Focus Famille - Hiver 2024
Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca
Focus Famille est un organisme chrétien au service des familles. Notre mission est d’encourager et affermir les familles francophones au travers de l’enseignement et des ressources basés sur les principes chrétiens et de voir chaque famille transformée par l'amour, animée d'une foi dynamique et remplie d'espérance. www.focusfamille.ca
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Hiver 2024 | CULTIVER LA FOI EN FAMILLE
La générosité
cultiver l’empathie
et l’altruisme chez
votre enfant
pour le meilleur
ou pour quoi ?
l’amour de dieu pour
les orphelins, les
veuves et les étrangers
HIVER ÉtÉ 2024
focus famille
Éditorial
Chers lecteurs,
SSi vous êtes comme moi, je me demande souvent
ce que signifie être généreux. Pour certains, c’est
donner de grosses sommes d’argent à des causes qui
nous tiennent à cœur. Pour d’autres, c’est offrir un
repas à une personne dans le besoin. Il s’agit bien
sûr de moyens pratiques et tangibles de faire preuve
de générosité.
Mais que signifie vivre généreusement chaque jour
de notre vie ? Ce sont des questions que ma femme
Susan et moi-même nous posons souvent.
Dans Proverbes 4:23, nous lisons : « Garde ton
cœur plus que toute autre chose, car de lui jaillissent
les sources de la vie ». Je pense qu’il vaut la peine de
se demander : « Quel est l’état de mon cœur lorsque
je donne ? » Malheureusement, il peut être facile de
vivre une vie de générosité avec un cœur froid.
Jésus met régulièrement en garde ses disciples
– et les docteurs de la Loi – contre ce type de vie.
Dans Marc 12, il observe de nombreux riches jeter de
grosses sommes dans le trésor du temple, puis voit
une pauvre veuve donner deux toutes petites pièces
de cuivre. Que dit-il à ses disciples ? « Je vous le dis en
vérité, cette pauvre veuve a donné plus que tous ceux
qui ont mis dans le tronc, car tous ont pris de leur
superflu pour mettre dans le tronc, tandis qu’elle, elle
a mis de son nécessaire, tout ce qu’elle possédait, tout
ce qu’elle avait pour vivre » (versets 43-44).
Dans Matthieu 23, il est encore plus direct,
soulignant l’hypocrisie de ceux qui détiennent le
pouvoir : « Toutes leurs actions, ils les font pour
se faire remarquer des hommes. » (verset 5). Plus
loin, il dit : « Malheur à vous, spécialistes de la loi
et pharisiens hypocrites, parce que vous nettoyez
l’extérieur de la coupe et du plat, alors qu’à l’intérieur
ils sont pleins du produit de vos vols et de vos excès »
(verset 25).
Ce sont des mots forts, mais ce sont des rappels
importants pour nous aujourd’hui. Lorsque je
fais preuve de générosité, est-ce que je le fais pour
recevoir de l’éloge ? Est-ce que j’espère que quelqu’un
me félicitera pour ma gentillesse ? Est-ce que je
m’assure que les autres savent à quel point je suis
charitable ? Ou est-ce que je le fais simplement parce
que je ne peux pas m’en empêcher – parce que je suis
tellement rempli de la générosité de Dieu qu’elle
déborde dans ma façon de parler, d’agir et d’être dans
mes relations ?
Dans ce numéro de Focus Famille, nous vous
proposons de nombreux articles pour vous montrer
comment la générosité peut être démontrée : prier
pour vos enfants adultes (page 10), apprendre à ses
enfants à être empathiques et altruistes (page 16),
créer des moments de complicité avec votre époux(se)
(page 20), montrer l’amour transformateur de Dieu
aux personnes marginalisées (page 24), parler de la
santé mentale avec vos enfants (page 28) et présenter
ses excuses à votre époux(se) (page 32).
Tout cela découle d’un cœur généreux. Toutes ces
choses sont possibles lorsque nous nous souvenons
continuellement du plus grand don que Dieu nous ait
fait. Je prie pour que vous soyez tellement remplis
de l’amour abondant de Dieu que vous ne puissiez
pas vous empêcher de le partager avec ceux qui vous
entourent.
Je veux que vous sachiez que nous prions
régulièrement pour les familles francophones au
Canada et à travers le monde. Si vous avez besoin de
prières, je vous invite à nous envoyer un courriel à
lettres@focusfamille.ca. C’est un privilège de prier
pour vous.
Bénédictions,
Jean-Paul Beran, MA
Président
Focus on the Family Canada
HIVER 2024
3
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HIVER 2024
Focus Famille – Focus on the Family Canada
Président
Jean-Paul Beran
Président du conseil
Dan Loney
Éditrices
Amy Van Veen, Olivia Cucinotta
Éditeur associé
Dominique Ourlin
Traductrice
Anne Worms
Design et conception graphique
Laurisha Blackstock, Amanda Regan
Note importante : Pour toute demande de réutilisation d’un article, écrivez à lettres@focusfamille.ca.
P.6-7 : pour « Des actes aléatoires de bonté en tant que famille » : © 2024 Focus on the Family
(Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
P.8-9 : pour « Ce que nous aurions aimé savoir en tant que nouveaux mariés » : © 2024 Focus
on the Family. Utilisation autorisée. Publié initialement en anglais sur FocusOnTheFamily.com.
Magazine Focus Famille par Focus on the Family (Canada) Association, Hiver 2024, vol. 16,
no. 1, ISSN 1918-297x. © 2024 Focus on the Family Canada. Tous droits réservés. Copyright
international déposé. Publié par Focus on the Family Canada, une organisation caritative
reconnue. Notre numéro d’enregistrement d’organisation caritative est le 106845969 RR0001.
Focus on the Family Canada est une marque déposée de Focus on the Family Canada, 19946
80A Avenue, Langley, BC V2Y 0J8.
Pour contacter Focus Famille ou nous signaler un changement d’adresse, vous pouvez envoyer
un courriel à lettres@focusfamille.ca ou nous écrire à : Focus Famille, 19946 80A Avenue,
Langley, BC V2Y 0J8. TPS : 10684 5969 RT0001.
Imprimé au Canada par Hemlock Printers Ltd.
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4 FOCUSFAMILLE.CA
HIVER 2024
sommaire
16 20 24
FOI ET CULTURE
13 Promesses de la Bible
Des versets de la Bible centrés sur
l’esprit de générosité
24 L’amour de Dieu pour
les orphelins, les veuves et
les étrangers
Suivre le commandement de Dieu
d’accorder justice et miséricorde aux
personnes marginalisées et de leur
démontrer de l’amour
36 Plus de bonheur à donner...
Aimer Dieu et notre prochain en
trouvant plus de bonheur à donner
qu’à recevoir
38 Un cœur généreux
Imitateurs de Jésus le Messie en actions
et en générosité
39 Recette à partager
Quinoa aux légumes rôtis et à la sauce
aux arachides
ÉDUQUER SES ENFANTS
6 Astuces éducatives
Des actes aléatoires de bonté en tant
que famille
10 Prier pour les enfants
adultes
Inviter Dieu dans cette étape complexe
de la parentalité
16 Cultiver l’empathie et
l’altruisme chez votre enfant
Apprendre à votre enfant comment
interagir émotionnellement avec les
autres et à proposer son aide
28 Parler de la santé mentale
et émotionnelle
Comment avoir des conversations
continuelles avec vos enfants
PRENDRE SOIN DE
SON COUPLE
8 Ce que nous aurions
aimé savoir en tant que
nouveaux mariés
14 Ravivez la flamme de
votre relation
Comment être intentionnel en termes
d’affection et de tendresse dans votre
mariage
20 Pour le meilleur ou
pour quoi ?
