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J3e de novembre 2024 : Datacenter, en route vers l'IA

J3e de novembre : Datacenter, en route vers l'IA - Interview croisée : Olivier Micheli, président de France Datacenter et président de Data4 et Hélène Macela-Gouin, présidente du comité Data Centers du GIMELEC et vice-présidente de l'activité Secure Power de Schneider Electric - Datacenter : Comment optimiser l’alimentation sécurisée, l’urbanisation et le refroidissement - Décret BACS : Des bonnes pratiques et des solutions performantes - Sécurité : Protéger les installations sensibles contre la foudre et les surtensions.

J3e de novembre : Datacenter, en route vers l'IA - Interview croisée : Olivier Micheli, président de France Datacenter et président de Data4 et Hélène Macela-Gouin, présidente du comité Data Centers du GIMELEC et vice-présidente de l'activité Secure Power de Schneider Electric - Datacenter : Comment optimiser l’alimentation sécurisée, l’urbanisation et le refroidissement - Décret BACS : Des bonnes pratiques et des solutions performantes - Sécurité : Protéger les installations sensibles contre la foudre et les surtensions.

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Le courant passe entre nous depuis 75 ans

DATACENTER

EN ROUTE

VERS L’IA

Datacenter

Comment optimiser

l’alimentation

sécurisée,

l’urbanisation et

le refroidissement

Décret BACS

Des bonnes pratiques

et des solutions

performantes

Sécurité

Protéger les

installations sensibles

contre la foudre et

les surtensions

LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE

WWW.FILIERE-3E.FR

ISSN 0758-3826 / NOVEMBRE 2024

914


2 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


ISSN 0758-3826 / NOVEMBRE 2024

ÉDITO

Le datacenter à

la croisée des enjeux

© DR

‘‘

D’après le cabinet

McKinsey, près

de la moitié de la

diminution des

émissions des GES à

réaliser d’ici 2050

pourrait l’être grâce

au cloud et à l’IA.

Le courant passe entre nous depuis 75 ans

DATACENTER

EN ROUTE

VERS L’IA

Datacenter

Comment optimiser

l’alimentation

sécurisée,

l’urbanisation et

le refroidissement

Décret BACS

Des bonnes pratiques

et des solutions

performantes

LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE

’’

Sécurité

Protéger les

installations sensibles

contre la foudre et

les surtensions

WWW.FILIERE-3E.FR 914

Dans

ce numéro :

J3e consacre un dossier à

ces enjeux, ou comment

optimiser l’alimentation

sécurisée, l’urbanisation et le

refroidissement des datacenters

pour préparer l’arrivée de l’IA.

© Adobe Stock

Essentiels à la digitalisation de l’économie, les datacenters sont des infrastructures

scrutées et qui font l’objet d’injonctions contradictoires. Comment, avec

une croissance exponentielle des volumes de données échangés, réduire les

consommations énergétiques ?

Depuis 2015, le nombre d’utilisateurs d’internet a augmenté de 60 %, représentant

désormais 67 % de la population mondiale*. Nos activités professionnelles et

personnelles sont aujourd’hui en grande partie dépendantes des données.

Les datacenters sont à l’origine de 2 % des consommations électriques mondiales. Ce

chiffre est à peu près équivalent en France. Par ailleurs, la croissance annuelle du marché

des datacenters en France est évaluée à 13 % pour les dix prochaines années. Même si

la performance énergétique des équipements IT et des solutions de refroidissement ont

permis une stagnation des consommations énergétiques des datacenters, l’arrivée de

l’IA pourrait changer la donne.

Comme l’explique Olivier Micheli, président de Data4 et de France Datacenter : « D’ici

2030, il est estimé qu’entre 30 à 40 % des datacenters seront destinés à l’IA en France (20 à

25 % en Europe). » Même si ce chiffre est encore de l’ordre de la prospective, l’impact de

l’IA sur les datacenters sera très important. Comme le confirme Hélène Macela-Gouin,

présidente du comité Data Centers du GIMELEC : « Alors que l’on consommait entre 3 et

5 KW pour chaque baie, on parle désormais de 30, 50, voire 100 kW à la baie. »

Mais parallèlement aux consommations directement imputables aux centres de données,

l’IA et les données de manière générale ont un rôle central à jouer dans la décarbonation

de l’économie. D’après le cabinet McKinsey, près de la moitié de la diminution des

émissions des GES à réaliser d’ici 2050 pourrait l’être grâce au cloud et à l’IA. D’où la

nécessité de simplifier le développement en France de datacenters, pour être en capacité

de faire de notre pays un champion de l’intelligence artificielle.

Au-delà des consommations des datacenters, qui sont des infrastructures électrointensives

par essence, des bénéfices peuvent être envisagés pour le réseau électrique.

Les datacenters ont l’avantage de disposer de leviers technologiques permettant de créer

de la flexibilité. Le GIMELEC a publié un livre blanc : Contribution des data centers

français à la flexibilité du système électrique, qui détaille ces différents leviers.

Le marché du datacenter, tout à fait habitué aux bouleversements technologiques

depuis la création des premières infrastructures, doit aujourd’hui faire face à ce défi

de taille : l’explosion des volumes de données à traiter parallèlement à la réduction des

consommations visée.

* Statista : Artificial intelligence (AI) market size worldwide from 2020-2030, 30.07.2024.

Alexandre Arène,

rédacteur en chef

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 3


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j3e est édité par la société 3e Médias,

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SA au capital de 140 000 euros ;

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Siège social : 32 rue du faubourg

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Poissonnière - 75010 Paris

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Bureaux : 17 rue de l'amiral Hamelin -

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75016 Paris

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Représentant légal : David Catelain.

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© 3e Médias, Paris.

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Reproduction interdite.

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Toutefois, des photocopies peuvent être

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réalisées avec l’autorisation de l’éditeur.

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Celle-ci pourra être obtenue auprès du

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Centre français du copyright, 20, rue des

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Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel

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3e Médias a donné mandat pour le

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représenter auprès des utilisateurs.

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Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70

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Dépôt légal : novembre 2024

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Conception graphique - Réalisation :

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Planète Graphique Studio - Paris 17 e

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Impression : IPPAC / Imprimerie

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de Champagne 52500 Langres.

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Directeur de la publication : David Catelain

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Rédaction

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3e Médias

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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris

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Email : redaction@filiere-3e.fr

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Rédacteur en chef : Alexandre Arène

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Ont collaboré à ce numéro :

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Jean-Paul Beaudet

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et Jean-François Moreau.

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Marketing & Publicité

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3e Médias

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Sandrine de Montmorillon

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Responsable publicité print & digital

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3e Médias

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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris

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Tél. + 33 (0) 6 51 30 28 68

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sdm@filiere-3e.fr

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Diffusion

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Relations abonnements

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Juliette Aguelon

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compta.3emedias@gmail.com

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Pour l’étranger : 165 € HT franco ;

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185 € HT par avion

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Prix au numéro : 17 €

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Corrections

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Laurence Chabrun

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laurencechabrun@gmail.com

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© DR

© DR

‘‘

D’ici 2030, il est estimé

qu’entre 30 à 40 % des

datacenters seront destinés

à l’IA en France.

‘‘

06

INTERVIEW

Olivier Micheli

Le datacenter peut être

un vecteur de flexibilité pour

le système électrique, si son

mode de fonctionnement est

compris.

’’

’’

Hélène Macela-Gouin

Olivier Micheli

Président de France Datacenter

et président de Data4

Hélène Macela-Gouin

Présidente du comité Data Centers du

GIMELEC et vice-présidente de l'activité

Secure Power de Schneider Electric

DANS CE NUMÉRO

© Schneider Electric

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

23

COMMENT OPTIMISER L’ALIMENTATION

SÉCURISÉE, L’URBANISATION ET LE

REFROIDISSEMENT DES DATACENTERS

AVEC L’ARRIVÉE DE L’IA

12

ACTUALITÉS

12 / PPE et SNBC

Le gouvernement acte la mise en

consultation publique des nouveaux

objectifs climatiques

Partenariat

Vertiv et NVIDIA : une collaboration

majeure pour codévelopper une

architecture de référence pour la

plateforme NVIDIA GB200 NVL72

14 / À lire

Le GIMELEC publie son livre blanc :

« Contribution des data centers français

à la flexibilité du système électrique »

Nomination

Olivier Blum remplace Peter Herweck

au poste de directeur général de

Schneider Electric

Véhicules électriques

Seulement 6 % des modèles d’occasion

présentent une batterie usée selon

une étude MyBatteryHealth

4 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


© SAUTER France

Décret BACS

40

DES BONNES PRATIQUES

ET DES SOLUTIONS PERFORMANTES

16

AGENDA

17

DÉVELOPPEMENT

Emmanuel Degruson

Directeur général d’AJAX Systems

18

LE POINT SUR

Économie circulaire

Schneider Electric renforce sa politique

et ses actions d’économie circulaire

60

SOLUTIONS

La sélection de la rédaction

62

3 QUESTIONS À

Adrien Boulongne

Directeur du salon

Data Centre World Paris

DANS CE NUMÉRO

© Mersen

Sécurité

48

PROTÉGER LES INSTALLATIONS

SENSIBLES CONTRE LA FOUDRE

ET LES SURTENSIONS

LISTE DES ANNONCEURS :

• 2 e COUV – DATA CENTRE WORLD

• 3 e COUV – ENERJ-MEETING

• 4 e COUV – AJAX SYSTEMS

• P. 11 - ADM21

• P. 13 - BE POSITIVE

• P. 15 - REXEL

• P. 29 - ABB

• P. 33 - CARRIER

• P. 37 - SOCOMEC

• P. 41 - SAUTER REGULATION

• P. 43 - B.E.G.

• P. 47 - WAGO

• P. 51 - ABB

• P. 53 - DEHN

• P. 57 - MERSEN

• P. 59 - CITEL

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David Catelain

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Directeur de la publication

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Alexandre Arène

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Rédacteur en chef

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alexandre.arene@filiere-3e.fr

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Jean-François Moreau

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Journaliste spécialiste supervision,

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efficacité énergétique, BIM

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journalistes@filiere-3e.fr

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Jean-Paul Beaudet

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Journaliste spécialiste

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datacenters, stockage de

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l’énergie, énergies renouvelables,

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véhicules électriques et IRVE

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journalistes@filiere-3e.fr

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Sandrine de Montmorillon

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Responsable publicité,

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partenariats & réseaux sociaux

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Groupe 3e Médias

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sdm@filiere-3e.fr

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j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 5


INTERVIEW

Propos recueillis par Alexandre Arène

Olivier Micheli

Président de France Datacenter

et président de Data4

“D’ici 2030, il est estimé qu’entre

30 à 40 % des datacenters seront

destinés à l’IA en France.”

© DR

Hélène Macela-Gouin

Présidente du comité Data Centers du

GIMELEC et vice-présidente de l'activité

Secure Power de Schneider Electric

“Le datacenter peut être un vecteur

de flexibilité pour le système

électrique, si son mode

de fonctionnement est compris.”

© DR

Entre la digitalisation de l’économie, le développement de l’intelligence artificielle (IA)

et l’impératif de sobriété énergétique, le marché du datacenter fait face aux injonctions

contradictoires. Si le développement de l’IA, qui en est encore à ses balbutiements,

focalise l’attention du marché, l’augmentation structurelle des volumes de données

traités par les datacenters est une réalité. L’augmentation du marché est évaluée à

plus de 13 % par an pour les 10 prochaines années. Olivier Micheli, président de France

Datacenter et président de Data4 et Hélène Macela-Gouin, présidente du comité Data

Centers du GIMELEC et vice-présidente de l’activité Secure Power de Schneider

Electric, reviennent sur l’attractivité du marché français des datacenters, l’impact de

l’IA sur les centres de données, l’amélioration de la performance énergétique et les

évolutions du marché dans les années à venir.

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INTERVIEW

Olivier Micheli & Hélène Macela-Gouin

j3e - Comment se porte le marché français

des datacenters ?

Olivier Micheli – La dynamique du marché

des datacenters est extrêmement puissante. Le

marché croît de plus de 20 % par an. Cela n’est

pas surprenant puisque le stockage des données

est désormais le grand enjeu de notre siècle. Qui

peut se targuer aujourd’hui de pouvoir vivre

sans smartphone, sans ordinateur ? Tous nos

services se digitalisent, y compris les services

essentiels comme ceux du secteur de la santé,

de la défense ou le secteur bancaire. Pour le bon

fonctionnement de ces services et leur continuité,

il est essentiel que le marché des datacenters

poursuive son développement.

Hélène Macela-Gouin – Effectivement, le marché

est dynamique et en pleine transformation.

En 2022, nous comptions environ 250 datacenters.

Le consensus estime l’augmentation à plus

de 13 % par an pour les 10 prochaines années,

avec une filière qui prévoit d’investir 12 milliards

d’euros. Mais les prévisions sous-estiment peutêtre

l’accélération, tant l’intelligence artificielle

vient balayer les scénarios de constructions de

nouveaux datacenters par ses besoins de capacité

de calcul et de stockage. Pourtant, à court terme,

cette même intelligence artificielle fait évoluer les

architectures et crée un certain attentisme sur le

marché. Cet attentisme est parfois amplifié par les

délais de permis de construire et de connexion au

réseau électrique. Bref, beaucoup de potentiel, et

quelques difficultés !

j3e - Quelle est la dynamique concernant

l’attractivité de la France ? Est-elle toujours

aussi forte ?

Hélène Macela-Gouin – Il ne me semble pas

que l’attractivité de la France ait été particulièrement

forte dans le passé, quand nous analysons

la taille de la base installée en France par rapport

à d’autres pays comme l’Allemagne, l’Angleterre

ou les pays nordiques. Nous voyons d’autres marchés

être très dynamiques aujourd’hui, comme

l’Espagne ou l’Italie. Cependant, la France a un

atout considérable : son électricité très largement

décarbonée et de nouveau abondante. Ce

facteur va attirer de nombreux acteurs dans les

années à venir. Le deuxième facteur d’attractivité

est lié à la connectivité : après les places historiques

« FLAP » Francfort, Londres, Amsterdam

et Paris, Marseille est devenue le cinquième hub

mondial du trafic internet, du fait de sa situation

géographique. D’ici à 2030, une trentaine de

câbles devraient y être connectés.

Olivier Micheli – En France, le marché est certes

dynamique, mais le nombre de datacenters est

encore insuffisant par rapport à la demande.

Notre territoire a de nombreux atouts, des hubs

de connectivité très forts comme Paris, ou Marseille

et ses nombreux câbles sous-marins. Or, les

procédures pour construire un datacenter sont

encore très longues et fastidieuses, et des efforts

restent à réaliser pour simplifier leur installation.

j3e - Pouvez-vous faire le parallèle avec les

autres grandes places européennes ?

Olivier Micheli – Paris fait partie des fameux

« FLAP » convoités par les opérateurs. La France

est donc idéalement placée dans la cartographie

des réseaux internet européens, grâce notamment

à une énergie peu chère et décarbonée et

à la maturité de ses infrastructures télécoms.

Marseille devient aussi un hub de la connectivité

avec l’arrivée de câbles sous-marins. Néanmoins,

d’autres métropoles commencent également

à sortir du lot, avec des marchés émergents

en Italie (Milan), en Espagne (Madrid) ou

encore en Grèce (Athènes) où nous venons

d’annoncer un nouveau campus.

Hélène Macela-Gouin – Je pense que dans les

3 à 5 années à venir, nous avons une belle place

à prendre grâce aux atouts cités précédemment.

Nous avons une filière solide entre les fournisseurs,

les contractants généraux, les bureaux

d’études pour accélérer dans le domaine.

j3e - Comment le développement de l’IA va

impacter – ou impacte déjà – le marché des

datacenters ?

Olivier Micheli – L’essor de l’IA ne pourra se

faire sans datacenter. Les technologies d’intelligence

artificielle impliquent de stocker un

très grand volume de données et d’avoir des

datacenters conçus pour et avec de l’intelligence

artificielle. D’ici 2030, il est estimé qu’entre 30 à

40 % des datacenters seront destinées à l’IA en

France, (20 à 25 % en Europe). Cela aura également

un impact significatif sur la conception

de nos bâtiments, qui seront de plus en plus

denses. Nous densifions au maximum pour être

capables d’ajouter des mégawatts sans ajouter

de surface au sol. Les campus du futur seront

donc plus puissants et plus efficients. D’après le

cabinet McKinsey, près de la moitié de la diminution

des émissions des GES à réaliser d’ici

2050 pourrait l’être grâce au cloud et à l’IA. D’où

la nécessité, là encore, de simplifier le développement

en France de datacenters, pour être en

capacité de faire de notre pays un champion de

l’intelligence artificielle.

Hélène Macela-Gouin – Nous en sommes au

tout début, et nous imaginons aujourd’hui ce

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 7


INTERVIEW

Olivier Micheli & Hélène Macela-Gouin

développement de l’intelligence artificielle qui

va transformer notre façon de vivre, de travailler

et d’interagir avec la technologie. L’IA générative

(par exemple, ChatGPT) est un catalyseur

de cette croissance. L’IA produit et brasse une

quantité importante de données, qui sont à l’origine

de nouvelles technologies de microprocesseurs

et de serveurs, résultant des hautes densités

de puissance de racks. Ce développement pose

de nouvelles questions en matière de conception

et d’exploitation des datacenters. D’abord,

cela implique plus d’équipements IT dans moins

d’espace. En effet, le développement de l’IA crée

une disruption dans les architectures et dans la

taille moyenne d’un datacenter. Sur les architectures,

alors qu’on consommait entre 3 et 5 KW

pour chaque baie, on parle désormais de 30, 50

voire 100 kW à la baie. La taille du datacenter

passera de 10 MW par phase, à 100 MW par

phase avec tout ce que cela comporte en termes

de besoin d’approvisionnement en énergie et

en équipements. Ensuite, la densification des

serveurs oblige à passer du refroidissement par

air au refroidissement liquide : il faut désormais

refroidir les serveurs directement au niveau de

la baie, avec ce que nous appelons du « liquid

cooling ».

j3e - Quelle est la tendance pour les années

à venir ?

Hélène Macela-Gouin – Au niveau mondial,

nous estimons que l’IA représente aujourd'hui

4,3 GW de besoin en électricité et potentiellement

20 GW d'ici 2028. Nous en sommes au

démarrage, donc il faut prendre ses prévisions

avec beaucoup de précautions. Il est important

de noter que les opérateurs de datacenters, ainsi

que l’ensemble des entreprises qui vont l’utiliser,

peuvent tirer profit de l’IA pour trouver des

opportunités de gains d’efficacité énergétique et

de décarbonisation. En utilisant les données de

manière plus efficace, nous pouvons encourager

des comportements nouveaux et plus durables.

Par exemple, Equinix a amélioré de 9 % l’efficacité

énergétique de son datacenter grâce au

refroidissement basé sur l’IA, ce qui lui a permis

de réduire la consommation d’énergie des

systèmes de refroidissement en les régulant plus

efficacement et en rendant le système plus efficace.

Au-delà de l’IA, Il faut garder à l’esprit que

la majorité de la croissance du parc mondial de

datacenters sera là pour répondre à un besoin

en installations « classiques ».

Olivier Micheli – Pour le secteur, deux défis

majeurs nous attendent. Le premier consiste à

rendre nos infrastructures les plus autonomes

possibles sur le plan énergétique. C’est pourquoi

Data4 s’est engagé dans différents partenariats

pour développer des projets innovants. L’année

dernière par exemple, nous avons lancé en collaboration

avec la Fondation Université Paris-

Saclay un projet de datacenter « biocirculaire »

pour réutiliser la chaleur de nos infrastructures

et créer de nouvelles sources d’énergie durable.

Le second grand défi sera celui de l’acceptabilité.

Nous le voyons d’ores et déjà en France,

dans certaines villes, la grogne monte contre

les datacenters. Chaque opérateur a le devoir

d’évangéliser sur la nécessité d’implanter des

datacenters sur notre territoire, et de lutter

contre les idées reçues. Chez Data4, nous travaillons

main dans la main avec les collectivités

pour expliquer en quoi consiste un datacenter et

le réel impact sur le territoire : nous créons des

emplois, soutenons des entreprises et start-up

locales et favorisons un dialogue de proximité.

Lors de la formation du gouvernement, le premier

ministre a nommé Clara Chappaz au poste

de secrétaire d’État chargée de l’Intelligence

artificielle et du Numérique, auprès du ministre

de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

j3e - Quelles sont vos réactions à cette

nomination ?

Olivier Micheli – De par son expérience à la

tête de la French Tech, Clara Chappaz est une

sachante, qui connaît parfaitement le secteur.

Sa nomination est une excellente chose et je

ne doute pas qu’elle aura à cœur de garantir

les intérêts de la filière, car nos infrastructures

sont les piliers de notre vie numérique à tous.

C’est pourquoi notre souhait reste inchangé :

nous plaidons pour une simplification administrative

pour accélérer la mise en place de nos

infrastructures. Aujourd’hui, plus un projet est

important plus la procédure prend du temps. Il

faut permettre aux centres de données de s’installer

en adéquation avec les besoins de l’économie

numérique et les prérequis technologiques,

environnementaux et énergétiques. L’accès au

foncier, le fardeau administratif et l’approvisionnement

en énergie décarbonée sont encore

des freins. Le projet de loi de simplification de la

vie économique partait dans la bonne direction.

J’espère que cette nomination permettra de le

relancer, car il proposait d’instaurer une mesure

permettant aux campus de datacenters de bénéficier

du statut de « projet d’intérêt national

majeur ». Ce statut permettra de faire un bond

en avant et de rappeler que sans datacenters, pas

de services numériques, et encore moins d’intelligence

artificielle.

8 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


INTERVIEW

Olivier Micheli & Hélène Macela-Gouin

j3e - La précédente secrétaire d’État au

numérique, Marina Ferrari, dépendait

de Bercy. Que signifie, selon vous, ce

changement de ministère de tutelle ?

Olivier Micheli – Pour que la France réalise

ses ambitions en matière d’IA, elle doit se préparer

à former ses jeunes talents… et à les garder

! Nos ingénieurs sont parmi les meilleurs au

monde, nous devons leur prouver que de belles

entreprises les attendent, pas uniquement aux

États-Unis, mais bien sur notre territoire. Chez

Data4, nous avons fait de la sensibilisation des

jeunes talents une priorité. Chaque année, nous

ouvrons même nos portes à une centaine d’étudiants,

collégiens ou lycéens pour démystifier

notre industrie et leur présenter les emplois de

notre secteur.

j3e - Comment conjuguer réduction

des consommations des datacenters et

augmentation des puissances liée à l’arrivée

de l’IA ?

