Smart Cities Luxembourg - n°19
Le 19ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Juillet 2024 | n˚19<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
BERLIN :<br />
LE BON ÉLÈVE DES<br />
VILLES INTELLIGENTES<br />
SERGE WILMES :<br />
« LA NATURE EST UN<br />
ATOUT INESTIMABLE<br />
POUR FAIRE FACE AUX<br />
EXTRÊMES CLIMATIQUES<br />
ET RENFORCER NOTRE<br />
RÉSILIENCE »<br />
NOUVEAU DÉPART<br />
POUR LUXTRAM :<br />
HELGE DORSTEWITZ<br />
AUX COMMANDES<br />
THE WAVE HOUSE :<br />
L’IMMEUBLE QUI<br />
RÉHAUSSE LES<br />
STANDARDS DE LA<br />
CONSTRUCTION 3D<br />
EN EUROPE<br />
ECOTREL ET ECOBATTERIEN :<br />
20 ET 15 ANS DE RECYCLAGE<br />
Olivier Miche, Andy Maxant et Josy Comodi
D’Energiefroe mat den Ouere geholl!<br />
Lauschtert eise Podcast.
ÉDITO<br />
3<br />
L’Europe défend sa biodiversité<br />
Le 17 juin dernier, les États de l’Union européenne ont franchi<br />
une étape significative en adoptant une nouvelle loi ambitieuse,<br />
mais controversée, sur la protection de la nature. Cette<br />
législation vise à restaurer les écosystèmes, à renforcer la biodiversité<br />
et à promouvoir une gestion plus durable des ressources<br />
naturelles à travers les 27 États membres. En d’autres termes,<br />
elle fixe des objectifs clairs comme la restauration d’au moins<br />
20% de la superficie terrestre et maritime de l’UE avant 2030 et<br />
de plus de 90% des habitats naturels considérés comme dégradés<br />
d’ici à 2050.<br />
Cette loi est une réponse directe aux multiples rapports alarmants<br />
sur l’état de la biodiversité en Europe. Tous indiquent<br />
une détérioration rapide des biotopes et une diminution dramatique<br />
des populations d’insectes et d’oiseaux. Si la nécessité<br />
de cette mesure n’est plus à prouver, les conservateurs, mais<br />
également les agriculteurs, ont émis de vives critiques à son<br />
égard. Ces derniers craignent en effet qu’elle n’impacte négativement<br />
la production alimentaire au sein de l’UE, obligeant le<br />
Parlement à revoir à la baisse les exigences de la nouvelle loi. À<br />
Jutta Paulus, négociatrice du groupe des Verts dans l’institution<br />
européenne et députée allemande, de rétorquer : « sans diversité<br />
biologique, il n’y a pas de sols fertiles, pas d’air pur et pas<br />
d’eau potable ». Entendez par là que, sans action et sans lutte,<br />
la crise climatique et la perte de biodiversité engendreraient<br />
davantage de catastrophes pour les agriculteurs : détérioration<br />
des cultures, appauvrissement des sols, etc.<br />
Dans l’histoire européenne, cette loi a été l’une des plus difficiles<br />
à adopter. Approuvée in extremis, elle a survécu à une<br />
vive campagne de désinformation qui n’avait qu’un objectif : la<br />
détruire. Néanmoins, la mobilisation citoyenne en faveur de la<br />
nouvelle mesure a été l’une des clés de ce dénouement heureux,<br />
tout comme les appels répétés de près de 6.000 scientifiques<br />
qui tiraient la sonnette d’alarme. Alors que le sujet de la protection<br />
de l’environnement a été l’un des grands absents des<br />
débats lors des dernières élections européennes, ce résultat<br />
prouve, malgré tout, que l’Europe maintient sa détermination<br />
à lutter contre la crise climatique, et ce, à quelques mois de la<br />
Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP16) qui<br />
se tiendra en fin d’année en Colombie.<br />
Pour le Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong>, la mise en œuvre de<br />
cette loi représente un défi majeur en raison de sa densité<br />
démographique élevée, de son développement économique et<br />
de la problématique du logement qui frappe actuellement un<br />
pays déjà fortement urbanisé. La pression des espaces artificiels<br />
sur les zones naturelles s’intensifie en même temps que<br />
se multiplient les initiatives liées au développement durable ou<br />
à la protection de la biodiversité comme le Pacte Climat ou le<br />
Pacte Nature dans les communes. Par chance, la nouvelle loi<br />
de protection de la nature arrive à un moment où la conscience<br />
environnementale est déjà bien établie au <strong>Luxembourg</strong>, en<br />
témoignent les nombreuses initiatives mises en place par les<br />
autorités locales, comme la promotion des énergies renouvelables,<br />
la réduction des émissions de CO 2<br />
ou la protection<br />
des zones naturelles. De plus, le <strong>Luxembourg</strong> est l’un des plus<br />
petits pays en matière de superficie. Cette particularité offre<br />
des opportunités uniques pour que le Grand-Duché devienne<br />
un modèle de durabilité en Europe.<br />
L’un des principaux défis résidera dans la restauration des écosystèmes<br />
dégradés. Le pays devra investir dans des projets de<br />
renaturation des cours d’eau, de reforestation et de protection<br />
des zones humides. La mise en œuvre de la législation européenne<br />
renforcera ces efforts et encouragera, sans doute, de<br />
nouvelles mesures nationales ambitieuses.<br />
Par P. Birck
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Pauline Paquet - paulinep@livinggreen.lu<br />
Barbara Pierrot - barbarap@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Romain Thomas<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Elodie Malherbe - elodiem@livinggreen.lu<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Marie De Decker<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Yves Kortum<br />
Pixabay / Unsplash / Freepik<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
Berlin, le bon élève des villes intelligentes 8<br />
Schifflange : initiatives pour l’avenir 12<br />
Frisange : développer la culture et le tourisme 16<br />
Betzdorf : le futur en construction 20<br />
Mertzig : 85,6% au Pacte Climat 2.0 24<br />
GREEN BUILDING<br />
The Wave House, l’immeuble qui réhausse les standards de la construction 3D 28<br />
BPI Real Estate : Gravity, un exemple à suivre 32<br />
CBL : un savoir-faire à toute épreuve 36<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
La révolution quantique, à la fois un problème et une solution 40<br />
Réussir sa transition vers NIS2 : conseils et solutions signés itrust consulting 42<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.
5<br />
MOBILITÉ<br />
Nouveau départ pour Luxtram : Helge Dorstewitz aux commandes 46<br />
Une nouvelle ère pour Indigo <strong>Luxembourg</strong> 48<br />
Volkswagen ID.7 Tourer : un break électrique révolutionnaire 50<br />
Voitures électriques : les dernières nouveautés de cet été 2024 52<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Serge Wilmes : « La nature est un atout inestimable pour faire face aux extrêmes 56<br />
climatiques et renforcer notre résilience »<br />
Luxproof, la marque luxembourgeoise et « future-proof » de Minusines 60<br />
Eurosolar Lëtzebuerg : coopératives énergétiques, une prise de pouvoir citoyenne 62<br />
Une vallée de l’hydrogène pour promouvoir l’hydrogène vert au pays 64<br />
Ecotrel et Ecobatterien : 20 et 15 ans de recyclage 66<br />
SIDOR : pionnier de la gestion durable des déchets au <strong>Luxembourg</strong> 70<br />
JO de Paris 2024 : la promesse de Jeux Olympiques plus durables 72<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
L’AIS se donne une direction 76<br />
La Croix-Rouge se dote d’une grande maison pour mieux aider 78<br />
Fondation Solina : Op de Patten, un service éducatif et thérapeutique « au poil » 80
« Le secteur de l'administration publique est<br />
« Le la secteur cible principale de l'administration des cyberattaques publique » est<br />
(ENISA Threat Landscape 2023)<br />
la cible principale des cyberattaques »<br />
(ENISA Threat Landscape 2023)<br />
Êtes-vous prêt pour le 15/10/2024,<br />
date butoir de la directive NIS2 pour :<br />
• avoir pris « les mesures (…)<br />
appropriées et proportionnées<br />
pour gérer les risques…?<br />
• en tenant compte « des normes<br />
européennes et internationales »…?<br />
• du degré d’exposition (…),<br />
de la probabilité de survenance<br />
d’incidents et de leur gravité » ?<br />
Avez-vous documenté :<br />
• ces éléments pour justifier<br />
votre niveau de protection ?<br />
• les éléments incontournables<br />
comme « des politiques de<br />
contrôle d’accès et la gestion<br />
des actifs » ?<br />
Les secteurs les plus concernés:<br />
1. Administrations publiques (19%)<br />
2.Particuliers (11%)<br />
3. Santé (8%)<br />
4. Digital infrastructure, Manufactoring, Transport…(62%)<br />
1. Administrations publiques (19%)<br />
2.Particuliers (11%)<br />
3. Santé (8%)<br />
• DDoS 4. Infrastructure (Attaque déni Digitale, de service) Industrie, Transport…(62%)<br />
• Attaque de la chaîne d’approvisionnement<br />
• Menaces liées aux données<br />
Les principales menaces pour l'administration publique:<br />
• DDoS (Attaque déni de service)<br />
...et surtout, des opérateurs de services essentiels :<br />
...et• surtout, Attaque des opérateurs de la chaîne de services d’approvisionnement<br />
essentiels :<br />
• Menaces liées aux données<br />
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Des outils innovants de cybersécurité disponibles :<br />
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Move securely within the cyberworld<br />
This project has received funding from the European<br />
Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />
This programme project has under received grant funding agreement from theNo European 700581<br />
Union’s Horizon 2020 research and innovation<br />
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Move securely within the cyberworld<br />
Move securely within the cyberworld<br />
55, rue Gabriel Lippmann L-6947 Niederanven<br />
+352 26 176 212 www.itrust.lu<br />
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itrust consulting • 55, rue Gabriel Lippmann • L-6947 Niederanven • T. +352 26 176 212<br />
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©ADEM<br />
Des actions pour redynamiser le marché de l’emploi<br />
Depuis le 1 er semestre, le marché de l’emploi luxembourgeois connaît une<br />
légère embellie, mais 2023 a été marquée par un net ralentissement. Le<br />
taux de chômage a atteint 5,5% au 31 décembre, soit une hausse de 0,7<br />
point par rapport à l’année précédente, mais celui-ci reste bien en dessous<br />
de la moyenne de la zone euro (6,4%). L’ADEM a constaté une baisse de<br />
36% des offres d’emploi, notamment dans les secteurs du conseil, de<br />
l’informatique, du transport, de l’Horesca et de la construction. Début juin,<br />
le ministre du Travail, Georges Mischo, a appelé à une politique de l’emploi<br />
innovante. L’ADEM, quant à elle, s’est donné pour objectif de renforcer<br />
ses formations et de faciliter les recrutements grâce à la nouvelle loi sur<br />
l’immigration.<br />
Source : SIP<br />
Xavier Bettel à la « Milken Institute Global Conference »<br />
Le ministre des Affaires étrangères et du Commerce extérieur, Xavier<br />
Bettel, a pris part à la 27 e conférence annuelle du Milken Institute à Los<br />
Angeles du 5 au 7 mai 2024. Sous le thème « Shaping a Shared Future »,<br />
cet événement a rassemblé des leaders mondiaux pour débattre des défis<br />
majeurs tels que les tensions géopolitiques, le changement climatique ou<br />
l’intelligence artificielle. L’ancien Premier ministre a aussi participé à un<br />
panel intitulé « l’état du monde », aux côtés de figures politiques telles que<br />
Theresa May et Iván Duque, rappelant ainsi l’importance de la coopération<br />
internationale face aux défis contemporains.<br />
Source : SIP<br />
Participation du <strong>Luxembourg</strong> au plus grand exercice<br />
cyber européen<br />
Les 19 et 20 juin 2024, le Haut-Commissariat à la protection nationale<br />
(HCPN), en collaboration avec ses services Cybersécurité et GOVCERT, la<br />
Direction générale Énergie, l’Institut luxembourgeois de Régulation (ILR), le<br />
LHC/CIRCL, le CTIE et Creos, a participé à la 7 e édition de « Cyber Europe ».<br />
Géré par l’ENISA (European Union Agency for Cybersecurity), cet exercice<br />
a testé la préparation des secteurs européens face aux cybermenaces.<br />
Sous le thème « Exerçons, protégeons, améliorons », des milliers d’acteurs<br />
ont simulé des incidents de cybersécurité à grande échelle dans l’énergie,<br />
renforçant ainsi la collaboration en cybersécurité. Ce secteur vital a<br />
succédé à celui des soins de santé qui avait participé au dernier exercice<br />
en 2022.<br />
Source : SIP
8<br />
ALLEMAGNE<br />
BERLIN,<br />
LE BON ÉLÈVE<br />
DES VILLES<br />
INTELLIGENTES<br />
GOUVERNANCE<br />
Malgré un passé tumultueux, la capitale<br />
allemande a toujours su se relever<br />
et se renouveler. Divisée en deux zones<br />
d’influence pendant la guerre froide,<br />
Berlin a retrouvé son unité après l’effondrement<br />
du bloc soviétique en 1989.<br />
Dès lors, une soif de vivre s’est emparée<br />
de la ville et de ses habitants. Grâce à<br />
ses atouts naturels et son dynamisme<br />
économique et culturel, la capitale<br />
allemande attire tous les ans plus de<br />
13 millions de visiteurs. Pour gérer le<br />
succès et les flux humains incessants,<br />
la ville de plus de 3 millions d’habitants<br />
a adopté depuis quelques années<br />
une politique basée sur des solutions<br />
numériques relatives à la gestion des<br />
villes intelligentes. Tous ses efforts<br />
commencent à porter leurs fruits.<br />
Berlin, en bonne élève, se classe désormais<br />
en tête des villes européennes les<br />
plus intelligentes.<br />
Une stratégie concertée et participative<br />
La ville de Berlin s’est dotée d’une feuille<br />
de route qui trace les contours de sa<br />
propre vision de la ville intelligente. La<br />
stratégie développée sous l’appellation<br />
« Berlin liveably smart », soutenue par<br />
un financement fédéral de 17,5 millions<br />
d’euros, est divisée en trois phases.<br />
D’abord, en février 2021, la ville a mis<br />
en place des ateliers en ligne pour<br />
comprendre les préoccupations quotidiennes<br />
de ses habitants. Le cadre<br />
stratégique de la <strong>Smart</strong> City a donc été<br />
développé en étroite collaboration avec<br />
la société civile. Ce premier document<br />
énonce les principes directeurs et définit<br />
les objectifs de la stratégie.<br />
En mai 2022, la stratégie <strong>Smart</strong> City a été<br />
rédigée en collaboration avec des acteurs<br />
du monde des affaires, des sciences, de<br />
l’administration et de la société civile.<br />
Cette phase a été caractérisée par l’unification<br />
de la stratégie numérique et de<br />
la stratégie de ville intelligente dans la<br />
stratégie « Gemeinsam Digital : Berlin »<br />
(« Digital Together : Berlin »).<br />
Enfin, la troisième phase consiste en la<br />
mise en œuvre de cette stratégie. Elle<br />
s’étend de janvier 2022 à décembre 2026.<br />
Des mesures et des projets spécifiques<br />
sont actuellement testés et appliqués<br />
dans des domaines aussi divers que la<br />
mobilité, l’environnement, l’énergie, le<br />
bâtiment, la connectivité et les services<br />
aux citoyens.<br />
Pour une mobilité optimale<br />
Une ville est qualifiée d’intelligente<br />
dès lors que ses réseaux et les services<br />
traditionnels offerts à ses habitants et<br />
ses entreprises sont approfondis par<br />
l’utilisation de solutions numériques.<br />
À ce propos, la gestion des transports<br />
publics et la généralisation de<br />
la micro-mobilité ont placé Berlin en<br />
tête de liste du classement international
GOUVERNANCE<br />
9<br />
modes de transport durables. Les solutions<br />
incluent des systèmes de gestion<br />
du trafic en temps réel et l’utilisation de<br />
capteurs et de données pour optimiser<br />
les feux de circulation.<br />
Berlin a également opté pour un transport<br />
public intelligent qui implique<br />
l’introduction de bus et de tramways<br />
connectés, l’information en temps réel<br />
pour les passagers et l’intégration des<br />
services de mobilité comme les vélos et<br />
les trottinettes en libre-service. À ce propos,<br />
la capitale allemande est en tête du<br />
classement des villes européennes grâce<br />
aux 25.000 trottinettes qui circulent<br />
sur son territoire et qui ont largement<br />
contribué à réduire l’utilisation de la<br />
voiture pour les trajets courts.<br />
Une ville plus verte<br />
Dans sa quête pour devenir une capitale<br />
écologique, Berlin a adopté des technologies<br />
intelligentes pour la gestion de<br />
l’énergie et des ressources naturelles.<br />
La ville a massivement investi dans les<br />
réseaux électriques intelligents (smart<br />
grid). Elle a en outre favorisé l’émergence<br />
d’une filière d’énergie renouvelable<br />
issue du photovoltaïque et de<br />
l’éolien.<br />
publié chaque année par Juniper<br />
Research, un organisme qui rassemble<br />
des chercheurs et des experts de l’internet<br />
des objets. Dans leur rapport intitulé<br />
« Unlocking the potential of smart<br />
cities » (« Libérer le potentiel des villes<br />
intelligentes »), Berlin arrive en tête de<br />
la liste des dix villes européennes les<br />
plus intelligentes, suivie par Londres,<br />
Barcelone, Rome et Madrid. Le classement<br />
commence par une comparaison<br />
de 50 métropoles à travers tous les<br />
continents, évaluant différents aspects<br />
de la gestion urbaine. Ce passage en<br />
revue tient autant compte de la qualité<br />
des transports publics et des infrastructures<br />
que de la gestion de l’énergie et de<br />
la connectivité IoT.<br />
L’analyse de Juniper a distingué Berlin<br />
pour le soin apporté à son infrastructure<br />
de transport public. Les innovations<br />
de la ville pour faciliter les déplacements<br />
de ses citoyens comprennent<br />
l’application « Mobility-as-a-Service »<br />
(MaaS) qui mutualise l’organisation des<br />
transports publics et privés dans une<br />
seule interface. En outre, Berlin a pris<br />
des mesures proactives en matière de<br />
micro-mobilité partagée et de gestion<br />
des énergies renouvelables, démontrant<br />
par là tout le potentiel d’une approche<br />
intégrée.<br />
Dans sa quête pour devenir une<br />
capitale écologique, Berlin a adopté<br />
des technologies intelligentes pour la<br />
gestion de l’énergie et des ressources<br />
naturelles<br />
Ainsi, la capitale investit dans des<br />
infrastructures intelligentes pour améliorer<br />
la gestion du trafic, réduire les<br />
embouteillages et promouvoir des<br />
La smart grid a permis une gestion plus<br />
efficace de la demande et a réduit considérablement<br />
les pertes énergétiques.<br />
Des campagnes de sensibilisation à<br />
destination des habitants ont favorisé<br />
l’émergence d’une conscience collective<br />
et ont contribué à réduire l’impact<br />
de l’énergie sur l’environnement.<br />
Par ailleurs, la métropole allemande<br />
mise de plus en plus sur la construction<br />
de bâtiments intelligents, bien isolés et<br />
connectés pour réduire la consommation<br />
énergétique. Des projets pilotes y<br />
voient le jour un peu partout. En plein<br />
cœur de Berlin se dresse le nouveau<br />
quartier « Future Living Berlin ». En collaboration<br />
avec la société Panasonic, un<br />
géant mondial de solutions technologiques,<br />
la ville a conçu un écoquartier<br />
autosuffisant en énergie renouvelable.<br />
Grâce à 600 panneaux photovoltaïques<br />
installés sur les toits et à des pompes<br />
à chaleur air-eau, 90 foyers et 10 commerces<br />
produisent leur propre énergie.<br />
Le surplus d’électricité est stocké dans<br />
des batteries de dernière génération
10<br />
GOUVERNANCE<br />
toutes les parties prenantes, ce qui a permis<br />
in fine de transformer radicalement<br />
le visage de Berlin. Économiquement,<br />
il est plus aisé de créer des partenariats<br />
et de lancer des projets avec plusieurs<br />
intervenants. Socialement, le rapport<br />
du citoyen à la ville a complètement<br />
changé, car les démarches administratives<br />
courantes sont réglées à distance<br />
grâce à la technologie. En outre, la création<br />
d’un espace de doléances open data<br />
rapproche les habitants du centre de<br />
décision et permet donc une meilleure<br />
réactivité.<br />
Berlin se positionne ainsi comme une<br />
ville pionnière dans l’adoption de technologies<br />
intelligentes pour améliorer<br />
la vie urbaine en mettant l’accent sur<br />
la durabilité, l’innovation et l’implication<br />
des citoyens. Cependant, acculée<br />
à trouver 17 milliards d’euros par décision<br />
de la Cour constitutionnelle pour<br />
boucler le budget de l’exercice 2024, la<br />
ville a choisi de faire des économies, de<br />
réduire certaines subventions et d’augmenter<br />
ses recettes fiscales. Ceci n’est<br />
pas sans conséquences sur ses ambitions<br />
d’accélérer sa transition vers une<br />
ville intelligente intégrée et durable.<br />
pour alimenter tout le quartier en cas de<br />
pic de consommation. D’une superficie<br />
de 7.604 m 2 et intégré au pôle technologique<br />
allemand « Berlin-Adlershof » qui<br />
compte 1.200 entreprises à proximité, ce<br />
projet pilote se veut une vitrine qui préfigure<br />
l’avenir de la gestion de l’énergie<br />
et des bâtiments à Berlin.<br />
À plus grande échelle, la ville s’est dotée<br />
d’un système intelligent de collecte des<br />
déchets avec des poubelles connectées,<br />
ceci afin d’optimiser les tournées<br />
des camions bennes et d’améliorer le<br />
recyclage. Berlin a également optimisé<br />
l’éclairage public avec des détecteurs de<br />
mouvements. Réputée pour ses parcs, ses<br />
forêts et ses lacs, la capitale allemande<br />
s’est également lancée dans la reforestation<br />
urbaine. Des millions d’arbres ont<br />
investi le centre-ville rendant Berlin plus<br />
verte et plus attractive pour ses habitants<br />
et les millions de touristes qui déambulent<br />
chaque année dans ses rues.<br />
La technologie au service du citoyen<br />
Le « Projekt Zukunft » (Projet Futur) est<br />
une initiative stratégique de Berlin<br />
visant à favoriser le développement<br />
des technologies de l’information et de<br />
la communication, des médias et des<br />
industries créatives de la ville. Lancé<br />
par le département de l’économie, de<br />
l’énergie et des entreprises publiques, le<br />
projet sert de catalyseur pour l’innovation<br />
et la croissance économique dans<br />
ces secteurs.<br />
Dans le cadre de la stratégie plus large<br />
de ville intelligente de Berlin, le « Projekt<br />
Zukunft » soutient des initiatives qui<br />
exploitent les technologies numériques<br />
pour améliorer la vie urbaine, notamment<br />
les infrastructures intelligentes,<br />
la gouvernance numérique et le développement<br />
urbain durable. Ce travail<br />
d’envergure est effectué en collaboration<br />
avec des universités, des instituts<br />
de recherche et des entreprises du secteur<br />
privé pour stimuler l’innovation et<br />
la recherche et développement dans les<br />
technologies émergentes telles que l’IA,<br />
la blockchain et l’IoT.<br />
Sur le plan pratique, le « Projekt Zukunft »<br />
est le fer de lance du changement de la<br />
ville, aussi bien économique que social.<br />
C’est un système collaboratif qui inclut<br />
En outre, la capitale allemande est victime<br />
de son succès. Comme de nombreuses<br />
mégalopoles à la mode, Berlin<br />
a vu les prix de son marché immobilier<br />
littéralement exploser ces quinze dernières<br />
années. Avec un taux de vacance<br />
extrêmement faible – 0,9% contre 3,5%<br />
à Paris par exemple – et une population<br />
qui croît d’année en année – le<br />
nombre d’habitants devrait augmenter<br />
de 5% d’ici 2040 pour atteindre 3,9 millions<br />
– La Mecque de la techno et du<br />
kebab devient un territoire rare, et donc<br />
onéreux.<br />
Par R. Hatira<br />
25.000<br />
trottinettes en libre-service<br />
17,5 millions<br />
d’euros de subventions fédérales
SOLARCELLS x IMPRIMERIE CENTRALE<br />
UNE RELATION SOLAIRE<br />
Nous avons l’honneur et la fierté de vous présenter une nouvelle démarche<br />
initiée par l’IMPRIMERIE CENTRALE en partenariat avec SOCOM, pour<br />
réduire l’impact environnemental de notre activité d’imprimerie.<br />
x<br />
En effet depuis cette année 2024, nous sommes équipés de panneaux<br />
solaires sur une très grande partie de notre toit. Cela nous permet de<br />
produire dans nos ateliers avec une énergie renouvelable et nous inscrit<br />
un peu plus aux yeux de nos clients comme une entreprise soucieuse<br />
de l’environnement et toujours à la pointe de l’innovation.Ces panneaux<br />
ont été commercialisés par la société Solarcells du groupe SOCOM qui<br />
nous a accompagnés tout au long du processus d’installation.<br />
Avec l’IMPRIMERIE CENTRALE, vous avez maintenant trouvé un<br />
partenaire expérimenté et inscrit dans une démarche durable, que ce<br />
soit pour la réalisation de livres, magazines et brochures, qui sont notre<br />
spécialité, mais aussi de flyers, affiches, fardes, cartes, ou autres projets<br />
spécifiques. Nos produits sont certifiés FSC (Forest Stewardship Council),<br />
« carbon neutral » et « Printed in <strong>Luxembourg</strong> », un engagement<br />
pour nous et une valeur ajoutée pour vos clients.<br />
Nous avons un parc machine complet et polyvalent, qui nous permet<br />
de répondre à tout type de demandes pour de l’impression papier.<br />
Ces panneaux solaires viennent optimiser notre consommation<br />
d’énergie.<br />
N’hésitez pas à nous contacter pour tout besoin d’impression, nous<br />
serons heureux de mettre notre savoir-faire et notre expérience au<br />
profit de vos projets.<br />
IMPRIMERIE CENTRALE<br />
3, rue Emile Bian • L-1235 <strong>Luxembourg</strong><br />
T +352 48 00 22-1<br />
www.ic.lu • message@ic.lu<br />
Solarcells est le premier producteur de panneaux photovoltaïques au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, basé à Hollerich. Nous fabriquons des panneaux de haute<br />
qualité avec une grande partie des composants issue de productions<br />
européennes, et offrant des puissances supérieures à 400 Wc. Notre<br />
gamme comprend la version Performance et la version Design (« Full<br />
Black »), adaptées aux besoins des particuliers et des entreprises,<br />
contribuant ainsi à l’énergie solaire durable au <strong>Luxembourg</strong> et à la<br />
revitalisation de l’industrie au <strong>Luxembourg</strong> et en Europe.<br />
Solarcells a lancé sa production de panneaux photovoltaïques « Made<br />
in <strong>Luxembourg</strong> » dans les anciens bâtiments Heintz van Landewyck<br />
à Hollerich. Nous avons investi dans des machines de production de<br />
haute technologie pour produire au <strong>Luxembourg</strong> et pour assurer un<br />
contrôle qualité digne de ce nom.<br />
Solarcells commercialise exclusivement ses produits au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
en se positionnant comme une alternative haut de gamme aux panneaux<br />
