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Boxoffice Pro n°481 – 4 décembre 2024

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N°481 / 4 décembre 2024

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA

Nolita présente

Irrésistible Irrésistible !

Crédits non contractuels • Création : Benjamin Seznec / • Photo : Vanessa Filho © 2025 NOLITA CINEMA - LES CANARDS SAUVAGES - HORS-CHAMP PRODUCTIONS - ICE - UGO & PLAY - VERSUS PRODUCTION - MARCEL FILMS • VISA n°159.905 - Dépôt Légal 2025

Clara

Luciani

William

Lebghil

José

Garcia

un film de

Diastème

Laura

Felpin

musique

Vincent

Dedienne

Alex Beaupain

Grégoire

Ludig

Victor

Belmondo

au cinéma le 25 décembre


UNE HISTOIRE D’AMOUR UNIVERSELLE QUI CÉLÈBRE LA VIE.

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N°481 / 4 décembre 2024

TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA

ÉDUCATION À L'IMAGE

DES RENCONTRES NATIONALES

SOUS LE SIGNE DE L’ALTÉRITÉ


L'édito

Sommaire

Conjuguer

Castelnaudary a accueilli les rencontres de l’Archipel

des Lucioles, coordinateur des dispositifs d’éducation

aux images, dont l'impérieuse nécessité pour l’avenir

du cinéma et l’émergence des futurs cinéphiles n’est

plus à démontrer. Pourtant, leur sauvegarde n'a jamais

été autant discutée et incertaine, au cœur des débats

et de décisions politiques alarmantes.

Il ne s’agit pas simplement de former et de sensibiliser

les jeunes au cinéma et à la culture mais bien de leur

permettre de questionner leur identité, la société et

le monde qui nous entoure. Les avancées féministes,

incarnées dans les œuvres et soutenues par leurs

créateurs en sont une démonstration éclatante.

Dès lors, comment concevoir que les mécanismes

essentiels d'éducation à la culture soient menacés par

les coupes budgétaires envisagées aujourd’hui par

la région Pays de la Loire, après celles d’Auvergne-

Rhône-Alpes. Pourquoi « couper dans la culture ? »

s’indignait Eric Lagesse dans l’Émission Boxoffice

Pro. Face à ces défis, nous continuons sans relâche à

soutenir et relayer les actions, combats et initiatives

qui permettent d'avancer dans le “bon sens” : des

formations proposées par la Fémis aux exploitants,

aux projets innovants comme le futur cinéma CiNey,

qui intégrera un pôle d’insertion professionnelle

pour les jeunes ou le site de Boulogne-Billancourt

développé par l’association Perce-Neige, pour l'accessibilité

à tous.

La salle de cinéma est le prolongement de la salle de

classe, dans lesquelles on apprend à conjuguer “Être

et avoir” avec apprendre et comprendre.

Marion Delique

P. 6 à 9

ACTUALITÉS

Le financement de l’audiovisuel public

par la TVA pérennisé

Kleslo change de mains

La Fémis poursuit son engagement dans

la formation continue

Le CiNey lance ses travaux

P. 12 à 16

À LA UNE

Rencontres de l’Archipel des lucioles

L’association Palatine remet le couvert

P. 22-23

ÉTUDE

©Christina Perez - Archipel des lucioles

P. 26-27

DISTRIBUTION

Searchlight Pictures fête ses 30 ans

P. 28 à 33

EXPLOITATION

Rencontre avec Daniel Taillandier de

CineWest

Le cinéma Perce-Neige de Boulogne-

Billancourt approuvé en CDACi

Le Louis Malle de Prayssac rénové

P. 30 à 32

FOCUS EXPLOITATION

©Searchlight Pictures

©Grand Ecran

L’Observatoire de l’égalité Femmes-

Hommes livre ses chiffres de 2023

Grand Écran ouvre son nouveau site à La

Chapelle-sur-Erdre

est une publication de

N°ISSN : 2740-3335

Boxoffice Pro est édité par THE BOXOFFICE COMPANY au capital de 2 075 620 €, c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102

- 92532 LEVALLOIS-PERRET CEDEX • Tél 01 85 09 95 87 / E-mail redaction@boxoffice.com

• Dépôt Légal à parution

Directeur de la publication

Julien Marcel / julien@boxoffice.com

Rédactrice en chef

Marion Delique / marion.delique@boxoffice.com

Rédacteurs

Aysegül Algan / aysegul.algan@boxoffice.com,

Cécile Vargoz / cecile.vargoz@boxoffice.com,

Jules Dreyfus / jules.dreyfus@boxoffice.com

Charlotte Pouillot / charlotte.pouillot@boxoffice.com

Base de données Films

guillaume.martin@boxoffice.com

Publicité / Base de données distributeurs

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Réalisation THE BOXOFFICE COMPANY,

Maquette / Infographie

Philippe Cosqueric / philippe.cosqueric@boxoffice.com

Impression

SOCOSPRINT IMPRIMEURS 36 route d’Archettes 88 000 Epinal

Crédits page 3 : Montage Boxoffice Pro.

Image de La Traversée de Florence Miailhe (2021) © Gebeka Films

JULIEN MARCEL

Directeur de la

publication

MARION DELIQUE

Rédactrice en chef

AYSEGÜL ALGAN

Journaliste

@BoxofficeFrance

La Rédaction

@Boxoffice_fr

CÉCILE VARGOZ

Journaliste

P. 34

MISCELLANÉES

Carnet noir, en image, soutiens, agenda

de la profession…

@boxofficefr

JULES DREYFUS

Journaliste

Boxoffice Pro France

CHARLOTTE POUILLOT

Journaliste

PHILIPPE COSQUERIC

Maquette

4 N°481 / 4 décembre 2024


“GÉNIAL ET VERTIGINEUX”

KONBINI

“ENVOÛTANT, SENSUEL, SUBLIME”

HARPER’S BAZAAR

MÉFIEZ-VOUS

DE

CE QUE

VOUS

DÉSIREZ

PRIX DE LA

MEILLEURE ACTRICE

ÉCRIT ET RÉALISÉ PAR

AU CINÉMA LE 15 JANVIER


Actualités

Eric Busidan rejoint

Ciné Conseil

L’ancien délégué général de l’ADRC a rejoint, depuis

début décembre et en tant que chargé d'étude, le cabinet

fondé fin 2023 par Antoine Mesnier, après sa reprise de

Vuillaume Cinéconseil en 2017.

Eric Busidan a œuvré 12 ans

durant, entre 1998 et 2009,

en tant que chargé de mission

et conseiller du service des

affaires juridiques du CNC.

Une institution qu’il retrouve

de 2013 à 2019, comme chef

de service de la mission

Diffusion jusqu'en 2019, après

avoir occupé, de 2010 à 2013, le poste de délégué

général de L’Arp. Après trois ans à la tête de l’ADRC,

cette figure expérimentée du secteur officiait depuis

2022 en tant que consultant freelance à la Réunion.

Eric Busidan est donc de retour en Métropole et rejoint

une équipe constituée de trois chargés d'étude : Christophe

Doussaud, Charlotte Delmarche et Hugo Mancini,

autour de leur président Antoine Mesnier. « Je suis particulièrement

ravi d’accueillir Eric au sein de Ciné Conseil,

avec son expertise approfondie de l’exploitation et de sa

maîtrise du Code du cinéma », se réjouit ce dernier.

Martin Ajdari prochain

président de l’Arcom ?

Le Président de la République envisage, sur proposition

du Premier ministre, de nommer Martin Ajdari à la tête

de l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle

et numérique, en remplacement de Roch-Olivier

Maistre. Une figure expérimentée de la radio et télévision

publiques – directeur général délégué de Radio France

(2004-2009), directeur général délégué aux ressources

et secrétaire général du Groupe France Télévisions (2010-

2014) – ainsi que de la haute fonction publique – directeur

de cabinet du ministère de la Culture sous Aurélie

Filippetti puis sous Fleur Pellerin, puis à la tête de la

Direction générale des médias et des industries culturelles.

Depuis janvier 2020, Martin Ajdari officie en tant que

directeur-adjoint à l'Opéra national de Paris.

En cas de validation de sa nomination à l’Arcom par

l'Assemblée nationale et le Sénat, son mandat commencera

en février 2025.

Le financement de l'audiovisuel public

par la TVA pérennisé

À l'Assemblée nationale, le 20 novembre 2024, 119 votes pour la proposition de loi portant

sur la réforme du financement de l'audiovisuel public, 6 contre, et 64 abstentions

Depuis la suppression de la redevance en 2022, le

financement de France Télévisions, Radio France, France

Médias Monde, l'Ina, TV5Monde et Arte reposait sur

un système provisoire d'affectation d’une fraction de

la TVA, dont l'échéance était fixée à fin 2024.

La proposition de loi qui a été définitivement adoptée

le 20 novembre par l’Assemblée nationale, pérennise

ce système.

Le financement de l’audiovisuel public ne reposera

donc pas sur le budget – revu chaque année – de

l’État, comme le craignaient la plupart des acteurs du

secteur, mais aussi le gouvernement. La ministre de

la Culture Rachida Dati a ainsi salué un vote « qui

permet de préserver l'indépendance de notre service public

de l'audiovisuel ».

Une filière audiovisuelle

désormais fédérée

Une semaine avant ce vote de

l'Assemblée, les groupes France

Télévisions, M6 et TF1, mais

aussi les principales organisations de gestion collective

– l’Adami, la SACD, la Sacem et la Scam – et les

syndicats de producteurs – AnimFrance, le Spi et l’Uspa

– avaient officialisé la création de “LaFA, la filière

audiovisuelle”. C’est la première fois que des télévisions,

aussi bien privées que publiques, des producteurs et

des auteurs se regroupent en filière, alors que sont

encore attendues d’autres évolutions majeures, dont la

probable gouvernance unique de l'audiovisuel public

ou encore l’adaptation des régulations, notamment en

matière de publicité. LaFA précisera ses préconisations

lors de la publication d’une première étude sur le poids

économique de l’audiovisuel français, annoncée pour

le printemps 2025.

Une Journée art et essai du cinéma européen

des plus mondiales

A.A. et C.V

Le rendez-vous donné dimanche 17 novembre par la Cicae, en partenariat avec l'Afcae

en France, a réuni plus de 600 cinémas dans un nombre record de 45 pays.

Dix nouveaux pays, de trois continents, avaient rejoint

la 9 e édition de la Journée européenne du cinéma art et

essai de cette année : l’Islande, l’Irlande, la Grèce, la

Macédoine du Nord et la Turquie en Europe ; le Chili,

le Salvador, le Brésil et le Venezuela en Amérique du

Sud ; le Bangladesh en Asie. Ce à quoi s’ajoute une

expansion notable de l’initiative en Corée du Sud.

©Assemblée nationale

En France, ce sont près de 160 cinémas qui ont participé

à l’événement, réunissant près de 27 000 spectatrices et

spectateurs. Parmi les multiples animations, l’avantpremière-rencontre

autour de Sarah Bernhardt, la Divine,

en présence du réalisateur Guillaume Nicloux et la

comédienne Sandrine Kiberlain, au Cinéma du Panthéon

à Paris, a été retransmise en direct dans plusieurs salles

à travers le pays.

Remplacements

chez Universal

©Cin'étoiles de Sainte-Sigolè

©Justine Collomb

Charline Baudry-Biancarelli, précédemment responsable

de la stratégie marketing et des partenariats internationaux

chez Ice Theaters, a rejoint l’équipe Trade Marketing

d’Universal Pictures France. Elle y remplace Camille

Bouchon, cette dernière remplaçant pour sa part Nora

Amoussous, cheffe de produit marketing, en congé

maternité jusqu’en début d’année 2025.

Autour du jeune public, certains cinémas ont proposé des

goûters ou encore différents ateliers, comme au Cin'étoiles de

Sainte-Sigolène (Haute-Loire) autour de la pâte à tartiner sans

huile de palme, dans le cadre de la projection de Sauvages de

Claude Barras.

Dans le cadre de son partenariat avec les Rencontres

des cinémas d’Europe, l’Afcae et la Cicae ont proposé, au

cinéma Le Navire d’Aubenas, une rencontre avec l'Iranienne

Sepideh Farsi, réalisatrice de La Sirène mais aussi marraine et

illustratrice de l'affiche de la Journée art et essai du cinéma

européen de cette année.

6 N°481 / 4 décembre 2024


KLESLO CHANGE DE MAINS

Suite au feu vert donné le 20 novembre par le tribunal de commerce de Lons-Le-Saunier,

l’ensemble des activités du leader français des fauteuils de cinéma est repris par une

nouvelle société, KLS VIP.

Derrière ce nouvel acteur, on trouve un partenariat entre

Julien Marcel, le fondateur de The Boxoffice Company

[éditeur de Boxoffice Pro] et ancien directeur général

d’AlloCiné, qui porte le projet de reprise, et VIP Luxury

Seating, le leader américain des sièges de cinéma haut de

gamme – les fameux “recliners” –, actionnaire majoritaire

de la nouvelle entité.

©Grand Rex

©KLS VIP

Le savoir-faire de Kleslo s'expose, entre autres, dans la salle Infinite du Grand Rex de Paris, inaugurée en décembre 2023, équipée de

ses fauteuils en cuir et inclinables.

Julien Marcel, fondateur de The Boxoffice Company (à gauche)

et Adam Peterson, de VIP Luxury Seating (à droite), les

nouveaux associés de KLS VIP qui reprend Kleslo

KLS VIP reprend l’intégralité des équipes de Kleslo,

ainsi que le site industriel basé à Lons-Le-Saunier.

C’est en effet dans la capitale jurassienne qu’a démarré,

au début des années 50, l’aventure industrielle

“Cinéconfort”, des fauteuils de cinéma made in France,

à l’initiative de Pierre Kloeckner ; une aventure familiale

que son fils Alain Kloeckner poursuivra à partir

de 1995, en créant Kleslo avec ses frères et soeurs.

Alain Ravier, qui dirigeait l’entreprise depuis 2013,

continuera à accompagner les repreneurs pour une

transition en douceur au service des clients et partenaires

de l’entreprise.

Worldwide Jura

« Je suis très heureux de poursuivre cette belle aventure

industrielle française au service des salles de cinéma

européennes, déclare Julien Marcel. Kleslo, c’est une

marque, une histoire mais aussi et surtout des équipes et

un savoir-faire qui vont constituer des atouts décisifs au

service de notre ambition nouvelle. » Dans le cadre de

cette reprise, l’entrepreneur français et la société

américaine ambitionnent en effet de renforcer l’offre

produit sur l’ensemble de la gamme, et particulièrement

sur les fauteuils premium qui sont la spécialité de VIP

Luxury. Au-delà des frontières de l’Hexagone, KLS

VIP entend également devenir la tête de pont du

développement européen de VIP Luxury Seating. Son

vice-président en charge des ventes cinéma, Adam

Peterson de VIP Luxury Seating, se réjouit de son

côté de cette « étape clé » de leur développement

international : « Nous ne pouvions rêver d’un meilleur

partenaire que KLS VIP, en France, le plus grand marché

européen, au coeur d’un continent dont le réseau de

cinémas va continuer à se transformer et se moderniser

dans les années qui viennent. »

Une opération inédite pour Ernest Cole, photographe

À l’occasion de la sortie du nouveau documentaire de

Raoul Peck le 25 décembre, Condor Distribution a

préparé un partenariat hors média avec Magnum Photos

et la Maison des Mondes Africains. Chaque cinéma

programmant le film peut commander une exposition

mobile contenant 20 tirages 50x60cm des photos

d’Ernest Cole, un panneau de titre avec un texte d’introduction,

un panneau de légendes et des cartels prédécoupés.

