabonus Mobilitéit », les primes pour les véhicules électriques seront<br />

adaptées, incluant une nouvelle subvention pour les vélos cargos et les<br />

voitures électriques d’occasion.<br />

Source : SIP<br />

Belval : la Maison du Savoir équipée de panneaux solaires<br />

Le 10 mai 2024, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko<br />

Backes, et la directrice du Fonds Belval, Daniela Di Santo, ont inauguré<br />

l’installation photovoltaïque de la Maison du Savoir à Belval. Ce bâtiment<br />

devient ainsi le quatrième des cinq édifices publics de la ville à être équipé<br />

de panneaux solaires, après la Rockhal (2018), la Maison de l’Innovation<br />

(2019) et la Maison des Sciences humaines (2020). Le Lycée Bel-Val<br />

sera le prochain à en bénéficier. Ces installations s’inscrivent dans le cadre<br />

des objectifs de l’Union européenne et du Plan national intégré en matière<br />

d’énergie et de climat (PNEC) du <strong>Luxembourg</strong>, visant à réduire les émissions<br />

de carbone et à promouvoir les énergies renouvelables pour atteindre la<br />

neutralité climatique d’ici 2050.<br />

Source : SIP<br />

©MMTP<br />

ENVIRONNEMENT<br />

ET ÉNERGIE


LUXEMBOURG<br />

56<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

« LA NATURE EST UN ATOUT INESTIMABLE<br />

POUR FAIRE FACE AUX EXTRÊMES<br />

CLIMATIQUES ET RENFORCER<br />

NOTRE RÉSILIENCE »<br />

Serge Wilmes<br />

Fin avril, l’Organisation météorologique mondiale et l’observatoire européen Copernicus ont mis en évidence la vulnérabilité<br />

du Vieux Continent face au réchauffement climatique : la hausse des températures y est environ deux fois plus<br />

rapide que la moyenne globale. Conscient que « le rythme auquel notre société doit être décarbonée figure parmi ses<br />

plus grands défis », Serge Wilmes, nouveau titulaire du portefeuille de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité,<br />

évoque les grandes lignes que devra suivre le ministère sous sa direction pour y remédier. Renforcement de la politique<br />

environnementale nationale, défis luxembourgeois, rôle du Grand-Duché à l’international et collaboration avec les<br />

autorités communales : tous les sujets sont passés au crible.