Hélène Macela-Gouin – C’est un sujet qui a été

pris au sérieux dès les premières constructions

par toute la filière : déjà, parce que la consommation

électrique représente entre 20 et 40 %

des charges opérationnelles d’un datacenter,

donc autant dire que la rentabilité d’un datacenter

passe par l’optimisation de sa consommation

électrique. Dans les datacenters, nous parlons de

PUE (Power Usage Effectiveness). Nous travaillons

à plusieurs niveaux : au niveau de chaque

équipement en innovant, pour que les pertes

soient les plus faibles possibles (par exemple,

un onduleur peut être efficace à 99 % au lieu de

94 %), au niveau de l’architecture du datacenter,

puis en phase opérationnelle au niveau de

la GTB : par exemple, la température dans les

pièces est un facteur important ; 1 degré de plus,

c’est en gros 7 % de consommation énergétique

en moins.

Une autre façon de faire face aux demandes

croissantes de l’IA est d’utiliser la technologie à

notre avantage. Les centres de données peuvent

tirer profit de l’automatisation, de l’analyse des

données et du machine learning alimentés par

l’IA pour trouver des opportunités de gains d’efficacité

et de décarbonation... Dans les faits, la

consommation électrique des datacenters va

augmenter dans les années à venir (d’où l’importance

d’une électricité décarbonée), mais

elle n’a jamais été et ne sera pas linéaire avec

l’augmentation du parc installé.

Olivier Micheli – L’IA va en effet accroître le

volume de données et la consommation d’énergie

mais permettra aussi de gagner en efficacité

énergétique, d’anticiper certaines opérations de

maintenance, d’améliorer la prise de décision et

plus encore. L’IA pourra par exemple permettre

d’identifier des opportunités d’optimisation

énergétique ou de proposer des actions correctives

pour améliorer la performance énergétique.

j3e - Quels sont les points d’attention

particuliers et les bonnes pratiques pour

concevoir un datacenter performant ?

Olivier Micheli – Trois éléments sont essentiels

: le foncier et donc l’accès au terrain, l’électricité

et une solution de refroidissement. Chez

Data4, nous veillons à ce que ces trois éléments

soient adoptés dans le respect d’une démarche

durable. Pour le foncier, nous privilégions toujours

la zéro artificialisation et la récupération

de friches industrielles, de bâtiments en fin de

vie. C’est d’ailleurs le cas pour notre prochain

campus en région parisienne, à Nozay. Pour

l’électricité, nous soutenons le développement

d’énergies renouvelables grâce notamment à

la signature de PPA (Power Purchase Agreements).

Enfin, pour ce qui est du refroidissement,

nous adaptons le design de nos datacenters

au liquid cooling, une technique que nous

avons déjà mise en œuvre en partenariat avec

OVHcloud et qui permet de passer du refroidissement

à l’air au refroidissement à l’eau, grâce

à de nouvelles technologies qui nous feront

gagner en performance. Cette technique permet

aussi de faire baisser la facture énergétique, avec

un gain de l’ordre de 25 % sur la consommation

électrique par rapport au refroidissement à air

classique. Et tout cela sans impliquer une hausse

de la consommation en eau dans les datacenters

puisque nous avons recours à des circuits fermés

où l’eau tourne en boucle et est réutilisée.

Hélène Macela-Gouin – Un datacenter performant

est un datacenter qui sait allier performance

énergétique, évolutivité et durabilité.

Avec l’essor des nouvelles technologies, il est

indispensable de concevoir une architecture

qui peut évoluer dans le temps, par exemple,

l’intégration des solutions de liquid cooling. La

durabilité est également un élément majeur :

une méthodologie et de nouveaux indicateurs

ont été mis en place pour accompagner la filière

des datacenters aux défis de demain. Outre le

Power Usage Effectiveness, il faut mesurer l’ERE

– Energy Reuse Effectiveness : efficacité de la

récupération de la chaleur fatale –, l’empreinte

carbone, l’usage de l’eau, la gestion des déchets

et l’impact sur la biodiversité. On va parler

de plus en plus de l’ACV (Analyse du cycle de

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 9


INTERVIEW

Olivier Micheli & Hélène Macela-Gouin

vie), en intégrant des équipements plus faibles

en empreinte carbone, en consommation, et

jusqu’à des équipements issus de l’économie circulaire.

j3e - L’augmentation des températures

extérieures oblige les datacenters à

développer une résilience particulière pour

éviter les surconsommations. Comment créer

des datacenters résilients ?

Hélène Macela-Gouin – La question peut effectivement

se poser pour les anciens datacenters.

Pour les nouveaux, qui constitueront l’essentiel

du parc, leur conception prend déjà en compte

l’évolution du climat. Les équipements de refroidissement

bénéficient par ailleurs toujours d’innovations

technologiques : au-delà du liquid

cooling qui permet de faire beaucoup plus de

free cooling et de l’IA qui permet d’optimiser

l’exploitation, les nouveaux fluides frigorigènes

et les nouvelles technologies de compresseurs

sont également des leviers d’optimisation.

j3e - Les datacenters anciens, notamment

ceux datant des années 2000 et dont les PUE

sont supérieurs à 2 ou 2,5, font-ils l’objet

d’une politique de rénovation ?

Hélène Macela-Gouin – C’est un sujet majeur,

et en fait, c’est exactement comme dans le bâtiment

où les bâtiments neufs ont des normes

ultra-performantes, mais en réalité 90 % du

parc est ancien ! La rénovation des anciens

datacenters est souvent poussée par le niveau de

consommation énergétique et les ambitions des

entreprises à consommer moins.

Olivier Micheli – Nous nous sommes engagés

à remplacer progressivement le matériel utilisé

par des solutions ayant un impact réduit sur

l’environnement. Avec, entre autres, des technologies

de refroidissement plus efficientes ou

la mise en place de solutions d’IA pour optimiser

la consommation énergétique. L’ensemble

de ces efforts nous a déjà permis de réduire de

20 % notre PUE sur les dix dernières années.

j3e - Quels sont les principaux axes de travail

pour aller plus loin dans la réduction des

consommations énergétiques des datacenters

en France ?

Olivier Micheli – Chez Data4, toutes nos

actions menées se font dès la conception des

datacenters avec une analyse du cycle de vie

systématique pour avoir une idée précise de ce

que nos bâtiments vont consommer, sur l’ensemble

de la durée de vie d’un datacenter, de sa

construction à sa fin de vie. Chaque étape est

regardée avec attention. Cela nous a permis de

comprendre que la construction, et notamment

le béton, représentait une part importante, et

d’agir en conséquence en collaborant avec un

fournisseur spécialiste du béton bas carbone,

par exemple. L’ensemble de nos actions a mené

à une réduction de 13 % de nos émissions de

gaz à effet de serre par mégawatt, relatifs à la

construction de nos datacenters.

Hélène Macela-Gouin – Côté infrastructures

énergétiques, même si les équipements sont

déjà extrêmement performants l’innovation

continue, que ce soit du côté des onduleurs, du

cooling ou des outils d’IA pour améliorer l’exploitation

globale. Ces nouveaux équipements

vont parfois à rebours de certaines anciennes

habitudes et il appartient à l’écosystème d’accélérer

leur déploiement : nous y travaillons par

exemple via la création de fiches CEE dédiées.

L’autre sujet qui monte est la place du datacenter

dans son écosystème énergétique, par exemple

la réutilisation de la chaleur fatale. Les pouvoirs

publics doivent aller au-delà d’un simple

empilement des réglementations, ils doivent

également impulser une réelle dynamique de

dialogue pour diffuser les meilleures pratiques,

comme l’y encourage d’ailleurs la nouvelle

directive européenne relative à l’efficacité énergétique.

j3e - Pouvez-vous nous dire un mot sur le

concours Cube Datacenter, dont la deuxième

édition s’est clôturée récemment.

Quels sont les enseignements de cette

nouvelle édition ?

Hélène Macela-Gouin – Il y a deux enseignements

principaux, il me semble : le premier,

c’est que de nombreux datacenters sont des rôles

modèles en termes d’efficacité énergétique pour

les raisons évoquées plus haut. Le deuxième,

c’est qu’ils sont prêts à contribuer aux évolutions

des besoins du réseau électrique de demain.

j3e - Le datacenter, classé parmi les

électro-intensifs, nécessite à tout moment

d’importantes quantités d’énergie pour

fonctionner. Au-delà des consommations,

quels sont les leviers pour faire du datacenter

un vecteur de flexibilité pour le réseau

électrique ?

Hélène Macela-Gouin – Sur ce sujet, le GIME-

LEC a sorti en novembre un livre blanc sur le

potentiel de flexibilité des datacenters en France.

Le datacenter a besoin d’un approvisionnement

continu et donc d’alimentation électrique sans

interruption. C’est de fait un sujet sensible.

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INTERVIEW

Olivier Micheli &

Hélène Macela-Gouin

Pour autant, il peut aussi être un vecteur de flexibilité

pour le système électrique, si son mode de fonctionnement

est compris. Il y a de nombreuses sources

potentielles de flexibilité, plus ou moins activables en

fonction des situations : stockage stationnaire des batteries,

groupes électrogènes de secours, systèmes de

refroidissement, pilotage des installations, décalage

temporel, transfert géographique. Les gains potentiels

sont loin d’être négligeables : plus de consommations

d’énergies renouvelables, prix de l’électricité en baisse,

réduction des coûts et délais de raccordement au réseau

électrique. N’hésitez pas à consulter cette étude !

j3e - L’intégration de sources d’énergies

renouvelables peut-elle être pertinente ?

À quelles conditions ?

Olivier Micheli – Pour fournir une énergie décarbonée

à nos clients, nous avons signé l’année dernière

deux contrats appelés Power Purchase Agreements

(PPA) avec deux entreprises françaises leaders du

solaire et de l’éolien. Ce genre de pratique est de plus

en plus commune dans le secteur car elle permet aux

opérateurs de s’approvisionner en énergie renouvelable

avec une empreinte carbone mieux maîtrisée

pour leurs clients.

j3e - La question des compétences est centrale

pour le développement de la filière datacenter.

Quelles stratégies met en œuvre la filière

datacenter pour attirer de nouveaux profils ?

Olivier Micheli – Nous avons développé un programme

baptisé « Data4 Academy » qui permet d’ouvrir

les portes de nos datacenters. En offrant à des

étudiants une vision d’ensemble de l’écosystème technique

qui héberge l’IA, Data4 entend non seulement

atténuer la perception élitiste des métiers du numérique,

mais aussi faire comprendre aux futurs professionnels

que les datacenters occupent non seulement

une place essentielle au sein de leur territoire, mais

qu’ils représentent également un vivier d’emplois présents

et futurs. L’ensemble des acteurs l’a bien compris,

et l’année dernière, Data4 a pu se joindre à une journée

de « job dating » organisé par France Datacenter,

l’association de la filière.

j3e - Comment va évoluer le marché

dans les années à venir ?

Hélène Macela-Gouin – En France, la croissance est

estimée à 13 % par an sur les 10 prochaines années,

avec une estimation de 1,7 GW sur 2033. Le marché

du datacenter prévoit d’investir 12 milliards d’euros

sur les 10 prochaines années. Face aux demandes

croissantes de nouveaux datacenters et à l’accélération

de l’IA, la filière doit faire face aux enjeux de performance

énergétique et de développement durable, tout

en apportant des solutions innovantes.

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ACTUALITÉ

PPE et SNBC

Le gouvernement acte la mise en consultation

publique des nouveaux objectifs climatiques

La concertation

préalable

du public sur la

3 e Stratégie nationale

bas carbone (SNBC) et

la 3 e Programmation

pluriannuelle de l’énergie

(PPE) est ouverte depuis

le lundi 4 novembre

2024 pour une durée de

6 semaines. La SNBC

et la PPE constituent le

socle de la politique de

transition climatique

et énergétique de la

France. Ces documents

de planification doivent

permettre d’atteindre

la neutralité carbone

à l’horizon 2050. Ils

concernent tous les

secteurs d’activité et

sont révisés tous les

5 ans. Pour Agnès

Pannier-Runacher,

ministre de la Transition

écologique, de l’Énergie,

du Climat, et de la

Prévention des risques :

« La Stratégie nationale

bas carbone constitue

avec la Programmation

pluriannuelle de

l’énergie et le Plan

national d’adaptation

au changement

climatique l’un des

piliers de la stratégie

française énergie

climat. La publication

de la troisième édition

de la SNBC doit nous

permettre d’atteindre

l’objectif de – 50 % de nos

émissions brutes de gaz à

effet de serre entre 1990

et 2030. Au cours des

12 derniers mois, nous

avons réduit de 4,8 %

nos émissions et nous

devrons poursuivre sur

ce rythme pour atteindre

la neutralité carbone

en 2050. Pour atteindre

cet objectif ambitieux,

l’effort à mener est

collectif. Il sera permis

par la mise à contribution

de l’ensemble des

secteurs économiques

et la mobilisation de

l’ensemble des parties

prenantes invitées à

se prononcer sur notre

stratégie nationale. »

Créée en 2015, la SNBC

est la feuille de route de

la France pour réduire

ses émissions de gaz

à effet de serre. C’est

notre cadre d’action en

matière d’atténuation

du changement

climatique. Depuis

2021, le gouvernement

prépare le décret relatif

à la troisième édition de

cette stratégie. Cette

concertation, menée

au titre de l’article

L. 100-1-A du Code de

l’énergie, a été ouverte

le 4 novembre pour une

durée de six semaines.

Partenariat

Vertiv et NVIDIA : une collaboration majeure

pour codévelopper une architecture de référence

pour la plateforme NVIDIA GB200 NVL72

Cette conception de

référence de bouten-bout,

conçue pour

transformer les datacenters

classiques en

« usines d’IA », permettra

de déployer rapidement

des infrastructures

capables de supporter

jusqu'à 132 kW par rack,

avec une puissance totale

de 7 MW.

L'approche globale

adoptée par Vertiv et

NVIDIA optimise la

vitesse de déploiement,

les performances, la

résilience, le coût et

l’efficacité énergétique

des datacenters

actuels et futurs.

Elle combine des

technologies avancées

d’alimentation et de

refroidissement, incluant

un système hybride

de refroidissement

liquide et par air pour

gérer efficacement la

dissipation thermique à

haute densité.

Parmi les avantages clés

de cette architecture,

on note un déploiement

jusqu’à 50 % plus rapide

grâce aux modules

préconfigurés Vertiv

MegaMod CoolChip,

une gestion d'énergie

optimisée avec un

encombrement réduit

de 40 %, et des coûts

de refroidissement

annuels diminués de

20 % grâce à l’utilisation

de technologies à

faible potentiel de

réchauffement global.

Cette collaboration

s’inscrit dans la stratégie

de Vertiv visant à

redéfinir l'avenir de

l'infrastructure critique

pour l'informatique

accélérée et l'IA. Elle

établit une feuille de route

pour le codéveloppement

technique et facilite le

déploiement à grande

échelle de solutions

d'informatique accélérée,

répondant ainsi à

l'adoption croissante de

l'IA par les entreprises.

© DR

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ACTUALITÉ

À lire

Le GIMELEC publie son livre blanc :

« Contribution des data centers français

à la flexibilité du système électrique »

Conséquence logique

de l’explosion des

usages du numérique,

le parc de datacenters

est en forte croissance,

et ce secteur est devenu

une industrie électrointensive.

Heureusement,

le datacenter a une

chance peu commune :

celle d’avoir à sa

Nomination

Olivier Blum remplace Peter Herweck au poste

de directeur général de Schneider Electric

Schneider Electric a

annoncé la nomination

d’Olivier Blum au poste

de directeur général,

remplaçant Peter

Herweck, révoqué pour

« divergences dans

l’exécution de la feuille

de route ». Selon un

communiqué publié

le 4 novembre, cette

décision unanime du

conseil d’administration

vise à accélérer la mise en

œuvre de la stratégie de

l’entreprise et à s’engager

dans la prochaine phase

de son développement.

Olivier Blum, 54 ans, de

nationalité française, est

un visage bien connu au

sein de Schneider Electric.

Il est actuellement à

la tête de l’activité de

gestion de l’énergie

de Schneider Electric,

couvrant plusieurs

secteurs, notamment

les datacenters. Son

parcours au sein du

groupe est marqué

par une progression

constante : membre

du Comité exécutif

depuis 2014, il a occupé

des rôles clés comme

directeur de la stratégie

et du développement

durable, ou des ressources

humaines, ainsi que divers

postes opérationnels,

dont cinq ans en tant

que responsable de la

stratégie et des affaires

en Chine. Olivier Blum

est membre du conseil

d’administration d’AVEVA

depuis cinq ans.

Véhicules électriques

Seulement 6 % des modèles d’occasion présentent

une batterie usée selon une étude MyBatteryHealth

En analysant les

données de milliers

de véhicules électriques et

hybrides testés au niveau

mondial, l’entreprise

MyBatteryHealth révèle

que seulement 6 % des

véhicules d'occasion

présentent un State of

Health (SoH) inférieur à

80 %, un indicateur clé de

la performance et de la

longévité des batteries. Le

SoH mesure la capacité

restante d’une batterie à

emmagasiner et à délivrer

de l’énergie par rapport à sa

capacité initiale lorsqu’elle

disposition de nombreux

leviers technologiques

susceptibles de créer de

la flexibilité. Dans son

livre blanc Contribution

des data centers

français à la flexibilité

du système électrique,

le GIMELEC détaille les

solutions technologiques

existantes pour

était neuve. En d’autres

termes, un SoH de 100 %

indique une batterie

neuve et entièrement

fonctionnelle, tandis qu'un

SoH de 75 % signifie que

la batterie ne peut plus

retenir que 75 % de l'énergie

qu’elle pouvait stocker

à l’origine. Alors que la

France interdira la vente

de véhicules thermiques

dès 2035, le marché des

voitures électriques a

affiché une belle croissance

en 2023 (+ 37 %), allant

jusqu’à représenter 14,6 %

des ventes de véhicules.

développer ces

flexibilités, et les

défis réglementaires,

économiques et

contractuels à relever

pour transformer les

datacenters en levier de

flexibilité au bénéfice

des opérateurs, de

leurs clients comme

des gestionnaires de

Pour la première fois, elles

ont même détrôné le diésel

(13,6 %), un segment en

constante baisse. Mais

en 2024, la tendance s’est

inversée, avec une chute

spectaculaire des ventes

de véhicules électriques de

33 % en août. Une situation

d’autant plus paradoxale

que la réglementation

CAFE (Corporate Average

Fuel Economy), qui

va se durcir en janvier

prochain, imposera un

seuil d’émissions de CO 2

réduit à 81 g/km contre

95 g/km actuellement.

réseaux. Le livre blanc est

téléchargeable sur le site :

www.gimelec.fr

Le marché des véhicules

électriques d’occasion a

tout de même crû de 70 %,

mais reste encore marginal,

ne pesant que 2 % de la

totalité des ventes. Parmi

les freins à l’achat, il y a une

énorme crainte concernant

la question de l’usure des

batteries, un élément clé

au coût prohibitif (jusqu’à

50 % du prix d’une voiture

neuve). La crainte de devoir

remplacer la batterie, un des

composants les plus coûteux

d’un véhicule électrique,

dissuade encore beaucoup

d’acheteurs potentiels.

14 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 15


AGENDA

27 et 28 novembre 11 et 12 décembre 4 au 7 février

11 février

DATA CENTRE WORLD

Versailles - Hall 7.1 - D

Le salon Data Centre

World Paris rassemble

une communauté

de professionnels

de l'industrie des

datacenters : décideurs,

experts techniques

et fournisseurs de

solutions innovantes.

Plongez au cœur des

dernières avancées

pour les data centres

grâce au programme de

conférences et découvrez

les dernières innovations

technologiques en action

en vous rendant sur les

stands des exposants.

Contacts/informations

www.datacentreworld.fr

ENERGAÏA

Parc des Expositions

de Montpellier, France

Le Forum EnerGaïa, porté

par la Région Occitanie,

offre des solutions

environnementales de

premier plan pour les

territoires, les villes et les

industries engagés dans

la transition énergétique.

En 2023, avec près de

17 000 participants, le

salon a établi un nouveau

record de fréquentation,

consolidant ainsi son

statut de rendez-vous

incontournable pour tous

les acteurs de la filière des

énergies renouvelables.

Contacts/informations

www.energaia.fr

INTEGRATED

SYSTEMS EUROPE

Fira Barcelona,

Gran Via, Barcelone

Le salon ISE est le

principal événement au

monde pour les secteurs

de l’audiovisuel et des

systèmes intégrés. Les

exposants présentent

des solutions pour de

nombreux secteurs

verticaux. Les visiteurs

sont des professionnels

de l’audiovisuel et de

l’informatique et des

utilisateurs de systèmes

audiovisuels. Plus de

73000 participants et

172 000 visiteurs se sont

rendus à l’ISE en 2024.

Contacts/informations

www.iseurope.org

ENERJ-MEETING PARIS

Carrousel du Louvre,

Paris

EnerJ-meeting Paris

mettra en lumière les

thématiques majeures

des réglementations et

tendances pour « Bâtir et

Rénover CAP 2050 : sobriété,

efficacité énergétique,

décarbonation, adaptation,

résilience ». Dans un

contexte de mutation d’un

bâtiment sobre en énergie et

en carbone, élargi, connecté

et sain, l’événement

rassemblera 4 000 décideurs

clé du bâtiment. EnerJ-meeting

se tient dans un lieu

exceptionnel, le Carrousel

du Louvre.

Contacts/informations

www.enerj-meeting.com

11 au 14 mars 11 au 14 mars

18 et 19 mars 18 au 20 mars

MIPIM

Palais des Festivals,

Cannes

Le MIPIM est l'événement

incontournable qui

rassemble les acteurs

internationaux de

l'immobilier et de la ville.

Véritable Festival Urbain

pendant 4 jours à Cannes, le

MIPIM influence et accélère

la transformation du secteur

de l'immobilier et de la

ville. Le MIPIM connecte

et inspire la communauté

immobilière internationale,

les investisseurs, les

utilisateurs, les acteurs de

l'innovation et les autorités

publiques pour créer des

lieux plus durables, plus

utiles et un modèle prospère

pour tous.

Contacts/informations

www.mipim.com

GLOBAL INDUSTRIE

LYON

Eurexpo, Lyon

Point d’ancrage de la

réindustrialisation, Global

Industrie est le marqueur

de l’engagement et de

la fierté des acteurs de

l’industrie. Vitrine des

Territoires, des savoirfaire

et de la présence

incontournable de

l’industrie dans notre

quotidien, c'est avant

tout le rendez-vous

business de ceux qui font

l’industrie d’aujourd’hui

et de demain. Global

Industrie vous

accompagne dans votre

veille, vos démarches

d’investissements et de

développement.

Contacts/informations

www.global-industrie.com

PASSIBAT’

Pavillon Baltard,

Nogent-sur-Marne

Pour mener à bien les

projets de construction ou

rénovation passives, il est

nécessaire de travailler

avec des matériaux et des

systèmes performants,

adaptés au passif et

diffusés partout en

France. Passibat’ permet

de recenser tous les

acteurs du passif, les

fabricants, diffuseurs

et concepteurs. C’est le

lieu idéal pour trouver

des conseils de grande

qualité, des outils, de

l’information, ou des

modèles d’illustration.

