Smart Cities Luxembourg - n°20
Le 20ème numéro du trimestriel de la ville intelligente. Infos et contact : secretariat@livinggreen.lu
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Novembre 2024 | n˚20<br />
Le trimestriel de la ville intelligente<br />
ZURICH :<br />
LA PRÉCISION SUISSE<br />
AU SERVICE DE LA VILLE<br />
INTELLIGENTE<br />
IMS LUXEMBOURG :<br />
L’ÉCOMOBILITÉ<br />
EN ENTREPRISE,<br />
MODE D’EMPLOI<br />
STRESS OU ZEN ?<br />
FRAGMENT DÉCHIFFRE<br />
LE LANGAGE DE NOS<br />
VILLES<br />
SCHENGEN :<br />
ZOOM SUR TROIS PROJETS<br />
POUR BÂTIR L’AVENIR<br />
Jean-Paul Muller, Michel Gloden et Tom Weber
Réviser les cours.<br />
Aller au sport.<br />
Chatter.<br />
Poster des vidéos.<br />
Faire du shopping.<br />
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Aller au concert.<br />
S’amuser.<br />
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ÉDITO<br />
3<br />
Make Europe Great Again<br />
Les résultats sont tombés. L’élection de Donald Trump à la<br />
présidence des États-Unis le 6 novembre dernier bouleverse<br />
une nouvelle fois les relations internationales et européennes.<br />
Après quatre années de tensions, d’incertitudes géopolitiques<br />
et de divergences marquées sous son premier mandat, le retour<br />
de l’homme d’affaires à la Maison Blanche sonne la réévaluation<br />
des stratégies diplomatiques. Le défi est tel qu’il devient<br />
une priorité : celui de naviguer dans un monde où les États-<br />
Unis, sous l’égide de Trump, tendent à privilégier des politiques<br />
unilatérales et parfois antagonistes aux intérêts européens.<br />
En effet, les dirigeants du Vieux Continent craignent de nouvelles<br />
ruptures dans des relations parfois déjà fragiles puisque,<br />
durant son premier mandat, Donald Trump a souvent privilégié<br />
une approche protectionniste. Pour l’Europe, une seconde<br />
présidence pourrait signifier de nouveaux défis sur des sujets<br />
clés tels que le commerce, la défense ou encore les questions<br />
environnementales.<br />
L’Europe doit prendre Donald Trump au sérieux, s’attendre<br />
à des négociations parfois difficiles et, surtout, adopter une<br />
posture ferme pour défendre ses intérêts. L’ancien président<br />
de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, conseille<br />
aux dirigeants du Vieux Continent de rester vigilants et d’être<br />
prêts à toute éventualité. S’il respecte le choix des Américains,<br />
l’homme politique luxembourgeois prévient toutefois que « la<br />
seule réponse possible est que les Européens affrontent Donald<br />
Trump en tant qu’Union européenne unie ».<br />
Au Grand-Duché, le retour du milliardaire à la présidence soulève<br />
bien des interrogations. Luc Frieden, le Premier ministre,<br />
a précisé que, dans ce contexte, le pays devait continuer à<br />
défendre ses intérêts économiques et financiers. « Nous ne<br />
nous mettrons pas à genoux pour demander quelque chose »,<br />
a-t-il affirmé à la presse quelques heures après le verdict, tout<br />
en ajoutant qu’il travaillerait dur pour perpétuer l’alliance transatlantique<br />
historique dans l’intérêt du pays.<br />
Le <strong>Luxembourg</strong>, en tant que centre financier international et<br />
membre fondateur de l’Union européenne, se doit de préserver<br />
ses relations commerciales et ses accords internationaux tout<br />
en demeurant vigilant face aux éventuelles politiques protectionnistes<br />
de Trump. Quant à Xavier Bettel, ministre des Affaires<br />
étrangères, il appelle à une coopération saine. « « America First »<br />
ne signifie pas « America Alone ». Travaillons ensemble », a-t-il<br />
déclaré sur ses réseaux sociaux.<br />
Et sur le plan environnemental, l’approche de Donald Trump<br />
devrait sans nul doute continuer à diviser. Sous sa précédente<br />
présidence, ce dernier a régulièrement remis en question les<br />
engagements climatiques internationaux, notamment en se<br />
retirant de l’accord de Paris sur le climat en 2017. S’il poursuit<br />
cette politique, cela pourrait nuire à la coopération mondiale en<br />
matière de durabilité… et compliquer les efforts pour atteindre<br />
les objectifs fixés. Un vrai bâton dans les roues puisque les pays<br />
européens devront probablement s’adapter à une politique<br />
moins propice aux engagements environnementaux, ce qui<br />
entraînerait probablement des tensions sur les initiatives mondiales<br />
pour la réduction des émissions de carbone et le financement<br />
de la transition énergétique.<br />
En fin de compte, l’élection du 47 e président des États-Unis<br />
témoigne d’un monde plus incertain et un peu plus fracturé,<br />
où chaque pays européen devra faire preuve de résilience pour<br />
préserver ses intérêts dans une relation transatlantique qui<br />
sera, sans aucun doute, plus complexe à gérer que jamais.<br />
Par P. Birck
4<br />
SOMMAIRE<br />
SMART CITIES LUXEMBOURG<br />
Trimestriel édité par Living Green S.à r.l.-S<br />
www.smartcitiesmag.lu<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Living Green<br />
24, rue Michel Rodange<br />
L-4660 Differdange<br />
Tél. 58 45 46 30<br />
GOUVERNANCE<br />
Régie publicitaire :<br />
Julien Malherbe<br />
julienm@livinggreen.lu<br />
Administration<br />
Lucia Ori<br />
Tél. 58 45 46 29<br />
secretariat@livinggreen.lu<br />
Comité de rédaction<br />
Adeline Jacob - adelinej@livinggreen.lu<br />
Pierre Birck - pierreb@livinggreen.lu<br />
Barbara Pierrot - barbarap@livinggreen.lu<br />
Raouf Hatira<br />
Romain Thomas<br />
Julien Menegalli<br />
Schengen : zoom sur trois projets pour bâtir l’avenir 8<br />
Junglinster : l’écho d’une croissance harmonieuse et diversifiée 12<br />
Lenningen : un immeuble multifonctionnel pour l’avenir 16<br />
Betzdorf : au cœur de l’est, entre nature préservée et projets d’avenir 20<br />
En passant par Stadtbredimus 24<br />
Mamer : inaugurations en série sur le site du Kinneksbond 28<br />
Frisange : quand croissance rime avec vivre-ensemble 32<br />
SYVICOL : davantage de visibilité et de poids politique pour faire face aux défis 36<br />
Zurich : la précision suisse au service de la ville intelligente 38<br />
Conception et réalisation graphique<br />
Elodie Malherbe - elodiem@livinggreen.lu<br />
Photographie<br />
Eric Devillet<br />
Nader Ghavami / Photopro <strong>Luxembourg</strong><br />
Yves Kortum<br />
Unsplash / Freepik<br />
Impression<br />
Imprimerie Centrale<br />
GREEN BUILDING<br />
ista : un déménagement stratégique vers des locaux innovants à Howald 42<br />
CODIC : un projet multifonctionnel de 60.000 m 2 à la Cloche d’Or 44<br />
Viessmann : Invisible, la chaufferie qui maximise l’espace habitable 46<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Hackathon : des talents pour mettre en lumière vos compétences 50<br />
© Living Green S.à r.l.-S<br />
Tous droits de reproduction réservés pour tous pays.<br />
Tous manuscrits, photos et documents envoyés à la rédaction<br />
ne peuvent être exploités qu’avec l’accord de leurs auteurs.<br />
Publiés ou non, ils ne seront pas restitués.<br />
Les reportages signés n’engagent que leurs auteurs.<br />
Luxinnovation : comment combler le déficit de financement des startups dirigées<br />
par des femmes ? 52<br />
SIGI : l’architecture numérique des communes 54
5<br />
MOBILITÉ<br />
IMS <strong>Luxembourg</strong> : l’écomobilité en entreprise, mode d’emploi 58<br />
Volkswagen : nouvelle génération, nouvelles ambitions 60<br />
Emile Weber : la mobilité sur mesure et à portée de clic 62<br />
Merbag : au service d’une mobilité utilitaire durable 64<br />
Voitures électriques : les dernières nouveautés de cette rentrée 2024 66<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
Stress ou zen ? FragMent déchiffre le langage de nos villes 70<br />
SUDgaz devient SUDenergie 72<br />
Natur- & Geopark Mëllerdall : nouvelles impulsions à la conférence européenne des<br />
géoparcs 74<br />
Visit Moselle : profiter de l’automne en Moselle 75<br />
De la vigne à la bouteille : les secrets de durabilité des Domaines Vinsmoselle 76<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
Restopolis : une évolution dans les cantines scolaires 80<br />
OCDE : encourager les pays à réorienter les subventions et autres soutiens publics à<br />
l’agriculture au profit de l’innovation 82<br />
ADAPTH : pour des villes accessibles, intégratives et durables 84<br />
Luxcontrol : comprendre les enjeux de l’accessibilité 86<br />
FAL : le partenaire des communes dans la promotion immobilière sociale 88<br />
Deuxième édition de la Journée du travail social dans les communes à Weidingen 90
ENSEMBLE, CONSTRUISONS<br />
UN MONDE PLUS SÛR.<br />
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Luxcontrol est le partenaire de référence sur le marché proposant une gamme<br />
complète et intégrée de prestations dans les domaines de la sécurité et santé, de la<br />
qualité, de l’environnement et de l’hygiène.<br />
1, Avenue des Terres-Rouges | L- 4004 Esch-sur-Alzette luxcontrol.com
© SIP / Julien Warnand<br />
« Kurs op muer. Ee Muer fir Jiddereen » : la nouvelle édition<br />
du budget 2025<br />
Le budget 2025, présenté par le ministre des Finances Gilles Roth en<br />
octobre dernier, se concentre sur un avenir inclusif et durable. Intitulé « Cap<br />
sur un demain pour tous », il prévoit notamment des allègements fiscaux,<br />
des investissements pour développer le logement abordable et des mesures<br />
pour lutter contre la pauvreté. Malgré une amélioration économique<br />
attendue, le chômage pourrait atteindre 6% en 2025. Les dépenses se<br />
concentrent aussi sur l’éducation, la santé et la transition climatique. Quant<br />
à la dette publique, elle devrait décroître dès 2025 grâce à une gestion<br />
budgétaire optimiste axée sur l’innovation et la modernisation du pays.<br />
Source : SIP<br />
80 mesures pour renforcer l’Europe<br />
Le rapport du conseiller spécial Sauli Niinistö, commandé par la présidente<br />
de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présente des<br />
recommandations pour renforcer la préparation civile et militaire de l’UE face<br />
aux crises. Confrontée à des défis complexes tels que pandémies, conflits et<br />
changements climatiques, l’Europe doit adapter ses capacités de réponse.<br />
Ce document propose 80 mesures pour une meilleure coordination<br />
de sécurité, en engageant tous les acteurs civils et militaires à l’échelle<br />
gouvernementale et sociétale. Ces recommandations guideront les actions<br />
de la Commission pour 2024-2029 qui incluent, entre autres, une stratégie<br />
de préparation et un livre blanc sur la défense européenne.<br />
Source : Commission européenne<br />
Faciliter les voyages dans l’espace Schengen<br />
La Commission européenne propose de numériser les passeports et les<br />
cartes d’identité pour simplifier et sécuriser les voyages dans l’espace<br />
Schengen. Le projet inclut l’application « EU Digital Travel » qui permettra aux<br />
voyageurs de stocker et soumettre leurs documents de voyage numériques<br />
avant le passage aux frontières. Les passeports numériques contiendront<br />
des informations biométriques comme l’image faciale du titulaire, mais pas<br />
ses empreintes digitales. Cette innovation vise à accélérer les contrôles,<br />
réduire la fraude documentaire et faciliter les déplacements en offrant une<br />
option plus rapide pour les passages frontaliers. Ce projet est soumis au<br />
Conseil de l’UE et au Parlement européen pour approbation.<br />
Source : Commission européenne
8<br />
LUXEMBOURG<br />
GOUVERNANCE<br />
ZOOM SUR TROIS PROJETS<br />
POUR BÂTIR L’AVENIR<br />
Administration communale de Schengen<br />
Tom Weber, Jean-Paul Muller et Michel Gloden<br />
Du nord au sud et de l’est à l’ouest, toutes les communes sont confrontées avec plus ou moins d’acuité à une croissance démographique<br />
nécessitant l’adaptation de leurs infrastructures. Celle de Schengen, concomitamment responsable du rayonnement<br />
touristique de la région par son nom et son histoire, mène de front trois projets d’envergure pour accompagner son développement.<br />
Michel Gloden, bourgmestre, Tom Weber et Jean-Paul Muller, échevins, et Marcel Bisenius, ingénieur industriel pour le service<br />
technique, présentent ces projets qui, un à un, répondront aux besoins actuels et à venir de la commune.
GOUVERNANCE<br />
9<br />
Un atelier communal moderne et<br />
professionnel<br />
Premier des trois projets d’envergure à<br />
sortir de terre, celui du nouvel atelier<br />
communal (avoisinant les 12 millions<br />
d’euros) trouve son origine dans la<br />
fusion qui unit désormais les anciennes<br />
communes de Schengen, Wellenstein<br />
et Burmerange. « Chacune d’elles disposait<br />
d’un bâtiment pour son service<br />
régie. Par conséquent, la commune<br />
fusionnée s’est retrouvée avec beaucoup<br />
de matériel et d’effectifs, mais<br />
dispersés dans des infrastructures<br />
éloignées les unes des autres et ne<br />
répondant pas aux exigences actuelles<br />
en termes d’équipement. C’est la raison<br />
pour laquelle nous avons cherché<br />
l’emplacement idéal pour accueillir un<br />
bâtiment résolument moderne. Notre<br />
choix s’est porté sur un terrain communal<br />
localisé à Schwebsingen, au<br />
centre géographique de la commune.<br />
Une situation stratégique, certes, mais<br />
qui apporte son lot de défis. Situé à<br />
proximité de la zone de protection du<br />
Haff Réimech, l’édifice a été conçu<br />
pour se fondre dans le milieu naturel.<br />
Il était exclu de construire une « boîte<br />
industrielle » en bardage métallique.<br />
C’est ainsi que nous avons opté pour<br />
une finition en bois », raconte Michel<br />
Gloden.<br />
Les services doivent<br />
se professionnaliser à mesure<br />
que le territoire et la population<br />
augmentent<br />
« Lors de sa conception, il avait été<br />
décidé que le projet serait mené en<br />
deux phases grâce à une superstructure<br />
de bureaux pouvant se superposer<br />
ultérieurement à un premier module.<br />
Suite au Covid-19, alors que le niveau<br />
inférieur était déjà en construction,<br />
nous avons voté un budget supplémentaire<br />
pour réaliser à court terme cette<br />
extension initialement prévue à moyen<br />
terme. Quatre ans plus tard, avec du<br />
retard et maintes autres répercussions<br />
de la pandémie, c’est l’immeuble dans<br />
son ensemble qui s’apprête à être mis<br />
en service », poursuit Marcel Bisenius.<br />
Un grand ensemble qui doit parer à<br />
l’augmentation des effectifs du service<br />
régie depuis la fusion. « Même en<br />
rassemblant les moyens de trois communes,<br />
les ressources ne sont pas forcément<br />
trop nombreuses car les services<br />
doivent se professionnaliser à mesure<br />
que le territoire et la population augmentent.<br />
Un système dans lequel un<br />
employé s’occupe de la coupe des haies<br />
un jour et circule à bord des machines<br />
du service hivernal le lendemain n’est<br />
plus tenable. Une panoplie de missions<br />
doit être assurée efficacement et, dès<br />
lors, services jardinage, électronique,<br />
entretien, atelier mécanique, menuiserie,<br />
etc. doivent être distincts. C’est<br />
désormais le cas dans notre nouveau<br />
bâtiment », indique Jean-Paul Muller.<br />
Outre les divers ateliers, l’édifice qui<br />
sera inauguré prochainement abrite<br />
des garages pour le matériel roulant, un<br />
magasin, des sanitaires, des vestiaires,<br />
un réfectoire, une kitchenette et des<br />
bureaux pour le service régie. Quant à la<br />
© Linda Blatzek<br />
Atelier communal à Schwebsingen<br />
© Linda Blatzek<br />
superstructure à l’étage supérieur, elle<br />
accueille 350 m 2 de surface de bureaux<br />
où sera rassemblé le personnel administratif<br />
de tous les services techniques.<br />
« Jusqu’alors, les services techniques<br />
et régie opéraient depuis des localités<br />
différentes. Ce regroupement va naturellement<br />
permettre des synergies et<br />
améliorer leur fonctionnement en favorisant<br />
les chemins courts, au bénéfice<br />
des administrés. Le bâtiment sera d’ailleurs<br />
ouvert aux habitants, raison pour<br />
laquelle il est conforme aux nouvelles<br />
exigences en matière d’accessibilité des<br />
lieux publics », explique Tom Weber.<br />
Une page d’histoire, un projet touristique<br />
4 en 1<br />
Commune la plus européenne de tout le<br />
Grand-Duché, Schengen capitalise aussi<br />
sur son passé historique. Avec le soutien<br />
financier du ministère du Tourisme,<br />
elle imagine, depuis 2021, la refonte du<br />
Musée européen consacré à l’histoire du<br />
célèbre accord signé sur son territoire.<br />
L’initiative, qui se compose en réalité<br />
de quatre sous-projets, bénéficiera non
10<br />
GOUVERNANCE<br />
©MECO<br />
Signature du rachat du bateau MS Princesse Marie-Astrid<br />
seulement au développement touristique<br />
de la commune, mais aussi à celui<br />
de toute la région, voire, de tout le pays.<br />
« En août 2021, des représentants du<br />
ministère du Tourisme et de la commune<br />
se sont rendus à Ratisbonne, en<br />
Allemagne, afin d’acquérir l’ancien<br />
bateau MS Princesse Marie-Astrid sur<br />
lequel a été signé l’accord de Schengen<br />
le 14 juin 1985 et qui naviguait depuis<br />
quelques années en tant que bateau<br />
d’excursion sur le Danube sous le nom<br />
de MS Regensburg. Dorénavant, le<br />
navire sera la pièce maîtresse du musée,<br />
aux côtés duquel il sera accosté. Partie<br />
intégrante de l’exposition, la salle de<br />
la signature sera désormais ouverte au<br />
public. Le reste des espaces du bateau<br />
sera utilisé comme surface multifonctionnelle<br />
: d’un côté les touristes<br />
trouveront un lounge, de l’autre une<br />
salle pouvant accueillir expositions ou<br />
conférences », déclare le bourgmestre<br />
qui a apposé sa signature sur l’acte de<br />
rachat.<br />
« Par chance, l’ancien propriétaire<br />
du bateau l’a conservé dans son état<br />
d’antan. Les visiteurs pourront donc<br />
s’immerger dans l’histoire. Néanmoins,<br />
nous avons décidé de moderniser tous<br />
les équipements techniques du navire.<br />
Ainsi, les anciens moteurs à combustion<br />
ont fait place à des moteurs électriques.<br />
Le système de navigation, de<br />
radio-transmission et les radars ont<br />
également été renouvelés. Enfin, nous<br />
avons installé un ascenseur pour le<br />
rendre accessible aux personnes à mobilité<br />
réduite. Il s’agit là d’un véritable<br />
sous-projet dans cette vaste refonte du<br />
site », précise Marcel Bisenius.<br />
Par conséquent, la commune a dû projeter,<br />
à proximité directe de son musée, la<br />
création d’un quai où accoster le bateau.<br />
Confié aux bons soins de l’Administration<br />
des ponts et chaussées, celui-ci fera<br />
le trait d’union entre le Princesse Marie-<br />
Astrid et le reste de l’espace d’exposition,<br />
lui aussi rénové pour l’occasion.<br />
Cette nouvelle exposition<br />
n’a pas son pareil dans toute<br />
la Grande Région, voire au-delà<br />
« Le musée fait peau neuve grâce au<br />
concours d’un nouveau scénographe et<br />
d’un comité scientifique chargé d’aviser<br />
à la muséographie. Les lieux seront<br />
non seulement transformés, mais aussi<br />
agrandis, notamment par un local technique,<br />
pour les besoins d’une exposition<br />
qui sera complètement multimédia<br />
et immersive. Il s’agit là d’un véritable<br />
atout puisque nous pourrons ajuster<br />
aisément les contenus à l’actualité, au<br />
fil de la construction européenne, mais<br />
aussi aux différents profils de visiteurs !<br />
Les enfants découvriront des notions sur<br />
l’Europe adaptées à leur âge. Quant aux<br />
adultes, selon qu’ils soient plus ou moins<br />
familiers de l’histoire européenne, ils disposeront<br />
d’informations plus ou moins<br />
approfondies », révèle Tom Weber.<br />
Au-delà de l’exposition, le bâtiment<br />
abritera des sanitaires rénovés, une<br />
mezzanine avec une salle de réunion et<br />
des bureaux pour le musée, un accueil<br />
touristique pour les visiteurs de la région<br />
au sens large, ainsi qu’une boutique de<br />
souvenirs.<br />
C’est le 14 juin 2025, à l’occasion du 40 e<br />
anniversaire de l’accord de Schengen,<br />
que cet ambitieux projet d’un coût total<br />
de 18 millions d’euros sera dévoilé au<br />
grand public. « Si la commune est bien<br />
porteuse du projet, le ministère du<br />
Tourisme est garant de son refinancement.<br />
Grâce à ces investissements et à<br />
des infrastructures qui seront désormais<br />
à la hauteur des attentes des visiteurs<br />
d’aujourd’hui, nous pensons pouvoir<br />
dépasser les 100.000 visiteurs par an,<br />
contre quelque 45.000 auparavant »,<br />
indique le bourgmestre.<br />
Pour l’échevin Jean-Paul Muller, nul<br />
doute que le musée « fera des vagues » :<br />
« cette nouvelle exposition attirera les<br />
visiteurs parce qu’elle n’a pas son pareil<br />
dans toute la Grande Région, voire<br />
au-delà, mais aussi parce que l’actualité,<br />
sur laquelle le musée jette un coup d’œil<br />
critique, nous rappelle que l’histoire des<br />
frontières est finalement très vivante ! ».<br />
Un campus scolaire nouvelle<br />
génération<br />
Mais la commune ne fera pas qu’attirer<br />
davantage de visiteurs, elle accueillera<br />
aussi de plus en plus d’enfants en raison<br />
de sa croissance démographique. Pour<br />
répondre à l’insuffisance prochaine de<br />
ses infrastructures scolaires, elle projette<br />
déjà la construction d’un complexe<br />
unique où seront scolarisés les élèves
GOUVERNANCE<br />
11<br />
des trois écoles actuelles héritées de sa<br />
fusion. « La commune s’est beaucoup<br />
développée ces dernières années, si bien<br />
que nos trois écoles ne satisfont plus nos<br />
besoins. C’est pourquoi nous planifions<br />
un campus résolument moderne qui<br />
comprendra, entre autres, une école<br />
centrale, une maison relais et un hall<br />
sportif pour quelque 688 élèves en 2045,<br />
selon les projections que nous avons pu<br />
réaliser lors de la refonte du PAG. Ce<br />
projet, qui n’est pas dimensionné pour<br />
les dix prochaines années mais pour<br />
toute une génération, sera à mon avis le<br />
plus grand jamais réalisé à Schengen »,<br />
affirme Michel Gloden.<br />
À cet horizon 2045, l’école accueillera 60<br />
élèves en précoce, 150 en préscolaire et<br />
450 du C2 au C4. La commune a également<br />
planifié l’intégration de 2 centres<br />
de compétences, véritables atouts pour<br />
la région : « le campus comprendra 2<br />
classes de logopédie, une pour le 1 er<br />
cycle et l’autre pour le cycle 2, qui fonctionneront<br />
en quelque sorte comme une<br />
antenne régionale. Ainsi, les enfants de<br />
l’est du pays n’auront plus à se rendre<br />
jusqu’à Strassen pour corriger leurs<br />
problèmes de prononciation. En outre,<br />
un centre pour enfants et jeunes présentant<br />
un Trouble du Spectre de l’Autisme<br />
(CTSA) sera intégré au complexe.<br />
Il pourra accueillir 2 classes de 8 élèves »,<br />
détaille Tom Weber.<br />
d’œuvre, corps enseignant, parents<br />
d’élèves, etc.), le site a été pensé pour<br />
répondre à un maximum de besoins :<br />
en plus de l’école fondamentale en tant<br />
que telle et des centres de compétences,<br />
il comprendra des réfectoires, des cuisines<br />
de production, une maison relais,<br />
des salles de motricité, un hall sportif<br />
avec des gradins d’une capacité d’environ<br />
250 sièges destiné au sport scolaire<br />
et de club, des vergers et des potagers.<br />
« La volonté était aussi de créer un site<br />
qui vivrait en dehors des heures de<br />
cours. C’est pourquoi, en plus du terrain<br />
multisports réservé à l’école, nous avons<br />
planifié un second terrain ouvert au<br />
grand public. De même, entre les bâtiments<br />
se déploie un grand parvis ouvert<br />
à tout un chacun. Il pourra servir aux<br />
fêtes publiques ou aux manifestations<br />
sportives par exemple. Notre objectif<br />
est de créer un environnement convivial<br />
autour de ces nouveaux bâtiments »,<br />
développe Jean-Paul Muller.<br />
L’accessibilité au site a elle aussi été<br />
pensée dans les moindres détails. Le<br />
campus sera desservi par un réseau de<br />
mobilité douce (piste cyclable et voie<br />
piétonne) et une gare routière reliée par<br />
quatre à cinq lignes de bus dédiées au<br />
ramassage scolaire. Toutes ces lignes<br />
permettront de raccourcir le temps de<br />
trajet des élèves de manière que chacun<br />
ne transite pas plus de quinze minutes<br />
entre l’école et son domicile. Enfin, le<br />
parking existant sera réaménagé pour<br />
répondre aux besoins de l’établissement<br />
scolaire et des infrastructures sportives<br />
sans qu’aucune surface supplémentaire<br />
n’ait à être scellée. Ce cadre exceptionnel,<br />
les élèves de Schengen devraient<br />
pouvoir en profiter pour la rentrée 2028<br />
ou 2029 !<br />
Administration communale de<br />
Schengen<br />
75, Wäistrooss<br />
L-5440 Remerschen<br />
www.schengen.lu<br />
Implanté sur un site naturel unique,<br />
les rives du grand lac du Baggerweier,<br />
à Remerschen, où la commune dispose<br />
d’un terrain de 6 ha, l’édifice sera<br />
construit en bois. Il bénéficiera de<br />
toitures végétalisées qui finiront de le<br />
fondre complètement dans la nature<br />
environnante. « Nous voulons concevoir<br />
un bâtiment conférant une haute<br />
qualité de séjour en recourant à des<br />
matériaux durables et sains qui sont<br />
peu émetteurs en CO 2<br />
à la fabrication et<br />
qui ne rejettent pas de particules ou de<br />
gaz nocifs après sa mise en service. De<br />
plus, nous cherchons à tirer profit des<br />
atouts du site, raison pour laquelle nous<br />
étudions la possibilité d’installer un système<br />
de chauffage et de refroidissement<br />
fonctionnant avec une pompe à chaleur<br />
alimentée par la température du lac »,<br />
explique Marcel Bisenius.<br />
Conçu conjointement avec des groupes<br />
de travail et de pilotage rassemblant<br />
toutes les parties prenantes (maîtres<br />
©bffarchitectes<br />
Campus scolaire Baggerweier<br />
© bffarchitectes
LUXEMBOURG<br />
12<br />
JUNGLINSTER :<br />
L’ÉCHO D’UNE CROISSANCE<br />
HARMONIEUSE ET<br />
DIVERSIFIÉE<br />
GOUVERNANCE<br />
Administration communale de Junglinster<br />
Ben Ries
GOUVERNANCE<br />
13<br />
À Junglinster, l’essor démographique<br />
devient une opportunité pour réinventer<br />
le cadre de vie sans perdre de vue les<br />
racines rurales et culturelles qui font son<br />
charme. Entre infrastructures modernisées,<br />
espaces naturels préservés et services<br />
de proximité, la commune se transforme.<br />
Rencontre avec son bourgmestre, Ben<br />
Ries.<br />
Pouvez-vous nous présenter la commune<br />
en quelques mots ?<br />
Avec 12 villages et une population<br />
d’environ 9.000 habitants, Junglinster<br />
est la plus grande commune de l’est<br />
du <strong>Luxembourg</strong>. Nos localités se distinguent<br />
par leurs diversités, comptant<br />
près de 90 nationalités, ce qui enrichit<br />
le tissu social et culturel de la région.<br />
En dépit de notre proximité avec la ville<br />
de <strong>Luxembourg</strong>, nous demeurons une<br />
commune à caractère rural.<br />
Nous faisons face à un défi de croissance<br />
car notre population augmente<br />
très rapidement. En conséquence, nous<br />
travaillons activement à l’amélioration<br />
des infrastructures, qu’il s’agisse<br />
de logements, d’écoles ou de services<br />
publics. Notre objectif est d’assurer un<br />
cadre de vie harmonieux et fonctionnel<br />
pour tous les résidents.<br />
L’est est souvent vu comme une région<br />
très rurale. Cette perception est renforcée<br />
