L'Essentiel Prépas - SIGEM - Juillet 2024

N°83 BIS | JUILLET 2024
CLASSES PRÉPARATOIRES ÉCONOMIQUES ET COMMERCIALES
TAUX DE REMPLISSAGE
De plus en plus d’écoles
ne font pas le plein
MATCHS
Les hiérarchies sont stables
ENTRETIEN
L’analyse du président du Sigem,
Nicolas Arnaud
Ce qu’il faut retenir du
Sigem 2024

L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER
JUILLET 2024 N° 83 BIS
Sigem 2024 : pas de vague
Alors qu’encore plus d’écoles que l’an dernier n’ont pas
fait le plein en ECG comme en BEL – B/L les hiérarchies
n’ont pas évolué dans le Sigem 2024.
© Neoma BS
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET 2024 N° 83 BIS
La petite remontée du nombre
de candidats (9 286 cette année
pour 9 122 en 2023 mais… 9
875 en 2022) n’aura pas suffi à
stopper l’hémorragie pour les
écoles qui ne faisaient déjà pas le plein
en 2023. Au nombre de onze en 2023,
elles sont même treize cette année dans
ce cas avec un déficit de 419 places. S’y
ajoutent 40 places restantes en BEL- B/L
pour un déficit cumulé de 459 places. Si le
nombre de places restantes est largement
en baisse (720 places non affectées en
2023) c’est que beaucoup d’écoles ont
réduit la voilure : en un an on est ainsi
passé de 7 831 places ouvertes à 7 526
sur les deux voies d’entrée.
En recrutement en classes préparatoire
ECG BSB est l’école qui souffre du plus
fort déficit (93 places restantes contre
44 en 2023) devant l’EM Strasbourg (87
places restants pour 178 en 2023 en
réduisant son recrutement de 90 places
cette année). Une EM Strasbourg qui
peut quand même se satisfaire de voir
son nombre de reçus passer de 42 à
63. Avec 50 candidats manquant l’ICN
suit. Brest BS continue sa remontée et
passe cette année à 11 reçus contre 3
en 2023. Aucune école ne subit un zéro
pointé même si SCBS n’a qu’un seul reçu.
En accès siglé BEL- B/L la moitié des
écoles ne font pas le plein.
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SIGEM : LES DEUX GRANDS
MATCHS
Alors que le podium ne bouge pas (HEC
remporte ses matchs contre l’Essec
qui l’emporte contre l’ESCP) il va falloir
s’habituer à ce que l’Edhec l’emporte face
à emlyon pour la 4 ème place. Cette année
ce sont en effet seulement 41 candidats
qui ont finalement opté pour emlyon quand
ils pouvaient intégrer l’Edhec – ils étaient
44 en 2023 - quand, exactement comme
en 2023, 290 ont fait le choix contraire.
L’autre match scruté de près était celui
qui oppose, depuis déjà quelques années,
Audencia à Neoma. Et alors que certains
prédisaient la victoire de la seconde
c’est au contraire Audencia qui recreuse
l’écart : 170 candidats ont finalement
opté pour Neoma quand ils pouvaient
intégrer Audencia quand 275 ont fait le
choix contraire. En 2023, le différentiel
était de 211 contre 254. Le résultat est en
revanche sans appel pour Neoma face à
Grenoble EM : seulement 30 candidats
ont préféré se rendre à GEM - moitié
moins qu’en 2023 - quand 348 ont fait
le choix contraire. Avec 690 candidats
intégrés, Neoma reste l’école recrutant le
plus grand nombre de préparationnaires.
Retour sur 2023
Si le bilan était mitigé il y a un an, avec
onze écoles qui n’avaient pas fait le plein
dans leur recrutement en classes préparatoires
économiques et commerciales générales
(ECG), on était loin de vivre une
année aussi terrible que celle à laquelle on
pouvait s’attendre deux ans après la chute
de 13 % des inscriptions en ECG en 2021.
En 2023, le Sigem avait finalement comp-
té 9 122 candidats contre 9 875 en 2022,
soit 753 candidats de moins. Sur les 7 831
places ouvertes, 7 106 avaient été affectées.
Ce sont donc 725 places qui n’avaient
pas trouvé preneur mais uniquement dans
les écoles classées au-delà du top 15. Du
côté des hiérarchies rien ne bougeait et les
écoles les plus challengées l’année dernière
résistaient bien.
© TBS Education
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER
JUILLET 2024 N° 83 BIS
LES HIÉRARCHIES SONT
STABLES
Alors que l’année 2020 avait été l’année
de l’Edhec - qu’on savait avoir dépassé
emlyon dans le choix des préparationnaires
sans que cela soit officiellement dit
-, 2021 l’année d’une Skema qui dépassait
Audencia et prenait ainsi la 6 ème place du
« Classement Sigem » et 2022 celle de
Neoma qui dépassait pour la première
fois Grenoble EM, les positions restent
de nouveau figées cette année comme
en 2023. Avec de larges « fossés » entre
les écoles qui se suivent mais de loin.