Les demandes s'effectuent auprès de l’équipe de programmation

de Condor, programmation@condor-films.fr.

©Condor Distribution

Ernest Cole, photographe, de Raoul Peck,

explore la carrière du photographe sudafricain,

qui a été le premier à exposer au

monde entier les horreur de l'apartheid.

N°481 / 4 décembre 2024

7


Formation

Mémoires de fin d’étude,

des ressources pour toute

la profession

©La Fémis

La promo DEC 2025, au démarrage de

la formation continue, en juin 2024

Objets hybrides entre travail universitaire, réflexion

professionnelle et parcours personnel, les

recherches qui finalisent la formation continue de

direction d’exploitation cinématographique

constituent, au fil des années, un précieux corpus.

Des questions sociales à l’architecture, en passant

par l’écologie et le parcours spectateur, La Fémis

dispose aujourd'hui d’une base d’environ 200

mémoires consacrés à la salle de cinéma, qui

peuvent être mis à la disposition des autres

professionnels du secteur.

À titre d'exemples, voici celles délivrés par la

promotion DEC 2024, qui ont été soutenus devant

un jury composé de Vanessa Ode (CGR Cinémas),

Elise Mignot (Café des images), Luigi Magri et Luc

Engelibert :

“Animations dans les salles art et essai, le rôle des

prestataires extérieurs”, par Fanny Poly

“Le rapport des salles de cinéma aux réseaux

sociaux”, par Tristan Bonis

“La place des salles de cinéma indépendantes

dans notre cinéphilie, à l'ère numérique”, par

Clément Papot

“L’accompagnement des pratiques amatrices de

cinéma par les salles publiques et associatives”, par

Caroline Moity

“Les médiatrices et médiateurs en salle de

cinéma : symptôme ou remède des mutations à

l'œuvre dans l'exploitation cinématographique ?”,

par Pauline Berra

“Programmer après #MeToo”, par Sonia Tissier

“Étudiants au cinéma : En quoi ces actions

permettent le retour du public jeune en salles art et

essai ?”, par Elise Dubreuil

“La place de la clientèle BtoB pour les salles de

cinéma”, par Alice Landrieu

LA FÉMIS

UN ENGAGEMENT CONTINU

DANS LA FORMATION

L’École nationale supérieure des métiers de l'image et du son reste, encore aujourd’hui,

la seule à dispenser une formation continue au métier de directeur d’exploitation

cinématographique (DEC), et évolue au gré des besoins de la profession.

Alors que les douze stagiaires de la troisième promo DEC

viennent de soutenir leurs mémoires de fin d’études, la

campagne de recrutement est lancée pour la prochaine

session de 18 mois, qui débutera en juin 2025, sous la

supervision d’Emmanuel Papillon. Le jeune retraité, qui

a quitté la direction du Louxor de Paris en février dernier,

intervenait déjà régulièrement à La Fémis et accompagnera

donc la promo DEC 25 en tant que référent professionnel.

Une fonction où il succède à Luc Engelibert, « qui, depuis

trois ans, a structuré cet enseignement dense et unique,

certifié Qualiopi et désormais devenu diplômant [équivalent

d’un Master 2, ndlr.] ». Le chef de projet de la formation

exploitation, Luigi Magri, a de son côté été rejoint depuis

mai 2024 par Vincent Thabourey, précédemment délégué

général des Écrans du Sud.

Des expertises en mutation

Programmation, compta, animation d’une séance…

les blocs de compétences dans lesquels interviennent

une cinquantaine de professionnels reprennent les

fondamentaux du métier, mais se sont aussi enrichis au

contact de la profession, dont la FNCF et les différents

syndicats. « Nous avons ainsi repéré que la question du

management était un point faible, et avons donc développé

les modules consacrés aux ressources humaines, ainsi qu’à

la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), à la transition

écologique ou encore à la lutte contre les violences et

harcèlement sexistes et sexuels (VHSS) », explique Luigi

Magri. Des initiatives que son acolyte Vincent Thabourey

résume comme des « évolutions incontournables inspirées

du terrain, comme de la société ».

©La Fémis

Les stagiaires à la rencontre de Patrice Lemarchand, directeur de l’UGC Ciné Cité Les Halles…

et en compagnie de Youen Bernard, directeur la Villa Monciné de Saint-André-de-Cubzac

8 N°481 / 4 décembre 2024


Destinée aux professionnels « qui sont déjà en salles », la

formation DEC de La Fémis attire assistants de direction,

directeurs adjoints, programmateurs, « mais aussi

des personnes en reconversion provenant d’autres secteurs

de la filière, comme de la distribution et des festivals ». Les

responsables pédagogiques sont, en l’occurrence, particulièrement

attentifs à composer des groupes hétérogènes

et complémentaires. « Au sein d’une même promo, se

côtoient des représentants de grands circuits, des indépendants,

de l’itinérance, de salles municipales ou associatives

privées, mais aussi de tous les territoires », décrit Luigi

Magri. De quoi tordre le coup à bien des « préjugés sur

son voisin, et se découvrir beaucoup de points communs ».

Et c’est bien là que réside, selon Emmanuel Papillon,

une des plus grandes richesses de la formation DEC

continue : « ouvrir le champ de l’expérience personnelle et

s’interroger sur ses propres pratiques, et tout ceci, en constituant

un solide réseau ».

Le tremplin du terrain

De fait, outre le voyage d’étude réalisé en compagnie de

l’ADRC en mars (à Marseille en 2024, probablement à

Bordeaux en 2025) à la rencontre des cinémas, Drac,

collectivités territoriales et autres acteurs locaux, la formation

propose aussi, en fin de parcours, un séjour au Congrès de

Deauville. Les stagiaires peuvent assister aux habituelles

table ronde et rencontre avec les pouvoirs publics, mais

aussi, en fonction de leur établissement cinématographique

d’origine, aux réunions de branches. « Mais surtout, nous les

invitons à aller voir tous les stands de l’expo, souligne Luigi

Magri, sachant que souvent, il s’agit d’une toute première

expérience du Congrès pour nos stagiaires, qui ne sont pas encore

responsables d'établissement ». Responsables, ils promettent

d’ailleurs de le devenir rapidement, avec « 77 % de personnes

passées directeurs ou directrices au terme de six ans ».

La formation mène vers d’autant plus de responsabilités

que, comme le souligne Emmanuel Papillon, « elle répond

à une évolution personnelle ou une évolution de la structure,

avec un projet, comme une ouverture prochaine de site ». En

l’occurrence, le soutien de l’employeur est incontournable

pour être sélectionné à ce parcours qui implique beaucoup

d’engagement, dont 3 à 4 jours de présence mensuelle dans

les locaux parisiens de La Fémis (hormis les lundis, déjà très

chargés pour les professionnels de l’exploitation). Et si,

chaque année, 95 % des stagiaires obtiennent le diplôme,

les restants – qui n’ont pas pu aller au bout de leur mémoire

pour des raisons légitimes – obtiennent l’intégralité des

certifications.

Une autre particularité de la formation réside d’ailleurs

dans son offre personnalisée de certifications, via un un

parcours sur mesure, complétable en deux ans. Aux douze

stagiaires de la formation intégrale sont ainsi régulièrement

associés quatre à cinq stagiaires venus travailler un bloc

de compétences précis, les autres blocs « déjà maîtrisés »

pouvant être validés par acquis d’expérience (VAE). Sur

le total de 23 stagiaires de la dernière promo, onze suivaient

des parcours personnalisés. Encore une manière d’enrichir

le groupe… et le réseau.

Les candidatures à la promo DEC 2026 sont ouvertes !

Ayşegül Algan

Accompagnement et

anticipation

Le coût de 9 958 € TTC du parcours complet de la

formation, tout comme celui d’un parcours

personnalisé aux taux horaire de 30 € TTC, peuvent

être pris en charge par l’Afdas via son plan de

compétence des entreprises, ou le compte

personnel de formation (CPF). L’équipe pédagogique

accompagne les stagiaires comme les

employeurs dans les démarches, « parfois

complexes, qu’il faut anticiper, tout comme la

réorganisation du fonctionnement de l’établissement

lorsque le stagiaire est à la Fémis », avise Luigi Magri.

LE CINEY LANCE SES TRAVAUX

L’espace socio-culturel, impulsé par La Sierra Prod, sera autant un cinéma qu’un lieu

d’insertion et de formation.

©Jules Dreyfus

« Le défi architectural était très intéressant, explique Thomas

Legal qui, à côté de sa casquette de distributeur avec The

Jokers, est aussi membre de La Sierra. Nous étions contraints

par la hauteur du plafond, et ne pouvions pas creuser à

cause des voies RATP sous le bâtiment. Il y a eu un travail

important avec Olivier Palatre, l’architecte, pour voir

comment bien équilibrer l’espace et les différentes activités,

afin que le CiNey devienne un véritable lieu de vie et d’échange. »

Situé à la place d'un ancien Bricorama boulevard Ney, le CiNey devrait voir le jour fin 2025.

C'est sur le boulevard Ney, dans le 18 e arrondissement

parisien, que les travaux du CiNey ont été lancés le 30

novembre. Remplaçant un ancien Bricorama, cet espace

de 1 500 m² sera réparti en trois pôles, chacun piloté

par les porteurs et partenaires du projet. Le pôle culture

sera géré par La Sierra Prod, à l’origine du CiNey, à

travers la création de deux salles de cinéma – de 85 et

91 places –, un studio de répétition et d’enregistrement,

un studio de post-production ou encore une salle

polyvalente avec espace scénique. La Mission locale de

Paris s’occupera du pôle insertion, et organisera des

rencontres entre des jeunes du quartier et des professionnels

du cinéma et des métiers du spectacle. Le pôle

alimentaire sera piloté par la Fondation de l’Armée du

Salut, et sera composé d’un restaurant, d’une épicerie

et d’une cuisine partagée.

Avec une ouverture prévue pour fin 2025, le CiNey – qui

sera le troisième cinéma du 18 e arrondissement – vise le

classement art et essai, ainsi que les labels Jeune public

et Patrimoine. À la programmation, La Sierra mise sur

des films de continuation et une participation active des

habitants du quartier ou encore des étudiants, et ambitionne

les 20 000 entrées pour sa première année pleine,

puis une progression continue. C’est tout un projet qui

se concrétise pour l’association, fondée en 2008 par des

acteurs et actrices de la culture, et qui, par le biais de

stages et d’ateliers gratuits, initie les habitants des quartiers

périphériques aux techniques de l’image, du son ou

encore du numérique. Plus de 20 000 personnes ont

ainsi bénéficié des actions de La Sierra ; un nombre qui

ne cessera de croître avec l’ouverture du CiNey.

J.D.

N°481 / 4 décembre 2024

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Rencontres nationales

©Christina Perez - Archipel des lucioles

Les Rencontres ont débuté avec une projection-débat (Les Filles au Moyen-âge) ouverte au public scolaire, au cinéma Véo.

POUR UNE

ÉDUCATION AUX IMAGES

ÉGALITAIRE, FÉMINISTE… ET INTÉGRANT

LES DROITS CULTURELS

Les coordinations territoriales

Maternelle, É cole, Collè ge au

ciné ma et Passeurs d’images

se sont réunis du 26 au 28

novembre, à Castelnaudary

dans l’Aude, pour aborder

l’avenir des dispositifs

nationaux, mais aussi

questionner le rôle de

l’éducation aux images

– et des films – dans les

mouvements de société.

« Trois journées pour repartir gonflés à bloc », introduisait

Stéphanie Dalfeur, nouvelle présidente de l’Archipel

des lucioles, l’association qui coordonne les dispositifs

d’éducation au niveau national et organise chaque

année ces rencontres. Trois journées pour « affirmer

la force du réseau » ajoutait la déléguée générale Delphine

Lizot, alors que les dispositifs scolaires nationaux sont

fragilisés et que les coordinateurs tentent de porter

une voix politique collective. Cette année à travers

trois axes principaux – les droits culturels, le féminisme

et le sport –, en présence notamment de six réalisatrices…

et de 230 participants qui se sont retrouvés

dans la capitale mondiale du cassoulet, traversée par

le canal du Midi et, pour l’occasion, par les couleurs

de La Traversée. Castelnaudary offrait surtout trois

lieux de proximité habités par le 7 e art : le Théâtre des

3 ponts, qui n’est autre que l’ancien cinéma Le Vox,

la Halle aux grains, qui pendant dix ans a accueilli

des projections, avant la construction du cinéma Véo

de 3 salles en 2019 – qui rassemble aujourd’hui plus

de 80 000 spectateurs par an.

12 N°481 / 4 décembre 2024


L’actualité des dispositifs nationaux

« Dans tous les cinémas Véo, du plus grand au plus petit,

l’éducation à l’image est un fil conducteur, qui s’est

construit dans le rapport tripartite entre enseignants,

coordinations et cinémas », a souligné Jean Villa, déplorant

la « fin des formations » et résumant en cela l’avis

général des partenaires locaux. Maria Conquet, vice

présidente du Conseil départemental, a lancé un « cri

du cœur pour la défense de Collège au cinéma » – le

département de l’Aude finance intégralement les

transports et 55 % du prix des entrées –, quand le

Drac d’Occitanie, Michel Roussel, estime qu’« il est

fondamental de garder un cadre national pour l’ensemble

des dispositifs » – qui ont concerné 50 000 jeunes l’an

dernier dans la Région. On sait en effet que l’année

a été marquée par les réformes de l’Éducation nationale

– le RCD et le choc des savoirs, qui affectent à

la fois la formation des enseignants et les sorties pour

les élèves séparés en groupes de niveaux –, mais que

les situations diffèrent en fonction de la volonté des

Académies… et des finances des collectivités.

Florence Miailhe, à l’honneur dans toutes ses couleurs

©Cécile Vargoz

Globalement, le nombre d’élèves inscrits à École et

Collège au cinéma a baissé entre l’année scolaire

2022-23 et 2023-24, passant de 928 400 à 849 500

élèves (pour 2,26 millions d’entrées) pour École, et

de 484 000 à 467 000 (1,1 million d’entrées) pour

Collège. Pour Maternelle, l’augmentation des inscrits

(267 868 élèves pour 575 000 entrées) correspond à

l’extension du dispositif. Et à la rentrée 2024-25 pour

Collège au cinéma, sur 42 départements dont les

chiffres sont définitifs, les inscriptions ont baissé de

5 % en moyenne par rapport à l’année précédente,

mais de façon très inégale, le recul allant jusqu’à -53 %

dans le Cher. La baisse concerne principalement les

classes de 6 e et 5 e , les raisons invoquées étant d’abord

la mise en place des groupes de niveaux, puis le changement

des modalités de formations – seulement la

moitié des collèges interrogés les organisent encore

sur le temps scolaire – et, enfin, le coût des transports.