asiatiques qui présentent souvent des défauts flagrants qui<br />
peuvent endommager la longévité du produit. Notre entreprise a établi<br />
un réseau de partenariats locaux pour la distribution et l’installation des<br />
panneaux Solarcells. C’est auprès de ces installateurs que le particulier<br />
pourra demander son offre avec des panneaux luxembourgeois pour<br />
illuminer notre futur commun.<br />
SOLARCELLS LUXEMBOURG<br />
10, rue du Commerce • L-3895 Foetz<br />
T +352 621 703 793<br />
www.solarcells.lu • info@solarcells.lu
LUXEMBOURG<br />
12<br />
GOUVERNANCE<br />
SCHIFFLANGE :<br />
INITIATIVES<br />
POUR L’AVENIR<br />
Administration communale de Schifflange<br />
Paul Weimerskirch
GOUVERNANCE<br />
13<br />
Afin de garantir la qualité de vie de ses<br />
citoyens, la commune de Schifflange<br />
met en avant des initiatives résidentielles,<br />
environnementales et culturelles<br />
majeures. Rencontre avec son<br />
bourgmestre, Paul Weimerskirch.<br />
Quelles initiatives rythment actuellement<br />
la vie de la commune ?<br />
Notre office social fait pour le moment<br />
l’objet d’une rénovation majeure.<br />
Actuellement situé dans un lieu peu<br />
accueillant pour les visiteurs, il sera<br />
désormais doté de bureaux modernes<br />
et de salles de réunion adaptées. Par<br />
ailleurs, la maison Teranga, projet<br />
en partenariat avec SOS Faim, est<br />
programmée pour une ouverture en<br />
octobre. Ce nouvel espace pour se former<br />
et s’informer autour des enjeux<br />
agricoles et alimentaires comprendra<br />
huit logements destinés à accueillir des<br />
étudiants et des travailleurs de l’organisation<br />
pour des séjours temporaires.<br />
Une épicerie coopérative y sera également<br />
installée.<br />
Ensuite, la question du stationnement<br />
à Schifflange est une problématique<br />
à laquelle nous nous efforçons<br />
de remédier de manière proactive.<br />
Nous construisons actuellement un<br />
parking souterrain dont les travaux<br />
devraient être terminés en décembre.<br />
L’infrastructure, située au cœur de la<br />
ville, près de la rue principale, aura<br />
une capacité de 165 places et promet<br />
de soulager considérablement la pression<br />
actuelle sur les places de stationnement.<br />
Nous planifions également<br />
un nouveau parc au-dessus du parking<br />
souterrain. Il remplacera un ancien<br />
espace vert et qui sera équipé de nouvelles<br />
installations de jeux, offrira une<br />
zone de détente améliorée pour les<br />
résidents.<br />
Sur le plan résidentiel, un projet de<br />
grande envergure se met en place sur la<br />
route menant à Esch-sur-Alzette avec<br />
la rénovation de l’ancienne maison « A<br />
Kassen ». Ce bâtiment sera transformé<br />
en un espace multifonctionnel comprenant<br />
un centre médical, un centre<br />
commercial, ainsi que des logements<br />
destinés aux familles monoparentales.<br />
L’objectif est de donner aux parents<br />
isolés, souvent confrontés à des difficultés<br />
pour trouver un logement, la<br />
possibilité d’accueillir leurs enfants<br />
dans un cadre de vie agréable et dans<br />
de bonnes conditions.<br />
Nos écoles feront également l’objet de<br />
rénovations. Nous sommes conscients<br />
que le nombre d’élèves à Schifflange ne<br />
cessera d’augmenter dans les années à<br />
venir. Notre priorité est donc de trouver<br />
des solutions rapides et efficaces. Pour<br />
cette raison, nous débutons actuellement<br />
la construction d’une nouvelle<br />
école qui permettra d’augmenter notre<br />
capacité d’accueil. La maison relais sera<br />
également relocalisée. Actuellement,<br />
elle se situe en périphérie, nous souhaitons<br />
donc qu’elle soit plus proche<br />
des écoles. Ce grand plan de rénovation<br />
devrait permettre à 90% des jeunes de<br />
la commune de profiter de ces nouvelles<br />
structures d’ici 2025/2026 et de<br />
bénéficier d’un avenir serein au sein de<br />
la commune.<br />
Nous mettons toujours un accent<br />
particulier sur le développement<br />
durable dans nos choix et travaillons<br />
constamment dans cette direction<br />
Le commissariat de police sera lui aussi<br />
relocalisé prochainement. Actuellement<br />
situé dans l’ancienne gare et dans une<br />
rue à sens unique, il devrait être réinstallé<br />
sur un axe plus stratégique et facile<br />
d’accès de la commune. Le plan d’aménagement<br />
sera présenté au conseil communal<br />
dans les prochains mois.<br />
Quelle est la place de l’écologie dans<br />
vos décisions ?<br />
Nous mettons toujours un accent particulier<br />
sur le développement durable<br />
dans nos choix et travaillons constamment<br />
dans cette direction. L’un de nos<br />
principaux objectifs est l’installation<br />
de centrales photovoltaïques à grande<br />
échelle.<br />
Nous planchons activement sur un plan<br />
permettant aux particuliers de mettre<br />
en place leurs propres installations<br />
photovoltaïques, facilitant ainsi l’accès<br />
aux énergies renouvelables pour<br />
tous. En outre, la commune envisage<br />
de moderniser et d’augmenter la capacité<br />
de sa centrale locale de production<br />
d’énergie, située à Schifflange.<br />
Ce réseau de chaleur, qui utilise des<br />
sources d’énergie renouvelable, fournira<br />
chauffage et électricité à un plus<br />
grand nombre de bâtiments.<br />
De plus, nous envisageons la possibilité<br />
d’installer des panneaux photovoltaïques<br />
sur les murs anti-bruit près<br />
de nos chemins de fer. Bien que ce ne<br />
soit encore qu’à un stade préliminaire,<br />
cette éventualité représente une opportunité<br />
significative de maximiser l’utilisation<br />
des espaces disponibles pour la<br />
production d’énergie verte au sein de la<br />
commune.<br />
La commune s’engage également activement<br />
à promouvoir la mobilité douce<br />
et à améliorer l’environnement. Le<br />
réseau Vël’OK, lancé avec succès, en est<br />
un exemple concret. Actuellement, six<br />
stations sont en service sur notre territoire<br />
et quatre autres sont prévues pour<br />
renforcer cette infrastructure. Elles<br />
sont stratégiquement situées pour faciliter<br />
l’accès aux points clés de la ville,<br />
encourageant ainsi les résidents à opter<br />
pour des déplacements écologiques et<br />
pratiques. La gestion de ce service est<br />
assurée par le CIGL d’Esch-sur-Alzette,<br />
une collaboration fructueuse qui garantit<br />
la qualité et la fiabilité du réseau.<br />
En parlant d’environnement, qu’en<br />
est-il du Pacte Climat au sein de votre<br />
commune ?<br />
Nous travaillons en étroite collaboration<br />
avec les responsables du Pacte<br />
Climat, bénéficiant de leur soutien.<br />
Nous mettons en place des mesures qui<br />
contribuent à nos objectifs environnementaux.<br />
Il est important pour nous<br />
de montrer l’exemple afin de motiver<br />
nos citoyens à participer activement<br />
aux objectifs du Pacte Climat. Nous<br />
nous préparons actuellement pour une<br />
recertification, la quatrième, témoignant<br />
de notre engagement continu en<br />
faveur de l’environnement. Nous avons<br />
d’ailleurs été la première commune à<br />
recevoir la médaille d’or du European<br />
Energy Award (eea), une reconnaissance<br />
prestigieuse de nos efforts en matière
14<br />
GOUVERNANCE<br />
de durabilité énergétique. Nous souhaitons<br />
les poursuivre, notamment<br />
dans le sens de la mobilité douce.<br />
La galerie s’est forgé<br />
une excellente réputation en invitant<br />
uniquement des artistes professionnels<br />
vivant dans la région<br />
Et sur le plan culturel ?<br />
À côté de l’église, une ancienne ferme,<br />
autrefois occupée par un magasin, a été<br />
rachetée par la commune. Depuis deux<br />
ans et demi, cet édifice abrite la galerie<br />
d’art « Schëfflenger Konschthaus ».<br />
Rapidement, cette dernière s’est forgé<br />
une excellente réputation en invitant<br />
uniquement des artistes professionnels<br />
vivant dans la région. En ce moment,<br />
l’exposition « Retour au pays natal » de<br />
Fernand Bertemes y est présentée, mettant<br />
en lumière l’un des grands artistes<br />
du <strong>Luxembourg</strong>. Ce lieu constitue une<br />
véritable opportunité pour la commune<br />
non seulement de soutenir les artistes<br />
locaux, mais aussi de dynamiser les<br />
commerces environnants grâce à l’afflux<br />
de visiteurs attirés par la galerie.<br />
Avant sa création, l’espace était dirigé<br />
par notre syndicat d’initiative, qui<br />
acceptait plus de propositions d’exposition.<br />
Cependant, c’est pour élever<br />
le niveau artistique et attirer des créateurs<br />
professionnels que nous avons<br />
mis sur pied l’association « Schëfflenger<br />
Konschthaus asbl ». Celle-ci gère désormais<br />
la galerie avec une politique<br />
stricte de sélection d’œuvres, garantissant<br />
ainsi des expositions de haute qualité.<br />
Néanmoins, notre commune met à<br />
disposition d’autres locaux au sein de<br />
la ville pour les artistes amateurs ou les<br />
ateliers en tout genre.<br />
Administration communale de<br />
Schifflange<br />
11, Avenue de la Libération<br />
L-3801 Schifflange<br />
www.schifflange.lu
LUXEMBOURG<br />
16<br />
GOUVERNANCE<br />
DÉVELOPPER<br />
LA CULTURE<br />
ET LE TOURISME<br />
Administration communale de Frisange<br />
Roger Beissel
GOUVERNANCE<br />
17<br />
La commune de Frisange n’a pas cessé<br />
de se moderniser, en témoignent les<br />
nombreux projets d’infrastructures<br />
réalisés ces dernières années. D’autres<br />
sont en cours de finalisation. Roger<br />
Beissel, bourgmestre, les présente et<br />
revient notamment sur les initiatives<br />
touristiques et culturelles qui visent à<br />
dynamiser le territoire.<br />
Le château d’Aspelt est actuellement<br />
en travaux et accueillera prochainement<br />
une salle de spectacle et des gîtes.<br />
Pouvez-vous nous en dire plus ?<br />
Effectivement et nous espérons terminer<br />
ce chantier le 6 décembre. L’édifice<br />
sera pourvu d’une salle de spectacle<br />
pouvant réunir 120 personnes, avec un<br />
vestiaire pour les artistes, deux gîtes<br />
à l’étage et, au rez-de-chaussée, une<br />
épicerie dans laquelle nos associations<br />
locales pourront vendre leurs produits.<br />
De plus, deux membres de notre école<br />
de musique sont chargés de trouver un<br />
piano qui sera installé sur la scène.<br />
Si la construction sera achevée à la fin de<br />
cette année, nous nous organisons déjà<br />
en interne pour trouver des spectacles,<br />
des concerts ou des expositions et ainsi<br />
donner vie à notre salle dès son inauguration.<br />
Pour ce faire, nous avons engagé<br />
une collaboratrice supplémentaire dans<br />
notre service relations publiques le 1 er<br />
juin dernier. Son arrivée nous permet<br />
aussi de mieux communiquer et transmettre<br />
diverses informations à nos<br />
citoyens concernant les chantiers en<br />
cours ou les événements qui ont lieu<br />
dans notre commune tout au long de<br />
l’année.<br />
Nous travaillerons également avec l’Office<br />
régional du tourisme du Sud afin<br />
de trouver un exploitant pour nos deux<br />
gîtes qui devraient être fonctionnels au<br />
printemps de l’année prochaine.<br />
Quelles sont les autres initiatives<br />
déployées en matière de tourisme à<br />
Frisange ?<br />
Nous sommes en passe de signer l’acte<br />
d’achat du restaurant T’Scheier qui a<br />
fermé ses portes durant la pandémie<br />
de Covid-19. Nous souhaitons redynamiser<br />
ce lieu de vie et le louer à une<br />
société qui pourra l’exploiter. Nous<br />
pourrons aussi utiliser ce bâtiment<br />
pour nos événements comme la fête<br />
des retraités ou la fête de Noël puisqu’il<br />
dispose d’une capacité d’accueil de 200<br />
personnes environ.<br />
De plus, les amis de l’histoire de notre<br />
commune (Geschichtsfrënn Gemeng<br />
Fréiseng) ont déjà créé un parcours<br />
touristique dans le village d’Aspelt.<br />
Nous nous engagerons à déployer cette<br />
initiative, qui consiste à répertorier les<br />
endroits intéressants de nos sentiers en<br />
y installant des panneaux informatifs,<br />
dans nos autres localités.<br />
Mieux communiquer et transmettre<br />
diverses informations à nos citoyens<br />
concernant les chantiers en cours ou<br />
les événements qui ont lieu dans notre<br />
commune tout au long de l’année<br />
En outre, la Fondation Linster, qui se<br />
situe à Hellange, possède la Maison de<br />
l’Histoire et du Souvenir aménagée dans<br />
l’ancienne ferme. Son ex-propriétaire,<br />
Aloyse Linster, décédé depuis, a récupéré<br />
plus de 37.000 artéfacts tout au<br />
long de sa vie. Ces objets ont démontré<br />
que notre territoire était habité par les<br />
êtres humains depuis plus de 35.000<br />
ans. Néanderthaliens, Homo Sapiens<br />
et Gallo-Romains ont tour à tour vécu<br />
dans l’actuelle commune de Frisange !<br />
La Fondation a accumulé un patrimoine<br />
non négligeable durant plusieurs décennies.<br />
Une partie de la collection est<br />
exposée dans la maison qui a conservé<br />
son architecture et son charme d’antan.<br />
Cela lui a valu d’être classée monument<br />
national. Pour saluer le travail fourni<br />
par les bénévoles, nous préparerons<br />
très prochainement un contrat de coopération<br />
afin d’aider la Fondation à se<br />
développer grâce à une aide financière<br />
de notre part.<br />
Toujours en matière de patrimoine,<br />
Jean-Paul Meyer rédigera un petit<br />
livre sur l’histoire du château d’eau et<br />
des conduites de Frisange. Ce citoyen<br />
retraité d’Hellange a déjà réalisé de tels<br />
ouvrages pour nos associations et s’est<br />
naturellement proposé pour ce projet.<br />
Il se chargera de recueillir toutes les<br />
informations et, de notre côté, nous<br />
financerons l’impression et les frais<br />
relatifs à la publication du livre.<br />
Vous envisagez également de rénover<br />
l’Église Saint-André à Aspelt…<br />
Oui, le chantier démarrera à la rentrée<br />
prochaine. Ce lieu de culte est le<br />
seul qui appartient à la commune. Les<br />
deux autres églises situées à Frisange<br />
et Hellange appartiennent en effet au<br />
Kierchefong, le Fonds qui gère le patrimoine<br />
paroissial du culte catholique<br />
au Grand-Duché. Étant donné que<br />
nous sommes propriétaires de l’édifice<br />
d’Aspelt, nous tombons dans les réglementations<br />
de la fonction publique.<br />
Cela implique le respect de différentes<br />
normes qui nous oblige à réaliser de<br />
nombreux travaux pour mettre en<br />
place des sorties de secours ou pour<br />
améliorer l’accessibilité des personnes<br />
à mobilité réduite. Toutes ces considérations<br />
prennent du temps car nous<br />
sommes aussi en discussion avec l’Institut<br />
national pour le patrimoine architectural<br />
(INPA). Le bâtiment sera mieux<br />
isolé, notamment au niveau des voûtes,<br />
afin d’éviter les déperditions de chaleur.<br />
La durée des travaux est prévue<br />
pour deux ans.<br />
Un mot sur la mobilité et notamment<br />
sur le futur réaménagement de la N13<br />
et de la N16 qui est en réflexion depuis<br />
quelques années ?<br />
Nous attendons le réaménagement de<br />
ces deux routes depuis la création de<br />
l’A13. C’était une promesse du ministère<br />
de la Mobilité et des Travaux<br />
publics et de l’Administration des ponts<br />
et chaussées à l’époque. L’objectif<br />
sera d’y réduire la vitesse, d’agrandir<br />
les trottoirs ainsi que d’améliorer et<br />
moderniser les arrêts de bus. Ces travaux<br />
permettront de garantir la sécurité<br />
des usagers et de créer une piste<br />
cyclable qui longe la route, ainsi que, à<br />
certains endroits, une voie uniquement<br />
dédiée aux bus pour favoriser l’usage<br />
des transports en commun. Dans le cas<br />
où l’aménagement de pistes ne serait<br />
pas possible, nous développerons des<br />
circuits mixtes, permettant la marche<br />
et le cyclisme.
18<br />
GOUVERNANCE<br />
La N13 traverse la commune sur toute<br />
sa longueur. Elle commence au début<br />
du village d’Aspelt et se termine à<br />
Hellange. Nous profiterons aussi des<br />
travaux pour améliorer et rénover les<br />
infrastructures souterraines, notamment<br />
les conduites d’eau et les canalisations.<br />
De nombreuses études ont<br />
déjà été effectuées par nos soins : nous<br />
avons analysé toutes les tuyauteries à<br />
l’aide de caméras. Force est de constater<br />
que ce seront ces infrastructures qui<br />
nécessiteront les travaux les plus longs.<br />
Nous sommes prêts pour démarrer ce<br />
projet puisque le ministère et l’Administration<br />
des ponts et chaussées nous<br />
ont fourni les plans qu’il nous faut<br />
encore approuver.<br />
Quels sont les projets qui prouvent<br />
votre engagement en faveur de l’environnement,<br />
notamment au niveau du<br />
Pacte Climat ?<br />
Nous avons obtenu la certification de<br />
catégorie 1 du Pacte Climat avec un<br />
score de 44,3% en mars dernier. Notre<br />
commune est traversée par plusieurs<br />
axes de circulation importants qui<br />
rendent difficile la diminution de notre<br />
empreinte carbone. Pour atteindre<br />
cet objectif, d’autres opportunités<br />
existent comme celles qui visent à<br />
réduire la consommation énergétique<br />
de nos infrastructures publiques. Les<br />
anciens bâtiments seront progressivement<br />
rénovés afin de répondre à<br />
toutes les exigences environnementales<br />
actuelles. Malheureusement, il y<br />
a plusieurs années, le gaz faisait figure<br />
d’énergie reine, notre commune a donc<br />
misé sur celle-ci en établissant un<br />
réseau y dédié. Les priorités et les mentalités<br />
ont changé aujourd’hui et nous<br />
devons trouver des alternatives en installant<br />
des panneaux photovoltaïques<br />
sur les toitures par exemple.<br />
Nous avons déployé de nombreuses<br />
initiatives pour la nature, la biodiversité<br />
et la protection de l’environnement<br />
depuis plusieurs années. Nous pratiquons<br />
par exemple le fauchage tardif au<br />
printemps et créerons prochainement<br />
un habitat pour les chauves-souris et<br />
les oiseaux rares dans le futur château<br />
d’eau. Des abris à insectes ont également<br />
été installés.<br />
Malheureusement, nous n’avons jamais<br />
collecté toutes ces données ni répertorié<br />
l’ensemble de nos projets. Cet audit<br />
est indispensable, tant pour l’obtention<br />
d’une meilleure certification que pour<br />
l’information délivrée à nos citoyens.<br />
Grâce à notre nouvelle maison communale,<br />
nous pourrons nous occuper<br />
davantage du Pacte Climat et du Pacte<br />
Nature, car nous envisageons d’engager<br />
un collaborateur supplémentaire<br />
qui se dédiera entièrement aux projets<br />
liés au développement durable.<br />
Administration communale de<br />
Frisange<br />
10, Munnerëferstrooss<br />
L-5750 Frisange<br />
www.frisange.lu
FAITES VOS COURSES<br />
SANS DÉCHETS :<br />
C’EST POSSIBLE !<br />
Vous pourriez planifier vos<br />
repas et faire une liste de<br />
courses. Pensez à apporter<br />
vos sacs en tissu et cabas.<br />
Utiliser des contenants<br />
réutilisables pour les achats<br />
à la coupe et privilégier<br />
les produits en vrac, en<br />
carton ou en verre pourrait<br />
être utile. Optez pour<br />
des aliments locaux, de<br />
saison et non transformés,<br />
et préférez les marchés<br />
bio et les commerçants<br />
de proximité. Réduire ses<br />
déchets en supermarché peut<br />
être simple avec ces gestes<br />
faciles. Adopter de nouvelles<br />
habitudes, pas à pas, peut<br />
faire une grande différence !<br />
Prêt à commencer ?<br />
Zéro déchets, c’est moi !<br />
Le SIDOR poursuit son engagement « mission zero », une<br />
initiative visant à appeler à la réduction des déchets,<br />
voire à leur disparition complète. Le syndicat intercommunal<br />
encourage les particuliers à changer de comportement pour<br />
rétablir ensemble un environnement plus sain, sans déchets !<br />
Toi aussi, participe à la « mission zero ».<br />
sidor.lu
LUXEMBOURG<br />
20<br />
GOUVERNANCE<br />
LE FUTUR<br />
EN CONSTRUCTION<br />
Administration communale de Betzdorf<br />
Marc Ries
GOUVERNANCE<br />
21<br />
Avec ses 4.200 habitants répartis dans<br />
5 villages et une population comptant<br />
31% de résidents étrangers, Betzdorf<br />
se distingue par son dynamisme et son<br />
esprit novateur dans des réalisations<br />
ambitieuses. De sa zone artisanale au<br />
nouveau parc éolien récemment établi,<br />
la commune continue son développement.<br />
Son bourgmestre, Marc Ries,<br />
revient sur les projets phares en cours.<br />
Transition vers la ZEAC<br />
Le centre de Roodt-sur-Syre, abritant<br />
un réseau florissant d’entreprises, est<br />
un des moteurs économiques de la<br />
commune. Afin de favoriser leur expansion<br />
future et de répondre aux besoins<br />
croissants des activités locales, la commune<br />
a lancé un projet de relocalisation<br />
vers une nouvelle zone économique<br />
artisanale et commerciale (ZEAC) de<br />
5 ha en cours de développement à<br />
Rothoicht. Cette transition stratégique<br />
a un double objectif. D’une part, offrir<br />
un cadre attractif spécifiquement<br />
conçu pour les activités artisanales<br />
telles que les garages, les commerces<br />
de matériaux, les menuiseries et autres<br />
services spécialisés, favorisant ainsi<br />
l’expansion et la diversification du tissu<br />
économique local. D’autre part, cette<br />
initiative vise à libérer de l’espace au<br />
cœur du village, ouvrant ainsi la voie à<br />
la création de nouveaux logements et à<br />
l’aménagement de zones résidentielles<br />
attrayantes pour les habitants.<br />
« L’idée derrière ce projet est de permettre<br />
aux entreprises de continuer leur<br />
croissance dans un lieu où elles auront<br />
la place nécessaire. Malheureusement,<br />
notre centre commence à être saturé et<br />
une mesure était nécessaire. Le projet<br />
a été très bien reçu. Suite à l’annonce<br />
faite à son sujet, nous avons déjà eu<br />
des retours positifs des habitants de<br />
la commune et de nos commerçants »,<br />
explique le bourgmestre.<br />
Le projet d’aménagement vers la ZEAC<br />
revêt une signification particulière<br />
pour la commune, notamment en raison<br />
d’un précédent référendum il y<br />
a 30 ans. À l’époque, une industrie de<br />
bitume souhaitait s’implanter sur ce<br />
même sol. La proposition avait été rejetée<br />
massivement par les habitants, avec<br />
90% des votes contre le développement<br />
de ce site. Depuis cette période, les responsables<br />
politiques ont œuvré pour<br />
réduire la portée de cette zone et y<br />
favoriser des activités artisanales plutôt<br />
qu’industrielles. « Aujourd’hui, la ZEAC<br />
suscite un vif intérêt et de nombreuses<br />
entreprises ont déjà manifesté leur<br />
volonté de s’y installer », poursuit Marc<br />
Ries. Bien que le projet ne soit qu’à ses<br />
débuts, le terrain nécessaire à sa réalisation<br />
a déjà été identifié et classé en<br />
conséquence. Selon les projections de<br />
la commune, il devrait devenir réalité<br />
au cours de cette mandature. Les premières<br />
entreprises pourront commencer<br />
à ériger leurs installations dès 2028<br />
ou 2029.<br />
Place au développement durable<br />
Le respect de l’environnement est au<br />
cœur du projet. La commune, particulièrement<br />
engagée sur la question,<br />
a souhaité préserver les écosystèmes<br />
et espèces présentes sur les terrains<br />
destinés à la construction de la ZEAC.<br />
Des alouettes des champs et des chats<br />
sauvages ont élu domicile sur le territoire.<br />
Selon le bourgmestre, « il est crucial<br />
de mener ce projet en suivant des<br />
critères écologiques rigoureux. Pour<br />
cette raison, nous avons mis en place<br />
des mesures de compensation significatives<br />
afin de garantir la prospérité<br />
de ces espèces et de faire en sorte que<br />
ces aménagements ne les affectent pas,<br />
ou très peu. De nouveaux terrains ont<br />
donc été dédiés à la relocalisation de<br />
ces animaux ».<br />
Il est crucial pour nous de mener<br />
ce projet en suivant des critères<br />
écologiques rigoureux<br />
Parmi les autres évolutions majeures<br />
de la commune, la finalisation de la<br />
nouvelle crèche de Roodt-sur-Syre est<br />
un point central. Ici encore, l’engagement<br />
écologique a joué un rôle prépondérant<br />
dans sa conception. Pour sa<br />
construction, la commune a opté pour<br />
une approche innovante et durable<br />
en s’appuyant sur l’économie circulaire.<br />
Durant le chantier, des briques<br />
d’argile ont été fabriquées à partir des<br />
ressources récupérées localement lors<br />
des travaux pour le nouveau centre<br />
d’incendie et de secours à Mensdorf.<br />
De plus, le bois utilisé provient en partie<br />
des forêts communales et des alentours.<br />
« Nous avons fait le choix de ne<br />
rien coller et de visser les matériaux<br />
entre eux. De cette manière, si nous<br />
devons un jour déconstruire la crèche,<br />
nous pourrons les récupérer pour nous<br />
en servir à nouveau ». Cette crèche aura<br />
une capacité d’accueil de 96 enfants.<br />
Initiatives résidentielles<br />
La commune de Betzdorf n’échappe<br />
pas à la problématique du logement<br />
qui touche actuellement le Grand-<br />
Duché. Elle s’investit activement dans<br />
le développement de nouvelles solutions<br />
résidentielles pour répondre aux<br />
besoins croissants de sa population.<br />
Au cours de la dernière mandature, un<br />
effort important avait été déployé pour<br />
créer des habitations à un prix accessible<br />
destinées à la location. Pour l’année<br />
à venir, environ une centaine de<br />
nouveaux logements abordables seront<br />
ajoutés au parc immobilier.<br />
Parmi les initiatives en cours, la commune<br />
collabore avec la Société Nationale<br />
des Habitations à Bon Marché (SNHBM)<br />
pour la construction de 25 maisons à<br />
Berg. Ces habitations seront vendues,<br />
mais la commune conservera la propriété<br />
du terrain, il s’agira d’une emphytéose.<br />
À Betzdorf, un projet intergénérationnel<br />
novateur de 31 appartements est en<br />
cours, où la moitié des logements d’un<br />
bâtiment sera réservée aux personnes<br />
âgées et l’autre aux jeunes familles, facilitant<br />
ainsi les échanges et l’entraide au<br />
sein de la communauté. Cette initiative<br />
vise à redynamiser l’esprit de solidarité<br />
qui existait dans les villages il y a des<br />
dizaines d’années. Aujourd’hui, chacun<br />
vit de plus en plus isolé dans sa maison,<br />
et les liens entre les habitants se<br />
sont affaiblis. Pour soutenir ce projet, la<br />
commune engagera un animateur social<br />
chargé de favoriser les interactions entre<br />
les résidents en organisant diverses activités,<br />
afin de recréer un véritable esprit<br />
de communauté.