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

57<br />

Il y a maintenant plus de dix ans, vous<br />

affirmiez que devenir député était<br />

votre rêve. Vous êtes désormais ministre<br />

depuis peu. Comment envisagez-vous<br />

cette fonction ?<br />

Je l’envisage avec ambition, réalisme<br />

et optimisme. Je pense qu’il est essentiel<br />

de privilégier le dialogue et une<br />

approche pragmatique et ancrée dans<br />

la réalité. C’est pourquoi l’échange avec<br />

les citoyens est primordial, car, finalement,<br />

la politique doit être au service<br />

des gens.<br />

Quelles nouvelles initiatives sont prévues<br />

pour renforcer la politique environnementale<br />

du <strong>Luxembourg</strong> dans les<br />

prochains mois ?<br />

À court terme, nous avons prévu<br />

quatre nouvelles initiatives pour renforcer<br />

la politique environnementale<br />

nationale, parmi lesquelles la<br />

« Klimaadaptatiounsstrategie » (stratégie<br />

d’adaptation aux effets du changement<br />

climatique). Aujourd’hui, nous savons<br />

que l’Europe est le continent qui connaît<br />

le réchauffement le plus important et<br />

que les effets de ce dernier affectent<br />

l’ensemble de la société et, ainsi, tous les<br />

domaines politiques. Il est donc crucial<br />

de s’adapter à ces nouveaux défis par le<br />

biais de mesures concrètes pour tous les<br />

domaines concernés ainsi que pour les<br />

communes.<br />

Le système d’aides « Klimabonus »<br />

est un outil efficace pour soutenir<br />

les communes et la population ; c’est<br />

un véritable multiplicateur de toutes<br />

les mesures positives. À l’instar du<br />

« Klimabonus Bësch » qui encourage les<br />

propriétaires forestiers privés à adopter<br />

une sylviculture proche de la nature,<br />

de nouvelles initiatives sont prévues.<br />

Parmi celles-ci, le « Klimabonus Mouer »<br />

qui vise la restauration et la gestion<br />

des zones humides. D’autres solutions<br />

incluront la plantation d’arbres, le verdissement<br />

de l’espace public ou le descellement<br />

de surfaces imperméables,<br />

pour n’en citer que quelques-unes.<br />

Je souhaite également souligner la<br />

« Waasserstrategie » qui définira les<br />

grandes priorités pour une gestion<br />

durable et à long terme de nos ressources<br />

en eau dans un contexte où le régime<br />

d’eau sera perturbé par l’augmentation<br />

des températures moyennes et la variation<br />

des précipitations.<br />

Enfin, le Plan national intégré en<br />

matière d’énergie et de climat (PNEC)<br />

est en cours de finalisation. Il comporte<br />

plus de 200 mesures parmi lesquelles<br />

les régimes d’aides financières<br />

« Klimabonus Wunnen » et « Klimabonus<br />

Mobilitéit » qui se distinguent particulièrement.<br />

La rénovation énergétique<br />

des bâtiments existants, le remplacement<br />

des chaudières fossiles et la progression<br />

de l’électromobilité figurent<br />

parmi les grands chantiers de ce plan.<br />

Notre approche consiste à accompagner<br />

au mieux nos citoyens, mais également<br />

nos entreprises, dans leurs efforts<br />

de transition. Le caractère socialement<br />

équitable des mesures revêt une importance<br />

primordiale. Ainsi, nous avons<br />

récemment adapté le régime d’aides<br />

« Klimabonus Mobilitéit » en ciblant<br />

davantage les primes sur les voitures<br />

plus compactes et en introduisant une<br />

nouvelle prime pour les véhicules d’occasion.<br />

De plus, nous envisageons des<br />

modalités de préfinancement afin de<br />

faciliter l’accès à ces aides, ainsi que<br />

l’accélération des procédures pour le<br />

développement des énergies renouvelables<br />

qui constitue un autre élément<br />

clé de notre stratégie.<br />

Quels sont les défis principaux que rencontre<br />

le Grand-Duché en matière de<br />

transition verte ? Et quelles solutions<br />

préconisez-vous ?<br />

L’artificialisation des sols et la fragmentation<br />

des milieux naturels, ainsi que<br />

les événements climatiques extrêmes,<br />

figurent parmi les plus grands défis<br />

auxquels le <strong>Luxembourg</strong> doit faire face.<br />

L’expansion des zones d’habitation et<br />

des infrastructures routières consomme<br />

de vastes surfaces, contribuant à une<br />

fragmentation accrue et à l’imperméabilisation<br />

des sols.<br />

Pour surmonter ces difficultés, il est<br />

essentiel de sensibiliser la société aux<br />

solutions basées sur la nature, car ce<br />

sont les plus durables. Cela inclut l’augmentation<br />

de la capacité de rétention de<br />

l’eau, la structuration du paysage pour<br />

prévenir l’érosion des sols et le verdissement<br />

des zones urbaines pour contrer<br />

les îlots de chaleur et améliorer la qualité<br />

de vie des résidents. La nature est<br />

un atout inestimable pour faire face aux<br />

extrêmes climatiques et renforcer notre<br />

résilience.<br />

Par ailleurs, nous allons promouvoir,<br />

voire exiger, des projets, des Plans<br />

d’aménagement particuliers (PAP) et<br />

des zones d’activités plus écologiques.<br />

Cela passera par des moyens incitatifs,<br />

une guidance accrue et un cadre réglementaire<br />

adéquat, tel que le concept de<br />

« Natur auf Zeit ».<br />

Dans le secteur agricole, garantir une<br />

utilisation optimale de tous les terrains<br />

disponibles afin d’assurer une production<br />

suffisante et une gestion durable<br />

des milieux ouverts sera une priorité.<br />

Bien que la productivité et l’entretien<br />

extensif des terres agricoles puissent<br />

sembler antagonistes, des écosystèmes<br />

riches en biodiversité et des paysages<br />

richement structurés favorisent en<br />

réalité des récoltes plus abondantes<br />

et sont moins vulnérables aux espèces<br />

nuisibles et aux impacts du changement<br />

climatique.<br />

La renaturation des cours d’eau constitue<br />

un autre élément clé. Elle redonne<br />

plus de place aux cours d’eau et permet<br />

d’éviter les inondations dans les<br />

zones urbaines. Pour la mise en œuvre<br />

de telles mesures, la collaboration de<br />

toutes les parties prenantes – environnement,<br />

agriculture et communes – est<br />

indispensable.<br />

En matière de lutte contre le réchauffement<br />

global, le rythme auquel notre<br />

société doit être décarbonée figure parmi<br />

les plus grands défis. Nous sommes sur<br />

la bonne voie, mais les choses devront<br />

aller en s’accélérant. Cela vaut pour la<br />

production d’énergie, pour nos modes<br />

de transport et pour l’industrie.<br />

La problématique est évidemment globale.<br />

Comment le <strong>Luxembourg</strong> contribuet-il<br />

aux efforts internationaux pour lutter<br />

contre le changement climatique ?<br />

Le <strong>Luxembourg</strong>, bien que modeste en<br />

termes de superficie et de population,<br />

prend ses responsabilités dans la lutte<br />

contre le changement climatique : avec<br />

un objectif de réduction des émissions<br />

de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030<br />

comparé à 2005, il figure parmi les États<br />

membres de l’Union européenne les


58<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

Christoph Soeder, BMUV, 2024<br />

Serge Wilmes, ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité<br />

plus ambitieux en matière de politique<br />

climatique.<br />

S’y ajoute notre solidarité envers les<br />

pays en développement. Moyennant de<br />

nombreuses collaborations bilatérales<br />

et multilatérales, le Grand-Duché soutient<br />

les plus vulnérables d’entre eux à<br />

réduire leurs émissions et à s’adapter<br />

aux conséquences du réchauffement<br />

global. Grâce à des fonds spécifiquement<br />

dédiés au « financement climatique<br />

international », le ministère de<br />

l’Environnement, du Climat et de la<br />

Biodiversité (MECB) soutient différents<br />

projets d’adaptation et d’atténuation<br />

du changement climatique dans les<br />

domaines de l’utilisation des terres,<br />

de la biodiversité, des ressources en<br />

eaux propres, de la gestion efficace<br />

des ressources et des déchets, de la<br />

résilience communautaire et de la<br />

promotion de la finance durable, par<br />

exemple. Une démonstration concrète<br />

de notre engagement a eu lieu ce 19<br />

juin 2024 au Rwanda, à travers l’inauguration<br />

d’équipements de séparation<br />

et de valorisation de déchets dans<br />

la ville de Kigali. Ce projet financé<br />

par le MECB et mis en œuvre par le<br />

ministère de l’Environnement de la<br />

République du Rwanda et le Global<br />

Green Growth Institute constitue un<br />

bel exemple de collaboration climatique<br />

internationale.<br />

Notre approche consiste<br />

à accompagner au mieux nos citoyens,<br />

mais également nos entreprises, dans<br />

leurs efforts de transition<br />

La protection du climat et de l’environnement<br />

est aussi une prérogative<br />

que l’État partage avec les communes.<br />

Comment envisagez-vous votre collaboration<br />

avec celles-ci, notamment via les<br />

Pactes Climat et Nature ?<br />

Notre collaboration avec les administrations<br />

locales est essentielle pour<br />

atteindre nos objectifs. À travers le Pacte<br />

Nature, nous offrons un cadre dans<br />

lequel les communes peuvent s’engager<br />

volontairement à intensifier leurs efforts<br />

pour la préservation et la restauration<br />

des écosystèmes. À ce jour, 87 communes<br />

y ont déjà adhéré et mettent en œuvre<br />

le catalogue détaillé de mesures à leur<br />

disposition. Nous prévoyons que bien<br />

d’autres suivront. Quant au Pacte Climat,<br />

fermement ancré depuis une douzaine<br />

d’années, l’ensemble des communes y<br />

participe. Les résultats de leurs efforts<br />

pour atteindre la neutralité climatique<br />

sont encourageants.<br />

Dans le cadre de ces deux initiatives,<br />

nous lançons régulièrement des appels à<br />

projets ciblés visant à verdir les espaces<br />

urbains tels que les places publiques et<br />

les cours d’écoles, grâce au soutien financier<br />

du Fonds pour l’environnement ainsi<br />

que du Fonds climat et énergie. De plus,<br />

nous élaborons des guides pratiques et<br />

promouvons les bonnes pratiques pour<br />

encourager une approche vertueuse.<br />

Il est également important de noter que<br />

nous apportons un soutien financier<br />

significatif aux communes via les stations<br />

biologiques des syndicats de communes<br />

et des parcs naturels, ainsi que par des<br />

appels à projets financés par le Fonds<br />

pour la protection de l’environnement.<br />

Ces soutiens visent à renforcer les capacités<br />

des administrations communales à<br />

mettre en œuvre des projets ambitieux et<br />

durables.<br />

Propos recueillis par A. Jacob


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

59<br />

Peter Recking, Klima Agence<br />

Frank Wies, SOCOM<br />

L’ÉLECTROMOBILITÉ À L’HONNEUR<br />

LORS DES PREMIERS SWIO DAYS<br />

SWIO, la marque imaginée comme un fournisseur de charge au sens large et développée par une joint-venture entre<br />

Losch <strong>Luxembourg</strong> et SOCOM, a réuni à la Coque les professionnels luxembourgeois de l’électromobilité lors de la<br />

première édition des SWIO Days. Au programme de la manifestation qui s’est tenue ce 6 juin : conférences d’experts du<br />

secteur sur des thématiques aussi riches que l’innovation, les énergies renouvelables ou encore la cybersécurité, essais<br />

routiers, visite des stands informatifs des partenaires de l’événement et moments de réseautage. Au vu du succès de la<br />

journée, SWIO devrait donner rendez-vous aux participants l’année prochaine pour une nouvelle édition.<br />

Pit Demuth, AC Dudelange<br />

Marvin Rassel, SWIO


LUXEMBOURG<br />

60<br />

LUXPROOF,<br />

LA MARQUE LUXEMBOURGEOISE<br />

ET « FUTURE-PROOF » DE MINUSINES<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

MINUSINES S.A.<br />

La transition énergétique repose sur<br />

une combinaison parfois complexe de<br />

solutions. Luxproof, marque déposée<br />

de Minusines S.A., entend bien se porter<br />

garante d’un déploiement facilité de<br />

celles-ci sur le marché luxembourgeois.<br />

Comment ? En misant sur un concept<br />

holistique, des produits de haute qualité<br />

et l’interopérabilité. Explications avec<br />

Laurent Saeul, CEO du leader luxembourgeois<br />

de la distribution à valeur<br />

ajoutée pour le matériel électrique.<br />

De la marque pour produits de<br />

volume…<br />

Déposée par Minusines il y a 20 ans de<br />

cela, la marque Luxproof commercialise,<br />

comme son nom le suggère, du<br />

matériel électrique taillé sur mesure<br />

pour sa clientèle luxembourgeoise. « En<br />

tant que distributeur à valeur ajoutée,<br />

notre volonté était de fournir à nos<br />

clients électriciens et intégrateurs des<br />

technologies qui se vendaient en grand<br />

volume et parfaitement adaptées au<br />

marché grand-ducal. Les premiers produits<br />

estampillés Luxproof étaient des<br />

transformateurs, puis des luminaires<br />

étanches qui ont rencontré un grand<br />

succès. Dans les années 2010, le monde<br />

de l’éclairage a été bouleversé par l’arrivée<br />

de la LED, une innovation qui a<br />

évolué très rapidement. Nous avons<br />

alors à nouveau utilisé la marque pour<br />

déployer des marchandises de qualité<br />

adaptées au marché, mais surtout pour<br />

suivre de près les développements de<br />

la technologie. En emboîtant le pas et<br />

en accompagnant le passage de l’ampoule<br />

à la diode électroluminescente,<br />

Minusines a acquis une certaine expérience<br />

en matière de transition au sens<br />

large, si bien qu’elle entend appliquer la<br />

même stratégie pour faciliter celle qui<br />

secoue le secteur de l’énergie », indique<br />

le CEO de l’entreprise.<br />

Ainsi, le distributeur a soigneusement<br />

choisi ses usines partenaires – toutes<br />

de haute performance – pour produire<br />

panneaux photovoltaïques, batteries<br />

de stockage ou pompes à chaleur. Les<br />

premiers ont été confiés à l’expertise<br />

d’une entreprise chinoise alors que les<br />

dernières sont produites en Autriche.<br />

« Nous avons la volonté de fabriquer<br />

nos produits non seulement là où se<br />

trouvent les matières premières nécessaires,<br />

mais aussi là où la technologie est<br />

la plus avancée. Si une nouvelle génération<br />

de cellules photovoltaïques sort<br />

tous les deux mois, il nous faut nous y<br />

adapter au même rythme. En cherchant<br />

à demeurer au plus proche de l’innovation,<br />

nous devons nous tourner vers<br />

des économies orientées davantage vers<br />

l’industrie. Notre rôle de distributeur à<br />

valeur ajoutée est de fournir des technologies<br />

récentes, adaptées, performantes<br />

et financièrement raisonnables.<br />

Pour assurer la qualité de ses produits<br />

quel que soit leur lieu de production,<br />

la marque se base sur un mécanisme<br />

de contrôle local géré par ses soins<br />

examinant les acteurs, les machines,<br />

les matières premières et les solutions.<br />

« Lorsque nous passons commande à<br />

nos équipementiers, nous le faisons<br />

selon nos propres standards, de manière<br />

à obtenir l’excellence escomptée, à<br />

assurer le respect des droits de l’Homme<br />

tout au long de la chaîne de valeur – et<br />

ce dès la phase d’extraction des matières<br />

premières – et à réduire autant que possible<br />

l’empreinte carbone liée au stockage<br />

et au transport des produits. C’est<br />

ainsi que nous souhaitons fournir une<br />

assurance qualité aux infrastructures du<br />

renouvelable », détaille-t-il.<br />

… au concept intégré<br />

Force est néanmoins de constater que<br />

les outils de la transition énergétique<br />

(le panneau photovoltaïque, la pompe<br />

à chaleur, la borne de recharge, la batterie<br />

de stockage, etc.) n’ont de valeur<br />

qu’interconnectés, câblés sur un onduleur…<br />

bref, intégrés au sein d’une<br />

même solution. Raison pour laquelle<br />

Minusines envisage désormais Luxproof<br />

comme un label de qualité destiné à des<br />

systèmes intégrés composés de divers<br />

rouages, estampillés de la marque ou<br />

non, mais interopérables. « Que les<br />

différents éléments proviennent d’un<br />

même fabriquant importe peu. Ce qui<br />

compte, c’est qu’ils s’intègrent facilement<br />

dans un concept énergétique de<br />

manière que tous les systèmes fonctionnent<br />

ensemble avec une qualité<br />

et une efficience élevées. Ces installations<br />

ne se déploient pas parce qu’elles<br />

sont soutenues par des aides, elles se<br />

répandent parce que les professionnels<br />

et les particuliers auront désormais<br />

à gérer leurs solutions de recharge, à<br />

produire, stocker et consommer leur<br />

énergie intelligemment et efficacement.<br />

Pour ce faire, nous devrons garantir une<br />

certaine qualité au niveau de l’interfaçage,<br />

de la compatibilité et de l’interopérabilité<br />

des différents systèmes. C’est<br />

l’idée que nous souhaitons insuffler sur<br />

le marché avec la marque Luxproof, en


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

61<br />

Laurent Saeul<br />

misant sur des solutions centrées sur les<br />

besoins nationaux et impliquant toutes<br />

les parties prenantes, des installateurs<br />

aux utilisateurs en passant par les intégrateurs<br />

», explique Laurent Saeul.<br />

Une approche pertinente<br />

Cette conception de la transition<br />

démontre son intérêt à plus d’un titre.<br />

Dans le sens où elle repose sur une prescription<br />

en parfaite adéquation avec les<br />

besoins du marché et en appelle à une<br />

certaine standardisation des infrastructures,<br />

elle garantit aux utilisateurs finaux<br />

une compatibilité entre tous leurs dispositifs.<br />

« Imaginons un particulier qui<br />

investit aujourd’hui dans une installation<br />

photovoltaïque, l’année prochaine<br />

dans une pompe à chaleur et la suivante<br />

dans une borne de recharge intelligente<br />

avec une batterie de stockage : sans une<br />

certaine homogénéisation du marché,<br />

il prend le risque de voir ces différentes<br />

infrastructures incompatibles. C’est ce<br />

que notre concept cherche à éviter »,<br />

illustre Laurent Saeul.<br />

Le gouvernement aussi trouvera satisfaction<br />

dans cette approche : « S’il subventionne<br />

aujourd’hui le déploiement<br />

de solutions pour aider la transition<br />

énergétique, c’est dans l’objectif que ces<br />

infrastructures soient les plus pérennes<br />

possible », poursuit-il.<br />

Garantir une certaine qualité au niveau<br />

de l’interfaçage, de la compatibilité<br />

et de l’interopérabilité des différents<br />

systèmes<br />

Enfin, c’est tout un pan de l’économie<br />

luxembourgeoise qui y trouvera son<br />

compte. Toutes les sociétés du secteur<br />

énergétique admettront le bienfondé<br />

d’un tel concept qui offre une solution<br />

au manque chronique de main-d’œuvre<br />

auquel elles font face. « Plus le nombre<br />

de technologies employées est restreint,<br />

mieux celles-ci fonctionneront<br />

ensemble, moins nous aurons besoin de<br />

compétences différentes pour réussir la<br />

transition et plus nous évoluerons rapidement<br />

vers des systèmes efficaces et<br />

résilients. Bien sûr, le tout doit reposer<br />

sur une définition précise de ce qui sera<br />

utile et de ce qui ne le sera pas. C’est<br />

une bonne prescription aujourd’hui qui<br />

garantira le succès de cette approche<br />

demain », conclut le CEO de Minusines.<br />

MINUSINES S.A.<br />

8, rue François Hogenberg<br />

L-1735 <strong>Luxembourg</strong><br />

www.minusines.lu


LUXEMBOURG<br />

62<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

COOPÉRATIVES ÉNERGÉTIQUES :<br />

UNE PRISE DE POUVOIR<br />

CITOYENNE<br />

Paul Zens<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

La transition énergétique, souvent perçue sous un prisme technique et économique, représente aussi une opportunité de<br />

transformation sociétale. C’est pourquoi, selon Paul Zens, président d’Eurosolar Lëtzebuerg, il est essentiel de l’aborder<br />

sous l’angle de la justice sociale pour construire un système énergétique équitable et résilient. Les coopératives et communautés<br />

énergétiques qui émergent, encouragées par les réglementations européennes et dont il existe quelques exemples au<br />

<strong>Luxembourg</strong>, montrent la voie en produisant et partageant de l’énergie verte à l’échelle locale. Explications.