Représentant l'Éducation nationale lors de ces Rencontres,

Eric Rostand, conseiller cinéma à la Direction générale

de l'enseignement scolaire (Dgesco), assure que « les

ministères continuent à soutenir ces dispositifs dans un

paysage mouvant, par le dialogue ». Et notamment par

une formation en ligne sur la plateforme m@gistère,

qui « permettra aux enseignants de s’autoformer sur un

temps très court (1h à 2h) »… en complément du présentiel.

Le CNC, après les constats énoncés lors du Congrès

des exploitants, renforce lui aussi son accompagnement

par des outils en ligne, a indiqué le directeur des politiques

territoriales, Laurent Vennier : un guide de bonnes

pratiques élaboré par le comité de pilotage national, des

ressources adaptées aux besoins des enseignants sur m@

gistère et un soutien renforcé à la plateforme pédagogique

Nanouk. Le CNC va étudier d’autres sujets, comme

les difficultés financières des collectivités et le coût des

transports, ajoute Léa Luret, cheffe du service des publics,

tandis que sa collègue chargée de l’éducation artistique,

Elise Veillard, souligne le long travail pour mettre en

place la plateforme Play by Deluxe, à la demande des

salles et des distributeurs, permettant à ce jour la dématérialisation

de 87 % des envois des films des dispositifs.

Enfin, le CNC travaille à un site unique dédié à l’éducation

au cinéma, qui rassemble toutes les ressources et

qu’il espère opérationnel pour la rentrée 2026. Laurent

Vennier rappelle aussi le lancement du dispositif

« Ambassadeurs jeunes du cinéma », doté de 1,5 million

d’euros, « qui renforcera la politique d’éducation aux

images du CNC », le tout en assurant que « les acteurs de

terrain seront toujours associés à la réflexion ».

La réalisatrice de La Traversée, et de courts métrages

d’animation* qui lui ont valu de nombreux prix à

Annecy et Berlin, a été particulièrement célébrée –

et impliquée – dans ces Rencontres… d’autant plus

qu’elle vit à deux pas de Castelnaudary, dans son village

familial de Cabrespine.

Dans son éblouissant long métrage, réalisé et produit

en grande partie en Occitanie – sorti par Gebeka en

2021 –, Florence Miailhe raconte l’épopée de deux

enfants migrants à travers sa technique d’animation si

particulière : la peinture sur plaque de verre. Lors d’une

étonnante performance autour de l’univers du cirque,

la réalisatrice-plasticienne a peint et animé en direct un

personnage d’acrobate, accompagnée par la voix de

Marion Bouvarel, comédienne, et l’accordéon de

Philippe Cataix, tous deux protagonistes du film

Les Ogres de Léa Fehner, tourné lui aussi en région.

Un spectacle imaginé par Karim Ghiyati, directeur

d’Occitanie Films, qui a présenté, avec son équipe,

*La Traversée est au catalogue de Lycéens et apprentis au cinéma.

Les courts métrages Hammam (1991), Au premier dimanche d’août (2000) et Conte

de quartier (2006) sont au programme Collège au cinéma.

Les retours du terrain, pourtant, laissent entendre une

méconnaissance du travail mené localement, et la grande

disparité qui existe entre les Académies. Stéphanie Dalfeur

rappelle en effet que tous les rectorats ne suivent pas la

demande nationale sur le RCD et en appelle à un meilleur

accompagnement des institutions pour convaincre

les interlocuteurs locaux de l’importance de la formation.

Isabelle Bourdon, conseillère cinéma à la DAAC de

Créteil, fait remarquer qu’aucun des décideurs nationaux

n’a jamais assisté à une formation Collège en présentiel,

et que « la formation m@gistère a été lancée sans dialogue

avec les territoires ». Luc Cabassot, délégué général de

Cinephilae, alerte quant à lui sur les conséquences : « Sans

réelle formation, la programmation risque de se réduire

autour des films les plus “faciles”. Or les dispositifs sont

structurants pour l’économie de toute la filière cinéma : en

les fragilisant, on fragilise des exploitants et des distributeurs.

Il est urgent d’en appeler à une exception culturelle pour

les dispositifs. »

plusieurs actions menées autour de La Traversée.

En lien avec les artistes, les dispositifs scolaires et

Passeurs d’images, des jeunes de tous horizons –

du Centre pour demandeurs d'asile de Limoux et de la

MJC de Lézignan-Corbières – ont ainsi réalisé des courts

métrages d’animation, inspirés par le film de Florence

Miailhe et leur propres parcours. Des lycéens de Muret

ont quant à eux réalisé une pastille (disponible sur le

site latraversee.occitanie-films.fr), qui peut être projetée

en avant-séance ou utilisée comme ressource

pédagogique.

Florence Miailhe, qui s’est dite très émue de ce travail,

a aussi fait visiter elle-même l'exposition qui lui était

consacrée au Musée du Lauragais, mettant en

résonance ses films et sa peinture avec l’oeuvre de sa

mère, la grande peintre et résistante Mireille Glodek

Miailhe. Enfin, les Rencontres se sont clôturées avec un

ciné-concert autour de Papillon, Ours de Cristal du court

métrage à Berlin 2024, par des élèves de l’École de

musique de Castelnaudary, en présence de la

réalisatrice.

Hors temps scolaire et pass Culture

Si les dispositifs hors temps scolaire, Passeurs d’images

– 115 413 participants en 2023 pour des actions déployées

en majorité dans les quartiers prioritaires de la ville – ,

et Des cinés, la vie ! – qui concerne 700 des jeunes sous

Protection Judiciaire de la Jeunesse (PJJ) – n’ont pas

soulevé autant de polémiques, on s’interroge sur l'évolution

du pass Culture. Arnaud Cossard, chargé de

mission au ministère de la Culture, a ainsi confirmé le

lancement d’une expérimentation sur le pass, « un GPS

de la culture, pour référencer toutes les offres dans une zone

géographique, sans crédits associés mais disponible à tout

âge de la vie ». Cela pose toutefois des difficultés techniques

pour répertorier les offres, notamment gratuites – le pass

ayant été conçu comme un « guichet pour consommer » –,

mais aussi des questions éthiques… si on laisse un

algorithme choisir et hiérarchiser les propositions.

N°481 / 4 décembre 2024

13


Rencontres nationales

Les 10 ateliers du jeudi

Cinéma, cent ans de jeunesse et dispositifs

scolaires

Pour envisager des passerelles entre les dispositifs

École et Collège au cinéma et le programme

international fondé en 1995, piloté par l’association

CCAJ ! en partenariat avec le Deutsches Filminstitut

& Filmmuseum à Francfort.

©Cécile Vargoz

À corps perdus : prolonger l’expérience

Magali Chapelan et Marie Gayzard, réalisatrices du

film montré la veille, ont proposé des pistes pour

prolonger la projection : jeux collectifs, atelier de

réalisation et discussions à partir des

séquences filmées.

Relief et couleurs en audiodescription

À l’occasion de l’entrée au catalogue École et

cinéma de Rouge comme le ciel, l’association Retour

d’image a présenté le travail d’audiodescription

d’un film, pour une approche plus inclusive de

l’éducation au cinéma.

Accompagner les films qui résistent

Pour faire face aux problématiques d’autocensure,

imaginer des solutions et des outils-ressources (en

cours de développement), pour soutenir certains

films des catalogues.

De l’image fixe à l’image animée

Comment, pour quel public et avec quels outils

peut-on associer un projet photo à un projet

cinéma ?

Créer son podcast de cinéma

De l’écriture à la diffusion, en passant par la

recherche de matériel et l’identité sonore, des

recettes pour réaliser un podcast sur le cinéma,

outil de médiation par excellence.

Formation et activités sur Nanouk École

Pour aider les usagers de la plateforme à découvrir

la richesse de ses contenus et à s’emparer des

différentes possibilités pédagogiques, notamment

les extraits vidéos.

Animathon : pratique du cinéma

d’animation

Atelier inspiré d’un processus de Florence Miailhe,

sous la forme d’un marathon de dessins sous

banc-titre. Présentation d’autres techniques,

inventées avec les étudiants de l’ISCID (Université

de Toulouse - campus de Montauban).

Repenser l’intervention en classe sur un film

Mise en situation à partir de pratiques innovantes

imaginées par les coordinations Ciném’Aude

(détour par le graff et l’art pariétal) ; Ciné 32

(conception de mini-jeu) et Cinéphilæ (“autograf

pocket film”).

Traversée de l’œuvre de Florence Miailhe

(Re)découverte des films de Florence Miailhe en

immersion, avec la réalisatrice, dans son exposition

à Castelnaudary.

Atelier Deluxe

Présentation de Play by Deluxe, destiné aux

coordinateurs et aux exploitants pour faire les

demandes de programmation et recevoir DCP et

KDM via un seul outil.

Le Véo de Castelnaudary, ouvert par la famille Villa avec la mairie et dirigé par Vincent Choquet, a accueilli les Rencontres 2024.

Pour une éducation aux images qui intègre les

droits culturels…

Les droits culturels, autrement dit la question de la

participation active des publics et le choix de leurs

pratiques, ont aussi été interrogés, dans ce qu’ils peuvent

apporter aux dispositifs l'éducation à l'image. Marie

Ducellier, anthropologue et chercheuse, a rappelé que

la notion de droits culturels vient de la Déclaration

des droits de l’Homme, et qu’ils ont été inscrits dans

la loi NOTRe en 2015. Une notion qui remet en

question la logique d’accès à la culture, en donnant à

chacun sa liberté d'expression artistique et le droit de

participer à la diffusion.

Or si l'éducation à l'image est devenue légitime à l’école

dans les années 80, c’est « avec une approche de la cinéphilie

savante, en s’appuyant sur un petit corpus d'œuvres

art et essai légitimées ». Elle permet certes de (ré)apprendre

aux jeunes à voir des films en salles et d'approcher

l'Histoire du cinéma, mais parfois « dans l’ignorance ou

le mépris envers les autres communautés de goût ».

Une vision de l’éducation à l’image qui peut s’opposer

à celle des droits culturels, par exemple en opposant

cinéma et audiovisuel. Dans le contexte numérique

contemporain, on peut pourtant dépasser ces oppositions

« en parlant d’éducation AUX images, et de relation

plutôt que de transmission ».

Une relation que travaille Ciném’Aude, qui anime un

réseau de diffusion dans le département et mène de

nombreuses actions en milieu rural et avec des jeunes de

la PJJ. « Avec les jeunes de l’UEMO (Unité éducative de

milieu ouvert), nous commençons à travailler sur des courts

métrages, puis un long pêchu comme Whiplash, puis Chien

de la casse pour arriver sur Festen, et même des films de

Chris Marker, explique Fabrice Caparros, directeur de

l'association. L’important c’est de construire un cheminement,

en valorisant les jeunes pour qu’ils soient acteurs et pas

seulement spectateurs. » Bien sûr, cela nécessite des moyens :

Ciném’Aude a fait le pari de recruter un médiateur sur

ses fonds propres, ainsi qu’une alternante qui travaille

sur les 15-25 ans, et en a mesuré tous les résultats positifs.

« Mais cela vient en renfort d’une équipe militante – en

partie bénévole – qui ne compte pas ses heures. D’où notre

colère face aux décisions venant “d’en haut” : ils ne nous

voient pas et ne nous entendent pas. »

… et qui affirme une dimension féministe et

égalitaire

Reconnaître chacun dans ses droits passe aussi par une

représentation plus égalitaire de chacun dans les films

– qu’elle soit ethnique, sociale, de genre ou d’orientation

sexuelle. La question a été largement abordée sous

le prisme du féminisme, alors que la dernière étude sur

la parité du CNC montre que seulement 30 % des

films ont été réalisés par des femmes l’an dernier [voir

p.22]. Ariane Labed, connue comme actrice notamment

dans les films de Yórgos Lánthimos et dont le premier

long, September & July, sortira le 19 février (chez New

Story), s’est décidée à passer à la réalisation après avoir

été filmée par des femmes, « dans une forme de collaboration,

et non pas comme simple exécutante. Cela influe

sur la mise en scène, comme chez Chantal Akerman, qui

porte un regard bienveillant sur ses personnages féminins ».

Il y a trois ans, Ariane Labed a fondé l’ADA (Association

des acteurs), avec d’autres actrices qui avaient subi des

formes de discrimination, sexistes ou racistes, et souvent

« mises en concurrence par le patriarcat ».

Parmi elles, Guslagie Malanda qui, après Mon amie

Victoria, n’a pas tourné pendant sept ans, avant qu’Alice

Diop lui offre le rôle principal de Saint Omer. « En tant

que femme noire, on ne me proposait que des rôles de

prostituées, de femmes de ménage ou de sœur de terroriste.

J’ai fait le choix de les refuser, même quand ils étaient

bien payés, car ces personnages n'existaient pas en tant

qu'êtres humains dans le scénario, qui n’en donnaient

qu’une vision BFM TV. »

La réalisatrice camerounaise Rosine Mbakam, elle, a

découvert en arrivant en Europe la violence véhiculée

par certains films, « qui m’ont mis face à mon identité de

colonisée ». C’est par le documentaire qu’elle a voulu

déconstruire ce rapport de domination, d’abord en filmant

ses proches (comme dans Mambar Pierrette et Les Prières

de Delphine). « Je ne voulais pas me battre avec un producteur

et j’ai donc monté ma structure, Tandor Productions,

et le circuit itinérant Caravane Cinéma, pour montrer mes

films au Cameroun. »

14 N°481 / 4 décembre 2024


De l’avis de toutes, il est urgent aussi de donner une autre

réprésentation des scènes de sexe, qui trop souvent

donnent « une vision lamentable de la jouissance, y compris

masculine », selon Ariane Labed. « Les coordinateur-ices

d’intimité, l’équivalent de cascadeurs pour les scènes de sexe,

pourront les rendre plus drôles et intéressantes. Créer dans

la joie, c’est une vision politique, loin de l’idée que la création

se fait dans la douleur. »

Dans la sphère de l’éducation aussi, on peut proposer

une vision joyeuse du féminisme… et même le nommer,

après avoir longtemps parlé “d’égalité filles-garçons”.

Comme le remarque Peggy Vallet, directrice du cinéma

Le Luxy à Ivry, « les nouvelles formes de féminisme nous

permettent aujourd’hui d’utiliser ce terme et de le revendiquer

». Les archives sont importantes pour donner

une conception large du féminisme et de son histoire,

comme celles rassemblées au Centre audiovisuel Simone

de Beauvoir. Sa coprésidente Nicole Fernández Ferrer

cite en particulier le film Delphine et Carole, insoumuses

de Callisto McNulty, qui restitue les vidéos combatives

de Delphine Seyrig et Carole Roussopoulos, dans les

années 1970. Le film intégrera le catalogue Lycéens au

Cinéma en 2026.

Pour les images d’aujourd’hui, la réalisatrice Valérie

Guillaudot a créé le Collectif Caméra au poing en 2000,

qui travaille en auto-production, dans les établissements

scolaires mais aussi les quartiers et les villages. « Nous

avons créé un média participatif en Ariège, la Télé buissonnière,

qui donne particulièrement la parole aux femmes. Et

quand on intervient dans les classes, nous essayons que filles

et garçons débattent ensemble : on ne peut pas transmettre

une culture de l’égalité, il faut que ça vienne d’eux. »

Au Luxy d’Ivry, Peggy Vallet, elle, revendique une ligne

éditoriale, soutenue par la mairie : « Nous ne programmons

pas les films dont les auteurs ou acteurs sont soupçonnés

d’agression. Et concernant la vision sexiste de certains films

du patrimoine, nous contextualisons en parlant d’agression

et de consentement. »

Mais plutôt que de stigmatiser certains auteurs au

programme des dispositifs scolaires – comme Hitchcock

ou Chaplin… –, il convient de faire évoluer les catalogues

vers la parité. Ainsi sur les 29 nouveaux films, 54 % sont

réalisés par des femmes. Quant à la nécessité d'intégrer

davantage de films du Matrimoine – terme qui existe

depuis le Moyen-âge ! –, le CNC souligne qu’il n’est pas

toujours facile de trouver des copies et les ayant-droits…

et des films adaptés aux enfants.