par le paysage qui caractérise<br />
cette partie du pays, où la nature est<br />
omniprésente. Les habitants ont une<br />
mentalité chaleureuse et ouverte, ce<br />
qui contribue à créer une atmosphère<br />
conviviale. On ressent une identité<br />
culturelle très particulière, ancrée dans<br />
des traditions qui se transmettent de<br />
génération en génération.<br />
Notre région est un véritable havre<br />
de paix pour les amoureux de la<br />
nature. Avec ses kilomètres de sentiers<br />
pédestres, elle offre d’innombrables<br />
occasions d’explorer des paysages pittoresques.<br />
Les forêts abondantes et les<br />
zones Natura 2000 protègent une faune<br />
et une flore riches et variées, renforçant<br />
la biodiversité locale. Des sites emblématiques<br />
comme le Geopark Mëllerdall<br />
révèlent des panoramas époustouflants,<br />
parfaits pour les randonneurs<br />
et explorateurs. Ces espaces naturels<br />
représentent non seulement un attrait<br />
touristique, mais ils contribuent aussi<br />
grandement à la qualité de vie des résidents.<br />
Aussi, le château de Bourglinster,<br />
autre joyau de notre patrimoine, attire<br />
de nombreux visiteurs et enrichit le<br />
rayonnement culturel de notre région.<br />
Quelles mesures sont mises en place<br />
pour assurer l’accueil et l’éducation<br />
des enfants dans votre commune ?<br />
Nous déployons des efforts significatifs<br />
pour leur garantir un accueil optimal.<br />
Actuellement, trois sites scolaires sont<br />
opérationnels. Celui de Gondrange<br />
peut accueillir tous les élèves de la<br />
localité, tandis que le campus de<br />
Bourglinster arrive à saturation, nécessitant<br />
l’ajout de deux salles de classe<br />
l’année dernière et la prévision de trois<br />
autres pour la rentrée prochaine. Face<br />
à cette situation, un projet de construction<br />
d’un nouveau site est en cours,<br />
avec une ouverture envisagée en 2029.<br />
À Junglinster, l’infrastructure est jugée<br />
suffisante pour le moment. Cependant,<br />
des travaux d’agrandissement sont en<br />
cours, avec l’ouverture prévue d’une<br />
extension pour septembre 2025. Une<br />
deuxième extension comprenant six<br />
salles de classe est également en projet,<br />
et une étude prospective sur l’évolution<br />
démographique des élèves a été réalisée<br />
jusqu’en 2052. En parallèle, nous avons<br />
près de 70 associations qui offrent aux<br />
enfants de nombreuses opportunités<br />
d’activités sportives et culturelles.<br />
Notre vision est claire : nous voulons<br />
offrir une meilleure qualité de vie à<br />
nos résidents en faisant de la mobilité<br />
douce une priorité<br />
En matière d’accueil des plus jeunes,<br />
nous avons opté pour la création d’une<br />
crèche naturelle. Contrairement à<br />
celles présentes dans d’autres régions,<br />
celle-ci leur permettra de passer la<br />
majeure partie de leur journée à l’extérieur<br />
et d’évoluer à proximité de la<br />
nature. Avec une capacité d’accueil<br />
prévue de 113 places cette initiative<br />
représente un pas en avant significatif<br />
puisque l’actuelle crèche communale<br />
ne peut recevoir que 47 enfants, bien<br />
qu’elle soit en cours d’agrandissement.<br />
D’ici septembre 2026, la commune aura<br />
triplé sa capacité d’accueil pour les<br />
tout-petits.<br />
Et au niveau du logement ?<br />
Au cours de la dernière mandature, nous<br />
avons créé près d’une dizaine de foyers<br />
sociaux et construits 37 appartements<br />
adaptés aux seniors et aux personnes<br />
à mobilité réduite, projets achevés il y<br />
a quelques années. Actuellement, nous<br />
finalisons la construction de 17 unités<br />
d’habitation au centre de Junglinster.<br />
De plus, nous avons récemment inauguré<br />
4 logements à prix abordable à<br />
Godbrange, permettant à 4 familles de<br />
s’installer dans le village.<br />
La question de la jeunesse luxembourgeoise<br />
confrontée à des difficultés pour<br />
s’installer dans sa commune représente<br />
un défi préoccupant. Nous avons<br />
d’ailleurs récemment mis en vente<br />
dix appartements à des prix attractifs<br />
au cœur de Junglinster. Cependant,<br />
la réponse du marché a été en deçà<br />
de nos attentes. Cette situation est en<br />
partie liée à l’augmentation des taux<br />
d’intérêt, rendant l’accession à la propriété<br />
de plus en plus problématique<br />
pour les jeunes. Nous sommes résolus<br />
à atténuer cette pression et à répondre<br />
à la demande croissante en matière<br />
de logement, dans l’espoir de favoriser<br />
l’installation et l’épanouissement<br />
d’une population jeune et dynamique<br />
dans notre commune.<br />
Qu’en est-il de la mobilité douce au<br />
sein de la commune ?<br />
Notre vision est claire : nous voulons<br />
offrir une meilleure qualité de vie à<br />
nos résidents en faisant de la mobilité<br />
douce une priorité. Nos 12 villages sont<br />
désormais connectés par plus de 55 km<br />
de chemins piétons et cyclables, un<br />
réseau qui favorise non seulement les<br />
déplacements durables, mais qui rapproche<br />
aussi nos communautés.<br />
Nous avons également renforcé<br />
notre offre de transports publics.<br />
Le Bummelbus, par exemple, est un
14<br />
GOUVERNANCE<br />
service précieux qui a été instauré il y<br />
a un an et demi et qui permet de relier<br />
nos villages et les communes voisines<br />
tout en desservant les maisons relais et<br />
infrastructures sportives. Nous avons<br />
aussi une navette qui relie désormais<br />
Junglinster et Gonderange, facilitant<br />
l’accès aux commerces et installations.<br />
D’ici septembre 2026, la commune<br />
aura triplé sa capacité d’accueil pour<br />
les tout-petits<br />
Par ailleurs, nous réaménagerons la<br />
route principale de façon plus sécuritaire<br />
pour les piétons et les cyclistes.<br />
En venant de Gonderange, il y aura<br />
une piste cyclable bidirectionnelle<br />
d’un côté et une unidirectionnelle de<br />
l’autre, pour offrir une circulation plus<br />
fluide. Nous allongerons également<br />
la piste cyclable régionale PC 2 pour<br />
qu’elle traverse directement le centre.<br />
Actuellement, ce chemin suit un tracé<br />
entre Gonderange et Eschweiler, où<br />
la visibilité est réduite et le risque<br />
d’accident élevé, notamment pour les<br />
familles et les enfants. Cette nouvelle<br />
configuration apportera donc plus de<br />
sécurité et rendra la circulation bien<br />
plus agréable pour tous les usagers. Les<br />
travaux devraient débuter en 2027.<br />
Nous allons profiter de l’occasion pour<br />
étendre les zones 30 dans chaque village<br />
de la commune, ainsi que dans les<br />
espaces concernés par les futurs projets<br />
ici à Junglinster, notamment sur la route<br />
principale et la rue de la Gare. L’idée est<br />
de créer des espaces de circulation plus<br />
sûrs en élargissant considérablement<br />
les zones 30 actuelles qui deviendront<br />
ainsi des zones de rencontre entre piétons<br />
et voitures, permettant une plus<br />
grande liberté pour traverser.<br />
Nous mettons un accent particulier<br />
sur l’enrichissement de nos espaces<br />
verts. Nous en avons récemment<br />
acquis plusieurs, parmi lesquels le<br />
Park Flammant, situé à proximité de la<br />
maison communale, ainsi qu’un parc<br />
à Eisenborn, développé en collaboration<br />
avec le ministère de la Culture. Ces<br />
espaces seront soigneusement aménagés<br />
pour garantir leur accessibilité au<br />
public, créant ainsi de nouveaux lieux<br />
de détente et de loisirs pour les résidents.<br />
Par ailleurs, le Borrigg’s Schlass,<br />
un ancien presbytère, sera prochainement<br />
ouvert au public après des travaux<br />
de sécurisation. Toutes ces nouvelles<br />
dispositions donneront un aspect plus<br />
accueillant et sécurisant au centre.<br />
55 km<br />
de chemins piétons et cyclables<br />
Administration communale de<br />
Junglinster<br />
33, rue Hiehl<br />
L-6131 Junglinster<br />
www.junglinster.lu
LUXEMBOURG<br />
16<br />
GOUVERNANCE<br />
LENNINGEN :<br />
UN IMMEUBLE<br />
MULTIFONCTIONNEL<br />
POUR L’AVENIR<br />
Administration communale de Lenningen<br />
Jean-Marie Hermann, Tim Karius et Philippe Gengler
GOUVERNANCE<br />
17<br />
Un nouvel immeuble multifonctionnel<br />
au look industriel devrait prochainement<br />
sortir de terre à Lenningen.<br />
Hérité de l’ancienne coalition et totalement<br />
repensé par la nouvelle, ce projet<br />
chiffré à 11,1 millions d’euros accueillera,<br />
comme prévu à l’origine, les nouveaux<br />
ateliers communaux et locaux<br />
du CGDIS, mais pas seulement… Tim<br />
Karius, bourgmestre, dévoile cet investissement<br />
pour l’avenir qui devrait<br />
améliorer le service public au sein de la<br />
petite commune et offrir plus de commodité<br />
à ses citoyens.<br />
Un projet de longue date complètement<br />
repensé<br />
Attendu depuis des années, le premier<br />
coup de pelle du nouvel édifice<br />
qui accueillera l’atelier communal et<br />
le centre d’incendie et de secours de<br />
Lenningen n’a jamais été aussi proche.<br />
Hérité de la coalition précédente, le<br />
projet a été repris à bras le corps par le<br />
collège échevinal actuel dirigé par Tim<br />
Karius : « il s’agit d’un projet de longue<br />
date qui n’a pu aboutir jusqu’alors car<br />
le terrain initialement retenu ne permettait<br />
pas d’implanter le bâtiment<br />
souhaité. Lorsque les bureaux d’études<br />
nous ont informés que le projet de nos<br />
prédécesseurs ne tenait pas la route,<br />
nous avons décidé de repartir à zéro et<br />
de travailler avec un architecte dès le<br />
départ », raconte-t-il.<br />
Le choix du site s’est alors porté sur un<br />
terrain idéalement situé entre les deux<br />
localités de la commune – Lenningen<br />
et Canach, facilement accessible<br />
depuis l’un de ses axes principaux et<br />
suffisamment étendu pour accepter<br />
d’éventuels agrandissements dans le<br />
futur. « L’emplacement en question<br />
est localisé à proximité de nos installations<br />
sportives, qui ont elles-mêmes<br />
fait l’objet de récents investissements :<br />
le terrain de football synthétique a été<br />
réaménagé début octobre et nous prévoyons<br />
de faire de même avec les courts<br />
de tennis. Le site est donc non seulement<br />
idéal pour recevoir le nouveau<br />
bâtiment, mais aussi pour se muer en<br />
un espace convivial et ouvert à tous.<br />
C’est pourquoi nous avons décidé de<br />
créer, sous les halls industriels qui<br />
hébergeront l’atelier communal et le<br />
CGDIS, une salle de formation ainsi<br />
qu’une salle polyvalente pour nos<br />
habitants. Nous sommes donc arrivés<br />
à un projet bien plus vaste que celui<br />
imaginé par nos prédécesseurs », développe<br />
le bourgmestre.<br />
Un bâtiment multifonctionnel<br />
Le défi a donc été de concevoir un<br />
espace combinant plusieurs fonctions<br />
et répondant à différents besoins.<br />
« Morph4, le cabinet d’architectes qui<br />
a remporté notre appel à projets, avait<br />
déjà construit des bâtiments similaires,<br />
ce qui nous a permis de confronter<br />
nos visions, mais aussi les besoins du<br />
CGDIS et de nos ouvriers communaux,<br />
aux réalités du terrain. Le résultat est<br />
volontairement sobre architecturalement<br />
pour maximiser le caractère fonctionnel<br />
de l’édifice qui demeure avant<br />
tout un lieu de travail. Le challenge<br />
a été de combiner le plan type et les<br />
normes de sécurité auxquels sont soumis<br />
tous les bâtiments du CGDIS avec<br />
les normes requises pour l’atelier communal<br />
de manière à obtenir, in fine,<br />
l’autorisation de bâtir », explique Tim<br />
Karius.<br />
Finalement, ces différentes contraintes<br />
ont su se marier harmonieusement au<br />
sein d’un volume brut de 17.690 m 3 , pour<br />
une surface de 3.898 m 2 répartie sur 2<br />
étages. Chaque corps de métier recevra<br />
un espace dédié au sein de l’atelier. « À<br />
l’heure actuelle, les ouvriers s’arrangent<br />
pour collaborer au sein d’un même<br />
espace. Dans le nouveau bâtiment, le<br />
travail du bois et celui de l’acier, par<br />
exemple, se feront dans deux ateliers<br />
distincts et adéquatement équipés. Sans<br />
faire de dépenses excessives, nous comptons<br />
doter notre personnel du matériel<br />
nécessaire pour réagir rapidement<br />
lorsqu’une intervention est requise et<br />
réaliser un maximum de travaux par<br />
nous-mêmes », indique le bourgmestre.<br />
Quant à la salle de formation, elle disposera<br />
d’un équipement multimédia<br />
de pointe. La salle polyvalente, elle,<br />
sera dotée d’une cuisine et d’un bar<br />
permettant d’accueillir confortablement<br />
une centaine de personnes. Étant<br />
donné la proximité du bâtiment avec<br />
les terrains de football et de tennis,<br />
quelques locaux de stockage ont également<br />
été réservés aux clubs sportifs de<br />
la commune.<br />
La taille du projet et sa modernité<br />
devraient permettre de répondre à nos<br />
besoins pour les prochaines années<br />
et même décennies<br />
Toutes ces installations prendront<br />
place au sein d’un écrin en bois et béton<br />
qui conférera à l’ensemble un look<br />
industriel représentatif de ses fonctions<br />
premières. Bien sûr, l’immeuble a été<br />
conçu selon des standards écologiques<br />
élevés. Des panneaux photovoltaïques<br />
sont prévus en toiture, et à l’étude en<br />
façade, pour tendre vers l’autonomie<br />
énergétique.<br />
Un projet ambitieux<br />
Au total, c’est un budget de 11,1 millions<br />
d’euros qui est alloué à la réalisation
18<br />
GOUVERNANCE<br />
© morph4 architecture © morph4 architecture<br />
complètement repensé pour répondre<br />
aux standards actuels. « Nos autres<br />
bâtiments publics (le hall des sports,<br />
les écoles) ne sont plus dans l’air du<br />
temps et atteignent les limites de leur<br />
capacité. Nous devons donc envisager<br />
leur renouvellement dans un<br />
futur proche. Nous pensons déjà à la<br />
construction d’une nouvelle école avec<br />
une maison relais. Cette dernière, qui<br />
est déjà trop petite, sera encore moins<br />
adaptée à l’avenir puisque nous projetons,<br />
si le PAG est adopté, d’accueillir<br />
davantage d’habitants. Ces projets, que<br />
nous voulons résolument modernes<br />
et conformes aux besoins et exigences<br />
pédagogiques actuels, nécessiteront<br />
un effort financier encore plus conséquent.<br />
C’est un défi pour une petite<br />
commune comme la nôtre qui se doit<br />
d’offrir à ses habitants des infrastructures<br />
de même qualité que celles des<br />
grandes villes qui reçoivent davantage<br />
de dotation, mais nous sommes prêts<br />
à le relever pour créer une commune<br />
conviviale et agréable pour chacun »,<br />
conclut Tim Karius.<br />
de ce projet d’envergure, un investissement<br />
conséquent pour une petite<br />
commune. « L’organisation financière<br />
est un défi. Néanmoins, la commune<br />
ayant été relativement économe au<br />
cours des dernières années, elle dispose<br />
d’une belle enveloppe pour mener<br />
à bien ce projet. Nous veillons toutefois<br />
à préserver la fluidité de nos finances<br />
puisque nous développons parallèlement<br />
d’autres projets qui se chiffrent<br />
eux aussi à plusieurs millions d’euros.<br />
Ces dépenses sont certes importantes,<br />
mais il ne s’agit pas d’un luxe, bien au<br />
contraire : elles deviennent absolument<br />
indispensables pour répondre aux<br />
besoins actuels et futurs de la population<br />
», révèle Tim Karius.<br />
collège échevinal fait tout son possible<br />
pour n’occasionner aucun retard supplémentaire,<br />
le respect du calendrier<br />
n’est pas uniquement de notre ressort.<br />
Nous devrons faire avec certains délais<br />
incompressibles, pour obtenir les autorisations<br />
nécessaires des ministères des<br />
Affaires intérieures et de l’Environnement<br />
par exemple. À l’heure actuelle,<br />
la mise en soumission est prévue pour<br />
mi-décembre. Nous espérons débuter<br />
les travaux avant les congés collectifs<br />
de 2025 et inaugurer le projet d’ici trois<br />
ans », confie le bourgmestre.<br />
11,1 millions<br />
d’euros : coût du projet<br />
3.898 m 2<br />
surface de l’immeuble<br />
Car c’est bien de cela qu’il s’agit : parer<br />
rapidement à un manque. « Le projet<br />
a pris beaucoup de retard en raison<br />
du choix irréaliste qui avait été fait au<br />
départ. Il est maintenant l’heure qu’il se<br />
concrétise. Les capacités de notre atelier<br />
actuel deviennent insuffisantes compte<br />
tenu du développement de la commune.<br />
La taille du projet et sa modernité<br />
devraient permettre de répondre à<br />
nos besoins pour les prochaines années<br />
et même, je l’espère, décennies. Si le<br />
Offrir à nos habitants<br />
des infrastructures de même qualité<br />
que celles des grandes villes<br />
Une vision d’avenir<br />
Après la Mairie, l’immeuble sera le<br />
second bâtiment communal à être<br />
Administration communale<br />
de Lenningen<br />
3, rue de l’Église<br />
L-5414 Canach<br />
www.lenningen.lu
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LUXEMBOURG<br />
20<br />
GOUVERNANCE<br />
AU CŒUR DE L’EST :<br />
ENTRE NATURE PRÉSERVÉE<br />
ET PROJETS D’AVENIR<br />
Administration communale de Betzdorf<br />
Marc Ries
GOUVERNANCE<br />
21<br />
À l’est du <strong>Luxembourg</strong>, la commune de<br />
Betzdorf se distingue par une identité<br />
forte, enracinée dans des traditions et<br />
une nature préservée. Entre projets écologiques<br />
et innovations locales, elle mise<br />
sur le tourisme durable tout en répondant<br />
aux défis du logement et du développement<br />
des infrastructures. Rencontre<br />
avec son bourgmestre, Marc Ries.<br />
Comment définiriez-vous l’identité de<br />
l’est du <strong>Luxembourg</strong> ?<br />
Quand on parle de notre région, on<br />
pense immédiatement à la Moselle,<br />
ses vignobles et son vin. Mais son<br />
identité est bien plus riche et diversifiée.<br />
Betzdorf est une commune rurale<br />
située juste derrière la Moselle, sans<br />
vignobles certes, mais avec des traditions<br />
qui lui sont propres. Prenez par<br />
exemple la Quetschekiermes, notre<br />
fête des prunes, que nous venons de<br />
célébrer pour la cinquantième fois.<br />
C’est, d’après nos recherches, la plus<br />
ancienne de ce genre dans le pays, avec<br />
une première édition en 1974.<br />
L’est, c’est aussi une forte collaboration<br />
entre les communes. Nous travaillons<br />
ensemble à travers divers syndicats<br />
pour la gestion des déchets, de l’eau ou<br />
encore des infrastructures, comme les<br />
terrains de tennis que nous partageons<br />
avec Mertert et Grevenmacher. Nous<br />
coopérons également sur des projets<br />
environnementaux, que ce soit avec<br />
des communes du centre ou celles de<br />
la région. Enfin, l’est ne se limite pas<br />
à ses paysages, nous mettons aussi<br />
l’accent sur le développement du tourisme<br />
rural, en témoignent la brasserie<br />
d’Olingen et l’aire de jeux que nous<br />
avons récemment inaugurées, qui<br />
attirent de plus en plus de visiteurs.<br />
Justement, comment la commune metelle<br />
en valeur ses atouts naturels pour<br />
attirer les visiteurs ?<br />
La croissance du tourisme est en grande<br />
partie due à nos deux zones protégées,<br />
le Widdebierg et le Schlammwiss Brill.<br />
Ces sites naturels sont des joyaux pour<br />
les amoureux de la nature.<br />
Le Schlammwiss Brill, par exemple,<br />
est l’une des principales zones de protection<br />
pour les oiseaux migrateurs<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Ce site est géré de<br />
manière innovante grâce à des buffles<br />
d’eau venus des Carpates ukrainiennes<br />
et roumaines. Ces animaux permettent<br />
un pâturage naturel qui préserve la<br />
végétation sans utiliser de machines<br />
lourdes, ce qui est crucial pour ne pas<br />
abîmer les sols humides. Cela contribue<br />
à maintenir l’équilibre écologique<br />
du site tout en protégeant la biodiversité<br />
locale, notamment les oiseaux,<br />
les insectes et les amphibiens. Depuis<br />
la renaturation de la Syre en 2003, cet<br />
espace est devenu un modèle de gestion<br />
durable.<br />
Le Widdebierg est un autre site où<br />
la nature est préservée, offrant aux<br />
visiteurs un cadre magnifique pour<br />
explorer la flore locale. Les deux parcs<br />
constituent des atouts majeurs pour le<br />
tourisme dans notre région, en attirant<br />
des passionnés de faune et de flore et<br />
en mettant en lumière l’importance de<br />
la conservation de la biodiversité.<br />
Les enfants étaient fascinés,<br />
c’est une expérience qui les plonge<br />
dans l’univers des trains miniatures<br />
et ce type d’attraction est rare<br />
au <strong>Luxembourg</strong><br />
Quels sont les principaux dossiers sur<br />
votre table actuellement ?<br />
Un projet qui me tient particulièrement<br />
à cœur est l’installation d’un train<br />
miniature à Olingen. Les gens peuvent<br />
l’emprunter pour circuler sur un circuit<br />
dédié. Ce sera d’ailleurs le seul ouvert<br />
au public au <strong>Luxembourg</strong>. Nous finalisons<br />
actuellement l’installation des<br />
rails et, si tout se passe bien, il sera opérationnel<br />
dès le printemps prochain.<br />
Nous avons aussi fait l’acquisition d’un<br />
train miniature pour la commune, qui<br />
circulera gratuitement pendant les<br />
week-ends ensoleillés, notamment<br />
pour les enfants. Lors des fêtes locales,<br />
les associations pourront également le<br />
louer pour le faire rouler. Les premières<br />
démonstrations que nous avons réalisées<br />
ont rencontré un franc succès. Les<br />
enfants étaient fascinés, c’est une expérience<br />
qui les plonge dans l’univers des<br />
trains miniatures et ce type d’attraction<br />
est rare au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
Une autre initiative majeure est la<br />
construction d’une maison de soins<br />
destinée aux personnes âgées, un<br />
projet qui s’inscrit dans une volonté<br />
de permettre à nos aînés de rester<br />
dans leur environnement familial.<br />
Actuellement, lorsque les habitants ne<br />
peuvent plus vivre de manière autonome,<br />
ils sont contraints de quitter<br />
le village pour trouver une place dans<br />
un établissement d’une autre commune.<br />
Nous souhaitons changer cela<br />
en créant une structure locale capable<br />
d’accueillir entre 100 et 130 résidents.<br />
Les premières discussions avec les<br />
ministères compétents ont eu lieu et<br />
les retours sont positifs. Cette initiative<br />
ne se concrétisera pas dans l’immédiat,<br />
mais nous avons bon espoir que cette<br />
maison de soins puisse voir le jour au<br />
cours de la prochaine mandature.<br />
Dans les prochaines années, nous allons<br />
fortement investir dans les infrastructures,<br />
notamment celles liées à l’eau,<br />
un enjeu essentiel pour la commune.<br />
À Roodt-sur-Syre, nous prévoyons de<br />
construire deux nouveaux réservoirs<br />
d’eau. Actuellement, nous sommes<br />
souvent confrontés à des pénuries en<br />
été, car notre capacité de stockage est<br />
limitée à 150 m³. Avec ces nouveaux<br />
réservoirs, nous augmenterons cette<br />
capacité à 1.000 m³, soit huit fois plus,<br />
afin de mieux anticiper les périodes de<br />
sécheresse.<br />
Comment la commune prévoit-elle de<br />
moderniser ses infrastructures pour<br />
mieux répondre aux besoins de mobilité<br />
des habitants ?<br />
Nous moderniserons nos routes en<br />
collaboration avec l’Administration<br />
des ponts et chaussées. À Olingen et<br />
à Mensdorf, plusieurs routes seront<br />
entièrement rénovées. L’un des projets<br />
majeurs est le réaménagement de la<br />
route nationale à Roodt-sur-Syre, qui<br />
traversera le village et sera complètement<br />
repensée. L’objectif principal est<br />
de donner plus de place à la mobilité<br />
active. Les trottoirs seront élargis et<br />
une piste cyclable sera aménagée, remplaçant<br />
l’actuelle voie suggestive pour
22<br />
GOUVERNANCE<br />
vélos. Nous prévoyons également un<br />
rétrécissement de la chaussée à certains<br />
endroits, avec une réduction de<br />
la vitesse, notamment autour de l’école<br />
où une zone 30 sera instaurée pour renforcer<br />
la sécurité des enfants.<br />
Les deux parcs constituent des atouts<br />
majeurs pour le tourisme dans notre<br />
région, en attirant des passionnés<br />
de faune et de flore et en mettant<br />
en lumière l’importance de<br />
la conservation de la biodiversité<br />
Qu’en est-il de la question du logement<br />
à Betzdorf ?<br />
C’est un enjeu majeur pour notre commune,<br />
en particulier pour les jeunes<br />
qui peinent à accéder à la propriété en<br />
raison des prix élevés des terrains. Cela<br />
entraîne un phénomène d’exode vers<br />
d’autres localités, ce qui impacte également<br />
la vie associative, souvent animée<br />
par eux. C’est pourquoi nous avons mis<br />
en place plusieurs projets de logements<br />
abordables.<br />
À Roodt-sur-Syre, par exemple, nous<br />
allons créer une soixantaine de logements<br />
accessibles, juste en face de la<br />
nouvelle crèche. Nous venons aussi<br />
de finaliser 21 unités de logement à<br />
Mensdorf. Pour celles-ci nous avons eu<br />
126 demandes, dont une cinquantaine<br />
de la part de jeunes de la commune.<br />
Cela montre à quel point le souhait est<br />
fort. Nous voulons qu’ils aient la possibilité<br />
d’acheter un logement et de<br />
rester à Betzdorf, en maintenant ainsi<br />
le dynamisme local. En parallèle, nous<br />
développons des habitations à Berg,<br />
toujours avec cette même volonté de<br />
créer des unités accessibles à l’achat.<br />
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24<br />
GOUVERNANCE<br />
EN PASSANT PAR STADTBREDIMUS<br />
Administration communale de Stadtbredimus<br />
Robert Beissel<br />
En quittant Schengen, suivez la<br />
Moselle vers le nord pendant une<br />
dizaine de kilomètres et vous voici<br />
à Stadtbredimus. Située dans le<br />
canton de Remich, la commune<br />
comprend deux localités : le village<br />
de Greiveldange et donc, celui de<br />
Stadtbredimus. Nous avons rencontré<br />
son bourgmestre, Robert Beissel, pour<br />
évoquer les projets en cours au sein de<br />
la commune.<br />
Avec ses 2.000 habitants, un chiffre en<br />
légère augmentation, Stadtbredimus<br />
est une petite commune familiale et<br />
compte bien le demeurer. L’extension<br />
du Plan d’Aménagement Particulier est<br />
à l’étude mais devrait rester modeste.<br />
« La commune doit grandir au même<br />
rythme que la croissance démographique.<br />
Il ne faut pas avoir les yeux<br />
plus gros que le ventre, ni sous-estimer<br />
l’avenir » tient à rappeler son bourgmestre,<br />
Robert Beissel. Un responsable<br />
politique qui affiche clairement sa<br />
volonté d’être à l’écoute et au contact<br />
de tous ses administrés, d’accord ou<br />
pas avec lui, afin de surmonter chaque<br />
obstacle au quotidien.<br />
Le point politique<br />
Stadtbredimus fait partie de ces communes<br />
luxembourgeoises qui n’ont pas<br />
connu d’élections communales en 2023.<br />
En effet, le bourgmestre sortant n’ayant<br />
pas souhaité exercer un deuxième mandat<br />
et le nombre légal de neuf candidats<br />
n’ayant pas été atteint, les bureaux de<br />
vote sont restés fermés. Telle est la loi.<br />
Une situation qui n’a d’ailleurs que peu<br />
goûté aux administrés, regrettant que<br />
l’exercice démocratique ne puisse avoir<br />
lieu. C’est donc Robert Beissel, seul<br />
membre de l’ancienne équipe encore<br />
présent sur la liste, qui a été désigné par<br />
les huits autres colistiers.