22<br />
GOUVERNANCE<br />
D’autres développements résidentiels<br />
sont également en cours à Olingen et<br />
Mensdorf, où la commune répond à la<br />
demande croissante de logements en<br />
proposant des solutions adaptées aux<br />
besoins locaux. L’automne dernier, la<br />
brasserie Monkel a été inaugurée, avec<br />
trois habitations intégrées au-dessus<br />
de la bâtisse.<br />
grâce aux installations photovoltaïques<br />
privées, agricoles et industrielles, la<br />
commune produit désormais plus<br />
d’énergie solaire que la consommation<br />
totale des ménages.<br />
ensemble environ 80 GWh par an. En<br />
combinant cette capacité éolienne avec<br />
les technologies photovoltaïques existantes,<br />
la commune aspire à couvrir la<br />
totalité, voire plus, des besoins énergétiques<br />
de l’industrie et des ménages.<br />
Vers l’autonomie énergétique<br />
En parallèle à ces développements,<br />
l’une des priorités de Betzdorf est d’atteindre<br />
l’autosuffisance énergétique<br />
à 100%. Ces derniers mois, des efforts<br />
significatifs ont été déployés dans cette<br />
direction. À titre illustratif, une grande<br />
installation photovoltaïque a été aménagée<br />
à l’entrée de Roodt-sur-Syre,<br />
produisant 500.000 kWh d’électricité<br />
par an. Celle-ci s’ajoute à d’autres projets<br />
similaires, permettant à la commune<br />
de générer au total environ 1,2<br />
MWc par an, équivalant à environ 1,2<br />
GWh. Comparativement, la consommation<br />
totale annuelle des ménages<br />
s’élève à environ 7,6 GWh. Cependant,<br />
Si nous devons un jour<br />
déconstruire la crèche, nous pourrons<br />
récupérer les matériaux pour<br />
nous en servir à nouveau<br />
Malgré ces progrès, il reste encore un<br />
écart à combler pour atteindre l’autosuffisance<br />
énergétique totale, notamment<br />
en ce qui concerne les besoins de<br />
l’industrie sur le territoire communal.<br />
Pour combler cette lacune et en partenariat<br />
avec Soler, Betzdorf a entrepris la<br />
création d’un parc éolien local. L’idée ?<br />
Implanter quatre éoliennes sur le territoire<br />
de Betzdorf capables de produire<br />
Administration communale de<br />
Betzdorf<br />
11, rue du Château<br />
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24<br />
GOUVERNANCE<br />
MERTZIG :<br />
85,6% AU PACTE CLIMAT 2.0<br />
Administration communale de Mertzig<br />
Commune engagée et innovante à<br />
plusieurs niveaux, Mertzig a obtenu le<br />
prix international « European Energy<br />
Award Gold » en fin d’année dernière<br />
qui récompense les efforts mis en<br />
œuvre par Mike Poiré, bourgmestre,<br />
et son équipe. Celui-ci présente les<br />
projets déployés en faveur de l’environnement<br />
et du Pacte Climat sur son<br />
territoire.<br />
La commune de Mertzig est engagée<br />
dans le Pacte Climat depuis 2013. Vous<br />
avez été élu bourgmestre en 2017, puis<br />
réélu l’an dernier. Pouvez-vous retracer<br />
l’histoire de cette certification sur votre<br />
territoire ?<br />
Lors de son premier audit en 2015,<br />
notre commune a obtenu le score de<br />
54,3%. Puis, grâce au programme politique<br />
ambitieux de 2017 sous le slogan<br />
« Renouveau pour Mertzig », une certification<br />
de 68,9% a pu être atteinte pour<br />
passer ensuite dans le cadre du premier<br />
« Gold-Audit » en 2020 à 78%. Avec l’entrée<br />
en vigueur de la loi portant sur la<br />
création d’un Pacte Climat 2.0 avec les<br />
communes, nous avons encore une fois<br />
progressé dans notre engagement et le<br />
score de 85,6% a été atteint lors de l’audit<br />
du 13 juillet 2023. Avec dix autres<br />
communes du <strong>Luxembourg</strong>, Mertzig a<br />
de ce fait reçu le prix international « European<br />
Energy Award Gold » le 16 novembre<br />
2023 à Lörrach, en Allemagne.<br />
Ce label est décerné aux communes qui<br />
s’engagent durablement et au plus haut<br />
niveau dans la protection du climat,<br />
l’efficacité énergétique et les énergies<br />
renouvelables.<br />
Les enfants sont les meilleurs<br />
ambassadeurs et multiplicateurs<br />
en matière de protection du climat<br />
Qu’avez-vous mis en place en matière<br />
d’environnement et de durabilité depuis<br />
votre arrivée à la tête de la commune<br />
? Quels sont les projets, grands<br />
ou petits, qui font de Mertzig une commune<br />
verte et engagée ?<br />
Jeune et dynamique, la commune de<br />
Mertzig a été complètement réorganisée<br />
du point de vue du personnel politique<br />
et administratif en 2017. Nous<br />
avons commencé à rénover et planifier<br />
les infrastructures communales de
GOUVERNANCE<br />
25<br />
© Julie Stamenic<br />
manière inclusive et intergénérationnelle<br />
dans l’esprit d’une « commune<br />
pour tous », en modernisant consécutivement<br />
les infrastructures en matière<br />
d’efficacité et de performance énergétique.<br />
Les initiatives sont nombreuses.<br />
Il va de soi que je cite les grands projets<br />
d’infrastructure comme la rénovation<br />
de la maison communale et le chantier<br />
en cours du plus grand investissement<br />
jamais réalisé dans l’histoire de notre<br />
commune, à savoir la construction du<br />
projet intégré « école – Maison Relais ».<br />
Évoquons également le remplacement<br />
de tout l’éclairage public par un système<br />
moderne, intelligent et durable.<br />
Ensuite, il ne faut pas oublier nos démarches<br />
proactives quand il s’agit de<br />
créer des zones de protection naturelles,<br />
ou encore la plantation de notre<br />
« tiny forest » au centre du village, un<br />
projet réalisé en étroite collaboration<br />
avec Greenpeace <strong>Luxembourg</strong> et le syndicat<br />
de la protection de la nature SICO-<br />
NA. Il s’agit d’un véritable écosystème<br />
complexe avec le retour à la biodiversité,<br />
la régénération de sols forestiers et<br />
la reconnexion de l’Homme avec son<br />
environnement… voilà quelques-unes<br />
des missions de la micro-forêt, un projet<br />
éducatif aussi ! Ensuite, nous avons<br />
introduit le programme « Nachhaltigkeit<br />
macht Schule » en tant qu’activité<br />
parascolaire dans notre école fondamentale.<br />
Cette campagne a un grand<br />
impact sur notre société, sachant que<br />
les enfants sont les meilleurs ambassadeurs<br />
et multiplicateurs en matière de<br />
protection du climat.<br />
En 2023, Mertzig a obtenu un score de<br />
85,6%. Quels leviers doivent être actionnés<br />
pour l’améliorer ?<br />
Il est vrai qu’il s’agit déjà d’un très bon<br />
résultat, mais il reste du pain sur la<br />
planche et le score peut en effet encore<br />
être considérablement amélioré, notamment<br />
grâce aux investissements qui<br />
seront réalisés dans le domaine de la<br />
transition et de la performance énergétiques.<br />
En matière de biodiversité, une<br />
réserve naturelle verra le jour sur le site<br />
du « Turelbaacher Schlass ». Ce lieu nécessitera<br />
une protection particulière en<br />
raison de la richesse, de la rareté et de<br />
la spécificité de ses habitats ou de ses<br />
espèces sauvages, en application de la<br />
loi modifiée du 18 juillet 2018 concernant<br />
la protection de la nature et des<br />
ressources naturelles.<br />
Vous êtes aussi engagé dans l’Économie<br />
pour le Bien Commun. En quoi cet<br />
engagement est-il complémentaire au<br />
Pacte Climat ?<br />
Tout se passe en effet selon un fil<br />
conducteur. Des valeurs guident notre<br />
politique : la dignité humaine, l’égalité<br />
de traitement, la solidarité, la justice<br />
et la cohésion sociales, la durabilité<br />
écologique, la participation citoyenne<br />
et la démocratie. Le concept consiste<br />
à renforcer les critères sociaux et environnementaux<br />
dans l’économie et<br />
il nous aide à analyser, à remettre en<br />
question et à canaliser le travail et les<br />
efforts grâce à l'instrument de la matrice<br />
des valeurs. Par définition, cet<br />
engagement va de pair avec celui du<br />
Pacte Climat.
26<br />
GOUVERNANCE<br />
Le bourgmestre, Mike Poiré, avec son équipe et les représentants de l’Agence Climat et du European Energy Award<br />
Vous vous êtes associé à la commune de<br />
Feulen pour développer une coopérative<br />
de production d’énergie renouvelable<br />
(Greenergy Feelen Mäerzeg). Quel<br />
est son objectif ?<br />
La participation citoyenne et la durabilité<br />
écologique fonctionnent main dans<br />
la main. À l’initiative des communes<br />
de Feulen et de Mertzig et en étroite<br />
concertation avec les conseillers climat<br />
des deux administrations, la société<br />
coopérative « Greenergy » a été constituée<br />
par une dizaine de citoyens engagés.<br />
Elle a pour objectif de développer<br />
et d’investir dans des projets locaux de<br />
production d’énergie propre et renouvelable.<br />
Elle contribue à augmenter la<br />
production d’énergies vertes et à réduire<br />
considérablement l’empreinte<br />
écologique dans les deux communes.<br />
Grâce aux membres fondateurs et à<br />
un grand nombre de citoyens engagés,<br />
1.321 parts ont été vendues pour un<br />
total de 142.100 euros. Avec ce capital,<br />
trois installations photovoltaïques ont<br />
déjà pu être réalisées. Elles produisent<br />
en moyenne 115 MWh par an, ce qui<br />
correspond au besoin en électricité de<br />
26 ménages environ. C’est un très bon<br />
début et il y a encore un énorme potentiel<br />
dans les années à venir avec notamment<br />
la construction du projet intégré<br />
« école - Maison relais » et du hall<br />
sportif à Mertzig. Je précise encore que,<br />
dans un premier temps, les communes<br />
ont mis à disposition les toits de leurs<br />
bâtiments publics. Mais, dans un second<br />
temps, la coopérative a également<br />
la possibilité de développer et d’investir<br />
dans d’autres types de projets, tels<br />
que l’énergie éolienne ou l’installation<br />
de panneaux photovoltaïques sur des<br />
toits privés.<br />
D’autres projets d’avenir en faveur de<br />
l’environnement sont-ils en cours de<br />
réflexion à Mertzig ?<br />
À titre d’exemple, nous venons de participer<br />
à l’appel à projets « Méi Natur an<br />
eise Schoulhäff » pour créer un espace<br />
éducatif et convivial tout en respectant<br />
l’environnement naturel. La future<br />
cour d’école s’intègrera dans le nouveau<br />
campus scolaire. À proximité, un<br />
corridor écologique défini par la rivière<br />
« Turelbaach » est présent. Le projet se<br />
veut attentif à la préservation de cet ensemble<br />
paysager et écologique tout en<br />
plantant des arbres, des arbustes et des<br />
vivaces indigènes et rustiques attirant<br />
la biodiversité. Par ailleurs, la déminéralisation<br />
du site est une préoccupation<br />
importante puisqu’elle permet de favoriser<br />
l’infiltration de l’eau de pluie et<br />
de lutter, en collaboration avec les végétaux,<br />
contre les effets d’îlots de chaleur<br />
urbains. Ce projet contribue à désimperméabiliser<br />
la cour à 51% tout en<br />
permettant de rendre cet espace plus<br />
accueillant pour les enseignants et les<br />
élèves. La zone de biodiversité constituera<br />
un espace pédagogique créant<br />
un « laboratoire à ciel ouvert » et tissant<br />
des liens entre les enfants et l’environnement.<br />
Administration communale de<br />
Mertzig<br />
22, rue Principale<br />
L-9168 Mertzig<br />
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« BauCheck », un outil pour la construction durable et circulaire<br />
La Klima-Agence vient de dévoiler un nouvel outil pour sensibiliser les<br />
acteurs communaux à la construction et à la rénovation durables et<br />
circulaires. Dénommé « BauCheck » et développé dans le cadre du Pacte<br />
Climat, il doit aider les administrations locales à la prise de décision dans<br />
les phases de planification de leurs projets de construction/rénovation<br />
mais aussi à monitorer et à évaluer la mise en œuvre des objectifs<br />
sélectionnés. Ceux-ci, au nombre de 45, sont liés à l’économie circulaire,<br />
l’adaptation au climat, la qualité de l’air et au Pacte Nature.<br />
Source : pacteclimat.lu<br />
La construction durable, clé pour des villes résilientes<br />
23 mai 2024. 180 personnes se sont réunies à Bettembourg pour « travailler<br />
ensemble à bâtir un avenir où la durabilité et la construction responsable ne<br />
font qu’un ». C’était la volonté de l’événement « Construction durable pour<br />
des villes résilientes 2.0 » organisé par Neobuild, le LIST et Luxinnovation.<br />
Au programme : interventions de leaders du secteur, table ronde sur le<br />
cycle de vie et l’impact environnemental des bâtiments et ateliers sur les<br />
thèmes de la chaleur fatale, de la réutilisation de l’eau, de la circularité des<br />
ressources et de la logistique sur les chantiers. « Je retiens de cette journée<br />
des idées fortes comme celle de rassembler les acteurs, d’échanger sur<br />
les meilleurs pratiques, aux niveaux communal, national et avec nos pays<br />
voisins, ainsi que l’importance d’une approche holistique et le défi énorme<br />
que représente la coordination entre des systèmes qui fonctionnent encore<br />
trop en silos », a conclu Sasha Baillie, CEO de Luxinnovation.<br />
Source : Luxinnovation<br />
Un premier bâtiment zéro carbone au <strong>Luxembourg</strong><br />
Ce 6 juin, Advanzia Bank a inauguré son nouveau siège et, par la même<br />
occasion, le premier immeuble du Benelux certifié zéro carbone sur base<br />
des critères de l’International Future Living Institute. Baptisé « Emerald »,<br />
l’édifice conçu par le cabinet Architecture et Environnement s’est installé<br />
dans le parc d’activités Syrdall à Munsbach. Composé de quatre niveaux<br />
de parking en sous-sol et de quatre niveaux hors-sol, il repose sur une<br />
structure hybride bois-béton, dispose d’un système de chauffage, de<br />
climatisation et de ventilation hautement efficient, est équipé d’installations<br />
photovoltaïques et de protections solaires, recourt à l’eau de pluie et<br />
bénéficie d’un système de commande centralisé qui permet d’optimiser<br />
la consommation d’énergie. D’après les audits réalisés, l’immeuble est<br />
également en passe d’obtenir les certifications BREEAM Excellent, DGNB<br />
Gold et WELL Platine.<br />
Source : Advanzia Bank<br />
© Advanzia Bank
LUXEMBOURG<br />
28<br />
THE WAVE HOUSE, L’IMMEUBLE QUI<br />
RÉHAUSSE LES STANDARDS DE<br />
LA CONSTRUCTION 3D EN EUROPE<br />
GREEN BUILDING<br />
©KRAUSGRUPPE<br />
Wavehouse Campbell Heidelberg Ansicht von Westen<br />
Avec un béton high-tech pour encre<br />
et un site en reconversion pour<br />
feuille blanche, le promoteur immobilier<br />
KRAUSGRUPPE a participé à la<br />
rédaction d’un nouveau chapitre de<br />
l’histoire de la construction. Avec The<br />
Wave House, il a érigé à Heidelberg,<br />
en Allemagne, le plus grand immeuble<br />
d’Europe imprimé en 3D. Ce projet<br />
pionnier dans le domaine de la<br />
construction industrielle, dont les clés<br />
ont été remises en janvier dernier,<br />
confirme à quel point cette manière<br />
de bâtir est tournée vers l’avenir.<br />
Un projet pionnier<br />
Tout droit sorti d’une imprimante<br />
3D, le bâtiment Wave House, développé<br />
par le promoteur immobilier<br />
KRAUSGRUPPE et utilisé comme data<br />
centre par Heidelberg iT dans la ville<br />
allemande éponyme, impressionne<br />
par son architecture. Ses dimensions –<br />
environ 54 m de long pour 11 m de large<br />
et 9 m de haut – en font le plus grand<br />
édifice imprimé d’Europe. Tout en<br />
courbes généreuses – rendues possibles<br />
par la conception paramétrique, le projet,<br />
supervisé par Mense-Korte ingenieure+architekten<br />
et SSV Architekten,<br />
donne un aperçu de l’immense liberté<br />
de conception que permet la technique<br />
de construction utilisée.<br />
C’est l’imprimante BOD2, un modèle<br />
à portique de la société danoise<br />
COBOD et opéré par le groupe PERI<br />
3D Construction, qui a, couche après<br />
couche, donné vie à ce projet. Pouvant<br />
atteindre une vitesse d’impression de<br />
1.000 mm/s (avec barrière de sécurité),<br />
cet outil est le plus rapide du marché.<br />
Il lui aura seulement fallu quelque 140<br />
heures, soit environ six jours, et deux<br />
opérateurs sur site pour faire sortir de<br />
terre les 600 m 2 de la Wave House. Une<br />
prouesse qui rend cette technologie<br />
bien plus compétitive que les techniques<br />
de construction traditionnelles.<br />
À l’intérieur aussi les humains ont pu<br />
laisser place à la machine : c’est le nouveau<br />
robot de peinture de Caparol et<br />
Okibo, baptisé « Paint Buddy ® », qui a<br />
teint les murs du centre de données aux<br />
couleurs d’Heidelberg iT.<br />
Une technique de construction adaptée<br />
aux défis du secteur<br />
En réduisant les besoins en personnel,<br />
les imprimantes 3D et autres robots<br />
intelligents apportent une solution au<br />
manque de main-d’œuvre qualifiée<br />
qui touche le secteur de la construction.<br />
Mais ce n’est pas le seul avantage<br />
conféré par ce nouveau moyen d’élever
GREEN BUILDING<br />
29<br />
© Sabine Arndt<br />
Cette méthode de construction<br />
répond à la double transition<br />
qui s’opère dans le secteur<br />
du bâtiment<br />
©Heidelberg Materials AG_Christian Buck<br />
©SSV Architekten<br />
Robot de peinture « Paint Buddy ® »<br />
Cette manière de bâtir répond donc à<br />
la double transition qui s’opère dans le<br />
secteur du bâtiment. « Nous sommes<br />
heureux de participer à ce projet innovant<br />
et de poursuivre le développement<br />
de l’impression 3D béton en tant<br />
que méthode de construction particulièrement<br />
économe en ressources<br />
avec nos partenaires. Ensemble, nous<br />
montrons que la durabilité et la numérisation<br />
vont de pair. Chez Heidelberg<br />
Materials, les produits innovants et<br />
durables comme i.tech ® 3D et le développement<br />
de modèles commerciaux<br />
numériques sont des éléments essentiels<br />
de notre stratégie de développement<br />
durable », a déclaré Nicola Kimm,<br />
membre du conseil d’administration et<br />
Chief Sustainability Officer d’Heidelberg<br />
Materials, dans un communiqué.<br />
Par A. Jacob<br />
des murs. Si l’impression 3D intéresse<br />
autant, c’est aussi parce qu’elle permet<br />
de relever deux autres défis rencontrés<br />
dans le bâtiment : la stagnation de la<br />
productivité et la durabilité.<br />
Selon les parties prenantes au chantier,<br />
la 3D a cela de durable qu’elle permet<br />
de réduire l’usage des matériaux<br />
(jusqu’à 70% selon la conception) mais<br />
aussi les déchets généralement associés<br />
à la construction traditionnelle en<br />
béton (puisqu’un immeuble imprimé<br />
ne nécessite aucun coffrage et bénéficie<br />
d’une application précise de la matière)<br />
et, par conséquent, l’empreinte carbone<br />
d’un projet.<br />
Le matériau de construction en luimême<br />
se veut très vert. Fournies par la<br />
firme allemande Heidelberg Materials,<br />
les 450 tonnes de béton spécial « i.tech ®<br />
3D » qui ont été nécessaires à la réalisation<br />
du projet sont 100% recyclables.<br />
Cette « encre » de construction développée<br />
spécialement pour l’impression 3D<br />
est entièrement minérale et contient<br />
un liant dont l’empreinte carbone est<br />
inférieure à celle du ciment classique<br />
d’environ 55%. Sa formulation contient<br />
des matériaux recyclés et des sousproduits,<br />
réduisant ainsi l’utilisation de<br />
matières premières vierges.<br />
En outre, cette technique permet d’accroître<br />
l’efficacité et la sécurité du<br />
processus de construction en ce sens<br />
qu’elle requiert moins d’outils sur site<br />
et réduit les nuisances sonores ainsi<br />
que les émissions de poussière.<br />
600 m 2<br />
de surface<br />
± 140<br />
heures d’impression<br />
450<br />
tonnes de béton spécial « i.tech® 3D »<br />
100% recyclable
32<br />
LUXEMBOURG<br />
GREEN BUILDING<br />
GRAVITY :<br />
UN EXEMPLE À SUIVRE<br />
BPI Real Estate <strong>Luxembourg</strong><br />
Depuis un an, les habitants, commerçants<br />
et professionnels de santé<br />
ont investi les locaux du complexe<br />
multifonctionnel Gravity au cœur<br />
de Differdange. Au fil de l’élaboration<br />
de ce projet, la ville et BPI Real<br />
Estate <strong>Luxembourg</strong> (en collaboration<br />
avec Unibra Real Estate) ont<br />
main dans la main mis sur pied des<br />
solutions qui répondent aujourd’hui<br />
plus que jamais aux enjeux de l’immobilier<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Sébastien<br />
Labis, Country Manager pour le<br />
développeur, Tom Ulveling et Jerry<br />
Hartung, échevins, dressent le bilan<br />
et reviennent sur le succès de leur<br />
collaboration.<br />
Un pôle de vie<br />
Les tours du bâtiment Gravity surplombent<br />
la ville de Differdange à<br />
près de 65 mètres de haut. Ce projet<br />
d’envergure avait été lancé par la commune<br />
en 2017 sur base d’un concours,<br />
duquel le développeur BPI Real Estate<br />
<strong>Luxembourg</strong> était sorti gagnant de sa<br />
catégorie, accompagné d’Unibra Real<br />
Estate. Six années plus tard, en juillet<br />
2023, la dernière unité de ce complexe<br />
multifonctionnel a été livrée.<br />
Aujourd’hui, Gravity est devenu un<br />
ensemble immobilier mixte de 25.000 m²<br />
hors-sol comprenant 80 appartements,<br />
125 studios de coliving, 5.170 m² de<br />
bureaux – occupés entre autres par<br />
des services de l’État – et 2.480 m² de<br />
surface commerciale. Ces derniers<br />
accueillent notamment une agence<br />
bancaire de la Spuerkeess, une boulangerie<br />
Fischer, une crèche Babilou,<br />
un fleuriste, un salon de coiffure et<br />
d’esthétique, et d’ici quelques mois un<br />
nouveau concept de restauration. En<br />
outre, les différents occupants du bâtiment<br />
bénéficient d’un parking souterrain<br />
Indigo de 224 places.<br />
Le complexe differdangeois est également<br />
devenu un important pôle de<br />
soins et de santé de proximité dans le<br />
sud du pays puisqu’y prospèrent divers<br />
médecins généralistes, un laboratoire<br />
d’analyses médicales Bionext, une<br />
pharmacie, un cabinet de dentistes,<br />
un kinésithérapeute ou encore une<br />
psychothérapeute. Sur l’ensemble du<br />
site, seules quelques dernières cellules<br />
commerciales à partir de 170 m² restent<br />
à pourvoir.<br />
Le bâtiment se veut également durable,<br />
notamment par le principe de « cradleto-cradle<br />
» qui l’inscrit dans une logique<br />
d’économie circulaire : chaque matériau<br />
et équipement utilisé est répertorié<br />
dans un « passeport matériaux » en vue<br />
d’anticiper son éventuel démontage et<br />
de gérer la fin de vie de l’immeuble.