Sport, cinéma… et altérité

S’il n’est pas au catalogue, À corps perdus a été projeté

à Castelnaudary, en présence de sa réalisatrice Magali

Chapelan, membre du collectif Caméra au poing.

Son documentaire suit le parcours d’une jeune femme

de 22 ans, qui prépare le concours de professeur d’EPS

à Toulouse et s’interroge sur les stéréotypes féminins

dans le sport, notamment à l’école. Un film qui a fait

le lien avec une autre thématique des Rencontres : la

place du sport dans les films, qui peut aussi donner

l’occasion de rencontrer les jeunes dans des lieux –

stades ou piscines… – qui ne sont pas définis comme

des lieux culturels, pour parler cinéma. Des sujets

abordés à partir de deux courts métrages : Le Gymnase

d’Elie Grappe, adaptation d’une scène du scénario

d’Olga – entré au catalogue Collège au cinéma cette

année – et Niveau Zéro, Histoire de nul·les en sport de

Cecilia de Arce, un des 4 films réalisés “Depuis les

tribunes”, commandés en 2023 par le Centre national

des arts plastiques et l'Archipel des lucioles. Les deux

réalisateurs ont abordé notamment la place du corps

et de la confiance en soi, accompagnés par Mariana

Agier, du média Sorociné – et qui travaille aussi en

distribution chez mk2. Antonin Crozet, programmateur

et animateur à la Fédération des ciné-clubs de

Méditerranée (FCCM), est revenu quant à lui sur ses

ateliers de cinéma d’animation – en apportant son

matériel – mais aussi ceux de pétanque assise, et les

parallèles entre le milieu du foot et du cinéma – les

notions de réussite et d’argent – que dressent souvent

les jeunes qu’il rencontre.

Les Rencontres se sont clôturées avec Hélène Milano

qui présentait l’avant-première de Château rouge (sortie

le 22/01 chez Dean Médias), dans lequel elle filme

des collégiens du quartier de la Goutte d’Or à Paris.

Un bel épilogue pour ces trois jours placés « sous le

signe de l'altérité et de l'attention que nous devons toutes

et tous porter aux autres », a conclu Delphine Lizot.

Les échanges ont en effet privilégié des notions comme

« la relation éducative » plutôt que « l’action éducative »,

voire « la (ré)appropriation de l'image » plutôt que…

« l’éducation à l'image », selon Denys Clabaud, coordinateur

Maternelle et École dans l’Aude – et médiateur

au Véo Castelnaudary. Ce dernier a passé le relais

à Paul Houdin de la Ligue de l’Enseignement - Fol

57, qui coordonne tous les dispositifs en Moselle :

l’année prochaine, c’est à Metz que se tiendront les

Rencontres nationales, organisées par l’Archipel des

lucioles, notamment au cinéma le Klub.

Cécile Vargoz

©Christina Perez - Archipel des lucioles

Guslagie Malanda, actrice, Rosine Mbakam, réalisatrice, Ariane Labed, actrice, réalisatrice et co-fondatrice de l’Association

des Acteur·ices (ADA), et Léon Cattan, rédactrice en chef de Sorociné

N°481 / 4 décembre 2024

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Éducation à l'image

LES PALATINES

REMETTENT LE COUVERT

L’association franco-italienne lance la troisième édition de son

prix jeune public.

©Leonardo Rexha

Delaunay, respectivement directrice des ventes et directrice

adjointe de la programmation chez Pathé Films,

qui confirment que « les réalisateurs sont très intéressés par

la perception de leurs films par le public jeune, dont il est

assez peu fréquent d’avoir les retours. Nous sommes très

enthousiastes de voir des initiatives comme celles du Prix

Palatine, car elles mettent en exergue la nécessité de l’éducation

à l’image ».

Le 20 novembre dernier, près de 500 lycéens étaient

réunis au Max Linder Panorama de Paris pour assister à

la projection de Parthenope de Paolo Sorrentino (sortie

le 12 mars chez Pathé), à l'occasion du lancement du

Prix Palatine 2025 ; une récompense binationale décernée

par un jury de lycéens français qui visionnent et travaillent

sur trois films italiens en avant-première, et réciproquement

pour les élèves transalpins. L’année dernière avaient

ainsi étaient récompensés Chien de la casse de Jean-Baptiste

Durand du côté italien (où il a été distribué par No.Mad

Entertainment) et Moi capitaine de Matteo Garrone du

côté français (sorti le 3 janvier par Pathé) [voir Boxoffice

Pro n°473].

Giulia Conte lors de l'ouverture française du Prix Palatine, au Max Linder Panorama.

d'autant plus laborieux. Paradoxalement, en France, le

financement du Prix Palatine est, en grande majorité,

porté par une idée italienne : le pass Culture.

Les élèves français rencontreront Paolo Sorrentino

mi-décembre, avant de découvrir Prima la vita de Francesca

Comencini (sortie le 12 février chez Pyramide) et Vermiglio

ou la mariée des montagnes de Maura Delpero (12 mars

chez Paname). Les lycéens italiens ont, quant à eux, déjà

pu voir Stella est amoureuse de Sylvie Verheyde (sorti en

Italie le 21 novembre, toujours chez No.Mad Entertainment),

et découvriront prochainement Jouer avec le feu de

Delphine et Muriel Coulin (sortie italienne le 6 février

chez I Wonder Pictures), ainsi qu’un film surprise,

sélectionné avec le festival Rendez-vous Nuovo Cinema

Francese de l’Institut français Italia.

©Pathé Films

Jules Dreyfus

Cette année, les “Palatines” – comme se prénomment

les membres de l’association – ont vu grand, avec plus

de 2 000 lycéens rassemblés de part et d'autre de la

frontière. Par ailleurs, auparavant réservé aux classes

Esabac (baccalauréat franco-italien) en France, le prix

s’ouvre aux élèves en option cinéma, et s’exporte pour la

première fois en dehors de l’Ile-de-France avec des

projections à Annecy. « Nous tenions à sortir de Paris,

explique Giulia Conte, membre de l’association, et nous

espérons nous ouvrir encore plus pour les prochaines éditions ;

en Italie, où la centralisation culturelle est moindre, nous

sommes implantés dans 17 villes. » Pour autant, le travail

s'y révèle plus compliqué, en grande partie car « la question

de l’éducation à l’image y est absente, et les initiatives,

très récentes. Les personnes qui s’en occupent ont toutes été

à “l’école française”, formées notamment par Alain Bergala ».

Un retard qui découle de la « période complexe que traverse

la filière cinématographique en général, et qui n’est pas prête

de s’arranger ». Et le contexte de grande fragilité des salles

indépendantes rend l’exercice de l’éducation à l’image

Parthenope de Paolo Sorrentino (sortie le 12 mars chez Pathé) est le premier film italien que les

lycéens français ont découvert.

L’un des objectifs du prix est de faire se rencontrer élèves

et cinéastes. « Pour des raisons d’emplois du temps, les

discussions se passent souvent par visioconférence, mais ce

n’est jamais un frein pour les réalisateurs, explique Giulia

Conte. Souvent, ils ne veulent même pas entendre mes

questions, et attendent uniquement les retours des jeunes !

L’année dernière, quand les lycéens italiens ont rencontré

Michel Gondry, la discussion l’intéressait tellement qu’il a

annulé un rendez-vous en direct pour prolonger le moment ».

Une impression confirmée par Claire Cortes et Stéphanie

16 N°481 / 4 décembre 2024


Chiffres

3 FILMS - 3 CARRIÈRES

1 POINT DE COMPARAISON

À l’occasion de la sortie, ce 4 décembre, de Limonov,

la ballade, distribué par Pathé, retour en chiffres sur

les performances en salles des trois derniers films du

Russe Kirill Serebrennikov, faisant la part belle à la

musique, l’onirisme… et encore la musique.

Date de sortie

Distributeur

Cumul des entrées

1 er jour

1 er week-end

Séances

Moyenne par séance 1 er we

Cœfficient Paris/Province

Taux de transformation

(cumul des entrées/1 er jour)

Note Spectateur AlloCiné

LA FEMME DE

TCHAÏKOVSKI

LA FIÈVRE DE PETROV

LETO

15/02/2023 01/12/2021 05/12/2018

BAC BAC BAC - KINOVISTA

172 712 20 742 172 295

8 845 894 10 042

58 535 6 039 46 022

1 515 573 1 633

39 11 28

3,09 2,29 2,88

20 23 17

3,5 3,5 4

Source CBO-Box Office / Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company

PERFORMANCE SÉANCE* / AU 1 ER WEEK-END

DEPUIS 2 SEMAINES

DATE FILM DISTRI. COPIES ENTRÉES SÉANCES MOYENNE

1 27/11/2024 VAIANA 2 DISNEY 647 2 269 477 17 398 130

2 27/11/2024 EN FANFARE DIAPHANA 629 311 487 9 584 33

3 20/11/2024 LA PLUS PRÉCIEUSE DES MARCHANDISES STUDIOCANAL 255 111 223 3 871 29

4 20/11/2024 RÉTROSPECTIVE PIERRE RICHARD EN CAVALE MALAVIDA 6 799 29 28

5 27/11/2024 LENI RIEFENSTAHL, LA LUMIÈRE ET LES OMBRES ARP 36 6 364 293 22

PERFORMANCE SÉANCE* / AU 1 ER WEEK-END

EN 2024

DATE FILM DISTRI. COPIES ENTRÉES SÉANCES MOYENNE

1 27/11/2024 VAIANA 2 DISNEY 647 2 269 477 17 398 130

2 09/10/2024 TERRIFIER 3 FACTORIS FILMS / ESC 126 244 182 2 046 119

3 01/05/2024 UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 455 902 970 8 594 105

4 26/06/2024 LE COMTE DE MONTE CRISTO PATHÉ 628 659 259 6 873 96

5 19/06/2024 VICE-VERSA 2 DISNEY 650 1 468 645 17 169 86

6 16/10/2024 L'AMOUR OUF STUDIOCANAL 631 679 690 10 374 66

7 28/02/2024 DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032 333 16 080 64

8 14/02/2024 BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62

9 24/07/2024 DEADPOOL & WOLVERINE DISNEY 641 970 344 15 905 61

10 13/11/2024 GLADIATOR II PARAMOUNT 729 875 306 14 764 59

*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs Séances : Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company

Seul sur sa vague, Vaiana 2 réalise de loin le meilleur premier week-end de l’année avec 130 entrées par séance (e/s), soit la meilleure performance depuis les 139 e/s de

Spider-Man : No Way Home en 2021. Derrière, En fanfare rassemble avec ses 33 e/s, soit la neuvième meilleure performance de l’année pour un film français, entre Quand

vient l’automne (33 e/s) et Le Dernier des juifs (31 e/s). Le reste du classement est très varié, de l’animation La Plus Précieuse des marchandises (29 e/s) au documentaire

Leni Riefenstahl, la lumière et les ombres (22 e/s), en passant par la rétrospective Pierre Richard en cavale (28 e/s).

N°481 / 4 décembre 2024

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“ LA CLASSE D’OCEAN’S ELEVEN AVEC LE TURBO DE FAST AND FURIOUS ”

PREMIÈRE

GERARD BUTLER

O’SHEA JACKSON JR.

LE 8 JANVIER AU CINÉMA


UN SECOND BLOCKBUSTER ENCORE PLUS Distribution EXPLOSIF !

N°481 / 4 décembre 2024

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Calendrier

SEMAINE JOUR DE SORTIE FÉRIÉ

CHANGEMENT/NOUVELLE DATE

REPRISE

CONTENU ALTERNATIF

Zone A

Besançon, Bordeaux,

Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,

Limoges, Lyon, Poitiers

Zone B

Aix-Marseille, Amiens, Caen,

Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,

Orléans-Tours, Reims, Rennes,

Rouen, Strasbourg

Zone C

Créteil, Montpellier,

Paris, Toulouse,

Versailles

S49

4 DÉC.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

UFO DISTRIBUTION 100 000 000 000 000 - CENT MILLE MILLIARDS 01h17 V.Vernier Z.Bouti, M.Gajovic, V.Song

TAMASA DISTRIBUTION ALEX GUINESS AND FRIENDS : 12 COMÉDIES SO BRITISH !

CGR EVENTS ANDRÉ RIEU'S 2024 CHRISTMAS CONCERT: GOLD AND SILVER 02h30 A.Rieu A.Rieu

FRA CINÉMA CENDRILLON (THE ROYAL BALLET) 03h15 F.Kaneko, W.Bracewell, J.Lo

SND CONCLAVE 02h01 E.Berger R.Fiennes, S.Tucci, I.Rossellini

NEW STORY CROSSING ISTANBUL 01h46 L.Akin M.Arabuli, L.Kankava, D.Dumanli

METROPOLITAN FILMEXPORT DADDIO 01h40 C.Hall S.Penn, D.Johnson, S.Gannon

VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION ÉVICTION 01h12 M.Capone

SAJE DISTRIBUTION GUADALUPE 01h43 A.Garrigó et P.Moreno P.Alonso

DULAC DISTRIBUTION IL ÉTAIT UNE FOIS MICHEL LEGRAND 01h49 D.Hertzog Dessites

SHELLAC LA VIE DES HOMMES INFÂMES 01h23 G.Deroo et M.Pistonne J.Nortier, J.Laurencier, M.Mormentyn

MALAVIDA FILMS LE CONTE DES CONTES, LES FILMS DE YOURI NORSTEIN 01h01 Y.Norstein

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS L'ESPRIT DE L'ARCOUEST, RACONTÉ PAR HÉLÈNE LANGEVIN-JOLIOT 01h15 F.Riou

WARNER BROS. FRANCE LEURS ENFANTS APRÈS EUX 02h16 L.Boukherma et Z.Boukherma P.Kircher, A.Woreth, S.El Alami

PATHÉ FILMS LIMONOV, LA BALLADE 02h18 K.Serebrennikov B.Whishaw, V.Miroshnichenko, T.Arana

PAN DISTRIBUTION MARMAILLE 01h32 G.Lucilly M.Calicharane, B.Clain, V.Vermignon

BAC FILMS NIKO LE PETIT RENNE, MISSION PÈRE NOËL 01h25 K.Juusonen T.Rosener, L.Ebert, J.Preuß

FRIDAY ENTERTAINMENT PUSHPA: THE RULE - PART 2 03h15 Sukumar A.Arjun, F.Faasil, R.Mandanna

CGR EVENTS RM: RIGHT PEOPLE, WRONG PLACE 01h20 S.Lee RM

LES FILMS DU CAMELIA SANS RIEN SAVOIR D'ELLE 01h36 L.Comencini P.Leroy, P.Pitagora, S.Franchetti