GOUVERNANCE<br />
25<br />
Une deuxième crèche pouvant accueillir<br />
seize enfants devrait également voir<br />
le jour à Greiveldange, pour alléger la<br />
fréquentation de l’établissement de<br />
Stadtbredimus. En effet, le conseil communal<br />
a fait l’acquisition d’une maison<br />
qui jouxte à la fois l’école et le centre<br />
culturel. Les discussions avec les architectes<br />
ont commencé et les travaux<br />
devraient débuter d’ici un an environ.<br />
« Cette crèche sera le premier chantier<br />
que le conseil communal actuel a mis<br />
en œuvre, les projets de rénovation de<br />
l’école et du centre culturel étant nés<br />
sous le mandat précédent », tient à rappeler<br />
notre interlocuteur.<br />
Sécuriser les lieux<br />
En raison du renouveau que va connaître<br />
ce secteur, le bourgmestre a aussi souhaité<br />
faire baisser la vitesse sur la route<br />
en créant une zone à 20km/h. « Avec<br />
la présence de l’école, de la crèche, de<br />
l’église et de deux cafés, il me semblait<br />
important de sécuriser cette portion de<br />
voirie », affirme le responsable politique.<br />
Plus aucun des bâtiments communaux<br />
ne recourra aux énergies fossiles<br />
Enfance et culture à l’honneur à<br />
Greiveldange<br />
Comme nous l’évoquions plus haut, la<br />
commune de Stadtbredimus accueille<br />
deux villages en son sein. Le village éponyme<br />
et celui de Greiveldange, à 3 km.<br />
Ainsi, les écoliers du cycle fondamental<br />
étaient auparavant répartis sur deux sites :<br />
les classes précoces et les cycles 1 et 2 à<br />
Stadtbredimus, tandis que les cycles 3 et<br />
4 étaient à Greiveldange. Avec les travaux<br />
de rénovation et d’extension que connaît<br />
ce dernier site, tous les enfants sont maintenant<br />
présents à Stadtbredimus. Des<br />
classes mobiles ont été installées dans<br />
la cour de l’école en attendant la fin des<br />
travaux. Les transports scolaires en bus<br />
ont été adaptés en conséquence.<br />
Parmi les autres projets d’envergure<br />
dans ce secteur, citons le centre culturel<br />
de Greiveldange, lui aussi en voie de<br />
rénovation. Afin d’optimiser sa facture<br />
énergétique et de l’inscrire dans un plan<br />
durable, un système de chauffage électrique,<br />
alimenté par des panneaux photovoltaïques,<br />
sera installé. « Lorsque les<br />
travaux seront terminés, plus aucun des<br />
bâtiments communaux ne recourra aux<br />
énergies fossiles », précise Robert Beissel.<br />
Comme souvent, les travaux ont pris du<br />
retard mais devraient être terminés l’an<br />
prochain.<br />
Outre l’amélioration de la sécurité,<br />
cette mesure vise à refaire de cet espace<br />
un lieu de rencontre où les administrés<br />
peuvent échanger sans craindre le passage<br />
des voitures et le bruit qui l’accompagne.<br />
« Aujourd’hui, les gens ont<br />
le nez sur leur téléphone, c’est vraiment<br />
dangereux au moment de traverser les<br />
routes, mais c’est surtout le signe d’une<br />
absence de lien social que je regrette »,<br />
poursuit Robert Beissel.<br />
Ressources naturelles et environnement<br />
Toujours à Greiveldange, en collaboration<br />
avec le SIDEST (Syndicat<br />
Intercommunal de Dépollution des<br />
eaux résiduaires de l’Est), la pose de<br />
deux tuyaux reliés à la station d’épuration<br />
de Grevenmacher pourrait avoir
26<br />
GOUVERNANCE<br />
Centre culturel de Greiveldange<br />
lieu, sous réserve que le projet soit ratifié<br />
par les citoyens. La pose d’un collecteur<br />
d’épuration courant tout le long<br />
de la rivière Aalbaach doit également<br />
débuter à Stadtbredimus. Les responsables<br />
politiques disposent déjà des<br />
premières signatures nécessaires avant<br />
de commencer les travaux.<br />
Nous sommes dans le canton<br />
de Remich, connu pour son paysage<br />
naturel exceptionnel. Nous souhaitons<br />
valoriser cet environnement unique<br />
auprès des habitants comme<br />
des touristes<br />
« Nous sommes dans le canton de<br />
Remich, connu pour son paysage naturel<br />
exceptionnel. Nous souhaitons valoriser<br />
cet environnement unique auprès<br />
des habitants comme des touristes de<br />
passage par Stadtbredimus », déclare le<br />
bourgmestre.<br />
Il est vrai que les loisirs naturels<br />
ne manquent pas dans le secteur.<br />
Chemins vignerons, de randonnée,<br />
sentiers accessibles à vélo… les amateurs<br />
de belles promenades trouveront<br />
leur bonheur dans la région. La<br />
commission culturelle de la commune<br />
travaille d’ailleurs actuellement sur<br />
une brochure indiquant les tracés des<br />
différents chemins, afin de rendre plus<br />
visibles ces parcours de loisirs.<br />
Rénovation de l’école<br />
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28<br />
GOUVERNANCE<br />
INAUGURATIONS EN SÉRIE<br />
SUR LE SITE DU KINNEKSBOND<br />
Administration communale de Mamer<br />
Une piscine, une maison relais et une<br />
école de musique viennent de sortir de<br />
terre à Mamer, redessinant le campus<br />
scolaire du Kinneksbond tout en optimisant<br />
son fonctionnement. Ces trois<br />
nouvelles infrastructures viennent compléter<br />
l’offre déjà disponible sur le site<br />
pour répondre à la croissance démographique<br />
d’une part et à l’engouement<br />
généré par l’introduction récente de la<br />
gratuité de certains services de l’autre.<br />
Luc Feller, bourgmestre, revient sur les<br />
investissements conséquents consentis<br />
pour faire de Mamer une commune<br />
accueillante pour les jeunes familles.<br />
Un quart de siècle d’investissements<br />
La commune de Mamer s’apprête à<br />
inaugurer quasiment simultanément<br />
trois grands projets sur le site du<br />
Kinneksbond. Il faut remonter au début<br />
du millénaire pour en comprendre la<br />
genèse. « Au tournant du siècle, la commune,<br />
idéalement située par rapport à<br />
la capitale, s’est donné pour ambition<br />
de se montrer plus attrayante pour les<br />
travailleurs et jeunes familles. C’est la<br />
raison pour laquelle elle a décidé de<br />
développer le Kinneksbond, un complexe<br />
scolaire, sportif et culturel devant<br />
combler leurs attentes. Si elle avait peu<br />
investi dans ses infrastructures éducatives<br />
avant l’an 2000, elle a eu alors<br />
l’opportunité d’acquérir des terrains<br />
qui permettaient non seulement de<br />
répondre à ses besoins de l’époque<br />
mais qui offraient aussi des possibilités<br />
d’agrandissement futur. C’est ainsi<br />
qu’ont été développés l’école accueillant<br />
des élèves du précoce jusqu’au<br />
cycle 4.2 de l’enseignement fondamental,<br />
un hall sportif et un centre culturel<br />
», raconte Luc Feller.<br />
Mais la forte croissance démographique<br />
des dix dernières années,<br />
l’émergence prochaine de nouveaux<br />
lotissements et de récentes<br />
décisions gouvernementales nécessitent<br />
aujourd’hui, comme anticipé<br />
en 2000, de repenser le site.<br />
« L’introduction de la gratuité des maisons<br />
relais et des écoles de musique a<br />
inévitablement eu des répercussions<br />
importantes sur la commune, à tel<br />
point que nous avons dû développer le<br />
site du Kinneksbond pour y créer deux<br />
nouvelles infrastructures : une destinée<br />
à l’éducation non formelle et l’autre à<br />
l’apprentissage de la musique. Jusqu’à<br />
présent, les leçons de musique étaient<br />
données soit au centre culturel, soit<br />
dans les salles de classe de l’école fondamentale.<br />
Avec quelque 800-850 inscriptions<br />
(pour 500 élèves) aux cours de<br />
solfège et d’instruments aujourd’hui,<br />
nous avons dû investir dans un bâtiment<br />
y dédié. Les élèves profiteront<br />
ainsi de 4 salles de solfège, de 3 grandes<br />
salles réservées aux répétitions pour les<br />
chorales, aux cours d’expression corporelle<br />
et à l’initiation à la musique, de<br />
11 espaces pour les cours individuels,<br />
d’une pièce pour un groupe combo et<br />
d’un auditorium d’une capacité de 125<br />
places. Ce projet de 23 millions d’euros<br />
sera inauguré en novembre, quelques<br />
mois avant la nouvelle maison relais<br />
qui prendra place à l’extrémité sudouest<br />
du campus. Ce second édifice,<br />
une construction modulaire en bois à<br />
12 millions d’euros, abritera des salles<br />
de classe, des ateliers, un petit gymnase,<br />
des réfectoires, des bureaux et<br />
sera équipé d’une aire de jeux. Il pourra<br />
recevoir jusqu’à 220 enfants. De quoi<br />
répondre à la forte hausse des inscriptions<br />
qui a découlé du vote de la loi sur
GOUVERNANCE<br />
29<br />
Luc Feller<br />
la gratuité des maisons relais », développe<br />
le bourgmestre.<br />
La commune souhaitait<br />
que le Kinneksbond soit pensé comme<br />
un ensemble homogène du point<br />
de vue architectural, mais aussi qu’il<br />
fonctionne de manière cohérente<br />
Les deux infrastructures, dont les travaux<br />
prendront fin prochainement,<br />
s’élèvent non loin de la nouvelle piscine<br />
du campus qui vient d’ouvrir ses portes<br />
aux élèves des écoles de Mamer et<br />
Capellen et qui accueillera progressivement<br />
le grand public au cours du premier<br />
semestre 2025. « La commune a toujours<br />
eu pour ambition de réaliser une<br />
piscine scolaire dès qu’elle aurait rassemblé<br />
les fonds nécessaires. Chaque<br />
année, nos écoles éprouvaient plus de<br />
difficultés à trouver des créneaux dans<br />
les communes voisines et les cours de<br />
natation extrascolaires étaient rapidement<br />
complets, de sorte que beaucoup<br />
d’enfants n’apprenaient plus à nager.<br />
Grâce aux 30 millions d’euros alloués,<br />
tous nos élèves ont désormais accès<br />
à deux nouveaux bassins, l’un de 8 m<br />
sur 15 avec fond ajustable permettant<br />
de régler la profondeur jusqu’à 180 cm<br />
pour les apprenants et l’autre de 15 m<br />
par 25, d’une profondeur maximale de<br />
220 cm, pour les nageurs confirmés »,<br />
ajoute Luc Feller.<br />
Cohérence et durabilité<br />
Confiées aux architectes du cabinet<br />
Jim Clemes Associates qui avaient déjà<br />
imaginé les premiers immeubles du<br />
Kinneksbond, les nouvelles infrastructures<br />
doivent s’inscrire harmonieusement<br />
sur le campus. « La commune<br />
souhaitait non seulement que le site<br />
soit pensé comme un ensemble homogène<br />
du point de vue architectural<br />
(grâce au recours au béton brut et au<br />
bois), mais aussi qu’il fonctionne de<br />
manière cohérente. Ainsi, la maison<br />
relais qui accueille les plus jeunes
30<br />
GOUVERNANCE<br />
©Jim Clemes Associates<br />
élèves est proche des bâtiments du<br />
précoce et du préscolaire, tandis que<br />
l’infrastructure fréquentée par les plus<br />
grands est située à proximité des locaux<br />
du cycle 4 », précise le bourgmestre.<br />
Parallèlement, la commune tire profit<br />
de ses nouvelles toitures pour investir,<br />
avec l’aide du Fonds européen de développement<br />
régional (FEDER), dans la<br />
mise en place de quatre installations<br />
photovoltaïques sur le site. Permettant<br />
d’économiser quelque 279.000 kg de<br />
CO 2<br />
par an, ces panneaux participeront<br />
à couvrir 50% des besoins énergétiques<br />
de l’ensemble des bâtiments<br />
communaux.<br />
Un espace aux mains des citoyens<br />
Dans un tout autre cadre, mais sur le<br />
même site, l’administration communale<br />
a également aménagé un jardin<br />
communautaire que peuvent désormais<br />
exploiter les résidents. « Deux<br />
projets de participation citoyenne ont<br />
été lancés cette année, dont celui-ci,<br />
en collaboration avec le Leader Centre<br />
Ouest et la Commission pour la<br />
Transition énergétique, la Protection de<br />
l’Environnement et le Développement<br />
durable. Cet espace vert a été conçu<br />
pour et par les habitants intéressés<br />
lors de réunions de partage d’idées.<br />
Quiconque a manifesté sa volonté de<br />
participer au projet a reçu une parcelle<br />
d’une certaine surface aménagée<br />
par la commune et peut désormais y<br />
cultiver ses propres plants », explique<br />
Luc Feller, profitant de l’occasion<br />
pour évoquer son second projet. « De<br />
plus, la commune a prévu un budget<br />
participatif de 100.000 euros pour que<br />
ses résidents puissent réaliser les projets<br />
de leur choix. Via le site internet<br />
jeparticipe.mamer.lu, ceux-ci pourront<br />
soumettre leurs idées à leurs concitoyens.<br />
Seules conditions : celles-ci<br />
doivent être techniquement et juridiquement<br />
réalisables et, bien entendu,<br />
rentrer dans le budget fixé. 75.000<br />
euros seront alloués pour répondre aux<br />
souhaits des 12 ans et plus et 25.000<br />
euros seront attribués à des projets<br />
destinés aux enfants de moins de 12<br />
ans dans le cadre scolaire. Le dépôt des<br />
propositions est possible à partir de fin<br />
novembre. Les citoyens auront ensuite<br />
trois mois pour voter pour les idées<br />
qu’ils souhaitent voir se concrétiser ».<br />
Nous mettons un point d’honneur à<br />
demeurer une commune accueillante<br />
pour les familles<br />
Pour aujourd’hui et pour demain<br />
Quant à l’avenir du Kinneksbond, il<br />
n’est certainement pas figé. « Il n’est<br />
pas exclu que nous devions encore<br />
construire une maison relais au cours<br />
des cinq années à venir. Tout dépendra<br />
de la croissance démographique. Nous<br />
réalisons actuellement deux grands<br />
projets en matière de logement, l’un<br />
avec un constructeur privé, l’autre avec<br />
le Fonds du Logement. Nous étudierons<br />
alors la nécessité de créer un quatrième<br />
bâtiment en fonction de la composition<br />
des ménages que nous allons accueillir.<br />
Tant que nous le pourrons, nous ferons<br />
en sorte de garantir une place dans nos<br />
établissements à chaque enfant. Nous<br />
mettons un point d’honneur à demeurer<br />
une commune accueillante pour<br />
les familles de manière que celles-ci<br />
puissent profiter de nos atouts, à<br />
savoir la proximité avec la capitale<br />
mais aussi avec la nature et les zones<br />
de loisirs dans lesquelles nous investissons<br />
beaucoup également. Pour que<br />
la vie dans la commune leur soit la plus<br />
agréable possible, nous misons aussi<br />
sur le vivre-ensemble avec plusieurs<br />
semaines de festivités par an. Notre<br />
programme hivernal est d’ailleurs<br />
sur le point de commencer. Prochain<br />
rendez-vous en date : le 29 novembre<br />
pour l’ouverture de nos traditionnels<br />
« Winter Moments » avec la patinoire,<br />
le marché de Noël, des concerts et<br />
afterworks », annonce le bourgmestre.<br />
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32<br />
GOUVERNANCE<br />
QUAND CROISSANCE RIME<br />
AVEC VIVRE-ENSEMBLE<br />
Administration communale de Frisange<br />
Roger Beissel
GOUVERNANCE<br />
33<br />
En plein essor, la commune de Frisange<br />
a franchi le cap des 5.000 habitants<br />
cette année. Roger Beissel, son bourgmestre,<br />
met l’accent sur l’importance<br />
du vivre-ensemble dans cette ville riche<br />
de plus de 70 nationalités. Il présente<br />
les diverses initiatives qui illustrent cet<br />
engagement comme les efforts mis en<br />
œuvre pour favoriser l’apprentissage du<br />
luxembourgeois dès le plus jeune âge<br />
ou encore l’intégration des personnes<br />
handicapées dans la vie active. Les élus<br />
locaux misent également sur un projet<br />
intergénérationnel où seniors et jeunes<br />
peuvent se rencontrer. Roger Beissel<br />
revient aussi sur la rénovation du château<br />
d’eau de Hellange, inauguré en<br />
octobre dernier.<br />
Une population croissante<br />
La commune de Frisange a fêté un événement<br />
historique puisqu’elle a franchi<br />
la barre symbolique des 5.000 habitants<br />
avec la naissance d’un petit garçon,<br />
Ben, né à Aspelt. Avec la population<br />
qui croît au fil des ans et plus de 70<br />
nationalités qui se côtoient quotidiennement,<br />
le défi pour Roger Beissel, le<br />
bourgmestre, réside aujourd’hui dans<br />
le vivre-ensemble. « Auparavant, nous<br />
avions deux commissions : une pour<br />
l’intégration et l’autre pour l’égalité<br />
des chances. La première est remplacée<br />
par une commission consultative<br />
du vivre-ensemble interculturel,<br />
désormais obligatoire dans chaque<br />
commune. Chez nous, celle-ci se compose<br />
de onze membres », explique le<br />
bourgmestre.<br />
Des projets pour améliorer le vivreensemble<br />
Si celle-ci a été récemment constituée,<br />
il n’en demeure pas moins que Frisange<br />
a déjà réalisé plusieurs initiatives pour<br />
contribuer à l’intégration de chacun des<br />
habitants dans la vie communautaire.<br />
« Nous organiserons très prochainement<br />
une fête pour nos citoyens d’origine portugaise,<br />
la nationalité la plus représentée<br />
dans notre commune, pour que tout le<br />
monde puisse se rencontrer et découvrir<br />
leur culture. L’année prochaine,<br />
nous réitérerons cet événement en mettant<br />
l’accent sur la culture italienne qui<br />
est la deuxième origine majoritaire à<br />
Frisange », indique Roger Beissel.<br />
La commune agit également en faveur<br />
des personnes en situation de handicap<br />
physique qui résident au Domaine<br />
Schoumansbongert. « Nous essayons<br />
d’intégrer les résidents grâce à la<br />
Fondation Kräizbierg. Parmi toutes ses<br />
missions, celle-ci contribue à l’insertion<br />
professionnelle de nos citoyens<br />
pour ne laisser personne de côté »,<br />
déclare le bourgmestre. Dans le même<br />
ordre d’idée, les élus locaux ont toujours<br />
porté un grand intérêt à l’accessibilité<br />
des bâtiments, bien avant<br />
l’introduction de la loi du 7 janvier<br />
2022 portant sur l’accessibilité à tous<br />
des lieux ouverts au public, des voies<br />
publiques et des bâtiments d’habitation<br />
collectifs. « Quelques ajustements<br />
seront à prévoir pour répondre aux<br />
nouvelles réglementations, comme<br />
les pentes pour l’accès aux fauteuils<br />
des personnes à mobilité réduite qui<br />
sont passées de 4% à 3% par exemple »,<br />
développe-t-il.<br />
L’importance de l’apprentissage du<br />
luxembourgeois<br />
Le bourgmestre en est convaincu : la clé<br />
de voute d’une bonne intégration reste
34<br />
GOUVERNANCE<br />
la langue. « En précoce, nous accueillons<br />
des enfants dont la langue maternelle<br />
n’est pas le luxembourgeois pour<br />
qu’ils possèdent des notions dès leur<br />
plus jeune âge et qu’ils soient préparés<br />
pour leur entrée à l’école maternelle »,<br />
explique Roger Beissel. En agissant de la<br />
sorte, et malgré les nombreuses nationalités<br />
et langues parlées à Frisange,<br />
les habitants peuvent s’appuyer sur un<br />
socle commun pour communiquer sans<br />
aucune barrière linguistique.<br />
sortir les citoyens de leur domicile ».<br />
« Nous organisons beaucoup d’événements<br />
mais les habitants ne sont pas<br />
forcément au courant de toutes nos<br />
initiatives. Depuis la crise du Covid-<br />
19, ceux-ci sont aussi retombés dans<br />
un confort plus casanier. À nous de<br />
travailler sur la communication »,<br />
déclare Roger Beissel. L’objectif est<br />
de motiver et impliquer Frisangeois et<br />
Frisangeoises dans la vie associative et<br />
communale.<br />
commune quelques heures ou jours<br />
dans la semaine. Nous travaillons avec<br />
l’Institut national pour le patrimoine<br />
architectural pour conserver l’image<br />
rurale du quartier puisque ce projet<br />
se trouvera au centre du village, à côté<br />
du château et de l’église », précise le<br />
bourgmestre qui envisage le début des<br />
travaux en février 2025.<br />
Pour les adultes, la donne est différente.<br />
« Nous offrons des cours de luxembourgeois<br />
à ceux qui le souhaitent et chaque<br />
lundi, grâce aux volontaires, nous mettons<br />
en place des tables de conversation<br />
pour faciliter l’apprentissage. De plus,<br />
chaque deuxième mercredi du mois,<br />
nous organisons le Babel Café. Dans ce<br />
cadre, un bon nombre de langues est<br />
pratiqué », indique le bourgmestre.<br />
« Faire sortir les citoyens de leur<br />
domicile »<br />
Malgré le panel d’activités linguistiques<br />
et culturels disponibles, l’autre<br />
défi pour les élus locaux est de « faire<br />
Un projet intergénérationnel<br />
La commune réfléchit également à la<br />
création d’une crèche, d’un club senior<br />
et de logements sociaux. La crèche<br />
accueillera 68 enfants de 0 à 4 ans.<br />
À côté de celle-ci s’établira un foyer<br />
de jour pour les seniors d’une capacité<br />
de 40 places environ ainsi qu’un<br />
bâtiment accueillant des logements<br />
à coût modéré contenant 3 appartements<br />
dont un répondant aux normes<br />
PMR (personne à mobilité réduite).<br />
« Avec ce projet, notre but est de favoriser<br />
la mixité sociale et de créer un<br />
lien intergénérationnel entre les plus<br />
jeunes et les plus anciens de notre<br />
Créer un lien intergénérationnel entre<br />
les plus jeunes et les plus anciens de<br />
notre commune quelques heures ou<br />
jours dans la semaine<br />
L’inauguration du nouveau château<br />
d’eau<br />
Parmi les dernières actualités, la commune<br />
de Frisange a officiellement<br />
inauguré le château d’eau de Hellange,<br />
après une importante rénovation, le 14<br />
octobre dernier. Construit en 1911 et
GOUVERNANCE<br />
35<br />
en service jusqu’à la fin des années 80,<br />
le château d’eau de 25 m de hauteur a<br />
traversé une histoire mouvementée. Il<br />
rappelle les défis auxquels la région a<br />
été confrontée pour assurer un approvisionnement<br />
en eau potable au début<br />
du 20 e siècle, à une époque où cela<br />
représentait un enjeu crucial pour la<br />
santé publique. « Cet édifice est classé<br />
monument historique et constitue<br />
aujourd’hui un élément central de notre<br />
patrimoine culturel et architectural. Il<br />
témoigne de la première coopération<br />
intercommunale pour organiser l’approvisionnement<br />
en eau potable dans<br />
la région », indique le bourgmestre.<br />
Bien que le château d’eau ait perdu sa<br />
fonction en 1987, après la construction<br />
d’un nouveau réservoir à Frisange, il a<br />
conservé une valeur historique.<br />
En 2023, grâce à un accord avec l’Institut<br />
national pour le patrimoine architectural,<br />
la commune de Frisange a<br />
entrepris sa restauration pour préserver<br />
ce témoin précieux de son passé.<br />
Entièrement rénové au cours des derniers<br />
mois, le château d’eau a retrouvé<br />
son caractère emblématique et sa stabilité.<br />
Cet ouvrage architectural remarquable,<br />
avec sa structure en béton armé<br />
et ses éléments préfabriqués, incarne à<br />
la fois l’histoire et la modernité de son<br />
époque. La restauration a permis de<br />
préserver son intégrité tout en assurant<br />
sa durabilité pour les générations<br />
futures.<br />
Administration communale<br />
de Frisange<br />
10, Munnerëferstrooss<br />
L-5750 Frisange<br />
www.frisange.lu
LUXEMBOURG<br />
36<br />
GOUVERNANCE<br />
SYVICOL : DAVANTAGE<br />
DE VISIBILITÉ ET DE POIDS<br />
POLITIQUE POUR FAIRE<br />
FACE AUX DÉFIS<br />
Le président Emile Eicher<br />
Constitué en 1986 sous le statut de<br />
syndicat de communes à l’initiative de<br />
son père fondateur Henry Cravatte, le<br />
Syndicat des villes et communes luxembourgeoises<br />
est l’organisation faîtière<br />
des 100 communes du Grand-Duché de<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Le SYVICOL s’est imposé<br />
comme leur porte-parole en devenant<br />
l’interlocuteur privilégié du gouvernement.<br />
Emile Eicher, le député-échevin<br />
de Clervaux, qui préside le syndicat<br />
depuis le 7 mai 2012, fait le point sur le<br />
passé et l’avenir, et aborde les défis qui<br />
attendent les communes.<br />
Quelles sont les missions et activités du<br />
SYVICOL ?<br />
En tant que représentant général des<br />
100 communes, sa principale mission<br />
consiste à rédiger des avis sur tout projet<br />
de loi ou de règlement ayant un impact<br />
au niveau communal.<br />
Pour évaluer le mieux possible l’impact<br />
des nouvelles législations sur le secteur<br />
communal, nous pouvons recourir à trois<br />
commissions internes, composées d’élus<br />
et d’agents communaux, qui nous fournissent<br />
un retour d’expérience précieux.<br />
Le SYVICOL représente également les<br />
communes luxembourgeoises au sein<br />
des instances européennes et internationales<br />
qui ont pour objectif la défense<br />
des intérêts des collectivités locales. Une<br />
autre mission du syndicat consiste à promouvoir<br />
la coopération transfrontalière<br />
et interterritoriale des communes par le<br />
biais de jumelages de villes ou d’autres<br />
partenariats avec des collectivités territoriales<br />
étrangères.<br />
Si vous deviez faire le point sur le mandat<br />
écoulé, comment le SYVICOL a-t-il<br />
évolué ?<br />
Nous sommes plus que jamais l’interlocuteur<br />
privilégié du gouvernement pour<br />
les questions touchant aux communes<br />
puisque nous avons considérablement<br />
gagné en visibilité et surtout en poids<br />
politique au cours des dernières années.<br />
Nous sommes actuellement très sollicités,<br />
même si le gouvernement est libre<br />
de nous consulter ou non. Raison pour<br />
laquelle le SYVICOL revendique depuis<br />
longtemps l’institutionnalisation de sa<br />
consultation sur tout projet de loi ou de<br />
règlement affectant les communes. Je<br />
suis confiant que nous y parviendrons<br />
d’ici la fin de la législature, étant donné<br />
que l’accord de coalition comporte une<br />
stipulation dans ce sens.<br />
Vous avez été réélu président en janvier<br />
dernier, comment abordez-vous ce<br />
nouveau mandat et quelles seront vos<br />
priorités ?<br />
C’est avec beaucoup de fraîcheur et de<br />
motivation que j’ai entamé mon nouveau<br />
mandat. Après les grandes avancées<br />
décrites plus haut, nous sommes désormais<br />
régulièrement consultés, avant<br />
même qu’un projet de loi ne soit écrit.<br />
À l’heure actuelle, les échanges avec le<br />
gouvernement sont excellents et nous<br />
avons de plus en plus l’impression que<br />
les communes sont enfin considérées<br />
comme de véritables partenaires, non<br />
seulement dans le discours, mais aussi<br />
dans les faits.
GOUVERNANCE<br />
37<br />
Ce qui me tient particulièrement à cœur,<br />
ce sont les finances communales. Si<br />
les communes disposent de ressources<br />
financières suffisantes, elles pourront<br />
non seulement recruter le personnel<br />
dont elles ont besoin pour améliorer<br />
leurs services, mais surtout jouer un rôle<br />
décisif dans la relance tant attendue de la<br />
construction.<br />
Quels sont les enjeux actuels auxquels<br />
les communes sont confrontées,<br />
notamment en matière de logement et<br />
d’infrastructures ?<br />
Comme je l’ai déjà dit, c’est la question<br />
financière. Le SYVICOL salue le fait que<br />
le ministre des Affaires intérieures et le<br />
ministre des Finances ont reconnu que<br />
les dotations aux communes doivent<br />
être renforcées. Des mesures concrètes,<br />
telles que la révision des modalités de<br />
calcul des contributions communales au<br />
Fonds pour l’emploi, l’allègement de la<br />
participation financière des communes<br />
au CGDIS et l’adaptation d’une série<br />
de subsides étatiques, constituent à cet<br />
égard des premiers pas importants dans<br />
la bonne direction.<br />
Une priorité essentielle est le contrôle de<br />
la mise en œuvre du principe constitutionnel<br />
de la connexité, qui ne se limite<br />
pas à la mise à disposition de moyens<br />
financiers supplémentaires lors de l’attribution<br />
de nouvelles missions aux communes,<br />
mais qui doit s’appliquer dans le<br />
temps.<br />
Et si les communes doivent jouer un<br />
rôle différent de celui qu’elles ont joué<br />
jusqu’à présent dans le domaine du<br />
logement et de l’infrastructure, elles<br />
doivent disposer des moyens financiers<br />
nécessaires, comme le prévoit ce principe,<br />
mais aussi de ressources humaines.<br />
Les petites communes ne possèdent<br />
en général pas du personnel qualifié<br />
nécessaire dans le domaine de la gestion<br />
de logements. L’échange de bonnes<br />
pratiques et d’expériences est également<br />
important si nous voulons progresser<br />
dans ce domaine.<br />
Comment soutenez-vous les communes<br />
dans la mise en place du<br />
Pacte Communal du Vivre-Ensemble<br />
Interculturel, et quelles actions concrètes<br />
sont menées pour promouvoir la cohésion<br />
sociale et l’intégration locale ?<br />
La nouvelle loi relative au vivreensemble<br />
interculturel implique un<br />
changement de paradigme de l’intégration<br />
des non-<strong>Luxembourg</strong>eois<br />
dans notre société vers un réel vivreensemble<br />
de toute la population et<br />
tous les transfrontaliers qui passent<br />
une grande partie de leur temps au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Les nouveaux citoyens, les<br />
résidents de longue date et les travailleurs<br />
transfrontaliers doivent se sentir<br />
chez eux dans leur commune afin de<br />
garantir la cohésion sociale de notre<br />
société.<br />
En signant le « Gemengepakt », une commune<br />
ou un groupement de communes,<br />
le SYVICOL et le ministère de la Famille,<br />
des Solidarités, du Vivre ensemble et de<br />
l’Accueil (MFSVA) s’engagent dans une<br />
collaboration étroite, en vue d’un processus<br />
pluriannuel et participatif pour<br />
promouvoir cette cohésion sociale. Ce<br />
processus met l’accent sur l’accès à l’information<br />
et la participation de toutes les<br />
personnes résidant ou travaillant dans<br />
la commune. S’y ajoute la lutte contre le<br />
racisme et toute forme de discrimination.<br />
Les 33 communes qui ont déjà signé le<br />
« Gemengepakt » sont également censées<br />
motiver les citoyens à s’engager,<br />
par exemple en signant le « Biergerpakt »,<br />
le pacte citoyen avec le MFSVA. Le<br />
pacte communal prévoit d’ailleurs cinq<br />
Le comité du SYVICOL<br />
phases : l’engagement politique, l’état<br />
des lieux, les ateliers citoyens élaborant<br />
des actions concrètes, la mise en place<br />
d’actions concrètes et l’évaluation du<br />
travail effectué.<br />
Le SYVICOL a été impliqué dans la<br />
conception du « Gemengepakt ». Il s’engage<br />
fortement dans la mise en réseau<br />
des communes et dans le partage des<br />
bonnes pratiques dans le cadre du<br />
« Forum fir d’Zesummeliewen an eise<br />
Gemengen » (anciennement GRESIL)<br />
dont il est un des coorganisateurs. Ceci<br />
correspond parfaitement aux missions<br />
confiées au SYVICOL par ses membres.<br />
Quelles aides sont mises en place pour<br />
les communes dans leur transition<br />
numérique ?<br />
Pour sensibiliser le secteur au sujet de la<br />
cybersécurité et informer sur les mesures<br />
déjà mises en place, nous avons organisé<br />
le 7 mai dernier une conférence<br />
intitulée « Wéi digital resilient ass de<br />
Gemengesecteur ? » en collaboration<br />
avec le ministère des Affaires intérieures,<br />
la <strong>Luxembourg</strong> House of Cybersecurity et<br />
l’Institut luxembourgeois de régulation.<br />
Par ailleurs, parmi les revendications<br />
formulées dans la prise de position que<br />
je viens de citer figurent, entre autres,<br />
la pose d’un cadre légal pour renforcer<br />
la digitalisation de l’administration<br />
communale et la création d’un « guichet<br />
unique » dans le cadre de la simplification<br />
administrative et de la digitalisation,<br />
ainsi que le soutien au développement<br />
des « <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong> ».<br />
Quelles sont les priorités du SYVICOL<br />
pour les prochaines années ?<br />
Accompagner et poursuivre la modernisation<br />
de la loi communale et créer un<br />
vrai « statut de l’élu local ». De plus, depuis<br />
quelques mois, nous ne nous limitons<br />
pas à proposer une simple formation<br />
initiale en début de mandat. Nous souhaitons<br />
que les élus locaux se forment en<br />
continu pour mieux se mettre au service<br />
des citoyens. Une des priorités sera aussi<br />
de trouver un nouveau siège qui réponde<br />
mieux aux exigences modernes. Enfin,<br />
nous devrons continuer à nous renforcer<br />
sur le plan du personnel, car davantage<br />
de visibilité, de poids politique et de défis<br />
est synonyme de davantage de travail.
38<br />
SUISSE<br />
ZURICH,<br />
LA PRÉCISION SUISSE<br />
AU SERVICE DE LA VILLE<br />
INTELLIGENTE<br />
GOUVERNANCE<br />
En 2024, et pour la cinquième fois,<br />
Zurich se positionne en tête du classement<br />
de l’indice IMD (International<br />
Institute for Management Development)<br />
des villes intelligentes. Ceci n’est<br />
nullement surprenant tant le poumon<br />
économique et financier de la Suisse<br />
est actif dans ce domaine. Reconnu<br />
pour sa qualité de vie exceptionnelle et<br />
son environnement naturel préservé,<br />
le joyau helvétique se distingue également<br />
par ses initiatives en matière de<br />
ville intelligente. Dans un monde où les<br />
défis urbains tels que la congestion, la<br />
pollution et le changement climatique<br />
deviennent de plus en plus pressant,<br />
Zurich s’affirme comme un modèle<br />
d’innovation durable, grâce à ses<br />
infrastructures connectées, à ses politiques<br />
de durabilité et à l’engagement<br />
de ses citoyens.<br />
D’ici 2050, les deux tiers de la population<br />
mondiale vivront dans des villes.<br />
Partant de ce constat, Zurich s’est attelée<br />
à préparer l’avenir. Les nouvelles<br />
technologies et la transformation numérique<br />
offrent un formidable levier pour<br />
surmonter ce défi. Grâce à ces avancées<br />
technologiques, la consommation de<br />
ressources dans les villes devrait diminuer<br />
malgré la croissance, la qualité de<br />
vie de la population devrait augmenter<br />
et la prospérité des entreprises devrait<br />
encore être améliorée sans pour autant<br />
nuire à l’environnement.<br />
Une stratégie numérique au service du<br />
bien-être<br />
Pour la ville de Zurich, « smart » signifie<br />
connecter les personnes, les organisations<br />
et les infrastructures de manière à<br />
créer une valeur ajoutée sociale, écologique<br />
et économique. La mise en réseau<br />
des données, des capteurs et des applications<br />
permet de créer des solutions<br />
nouvelles et plus efficaces pour les utilisateurs<br />
ainsi que pour leurs opérateurs.<br />
Un bon réseautage avec la population<br />
renforce les possibilités de participation<br />
et de contact avec l’administration.<br />
En outre, Zurich se veut inclusive, et<br />
cela en se concentrant sur les besoins<br />
de l’ensemble de la population et en<br />
impliquant activement tous ceux qui<br />
y vivent. Ils devraient tous bénéficier<br />
des opportunités offertes par la numérisation<br />
et être protégés des risques<br />
éventuels sur leurs libertés et données<br />
personnelles. Selon les décideurs, cette<br />
transformation numérique offre des<br />
opportunités supplémentaires pour<br />
préserver les ressources, améliorer la<br />
qualité de l’environnement et rendre le<br />
développement de la ville plus durable.<br />
Enfin, et pour attirer les intelligences<br />
et autres investisseurs, Zurich promeut<br />
une infrastructure numérique moderne<br />
et fiable pour les startups et les entreprises<br />
technologiques nationales et<br />
internationales.<br />
L’enjeu majeur de la connectivité<br />
L’un des éléments clés qui définit une<br />
ville intelligente est sans conteste la<br />
gestion efficace des transports. Zurich<br />
a ainsi investi massivement dans des<br />
réseaux de transport intelligents et<br />
connectés qui intègrent divers modes<br />
de transport, tels que le tram, le bus,<br />
le train et même les vélos en libreservice.<br />
Grâce à des systèmes de gestion<br />
du trafic avancés, la ville est capable de<br />
réguler la circulation en temps réel,<br />
réduisant ainsi les embouteillages et<br />
améliorant la qualité de l’air.<br />
Zurich a également mis en place<br />
des réseaux électriques intelligents<br />
(smart grids). Ces infrastructures permettent<br />
une gestion optimisée de la<br />
consommation d’énergie en intégrant<br />
des ressources renouvelables, telles<br />
que l’éolien et le solaire. Les citoyens<br />
peuvent suivre leur consommation<br />
d’énergie via des applications mobiles,<br />
favorisant ainsi une utilisation plus<br />
consciente et durable.
GOUVERNANCE<br />
39<br />
Renforcer la participation citoyenne<br />
L’implication des citoyens dans ce<br />
nouveau processus est capitale. La<br />
ville de Zurich met les technologies<br />
numériques au service de ses habitants<br />
pour améliorer leur quotidien. Des<br />
applications mobiles permettent aux<br />
citoyens d’obtenir des informations<br />
relatives aux transports en commun,<br />
à la vie culturelle et même de signaler<br />
des problèmes d’infrastructures. Cela<br />
permet une meilleure réactivité et<br />
renforce le lien entre les citoyens et<br />
l’administration.<br />
Pour la ville de Zurich, « smart »<br />
signifie connecter les personnes,<br />
les organisations et les infrastructures<br />
de manière à créer une valeur ajoutée<br />
sociale, écologique et économique<br />
Cette réactivité se retrouve également<br />
dans le e-gouvernement. Les services<br />
administratifs sont de plus en plus<br />
digitalisés, permettant aux citoyens<br />
de réaliser la majorité des démarches<br />
en ligne. De plus, la ville encourage la<br />
participation citoyenne par le biais de<br />
plateformes numériques où les habitants<br />
peuvent exprimer leurs opinions,<br />
voter et se prononcer sur des projets<br />
locaux.<br />
La durabilité comme objectif<br />
Pour préserver la beauté et l’attractivité<br />
de la cité, Zurich s’est engagée en<br />
faveur de la durabilité. La ville a mis<br />
en œuvre plusieurs initiatives écologiques,<br />
telles que des programmes de<br />
collecte et de recyclage avancés. Une<br />
attention particulière a été apportée à<br />
la gestion des espaces verts en milieu<br />
urbain. En outre, le « Plan climat de<br />
Zurich » vise à réduire les émissions<br />
de CO 2<br />
de la ville de 40% d’ici 2030,<br />
en promouvant des transports publics<br />
plus propres grâce notamment à de<br />
nouvelles générations de tramways et<br />
de bus électriques.<br />
La ville encourage également la mobilité<br />
durable par des investissements<br />
dans les infrastructures cyclables et<br />
piétonnes. Zurich entend réduire la<br />
dépendance à la voiture et promouvoir<br />
un mode de vie plus sain.<br />
Avec « Züri Velo », la municipalité propose<br />
un système de location qui compte<br />
environ 1.500 vélos et vélos électriques.<br />
Connecté, l’utilisateur peut voir en<br />
temps réel combien de bicyclettes sont<br />
disponibles à la station souhaitée.<br />
La flotte se compose de vélos électriques<br />
et de vélos à propulsion<br />
conventionnelle spécialement développés<br />
pour cet usage urbain et collectif.<br />
Grâce à un système d’accès simple<br />
via une application, ceux-ci sont mis<br />
à disposition des utilisateurs réguliers<br />
ainsi que des usagers occasionnels tels<br />
que les nombreux visiteurs de la ville.
