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supra 1 2

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LE FROID<br />

A l’origine de la <strong>supra</strong>conductivité<br />

Degré Celsius / Kelvin<br />

15 millions °C / 15 millions K<br />

Centre du Soleil<br />

1000 °C / 1273 K<br />

Lave d’un voclan<br />

ou cœur d’un feu de cheminée<br />

58°C / 331 K<br />

Plus haute température sur<br />

terre : 1922, en Lybie<br />

37 °C / 310 K<br />

Corps humain<br />

0 °C / 273 K<br />

L’eau gèle<br />

-89 °C / 184 K<br />

Plus basse température<br />

sur Terre : 1983, Vostok,<br />

Antarctique<br />

-135 °C / 138 K<br />

Plus haute température connue<br />

pour la <strong>supra</strong>conductivité, dans<br />

un cuprate<br />

-195 °C / 78 K<br />

L’air devient liquide<br />

-234 °C / 39 K<br />

Plus haute température<br />

connue à laquelle un métal est<br />

<strong>supra</strong>conducteur<br />

-269 °C / 4,2 K<br />

L’hélium devient liquide<br />

le mercure devient <strong>supra</strong>conducteur<br />

-273°C / 0 K<br />

Le zéro absolu<br />

tout mouvement disparait,<br />

ne restent que des effets<br />

quantiques<br />

A très basses températures, les<br />

propriétés électriques et magnétiques<br />

de certains matériaux tels le plomb, le<br />

mercure ou certains oxydes changent<br />

radicalement.<br />

Ces matériaux deviennent<br />

<strong>supra</strong>conducteurs : ils n’opposent<br />

plus aucune résistance au passage<br />

du courant électrique et expulsent les<br />

champs magnétiques.<br />

Ce phénomène, découvert il y a cent ans,<br />

est une manifestation particulièrement<br />

marquante de la physique quantique<br />

sur des objets de taille macroscopique :<br />

les nombreux électrons du matériau<br />

se regroupent dans une même onde<br />

quantique qui s’étend sur de très<br />

grandes distances.<br />

Aujourd’hui la <strong>supra</strong>conductivité est un<br />

domaine de recherche extrêmement<br />

actif, qu’il s’agisse d’élucider<br />

les mécanismes qui en sont<br />

à l’origine, de concevoir<br />

de nouveaux matériaux<br />

<strong>supra</strong>conducteurs ou<br />

d’étendre le champ des<br />

applications.<br />

1913<br />

NOBEL<br />

En 1908, le physicien néerlandais Kamerlingh<br />

Onnes (1853-1926) est le premier à liquéfier de<br />

l’hélium. Pour cela il a conçu un réfrigérateur<br />

permettant de s’approcher à quelques<br />

degrés du zéro absolu qu’il va ensuite utiliser<br />

pour mener à bien un programme d’étude<br />

systématique des propriétés physiques<br />

des matériaux à très basse<br />

température. Le 8 avril 1911, le<br />

mercure est à l’étude. K. Onnes<br />

s’aperçoit que la résistance<br />

électrique de ce corps s’annule<br />

totalement : le premier<br />

<strong>supra</strong>conducteur est découvert.