Pourquoi les couples ont-ils besoin
d’une relation cœur à cœur
32 Les cinq langages
du pardon
Évitez une mauvaise communication en
découvrant ce que votre époux(se) et vous
considérez comme des excuses valables
HIVER 2024
5
ASTUCES ÉDUCATIVES
Des actes aléatoires de bonté
en tant que famille
Les situations garanties « gagnant-gagnant-gagnant » sont
difficiles à trouver. Mais en voici une qui n’exige que quelques
minutes pour récolter les fruits : donner !
Bénéfice n° 1 :
les bénéficiaires en profitent manifestement.
Bénéfice n° 2 :
les donneurs en profitent aussi ! Selon Jésus,
« il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir »
(Actes 20.35), et pas uniquement parce que
Dieu vous rendra votre générosité (Luc 6.38).
Bénéfice n° 3 :
donner plaît à Dieu (Hébreux 13.16).
Choisissez quelques-uns (ou tous) de ces actes de bonté pour
mettre un sourire sur le visage de quelqu’un aujourd’hui !
Si vous recherchez un cadeau « gagnant-gagnant-gagnant »,
mais que vous êtes à court d’idées, sortez des sentiers
battus. « Que celui qui a le don d’encourager [se consacre] à
l’encouragement. Que celui qui donne le fasse avec générosité,
celui qui préside, avec zèle, et que celui qui exerce la
bienveillance le fasse avec joie. » (Romains 12.8)
Pour commencer à répandre l’amour auprès de votre famille,
de vos amis ou des gens qui vous entourent, consultez cette liste
remplie d’actes de bonté aléatoires, divertissants et pratiques
pour que les familles puissent donner de leur temps, de leurs
ressources et de leur talent :
1. Sourire aux étrangers – mais pas de manière bizarre.
2. Donner son sang pour aider les autres à guérir.
3. Laissez une note de remerciement à votre éboueur ou à
votre facteur.
6 FOCUSFAMILLE.CA
ASTUCES ÉDUCATIVES
4. Faites un don financier (et anonyme !) à une personne
dans le besoin.
5. Faire du bénévolat dans un refuge régional pour
animaux, même s’il s’agit de nettoyer des cages plutôt
que de câliner des chatons.
6. Proposer de garder les enfants d’un ami exténué
pendant quelques heures.
7. Laisser un mot d’encouragement sur le pare-brise d’une
voiture au hasard d’un stationnement.
8. Faire don de vêtements légèrement usés à une friperie.
9. Payer pour la personne suivante dans la file d’attente au
service au volant.
10. Ratissez les feuilles (ou pelletez la neige) pour un
voisin.
11. Pardonnez à quelqu’un contre qui vous avez gardé de la
rancune.
12. Complimentez un inconnu – soyez sincère, pas méfiant !
13. Offrez un cadeau basé sur la foi qui procurera une joie
continue.
14. Achetez quelques Bibles dans une librairie ou un
magasin d’occasion et distribuez-les aux familles qui en
ont besoin.
15. Lorsque les gens autour de vous font des commérages
sur quelqu’un, exprimez plutôt un commentaire
bienveillant.
16. À la caisse de l’épicerie, laissez la personne derrière
vous passer en premier.
17. Proposez à quelqu’un de ranger son panier au magasin.
Des points bonus s’il neige !
10.
18. Faites don de votre talent. Êtes-vous un designer ?
Proposez à quelqu’un de créer ses cartes de Noël.
Êtes-vous un pianiste ? Jouez un morceau de musique
dans une maison de retraite. Vous êtes photographe ?
Offrez une séance de photos de famille.
19. Parlez à la personne solitaire qui semble seule ou à part
lors d’une fête ou d’un service à l’église.
20. Collez des pièces de monnaie sur un distributeur
automatique pour régaler la prochaine personne
assoiffée ou affamée.
21. Faites une course pour quelqu’un qui a du mal à se
déplacer.
22. Invitez quelqu’un à dîner – c’est encore mieux si c’est
quelqu’un que vous n’avez jamais invité auparavant !
23. Organisez une collecte de denrées alimentaires sur votre
lieu de travail, à l’école ou à l’église.
24. Élevez les autres dans la prière.
25. Écrivez une note de remerciement à votre serveur
au restaurant.
26. Rangez les étagères lorsque vous parcourez l’allée
de l’épicerie ou le rayon des jouets.
27. Cherchez à savoir comment vous pouvez aider
les familles adoptives de votre église ou de votre
communauté – puis aidez-les !
28. Payez l’addition de la jeune famille qui dîne à la table
à côté de vous au restaurant.
21.
HIVER 2024
7
ASTUCES POUR LA VIE À DEUX
Ce que nous aurions aimé savoir
en tant que nouveaux mariés
L’un des éléments qui montrent qu’un couple est sain est
l’ouverture et le désir de toujours en apprendre plus : plus sur
soi-même, plus sur l’autre et plus sur les meilleures manières
de rapprocher leur mariage de ce que Dieu désire qu’il soit. Cela
dit, lorsque l’on est jeunes mariés, il nous reste encore tellement
à apprendre de manière générale. On ne peut pas s’appuyer sur
des années d’expérience commune, mais avec un peu de chance,
il est possible de se tourner vers la sagesse de couples fidèles à
Dieu qui cheminent ensemble depuis longtemps.
Il y a peut-être un couple dans votre entourage qui peut vous
servir de mentor, vous apporter de précieux enseignements
et vous guider sur le chemin qui vous attend. Si ce n’est pas
le cas, ou même si vous avez déjà sollicité l’aide de ceux qui
sont près de vous, nous voulions vous donner un petit coup de
pouce pour démarrer.
Chaque couple est bien sûr unique et vous apprendrez au fil
du temps ce que vous et votre épouse ou époux devez mettre en
priorité afin que votre mariage puisse s’épanouir. Cependant,
nous avons recueilli les conseils de couples qui ont voulu
partager avec vous les pépites de sagesse qu’ils n’ont pu acquérir
qu’avec l’expérience.
Nous leur avons posé cette simple question : qu’auriez-vous
voulu savoir le jour où vous vous êtes mariés ?
Nous espérons que les conseils suivants sur la communication,
la prière, les différences de personnalité ou les finances vous
donneront un avantage de départ pour commencer votre vie
conjugale.
` `
« CELA PEUT PARAÎTRE UN PEU CLICHÉ, mais l’essentiel dès le
départ, c’est la communication. Je pense qu’il est extrêmement
important de parler, surtout en ce qui concerne les attentes de
8 FOCUSFAMILLE.CA
ASTUCES POUR LA VIE À DEUX
chacun pour votre vie commune à venir. Beaucoup de conflits
découlent du fait que les époux ne sont pas “sur la même
longueur d’onde”, même lorsqu’il s’agit de questions majeures
telles que les enfants. Voulons-nous avoir des enfants ? Si oui,
combien ? Comment compte-t-on les élever, qui va rester à la
maison ou allons nous travailler tous les deux ? Quel sera le
“moment idéal” pour fonder une famille ? Où allons-nous vivre
quand nous aurons des enfants ? Préférerions-nous acheter du
terrain à la campagne ou vivre dans un appartement au milieu
de l’animation propre à la vie en ville ? Quelles seraient nos
vacances de rêve ? Partir en camping dans un lieu sauvage ou
se détendre dans un hôtel cinq étoiles près d’une plage de sable
blanc ? Plus les époux prennent le temps de communiquer,
moins ils auront de raisons de se disputer à l’avenir. »
– Terry et sa femme Sharon* sont mariés depuis 18 ans.