40<br />
GOUVERNANCE<br />
académique fertile, grâce à la proximité<br />
de plusieurs universités prestigieuses<br />
et d’un écosystème dynamique de<br />
startups. Tous ces atouts réunis permettent<br />
à la ville de collaborer avec<br />
ces institutions et ainsi de développer<br />
des solutions innovantes relatives à la<br />
<strong>Smart</strong> City. Des projets de recherche<br />
sur l’IA, la mobilité durable et la gestion<br />
des ressources sont en cours, faisant<br />
de Zurich un laboratoire vivant<br />
d’innovation urbaine. La ville accueille<br />
également des évènements internationaux<br />
axés sur les technologies et la<br />
durabilité. Des conférences comme<br />
la « <strong>Smart</strong> City Expo » rassemblent des<br />
experts, des décideurs et des citoyens<br />
pour discuter des meilleures pratiques<br />
et des nouvelles tendances en matière<br />
de développement urbain. Ces événements<br />
renforcent l’image de Zurich<br />
en tant que leader mondial dans le<br />
domaine des villes intelligentes. Enfin,<br />
dans un souci d’impliquer les citoyens,<br />
la ville organise des campagnes de<br />
sensibilisation pour informer sur les<br />
initiatives écologiques et technologiques.<br />
Des ateliers et des séminaires<br />
sont régulièrement programmés pour<br />
encourager les citoyens à prendre part<br />
à la transformation de leur ville.<br />
Zurich ne se contente pas d’être une<br />
ville belle, riche et moderne, mais se<br />
veut une cité humaine et durable. En<br />
s’appuyant sur l’innovation et l’engagement<br />
communautaire, elle prouve<br />
qu’une ville intelligente n’est pas seulement<br />
une question de performance<br />
technologique, mais une conviction de<br />
mieux vivre ensemble durablement.<br />
D’autre part, Zurich entend réduire<br />
sa dépendance aux énergies fossiles<br />
dans le futur. Avec la stratégie photovoltaïque<br />
et la norme immobilière<br />
communale, la ville a créé d’importantes<br />
bases juridiques et stratégiques<br />
pour les objectifs urbains à atteindre<br />
en matière d’énergie et de climat. La<br />
stratégie photovoltaïque définit les<br />
principes permettant la production<br />
d’électricité renouvelable dans ces<br />
zones. Les normes immobilières, quant<br />
à elles, se concentrent sur la réduction<br />
des émissions de gaz à effet de serre<br />
ainsi que sur la construction économe<br />
en ressources.<br />
durable est en cours de création. Ce<br />
dernier utilise les eaux usées traitées<br />
de la station d’épuration et la chaleur<br />
résiduelle issue du recyclage des boues<br />
d’épuration comme source d’énergie<br />
pour le chauffage. Une fois terminé, environ<br />
30.000 foyers pourront être approvisionnés<br />
avec 75% d’émissions de CO 2<br />
en<br />
moins. Ce projet novateur apportera une<br />
contribution importante à la réalisation<br />
de l’objectif de 2.000 watts voulu par la<br />
ville et répondra aux exigences de la planification<br />
énergétique urbaine.<br />
Recherche et innovation<br />
40%<br />
de CO 2<br />
en moins d’ici 2030<br />
1.500<br />
vélos en libre-service<br />
Par R. Hatira<br />
À titre d’exemple, dans le quartier<br />
Zurich-Altstetten, un réseau énergétique<br />
Zurich est un véritable pôle d’innovation.<br />
Elle se nourrit d’un terreau
Le <strong>Luxembourg</strong>, moteur du développement urbain durable<br />
La conférence Sustainable Places 2024 a mis en lumière le rôle du<br />
<strong>Luxembourg</strong> dans la transition vers un urbanisme durable. Organisée par<br />
le <strong>Luxembourg</strong> Institute of Science and Technology (LIST), Luxinnovation<br />
et NeoBuild, l’événement a souligné l’importance des projets innovants et<br />
de la recherche, notamment le programme REGEN, visant à transformer<br />
les quartiers en espaces bas carbone et inclusifs. Le <strong>Luxembourg</strong>,<br />
en alignant ses politiques avec celles de l’UE, se positionne comme<br />
leader dans la régénération urbaine durable grâce à l’intégration des<br />
technologies numériques et de l’intelligence artificielle pour améliorer la<br />
performance des bâtiments.<br />
Source : LIST<br />
Un nouveau quartier durable à Wiltz<br />
Le 23 octobre 2024, le Fonds du Logement a procédé au premier coup<br />
de pelle du quartier Geetz du projet « Wunne mat der Wooltz » à Wiltz.<br />
Ce projet ambitieux, pensé selon les principes de l’économie circulaire et<br />
de la neutralité énergétique, comprendra entre autres 1.085 logements,<br />
un campus scolaire, des commerces et des espaces publics. Le quartier<br />
abritera notamment un bâtiment multifonctionnel, 16 maisons en bande<br />
et 26 appartements. Cette parcelle sera axée sur la mobilité douce et<br />
la durabilité et a l’ambition de symboliser un modèle de vie solidaire<br />
qui intègre des espaces communautaires en utilisant des ressources<br />
naturelles de façon optimale.<br />
Source : Fonds du Logement<br />
Repenser les ressources<br />
L’urban mining révolutionne la notion de déchets pour la transformer<br />
en ressources. Comment ? En extrayant des matériaux précieux des<br />
bâtiments existants. Bruxelles a intégré cette approche dans ses<br />
stratégies de développement durable à travers deux projets marquants :<br />
le ZIN et la Multi Tower. Le premier est un projet d’envergure qui s’étend<br />
sur 110.000 m². Il réutilise des matériaux et vise la certification Cradleto-Cradle.<br />
Le second a été rénové pour devenir le premier immeuble de<br />
bureaux neutre en CO 2<br />
de la ville. Il réutilise par exemple 89% du béton<br />
existant. Ces deux projets innovants illustrent l’engagement de la région<br />
envers une économie circulaire et la durabilité.<br />
Source : Drees & Sommer
LUXEMBOURG<br />
42<br />
GREEN BUILDING<br />
UN DÉMÉNAGEMENT STRATÉGIQUE<br />
VERS DES LOCAUX INNOVANTS À HOWALD<br />
ista <strong>Luxembourg</strong> S.á r.l.<br />
Après de nombreux mois d’attente, ista se<br />
prépare à déménager dans ses nouveaux<br />
bureaux à Howald, un quartier en pleine<br />
expansion au <strong>Luxembourg</strong>. Ce nouveau<br />
bâtiment, moderne et durable, est conçu<br />
pour offrir des conditions de travail optimales<br />
et intègre les dernières technologies,<br />
notamment le système MinuteView<br />
de l’entreprise multinationale qui permet<br />
de suivre en temps réel les consommations<br />
d’énergie ou d’eau. Pensés pour<br />
encourager la cohésion d’équipe et la<br />
communication, ces locaux allient fonctionnalité<br />
et bien-être. Ils incarnent l’engagement<br />
d’ista en faveur de solutions<br />
techniques durables et respectueuses<br />
de l’environnement. Explications avec<br />
Paul Kusnierz, Sales Manager, Adelaide<br />
Wampach, Operations Manager, et<br />
Joachim Colles, Country Manager.<br />
Un déménagement dans le même<br />
quartier<br />
Des retards sur le chantier, des matériaux<br />
qui n’arrivent pas à destination<br />
en temps et en heure : telles sont les<br />
conséquences de la crise du Covid-19<br />
et du conflit entre l’Ukraine et la<br />
Russie qui ont engendré de nombreux<br />
déboires au <strong>Luxembourg</strong> et ailleurs.<br />
L’entreprise ista n’aura pas été épargnée<br />
puisqu’elle a vivement attendu<br />
son déménagement dans ses nouveaux<br />
locaux situés à quelques pas de son<br />
siège actuel, à Howald. « Nos bureaux<br />
sont opérationnels depuis novembre<br />
et nous profiterons de leur inauguration<br />
pour fêter nos 55 ans d’existence<br />
au Grand-Duché. Malheureusement, le<br />
chantier a pris énormément de retard<br />
en raison des différentes crises que<br />
nous avons traversées depuis plus de<br />
quatre ans », déclare Joachim Colles,<br />
Country Manager.<br />
ista choisit de rester dans ce quartier<br />
en plein essor. « Nous avons entrepris<br />
les recherches très tôt pour trouver un<br />
lieu adéquat et nous sommes convaincus<br />
par l’emplacement idéal offert par<br />
Howald. Notre nouveau bâtiment est<br />
beaucoup plus fonctionnel que l’ancien<br />
puisqu’il s’adapte à merveille à<br />
notre activité technique. Nous pouvons<br />
en effet accueillir nos clients et notre<br />
personnel dans les meilleures dispositions.<br />
Nous détenons également un<br />
showroom afin de présenter nos produits<br />
», explique Adelaide Wampach,<br />
Operations Manager.<br />
Paul Kusnierz, Adelaide Wampach et Joachim Colles
GREEN BUILDING<br />
43<br />
Un bâtiment « smart » et durable<br />
Cet immeuble mixte mélange les<br />
espaces de bureaux, les commerces et<br />
les habitations. « Nous profitons de nos<br />
nouveaux locaux pour équiper l’ensemble<br />
du bâtiment de nos dernières<br />
technologies en matière de compteurs<br />
pour pouvoir le présenter à nos clients,<br />
comme si l’immeuble était une vitrine<br />
de nos activités. Notre nouveau local est<br />
aussi équipé d’une cuisine et d’une belle<br />
terrasse extérieure. Les plafonds sont<br />
bruts. Toutes les gaines et les tuyaux<br />
sont apparents et rappellent notre cœur<br />
d’activité, à savoir la technique des<br />
bâtiments. Ces services que nous proposons<br />
sont une vision pour le futur car<br />
ils agissent pour la protection de l’environnement<br />
», développe Paul Kusnierz,<br />
Sales Manager. L’ensemble de l’édifice<br />
est en effet muni du nouveau système<br />
dénommé MinuteView, une première<br />
au <strong>Luxembourg</strong>. Celui-ci permet de<br />
consulter les consommations d’énergie<br />
ou d’eau du propriétaire ou du locataire<br />
en temps réel. La gestion des déchets<br />
est aussi prise en compte grâce à l’ajout<br />
de poubelles intelligentes qui seront<br />
intégrées dans le système du nouvel<br />
immeuble. « Cette orientation ouvre<br />
la voie à la nouvelle stratégie de développement<br />
« Commercial & Industrial<br />
Energy Solutions » que nous souhaitons<br />
mettre en place au Grand-Duché »,<br />
explique Paul Kusnierz.<br />
Consulter les consommations<br />
d’énergie ou d’eau du propriétaire<br />
ou du locataire en temps réel<br />
Favoriser la cohésion et le service<br />
client<br />
« Nos espaces ont été conçus pour faciliter<br />
le travail en équipe. Outre les bureaux<br />
individuels, nous disposons d’un grand<br />
open space et de salles de réunion, dont<br />
une grande destinée aux meetings internationaux<br />
ou aux formations pour notre<br />
personnel ou nos clients désireux d’en<br />
apprendre plus sur le fonctionnement<br />
de nos produits. Nous sommes aussi<br />
en mesure d’accompagner ces derniers<br />
dans la voie de la digitalisation »,<br />
indique Adelaide Wampach.<br />
Établie sur deux étages, ista dispose<br />
de 600 m² de surface pour mener ses<br />
activités dans un lieu agréable avec des<br />
meubles fonctionnels et esthétiques,<br />
une protection acoustique maximale et<br />
des murs très colorés. Tout a été pensé<br />
dans le but de promouvoir le bienêtre<br />
au travail selon les normes de la<br />
Responsabilité Sociale des Entreprises<br />
(RSE). « En plus d’apporter du confort<br />
sur le lieu de travail, ces paramètres<br />
favorisent la cohésion de nos équipes et<br />
la communication car tous les services<br />
sont dépendants l’un de l’autre. C’est<br />
dans cet objectif aussi qu’a été imaginé<br />
le bâtiment », précise Joachim Colles.<br />
L’entreprise organisera notamment des<br />
journées de sensibilisation aux troubles<br />
musculosquelettiques pour l’ensemble<br />
de ses collaborateurs. « Pour notre personnel,<br />
nous avons en effet investi dans<br />
des bureaux réglables pour permettre de<br />
travailler debout ou assis selon les situations<br />
», conclut Adelaide Wampach.<br />
600 m 2<br />
la surface des nouveaux locaux<br />
ista <strong>Luxembourg</strong> S.à r.l.<br />
44, rue des Bruyères<br />
L-1274 Howald<br />
www.ista.com
LUXEMBOURG<br />
44<br />
UN PROJET MULTIFONCTIONNEL<br />
DE 60.000 M 2 À LA CLOCHE D’OR<br />
GREEN BUILDING<br />
CODIC a obtenu huit autorisations<br />
de bâtir pour accueillir des bureaux,<br />
des commerces et de l’hôtellerie dans<br />
le quartier de la Cloche d’Or. Ce nouveau<br />
développement est situé entre la<br />
route d’Esch et la rue Guillaume Kroll<br />
à <strong>Luxembourg</strong>. Leur développement et<br />
leur construction, prévue entre 2025<br />
et 2030, sont portés par deux des pôles<br />
d’expertise du groupe : CODIC INVEST<br />
et CODIC OFFICE.<br />
L’obtention des autorisations de bâtir<br />
est l’aboutissement de trois ans d’études<br />
en bonne collaboration avec la Ville de<br />
<strong>Luxembourg</strong> et l’État suite à l’acquisition<br />
par CODIC de l’ancien site logistique<br />
« Titanium » en décembre 2022.<br />
Le développement d’envergure européenne<br />
aux qualités architecturale,<br />
environnementale et sociétale fortes,<br />
baptisé « Botanica », accueillera des bureaux,<br />
de l’hôtellerie, des commerces<br />
et des services au sein d’un parc paysager<br />
de 2,1 ha en pleine terre, ouvert<br />
au public et agrémenté de plans d’eau<br />
naturels. L’ensemble formera un véritable<br />
îlot de fraîcheur urbain et sera<br />
hyperconnecté aux moyens de transport.<br />
Il intègrera les critères environnementaux<br />
et sociétaux les plus exigeants<br />
conformément à la politique RSE du<br />
groupe.<br />
CODIC a organisé, entre octobre 2021<br />
et mars 2022, un concours européen<br />
d’architectes auprès de bureaux internationaux<br />
de premier rang. Après<br />
une première sélection parmi six can-<br />
©CODIC<br />
©CODIC
GREEN BUILDING<br />
45<br />
©CODIC<br />
didatures, les trois candidats admis à<br />
concourir étaient les bureaux JSWD,<br />
SCAU et Studios Architecture.<br />
Le lauréat du concours, le bureau français<br />
SCAU, associé au bureau luxembourgeois<br />
Tetra Kayser Associés, s’est<br />
vu attribuer un contrat de conception<br />
et de suivi de la construction des huit<br />
bâtiments du site. La conception paysagère<br />
a été confiée au paysagiste belge<br />
JNC International.<br />
©CODIC<br />
« Depuis plus de 50 ans, CODIC imagine<br />
et réalise des lieux de vie pensés pour<br />
les générations futures. Botanica, notre<br />
nouvelle initiative d’avenir, portée par<br />
CODIC INVEST et CODIC OFFICE est<br />
façonnée par les évolutions sociétales,<br />
technologiques et environnementales<br />
dont nous nous inspirons pour offrir<br />
une expérience unique aux futurs<br />
occupants. Dans un environnement<br />
macro-économique complexe et fluctuant,<br />
CODIC conforte ainsi son statut<br />
d’acteur immobilier européen de référence<br />
avec l’innovation et la durabilité<br />
comme accélérateurs de croissance »,<br />
déclare Vincent Beck, Chief Executive<br />
Officer de CODIC International.<br />
Un véritable îlot de fraîcheur urbain<br />
hyperconnecté aux moyens<br />
de transport<br />
En parallèle des études, l’entreprise a<br />
accompagné la relocalisation des occupants<br />
historiques du site « Titanium »<br />
afin de pouvoir entamer les travaux<br />
préparatoires dès 2023 et garantir le<br />
développement harmonieux de l’ensemble<br />
du site.<br />
« CODIC démontre à nouveau sa capacité<br />
à initier et concrétiser des projets<br />
complexes dans des délais records. 18<br />
mois seulement se sont écoulés depuis<br />
l’acquisition du site Titanium fin 2022<br />
et l’obtention des autorisations de bâtir<br />
cet été. En outre, la reconversion d’un<br />
site industriel n’est pas une première<br />
pour notre société à <strong>Luxembourg</strong>. Les<br />
anciens garages Ford et le site AEG<br />
Siemens sur le Plateau de Kirchberg<br />
ont été développés avec succès dans<br />
le cadre des projets The Square et K2.<br />
Tous ces sites ont un point commun :<br />
transformer des anciens sites industriels<br />
entièrement bétonnés et situés<br />
dans un environnement urbain en des<br />
lieux multifonctionnels agrémentés<br />
d’îlots de fraîcheur », explique Thierry<br />
Behiels, Senior Advisor de CODIC International.<br />
©CODIC<br />
©codic<br />
La régénération de ce site imperméabilisé<br />
en un parc en pleine terre a d’ores<br />
et déjà débuté en mars 2023 par les<br />
travaux de démolition et de terrassement<br />
d’une première phase côté route<br />
d’Esch. Les travaux de construction débuteront<br />
au second semestre 2024 suite<br />
à la clôture des appels d’offre en cours.<br />
Communiqué par la Chambre de Commerce
LUXEMBOURG<br />
46<br />
GREEN BUILDING<br />
INVISIBLE,<br />
LA CHAUFFERIE QUI MAXIMISE<br />
L’ESPACE HABITABLE<br />
Günter Krings<br />
Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />
Viessmann innove avec Invisible, une chaufferie compacte avec pompe à chaleur exclusivement conçue pour les nouvelles<br />
constructions. Offrant un véritable gain de place, ce système design de seulement 30 cm d’épaisseur s’intègre partout et permet<br />
de libérer de précieux mètres carrés ; une économie significative sur des marchés où l’espace se monnaie cher comme au<br />
<strong>Luxembourg</strong>. Günter Krings, Managing Director, présente ses avantages. Il revient également sur les formations dédiées aux<br />
professionnels pour installer ce système qui gagne en popularité auprès des constructeurs, des architectes et des propriétaires<br />
de nouvelles constructions.
GREEN BUILDING<br />
47<br />
Viessmann a lancé un nouveau produit<br />
nommé Invisible. Quelles sont ses<br />
caractéristiques ?<br />
Invisible est une chaufferie avec pompe<br />
à chaleur destinée aux nouvelles<br />
constructions. Comme son nom l’indique,<br />
elle est presque imperceptible<br />
et surtout très compacte, ce qui permet<br />
de gagner une pièce ou de la surface<br />
habitable supplémentaire. Ce produit<br />
est intéressant dans la mesure où il<br />
s’adapte à merveille aux spécificités<br />
du marché immobilier grand-ducal.<br />
Chaque mètre carré coûte entre 5.000<br />
et 8.000 euros, Invisible permet donc<br />
de réaliser de belles économies. En<br />
effet, grâce à ce système, il n’est plus<br />
nécessaire de réserver une salle technique<br />
– comme nous la connaissons<br />
depuis toujours – ni un débarras ou<br />
une seconde cuisine pour intégrer la<br />
chaufferie puisqu’Invisible ne mesure<br />
que 30 cm d’épaisseur et présente un<br />
design esthétique.<br />
Il ressemble, à s’y méprendre, à une<br />
armoire ou un dressing qu’il est possible<br />
de masquer avec un miroir ou<br />
tout autre élément décoratif comme<br />
du bois ou du marbre. Si tous les composants<br />
d’une chaufferie se trouvent à<br />
l’intérieur, d’autres accessoires qui ne<br />
sont pas directement liés à la pompe à<br />
chaleur, comme le filtre d’eau potable,<br />
les vases d’expansion et même la ventilation<br />
VMC, sont également intégrés<br />
dans cet ensemble design.<br />
Invisible s’adapte à merveille<br />
aux spécificités du marché immobilier<br />
grand-ducal<br />
Quels sont les avantages liés à l’installation<br />
auxquels peuvent s’attendre les<br />
chauffagistes ?<br />
Invisible est prémonté, donc l’installateur<br />
n’a plus qu’à fixer le système au<br />
mur et à raccorder les conduites préfabriquées.<br />
Le gain de temps sur le chantier<br />
est considérable ! Il faut juste que<br />
les architectes aient prévu cette unité<br />
dès la conception du bâtiment afin de<br />
regrouper toutes les conduites et les<br />
gaines à un endroit bien précis pour<br />
raccorder l’eau chaude, l’eau froide,<br />
l’alimentation vers l’unité extérieure et<br />
le chauffage. Grâce à la préfabrication<br />
en usine, nous réduisons les erreurs de<br />
montage.<br />
Nous empêchons les pannes<br />
qui pourraient nuire au confort<br />
des habitants<br />
Ce système s’intègre naturellement<br />
dans nos solutions <strong>Smart</strong> Home avec<br />
la plateforme OneBase et peut communiquer<br />
avec une installation photovoltaïque,<br />
des batteries ou la borne de<br />
recharge de la voiture électrique pour<br />
obtenir une utilisation optimale des<br />
énergies renouvelables disponibles.<br />
Concernant l’entretien, rien ne change<br />
par rapport aux équipements classiques.<br />
Invisible a été conçu pour être<br />
accessible et faciliter les dépannages.<br />
Ce n’est pas parce qu’il est plus compact<br />
qu’il est plus difficile d’accès, bien<br />
au contraire.<br />
Qui dit nouveau produit, dit forcément<br />
nouveaux usages. Délivrez-vous des<br />
formations pour son utilisation ?<br />
Oui, nous organisons des formations<br />
pour nos collaborateurs en interne<br />
pour qu’ils puissent mieux appréhender<br />
l’utilisation du système, comprendre<br />
ses rouages et être à jour par<br />
rapport à toutes les innovations et<br />
nouvelles technologies qui arrivent<br />
sur le marché. De manière générale,<br />
nous proposons des formations de<br />
base techniques et sommes épaulés<br />
par la Chambre des métiers, l’Institut<br />
de Formation Sectoriel du Bâtiment<br />
(IFSB) et le Centre de Compétences<br />
Génie Technique.<br />
Nous tenons aussi et surtout à former<br />
nos clients installateurs qui se<br />
retrouvent ensuite sur le terrain pour<br />
les mettre en œuvre dans les bâtiments.<br />
Outre les formations purement techniques,<br />
nous nous concentrons sur<br />
celles en lien avec la digitalisation, à<br />
savoir la surveillance des installations<br />
à distance. Cela permet à l’installateur<br />
de disposer de toutes les informations<br />
nécessaires pour détecter les problèmes<br />
avant que des incidents ou des dommages<br />
trop importants ne surviennent.<br />
Ainsi, nous empêchons les pannes qui<br />
pourraient nuire au confort des habitants.<br />
Dans de nombreux cas, l’installateur<br />
peut intervenir à distance, au<br />
moins pour un dépannage provisoire.<br />
Depuis combien de temps Invisible<br />
est-il disponible sur le marché ?<br />
Il est disponible depuis plus d’un an<br />
mais son intégration sur le marché<br />
luxembourgeois démarre réellement en<br />
cette fin d’année. Pourquoi ? Parce que<br />
les premières présentations du produit<br />
ont commencé l’an dernier. Les architectes<br />
ont alors immédiatement intégré<br />
cette technologie dans leurs nouveaux<br />
projets, qui sont maintenant en cours<br />
de réalisation.<br />
30 cm<br />
l’épaisseur d’Invisible<br />
Viessmann <strong>Luxembourg</strong><br />
35, rue J-F Kennedy<br />
L-7327 Steinsel<br />
www.viessmann.lu<br />
info@viessmann.lu
La nouvelle solution<br />
pompe à chaleur<br />
compacte. Laisse<br />
place à l’imagination<br />
dans la maison.<br />
Pour plus d’informations sur<br />
la pompe à chaleur compacte,<br />
rendez-vous sur<br />
viessmann.lu/invisible<br />
Une technique invisible avec de toutes<br />
nouvelles options de planification.
De nouvelles évolutions sur Guichet.lu et MyGuichet.lu<br />
Stéphanie Obertin, ministre de la Digitalisation, a annoncé des évolutions<br />
majeures pour les plateformes Guichet.lu et MyGuichet.lu. Une nouvelle<br />
section « Événements de la vie » a été intégrée et simplifie l’accès aux<br />
informations administratives, par exemple. Elle offre aux citoyens<br />
un guide complet pour moment clé de la vie. De plus, MyGuichet.lu<br />
propose désormais des rendez-vous vidéo pour permettre aux usagers<br />
de dialoguer à distance avec les agents publics grâce à une plateforme<br />
sécurisée. Le ministère lance aussi une consultation publique pour<br />
étendre les guichets de proximité dans le pays. L’avis des citoyens peut<br />
être recueilli jusqu’au 6 décembre.<br />
Source : SIP<br />
LU-Alert, un nouveau système d’alerte<br />
Le <strong>Luxembourg</strong> a lancé LU-Alert, un nouveau système d’alerte<br />
multicanal destiné à informer la population en cas de danger. Présenté<br />
par le ministre de l’Intérieur Léon Gloden, le dispositif remplace Gouv-<br />
Alert et centralise les notifications de diverses autorités sous un même<br />
label. LU-Alert envoie des alertes via SMS, le Cell Broadcast System, une<br />
application mobile et un site web. Les utilisateurs peuvent personnaliser<br />
l’application en ajoutant des lieux importants pour recevoir des alertes<br />
spécifiques. Des tests réguliers sont prévus et un réseau d’annonces<br />
digitales dans les lieux publics viendra renforcer cette initiative pour<br />
garantir une sécurité optimale.<br />
Source : SIP<br />
Un E-FORUM sur l’IA<br />
Le 8 octobre s’est déroulé le congrès E-FORUM 2024 qui a réuni plus<br />
de 200 acteurs de l’entrepreneuriat. Le but ? Découvrir les avantages<br />
de l’intelligence artificielle (IA) pour les TPE et PME. Cet événement,<br />
co-organisé par la Chambre de Commerce, a présenté des usages d’IA<br />
concrets comme la rédaction de contenu, la génération d’images et les<br />
chatbots pour renforcer la productivité. Des entrepreneurs ont partagé<br />
leur expérience et ont souligné que les avantages de l’IA ne peuvent se<br />
concrétiser pleinement qu’à travers une interaction et une collaboration<br />
étroites avec l’humain. Le <strong>Luxembourg</strong>, troisième en Europe dans l’usage<br />
de cette innovation, renforce ses initiatives pour soutenir la digitalisation<br />
des entreprises.<br />
©LaurentAntonelli(Blitz)<br />
Source : Chambre de Commerce<br />
DIGITAL
LUXEMBOURG<br />
50<br />
DES TALENTS<br />
POUR METTRE EN LUMIÈRE<br />
VOS COMPÉTENCES<br />
Le hackathon Open data x Skills a<br />
eu lieu fin octobre : l’occasion d’une<br />
belle partie de codes pour proposer à<br />
l’ADEM de nouveaux outils à destination<br />
des chercheurs d’emploi.<br />
C’est devenu un rendez-vous incontournable<br />
: le traditionnel hackathon<br />
Open data s’est déroulé les 24 et 25<br />
octobre derniers. Après des éditions<br />
consacrées à la langue luxembourgeoise,<br />
au logement ou encore à la<br />
mobilité, cette année plus de 30 experts<br />
de tous horizons étaient venus proposer<br />
leurs idées au service d’une meilleure<br />
utilisation des données du portail<br />
de l’emploi.<br />
L’événement a réuni 35 personnes venues<br />
de plusieurs pays – dont la Belgique et<br />
l’Estonie – et issues du monde de l’entreprise,<br />
d’institutions gouvernementales,<br />
d’établissements publics ou encore de<br />
l’université. Six groupes se sont formés<br />
pour plancher sur des propositions qui<br />
avaient pour but de faciliter la recherche<br />
d’emploi.<br />
Deux jours, c’est bref, surtout quand on<br />
les rapporte aux ambitions des projets<br />
présentés. Voici quelques exemples<br />
issus des présentations projetées au<br />
terme de ce marathon :<br />
– Faciliter le rapprochement entre les<br />
compétences proposées au sein des<br />
curriculum vitae et les compétences<br />
demandées dans les offres d’emploi.<br />
Plusieurs équipes se sont penchées sur<br />
les moyens visant à mieux faire correspondre<br />
les compétences avec les offres<br />
d’emploi. À ce titre, une recherche a<br />
d’abord permis d’analyser le top 7 des<br />
compétences les plus demandées avec,<br />
en regard, le top 7 des compétences les<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
plus souvent avancées dans les CV, le<br />
tout dans la base 2022-2024 de l’ADEM.<br />
Dans une seconde étape, l’équipe en<br />
charge du projet a déterminé les cinq<br />
compétences clés liées aux cinq offres<br />
les plus fréquemment publiées. Sur<br />
cette base, une carte du <strong>Luxembourg</strong><br />
a été dessinée, en représentant pour<br />
chaque commune et chaque canton la<br />
première activité économique sur cette<br />
période, mais aussi en précisant sur ces<br />
trois années l’évolution d’une demande<br />
spécifique en fonction des critères remplis<br />
par l’utilisateur. Enfin, en fonction<br />
du domaine recherché, l’outil suggère<br />
à l’utilisateur de compléter ses compétences<br />
par celles qui lui permettront<br />
d’offrir un panel de savoirs et de<br />
connaissances riche et adapté ;<br />
– Donner aux chercheurs d’emploi des<br />
indices liés aux employeurs (importance<br />
du turn-over dans l’entreprise<br />
par exemple) ;<br />
– Bien positionner un CV dans la classification<br />
ESCO, qui catégorise les aptitudes,<br />
les compétences et les professions<br />
pertinentes pour le marché du travail<br />
au sein de l’UE ;<br />
– Analyser les compétences recherchées<br />
par rapport à la classification ESCO ;<br />
© data.public.lu
DIGITAL ET INNOVATION<br />
51<br />
© data.public.lu<br />
© data.public.lu © data.public.lu<br />
© data.public.lu<br />
– Explorer les compétences dans la<br />
Grande Région, mais aussi des tendances<br />
en matière de compétences<br />
venues de l’étranger, le tout présenté<br />
sous forme d’une visualisation de<br />
données ;<br />
– Aider à cibler les compétences qui<br />
sont recherchées sur le long terme, les<br />
compétences qui émergent et conséquemment<br />
ce que le <strong>Luxembourg</strong> peut<br />
offrir aux chercheurs d’emploi ;<br />
– Dans le même ordre d’idées : optimiser<br />
les curriculum vitae afin de mieux<br />
les faire concorder avec les offres d’emploi.<br />
Ici, une interface permet de téléverser<br />
un CV avant de préciser, pour<br />
chaque compétence, le degré de maîtrise,<br />
chaque résultat précalculé pouvant<br />
être affiné par l’utilisateur ;<br />
– Corriger les possibles inadéquations<br />
sémantiques entre les termes<br />
utilisés par le chercheur d’emploi et<br />
ceux utilisés par l’entreprise publiant<br />
ses offres. À titre d’exemple, un chercheur<br />
d’emploi va peut-être focaliser<br />
sa recherche par le biais de certains<br />
intitulés de poste, laissant sur le côté<br />
des opportunités qui auraient pu lui<br />
convenir. L’idée est donc d’améliorer<br />
la visibilité de carrières qu’il serait susceptible<br />
d’embrasser.<br />
– Offrir un outil permettant de mettre en<br />
valeur les compétences les plus pertinentes<br />
sur son CV. L’idée sous-jacente est<br />
de retenir l’attention des DRH, mais aussi<br />
de créer rapidement des CV sur mesure<br />
en vue d’un emploi spécifique, avec<br />
un assistant épaulant le candidat non<br />
seulement sur le fond (l’expérience professionnelle<br />
est réécrite en fonction des<br />
compétences sélectionnées) mais aussi<br />
sur la forme (en adaptant par exemple le<br />
style en fonction du secteur d’activité).<br />
Parmi les défis auxquels l’équipe a été<br />
confrontée : la priorisation des compétences,<br />
ou la meilleure manière de nommer,<br />
d’étiqueter une compétence. Parmi<br />
les prochaines étapes : l’idée d’afficher<br />
sous forme de cartes les compétences<br />
faisant encore défaut au candidat, libre<br />
à lui de sélectionner celles qu’il entend<br />
développer.<br />
Pour mener à bien leurs développements,<br />
les participants avaient à leur disposition<br />
des jeux de données en provenance de<br />
l’ADEM et d’ESCO. Certains sont allés<br />
piocher plus loin, par exemple dans les<br />
jeux de données du Digital learning hub<br />
au <strong>Luxembourg</strong>.<br />
L’événement, qui s’est déroulé au<br />
GovTech Lab, avait été introduit par Inès<br />
Baer et Gabriele Marconi, du Service<br />
Statistiques de l’ADEM.<br />
Outre les compétences strictes en<br />
code, un soin particulier a souvent été<br />
apporté aux interfaces, qu’il s’agisse de<br />
visualisation de données sous forme de<br />
cartographie ou de bulles connectées<br />
en réseau ou de communication vocale<br />
avec un Chatbot capable d’affiner la<br />
recherche d’un emploi en accord avec<br />
les compétences ESCO. Un prototype<br />
d’app mobile, déjà très avancé, a ainsi<br />
été dévoilé.<br />
La créativité, l’inventivité, l’originalité<br />
et la pertinence des maquettes présentées<br />
ont été à la hauteur des espérances<br />
fondées. Nous comptons d’ores et déjà<br />
sur vous pour l’édition 2025 !<br />
Source : SIP
52<br />
LUXEMBOURG<br />
COMMENT COMBLER<br />
LE DÉFICIT DE FINANCEMENT<br />
DES STARTUPS DIRIGÉES<br />
PAR DES FEMMES ?<br />
Les entreprises dirigées par des femmes<br />
sont sous-financées, mais cela a-t-il<br />
quelque chose à voir avec le genre ? Les<br />
représentants de fonds de trois pays<br />
ont répondu à cette question lors des<br />
<strong>Luxembourg</strong> Venture Days.<br />
« Seuls 2% environ des fonds de capitalrisque<br />
vont aux startups dirigées par des<br />
femmes, alors que leur retour sur investissement<br />
est deux fois supérieur à celui<br />
des startups dirigées par des hommes », a<br />
déclaré Inna Perepelytsya, Senior Advisor<br />
Start up Acceleration chez Luxinnovation,<br />
et modératrice du panel sur la valeur de<br />
l’investissement dans les startups dirigées<br />
par des femmes lors des <strong>Luxembourg</strong><br />
Venture Days qui se sont tenus les 16 et 17<br />
octobre.<br />
Ce qui est peut-être moins connu, ce sont<br />
les raisons qui se cachent derrière ces<br />
chiffres, la logique des choix d’investissement,<br />