LA SUPR A CONDUCTIVITÉ<br />

Zéro pointé de résistance<br />

LA L É VITATION<br />

Version magnétique<br />

LES MAT É RIAUX<br />

De quoi sont-ils faits ?<br />

Température<br />

ambiante<br />

Très froid<br />

Température<br />

ambiante<br />

Un aimant crée autour de lui un champ<br />

magnétique qui traverse les matériaux non<br />

magnétiques comme la pastille noire.<br />

Très froid<br />

Quand la pastille noire devient<br />

<strong>supra</strong>conductrice, à basse température, celle-ci<br />

expulse le champ magnétique. Cela exerce une<br />

force sur l’aimant et le fait léviter : c’est l’effet<br />

Meissner.<br />

TC = 4,2 K<br />

1911<br />

Mercure<br />

Le mercure, le premier<br />

<strong>supra</strong>conducteur découvert.<br />

TC = 18 K<br />

1954<br />

Niobium (alliages)<br />

Les alliages de Niobium, comme ici<br />

Nb3Sn, sont utilisés pour faire les fils<br />

électriques dans les bobines d’IRM.<br />

Chimistes et physiciens travaillent de<br />

concert pour imaginer, concevoir, synthétiser et<br />

caractériser de nouveaux <strong>supra</strong>conducteurs. Ils<br />

calculent les structures avec les méthodes de<br />

la chimie quantique des solides, synthétisent<br />

les composants, analysent leurs structures par<br />

diffraction de rayons X et testent leurs propriétés<br />

physiques à basse température.<br />

Dans un circuit électrique, la pile crée un<br />

courant électrique en mettant les électrons en<br />

mouvement. Ces électrons entrent en collision<br />

avec les défauts du conducteur électrique. Ils<br />

sont ainsi ralentis et cèdent leur énergie au<br />

matériau qui s’échauffe : c’est l‘origine de la<br />

résistance électrique.<br />

électron<br />

A l’échelle microscopique, la physique<br />

quantique nous apprend que dans un métal, les<br />

électrons (ici en rouge) se comportent comme<br />

de ondes individuelles. Dès qu’un défaut se<br />

présente, ou que l’un des atomes du métal vibre,<br />

ces ondes sont perturbées.<br />

Quand le métal devient<br />

<strong>supra</strong>conducteur, on peut le<br />

comparer à un banc de poissons<br />

qui occupent de façon collective<br />

un grand espace et se meuvent<br />

ensemble.<br />

John Bardeen (USA, 1908-1991), Leon Cooper<br />

(USA, 1930-) et Robert Schrieffer (USA,<br />

1931-) proposent en 1957 la théorie de la<br />

<strong>supra</strong>conductivité dans les métaux et les alliages.<br />

Cette théorie « BCS » qui porte désormais leurs<br />

1972<br />

NOBEL<br />

Dans un <strong>supra</strong>conducteur, la résistance<br />

électrique est strictement nulle. Ainsi, le<br />

matériau ne chauffe pas et le courant électrique<br />

continue à circuler indéfiniment dans un anneau<br />

<strong>supra</strong>conducteur lorsque la pile est débranchée !<br />

électron<br />

électron<br />

Quand un<br />

métal devient<br />

<strong>supra</strong>conducteur, à<br />

très basse température,<br />

ses électrons<br />

s’associent socient par paire.<br />

Toutes les<br />

paires<br />

d'électrons se<br />

superposent alors les<br />

unes aux autres pour<br />

former une seule onde<br />

quantique qui occupe<br />

tout le matériau.<br />

Cette e onde tout-à-fait<br />

particulière devient<br />

insensible nsible aux défauts<br />

du matériau : ils sont<br />

trop petits pour freiner<br />

l’ensemble de l’onde. La<br />

résistance stance électrique a<br />

disparu.<br />

initiales permet de comprendre<br />

l’origine de la <strong>supra</strong>conductivité<br />

et des propriétés physiques<br />

associées.<br />

Aimant<br />

(dessus)<br />

champ<br />

magnétique<br />

Pastille<br />

(dessous)<br />

2003<br />

NOBEL<br />

Walther Meissner (Allemagne,<br />

1882-1974) et son collègue<br />

Robert Ochsenfeld (Allemagne,<br />

1901-1993) découvrent en 1933<br />

qu’un <strong>supra</strong>conducteur expulse les<br />

champs magnétiques.<br />

champ<br />

magnétique<br />

expulsé<br />

Pastille devenue<br />

<strong>supra</strong>conducrice<br />

Alexei Abrikosov (URSS, 1928-) montre,<br />

vingt ans plus tard, que pour des champs<br />

plus intenses, cette expulsion n’est pas<br />

complète : le champ pénètre partiellement<br />