« LE CONSEIL QUE J’AURAIS VOULU RECEVOIR quand j’étais
jeune mariée aurait été la nécessité de prier avec, et pour, mon
mari de manière constante. Cela vous aidera à rester unis quand
vous rencontrez des difficultés. C’est bien plus difficile de rester
en colère contre votre mari lorsque vous priez avec lui et pour
lui. C’est aussi une bonne idée de continuer à prévoir des sorties
sur une base régulière avec votre mari. Au fil des années, nous
nous sommes laissés déborder par les choses de la vie, entre
les enfants, le travail, les parents âgés, etc., et nous n’avons que
rarement pris le temps de sortir tous les deux. Nous sommes
récemment partis en vacances sans les enfants pour la première
fois depuis leur naissance. (Ils ont maintenant 12 et 16 ans !)
Cela a été une véritable bénédiction de pouvoir recréer ce lien
et se concentrer sur notre couple ! Je réalise aujourd’hui à quel
point mon mari m’a manqué, combien il était, et est toujours,
quelqu’un avec qui je m’amuse, et comme il est important de
prendre du temps pour nous de manière constante. Cela n’a pas
besoin d’être quelque chose de coûteux. Il peut simplement s’agir
d’aller prendre un café tous les deux ou de sortir se promener.
Quoi qu’il en soit, il faut retenir qu’un bon mariage ne se
construit pas sans un travail constant, des efforts continus et de
la prière au quotidien. »
– Sandra et son mari Jingo sont mariés depuis presque 19 ans.
« J’AURAIS VOULU EN SAVOIR PLUS sur la communication au
sein d’un couple avant de me marier. La communication nous
semble souvent être une compétence de base que nous avons
tous développée avant le mariage, mais lorsqu’on se marie, il
est bon de prendre un peu de recul et de discuter ensemble
de la manière qu’a chacun de communiquer. La famille dans
laquelle nous grandissons joue un rôle important dans les modes
de communication que nous développons et la manière dont
nous réagissons à diverses situations. Si vous prenez le temps
de comprendre l’approche qu’avaient vos familles au sujet de
différentes émotions, comme la joie, la peine, la colère et ainsi de
suite, cela vous donnera un aperçu clair de la manière dont votre
époux ou votre épouse se comportera dans ces situations. Il est
trop facile de penser que votre manière de réagir est normale et
d’attendre de l’autre qu’il réagisse de même. Cela risque aussi de
produire rapidement de la confusion, voire de la souffrance, si
votre mari ou votre femme ne réagit pas comme vous l’espériez.
Même une démarche aussi simple que de passer ensemble un
test de personnalité peut vous servir de tremplin pour lancer
cette discussion. »
– Jon et sa femme Renée sont mariés depuis presque 8 ans.
« VOTRE MOITIÉ EST BIEN PLUS SENSIBLE aux critiques que
vous ne le pensez. Même lorsque vous avez le sentiment de
vous montrer clair, votre époux ou votre épouse entend souvent
un message différent de celui que vous croyez avoir transmis.
Lorsque vous essayez de lui dire qu’il est agaçant, il entend peutêtre
: “Tu es incompétent” ou un quelconque message négatif
qu’il a intériorisé pendant son enfance. Ce qui est souvent
trompeur avec les critiques, c’est que la personne peut sembler
les recevoir sans réaction particulière, mais ce n’est que bien plus
tard que vous vous rendez compte du grand mal que vous lui avez
fait. C’est aussi une bonne chose de garder en tête que votre mari
ou votre femme n’est pas là pour régler ce que vous ressentez.
Parce que l’autre vous aime, il veut vous aider à vous sentir mieux
après une journée difficile, ou quel que soit le problème que vous
avez, mais, en fin de compte, c’est vous qui êtes responsable
de gérer vos émotions négatives et de contrôler ce que vous
ressentez. Soyez toujours la meilleure version possible de vousmême
lorsque vous êtes avec votre époux ou votre épouse. »
– Judy et son mari Tom sont mariés depuis 32 ans.
« COMPRENDRE LA MANIÈRE DONT PENSE votre époux ou
votre épouse lorsqu’il s’agit de l’argent peut être très utile. Je
viens moi-même d’une famille aisée et j’avais tendance à voir
l’argent comme une ressource abondante. Je ne comprenais
pas les angoisses de ma femme concernant les finances,
jusqu’à ce que je me rende compte qu’elle avait grandi dans un
environnement où cette ressource était effectivement limitée.
Plutôt que de continuer à m’occuper seul de nos comptes, nous
avons commencé à le faire en couple, accompagnés par un
conseiller financier. Cela a aidé ma femme à voir que, avec l’aide
de Dieu, nous avions un plan d’épargne plutôt raisonnable pour
assurer notre avenir. Lorsque cette peur a disparu chez elle, cela
a beaucoup réduit les tensions au sein de notre couple en ce qui
concernait l’argent. »
– Geoff et sa femme Carrie sont mariés depuis plus de trente ans.
*Les noms ont été changés pour protéger la vie privée des personnes.
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HIVER 2024
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Prier
— POUR —
LES ENFANTS ADULTES
INVITER DIEU DANS CETTE ÉTAPE COMPLEXE DE LA PARENTALITÉ
PAR EDIE MELSON
10 FOCUSFAMILLE.CA
Se servir de la prière en étant parents d’enfants devenus
adultes peut être la réponse à nos propres prières, surtout si
les enfants en question se sont éloignés de Dieu. Passer du
temps en conversation intime avec notre Père céleste pour
lui parler de nos enfants est une manière efficace de nous
débarrasser de ce sentiment d’impuissance qui nous envahit
parfois. Ces moments passés avec Dieu peuvent faire renaitre
en nous l’espoir, nous ouvrir les yeux sur ce que Dieu accomplit
aujourd’hui dans la vie de nos enfants et avoir un impact positif
sur nos interactions avec nos enfants.
Nous savons que le rôle parental d’enfants adultes peut être
aussi compliqué que de les éduquer alors qu’ils étaient petits. Ils
ont quitté le nid familial et bâti leur propre cocon familial, et
nous n’avons plus sur eux le contrôle que nous exercions avant.
Au lieu de cela, il nous faut nous appuyer sur notre influence.
Dans certains domaines, celle-ci est forte, mais dans d’autres,
nos enfants ne nous considèrent pas toujours comme une
ressource pertinente. Cela dit, Dieu n’est jamais hors de
propos, quelle que soit la position de nos enfants concernant
la foi. Puisque Dieu est fidèle, nous pouvons faire appel à son
influence pour avoir un impact positif sur nos enfants adultes
à travers la prière.
Il se peut que nous n’ayons pas la permission ou l’occasion de
leur parler de la vérité. Je ne connais pas beaucoup d’adultes qui
apprécient les conseils qu’ils n’ont pas demandés et nos enfants
adultes peuvent parfois être sensibles aux suggestions non
sollicitées. Mais nous pouvons rester certains que Dieu garde la
capacité à avoir un impact sur la vie de nos enfants. Il est déjà à
l’œuvre, même quand nous ne pouvons pas le voir.
En passant diligemment du temps en prière, particulièrement
pour nos familles, Dieu sera puissamment à l’œuvre dans nos
vies, ainsi que dans celles de nos enfants.