et si le genre joue un rôle dans ces<br />
décisions. Victoire Laurenty, directrice du<br />
groupe Wendel à Paris, Jérôme Wittamer,<br />
associé gérant d’Expon Capital au<br />
<strong>Luxembourg</strong>, et Verica Poposka, associée<br />
principale d’Accelerace à Copenhague,<br />
ont fait part de leurs réflexions sur la base<br />
de « cas réels » de soutien à des entreprises<br />
dirigées par des femmes au sein de leurs<br />
portefeuilles respectifs.<br />
Performances vis-à-vis du genre<br />
« Il y a environ 30% de startups dirigées<br />
par des femmes dans le cadre. Pour être<br />
honnête, nous n’avons pas de critères<br />
spécifiques pour les startups dirigées par<br />
des femmes, et ce pour des raisons très<br />
claires : le capital-risque fonctionne sur la<br />
base du retour sur investissement... Nous<br />
sommes très attentifs aux performances<br />
et au marché, et pas vraiment au genre »,<br />
a déclaré Verica Poposka, associée principale<br />
chez Accelerace.<br />
L’investisseur en pré-amorçage basé au<br />
Danemark est actif depuis 2008. Son portefeuille<br />
comprend des entreprises telles<br />
que la plateforme d’évaluation Trustpilot<br />
et la solution de génération de documents<br />
Templafy. DreamPlan, une plateforme<br />
de planification financière holistique en<br />
libre-service pour les particuliers, est un<br />
exemple de startup dirigée par une femme<br />
dans son portefeuille.<br />
HelloBetter, pionnier de la recherche digitale<br />
sur la santé mentale, qui fait partie<br />
du portefeuille d’investissement d’Expon<br />
Capital, est un autre exemple d’entreprise<br />
co-fondée par deux femmes. « Nous avons<br />
investi parce qu’elles ont un très large<br />
portefeuille de solutions thérapeutiques<br />
soutenues par environ 34 essais cliniques,<br />
ce qui est le nombre le plus élevé au<br />
monde. Je pense que c’est aussi l’une des<br />
entreprises les plus performantes de notre<br />
portefeuille scaleup », a expliqué Jérôme<br />
Wittamer. « Nous n’avons jamais évoqué<br />
le fait qu’il s’agissait de femmes, nous<br />
avons simplement été très impressionnés<br />
par la qualité de la recherche ».<br />
Le « dilemme des préjugés »<br />
Les préjugés existent dans différents<br />
contextes et il est admis qu’ils jouent un<br />
rôle dans le monde de l’investissement.<br />
« Les GP (General partners - gèrent les<br />
fonds) ont tendance à répéter les succès<br />
qu’ils ont connus », souligne Victoire<br />
Laurenty. « Vous voyez ce qui fonctionne<br />
et ce qui ne fonctionne pas, et vous avez<br />
tendance à reproduire les choses qui fonctionnent<br />
lorsque vous êtes investisseur.<br />
Aujourd’hui, les choses qui « marchent »<br />
sont le fait d’hommes de l’Internet, super<br />
bons dans l’exécution, pas de chercheurs,<br />
et pas de femmes, la plupart du temps. Je<br />
pense que les GP ont un fort préjugé, non<br />
pas parce qu’ils n'aiment pas les femmes,<br />
mais parce qu’ils veulent reproduire ce qui<br />
a fonctionné. Mais la situation s’améliore<br />
très rapidement. Lorsque davantage de<br />
femmes deviendront CEO, la situation<br />
s’améliorera plus rapidement », a-t-elle<br />
ajouté.<br />
Il est toutefois intéressant de noter qu’un<br />
préjugé favorable aux startups dirigées<br />
par des femmes est apparu ces dernières<br />
années et pourrait, dans certains cas, profiter<br />
aux fondatrices. « Pour vous donner<br />
un exemple, au Danemark, nous avons un<br />
type de fonds qui investit dans la plupart<br />
des sociétés de capital-risque en tant que<br />
LP (commanditaire - investit principalement)<br />
et qui exige de la diversité dans<br />
le portefeuille. Il a également annoncé<br />
cette année qu’il n’investirait pas dans<br />
une société de capital-risque s’il n’y avait<br />
pas de partenaire féminin à bord... C’est<br />
là que nous commençons à voir ce biais<br />
positif. Il y a plus de programmes, dans ce<br />
sens, et plus d’options pour accéder à ces<br />
fonds », a noté Verica Poposka.<br />
Jérôme Wittamer a mis en évidence un<br />
biais cognitif chez les investisseurs, où les<br />
premières impressions peuvent parfois<br />
éclipser les évaluations plus approfondies.<br />
Il a conseillé aux sociétés de capital-risque<br />
d’aller au-delà de ces préjugés – en particulier<br />
dans le cadre des pitchs, où les<br />
fondateurs masculins semblent souvent<br />
s’affirmer davantage – et de reconnaître<br />
les points forts nuancés des fondatrices.<br />
« Personnellement, j’adore les conversations<br />
avec les fondatrices en raison de leur<br />
transparence », a-t-il mentionné à titre<br />
d’exemple.<br />
Agir pour changer le discours<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Tout au long du panel, plusieurs idées<br />
ont été partagées sur les stratégies et les<br />
actions positives visant à améliorer la<br />
représentation des femmes et à changer<br />
progressivement le discours sur l’investissement.<br />
Chacun a un rôle à jouer<br />
dans ce domaine, la société dans son<br />
ensemble, les investisseurs et les femmes<br />
elles-mêmes.<br />
2%<br />
la part des investissements qui revient<br />
à des startups dirigées par des femmes
DIGITAL ET INNOVATION<br />
53<br />
©Luxinnovation<br />
Quelques points clés des panélistes :<br />
Au niveau de l’investisseur :<br />
– Reconnaître la tendance à investir dans des personnes qui vous ressemblent et s’efforcer de la contrecarrer ;<br />
– Veiller à ce que les femmes soient représentées à tous les stades de votre équipe d’investissement afin d’améliorer la prise<br />
de décision ;<br />
– Analyser votre pipeline dealflow, qui est directement lié à des pourcentages d’investissement équitables. Si seulement 2%<br />
des investissements vont à des startups dirigées par des femmes, chercher à corriger un déséquilibre probable dans votre flux<br />
d’investissement.<br />
Au niveau sociétal :<br />
– Encourager les changements culturels par le biais de l’éducation afin de remettre en question les stéréotypes de genre dans<br />
les affaires et le leadership ;<br />
– Promouvoir une plus grande visibilité des femmes entrepreneurs dans les médias, les livres et les plateformes publiques afin<br />
d’inspirer un changement plus large ;<br />
– Créer des réseaux de soutien solides pour aider les femmes entrepreneurs et dirigeantes à concilier leurs responsabilités<br />
professionnelles et leur vie de famille.<br />
Au niveau des startups :<br />
– Les femmes devraient défendre leurs intérêts et assumer davantage de rôles de leadership dans l’écosystème du capital-risque ;<br />
– Les fondateurs solitaires ont tendance à être des femmes : il a été reconnu que les investisseurs préfèrent les équipes de<br />
cofondateurs ;<br />
– Bien se faire connaître dans l’écosystème et établir des connexions stratégiques.<br />
Par Luxinnovation
LUXEMBOURG<br />
54<br />
L’ARCHITECTURE<br />
NUMÉRIQUE<br />
DES COMMUNES<br />
SIGI - Syndicat Intercommunal de Gestion Informatique<br />
L’informatique est la composante clé<br />
des villes de demain. Des communes<br />
connectées que les responsables politiques<br />
et les services publics peuvent<br />
gérer de façon optimale et sécurisée.<br />
La condition sine qua non étant bien<br />
sûr de disposer d’une infrastructure<br />
performante et d’experts capables de<br />
la piloter, à l’instar du SIGI dont nous<br />
avons rencontré le directeur, Sylvain<br />
Momin.<br />
Pouvez-vous nous expliquer le fonctionnement<br />
du SIGI et sa gouvernance ?<br />
Le Syndicat Intercommunal de Gestion<br />
Informatique a été fondé en 1982, avec<br />
pour mission de soutenir les communes<br />
dans leur transformation numérique<br />
ainsi que dans la fourniture et la mise<br />
en place de solutions technologiques<br />
innovantes. Les domaines concernés<br />
sont l’administration publique au<br />
sens large, la comptabilité, l’organisation<br />
communale, ou bien l’office des<br />
citoyens entre autres.<br />
Le SIGI est supervisé par un Comité de<br />
55 délégués représentant l’ensemble<br />
des communes. C’est ce comité qui<br />
définit la vision et les orientations stratégiques<br />
à suivre. Il établit également<br />
un Bureau en charge de traduire ces<br />
orientations en actions et de s’assurer<br />
que ces dernières correspondent<br />
bien aux besoins exprimés par les<br />
communes.<br />
Quelles solutions technologiques le<br />
SIGI propose-t-il pour accompagner<br />
les communes dans la mise en œuvre de<br />
projets de <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong> ?<br />
Nous sommes en quelque sorte une<br />
plateforme centralisée qui permet aux<br />
communes de gérer les données issues<br />
des solutions que nous avons mises en<br />
place au niveau local. Nous recevons,<br />
stockons et organisons donc les données<br />
qui proviennent des solutions<br />
IoT mises en place par les communes,<br />
comme par exemple les compteurs<br />
d’eau intelligents. Ainsi, les communes<br />
disposent de relevés précis et exhaustifs<br />
pour prendre des décisions éclairées.<br />
C’est une infrastructure unifiée,<br />
dédiée à l’ensemble des communes et<br />
qui permet d’agréger les données techniques<br />
avec les données communales,<br />
comme le nombre d’habitants ou les<br />
données financières, et d’obtenir une<br />
vue d’ensemble cohérente et articulée.<br />
La gestion s’en trouve simplifiée, les<br />
manquements rapidement identifiés,<br />
les tendances analysées et le budget<br />
optimisé.<br />
Par la mutualisation des services à<br />
destination des communes, le SIGI<br />
permet à chacune d’entre elles de<br />
bénéficier des meilleures technologies<br />
Prenons un exemple : celui récent du<br />
déploiement de compteurs d’eau intelligents<br />
au sein des communes, capables<br />
de renvoyer des informations liées à la<br />
consommation sur notre plateforme.<br />
Cela permet d’opérer la facturation<br />
digitale ou bien la détection des fuites<br />
sur le réseau notamment.<br />
Quels principaux obstacles rencontrent<br />
les communes dans leur transformation<br />
numérique ? Quelles solutions personnalisées<br />
proposez-vous pour les surmonter ?<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
Les contraintes sont nombreuses et<br />
débutent avec les ressources humaines<br />
limitées dédiées à l’IT dans les équipes<br />
communales. Les technologies dont on<br />
parle sont parfois complexes, dans leur<br />
installation comme dans leur maniement,<br />
et il est difficile d’embaucher<br />
des spécialistes capables de prendre en<br />
charge ces missions. Face à ces difficultés,<br />
le SIGI se pose comme un prestataire<br />
dont les différentes expertises<br />
peuvent être mises à disposition des<br />
communes. Ces dernières bénéficient<br />
d’un partenaire qualifié, qui mettra en<br />
place des solutions adaptées en collaboration<br />
avec les communes, mais
DIGITAL ET INNOVATION<br />
55<br />
aussi des programmes de formation à<br />
destination des agents communaux.<br />
C’est aussi le manque de ressources<br />
financières qui fait obstacle. Les<br />
technologies sont chères, les projets<br />
coûteux et le budget des communes<br />
n’est pas extensible à l’infini. À nouveau,<br />
par la mutualisation des services<br />
à destination des communes, le<br />
SIGI permet à chacune d’entre elles<br />
de bénéficier des meilleures technologies.<br />
De la même façon, le volume<br />
de gestion que cela engendre nous<br />
permet d’obtenir les meilleurs prix<br />
auprès des fournisseurs.<br />
Pour terminer, les enjeux liés à la<br />
cybersécurité, à la gestion des données<br />
notamment, impliquent de se conformer<br />
à de nombreuses règlementations<br />
(RGPD, NIS2…) et complexifient les<br />
processus.<br />
L’informatique est en effet en perpétuelle<br />
évolution, comment faites-vous<br />
pour « rester à jour » d’un point de vue<br />
technologique comme règlementaire ?<br />
L’actualisation des compétences est<br />
en effet un enjeu majeur pour le SIGI.<br />
Nous nous assurons toujours que nos<br />
collaborateurs et interlocuteurs soient<br />
bien conscients des enjeux de sécurité<br />
et que tous soient au fait des dernières<br />
évolutions en la matière. Comme je<br />
l’évoquais, cela passe d’abord par des<br />
formations génériques, qui expliquent<br />
à nos collaborateurs quelles attitudes<br />
adopter face à des cyberattaques,<br />
comme le phishing par exemple,<br />
mais ce sont aussi des formations<br />
techniques très pointues pour nos<br />
techniciens. Ce panel de formations<br />
implique que nous disposions de différents<br />
partenaires, comme le DLH<br />
(Digital Learning Hub), l’INAP (Institut<br />
national d’administration publique)<br />
Sylvain Momin
56<br />
DIGITAL ET INNOVATION<br />
ou des acteurs du secteur privé selon<br />
les besoins rencontrés.<br />
Enfin, le SIGI étant un fournisseur<br />
essentiel de l’écosystème digital luxembourgeois,<br />
nous sommes particulièrement<br />
attentifs à demeurer en totale<br />
conformité avec les directives européennes,<br />
comme le RGPD ou bien plus<br />
récemment NIS2.<br />
Justement, comment assurez-vous<br />
la sécurité des données et comment<br />
anticipez-vous les futurs besoins des<br />
communes dans ce domaine ?<br />
Le sujet de la cybersécurité est la priorité<br />
absolue du SIGI. Nous disposons<br />
d’une approche nommée « Security by<br />
Design » qui intègre cette dimension<br />
dès les premières phases de conception<br />
d’un projet et s’assure qu’elle demeure<br />
centrale tout au long de l’exécution<br />
de ce dernier et durant son utilisation<br />
future. Nous mettons également en<br />
place des mesures de sécurité fortes<br />
au niveau des infrastructures. Nos<br />
serveurs et data centers font l’objet<br />
de contrôles fréquents. Une de nos<br />
bonnes pratiques consiste également<br />
à maintenir un niveau de communication<br />
constant avec les communes. Nous<br />
leur expliquons ce que nous faisons,<br />
pourquoi nous le faisons, en quoi cela<br />
fait le lien avec les enjeux de cybersécurité.<br />
Nous travaillons enfin avec un<br />
partenaire privé sur une prévention<br />
proactive, qui nous permet de superviser<br />
nos systèmes 24h/24 et de prendre<br />
des mesures immédiates contre toute<br />
intrusion ou cyberattaque.<br />
Quelles solutions le SIGI propose-t-il<br />
pour aider les communes à intégrer<br />
la durabilité environnementale dans<br />
leurs systèmes numériques ?<br />
Les solutions logicielles que nous<br />
apportons aux communes leur permettent<br />
d’agréger une grande quantité<br />
de données et ainsi d’avoir une visibilité<br />
optimale sur leurs objectifs de<br />
durabilité et leur niveau d’avancement<br />
quant à ces derniers. Je pense notamment<br />
aux objectifs fixés par les Pactes<br />
Climat et Nature.<br />
J’ajouterais l’élément suivant : étant<br />
nous-mêmes soumis à des impératifs<br />
de durabilité, nous veillons à réduire<br />
le plus possible notre impact carbone,<br />
ce qui profite aux communes. Nous<br />
optons par exemple pour l’utilisation<br />
des data centers les moins énergivores<br />
possible. Au sein du SIGI, nous avons<br />
intégré des pratiques écoresponsables à<br />
tous les niveaux, que ce soit en matière<br />
de gestion du matériel ou des déchets<br />
numériques par exemple.<br />
La cybersécurité est la priorité<br />
absolue du SIGI. Notre approche<br />
« Security by Design » intègre cette<br />
dimension dès les premières phases<br />
de conception d’un projet<br />
Quels sont, selon vous, les principaux<br />
leviers d’évolution des <strong>Smart</strong> <strong>Cities</strong><br />
dans les cinq prochaines années, et<br />
quelle sera la place du SIGI dans cette<br />
transformation ?<br />
Nous vivons une période où les<br />
annonces relatives à de potentielles<br />
solutions technologiques pour des<br />
villes connectées, durables et plus<br />
intelligentes ne manquent pas. On<br />
remarque cependant que l’union de<br />
l’IA et du Big Data demeure à la fois la<br />
tendance la plus forte et la plus prometteuse.<br />
Elle permet notamment de<br />
mieux comprendre et de mieux prédire<br />
les comportements urbains, pour ainsi<br />
optimiser la gestion des ressources,<br />
de l’énergie, des transports et finalement<br />
permettre aux acteurs publics de<br />
prendre des décisions efficaces et pertinentes.<br />
Pour un acteur comme le SIGI,<br />
gagner en compétences sur ces sujets<br />
permet de rester pertinent et d’implémenter<br />
des solutions de ce type pour<br />
les communes.<br />
Je vois également une forte croissance<br />
de l’Internet des objets, des capteurs,<br />
pour collecter les données si précieuses<br />
dont je parlais précédemment. Grâce à<br />
sa très bonne couverture réseau, à sa<br />
connectivité avancée, le <strong>Luxembourg</strong><br />
est bien positionné dans ce domaine.<br />
Évidemment, cette implémentation<br />
exponentielle des technologies<br />
digitales dans nos vies, dans nos villes,<br />
nous expose à toujours plus de risques<br />
en termes de cybersécurité. Les communes<br />
vont donc devoir investir plus de<br />
temps et de ressources matérielles pour<br />
gérer leur sécurité. Dans cette perspective,<br />
le SIGI se positionne comme un<br />
partenaire expert, capable de guider et<br />
de soutenir les communes.<br />
Après une année à la tête du SIGI, quels<br />
sont vos principaux accomplissements,<br />
et quels objectifs vous fixez-vous pour<br />
l’avenir ?<br />
Ce fut une année préparatoire à la transformation<br />
du SIGI et de son accompagnement<br />
aux communes. Nous avons<br />
beaucoup travaillé au renforcement<br />
de la gouvernance et l’amélioration<br />
de l’organisation interne, mis en place<br />
un nouveau comité de direction, présenté<br />
un organigramme plus cohérent,<br />
en ligne avec les responsabilités<br />
et les compétences des équipes. Nous<br />
avons également déployé un Project<br />
Management Office qui optimise la gestion<br />
et garantit la livraison de nos produits<br />
dans les temps impartis et selon<br />
les besoins des communes. Beaucoup<br />
de projets ont été initiés pour améliorer<br />
la gestion de nos interlocuteurs,<br />
comme l’émission de factures digitales<br />
par exemple.<br />
Nous souhaitons offrir davantage de<br />
services digitaux et intégrer l’intelligence<br />
artificielle pour répondre à nos<br />
besoins comme à ceux des communes.<br />
Notre engagement sur la voie de la<br />
durabilité va également se poursuivre<br />
pour garantir un écosystème informatique<br />
durable dans tout le pays.<br />
SIGI - Syndicat Intercommunal<br />
de Gestion Informatique<br />
11, rue Edmond Reuter<br />
L-5326 Contern<br />
www.sigi.lu
© MECO<br />
Un sentier de randonnée adapté aux personnes<br />
à besoins spécifiques<br />
Le 28 octobre 2024, le ministre délégué au Tourisme, Eric Thill, et la<br />
bourgmestre d’Echternach, Carole Hartmann, ont inauguré un sentier de<br />
randonnée confort autour du lac d’Echternach. Long de 3,25 km avec un<br />
faible dénivelé, ce parcours balisé en rose est adapté aux personnes à<br />
mobilité réduite, aux familles et aux seniors. Ce projet, qui s’inscrit dans<br />
l’initiative « tourisme pour tous » marque une étape supplémentaire dans<br />
les efforts du gouvernement pour rendre le tourisme et la nature plus<br />
inclusifs et accessibles. D’autres sentiers similaires sont en cours de<br />
planification dans la région et au-delà.<br />
De nouvelles extensions prévues pour le tram<br />
Source : SIP<br />
Le ministère de la Mobilité a annoncé de nouvelles extensions majeures<br />
du réseau de tram, conformément au Plan national de mobilité 2035.<br />
Le projet inclut une extension vers l’aéroport du Findel, déjà en test.<br />
Celle-ci est prévue pour mars 2025. Un prolongement souterrain sous<br />
la route d’Arlon est également à l’étude pour minimiser les acquisitions<br />
foncières et améliorer l’aménagement urbain. D’autres prolongations<br />
ont été approuvées pour le Kirchberg et Hollerich. Elles débuteront en<br />
2025. Un axe nord-sud supplémentaire est aussi envisagé le long de la<br />
route d’Esch. Cette mise en service est attendue en 2031. Ce projet vise à<br />
renforcer la mobilité multimodale et l’accessibilité de <strong>Luxembourg</strong>-ville.<br />
Un séminaire pour la modération du trafic<br />
Source : SIP<br />
ProVelo organisera un événement pour promouvoir la sécurité et la<br />
modération du trafic. Organisé en collaboration avec Klimabündnis<br />
<strong>Luxembourg</strong>, un séminaire se tiendra le 22 novembre pour les<br />
responsables municipaux (techniciens, commissions, conseil). Il<br />
reste ouvert à tous les publics intéressés. Les inscriptions se font via<br />
inscriptions@provelo.lu. L’association a déjà organisé un contrôle de<br />
l’éclairage et de la visibilité pour cyclistes au rond-point Schuman au<br />
Limpertsberg le 7 novembre, en collaboration avec la Sécurité Routière<br />
et la Croix-Rouge. L’objectif était de renforcer la sécurité des trajets<br />
hivernaux.<br />
OBILITÉ<br />
Source : ProVelo
LUXEMBOURG<br />
58<br />
L’ÉCOMOBILITÉ EN ENTREPRISE,<br />
MODE D’EMPLOI<br />
MOBILITÉ<br />
IMS <strong>Luxembourg</strong><br />
Tous les ans, la Semaine européenne<br />
de la mobilité encourage les citoyens<br />
à donner leur chance aux modes de<br />
transport durables. Chaque année, IMS<br />
tire profit de l’occasion pour inciter les<br />
entreprises à prendre leurs responsabilités<br />
concernant les déplacements<br />
domicile-travail. Les objectifs ambitieux<br />
du Plan national de mobilité 2035<br />
à l’esprit, le réseau leader des sociétés<br />
luxembourgeoises actives en matière de<br />
développement durable a multiplié les<br />
actions pour désengorger les routes en<br />
ce mois de septembre. Flash-back avec<br />
Laetitia Mitchell et Célia Vadala, Project<br />
Managers - Pacte Climat chez IMS.<br />
« Matcher », covoiturer<br />
19 septembre 2024, 12h30. Une trentaine<br />
d’automobilistes se sont réunis à Belval<br />
pour un speed-meeting destiné à former<br />
des groupes de covoitureurs. Initiée par<br />
IMS <strong>Luxembourg</strong> en partenariat avec<br />
le LIST, l’Université du <strong>Luxembourg</strong>,<br />
CACEIS et la Ville d’Esch-sur-Alzette,<br />
cette action visait à faire sauter les freins<br />
au covoiturage en entreprise au sein<br />
du 2 e pôle économique du pays. « Nous<br />
sommes partis d’un double constat –<br />
le premier étant que les employeurs<br />
peinent à ancrer le covoiturage dans<br />
leur stratégie de mobilité et le second<br />
que les binômes de covoitureurs ont<br />
davantage de chances de se constituer<br />
via le bouche-à-oreille et une première<br />
rencontre en personne – pour créer un<br />
événement qui permettrait de mettre les<br />
intéressés en contact en dehors d’une<br />
plateforme et de manière ludique. Nous<br />
avions la volonté d’impliquer plusieurs<br />
organisations d’un même groupe de<br />
travail territorial de façon à y renforcer<br />
la cohésion, mais aussi à augmenter<br />
la probabilité de « matching » entre les<br />
automobilistes », explique Célia Vadala.<br />
L’organisation qui se veut source d’inspiration<br />
avait aussi pour ambition d’aider<br />
les entreprises à s’approprier le sujet.<br />
« L’idée est que celles-ci puissent réorganiser<br />
des rencontres de ce type en<br />
interne, idéalement en parallèle d’un<br />
événement propre à leur société qui<br />
serait susceptible d’attirer un plus grand<br />
Laetitia Mitchell et Célia Vadala
MOBILITÉ<br />
59<br />
nombre de salariés qu’une action sur la<br />
mobilité seule », ajoute Laetitia Mitchell.<br />
Une nécessité compte tenu des objectifs<br />
fixés par le Plan national de mobilité<br />
(PNM) 2035. « En tant que réseau d’entreprises,<br />
nous avons identifié la problématique<br />
du covoiturage comme étant de<br />
notre ressort. Si l’organisation des transports<br />
en commun ou le développement<br />
des pistes cyclables sont des responsabilités<br />
des pouvoirs publics, les entreprises<br />
font partie de l’équation lorsqu’il s’agit<br />
de s’attaquer au problème épineux des<br />
déplacements domicile-travail. 45% de<br />
ces derniers se font encore en transport<br />
individuel motorisé et on estime à<br />
250.000 le nombre de sièges libres qui<br />
pourraient accueillir des passagers quotidiennement.<br />
L’un des objectifs phares<br />
du PNM 2035 est d’augmenter leur taux<br />
d’occupation pour réduire de 5% le<br />
nombre de véhicules sur la route entre<br />
2027 et 2035 », poursuit Laetitia Mitchell.<br />
Une stratégie clé en main<br />
Au vu du fort potentiel d’amélioration,<br />
IMS a décidé d’éditer une brochure sur le<br />
sujet. Complémentaire à son « Guide de<br />
l’écomobilité », celle-ci délivre, dans un<br />
format court et graphique, des conseils<br />
concrets au service des responsables RSE,<br />
Mobility Managers, Facility Managers<br />
et autres intéressés par la thématique.<br />
Ceux-ci y trouveront quelques chiffres<br />
sur la problématique, un résumé des<br />
avantages et défis du covoiturage pour<br />
les entreprises, leurs collaborateurs et le<br />
secteur public, des réponses aux principaux<br />
freins des salariés, des témoignages<br />
d’entreprises et, surtout, une stratégie de<br />
mise en place du covoiturage en plusieurs<br />
phases. « La première : la réalisation d’un<br />
diagnostic quantitatif et qualitatif pour<br />
comprendre comment fonctionnent<br />
les salariés et quels sont les obstacles à<br />
surmonter. Il s’agit ensuite d’élaborer<br />
un plan d’action en fixant des objectifs<br />
pertinents, définissant les bons leviers et<br />
sélectionnant les outils appropriés. Vient<br />
ensuite l’étape très importante de communication<br />
et de mobilisation des salariés.<br />
Enfin, il convient de faire un suivi<br />
et une évaluation de cette stratégie »,<br />
résume Laetitia Mitchell.<br />
Et pour ceux qui n’auraient pas encore<br />
feuilleté la brochure disponible en ligne,<br />
Célia Vadala rappelle les avantages de se<br />
PASSAGER-ÈRES<br />
12%<br />
BUS TRAM TRAIN<br />
19%<br />
2%<br />
16%<br />
ACTUEL<br />
51%<br />
pencher sur la question : « Le premier est<br />
la réduction des coûts pour les salariés.<br />
En covoiturant tous les jours, ils pourraient<br />
économiser en moyenne 2.000<br />
euros par an ! Le covoiturage permet aussi<br />
aux entreprises de réduire leur empreinte<br />
carbone et d’optimiser leurs parkings<br />
en dédiant des places de stationnement<br />
à d’autres usages. Il renforce également<br />
les liens sociaux et améliore globalement<br />
l’ambiance au travail. Enfin, il contribue<br />
à réduire le stress lié au trafic ».<br />
Vers un avenir sans voiture ?<br />
CONDUCTEUR-RICES<br />
Si l’objectif du PNM 2035 est déjà ambitieux,<br />
pourquoi ne pas carrément rêver<br />
à un monde sans automobile ? C’est ce<br />
qu’on s’autorise quelques jours par an<br />
lors de la Semaine européenne de la<br />
mobilité. Un peu partout sur le Vieux<br />
Continent s’organisent, à cette occasion,<br />
des journées sans voiture. En plus de la<br />
campagne de sensibilisation citoyenne<br />
organisée par la Ville de <strong>Luxembourg</strong><br />
depuis plusieurs années, IMS a lancé,<br />
en 2023, ses propres « Car-free Days »<br />
en collaboration avec ses membres.<br />
Ces 17 et 19 septembre, treize sociétés<br />
implantées au Kirchberg et à la Cloche<br />
d’Or ont misé sur des alternatives adaptées<br />
aux spécificités de leur quartier.<br />
« Le Kirchberg représente un grand défi.<br />
Globalement, 49% des trajets domicile-travail<br />
des résidents sont inférieurs à<br />
5km et c’est typiquement dans ce quartier<br />
que l’on peut faire changer les choses<br />
en faisant découvrir aux salariés des<br />
alternatives douces. S’il est plus complexe<br />
de se déplacer à vélo à la Cloche<br />
d’Or, les entreprises participantes ont<br />
Part modale actuelle vs. 2035<br />
PASSAGER-ÈRES<br />
14%<br />
11%<br />
BUS TRAM TRAIN<br />
22%<br />
2035<br />
22%<br />
31%<br />
pu mettre l’accent sur le covoiturage et<br />
les transports en commun. A posteriori,<br />
il semblerait que les participants aient<br />
davantage plébiscité la mobilité douce<br />
et collective pour effectuer des distances<br />
allant de 0 à 10 km. Ceux qui avaient à<br />
parcourir entre 11 et 25 km ont plutôt<br />
opté pour le covoiturage. Quant aux salariés<br />
qui sillonnaient généralement les<br />
routes sur plus de 60 km, ils ont choisi<br />
les transports en commun et testé de<br />
nouvelles lignes de bus ou de train. L’an<br />
prochain, nous aimerions mesurer l’impact<br />
de l’action sur la qualité de l’air, le<br />
nombre de places de parking libérées ou<br />
encore le nombre d’individus par véhicule.<br />
Nous relèverons le niveau d’ambition<br />
progressivement », dévoile Laetitia<br />
Mitchell.<br />
« Pour ce faire, nous aimerions progressivement<br />
nous inspirer de mesures prises<br />
à l’étranger : aménagement de pistes<br />
cyclables, meilleure desserte des transports<br />
en commun avec introduction de<br />
nouvelles lignes de bus ou ferroviaires<br />
pour la journée, etc. Cela nécessite de<br />
repenser l’espace public et cela ne se fera<br />
qu’en renforçant les collaborations avec<br />
les communes du pays. Des mesures<br />
de ce type, bien que plus complexes à<br />
mettre en œuvre, serviraient de vitrine à<br />
la mobilité alternative et permettraient<br />
à chacun de tester de nouveaux moyens<br />
de transport pour qu’à terme – c’est<br />
l’objectif ultime – les journées de ce type<br />
deviennent notre nouvelle normalité »,<br />
conclut Célia Vadala.<br />
CONDUCTEUR-RICES<br />
Source : Plan National de Mobilité 2035<br />
Par A. Jacob
LUXEMBOURG<br />
60<br />
MOBILITÉ<br />
VOLKSWAGEN : NOUVELLE GÉNÉRATION,<br />
NOUVELLES AMBITIONS<br />
C’est au salon international de l’automobile<br />
(IAA) de Hanovre que<br />
Volkswagen Véhicules Utilitaires<br />
(VWVU) a choisi de dévoiler en exclusivité<br />
la septième génération de ses<br />
modèles phares : le Transporter et la<br />
Caravelle. Symboles d’innovation, de<br />
robustesse et de fiabilité, ils redéfinissent<br />
les standards en matière de<br />
véhicules utilitaires légers et de minibus.<br />
Plus spacieux, polyvalents et,<br />
surtout, plus verts, ces deux modèles<br />
s’adaptent aux besoins actuels des professionnels<br />
et des familles tout en restant<br />
fidèles à leur héritage. Retour sur<br />
les innovations qui placent la marque<br />
à la pointe de la mobilité durable et<br />
intelligente.<br />
Diversité et innovation<br />
Volkswagen franchit une nouvelle étape<br />
en lançant la toute nouvelle génération<br />
du Transporter, concrétisant son<br />
ambition de proposer « le bon Combi<br />
pour chaque client ». Depuis la sortie du<br />
premier modèle en 1949, le célèbre T1,<br />
personne n’aurait imaginé que ce véhicule<br />
contribuerait à une histoire aussi<br />
diversifiée et unique dans l’univers de<br />
l’automobile. 75 ans après la sortie du<br />
premier Transporter, Volkswagen continue<br />
de redéfinir les standards avec des<br />
véhicules alliant polyvalence, innovation<br />
et durabilité. La famille Combi de<br />
2024 comprend le nouveau Transporter,<br />
le Multivan et l’ID. Buzz, chacun répondant<br />
à des besoins variés. Le Transporter<br />
se décline en utilitaires et Caravelle,<br />
tandis que le Multivan, conçu pour le<br />
loisir familial et les activités professionnelles,<br />
propose désormais une version<br />
California réinventée. L’ID. Buzz et sa<br />
version utilitaire, l’ID. Buzz Cargo, incarnent<br />
l’avenir de l’électromobilité.<br />
La marque propose son nouveau<br />
Transporter en plusieurs déclinaisons<br />
pour répondre aux besoins variés de ses<br />
clients. La version fourgon est idéale<br />
pour le transport de marchandises,<br />
tandis que le modèle « Plus » offre un<br />
espace de chargement optimisé avec<br />
une deuxième rangée de sièges et de<br />
nombreuses options d’aménagement.<br />
Le van est parfait pour accueillir des<br />
passagers. Une variante double cabine<br />
avec empattement long et plateau de<br />
chargement est également disponible.<br />
Les options incluent un toit surélevé et<br />
un empattement allongé pour encore<br />
plus de flexibilité. Quant à la Caravelle,<br />
un modèle neuf places, elle est conçue<br />
pour la conduite commerciale de passagers,<br />
avec trois niveaux de finition :<br />
entrée de gamme, moyen de gamme<br />
(Life) et haut de gamme (Style). Elle<br />
peut aussi être dotée d’un empattement<br />
long, et, tout comme le Transporter, est<br />
disponible en variante PanAmericana<br />
tout-terrain pour les environnements<br />
plus exigeants.