Contacts/informations

www.passibat.fr

AMPER

Brno Exhibition Center,

Brno,

République tchèque

Le salon Amper est

l’un des principaux

événements internationaux

de l'électrotechnique,

de l'énergie, de

l'automatisation, de

la communication,

de l'éclairage et de la

sécurité. Il se déroule en

République tchèque, avec

la participation de sociétés

leaders dans le domaine

de l'ingénierie électrique

et électronique. La liste

des exposants regroupe

des entreprises de premier

plan dans l'industrie, venus

présenter leurs derniers

produits et services.

Contacts/informations

www.amper.cz

16 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


DÉVELOPPEMENT

Propos recueillis

par Alexandre Arène

‘‘

AJAX Systems apporte quelque chose

en plus sur le marché de la sécurité.

’’

© DR

Emmanuel Degruson

Directeur général d’AJAX Systems

AJAX Systems est une société ukrainienne créée en 2011, qui a très rapidement pris une place

de leader sur le marché de la sécurité français et européen, avec une croissance estimée à 30 %

par an. Les choix technologiques, le design et la simplicité de mise en œuvre des produits ont

su conquérir les installateurs. Emmanuel Degruson, directeur général d’AJAX Systems, nous

présente les particularités de la société et de ses offres et dévoile les nouveautés produits.

j3e - Pouvez-vous nous présenter la société AJAX ?

Emmanuel Degruson – La philosophie d’AJAX Systems

repose sur le slogan interne « Zero bullshit », qui signifie

que l’entreprise fait ce qu’elle dit, le fait bien et propose

des produits sûrs, performants et infaillibles. AJAX est

une société d’informatique plus que d’électronique, car

l’écosystème sécuritaire est basé sur une plateforme cloud.

L’app smartphone a été développée pour être ergonomique,

simple et surtout sans latence. Le système d’exploitation est

basé sur la technologie RTS (Real Time Software), à la fois

très fiable et temps réel. La centrale ne bugge jamais et des

mises à jour sont réalisées automatiquement. Côté hardware,

AJAX a créé un design très consensuel et homogène, avec une

recherche d’esthétique. Les produits sont tous disponibles en

deux couleurs, blanc et noir. Par ailleurs, toutes les pièces

qui sortent d’usine sont testées. Nous avons donc très peu de

retours, ce qui est un facteur différenciant pour nos clients

électriciens, qui sont à la recherche de matériel qualitatif

et robuste. Tous les produits sont conçus et fabriqués en

Ukraine, dans les deux usines du groupe. Lorsqu’un produit

est développé, il doit être disruptif et apporter de nouvelles

fonctionnalités, notamment pour faire gagner du temps aux

installateurs. Nous souhaitons qu’ils puissent programmer le

périphérique le plus rapidement possible et que nos produits

soient compréhensibles par des non-spécialistes de la

sécurité, notamment des électriciens. Il est difficile de trouver

des installateurs formés. Nous proposons donc des produits

simples et ergonomiques enrichis d’une offre de services.

L’app contient tous les guides d’installation, des QR Codes et

les étapes de programmation, mais aussi des formations en

ligne, ou encore des outils d’assistance.

j3e - Pouvez-vous présenter votre offre ?

E. D. – Nous proposons plusieurs familles de produits.

Baseline est notre gamme la plus courante, vendue chez

Rexel, Sonepar et Yesss Electrique. Cette gamme est

constituée d’une centrale de détection intrusion et des

périphériques associés – qu’il s’agisse de contacts d’ouverture

ou de détecteurs volumétriques – intérieurs ou extérieurs,

avec ou sans caméras. La gamme comprend également

des détecteurs incendie et des détecteurs inondations qui

fonctionnent avec des vannes d’arrêt d’eau automatiques.

Ces produits sont ouverts et peuvent être associés à des

solutions tierces, grâce à nos relais courants forts courants

faibles. Nous proposons aussi nos propres appareils

domotiques, notamment des interrupteurs intelligents et

des prises intelligentes encastrables ou en saillie.

j3e - Vous avez récemment lancé une gamme de

caméras. Pouvez-vous nous la présenter et nous en

donner les principales caractéristiques ?

E. D. – AJAX Systems apporte quelque chose en plus sur

le marché de la sécurité. Nous avons breveté un système

qui permet de relire les séquences enregistrées sans latence,

quel que soit le support d’enregistrement. Le flux vidéo et

la compression de l’image s’adaptent à la bande passante

disponible. Par ailleurs, nous nous distinguons sur la

cybersécurité. Notre cloud est hébergé en Europe et nous

sommes en conformité avec le RGPD. Nos composants

sont certifiés NDAA, une certification américaine de

cybersécurité. Enfin, les données sont confidentielles,

l’utilisateur est maître de ses équipements et il faut son aval,

quelle que soit l’action à mener.

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 17


LE POINT SUR

ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Schneider Electric renforce

sa politique et ses actions

d’économie circulaire

L’économie circulaire est trop souvent réduite au recyclage alors qu’elle

repose sur de meilleures conception et utilisation des produits manufacturés.

Depuis ses premières initiatives en 2008, Schneider Electric a mis en place et

développe une structure industrielle pour une économie circulaire viable et

vertueuse.

Les bâtiments sont le siège de

45 % de la consommation

énergétique française et représentent

une grosse partie des émissions

de CO 2

, ainsi que de la consommation

de matières premières, telles que le

cuivre ou l’acier, dont la consommation

augmente fortement depuis 20 ans. Et

une étude d’Eurométaux nous apprend

que d’ici 2050, la transition énergétique

créera un besoin encore supérieur en

métaux.

Pour la construction électrique, les

matériaux qui deviendront difficiles à

gérer sont le cuivre, l’argent ou les terres

rares qui sont surconsommés.

L’économie circulaire gage d'une

économie plus vertueuse

L’économie circulaire ne va pas se

réduire au recyclage de produits manufacturés,

mais passer par différentes

étapes : les éco-concevoir, allonger

leur durée de vie, les réparer, les faire

évoluer en les adaptant aux nouveaux

besoins ; le recyclage n’étant que la dernière

étape.

Cette économie circulaire peut permettre

de réduire de moitié les émissions

de carbone de l’UE d’ici 2030,

mais aussi de répondre à des normes

et réglementations environnementales

plus strictes et à une demande croissante

des clients/consommateurs pour

des produits plus durables.

Mais le chemin est encore long, car comme

le souligne Geoffrey Richard, directeur

Économie circulaire de Schneider

Usine MasterTech de Moirans (Grenoble) pour la fabrication de disjoncteurs MasterPacT avec

une ligne de remise en service (refurbished) de disjoncteurs.

Electric France, « nous sommes passés

de 9,1 % de matières secondaires issues

de l’économie circulaire dans le monde

en 2018 à 7,2 % en 2023, alors que 70 %

des matériaux utilisés et extraits en 2023

auraient pu répondre à des besoins mondiaux.

La circularité mondiale est donc

en déclin alors que la consommation ne

cesse de s’accélérer.

Les moteurs de la circularité peuvent se

résumer à 4 C :

• C comme climat. Une trajectoire circulaire

pourrait réduire de moitié les

émissions de carbone de l’UE d’ici 2030

dans les domaines de la mobilité, de

l’alimentation et des bâtiments.

• C comme client. Une pression croissante

des consommateurs : 81 % des

consommateurs voudront acheter des

produits plus durables.

• C comme conformité. Partout dans le

monde, les autorités édictent des normes

environnementales plus strictes en

matière de circularité, par exemple la

CSRD, la taxonomie de l’UE, l’ESPR, etc.

• C comme coût. Les prix des matières

premières, près de 18 % plus élevés qu’il

y a un an, continuent d’augmenter dans

un contexte de demande plus forte.

Ces produits issus de l’économie circulaire

répondent aussi à des demandes de

clients sur les enjeux de développement

durable, et pour les achats publics, à satisfaire

la loi dite “AGEC” de février 2020

relative à la lutte contre le gaspillage.

Cette loi prévoit qu’à compter du 1 er janvier

2021, les biens acquis annuellement

par les services de l’État ainsi que par les

collectivités territoriales et leurs groupements

soient issus du réemploi ou de la

© Schneider Electric

18 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


LE POINT SUR

L'économie circulaire est mise en oeuvre dans plusieurs usines de

Schneider Electric.

Retour des disjoncteurs MT sur le site EcoFit au Fontanil près de

Grenoble.

réutilisation ou intègrent des matières

recyclées dans des proportions de 20 % à

100 % selon le type de produit », précise

Geoffrey Richard.

L’approche « end to end » de Schneider

Electric pour la circularité

La première étape sera l’éco-conception

en intégrant systématiquement une

contrainte de performance environnementale.

Aux trois critères : qualité, coût,

délai, l’éco-conception ajoute le critère

d’impact environnemental pour que

chaque nouveau produit offre une meilleure

empreinte environnementale que

le précédent, avec les objectifs d’allonger

la durée de vie, de faciliter la réparation

et de diminuer l’empreinte carbone.

Geoffrey Richard détaille les 6 étapes

suivantes :

1. Mieux s’approvisionner et utiliser des

matériaux et emballages durables.

2. Mieux fabriquer avec une gestion

zéro déchet, une logistique optimisée,

des actions locales en faveur de

la biodiversité, des sites sans plastiques

à usage unique, des opérations

net-zéro prêtes à l’emploi et de plans

d’action pour l’eau dans les sites soumis

à un stress hydrique.

3. Entretenir et réparer avec une maintenance

basée sur l’état alimentée par

l’analyse et l’intelligence artificielle.

4. Moderniser et mettre à niveau avec

des solutions pour éviter le remplacement

par de nouveaux équipements.

5.Réparer avec les standards du fabricant

avec la récupération des pièces

de rechange, le reconditionnement et

la remise à neuf.

6. Recycler les matières premières et les

substances (gaz SF6 ou matériaux).

« Nous avons aujourd’hui plus de 1000 références

“circulaires” chez Schneider Electric,

mais 22 % des familles de produits présentent

au moins une option de circularité.

Cela représente 420 000 tonnes de

consommation de ressources primaires

évitées d’ici à 2025 avec 32 % de matériaux

durables dans nos produits et un

objectif de 50 % en 2025. Plus de la moitié

de nos sites de production recyclent

99 % de leurs déchets », détaille Geoffrey

Richard.

Des sites industriels spécialement

aménagés pour l’économie circulaire

du groupe

La France, à la fois vitrine et pays pilote

pour l’ensemble du groupe quant à

l’économie circulaire, possède plusieurs

sites industriels spécifiquement aménagés,

chacun répondant à un objectif

de l’économie circulaire pour réduire

la consommation de ressources et les

émissions carbone de produit, avec

un impact positif sur le bilan carbone

des clients, comme l’explique Matthieu

Mailly, Circular Transformation Director

de Schneider Electric :

« • Reconditionner et remettre à disposition

des équipements déjà produits

mais non utilisés (correspond au label

“Checked and repacked by Schneider

Electric”). Ce sont les produits dits “non

énergisés” (retours de SAV, emballages

abîmés, commandés, livrés mais jamais

mis en service…). Ces opérations sont

assurées par le site logistique situé à

Évreux, dans l’Eure.

Usine MasterTech avec une ligne dédiée à la remise à niveau de disjoncteurs.

j3e 913 / OCTOBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 19


LE POINT SUR

© Schneider Electric

© Schneider Electric

© Schneider Electric

Ligne de démontage et remise à niveau de disjoncteurs MasterPacT.

Démontage d'un disjoncteur de puissance.

• Réemployer (correspond au label “Refurbished

by Schneider Electric“) : remettre

en service et/ou moderniser des produits

énergisés (utilisés) en changeant les pièces

critiques et/ou d’usure. Ce sont les sites de

MasterTech de Moirans en Isère et de Privas

en Ardèche qui en ont la charge.

• Prolonger la durée de vie des équipements

existants avec des programmes de maintenance

et de réparation adaptés. Cela se

passe sur les sites de Privas, en Ardèche et

du Fontanil-Cornillon en Isère.

• Moderniser pour éviter l’achat d’un équipement

neuf bénéficiant de nouvelles

fonctionnalités ou d’innovations technologiques.

C’est sur le site du Fontanil-Cornillon

que sont effectuées ces opérations

de rétrofit.

Ces quatre sites sont connectés avec des

partenaires de recyclage et revalorisation

pour améliorer notre résilience matière.

Les deux premières catégories de produits

bénéficient des mêmes garanties que des

produits neufs et sont indentifiables par

les deux labels Schneider Electric dédiés

à l’économie circulaire :

Nouveau label "Checked and Repacked.

• “Checked & repacked” pour les produits

jamais mis sous tension et

reconditionnés.

• “Refurbished” pour les offres de réemplois

remises à neuf. »

Ainsi, le site MasterTech de Moirans

près de Grenoble produit le Master-

PactT, un disjoncteur de puissance

(800 à 6 300 A) de tableau électrique

basse tension pour une utilisation sur

les sites industriels et tertiaires. Depuis

2020, une ligne dédiée à des Master-

PacT « refurbished » est installée près

de lignes de fabrication d’équipements

neufs. Les MasterPacT déjà utilisés sont

réceptionnés, démontés, diagnostiqués,

et toutes les pièces critiques sont testées.

Ils bénéficient des dernières versions

des équipements Micrologic (contrôle

et mesure des disjoncteurs). Puis ils

sont testés et diagnostiqués selon les

mêmes processus que les produits

neufs. La décision d’inclure cette ligne

de réparation dans l’usine de production

permet de disposer des personnels

qualifiés, mais aussi de mutualiser des

investissements comme les bancs de

tests dont le coût s’élève à plusieurs centaines

de milliers d’euros. Ils viennent

de différentes sources (invendus non

énergisés, produits achetés mais jamais

utilisés ou retours SAV) et doivent avoir

moins de 5 ans et un nombre limité de

manœuvres. Ils sont ensuite démontés,

remis en configuration standard, réparés,

testés, avant d’être reconfigurés,

paramétrés et accessoirisés sur mesure.

Toute une série d’opérations qui permet

d’économiser en moyenne 755 kg de

CO 2

par rapport à la fabrication d’un

produit neuf.

Sur un autre site près de Grenoble, au

Fontanil-Cornillon, Schneider Electric

a installé son site Smart EcoFit. Ce site

est aménagé pour supporter EcoFit,

les services de modernisation et de circularité

permettant de moderniser les

équipements anciens ne bénéficiant pas

des dernières innovations et fonctionnalités,

améliorant ainsi leur efficacité

et réduisant leurs coûts d’exploitation.

Certains équipements sont conçus pour

durer plusieurs décennies, cependant,

depuis leur mise en service, les avancées

technologiques (logicielles, matérielles,

électroniques…) se sont accélérées,

rendant ces équipements potentiellement

dépassés, bien qu’ils restent fonctionnels.

Plutôt que de les remplacer

entièrement, Schneider Electric propose

à ses clients une modernisation

ciblée afin d’étendre leur durée de vie et

leur efficacité. Cette approche consiste à

remplacer uniquement les composants

clés, comme l’installation d’un nouveau

disjoncteur EasyPact EXE sans gaz SF6

(un puissant gaz à effet de serre) dans

la cellule moyenne tension Fluair

100/200. Ces solutions de modernisation

intègrent également les dernières

innovations en matière de connectivité,

telles que les capteurs thermiques

et environnementaux permettant une

maintenance conditionnelle. Le site

Smart EcoFit dispose d’une ligne de

production dédiée à la fabrication de

modules spécifiquement conçus pour

les équipements à moderniser.

Le site de Fontanil-Cornillon abrite

également le Centre de formation des

techniciens d’interventions pour réparer

les produits Schneider Electric sur

20 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


LE POINT SUR

propres à la logistique pour récupérer

les équipements non énergisés, il a fallu

installer une ligne dédiée au diagnostic

et au reconditionnement.

© Schneider Electric

Usine CEV de Privas pour la fabrication et la réparation/remise à niveau de produits

électroniques.

les sites des clients. C’est l’un des deux

centres européens (le deuxième est

situé en Italie et dédié plus spécifiquement

au « cooling »).

Un centre de réparation des produits

électroniques à Privas et un centre

logistique à Évreux

L’économie circulaire est aussi développée

pour les produits électroniques du

groupe. À Privas, en Ardèche, dans une

usine produisant depuis plus de 40 ans

des petits onduleurs et des cartes électroniques,

plus de 130 techniciens et

techniciennes Schneider Electric avec

une forte expertise en électronique

produisent, mais surtout réparent et

revalorisent, des équipements usagés

ou défectueux. Une fois réparés (refurbish),

ceux-ci sont remis sur le marché

avec les mêmes garanties, les mêmes

capacités techniques que des produits

neufs. Le site de Privas est devenu le

plus important centre de réparation de

Schneider Electric en Europe. À Privas,

on remet en conditions opérationnelles

des onduleurs, mais aussi des automates

industriels, des variateurs de vitesse,

des équipements de gestion technique

des bâtiments.

Pour la logistique de cette économie

circulaire, Schneider Electric a ouvert

en septembre 2024 sur son site logistique

d’Évreux un « Repack Center »

pour toutes les activités de transport,

stockage, distribution et exposition

des stocks vers les plateformes web. Ce

centre va reconditionner et remettre à

disposition des équipements non énergétisés,

c’est-à-dire qui n’ont pas été

mis en service pour diverses raisons :

retours de SAV, emballages abîmés donc

retournés, livrés mais jamais utilisés…

Auparavant, ces équipements étaient

destinés au rebut ; désormais, ils vont

être remis sur le marché ou démantelés

pour récupérer leurs divers composants

et recyclés. Outre les modifications

Une économie circulaire qui répond

à une demande des clients

La nouvelle réglementation RE2020

impose une construction moins émettrice

de carbone, et l’usage de produits d’économie

circulaire fait partie de la solution.

En effet, un équipement issu de l’économie

circulaire affiche un bilan carbone en

moyenne inférieur de 35 % à celui d’un

produit neuf. Et beaucoup de clients sont

prêts à payer le même prix que celui d’un

équipement neuf, convaincus de la nécessité

et des vertus de l’économie circulaire

pour réduire leur empreinte carbone,

par exemple pour les installations électriques

d’un bâtiment labellisé bas carbone.

« Dans tous les cas, c’est le client qui

choisit, précise Geoffrey Richard. Que ce

soit par conviction ou pour répondre à des

réglementations, il peut ainsi réduire l’impact

carbone issu de ses achats (son scope

3 amont). »

Pour Laurent Bataille, président de

Schneider Electric France, « les difficultés

sont nombreuses mais l’opportunité

n’en reste pas moins à saisir. Car au-delà

de ses avantages en matière environnementale,

l’économie circulaire est un

vecteur de développement économique

local. Collecter, réparer, moderniser des

équipements existants, tout cela se fait en

France, en région, en s’appuyant sur des

compétences locales, avec autant d’emplois

et de filières qui se développent ».

Jean-Paul Beaudet.

© Schneider Electric

© Schneider Electric

Démontage d'un disjoncteur MT pour réutilisation après rénovation. Ligne de fabrication de cartes électroniques à l'usine CEV.

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 21


LES DOSSIERS

DU MOIS

40

DÉCRET BACS

Des bonnes pratiques et

des solutions performantes

23

DATACENTER

48

SÉCURITÉ

Protéger les installations

sensibles contre la foudre

et les surtensions

© Racool_studio sur Freepik

© Mersen

© SAUTER France

22 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Comment optimiser

l’alimentation sécurisée,

l’urbanisation et le

refroidissement des datacenters

avec l’arrivée de l’IA

Le développement récent et rapide de l’intelligence artificielle (IA), de

l’apprentissage automatique et du calcul haute performance (HPC) nécessite

des datacenters à haute densité avec des exigences complexes en matière

d’alimentation, d’urbanisation et surtout de refroidissement. Ces sites

peuvent aussi avoir à faire face à l’augmentation du coût de l’énergie et à des

problèmes de surface. De nouvelles solutions techniques sont disponibles

pour intégrer tous ces enjeux et s’adapter rapidement.

comme le calcul haute performance

(HPC) sont des technologies qui utilisent

des serveurs puissants travaillant L’IA

en parallèle pour traiter de très grandes quantités

de données (big data). Les applications sont

très nombreuses et se développent tous les jours

dans l’industrie, le domaine médical et financier

ou encore le véhicule autonome. Ces deux

domaines, IA et HPC, sont de plus en plus liés

avec l’adoption de l’IA pour les applications de

calcul haute performance.

Toutes ces nouvelles applications nécessitent une

innovation rapide dans la conception, la technologie

et la gestion des datacenters avec de nouvelles

solutions techniques fiables et efficaces

énergétiquement et adaptables rapidement à

l’évolution des besoins des clients.

D’où, comme le confirme Hélène Macela-Gouin,

vice-présidente Secure Power de Schneider Electric

France, « un marché très dynamique avec

beaucoup de nouveaux datacenters. En 2022, nous

comptions environ 250 datacenters. Nous estimons

l’augmentation à 11 % par an pour les dix

prochaines années, avec une filière qui prévoit d’investir

12 milliards d’euros dans les dix prochaines

années, majoritairement en région parisienne ».

Ce développement très rapide, explique-telle,

pose de nouvelles questions en matière de

conception et d’exploitation des datacenters :

• Plus d’IT dans moins d’espace.

• La densification des serveurs oblige à passer

du refroidissement par air au refroidissement

liquide.

Dans ce contexte, pour Victor Avelar, Chief

Research Analyst, Energy Management Research

Center de Schneider Electric, « des grands clusters

jusqu’aux petits serveurs d’inférence, l’IA

représente une part de plus en plus importante de

la charge de travail dans les datacenters. Cette évolution

se traduit par des densités de puissance plus

élevées. Les startups dans le domaine de l’IA, les

entreprises, les services de colocation et les géants

de l’internet doivent prendre en compte ces niveaux

de densité, lors de la conception et de la gestion

de l’infrastructure physique des datacenters. Nous

...

Des datacenters de

plus en plus denses

se développent

avec l'arrivée des

applications d'IA.

© Schneider Electric

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 23

. . . . . . . . .


. . . . . . . .

© Nvidia

Les processeurs

GPU d’IA

nécessitent de

plus en plus

de puissance

d’alimentation.

24 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

...

Les datacenters

demandent des installations

de refroidissement de plus

en plus puissantes.

© Carrier

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

estimons que l’IA représente aujourd’hui 4,3 GW

de besoin en électricité et nous prévoyons que ces

besoins augmenteront de 26 % à 36 % par an,

pour atteindre une demande totale de 13,5 GW à

20 GW d’ici 2028. Ce besoin en électricité est deux

à trois fois supérieur au taux de croissance annuel

moyen des datacenters, qui est de 11 %. Nous pouvons

en tirer un enseignement principal, à savoir

que les charges d’inférence augmenteront à mesure

que les nouveaux modèles passeront en production.