GREEN BUILDING<br />
33<br />
Un partenariat exemplaire<br />
Lors de l’élaboration du projet, une<br />
étroite collaboration entre le secteur<br />
public – la ville – et privé – BPI Real Estate<br />
<strong>Luxembourg</strong> et son co-développeur –<br />
s’est tissé petit à petit. « En 2017, nous<br />
avions opté pour un système de concours<br />
afin de définir les différents acteurs du<br />
projet et de leur confier les tâches relatives<br />
à son développement. Toutefois,<br />
nous avons progressivement changé<br />
notre méthode de fonctionnement.<br />
L’objectif était d’éviter que des investisseurs<br />
achètent plusieurs unités de logement<br />
à prix abordable pour ensuite les<br />
revendre deux fois plus chères. La ville<br />
de Differdange a donc fait le choix d’acquérir<br />
les 80 appartements du complexe<br />
Gravity pour proposer des baux emphytéotiques<br />
et, ainsi, maîtriser le foncier<br />
dans le temps », précise Tom Ulveling.<br />
Développer l’offre de coliving<br />
dans notre pays est l’une des solutions<br />
aux problématiques du secteur<br />
de l’immobilier et à la pénurie<br />
de logements<br />
élaboré avec les développeurs plusieurs<br />
espaces communs tels qu’une<br />
salle communale avec cuisine partagée<br />
au 14 e étage qui est devenue un lieu de<br />
rencontre privilégié des habitants et où<br />
des soirées à thème se déroulent régulièrement.<br />
Une terrasse a également été<br />
aménagée sur le toit où une serre potagère<br />
est accessible à tous les résidents.<br />
Si les multiples facettes du projet<br />
Gravity ont commencé à se dessiner il y<br />
a quelques années, elles répondent plus<br />
que jamais aux enjeux du marché immobilier<br />
actuel. « Le partenariat qui a lié<br />
la ville aux acteurs privés doit servir de<br />
modèle et se multiplier sur l’ensemble<br />
du territoire grand-ducal, car une grande<br />
partie du foncier est actuellement entre<br />
les mains publiques quand l’expérience<br />
du développement se trouve plutôt du<br />
côté privé. S’allier permet, d’une part,<br />
de concrétiser les projets immobiliers<br />
bien plus rapidement et, d’autre part,<br />
de fournir une réponse pertinente aux<br />
demandes des citoyens ! Avec Gravity,<br />
la ville de Differdange a donné au développeur<br />
l’occasion de concevoir, de<br />
construire et de délivrer un complexe<br />
plaçant les intérêts de la population au<br />
centre de ses priorités, deux années plus<br />
rapidement qu’un projet 100% public »,<br />
affirme Sébastien Labis.<br />
« Si le projet doit être rentable, notre<br />
volonté première en tant qu’administration<br />
communale n’était pas de faire<br />
du bénéfice, contrairement à certains<br />
investisseurs. Nous avons de cette<br />
manière pu développer des unités<br />
résidentielles davantage adaptées à la<br />
demande des citoyens. Par conséquent,<br />
nous avons proposé des appartements<br />
plus grands que ce qui se fait habituellement<br />
: les logements plus petits sont<br />
généralement privilégiés dans ce type<br />
de complexe résidentiel, car les développeurs<br />
peuvent en créer davantage<br />
dans un espace donné. Si nous pouvons<br />
en comprendre la motivation, cela omet<br />
les besoins d’une part importante de<br />
notre population, à savoir les familles »,<br />
explique Jerry Hartung.<br />
L’attention des responsables communaux<br />
s’est aussi portée sur le vivreensemble,<br />
l’une des préoccupations<br />
majeures de leur politique. Ils ont<br />
Se loger différemment : une piste à<br />
explorer<br />
À l’ombre de la tour principale, le bâtiment<br />
Gravity abrite un espace de coliving<br />
composé de 125 studios, dont 50<br />
acquis par la ville et mis à disposition<br />
des étudiants de la Miami University.<br />
Ces habitations se caractérisent par un<br />
savant équilibre entre espaces privés,<br />
tels que la chambre, la salle de bains ou<br />
les toilettes, et partagés, comme la cuisine,<br />
le séjour ou un espace de détente et<br />
de co-working. « Sur la première année<br />
d’exploitation, le taux d’occupation<br />
moyen de cette nouvelle forme d’habitat<br />
a atteint les 99,8% ! Un tel succès prouve<br />
tout l’intérêt de celle-ci. Elle est non<br />
seulement adaptée aux universitaires<br />
mais également à un public de jeunes<br />
travailleurs et de nouveaux arrivants<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. En effet, ces derniers<br />
constituent la moitié de la population<br />
de la zone de coliving. Bien souvent, ce<br />
sont des trentenaires qui débarquent<br />
dans le pays pour y exercer leur métier,
34<br />
GREEN BUILDING<br />
Tom Ulveling, Jerry Hartung et Sébastien Labis<br />
mais qui ne trouvent pas d’appartement.<br />
Développer l’offre en la matière<br />
est l’une des solutions aux problématiques<br />
du secteur de l’immobilier et à la<br />
pénurie de logement au <strong>Luxembourg</strong> »,<br />
détaille le Country Manager.<br />
Une alliance public-privé<br />
permet de concrétiser les projets<br />
immobiliers bien plus rapidement<br />
et de fournir une réponse pertinente<br />
aux demandes des citoyens<br />
Cependant, les administrations communales<br />
doivent changer de point de<br />
vue sur le coliving pour faire du concept<br />
un succès. « Il ne faut pas penser ces<br />
espaces par rapport à une certaine densité<br />
de logement. L’attention doit se porter<br />
sur la gestion unique et irréprochable<br />
d’un immeuble de coliving. En ce sens,<br />
le développeur en charge du projet doit<br />
désigner un professionnel pour garantir<br />
toutes les conditions de gestion portant<br />
sur le confort, la salubrité, le vivreensemble,...<br />
et la commune doit imposer<br />
cette gestion unique dans le PAP. Toute<br />
l’équipe de BPI Real Estate <strong>Luxembourg</strong><br />
tient à remercier la ville de Differdange<br />
et en particulier Fred Bertinelli, qui nous<br />
a récemment quittés. Il a largement<br />
contribué au succès du projet et a œuvré<br />
à la bonne communication entre la ville<br />
et les développeurs », conclut Sébastien<br />
Labis.<br />
99,8%<br />
taux d’occupation de l’espace de coliving<br />
BPI Real Estate <strong>Luxembourg</strong><br />
8, rue du Château d’Eau<br />
L-3364 Leudelange<br />
lu.bpi-realestate.com<br />
Co-promoteur<br />
UNIBRA Real Estate<br />
21, rue Glesener<br />
L-1631 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.unibra.com
LUXEMBOURG<br />
36<br />
GREEN BUILDING<br />
CBL :<br />
UN SAVOIR-FAIRE<br />
À TOUTE ÉPREUVE<br />
CBL S.A.<br />
Hugo Paillon<br />
Depuis son arrivée au <strong>Luxembourg</strong> au<br />
début des années 2000, l’entreprise de<br />
construction générale CBL, qui profite<br />
de ses origines séculaires chez CIT<br />
Blaton, n’a cessé de développer des<br />
projets aux caractéristiques diverses.<br />
Pour preuve, Hugo Paillon, Project<br />
Manager, revient sur deux chantiers<br />
d’envergure aux multiples facettes<br />
livrés récemment à <strong>Luxembourg</strong>-Ville.<br />
Une histoire sur trois siècles<br />
CBL, filiale de l’entreprise belge CIT<br />
Blaton, est présente depuis 2006 sur<br />
notre territoire. Toutefois, son histoire<br />
est bien plus ancienne et trouve ses<br />
racines au 19 e siècle. C’est à cette époque<br />
que la première usine Blaton-Aubert, du<br />
nom de ses fondateurs, ouvre ses portes<br />
au cœur de la capitale belge en 1865.<br />
Ses activités évoluent progressivement<br />
jusqu’en 1954, année de la fondation<br />
de la Compagnie Industrie et Travaux<br />
Emile Blaton (CITEB) qui deviendra<br />
CIT Blaton à la fin des années 1980.<br />
L’entreprise mènera divers projets au<br />
<strong>Luxembourg</strong> tels que le Marks & Spencer<br />
de l’Auchan au Kirchberg ou encore les<br />
bureaux Banimmo à Capellen. Dix ans<br />
après la création de la bannière CBL, la<br />
société établit son siège grand-ducal à<br />
Niederkorn avec 1.350 m² de bureaux,<br />
un dépôt et un hall industriel de préfabrication.<br />
Aujourd’hui, CBL est devenu<br />
un acteur majeur dans le secteur de la<br />
construction luxembourgeoise avec un<br />
chiffre d’affaires de 122 millions d’euros<br />
et 341 salariés en 2023.<br />
L’art de l’adaptation<br />
Parmi les projets menés avec succès par<br />
CBL ces dernières années, comment<br />
ne pas citer le bâtiment situé en plein<br />
centre de <strong>Luxembourg</strong>-Ville, à l’Avenue<br />
Victor Hugo ? Livré le 29 août 2023,<br />
l’immeuble alliant luxe et modernité se<br />
compose de 49 appartements répartis<br />
sur 7 étages, de 2 commerces au rez-dechaussée<br />
et d’un parking commun avec<br />
la copropriété voisine (2 sous-sols).<br />
Si le travail de CBL a porté ses fruits,<br />
il n’a pourtant pas été de tout repos.<br />
L’entreprise générale de construction<br />
a dû relever bon nombre de défis liés à<br />
la nature même du projet. « Le chantier<br />
a commencé par le démontage partiel<br />
de l’ancien bâtiment : nous avons<br />
dû désamianter les bureaux avant de<br />
les démolir, à l’exception du rez-dechaussée<br />
et du sous-sol que nous<br />
devions maintenir. Conserver une<br />
partie de l’existant constitue une première<br />
tâche ardue puisque cela amène<br />
bien souvent des imprévus : nous entamons<br />
les travaux sur base d’hypothèses<br />
d’armature qui peuvent se révéler plus<br />
ou moins éloignées de la réalité. Il est<br />
donc parfois nécessaire de réévaluer les<br />
plans en cours de route pour y inclure<br />
les nouvelles données », explique Hugo<br />
Paillon. De plus, le parking présentait<br />
lui-aussi une certaine complexité<br />
puisqu’il est partagé avec les occupants<br />
de l’immeuble voisin. Il a de ce fait été<br />
nécessaire de réaliser les travaux en<br />
deux étapes afin de laisser en permanence<br />
la moitié des places accessibles.<br />
Le succès du projet Victor Hugo<br />
n’aurait été possible sans<br />
l’engagement exemplaire<br />
de nos équipes<br />
Cependant, la logistique gagne haut la<br />
main le prix du plus grand défi à relever,<br />
et les équipes de CBL ont prouvé tout
GREEN BUILDING<br />
37<br />
©Yvan Glavie Photography<br />
Victor Hugo<br />
leur savoir-faire en la matière et leur<br />
capacité à s’adapter. « Mener à bien un<br />
tel projet sur l’une des artères les plus<br />
fréquentées de la Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />
n’est pas une mince affaire. Il nous a<br />
fallu trouver des solutions pour limiter<br />
autant que faire se peut les impacts<br />
négatifs sur la vie environnante. Dans<br />
un premier temps, nous avons loué un<br />
appartement à 150 m du chantier afin<br />
d’y aménager des bureaux temporaires.<br />
Nous profitions ainsi d’une proximité<br />
idéale pour superviser efficacement<br />
les travaux et évitions d’installer des<br />
conteneurs sur le parking, comme nous<br />
avons l’habitude de le faire quand le<br />
terrain nous le permet. Dans un second<br />
temps, nous avons revu notre procédure<br />
de stockage, la place dont nous<br />
disposions ne nous offrant pas la possibilité<br />
de nous fournir en matériaux<br />
en prévision des différentes étapes du<br />
chantier. Un planning d’approvisionnement<br />
a par conséquent été mis sur<br />
pied pour respecter nos délais. Cette<br />
étape a été d’autant plus importante<br />
que nous devions également meubler<br />
partiellement certains appartements,<br />
la quantité d’éléments à délivrer était<br />
donc bien plus importante que pour<br />
des projets plus classiques », détaille le<br />
Project Manager, qui ajoute d’ailleurs<br />
que « ce succès n’aurait été possible<br />
sans la mentalité exemplaire de nos<br />
équipes. Ces dernières font preuve<br />
d’un engagement important et indispensable<br />
pour fournir à nos clients les<br />
résultats qu’ils attendent et respecter<br />
l’ensemble de leur cahier des charges ».<br />
Un air de New York à <strong>Luxembourg</strong>-Ville<br />
Victor Hugo<br />
Victor Hugo<br />
Victor Hugo<br />
L’entreprise de construction s’est également<br />
illustrée plus d’une fois dans les<br />
bâtiments mixtes. L’immeuble Prince<br />
situé sur le Boulevard Prince Henri de<br />
la capitale en est un bon exemple. Il se<br />
constitue de deux sous-sols, six niveaux<br />
de bureaux d’environ 400 m² et six<br />
appartements répartis sur deux étages.<br />
« Grâce à notre riche expérience dans<br />
ce type de projet, nous avons été en<br />
mesure de répondre efficacement aux<br />
exigences attendues. Dans ce contexte,<br />
il faut notamment repenser le système<br />
électrique qui n’est pas le même pour<br />
des espaces de bureaux que pour du<br />
résidentiel. Nous devons également<br />
répondre à certaines normes strictes en<br />
matière d’acoustique, car il ne faudrait
38<br />
GREEN BUILDING<br />
©Yvan Glavie Photography<br />
Prince<br />
pas qu’habitants et travailleurs s’incommodent<br />
les uns les autres. De plus,<br />
nos chantiers sont certifiés BREEAM,<br />
cela implique que nous fournissions<br />
des documents et rapports sur la gestion<br />
des déchets, les matériaux utilisés,<br />
la consommation d’eau, etc. », ajoute<br />
Hugo Paillon.<br />
Xxxxxx<br />
Les habitants<br />
de l’immeuble Prince affirment<br />
volontiers que, depuis leur<br />
appartement, ils se croiraient<br />
à Central Park<br />
Prince<br />
La qualité de vie au sein de l’immeuble<br />
de haut standing Prince se veut également<br />
particulièrement remarquable.<br />
Les habitants affirment volontiers que,<br />
depuis leur appartement, ils se croiraient<br />
à Central Park. Il est vrai que le<br />
panorama dont ils profitent depuis<br />
leurs baies vitrées donne directement<br />
sur le parc municipal de <strong>Luxembourg</strong>,<br />
ce qui crée une impression de vivre<br />
dans un écrin de verdure au cœur de la<br />
ville.<br />
Prince<br />
CBL S.A.<br />
Rue Hahneboesch<br />
L-4578 Niederkorn<br />
www.cbl-sa.lu<br />
Prince
De nouveaux financements pour l’innovation en Europe<br />
Il y a tout juste deux ans, la Commission lançait un nouveau programme<br />
européen d’innovation devant placer l’Europe à l’avant-garde de la vague<br />
d’innovation deep tech. Aujourd’hui, elle a recensé 151 régions en tant<br />
que « vallées régionales de l’innovation » (VRI). L’objectif de celles-ci :<br />
renforcer les écosystèmes régionaux d’innovation, combler le fossé<br />
en matière d’innovation sur le continent et améliorer les performances<br />
globales de l’Union en rapprochant toute une série de régions à différents<br />
niveaux d’innovation et en reliant entre eux leurs principaux acteurs<br />
innovants. 72 régions sont déjà en passe de devenir des VRI et 79 autres<br />
devraient les rejoindre à l’avenir. L’UE soutiendra cette initiative avec une<br />
enveloppe de 116 millions d’euros.<br />
Source : Commission européenne<br />
Un projet de loi relatif au principe du « Once Only »<br />
Le 20 juin, la ministre de la Digitalisation Stéphanie Obertin a présenté le<br />
projet de loi relatif à la valorisation des données dans un environnement<br />
de confiance. Le texte vise une simplification administrative substantielle<br />
dans les interactions entre l’État, les communes et les citoyens,<br />
notamment en imposant le principe du « Once Only » entre les<br />
administrations. Dès lors, « dès qu’un administré entamera une démarche<br />
administrative digitale, il sera possible aux administrations d’échanger<br />
les données nécessaires pour le traitement de la démarche, le tout dans<br />
le respect du principe de la minimisation des données », a communiqué<br />
le ministère. Ce texte ouvre ainsi la voie à des services publics proactifs<br />
et crée les conditions nécessaires au « Data Governance Act ».<br />
Clap de fin pour le Token<br />
Source : SIP<br />
Les <strong>Luxembourg</strong>eois pourront dire au revoir au Token ce 31 décembre<br />
2024 ; c’est ce qu’a récemment annoncé LuxTrust. Le mini boîtier destiné<br />
à l’identification électronique sera désactivé au profit de l’application<br />
LuxTrust Mobile ; une nécessité compte tenu des défis technologiques<br />
actuels et de l’évolution des menaces en ligne. Cette transition doit<br />
permettre d’offrir un niveau de sécurité encore plus élevé aux transactions<br />
numériques ainsi qu’une expérience utilisateur beaucoup plus fluide. Le<br />
déploiement généralisé de l’application s’annonce chose aisée puisque,<br />
au 30 avril 2024, 80% des utilisateurs de LuxTrust avaient déjà franchi<br />
le pas en adoptant l’app.<br />
© LuxTrust<br />
Source : LuxTrust<br />
DIGITAL
INTERNATIONAL<br />
40<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
LA RÉVOLUTION QUANTIQUE,<br />
À LA FOIS UN PROBLÈME<br />
ET UNE SOLUTION<br />
L’informatique quantique a connu des<br />
avancées majeures depuis une vingtaine<br />
d’années, à l’image de la science<br />
qui l’a engendrée, et elle annonce<br />
une révolution. Le <strong>Luxembourg</strong> n’a<br />
aujourd’hui plus le choix d’entrer dans<br />
la course à l’innovation, autant pour<br />
profiter des avantages de ce bouleversement<br />
attendu que pour anticiper ses<br />
dangers, notamment en matière de<br />
cybersécurité. Explications.<br />
La physique quantique : une histoire<br />
de révolutions<br />
Les discours de nos politiques, informaticiens<br />
et scientifiques abordent<br />
régulièrement des sujets relatifs à la<br />
physique quantique. Ils parlent de<br />
révolution, d’avantage, de superordinateur,<br />
mais à quoi se réfèrent ces<br />
termes plus ou moins obscurs ?<br />
Ce qu’on appelle la physique quantique<br />
n’a rien de neuf. Pour en comprendre la<br />
naissance, il nous faut remonter à la fin<br />
du 19 e siècle. À cette époque, certaines<br />
observations, notamment en ce qui<br />
concerne le rayonnement électromagnétique,<br />
défient les lois établies. Pour<br />
tenter de les comprendre, le physicien<br />
Max Planck propose en 1900 de considérer<br />
l’énergie non plus comme un<br />
phénomène continu, mais comme des<br />
sortes de paquets distincts les uns des<br />
autres : les quanta. Nous assistons alors<br />
aux prémices d’une science fondée sur<br />
ce concept, plus communément appelée<br />
physique quantique.<br />
Si pour les profanes il peut être complexe<br />
de comprendre l’importance de<br />
cette nouveauté dans le paysage scientifique,<br />
celle-ci engendrera diverses<br />
révolutions et des inventions marquantes.<br />
Le premier débat majeur,<br />
considéré comme la révolution quantique<br />
initiale, découle des principes<br />
d’incertitude et d’exclusion, formulés<br />
respectivement par Werner Heisenberg<br />
et Wolfgang Pauli. Ces principes, sans<br />
rentrer dans des détails trop techniques,<br />
autorisent alors une forme de<br />
hasard dans un domaine qui la boude<br />
habituellement, ce qui provoquera certaines<br />
scissions au sein de la communauté<br />
scientifique.<br />
Parmi les inventions majeures qu’a<br />
permises la physique quantique et qui<br />
ont bouleversé le siècle passé, citons<br />
le transistor, le laser, la diode, les horloges<br />
atomiques ou encore le GPS.<br />
Une cyber révolution annoncée<br />
Au 21 e siècle, les nouvelles technologies<br />
issues de la physique des quanta se<br />
concentrent sur l’informatique. Cette<br />
dernière repose sur l’utilisation de la<br />
mécanique quantique pour calculer<br />
à vitesse grand V et résoudre certains<br />
problèmes trop complexes pour des<br />
ordinateurs classiques. Cette accélération<br />
est rendue possible par l’idée<br />
d’employer, à la place des bits binaires<br />
ne pouvant avoir comme valeur que<br />
0 ou 1, des « qubits » capables de<br />
combiner plusieurs valeurs et états<br />
en même temps. Pour reprendre les<br />
propos de Pascale Senellart, directrice<br />
de recherche CNRS au Centre de<br />
nanosciences et de nanotechnologies à<br />
l’université Paris-Saclay, « si l’on prend<br />
l’image de la Terre, le monde classique<br />
ne décrirait que la position du pôle sud,
DIGITAL ET INNOVATION<br />
41<br />
0, et celle du pôle nord, 1. Le monde<br />
quantique, lui, donne accès à toutes les<br />
informations présentes à la surface du<br />
globe ».<br />
L’avantage quantique implique<br />
que les protocoles actuels<br />
de cybersécurité et de cryptographie<br />
sont voués à devenir caducs<br />
Les 25 dernières années ont été le<br />
théâtre d’une course au superordinateur<br />
le plus performant. Depuis le<br />
premier prototype élaboré par IBM en<br />
1998, les mastodontes du secteur, tels<br />
que Google, Microsoft ou Intel, ont<br />
enchaîné les inventions utilisant toujours<br />
plus de qubits.<br />
Toutefois, à l’heure actuelle, de nombreux<br />
défis entravent le développement<br />
de l’informatique des quanta.<br />
L’augmentation du nombre de qubits<br />
utilisés par les superordinateurs représente<br />
un des obstacles majeurs à<br />
surmonter, puisque ces unités sont particulièrement<br />
instables.<br />
Si le moment où les capacités des ordinateurs<br />
quantiques deviendront plus<br />
importantes que celles des machines<br />
classiques – appelé avantage quantique<br />
– finira par arriver, il est impossible<br />
d’en déterminer la date. La seule certitude<br />
que la communauté scientifique a<br />
aujourd’hui, c’est que ce jour marquera<br />
le début d’une nouvelle révolution.<br />
Concrètement, cela pourrait faciliter la<br />
résolution de problématiques dans de<br />
nombreux domaines, au-delà du seul<br />
calcul haute performance : conception<br />
de matériaux et médicaments, anticipation<br />
des mouvements des marchés<br />
financiers, apprentissage des intelligences<br />
artificielles ou encore décryptage<br />
des réseaux sécurisés par des<br />
pirates. L’avantage quantique implique<br />
a contrario que les protocoles actuels<br />
de cybersécurité et de cryptographie<br />
sont voués à devenir caducs puisqu’ils<br />
sont fondés sur des problèmes mathématiques<br />
spécifiquement choisis pour<br />
la difficulté qu’ont les ordinateurs classiques<br />
à les résoudre.<br />
Et le <strong>Luxembourg</strong> dans tout ça ?<br />
Toutes ces problématiques rassemblées<br />
engendrent d’énormes enjeux<br />
de souveraineté économique et stratégique,<br />
auxquels le gouvernement<br />
luxembourgeois entend répondre. En<br />
juin 2019, celui-ci avait déjà signé une<br />
déclaration de coopération avec la<br />
Commission européenne et l’Agence<br />
spatiale européenne (ESA) visant à<br />
créer une infrastructure de communication<br />
protégée basée sur la technologie<br />
quantique. Ainsi, l’État entend<br />
devenir pionnier dans la distribution<br />
quantique de clés (Quantum Key<br />
Distribution, QKD) qui permet à deux<br />
parties de générer une clé secrète, partagée<br />
et sécurisée. Grâce à celle-ci, si<br />
un hacker tente une intrusion, il perturbera<br />
les photons, des particules de<br />
lumière, présents dans la clé et alertera<br />
les deux détenteurs de celle-ci.<br />
La QKD permettrait de cyber protéger<br />
les infrastructures critiques (énergie,<br />
transport, approvisionnement en eau,<br />
etc.), les centres de données, le superordinateur<br />
Meluxina ou encore les<br />
institutions européennes, avant de<br />
s’étendre à des acteurs privés. Car il<br />
s’agit bien là de la démarche annoncée<br />
par l’accord de coalition 2023-2028<br />
concernant le développement des<br />
technologies quantiques : la stratégie<br />
grand-ducale est de permettre l’augmentation<br />
de la maîtrise de ces innovations<br />
informatiques autant pour<br />
le secteur public que privé, tout en<br />
renforçant la souveraineté numérique<br />
du pays. Pour ce faire, le <strong>Luxembourg</strong><br />
envisage, d’une part, de nouer des partenariats<br />
européens et internationaux,<br />
comme il l’a prouvé le 21 mai dernier<br />
en renforçant sa coopération avec la<br />
Belgique dans le domaine de la communication<br />
quantique terrestre, et,<br />
d’autre part, d’instaurer une consultation<br />
des entreprises, chercheurs et<br />
experts pour explorer tout le potentiel<br />
des technologies exploitées.<br />
La stratégie adoptée par le gouvernement<br />
de Luc Frieden est particulièrement<br />
ambitieuse et demandera de<br />
relever des défis de taille, au regard<br />
de l’envergure de la révolution quantique<br />
attendue. En revanche, le Grand-<br />
Duché aurait beaucoup à gagner dans<br />
l’aboutissement de sa quête, dans<br />
l’éventualité où l’informatique des<br />
quanta répond aux espoirs qu’elle a fait<br />
naître. N’oublions pas que prétendre<br />
aujourd’hui prendre toute la mesure de<br />
l’impact que cette discipline pourrait<br />
avoir dans 5, 10 ou 20 ans reviendrait<br />
à croire qu’un ingénieur informatique<br />
était capable en 1951 de prévoir l’arrivée<br />
de Facebook.<br />
Par P. Paquet
LUXEMBOURG<br />
42<br />
RÉUSSIR SA TRANSITION VERS NIS2 :<br />
CONSEILS ET SOLUTIONS SIGNÉS<br />
ITRUST CONSULTING<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
itrust consulting<br />
La directive NIS2, législation européenne<br />
en matière de cybersécurité,<br />
prévoit des mesures juridiques devant<br />
renforcer la protection des réseaux<br />
et de l’information dans une Europe<br />
confrontée à des menaces et des actes<br />
malveillants toujours plus sophistiqués.<br />
Elle entrera en vigueur cet<br />
automne et les acteurs publics et privés<br />
concernés devront alors montrer<br />
patte blanche devant le régulateur<br />
chargé de sanctionner tout manquement<br />
y relatif. Carlo Harpes, fondateur<br />
et gérant d’itrust consulting, société<br />
experte en cybersécurité depuis 2007,<br />
nous éclaire sur les enjeux liés à leur<br />
mise en conformité et présente les<br />
outils spécialement développés par<br />
l’entreprise pour y répondre.<br />
La directive européenne NIS2 entrera<br />
en application cet automne. Que<br />
faut-il savoir à son sujet ?<br />
Elle a pour noble objectif de préparer<br />
le secteur public et certains nouveaux<br />
secteurs privés au défi de la cybersécurité.<br />
Elle devra être transposée avant le<br />
15 octobre 2024, date à laquelle toutes<br />
les entités européennes concernées<br />
devront être conformes. À compter de<br />
ce jour, celles-ci seront censées gérer la<br />
cybersécurité selon les « normes internationales<br />
applicables » en se basant<br />
sur une « évaluation de la probabilité<br />
et des conséquences » d’une série de<br />
scénarios de risques. Notons qu’elles<br />
seront obligées de se justifier auprès<br />
d’un régulateur national, à savoir l’Institut<br />
luxembourgeois de Régulation<br />
(ILR) ou la CSSF pour le secteur<br />
financier.<br />
Cette deuxième mouture de la directive<br />
inquiète parce qu’elle annonce des<br />
sanctions similaires à celles prévues en<br />
cas de non-respect du RGPD et confère<br />
à l’ILR le droit d’imposer des mesures<br />
allant jusqu’à la destitution du directeur<br />
en fonction. Ce que les pénalités<br />
sanctionneront véritablement, c’est<br />
l’ignorance. Ainsi, un directeur pourra<br />
sciemment refuser d’investir dans des<br />
mesures de sécurité importantes et<br />
choisir de courir un risque à condition<br />
que ces décisions soient documentées<br />
et justifiées. Mais il ne sera pas en droit<br />
d’ignorer une demande d’information,<br />
un contrôle ou une mesure générale ou<br />
spécifique imposée par le régulateur.<br />
Comment réagissent vos clients par<br />
rapport à ces exigences ?<br />
Ils sont lassés de la régulation et de la<br />
compliance. Il est pourtant inutile de<br />
s’en plaindre : tout cela est dans l’esprit<br />
du temps. Lorsque nous menons des<br />
projets de mise en conformité avec le<br />
RGPD, nous observons qu’un tiers du<br />
travail à fournir, lié à la documentation,<br />
peut effectivement sembler ennuyeux,<br />
mais un autre tiers est consacré à la<br />
formation et à la responsabilisation du<br />
personnel, une étape très productive<br />
que beaucoup d’entités négligent. Le<br />
dernier tiers de l’effort consiste à compléter<br />
les mesures de sécurité. Parmi<br />
celles-ci : mandater un expert indépendant<br />
qui jouera les hackers pour tester<br />
la sécurité d’un système et des données<br />
qu’il recèle – une pratique depuis longtemps<br />
approuvée et appliquée dans<br />
le secteur financier, mais rare dans<br />
d’autres ; vérifier annuellement les<br />
accès – un travail administratif, mais<br />
justifié par le nombre d’erreurs que<br />
l’on relève, ou l’exercice du plan de<br />
continuité. Notons qu’en matière de<br />
cybersécurité, chacun est responsable,<br />
d’autant plus dans le secteur public<br />
où les agents prêtent serment. Or, les<br />
normes stipulent que tout manquement<br />
aux bonnes pratiques de sécurité<br />
peut être imputé à un individu. Cela<br />
nécessite donc que les règles, les politiques<br />
et les procédures de sécurité<br />
soient clairement documentées et<br />
expliquées aux collaborateurs. Bien<br />
sûr, le comportement des agents et<br />
salariés ne fait pas tout. Une fois les<br />
bonnes pratiques organistionnelles<br />
identifiées, il convient d’installer des<br />
solutions de monitoring des menaces<br />
et des vulnérabilités, technologies qui<br />
recourent de plus en plus à l’intelligence<br />
artificielle, tout comme les attaquants<br />
qui l’utilisent déjà largement<br />
pour trouver des moyens de s’infiltrer<br />
dans les systèmes de leurs cibles.<br />
En matière de cybersécurité,<br />
chacun est responsable,<br />
surtout les dirigeants,<br />
y compris les fonctionnaires<br />
ayant prêté serment<br />
Justement, pouvez-vous présenter<br />
OpenTRICK, la solution que vous avez<br />
créée pour répondre aux exigences de<br />
NIS2 et de l’ILR ?<br />
OpenTRICK (Tool for Risk management<br />
of an ISMS based on a Central<br />
Knowledge base) est un outil d’analyse<br />
des risques que nous avons<br />
étendu dans le cadre de CyFORT<br />
(Cloud Cybersecurity Fortress of Open<br />
Resources and Tools for Resilience), un<br />
projet de recherche visant à répondre<br />
aux problèmes de sécurité, en particulier<br />
dans le cloud. Comme son nom<br />
l’indique, il s’agit d’une solution open<br />
source que chacun peut utiliser et à
DIGITAL ET INNOVATION<br />
43<br />
Ritika Pande, Ingo Senft, Anna Chezganova, Carlo Harpes, Lynn Pinto, Ensuifudine Omar et Marianne Guérin<br />
laquelle quiconque peut contribuer à<br />
condition de publier les modifications<br />
apportées.<br />
Depuis l’entrée en vigueur de la première<br />
directive NIS, l’ILR amène les<br />
acteurs concernés à évaluer des scénarios<br />
de risques qu’il a lui-même<br />
prédéfinis et exige que les résultats<br />
obtenus en remplissant de multiples<br />
paramètres pour chaque combinaison<br />
d’actifs et de risques soient saisis<br />
manuellement sur son site web ou<br />
bien importés dans un format json<br />
publiquement connu, mais assez<br />
complexe, supporté par MONARC.<br />
Cet outil d’analyse, open source<br />
également, ne disposant pas d’API<br />
(Application Programming Interface)<br />
permettant d’importer facilement des<br />
informations, nous avons développé<br />
Trick2MonarcApi, une interface open<br />
source facilitant la migration des informations<br />
sur les risques vers le format<br />
de données requis par le régulateur.<br />
Ensuite, notre outil OpenTRICK a utilisé<br />
TRICK2Monarch API pour mettre<br />
les données des clients dans le format<br />
json. L’atout de cette solution est que le<br />
client continue à dénommer les assets<br />
et les risques comme il en a l’habitude<br />
et utilise des grilles de correspondance<br />
pour l’export vers l’ILR. OpenTRICK a<br />
également l’avantage d’autoriser l’import<br />
et l’export de connaissances sous<br />
forme de tableur Excel, d’afficher des<br />
graphes et d’ajouter une estimation<br />
économique, notamment sur les pertes<br />
moyennes annualisées et le coût des<br />
mesures à envisager, ce que ne permet<br />
pas l’outil SERIMA de l’ILR.<br />
Notons tout de même qu’OpenTrick,<br />
tout comme SERIMA, donne une vue<br />
d’ensemble des menaces, mais ne remplace<br />
pas la connaissance pointue d’un<br />
processus ou d’un système dédié, ni le<br />
décorticage des vulnérabilités individuelles<br />
de ce système. Le plus efficace<br />
est d’y travailler conjointement entre<br />
experts internes du métier et experts<br />
externes de l’analyse des risques.<br />
Vous qui faites partie de ces experts,<br />
quels conseils donneriez-vous à vos<br />
clients dans un contexte où les cybermenaces<br />
sont de plus en plus présentes ?<br />
Soyez proactifs et montrez que vous<br />
avez réussi à implémenter un niveau de<br />
sécurité raisonnable en amont d’une<br />
attaque et avant que le régulateur ne<br />
vous impose des mesures. Ce dernier<br />
est rarement enclin à faire des compromis<br />
après un incident. C’est pourquoi<br />
nous recommandons d’adopter les<br />
« quick win » avant que les régulateurs<br />
ne les exigent.<br />
itrust consulting<br />
55, rue Gabriel Lippmann<br />
L-6947 Niederanven<br />
www.itrust.lu
44 LUXEMBOURG<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
S.A.R. le Grand-Duc Héritier<br />
RETOUR EN IMAGES SUR L’ÉVÉNEMENT<br />
NEXUS2050<br />
Ces 26 et 27 juin, LuxExpo The Box a servi d’écrin à un tout nouvel événement annuel dédié à la tech. Nexus2050, à la fois<br />
hub international et vitrine de l’écosystème technologique et d’innovation luxembourgeois, a pour ambition de rassembler<br />
les acteurs des transitions écologique et numérique afin de discuter des stratégies et des innovations susceptibles<br />
de façonner notre avenir collectif. Pour sa première édition, l’événement s’est concentré sur les thématiques de l’intelligence<br />
artificielle, de la durabilité, de la cybersécurité, des fintechs, et de l’attraction et du développement des talents.<br />
Plus de 5.000 participants s’y sont intéressés, happés par quelque 300 intervenants, 100 exposants et 150 startups. Le<br />
programme des deux journées leur aura permis de s’inspirer, d’apprendre et de réseauter. Une belle réussite pour cette<br />
édition inaugurale honorée, notamment, par la présence de S.A.R. le Grand-Duc Héritier.
