COLLECT Belgique Septembre 2024
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Exposition<br />
EMILE CLAUS<br />
Les amis artistes<br />
Albijn Van den Abeele, Xavier De Cock, George Minne e.a.<br />
28 septembre <strong>2024</strong> - 5 janvier 2025<br />
Samedi & dimanche de 14h à 18h<br />
Latemstraat 20<br />
9830 Sint-Martens-Latem<br />
+32 9 281 11 70 | www.oscardevos.be
<strong>COLLECT</strong><br />
Est. 1971 – septembre <strong>2024</strong><br />
n°536<br />
Édito<br />
Rédacteur en Chef<br />
Christophe Dosogne<br />
Rédaction<br />
Els Bracke<br />
Christophe Dosogne<br />
Trice Hofkens<br />
Collaborateurs<br />
Gilles Bechet, Tamara Beheydt,<br />
Jean-Marc Bodson, Thijs Demeulemeester,<br />
Gwenaëlle de Spa, Gwennaëlle<br />
Gribaumont, Elien Haentjens, Diane<br />
Hennebert, Ben Herremans, Anne<br />
Hustache, Ewoud Mijnlief, Bernard Roisin,<br />
Christine Vuegen<br />
Vers un retour à l’essentiel<br />
Mise en pages<br />
Renaldo Candreva<br />
Ellis De Vuyst<br />
Administration, Rédaction, Agenda<br />
Begijnhoflaan 464 G<br />
9000 Gand<br />
Tél. : 09/216.20.20<br />
collect@ips.be<br />
www.collectaaa.be<br />
Publicité<br />
Secteur Art : Joris van Glabbeek<br />
Tél. : 09/216.20.24<br />
collect.net@ips.be<br />
Tout autre secteur :<br />
MAC-Strat SRL /<br />
Yves de Schaetzen<br />
Tél. : 0475/82.96.00<br />
yves@macstrat.be<br />
Distribution<br />
Librairies<br />
AMP<br />
La Poste<br />
Abonnements<br />
Pays d’Abonnements, Ambachtenlaan 21,<br />
Unit 2A - 3001 Heverlee<br />
Tél. 02/808.55.23<br />
serviceclient@paysdabonnements.be<br />
<strong>Belgique</strong> 49,5 €, Europe 70 €<br />
Les abonnements sont à reconduction<br />
automatique, sauf avis contraire envoyé<br />
au minimum deux mois avant la date<br />
d’échéance. Un abonnement offert en<br />
cadeau se termine automatiquement<br />
au bout d’un an. Pour un changement<br />
d’adresse, une résiliation, un numéro<br />
manquant, ou toute autre question,<br />
surfez sur : www.paysdabo.be<br />
Membre de l’Union des Editeurs<br />
de la Presse Périodique<br />
Pour les auteurs d’art visuel et les photographes<br />
: © CISAC / SABAM Belgium <strong>2024</strong><br />
Portrait : © Guy Kokken<br />
Editeur responsable :<br />
Patrick Snoeck<br />
En couverture<br />
Emile Claus, Fumeur à Tlemcen, 1879,<br />
huile sur toile, 21 x 17 cm. © The Phoebus<br />
Foundation<br />
Nulle partie de cette publication ne peut être reproduite<br />
et/ou publiée par impression, photocopie ou<br />
de toute autre manière que soit, sans l’autorisation<br />
écrite de l’éditeur. Ni la rédaction ni l’éditeur ne<br />
peuvent être tenus pour responsables des opinions<br />
et faits contenus dans les articles signés ou les<br />
contributions de ce magazine, lesquels n’engagent<br />
que leurs auteurs. <strong>COLLECT</strong> ne peut être tenu pour<br />
responsable du contenu des annonces publicitaires<br />
publiées, la responsabilité en incombant uniquement<br />
à l’annonceur. © Arts Antiques Auctions, Gand<br />
Tant les grandes ventes de fin de saison,<br />
à New York, Paris ou Londres, que les<br />
résultats d’Art Basel l’indiquaient : après<br />
les turbulences des dernières années,<br />
contrairement à la forte correction redoutée,<br />
le marché de l’art semble être globalement<br />
retourné à des fondamentaux plus éprouvés.<br />
Retour à la sécurité d’enchères raisonnables<br />
pour les uns, dépenses pondérées et réfléchies<br />
pour les autres. Tous les observateurs le disent :<br />
le marché s’est remis sur des rails plus solides,<br />
bien loin des folies spéculatives et irrationnelles<br />
post-pandémiques. On a ainsi vu, ces derniers<br />
mois, le retour des vrais collectionneurs,<br />
plus cérébraux, amoureux de l’art et soucieux<br />
de la valeur de leur argent, au détriment des<br />
financiers et des techniciens, qui considèrent<br />
les œuvres d’art davantage comme des marchandises<br />
ou de simples points sur un graphique<br />
boursier. Un changement de paradigme<br />
qui devrait également concerner les galeries de<br />
premier et second marché, comme l’a confirmé<br />
l’ambiance, acheteuse mais plus studieuse,<br />
ressentie dans les allées d’Art Basel. Alors<br />
que tous étaient apriori dans l’expectative, les<br />
ventes conclues dès les premières heures de la<br />
foire illustraient le retour vers des transactions<br />
nombreuses mais plus saines, car souvent effectuées<br />
en personne par des collectionneurs<br />
ayant repris leur bâton de pèlerin, désireux, et<br />
heureux, de se retrouver en contact direct avec<br />
les œuvres, mais aussi de se replonger dans<br />
l’ambiance unique d’une foire d’art comme<br />
de ses événements collatéraux. Une réalité<br />
dont s’est immédiatement réjoui Iwan Wirth,<br />
cofondateur du mastodonte Hauser & Wirth<br />
(21 galeries à travers le monde), dans un communiqué<br />
de presse publié en marge de la foire :<br />
« L’avantage du retour du marché à un rythme<br />
plus humain est que les collectionneurs internationaux<br />
les plus exigeants s’engagent ici et<br />
maintenant pour le meilleur de ce qui se fait<br />
de mieux. (…) Les amateurs veulent voir les<br />
œuvres, en faire l’expérience, en parler. C’est<br />
« Il est important<br />
de faire un zoom<br />
arrière et de prendre<br />
en compte la<br />
tendance sur le long<br />
terme, plutôt que<br />
de se concentrer<br />
uniquement sur<br />
l’année en cours. »<br />
ce qui s’est passé à Bâle cette année, beaucoup<br />
plus que l’année dernière. » De son côté, Alex<br />
Forbes, vice-président des galeries et des foires<br />
chez Artsy, cité par ARTnews, confirmait<br />
ce retour à une forme de salubrité : « Dans<br />
l‘ensemble, la plupart des galeries se portent<br />
mieux aujourd’hui qu’en 2019, date de la dernière<br />
foire pré-pandémique. Il est important de<br />
faire un zoom arrière et de prendre en compte<br />
la tendance sur le long terme, plutôt que de se<br />
concentrer uniquement sur l’année en cours. »<br />
Pour autant, on a aussi assisté à Bale à une<br />
forme de ralentissement des transactions, celles-ci<br />
nécessitant un travail de persuasion plus<br />
intense de la part des exposants. Etat de fait<br />
qui fut loin d’être perdu pour tout le monde,<br />
puisque certaines œuvres très qualitatives sont<br />
ainsi redevenues accessibles à une plus grande<br />
diversité de collectionneurs, les marchands<br />
étant plus tentés de faire feu de tout bois afin<br />
d’écouler leur stock et de faire leur chiffre. A<br />
bon entendeur…<br />
Heureux de vous retrouver, l’ensemble de la rédaction<br />
se joint à moi pour vous souhaiter une<br />
exaltante rentrée artistique !<br />
Christophe Dosogne<br />
5
50<br />
42<br />
La soie, trésor<br />
universel<br />
78<br />
Ben n’a pas dit son<br />
dernier mot<br />
Envoûtants bronzes<br />
d’Asie<br />
46<br />
Diamants et pierres précieuses :<br />
choisir la bonne taille<br />
22<br />
Sophie Taeuber & Jean Arp :<br />
singulier duo créatif<br />
Le véritable ancêtre du<br />
diamant taillé, tel que nous<br />
le connaissons aujourd’hui,<br />
est belge !<br />
6
82<br />
Le design intemporel<br />
de Gae Aulenti<br />
Sommaire<br />
<strong>Septembre</strong> <strong>2024</strong><br />
Dossiers<br />
Ventes<br />
28<br />
Elen Braga : politique textile<br />
16 Emile Claus :<br />
star du luminisme<br />
22 Sophie Taeuber & Jean<br />
Arp : singulier duo créatif<br />
28 Elen Braga : politique<br />
textile<br />
36 Venise, en marge de la<br />
Biennale<br />
42 Au fil du temps :<br />
la soie, trésor universel<br />
46 Diamants et pierres<br />
précieuses : choisir la<br />
bonne taille<br />
50 Envoûtants bronzes d’Asie<br />
72 L’Ancienne Nonciature,<br />
ambassade artistique au<br />
Sablon<br />
74 Proximus Art Collection :<br />
un virage stratégique<br />
78 Ben n’a pas dit son<br />
dernier mot<br />
80 Marché : en quête de<br />
cybersécurité<br />
82 Le design intemporel<br />
de Gae Aulenti<br />
86 L’avis de l’expert :<br />
Christophe Fairon et le Val<br />
Saint Lambert<br />
88 Focus International<br />
92 La surprise du mois : un<br />
Rembrandt chez Campo &<br />
Campo ?<br />
93 Ventes en <strong>Belgique</strong><br />
Agendas<br />
62 Musées<br />
70 Galeries<br />
114 Ventes<br />
115 Foires<br />
116 Salles de ventes<br />
Rubriques<br />
8 Up to date<br />
12 Personalia<br />
26 L’artiste du mois : Milan<br />
Jespers<br />
32 Zoom : Cindy Sherman<br />
58 Musées<br />
64 Paroles de galeriste :<br />
IN-DEPENDANCE<br />
65 Galeries<br />
69 Paroles de galeriste : KIN<br />
Gallery<br />
117 Bonnes adresses<br />
& Petites annonces<br />
La rédaction de <strong>COLLECT</strong><br />
envoie régulièrement une<br />
newsletter d’actualité des<br />
ventes, foires et salons...<br />
Inscrivez-vous y directement via<br />
notre site internet ci-dessous.<br />
SUIVEZ-NOUS ÉGALEMENT<br />
@ARTMAGAZINE<strong>COLLECT</strong><br />
www.collectaaa.be<br />
7
Up to date<br />
-><br />
Maître de la Vierge entre les Vierges<br />
(att.), La descente de croix, fin du XVe<br />
siècle. © Biennale d’art contemporain<br />
d’Enghien<br />
-><br />
Théo Massoulier. © de l’artiste / Gaep Gallery / Biennale d’art contemporaine d’Enghien<br />
Signa temporum, ars temporis…<br />
S Le parc d’Enghien accueille la cinquième<br />
édition de sa Biennale d’art contemporain,<br />
intitulée Miroirs 5 : Précieux (jusq. 15-09).<br />
Axé sur l’extraordinaire nature environnante<br />
et le patrimoine bâti, ce parcours<br />
artistique associe joyaux du passé et<br />
créations contemporaines. Point d’orgue :<br />
La descente de croix (fin du XVe siècle),<br />
œuvre exceptionnelle de la Renaissance<br />
flamande, attribuée au Maître de la Vierge<br />
entre les Vierges. www.expo- miroirs-parcenghien.be<br />
S L’exposition Louis Thevenet.<br />
Une vie en couleurs est à voir au musée<br />
régional Den AST et en la Villa Servais de<br />
Halle. La rétrospective de cet excentrique<br />
fauve brabançon propose une belle image<br />
de la région. (jusq. 27-10). www.halle.be/<br />
denast S L’association temporaire noAarchitects,<br />
David Khon Architects et Asli<br />
Çiçek a remporté le pré-projet d’expansion<br />
et de rénovation du musée S.M.A.K. de<br />
Gand. Celui-ci prévoit de déplacer l’entrée<br />
du musée dans le Hall des Floralies, qui<br />
jouera dès lors un rôle central dans le Parc<br />
de la Citadelle. www.smak.be S Pour une<br />
courte période (du 19 au 26-09), l’Ecole des<br />
Arts Joailliers accueille, à Paris, le grand<br />
collectionneur japonais Kazumi Arikawa<br />
(Albion Art Collection) et une vingtaine de<br />
pièces de sa collection pour le lancement<br />
de son livre Divins joyaux. A la recherche de<br />
la beauté (éd. Flammarion). www.lecolevancleefarpels.com<br />
S Pour une exposition<br />
exceptionnelle, intitulée Absences, mues<br />
et macules et qui réunit le travail d’artistes<br />
contemporains qu’elle défend, la galerie<br />
bruxelloise Meessen est accueillie temporairement<br />
à Paris, dans les espaces de<br />
L’Atlas, galerie des mondes (du 07-09 au<br />
26-10). www.meessen.com S Dans un arrêt<br />
rendu le 26 juin, la chambre des mises en<br />
accusation de la Cour d’appel de Bruxelles<br />
a modifié la jurisprudence, permettant<br />
désormais à un marchand d’art établi en<br />
<strong>Belgique</strong>, en sa qualité de dépositaire, et<br />
non plus seulement à son propriétaire, de<br />
solliciter la mainlevée de la saisie d’un bien<br />
confié à la vente par un collectionneur.<br />
Un sérieux camouflet pour les cow-boys<br />
de la Direction Générale de l’Inspection<br />
Economique (DGIE) qui, en 2020, avaient<br />
bousculé, sans ménagement mais avec<br />
une solide dose de mauvaise foi et d’amateurisme,<br />
les antiquaires de la BRAFA en<br />
leur confisquant tous azimuts des biens<br />
qu’ils jugeaient illicitement proposés à la<br />
vente. S Le fonds souverain d’Abu Dhabi<br />
(ADQ) vient d’acquérir une participation<br />
minoritaire (l’équivalent d’1 milliard de<br />
dollars) dans Sotheby’s, propriété du milliardaire<br />
français Patrick Drahi, alors même<br />
que, conséquence du Brexit, l’auctioneer<br />
dégraisse à Londres, y licenciant une<br />
cinquantaine de personnes. En revanche,<br />
Sotheby’s Paris déménagera mi-octobre,<br />
quittant les abords de l’Elysée pour un espace<br />
de 3 300 m² au cœur du quartier des<br />
galeries d’art, de la mode et du luxe (83<br />
rue du Faubourg Saint- Honoré). S Quant à<br />
8
UP TO DATE<br />
-><br />
L’avant-projet de nouvelle entrée du S.M.A.K., dans le hall des Floralies réaménagé. © SMAK<br />
elle, sa rivale Christie’s annonce l’inauguration<br />
de ses nouveaux espaces de Hong<br />
Kong, dans l’immeuble The Henderson,<br />
dessiné par Zaha Hadid Architects, lors des<br />
ventes en art des XXe et XXIe siècles, les 26<br />
et 27 septembre prochains. S Dynamique<br />
animatrice du Cercle d’Art Contemporain,<br />
Stéphanie Bliard réalise, cette rentrée, le<br />
commissariat d’une exposition intitulée I<br />
Wish You Were Here (du 12-09 au 19-10), en<br />
l’espace bruxellois Chez Olivia. Cet accrochage<br />
fait la part belle à la carte postale en<br />
tant que véhicule d’expressions contemporaines.<br />
www.chezolivia.be S L’Espace<br />
Européen pour la Sculpture, dans le parc<br />
régional Tournay-Solvay, accueille (jusq.<br />
30-09) l’exposition des créations sculptées<br />
de Jephan de Villiers. www.eesculpture.<br />
be S Toujours à Bruxelles, la Fondation<br />
Boghossian lance un Prix international<br />
d’arts visuels, design/artisanat et art du<br />
bijou. Ce prix annuel récompensera trois<br />
créateurs qui contribuent à la promotion<br />
du dialogue interculturel. Ils recevront<br />
chacun 12.000 euros, une exposition et<br />
un séjour d’un mois dans la ‘‘résidence<br />
d’artistes’’ de la Villa Empain. Les dossiers<br />
de candidature sont à remettre au<br />
plus tard le 15-09. www.villaempain.com<br />
S De son côté, le concours pour jeunes<br />
artistes contemporains ArtContest expose<br />
à la Maison des Arts de Schaerbeek (du<br />
19-09 au 10-11) les œuvres des dix artistes<br />
sélectionnés pour sa 20e édition. www.<br />
artcontest.be S Enfin, Anvers accueille une<br />
double exposition (Eclaircie) de l’artiste<br />
Kevin Denis : en la salle des pas perdus de<br />
la Gare Centrale, d’une part (du 01 au 30-<br />
09), en la National 55 Gallery, d’autre part<br />
(du 14 au 22-09). www.kevindenis.net S<br />
Art on Paper<br />
Une position singulière<br />
La neuvième édition d’Art on Paper devrait à nouveau susciter<br />
l’intérêt des amateurs d’art, marchands et collectionneurs<br />
professionnels attirés par l’art du dessin. Une sélection d’une<br />
soixantaine de galeries internationales proposera, début octobre,<br />
non seulement des œuvres contemporaines sur papier, mais aussi<br />
des dessins de plus en plus modernes, voire anciens. La foire offre<br />
ainsi un aperçu qualitatif de l’art du dessin à travers les âges et<br />
concurrence les événement internationaux similaires. Les galeries<br />
belges participantes sont notamment Lowet de Wotrenge, Schönfeld,<br />
Laurentin, valerie_traan, Settantotto Art, Atelier Ecru, DYS et Thomas<br />
Deprez. Cette année, le salon, en collaboration avec la Fondation<br />
Roi Baudouin et le musée des Beaux-Arts de Tournai, présentera<br />
également deux expositions exceptionnelles pour l’art du dessin : une<br />
sélection d’œuvres de la collection de Jos Knaepen (1933-2014) et du<br />
mécène et collectionneur bruxellois Henri Van Cutsem (1839-1904).<br />
Le lauréat du Eeckman Art Prize <strong>2024</strong>, Mouad El Bissaoui (1996), fera<br />
également l’objet d’une exposition personnelle. Le jury a choisi son<br />
projet engagé et porteur de valeurs, Face à l’horizon, qui cherche à<br />
explorer la symbolique des frontières. A découvrir (du 03 au 06-10)<br />
dans les halls de Tour & Taxis, à Bruxelles. www.artonpaper.be<br />
-><br />
Tina Berning, Lack of Information @ Schönfeld Gallery.<br />
© de l’artiste / Schönfeld Gallery<br />
9
UP TO DATE<br />
-><br />
Le temple du Cercle des Amis philanthropes. Artonov Festival. © Artonov<br />
-><br />
Arnaud Eubelen, de la série Porous<br />
Walls Reminiscence. Open studio<br />
durant Design September.<br />
© de l’artiste / photo : Guillaume<br />
Blondiau<br />
Bruxelles inaugure<br />
l’arrière-saison<br />
Bruxelles se prépare à un automne riche en<br />
événements artistiques. Du 12 au 15-09, Rendez-Vous<br />
donne le coup d’envoi de la saison<br />
avec un week-end de vernissages, de performances<br />
et de rencontres dans les galeries<br />
d’art de la ville. L’événement, lancé par Laure<br />
Decock et Evelyn Simons pour remplacer le<br />
Brussels Gallery Weekend, vise à célébrer la<br />
richesse artistique de la capitale belge et à<br />
intensifier la position de la ville sur la scène<br />
internationale. www.rendezvousbxl.com S Le<br />
12-09, est également lancée la dix-huitième<br />
édition du Brussels Design September. Designers<br />
belges et internationaux, mais aussi<br />
amateurs de design s’y pressent lors d’une<br />
centaine d’événements répartis dans toute la<br />
ville. Cette édition met en lumière le design<br />
en édition limitée, explore les tendances<br />
émergentes et souligne le rôle central du design<br />
dans la ville. Outre les expositions dans<br />
des galeries telles que Objects with Narratives,<br />
Augusta Gallery et Spazio Nobile, des<br />
visites d’atelier, conférences et autres happenings<br />
sont attendus. Parmi ceux-ci, Renewal<br />
se concentre sur une approche responsable<br />
et durable du design et explore la manière<br />
dont celui-ci peut contribuer à une économie<br />
circulaire. www.designseptember.be S<br />
Durant le week-end d’ouverture du Brussels<br />
Design September, le Sablon Design Market<br />
accueille (du 13 au 15-09), une trentaine<br />
d’exposants, dont l’invitée d’honneur :<br />
Alexandra Morel, participante à l’émission<br />
Affaire conclue. www.sablondesignmarket.<br />
com S Foire annuelle, ADAF réunit art et<br />
fonctionnalité en annihilant les frontières<br />
entre design et esthétique, avec pour chaque<br />
édition une nouvelle scénographie. Du 19 au<br />
26-09, ce concept sera réinterprété à travers<br />
le travail d’artistes basés en <strong>Belgique</strong>. www.<br />
adomesticartfair.com S Après une première<br />
édition en 2022, Paul Kusseneers organise à<br />
nouveau The Solo Project, cette fois au rezde-chaussée<br />
du bâtiment CCN en la Gare du<br />
Nord de Bruxelles, du 26 au 29-09. Pour cet<br />
événement, l’organisateur invite les galeries à<br />
présenter le travail d’un ou plusieurs artistes<br />
contemporains. Cela garantit la qualité, la<br />
profondeur et la diversité de la foire, qui met<br />
l’accent sur la présentation individuelle d’un<br />
ensemble cohérent d’œuvres. Elle accueille<br />
également la première édition de l’exposition<br />
Emerging Artistic Talents (EAT) pour<br />
laquelle les œuvres de quatre-vingts jeunes<br />
artistes prometteurs ou récemment diplômés<br />
ont été sélectionnées dans quatre écoles<br />
d’art. @thesoloprojectbxl S Le festival interdisciplinaire<br />
Artonov fête cette année son<br />
10e anniversaire. Si la musique et l’architecture<br />
en sont le fil conducteur, il est ouvert à<br />
toutes les disciplines artistiques, y compris les<br />
arts visuels. Le festival se caractérise par des<br />
représentations dans des lieux architecturaux<br />
singuliers, à savoir, pour cette édition spéciale,<br />
la station de métro Rogier, la salle des<br />
ventes Lempertz et le temple maçonnique<br />
du Cercle des Amis philanthropes. Le cœur<br />
battant de ce festival, Artonov Lab, est situé<br />
dans la New Hope Gallery où toutes sortes<br />
d’activités, conférences, ateliers et expositions,<br />
sont prévues (du 26-09 au 13-10). www.<br />
festival-artonov.eu<br />
-><br />
Ader s’installe à<br />
Bruxelles<br />
Le marché de l’art belge accueille<br />
une nouvelle figure de proue avec<br />
l’arrivée d’Ader Brussels (avenue<br />
de Tervuren 113). Fondée en 1692<br />
à Paris, Ader est renommée pour<br />
son expertise, son sérieux et son<br />
engagement envers l’excellence.<br />
À la tête de l’antenne bruxelloise,<br />
Octavie Bordet, commissaire-priseur<br />
expérimentée, dirige cette nouvelle<br />
aventure. L’antenne, qui ne vendra<br />
pas pour le moment dans la capitale<br />
belge, souhaite cependant enrichir<br />
la vie culturelle bruxelloise avec des<br />
soirées-conférences, les ‘‘Mardis<br />
de l’Art’’. Ces rendez-vous mensuels<br />
proposeront 45 minutes de<br />
conférences sur des thèmes variés<br />
d’histoire de l’art, suivies d’un drink<br />
chaleureux. Ouverts aux passionnés<br />
comme aux néophytes, ils permettront<br />
d’enrichir ses connaissances<br />
au côté de professionnels reconnus.<br />
L’ouverture d’Ader Brussels marque<br />
une étape dans le développement<br />
international de cette maison qui<br />
continue d’écrire son histoire en tissant<br />
des liens étroits avec ses clients<br />
belges. www.ader-brussels.be<br />
10
UP TO DATE<br />
Retour à Paris<br />
-><br />
Sculpture Idoma Akewe d’une femme<br />
assise, Ekotame, bois, métal et pigment,<br />
57 x 19 x 24 cm. © Spectandum / Courtesy<br />
Parcours des Mondes<br />
Abdias do Nascimento, Oricha’s Mother (Mother Nature), 1971, acrylique sur toile. © de l’artiste / Courtesy<br />
Galeria MaPa, São Paulo / Independent<br />
-> -><br />
Paris devrait à nouveau attirer un public<br />
international pour le Parcours des Mondes,<br />
l’un des événements les plus importants et<br />
les plus prestigieux en matière d’art tribal,<br />
d’art asiatique et d’ethnographie. Réparties<br />
sur plusieurs sites, dans le quartier historique<br />
de Saint-Germain-des-Prés, plus de<br />
50 galeries internationales présentent des<br />
pièces uniques et exceptionnelles provenant<br />
d’Afrique, d’Océanie, des Amériques et<br />
d’Asie. Parmi les participants belges, citons<br />
Bruno Claessens – Duende Art Projects,<br />
Grusenmeyer, Patrick & Ondine Mestdagh<br />
et un nouveau venu, Frank Van Craen.<br />
Spectandum (Louvain), connu pour sa<br />
Kunstkammer de curiosités exotiques et ethnographiques,<br />
est également présent. (du 10<br />
au 15-09) www.parcours-des-mondes.com<br />
S La foire Menart se tient également à Paris<br />
du 20 au 22-09. Cette cinquième édition est<br />
exclusivement dédiée aux femmes artistes<br />
du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord,<br />
mettant en avant des talents pionniers<br />
ou prometteurs. Par ce choix audacieux,<br />
Menart Fair vise à sensibiliser les visiteurs<br />
à la richesse et au rôle crucial mais souvent<br />
inédit des femmes sur la scène artistique.<br />
Parmi les 26 galeries participantes, figure la<br />
galerie bruxelloise W+S. www.menart-fair.<br />
com S On choisira d’assister aussi à la Paris<br />
Design Week (du 05 au 14-09), ou encore au<br />
Parcours de la Céramique et des Arts du<br />
Feu dans et autour du quartier Rive Gauche<br />
(du 24 au 28-09). www.maison-objet.com<br />
/ www.parcoursdelaceramique.com S Les<br />
amateurs qui préfèrent le confort de leur<br />
canapé sont invités à participer à Metafair,<br />
foire d’art numérique où dix galeries présentent<br />
une sélection d’œuvres par le biais d’un<br />
scan tridimensionnel. Gisèle Croës (Bruxelles)<br />
et La Galerie Léage (Paris) font partie<br />
de ces intrépides pionniers. Leurs portes<br />
s’ouvriront virtuellement du 25-09 au 27-10.<br />
www.metafair.art S <strong>Septembre</strong> marque également<br />
la rentrée artistique new-yorkaise.<br />
Du 05 au 08-09, plusieurs foires s’y ouvrent<br />
simultanément, dont la troisième édition<br />
d’Independent 20th Century. Cette foire<br />
sur invitation se concentre sur les artistes et<br />
mouvements d’avant-garde internationaux<br />
du XXe siècle. Ensemble, ses 32 participants<br />
présentent 65 artistes – certains d’entre eux<br />
incluant des créateurs dont le travail a été<br />
réévalué par des expositions institutionnelles<br />
majeures, telles que la Biennale de Venise.<br />
www.independenthq.com S L’Armory<br />
Show débute, quant à elle, le 06-09. Cette<br />
foire réunit depuis 1994 des galeries d’art<br />
Raouf Rifai, Darwish Abou El Abed, 2023,<br />
acrylique sur toile, 150 x 150 cm. © de l’artiste /<br />
Courtesy Nadine Fayad Art Gallery / Menart Fair<br />
moderne et contemporain de renommée<br />
internationale. Parmi les participants belges,<br />
citons Tim Van Laere, Sorry We’re Closed et<br />
Maruani Mercier. www.thearmoryshow.com<br />
S Après sept éditions à Bruxelles, COLLEC-<br />
TIBLE étend son influence à New York dans<br />
le but d’offrir une plateforme de premier<br />
plan aux galeries, designers, collectionneurs<br />
et architectes d’intérieur pour explorer les<br />
créations de pointe et s’engager dans un<br />
discours sur la nature évolutive du design. La<br />
foire se déroule (du 05 au 08-09) au Water<br />
Street Projects. www.collectible.design/<br />
collectible-nyc<br />
11
Têtes de l’Art<br />
Philip Serck<br />
In memoriam : « Il a marqué le marché<br />
de l’art en <strong>Belgique</strong>, ne vénérait<br />
pas l’argent et, dans sa maison de<br />
ventes, tout était décrit honnêtement.<br />
Une exception parmi ses<br />
pairs », voici parmi quantité d’autres<br />
l’un des témoignages émus reçus à<br />
l’annonce du décès du commissaire-priseur<br />
gantois Philip Serck,<br />
emporté par un cancer le 7 juillet<br />
dernier à l’âge de 68 ans. Quelques<br />
jours plus tôt, à sa demande, nous<br />
lui avions encore rendu visite dans<br />
sa belle demeure gantoise et avions<br />
pu longuement échanger à propos<br />
de ses passions, l’art bien entendu,<br />
notamment chinois, mais aussi la<br />
mer et la voile, qu’il avait assidûment<br />
pratiquée avec son épouse,<br />
Ellen Colpaert, disparue en 2016.<br />
Né à Bromley, près de Londres, en<br />
1956, Philip Serck avait longuement<br />
œuvré au sein de la salle des<br />
ventes du Palais des Beaux-Arts de<br />
Bruxelles, avant de collaborer avec<br />
les frères De Jonckheere puis d’ouvrir<br />
sa propose enseigne, BA Auctions,<br />
avec Isabelle Maenaut, son fidèle<br />
bras droit à propos de laquelle il ne<br />
tarissait pas d’éloges. Unanimement<br />
apprécié pour ses compétences,<br />
tant en Flandre qu’en Wallonie et<br />
à Bruxelles, il n’était « brouillé avec<br />
personne », ce qui est assez rare<br />
dans le marché de l’art pour être<br />
souligné… Il fut notamment Président<br />
de la Chambre Royale belge<br />
des Experts en Œuvres d’Art, Président<br />
de la Chambre Belgo-Luxembourgeoise<br />
des salles de ventes, mais<br />
aussi expert judiciaire. Il manquera<br />
cruellement à la profession.<br />
© photo : Joana Pollet<br />
Hans De Wolf<br />
In memoriam : Le professeur et historien<br />
de l’art Hans De Wolf (1961-<br />
<strong>2024</strong>) décédait le 17 juin des suites<br />
d’une longue maladie. Connu pour<br />
son immense énergie et son dévouement<br />
dans le monde de l’art, ce fut<br />
un pionnier dans la promotion de<br />
la recherche artistique qui joua un<br />
rôle crucial dans la mise sur pied de<br />
la Plateforme artistique de la Vrije<br />
Universiteit Brussel (VUB), laquelle<br />
intégrait art et science. Son travail<br />
comme ses expositions, incluant des<br />
projets à Bruxelles, en Chine et en<br />
Corée du Sud, ont contribué à renforcer<br />
la réputation internationale<br />
de la capitale belge.<br />
© photo : Samuel van Leeuwen<br />
Bill Viola<br />
In memoriam : L’artiste vidéaste<br />
américain Bill Viola décédait le 12<br />
juillet à l’âge de 73 ans. Sa carrière<br />
fut marquée par une profonde fascination<br />
pour l’eau et la spiritualité,<br />
inspirée par une expérience de<br />
noyade vécue dans son enfance. Ses<br />
œuvres visionnaires, telles que The<br />
Reflecting Pool (1977-1979) ou The<br />
Passions (2000-2002), exploraient<br />
inlassablement les thèmes de la vie,<br />
de la mort et du mysticisme par le<br />
biais de la vidéo et de la technologie.<br />
En dépit de la maladie d’Alzheimer<br />
contre laquelle il luttait, son œuvre<br />
est demeurée puissante et émotionnellement<br />
prégnante, ayant eu un<br />
impact durable tant sur le public que<br />
sur le monde de l’art.<br />
© photo : Alessandro Moggi<br />
12
Kasper König<br />
Octave Landuyt<br />
In memoriam : L’artiste Octave Landuyt<br />
décédait le 7 août, à l'âge de 101<br />
ans. Né en 1922 à Gand, c’était un<br />
artiste polyvalent qui s'adonnait à<br />
la peinture, à la sculpture, à la céramique<br />
et à la création de bijoux. Son<br />
œuvre expérimentait des mondes<br />
fantastiques, aux accents sombres,<br />
souvent inspirés par son expérience<br />
durant la Seconde Guerre mondiale.<br />
Elles ont fait l'objet d'expositions<br />
internationales et sont présentes<br />
dans l’espaces public, tels notamment<br />
la station de métro Porte de<br />
Namur, à Bruxelles.<br />
© photo : Michiel Hendryckx<br />
In memoriam : L’influent commissaire<br />
d’exposition et directeur de<br />
musée allemand Kasper König décédait<br />
à Berlin, le 9 août, à l'âge de 80<br />
ans. Connu pour son travail pionnier<br />
à la tête du musée Ludwig de<br />
Cologne et pour avoir co-initié le<br />
Skulptur Projekte de Münster, il a<br />
eu un impact majeur sur le monde<br />
de l’art international. Son approche<br />
visionnaire a ainsi permis à de nombreux<br />
artistes de s’épanouir.<br />
© Getty Images<br />
Jean-Pierre Ghysels<br />
Barbara Gladstone<br />
In memoriam : Influente fondatrice<br />
de l’une des plus grandes galeries<br />
américaines, Barbara Gladstone<br />
décédait à Paris, le 16 juin, à l’âge<br />
de 89 ans. Son enseigne, ouverte<br />
en 1980, qui inclut aujourd’hui des<br />
succursales à New York, Bruxelles,<br />
Séoul et Rome, représente certains<br />
des artistes les plus importants de<br />
notre temps, tels Matthew Barney,<br />
Alex Katz, Shirin Neshat ou Joan<br />
Jonas, dont elle défendait le travail<br />
avec passion et fidélité.<br />
© photo : Shawn Ehlers<br />
In memoriam : Le 23 juillet, le sculpteur<br />
Jean-Pierre Ghysels décédait à<br />
son domicile de Couture-Saint-Germain,<br />
à l’âge de 91 ans. Né à Uccle, il<br />
avait suivi une formation de dinanderie<br />
et d’orfèvrerie à l’École d’Art<br />
de Maredsous. En 1953, après avoir<br />
obtenu son diplôme, la Communauté<br />
française lui offrait une bourse<br />
d’études qui lui permit de suivre<br />
les cours d’Ossip Zadkine à l’Académie<br />
de la Grande Chaumière, et<br />
les cours de taille directe dans l’atelier<br />
de George Saupique, aux Beaux-<br />
Arts de Paris. Reconnaissables par<br />
leur style fluide et abstrait, ses sculptures<br />
étaient conçues et crées pour<br />
être examinées sous toutes les coutures,<br />
en un dialogue intense avec la<br />
matière, source d’inspiration inépuisable.<br />
Grand voyageur, il avait parcouru<br />
l’Asie, aux côtés de son épouse<br />
Colette Colin, en quête d’art tribal,<br />
de bijoux et de textiles ethniques<br />
que le couple a collectionné avec<br />
passion et érudition.<br />
© photo : Christian Carez<br />
13
Albert Baronian<br />
Clap de fin : Fondée à Bruxelles, en<br />
1973, par Albert Baronian (1946),<br />
faute de repreneur, la galerie éponyme<br />
fermera définitivement ses<br />
portes en décembre prochain. Sa<br />
riche histoire lui a permis d’acquérir<br />
une reconnaissance internationale,<br />
l’enseigne ayant entre autres défendu<br />
l’Arte Povera, le mouvement Supports/Surfaces,<br />
et joué un rôle-clé<br />
dans le développement de la scène<br />
artistique bruxelloise, notamment<br />
au sein de l’Association des Galeries<br />
d’Art Actuel, organisme à l’initiative<br />
de la foire qui deviendra en 1997<br />
Art Brussels. Si sa galerie ferme ses<br />
portes, Baronian devrait rester actif<br />
dans le monde de l’art et poursuivre<br />
un travail de commissaire d’exposition,<br />
notamment dans le cadre du<br />
Centre d’Art Bonisson de Rognes,<br />
en France.<br />
© D. R.<br />
Émilie Jolly<br />
Mercato : En juillet, Bonhams nommait<br />
Émilie Jolly à la tête d’un nouveau<br />
département d’art africain<br />
et océanique, créé au sein de son<br />
antenne bruxelloise. Active depuis<br />
2016 au sein de la maison de ventes<br />
aux enchères allemande Lempertz,<br />
Emily Jolly possède une grande<br />
expérience dans le domaine, ayant<br />
notamment contribué à trois expositions<br />
de renom à Bruxelles. Elle<br />
travaillera avec Tim Teuten afin de<br />
renforcer la présence de Bonhams<br />
auprès des collectionneurs belges et<br />
internationaux. La première vente<br />
de ce nouveau département est prévue<br />
en décembre.<br />
© photo : Maurine Toussaint<br />
Chabi Nouri<br />
Nomination : Depuis le 1er août, la<br />
Suissesse Chabi Nouri est la nouvelle<br />
Global CEO de l’auctioneer<br />
Bonhams. Elle prendra ses fonctions<br />
en octobre, au sein du siège<br />
londonien. Celle qui fut auparavant<br />
PDG de la marque horlogère<br />
Piaget et, plus récemment, associée<br />
du groupe Mirabaud, est spécialisée<br />
dans le luxe et la vente au<br />
détail. Hans-Kristian Hoejsgaard,<br />
président exécutif de Bonhams, a<br />
salué ses capacités en matière de<br />
création de marques et d’innovation<br />
numérique. Elle combinera la<br />
riche histoire de Bonhams, maison<br />
fondée en 1793, à sa transformation<br />
numérique et à son besoin de croissance<br />
internationale.<br />
© Bonhams<br />
Klaas Muller<br />
Nomination : Après en avoir été longtemps<br />
le vice-président, l’antiquaire<br />
bruxellois Klaas Muller vient d’être<br />
nommé à la présidence de la BRA-<br />
FA, où il succède à Harold t’Kint<br />
de Roodenbeke, qui y achevait son<br />
quatrième mandat. Né à Lokeren<br />
en 1975, ce spécialiste des maîtres<br />
flamands des XVIe et XVIIe siècles<br />
participe aux activités de la BRAFA<br />
depuis 2004. En tant que président,<br />
il devrait se concentrer sur le maintien<br />
et le renforcement de la diversité<br />
et de la qualité de la foire. Sous<br />
sa direction, la BRAFA fêtera sa 70e<br />
édition en 2025, avec pour objectif de<br />
poursuivre sa croissance à l’échelle<br />
internationale.<br />
© photo : Guy Kokken<br />
Jean-Marc Delcroix<br />
Mercato : En partenariat avec le<br />
groupe immobilier de luxe Hillewaere,<br />
Christie’s International Real<br />
Estate étend sa toile sur le marché<br />
immobilier belge en ouvrant une<br />
première agence à Bruxelles, à la<br />
même adresse que Christie’s Belgium<br />
sur l’avenue Louise, en association<br />
avec Jean-Marc Delcroix.<br />
Pour ce dernier, qui en prend les<br />
rênes, il s’agit d’un tout nouveau défi,<br />
après sept années passées comme<br />
directeur commercial chez Brussels<br />
Sotheby’s International Realty. www.<br />
christiesrealestatebelgium.be<br />
© D. R.<br />
14
Brussels<br />
International<br />
Drawing Fair<br />
03 06.10.<strong>2024</strong><br />
03: by invitation only<br />
04 > 06: public days<br />
Gare<br />
Maritime<br />
Gare Maritime - Tour & Taxis<br />
Rue Picard 11 Picardstraat, 1000 Brussels<br />
artonpaper.be<br />
Co-organised by With the support of Thanks to our parners
Emile Claus<br />
Star du luminisme<br />
16
La récolte du lin, 1883, huile sur toile, 110 x 150 cm. Collection privée. © MUDEL<br />
17
Fortement<br />
influencé par<br />
l’impressionnisme<br />
et le néoimpressionnisme<br />
français, le luminisme<br />
accorde une<br />
attention toute<br />
particulière à la<br />
lumière.<br />
Fillettes au champ, n. d., huile sur toile, 100 x 99 cm. © Galerie Oscar De Vos<br />
Cette œuvre est passée en vente chez Sotheby’s, à Londres, le 13-07-2022. Elle y était adjugée 350.000<br />
livres sterling (413.738 euros).<br />
En bord de Lys, la ville de Deinze<br />
rend cet automne hommage à<br />
l’enfant du pays, Emile Claus,<br />
décédé il y a tout juste un siècle<br />
et considéré comme la figure de<br />
proue du luminisme.<br />
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE<br />
Peintre de tradition impressionniste,<br />
Emile Claus (1849-1924) a<br />
principalement peint des paysages<br />
humides et vaporeux, représentant<br />
souvent des vues de campagne traversées<br />
par les douces ondulations de la Lys.<br />
Formé entre 1869 et 1874, à l’Académie<br />
d’Anvers, où il a suivi les cours de Nicaise<br />
de Keyser et de Jacob Jacobsz, il expose<br />
pour la première fois à Bruxelles, en 1875,<br />
une peinture teintée de réalisme, avant<br />
de partir, en 1879, poursuivre sa formation<br />
en Afrique du Nord, où la lumière le<br />
marque profondément. Guidé à son retour<br />
par Théo Verstraete, il n’aura de cesse d’en<br />
faire le centre de sa peinture, usant pour ce<br />
faire des couleurs élémentaires et décomposant<br />
le prisme et la réfraction chromatique<br />
par le biais de tons presque bruts.<br />
Dès 1882, il s’installe à Astene, village voisin<br />
de Laethem-Saint-Martin, où il nomme<br />
sa villa du bord de Lys Zonneschijn (rayon<br />
de soleil). A ce propos, James Ensor dira :<br />
« C’est là qu’il tirera le soleil en bouteille ».<br />
La même année, sa notoriété décolle<br />
lorsque ses peintures, aux sujets encore<br />
réalistes et pittoresques, dans la veine de<br />
Jules Bastien-Lepage, notamment Combat<br />
de coqs en Flandre, sont exposées à Paris.<br />
Son travail attire rapidement l’attention<br />
de la bourgeoisie locale et séduit jusqu’à la<br />
famille royale belge, qui fait l’acquisition<br />
d’une de ses toiles. En 1888, il se rend dans<br />
la capitale française où il tombe évidemment<br />
sous le charme triomphant de la<br />
peinture impressionniste. Régulièrement,<br />
il reviendra dans cette ville-lumière, où il a<br />
loué un atelier qu’il occupe l’hiver, notamment<br />
entre 1890 et 1892.<br />
DE LA LUMIÈRE AVANT TOUTE CHOSE<br />
Evoluant de la narration vers la peinture<br />
de paysage, Emile Claus va peu à peu se<br />
focaliser exclusivement sur le rendu des<br />
nuances de couleurs douces et lumineuses.<br />
Entre ses séjours parisiens, il<br />
exporte en Flandre ses impressions françaises,<br />
qu’il transpose rapidement dans<br />
18
une peinture très personnelle que l’on<br />
qualifiera plus tard de luministe. Ce terme<br />
de ‘‘luminisme’’ vient de l’association Vie et<br />
Lumière, qu’il contribua à fonder en 1904,<br />
avec George Morren et Adrien-Joseph<br />
Heymans, et auquel participe James Ensor<br />
et Georges Lemmen, alors que, à l’opposé,<br />
s’est formé un peu plus tôt le premier<br />
groupe de l’Ecole de Laethem-Saint-Martin.<br />
Fortement influencé par l’impressionnisme<br />
et le néo-impressionnisme français,<br />
ce mouvement typiquement belge accorde<br />
une attention toute particulière à la<br />
lumière. Son foyer le plus actif se situe<br />
sur les bords de La Lys. Certes, depuis la<br />
Renaissance, les peintres ont compris que<br />
la lumière constitue un élément essentiel<br />
d’une composition picturale et il n’y a donc<br />
rien de fondamentalement neuf dans la<br />
démarche dite luministe, sinon qu’elle se<br />
propose d’inonder la toile de soleil en se<br />
rattachant à l’esthétique de la perception<br />
qu’est l’impressionnisme. Un postulat<br />
que rejettent radicalement les peintres de<br />
l’Ecole de Laethem... En revanche, au salon<br />
de La Libre Esthétique, à Bruxelles en<br />
1905, Claus se présente avec succès sous la<br />
bannière de cette nouvelle association. Car<br />
l’artiste est un maître dans ce domaine,<br />
sont talent se situant dans sa capacité<br />
à faire partager sa perception singulière<br />
de la lumière solaire éclairant un milieu<br />
naturel. Dans son art désormais, toutes<br />
les formes se perdent dans un brouillard<br />
de lumière, structuré en de petits coups de<br />
pinceau sautillants. S’il accède rapidement<br />
à la reconnaissance internationale et poursuit<br />
inlassablement son œuvre luministe,<br />
il se montre totalement hermétique aux<br />
‘‘avant-gardes’’ de l’époque ( fauvisme, cubisme,<br />
expressionnisme, …). En 1906, désormais<br />
célébré à Bruxelles comme à Paris,<br />
toujours inspiré par l’œuvre de Claude<br />
Monet, il part pour Venise, en quête des<br />
miroitements d’une eau omniprésente.<br />
Une décennie plus tard, il se verra forcé de<br />
se réfugier, à contre-gré, à Londres durant<br />
la Première Guerre mondiale. Toujours sur<br />
les traces de Monet, la Tamise y deviendra<br />
son nouveau thème favori, interprété dans<br />
une série de ‘‘réflexions sur la Tamise’’.<br />
De retour à Astene, en 1918, il y décède<br />
paisiblement dans cette villa qu’il aimait<br />
tant, conforté par une aura qu’il aura su<br />
conserver jusqu’au bout, sans jamais se<br />
laisser influencer par les dérives de la<br />
mode, particulièrement présentes dans la<br />
création artistique du XXe siècle.<br />
Evoluant de la<br />
narration vers la<br />
peinture de paysage,<br />
Emile Claus va peu<br />
à peu se focaliser<br />
exclusivement sur le<br />
rendu des nuances<br />
de couleurs douces et<br />
lumineuses. Le vieux jardinier, 1885, huile sur toile, 216 x 140 cm. Liège, musée des Beaux-Arts / La Boverie, inv. AM 156/173; 72<br />
19
L’œuvre de Claus<br />
conserve une<br />
cote très élevée et<br />
place son auteur<br />
comme une valeur<br />
sûre en salle des<br />
ventes.<br />
UNE VALEUR SÛRE<br />
Considéré comme l’héritier de la peinture<br />
romantique de Jacob Jacobs (1812-1879),<br />
Émile Claus a très vite acquit une réputation<br />
et une place sur le marché de l’art<br />
international. De son vivant, il a connu<br />
un succès indéniable, les musées ayant<br />
acquis ses œuvres sans hésitation. Sa<br />
