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N°481 / 4 décembre 2024
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
Nolita présente
Irrésistible Irrésistible !
Crédits non contractuels • Création : Benjamin Seznec / • Photo : Vanessa Filho © 2025 NOLITA CINEMA - LES CANARDS SAUVAGES - HORS-CHAMP PRODUCTIONS - ICE - UGO & PLAY - VERSUS PRODUCTION - MARCEL FILMS • VISA n°159.905 - Dépôt Légal 2025
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Luciani
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José
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Diastème
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au cinéma le 25 décembre
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N°481 / 4 décembre 2024
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
ÉDUCATION À L'IMAGE
DES RENCONTRES NATIONALES
SOUS LE SIGNE DE L’ALTÉRITÉ
L'édito
Sommaire
Conjuguer
Castelnaudary a accueilli les rencontres de l’Archipel
des Lucioles, coordinateur des dispositifs d’éducation
aux images, dont l'impérieuse nécessité pour l’avenir
du cinéma et l’émergence des futurs cinéphiles n’est
plus à démontrer. Pourtant, leur sauvegarde n'a jamais
été autant discutée et incertaine, au cœur des débats
et de décisions politiques alarmantes.
Il ne s’agit pas simplement de former et de sensibiliser
les jeunes au cinéma et à la culture mais bien de leur
permettre de questionner leur identité, la société et
le monde qui nous entoure. Les avancées féministes,
incarnées dans les œuvres et soutenues par leurs
créateurs en sont une démonstration éclatante.
Dès lors, comment concevoir que les mécanismes
essentiels d'éducation à la culture soient menacés par
les coupes budgétaires envisagées aujourd’hui par
la région Pays de la Loire, après celles d’Auvergne-
Rhône-Alpes. Pourquoi « couper dans la culture ? »
s’indignait Eric Lagesse dans l’Émission Boxoffice
Pro. Face à ces défis, nous continuons sans relâche à
soutenir et relayer les actions, combats et initiatives
qui permettent d'avancer dans le “bon sens” : des
formations proposées par la Fémis aux exploitants,
aux projets innovants comme le futur cinéma CiNey,
qui intégrera un pôle d’insertion professionnelle
pour les jeunes ou le site de Boulogne-Billancourt
développé par l’association Perce-Neige, pour l'accessibilité
à tous.
La salle de cinéma est le prolongement de la salle de
classe, dans lesquelles on apprend à conjuguer “Être
et avoir” avec apprendre et comprendre.
Marion Delique
P. 6 à 9
ACTUALITÉS
Le financement de l’audiovisuel public
par la TVA pérennisé
Kleslo change de mains
La Fémis poursuit son engagement dans
la formation continue
Le CiNey lance ses travaux
P. 12 à 16
À LA UNE
Rencontres de l’Archipel des lucioles
L’association Palatine remet le couvert
P. 22-23
ÉTUDE
©Christina Perez - Archipel des lucioles
P. 26-27
DISTRIBUTION
Searchlight Pictures fête ses 30 ans
P. 28 à 33
EXPLOITATION
Rencontre avec Daniel Taillandier de
CineWest
Le cinéma Perce-Neige de Boulogne-
Billancourt approuvé en CDACi
Le Louis Malle de Prayssac rénové
P. 30 à 32
FOCUS EXPLOITATION
©Searchlight Pictures
©Grand Ecran
L’Observatoire de l’égalité Femmes-
Hommes livre ses chiffres de 2023
Grand Écran ouvre son nouveau site à La
Chapelle-sur-Erdre
est une publication de
N°ISSN : 2740-3335
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P. 34
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CHARLOTTE POUILLOT
Journaliste
PHILIPPE COSQUERIC
Maquette
4 N°481 / 4 décembre 2024
“GÉNIAL ET VERTIGINEUX”
KONBINI
“ENVOÛTANT, SENSUEL, SUBLIME”
HARPER’S BAZAAR
MÉFIEZ-VOUS
DE
CE QUE
VOUS
DÉSIREZ
PRIX DE LA
MEILLEURE ACTRICE
ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR
AU CINÉMA LE 15 JANVIER
Actualités
Eric Busidan rejoint
Ciné Conseil
L’ancien délégué général de l’ADRC a rejoint, depuis
début décembre et en tant que chargé d'étude, le cabinet
fondé fin 2023 par Antoine Mesnier, après sa reprise de
Vuillaume Cinéconseil en 2017.
Eric Busidan a œuvré 12 ans
durant, entre 1998 et 2009,
en tant que chargé de mission
et conseiller du service des
affaires juridiques du CNC.
Une institution qu’il retrouve
de 2013 à 2019, comme chef
de service de la mission
Diffusion jusqu'en 2019, après
avoir occupé, de 2010 à 2013, le poste de délégué
général de L’Arp. Après trois ans à la tête de l’ADRC,
cette figure expérimentée du secteur officiait depuis
2022 en tant que consultant freelance à la Réunion.
Eric Busidan est donc de retour en Métropole et rejoint
une équipe constituée de trois chargés d'étude : Christophe
Doussaud, Charlotte Delmarche et Hugo Mancini,
autour de leur président Antoine Mesnier. « Je suis particulièrement
ravi d’accueillir Eric au sein de Ciné Conseil,
avec son expertise approfondie de l’exploitation et de sa
maîtrise du Code du cinéma », se réjouit ce dernier.
Martin Ajdari prochain
président de l’Arcom ?
Le Président de la République envisage, sur proposition
du Premier ministre, de nommer Martin Ajdari à la tête
de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle
et numérique, en remplacement de Roch-Olivier
Maistre. Une figure expérimentée de la radio et télévision
publiques – directeur général délégué de Radio France
(2004-2009), directeur général délégué aux ressources
et secrétaire général du Groupe France Télévisions (2010-
2014) – ainsi que de la haute fonction publique – directeur
de cabinet du ministère de la Culture sous Aurélie
Filippetti puis sous Fleur Pellerin, puis à la tête de la
Direction générale des médias et des industries culturelles.
Depuis janvier 2020, Martin Ajdari officie en tant que
directeur-adjoint à l'Opéra national de Paris.
En cas de validation de sa nomination à l’Arcom par
l'Assemblée nationale et le Sénat, son mandat commencera
en février 2025.
Le financement de l'audiovisuel public
par la TVA pérennisé
À l'Assemblée nationale, le 20 novembre 2024, 119 votes pour la proposition de loi portant
sur la réforme du financement de l'audiovisuel public, 6 contre, et 64 abstentions
Depuis la suppression de la redevance en 2022, le
financement de France Télévisions, Radio France, France
Médias Monde, l'Ina, TV5Monde et Arte reposait sur
un système provisoire d'affectation d’une fraction de
la TVA, dont l'échéance était fixée à fin 2024.
La proposition de loi qui a été définitivement adoptée
le 20 novembre par l’Assemblée nationale, pérennise
ce système.
Le financement de l’audiovisuel public ne reposera
donc pas sur le budget – revu chaque année – de
l’État, comme le craignaient la plupart des acteurs du
secteur, mais aussi le gouvernement. La ministre de
la Culture Rachida Dati a ainsi salué un vote « qui
permet de préserver l'indépendance de notre service public
de l'audiovisuel ».
Une filière audiovisuelle
désormais fédérée
Une semaine avant ce vote de
l'Assemblée, les groupes France
Télévisions, M6 et TF1, mais
aussi les principales organisations de gestion collective
– l’Adami, la SACD, la Sacem et la Scam – et les
syndicats de producteurs – AnimFrance, le Spi et l’Uspa
– avaient officialisé la création de “LaFA, la filière
audiovisuelle”. C’est la première fois que des télévisions,
aussi bien privées que publiques, des producteurs et
des auteurs se regroupent en filière, alors que sont
encore attendues d’autres évolutions majeures, dont la
probable gouvernance unique de l'audiovisuel public
ou encore l’adaptation des régulations, notamment en
matière de publicité. LaFA précisera ses préconisations
lors de la publication d’une première étude sur le poids
économique de l’audiovisuel français, annoncée pour
le printemps 2025.
Une Journée art et essai du cinéma européen
des plus mondiales
A.A. et C.V
Le rendez-vous donné dimanche 17 novembre par la Cicae, en partenariat avec l'Afcae
en France, a réuni plus de 600 cinémas dans un nombre record de 45 pays.
Dix nouveaux pays, de trois continents, avaient rejoint
la 9 e édition de la Journée européenne du cinéma art et
essai de cette année : l’Islande, l’Irlande, la Grèce, la
Macédoine du Nord et la Turquie en Europe ; le Chili,
le Salvador, le Brésil et le Venezuela en Amérique du
Sud ; le Bangladesh en Asie. Ce à quoi s’ajoute une
expansion notable de l’initiative en Corée du Sud.
©Assemblée nationale
En France, ce sont près de 160 cinémas qui ont participé
à l’événement, réunissant près de 27 000 spectatrices et
spectateurs. Parmi les multiples animations, l’avantpremière-rencontre
autour de Sarah Bernhardt, la Divine,
en présence du réalisateur Guillaume Nicloux et la
comédienne Sandrine Kiberlain, au Cinéma du Panthéon
à Paris, a été retransmise en direct dans plusieurs salles
à travers le pays.
Remplacements
chez Universal
©Cin'étoiles de Sainte-Sigolè
©Justine Collomb
Charline Baudry-Biancarelli, précédemment responsable
de la stratégie marketing et des partenariats internationaux
chez Ice Theaters, a rejoint l’équipe Trade Marketing
d’Universal Pictures France. Elle y remplace Camille
Bouchon, cette dernière remplaçant pour sa part Nora
Amoussous, cheffe de produit marketing, en congé
maternité jusqu’en début d’année 2025.
Autour du jeune public, certains cinémas ont proposé des
goûters ou encore différents ateliers, comme au Cin'étoiles de
Sainte-Sigolène (Haute-Loire) autour de la pâte à tartiner sans
huile de palme, dans le cadre de la projection de Sauvages de
Claude Barras.
Dans le cadre de son partenariat avec les Rencontres
des cinémas d’Europe, l’Afcae et la Cicae ont proposé, au
cinéma Le Navire d’Aubenas, une rencontre avec l'Iranienne
Sepideh Farsi, réalisatrice de La Sirène mais aussi marraine et
illustratrice de l'affiche de la Journée art et essai du cinéma
européen de cette année.
6 N°481 / 4 décembre 2024
KLESLO CHANGE DE MAINS
Suite au feu vert donné le 20 novembre par le tribunal de commerce de Lons-Le-Saunier,
l’ensemble des activités du leader français des fauteuils de cinéma est repris par une
nouvelle société, KLS VIP.
Derrière ce nouvel acteur, on trouve un partenariat entre
Julien Marcel, le fondateur de The Boxoffice Company
[éditeur de Boxoffice Pro] et ancien directeur général
d’AlloCiné, qui porte le projet de reprise, et VIP Luxury
Seating, le leader américain des sièges de cinéma haut de
gamme – les fameux “recliners” –, actionnaire majoritaire
de la nouvelle entité.
©Grand Rex
©KLS VIP
Le savoir-faire de Kleslo s'expose, entre autres, dans la salle Infinite du Grand Rex de Paris, inaugurée en décembre 2023, équipée de
ses fauteuils en cuir et inclinables.
Julien Marcel, fondateur de The Boxoffice Company (à gauche)
et Adam Peterson, de VIP Luxury Seating (à droite), les
nouveaux associés de KLS VIP qui reprend Kleslo
KLS VIP reprend l’intégralité des équipes de Kleslo,
ainsi que le site industriel basé à Lons-Le-Saunier.
C’est en effet dans la capitale jurassienne qu’a démarré,
au début des années 50, l’aventure industrielle
“Cinéconfort”, des fauteuils de cinéma made in France,
à l’initiative de Pierre Kloeckner ; une aventure familiale
que son fils Alain Kloeckner poursuivra à partir
de 1995, en créant Kleslo avec ses frères et soeurs.
Alain Ravier, qui dirigeait l’entreprise depuis 2013,
continuera à accompagner les repreneurs pour une
transition en douceur au service des clients et partenaires
de l’entreprise.
Worldwide Jura
« Je suis très heureux de poursuivre cette belle aventure
industrielle française au service des salles de cinéma
européennes, déclare Julien Marcel. Kleslo, c’est une
marque, une histoire mais aussi et surtout des équipes et
un savoir-faire qui vont constituer des atouts décisifs au
service de notre ambition nouvelle. » Dans le cadre de
cette reprise, l’entrepreneur français et la société
américaine ambitionnent en effet de renforcer l’offre
produit sur l’ensemble de la gamme, et particulièrement
sur les fauteuils premium qui sont la spécialité de VIP
Luxury. Au-delà des frontières de l’Hexagone, KLS
VIP entend également devenir la tête de pont du
développement européen de VIP Luxury Seating. Son
vice-président en charge des ventes cinéma, Adam
Peterson de VIP Luxury Seating, se réjouit de son
côté de cette « étape clé » de leur développement
international : « Nous ne pouvions rêver d’un meilleur
partenaire que KLS VIP, en France, le plus grand marché
européen, au coeur d’un continent dont le réseau de
cinémas va continuer à se transformer et se moderniser
dans les années qui viennent. »
Une opération inédite pour Ernest Cole, photographe
À l’occasion de la sortie du nouveau documentaire de
Raoul Peck le 25 décembre, Condor Distribution a
préparé un partenariat hors média avec Magnum Photos
et la Maison des Mondes Africains. Chaque cinéma
programmant le film peut commander une exposition
mobile contenant 20 tirages 50x60cm des photos
d’Ernest Cole, un panneau de titre avec un texte d’introduction,
un panneau de légendes et des cartels prédécoupés.
Les demandes s'effectuent auprès de l’équipe de programmation
de Condor, programmation@condor-films.fr.
©Condor Distribution
Ernest Cole, photographe, de Raoul Peck,
explore la carrière du photographe sudafricain,
qui a été le premier à exposer au
monde entier les horreur de l'apartheid.
N°481 / 4 décembre 2024
7
Formation
Mémoires de fin d’étude,
des ressources pour toute
la profession
©La Fémis
La promo DEC 2025, au démarrage de
la formation continue, en juin 2024
Objets hybrides entre travail universitaire, réflexion
professionnelle et parcours personnel, les
recherches qui finalisent la formation continue de
direction d’exploitation cinématographique
constituent, au fil des années, un précieux corpus.
Des questions sociales à l’architecture, en passant
par l’écologie et le parcours spectateur, La Fémis
dispose aujourd'hui d’une base d’environ 200
mémoires consacrés à la salle de cinéma, qui
peuvent être mis à la disposition des autres
professionnels du secteur.