©MMTP<br />
Initiatives et nouveaux circuits pour le Vëlosummer 2024<br />
Le 3 juin 2024, lors de la Journée mondiale du vélo, les ministres Yuriko<br />
Backes et Lex Delles ont annoncé plusieurs initiatives pour promouvoir<br />
le cyclisme au <strong>Luxembourg</strong>. Le « Vëlosummer 2024 » proposera 13<br />
nouveaux circuits cyclotouristiques à travers 67 communes, encourageant<br />
l’exploration à vélo. Une nouvelle signalisation cyclable régionale sera mise<br />
en place, débutant dans la région du Mullerthal, pour améliorer la sécurité et<br />
l’orientation des cyclistes. De plus, plusieurs projets de développement des<br />
infrastructures nationales ont été dévoilés, visant à créer un réseau continu<br />
et sécurisé de pistes cyclables pour encourager une utilisation accrue du<br />
vélo comme mode de transport quotidien.<br />
Extension du tramway de <strong>Luxembourg</strong><br />
Source : SIP<br />
Le nouveau tronçon du tramway de <strong>Luxembourg</strong>, reliant la rue des Scillas<br />
au Stade de <strong>Luxembourg</strong>, sera mis en service le 7 juillet 2024. Ce tronçon de<br />
3,7 km inclut cinq nouvelles stations : Scillas, Howald Gare, Lycée Vauban,<br />
Waassertuerm et Stadion. Cette extension fait partie des efforts continus<br />
pour améliorer la mobilité urbaine et promouvoir les transports en commun.<br />
Les travaux se poursuivent en direction de l’aéroport du Findel, avec une<br />
ouverture prévue début 2025. La ministre de la Mobilité, Yuriko Backes, et<br />
la bourgmestre de <strong>Luxembourg</strong>, Lydie Polfer, ont souligné l’importance du<br />
développement stratégique du tramway pour décongestionner le réseau<br />
routier et améliorer la qualité de vie. Les extensions prévues jusqu’en 2035<br />
permettront de doubler la capacité de transport.<br />
Source : SIP<br />
Lancement de LetzRide : un nouveau service de transport<br />
flexible au <strong>Luxembourg</strong><br />
Le mardi 18 juin 2024, Fleet Lab a lancé LetzRide, un nouveau service de<br />
transport à la demande destiné aux résidents du <strong>Luxembourg</strong>. L’événement<br />
a eu lieu en présence de Yuriko Backes, ministre de la Mobilité et des Travaux<br />
publics, et a bénéficié du soutien des partenaires de mobilité, notamment<br />
Sales-Lentz, Demy Schandeler et Josy Clement. Disponible 24/7 via une<br />
application mobile, LetzRide propose des options de transport partagé et<br />
de taxi pour tout le Grand-Duché. Ce service vise à répondre aux défis de<br />
mobilité actuels et futurs, en offrant une solution abordable, simple, flexible<br />
et sécurisée pour les usagers.<br />
OBILITÉ<br />
Source : letzride.lu
LUXEMBOURG<br />
46<br />
MOBILITÉ<br />
NOUVEAU DÉPART<br />
POUR LUXTRAM :<br />
HELGE DORSTEWITZ<br />
AUX COMMANDES<br />
Luxtram<br />
Helge Dorstewitz
MOBILITÉ<br />
47<br />
Le 7 juillet, André von der Marck,<br />
directeur général de Luxtram, prend<br />
sa retraite, marquant ainsi la fin d’un<br />
chapitre important pour l’entreprise.<br />
Son successeur, Helge Dorstewitz, a<br />
pris ses fonctions le 1 er juillet, ouvrant<br />
ainsi une nouvelle ère pour la société<br />
responsable du développement du<br />
tram au <strong>Luxembourg</strong>. Rencontre.<br />
Changement de voie<br />
André von der Marck, après plus de<br />
dix ans à la tête d’un projet ambitieux<br />
et transformateur pour les transports<br />
publics au <strong>Luxembourg</strong>, quitte ses<br />
fonctions le 7 juillet. Sous sa direction,<br />
Luxtram a réalisé des avancées significatives,<br />
inaugurant la première ligne<br />
de tram sur le plateau du Kirchberg<br />
seulement trois ans après son arrivée.<br />
Aujourd’hui, cette ligne est devenue<br />
essentielle pour plus de 100.000 voyageurs<br />
quotidiens.<br />
Les transports en commun<br />
jouent déjà un rôle crucial pour<br />
la préservation de l’environnement,<br />
mais je suis convaincu qu’il existe<br />
toujours des marges de progression<br />
Helge Dorstewitz, directeur des<br />
Nouvelles Lignes chez Luxtram depuis<br />
2019, a pris les rênes de l’entreprise le<br />
1 er juillet dernier. Avec plusieurs années<br />
d’expérience à son actif, il possède une<br />
connaissance approfondie des opérations<br />
de la société et assure une transition<br />
fluide et prometteuse : « André von<br />
der Marck et moi-même collaborons<br />
depuis cinq ans. Nous avons développé<br />
une relation de travail solide, ce qui<br />
laissait présager une passation de pouvoir<br />
sereine », a-t-il déclaré, soulignant<br />
la continuité et la stabilité apportées<br />
durant ces derniers mois.<br />
Pour ce mandat, il ambitionne de<br />
poursuivre l’expansion du tram avec le<br />
même engagement, la même rigueur,<br />
et une même attention particulière au<br />
respect des budgets que son prédécesseur.<br />
Sa priorité immédiate a été de<br />
superviser l’achèvement du tronçon D,<br />
mis en service le 7 juillet, une avancée<br />
significative avec l’extension jusqu’au<br />
Stade de <strong>Luxembourg</strong>. « Ma première<br />
mission est naturellement de finir les<br />
travaux sur cette portion de la ligne.<br />
Ma deuxième priorité est la liaison vers<br />
l’aéroport du Findel, que nous inaugurerons<br />
au début de l’année prochaine »,<br />
a précisé le nouveau directeur général.<br />
Un réseau intermodal<br />
Conscient de l’importance de la coordination<br />
entre les différents acteurs,<br />
Helge Dorstewitz souhaite également<br />
s’atteler à enrichir la collaboration<br />
entre Luxtram et les autres opérateurs<br />
de transports publics au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
tels que les Chemins de Fer<br />
<strong>Luxembourg</strong>eois (CFL) et les services<br />
de bus. Cette intégration accrue des<br />
réseaux de transport vise à optimiser la<br />
complémentarité des modes de déplacement,<br />
offrant ainsi des solutions plus<br />
efficaces et harmonieuses pour les usagers.<br />
Ces développements stratégiques<br />
s’inscrivent dans le cadre du Plan<br />
national de mobilité du <strong>Luxembourg</strong> à<br />
l’horizon 2035 (PNM 2035), qui promet<br />
d’améliorer l’accessibilité et la fluidité<br />
des déplacements à travers le pays.<br />
« Pour ce nouveau mandat, les défis<br />
incluent la mise en route de toutes les<br />
extensions prévues dans le PNM 2035 et<br />
au-delà. Il s’agira également de passer<br />
d’une ligne droite à un véritable réseau<br />
avec plusieurs extensions, ce qui est un<br />
défi au niveau de l’organisation, tant en<br />
interne qu’en externe », poursuit-il.<br />
Vers une mobilité verte<br />
L’écologie et la protection de l’environnement<br />
sont au cœur de la vision du<br />
nouveau directeur général de Luxtram :<br />
« les transports en commun jouent<br />
déjà un rôle crucial pour la préservation<br />
de l’environnement, mais je suis<br />
convaincu qu’il existe toujours des<br />
marges de progression. Nous sommes<br />
en perpétuelle évolution : aujourd’hui,<br />
la manière dont nous construisons les<br />
trams est très différente de celle d’il y<br />
a dix ans et, dans une décennie, elle<br />
sera encore toute autre. Il est essentiel<br />
pour nous d’incorporer des technologies<br />
vertes comme le photovoltaïque et<br />
d’envisager la création de plateformes<br />
écologiques », a-t-il souligné.<br />
Un travail d’équipe<br />
« La communication et la transparence<br />
ont toujours été des priorités pour nous.<br />
Cela ne changera pas et je souhaite<br />
que nos utilisateurs le sachent ». Pour<br />
Helge Dorstewitz, il s’agit avant tout<br />
d’un travail d’équipe, où toute partie<br />
prenante est indispensable au bon<br />
fonctionnement global de l’entreprise.<br />
Il évoque notamment l’importance<br />
d’un effort collectif, où tous<br />
les membres jouent un rôle crucial.<br />
« Chaque employé, partenaire et utilisateur<br />
du tram contribue à notre succès<br />
» souligne-t-il.<br />
La communication<br />
et la transparence ont toujours été<br />
des priorités pour nous<br />
En conjuguant innovation, durabilité<br />
et efficacité, Helge Dorstewitz s’engage<br />
à naviguer avec succès vers l’avenir de<br />
la mobilité urbaine au <strong>Luxembourg</strong>. Le<br />
futur s’annonce prometteur !<br />
Par B. Pierrot
LUXEMBOURG<br />
48<br />
UNE NOUVELLE ÈRE<br />
POUR INDIGO LUXEMBOURG<br />
MOBILITÉ<br />
Indigo Park <strong>Luxembourg</strong><br />
C’est en fin d’année dernière que<br />
Dimitri Matsoukas a pris le poste de<br />
directeur d’Indigo Park <strong>Luxembourg</strong>,<br />
secondé par Rafael Rodrigues, directeur<br />
adjoint. Ensemble, avec Olivier<br />
Oosterlink, nouveau directeur financier,<br />
ils forment une équipe dynamique<br />
avec une vision axée sur la<br />
digitalisation, l’innovation et l’amélioration<br />
des services. Le comité de<br />
direction entend renforcer sa position<br />
de leader par de nombreux projets<br />
tout en prenant en compte les aspects<br />
liés à la responsabilité sociétale des<br />
entreprises (RSE).<br />
Vous avez récemment pris les rênes d’Indigo<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Pouvez-vous revenir<br />
brièvement sur ce changement de<br />
gouvernance et l’arrivée d’un nouveau<br />
directeur financier ?<br />
DM : J’ai effectivement pris la place de<br />
directeur en novembre dernier après<br />
avoir été adjoint pendant plusieurs mois.<br />
Nous avons engagé un nouveau directeur<br />
financier en la personne d’Olivier<br />
Oosterlinck au mois d’avril.<br />
RR : Après une expérience à la clinique<br />
CHC de Liège, puis chez PwC<br />
<strong>Luxembourg</strong>, il vient nous apporter son<br />
savoir-faire et me remplace. Désormais,<br />
je seconde Dimitri pour le volet<br />
opérationnel.<br />
DM : À nous trois, nous formons une<br />
jeune équipe dirigeante, dans laquelle<br />
chacun a son domaine de prédilection.<br />
C’est sur base de cette vision, autour<br />
de ces trois pôles que sont la finance,<br />
l’opérationnel et la direction générale,<br />
que nous souhaitons faire grandir notre<br />
filiale, continuer d’affirmer notre position<br />
de leader sur le territoire luxembourgeois<br />
et nous développer en explorant<br />
d’autres marchés.<br />
RR : Nous nous voyons comme une<br />
startup qui possède de très bonnes<br />
fondations, même s’il reste des points à<br />
améliorer comme le service client. Cela<br />
dit, faire partie d’un groupe international<br />
nous aide énormément.<br />
L’une de vos priorités à court terme est la<br />
digitalisation…<br />
DM : Oui, et cela concerne en partie nos<br />
processus internes afin de diminuer<br />
l’usage du papier et de simplifier nos<br />
tâches administratives. Cela passera par<br />
un système de coffre-fort pour chaque<br />
collaborateur. Tous les documents en<br />
lien avec ceux-ci et la filiale seront accessibles<br />
via des plateformes spécialement<br />
dédiées. Les fiches de salaire, les pointages,<br />
la gestion du site seront autant de<br />
processus 100% numériques.<br />
RR : D’un point de vue marketing et communication,<br />
nous miserons aussi sur la<br />
digitalisation de l’affichage publicitaire<br />
au sein de nos parkings. Nous sommes<br />
en discussion avec notre partenaire<br />
Publilux pour déployer ce type de projet<br />
sur l’ensemble de nos parcs. D’ici peu,<br />
nous proposerons aussi des panneaux<br />
digitaux d’information pour nos clients<br />
afin qu’ils puissent communiquer sur<br />
leurs événements ou autres.<br />
Un mot sur Indigo Neo, et notamment<br />
son déploiement au niveau B to B ?<br />
DM : Qui dit digitalisation, dit forcément<br />
Indigo Neo, notre application de stationnement<br />
en voirie et en ouvrage. Notre<br />
groupe déploie de nouvelles fonctionnalités<br />
demandées dans certains pays et qui<br />
pourraient arriver au <strong>Luxembourg</strong> prochainement,<br />
comme la prise en charge<br />
de l’accès général d’un site avec la gestion<br />
de la mobilité douce et des véhicules.<br />
RR : Le développement d’Indigo Neo<br />
sur le territoire grand-ducal suit son<br />
cours et nous essayons de l’incorporer<br />
dans les communes qui collaborent avec<br />
nous, car la décision finale leur revient.<br />
Néanmoins, les villes sont de plus en plus<br />
sensibles à notre solution et très ouvertes<br />
à l’idée d’intégrer notre application qui<br />
facilite à la fois le travail des agents sur<br />
le terrain et des utilisateurs puisqu’ils ont<br />
la possibilité de régler directement leur<br />
stationnement en ligne et d’en rallonger<br />
la durée sans percevoir d’amendes !<br />
DM : À la fin de cette année, nous<br />
déploierons la version dédiée aux professionnels<br />
pour que les entreprises<br />
aient plus de facilité à gérer leurs flottes<br />
de véhicules. Prenons l’exemple d’une<br />
société de construction qui possède<br />
des dizaines de camionnettes devant se<br />
garer dans les rues pour divers chantiers.<br />
C’est très contraignant de jongler avec<br />
les pièces de monnaie, le respect des<br />
horaires de stationnement et le temps<br />
passé sur chaque site. Indigo Neo pourra<br />
ainsi apporter davantage de flexibilité<br />
aux entreprises.<br />
De plus, certains Property Managers<br />
montrent de plus en plus d’intérêt pour<br />
notre solution, car celle-ci leur permet de
MOBILITÉ<br />
49<br />
Rafael Rodrigues et Dimitri Matsoukas<br />
se décharger de certaines tâches chronophages<br />
telles que la création de badges<br />
ou leur remplacement en cas de perte.<br />
Ils sont ainsi en mesure de se concentrer<br />
sur leur cœur de métier, à savoir la gestion<br />
quotidienne d’un bâtiment. Disons<br />
que, actuellement, la gestion d’un parking<br />
représente 70% de l’activité d’un<br />
Property Manager. Nous prendre comme<br />
gestionnaires, c’est constater rapidement<br />
un retour sur investissement !<br />
Qu’en est-il du projet de transformation<br />
temporaire des parkings de bureaux<br />
en parkings résidentiels en dehors des<br />
heures de travail ?<br />
DM : C’est un projet qui prend de plus<br />
en plus d’ampleur chaque jour même<br />
si nous sommes ralentis par certaines<br />
questions administratives. En effet, les<br />
immeubles de bureaux bénéficient de<br />
certaines autorisations d’exploitation,<br />
par exemple les jours où ceux-ci sont<br />
ouverts. L’exploitant doit alors demander<br />
une autre approbation pour l’ouvrir<br />
en fin de journée au public ou aux<br />
résidents qui se trouvent aux alentours.<br />
Les propriétaires d’immeubles et de<br />
bureaux sont néanmoins très sensibles à<br />
l’idée de valoriser leurs parkings de nuit<br />
afin de rentabiliser les surfaces vacantes<br />
qui pourraient aussi profiter à d’autres.<br />
Affirmer notre position<br />
de leader sur le territoire<br />
luxembourgeois et nous développer<br />
en explorant d’autres marchés<br />
Quels sont vos objectifs en matière de<br />
RSE ?<br />
DM : Nous nous sommes récemment<br />
mis en lien avec un partenaire externe<br />
spécialisé qui nous accompagne dans<br />
l’obtention de notre labellisation RSE au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Nous avons d’abord pris la<br />
décision d’emménager dans de nouveaux<br />
locaux prochainement. Ceux-ci, dont le<br />
lieu est encore confidentiel, disposent de<br />
la certification BREEAM Excellent.<br />
Nous envisageons aussi de diversifier<br />
l’usage de nos parkings en les combinant<br />
à d’autres services tels que la récupération<br />
de colis avec notre partenaire<br />
Mondial Relay.<br />
RR : Dans le même esprit, nous avons un<br />
département spécifiquement dédié à ces<br />
initiatives. Sa mission est de trouver de<br />
nouvelles fonctionnalités à nos ouvrages :<br />
zones de stockage, zones maraîchères,<br />
etc. En France, des maraîchers cultivent<br />
par exemple des herbes aromatiques ou<br />
des champignons dans nos parkings souterrains,<br />
car ce sont des endroits fermés,<br />
réfrigérés et sans lumière naturelle.<br />
Indigo Park <strong>Luxembourg</strong><br />
83, rue de Strasbourg<br />
L-2561 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.group-indigo.com
LUXEMBOURG<br />
50<br />
VOLKSWAGEN ID.7 TOURER :<br />
UN BREAK ÉLECTRIQUE<br />
RÉVOLUTIONNAIRE<br />
MOBILITÉ<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
Volkswagen frappe fort avec son<br />
tout nouveau modèle : l’ID.7 Tourer.<br />
Annoncé comme l’un des premiers<br />
breaks 100% électriques de la catégorie<br />
moyenne supérieure, ce véhicule<br />
promet de redéfinir les standards de<br />
la mobilité verte. Entre une grande<br />
autonomie, un espace de chargement<br />
impressionnant et des technologies<br />
de pointe, l’ID.7 Tourer semble prêt à<br />
conquérir à la fois les professionnels<br />
et les familles.<br />
Un look avant-gardiste<br />
L’ID.7 Tourer arbore un design qui se<br />
distingue nettement de celui de la berline<br />
coupé ID.7. Avec une longueur de<br />
toit plus étirée et un arrière surélevé, ce<br />
véhicule fusionne les caractéristiques<br />
d’un break classique et d’un shooting<br />
brake dynamique. Ses dimensions (4,9 m<br />
de long, 1,8 m de large et 1,5 m de haut)<br />
combinées à un empattement de 2,9 mm<br />
offrent une silhouette élégante et<br />
imposante.<br />
La face avant est marquée par des<br />
projecteurs LED étroits et une barre<br />
transversale illuminée, intégrant des<br />
phares matriciels « IQ.LIGHT » en<br />
option. À l’arrière, le hayon plongeant<br />
et le bandeau lumineux à LED renforcent<br />
l’impression de largeur et de<br />
puissance. Les barres de toit noires<br />
et les jantes en alliage léger de 19 ou<br />
20 pouces (et bientôt 21 pouces) optimisent<br />
l’aérodynamisme tout en ajoutant<br />
une touche raffinée et élégante au<br />
véhicule.<br />
Entre luxe et modernité<br />
À l’intérieur, l’ID.7 Tourer continue<br />
d’impressionner. Il reprend l’affichage<br />
tête haute en réalité augmentée de la<br />
berline. La conduite est plus intuitive<br />
grâce à la projection des informations<br />
essentielles dans le champ de vision du<br />
conducteur. Le système d’infodivertissement<br />
MIB4, avec son écran tactile de<br />
15 pouces, est au cœur de l’habitacle…<br />
et son interaction avec lui est d’autant<br />
plus simplifiée grâce à l’assistant vocal<br />
IDA.<br />
L’intégration de ChatGPT est une autre<br />
nouveauté marquante. Il est possible<br />
de poser des questions sur une multitude<br />
de sujets et d’obtenir des réponses<br />
instantanées. L’application In-Car<br />
« Wellness », quant à elle, propose<br />
des programmes préconfigurés pour<br />
améliorer le bien-être des occupants<br />
du véhicule pendant la conduite, en<br />
ajustant, par exemple, la climatisation,<br />
les sièges chauffants et massants, ou<br />
l’éclairage d’ambiance.
MOBILITÉ<br />
51<br />
À ce propos, les sièges ergoActive, disponibles<br />
en option, offrent des fonctions<br />
de massage par points de pression<br />
et un réglage automatique de la température.<br />
Ceux-ci assurent un confort de<br />
premier ordre aux usagers, comparable<br />
à celui des véhicules de la catégorie<br />
premium.<br />
Une capacité de chargement<br />
exceptionnelle<br />
L’un des points forts de l’ID.7 Tourer<br />
est sans conteste son espace. Avec 5<br />
personnes à bord, le break peut accueillir<br />
jusqu’à 605 litres de bagages. Ce<br />
volume passe à 1.714 litres lorsque les<br />
sièges arrière sont rabattus. Ce faisant,<br />
la longueur de chargement s’allonge de<br />
près de 2 m.<br />
Volkswagen confirme<br />
son engagement vers une mobilité<br />
durable et surtout haut de gamme<br />
Par ailleurs, le plancher de coffre est<br />
modulable et comporte des accessoires<br />
pratiques tels que des espaces de compartimentation<br />
et des filets latéraux<br />
pour maintenir l’habitacle en ordre. Le<br />
toit panoramique « <strong>Smart</strong> Glass », qui<br />
peut passer de transparent à opaque<br />
d’une simple commande, ajoute une<br />
sensation d’espace et de luminosité à<br />
l’intérieur du véhicule.<br />
Une motorisation de pointe pour la<br />
performance et l’autonomie<br />
Sous le capot, l’ID.7 Tourer est équipé<br />
de la motorisation électrique « APP550 »<br />
de dernière génération, délivrant une<br />
puissance de 210 kW (286 ch) et un<br />
couple maximal de 545 Nm. Deux versions<br />
seront disponibles : l’ID.7 Tourer<br />
Pro avec une batterie de 77 kWh et le<br />
Tourer Pro S avec une nouvelle de 86<br />
kWh. Cette dernière procure au véhicule<br />
une autonomie impressionnante<br />
qui peut atteindre 685 km selon les<br />
prévisions.<br />
La recharge est rapide et efficace, avec<br />
une capacité allant jusqu’à 200 kW<br />
pour la batterie de 86 kWh. Cela permet<br />
de passer de 10 à 80% de charge en<br />
moins de 30 minutes sur des bornes de<br />
recharge rapide en courant continu. La<br />
gestion du ravitaillement et de la température<br />
de la batterie assure une performance<br />
optimale même lors de longs<br />
trajets.<br />
Une conduite assistée de haut niveau<br />
Force est de constater que le constructeur<br />
allemand ne lésine pas sur la sécurité<br />
et l’aide à la conduite avec l’ID.7<br />
Tourer. Le véhicule est doté de nombreux<br />
systèmes d’assistance de série,<br />
y compris un mode de fermeture et de<br />
démarrage sans clé, une caméra de recul<br />
et une climatisation automatique trois<br />
zones « Air Care Climatronic ». Quant<br />
à la réalité augmentée de l’affichage<br />
tête haute, elle a également été mise à<br />
jour puisqu’elle intègre désormais la<br />
navigation active via Apple CarPlay ou<br />
Android Auto.<br />
L’ID.7 Tourer de Volkswagen représente<br />
une avancée majeure dans le segment<br />
des breaks électriques. Alliant design<br />
innovant, confort luxueux, grande<br />
autonomie et technologies de pointe,<br />
ce véhicule est taillé pour séduire une<br />
clientèle variée, des professionnels en<br />
quête de fiabilité et d’efficacité aux<br />
familles qui recherchent le compromis<br />
idéal entre l’espace et le confort. Avec<br />
l’ID.7 Tourer, Volkswagen confirme son<br />
engagement vers une mobilité durable<br />
et surtout haut de gamme.<br />
Volkswagen <strong>Luxembourg</strong><br />
www.volkswagen.lu
INTERNATIONAL<br />
52<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />
NOUVEAUTÉS DE CET ÉTÉ 2024<br />
MOBILITÉ<br />
À l’approche de l’été et des départs en vacances, les lancements de véhicules 100% électriques se sont multipliés ces dernières<br />
semaines. Nous vous aidons à faire votre choix parmi les nouveaux modèles proposés par les principaux constructeurs automobiles<br />
comme Audi, BMW, Fiat, Hyundai, Kia, MG, Mini, Opel, Renault, Porsche, Volvo ou encore Volkswagen, mais aussi certains moins<br />
répandus sur le territoire luxembourgeois, à l’image du constructeur chinois BYD qui tente de se développer en Europe. Petit tour<br />
d’horizon des voitures les plus en vue du moment, en fonction de vos besoins et de votre budget.<br />
Les citadines<br />
Par R. Thomas<br />
Fiat 600 E Berline (Red)<br />
Capacité de la batterie : 54 kW<br />
Puissance : 115 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />
Consommation : 15,1 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 34.810 euros TVAC<br />
Opel Corsa E<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 354 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.148 euros TVAC<br />
Mini Aceman Electric<br />
Capacité de la batterie : 32,6 kW<br />
Puissance : 135 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 305 km<br />
Consommation : 14,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.300 euros TVAC<br />
Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />
Capacité de la batterie : 58 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 427 km<br />
Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.730 euros TVAC
MOBILITÉ<br />
53<br />
Les berlines compactes<br />
Volvo EX30 Core Single<br />
Capacité de la batterie : 51 kW<br />
Puissance : 200 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 344 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 37.994 euros TVAC<br />
Opel Mokka-e Elegance<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 328 km<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 39.975 euros TVAC<br />
MG4 X Power<br />
Capacité de la batterie : 64 kW<br />
Puissance : 180 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 385 km<br />
Consommation : 18,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.888 euros TVAC<br />
Renault Scenic E-Tech 170hp<br />
Capacité de la batterie : 60 kW<br />
Puissance : 125 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 420 km<br />
Consommation : 16,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 41.240 euros TVAC<br />
Hyundai Ioniq 6<br />
Capacité de la batterie : 53 kW<br />
Puissance : 149 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 429 km<br />
Consommation : 13,9 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 52.214 euros TVAC
54<br />
MOBILITÉ<br />
BMW iX2 xDrive30<br />
Capacité de la batterie : 65 kW<br />
Puissance : 230 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 417 km<br />
Consommation : 17,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 59.150 euros TVAC<br />
Les berlines de luxe et les tout-terrain<br />
Audi Q4 40 e-tron<br />
Capacité de la batterie : 77 kW<br />
Puissance : 210 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 516 km<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 62.478 euros TVAC<br />
Kia EV9 Earth RWD<br />
Capacité de la batterie : 99,8 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 563 km<br />
Consommation : 20,2 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 69.320 euros TVAC<br />
BYD Tang<br />
Capacité de la batterie : 86,4 kW<br />
Puissance : 180 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 400 km<br />
Consommation : 23,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 70.800 euros TVAC<br />
Porsche Macan électrique<br />
Capacité de la batterie : 95 kW<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte (WLTP) : 613 km<br />
Consommation : 18,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 83.410 euros TVAC
Simplification de la politique agricole commune<br />
La Commission européenne propose une mesure clé de modification de la<br />
politique agricole commune (PAC). En cas de phénomènes météorologiques<br />
extrêmes comme des sécheresses ou inondations, les exploitations<br />
incapables de respecter les règles environnementales de la PAC ne seront<br />
pas pénalisées. La force majeure, basée sur des preuves comme des<br />
données satellitaires, permettra aux agriculteurs des zones touchées de<br />
maintenir leurs paiements européens sans demandes individuelles. Cette<br />
dérogation, rétroactive au 1 er janvier, assouplit les critères environnementaux,<br />
supprimant l’obligation de laisser 4% des terres en jachère et exemptant de<br />
contrôles les petites exploitations de moins de 10 ha.<br />
Source : Commission européenne<br />
Klimabonus : prolongation et réforme des aides pour<br />
l’énergie verte<br />
Le gouvernement luxembourgeois a annoncé la prolongation et la réforme<br />
partielle des régimes de soutiens financiers « Klimabonus Wunnen » et<br />
« Klimabonus Mobilitéit ». Ces mesures visent à promouvoir la transition<br />
énergétique et la mobilité durable. Le régime « Klimabonus Wunnen »<br />
sera prolongé de trois mois avec des financements pour l’assainissement<br />
énergétique, les pompes à chaleur et les installations photovoltaïques. Pour<br />
« Klimabonus Mobilitéit », les primes pour les véhicules électriques seront<br />
adaptées, incluant une nouvelle subvention pour les vélos cargos et les<br />
voitures électriques d’occasion.<br />
Source : SIP<br />
Belval : la Maison du Savoir équipée de panneaux solaires<br />
Le 10 mai 2024, la ministre de la Mobilité et des Travaux publics, Yuriko<br />
Backes, et la directrice du Fonds Belval, Daniela Di Santo, ont inauguré<br />
l’installation photovoltaïque de la Maison du Savoir à Belval. Ce bâtiment<br />
devient ainsi le quatrième des cinq édifices publics de la ville à être équipé<br />
de panneaux solaires, après la Rockhal (2018), la Maison de l’Innovation<br />
(2019) et la Maison des Sciences humaines (2020). Le Lycée Bel-Val<br />
sera le prochain à en bénéficier. Ces installations s’inscrivent dans le cadre<br />
des objectifs de l’Union européenne et du Plan national intégré en matière<br />
d’énergie et de climat (PNEC) du <strong>Luxembourg</strong>, visant à réduire les émissions<br />
de carbone et à promouvoir les énergies renouvelables pour atteindre la<br />
neutralité climatique d’ici 2050.<br />
Source : SIP<br />
©MMTP<br />
ENVIRONNEMENT<br />
ET ÉNERGIE
LUXEMBOURG<br />
56<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
« LA NATURE EST UN ATOUT INESTIMABLE<br />
POUR FAIRE FACE AUX EXTRÊMES<br />
CLIMATIQUES ET RENFORCER<br />
NOTRE RÉSILIENCE »<br />
Serge Wilmes<br />
Fin avril, l’Organisation météorologique mondiale et l’observatoire européen Copernicus ont mis en évidence la vulnérabilité<br />
du Vieux Continent face au réchauffement climatique : la hausse des températures y est environ deux fois plus<br />
rapide que la moyenne globale. Conscient que « le rythme auquel notre société doit être décarbonée figure parmi ses<br />
plus grands défis », Serge Wilmes, nouveau titulaire du portefeuille de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité,<br />
évoque les grandes lignes que devra suivre le ministère sous sa direction pour y remédier. Renforcement de la politique<br />
environnementale nationale, défis luxembourgeois, rôle du Grand-Duché à l’international et collaboration avec les<br />
autorités communales : tous les sujets sont passés au crible.