dans le <strong>supra</strong>conducteur r au cœur de<br />

tourbillons électriques appelés vortex.<br />

1979<br />

TC = 2,3 K<br />

Fermions lourds<br />

Les fermions lourds, à base de terres<br />

rares et d’actinides, contiennent des<br />

électrons cent fois plus lourds que<br />

dans un métal. Leur <strong>supra</strong>conductivité<br />

anormale peut parfois coexister avec un<br />

état magnétique.<br />

1980<br />

TC = 11 K<br />

Sels de Bechgaard<br />

Les sels de Bechgaard sont des<br />

<strong>supra</strong>conducteurs entièrement formés<br />

de molécules organiques. Ils ont été codécouverts<br />

par une équipe française et<br />

danoise.<br />

1986<br />

TC = 138 K<br />

Les cuprates<br />

Ils sont les meilleurs <strong>supra</strong>conducteurs<br />

connus à ce jour. Ce sont des oxydes<br />

de cuivre dont la structure rappelle un<br />

millefeuille d’atomes.<br />

1991<br />

TC = 33K<br />

Les fullerènes<br />

Assemblages de 60 atomes de carbone<br />

en forme de ballon de football, les<br />

fullerènes deviennent <strong>supra</strong>conducteurs<br />

quand ils sont séparés par d’autres<br />

atomes comme le potassium. Les<br />

nanotubes de carbone peuvent aussi<br />

parfois être <strong>supra</strong>conducteurs.<br />

2000<br />

TC = 39 K<br />

Diborure de magnésium<br />

Le MgB2 était connu depuis<br />

longtemps. On a pourtant découvert sa<br />

<strong>supra</strong>conductivité seulement en 2000 !<br />

TC = 55 K<br />

2008<br />

Les pnictures<br />

TC = 55 K<br />

Les petits derniers sont des<br />

millefeuilles à base de fer et d’arsenic.<br />

Même s’ils ressemblent aux cuprates,<br />

ils révèlent une physique originale.<br />

Température critique<br />

La température critique ique notée Tc est la<br />

température en-dessous de laquelle le<br />

matériau devient <strong>supra</strong>conducteur.<br />

CUPRATES<br />

LA RECHERCHE<br />

En marche vers les nouveaux <strong>supra</strong>s<br />

Pendant 75 ans, il semblait impossible d’observer la<br />

<strong>supra</strong>conductivité à des températures supérieures à -250°C.<br />

Grande surprise en 1986 : Alex Müller et Georg Bednorz observent<br />

ce phénomène à -238°C dans une nouvelle famille d’oxydes : les<br />

cuprates. Cette découverte sera suivie d’une effervescence du<br />

domaine, permettant d’obtenir de la <strong>supra</strong>conductivité jusqu’à<br />

près de -135°. Aujourd’hui, les physiciens cherchent à comprendre<br />

d’où doù vient cette <strong>supra</strong>conductivité « exotique », et à expliquer le<br />

paradoxe des cuprates : ces excellents <strong>supra</strong>conducteurs sont de<br />

très mauvais conducteurs à haute température.<br />

PNICTURES<br />

Les premiers <strong>supra</strong>conducteurs découverts<br />

sont des métaux : mercure, aluminium, étain, plomb … Petit à<br />

petit, les physiciens ont réalisé que la <strong>supra</strong>conductivité n’est<br />

pas un phénomène exceptionnel : la moitié des corps purs<br />

sont <strong>supra</strong>conducteurs à très basse température.<br />

Les études ont ensuite porté sur des alliages présentant<br />

la propriété d’être de bons conducteurs électriques à<br />

température ambiante. Plus récemment chimistes et<br />

physiciens ont synthétisé et mesuré une <strong>supra</strong>conductivité<br />

encore meilleure dans des oxydes de cuivre ou des pnictures<br />

de fer, pourtant mauvais conducteurs à température ambiante.<br />

Les <strong>supra</strong>conducteurs n’en sont pas à un paradoxe<br />

près. En 2008, le physicien japonais Hideo Hosono<br />

découvre d’excellents <strong>supra</strong>conducteurs à base<br />

de fer, un élément habituellement magnétique.<br />

On pensait jusqu’alors que magnétisme et<br />

<strong>supra</strong>conductivité étaient en général incompatibles.<br />

LA RECHERCHE<br />

Mieux comprendre le phénomène<br />

Le domaine de la <strong>supra</strong>conductivité mobilise aujourd’hui de nombreux<br />

chercheurs sur des thématiques variées : la compréhension des phénomènes<br />

fondamentaux en jeu, l’amélioration des propriétés des matériaux et le développement de<br />

nouvelles applications allant de l’information quantique au transport d’énergie.<br />