La demande en énergie dépendra de facteurs

technologiques, en particulier des prochaines générations

de serveurs, de consignes plus efficaces, de

l’amélioration des performances des microprocesseurs

et de la recherche sur l’IA.

La plupart des datacenters actuels peuvent supporter

des pics de densités de puissance 10 à 20 kW.

Cependant, déployer des dizaines ou de centaines

de racks de plus de 20 kW dans un cluster d’IA

pose des problèmes d’infrastructure physique. Ces

problèmes peuvent être spécifiques à l’alimentation

ou concerner d’autres éléments de l’infrastructure

physique. Ils ne sont pas insurmontables,

mais ils demandent une parfaite connaissance

des infrastructures informatiques et physiques,

en particulier dans les datacenters existants. Plus

l’installation est ancienne, plus il sera difficile de

supporter des charges de travail d’apprentissage

automatique ».

Une évolution qui va impacter

tous les centres de données

Les opérateurs de datacenters doivent réduire, ou

tout au moins limiter leur consommation d’énergie

tout en répondant rapidement aux nouveaux

besoins de leurs clients/utilisateurs. Cela va avoir

un impact sur les équipements et systèmes de

refroidissement qui doivent être remplacés par

des technologies adaptées à la hausse des puissances

tout en restant plus économes en énergie.

L’alimentation électrique doit aussi prendre en

compte la montée en puissance des applications

et il faut raisonner de plus en plus en termes

d’évolutivité des équipements (UPS, batteries,

distribution électrique), de modularité et de

maintenabilité, et de durabilité à long terme des

solutions retenues.

L’indicateur d’efficacité énergétique PUE (Power

Usage Effectiveness) s’est amélioré ces dernières

années, mais peine à descendre au-dessous de 1,2

pour les meilleurs datacenters, mais des innovations

sont nécessaires pour obtenir de nouveaux

gains, en particulier au niveau du refroidissement,

qui reste un très gros poste de consommation.

Pour les salles existantes et en évolution, le problème

de surface au sol de tous ces nouveaux

équipements est aussi un paramètre important

lors de l’évaluation complète de l’infrastructure et

de son adaptation aux nouveaux besoins et de la

coexistence avec les anciennes applications.

Grâce à des capacités de conception prêtes pour

l’IA, certains sites de colocation sont déjà prêts à

gérer des charges de travail spécialisées à haute

densité et à faire face à l’évolution rapide des

besoins et des environnements des centres de

données.

Les solutions de datacenters modulaires peuvent

aussi répondre aux besoins des entreprises de l’IA

à la périphérie (Edge) en fournissant l’infrastructure,

la puissance de calcul, la puissance électrique

et le refroidissement nécessaires.

L’IA peut également être un outil pour la gestion

du datacenter avec l’automatisation, l’analyse de

données et l’apprentissage automatique alimentés

par l’IA pour réaliser des gains en matière d’efficacité

énergétique et de gestion optimisée du

datacenter. Les opérateurs peuvent par exemple

utiliser l’analyse prédictive pour apporter des

améliorations en temps réel dans des domaines

tels que le refroidissement ou la gestion de l’espace

des baies. Les algorithmes d’IA peuvent

aussi détecter des problèmes avant qu’ils ne se

produisent et permettre une maintenance prédictive

et une gestion dynamique des charges de

travail.


LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Des solutions de refroidissement qui doivent

s’adapter à ces nouveaux besoins

Le refroidissement a toujours été un élément

important de la structure et du fonctionnement

des datacenters, et la réduction de sa consommation

d’énergie, mais aussi d’eau a toujours été un

défi pour les concepteurs de solutions de refroidissement.

Ainsi, Carrier propose des solutions CVC complètes

pour les datacenters en insistant sur la responsabilité

environnementale : « Les datacenters

de demain ont une responsabilité environnementale

et une nécessité de décarbonation à prendre en

compte dès les prémices de leur conception.

Plusieurs éléments sont donc à prendre en considération

tels que l’optimisation du PUE (Power

Usage Effectiveness), l’utilisation intelligente de

l’énergie et de la chaleur, limiter le renouvellement

des équipements, mesurer la consommation instantanée

du parc de machines...

L’utilisation de fluide à bas GWP, la récupération

de chaleur, le free cooling et l’amélioration des performances

machines sont autant de technologies

que Carrier met en place pour vous aider à réduire

l’empreinte carbone des data centers. »

La régulation Carrier permet l’utilisation du free

cooling dès que la température d’air extérieur est

inférieure à la température de retour du réseau

d’eau. Carrier intègre cette technologie dans ses

unités de refroidissement air/eau, mais aussi

dans ses centrales de traitement d’air pour un free

cooling aéraulique direct ou indirect.

Carrier vient de lancer une nouvelle gamme

de groupes de production d’eau glacée à hautes

performances pour les datacenters, étudiée pour

utiliser le moins d’énergie possible et abaisser les

émissions de carbone, tout en permettant aux

opérateurs de réduire leurs coûts d’exploitation.

Avec plusieurs tailles disponibles comprises

entre 400 kW et 2 100 kW, ces groupes certifiés

Eurovent et AHRI reprennent la formule éprouvée

des compresseurs à vis Carrier, gage de rendement,

de fiabilité et de longue durée de service.

Ces nouveaux groupes de production d’eau glacée

à vis et condensation par air AquaForce 30XF

sont 100 % vitesse variable et équipés d’un free

cooling hydraulique intégré, une association

permettant des économies d’énergie pouvant

atteindre 50 % en free cooling total.

Proposés avec un fluide frigorigène HFO à

potentiel de réchauffement global ultra bas, le

R-1234ze(E), ces groupes sont particulièrement

résilients grâce à leur système de redémarrage

ultra rapide qui, en cas de coupure de courant, est

capable de revenir à 100 % de la puissance frigorifique

dans les deux minutes qui suivent le rétablissement

du réseau électrique. C’est la garantie

que les serveurs sensibles ou critiques sont en

permanence refroidis et les données protégées.

« Le nouvel AquaForce 30XF a été spécialement

conçu pour répondre aux exigences strictes des

datacenters sur l’environnement, l’efficacité et la

fiabilité, et pour faire en sorte que les serveurs

restent refroidis 24 heures sur 24, explique Raffaele

D’Alvise, directeur marketing et de la communication

pour Carrier HVAC. Ce groupe de production

d’eau glacée aide les opérateurs de datacenters

à atteindre leurs objectifs en termes de budget et de

développement durable, en réduisant la consommation

d’énergie et les émissions de carbone, tout

en offrant un excellent niveau de résilience et une

durée de service étendue. »

Le groupe AquaForce 30XF s’insère dans la

gamme complète des solutions de refroidissement

que propose Carrier pour les datacenters,

une gamme qui comprend les groupes Aqua-

Snap 30RBP (production d’eau glacée scroll à

condensation par air) et AquaEdge 19DV (production

d’eau glacée centrifuge à condensation

par eau), la pompe à chaleur eau-eau AquaForce

61XWHZE, auxquels s’ajoutent les climatiseurs

pour les salles informatiques, les centrales de

traitement d’air et les ventilateurs muraux, qui

tous sont pris en charge sur leur cycle de vie par

la plateforme de services et d’assistance BluEdge

de Carrier, afin que leurs performances soient

toujours optimales.

...

Centrale de

refroidissement

Carrier.

© Carrier © foto_xaviergranet

Groupe de

refroidissement

AquaForce 30XF

de Carrier.

© Carrier

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 25

. . . . . . . . .


. . . . . . . .

Les applications d’IA et de

l’informatique accélérée requièrent

des puissances de traitement de

données très élevées par rapport aux

applications informatiques classiques.

Les charges de travail de l’IA s’ajoutent

aux charges IT traditionnelles, elles ne

les remplacent pas. L’adoption de l’IA

accélère l’augmentation de la puissance

nécessaire pour les datacenters.

Séverine Hanauer, directrice Segments

stratégiques Télécom et Déploiement

Edge, Europe du Sud chez Vertiv,

explique : « Selon l’étude “Cloud and

Data Center Market 2023” d’Omdia

parue en novembre 2023, le taux

de croissance annuel moyen des

charges de travail d’IA devrait croître

de 18 %, par rapport aux 13 % pour

les charges de travail non-IA. De ce

fait, l’infrastructure informatique

des datacenters fait face à de

nouveaux défis liés à l’architecture

de l’alimentation électrique et des

systèmes de refroidissement. Il a été

observé qu’avec les applications d’IA

et de HPC, la densité de puissance et le

niveau de la chaleur dissipée dépassent

les standards auxquels nous sommes

habitués.

Il existe aujourd’hui plusieurs options

à considérer quant aux technologies

de refroidissement, et ceci selon des

26 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Les techniques de refroidissement liquide répondent aux nouvelles

exigences de la très haute densité de l’IA

exigences de conception dans une

gamme spécifique de densités de racks.

Alors que les densités informatiques

approchent et dépassent 30 kilowatts

(kW), il se peut que le maintien de

la température de fonctionnement

du processeur ne soit pas assuré de

manière efficace avec un système de

refroidissement à air.

Les technologies de refroidissement

liquide présentent des solutions

plus adaptées pour traiter la densité

extrême dans les racks car elles se

situent plus près de la charge. Grâce

aux propriétés de transfert thermique

des liquides, bien plus importantes

que celles de l’air, le refroidissement

liquide est la seule option pour évacuer

efficacement la chaleur, via des

méthodes telles que le refroidissement

direct-to-chip (D2C) ou par immersion.

De fait, la température du fluide peut

être élevée pour maintenir les bonnes

conditions de fonctionnement du

système informatique, sans augmenter

la puissance de son ventilateur, car

le refroidissement est dirigé vers

les composants les plus chauds,

généralement le processeur. Le

transfert de chaleur entre le processeur

et la plaque froide est donc beaucoup

plus efficace que le transfert de chaleur

entre le processeur et l’air ambiant pour

Comment évoluent les systèmes de refroidissement en fonction de la puissance des baies.

un système de refroidissement à air

traditionnel, ce qui favorise l’efficacité

globale du datacenter. En parallèle, la

température de retour d’eau dans les

racks, qui est élevée par rapport au

refroidissement à air traditionnel, peut

permettre de récupérer cette chaleur

pour d’autres usages (chauffage, par

exemple), ce qui n’est pas possible (ou

moins efficace) avec un datacenter

refroidi par air.

Dans le cas d’extrême densité, il

n’est pas possible de rester sur des

systèmes de production d’eau glacée

classiques, d’armoires ou de murs de

climatisation dans les salles. Le recours

aux solutions de refroidissement

liquide vient souvent en complément

d’une architecture plus standard qui est

destinée à refroidir les autres baies de

l’installation informatique. »

« Dans certains cas l’approche peut être

hybride, dans laquelle les équipes vont

moderniser et rénover certaines parties

du datacenter, pour laisser la place à

l’IA ou au calcul haute performance

lorsque les clients arriveront, souligne

Marc Marazzi, VP chez Legrand Data

Center Europe. Pour Legrand, il y a une

opportunité majeure d’aider en termes

de formation, en expliquant ce qui peut

être fait. »


...

© Schneider Electric

Carrier insiste aussi sur la récupération de la chaleur

fatale des datacenters. « Cette récupération de

chaleur fatale consiste en la captation de la chaleur

produite par les équipements pour être ensuite

utilisée pour la production d’énergie thermique

des réseaux urbains ou des bâtiments tertiaires et

industriels. Carrier propose des équipements pour

récupérer et valoriser la chaleur produite par les

datacenters grâce à ses pompes à chaleur. La haute

température ainsi produite optimise cette intégration

dans des environnements urbains ou industriels

au profit des utilisateurs locaux. Ces solutions

de valorisations énergétiques permettront, à

terme, une réduction significative de l’utilisation

d’énergies fossiles (gaz, fioul…) par les utilisateurs

de production de chaleur (réseaux, industries,

complexes immobiliers). »

Les systèmes existants les plus performants

restent bien adaptés jusqu’à des puissances par

rack de 30 à 50 kW, mais au-delà il faut faire appel

à de nouvelles techniques basées sur le refroidissement

liquide. Car, comme le souligne Paul

Lin, Research Director, Global Energy Management

Research Center de Schneider Electric,

« de nombreux serveurs d’IA dotés d’accélérateurs

Refroidissement liquide d’un rack de serveur.

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

(par exemple de processeurs graphiques GPU) sont

utilisés pour la formation des LLM (modèles d’apprentissage

automatique de langage). Le refroidissement

par air des puces peut être compliqué,

compte tenu de la taille du dissipateur de chaleur,

du débit d’air et de l’efficacité énergétique. Leurs

charges de travail d’inférence génèrent suffisamment

de chaleur pour avoir recours à un système

de refroidissement liquide. Le refroidissement par

eau dispose d’une meilleure capacité énergétique

par rapport au refroidissement par air en raison

de la capacité supérieure de l’eau à absorber la

chaleur par rapport à l’air. Ces serveurs, équipés

de tuyauteries en entrée et sortie, nécessitent des

collecteurs, des CDU (unités de distribution de

liquide de refroidissement) et un rejet de chaleur

vers l’extérieur ».

Des technologies de refroidissement liquide

variables selon les clients

Différentes solutions de refroidissement liquide

sont aujourd’hui proposées pour s’adapter aux

besoins des exploitants de datacenters en tenant

compte de la croissance future de la charge de

travail du site.

Séverine Hanauer souligne : « Pour évacuer la

quantité massive de chaleur générée par le matériel

exécutant des charges de travail d’IA, deux technologies

de refroidissement liquide sont aujourd’hui

principalement utilisées :

1. Refroidissement liquide direct sur puce (D2C) :

les plaques froides sont placées au-dessus des

composants produisant de la chaleur (généralement

des puces comme les CPU et les GPU) pour

évacuer cette chaleur. Le fluide monophase ou

biphase pompé extrait la chaleur de la plaque

froide pour l’envoyer hors du datacenter. Cette

extraction de chaleur se fait sans contact direct

du fluide avec les puces.

© Vertiv

...

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. . . . . . . . .


. . . . . . . .

© j3e

© Vertiv

L'unité de

refroidissement

liquide Vertiv XDU

fonctionne comme

un échangeur

thermique liquideair

pour les puces de

refroidissement.

Solution de

refroidissement

Immersion cooling

d’Hyperion.

28 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

...

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Cela peut traiter environ 70 à 75 % de la chaleur

générée par l’équipement dans le rack, ce qui laisse

25 à 30 % que les systèmes de refroidissement à air

doivent éliminer.

2. Portes froides arrière : les portes froides, passives

ou actives, remplacent la porte arrière classique

de la baie informatique par des serpentins

d’échange de chaleur à travers lesquels le fluide

absorbe la chaleur produite dans la baie. Ces

systèmes sont souvent associés à d’autres systèmes

de refroidissement, soit comme stratégie

pour maintenir une température constante dans

la pièce, soit comme conception transitoire pour

démarrer le processus vers le refroidissement

liquide.

Une troisième solution technologique émerge

pour les densités extrêmes, essentiellement celles

supérieures à 70 kW : l’immersion cooling. Un

système de refroidissement par immersion nécessite

un réagencement de la salle informatique. En

effet, l’organisation standard en rangées de racks

informatiques verticaux est remplacée par des

réservoirs horizontaux dans lesquels les équipements

sont intégralement immergés dans un fluide

diélectrique thermoconducteur. Le refroidissement

par immersion est une technologie prometteuse,

mais pas encore complètement mature, car elle

manque encore de normes précises. Sans compter

le développement nécessaire des compétences des

équipes d’exploitation des datacenters pour être

tout à fait opérationnelles sur ces nouvelles solutions,

leurs enjeux et leurs contraintes.

Bien que le refroidissement liquide direct sur puce

offre une puissance de refroidissement d’une densité

nettement supérieure à celle de l’air, il est important

de noter qu’il y a toujours une petite partie de

chaleur dissipée que les plaques froides ne peuvent

pas capturer. Cette chaleur sera rejetée dans la salle

informatique à moins qu’elle ne soit contenue et éliminée

par d’autres moyens tels que les portes froides

à l’arrière des baies IT ou un autre système de refroidissement

classique dans la salle. »

© Legrand

Datacenter avec refroidissement liquide de la porte

arrière USystems-Legrand.

Legrand a développé avec sa filiale USystems

des solutions d’échangeur de chaleur de porte

arrière (RDHx), également connues sous le nom

de refroidisseur de porte arrière (RDC). Cette

technologie de refroidissement liquide éprouvée,

parfois connue sous le nom de refroidissement

liquide assisté par air, est conçue pour fonctionner

comme un système en boucle fermée.

L’air ambiant est aspiré dans le rack par les ventilateurs

de l’équipement informatique. L’air chaud

évacué est expulsé de l’équipement et aspiré sur

l’échangeur de chaleur assisté par des ventilateurs

montés dans le châssis RDC. L’air évacué transfère

la chaleur dans le liquide de refroidissement

à l’intérieur de l’échangeur de chaleur, et l’air nouvellement

refroidi est expulsé dans la pièce à la

température ambiante prédéterminée ou juste en

dessous de la température ambiante prédéterminée

conçue autour d’un refroidissement sensible.

Legrand propose ses solutions de refroidissement

de la porte arrière ColdLogik/USystems :

Pour Scott Bailey, CE0 de Legrand-USystems,

« ces solutions ColdLogik/USystems, allant du

refroidissement en rangée aux RDX (Rear Door

Heat Exchanges), présentent l’avantage d’être une

véritable solution évolutive et flexible qui utilise la

tuyauterie existante des clients, réduisant ainsi les

dépenses d’investissement initiales pour établir des

solutions à plus haute densité. À titre d’exemple,

les RDX ont maintenant la flexibilité de refroidir

une armoire de 20 kW, avec la possibilité de l’adapter

à 100-200 kW, car la technologie de l’IA et les

solutions de calcul élevé augmentent leur demande

d’alimentation et de refroidissement à la demande.

À l’heure actuelle, la solution de porte arrière est

un moyen très efficace et rapide d’avoir une véritable

flexibilité sur la croissance de la demande

pour les entreprises de centres de données. Au fur

et à mesure que nous constatons l’augmentation

de la puissance et du refroidissement avec divers

modèles d’IA et fabricants de puces, vous verrez

diverses solutions de refroidissement hybrides. Une

...


LES DOSSIERS DU MOIS

Xxxx

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 29

. . . . . . . . .


. . . . . . . .

© Legrand

Système de

refroidissement

porte arrière de

Legrand-USystems.

Les applications

d’edge computing

associées à l’IA se

développent dans

tous les domaines

industriels ou

médicaux.

...

© Schneider Electric

30 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

solution hybride typique que nous voyons actuellement

sur le marché est une solution de refroidissement

direct à la puce avec un modèle de porte

arrière pour permettre une véritable croissance

flexible et évolutive ».

Et, ajoute Marc Marazzi : « Nos refroidisseurs de

porte arrière ColdLogik permettent de refroidir

jusqu’à 200 kW/rack en utilisant 800 watts de

puissance pour cette porte arrière particulière.

Maintenant, si nous imaginons ce que coûte le

fonctionnement d’une unité CRAC pour fournir

cela, c’est incroyablement inefficace par rapport à

ce qu’un refroidisseur de porte arrière peut réaliser.

Et avec les refroidisseurs de porte arrière, vous

pouvez commencer petit, donc vous refroidissez,

disons, 72 racks, et si vous en avez besoin de plus,

vous ajoutez simplement des ventilateurs. »

L’impact de l’IA et du HPC

pour l’informatique de proximité

ou edge computing

L’arrivée de l’IA ne se limite pas aux grands

datacenters de plusieurs milliers de mètres carrés

en périphérie des grands centres européens,

Paris, Marseille, Londres, Francfort ou Amsterdam.

Les possibilités d’utilisation de l’IA étant

presque illimitées, allant de la fabrication à la

santé et la finance, le transport ou les commerces,

elles exigent de nouvelles approches pour l’informatique

à la périphérie qui est aussi concernée.

Comme le souligne Rémi Pouchucq, directeur

commercial France-Data Center & Revendeurs

IT de Schneider Electric, « l’IA va avoir un impact

significatif sur l’edge computing ou informatique de

proximité, transformant la manière dont les données

sont traitées, analysées et utilisées en périphérie

du réseau (près des dispositifs finaux comme

les capteurs IoT, les caméras de surveillance ou les

smartphones) ».

Et Rémi Pouchucq détaille les principaux impacts

et avantages de cette combinaison :

1. Traitement en temps réel et réduction de la

latence

L’un des avantages majeurs de l’edge computing

est de réduire la latence en traitant les données

à proximité de leur source. En intégrant des

modèles d’IA directement sur les dispositifs en

bordure du réseau, il devient possible d’obtenir

des analyses et des prises de décision en temps

réel, sans dépendre d’un centre de données centralisé.

Cela est particulièrement crucial pour des

applications comme les véhicules autonomes, la

reconnaissance d’images en temps réel, et la surveillance

des infrastructures industrielles.

2. Optimisation de l’utilisation de la bande passante

Le transfert de grandes quantités de données

vers le cloud pour traitement peut être coûteux

et inefficace. Grâce à l’IA en edge computing, une

grande partie du traitement peut être effectuée

localement, envoyant uniquement les informations

nécessaires au cloud. Cela allège les réseaux,

réduit les coûts et permet une meilleure gestion

des ressources.

3. Sécurité et confidentialité des données

L’IA appliquée en périphérie permet de renforcer

la confidentialité des données en les traitant localement.

Par exemple, dans le domaine de la santé

ou de la vidéosurveillance, les données sensibles

peuvent être analysées sur place, limitant leur

transfert et donc leur exposition à des risques

de sécurité. Les modèles d’IA peuvent aussi intégrer

des mécanismes de détection d’anomalies

en temps réel pour repérer et réagir face aux

menaces de sécurité locales.

4. Personnalisation des services et adaptation

locale

En utilisant l’IA sur les dispositifs edge, il devient

possible de personnaliser les réponses en fonction

de l’environnement local ou des préférences

des utilisateurs. Par exemple, dans un bâtiment

intelligent, l’IA peut ajuster les systèmes de chauffage,

de climatisation et d’éclairage en fonction

de la présence des occupants ou des conditions

climatiques en temps réel, ce qui améliore l’efficacité

énergétique et le confort des utilisateurs.


5. Résilience et autonomie accrue

Le traitement local avec l’IA rend les systèmes

plus résilients, car ils peuvent continuer de fonctionner

même en cas de coupure de connexion

avec le cloud. Dans des contextes comme les

villes intelligentes, les sites industriels isolés, ou

les applications militaires, cette autonomie est

cruciale pour la continuité des opérations.