Nous considérons trop souvent la prière comme un dernier
recours. Mais en réalité, venir devant Dieu pour converser
avec lui dans l’intimité est notre première ligne de défense,
pour nous-mêmes, mais aussi pour ceux que nous aimons.
C’est par l’expérience que j’ai appris à connaitre la puissance
de la prière. Grâce à ces diverses expériences, j’ai par exemple
appris à bannir des expressions telles que : « Y a-t-il quoi que ce
soit que je puisse faire en dehors de prier ? » Aux yeux de Dieu,
prier pour quelqu’un n’est jamais un acte secondaire ou une
preuve de faiblesse.
Maintenant que nos enfants sont grands, le temps où notre
vie de prière devait leur servir d’exemple au quotidien est
derrière nous. Nous pouvons avoir quelques occasions de prier
avec eux, généralement lors d’une réunion de famille, lorsque
l’on partage un repas. Il ne faut jamais négliger ces courts
moments de prière partagés. Au contraire, nous pouvons nous
servir de ces temps pour faire savoir à nos enfants la manière
dont nous prions pour eux et ce que nous demandons.
LES DEUX FACES DE LA PRIÈRE
J’ai découvert qu’il existait deux aspects importants lorsqu’on
se sert de la prière pour remplir notre rôle de parent auprès
d’enfants adultes. Le premier est plutôt clair. Nous prions pour
eux et les portons littéralement devant Dieu en intercédant
pour qu’il agisse dans leur vie. Le second aspect est moins
évident. Il s’agit de faire savoir à nos enfants que nous prions
pour eux. Il existe des actes spirituellement puissants que nous
pouvons mettre en œuvre lorsque nous prions pour nos enfants.
DIFFÉRENTES MANIÈRES
DE PRIER POUR NOS ENFANTS ADULTES
Quand j’étais jeune maman, je priais souvent pour mes enfants
en termes assez généraux en demandant à Dieu de les bénir
et de les garder. Au fur et à mesure que ma relation avec Dieu
s’est approfondie, j’ai découvert à quel point il était intimement
impliqué dans chaque détail de nos vies. Et bien sûr, cela inclut
la vie de nos enfants. Dieu se préoccupe de tout ce qui est
important à nos yeux.
Alors voici des manières spécifiques dont vous pouvez prier
pour vos grands enfants, surtout s’ils se sont éloignés de Dieu.
» Demandez à Dieu de se manifester dans leur vie de
manière indéniable. Demandez-lui de petits et de
grands miracles, mais surtout, demandez-lui d’ouvrir les
yeux de votre enfant sur ce qu’il fait.
» Demandez à Dieu de leur donner une paix
surnaturelle. Dans le monde d’aujourd’hui, tout semble
particulièrement stressant, du prix des courses au
supermarché jusqu’aux sorties en public. Nous sommes
submergés d’informations qui ne font que nourrir nos
craintes. Ressentir une véritable paix dans de telles
conditions est forcément surnaturel.
» Demandez à Dieu d’agir de manière spécifique. Si
votre enfant à un besoin particulier, déposez-le à Dieu
de sa part. Ne cherchez pas à savoir si cette demande est
trop grande ou trop petite. Confiez-la à Dieu et voyez ce
qu’il est capable d’accomplir.
» Demandez à Dieu de le bénir d’une manière
spécifique. Est-ce qu’il a des soucis sur le plan financier ?
Demandez à Dieu d’agir. Cherche-t-il à obtenir une
promotion au travail ? Demandez à Dieu de lui ouvrir les
portes.
» Servez-vous des Écritures pour prier pour vos enfants.
La Parole de Dieu est puissante. Lorsque nous utilisons
des versets bibliques pour prier pour eux, nous pouvons
être sûrs que Dieu écoute.
» Demandez à Dieu de leur montrer quelque chose.
Peut-être qu’ils n’ont pas obtenu la promotion qu’ils
HIVER 2024
11
visaient au travail ; demandez à Dieu de leur montrer en
quoi cela est une bonne chose et non un problème.
» Demandez à Dieu de les attirer à lui. Nous pouvons
demander à Dieu que nos enfants se sentent dans un tel
inconfort loin de lui qu’ils reviennent vers lui en courant.
COMMENT FAIRE SAVOIR À NOS ENFANTS
QUE NOUS PRIONS POUR EUX ?
Il est tout aussi important de faire savoir à nos enfants que nous
prions pour eux que d’effectivement prier pour eux.
Par le passé, je me suis souvent contentée de dire à mes
enfants, à la fin d’une conversation, que je priais pour eux.
Je pense que le plus souvent, nos enfants savent déjà que
nous prions pour eux. Mais si l’un d’eux s’est éloigné de Dieu,
une telle affirmation peut passer inaperçue ou ne pas être
réellement comprise. C’est pour cela qu’il est important de leur
expliquer ce que nous prions exactement pour eux.
» Dites-leur que vous priez pour une réponse précise
à un problème qu’ils ont partagé avec vous. Peut-être
sont-ils inquiets pour leur voiture qui est au garage.
Expliquez-leur que vous demandez à Dieu de leur fournir
tout ce dont ils auront besoin. En vous montrant précis,
cela leur permettra de le remarquer lorsque la réponse
viendra.
» Dites-leur que vous priez pour leur sécurité tous les
matins. Quand nous leur expliquons quand nous prions
et sur quels sujets, cela donne plus de corps à nos prières
à leurs yeux. C’est aussi une bonne manière de leur servir
d’exemple en ce qui concerne une prière quotidienne.
» Pointez les réponses aux choses que vous avez
demandées à Dieu en prière pour eux. Lorsque votre
enfant vous informe qu’il a reçu quelque chose que vous
avez demandé en prière, faites-le remarquer. Il n’est
pas nécessaire d’en faire des tonnes, mais mentionnez
simplement le fait que vous voyez là Dieu à l’œuvre.
Cela aura un impact si on le fait régulièrement. Plus nos
enfants voient Dieu répondre à nos demandes, plus cela
peut potentiellement changer leur point de vue et leur
vie. De plus, en les informant que vous avez prié pour
ce problème spécifique, cela montre à quel point Dieu
répond spécifiquement aux prières.
» Citez-lui des versets spécifiques de la Bible que vous
utilisez dans vos prières. Si vous priez pour que Dieu
éclaire votre enfant sur le pas qu’il doit faire, et que le
verset qui vous sert est : « Reconnais-le dans toutes tes
voies et il rendra tes sentiers droits » (Proverbes 3.6),
partagez-le avec lui.
» Demandez à votre enfant comment vous pouvez prier
pour lui. En voyant la puissance que représente le temps
passé en prière devant Dieu, ils commenceront surement
à ouvrir un peu plus la porte sur le plan spirituel. Lorsque
ce sera le cas, vous pouvez lui demander comment il veut
que vous priiez pour lui.
POUR FINIR
Intercéder devant Dieu pour vos enfants n’est pas une tâche qui
prend fin le jour où ils deviennent adultes. Par certains côtés,
ma prière pour mes enfants est devenue encore plus intense et
plus ciblée depuis qu’ils sont adultes.
On n’arrête jamais d’être parent, surtout pas quand nos
enfants deviennent majeurs. Notre rôle auprès d’eux change,
mais les bases restent les mêmes. Il ne faut surtout pas céder
au mensonge selon lequel nous ne sommes plus utiles ou nous
ne pouvons plus avoir un impact dans la vie de nos enfants. Il
est au contraire temps de redoubler d’efforts et de nous mettre à
genoux. Nous pouvons nous servir de l’outil le plus puissant qui
soit pour être aux côtés de nos enfants adultes en priant pour
eux avec ferveur.