notoriété grandissante, dès la fin du XIXe<br />
siècle, et l’appétit pour son œuvre développé<br />
par la grande bourgeoisie belge lui<br />
ont ainsi assuré une position financière<br />
confortable. Si, comme le précise Edwin<br />
Van Trijp de la Galerie Oscar De Vos,<br />
spécialisée dans la vente des œuvres de<br />
l’artiste, « il n’est guère possible de donner<br />
une estimation globale de la valeur de<br />
son œuvre, tant celle-ci est diversifiée et<br />
les facteurs entrant en ligne de compte<br />
(représentation, technique, époque,<br />
rareté sur le marché, état et qualité de<br />
l’œuvre) sont nombreux », ont peut tou-<br />
Soir de juin, 1907, huile sur toile, 152x162 cm. Collection SPF Finances. © MUDEL<br />
20
Le talent de Claus<br />
se situe dans<br />
sa capacité à<br />
faire partager sa<br />
perception singulière<br />
de la lumière solaire<br />
éclairant un milieu<br />
naturel.<br />
Vue du pont de Waterloo à Londres, 1918, huile sur toile, 92 x 72 cm. Collection privée. © MUDEL<br />
tefois confirmer qu’aujourd’hui celle-ci<br />
conserve une cote très élevée et place<br />
son auteur comme une valeur sûre en<br />
salle des ventes. Les prix s’échelonnent<br />
ainsi de quelques centaines d’euros pour<br />
une estampe à 300.000 euros pour une<br />
peinture, même si cette fourchette haute<br />
est souvent dépassée. En témoignent les<br />
490.000 livres sterling hors frais (552.990<br />
euros) obtenues par Christie’s London,<br />
en février 2018, pour une huile sur<br />
toile intitulée Vue sur Murano, lueur du<br />
couchant (1906), record du monde pour<br />
l’artiste. Evidemment, son marché est à<br />
plus de 80 % belge, même si Londres s’y<br />
intéresse aussi, tandis que les acheteurs<br />
se concentrent, suivant Artprice, à 80 %<br />
sur sa peinture. En juillet 2022, la toile<br />
Fillettes dans un champ, une merveille<br />
luministe, acquise en 1983 par la famille<br />
du vendeur en la Galerie Oscar De Vos,<br />
atteignait sous l’estimation basse 350.000<br />
livres sterling hors frais (413.738 euros)<br />
chez Sotheby’s, à Londres. Quant à elle,<br />
en avril dernier, la salle bruxelloise Vanderkindere<br />
obtenait tout de même 23.000<br />
euros au marteau d’un terne Fermes en<br />
bordure de Lys, contre une estimation de<br />
3.000 à 4.500 euros.<br />
VISITER<br />
Rétrospective Emile Claus. Prince du<br />
luminisme<br />
MUDEL<br />
Deinze<br />
www.mudel.be<br />
du 27-09 au 26-01-2025<br />
Emile Claus<br />
Galerie Oscar De Vos<br />
Laethem-Saint-Martin<br />
www.oscardevos.be<br />
du 28-09 au 05-01-2025<br />
SURFER<br />
www.emile-claus.be<br />
21
Sophie Taeuber<br />
et Jean Arp<br />
Singulier duo créatif<br />
Ils étaient déjà chacun artiste avant<br />
de se rencontrer et ont formé<br />
un couple non seulement en se<br />
passant la bague au doigt mais en<br />
pratiquant une œuvre commune<br />
autant que singulière. Car, forte<br />
de sa vie propre, cette œuvre ne<br />
correspondait pas à celle que<br />
chacun des deux artistes poursuivait<br />
personnellement. Cela rend plus<br />
fascinant encore le parcours de ce<br />
duo hors du commun.<br />
TEXTE : ANNE HUSTACHE<br />
Hans/Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp, Sculpture conjugale, 1937, bois, enduit d’huile, 39 x 26,8 x 26,2 cm.<br />
Collection privée. © SABAM Belgium <strong>2024</strong> / photo : Alex Delfanne<br />
Comme le rappelle Walburga<br />
Krupp, dans le catalogue de<br />
l’exposition qui s’ouvre cet automne<br />
au Palais des Beaux-Arts<br />
de Bruxelles et dont elle est commissaire :<br />
« Arp et Taeuber se sont rencontrés pour<br />
la première fois en 1915 à la Galerie Tanner<br />
de Zurich, où Arp était exposé aux côtés<br />
d’Otto et Adya van Rees-Dutilh dans Moderne<br />
Wandteppiche, Stickereien, Malereien,<br />
Zeichnungen. Dans l’avant-propos du catalogue,<br />
Arp souligne son unicité car centrée<br />
sur les textiles ainsi que sur l’abstraction :<br />
« Les œuvres sont des structures de lignes,<br />
de plans, de formes, de couleurs. » Ce qui<br />
était conforme à l’approche de Taeuber<br />
d’un art non hiérarchique et permettait<br />
aux deux artistes d’entrer dans un dialogue<br />
qui en fit des amis, des amants et des<br />
partenaires. » Lorsqu’ils se rencontrent,<br />
Sophie Taeuber et Jean Arp ont déjà posé<br />
22
Hans/Jean Arp avec Monocle-nombril, 1926.<br />
Stiftung Arp e.V., Berlin/Rolandswerth. © SABAM<br />
Belgium <strong>2024</strong><br />
Hans/Jean Arp, Composition en diagonales, 1915, laine, 122 x 122 cm. Collection Naomi Milgrom,<br />
Melbourne, Australie. © SABAM Belgium <strong>2024</strong> / photo : Christian Capurro<br />
les premiers pas dans leur cheminement<br />
artistique. Ils se reconnaissent dans leur<br />
désir d’ouvrir de nouveaux espaces à l’art<br />
traditionnel et d’ouvrir les frontières entre<br />
la peinture, la sculpture et les arts décoratifs.<br />
Cette exposition permet de découvrir<br />
à la fois le travail réalisé en commun et la<br />
voie personnelle que chacun a également<br />
empruntée.<br />
UNE ABSTRACTION ASSUMÉE<br />
Née à Davos, en Suisse, le 19 janvier 1889,<br />
Sophie Taeuber se forme à l’École des Arts<br />
et Métiers de Saint-Gall puis aux Ateliers<br />
d’apprentissage et d’essai pour les Arts<br />
libres et appliqués de Munich et à l’École<br />
des Arts appliqués de Hambourg, en 1912.<br />
Elle a donc joui d’un enseignement ouvert<br />
à une nouvelle conception de l’art, contre<br />
le système établi. Mais, si les arts plastiques<br />
l’intéressent énormément, elle va<br />
aussi se passionner pour la danse et c’est<br />
d’ailleurs sous cette expression qu’elle<br />
participe aux fameuses soirées Dada. Au<br />
cours de ces années joyeuses et anticonformistes,<br />
elle crée deux œuvres majeures :<br />
sa Tête dada, qui témoigne de la fusion<br />
entre sculpture, peinture et objet concret,<br />
et ses audacieuses marionnettes créées<br />
pour le conte satirique Le roi cerf. Initiée<br />
depuis le plus jeune âge aux arts du tissu,<br />
elle y entrevoit un vocabulaire de formes<br />
essentielles et, dès 1914, son œuvre entre<br />
en abstraction, ce qui impressionnera<br />
fortement le jeune Arp. Sans souci de<br />
théorisation, l’œuvre de Sophie Taeuber ne<br />
rejette pas tout-à-fait la figuration, la quête<br />
de la jeune femme étant d’exprimer la vie<br />
par l’harmonie des couleurs et des formes<br />
élémentaires, cercles, carrés, lignes, arabesques,<br />
celles dont elle estime que toute<br />
la création procède. Peintures, reliefs colorés,<br />
dessins, gouaches témoignent de sa<br />
quête réfléchie et rigoureuse d’une expression<br />
équilibrée des forces de la vie dans<br />
leur caractère essentiel. L’art de Sophie<br />
Taeuber s’exprime aussi dans bien d’autres<br />
domaines : la décoration intérieure, avec<br />
entre autres L’Aubette de Strasbourg, la<br />
confection de tissus et de vêtements et<br />
le graphisme (la revue Plastique). Elle fut<br />
enseignante et, pendant des années, ce<br />
revenu permit au couple de survivre et à<br />
Arp de poursuivre sa passion.<br />
Le plâtre a permis<br />
à Arp de traduire<br />
des états aboutis en<br />
bronze ou en marbre,<br />
mais de continuer ses<br />
recherches vers de<br />
nouvelles formes.<br />
LE POÈTE AMOUREUX DE LA NATURE<br />
Né à Strasbourg en 1886, d’une mère alsacienne<br />
et d’un père allemand, Hans/Jean<br />
Arp reste pendant des années un artiste<br />
profondément anticonformiste, quittant les<br />
écoles d’art parce qu’il les juge étouffantes. Il<br />
souhaite introduire l’art dans la vie et la vie<br />
dans l’art : il peint tout autant qu’il pratique<br />
l’art du tissu et s’engage en abstraction,<br />
stimulé par l’exemple de Sophie Taeuber.<br />
Il fonde Dada à Zurich, avec une poignée<br />
d’autres trublions, et y apprend la leçon<br />
du hasard et de l’intuition, l’audace de la<br />
23
Nic Aluf, Sophie Taeuber avec la Tête Dada, 1920.<br />
Stiftung Arp e.V., Berlin/Rolandswerth. © SABAM<br />
Belgium <strong>2024</strong><br />
subversion, le pouvoir des mots. Car Arp est<br />
aussi poète. Il commence par réaliser des<br />
collages, des structures en relief. L’humour<br />
règne dans l’œuvre quand l’artiste introduit<br />
dans ses formes des références à des<br />
êtres ou à des objets : nombril, moustache,<br />
cravates, une attitude qui le rapproche des<br />
surréalistes. Mais, la nature demeure sa profonde<br />
source d’inspiration : l’ovale de l’œuf,<br />
les organismes unicellulaires peuplent<br />
son travail ainsi que le cycle de la vie qu’il<br />
traduit dans ses ‘‘concrétions’’. Fasciné aussi<br />
par la quête de la ligne pure, Arp s’oriente<br />
vers la ronde-bosse et, comme le montre<br />
l’exposition présentée actuellement à La<br />
Haye, il explore les formes en travaillant<br />
le plâtre, cette matière qui lui permet de<br />
traduire des états aboutis en bronze ou en<br />
marbre, mais de continuer ses recherches<br />
vers de nouvelles formes et vers les sculptures<br />
qui le rendront célèbre.<br />
CRÉER EN DUO<br />
Au travers de ces deux courts portraits, on<br />
comprend aisément que les personnalités<br />
artistiques de Sophie Taeuber et de Jean<br />
Arp soient très différentes. Mais, comme<br />
l’écrit Walburga Krupp : « C’est ainsi qu’en<br />
1915, la Galerie Tanner voit se rencontrer<br />
deux êtres partageant les mêmes idées,<br />
ayant tous deux tourné le dos à la tradition<br />
et s’essayant à de nouveaux moyens<br />
d’expression. (…) C’est la naissance<br />
d’une amitié d’artistes, suivie par des<br />
échanges et une collaboration intense. »<br />
Arp l’informe de ses expériences dans le<br />
monde de l’art, Taeuber l’initie aux secrets<br />
de la broderie. Cette collaboration éclot<br />
dans les Duo-collages des années 1918 :<br />
des papiers découpés aux formes géométriques<br />
pour être agencés sur le fond<br />
du tableau. La technique du collage et la<br />
gamme chromatique réduite sont attri-<br />
Hans/Jean Arp, Trois objets désagréables sur une figure (1933), bronze (éd. 3/5, 1971), 23 x 34 x 30 cm. Stiftung Arp e.V., Berlin/Rolandswerth. © SABAM Belgium <strong>2024</strong><br />
24
« Sophie Taeuber et<br />
Jean Arp ont déjà posé<br />
les premiers pas dans<br />
leur cheminement<br />
artistique. Ils se<br />
reconnaissent dans<br />
leur désir d’ouvrir de<br />
nouveaux espaces à<br />
l’art traditionnel et<br />
d’ouvrir les frontières<br />
entre la peinture, la<br />
sculpture et les arts<br />
décoratifs. »<br />
WALBURGA KRUPP<br />
buables à Arp, les éléments géométriques<br />
et la structure verticale-horizontale à<br />
Taeuber. Ils s’attaquent aussi ensemble à<br />
des sculptures en bois qui trouvent sans<br />
doute leur origine dans les objets du<br />
quotidien, Amphore ou Puderdose. Cette<br />
première phase de collaboration a servi<br />
d’expérience marquante, ayant permis à<br />
chacun d’approfondir leurs choix personnels<br />
: la forme et la couleur pour Taeuber,<br />
les formes biomorphiques pour Arp.<br />
Ils reprennent leur collaboration en 1926,<br />
à Strasbourg, pour la transformation de<br />
L’Aubette, à laquelle ils convient aussi<br />
Theo van Doesburg. Mais le duo artistique<br />
se reforme surtout vers 1937-1938<br />
en se focalisant alors sur la sculpture,<br />
Jalon et l’étonnante Sculpture conjugale.<br />
En 1939 apparaissent les Duo-dessins qui<br />
constituent le plus vaste ensemble de<br />
travaux communs : « Tout à l’inverse de<br />
leurs premières collaborations, (…) on y<br />
reconnaît leurs écritures personnelles (…)<br />
un examen attentif permet de distinguer<br />
où s’arrête et où reprend la main qui est en<br />
train de dessiner. » Cette manière d’unir<br />
des forces créatrices personnelles dans<br />
une seule œuvre culminera en 1941-1942 :<br />
en compagnie d’Alberto Magnelli et de<br />
Sonia Delaunay, Arp et Taeuber créent des<br />
œuvres à huit mains qu’ils auraient voulu<br />
Itat eium hil estotaspe rectur arum dolorem nimin est rerum hil molorerro que vent.<br />
Hans/Jean Arp et Sophie Taeuber-Arp, Duo-Dessin, 1939, encre sur papier, 27,2 x 20,9 cm. Stiftung Arp e.V.,<br />
Berlin/Rolandswerth. © SABAM Belgium <strong>2024</strong><br />
publier en lithographies. Mais, ils séjournaient<br />
alors à Grasse, en pleine guerre. Ce<br />
contexte et peut-être aussi la mort prématurée<br />
de Sophie empêcheront le projet<br />
d’aboutir. De manière symptomatique, la<br />
disparition de sa compagne n’empêche<br />
pas Arp de continuer le dialogue. En effet,<br />
Sophie a plusieurs fois illustré la publication<br />
des poèmes écrits par Jean et les<br />
Duo-dessins ont accompagné la parution<br />
du recueil Le Siège de l’air. En 1947, Arp va<br />
utiliser les tirages de ces Duo-dessins pour<br />
ses papiers déchirés, une forme de collage<br />
qu’il expérimente depuis les années 1930.<br />
Au-delà de la mort, Arp perpétuait ainsi ce<br />
précieux travail à deux.<br />
VISITER<br />
Jean Arp. A Petrified Forest<br />
Museum Beelden aan Zee<br />
La Haye<br />
www.beeldenaanzee.nl<br />
jusq. 15-12<br />
Hans/Jean Arp & Sophie Taeuber-Arp.<br />
Friends, Lovers, Partners<br />
Bozar<br />
Bruxelles<br />
du 20-09 au 19-01-2025<br />
www.bozar.be<br />
LIRE<br />
Etienne Barilier, Sophie Taeuber : la Force<br />
du silence, éd. Savoir Suisse, Lausanne,<br />
2023, ISBN 978-2-88915-5-149<br />
25
L’ARTISTE DU MOIS<br />
Milan Jespers<br />
Dans<br />
Dans cette série, <strong>COLLECT</strong> s’intéresse à la place occupée par les jeunes<br />
artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie,<br />
d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? Ce moisci,<br />
c’est au tour du Bruxellois Milan Jespers (1992).<br />
TEXTE : ELIEN HAENTJENS<br />
PORTRAIT : GUY KOKKEN<br />
l’intimité de son confortable<br />
atelier, Milan Jespers travaille sur<br />
des aquarelles photoréalistes qui<br />
vous transportent en un clin d’œil<br />
dans un passé longtemps révolu. Son pupitre<br />
est recouvert de deux dessins en cours<br />
d’élaboration pour sa prochaine exposition<br />
personnelle, Vergogna, qui aborde des<br />
thèmes comme la honte, l’humilité et l’abus<br />
d’alcool. La combinaison de portraits aux<br />
allures historiques, peints dans cinquante<br />
nuances de gris, d’ocre et de bistre, avec une<br />
couche ornementale de couleur, produit un<br />
choc fascinant : « Pour ces deux derniers,<br />
je me suis inspiré de motifs de carreaux en<br />
ciment, du bleu de Delft et d’incrustations<br />
en marbre, comme on en trouve sur les<br />
autels des églises italiennes. J’ai donné de la<br />
couleur aux corps des personnages dans les<br />
Baigneurs de Rance (2023), avec du marbre<br />
trouvé dans les environs de Mons. La scène<br />
est une réinterprétation d’une photographie<br />
de soldats prenant un bain dans les bois<br />
pendant la Première Guerre mondiale. Le<br />
marbre charnel et la scène du bain inscrivent<br />
parfaitement l’œuvre dans la peinture<br />
classique, tandis que l’original n’avait pas<br />
cette vocation. J’ai passé plus de trois mois<br />
sur ce format plus grand que la normale<br />
et sur les détails de broussailles. J’apprécie<br />
cette lenteur face à la surabondance actuelle<br />
d’images. » Pour étayer son langage visuel,<br />
l’artiste utilise des clichés anonymes du XIXe<br />
et du début du XXe siècle, qu’il déniche<br />
sur les marchés aux puces, en <strong>Belgique</strong> et à<br />
l’étranger : « J’affectionne particulièrement<br />
les scènes judiciaires ou médico-scientifiques<br />
qui montrent le corps sous un autre<br />
jour. Pour Vergogna, j’utilise entre autres des<br />
photos d’anciens soldats blessés par balles.<br />
Leurs portraits statiques, dans lesquels ils<br />
se laissent apparemment photographier à<br />
demi-nus en studio, tandis que les balles<br />
ne touchent qu’une partie infime de leurs<br />
corps, ont quelque chose d’étrange. La<br />
couche ornementale de couleur témoigne<br />
en partie de ce passé et offre une nouvelle<br />
interprétation aux conventions sociales et<br />
esthétiques. Le début du XIXe siècle a aussi<br />
un côté fascinant, en ce sens qu’il représente<br />
un moment charnière de l’Histoire.<br />
Les scènes paysannes, les sorcières ou les<br />
costumes folkloriques sont les témoins du<br />
monde ancien, tandis que les objets peuvent<br />
être tout à fait contemporains. Le matérialisme<br />
et l’industrialisation ont connu un<br />
véritable boom, le christianisme a décliné<br />
en Europe et on a commencé à rechercher<br />
des alternatives spirituelles. Selon moi, cette<br />
période marque un peu le début de la fin.<br />
L’éruption du volcan indonésien Tambora, en<br />
1815, a eu des répercussions dans le monde<br />
26
L’ARTISTE DU MOIS<br />
entier sous la forme de récoltes désastreuses<br />
ou de nuages de poussière. Les titres de<br />
mes œuvres véhiculent souvent mon regard<br />
sur ces événements. » Sa démarche l’aide à<br />
comprendre le monde actuel, voire à le relativiser<br />
: « La confrontation de notre image<br />
d’un événement historique avec la réalité<br />
donne souvent lieu à des constats contradictoires.<br />
Presque rien n’a changé sur le plan<br />
du racisme ou de la politique, par exemple.<br />
Le pouvoir de l’argent continue de jouer un<br />
rôle prépondérant et la classe sociale la plus<br />
pauvre demeure sous-représentée. Ce n’est<br />
pas toujours rassurant. Je m’estime heureux<br />
de pouvoir me retirer dans mon atelier pour<br />
me consacrer avec obsession à mon art et<br />
oublier le monde extérieur. »<br />
BESOIN DE SPIRITUALITÉ<br />
Le caractère narratif de son œuvre est<br />
vraisemblablement dû à sa formation<br />
d’auteur de bandes dessinées, à l’ESA<br />
Saint-Luc de Bruxelles : « Pendant mes<br />
études, je privilégiais les projets exigeant<br />
la réinterprétation d’images existantes. Le<br />
fonctionnement d’une image, la possibilité<br />
de raconter une histoire en établissant des<br />
liens entre diverses illustrations ou d’activer<br />
l’espace intermédiaire m’aident beaucoup.<br />
C’est la raison pour laquelle je réalise en<br />
général des séries. Tout comme Tacita Dean<br />
dans ses dessins élaborés, je tente de m’en<br />
tenir le plus fidèlement possible à l’image<br />
originale et de l’intégrer dans mon langage<br />
visuel. J’admire l’immédiateté de Berlinde<br />
De Bruyckere et sa façon de s’approprier<br />
diverses temporalités. J’apprécie beaucoup<br />
aussi David Van Reybrouck et la perspective<br />
singulière avec laquelle il traite les objets ou<br />
encore l’interprétation contemporaine que<br />
Dienne donne à la musique religieuse classique.<br />
» La vision spirituelle et mystique de<br />
ses œuvres plastiques fait de William Blake<br />
une véritable référence : « Sa cosmographie<br />
personnelle et sa gravure, qui illustre le savant<br />
Isaac Newton comme un danger pour<br />
le monde magique et mystique, donnent le<br />
ton. Notre humanité a effectivement besoin<br />
de repères spirituels, ce que nous avons en<br />
partie oublié aujourd’hui. Nous cherchons<br />
donc trop souvent refuge dans des succès<br />
superficiels qui ne peuvent jamais nous<br />
rendre véritablement heureux. J’espère<br />
atteindre un jour le niveau des symbolistes<br />
belges du XIXe comme Henry de Groux ou<br />
Fernand Khnopff. » En hiver, l’artiste se rend<br />
parfois à Lecce, ville baroque du sud de l’Italie,<br />
où il travaille dans un atelier traditionnel<br />
sous la direction du peintre Marcello Nitti :<br />
« J’ai découvert son œuvre sur Instagram<br />
et lorsque nous nous sommes rencontrés,<br />
nous avons immédiatement sympathisé. Il<br />
Delft Woman, aquarelle sur papier, 34 x 33 cm, pièce unique. Collection privée. © de l’artiste<br />
« J’apprécie cette<br />
lenteur face à la<br />
surabondance actuelle<br />
d’images. »<br />
commercialise des gravures d’artistes avec<br />
son éditeur Guado Edizioni. La technique<br />
séculaire de l’aquatinte me permet de<br />
procéder manuellement à la gravure et à<br />
l’impression. La première impression donne<br />
une idée du résultat. J’aime pirater les codes<br />
des techniques traditionnelles afin de produire<br />
quelque chose d’original. L’aquarelle<br />
constitue en principe un support léger et<br />
rapide, alors que j’applique trente couches<br />
pour fixer en profondeur les nuances de<br />
gris. » Milan Jespers a utilisé le thème de<br />
la mort pour une seule édition ; il s’est fait<br />
fabriquer sur place un modèle en marbre.<br />
Sur d’autres gravures, il partage sa vision<br />
d’une hagiographie moderne et la théorie<br />
du gnosticisme qui se réfère à une spiritualité<br />
pur-sang, à l’écart de tout dogme : « Je<br />
joue, par exemple, avec trois descriptions<br />
existantes de Marie-Madeleine et établis<br />
un lien entre l’histoire de la décapitation<br />
de saint Jean-Baptiste et celle des comtes<br />
d’Egmont et de Hornes, qui furent exécutés<br />
en 1568 sur la Grand-Place de Bruxelles. »<br />
La technique de la gravure lui permet de<br />
réaliser des séries, alors que toutes les aquarelles<br />
sont des pièces uniques : « J’apprécie<br />
que les œuvres trouvent acquéreur<br />
et connaissent ainsi une nouvelle vie. La<br />
situation fut un peu plus délicate lors d’une<br />
vente, pendant la soirée de vernissage de<br />
mon exposition personnelle Cénotaphes<br />
chez Huberty & Breyne, parce que j’avais<br />
rarement eu l’occasion de voir l’œuvre<br />
encadrée. J’étais enchanté que la galerie<br />
m’accepte dans sa nouvelle aile réservée à<br />
l’art contemporain et manifeste sa confiance<br />
en moi. Je travaille en ce moment sur ma<br />
prochaine exposition Vergogna pour le<br />
salon parisien Drawing Now et j’ai aussi des<br />
projets en tête pour les prochaines années,<br />
notamment avec des aquarelles. »<br />
VISITER<br />
Exposition Vergogna<br />
du 27 au 30-03-2025<br />
@ Huberty & Breyne<br />
Drawing Now<br />
Paris<br />
www.drawingnowartfair.com<br />
Insta : @milan_jespers<br />
27
Elen Braga<br />
Politique textile<br />
Avec une deuxième exposition<br />
personnelle à la Wouters Gallery<br />
et une première exposition<br />
institutionnelle au CC Strombeek,<br />
l’automne s’annonce riche pour<br />
Elen Braga. La Brésilienne poursuit<br />
ainsi son ascension depuis qu’elle<br />
s’est installée en <strong>Belgique</strong> en 2017.<br />
« La <strong>Belgique</strong> m’a adoptée. Je<br />
fais de mon mieux pour lui offrir<br />
quelque chose en retour. »<br />
TEXTE : ELIEN HAENTJENS<br />
PORTRAIT : GUY KOKKEN<br />
Mistress of beasts, 2022, tapisserie tuftée à la main, 200 x 140 cm. © de l’artiste / photo : Isabelle Arthuis<br />
Elen Braga (1984) n’était pas prédestinée<br />
à une carrière artistique. Pour<br />
elle, c’était surtout une manière<br />
d’échapper à la religion tenant<br />
sa famille sous emprise. Ses premières<br />
performances, elle les réalise avant même<br />
de savoir ce que c’est. Ses racines brésiliennes,<br />
qu’il s’agisse des proverbes, des<br />
traditions culturelles, des hymnes religieux<br />
ou des concours de beauté auxquels elle<br />
participait enfant, constituent aujourd’hui<br />
encore le fil conducteur de son œuvre.<br />
Elle les associe à des événements actuels<br />
(belges), à sa vie personnelle et à des<br />
récits mythologiques et religieux, créant<br />
ainsi de nouveaux liens interculturels. Ce<br />
qui apparaît à première vue comme une<br />
scène chaotique, mais charmante, cache<br />
un univers d’histoires. Dans Als een vis op<br />
het droge (2021), par exemple, elle tend<br />
un miroir au spectateur : sur le corps d’un<br />
piranha tufté, de quatre mètres de haut,<br />
sont représentés les navires coloniaux<br />
28
Hungry Pigeon, <strong>2024</strong>, tapisserie tuftée à la main, ca. 50 X 60 cm. © de l’artiste / photo : Philip De Man<br />
qui transportaient les produits tropicaux<br />
du Brésil vers nos régions. L’agressivité<br />
que dégage le poisson compose un clin<br />
d’œil sarcastique à la peur des immigrés.<br />
Son contexte pluriculturel, mais aussi la<br />
persévérance, la résilience et les limites<br />
des capacités du corps humain sont des<br />
thèmes centraux dans sa pratique protéiforme.<br />
Depuis qu’elle vit en <strong>Belgique</strong>,<br />
Elen Braga a découvert dans le tuftage une<br />
technique accessible permettant de créer<br />
des scènes figuratives : « J'aime l’ambivalence<br />
du résultat. Avec ses couleurs et ses<br />
textures, il a quelque chose de kitsch et<br />
d’enchanteur à la fois. Cela me permet de<br />
découvrir lentement mon univers. » Son<br />
premier fait d’armes technique fut la dernière<br />
des douze pièces de la série Elen ou<br />
hubris (2020). Au printemps 2020, un portrait<br />
de pas moins de 24 mètres de hauteur<br />
flottait sur l’arc de triomphe du parc du<br />
Cinquantenaire à Bruxelles : « Le tuftage<br />
de ce grand tapis de 120 mètres carrés a<br />
« Avec ses couleurs<br />
et ses textures,<br />
le tuftage a quelque<br />
chose de kitsch et<br />
d’enchanteur<br />
à la fois. »<br />
constitué une guerre d’usure de deux ans.<br />
Sa présentation dans le cadre du parc du<br />
Cinquantenaire ouvre la discussion sur la<br />
monumentalité, la fierté nationale et des<br />
représentations futures du passé, comme<br />
le plan d’urbanisation de Léopold II, dont<br />
je ne veux plus faire partie. Il remet également<br />
en question la position de la femme,<br />
l’orgueil humain ou la manière dont nous<br />
construisons des récits autour de nous. La<br />
taille de l’autoportrait, soixante coudées,<br />
c’est-à-dire soixante fois mon avant-bras,<br />
fait référence à Nabuchodonosor (634-562<br />
av. J.-C.), qui voulut défier les dieux avec<br />
une statue de soixante coudées. Je m’interroge<br />
sur ce que signifie encore l’hubris, s’il<br />
n’y a plus de dieux. »<br />
DES RÊVES D’AVENIR COLORÉS<br />
Roi guerrier, le Nabuchodonosor de la<br />
Bible a reconstruit Babylone (dans l’actuel<br />
Irak), avec notamment ses jardins suspendus<br />
et sa porte d’Ishtar, et y a introduit un<br />
culte religieux, convaincu que les dieux<br />
l’aideraient à demeurer au pouvoir : « Dans<br />
l'Église protestante, nous lisons l’histoire<br />
de son rêve, dans lequel son corps gigantesque<br />
est fractionné en quatre métaux<br />
différents, chacun représentant la puissance<br />
des nations futures. Cela m’a menée à<br />
m’interroger sur notre situation par rapport<br />
à l’essor et à la chute des civilisations. Le<br />
dessin de William Blake représentant la<br />
chute de Nabuchodonosor m’a fait penser à<br />
29
« J’explore des<br />
concepts tels que<br />
l’autorité et le pouvoir,<br />
ainsi que l’influence<br />
des idéologies<br />
collectives sur les<br />
individus. »<br />
la décadence du système patriarcal. Cette<br />
réalité sociale est traduite par le danseur<br />
Michiel Vandevelde dans une performance<br />
vidéo, présentée au Kunstplaats Vonk, le<br />
27 septembre. » Lors de sa résidence au<br />
Kunstplaats Vonk, Elen Braga a également<br />
travaillé sur la performance vidéo Flesh,<br />
stone, iron and clay (<strong>2024</strong>). Dans ce film,<br />
douze jeunes hommes tentent de suivre<br />
du mieux qu’ils peuvent une Volkswagen<br />
Coccinelle noire : « Cette performance<br />
renvoie aux gardes du corps des dictateurs<br />
conduits en voiture à travers la ville. La<br />
‘‘voiture du peuple’’ était à l’origine une idée<br />
d’Hitler et, plus tard, Volkswagen soutint<br />
activement le gouvernement militaire du<br />
Brésil (1964-1985). Les douze performeurs,<br />
qui tendent à sombrer dans le chaos,<br />
s’efforcent de rester droits, afin de ne pas<br />
paraître faibles face au pouvoir. Par ce biais,<br />
j’explore les concepts de l’autorité et du<br />
pouvoir, ainsi que l’influence des idéologies<br />
collectives sur les individus. » L’artiste<br />
questionne également le pouvoir avec Als<br />
een leeuw in een kooi (<strong>2024</strong>), titre de l’exposition<br />
organisée par Laila Melchior au CC<br />
Strombeek : « Lorsque j'ai entendu pour la<br />
première fois ce schlager flamand au cours<br />
de néerlandais, la chanson m'a de suite<br />
plu. En association avec les déclarations<br />
d’hommes politiques d’extrême droite<br />
ayant affirmé vouloir s’attaquer à la culture<br />
à coups de butoir, elle m’a inspiré une sculpture<br />
en bois d’un lion en forme de maisonnette<br />
avec un toit en tuiles de céramique. Je<br />
m’interroge ainsi sur ce lion qui semble tapi<br />
dans de nombreux foyers flamands et sur<br />
la question de savoir si cet animal sauvage<br />
est vraiment domestiqué ou s’il se promène<br />
encore en liberté. » L’installation Behold in<br />
awe (<strong>2024</strong>) représente un monde idyllique,<br />
dans lequel sont réunis tous les clichés sur<br />
le bonheur : « La propagande politique et<br />
la religion nous font croire à des endroits<br />
paradisiaques. Mais la citation évangélique<br />
‘‘admirez avec crainte’’ met en exergue une<br />
ambiguïté sous-jacente. Pour ce travail,<br />
j’ai interrogé des citoyens sur les concepts<br />
de ‘‘bouc émissaire’’ et de ‘‘paradis’’, et leur<br />
relation mutuelle. Nos rêves d'avenir constituent<br />
un des moteurs de ma pratique. »<br />
ENTRE PRIVÉ ET PUBLIC<br />
Avec son exposition personnelle The Love<br />
Hotel, Elen Braga fait référence au plus<br />
ancien hôtel de passe de Bruxelles, situé<br />
au coin de la Wouters Gallery, mais aussi<br />
à la façon dont nous envisageons l’amour<br />
et notre vie de famille, alors que le monde<br />
s’embrase : « Une tapisserie dépeint le<br />
monde extérieur, où règnent la police, la<br />
guerre et le chaos. La conversation sur<br />
une couverture, à propos de nos rêves, par<br />
exemple de guerre, ou un dîner avec un<br />
emoji, incitent les spectateurs à s’arrêter<br />
pour réfléchir avec légèreté à la réalité parfois<br />
absurde dans laquelle nous vivons, et<br />
à la manière dont l'espace privé et l'espace<br />
public ne cessent de s’alimentent mutuellement.<br />
À côté de la chambre d›hôtel, j’ai<br />
tufté un bistrot belge, avec des éléments typiques<br />
tels que des sansevierias, des pintes,<br />
des boulettes et des frites. Des répliques<br />
grandeur nature de moi-même et de mon<br />
partenaire sont assises à table. Lorsque<br />
nous nous sommes rencontrés, nous avons<br />
parlé pendant des heures de créativité, du<br />
monde idéal ou d’amour. Ici aussi, j’intègre<br />
le monde extérieur, par le biais d’une projection<br />
par la fenêtre, dans la sphère privée<br />
et intime ». Ces derniers mois, les œuvres<br />
30
de l’artiste ont été acquises par différentes<br />
institutions, dont l’installation The Course<br />
of Empire (2022) par la Communauté<br />
flamande, actuellement présentée dans<br />
une exposition au Mu.ZEE. La Banque<br />
Nationale a acquis Hide yourself (2022),<br />
tandis que Prophecies (2020) fait désormais<br />
partie de la collection du FRAC des Pays<br />
de la Loire : « Ce que j’apprécie particulièrement<br />
dans ces ventes, c’est qu’elles<br />
me permettent de nouer des relations<br />
avec des institutions artistiques. Et je sais<br />
qu’avec elles, mon travail se trouve dans<br />
de bonnes mains. Je réalise généralement<br />
de grandes installations, ce qui ne facilite<br />
pas les choses pour les collectionneurs<br />
privés. Mais, avec la galerie, nous tentons<br />
de rester flexibles et de réaliser certaines<br />
éditions. » Pour le nouveau Kaaitheater,<br />
Elen Braga travaille sur l’installation Two<br />
Weights, Another Measure (<strong>2024</strong>-2025). Un<br />
The Adoration of the Earth, 2023, 200 x 500 cm. © de l’artiste / Courtesy M HKA / photo : Kristien Daem<br />
« La performance<br />
Flesh, stone, iron<br />
and clay renvoie<br />
aux gardes du corps<br />
des dictateurs<br />
conduits en voiture<br />
à travers la ville. »<br />
pied, également soixante fois plus grand<br />
que le sien, en marbre rouge belge, soutient<br />
un tapis occupant tout l’espace au moyen<br />
de cordes de théâtre récupérées : « Avec<br />
Eszter Némethi, j’ai exploré, dans le cadre<br />
d’ateliers, ce que signifie pour les habitants<br />
d’appartenir à un groupe sous-représenté,<br />
à Bruxelles ou en <strong>Belgique</strong>. Je présente<br />
leurs histoires sur le tapis. Avec mon pied,<br />
je maintiens cette représentation en l’air,<br />
offrant littéralement un contrepoids à l’histoire<br />
très bourgeoise du monde de l’art. »<br />
VISITER<br />
Full house collection<br />
Mu.ZEE<br />
Ostende<br />
jusq. 05-01-2025<br />
www.muzee.be<br />
7th FITE – Biennale Textile<br />
jusq. 05-01-2025<br />
Clermont-Ferrand (FR)/ São Paulo (BR)<br />
www.the-fite.com<br />
The Love Hotel<br />
du 12-09 au 26-10<br />
Wouters Gallery<br />
Bruxelles<br />
www.woutersgallery.com<br />
Als een leeuw in een kooi<br />
du 24-10 au 26-01-2025<br />
CC Strombeek<br />
Grimbergen<br />
www.ccstrombeek.be<br />
Image de Flesh, Stone, Iron and Clay, <strong>2024</strong>, vidéo, produite par Vonk. © de l’artiste<br />
31
ZOOM<br />
Cindy Sherman<br />
Images prescriptives<br />
Avec les expositions Anti-Fashion<br />
et Early Works, le FOMU présente,<br />
pour la première fois en <strong>Belgique</strong>,<br />
un très large aperçu de l’œuvre<br />
profondément novateur de la<br />
photographe et artiste conceptuelle<br />
Cindy Sherman. C’est là une belle<br />
façon pour l’institution anversoise<br />
de participer à ENSOR <strong>2024</strong><br />
puisque, comme le travail du<br />
peintre ostendais réputé pour<br />
ses ‘‘mascarades’’, celui de la<br />
photographe américaine invite à<br />
poser un regard critique sur les<br />
conventions sociales.<br />
TEXTE : JEAN-MARC BODSON<br />
Untitled #414, 2003. © de l’artiste / Courtesy Hauser & Wirth<br />
Les débuts de la notoriété de<br />
Cindy Sherman (1954) datent d’une<br />
époque où l’on croyait encore à<br />
la transparence de l’image, à sa<br />
capacité à nous offrir un reflet crédible<br />
du monde, que ce soit en photographie<br />
ou au cinéma. Pourtant, pour nombre de<br />
photographes de la fin de ces années 1970,<br />
la tendance propagandiste du documentaire<br />
ne faisait plus de doute. Pour en<br />
rendre compte, ils sortirent donc de son<br />
périmètre journalistique et investirent<br />
l’art contemporain à travers des œuvres<br />
fictionnelles. Cindy Sherman participa<br />
précocement à ce mouvement qu’on a<br />
circonscrit dans l’appellation ‘‘photographie<br />
plasticienne’’. Dès la fin de ses études<br />
de photographie, en 1977, elle entame la<br />
création de Untitled Film Stills, une série<br />
fictionnelle achevée trois ans plus tard,<br />
dans laquelle la jeune artiste incarne elle-<br />
32
ZOOM<br />
« Tout est faux dans<br />
ce que vous voyez,<br />
je ne vous le cache<br />
pas, mais admettez<br />
que ce que je mets<br />
au jour est vrai »,<br />
semble nous dire<br />
l’artiste.<br />
tement l’immense pouvoir de l’industrie<br />
du vêtement et son aptitude à récupérer la<br />
critique sociale des artistes, à la transformer<br />
en un vaccin, pis à s’en servir comme<br />
le signe ultime de la ‘‘branchitude’’. Bref,<br />
à avoir le dernier mot. C’est ce que pointe<br />
Alessandra Nappo, conceptrice de l’exposition<br />
pour la Staatsgalerie de Stuttgart,<br />
dans la préface du catalogue publié par<br />
Hannibal Books, lorsqu’elle montre comment,<br />
dans les années 1990, le réalisme,<br />
la trivialité voire la vulgarité, jusque là<br />
proscrits, se sont imposés dans la photographie<br />
de mode, « en recherche d’authenticité<br />
après une décennie dominée par le<br />
bon goût qu’incarnaient les top-modèles<br />
tels que Naomi Campbell, Linda Evangelista<br />
et Claudia Schiffer ». Cindy Sherman ne<br />
fut pas en reste avec des créations « grandmême<br />
les personnages de pseudos photos<br />
extraites de films imaginaires des années<br />
1950. En soixante-neuf (auto)portraits, elle<br />
y revisitait toute la panoplie des stéréotypes<br />
féminins, éclairant au passage le<br />
côté prescriptif des films produits par une<br />
industrie du cinéma pétrie de l’idéologie<br />
ambiante, machiste en diable et consumériste<br />
à tout crin. De la jeune urbaine, vigilante<br />
en rue, à la femme au foyer devant<br />
‘‘son’’ évier, en passant par l’étudiante en<br />
bibliothèque ou la fille se pomponnant<br />
dans la salle de bain, le FOMU nous en<br />
montre une large sélection dans Early<br />
Works 1975 – 1980, seconde exposition<br />
vouée à présenter « les principales motivations<br />
et idées de Cindy Sherman ».<br />
Untitled #462, 2007-2008. © de l’artiste / Courtesy Hauser & Wirth<br />
« Les personnages n’étaient pas des<br />
mannequins, ce n’étaient pas de simples<br />
actrices écervelées. C’étaient des femmes qui<br />
se débattaient avec quelque chose, mais je ne<br />
savais pas quoi. »<br />
CINDY SHERMAN<br />
MISE AU CLAIR DES ARTIFICES<br />
« Tout est faux dans ce que vous voyez, je<br />
ne vous le cache pas, mais admettez que<br />
ce que je mets au jour est vrai », semble<br />
nous dire l’artiste. Ce renversement de paradigme,<br />
cette inversion des priorités entre<br />
le réel de l’enregistrement et la vérité de la<br />
fiction imprègnera toute la suite de tout<br />
son œuvre. Dans la plupart de ses séries,<br />
elle a continué d’explorer les structures de<br />
la représentation, en rendant visible les<br />
dispositifs utilisés dans la construction de<br />
l’image. Ce faisant, elle nous amène à nous<br />
interroger sur ce phénomène contemporain<br />
de l’omniprésence des images, qui<br />
nous travaillent au quotidien sans que<br />
nous en soyons conscients. Cette mise au<br />
clair des artifices est aussi le ressort de<br />
l’exposition Anti-Fashion, à ceci près qu’elle<br />
le pousse un cran plus loin en présentant<br />
ensemble des créations personnelles et<br />
des images de commande du monde de la<br />
mode. Ce qui questionne dès lors indirecguignolesques<br />
» ou même grotesques, au<br />
point de se voir parfois refusées par les<br />
commanditaires. Pas souvent cependant,<br />
tant le système de la mode ne déteste rien<br />
plus que le conformisme. Vendre du vêtement,<br />
c’est vendre de la différenciation,<br />
c’est en tout cas faire oublier à chaque<br />
client potentiel qu’avec son achat, il se<br />
démarquera du tout venant ... comme des<br />
milliers d’autres gens.<br />
VISITER<br />
Cindy Sherman. Anti-Fashion & Early Works<br />
FOMU<br />
Anvers<br />
www.fomu.be<br />
du 28-09 au 02-02-2025<br />
33
19 - 22<br />
09<br />
<strong>2024</strong><br />
27, RUE DES MINIMES, BRUXELLES<br />
MINIEMENSTRAAT 27, BRUSSEL<br />
ZABULUM-DESIGN.COM<br />
ZABULUM@ZABULUM.COM<br />
DESIGN & VINTAGE
Retrospective<br />
1960-<strong>2024</strong><br />
Exhibition<br />
From 18.10.24 Till 16.11.24<br />
© Gilles van den Abeele<br />
Stables of the Hôtel Solvay Brussels<br />
rue Lens 36, 1050 Brussels<br />
adochale.com
Venise, en marge<br />
de la Biennale<br />
La 60e Esposizione Internazionale d’Arte de Venise se déroule<br />
jusqu’au 24 novembre, avec une offre considérablement élargie.<br />
Comme nombre d’entre vous préfèrent attendre la fin de l’agitation<br />
estivale pour vous rendre à Venise, voici l’automne de la Biennale<br />
en vingt conseils, en toute subjectivité.<br />
TEXTE : BEN HERREMANS<br />
La Biennale de Venise se concentre<br />
principalement dans les Giardini<br />
et l’Arsenale. On pourra facilement<br />
consacrer une journée entière à chacun<br />
de ces deux endroits, à la découverte<br />
des pavillons de nombreux pays, ainsi que<br />
de l’exposition principale Strangers Everywhere.<br />
Et après ? Voici quelques découvertes<br />
indispensables à faire parmi les<br />
dizaines d’événements ‘‘collatéraux’’, dont<br />
trente en collaboration avec l’organisation<br />
et d’autres sans lien direct.<br />
Berlinde De Bruyckere, City of Refuge III. © de l’artiste / photo : Miriam Devriendt<br />
36
Glasstress, vue de l’installation. © Berengo Studio / photo : Francesco Allegretto<br />
1.<br />
Con i miei occhi, au Pavillon<br />
du Saint-Siège, prison pour<br />
femmes de la Giudecca<br />
Le Vatican a installé son pavillon dans<br />
cette prison pour femmes. Textes et<br />
images proposés correspondent au récit<br />
historique du lieu, mais les détenues ont<br />
eu leur mot à dire pour la sélection et ce<br />
sont elles qui guident les visiteurs. Ceux-ci<br />
doivent ainsi réserver, s’enregistrer et respecter<br />
les consignes de sécurité.<br />
www.labiennale.org<br />
2.<br />
William Kentridge, Self-Portait as<br />
a Coffee Pot, Arsenale Institute<br />
for Politics<br />
Un film d’une demi-journée, du Sud-Africain<br />
William Kentridge, est présenté en<br />
sessions du matin et de l’après-midi. Self-<br />
Portrait as a Coffee Pot est divisé en neuf épisodes<br />
d’une trentaine de minutes chacun,<br />
que William Kentridge a réalisés dans son<br />
atelier de Johannesburg. Il le représente<br />
en version magnifiée : « L’atelier est une<br />
tête agrandie : une pièce dans laquelle les<br />
pensées sont extériorisées sous forme de<br />
dessins, de photographies, de fragments<br />
sur le mur. » Dans Self-Portrait as a Coffee<br />
Pot, William Kentridge s’interroge sur l’art<br />
et la création artistique à l’ère numérique et<br />
dialogue avec des versions démultipliées de<br />
lui-même, ses alter ego. Comme une gymnastique<br />
mentale, Self-Portrait as a Coffee<br />
Pot captive le regard et le cerveau.<br />
www.arsenale.com<br />
3.<br />
Berlinde De Bruyckere,<br />
City of Refuge III, Abbazia di San<br />
Giorgio Maggiore<br />
Dans la grande église bénédictine du XVIe<br />
siècle, les archanges de Berlinde De Bruyckere<br />
sont postés sur des coffres usés par<br />
le temps. Des voiles recouvrent leurs têtes<br />