Du côté des autres écoles du top 10 la hiérarchie
établie depuis 2021 se confirme :
• toujours imbattable HEC n’en perd pas
moins cette année quatre candidats
contre un seul en 2023 et, signe d’un
regain d’intérêt pour la chose militaire
en ces temps de tension ? ils sont deux à
avoir opté pour l’Ecole spéciale militaire
de Saint-Cyr. Les deux autres ont opté
un pour l’ENS Paris-Saclay, comme
en 2022 et 2023, et un pour l’Essec ;
• l’Essec et ESCP suivent comme d’habitude
et toujours au profit de l’école de
Cergy : 322 la préfèrent in fine quand
seulement 20 optent pour ESCP ;
• l’Edhec s’impose toujours à la 4 ème place
et devance emlyon 5 ème ;
• Skema s’impose à la 6 ème place et plie
le match avec Audencia par 388 à 47
(mais 385 à 7 en 2023). Skema peut-elle
titiller un jour emlyon ? On en est très
loin : cette année ce sont 16 qui ont fait
ce choix ce choix contre 5 en 2023 ;
• Audencia conserve sa 7 ème place et
reprend de l’avance sur Neoma ;
• Neoma domine toujours largement
Grenoble EM à la 8 ème place ;
• Grenoble EM reste 9 ème en gagnant
largement, par 273 choix à 137, le match
avec Kedge BS ;
• Kedge conserve le 10 ème rang en restant
loin devant TBS Education (279
contre 99).
Olivier Rollot
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L’ESSENTIEL DU SUP PRÉPAS DOSSIER JUILLET 2024 N° 83 BIS
© Audencia BS
« La campagne 2024 confirme une tendance de fond : ce n’est pas tant le manque
de candidats qui pose problème que leur comportement »
En dépit de l’augmentation du nombre de
candidats cette année les écoles de management
recrutent globalement moins
qu’en 2023 et sont plus nombreuses à
ne pas faire le plein dans le cadre des
concours BCE et Ecricome regroupés
dans la procédure Sigem. L’analyse du
président du Sigem et directeur des programmes
d’Audencia, Nicolas Arnaud.
Quelles premières conclusions pouvez-vous
tirer des résultats du Sigem
2024 ?
Les indicateurs de performance sont dans
la bonne moyenne des trois dernières années
avec un taux de passage des candidats
dans les écoles supérieures aux années
pré Covid. Le nombre de candidats qui ne
donne finalement pas suite par rapport au
nombre de candidats classés s’est réduit
mais remonte un peu cette année. Parmi
les inscrits ceux qui ont fait des vœux
restent également dans la moyenne mais
baisse également un peu. Au total nous
avons 7 067 candidats affectés pour 9 286
inscrits ce qui représente un pourcentage
assez classique des dix dernières années.
Même si nous avions un peu moins de 200
candidats supplémentaires il y a 50 affectés
de moins car le nombre de démissionnaires
passe de 345 à 384.
Une bonne nouvelle néanmoins : le nombre
de boursiers affectés passe de 1 749 à 1 838
soit 24,4 % des reçus contre 26 % en 2023.
Mais comment expliquez-vous ce résultat
décevant avec de plus en plus d’écoles
qui ne parviennent pas à faire le plein ?
Mon interprétation est qu’il y a de plus en
plus de candidats qui préfèrent démissionner
avant la dernière étape de la campagne.
Même s’ils sont admissibles certains ne
font même pas le tour de France des oraux.
Et le chiffre aurait pu être beaucoup plus
important. Nous avons fait au sein du Sigem
un travail considérable de push pour
récupérer entre 150 et 200 candidats qui,
sinon, ne se seraient pas présentés. Nous
avons été extrêmement pro-actifs.
Nous sommes confrontés à une tendance
de fond. Il n’y a pas de désintérêt pour les
business schools en général mais un désintérêt
des candidats s’ils constatent qu’ils ne
peuvent pas intégrer une école de la première
partie de tableau.
Au total ce sont 13 écoles qui ne font
pas le plein cette année. C’est deux de
plus qu’en 2023 !
Jusqu’à Montpellier BS (MBS) les écoles
remplissent globalement bien. Au-delà ce
sont les deux écoles à la frontière du top
13, BSB et ICN, qui connaissent le plus de
difficultés cette année avec 50 à 60 % de
places restantes.
Un reçu à SCBS, 9 à l’EM Normandie
ou encore 14 à l’ISC, cela vaut-il encore
la peine pour beaucoup d’écoles
de continuer à recruter en classe
préparatoire ?
La campagne 2024 confirme une tendance
de fond : ce n’est pas tant le manque de candidats
qui pose problème que leur comportement.
Soutenus par les médias, leurs parents,
leurs professeurs ils ne visent plus
que le haut du panier et considèrent qu’il
y a moins d’intérêt à être affectés sinon.
Résultat le nombre d’écoles qui remplit
ses objectifs de recrutement est en baisse
alors que les écoles du haut du tableau
prennent un pourcentage de plus en plus
élevé de candidats.
Et rappelons-le comme chaque année :
le Sigem ne produit pas de classement.
Merci de le rappeler. Le fameux « Classement
Sigem » n’est qu’une interprétation
des médias des résultats que nous livrons.
Ce n’est pas un classement produit
par le Sigem.
Directeur des programmes d’Audencia, Nicolas Arnaud préside
le Sigem pour la dernière fois cette année
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