À titre d'exemples, voici celles délivrés par la
promotion DEC 2024, qui ont été soutenus devant
un jury composé de Vanessa Ode (CGR Cinémas),
Elise Mignot (Café des images), Luigi Magri et Luc
Engelibert :
“Animations dans les salles art et essai, le rôle des
prestataires extérieurs”, par Fanny Poly
“Le rapport des salles de cinéma aux réseaux
sociaux”, par Tristan Bonis
“La place des salles de cinéma indépendantes
dans notre cinéphilie, à l'ère numérique”, par
Clément Papot
“L’accompagnement des pratiques amatrices de
cinéma par les salles publiques et associatives”, par
Caroline Moity
“Les médiatrices et médiateurs en salle de
cinéma : symptôme ou remède des mutations à
l'œuvre dans l'exploitation cinématographique ?”,
par Pauline Berra
“Programmer après #MeToo”, par Sonia Tissier
“Étudiants au cinéma : En quoi ces actions
permettent le retour du public jeune en salles art et
essai ?”, par Elise Dubreuil
“La place de la clientèle BtoB pour les salles de
cinéma”, par Alice Landrieu
LA FÉMIS
UN ENGAGEMENT CONTINU
DANS LA FORMATION
L’École nationale supérieure des métiers de l'image et du son reste, encore aujourd’hui,
la seule à dispenser une formation continue au métier de directeur d’exploitation
cinématographique (DEC), et évolue au gré des besoins de la profession.
Alors que les douze stagiaires de la troisième promo DEC
viennent de soutenir leurs mémoires de fin d’études, la
campagne de recrutement est lancée pour la prochaine
session de 18 mois, qui débutera en juin 2025, sous la
supervision d’Emmanuel Papillon. Le jeune retraité, qui
a quitté la direction du Louxor de Paris en février dernier,
intervenait déjà régulièrement à La Fémis et accompagnera
donc la promo DEC 25 en tant que référent professionnel.
Une fonction où il succède à Luc Engelibert, « qui, depuis
trois ans, a structuré cet enseignement dense et unique,
certifié Qualiopi et désormais devenu diplômant [équivalent
d’un Master 2, ndlr.] ». Le chef de projet de la formation
exploitation, Luigi Magri, a de son côté été rejoint depuis
mai 2024 par Vincent Thabourey, précédemment délégué
général des Écrans du Sud.
Des expertises en mutation
Programmation, compta, animation d’une séance…
les blocs de compétences dans lesquels interviennent
une cinquantaine de professionnels reprennent les
fondamentaux du métier, mais se sont aussi enrichis au
contact de la profession, dont la FNCF et les différents
syndicats. « Nous avons ainsi repéré que la question du
management était un point faible, et avons donc développé
les modules consacrés aux ressources humaines, ainsi qu’à
la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), à la transition
écologique ou encore à la lutte contre les violences et
harcèlement sexistes et sexuels (VHSS) », explique Luigi
Magri. Des initiatives que son acolyte Vincent Thabourey
résume comme des « évolutions incontournables inspirées
du terrain, comme de la société ».
©La Fémis
Les stagiaires à la rencontre de Patrice Lemarchand, directeur de l’UGC Ciné Cité Les Halles…
et en compagnie de Youen Bernard, directeur la Villa Monciné de Saint-André-de-Cubzac
8 N°481 / 4 décembre 2024
Destinée aux professionnels « qui sont déjà en salles », la
formation DEC de La Fémis attire assistants de direction,
directeurs adjoints, programmateurs, « mais aussi
des personnes en reconversion provenant d’autres secteurs
de la filière, comme de la distribution et des festivals ». Les
responsables pédagogiques sont, en l’occurrence, particulièrement
attentifs à composer des groupes hétérogènes
et complémentaires. « Au sein d’une même promo, se
côtoient des représentants de grands circuits, des indépendants,
de l’itinérance, de salles municipales ou associatives
privées, mais aussi de tous les territoires », décrit Luigi
Magri. De quoi tordre le coup à bien des « préjugés sur
son voisin, et se découvrir beaucoup de points communs ».
Et c’est bien là que réside, selon Emmanuel Papillon,
une des plus grandes richesses de la formation DEC
continue : « ouvrir le champ de l’expérience personnelle et
s’interroger sur ses propres pratiques, et tout ceci, en constituant
un solide réseau ».
Le tremplin du terrain
De fait, outre le voyage d’étude réalisé en compagnie de
l’ADRC en mars (à Marseille en 2024, probablement à
Bordeaux en 2025) à la rencontre des cinémas, Drac,
collectivités territoriales et autres acteurs locaux, la formation
propose aussi, en fin de parcours, un séjour au Congrès de
Deauville. Les stagiaires peuvent assister aux habituelles
table ronde et rencontre avec les pouvoirs publics, mais
aussi, en fonction de leur établissement cinématographique
d’origine, aux réunions de branches. « Mais surtout, nous les
invitons à aller voir tous les stands de l’expo, souligne Luigi
Magri, sachant que souvent, il s’agit d’une toute première
expérience du Congrès pour nos stagiaires, qui ne sont pas encore
responsables d'établissement ». Responsables, ils promettent
d’ailleurs de le devenir rapidement, avec « 77 % de personnes
passées directeurs ou directrices au terme de six ans ».
La formation mène vers d’autant plus de responsabilités
que, comme le souligne Emmanuel Papillon, « elle répond
à une évolution personnelle ou une évolution de la structure,
avec un projet, comme une ouverture prochaine de site ». En
l’occurrence, le soutien de l’employeur est incontournable
pour être sélectionné à ce parcours qui implique beaucoup
d’engagement, dont 3 à 4 jours de présence mensuelle dans
les locaux parisiens de La Fémis (hormis les lundis, déjà très
chargés pour les professionnels de l’exploitation). Et si,
chaque année, 95 % des stagiaires obtiennent le diplôme,
les restants – qui n’ont pas pu aller au bout de leur mémoire
pour des raisons légitimes – obtiennent l’intégralité des
certifications.
Une autre particularité de la formation réside d’ailleurs
dans son offre personnalisée de certifications, via un un
parcours sur mesure, complétable en deux ans. Aux douze
stagiaires de la formation intégrale sont ainsi régulièrement
associés quatre à cinq stagiaires venus travailler un bloc
de compétences précis, les autres blocs « déjà maîtrisés »
pouvant être validés par acquis d’expérience (VAE). Sur
le total de 23 stagiaires de la dernière promo, onze suivaient
des parcours personnalisés. Encore une manière d’enrichir
le groupe… et le réseau.
Les candidatures à la promo DEC 2026 sont ouvertes !
Ayşegül Algan
Accompagnement et
anticipation
Le coût de 9 958 € TTC du parcours complet de la
formation, tout comme celui d’un parcours
personnalisé aux taux horaire de 30 € TTC, peuvent
être pris en charge par l’Afdas via son plan de
compétence des entreprises, ou le compte
personnel de formation (CPF). L’équipe pédagogique
accompagne les stagiaires comme les
employeurs dans les démarches, « parfois
complexes, qu’il faut anticiper, tout comme la
réorganisation du fonctionnement de l’établissement
lorsque le stagiaire est à la Fémis », avise Luigi Magri.
LE CINEY LANCE SES TRAVAUX
L’espace socio-culturel, impulsé par La Sierra Prod, sera autant un cinéma qu’un lieu
d’insertion et de formation.
©Jules Dreyfus
« Le défi architectural était très intéressant, explique Thomas
Legal qui, à côté de sa casquette de distributeur avec The
Jokers, est aussi membre de La Sierra. Nous étions contraints
par la hauteur du plafond, et ne pouvions pas creuser à
cause des voies RATP sous le bâtiment. Il y a eu un travail
important avec Olivier Palatre, l’architecte, pour voir
comment bien équilibrer l’espace et les différentes activités,
afin que le CiNey devienne un véritable lieu de vie et d’échange. »
Situé à la place d'un ancien Bricorama boulevard Ney, le CiNey devrait voir le jour fin 2025.
C'est sur le boulevard Ney, dans le 18 e arrondissement
parisien, que les travaux du CiNey ont été lancés le 30
novembre. Remplaçant un ancien Bricorama, cet espace
de 1 500 m² sera réparti en trois pôles, chacun piloté
par les porteurs et partenaires du projet. Le pôle culture
sera géré par La Sierra Prod, à l’origine du CiNey, à
travers la création de deux salles de cinéma – de 85 et
91 places –, un studio de répétition et d’enregistrement,
un studio de post-production ou encore une salle
polyvalente avec espace scénique. La Mission locale de
Paris s’occupera du pôle insertion, et organisera des
rencontres entre des jeunes du quartier et des professionnels
du cinéma et des métiers du spectacle. Le pôle
alimentaire sera piloté par la Fondation de l’Armée du
Salut, et sera composé d’un restaurant, d’une épicerie
et d’une cuisine partagée.
Avec une ouverture prévue pour fin 2025, le CiNey – qui
sera le troisième cinéma du 18 e arrondissement – vise le
classement art et essai, ainsi que les labels Jeune public
et Patrimoine. À la programmation, La Sierra mise sur
des films de continuation et une participation active des
habitants du quartier ou encore des étudiants, et ambitionne
les 20 000 entrées pour sa première année pleine,
puis une progression continue. C’est tout un projet qui
se concrétise pour l’association, fondée en 2008 par des
acteurs et actrices de la culture, et qui, par le biais de
stages et d’ateliers gratuits, initie les habitants des quartiers
périphériques aux techniques de l’image, du son ou
encore du numérique. Plus de 20 000 personnes ont
ainsi bénéficié des actions de La Sierra ; un nombre qui
ne cessera de croître avec l’ouverture du CiNey.
J.D.
N°481 / 4 décembre 2024
9
Rencontres nationales
©Christina Perez - Archipel des lucioles
Les Rencontres ont débuté avec une projection-débat (Les Filles au Moyen-âge) ouverte au public scolaire, au cinéma Véo.
POUR UNE
ÉDUCATION AUX IMAGES
ÉGALITAIRE, FÉMINISTE… ET INTÉGRANT
LES DROITS CULTURELS
Les coordinations territoriales
Maternelle, É cole, Collè ge au
ciné ma et Passeurs d’images
se sont réunis du 26 au 28
novembre, à Castelnaudary
dans l’Aude, pour aborder
l’avenir des dispositifs
nationaux, mais aussi
questionner le rôle de
l’éducation aux images
– et des films – dans les
mouvements de société.
« Trois journées pour repartir gonflés à bloc », introduisait
Stéphanie Dalfeur, nouvelle présidente de l’Archipel
des lucioles, l’association qui coordonne les dispositifs
d’éducation au niveau national et organise chaque
année ces rencontres. Trois journées pour « affirmer
la force du réseau » ajoutait la déléguée générale Delphine
Lizot, alors que les dispositifs scolaires nationaux sont
fragilisés et que les coordinateurs tentent de porter
une voix politique collective. Cette année à travers
trois axes principaux – les droits culturels, le féminisme
et le sport –, en présence notamment de six réalisatrices…
et de 230 participants qui se sont retrouvés
dans la capitale mondiale du cassoulet, traversée par
le canal du Midi et, pour l’occasion, par les couleurs
de La Traversée. Castelnaudary offrait surtout trois
lieux de proximité habités par le 7 e art : le Théâtre des
3 ponts, qui n’est autre que l’ancien cinéma Le Vox,
la Halle aux grains, qui pendant dix ans a accueilli
des projections, avant la construction du cinéma Véo
de 3 salles en 2019 – qui rassemble aujourd’hui plus
de 80 000 spectateurs par an.
12 N°481 / 4 décembre 2024
L’actualité des dispositifs nationaux
« Dans tous les cinémas Véo, du plus grand au plus petit,
l’éducation à l’image est un fil conducteur, qui s’est
construit dans le rapport tripartite entre enseignants,
coordinations et cinémas », a souligné Jean Villa, déplorant
la « fin des formations » et résumant en cela l’avis
général des partenaires locaux. Maria Conquet, vice
présidente du Conseil départemental, a lancé un « cri
du cœur pour la défense de Collège au cinéma » – le
département de l’Aude finance intégralement les
transports et 55 % du prix des entrées –, quand le
Drac d’Occitanie, Michel Roussel, estime qu’« il est
fondamental de garder un cadre national pour l’ensemble
des dispositifs » – qui ont concerné 50 000 jeunes l’an
dernier dans la Région. On sait en effet que l’année
a été marquée par les réformes de l’Éducation nationale
– le RCD et le choc des savoirs, qui affectent à
la fois la formation des enseignants et les sorties pour
les élèves séparés en groupes de niveaux –, mais que
les situations diffèrent en fonction de la volonté des
Académies… et des finances des collectivités.
Florence Miailhe, à l’honneur dans toutes ses couleurs
©Cécile Vargoz
Globalement, le nombre d’élèves inscrits à École et
Collège au cinéma a baissé entre l’année scolaire
2022-23 et 2023-24, passant de 928 400 à 849 500
élèves (pour 2,26 millions d’entrées) pour École, et
de 484 000 à 467 000 (1,1 million d’entrées) pour
Collège. Pour Maternelle, l’augmentation des inscrits
(267 868 élèves pour 575 000 entrées) correspond à
l’extension du dispositif. Et à la rentrée 2024-25 pour
Collège au cinéma, sur 42 départements dont les
chiffres sont définitifs, les inscriptions ont baissé de
5 % en moyenne par rapport à l’année précédente,
mais de façon très inégale, le recul allant jusqu’à -53 %
dans le Cher. La baisse concerne principalement les
classes de 6 e et 5 e , les raisons invoquées étant d’abord
la mise en place des groupes de niveaux, puis le changement
des modalités de formations – seulement la
moitié des collèges interrogés les organisent encore
sur le temps scolaire – et, enfin, le coût des transports.
Représentant l'Éducation nationale lors de ces Rencontres,
Eric Rostand, conseiller cinéma à la Direction générale
de l'enseignement scolaire (Dgesco), assure que « les
ministères continuent à soutenir ces dispositifs dans un
paysage mouvant, par le dialogue ». Et notamment par
une formation en ligne sur la plateforme m@gistère,
qui « permettra aux enseignants de s’autoformer sur un
temps très court (1h à 2h) »… en complément du présentiel.
Le CNC, après les constats énoncés lors du Congrès
des exploitants, renforce lui aussi son accompagnement
par des outils en ligne, a indiqué le directeur des politiques
territoriales, Laurent Vennier : un guide de bonnes
pratiques élaboré par le comité de pilotage national, des
ressources adaptées aux besoins des enseignants sur m@
gistère et un soutien renforcé à la plateforme pédagogique
Nanouk. Le CNC va étudier d’autres sujets, comme
les difficultés financières des collectivités et le coût des
transports, ajoute Léa Luret, cheffe du service des publics,
tandis que sa collègue chargée de l’éducation artistique,
Elise Veillard, souligne le long travail pour mettre en
place la plateforme Play by Deluxe, à la demande des
salles et des distributeurs, permettant à ce jour la dématérialisation
de 87 % des envois des films des dispositifs.
Enfin, le CNC travaille à un site unique dédié à l’éducation
au cinéma, qui rassemble toutes les ressources et
qu’il espère opérationnel pour la rentrée 2026. Laurent
Vennier rappelle aussi le lancement du dispositif
« Ambassadeurs jeunes du cinéma », doté de 1,5 million
d’euros, « qui renforcera la politique d’éducation aux
images du CNC », le tout en assurant que « les acteurs de
terrain seront toujours associés à la réflexion ».