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
57<br />
Il y a maintenant plus de dix ans, vous<br />
affirmiez que devenir député était<br />
votre rêve. Vous êtes désormais ministre<br />
depuis peu. Comment envisagez-vous<br />
cette fonction ?<br />
Je l’envisage avec ambition, réalisme<br />
et optimisme. Je pense qu’il est essentiel<br />
de privilégier le dialogue et une<br />
approche pragmatique et ancrée dans<br />
la réalité. C’est pourquoi l’échange avec<br />
les citoyens est primordial, car, finalement,<br />
la politique doit être au service<br />
des gens.<br />
Quelles nouvelles initiatives sont prévues<br />
pour renforcer la politique environnementale<br />
du <strong>Luxembourg</strong> dans les<br />
prochains mois ?<br />
À court terme, nous avons prévu<br />
quatre nouvelles initiatives pour renforcer<br />
la politique environnementale<br />
nationale, parmi lesquelles la<br />
« Klimaadaptatiounsstrategie » (stratégie<br />
d’adaptation aux effets du changement<br />
climatique). Aujourd’hui, nous savons<br />
que l’Europe est le continent qui connaît<br />
le réchauffement le plus important et<br />
que les effets de ce dernier affectent<br />
l’ensemble de la société et, ainsi, tous les<br />
domaines politiques. Il est donc crucial<br />
de s’adapter à ces nouveaux défis par le<br />
biais de mesures concrètes pour tous les<br />
domaines concernés ainsi que pour les<br />
communes.<br />
Le système d’aides « Klimabonus »<br />
est un outil efficace pour soutenir<br />
les communes et la population ; c’est<br />
un véritable multiplicateur de toutes<br />
les mesures positives. À l’instar du<br />
« Klimabonus Bësch » qui encourage les<br />
propriétaires forestiers privés à adopter<br />
une sylviculture proche de la nature,<br />
de nouvelles initiatives sont prévues.<br />
Parmi celles-ci, le « Klimabonus Mouer »<br />
qui vise la restauration et la gestion<br />
des zones humides. D’autres solutions<br />
incluront la plantation d’arbres, le verdissement<br />
de l’espace public ou le descellement<br />
de surfaces imperméables,<br />
pour n’en citer que quelques-unes.<br />
Je souhaite également souligner la<br />
« Waasserstrategie » qui définira les<br />
grandes priorités pour une gestion<br />
durable et à long terme de nos ressources<br />
en eau dans un contexte où le régime<br />
d’eau sera perturbé par l’augmentation<br />
des températures moyennes et la variation<br />
des précipitations.<br />
Enfin, le Plan national intégré en<br />
matière d’énergie et de climat (PNEC)<br />
est en cours de finalisation. Il comporte<br />
plus de 200 mesures parmi lesquelles<br />
les régimes d’aides financières<br />
« Klimabonus Wunnen » et « Klimabonus<br />
Mobilitéit » qui se distinguent particulièrement.<br />
La rénovation énergétique<br />
des bâtiments existants, le remplacement<br />
des chaudières fossiles et la progression<br />
de l’électromobilité figurent<br />
parmi les grands chantiers de ce plan.<br />
Notre approche consiste à accompagner<br />
au mieux nos citoyens, mais également<br />
nos entreprises, dans leurs efforts<br />
de transition. Le caractère socialement<br />
équitable des mesures revêt une importance<br />
primordiale. Ainsi, nous avons<br />
récemment adapté le régime d’aides<br />
« Klimabonus Mobilitéit » en ciblant<br />
davantage les primes sur les voitures<br />
plus compactes et en introduisant une<br />
nouvelle prime pour les véhicules d’occasion.<br />
De plus, nous envisageons des<br />
modalités de préfinancement afin de<br />
faciliter l’accès à ces aides, ainsi que<br />
l’accélération des procédures pour le<br />
développement des énergies renouvelables<br />
qui constitue un autre élément<br />
clé de notre stratégie.<br />
Quels sont les défis principaux que rencontre<br />
le Grand-Duché en matière de<br />
transition verte ? Et quelles solutions<br />
préconisez-vous ?<br />
L’artificialisation des sols et la fragmentation<br />
des milieux naturels, ainsi que<br />
les événements climatiques extrêmes,<br />
figurent parmi les plus grands défis<br />
auxquels le <strong>Luxembourg</strong> doit faire face.<br />
L’expansion des zones d’habitation et<br />
des infrastructures routières consomme<br />
de vastes surfaces, contribuant à une<br />
fragmentation accrue et à l’imperméabilisation<br />
des sols.<br />
Pour surmonter ces difficultés, il est<br />
essentiel de sensibiliser la société aux<br />
solutions basées sur la nature, car ce<br />
sont les plus durables. Cela inclut l’augmentation<br />
de la capacité de rétention de<br />
l’eau, la structuration du paysage pour<br />
prévenir l’érosion des sols et le verdissement<br />
des zones urbaines pour contrer<br />
les îlots de chaleur et améliorer la qualité<br />
de vie des résidents. La nature est<br />
un atout inestimable pour faire face aux<br />
extrêmes climatiques et renforcer notre<br />
résilience.<br />
Par ailleurs, nous allons promouvoir,<br />
voire exiger, des projets, des Plans<br />
d’aménagement particuliers (PAP) et<br />
des zones d’activités plus écologiques.<br />
Cela passera par des moyens incitatifs,<br />
une guidance accrue et un cadre réglementaire<br />
adéquat, tel que le concept de<br />
« Natur auf Zeit ».<br />
Dans le secteur agricole, garantir une<br />
utilisation optimale de tous les terrains<br />
disponibles afin d’assurer une production<br />
suffisante et une gestion durable<br />
des milieux ouverts sera une priorité.<br />
Bien que la productivité et l’entretien<br />
extensif des terres agricoles puissent<br />
sembler antagonistes, des écosystèmes<br />
riches en biodiversité et des paysages<br />
richement structurés favorisent en<br />
réalité des récoltes plus abondantes<br />
et sont moins vulnérables aux espèces<br />
nuisibles et aux impacts du changement<br />
climatique.<br />
La renaturation des cours d’eau constitue<br />
un autre élément clé. Elle redonne<br />
plus de place aux cours d’eau et permet<br />
d’éviter les inondations dans les<br />
zones urbaines. Pour la mise en œuvre<br />
de telles mesures, la collaboration de<br />
toutes les parties prenantes – environnement,<br />
agriculture et communes – est<br />
indispensable.<br />
En matière de lutte contre le réchauffement<br />
global, le rythme auquel notre<br />
société doit être décarbonée figure parmi<br />
les plus grands défis. Nous sommes sur<br />
la bonne voie, mais les choses devront<br />
aller en s’accélérant. Cela vaut pour la<br />
production d’énergie, pour nos modes<br />
de transport et pour l’industrie.<br />
La problématique est évidemment globale.<br />
Comment le <strong>Luxembourg</strong> contribuet-il<br />
aux efforts internationaux pour lutter<br />
contre le changement climatique ?<br />
Le <strong>Luxembourg</strong>, bien que modeste en<br />
termes de superficie et de population,<br />
prend ses responsabilités dans la lutte<br />
contre le changement climatique : avec<br />
un objectif de réduction des émissions<br />
de gaz à effet de serre de 55% d’ici à 2030<br />
comparé à 2005, il figure parmi les États<br />
membres de l’Union européenne les
58<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Christoph Soeder, BMUV, 2024<br />
Serge Wilmes, ministre de l’Environnement, du Climat et de la Biodiversité<br />
plus ambitieux en matière de politique<br />
climatique.<br />
S’y ajoute notre solidarité envers les<br />
pays en développement. Moyennant de<br />
nombreuses collaborations bilatérales<br />
et multilatérales, le Grand-Duché soutient<br />
les plus vulnérables d’entre eux à<br />
réduire leurs émissions et à s’adapter<br />
aux conséquences du réchauffement<br />
global. Grâce à des fonds spécifiquement<br />
dédiés au « financement climatique<br />
international », le ministère de<br />
l’Environnement, du Climat et de la<br />
Biodiversité (MECB) soutient différents<br />
projets d’adaptation et d’atténuation<br />
du changement climatique dans les<br />
domaines de l’utilisation des terres,<br />
de la biodiversité, des ressources en<br />
eaux propres, de la gestion efficace<br />
des ressources et des déchets, de la<br />
résilience communautaire et de la<br />
promotion de la finance durable, par<br />
exemple. Une démonstration concrète<br />
de notre engagement a eu lieu ce 19<br />
juin 2024 au Rwanda, à travers l’inauguration<br />
d’équipements de séparation<br />
et de valorisation de déchets dans<br />
la ville de Kigali. Ce projet financé<br />
par le MECB et mis en œuvre par le<br />
ministère de l’Environnement de la<br />
République du Rwanda et le Global<br />
Green Growth Institute constitue un<br />
bel exemple de collaboration climatique<br />
internationale.<br />
Notre approche consiste<br />
à accompagner au mieux nos citoyens,<br />
mais également nos entreprises, dans<br />
leurs efforts de transition<br />
La protection du climat et de l’environnement<br />
est aussi une prérogative<br />
que l’État partage avec les communes.<br />
Comment envisagez-vous votre collaboration<br />
avec celles-ci, notamment via les<br />
Pactes Climat et Nature ?<br />
Notre collaboration avec les administrations<br />
locales est essentielle pour<br />
atteindre nos objectifs. À travers le Pacte<br />
Nature, nous offrons un cadre dans<br />
lequel les communes peuvent s’engager<br />
volontairement à intensifier leurs efforts<br />
pour la préservation et la restauration<br />
des écosystèmes. À ce jour, 87 communes<br />
y ont déjà adhéré et mettent en œuvre<br />
le catalogue détaillé de mesures à leur<br />
disposition. Nous prévoyons que bien<br />
d’autres suivront. Quant au Pacte Climat,<br />
fermement ancré depuis une douzaine<br />
d’années, l’ensemble des communes y<br />
participe. Les résultats de leurs efforts<br />
pour atteindre la neutralité climatique<br />
sont encourageants.<br />
Dans le cadre de ces deux initiatives,<br />
nous lançons régulièrement des appels à<br />
projets ciblés visant à verdir les espaces<br />
urbains tels que les places publiques et<br />
les cours d’écoles, grâce au soutien financier<br />
du Fonds pour l’environnement ainsi<br />
que du Fonds climat et énergie. De plus,<br />
nous élaborons des guides pratiques et<br />
promouvons les bonnes pratiques pour<br />
encourager une approche vertueuse.<br />
Il est également important de noter que<br />
nous apportons un soutien financier<br />
significatif aux communes via les stations<br />
biologiques des syndicats de communes<br />
et des parcs naturels, ainsi que par des<br />
appels à projets financés par le Fonds<br />
pour la protection de l’environnement.<br />
Ces soutiens visent à renforcer les capacités<br />
des administrations communales à<br />
mettre en œuvre des projets ambitieux et<br />
durables.<br />
Propos recueillis par A. Jacob
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
59<br />
Peter Recking, Klima Agence<br />
Frank Wies, SOCOM<br />
L’ÉLECTROMOBILITÉ À L’HONNEUR<br />
LORS DES PREMIERS SWIO DAYS<br />
SWIO, la marque imaginée comme un fournisseur de charge au sens large et développée par une joint-venture entre<br />
Losch <strong>Luxembourg</strong> et SOCOM, a réuni à la Coque les professionnels luxembourgeois de l’électromobilité lors de la<br />
première édition des SWIO Days. Au programme de la manifestation qui s’est tenue ce 6 juin : conférences d’experts du<br />
secteur sur des thématiques aussi riches que l’innovation, les énergies renouvelables ou encore la cybersécurité, essais<br />
routiers, visite des stands informatifs des partenaires de l’événement et moments de réseautage. Au vu du succès de la<br />
journée, SWIO devrait donner rendez-vous aux participants l’année prochaine pour une nouvelle édition.<br />
Pit Demuth, AC Dudelange<br />
Marvin Rassel, SWIO
LUXEMBOURG<br />
60<br />
LUXPROOF,<br />
LA MARQUE LUXEMBOURGEOISE<br />
ET « FUTURE-PROOF » DE MINUSINES<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
MINUSINES S.A.<br />
La transition énergétique repose sur<br />
une combinaison parfois complexe de<br />
solutions. Luxproof, marque déposée<br />
de Minusines S.A., entend bien se porter<br />
garante d’un déploiement facilité de<br />
celles-ci sur le marché luxembourgeois.<br />
Comment ? En misant sur un concept<br />
holistique, des produits de haute qualité<br />
et l’interopérabilité. Explications avec<br />
Laurent Saeul, CEO du leader luxembourgeois<br />
de la distribution à valeur<br />
ajoutée pour le matériel électrique.<br />
De la marque pour produits de<br />
volume…<br />
Déposée par Minusines il y a 20 ans de<br />
cela, la marque Luxproof commercialise,<br />
comme son nom le suggère, du<br />
matériel électrique taillé sur mesure<br />
pour sa clientèle luxembourgeoise. « En<br />
tant que distributeur à valeur ajoutée,<br />
notre volonté était de fournir à nos<br />
clients électriciens et intégrateurs des<br />
technologies qui se vendaient en grand<br />
volume et parfaitement adaptées au<br />
marché grand-ducal. Les premiers produits<br />
estampillés Luxproof étaient des<br />
transformateurs, puis des luminaires<br />
étanches qui ont rencontré un grand<br />
succès. Dans les années 2010, le monde<br />
de l’éclairage a été bouleversé par l’arrivée<br />
de la LED, une innovation qui a<br />
évolué très rapidement. Nous avons<br />
alors à nouveau utilisé la marque pour<br />
déployer des marchandises de qualité<br />
adaptées au marché, mais surtout pour<br />
suivre de près les développements de<br />
la technologie. En emboîtant le pas et<br />
en accompagnant le passage de l’ampoule<br />
à la diode électroluminescente,<br />
Minusines a acquis une certaine expérience<br />
en matière de transition au sens<br />
large, si bien qu’elle entend appliquer la<br />
même stratégie pour faciliter celle qui<br />
secoue le secteur de l’énergie », indique<br />
le CEO de l’entreprise.<br />
Ainsi, le distributeur a soigneusement<br />
choisi ses usines partenaires – toutes<br />
de haute performance – pour produire<br />
panneaux photovoltaïques, batteries<br />
de stockage ou pompes à chaleur. Les<br />
premiers ont été confiés à l’expertise<br />
d’une entreprise chinoise alors que les<br />
dernières sont produites en Autriche.<br />
« Nous avons la volonté de fabriquer<br />
nos produits non seulement là où se<br />
trouvent les matières premières nécessaires,<br />
mais aussi là où la technologie est<br />
la plus avancée. Si une nouvelle génération<br />
de cellules photovoltaïques sort<br />
tous les deux mois, il nous faut nous y<br />
adapter au même rythme. En cherchant<br />
à demeurer au plus proche de l’innovation,<br />
nous devons nous tourner vers<br />
des économies orientées davantage vers<br />
l’industrie. Notre rôle de distributeur à<br />
valeur ajoutée est de fournir des technologies<br />
récentes, adaptées, performantes<br />
et financièrement raisonnables.<br />
Pour assurer la qualité de ses produits<br />
quel que soit leur lieu de production,<br />
la marque se base sur un mécanisme<br />
de contrôle local géré par ses soins<br />
examinant les acteurs, les machines,<br />
les matières premières et les solutions.<br />
« Lorsque nous passons commande à<br />
nos équipementiers, nous le faisons<br />
selon nos propres standards, de manière<br />
à obtenir l’excellence escomptée, à<br />
assurer le respect des droits de l’Homme<br />
tout au long de la chaîne de valeur – et<br />
ce dès la phase d’extraction des matières<br />
premières – et à réduire autant que possible<br />
l’empreinte carbone liée au stockage<br />
et au transport des produits. C’est<br />
ainsi que nous souhaitons fournir une<br />
assurance qualité aux infrastructures du<br />
renouvelable », détaille-t-il.<br />
… au concept intégré<br />
Force est néanmoins de constater que<br />
les outils de la transition énergétique<br />
(le panneau photovoltaïque, la pompe<br />
à chaleur, la borne de recharge, la batterie<br />
de stockage, etc.) n’ont de valeur<br />
qu’interconnectés, câblés sur un onduleur…<br />
bref, intégrés au sein d’une<br />
même solution. Raison pour laquelle<br />
Minusines envisage désormais Luxproof<br />
comme un label de qualité destiné à des<br />
systèmes intégrés composés de divers<br />
rouages, estampillés de la marque ou<br />
non, mais interopérables. « Que les<br />
différents éléments proviennent d’un<br />
même fabriquant importe peu. Ce qui<br />
compte, c’est qu’ils s’intègrent facilement<br />
dans un concept énergétique de<br />
manière que tous les systèmes fonctionnent<br />
ensemble avec une qualité<br />
et une efficience élevées. Ces installations<br />
ne se déploient pas parce qu’elles<br />
sont soutenues par des aides, elles se<br />
répandent parce que les professionnels<br />
et les particuliers auront désormais<br />
à gérer leurs solutions de recharge, à<br />
produire, stocker et consommer leur<br />
énergie intelligemment et efficacement.<br />
Pour ce faire, nous devrons garantir une<br />
certaine qualité au niveau de l’interfaçage,<br />
de la compatibilité et de l’interopérabilité<br />
des différents systèmes. C’est<br />
l’idée que nous souhaitons insuffler sur<br />
le marché avec la marque Luxproof, en
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
61<br />
Laurent Saeul<br />
misant sur des solutions centrées sur les<br />
besoins nationaux et impliquant toutes<br />
les parties prenantes, des installateurs<br />
aux utilisateurs en passant par les intégrateurs<br />
», explique Laurent Saeul.<br />
Une approche pertinente<br />
Cette conception de la transition<br />
démontre son intérêt à plus d’un titre.<br />
Dans le sens où elle repose sur une prescription<br />
en parfaite adéquation avec les<br />
besoins du marché et en appelle à une<br />
certaine standardisation des infrastructures,<br />
elle garantit aux utilisateurs finaux<br />
une compatibilité entre tous leurs dispositifs.<br />
« Imaginons un particulier qui<br />
investit aujourd’hui dans une installation<br />
photovoltaïque, l’année prochaine<br />
dans une pompe à chaleur et la suivante<br />
dans une borne de recharge intelligente<br />
avec une batterie de stockage : sans une<br />
certaine homogénéisation du marché,<br />
il prend le risque de voir ces différentes<br />
infrastructures incompatibles. C’est ce<br />
que notre concept cherche à éviter »,<br />
illustre Laurent Saeul.<br />
Le gouvernement aussi trouvera satisfaction<br />
dans cette approche : « S’il subventionne<br />
aujourd’hui le déploiement<br />
de solutions pour aider la transition<br />
énergétique, c’est dans l’objectif que ces<br />
infrastructures soient les plus pérennes<br />
possible », poursuit-il.<br />
Garantir une certaine qualité au niveau<br />
de l’interfaçage, de la compatibilité<br />
et de l’interopérabilité des différents<br />
systèmes<br />
Enfin, c’est tout un pan de l’économie<br />
luxembourgeoise qui y trouvera son<br />
compte. Toutes les sociétés du secteur<br />
énergétique admettront le bienfondé<br />
d’un tel concept qui offre une solution<br />
au manque chronique de main-d’œuvre<br />
auquel elles font face. « Plus le nombre<br />
de technologies employées est restreint,<br />
mieux celles-ci fonctionneront<br />
ensemble, moins nous aurons besoin de<br />
compétences différentes pour réussir la<br />
transition et plus nous évoluerons rapidement<br />
vers des systèmes efficaces et<br />
résilients. Bien sûr, le tout doit reposer<br />
sur une définition précise de ce qui sera<br />
utile et de ce qui ne le sera pas. C’est<br />
une bonne prescription aujourd’hui qui<br />
garantira le succès de cette approche<br />
demain », conclut le CEO de Minusines.<br />
MINUSINES S.A.<br />
8, rue François Hogenberg<br />
L-1735 <strong>Luxembourg</strong><br />
www.minusines.lu
LUXEMBOURG<br />
62<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
COOPÉRATIVES ÉNERGÉTIQUES :<br />
UNE PRISE DE POUVOIR<br />
CITOYENNE<br />
Paul Zens<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
La transition énergétique, souvent perçue sous un prisme technique et économique, représente aussi une opportunité de<br />
transformation sociétale. C’est pourquoi, selon Paul Zens, président d’Eurosolar Lëtzebuerg, il est essentiel de l’aborder<br />
sous l’angle de la justice sociale pour construire un système énergétique équitable et résilient. Les coopératives et communautés<br />
énergétiques qui émergent, encouragées par les réglementations européennes et dont il existe quelques exemples au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, montrent la voie en produisant et partageant de l’énergie verte à l’échelle locale. Explications.