MOBILITÉ<br />
61<br />
offrant une gamme de motorisations<br />
diversifiée, axée sur l’efficacité énergétique<br />
et le respect de l’environnement.<br />
Parmi les sept options de motorisation<br />
proposées, les clients peuvent choisir,<br />
pour la première fois, entre trois modèles<br />
entièrement électriques et une<br />
motorisation hybride rechargeable.<br />
3<br />
modèles électriques<br />
Un intérieur optimisé pour tous les<br />
besoins<br />
La marque a repensé l’intérieur du<br />
Transporter et de la Caravelle pour offrir<br />
aux utilisateurs un espace à la fois<br />
moderne et fonctionnel. L’interface de<br />
bord combine des écrans numériques<br />
avec des commandes, assurant une<br />
manipulation intuitive et sécurisée<br />
quel que soit le contexte. En plus de<br />
cette ergonomie, le poste de travail est<br />
équipé de plusieurs ports USB et prises<br />
12V pour charger les appareils. Une<br />
prise 230V est proposée en option, avec<br />
la possibilité d’en ajouter jusqu’à trois<br />
sur les modèles hybrides rechargeables<br />
et électriques.<br />
surélevé atteint 9m³. La charge utile<br />
s’améliore également, grimpant à 1,33<br />
tonne. Côté remorquage, Volkswagen<br />
a renforcé le potentiel du Transporter,<br />
lui permettant désormais de tracter<br />
jusqu’à 2,8 tonnes.<br />
75 ans après la sortie du premier<br />
Transporter, Volkswagen continue<br />
de redéfinir les standards avec<br />
des véhicules alliant polyvalence,<br />
innovation et durabilité<br />
Les modèles électriques e-Transporter<br />
et e-Caravelle se déclinent en versions<br />
de 136, 218 et 286 ch, tous équipés<br />
d’une batterie de 64 kWh garantissant<br />
une autonomie solide tout en réduisant<br />
les émissions de CO². Ces véhicules,<br />
alliant performance et responsabilité<br />
écologique, s’adressent tant aux professionnels<br />
qu’aux particuliers en quête<br />
d’une conduite à la fois dynamique<br />
et respectueuse de l’environnement.<br />
L’hybride rechargeable eHybrid offre<br />
une puissance de 232 ch avec une boîte<br />
automatique. En outre, la marque propose<br />
des moteurs TDI offrant des puissances<br />
comprises entre 110 et 170 ch.<br />
Les modèles à partir de 110 kW peuvent<br />
être équipés de la transmission intégrale<br />
4MOTION.<br />
Concernant la capacité de chargement,<br />
le Transporter s’impose avec un volume<br />
optimisé. Le fourgon à empattement<br />
classique offre désormais 5,8m³<br />
d’espace, soit une augmentation de<br />
plus de 10%. Pour ceux qui ont besoin<br />
de plus, la version longue avec toit<br />
Motorisations vertes et polyvalentes<br />
Volkswagen fait un pas significatif<br />
vers une mobilité plus durable avec le<br />
lancement de ses nouveaux modèles,<br />
Volkswagen Utilitaires <strong>Luxembourg</strong><br />
www.volkswagen-utillitaires.lu
LUXEMBOURG<br />
62<br />
LA MOBILITÉ SUR MESURE<br />
ET À PORTÉE DE CLIC<br />
MOBILITÉ<br />
Voyages Emile Weber S.à r.l.<br />
Expert de la mobilité au <strong>Luxembourg</strong>, le<br />
groupe Emile Weber fêtera l’année prochaine<br />
son 150 e anniversaire. Cet acteur<br />
historique n’a pourtant pas pris une<br />
ride, comme le prouvent les services<br />
variés qu’il offre pour répondre – si ce<br />
n’est anticiper – aux attentes d’une nouvelle<br />
génération de voyageurs habituée<br />
au numérique et à son instantanéité.<br />
Philippe Heinisch et Luc Miller, respectivement<br />
attaché de direction et Head of<br />
Marketing and Communication, nous<br />
présentent quelques-unes des prestations<br />
proposées par le groupe et nous<br />
expliquent comment son approche<br />
tournée vers l’innovation lui permet<br />
d’offrir des services de plus en plus<br />
simples, flexibles et qualitatifs !<br />
Près d’un siècle et demi que des autobus<br />
floqués Emile Weber sillonnent les<br />
routes du <strong>Luxembourg</strong>. Et la réputation<br />
du groupe n’est plus à faire quant à son<br />
expertise et son engagement envers<br />
des solutions de transport innovantes<br />
et adaptées aux besoins de clients aux<br />
profils variés : des particuliers aux administrations<br />
communales en passant<br />
par les associations et les entreprises,<br />
chacun trouve l’offre qui lui convient.<br />
L’autre grande force de l’entreprise<br />
réside dans l’innovation. D’abord pionnière<br />
dans l’électromobilité, elle possède<br />
aujourd’hui une flotte de plus de<br />
390 véhicules électriques et a parcouru,<br />
depuis 2009, quelque 45 millions de km<br />
avec ceux-ci. Aujourd’hui, alors que tous<br />
les secteurs se digitalisent, l’autocariste<br />
intègre de plus en plus de solutions<br />
numériques pour optimiser la gestion<br />
des trajets et améliorer le suivi des véhicules<br />
d’une part et simplifier les réservations<br />
et la communication avec sa<br />
clientèle de l’autre.<br />
Des concepts de mobilité à la carte<br />
Partenaire privilégié de nombreuses<br />
communes, Emile Weber est à même<br />
de leur proposer, grâce à des systèmes<br />
numériques performants, des solutions<br />
de transport sur mesure ; à l’image du<br />
RUFFbus, un service à la demande pour<br />
leurs administrés. « Des achats à effectuer<br />
? Une visite médicale à passer ? Une<br />
gare à rejoindre ? Le RUFFbus est une<br />
solution flexible adaptée aux besoins<br />
quotidiens des résidents et modulable<br />
selon les désidératas de la commune<br />
qui leur offre ce service. Avec l’administration,<br />
nous déterminons les routes sur<br />
lesquelles le minibus circulera, à quelles<br />
plages horaires, à quel tarif et avec quelle<br />
« image de marque » puisqu’elle a même<br />
la possibilité de floquer son véhicule.<br />
Ce qui rend ce service si efficace, c’est la<br />
technologie qui assure son fonctionnement<br />
: l’usager a la possibilité de réserver<br />
sa course entre une semaine et 30<br />
minutes avant son départ ; la demande<br />
reçue par la centrale est ensuite transférée<br />
au chauffeur via une application<br />
mobile et, dès qu’elle est confirmée, le<br />
client reçoit un SMS lui notifiant le lieu<br />
et l’heure de départ. Chaque véhicule<br />
est équipé d’un système GPS. De cette<br />
manière, nous savons exactement où il<br />
se trouve et quel trajet il emprunte. Cela<br />
nous permet non seulement de proposer<br />
un service sécurisé mais aussi, grâce aux<br />
données collectées, de l’optimiser au<br />
besoin », explique Luc Miller.<br />
Pour les noctambules, Emile Weber propose<br />
le Nightlifebus, un moyen de transport<br />
nocturne qui permet de relier les<br />
communes intéressées aux quartiers les<br />
plus festifs de la capitale, comme les Rives<br />
de Clausen. « Ces bus circulent actuellement<br />
sur 13 lignes, soit un réseau de 550<br />
km, réparties un peu partout au Grand-<br />
Duché. Ils permettent non seulement<br />
un accès sécurisé aux loisirs nocturnes,<br />
mais aussi de réduire les émissions de<br />
CO 2<br />
et les nuisances sonores durant la<br />
nuit grâce à leurs moteurs électriques.<br />
Horaires et circuits sont déterminés<br />
conjointement avec les communes partenaires<br />
», ajoute-t-il.<br />
Pour des manifestations ponctuelles,<br />
les spécialistes d’Emile Weber élaborent<br />
des concepts de mobilité complets et<br />
ajustables aux besoins des organisateurs.<br />
« Nos clients – qu’il s’agisse d’entreprises,<br />
de communes ou d’associations<br />
– peuvent tout bonnement nous déléguer<br />
la gestion de la mobilité lors de leurs<br />
événements. En tant que groupe d’entreprises<br />
couvrant tous les moyens de transport<br />
disponibles au <strong>Luxembourg</strong>, nous<br />
sommes à même de créer des synergies<br />
entre différents produits et services de<br />
manière à proposer une solution « à la<br />
carte ». Un petit événement ? Un système<br />
de navettes avec quelques minibus peut<br />
suffire. Une grande manifestation ? Nous<br />
pouvons affréter une trentaine d’autocars,<br />
définir des lignes et horaires de bus<br />
sur base du programme, mettre à disposition<br />
du personnel pour réguler la circulation<br />
sur place, réserver des taxis pour<br />
les invités VIP, etc. Tout est possible pour<br />
ainsi dire ! Et, là encore, les outils numériques<br />
nous aident à délivrer une haute<br />
qualité de service. Les demandes peuvent<br />
nous être adressées grâce à un formulaire<br />
en ligne, par exemple, ou, plus innovant<br />
encore, les participants peuvent recevoir<br />
un identifiant et un mot de passe pour<br />
réserver une place dans une navette qui<br />
viendra les chercher à domicile », détaille<br />
Philippe Heinisch.
MOBILITÉ<br />
63<br />
Luc Miller et Philippe Heinisch<br />
La location à l’ère de l’instantanéité<br />
Si le segment de la location a déjà été<br />
révolutionné par la numérisation, c’est<br />
exception faite des locations de bus avec<br />
chauffeur… une situation que l’autocariste<br />
s’apprête à changer. En effet,<br />
avant janvier 2025, Emile Weber offrira<br />
la réservation en ligne pour les locations<br />
de cars avec chauffeur. « Jusqu’à présent<br />
les demandes devaient nous être adressées<br />
par téléphone, e-mail ou formulaire<br />
en ligne. Nos clients pourront désormais<br />
procéder à la réservation sur internet. Il<br />
suffira d’encoder ses horaires, points de<br />
départ et d’arrivée et le nombre de passagers<br />
pour calculer le prix de la location.<br />
Le paiement et la validation se feront<br />
ensuite en quelques clics. C’est aussi<br />
simple et rapide que de réserver un hôtel.<br />
Bientôt fini le temps où il fallait attendre<br />
une offre de l’opérateur : tout sera désormais<br />
instantané », annonce Philippe<br />
Heinisch.<br />
Le petit plus qui séduira les clients réguliers<br />
? La possibilité de créer un compte<br />
et de consulter toutes les prestations<br />
passées et à venir de manière à conserver<br />
une vue globale sur ses réservations. En<br />
cas de transfert récurrent, une option<br />
permet de réserver plusieurs fois la<br />
même course pour un prix fixe.<br />
Et pour les voyageurs qui préfèrent l’indépendance<br />
que confère un minibus<br />
sans chauffeur, la location en ligne est<br />
déjà possible. « Nous mettons à leur disposition<br />
différents types de véhicules<br />
accessibles avec un permis B, du van au<br />
minibus de neuf places. C’est une offre<br />
qui est très appréciée pour les voyages<br />
entre amis ou en famille mais aussi des<br />
clubs sportifs ou des particuliers qui ont<br />
ponctuellement besoin d’un plus grand<br />
véhicule. C’est la solution flexible et<br />
conviviale par excellence. L’avantage : les<br />
clients peuvent retirer leur véhicule 7j/7<br />
et 24h/24 grâce à notre système de permanence<br />
», déclare Philippe Heinisch.<br />
L’innovation pour moteur<br />
La location avec chauffeur en ligne<br />
est certes une grande première au<br />
<strong>Luxembourg</strong> et dans la Grande Région,<br />
mais le groupe travaille sur des projets<br />
plus innovants encore. Dès le mois de<br />
mars, l’autocariste proposera des trajets<br />
en bus avec des sièges novateurs…<br />
conçus pour permettre à ses passagers<br />
de dormir en position allongée. Fruit<br />
d’un partenariat avec une startup<br />
suisse, cet équipement, premier du<br />
genre à être homologué en Europe,<br />
promet de révolutionner les voyages<br />
sur les lignes nocturnes. En parallèle,<br />
Emile Weber a signé un mémorandum<br />
d’entente avec Pony.ai afin de développer<br />
la mobilité autonome au Grand-<br />
Duché. « Ces projets d’avant-garde<br />
nous préparent à répondre aux futures<br />
attentes de nos clients. Si nous ne pouvons<br />
pas prédire l’avenir, nous mettons<br />
néanmoins tout en œuvre pour être à<br />
la hauteur le jour venu », conclut Luc<br />
Miller.<br />
Voyages Emile Weber S.à r.l.<br />
Z.A. Reckschléed<br />
L-5411 Canach<br />
www.emile-weber.lu
LUXEMBOURG<br />
64<br />
MOBILITÉ<br />
MERBAG : AU SERVICE<br />
D’UNE MOBILITÉ<br />
UTILITAIRE DURABLE<br />
Merbag S.A.<br />
Romain Durieux et Martin Dillschneider<br />
L’électromobilité entend désormais<br />
s’imposer dans les segments utilitaires<br />
et logistiques, jouant un rôle clé dans<br />
la transition vers une mobilité plus<br />
verte. Martin Dillschneider et Romain<br />
Durieux, respectivement directeur pour<br />
les véhicules industriels et chef de vente<br />
pour les camionnettes, minibus et bus<br />
chez Merbag, nous dévoilent comment<br />
ces véhicules ouvrent de nouvelles<br />
perspectives pour un transport plus<br />
respectueux de l’environnement au<br />
<strong>Luxembourg</strong> et dans la Grande Région.<br />
Zoom sur l’ eSprinter de Mercedes-Benz<br />
et l’eCanter de FUSO.<br />
L’eSprinter : autonomie et performance<br />
L’eSprinter de Mercedes-Benz s’est<br />
rapidement affirmé comme un modèle<br />
phare au sein de l’écosystème eVan,<br />
particulièrement au <strong>Luxembourg</strong>, où<br />
il occupe une position de leader. Sa<br />
polyvalence le rend idéal pour divers<br />
usagers, allant des transporteurs de<br />
passagers aux entreprises de construction<br />
qui ont besoin de véhicules<br />
robustes pour les chantiers.<br />
Avec l’introduction de ce modèle, l’objectif<br />
de Mercedes était d’offrir une<br />
alternative électrique fiable à sa gamme<br />
thermique. Les premiers prototypes<br />
présentaient toutefois une autonomie<br />
limitée d’environ 100 km. En développant<br />
le nouvel eSprinter, la marque<br />
a intégré les enseignements tirés des<br />
modèles précédents pour optimiser sa<br />
technologie embarquée. Ce véhicule<br />
est désormais équipé de moteurs synchrones<br />
qui assurent une puissance<br />
instantanée sans les pertes d’énergie<br />
habituelles des moteurs asynchrones,<br />
pouvant atteindre jusqu’à 445 km d’autonomie,<br />
en fonction des conditions de<br />
conduite.<br />
L’expérience utilisateur a également<br />
été améliorée grâce à un système d’infodivertissement<br />
repensé. Le système<br />
de navigation intégré calcule des itinéraires<br />
sur de longues distances et<br />
prend en compte les arrêts nécessaires<br />
pour la recharge. Il fournit des informations<br />
en temps réel sur les stations de<br />
recharge disponibles et garantit ainsi<br />
que les conducteurs ne soient jamais<br />
pris au dépourvu. De plus, la possibilité
MOBILITÉ<br />
65<br />
de personnaliser les profils de conduite<br />
pour plusieurs utilisateurs facilite la<br />
gestion d’une flotte.<br />
Notre priorité est de doter nos clients<br />
des outils et de l’expertise nécessaires<br />
pour faire de cette transition<br />
un succès durable<br />
Charge, les conducteurs de véhicules<br />
électriques bénéficient d’un réseau<br />
étendu de bornes de recharge. Pour<br />
chaque kw/h d’électricité consommé<br />
via ce réseau, Mercedes s’engage à acheter<br />
une quantité équivalente d’énergie<br />
verte, assurant que leur consommation<br />
soit compensée par des investissements<br />
dans des sources d’énergie renouvelable.<br />
« L’engagement d’une marque<br />
envers l’écologie et la réduction de son<br />
empreinte carbone est non seulement<br />
louable, mais essentiel. Garantir que la<br />
production d’électricité soit véritablement<br />
verte est crucial pour contribuer<br />
positivement à la protection de notre<br />
planète », souligne Romain Durieux.<br />
L’eCanter : flexibilité et efficacité<br />
Pour un choix pragmatique, l’eCanter<br />
s’impose avec ses 42 configurations.<br />
Spécialement conçu pour la distribution<br />
urbaine, il s’adapte aux rues<br />
étroites, aux zones de stationnement<br />
dense et aux zones à faibles émissions.<br />
Disponible en quatre catégories de<br />
poids (4,25 t, 6 t, 7,49 t et 8,55 t) et avec<br />
des empattements variés, il offre une<br />
autonomie jusqu’à 200 km grâce à un<br />
concept de batterie modulaire (S, M<br />
et L) allant de 41,3 kWh à 123,9 kWh.<br />
Son système de recharge est également<br />
flexible, avec une compatibilité AC<br />
max. 22 kW et DC max. 104 kW.<br />
Équipé d’un moteur synchrone à<br />
aimants permanents et d’un différentiel<br />
intégré, l’eCanter assure une transmission<br />
à la fois compacte et puissante,<br />
avec un minimum de vibrations. Le<br />
confort et la praticité sont renforcés<br />
par un tableau de bord numérique et<br />
des fonctions de régénération d’énergie<br />
à quatre niveaux, optimisant ainsi<br />
l’autonomie. En matière de sécurité,<br />
il est doté de technologies avancées,<br />
telles qu’ABS, ESP, Active Brake Assist<br />
et Sideguard Assist qui garantissent fiabilité<br />
et polyvalence.<br />
Un accompagnement à 360°<br />
vers le modèle qui leur correspond le<br />
mieux. Nos conseillers jouent un rôle<br />
central dans ce processus : ils doivent<br />
être attentifs, analyser les besoins en<br />
profondeur et proposer des solutions<br />
sur mesure, que ce soit un véhicule<br />
thermique ou un modèle électrique<br />
comme l’eSprinter ou l’eCanter », souligne<br />
Martin Dillschneider.<br />
En complément, l’entreprise propose<br />
un soutien complet afin de simplifier<br />
la transition vers l’électromobilité. En<br />
plus de la vente, elle accompagne les<br />
clients à chaque étape cruciale du processus.<br />
Du conseil sur les infrastructures<br />
et les bornes de recharge à<br />
l’aide pour optimiser l’utilisation des<br />
véhicules, notamment en formant les<br />
chauffeurs pour maximiser l’autonomie,<br />
Merbag assure un suivi total.<br />
« Notre priorité est de doter nos clients<br />
des outils et de l’expertise nécessaires<br />
pour faire de cette transition un succès<br />
durable », conclut-il.<br />
445 km<br />
l’autonomie de l’eSprinter<br />
42<br />
le nombre de configurations possibles<br />
pour l’eCanter<br />
La dimension écologique est au cœur<br />
des préoccupations de la marque, qui<br />
veille à ce que chaque recharge respecte<br />
l’environnement. Grâce à Mercedes Me<br />
Loin de se limiter à la vente de véhicules,<br />
Merbag s’engage à être un<br />
allié de confiance en s’adaptant aux<br />
besoins spécifiques de chaque client.<br />
« Comprendre les attentes de nos<br />
clients est essentiel pour les orienter<br />
Merbag S.A.<br />
3, rue Nicolas Brosius<br />
L-3372 Leudelange<br />
www.merbag.lu
LUXEMBOURG<br />
66<br />
VOITURES ÉLECTRIQUES : LES DERNIÈRES<br />
NOUVEAUTÉS DE CETTE RENTRÉE 2024<br />
À l’occasion du Mondial de l’Auto qui s’est tenu à Paris du 14 au 20 octobre 2024, les constructeurs ont multiplié les lancements de<br />
modèles 100% électriques ces derniers mois. Nous avons sélectionné certains d’entre eux, sur plusieurs segments de marché, afin<br />
de vous aider à bien faire votre choix. Vous y trouverez 14 modèles proposés par les principaux constructeurs automobiles, à savoir<br />
Audi, BMW, Citroën, Ford, Hyundai, Kia, MG, Mini, Opel, Peugeot, Porsche, Volkswagen ou encore Volvo, mais aussi certains modèles<br />
moins répandus sur le territoire luxembourgeois, comme ceux du constructeur chinois BYD qui tente de se développer en Europe<br />
depuis quelques années. Petit tour d’horizon des voitures les plus en vue du moment en fonction de vos besoins et de votre budget.<br />
Les citadines<br />
MOBILITÉ<br />
Par R. Thomas<br />
Citroën ë-C3 Max<br />
Capacité de la batterie : 44 kW<br />
Puissance : 83 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 320 km (WLTP)<br />
Consommation : 17,1 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 23.880 euros TVAC<br />
Opel Corsa E<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 354 km (WLTP)<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.148 euros TVAC<br />
Mini Aceman Electric<br />
Capacité de la batterie : 32,6 kW<br />
Puissance : 135 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 305 km (WLTP)<br />
Consommation : 14,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 35.300 euros TVAC<br />
Volkswagen ID.3 Pro Performance<br />
Capacité de la batterie : 58 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 427 km (WLTP)<br />
Consommation : 15,3 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.730 euros TVAC
MOBILITÉ<br />
67<br />
Les berlines compactes<br />
Volvo EX30 Core Single<br />
Capacité de la batterie : 51 kW<br />
Puissance : 200 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 344 km (WLTP)<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 37.994 euros TVAC<br />
Opel Mokka-e Elegance<br />
Capacité de la batterie : 50 kW<br />
Puissance : 100 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 328 km (WLTP)<br />
Consommation : 15,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 39.975 euros TVAC<br />
MG4 X Power<br />
Capacité de la batterie : 64 kW<br />
Puissance : 180 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 385 km (WLTP)<br />
Consommation : 18,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 40.888 euros TVAC<br />
Peugeot e-5008<br />
Capacité de la batterie : 73 kW<br />
Puissance : 157 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 502 km (WLTP)<br />
Consommation : 17,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 44.798 euros TVAC<br />
Ford Capri SUV<br />
Capacité de la batterie : 77 kW<br />
Puissance : 210 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 627 km (WLTP)<br />
Consommation : 13,3 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 49.749 euros TVAC
68<br />
MOBILITÉ<br />
BMW iX2 xDrive30<br />
Capacité de la batterie : 65 kW<br />
Puissance : 230 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 417 km (WLTP)<br />
Consommation : 17,7 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 59.150 euros TVAC<br />
Les berlines de luxe et les tout-terrain<br />
Audi A6 e-tron (Sportback)<br />
Capacité de la batterie : 94,9 kW<br />
Puissance : 270 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 757 km (WLTP)<br />
Consommation : 17 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 66.500 euros TVAC<br />
Kia EV9 Earth RWD<br />
Capacité de la batterie : 99,8 kW<br />
Puissance : 150 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 563 km (WLTP)<br />
Consommation : 20,2 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 69.320 euros TVAC<br />
BYD Tang<br />
Capacité de la batterie : 86,4 kW<br />
Puissance : 180 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 400 km (WLTP)<br />
Consommation : 23,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 70.800 euros TVAC<br />
Porsche Macan électrique<br />
Capacité de la batterie : 95 kW<br />
Puissance : 300 kW<br />
Autonomie cycle mixte : 613 km (WLTP)<br />
Consommation : 18,8 kWh/100 km (WLTP)<br />
Prix : à partir de 83.410 euros TVAC
Le <strong>Luxembourg</strong> engagé pour la nature<br />
Le 9 octobre, Serge Wilmes, ministre de l’Environnement, du Climat et<br />
de la Biodiversité, a participé à la 3 e édition du Forum des leaders de<br />
l’UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) à Genève.<br />
Cet événement a réuni des experts et responsables de divers secteurs<br />
pour explorer des solutions aux enjeux environnementaux mondiaux.<br />
Serge Wilmes a présenté les initiatives luxembourgeoises en matière de<br />
financement climatique et de biodiversité, alignées avec les accords de<br />
Paris et de Kunming-Montréal. Ce forum a mis en avant l’importance du<br />
financement mixte pour soutenir des projets écologiques ambitieux et<br />
internationaux.<br />
Source : SIP<br />
Des entreprises primées pour leur engagement vers un avenir<br />
durable<br />
La Fondation Alphonse Weicker et BGL BNP Paribas ont célébré la<br />
remise des Prix du Progrès Économique Durable 2024, en partenariat<br />
avec l’INDR et l’UEL. Cette cérémonie a mis en lumière des initiatives<br />
d’entreprises luxembourgeoises en faveur d’une économie plus durable.<br />
La glaciologue Dr. Heïdi Sevestre y a sensibilisé l’audience aux enjeux<br />
du changement climatique et au rôle de la science. Hospilux et Brasserie<br />
Nationale ont été récompensées pour leurs projets innovants dans<br />
le secteur médical et brassicole, respectivement, visant à réduire les<br />
émissions et optimiser la consommation des ressources.<br />
Sustainability Awards 2024<br />
Source : INDR<br />
La deuxième édition des Sustainability Awards s’est tenue le 3 octobre,<br />
récompensant les meilleures pratiques de développement durable au<br />
<strong>Luxembourg</strong> dans les secteurs privés, publics et associatifs. Parmi de<br />
nombreuses candidatures, douze pratiques innovantes ont été nominées<br />
et quatre lauréats ont été sélectionnés pour leur impact, leur innovation,<br />
leur exemplarité et leur vision à long terme. Devoteam a remporté le prix<br />
People avec son programme #TechForPeople, Composil le prix Planet<br />
avec son programme Carpet ReUse, CERATIZIT le prix Prosperity pour<br />
sa gestion de l’empreinte carbone des outils en carbure et la BIL le prix<br />
Sustainability Team pour ses initiatives durables. Le coup de cœur du<br />
jury a été attribué au programme Food4Future de Restopolis.<br />
Source : IMS <strong>Luxembourg</strong><br />
© IMS <strong>Luxembourg</strong><br />
ENVIRONNEMENT<br />
ET ÉNERGIE
LUXEMBOURG<br />
70<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
© Xxxx<br />
STRESS OU ZEN ?<br />
FRAGMENT DÉCHIFFRE<br />
LE LANGAGE DE NOS VILLES<br />
Et si notre environnement avait le<br />
pouvoir de façonner notre niveau de<br />
stress ? C’est la question intrigante que<br />
se pose Camille Perchoux, chercheuse<br />
au <strong>Luxembourg</strong> Institute of Socio-<br />
Economic Research depuis 2016, à<br />
travers son étude FragMent. Alors que<br />
trois quarts des Européens vivent en<br />
milieu citadin, il devient essentiel de<br />
développer une planification urbaine<br />
intelligente pour rendre ces espaces de<br />
vie aussi agréables que possible.<br />
Le projet FragMent<br />
FragMent s’intéresse à un facteur de<br />
notre santé mentale : l’impact de nos<br />
environnements quotidiens et de nos<br />
activités sur le stress. L’étude souhaite<br />
comprendre comment nos déplacements<br />
entre lieux de vie, de travail et de<br />
loisirs influencent notre bien-être. Le<br />
stress, bien plus qu’un simple désagrément<br />
passager, est une réponse complexe<br />
(émotionnelle, comportementale<br />
et physique) à des situations perçues<br />
comme accablantes. Lorsque cet état<br />
devient récurrent, on parle alors de<br />
stress chronique, un facteur de risque<br />
majeur pour des maux variés, allant de<br />
l’hypertension aux troubles anxieux en<br />
passant par les maladies de la peau, les<br />
affections respiratoires et digestives.<br />
Le projet s’intéresse particulièrement<br />
à la fragmentation de nos environnements<br />
– d’où le nom de l’étude, tant<br />
sur le plan spatial que temporel et à<br />
ses effets sur le stress physiologique et<br />
psychologique, ainsi que sur les inégalités<br />
sociales qui en découlent. Pour ce<br />
faire, FragMent utilise des méthodes<br />
innovantes, comme des cartes numériques,<br />
le suivi GPS et la réalité virtuelle,<br />
afin d’analyser comment les<br />
participants réagissent à différents<br />
types d’environnements.<br />
Les facteurs (dé)stressants<br />
La végétation en milieu urbain pourrait<br />
bien être l’un des meilleurs antidotes<br />
contre le stress. Des études montrent<br />
que les espaces verts, à la différence<br />
des environnements bétonnés, offrent<br />
des effets relaxants et contribuent à<br />
réduire la tension mentale. Cependant,<br />
les recherches peinent encore à définir<br />
précisément comment chaque type<br />
d’espace influence le stress. Les villes<br />
sont des écosystèmes complexes où se<br />
mêlent circulation, bruit, espaces verts<br />
et constructions, autant d’éléments qui<br />
interagissent sur de courtes distances
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
71<br />
du risque de développer ce syndrome,<br />
confirmant que le vert en ville ne profite<br />
pas qu’à l’œil, mais aussi au cœur.<br />
expérience vise à évaluer comment ces<br />
environnements numériques peuvent<br />
influencer la perception du stress.<br />
et influencent différemment notre<br />
bien-être.<br />
La règle « 3-30-300 » de Cecil<br />
Konijnendijk, directeur du Nature<br />
Based Solutions Institute, est souvent<br />
citée en référence : chaque citoyen<br />
devrait voir trois arbres depuis son<br />
logement, avoir 30% de végétation dans<br />
son quartier et résider à moins de 300 m<br />
d’un parc. Une étude faite à Barcelone<br />
montre même qu’avec ces critères, les<br />
habitants affichent une meilleure santé<br />
mentale et consultent moins les professionnels<br />
de santé. Au <strong>Luxembourg</strong>,<br />
l’équipe du projet Time-varying<br />
residential neighborhood effects on<br />
cardio-metabolic health (MET’HOOD)<br />
a analysé, sur neuf ans, comment<br />
les environnements bâtis et naturels<br />
influencent le syndrome métabolique,<br />
un ensemble de facteurs de risques<br />
pour la santé cardiométabolique. Les<br />
résultats montrent qu’une augmentation<br />
de la couverture végétale autour<br />
des résidences est liée à une réduction<br />
Chaque citoyen devrait voir 3 arbres<br />
depuis son logement, avoir 30% de<br />
végétation dans son quartier et résider<br />
à moins de 300 m d’un parc<br />
L’accès aux espaces verts n’est pas<br />
uniforme et, dans un contexte urbain<br />
en constante expansion, de nombreux<br />
citoyens sont privés de la possibilité de<br />
se connecter à la nature. Cette inégalité<br />
d’accès rend certains groupes sociaux<br />
plus vulnérables au stress. Il est crucial<br />
d’examiner comment les trois éléments<br />
de la règle des espaces verts se répartissent<br />
dans les différents quartiers des<br />
municipalités du Grand-Duché et de<br />
comprendre les disparités d’accès pour<br />
les divers groupes sociaux. La question<br />
centrale demeure : comment concevoir<br />
des villes qui réduisent le stress et favorisent<br />
le bien-être quotidien, tout en<br />
garantissant l’équité pour tous ?<br />
Résultats préliminaires<br />
Les premières discussions de groupe<br />
menées dans le cadre du projet<br />
FragMent ont révélé des préoccupations<br />
majeures concernant l’environnement<br />
urbain. Les citoyens ont souligné<br />
que le sentiment d’insécurité dans des<br />
lieux tels que les gares et les trains est<br />
un facteur de stress significatif. De plus,<br />
ils ont évoqué les retards fréquents<br />
dans les transports en commun, le trafic<br />
routier, ainsi que les embouteillages<br />
comme des sources de tension quotidienne.<br />
Une autre inquiétude majeure<br />
a été la pauvreté en espaces verts et<br />
l’architecture moderne souvent perçue<br />
comme monotone, ce qui semble exacerber<br />
le stress des habitants.<br />
Une expérience de réalité virtuelle est<br />
également en cours, où les participants<br />
se déplacent à travers des rues<br />
virtuelles typiquement luxembourgeoises,<br />
équipés de casques VR. Cette<br />
Outre ces deux méthodes, une enquête<br />
en ligne a été mise en place pour<br />
enrichir les données, intégrant des<br />
outils modernes tels que des cartes<br />
interactives, une application pour<br />
smartphone et des enregistrements<br />
vocaux. Pendant deux semaines, les<br />
participants recevront par SMS quatre<br />
mini-enquêtes d’une minute chaque<br />
jour, leur demandant des informations<br />
sur leur activité actuelle, leur niveau de<br />
stress et la nature apaisante ou stressante<br />
de leur environnement. Grâce<br />
à la fonction GPS de leur téléphone,<br />
la localisation sera automatiquement<br />
enregistrée. De plus, les participants<br />
pourront laisser un message vocal,<br />
dans lequel ils liront deux phrases ou<br />
effectueront un compte à rebours. Ces<br />
enregistrements vocaux seront analysés<br />
à l’aide de l’intelligence artificielle<br />
conjointement avec Guy Fagherazzi,<br />
directeur du département de santé de<br />
précision au <strong>Luxembourg</strong> Institute of<br />
Health (LIH). Des variations dans la<br />
tonalité, le volume et le rythme de la<br />
parole, détectées durant les périodes<br />
de stress, feront de la voix un indicateur<br />
fiable. 400 personnes prendront part à<br />
l’expérience de réalité virtuelle et environ<br />
2.000 à l’enquête pour obtenir un<br />
échantillon représentatif.<br />
2.000<br />
participants à l’enquête<br />
Par B. Pierrot
LUXEMBOURG<br />
72<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
SUDGAZ<br />
DEVIENT<br />
SUDENERGIE<br />
Carlo Muller et Alain Fürpass<br />
Acteur historique de l’approvisionnement<br />