DES MESURES TOUJOURS PLUS FINES<br />

Des méthodes optiques, magnétiques ou électriques<br />

permettent de sonder les nouveaux <strong>supra</strong>s grâce à des<br />

technologies toujours plus avancées.<br />

DES CONDITIONS EXTRÊMES<br />

Les physiciens soumettent les <strong>supra</strong>conducteurs à<br />

des champs magnétiques très élevés, de très fortes<br />

pressions, ou de très basses températures pour<br />

mieux les caractériser.<br />

COMPRENDRE ET MODÉLISER<br />

Des physiciens développent de nouvelles<br />

approches théoriques permettant de mieux<br />

comprendre le mouvement complexe des électrons<br />

dans les nouveaux <strong>supra</strong>conducteurs.<br />

OBSERVER JUSQU’À L’ATOME<br />

De nouvelles techniques permettent de mesurer<br />

ces matériaux à l’échelle de l’atome, comme me le<br />

microscope à effet tunnel.<br />

SUPRA ET COMPAGNIE<br />

Autres phénomènes collectifs<br />

L’association d’un grand nombre de particules dans une même onde<br />

quantique n’est pas propre aux électrons et à la <strong>supra</strong>conductivité. Des comportements<br />

analogues sont observés et étudiés avec des atomes dans des phénomènes tels que<br />

la superfluidité de l’hélium liquide ou la condensation de Bose-Einstein dans des gaz<br />

d’atomes ultra-froids.<br />

LIQUIDES SUPERFLUIDES<br />

Aussi basse que soit la température, l’hélium ne gèle jamais : même<br />

à l’approche du zéro absolu il reste liquide. Et ce n’est pas tout, pour<br />

les températures inférieures à -271°C, soit à 2 degrés seulement du<br />

zéro absolu, il devient superfluide. Cela signifie qu’il n’oppose plus<br />

aucune résistance à l’écoulement. L’origine de ce phénomène est<br />

analogue à la <strong>supra</strong>conductivité : les atomes d’hélium se regroupent<br />

dans une même onde quantique. Outre l’absence de viscosité, ce<br />

liquide offre des propriétés étonnantes : il traverse les matériaux<br />

microporeux et remonte le long des parois.<br />

GAZ ULTRA-FROID<br />

Lorsque l’on refroidit un gaz à quelques millionièmes de degrés du zéro<br />

absolu, les atomes qui le composent se regroupent dans une même<br />

onde quantique : un état collectif appelé condensat de Bose-Einstein.<br />

Les atomes qui composent ces gaz condensés sont beaucoup plus<br />

éloignés les uns des autres que les atomes de l’hélium superfluide ou<br />

bien les électrons d’un <strong>supra</strong>conducteur. Ils exercent donc les uns sur<br />

les autres des forces beaucoup plus faibles. Cela permet une analyse<br />

théorique et expérimentale fine de l’origine de la condensation nsation et des<br />

propriétés physiques étonnantes des matériaux condensés.<br />

Toujours plus petit<br />

NANOPHYSIQUE<br />

La <strong>supra</strong>conductivité est par essence un phénomène collectif. Que<br />

devient cet effet lorsque l’on réduit la taille des échantillons jusqu’à<br />

n’avoir plus que quelques électrons ? Des expériences récentes<br />

réalisées dans des métaux ou dans certains nanomatériaux,<br />

comme les nanotubes, montrent que la <strong>supra</strong>conductivité survit<br />

à l’échelle du nanomètre. Elle peut même pénétrer dans des<br />

isolants placés à proximité, ou apparaître de façon inattendue à<br />

l’interface de deux couches d’isolants.<br />

1987<br />

NOBEL<br />

Le suisse Georg Bednorz (1950-) et L’allemand<br />

Alex Müller (1927-) publient en 1986 un<br />

article qui révolutionne le domaine de la<br />

<strong>supra</strong>conductivité : ils viennent de découvrir<br />

une nouvelle famille de matériaux, les<br />

cuprates, qui peuvent être<br />

<strong>supra</strong>conducteurs à des<br />

températures anormalement<br />

élevées.<br />

2001<br />

& 1978 NOBEL<br />

En 1938, Pyotr Kapitza (URSS, 1894-1984),<br />

John Allen (Canada, 1908-2001) et Don<br />

Misener (Canada) découvrent que l’hélium 4<br />

devient <strong>supra</strong>fluide à très basse température.<br />

Un état analogue, la condensation de Bose-<br />

Einstein, est observé dans des gaz ultra-froids<br />

par Eric Cornell, Carl Wieman et Wolfgang<br />

Ketterle en 1995.