La réalisatrice de La Traversée, et de courts métrages
d’animation* qui lui ont valu de nombreux prix à
Annecy et Berlin, a été particulièrement célébrée –
et impliquée – dans ces Rencontres… d’autant plus
qu’elle vit à deux pas de Castelnaudary, dans son village
familial de Cabrespine.
Dans son éblouissant long métrage, réalisé et produit
en grande partie en Occitanie – sorti par Gebeka en
2021 –, Florence Miailhe raconte l’épopée de deux
enfants migrants à travers sa technique d’animation si
particulière : la peinture sur plaque de verre. Lors d’une
étonnante performance autour de l’univers du cirque,
la réalisatrice-plasticienne a peint et animé en direct un
personnage d’acrobate, accompagnée par la voix de
Marion Bouvarel, comédienne, et l’accordéon de
Philippe Cataix, tous deux protagonistes du film
Les Ogres de Léa Fehner, tourné lui aussi en région.
Un spectacle imaginé par Karim Ghiyati, directeur
d’Occitanie Films, qui a présenté, avec son équipe,
*La Traversée est au catalogue de Lycéens et apprentis au cinéma.
Les courts métrages Hammam (1991), Au premier dimanche d’août (2000) et Conte
de quartier (2006) sont au programme Collège au cinéma.
Les retours du terrain, pourtant, laissent entendre une
méconnaissance du travail mené localement, et la grande
disparité qui existe entre les Académies. Stéphanie Dalfeur
rappelle en effet que tous les rectorats ne suivent pas la
demande nationale sur le RCD et en appelle à un meilleur
accompagnement des institutions pour convaincre
les interlocuteurs locaux de l’importance de la formation.
Isabelle Bourdon, conseillère cinéma à la DAAC de
Créteil, fait remarquer qu’aucun des décideurs nationaux
n’a jamais assisté à une formation Collège en présentiel,
et que « la formation m@gistère a été lancée sans dialogue
avec les territoires ». Luc Cabassot, délégué général de
Cinephilae, alerte quant à lui sur les conséquences : « Sans
réelle formation, la programmation risque de se réduire
autour des films les plus “faciles”. Or les dispositifs sont
structurants pour l’économie de toute la filière cinéma : en
les fragilisant, on fragilise des exploitants et des distributeurs.
Il est urgent d’en appeler à une exception culturelle pour
les dispositifs. »
plusieurs actions menées autour de La Traversée.
En lien avec les artistes, les dispositifs scolaires et
Passeurs d’images, des jeunes de tous horizons –
du Centre pour demandeurs d'asile de Limoux et de la
MJC de Lézignan-Corbières – ont ainsi réalisé des courts
métrages d’animation, inspirés par le film de Florence
Miailhe et leur propres parcours. Des lycéens de Muret
ont quant à eux réalisé une pastille (disponible sur le
site latraversee.occitanie-films.fr), qui peut être projetée
en avant-séance ou utilisée comme ressource
pédagogique.
Florence Miailhe, qui s’est dite très émue de ce travail,
a aussi fait visiter elle-même l'exposition qui lui était
consacrée au Musée du Lauragais, mettant en
résonance ses films et sa peinture avec l’oeuvre de sa
mère, la grande peintre et résistante Mireille Glodek
Miailhe. Enfin, les Rencontres se sont clôturées avec un
ciné-concert autour de Papillon, Ours de Cristal du court
métrage à Berlin 2024, par des élèves de l’École de
musique de Castelnaudary, en présence de la
réalisatrice.
Hors temps scolaire et pass Culture
Si les dispositifs hors temps scolaire, Passeurs d’images
– 115 413 participants en 2023 pour des actions déployées
en majorité dans les quartiers prioritaires de la ville – ,
et Des cinés, la vie ! – qui concerne 700 des jeunes sous
Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) – n’ont pas
soulevé autant de polémiques, on s’interroge sur l'évolution
du pass Culture. Arnaud Cossard, chargé de
mission au ministère de la Culture, a ainsi confirmé le
lancement d’une expérimentation sur le pass, « un GPS
de la culture, pour référencer toutes les offres dans une zone
géographique, sans crédits associés mais disponible à tout
âge de la vie ». Cela pose toutefois des difficultés techniques
pour répertorier les offres, notamment gratuites – le pass
ayant été conçu comme un « guichet pour consommer » –,
mais aussi des questions éthiques… si on laisse un
algorithme choisir et hiérarchiser les propositions.
N°481 / 4 décembre 2024
13
Rencontres nationales
Les 10 ateliers du jeudi
Cinéma, cent ans de jeunesse et dispositifs
scolaires
Pour envisager des passerelles entre les dispositifs
École et Collège au cinéma et le programme
international fondé en 1995, piloté par l’association
CCAJ ! en partenariat avec le Deutsches Filminstitut
& Filmmuseum à Francfort.
©Cécile Vargoz
À corps perdus : prolonger l’expérience
Magali Chapelan et Marie Gayzard, réalisatrices du
film montré la veille, ont proposé des pistes pour
prolonger la projection : jeux collectifs, atelier de
réalisation et discussions à partir des
séquences filmées.
Relief et couleurs en audiodescription
À l’occasion de l’entrée au catalogue École et
cinéma de Rouge comme le ciel, l’association Retour
d’image a présenté le travail d’audiodescription
d’un film, pour une approche plus inclusive de
l’éducation au cinéma.
Accompagner les films qui résistent
Pour faire face aux problématiques d’autocensure,
imaginer des solutions et des outils-ressources (en
cours de développement), pour soutenir certains
films des catalogues.
De l’image fixe à l’image animée
Comment, pour quel public et avec quels outils
peut-on associer un projet photo à un projet
cinéma ?
Créer son podcast de cinéma
De l’écriture à la diffusion, en passant par la
recherche de matériel et l’identité sonore, des
recettes pour réaliser un podcast sur le cinéma,
outil de médiation par excellence.
Formation et activités sur Nanouk École
Pour aider les usagers de la plateforme à découvrir
la richesse de ses contenus et à s’emparer des
différentes possibilités pédagogiques, notamment
les extraits vidéos.
Animathon : pratique du cinéma
d’animation
Atelier inspiré d’un processus de Florence Miailhe,
sous la forme d’un marathon de dessins sous
banc-titre. Présentation d’autres techniques,
inventées avec les étudiants de l’ISCID (Université
de Toulouse - campus de Montauban).
Repenser l’intervention en classe sur un film
Mise en situation à partir de pratiques innovantes
imaginées par les coordinations Ciném’Aude
(détour par le graff et l’art pariétal) ; Ciné 32
(conception de mini-jeu) et Cinéphilæ (“autograf
pocket film”).
Traversée de l’œuvre de Florence Miailhe
(Re)découverte des films de Florence Miailhe en
immersion, avec la réalisatrice, dans son exposition
à Castelnaudary.
Atelier Deluxe
Présentation de Play by Deluxe, destiné aux
coordinateurs et aux exploitants pour faire les
demandes de programmation et recevoir DCP et
KDM via un seul outil.
Le Véo de Castelnaudary, ouvert par la famille Villa avec la mairie et dirigé par Vincent Choquet, a accueilli les Rencontres 2024.
Pour une éducation aux images qui intègre les
droits culturels…
Les droits culturels, autrement dit la question de la
participation active des publics et le choix de leurs
pratiques, ont aussi été interrogés, dans ce qu’ils peuvent
apporter aux dispositifs l'éducation à l'image. Marie
Ducellier, anthropologue et chercheuse, a rappelé que
la notion de droits culturels vient de la Déclaration
des droits de l’Homme, et qu’ils ont été inscrits dans
la loi NOTRe en 2015. Une notion qui remet en
question la logique d’accès à la culture, en donnant à
chacun sa liberté d'expression artistique et le droit de
participer à la diffusion.
Or si l'éducation à l'image est devenue légitime à l’école
dans les années 80, c’est « avec une approche de la cinéphilie
savante, en s’appuyant sur un petit corpus d'œuvres
art et essai légitimées ». Elle permet certes de (ré)apprendre
aux jeunes à voir des films en salles et d'approcher
l'Histoire du cinéma, mais parfois « dans l’ignorance ou
le mépris envers les autres communautés de goût ».
Une vision de l’éducation à l’image qui peut s’opposer
à celle des droits culturels, par exemple en opposant
cinéma et audiovisuel. Dans le contexte numérique
contemporain, on peut pourtant dépasser ces oppositions
« en parlant d’éducation AUX images, et de relation
plutôt que de transmission ».
Une relation que travaille Ciném’Aude, qui anime un
réseau de diffusion dans le département et mène de
nombreuses actions en milieu rural et avec des jeunes de
la PJJ. « Avec les jeunes de l’UEMO (Unité éducative de
milieu ouvert), nous commençons à travailler sur des courts
métrages, puis un long pêchu comme Whiplash, puis Chien
de la casse pour arriver sur Festen, et même des films de
Chris Marker, explique Fabrice Caparros, directeur de
l'association. L’important c’est de construire un cheminement,
en valorisant les jeunes pour qu’ils soient acteurs et pas
seulement spectateurs. » Bien sûr, cela nécessite des moyens :
Ciném’Aude a fait le pari de recruter un médiateur sur
ses fonds propres, ainsi qu’une alternante qui travaille
sur les 15-25 ans, et en a mesuré tous les résultats positifs.
« Mais cela vient en renfort d’une équipe militante – en
partie bénévole – qui ne compte pas ses heures. D’où notre
colère face aux décisions venant “d’en haut” : ils ne nous
voient pas et ne nous entendent pas. »
… et qui affirme une dimension féministe et
égalitaire
Reconnaître chacun dans ses droits passe aussi par une
représentation plus égalitaire de chacun dans les films
– qu’elle soit ethnique, sociale, de genre ou d’orientation
sexuelle. La question a été largement abordée sous
le prisme du féminisme, alors que la dernière étude sur
la parité du CNC montre que seulement 30 % des
films ont été réalisés par des femmes l’an dernier [voir
p.22]. Ariane Labed, connue comme actrice notamment
dans les films de Yórgos Lánthimos et dont le premier
long, September & July, sortira le 19 février (chez New
Story), s’est décidée à passer à la réalisation après avoir
été filmée par des femmes, « dans une forme de collaboration,
et non pas comme simple exécutante. Cela influe
sur la mise en scène, comme chez Chantal Akerman, qui
porte un regard bienveillant sur ses personnages féminins ».
Il y a trois ans, Ariane Labed a fondé l’ADA (Association
des acteurs), avec d’autres actrices qui avaient subi des
formes de discrimination, sexistes ou racistes, et souvent
« mises en concurrence par le patriarcat ».
Parmi elles, Guslagie Malanda qui, après Mon amie
Victoria, n’a pas tourné pendant sept ans, avant qu’Alice
Diop lui offre le rôle principal de Saint Omer. « En tant
que femme noire, on ne me proposait que des rôles de
prostituées, de femmes de ménage ou de sœur de terroriste.
J’ai fait le choix de les refuser, même quand ils étaient
bien payés, car ces personnages n'existaient pas en tant
qu'êtres humains dans le scénario, qui n’en donnaient
qu’une vision BFM TV. »
La réalisatrice camerounaise Rosine Mbakam, elle, a
découvert en arrivant en Europe la violence véhiculée
par certains films, « qui m’ont mis face à mon identité de
colonisée ». C’est par le documentaire qu’elle a voulu
déconstruire ce rapport de domination, d’abord en filmant
ses proches (comme dans Mambar Pierrette et Les Prières
de Delphine). « Je ne voulais pas me battre avec un producteur
et j’ai donc monté ma structure, Tandor Productions,
et le circuit itinérant Caravane Cinéma, pour montrer mes
films au Cameroun. »
14 N°481 / 4 décembre 2024
De l’avis de toutes, il est urgent aussi de donner une autre
réprésentation des scènes de sexe, qui trop souvent
donnent « une vision lamentable de la jouissance, y compris
masculine », selon Ariane Labed. « Les coordinateur-ices
d’intimité, l’équivalent de cascadeurs pour les scènes de sexe,
pourront les rendre plus drôles et intéressantes. Créer dans
la joie, c’est une vision politique, loin de l’idée que la création
se fait dans la douleur. »
Dans la sphère de l’éducation aussi, on peut proposer
une vision joyeuse du féminisme… et même le nommer,
après avoir longtemps parlé “d’égalité filles-garçons”.
Comme le remarque Peggy Vallet, directrice du cinéma
Le Luxy à Ivry, « les nouvelles formes de féminisme nous
permettent aujourd’hui d’utiliser ce terme et de le revendiquer
». Les archives sont importantes pour donner
une conception large du féminisme et de son histoire,
comme celles rassemblées au Centre audiovisuel Simone
de Beauvoir. Sa coprésidente Nicole Fernández Ferrer
cite en particulier le film Delphine et Carole, insoumuses
de Callisto McNulty, qui restitue les vidéos combatives
de Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos, dans les
années 1970. Le film intégrera le catalogue Lycéens au
Cinéma en 2026.
Pour les images d’aujourd’hui, la réalisatrice Valérie
Guillaudot a créé le Collectif Caméra au poing en 2000,
qui travaille en auto-production, dans les établissements
scolaires mais aussi les quartiers et les villages. « Nous
avons créé un média participatif en Ariège, la Télé buissonnière,
qui donne particulièrement la parole aux femmes. Et
quand on intervient dans les classes, nous essayons que filles
et garçons débattent ensemble : on ne peut pas transmettre
une culture de l’égalité, il faut que ça vienne d’eux. »
Au Luxy d’Ivry, Peggy Vallet, elle, revendique une ligne
éditoriale, soutenue par la mairie : « Nous ne programmons
pas les films dont les auteurs ou acteurs sont soupçonnés
d’agression. Et concernant la vision sexiste de certains films
du patrimoine, nous contextualisons en parlant d’agression
et de consentement. »
Mais plutôt que de stigmatiser certains auteurs au
programme des dispositifs scolaires – comme Hitchcock
ou Chaplin… –, il convient de faire évoluer les catalogues
vers la parité. Ainsi sur les 29 nouveaux films, 54 % sont
réalisés par des femmes. Quant à la nécessité d'intégrer
davantage de films du Matrimoine – terme qui existe
depuis le Moyen-âge ! –, le CNC souligne qu’il n’est pas
toujours facile de trouver des copies et les ayant-droits…
et des films adaptés aux enfants.
Sport, cinéma… et altérité
S’il n’est pas au catalogue, À corps perdus a été projeté
à Castelnaudary, en présence de sa réalisatrice Magali
Chapelan, membre du collectif Caméra au poing.