Edie Melson est autrice, blogueuse et oratrice.
© 2024 Edie Melson. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié pour la première sur
FocusOnTheFamily.com.
12 FOCUSFAMILLE.CA
PROMESSES DE LA BIBLE
Un esprit de générosité
SSans aucun doute, le plus grand et pur acte de générosité
démontré par Dieu est relié à son Fils unique Jésus-
Christ, Seigneur et Sauveur. La Bible déclare que : « tout
comme Moïse a élevé le serpent dans le désert, il faut
aussi que le Fils de l’homme soit élevé afin que quiconque
croit en lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle.
En effet, Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils
unique afin que quiconque croit en lui ne périsse pas, mais
ait la vie éternelle. » (Jean 3.14-16) De plus, il est aussi
écrit que Jésus-Christ « s’est donné lui-même pour nos
péchés afin de nous arracher à l’actuel monde mauvais,
conformément à la volonté de notre Dieu et Père à qui
soit la gloire aux siècles des siècles ! Amen ! » (Galates
1.4-5) Avec une telle générosité répandue sur nous, il n’y
a réellement qu’une seule façon de répondre à cela – en
démontrant un amour généreux envers tous ceux qui nous
entourent – les amis et la famille naturelle et spirituelle,
ainsi que les voisins et les étrangers !
Philippiens 4.19
« Mon Dieu pourvoira
à tous vos besoins
conformément à sa richesse,
avec gloire, en Jésus-Christ. »
2 Corinthiens 9.7
« Que chacun donne comme
il l’a décidé dans son cœur, sans
regret ni contrainte, car Dieu
aime celui qui donne avec joie. »
Proverbes 22.9
« L’homme au regard
bienveillant sera béni
parce qu’il donne de son
pain au plus faible. »
Psaumes 37.21
« Le juste est compatissant,
et il donne. »
Hébreux 13.16
« Et n’oubliez pas de faire le
bien et de vous entraider, car
c’est à de tels sacrifices que
Dieu prend plaisir. »
Actes 20.35
« Il y a plus de bonheur à
donner qu’à recevoir. »
Proverbes 11.24-25
« L’un, qui donne avec largesse,
devient encore plus riche ; l’autre,
qui épargne à l’excès, ne fait que
s’appauvrir. L’âme généreuse sera
comblée, celui qui arrose sera
lui-même arrosé. »
Matthieu 6.3-4
« Mais toi, quand tu fais un
don, que ta main gauche ne sache
pas ce que fait ta droite, afin que
ton don se fasse en secret ; et ton
Père, qui voit dans le secret, te le
rendra [lui-même ouvertement]. »
1 Timothée 6.17-18
« Aux riches de ce monde,
ordonne de ne pas être
orgueilleux et de ne pas mettre
leur espérance dans des
richesses incertaines, mais
dans le Dieu [vivant,] qui nous
donne tout avec abondance
pour que nous en jouissions.
Ordonne-leur de faire le bien,
d’être riches en belles œuvres,
de se montrer généreux, prêts à
partager. Ils s’assureront ainsi
en guise de trésor de bonnes
fondations pour l’avenir, afin de
saisir la vie éternelle. »
HIVER 2024
13
RAVIVEZ
la fl amme
DE VOTRE
relation
2
COMMENT ÊTRE INTENTIONNEL
EN TERMES D’AFFECTION ET DE
TENDRESSE DANS VOTRE MARIAGE
par jen weaver
Avez-vous déjà remarqué que les petites excentricités
dans la personnalité de votre époux ou de votre
épouse, celles que vous trouviez mignonnes ou
attirantes quand vous étiez un jeune couple, vous
énervent par-dessus tout aujourd’hui ? Au début, vous
trouviez cela adorable quand elle oubliait quelque
chose en sortant de chez elle ou du supermarché.
Maintenant, vous voudriez juste qu’elle apprenne à
dresser une liste. Son sens de la repartie cinglante
vous faisait rire quand vous commenciez à vous
fréquenter, mais aujourd’hui, ses piques ravivent
vos insécurités et elles vous blessent. Et puis il y a ces
défauts que vous avez découverts après le mariage,
comme ses ronflements ou le fait qu’elle déteste plier
le linge.
Ces petites habitudes vous irritent de plus en
plus et les sentiments attendris et pleins de douceur
que vous ressentiez en présence de votre moitié
commencent à s’estomper. Un jour, vous relevez la
tête et vous réalisez que vous ne chérissez pas votre
moitié. « Chérir » dans le sens d’avoir de l’affection
pour l’autre, apprécier sa présence et la rechercher.
Alors bien sûr, vous avez encore de l’amour pour votre
époux ou votre épouse, c’est juste que vous n’avez plus
ces sentiments affectueux envers lui ou elle.
Que pouvez-vous faire pour aller rechercher ce
sentiment de connexion lorsqu’il vous semble avoir
disparu ? Différentes solutions et habitudes seront
idéales en fonction des couples et des personnes,
mais l’étape la plus importante et primordiale devrait
être pour chaque couple d’inviter Dieu à prendre sa
place dans leur relation. Partagez vos difficultés avec
lui, demandez-lui de vous montrer le prochain pas à
faire. Il sait ce dont vous avez besoin.
Ensuite, penchez-vous sur les questions suivantes :
PUIS-JE RAVIVER LA FLAMME
DE L’AFFECTION DANS MON
COUPLE MÊME SI JE N’AIME PAS
CERTAINES HABITUDES CHEZ
MON MARI OU MA FEMME ?
14 FOCUSFAMILLE.CA
« Chérir » dans le sens d’avoir de l’affection pour l’autre,
apprécier sa présence et la rechercher.
Oui ! Vous pouvez bâtir une relation solide sans forcément
aimer tout ce que l’autre dit et fait. L’important est de donner
la priorité à votre relation et à votre époux ou épouse, plutôt
que vos préférences. Ne laissez pas vos petits agacements
venir briser ce lien entre vous. Au lieu de cela, apprenez à vous
concentrer sur ce que vous aimez chez l’autre et à déposer ses
défauts devant Dieu en prière.
EST-CE UNE « DÉSAFFECTION »
TEMPORAIRE OU QUELQUE CHOSE EN
COURS QUI DEVRAIT M’INQUIÉTER ?
Il m’est déjà arrivé de me dire, au milieu d’une dispute avec mon
mari : « Je ne t’aime pas beaucoup en ce moment ! » Cela parait
terrible de penser de telle manière de son époux, mais nous
sommes en plein désaccord et il refuse de se ranger à mon point
de vue. Le fait de reconnaitre ce que je ressens m’aide à mettre
les choses en perspective.
SI CELA SEMBLE ÊTRE UN PROBLÈME
RÉCURRENT, QUELS ÉLÉMENTS
LE DÉCLENCHENT ? S’AGIT-IL DE
PROBLÈMES INTERNES OU EXTERNES ?
Des circonstances pénibles, des ressources en temps ou en
argent limitées, des problèmes de santé, d’autres relations,
des obstacles à propos du travail… ce sont tous des facteurs de
stress externes qui peuvent affecter le sentiment de connexion.
Des évènements sans rapport ou des blessures passés peuvent
également empirer une situation actuelle et donner le
sentiment qu’elle est plus grave que ce qu’elle n’est réellement.