et des miroirs en amplifient les effets. Un<br />
échantillon d’œuvres antérieures de l’artiste<br />
est présenté dans la sacristie et l’abbaye,<br />
complété de nouvelles œuvres. L’interaction<br />
avec l’intérieur est intrusive. Dans son<br />
œuvre post-apocalyptique, Berlinde De<br />
Bruyckere traduit les connotations théologiques<br />
de l’universel et du profane.<br />
www.abbaziasangiorgio.it<br />
4.<br />
Foreigners in their Homeland,<br />
Palazzo Mora ; South West Bank<br />
- Landworks, Collective Action<br />
and Sound, Magazzino Gallery,<br />
Palazzo Polignac<br />
Cette année, Israël se fait remarquer par son<br />
absence à Venise. Au pavillon, une affiche<br />
signale : « The artist and curators will not<br />
open until a ceasefire and hostage release<br />
agreement is reached (L’artiste et les commissaires<br />
n’ouvriront pas le pavillon tant<br />
qu’un cessez-le-feu et un accord de libération<br />
des otages ne seront pas conclus) » En<br />
revanche, la Palestine y est présente pour<br />
la première fois. Au Palazzo Mora, où il y a<br />
beaucoup d’autres choses à admirer, l’exposition<br />
Foreigners in Their Homeland organisée<br />
par le Palestinian Museum US, se concentre<br />
sur la guerre à Gaza. Les 26 participants y<br />
présentent un travail poignant. Au Palazzo<br />
Polginac, vingt artistes du SOUTH WEST<br />
BANK – Landworks, Collective Action and<br />
Sound illustrent la vie quotidienne sur fond<br />
de conflit. Non loin de là, à la Ferruzzi Gallery,<br />
The Horse Fell off the Poem, œuvre de cinq<br />
mètres du Palestinien Malak Mattar, n’a pas<br />
peur de montrer, en noir et blanc, l’horreur<br />
de la réalité : l’association avec Guernica est<br />
évidente.<br />
www.palestinemuseum.us<br />
https://artistsandallies.art<br />
https://darjacir.com<br />
Des femmes<br />
détenues guident<br />
les visiteurs.<br />
Maurizio Cattelan, Father, peinture murale sur la façade de la prison pour femmes de la Giudecca.<br />
© de l'artiste / photo : Marco Cremascoli<br />
37
M.F. Husain, The Rooted Nomad, vue de l’installation immersive. © Kiran Nadar Museum Of Art<br />
6.<br />
Glasstress 8 ½, Fondation<br />
Berengo, Murano & Tesa 99,<br />
Arsenale Nord<br />
Pour la huitième édition de Glasstress – à laquelle<br />
s’ajoute 8 ½ en hommage au célèbre<br />
film de Fellini – l’exposition retourne dans<br />
l’ancien atelier où l’atelier Berengo a débuté,<br />
en 1989. Avec ce projet, Adriano Berengo<br />
promeut le lien entre art contemporain et<br />
verre. Une trentaine de sculptures, pour lesquelles<br />
des artistes de renom ont collaboré<br />
avec des souffleurs de verre, mettent en<br />
valeur le potentiel du médium.<br />
www.berengo.com<br />
Yoo Youngkuk, A Journey to the Infinite, vue d’installation. © de l’artiste / photo : G. Maitan<br />
5.<br />
Zeng Fanzhi, Near and Far/Now<br />
and Then, Scuola Grande della<br />
Misericordia<br />
Les visiteurs peuvent découvrir (jusq.<br />
30-09) comment Zeng Fanzhi redéfinit<br />
l’abstraction avec une grande maîtrise<br />
technique. Le Chinois associe de nouvelles<br />
œuvres à celles de ses débuts en<br />
utilisant encre, graphite, craie et poussière<br />
d'or sur du papier artisanal. Son œuvre<br />
peut être vu de deux façons : à distance ou<br />
de manière intime ; de loin, les éléments<br />
figuratifs sont reconnaissables, mais ils<br />
disparaissent dans la matérialité de la<br />
peinture dès que l’on s’en approche. Son<br />
travail sur papier combine les iconographies<br />
chrétienne, bouddhiste et taoïste. La<br />
scénographie de l’architecte Tadao Ando<br />
est à couper le souffle.<br />
www.lacma.org<br />
7.<br />
Pierre Huyghe, Liminal,<br />
Collection Pinault, Punta della<br />
Dogana<br />
Pierre Huyghe présente – parfois à l’aide de<br />
l’IA – des œuvres hybrides qui jettent un<br />
pont entre humain et non-humain. Le visiteur<br />
a l’impression de mettre le pied sur une<br />
nouvelle planète. Dans un no man’s land<br />
entre possible et impossible, l’imagination<br />
de l’artiste rencontre celle du visiteur.<br />
www.pinaultcollection.com<br />
38
Hommage à M.F.<br />
Husain, l’artiste<br />
indien le plus connu<br />
du XXe siècle.<br />
Cette production<br />
complexe a nécessité<br />
deux ans de travail.<br />
Une expérience<br />
kaléidoscopique.<br />
8.<br />
M.F. Husain, The Rooted Nomad,<br />
Magazzini Del Sale<br />
Hommage à M.F. Husain (1915-2011),<br />
artiste indien le plus emblématique du<br />
XXe siècle. Cette production complexe, qui<br />
mêle peintures, gravures, photographies,<br />
textes, animations, créations sonores et<br />
chorégraphie 3D, a nécessité deux ans de<br />
travail. Une expérience kaléidoscopique.<br />
www.knma.in<br />
9.<br />
Helmut Newton, Legacy & Patrick<br />
Mimran, Out of Focus, Fondation<br />
Le Stanze della Fotografia<br />
Exposition rétrospective du photographe<br />
Helmut Newton (1920-2004). Sa nouvelle<br />
approche de la nudité féminine continue<br />
Morad Mostafa, I Promise You Paradise, 2023, court métrage. © Bonanza Films<br />
encore d’étonner. À l’étage supérieur,<br />
Patrick Mimran présente des photographies<br />
floues.<br />
www.lestanzedellafotografia.it<br />
10.<br />
Your Ghosts Are Mine, films<br />
asiatiques et africains au Palazzo<br />
Franchetti<br />
Les Qatar Museums présentent les œuvres<br />
de plus de quarante réalisateurs asiatiques et<br />
africains. Eyeopeners. www.qm.org.qa<br />
11.<br />
Breasts, Palazzo Franchetti<br />
Comment l’art représente-t-il le sein<br />
féminin ? Plus de trente artistes renommés<br />
illustrent les thèmes de la maternité,<br />
de la sexualité, de l’émancipation féminine,<br />
de l’image corporelle, du marketing<br />
et de la maladie. De source de plaisir et<br />
de nutrition à la honte et à la douleur,<br />
Breasts souhaite davantage sensibiliser<br />
au cancer du sein.<br />
www.breastsartexhibition.com<br />
12.<br />
Lee Bae, La Maison de la Lune<br />
Brûlée, Wilmotte Foundation<br />
Le Sud-Coréen Lee Bae se plonge dans<br />
le Daljip Teugi, rituel cyclique et cosmologique<br />
séculaire. L’artiste a recueilli des<br />
messages (en particulier des vœux de Nouvel<br />
An) du monde entier et les a transcrits<br />
sur du papier onto hanji. Et il a brûlé le tout<br />
lors du rituel du Moonhouse Burning, le<br />
24 février, au clair de la première lune de<br />
l’année. Les visiteurs revivent cette cérémonie<br />
contemplative à travers la vidéo,<br />
l'audio, la sculpture et les installations. Lee<br />
Bae utilise le charbon de bois pour faire<br />
passer son message d’espoir.<br />
www.leebaestudio.com<br />
Oliviero Toscani, United Colors of Benetton advertising campaign, 1989. © de l’artiste, Benetton<br />
39
Andrzej Wróblewski, Wedding photograph (Married<br />
couple with a bouquet), 1949, peinture à l’huile sur<br />
toile, 119 × 69 cm. © Starak Foundation<br />
Memo Akten, Boundaries, <strong>2024</strong>, vidéo, 8:15. © de l’artiste<br />
13.<br />
Arne Quinze & Swizz Beatz,<br />
Are We The Aliens, Scuola San<br />
Pasquale<br />
Est-ce que nous nous comportons comme<br />
des extraterrestres ? L’artiste visuel Arne<br />
Quinze et le sound designer Swizz Beat<br />
dénoncent notre perte de lien avec la nature.<br />
Dans une mise en scène prismatique, des<br />
sculptures colorées en verre et en céramique<br />
forment une métaphore de l’homme débarquant<br />
sur terre comme un extraterrestre.<br />
Dans ses vidéos, des créatures humanoïdes<br />
créées par l’IA témoignent de leur évolution,<br />
de la forme biologique à la forme numérique.<br />
Au premier étage, des paysages sonores<br />
expérimentaux résonnent dans un espace<br />
blanc. Le Murchison Garden d’Arne Quinze<br />
représente la météorite Murchison, haute de<br />
6 mètres, juste avant qu’elle ne s’écrase dans<br />
un paysage verdoyant.<br />
www.arnequinze.com<br />
14.<br />
Ilya & Emilia Kabakov.<br />
Between Heaven and Earth,<br />
A Tribute to Kabako ;<br />
Yoo Youngkuk, A Journey to<br />
the Infinite, Fondazione<br />
Querini Stampalia<br />
Ilya Kabakov est décédé le 27 mai 2023.<br />
Son œuvre conceptuelle bouscule les<br />
salles et la collection permanente du<br />
musée. Ailleurs, on découvre la première<br />
exposition européenne du Coréen Yoo<br />
Youngkuk (1916-2002), pionnier de la géométrie<br />
abstraite.<br />
www.querinistampalia.org<br />
www.yooyoungkuk.org<br />
15.<br />
Willem de Kooning e l’Italia,<br />
Gallerie dell’Accademia di Venezia<br />
Comment ses séjours en Italie ont-ils<br />
influencé Willem de Kooning, figure de<br />
proue de l’expressionnisme abstrait ?<br />
www.gallerieaccademia.it<br />
16.<br />
Pakui Hardware & Marija Teresė<br />
Rožanskaité, Inflammation,<br />
Chiesa di Sant’Antonin<br />
L’inflammation est une réponse naturelle<br />
du corps à des conditions malsaines.<br />
L’association des peintures de Marija<br />
Rožanskaité et des sculptures de Pakui<br />
Hardware place des corps post-humains<br />
dans un contexte médico-industriel,<br />
comme des techno-organismes hybrides.<br />
www.carliergebauer.com<br />
40
Son enchevêtrement labyrinthique se lit<br />
comme une recyclerie, exposant les systèmes<br />
de la dette et du capital.<br />
www.fondazioneprada.org<br />
19.<br />
Ilya & Emilia Kabakov, The fallen chandelier, 1997. © des artistes / photo : Richard Ivey<br />
17.<br />
Andrzej Wróblewski, In the First<br />
Person, Procuratie Vecchie<br />
Andrzej Wróblewski (1927-1957) est l’un<br />
des plus importants peintres polonais de<br />
la seconde moitié du XXe siècle. Le régime<br />
communiste ayant tout fait pour museler<br />
cet outsider, sa reconnaissance internationale<br />
n’est donc venue qu’à titre posthume.<br />
www.starakfoundation.org<br />
18.<br />
Christoph Büchel, Monte di<br />
Pietà, Fondazione Prada<br />
Le Suisse ramène le palais de la Fondazione<br />
Prada à la fonction dévolue à l’initiative du<br />
pape Pie VII, de 1834 à 1969 : une banque de<br />
prêts sur gage accordés par des donateurs<br />
aux pauvres, avec leurs maigres possessions<br />
comme garantie. Christoph Büchel a rempli<br />
trois étages de bric-à-brac, mais aussi de<br />
peintures et de trouvailles archéologiques.<br />
Ernest Pignon-Ernest, Je Est Un<br />
Autre, Espace Louis Vuitton<br />
Trente ans avant le street art, le Français<br />
Ernest Pignon-Ernest utilisait déjà les<br />
murs comme des toiles.<br />
https://eu.louisvuitton.com<br />
20.<br />
Memo Akten, Boundaries,<br />
Chiesa di Santa Maria delle<br />
Visitazione<br />
La vidéo d’animation numérique Boundaries<br />
de Turk Memo Akten mêle images<br />
et sons oniriques. Memo Akten oppose<br />
synergie, symbiose et dialogue aux idéologies<br />
qui sapent la solidarité, la cohésion<br />
sociale et la démocratie.<br />
www.vanhaerentsartcollection.com<br />
www.memo.tv<br />
Ernest Pignon-Ernest, Je Est Un Autre, expo. © Louis Vuitton Fondation<br />
41
La soie<br />
Trésor universel<br />
Découverte en Chine, la soie s’est<br />
répandue dans le monde entier,<br />
estimé tissu de prestige et objet<br />
précieux de commerce, comme en<br />
témoigne l’exposition Silk roads qui<br />
ouvre bientôt ses portes à Londres.<br />
L’occasion de vous présenter un<br />
choix de soieries, anciennes ou plus<br />
récentes, d’Orient et d’Occident.<br />
TEXTE : ANNE HUSTACHE<br />
La soie est une fibre protéique naturelle<br />
que fabriquent de nombreux<br />
papillons et certaines araignées.<br />
Mais, pour en faire des tissus, seul<br />
le cocon produit par la chenille (ver à<br />
soie) du bombyx du mûrier est utilisé<br />
pour la sériciculture, et celui du ver à soie<br />
tussah (plusieurs espèces de chenilles du<br />
genre Antheraea) pour la soie sauvage.<br />
Les premières traces biomoléculaires de<br />
tissus de soie ont été trouvées en Chine,<br />
dans des tombes datant de 8500 avant<br />
notre ère. Toutefois, le premier exemple<br />
existant d’un tissu en soie tissé est un<br />
fragment daté de 3630 avant notre ère,<br />
également exhumé en Chine. Il fut utilisé<br />
pour envelopper le corps d’un enfant. La<br />
production de soie est restée longtemps<br />
majoritaire en Chine, mais elle s’est parallèlement<br />
répandue dans toute l’Eurasie.<br />
Et puis, vers l’Europe et bien au-delà, via<br />
les ‘‘routes de la soie’’. Comme cherche à le<br />
démontrer l’exposition de Londres : plutôt<br />
qu’une seule route commerciale, les routes<br />
de la soie étaient constituées de réseaux<br />
superposés reliant des communautés à<br />
travers l’Asie, l’Afrique et l’Europe, du Japon<br />
à la Grande-Bretagne, de la Scandinavie à<br />
Madagascar. Avec la soie comme commun<br />
dénominateur, ces routes furent aussi le<br />
vecteur d’échanges culturels, religieux et<br />
politiques.<br />
VISITER<br />
Silk roads<br />
British Museum<br />
Londres<br />
www.britishmuseum.org<br />
du 26-09 au 23-02-2025<br />
La soie est une fibre protéique<br />
naturelle que fabriquent de<br />
nombreux papillons et certaines<br />
araignées.<br />
Rêve d’éternité<br />
IIe siècle av. J.-C.<br />
La découverte, en 1972, de trois tombes, à Mawangdui dans la province<br />
du Hunan, en Chine, a révélé des milliers d’objets, dont des<br />
peintures sur soie parmi les plus anciennes conservées au monde.<br />
Appartenant à une famille d’aristocrates, ces tombes datent de la<br />
dynastie des Han occidentaux, au IIe siècle avant notre ère. En sus<br />
de son ancienneté dans le domaine de la soie, cette bannière, qui<br />
reposait sur l’un des cercueils gigognes de Lady Dai, est importante<br />
pour deux autres raisons : iI s’agit d’un des premiers exemples d’art<br />
pictural, représentant des scènes naturalistes, pas seulement abstraites,<br />
en Chine ; deuxièmement, cette bannière représente le premier<br />
portrait connu de la peinture chinoise. Toute la scène traduit<br />
l’espérance que la défunte atteigne la vie éternelle.<br />
Bannière funéraire de Lady Dai (Xin Zhui), tombe 1 de Mawangdui, Changsha,<br />
province du Hunan, soie, 205 x 92 x 47,7 cm. Musée provincial du Hunan.<br />
42
Traditionnel byzantin<br />
600-900 ap. J.-C.<br />
Ce fragment de soie embellissait la manche<br />
d’une tunique qui s’impose comme l’habit<br />
traditionnel des hommes et des femmes<br />
dans l’empire byzantin. Des éléments décoratifs<br />
comme celui-ci étaient tissés dans le<br />
vêtement ou appliqués comme panneaux<br />
de garniture. Jusqu’aux années 500, la soie<br />
naturelle était importée de l’Est et puis, peu à<br />
peu, la sériciculture se développa également<br />
à Byzance. Ce panneau provient d’Akhim,<br />
en Egypte. Il présente deux scènes, chacune<br />
composée d’un cavalier piétinant un soldat<br />
armé d’une lance. Des oiseaux et des formes<br />
végétales entourent ces scènes bordées<br />
d’ornements stylisés.<br />
Manche de tunique montrant des cavaliers, Egypte,<br />
soie, 47,5 x 30,6 cm. Londres, The British Museum, inv.<br />
1904,0706.41.<br />
Multiculturel<br />
ca. 801-850 ap. J.-C.<br />
Cette bannière fut trouvée dans la grotte<br />
17, dite ‘‘grotte bibliothèque’’ du fameux<br />
site de Dunhuang, un vaste complexe de<br />
temples bouddhistes. Cette somptueuse<br />
pièce témoigne des échanges fructueux<br />
entre civilisations, établis sur les routes de<br />
la soie. Car, si cette bannière fut trouvée à<br />
Dunhuang, elle a probablement été réalisée<br />
ailleurs, certaines de ses caractéristiques la<br />
liant aux traditions artistiques du Khotan,<br />
du Tibet, du Cachemire et plus généralement<br />
de l’Himalaya : la représentation du<br />
torse nu, de la couronne à trois pointes et<br />
du dhoti (long pagne) à bandes colorées. En<br />
outre, la soie utilisée est plus dense et plus<br />
étroite en largeur que les autres bannières<br />
de Dunhuang. Elle n’a pas non plus de<br />
cartouches, pour y écrire des inscriptions<br />
chinoises, mais dispose d’une notation<br />
tibétaine identifiant le bodhisattva comme<br />
étant Vajrapani. Autre hypothèse : cette<br />
œuvre aurait pu être fabriquée à Dunhuang<br />
pendant la période où la région fut sous<br />
autorité tibétaine, par un peintre du lieu,<br />
mais familier avec les Khotanais.<br />
Bannière peinte d’un Bodhisattva Vajrapani, Chine,<br />
Grotte 17, grottes de Mogao, Dunhuang, encre<br />
et pigments sur soie, 56,1 x 15,1 cm. Londres, The<br />
British Museum, inv. 1919,0101,0.103.<br />
Sacerdotale<br />
ca. 1000<br />
Chasuble de Saint Albuin, Bressanone, Italie, soie, 150 x 340 cm. Bressanone, Musée<br />
diocésain.<br />
Depuis l’empire carolingien, la soie est devenue un produit<br />
extrêmement recherché, tant pour les vêtements des ecclésiastiques<br />
que pour l’habillement des autels et des reliques. Centre<br />
prospère de sériciculture, Byzance en fut un grand fournisseur<br />
durant tout le Moyen Âge comme en témoigne cette chasuble<br />
qui évoque la richesse des vêtements somptueux portés par les<br />
évêques francs dès le IXe siècle. Sa couleur vive, obtenue grâce à<br />
la coûteuse teinture pourpre tyrienne, ainsi que les aigles, emblématiques<br />
des empereurs depuis l’Antiquité, incarnent la cour<br />
byzantine où le tissu fut produit. Elle fut offerte à Albuin comme<br />
cadeau de l’empereur du Saint-Empire romain germanique, qui<br />
lui-même l’avait reçue de l’empereur byzantin.<br />
43
De métal<br />
fin du XIIIe-XIVe siècle<br />
Cette soierie a vraisemblablement été réalisée<br />
à une fin vestimentaire : il s’agit peutêtre<br />
du panneau de dos d’un manteau. Ces<br />
coûteuses étoffes, ornées de fils d’or ou<br />
d’argent, étaient désignées par les termes<br />
de panni tartarici ou ‘‘tissus tartares’’ dans<br />
les inventaires médiévaux, en référence<br />
aux nouveaux dirigeants de l’Orient, les<br />
Mongols, appelés Tartares en Occident.<br />
Le Vénitien Marco Polo, qui se rendit en<br />
Chine en traversant l’Asie, entre 1271 et<br />
1295, mentionne pas moins de neuf endroits<br />
au Moyen et en Extrême-Orient où<br />
ce type de textile était tissé. Plus près, dans<br />
la Syrie et l’Égypte des Mamelouks et dans<br />
les centres de tissage espagnols et italiens,<br />
des étoffes comparables étaient également<br />
réalisées. Dans le cas présent, une caractéristique<br />
technique désigne l’Iran comme<br />
lieu d’origine. Certains motifs séduisaient<br />
particulièrement les Occidentaux par leur<br />
exotisme comme ces rosaces disposées de<br />
manière alternée.<br />
Panneau de velours, Iran, probablement Tabriz, soie<br />
et fils métalliques, 58,4 × 22,9 cm. New York, The<br />
Metropolitan Museum of Art, inv. 46.156.72.<br />
Naufragée<br />
XVIIe siècle<br />
Robe dite de Palmhoutwrak, Angleterre ou Pays-<br />
Bas ?, soie. Oudeschild (Texel), Museum Kaapskil.<br />
Peu de vêtements complets de ce type ont<br />
été conservés ! Cette robe, qui correspond<br />
à la mode en Europe occidentale au début<br />
du XVIIe siècle, a attisé la curiosité des<br />
chercheurs car elle est étonnamment bien<br />
conservée, bien qu’elle soit demeurée dans<br />
les fonds marins pendant près de quatre<br />
siècles. Composé d’un corsage à manches<br />
rehaussé d’un faux-col et d’une large jupe<br />
plissée, le vêtement ressemble à la tenue<br />
que porte la comtesse Catherine Howard<br />
sur une peinture de William Larkin (XVIIe<br />
siècle). La robe accueille un motif floral<br />
tissé. Bien qu’elle ait désormais une apparence<br />
colorée pleine de tons crème, rouge<br />
et marron, elle avait probablement à l’origine<br />
une seule couleur, mais on ne peut<br />
déterminer précisément laquelle. En effet,<br />
les teintures d’origine se sont probablement<br />
partiellement dégradées, tandis que<br />
d’autres vêtements, rangés dans la même<br />
caisse, peuvent avoir décoloré sur elle.<br />
Vive la mariée !<br />
ca. 1760<br />
Le robes de mariée n’ont pas toujours été<br />
blanches, loin s’en faut ! Aux Pays-Bas, au<br />
XVIIIe siècle, la mariée portait généralement<br />
une robe dans des tons clairs de<br />
bleu, jaune et rose ou avec un motif tissé<br />
ou brodé à la mode. Seules les épouses<br />
royales portaient du blanc argenté. Cette<br />
tenue se compose d’une robe et d’une<br />
jupe, toutes deux ornées d’une bande<br />
froncée du même tissu. De jolis feuillages<br />
fleuris s’éparpillent harmonieusement sur<br />
tout le vêtement.<br />
Robe de mariée fleurie, Pays-Bas, soie, fils de lin.<br />
Amsterdam, Rijksmuseum, inv. BK-16062.<br />
44
Élégance indienne<br />
ca. 1850<br />
La soie est depuis longtemps le tissu le plus prisé en Inde, tant pour un usage<br />
profane que rituel. Il continue aujourd’hui d’être un matériau populaire et<br />
largement utilisé. Ce somptueux sari est appelé Banarasi car il a été fabriqué<br />
à Bénarès (Varanasi), ville ancienne et centre important du tissage de la soie,<br />
développé pendant la période moghole. Comme cet exemple le prouve, ces<br />
saris s’imposent parmi les plus beaux de l’Inde grâce à leur brocart d’or et<br />
d’argent sur de la soie fine. Varanasi est toujours l’un des principaux centres<br />
de tissage de la soie en Inde.<br />
Sari Banarasi, Bénares (Uttar Pradesh), soie, fils de métal doré et argenté, 640 x 119 cm. Londres,<br />
Victoria and Albert Museum, inv. 767-1852.<br />
Pour le théâtre<br />
1860-1880<br />
La soie a été introduite au Japon, probablement<br />
par des moines bouddhistes,<br />
vers 300 avant notre ère. Elle y devint un<br />
symbole de richesse et de statut social,<br />
réservé aux nobles et aux membres de la<br />
cour impériale. Sa production a atteint<br />
des sommets au XVIIe siècle, le tissu étant<br />
renommé pour sa beauté, la délicatesse<br />
de ses coloris et ses motifs élégants. Sur ce<br />
kimono, le motif associant une carpe à de<br />
l’eau tourbillonnante est signe de bon augure.<br />
Il dérive d’une légende chinoise dans<br />
laquelle tout poisson capable de sauter la<br />
cascade se transforme en dragon, l’histoire<br />
étant une métaphore de la réussite et de<br />
l’avancement dans la vie. Selon la personne<br />
ayant offert ce kimono au musée, il<br />
appartenait autrefois au célèbre acteur de<br />
théâtre kabuki Ichikawa Danjuro IX.<br />
Kimono en brocart, Japon, soie, 142,5 x 134 cm. Londres,<br />
The Victoria and Albert Museum, inv. T.65-1915.<br />
Suprême sobriété<br />
ca. 1979-1980<br />
Quel couturier amoureux des tissus ne rêverait de travailler les plus<br />
belles soieries ? Pour ce fourreau de star, il s’agit d’un satin duchesse<br />
ivoire qui se drape à la taille et sur l’épaule, en un décolleté ‘‘Diana’’.<br />
Simplicité de la ligne, rigueur et élégance ! Cette robe fut portée le 3<br />
décembre 1979 au bal du Metropolitan Museum of Art de New York<br />
et lors de la 5e cérémonie du Prix The Best où la comtesse de Ribes<br />
fut désignée comme l’une des femmes les plus élégants, en 1981, dans<br />
le salon de la Maison de l’Europe.<br />
Marc Bohan pour Christian Dior, Robe, Paris, soie, satin (armure), métal, 152 x 33 cm.<br />
Palais Galliera, musée de la Mode de la Ville de Paris, inv. 2021.18.56.1.<br />
45
Diamants et<br />
pierres précieuses<br />
Choisir la bonne taille<br />
La taille d’un diamant, comme<br />
d’ailleurs celle d’une pierre fine<br />
ou précieuse, constitue un facteur<br />
très important, non seulement<br />
dans le choix qu’on en fera mais<br />
aussi dans sa valeur finale. Si on<br />
peut faire des compromis sur la<br />
couleur et la pureté d’une pierre,<br />
impossible d’en négliger la taille,<br />
primordiale pour en faire ressortir<br />
l’essence, soit la brillance, le feu et<br />
le scintillement. C’est pourquoi elle<br />
doit constituer une absolue priorité<br />
lors de toute transaction.<br />
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE<br />
Le diamant Chrysler, taillé en forme de poire, pèse 54,03 carats et est de couleur D (d’un blanc exceptionnel).<br />
Christie’s, New York, 08-06-2021. © Christie’s Images Ltd. – 5.070.000 $ (4.639.000 €)<br />
La taille du diamant (ou cut) fait<br />
partie des fameux quatre ‘‘c’’ (carat,<br />
colour, clarity, cut) qui permettent<br />
d’en déterminer la qualité et donc<br />
la valeur marchande. D’une importance<br />
fondamentale, c’est elle qui va permettre<br />
à la pierre de générer un maximum de<br />
brillance. C’est également le seul des quatre<br />
paramètres précités qui résulte d’une intervention<br />
humaine, réalisée par des artisans<br />
qualifiés que l’on nomme lapidaires. Ils ont<br />
pour mission de travailler la pierre pour<br />
en faire ressortir le “feu”, soit sa brillance<br />
et sa beauté, qui dépendent de sa capacité<br />
à agir comme un prisme et à disperser<br />
la lumière. Ainsi, il est parfois difficile de<br />
comprendre que la brillance d’un diamant<br />
ou d’une pierre précieuse ne dépend pas<br />
forcément de son poids en carats, mais<br />
bien plutôt de sa taille, qui est technique,<br />
mesurable et ajustable, afin d’en sublimer<br />
la nature intrinsèque. Car, une pierre ou un<br />
diamant bien taillés vont réfléchir une plus<br />
46
Le véritable ancêtre<br />
du diamant taillé,<br />
tel que nous<br />
le connaissons<br />
aujourd’hui,<br />
est belge !<br />
du Moyen Âge en Europe, précisément au<br />
XIVe siècle, par un polissage très superficiel<br />
destiné à conférer un peu d’éclat à la pierre.<br />
Cette ‘‘taille’’ primitive (dite point cut) suivait<br />
la forme naturelle de la table, afin de la<br />
rendre utilisable en joaillerie. Mais, le véritable<br />
ancêtre du diamant taillé, tel que nous<br />
le connaissons aujourd’hui, est belge ! En<br />
1456, le diamantaire brugeois Louis de Berken<br />
développe les bases de la taille moderne<br />
en découvrant que, comme pour les pierres<br />
précieuses, le meilleur moyen de tailler un<br />
diamant, matière naturelle la plus dure, est<br />
d’en utiliser de la poussière appliquée à une<br />
roue. Bruges devient ainsi un centre diamantaire<br />
mondial jusqu’au développement,<br />
au XVIe siècle, des activités portuaires<br />
d’Anvers, ville qui va peu à peu absorber<br />
ce négoce qui s’y perpétue aujourd’hui. La<br />
taille ‘‘en table épaisse’’ (dite french ou table<br />
cut) devient la première digne de ce nom :<br />
le sommet de la ‘‘pyramide’’ du cristal de<br />
diamant brut disparaît et l’on commence<br />
à facetter les arêtes. En 1477, la duchesse<br />
Marie de Bourgogne est ainsi la première<br />
femme à recevoir une bague de fiançailles<br />
en diamant, offerte par l’archiduc Maxigrande<br />
quantité de lumière dans et hors<br />
de la pierre, tandis qu’ils paraîtront plus<br />
gros qu’en réalité, grâce à cette plus grande<br />
brillance. Les proportions que le lapidaire<br />
choisira de conférer à la pierre travaillée<br />
auront ainsi pour rôle d’éviter les fuites de<br />
lumière et donc de la rendre plus brillante.<br />
Un autre facteur important dans la taille<br />
correspond à l’angle du pavillon, sa partie<br />
basse. Ce facteur joue sur la qualité de la<br />
réflexion de la lumière vers le spectateur. Si<br />
cet angle est peu profond, la lumière réfléchira<br />
vers le bas et non vers la table, ou partie<br />
haute. Et donc, à vue d’œil, la pierre sera<br />
moins brillante. Pourtant, si la taille influe<br />
sur leur brillance et donc leur qualité, le<br />
négoce des pierres tient souvent compte de<br />
leur poids en carat. C’est pourquoi, nombre<br />
de lapidaires vont préférer conserver celuici<br />
plutôt que de tailler une pierre dans des<br />
proportions idéales, au risque de lui faire<br />
perdre de précieux carats et donc de faire<br />
Bague en or blanc sertie d’un diamant de taille marquise,<br />
pesant 23,16 carats, de couleur D (d’un blanc<br />
exceptionnel). Christie’s, Genève, 11-05-2022. © Christie’s<br />
Images Ltd. – 1.008.000 CHF (965.000 €)<br />
Harry Winston, bague sertie de l’émeraude Stotesbury, de taille hexagonale, pesant 34,40 carats. Sotheby’s,<br />
New York, 25-04-2017. © Sotheby’s Art Digital Studio – 996.500 $ (918.600 €)<br />
baisser son prix… Par ailleurs, la présence<br />
d’inclusions, défauts internes résultant de<br />
la cristallisation, suivant qu’elles soient plus<br />
ou moins grosses, va également inciter les<br />
lapidaires à jouer sur la taille d’une pierre,<br />
en privilégiant sa pureté, autre critère de<br />
valeur, plutôt que sa brillance.<br />
UNE HISTOIRE BELGE<br />
Les tous premiers diamants exploités à des<br />
fins commerciales le furent en Inde où, dès<br />
le IVe siècle avant notre ère, les taxes sur<br />
les pierres précieuses étaient fixées dans<br />
un document intitulé Artha-Castra. Ces<br />
pierres, extraites des mines de Golconde,<br />
à l’aspect parfois très grossier, étaient alors<br />
conservées sous leur forme brute car, considérées<br />
comme des talismans, on croyait<br />
qu’elles protégeaient leur propriétaire et<br />
qu’elles perdraient leurs pouvoirs si elles<br />
étaient taillées. De manière générale, dans<br />
l’Antiquité, seuls les cabochons étaient<br />
connus. Ainsi, les Romains trouvaient<br />
vulgaire le port de pierres facettées, leur<br />
préférant le caractère lisse d’un cabochon,<br />
à la couleur pleine et intense. Le véritable<br />
travail lapidaire ne débuta en fait qu’à la fin<br />
47
Facsimilé de la bague de fiançailles en diamants,<br />
offerte par l’archiduc Maximilien d’Autriche à la<br />
duchesse Marie de Bourgogne, en avril 1477. A<br />
l’époque, la taille des diamants se limite souvent à<br />
la table. © Diamantmuseum Brugge<br />
Niklas Reiser, Portrait de Marie de Bourgogne, demi-figure de profil, ca. 1500, huile sur panneau, 79,5 x 56,5<br />
cm. Vienne, Kunsthistorisches Museum, inv. 4400.<br />
Ce qui compte en définitive, c’est que la<br />
pierre soit bien taillée pour absorber le<br />
plus de lumière et ainsi qu’elle soit la plus<br />
brillante possible.<br />
milien d’Autriche. Il est d’ailleurs probable<br />
que la tradition de la bague de fiançailles<br />
en diamant trouve là son origine. Aux XVIe<br />
siècle, se développe une nouvelle taille,<br />
dite en ‘‘huit huit’’, composée d’une table<br />
et de huit facettes. Puis, dans les années<br />
1650, le cardinal Mazarin, approvisionné en<br />
diamants de Golconde par le fameux aventurier<br />
Jean-Baptiste Tavernier, améliore<br />
celle-ci en faisant rajouter neuf facettes<br />
à la ‘‘couronne’’ du diamant, soit la partie<br />
entre la ‘‘table’’ et la ‘‘culasse’’. Avec cette<br />
‘‘taille Mazarin’’, les diamants commencent<br />
à briller. En parallèle, la taille rose, dôme<br />
orné de vingt-quatre facettes, est également<br />
développée en Inde, pays qui aujourd’hui<br />
encore conserve l’apanage exclusif de cette<br />
maîtrise. Vers 1700, apparaît aussi la ‘‘taille<br />
Peruzzi’’, ancêtre de la taille moderne en<br />
brillant, mais qui suit encore la forme naturelle<br />
du brut, étant plus carrée ou ‘‘coussin’’<br />
que ronde. Vers 1750, le roi Louis XV charge<br />
son joaillier de créer un diamant taillé à la<br />
forme de la bouche de sa favorite, Madame<br />
de Pompadour, faisant naître la taille ‘‘marquise’’<br />
ou ‘‘navette’’. Puis, la ‘‘Peruzzi’’ évolue<br />
jusqu’à compter cinquante-huit facettes<br />
comme dans les tailles modernes. En vogue<br />
entre 1825 et 1900, le monde anglo-saxon la<br />
nomme taille old mine, les Francophones la<br />
désignant plutôt sous l’appellation de ‘‘taille<br />
coussin’’. A la fin du XIXe siècle, l’invention<br />
de nouvelles machines va révolutionner<br />
la taille des diamants, qui deviennent<br />
plus ronds et plus brillants. Ces nouvelles<br />
techniques donnent naissance aux tailles<br />
anciennes européennes (dites european old<br />
cut). 1919 voit l’invention de la taille ronde<br />
en brillant par l’ingénieur et diamantaire<br />
anversois Marcel Tolkowsky, qui définit<br />
les proportions idéales d’une pierre. Cette<br />
taille, qui compte cinquante-huit facettes,<br />
est considérée comme la base de la ‘‘taille<br />
moderne’’, optimisée progressivement dans<br />
les décennies suivantes, notamment avec<br />
l’avènement de la taille au laser, en vogue<br />
depuis les années 1980. De nos jours, les<br />
principaux centres lapidaires se situent à<br />
Bombay, Anvers, Tel-Aviv et New York.<br />
UN FLORILÈGE<br />
Quel que soit votre goût, l’acquisition d’un<br />
diamant ou d’une pierre précieuse doit impérativement<br />
s’accompagner d’un certificat<br />
établi par un laboratoire indépendant (GIA,<br />
IGI, HRD), qui en renseignera la taille, classée<br />
en cinq catégories par le Gemological<br />
Institute of America (GIA), soit d’excellent/<br />
ideal à poor, en passant par very good,<br />
good et fair. La première, aux proportions<br />
parfaites, maximise la brillance, la dernière<br />
étant terne, même à l’œil nu. En fonction de<br />
votre budget, le mieux sera de privilégier la<br />
taille par rapport à la couleur et la pureté<br />
du cristal, tout en gardant à l’esprit qu’un<br />
48
diamant taillé parfaitement, donc excellent<br />
et d’une brillance exceptionnelle, sera<br />
souvent plus petit qu’un diamant good ou<br />
fair, à la brillance bien moindre. En raison<br />
de leurs différentes propriétés optiques,<br />
il n’existe pas, pour les pierres de couleur,<br />
une taille uniforme idéale comme la ‘‘taille<br />
brillant’’ pour les diamants. Le style, la taille<br />
et la forme dépendront donc du type, de la<br />
forme et de la qualité de la gemme brute,<br />
qui sera toujours taillée non seulement<br />
pour être regardée du dessus, mais aussi<br />
pour qu’on puisse, également du dessus,<br />
en saisir l’essentiel du poids. La taille<br />
aura donc un impact direct sur sa valeur,<br />
puisque c’est elle qui définit la façon dont<br />
la pierre restitue la couleur de sa structure<br />
cristalline. Ainsi, on l’a dit, le lapidaire devra<br />
trouver l’équilibre idéal entre considérations<br />
esthétiques et commerciales. Par<br />
ailleurs, s’il n’existe pas de taille idéale, il<br />
existe des tailles plus adaptées à certaines<br />
pierres de couleur. Un des exemples les plus<br />
connus est la taille émeraude, aux étapes de<br />
taille octogonales, initialement employée<br />
pour les cristaux prismatiques et qui a<br />
pour but de faire ressortir la couleur et les<br />
caractéristiques de l’émeraude, dans le but<br />
de valoriser au mieux cette pierre fragile et<br />
naturellement très incluse. Pour les rubis<br />
et les saphirs, eu égard à la complexité de<br />
leurs cristaux prismatiques bipyramidaux,<br />
les tailles ovale et ‘‘coussin’’ paraissent les<br />
plus appropriées. Du côté des diamants, la<br />
taille la plus populaire demeure aujourd’hui<br />
le ‘‘brillant’’, qui concerne pas moins de 95%<br />
de tous les bruts taillés. Mais, il en existe<br />
bien d’autres, parmi lesquelles la taille<br />
‘‘princesse’’, ou brillant carré, qui permet de<br />
préserver 80 à 90 % du cristal brut ; la taille<br />
‘‘cœur’’, très périlleuse car les deux courbes<br />
doivent être parfaitement symétriques pour<br />
obtenir un scintillement optimal ; la taille<br />
‘‘Asscher’’, forme de diamant carrée, qui se<br />
situe entre l’émeraude et le coussin et dont<br />
on obtient une belle lumière et brillance,<br />
malgré une table très plate qui fait ressortir<br />
inclusions et impuretés ; la taille ‘‘radiant’’,<br />
de forme carrée ou rectangulaire avec des<br />
coins légèrement arrondis, qui convient<br />
particulièrement aux diamants de couleur ;<br />
la taille ‘‘ovale’’, apparue en 1960, combinant<br />
les formes ronde et poire, au curieux scintillement<br />
allongé ; enfin, très prisée de nos<br />
jours mais nécessitant une grande dextérité<br />
et ne convenant qu’à 1 % seulement des<br />
diamants bruts, la taille ‘‘ASHOKA’’, mise au<br />
point par le joaillier new-yorkais William<br />
Goldberg, comporte 62 facettes allongées<br />
qui transforment la lumière comme aucune<br />
autre. En conclusion, la seule exigence est<br />
donc que la pierre soit bien taillée, pour<br />
absorber le plus de lumière, et ainsi qu’elle<br />
soit la plus brillante possible.<br />
Diamant naturel<br />
ou artificiel ?<br />
Le 14 mai dernier, la holding britannique<br />
Anglo American PLC annonçait<br />
vouloir se séparer de son joyau le plus<br />
emblématique, le conglomérat diamantaire<br />
sud-africain De Beers, dans<br />
son giron depuis 1926. En cause, des<br />
résultats 2023 en chute de 36 % par<br />
rapport à l’année précédente, notamment<br />
en raison de la montée en<br />
puissance des diamants de synthèse<br />
qui, inexorablement, conquièrent<br />
le gigantesque marché de la bague<br />
de fiançailles, jusqu’à désormais<br />
représenter 50 % des achats de<br />
solitaires aux Etats-Unis. De fait, ces<br />
nouvelles pierres (de qualité gemme),<br />
fabriquées en laboratoire, sont<br />
absolument identiques d’un point de<br />
vue physicochimique aux diamants<br />
naturels, certains étant même plus<br />
durs qu’aucune autre pierre naturelle<br />
connue. Qui plus est, avec un impact<br />
écologique nettement moindre – les<br />
diamants de laboratoire étant de plus<br />
en plus issus des énergies renouvelables<br />
– et un coût sensiblement<br />
inférieur, de l’ordre de 30 à 50 %<br />
moins élevé qu’une pierre naturelle.<br />
En outre, ils permettraient une joaillerie<br />
plus inventive, tant en termes<br />
d’intensité lumineuse que de volume,<br />
même si le plus gros diamant synthétique<br />
utilisé dans le secteur dépasse<br />
à peine les 50 carats. En revanche, le<br />
procédé de polissage et de taille de la<br />
pierre brute demeure quasi identique<br />
dans les deux cas de figure, même<br />
si certaines tailles, comme la récente<br />
''Flamme'' proposée par la marque<br />
Unsaid, ne sont tout simplement pas<br />
possibles avec des diamants naturels.<br />
Il n’en reste pas moins qu’un diamant<br />
de synthèse est reproductible à<br />
l’infini tandis qu’une pierre naturelle<br />
demeure, par essence, unique. A vous<br />
donc de choisir en fonction de votre<br />
propre éthique… (cd)<br />
SURFER<br />
Gemological Institute of America<br />
www.gia.edu<br />
LIRE<br />
Le rubis Estrela de FURA provient d’un cristal pur de 101 carats, découvert au Mozambique en juillet 2022.<br />
De taille coussin et de couleur ‘‘sang de pigeon’’ (la plus prisée), il pèse 55,22 carats. Sotheby’s, New York,<br />
09-06-2023. © Sotheby’s Art Digital Studio – 34.800.000 $ (32.000.000 €)<br />
Pierre Ménard, Le chasseur de diamants :<br />
les fabuleuses aventures de Jean-Baptiste<br />
Tavernier, Tallandier, Paris, 2023, ISBN 979-<br />
1-02104-639-9, 22,90 €<br />
49
Envoûtants<br />
bronzes d’Asie<br />
Dans sa nouvelle exposition, le Rijksmuseum d’Amsterdam accueille<br />
une impressionnante quantité de trésors orientaux. L’histoire du<br />
bronze y est contée par le biais d’objets et de rituels raffinés au<br />
service du divin. L’historien de l’art Ching-Ling Wang nous en<br />
présente sept.<br />
TEXTE : BELINDA VISSER<br />
Depuis une dizaine d’années, les<br />
bronzes asiatiques de la collection<br />
du Rijksmuseum ont fait<br />
l’objet d’études scientifique et<br />
historiques. Une équipe de conservateurs<br />
s’est penchée sur les techniques de fabrication<br />
de ces objets, du Pakistan au Japon.<br />
Ching-Ling Wang, conservateur de l’art<br />
chinois au Rijksmuseum, en fait partie.<br />
D’importantes découvertes sur la propagation<br />
de l’art et de l’artisanat ont ainsi pu<br />
être réalisées : « La technique de la fonte<br />
du bronze s’est développée distinctement<br />
dans l’ouest, le sud-est et l’est de l’Asie,<br />
engendrant des singularités marquantes,<br />
tandis que l’iconographie se développait<br />
en parallèle sur le continent. L’influence<br />
entre ces cultures qui travaillent le bronze<br />
s’est exercée par le biais de la diffusion des<br />
religions – le bouddhisme entre autres – et<br />
par les voies commerciales telles que les<br />
Routes de la Soie. » Le travail du bronze –<br />
un alliage de cuivre et d’étain aux propriétés<br />
avantageuses qui le rendent plus dur<br />
que le cuivre pur et qui fond à une faible<br />
température – est sans doute originaire de<br />
l’ouest de l’Asie. Cet artisanat s’est ensuite<br />
répandu vers la Méditerranée, la Chine et<br />
d’autres pays asiatiques. Pour rendre leur<br />
récit attrayant, les conservateurs ont réuni<br />
75 chefs-d’œuvre, dont la plupart jamais<br />
montrés aux Pays-Bas, avec entre autres<br />
quantité d’œuvres empruntées à des<br />
musées d’Asie, des États-Unis et d’Europe.<br />
Ces superbes statues de Bouddha, Shiva<br />
et Vishnu illustrent, dans nombre de pays<br />
asiatiques, l’utilisation du bronze dans la<br />
représentation du paradis sur terre. Sans<br />
oublier les objets usuels aux formes magnifiques<br />
et au caractère cérémoniel, telle<br />
cette hache néolithique chinoise et cette<br />
imposante cloche javanaise du IXe ou Xe<br />
siècle. Ching-Ling Wang nous présente<br />
sept de ces objets dont il nous explique<br />
l’importance.<br />
VISITER<br />
Bronze d’Asie. 4 000 ans de beauté<br />
du 27-09 au 12-01-2025<br />
Rijksmuseum<br />
Amsterdam<br />
www.rijksmuseum.nl<br />
LIRE<br />
Coll., Bronze d’Asie. 4 000 ans de beauté,<br />
nai010, Rotterdam, <strong>2024</strong>, ISBN 978-9-<br />
46208-885-6, 35 €<br />
50
Char antique<br />
Les techniques utilisées pour fabriquer les<br />
sculptures figuratives s’accompagnaient<br />
souvent d’un savoir-faire local. Des codes<br />
stricts pouvaient aussi influencer l’illustration<br />
du divin. L’exposition rend tangibles<br />
les techniques de production utilisées<br />
dans diverses régions d’Asie et la façon<br />
dont cette spécialisation a suscité un<br />
exceptionnel raffinement. Chaque région a<br />
assisté à la naissance d’un artisanat riche,<br />
reflétant la technique et les influences<br />
culturelles et artistiques. Nombres d’objets<br />