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

63<br />

Pour une transition socialement juste<br />

La transition énergétique est sans nul<br />

doute une affaire technique, technologique,<br />

voire économique et financière,<br />

mais, peu importe sous quel angle elle<br />

est envisagée, elle représente aussi<br />

une formidable occasion de changer<br />

de paradigme. « Chez Eurosolar,<br />

nous considérons que nous pouvons<br />

construire un système énergétique<br />

plus équitable et résilient, dont tous les<br />

membres bénéficieront, parce que la<br />

transition s’aborde aussi sous le prisme<br />

de la justice sociale. Pour réussir, il<br />

convient de confier un véritable rôle à<br />

chacun. Actuellement, nous sommes<br />

tributaires des décisions que prennent<br />

d’autres que nous. Si les oligopolistes<br />

décident d’augmenter le prix de l’énergie,<br />

nous le subissons. Dans notre<br />

vision des choses, l’énergie est un « fondamental<br />

» auquel tout le monde doit<br />

avoir accès, et même contribuer à sa<br />

production, sa transformation et son<br />

partage », estime Paul Zens.<br />

De la coopérative à la communauté<br />

énergétique<br />

Et des moyens d’y parvenir sont prévus<br />

par la loi, guidée par les réglementations<br />

européennes. Celles-ci, récemment<br />

ajustées, prévoient des modèles<br />

qui confient un rôle actif aux individus<br />

et leur permettent de participer économiquement<br />

à la transition. Les coopératives<br />

énergétiques, au nombre de<br />

treize au Grand-Duché, sont des entités<br />

dédiées à la production d’énergie<br />

renouvelable – éolienne ou photovoltaïque<br />

le plus souvent – et instituées<br />

par les citoyens intéressés en partenariat<br />

avec les pouvoirs locaux, à savoir<br />

les communes dans la majorité des cas.<br />

Toute l’électricité produite par ces coopératives<br />

est ensuite injectée dans le<br />

réseau.<br />

« Chez Eurosolar, nous estimons que<br />

la même base légale permet d’aller<br />

plus loin et de créer plus que des coopératives,<br />

à savoir des communautés<br />

énergétiques : des organisations au sein<br />

desquelles l’électricité est non seulement<br />

produite mais aussi partagée<br />

et où les prix sont autodéterminés. La<br />

communauté énergétique, comme la<br />

coopérative, se rejoint sur base volontaire,<br />

mais se distingue par une plus<br />

forte insertion dans la vie locale. Le<br />

contrôle effectif y est aux mains des<br />

citoyens, des non-spécialistes, certes,<br />

mais souvent bien renseignés sur le<br />

sujet et enclins à échanger entre eux<br />

sur leurs bonnes pratiques. Les derniers<br />

ajustements apportés aux différentes<br />

réglementations européennes<br />

en la matière suggèrent tout de même<br />

qu’une collaboration avec les petites et<br />

moyennes entreprises est souhaitable,<br />

car il est évident que l’installation et<br />

la mise en service des infrastructures<br />

nécessaires requièrent des compétences<br />

spécifiques et doivent être effectuées<br />

dans les règles de l’art ! », déclare<br />

le président de l’asbl.<br />

Aujourd’hui, l’UE offre à ceux qui le<br />

souhaitent une formidable opportunité<br />

d’agir plutôt que de subir<br />

En plus de favoriser la participation<br />

citoyenne et l’indépendance, les énergies<br />

renouvelables exploitées au niveau<br />

local sont garantes d’une stabilité des<br />

prix et d’une facture allégée : le modèle<br />

de la communauté énergétique permet<br />

en effet une exonération de certaines<br />

taxes – relatives à l’utilisation du réseau<br />

notamment – lorsque l’électricité est<br />

partagée dans un rayon de 300 m. « Ces<br />

communautés contribuent donc à lutter<br />

contre la pauvreté énergétique à cet<br />

égard, mais pas seulement. Ce rapprochement<br />

entre et avec les citoyens permet<br />

de détecter précocement les signes<br />

de vulnérabilité d’un ménage, voire<br />

d’éviter la pauvreté énergétique par<br />

l’échange sur les bonnes pratiques au<br />

sein de la communauté, sans que cela<br />

ne soit trop stigmatisant pour les personnes<br />

concernées », ajoute Paul Zens.<br />

Un design sur mesure<br />

Si le <strong>Luxembourg</strong> ne compte qu’une<br />

seule communauté de ce type actuellement,<br />

la e-community, les bonnes<br />

pratiques sont plus nombreuses à<br />

l’étranger. C’est ce qu’a pu découvrir<br />

l’asbl en participant à l’European<br />

Energy Community Forum qui s’est<br />

tenu du 13 au 15 mai à Prague. Organisé<br />

par REScoop, un réseau de douze coopératives<br />

réparties dans sept pays<br />

européens dont est membre Eurosolar<br />

Lëtzebuerg, le forum a mis en lumière<br />

des communautés qui produisent et<br />

distribuent de l’électricité, mais aussi<br />

de la chaleur et du froid. « Les Pays-Bas<br />

recèlent d’exemples remarquables en<br />

matière de chauffage, notamment, où<br />

certaines communautés récupèrent<br />

la chaleur fatale d’entreprises du secteur<br />

du digital. Elles produisent et partagent<br />

non seulement le chaud, mais<br />

aussi le froid. Il n’y a pas de modèle qui<br />

convienne à tous, chaque communauté<br />

peut développer un design sur mesure<br />

adapté à ses propres besoins », a pu<br />

constater Paul Zens.<br />

De nouvelles habitudes à adopter<br />

L’Union européenne entrevoit d’ailleurs<br />

un rôle grandissant pour les<br />

coopératives et communautés énergétiques.<br />

« Les dernières mises à jour<br />

des directives européennes sur les<br />

énergies renouvelables, la performance<br />

énergétique des bâtiments ou<br />

l’efficience énergétique ainsi que de<br />

programmes comme « Fit for 55 » ou<br />

encore la réforme du marché de l’électricité,<br />

qui sont peu à peu adoptées, et<br />

qui peuvent encore être perfectionnées<br />

dans leur transposition dans la législation<br />

luxembourgeoise, montrent clairement<br />

la voie à suivre. L’approche étant<br />

relativement neuve, nous observons<br />

cependant une certaine difficulté ou,<br />

du moins, lenteur à changer nos habitudes.<br />

Dans la situation actuelle, ceux<br />

qui ne veulent pas avancer sur la voie<br />

de la transition empêchent les autres<br />

de le faire. Aujourd’hui, l’UE offre à<br />

ceux qui le souhaitent une formidable<br />

opportunité d’agir plutôt que de subir.<br />

À eux de la saisir », conclut le président<br />

d’Eurosolar Lëtzebuerg.<br />

Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />

6, Jos Seyler Strooss<br />

L-8522 Beckerich<br />

www.eurosolar.lu


LUXEMBOURG<br />

64<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

© Xxxx<br />

UNE VALLÉE DE L’HYDROGÈNE<br />

POUR PROMOUVOIR L’HYDROGÈNE<br />

VERT AU PAYS<br />

Bradley Ladewig, Jens Kreisel, Stéphanie Obertin, Lex Delles, Sam Sales et Claude Seywert<br />