Par exemple, si vous êtes en conflit avec votre collègue de
travail, peut-être que cela vous rend bien moins patiente
lorsqu’il s’agit de nettoyer derrière votre mari à la maison. Il
peut être utile à écrire dans un journal pour mieux analyser vos
ressentis et les raisons qui se cachent derrière vos réactions.
Lorsque [telle chose se produit] je me sens [ressenti] ou je me dis
[pensées] parce que [raison, inquiétudes ou expérience].
COMMENT RAVIVER LA FLAMME
« DE LA TENDRESSE » ENTRE NOUS ?
Imaginez-vous assis autour d’un petit feu. Ce sont les flammes
de l’affection et du plaisir dans votre mariage, les flammes de
votre tendresse. Dites-vous maintenant que vos pensées, vos
sentiments et vos actes quotidiens représentent du bois pour
alimenter ce feu.
Vous alimentez ces flammes en :
• Mettant en avant les bonnes choses que votre moitié
apporte à votre vie.
• Écrivant une liste des qualités ou des actions que vous
appréciez chez votre mari ou votre femme.
• Choisissant de croire que votre époux ou épouse à de
bonnes intentions.
• Mettant de côté du temps pour s’amuser ensemble.
• Priant lorsque vous traversez des moments difficiles et en
remettant vos circonstances à Dieu.
S’attarder sur ce petit agacement ? Ressasser cette dispute ?
Vous plaindre à un ami de votre vie de couple ? Passer plus
de temps loin de l’autre ou prononcer des prières remplies
d’amertume plutôt que de grâce ? Ce sont autant de choix qui
reviennent à jeter du sable sur votre flamme « de la tendresse ».
Si vous continuez dans cette direction suffisamment longtemps,
toutes vos petites flammes de tendresse seront étouffées par
votre impression que votre mari ou votre femme n’est pas à la
hauteur de vos attentes.
EN ENTRETENANT VOTRE FLAMME
VOUS AIDERAIT À RAVIVER LA SIENNE
J’aime penser que c’est à mon mari de faire l’effort, que je
l’aimerais naturellement davantage s’il arrêtait de faire toutes
ces choses qui m’agacent. Mais lorsque je réfléchis à nos douze
années de mariage, il y a clairement des moments où je me suis
plantée devant ce feu et j’en ai estompé les flammes.
Cependant, quand j’alimente ma propre flamme « d’affection
et de tendresse », mon mari remarque le changement que cela
provoque dans mon attitude envers lui et cela a tendance à raviver
souvent sa flamme « d’affection et de tendresse » envers moi.
Lorsque nous prenons le temps de reconstruire des habitudes
de pensées positives l’un envers l’autre et de profiter de notre vie
ensemble, nous nous rappelons pourquoi nous sommes tombés
amoureux au départ. Cela me rappelle Apocalypse 2.4-5, lorsque
Jean encourage l’Église à se souvenir du Christ qui est notre
premier amour et de revenir à nos premières œuvres. J’aime la
manière dont cette affirmation peut s’appliquer au mariage. En
nous rappelant ce que nous faisions et pensions lorsque le feu de
l’amour a commencé à s’installer en nous, Dieu remet de l’ordre
dans notre vision des choses et il ravive la flamme « d’affection »
dans nos cœurs.
Jen Weaver est pasteure associée auprès des femmes, oratrice et auteure.
© 2024 Jen Weaver. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié initialement sur
FocusOnTheFamily.com.
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C U LT I V E R
l’empathie et l’altruisme
chez votre enfant
APPRENDRE À VOTRE ENFANT COMMENT INTERAGIR
ÉMOTIONNELLEMENT AVEC LES AUTRES ET À PROPOSER SON AIDE
PAR DR JOHN TRENT
QQui n’a pas envie que son enfant fasse
preuve d’empathie et d’altruisme envers
les autres plutôt que d’être de ceux qui
croient que le monde tourne autour
d’eux ? Mais est-il encore possible
d’enseigner l’empathie à nos enfants
dans un monde où règne le narcissisme ?
D’abord, il ne faut pas croire ce que
racontent les médias sur les nouvelles
générations – les milléniaux et la
génération Z – en disant que ce sont les
générations les plus égoïstes de tous les
temps. Plusieurs études scientifiques
démontrent que cela est faux. Certaines
des personnes les plus attentionnées et
engagées qui veulent faire une différence
dans la vie des gens sont en fait ces
jeunes qui sont critiqués par les médias.
Mais comment pouvez-vous transmettre
ce désir de prendre soin des autres à
votre précieuse progéniture ?
16 FOCUSFAMILLE.CA
Deuxièmement, remarquez les deux
mots clés dans le titre de cet article :
empathie et altruisme. L’empathie est
le sentiment de compassion que nous
ressentons lorsque nous voyons une
personne ou un animal souffrir ou être
maltraité. L’altruisme, c’est quand nous
voyons une personne en détresse faire
tomber ce qu’elle avait dans les bras et
que nous nous penchons pour l’aider à
ramasser. Nous voulons que nos enfants
ressentent de la compassion et qu’ils
aient le courage de prendre les devants
pour aider les autres.
Nous sommes conçus pour
faire preuve d’empathie
Les spécialistes en neurosciences ont
démontré que dès l’âge de huit mois, les
enfants peuvent réagir aux pleurs ou aux
plaintes d’autres enfants. Votre bambin
arrive au monde avec cette capacité
accordée par Dieu de voir la détresse des
autres et de vouloir y répondre. En tant
que parent, il y a des choses essentielles
que nous pouvons faire pour développer
l’empathie et l’altruisme chez nos
enfants. En les encourageant et en les
guidant, nous pouvons aider nos enfants
à choisir de tendre la main aux autres et
de les aider de manière constante.
Dans cet article, nous allons explorer
six voies pour aider votre enfant à
fortifier ses muscles émotionnels et à
devenir plus empathique et altruiste. Ces
six méthodes s’appuient sur le fait que
votre enfant soit ancré dans un sentiment
d’indépendance stable. Cela signifie
que lorsqu’il voit quelqu’un souffrir,
parce qu’il se sent lui-même en sécurité
intérieurement, il n’est pas débordé par les
manifestations émotionnelles de l’autre.
La base d’une telle sécurité se trouve
dans son attachement à vous, ses
parents. Plus votre enfant est attaché
à vous de manière stable, plus il lui sera
facile d’explorer le monde avec confiance
et d’aller vers les autres, même ceux qui
souffrent. Mais votre enfant a aussi besoin
que quelqu’un lui montre à quoi ressemble
l’affection. Bien que nos enfants soient
faits pour manifester une réaction
d’empathie, ce lien essentiel – le moment
où ils peuvent aller au-delà d’une réaction
émotionnelle et répondre au besoin de
l’autre – se solidifie lorsqu’ils voient de
l’empathie transformée en altruisme.
Alors, allons explorer les six manières
dont nous pouvons aider nos enfants à
devenir suffisamment indépendants pour
voir ce qui arrive aux autres et pouvoir
réagir en cherchant à aider.
1.
Aidez d’abord votre
enfant à comprendre ses
propres émotions
Combien de fois avez-vous entendu en
prenant l’avion : « enfilez d’abord votre
masque à oxygène avant d’aider vos
enfants à mettre les leurs. » Ce genre
de conseil peut vous aider à enseigner
l’empathie à vos enfants. Il faut que vous
appreniez à vos enfants comment gérer
d’abord leurs propres émotions. S’ils
comprennent leurs émotions, ils sauront
réagir à celles des autres.