datant de l’Antiquité apportent un éclairage<br />
intéressant sur le développement des<br />
techniques. L’exposition met en évidence<br />
des œuvres en bronze, découvertes lors<br />
de fouilles archéologiques dans la vallée<br />
de l’Indus, dans l’actuel Pakistan et le<br />
nord-ouest de l’Inde. Vers l’an 2500 avant<br />
notre ère, des objets en bronze y étaient<br />
fabriqués. Les fouilles ont révélé que, pendant<br />
la période Harappan (ca. 2000-1750<br />
av. J.-C.), des artefacts complexes étaient<br />
créés au départ de morceaux fondus séparément.<br />
Ce char, avec son conducteur et<br />
deux bœufs, trouvé à Daimabad dans le<br />
Maharashtra indien, en constitue un parfait<br />
exemple.<br />
Char, Inde, Daimabad, Maharashtra, époque<br />
Harappan, ca. 2000-1500 av. J.-C., bronze, 23,3 x 50<br />
cm. New Delhi, Musée National. Courtesy Musée<br />
National, New Delhi / Institut de recherche archéologique<br />
indien<br />
51
D’une seule pièce<br />
L’un des clous<br />
de l’exposition<br />
est une statue de<br />
Shiva Nataraja de<br />
la collection du<br />
Rijksmuseum, dont<br />
la majeure partie<br />
a été fondue d’une<br />
seule pièce.<br />
Fondre des statues massives suivant la<br />
technique ancestrale de la cire perdue fait<br />
partie intégrante de la tradition locale du<br />
sud de l’Inde. Cire et moules sont utilisés<br />
afin d’obtenir une empreinte de bronze<br />
fondu. Si retraits et fissures représentaient<br />
un défi, quelques-unes des sculptures les<br />
plus belles, les plus grandes et les plus<br />
raffinées furent fondues dans cette région.<br />
Cette tradition de la statuaire en bronze<br />
remonte à la dynastie Chola (IXe-XIIIe<br />
siècle) et a perduré dans les ateliers traditionnels<br />
du sud de l’Inde. L’un des clous<br />
de l’exposition est une statue de Shiva<br />
Nataraja, d’un mètre et demi de hauteur et<br />
pesant trois cents kilos, de la collection du<br />
Rijksmuseum. Cette œuvre, qui représente<br />
un dieu aux membres étirés, entouré d’une<br />
couronne de feu, fut en grande partie fondue<br />
d’un seul tenant. Les autres méthodes<br />
n’auraient pas permis de fondre sous cette<br />
forme pareille quantité de métal. L’étude a<br />
révélé plusieurs orifices de fonderie dans le<br />
dos, lesquels facilitaient considérablement<br />
la fabrication pour les artisans, alors en<br />
mesure de faire fondre le métal rapidement.<br />
Shiva Nataraja, Inde, Tamil Nadu, dynastie Chola<br />
(IXe-XIIIe siècle), ca. 1100-1200, bronze, 153 x 114,5<br />
cm. Amsterdam, Rijksmuseum, inv. AK-MAK-187,<br />
prêt de l’Association Royale des Amis de l’Art<br />
asiatique<br />
52
Icônes bouddhistes<br />
Le choix d’un matériau précieux tel que le<br />
bronze revêtait une signification profonde<br />
dans l’Antiquité asiatique. Le bronze<br />
entrait dans la fabrication d’objets usuels<br />
à des fins rituelles et afin également de<br />
représenter le divin. Le raffinement et le<br />
savoir-faire artisanal avaient une grande<br />
valeur, ce qui joua un rôle important dans<br />
les échanges techniques et artistiques,<br />
accompagnés d’échanges d’idées, entre<br />
les différentes régions asiatiques. Les<br />
ateliers locaux étaient en contact étroit,<br />
tandis que les relations distantes étaient<br />
entretenues via les routes commerciales<br />
et de pèlerinage. Cet aspect est perceptible<br />
dans l’évolution des icônes bouddhistes<br />
au fil de leur fascinant voyage<br />
depuis l’Inde jusqu’en Chine, en Thaïlande<br />
et en Indonésie. Cet exemple d’innovation<br />
technique, partagé par différentes<br />
cultures, est fourni par les clichés radiographiques<br />
de ce Bouddha debout du<br />
Bihar, en Inde. Cette statue creuse révèle<br />
un système particulier de canaux horizontaux<br />
permettant au métal de couler<br />
régulièrement à travers un moule aux<br />
minces parois. Les aspects du style et de<br />
l’iconographie furent également influents<br />
dans d’autres régions, dont la Chine. Cette<br />
représentation incarne calme et quiétude<br />
intérieurs, produits de la sagesse suprême.<br />
D’une main levée en abhaya mudra, geste<br />
signifiant n’aie crainte, Bouddha offre à ses<br />
adeptes réconfort et protection.<br />
Bouddha offrant sa protection, Inde, probablement Bihar, période postérieure à Gupta (fin du VIe, début<br />
du VIIe siècle), alliage de cuivre, 47 x 15,6 x 14,3 cm. New York, The Metropolitan Museum of Art, inv. 69222<br />
53
Première fois hors de Thaïlande<br />
Les superbes statues<br />
de Bouddha, Shiva<br />
et Vishnu illustrent<br />
l’utilisation du<br />
bronze dans de<br />
nombreux pays<br />
asiatiques comme<br />
représentation du<br />
paradis sur terre.<br />
Ce Bouddha assis, protégé par les têtes<br />
dressées d’un serpent, est un motif populaire<br />
dans le sud et le sud-est de l’Asie.<br />
Dans la tradition bouddhiste du Theravada,<br />
ces statues sont considérées comme<br />
des références au récit légendaire qui vit<br />
le serpent Mucalinda protéger le Bouddha<br />
en méditation des pluies torrentielles. Aux<br />
XIIe et XIIIe siècles, ces motifs de bronze<br />
étaient en vogue au Cambodge et dans<br />
certaines parties de la Thaïlande. Il se peut<br />
que leur popularité soit liée à la symbolique<br />
de l’eau. Ce Bouddha assis sur un<br />
Naga à sept têtes en constitue un exemple<br />
exceptionnel. Il provient de Wat Wiang à<br />
Chaiya, dans la province du Surat Thani,<br />
en Thaïlande. Ce chef-d’œuvre, imposant<br />
par sa taille et particulièrement raffiné<br />
dans son exécution, date du XIIe ou du<br />
XIIIe siècle. Les commissaires de l’exposition<br />
se réjouissent d’avoir pu faire voyager<br />
cet objet aux Pays-Bas. Il appartient au<br />
musée national de Bangkok et est exposé<br />
pour la première fois hors de Thaïlande.<br />
Bouddha assis sur un Naga à sept têtes, Thaïlande,<br />
temple de Wat Wiang, Chaiya/province de Surat<br />
Thani, XIIe-XIIIe siècle, bronze, H. 165 cm. Bangkok,<br />
Musée National, inv. 01/655/2565 S.W.22<br />
54
Symbole de statut social<br />
Jarre à vin en forme d’éléphant, Chine, Xe-XIe siècle avant J.-C., Paris, Musée Guimet.<br />
Le bronze est extraordinairement polyvalent.<br />
Ce métal fluide peut être fondu dans<br />
n’importe quelle forme. Après s’être solidifié,<br />
il devient dur, impénétrable et thermorésistant.<br />
Ces propriétés le rendaient idéal<br />
dans la fabrication d’objets usuels, tels que<br />
les lampes à huile et les brûleurs d’encens,<br />
mais aussi divers récipients et plats. Dès<br />
l’Antiquité, ces conteneurs étaient conçus<br />
pour conserver et présenter le vin, l’eau et<br />
la nourriture. Quantité de somptueux récipients<br />
asiatiques en bronze servaient à des<br />
fins rituelles. Exemple particulièrement<br />
frappant, ce tonneau de vin en forme d’éléphant<br />
(zun) en provenance de la région<br />
chinoise du Changsha, dans la province<br />
du Hunan. Ce récipient massif très ancien<br />
date de la dynastie des Shang (ca. 1600-<br />
1100 av. J.-C.). Il devait, à l’origine, être doté<br />
d’un couvercle, de façon à obturer le trou<br />
ovale sur le dos de l’éléphant. Son ouverture<br />
en biais possède un bord décoratif<br />
d’écailles. Il a dû appartenir à un personnage<br />
de haut rang. Les récipients de cette<br />
taille étaient utilisés lors des sacrifices,<br />
fêtes et rituels en l’honneur des ancêtres.<br />
55
Miroirs magiques<br />
Dès le troisième millénaire avant notre<br />
ère, le bronze poli a servi de miroir. Une<br />
catégorie unique de miroirs magiques a<br />
vu le jour dans l’est de l’Asie. Ils pouvaient<br />
projeter sur les murs des objets cachés<br />
sous leur surface apparemment lisse. Sous<br />
la dynastie des Han (202 av. J.-C.-220 ap.<br />
J.-C.), la Chine se dote de singuliers miroirs<br />
translucides (tuoguang jing), semblant<br />
projeter l’image d’un envers décoré. Bien<br />
entendu, la lumière ne traversait pas le<br />
métal. La face réfléchissante reflétait en<br />
réalité un motif identique à l’endroit où le<br />
rayon de lumière la frappait. Le procédé<br />
de fabrication de ces miroirs magiques<br />
s’est perdu sous la dynastie des Song (960-<br />
1279). Durant l’ère Edo (1600-1868), des artisans<br />
japonais semblent avoir utilisé une<br />
technique similaire en réussissant à cacher<br />
toute l’image dans le miroir. La persécution<br />
chrétienne a mis un frein à cette pratique.<br />
Des miroirs magiques projetant des<br />
images de la croix et de la Vierge étaient<br />
toutefois distribués secrètement par les<br />
chrétiens. Cette technique fut également<br />
utilisée dans le contexte bouddhiste au<br />
Japon et est encore appliquée de nos<br />
jours. A Kyoto, Yamamoto Akihisa (1975),<br />
fabricant de la cinquième génération de<br />
miroirs magiques, s’engage en faveur du<br />
maintien de cet artisanat. Il a récemment<br />
créé l'exemplaire illustré ci-desus pour le<br />
Rijksmuseum.<br />
Yamamoto Akihisa, Kirishitan, miroir magique, <strong>2024</strong>,<br />
bronze, H. 21 cm. Commande du Rijksmuseum,<br />
Amsterdam. © de l’artiste<br />
56
Fusion de l’Orient et de l’Occident<br />
La présentation d’art décoratif japonais<br />
à l’Exposition universelle de Paris, en<br />
1867, eut d’immenses répercussions sur<br />
l’aménagement intérieur occidental et,<br />
plus tard, sur le mouvement Art nouveau.<br />
Mais, l’effet inverse s’est également produit.<br />
Des artistes asiatiques ont adopté<br />
des styles occidentaux tels que le cubisme,<br />
le futurisme, le surréalisme, le dadaïsme,<br />
l’expressionnisme abstrait et d’autres mouvements<br />
d’avant-garde en y apportant une<br />
touche personnelle. L’exposition inclut<br />
un certain nombre de bronzes d’artistes<br />
asiatiques qui, pendant leur formation,<br />
furent influencés par des traditions européennes,<br />
tant dans leur propre pays qu’à<br />
l’étranger. Khien Yimsiri (1922-1971) fut<br />
un pionnier de la sculpture thaïlandaise<br />
moderne. Après ses études à l’École des<br />
Beaux-Arts de Bangkok, en 1941, il fut l’un<br />
des premiers élèves du sculpteur italien<br />
Corrado Feroci. En 1949, il étudia avec<br />
Henry Moore au Chelsea College of Art<br />
and Design de Londres et poursuivit ses<br />
études à l’Accademia di Belle Arti de Rome.<br />
En parallèle, il s’est intéressé au patrimoine<br />
culturel thaïlandais. Dans une de<br />
ses œuvres les plus remarquables, Musical<br />
Rhythm, il fusionne l’art moderne européen<br />
abstrait de l’après-guerre avec la sculpture<br />
traditionnelle thaïlandaise. Sa réinterprétation<br />
de l’art thaïlandais traditionnel a<br />
considérablement influencé l’évolution de<br />
l’art moderne et contemporain, en Thaïlande<br />
et dans d’autres pays asiatiques.<br />
Dans Musical Rhythm,<br />
Khien Yimsiri fait<br />
fusionner l’art<br />
moderne européen<br />
abstrait de l’aprèsguerre<br />
et la sculpture<br />
traditionnelle<br />
thaïlandaise.<br />
Khien Yimsiri, Musical Rhythm, 1949, bronze, 52 x 40 x 40 cm. Bangkok, Musée d’Art Contemporain, inv.<br />
OCAC 9915-005-0001/54<br />
57
Sélection Musées<br />
La joyeuse poésie<br />
de Corneille<br />
jusq. 03-11<br />
Centre de la Gravure et<br />
de l’Image Imprimée<br />
La Louvière<br />
www.centredelagravure.be<br />
Human/Nature<br />
du 21-09 au 06-10<br />
De Cellen<br />
Oostkamp<br />
www.expohumannature.com<br />
Certes, ses peintures les<br />
plus connues relèvent de<br />
la période CoBrA, peuplées<br />
de sympathiques<br />
bestioles aux couleurs<br />
ardentes. Cependant,<br />
l’œuvre de Corneille est<br />
bien plus vaste, témoignant<br />
d’une imagination<br />
sans cesse débordante,<br />
d’un univers poétique<br />
toujours renouvelé et<br />
d’une ouverture à d’autres<br />
mediums artistiques.<br />
C’est justement le propos<br />
de cette exposition qui<br />
dévoile l’univers gravé<br />
de l’artiste hollandais,<br />
né Guillaume Cornelis<br />
van Beverloo, à Liège en<br />
1922. Le parcours de cette<br />
exposition embrasse toute<br />
sa carrière mais refuse<br />
tout développement chronologique, optant pour une répartition thématique qui<br />
sied mieux à cette œuvre prolifique : Corneille explore de manière récurrente<br />
certains thèmes comme l’oiseau (son emblème), la femme, le soleil et les astres,<br />
le chat, … Comme l’écrit Christophe Veys, commissaire de l’exposition : « Pendant<br />
plus de 70 ans, Corneille a conjugué avec génie un vocabulaire pictural personnel,<br />
coloré et envoûtant. Son œuvre est un appel à la rêverie, à l’imagination et à la<br />
liberté. » (ah)<br />
Callant Insurance & Financial Advice présente<br />
Human/Nature, exposition gratuite dans le<br />
parc du château De Cellen. Tous les week-ends,<br />
les visiteurs pourront admirer une centaine<br />
d’œuvres d’art contemporain, allant de la<br />
peinture à l’installation, qui explorent la relation<br />
complexe entre l’homme et la nature. Pour<br />
ce faire, la commissaire Benedict Vandaele<br />
a réuni 24 artistes, dont Sammy Slabbinck,<br />
Mehdi-Georges Lahlou, Tom Liekens, Jan<br />
Devliegher, Hans Vandekerckhove, Nick Ervinck<br />
et Nathalie Vanheule. Inspirée par la zone<br />
naturelle entourant De Cellen, l’exposition<br />
explore l’interaction entre évolution naturelle et<br />
influence humaine. (eb)<br />
Arnout Zwaenepoel, Ruisseau, installation, © de l’artiste<br />
Corneille, Hommage à García Lorca, 1986, sérigraphie d’après une gouache originale de 1948.<br />
© Centre de la Gravure et de l’Image imprimée<br />
ATELIER. Stephan Vanfleteren<br />
du 13-09 au 21-12<br />
Hangar<br />
Bruxelles<br />
www.hangar.art<br />
Stephan Vanfleteren, Autoportrait.<br />
© de l’artiste<br />
Le photographe belge Stephan Vanfleteren (1969) est connu pour ses portraits en noir et blanc<br />
de célébrités et d’inconnus. Son exposition ATELIER, basée sur l’ouvrage éponyme, présente la<br />
polyvalence de son travail. Après une carrière de photographe de presse et d’impressionnants<br />
essais photographiques sur des sujets tels que les vitrines de magasins et le mythique mur<br />
de l’Atlantique, il s’est concentré ces dernières années sur son atelier en <strong>Belgique</strong>. En utilisant<br />
comme toile de fond des éclairages variés et d’omniprésents rideaux de théâtre gris, il capture<br />
la beauté et la signification de sujets familiers ou anonymes. Des rides d’un vieux pêcheur à la<br />
main de Nick Cave, du corps d’un martin-pêcheur à la taille d’une danseuse, son travail explore<br />
les subtiles nuances de la lumière et de la vie. (eb)<br />
58
Dans la rue<br />
du 13-09 au 15-12<br />
Espace Vanderborght<br />
Bruxelles<br />
www.urbnd.com<br />
Une<br />
collection<br />
insigne<br />
du 06-09 au 05-01-2025<br />
Musée Jacqurmart-André<br />
Paris<br />
www.musee-jacquemartandre.com<br />
Placée sous le titre<br />
URBND (à lire urbanned),<br />
cette vaste<br />
exposition itinérante<br />
retrace les évènements<br />
majeurs de<br />
l’histoire du Street<br />
Art, de la naissance<br />
du mouvement dans<br />
les années 1960 aux<br />
Etats-Unis à nos<br />
jours, en passant par<br />
son arrivée et son déploiement<br />
en Europe<br />
dans les années 1980.<br />
L’exposition présente<br />
les œuvres de plus de<br />
60 artistes contemporains,<br />
venant de<br />
15 pays différents,<br />
comme le pionnier<br />
américain Futura, ceux d’entre eux qui se sont très tôt installés en Europe, JonOne<br />
(en France) ou encore Kool Koor (en <strong>Belgique</strong>), et ceux qui depuis n’ont de cesse<br />
de renouveler ce mouvement artistique comme Invader (France), Vhils (Portugal),<br />
Felipe Pantone (Espagne), M-City (Pologne), Daim (Allemagne) ou encore Niels<br />
Shoe Meulman (Pays-Bas). Le parcours intègre évidemment les nouvelles générations<br />
qui, à leur tour, repoussent les limites du mouvement et le réinventent. (ah)<br />
Space invader, PacMan. Mosaique, 2001, 40 × 40 cm. Collection privée. © Courtesy Danysz Gallery<br />
Pour sa réouverture<br />
après un<br />
an de travaux, le<br />
musée Jacquemart-André<br />
a<br />
mis les petits<br />
plats dans les<br />
grands en<br />
accueillant une<br />
quarantaine de<br />
chefs d’œuvre<br />
d’une collection<br />
extrêmement<br />
prestigieuse : celle qui fut initiée par<br />
Scipion Borghèse (1577-1633) et qui constitue<br />
aujourd’hui la fameuse Galerie Borghèse de<br />
Rome. La villa Borghèse Pinciana fut construite<br />
entre 1607 et 1616, afin d’abriter les œuvres<br />
antiques et modernes déjà acquises et celles<br />
à venir par le puissant cardinal, collectionneur<br />
insatiable et doué. En témoigne la liste des<br />
œuvres qui feront le voyage à Paris : les Italiens<br />
Raphaël, Antonello da Messina, Parmesan,<br />
Lorenzo Lotto, Titien, Véronèse, Caravage,<br />
Bernin… et les Nordiques comme Rubens et<br />
Gerrit von Honthorst. L’exposition souhaite<br />
aussi faire découvrir des artistes moins connus<br />
que les maîtres précédents, comme Annibal<br />
Carrache, Guido Reni, Le Cavalier d’Arpin et<br />
Jacopo Bassano. (ah)<br />
Raphaël, La Dame à la licorne, ca. 1506, huile sur toile<br />
appliquée sur panneau, 67 × 56 cm. Rome, Galleria<br />
Borghese. © Galleria Borghese / photo : Mauro Coen<br />
Unravel. The Power and<br />
Politics of Textiles in Art<br />
du 14-09 au 05-01-2025<br />
Stedelijk Museum<br />
Amsterdam<br />
www.stedelijk.nl<br />
Jeffrey Gibson, SPEAK TO ME SO THAT I CAN<br />
UNDERSTAND, 2018, technique mixte, 216 × 178 × 38 cm.<br />
Collection Sunderland-Cohen. © de l’artiste / Courtesy<br />
Sikkema Jenkins & Co., Roberts Projects et Stephen<br />
Friedman Gallery / photo : John Bentham<br />
La tradition a longtemps réservé les ouvrages réalisés avec du textile et du fil aux<br />
seules mères au foyer et à leurs filles. Si la broderie jouissait d’un peu plus de considération,<br />
elle était quand même considérée comme un passe-temps. Mais ce point<br />
de vue a changé ces dernières années et certains artistes ont commencé à découvrir<br />
les possibilités offertes par le travail de la fibre et du fil. Comme la peinture pour le<br />
peintre ou la pierre pour le sculpteur, ces matériaux offrent la possibilité d’exprimer<br />
leurs opinions quant aux aléas de ce monde : problématique du pouvoir, exploitation,<br />
déplacements, injustice, migration, impérialisme et bien d’autres encore… Le Stedelijk<br />
Museum donne aujourd’hui à une quarantaine d’artistes l’occasion d’exposer, parfois<br />
avec des œuvres de grande envergure, ce talent à l’avenir radieux.<br />
59
Sélection Musées<br />
Sensibilité norvégienne<br />
du 24-09 au 12-01-2025<br />
Musée d’Orsay<br />
Paris<br />
www.musee-orsay.fr<br />
Une ‘‘Invitation<br />
au voyage’’<br />
du 22-09 au 26-01-2025<br />
Fondation Beyeler<br />
Bâle<br />
www.fondationbeyeler.ch<br />
Voici une exposition propre à plaire aux véritables curieux de l’art, ceux qui aiment<br />
aller à la rencontre de l’inconnu et, en effet, qui connaît l’œuvre d’Harriet Backer<br />
(1845-1932) ? D’emblée pourtant, ses coloris audacieux, son usage libre de la<br />
touche et de la lumière, entre naturalisme et impressionnisme, sont déjà des<br />
ingrédients séduisants. De plus, outre les thématiques habituelles comme les<br />
scènes d’intérieur ou la nature morte, l’artiste norvégienne a développé des sujets<br />
bien à elle comme les représentations d’églises norvégiennes et, surtout, les<br />
scènes de musique. Il s’agit d’une composante importante dans la vie de Backer,<br />
dont la sœur Agathe Backer Grøndahl fut une musicienne renommée en Norvège<br />
et un sujet central dans son œuvre, où les vibrations de la touche rendent perceptibles<br />
les notes de musique. (ah)<br />
Harriet Backer, Musique, intérieur à Paris, 1887, huile sur toile, 38,5 × 55,5 cm. Oslo, National<br />
museum. © National Museum / photo : Børre Høstland<br />
Le poème de Charles Baudelaire L’Invitation<br />
au voyage (1857) a été choisi comme point de<br />
départ de cette vaste rétrospective consacrée<br />
à Henri Matisse (1869-1954). Les commissaires<br />
estiment que l’on trouve dans son oeuvre de<br />
nombreux thèmes et motifs qui font écho au<br />
poème de Baudelaire, comme par exemple, la<br />
célèbre toile Luxe, Calme et Volupté. Ensuite, le<br />
parcours souhaite mettre en lumière l’évolution<br />
et la richesse du travail précurseur de<br />
l’artiste en regroupant des oeuvres de toutes<br />
les époques. Peintures, sculptures et papiers<br />
découpés prouvent combien Matisse à su<br />
libérer la couleur du motif, simplifier les formes<br />
jusqu’à une sensualité inédite et se renouveler<br />
dans son oeuvre tardive en développant une<br />
pratique unique à la croisée des mediums. (ah)<br />
Henri Matisse, Grand nu rose, 1935, huile sur toile,<br />
66,4 × 93,3 cm. The Baltimore Museum of Art, Maryland,<br />
inv. BMA 1950.258. © Succession Henri Matisse / 2023,<br />
ProLitteris, Zurich / photo : Mitro Hood<br />
Van Gogh :<br />
un double anniversaire<br />
du 14-09 au 19-01-2025<br />
National Gallery<br />
Londres<br />
www.nationalgallery.org.uk<br />
L’année <strong>2024</strong> est celle du bicentennaire de la National Gallery et du centenaire de l’acquisition<br />
par l’institution londonnienne de deux oeuvres majeures : La Chaise et Les Tournesols,<br />
toutes deux peintes par Vincent Van Gogh en 1888. Il semblait donc normal que ce double<br />
anniversaire rende hommage à ce peintre. Le processus créatif établi par Van Gogh,<br />
année après année, tisse le fil rouge du parcours qui met d’abord en lumière les sources<br />
d’inspiration du maître, sources littéraires autant que plastiques. Il s’agit ainsi de retracer<br />
comment Van Gogh transforme les sujets “qu’il voit’’ (un champ de blé, des fleurs, une<br />
chambre, une chaise…) en espaces picturaux idéalisés. Cette démarche se révèle plus âpre<br />
encore lorsque Van Gogh préparait des toiles (dont certaines en série) afin de livrer un<br />
ensemble cohérent pour l’exposition universelle de 1889. (ah)<br />
Vincent van Gogh, Tournesols, 1888. National Gallery, Londres.<br />
60
« L’art est beau, mais demande<br />
un effort considérable »<br />
du 29-09 au 18-01-2025<br />
MoMA<br />
New York<br />
www.moma.org<br />
Les jouets, comme<br />
transmetteurs<br />
du 08-09 au 09-02-2025<br />
Bundeskunsthalle<br />
Bonn<br />
www.bundeskunsthalle.de<br />
Thomas Schütte aime citer cette phrase, « L’art est beau, mais demande un effort<br />
considérable », que l’on doit au marchand d’art allemand Curt Valentin (1902-1954).<br />
Des efforts peut-être pour communiquer avec un langage et des matières appropriées,<br />
la réflexion que l’artiste porte sur le monde qui l’entoure. Aussi son travail<br />
est-il jalonné d’œuvres qui semblent n’avoir rien en commun : des aquarelles<br />
intimes, des sculptures figuratives, des modèles d’architecture, … C’est précisément<br />
le lien reliant ces pièces, au fil des années, qui constitue le fil rouge de cette large<br />
rétrospective consacrée à l’artiste, né à Oldenburg en 1954 et formé à la Kunstakademie<br />
de Dusseldorf. Le parcours évoque toute sa carrière, depuis les premières<br />
œuvres critiquant le minimalisme et l’art conceptuel, jusqu’à aujourd’hui. (ah)<br />
Thomas Schütte, Ackermans Tempel III (Modell 1:10), 2011, briques LEGO, bois, aluminium,<br />
45 × 44,7 × 60,7 cm. Collection de l’artiste, Düsseldorf. © <strong>2024</strong> Thomas Schütte / Artists Rights Society<br />
(ARS), New York / VG Bild-Kunst, Bonn / photo : Luise Heuter<br />
Depuis les années 1980, Mark Dion s’intéresse à<br />
la question de savoir comment la connaissance<br />
est transmise au sein des musées, portant<br />
attention aux systèmes d’exploitation et d’oppression.<br />
Et pour cette exposition, qui a d’abord<br />
été conçue et présentée à Berlin, l’artiste américain<br />
a plongé dans les quelques 70 000 pièces<br />
du musée des jouets de cette ville. Car les<br />
jouets, généralement conçus par des adultes<br />
pour les enfants, véhiculent toujours des idées,<br />
des concepts, des coutumes, des poncifs sur la<br />
société et sur le monde. Lorsqu’ils manipulent<br />
des jouets, les enfants mettent en pratique certains<br />
modèles et, à travers les jouets, intègrent<br />
des règles, voire des idéologies. Afin de mettre<br />
ces codes en question, Mark Dion (1961) a créé<br />
plusieurs installations dont, par exemple, un<br />
labyrinthe de jeux de société, une pyramide<br />
d’animaux, une grotte aux poupées et une<br />
‘‘armoire à poison’’, avec des jouets borderline<br />
et transfrontaliers. (ah)<br />
Mark Dion, Race Delirious Toys. © Stadtmuseum Berlin /<br />
photo : Michael Setzpfandt<br />
Design d’aujourd’hui et de demain<br />
du 18-09 au 18-05-2025<br />
MAK<br />
Vienne<br />
www.mak.at<br />
Bonpart, Ast [Branch], ouvre-bouteille, 2018, DANIEL<br />
édition. © photo : Étienne Delorme<br />
La capitale de l’Autriche dispose d’un bel héritage concernant le design avec l’aventure<br />
magnifique du Wiener Werkstätte, qui révolutionna le domaine des arts décoratifs<br />
au début du XXe siècle. Cette exposition ne revendique toutefois aucun héritage et ne<br />
souhaite rendre aucun hommage. Elle établit seulement un constat : depuis le début de<br />
notre siècle, l’Autriche a vu naître de nombreux designers, et c’est ce panel que le musée<br />
souhaite dresser ici au travers de 100 objets, de 100 designers, durant 25 ans, en 25 catégories.<br />
Chacune de ces catégories thématiques – de A pour ‘‘Alpine’’ à Z pour ‘‘Zeitgeist’’<br />
– contient quatre objets représentatifs du large éventail produit en Autriche, de l’an 2000<br />
à nos jours. Il s’agit là d’exemples particulièrement remarquables de conception, de vrais<br />
modèles pour le XXIe siècle. (ah)<br />
61
Agenda Musées<br />
Katharina Pepijn, Norbertus van Couwerven, abbé de Sint-Michiels. Collection KMSKA, Anvers -<br />
Vlaamse Gemeenschap, Inv.nr. 873<br />
Aarschot<br />
Stedelijk Museum<br />
Aarschot<br />
△ Johan Dockx. Elke Dag<br />
Een Nieuwe Nacht<br />
till 01-09<br />
Stedelijk Museum<br />
Aarschot<br />
△ Het Kabinet<br />
till 22-09<br />
Antwerpen<br />
KMSKA<br />
△ What’s The Story?<br />
till 17-11<br />
M HKA<br />
△ De Stadcollectie<br />
Antwerpen<br />
till 05-01-2025<br />
△ Dierenleven<br />
till 22-09<br />
MAS<br />
△ Naar Antartica.<br />
De poolpioniers van<br />
de Belgica<br />
till 03-10<br />
Middelheim Museum<br />
△ Dennis Tyfus. Come<br />
Closer<br />
till 29-09<br />
Red Star Line<br />
museum<br />
△ Einstein, een gewilde<br />
vlucheling<br />
till 08-09<br />
FOMU<br />
△ Dirk Braeckmann.<br />
Echtzeit<br />
till 19-01-2025<br />
RockoxHuis<br />
△ Jan Davidsz. De Heem<br />
till 01-10<br />
Binche<br />
Musée international<br />
du Carnaval et du<br />
Masqu<br />
△ Binche Intime. Une<br />
exploration sonore<br />
till 15-09<br />
Brugge<br />
Adornes Domein<br />
△ Gloire et infortune<br />
d’un voyageur du XVe<br />
siècle<br />
till 31-12<br />
Brussels<br />
Africa museum<br />
△ ReThinking Collections<br />
till 29-09<br />
Boghossian<br />
Foundation - Villa<br />
Empain<br />
△ Josef and Anni<br />
Albers. Iconic couple of<br />
modernism<br />
till 08-09<br />
Bozar<br />
△ Hans / Jean Arp &<br />
Sophie Taeuber-Arp.<br />
Friends, Lovers, Partners<br />
20-09 till 19-01-2025<br />
CIVA<br />
△ Simone Guillissen-Hoa<br />
till 22-09<br />
Design Museum<br />
Brussels<br />
△ Innovating across<br />
Borders. Reflections on<br />
the Oeuvre of Sándor<br />
Borz Kováts<br />
till 22-09<br />
Espace Vanderborght<br />
△ URBND. Une<br />
anthologie du Street Art<br />
en Europe<br />
till 15-12<br />
Fondation CAB<br />
Brussels<br />
△ Richard Nonas<br />
till 21-12<br />
Fondation Thalie<br />
△ Regenerative Futures<br />
till 28-09<br />
iMAL<br />
△ NaturArchy: Towards a<br />
Natural Contract<br />
till 29-09<br />
ISELP<br />
△ Olivia Hernaïz. Silencio<br />
20-09 till 30-11<br />
La Wittockiana.<br />
△ Design du livre & du<br />
papier<br />
till 29-09<br />
Les Rencontres de la<br />
Photographie d’Arles<br />
△ Quand les images<br />
apprennent à parler<br />
till 29-09<br />
Maison De L’Histoire<br />
Européenne<br />
△ Bellum et Artes.<br />
L’Europe et la guerre de<br />
Trente Ans<br />
till 12-01-2025<br />
MIMA<br />
△ Vhils. Multitude:<br />
Carving Memories in the<br />
Digital Age<br />
till 05-01-2025<br />
Musée Horta<br />
△ Comme sur du velours.<br />
Le Textile s’empare des<br />
murs<br />
13-09 till 30-05-2025<br />
Musée Juif<br />
△ Passage. Textiles &<br />
Rituels<br />
till 01-09<br />
Musée Mode &<br />
Dentelle<br />
△ Jules François Crahay.<br />
Back in the spotlight<br />
till 10-11<br />
René Magritte<br />
Museum<br />
△ En compagnie de René<br />
Margritte: Jane Graverol<br />
till 20-10<br />
Royal Military<br />
Museum<br />
△ Knallende Kleine<br />
Kanonnen<br />
till 29-09<br />
Tour & Taxis<br />
△ Terracotta Army<br />
27-09 till 09-03-2025<br />
Train World<br />
△ Dessine-moi un train<br />
19-09 till 21-08-2025<br />
Villa Empain<br />
△ Alechinsky. pinceau<br />
voyageur<br />
26-09 till 16-03-2025<br />
△ Beyond the Lines<br />
till 03-11<br />
△ Josef et Anni Albers<br />
till 08-09<br />
WIELS<br />
△ Jana Euler. Oilopa<br />
till 29-09<br />
Wittockiana.<br />
△ Jean Boghossian.<br />
Abstract Writings,<br />
Abstract Thoughts<br />
till 15-09<br />
Design Museum<br />
△ Olivetti Folon<br />
till 15-09<br />
Charleroi<br />
Glass Museum<br />
△ Lila Farget. Under<br />
Construction<br />
till 22-09<br />
Musée de la<br />
Photographie<br />
△ Laura Henno. Outre<br />
Monde - Ethel Lilienfeld.<br />
EMI<br />
till 29-09<br />
62
Drogenbos<br />
Hingene<br />
Leuven<br />
Namur<br />
Raversijde<br />
FeliX Art & Eco<br />
Museum<br />
△ Futuromarennia,<br />
Oekraïne & avant-garde<br />
till 09-09<br />
Gaasbeek<br />
Kasteel van Gaasbeek<br />
△ Échos rebelles<br />
till 03-11<br />
Gent<br />
Huis van Alijn<br />
△ Ja Santé!<br />
till 27-04-2025<br />
MSK<br />
△ Alternatief Narratief<br />
20-09 till 26-01-2025<br />
Museum Dr. Guislain<br />
△ Ikigai<br />
till 08-09<br />
SMAK<br />
△ Private Passion X Public<br />
Duty<br />
till 05-01-2025<br />
Grimbergen<br />
Cultuurcentrum<br />
Strombeek<br />
△ Maëlle Dufour. Sonar<br />
till 08-09<br />
Kasteel d’Ursel<br />
△ Les Liaisons Désireuses.<br />
Over Lust, verleiding en<br />
verlangen<br />
till 13-10<br />
Hornu<br />
MACS<br />
△ Ariane Loze - Orla Barry<br />
till 03-11<br />
△ Alec De Busschère.<br />
Memory Cache<br />
Collection 99<br />
till 22-09<br />
Kluisbergen<br />
Beukenhof-Phoenix<br />
△ Sculpture. Resilience<br />
till 22-09<br />
Knokke<br />
Mu.Zee<br />
△ Attitude<br />
till 25-11<br />
La Louvière<br />
Centre de la Gravure<br />
et de l’image<br />
imprimée<br />
△ Corneille langs de<br />
vreugde<br />
till 03-11<br />
MILL<br />
△ Temps de pause<br />
till 15-09<br />
M Leuven<br />
△ DOKA<br />
till 05-01-2025<br />
△ Open M. Caché en<br />
plein vue<br />
till 27-10<br />
△ Alias<br />
till 01-09<br />
Liège<br />
La Boverie<br />
△ Brûlures. Carine<br />
Doutrelepont<br />
20-09 till 10-11<br />
Musée d’art<br />
contemporain en<br />
plein air du Sart<br />
Tilman<br />
△ Eva Evrard, FIG.<br />
till 15-09<br />
Trinkall Museum<br />
△ Dan Miller. À l’oeuvre<br />
- Modesties d’Andre<br />
Wostijn<br />
till 09-03-2025<br />
Musée de la Vie<br />
Wallonne<br />
△ #365 Unpacked<br />
till 06-10<br />
Mons<br />
Salle Saint Georges<br />
△ Alfredo Longo.<br />
Avat’Art 2<br />
till 27-10<br />
Le Delta<br />
△ 60 ans de la Maison de<br />
la Culture<br />
till 28-09<br />
Le Pavillon<br />
△ Stellar Escape. Les<br />
Nouvelles conquetes<br />
spatiales<br />
till 26-01-2025<br />
Musée Félicien Rops<br />
△ Le Cercle des Femmes<br />
peintres (1888-1893) &<br />
Kikie Crêvecoeur<br />
till 08-09<br />
Oudenaarde<br />
MOU<br />
△ Margaret. La fille de<br />
l’empereur entre pouvoir<br />
et image<br />
21-09 till 05-01<br />
Poperinge<br />
Museum Lucien<br />
De Gheus<br />
△ Fuga’s & Pimpelmezen<br />
till 29-09<br />
Puurs-Sint-<br />
Amands<br />
Emile<br />
Verhaerenmuseum<br />
△ Le Jardin enchanté<br />
till 06-10<br />
Atlantikwall<br />
Raversyde<br />
△ Getekende oorlog:<br />
De atlantikwall Gestript<br />
- Ensor 1940 - James<br />
Baron Ensor<br />
till 11-11<br />
Seneffe<br />
Domaine du Chateau<br />
de Seneffe<br />
△ Bon Voyage<br />
till 11-11<br />
Sint-Niklaas<br />
Mercatormuseum<br />
△ Hachmi Azza<br />
till 08-09<br />
Turnhout<br />
De Warande<br />
△ HYBRIDEN:<br />
Samengestelde wezens<br />
uit fabels, mythen en<br />
legenden<br />
till 17-11<br />
Westende<br />
Villa Les Zephyr<br />
△ Wear Sunscreen<br />
till 03-11<br />
Jane Graverol, La Mauvaise Etoile, 1956. © SABAM <strong>2024</strong> - Collection Musée René Magritte, Jette-Bruxelles<br />
Envoyer vos informations pour le mois<br />
d’octobre à collect@ips.be avant le 5<br />
septembre.<br />
63
Paroles de galeriste<br />
IN-DEPENDANCE – #066<br />
Une perspective plus<br />
large<br />
Les collectionneurs de photographie d’art Annemarie<br />
Zethof et Martijn van Pieterson ont découvert la<br />
photographie japonaise après avoir vu l’exposition<br />
de William Klein et Daidō Moiyama à la Tate Modern.<br />
Fascinés par les scènes de rue réalistes et contrastées<br />
de ce dernier, ils décidèrent de se concentrer sur<br />
la photographie japonaise en ouvrant la galerie<br />
IBASHO à Anvers, en 2015. Voici leur seconde antenne :<br />
IN-DEPENDANCE.<br />
© IN-DEPENDANCE<br />
D’où vous vient cet intérêt pour<br />
la photographie japonaise ?<br />
Le Japon possède une riche<br />
tradition photographique, qui a<br />
débuté au milieu du XIXe siècle,<br />
à une époque où il subissait une<br />
profonde transformation, passant<br />
d’un isolement traditionnel<br />
à une modernité tournée<br />
vers l’Occident. Cette histoire,<br />
relativement longue, a donné<br />
lieu à une certaine singularité<br />
de la photographie japonaise,<br />
les influences occidentales se<br />
mêlant aux valeurs culturelles<br />
traditionnelles. D’un côté, on<br />
retrouve la sérénité du bouddhisme<br />
zen et l’accent mis sur<br />
l’imperfection du Wabi Sabi.<br />
De l’autre, l’aspiration typique<br />
du Japonais au sublime, visible<br />
aussi dans l’artisanat où les<br />
photographes s’emploient à<br />
photographier un objet particulier<br />
jusqu’à la perfection.<br />
Avec IN-DEPENDANCE,<br />
on se tourne aussi vers la<br />
photographie occidentale et<br />
les arts visuels.<br />
Chez IBASHO, nous collaborons<br />
avec des artistes occidentaux<br />
ayant des liens singuliers avec<br />
le Japon. Ces projets voient en<br />
général le jour au Japon où cette<br />
‘‘japonité’’ est incontournable.<br />
Nous avons en outre rencontré,<br />
au fil des ans, quantité d’artistes<br />
occidentaux qui n’entretiennent<br />
pas de relation avec le Japon,<br />
mais dont les œuvres<br />
s’inscrivaient parfaitement<br />
dans l’esthétique d’IBASHO.<br />
Nous estimions nous trouver<br />
à un croisement, avec le choix<br />
d’élargir ou non ce profil. La<br />
fondation d’ IN-DEPENDANCE<br />
nous permet de collaborer<br />
avec ces artistes, tout en nous<br />
concentrant davantage sur la<br />
photographie japonaise chez<br />
IBASHO. Avec la combinaison<br />
de ces deux galeries, nous<br />
approchons un public plus large<br />
et comptons bien entendu sur<br />
une pollinisation croisée.<br />
Comptez vous participer à<br />
des foires ?<br />
Très certainement ! Avec<br />
IBASHO, nous participons<br />
depuis des années à divers<br />
salons de photographie et<br />
d’art et ferons de même avec<br />
IN-DEPENDANCE. Nous aurons,<br />
par exemple, deux stands à<br />
Paris Photo et un stand combiné<br />
sur Art Antwerp, où nous ferons<br />
dialoguer les artistes d’IBASHO<br />
et d’IN-DEPENDANCE. Cette<br />
dernière sera non seulement<br />
une galerie, mais aussi un<br />
espace d’événements culturels<br />
en collaboration avec d’autres<br />
artistes et galeries.<br />
Quelle est votre vision<br />
pour IN-DEPENDANCE ?<br />
IN-DEPENDANCE se base<br />
essentiellement sur notre goût<br />
« Avec la fondation d’IN-DEPENDANCE,<br />
nous pouvons enfin collaborer avec<br />
des artistes n’ayant aucun lien direct<br />
avec le Japon. »<br />
personnel, qui s’exprime clairement<br />
aussi chez IBASHO. La<br />
galerie se tournera surtout vers<br />
la photographie, mais d’autres<br />
supports seront également<br />
présents, l’accent étant mis sur<br />
la matérialité, le savoir-faire et<br />
une esthétique sobre. L’exposition<br />
inaugurale, Waiting for our<br />
Sight, de l’artiste flamand Anton<br />
Kusters combine les œuvres de<br />
cinq séries différentes. L’artiste<br />
présentera, en outre, ses tableaux<br />
et ses dernières œuvres<br />
vidéo de l’eucalyptus du lieu où<br />
la bombe atomique a touché<br />
Hiroshima en 1945. Son œuvre<br />
est empreinte d’une fascination<br />
pour la condition humaine et<br />
le transfert entre générations,<br />
où le traumatisme constitue un<br />
thème majeur.<br />
Que pensez-vous de l’utilisation<br />
de l’Intelligence Artificielle en<br />
photographie ?<br />
L’IA nous paraît un développement<br />
intéressant. Nous ne la<br />
considérons pas comme une<br />
menace et sommes curieux de<br />
voir comment les artistes vont<br />
l’utiliser. Lors de la deuxième<br />
exposition d’IN-DEPENDANCE,<br />
avec le Danois Adam Jeppesen,<br />
nous présenterons une série<br />
contenant un élément d’IA.<br />
L’art est, en fin de compte,<br />
une expression qui touche les<br />
hommes et cela vaut aussi pour<br />
la photographie.<br />
Anton Kusters.<br />
Waiting for our Sight<br />
du 07-09 au 17-11<br />
IN-DEPENDANCE<br />
Anvers<br />
www.in-dependancegallery.com<br />
Sudi. Beyond shadow<br />
Toshiya Watanabe.<br />
Beyond what you see<br />
du 14-09 au 30-11<br />
IBASHO<br />
Anvers<br />
www.ibashogallery.com<br />
64
Sélection Galeries<br />
Richard Nonas<br />
du 07-09 au 21-12<br />
Fondation CAB<br />
Bruxelles<br />
www.fondationcab.com<br />
François Jacob. Rhegma<br />
du 08-09 au 26-10<br />
Rossi Contemporary<br />
Bruxelles<br />
www.rossicontemporary.be<br />
À travers son approche unique, Richard Nonas (1936-2021) questionne les<br />
frontières entre art et architecture, naturel et artificiel. L’exposition présentée<br />
offre une immersion fascinante dans son monde singulier. À travers ses<br />
œuvres, souvent composées de matériaux bruts comme le bois, le métal et la<br />
pierre, il crée des sculptures minimalistes qui interrogent les relations entre<br />
l’objet et son environnement. Il explore comment ces éléments simples,<br />
par leur placement et leur forme, peuvent transformer notre perception<br />
des lieux et évoquer des sensations de stabilité et de déséquilibre. Parmi les<br />
pièces maîtresses de l’exposition, des œuvres en bois qui se déploient sur les<br />
murs créant une tension entre le vide et le volume, mais aussi des blocs de<br />
pierre disposés au sol invitant les visiteurs à redéfinir leur cheminement dans<br />
l’espace. (gg)<br />
Exposition Richard Nonas, Fondation CAB Brussels, <strong>2024</strong>. © Courtesy Galerie Christophe<br />
Gaillard / The Estate of Richard Nonas / photo : Philippe De Gobert<br />
Ce qui a été brisé, mis en morceaux, voilà la définition<br />
du terme grec Rhegma, titre de la cinquième<br />
exposition personnelle de François Jacob chez<br />
Francesco Rossi. À travers ses huiles sur toile, l’artiste<br />
évoque un écart qui brouille les lignes, fusionnant<br />
réel et peintures. Ses nouveaux paysages rappellent<br />
des lieux connus, habités d’histoires qui sommeillent<br />
dans notre inconscient, tout en distillant<br />
une charge mystérieuse, insaisissable, apportant<br />
à la composition un caractère fictif. François Jacob<br />
construit des scénarios et illustre un moment dans<br />
le temps, apparemment arrêté ou figé. Parfois<br />
proche des photographies anciennes, voire des<br />
illustrations religieuses, son imagerie narrative<br />
oscille entre vérité et tromperie. Quant aux scènes<br />
les plus sombres, elles sont toujours éclairées par<br />
une lumière tamisée. Et le rhegma couve lentement<br />
dans cette fracture entre ce que nous connaissons,<br />
ce dont nous rêvons et ce qui est réel. (gg)<br />
François Jacob, Les Bâtisseurs, 2023, huile sur toile,<br />
180 x 230 cm. © de l’artiste / Courtesy Rossi Contemporary –<br />
Prix : entre 3.000 et 12.000 €<br />
Mike Bourscheid<br />
- Weeping sand castles<br />
du 05-09 au 05-10<br />
Nosbaum Reding<br />
Bruxelles<br />
www.nosbaumreding.com<br />
Mike Bourscheid, A spell in the Alphabet Soup,<br />
Rustic Pain, Gr_und, 2023, installation à Berlin.<br />
© de l’artiste / photo : James Verhille<br />
Mike Bourscheid (Esch-sur-Alzette/Luxembourg, 1984) développe une pratique artistique<br />
multifacette en utilisant le jeu comme méthode, notamment à travers la création de<br />
costumes et d’espaces théâtraux. L’humour lui permet d’explorer les conventions et les<br />
comportements sociaux pour aborder les mœurs. Les récits qu’il construit sont souvent<br />
drôles ou absurdes, tout en contenant un sens critique, renversant les représentations traditionnelles<br />
du genre. Après ses études à Marseille et à Berlin, Mike Bourscheid se rend au<br />
Canada où il se fait rapidement remarquer. En 2019, la Vancouver Art Gallery invite l’artiste<br />
pour une exposition personnelle, doublée d’une performance publique. Entretemps, Mike<br />
Bourscheid a eu l’honneur de représenter le Grand-Duché de Luxembourg à la Biennale<br />
de Venise (2017) et son exposition Thank you so much for the flowers lui a perms de renforcer<br />
sa visibilité sur la scène européenne. (gg)<br />
65
Sélection Galeries<br />
Nú Barreto. Sensibilité<br />
du 05-09 au 19-10<br />
Galerie Nathalie Obadia<br />
Bruxelles<br />
www.nathalieobadia.com<br />
Natsukashii<br />
du 20-09 au 26-10<br />
Mazel Galerie<br />
Bruxelles<br />