A QUOI Ç A SERT ?<br />

La <strong>supra</strong> aux deux infinis<br />

A QUOI Ç A SERT ?<br />

Electricité et transport<br />

A QUOI Ç A SERT ?<br />

Soigner et voir l’invisible<br />

Les matériaux <strong>supra</strong>conducteurs sont au cœur des instruments<br />

utilisés par les chercheurs pour étudier les particules élémentaires ou<br />

observer l’univers.<br />

INFINIMENT GRAND<br />

Dans les détecteurs ultrasensibles utilisés pour<br />

la recherche de la matière noire ou l’étude du<br />

rayonnement fossile de l’univers, des bolomètres<br />

<strong>supra</strong>conducteurs captent l’infime énergie<br />

STOCKAGE D’ÉLECTRICITÉ<br />

Dans une bobine de fil <strong>supra</strong>conducteur r<br />

refermée sur elle-même, il n’y a aucune<br />

perte d’énergie : le courant électrique<br />

tourne indéfiniment. Des bobines sont<br />

ainsi conçues spécialement pour stocker<br />

de l’énergie sous forme électrique. Les<br />

bobines <strong>supra</strong>conductrices permettent<br />

la restitution de l’énergie la plus rapide.<br />

La voie est ouverte pour des applications<br />

nécessitant une puissance très importante<br />

pendant un bref instant.<br />

TRANSPORT<br />

Le MAGLEV, le train le plus rapide<br />

au monde, est japonais. Grâce aux<br />

<strong>supra</strong>conducteurs, il ne touche pas les<br />

rails. Les bobines <strong>supra</strong>conductrices<br />

placées à bord du train permettent<br />

d’induire des forces dans d’autres bobines<br />

placées dans le rail. Le train peut ainsi<br />

léviter et ne pas frotter sur les rails. Ce<br />

train n’est pas commercialisé, mais il a<br />

été testé sur 40 km de voies dans la région<br />

SQUID<br />

Les mouvements de charges électriques dus<br />

à l’activité cérébrale produisent des champs<br />

magnétiques qu’il est maintenant possible de<br />

détecter. C’est avec des <strong>supra</strong>conducteurs dans<br />

des dispositifs appelés SQUID que l’on mesure<br />

ces champs magnétiques un milliard de fois plus<br />

faibles que le champ terrestre.<br />

Grâce à ces capteurs, les neurologues observent<br />

le fonctionnement du cerveau au cours<br />

du temps, à la milliseconde près. C’est un<br />

Deux techniques d’imagerie médicale font<br />

appel à la <strong>supra</strong>conductivité : l’imagerie par résonance<br />

magnétique et la magnétoencéphalographie.<br />

déposée par le rayonnement infrarouge ou les<br />

de Yamanashi (Japon). Son développement<br />

complément idéal à l’IRM qui produit des images<br />

particules très peu nombreuses qui arrivent<br />

commercial est limité par le coût des<br />

statiques. Ces SQUID sont aussi utilisés par les<br />

sur terre. Ce sont en quelque sorte des « super<br />

thermomètres » !<br />

rails spéciaux, mais il est à l’étude dans<br />

plusieurs sites.<br />

géologues et les physiciens pour mesurer le<br />

magnétisme des solides, ou du champ terrestre.<br />

INFINIMENT PETIT<br />

Le Large Hadron Collider (LHC), accélérateur de<br />

particules mis récemment en service, n’existerait pas<br />

sans la <strong>supra</strong>conductivité. Dans cet anneau de 27<br />

kilomètres de diamètre, les physiciens accélèrent des<br />

protons et les font entrer en collision ion afin d’étudier<br />

les composants élémentaires de la matière. Le champ<br />

électrique qui accélère les particules est produit<br />

par des cavités <strong>supra</strong>conductrices, s, tandis que le<br />

champ magnétique qui les guide et les focalise est<br />

produit par des électro-aimants <strong>supra</strong>conducteurs.<br />

Le LHC représente actuellement la concentration de<br />

<strong>supra</strong>conducteurs la plus élevée au monde.<br />

DISTRIBUTION ÉLECTRIQUE<br />

Les centres de production d’électricité sont bien souvent éloignés des lieux de consommation.<br />

Le transport de l’énergie électrique est assuré par des câbles en cuivre, à la capacité limitée<br />

et responsables de pertes par échauffement. Les câbles <strong>supra</strong>conducteurs permettent<br />

de faire circuler une intensité 1000 fois plus importante que les câbles classiques siques et sans<br />