Son documentaire suit le parcours d’une jeune femme
de 22 ans, qui prépare le concours de professeur d’EPS
à Toulouse et s’interroge sur les stéréotypes féminins
dans le sport, notamment à l’école. Un film qui a fait
le lien avec une autre thématique des Rencontres : la
place du sport dans les films, qui peut aussi donner
l’occasion de rencontrer les jeunes dans des lieux –
stades ou piscines… – qui ne sont pas définis comme
des lieux culturels, pour parler cinéma. Des sujets
abordés à partir de deux courts métrages : Le Gymnase
d’Elie Grappe, adaptation d’une scène du scénario
d’Olga – entré au catalogue Collège au cinéma cette
année – et Niveau Zéro, Histoire de nul·les en sport de
Cecilia de Arce, un des 4 films réalisés “Depuis les
tribunes”, commandés en 2023 par le Centre national
des arts plastiques et l'Archipel des lucioles. Les deux
réalisateurs ont abordé notamment la place du corps
et de la confiance en soi, accompagnés par Mariana
Agier, du média Sorociné – et qui travaille aussi en
distribution chez mk2. Antonin Crozet, programmateur
et animateur à la Fédération des ciné-clubs de
Méditerranée (FCCM), est revenu quant à lui sur ses
ateliers de cinéma d’animation – en apportant son
matériel – mais aussi ceux de pétanque assise, et les
parallèles entre le milieu du foot et du cinéma – les
notions de réussite et d’argent – que dressent souvent
les jeunes qu’il rencontre.
Les Rencontres se sont clôturées avec Hélène Milano
qui présentait l’avant-première de Château rouge (sortie
le 22/01 chez Dean Médias), dans lequel elle filme
des collégiens du quartier de la Goutte d’Or à Paris.
Un bel épilogue pour ces trois jours placés « sous le
signe de l'altérité et de l'attention que nous devons toutes
et tous porter aux autres », a conclu Delphine Lizot.
Les échanges ont en effet privilégié des notions comme
« la relation éducative » plutôt que « l’action éducative »,
voire « la (ré)appropriation de l'image » plutôt que…
« l’éducation à l'image », selon Denys Clabaud, coordinateur
Maternelle et École dans l’Aude – et médiateur
au Véo Castelnaudary. Ce dernier a passé le relais
à Paul Houdin de la Ligue de l’Enseignement - Fol
57, qui coordonne tous les dispositifs en Moselle :
l’année prochaine, c’est à Metz que se tiendront les
Rencontres nationales, organisées par l’Archipel des
lucioles, notamment au cinéma le Klub.
Cécile Vargoz
©Christina Perez - Archipel des lucioles
Guslagie Malanda, actrice, Rosine Mbakam, réalisatrice, Ariane Labed, actrice, réalisatrice et co-fondatrice de l’Association
des Acteur·ices (ADA), et Léon Cattan, rédactrice en chef de Sorociné
N°481 / 4 décembre 2024
15
Éducation à l'image
LES PALATINES
REMETTENT LE COUVERT
L’association franco-italienne lance la troisième édition de son
prix jeune public.
©Leonardo Rexha
Delaunay, respectivement directrice des ventes et directrice
adjointe de la programmation chez Pathé Films,
qui confirment que « les réalisateurs sont très intéressés par
la perception de leurs films par le public jeune, dont il est
assez peu fréquent d’avoir les retours. Nous sommes très
enthousiastes de voir des initiatives comme celles du Prix
Palatine, car elles mettent en exergue la nécessité de l’éducation
à l’image ».
Le 20 novembre dernier, près de 500 lycéens étaient
réunis au Max Linder Panorama de Paris pour assister à
la projection de Parthenope de Paolo Sorrentino (sortie
le 12 mars chez Pathé), à l'occasion du lancement du
Prix Palatine 2025 ; une récompense binationale décernée
par un jury de lycéens français qui visionnent et travaillent
sur trois films italiens en avant-première, et réciproquement
pour les élèves transalpins. L’année dernière avaient
ainsi étaient récompensés Chien de la casse de Jean-Baptiste
Durand du côté italien (où il a été distribué par No.Mad
Entertainment) et Moi capitaine de Matteo Garrone du
côté français (sorti le 3 janvier par Pathé) [voir Boxoffice
Pro n°473].
Giulia Conte lors de l'ouverture française du Prix Palatine, au Max Linder Panorama.
d'autant plus laborieux. Paradoxalement, en France, le
financement du Prix Palatine est, en grande majorité,
porté par une idée italienne : le pass Culture.
Les élèves français rencontreront Paolo Sorrentino
mi-décembre, avant de découvrir Prima la vita de Francesca
Comencini (sortie le 12 février chez Pyramide) et Vermiglio
ou la mariée des montagnes de Maura Delpero (12 mars
chez Paname). Les lycéens italiens ont, quant à eux, déjà
pu voir Stella est amoureuse de Sylvie Verheyde (sorti en
Italie le 21 novembre, toujours chez No.Mad Entertainment),
et découvriront prochainement Jouer avec le feu de
Delphine et Muriel Coulin (sortie italienne le 6 février
chez I Wonder Pictures), ainsi qu’un film surprise,
sélectionné avec le festival Rendez-vous Nuovo Cinema
Francese de l’Institut français Italia.
©Pathé Films
Jules Dreyfus
Cette année, les “Palatines” – comme se prénomment
les membres de l’association – ont vu grand, avec plus
de 2 000 lycéens rassemblés de part et d'autre de la
frontière. Par ailleurs, auparavant réservé aux classes
Esabac (baccalauréat franco-italien) en France, le prix
s’ouvre aux élèves en option cinéma, et s’exporte pour la
première fois en dehors de l’Ile-de-France avec des
projections à Annecy. « Nous tenions à sortir de Paris,
explique Giulia Conte, membre de l’association, et nous
espérons nous ouvrir encore plus pour les prochaines éditions ;
en Italie, où la centralisation culturelle est moindre, nous
sommes implantés dans 17 villes. » Pour autant, le travail
s'y révèle plus compliqué, en grande partie car « la question
de l’éducation à l’image y est absente, et les initiatives,
très récentes. Les personnes qui s’en occupent ont toutes été
à “l’école française”, formées notamment par Alain Bergala ».
Un retard qui découle de la « période complexe que traverse
la filière cinématographique en général, et qui n’est pas prête
de s’arranger ». Et le contexte de grande fragilité des salles
indépendantes rend l’exercice de l’éducation à l’image
Parthenope de Paolo Sorrentino (sortie le 12 mars chez Pathé) est le premier film italien que les
lycéens français ont découvert.
L’un des objectifs du prix est de faire se rencontrer élèves
et cinéastes. « Pour des raisons d’emplois du temps, les
discussions se passent souvent par visioconférence, mais ce
n’est jamais un frein pour les réalisateurs, explique Giulia
Conte. Souvent, ils ne veulent même pas entendre mes
questions, et attendent uniquement les retours des jeunes !
L’année dernière, quand les lycéens italiens ont rencontré
Michel Gondry, la discussion l’intéressait tellement qu’il a
annulé un rendez-vous en direct pour prolonger le moment ».
Une impression confirmée par Claire Cortes et Stéphanie
16 N°481 / 4 décembre 2024
Chiffres
3 FILMS - 3 CARRIÈRES
1 POINT DE COMPARAISON
À l’occasion de la sortie, ce 4 décembre, de Limonov,
la ballade, distribué par Pathé, retour en chiffres sur
les performances en salles des trois derniers films du
Russe Kirill Serebrennikov, faisant la part belle à la
musique, l’onirisme… et encore la musique.
Date de sortie
Distributeur
Cumul des entrées
1 er jour
1 er week-end
Séances
Moyenne par séance 1 er we
Cœfficient Paris/Province
Taux de transformation
(cumul des entrées/1 er jour)
Note Spectateur AlloCiné
LA FEMME DE
TCHAÏKOVSKI
LA FIÈVRE DE PETROV
LETO
15/02/2023 01/12/2021 05/12/2018
BAC BAC BAC - KINOVISTA
172 712 20 742 172 295
8 845 894 10 042
58 535 6 039 46 022
1 515 573 1 633
39 11 28
3,09 2,29 2,88
20 23 17
3,5 3,5 4
Source CBO-Box Office / Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company
PERFORMANCE SÉANCE* / AU 1 ER WEEK-END
DEPUIS 2 SEMAINES
DATE FILM DISTRI. COPIES ENTRÉES SÉANCES MOYENNE
1 27/11/2024 VAIANA 2 DISNEY 647 2 269 477 17 398 130
2 27/11/2024 EN FANFARE DIAPHANA 629 311 487 9 584 33
3 20/11/2024 LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES STUDIOCANAL 255 111 223 3 871 29
4 20/11/2024 RÉTROSPECTIVE PIERRE RICHARD EN CAVALE MALAVIDA 6 799 29 28
5 27/11/2024 LENI RIEFENSTAHL, LA LUMIÈRE ET LES OMBRES ARP 36 6 364 293 22
PERFORMANCE SÉANCE* / AU 1 ER WEEK-END
EN 2024
DATE FILM DISTRI. COPIES ENTRÉES SÉANCES MOYENNE
1 27/11/2024 VAIANA 2 DISNEY 647 2 269 477 17 398 130
2 09/10/2024 TERRIFIER 3 FACTORIS FILMS / ESC 126 244 182 2 046 119
3 01/05/2024 UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 455 902 970 8 594 105
4 26/06/2024 LE COMTE DE MONTE CRISTO PATHÉ 628 659 259 6 873 96
5 19/06/2024 VICE-VERSA 2 DISNEY 650 1 468 645 17 169 86
6 16/10/2024 L'AMOUR OUF STUDIOCANAL 631 679 690 10 374 66
7 28/02/2024 DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032 333 16 080 64
8 14/02/2024 BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62
9 24/07/2024 DEADPOOL & WOLVERINE DISNEY 641 970 344 15 905 61
10 13/11/2024 GLADIATOR II PARAMOUNT 729 875 306 14 764 59
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs Séances : Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company
Seul sur sa vague, Vaiana 2 réalise de loin le meilleur premier week-end de l’année avec 130 entrées par séance (e/s), soit la meilleure performance depuis les 139 e/s de
Spider-Man : No Way Home en 2021. Derrière, En fanfare rassemble avec ses 33 e/s, soit la neuvième meilleure performance de l’année pour un film français, entre Quand
vient l’automne (33 e/s) et Le Dernier des juifs (31 e/s). Le reste du classement est très varié, de l’animation La Plus Précieuse des marchandises (29 e/s) au documentaire
Leni Riefenstahl, la lumière et les ombres (22 e/s), en passant par la rétrospective Pierre Richard en cavale (28 e/s).
N°481 / 4 décembre 2024
17
“ LA CLASSE D’OCEAN’S ELEVEN AVEC LE TURBO DE FAST AND FURIOUS ”
PREMIÈRE
GERARD BUTLER
O’SHEA JACKSON JR.
LE 8 JANVIER AU CINÉMA
UN SECOND BLOCKBUSTER ENCORE PLUS Distribution EXPLOSIF !
N°481 / 4 décembre 2024
19
Calendrier
SEMAINE JOUR DE SORTIE FÉRIÉ
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE
REPRISE
CONTENU ALTERNATIF
Zone A
Besançon, Bordeaux,
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,
Limoges, Lyon, Poitiers
Zone B
Aix-Marseille, Amiens, Caen,
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,
Orléans-Tours, Reims, Rennes,
Rouen, Strasbourg
Zone C
Créteil, Montpellier,
Paris, Toulouse,
Versailles
S49
4 DÉC.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
UFO DISTRIBUTION 100 000 000 000 000 - CENT MILLE MILLIARDS 01h17 V.Vernier Z.Bouti, M.Gajovic, V.Song
TAMASA DISTRIBUTION ALEX GUINESS AND FRIENDS : 12 COMÉDIES SO BRITISH !
CGR EVENTS ANDRÉ RIEU'S 2024 CHRISTMAS CONCERT: GOLD AND SILVER 02h30 A.Rieu A.Rieu
FRA CINÉMA CENDRILLON (THE ROYAL BALLET) 03h15 F.Kaneko, W.Bracewell, J.Lo
SND CONCLAVE 02h01 E.Berger R.Fiennes, S.Tucci, I.Rossellini
NEW STORY CROSSING ISTANBUL 01h46 L.Akin M.Arabuli, L.Kankava, D.Dumanli
METROPOLITAN FILMEXPORT DADDIO 01h40 C.Hall S.Penn, D.Johnson, S.Gannon
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION ÉVICTION 01h12 M.Capone
SAJE DISTRIBUTION GUADALUPE 01h43 A.Garrigó et P.Moreno P.Alonso
DULAC DISTRIBUTION IL ÉTAIT UNE FOIS MICHEL LEGRAND 01h49 D.Hertzog Dessites
SHELLAC LA VIE DES HOMMES INFÂMES 01h23 G.Deroo et M.Pistonne J.Nortier, J.Laurencier, M.Mormentyn
MALAVIDA FILMS LE CONTE DES CONTES, LES FILMS DE YOURI NORSTEIN 01h01 Y.Norstein
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS L'ESPRIT DE L'ARCOUEST, RACONTÉ PAR HÉLÈNE LANGEVIN-JOLIOT 01h15 F.Riou
WARNER BROS. FRANCE LEURS ENFANTS APRÈS EUX 02h16 L.Boukherma et Z.Boukherma P.Kircher, A.Woreth, S.El Alami
PATHÉ FILMS LIMONOV, LA BALLADE 02h18 K.Serebrennikov B.Whishaw, V.Miroshnichenko, T.Arana
PAN DISTRIBUTION MARMAILLE 01h32 G.Lucilly M.Calicharane, B.Clain, V.Vermignon
BAC FILMS NIKO LE PETIT RENNE, MISSION PÈRE NOËL 01h25 K.Juusonen T.Rosener, L.Ebert, J.Preuß
FRIDAY ENTERTAINMENT PUSHPA: THE RULE - PART 2 03h15 Sukumar A.Arjun, F.Faasil, R.Mandanna
CGR EVENTS RM: RIGHT PEOPLE, WRONG PLACE 01h20 S.Lee RM
LES FILMS DU CAMELIA SANS RIEN SAVOIR D'ELLE 01h36 L.Comencini P.Leroy, P.Pitagora, S.Franchetti
EPICENTRE FILMS SHAMBHALA, LE ROYAUME DES CIEUX 02h31 M.Bahadur Bham T.Lhamo, S.Topden, T.Dalha
SONY PICTURES RELEASING FRANCE SOLO LEVELING -REAWAKENING- 02h40 S.Nakashige B.Taito, R.Ueda, G.Nakamura
FILMY DISTRIBUTIONS SORGAVAASAL 02h15 S.Vishwanath R.Balaji, K.Selvaraghavan, H.Shah
VRAIVRAI FILMS UN PAESE DI RESISTENZA 01h30 C.Catella et S.Aiello
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WICKED 02h40 J.Chu C.Erivo, A.Grande, J.Bailey
S50
11 DÉC.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
SHELLAC BEYROUTH FANTÔME 01h56 G.Salhab A.Kawas, D.El Joundi, R.Mroué
FRA CINÉMA CASSE-NOISETTE (THE ROYAL BALLET) 02h45 P.Wright S.Allnatt, L.Dixon, A.O'Sullivan
PATHÉ LIVE
DAFT PUNK & LEIJI MATSUMOTO’S INTERSTELLA 5555: THE 5TORY OF
THE 5ECRET 5TAR 5YSTEM
01h33 L.Matsumoto Daft Punk
JHR FILMS FOTOGENICO 01h36 M.Romano et B.Sabatier C.Paou, R.Mesquida, A.Metzger
LES FILMS DES DEUX RIVES GUÉRILLA DES FARC, L'AVENIR A UNE HISTOIRE 02h22 P.Carles
UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO JAMAIS SANS MON PSY 01h31 A.Lemort C.Clavier, B.Lecaplain, C.Chust
AKTIS CINÉMA - DHR JE NE VEUX PLUS Y ALLER MAMAN 01h50 A.Fischetti
WILD BUNCH DISTRIBUTION LA CITÉ DE DIEU 02h15 F.Meirelles A.Rodrigues, L.da Hora, S.Jorge
KMBO LE NOËL DE TEDDY L'OURSON 01h16 A.Eckerbom J.Brungot, M.Klerck-Nilssen, V.Eide
WARNER BROS. FRANCE LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA GUERRE DES ROHIRRIM 02h14 K.Kamiyama B.Cox, G.Wise, M.Otto
TANDEM LES FEMMES AU BALCON 01h43 N.Merlant S.Yacoub, S.Codreanu, N.Merlant
PANAME DISTRIBUTION NOËL À MILLER’S POINT 01h46 T.Taormina M.Fleming, M.Cera, F.Scorsese
CARLOTTA FILMS
REDÉCOUVERTES ET RARETÉS DU CINÉMA ITALIEN PARTIE 2 (8 FILMS)
BOBINE FILMS NO NOS MOVERAN 01h40 P.Saint Martin Castellanos L.Huertas, R.Manríquez, J.Patiño
STUDIOCANAL SAINT-EX 01h38 P.Agüero L.Garrel, D.Kruger, V.Cassel
EUROZOOM TONY, SHELLY ET LA LUMIÈRE MAGIQUE 01h22 F.Pošivač M.Polak, A.Baresová, I.Uhlířová
PYRAMIDE DISTRIBUTION VINGT DIEUX 01h30 L.Courvoisier C.Faveau, M.Barthelemy, L.Garret