www.mazelgalerie.com<br />
Originaire de São Domingos en Guinée-Bissau, le Parisien Nú Barreto (1966) est<br />
l’un de ces artistes qui « savent inscrire la réalité contemporaine dans une forme<br />
singulière nettement symbolique », déclarait le critique d’art Philippe Dagen<br />
dans Le Monde. Depuis son enfance, le dessin est le lieu dans lequel s’inscrivent<br />
toutes les expressions. Nú Barreto transmet sa vision sensible à partir d’un répertoire<br />
graphique résolument personnel. L’exposition présente des œuvres sur<br />
papier anciennes et récentes – convoquant le dessin et le collage – ainsi qu’un<br />
drapeau aux dimensions monumentales, intitulé Transmissions. Celui-ci entre<br />
dans la continuité de la série États-Désunis d’Afrique, initiée en 2009, reprenant<br />
le drapeau américain aux couleurs troquées par celles de la majorité des États<br />
africains. Traços Diário 1, un polyptyque de quarante-deux dessins, tel un carnet<br />
de bord durant la pandémie, figure également parmi la sélection bruxelloise.<br />
(gg)<br />
Nú Barreto, Mar Burmedju, 2021, collages (carton, papier, tissus), crayon céramique, pastel migras,<br />
papier recyclé. © Courtesy Galerie Nathalie Obadia Paris / Bruxelles / de l’artiste / photo :<br />
Bertrand Huet / tutti image – Prix : entre 10.000 et 80.000 €<br />
La Sato Gallery est invitée à faire dialoguer des<br />
artistes autour du concept de Natsukashii, mot<br />
japonais pour lequel il n’existe pas d’équivalent<br />
français. Le mot le plus proche serait ‘‘nostalgie’’,<br />
mais une nostalgie qui évoque le plaisir de<br />
la réminiscence de moments heureux. Natsukashii,<br />
c’est également les souvenirs heureux<br />
de l’enfance. Certains artistes ont donc profité<br />
de l’occasion pour créer des œuvres rappelant<br />
cette période de leur vie, Mayumi Nakao<br />
avec Birthday party ou Laurina Paperina avec<br />
un dessin compilant tous les héros de dessins<br />
animés japonais. Quant à Murmure, le duo<br />
d’artistes a conservé son langage subversif tout<br />
en le ‘‘japonisant’’ avec ce ‘‘Molotov’’ réalisé<br />
dans une bouteille de Ramune, associé à des<br />
personnages enfantins tel que le Doreamon<br />
et les Pokemons. Enfin, Bordalo2 s’est plus<br />
simplement emparé du tanuki, une espèce de<br />
raton-laveur japonais, très présent dans le folklore<br />
et à qui l’on prête des pouvoirs magiques.<br />
(gg)<br />
Bordalo2, Tanuki (neutral), <strong>2024</strong>, assemblage d’objets<br />
et peinture sur bois, 91 x 111 cm. © de l’artiste / Courtesy<br />
Mazel Galerie – Prix sur demande<br />
more overall<br />
du 13-09 au 26-10<br />
Irène Laub Gallery<br />
Bruxelles<br />
www.irenelaubgallery.com<br />
Guðný Rósa Ingimarsdóttir, vue de<br />
son studio à Bruxelles. © de l’artiste –<br />
Prix : entre 2.000 et 15.000 €<br />
Le travail d’Ingólfur Arnarsson est d’une grande précision : en traçant méthodiquement des lignes sur<br />
le papier, la matière se superpose au support. Ce n’est qu’en regardant de plus près que les légères<br />
nuances et les motifs des structures superposées apparaissent à l’œil du spectateur. Une telle stratification<br />
se retrouve dans la démarche de Guðný Rósa Ingimarsdóttir, composée de couches choisies de<br />
manière réfléchie. L’œuvre se construit lentement, parfois sur plusieurs années. Chaque ligne tracée<br />
ou effacée a la même valeur, les éléments restants ont la même force que ceux qui ont été enlevés.<br />
De la même manière, Hildigunnur Birgisdóttir rassemble des fragments collectés dans une fouille<br />
quasi archéologique d’archives personnelles. Sa pratique magnifie des objets quotidiens absurdes et<br />
souvent inutiles de la consommation de masse, en les présentant sur de nouveaux supports et à de<br />
nouvelles échelles. Une sublimation du banal. (gg)<br />
66
Frédéric Biesmans<br />
et Éric Gunera<br />
jusq. 17-10<br />
HU! Galerie d’art<br />
Bruxelles<br />
www.instagram.com/hu_galerie<br />
Léonard<br />
Misonne<br />
du 06-09 au 05-10<br />
Galerie Nardone<br />
La Louvière<br />
www.galerienardone.be<br />
À l’occasion de son<br />
ouverture, fin juin,<br />
la galerie HU! présente<br />
deux artistes qui<br />
abordent la céramique<br />
sous un jour tout à fait<br />
unique, tant par la technique<br />
de réalisation que<br />
par l’imaginaire qu’ils<br />
suscitent : Frédéric Biesmans<br />
et Éric Gunera. Le<br />
premier modèle la terre<br />
avec une minutie hors<br />
norme. Il façonne directement<br />
dans l’argile crue<br />
des temples en ruine,<br />
des machines utopiques<br />
tout droit sorties d’univers<br />
de science-fiction.<br />
Des populations lilliputiennes<br />
s’affairent sur<br />
ces scènes miniatures,<br />
travailleurs, touristes ou<br />
habitants. Malgré leur<br />
format minuscule, ces<br />
œuvres fourmillent de détails dans lesquels on plonge le regard et où l’imagination<br />
bascule. Le second, Éric Gunera, a rencontré sa vocation dans la maisonatelier<br />
du céramiste Antoine de Vinck. Né de la tension entre formes et couleurs,<br />
son travail associe le résultat issu de la technique du tournage à la diversité<br />
organique qu’offre le façonnage de l’argile. (gg)<br />
Frédéric Biesmans, Lost Robot, 2016, céramique, 17,5 x 16 x 22 cm. © de l’artiste – Prix : entre<br />
250 et 28.000 €<br />
Focus sur le chef de file du pictorialisme en<br />
<strong>Belgique</strong>. Amoureux de la nature, Léonard<br />
Misonne (1870-1943) va consacrer sa vie à la<br />
glorifier par la photographie pour en faire ce<br />
qu’il nomme lui-même des tableaux. Dès 1896,<br />
il trouve sa voie : explorer les campagnes de<br />
l’Entre-Sambre-et-Meuse, de la Campine ou<br />
des Ardennes pour en ramener des images<br />
intemporelles et mystérieuses qui le rendront<br />
rapidement célèbre. Abondante, son œuvre<br />
s’inscrit dans le mouvement pictorialiste qui, au<br />
tournant des XIXe et XXe siècles, va affirmer la<br />
photographie en tant qu’art, prônant des interventions<br />
manuelles sur les images au moyen de<br />
procédés complexes. S’il s’intéresse principalement<br />
aux paysages et scènes champêtres, on<br />
trouve aussi dans son œuvre de séduisantes<br />
vues de villes sous la pluie. La Galerie Nardone<br />
réunit ici un ensemble de trente photographies.<br />
(gg)<br />
Léonard Misonne, Aiseau, 1926, photographie,<br />
30 x 40 cm. Courtesy Galerie Nardone – Prix : entre<br />
3.000 et 5.000 €<br />
Djos Janssens<br />
- Super Samedi<br />
du 07-09 au 03-11<br />
La Châtaigneraie -<br />
Centre wallon d’Art contemporain<br />
Flémalle<br />
www.cwac.be<br />
Djos Janssens, My secret garden, 2017, technique<br />
mixte, 30 x 40 cm. © de l’artiste<br />
Djos Janssens critique les dérives de la société de consommation. Il s’amuse, détournant<br />
les slogans et codes publicitaires, en associant des œuvres connues à des installations in<br />
situ. Objectif ? Offrir aux visiteurs l’expérience d’un parcours immersif et réflexif. Justine<br />
Mathonet : « Grâce à son langage plastique, Djos Janssens déconstruit les stéréotypes, superpose<br />
les sens de lecture, triture les contextes pour mieux nous y faire songer. L’ensemble<br />
des techniques et des supports utilisés dans l’exposition sont multiples (…). Si la couleur<br />
est une composante essentielle du langage plastique de Djos Janssens, le mot l’est tout<br />
autant. Cette exposition ne déroge pas à la règle : les verbes s’enchaînent au fil des salles<br />
(…). Chaque espace est associé à un verbe : parier, produire, accumuler, contester, lessiver,<br />
influencer, essayer... ainsi qu’à une couleur particulière. » (gg)<br />
67
Sélection Galeries<br />
Exposition surprise de<br />
Yannick Ganseman<br />
du 28-09 au 27-10<br />
Anouk Vilain Art Gallery<br />
Diepenbeek<br />
www.anoukvilain.be<br />
Jeff McMillan<br />
et la nature<br />
du 08-09 au 06-10<br />
Galerie<br />
Kristof De Clercq<br />
Gand<br />
www.kristofdeclercq.com<br />
Yannick Ganseman s’est fait connaître avec des scènes domestiques et natures<br />
mortes en céramique peinte à partir de 2017 et en plâtre peint un peu plus tard.<br />
Légèrement archaïques, mais absolument remarquables. Il a été exposé par la<br />
galerie de Simon Delobel, puis par Otty Park, qui a cessé ses activités cette année.<br />
Aujourd’hui, Anouk Vilain a demandé à exposer principalement des œuvres<br />
de grande taille, ce qui est rarement possible. Grijs werd alle kleur est présente<br />
avec quelques nouvelles sculptures et des œuvres pour la plupart inédites. Le<br />
titre est un vers extrait d’un poème de l’écrivain et médecin de bord J. Slauerhoff.<br />
Yannick Ganseman a étudié la médecine et est devenu artiste. Kissmequick,<br />
présenté l’année dernière au CENTRALE Lab à Bruxelles, sa ville, est une scène<br />
familiale se déroulant à proximité d’un paysage avec des chevaux. Kissmequick<br />
est le nom du poney du défunt fils de Léopold II. Son travail pour la collection<br />
Kunst in de Stad d’Anvers, qui sera inaugurée à Ekeren en octobre, est également<br />
de taille. Il s’agit d’un bas-relief en bronze à deux faces représentant un père et sa<br />
fille. (cv)<br />
Yannick Ganseman, Kissmequick, 2023, bas-relief, céramique SE10-SE20 sur argile à biscuit cuite<br />
à basse température, monté sur métal, 127 x 176 x 15 cm, pièce unique. © de l’artiste – Prix : entre<br />
2.000 et 15.000 €<br />
Soil under<br />
pavement<br />
dreams of<br />
grass est la<br />
troisième<br />
exposition<br />
personnelle<br />
de l’artiste<br />
américain<br />
Jeff McMillan<br />
chez Kristof<br />
De Clercq.<br />
Son titre<br />
est tiré d’un<br />
poème de l’écrivain américain Wendell Berry,<br />
qui fut également agriculteur. Sous les pavés, le<br />
sol rêve d’herbe. Jeff McMillan serait-il devenu<br />
militant écologiste, prônant le retrait des pavés<br />
et autres revêtements de sol pour lutter contre<br />
le réchauffement climatique ? Cet artiste<br />
texan de plus en plus en vue vit à Londres<br />
depuis 1998. Il dispose d’un atelier avec jardin<br />
où il cultive des légumes et laisse pendre des<br />
peintures quasi monochromes aux intempéries.<br />
La pluie, la pollution, les escargots, les insectes<br />
et les renards y laissent leurs traces. Après<br />
quelques années, lorsqu’il estime qu’elles sont<br />
‘‘mûres’’, il retend les toiles de manière à ce que<br />
les bords soient visibles. Ses huiles récentes<br />
côtoient désormais des aquarelles sur papier<br />
trouvé, réalisées en voyage. Une sorte de carnet<br />
de route, qui permet d’appréhender le temps<br />
et l’espace de manière différente. (cv)<br />
Jeff McMillan, Untitled (Green/Fox H-212), 2021-<strong>2024</strong>,<br />
peinture à l’huile sur toile, 125 x 101 cm. © de l’artiste /<br />
Courtesy Galerie Kristof De Clercq – Prix : entre 1.700 et<br />
18.000 €<br />
Roeland Tweelinckx<br />
défie la perception<br />
du 08-09 au 26-10<br />
Eva Steynen Gallery<br />
Anvers<br />
www.evasteynen.be<br />
Roeland Tweelinckx, Trying to keep up,<br />
<strong>2024</strong>, bois, métal, peinture. © de l’artiste<br />
/ Courtesy Eval Steynen Gallery – Prix :<br />
entre 500 et 5.000 €<br />
When it’s Right to do the Wrong Thing: Bending the Rules of Functionality est la première exposition<br />
personnelle de Roeland Tweelinckx chez Eva Steynen. L’artiste belge (1970) réalise des<br />
interventions et des sculptures in situ. Qu’il s’agisse d’un petit groupe de prises de courant ou de<br />
grilles de ventilateur placées de travers, on ne remarque parfois pas tout de suite qu’il s’agit d’art.<br />
Il peut également s’agir d’un mur incliné, d’un barrage ou encore d’un radiateur dont les éléments<br />
s’élèvent en hauteur, comme pour échapper à la chaleur. Le tout est délicieusement absurde et les<br />
objets souvent dotés d’une dimension humaine. L’une de ses nouvelles œuvres, Trying to keep up,<br />
est une courte rallonge électrique verticale dotée d’une fiche inutile, un trompe-l’œil de bois peint<br />
et de métal. On dit souvent de Roeland Tweelinckx qu’il dépouille les objets de leur fonction. Mais<br />
le titre de l’exposition révèle qu’il ne fait que contourner les règles de la fonctionnalité. Il aiguise<br />
ainsi notre perception quotidienne, ce qui est déjà une fonction de son art. (cv)<br />
68
Paroles de galeriste<br />
KIN Gallery – #067<br />
Affinités électives<br />
Nouvelle galerie établie dans la rue Ravenstein, au cœur<br />
de Bruxelles et spécialisée dans l’art difficile à cataloguer,<br />
la galerie KIN base son programme sur de longues<br />
collaborations avec divers artistes, associant les activités<br />
commerciales à une plateforme favorable aux échanges<br />
artistiques. Dans ce cadre, l’amitié a la priorité absolue.<br />
<strong>COLLECT</strong> s’est entretenu avec Nicolaus Schafhausen (1965).<br />
© KIN Gallery<br />
KIN se singularise-t-elle sur<br />
le marché bruxellois en se<br />
concentrant sur les tendances<br />
artistiques difficiles à<br />
cataloguer ?<br />
Cela fait plus de vingt ans que je<br />
vis à Bruxelles, en tant que personne<br />
privée et sans fonctions<br />
officielles. J’ai donc pu suivre<br />
de près le programme d’autres<br />
galeries et institutions, sans<br />
en être pour autant tributaire.<br />
Certains artistes, qui exposent<br />
chez KIN, travaillaient précédemment<br />
pour des institutions<br />
et bénéficient désormais de<br />
mon soutien. En tant que<br />
marchand je suis libre d’agir de<br />
manière subjective et expérimentale,<br />
indépendamment des<br />
tendances dominantes. Cela me<br />
permet de proposer une offre<br />
inédite au public local, même<br />
s’il n’y est pas habitué.<br />
coup cet endroit. Je collabore<br />
souvent avec des artistes que<br />
je connais depuis longtemps,<br />
ce qui génère des histoires<br />
significatives pour le présent.<br />
Le réseau de collectionneurs,<br />
d’artistes et de relations que j’ai<br />
nouées cette dernière décennie<br />
contribue au succès de KIN à un<br />
niveau local et international.<br />
Comment les parcours et<br />
expériences des collaborateurs<br />
de KIN, par exemple ceux<br />
de vos administrateurs<br />
internationaux et de Micaela<br />
Dixon, qui a travaillé chez<br />
Hauser & Wirth et Fogo<br />
Island Arts, contribuent-ils au<br />
positionnement sur le marché<br />
et à l’orientation artistique de la<br />
galerie ?<br />
J’ai voulu d’emblée me doter<br />
d’une équipe de professionnels,<br />
pas d’assistants passifs.<br />
Micaela Dixon fut mon bras<br />
droit à la Fogo Island Arts/<br />
Shorefast Foundation au<br />
Canada. Je l’ai choisie pour<br />
ses talents exceptionnels en<br />
matière de communication<br />
et pour sa compréhension<br />
de l’art en tant que tel, mais<br />
aussi parce qu’elle a travaillé<br />
dans l’une des galeries les<br />
plus influentes au monde.<br />
Ce qui a porté ses fruits. En<br />
plus de ses qualifications<br />
professionnelles, Micaela<br />
constitue, à tous niveaux, un<br />
‘‘atout’’ naturel et personnel<br />
pour KIN, ce dont une galerie<br />
a besoin. Nous œuvrons en<br />
faveur d'une reconnaissance<br />
internationale et de carrières<br />
Le bureau d’architectes KGDVS a<br />
conçu un pavillon flexible et durable<br />
dans un espace brutaliste.<br />
d’artistes réussies. Micaela et<br />
moi appartenons à différentes<br />
générations. Cette interaction,<br />
comme l’apprentissage mutuel,<br />
sont tout à fait profitables, ce<br />
qui se répercute aussi sur notre<br />
positionnement.<br />
Comment KIN nourritelle<br />
ses relations avec les<br />
collectionneurs ?<br />
Nous sommes tous dans le<br />
même bateau, à tenter de<br />
comprendre la nature de l’art.<br />
Mon travail consiste à stimuler<br />
une compréhension partagée<br />
de notre avenir social en tant<br />
qu’artistes, institutions, organisateurs<br />
et collectionneurs. La<br />
clé de la réussite est un mode<br />
de création et d’expérience<br />
commun. J’entretiens, pour<br />
cette raison, un réseau de collectionneurs<br />
internationaux qui<br />
me font confiance et vice-versa.<br />
Nous nous implantons lentement<br />
à Bruxelles et les collectionneurs,<br />
jeunes ou établis,<br />
nous découvrent avec un intérêt<br />
croissant. C’est captivant.<br />
Quelle importance de participer<br />
au nouveau Rendez-Vous ?<br />
KIN y a déjà participé l’an<br />
dernier, pour notre deuxième<br />
exposition. Nous avons été<br />
Comment le réseau d’artistes de<br />
KIN et leur fidélité contribuentils<br />
au succès de la galerie ?<br />
KIN est synonyme d’affinités,<br />
d’amitié et de confiance. Je<br />
souhaite raconter des histoires<br />
et nouer des relations avec<br />
les artistes, le public et les<br />
collectionneurs. Nous avons<br />
sciemment choisi le centre de<br />
Bruxelles, tout près de Bozar, en<br />
face du nouveau bâtiment de<br />
la BNP Paribas, pour y établir la<br />
galerie. Le caractère brutaliste<br />
de l’espace m’a attiré et, avec<br />
l’aide du bureau d’architectes<br />
Kersten Geers/David Van<br />
Severen, nous avons pu aménager<br />
un lieu flexible et durable.<br />
Les artistes apprécient beauravis<br />
de l’accueil que nous ont<br />
réservé visiteurs et collègues.<br />
Nous collaborons évidemment<br />
avec d’autres galeries. Une ville<br />
au look global, en constante<br />
évolution, a tout intérêt à offrir<br />
de la diversité à un public international<br />
qui utilise les mêmes<br />
paramètres éthiques.<br />
Pouvez-vous préciser le contenu<br />
de votre prochaine exposition ?<br />
La prochaine exposition, Extensions,<br />
accueille la dernière série<br />
d’Andrzej Steinbach, qui explore<br />
l’idée d’exister au moyen de<br />
la technologie. Son titre fait<br />
référence à une expérience<br />
fondamentale de la robotique :<br />
comprendre notre environnement<br />
pour pouvoir y naviguer<br />
efficacement. Ce concept sert<br />
d’analogie et décrit parfaitement<br />
notre programme actuel.<br />
La vie humaine est par définition<br />
très abstraite.<br />
Andrzej Steinbach:<br />
Simultaneous Localization<br />
and Mapping<br />
du 12-09 au 09-11<br />
KIN Gallery<br />
Bruxelles<br />
www.kinbrussels.com<br />
69
Agenda Galeries<br />
Julien Calbert, Akhe, 2022...© de l'artiste / Courtesy L'Enfant Sauvage, Bruxelles<br />
Antwerpen<br />
Anna3<br />
△ de zee, de zee!<br />
till 29-09<br />
Art Forum<br />
△ Maurice Brams.<br />
Frank Van Herck<br />
till 15-09<br />
Galerie De Zwarte<br />
Panter<br />
△ Benjamin Demeyere.<br />
Riflessioni sulla Natura<br />
- Greet Martens. Enkel<br />
dit - Frank Wagemans.<br />
O wat een heerlijke<br />
anekdote<br />
till 08-09<br />
Gallery Fifty One<br />
△ Harry Gruyaert.<br />
Homeland - TV Shots:<br />
Olympics 1972<br />
07-09 till 26-10<br />
Tim Van Laere Gallery<br />
△ Ben Sledsens. Between<br />
Fish and Stars<br />
till 05-10<br />
VCRB Gallery<br />
△ Dirk Roseport. Graeme<br />
Wilcox. After the Event<br />
13-09 till 03-11<br />
△ Tales of Humanity<br />
till 08-09<br />
Bacht-Maria-<br />
Leerne<br />
Francis Maere Fine<br />
Arts<br />
△ Ooidonk Art Festival<br />
till 15-09<br />
Brugge<br />
Galerie Sabine<br />
Pinsart<br />
△ Zomertentoonstelling.<br />
Ten minsge houdbaar<br />
tot, best before:<br />
22-09-<strong>2024</strong><br />
till 22-09<br />
Brussels<br />
Almine Rech<br />
△ Zio Ziegler. Reverse<br />
Paintings<br />
12-09 till 02-11<br />
Baronian<br />
△ Leen Voet. Heilig Graf,<br />
landschap en portret -<br />
Michel Frère<br />
12-09 till 05-10<br />
Beige<br />
△ Melissa Gordon.<br />
Portals<br />
12-09 till 26-10<br />
Bernier/Eliades<br />
△ Richard Long. Dry Walk<br />
19-09 till 07-12<br />
Botanique<br />
△ De fil et de nature<br />
07-09 till 27-10<br />
Bruno Matthys<br />
Gallery<br />
△ Marie Morel<br />
till 05-10<br />
Chez Olivia<br />
△ I Wish you Were Here<br />
12-09 till 19-10<br />
Contretype<br />
△ Les Guèrillères<br />
d'Agnes Geoffray<br />
12-09 till 17-11<br />
Galerie Albert<br />
△ Hommage à Fernand<br />
Wéry<br />
till 22-09<br />
Galerie Faider<br />
△ Jean Pierre Pincemin<br />
05-09 till 12-10<br />
Galerie La Forest<br />
Divonne<br />
△ Tinka Pittoors. Marsyas<br />
and Me<br />
12-09 till 02-11<br />
Galerie Nathalie<br />
Obadia<br />
△ Nu Barreto. Sensibilité<br />
05-09 till 19-10<br />
Gallery Sophie Van<br />
den Bussche<br />
△ Moon River. Steven<br />
Antonio Manes & Bart<br />
Vandevijvere<br />
01-09 till 05-10<br />
Hangar<br />
△ Atelier. Stephan<br />
Vanfleteren<br />
13-09 till 21-12<br />
Hopstreet Gallery<br />
△ Habitus. Mona<br />
Ardelean & Tinus<br />
Vermeersch<br />
08-09 till 26-10<br />
Irène Laub Gallery<br />
△ More Overall<br />
13-09 till 26-10<br />
Jan Mot<br />
△ Andrea Büttner.<br />
Shame Punishments<br />
12-09 till 26-10<br />
La Verrière<br />
△ Hélène Bertin.<br />
Esperluette<br />
13-09 till 30-11<br />
Le Salon d’Art<br />
△ Pierre Radisic.<br />
Photographies<br />
till 19-10<br />
L'Enfant Sauvage<br />
△ Julie Calbert. Ekhô<br />
13-09 till 15-12<br />
Maruani Mercier<br />
△ Jaclyn Conley. Castles<br />
in the air<br />
05-09 till 19-10<br />
Michèle Schoonjans<br />
Gallery<br />
△ Jérôme Bouchard. On<br />
n'y voit rien: tout de suite<br />
08-09 till 26-10<br />
Modesti Perdriolle<br />
Gallery<br />
△ Samantha McEwen<br />
till 28-09<br />
Nino Mier Gallery<br />
△ Jess Allen - Orkideh<br />
Torabi<br />
13-09 till 26-10<br />
OV Project<br />
△ JFO >
info & tickets / chabotmuseum.nl / museumparkvillas.nl<br />
Henk Chabot<br />
Schilderijen, beelden, tekeningen en grafiek van<br />
Henk Chabot, zijn tijdgenotenen geest verwanten<br />
© Photos Kévin Rinclin Photography <strong>2024</strong><br />
71
L’ Ancienne Nonciature<br />
Ambassade artistique au cœur du Sablon<br />
Havre de raffinement d’une<br />
beauté intemporelle en plein<br />
cœur du Grand Sablon, l’Ancienne<br />
Nonciature s’anime d’un souffle<br />
nouveau. Véritable ambassade<br />
dédiée aux arts et au patrimoine,<br />
le lieu entretient des relations<br />
privilégiées avec l’art contemporain.<br />
Rencontre avec sa propriétaire,<br />
l’architecte d’intérieur et historienne<br />
de l’art, Anne Derasse.<br />
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT<br />
Pièce maîtresse de la bâtisse, l’escalier d’honneur dans toute sa splendeur. © photo : Jörg Bräuer<br />
C’est une bâtisse de légende qui<br />
nous ouvre ses lourdes portes. Au<br />
milieu du XIXe siècle, le cardinal<br />
Pecci, futur pape Léon XIII, fut en<br />
ces lieux nonce apostolique, faisant de la demeure<br />
l’Ambassade du Vatican à Bruxelles.<br />
Vers 1860, la famille De Mot s’y installe.<br />
Manifeste du style néo-classique, cet élégant<br />
hôtel particulier présente également<br />
de sublimes caves voûtées du XVIe siècle,<br />
vestiges de l’ancien palais Renaissance alors<br />
entre les mains d’un haut dignitaire de la<br />
cour de l’empereur Charles Quint. En 2005,<br />
quand le couple formé par Willy d’Huysser,<br />
personnalité hors du commun qui dédia<br />
sa vie à l’art, et Anne Derasse, architecte<br />
d’intérieur reconnue internationalement,<br />
en réalise l’achat, le lieu était en piteux état.<br />
Sa propriétaire nous explique : « Je suis<br />
une amoureuse des maisons qui ont une<br />
âme, une histoire… Quand nous avons fait<br />
l’acquisition de l’Ancienne Nonciature, elle<br />
était dans un état très vétuste nécessitant<br />
des travaux considérables, mais l’esprit des<br />
lieux était toujours là, malgré les outrages<br />
du temps. » La découverte ébahie du lieu,<br />
entièrement restauré dans les règles de<br />
l’art, livre une leçon de patiente détermination<br />
: « Lorsque l’on s’attelle à la rénovation<br />
72
Quelle que soit la<br />
raison, une invitation<br />
à l’Ancienne<br />
Nonciature constitue<br />
un privilège.<br />
ANNE DERASSE<br />
profonde d’un tel bâtiment, il faut prendre<br />
le temps de la réflexion, nourrie de longues<br />
recherches historiques, pour poser les bons<br />
choix. Ce sont des projets qui vous dépassent<br />
largement parce qu’ils sont amenés<br />
à traverser le temps et à exister bien au-delà<br />
de votre vie. C’est aussi pour cette raison<br />
que tous les choix doivent être motivés par<br />
cette perspective de pérennité, en privilégiant<br />
les options les plus intemporelles. Hors<br />
décoration et finition, le chantier a nécessité<br />
cinq ans. » L’année 2011 fut marquée par la<br />
disparition de Willy d’Huysser. Pour perpétuer<br />
sa mémoire, Anne Derasse a poursuivi<br />
seule la restauration qui leur tenait à cœur.<br />
Plus tard, elle fit la rencontre de son compagnon<br />
actuel, l’artiste Jörg Bräuer. Ce dernier<br />
éprouve instantanément la même affection<br />
pour la maison. Une passion partagée qui<br />
amplifia leur volonté de redonner vie à ce<br />
lieu emblématique : « Durant la restauration,<br />
à mesure que le bâtiment nous dévoilait<br />
sa beauté, nous ressentions la nécessité<br />
de faire vivre ce patrimoine en accueillant<br />
certains types d’événements. Aujourd’hui,<br />
nous souhaitons rester extrêmement<br />
sélectifs en n’acceptant que des initiatives<br />
s’inscrivant dans l’esprit du lieu, à savoir des<br />
événements prestigieux ayant trait à l’art,<br />
au patrimoine et au luxe. Nous accueillons<br />
et/ou organisons des expositions d’art<br />
contemporain, nous recevons également<br />
la maison de vente Antenor, qui y organise<br />
expositions et ventes. Il y a quelque temps,<br />
la maison Dior a lancé en nos murs l’un de<br />
ses parfums. En outre, l’endroit héberge<br />
mes bureaux d’architecture d’intérieur. À<br />
nos yeux, il est important de conserver ce<br />
caractère un peu secret, intime, préservé et<br />
privilégié. » Quelle qu’en soit la raison, une<br />
L’Ancienne Nonciature s’ouvre à l’art contemporain. Au centre : Jörg Bräuer, Mystères de l´existence, <strong>2024</strong>,<br />
tirage d’encre pigmentaire, lutrin, éd. limitée, 196 x 46 cm. À gauche : Jörg Bräuer, Réflexions fluctuantes,<br />
<strong>2024</strong>, tirage d’encre pigmentaire, lutrin, éd. limitée, 196 x 46 cm. © de l’artiste<br />
invitation à l’Ancienne Nonciature constitue<br />
donc un privilège : l’occasion d’accéder à un<br />
lieu historique d’un raffinement hors norme.<br />
D’ailleurs, aussi qualitatives que soient les<br />
œuvres présentées, la vraie sensation réside<br />
dans la présence de l’escalier d’honneur qui<br />
subjugue invariablement l’assistance.<br />
LE SABLON, VERSION<br />
ART CONTEMPORAIN<br />
Qui ose encore penser que le Sablon est<br />
un sanctuaire réservé à l’art ancien et aux<br />
antiquités ? Depuis quelques années, l’arrivée<br />
de plus en plus remarquée d’enseignes<br />
défendant la production actuelle rebat les<br />
cartes. Alors que les antiquaires ont toutes<br />
les difficultés à trouver des repreneurs, ce<br />
sont les galeries d’art contemporain qui s’y<br />
multiplient. Sorry We’re Closed, Mendes<br />
Wood, Wouters, Nino Mier, Absolute Art<br />
Gallery, Jonathan F. Kugel…, autant d’acteurs<br />
y insufflant un vent de fraîcheur salvateur.<br />
L’Ancienne Nonciature s’inscrit pleinement<br />
dans cette dynamique nouvelle. Après des<br />
collaborations avec Spazio Nobile, Maria<br />
Lund ou encore Maison Parisienne, les propriétaires<br />
ont trouvé en Frédérick Mouraux<br />
et son épouse Flavie Durand-Ruel, descendante<br />
du fameux marchand d’art français,<br />
de merveilleux complices pour poursuivre<br />
leur aventure. Le succès remporté par leur<br />
première expérience durant Art Brussels les<br />
a conduits à récidiver pour la rentrée avec<br />
une nouvelle proposition intitulée In Praise<br />
of Time / Éloge du Temps. Au programme,<br />
les recherches de quatre artistes internationaux<br />
: Jörg Bräuer, Jean-Philippe Duboscq,<br />
Dom Gray et Philippe Pasqua. Une exposition<br />
dont les dates ont été soigneusement<br />
choisies pour s’inscrire dans deux week-ends<br />
‘‘événements’’ : Rendez-Vous et Brussels<br />
Art Square. L’occasion pour le public de (re)<br />
découvrir ce lieu unique.<br />
VISITER<br />
In Praise of Time<br />
du 12 au 22-09<br />
Ancienne Nonciature<br />
Bruxelles<br />
www.frederickmourauxgallery.com<br />
ENCHÉRIR<br />
Vente Antenor VII<br />
01-12<br />
www.antenor-auction.com<br />
LIRE<br />
Anne Derasse. Le temps intérieur, Beta-Plus,<br />
Bruxelles, <strong>2024</strong>, ISBN 978-2-87550-143-1<br />
SURFER<br />
www.annederasse.be<br />
73
La Proximus<br />
Art Collection se<br />
sépare de 200 œuvres<br />
Une option stratégique<br />
Andy Warhol, Flowers, 1970, sérigraphie en couleurs, 91,5 x 91,5 cm, signé et numéroté (sur le revers) ‘‘Andy Warhol 197/250’’, Factory Additions, New York. © <strong>2024</strong><br />
Christie’s Images Ltd. - Est. 40.000-60.000 € .<br />
74
En ce mois de septembre, 70<br />
œuvres de la collection d’entreprise<br />
de Proximus seront mises aux<br />
enchères par Christie’s. En amont,<br />
130 œuvres ont été proposées, à<br />
des conditions préférentielles, aux<br />
employés. Rencontre avec Stefaan<br />
De Clerck, président du Conseil<br />
d’Administration de Proximus et de<br />
la Proximus Art Collection.<br />
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT<br />
Dépassant largement la simple<br />
volonté d’habiller les murs<br />
d’une société, les collections<br />
d’entreprise sont aujourd’hui<br />
observées comme un formidable outil de<br />
communication. Elles permettent d'en<br />
renforcer l’identité en reflétant visuellement<br />
certaines de ses valeurs, notamment<br />
une sensibilité artistique. Aux yeux du<br />
grand public, ces collections s’apparentent<br />
à des actes de philanthropie. Pour ne rien<br />
gâcher, les œuvres achetées embellissent<br />
les espaces de travail, offrant aux employés<br />
un cadre inspiré et inspirant. Il est même<br />
prouvé que disséminer de l’art dans les<br />
bureaux augmente l’épanouissement et<br />
la productivité, favorise une atmosphère<br />
d’innovation et réduit le stress. C’est donc<br />
bien une stratégie gagnante dont les bénéfices<br />
se situent autant en interne qu’en<br />
externe, en raison de l’image véhiculée,<br />
toujours améliorée. Soulignons d’autre part<br />
que le concept ne date pas d’hier, puisqu’il<br />
ancre ses profondes racines à l’époque<br />
de la Renaissance, la première collection<br />
d’entreprise remontant à 1472, lorsque<br />
la famille Monte dei Paschi commença à<br />
collectionner pour sa banque, à Sienne. En<br />
<strong>Belgique</strong>, les collections d’entreprise sont<br />
très nombreuses (ING, Belfius, Delen, …).<br />
Parmi les plus importantes figure la Proximus<br />
Art Collection, fondée en 1996. Annuellement,<br />
elle bénéficie d’une enveloppe<br />
de 250.000 euros versée par la maisonmère,<br />
permettant d’en assurer la gestion<br />
(assurance, transport, restauration, …) et<br />
l’acquisition de nouvelles pièces. La collection<br />
comptait quelque 600 œuvres avant<br />
que Stefaan De Clerck annonce, en avril<br />
dernier, vouloir se séparer de 200 d’entre<br />
elles : « La collection était directement<br />
Sol Lewitt, Splotch, 2005, fibre de verre et acrylique sur bois, 152 x 114 x 75,5 cm. © <strong>2024</strong> Christie’s Images Ltd.<br />
Est. 40.000-60.000 €<br />
« Je conseille<br />
à toutes les<br />
entreprises d’investir<br />
dans une collection<br />
d’art contemporain.<br />
C’est absolument<br />
fantastique ! »<br />
exposée dans nos différents bâtiments,<br />
actuellement en pleine rénovation et que<br />
nous réintégrerons début 2027. Aussi,<br />
nous nous sommes séparés de certains<br />
bâtiments et notre siège social offrira, à la<br />
fin du chantier, deux fois moins de surface<br />
de travail. La question du stockage représentant<br />
des coûts considérables, il nous<br />
a paru nécessaire de nous défaire d’une<br />
partie de notre collection. » Mais d’autres<br />
raisons sont rapidement venues conforter<br />
cette décision.<br />
ENVERGURE INTERNATIONALE<br />
Alors que de nombreuses collections d’entreprise<br />
misent sur le local en valorisant des<br />
artistes régionaux ou nationaux, les choix<br />
de la collection Proximus ont d’emblée<br />
été tournés vers l’international : « Même si<br />
nous comptons une quarantaine d’artistes<br />
belges sur la centaine de signatures qui<br />
composent la collection, nous insistons sur<br />
la dimension internationale et d’un niveau<br />
muséal de l’ensemble. C’est assurément<br />
ce qui en fait la force. Nous possédons des<br />
œuvres que beaucoup de musées nous<br />
envient, ce dont nous pouvons être fiers.<br />
Toutefois, pour pérenniser pareille collection,<br />
renforcer sa qualité et la maintenir<br />
75
« La vente devrait<br />
rapporter entre 1,5<br />
et 2 millions d’euros,<br />
mais ces estimations<br />
pourraient s’envoler. »<br />
ASTRID CENTNER (CHRISTIE’S)<br />
Thomas Ruff, Substrat 20 III, 2003, tirage chromo-génique, monté sur Diasec, cadre d'artiste, 165 x 108 cm, signé,<br />
titré, numéroté et daté ‘‘sub 20 III Th Ruff 3/5 2003’’ sur le support. © <strong>2024</strong> Christie’s Images Ltd.<br />
Est. 30.000-50.000 €<br />
parmi les ensembles les plus prestigieux,<br />
il nous faut opérer des choix, notamment<br />
pour la rendre plus homogène. » Parmi les<br />
200 œuvres sélectionnées avec l’aide d’un<br />
comité d’experts extérieurs, dont Joost Declercq<br />
et Dirk Snauwaert, on retrouve des<br />
œuvres ‘‘doublons’’, du même artiste et de<br />
la même série, par exemple, des œuvres secondaires<br />
(multiples, œuvres sur papier, …),<br />
de même que des acquisitions qui sortent<br />
de l’esprit de la collection, notamment des<br />
planches originales de bandes dessinées ou<br />
des dessins humoristiques. Les 200 œuvres<br />
proposées à la vente ont été scindées en<br />
deux ensembles. Le premier regroupe 130<br />
créations à l’intention exclusive des employés,<br />
avec un maximum de deux œuvres<br />
par travailleur, afin d’éviter toute démarche<br />
spéculative : « Nous avons voulu permettre<br />
à nos employés d’accéder à ces œuvres en<br />
leur offrant des conditions d’achat plus<br />
favorables que dans tout autre contexte.<br />
Nous avons réalisé plusieurs estimations de<br />
toutes les œuvres, desquelles nous avons<br />
retenu la valeur la plus basse. Soit le prix<br />
de vente, sans autre frais supplémentaire,<br />
réservé à nos employés. » Stefaan De Clerck<br />
insiste sur cette dimension d’accessibilité,<br />
soulignant que ces œuvres sont, pour l’écrasante<br />
majorité, estimées entre 250 et 3.000<br />
euros. Début juillet, environ 80 d’entre elles<br />
avaient déjà trouvé preneur…<br />
UNE VENTE-ÉVÉNEMENT ORCHES-<br />
TRÉE PAR CHRISTIE’S<br />
L’événement est sans nul doute la vente<br />
du second ensemble, assuré par la maison<br />
Christie’s. Cette mise aux enchères<br />
concerne 70 œuvres signées par certains<br />
des plus grands noms de l’histoire de l’art.<br />
À l’heure de mettre sous presse, la sélection<br />
n’était toutefois pas encore communiquée<br />
officiellement, façon d’entretenir le<br />
suspense et de ménager l’effet de surprise.<br />
Seule certitude, la présence des œuvres<br />
suivantes : Flowers (1970) d’Andy Warhol,<br />
deux Love (1982) de Robert Indiana, une<br />
lithographie Red Lamps (1990) de Roy<br />
Lichtenstein, une œuvre intitulée Erectile<br />
76
de Pol Bury, un fusain Black Tube (2002)<br />
de Robert Longo, un Grand Mur (2008) de<br />
Walter Swennen, Torsion rouge de Walter<br />
Leblanc, mais aussi une sélection de Sol<br />
Lewitt, Dirk Braeckman, Thomas Ruff,<br />
Damien Hirst, Peter Halley, Jenny Holzer,<br />
Robert Mapplethorpe, … Selon Astrid<br />
Centner, directrice de Christie’s <strong>Belgique</strong><br />
et Luxembourg, la vente devrait rapporter<br />
entre 1,5 et 2 millions d’euros. Compte tenu<br />
de la qualité muséale des œuvres proposées,<br />
ces estimations pourraient s’envoler.<br />
Les enchères se dérouleront exclusivement<br />
sur internet : « Par le passé, cette pratique<br />
était souvent privilégiée pour les lots de<br />
moindre valeur. Aujourd’hui, c’est presque<br />
le contraire. Depuis la pandémie, les ventes<br />
en ligne se sont multipliées et les acheteurs<br />
s’y sont également habitués. Cette façon<br />
de faire offre de nombreux avantages. Elle<br />
résout notamment la question, souvent<br />
problématique, des fuseaux horaires. Les<br />
ventes se déroulent sur plusieurs jours et les<br />
enchérisseurs peuvent placer leurs ordres<br />
d’achat ou surenchérir à leur meilleure<br />
convenance. Les ventes en ligne permettent<br />
d’attirer des collectionneurs internationaux.<br />
Aussi, la sélection propose des œuvres estimées<br />
entre 3.000 et 300.000 euros, soit des<br />
prix très variables touchant tous les types<br />
de collectionneurs, du débutant au confirmé.<br />
» Les lots-phares seront ainsi exposés<br />
en septembre dans les salons bruxellois<br />
de la maison de vente. L’ensemble sera<br />
ensuite accessible sur rendez-vous dans<br />
l’entrepôt de Proximus. Quant aux bénéfices,<br />
ils seront réinvestis dans de nouvelles<br />
œuvres, notamment d’artistes émergents,<br />
et dans l’art numérique. Il est évident que<br />
pour une société tournée vers les nouvelles<br />
technologies, intégrer des œuvres digitales<br />
s’inscrit mieux que toutes autres dans la<br />
culture d’entreprise, mais Stefaan De Clerck<br />
insiste : « Nous souhaitons lancer des commandes<br />
et acheter des œuvres imaginées<br />
sur-mesure pour les nouveaux bâtiments.<br />
Aussi, si la majorité des œuvres seront<br />
présentées dans les espaces de travail, sécurisés,<br />
certaines pièces emblématiques – je<br />
pense notamment au Parachutiste de Panamarenko<br />
– seront exposées dans l’atrium<br />
ouvert au grand public. » Et de conclure,<br />
imparable : « Je conseille à toutes les entreprises<br />
d’investir dans une collection d’art<br />
contemporain. C’est absolument fantastique<br />
! Cela permet aux employés d’évoluer<br />
dans un contexte d’innovation et de<br />
créativité, donne l’occasion de s’interroger,<br />
d’entrer en dialogue les uns avec les autres,<br />
mais aussi de vivre de belles émotions tout<br />
en offrant à tous une interprétation artistique<br />
de notre monde. »<br />
ENCHÉRIR<br />
Vente en ligne Proximus Art Collection<br />
du 19 au 03-10<br />
www.christies.com<br />
VISITER<br />
Exposition des lots chez Christie’s à<br />
Bruxelles<br />
du 13 au 15-09<br />
Exposition dans l’entrepôt de Proximus<br />
(sur rendez-vous) du 20 au 28-09<br />
SURFER<br />
www.proximus.com<br />
« Pour pérenniser<br />
une telle collection,<br />
renforcer sa qualité<br />
et la maintenir parmi<br />
les ensembles les<br />
plus prestigieux, nous<br />
devons opérer des<br />
choix »<br />
Roy Lichtenstein, Red Lamps, 1990, lithographie, gravure sur bois et sérigraphie en couleurs, sur carton de musée, 130,5 x<br />
185 cm, signé, numéroté et daté ‘‘37/60 R Lichtenstein ‘90’’’. © <strong>2024</strong> Christie’s Images Ltd. - Est. 70.000-100.000 €<br />
STEFAAN DE CLERCK<br />
77
Ben n’a pas dit<br />
son dernier mot<br />
engagé, personnalité singulière de l’avantgarde<br />
post-moderne, Ben ne dessinait pas<br />
de frontière entre l’art et la vie. Pour lui,<br />
tout était possible en art et tout était art.<br />
Aussi bien un moment d’attente à un arrêt<br />
de bus que la traversée du port de Nice à la<br />
nage vêtu d’un costume sombre, portant<br />
chapeau melon et parapluie, que l’action<br />
de signer un passant dans la rue. Très vite,<br />
il avait compris que dans le monde de l’art<br />
du XXe siècle, c’est la signature et non la<br />
forme qui authentifie une œuvre. Dans<br />
ses écritures, qu’il appliquait sur tout type<br />
de support, il mêlait réflexions et doutes,<br />
maniant le décalage philosophique et<br />
l’humour pour se remettre en question et<br />
interroger le monde.<br />
Faites pas de l’art, suicidez-vous, 2017 acrylique sur toile, 50 x 70 cm. Bonhams Cornette de Saint Cyr, Bruxelles,<br />
10-12-2023. © Bonhams Cornette – 5.120 €<br />
Conceptuel et populaire à la fois,<br />
Ben est un artiste marquant et<br />
singulier de l’art du XXe siècle, avec<br />
une présence stable et discrète sur<br />
le marché. Sa disparition récente<br />
ne devrait pas, dans l’immédiat,<br />
faire évoluer sa cote.<br />
TEXTE : GILLES BECHET<br />
Son écriture aux boucles rondes<br />
est reconnaissable entre toutes :<br />
des lettres d’écolier, en blanc sur<br />
fond noir ou coloré, auxquelles<br />
s’ajoutent une signature en trois lettres,<br />
prénom devenu marque de fabrique, Ben.<br />
Benjamin Vautier (1935) décédait le 5 juin,<br />
après une carrière diverse et foisonnante<br />
et une présence discrète et continue sur<br />
le marché. S’il en a beaucoup écrits et s’ils<br />
furent beaucoup reproduits, les mots de<br />
Ben ne représentent pourtant que la partie<br />
émergée de son travail et d’une œuvre protéiforme,<br />
qui englobe sérigraphie, photographie,<br />
film, sculpture, dessin, action, art<br />
conceptuel, performance et happenings.<br />
Par conséquent aussi, le type d’œuvres de<br />
Ben disponibles sur le marché ne reflète<br />
qu’une partie de sa pratique. Artiste<br />
SINGULARITÉ OBSCURE<br />
Ben fut une personnalité à part dans le<br />
monde de l’art du XXe siècle. Conceptuel<br />
et populaire, il est difficile à saisir dans sa<br />
globalité et bénéficie d’une diffusion qui va<br />
bien au-delà du marché de l’art, sans pour<br />
autant bénéficier d’une reconnaissance<br />
à la hauteur de son importance. « C’était<br />
un précurseur dans bien des domaines.<br />
Son travail et ses œuvres méritent d’être<br />
vus davantage et mieux compris. Quand<br />
un enfant achète dans un magasin une<br />
trousse ou un cahier avec des mots de<br />
Ben, il active un lien avec l’imaginaire<br />
artistique », estime Sabine Cornette de<br />
Saint Cyr, chef du département art d’aprèsguerre<br />