EPICENTRE FILMS SHAMBHALA, LE ROYAUME DES CIEUX 02h31 M.Bahadur Bham T.Lhamo, S.Topden, T.Dalha

SONY PICTURES RELEASING FRANCE SOLO LEVELING -REAWAKENING- 02h40 S.Nakashige B.Taito, R.Ueda, G.Nakamura

FILMY DISTRIBUTIONS SORGAVAASAL 02h15 S.Vishwanath R.Balaji, K.Selvaraghavan, H.Shah

VRAIVRAI FILMS UN PAESE DI RESISTENZA 01h30 C.Catella et S.Aiello

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WICKED 02h40 J.Chu C.Erivo, A.Grande, J.Bailey

S50

11 DÉC.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

SHELLAC BEYROUTH FANTÔME 01h56 G.Salhab A.Kawas, D.El Joundi, R.Mroué

FRA CINÉMA CASSE-NOISETTE (THE ROYAL BALLET) 02h45 P.Wright S.Allnatt, L.Dixon, A.O'Sullivan

PATHÉ LIVE

DAFT PUNK & LEIJI MATSUMOTO’S INTERSTELLA 5555: THE 5TORY OF

THE 5ECRET 5TAR 5YSTEM

01h33 L.Matsumoto Daft Punk

JHR FILMS FOTOGENICO 01h36 M.Romano et B.Sabatier C.Paou, R.Mesquida, A.Metzger

LES FILMS DES DEUX RIVES GUÉRILLA DES FARC, L'AVENIR A UNE HISTOIRE 02h22 P.Carles

UGC DISTRIBUTION / TF1 STUDIO JAMAIS SANS MON PSY 01h31 A.Lemort C.Clavier, B.Lecaplain, C.Chust

AKTIS CINÉMA - DHR JE NE VEUX PLUS Y ALLER MAMAN 01h50 A.Fischetti

WILD BUNCH DISTRIBUTION LA CITÉ DE DIEU 02h15 F.Meirelles A.Rodrigues, L.da Hora, S.Jorge

KMBO LE NOËL DE TEDDY L'OURSON 01h16 A.Eckerbom J.Brungot, M.Klerck-Nilssen, V.Eide

WARNER BROS. FRANCE LE SEIGNEUR DES ANNEAUX : LA GUERRE DES ROHIRRIM 02h14 K.Kamiyama B.Cox, G.Wise, M.Otto

TANDEM LES FEMMES AU BALCON 01h43 N.Merlant S.Yacoub, S.Codreanu, N.Merlant

PANAME DISTRIBUTION NOËL À MILLER’S POINT 01h46 T.Taormina M.Fleming, M.Cera, F.Scorsese

CARLOTTA FILMS

REDÉCOUVERTES ET RARETÉS DU CINÉMA ITALIEN PARTIE 2 (8 FILMS)

BOBINE FILMS NO NOS MOVERAN 01h40 P.Saint Martin Castellanos L.Huertas, R.Manríquez, J.Patiño

STUDIOCANAL SAINT-EX 01h38 P.Agüero L.Garrel, D.Kruger, V.Cassel

EUROZOOM TONY, SHELLY ET LA LUMIÈRE MAGIQUE 01h22 F.Pošivač M.Polak, A.Baresová, I.Uhlířová

PYRAMIDE DISTRIBUTION VINGT DIEUX 01h30 L.Courvoisier C.Faveau, M.Barthelemy, L.Garret

S51

18 DÉC.

21 DÉC.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

THE JOKERS FILMS 2046 02h09 W.Kar-Wai T.Leung Chiu-Wai, G.Li, T.Kimura

POTEMKINE FILMS AU CŒUR DES VOLCANS : REQUIEM POUR KATIA ET MAURICE KRAFFT 01h21 W.Herzog

CAPRICCI FILMS CONTE NUPTIAL C.Bonnefoy R.Quenard, F.Babled, H.Dillon

AD VITAM EVERYBODY LOVES TOUDA 01h42 N.Ayouch N.Erradi, J.Chamihy, J.Tlemsi

VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION JULES AU PAYS D'ASHA 01h29 S.Farkas Bolla A.Dupras, K.Papatie, G.Jourdain

SONY PICTURES RELEASING FRANCE KRAVEN THE HUNTER 02h07 J.Chandor A.Taylor-Johnson, R.Crowe, A.DeBose

JOUR2FÊTE LE BEAU RÔLE V.Rodenbach V.Pons, W.Lebghil, J.Laheurte

LES FILMS DU WHIPPET MON BEAU SAPIN 00h35 S.Merinov et S.Jeon

THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE MUFASA : LE ROI LION 01h58 B.Jenkins A.Pierre, K.Harrison Jr., S.Rogen

ARP SÉLECTION OH, CANADA 01h35 P.Schrader R.Gere, U.Thurman, J.Elordi

MEMENTO DISTRIBUTION SARAH BERNHARDT, LA DIVINE 01h38 G.Nicloux S.Kiberlain, L.Lafitte, A.Casar

APOLLO FILMS SOUS ÉCROUS H.Boughéraba I.Bougheraba, A.Amrani, B.Farcy

FREEATLAST FILMS THE UNSPOKEN HEART 01h02 J.Jonasson J.Delavenay, J.Jonasson, I.Funck-Brentano

BODEGA FILMS THE WALL 01h36 P.Van Leeuw V.Krieps, M.Wilson, E.Velasco

MÉTÉORE FILMS UNE LANGUE UNIVERSELLE 01h29 M.Rankin M.Rankin, P.Nemati, R.Esmaeili

KMBO UN NOËL EN FAMILLE 01h35 J.Gottesdiener D.Bourdon, N.Lvovsky, C.Montenez

FILMY DISTRIBUTIONS VIDUTHALAI PART 2 02h30 V.Maaran V.Sethupathi, Soori, M.Warrier

S52

25 DÉC.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

DAMNED DISTRIBUTION BANZO 02h07 M.Cardoso C.Cotta, H.Fortuna, R.Simões

ED DISTRIBUTION DOMAS LE RÊVEUR 01h06 A.Žebriūnas D.Bratkauskas, D.Dauyetite, A.Vegis

CONDOR DISTRIBUTION ERNEST COLE, PHOTOGRAPHE 01h46 R.Peck L.Stanfield, R.Peck

HAUT ET COURT JOLI JOLI 01h56 Diastème C.Luciani, J.Garcia, W.Lebghil

MEMENTO DISTRIBUTION LE DÉLUGE 01h41 G.Jodice G.Canet, M.Laurent, A.Broutin

SPLENDOR FILMS LE DERNIER DES MOHICANS 01h54 M.Mann D.Day-Lewis, M.Stowe, R.Means

WARNER BROS. FRANCE LES CADEAUX R.Moussafir et C.Offenstein C.Lauby, G.Darmon, C.Lellouche

LES FILMS DU LOSANGE MON INSÉPARABLE 01h34 A.Bailly L.Calamy, C.Peccia-Galletto, J.Froger

20 N°481 / 4 décembre 2024


Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.

AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de Boxoffice, n’hésitez pas à faire parvenir

régulièrement votre line-up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.

S52

25 DÉC.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

TANDEM MOTEL DESTINO 01h55 K.Aïnouz I.Xavier, N.Rocha, F.Assunção

ART HOUSE MY SUNSHINE 01h30 H.Okuyama S.Ikematsu, K.Koshiyama, K.Nakanishi

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR NOSFERATU 02h13 R.Eggers L.Depp, B.Skarsgård, W.Dafoe

LE PACTE PLANÈTE B 01h58 A.Rapin A.Exarchopoulos, S.Yacoub, E.Umuhire

PARAMOUNT PICTURES FRANCE SONIC 3 - LE FILM 01h49 J.Fowler B.Schwartz, I.Elba, C.O'Shaughnessey

S01

1 ER JAN.

6 JAN.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

AD VITAM BIRD 01h58 A.Arnold B.Keoghan, F.Rogowski, N.Adams

CAPRICCI FILMS EEPHUS, LE DERNIER TOUR DE PISTE C.Lund K.Richards, F.Wiseman, B.Lee

STUDIOCANAL L'AMOUR AU PRÉSENT 01h48 J.Crowley A.Garfield, F.Pugh, A.James

KMBO LA SOURCE 01h58 M.Joobeur S.Nasraoui, M.Grayaa, M.Mechergui

CINÉ SORBONNE LES ENCHAÎNÉS 01h42 A.Hitchcock C.Grant, I.Bergman, C.Rains

L'ATELIER DISTRIBUTION MAJA, UNE ÉPOPÉE FINLANDAISE 02h44 T.Lymi A.Jansson, L.Troedsson, J.Järnefelt

PYRAMIDE DISTRIBUTION MIKA EX MACHINA 01h35 M.Tard et D.Saïag M.Tard, D.Saïag, I.Brey

SHELLAC PEPE 02h02 N.de Los Santos Arias J.Narváez, F.Matjila, H.Ahalwa

CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS PYRAMIDEN 01h15 D.Faure D.D'Ingéo

NEXT FILM DISTRIBUTION QUEENDOM 01h38 A.Galdanova J.Marvin

WILD BUNCH DISTRIBUTION QUIET LIFE 01h39 A.Avranas C.Khamatova, G.Dobrygin, N.Lamp

CINÉ SORBONNE REBECCA 02h10 A.Hitchcock J.Fontaine, J.Anderson, M.Cooper

DISSIDENZ FILMS SCHIRKOA : LA CITÉ DES FABLES 01h43 I.Shukla G.Farahani, A.Argento, Soko

SND SIX JOURS 01h35 J.Carlos Medina S.Bouajila, J.Gayet, A.Azoulay

EUROZOOM TOTTO-CHAN, LA PETITE FILLE À LA FENÊTRE 01h54 S.Yakuwa L.Ôno, K.Yakusho, S.Oguri

NOUR FILMS TOUT IRA BIEN 01h33 R.Yeung P.Au, M.Li, Tai-Bo

GAUMONT DISTRIBUTION UN OURS DANS LE JURA 01h52 F.Dubosc L.Calamy, F.Dubosc, B.Poelvoorde

S02

8 JAN.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

ALBA FILMS 200% LOUP 01h36 A.Stadermann S.Weaving, S.Georgina, E.Nabben

ESC FILMS ACCIDENT DOMESTIQUE 01h29 C.Casas E.de los Santos, D.Pareja (II), C.Riera

EXTRALUCID FILMS BERNIE 01h44 R.Linklater J.Black, S.MacLaine, M.McConaughey

METROPOLITAN FILMEXPORT CRIMINAL SQUAD : PANTERA C.Gudegast G.Butler, O.Jackson Jr., B.Jennings

CARLOTTA FILMS GOSSES DE TOKYO 01h31 Y.Ozu T.Saitô, T.Aoki, M.Yoshikawa

DIAPHANA DISTRIBUTION HIVER À SOKCHO 01h45 K.Kamura R.Zem, B.Kim, P.Mi-hyeon

PATHÉ FILMS LA CHAMBRE D’À CÔTÉ 01h47 P.Almodóvar T.Swinton, J.Moore, J.Turturro

MALAVIDA FILMS LA CLEPSYDRE 02h04 W.Has J.Nowicki, T.Kondrat, I.Orska

PAN DISTRIBUTION LA FILLE D’UN GRAND AMOUR 01h34 A.De Sacy I.Carré, F.Damiens, C.Duburcq

AD VITAM LES FEUX SAUVAGES 01h51 J.Zhangke Z.Tao, Z.Li, J.Pan

BODEGA FILMS MANAS 01h41 M.Brennand Fortes J.Correa, F.Macedo, R.Braga

JOUR2FÊTE PERSONNE N'Y COMPREND RIEN Y.Kergoat

APOLLO FILMS STRIPTEASE INTÉGRAL J.Libon et C.Bisiaux

S03

15 JAN.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

SND BABYGIRL 01h54 H.Reijn N.Kidman, H.Dickinson, A.Banderas

CGR EVENTS CROIS PAS QU'ON DORT 01h45 N.Walters et L.Marillier

WAYNA PITCH DREAMLAND 01h20 T.Moreau et P.Gourdon

STUDIOCANAL JE SUIS TOUJOURS LÀ 02h15 W.Salles F.Montenegro, F.Torres, S.Mello

THE JOKERS FILMS LE DOSSIER MALDOROR 02h35 F.Du Welz A.Bajon, A.Bellugi, A.Manenti

SPLENDOR FILMS LE PAVILLON D'OR 01h39 K.Ichikawa R.Ichikawa, T.Nakadai, G.Nakamura

LE PACTE LE QUATRIÈME MUR 01h56 D.Oelhoffen L.Lafitte, S.Abkarian, M.Issa

FRA CINÉMA LES CONTES D'HOFFMANN (THE ROYAL OPERA) 04h05 D.Michieletto J.Flórez, A.Esposito, O.Pudova

WILD BUNCH DISTRIBUTION MÉMOIRES D’UN ESCARGOT 01h34 A.Elliot J.Weaver, E.Bana, S.Snook

TANDEM PAR AMOUR 01h30 E.Otzenberger C.de France, D.Zarrabian

SOLARIS DISTRIBUTION

RÉTROSPECTIVE : GILLES GRANGIER : CHRONIQUE DES ANNÉES 50 (5 FILMS)

JHR FILMS SEPT PROMENADES AVEC MARK BROWN 01h44 P.Creton et V.Barré

LES FILMS DU LOSANGE SPECTATEURS ! 01h28 A.Desplechin M.Amalric, D.Païni, C.Hervieu-Léger

KMBO UN MONDE MERVEILLEUX 01h20 G.Callegari B.Gardin, A.Flaugère, L.Mercier

UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WOLF MAN L.Whannell C.Abbott, J.Garner, S.Jaeger

S04

22 JAN.

DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)

PARAMOUNT PICTURES FRANCE BETTER MAN 02h11 M.Gracey R.Williams, D.Herriman, A.Steadman

SAJE DISTRIBUTION BONHOEFFER 02h12 T.Komarnicki J.Dassler, F.Borg, D.Jonsson

ARP SÉLECTION BRÛLE LE SANG 01h49 A.Popkhadze N.Duvauchelle, F.Hill, D.Lavant

DEAN MEDIAS CHÂTEAU ROUGE 01h47 H.Milano

SPLENDOR FILMS

DE L'INFLUENCE DES RAYONS GAMMA SUR LE COMPORTEMENT DES

MARGUERITES

01h40 P.Newman J.Woodward, N.Potts, R.Wallach

PANAME DISTRIBUTION JANE AUSTEN A GÂCHÉ MA VIE 01h34 L.Piani C.Rutherford, P.Pauly, C.Anson

AD VITAM JOUER AVEC LE FEU 01h58 D.Coulin et M.Coulin V.Lindon, B.Voisin, S.Crepon

CAPRICCI FILMS LA VOYAGEUSE 01h30 H.Sang-Soo I.Huppert, H.Lee, H.Kwon

OUTPLAY FILMS ON THE GO 01h12 J.Castro et M.Royo O.Ayuso, J.Castro, C.Huang

À VIF CINÉMAS RETOUR EN ALEXANDRIE 01h30 T.Ruggli N.Labaki, F.Ardant, E.Monti

SUDU CONNEXION SHIMONI 01h37 A.Wanjiku Wamai J.Mirichii, D.Njoroge, M.Gathecha

PATHÉ LIVE THE METROPOLITAN OPERA: AIDA (2025) 03h38 Y.Nézet-Séguin A.Blue, J.Kutasi, P.Beczala

UGC DISTRIBUTION TOUTES POUR UNE H.Benyamina O.Amamra, S.Ouazani, D.Lukumuena

METROPOLITAN FILMEXPORT VOL À HAUT RISQUE 01h31 M.Gibson M.Wahlberg, M.Dockery, T.Grace

N°481 / 4 décembre 2024

21


Étude

LA FILIÈRE CINÉMA

CONSERVE SA DYNAMIQUE POSITIVE

EN MATIÈRE DE PARITÉ

©Les Films du Losange

Dans La Prisonnière de Bordeaux de Patricia Mazuy, alors que son mari est emprisonné, Hafsia Herzi se lie d'amitié avec Isabelle Huppert.