Le <strong>Luxembourg</strong> a lancé <strong>Luxembourg</strong><br />

Hydrogen Valley (LuxHyVal), un<br />

projet qui vise la production potentielle<br />

d’hydrogène vert à Bascharage,<br />

dans le sud du <strong>Luxembourg</strong>, en 2026.<br />

LuxHyVal est le fruit d’une collaboration<br />

entre 17 partenaires de 7 pays,<br />

dont l’Université du <strong>Luxembourg</strong> est<br />

le principal coordinateur par l’intermédiaire<br />

du Professeur Bradley<br />

Ladewig.<br />

L’écosystème hydrogène de LuxHyVal<br />

devrait contribuer de manière significative<br />

à la décarbonisation de la<br />

consommation industrielle d’hydrogène<br />

du pays, en utilisant de l’électricité<br />

100% renouvelable pour produire<br />

de l’hydrogène vert au <strong>Luxembourg</strong>.<br />

Enovos et LuxEnergie, deux filiales<br />

du groupe Encevo, visent à assurer la<br />

production de 1.750 kg d’hydrogène<br />

vert par jour pour une utilisation dans<br />

l’industrie et la mobilité en 2026, sous<br />

l’implication de la société d’ingénierie<br />

Paul Wurth, dont le siège se trouve au<br />

<strong>Luxembourg</strong>. L’électrolyseur de 6 MW,<br />

pièce centrale du projet, devrait être<br />

construit dans le parc industriel de<br />

Bascharage.<br />

Le projet aura un impact positif<br />

sur l’économie grâce à la création<br />

d’emplois, ainsi que sur la mobilité<br />

publique, puisque les compagnies de<br />

bus Sales-Lentz et TICE remplaceront<br />

une partie de leur flotte par des autobus<br />

de pile à combustible hydrogène.<br />

En outre, l’hydrogène vert produit<br />

dans l’électrolyseur permettra au partenaire<br />

industriel Ceratizit de remplacer<br />

son utilisation d’hydrogène dérivé<br />

du gaz naturel.<br />

LuxHyVal est conçu comme un écosystème<br />

durable et ouvert. Avec un<br />

budget global de 39 millions d’euros,<br />

LuxHyVal devrait être financé à<br />

hauteur de 8 millions d’euros par le<br />

Clean Hydrogen Joint Undertaking (un<br />

partenariat public-privé de l’Union<br />

européenne qui soutient la recherche<br />

et l’innovation dans les technologies<br />

de l’hydrogène), ainsi que par les<br />

contributions d’entreprises partenaires,<br />

tout en poursuivant d’autres<br />

possibilités de financement public et<br />

privé. La décision finale concernant<br />

l’investissement principal du projet<br />

est attendue pour le début de 2025.<br />

Opportunités de reproduction de<br />

LuxHyVal en République tchèque et<br />

en Ukraine<br />

Dans un deuxième temps, l’expertise<br />

acquise par la conception, la<br />

construction et l’exploitation du premier<br />

écosystème d’hydrogène vert<br />

dans la Grande Région pourra servir<br />

de modèle pour la reproduction des<br />

« vallées d’hydrogène », en République<br />

tchèque et en Ukraine, contribuant<br />

ainsi à la réalisation des objectifs<br />

d’émission de l’UE « Fit for 55 » (réduction<br />

des émissions de l’UE d’au moins<br />

55 % d’ici 2030) et à la reconstruction<br />

de l’Ukraine.<br />

« Nous aurons besoin d’hydrogène<br />

pour atteindre les objectifs de l’UE en


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

65<br />

En savoir plus sur le projet LuxHyVal<br />

Le projet collaboratif LuxHyVal est aligné<br />

sur la Mission Hydrogène Propre<br />

(Clean Hydrogen Mission) et inclut<br />

17 partenaires de 7 pays couvrant<br />

l’ensemble de la chaîne de valeur, y<br />

compris : l’ingénierie énergétique, les<br />

fournisseurs de technologie et d’électricité<br />

verte, les utilisateurs dans la<br />

mobilité et l’industrie, les experts en<br />

numérisation et d’évaluations environnementales,<br />

la gestion de l’innovation<br />

et les partenaires des vallées d’hydrogène<br />

prospectifs.<br />

matière d’émissions, et avec LuxHyVal,<br />

nous essayons d’avancer de manière<br />

concrète vers un avenir durable et<br />

plus propre », déclare le Prof. Bradley<br />

Ladewig, titulaire de la chaire Paul<br />

Wurth en ingénierie de l’énergie et<br />

coordinateur du projet. « La construction<br />

d’une grande infrastructure<br />

industrielle demande du temps et<br />

des efforts : nous devons commencer<br />

maintenant ».<br />

Avec LuxHyVal,<br />

nous essayons d’avancer<br />

de manière concrète vers un avenir<br />

durable et plus propre<br />

« Cette collaboration s’inscrit parfaitement<br />

dans la mission de l’Université de<br />

contribuer au développement sociétal<br />

et durable », ajoute le Professeur Jens<br />

Kreisel, recteur de l’Université du<br />

<strong>Luxembourg</strong>. « <strong>Luxembourg</strong> Hydrogen<br />

Valley reflète la collaboration internationale,<br />

les partenariats dans la<br />

recherche et l’industrie ainsi qu’une<br />

perspective claire de l’impact sur la<br />

société, des caractéristiques qui sont<br />

toutes valorisées par l’Université.<br />

Nous sommes fiers de coordonner cet<br />

effort commun grâce à l’expertise du<br />

professeur Ladewig ».<br />

Stéphanie Obertin, ministre de la<br />

Recherche et de l’Enseignement supérieur,<br />

commente : « Je salue cette initiative<br />

qui s’inscrit dans la stratégie<br />

nationale de recherche et d’innovation.<br />

En effet, ce projet de collaboration<br />

entre l’Université du <strong>Luxembourg</strong><br />

et le <strong>Luxembourg</strong> Institute for Science<br />

and Technology (LIST), visant à produire<br />

localement de l’hydrogène vert,<br />

s’inscrit parfaitement dans deux des<br />

quatre domaines de recherche interdisciplinaire<br />

prioritaires du pays : la<br />

transformation industrielle et des services,<br />

et le développement durable et<br />

responsable ».<br />

« L’utilisation d’un hydrogène respectueux<br />

du climat et à prix compétitif<br />

sera essentielle pour décarboniser certaines<br />

parties de notre économie. Une<br />

de mes priorités consiste à connecter<br />

le <strong>Luxembourg</strong> à un réseau européen<br />

d’hydrogène, afin de garantir l’accès<br />

à un hydrogène compétitif et respectueux<br />

du climat », ajoute Lex Delles,<br />

ministre de l’Économie, des PME, de<br />

l’Énergie et du Tourisme. « Je félicite<br />

l’ensemble du consortium pour le lancement<br />

réussi de LuxHyVal ».<br />

Le consortium du projet LuxHyVal comprend<br />

l’Université du <strong>Luxembourg</strong>, Paul<br />

Wurth, Encevo, Enovos, LuxEnergie,<br />

Green Power Storage Solutions (GPSS),<br />

Ceratizit, LuxMobility, Sales-Lentz,<br />

Syndicat T.I.C.E., et le LIST en tant que<br />

représentants au <strong>Luxembourg</strong>, ainsi que<br />

l’Université de Bordeaux en France ; IZES<br />

GGMBH en Allemagne ; R2M Solution<br />

en Espagne ; l’Université de chimie et<br />

de technologie de Prague (VSCHT) en<br />

République tchèque ; l’Université King<br />

Danylo en Ukraine, et l’Université de<br />

Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) en<br />

Australie.<br />

LuxHyVal vise à produire localement<br />

de l’hydrogène vert pour remplacer<br />

l’hydrogène gris importé, conformément<br />

à la stratégie de décarbonisation<br />

du <strong>Luxembourg</strong>. À travers une<br />

approche globale, le projet vise à<br />

augmenter progressivement la production,<br />

en se concentrant sur des<br />

objectifs spécifiques et des indicateurs<br />

de performance précis. LuxHyVal<br />

s’efforce d’innover dans différents<br />

domaines afin d’obtenir un impact<br />

significatif du point de vue technique,<br />

économique, environnemental, social<br />

et de la reproductibilité. Grâce à sept<br />

piliers d’innovation, il fera progresser<br />

l’état du déploiement et des applications<br />

de l’hydrogène, en proposant<br />

des solutions énergétiques durables<br />

et des innovations dans le domaine de<br />

l’hydrogène.<br />

Communiqué par l’Université du <strong>Luxembourg</strong>


LUXEMBOURG<br />

66<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

ECOTREL ET ECOBATTERIEN :<br />

20 ET 15 ANS DE RECYCLAGE<br />

Ecotrel asbl – Ecobatterien asbl<br />

Olivier Miche, président d’Ecotrel asbl ; Andy Maxant, directeur d’Ecotrel asbl et Ecobatterien asbl ;<br />