6. Réduction des coûts énergétiques

L’utilisation de l’IA en périphérie permet une gestion

optimisée de l’énergie en adaptant les processus

aux besoins en temps réel. Par exemple, l’IA

peut prédire et ajuster la consommation d’énergie

des dispositifs edge en fonction des modèles

d’utilisation, ce qui contribue à une meilleure

efficacité énergétique globale.

7. Support aux applications IoT massives

Avec l’augmentation exponentielle des objets

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

connectés, l’IA sur l’edge est essentielle pour

gérer le volume de données généré par ces appareils.

Elle permet de filtrer, pré-traiter et prioriser

les données avant qu’elles soient envoyées au

cloud, allégeant ainsi la charge sur les systèmes

centraux et rendant l’IoT plus scalable.

« En résumé, explique Rémi Pouchucq, l’IA améliore

l’efficacité, la sécurité, la réactivité et la personnalisation

des services offerts par l’edge computing.

Elle favorise une informatique décentralisée

et autonome, capable de répondre aux besoins

modernes d’une manière flexible et efficiente, tout

en réduisant la dépendance aux infrastructures

cloud centralisées. L’alliance entre l’IA et l’edge

computing va ainsi jouer un rôle clé dans l’émergence

de nouvelles applications, des villes intelligentes

aux industries 4.0, en passant par les solutions

de santé et de transport. »

La distribution électrique doit aussi s’adapter aux nouveaux besoins

La montée rapide en

puissance de l’alimentation

sécurisée de ces nouveaux

datacenters va avoir

un impact sur toute la

chaîne d’alimentation, de

la moyenne tension au

PDU d’alimentation des

serveurs dans les baies, en

passant par les onduleurs

et batteries, mais aussi les

groupes électrogènes.

Pierre-Antoine Louvot,

Business Development &

Offer Country Manager

Installation d’un datacenter avec alimentation

sécurisée et refroidissement.

de Schneider Electric,

confie : « La densité de

serveurs par baie est

multipliée par 4 ou 5 et peut

atteindre 120 à 150 kW de

puissance à fournir par

baie. Cela impose aussi de

proposer des systèmes de

distribution de l’énergie

“PDU” et des solutions

de refroidissements plus

performantes “liquid

cooling”. Il faut comprendre

que les puissances sont

telles que cela nécessite

© Schneider Electric

de revoir l’ensemble du

dimensionnement de

l’alimentation électrique.

Donc, des transformateurs

HT/BT plus puissants

et plus nombreux, des

TGBT plus puissants, des

onduleurs de forte puissance

en plus grand nombre et

une distribution de l’énergie

capable d’alimenter plus de

serveurs de haute densité.

L’efficacité énergétique est

un point clé compte tenu

des puissances engagées.

Chaque dixième d’efficacité

énergétique gagné a

un impact positif sur la

réduction de CO 2

et génère

Onduleur triphasé modulaire Galaxy VX 500-

1500 kW de Schneider Electric.

© Schneider Electric

...

des économies financières

sur la facture d’électricité.

Nous sommes heureux

chez Schneider Electric de

pouvoir proposer des UPS à

très haut rendement “> 99 %”

tout en garantissant la

même qualité d’alimentation

secourue “classe 1 selon

la norme IEC 62040-3”. Le

niveau de disponibilité

attendu est sensiblement

le même que pour les

datacenters de production

et de stockage, la question

de la modularité et de

l’évolutivité est intrinsèque,

maintenant. Par exemple,

tous nos onduleurs

hautes performances sont

modulaires et évolutifs,

ce qui augmente la

disponibilité, simplifie

et raccourcit les durées

de maintenance, et donc

augmente la disponibilité.

Les grands acteurs de

l’IA nous sollicitent

régulièrement pour que

nous les accompagnions

dans le déploiement de

leurs datacenters, nous

sommes à leur écoute pour

les accompagner et nous

menons aussi nos propres

études pour anticiper et

répondre aux besoins de

demain. »

j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr 31

. . . . . . . . .


. . . . . . . .

© Socomec

Extraction d’un

module de l'onduleur

Modulys GP 25-200

kW de Socomec.

Nouvel onduleur

Delphys XM 300-800 kW

de Socomec.

32 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

...

© Socomec

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Flexibilité, modularité et montée en puissance

de l’alimentation sécurisée

Les systèmes d’alimentation sécurisée dans les

datacenters doivent aujourd’hui faire face à de

nouvelles contraintes importantes liées à l’évolution

rapide de ces infrastructures, que ce soit pour

les grands centres centralisés ou les datacenters

Edge. Ces contraintes découlent de la montée

en puissance des capacités informatiques, de la

densité accrue des racks, et de l’extension géographique

des services.

Pour Bérangère Dannely, Power Conversion

Business Development de Socomec, les principaux

défis rencontrés sont :

« La gestion de la haute densité énergétique :

• Densité accrue des racks : les équipements

modernes ont des densités énergétiques de plus en

plus élevées, avec des racks pouvant dépasser les

15 kW et parfois atteindre 30-40 kW, voire plus.

Cela exige des solutions d’alimentation capables

de gérer des charges électriques très concentrées.

• Pour répondre à cette demande, les systèmes

UPS doivent fournir des puissances plus élevées

tout en garantissant une disponibilité maximale,

sans interruption.

• Les systèmes d’alimentation doivent être très efficaces

pour limiter les pertes d’énergie, ce qui est

essentiel pour contrôler les coûts opérationnels et

réduire l’empreinte carbone.

La modularité et scalabilité :

Onduleur Modulys XL modulaire

avec des briques de 200 à 1200 kW de

Socomec.

© Socomec

Pour les datacenters de type hyperscale ou colocation,

l’augmentation de puissance va être gérée

directement au niveau des salles IT. S’il y a un

besoin d’extension, l’exploitant rajoutera de nouvelles

salles IT, créant de nouveaux locaux électriques

associés à ces nouvelles salles. Dans ce cas,

ils seront à la recherche de solutions à forte densité

de puissance, déployables rapidement.

Pour les datacenters de type corporate ou Edge,

l’extension se fera directement au niveau des équipements

et ils seront plutôt à la recherche d’équipements

modulaires ou extensibles permettant

d’augmenter la puissance au fur et à mesure que le

besoin augmente.

La redondance et résilience accrue :

• Tolérance aux pannes : les systèmes d’alimentation

sécurisée doivent assurer une continuité

de service même en cas de panne. Pour cela, les

architectures N+1, 2N, redondance distribuée ou

catcher (bloc redondant), permettant une redondance

optimale.

• Réduction du temps d’indisponibilité dû à des

opérations de maintenance : les systèmes d’alimentation

sécurisée doivent proposer un haut

niveau de fiabilité (MTBF) et un temps de réparation

(MTTR) réduit afin de garantir le plus

haut niveau de disponibilité du datacenter.

Pour répondre à tous ces défis, poursuit Bérangère

Dannely, Socomec propose une gamme complète

de solutions ASI pour les datacenters. Avec Delphys

XM (300-800 kW) – dévoilée lors de l’édition

2024 de Data Centre World Paris – et Delphys XL

(1 000-1 200 kW), nous proposons aujourd’hui

deux gammes d’ASI compactes, rapides à mettre en

œuvre chez nos clients colocation. Ces ASI constituées

de briques de puissance permettent également

de fournir un niveau élevé de résilience et un

temps de maintenance réduit.

Doté d’une interface homme-machine (IHM)

conviviale de 10 pouces pour une surveillance

facile, d’un accès frontal complet et de modules de

100 kW remplaçables à chaud, Delphys XM minimise

le temps et la complexité de la maintenance.

Sa conception modulaire élimine également tout

point de défaillance unique, prenant en charge la

redondance N ou N+1 pour une disponibilité et

une fiabilité accrues.

Pour nos clients qui souhaiteraient s’orienter vers

des solutions modulaires débrochables à chaud,

nos gammes Modulys GP/XM (50-600 kW) et

Modulys XL (200-1 200 kW) réduisent le MTTR

(temps de réparation) pour atteindre moins de

5 minutes, tout en permettant aux clients de faire

évoluer leur installation au fil de leur besoin en

gardant le plus haut niveau de protection (fonctionnement

online).

...


LES DOSSIERS DU MOIS

Xxxx

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Onduleur triphasé

Masterys GP4 10-40 kVA

pour montage en rack.

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© Socomec

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LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Pour les très petites puissances, nous pouvons également

intégrer l’onduleur directement dans le rack

informatique, via la gamme Masterys GP4 RK de

10 à 40 kVA.

En ce qui concerne les rendements de notre offre,

à ce jour, nous pouvons atteindre des rendements

de l’ordre de 97 % en double conversion mais proposons

également des modes de fonctionnement à

haut rendement pour atteindre jusqu’à 99,1 %.

Dans le cas où une architecture de type bloc

redondant serait choisie lors de la conception du

datacenter, notre gamme Statys (de 32 à 1 800 A)

permet également d’assurer la commutation statique

entre les voies d’alimentation principales et

le bloc redondant.

D’un point de vue du service, nous proposons une

offre complète pour la maintenance de nos UPS.

Grâce à nos contrats de maintenance incluant des

services connectés (surveillance et intervention à

distance notamment), nous sommes encore plus

réactifs auprès de nos clients tout en réduisant le

temps d’intervention. La maintenance prédictive,

quant à elle, nous permet de prévoir le vieillissement

des consommables et de les changer uniquement

quand cela est nécessaire, ce qui a un impact

positif sur l’environnement. »

Pour les environnements critiques avec des équipements

informatiques à haute densité, tant dans

les entreprises privées que dans les organismes

publics, ainsi que dans les centres de données

pour la colocation, l’hébergement en nuage et

les télécommunications, ABB propose des UPS

modulaires comme le MegaFlex DPA (IEC).

« Cette ASI (alimentation sans interruption) à

haut rendement et évolutif permet une protection

d’alimentation électrique en assurant le fonctionnement

continu avec des gammes de puissance

allant respectivement de 250 kW à 2 MW. Le

MegaFlex DPA est notamment le plus compact

du marché avec une empreinte au sol réduite

jusqu’à 45 % par rapport aux modèles concurrents

de puissance égale. La technologie DPA

(decentralized paralleling architecture) offre une

Onduleur modulaire

MegaFlex DPA d'ABB

de 250 à 1 500 kW.

redondance totale et une tolérance aux pannes. Il

en résulte une fiabilité et une disponibilité accrues

du système et un système modulaire facile à faire

évoluer :

• La puissance peut être optimisée pour supporter

des charges variables. La disponibilité est

maximisée grâce à la technologie DPA, chaque

module est entièrement fonctionnel de manière

indépendante, avec une redondance inhérente

entre les modules ASI.

• Facilité de mise à niveau en cas de hausse de la

demande énergétique.

• Facilité d’utilisation pour le personnel d’exploitation.

• Maintenance simple avec la possibilité de maintenance

simultanée des modules d’alimentation

pour une disponibilité en continu. Le principe de

conception à module enfichable facilite et sécurise

l’échange à chaud.

• Possibilité de mise en parallèle avec un maximum

de quatre systèmes.

Le MegaFlex DPA fait partie du programme ABB

EcoSolutions qui offre une transparence totale

sur les impacts environnementaux tout au long du

cycle de vie du produit. Les produits intégrant ce

programme sont conformes à un ensemble d’indicateurs

de performance clés définis dans le cadre

de circularité d’ABB et portent une déclaration

environnementale de produit externe vérifiée par

un tiers (ISO 14025). »

Pour Pierre Ecuyer, directeur du Centre d’Excellence

Critical Power de Legrand, l’IA et le HPC

modifient profondément les architectures des

datacenters, ce qui a une incidence sur les UPS.

« Cela nécessite des systèmes offrant une haute

densité (rapport kW/m 2 ), une haute efficacité

énergétique, supérieure à 98 % pour le système

UPS dans son ensemble, une disponibilité élevée,

des équipements rapides à mettre en œuvre (installation

et mise en service) et une grande modularité

pour coller à l’évolution des besoins.

© ABB


© ABB

Nos UPS offrent une modularité totale avec, au

niveau des power modules, la possibilité d’adapter

la puissance d’une armoire en ajoutant ou enlevant

des modules, bien sûr en “Hot Swap”, sans

interruption du système, la possibilité de mise

en parallèle de plusieurs modules, en offrant une

grande variété de raccordement (par le haut, le

bas, par câble ou busbar) et en offrant une grande

intensité de court-circuit.

Nous avons également une approche globale de la

maintenance, visant à limiter les opérations intrusives

pendant la durée de vie du produit, maîtriser

le coût total de possession (TCO), anticiper les

défauts éventuels, et enfin limiter les risques d’erreur

humaine lors d’interventions.

Jusqu’à récemment,

l’alimentation moyenne

tension (HTA) restait

cantonnée à l’alimentation

du datacenter en

électricité, du réseau aux

transformateurs et cellules

de protection. En aval des

transformateurs HTA/BT,

tous les équipements étaient

alimentés en basse tension

(onduleurs, PDU, baies et

racks).

Almamy Faty, Business

Developer Critical Power

& UPS chez ABB France,

explique : « L’explosion

de l’IA entraîne une

augmentation significative

de la puissance des

datacenters, passant

de 10 MW pour les plus

grands à des projets

potentiellement de plusieurs

centaines de MW. Cette

montée en puissance

impacte l’architecture des

datacenters, où les UPS

sont actuellement installés

au plus près des salles

serveurs. Il devient donc

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Par exemple, le Keor Flex 1.2 MW embarque des

algorithmes qui vont aider l’utilisateur à définir la

périodicité idéale des visites de maintenance préventives

et anticiper le remplacement des pièces

d’usure en fonction de l’usage réel du système. Keor

Flex propose également une mise à niveau automatique

du firmware des power modules : une fois

inséré dans le rack, le module vérifie la compatibilité

avec le firmware du système et s’ajuste en

conséquence. »

Pour Séverine Hanauer, les ASI doivent répondre

à une accélération de la densité IT consommée

dans chaque baie informatique et chaque salle

complète avec des équipements IT plus puissants

dans un même encombrement, mais aussi

Almamy Faty, Business Developer Critical Power

& UPS d’ABB France

« L’HiPerGuard UPS, une nouvelle génération de

système d’alimentation sans interruption en HTA »

pertinent de repenser le

design, car la basse tension

atteint ses limites face à de

telles puissances élevées.

L’idée serait de passer à une

distribution en moyenne

tension, pouvant aller

jusqu’à 20 kV.

Pour les grandes

installations électriques

critiques, ABB a développé

l’HiPerGuard UPS, une

nouvelle génération de

système d’alimentation sans

interruption en HTA. Cet

onduleur moyenne tension

fournit une alimentation

continue et fiable de 6,6 à

24 KV. Cette alimentation

est utilisée pour protéger les

charges, tout en réduisant

les temps d’arrêt.

Cet onduleur à haute

performance maximise la

résilience et la continuité de

l’alimentation. Cela va avoir

plusieurs avantages :

•Des économies en

coûts d’infrastructure :

on pourra utiliser des

groupes électrogènes

avec des alternateurs en

HTA pour des puissances

jusqu’à 10-20 MW. Cela

permet de limiter le

nombre d’équipements et

d’accélérer la mise en œuvre

de l’installation. La

section des câbles

va aussi diminuer et

les pertes d’énergie

seront réduites.

•Un gain sur

le rendement :

HiPerGuard offre

les plus hauts niveaux

d’efficacité disponibles

sur le marché, avec un

rendement de 98 %, ce qui

se traduit par une réduction

des coûts d’exploitation et

des émissions de carbone.

Cette solution, intéressante

notamment à partir de

15/20 MW, est déjà utilisée

dans l’industrie, mais

elle est pertinente pour

les datacenters (ABB a

plusieurs références dans le

monde).

Chaque alimentation

HiPerGuard UPS se

compose de 18 modules

en parallèle pour une

puissance maximale de

2,5 MW. La mise en parallèle

de 10 machines permet

d’obtenir une puissance

de 25 MW et peut assurer

différentes fonctions

avec sa self couplée aux

convertisseurs de puissance

(protection contre les

surtensions, sous-tensions

...

Onduleur HTA

HiPerGuard UPS d'ABB.

et coupures). HiPerGuard

est conçu pour assurer la

disponibilité du système à

long terme. Sa conception et

les composants mis en œuvre

permettent de réaliser une

maintenance tous les 10 ans

avec une visite de contrôle

annuelle, ce qui permet aux

équipes de maintenance

de gagner du temps et de

réaliser des économies.

À noter aussi les gains

en encombrement et en

sécurité. Ses performances

de protection de la charge

sont conformes à la norme

IEC 62040-3 Classe 1.

L’HiPerGuard est également

certifié par le programme

ABB EcoSolutions qui

garantit une circularité

complète du produit tout au

long du cycle de vie. »

© ABB

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© Vertiv

Onduleur

triphasé Keor

XPE de 600 à

2 100 kVA de

Legrand.

© Legrand

Onduleur de nouvelle

génération Trinergy

de Vertiv de 1 500 à

2 500 kVA.

...

36 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

à une hausse considérable des fluctuations des

consommations électriques liées à cette augmentation

de l’échelle de consommation et à l’intégration

de sources d’énergies renouvelables sur le

réseau électrique.

« Dans ce sens, les ASI actuelles doivent être compactes

et correctement dimensionnées, pour limiter

les investissements financiers dans les surfaces

techniques à prévoir. Il faut aussi qu’elles acceptent

de plus gros impacts potentiels de charge. De

même, tout le réseau d’alimentation électrique du

site doit être adapté à ces nouvelles fluctuations.

La nouvelle gamme d’ASI Vertiv Trinergy a été

conçue afin d’optimiser la consommation électrique

dans les datacenters, améliorant de manière significative

l’efficacité énergétique tout en réduisant les

coûts d’exploitation. C’est une solution intégrée qui

associe performance et faible encombrement, permet

d’économiser 30 % de surface au sol et offre

un rendement en double conversion exceptionnel

jusqu’à 97,1 % ou 99 % avec le mode Dynamic

Online. Ce taux de rendement supérieur réduit

le gaspillage d’énergie et les besoins en refroidissement.

Cela permet la diminution de la consommation

électrique globale et des coûts d’exploitation

des datacenters, tout en garantissant que les opérations

critiques sont protégées en permanence par

une alimentation fiable et ininterrompue.

Le Vertiv Trinergy est également équipé de boosters

à service continu et de commutateurs bypass

statiques, permettant une alimentation sans

interruption, même à pleine charge. Le système

ASI prend en charge des fonctionnalités de partage

d’alimentation continue à travers différentes

sources d’énergie, ce qui permet une gestion flexible

de l’alimentation de secours et l’intégration avec

des sources d’énergie distribuées, y compris des

micro-réseaux. Ces caractéristiques font de Vertiv

Trinergy non seulement une solution extrêmement

fiable mais aussi innovante, prête à s’adapter aux

besoins énergétiques émergents et aux demandes

futures.

Vertiv Trinergy se distingue par sa conception

avancée et sa flexibilité inégalée. L’une de ses principales

caractéristiques est l’intégration transparente

avec diverses sources d’énergie, y compris les

batteries lithium-ion et nickel-zinc, lui permettant

d’offrir une alimentation de secours adaptable et

personnalisée à une variété de besoins opérationnels.

De plus, les fonctionnalités de partage d’alimentation

continue de Vertiv Trinergy à travers

plusieurs sources d’énergie permettent une gestion

d’alimentation fiable, même pendant les charges

variables. Cette fonctionnalité est entièrement

optimisée pour l’intégration avec un appareillage

électrique sur skids et des modules d’alimentation,

offrant un niveau supérieur de flexibilité pour la

gestion de l’alimentation secourue.

Le Vertiv Trinergy est également conçu pour optimiser

les performances des applications à haute densité.

Sa puissance de sortie supérieure le rend particulièrement

adapté aux environnements d’IA et de

calcul à haute performance (HPC), qui nécessitent

d’importantes ressources en énergie. De plus, Vertiv

Trinergy est une plateforme globale et résiliente qui

assure une disponibilité continue de l’énergie et une

intégration fluide avec les systèmes du réseau d’alimentation

et les appareillages électriques. Cela en

fait une solution idéale pour les opérations à grande

échelle qui recherchent une protection électrique

fiable et orientée vers l’avenir ».

Vertiv Trinergy peut aussi être associé à un

tableau de distribution fiable, Vertiv PowerNexus

conçu pour former un bloc unique sur le site du

client pour optimiser l’espace, l’installation et les

délais de mise en service. « Vertiv PowerNexus

combine la puissance supérieure de VertivTM Trinergy

et l’appareillage électrique Vertiv Power-

Solution Vertiv

PowerNexus combinant

onduleur Trinergy et

armoires de distribution

d'énergie.

© Vertiv


© Schneider Electric

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

Board dans un bloc unique, qui est relié par des jeux

de barres internes, réduisant ainsi l’encombrement des

équipements, les matériels de câblage et les coûts de

main-d’œuvre d’installation. Il s’agit d’une solution d’alimentation

qui fusionne de manière transparente la protection

de la charge et la distribution électrique. Cette

architecture d’alimentation deux en un permet aux

opérateurs de datacenters d’utiliser un espace précieux,

de réduire les matériels de câblage et les coûts de maind’œuvre

d’installation. »

Les baies informatiques doivent aussi s’adapter

à cette montée en puissance (et en poids)

Les baies informatiques doivent s’adapter pour accueillir

des équipements plus lourds et plus denses associés

à l’IA, ce qui suppose des baies plus robustes avec plus

d’espace et une meilleure gestion des câbles d’alimentation.

Pour répondre à ces contraintes, mais aussi aux exigences

réglementaires de la directive européenne sur

l’efficacité énergétique (EED), Schneider Electric vient

de présenter une nouvelle gamme d’armoires White

Space, NetShelter SX Gen2.

« Nos armoires NetShelter SX Gen2 constituent un pas

en avant pour répondre aux exigences critiques des applications

à haute densité, a expliqué Philippe Carle, responsable

marketing France des offres Schneider Electric

Edge computing Secure Power. Grâce à une masse

admissible des équipements supérieure, à la gestion des

flux d’air et à la sécurité physique, nous permettons à nos

clients d’optimiser les opérations de leurs centres de données

tout en favorisant le développement durable.

Le dernier système de confinement thermique NetShelter

peut permettre d’atteindre jusqu’à 20 % de capacité

de refroidissement en plus. C’est crucial pour gérer la

chaleur générée par les serveurs IA et les autres applications

à haute densité. Le système intègre un régulateur

de flux d’air réduisant ainsi jusqu’à 40 % la consommation

d’énergie par rapport

aux systèmes

de refroidissement

passifs traditionnels.

Le confinement

reste primordial

dans les datacenters

à haute densité

d’aujourd’hui,

Nouvelle gamme

d'armoires NetShelter

SX Gen 2 de Schneider

Electric.

...