en gaz naturel au<br />
sud du <strong>Luxembourg</strong>, SUDgaz est<br />
devenu SUDenergie. Un changement<br />
de nom qui révèle la diversification<br />
à l’œuvre au sein de<br />
l’entreprise et sa volonté de s’inscrire<br />
comme un acteur responsable<br />
de la transition énergétique,<br />
ce que nous ont confirmé Carlo<br />
Muller et Alain Fürpass, respectivement<br />
président et directeur de<br />
la société.<br />
Pouvez-vous nous présenter SUDenergie,<br />
son activité, ses clients ?<br />
AF : SUDenergie a été fondée en 1899,<br />
nous fêterons donc ses 125 ans en fin<br />
d’année ! L’entreprise est fournisseur et<br />
distributeur de gaz naturel pour plus de<br />
38.000 clients, principalement au sud<br />
du <strong>Luxembourg</strong>. Depuis juillet 2023,<br />
nous proposons également une formule<br />
d’approvisionnement en électricité<br />
qui a déjà convaincu plus de 1.000<br />
clients. Une belle progression en un<br />
an seulement, d’autant plus que nous<br />
n’avons mis en place aucune publicité<br />
à ce sujet.<br />
CM : Notre activité est guidée et motivée<br />
par trois objectifs : tout d’abord<br />
proposer l’énergie au meilleur prix,<br />
puis, logiquement, satisfaire nos clients<br />
et, finalement, garantir le bien-être de<br />
nos collaborateurs.<br />
SUDenergie s’appelait auparavant<br />
SUDgaz, pourquoi ce changement ?<br />
CM : Comme l’évoquait Alain, notre<br />
diversification récente sur le marché de<br />
l’électricité justifiait que l’on modifie<br />
notre nom. Nous souhaitons être perçus<br />
comme un fournisseur d’énergie<br />
au sens large et ne plus être cantonnés<br />
au marché du gaz naturel qui est une<br />
énergie fossile. C’est une nouvelle page<br />
de notre histoire, une façon de nous<br />
inscrire dans le futur avec une énergie<br />
d’avenir, tout en gardant un lien avec<br />
notre zone géographique historique<br />
d’activité dans le pays.<br />
AF : Ce changement de nom s’accompagne<br />
également d’une adaptation de<br />
notre philosophie et de notre culture<br />
d’entreprise. En effet, depuis 2015,<br />
nous souhaitons prendre notre responsabilité<br />
sur les questions environnementales,<br />
climatiques, et être un<br />
acteur pertinent de la transition énergétique.<br />
En collaboration avec Soler,<br />
nous avons par exemple lancé une<br />
étude en vue d’implanter des éoliennes<br />
parmi les quatorze communes actionnaires.<br />
Cela a mené à l’installation de
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
73<br />
deux éoliennes : une à Mondercange et<br />
l’autre à Peppange. Puis, en 2019, nous<br />
nous sommes investis dans la mise en<br />
place de projets photovoltaïques dans<br />
nos communes actionnaires ainsi que<br />
chez des clients de moyenne et grande<br />
taille.<br />
Quelles sont aujourd’hui les valeurs de<br />
l’entreprise, ce qui la distingue ?<br />
AF : L’humain est sans doute la plus<br />
importante puisqu’elle conditionne<br />
même la dimension commerciale de<br />
notre activité. Nous avons à cœur que<br />
nos tarifs restent accessibles à chaque<br />
citoyen de ce pays.<br />
CM : En effet, sur ce point, il est important<br />
de préciser que les quatorze<br />
actionnaires de SUDenergie sont des<br />
communes. Dans la mesure où ces<br />
derniers n’ont pas les mêmes attentes<br />
en termes de dividendes que dans une<br />
société « traditionnelle », nous n’avons<br />
pas les mêmes pressions financières ou<br />
impératifs de rendement. Cela nous permet<br />
de fixer des grilles tarifaires toujours<br />
très compétitives. Enfin, cette valeur<br />
conduit à une politique du personnel<br />
basée sur le respect et le bien-être de<br />
nos collaborateurs.<br />
AF : Également, au regard de ce que je<br />
vous disais quant à notre changement<br />
de nom, la durabilité et l’innovation<br />
font partie de nos valeurs clés. L’énergie<br />
issue de la production éolienne et photovoltaïque<br />
est à présent intégrée à<br />
notre activité et de nouvelles pistes vont<br />
voir le jour dans le futur.<br />
À quel point les événements géopolitiques<br />
ont-ils influencé votre activité ?<br />
AF : Les conflits actuels ont eu des répercussions<br />
fortes sur le prix de l’énergie,<br />
notamment du gaz. Nous avons connu<br />
plusieurs pics, en février 2022 bien sûr,<br />
lorsque le conflit en Ukraine a débuté,<br />
mais également fin août 2022. C’était<br />
une situation très difficile à gérer, d’autant<br />
plus que les fluctuations au sein<br />
d’une même journée étaient très fortes.<br />
Là où nous avions des sursauts de<br />
2 euros par MWh par jour en 2016,<br />
durant l’année 2022, les sursauts étaient<br />
de 80, voire 100 euros ! Aujourd’hui,<br />
les choses se sont « apaisées » même si<br />
nous avons toujours des pics. Dès que<br />
l’actualité s’embrase quelque part dans<br />
le monde, je pense au conflit israélo-palestinien<br />
maintenant, le prix de l’énergie<br />
s’emballe. Il en sera toujours ainsi,<br />
même s’il faut bien reconnaître que ce<br />
que nous avons traversé en 2022 était<br />
unique.<br />
Comment se déroule l’accompagnement<br />
des communes ?<br />
CM : Chaque commune a un délégué présent<br />
au conseil d’administration, à l’exception<br />
d’Esch-sur-Alzette qui en a deux.<br />
Lors de la prise d’une décision, ce sont eux<br />
qui diffusent les informations à leur commune<br />
respective. Étant moi-même bourgmestre<br />
de Reckange-sur-Mess, je peux<br />
vous confirmer que je vois passer toutes<br />
les informations nécessaires au sein du<br />
conseil échevinal. Nous avons également<br />
des réunions avec tous les bourgmestres<br />
où nous partageons les nouveautés, les<br />
contraintes, les succès, etc.<br />
AF : L’échange avec les communes est<br />
constant, nous les conseillons et les<br />
guidons dans leurs initiatives énergétiques.<br />
Je pense notamment au volet<br />
photovoltaïque pour lequel de nombreuses<br />
communes s’adressent à nous.<br />
SUDenergie est un partenaire local historique,<br />
jouissant d’une bonne réputation,<br />
et tous nos interlocuteurs, les<br />
communes comme nos clients, savent<br />
qu’ils peuvent nous faire confiance.<br />
Nous souhaitons être perçus comme<br />
un fournisseur d’énergie au sens large<br />
et ne plus être cantonnés au marché<br />
du gaz naturel<br />
Quels grands projets vous occupent<br />
actuellement ?<br />
AF : La croissance sur le volet électricité<br />
est sans doute un des sujets qui<br />
nous occupe le plus. Il faut notamment<br />
gérer l’arrivée de nouveaux clients en<br />
continu. En un an, le succès a été au rendez-vous,<br />
d’une manière plus importante<br />
encore que ce que nous avions<br />
imaginé. Le contexte économicopolitique<br />
international n’était, qui plus<br />
est, pas forcément le meilleur mais tout<br />
va pour le mieux.<br />
CM : Nous avons mis en ligne notre<br />
nouveau site internet courant octobre,<br />
une plateforme digitale plus orientée<br />
vers le service client, pour répondre à<br />
leurs interrogations, mais aussi à celles<br />
des communes. D’autres projets sont<br />
aussi « dans les tuyaux », mais je ne<br />
peux pas en dire plus pour le moment.<br />
Par J. Menegalli
74<br />
NOUVELLES IMPULSIONS<br />
À LA CONFÉRENCE<br />
EUROPÉENNE DES GÉOPARCS<br />
Natur- & Geopark Mëllerdall<br />
Du 2 au 4 octobre 2024, des représentants<br />
du Géoparc mondial UNESCO<br />
Mëllerdall ont participé à la conférence<br />
européenne des géoparcs dans celui de<br />
Reykjanes en Islande. La conférence<br />
a réuni des géoparcs européens et a<br />
constitué une plateforme d’échange<br />
d’idées et d’expériences. Birgit Kausch<br />
et Conny Koob, respectivement responsable<br />
des volets géologie et Naturparkschoul<br />
et chargée de communication,<br />
y ont présenté différents<br />
projets réalisés par le Natur- & Geopark<br />
Mëllerdall. En plus des présentations et<br />
discussions, les participants ont découvert<br />
la culture et la nature islandaises<br />
lors d’une excursion, tout en échangeant<br />
idées et expériences pour renforcer<br />
le réseau des géoparcs et impulser<br />
de nouvelles dynamiques.<br />
© Bjarki Johannsson<br />
LUXEMBOURG<br />
Coopération Benelux<br />
La conférence a fourni un cadre<br />
approprié pour la signature d’un<br />
accord de coopération entre des géoparcs<br />
de Belgique, des Pays-Bas et du<br />
<strong>Luxembourg</strong>. L’objectif de ce partenariat<br />
transfrontalier est de créer un<br />
réseau permettant des rencontres régulières<br />
et des échanges intensifs entre<br />
eux. Les Géoparcs mondiaux UNESCO<br />
suivants font actuellement partie du<br />
réseau Benelux : Famenne-Ardenne<br />
(BE), De Hondsrug (NL), Schelde Delta<br />
(NL&BE) et Mëllerdall (LU).<br />
Retour en arrière<br />
Le Natur- & Geopark Mëllerdall a été<br />
officiellement désigné Géoparc mondial<br />
Serge Delaby (Famenne-Ardenne), Birgit Kausch (Mëllerdall), Alain Petit (Famenne-Ardenne), Patrick Hierthes (Mëllerdall),<br />
Jasper Tomesen (De Hondsrug), Walter Jonkers (Schelde Delta), Nikolas Zouros (président du Global Geoparks Network)<br />
UNESCO le 13 avril 2022. Ce label met en<br />
valeur le patrimoine géologique, naturel<br />
et culturel de la région et il bénéficie<br />
d’une attention internationale accrue.<br />
En même temps, il signifie un engagement<br />
à œuvrer en permanence pour<br />
le développement de la région. Tous<br />
les quatre ans, les Géoparcs mondiaux<br />
UNESCO sont évalués afin d’assurer<br />
qu’ils continuent à remplir les critères<br />
exigés.<br />
Préparation pour 2025<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
La prochaine réévaluation du Géoparc<br />
mondial UNESCO Mëllerdall est prévue<br />
pour 2025. Ces dernières années,<br />
la priorité a été donnée à la mise en<br />
œuvre des recommandations de l’évaluation<br />
précédente. Des progrès substantiels<br />
ont été réalisés pour améliorer<br />
l’expérience des particularités régionales<br />
pour les habitants et pour les<br />
touristes. Deux « Geo-Pied » (sentiers<br />
géologiques) ont déjà été aménagés, un<br />
troisième devrait voir le jour à Berdorf<br />
en 2025.<br />
De plus, des guides touristiques ont<br />
été formés aux thèmes du géoparc, en<br />
collaboration avec l’Office de tourisme<br />
régional. En tant qu’ambassadeurs, ils<br />
vont désormais mieux faire connaître<br />
leur savoir sur les caractéristiques géologiques<br />
et culturelles de la région.<br />
Le Géoparc mondial UNESCO<br />
Mëllerdall se réjouit d’avance de la prochaine<br />
visite des évaluateurs en 2025.<br />
L’équipe sera fière de pouvoir présenter<br />
les progrès et les développements<br />
de ces dernières années. C’est avec<br />
confiance et engagement que le géoparc<br />
se prépare à prouver une fois de<br />
plus qu’il satisfait aux exigences élevées<br />
du label de Géoparc mondial UNESCO<br />
et qu’il continuera à mener sa région<br />
unique vers un avenir durable.<br />
Konstanze Liskow (ORT Région Mullerthal), Birgit Kausch (Natur- & Geopark Mëllerdall), Daniel Moura (commune<br />
de Fischbach), Patrick Hierthes (commune de Rosport-Mompach), Jill Goeres (commune de Bech), Conny Koob<br />
(Natur- & Geopark Mëllerdall) et Joé Nilles (commune de Berdorf).<br />
Natur- & Geopark Mëllerdall<br />
8, rue de l’Auberge<br />
L-6315 Beaufort<br />
www.naturpark-mellerdall.lu
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
PROFITER DE L’AUTOMNE<br />
EN MOSELLE<br />
Alors que les paysages se teintent de<br />
superbes nuances de jaune, rouge et<br />
brun, c’est le moment parfait pour<br />
redécouvrir la Moselle luxembourgeoise<br />
dans toute sa splendeur. Un<br />
week-end ou une pause détente sera<br />
encore plus agréable si vous suivez l’un<br />
des nombreux sentiers de randonnée<br />
qui serpente à travers les vignobles<br />
dorés ou qui longe les rives de la<br />
Moselle. Pour ceux qui préfèrent les<br />
randonnées plus courtes, le sentier de<br />
confort à Remich, nouvellement balisé<br />
et conçu dans le cadre du concept<br />
« Tourism for all », est une excellente<br />
option. Ce parcours combine découverte<br />
historique et culturelle avec une<br />
promenade agréable le long de l’esplanade<br />
de Remich.<br />
Avec la fin des vendanges, l’occasion<br />
idéale pour savourer les excellents vins<br />
et crémants du <strong>Luxembourg</strong> sera la traditionnelle<br />
Fête des Vins et Crémants,<br />
qui aura lieu à <strong>Luxembourg</strong>-Ville le<br />
week-end du 29 novembre 2024.<br />
Pour un moment de relaxation, le<br />
Mondorf Domaine Thermal est incontournable.<br />
Ce centre de bien-être offre<br />
un refuge idéal lorsque les températures<br />
baissent, parfait pour se réchauffer<br />
et revitaliser son corps. Et pour plus<br />
de convivialité : dès la fin novembre,<br />
les marchés de Noël uniques dans les<br />
nombreuses communes de la région<br />
vous attendent. De plus, l’événement<br />
« Wine Cheese Enjoy », organisé en janvier<br />
et février, vous invite à fuir le froid<br />
hivernal pour profiter de l’ambiance<br />
chaleureuse des caves et restaurants<br />
locaux. Découvrez la symbiose parfaite<br />
entre le vin et le fromage avec de savoureux<br />
plats tels que fondue, raclette et<br />
autres mets au fromage qui vous seront<br />
servis accompagnés des meilleurs vins<br />
et crémants luxembourgeois. Avec ces<br />
week-ends répartis sur plusieurs mois,<br />
vous avez toute la flexibilité pour planifier<br />
vos visites et découvrir les produits<br />
du terroir.<br />
Pour ceux qui recherchent un court<br />
séjour ou un enrichissement culturel,<br />
il est recommandé de visiter l’un<br />
des musées de la région. Que ce soit<br />
l’architecture et l’art à la Fondation<br />
Valentiny, la nature et la biodiversité au<br />
Biodiversum à Remerschen ou l’histoire<br />
au Kulturhuef à Grevenmacher et au<br />
musée A Possen à Bech-Kleinmacher,<br />
le choix est vaste. Comme les jours<br />
sont plus courts, c’est aussi le moment<br />
idéal pour aller au cinéma. Pourquoi ne<br />
pas découvrir un cinéma alternatif et<br />
convivial comme le Cine Waasserhaus<br />
à Mondorf-les-Bains ou le Kulturhuef<br />
à Grevenmacher, qui proposent une<br />
sélection de films soigneusement<br />
choisis ?<br />
Pour plus d’informations, consultez<br />
visitmoselle.lu<br />
75<br />
©Wine Cheese Enjoy_Lala La Photo<br />
©Visit Moselle <strong>Luxembourg</strong><br />
©Wine Cheese Enjoy_Lala La Photo<br />
©Wine Cheese Enjoy_Lala La Photo
LUXEMBOURG<br />
76<br />
DE LA VIGNE À LA BOUTEILLE :<br />
LES SECRETS DE DURABILITÉ<br />
DES DOMAINES VINSMOSELLE<br />
Domaines Vinsmoselle<br />
Le temps d’une interview, Josy Gloden<br />
et André Mehlen, respectivement<br />
président et directeur général des<br />
Domaines Vinsmoselle, nous ouvrent<br />
les portes des caves de Wellenstein,<br />
principal centre de production de la<br />
coopérative viticole luxembourgeoise.<br />
Derrière celles-ci, ils multiplient<br />
les efforts pour proposer des breuvages<br />
qui ravissent les papilles des<br />
amateurs de vin tout en s’adaptant<br />
à leurs habitudes de consommation,<br />
mais aussi pour cultiver les vignes<br />
qui se déploient à flanc de coteaux,<br />
sur les rives de la Moselle, dans une<br />
démarche de développement durable.<br />
Rencontre.<br />
Présentez-nous les Domaines Vinsmoselle<br />
en quelques mots. Quels sont les objectifs<br />
de la coopérative ?<br />
JG : La première coopérative viticole<br />
luxembourgeoise a été fondée<br />
à Grevenmacher en 1921 suite au<br />
retrait du <strong>Luxembourg</strong> du Zollverein,<br />
l’union douanière allemande dont<br />
il était membre depuis 1842. Dans<br />
les années 1930, ce sont les vignerons<br />
de Wormeldange, Greiveldange,<br />
Remerschen, Stadtbredimus et<br />
Wellenstein qui décident de s’associer<br />
au sein de coopératives indépendantes<br />
pour faciliter leur recherche<br />
de nouveaux marchés. En 1966, cinq<br />
d’entre elles se regroupent pour former<br />
les Domaines Vinsmoselle. Il faudra<br />
attendre 1989 pour que les vignerons<br />
de Wormeldange se joignent à leurs<br />
homologues, faisant de Domaines<br />
Vinsmoselle la seule coopérative viticole<br />
du <strong>Luxembourg</strong>. Elle rassemble<br />
aujourd’hui 170 membres qui cultivent<br />
et vendangent leurs raisins et lui<br />
confient la transformation des fruits<br />
et la commercialisation des vins, crémants<br />
et autres produits.<br />
Domaines Vinsmoselle s’engage en<br />
faveur d’une viticulture durable et responsable.<br />
Que faut-il entendre par là ?<br />
AM : Cet engagement se manifeste<br />
par notre adhésion au label Fair’n<br />
Green, un label de durabilité créé en<br />
Allemagne par des vignerons pour des<br />
vignerons. Une autorité de contrôle<br />
nous évalue chaque année sur différents<br />
critères pour certifier que nous<br />
travaillons de façon durable sur toute<br />
la chaîne de valeur. En ce qui concerne<br />
la culture de la vigne, l’association a<br />
par exemple établi une liste de substances<br />
interdites (en raison de leur<br />
toxicité pour la faune, la flore, les sols<br />
et/ou leurs utilisateurs) et s’assure que<br />
nous n’y recourions pas. En tant que<br />
structure de transformation et de commercialisation,<br />
nous devons également<br />
respecter certains critères de réduction<br />
des émissions de CO 2<br />
. Nous repensons<br />
par conséquent le conditionnement de<br />
nos produits. Les bouteilles en verre,<br />
en raison de leur poids notamment,<br />
génèrent bien plus de gaz à effet de<br />
serre que des contenants plus légers,<br />
que ce soit à la fabrication ou lors du<br />
transport. C’est pourquoi nous privilégions<br />
des alternatives plus légères dans<br />
la mesure du possible. Dans la même<br />
optique, nous avons abandonné les<br />
capsules qui scellaient traditionnellement<br />
nos bouteilles de vin. Par ce<br />
petit geste, nous avons déjà fait l’économie<br />
d’une tonne de déchets, et pas<br />
des moindres puisque ces capsules<br />
sont faites de plomb ! Si le consommateur<br />
accepte le changement, nous<br />
ferons de même avec nos bouteilles<br />
de crémant. Nous sommes également<br />
évalués sur l’énergie consommée, raison<br />
pour laquelle nous avons désormais,<br />
sur notre site de Wellenstein,<br />
deux installations photovoltaïques qui<br />
couvrent l’ensemble de nos besoins en<br />
électricité.<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
JG : L’avantage de la méthode Fair’n<br />
Green est que, contrairement au label<br />
bio qui nécessite de convertir toute une<br />
exploitation du jour au lendemain, elle<br />
valorise le progrès, ce qui atténue les<br />
réticences des viticulteurs et facilite la<br />
transition. Nous faisons de nouveaux<br />
efforts chaque année pour suivre les<br />
tendances et nous améliorer. Nous<br />
le faisons par conviction, parce que<br />
la terre est toute notre vie et que, par<br />
conséquent, nous ne voulons pas lui<br />
nuire, mais aussi parce que les grandes<br />
surfaces, étrangères notamment, sont<br />
de plus en plus nombreuses à nous<br />
demander des comptes sur notre<br />
empreinte carbone.
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
77<br />
Quelles sont les initiatives envisagées<br />
pour améliorer votre score lors de la<br />
prochaine évaluation ?<br />
JG : Nous avons été audités il y a<br />
quelques semaines. Nous attendons<br />
les résultats de cet exercice et les<br />
recommandations de l’organisme pour<br />
prendre de nouvelles mesures. C’est<br />
notamment par l’échange et la comparaison<br />
avec d’autres exploitations ou<br />
coopératives étrangères que nous identifions<br />
les aspects sur lesquels nous<br />
pouvons progresser. Une chose est<br />
sûre : nous continuerons à travailler sur<br />
le conditionnement de nos produits.<br />
En 2023, nous avons proposé du vin<br />
chaud en poche, une sorte de cubi sans<br />
emballage cartonné, car le bilan carbone<br />
de ce packaging est bien moindre<br />
que celui d’une bouteille en verre. Nous<br />
retenterons l’expérience cette année et,<br />
si le consommateur accepte le changement,<br />
nous envisagerons de commercialiser<br />
des vins de consommation<br />
courante de la même manière.<br />
AM : Dans un horizon de deux ou trois<br />
ans, nous aimerions mener des projets<br />
destinés à soutenir la diversité biologique<br />
ou microbiologique du vignoble,<br />
mais tout cela reste encore à préciser.<br />
Ce qui est sûr, c’est qu’à la fin du processus<br />
nous devrons être climatiquement<br />
neutres, très probablement en compensant<br />
les 5 à 10% d’émissions de CO 2<br />
que nous ne pourrons pas éviter par<br />
l’achat de certificats. C’est un objectif<br />
que nous atteindrons dans les cinq ou<br />
dix années à venir.<br />
Votre coopérative est également active<br />
dans la promotion du tourisme régional.<br />
Quel est le rôle de l’œnotourisme<br />
dans la valorisation du terroir et quels<br />
sont ses avantages pour les viticulteurs<br />
et la région ?<br />
JG : La Moselle luxembourgeoise est<br />
connue pour ses vignobles, ses vins et<br />
André Mehlen et Josy Gloden
78<br />
ENVIRONNEMENT ET ÉNERGIE<br />
ses crémants. Aussi, l’œnotourisme<br />
est économiquement très important<br />
pour la région et ses vignerons. Pour<br />
amplifier la notoriété de nos produits<br />
et contribuer à faire de la Moselle une<br />
région touristique, nous proposons<br />
des dégustations dans toutes nos vinothèques<br />
ainsi que des visites des caves<br />
de Wellenstein et Wormeldange. Des<br />
manifestations annuelles, comme le<br />
« Wine Taste Enjoy » et le « Wine Lights<br />
Enjoy », qui allient balades entre les<br />
vignes et dégustations de vins, attirent<br />
de nombreux visiteurs. Néanmoins,<br />
nous pourrions encore accroître la fréquentation<br />
touristique.<br />
AM : En effet, nous déplorons un certain<br />
manque de connectivité entre l’est<br />
du pays et <strong>Luxembourg</strong>-Ville. Les professionnels<br />
du tourisme et de l’HoReCa<br />
de la capitale n’ont pas pour réflexe de<br />
guider les visiteurs vers nos vignobles<br />
alors qu’en une vingtaine de minutes<br />
ceux-ci pourraient complètement se<br />
dépayser sur les rives de la Moselle.<br />
Nous devrions pouvoir nous améliorer<br />
à cet égard. C’est une des raisons pour<br />
lesquelles nous nous rendons jusqu’en<br />
ville tout au long de l’année pour y faire<br />
goûter nos vins. Nous espérons ainsi<br />
convaincre les hôteliers et restaurateurs<br />
d’agir en ambassadeurs de nos<br />
produits et, par conséquent, de notre<br />
région. Nous leur demandons d’oser<br />
inscrire nos produits à leurs cartes : ils<br />
sont de qualité !<br />
Quels sont les défis qui s’annoncent et<br />
les tendances que vous voyez émerger<br />
dans votre secteur pour les prochaines<br />
années ?<br />
JG : Le métier s’annonce plus difficile<br />
à l’avenir, premièrement parce qu’il y<br />
a de moins en moins de jeunes prêts à<br />
reprendre les exploitations, probablement<br />
parce que le travail manuel ne leur<br />
semble pas très attractif. Cela aura inévitablement<br />
un impact sur l’apparence<br />
de la région et l’œnotourisme. Notre<br />
vignoble a la particularité de s’étendre<br />
sur 1.200 ha en continu. De Schengen à<br />
Wasserbillig, les vignes s’étendent pour<br />
le moment à perte de vue. Si certaines<br />
parcelles venaient à être abandonnées,<br />
les terrains laissés en friche pourraient<br />
constituer une source d’infection pour<br />
les vignobles environnants. Non seulement<br />
cela poserait problème aux<br />
vignerons, mais cela entacherait aussi<br />
la beauté de ce paysage que nous avons<br />
tout intérêt à préserver.<br />
AM : Notre second défi sera de nous<br />
adapter aux changements d’habitudes<br />
des consommateurs. Ceux-ci boivent de<br />
moins en moins d’alcool, ce qui, il faut<br />
l’admettre, nuit à nos activités. Pour<br />
répondre à leurs nouveaux comportements,<br />
nous proposons désormais un<br />
vin blanc et un mousseux sans alcool.<br />
L’an prochain, nous commercialiserons<br />
également un rosé à 0°. Sur demande<br />
d’une grande surface étrangère, nous<br />
étudions aussi la possibilité de produire<br />
un vin à faible teneur d’alcool (5°). Si<br />
nous ne sommes pas encore totalement<br />
convaincus par cette idée, nos produits<br />
sans alcool, eux, rencontrent un franc<br />
succès. Cette année, nous en avons<br />
vendu 48% de plus qu’en 2023 !<br />
JG : Et, bien sûr, nous aurons à nous<br />
adapter au changement climatique et<br />
aux extrêmes météorologiques qu’il<br />
engendre. Les fortes fluctuations entre<br />
années sèches et pluvieuses rendent<br />
difficile le choix des cépages les plus<br />
adaptés car la viticulture, contrairement<br />
à l’agriculture, repose sur l’exploitation<br />
de plants sur une génération.<br />
On ne peut pas miser sur un pinot gris<br />
une année et sur un Riesling la suivante<br />
: une vigne est un investissement<br />
sur 30 à 50 ans. Par chance, nous avons<br />
l’avantage, au <strong>Luxembourg</strong>, de cultiver<br />
une large gamme de cépages. Ainsi,<br />
nous commercialiserons toujours des<br />
produits au goût du consommateur,<br />
quelle que soit la tendance.<br />
Par A. Jacob
Octobre Rose : ensemble pour la santé des femmes<br />
Pour Octobre Rose, le <strong>Luxembourg</strong> a multiplié les actions de<br />
sensibilisation au dépistage du cancer du sein. Le ministère de la Santé<br />
et de la Sécurité sociale encourage les résidentes de 45 à 74 ans à<br />
participer gratuitement au programme de mammographie tous les<br />
deux ans. Ce mois-ci, des événements ont rassemblé le public dans<br />
les hôpitaux et espaces publics, en collaboration avec des associations<br />
comme la Fondation Cancer, Think Pink et Europa Donna. La course<br />
Broschtkriibslaf du 5 octobre a également mobilisé de nombreux<br />
participants pour soutenir les femmes et leurs familles face à cette<br />
maladie.<br />
Apprendre et agir dès le plus jeune âge<br />
Source : SIP<br />
La 3 e édition de la Semaine de la démocratie et de la citoyenneté, qui<br />
s’est déroulée du 21 au 25 octobre, a permis aux jeunes de tous niveaux<br />
éducatifs de s’engager activement dans la vie démocratique. Pour la<br />
première fois, les enfants de l’enseignement fondamental ont participé à<br />
des activités favorisant l’expression et la réflexion citoyenne, rejoignant<br />
ainsi les lycéens et le secteur de l’éducation non formelle dans cet<br />
apprentissage essentiel. Les élections de comités d’élèves, les ateliers et<br />
conférences ont offert aux jeunes l’occasion de se former à la citoyenneté<br />
active et de contribuer à la société luxembourgeoise de demain.<br />
Un engagement renforcé pour la diversité<br />
Source : SIP<br />
Le 14 octobre, la ministre de l’Égalité des genres et de la Diversité, Yuriko<br />
Backes, a signé la Charte de la diversité Lëtzebuerg au nom du ministère,<br />
signe d’un engagement fort pour la cause. Depuis 2012, cette Charte<br />
engage les organisations luxembourgeoises à promouvoir activement<br />
la diversité au-delà des obligations légales. Yuriko Backes a souligné<br />
l’importance de l’intégrer dans chaque domaine du travail du ministère, y<br />
voyant une étape cruciale pour influencer le secteur public. Plus de 320<br />
organisations sont aujourd’hui signataires de la Charte, ce qui contribue<br />
à une société plus inclusive.<br />
©MEGA<br />
Source : SIP<br />
LABORATOIRE<br />
SOCIAL
LUXEMBOURG<br />
80<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
UNE ÉVOLUTION<br />
DANS LES CANTINES SCOLAIRES<br />
Dans une démarche visant à rendre la<br />
restauration scolaire plus durable, le<br />
ministère de l’Éducation nationale, de<br />
l’Enfance et de la Jeunesse, en partenariat<br />
avec Restopolis, engage des actions<br />
concrètes : soutien aux producteurs<br />
locaux et biologiques, réduction du<br />
gaspillage alimentaire et options sans<br />
gluten.<br />
Renforcer l’agriculture locale et<br />
biologique<br />
Lancé en 2023 dans treize établissements<br />
en phase pilote, le programme<br />
Supply4Future a désormais été généralisé<br />
à tous les restaurants et cafétérias<br />
de Restopolis pour la rentrée<br />
2024/2025. Cette plateforme d’approvisionnement<br />
digitale, conçue avec<br />
le ministère de l’Agriculture, permet<br />
d’intégrer davantage de produits biologiques<br />
et locaux dans les cantines scolaires.<br />
Elle met en place un système de<br />
commandes ouvert à tous les producteurs,<br />
répondant ainsi aux exigences de<br />
la loi luxembourgeoise sur les marchés<br />
publics.<br />
Supply4Future encourage les producteurs<br />
locaux à diversifier leur offre et à<br />
augmenter leur production d’aliments<br />
biologiques, un volet essentiel du Plan<br />
d’Action National pour l’Agriculture<br />
Biologique (PAN-BIO2025) piloté par<br />
le ministère de l’Agriculture. Avec cette<br />
plateforme, ceux-ci peuvent mieux<br />
pourvoir aux besoins de Restopolis<br />
grâce à un tableau de bord des achats et<br />
des consommations dans les cantines.<br />
Cette anticipation contribue à stabiliser<br />
les chaînes d’approvisionnement<br />
bio-locales et permet aux agriculteurs<br />
de planifier leur développement dans<br />
une logique durable.<br />
Ce système valorise les circuits<br />
courts et soutient les petites exploitations,<br />
limitant ainsi l’empreinte<br />
carbone liée au transport alimentaire<br />
tout en soutenant le tissu agricole<br />
régional. Dans les établissements<br />
qui ont testé cette plateforme, le<br />
taux d’utilisation de produits biolocaux<br />
a déjà nettement augmenté par<br />
rapport aux cantines qui ne l’avaient<br />
pas encore adoptée. Ce succès a ainsi<br />
permis de démontrer que l’intégration
LABORATOIRE SOCIAL<br />
81<br />
de ces produits n’est pas seulement<br />
possible, mais peut devenir un standard<br />
dans la restauration scolaire.<br />
AntiGaspi 2 go : moins de gaspillage<br />
Le gaspillage alimentaire représente<br />
un défi majeur pour le développement<br />
durable. Au <strong>Luxembourg</strong>, l’initiative<br />
AntiGaspi 2 go, promue par Restopolis<br />
en 2022, s’étend désormais à l’ensemble<br />
des cantines scolaires et universitaires.<br />
Avec l’appui du ministère<br />
de l’Agriculture, qui reconnaît l’importance<br />
de chaque ressource alimentaire<br />
produite, AntiGaspi 2 go s’inscrit dans<br />
une logique de valorisation de la nourriture<br />
non consommée et d’éducation à<br />
des pratiques responsables.<br />
Le concept est simple : à la fin des services,<br />
les produits invendus comme<br />
les sandwiches, viennoiseries et plats<br />
chauds sont redistribués gratuitement<br />
aux élèves, enseignants et personnel<br />
administratif. Chaque année,<br />
ce programme permet de sauver des<br />
milliers de plats destinés à être jetés.<br />
Durant l’année scolaire 2023/2024, ce<br />
sont environ 60.000 repas qui ont été<br />
redistribués.<br />
Restopolis a également optimisé<br />
son système de réservation en ligne,<br />
introduit dès 2017, pour limiter la surproduction.<br />
Les utilisateurs peuvent<br />
réserver ou annuler leur repas jusqu’à<br />
8h30 le jour même, réduisant ainsi les<br />
restes. Cette flexibilité permet d’ajuster<br />
les besoins quotidiens et de diminuer<br />
la quantité excédentaire. L’application<br />
propose parallèlement la possibilité de<br />
choisir des menus selon les préférences<br />
alimentaires, ce qui aide à mieux adapter<br />
l’offre et à éviter la surproduction.<br />
En parallèle, Restopolis mène l’initiative<br />
« Ugly Food is Beautiful » qui<br />
valorise les fruits et légumes imparfaits,<br />
souvent rejetés en raison de leur<br />
apparence. Ce programme utilise ces<br />
produits dans les cuisines des cantines<br />
scolaires, démontrant que leur aspect<br />
n’affecte en rien leurs qualités nutritionnelles<br />
et gustatives. En sensibilisant<br />
les jeunes générations à travers ces<br />
démarches, Restopolis et le ministère<br />
de l’Agriculture œuvrent pour une prise<br />
de conscience collective sur la nécessité<br />
de réduire le gaspillage alimentaire.<br />
Accessibilité et santé pour tous<br />
L’augmentation des intolérances alimentaires,<br />
et en particulier l’intolérance<br />
au gluten, impose de nouvelles exigences<br />
pour les services de restauration<br />
collective. Par conséquent, Restopolis<br />
a introduit un plan d’action pour offrir<br />