échauffement. Il faut toutefois prévoir un système de refroidissement à l’azote liquide ce qui<br />

limite pour l’instant leur utilisation, mais ils sont déjà en cours de test. Une autre application<br />

est très prometteuse : des limiteurs de courant <strong>supra</strong>conducteurs. Lorsque le courant qui les<br />

traverse devient trop important, ces éléments retrouvent un état normal résistant au passage<br />

du courant ce qui permet de protéger les réseaux de distribution des surcharges électriques.<br />

IMAGERIE PAR RESONANCE E MAGNÉTIQUE<br />

L’IRM ou imagerie par résonance magnétique est un<br />

outil complémentaire des radiographies, permettant<br />

d’observer les tissus mous : cerveau, tissus nerveux,<br />

muscles … Les praticiens l’utilisent t quotidiennement<br />

pour diagnostiquer des tumeurs, des scléroses,<br />

ou des œdèmes. Les noyaux des atomes<br />

d’hydrogène, présents dans les molécules d’eau, jouent le rôle de petites boussoles, sensibles à leur<br />

environnement. Pour sonder ces petites boussoles, les IRM nécessitent des champs magnétiques très<br />

intenses, produits par des bobines de fil <strong>supra</strong>conducteur où l’on fait circuler un courant élevé. Les<br />

recherches actuelles visent à augmenter l’intensité du champ magnétique afin d’obtenir de meilleures<br />

images pour des diagnostics plus ciblés. Les physiciens et chimistes utilisent aussi l’IRM -appelée<br />

RMN- sur des molécules ou des solides.<br />

2008 : Mise en service du Large Hadron Collider (LHC) au CERN. Cet accélérateur de particules<br />

géant utilise des bobines de <strong>supra</strong>conducteurs pour accélérer et faire tourner les particules.<br />

2003 Record de vitesse pour le train <strong>supra</strong>conducteur à lévitation japonais. A 581 km/h, c’est<br />

aujourd’hui le train le plus rapide au monde.<br />

2003<br />

& 1973 NOBEL<br />

En 1962, à 22 ans, Brian Josephson<br />

(Angleterre) montre qu’il existe un<br />

courant électrique au comportement<br />

singulier quand on sépare deux<br />

Au début des années 70, Paul Lauterbur<br />

(Etats-Unis, 1929-2007) et Peter Mansfield<br />

(Angleterre, 1933-) imaginent comment<br />

utiliser la RMN pour faire des images du corps<br />

<strong>supra</strong>conducteurs par un isolant. Il vient<br />

humain. Ils inventent ainsi l’IRM.<br />

d’inventer les SQUID.<br />

A QUOI Ç A SERT ?<br />

Téléphonie et informatique<br />

GÉNÉRIQUE<br />

et remerciements<br />

Exposition conçue et réalisée par :<br />

L’INSTITUT DE PHYSIQUE (INP) DU CNRS<br />

CONSEILLERS SCIENTIFIQUES :<br />

TÉLÉPHONIE<br />

Grâce à l’absence de dissipation d’énergie<br />

Julien Bobroff, laboratoire de physique des solides (CNRS-Université Paris<br />

Sud 11) et INP<br />

Frédéric Bouquet, laboratoire de physique des solides<br />

dans les circuits <strong>supra</strong>conducteurs,<br />

Jean-Michel Courty, laboratoire Kastler Brossel - CNRS/UPMC/ENS et INP<br />

on réalise des filtres électroniques<br />

extrêmement sélectifs que l’on associe<br />

COMMUNICATION : Catherine Dematteis<br />

aux antennes relais pour la téléphonie<br />

mobile. Ces filtres permettent d’améliorer<br />

la sensibilité des stations relais, et d’en<br />

CONCEPTION GRAPHIQUE : Ame en Science<br />

ILLUSTRATIONS : Jérome Mercier / Ame en Science<br />

IMPRESSION : Objectif numérique<br />

augmenter la portée. Plusieurs milliers<br />

de filtres <strong>supra</strong>conducteurs sont en action<br />

notamment aux Etats-Unis.<br />

AVEC LA PARTICIPATION DE :<br />

Alain Sacuto et Marie-Aude Measson, Matériaux et phénomènes quantiques MPQ (CNRS/UPD) - Claire<br />

Antoine et Bertrand Hervieu, service des accélérateurs, de cryogénie et de magnétisme SACM (IRFU–<br />