DEUX FILLES DIFFÉRENTES
Par exemple, ma femme et moi avons
élevé deux filles très différentes. Kari
avait une manière très expressive de
montrer ses émotions quand elle était
petite. On n’avait jamais besoin de se
demander ce qu’elle ressentait. Si elle
était contrariée, nous le savions, mais
il arrivait que son expressivité déborde
un peu de côté du caprice ou de la crise
de colère. Il y a une chose qui nous a
beaucoup aidés Kari et nous : nous lui
avons fourni des moyens de visualiser
ses émotions et lui avons montré qu’elle
pouvait trouver des manières saines de
les gérer.
L’image du micro-ondes
Kari avait cinq ans et elle venait de faire
une crise alors qu’on lui avait pris un
jouet. Lorsque son émotion s’est un peu
dissipée, je l’ai emmenée dans la cuisine.
« Kari, faisons une expérience. » Je lui
ai demandé de sortir une tasse en verre
transparent du placard et de la remplir
d’eau. Ensuite, nous l’avons placée dans
le micro-ondes et fait chauffer pendant
quatre minutes. Dans un micro-ondes,
il faut environ deux minutes trente pour
que l’eau commence à bouillir.
« Tu vois ces bulles ? Cela veut dire
que l’eau bout. Réfléchis aux moments
où tu te sens contrariée. As-tu parfois
l’impression que tes émotions se mettent
à bouillonner et menacent de déborder ? »
lui ai-je demandé.
Elle a hoché la tête.
« Alors, aide-moi un peu, on va faire
quelque chose. » Je lui ai demandé de
mettre le micro-ondes sur pause. Les
bulles se sont immédiatement arrêtées.
Puis elle l’a remis en marche et l’eau a
recommencé à bouillir. Elle a fait cela
plusieurs fois.
« Kari, lorsque tu ressens toutes ces
émotions qui se bousculent en toi, tu
peux appuyer sur pause pour éviter que
cela ne déborde. » Cela nous a fourni l’une
des images les plus utiles que nous avons
pu utiliser à de nombreuses reprises avec
elle. Kari a pu comprendre comment
ces bulles d’émotions – la frustration, la
colère, la peur – peuvent s’accumuler en
elle, mais elle a aussi vu qu’elle avait la
possibilité d’appuyer sur pause et d’éviter
que tout cela déborde.
Mettre des mots sur les émotions
Laura, notre seconde fille, avait elle aussi
des émotions profondes, mais on ne les
voyait que très peu. Elle avait tendance
à les internaliser, à se détourner de
nous et à vouloir être seule plutôt que de
partager ce qu’elle ressentait. Alors notre
stratégie avec elle était de l’encourager
à mettre des mots sur son ressenti. On
lui demandait : « Quel mot représente
ce que tu ressens en ce moment ? » Si
l’on prenait le temps de s’arrêter et
d’écouter, elle finissait par trouver le
mot correspondant à son émotion qu’elle
n’arrivait pas auparavant à nommer ou à
partager. Cela lui a permis d’apprendre
HIVER 2024
17
à parler de ses émotions plutôt que de se
contenter de les ignorer ou de les cacher.
AIDEZ VOS ENFANTS À
COMPRENDRE LEURS PROPRES
ÉMOTIONS
Commencez par aider vos enfants à gérer
leurs émotions. Lorsqu’ils deviendront
un peu plus autonomes et qu’ils
réaliseront qu’ils peuvent gérer leurs
peurs ou leurs frustrations, cela pourra
les aider à percevoir les émotions des
autres avec un regard plus objectif. Ils
commenceront à voir le besoin qui se
cache derrière les actes.
Par exemple, imaginons que votre fils
de dix ans ait un ami qu’on appellera
Bryan. Son père est un militaire qui vient
d’être envoyé en Afghanistan. Il est normal
que Bryan soit attristé par l’absence
de son père. Ce pourrait être un bon
moment pour discuter avec votre enfant.
Demandez-lui : « Comment penses-tu que
Bryan se sent en ce moment ? Pourquoi
crois-tu qu’il pourrait être triste ? »
Aidez votre enfant à chercher ce qu’il
ressentirait lui-même s’il était dans la
même situation. C’est une manière de
l’aider à développer de l’empathie pour
son ami. Mais on peut aussi lui demander :
« Qu’est-ce que tu penses qu’on pourrait
faire pour aider Bryan en ce moment ? »
Encouragez votre enfant à réfléchir
à différentes manières d’aider son ami
durant l’absence de son père.
2.
Faites de votre enfant un
héros plein de compassion
dans un livre que vous
lui lisez
Pour donner des modèles de compassion
à nos filles, nous avons choisi une voie
que nous vous encourageons aussi à
suivre : faire de votre enfant un héros
plein de compassion ! Lorsque Kari et
Laura avaient environ sept ou huit ans,
le soir au coucher, nous leur lisions
l’extraordinaire série de livres de C. S.
Lewis, Le Monde de Narnia.
Dans Le Lion, la Sorcière Blanche et
l’Armoire magique, le lecteur rencontre
ce merveilleux personnage nommé Lucy.
C’est une personne empathique et
altruiste, aimante et pleine de bonté.
Mais lorsque nous lisions le livre avec
nos filles, elle ne s’appelait plus « Lucy ».
Elle se transformait en « Kari » ou
« Laura ». Mille excuses à C. S. Lewis,
nous avons remplacé le nom de l’héroïne
par celui de nos filles.
Chaque fois que Lucy apparaissait
dans l’histoire, c’était alors Kari qui
rencontrait M. Castor et l’aidait. Ou
c’était Laura qui faisait preuve d’une telle
compassion envers M. Tumnus lorsque
la sorcière l’avait transformé en pierre.
Et ce sont princesse Kari et princesse
Laura qui sont devenues princesses de
Narnia en se montrant si attentionnées
et gentilles. En prêtant à votre enfant les
traits d’un personnage particulièrement
empathique et altruiste, cela peut leur
donner un excellent modèle pour ce qu’ils
auront envie de devenir dans la vie réelle !
3.
Aidez votre enfant à
comprendre ce qui est réel
pour l’autre
Je n’ai pas toujours été le meilleur en ce
qui concerne l’empathie et la compassion.
Mais j’ai appris quelque chose d’important
au sujet de ces deux qualités quand j’étais
adolescent. C’est une leçon qu’apprennent
tous ceux qui font l’école de soins
infirmiers : « la douleur se mesure selon
les dires du patient. » Si le patient estime
que sa souffrance est réelle, elle est réelle
pour lui, même si l’infirmière ne trouve
rien pour l’expliquer. Voilà en quoi le fait
de garder cela en tête peut vous aider
à enseigner l’empathie et l’altruisme à
votre enfant.
UNE LEÇON SPORTIVE ET
ARTISTIQUE
Lorsque j’étais en première année de
secondaire, notre équipe de football
américain a participé aux éliminatoires
de notre division. Nous étions les favoris
et je me rappelle avoir mis tout mon cœur
dans le jeu. Malgré tout, notre équipe
a perdu dans les dernières secondes du
match. Je n’ai pas retiré mon casque
pendant un long moment parce que je
pleurais. Je ne voulais pas que mes amis
me voient en larmes parce que j’avais
vraiment le cœur brisé.
Quelques semaines après le match,
j’étais dans les coulisses pendant les
auditions pour la pièce de l’école. Un bon
ami à moi devait passer des essais. Il ne
jouait pas au football, mais c’était un
excellent chanteur et il aimait beaucoup
le théâtre. J’étais venu le soutenir.