des alternatives dans tous ses établissements<br />
scolaires et universitaires. Depuis<br />
la rentrée 2024/2025, une gamme de<br />
produits sans gluten est disponible.<br />
Pour faciliter la reconnaissance de ces<br />
options dans les menus, les plats sans<br />
gluten sont clairement identifiés grâce<br />
à un pictogramme spécifique. Cette initiative<br />
va de pair avec un projet pilote<br />
réalisé au Sportlycée, où des pâtes sans<br />
gluten sont proposées chaque semaine,<br />
fournissant aux élèves une variété de<br />
repas adaptés à leurs besoins.<br />
Afin d’assurer la qualité et la sécurité<br />
des préparations sans gluten, le service<br />
forme activement son personnel<br />
de cuisine et collabore étroitement<br />
avec l’Association <strong>Luxembourg</strong>eoise<br />
des Intolérants au Gluten (ALIG). Cette<br />
collaboration a pour but d’élaborer des<br />
supports informatifs à destination des<br />
convives sur l’intolérance en question.<br />
Une semaine thématique prévue du 12<br />
au 16 mai 2025 sera dédiée à la sensibilisation<br />
à cette condition alimentaire. Le<br />
16 mai 2025, à l’occasion de la Journée<br />
internationale de la maladie cœliaque,<br />
toutes les cantines scolaires et universitaires<br />
proposeront des menus 100%<br />
sans gluten, marquant un geste fort<br />
pour l’inclusivité alimentaire.<br />
Pour une gestion responsable des<br />
emballages<br />
Dans le cadre de cette stratégie,<br />
Restopolis s’engage également dans<br />
une politique de réduction des déchets,<br />
en particulier des emballages. Cette initiative<br />
s’inscrit dans les priorités de la<br />
politique luxembourgeoise en matière<br />
de développement durable, en partenariat<br />
avec le ministère de l’Agriculture et<br />
le ministère de l’Environnement. Dans<br />
les mois à venir, Restopolis prévoit de<br />
promouvoir activement l’utilisation<br />
de contenants réutilisables, renonçant<br />
progressivement à ceux à usage unique.<br />
Par B. Pierrot<br />
60.000<br />
repas redistribués durant l’année<br />
2023/2024
INTERNATIONAL<br />
82<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
L’OCDE ENCOURAGE LES PAYS<br />
À RÉORIENTER LES SUBVENTIONS<br />
ET AUTRES SOUTIENS PUBLICS<br />
À L’AGRICULTURE AU PROFIT<br />
DE L’INNOVATION<br />
Bien qu’en recul par rapport à 2021,<br />
les aides publiques à l’agriculture<br />
demeurent proches de leur record<br />
historique et ne sont toujours pas suffisamment<br />
utilisées au service d’objectifs<br />
critiques dans les domaines de<br />
l’innovation, de la productivité et de la<br />
durabilité, selon un nouveau rapport<br />
de l’OCDE.<br />
Dans « Politiques agricoles : suivi et<br />
évaluation 2024 », publication de référence<br />
à l’échelle mondiale sur les aides<br />
publiques à l’agriculture dans 54 pays,<br />
l’OCDE montre que le total de ces aides<br />
s’est élevé en moyenne à 842 milliards<br />
USD par an entre 2021 et 2023. Le soutien<br />
à l’agriculture reste très concentré<br />
dans quelques grandes économies,<br />
puisque la Chine, les États-Unis, l’Inde<br />
et l’Union européenne représentent<br />
respectivement 37%, 15%, 14% et 13%<br />
du total.<br />
En moyenne, 12,6% seulement du soutien<br />
total ont été consacrés aux services<br />
d’intérêt général – innovation, biosécurité,<br />
infrastructures, par exemple – au<br />
cours de la période 2021-2023. Bien<br />
que relativement stable depuis 2020,<br />
cette part est nettement inférieure aux<br />
16% enregistrés au début du 21 e siècle.<br />
Or, ces services jouent un rôle primordial<br />
dans les efforts des pays en faveur<br />
d’une croissance durable de la productivité<br />
– c’est-à-dire dans la capacité de<br />
produire plus avec moins et en sollicitant<br />
moins l’environnement.<br />
« Les efforts des pouvoirs publics en<br />
faveur d’une croissance durable de la<br />
productivité en agriculture marquent<br />
une avancée positive et peuvent aider<br />
à préparer le secteur à l’avenir », a<br />
déclaré le secrétaire général de l’OCDE,<br />
Mathias Cormann. « Cependant, le<br />
niveau général des subventions agricoles<br />
demeure élevé, et une bonne partie<br />
de ce soutien dessert ces objectifs<br />
essentiels. Des réformes bien pensées<br />
sont la clé de nouveaux progrès ».<br />
Pour encourager l’innovation, les pouvoirs<br />
publics définissent des stratégies<br />
et des cadres, investissent dans la<br />
recherche-développement (R-D), renforcent<br />
les institutions compétentes,<br />
améliorent les connaissances agricoles<br />
ainsi que les systèmes d’innovation, et<br />
fournissent des incitations ciblées aux<br />
producteurs pour qu’ils développent<br />
et mettent en pratique de nouvelles<br />
méthodes de production. Une réorientation<br />
du soutien à l’agriculture serait<br />
de nature à soutenir ces efforts.<br />
Les exploitants agricoles ont reçu<br />
628 milliards USD par an de soutien<br />
positif entre 2021 et 2023, soutien qui<br />
demeure supérieur à celui qu’ils recevaient<br />
avant la pandémie de Covid-19.<br />
Plus de la moitié de ce soutien (334 milliards<br />
USD par an) a été apporté sous<br />
la forme de mesures ayant pour effet de<br />
porter les prix intérieurs au-dessus des<br />
prix de référence, et donc financées par<br />
les consommateurs, le reste (295 milliards<br />
USD par an) a été financé par les<br />
contribuables sous la forme de transferts<br />
budgétaires. La majeure partie du<br />
recul du soutien à l’agriculture observé<br />
au cours des deux dernières années<br />
tenait davantage à l’augmentation des<br />
cours mondiaux qu’aux réformes des<br />
politiques publiques. Le renchérissement<br />
mondial des produits de base<br />
a fait diminuer le soutien des prix du<br />
marché de 8% entre 2021 et 2023, tandis<br />
que le soutien budgétaire baissait<br />
dans le même temps de 10%.<br />
Les consommateurs et les premiers<br />
acheteurs de produits agricoles ont<br />
quant à eux bénéficié d’un soutien<br />
budgétaire de 107 milliards USD par an<br />
sur la période 2021-23, soit bien plus<br />
qu’avant la pandémie de Covid-19. En<br />
moyenne, cependant, ce soutien n’a pas<br />
suffi à compenser les effets négatifs du<br />
renchérissement des prix à la consommation<br />
résultant des obstacles mis aux<br />
échanges et d’autres mesures créant des<br />
distorsions de prix. Dans l’ensemble, les<br />
politiques publiques ont alourdi la note<br />
des consommateurs de 3,2% au cours<br />
de la période considérée, contre 10,3%<br />
entre 2000 et 2002, première période<br />
pour laquelle on dispose de données<br />
complètes pour les 54 pays étudiés.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
83<br />
L’OCDE a établi un programme d’action<br />
énergique destiné à réformer et<br />
réorienter le soutien à l’agriculture. Afin<br />
que cette dernière soit plus durable,<br />
plus productive et plus résiliente, il<br />
conviendrait que les pouvoirs publics<br />
donnent des objectifs clairs aux stratégies<br />
en faveur de la croissance durable<br />
de la productivité et investissent dans<br />
les capacités de mesure des résultats<br />
et d’ajustement de la politique suivie.<br />
Par ses travaux sur la mesure de la productivité<br />
et ses indicateurs agroenvironnementaux,<br />
l’OCDE offre des pistes<br />
envisageables pour mesurer la croissance<br />
durable de la productivité dans<br />
l’avenir.<br />
Elle recommande notamment de<br />
réduire les incidences environnementales<br />
négatives du soutien à l’agriculture<br />
en recensant et en ajustant les<br />
mesures qui nuisent à l’environnement<br />
et en réorientant ce soutien vers des<br />
mesures qui lui sont bénéfiques, vers<br />
les systèmes de connaissances et d’innovation<br />
agricoles, vers les services de<br />
biosécurité et vers l’infrastructure physique<br />
et numérique essentielle.<br />
L’OCDE suggère aussi aux pouvoirs<br />
publics d’accroître la part du soutien aux<br />
producteurs qui est associée aux pratiques<br />
environnementales et de faire de<br />
la gestion et de l’utilisation durables des<br />
ressources naturelles un élément essentiel<br />
de la politique agricole. Elle plaide<br />
pour le recours à des politiques axées<br />
sur les résultats dont seraient assurés en<br />
continu le suivi, la mesure et l’évaluation<br />
pour les rendre plus efficaces.<br />
Enfin, elle recommande d’axer les systèmes<br />
d’innovation sur le double objectif<br />
consistant à améliorer la productivité et<br />
les performances environnementales.<br />
Il conviendrait que les pouvoirs publics<br />
s’attachent, ce faisant, à rendre le soutien<br />
et les marchés agricoles plus efficaces<br />
et plus efficients.<br />
Communiqué par l’OCDE
84<br />
LUXEMBOURG<br />
POUR DES VILLES ACCESSIBLES,<br />
INTÉGRATIVES ET DURABLES<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
ADAPTH asbl<br />
Depuis le 1 er juillet 2023 et l’entrée en<br />
vigueur de la loi du 7 janvier 2022 portant<br />
sur l’accessibilité à tous des lieux<br />
ouverts au public, des voies publiques<br />
et des bâtiments d’habitation collectifs,<br />
l’espace public se doit de répondre à de<br />
nouvelles exigences en matière d’inclusion<br />
et d’accessibilité. En deux ans et<br />
demi, Oliver Thomas Böhm, architecte<br />
et formateur de l’ADAPTH a rencontré et<br />
conseillé divers acteurs du domaine du<br />
bâtiment et des infrastructures, formé<br />
de nouveaux contrôleurs techniques<br />
en accessibilité, informé architectes et<br />
ingénieurs-conseils tout comme maîtres<br />
d’ouvrage, administrations communales<br />
et promoteurs sur la nouvelle loi portant<br />
sur l’accessibilité. Il nous en dit plus.<br />
Le Grand-Duché de <strong>Luxembourg</strong> s’est doté d’une nouvelle législation sur l’accessibilité.<br />
Dès lors, comment l’appliquer ? Il faut savoir que le texte ne traite pas<br />
d’urbanisme, du bâtiment ou de l’architecture, mais de l’accessibilité, celle-ci<br />
étant l’objectif à atteindre.<br />
– Comment réaliser le tissu urbain pour assurer l’inclusion de toute personne<br />
dans la vie urbaine ?<br />
– Comment extraire des textes les prescriptions à respecter ?<br />
– Objectif : développement durable, inclusion et droits des personnes handicapées<br />
dans un tissu urbain intelligent<br />
– Faire le lien et mettre les objectifs en face<br />
Il s’agit de réaliser la connexion entre bâtiments, voies publiques et infrastructures<br />
en organisant les points ou lignes de contact entre voies publiques et parcelles.<br />
La meilleure accessibilité est celle<br />
que l’on ne remarque pas…<br />
…en passant d’une parcelle à la suivante.<br />
Par exemple : Gare CFL – arrêt Luxtram<br />
– voie publique – arrêt de bus – parcelle<br />
bâtie.<br />
Dès lors, la question qui se pose est<br />
« comment assurer la chaîne de déplacements<br />
voie publique – parcelle sans<br />
l’interrompre ? ».<br />
L’accessibilité des lieux ouverts au public<br />
et des bâtiments résidentiels étant définie<br />
dans les règlements grand-ducaux<br />
LOP / VP et BHC 1 , il convient de s’orienter<br />
vers l’article 5 de la loi en ce qui<br />
concerne les nouvelles constructions et<br />
transformations importantes des voies<br />
publiques. Il y est précisé que les exigences<br />
d’accessibilité s’appliquent aux<br />
passages et gués pour piétons et cyclistes,<br />
trottoirs et chemins pour piétons, bandes<br />
de stationnement automobile et places<br />
de parcage, quais de bus et de tramway,<br />
zones piétonnes, résidentielles et de rencontre,<br />
places publiques et équipements<br />
et mobiliers sur les voies publiques.<br />
1<br />
LOP : lieux ouverts au public ; VP : voies publiques ; BHC : bâtiments d’habitation collectifs.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
85<br />
En plus de l’environnement bâti et des<br />
lignes de guidage présentes pour se repérer<br />
dans l’espace public, des personnes<br />
malvoyantes ou aveugles se servent<br />
déjà d’applications sur smartphone. De<br />
nouvelles fonctionnalités apparaissent<br />
et pourront répondre à certaines obligations,<br />
notamment dans le domaine de<br />
la signalisation et de l’information des<br />
infrastructures de transport.<br />
La conception pour tous (design for all)<br />
en définition<br />
Le cheminement de la voie publique<br />
est décrit à l’article 30 du règlement<br />
grand-ducal LOP / VP :<br />
(1) Le cheminement de la voie publique<br />
réservée aux piétons ou destinée à la circulation<br />
des piétons, au sens de l’article<br />
5 de la loi, est sans ressaut ou marches et<br />
présente un passage libre d’une largeur<br />
minimale de 100 cm.<br />
(…)<br />
Le cheminement accessible est libre de<br />
tout obstacle. Les éléments suspendus<br />
au-dessus du cheminement permettent<br />
un passage libre d’au moins 220 cm de<br />
hauteur au-dessus du sol.<br />
(…)<br />
Le revêtement de sol du cheminement<br />
accessible est dur, non glissant, non<br />
éblouissant et dépourvu de trous ou de<br />
fentes de plus de 2 cm de large.<br />
Mieux comprendre en se mettant<br />
effectivement à la place des personnes<br />
« Schnittstellenmanagement »<br />
Qu’en-est-il de la connexion avec la voie<br />
publique ?<br />
Un retour d’expérience :<br />
« Je vous transfère le retour de XY concernant<br />
le raccord accès piéton entrée/trottoir<br />
: puisqu’un dévers n’est pas permis,<br />
et que XY ne permettent pas de travailler<br />
le trottoir de façon à permettre le lien<br />
entre accès et trottoir sans rupture, avezvous<br />
un avis, une solution à ce sujet ? ».<br />
Le souci rencontré parfois dans les<br />
projets est qu’une pente doit rejoindre<br />
une autre pente dans une topographie<br />
donnée.<br />
La solution : coordonner, communiquer<br />
et coopérer de manière interdisciplinaire<br />
entre intervenants (services urbanisme<br />
/ viabilisation – architecture – ingénierie<br />
/ contrôleur technique CTA – Project<br />
Manager – maître d’œuvre).<br />
Comment font les personnes ?<br />
Les caractéristiques d’une construction<br />
ou d’un aménagement permettant<br />
à toute personne, avec la plus grande<br />
indépendance possible, de circuler,<br />
d’accéder aux locaux et équipements, de<br />
se repérer et de bénéficier des services<br />
en vue desquels ce bâtiment, cette installation<br />
ou cette voie a été conçu.<br />
À quelle autorité s’adresser ? Au ministère<br />
de la Famille, des Solidarités, du<br />
Vivre ensemble et de l’Accueil<br />
Quel interlocuteur pourra-t-on contacter<br />
? L’ADAPTH, qui propose de conseiller<br />
toute personne (particulier, propriétaire,<br />
locataire, exploitant d’un lieu, architecte,<br />
ingénieur, commune) à tout moment<br />
et au cours des projets, et organise des<br />
séances d’information pour l’application<br />
de la loi et des règlements d’une durée de<br />
4 à 8 heures dont le mot d’ordre est « nul<br />
n’est censé ignorer la loi », comme le précise<br />
Oliver Thomas Böhm, architecte et<br />
formateur de l’ADAPTH.<br />
ADAPTH asbl<br />
36, route de Longwy<br />
L-8080 Bertrange<br />
www.adapth.lu<br />
Ainsi, l’article 2 du règlement grandducal<br />
LOP demande qu’un cheminement<br />
extérieur accessible dans un lieu ouvert<br />
au public permette à toute personne,<br />
y compris à celles ayant un handicap<br />
visuel, auditif ou mental, de se localiser,<br />
de s’orienter et d’atteindre un endroit<br />
dans un lieu ouvert au public en toute<br />
sécurité depuis la limite du terrain de ce<br />
lieu ouvert au public.<br />
Exemple de QR-code indiquant les horaires de bus de 150 arrêts en temps réel
LUXEMBOURG<br />
86<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
COMPRENDRE<br />
LES ENJEUX<br />
DE L’ACCESSIBILITÉ<br />
Luxcontrol<br />
Maxime Hilbert et Aurélie Patte
LABORATOIRE SOCIAL<br />
87<br />
La loi du 7 janvier 2022 impose l’accessibilité<br />
à tous des lieux recevant du public,<br />
des bâtiments d’habitation collectifs et<br />
des voies publiques. Elle s’appuie sur le<br />
concept de « Design for all » pour garantir<br />
que chaque espace soit accessible de<br />
manière autonome. Luxcontrol nous<br />
présente aujourd’hui ses prestations de<br />
contrôle et de conseil pour accompagner<br />
les différents acteurs des projets<br />
dans leur mise en conformité vis-à-vis<br />
de la loi. Explications avec Aurélie Patte<br />
et Maxime Hilbert, respectivement inspecteur<br />
contrôle en sécurité générale des<br />
bâtiments et contrôleur technique en<br />
accessibilité<br />
Quels sont les types de projets conernés<br />
par la loi du 7 janvier 2022 ?<br />
MH : Plusieurs catégories de projets sont<br />
soumises à cette loi. La première concerne<br />
les lieux ouverts au public (LOP), tels que<br />
les établissements scolaires, les crèches et<br />
les maisons relais, les établissements de<br />
vente ou de restauration, les structures de<br />
sports et loisirs, etc. La suivante regroupe<br />
les bâtiments d’habitation collectifs (BHC),<br />
répondant à certains critères (minimum<br />
cinq unités distinctes, sur au moins trois<br />
niveaux, etc.). La troisième se concentre<br />
sur les voies publiques affectées à l’usage<br />
des piétons, y compris les équipements et<br />
mobiliers situés sur le cheminement.<br />
Seuls les nouveaux bâtiments doivent-ils<br />
s’y conformer ?<br />
MH : Non. Pour les LOP, les nouvelles<br />
constructions ou les nouveaux lieux<br />
accueillant du public par voies de transformation<br />
doivent se conformer à cette<br />
loi dès la phase de conception. Quant aux<br />
LOP existants, ils devront entreprendre<br />
des travaux de remise en conformité<br />
pour le 1 er février 2032 au plus tard.<br />
AP : En ce qui concerne les BHC, seules<br />
les nouvelles construction (dont le dépôt<br />
du permis de bâtir a été réalisé après le 1 er<br />
juillet 2023) sont soumis à la loi.<br />
Enfin, les nouvelles voies publiques<br />
ou celles qui subissent d’importantes<br />
transformations doivent elles aussi se<br />
conformer.<br />
Quels sont les principaux aspects techniques<br />
à prendre en compte pour rendre<br />
un bâtiment accessible ?<br />
MH : La loi définit de manière spécifique<br />
les dispositions à mettre en œuvre afin<br />
de garantir l’accès aux lieux et l’usage<br />
des équipements et services de manière<br />
autonome pour toutes les personnes.<br />
Par exemple, des exigences dimensionnelles<br />
doivent être respectées (espaces<br />
d’usage, espaces de manœuvre de<br />
portes, pentes et dévers, largeurs et hauteurs<br />
libres, etc.). La loi a également un<br />
impact sur le choix du mobilier, des équipements<br />
et dispositifs de commande, de<br />
service et d’information (hauteur des<br />
boutons de commande, espace libre en<br />
partie inférieur d’un mobilier d’accueil,<br />
etc.)<br />
AP : Évoquons également la signalétique<br />
adaptée, particulièrement importante<br />
pour les personnes malvoyantes ou<br />
atteintes de troubles cognitifs, qui permet<br />
à ces personnes de s’orienter et de<br />
prendre connaissance des informations<br />
fournies sur place. Celle-ci doit répondre<br />
à de nombreux critères pour être intelligible,<br />
visible et lisible par tous (dimensions,<br />
contrastes, icônes, écriture en<br />
braille, etc.).<br />
Luxcontrol, fort d’une équipe de cinq<br />
contrôleurs techniques agréés<br />
en accessibilité, accompagne<br />
les gestionnaires de bâtiments et les<br />
architectes dès le début de leur projet<br />
Comment les gestionnaires de bâtiments<br />
ou les architectes peuvent-ils s’assurer de<br />
respecter toutes ces normes ?<br />
MH : La loi et les réglementations sont<br />
complexes. C’est la raison pour laquelle<br />
Luxcontrol, fort d’une équipe de cinq<br />
contrôleurs techniques agréés en accessibilité,<br />
accompagne les gestionnaires<br />
de bâtiments et les architectes dès la<br />
conception de leur projet.<br />
AP : Notre examen préalable permet<br />
d’éviter au mieux les non-conformités<br />
qui pourraient se présenter lors du<br />
contrôle à l’achèvement des travaux<br />
en vue de l’obtention du certificat et<br />
engendrer des coûts supplémentaires<br />
de remise en conformité.<br />
Pour les bâtiments existants, nous proposons<br />
de réaliser des audits in situ afin<br />
d’identifier les points à adapter et ceux<br />
nécessitant de formuler des demandes<br />
de dérogations et de solutions d’effet<br />
équivalent.<br />
Nos contrôleurs assistent d’ailleurs les<br />
maîtres d’ouvrage et leurs représentants<br />
dans ces démarches.<br />
Comment obtenir les certificats de<br />
conformité ?<br />
AP : Que ce soit pour le certificat de<br />
conformité des plans ou celui délivré à<br />
l’achèvement des travaux, leur obtention<br />
implique que tous les critères de<br />
la loi soient respectés. C’est pourquoi il<br />
est important pour nous d’assister les<br />
acteurs des projets de leur conception<br />
jusqu’à leur achèvement.<br />
MH : En effet, nous pouvons étudier des<br />
détails d’exécution sur plans ou nous<br />
déplacer sur site pour formuler des avis<br />
techniques et accompagner les concepteurs<br />
dans leur recherche de solutions.<br />
Dès que les exigences de la loi sont respectées,<br />
nos contrôleurs techniques<br />
réalisent les demandes de certificats<br />
de conformité et les transmettent à nos<br />
clients.<br />
La mise en conformité des bâtiments<br />
existants peut nécessiter d’importants<br />
travaux. Existe-t-il une aide financière<br />
pour cela ?<br />
MH : Oui, une aide financière existe sous<br />
la forme de subventions en capital. La<br />
demande d’aide financière peut être<br />
déposée jusqu’au 1 er juillet 2028, sous<br />
réserve qu’un contrôle de conformité<br />
des plans ait été réalisé par un contrôleur<br />
technique en accessibilité.<br />
AP : Cette aide financière est d’ailleurs<br />
accordée pour des travaux mais aussi<br />
pour les études et expertises que nous<br />
proposons.<br />
Luxcontrol<br />
8, Boulevard des Lumières<br />
L-4369 Esch-Belval<br />
www.luxcontrol.lu<br />
contact : alyssia.reiss@luxcontrol.com
LUXEMBOURG<br />
88<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
LA FAL,<br />
LE PARTENAIRE DES COMMUNES<br />
DANS LA PROMOTION IMMOBILIÈRE<br />
SOCIALE<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
Séverine Cahané et Tom Nilles<br />
Abitatio, la branche dédiée à la promotion immobilière sociale de la Fondation pour l’Accès au Logement (FAL), a été lancée en<br />
2019 pour répondre aux défis du logement à prix abordable au <strong>Luxembourg</strong>. La Fondation propose des solutions aux communes<br />
en développant des projets de construction qui répondent aux missions du Pacte Logement 2.0. L’objectif est de contribuer à une<br />
meilleure qualité de vie et à une stabilité pour les locataires. Tom Nilles et Séverine Cahané, respectivement directeur adjoint et<br />
Project Manager à la FAL, nous présentent le département Abitatio.
LABORATOIRE SOCIAL<br />
89<br />
Les origines d’Abitatio<br />
La Fondation pour l’Accès au Logement<br />
rassemble deux entités : l’Agence Immobilière<br />
Sociale (AIS) et Abitatio. Créée en<br />
2009, l’AIS avait pour objectif principal<br />
de louer des logements inoccupés. Dix<br />
ans plus tard, et au regard du contexte<br />
immobilier au <strong>Luxembourg</strong>, Gilles<br />
Hempel, son directeur, a décidé de lancer<br />
Abitatio, branche dédiée à la promotion<br />
immobilière sociale. C’est dans<br />
ce contexte que Séverine Cahané a rejoint<br />
les rangs de la Fondation. « J’ai été<br />
contactée dans l’optique de démarrer la<br />
gestion de projets de construction dans<br />
ce nouveau domaine que la Fondation<br />
voulait développer. Je suis architecte,<br />
mais dans ce cadre je m’éloigne un peu<br />
de la conception au profit de la gestion<br />
puisque je collabore avec les maîtres<br />
d’œuvre et les entreprises qui travaillent<br />
sur nos projets », précise-t-elle.<br />
Les communes ont la possibilité<br />
de nous céder le foncier sous la forme<br />
de baux emphytéotiques pour que<br />
nous puissions construire et gérer<br />
les logements ensuite<br />
Tom Nilles, qui l’a rejointe au moment<br />
du lancement d’Abitatio en tant que<br />
responsable du département et directeur<br />
adjoint pour épauler Gilles Hempel<br />
sur la gestion financière, possède une<br />
solide expérience. « Mon parcours dans<br />
le milieu de la finance, puis dans le parachèvement<br />
et la construction me permet<br />
aujourd’hui d’avoir toutes les compétences<br />
nécessaires pour développer<br />
cette activité », déclare-t-il.<br />
Accompagner les communes<br />
En cinq ans, la FAL a déjà réalisé<br />
quelques projets dans plusieurs localités<br />
: à Niederkorn, Harlange, Heinerscheid,<br />
Wiltz ou à Wilwerdange. Il s’agit<br />
soit de maisons soit de résidences de<br />
plusieurs unités. « Nous voulons devenir<br />
le troisième plus grand promoteur<br />
social du <strong>Luxembourg</strong> et nous nous<br />
concentrons avant tout sur de petits<br />
projets à taille plus humaine, à savoir<br />
des appartements, des résidences ou<br />
des maisons en bande », explique Tom<br />
Nilles. D’autres projets sont en cours à<br />
Senningerberg ou Altrier. « Le plus difficile<br />
est d’obtenir le foncier pour y créer<br />
des logements. Nous nous positionnons<br />
comme un partenaire fiable vis-àvis<br />
de l’État et surtout des communes.<br />
Ces dernières disposent de terrains<br />
mais n’ont parfois pas les ressources<br />
ou les compétences pour y établir des<br />
habitations. Elles ont alors la possibilité<br />
de nous céder le foncier sous la forme<br />
de baux emphytéotiques pour que<br />
nous puissions construire et gérer les<br />
logements ensuite. Elles sont aussi assurées<br />
que les habitations restent à prix<br />
abordable », indique Séverine Cahané.<br />
De plus, une très large majorité de<br />
communes collabore déjà avec l’AIS<br />
en matière de gestion locative sociale.<br />
Les relations entre les deux institutions<br />
sont donc déjà bien établies.<br />
Abitatio a aussi un rôle à jouer car il répond<br />
aux objectifs du Pacte Logement<br />
2.0 qui vise la création d’un nombre<br />
plus élevé de logements abordables<br />
dans chaque plan d’aménagement particulier<br />
« nouveau quartier ». En effet,<br />
un pourcentage de la surface construite<br />
qui accueille des habitations devra être<br />
réservé aux logements à prix abordable.<br />
« Les terrains qui y seront dédiés seront<br />
automatiquement cédés à l’État ou à la<br />
commune, qui pourra ensuite les déléguer<br />
à notre Fondation pour les développer<br />
», explique Tom Nilles.<br />
Mixité et qualité de vie<br />
Si le défi du foncier est majeur, celui de<br />
construire des espaces agréables à vivre<br />
pour les locataires l’est tout autant. La<br />
Fondation œuvre pour édifier des bâtiments<br />
dans lesquels il fait bon vivre.<br />
« Nos logements sont conçus pour favoriser<br />
la mixité sociale et le bien-être des<br />
occupants selon les normes actuelles<br />
en matière écologique, thermique ou<br />
acoustique. Nous ne délaissons aucun<br />
paramètre », poursuit le directeur adjoint.<br />
À propos de la conception des bâtiments,<br />
Séverine Cahané soulève l’aspect<br />
du vivre-ensemble et des nouveaux<br />
modes de vie auxquels la FAL<br />
doit s’adapter pour répondre à tous les<br />
besoins et aspirations des nouvelles<br />
générations. « Nous essayons de promouvoir<br />
davantage le vivre-ensemble<br />
à l’échelle micro dans nos résidences<br />
en intégrant des espaces partagés pour<br />
apporter une certaine cohésion à l’ensemble<br />
de nos locataires, mais également<br />
à l’échelle d’une ville en créant<br />
un lieu qui se fond dans le paysage pour<br />
faciliter la rencontre entre tous les habitants<br />
», témoigne-t-elle.<br />
Nos logements sont conçus<br />
pour favoriser la mixité sociale<br />
et le bien-être des occupants<br />
« Des locataires heureux »<br />
Après quelques années et certains projets<br />
bouclés, les retours des premiers<br />
locataires des bâtiments construits par<br />
la Fondation sont remontés aux oreilles<br />
de Tom Nilles et Séverine Cahané.<br />
« Nos locataires sont heureux. On leur<br />
donne la possibilité de s’installer et de<br />
vivre à plus long terme dans un même<br />
lieu. C’est important pour développer<br />
des relations sociales et avoir une vie<br />
stable », conclut l’architecte de formation.<br />
Fondation pour l’Accès au Logement<br />
202B, rue de Hamm<br />
L-1713 Hamm<br />
www.fondation-logement.lu
LUXEMBOURG<br />
90<br />
LABORATOIRE SOCIAL<br />
DEUXIÈME ÉDITION<br />
DE LA JOURNÉE DU TRAVAIL SOCIAL<br />
DANS LES COMMUNES À WEIDINGEN<br />
© Syvicol<br />
situation du logement au niveau local.<br />
Les conclusions de ces ateliers ont été<br />
présentées et discutées lors d’une table<br />
ronde finale en présence de Max Hahn,<br />
ministre de la Famille, des Solidarités,<br />
du Vivre ensemble et de l’Accueil,<br />
Claude Meisch, ministre du Logement<br />
et de l’Aménagement du territoire,<br />
Léon Gloden, ministre des Affaires<br />
intérieures, Emile Eicher, président du<br />
SYVICOL et Ginette Jones, présidente<br />
de l’Entente des offices sociaux.<br />
Emile Eicher, Ginette Jones, Max Hahn, n.c., Léon Gloden, Carole Weigel et Claude Meisch<br />
Le 25 septembre 2024, la deuxième<br />
édition de la Journée du travail social<br />
dans les communes s’est déroulée<br />
au hall polyvalent « Am Pëtz » à<br />
Weidingen. Organisée par le ministère<br />
de la Famille, des Solidarités, du Vivre<br />
ensemble et de l’Accueil, le SYVICOL<br />
et l’Entente des offices sociaux (EOS),<br />
cette journée avait pour objectif<br />
de renforcer les échanges entre les<br />
acteurs de l’aide sociale et les acteurs<br />
communaux.<br />
Placé sous le thème « Le logement au<br />
regard des communes et des services<br />
sociaux », l’événement était un grand<br />
succès pour les organisateurs ayant<br />
rassemblé à peu près le double de<br />
participants par rapport à la première<br />
Journée en 2022. Les problématiques<br />
abordées lors de l’événement étaient<br />
la pénurie de logements abordables,<br />
la mobilisation des logements inoccupés,<br />
les problèmes liés aux logements<br />
insalubres ou inadéquats, les nouvelles<br />
formes d’habitations ou encore la précarité<br />
énergétique.<br />
Parmi les 250 participants figuraient<br />
principalement des élus locaux, des<br />
agents communaux, des représentants<br />
d’offices sociaux, ainsi que des acteurs<br />
engagés dans le domaine du logement.<br />
Ils ont pu assister à des interventions<br />
d’experts et découvrir des<br />
bonnes pratiques visant à inspirer des<br />
actions futures au niveau communal et<br />
national.<br />
La Journée a commencé par des conférences<br />
de Raoul Schaaf, directeur du<br />
Comité national de défense sociale<br />
(CNDS), sur « le rôle d’un foyer sain et<br />
permanent pour le bien-être des personnes<br />
» et Fenn Faber, directeur de<br />
Klima-Agence, sur les « ménages en<br />
situation de précarité énergétique : offre<br />
d’accompagnement de Klima-Agence ».<br />
Par la suite, les communes de<br />
Walferdange et de Schifflange, ainsi<br />
que l’office social Resonord et l’office<br />
social de Mersch, ont présenté leurs<br />
bonnes pratiques du terrain en matière<br />
de logements abordables et salubres.<br />
Pendant l’après-midi, des ateliers<br />
interactifs ont ensuite permis d’approfondir<br />
les échanges, avec pour<br />
ambition de trouver des solutions<br />
pragmatiques pour améliorer la<br />
Le nombre de participants et la qualité<br />
des échanges ont confirmé l’intérêt de<br />
cet événement pour renforcer la coopération<br />
entre les acteurs de l’aide sociale<br />
et les communes, mais ont également<br />
montré la volonté de tous les participants<br />
d’aborder de manière pragmatique<br />
les défis urgents liés au logement.<br />
Les organisateurs tiennent à remercier<br />
tous les intervenants ainsi que les participants<br />
pour leurs précieuses contributions.<br />
Un remerciement tout particulier<br />
est également adressé à la commune de<br />
Wiltz pour la mise à disposition du hall<br />
polyvalent et son support dans l’organisation<br />
de l’événement.<br />
Communiqué par le ministère de la Famille, des<br />
Solidarités, du Vivre ensemble et de l’Accueil, le<br />
Syndicat des villes et communes luxembourgeoises<br />
(SYVICOL) et l’Entente des offices sociaux (EOS)
Louez votre bien<br />
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