Malgré un recul de quelques

indicateurs, 2023 reste dans la

tendance à l’équilibre

impulsée ces

dernières années.

Comme chaque année depuis 2014, l’Observatoire de

l’égalité Femmes-Hommes du CNC a livré les chiffres

de la répartition genrée de la filière. Lors de la présentation

du rapport, le 14 novembre, Olivier Henrard,

président par intérim, a rappelé les nombreuses actions

du Centre en faveur d’une meilleure parité. Sur le

versant de l’éducation à l’image, 54 % des 29 œuvres

intégrant le catalogue ont été réalisées ou co-réalisées

par des femmes, parmi lesquelles Proxima d’Alice

Winocour, Lady Bird de Greta Gerwig ou encore

Delphine et Carole Insoumuses de Callisto McNulty. La

documentation de chaque titre de “Ma Classe au

cinéma” abordera en outre « la question de la représentation

des femmes à l’écran et des stéréotypes » [voir aussi

p. 14].

Germaine Dulac, Jacqueline Audry, Claire Simon, Claire

Denis, pour ne citer qu’elles, ont ainsi pu trouver une seconde

vie et féminiser durablement notre imaginaire collectif

cinématographique. » Et, bien évidemment, sur ces dernières

années, ce sont les réalisatrices qui ont particulièrement

fait le cinéma français à l’international, avec de multiples

récompenses dans des festivals prestigieux, entre les Palmes

d’or Titane de Julia Ducournau (2021) et Anatomie d’une

chute de Justine Triet (2023), le Lion d’or L’Événement

d’Audrey Diwan (2021) et l’Ours d’or Dahomey de Mati

Diop (2024).

Part des femmes dans le secteur du cinéma et de l'audiovisuel (%)

60

57,8

56,2

51,5

51,1

2019 2023

(Presque) tous les indicateurs en hausse

En 2023, 108 705 des 248 166 salariés des secteurs

cinéma et audiovisuel étaient des femmes, soit une part

stable de 43,8 % par rapport à 2022 (+0,2 %), et supérieure

de 1,1 % par rapport à 2019. Les principales

progressions depuis 2019 sont observées dans les filières

de la production et des prestations techniques, avec

respectivement +1,5 % et +2,7 % depuis la période

prépandémique. En outre, la distribution et l’exploitation,

malgré une baisse des femmes dans leurs effectifs

depuis quatre ans (respectivement -1,6 % et -0,4 %),

restent majoritairement féminines.

Olivier Henrard rappelle également que les effectifs au

sein des formations en cinéma, audiovisuel et jeu vidéo

se sont féminisés, à l’instar de ceux de La Fémis et de

l’École supérieure de réalisation audiovisuelle (Esra). Par

ailleurs, plus de 105 films réalisés par des femmes ont

bénéficié de l’aide à la numérisation des œuvres : « Les

chefs d’œuvre de Musidora, Yannick Bellon, Agnès Varda,

40

20

43,3 44 43,8

42,3

29,9

32,6

0

Distribution Exploitation Télédiffusion Production Prestations techniques

Source : CNC

22 N°481 / 4 décembre 2024


Du côté de la production, la proportion de femmes

travaillant dans l’animation augmente considérablement

(+4,1 %), pour atteindre les 41,5 %. Un fossé générationnel

se remarque également : si les femmes représentent 38,3 %

des salariés de plus de 50 ans dans la production, leur

part monte à 48,8 % chez les moins de 30 ans ; de quoi

espérer à terme, pour Cécile Lacoue, directrice des études,

des statistiques et de la stratégie du CNC, « un marché

entièrement paritaire ». Des améliorations sont aussi

observées au sein de l’actorat féminin, où 26,7 % des

actrices sont âgées de plus de 50 ans, soit le plus haut

niveau de la décennie. Avant ce cap, on dénombre 34,9 %

d’actrices, contre 65,1 % d’acteurs.

Par ailleurs, les femmes représentent 45 % des effectifs

de la production de FIF* de fiction en 2023, soit une

hausse de deux points par rapport à 2022. Les postes

restent très genrés, avec une surreprésentation féminine

notamment du côté du maquillage (88,7 %) et des

costumes (87,1 %). Certains postes sous-représentés sont

toutefois en hausse depuis 2019, à l’instar des machinistes

(9,2 %, +5,6 points), des effets physiques (10,9 %, +7,3

points) et des électriciens de prises de vues (15,8 %, +7,3

points). En revanche, le salaire horaire moyen reste encore

très inégalitaire ; une des raisons évoquées par Cécile

Lacoue est la grande présence des hommes à des postes

clés, donc mieux payés.

©SND

Boléro d'Anne Fontaine est un des deux films réalisés par une femme en 2023 dont le budget dépasse 10 M€.

Part de FIF réalisés ou co-réalisés par des femmes (%)

40

Part de films réalisés par une ou plusieurs femmes

Part de films réalisés ou co-réalisés par une ou plusieurs femmes

33,2

30

20

18

15

21,9

19,8

20,7

18,3

24,3

23,2

20,9

18,4

22 22,2

19,2

20,2

26,2

22,8

24,9

22

26,4

23,1

23,6

21,7

24,4

22,6

26,2

23,5

29,7

25,2

23,6

21,9

27,5

24,2

26,6

26,1

30,6

26

29,8

27,1

25

10

2005 2010 2015 2020

Source : CNC

* Film d’initiative française

Le principal indicateur à la baisse se situe du côté de la

réalisation : en 2023, 64 films ont été réalisés ou co-réalisés

par des femmes, soit cinq de moins qu’en 2022. « Cela

n’invalide pas la tendance qui, elle, est à la hausse depuis

20 ans, explique Cécile Lacoue. C’est un signe que le

progrès n’est pas continu, et qu’il faut rester vigilant sur ces

questions. » Le devis moyen de films strictement réalisés

par des femmes est quant à lui à 3,89 M € (contre 5,18

M € pour les hommes), un niveau jamais atteint depuis

2009, bien que les films à très gros budget soient presque

tous réservés aux hommes (19 longs métrages à plus de

10 M € réalisés par des hommes, contre 2 pour les femmes,

à savoir Boléro d’Anne Fontaine et Emmanuelle d’Audrey

Diwan). Enfin, la directrice des études souligne que

35,2 % des FIF agréés en 2023 ont été éligibles au bonus

parité du CNC, une majoration de 14,21 % du soutien

automatique déterminé selon la présence des femmes

sur certains postes clés ; là-aussi, la tendance est à la hausse

depuis 2019 (+23,1 %). En outre, plus de deux tiers des

films éligibles étaient réalisés ou co-réalisés par des femmes.

Jules Dreyfus

N°481 / 4 décembre 2024

23


SAMI

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JULIE

GAYET

CHAQUE SECONDE COMPTE

UN FILM DE

JUAN CARLOS MEDINA

SORTIE LE 1 ER JANVIER

SND PRÉSENTE, UNE COPRODUCTION DÉLÉGUÉE EMPREINTE CINÉMA - SND UN FILM DE JUAN CARLOS MEDINA

AVEC

PHILIPPE RÉSIMONT GILLES COHEN ANNE AZOULAY MANON AZEM YANNICK CHOIRAT

SCÉNARIO ADAPTATION

EN COLLABORATION

ET DIALOGUES DENIS BRUSSEAUX ET

GUILLAUME MAUTALENT

AVEC JUAN CARLOS MEDINA

IMAGE RENAUD CHASSAING ORIGINALE MUSIQUE

JOHAN SÖDERQVIST

DÉCORS

PHILIPPE CHIFFRE CASTING MARINE ALBERT

SON ANTOINE DEFLANDRE FRED DEMOLDER ET EMMANUEL DE BOISSIEU

1 ER ASSISTANT MISE DIRECTEUR DE

DIRECTEUR DE

EN SCÈNE

DAVID KOCH

PRODUCTION ANTONIO RODRIGUES POST-PRODUCTION FABIEN TRAMPONT

MONTAGE

FLORENT VASSAULT

AVEC LA COLLABORATION DE

LYDIA DECOBERT ET

FRÉDÉRIC-PIERRE SAGET

COSTUMES

EMMANUELLE YOUCHNOVSKI D’APRÈS LE FILM CORÉEN « MONTAGE » DE KEUN-SUP CHUNG

PAR ET EVELYNE QUESNEL COPRODUIT

PAR ET PRODUCTEURS THIERRY DESMICHELLE RAPHAËL ROCHER RÉMI JIMENEZ ÉRIC LAROCHE NICOLAS ROLLAND

GUY BOUTROS JÉRÔME ROUGIER VÉRONIQUE BENABOU DANIELA ROMANO JULIA GABREAU BASTIEN SIRODOT

ASSOCIÉS

KIM WOO-TAEK ET KIM JAE-MIN

UNE COPRODUCTION EMPREINTE CINÉMA - SND ONCE UPON A TIME PRODLAB UMEDIA

AVEC LE SOUTIEN DE CANAL+ AVEC LA PARTICIPATION DE CINÉ+ FRANCE TÉLÉVISIONS ET M6 EN ASSOCIATION AVEC UFUND PICTANOVO AVEC LE SOUTIEN DE LA RÉGION HAUTS-DE-FRANCE ET EN PARTENARIAT AVEC LE CNC

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Les Frères McMullen, 1996

The Full Monty, 1997

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studio, passé du giron de la Fox à celui de Disney, a fêté cette

année ses 30 ans. L'occasion pour The Walt Disney Company

France de proposer un cycle de films emblématiques du label

qui a su traverser les décennies en construisant sa légende.

Depuis sa création, Searchlight Pictures a glané 30 Golden

Globes, une soixantaine de Bafta et plus de cinquante

Oscars, dont ceux du meilleur film pour Nomadland

(2021), La Forme de l’eau (2018) et Birdman (2015), et

accompagné autant d’auteurs renommés et fidèles que

Guillermo del Toro, Yórgos Lánthimos, Martin McDonagh,

Chloé Zhao, Wes Anderson, Danny Boyle, Sam Mendes,

Park Chan-Wook, Darren Aronofsky ou encore

Alejandro Iñarritu.

Des débuts fracassants

En 1994, alors que Disney vient de lancer Miramax, son

label auteur, la Century Fox souhaite elle aussi valoriser

un modèle de films indépendants. Sa stratégie s’appuie

sur des œuvres à forte ambition artistique et budget

modeste, dont la notoriété s'appuie considérablement sur

les distinctions en festivals. Alors président des productions

Goldwyn, Tom Rothman – aujourd’hui CEO de Sony

Pictures – est chargé de créer la filiale Fox Searchlight

Pictures. La première production, Les Frères McCullen

d’Edward Burns, tournée pour 28 000 $, remporte le

Grand prix du jury de Sundance. Une notoriété qui pousse

la firme à exploiter elle-même les droits de distribution

du titre, et à investir 200 000 $ supplémentaires. Sorti en

1995, le film a réalisé plus de 10 millions de dollars de

recettes au box-office américain et 135 000 entrées en France.

Mais c'est avec la comédie sociale britannique The Full

Monty, en 1997, que le studio est propulsé sur le devant

de la scène. Lauréat des Bafta du meilleur film, du

meilleur acteur pour Robert Carlyle et du second rôle

pour Tom Wilkinson, de l’Oscar du Meilleur film et de

la Meilleure bande originale, le film réalise 260 M $ au

box-office mondial dont 46 M $ aux États-Unis, pour

un budget de 3,5 M $. En France, son succès est aussi

considérable avec plus de 3,5 millions d'entrées. C’est

sous bannière UFD, née en 1995 de l'union entre UGC

et 20 th Century Fox, que sont distribués les films de la

Fox, jusqu'à ce qu'en 2005, la major reprenne son

indépendance dans l’Hexagone.

Parmi les coups de maître de Searchlight, l'emblématique

Little Miss Sunshine de Valerie Faris et Jonathan Dayton

en 2006, dont le budget s'élevait à 8 M $, engrange 60

M$ au box-office américain – et deux Oscars – et 1,1 M

d’entrées en France. Deux ans plus tard, Juno de Jason

Reitman remporte lui aussi l’Oscar du meilleur scénario

original et, encore plus fort, réalise 232 M$ à travers le

monde, dont 143,49 aux Etats-Unis et 880 000 entrées

en France. En 2011, Black Swan de Darren Aronofsky -

pour lequel Natalie Portman remporte l'Oscar de la

meilleure actrice -, réalise 330 M $ au box-office mondial

et 2,7 M d’entrées en France. Suivront les succès Indian

Palace (2011), The Descendants (2012), Birdman (2015)

– Oscars du meilleur film, meilleur réalisateur et meilleur

scénario original –, 3 Billboards, les panneaux de la vengeance

(2018), La Forme de l’eau (2018), L'île aux chiens (2018)

et de La Favorite (2019).

L’ère Disney

En 2019, le label change de mains, Walt Disney Studio

ayant fait l'acquisition de 20 th Century Fox. Le studio est

renommé Searchlight Pictures et rejoint l’écurie de Disney

des studios live-action, aux côtés de Walt Disney Pictures,

Marvel Studios, Lucasfilm, et sa grande sœur 20 th Century

Studios. C'est ainsi sous pavillon Disney que seront

distribués Jojo Rabbit (2020) de Taika Waititi, Nomadland

(2021) de Chloé Zhao, The French Dispatch (2021) de

Wes Anderson, Les Banshees d’Inisherin (2022) de Martin

McDonagh, Empire of Light de Sam Mendes l’année

dernière et, cette année, les deux Yórgos Lánthimos, Pauvres

créatures et Kinds of Kindness.

30 ans… To be continued

Pour célébrer les trois décennies du label, The Walt

Disney Company France a proposé, en octobre et

novembre, une sélection de dix films du catalogue :

Birdman, Black Swan, Jojo Rabbit, La Forme de l'eau,

Little Miss Sunshine, The Grand Budapest Hotel, (500)

Jours Ensemble, Stoker, The Full Monty (pour la première

fois en DCP) et Nomadland. Un "best of" qui a attiré,

dans plus de 170 cinémas, 30 000 spectateurs sur 700

séances, soit une moyenne de 43 e/s. Avec 8 400 entrées,

Little Miss Sunshine est restée la reine de la rétrospective,

suivie de (500) Jours Ensemble et ses 5 800 entrées.