S51
18 DÉC.
21 DÉC.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
THE JOKERS FILMS 2046 02h09 W.Kar-Wai T.Leung Chiu-Wai, G.Li, T.Kimura
POTEMKINE FILMS AU CŒUR DES VOLCANS : REQUIEM POUR KATIA ET MAURICE KRAFFT 01h21 W.Herzog
CAPRICCI FILMS CONTE NUPTIAL C.Bonnefoy R.Quenard, F.Babled, H.Dillon
AD VITAM EVERYBODY LOVES TOUDA 01h42 N.Ayouch N.Erradi, J.Chamihy, J.Tlemsi
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION JULES AU PAYS D'ASHA 01h29 S.Farkas Bolla A.Dupras, K.Papatie, G.Jourdain
SONY PICTURES RELEASING FRANCE KRAVEN THE HUNTER 02h07 J.Chandor A.Taylor-Johnson, R.Crowe, A.DeBose
JOUR2FÊTE LE BEAU RÔLE V.Rodenbach V.Pons, W.Lebghil, J.Laheurte
LES FILMS DU WHIPPET MON BEAU SAPIN 00h35 S.Merinov et S.Jeon
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE MUFASA : LE ROI LION 01h58 B.Jenkins A.Pierre, K.Harrison Jr., S.Rogen
ARP SÉLECTION OH, CANADA 01h35 P.Schrader R.Gere, U.Thurman, J.Elordi
MEMENTO DISTRIBUTION SARAH BERNHARDT, LA DIVINE 01h38 G.Nicloux S.Kiberlain, L.Lafitte, A.Casar
APOLLO FILMS SOUS ÉCROUS H.Boughéraba I.Bougheraba, A.Amrani, B.Farcy
FREEATLAST FILMS THE UNSPOKEN HEART 01h02 J.Jonasson J.Delavenay, J.Jonasson, I.Funck-Brentano
BODEGA FILMS THE WALL 01h36 P.Van Leeuw V.Krieps, M.Wilson, E.Velasco
MÉTÉORE FILMS UNE LANGUE UNIVERSELLE 01h29 M.Rankin M.Rankin, P.Nemati, R.Esmaeili
KMBO UN NOËL EN FAMILLE 01h35 J.Gottesdiener D.Bourdon, N.Lvovsky, C.Montenez
FILMY DISTRIBUTIONS VIDUTHALAI PART 2 02h30 V.Maaran V.Sethupathi, Soori, M.Warrier
S52
25 DÉC.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
DAMNED DISTRIBUTION BANZO 02h07 M.Cardoso C.Cotta, H.Fortuna, R.Simões
ED DISTRIBUTION DOMAS LE RÊVEUR 01h06 A.Žebriūnas D.Bratkauskas, D.Dauyetite, A.Vegis
CONDOR DISTRIBUTION ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE 01h46 R.Peck L.Stanfield, R.Peck
HAUT ET COURT JOLI JOLI 01h56 Diastème C.Luciani, J.Garcia, W.Lebghil
MEMENTO DISTRIBUTION LE DÉLUGE 01h41 G.Jodice G.Canet, M.Laurent, A.Broutin
SPLENDOR FILMS LE DERNIER DES MOHICANS 01h54 M.Mann D.Day-Lewis, M.Stowe, R.Means
WARNER BROS. FRANCE LES CADEAUX R.Moussafir et C.Offenstein C.Lauby, G.Darmon, C.Lellouche
LES FILMS DU LOSANGE MON INSÉPARABLE 01h34 A.Bailly L.Calamy, C.Peccia-Galletto, J.Froger
20 N°481 / 4 décembre 2024
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de Boxoffice, n’hésitez pas à faire parvenir
régulièrement votre line-up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.
S52
25 DÉC.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
TANDEM MOTEL DESTINO 01h55 K.Aïnouz I.Xavier, N.Rocha, F.Assunção
ART HOUSE MY SUNSHINE 01h30 H.Okuyama S.Ikematsu, K.Koshiyama, K.Nakanishi
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR NOSFERATU 02h13 R.Eggers L.Depp, B.Skarsgård, W.Dafoe
LE PACTE PLANÈTE B 01h58 A.Rapin A.Exarchopoulos, S.Yacoub, E.Umuhire
PARAMOUNT PICTURES FRANCE SONIC 3 - LE FILM 01h49 J.Fowler B.Schwartz, I.Elba, C.O'Shaughnessey
S01
1 ER JAN.
6 JAN.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
AD VITAM BIRD 01h58 A.Arnold B.Keoghan, F.Rogowski, N.Adams
CAPRICCI FILMS EEPHUS, LE DERNIER TOUR DE PISTE C.Lund K.Richards, F.Wiseman, B.Lee
STUDIOCANAL L'AMOUR AU PRÉSENT 01h48 J.Crowley A.Garfield, F.Pugh, A.James
KMBO LA SOURCE 01h58 M.Joobeur S.Nasraoui, M.Grayaa, M.Mechergui
CINÉ SORBONNE LES ENCHAÎNÉS 01h42 A.Hitchcock C.Grant, I.Bergman, C.Rains
L'ATELIER DISTRIBUTION MAJA, UNE ÉPOPÉE FINLANDAISE 02h44 T.Lymi A.Jansson, L.Troedsson, J.Järnefelt
PYRAMIDE DISTRIBUTION MIKA EX MACHINA 01h35 M.Tard et D.Saïag M.Tard, D.Saïag, I.Brey
SHELLAC PEPE 02h02 N.de Los Santos Arias J.Narváez, F.Matjila, H.Ahalwa
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS PYRAMIDEN 01h15 D.Faure D.D'Ingéo
NEXT FILM DISTRIBUTION QUEENDOM 01h38 A.Galdanova J.Marvin
WILD BUNCH DISTRIBUTION QUIET LIFE 01h39 A.Avranas C.Khamatova, G.Dobrygin, N.Lamp
CINÉ SORBONNE REBECCA 02h10 A.Hitchcock J.Fontaine, J.Anderson, M.Cooper
DISSIDENZ FILMS SCHIRKOA : LA CITÉ DES FABLES 01h43 I.Shukla G.Farahani, A.Argento, Soko
SND SIX JOURS 01h35 J.Carlos Medina S.Bouajila, J.Gayet, A.Azoulay
EUROZOOM TOTTO-CHAN, LA PETITE FILLE À LA FENÊTRE 01h54 S.Yakuwa L.Ôno, K.Yakusho, S.Oguri
NOUR FILMS TOUT IRA BIEN 01h33 R.Yeung P.Au, M.Li, Tai-Bo
GAUMONT DISTRIBUTION UN OURS DANS LE JURA 01h52 F.Dubosc L.Calamy, F.Dubosc, B.Poelvoorde
S02
8 JAN.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
ALBA FILMS 200% LOUP 01h36 A.Stadermann S.Weaving, S.Georgina, E.Nabben
ESC FILMS ACCIDENT DOMESTIQUE 01h29 C.Casas E.de los Santos, D.Pareja (II), C.Riera
EXTRALUCID FILMS BERNIE 01h44 R.Linklater J.Black, S.MacLaine, M.McConaughey
METROPOLITAN FILMEXPORT CRIMINAL SQUAD : PANTERA C.Gudegast G.Butler, O.Jackson Jr., B.Jennings
CARLOTTA FILMS GOSSES DE TOKYO 01h31 Y.Ozu T.Saitô, T.Aoki, M.Yoshikawa
DIAPHANA DISTRIBUTION HIVER À SOKCHO 01h45 K.Kamura R.Zem, B.Kim, P.Mi-hyeon
PATHÉ FILMS LA CHAMBRE D’À CÔTÉ 01h47 P.Almodóvar T.Swinton, J.Moore, J.Turturro
MALAVIDA FILMS LA CLEPSYDRE 02h04 W.Has J.Nowicki, T.Kondrat, I.Orska
PAN DISTRIBUTION LA FILLE D’UN GRAND AMOUR 01h34 A.De Sacy I.Carré, F.Damiens, C.Duburcq
AD VITAM LES FEUX SAUVAGES 01h51 J.Zhangke Z.Tao, Z.Li, J.Pan
BODEGA FILMS MANAS 01h41 M.Brennand Fortes J.Correa, F.Macedo, R.Braga
JOUR2FÊTE PERSONNE N'Y COMPREND RIEN Y.Kergoat
APOLLO FILMS STRIPTEASE INTÉGRAL J.Libon et C.Bisiaux
S03
15 JAN.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
SND BABYGIRL 01h54 H.Reijn N.Kidman, H.Dickinson, A.Banderas
CGR EVENTS CROIS PAS QU'ON DORT 01h45 N.Walters et L.Marillier
WAYNA PITCH DREAMLAND 01h20 T.Moreau et P.Gourdon
STUDIOCANAL JE SUIS TOUJOURS LÀ 02h15 W.Salles F.Montenegro, F.Torres, S.Mello
THE JOKERS FILMS LE DOSSIER MALDOROR 02h35 F.Du Welz A.Bajon, A.Bellugi, A.Manenti
SPLENDOR FILMS LE PAVILLON D'OR 01h39 K.Ichikawa R.Ichikawa, T.Nakadai, G.Nakamura
LE PACTE LE QUATRIÈME MUR 01h56 D.Oelhoffen L.Lafitte, S.Abkarian, M.Issa
FRA CINÉMA LES CONTES D'HOFFMANN (THE ROYAL OPERA) 04h05 D.Michieletto J.Flórez, A.Esposito, O.Pudova
WILD BUNCH DISTRIBUTION MÉMOIRES D’UN ESCARGOT 01h34 A.Elliot J.Weaver, E.Bana, S.Snook
TANDEM PAR AMOUR 01h30 E.Otzenberger C.de France, D.Zarrabian
SOLARIS DISTRIBUTION
RÉTROSPECTIVE : GILLES GRANGIER : CHRONIQUE DES ANNÉES 50 (5 FILMS)
JHR FILMS SEPT PROMENADES AVEC MARK BROWN 01h44 P.Creton et V.Barré
LES FILMS DU LOSANGE SPECTATEURS ! 01h28 A.Desplechin M.Amalric, D.Païni, C.Hervieu-Léger
KMBO UN MONDE MERVEILLEUX 01h20 G.Callegari B.Gardin, A.Flaugère, L.Mercier
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WOLF MAN L.Whannell C.Abbott, J.Garner, S.Jaeger
S04
22 JAN.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
PARAMOUNT PICTURES FRANCE BETTER MAN 02h11 M.Gracey R.Williams, D.Herriman, A.Steadman
SAJE DISTRIBUTION BONHOEFFER 02h12 T.Komarnicki J.Dassler, F.Borg, D.Jonsson
ARP SÉLECTION BRÛLE LE SANG 01h49 A.Popkhadze N.Duvauchelle, F.Hill, D.Lavant
DEAN MEDIAS CHÂTEAU ROUGE 01h47 H.Milano
SPLENDOR FILMS
DE L'INFLUENCE DES RAYONS GAMMA SUR LE COMPORTEMENT DES
MARGUERITES
01h40 P.Newman J.Woodward, N.Potts, R.Wallach
PANAME DISTRIBUTION JANE AUSTEN A GÂCHÉ MA VIE 01h34 L.Piani C.Rutherford, P.Pauly, C.Anson
AD VITAM JOUER AVEC LE FEU 01h58 D.Coulin et M.Coulin V.Lindon, B.Voisin, S.Crepon
CAPRICCI FILMS LA VOYAGEUSE 01h30 H.Sang-Soo I.Huppert, H.Lee, H.Kwon
OUTPLAY FILMS ON THE GO 01h12 J.Castro et M.Royo O.Ayuso, J.Castro, C.Huang
À VIF CINÉMAS RETOUR EN ALEXANDRIE 01h30 T.Ruggli N.Labaki, F.Ardant, E.Monti
SUDU CONNEXION SHIMONI 01h37 A.Wanjiku Wamai J.Mirichii, D.Njoroge, M.Gathecha
PATHÉ LIVE THE METROPOLITAN OPERA: AIDA (2025) 03h38 Y.Nézet-Séguin A.Blue, J.Kutasi, P.Beczala
UGC DISTRIBUTION TOUTES POUR UNE H.Benyamina O.Amamra, S.Ouazani, D.Lukumuena
METROPOLITAN FILMEXPORT VOL À HAUT RISQUE 01h31 M.Gibson M.Wahlberg, M.Dockery, T.Grace
N°481 / 4 décembre 2024
21
Étude
LA FILIÈRE CINÉMA
CONSERVE SA DYNAMIQUE POSITIVE
EN MATIÈRE DE PARITÉ
©Les Films du Losange
Dans La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy, alors que son mari est emprisonné, Hafsia Herzi se lie d'amitié avec Isabelle Huppert.
Malgré un recul de quelques
indicateurs, 2023 reste dans la
tendance à l’équilibre
impulsée ces
dernières années.