Josy Comodi, président d’Ecobatterien asbl<br />

Les deux associations luxembourgeoises<br />

dédiées à la gestion des<br />

déchets électroniques et des batteries,<br />

Ecotrel et Ecobatterien, ont<br />

récemment célébré leurs 20 et 15<br />

années d’existence respectives. Andy<br />

Maxant, directeur des deux asbl,<br />

revient sur leur création et présente<br />

leurs activités et le rôle essentiel<br />

qu’elles jouent sur le marché luxembourgeois<br />

du recyclage et de l’économie<br />

circulaire.<br />

Aux origines<br />

En 2004, 43 sociétés du <strong>Luxembourg</strong><br />

se sont unies pour créer Ecotrel, une<br />

association destinée à gérer la collecte<br />

et le traitement des déchets d’équipements<br />

électriques et électroniques<br />

(DEEE). « Cette initiative répondait à<br />

la nouvelle directive européenne de<br />

l’époque, exigeant des importateurs<br />

de prendre en charge les déchets issus<br />

des appareils qu’ils mettaient sur le<br />

marché. La directive européenne,<br />

transposée en droit national en 2005,<br />

a poussé ces entreprises à chercher<br />

une solution collective qui a abouti à<br />

la création d’Ecotrel », explique Andy<br />

Maxant, directeur. Les activités de<br />

collecte ont réellement commencé en<br />

2006, financées par une cotisation de<br />

recyclage incluse dans le prix de vente<br />

des appareils.<br />

L’histoire d’Ecobatterien est similaire.<br />

Elle a vu le jour en 2009, trois ans après<br />

l’adoption d’une directive européenne<br />

spécifique aux piles et accumulateurs.<br />

« Lancée en collaboration avec<br />

la <strong>Luxembourg</strong> Confederation, la<br />

Fédération des Artisans et Ecotrel,<br />

l’asbl a également suivi le principe de<br />

la responsabilité élargie des producteurs,<br />

imposant aux importateurs de<br />

gérer les déchets des piles et accumulateurs<br />

», indique-t-il.<br />

Des évolutions réglementaires et<br />

technologiques<br />

Les deux dernières décennies ont<br />

été marquées par des changements<br />

majeurs dans le cadre réglementaire<br />

des DEEE et des batteries. Lors de sa<br />

création, Ecotrel devait gérer principalement<br />

des écrans de télévision à<br />

tube cathodique, mais l’apparition<br />

des écrans plats et des lampes LED a<br />

nécessité des adaptations. « À leurs<br />

débuts, ces nouveaux types de déchets<br />

n’avaient pas de filières de traitement<br />

adéquates. Nous étions obligés de


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

67<br />

Jan Vlak, président du WEEE Forum, et Peter Coonen, président d’Eucobat<br />

« Le <strong>Luxembourg</strong> a été l’un des précurseurs<br />

européens sur ce sujet. L’idée est<br />

de retirer les batteries, mais aussi les<br />

condensateurs, afin de séparer les différentes<br />

fractions des produits et d’ainsi<br />

maximiser la pureté des matériaux recyclés<br />

». Ce processus permet également<br />

de densifier la matière, ce qui optimise<br />

le nombre de trajets vers les usines de<br />

traitement… et réduit logiquement<br />

l’empreinte carbone.<br />

stocker ces articles jusqu’à ce que des<br />

solutions soient trouvées », précise<br />

Andy Maxant.<br />

En parallèle, le cadre réglementaire s’est<br />

renforcé, avec un accent placé sur l’économie<br />

circulaire et la réutilisation des<br />

ressources. « Depuis 2015, les concepts<br />

de réemploi et de seconde vie pour les<br />

appareils ont pris une place centrale.<br />

Par exemple, les cotisations de recyclage<br />

ont évolué pour s’ajuster à ces nouvelles<br />

priorités sans générer de profit, conformément<br />

au statut des asbl », indique le<br />

directeur d’Ecotrel et d’Ecobatterien.<br />

Projets phares et initiatives récentes<br />

En 2015, Ecobatterien a lancé des collectes<br />

sécurisées pour les batteries au<br />

lithium afin de prévenir les risques<br />

d’incendie dans les centres de tri.<br />

Plus récemment, en 2019, le projet<br />

Social ReUse a vu le jour, permettant<br />

aux citoyens de déposer des appareils<br />

encore fonctionnels dans des centres<br />

de ressources pour leur donner une<br />

seconde vie et ainsi éviter qu’ils ne soient<br />

démantelés alors qu’ils peuvent encore<br />

être utiles. « Environ 7.000 d’entre eux<br />

sont remis en circulation chaque année.<br />

Dans le même esprit, nous incitons les<br />

entreprises, lorsqu’elles décident de<br />

changer leur parc informatique, à ne pas<br />

négliger la seconde vie de leurs produits.<br />

Nous collaborons avec l’INDR et IMS sur<br />

ces sujets liés à la RSE afin de trouver des<br />

solutions sur le territoire national. Par<br />

exemple, l’association Digital Inclusion<br />

vise à remettre du matériel informatique<br />

encore fonctionnel à des citoyens qui<br />

désirent se familiariser avec le monde<br />

numérique », explique Andy Maxant.<br />

Pour répondre aux réglementations et<br />

aux différentes attentes de la société,<br />

Ecotrel a mis en place en 2018 le principe<br />

de démantèlement manuel et<br />

de dépollution des appareils électroniques<br />

et électriques à Bettembourg,<br />

chez son prestataire PreZero Lamesch.<br />

« Depuis l’année dernière, le conseil<br />

d’administration nous a alloué un budget<br />

plus conséquent pour la communication.<br />

Nous avons dès lors intensifié<br />

nos efforts pour sensibiliser le grand<br />

public à la thématique du réemploi,<br />

notamment via des campagnes sur les<br />

réseaux sociaux et des actions de street<br />

marketing », ajoute-t-il.<br />

De plus, les entreprises ont montré un<br />

engagement croissant envers les directives<br />

légales et la gestion responsable des<br />

déchets électroniques et des batteries.<br />

« Presque toutes les sociétés concernées<br />

respectent désormais les cadres réglementaires,<br />

y compris les firmes étrangères<br />

qui vendent directement leurs<br />

produits au <strong>Luxembourg</strong> via les plateformes<br />

d’e-commerce ».<br />

Les défis futurs<br />

L’équation est simple : si l’électrification<br />

de la mobilité prend de plus en plus<br />

d’ampleur, alors les batteries mises sur<br />

le marché aussi. Pour autant, la plupart<br />

des constructeurs ont déjà décidé de<br />

mettre en place un système de « reverse<br />

logistics » en interne et de confier leurs<br />

batteries usagées à des recycleurs


68<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

spécifiques. « Le secteur automobile<br />

est proactif à ce niveau. En outre, de<br />

nombreuses entreprises et startups ont<br />

investi dans ce domaine en Europe, tant<br />

dans le recyclage que dans la réparation<br />

», révèle Andy Maxant.<br />

Les entreprises ont montré<br />

un engagement croissant envers<br />

les directives légales et la gestion<br />

responsable des déchets électroniques<br />

et des batteries<br />

L’avenir des DEEE et des batteries inclut<br />

bon nombre d’autres défis comme la<br />

gestion des moyens de transport légers,<br />

tels que les trottinettes et les bicyclettes<br />

électriques, ou des cigarettes électroniques,<br />

car les évolutions technologiques<br />

amènent sans cesse de nouveaux<br />

types de déchets à traiter. Ceux-ci poseront<br />

aussi un problème de sécurité qu’il<br />

sera indispensable de résoudre afin de<br />

mieux les recycler ou les réutiliser.<br />

Des festivités réussies<br />

La célébration des anniversaires d’Ecotrel<br />

et d’Ecobatterien s’est effectuée en deux<br />

phases. « Elle a d’abord été marquée<br />

par la visite de S.A.R. le Grand-Duc au<br />

centre de démantèlement manuel de<br />

Bettembourg, en présence de Serge<br />

Wilmes, ministre l’Environnement, du<br />

Climat et de la Biodiversité. Cet événement,<br />

c’est la reconnaissance d’un travail<br />

bien fait. Sa Majesté s’est montrée<br />

intéressée par le rôle crucial de nos deux<br />

associations qui œuvrent en faveur de<br />

l’économie circulaire au <strong>Luxembourg</strong> »,<br />

explique le directeur. Fin mai s’est<br />

déroulée la deuxième partie, à savoir<br />

la grande soirée d’anniversaire des<br />

deux asbl qui a eu lieu au Musée d’Art<br />

Moderne (MUDAM). Elle a été enrichie<br />

par une expérience visuelle immersive<br />

axée autour des ressources précieuses<br />

que l’on peut retrouver dans les gisements<br />

des DEEE et les déchets de batteries.<br />

Près de 200 invités ont répondu<br />

présents, parmi lesquels figuraient<br />

des confrères de la scène internationale<br />

: les membres du WEEE Forum<br />

et d’EUCOBAT, regroupant respectivement<br />

les organismes de gestion des<br />

déchets d’équipements électriques et<br />

électroniques ainsi que de batteries à<br />

l’international. À cette occasion et sur<br />

invitation d’Ecotrel et d’Ecobatterien,<br />

une conférence conjointe entre ces<br />

deux organismes s’est tenue à l’European<br />

Convention Center <strong>Luxembourg</strong><br />

(ECCL). Les intervenants ont pu souligner<br />

l’importance des collaborations<br />

internationales pour atteindre les objectifs<br />

de collecte et de recyclage imposés<br />

par l’Union européenne. « C’est la<br />

première fois que ces deux organismes<br />

se réunissaient alors que leurs univers<br />

sont très liés. Les différents décideurs<br />

ont ainsi pu échanger et discuter sur des<br />

thématiques qui leur sont communes »,<br />

précise le directeur.<br />

En somme, Ecotrel et Ecobatterien<br />

continuent de jouer un rôle essentiel<br />

dans la gestion des déchets électroniques<br />

et des batteries au <strong>Luxembourg</strong><br />

et de véritablement transformer ces<br />

matières en ressources, en s’adaptant<br />

aux évolutions réglementaires et technologiques,<br />

tout en promouvant des<br />

pratiques responsables et durables.<br />

95.600<br />

tonnes de déchets d’équipements<br />

électriques et électroniques récoltées<br />

en 20 ans<br />

1.940<br />

tonnes de batteries portables récoltées<br />

en 15 ans<br />

Ecotrel asbl – Ecobatterien asbl<br />

11, Boulevard du Jazz<br />

L-4370 Esch-Belval<br />

www.ecotrel.lu<br />

www.ecobatterien.lu


J’ai encore<br />

plus d’un<br />

tour dans<br />

mon sac.<br />

Donnez une seconde vie à votre appareil électronique !<br />

Pensez à la réutilisation.<br />

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Recyclez-le !<br />

LA GESTION RESPONSABLE DES RESSOURCES


LUXEMBOURG<br />

70<br />

SIDOR :<br />

PIONNIER DE LA GESTION<br />

DURABLE DES DÉCHETS<br />

AU LUXEMBOURG<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

© Xxxx<br />

SIDOR<br />

Le syndicat intercommunal pour la gestion<br />

des déchets (SIDOR) est un acteur<br />

essentiel au <strong>Luxembourg</strong>, traitant<br />

annuellement plus de 128.000 tonnes<br />

de détritus dans son usine d’incinération.<br />

De la sensibilisation précoce du<br />

public aux méthodes innovantes de<br />

valorisation, son action est omniprésente.<br />

Rencontre avec son président,<br />

Patrick Goldschmidt.<br />

Pouvez-vous présenter le SIDOR et son<br />

rôle au Grand-Duché ?<br />

Nous jouons un rôle crucial dans la gestion<br />

des déchets de nos 34 communes<br />

membres situées dans le sud et le<br />

centre du <strong>Luxembourg</strong>. Ensemble, elles<br />

regroupent environ 447.000 habitants,<br />

soit les deux tiers des résidents du pays.<br />

Notre mission principale est de veiller<br />

à un traitement efficace et durable des<br />

déchets pour cette large portion de la<br />

population grand-ducale.<br />

En éliminant les déchets par notre<br />

processus d’incinération avec récupération<br />

d’énergie, l’usine maximise le<br />

potentiel énergétique pour répondre<br />

aux besoins des foyers luxembourgeois.<br />

Chaque année, nous alimentons en<br />

électricité 28.000 ménages et fournissons<br />

du chauffage à 3.000 autres. Cette<br />

approche réduit non seulement les<br />

immondices destinées à l’enfouissement,<br />

mais soutient aussi efficacement<br />

la durabilité énergétique et environnementale<br />

de notre région.<br />

Quels sont les principaux objectifs<br />

du SIDOR en matière de gestion des<br />

déchets ?<br />

L’usine de Leudelange, unique en son<br />

genre au <strong>Luxembourg</strong>, est au cœur de<br />

notre activité. Elle traite chaque année<br />

128.100 tonnes de déchets provenant<br />

de nos 34 communes membres. En<br />

outre, nous gérons également une partie<br />

des ordures résiduelles du syndicat<br />

intercommunal SIDEC, qui regroupe 45<br />

communes du nord, soit 15.600 tonnes<br />

par an, et du syndicat intercommunal<br />

SIGRE, comprenant 21 communes de<br />

l’est, soit 18.600 tonnes par an. En tout,<br />

ce sont 162.300 tonnes qui passent par<br />

notre usine chaque année.<br />

Notre rôle ne se limite pas à l’incinération<br />

des déchets résiduels et à leur<br />

valorisation énergétique. Nous avons<br />

également une mission sociétale qui<br />

inclut l’information et la sensibilisation<br />

du public. De plus, nous nous engageons<br />

dans une recherche constante<br />

de nouvelles solutions pour réduire les<br />

quantités de détritus produites. Notre<br />

objectif est clair : limiter l’incinération<br />

aux matières non valorisables et maximiser<br />

les efforts de réduction et de<br />

recyclage.<br />

Chaque année,<br />

nous alimentons en électricité<br />

28.000 ménages et fournissons<br />

du chauffage à 3.000 autres<br />

Justement, comment sensibilisez-vous<br />