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© Schneider Electric

© Vertiv

Les solutions

DCIM sont de

plus en plus

importantes dans

les datacenters.

...

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LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

ajoute Philippe Carle. Même dans les applications

intégrant du liquid cooling, la gestion des flux

d’air est essentielle. Nos solutions de confinement

thermique NetShelter améliorent non seulement

la capacité de refroidissement, mais garantissent

également des économies d’énergie significatives,

conformément à notre engagement en faveur du

développement durable. »

Des datacenters modulaires pour faciliter

le déploiement de l’IA

Pour répondre à une demande d’infrastructures

évolutives, flexibles et optimisées pour des secteurs

aussi divers que l’industrie 4.0, la santé

connectée, le commerce (retail) ou le véhicule

autonome, les datacenters modulaires sont de

plus en plus proposés par les constructeurs.

Séverine Hanauer, de Vertiv, explique : « Portés par

les avancées de l’IA, de l’edge computing et de l’Internet

des objets (IoT), les datacenters modulaires

se sont imposés comme un élément essentiel à la

réussite des opérations de nombreuses entreprises.

La dépendance croissante à l’égard de l’informatique

a mis en évidence les limites des datacenters

classiques construits sur mesure. Ces inconvénients

comprennent le manque de flexibilité ou évolutivité,

l’inefficacité due au surdimensionnement et les

coûts élevés associés aux travaux sur site.

La demande en alimentation électrique

secourue, en options de refroidissement

flexibles et en puissance

informatique immédiatement

disponible a

Solution Vertiv

MegaMod CoolChip

de datacenter

modulaire.

évolué. Un datacenter traditionnel peut ne plus

être suffisamment dimensionné pour répondre

demain à une nouvelle demande de traitement de

données et souligne l’importance et la pertinence

des datacenters modulaires capables de répondre

plus rapidement aux besoins dynamiques des

entreprises. Les entreprises peuvent considérer les

solutions modulaires préfabriquées (PFM) comme

des options plus appropriées face à ces défis.

Selon la dernière étude d’Omdia, la demande de

solutions modulaires préfabriquées et de micro

datacenters a été accélérée par l’IA. Les ingénieurs

de Vertiv ont appliqué des apprentissages fructueux

autour des solutions préfabriquées et les

besoins des déploiements d’IA au développement

des solutions Vertiv MegaMod CoolChip, afin de

supporter les exigences de l’IA d’aujourd’hui – et

de demain.

La solution Vertiv MegaMod CoolChip intègre

les meilleures technologies de sa catégorie, notamment

le refroidissement liquide à haute densité,

pour fournir une infrastructure critique pour

l’IA clé en main jusqu’à 50 % plus rapide que la

construction sur site.

C’est une solution de datacenter modulaire préfabriqué

(PFM) équipée d’un système de refroidissement

liquide, conçue pour permettre l’efficacité et

la fiabilité du AI computing. Elle peut être configurée

pour prendre en charge les plateformes des

principaux fournisseurs de calcul IA et évoluer en

fonction des besoins du client. En réunissant la

qualité et l’efficacité des processus, permises par la

fabrication hors site et avec les meilleures technologies

prêtes pour l’IA, le MegaMod CoolChip peut

réduire jusqu’à 50 % le temps de déploiement de

l’infrastructure numérique critique de l’IA.

Il s’agit d’une solution clé en main qui intègre la

technologie Vertiv CoolChip pour prendre en

charge le refroidissement liquide direct-to-chip,

la protection et la distribution électrique à haute

efficacité, ainsi que d’autres technologies d’infrastructure

numérique critique. La solution peut

être utilisée comme une rénovation modulaire

d’une installation existante ou comme un nouveau

datacenter autonome, supportant jusqu’à plusieurs

centaines de kilowatts par rangée et jusqu’à plusieurs

mégawatts avec des unités préfabriquées. »

L’importance de solutions DCIM

performantes et adaptées à ces nouveaux

besoins

La convergence de l’infrastructure informatique,

de l’IA et de la durabilité représente un défi complexe

pour les organisations. Les centres de données,

épine dorsale de l’informatique moderne,

sont d’importants consommateurs d’énergie. De


© Vertiv

plus, l’augmentation rapide du domaine de l’IA

augment encore la demande d’énergie. Cette

convergence de facteurs nécessite des solutions

innovantes pour minimiser l’impact environnemental.

Dans cette quête de durabilité, la gestion

de l’infrastructure apparaît comme un outil

essentiel. Le logiciel DCIM est utilisé pour surveiller,

mesurer et gérer les centres de données,

couvrant à la fois les équipements informatiques

et les infrastructures de support telles que les systèmes

d’alimentation et de refroidissement. Il vise

à aider les gestionnaires à atteindre une efficacité

énergétique maximale et à prévenir les problèmes

d’équipement qui entraînent des temps d’arrêt.

« Les solutions DCIM (Data Center Infrastructure

Management) performantes jouent un rôle crucial

dans la gestion des nouveaux sites en fournissant

une suite complète d’outils pour surveiller, gérer

et optimiser l’infrastructure informatique et les

équipements associés, avec quelques points-clés,

comme le souligne Alfred Francis, Territory

Sales Representative chez Schneider Electric :

• Surveillance en temps réel : les solutions DCIM

offrent une surveillance en temps réel de l’infrastructure,

permettant une détection rapide des

problèmes et une réponse proactive pour minimiser

les temps d’arrêt.

• Gestion de l’énergie : elles permettent de surveiller

et de gérer efficacement la consommation d’énergie,

contribuant à des opérations plus durables et

rentables.

LES DOSSIERS DU MOIS

Datacenter

• Optimisation de l’espace : en fournissant une vue

détaillée de l’emplacement et de l’utilisation de

l’espace, les solutions DCIM aident à optimiser

l’agencement des équipements pour une utilisation

efficace de l’espace disponible.

• Planification de capacité : elles offrent des outils

pour planifier de manière précise la capacité

future, permettant ainsi une croissance maîtrisée

et évitant les surcharges inattendues.

• Visibilité complète : grâce à des tableaux de bord

et des rapports détaillés, les solutions DCIM

offrent une visibilité complète sur l’ensemble de

l’infrastructure, ce qui facilite la prise de décision

informée et la gestion proactive des opérations.

Les solutions DCIM sont essentielles pour assurer

la disponibilité, l’efficacité et la fiabilité des opérations

dans les nouveaux sites, tout en contribuant

à une utilisation optimale des ressources et à des

performances améliorées. »

L’IA crée des opportunités techniques, commerciales

et scientifiques pour déployer et développer

de nouvelles capacités et outils. Néanmoins,

cela crée également des défis quant à la façon

de déployer rapidement les infrastructures des

centres de données requis et adaptés, mais la

dynamique est lancée pour renforcer la résilience

et les capacités de ces sites.

Jean-Paul Beaudet

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© DR

Des bonnes pratiques et

des solutions performantes

Selon l’Ademe, seuls 6 % du parc tertiaire sont équipés de systèmes

de GTB, dont 70 % sont inopérantes. L’effort à fournir est donc

considérable pour répondre au décret BACS, avec une nécessité

d’être en conformité dès 2025. Les propriétaires et gestionnaires

de bâtiments tertiaires doivent donc rapidement se mettre en

conformité, soit en respectant le niveau minimal prévu par la

réglementation, soit en optant pour des systèmes permettant d’aller

plus loin dans les économies et les fonctionnalités.

Franck Mouchel,

responsable Segment

tertiaire chez ABB

France.

Neufs ou existants :

les dates clés pour

s’équiper d’une GTB.

(source : Guide décret

BACS)

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LES DOSSIERS DU MOIS

Décret BACS

Dès 2027, les plus petits bâtiments

seront aussi concernés

Le décret BACS concerne en premier lieu les

bâtiments anciens dont la puissance nominale

est supérieure à 290 KW, avec une date butoir

de mise en œuvre au 1 er janvier 2025, puis, dès le

1 er janvier 2027, le seuil est abaissé à 70 KW.

« Les plus petits bâtiments sont donc aussi concernés

à court terme et c’est plutôt une excellente nouvelle,

car d’une part, les petites installations sont

rarement dotées de systèmes de gestion technique

de bâtiment et, d’autre part, la mise en place d’une

GTB conforme au décret n’est pas forcément coûteuse

et contraignante. Les retours sur investissement

sont donc souvent très rapides et les économies

substantielles », analyse Franck Mouchel,

responsable Segment tertiaire au sein d’ABB

France.

L’obligation au 1 er janvier 2025 pour les bâtiments

concernés par la mise en place d’une GTB peut

se résumer en deux points clés, poursuit l’expert

d’ABB :

- Être capable de suivre, enregistrer et analyser les

données de consommations en temps réel, par

zone fonctionnelle clé, et conserver ces données

de manière dématérialisée pour pouvoir y accéder

afin d’analyser les historiques.

- Ajuster automatiquement les systèmes techniques

pour optimiser l’efficacité énergétique,

pouvoir effectuer un pilotage centralisé des différents

équipements et fournir des alertes en cas

de déviations ou de pannes.


© DR

LES DOSSIERS DU MOIS

Décret BACS

Kevin Habegger, directeur technique de Sauter France.

Concrètement, si l’on prend le cas d’une chaufferie avec

un automate existant qui ne serait pas communicant, il

est possible de le remplacer par un automate programmable

communicant ABB Cylon®, par exemple, qui va

ainsi permettre de piloter à distance le site et de créer

une plateforme d’intégration multi-protocoles pour

contrôler les équipements de la chaufferie, sans passerelle

ou matériel additionnel.

Pour tout ce qui relève de la centralisation et visualisation

à effectuer sur des équipements communicants

déjà en place, que l’on soit avec BACNET, KNX, ou

Modbus, il est possible de mettre en place une passerelle

multi-protocolaire. « ABB propose notamment

les solutions doGate et Control Edge. Ces deux outils

permettent de réaliser des actions de contrôle automatisées

pour agir directement sur l’équipement », illustre

l’expert.

Enfin, concernant le suivi, l’enregistrement et l’analyse

des données de production et de consommations énergétiques

de systèmes CVC, des appareils de mesure

peuvent être mis en place dans les tableaux existants,

sans nécessiter de coupure avec des capteurs en boucle

ouverte.

Pour surveiller et contrôler le flux d’énergie, la solution

InSite pro M d’ABB peut gérer de façon modulaire

jusqu’à 32 départs, selon le plan de comptage à mettre

en place sur les usages principaux, ajoute l’expert

d’ABB. Le plus souvent, il s’agit d’installer moins d’une

dizaine de compteurs. L’installation est rapide, que ce

soit pour une campagne de comptage temporaire ou

définitive.

InSite pro M permet également avec un de ses modules

de mettre à disposition des sorties T/R pour, par

exemple, mettre à l’arrêt des circuits par programme

horaire pour tout ce qui est électrique et éclairage.

Kevin Habegger, directeur technique de Sauter France,

ajoute que « l’aspect réglementaire du décret constitue

une forte incitation pour mettre en place les moyens

nécessaires à une automatisation efficace et optimisée

dans le temps. Et avec la montée en puissance de l’IoT et

...

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Décret BACS, pourquoi

l’éclairage est un élément

clé ?

La gestion de l’éclairage est

un aspect clé de l’efficacité

énergétique. Après le

chauffage, la ventilation

et la climatisation (CVC),

l’éclairage est souvent

le deuxième poste de

consommation d’énergie.

Il contribue également à

la sécurité des occupants

dans les bâtiments.

L’objectif est de trouver

un juste équilibre entre un

éclairage adéquat pour le

confort visuel et la sécurité

des occupants, tout en

minimisant la consommation

d’énergie. Sans une gestion

intelligente de l’éclairage,

de nombreux points

lumineux restent allumés

inutilement, entraînant

des consommations

superflues. Pour réduire cette

consommation, la première

étape consiste à remplacer

les sources lumineuses

énergivores (halogènes,

fluorescents…). Ensuite, les

solutions B.E.G. viennent en

complément afin d’optimiser

le pilotage de l’éclairage,

permettant l’extinction

automatique des points

lumineux devenus inutiles

en cas d’absence ou en cas

42 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

d’apports de lumière naturelle

suffisants.

Quelle supervision pour la

gestion de l’éclairage ?

B.E.G. propose des solutions

avancées de pilotage de

l’éclairage, notamment grâce

à une gamme de détecteurs

de présence autonome.

Nous offrons également

une solution de supervision,

« VISTATION », qui assure

le pilotage des équipements

soit manuellement via une

interface de visualisation

virtuelle, soit par des

fonctions automatiques

(horaire, calendrier,

astronomique).

La supervision apporte

une vue d’ensemble

de l’occupation et du

fonctionnement du bâtiment

et un monitoring énergétique

enregistre automatiquement

les consommations. Elle

fournit également des

informations précieuses pour

la maintenance telles que

la détection d’équipements

défectueux et l’envoi

automatique d’alertes par

e-mail. Ce système répond

aux exigences du décret

BACS. Si le bâtiment est

équipé d’une supervision

globale, il suffira alors

d’intégrer les points de

Décret BACS

Décret BACS : de l’importance d’une solution d’éclairage optimisée

Cyril Petit, prescripteur B.E.G. France pour la région Sud-Est

Cyril Petit, prescripteur B.E.G. France pour la région Sud-Est.

© B.E.G.

gestion de l’éclairage via

BACnet/IP.

Quelles particularités sont

traitées dans les projets

d’éclairage ?

Aujourd’hui, il est possible

d’intervenir sur presque

tous les types de bâtiments,

qu’il s’agisse de collèges,

de bureaux, d’EHPAD ou

de complexes sportifs.

Les solutions proposées

s’adaptent à chaque

contexte : aux locaux

de passage, souvent

borgnes, sans lumière

naturelle (circulations,

escaliers, sanitaires, petits

locaux) ; aux locaux à

occupation permanente,

bénéficiant d’un apport

significatif de lumière

naturelle ; aux bureaux,

plateaux de bureaux, salles

de réunion, salles de classe…

L’objectif est de piloter

efficacement l’allumage,

l’extinction et la régulation

des points lumineux en

fonction de l’occupation

et des apports de lumière

naturelle, tout en garantissant

confort et sécurité.

Dans les bâtiments recevant

du public et dans le secteur

de la santé, la réglementation

EC6 (réglementation de

sécurité incendie) impose un

éclairage permanent dans

les zones de dégagements,

durant les heures

Écran de supervision d’éclairage.

d’occupation. Cependant, cet

éclairage permanent, bien

souvent 1 luminaire sur 3, ne

tient pas toujours compte de

l’apport de lumière naturelle.

Nos systèmes permettent

de proposer un éclairage

permanent plus économe et

homogène, en corrélation

avec la lumière naturelle. De

plus, il est possible de mettre

en place un cheminement

intelligent « GUIDED

LIGHT » qui permet

d’enclencher les zones à

la valeur réglementaire à

l’endroit et au moment où

cela est nécessaire. Par

rapport à une installation

classique, il est possible de

diminuer significativement

les consommations tout en

apportant plus de confort.

Dans l’immotique de

bureaux, il est nécessaire

d’installer des solutions

d’éclairage flexibles,

capables de s’adapter aux

besoins évolutifs des clients.

Les fonctionnements, les

cloisonnements, les espaces

ne sont pas figés et les clients

peuvent ainsi se projeter à

long terme sur l’évolution de

leur activité et donc sur de

nouveaux aménagements

de leurs espaces de travail.

La mise en œuvre d’un tel

équipement augmente la

pérennité des installations,

et la durabilité de

l’investissement.

© B.E.G.


LES DOSSIERS DU MOIS

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Exemple de

schéma de suivi des

consommations avec

InSite pro M d’ABB.

Exemple de capteur

multifonction

intelligent.

44 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

...

LES DOSSIERS DU MOIS

Décret BACS

© Sauter

des capteurs intelligents, la GTB devient également

incontournable pour exploiter toutes les données

nécessaires au bon fonctionnement des régulations,

l’humain seul ne pouvant tout surveiller et

suivre ».

La GTB, éventuellement à distance, intervient

pour éviter toute dérive d’exploitation en mettant

en avant les incohérences détectées au fil de

l’eau sur l’ensemble des informations qui y sont

raccordées. Ainsi, la GTB peut intervenir également

pour corréler une grande variété d’informations

et de mesures, par exemple rapprocher

la présence et le bruit dans une pièce, mettre

en évidence l’utilisation répétée dans un espace

nécessitant un nettoyage particulier, ou encore

effectuer une gestion énergétique en cohérence

avec le taux d’occupation des bureaux, ou des

check-in dans un hôtel.

Qui plus est, certains capteurs apportent un

maximum d’informations avec un seul point de

captage, permettant de mesurer différentes grandeurs

en simultané, comme le mouvement, la

présence, la luminosité, la pression acoustique, la

température et le taux d’humidité.

La GTB est un véritable concentrateur, à la fois

de multiples informations internes au bâtiment

issues des systèmes et des capteurs IoT, mais aussi

d’informations externes comme la liaison avec la

prévision météo, apportant de nouveaux services

pour l’exploitant, la télé-opération, les gestionnaires

d’énergie. Des services qui sont également

utiles aux occupants en optimisant les conditions

de confort, et en évitant les dérives ou les dysfonctionnements

sur tous les systèmes majeurs

du bâtiment.

« Le décret BACS n’est pas le décret tertiaire, le

décret BACS définit des moyens techniques et des

solutions permettant d’aider à atteindre les objectifs

de réduction d’énergie du décret tertiaire. Le

décret BACS constitue une formidable opportunité

pour assurer la performance et la pérennité du

patrimoine immobilier sur le long terme en complément

d’autres actions d’efficacité énergétique à

mener sur l’enveloppe et le bâti proprement dit »,

précise Kevin Habegger.

Il s’agit avant tout de mettre ou remettre du bon

sens dans les automatismes et maintenir dans

le temps la bonne conduite et les bons réflexes,

poursuit l’expert de Sauter. « Le projet peut rester

simple avec l’ajout de quelques compteurs,

la mise au point et des réglages sur des systèmes

existants, l’ajout d’un moyen de communication

pour téléopérer et d’une interface numérique

de visualisation adaptée et ergonomique, aussi

bien pour l’exploitant que le gestionnaire. »

Bien sûr, des projets d’ampleur de rénovation

© ABB


lourde peuvent être menés et, dans ce cas, une

ambition de mise en place de GTB de classe A

ou B se justifie, mais c’est avant tout l’écoute et

une analyse fine de la situation et de l’exploitation

des équipements en place qui doivent conduire le

projet à réaliser, et le niveau d’efficacité réalisable

avec un retour sur investissement rapide.

LES DOSSIERS DU MOIS

Décret BACS

Le minimum réglementaire BACS :

la GTB de classe C

Pour répondre aux exigences du décret, la classe C

de GTB est la référence standard qui répond aux

exigences du décret BACS selon la norme NF EN

ISO 52120-1:2022. Pour rappel, la norme définit

quatre classes de gestion technique du bâtiment

(GTB) en fonction de leurs fonctionnalités et de

leur performance énergétique : A, B, C et D.

La classe C est la référence standard définie par la

norme qui répond aux exigences du décret BACS

et les classes A et B correspondent aux systèmes

de GTB dont les performances sont les plus avancées,

la classe A, de par ses fonctions, permettant

d’atteindre le maximum de performances énergétiques.

« Toutes portent en périmètre technique le ou les

différents usages du bâtiment, et le décret BACS

indique une liste minimale, non limitative des

installations à piloter : chauffage, climatisation,

ventilation, production d’eau chaude sanitaire,

éclairage, production d’électricité sur site… Ainsi,

tout autre système pourrait être connecté à la GTB

en fonction de la pertinence et du potentiel d’économie

d’énergie, par exemple la production thermique

solaire, la gestion de bornes de recharge de

véhicules », précise l’expert de Sauter.

Comprendre et analyser les moyens

techniques déjà en place

Pour Franck Mouchel d’ABB France, « le point de

départ et la base pour la mise en place d’une GTB

dans le cadre du décret BACS, c’est de réaliser un

audit technique de site. L’audit doit être effectué

par un sachant qui donne des conseils agnostiques

présentant les principaux postes de consommation

et les équipements, ceux qui peuvent être conservés,

améliorés ou bien changés en fonction des

solutions et scénarios établis pour répondre aux

objectifs des trois classes A, B ou C ».

Choisir un auditeur n’est d’ailleurs pas forcément

simple pour les propriétaires. Certains auditeurs

poussent à la mise en place d’une GTB de

classe A ou B, d’autres proposent de tout remplacer

dans une approche de remise à plat complète

de l’installation. « Il s’agit pourtant de déterminer

en premier lieu les bons travaux par rapport à ce

qui est existant, pour atteindre la classe C qui est le

niveau exigé par le décret pour permettre un suivi

d’exploitation visuel à la fois simple à appréhender

et à utiliser », ajoute Franck Mouchel.

L’audit sera d’autant plus pertinent qu’il peut

être parfois révélateur et produire une prise de

conscience de mauvaises pratiques qu’il est possible

de corriger simplement par des réglages

adaptés. Une fois la conduite du bâtiment opéra-

...

BACS : système

d’automatisation, de

contrôle mais aussi

de suivi énergétique

du bâtiment.

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© SAUTER France

Visualisation

graphique du bâtiment

adaptée à chaque profil

d’utilisateur.

...

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LES DOSSIERS DU MOIS

Décret BACS

tionnelle et optimisée, il peut s’avérer nécessaire

de changer les équipements, mais ce n’est pas forcément

un passage obligé, ajoute l’expert. Rajouter

une programmation sur les CTA, effectuer

une récupération d’énergie avec du free cooling

sont autant d’illustrations d’actions permettant

des économies rapides avec des retours sur investissements

courts.

Les situations sont variables en termes d’équipements

car les grands bâtiments sont largement

équipés de GTB de classe C ou plus, mais c’est

bien moins le cas sur les bâtiments de moyennes

et plus petites surfaces. Une situation qui se

montre aussi contrastée par région, l’équipement

en GTB sur les régions parisiennes et lyonnaises

étant souvent plus conséquent que sur le reste de

la France. Chaque projet est donc un cas spécifique

qu’il convient d’examiner avec soin avant

d’établir tout plan d’action.

Vers des systèmes GTB mieux exploités

Le « décret BACS 2 » demande également une

inspection régulière avec une surveillance de

l’étalonnage et du fonctionnement du système

pour garantir dans le temps les économies d’énergie

avec, à la clé, la possibilité d’enregistrement,

d’export et d’analyse des données issues des

systèmes GTB. Une inspection obligatoire qui

s’ajoute au contrôle et entretien de maintenance

annuel ou biannuel suivant les types de systèmes

techniques.