et contemporain chez Bonhams<br />
Cornette de Saint Cyr. Au début de sa carrière,<br />
il dessinait des bananes dont il avait<br />
retenu la forme simple, abstraite et phallique<br />
pour en faire une première signature.<br />
C’est sur les conseils d’Yves Klein, qui les<br />
avait remarquées dans son atelier, qu’il fera<br />
de ses écritures sa principale expression<br />
plastique. Le début de celles-ci est indisso-<br />
78
« C’était un<br />
précurseur dans<br />
bien des domaines.<br />
Son travail et ses<br />
œuvres méritent<br />
d’être vus davantage<br />
et mieux compris. »<br />
SABINE CORNETTE DE SAINT CYR<br />
ciable du magasin de disques d’occasion<br />
qu’il avait ouvert à Nice en 1958. Les murs,<br />
intérieurs comme extérieurs, débordaient<br />
de petits panneaux couverts de phrases<br />
peintes comme autant d’indications pour<br />
ses clients-visiteurs. Un lieu qui faisait aussi<br />
office de galerie, d’espace d’exposition.<br />
Son magasin devint rapidement le point<br />
de rencontre des artistes de l’école de Nice<br />
(Arman, César, Martial Raysse) et, plus<br />
tard, des artistes et des actions du mouvement<br />
Fluxus, qu’il ralliera de 1962 à 1963.<br />
Si Ben revendique la primeur du fond sur<br />
la forme, l’esthétique de ses lettres cursives<br />
se détachant sur un fond monochrome<br />
transforme ses écritures en tableaux.<br />
Je suis toute nue en dessous, n. d., huile sur tissu, H. 134,6 cm. Bonhams, New York, 06-08-2020.<br />
© Bonhams – 6.325 $ (5.341 €)<br />
(eh ben oui mon vieux, t’as raison n’importe qui peut<br />
faire ça), 1974, acrylique sur toile, 116 x 89 cm. Collection<br />
Jean Ferrero, les années joyeuses, Boisgirard – Antonini,<br />
Nice, 28-06-<strong>2024</strong>. © Boisgirard – Antonini – 20.150 €<br />
UNE CÉLÉBRITÉ PEU MERCANTILE<br />
Dans sa réflexion sur sa pratique picturale,<br />
Ben a insisté sur l’importance que Duchamp<br />
et ses ready-mades ont pu avoir sur<br />
sa propre recherche plastique. Il a longtemps<br />
eu la réputation d’être un des artistes<br />
célèbres les moins chers du marché.<br />
Ses collectionneurs sont à trouver essentiellement<br />
en France, en Suisse et en Italie,<br />
en raison d’un lien intime avec la langue.<br />
Ses toiles se négocient ainsi entre 10.000<br />
et 30.000 euros. Une pièce exceptionnelle<br />
comme la boîte de Duchamp, rassemblant<br />
43 éléments créés de 1979 à 1992, extraite<br />
de la Collection Daniel Varenne, était<br />
adjugée chez Piasa, en octobre 2019, pour<br />
106.000 euros. Ben a également produit de<br />
nombreux multiples, dont des sérigraphies<br />
que l’on peut trouver entre 1.000 et 2.000<br />
euros. Pour autant, sa disparition ne devrait<br />
pas affecter sa cote dans l’immédiat.<br />
Sabine Cornette de Saint Cyr : « Sa cote est<br />
stable. Ce qui est intéressant, c’est que sa<br />
disparition va amener plus d’œuvres sur le<br />
marché, des pièces historiques comme des<br />
multiples, même si je reste persuadée que<br />
les grands collectionneurs, qui possèdent<br />
une bonne pièce bien datée, des décennies<br />
1960 à 1970, préfèreront la garder. » Pionnier<br />
de l’art conceptuel, l’artiste qui a réussi<br />
à se faire identifier à sa signature gardait<br />
un regard ironique sur le marché comme<br />
en témoignent les quelques mots qu’il écrivait<br />
dans le catalogue de l’exposition Tout<br />
est art, Ben au musée Maillol en 2017 :<br />
« Comme pour les restaurants<br />
il faudrait un Michelin des artistes<br />
avec la cote des artistes dont on parle<br />
à quels prix ils se vendent etc<br />
les morts<br />
les vivants<br />
Garouste, Buren, Boltanski<br />
Ben très loin derrière pas pris au sérieux<br />
Martial Raysse dont on parle moins que<br />
d’Arman »<br />
79
Le Marché<br />
en quête de<br />
cyber sécurité<br />
Comme les autres secteurs de<br />
l’économie, le marché de l’art<br />
peut être la cible de pirates<br />
informatiques. La réponse à cette<br />
menace ne peut venir que de la<br />
prudence de tous les acteurs d’un<br />
écosystème interconnecté et très<br />
diversifié.<br />
TEXTE : GILLES BECHET<br />
« Il faut toujours<br />
regarder vers l’avant<br />
et essayer d’anticiper<br />
au maximum le<br />
comportement des<br />
hackers. »<br />
ANTOINE DE ROCHEFORT<br />
La nouvelle a fait l’effet d’une bombe<br />
chez les collectionneurs : en mai<br />
dernier, un groupe de cyber criminels,<br />
RansomHub, s’attaquait à une<br />
des places fortes du marché de l’art. A<br />
quelques semaines de la New York Auction<br />
Week, une des plus importantes ventes<br />
de l’année, la maison Christie’s était ainsi<br />
la cible d’escrocs informatiques exigeant<br />
le paiement d’une rançon sous peine de<br />
divulguer les données sensibles de 500 000<br />
clients répartis dans le monde, dont ils<br />
affirmaient s’être emparés. La maison de<br />
vente fit d’abord le gros dos, le site Web ayant<br />
été fermé pendant dix jours. Les ventes<br />
eurent lieu comme prévu et connurent le<br />
succès grâce aux enchères enregistrées<br />
en personne, par téléphone, ou via un<br />
site spécialement ouvert pour l’occasion.<br />
Dans toutes les langues, Christie’s, qui<br />
a reconnu l’attaque, soit « un accès non<br />
autorisé d’une tierce partie à une partie<br />
du réseau informatique de Christie’s », a<br />
assuré qu’aucune rançon n’avait été payée<br />
et qu’aucune donnée sensible n’avait été<br />
dérobée. Ce que confirme Alain Servais,<br />
collectionneur belge et un des clients<br />
concernés par l’attaque. On n’en saura pas<br />
plus. Le fin mot sera peut-être obtenu à<br />
l’issue d’une class action (action collective)<br />
intentée aux Etats Unis par certains<br />
clients s’estimant lésés. Si la tentative<br />
d’extorsion n’a eu, semble-t-il, aucune conséquence<br />
dommageable pour l’auctioneer<br />
et pour ses clients, ce fut cependant une<br />
séquence de mauvaise publicité pour un<br />
secteur qui cultive la discrétion et une<br />
certaine opacité. C’est aussi un rappel que<br />
le marché de l’art constitue un secteur<br />
économique comme les autres et une cible<br />
potentielle des cyber hackers, au même<br />
titre que les banques, les compagnies<br />
d’assurance ou les hôpitaux. Ainsi, selon<br />
l’organisme Identity Theft Resource Center,<br />
les attaques en ligne dirigées contre<br />
des entreprises en 2023 auraient augmenté<br />
de 28 % par rapport à l’année précédente.<br />
MALAISE ET VULNÉRABILITÉ<br />
Quelques mois après ce que Guillaume<br />
Cerutti, CEO de Christie’s, a présenté<br />
comme un « incident technologique de<br />
sécurité », les affaires ont repris. Vendeurs,<br />
collectionneurs et intermédiaires continuent<br />
leurs transactions, notamment sur<br />
Internet. Pourtant, un malaise subsiste et<br />
le sujet reste délicat et sensible. Aucune des<br />
différentes maisons d’enchères contactées<br />
pour la rédaction de cet article n’a de fait<br />
souhaité communiquer sur la cyber sécurité,<br />
assurant que ces questions étaient<br />
abordées très sérieusement et de manière<br />
proactive. Pauline Haon, ancienne directrice<br />
de Christie’s Benelux et aujourd’hui<br />
directrice Benelux du Fine Arts Group<br />
explique que, dans son ancienne maison<br />
comme dans l’actuelle, des formations et<br />
des tests de simulation sont régulièrement<br />
organisés : « On vous envoie des e-mails<br />
piège qui communiquent des infos sur<br />
un tableau, par exemple, mais avec une<br />
adresse bizarre où l’on vous demande de<br />
cliquer sur un lien. L’objectif est de s’assurer<br />
que vous avez bien suivi le training et que<br />
vous arrivez à l’appliquer. Si vous n’y arrivez<br />
pas, vous êtes prêts pour un nouveau<br />
tour ! » On peut se demander si le monde<br />
de l’art présente des spécificités particulières<br />
qui le rendent plus vulnérable aux<br />
attaques informatiques. Le marché a sans<br />
doute pris des mesures de sécurité avec<br />
retard en regard d’autres pans de l’écono-<br />
80
« Tout le monde<br />
dans le monde de<br />
l’art ne prend pas<br />
la technologie au<br />
sérieux. Le hacking<br />
est un problème<br />
majeur. Et on peut s’en<br />
prémunir en prenant<br />
des précautions<br />
élémentaires. »<br />
ALAIN SERVAIS<br />
mie, alors que le secteur affiche parfois une<br />
certaine ostentation et des transactions où<br />
s’alignent les zéros. C’est aussi un segment<br />
qui a longtemps fonctionné à la confiance,<br />
basée sur des relations informelles où les<br />
interlocuteurs sont avant tout motivés par<br />
la passion de l’art. « Tout le monde, dans le<br />
milieu de l’art, ne prend pas la technologie<br />
au sérieux. Le hacking est un problème<br />
majeur. Et on peut s’en prémunir en prenant<br />
des précautions élémentaires », précise<br />
Alain Servais. L’autre particularité du<br />
marché de l’art est d’être un système très<br />
éclaté et interconnecté qui se ramifie dans<br />
ses acteurs multiples, que ce soient les<br />
maisons de vente, importantes ou non, les<br />
marchands et galeries, les collectionneurs<br />
privés, les musées et les transporteurs. La<br />
sécurité de l’ensemble dépend ainsi de<br />
celle de chaque maillon et certains font<br />
sans doute preuve d’un degré de tolérance<br />
supérieur à ce qui serait accepté dans<br />
d’autres secteurs.<br />
CIBLES PRIVILÉGIÉES<br />
« Des données à caractère sensible se<br />
retrouvent à différents niveaux de la<br />
chaîne », note Eric Hemeleers, CEO<br />
d’Eeckman, compagnie d’assurance spé-<br />
cialisée en art, qui propose depuis trois<br />
ans une police contre les attaques cyber<br />
et leurs conséquences. « Certains auront<br />
tendance à faire l’autruche. C’est comme<br />
avec les cambriolages, ce n’est qu’après la<br />
première effraction qu’on va installer un<br />
système d’alarme. On se dit que ça n’arrive<br />
qu’aux autres. Il y en a qui attendront une<br />
première tentative d’intrusion informatique<br />
pour installer un système de sécurité<br />
performant. » Dans un marché éclaté, les<br />
grosses structures qui font la une de la<br />
presse, avec leurs ventes spectaculaires,<br />
constituent des cibles privilégiées, parce<br />
que plus visibles. Mais d’un autre côté,<br />
elles ont plus de moyens pour se protéger<br />
efficacement, au contraire des petites<br />
structures qui développent parfois moins<br />
de sécurité, mais sont moins vulnérables<br />
parce que moins visibles. Les fraudes et<br />
extorsions ne sont pas nouvelles dans le<br />
monde de l’art. Si il y a trente ou quarante<br />
ans, il fallait se méfier des chèques en<br />
bois, aujourd’hui ce sont les tentatives de<br />
phishing et leurs malware qui s’achètent<br />
d’un simple clic sur le Dark Web. Une des<br />
méthodes les plus dangereuses est celle<br />
du ‘‘man in the middle’’, où une tierce personne<br />
s’intercale sans se faire repérer dans<br />
une transaction internet pour détourner le<br />
numéro de compte lors de la vente d’une<br />
œuvre d’art. Il faut donc être très prudent,<br />
surtout depuis le développement de<br />
l’intelligence artificielle (IA) qui permet de<br />
faire apparaître des interlocuteurs virtuels<br />
tout à fait crédibles. C’est pourquoi, avant<br />
de transférer un montant important, de<br />
plus en plus de sociétés ou de banques, appellent<br />
le destinataire pour s’assurer qu’il<br />
est bien le titulaire du compte mentionné.<br />
Les faiblesses dont profitent les cyber<br />
criminels sont toujours les mêmes : mots<br />
de passe trop vulnérables, navigateurs<br />
web ou systèmes d’exploitation obsolètes,<br />
failles dans la structure d’un site. La cyber<br />
sécurité peut ainsi s’appuyer sur des solutions<br />
technologiques internes, mais aussi<br />
sur une simple ‘‘hygiène de sécurité’’. Alain<br />
Servais : « Je suis prudent. Je ne laisse rien<br />
sur le cloud. Toutes mes données sensibles<br />
sont conservées chez moi, hors d’accès à<br />
Internet et je n’effectue aucune transaction<br />
à partir de mon smartphone. » C’est<br />
pour les mêmes raisons de prudence que<br />
les maisons de vente évitent de disperser<br />
les données de leurs clients pour les<br />
rassembler sur des serveurs ultra sécurisés<br />
ou que, pour des raisons historiques,<br />
la direction de la BRAFA, qui a conservé<br />
la forme d’une asbl, ne dispose pas sur<br />
ses serveurs des données relatives à ses<br />
exposants et à ses clients. Or, le marché de<br />
l’art, comme l’ensemble de l’économie, sera<br />
de plus en plus dépendant des transactions<br />
et des échanges en ligne et un retour<br />
en arrière n’est pas envisageable. Avec<br />
l’inflation technologique et le développement<br />
de l’IA, c’est à chaque acteur du<br />
marché de redoubler de prudence et de<br />
tourner sept fois son index sur son écran<br />
avant de cliquer. Du coté des plateformes<br />
et des marchands, la prudence prend la<br />
forme d’une veille technologique. « Il faut<br />
toujours regarder vers l’avant et essayer<br />
d’anticiper au maximum le comportement<br />
des hackers. Mais, ce n’est pas propre au<br />
marché de l’art. Il s’agit d’une problématique<br />
rencontrée par de nombreux secteurs<br />
comme, par exemple, les banques ou<br />
les administrations », conclut Antoine de<br />
Rochefort, CEO du site drouot.com.<br />
« Certains auront<br />
tendance à faire<br />
l’autruche. C’est<br />
comme avec les<br />
cambriolages, ce n’est<br />
qu’après la première<br />
effraction qu’on<br />
installe un système<br />
d’alarme. »<br />
ERIC HEMELEERS<br />
81
Gae Aulenti<br />
Le design intemporel<br />
Si Gaetana (Gae) Aulenti fut avant<br />
tout architecte, son nom est plutôt<br />
associé aux meubles et objets<br />
de design. Ses luminaires, dont<br />
quelques modèles sont toujours<br />
produits, ont contribué à sa<br />
réputation. Elle a, en outre, conçu des<br />
mises en scène pour des expositions,<br />
le théâtre et l’opéra. Pourtant, elle<br />
demeure relativement méconnue du<br />
grand public, d’où le prix abordable<br />
de nombreuses pièces.<br />
TEXTE : ELIEN HAENTJENS<br />
Gae Aulenti pour Martinelli Luce, Pipistrello, 1965. © Vitra Design Museum / photo : Andreas Sütterlin<br />
Même si elle est un peu plus<br />
jeune que Charlotte Perriand<br />
et Eileen Gray, Gae Aulenti<br />
(1927-2012) appartient à la<br />
première génération des créatrices qui,<br />
en tant que pionnières, ont percé dans<br />
une discipline dominée par les hommes.<br />
Poussée par un besoin de voyager et de<br />
découvertes, Gae Aulenti choisit d’étudier<br />
les arts plastiques à Florence jusqu’à<br />
ce que survienne la Seconde Guerre<br />
mondiale. « À l’époque, elle était active<br />
dans la résistance », raconte Nina Bassoli,<br />
commissaire pour l’Architecture et le<br />
renouveau urbain à la Triennale de Milan.<br />
« Mue par cet engagement et sa soif de liberté,<br />
après la guerre, elle quitte la région<br />
du Frioul-Vénétie julienne pour s’installer<br />
à Milan où elle étudie l’architecture à<br />
l’Université Polytechnique. Elle souhaite<br />
ainsi contribuer à la reconstruction du<br />
pays. » La Triennale de Milan joua un rôle<br />
majeur dans la carrière de la créatrice ;<br />
82
Gae Aulenti pour Poltronova, Sgarsul, 1962. © Vitra Design Museum / photo : Andreas Sütterlin `<br />
ÉCLAIRAGE EXPÉRIMENTAL<br />
Pour les magasins Olivetti, Gae Aulenti<br />
créa deux lampes qui seraient plus tard<br />
produites en série : Pipistrello (1965)<br />
pour Paris et King Sun (1967) pour Buenos<br />
Aires. Cette dernière, d’un diamètre<br />
d’environ 70 centimètres, se compose d’un<br />
plexiglas au bord lumineux évoquant les<br />
rayons du soleil. Ce matériau novateur<br />
ouvrait des possibilités de conception<br />
entièrement inédites. Ces exemplaires<br />
authentiques, produits par la société italienne<br />
Kartell, valent aujourd’hui plus de<br />
15.000 euros. Nina Bassoli : « Le modèle<br />
Pipistrello devait, par sa forme biomorphique<br />
bizarre, donner aux consommaelle<br />
y exposa régulièrement et remporta<br />
plusieurs prix. Depuis 2007, c’est devenu<br />
un musée permanent et, cet automne, le<br />
lieu d’une première grande rétrospective<br />
organisée par Nina Bassoli, en collaboration<br />
avec le critique d’art Giovanni Agosti<br />
et Nina Artioli, directrice de l’Archivio<br />
Gae Aulenti et petite-fille de l’artiste. Nina<br />
Bassoli : « L’exposition est conçue comme<br />
une série de reconstructions architecturales<br />
de projets perdus au fil des ans.<br />
Nombre d’objets design sont nés dans ce<br />
cadre architectural et trouvent ainsi une<br />
place. À cet égard, c’est davantage une<br />
architecte qu’une créatrice industrielle. »<br />
La deuxième salle est ainsi consacrée à<br />
l’intérieur du magasin Olivetti (1968)de<br />
Buenos Aires : « Adriano Olivetti lui avait<br />
commandé l’aménagement intérieur de<br />
sa filiale parisienne. Même s’il s’agissait<br />
d’un de ses premiers exploits, elle en tira<br />
une grande notoriété. Elle eut par la suite<br />
l’occasion de concevoir les showrooms<br />
Gae Aulenti a créé un style avant-gardiste<br />
et postmoderne qui rompait avec les lignes<br />
rationnelles et géométrique des modernistes.<br />
de Fiat et fut invitée, à la fin des années<br />
1970, à concourir pour l’architecture intérieure<br />
du musée d’Orsay, concours qu’elle<br />
gagna. Comme, pour ce projet de grande<br />
envergure, elle souhaitait partir ‘‘de zéro’’,<br />
elle ouvrit un bureau à Paris et imagina,<br />
entre autres, des bancs et un panneau<br />
d’affichage sous la forme d’un seul ensemble,<br />
ainsi qu’un système intégré pour<br />
l’éclairage et le partage d’informations et<br />
collabora avec Bruno Monguzzi pour la<br />
création graphique. » Une série de chaises<br />
et de tables, en métal et cuir, aux pieds<br />
en continu, portant le nom du musée,<br />
fut produite entre 1975 et 1979 par Knoll<br />
International.<br />
83
Gae Aulenti pour Kartell, No. 4794, 1968. © Vitra Design Museum<br />
/ photo : Andreas Sütterlin<br />
Lampe King Sun, modèle créé eb 1967. © Artcurial<br />
Le rocking-chair<br />
Sgarsul, en multiplex<br />
et cuir, a évolué<br />
grâce aux lignes<br />
sophistiquées et<br />
sensuelles pour<br />
devenir une pièce<br />
emblématique de<br />
design postmoderne.<br />
teurs l’impression d’être assis sur une<br />
place italienne. Par leur taille, ces lampes<br />
amplifiaient l’énergie et les relations mutuelles<br />
dans l’espace et n’ont perdu aucun<br />
de leur pouvoir en dehors de ce contexte<br />
spécifique. » Grâce à sa base télescopique,<br />
cette lampe est réglable en hauteur, de<br />
66 à 86 centimètres. Pipistrello signifie<br />
‘‘chauve-souris’’, animal auquel l’abat-jour<br />
en méthacrylate blanc opalin fait penser.<br />
Depuis 1965, cette lampe est produite<br />
en série sans interruption par Martinelli<br />
Luce. À l’occasion de son cinquantième<br />
anniversaire, une variante revêtue d’une<br />
couche d’or 24 carats est sortie en 2015.<br />
«Cette lampe résiste à l’épreuve du temps<br />
grâce à son esthétique et à sa fonctionnalité<br />
singulières », souligne Justine<br />
Despretz, de la salle parisienne Artcurial.<br />
« Elle a en outre fait son apparition dans<br />
des longs métrages, comme La piscine<br />
avec Alain Delon, et dans des oeuvres de<br />
science-fiction qui ont permis au grand<br />
public de la découvrir. » Diverses autres<br />
lampes de sa main sont également devenues<br />
de véritables icônes. Ses modèles<br />
Pileino (1972) – Pileino, Mezzopileo et<br />
Pileo – pour la société italienne Artemide<br />
s’inscrivent parfaitement dans l’esthétique<br />
space age des années 1970. Elle s’est<br />
inspirée d’un chapeau antique romain en<br />
forme de champignon, le pileus. La possibilité<br />
de faire bouger l’abat-jour comme un<br />
casque renforce non seulement son effet<br />
sculptural, mais permet aussi de créer<br />
différentes atmosphères. En 1972, Gae<br />
Aulenti participait à une exposition au<br />
MoMA qui fit date : Italy: The New Domestic<br />
Landscape. « La Patroclo de 1975 pour<br />
Artemide est ma favorite », souligne Justine<br />
Despretz. « Du verre est soufflé dans<br />
l’encadrement d’une grille métallique,<br />
ce qui lui donne des formes organiques.<br />
Même si c’est l’architecte autrichien<br />
Adolf Loos qui a inventé cette technique,<br />
Gae Aulenti fut la première à suivre ses<br />
traces. Ses œuvres présentent l’avantage<br />
d’être toujours accessibles sur le marché.<br />
Certaines se vendent environ 1.000 euros.<br />
Quant aux lampes plus spéciales, comme<br />
Patroclo, toujours produite en série, les<br />
prix peuvent atteindre 4.000 euros. Bien<br />
que les prix des pièces vintage et neuves<br />
soient parfois comparables, il vaut mieux<br />
acquérir un exemplaire d’une série datant<br />
de la période à laquelle la créatrice était<br />
encore en vie. Ces pièces sont, pour ainsi<br />
dire, les plus authentiques. » Les lampes<br />
qui sont toujours produites ont à peine<br />
84
« Ses œuvres<br />
présentent<br />
l’avantage d’être<br />
toujours accessibles<br />
sur le marché de<br />
l’art. Certaines<br />
se vendent pour<br />
environ 1.000<br />
euros. »<br />
JUSTINE DESPRETZ (ARTCURIAL)<br />
tubes font aussi leur retour dans Locus<br />
Solus. Si elle a d'abord privilégié les couleurs<br />
vives avec des motifs psychédéliques<br />
sur textile, elle en a plus tard produit une<br />
version chromée via Zanotta. Nina Artioli<br />
: « Les trois séries sont très prisées des<br />
collectionneurs. Locus Solus est réapparue<br />
entretemps sur le marché via Exteta, dans<br />
ses dimensions d’origine. » La rockingchair<br />
de la série se vend en général un peu<br />
plus de 1.000 euros au marteau, tandis<br />
que des séries limitées de Locus Solus<br />
sont estimées environ 5.000 euros. Avec<br />
ses contemporains, Gae Aulenti a créé un<br />
langage avant-gardiste et postmoderne<br />
qui rompt avec les lignes rationnelles et<br />
géométriques des modernistes. Ils ont<br />
cherché des alternatives à la normalisation<br />
du mobilier de masse, marquant ainsi<br />
le début d’un nouveau design italien qui n’a<br />
cessé de séduire de par le monde.<br />
VISITER<br />
Gae Aulenti (1927-2012)<br />
jusq. 12-01-2025<br />
Triennale de Milan<br />
www.triennale.org<br />
changé, à en croire Nina Artioli : « Seule<br />
la technique d’assemblage diffère, mais le<br />
reste a conservé son caractère original.<br />
Nous recherchons de nouvelles couleurs<br />
pour le socle de la Pipistrello. Les trois<br />
versions des lampadaires Oracolo, se<br />
composant d’un grand globe en opaline<br />
sur un socle métallique, sont devenues<br />
des objets de collection. Ma grand-mère<br />
les a créés dans les années 1960 pour<br />
Artemide. Autre objet singulier à signaler,<br />
Rimorchiatore (1967) qui, inspiré de<br />
la forme des remorqueurs américains,<br />
associe une lampe à un vase, un cendrier<br />
et un pot à crayons. »<br />
CONTREPOIDS AU MODERNISME<br />
En dehors de ses projets architecturaux,<br />
Gae Aulenti a conçu des installations pour<br />
des expositions, le théâtre et l’opéra, des<br />
luminaires et du mobilier. Elle utilisa des<br />
parties de sa scénographie de 1984-1985<br />
destinée à l’opéra Le voyage à Reims de<br />
Gioachino Rossini pour réaménager le<br />
Palazzo Grassi de Venise. Son travail de<br />
conceptrice graphique pour le magazine<br />
Casabella lui a donné accès à un réseau<br />
étendu de créateurs et de producteurs.<br />
Elle a, par exemple, produit via Poltronova<br />
son premier meuble Sgarsul (1962) et créé<br />
des séries importantes comme Stringa<br />
(1963) et Locus Solus (1964). La rocking-chair<br />
Sgarsul, en multiplex et cuir, a<br />
évolué grâce à ses lignes sophistiquées et<br />
sensuelles pour devenir une pièce emblématique<br />
du design postmoderne. Pour la<br />
série Stringa, la créatrice a associé du cuir<br />
à un cadre tubulaire en métal chromé. Les<br />
Gae Aulenti pour Candle, Rimorchiatore, 1967. © Vitra Design Museum / photo : Andreas Jung<br />
85
L’avis de l’expert<br />
Christophe Fairon à propos du Val Saint Lambert<br />
« Tenu à la lumière,<br />
on observe de subtils<br />
arcs-en-ciel et<br />
scintillements.<br />
Ce qu’on ne trouvera<br />
pas dans les<br />
imitations de qualité<br />
inférieure. »<br />
Modeste Denoël pour le Val Saint Lambert, Vase Léopoldville, 1927, cristal taillé soufflé à la bouche, motifs<br />
végétaux gravés à l’acide dans un décor moiré d’argent partiellement métallisé par galvanoplastie. © Elysée<br />
Le 23 septembre, l’Hôtel des<br />
Ventes Élysée vendra à Liège une<br />
collection de pièces en cristal du<br />
Val Saint Lambert. Que valentelles<br />
actuellement et comment<br />
les reconnaître ? Nous avons posé<br />
la question à Christophe Fairon..<br />
TEXTE : BEN HERREMANS<br />
Ce nom résonne toujours comme<br />
une douce musique. Cristallerie<br />
et verrerie située à Seraing, le<br />
Val Saint Lambert fut fondée en<br />
1826 par François Kemlin, sur le site de<br />
l’abbaye cistercienne de Saint-Lambert,<br />
à proximité de sources de charbon pour<br />
l’énergie et de la Meuse pour le transport.<br />
Célèbres pour sa technique du ‘‘cristal<br />
coloré doublé et taillé’’, ses créations firent<br />
longtemps l’objet de collections et de<br />
cadeaux d’affaires. L’Hôtel des Ventes Élysée<br />
met donc en vente une collection de<br />
ces pièces. Son gérant, Christophe Fairon,<br />
en a sélectionné deux pour vous : « Elles<br />
figurent dans de nombreux ouvrages de<br />
référence sur la verrerie belge. Le premier<br />
vase est en verre feuilleté multiple, gravé<br />
à l’acide fluorhydrique, orné d’un motif<br />
floral stylisé en émail coloré et métallisé à<br />
la vapeur d’oxyde et estampillé du monogramme<br />
‘‘VSL’’. Cette pièce a été réalisée<br />
entre 1906 et 1907 par Muller Frères. Les<br />
frères Henri et Désiré Muller furent engagés<br />
en 1905 par le Français Léon Ledru,<br />
directeur artistique du Val Saint Lambert<br />
depuis 1888. C’est à eux que l’on doit l’arrivée<br />
de l’Art nouveau dans la production :<br />
un style aux nuances de couleur variées<br />
et aux éclats contrastés, où le symbolisme<br />
floral prédominait. Le second vase<br />
fut créé par Modeste Denoël (1869-1940)<br />
en 1927, pendant la période Art déco. Ce<br />
Vase Léopoldville, en cristal taillé soufflé à<br />
la bouche, arbore une forme de calebasse,<br />
des couleurs violettes éclatantes et des<br />
motifs végétaux gravés à l’acide dans un<br />
décor moiré d’argent, partiellement métallisé<br />
par galvanoplastie. »<br />
UN PATRIMOINE DISPERSÉ<br />
« Le prix d’une pièce du Val Saint Lambert<br />
reste stable », affirme Christophe Fairon.<br />
« Il est bas pour tout ce qui est courant.<br />
Les objets usuels se vendent ainsi entre<br />
100 et 150 euros. On peut donc acquérir<br />
une pièce authentique pour une somme<br />
modique. Ces deux vases sont évidemment<br />
exceptionnels. Ils se vendront plus<br />
chers, mais n’atteindront jamais des<br />
sommes folles. Je les estime entre 1.000<br />
et 2.000 euros. » Qui sont les acheteurs?<br />
« Des collectionneurs », répond Chris-<br />
86
tophe Fairon. « À Liège et dans les environs,<br />
chaque foyer possède encore du Val<br />
Saint Lambert, exposé dans ou sur l’armoire<br />
ou la table. Au cours des 40 années<br />
d’existence de l’Hôtel Élysée, mon père<br />
et moi en avons vendu plusieurs milliers.<br />
Ce marché est donc saturé. Les musées<br />
et les institutions publiques disposent<br />
également d’un stock suffisant. » Des<br />
collectionneurs, donc, « mais ils ne sont<br />
plus des centaines et leur nombre tend à<br />
diminuer», constate Christophe Fairon.<br />
« La passion de la collection se transmet<br />
rarement d’une génération à l’autre. J’ai<br />
des clients qui collectionnent par couleur.<br />
Ou qui se limitent à un style ou à une<br />
période. Ce que je ne recommanderais pas<br />
à l’acheteur occasionnel. Mon conseil ?<br />
Achetez avec votre cœur, suivez vos goûts<br />
personnels. » Beaucoup d’entre eux sont<br />
des collectionneurs belges : « Nous avons<br />
des clients allemands qui collectionnent<br />
Muller Frères, Vase, 1906-1907, verre feuilleté multiple gravé<br />
à l’acide fluorhydrique, décoré d’un motif floral stylisé en<br />
émail coloré et métallisé. © Elysée<br />
du Val Saint Lambert. Les Anglais aiment<br />
aussi le cristal. La Chine ? Nous vendons<br />
aux Chinois, mais bizarrement des objets<br />
du quotidien. Ils ne sont pas intéressés par<br />
les pièces de collection. Ces deux vases<br />
resteront sans doute en <strong>Belgique</strong>. »<br />
REGARDER ET ÉCOUTER<br />
Comment reconnaître un véritable Val<br />
Saint Lambert ? « Par l’expérience »,<br />
répond Christophe Fairon. En fait, il faut<br />
d’abord se poser cette autre question :<br />
comment distinguer le verre du cristal ? Il<br />
s’agit de deux types de verre. Le verre est<br />
un mélange de sable, de chaux et de soude.<br />
Dans le cristal, une partie de la chaux a été<br />
remplacée par un faible pourcentage de<br />
plomb. Christophe Fairon : « C’est parce<br />
que le cristal contient du plomb qu’il est<br />
plus lourd que le verre. En outre, le cristal<br />
est plus brillant que le verre et produit<br />
davantage d’éclats de couleur. La réfraction<br />
plus élevée du cristal explique ses<br />
propriétés réfléchissantes. » L’indice de<br />
réfraction est le rapport entre la vitesse<br />
de phase de la lumière dans le vide et la<br />
vitesse de phase de la lumière dans un<br />
milieu. La différence entre le verre et le<br />
cristal s’entend aussi : « Tapotez votre<br />
ongle contre le cristal et vous entendrez<br />
un ‘‘pinggg’’ mélodieux. Avec le verre, vous<br />
obtiendrez un ‘‘pok’’ sourd. L’appellation<br />
‘‘cristal’’ dépend ainsi de la quantité de<br />
plomb contenue dans le verre. L’Union<br />
européenne considère le verre comme<br />
du cristal à partir d’une teneur en plomb<br />
de 10 %. Le cristal doit contenir 24 % de<br />
plomb, le cristal supérieur 30 %. Aux États-<br />
Unis, en revanche, 1 % suffit pour parler<br />
de cristal. Le Val Saint Lambert peut se<br />
prévaloir d’une qualité supérieure puisqu’il<br />
n’utilise que du plomb de haute qualité.<br />
Son cristal se compose de trois parts de<br />
silice (sous forme de sable blanc), de deux<br />
parts d’oxyde de plomb pour la brillance<br />
et l’éclat, et d’une part de potassium, plus<br />
une quantité d’éclats de verre (cristal clair<br />
cassé) pour faciliter la fusion. » Christophe<br />
Fairon balaye l’idée reçue selon laquelle<br />
toutes les pièces sont signées : « Cela n’a<br />
d’ailleurs pas d’importance. Rien n’est plus<br />
facile à imiter qu’une signature. Une pièce<br />
signée n’a donc pas nécessairement plus<br />
de valeur qu’une autre. » Le faux Val Saint<br />
Lambert a « moins d’éclat », selon lui.<br />
« Le véritable cristal du Val Saint Lambert<br />
est reconnu pour sa clarté et sa brillance.<br />
Lorsqu’il est mis à la lumière, on observe<br />
de subtils arcs-en-ciel et scintillements. Ce<br />
« De minuscules<br />
bulles dans le<br />
cristal et de<br />
subtiles variations<br />
d’épaisseur sont<br />
les signes d’un<br />
travail humain. »<br />
CHRISTOPHE FAIRON<br />
qu’on ne trouvera pas dans les imitations<br />
de qualité inférieure, où le savoir-faire<br />
verrier fait défaut. Les gravures raffinées,<br />
la complexité des détails taillés, la<br />
composition des motifs et les couleurs, en<br />
particulier le bleu de cobalt, sont difficiles<br />
à copier. Les erreurs de forme trahissent<br />
également les faussaires. » Pourtant, les<br />
imperfections font également partie de<br />
l’ADN du Val Saint Lambert : « Ces petits<br />
défauts prouvent que l’objet est bien le<br />
fruit d’un travail artisanal. De minuscules<br />
bulles dans le cristal et de subtiles<br />
variations d’épaisseur sont les signes d’un<br />
travail humain, alors que la production<br />
mécanique engendre des créations parfaitement<br />
uniformes. Mais les écarts vraiment<br />
importants sont rares. Le Val Saint<br />
Lambert appliquait une approche très<br />
sélective : dès qu’une pièce s’écartait de la<br />
norme, elle était mise au rebut. »<br />
ENCHÉRIR<br />
Vente : le 23-09<br />
Hôtel des Ventes Élysée<br />
Liège<br />
www.ventes-elysee.be<br />
87
Focus<br />
International<br />
525.000 £ (617.000 €)<br />
Fabergé, Moineau friquet se<br />
baignant dans la poussière, ca.<br />
1900, obsidienne, or, rubis, L. 7,5 cm.<br />
Elmwood’s, Londres, 30-05.<br />
© Elmwood’s<br />
3.678.400 € (frais inclus)<br />
Rembrandt Bugatti, Trois panthères marchant, ca. 1905, bronze, pièce<br />
unique, 20 x 150 x 22,5 cm. Bonhams, Paris, 05-06. © Bonhams<br />
10.660.000 £ (12.525.500 €)<br />
Quentin Metsys, La Vierge aux cerises (après<br />
restauration), ca. 1520, huile sur panneau,<br />
75,3 x 62,9 cm. Christie’s, Londres, 02-07.<br />
© Christie’s Images Ltd.<br />
ON A VENDU<br />
Grand succès<br />
pour Fabergé chez<br />
Elmwood’s<br />
L’excitation était à son comble, le<br />
30 mai dernier, en la maison de<br />
vente londonienne Elmwood’s au<br />
moment de la mise aux enchères<br />
de la plus importante collection<br />
historique d’animaux sculptés<br />
en pierre dure par Fabergé. Des<br />
enchérisseurs de tous horizons<br />
tentaient ainsi de s’emparer d’une<br />
des vingt figurines proposées,<br />
dont beaucoup conservées dans<br />
leur écrin d’origine. L’ensemble atteignait<br />
la somme stupéfiante de 2<br />
millions de livres sterling, doublant<br />
ainsi son estimation. Rassemblé<br />
avec soin, il était impeccable en<br />
termes de provenance, de qualité<br />
et d’état. Nombre de pièces provenaient<br />
ainsi des collections de la<br />
famille impériale russe, avant d’appartenir<br />
à l’aristocratie britannique,<br />
à des familles royales européennes<br />
ainsi qu’à certaines des collections<br />
les plus prestigieuses du monde.<br />
Nombre d’entre elles bénéficiaient<br />
donc d’un riche historique d’expositions<br />
dans le monde, ce qui<br />
explique leur prix extrêmement<br />
élevé. Le clou de la vente était<br />
un rare modèle en obsidienne<br />
sertie représentant un moineau<br />
se baignant dans la poussière,<br />
dans le goût japonais, d’après un<br />
netsuke en ébène d’Horaku, une<br />
des grandes sources d’inspiration<br />
de Carl Fabergé. Il était emporté<br />
par un collectionneur nippon à<br />
525.000 livres sterling (617.000<br />
euros), contre une estimation de<br />
40.000 à 60.00 livres sterling.<br />
Record pour<br />
Rembrandt Bugatti<br />
chez Bonhams<br />
Un bronze exceptionnel de<br />
Rembrandt Bugatti, jamais vu sur<br />
le marché, était vendu 3.678.400<br />
euros lors de la vente impressionniste<br />
et moderne de Bonhams, à<br />
Paris, le 5 juin. Proposant 42 lots,<br />
elle générait un total de plus de 5,2<br />
millions d’euros. Après une bataille<br />
d’enchères suivie d’applaudissements,<br />
cette pièce unique, fondue<br />
en bronze par Adrien- Aurélien<br />
Hébrard, représentant trois<br />
panthères marchant ensemble,<br />
réalisait un record mondial<br />
pour une œuvre de l’artiste aux<br />
enchères. Bénédicte van Campen,<br />
spécialiste internationale senior<br />
chez Bonhams : « Figurant en<br />
couverture du catalogue raisonné<br />
de l’œuvre de l’artiste, rédigé par<br />
Véronique Fromanger, cette pièce<br />
unique est sa sculpture la plus<br />
emblématique, exceptionnelle par<br />
sa taille et sa merveilleuse patine. »<br />
Né en 1884, Rembrandt Bugatti<br />
choisit de se consacrer à la<br />
sculpture animalière. Il trouve des<br />
modèles exotiques dans les zoos<br />
de Paris et d’Anvers. Des animaux<br />
tels que le fourmilier, le tapir, la<br />
cigogne marabout, le yack, le<br />
rapace, l’éléphant, le lion et le<br />
kangourou font leur entrée pour la<br />
première fois dans l’histoire de l’art<br />
européen en tant que sujets sculptés.<br />
Après une longue observation,<br />
il exécute ses sculptures sur le vif.<br />
Sa capacité à capturer l’instant<br />
présent, lui permet de saisir l’expression<br />
et la posture de chacun,<br />
créant ainsi des portraits d’une<br />
incomparable vérité. C’est en 1903<br />
que Bugatti, installé désormais à<br />
Paris avec ses parents, découvre<br />
le Jardin des Plantes. Il se rend<br />
tous les jours à la Ménagerie pour<br />
voir les animaux exotiques et les<br />
grands prédateurs. Son attention<br />
se porte sur les panthères qui sont<br />
« ses compagnons de vie et de<br />
travail ». Il prend le temps de les<br />
observer tous les jours et travaille<br />
in situ devant leurs cages.<br />
Un Metsys s’envole<br />
pour le Getty chez<br />
Christie’s<br />
Le 2 juillet, chez Christie’s à<br />
Londres, le J. Paul Getty Museum<br />
de Los Angeles s’emparait d’un<br />
chef-d’œuvre redécouvert du<br />
maître flamand Quentin Metsys<br />
(1466-1530), la Madone aux cerises<br />
(ca. 1520). Cette peinture sur panneau<br />
établissait ainsi un nouveau<br />
record d’enchères pour l’artiste,<br />
en s’adjugeant 10,66 millions de<br />
livres sterling (12,52 millions de<br />
dollars), au cœur de l’estimation.<br />
Le précédent record d’enchères<br />
pour Metsys, considéré comme<br />
le principal peintre anversois du<br />
début du XVIe siècle, avait été<br />
établi en 2020 avec la vente d’une<br />
Madone en prière chez Lempertz,<br />
à Cologne, contre 1,9 million de<br />
dollars. Cette Madone aux cerises<br />
est une des œuvres les plus<br />
connues de l’artiste, dont quatre<br />
autres variantes furent mises aux<br />
enchères au siècle dernier. Déjà<br />
reconnue comme un chef-d’œuvre<br />
à son époque, cette composition<br />
devint particulièrement célèbre au<br />
XVIIe siècle, avant qu’on perde sa<br />
trace. Le Getty possède déjà une<br />
autre œuvre de Metsys, un Christ<br />
de douleur, acquis en 2018.<br />
88
64.288 € (frais inclus)<br />
Suzanne Belperron, bague Boule, 1948, saphirs et diamants<br />
montés sur or jaune. Aguttes, Neuilly-sur-Seine,<br />
03-07. © Aguttes<br />
356.000 £ (420.000 €)<br />
Samuel van Hoogstraten, Perspective dans une<br />
Galerie Ouverte (la Galerie Toscane), n. d., huile<br />
sur toile, 138,2 x 118,6 cm. Bonhams, Londres,<br />
03-07. © Bonhams<br />
100.100 €<br />
Jean-Michel Folon, Sans bagage, 2005,<br />
bronze à patine brune, éd. 36/50, cachet<br />
du fondeur Bronze Romain et Fils, 65 x 27 x<br />
40 cm. Aguttes, Neuilly-sur-Seine, 04-07.<br />
© Aguttes<br />
Succès pour<br />
Suzanne Belperron<br />
chez Aguttes<br />
Les six bijoux par Suzanne Belperron<br />
(1900-1983) composant la<br />
Collection Marinier, l’écrin Belperron<br />
d’un couple de la Café Society,<br />
atteignaient, à eux seuls 527.424<br />
euros (frais inclus), chez Aguttes,<br />
le 3 juillet. A ce sujet, l’experte<br />
Philippine Dupré la Tour précisait,<br />
à l’issue de la vente : « Les batailles<br />
d’enchères autour des créations de<br />
Suzanne Belperron sont à la hauteur<br />
de son talent. En 20 ans, nous<br />
avons pu voir les prix s’envoler, et<br />
aujourd’hui, il s’agit de la signature<br />
la plus prisée aux enchères, en ce<br />
qui concerne les bijoux. » Contrairement<br />
à la plupart des grands<br />
joailliers, Suzanne Belperron ne<br />
signait jamais ses bijoux. Dotée<br />
d’une forte personnalité, elle avait<br />
pour seul adage : « mon style<br />
est ma signature ». Au début du<br />
XXe siècle, elle fit partie des rares<br />
femmes créatrices de bijoux, ce<br />
qui était inattendu au point qu’il<br />
faudra attendre de nombreuses<br />
années pour que son œuvre<br />
soit reconnu et s’impose en tant<br />
que tel. Ses modèles atemporels<br />
ont révolutionné le monde de la<br />
parure ; ses matières, ses volumes,<br />
ses créations effleurant parfois la<br />
démesure, tant sur un plan artistique<br />
que sculptural. Chez elle, si<br />
le bijou se voulait parfois exubérant,<br />
il n’en demeurait pas moins<br />
élégant, sa créativité n’outrepassant<br />
jamais la limite du bon goût,<br />
clef du mystère Belperron. Inédits<br />
sur le marché de l’art, les bijoux<br />
proposées par Aguttes suscitaient<br />
donc forcément l’enthousiasme<br />
des amateurs. Un collier d’émeraudes<br />
gravées décrochait ainsi<br />
160.064 euros, après une longue<br />
bataille d’enchères, plus que<br />
triplant son estimation haute.<br />
Autre belle envolée pour un<br />
bracelet ‘‘nid d’abeille’’ en saphirs<br />
et diamants. Les enchérisseurs se<br />
disputaient cette création jusqu’à<br />
150.880 euros. Une paire de<br />
pendant d’oreilles marquait 65.600<br />
euros, tandis qu’une bague Boule<br />
emportait 64.288 euros.<br />
Belle envolée pour<br />
Van Hoogstraten<br />
chez Bonhams<br />
Le Hollandais Samuel van<br />
Hoogstraten (1627-1678) fut l’un<br />
des élèves les plus novateurs de<br />
Rembrandt et parmi ses œuvres<br />
les plus recherchées aujourd’hui figurent<br />
ses remarquables trompel’œil,<br />
ou ‘‘perspectives’’, comme le<br />
tableau que proposait Bonhams<br />
à Londres, le 3 juillet, qui constitue<br />
un témoignage important de<br />
l’imagination et de l’originalité<br />
artistique de ce peintre, reflétant<br />
sa profonde fascination pour la<br />
perspective et l’illusion d’optique.<br />
Ainsi, lorsque l’artiste vint travailler<br />
à Londres, à la fin des années 1650<br />
et au début des années 1660, son<br />
travail fut très demandé et l’on sait<br />
que cinq tableaux de cette période<br />
ont survécu, dont cette œuvre. Les<br />
grandes toiles en perspective de<br />
cette période représentent toutes<br />
des cours bordées de colonnes<br />
de marbre, comme celle-ci. Ce<br />
tableau constitue un bon exemple<br />