Comme chaque année depuis 2014, l’Observatoire de
l’égalité Femmes-Hommes du CNC a livré les chiffres
de la répartition genrée de la filière. Lors de la présentation
du rapport, le 14 novembre, Olivier Henrard,
président par intérim, a rappelé les nombreuses actions
du Centre en faveur d’une meilleure parité. Sur le
versant de l’éducation à l’image, 54 % des 29 œuvres
intégrant le catalogue ont été réalisées ou co-réalisées
par des femmes, parmi lesquelles Proxima d’Alice
Winocour, Lady Bird de Greta Gerwig ou encore
Delphine et Carole Insoumuses de Callisto McNulty. La
documentation de chaque titre de “Ma Classe au
cinéma” abordera en outre « la question de la représentation
des femmes à l’écran et des stéréotypes » [voir aussi
p. 14].
Germaine Dulac, Jacqueline Audry, Claire Simon, Claire
Denis, pour ne citer qu’elles, ont ainsi pu trouver une seconde
vie et féminiser durablement notre imaginaire collectif
cinématographique. » Et, bien évidemment, sur ces dernières
années, ce sont les réalisatrices qui ont particulièrement
fait le cinéma français à l’international, avec de multiples
récompenses dans des festivals prestigieux, entre les Palmes
d’or Titane de Julia Ducournau (2021) et Anatomie d’une
chute de Justine Triet (2023), le Lion d’or L’Événement
d’Audrey Diwan (2021) et l’Ours d’or Dahomey de Mati
Diop (2024).
Part des femmes dans le secteur du cinéma et de l'audiovisuel (%)
60
57,8
56,2
51,5
51,1
2019 2023
(Presque) tous les indicateurs en hausse
En 2023, 108 705 des 248 166 salariés des secteurs
cinéma et audiovisuel étaient des femmes, soit une part
stable de 43,8 % par rapport à 2022 (+0,2 %), et supérieure
de 1,1 % par rapport à 2019. Les principales
progressions depuis 2019 sont observées dans les filières
de la production et des prestations techniques, avec
respectivement +1,5 % et +2,7 % depuis la période
prépandémique. En outre, la distribution et l’exploitation,
malgré une baisse des femmes dans leurs effectifs
depuis quatre ans (respectivement -1,6 % et -0,4 %),
restent majoritairement féminines.
Olivier Henrard rappelle également que les effectifs au
sein des formations en cinéma, audiovisuel et jeu vidéo
se sont féminisés, à l’instar de ceux de La Fémis et de
l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (Esra). Par
ailleurs, plus de 105 films réalisés par des femmes ont
bénéficié de l’aide à la numérisation des œuvres : « Les
chefs d’œuvre de Musidora, Yannick Bellon, Agnès Varda,
40
20
43,3 44 43,8
42,3
29,9
32,6
0
Distribution Exploitation Télédiffusion Production Prestations techniques
Source : CNC
22 N°481 / 4 décembre 2024
Du côté de la production, la proportion de femmes
travaillant dans l’animation augmente considérablement
(+4,1 %), pour atteindre les 41,5 %. Un fossé générationnel
se remarque également : si les femmes représentent 38,3 %
des salariés de plus de 50 ans dans la production, leur
part monte à 48,8 % chez les moins de 30 ans ; de quoi
espérer à terme, pour Cécile Lacoue, directrice des études,
des statistiques et de la stratégie du CNC, « un marché
entièrement paritaire ». Des améliorations sont aussi
observées au sein de l’actorat féminin, où 26,7 % des
actrices sont âgées de plus de 50 ans, soit le plus haut
niveau de la décennie. Avant ce cap, on dénombre 34,9 %
d’actrices, contre 65,1 % d’acteurs.
Par ailleurs, les femmes représentent 45 % des effectifs
de la production de FIF* de fiction en 2023, soit une
hausse de deux points par rapport à 2022. Les postes
restent très genrés, avec une surreprésentation féminine
notamment du côté du maquillage (88,7 %) et des
costumes (87,1 %). Certains postes sous-représentés sont
toutefois en hausse depuis 2019, à l’instar des machinistes
(9,2 %, +5,6 points), des effets physiques (10,9 %, +7,3
points) et des électriciens de prises de vues (15,8 %, +7,3
points). En revanche, le salaire horaire moyen reste encore
très inégalitaire ; une des raisons évoquées par Cécile
Lacoue est la grande présence des hommes à des postes
clés, donc mieux payés.
©SND
Boléro d'Anne Fontaine est un des deux films réalisés par une femme en 2023 dont le budget dépasse 10 M€.
Part de FIF réalisés ou co-réalisés par des femmes (%)
40
Part de films réalisés par une ou plusieurs femmes
Part de films réalisés ou co-réalisés par une ou plusieurs femmes
33,2
30
20
18
15
21,9
19,8
20,7
18,3
24,3
23,2
20,9
18,4
22 22,2
19,2
20,2
26,2
22,8
24,9
22
26,4
23,1
23,6
21,7
24,4
22,6
26,2
23,5
29,7
25,2
23,6
21,9
27,5
24,2
26,6
26,1
30,6
26
29,8
27,1
25
10
2005 2010 2015 2020
Source : CNC
* Film d’initiative française
Le principal indicateur à la baisse se situe du côté de la
réalisation : en 2023, 64 films ont été réalisés ou co-réalisés
par des femmes, soit cinq de moins qu’en 2022. « Cela
n’invalide pas la tendance qui, elle, est à la hausse depuis
20 ans, explique Cécile Lacoue. C’est un signe que le
progrès n’est pas continu, et qu’il faut rester vigilant sur ces
questions. » Le devis moyen de films strictement réalisés
par des femmes est quant à lui à 3,89 M € (contre 5,18
M € pour les hommes), un niveau jamais atteint depuis
2009, bien que les films à très gros budget soient presque
tous réservés aux hommes (19 longs métrages à plus de
10 M € réalisés par des hommes, contre 2 pour les femmes,
à savoir Boléro d’Anne Fontaine et Emmanuelle d’Audrey
Diwan). Enfin, la directrice des études souligne que
35,2 % des FIF agréés en 2023 ont été éligibles au bonus
parité du CNC, une majoration de 14,21 % du soutien
automatique déterminé selon la présence des femmes
sur certains postes clés ; là-aussi, la tendance est à la hausse
depuis 2019 (+23,1 %). En outre, plus de deux tiers des
films éligibles étaient réalisés ou co-réalisés par des femmes.
Jules Dreyfus
N°481 / 4 décembre 2024
23
SAMI
BOUAJILA
JULIE
GAYET
CHAQUE SECONDE COMPTE
UN FILM DE
JUAN CARLOS MEDINA
SORTIE LE 1 ER JANVIER
SND PRÉSENTE, UNE COPRODUCTION DÉLÉGUÉE EMPREINTE CINÉMA - SND UN FILM DE JUAN CARLOS MEDINA
AVEC
PHILIPPE RÉSIMONT GILLES COHEN ANNE AZOULAY MANON AZEM YANNICK CHOIRAT
SCÉNARIO ADAPTATION
EN COLLABORATION
ET DIALOGUES DENIS BRUSSEAUX ET
GUILLAUME MAUTALENT
AVEC JUAN CARLOS MEDINA
IMAGE RENAUD CHASSAING ORIGINALE MUSIQUE
JOHAN SÖDERQVIST
DÉCORS
PHILIPPE CHIFFRE CASTING MARINE ALBERT
SON ANTOINE DEFLANDRE FRED DEMOLDER ET EMMANUEL DE BOISSIEU
1 ER ASSISTANT MISE DIRECTEUR DE
DIRECTEUR DE
EN SCÈNE
DAVID KOCH
PRODUCTION ANTONIO RODRIGUES POST-PRODUCTION FABIEN TRAMPONT
MONTAGE
FLORENT VASSAULT
AVEC LA COLLABORATION DE
LYDIA DECOBERT ET
FRÉDÉRIC-PIERRE SAGET
COSTUMES
EMMANUELLE YOUCHNOVSKI D’APRÈS LE FILM CORÉEN « MONTAGE » DE KEUN-SUP CHUNG
PAR ET EVELYNE QUESNEL COPRODUIT
PAR ET PRODUCTEURS THIERRY DESMICHELLE RAPHAËL ROCHER RÉMI JIMENEZ ÉRIC LAROCHE NICOLAS ROLLAND
GUY BOUTROS JÉRÔME ROUGIER VÉRONIQUE BENABOU DANIELA ROMANO JULIA GABREAU BASTIEN SIRODOT
ASSOCIÉS
KIM WOO-TAEK ET KIM JAE-MIN
UNE COPRODUCTION EMPREINTE CINÉMA - SND ONCE UPON A TIME PRODLAB UMEDIA
AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+ AVEC LA PARTICIPATION DE CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS ET M6 EN ASSOCIATION AVEC UFUND PICTANOVO AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION HAUTS-DE-FRANCE ET EN PARTENARIAT AVEC LE CNC
PRODUIT
© 2024 SND - EMPREINTE CINEMA - ONCE UPON A TIME - PRODLAB. VISA D’EXPLOITATION N°161 170.
SIX JOURS POUR RETROUVER UN ASSASSIN
ET DÉJOUER LE DÉLAI DE PRESCRIPTION…
UN THRILLER HALETANT
AVEC SAMI BOUAJILA ET JULIE GAYET
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FA (80’’)
N’oubliez pas de le diffuser devant
AFFICHES ET AFFICHETTES
KIT PROMO
Distribution
©Searchlight Pictures
Les Frères McMullen, 1996
The Full Monty, 1997
LUMIÈRE SUR
SEARCHLIGHT !
Au service d'un cinéma d'auteur indépendant, le renommé
studio, passé du giron de la Fox à celui de Disney, a fêté cette
année ses 30 ans. L'occasion pour The Walt Disney Company
France de proposer un cycle de films emblématiques du label
qui a su traverser les décennies en construisant sa légende.
Depuis sa création, Searchlight Pictures a glané 30 Golden
Globes, une soixantaine de Bafta et plus de cinquante
Oscars, dont ceux du meilleur film pour Nomadland
(2021), La Forme de l’eau (2018) et Birdman (2015), et
accompagné autant d’auteurs renommés et fidèles que
Guillermo del Toro, Yórgos Lánthimos, Martin McDonagh,
Chloé Zhao, Wes Anderson, Danny Boyle, Sam Mendes,
Park Chan-Wook, Darren Aronofsky ou encore
Alejandro Iñarritu.
Des débuts fracassants
En 1994, alors que Disney vient de lancer Miramax, son
label auteur, la Century Fox souhaite elle aussi valoriser
un modèle de films indépendants. Sa stratégie s’appuie
sur des œuvres à forte ambition artistique et budget
modeste, dont la notoriété s'appuie considérablement sur
les distinctions en festivals. Alors président des productions
Goldwyn, Tom Rothman – aujourd’hui CEO de Sony
Pictures – est chargé de créer la filiale Fox Searchlight
Pictures. La première production, Les Frères McCullen
d’Edward Burns, tournée pour 28 000 $, remporte le
Grand prix du jury de Sundance. Une notoriété qui pousse
la firme à exploiter elle-même les droits de distribution
du titre, et à investir 200 000 $ supplémentaires. Sorti en
1995, le film a réalisé plus de 10 millions de dollars de
recettes au box-office américain et 135 000 entrées en France.
Mais c'est avec la comédie sociale britannique The Full
Monty, en 1997, que le studio est propulsé sur le devant
de la scène. Lauréat des Bafta du meilleur film, du
meilleur acteur pour Robert Carlyle et du second rôle
pour Tom Wilkinson, de l’Oscar du Meilleur film et de
la Meilleure bande originale, le film réalise 260 M $ au
box-office mondial dont 46 M $ aux États-Unis, pour
un budget de 3,5 M $. En France, son succès est aussi
considérable avec plus de 3,5 millions d'entrées. C’est
sous bannière UFD, née en 1995 de l'union entre UGC
et 20 th Century Fox, que sont distribués les films de la
Fox, jusqu'à ce qu'en 2005, la major reprenne son
indépendance dans l’Hexagone.
Parmi les coups de maître de Searchlight, l'emblématique
Little Miss Sunshine de Valerie Faris et Jonathan Dayton
en 2006, dont le budget s'élevait à 8 M $, engrange 60
M$ au box-office américain – et deux Oscars – et 1,1 M
d’entrées en France. Deux ans plus tard, Juno de Jason
Reitman remporte lui aussi l’Oscar du meilleur scénario
original et, encore plus fort, réalise 232 M$ à travers le
monde, dont 143,49 aux Etats-Unis et 880 000 entrées
en France. En 2011, Black Swan de Darren Aronofsky -
pour lequel Natalie Portman remporte l'Oscar de la
meilleure actrice -, réalise 330 M $ au box-office mondial
et 2,7 M d’entrées en France. Suivront les succès Indian
Palace (2011), The Descendants (2012), Birdman (2015)
– Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur
scénario original –, 3 Billboards, les panneaux de la vengeance
(2018), La Forme de l’eau (2018), L'île aux chiens (2018)
et de La Favorite (2019).
L’ère Disney
En 2019, le label change de mains, Walt Disney Studio
ayant fait l'acquisition de 20 th Century Fox. Le studio est
renommé Searchlight Pictures et rejoint l’écurie de Disney
des studios live-action, aux côtés de Walt Disney Pictures,
Marvel Studios, Lucasfilm, et sa grande sœur 20 th Century
Studios. C'est ainsi sous pavillon Disney que seront
distribués Jojo Rabbit (2020) de Taika Waititi, Nomadland
(2021) de Chloé Zhao, The French Dispatch (2021) de
Wes Anderson, Les Banshees d’Inisherin (2022) de Martin
McDonagh, Empire of Light de Sam Mendes l’année
dernière et, cette année, les deux Yórgos Lánthimos, Pauvres
créatures et Kinds of Kindness.
30 ans… To be continued
Pour célébrer les trois décennies du label, The Walt
Disney Company France a proposé, en octobre et
novembre, une sélection de dix films du catalogue :
Birdman, Black Swan, Jojo Rabbit, La Forme de l'eau,
Little Miss Sunshine, The Grand Budapest Hotel, (500)
Jours Ensemble, Stoker, The Full Monty (pour la première
fois en DCP) et Nomadland. Un "best of" qui a attiré,
dans plus de 170 cinémas, 30 000 spectateurs sur 700
séances, soit une moyenne de 43 e/s. Avec 8 400 entrées,
Little Miss Sunshine est restée la reine de la rétrospective,
suivie de (500) Jours Ensemble et ses 5 800 entrées.
26 N°481 / 4 décembre 2024
©Searchlight Pictures
©Searchlight Pictures
Little Miss Sunshine, 2006
Top 20 des entrées France des films Searchlight
Pas moins de deux titres Searchlight sont prévus dans
les salles pour début 2025. Le 29 janvier, Un parfait
inconnu, de James Mangold, revient sur les débuts
musicaux de Bob Dylan, interprété par Timothée
Chalamet. Le réalisateur de Walk the line, Logan, Le
Mans 66 relate l’avènement du chanteur-compositeur
iconique en compagnie d’Edward Norton dans le rôle
du musicien Pete Seeger, Elle Fanning dans celui de
Sylvie Russo, la compagne de Bob Dylan, Monica
Barbaro dans celui de Joan Baez ou encore Boyd
Holbrook en Johnny Cash.