« Il y a et il y aura toujours de l’humain et c’est

fondamental. Ni les moyens techniques et la GTB,

ni l’intelligence artificielle ne seront suffisants à

Contrôleur E_AÏRON par pièce

multimétier utilisé en classes A et B.

court et moyen terme pour une bonne conduite du

bâtiment pérenne dans le temps sans un exploitant

de métier pour piloter l’ensemble, sans un gestionnaire

pour analyser les données et proposer des

plans d’amélioration », analyse Franck Mouchel

d’ABB. L’IA est certes de plus en plus métier mais

ne fait et ne fera pas tout, dans une logique de

complexification et de quantité croissante d’informations

techniques. Son objectif sera d’abord

d’aider à la décision pour contribuer au maintien

opérationnel optimal du bâtiment.

Flexibilité et stockage d’énergie : une GTB

conforme pour y répondre

Kevin Habegger souligne que les solutions GTB

ne se cantonnent pas à répondre au décret BACS,

car les solutions techniques et de services numériques

sont capables d’embrasser des scénarios

d’automatisation très variés de façon efficace

et durable. Ainsi, la GTB peut aider à réduire

l’empreinte énergétique et carbone en décalant

les usages dans le tertiaire, durant les pics journaliers

de consommation : la GTB est dans ce

cadre aussi support de scénario de flexibilité ou

d’effacement, pour illustrations – en réduisant

momentanément la température de chauffage et

d’ECS, en décalant les recharges sur les IRVE, ou

encore en poussant de la production d’énergie au

bon moment.

Depuis l’installation des premières GTB il y a

maintenant près de 50 ans, les avantages économiques

et de confort apportés par ces systèmes

ne sont plus à démontrer. Les propriétaires sont

de plus en plus au fait des décrets, et la filière

apparaît de plus en plus en mouvement pour

apporter conseils et réponses ad hoc tant en

termes d’actions préalables et de réglages que de

mise en place de solutions techniques simples et

ergonomiques optimisant empreinte énergétique

et confort de façon pérenne.

Jean-François Moreau

© ABB


LES DOSSIERS DU MOIS

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LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

Protéger les installations

sensibles contre la foudre

et les surtensions

Les infrastructures critiques, qu’il s’agisse des sites industriels, des

datacenters ou des hôpitaux, répondent à un impératif absolu : la continuité

de service. Sans une protection performante, cela peut conduire à des

accidents corporels, des arrêts de production ou à des dégâts sur les

équipements, engendrant des pertes d’exploitation. Ces installations

sensibles doivent être protégées contre trois principaux risques liés à la

foudre : le foudroiement direct, le courant de foudre qui se propage à travers

le réseau de distribution électrique et les champs électromagnétiques.

Avec la multiplication des équipements électriques, informatiques et

électroniques très sensibles aux surtensions, leur protection devient une

nécessité économique et de sécurité.

Les changements climatiques qui se produisent

à travers le monde exacerbent les

phénomènes météorologiques extrêmes,

qui se multiplient et s’intensifient. Nous devons

nous attendre à de nouvelles inondations, mais

aussi à des phénomènes atmosphériques et orageux

bien plus fréquents et plus intenses. Cette

intensification est liée à des variations importantes

de températures, qui occasionnent des

phénomènes orageux plus violents, créateurs

de cumulonimbus, eux-mêmes à l’origine des

orages. Ces dernières années, les records tombent

les uns après les autres et ce n’est pas près de s’arrêter.

En France, ces phénomènes font l’objet d’un

© Mersen

suivi précis depuis 1995, réalisé par la filiale de

Météo France, Météorage.

Parallèlement à cette augmentation en nombre

et en intensité des phénomènes orageux, les évolutions

technologiques de la dernière décennie

ont généré une augmentation des équipements

électroniques sensibles, situés à l’intérieur ou à

l’extérieur des bâtiments. Qu’il s’agisse de l’éclairage

led, des organes de supervision, mais aussi

des moteurs, des serveurs et de l’immense majorité

des équipements électriques présents dans et

autour du bâtiment. Conjuguée à l’augmentation

des phénomènes atmosphériques, la présence de

ces équipements nécessite l’augmentation des

niveaux de protection pour garantir la continuité

de service.

Enfin, tous ces équipements sensibles sont de

plus en plus interconnectés, que ce soit sur des

réseaux d’électricité ou de communication, qui se

trouvent être de plus en plus saturés. Il ne faut

pas oublier que ces réseaux, et plus généralement

tous les conduits métalliques qui maillent le bâtiment,

sont le lieu de propagation des surtensions.

Il est donc essentiel d’augmenter l’immunité des

réseaux face à ces risques.

Les enjeux de protection des infrastructures

critiques

Les infrastructures critiques ou essentielles

regroupent les systèmes vitaux pour le fonctionnement

de la société et de l’économie. Ce


terme rassemble donc les systèmes de production,

de transport et de distribution d’énergie,

l’approvisionnement en eau, les télécommunications,

mais aussi les organes essentiels à la santé

publique, aux services financiers, à la sécurité ou

à l’industrie. À ce titre, trois typologies principales

de bâtiments se dégagent : les hôpitaux, les

datacenters et les sites industriels.

Protéger les infrastructures critiques contre les

surtensions est essentiel pour assurer la continuité

de service des installations et s’assurer du

fonctionnement des équipements présents dans

son environnement. La probabilité du risque

foudre découle donc de l’analyse de risques et

de l’obligation de continuité de service des bâtiments.

Les risques diffèrent selon la nature du

bâtiment et des activités qu’il héberge. Pour les

hôpitaux, le risque est élevé, car il relève de la

santé et de la vie des patients. Par ailleurs, les établissements

de santé hébergent des équipements

très coûteux et qui doivent fonctionner en permanence.

Les sites industriels présentent un risque d’arrêt

de production, ce qui peut représenter des pertes

financières importantes, comme l’explique Aurore

Alric, chef de produit, groupe Citel : « Un arrêt

imprévu coûte très cher, à la fois en raison de la

perte de production et des dommages sur les équipements,

qui peuvent nécessiter leur remplacement

pur et simple ou des cycles de maintenance qui

peuvent être longs et coûteux. » Les sites industriels

présentent également des risques d’incendie ou

d’explosion, qui peuvent endommager le bâtiment

et générer des accidents corporels.

Pour les datacenters, qui sont des bâtiments plus

classiques en apparence, les principaux risques

LES DOSSIERS DU MOIS

© Dehn

Sécurité

sont les dommages physiques sur le bâtiment et

les incendies, mais aussi les pertes de données et

les interruptions de service, qui peuvent impacter

fortement des entreprises ou des services

publics. Sur les équipements qui composent les

datacenters, les réparations et les pertes de services

sont très coûteuses.

Rappelons que nombre de ces bâtiments, notamment

les sites industriels, disposent d’installations

extérieures, par exemple de la production

photovoltaïque sur les toitures ou les ombrières

de parkings, des bornes de recharge de véhicules

électriques (IRVE) ou de l’éclairage extérieur.

Toutes ces installations, reliées au bâtiment,

doivent également faire l’objet de protections.

Deux grandes familles de risques

L’objectif est de protéger les bâtiments et leur

environnement direct contre deux familles de

© Dehn

Protection contre la

foudre complète d’un

hôpital.

...

...

Aurore Alric, chef de

produit, groupe Citel.

Protection d’un

datacenter contre les

risques liés à la foudre.

© Citel

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© Mersen

© Mersen

Florent Ivankovics,

responsable du

développement

commercial en protection

contre les surtensions

chez Mersen.

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LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

risques principales liées à la foudre. La première

est liée au risque atmosphérique avec le

foudroiement direct du bâtiment, qui provoque

des phénomènes de conduction et d’induction et

peut endommager ou détruire les équipements,

mais aussi provoquer des départs d’incendie. Le

risque foudre est la partie émergée de l’iceberg et

l’aspect le plus spectaculaire. Lorsque les équipements

sont touchés, ils noircissent ou sont même

brûlés.

Mais il est essentiel de prémunir le réseau contre

les surtensions de manœuvre et les perturbations

sur le réseau. Les ouvertures et les fermetures

sur le réseau créent des surtensions, moins

ERP : établissements recevant du public > obligation de

contrôles périodiques

• Arrêté du 19/11/2001 portant approbation de dispositions

complétant et modifiant le règlement de sécurité contre les

risques d’incendie et de panique dans les ERP.

• Arrêté du 11/12/2009 portant approbation de diverses

dispositions complétant et modifiant le règlement de

sécurité contre les risques d’incendie et de panique dans

les établissements recevant du public.

IGH : immeuble de grande hauteur > obligation de

protection + contrôles périodiques

• Arrêté du 30/12/2011 portant règlement de sécurité

pour la construction des IGH et leur protection contre les

risques d’incendie et de panique.

ICPE : installation classée pour la protection de

l’environnement > obligation d’études, de travaux et de

vérifications

• Arrêté du 19/07/2011 modifiant l’arrêté du 04/10/2010

fortes que celles provoquées par la foudre. Seulement,

elles sont beaucoup plus récurrentes et

accélèrent considérablement le vieillissement des

équipements. Dans une usine ou dans un hôpital,

ces surtensions transitoires se répètent tous

les jours. « Notre mission consiste à augmenter la

durée de vie des installations sensibles : nous identifions

les équipements de protection capables de

réduire l'impact des variations de tension. Nous

visons à prévenir les dégradations au fil du temps,

pour éviter toute perturbation pouvant mener

à un arrêt complet générant des coûts de maintenance

élevés », explique Florent Ivankovics,

responsable du développement commercial en

protection contre les surtensions chez Mersen.

Les bâtiments doivent donc être protégés face à

deux familles de risques : le foudroiement direct

d’une part, et les surtensions et perturbations sur

le réseau d’autre part.

Les protections contre l’éclair de foudre

sur le bâtiment ou impact direct

Concernant le foudroiement direct, il convient

d’apporter une protection directement à l’extérieur

du bâtiment. Plusieurs systèmes peuvent

alors entrer en jeu, selon la nature du bâtiment

à protéger. Le paratonnerre, qui vise à capter le

coup de foudre et à la canaliser, doit être installé

au point le plus haut du bâtiment. Il existe deux

types de paratonnerres : les paratonnerres à tige

simple et les paratonnerres à dispositif d’amorçage

(PDA). Ces derniers permettent de couvrir

une surface de protection plus importante, car

le PDA capte le coup de foudre plus loin qu’un

Les principaux textes foudre en France par typologie de bâtiment

relatif à la prévention des risques accidentels au sein des

installations classées pour la protection de l’environnement

soumises à autorisation.

Il existe également des textes spécifiques pour certains

sites soumis à ENREGISTREMENT et DÉCLARATION (et à

d’autres rubriques « AUTORISATION » non reprises dans le

texte ci-dessus).

INB : installation nucléaire de base > démonstration de

sûreté face aux agressions foudre

• Arrêté du 02/02/2012 fixant les règles générales relatives

aux INB.

INBS : installation nucléaire de base secrète (ministère

de la Défense) > obligations d’études, de travaux, de

contrôles et de prévention

• Arrêté du 01/10/2007 définissant les modalités relatives à

la protection contre la foudre des INBS et des installations

de mise en œuvre et maintenance associées aux systèmes

nucléaires militaires.

...


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© ABB

© DEHN

Bruno Roland, Business

Technical Manager, ABB

France - Electrification

Installation Products.

Jérôme Laulan, directeur

général de DEHN.

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LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

paratonnerre classique, comme l’explique Bruno

Roland, Business Technical Manager, ABB

France - Electrification Installation Products :

« L’électronique du PDA crée une ionisation

autour de la pointe du paratonnerre. Notre dispositif

utilise l’énergie du champ électrique naturel

présent sous les nuages d’orage pour émettre une

tension impulsionnelle sur la pointe du PDA. Si

le champ électrique augmente, cela crée un traceur

ascendant. Le PDA offre donc plus de chance

de capter un traceur descendant et à plus grande

distance. »

Il est important de préciser que les coups de

foudre ne tombent pas forcément sur le point le

plus haut. Lors d’un foudroiement direct, l’impact

peut se situer dans un rayon de 100 mètres

autour du point le plus haut. « Il y a eu des cas

où la foudre tombe au pied d’un immeuble de

grande hauteur, je pense notamment au gratteciel

Burj Khalifa, qui est la plus haute structure

humaine jamais construite, avec une hauteur de

828 mètres », explique Bruno Roland.

Autre mode de protection contre les impacts

directs, la cage maillée. Ce système est privilégié

pour les datacenters, car il permet de partager le

courant de foudre, ce qui réduit les effets électromagnétiques

dans le bâtiment. « La cage maillée

peut même parfois être intégrée directement lors

de la construction du bâtiment. Dans ce cas, les

fers à béton peuvent être associés électriquement

au canal d’écoulement de la foudre. Ce mode

de protection est plus fréquemment utilisé pour

les hôpitaux ou les datacenters, pour lesquels la

séparation des courants impulsionnels, induits

par l’écoulement de la foudre, est essentielle pour

protéger les équipements sensibles et critiques »,

commente Jérôme Laulan, directeur général de

DEHN.

Enfin, les câbles de garde, ou fils tendus,

consistent à tendre des câbles conducteurs entre

des mâts, au-dessus de l’installation, et à les relier

directement à la terre. « Les câbles de garde sont

utilisés pour les applications les plus à risque,

notamment pour le stockage pyrotechnique et le

stockage de matières dangereuses plus globalement,

mais aussi pour les lignes à haute tension

et certains sites industriels. À la différence d’un

paratonnerre, les câbles de garde évitent d’attirer

la foudre », explique Bruno Roland.

Pour ces trois modes de protection, l’écoulement

de la foudre est obtenu grâce à des conducteurs

de terre, qui permettent d’écouler le courant de

foudre le plus rapidement et le plus efficacement

possible vers la prise de terre. Mais dans tous les

cas, en évacuant le courant à la terre, on recrée

Protection d’un bâtiment contre les chocs

de foudre grâce à des paratonnerres.

des surtensions qui se propagent via les conduits

ou câbles métalliques, notamment les réseaux

électriques, les réseaux informatiques cuivre,

mais aussi les conduites d’eau ou de gaz.

Les protections contre les surtensions

ou les perturbations électriques

Pour garantir une protection efficace contre les

surtensions, il est essentiel d'utiliser des parafoudres

adaptés et correctement sélectionnés.

La localisation joue également un rôle crucial

dans une installation électrique. Il est important

d'identifier le bon niveau de robustesse et

de déterminer les étapes de protection nécessaires

pour assurer une sélectivité, dans le but

de réduire l'ampleur des surtensions. « L’objectif

est d’évacuer rapidement et efficacement l'excès

d’énergie vers la terre afin d'éviter les dommages »,

explique Florent Ivankovics.

Il existe plusieurs types de parafoudres, qui

dépendent de l’intensité du courant de foudre à

écouler, mais aussi de la forme du courant électrique

– courant alternatif AC et courant continu

DC – pour le réseau électrique. Il convient également

de protéger les réseaux de communication

cuivre, selon les mêmes critères que les réseaux

d’électricité.

Concrètement, en présence d’un paratonnerre,

l’installation d’un parafoudre de Type 1 est obligatoire.

Ces parafoudres offrent une capacité

d’écoulement très importante et doivent être

localisés à l’entrée de l’installation, dans le TGBT

ou dans les tableaux principaux.

Les parafoudres de Type 2 sont installés dans les

tableaux divisionnaires et ont la caractéristique

de permettre un écoulement moindre du courant

de foudre mais avec de plus faibles surtensions à

leurs bornes.

Enfin, les parafoudres de Type 3 sont utilisés très

ponctuellement pour protéger les équipements

très sensibles aux surtensions et accompagnés

© DEHN


LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

d’un parafoudre de Type 2. « Mais le plus souvent,

l’installation de parafoudres de Type 2+3 est privilégiée,

les parafoudres de Type 3 sont très rarement

installés », précise Aurore Alric.

Il convient également de protéger la partie DC

de l’installation, selon les mêmes modalités de

protection que le côté AC. En présence d’un

paratonnerre, il faut installer un parafoudre

de Type 1 DC. Sans paratonnerre, il faut installer

a minima un parafoudre de Type 2 DC.

« Une norme produit dédiée aux parafoudres

DC devrait être publiée courant 2025 », précise

Aurore Alric.

Il ne faut pas oublier que les équipements sont

de plus en plus interconnectés et échangent un

volume croissant d’informations et de données.

Il est donc essentiel de prendre en compte les

lignes de communication et les réseaux, en utilisant

des parafoudres de type courant faible (dans

la plupart des cas), en fonction des réseaux et de

la nature des équipements. « Installer des parafoudres

basse tension est important, mais il est également

crucial d’assurer une protection adéquate

sur les lignes de communication en cuivre », précise

Florent Ivankovics.

Dans tous les cas, il faut installer des parafoudres

en cascade, conformément à l’article sur les parafoudres

complémentaires de la NF C 15-100.

Il convient également de protéger tous les équi-

© DEHN

...

Parafoudre de Type 1

DEHNshield, qui

répond aux exigences

de la NF C 15-100.

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. . . . . . . .

ZOOM SUR

Selon la loi, peu de structures ont

des obligations de protection contre

la foudre. Mais la filière pousse à

mettre en œuvre des solutions de

protection foudre, notamment pour

réduire les pertes d’activité ou de

données. Dans les bâtiments, il y a de

plus en plus de réseaux informatiques

et d’équipements sensibles. Il est

impératif de protéger les lignes

entrantes du bâtiment contre les

surtensions. Le résidentiel a été exclu

de ce raisonnement et les exigences

n’ont pas changé. La NF C 15-100

définit les règles de protection contre

les surtensions et ne concerne pas

l’installation d’un paratonnerre.

Les règles changent

À partir de 2025, l’installation de

systèmes de protection contre les

variations de tension pourrait devenir

obligatoire dans certains cas. La

norme évolue, et les articles 443.4

et 534.3 en précisent les nouvelles

exigences, notamment pour renforcer

la protection des personnes et des

bâtiments tertiaires ou industriels.

La nouvelle version de la NF C 15-100

n’est plus une norme unique, mais

une série de normes distinctes. La

NF C 15-100-10 prévoit les règles

d’installation d’équipements de

protection foudre dans le résidentiel

domestique. La NF C 15-100-1 prévoit

les règles d’installation d’équipements

de protection foudre pour toutes les

autres typologies de bâtiments.

Mise en œuvre d’un parafoudre à

l’origine

Le changement le plus important

concerne les conditions pour la

mise en œuvre d’un parafoudre à

l’origine de l’installation, qui est le

parafoudre principal. Auparavant,

l’installation d’un parafoudre

dépendait de l’environnement du

bâtiment, comprenant la densité de

foudroiement de la zone, les modes

de raccordement au réseau (aérien

ou souterrain) ou si le bâtiment

se trouvait en zone urbaine ou

rurale. Dans la nouvelle version

de la NF C 15-100-1, l’installation

d’un parafoudre à l’origine dépend

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LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

Les évolutions de la NF C 15-100

exclusivement de l’impact que des

surtensions pourraient avoir sur

l’installation. La norme définit donc

une série de critères :

• Les surtensions auront-elles

des conséquences sur des vies

humaines ?

• Les surtensions auront-elles des

conséquences sur l'activité des

services publics et l'intégrité du

patrimoine culturel ?

• Les surtensions auront-elles des

conséquences sur une activité

commerciale ou industrielle ?

• Le bâtiment reçoit-il du public (ERP,

tertiaire, écoles, musées…) ?

• Le bâtiment est-il équipé

d’un système de sûreté de

fonctionnement (vidéosurveillance,

contrôle d’accès…) ?

• Le bâtiment est-il une installation

classée pour la protection de

l’environnement (ICPE) ?

• Le bâtiment est-il équipé d’un

paratonnerre ?

Si le bâtiment remplit un seul de ces

critères, l’installation d’un parafoudre

à l’origine est obligatoire, comme le

prévoit l’article 443.4.

Si le bâtiment est doté d’un

paratonnerre, il faut alors installer un

parafoudre de Type 1

Si le bâtiment n’est pas équipé

d’un paratonnerre, il faut installer

un parafoudre de Type 2 a

minima. Si une modification vient

changer la nature du bâtiment,

principalement l’installation d’un

paratonnerre ou la réfection globale

de l’installation électrique, il faut

suivre les dispositions prévues par la

NF C 15-100-1.

Règles d’installation des parafoudres

supplémentaires

Autre nouveauté, qui définit cette

fois les règles d’installation des

parafoudres supplémentaires

(article 534.1.4.1.3). Ces parafoudres

supplémentaires sont positionnés

en aval du parafoudre principal et

permettent de mettre en œuvre une

protection en cascade de l’installation.

Il existe deux cas obligatoires :

a – Si le parafoudre principal a un

niveau de protection (Up) qui ne

correspond pas à la robustesse de

l’équipement. Par exemple, si un bras

robot industriel admet une robustesse

de 2,5 kV sur un réseau 230-400 V,

alors l’Up doit être inférieur ou égal à

2,5 kV.

Cela est dû à l’oscillation

des surtensions : les surtensions

sont doublées tous les 10 mètres de

câbles. Dans ce cas, il faut installer

un parafoudre au plus près de

l’équipement à protéger. Dans tous les

cas, il faut un Up adapté, ou, à défaut,

une protection au plus proche de

l’équipement.

b – En cas de présence de surtensions

de manœuvre avéré. Tous les

équipements avec des commutations

élevées créent des surtensions de

manœuvre sur le réseau. C’est le cas

des transformateurs ou des moteurs.

Dans ce cas, il faut installer une

protection supplémentaire au plus

proche de l’équipement, c’est-à-dire

dans le tableau divisionnaire, avec un

Up adapté.

En résumé

Le parafoudre devient obligatoire dans

plusieurs types de bâtiments, tels que :

• les hôpitaux, cliniques et autres

établissements de santé ;

• les musées et bâtiments

patrimoniaux ou historiques ;

• les bâtiments recevant du public,

quelle que soit leur capacité

d’accueil ;

• les bornes de recharge pour

véhicules électriques destinées au

public ;

• les systèmes de sécurité et de

vidéosurveillance dans les bâtiments

recevant du public, quelle que soit

leur capacité d’accueil ;

• les grandes surfaces, supermarchés,

hôtels, et tout autre bâtiment

industriel ou tertiaire accueillant du

public, quelle que soit leur capacité

d’accueil.

Rétroactivité

La nouvelle version de la NF C 15-100

n’est pas rétroactive. Sont concernés

les bâtiments neufs pour lesquels un

permis de construire a été déposé

après le 1 er août 2024.


pements qui se trouvent en périphérie des installations

typiques, notamment les systèmes de production

photovoltaïques, le stockage d’électricité,

les IRVE, ou encore les serveurs qui peuvent être

intégrés à des containers, à l’aide de parafoudres

dédiés par application. « La protection foudre

découle d’une vision holistique, c’est-à-dire que l’on

considère les risques sur l’ensemble de l’installation

», précise Jérôme Laulan.