26 N°481 / 4 décembre 2024


©Searchlight Pictures

©Searchlight Pictures

Little Miss Sunshine, 2006

Top 20 des entrées France des films Searchlight

Pas moins de deux titres Searchlight sont prévus dans

les salles pour début 2025. Le 29 janvier, Un parfait

inconnu, de James Mangold, revient sur les débuts

musicaux de Bob Dylan, interprété par Timothée

Chalamet. Le réalisateur de Walk the line, Logan, Le

Mans 66 relate l’avènement du chanteur-compositeur

iconique en compagnie d’Edward Norton dans le rôle

du musicien Pete Seeger, Elle Fanning dans celui de

Sylvie Russo, la compagne de Bob Dylan, Monica

Barbaro dans celui de Joan Baez ou encore Boyd

Holbrook en Johnny Cash.

Le 26 février, A Real Pain arrive sur les écrans français,

déjà fort de son Prix du scénario à Sundance... et de

son Prix spécial du Jury international du Festival de la

Roche-sur-Yon. Le film de et avec Jesse Eisenberg suit

deux cousins aux caractères opposés qui entreprennent

un voyage en Pologne, pour honorer la mémoire de

leur grand-mère. Les salles auront la possibilité d’organiser

une avant-première le 28 janvier en présence de

Jesse Eisenberg et Kieran Culkin, en retransmission

simultanée (sous réserve).

Marion Delique

RANG

ANNÉE FILM RÉALISATEUR DISTRIBUTEUR

ENTRÉES

FRANCE

1 1997 THE FULL MONTY Peter Cattaneo UFD 3 546 419

2 2011 BLACK SWAN Darren Aronofsky 20TH CENTURY FOX 2 669 791

3 2014 THE GRAND BUDAPEST HOTEL Wes Anderson 20TH CENTURY FOX 1 510 312

4 2018 LA FORME DE L'EAU Guillermo del Toro 20TH CENTURY FOX 1 362 606

5 2006 LITTLE MISS SUNSHINE Jonathan Dayton et Valerie Faris 20TH CENTURY FOX 1 128 976

6 2018

3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX

DE LA VENGEANCE

Martin McDonagh 20TH CENTURY FOX 894 653

7 2008 JUNO Jason Reitman 20TH CENTURY FOX 873 420

8 2012 THE DESCENDANTS Alexander Payne 20TH CENTURY FOX 754 181

9 2015 BIRDMAN Alejandro González Iñárritu 20TH CENTURY FOX 687 152

10 2021 NOMADLAND Chloé Zhao WALT DISNEY* 619 805

11 2024 PAUVRES CRÉATURES Yorgos Lanthimos WALT DISNEY 604 981

12 2019 LA FAVORITE Yorgos Lanthimos 20TH CENTURY FOX 484 086

13 2019 WEDDING NIGHTMARE Tyler Gillett, Matt Bettinelli-Olpin 20TH CENTURY FOX 473134

14 2021 THE FRENCH DISPATCH Wes Anderson WALT DISNEY 469 522

15 2005 SIDEWAYS Alexander Payne 20TH CENTURY FOX 439 314

16 2022 THE BANSHEES OF INISHERIN Martin McDonagh WALT DISNEY 434 579

17 2020 JOJO RABBIT Taika Waititi WALT DISNEY 412 902

18 2018 L'ÎLE AUX CHIENS Wes Anderson 20TH CENTURY FOX 400 227

19 2022 LE MENU Mark Mylod WALT DISNEY 372 112

20 2007 LE DERNIER ROI D'ÉCOSSE Kevin Macdonald 20TH CENTURY FOX 358 247

*THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE

©Searchlight Pictures

©Searchlight Pictures

A Real Pain, sortie prévue le 26 février 2025

Un parfait inconnu, sortie prévue le 29 janvier 2025

N°481 / 4 décembre 2024

27


L'Émission

©Jules Dreyfus

Au terme d’une croissance

accélérée, marquée par trois

ouvertures ces douze

derniers mois, CineWest

renforce la diversité du parc

cinématographique français ;

avec le souci de proposer des

cinémas de proximité ancrés

dans le local, dans lesquels

prime le facteur humain.

Emission à voir ou revoir

sur notre chaîne YouTube

RENCONTRE AVEC

DANIEL TAILLANDIER

PRÉSIDENT DE CINEWEST

Le Festival de Royan,

l'extension pro

Depuis le 3 et jusqu'au 8 décembre prochain, le

Lido myCineWest de Royan et son voisin Le Relais

de Saint-Georges-de-Didonne accueillent le

Festival du film de société de Royan. Une

quatrième édition du rendez-vous né à l’initiative

du directeur du Lido, Guillaume Mousset, et qui a

pris, depuis l’année dernière et le début de la

collaboration avec l’association des Rencontres

cinématographiques du Sud, une nouvelle

ampleur, en soignant notamment son ouverture

aux professionnels, attendus nombreux au bord

de l’océan.

Daniel Taillandier a commencé sa carrière professionnelle

dans le domaine de la grande distribution alimentaire,

avant de se lancer dans l’exploitation cinématographique

en 2004, en reprenant le cinéma vieillissant de Saintes,

en Charente-Maritime, pour le remplacer par un Atlantic-

Ciné moderne de sept salles. C’est en 2018 que l'entrepreneur

décide de se consacrer exclusivement au secteur

et de créer CineWest ; une aventure qu’il mène en

compagnie de son épouse Élisabeth, sa fille Gwen et son

beau-fils Thibaut Martinez, responsable de la programmation,

et au fil de laquelle le circuit acquiert sept cinémas

et en construit pas moins de cinq. Après les trois ouvertures

de ces douze derniers mois – le Cinéma Aurore de

Vitré en novembre 2023, Les Balcons de Mougins en

avril 2024 et le Cinéma Liberté de Brignoles le 10

novembre dernier –, CineWest représente désormais 86

écrans répartis en 13 sites, pour une fréquentation de

2,5 millions de spectateurs en 2023 qui l’a classé 8 e parmi

les plus grands circuits de France.

Épouser un territoire et ses publics

Bien que ses cinémas soient regroupés sous l'enseigne

myCineWest, c’est surtout leur « ancrage local » que soigne

Daniel Taillandier, comme avec le Cinéma Liberté qui

tire son nom de l’ancien collège « qu’ont connu des générations

de Brignolais ». Les directeur·ices de salles sont,

ainsi, encouragés à épouser l’identité culturelle de chaque

ville – la musique classique à Saintes, le théâtre de rue à

Aurillac ou le livre à Mouans-Sartoux –, adaptant la

programmation de l'établissement à ses publics. De l’arbre

de Brocéliande du hall du Cinélac de Ploërmel, dans le

Morbihan, aux couleurs terracotta de la Provence du

nouveau cinéma de Brignoles, la décoration de chaque

site est elle aussi pensée en miroir des territoires.

Être « plus qu’un guichet à passer des films »

Projection laser, taille des écrans, boucles son… Daniel

Taillandier n’a jamais lésiné sur les efforts et innovations

techniques au service des films. À ce titre, la première

salle Ōma du monde qu’il a accueilli dans son site de

Mougins affiche le meilleur taux de remplissage des 86

salles du réseau, « particulièrement ses balcons ». Mais

l’exploitant est loin de se contenter de la qualité de ses

équipements : « Dans la premiumisation, il y a aussi l'accueil,

la gentillesse, le contact, le conseil… » Pour cela, une grande

place est laissée aux directeur·ices des cinémas qui

connaissent leurs publics, et disposent d’une grande

marge de manœuvre dans les animations mises en place.

« Nous devons aussi sortir nos spectateurs des sentiers battus,

et être bien plus qu'un guichet à passer des films ! »

Écoresponsabilité, des impacts à tester

De ses multiples “voyages d’étude” à l’étranger, Daniel

Taillandier a ramené l’idée de de proposer autre chose

que du Coca Cola et du sucré dans ses cinémas. Ainsi,

c’est encore une fois Les Balcons de Mougins, avec son

offre de champagne et de bières locales, qui représente

les meilleures ventes confiseries de tout le groupe. Au

Cinéma Liberté de Brignoles, CineWest a étrenné sa

toute première machine à pop corn, pour proposer du

maïs fraîchement poppé à ses spectateurs, tout en réduisant

l’espace de stockage nécessaire et le transport des

palettes. L’initiative est destinée, en fonction des résultats

de l’expérience, à être implémentée dans les autres

établissements du circuit, parallèlement à ses autres

démarches environnementales. Ces dernières sont inspirées

des travaux de Marie-Christine Désandré à la FNCF

ainsi que dans son groupement Cinéo dont CineWest

est adhérent. Comme l’installation de panneaux solaires,

« qui seront testés dans un premier temps à Vitré », la réduction

du nombre de bouteilles en plastique, ou encore la

mise en place d’un système de covoiturage pour s’attaquer

28 N°481 / 4 décembre 2024


à l’impact majeur du transport des spectateurs. « Le

principe, c’est que chacun expérimente sur son site, et on

verra ce qui marche… et ce qui ne marche pas. »

Un appel pour une “opération basée sur

le film populaire”

L’ancien spécialiste de la grande distribution – « un secteur

qui représente 100 milliards de chiffre d’affaires annuel en

France » – admire encore la « petitesse » du marché du

cinéma et son CA de 2 milliards – « alors que celui du

livre est de 3 milliards, et celui du jeu vidéo, de 6 milliards »

–, comme sa résilience. « Mais qui dit petit chiffres d’affaires

dit… faibles moyens financiers à faire de la promotion,

surtout face à ceux des plateformes. » Pour autant, de

nombreux rendez-vous porteurs ont déjà fait preuve de

leur efficacité : « la Fête et le Printemps du Cinéma pour le

tarif, le Festival Télérama/Afcae pour l’art et essai, le Festival

de Cannes pour le glamour… Mais il n’y a rien pour le

populaire », regrette Daniel Taillandier. D’où sa suggestion

de consacrer une opération aux films à succès provenant

du monde entier, « avec une sélection de dix œuvres qui

seraient diffusées dans tous les cinémas de France ». De quoi

aussi célébrer le cinéma dans ce qu’il a de plus populaire,

et répondre aux attentes des spectateurs, nombreux, « qui

vont au cinéma pour le loisir et se distraire ».

En attendant, CineWest va désormais se concentrer

sur le « calibrage » du travail d’expansion de

ces dernières années, « avec l’objectif de passer à

une exploitation positive de tous nos cinémas »,

et se contenter des travaux d’agrandissement

des bureaux de son siège à Royan. En somme,

« une année de respiration et de réflexion pour…

préparer la suite ! ».

Aysegül Algan et Charlotte Pouillot

©CGR Cinémas

CGR, de la chaleur du bois à

la salle Ice

Alors qu’il annonçait récemment sa première

installation d’ombrières photovoltaïques au CGR de

Tarbes [voir Boxoffice Pro du 20 novembre 2024],

le circuit rochelais a dévoilé, dans son multiplexe

de Rivesaltes rénové, la nouvelle décoration boisée

et lumineuse qui habillera désormais les CGR. À

commencer par les CGR de Bruay-la-Buissière dans

le Pas-de-Calais et de Saint-Saturnin dans le Mans,

en cours de réaménagement.

FEU VERT EN CDACI POUR

LE CINÉMA PERCE-NEIGE

DE BOULOGNE-BILLANCOURT

Le 27 novembre, l’implantation de quatre salles dans l’espace Bernard-Palissy a été

validée par la Commission départementale d’aménagement cinématographique des

Hauts-de-Seine.

Le cabinet d’architecture Loci Anima, dirigé par Françoise Raynaud, est en charge du projet architectural du bâtiment Bernard-Palissy

de Boulogne-Billancourt.

Le projet de quatre écrans et 480 fauteuils s’insère dans

le cadre d’un partenariat entre la Fondation Perce-Neige

et la Mairie de Boulogne-Billancourt, qui donnera

naissance au premier espace culturel inclusif de France,

tourné vers l’inclusion professionnelle de personnes en

situation de handicap mental et cognitif. Aux côtés des

ses quatre salles de cinéma, le lieu proposera du spectacle

vivant, un restaurant et un coffee shop, un concept store

“à dominante culturelle”.

À ce dessein, l’historique bâtiment Bernard-Palissy,

propriété de la Ville de Boulogne-Billancourt, a fait

l’objet d’une promesse de bail emphytéotique administratif

de 99 ans. Il bénéficiera d’une ambitieuse rénovation,

essentiellement financée en fonds propres par

la Fondation Perce-Neige, avec le soutien de la Ville

ainsi que du Département.

Pour rappel, le projet a reçu le soutien du Centre national

du cinéma et de l’image animée (CNC) et de l’Agefiph

dans le cadre du deuxième appel à projets “Les uns et les

autres”, en 2023.

L'initiative, qui s’inspire du Prospector Theatre de

Ridgefield aux États-Unis, est portée par la Fondation

Perce-Neige, en coopération avec un collectif d’entrepreneurs

réunis au sein de la Fondation Culture et

Handicap présidée par Julien Marcel, fondateur de The

Boxoffice Company, directeur de la rédaction de Boxoffice

Pro et président de KLS VIP [voir p.7]. Le Cinéma

Perce-Neige prévoit l’embauche d’environ 70 personnes

en situation de handicap et vise près de 150 000 spectateurs

par an. Ouverture prévue en 2027.

A.A.

©Loci Anima

CGR de Rivesaltes, dans les Pyrénées-Orientales

Le 26 novembre, c’était au tour du CGR de

Carcassonne de mettre la touche finale à sa

rénovation complète, avec l’inauguration de sa

toute nouvelle salle Ice, qui fait passer l’établissement

de neuf à dix salles, et à 58 le nombre de

salles équipées du format premium Ice Theaters

en France.

En Guadeloupe, le

Caribbean Cinema de

Capesterre autorisé en

CNACi

La commission nationale a confirmé, le 29

novembre, le projet d’un complexe de six salles et

800 places, porté par Caribbean Cinemas à

Capesterre-Belle-Eau, qui avait été validé en juillet

par la CDACi. Le “Majestic by Caribbean Cinemas”

sera construit au sein de la ZAC du Fromager,

nouveau pôle d'attractivité au sud-est de la

Guadeloupe, et sera le deuxième établissement du

groupe portoricain sur l’île antillaise, après le

multiplexe Cinestar aux Abymes, dans l’agglo de

Pointe-à-Pitre, dirigé par Christelle Galou.

Le nouveau cinéma se situera à une trentaine de

kilomètres du D’Arbaud de Basse-Terre à l’ouest,

exploité par l’historique famille Elizé, qui porte

aussi un projet à Baie-Mahault… à 30 kilomètres

au nord. Christelle Galou et le cabinet Ciné Conseil

tablent sur une fréquentation de 120 000 entrées

par an pour le Majestic by Caribbean Cinemas, qui,

sans nouveau recours, devrait ouvrir en 2026.

C.V.

N°481 / 4 décembre 2024

29


Focus Exploitation

©Grand Ecran

GRAND ÉCRAN

OUVRE SON NOUVEAU SITE

À LA CHAPELLE-SUR-ERDRE

Le 13 novembre dernier, la famille Fridemann a inauguré

dans la commune des Pays de la Loire, son quatorzième cinéma.