les citoyens au tri responsable ?<br />

Nous voulons engager chaque personne,<br />

du producteur au consommateur,<br />

dans une démarche de<br />

responsabilité partagée. Nous avons<br />

constaté que plus l’action de prévention<br />

intervient en amont, lors de la<br />

conception du produit ou le choix du<br />

conditionnement, plus elle influe positivement<br />

sur la réduction des quantités<br />

jetées.<br />

Pour cela, nous organisons régulièrement<br />

des campagnes de sensibilisation.<br />

Par exemple, nous menons des<br />

actions sur Facebook, distribuons des<br />

magazines et fournissons gratuitement<br />

aux communes membres un calendrier<br />

des collectes. Ces initiatives sont<br />

essentielles pour éduquer et informer<br />

le grand public sur l’importance de<br />

réduire les déchets et d’adopter des<br />

pratiques de recyclage.<br />

Parmi nos campagnes les plus efficaces,<br />

je tiens à mentionner « Mission<br />

Zéro », menée sur Facebook. Cette initiative<br />

vise à promouvoir la réduction<br />

des déchets à travers des conseils pratiques<br />

et des témoignages inspirants.<br />

De plus, nous avons lancé le magazine


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

71<br />

Patrick Goldschmidt<br />

« SIDORINO » destiné aux enfants des<br />

classes fondamentales et distribué<br />

dans les écoles. Ce programme éducatif<br />

utilise des contenus adaptés pour sensibiliser<br />

les plus jeunes à l’importance<br />

du tri et du recyclage.<br />

Comment gérez-vous la hausse<br />

constante des habitants du<br />

<strong>Luxembourg</strong> et, par conséquent, de<br />

leurs déchets ?<br />

Le SIDOR se heurte actuellement à<br />

plusieurs défis majeurs dans la gestion<br />

des déchets. Malgré les efforts considérables<br />

en matière de sensibilisation<br />

du public, qui ont conduit à une réduction<br />

notable par habitant, la croissance<br />

constante de la population luxembourgeoise<br />

entraîne une légère augmentation<br />

de la quantité absolue de déchets<br />

à traiter. Cette situation nécessite des<br />

campagnes encore plus efficaces pour<br />

diminuer substantiellement le volume<br />

total de détritus produits.<br />

Quelles sont vos priorités pour l’avenir ?<br />

Nous envisageons une évolution de la<br />

gestion des déchets au <strong>Luxembourg</strong><br />

vers des pratiques encore plus durables<br />

et intégrées. Nous aspirons à jouer un<br />

rôle central dans cette transition en<br />

continuant à promouvoir des initiatives<br />

innovantes et éducatives. Notre<br />

objectif est d’assurer que la capacité de<br />

l’usine d’incinération de Leudelange<br />

reste suffisante à long terme. Cela<br />

inclut non seulement de subvenir à nos<br />

propres besoins, mais aussi à ceux des<br />

deux autres syndicats : SIDEC et SIGRE.<br />

Nous sommes déterminés à mener des<br />

actions qui soutiennent une gestion<br />

efficace et respectueuse de l’environnement,<br />

répondant aux exigences croissantes<br />

d’une population en expansion.<br />

Dans les prochaines années, nous mettrons<br />

également l’accent sur l’amélioration<br />

continue de notre processus de<br />

traitement. Ce faisant, nous souhaitons<br />

atteindre les objectifs définis par la<br />

décision d’exécution de la Commission<br />

européenne du 12 novembre 2019,<br />

qui fixe les meilleures techniques<br />

disponibles pour l’incinération des<br />

déchets. Enfin, nous entendons maintenir<br />

notre sensibilisation des ménages<br />

luxembourgeois.<br />

128.000<br />

tonnes de déchets traitées par an<br />

SIDOR<br />

100, rue de Bettembourg<br />

L-3346 Leudelange<br />

www.sidor.lu


INTERNATIONAL<br />

72<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

PARIS 2024 :<br />

LA PROMESSE DE JEUX OLYMPIQUES<br />

PLUS DURABLES


ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

73<br />

À l’approche des prochains Jeux<br />

Olympiques (JO) et paralympiques (JP)<br />

qui débuteront à la fin du mois de juillet<br />

2024 à Paris, ses organisateurs se<br />

veulent rassurants au regard du caractère<br />

durable de cet événement planétaire.<br />

L’objectif est d’afficher un bilan<br />

carbone deux fois moins important que<br />

celui des Jeux Olympiques précédents.<br />

Pourtant, la réalité s’avère être plus<br />

nuancée d’après certains spécialistes.<br />

Décryptage pour comprendre pourquoi<br />

la promesse des organisateurs semble<br />

difficile à tenir.<br />

La gestion des déchets occupe<br />

une place toute particulière pour<br />

les organisateurs<br />

Compte tenu de l’urgence climatique,<br />

les organisateurs des Jeux Olympiques<br />

et paralympiques de Paris 2024<br />

entendent faire de ce rendez-vous un<br />

événement « à impact environnemental<br />

positif ». Pour ce faire, le comité d’organisation<br />

ambitionne de diviser par deux<br />

leur empreinte carbone par rapport aux<br />

JO de Londres 2012 et de Rio 2016 ; les<br />

Jeux Olympiques de Tokyo de 2020,<br />

disputés sans spectateurs étrangers, en<br />

pleine crise sanitaire, n’étant pas pris<br />

en compte en raison de leur caractère<br />

exceptionnel.<br />

Un objectif de 1,58 million de tonnes<br />

d’équivalent CO 2<br />

La cible retenue par les organisateurs a<br />

été fixée à 1,58 million de tonnes d’équivalent<br />

CO 2<br />

, en incluant les émissions<br />

directes et indirectes. Pour ce faire, le<br />

programme se veut ambitieux : diminution<br />

du plastique à usage unique,<br />

énergie verte, bâtiments bas carbone,<br />

incitation à l’utilisation des transports<br />

en commun, limitation du gaspillage<br />

alimentaire, recyclage des déchets… et<br />

même compensation carbone. Symbole<br />

de cette volonté d’organiser des JO plus<br />

respectueux de l’environnement, les<br />

athlètes utiliseront des lits en carton,<br />

des tables basses fabriquées à partir<br />

de volants de badminton ou des poufs<br />

faits de toiles de parachute. À l’issue de<br />

l’événement, les sommiers seront recyclés,<br />

les couettes offertes aux athlètes et<br />

les matelas donnés à des organisations<br />

caritatives. Parmi les premiers bénéficiaires,<br />

citons Emmaüs, l’armée française,<br />

l’internat de l’école de ballet de<br />

l’Opéra de Paris ou encore l’école hôtelière<br />

Tsuji. Utiliser moins de ressources<br />

dans une logique d’économie circulaire<br />

pour limiter les déchets, tel est notamment<br />

l’objectif de ces JO qui se veulent<br />

les plus écolos de l’histoire.<br />

Des bâtiments plus sobres<br />

Mais l’ambition de diviser par deux<br />

leur empreinte carbone par rapport<br />

aux éditions précédentes passe avant<br />

tout par les infrastructures. Or, les JO<br />

de Paris s’appuient majoritairement<br />

sur des sites temporaires ou déjà existants,<br />

selon le comité d’organisation.<br />

Pour les nouveaux bâtiments, l’accent<br />

est mis sur l’éco-conception. Ainsi, le<br />

village olympique se veut exemplaire<br />

en la matière, « limitant les émissions<br />

de CO 2<br />

à 700 kg par m² de surface de<br />

plancher », selon Eiffage Construction.<br />

L’ossature des bâtiments, l’isolation,<br />

les façades et les planchers des habitations<br />

(200.000 m 2 de planchers posés)<br />

sont majoritairement en bois (à 30%<br />

d’origine française). Par ailleurs, des<br />

panneaux solaires déposés sur les toits<br />

de ces installations fourniront une partie<br />

des besoins électriques, sachant que<br />

l’électricité utilisée sera 100% renouvelable<br />

et certifiée par des garanties d’origine<br />

d’après les organisateurs. De plus,<br />

une centrale géothermique, inaugurée<br />

au mois de décembre dernier à Saint-<br />

Denis, fournira du chaud et du froid<br />

au village olympique, permettant de<br />

se passer de climatisation, bannie du<br />

cahier des charges des JO de Paris.<br />

La gestion des déchets<br />

Dans cette même logique, la gestion<br />

des déchets occupe une place toute<br />

particulière pour les organisateurs.<br />

Leur objectif est ambitieux puisqu’ils<br />

visent un taux de recyclage de 80%,<br />

alors que les Jeux Olympiques de Tokyo<br />

de 2021 avaient atteint un taux de 62%.<br />

Néanmoins, le cahier des charges se<br />

veut à la hauteur de cette ambition. Par<br />

exemple, des fontaines à eau seront installées<br />

sur les sites olympiques afin de<br />

limiter l’usage des bouteilles en plastique<br />

et d’inciter à utiliser davantage<br />

les gourdes. De plus, les JO 2024 banniront<br />

l’usage unique avec des emballages<br />

réutilisables et/ou consignés. À<br />

cela s’ajoutent plus de 50.000 bénévoles,<br />

formés à la gestion des déchets<br />

et chargés d’accompagner les visiteurs<br />

dans les zones de tri prévues à cet effet,<br />

à Paris, mais aussi dans les villes hôtes<br />

de certaines épreuves, comme Lille ou<br />

Marseille.<br />

La question délicate des transports<br />

En revanche, la sobriété sera sans doute<br />

plus compliquée en matière de transport.<br />

Près de 10 millions de spectateurs<br />

et officiels ainsi que 23.500 athlètes<br />

olympiques et paralympiques sont<br />

attendus en provenance de France et des<br />

quatre coins de la planète. Or, l’avion<br />

pèse lourd dans le bilan carbone des<br />

JO. Ainsi, selon l’ONG Carbon Market


74<br />

ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />

s’était initialement engagée à « compenser<br />

» toutes les émissions de gaz à<br />

effet de serre qui ne pourraient pas être<br />

évitées en finançant des projets d’évitement<br />

ou de captation de CO 2<br />

répondant<br />

aux meilleurs standards internationaux<br />

de certification. Il s’agit par exemple de<br />

projets de reforestation et de protection<br />

des océans.<br />

Quel bilan final réel ?<br />

Watch, les principales émissions de gaz<br />

à effet de serre de l’événement proviendront<br />

des transports (environ 40%) et de<br />

la construction (32%) ; le reste se répartit<br />

entre la nourriture (1%), les achats non<br />

alimentaires de type « goodies » (20%)<br />

et la consommation d’énergie (8%). Si<br />

des efforts ont été réalisés pour limiter<br />

les émissions sur place, notamment<br />

grâce à l’extension du réseau de transport<br />

en commun (métro, bus, tranway,<br />

train) en région parisienne, cela s’avère<br />

en revanche plus délicat en ce qui<br />

concerne le transport aérien. C’est<br />

d’ailleurs la raison pour laquelle l’ONG<br />

propose qu’à l’avenir, pour chaque discipline,<br />

la compétition ait lieu dans des<br />

villes de pays différents avec un accès<br />

réservé aux populations locales afin de<br />

limiter le bilan carbone des prochaines<br />

éditions. En effet, c’est principalement<br />

le transport des spectateurs venus de<br />

l’étranger et leur impact carbone qui est<br />

problématique, même si les organisateurs<br />

incitent ceux résidant en Europe à<br />

venir en train. La SNCF annonce d’ailleurs<br />

une offre de transport augmentée<br />

d’au moins 15% pendant la période des<br />

Jeux Olympiques par rapport à un été<br />

normal afin de répondre à la demande.<br />

La sobriété sera sans doute<br />

plus compliquée en matière<br />

de transport<br />

La question des compensations<br />

Néanmoins, les déplacements des<br />

spectateurs, des athlètes et des officiels<br />

ne font pour l’instant pas l’objet d’une<br />

action spécifique. Il n’en reste pas<br />

moins que l’organisation de Paris 2024<br />

Cependant, pour savoir si la promesse<br />

de Jeux écologiques sera tenue, il faudra<br />

attendre la fin de l’événement et établir<br />

avec plus de précision le véritable<br />

bilan carbone de la compétition. Mais<br />

les spécialistes du climat s’accordent<br />

d’ores et déjà sur deux points : ce bilan<br />

a de fortes chances d’être meilleur que<br />

celui des Olympiades précédentes,<br />

mais sans doute pas au niveau promis<br />

par les organisateurs, qui semble très<br />

difficile à atteindre.<br />

Par R. Thomas<br />

1,58 million<br />

de tonnes d’équivalent CO 2<br />

:<br />

bilan carbone envisagé pour<br />

les JO de Paris


Toujours plus d’exécutions, mais dans moins de pays<br />

Amnesty International a publié le 29 mai 2024 son rapport annuel sur le<br />

recours à la peine de mort dans le monde. Au total, ce sont 1.153 personnes<br />

qui ont été exécutées en 2023, ce qui représente une hausse de plus de<br />

30% par rapport à l’année précédente, sachant que ce chiffre ne tient pas<br />

compte des milliers d’autres auxquelles la Chine aurait procédé sans les<br />

déclarer. Cette hausse significative est principalement imputable à l’Iran<br />

qui multiplie les mises à mort pour des infractions à la législation sur les<br />

stupéfiants. « Malgré les revers que nous avons observés cette année, les<br />

pays qui procèdent encore à des exécutions sont de plus en plus isolés.<br />

Notre travail de campagne contre ce châtiment abject fonctionne. Nous<br />

continuerons jusqu’à ce que la peine de mort soit abolie », a déclaré Agnès<br />

Callamard, secrétaire générale de l’organisation.<br />

Source : Amnesty International <strong>Luxembourg</strong><br />

Rendre l’avortement accessible à toutes les Européennes<br />

Si la France et la Slovénie font figure de progressistes en matière d’avortement<br />

en l’ayant constitutionnalisé, l’accès à l’IVG demeure largement inégal en<br />

Europe. En effet, cette dernière est toujours illégale en Pologne ou encore à<br />