Le 26 février, A Real Pain arrive sur les écrans français,
déjà fort de son Prix du scénario à Sundance... et de
son Prix spécial du Jury international du Festival de la
Roche-sur-Yon. Le film de et avec Jesse Eisenberg suit
deux cousins aux caractères opposés qui entreprennent
un voyage en Pologne, pour honorer la mémoire de
leur grand-mère. Les salles auront la possibilité d’organiser
une avant-première le 28 janvier en présence de
Jesse Eisenberg et Kieran Culkin, en retransmission
simultanée (sous réserve).
Marion Delique
RANG
ANNÉE FILM RÉALISATEUR DISTRIBUTEUR
ENTRÉES
FRANCE
1 1997 THE FULL MONTY Peter Cattaneo UFD 3 546 419
2 2011 BLACK SWAN Darren Aronofsky 20TH CENTURY FOX 2 669 791
3 2014 THE GRAND BUDAPEST HOTEL Wes Anderson 20TH CENTURY FOX 1 510 312
4 2018 LA FORME DE L'EAU Guillermo del Toro 20TH CENTURY FOX 1 362 606
5 2006 LITTLE MISS SUNSHINE Jonathan Dayton et Valerie Faris 20TH CENTURY FOX 1 128 976
6 2018
3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX
DE LA VENGEANCE
Martin McDonagh 20TH CENTURY FOX 894 653
7 2008 JUNO Jason Reitman 20TH CENTURY FOX 873 420
8 2012 THE DESCENDANTS Alexander Payne 20TH CENTURY FOX 754 181
9 2015 BIRDMAN Alejandro González Iñárritu 20TH CENTURY FOX 687 152
10 2021 NOMADLAND Chloé Zhao WALT DISNEY* 619 805
11 2024 PAUVRES CRÉATURES Yorgos Lanthimos WALT DISNEY 604 981
12 2019 LA FAVORITE Yorgos Lanthimos 20TH CENTURY FOX 484 086
13 2019 WEDDING NIGHTMARE Tyler Gillett, Matt Bettinelli-Olpin 20TH CENTURY FOX 473134
14 2021 THE FRENCH DISPATCH Wes Anderson WALT DISNEY 469 522
15 2005 SIDEWAYS Alexander Payne 20TH CENTURY FOX 439 314
16 2022 THE BANSHEES OF INISHERIN Martin McDonagh WALT DISNEY 434 579
17 2020 JOJO RABBIT Taika Waititi WALT DISNEY 412 902
18 2018 L'ÎLE AUX CHIENS Wes Anderson 20TH CENTURY FOX 400 227
19 2022 LE MENU Mark Mylod WALT DISNEY 372 112
20 2007 LE DERNIER ROI D'ÉCOSSE Kevin Macdonald 20TH CENTURY FOX 358 247
*THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE
©Searchlight Pictures
©Searchlight Pictures
A Real Pain, sortie prévue le 26 février 2025
Un parfait inconnu, sortie prévue le 29 janvier 2025
N°481 / 4 décembre 2024
27
L'Émission
©Jules Dreyfus
Au terme d’une croissance
accélérée, marquée par trois
ouvertures ces douze
derniers mois, CineWest
renforce la diversité du parc
cinématographique français ;
avec le souci de proposer des
cinémas de proximité ancrés
dans le local, dans lesquels
prime le facteur humain.
Emission à voir ou revoir
sur notre chaîne YouTube
RENCONTRE AVEC
DANIEL TAILLANDIER
PRÉSIDENT DE CINEWEST
Le Festival de Royan,
l'extension pro
Depuis le 3 et jusqu'au 8 décembre prochain, le
Lido myCineWest de Royan et son voisin Le Relais
de Saint-Georges-de-Didonne accueillent le
Festival du film de société de Royan. Une
quatrième édition du rendez-vous né à l’initiative
du directeur du Lido, Guillaume Mousset, et qui a
pris, depuis l’année dernière et le début de la
collaboration avec l’association des Rencontres
cinématographiques du Sud, une nouvelle
ampleur, en soignant notamment son ouverture
aux professionnels, attendus nombreux au bord
de l’océan.
Daniel Taillandier a commencé sa carrière professionnelle
dans le domaine de la grande distribution alimentaire,
avant de se lancer dans l’exploitation cinématographique
en 2004, en reprenant le cinéma vieillissant de Saintes,
en Charente-Maritime, pour le remplacer par un Atlantic-
Ciné moderne de sept salles. C’est en 2018 que l'entrepreneur
décide de se consacrer exclusivement au secteur
et de créer CineWest ; une aventure qu’il mène en
compagnie de son épouse Élisabeth, sa fille Gwen et son
beau-fils Thibaut Martinez, responsable de la programmation,
et au fil de laquelle le circuit acquiert sept cinémas
et en construit pas moins de cinq. Après les trois ouvertures
de ces douze derniers mois – le Cinéma Aurore de
Vitré en novembre 2023, Les Balcons de Mougins en
avril 2024 et le Cinéma Liberté de Brignoles le 10
novembre dernier –, CineWest représente désormais 86
écrans répartis en 13 sites, pour une fréquentation de
2,5 millions de spectateurs en 2023 qui l’a classé 8 e parmi
les plus grands circuits de France.
Épouser un territoire et ses publics
Bien que ses cinémas soient regroupés sous l'enseigne
myCineWest, c’est surtout leur « ancrage local » que soigne
Daniel Taillandier, comme avec le Cinéma Liberté qui
tire son nom de l’ancien collège « qu’ont connu des générations
de Brignolais ». Les directeur·ices de salles sont,
ainsi, encouragés à épouser l’identité culturelle de chaque
ville – la musique classique à Saintes, le théâtre de rue à
Aurillac ou le livre à Mouans-Sartoux –, adaptant la
programmation de l'établissement à ses publics. De l’arbre
de Brocéliande du hall du Cinélac de Ploërmel, dans le
Morbihan, aux couleurs terracotta de la Provence du
nouveau cinéma de Brignoles, la décoration de chaque
site est elle aussi pensée en miroir des territoires.
Être « plus qu’un guichet à passer des films »
Projection laser, taille des écrans, boucles son… Daniel
Taillandier n’a jamais lésiné sur les efforts et innovations
techniques au service des films. À ce titre, la première
salle Ōma du monde qu’il a accueilli dans son site de
Mougins affiche le meilleur taux de remplissage des 86
salles du réseau, « particulièrement ses balcons ». Mais
l’exploitant est loin de se contenter de la qualité de ses
équipements : « Dans la premiumisation, il y a aussi l'accueil,
la gentillesse, le contact, le conseil… » Pour cela, une grande
place est laissée aux directeur·ices des cinémas qui
connaissent leurs publics, et disposent d’une grande
marge de manœuvre dans les animations mises en place.
« Nous devons aussi sortir nos spectateurs des sentiers battus,
et être bien plus qu'un guichet à passer des films ! »
Écoresponsabilité, des impacts à tester
De ses multiples “voyages d’étude” à l’étranger, Daniel
Taillandier a ramené l’idée de de proposer autre chose
que du Coca Cola et du sucré dans ses cinémas. Ainsi,
c’est encore une fois Les Balcons de Mougins, avec son
offre de champagne et de bières locales, qui représente
les meilleures ventes confiseries de tout le groupe. Au
Cinéma Liberté de Brignoles, CineWest a étrenné sa
toute première machine à pop corn, pour proposer du
maïs fraîchement poppé à ses spectateurs, tout en réduisant
l’espace de stockage nécessaire et le transport des
palettes. L’initiative est destinée, en fonction des résultats
de l’expérience, à être implémentée dans les autres
établissements du circuit, parallèlement à ses autres
démarches environnementales. Ces dernières sont inspirées
des travaux de Marie-Christine Désandré à la FNCF
ainsi que dans son groupement Cinéo dont CineWest
est adhérent. Comme l’installation de panneaux solaires,
« qui seront testés dans un premier temps à Vitré », la réduction
du nombre de bouteilles en plastique, ou encore la
mise en place d’un système de covoiturage pour s’attaquer
28 N°481 / 4 décembre 2024
à l’impact majeur du transport des spectateurs. « Le
principe, c’est que chacun expérimente sur son site, et on
verra ce qui marche… et ce qui ne marche pas. »
Un appel pour une “opération basée sur
le film populaire”
L’ancien spécialiste de la grande distribution – « un secteur
qui représente 100 milliards de chiffre d’affaires annuel en
France » – admire encore la « petitesse » du marché du
cinéma et son CA de 2 milliards – « alors que celui du
livre est de 3 milliards, et celui du jeu vidéo, de 6 milliards »
–, comme sa résilience. « Mais qui dit petit chiffres d’affaires
dit… faibles moyens financiers à faire de la promotion,
surtout face à ceux des plateformes. » Pour autant, de
nombreux rendez-vous porteurs ont déjà fait preuve de
leur efficacité : « la Fête et le Printemps du Cinéma pour le
tarif, le Festival Télérama/Afcae pour l’art et essai, le Festival
de Cannes pour le glamour… Mais il n’y a rien pour le
populaire », regrette Daniel Taillandier. D’où sa suggestion
de consacrer une opération aux films à succès provenant
du monde entier, « avec une sélection de dix œuvres qui
seraient diffusées dans tous les cinémas de France ». De quoi
aussi célébrer le cinéma dans ce qu’il a de plus populaire,
et répondre aux attentes des spectateurs, nombreux, « qui
vont au cinéma pour le loisir et se distraire ».
En attendant, CineWest va désormais se concentrer
sur le « calibrage » du travail d’expansion de
ces dernières années, « avec l’objectif de passer à
une exploitation positive de tous nos cinémas »,
et se contenter des travaux d’agrandissement
des bureaux de son siège à Royan. En somme,
« une année de respiration et de réflexion pour…
préparer la suite ! ».
Aysegül Algan et Charlotte Pouillot
©CGR Cinémas
CGR, de la chaleur du bois à
la salle Ice
Alors qu’il annonçait récemment sa première
installation d’ombrières photovoltaïques au CGR de
Tarbes [voir Boxoffice Pro du 20 novembre 2024],
le circuit rochelais a dévoilé, dans son multiplexe
de Rivesaltes rénové, la nouvelle décoration boisée
et lumineuse qui habillera désormais les CGR. À
commencer par les CGR de Bruay-la-Buissière dans
le Pas-de-Calais et de Saint-Saturnin dans le Mans,
en cours de réaménagement.
FEU VERT EN CDACI POUR
LE CINÉMA PERCE-NEIGE
DE BOULOGNE-BILLANCOURT
Le 27 novembre, l’implantation de quatre salles dans l’espace Bernard-Palissy a été
validée par la Commission départementale d’aménagement cinématographique des
Hauts-de-Seine.
Le cabinet d’architecture Loci Anima, dirigé par Françoise Raynaud, est en charge du projet architectural du bâtiment Bernard-Palissy
de Boulogne-Billancourt.
Le projet de quatre écrans et 480 fauteuils s’insère dans
le cadre d’un partenariat entre la Fondation Perce-Neige
et la Mairie de Boulogne-Billancourt, qui donnera
naissance au premier espace culturel inclusif de France,
tourné vers l’inclusion professionnelle de personnes en
situation de handicap mental et cognitif. Aux côtés des
ses quatre salles de cinéma, le lieu proposera du spectacle
vivant, un restaurant et un coffee shop, un concept store
“à dominante culturelle”.
À ce dessein, l’historique bâtiment Bernard-Palissy,
propriété de la Ville de Boulogne-Billancourt, a fait
l’objet d’une promesse de bail emphytéotique administratif
de 99 ans. Il bénéficiera d’une ambitieuse rénovation,
essentiellement financée en fonds propres par
la Fondation Perce-Neige, avec le soutien de la Ville
ainsi que du Département.
Pour rappel, le projet a reçu le soutien du Centre national
du cinéma et de l’image animée (CNC) et de l’Agefiph
dans le cadre du deuxième appel à projets “Les uns et les
autres”, en 2023.
L'initiative, qui s’inspire du Prospector Theatre de
Ridgefield aux États-Unis, est portée par la Fondation
Perce-Neige, en coopération avec un collectif d’entrepreneurs
réunis au sein de la Fondation Culture et
Handicap présidée par Julien Marcel, fondateur de The
Boxoffice Company, directeur de la rédaction de Boxoffice
Pro et président de KLS VIP [voir p.7]. Le Cinéma
Perce-Neige prévoit l’embauche d’environ 70 personnes
en situation de handicap et vise près de 150 000 spectateurs
par an. Ouverture prévue en 2027.
A.A.
©Loci Anima
CGR de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales
Le 26 novembre, c’était au tour du CGR de
Carcassonne de mettre la touche finale à sa
rénovation complète, avec l’inauguration de sa
toute nouvelle salle Ice, qui fait passer l’établissement
de neuf à dix salles, et à 58 le nombre de
salles équipées du format premium Ice Theaters
en France.
En Guadeloupe, le
Caribbean Cinema de
Capesterre autorisé en
CNACi
La commission nationale a confirmé, le 29
novembre, le projet d’un complexe de six salles et
800 places, porté par Caribbean Cinemas à
Capesterre-Belle-Eau, qui avait été validé en juillet
par la CDACi. Le “Majestic by Caribbean Cinemas”
sera construit au sein de la ZAC du Fromager,
nouveau pôle d'attractivité au sud-est de la
Guadeloupe, et sera le deuxième établissement du
groupe portoricain sur l’île antillaise, après le
multiplexe Cinestar aux Abymes, dans l’agglo de
Pointe-à-Pitre, dirigé par Christelle Galou.
Le nouveau cinéma se situera à une trentaine de
kilomètres du D’Arbaud de Basse-Terre à l’ouest,
exploité par l’historique famille Elizé, qui porte
aussi un projet à Baie-Mahault… à 30 kilomètres
au nord. Christelle Galou et le cabinet Ciné Conseil
tablent sur une fréquentation de 120 000 entrées
par an pour le Majestic by Caribbean Cinemas, qui,
sans nouveau recours, devrait ouvrir en 2026.
C.V.
N°481 / 4 décembre 2024
29
Focus Exploitation
©Grand Ecran
GRAND ÉCRAN
OUVRE SON NOUVEAU SITE
À LA CHAPELLE-SUR-ERDRE
Le 13 novembre dernier, la famille Fridemann a inauguré
dans la commune des Pays de la Loire, son quatorzième cinéma.
©Grand Ecran
INFOS PRATIQUES
TARIFS :
Tarif Plein : 9,5 €
Tarif réduit : 8 € (+ 65 ans sauf dimanche
et jours fériés), familles nombreuses,
demandeurs d'emploi, personnes à
mobilité réduite
Séances du matin : 6,50 €
Étudiants & -26 ans : 7 €
Avant-première : 7 €
Carte Cinepass : 2 € en caisse, gratuit pour
l'achat en ligne
Recharge 5 places : 7 € la place
Recharge 10 places : 6 € la place
Recharge 15 places : 6 € la place
30 N°481 / 4 décembre 2024
Le groupe originellement implanté en Nouvelle-
Aquitaine avait, avec l'ouverture des six salles du Grand
Écran Montaigu en juin dernier, entamé son parcours
dans les Pays de la Loire. À 50 kilomètres de là, six
salles dotées de 930 fauteuils ouvrent aujourd’hui à
La Chapelle-sur-Erdre.