de la manière dont Van Hoogstraten<br />
a combiné ses intérêts<br />
expérimentaux avec ses intérêts<br />
littéraires. Il s’envolait vers de<br />
nouveaux horizons à 356.000 livres<br />
sterling (420.000 euros).<br />
Beau résultat pour<br />
une sculpture de<br />
Folon chez Aguttes<br />
« Je suis entré en sculpture fin<br />
1989, pendant l’exposition du<br />
Metropolitan », expliquait Folon<br />
à Alechinsky en 1995. Si l’artiste<br />
belge (1934-2005) y a expérimenté<br />
tous les matériaux, ses premiers<br />
personnages de bronze, où<br />
chacun peut se reconnaître, sont<br />
apparus au début des années<br />
1990. Portant une valise, accessoire<br />
récurrent de l’artiste, un exemplaire<br />
était proposé le 4 juillet<br />
par Aguttes, à Neuilly-sur-Seine.<br />
Illustrant un de ses thèmes de prédilection,<br />
le voyage, cette sculpture<br />
était proposée contre une estimation<br />
de 60.000 à 80.000 euros. On<br />
en obtenait 100.100 euros.<br />
Le Gantois Laurent<br />
Delvaux en forme<br />
chez Artcurial<br />
Un des plus célèbres sculpteurs<br />
flamands du XVIIIe siècle, inspiré<br />
par le Bernin et l’Antique fut<br />
Laurent Delvaux (1696-1778) qui<br />
marqua de son empreinte l’art des<br />
Lumières. Né à Gand, où il reçut<br />
probablement sa formation initiale<br />
auprès du sculpteur Jean-Baptiste<br />
Van Helderberghe, après des<br />
études à Bruxelles et un séjour à<br />
Londres, il partit pour Rome en<br />
1726 où il restera jusqu’en 1732. Il y<br />
étudia les œuvres de ses compatriotes<br />
Jean Bologne et François<br />
Duquesnoy, des sculpteurs italiens<br />
contemporains et du XVIIe siècle<br />
et s’imprégna, entre autres, des<br />
89
Focus<br />
International<br />
104.960 € (frais inclus)<br />
Laurent Delvaux, L’Hercule Farnèse, Rome,<br />
1728-1732, terre cuite, 51,8 x 20 x 17,5 cm.<br />
Artcurial, 10-07. © Artcurial<br />
44.600.000 $ (40.800.000 €)<br />
Apex, squelette fossile de stégosaure, fin du Jurassique, ca. 161-46 millions<br />
d’années, ca. 335 x 610 cm. Sotheby’s, New York, 17-07. © Sotheby’s Art<br />
Digital Studio<br />
EST. 3.000-4.000 €<br />
Mario Minale, Red Blue Lego, 2007,<br />
briques Lego®, EA. Bonhams Cornette<br />
de Saint Cyr, Paris, du 02 au 13-09.<br />
Bonhams<br />
œuvres du Bernin et des sculptures<br />
antiques, récemment découvertes,<br />
dont il réalisa de belles<br />
copies. Rentré dans les Pays-Bas<br />
méridionaux, il y devint aussitôt<br />
sculpteur de la Cour à Bruxelles.<br />
Mais celle-ci se montrant avare<br />
de commandes, il s’installa plutôt<br />
à Nivelles où la célèbre abbaye<br />
Sainte Gertrude lui confia de<br />
nombreux travaux. L’œuvre en<br />
terre cuite (modello ou bozzetto)<br />
proposée par Artcurial, le 10 juillet,<br />
compte parmi les copies qu’il réalisa<br />
à la fin de son séjour romain.<br />
Cet Hercule Farnèse, d’après la<br />
copie romaine d’un original grec,<br />
à l’époque exposée au palais Farnèse<br />
mais conservée aujourd’hui<br />
au musée archéologique de<br />
Naples, était estimé entre 50.000<br />
et 80.000 euros mais fut emporté<br />
104.960 euros, avec les frais.<br />
Un stégosaure<br />
acquis au prix fort<br />
par Ken Griffin<br />
chez Sotheby’s<br />
44,6 millions de dollars (40,8<br />
millions d’euros) contre une<br />
estimation de 4 à 6 millions de<br />
dollars, c’est la somme faramineuse<br />
que le milliardaire américain<br />
Ken Griffin, fondateur et gérant<br />
du hedge fund Citadel, n’a pas<br />
hésité à déboursé, le 17 juillet<br />
dernier, pour s’offrir un squelette<br />
fossile de stégosaure, un des<br />
dinosaures herbivores les plus<br />
caractéristiques, reconnaissable<br />
à ses grandes plaques dorsales<br />
osseuses alternées. Jusqu’ici pourtant,<br />
le milliardaire était surtout<br />
connu pour ses acquisitions d’art<br />
moderne et contemporain, son<br />
portefeuille étant évalué à près de<br />
800 millions de dollars et comprenant<br />
plusieurs peintures faisant<br />
partie des plus chères du monde.<br />
Notamment, Rideau, cruchon et<br />
compotier (1893) de Paul Cézanne,<br />
payée 60 millions de dollars en<br />
1999 ou Orange Marilyn d’Andy<br />
Warhol, acquise 200 millions de<br />
dollars en 2017. Réputé proche du<br />
Parti républicain, il aurait, dit-on,<br />
préféré s’offrir chez Sotheby’s ce<br />
squelette de stégosaure, à un prix<br />
record pour un fossile, plutôt que<br />
de soutenir financièrement la candidature<br />
de Donald Trump…<br />
ON VENDRA<br />
Vente Home and<br />
Interiors chez<br />
Bonhams<br />
La première vente de la rentrée<br />
chez Bonhams Cornette de Saint<br />
Cyr est Home and Interiors, vente<br />
en ligne organisée du 2 au 13 septembre.<br />
Cette vacation proposera<br />
des pièces de design français,<br />
hollandais, italien et scandinave.<br />
Un ensemble de plus de soixante<br />
rares lampes, souvent de première<br />
édition, est proposé dans une<br />
importante section dédiée aux luminaires<br />
de design, à des prix très<br />
abordables (à partir de 500 euros).<br />
C’est en 2000 que Job Smeets et<br />
Nynke Tynagel fondaient Studio<br />
Job, après avoir obtenu leur<br />
diplôme de la Design Academy<br />
d’Eindhoven. En quelques années,<br />
les deux designers sont devenus<br />
les pionniers contemporains de<br />
l’expression personnelle, combinant<br />
techniques modernes et traditionnelles<br />
pour créer des objets<br />
au design unique, rendus célèbre<br />
par leur style iconique inspiré du<br />
monde des dessins animés. Un<br />
miroir Rock Mirror (2008), signé,<br />
daté et numéroté 1/6, en bronze<br />
doré 24 carats est proposé avec<br />
une estimation de 5.000 à 7.000<br />
euros, tandis qu’on attend entre<br />
3.000 et 5.000 euros d’un lampadaire<br />
Gold (2009), signé, numéroté<br />
1/1, en bois, carton, papier et<br />
feuille d’or 24 carats. Une Chaise<br />
Red Blue Lego, réalisée en 2007<br />
par Mario Minale (1973) s’inspire<br />
de la chaise rouge et bleue (1923)<br />
de Gerrit Rietveld. En utilisant des<br />
briques Lego® comme matériau,<br />
le designer fait référence à<br />
l’intention initiale de Rietveld de<br />
faire fabriquer cette chaise en<br />
série. Cette épreuve d’artiste a été<br />
réalisée par les éditions Droog (est.<br />
3.000-4.000 euros). Un exemplaire<br />
de ce modèle est conservé dans<br />
les collections du Central Museum<br />
d’Utrecht.<br />
Design made<br />
in Vienna au<br />
Dorotheum<br />
Depuis cinq générations,<br />
Werkstätte Car Auböck a façonné<br />
et continue de façonner comme<br />
aucun autre atelier l’art autrichien<br />
et le design de meubles. Ses créations<br />
minimalistes caractéristiques,<br />
réalisées dans le respect des traditions<br />
artisanales, allient fonctionnalité,<br />
innovation et modernité. Le<br />
19 septembre, le Dorotheum en<br />
proposera environ deux cents objets<br />
en provenance de collections<br />
autrichiennes. Il s’agit notamment<br />
des légendaires tables en forme<br />
d’arbre, de lampes, d’accessoires<br />
pour la maison et d’objets de la vie<br />
quotidienne, ainsi que de petits<br />
meubles, dont la plupart furent<br />
conçus dans les années 1950 et<br />
1960. Ce style objectif et unique,<br />
qui n’a pratiquement pas eu de<br />
précédent en Autriche, est né à<br />
Vienne au début du XXe siècle<br />
et a fasciné les collectionneurs,<br />
notamment aux États-Unis.<br />
90
EST. 1.500 €<br />
Carl Auböck, table arbre, ca. 1948-1952, bois et métal.<br />
Dorotheum, Vienne, 19-09. © Dorotheum<br />
EST. 400.000-600.000 €<br />
Max Ernst, Trois montres ou La Horde, 1927,<br />
huile sur toile, 46,5 x 39 cm. Christie’s, Paris,<br />
24-09. © Christie’s Images Ltd.<br />
EST. 30.000-50.000 €<br />
Bergère royale, époque Louis XVI, livrée par<br />
Jean-Baptiste Claude Sené pour Madame<br />
Elisabeth, au palais des Tuileries en 1790, bois<br />
laqué. Sotheby’s, Paris, 25-09. © Sotheby’s<br />
Art Digital Studio<br />
Les combinaisons de matériaux<br />
proposées alors étaient totalement<br />
inédites : le métal était utilisé avec<br />
des éléments naturels tels que la<br />
pierre, le bois, le cuir ou la corne.<br />
« Carl Auböck II (1900-1957) et<br />
son fils n’étaient pas seulement<br />
des artisans ou des artistes/architectes,<br />
ils combinaient plutôt deux<br />
ensembles de compétences dans<br />
leur travail », explique Nina Schedlmayer<br />
dans le catalogue de l’exposition<br />
ICONIC AUBÖCK au MAK<br />
de Vienne (jusq. 06-01-2025). Les<br />
liens avec le Bauhaus de même<br />
que le séjour de Carl Auböck III<br />
aux États-Unis eurent un effet<br />
formateur. Carl Auböck II a d’abord<br />
étudié à l’Académie des beauxarts<br />
de Vienne, puis à Weimar, où<br />
Walter Gropius fut son professeur.<br />
Après avoir étudié l’architecture à<br />
l’Université technique de Vienne,<br />
Carl Auböck III (1924-1993) a suivi<br />
un cours de troisième cycle au<br />
célèbre Massachusetts Institute<br />
of Technology de Boston. L’une<br />
des créations les plus connues<br />
et les plus convoitées d’Auböck,<br />
au milieu du siècle, est la table<br />
en forme d’arbre. L’esthétique<br />
particulière de cet objet repose sur<br />
le contraste des matériaux utilisés.<br />
Le plateau de la table, fabriqué à<br />
partir d’une seule pièce de bois<br />
tout en conservant sa forme naturelle,<br />
est soutenu par trois pieds de<br />
métal qui confèrent au meuble sa<br />
légèreté typique (est. 1.500 euros).<br />
Le rotin tressé fut également très<br />
apprécié pour la fabrication de<br />
petits meubles, tels qu’une chaise<br />
coque (600 euros) ou des tables<br />
(à partir de 120 euros). Alors que<br />
cuir et laiton étaient utilisés pour<br />
les porte-journaux (de 150 à 400<br />
euros), Carl Auböck a combiné la<br />
corne et le laiton dans une paire<br />
de serre-livres (200 euros) ou un<br />
chandelier (200 euros). Auböck reçut<br />
la médaille d’or de la Triennale<br />
de Milan 1954 pour son Umkehrlampe<br />
réversible. Un exemplaire<br />
de ce lampadaire, dont l’abat-jour<br />
peut être monté de deux manières<br />
afin de créer des ambiances lumineuses<br />
différentes, sera proposé<br />
avec une estimation basse de 500<br />
euros. Parmi les raretés, citons un<br />
jeu d’échecs, conçu vers 1970-1980,<br />
avec des pièces en corne et en<br />
métal nickelé, et un échiquier en<br />
cuir noir et blanc, ainsi qu’une<br />
horloge de table décorative dans<br />
un boîtier hémisphérique en noyer<br />
(est. 900 euros chacun).<br />
La Collection Paul<br />
et Jacqueline<br />
Duchein chez<br />
Christie’s<br />
Le 24 septembre, Christie’s Paris<br />
présentera la vente de la Collection<br />
Duchein, le théâtre de l’imaginaire.<br />
La passion et l’originalité de ce<br />
couple de collectionneurs se lisent<br />
tout au long des 200 œuvres sélectionnées.<br />
Ensemble, elles forment<br />
un bel hommage au parcours et<br />
à l’héritage artistique singulier de<br />
deux figures profondément enracinées<br />
dans leur ville, Montauban,<br />
dont elles marqueront l’histoire.<br />
Fortement imprégnée par le<br />
surréalisme, la Collection Paul et<br />
Jacqueline Duchein s’inscrit de fait<br />
dans la série d’événements proposés<br />
par Christie’s dans le cadre<br />
des célébrations du centenaire<br />
du mouvement à Paris. Ainsi, le<br />
cœur de cette vacation se dessine<br />
autour de Marie Toyen, Yves Tanguy,<br />
Max Ernst, Wolfgang Paalen,<br />
André Breton, Salvador Dalí, Victor<br />
Brauner et, bien sûr, Man Ray.<br />
La Collection<br />
Saint-Sulpice chez<br />
Sotheby’s<br />
Sotheby’s Paris présentera, le 25<br />
septembre, une vente dédiée à<br />
une superbe et unique collection<br />
de 168 lots, réunie par un amateur<br />
d’arts décoratifs du XVIIIe siècle<br />
pour une estimation de plus de<br />
2,5 millions d’euros. Ce passionné,<br />
doté d’un œil infaillible,<br />
a su rendre hommage au grand<br />
décor français et aux collections<br />
parisiennes du XXe siècle, comme<br />
celle de Jean Pétin. La collection<br />
porte aussi une attention toute<br />
particulière sur les provenances<br />
historiques et royales. On y<br />
compte ainsi des origines prestigieuses<br />
comme celles de Louis<br />
XVI pour le château de Compiègne,<br />
de Madame Elisabeth<br />
pour le Palais des Tuileries, du duc<br />
de Penthièvre pour Chanteloup<br />
ou des collections de Jean Pétin<br />
et de Marie-Blanche de Polignac.<br />
Les provenances de certains<br />
meubles et objets les rendent<br />
donc désirables, comme la suite<br />
de trois chaises d’époque Louis<br />
XVI par Jean-Baptiste Claude<br />
Sené pour le salon des jeux de<br />
Louis XVI au château de Compiègne<br />
ou encore le coffret en<br />
marqueterie Boulle provenant<br />
de la collection Pétin. Plusieurs<br />
bronzes d’exception seront aussi<br />
présentés de même qu’une sélection<br />
de tableaux et de dessins<br />
anciens. De son côté, l’orfèvrerie<br />
regorge de remarquables pièces<br />
tel ce très bel ensemble de porcelaines<br />
japonaises et chinoises<br />
montées sur argent, datant de<br />
la Régence, mais également une<br />
très jolie tasse à deux anses en<br />
agate avec monture en or.<br />
91
3.750.000 €<br />
La surprise du mois<br />
Quels liens peut-on établir entre<br />
l’empereur moghol Jahângîr<br />
(1569-1627), fils d’Akbar le<br />
Grand et père de Shah Jahan,<br />
bâtisseur du fameux Taj Mahal, et Guillaume<br />
III d’Orange (1650-1702) ? A priori<br />
aucun, sauf à regarder de plus près le<br />
‘‘portrait de sultan oriental’’ qui était<br />
proposé chez Campo & Campo, à Anvers,<br />
le 28 mai dernier et parvenait à attirer des<br />
enchérisseurs du monde entier. Consignée<br />
fin avril, cette petite huile sur panneau<br />
du XVIIe siècle n’a apparemment rien<br />
d’extraordinaire lorsque les experts de la<br />
salle l’examinent, si ce n’est une marque<br />
au fer au verso qui ne sera identifiée<br />
qu’après l’impression du catalogue. Ce HW<br />
couronné est finalement reconnu, grâce à<br />
une marque comparable dans les collections<br />
du Mauritshuis de La Haye, comme<br />
étant le cachet identifiant la collection<br />
de peinture du stadhouder Guillaume<br />
III d’Orange, devenu roi d’Angleterre en<br />
1689, suite à son mariage avec Marie II<br />
Stuart (1662-1694). Une partie de cette<br />
collection fut longtemps conservée dans le<br />
palais de Honselaarsdijk, près de La Haye,<br />
démoli en 1815. Forte de ces informations,<br />
confirmées par le Mauritshuis, Campo<br />
& Campo identifie le modèle représenté<br />
comme étant Jahângîr, attirant l’attention<br />
en Inde et suscitant un grand intérêt parmi<br />
la diaspora indienne. Est-ce eux, comme le<br />
pensent certains observateurs, qui ont fini<br />
par pousser les enchères, d’une estimation<br />
plus que modeste (2.000 à 3.000 euros)<br />
jusqu’au prix stupéfiant de 3.750.000<br />
euros ? A pareil montant d’aucuns ne<br />
peuvent s’empêcher de spéculer sur l’identité<br />
de l’auteur de cette œuvre. Serait-ce<br />
une peinture de jeunesse de Rembrandt ?<br />
On sait que le fameux natif de Leyde,<br />
qui fit carrière à Amsterdam notamment<br />
grâce à la réalisation de tronies et autres<br />
portraits, s’est particulièrement intéressé<br />
aux personnages orientaux, au point de<br />
réaliser plusieurs portraits d’hommes en<br />
costume oriental et de s’auto-portraiturer<br />
de la sorte à plusieurs reprises tout au long<br />
de sa vie. Maigre preuve ? Outre le prix<br />
obtenu par Campo & Campo, qui correspond<br />
grosso modo à celui d’une petite<br />
œuvre de Rembrandt, les détails du visage,<br />
notamment dans le rendu des oreilles et<br />
du nez, font également penser au style<br />
expressif du maître. L’avenir nous dira si<br />
l’acheteur de cette œuvre, sans doute bien<br />
informé, a eu raison de délier aussi largement<br />
la bourse…<br />
Anonyme (Rembrandt ?), Portrait de l’empereur<br />
moghol Jahângîr, ca. 1630 ?, huile sur panneau, fer<br />
au dos aux armes de Guillaume III d’Orange, 51 x<br />
42 cm. Campo & Campo, Anvers, 28-05. © Campo<br />
92
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
13 & 14-05 1000 Francs et un bracelet Napoléon III chez Haynault<br />
4.000 €<br />
Banque du Congo belge, 1000 Francs,<br />
10.04.47, signatures : Guillaume-<br />
Charles, pêcheurs Wagenia, imprimé<br />
par Waterlow & Sons Limited.<br />
Est. 1.200-1.800 €. © Haynault<br />
3.200 €<br />
Banque de <strong>Belgique</strong>, 5 Francs,<br />
signatures : Deswert-Anspach,<br />
impression uniface en noir sur papier<br />
vert, par Jean Jouvenel, 12,6 x 8,5 cm.<br />
Est. 1.000-2.000 €. © Haynault<br />
6.000 €<br />
Important bracelet articulé Napoléon<br />
III, or jaune 18 carats finement ciselé,<br />
décoré d’émail bleu roi, centré d’un<br />
motif de volutes entrelaçées, rehaussé<br />
de trois diamants taille ancienne et de<br />
six petits diamants taille rose, poinçon<br />
: deux fois tête d’aigle, poinçon<br />
de maître, poids total : 44,2 g. Est.<br />
2.000-3.000 €. © Haynault<br />
14 & 15-05 L’art chinois crée la surprise chez Vanderkindere<br />
31.000 €<br />
Attribué à Luca Signorelli,<br />
Saint Jérôme, ca. 1515-1516,<br />
huile sur panneau, 45 x<br />
18 cm. Cette œuvre est à<br />
mettre en parallèle avec<br />
une paire de panneaux aux<br />
dimensions proches, vendue<br />
chez Christie’s en juillet 2016,<br />
ainsi qu’avec La Vierge à<br />
l’Enfant trônant entourée de<br />
saints de la Pinacothèque de<br />
Volterra et celle de la National<br />
Gallery de Luca Signorelli.<br />
Est. 12.000-18.000€.<br />
© Vanderkindere<br />
27.000 €<br />
Lot de cinq jades, travail chinois, XIXe et XXe siècle,<br />
comprenant : un vase, deux coupelles, dont une à<br />
cerclage en argent, ainsi que deux «Oiseaux», en<br />
deux parties, vase signé à six caractères. Est. 400-<br />
600€. © Vanderkindere<br />
7.200 €<br />
Paravent à neuf feuilles, travail<br />
chinois, ca. 1900, bois de fer sculpté<br />
garni de soie brodée, 181,8 x 33 cm.<br />
Est. 800-1.200 €. © Vanderkindere<br />
18-05 Folon très demandé chez De Vuyst<br />
170.000 €<br />
Jean-Michel Folon, La pluie, 1999, sculpture/fontaine,<br />
bronze à patine verte,<br />
92,5 x 28 x 33 cm. Est. 80.000-120.000 €.<br />
© De Vuyst<br />
140.000 €<br />
Paul Delvaux, Le rendez-vous d’Éphèse<br />
II, 1972, aquarelle, dessin à la plume,<br />
encre de Chine et aquarelle sur papier,<br />
51,5 x 77,3 cm. Est. 140.000-180.000 €.<br />
© De Vuyst<br />
Plus de 600 œuvres, toutes<br />
exceptionnelles, étaient adjugées<br />
lors de la vente du 18 mai chez<br />
De Vuyst. Le catalogue regorgeait<br />
ainsi de merveilleuses sculptures,<br />
installations, peintures, photographies...<br />
Les amateurs du<br />
monde entier enchérissaient sur<br />
les œuvres les plus appréciées, ce<br />
qui permit d’atteindre quelques<br />
prix exceptionnels. Certaines<br />
grandes sculptures, en particulier,<br />
attiraient l’attention des collectionneurs<br />
et se vendaient pour<br />
des sommes impressionnantes.<br />
Jean-Michel Folon, sculpteur qui<br />
fit de sa vie un grand voyage, en<br />
fut l’une des vedettes. Sa fontaine<br />
La pluie (1999), où l’eau est un<br />
complément essentiel du bronze,<br />
séduisait plus d’un amateur.<br />
Mais certaines autres œuvres du<br />
sculpteur, des plus petites aux<br />
plus grandes, étaient également<br />
très convoitées.<br />
93
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
20-05<br />
David Hockney à la Galerie Moderne<br />
25-05<br />
Singuliers atlas chez Van de Wiele<br />
31.000 €<br />
David Hockney, Sun, from the weather-serie,<br />
1973, lithographie, 40/98, 85 x 71 cm. © Galerie<br />
Moderne<br />
5.000 €<br />
Lita Cabellut, Angel Unica,<br />
2016, technique mixte,<br />
128 x 98 cm. © Galerie<br />
Moderne<br />
52.000 €<br />
Jules Sébastien César, le Comte<br />
Dumont d’Urville, Voyage de la<br />
Corvette l’Astrolabe, Paris, 1830-1834.<br />
Est. 45.000-50.000 €. © Van de Wiele<br />
Auctions<br />
42.000 €<br />
Pieter Mortier I, Le Neptune françois,<br />
ou Atlas nouveau des cartes marines,<br />
Paris, 1693. Est. 40.000-50.000 €.<br />
© Van de Wiele Auctions<br />
26-05 Bretschneider s’envole chez MJV Soudant<br />
68.000 €<br />
Johann Bretschneide, Intérieur de collectionneur, 87 x 121 cm.<br />
Est. 40.000-60.000 €. © MJV Soudant<br />
14.000 €<br />
Lombardie, attribué à Giovanni Angelo<br />
del Maino (actif à Pavie de 1496 à<br />
1536), important panneau représentant<br />
Saint Léonard délivrant un captif,<br />
ca. 1530, bois sculpté, polychromé et<br />
doré, 88,5 x 85 cm. Est. 12.000-15.000€.<br />
© MJV Soudant<br />
8.500 €<br />
Pierre Jean-Joseph Verhaghen,<br />
La Sainte Famille avec Saint<br />
Jean-Baptiste enfant et sainte<br />
Elisabeth, 139,5 x 119,5 cm. Est.<br />
4.000-6.000 €. © MJV Soudant<br />
94
Collect-1/2pQ - sept FR+NL.qxp_320 9/08/24 15:41 Page1<br />
VENTE PUBLIQUE<br />
10 & 11 SEPTEMBRE à18h30<br />
Huile sur toile "Portrait d'un jeune arlequin"<br />
Signé en bas à droite Anto-Carte<br />
HÔTEL DES VENTES DE MONTE-CARLO<br />
Importante terrine couverte Louis XVI et son présentoir<br />
Poinçon de Johannes Cornelius Hendrickx et de Malines datés (17)92<br />
vente aux enchères<br />
MOBILIER ET OBJETS D’ART, TABLEAUX ANCIENS ET XIX ÈME<br />
<strong>COLLECT</strong>ION DE DESSINS JOAILLIER WOLFERS<br />
SAMEDI 19 OCTOBRE <strong>2024</strong><br />
Invitation à Consigner<br />
ANTOINE-FRANÇOIS GERARD<br />
(1760 - 1843) attribué à<br />
Le cerceau<br />
Bas relief en cire<br />
À décor d’une frise à l’antique<br />
40 x 17 cm<br />
Note :<br />
Paris, Musée Louvre, départements des Objets d’Arts,<br />
Numéro d’Inventaire OA 6075.<br />
Pendule Directoire dite<br />
"L'Afrique" en bronze<br />
Début XIXème<br />
EXPOSITION<br />
VENDREDI 6, SAMEDI 7 ET DIMANCHE 8<br />
SEPTEMBRE DE 10 À 18H<br />
Exceptionnelle bague en platine<br />
sertie d'un diamant<br />
taille brillant de +/- 5.60 carats<br />
THEODOR ROMBOUTS (1597-1637)<br />
L’Homme à la pipe<br />
Toile<br />
140 x 100 cm<br />
EXPERT ERIC TURQUIN<br />
WWW.HVMC.COM<br />
CABINET EN MARQUETERIE AU JASMIN<br />
Dernier tiers du XVII ème siècle<br />
171 x 121 x 54 cm<br />
10 - 12 QUAI ANTOINE 1 ER - 98000 MONACO - 00 377 93 25 88 89<br />
CONTACT<br />
ARNAULT PIANO<br />
00 377 93 25 88 89<br />
APIANO@HVMC.COM<br />
HOTEL DE VENTES VANDERKINDERE S.A.<br />
CHAUSSÉE D’ALSEMBERG 685-687-1180 BRUXELLES<br />
PARKING PRIVÉ • TÉL. 02 344 54 46<br />
info@vanderkindere.com<br />
w w w . v a n d e r k i n d e r e . c o m
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
26-05 Trésors de Perse chez Haynault<br />
5.800 €<br />
Tapis Kasgaï, décor bayadère<br />
de bandes polychrome<br />
chargées de palmes mille<br />
fleurs, bordure crème de<br />
médaillons hexagonaux,<br />
165 x 116 cm. Est. 300 x 500 €.<br />
© Haynault<br />
3.150 €<br />
Carreau de revêtement,<br />
Kashan, Iran, période<br />
ilkhanide, XIIIe-XIVe<br />
siècle, céramique, 38,3 x<br />
42,7 cm. Est. 800-1.000 €.<br />
© Haynault<br />
27-05 Hommage aux artistes belges chez Bonhams Cornette<br />
16.000 €<br />
Maurice Wyckaert, La fleur. Est.<br />
12.000-15.000 €. © Bonhams Cornette<br />
9.000 €<br />
Ado Chale, rare table, 1977, bois de<br />
sequoia pétrifié. © Bonhams Cornette<br />
85.000 €<br />
Jean Michel Folon, L’amour sans<br />
frontière, 2003, bronze à patine<br />
brune, rouge et bleue, H. 51 cm.<br />
Est. 55.000-75.000 €. © Bonhams<br />
Cornette<br />
17.000 €<br />
Jo Delahaut, Composition<br />
abstraite, 1953. Est. 6.000-8.000 €.<br />
© Bonhams Cornette<br />
27 & 28-05 Les bijoux en vedette chez Horta<br />
17.000 €<br />
Paire de dormeuses en platine,<br />
agrémentées de diamants taille<br />
ancienne pour ca. 5,10 carats, dont<br />
deux diamants taille coussin de<br />
ca. 2,20 carats chacun, L. 2,5 cm.<br />
Est. 10.000-11.000 €. © Horta<br />
12.500 €<br />
Triptyque attribué à Marcellus<br />
Coffermans (École anversoise), La<br />
crucifixion flanquée de La bénédiction<br />
de la Vierge à gauche et Noli me<br />
Tangere à droite, XVIe siècle, huiles<br />
sur panneau, 22,5 x 35 cm. Est. 8.000-<br />
12.000 €. © Horta<br />
12.000 €<br />
Travail sicilien, attribué à Trapani,<br />
médaillon en ivoire finement<br />
sculpté représentant la Vierge à<br />
l’Enfant adorée par un saint, dans<br />
un encadrement de bois, corail<br />
et nacre, XVIIIe-XIXe siècle, 30 x<br />
20 cm. Est. 4.000-6.000 €. © Horta<br />
22.000 €<br />
René Boivin, broche en platine et or<br />
blanc agrémentée d’un saphir jaune<br />
taille briolette de ca. 20 carats et de<br />
diamants taille brillant. Est. 10.000-<br />
12.000 €. © Horta<br />
96
Vente d’Art et du 20 au 23 septembre<br />
d’Antiquités <strong>2024</strong><br />
Johannes Akkeringa (1861-1942),<br />
huile sur panneau,<br />
des enfants sur la plage,<br />
double signé en bas à droite,<br />
dim. 21 x 26 cm<br />
(avec cadre 41 x 46 cm)<br />
Est. 6.000 - 9.000 €<br />
SALLE DE VENTES MAISON JULES<br />
VENTE D’ART, ANTIQUITÉS & VINTAGE<br />
VENTE<br />
SAM 21/09 & DIM 22/09 à 11h<br />
L’exposition débute le 13/9 jusqu'à et y compris le 20/9<br />
Collier ancien en corail rouge, cinq rangs, avec bicolore<br />
serrure en or, 14 kt, sertie de corail rouge,<br />
l. 45 cm, diam. perles environ 5-6 mm.<br />
Est. 1.400 - 2.400 €<br />
Début<br />
ven. 20 sept. - 09h00<br />
Fin<br />
lun. 23 sept. - 18h00<br />
Exposition du 20 au 23 septembre<br />
Heures d’ouverture:<br />
ven. 20 septembre au<br />
lun. 23 sept. de 11h00 à 17h00<br />
(dernier jour de la vente)<br />
Dépôts pour la vente de décembre possibles sur<br />
rendez-vous. Les enchères sont accessibles lors des<br />
journées d’exposition, Bredestraat 23/23A, ou via<br />
votre ordinateur.<br />
BENGT LINDSTRÖM LUC PEIRE NORMAN BLUHM<br />
HEILIG-KRUISPLEIN, ST.-AMANDSBERG (GAND)<br />
Accès facile, proche du R4 (sortie Oostakker)<br />
Grand parking devant la porte<br />
SEDERT 1930<br />
A bientôt dans notre salle de vente! www.veilingmaastricht.nl<br />
Venduehuis Dickhaut B.V. I Bredestraat 23/23A I 6211 HA Maastricht<br />
Tel 0031 43 321 30 95 I info@veilingmaastricht.nl<br />
CATALOGUE ET INFOS :<br />
www.maisonjules.be<br />
info@maisonjules.be - Tel. 0475/45 86 23 & 0478/84 30 58
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
28-05 Belles surprises chez Millon <strong>Belgique</strong><br />
13.000 €<br />
Superbe et très long<br />
sautoir Art nouveau,<br />
or jaune 18 carats,<br />
alternant maillons<br />
aux formes végétales<br />
en émail vert pâle<br />
en plique-à-jour, et<br />
maillons rectangulaires<br />
à quatre côtés,<br />
poids brut : 49,1 g.<br />
Est. 2.500-3.500 €.<br />
© Millon <strong>Belgique</strong><br />
46.000 €<br />
Exceptionnelle perle<br />
fine d’eau de mer,<br />
en forme de goutte,<br />
sans traitement,<br />
couleur gris clair au<br />
lustre bon, demipercée<br />
pour être<br />
montée en pendentif,<br />
pendentif des<br />
années 1880, platine<br />
surmonté d’un<br />
diamant taille old<br />
mine (ca. 1,10 carats),<br />
poids brut : 7,9 g.<br />
Est. 15.000-30.000 €.<br />
© Millon <strong>Belgique</strong><br />
11.500 €<br />
Marwick & Markham,<br />
Londres, XVIIIe<br />
siècle, travail à<br />
destination de<br />
l’Empire Ottoman,<br />
montre de poche<br />
à double boîtier, or<br />
jaune 18 carats, très<br />
richement décorée<br />
tant sur le boîtier<br />
extérieur aux bords<br />
découpés et émaillés<br />
sur la ligne de<br />
fermeture que sur la montre, mouvement mécanique<br />
manuel à la clef, poids brut : 62,5 g. Est. 400-600 €.<br />
© Millon <strong>Belgique</strong><br />
du 28 au 30-05<br />
Une étude de Subleyras chez Carlo Bonte<br />
Lors de la vente d’art et d’antiquités<br />
de Carlo Bonte, les amateurs<br />
livraient une bataille passionnante<br />
pour une étude à l’huile sur panneau<br />
attribuée à Pierre Hubert<br />
Subleyras (1699-1749), portant<br />
la marque d’un sceau au verso.<br />
Ce panneau rapportait 65.000<br />
65.000 €<br />
Pierre Hubert Subleyras, étude à<br />
l’huile sur panneau, 30 x 22 cm, avec<br />
marque de sceau au verso. © Carlo<br />
Bonte Auctions<br />
euros. Les peintres de Laethem<br />
représentés obenaient quelques<br />
beaux résultats : La ferme Tempelhof<br />
de Valerius De Saedeleer<br />
était ainsi adjugée 8.000 euros,<br />
tandis que l’émouvante sculpture<br />
en bois Baigneuse I (H. 40 cm)<br />
de George Minne changeait de<br />
mains à 26.000 euros. La célèbre<br />
œuvre de George Minne Les<br />
saintes femmes au tombeau,<br />
exécutée en plâtre ébénisé et<br />
datée de 1896, était adjugée 9.000<br />
euros. De son côté, la première<br />
partie du ‘‘fond d’atelier’’ de Pol<br />
Spilliaert (1935-2023) suscitait<br />
également un vif intérêt, tant<br />
en <strong>Belgique</strong> qu’à l’étranger : sa<br />
Danse mexicaine en bronze poli<br />
était adjugée 7.000 euros tandis<br />
qu’une sculpture en polyester en<br />
trois parties (Sans titre) quittait la<br />
salle contre 8.000 euros. La suite<br />
de cette collection sera proposée<br />
en octobre et en février. La<br />
rubrique Asie atteignait, elle aussi,<br />
quelques sommets : par exemple,<br />
un vase lune en porcelaine bleue<br />
et blanche (style Ming), décoré<br />
d’œillets et d’asters, était adjugé<br />
26.000 euros, tandis qu’une impressionnante<br />
figurine de Guandi<br />
s’adjugeait 7.500 euros.<br />
01-06 Le Deweer Gallery Estate chez De Vuyst<br />
120.000 €<br />
Jan Fabre, Le Médium (lit), 1979, installation<br />
avec lit en métal, couverture et coussin colorés<br />
au stylo à bille bleu Bic. Est. 130.000-180.000 €.<br />
© De Vuyst<br />
370.000 €<br />
Jan Fabre, Umbraculum, 2001, installation de<br />
37 objets. Est. 400.000-600.000 €. © De Vuyst<br />
55.000 €<br />
Panamarenko, Île, 2004, sculpture en plexiglas, cellules<br />
solaires, aluminium et bois, diam. 180 cm. Est. 60.000-<br />
80.000 €. © De Vuyst<br />
98
VENTES D’AUTOMNE <strong>2024</strong><br />
20 SEPTEMBRE<br />
LIVRES AUTOGRAPHES<br />
ESTAMPES ANCIENNES<br />
21 SEPTEMBRE<br />
ESTAMPES MODERNES<br />
ESTAMPES CONTEMPORAINES<br />
Longus. Daphnis & Chloé. 2 vol. Paris<br />
1961. Avec 42 lithographies en couleur<br />
par Marc Chagall. Ex. 237/250.<br />
Cäcilienstrasse 48 · 50667 Cologne · Tel. +49-221-257 54 19 · venator@lempertz.com · www.venator-hanstein.de<br />
AAA-Sept24-V&H-french.indd 1 26.07.24 15:55<br />
VENTE XXXV : ANTIQUITES ET OBJETS D’ART 22/09 À 13H<br />
Exposition du 19 au 21 septembre de 10 à 18 heures<br />
Nous recherchons de<br />
belles pièces pour nos<br />
futures ventes. Notre<br />
réclame : Nos résultats !<br />
Expertises gratuites<br />
partout en <strong>Belgique</strong>.<br />
Trois adresses fixes<br />
pour vous accueillir<br />
Informations<br />
sur notre site<br />
Henri Victor WOLVENS (1896-1977)<br />
La salle de restaurant aux chaises rouges, 70 x 100 cm<br />
Toon DUPUIS (1877-1937)<br />
Marbre grandeur nature, 141 cm<br />
Vous pouvez à tous moments<br />
nous envoyer des photos sur :<br />
expertises@mjvsoudant.be ou par<br />
Whatsapp : +32.495.25.16.20<br />
Pour une relation directe avec<br />
nos experts en art asiatique :<br />
asie@mjvsoudant.be<br />
Salle de vente Gerpinnes : 52 rue de Bertransart | Bureau de Woluwe Saint Pierre : 177 rue au bois | Bureau de Nivelles : 31 rue de Saintes<br />
Tel. +32 71 50 59 95 | +32 495 25 16 20 | info@mjvsoudant.be | www.mjvsoudant.be
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
08-06 Art moderne chez Damien Voglaire<br />
46.000 €<br />
Eugène Leroy,<br />
Autoportrait,<br />
1972, huile<br />
sur toile,<br />
92 x 65,5 cm.<br />
Est. 20.000-<br />
30.000 €.<br />
© Damien<br />
Voglaire<br />
24.000 €<br />
Stéphane<br />
Mandelbaum,<br />
Femme Bira et<br />
prédelle aux<br />
bustes, 1979,<br />
mine graphite<br />
sur papier, montée<br />
sous cadre<br />
en bois, 69 x 60<br />
cm. Est. 15.000-<br />
20.000€. ©<br />
Damien Voglaire<br />
7.500 €<br />
Jean Tinguely,<br />
Composition<br />
n°1, 1959, dessin<br />
double-face<br />
aux feutres de<br />
couleurs, 66,5<br />
x 66,5 cm. Est.<br />
1.000-1.200 €.<br />
© Damien<br />
Voglaire<br />
10-06 Anto Carte convainquant chez Haynault<br />
42.000 €<br />
Anto Carte, Le jardinier, huile sur<br />
toile, 50 x 40 cm. Est. 15.000-25.000 €.<br />
© Haynault<br />
23.000 €<br />
Anto Carte, Portrait de femme<br />
devant une péniche, huile sur toile,<br />
50 x 40 cm. Est. 15.000-25.000 €.<br />
© Haynault<br />
5.600 €<br />
Pierre Paulus, Ramasseuse de<br />
charbon, huile sur toile, 100 x 80 cm.<br />
Est. 5.000-6.000 €. © Haynault<br />
8.200 €<br />
Egypte, aiguière, milieu du XIXe<br />
siècle, son support et son bassin en<br />
argent à décor floral stylisé gravé,<br />
tughra du Sultan Abdülhamid II<br />
(R. 1876-1909), H. 45 cm. Est. 400-<br />
600 €. © Haynault<br />
10-06 Succès pour des cavalières chez Amberes<br />
36.000 €<br />
Grand plat à décor continu de dames<br />
à cheval et de guerriers dans un paysage<br />
fluvial, époque Kang-he, diam.<br />
55 cm. Est. 1.000-1.500 €. © Amberes<br />
11.000 €<br />
Claude Wesel pour Demaret, paire<br />
de clips d’oreilles, or et diamants,<br />
décorés de perles. Est. 2.000-2.500 €.<br />
© Amberes<br />
10.000 €<br />
Maurice Wyckaert, Le nuage mère,<br />
1974, toile, 100 x 120 cm. Est. 3.000-<br />
5.000 €. © Amberes<br />
9.200 €<br />
Éléphant avec howdah, Maure et<br />
kornak, fin du XIXe siècle, figurine<br />
en émail et cristal de roche sur socle<br />
octogonal, 35, 5 x 31 x 15 cm. Est.<br />
1.500-2.000 €. © Amberes<br />
100
14.09<br />
AUCTIONS<br />
VENTE PUBLIQUE de bijoux, tableaux, ...<br />
Exposition des lots du 12 au<br />
14 septembre.<br />
s c u l p t u r e s d e j a r d i n<br />
EXPO<br />
JEUDI 19<br />
- SAMEDI 21<br />
septembRE<br />
ELLERMANSTRAAT 36-38<br />
2060 Anvers<br />
SAMEDI 28<br />
DIMANCHE 29<br />
septEMBRE<br />
AUCTION<br />
Vente le samedi 14 septembre à 13h.<br />
Enchérissez en salle, par téléphone,<br />
par ordre d’achat ou en LIVE sur Drouot.<br />
ACCÈS AU CATALOGUE<br />
montdepiete.be<br />
tel: +32 9 224 14 40<br />
mail: dvc@dvc.be<br />
Vente : 3-4 septembre <strong>2024</strong><br />
Asiatique, vintage, bijoux, antiquités<br />
Huile sur toile d’Emile CLAUS (1849-1924)<br />
« Ferme dans le paysage ».<br />
Estimation : €3000 - €5000<br />
Paire de vases chinois en<br />
porcelaine Famille rose, XIXème<br />
siècle. Hauteur : 64 cm<br />
Estimation : €3000-€4000<br />
Dépôt d’objets avant le 15 octobre pour notre vente aux enchères<br />
internationale de Decembre <strong>2024</strong>.<br />
Ostantix Auctions BV | Torhoutsesteenweg 553 | Belgie – Oostende 8400<br />
info@ostantix-auctions.com | www.ostantix-auctions.com | 0494 262 147<br />
Mont-de-Piété 19 Rue Saint-Ghislain,1000 BXL
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
du 11 au 18-06<br />
The Europe car sale pour Bonhams<br />
244.160 € (frais inclus)<br />
2010 Lamborghini Murciélago LP640<br />
Roadster. Est. 200.000-240.000 €.<br />
© Bonhams<br />
229.600 € (frais inclus)<br />
1967 Iso Grifo GL Series I Custom.<br />
Est. 250.000-350.000 €. © Bonhams<br />
210.000 € (frais inclus)<br />
1970 De Tomaso Mangusta.<br />
Est. 180.000-250.000 €. © Bonhams<br />
168.560 € (frais inclus)<br />
1967 De Tomaso Vallelunga.<br />
Est. 250.000-350.000 €. © Bonhams<br />
15 & 16-06 Un Picasso à la Maison Jules<br />
23.000 €<br />
Pablo Picasso, Trois têtes II, 1969,<br />
dessin à l’encre. Est. 16.000-24.000 €.<br />
© Maison Jules<br />
5.000 €<br />
Pjeroo Roobjee, Quelque part dans<br />
la campagne, 1978, huile sur toile.<br />
Est. 2.600-3.400 €. © Maison Jules<br />
La vente de juin de la Maison<br />
Jules proposait un mélange<br />
d’œuvres et d’objets attrayants.<br />
Le coup de cœur en était sans<br />
conteste un dessin original à<br />
l’encre réalisé par Picasso en 1969,<br />
Trois têtes II, estimé 16.000 euros<br />
et vendu 23.000 euros. Une huile<br />
sur toile, nature morte avec globe<br />
de la symboliste française Louise<br />
Alexandra Desbordes-Jonas, estimée<br />
300 euros s’envolait à 5.500<br />
euros. Quant à lui, l’artiste gantois<br />
Pjeroo Roobjee obtenait 5.000<br />
euros d’une grande toile (200 x<br />
200 cm) intitulée Quelque part<br />
dans la campagne (1978). Pour<br />
la plus grande œuvre graphique<br />
de Roger Raveel, Le sentiment et<br />
les choses (1983), estimée 2.000<br />
euros, 4.000 euros étaient déboursés<br />
tandis que son compagnon<br />
de route, Etienne Elias, obtenait la<br />
somme honorable de 3.800 euros<br />
d’une huile sur toile intitulée Le<br />
jardinier. Le score du regretté designer<br />
italien Gaetano Pesce était<br />
également remarquable, puisqu’il<br />
obtenait la jolie somme de 4.600<br />
euros de sa Green Street Chair,<br />
estimée 1.200 euros. D’autres<br />
grands noms étaient également<br />
représentés, comme Ensor (5.000<br />
euros pour une grande œuvre<br />
académique au fusain), Xavier<br />
De Cock (4.500 euros pour l’huile<br />
sur toile intitulée Printemps),<br />
Joseph Willaert (3.000 euros pour<br />
la gouache Pigeon voyageur) et<br />
Joe Colombo (2.800 euros pour la<br />
Lounge chair Elda).<br />
17-06 Wim Delvoye domine chez Bonhams Cornette<br />
130.000 €<br />
Wim Delvoye, Nautilus, 2013,<br />
pièce unique en acier inoxydable.<br />
Est. 100.000-150.000 €. © Bonhams<br />
Cornette<br />
50.000 €<br />
Wim Delvoye, Concrete Mixer (scale<br />
model 1:4), 2010, sculpture en acier<br />
corten nickelé découpé au laser.<br />
Est. 50.000-80.000 €. © Bonhams<br />
Cornette<br />
32.000 €<br />
Jose Maria Sicilia, La luz que se<br />
apaga, 2003, acrylique et cire d’abeille<br />
sur bois, 184 x 156 cm. Est. 25.000-<br />
35.000€. © Bonhams Cornette<br />
32.000 €<br />
Tony Cragg, Can 2000, bronze à patine<br />
noire numéroté 5/6. Est. 25.000-<br />
35.000 €. © Bonhams Cornette<br />
102
18 & 19-06 Un paysage attribué à Brueghel chez Vanderkindere<br />
85.000 €<br />
Attribué à Jan Ier Brueghel dit de<br />
Velours, Paysage à la fermette animée<br />
en bord de rivière, huile sur cuivre,<br />
portant au dos la marque du fabricant<br />
de cuivres Pieter Stas (1587-1610), à<br />
Anvers, 11,8 x 16,8 cm. Est. 12.000-<br />
18.000 €. © Vanderkindere<br />
19.500 €<br />
Grand vase à section carrée, Chine,<br />
dynastie Ming, XVIIe siècle, marque<br />
Jiajing à six caractères en bleu sous la<br />
base, décoré d’un «Paysage lacustre<br />
animé» et de «Calligraphies», porcelaine<br />
bleue et blanche, H. 52,5 cm. Est.<br />
2.000-3.000 €. © Vanderkindere<br />
8.000 €<br />
Jean Boullet, Le Marin, huile sur<br />
toile, 100 x 80 cm. Est. 2.000-<br />
3.000 €. © Vanderkindere<br />
3.000 €<br />
Augustus Wynants (att.), Vue de ville<br />
animée, début du XIXe siècle, huile<br />
sur panneau de chêne renforcé,<br />
33,5 x 40 cm. Est. 400-600 €.<br />
© Vanderkindere<br />
du 18 au 20-06<br />
Le ‘‘Vase d’anniversaire’’ surprend chez Bernaerts<br />
45.000 €<br />
Michael Neher, L’hôtel de ville de<br />
Louvain, 1857, huile sur toile (doublée).<br />
Est. 60.000-80.000 €. © Bernaerts<br />
34.000 €<br />
Maître de Paulus et Barnabas, Portement<br />
de croix, ca. 1535-1540, huile<br />
sur panneau, avec restaurations. Est.<br />
12.000-15.000 €. © Bernaerts<br />
22.000 €<br />
Table console, Angleterre, période<br />
George I/II, ca. 1730-1740, acajou avec<br />
plateau en marbre gris moucheté.<br />
Est. 1.500-2.000 €. © Bernaerts<br />
45.000 €<br />
Vase de forme balustre à décor figuratif<br />
(vase d’anniversaire), Chine, Jingdezhen,<br />
dynastie Qing (1644-1911),<br />
période Kangxi, porcelaine à décor<br />
bleu sous glaçure. Est. 8.000-12.000 €.<br />
© Bernaerts<br />
19-06 Rare design pour Piasa à La Patinoire Royale<br />
29.957 € (frais inclus)<br />
Serge Mouille, applique à deux bras<br />
de lumière, modèle créé vers 1955,<br />
métal laqué et laiton, 61 x 280 x 37 cm.<br />
Est. 12.000-18.000 €. © Piasa / photo :<br />
Xavier Defaix<br />
26.050 € (frais inclus)<br />
Pierre Chapo, table modèle T22 dite<br />
Œil, créée en 1972, édition Meuble<br />
Chapo, date de production : années<br />
1990-2000, orme, 46 x 175 x 130 cm.<br />
Est. 8.000-12.000 €. © Piasa / photo :<br />
Xavier Defaix<br />
26.050 € (frais inclus)<br />
Flemming Lassen, paire de fauteuils,<br />
modèle créé vers 1940, édition Jacob<br />
Kjaer, teck et textile, 77 x 75 x 61 cm.<br />
Est. 12.000-18.000 €. © Piasa / photo :<br />
Xavier Defaix<br />
18.235 € (frais inclus)<br />
Christian Astuguevieille, Ilbal Il 1837,<br />
prototype, modèle créé en 1997,<br />
buffet en corde de chanvre et chêne,<br />
100 x 120 x 45 cm. Est. 12.000-18.000 €.<br />
© Piasa / photo : Xavier Defaix<br />
103
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
19 & 20-06 Vases et reliquaires chez Flanders Auctions<br />
12.000 €<br />
Quatre thèques scellées contenant<br />
des reliques de Jésus-Christ<br />
ou de sa famille, des objets de la<br />
passion et la Sainte-Croix, chacune<br />
d’une hauteur d’environ<br />
4 cm. Est. 400-600 €. © Flanders<br />
Auctions<br />
2.500 €<br />
Jacques & Dani Ruelland, Vases, XXe-<br />
XXIe siècle, céramique émaillée turquoise,<br />
H. 41 cm, produit de la vente<br />
intégralement versé à la Fondation<br />
Pelicano, qui lutte contre la pauvreté<br />
des enfants. Est. 1.500-2.500 €.<br />
© Flanders Auctions<br />
21 & 22-06 La Collection Harry Dewit chez Elsen<br />
13.000 €<br />
Pays-Bas autrichiens, François II,<br />
double souverain d’or, 1793, Bruxelles.<br />
Est. 7.500 €. © Elsen<br />
7.000 €<br />
Siège de Bruxelles par Alexandre<br />
Farnèse, monnaie de nécessité de 2<br />
florins, 1584. Est. 5.000 €. © Elsen<br />
6.000 €<br />
Macédoine, Alexandre le Grand, statère<br />
d’or, frappe posthume, ca. 250 av.<br />
JC, Callatis. Est. 1.500 €. © Elsen<br />
6.000 €<br />
Pays-Bas espagnols, méreau en laiton<br />
de Melchior Waerbeeck, monétaire à<br />
Anvers. Est. 100 €. © Elsen<br />
24 & 25-06 Les peintres de l’Ecole belge se distinguent chez Horta<br />