CEA) - Jean-Christophe Ginefri, imagerie par résonance magnétique médicale et multi-modalités<br />

IR4M (CNRS/Université Paris Sud 11) – Sébastien Balibar, laboratoire de physique statistique LPS<br />

(CNRS/ENS) - David Clément, laboratoire Charles Fabry de l’Institut d’optique LCFIO (CNRS/IOGS/<br />

Université Paris Sud 11) – Pascal Tixador, institut Néel (CNRS) et G2Elab (CNRS/Université Joseph<br />

Fourier/INP) - l’équipe de physique mésoscopique du laboratoire de physique des solides LPS (CNRS/<br />

Université Paris Sud 11) - Claire Kikuchi et Stéfanos Marnieros, centre de spectrométrie nucléaire<br />

et de spectrométrie de masse CSNSM (CNRS/ Université Paris Sud 11) - Philippe Lebrun (CERN) -<br />

Charles Simon, laboratoire de cristallographie et sciences des matériaux CRISMAT (CNRS/ENSICAEN/<br />

université de Caen et INP) - Denis Schwartz, centre de neuro-imagerie de recherche CENIR (UPMC/<br />

INSERM/CNRS) - Kees Van der Beck, laboratoire des solides irradiés LSI (CNRS/Ecole Polytechnique/<br />

CEA) - Jérôme Lesueur, Brigitte Leridon, laboratoire de physique et d’étude des matériaux LPEM<br />

(CNRS/ESPCI/UPMC) - Dorothée Colson, Florence Albenque, Service de physique de l’état condensé<br />

SPEC (CNRS/CEA) - Wolfgang Ketterle (MIT)- Immanuel Bloch (MPI of quantum optics)<br />

CRÉDITS PHOTOS :<br />

Panneau titre : J. Bobroff, F. Bouquet et J. Quilliam, LPS, CNRS et Université Paris Sud 11<br />

Le froid : AIP Emilio Segre Visual Archives<br />

INFORMATIQUE<br />

En empilant des <strong>supra</strong>conducteurs séparés par des fines couches<br />

La <strong>supra</strong>conductivité : AIP Emilio Segre Visual Archives<br />

La lévitation : J. Bobroff, F. Bouquet, LPS, CNRS et Université Paris Sud 11, AIP Emilio Segre Visual<br />

Archives<br />

Les matériaux : J. Bobroff, LPS, CNRS et Université Paris Sud 11, J.C.Ricquier, IMN Nantes, Droits<br />

d’isolants, on obtient un composant électronique original inal : la<br />

jonction Josephson. Ces jonctions pourraient être utilisées isées à la place<br />

des transistors dans les microprocesseurs. Les tensions électriques<br />

reservés (fullerènes), C.Dupont / SPEC / CEA<br />

La recherche 1 : C.Dupont / SPEC / CEA, P. Bonnaillie, D. Colson, DSM/IRAMIS/SPEC (CEA)<br />

La recherche 2 : CNRS Photothèque / LPEM / Benoît RAJAU, M.A. Measson, Y. Gallais, MPQ, Université<br />

Paris 7, CNRS Photothèque / INSP / Cyril FRESILLON, J. Bobroff, LPS, CNRS et Université Paris Sud 11<br />

y seraient ainsi remplacées par des flux magnétiques. Autre projet<br />

plus ambitieux encore : on projette d’utiliser ce type de composants<br />

Supra et Compagnie : Peter Taborek, University of California, Irvine, Wolfgang Ketterle Group (MIT),<br />

Groupe Physique Mésoscopique, LPS, CNRS et Université Paris Sud 11<br />

A quoi ça sert, aux deux infinis : ESA, CERN<br />

pour réaliser plus efficacement des calculs informatiques<br />

Electricité et Transport : Central Japan Railway Company, Nexans<br />

complexes. Des ordinateurs d’un genre nouveau se baseraient alors<br />

sur la logique quantique au lieu d’utiliser la logique binaire actuelle,<br />

Soigner : Elekta, D. Schwartz, ICM - NeuroImagerie, CENIR, CNRS Photothèque / Christophe,<br />

LEBEDINSKY, CNRS Photothèque / Emmanuel DURAND / AIP Emilio Segre Visual Archives<br />

Téléphonie et informatique : THALES & IRCOM - ANR SUPRACOM<br />

ce qui les rendrait bien plus rapides.

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