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
63<br />
Pour une transition socialement juste<br />
La transition énergétique est sans nul<br />
doute une affaire technique, technologique,<br />
voire économique et financière,<br />
mais, peu importe sous quel angle elle<br />
est envisagée, elle représente aussi<br />
une formidable occasion de changer<br />
de paradigme. « Chez Eurosolar,<br />
nous considérons que nous pouvons<br />
construire un système énergétique<br />
plus équitable et résilient, dont tous les<br />
membres bénéficieront, parce que la<br />
transition s’aborde aussi sous le prisme<br />
de la justice sociale. Pour réussir, il<br />
convient de confier un véritable rôle à<br />
chacun. Actuellement, nous sommes<br />
tributaires des décisions que prennent<br />
d’autres que nous. Si les oligopolistes<br />
décident d’augmenter le prix de l’énergie,<br />
nous le subissons. Dans notre<br />
vision des choses, l’énergie est un « fondamental<br />
» auquel tout le monde doit<br />
avoir accès, et même contribuer à sa<br />
production, sa transformation et son<br />
partage », estime Paul Zens.<br />
De la coopérative à la communauté<br />
énergétique<br />
Et des moyens d’y parvenir sont prévus<br />
par la loi, guidée par les réglementations<br />
européennes. Celles-ci, récemment<br />
ajustées, prévoient des modèles<br />
qui confient un rôle actif aux individus<br />
et leur permettent de participer économiquement<br />
à la transition. Les coopératives<br />
énergétiques, au nombre de<br />
treize au Grand-Duché, sont des entités<br />
dédiées à la production d’énergie<br />
renouvelable – éolienne ou photovoltaïque<br />
le plus souvent – et instituées<br />
par les citoyens intéressés en partenariat<br />
avec les pouvoirs locaux, à savoir<br />
les communes dans la majorité des cas.<br />
Toute l’électricité produite par ces coopératives<br />
est ensuite injectée dans le<br />
réseau.<br />
« Chez Eurosolar, nous estimons que<br />
la même base légale permet d’aller<br />
plus loin et de créer plus que des coopératives,<br />
à savoir des communautés<br />
énergétiques : des organisations au sein<br />
desquelles l’électricité est non seulement<br />
produite mais aussi partagée<br />
et où les prix sont autodéterminés. La<br />
communauté énergétique, comme la<br />
coopérative, se rejoint sur base volontaire,<br />
mais se distingue par une plus<br />
forte insertion dans la vie locale. Le<br />
contrôle effectif y est aux mains des<br />
citoyens, des non-spécialistes, certes,<br />
mais souvent bien renseignés sur le<br />
sujet et enclins à échanger entre eux<br />
sur leurs bonnes pratiques. Les derniers<br />
ajustements apportés aux différentes<br />
réglementations européennes<br />
en la matière suggèrent tout de même<br />
qu’une collaboration avec les petites et<br />
moyennes entreprises est souhaitable,<br />
car il est évident que l’installation et<br />
la mise en service des infrastructures<br />
nécessaires requièrent des compétences<br />
spécifiques et doivent être effectuées<br />
dans les règles de l’art ! », déclare<br />
le président de l’asbl.<br />
Aujourd’hui, l’UE offre à ceux qui le<br />
souhaitent une formidable opportunité<br />
d’agir plutôt que de subir<br />
En plus de favoriser la participation<br />
citoyenne et l’indépendance, les énergies<br />
renouvelables exploitées au niveau<br />
local sont garantes d’une stabilité des<br />
prix et d’une facture allégée : le modèle<br />
de la communauté énergétique permet<br />
en effet une exonération de certaines<br />
taxes – relatives à l’utilisation du réseau<br />
notamment – lorsque l’électricité est<br />
partagée dans un rayon de 300 m. « Ces<br />
communautés contribuent donc à lutter<br />
contre la pauvreté énergétique à cet<br />
égard, mais pas seulement. Ce rapprochement<br />
entre et avec les citoyens permet<br />
de détecter précocement les signes<br />
de vulnérabilité d’un ménage, voire<br />
d’éviter la pauvreté énergétique par<br />
l’échange sur les bonnes pratiques au<br />
sein de la communauté, sans que cela<br />
ne soit trop stigmatisant pour les personnes<br />
concernées », ajoute Paul Zens.<br />
Un design sur mesure<br />
Si le <strong>Luxembourg</strong> ne compte qu’une<br />
seule communauté de ce type actuellement,<br />
la e-community, les bonnes<br />
pratiques sont plus nombreuses à<br />
l’étranger. C’est ce qu’a pu découvrir<br />
l’asbl en participant à l’European<br />
Energy Community Forum qui s’est<br />
tenu du 13 au 15 mai à Prague. Organisé<br />
par REScoop, un réseau de douze coopératives<br />
réparties dans sept pays<br />
européens dont est membre Eurosolar<br />
Lëtzebuerg, le forum a mis en lumière<br />
des communautés qui produisent et<br />
distribuent de l’électricité, mais aussi<br />
de la chaleur et du froid. « Les Pays-Bas<br />
recèlent d’exemples remarquables en<br />
matière de chauffage, notamment, où<br />
certaines communautés récupèrent<br />
la chaleur fatale d’entreprises du secteur<br />
du digital. Elles produisent et partagent<br />
non seulement le chaud, mais<br />
aussi le froid. Il n’y a pas de modèle qui<br />
convienne à tous, chaque communauté<br />
peut développer un design sur mesure<br />
adapté à ses propres besoins », a pu<br />
constater Paul Zens.<br />
De nouvelles habitudes à adopter<br />
L’Union européenne entrevoit d’ailleurs<br />
un rôle grandissant pour les<br />
coopératives et communautés énergétiques.<br />
« Les dernières mises à jour<br />
des directives européennes sur les<br />
énergies renouvelables, la performance<br />
énergétique des bâtiments ou<br />
l’efficience énergétique ainsi que de<br />
programmes comme « Fit for 55 » ou<br />
encore la réforme du marché de l’électricité,<br />
qui sont peu à peu adoptées, et<br />
qui peuvent encore être perfectionnées<br />
dans leur transposition dans la législation<br />
luxembourgeoise, montrent clairement<br />
la voie à suivre. L’approche étant<br />
relativement neuve, nous observons<br />
cependant une certaine difficulté ou,<br />
du moins, lenteur à changer nos habitudes.<br />
Dans la situation actuelle, ceux<br />
qui ne veulent pas avancer sur la voie<br />
de la transition empêchent les autres<br />
de le faire. Aujourd’hui, l’UE offre à<br />
ceux qui le souhaitent une formidable<br />
opportunité d’agir plutôt que de subir.<br />
À eux de la saisir », conclut le président<br />
d’Eurosolar Lëtzebuerg.<br />
Eurosolar Lëtzebuerg asbl<br />
6, Jos Seyler Strooss<br />
L-8522 Beckerich<br />
www.eurosolar.lu
LUXEMBOURG<br />
64<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
© Xxxx<br />
UNE VALLÉE DE L’HYDROGÈNE<br />
POUR PROMOUVOIR L’HYDROGÈNE<br />
VERT AU PAYS<br />
Bradley Ladewig, Jens Kreisel, Stéphanie Obertin, Lex Delles, Sam Sales et Claude Seywert<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> a lancé <strong>Luxembourg</strong><br />
Hydrogen Valley (LuxHyVal), un<br />
projet qui vise la production potentielle<br />
d’hydrogène vert à Bascharage,<br />
dans le sud du <strong>Luxembourg</strong>, en 2026.<br />
LuxHyVal est le fruit d’une collaboration<br />
entre 17 partenaires de 7 pays,<br />
dont l’Université du <strong>Luxembourg</strong> est<br />
le principal coordinateur par l’intermédiaire<br />
du Professeur Bradley<br />
Ladewig.<br />
L’écosystème hydrogène de LuxHyVal<br />
devrait contribuer de manière significative<br />
à la décarbonisation de la<br />
consommation industrielle d’hydrogène<br />
du pays, en utilisant de l’électricité<br />
100% renouvelable pour produire<br />
de l’hydrogène vert au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Enovos et LuxEnergie, deux filiales<br />
du groupe Encevo, visent à assurer la<br />
production de 1.750 kg d’hydrogène<br />
vert par jour pour une utilisation dans<br />
l’industrie et la mobilité en 2026, sous<br />
l’implication de la société d’ingénierie<br />
Paul Wurth, dont le siège se trouve au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. L’électrolyseur de 6 MW,<br />
pièce centrale du projet, devrait être<br />
construit dans le parc industriel de<br />
Bascharage.<br />
Le projet aura un impact positif<br />
sur l’économie grâce à la création<br />
d’emplois, ainsi que sur la mobilité<br />
publique, puisque les compagnies de<br />
bus Sales-Lentz et TICE remplaceront<br />
une partie de leur flotte par des autobus<br />
de pile à combustible hydrogène.<br />
En outre, l’hydrogène vert produit<br />
dans l’électrolyseur permettra au partenaire<br />
industriel Ceratizit de remplacer<br />
son utilisation d’hydrogène dérivé<br />
du gaz naturel.<br />
LuxHyVal est conçu comme un écosystème<br />
durable et ouvert. Avec un<br />
budget global de 39 millions d’euros,<br />
LuxHyVal devrait être financé à<br />
hauteur de 8 millions d’euros par le<br />
Clean Hydrogen Joint Undertaking (un<br />
partenariat public-privé de l’Union<br />
européenne qui soutient la recherche<br />
et l’innovation dans les technologies<br />
de l’hydrogène), ainsi que par les<br />
contributions d’entreprises partenaires,<br />
tout en poursuivant d’autres<br />
possibilités de financement public et<br />
privé. La décision finale concernant<br />
l’investissement principal du projet<br />
est attendue pour le début de 2025.<br />
Opportunités de reproduction de<br />
LuxHyVal en République tchèque et<br />
en Ukraine<br />
Dans un deuxième temps, l’expertise<br />
acquise par la conception, la<br />
construction et l’exploitation du premier<br />
écosystème d’hydrogène vert<br />
dans la Grande Région pourra servir<br />
de modèle pour la reproduction des<br />
« vallées d’hydrogène », en République<br />
tchèque et en Ukraine, contribuant<br />
ainsi à la réalisation des objectifs<br />
d’émission de l’UE « Fit for 55 » (réduction<br />
des émissions de l’UE d’au moins<br />
55 % d’ici 2030) et à la reconstruction<br />
de l’Ukraine.<br />
« Nous aurons besoin d’hydrogène<br />
pour atteindre les objectifs de l’UE en
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
65<br />
En savoir plus sur le projet LuxHyVal<br />
Le projet collaboratif LuxHyVal est aligné<br />
sur la Mission Hydrogène Propre<br />
(Clean Hydrogen Mission) et inclut<br />
17 partenaires de 7 pays couvrant<br />
l’ensemble de la chaîne de valeur, y<br />
compris : l’ingénierie énergétique, les<br />
fournisseurs de technologie et d’électricité<br />
verte, les utilisateurs dans la<br />
mobilité et l’industrie, les experts en<br />
numérisation et d’évaluations environnementales,<br />
la gestion de l’innovation<br />
et les partenaires des vallées d’hydrogène<br />
prospectifs.<br />
matière d’émissions, et avec LuxHyVal,<br />
nous essayons d’avancer de manière<br />
concrète vers un avenir durable et<br />
plus propre », déclare le Prof. Bradley<br />
Ladewig, titulaire de la chaire Paul<br />
Wurth en ingénierie de l’énergie et<br />
coordinateur du projet. « La construction<br />
d’une grande infrastructure<br />
industrielle demande du temps et<br />
des efforts : nous devons commencer<br />
maintenant ».<br />
Avec LuxHyVal,<br />
nous essayons d’avancer<br />
de manière concrète vers un avenir<br />
durable et plus propre<br />
« Cette collaboration s’inscrit parfaitement<br />
dans la mission de l’Université de<br />
contribuer au développement sociétal<br />
et durable », ajoute le Professeur Jens<br />
Kreisel, recteur de l’Université du<br />
<strong>Luxembourg</strong>. « <strong>Luxembourg</strong> Hydrogen<br />
Valley reflète la collaboration internationale,<br />
les partenariats dans la<br />
recherche et l’industrie ainsi qu’une<br />
perspective claire de l’impact sur la<br />
société, des caractéristiques qui sont<br />
toutes valorisées par l’Université.<br />
Nous sommes fiers de coordonner cet<br />
effort commun grâce à l’expertise du<br />
professeur Ladewig ».<br />
Stéphanie Obertin, ministre de la<br />
Recherche et de l’Enseignement supérieur,<br />
commente : « Je salue cette initiative<br />
qui s’inscrit dans la stratégie<br />
nationale de recherche et d’innovation.<br />
En effet, ce projet de collaboration<br />
entre l’Université du <strong>Luxembourg</strong><br />
et le <strong>Luxembourg</strong> Institute for Science<br />
and Technology (LIST), visant à produire<br />
localement de l’hydrogène vert,<br />
s’inscrit parfaitement dans deux des<br />
quatre domaines de recherche interdisciplinaire<br />
prioritaires du pays : la<br />
transformation industrielle et des services,<br />
et le développement durable et<br />
responsable ».<br />
« L’utilisation d’un hydrogène respectueux<br />
du climat et à prix compétitif<br />
sera essentielle pour décarboniser certaines<br />
parties de notre économie. Une<br />
de mes priorités consiste à connecter<br />
le <strong>Luxembourg</strong> à un réseau européen<br />
d’hydrogène, afin de garantir l’accès<br />
à un hydrogène compétitif et respectueux<br />
du climat », ajoute Lex Delles,<br />
ministre de l’Économie, des PME, de<br />
l’Énergie et du Tourisme. « Je félicite<br />
l’ensemble du consortium pour le lancement<br />
réussi de LuxHyVal ».<br />
Le consortium du projet LuxHyVal comprend<br />
l’Université du <strong>Luxembourg</strong>, Paul<br />
Wurth, Encevo, Enovos, LuxEnergie,<br />
Green Power Storage Solutions (GPSS),<br />
Ceratizit, LuxMobility, Sales-Lentz,<br />
Syndicat T.I.C.E., et le LIST en tant que<br />
représentants au <strong>Luxembourg</strong>, ainsi que<br />
l’Université de Bordeaux en France ; IZES<br />
GGMBH en Allemagne ; R2M Solution<br />
en Espagne ; l’Université de chimie et<br />
de technologie de Prague (VSCHT) en<br />
République tchèque ; l’Université King<br />
Danylo en Ukraine, et l’Université de<br />
Nouvelle-Galles du Sud (UNSW) en<br />
Australie.<br />
LuxHyVal vise à produire localement<br />
de l’hydrogène vert pour remplacer<br />
l’hydrogène gris importé, conformément<br />
à la stratégie de décarbonisation<br />
du <strong>Luxembourg</strong>. À travers une<br />
approche globale, le projet vise à<br />
augmenter progressivement la production,<br />
en se concentrant sur des<br />
objectifs spécifiques et des indicateurs<br />
de performance précis. LuxHyVal<br />
s’efforce d’innover dans différents<br />
domaines afin d’obtenir un impact<br />
significatif du point de vue technique,<br />
économique, environnemental, social<br />
et de la reproductibilité. Grâce à sept<br />
piliers d’innovation, il fera progresser<br />
l’état du déploiement et des applications<br />
de l’hydrogène, en proposant<br />
des solutions énergétiques durables<br />
et des innovations dans le domaine de<br />
l’hydrogène.<br />
Communiqué par l’Université du <strong>Luxembourg</strong>
LUXEMBOURG<br />
66<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
ECOTREL ET ECOBATTERIEN :<br />
20 ET 15 ANS DE RECYCLAGE<br />
Ecotrel asbl – Ecobatterien asbl<br />
Olivier Miche, président d’Ecotrel asbl ; Andy Maxant, directeur d’Ecotrel asbl et Ecobatterien asbl ;<br />
Josy Comodi, président d’Ecobatterien asbl<br />
Les deux associations luxembourgeoises<br />
dédiées à la gestion des<br />
déchets électroniques et des batteries,<br />
Ecotrel et Ecobatterien, ont<br />
récemment célébré leurs 20 et 15<br />
années d’existence respectives. Andy<br />
Maxant, directeur des deux asbl,<br />
revient sur leur création et présente<br />
leurs activités et le rôle essentiel<br />
qu’elles jouent sur le marché luxembourgeois<br />
du recyclage et de l’économie<br />
circulaire.<br />
Aux origines<br />
En 2004, 43 sociétés du <strong>Luxembourg</strong><br />
se sont unies pour créer Ecotrel, une<br />
association destinée à gérer la collecte<br />
et le traitement des déchets d’équipements<br />
électriques et électroniques<br />
(DEEE). « Cette initiative répondait à<br />
la nouvelle directive européenne de<br />
l’époque, exigeant des importateurs<br />
de prendre en charge les déchets issus<br />
des appareils qu’ils mettaient sur le<br />
marché. La directive européenne,<br />
transposée en droit national en 2005,<br />
a poussé ces entreprises à chercher<br />
une solution collective qui a abouti à<br />
la création d’Ecotrel », explique Andy<br />
Maxant, directeur. Les activités de<br />
collecte ont réellement commencé en<br />
2006, financées par une cotisation de<br />
recyclage incluse dans le prix de vente<br />
des appareils.<br />
L’histoire d’Ecobatterien est similaire.<br />
Elle a vu le jour en 2009, trois ans après<br />
l’adoption d’une directive européenne<br />
spécifique aux piles et accumulateurs.<br />
« Lancée en collaboration avec<br />
la <strong>Luxembourg</strong> Confederation, la<br />
Fédération des Artisans et Ecotrel,<br />
l’asbl a également suivi le principe de<br />
la responsabilité élargie des producteurs,<br />
imposant aux importateurs de<br />
gérer les déchets des piles et accumulateurs<br />
», indique-t-il.<br />
Des évolutions réglementaires et<br />
technologiques<br />
Les deux dernières décennies ont<br />
été marquées par des changements<br />
majeurs dans le cadre réglementaire<br />
des DEEE et des batteries. Lors de sa<br />
création, Ecotrel devait gérer principalement<br />
des écrans de télévision à<br />
tube cathodique, mais l’apparition<br />
des écrans plats et des lampes LED a<br />
nécessité des adaptations. « À leurs<br />
débuts, ces nouveaux types de déchets<br />
n’avaient pas de filières de traitement<br />
adéquates. Nous étions obligés de
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
67<br />
Jan Vlak, président du WEEE Forum, et Peter Coonen, président d’Eucobat<br />
« Le <strong>Luxembourg</strong> a été l’un des précurseurs<br />
européens sur ce sujet. L’idée est<br />
de retirer les batteries, mais aussi les<br />
condensateurs, afin de séparer les différentes<br />
fractions des produits et d’ainsi<br />
maximiser la pureté des matériaux recyclés<br />
». Ce processus permet également<br />
de densifier la matière, ce qui optimise<br />
le nombre de trajets vers les usines de<br />
traitement… et réduit logiquement<br />
l’empreinte carbone.<br />
stocker ces articles jusqu’à ce que des<br />
solutions soient trouvées », précise<br />
Andy Maxant.<br />
En parallèle, le cadre réglementaire s’est<br />
renforcé, avec un accent placé sur l’économie<br />
circulaire et la réutilisation des<br />
ressources. « Depuis 2015, les concepts<br />
de réemploi et de seconde vie pour les<br />
appareils ont pris une place centrale.<br />
Par exemple, les cotisations de recyclage<br />
ont évolué pour s’ajuster à ces nouvelles<br />
priorités sans générer de profit, conformément<br />
au statut des asbl », indique le<br />
directeur d’Ecotrel et d’Ecobatterien.<br />
Projets phares et initiatives récentes<br />
En 2015, Ecobatterien a lancé des collectes<br />
sécurisées pour les batteries au<br />
lithium afin de prévenir les risques<br />
d’incendie dans les centres de tri.<br />
Plus récemment, en 2019, le projet<br />
Social ReUse a vu le jour, permettant<br />
aux citoyens de déposer des appareils<br />
encore fonctionnels dans des centres<br />
de ressources pour leur donner une<br />
seconde vie et ainsi éviter qu’ils ne soient<br />
démantelés alors qu’ils peuvent encore<br />
être utiles. « Environ 7.000 d’entre eux<br />
sont remis en circulation chaque année.<br />
Dans le même esprit, nous incitons les<br />
entreprises, lorsqu’elles décident de<br />
changer leur parc informatique, à ne pas<br />
négliger la seconde vie de leurs produits.<br />
Nous collaborons avec l’INDR et IMS sur<br />
ces sujets liés à la RSE afin de trouver des<br />
solutions sur le territoire national. Par<br />
exemple, l’association Digital Inclusion<br />
vise à remettre du matériel informatique<br />
encore fonctionnel à des citoyens qui<br />
désirent se familiariser avec le monde<br />
numérique », explique Andy Maxant.<br />
Pour répondre aux réglementations et<br />
aux différentes attentes de la société,<br />
Ecotrel a mis en place en 2018 le principe<br />
de démantèlement manuel et<br />
de dépollution des appareils électroniques<br />
et électriques à Bettembourg,<br />
chez son prestataire PreZero Lamesch.<br />
« Depuis l’année dernière, le conseil<br />
d’administration nous a alloué un budget<br />
plus conséquent pour la communication.<br />
Nous avons dès lors intensifié<br />
nos efforts pour sensibiliser le grand<br />
public à la thématique du réemploi,<br />
notamment via des campagnes sur les<br />
réseaux sociaux et des actions de street<br />
marketing », ajoute-t-il.<br />
De plus, les entreprises ont montré un<br />
engagement croissant envers les directives<br />
légales et la gestion responsable des<br />
déchets électroniques et des batteries.<br />
« Presque toutes les sociétés concernées<br />
respectent désormais les cadres réglementaires,<br />
y compris les firmes étrangères<br />
qui vendent directement leurs<br />
produits au <strong>Luxembourg</strong> via les plateformes<br />
d’e-commerce ».<br />
Les défis futurs<br />
L’équation est simple : si l’électrification<br />
de la mobilité prend de plus en plus<br />
d’ampleur, alors les batteries mises sur<br />
le marché aussi. Pour autant, la plupart<br />
des constructeurs ont déjà décidé de<br />
mettre en place un système de « reverse<br />
logistics » en interne et de confier leurs<br />
batteries usagées à des recycleurs
68<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
spécifiques. « Le secteur automobile<br />
est proactif à ce niveau. En outre, de<br />
nombreuses entreprises et startups ont<br />
investi dans ce domaine en Europe, tant<br />
dans le recyclage que dans la réparation<br />
», révèle Andy Maxant.<br />
Les entreprises ont montré<br />
un engagement croissant envers<br />
les directives légales et la gestion<br />
responsable des déchets électroniques<br />
et des batteries<br />
L’avenir des DEEE et des batteries inclut<br />
bon nombre d’autres défis comme la<br />
gestion des moyens de transport légers,<br />
tels que les trottinettes et les bicyclettes<br />
électriques, ou des cigarettes électroniques,<br />
car les évolutions technologiques<br />
amènent sans cesse de nouveaux<br />
types de déchets à traiter. Ceux-ci poseront<br />
aussi un problème de sécurité qu’il<br />
sera indispensable de résoudre afin de<br />
mieux les recycler ou les réutiliser.<br />
Des festivités réussies<br />
La célébration des anniversaires d’Ecotrel<br />
et d’Ecobatterien s’est effectuée en deux<br />
phases. « Elle a d’abord été marquée<br />
par la visite de S.A.R. le Grand-Duc au<br />
centre de démantèlement manuel de<br />
Bettembourg, en présence de Serge<br />
Wilmes, ministre l’Environnement, du<br />
Climat et de la Biodiversité. Cet événement,<br />
c’est la reconnaissance d’un travail<br />
bien fait. Sa Majesté s’est montrée<br />
intéressée par le rôle crucial de nos deux<br />
associations qui œuvrent en faveur de<br />
l’économie circulaire au <strong>Luxembourg</strong> »,<br />
explique le directeur. Fin mai s’est<br />
déroulée la deuxième partie, à savoir<br />
la grande soirée d’anniversaire des<br />
deux asbl qui a eu lieu au Musée d’Art<br />
Moderne (MUDAM). Elle a été enrichie<br />
par une expérience visuelle immersive<br />
axée autour des ressources précieuses<br />
que l’on peut retrouver dans les gisements<br />
des DEEE et les déchets de batteries.<br />
Près de 200 invités ont répondu<br />
présents, parmi lesquels figuraient<br />
des confrères de la scène internationale<br />
: les membres du WEEE Forum<br />
et d’EUCOBAT, regroupant respectivement<br />
les organismes de gestion des<br />
déchets d’équipements électriques et<br />
électroniques ainsi que de batteries à<br />
l’international. À cette occasion et sur<br />
invitation d’Ecotrel et d’Ecobatterien,<br />
une conférence conjointe entre ces<br />
deux organismes s’est tenue à l’European<br />
Convention Center <strong>Luxembourg</strong><br />
(ECCL). Les intervenants ont pu souligner<br />
l’importance des collaborations<br />
internationales pour atteindre les objectifs<br />
de collecte et de recyclage imposés<br />
par l’Union européenne. « C’est la<br />
première fois que ces deux organismes<br />
se réunissaient alors que leurs univers<br />
sont très liés. Les différents décideurs<br />
ont ainsi pu échanger et discuter sur des<br />
thématiques qui leur sont communes »,<br />
précise le directeur.<br />
En somme, Ecotrel et Ecobatterien<br />
continuent de jouer un rôle essentiel<br />
dans la gestion des déchets électroniques<br />
et des batteries au <strong>Luxembourg</strong><br />
et de véritablement transformer ces<br />
matières en ressources, en s’adaptant<br />
aux évolutions réglementaires et technologiques,<br />
tout en promouvant des<br />
pratiques responsables et durables.<br />
95.600<br />
tonnes de déchets d’équipements<br />
électriques et électroniques récoltées<br />
en 20 ans<br />
1.940<br />
tonnes de batteries portables récoltées<br />
en 15 ans<br />
Ecotrel asbl – Ecobatterien asbl<br />
11, Boulevard du Jazz<br />
L-4370 Esch-Belval<br />
www.ecotrel.lu<br />
www.ecobatterien.lu
J’ai encore<br />
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LA GESTION RESPONSABLE DES RESSOURCES
LUXEMBOURG<br />
70<br />
SIDOR :<br />
PIONNIER DE LA GESTION<br />
DURABLE DES DÉCHETS<br />
AU LUXEMBOURG<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
© Xxxx<br />
SIDOR<br />
Le syndicat intercommunal pour la gestion<br />
des déchets (SIDOR) est un acteur<br />
essentiel au <strong>Luxembourg</strong>, traitant<br />
annuellement plus de 128.000 tonnes<br />
de détritus dans son usine d’incinération.<br />
De la sensibilisation précoce du<br />
public aux méthodes innovantes de<br />
valorisation, son action est omniprésente.<br />
Rencontre avec son président,<br />
Patrick Goldschmidt.<br />
Pouvez-vous présenter le SIDOR et son<br />
rôle au Grand-Duché ?<br />
Nous jouons un rôle crucial dans la gestion<br />
des déchets de nos 34 communes<br />
membres situées dans le sud et le<br />
centre du <strong>Luxembourg</strong>. Ensemble, elles<br />
regroupent environ 447.000 habitants,<br />
soit les deux tiers des résidents du pays.<br />
Notre mission principale est de veiller<br />
à un traitement efficace et durable des<br />
déchets pour cette large portion de la<br />
population grand-ducale.<br />
En éliminant les déchets par notre<br />
processus d’incinération avec récupération<br />
d’énergie, l’usine maximise le<br />
potentiel énergétique pour répondre<br />
aux besoins des foyers luxembourgeois.<br />
Chaque année, nous alimentons en<br />
électricité 28.000 ménages et fournissons<br />
du chauffage à 3.000 autres. Cette<br />
approche réduit non seulement les<br />
immondices destinées à l’enfouissement,<br />
mais soutient aussi efficacement<br />
la durabilité énergétique et environnementale<br />
de notre région.<br />
Quels sont les principaux objectifs<br />
du SIDOR en matière de gestion des<br />
déchets ?<br />
L’usine de Leudelange, unique en son<br />
genre au <strong>Luxembourg</strong>, est au cœur de<br />
notre activité. Elle traite chaque année<br />
128.100 tonnes de déchets provenant<br />
de nos 34 communes membres. En<br />
outre, nous gérons également une partie<br />
des ordures résiduelles du syndicat<br />
intercommunal SIDEC, qui regroupe 45<br />
communes du nord, soit 15.600 tonnes<br />
par an, et du syndicat intercommunal<br />
SIGRE, comprenant 21 communes de<br />
l’est, soit 18.600 tonnes par an. En tout,<br />
ce sont 162.300 tonnes qui passent par<br />
notre usine chaque année.<br />
Notre rôle ne se limite pas à l’incinération<br />
des déchets résiduels et à leur<br />
valorisation énergétique. Nous avons<br />
également une mission sociétale qui<br />
inclut l’information et la sensibilisation<br />
du public. De plus, nous nous engageons<br />
dans une recherche constante<br />
de nouvelles solutions pour réduire les<br />
quantités de détritus produites. Notre<br />
objectif est clair : limiter l’incinération<br />
aux matières non valorisables et maximiser<br />
les efforts de réduction et de<br />
recyclage.<br />
Chaque année,<br />
nous alimentons en électricité<br />
28.000 ménages et fournissons<br />
du chauffage à 3.000 autres<br />
Justement, comment sensibilisez-vous<br />
les citoyens au tri responsable ?<br />
Nous voulons engager chaque personne,<br />
du producteur au consommateur,<br />
dans une démarche de<br />
responsabilité partagée. Nous avons<br />
constaté que plus l’action de prévention<br />
intervient en amont, lors de la<br />
conception du produit ou le choix du<br />
conditionnement, plus elle influe positivement<br />
sur la réduction des quantités<br />
jetées.<br />
Pour cela, nous organisons régulièrement<br />
des campagnes de sensibilisation.<br />
Par exemple, nous menons des<br />
actions sur Facebook, distribuons des<br />
magazines et fournissons gratuitement<br />
aux communes membres un calendrier<br />
des collectes. Ces initiatives sont<br />
essentielles pour éduquer et informer<br />
le grand public sur l’importance de<br />
réduire les déchets et d’adopter des<br />
pratiques de recyclage.<br />
Parmi nos campagnes les plus efficaces,<br />
je tiens à mentionner « Mission<br />
Zéro », menée sur Facebook. Cette initiative<br />
vise à promouvoir la réduction<br />
des déchets à travers des conseils pratiques<br />
et des témoignages inspirants.<br />
De plus, nous avons lancé le magazine
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
71<br />
Patrick Goldschmidt<br />
« SIDORINO » destiné aux enfants des<br />
classes fondamentales et distribué<br />
dans les écoles. Ce programme éducatif<br />
utilise des contenus adaptés pour sensibiliser<br />
les plus jeunes à l’importance<br />
du tri et du recyclage.<br />
Comment gérez-vous la hausse<br />
constante des habitants du<br />
<strong>Luxembourg</strong> et, par conséquent, de<br />
leurs déchets ?<br />
Le SIDOR se heurte actuellement à<br />
plusieurs défis majeurs dans la gestion<br />
des déchets. Malgré les efforts considérables<br />
en matière de sensibilisation<br />
du public, qui ont conduit à une réduction<br />
notable par habitant, la croissance<br />
constante de la population luxembourgeoise<br />
entraîne une légère augmentation<br />
de la quantité absolue de déchets<br />
à traiter. Cette situation nécessite des<br />
campagnes encore plus efficaces pour<br />
diminuer substantiellement le volume<br />
total de détritus produits.<br />
Quelles sont vos priorités pour l’avenir ?<br />
Nous envisageons une évolution de la<br />
gestion des déchets au <strong>Luxembourg</strong><br />
vers des pratiques encore plus durables<br />
et intégrées. Nous aspirons à jouer un<br />
rôle central dans cette transition en<br />
continuant à promouvoir des initiatives<br />
innovantes et éducatives. Notre<br />
objectif est d’assurer que la capacité de<br />
l’usine d’incinération de Leudelange<br />
reste suffisante à long terme. Cela<br />
inclut non seulement de subvenir à nos<br />
propres besoins, mais aussi à ceux des<br />
deux autres syndicats : SIDEC et SIGRE.<br />
Nous sommes déterminés à mener des<br />
actions qui soutiennent une gestion<br />
efficace et respectueuse de l’environnement,<br />
répondant aux exigences croissantes<br />
d’une population en expansion.<br />
Dans les prochaines années, nous mettrons<br />
également l’accent sur l’amélioration<br />
continue de notre processus de<br />
traitement. Ce faisant, nous souhaitons<br />
atteindre les objectifs définis par la<br />
décision d’exécution de la Commission<br />
européenne du 12 novembre 2019,<br />
qui fixe les meilleures techniques<br />
disponibles pour l’incinération des<br />
déchets. Enfin, nous entendons maintenir<br />
notre sensibilisation des ménages<br />
luxembourgeois.<br />
128.000<br />
tonnes de déchets traitées par an<br />
SIDOR<br />
100, rue de Bettembourg<br />
L-3346 Leudelange<br />
www.sidor.lu
INTERNATIONAL<br />
72<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
PARIS 2024 :<br />
LA PROMESSE DE JEUX OLYMPIQUES<br />
PLUS DURABLES
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
73<br />
À l’approche des prochains Jeux<br />
Olympiques (JO) et paralympiques (JP)<br />
qui débuteront à la fin du mois de juillet<br />