Les solutions de protection contre

les chocs de foudre

Chez ABB, le Pulsar® hélita® est le paratonnerre à

dispositif d’amorçage (PDA) de référence. Il a fait

l’objet d’un dépôt de brevet en collaboration avec

le CNRS. « Le Pulsar hélita existe en 3 modèles,

avec 3 avances à l’amorçage différentes : 30 µs pour

le Pulsar 30, 45 µs pour le Pulsar 45 et 60 µs pour

le Pulsar 60. Pour les sites de taille très importante,

il faut donc installer plusieurs Pulsar 60. »

De son côté, « DEHN est promoteur du paratonnerre

à tige simple, mais aussi des solutions à cages

maillées, notamment pour les hôpitaux ou les

datacenters », explique Jérôme Laulan.

Mersen a développé une gamme de paratonnerres

avec dispositif d’amorçage, testables à distance,

conçue pour des applications complexes.

La gamme Nimbus R est un allié idéal pour les

installations et bâtiments difficiles d’accès, qu’ils

soient de grande taille ou nécessitant une protection

avec un grand nombre de pointes. La

gamme Nimbus R permet de réaliser des tests en

toute sécurité depuis le sol, sans avoir à déployer

de moyens spécifiques de levage ou d’accès.

Des choix technologiques variés

Il est important de rappeler que les choix technologiques

découlent de considérations technico-économiques,

comme le précise Florent Ivankovics

: « Les différents acteurs du marché ont fait

des choix et ont des avis différents. » Et « chaque

fabricant a sa propre stratégie », abonde Jérôme

Laulan. « Mais le plus important est de choisir

des technologies compatibles », précise Aurore

Alric.

Par exemple, Citel utilise la technologie VG,

qui combine varistance et éclateur à gaz. « Cette

technologie offre une parfaite coordination de

la réponse aux surtensions, elle offre une parfaite

compatibilité entre les différentes technologies

de parafoudre, simplifiant leur sélection. La

technologie VG assure une excellente durée dans

le temps grâce à ces deux composants complémentaires,

une meilleure tenue aux surtensions

transitoires et un meilleur Up (niveau de protection)

», détaille Aurore Alric. La technologie

LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

VG se retrouve dans toutes les gammes de Citel,

qu’elles soient AC ou DC.

Mersen a opté pour une approche technologique

similaire en combinant les technologies de varistance

et d’éclateur dans ses produits parafoudres.

« Notre valeur ajoutée réside dans le fait que nous

sommes à la fois fabricant de parafoudres et de

fusibles, ce qui nous confère une maîtrise parfaite

et constitue notre force. Nous sommes en

mesure d’identifier le fusible adéquat en fonction

du niveau de robustesse du parafoudre, afin d’optimiser

la compacité, tout en assurant un niveau

de protection maximal, et ce, quels que soient

le niveau d’exposition et l’application », ajoute

Florent Ivankovics.

DEHN pousse les solutions reposant sur la technologie

brevetée ACI (Advanced Circuit Interruption).

En fin de vie, le parafoudre meurt en

court-circuit s’il reçoit plus d’énergie que ce

pour quoi il est conçu. Il faut donc couper le

court-circuit. Il y a plusieurs manières de faire :

soit ajouter une protection en amont, soit intégrer

une protection au parafoudre. « Si la protection

est intégrée au parafoudre, la mise en œuvre

est plus simple pour les tableautiers. Des chambres

d’extinction permettent de récupérer le courant

...

Le paratonnerre à

dispositif d’amorçage

(PDA) Pulsar hélita

développé par ABB.

© Mersen

© ABB

Paratonnerre de la

gamme Nimbus R

développé par Mersen.

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. . . . . . . . .


. . . . . . . .

© Citel

Les solutions

proposées par Citel

pour protéger un

datacenter.

Le premier organe de

protection contre la foudre

et les surtensions est la

qualité de la terre. Souvent,

elle n’a pas le bon niveau

de résistance. Certaines

caractéristiques du sous-sol

peuvent attirer la foudre,

notamment des sources

ou la présence de minerai

radioactif. Tout ce qui

crée une ionisation peut

faciliter l’attachement de

la foudre. La résistivité du

sol n’est pas constante, car

certaines veines sont plus

conductrices. Bruno Roland,

d’ABB, conseille donc : « Les

56 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

...

LES DOSSIERS DU MOIS

personnes qui ont reçu une

fois un coup de foudre direct

sur leur bâtiment devraient

installer un paratonnerre. Le

pourquoi de l’attachement

de la foudre est parfois

difficile à expliquer. »

Florent Ivankovics liste les

actions clés pour améliorer

la qualité de la terre :

• Augmenter la conductivité

du sol en traitant le sol

avec des substances

conductrices et maintenir

un bon niveau d’humidité.

• Accroître la surface de

contact en installant

plusieurs piquets de terre

Sécurité

La qualité de la terre, un sujet à ne pas éluder

de surtensions et de l’éteindre, ce qui le rend plus

sélectif qu’une protection amont et n’affecte pas

la protection amont, c’est-à-dire le disjoncteur »,

explique Jérôme Laulan. En effet, il est important

de maîtriser la fin de vie du parafoudre sans

impacter le reste de l’installation.

Pour les installations en courant continu, Citel

a breveté la technologie CTC (Central Thermal

Control). « Cette technologie DC est très bien

adaptée à la protection foudre des installations

photovoltaïques. Elle permet une déconnexion

plus rapide et plus sûre via son nouveau système

de déconnexion qui élimine le risque de

court-circuit des varistances et isole tous ces

composants », explique Aurore Alric. Les produits

intégrant la technologie CTC sont compacts

et monoblocs et répondent aux normes

internationales IEC et UL.

Les solutions de protection contre les

surtensions adaptées aux infrastructures

critiques

Mersen a récemment développé la nouvelle

gamme Surge-Trap® K | New Line, qui inclut

actuellement des parafoudres de Type 1+2. Le

modèle K1 offre une capacité de 12,5 kA en

Iimp, tandis que le modèle K2 atteint une valeur

maximale de 40 kA en Imax en Type 2. Ces nouveaux

produits sont conçus pour répondre aux

évolutions technologiques et aux exigences des

applications modernes, tout en tenant compte

des exigences de la nouvelle norme NFC 15-100.

Parmi les innovations notables, la gamme Terra

ou utiliser des bandes

métalliques enterrées pour

maximiser le contact avec

le sol.

• Utiliser des matériaux

performants. Dans ce cas,

on privilégie le cuivre

ou l’acier galvanisé pour

les conducteurs, ou des

alliages spécifiques

dans les environnements

corrosifs.

• Optimiser la conception en

répartissant les courants

de défaut de manière

efficace et en réduisant les

distances entre les points

de mise à la terre et les

Parafoudres de la nouvelle gamme de Mersen

SURGE-TRAP ® K | New Line.

© Mersen

équipements sensibles.

• Surveillance continue

et amélioration des

connexions par

l’installation de dispositifs

de surveillance pour

suivre en temps réel la

résistance de la terre.

Il est recommandé

d’effectuer des contrôles

réguliers.

• Respecter les normes

en se conformant aux

normes NF C 15-100

et NF EN 62305 pour

garantir la sécurité et la

fiabilité du système de

mise à la terre.

...


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. . . . . . . .

© Citel

Parafoudre de la

gamme Terra de

Mersen, équipé d’un

voyant lumineux pour

évaluer la qualité de

la terre.

Parafoudre de la

gamme DACN1-

25CVGS/SC de Citel.

58 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

se distingue également. Ce parafoudre de Type 2,

d’une capacité de 40 kA en Imax, intègre une

technologie brevetée et est équipé d’un voyant

lumineux. Ce dernier délivre une information

essentielle : il mesure la boucle de terre et fournit

des informations précises sur son état via un système

de trois codes couleurs. En plus de vérifier

si le niveau de résistivité de la terre est optimal, le

dispositif permet de contrôler le bon serrage et la

qualité des câbles.

Pour répondre aux besoins de protection en

courant continu (DC) des installations, Mersen

propose une large gamme de parafoudres adaptés

aux nombreuses applications DC présentes sur

le marché. Dès 2025, cette gamme sera enrichie

par la nouvelle génération Surge-Trap® K | New

Line, offrant ainsi une maîtrise technique accrue

face aux exigences croissantes des applications en

courant continu.

Enfin, Mersen a développé une gamme de

fusibles spécifiques pour accompagner les parafoudres.

Ces fusibles sont conçus pour délivrer

une protection maximale dans plusieurs

domaines : continuité de service, protection

contre des courants de court-circuit présumés

élevés, ainsi qu'en termes de performance électrique

et de sélectivité. « L’objectif est de les rendre

le plus compact possible, tout en assurant une protection

maximale sur tous ces aspects », précise

Florent Ivankovics.

Chez Citel, la première nouveauté est une

gamme de parafoudres (DACN1-25CVGS/SC)

intégrant un compteur de surtensions, spécialement

conçue pour les infrastructures critiques.

Ce compteur permet de surveiller l’installation

et de mieux la comprendre, ce qui permet de

réaliser des actions de maintenance préventive.

« Certaines installations, à l’image de celles des

hôpitaux, ont l’obligation de réaliser une inspection

visuelle tous les ans pour s’assurer de l’état

de l’installation. Ce produit permet de relever

le compteur du parafoudre et de déterminer

s’il faut revoir l’installation ou non », explique

Aurore Alric. La gamme DACN1-25CVGS/SC

comprend des parafoudres de Type 1 + Type 2 +

© Mersen

Parafoudres de Type 2 de la gamme DEHNguard.

Type 3, avec une capacité de décharge importante

(Iimp 25 kA).

La seconde nouveauté est un compteur de foudre

distinct du parafoudre, le LSCM-D. « Il est utilisé par

les entreprises dotées d’un service de maintenance,

qui peuvent alors relever le compteur et anticiper les

actions de maintenance à mener », explique Aurore

Alric. Ce compteur prend en charge le comptage,

l’horodatage, la décharge et l’événement.

De son côté, DEHN propose une gamme de

parafoudres de Type 2, DEHNguard, dont certains

produits sont équipés de la technologie

ACI. « Cette gamme, idéale pour la protection des

sites industriels, permet, avec 3 références commerciales,

de répondre à toutes les typologies de

besoins », explique Jérôme Laulan. Il y a aussi une

version du produit à connexion rapide sans vis,

ce qui constitue une évolution intéressante pour

les tableautiers.

Pour protéger les lignes de communication, dans

les datacenters par exemple, DEHN a développé

la gamme Yellow/Line, qui compte de nombreuses

références pour les réseaux Ethernet, les

bus industriels, les réseaux 48 V… Le parafoudre

combiné BCO ou BLITZDUCTORconnect protège

les circuits de mesure, de contrôle ainsi que

les bus de communication et de télécommunications

contre les dommages causés par la foudre

et les surtensions. Un témoin passe au rouge

lorsque le parafoudre est en fin de vie. Ce produit

est également supervisé par GTB : un système de

rayon optique traverse la rangée de BCO. « Lorsqu’un

produit est en fin de vie, un volet mécanique

Parafoudre combiné BCO ou BLITZDUCTORconnect

de DEHN.

© Dehn

© Dehn


coupe le rayon optique et fait remonter l’information

à la GTB. Lors du développement de ce produit,

nous avons réfléchi à simplifier la remontée

d’informations pour les parafoudres de courant

faible, afin de simplifier la maintenance », développe

Jérôme Laulan.

Enfin, le parafoudre de Type 1 DEHNshield

correspond aux critères minimums exigés par

la NF C 15-100, avec une capacité d’écoulement

minimale de 12,5 kA par phase.

LES DOSSIERS DU MOIS

Sécurité

Les évolutions technologiques

Pour les parafoudres, les innovations viennent

davantage de l’adaptation des produits à des

applications spécifiques, notamment pour protéger

les installations photovoltaïques, l’éclairage

led extérieur, les IRVE, ou encore de nouvelles

applications à l’image du stockage électrique

ou de l’hydrogène. Côté paratonnerres, rien

de nouveau. La technologie laser fait l’objet de

recherches à petite échelle, mais rien qui soit

capable d’intercepter la foudre.

Aujourd’hui, le marché s’oriente vers des solutions

de plus en plus simples à installer et à maintenir

dans le temps. Les technologies utilisées

actuellement sont sûres et éprouvées. Le suivi en

temps réel du fonctionnement des équipements

et la remontée d’informations dans les GTB ou

aux services de maintenance sont un véritable

atout pour le maintien en conditions opérationnelles

des équipements sensibles.

Alexandre Arène

Protection d’une

installation photovoltaïque

sur toiture.

© Dehn

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. . . . . . . . .


SOLUTIONS

Datacenters

Une unité compacte et intelligente de gestion de l’alimentation

Delta dévoile sa nouvelle génération de bandeaux

intelligents SMART PDU I-Type. Cette unité de distribution

de courant continu 1U innovante offre une flexibilité et un

contrôle inégalés pour les opérateurs de réseaux télécoms,

les TowerCo, les planificateurs de datacenters et les ingénieurs en infrastructure. Avec une capacité allant jusqu’à

21 disjoncteurs intelligents et programmables, ainsi que des capacités de gestion à distance, la SMART PDU I-Type

optimise la distribution d’énergie tout en réduisant considérablement les coûts d’exploitation. Son design compact

maximise l’espace dans les racks, en offrant une solution idéale pour les environnements télécoms et les datacenters

modernes où la place est limitée. La SMART PDU I-Type offre des capacités avancées de surveillance à distance via les

contrôleurs ORION ou Smartpack de Delta.

www.delta-emea.com

© Delta

© Kaufel

Industrie

Nouveaux luminaires tubulaires certifiés ATEX

Kaufel enrichit sa gamme de produits certifiés ATEX avec le lancement des

nouveaux luminaires tubulaires InduXEL. Conçus spécifiquement pour les

atmosphères explosibles et les environnements exigeants, ces luminaires viennent

compléter l’offre variée de Kaufel. Disponibles en versions adaptées aux conditions

rigoureuses et aux zones explosives (IP66 et IK10), les InduXEL garantissent une

résistance mécanique optimale, assurant la durabilité des installations tout en

minimisant les risques de défaillance. Cela est crucial pour maintenir la continuité des opérations

sur les sites industriels à risque. Fabriqués à partir de matériaux hautement résistants tels que l’acier

inoxydable 316L et le polycarbonate, ces luminaires sont conçus pour résister à la corrosion et aux

agressions externes. Leur système de fixation ergonomique facilite l’installation.

www.abb.com

CVC

Un dispositif de rafraîchissement

adiabatique adapté à toutes les typologies

de bâtiments

Les dispositifs de rafraîchissement adiabatique Coolstream S développés

par Kingspan Light + Air permettent d’atteindre 80 % d'économie d’énergie

(eau et électricité comprises) par rapport à un système de climatisation avec

fluide frigorifique. Du rafraîchisseur simple au réversible (avec chauffage), en

passant par la déstratification, un large choix de débits disponibles permet de

s’adapter à chaque typologie de bâtiments ainsi qu’à chaque problématique.

Fort de sa structure en aluminium de ses médias – les plus épais du marché

(150 mm) –, ainsi que de ses composants haut de gamme (composants

électroniques, pompe, vidange…), le système adiabatique Coolstream est

performant, fiable et modulable. Cette technologie rapide évite l’utilisation

nocturne préventive et permet une régulation de l’humidité et de la

température.

www.kingspan.fr/kla

© Kingspan

60 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr


SOLUTIONS

GTB

Une nouvelle génération de GTB conçue

pour les petits et moyens bâtiments

Schneider Electric présente EcoStruxure Building Activate, une

plateforme IoT de gestion de l’énergie et d’automatisation idéale pour les

petits et moyens bâtiments (< 10 000 m²). Cette offre innovante répond

à la demande croissante de solutions simples, flexibles et rentables qui

permettent aux propriétaires et aux exploitants de bâtiments d’améliorer

la performance énergétique de leurs bâtiments, de réduire leur coût

d’exploitation tout en assurant le confort de leurs employés ou de leurs

clients. Cette offre permet également de répondre aux nouvelles exigences réglementaires en matière

d’énergie et de décarbonation. Idéale pour les chaînes de magasins ou de restaurants, les bâtiments de

bureaux ou encore les secteurs de l’hôtellerie et de la santé, EcoStruxure Building Activate est une

application cloud (SaaS) conçue pour optimiser la gestion des petits et moyens bâtiments.

www.se.com/fr

© Schneider Electric

© Socomec

Datacenters

Une alimentation sans interruption à haute densité

de puissance

Socomec présente DELPHYS XM, son nouveau système d’alimentation sans interruption

(ASI) avancé, allant de 300 à 800 kVA/kW avec une empreinte de seulement 0,8 m², pour

répondre aux exigences de datacenters modernes et autres infrastructures critiques. Dotée

d’une densité de puissance exceptionnelle, d’une efficacité énergétique supérieure et d’une

architecture modulaire, cette solution complète permet de réduire le coût total de possession

(TCO), tout en assurant une disponibilité maximale de l’énergie. Sa conception économe

en énergie permet d’atteindre un rendement de 99 % en Smart Conversion et de 97,1 % en

Double Conversion en ligne, réduisant considérablement la consommation d’énergie, les

besoins en refroidissement et les émissions de CO₂. L’exploitation de l’ASI en mode Smart

Conversion à une charge moyenne de 50 % permet d’économiser 42 tonnes de CO₂ par an.

https://www.socomec.fr/fr

Industrie

Un nouveau contrôleur industriel pour renforcer la

cybersécurité, l’ouverture et la connectivité

Le nouveau contrôleur WAGO PFC300 bénéficie d’une plateforme et d’un firmware communs

à la gamme PFC, héritant de toutes les fonctionnalités telles que la cybersécurité, l’ouverture

et la connectivité. Ces caractéristiques en font le contrôleur modulaire le plus évolué de la

gamme. Conçu pour les environnements industriels, il permet de faciliter la programmation,

le contrôle et la visualisation des données des machines et des systèmes. Cela est rendu

possible par le système d’exploitation Linux, un processeur double cœur 64 bits et 2 Go de

Ram. Le nouveau contrôleur WAGO PFC300 dispose de deux ports Ethernet et d’une interface

RS-485 par laquelle il peut communiquer avec des compteurs d’énergie via Modbus RTU, par exemple.

Une interface USB-C est disponible pour la maintenance et les mises à jour du firmware. Il est également

compatible avec Docker® et le cloud.

https://www.wago.com

© Wago

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3 QUESTIONS À

Propos recueillis

par Alexandre Arène

‘‘

L’objectif du salon est d’être une

plateforme d’échange et nous souhaitons

maximiser les interactions.

’’

Adrien Boulongne

Directeur du salon Data Centre World Paris

© DR

Le salon Data Centre World Paris, qui se tiendra les 27 et 28 novembre à la

porte de Versailles, Hall 7.1, rassemble une communauté de professionnels de

l’industrie des datacenters : décideurs, experts techniques et fournisseurs de

solutions innovantes. L’occasion de se plonger dans l’actualité, les enjeux et

les innovations technologiques de la filière. Adrien Boulongne, directeur du

salon, nous présente les lignes directrices et les nouveautés de cette édition.

j3e - Quels sont les principaux

thèmes abordés et les temps forts de

cette édition ?

Adrien Boulongne – Cette année, le

salon change de Hall. Nous intégrons

le Hall 7, plus haut de plafond et plus

lumineux. Cette édition sera l’occasion

de faire plusieurs focus sur l’actualité

des datacenters, autour de six thèmes

principaux. L’efficacité énergétique

et environnementale du datacenter,

d’abord, avec un volet sur les objectifs

RSE des clients, un autre sur l’eau et

l’électricité dans le datacenter, un passage

en revue des enjeux de refroidissement

avec les DLC et l’immersion, ou

encore l’hébergement de l’intelligence

artificielle et du HPC. Le deuxième

thème couvre la gestion et la réglementation

au sein de la filière datacenter.

Il sera notamment traité sous l’angle

de l’évolution réglementaire et des

pratiques, d’une part, de l’Hyperscale

et de la collocation versus le Edge,

d’autre part. Le troisième volet est un

focus sur les enjeux de sécurité et de

monitoring, intégrant notamment le

risque incendie et les innovations sur

les batteries. Un quatrième volet sur le

design et la construction des datacenters

sera l’occasion de s’intéresser au

financement des projets, ou encore à

la place des équipementiers dans le

design et la construction de datacenters

plus efficients et respectueux de

l’environnement. Le cinquième volet,

intitulé « l’IA au cœur de la Tech » couvrira

différentes zones du salon, en

lien avec les datacenters, mais aussi le

cloud, la cybersécurité… Enfin, l’approche

diversité et inclusion constitue

le sixième et dernier volet. Nous avons

d’ailleurs implémenté cet enjeu dans le

choix des modérateurs et intervenants.

j3e - Quels sont les grandes

nouveautés et les sujets

incontournables cette année ?

A. B. – Un des temps forts est l’expérience

immersive du « Data Centre

Nouvelle Génération ». Un datacenter

est reconstitué, intégrant une douzaine

de catégories de produits innovants

allant de l’alimentation au refroidissement,

en passant par le monitoring ou la

sécurité. Lors du parcours, les visiteurs

pourront échanger avec les techniciens

présents, qui présenteront chacune des

innovations de ce datacenter, réalisé

en partenariat avec le bureau d’études

Artelia. Cette démonstration donnera

lieu à la remise du prix de l’Innovation

du Data Centre Nouvelle Génération,

dont le gagnant sera désigné par les

visiteurs. Ensuite, l’objectif du salon

est d’être une plateforme d’échange, et

nous souhaitons maximiser les interactions.

Pour cela, nous mettons à la

disposition de nos visiteurs la plateforme

Connect @ Tech Show Paris,

qui leur permet de préparer leur venue

en filtrant leurs domaines d’intérêt et

en prenant des rendez-vous ciblés. Le

rendez-vous peut être pris en ligne ou

directement sur les stands. Par ailleurs,

nous innovons avec le lancement d’un

espace start-up, positionné en plein

cœur du salon, pour apporter plus de

visibilité aux jeunes pousses du secteur.

Cet espace regroupera entre 15 et

20 sociétés, qui disposeront chacune

d’un temps de présentation. Cette

année, nous avons également opté

pour un espace partenaire plus important

et pour la création d’un espace de

coworking.

j3e - Quels sont vos objectifs pour

cette édition ?

A. B. – Nous souhaitons être une

plateforme d’échange et d’inspiration

pour l’industrie, en adressant les défis

de la filière, en apportant des solutions

concrètes et en abordant et en

anticipant les défis de demain. Data

Centre World Paris est un événement

en croissance, qu’il s’agisse du nombre

de visiteurs ou d’exposants. L’objectif

est de poursuivre cette progression.

L’an dernier, l’événement a attiré plus

de 6 200 visiteurs uniques et plus de

250 exposants.

62 j3e 914 / NOVEMBRE 2024 - www.filiere-3e.fr



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