Malte. Pour changer la donne, neuf collectifs féministes du Vieux Continent<br />

se sont assemblés sous la bannière « Ma voix, mon choix » et ont entrepris<br />

une initiative citoyenne européenne (ICE) dans le but de rendre l’avortement<br />

sûr et accessible dans toute l’Union. Pour que cette ICE soit examinée par<br />

la Commission européenne, elle doit recueillir un million de signatures<br />

et, depuis le début de la campagne en avril dernier, elle en a déjà obtenu<br />

500.000. Le mouvement a jusqu’avril 2025 pour atteindre son objectif.<br />

Une maison de la transition alimentaire<br />

Source : My Voice, My Choice<br />

Certains auront peut-être remarqué l’évolution de la maison Entenich située<br />

au 35, Avenue de la Libération à Schifflange. Derrière cette transformation<br />

architecturale se cache le projet TERANGA. Ce dernier est né d’une idée de<br />

l’ONG de coopération au développement SOS Faim, installée depuis 2015<br />

dans la commune luxembourgeoise, et d’une étroite collaboration avec le<br />

collège des bourgmestre et échevins. Ce lieu permettra à tous de se former,<br />

de s’informer et de se rencontrer autour des enjeux cruciaux de la transition<br />

agricole et alimentaire. Diverses activités et initiatives y seront menées afin<br />

d’agir en faveur d’un système agro-alimentaire plus durable à une échelle<br />

à la fois individuelle et collective. Les portes de TERANGA s’ouvriront<br />

officiellement le 16 octobre prochain.<br />

Source : SOS Faim <strong>Luxembourg</strong><br />

LABORATOIRE<br />

SOCIAL


LUXEMBOURG<br />

76<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

LA FAL SE DONNE<br />

UN COMITÉ DE DIRECTION<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

Marine Cochois, Gilles Hempel, Tom Nilles et Diella Galani


LABORATOIRE SOCIAL<br />

77<br />

D’un collaborateur en 2009 à 52 en<br />

2024, la Fondation pour l’Accès au Logement<br />

(FAL) a évolué au même rythme<br />

que la crise du logement qui frappe<br />

le <strong>Luxembourg</strong> depuis plus d’une décennie,<br />

l’obligeant à se structurer et à<br />

former un comité de direction. Rencontre<br />

avec celui-ci, composé de Gilles<br />

Hempel, Tom Nilles, Marine Cochois<br />

et Diella Galani, respectivement directeur,<br />

directeur adjoint et toutes les<br />

deux cheffes de département.<br />

Aux origines de l’Agence Immobilière<br />

Sociale (AIS)<br />

L’idée de l’AIS a d’abord été émise dans<br />

le Plan d’Action National pour l’Inclusion<br />

Sociale (PANincl.) en 2003. Au<br />

cours du deuxième semestre 2008, les<br />

ministères de la Famille et du Logement<br />

ont proposé à la Wunnengshëllef<br />

et EAPN Lëtzebuerg de créer ensemble<br />

une fondation susceptible de gérer<br />

l’AIS qui, dès la création de l’entité juridique,<br />

pourrait recevoir un financement<br />

sur base d’une convention étatique.<br />

La Fondation pour l’Accès au<br />

Logement a ainsi vu le jour en février<br />

2009 et, le 28 septembre, l’AIS a finalement<br />

ouvert ses portes. « J’ai été la première<br />

personne recrutée par le conseil<br />

d’administration pour structurer l’AIS<br />

en 2009. Le bureau se trouvait dans le<br />

local d’une autre association et nous<br />

avons donc dû démarrer l’aventure à<br />

partir d’une page blanche », explique<br />

Gilles Hempel, le directeur. Les années<br />

ont passé et la FAL s’est structurée à<br />

mesure que la problématique du logement<br />

s’est amplifiée sur le territoire<br />

grand-ducal. « C’est malheureusement<br />

cette conjoncture qui nous a fait grandir.<br />

Notre équipe compte aujourd’hui<br />

52 collaborateurs », précise-t-il.<br />

Quatre membres, un comité de direction<br />

Afin de mieux s’organiser, trois personnes<br />

ont été choisies pour former un<br />

comité de direction et soutenir Gilles<br />

Hempel. « Après un parcours dans le<br />

milieu de la finance, puis dans le parachèvement<br />

et la construction, j’ai décidé<br />

de rejoindre la Fondation en 2019 car<br />

la FAL cherchait à créer Abitatio, son<br />

département dédié à la promotion immobilière<br />

sociale », déclare Tom Nilles,<br />

directeur adjoint. Son expérience permet<br />

aujourd’hui à la FAL de détenir<br />

toutes les compétences nécessaires à la<br />

mise en place de cette branche et à la<br />

gestion financière globale.<br />

Après une licence en management du<br />

logement social en France et une première<br />

expérience professionnelle chez<br />

un bailleur social dans l’Hexagone, Marine<br />

Cochois a rejoint la FAL en 2013<br />

en tant qu’assistante administrative.<br />

« C’est en 2018 que Gilles Hempel m’a<br />

contactée pour prendre la tête du département<br />

bailleur social et gestion<br />

locative, car à cet instant, j’étais la personne<br />

en interne qui avait le plus d’expérience<br />

dans le volet administratif et<br />

déjà responsable des opérations », explique-t-elle.<br />

Diella Galani, arrivée en 2016 à la FAL<br />

en tant que coordinatrice sociale,<br />

ferme la marche du comité de direction<br />

et porte aujourd’hui une double<br />

casquette : « Je suis à la fois cheffe du<br />

département social, nouvellement créé<br />

en janvier dernier, et responsable des<br />

ressources humaines depuis 2019 ».<br />

La FAL se structure à mesure<br />

que la problématique du logement<br />

s’amplifie sur le territoire grand-ducal<br />

« Au départ, j’étais seul, puis Tom<br />

Nilles m’a rejoint. Il y a un an, nous<br />

nous sommes dit qu’il était nécessaire<br />

de constituer un comité de direction,<br />

ce qui a ensuite été validé par notre<br />

conseil d’administration. Nous pouvons<br />

désormais discuter des éléments<br />

importants de notre travail et avoir des<br />

avis et des points de vue différents sur<br />

certains sujets. C’est très constructif et<br />

cela nous donne avant tout un cadre<br />

formel pour échanger », indique Gilles<br />

Hempel.<br />

Une meilleure répartition des tâches<br />

« Marine et Diella nous apportent également<br />

un soutien non négligeable, car<br />

elles sont plus proches des problématiques<br />

du terrain que Gilles ou moimême<br />

qui sommes davantage concentrés<br />

sur les affaires courantes liées aux<br />

prérogatives de la direction. Avec le<br />

temps, nous nous sommes logiquement<br />

éloignés de la réalité du terrain »,<br />

explique Tom Nilles. En étoffant le comité<br />

de direction, les responsables de<br />

la FAL peuvent prendre de meilleures<br />

décisions grâce à une vue plus complète<br />

des activités de tout un chacun.<br />

Le comité de direction<br />

nous donne avant tout un cadre formel<br />

pour échanger<br />

En plus de structurer plus efficacement<br />

la Fondation, un tel comité facilite la<br />

communication. « Certains membres<br />

de nos équipes parviennent à mieux<br />

transmettre les informations ou les<br />

problèmes qu’ils peuvent rencontrer.<br />

Nous sommes beaucoup plus réactifs<br />

pour répondre aux demandes et organisons<br />

des réunions hebdomadaires<br />

qui permettent de traiter les dossiers de<br />

façon efficace », précise Diella Galani.<br />

Différents départements composent la<br />

Fondation pour l’Accès au Logement et<br />

chacun d’eux se professionnalise. Celui<br />

des ressources humaines a été l’un<br />

des derniers à être créé. « Nous misons<br />

par exemple sur la formation continue<br />

de nos collaborateurs et notamment<br />

des managers. Le bien-être de tous nos<br />

membres fait aussi partie de nos priorités<br />

», conclut Gilles Hempel.<br />

52<br />

collaborateurs à la FAL<br />

Fondation pour l’Accès au Logement<br />

202B, rue de Hamm<br />

L-1713 Hamm<br />

www.fondation-logement.lu


LUXEMBOURG<br />

78<br />

LA CROIX-ROUGE<br />

SE DOTE D’UNE GRANDE<br />

MAISON POUR MIEUX AIDER<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

© Croix-Rouge<br />

Le 6 juin 2024, la Croix-Rouge luxembourgeoise<br />

a célébré un moment historique<br />

avec la pose de la première pierre<br />

de sa future maison à Howald. Ce bâtiment,<br />

dont l’ouverture est prévue pour<br />

2027, sera un espace multifonctionnel<br />

accueillant des familles en crise, des<br />

personnes rencontrant des problèmes<br />

sociaux, des donneurs de sang, des<br />

bénévoles, et des individus souhaitant<br />

se former aux missions de la Croix-<br />

Rouge. Ce projet ambitieux réunira 450<br />

collaborateurs actuellement répartis<br />

sur plus de dix sites différents, sous un<br />

même toit, facilitant ainsi la coordination<br />

et l’efficacité des services.<br />

Un moment historique pour la Croix-<br />

Rouge luxembourgeoise<br />

S.A.R. la Grande-Duchesse, présidente<br />

de la Croix-Rouge luxembourgeoise, a<br />

ouvert la cérémonie, entourée de dignitaires<br />

tels que Martine Deprez, ministre<br />

de la Santé et de la Sécurité sociale, Gilles<br />

Roth, ministre du Budget, et Max Hahn,<br />

ministre de la Famille, des Solidarités,<br />

du Vivre ensemble et de l’Accueil. La<br />

Grande-Duchesse a exprimé sa fierté et<br />

sa joie lors de cet événement marquant,<br />

soulignant l’importance historique de<br />

cette nouvelle étape pour l’organisation.<br />

Elle a rappelé le rôle crucial de la<br />

Croix-Rouge dans le soutien aux plus<br />

vulnérables, affirmant que ce nouveau<br />

bâtiment renforcera leur capacité à<br />

poursuivre leur mission humanitaire<br />

avec des moyens modernes et efficaces.<br />

Un besoin crucial de centralisation et<br />

d’efficacité<br />

Michel Wurth, président du Conseil<br />

d’administration de la Croix-Rouge<br />

luxembourgeoise, a insisté sur la nécessité<br />

de cette nouvelle maison pour améliorer<br />

l’accompagnement des personnes<br />

vulnérables. Le développement rapide<br />

de la Croix-Rouge au cours des dernières<br />

décennies a rendu indispensable<br />

la centralisation des services pour une<br />

action plus efficace.<br />

Actuellement, la dispersion des équipes<br />

sur plusieurs sites constitue un défi<br />

logistique et un obstacle pour l’accès<br />

des bénéficiaires. La nouvelle maison,<br />

en regroupant les collaborateurs, permettra<br />

d’offrir un service plus accessible<br />

et cohérent, tout en optimisant les ressources<br />

de l’organisation.<br />

Un espace polyvalent pour une action<br />

renforcée<br />

La nouvelle maison de la Croix-Rouge,<br />

avec ses 14.000 m 2 carrés, sera un<br />

centre névralgique d’activités variées.<br />

Les donneurs de sang y trouveront un<br />

lieu pour leurs précieux dons, tandis<br />

que des espaces conviviaux et discrets<br />

accueilleront des consultations sociales,<br />

psycho-sociales et thérapeutiques. Le<br />

centre de formation sera ouvert à tous,<br />

des futurs moniteurs de colonie de<br />

vacances aux professionnels cherchant<br />

à améliorer leurs compétences. Michel<br />

Simonis, directeur général de la Croix-<br />

Rouge, a souligné que cette maison<br />

sera un symbole de solidarité en action,<br />

accessible et durable, préparée à relever<br />

les défis des prochaines décennies.<br />

Communiqué par la Croix-Rouge luxembourgeoise


Louez votre bien<br />

en toute sécurité !<br />

Agence Immobilière Sociale<br />

Le leader luxembourgeois de la gestion locative sociale<br />

Contactez-nous au 26 48 39 52<br />

www.ais.lu<br />

202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>


LUXEMBOURG<br />

80<br />

OP DE PATTEN,<br />

UN SERVICE ÉDUCATIF<br />

ET THÉRAPEUTIQUE<br />

« AU POIL »<br />

Brigitte Bardot a dit : « le chemin qui<br />

mène à l’amour des animaux passe<br />

forcément par l’amour des humains ».<br />

Cette phrase, qui illustre l’impact des<br />

animaux sur les relations humaines,<br />

pourrait bien expliquer ce qui s’opère<br />

dans la ferme du service Op de Patten<br />

lancé par la Fondation Solina. Les<br />

éducateurs y utilisent la médiation<br />

par l’animal afin de résoudre les problématiques<br />

comportementales et<br />

relationnelles. Rosa Manzari, chargée<br />

de direction, Marie-France Vachet,<br />

éducatrice, Tanguy Maziers, éducateur,<br />

et Martine Dostert, psychologue/<br />

psychothérapeuthe, nous présentent<br />

ce projet innovant, l’équipe psychosociale<br />

étant en formation continue<br />

dans le domaine de la thérapie assistée<br />

par l’animal..<br />

Quels sont les objectifs, l’historique et les<br />

valeurs de la Fondation Solina ?<br />

RM : La Fondation Solina, qui tire son<br />

nom de la contraction de ses valeurs principales,<br />

à savoir la solidarité, l’inclusion<br />

et l’accompagnement, a été créée en 2018<br />

pour réunir sous une même bannière<br />

les asbl Jongenheem, Aarbechtshëllef<br />

et Solidarité Jeunes. Mais son histoire<br />

a commencé à s’écrire au siècle dernier.<br />

Durant l’année 1904, trois frères<br />

membres d’une congrégation laïque ont<br />

la possibilité d’acquérir un vieux château<br />

situé à Bettange-sur-Mess. C’est au cœur<br />

de ce dernier qu’ils décident de proposer<br />

une formation professionnelle à des adolescents<br />

issus de familles pauvres.<br />

Après une reconnaissance étatique et<br />

juridique obtenue en 1951 pour cette<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