©Grand Ecran

INFOS PRATIQUES

TARIFS :

Tarif Plein : 9,5 €

Tarif réduit : 8 € (+ 65 ans sauf dimanche

et jours fériés), familles nombreuses,

demandeurs d'emploi, personnes à

mobilité réduite

Séances du matin : 6,50 €

Étudiants & -26 ans : 7 €

Avant-première : 7 €

Carte Cinepass : 2 € en caisse, gratuit pour

l'achat en ligne

Recharge 5 places : 7 € la place

Recharge 10 places : 6 € la place

Recharge 15 places : 6 € la place

30 N°481 / 4 décembre 2024


Le groupe originellement implanté en Nouvelle-

Aquitaine avait, avec l'ouverture des six salles du Grand

Écran Montaigu en juin dernier, entamé son parcours

dans les Pays de la Loire. À 50 kilomètres de là, six

salles dotées de 930 fauteuils ouvrent aujourd’hui à

La Chapelle-sur-Erdre.

La commune de 45 000 habitants, jusqu'à présent

dépourvue de cinéma, a été à la base de l'implantation

ligérienne de Grand Écran. Pour Sacha Fridemann,

à la direction générale du groupe avec ses frères Virgile

et Philippe, « le besoin d'une offre cinéma structurante

de proximité pour les habitants du nord de la Métropole

nantaise » était d'autant plus évident que la croissance

démographique était forte, alors que le maillage de

cinémas restait inégalement réparti.

©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro

Dès le départ, le projet a tenu à se différencier des

cinémas implantés au sein de zones commerciales en

périphérie de Nantes, par son volontarisme sur le volet

environnemental. Ainsi, il a été conçu en partenariat

avec la société d’aménagement du département Loire-

Atlantique Développement, la Métropole nantaise et

la Ville, sur la base des prescriptions de l’écoquartier

Sacha, Philippe et Virgile Fridemann, le 13 novembre, le jour de l'inauguration du nouveau cinéma de La Chapelle-sur-Erdre

©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro

LES ÉQUIPEMENTS*

GLOBAL

Maître d'ouvrage : GRAND ÉCRAN

Maître d'œuvre / pilote : BLAMM ARCHITECTURE

Bureau de contrôle : SOCOTEC

BÂTIMENT

Gros œuvre : GROUPE LEGENDRE

Climatisation/chauffage : SET

FAÇADE/HALL

Comptoir : CINEMOB - BROUILLET PRODUCTION

Système de billetterie : BOOST - THE BOXOFFICE COMPANY

Signalétique intérieure : ENSEIGNE 33

Enseignes façade : ENSEIGNE 33

Affichage dynamique : SONIS

CABINES

Installateur : CINE DIGITAL / CINEMA NEXT

EXPLOITATION

Programmation : GRAND ÉCRAN

résidentiel des Perrières dans lequel il s'inscrit.

La construction n’a pas été sans défis, puisque outre

les retards engendrés par les incidences du Covid, il

a aussi fallu « retravailler le projet suite aux résultats

de l’étude d’impact environnemental menée après le

dépôt du permis de construire initial ». À l’instar de

celle du Grand Écran Montaigu, l’isolation a été

renforcée, le bâtiment compacté pour limiter son

emprise au sol et 500 m2 de panneaux photovoltaïques

ont été installés en toiture. Sacha Fridemann espère

diviser par deux la consommation globale du cinéma

et être autonome à près de 30 % sur le bilan restant.

©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro

SITE INTERNET

Conception : THE BOXOFFICE COMPANY

*Basé sur le déclaratif de la salle

Le nouveau Grand écran présente donc un bâtiment

en béton architectonique en teinte claire, afin de

mettre en valeur l’environnement paysager existant.

« Le cinéma est composé de volumes simples reprenant

un épannelage croissant afin d’amener une fluidité dans

la composition globale du projet et favoriser son insertion »,

détaille le dirigeant qui s'est entouré de Blamm

Architecture, aussi à l'œuvre à Montaigu et sur le

futur site de Fontenay-le-Comte.

N°481 / 4 décembre 2024

31


Focus Exploitation

Les volumes pleins des salles mettent en valeur la transparence

du hall dont la façade vitrée offre une orientation

à la fois vers le parking et sur la rue. « Cette disposition

permet d’avoir un large espace de rencontre sécurisé pour

les futurs spectateurs et facilitera la gestion des flux d’entrées

et de sorties dans l’exploitation quotidienne du site », développe

Sacha Fridemann. Quant à l'équipement, les six

salles échelonnent leur jauge de 60 à 320 fauteuils avec

des écrans de 8 à 18 mètres de base et équipées de

projecteurs laser 2K et 4K et de son Dolby Atmos,

Ovation et Dolby 7.1. La salle 3 de 150 places sera la

septième CineMax, le concept premium maison, avec

des fauteuils électriques inclinables, repose-pieds au

premier rang et son Dolby Atmos. Le groupe a en effet

implanté son concept maison au sein de ses sites de

Limoges, Sainte-Eulalie à Bordeaux (deux salles), Libourne,

la Teste-de-Buch et Montaigu-Vendée.

200 000 entrées sont attendues pour ce nouveau site, avec

une programmation mixant grand public et art et essai.

Si le quart nord-est de Nantes était privé de cinéma, on

compte, à quelque 15 kilomètres en périphérie ouest, les

UGC et Pathé à Saint-Herblain. Par ailleurs, le groupe

Cinémas Confluences, retenu dans le cadre de l’appel à

projet de Nantes Métropole, poursuit son projet de création

d’un cinéma de 3 écrans à Carquefou à 10 kilomètres.

CARACTÉRISTIQUES DES SALLES

SALLE PLACES PARTICULARITÉ PMR DIM (M) SON IMAGE

1 332 Fauteuils Duo 8 18 Dolby Atmos Laser Christie 4k

2 214 Fauteuils Duo 6 14 7,1 Laser Christie 4k

3 145 Premium Cinemax 4 13 Dolby immersif 8,3 Laser Christie 4k

4 123 Fauteuils Duo 4 11 7.1 Laser Christie 2k

5 75 Fauteuils Duo 3 9 7.1 Laser Christie 2k

6 52 Fauteuils Duo 3 8 7.1 Laser Christie 2k

TOTAL 941 28

Grand Écran, 10 e circuit d’exploitation français qui a

comptabilisé 1,9 million d’entrées en 2023, exploite

désormais 14 sites et 104 écrans. La Chapelle-sur-Erdre

s’ajoute aux cinémas de Montaigu-Vendée (6 écrans),

Sainte-Eulalie (8), Libourne (10), les 3 sites de Limoges

Ester (14), Lido (3) et centre-ville (14), la Teste-de-Buch

(10), Arcachon (3), Bergerac (9), Langon Multiplexe (6)

et Rio centre-ville (2), Villeneuve-sur-Lot (6) et Vichy

(7), repris en avril dernier. Par ailleurs, les travaux de

construction du projet de 5 salles et 750 fauteuils à

Fontenay-le-Comte, toujours en Vendée, commenceront

le mois prochain, pour une ouverture en novembre 2025.

Marion Delique

©Grand Ecran ©Stéphane Goubault / Boxoffice Pro

32 N°481 / 4 décembre 2024


Exploitation

TRANSFORMATION DU

LOUIS-MALLE À PRAYSSAC

Désormais doté de deux salles, le cinéma de la Vallée du Lot

vient d'achever d’importants travaux de rénovation et

d’extension.

©Cinéma Louis-Malle de Prayssac

Une programmation diversifiée et perspectives

d’avenir

Orchestrée par Véo, la programmation propose une offre

généraliste, souvent en version originale, tout comme de

l’art et essai, sur environ 32 séances par semaine. Le

festival Ciné Délices, organisé du 21 au 24 novembre, a

marqué le retour des animations dans le lieu. Et l’équipe

ne s'arrête pas là, multipliant les événements en collaboration

avec le tissu local et les commerçants. « Nous tenons

beaucoup à attirer et collaborer avec les jeunes, ce qui est

un enjeu crucial ici. Nous constituons actuellement notre

réseau de jeunes ambassadeurs, avec l’appui et l’accompagnement

du réseau régional des cinémas art et essai, Cinephilae »,

explique l’exploitant.

Philippe et Gisèle Etienne sont propriétaires, depuis

2019, du Louis-Malle à Prayssac, commune de 2 500

habitants à 30 km de Cahors. « Dès la reprise, nous avions

en tête la rénovation complète et la création d’une deuxième

salle afin que le projet soit viable. Le cinéma ne pouvait

plus fonctionner en l'état », expliquent-ils.

Il s’agit du seul cinéma en France à porter le nom du

célèbre réalisateur, venu en 1993 l'inaugurer après une

rénovation. Cet ancien foyer rural créé en 1957 comptait,

jusqu’au 16 novembre dernier, une seule salle de 260

fauteuils. Dès leur arrivée, les nouveaux propriétaires ont

établi un cahier des charges en collaboration avec les élus

locaux. Objectifs : rénover le site, le rendre accessible,

construire une deuxième salle attenante, une galerie

d’exposition, créer de nouveaux espaces d’accueil et un

patio de 120 places pour des séances en plein air – avec

transfert de billetterie –, qui sera finalisé pour l'été prochain.

Un chantier ambitieux et écoresponsable

Le budget initial des travaux s'élevait à 1,5 million d'euros,

avec 550 000 € de Dotation d’équipements des territoires

ruraux, 450 000 € de la Région Occitanie, 50 000 € de

la Communauté de Communes de la Vallée du Lot et

du Vignoble, ainsi qu’un apport du Fonds Européen

Leader. Les exploitants ont eux-mêmes investi 200 000 €.

La grande salle a totalement été modernisée avec une

nouvelle chaîne sonore en 7.1, un écran de 8,5 mètres

de base, et un projecteur laser comme dans la seconde

salle. Circuit court oblige, les fauteuils ont été fabriqués

par Hugon Tribunes, un artisan de Cahors.

Côté écoresponsabilité, l'isolation du site a été renforcée,

adossée à un système de chauffage moins énergivore.

Parmi les autres initiatives, des panneaux photovoltaïques

ont pris place sur les toits du nouveau bâtiment,

ainsi que des espaces végétalisés dans le patio et autour

du cinéma.

Un tissu local que le cinéma n'a eu de cesse de travailler

avec, pendant la période des travaux, un transfert des

projections au théâtre La Scène d’Anglars, « au milieu des

vignes et des noyers », grâce à un matériel d'itinérance

nouvellement acquis. Une expérience que l'exploitant

compte renouveler, en proposant une itinérance hivernale

dans les villes de proximité. Plus globalement, les propriétaires

soulignent avoir modernisé tout le système de vente,

« qui était en manuel à notre arrivée », avec la billetterie

automatique, la vente à distance, une carte d'abonnement

et bientôt l’affichage dynamique.

Le Louis-Malle se situe entre le Liberty de Monsempron-

Libos à 20 kilomètres et les cinémas Grand Palais et

Quercy de Cahors, à 30 kilomètres. Philippe Etienne,

qui exploite aussi le cinéma Jean-Marais à Aucamville,

près de Toulouse, avait réuni à Prayssac 19 000 spectateurs

en 2023. Son objectif pour le cinéma rénové et agrandi

est d'atteindre 23 000 entrées dès l'année prochaine, et

33 000 en vitesse de croisière.

Marion Delique

©Cinéma Louis-Malle de Prayssac

La première phase du chantier, avec une fermeture de

quatre mois, s’est achevée en août 2024 avec la construction

de la nouvelle salle de 80 fauteuils. Ont suivi les

travaux de rénovation de la grande salle de 205 places,

inaugurée le 16 novembre dernier. Les deux salles sont

reliées par une grande galerie de 80 m 2 permettant

d’accueillir des expositions. L’espace d’accueil a pour sa

part été doublé, pour atteindre 100 m², et inclut désormais

un bar proposant une petite restauration avec des

produits locaux. Le hall du cinéma ouvre d’ailleurs ses

portes le vendredi matin aux visiteurs du marché de

Prayssac dans une ambiance conviviale.

N°481 / 4 décembre 2024

33


PROCHAINES CDACi

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO

12/12/24 COMMUNE DE LAVAUR CINÉPASTEL 3 404 Projet de création Lavaur Tarn

PROCHAINES CNACi

DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO

16/01/25 SARL LE REGENT LE CUBE CINÉMA 6 989 Projet de création Bastia Haute-Corse

Communauté de communes

Tarn-Agout

Communauté d'agglomération de

Bastia

Carnet noir

Michel Leclerc,

directeur de l’ancien

plus petit cinéma

d’Île-de-France

Le gérant passionné, qui s'était

lancé dans une exploitation

pas comme les autres, est

décédé le 14 novembre.

Il avait 94 ans.

Cet ancien réalisateur de France TV avait eu, à la retraite,

une idée folle : créer un cinéma art et essai associatif dans

une ancienne grange, dans le petit village francilien de

Mons-en-Montois, en Seine-et-Marne. Au terme d’une

décennie d’efforts, le cinéma 11x20+14 a donc vu le jour

au début des années 2000. Avec ses 48 fauteuils, et dans

une commune rurale de moins de 500 habitants, il

réalisait 5 200 entrées en 2019 (sur 511 séances), et en

2022, 2 125 entrées sur 421 séances. En 2023, face à ses

difficultés financières, le projecteur avait, déjà, cessé de

tourner, mais la passion de Michel Leclerc restait intacte.

A.A.

Soutiens

Afcae

Jeune public

Hola Frida d'André Kadi et Karine Vézina

(Haut et Court, 12 février)

Géniales, programme de courts métrages

(Gebeka Films, 12 février)

Au fil de l'eau, programme de courts métrages

(KMBO, 9 avril)

Coup de cœur du comité 15-25

Mémoires d'un escargot d'Adam Elliot

(Wild Bunch, 15 janvier)

©Fanny de Gouville // Modds

En image

Dossier 137

de Dominik Moll

Deux ans après La Nuit du 12, sept fois

récompensé aux César dont ceux du meilleur

film et meilleur réalisateur, le réalisateur de

Harry, un ami qui vous veut du bien revient

avec un nouveau thriller, à nouveau écrit avec

Gilles Marchand. Léa Drucker y campe une

enquêtrice à l’IGPN qui se heurte à un dossier

loin d’être ordinaire. Actuellement en tournage,

Dossier 137 est produit par Haut et Court,

qui le distribuera, à l’instar des deux derniers

films de Dominik Moll.

Après Des nouvelles de la planète Mars, Léa Drucker retrouve Dominik Moll dans Dossier 137

AGENDA DE LA PROFESSION

Le Cinéma le Régent

à Saint-Gaudens (31800)

FESTIVAL DU FILM DE SOCIÉTÉ DE ROYAN 03 au 08/12/24 ROYAN

SOMMET DES ARCS 17 au 21/12/24 LES ARCS

FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 22 au 28/01/25 FRANCE

RENCONTRES DE BRETAGNE 28/01 au 01/02/25 QUIMPER

RENCONTRES DU SUD 17 au 21/03/25 AVIGNON

AG VÉO 19 et 20/03/25 AGEN

RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI RÉPERTOIRE 26 au 28/03/25 AGEN

RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 31/03 au 04/04/25 GÉRARDMER

FESTIVAL DE CANNES 13 au 24/05/25 CANNES

CINEEUROPE 2025 16 au 19/06/25 BARCELONE

CONGRÈS DES EXPLOITANTS FNCF 22 au 25/09/25 DEAUVILLE

RECHERCHE

ASSISTANT.E

DE DIRECTION

Poste en CDI à pourvoir

Cinéma indépendant 7 salles

Classé Art & Essai (3 labels)

Contactez

cineregent@cineregent.com

34 N°481 / 4 décembre 2024


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