2024 à Paris, ses organisateurs se<br />
veulent rassurants au regard du caractère<br />
durable de cet événement planétaire.<br />
L’objectif est d’afficher un bilan<br />
carbone deux fois moins important que<br />
celui des Jeux Olympiques précédents.<br />
Pourtant, la réalité s’avère être plus<br />
nuancée d’après certains spécialistes.<br />
Décryptage pour comprendre pourquoi<br />
la promesse des organisateurs semble<br />
difficile à tenir.<br />
La gestion des déchets occupe<br />
une place toute particulière pour<br />
les organisateurs<br />
Compte tenu de l’urgence climatique,<br />
les organisateurs des Jeux Olympiques<br />
et paralympiques de Paris 2024<br />
entendent faire de ce rendez-vous un<br />
événement « à impact environnemental<br />
positif ». Pour ce faire, le comité d’organisation<br />
ambitionne de diviser par deux<br />
leur empreinte carbone par rapport aux<br />
JO de Londres 2012 et de Rio 2016 ; les<br />
Jeux Olympiques de Tokyo de 2020,<br />
disputés sans spectateurs étrangers, en<br />
pleine crise sanitaire, n’étant pas pris<br />
en compte en raison de leur caractère<br />
exceptionnel.<br />
Un objectif de 1,58 million de tonnes<br />
d’équivalent CO 2<br />
La cible retenue par les organisateurs a<br />
été fixée à 1,58 million de tonnes d’équivalent<br />
CO 2<br />
, en incluant les émissions<br />
directes et indirectes. Pour ce faire, le<br />
programme se veut ambitieux : diminution<br />
du plastique à usage unique,<br />
énergie verte, bâtiments bas carbone,<br />
incitation à l’utilisation des transports<br />
en commun, limitation du gaspillage<br />
alimentaire, recyclage des déchets… et<br />
même compensation carbone. Symbole<br />
de cette volonté d’organiser des JO plus<br />
respectueux de l’environnement, les<br />
athlètes utiliseront des lits en carton,<br />
des tables basses fabriquées à partir<br />
de volants de badminton ou des poufs<br />
faits de toiles de parachute. À l’issue de<br />
l’événement, les sommiers seront recyclés,<br />
les couettes offertes aux athlètes et<br />
les matelas donnés à des organisations<br />
caritatives. Parmi les premiers bénéficiaires,<br />
citons Emmaüs, l’armée française,<br />
l’internat de l’école de ballet de<br />
l’Opéra de Paris ou encore l’école hôtelière<br />
Tsuji. Utiliser moins de ressources<br />
dans une logique d’économie circulaire<br />
pour limiter les déchets, tel est notamment<br />
l’objectif de ces JO qui se veulent<br />
les plus écolos de l’histoire.<br />
Des bâtiments plus sobres<br />
Mais l’ambition de diviser par deux<br />
leur empreinte carbone par rapport<br />
aux éditions précédentes passe avant<br />
tout par les infrastructures. Or, les JO<br />
de Paris s’appuient majoritairement<br />
sur des sites temporaires ou déjà existants,<br />
selon le comité d’organisation.<br />
Pour les nouveaux bâtiments, l’accent<br />
est mis sur l’éco-conception. Ainsi, le<br />
village olympique se veut exemplaire<br />
en la matière, « limitant les émissions<br />
de CO 2<br />
à 700 kg par m² de surface de<br />
plancher », selon Eiffage Construction.<br />
L’ossature des bâtiments, l’isolation,<br />
les façades et les planchers des habitations<br />
(200.000 m 2 de planchers posés)<br />
sont majoritairement en bois (à 30%<br />
d’origine française). Par ailleurs, des<br />
panneaux solaires déposés sur les toits<br />
de ces installations fourniront une partie<br />
des besoins électriques, sachant que<br />
l’électricité utilisée sera 100% renouvelable<br />
et certifiée par des garanties d’origine<br />
d’après les organisateurs. De plus,<br />
une centrale géothermique, inaugurée<br />
au mois de décembre dernier à Saint-<br />
Denis, fournira du chaud et du froid<br />
au village olympique, permettant de<br />
se passer de climatisation, bannie du<br />
cahier des charges des JO de Paris.<br />
La gestion des déchets<br />
Dans cette même logique, la gestion<br />
des déchets occupe une place toute<br />
particulière pour les organisateurs.<br />
Leur objectif est ambitieux puisqu’ils<br />
visent un taux de recyclage de 80%,<br />
alors que les Jeux Olympiques de Tokyo<br />
de 2021 avaient atteint un taux de 62%.<br />
Néanmoins, le cahier des charges se<br />
veut à la hauteur de cette ambition. Par<br />
exemple, des fontaines à eau seront installées<br />
sur les sites olympiques afin de<br />
limiter l’usage des bouteilles en plastique<br />
et d’inciter à utiliser davantage<br />
les gourdes. De plus, les JO 2024 banniront<br />
l’usage unique avec des emballages<br />
réutilisables et/ou consignés. À<br />
cela s’ajoutent plus de 50.000 bénévoles,<br />
formés à la gestion des déchets<br />
et chargés d’accompagner les visiteurs<br />
dans les zones de tri prévues à cet effet,<br />
à Paris, mais aussi dans les villes hôtes<br />
de certaines épreuves, comme Lille ou<br />
Marseille.<br />
La question délicate des transports<br />
En revanche, la sobriété sera sans doute<br />
plus compliquée en matière de transport.<br />
Près de 10 millions de spectateurs<br />
et officiels ainsi que 23.500 athlètes<br />
olympiques et paralympiques sont<br />
attendus en provenance de France et des<br />
quatre coins de la planète. Or, l’avion<br />
pèse lourd dans le bilan carbone des<br />
JO. Ainsi, selon l’ONG Carbon Market
74<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
s’était initialement engagée à « compenser<br />
» toutes les émissions de gaz à<br />
effet de serre qui ne pourraient pas être<br />
évitées en finançant des projets d’évitement<br />
ou de captation de CO 2<br />
répondant<br />
aux meilleurs standards internationaux<br />
de certification. Il s’agit par exemple de<br />
projets de reforestation et de protection<br />
des océans.<br />
Quel bilan final réel ?<br />
Watch, les principales émissions de gaz<br />
à effet de serre de l’événement proviendront<br />
des transports (environ 40%) et de<br />
la construction (32%) ; le reste se répartit<br />
entre la nourriture (1%), les achats non<br />
alimentaires de type « goodies » (20%)<br />
et la consommation d’énergie (8%). Si<br />
des efforts ont été réalisés pour limiter<br />
les émissions sur place, notamment<br />
grâce à l’extension du réseau de transport<br />
en commun (métro, bus, tranway,<br />
train) en région parisienne, cela s’avère<br />
en revanche plus délicat en ce qui<br />
concerne le transport aérien. C’est<br />
d’ailleurs la raison pour laquelle l’ONG<br />
propose qu’à l’avenir, pour chaque discipline,<br />
la compétition ait lieu dans des<br />
villes de pays différents avec un accès<br />
réservé aux populations locales afin de<br />
limiter le bilan carbone des prochaines<br />
éditions. En effet, c’est principalement<br />
le transport des spectateurs venus de<br />
l’étranger et leur impact carbone qui est<br />
problématique, même si les organisateurs<br />
incitent ceux résidant en Europe à<br />
venir en train. La SNCF annonce d’ailleurs<br />
une offre de transport augmentée<br />
d’au moins 15% pendant la période des<br />
Jeux Olympiques par rapport à un été<br />
normal afin de répondre à la demande.<br />
La sobriété sera sans doute<br />
plus compliquée en matière<br />
de transport<br />
La question des compensations<br />
Néanmoins, les déplacements des<br />
spectateurs, des athlètes et des officiels<br />
ne font pour l’instant pas l’objet d’une<br />
action spécifique. Il n’en reste pas<br />
moins que l’organisation de Paris 2024<br />
Cependant, pour savoir si la promesse<br />
de Jeux écologiques sera tenue, il faudra<br />
attendre la fin de l’événement et établir<br />
avec plus de précision le véritable<br />
bilan carbone de la compétition. Mais<br />
les spécialistes du climat s’accordent<br />
d’ores et déjà sur deux points : ce bilan<br />
a de fortes chances d’être meilleur que<br />
celui des Olympiades précédentes,<br />
mais sans doute pas au niveau promis<br />
par les organisateurs, qui semble très<br />
difficile à atteindre.<br />
Par R. Thomas<br />
1,58 million<br />
de tonnes d’équivalent CO 2<br />
:<br />
bilan carbone envisagé pour<br />
les JO de Paris
Toujours plus d’exécutions, mais dans moins de pays<br />
Amnesty International a publié le 29 mai 2024 son rapport annuel sur le<br />
recours à la peine de mort dans le monde. Au total, ce sont 1.153 personnes<br />
qui ont été exécutées en 2023, ce qui représente une hausse de plus de<br />
30% par rapport à l’année précédente, sachant que ce chiffre ne tient pas<br />
compte des milliers d’autres auxquelles la Chine aurait procédé sans les<br />
déclarer. Cette hausse significative est principalement imputable à l’Iran<br />
qui multiplie les mises à mort pour des infractions à la législation sur les<br />
stupéfiants. « Malgré les revers que nous avons observés cette année, les<br />
pays qui procèdent encore à des exécutions sont de plus en plus isolés.<br />
Notre travail de campagne contre ce châtiment abject fonctionne. Nous<br />
continuerons jusqu’à ce que la peine de mort soit abolie », a déclaré Agnès<br />
Callamard, secrétaire générale de l’organisation.<br />
Source : Amnesty International <strong>Luxembourg</strong><br />
Rendre l’avortement accessible à toutes les Européennes<br />
Si la France et la Slovénie font figure de progressistes en matière d’avortement<br />
en l’ayant constitutionnalisé, l’accès à l’IVG demeure largement inégal en<br />
Europe. En effet, cette dernière est toujours illégale en Pologne ou encore à<br />
Malte. Pour changer la donne, neuf collectifs féministes du Vieux Continent<br />
se sont assemblés sous la bannière « Ma voix, mon choix » et ont entrepris<br />
une initiative citoyenne européenne (ICE) dans le but de rendre l’avortement<br />
sûr et accessible dans toute l’Union. Pour que cette ICE soit examinée par<br />
la Commission européenne, elle doit recueillir un million de signatures<br />
et, depuis le début de la campagne en avril dernier, elle en a déjà obtenu<br />
500.000. Le mouvement a jusqu’avril 2025 pour atteindre son objectif.<br />
Une maison de la transition alimentaire<br />
Source : My Voice, My Choice<br />
Certains auront peut-être remarqué l’évolution de la maison Entenich située<br />
au 35, Avenue de la Libération à Schifflange. Derrière cette transformation<br />
architecturale se cache le projet TERANGA. Ce dernier est né d’une idée de<br />
l’ONG de coopération au développement SOS Faim, installée depuis 2015<br />
dans la commune luxembourgeoise, et d’une étroite collaboration avec le<br />
collège des bourgmestre et échevins. Ce lieu permettra à tous de se former,<br />
de s’informer et de se rencontrer autour des enjeux cruciaux de la transition<br />
agricole et alimentaire. Diverses activités et initiatives y seront menées afin<br />
d’agir en faveur d’un système agro-alimentaire plus durable à une échelle<br />
à la fois individuelle et collective. Les portes de TERANGA s’ouvriront<br />
officiellement le 16 octobre prochain.<br />
Source : SOS Faim <strong>Luxembourg</strong><br />
LABORATOIRE<br />
SOCIAL
LUXEMBOURG<br />
76<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
LA FAL SE DONNE<br />
UN COMITÉ DE DIRECTION<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
Marine Cochois, Gilles Hempel, Tom Nilles et Diella Galani
LABORATOIRE SOCIAL<br />
77<br />
D’un collaborateur en 2009 à 52 en<br />
2024, la Fondation pour l’Accès au Logement<br />
(FAL) a évolué au même rythme<br />
que la crise du logement qui frappe<br />
le <strong>Luxembourg</strong> depuis plus d’une décennie,<br />
l’obligeant à se structurer et à<br />
former un comité de direction. Rencontre<br />
avec celui-ci, composé de Gilles<br />
Hempel, Tom Nilles, Marine Cochois<br />
et Diella Galani, respectivement directeur,<br />
directeur adjoint et toutes les<br />
deux cheffes de département.<br />
Aux origines de l’Agence Immobilière<br />
Sociale (AIS)<br />
L’idée de l’AIS a d’abord été émise dans<br />
le Plan d’Action National pour l’Inclusion<br />
Sociale (PANincl.) en 2003. Au<br />
cours du deuxième semestre 2008, les<br />
ministères de la Famille et du Logement<br />
ont proposé à la Wunnengshëllef<br />
et EAPN Lëtzebuerg de créer ensemble<br />
une fondation susceptible de gérer<br />
l’AIS qui, dès la création de l’entité juridique,<br />
pourrait recevoir un financement<br />
sur base d’une convention étatique.<br />
La Fondation pour l’Accès au<br />
Logement a ainsi vu le jour en février<br />
2009 et, le 28 septembre, l’AIS a finalement<br />
ouvert ses portes. « J’ai été la première<br />
personne recrutée par le conseil<br />
d’administration pour structurer l’AIS<br />
en 2009. Le bureau se trouvait dans le<br />
local d’une autre association et nous<br />
avons donc dû démarrer l’aventure à<br />
partir d’une page blanche », explique<br />
Gilles Hempel, le directeur. Les années<br />
ont passé et la FAL s’est structurée à<br />
mesure que la problématique du logement<br />
s’est amplifiée sur le territoire<br />
grand-ducal. « C’est malheureusement<br />
cette conjoncture qui nous a fait grandir.<br />
Notre équipe compte aujourd’hui<br />
52 collaborateurs », précise-t-il.<br />
Quatre membres, un comité de direction<br />
Afin de mieux s’organiser, trois personnes<br />
ont été choisies pour former un<br />
comité de direction et soutenir Gilles<br />
Hempel. « Après un parcours dans le<br />
milieu de la finance, puis dans le parachèvement<br />
et la construction, j’ai décidé<br />
de rejoindre la Fondation en 2019 car<br />
la FAL cherchait à créer Abitatio, son<br />
département dédié à la promotion immobilière<br />
sociale », déclare Tom Nilles,<br />
directeur adjoint. Son expérience permet<br />
aujourd’hui à la FAL de détenir<br />
toutes les compétences nécessaires à la<br />
mise en place de cette branche et à la<br />
gestion financière globale.<br />
Après une licence en management du<br />
logement social en France et une première<br />
expérience professionnelle chez<br />
un bailleur social dans l’Hexagone, Marine<br />
Cochois a rejoint la FAL en 2013<br />
en tant qu’assistante administrative.<br />
« C’est en 2018 que Gilles Hempel m’a<br />
contactée pour prendre la tête du département<br />
bailleur social et gestion<br />
locative, car à cet instant, j’étais la personne<br />
en interne qui avait le plus d’expérience<br />
dans le volet administratif et<br />
déjà responsable des opérations », explique-t-elle.<br />
Diella Galani, arrivée en 2016 à la FAL<br />
en tant que coordinatrice sociale,<br />
ferme la marche du comité de direction<br />
et porte aujourd’hui une double<br />
casquette : « Je suis à la fois cheffe du<br />
département social, nouvellement créé<br />
en janvier dernier, et responsable des<br />
ressources humaines depuis 2019 ».<br />
La FAL se structure à mesure<br />
que la problématique du logement<br />
s’amplifie sur le territoire grand-ducal<br />
« Au départ, j’étais seul, puis Tom<br />
Nilles m’a rejoint. Il y a un an, nous<br />
nous sommes dit qu’il était nécessaire<br />
de constituer un comité de direction,<br />
ce qui a ensuite été validé par notre<br />
conseil d’administration. Nous pouvons<br />
désormais discuter des éléments<br />
importants de notre travail et avoir des<br />
avis et des points de vue différents sur<br />
certains sujets. C’est très constructif et<br />
cela nous donne avant tout un cadre<br />
formel pour échanger », indique Gilles<br />
Hempel.<br />
Une meilleure répartition des tâches<br />
« Marine et Diella nous apportent également<br />
un soutien non négligeable, car<br />
elles sont plus proches des problématiques<br />
du terrain que Gilles ou moimême<br />
qui sommes davantage concentrés<br />
sur les affaires courantes liées aux<br />
prérogatives de la direction. Avec le<br />
temps, nous nous sommes logiquement<br />
éloignés de la réalité du terrain »,<br />
explique Tom Nilles. En étoffant le comité<br />
de direction, les responsables de<br />
la FAL peuvent prendre de meilleures<br />
décisions grâce à une vue plus complète<br />
des activités de tout un chacun.<br />
Le comité de direction<br />
nous donne avant tout un cadre formel<br />
pour échanger<br />
En plus de structurer plus efficacement<br />
la Fondation, un tel comité facilite la<br />
communication. « Certains membres<br />
de nos équipes parviennent à mieux<br />
transmettre les informations ou les<br />
problèmes qu’ils peuvent rencontrer.<br />
Nous sommes beaucoup plus réactifs<br />
pour répondre aux demandes et organisons<br />
des réunions hebdomadaires<br />
qui permettent de traiter les dossiers de<br />
façon efficace », précise Diella Galani.<br />
Différents départements composent la<br />
Fondation pour l’Accès au Logement et<br />
chacun d’eux se professionnalise. Celui<br />
des ressources humaines a été l’un<br />
des derniers à être créé. « Nous misons<br />
par exemple sur la formation continue<br />
de nos collaborateurs et notamment<br />
des managers. Le bien-être de tous nos<br />
membres fait aussi partie de nos priorités<br />
», conclut Gilles Hempel.<br />
52<br />
collaborateurs à la FAL<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 Hamm<br />
www.fondation-logement.lu
LUXEMBOURG<br />
78<br />
LA CROIX-ROUGE<br />
SE DOTE D’UNE GRANDE<br />
MAISON POUR MIEUX AIDER<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
© Croix-Rouge<br />
Le 6 juin 2024, la Croix-Rouge luxembourgeoise<br />
a célébré un moment historique<br />
avec la pose de la première pierre<br />
de sa future maison à Howald. Ce bâtiment,<br />
dont l’ouverture est prévue pour<br />
2027, sera un espace multifonctionnel<br />
accueillant des familles en crise, des<br />
personnes rencontrant des problèmes<br />
sociaux, des donneurs de sang, des<br />
bénévoles, et des individus souhaitant<br />
se former aux missions de la Croix-<br />
Rouge. Ce projet ambitieux réunira 450<br />
collaborateurs actuellement répartis<br />
sur plus de dix sites différents, sous un<br />
même toit, facilitant ainsi la coordination<br />
et l’efficacité des services.<br />
Un moment historique pour la Croix-<br />
Rouge luxembourgeoise<br />
S.A.R. la Grande-Duchesse, présidente<br />
de la Croix-Rouge luxembourgeoise, a<br />
ouvert la cérémonie, entourée de dignitaires<br />
tels que Martine Deprez, ministre<br />
de la Santé et de la Sécurité sociale, Gilles<br />
Roth, ministre du Budget, et Max Hahn,<br />
ministre de la Famille, des Solidarités,<br />
du Vivre ensemble et de l’Accueil. La<br />
Grande-Duchesse a exprimé sa fierté et<br />
sa joie lors de cet événement marquant,<br />
soulignant l’importance historique de<br />
cette nouvelle étape pour l’organisation.<br />
Elle a rappelé le rôle crucial de la<br />
Croix-Rouge dans le soutien aux plus<br />
vulnérables, affirmant que ce nouveau<br />
bâtiment renforcera leur capacité à<br />
poursuivre leur mission humanitaire<br />
avec des moyens modernes et efficaces.<br />
Un besoin crucial de centralisation et<br />
d’efficacité<br />
Michel Wurth, président du Conseil<br />
d’administration de la Croix-Rouge<br />
luxembourgeoise, a insisté sur la nécessité<br />
de cette nouvelle maison pour améliorer<br />
l’accompagnement des personnes<br />
vulnérables. Le développement rapide<br />
de la Croix-Rouge au cours des dernières<br />
décennies a rendu indispensable<br />
la centralisation des services pour une<br />
action plus efficace.<br />
Actuellement, la dispersion des équipes<br />
sur plusieurs sites constitue un défi<br />
logistique et un obstacle pour l’accès<br />
des bénéficiaires. La nouvelle maison,<br />
en regroupant les collaborateurs, permettra<br />
d’offrir un service plus accessible<br />
et cohérent, tout en optimisant les ressources<br />
de l’organisation.<br />
Un espace polyvalent pour une action<br />
renforcée<br />
La nouvelle maison de la Croix-Rouge,<br />
avec ses 14.000 m 2 carrés, sera un<br />
centre névralgique d’activités variées.<br />
Les donneurs de sang y trouveront un<br />
lieu pour leurs précieux dons, tandis<br />
que des espaces conviviaux et discrets<br />
accueilleront des consultations sociales,<br />
psycho-sociales et thérapeutiques. Le<br />
centre de formation sera ouvert à tous,<br />
des futurs moniteurs de colonie de<br />
vacances aux professionnels cherchant<br />
à améliorer leurs compétences. Michel<br />
Simonis, directeur général de la Croix-<br />
Rouge, a souligné que cette maison<br />
sera un symbole de solidarité en action,<br />
accessible et durable, préparée à relever<br />
les défis des prochaines décennies.<br />
Communiqué par la Croix-Rouge luxembourgeoise
Louez votre bien<br />
en toute sécurité !<br />
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Le leader luxembourgeois de la gestion locative sociale<br />
Contactez-nous au 26 48 39 52<br />
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202b, rue de Hamm L-1713 <strong>Luxembourg</strong>
LUXEMBOURG<br />
80<br />
OP DE PATTEN,<br />
UN SERVICE ÉDUCATIF<br />
ET THÉRAPEUTIQUE<br />
« AU POIL »<br />
Brigitte Bardot a dit : « le chemin qui<br />
mène à l’amour des animaux passe<br />
forcément par l’amour des humains ».<br />
Cette phrase, qui illustre l’impact des<br />
animaux sur les relations humaines,<br />
pourrait bien expliquer ce qui s’opère<br />
dans la ferme du service Op de Patten<br />
lancé par la Fondation Solina. Les<br />
éducateurs y utilisent la médiation<br />
par l’animal afin de résoudre les problématiques<br />
comportementales et<br />
relationnelles. Rosa Manzari, chargée<br />
de direction, Marie-France Vachet,<br />
éducatrice, Tanguy Maziers, éducateur,<br />
et Martine Dostert, psychologue/<br />
psychothérapeuthe, nous présentent<br />
ce projet innovant, l’équipe psychosociale<br />
étant en formation continue<br />
dans le domaine de la thérapie assistée<br />
par l’animal..<br />
Quels sont les objectifs, l’historique et les<br />
valeurs de la Fondation Solina ?<br />
RM : La Fondation Solina, qui tire son<br />
nom de la contraction de ses valeurs principales,<br />
à savoir la solidarité, l’inclusion<br />
et l’accompagnement, a été créée en 2018<br />
pour réunir sous une même bannière<br />
les asbl Jongenheem, Aarbechtshëllef<br />
et Solidarité Jeunes. Mais son histoire<br />
a commencé à s’écrire au siècle dernier.<br />
Durant l’année 1904, trois frères<br />
membres d’une congrégation laïque ont<br />
la possibilité d’acquérir un vieux château<br />
situé à Bettange-sur-Mess. C’est au cœur<br />
de ce dernier qu’ils décident de proposer<br />
une formation professionnelle à des adolescents<br />
issus de familles pauvres.<br />
Après une reconnaissance étatique et<br />
juridique obtenue en 1951 pour cette<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
activité, la fratrie élargit son champ de<br />
compétences en prenant en charge des<br />
garçons présentant des difficultés caractérielles<br />
et qui proviennent de ce qu’on<br />
appelle à l’époque des familles désorganisées.<br />
Nous assistons alors à la naissance<br />
de Jongenheem, qui se constituera<br />
en asbl en 1976. Depuis l’année dernière,<br />
l’association est devenue un centre d’insertion<br />
socioprofessionnelle (CISP). Elle<br />
s’occupe donc de jeunes entre 16 et 18<br />
ans en décrochage scolaire et leur donne<br />
la possibilité de suivre des formations et<br />
de mener un projet professionnel.<br />
L’asbl Aarbechteshëllef a quant à elle vu<br />
le jour en 1983 et s’oriente davantage<br />
vers les adultes ne pouvant prétendre à<br />
un emploi sur le premier marché. Elle<br />
organise des ateliers de jardinage, de<br />
menuiserie ou encore de couture leur<br />
permettant d’acquérir des compétences<br />
et d’accéder au second marché du<br />
travail.<br />
Pour finir, les activités de Solidarité<br />
Jeunes étaient au départ celles de<br />
Jongenheem, mais leur progression et<br />
la loi d’aide aux enfants et aux familles<br />
(AEF) adoptée en 2012 ont impliqué la<br />
création d’une entité autonome. Cette<br />
association se dédie donc à l’enfance<br />
et à la jeunesse et regroupe l’ensemble<br />
Rosa Manzari, Marie-France Vachet, Tanguy Maziers et Martine Dostert
LABORATOIRE SOCIAL<br />
81<br />
de nos quatorze foyers d’accueil. Elle<br />
mène également divers projets financés<br />
exclusivement par les dons tels qu’Op de<br />
Patten.<br />
Pouvez-vous nous présenter Op de<br />
Patten ?<br />
TM : Il s’agit d’un service qui propose de<br />
la médiation assistée par l’animal dans<br />
un but pédagogique, thérapeuthique et<br />
psychothérapeutique. Il s’adresse aux<br />
enfants, adolescents et jeunes adultes<br />
de Solidarité Jeunes. Une participation<br />
à notre projet est toujours initiée par<br />
une demande interne : nos collègues des<br />
foyers d’accueil ou d’autres services nous<br />
contactent pour prendre en charge l’un<br />
de leur protégé avec l’accord de ce dernier.<br />
Si une plage horaire est disponible,<br />
nous la lui réservons et nous identifions<br />
le travail devant être opéré. Une première<br />
visite est organisée avec le jeune<br />
afin qu’il puisse découvrir la ferme, rencontrer<br />
la personne qui s’occupera de lui<br />
et se sentir à l’aise autant avec l’animal<br />
qu’avec l’humain.<br />
MD : Cette dernière donnée est essentielle<br />
pour que nous puissions travailler<br />
correctement. Nous n’agissons que<br />
sur base volontaire et il est impératif<br />
que toutes les parties prenantes soient<br />
en accord avec l’accompagnement<br />
proposé. Une fois le premier contact<br />
pris, nous mettons en place des visites<br />
régulières à raison de deux heures par<br />
semaine généralement. Cela nous permet<br />
de prendre le temps avec chaque<br />
participant. Nous avons à cœur d’accueillir<br />
ce dernier dans les meilleures<br />
conditions, de l’accepter tel qu’il est à<br />
l’instant T et de nous y adapter. Il se peut<br />
qu’en tant qu’éducateur/psychothérapeuthe<br />
nous prévoyions une certaine<br />
séance, mais que l’enfant, adolescent<br />
ou jeune adulte arrive dans un état<br />
psychologique ne permettant pas de se<br />
mettre au travail comme nous l’avions<br />
imaginé. Les deux heures de la prise en<br />
charge nous offrent alors la possibilité<br />
de trouver une solution dans le calme<br />
et de laisser tout le temps nécessaire au<br />
participant pour s’exprimer.<br />
TM : La durée du suivi proposé se détermine<br />
en fonction des objectifs, qui<br />
peuvent d’ailleurs évoluer. Ceux-ci sont<br />
fixés en prenant en compte l’ensemble<br />
du système : il est tout aussi important<br />
de considérer les désirs du jeune que<br />
de s’entretenir avec son entourage et<br />
nos collègues des autres services sur les<br />
impacts de notre accompagnement.<br />
Concrètement, quels avantages la<br />
médiation par l’animal apporte-t-elle<br />
au niveau thérapeutique ?<br />
MD : Ils peuvent être très nombreux,<br />
voire infinis. La seule limite véritable se<br />
trouve chez le professionnel et ses compétences.<br />
Toutefois, nous avons des<br />
cas de figure récurrents. Par exemple,<br />
nous prenons souvent en charge des<br />
enfants, adolescents ou jeunes adultes<br />
manifestant des symptômes dépressifs.<br />
Grâce à la médiation par l’animal,<br />
nous leur proposons un nouveau type<br />
de relation leur permettant d’entretenir<br />
un lien social différent et plus rassurant.<br />
Nous traitons également l’anxiété,<br />
l’agressivité, les « dys- » (dyscalculie,<br />
dyslexie,…), le TDHA ou encore les<br />
troubles du comportement alimentaire,<br />
émotionnels ou sociaux.<br />
MFV : Les besoins des animaux nécessitent<br />
bien souvent de modifier notre<br />
attitude. Nous avons notamment des<br />
cochons d’Inde dans notre ferme et<br />
cette espèce est de nature peureuse. Si<br />
nous faisons un geste brusque ou que<br />
nous parlons trop fort, l’animal risque<br />
de prendre peur et de fuir. Grâce à cela,<br />
le jeune peut apprendre à gérer son
82<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
foin est géré par un râtelier automatisé<br />
et l’eau est disponible à volonté dans leur<br />
paddock de plus ou moins 200 m 2 , accessible<br />
également 24h/24.<br />
Nous avons appliqué la même logique<br />
lorsque nous avons accueilli d’autres<br />
espèces telles que les moutons, les<br />
cochons d’Inde ou les lapins, et ce sera<br />
encore le cas pour les poules qui intégreront<br />
prochainement Op de Patten.<br />
MD : De plus, nous considérons chaque<br />
animal comme un véritable collègue. Il<br />
travaille dans notre structure, il bénéficie<br />
donc des mêmes droits que tout<br />
employé : chacun a un dossier au sein de<br />
nos ressources humaines, est référencé<br />
dans le personnel de Solidarité Jeunes, a<br />
des congés maladie et a droit à la retraite.<br />
Tous nos pensionnaires finiront leurs<br />
jours dans notre structure et nous ferons<br />
en sorte qu’ils soient heureux jusqu’au<br />
bout.<br />
comportement, à s’apaiser et, surtout,<br />
à mieux comprendre l’impact qu’il peut<br />
avoir sur son environnement. Pour le<br />
moment, je m’occupe d’une enfant de<br />
huit ans qui éprouve de grandes difficultés<br />
à gérer ses émotions et peut<br />
à certains moments entrer dans un<br />
état de crise. En étant en contact avec<br />
les cochons d’Inde, elle apprend à se<br />
contrôler et, aujourd’hui, elle est même<br />
capable de me rappeler à l’ordre quand<br />
je parle un peu trop fort.<br />
Avec elle, j’aborde aussi un axe linguistique.<br />
En effet, si elle a de très bonnes<br />
compétences en luxembourgeois et en<br />
allemand, elle éprouve des réticences<br />
majeures à l’apprentissage du français.<br />
En nourrissant les animaux, j’en profite<br />
alors pour introduire le nom des<br />
légumes dans les trois langues. Petit à<br />
petit et de manière ludique, elle se familiarise<br />
avec du nouveau vocabulaire.<br />
Le travail avec les animaux implique<br />
nécessairement des questionnements sur<br />
leur bien-être…<br />
TM : Tout à fait ! Depuis le premier jour,<br />
nous avons placé l’épanouissement de<br />
nos pensionnaires à quatre pattes en<br />
priorité. Avant d’accueillir ces derniers,<br />
nous avons fait en sorte de développer<br />
nos connaissances dans les soins à leur<br />
apporter. Après avoir fait nos expériences<br />
dans un centre équestre et ensuite dans<br />
une ferme pédagogique, nous avons pu,<br />
avec l’expertise nécessaire, développer le<br />
cadre qui nous semble le mieux répondre<br />
aux besoins de nos animaux et de notre<br />
clientèle. Ce modèle d’infrastructure<br />
a pu se réaliser en mars 2023 dans des<br />
espaces appropriés dans une ferme à<br />
Lintgen. Nos animaux ont la possibilité<br />
de s’autogérer sur un vaste extérieur qui<br />
a été aménagé et qui est accessible librement<br />
24h/24 toute l’année. L’accès au<br />
Dans le cadre des accompagnements<br />
pédagogiques/thérapeutiques et psychothérapeutiques<br />
que nous dispensons,<br />
les animaux restent libres de collaborer<br />
ou non. Nous préservons autant que<br />
possible leur intégrité. Les jeunes le<br />
savent d’ailleurs très bien : c’est l’animal<br />
qui vient à eux et non l’inverse. Nous<br />
constatons que les relations se tissent<br />
naturellement et qu’il n’est en aucun<br />
cas nécessaire de forcer les choses ou<br />
de formater l’animal pour provoquer<br />
un certain comportement, ce qui serait<br />
contreproductif. Par exemple, un adolescent<br />
qui vient chez nous depuis plusieurs<br />
mois a un lien tout particulier avec<br />
Brindille, notre ânesse. Les deux ont eu<br />
un coup de foudre l’un pour l’autre. Si<br />
Brindille vient à modifier son attitude,<br />
nous savons qu’elle a capté un changement<br />
chez son humain préféré que nous,<br />
éducateurs, n’avons pas constaté. Grâce<br />
à ces réactions naturelles, nous comprenons<br />
alors qu’une adaptation des activités<br />
doit être opérée pour répondre aux<br />
besoins du jeune.<br />
Par P.Paquet<br />
Pour soutenir le projet Op de Patten, faites<br />
un don à la Fondation Solina. Plus d’informations<br />
sur www.solina.lu/opdepatten.
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