13.000 €<br />
Théo van Rysselberghe, Portait<br />
présumé de Monsieur Dewinter,<br />
huile sur toile, 105 x 85 cm.<br />
Est. 8.000-12.000 €. © Horta<br />
10.000 €<br />
Alphonse Mucha, Les Arts<br />
(muses de la Poésie, la<br />
Musique, la Danse et la<br />
Peinture), 1898, estampes,<br />
impressions sur satin, 57 x<br />
36,5 cm. Est. 6.000-8.000 €.<br />
© Horta<br />
54.000 €<br />
Willy Schlobach, Jour ensoleillé en bord de mer, huile sur<br />
toile, 61 x 91,5 cm. Est. 3.500-5.000 €. © Horta<br />
16.000 €<br />
Jacques François Carabain, Marché aux<br />
fleurs devant la Maison du Roi sur la<br />
Grand Place de Bruxelles, 1921, huile sur<br />
toile, 90 x 130 cm. Est. 12.000-15.000 €.<br />
© Horta<br />
104
PROCHAINE VENTE<br />
Lundi 30 septembre à 15h<br />
Florilèges II:<br />
Tableaux, Mobilier<br />
& Objets d’Art<br />
NOS PROCHAINES VENTES :<br />
Ventes Online :<br />
Du 1er au 10 septembre : Livres anciens , modernes<br />
(Pléiade) et illustrés (Foujita), BD<br />
Du 1er au 17 septembre : Collections & Successions<br />
Du 1er au 24 septembre : Vente Généraliste<br />
Vente Publique :<br />
Mercredi 02 octobre à 18h30 : Belle Vente Cataloguée<br />
( Tableaux – mobilier – Objets d’art – Pendule …..)<br />
www.legia-auction.com<br />
LEGIA-AUCTION, rue de Cras-Avernas, 12<br />
4280 Hannut - 019/63 55 59 - contact@legia-auction.com<br />
EXPOSITION<br />
Vendredi 27.09 10 à 18h<br />
Samedi 28.09 10 à 18h<br />
Dimanche 29.09 10 à 18h<br />
9 rue de Stalle<br />
1180 Uccle<br />
www.haynault.be<br />
02 842 42 43<br />
CONTACT<br />
Rodolphe de Maleingreau d’Hembise<br />
rdm@haynault.be<br />
Bertrand Leleu<br />
bl@haynault.be<br />
René MAGRITTE (1898 - 1967)<br />
La Joconde (Mona Lisa),<br />
sculpture en bronze<br />
LIVRES, DESSINS, GRAVURES ET PEINTURES<br />
estampes Ensor, Spilliaert, Delvaux, Peire<br />
surréalisme et art conceptuel<br />
Magritte, Broodthaers, Buren, Kosuth<br />
impressions anciennes thomas More, Utopia (1518)<br />
Boccaccio (1487) • Pline (1518), enluminé<br />
atlas Doppelmayer, 1742<br />
Livres de villes italiennes de Blaeu, 1697<br />
livres illustrés Piranesi, Le Hay<br />
VENTE 18-19 OCTOBRE <strong>2024</strong><br />
Groeninge 34, 8000 Bruges Tél. +32 478 99 55 25<br />
auctions.vandewiele@proximus.be www.vdw-auctions.com
On a vendu<br />
<strong>Belgique</strong><br />
25-06 Hommage au corps masculin chez Bonhams Cornette<br />
25.000 €<br />
Constant Ambroise Roux, La colère<br />
d’Achille, sculpture. Est. 3.000-<br />
5.000€. © Bonhams Cornette<br />
19.000 €<br />
Auguste Rodin, torse d’homme<br />
dit torse n°748, 1880-1885, bronze<br />
à patine brun foncé, H. 22,8 cm.<br />
Est. 12.000-18.000 €. © Bonhams<br />
Cornette<br />
16.000 €<br />
Tom of Finland, Untitled<br />
( panneau 6 de Sex in the<br />
Shed), 1975. Est. 15.000-<br />
25.000 €. © Bonhams Cornette<br />
12.000 €<br />
Sarah Lucas, Beer Can Penis, 1999. Est.<br />
3.000-5.000 €. © Bonhams Cornette<br />
25-06 Un suiveur de Breughel surprend chez Millon <strong>Belgique</strong><br />
18.000 €<br />
École flamande, suiveur de Jan<br />
I Brueghel, XVIIe siècle, Paysage<br />
animé avec roulette, huile sur cuivre,<br />
36 x 25 cm. Est. 4.000-6.000 €.<br />
© Millon <strong>Belgique</strong><br />
du 27 au 29-06<br />
Catéchisme chez Arenberg Auctions<br />
26.000 €<br />
James Ensor, Vase avec<br />
fleurs, 1940, une huile sur<br />
toile redécouverte, dédiée<br />
à la famille Demoulière,<br />
18,9 x 12,4 cm. Est. 10.000-<br />
12.000 €. © Arenberg<br />
Auctions<br />
19.000 €<br />
Albrecht Dürer, Vingt<br />
gravures sur bois de la<br />
Petite Passion, ca. 1511,<br />
12,6 x 9,6 cm chacune.<br />
Est. 8.000-10.000 €.<br />
© Arenberg Auctions<br />
8.000 €<br />
Willem Jansz Blaeu, Nova totius terrarum<br />
orbis geographica ac hydrographica tabula,<br />
Amsterdam, 1649, mappemonde coloriée<br />
à la main et ornée de 22 décorations allégoriques,<br />
41 x 54,7 cm. Est. 6.000-8.000 €.<br />
© Arenberg Auctions<br />
20.000 €<br />
Alexandre de Rhodes, Catechismus pro iis, qui volunt<br />
suscipere baptismum (...). Ope sacrae Congregationis<br />
de Propaganda Fide in lucem editus (…), Rome, 1651,<br />
rare première édition d’un catéchisme vietnamien<br />
avec texte latin-annamite en parallèle. Est. 800-<br />
1.000 €. © Arenberg Auctions<br />
106
08-07 Prix étonnant chez Millon <strong>Belgique</strong><br />
2.100 €<br />
Boucle d’oreille incomplète en<br />
or jaune et blanc 18 carats, ornée<br />
d’un diamant taille old European<br />
ca. 1,5 ct., poids brut : 2,2 g. Est.<br />
600-800 €. © Millon <strong>Belgique</strong><br />
1.350 €<br />
Claude Wesel pour Demaret, grande<br />
bague en or jaune moulé 18 carats<br />
ornée d’un grand saphir de synthèse<br />
de couleur violette tirant sur le rose,<br />
1962-1963, poids brut : 30,5 g. Est. 500-<br />
700 €. © Millon <strong>Belgique</strong><br />
21-07 Delahaut s’impose chez MJV Soudant<br />
6.000 €<br />
Léon Spilliaert, Fillette au nœud<br />
rouge, 1921, crayon, aquarelle,<br />
gouache, encre de Chine sur papier,<br />
75,5 x 55 cm. Est. 6.000-8.000 €.<br />
© MJV Soudant<br />
5.000 €<br />
Auguste Mambour, Les deux africaines<br />
enlacées, au dos figurent une<br />
étude de femme et une étude d’africaine<br />
à la poitrine dénudée, huile<br />
sur toile double face, 80 x 63 cm. Est.<br />
4.000-5.000 €. © MJV Soudant<br />
14.000 €<br />
Jo Delahaut, Composition géométrique, 1961, huile sur toile, 40 x 50 cm.<br />
Est. 2.000-3.000 €. © MJV Soudant<br />
5.000 €<br />
Paul Delvaux, La Roche, 1930, aquarelle,<br />
52 x 73 cm. Est. 5.000-6.000 €.<br />
© MJV Soudant<br />
4.400 €<br />
Jane Graverol, Nature morte, 1937,<br />
huile sur toile, 39 x 52 cm. Est. 800-<br />
900 €. © MJV Soudant<br />
107
On vendra<br />
<strong>Belgique</strong><br />
01 & 02-09<br />
Varia pour MonsAntic<br />
03 & 04-09<br />
L’Asie pour Ostantix Auctions<br />
Ostantix Auctions annonce pour sa vente de septembre une sélection<br />
exclusive en art asiatique, antiquités, bijoux et porcelaine.<br />
EST. 4.000-6.000 €<br />
Imposante paire de vases,<br />
Chine, porcelaine de Famille<br />
Rose, à décor de scènes de<br />
palais, H. 87,5 cm. © Ostantix<br />
Auctions<br />
EST. 3.000-4.000 €<br />
Ensemble de cinq pièces de cabinet, Japon,<br />
style Imari, porcelaine émaillée, H. 40 et<br />
61 cm. © Ostantix Auctions<br />
EST. 600-800 €<br />
Arnould Beth, Composition,<br />
marbre, H. 75 cm. © MonsAntic<br />
EST. 400-600 €<br />
John Godenne, Composition, 1963,<br />
huile sur panneau, 60 x 40 cm.<br />
© MonsAntic<br />
EST. 6.000-8.000 €<br />
François Musin, Tempête en<br />
mer, huile sur toile, 126 x 75 cm.<br />
© Ostantix Auctions<br />
Parmi la grande diversité des lots proposés à Mons, en ce début<br />
du mois, on verra quelques tableaux, notamment des œuvres<br />
signées Emile Van Doren (1865-1949) et John Godenne (1930-1965),<br />
mais aussi une sculpture en marbre d’Arnould Beth (1930-2016), de<br />
même qu’une bague en platine sertie d’une tourmaline (rubellite)<br />
d’env. 4,48cts entourée de diamants (avec certificat AIG) (est. 600-<br />
800 euros), ainsi qu’une médaille de Grand Officier de l’Ordre de<br />
Léopold II, en argent 925/1000 (est. 500-700 euros).<br />
09 & 10-09 Art moderne chez Horta<br />
EST. 50.000-75.000 €<br />
Wilfredo Lam, L’oiseau, 1950, huile et<br />
fusain sur toile, 74 x 60,5 cm. © Horta<br />
EST. 12.000-15.000 €<br />
Léon Spilliaert, Marine avec ciel nuageux, 1935,<br />
aquarelle sur papier, 34 x 42 cm. © Horta<br />
Lors de sa vente cataloguée de rentrée, la<br />
salle Horta annonce un important ensemble<br />
d’œuvres modernes et contemporaines,<br />
notamment une importante huile et fusain<br />
sur toile de Wilfredo Lam (1902-1982), intitulée<br />
L’oiseau (1950), qu’on estime entre 50.000<br />
et 75.000 euros. A noter également, un ensemble<br />
d’œuvres de Léon Spilliaert, dont une<br />
belle marine de 1935, estimée 12.000 à 15.000<br />
euros. Du côté du mobilier, on annonce<br />
une intéressante console du designer belge<br />
Olivier De Schrijver (1958), estimée 7.500 à<br />
10.000 euros. Signalons aussi, au rang des<br />
bijoux, un intéressant diadème à transformation<br />
de la fin du XIXe siècle, dessinant des<br />
feuilles de laurier, qu’on estime entre 15.000<br />
et 18.000 euros. Du côté des maîtres anciens,<br />
une charmante école française du XVIIIe<br />
siècle, d’après Nicolas Lancret, représentant<br />
Le jeu de colin-maillard, est estimée entre<br />
5.000 et 7.000 euros.<br />
108
AUCTIONS &<br />
<strong>COLLECT</strong>IONS<br />
200X132 LOUIZA v2.qxp_Mise en page 1 13/08/<strong>2024</strong> 07:41 Page1<br />
Exposition privée et collecte des lots<br />
sur rdv uniquement<br />
Nous prenons en compte demandes<br />
de lignes téléphoniques et ordre d'achat<br />
VENTE ONLINE : www.liveauctioneers.com<br />
www.drouot.com - www.invaluable.com<br />
www.lot-tissimo.com - www.auction.fr<br />
n<br />
-<br />
SAMEDI 28 SEPTEMBRE <strong>2024</strong><br />
À 14H00<br />
TABLEAUX & SCULPTURES<br />
CONTEMPORAINS<br />
STREET ART<br />
VENTE AUX ENCHERES EXCLUSIVEMENT<br />
ONLINE ET PAR TELEPHONE<br />
JEAN-LUC MOERMAN (Né en 1967)<br />
<br />
<br />
Frais acquéreur :<br />
29%TTC (29 % en Live)<br />
www.louizaauktion.com<br />
LOUIZA AUKTION & Associés<br />
<br />
<br />
www.louizaauktion.com
On vendra<br />
<strong>Belgique</strong><br />
10 & 11-09 Offre intéressante chez Vanderkindere<br />
Plusieurs pièces d’orfèvrerie sont<br />
proposées, en cette rentrée, en la salle<br />
Vanderkindere. On notera ainsi une<br />
importante terrine couverte Louis XVI<br />
et son présentoir en argent et bronze<br />
doré, richement décorée au poinçon de<br />
Malines, en provenance de l’ancienne<br />
collection des barons de Meester de<br />
Ravestein. On annonce également le<br />
Portrait d’un jeune arlequin, signé en<br />
bas à droite Anto Carte, œuvre de 1949.<br />
Johannes Cornelius Hendrickx, Malines,<br />
Terrine couverte et son présentoir, 1792,<br />
style Louis XVI, argent et bronze doré,<br />
43,5 x 27 x 24,5 cm. © Vanderkindere<br />
Pendule ''L’Afrique''<br />
ou ''Au bon sauvage'',<br />
style Directoire, France,<br />
début du XIXe siècle,<br />
bronze à patine brune<br />
et dorée, H. 46 cm.<br />
© Vanderkindere<br />
Anto Carte, Portrait d’un<br />
jeune arlequin, 1949,<br />
huile sur toile, 50 x 40 cm.<br />
© Vanderkindere<br />
10 & 17-09 Ventes en ligne chez Legia<br />
Robot, figurine de manga en pvc.<br />
© Legia<br />
En cette rentrée de septembre,<br />
Legia procède à plusieurs ventes<br />
en ligne, dont la première ayant<br />
pour thème les livres anciens,<br />
livres modernes, la Pléiade et les<br />
bandes dessinées se clôture le<br />
10 du mois. Issus de différentes<br />
bibliothèques, un grand in-folio<br />
de Robert-John Thornton, avec<br />
de grandes illustrations botaniques,<br />
publié à Londres entre<br />
1799 et 1805, est estimé 10.000<br />
euros. Une importante collection<br />
de volumes de la Pléiade, dont<br />
les albums (collection complète<br />
de 1962 à 2021 ), est estimée 1.200<br />
euros. Daudet, Gide, Mérimée,<br />
Baudelaire, Anatole France, et<br />
de nombreux autres grands<br />
écrivains français sont également<br />
à l’honneur, aux côtés d’un<br />
nombre important d’ouvrages<br />
édités sur l’horlogerie, de<br />
nombreux volumes sur l’Art et le<br />
mobilier, de même qu’une belle<br />
série d’atlas anciens. La deuxième<br />
vente se clôture le 17 du<br />
mois et a pour thème Collections<br />
& Successions. On y trouve un<br />
important ensemble de petits<br />
flacons à parfum de grandes<br />
marques comme Guerlain,<br />
Givenchy, Chanel ou Lancôme…<br />
On y joint un ensemble de livres<br />
sur le sujet. Suit une collection<br />
de modèles réduits de voitures<br />
de courses et motos, une collection<br />
de casques de motos griffés,<br />
des mangas en pvc, des supports<br />
publicitaires de film comme Star<br />
Trek, Star Wars, de l’art de la<br />
table, des bijoux fantaisie, des<br />
montres, des objets de fouille et<br />
une belle suite de cannes.<br />
11 & 12-09 Exceptionnelle table pour Flanders Auctions<br />
Au sein de l’offre en art, antiquités et design de<br />
la vente de septembre organisée par Flanders<br />
Auctions, on trouve quelques lots remarquables :<br />
Gabriel Argy-Rousseau, grand nom de la verrerie<br />
t, a réalisé en 1926 des Lions en pâte de verre (est.<br />
6.000-8.000 euros) ; à noter également une table de<br />
salle à manger d’une taille exceptionnelle (L. 473 cm)<br />
datant du XVIIe ou XVIIIe siècle, avec plateau en<br />
noyer d’une seule pièce, les quatre pieds reliés par<br />
des pièces de fer forgé de style espagnol. Cette table<br />
est estimée entre 12.000 et 15.000 euros ; mentionnons<br />
également une paire de cervidés décoratifs,<br />
statues de jardin en béton à la belle patine de<br />
mousse, estimée entre 1.500 et 2.500 euros.<br />
EST. 12.000-15.000 €<br />
Exceptionnelle table de salle à manger, XVIIe-XVIIIe<br />
siècle, plateau en noyer d’une seule pièce, L. 473 cm.<br />
© Flanders Auctions<br />
EST. 6.000-8.000 €<br />
Gabriel Argy-Rousseau, Lions,<br />
ca. 1926, pâte de verre, H. 22 cm.<br />
© Flanders Auctions<br />
110
C R -Art Auctions<br />
VEILINGHUIS<br />
Florent Willems Jean Ransy Évariste Carpentier<br />
VENTE OCTOBRE <strong>2024</strong><br />
Thomire & Cie and Louis Moinet, Paris circa 1850.<br />
Overleiestraat 126B, 8530 Harelbeke, België<br />
Tel:+32 56 903 240<br />
info@cr-art-auctions.be<br />
Complete catalog on:<br />
cr-art-auctions.be
On vendra<br />
<strong>Belgique</strong><br />
14-09 Keith Haring au Mont-de-Piété<br />
De beaux bijoux, des montres de luxe (Rolex,<br />
Cartier, Chopard, Hermès), des tableaux et<br />
nombre d’autres lots exceptionnels sont à saisir.<br />
Parmi les lots proposés, on note un dessin sur<br />
papier de Keith Haring, avec certificat, estimé<br />
2.600 euros.<br />
EST. 2.600 €<br />
Keith Haring, dessin sur papier au marqueur acrylique,<br />
21 x 29,5 cm. © Mont-de-Piété<br />
Est. 800 €<br />
Broche, or jaune 18 carats et aigue- marine,<br />
poids : 27,8 gr. © Mont-de-Piété<br />
21 & 22-09 Une vedette mondiale à la Maison Jules<br />
EST. 12.000-18.000 €<br />
Norman Bluhm, White Squall, 1963,<br />
huile sur toile. © Maison Jules<br />
EST. 13.000-15.000 €<br />
Luc Peire, Oujda, 1975, huile sur toile.<br />
© Maison Jules<br />
La vente de septembre à la<br />
Maison Jules peut s’enorgueillir<br />
d’un chef-d’œuvre de classe<br />
mondiale : une grande huile<br />
sur toile de l’expressionniste<br />
abstrait Norman Bluhm, White<br />
Squall (1963). Bengt Lindström<br />
est présent avec La Confidence,<br />
toile de 1997, aux côtés d’œuvres<br />
de Constant Permeke, José<br />
Vermeersch (terre cuite), Ensor,<br />
Malfait, Luc Peire, Saverys, Anna<br />
De Weert, Jan Burssens, Wolvens,<br />
Domien Ingels ou Jozef Cantré.<br />
Un bijou en or d’Octave Landuyt<br />
sera également proposé, aux<br />
côtés de porcelaine chinoise,<br />
bronzes, design et meubles d’exception<br />
tel ce singulier fauteuil<br />
dans lequel Albert Einstein s’est<br />
entretenu avec James Ensor, en<br />
1933, lors de ses visites à l’hôtel<br />
Astoria du Coq.<br />
23-09<br />
Un peu de tout à l’Elysée<br />
Une œuvre de Gaston<br />
Bogaert. © Elysée<br />
Parmi la diversité des lots proposés fin<br />
septembre en la salle Elysée, notons<br />
des peintures de Pierre Alechinsky,<br />
Gaston Bogaert, Roger Somville, Jean<br />
Dupont, Maurice Musin, Gustave<br />
Camus, Luc Genot, Pierre Grahame,<br />
Paul Delvaux, des bijoux de la<br />
succession de Madame de La Marck,<br />
à Liège, une exceptionnelle collection<br />
de verrerie dont de rares cristaux du<br />
Val Saint Lambert, des sculptures en<br />
bronze dont Victor Demanet, Henri<br />
Honoré Plé, Edouard Drouot, Carrier-<br />
Belleuse, etc.<br />
24-09<br />
Estampes et multiples chez Bonhams<br />
Cornette de Saint Cyr<br />
EST. 12.000-15.000 €<br />
Roy Liechtenstein, Untitled head, 1995,<br />
sérigraphie en couleur, éd. 50/75.<br />
© Bonhams<br />
Au sein de la vente d’estampes<br />
et multiples, proposée en la salle<br />
Bonhams Cornette de Saint Cyr,<br />
on annonce quelques lots intéressants,<br />
don une Tête sans titre<br />
(1995) par Roy Liechtenstein (est.<br />
12.000-15.000 euros), ainsi qu’un<br />
ensemble de tirages photographiques<br />
par Hiroshi Sugimoto,<br />
Time exposed (1991) estimé entre<br />
16.000 et 20.000 euros. De<br />
Wolfgang Tillmans, on annonce<br />
un tirage offset sur aluminium<br />
représentant une nature morte<br />
de pommes (2017), estimée entre<br />
5.000 et 7.000 euros).<br />
112
26-09 Belle diversité chez Legros<br />
Le 26 septembre, à l’hôtel des ventes Legros de Verviers,<br />
sera présenté un large choix de tableaux, mobilier et<br />
objets d’art. On y notera une spectaculaire garniture de<br />
cheminée de Charpentier & Cie, bronziers à Paris (est.<br />
6.000-10.000 euros), un important mortier en bronze du<br />
fondeur hollandais Franciscus Schaapman, daté de 1745<br />
(est. 3.500-4.000 euros), un très beau tableau figurant<br />
une Vierge à l’enfant attribué au peintre baroque<br />
anversois Jan van der Hoecke (1611-1651) (est. 2.000-3.000<br />
euros), ainsi que d’autres tableaux anciens de belle<br />
facture. Les artistes intimistes verviétois tels que Maurice<br />
Pirenne, Joseph Gérard et Paul Schmitz seront également<br />
présents.<br />
Est. 6.000-10.000 €<br />
Charpentier & Cie, Paris, garniture de cheminée,<br />
bronze doré. © Legros<br />
EST. 2.000-3.000 €<br />
Jan van der Hoecke (att.), Vierge à<br />
l’enfant, huile sur toile. © Legros<br />
HUMAN/NATURE<br />
21.09.24—› 06.10.24<br />
CHÂTEAU DES CELLES, OOSTKAMP<br />
WWW.EXPOHUMANNATURE.COM<br />
113
Auction calendar september—october <strong>2024</strong><br />
Belgium<br />
SEPTEMBER<br />
1-2 MonsAntic<br />
Art et antiquités MONS<br />
2 Amberes<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
3-4 Ostantix Auctions<br />
Kunst en antiek OOSTENDE<br />
6 Maison des Huissiers de<br />
Justice<br />
Vente aux enchères judiciaire<br />
BRUXELLES<br />
7 Morel de Westgaver<br />
Cartes postales, cartes<br />
porcelaine, éditions illustrées<br />
avant-garde et surréalisme<br />
etc. BRUXELLES<br />
7 ABS Veilingen Mechelen<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
9 Amberes<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
9-10 Horta<br />
Art et antiquités BRUXELLES<br />
9-10 Galerie Moderne<br />
Art et antiquités BRUXELLES<br />
10 Berg van Barmhartigheid<br />
Zilversmeedwerk,<br />
edelsmeedwerk en juwelen<br />
BRUSSEL<br />
10 Salle de ventes du<br />
Béguinage<br />
Vente bourgeoise BRUXELLES<br />
10-17 Legia Auction<br />
Livres anciens, modernes et<br />
bandes dessinés ONLINE<br />
10-11 Vanderkindere<br />
Art et antiquités BRUXELLES<br />
10-12 Flanders Auctions<br />
Kunst, antiek, design en<br />
religieuze kunst WINGENE<br />
11 Salle de ventes Uccle<br />
Saint-Job<br />
Art contemporain et mobilier<br />
design BRUXELLES<br />
13 Maison des Huissiers de<br />
Justice<br />
Vente aux enchères judiciaire<br />
BRUXELLES<br />
14 Berg van Barmhartigheid<br />
Speciale verkoop BRUSSEL<br />
14 Millon <strong>Belgique</strong><br />
Bandes dessinés ONLINE<br />
14 ABS Veilingen Mechelen<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
14 Rob Michiels Auctions<br />
Charity Auction: Art for<br />
Uganda BRUGGE<br />
16 Amberes<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
17 Loeckx<br />
Aziatische kunst GENT<br />
17 Berg van Barmhartigheid<br />
Juwelen, sieraden en<br />
numismatiek BRUSSEL<br />
17 Vanderkindere<br />
Vente bourgeoise BRUXELLES<br />
17 Legia Auction<br />
Collections et successions<br />
HANNUT<br />
17-21 Antenor Auction<br />
Paintings, furniture and works<br />
of art ONLINE<br />
18-22 Antenor Auction<br />
Jewels, watches and bags<br />
ONLINE<br />
20 Damien Voglaire<br />
Livres et peintures BRUXELLES<br />
20 Maison des Huissiers de<br />
Justice<br />
Vente aux enchères judiciaire<br />
BRUXELLES<br />
21 Damien Voglaire<br />
Livres BRUXELLES<br />
21 ABS Veilingen Mechelen<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
21-22 Maison Jules<br />
Kunst en antiek GENT<br />
22 MJV Soudant<br />
Antiquités, tableaux, mobilier<br />
et objets d'art, art nouveau,<br />
art déco GERPINNES<br />
23 Amberes<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
23-24 Ventes Elysée<br />
Art et antiquités GRIVEGNÉE-<br />
LIÈGE<br />
24 Berg van Barmhartigheid<br />
Lederwaren, luxe accessoires<br />
en juwelen BRUSSEL<br />
24 Salle de ventes du<br />
Béguinage<br />
Instruments et collections<br />
musées BRUXELLES<br />
24 Millon <strong>Belgique</strong><br />
Bijoux et leur histoire<br />
BRUXELLES<br />
24 Bonhams-Cornette de<br />
Saint Cyr<br />
Prints and multiples<br />
BRUXELLES<br />
24 Legia Auction<br />
Grand classique et fin de<br />
successions HANNUT<br />
24 Arts Talents Enchères<br />
Collection de jouets anciens,<br />
documents, affiches etc.<br />
BRUXELLES<br />
24-25 Jordaens<br />
Antiek MORTSEL<br />
24-25 Galerie Athena<br />
Kunst en antiek BRUSSEL<br />
26 Hôtel des ventes Legros<br />
Antiquités et objets d'art<br />
VERVIERS<br />
26 Arts Talents Enchères<br />
Interieurs - Collections et<br />
successions BRUXELLES<br />
26-27 Arcanii Auctions<br />
Koksijde<br />
Kunst en antiek KOKSIJDE<br />
27 Maison des Huissiers de<br />
Justice<br />
Vente aux enchères judiciaire<br />
BRUXELLES<br />
28 ABS Veilingen Mechelen<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
28 Louiza Auktion<br />
Art moderne et contemporain<br />
BRUXELLES<br />
28-29 DVC Antwerpen<br />
Collectie moderne<br />
tuinsculpturen, kunst en<br />
antiek ANTWERPEN<br />
30 Amberes<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
30 Haynault<br />
Florilèges II : importants<br />
tableaux, mobilier et objets<br />
d'art BRUXELLES<br />
30-6 Salle de ventes Rops<br />
Art et antiquités ONLINE<br />
OCTOBER<br />
1 Berg van Barmhartigheid<br />
Juwelen, sieraden en<br />
numismatiek BRUSSEL<br />
3-14 Bernaerts<br />
Classic vs. Modern ONLINE<br />
4 Hôtel des ventes Mosan<br />
Vente cataloguée & Vente<br />
bourgeoise ONLINE<br />
4 Maison des Huissiers de<br />
Justice<br />
Vente aux enchères judiciaire<br />
BRUXELLES<br />
5 ABS Veilingen Mechelen<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
5 Campo & Campo<br />
Grafiekveiling ANTWERPEN<br />
7 Amberes<br />
Burgerveiling ANTWERPEN<br />
8 Berg van Barmhartigheid<br />
Keramiek, glaswerk, kristal,<br />
vitrinevoorwerpen en juwelen<br />
BRUSSEL<br />
8-9 Carlo Bonte Auctions<br />
Kunst en antiek BRUGGE<br />
8-9 CR-Art Auctions<br />
Kunst, antiek en design<br />
HARELBEKE<br />
8-10 Bernaerts<br />
Classic vs. Modern including<br />
the LO&S mansion ANTWERPEN<br />
10 Carlo Bonte Auctions<br />
Vintage Poster Collection<br />
ONLINE<br />
10-11 Coronari Auctions<br />
Aziatische, Europese en<br />
Islamitische kunst NAZARETH<br />
11 Maison des Huissiers de<br />
Justice<br />
Vente aux enchères judiciaire<br />
BRUXELLES<br />
11-12 Arenberg Auctions<br />
Boeken, prenten en<br />
tekeningen BRUSSEL<br />
12 ABS Veilingen Mechelen<br />
Deurwaarderstukken<br />
MECHELEN<br />
The Netherlands<br />
SEPTEMBER<br />
26-2 Veilinghuis Korendijk<br />
Kunst en antiek ONLINE<br />
26-4 Venduehuis Den Haag<br />
Vendue Next Door Part I & II &<br />
Special ONLINE<br />
26-18 Venduehuis Den Haag<br />
Collectie Roel en Paulien de<br />
Lange ONLINE<br />
2 Veilinghuis Bouwman<br />
Faillissement Noteboom<br />
Eefde ONLINE<br />
2-6 Ald Fryslân<br />
Kunst en antiek IJLST<br />
3-4 Veilinghuis De Jager<br />
Kunst, antiek, juwelen en<br />
aziatica GOES<br />
3-7 Heritage Auctions Europe<br />
Fine art and collectibles<br />
ONLINE<br />
9-11 Veilinghuis Klinkhamer<br />
Kunst en antiek GRONINGEN<br />
9-13 Korst van der Hoeff<br />
Kunst en antiek ONLINE<br />
14 Hessink's Fine Art<br />
Aucioneers<br />
Ferdinand de Bruijn Collectie<br />
BEEK/LIMBURG<br />
14-29 Moart Veilinghuis<br />
Kunst en antiek ONLINE<br />
16 Veilinghuis Bouwman<br />
Speelgoed ONLINE<br />
16-17 Van Zadelhoff<br />
Kunst en antiek HILVERSUM<br />
16-18 Veilinghuis Onder de<br />
Boompjes<br />
Kunst en antiek LEIDEN<br />
16-20 Derksen Veilingbedrijf<br />
Kunst en antiek ARNHEM<br />
17-22 Oprechte Veiling<br />
Haarlem<br />
Kunst en antiek HAARLEM<br />
19 Hessink's Fine Art<br />
Aucioneers<br />
Europese kunst en antiek<br />
BEEK/LIMBURG<br />
20 Veilinghuis Bouwman<br />
Speelgoed ONLINE<br />
20-22 Venduehuis Dickhaut<br />
Kunst, design, juwelen en<br />
antiek MAASTRICHT<br />
21 Derksen Veilingbedrijf<br />
Goud en zilver,<br />
brocanteveiling ONLINE<br />
22 Veilinghuis Peerdeman<br />
Kunst, antiek en design<br />
ONLINE<br />
23-25 Medusa Auctioneers<br />
Kunst en antiek BREDA<br />
26 Hessink's Fine Art<br />
Aucioneers<br />
Aziatische kunst BEEK/LIMBURG<br />
30-3 Van Spengen<br />
Kunst en antiek ONLINE<br />
30-8 Venduehuis Den Haag<br />
Vendue Next Door Part I & II<br />
ONLINE<br />
OCTOBER<br />
1 Veilinghuis Omnia<br />
Algemene kunst- en<br />
antiekveiling KOLMHAM/<br />
HOOGEZAND<br />
3 Hessink's Fine Art<br />
Aucioneers<br />
Art of the Islamic World and<br />
India BEEK/LIMBURG<br />
3-5 Heritage Auctions Europe<br />
Militaria ONLINE<br />
3-5 Veilinghuis De Ruiter<br />
Juwelen, diamanten, zilver en<br />
horloges KLAASWAAL<br />
10-12 Twents Veilinghuis<br />
Kunst en antiek ONLINE<br />
Luxembourg<br />
SEPTEMBER<br />
21 Goldfield Auctions<br />
Luxembourg<br />
Art et antiquités LUXEMBOURG<br />
114
Fair calendar<br />
september—october <strong>2024</strong><br />
Austria<br />
SEPTEMBER<br />
11-15 Parallel Vienna<br />
Vienna<br />
12-15 Viennacontemporary<br />
Vienna<br />
Belgium<br />
SEPTEMBER<br />
12-30 Brussels Design<br />
September<br />
Brussels<br />
13-15 Sablon Design Market<br />
Brussels<br />
19-26 A Domestic Art Fair <strong>2024</strong><br />
Brussels<br />
26-29 The Solo-Project<br />
Brussels<br />
26-13/10 ARTONOV<br />
Brussels<br />
OCTOBER<br />
03-06 Art on Paper<br />
Brussels<br />
06 Collect-Hit &<br />
Brocantissimo<br />
Groot-Bijgaarden<br />
France<br />
SEPTEMBER<br />
30-01/09 Art-o-rama<br />
Marseille<br />
30-01/09 Paréidolie<br />
Marseille<br />
04-14 Paris Design week<br />
Paris<br />
10-15 Parcours des mondes<br />
Paris<br />
20-22 Menart Fair Paris <strong>2024</strong><br />
Paris<br />
24-28 Parcours de la<br />
Céramique et<br />
des Arts du Feu<br />
Paris<br />
Germany<br />
SEPTEMBER<br />
12-15 POSITIONS<br />
Berlin<br />
27-29 Neue Art<br />
Dresden<br />
Italy<br />
SEPTEMBER<br />
28-06/10 BIAF<br />
Florence<br />
Korea<br />
SEPTEMBER<br />
04-07 FRIEZE Seoul<br />
Seoul<br />
14-15 KIAF<br />
Seoul<br />
Luxembourg<br />
NOVEMBER<br />
22-24 Luxembourg Art Week<br />
<strong>2024</strong><br />
Luxembourg<br />
Switzerland<br />
OCTOBER<br />
23-27 Art Salon Zurich<br />
Zurich<br />
The Netherlands<br />
SEPTEMBER<br />
18-22 Haute Photographie<br />
Amsterdam<br />
20-22 Unseen<br />
Amsterdam<br />
21 Dialogue Vintage<br />
Photography<br />
Amsterdam<br />
26-29 Art Noord<br />
Heerenveen<br />
27-29 BIG ART<br />
Amsterdam<br />
28-29 Tribal Jewelry &<br />
Textiles Fair.<br />
Amsterdam<br />
OCTOBER<br />
02-06 Art The Hague<br />
Den Haag<br />
09-13 Affordable Art Fair<br />
Amsterdam<br />
United Kingdom<br />
SEPTEMBER<br />
06-08 Penman Antique Fair<br />
Petersfield<br />
14-22 London Design Festival<br />
London<br />
24-29 Goldsmiths' Fair<br />
London<br />
26-29 British Art Fair<br />
London<br />
OCTOBER<br />
01-06 The Decorative Fair<br />
London<br />
08-13 PAD<br />
London<br />
United States<br />
SEPTEMBER<br />
05-08 Independent<br />
New York<br />
05-08 Art on Paper<br />
New York<br />
05-08 <strong>COLLECT</strong>IBLE NY<br />
New York<br />
05-08 Clio Art Fair New York<br />
New York<br />
06-08 PHOTOFAIRS New York<br />
New York<br />
06-08 Armory Show<br />
New York<br />
<strong>2024</strong><br />
Art and artefacts from Africa, Asia and Oceania<br />
T<br />
A<br />
Amsterdam<br />
F<br />
25 - 26 - 27 October 11.00 - 18.00<br />
preview 24 October by invitation only<br />
De Duif • Prinsengracht 756 • Amsterdam<br />
www.tribalartfair.nl<br />
T A F<br />
115
Chambre Royale Belgo-<br />
Luxembourgeoise des salles de ventes<br />
aux enchères, commissaires-priseurs, courtiers et experts mobiliers<br />
asbl fondée en 1936<br />
Avenue Louise 500,<br />
1000 Bruxelles<br />
Tél. 0475-62 71 85<br />
Fax 02-741 60 70<br />
www.auctions-in-belgium.be info@auctions-in-belgium.be<br />
Extrait de la liste des membres (Liste complète disponible au sécretariat ci-dessus)<br />
ANVERS<br />
Amberes sprl<br />
(Dir. Rik Dupain - Marc<br />
Royer)<br />
Terninckstraat 6-8-10, 2000<br />
Antwerpen<br />
T.03/226.99.69 - 0745/708782<br />
www.amberes.be.<br />
info@amberes.be<br />
Ventes aux enchères d’œuvres<br />
d’art cataloguées, estimations<br />
pour successions<br />
et assurances. Catalogues<br />
illustrés. Ventes bourgeoises<br />
hebdomadaires. Plus de 35<br />
000 lots attribués par an.<br />
Bernaerts<br />
(Dir. Ch. & P. Bernaerts)<br />
Verlatstraat 16-22, Antwerpen<br />
T.03/248.19.21<br />
info@bernaerts.be<br />
www.bernaerts.be<br />
Live & online.<br />
Maîtres anciens, romantiques<br />
et modernes.<br />
Antiquités, arts appliqués,<br />
design, œuvres sur papier.<br />
Expertises pour succession et<br />
assurance.<br />
Campo & Campo<br />
(Dir. Guy Campo)<br />
Grote Steenweg 19-21 - 2600<br />
Berchem<br />
T.03/218.47.77<br />
F.03/218.53.63<br />
guy@campocampo.be<br />
www.campocampo.be - 5<br />
Ventes aux enchères cataloguées<br />
d’art et d’antiquités,<br />
de peintures, d’estampes, de<br />
sculptures, de meubles, de<br />
porcelaine, d’argenterie, de<br />
tapis, de vins, etc.<br />
DVC<br />
(Dir. D. Van Cappel)<br />
Ellermanstraat 36-38 - 2060<br />
Antwerpen<br />
T.03/232.36.64<br />
F.03/234.22.14<br />
Ventes aux enchères d’art<br />
et d’antiquités cataloguées,<br />
estimations et évaluations<br />
pour successions et assurances.<br />
dvc@dvc.be<br />
www.dvc.be<br />
Jordaens SA<br />
Drabstraat 74 - 2640 Mortsel<br />
T.03/449.44.30<br />
info@jordaens.eu<br />
www.jordaens.eu<br />
Ventes publiques d’œuvres<br />
d’art, d’antiquités, de bijoux,<br />
de vins, de collections et<br />
mobilier. Évaluations pour<br />
succession et assurance.<br />
BRABANT-WALLON<br />
Salle de Ventes du<br />
Beguinage s.p.r.l.<br />
(Olivier Bolens - Samy Greif)<br />
Avenue Vésale 11, 1300 Wavre<br />
T.02/218.17.42<br />
F.02/218.86.50<br />
www.salledeventesdubeguinage.be<br />
info@svbeguinage.com<br />
Online via Drouot digital<br />
BRUXELLES<br />
Arenberg Auctions<br />
(Dir. Henri Godts)<br />
Rue aux Laines 19 bte 2 -<br />
1000 Bruxelles<br />
T. 02-5441055<br />
info@arenbergauctions.com<br />
www.arenbergauctions.com<br />
Vente aux enchères d’atlas,<br />
de livres, d’estampes et de<br />
dessins rares. Également<br />
bibliothèques entières,<br />
archives et manuscrits rares.<br />
Ventes Haynault<br />
(Dir. Rodolphe de<br />
Maleingreau d’Hembise)<br />
Rue de Stalle 9 - 1180 Uccle<br />
T.02/842.42.43<br />
www.haynault.be<br />
info@haynault.be<br />
Neuf ventes aux enchères<br />
spécialisées par an : bijoux,<br />
orfèvrerie, pièces de monnaie,<br />
collections et souvenirs<br />
historiques, peintures,<br />
œuvres d’art d’Europe et<br />
d’Asie.<br />
Lempertz 1798<br />
(Dir. Emily Jolly)<br />
Rue du Grand Cerf 6, 1000<br />
Bruxelles<br />
T. 02 514 05 86<br />
brussel@lempertz.com<br />
jolly@lempertz.com<br />
www.lempertz.com<br />
Estimations et évaluations du<br />
lundi au vendredi de 9h à 13h<br />
et de 14h à 17h.<br />
Hôtel de Ventes Horta<br />
(Dir. Dominique de Villegas)<br />
70/74 Avenue de<br />
Roodebeek, 1030 Schaerbeek<br />
T.02/741.60.60<br />
F.02/741.60.70<br />
www.horta.be<br />
info@horta.be<br />
Ventes mensuelles cataloguées<br />
d’antiquitées, oeuvres<br />
d’art, bijoux et vins.<br />
Galerie Moderne<br />
(Dir. David & Jérôme Devadder)<br />
Rue du Parnasse 3, 1050<br />
Ixelles<br />
T.02/511.54.15 - F.02/511.99.40<br />
www.galeriemoderne.be -<br />
info@galeriemoderne.be<br />
11 Ventes mensuelles cataloguées.<br />
FLANDRE ORIENTALE<br />
Coronari<br />
(Dir. Tim De Doncker)<br />
Steenweg 144/A, 9810<br />
Nazareth<br />
T. 09/3123240<br />
info@coronariauctions.com<br />
www.coronariauctions.com<br />
Coronari Auctions organise<br />
quatre ventes aux enchères<br />
internationales d’art et d’antiquités<br />
par an. Spécialisée<br />
dans l’art européen, asiatique<br />
et islamique, avec un accent<br />
particulier sur la porcelaine<br />
chinoise, les maîtres anciens<br />
et les peintures des XIXe<br />
et XXe siècles. Audience<br />
internationale. Expertise<br />
scientifique. Estimations,<br />
recherches, conseils.<br />
DVC<br />
(Dir. D. Van Cappel)<br />
Zandlopersstraat 10 - 9030<br />
Mariakerke<br />
T.09/224.14.40<br />
F.09/225.04.14<br />
dvc@dvc.be<br />
www.dvc.be<br />
Ventes aux enchères d’œuvres<br />
d’art et d’antiquités<br />
cataloguées. Successions et<br />
évaluations pour successions<br />
et assurances.<br />
Galerie et Salle de Ventes<br />
Pictura sprl<br />
Brusselsesteenweg 656<br />
9050 Gentbrugge<br />
T.0475/74.49.25<br />
henk.vervondel@telenet.be<br />
www.pictura.be<br />
Loeckx Auctioneers<br />
(Dir. Cécile La Pipe,<br />
Peter en Natan Loeckx)<br />
Ingelandgat 4, 9000 Gand<br />
T.09/223.37.93<br />
F.09/233.76.71<br />
www.loeckx.be<br />
info@loeckx.be<br />
International art & antiques<br />
auctions. Expertises.<br />
De Vuyst<br />
(Dir. Guy De Vuyst &<br />
Pascale Philips)<br />
Kerkstraat 22-54, 9160<br />
Lokeren<br />
T.09/348.54.40<br />
F.09/348.92.18<br />
www.de-vuyst.com<br />
info@de-vuyst.com<br />
Vente aux enchères et<br />
expositions internationales,<br />
du XVIIe siècle à l’art contemporain.<br />
Successions et<br />
évaluations de successions<br />
et assurances.<br />
FLANDRE OCCIDENTALE<br />
Carlo Bonte Auctions<br />
Kardinaal Mercierstraat 20,<br />
8000 Brugge<br />
www.carlobonte.be<br />
info@carlobonte.be<br />
T. 050 33 23 55<br />
Ventes aux enchères internationales<br />
en ligne, art et<br />
antiquités, art asiatique,<br />
art occidental, antiquités,<br />
design. Conseils de ventes -<br />
expertises - estimations.<br />
Van de Wiele Auctions<br />
Groeninge 34, 8000 Bruges<br />
T.050 49 07 69<br />
auctions.vandewiele@proximus.be<br />
www.vdw-auctions.com<br />
Imprimés et manuscrits<br />
rares, cartes anciennes,<br />
atlas, gravures et peintures.<br />
Estimations pour assurances<br />
et successions.<br />
HAINAUT<br />
Monsantic<br />
(Dir: Daniel Otten)<br />
Rue Grande 193b, 7020 Mons<br />
T.065/73.94.00<br />
F.065/73.94.09<br />
otten@monsantic.com<br />
www.monsantic.com<br />
Ventes publiques cataloguées.<br />
Expertises le<br />
mercredi, le samedi ou sur<br />
rendez vous - déplacement<br />
gratuit à domicile.<br />
LIEGE<br />
Hôtel des Ventes Elysée<br />
(Dir. José & Ch. Fairon)<br />
Boulevard Cuivre et Zinc 28,<br />
4000 Liège<br />
T.04/221.09.09<br />
F. 04/221.15.05<br />
www.ventes-elysee.be<br />
info@ventes-elysee.be<br />
Ventes publiques mensuelles<br />
d’antiquités et objets<br />
d’art, Vintage, Maroquinerie,<br />
Bijoux. Expertises et accueil<br />
du lundi au vendredi. Fermé<br />
le mercredi.<br />
Légia Auction<br />
Rue de Cras-Avernas 12,<br />
4280 Hannut<br />
Tél. : 019/63.55.59<br />
0495/87.99.01 (Bruno de<br />
Wasseige) 0475/27.73.87<br />
(Vincent de Lange)<br />
www.legia-auction.com<br />
contact@legia-auction.com<br />
Ventes publiques d’Arts et<br />
d’Antiquités, tapis, mobiliers,<br />
bijoux, tableaux, Art d’Asie,…<br />
Expertises gratuites sur rendez-vous.<br />
Librairie Lhomme<br />
(Dir. David Lhomme)<br />
Rue des Carmes 9, 4000<br />
Liège<br />
T.04/223.24.63<br />
F.04/222.24.19<br />
www.michel-lhomme.com<br />
librairie@michel-lhomme.<br />
com<br />
Livres anciens et modernes<br />
de qualité, gravures, tableaux,<br />
curiosités.<br />
Hôtel des Ventes Legros<br />
(Dir. Benoît Legros)<br />
Rue Peltzer de Clermont 41,<br />
4800 Verviers<br />
T. 087/33.01.00<br />
www.venteslegros.com<br />
benoit.legros@euronet.be.<br />
Ventes régulières d’antiquités<br />
et objets d’art.<br />
Hôtel des Ventes Mosan<br />
(Dir. Maxence Nagant de<br />
Deuxchaisnes)<br />
Rue du Nord belge 9, 4020<br />
Liège<br />
T.04/344.91.70 - F.04/341.39.19<br />
www.hvm.be<br />
Expertises gratuites tous les<br />
vendredi de 9h à 12h30 et de<br />
14h à 18h<br />
NAMUR<br />
Salle de Ventes Rops<br />
(Dir. Paul & Benoît de<br />
Sauvage)<br />
Avenue d’Ecolys 2, 5020<br />
Namur<br />
T.081/74.99.88<br />
F.081/74.99.86<br />
www.rops.be<br />
www.rops-online.be<br />
Ventes publiques tous les<br />
deux mois d’antiquités<br />
et ventes bourgeoises.<br />
Expertises gratuites.<br />
116
Bonnes<br />
adresses<br />
Petites annonces<br />
Assurance<br />
Musée<br />
Recherche<br />
INVICTA ART INSURANCE<br />
L’assurance au service de l’art<br />
Eeckman Jean-Pierre &<br />
Eeckman Isabelle<br />
67-69 Bd. Reyerslaan<br />
1030 Bruxelles<br />
Tel : 02/735 55 92<br />
info@invicta-insurance.be<br />
Musées. Collections privées.<br />
Expositions. Fondations particuliers/<br />
professionnels. Séjours - Transports<br />
www.invicta-insurance.be<br />
Art Handling<br />
ART ON THE MOVE<br />
Rue Henri-Joseph Genesse 1,<br />
1070 Bruxelles<br />
Tél. : 02 333 2411,<br />
georges.merz@art-onthemove.be &<br />
stephane.merz@art-onthemove.be<br />
Un service spécialisé et complet :<br />
avant, pendant et après le transport.<br />
Décrochage/accrochage, protection<br />
& emballage,entreposage sécurisé,<br />
assurance, transport/expédition<br />
nationale et internationale, formalités<br />
douanières, etc….<br />
www.art-onthemove.be<br />
Livres<br />
ERIK TONEN BOOKS ANVERS<br />
Beaux livres illustrés sur les beauxarts<br />
et les arts appliqués. Large<br />
choix à destination des historiens de<br />
l’art, des musées, des antiquaires<br />
professionnels, des galeries et des<br />
collectionneurs. Livres d’art neufs<br />
ou d’occasion, éditions bibliophiles<br />
ou livres anciens. Visitez notre site<br />
web pour un aperçu de notre offre<br />
ou envoyez-nous un e-mail avec vos<br />
demandes spécifiques :<br />
www.erik-tonen-books.com<br />
MUSÉE DE L’EROTISME ET<br />
DE LA MYTHOLOGIE<br />
Musée de l’Erotisme et de la<br />
Mythologie . Le musée, situé dans<br />
une maison ancienne du Sablon,<br />
offre un aperçu historique de l’art<br />
érotique de l’antiquité à nos jours.<br />
Cette collection privée, parmi les<br />
plus belles d’Europe, présente des<br />
pièces rares et uniques : ivoires,<br />
peintures, sculptures, antiquités greco-romaines,<br />
estampes japonaises,<br />
œuvres d’artistes belges et autres<br />
curiosités. Rue Sainte-Anne, 32<br />
Bruxelles T : +32(0) 2/514.03.53<br />
E-Mail : info@m-e-m.be<br />
www.m-e-m.be<br />
Restauration<br />
ATELIER DE RESTAURATION<br />
TEMPERA<br />
Tempera sprl, Alost - Aäron<br />
Uytterhaegen. Restauration d’oeuvres<br />
d’art - toiles - panneaux - statues<br />
polychromes. Devis & expertise (sans<br />
engagement):<br />
tempera@telenet.be<br />
0494 47 60 32<br />
www.temperarestauratie.be<br />
Guy Poelvoorde recherche des<br />
tableaux de peintres brugeois (par<br />
exemple Reckelbus), de l’école irlandaise<br />
(par exemple Ballagh, O’Conor),<br />
de Paul Permeke, Paul Klein, Gaston<br />
Bogaert, ainsi que des tableaux<br />
avec des chiens et des chevaux :<br />
0475/39.34.98 ou www.guyart.com<br />
Collectionneur de bouteilles<br />
recherche des bouteilles de vin en<br />
verre des XVIIe et XIXe siècles, de<br />
préférence avec une estampille /<br />
sceau dans le verre.<br />
Willy Van den Bossche, wvdbossche@<br />
telenet.be ou T. +32/(0)473/37.24.94<br />
www.facebook.com/profile.<br />
php?id=100080201273036<br />
Recherche : En collaboration avec<br />
Richard Overstreet, ayant-droit de<br />
Leonor Fini et co-auteur du Catalogue<br />
Raisonné des peintures à l’huile de<br />
l’artiste, paru en 2021, nous recherchons<br />
activement les tableaux qui<br />
n’auraient pas été repris dans la première<br />
version de cet ouvrage pour<br />
une actualisation de celui-ci. Nous<br />
sommes également à la recherche<br />
de toute oeuvre originale (dessin ou<br />
aquarelle) ayant été réalisée entre 1940<br />
et 1955, car plusieurs des séries réalisées<br />
à cette époque figureront également<br />
dans le Supplément actuellement<br />
en cours de rédaction. Les<br />
propriétaires de ces oeuvres peuvent<br />
prendre contact avec nous à l’adresse<br />
e-mail : cedric.crlf@gmail.com<br />
Collectionneur cherche à acquérir<br />
des dessins ou peintures des XVIIe<br />
et XVIIIe siècle : marines, batailles,<br />
fleurs et natures mortes. Jean Pierre<br />
Moerman, Tél. : 0472/30 81 06<br />
VOTRE PUBLICITÉ ICI !<br />
Votre publicité paraîtra pendant un an<br />
(9 numéros) pour 340 €. Une insertion<br />
mensuelle coûte 45 € (prix htva).<br />
Infos : Joris van Glabbeek<br />
09/216 20 24 ou collect.net@ips.be<br />
117
Pieter Fransz. de Grebber (vers 1600 Haarlem–1652/53 Haarlem). L’Annonciation. Huile sur panneau, 85 x 112,5 cm<br />
Monogrammé et daté : P.DG / 1633 (D G doré). Vente le 17 novembre à Cologne. Estimation 250.000-350.000 €<br />
1798<br />
VENTES EN PRÉPARATION :<br />
Tableaux Anciens et du 19e siècle, Bijoux et Montres précieuses, Argenterie, Arts Décoratifs<br />
Art Moderne, Art Contemporain, Photographie, Art d’Asie, Arts d’Afrique et d’Océanie<br />
N’hésitez pas à nous contacter pour l’estimation gracieuse et confidentielle de vos objets et œuvres d’art :<br />
6 rue du Grand Cerf 1000 Bruxelles T 02-514 05 86 bruxelles@lempertz.com<br />
Journées d’expertise à Bruxelles : 10–13 septembre : Tableaux Anciens et du 19e siècle,<br />
Art Moderne et Contemporain<br />
11–12 septembre : Art Asiatique, Bijoux et Montres précieuses, Photo