La commune de 45 000 habitants, jusqu'à présent
dépourvue de cinéma, a été à la base de l'implantation
ligérienne de Grand Écran. Pour Sacha Fridemann,
à la direction générale du groupe avec ses frères Virgile
et Philippe, « le besoin d'une offre cinéma structurante
de proximité pour les habitants du nord de la Métropole
nantaise » était d'autant plus évident que la croissance
démographique était forte, alors que le maillage de
cinémas restait inégalement réparti.
©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro
Dès le départ, le projet a tenu à se différencier des
cinémas implantés au sein de zones commerciales en
périphérie de Nantes, par son volontarisme sur le volet
environnemental. Ainsi, il a été conçu en partenariat
avec la société d’aménagement du département Loire-
Atlantique Développement, la Métropole nantaise et
la Ville, sur la base des prescriptions de l’écoquartier
Sacha, Philippe et Virgile Fridemann, le 13 novembre, le jour de l'inauguration du nouveau cinéma de La Chapelle-sur-Erdre
©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro
LES ÉQUIPEMENTS*
GLOBAL
Maître d'ouvrage : GRAND ÉCRAN
Maître d'œuvre / pilote : BLAMM ARCHITECTURE
Bureau de contrôle : SOCOTEC
BÂTIMENT
Gros œuvre : GROUPE LEGENDRE
Climatisation/chauffage : SET
FAÇADE/HALL
Comptoir : CINEMOB - BROUILLET PRODUCTION
Système de billetterie : BOOST - THE BOXOFFICE COMPANY
Signalétique intérieure : ENSEIGNE 33
Enseignes façade : ENSEIGNE 33
Affichage dynamique : SONIS
CABINES
Installateur : CINE DIGITAL / CINEMA NEXT
EXPLOITATION
Programmation : GRAND ÉCRAN
résidentiel des Perrières dans lequel il s'inscrit.
La construction n’a pas été sans défis, puisque outre
les retards engendrés par les incidences du Covid, il
a aussi fallu « retravailler le projet suite aux résultats
de l’étude d’impact environnemental menée après le
dépôt du permis de construire initial ». À l’instar de
celle du Grand Écran Montaigu, l’isolation a été
renforcée, le bâtiment compacté pour limiter son
emprise au sol et 500 m2 de panneaux photovoltaïques
ont été installés en toiture. Sacha Fridemann espère
diviser par deux la consommation globale du cinéma
et être autonome à près de 30 % sur le bilan restant.
©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro
SITE INTERNET
Conception : THE BOXOFFICE COMPANY
*Basé sur le déclaratif de la salle
Le nouveau Grand écran présente donc un bâtiment
en béton architectonique en teinte claire, afin de
mettre en valeur l’environnement paysager existant.
« Le cinéma est composé de volumes simples reprenant
un épannelage croissant afin d’amener une fluidité dans
la composition globale du projet et favoriser son insertion »,
détaille le dirigeant qui s'est entouré de Blamm
Architecture, aussi à l'œuvre à Montaigu et sur le
futur site de Fontenay-le-Comte.
N°481 / 4 décembre 2024
31
Focus Exploitation
Les volumes pleins des salles mettent en valeur la transparence
du hall dont la façade vitrée offre une orientation
à la fois vers le parking et sur la rue. « Cette disposition
permet d’avoir un large espace de rencontre sécurisé pour
les futurs spectateurs et facilitera la gestion des flux d’entrées
et de sorties dans l’exploitation quotidienne du site », développe
Sacha Fridemann. Quant à l'équipement, les six
salles échelonnent leur jauge de 60 à 320 fauteuils avec
des écrans de 8 à 18 mètres de base et équipées de
projecteurs laser 2K et 4K et de son Dolby Atmos,
Ovation et Dolby 7.1. La salle 3 de 150 places sera la
septième CineMax, le concept premium maison, avec
des fauteuils électriques inclinables, repose-pieds au
premier rang et son Dolby Atmos. Le groupe a en effet
implanté son concept maison au sein de ses sites de
Limoges, Sainte-Eulalie à Bordeaux (deux salles), Libourne,
la Teste-de-Buch et Montaigu-Vendée.
200 000 entrées sont attendues pour ce nouveau site, avec
une programmation mixant grand public et art et essai.
Si le quart nord-est de Nantes était privé de cinéma, on
compte, à quelque 15 kilomètres en périphérie ouest, les
UGC et Pathé à Saint-Herblain. Par ailleurs, le groupe
Cinémas Confluences, retenu dans le cadre de l’appel à
projet de Nantes Métropole, poursuit son projet de création
d’un cinéma de 3 écrans à Carquefou à 10 kilomètres.
CARACTÉRISTIQUES DES SALLES
SALLE PLACES PARTICULARITÉ PMR DIM (M) SON IMAGE
1 332 Fauteuils Duo 8 18 Dolby Atmos Laser Christie 4k
2 214 Fauteuils Duo 6 14 7,1 Laser Christie 4k
3 145 Premium Cinemax 4 13 Dolby immersif 8,3 Laser Christie 4k
4 123 Fauteuils Duo 4 11 7.1 Laser Christie 2k
5 75 Fauteuils Duo 3 9 7.1 Laser Christie 2k
6 52 Fauteuils Duo 3 8 7.1 Laser Christie 2k
TOTAL 941 28
Grand Écran, 10 e circuit d’exploitation français qui a
comptabilisé 1,9 million d’entrées en 2023, exploite
désormais 14 sites et 104 écrans. La Chapelle-sur-Erdre
s’ajoute aux cinémas de Montaigu-Vendée (6 écrans),
Sainte-Eulalie (8), Libourne (10), les 3 sites de Limoges
Ester (14), Lido (3) et centre-ville (14), la Teste-de-Buch
(10), Arcachon (3), Bergerac (9), Langon Multiplexe (6)
et Rio centre-ville (2), Villeneuve-sur-Lot (6) et Vichy
(7), repris en avril dernier. Par ailleurs, les travaux de
construction du projet de 5 salles et 750 fauteuils à
Fontenay-le-Comte, toujours en Vendée, commenceront
le mois prochain, pour une ouverture en novembre 2025.
Marion Delique
©Grand Ecran ©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro
32 N°481 / 4 décembre 2024
Exploitation
TRANSFORMATION DU
LOUIS-MALLE À PRAYSSAC
Désormais doté de deux salles, le cinéma de la Vallée du Lot
vient d'achever d’importants travaux de rénovation et
d’extension.
©Cinéma Louis-Malle de Prayssac
Une programmation diversifiée et perspectives
d’avenir
Orchestrée par Véo, la programmation propose une offre
généraliste, souvent en version originale, tout comme de
l’art et essai, sur environ 32 séances par semaine. Le
festival Ciné Délices, organisé du 21 au 24 novembre, a
marqué le retour des animations dans le lieu. Et l’équipe
ne s'arrête pas là, multipliant les événements en collaboration
avec le tissu local et les commerçants. « Nous tenons
beaucoup à attirer et collaborer avec les jeunes, ce qui est
un enjeu crucial ici. Nous constituons actuellement notre
réseau de jeunes ambassadeurs, avec l’appui et l’accompagnement
du réseau régional des cinémas art et essai, Cinephilae »,
explique l’exploitant.
Philippe et Gisèle Etienne sont propriétaires, depuis
2019, du Louis-Malle à Prayssac, commune de 2 500
habitants à 30 km de Cahors. « Dès la reprise, nous avions
en tête la rénovation complète et la création d’une deuxième
salle afin que le projet soit viable. Le cinéma ne pouvait
plus fonctionner en l'état », expliquent-ils.
Il s’agit du seul cinéma en France à porter le nom du
célèbre réalisateur, venu en 1993 l'inaugurer après une
rénovation. Cet ancien foyer rural créé en 1957 comptait,
jusqu’au 16 novembre dernier, une seule salle de 260
fauteuils. Dès leur arrivée, les nouveaux propriétaires ont
établi un cahier des charges en collaboration avec les élus
locaux. Objectifs : rénover le site, le rendre accessible,
construire une deuxième salle attenante, une galerie
d’exposition, créer de nouveaux espaces d’accueil et un
patio de 120 places pour des séances en plein air – avec
transfert de billetterie –, qui sera finalisé pour l'été prochain.
Un chantier ambitieux et écoresponsable
Le budget initial des travaux s'élevait à 1,5 million d'euros,
avec 550 000 € de Dotation d’équipements des territoires
ruraux, 450 000 € de la Région Occitanie, 50 000 € de
la Communauté de Communes de la Vallée du Lot et
du Vignoble, ainsi qu’un apport du Fonds Européen
Leader. Les exploitants ont eux-mêmes investi 200 000 €.
La grande salle a totalement été modernisée avec une
nouvelle chaîne sonore en 7.1, un écran de 8,5 mètres
de base, et un projecteur laser comme dans la seconde
salle. Circuit court oblige, les fauteuils ont été fabriqués
par Hugon Tribunes, un artisan de Cahors.
Côté écoresponsabilité, l'isolation du site a été renforcée,
adossée à un système de chauffage moins énergivore.
Parmi les autres initiatives, des panneaux photovoltaïques
ont pris place sur les toits du nouveau bâtiment,
ainsi que des espaces végétalisés dans le patio et autour
du cinéma.
Un tissu local que le cinéma n'a eu de cesse de travailler
avec, pendant la période des travaux, un transfert des
projections au théâtre La Scène d’Anglars, « au milieu des
vignes et des noyers », grâce à un matériel d'itinérance
nouvellement acquis. Une expérience que l'exploitant
compte renouveler, en proposant une itinérance hivernale
dans les villes de proximité. Plus globalement, les propriétaires
soulignent avoir modernisé tout le système de vente,
« qui était en manuel à notre arrivée », avec la billetterie
automatique, la vente à distance, une carte d'abonnement
et bientôt l’affichage dynamique.
Le Louis-Malle se situe entre le Liberty de Monsempron-
Libos à 20 kilomètres et les cinémas Grand Palais et
Quercy de Cahors, à 30 kilomètres. Philippe Etienne,
qui exploite aussi le cinéma Jean-Marais à Aucamville,
près de Toulouse, avait réuni à Prayssac 19 000 spectateurs
en 2023. Son objectif pour le cinéma rénové et agrandi
est d'atteindre 23 000 entrées dès l'année prochaine, et
33 000 en vitesse de croisière.
Marion Delique
©Cinéma Louis-Malle de Prayssac
La première phase du chantier, avec une fermeture de
quatre mois, s’est achevée en août 2024 avec la construction
de la nouvelle salle de 80 fauteuils. Ont suivi les
travaux de rénovation de la grande salle de 205 places,
inaugurée le 16 novembre dernier. Les deux salles sont
reliées par une grande galerie de 80 m 2 permettant
d’accueillir des expositions. L’espace d’accueil a pour sa
part été doublé, pour atteindre 100 m², et inclut désormais
un bar proposant une petite restauration avec des
produits locaux. Le hall du cinéma ouvre d’ailleurs ses
portes le vendredi matin aux visiteurs du marché de
Prayssac dans une ambiance conviviale.
N°481 / 4 décembre 2024
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PROCHAINES CDACi
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO
12/12/24 COMMUNE DE LAVAUR CINÉPASTEL 3 404 Projet de création Lavaur Tarn
PROCHAINES CNACi
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO
16/01/25 SARL LE REGENT LE CUBE CINÉMA 6 989 Projet de création Bastia Haute-Corse
Communauté de communes
Tarn-Agout
Communauté d'agglomération de
Bastia
Carnet noir
Michel Leclerc,
directeur de l’ancien
plus petit cinéma
d’Île-de-France
Le gérant passionné, qui s'était
lancé dans une exploitation
pas comme les autres, est
décédé le 14 novembre.
Il avait 94 ans.
Cet ancien réalisateur de France TV avait eu, à la retraite,
une idée folle : créer un cinéma art et essai associatif dans
une ancienne grange, dans le petit village francilien de
Mons-en-Montois, en Seine-et-Marne. Au terme d’une
décennie d’efforts, le cinéma 11x20+14 a donc vu le jour
au début des années 2000. Avec ses 48 fauteuils, et dans
une commune rurale de moins de 500 habitants, il
réalisait 5 200 entrées en 2019 (sur 511 séances), et en
2022, 2 125 entrées sur 421 séances. En 2023, face à ses
difficultés financières, le projecteur avait, déjà, cessé de
tourner, mais la passion de Michel Leclerc restait intacte.
A.A.
Soutiens
Afcae
Jeune public
Hola Frida d'André Kadi et Karine Vézina
(Haut et Court, 12 février)
Géniales, programme de courts métrages
(Gebeka Films, 12 février)
Au fil de l'eau, programme de courts métrages
(KMBO, 9 avril)
Coup de cœur du comité 15-25
Mémoires d'un escargot d'Adam Elliot
(Wild Bunch, 15 janvier)
©Fanny de Gouville // Modds
En image
Dossier 137
de Dominik Moll
Deux ans après La Nuit du 12, sept fois
récompensé aux César dont ceux du meilleur
film et meilleur réalisateur, le réalisateur de
Harry, un ami qui vous veut du bien revient
avec un nouveau thriller, à nouveau écrit avec
Gilles Marchand. Léa Drucker y campe une
enquêtrice à l’IGPN qui se heurte à un dossier
loin d’être ordinaire. Actuellement en tournage,
Dossier 137 est produit par Haut et Court,
qui le distribuera, à l’instar des deux derniers
films de Dominik Moll.
Après Des nouvelles de la planète Mars, Léa Drucker retrouve Dominik Moll dans Dossier 137
AGENDA DE LA PROFESSION
Le Cinéma le Régent
à Saint-Gaudens (31800)
FESTIVAL DU FILM DE SOCIÉTÉ DE ROYAN 03 au 08/12/24 ROYAN
SOMMET DES ARCS 17 au 21/12/24 LES ARCS
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 22 au 28/01/25 FRANCE
RENCONTRES DE BRETAGNE 28/01 au 01/02/25 QUIMPER
RENCONTRES DU SUD 17 au 21/03/25 AVIGNON
AG VÉO 19 et 20/03/25 AGEN
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI RÉPERTOIRE 26 au 28/03/25 AGEN
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 31/03 au 04/04/25 GÉRARDMER
FESTIVAL DE CANNES 13 au 24/05/25 CANNES
CINEEUROPE 2025 16 au 19/06/25 BARCELONE
CONGRÈS DES EXPLOITANTS FNCF 22 au 25/09/25 DEAUVILLE
RECHERCHE
ASSISTANT.E
DE DIRECTION
Poste en CDI à pourvoir
Cinéma indépendant 7 salles
Classé Art & Essai (3 labels)
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34 N°481 / 4 décembre 2024
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