activité, la fratrie élargit son champ de<br />

compétences en prenant en charge des<br />

garçons présentant des difficultés caractérielles<br />

et qui proviennent de ce qu’on<br />

appelle à l’époque des familles désorganisées.<br />

Nous assistons alors à la naissance<br />

de Jongenheem, qui se constituera<br />

en asbl en 1976. Depuis l’année dernière,<br />

l’association est devenue un centre d’insertion<br />

socioprofessionnelle (CISP). Elle<br />

s’occupe donc de jeunes entre 16 et 18<br />

ans en décrochage scolaire et leur donne<br />

la possibilité de suivre des formations et<br />

de mener un projet professionnel.<br />

L’asbl Aarbechteshëllef a quant à elle vu<br />

le jour en 1983 et s’oriente davantage<br />

vers les adultes ne pouvant prétendre à<br />

un emploi sur le premier marché. Elle<br />

organise des ateliers de jardinage, de<br />

menuiserie ou encore de couture leur<br />

permettant d’acquérir des compétences<br />

et d’accéder au second marché du<br />

travail.<br />

Pour finir, les activités de Solidarité<br />

Jeunes étaient au départ celles de<br />

Jongenheem, mais leur progression et<br />

la loi d’aide aux enfants et aux familles<br />

(AEF) adoptée en 2012 ont impliqué la<br />

création d’une entité autonome. Cette<br />

association se dédie donc à l’enfance<br />

et à la jeunesse et regroupe l’ensemble<br />

Rosa Manzari, Marie-France Vachet, Tanguy Maziers et Martine Dostert


LABORATOIRE SOCIAL<br />

81<br />

de nos quatorze foyers d’accueil. Elle<br />

mène également divers projets financés<br />

exclusivement par les dons tels qu’Op de<br />

Patten.<br />

Pouvez-vous nous présenter Op de<br />

Patten ?<br />

TM : Il s’agit d’un service qui propose de<br />

la médiation assistée par l’animal dans<br />

un but pédagogique, thérapeuthique et<br />

psychothérapeutique. Il s’adresse aux<br />

enfants, adolescents et jeunes adultes<br />

de Solidarité Jeunes. Une participation<br />

à notre projet est toujours initiée par<br />

une demande interne : nos collègues des<br />

foyers d’accueil ou d’autres services nous<br />

contactent pour prendre en charge l’un<br />

de leur protégé avec l’accord de ce dernier.<br />

Si une plage horaire est disponible,<br />

nous la lui réservons et nous identifions<br />

le travail devant être opéré. Une première<br />

visite est organisée avec le jeune<br />

afin qu’il puisse découvrir la ferme, rencontrer<br />

la personne qui s’occupera de lui<br />

et se sentir à l’aise autant avec l’animal<br />

qu’avec l’humain.<br />

MD : Cette dernière donnée est essentielle<br />

pour que nous puissions travailler<br />

correctement. Nous n’agissons que<br />

sur base volontaire et il est impératif<br />

que toutes les parties prenantes soient<br />

en accord avec l’accompagnement<br />

proposé. Une fois le premier contact<br />

pris, nous mettons en place des visites<br />

régulières à raison de deux heures par<br />

semaine généralement. Cela nous permet<br />

de prendre le temps avec chaque<br />

participant. Nous avons à cœur d’accueillir<br />

ce dernier dans les meilleures<br />

conditions, de l’accepter tel qu’il est à<br />

l’instant T et de nous y adapter. Il se peut<br />

qu’en tant qu’éducateur/psychothérapeuthe<br />

nous prévoyions une certaine<br />

séance, mais que l’enfant, adolescent<br />

ou jeune adulte arrive dans un état<br />

psychologique ne permettant pas de se<br />

mettre au travail comme nous l’avions<br />

imaginé. Les deux heures de la prise en<br />

charge nous offrent alors la possibilité<br />

de trouver une solution dans le calme<br />

et de laisser tout le temps nécessaire au<br />

participant pour s’exprimer.<br />

TM : La durée du suivi proposé se détermine<br />

en fonction des objectifs, qui<br />

peuvent d’ailleurs évoluer. Ceux-ci sont<br />

fixés en prenant en compte l’ensemble<br />

du système : il est tout aussi important<br />

de considérer les désirs du jeune que<br />

de s’entretenir avec son entourage et<br />

nos collègues des autres services sur les<br />

impacts de notre accompagnement.<br />

Concrètement, quels avantages la<br />

médiation par l’animal apporte-t-elle<br />

au niveau thérapeutique ?<br />

MD : Ils peuvent être très nombreux,<br />

voire infinis. La seule limite véritable se<br />

trouve chez le professionnel et ses compétences.<br />

Toutefois, nous avons des<br />

cas de figure récurrents. Par exemple,<br />

nous prenons souvent en charge des<br />

enfants, adolescents ou jeunes adultes<br />

manifestant des symptômes dépressifs.<br />

Grâce à la médiation par l’animal,<br />

nous leur proposons un nouveau type<br />

de relation leur permettant d’entretenir<br />

un lien social différent et plus rassurant.<br />

Nous traitons également l’anxiété,<br />

l’agressivité, les « dys- » (dyscalculie,<br />

dyslexie,…), le TDHA ou encore les<br />

troubles du comportement alimentaire,<br />

émotionnels ou sociaux.<br />

MFV : Les besoins des animaux nécessitent<br />

bien souvent de modifier notre<br />

attitude. Nous avons notamment des<br />

cochons d’Inde dans notre ferme et<br />

cette espèce est de nature peureuse. Si<br />

nous faisons un geste brusque ou que<br />

nous parlons trop fort, l’animal risque<br />

de prendre peur et de fuir. Grâce à cela,<br />

le jeune peut apprendre à gérer son


82<br />

LABORATOIRE SOCIAL<br />

foin est géré par un râtelier automatisé<br />

et l’eau est disponible à volonté dans leur<br />

paddock de plus ou moins 200 m 2 , accessible<br />

également 24h/24.<br />

Nous avons appliqué la même logique<br />

lorsque nous avons accueilli d’autres<br />

espèces telles que les moutons, les<br />

cochons d’Inde ou les lapins, et ce sera<br />

encore le cas pour les poules qui intégreront<br />

prochainement Op de Patten.<br />

MD : De plus, nous considérons chaque<br />

animal comme un véritable collègue. Il<br />

travaille dans notre structure, il bénéficie<br />

donc des mêmes droits que tout<br />

employé : chacun a un dossier au sein de<br />

nos ressources humaines, est référencé<br />

dans le personnel de Solidarité Jeunes, a<br />

des congés maladie et a droit à la retraite.<br />

Tous nos pensionnaires finiront leurs<br />

jours dans notre structure et nous ferons<br />

en sorte qu’ils soient heureux jusqu’au<br />

bout.<br />

comportement, à s’apaiser et, surtout,<br />

à mieux comprendre l’impact qu’il peut<br />

avoir sur son environnement. Pour le<br />

moment, je m’occupe d’une enfant de<br />

huit ans qui éprouve de grandes difficultés<br />

à gérer ses émotions et peut<br />

à certains moments entrer dans un<br />

état de crise. En étant en contact avec<br />

les cochons d’Inde, elle apprend à se<br />

contrôler et, aujourd’hui, elle est même<br />

capable de me rappeler à l’ordre quand<br />

je parle un peu trop fort.<br />

Avec elle, j’aborde aussi un axe linguistique.<br />

En effet, si elle a de très bonnes<br />

compétences en luxembourgeois et en<br />

allemand, elle éprouve des réticences<br />

majeures à l’apprentissage du français.<br />

En nourrissant les animaux, j’en profite<br />

alors pour introduire le nom des<br />

légumes dans les trois langues. Petit à<br />

petit et de manière ludique, elle se familiarise<br />

avec du nouveau vocabulaire.<br />

Le travail avec les animaux implique<br />

nécessairement des questionnements sur<br />

leur bien-être…<br />

TM : Tout à fait ! Depuis le premier jour,<br />

nous avons placé l’épanouissement de<br />

nos pensionnaires à quatre pattes en<br />

priorité. Avant d’accueillir ces derniers,<br />

nous avons fait en sorte de développer<br />

nos connaissances dans les soins à leur<br />

apporter. Après avoir fait nos expériences<br />

dans un centre équestre et ensuite dans<br />

une ferme pédagogique, nous avons pu,<br />

avec l’expertise nécessaire, développer le<br />

cadre qui nous semble le mieux répondre<br />

aux besoins de nos animaux et de notre<br />

clientèle. Ce modèle d’infrastructure<br />

a pu se réaliser en mars 2023 dans des<br />

espaces appropriés dans une ferme à<br />

Lintgen. Nos animaux ont la possibilité<br />

de s’autogérer sur un vaste extérieur qui<br />

a été aménagé et qui est accessible librement<br />

24h/24 toute l’année. L’accès au<br />

Dans le cadre des accompagnements<br />

pédagogiques/thérapeutiques et psychothérapeutiques<br />

que nous dispensons,<br />

les animaux restent libres de collaborer<br />

ou non. Nous préservons autant que<br />

possible leur intégrité. Les jeunes le<br />

savent d’ailleurs très bien : c’est l’animal<br />

qui vient à eux et non l’inverse. Nous<br />

constatons que les relations se tissent<br />

naturellement et qu’il n’est en aucun<br />

cas nécessaire de forcer les choses ou<br />

de formater l’animal pour provoquer<br />

un certain comportement, ce qui serait<br />

contreproductif. Par exemple, un adolescent<br />

qui vient chez nous depuis plusieurs<br />

mois a un lien tout particulier avec<br />

Brindille, notre ânesse. Les deux ont eu<br />

un coup de foudre l’un pour l’autre. Si<br />

Brindille vient à modifier son attitude,<br />

nous savons qu’elle a capté un changement<br />

chez son humain préféré que nous,<br />

éducateurs, n’avons pas constaté. Grâce<br />

à ces réactions naturelles, nous comprenons<br />

alors qu’une adaptation des activités<br />

doit être opérée pour répondre aux<br />

besoins du jeune.<br />

Par P.Paquet<br />

Pour soutenir le projet Op de Patten, faites<br />

un don à la Fondation Solina. Plus d’informations<br />

sur www.solina.lu/opdepatten.


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