Malheureusement, il a complètement
raté son audition. Il a obtenu un rôle
dans la pièce, mais n’a pas été choisi pour
interpréter le personnage principal, rôle
pour lequel il avait travaillé si dur.
Lorsqu’il est sorti de scène, j’ai vu qu’il
avait les larmes aux yeux, comme moi
lors de ma défaite en sport ! Pour être
parfaitement honnête, je ne trouvais pas
cela si grave d’avoir raté une audition
pour la pièce de l’école, mais les pleurs
de mon ami m’ont appris que cette pièce
avait pour lui la même valeur que les
éliminatoires pour moi et qu’il avait
perdu. J’ai raconté cette histoire à mes
filles quand elles étaient petites. Cela les
a aidées à comprendre que la douleur est
différente pour chacun, mais qu’elle est
tout aussi réelle.
Cherchez des moyens d’aider vos
enfants à comprendre que même si pour
eux, perdre une peluche n’est pas la fin
du monde, cela peut l’être pour leur ami
ou leur frère. C’est quelque chose qu’ils
peuvent apprendre à reconnaitre et à
prendre en compte.
4.
Encouragez la créativité
dans les manières d’aider
les autres
Pour que les enfants développent leur
empathie et leur altruisme, c’est une bonne
chose qu’ils voient d’autres personnes
18 FOCUSFAMILLE.CA
faire preuve d’empathie. Cela peut être
particulièrement efficace de voir des
enfants comme eux s’occuper des autres.
Easton LaChappelle avait quatorze ans
lorsqu’il a construit le prototype d’une
main robotisée en se servant de Lego et
de fil de pêche pour son cours de science.
Elle était tellement bien construite qu’il
a remporté la troisième place à la foire
des sciences du Colorado en 2011. C’est
là qu’il a rencontré une petite fille âgée de
sept ans qui était équipée d’une prothèse
de bras. C’était une prothèse dernier
cri, mais elle avait coûté plus de 80 000
dollars. C’était bien trop cher pour la
plupart des familles ordinaires. C’est là
qu’Easton a décidé de se montrer créatif.
Il a cherché un moyen de fabriquer une
prothèse similaire pour un prix bien
plus raisonnable. Avec l’aide d’une
imprimante 3D, il a pu en produire une
qui ne coûtait que 350 dollars.
Il existe de nombreuses histoires
d’enfants qui ont fait une différence
autour d’eux et dans le monde. Pour en
trouver d’autres, vous pouvez effectuer
des recherches sur internet et partager
ces histoires avec vos enfants. Parlez
avec eux de la créativité de ce jeune
homme et encouragez-les à faire preuve
de créativité pour aider les autres.
Demandez-leur : « Que pourrions-nous
faire pour aider cette personne ? » C’est
une bonne manière de les pousser à être
à la fois créatifs et attentifs aux autres.
5.
Aidez vos enfants à
comprendre que leur propre
douleur peut devenir un outil
pour encourager les autres
Le Roméo de Shakespeare clame :
« Celui-là rit des cicatrices, qui n’a jamais
ressenti la douleur d’une blessure. » Il
est facile de se moquer de la cicatrice
que l’on voit sur quelqu’un d’autre.
Mais on la regarde très différemment
si nous-mêmes avons déjà été blessés.
Tous les enfants traversent des moments
difficiles. Mais ces expériences négatives
ne doivent pas obligatoirement nous
abattre. Elles peuvent nous rendre plus
attentifs, plus conscients et même mieux
préparés à aider les autres lorsqu’ils font
face à des défis similaires.
Votre enfant échouera à entrer dans
une équipe, il perdra quelque chose
qu’il aime ou tombera malade et ratera
un évènement important. Soyez à ces
côtés quand il vit ces déceptions. Après
avoir laissé passer un peu de temps,
cherchez des occasions de parler de ce
qu’il a traversé. Discutez des blessures qui
ont laissé des cicatrices, et du fait qu’il
a travaillé dur pour les surmonter. Par
exemple, imaginons que votre famille ait
déménagé à l’autre bout du pays quand
votre enfant était un préadolescent. Il a
vécu de nombreux défis pour s’adapter à
cette nouvelle vie. Mais plus tard, lorsqu’il
rencontre quelqu’un qui arrive d’un
autre endroit et ne connait personne,
il peut se servir de son expérience pour
accompagner le nouveau venu.
6.
Avoir le courage de faire
preuve de compassion
Il y a tant d’autres manières dont on peut
encourager l’empathie et l’altruisme.
Des études scientifiques prouvent à quel
point elles peuvent être importantes
pour les enfants à tous les âges. Par
exemple, avoir un animal de compagnie
dont l’enfant doit prendre soin, partir
en voyage missionnaire, participer
à des distributions de nourriture ou
rendre visite à des personnes âgées dans
une maison de retraite peuvent aider
à enseigner l’empathie à nos enfants.
Vous l’avez probablement deviné, mais
le prédicteur le plus puissant qui ressort
dans les études pour savoir si un enfant
va développer des comportements
empathiques et courageux, c’est le fait
de grandir dans une famille qui place en
priorité la compassion et le soin envers
les autres. Voici un exemple formidable :
Pearl et Samuel Oliner ont mené
une étude marquante sur le fait que les
enfants qui avaient des parents dotés de
compassion avaient tendance à être eux
aussi plus empathiques et altruistes.
Les Oliner avaient choisi d’étudier les
Allemands qui avaient aidé à sauver
des Juifs pendant l’holocauste nazi.
Ces personnes avaient choisi d’aider les
autres malgré le risque considérable de
perdre leur propre vie.
Les personnes leur ont toutes rapporté
qu’elles avaient puisé leur force dans leurs
souvenirs de leurs parents qui avaient
choisi d’être courageux et bienveillants.
Avec leur famille, il avait véritablement
expérimenté les versets tels que celui
en Ésaïe 1.17 : « Apprenez à faire le bien,
recherchez la justice, protégez l’opprimé,
faites droit à l’orphelin, défendez la
veuve ! »
Je prie pour que nous ne nous
retrouvions jamais dans le genre de
situation qui a poussé ces Allemands à
faire preuve d’autant de courage et de
compassion, mais nous sommes tous
parfois confrontés à des choix qui exigent
du courage. Ces décisions peuvent faire
une différence dans la manière dont nos
enfants voient les autres. Leurs souvenirs
de ce qu’ils nous ont vus faire pour rétablir
la justice, nous montrer miséricordieux,
empathiques et altruistes pourront avoir
un impact sur le reste de leur vie.
Une dernière pensée
Il est possible d’enseigner à nos enfants
comment faire preuve d’empathie
et d’altruisme, même dans le monde
actuel. Nous voulons que nos enfants
soient remplis de compassion et qu’ils
aient le courage et le désir de tendre la
main à ceux qui en ont besoin. Si nous
faisons nous-mêmes preuve de ces
qualités, nos enfants le remarqueront
et ils apprendront en nous regardant.
Le Dr John Trent est auteur, orateur et président
de Strong Families, un organisme qui se donne
pour mission de renforcer les liens familiaux.
© 2024 John Trent et Focus on the Family. Tous droits
réservés. Utilisation autorisée. Publié pour la première sur
FocusOnTheFamily.com.
HIVER 2024
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Pour le meilleur
ou pour quoi ?
POURQUOI LES COUPLES ONT-ILS BESOIN D’UNE RELATION CŒUR À CŒUR
— par dr tim kimmel —
20 FOCUSFAMILLE.CA
Plus de quatre décennies se sont écoulées depuis que mon
épouse, Darcy, et moi avons prononcé nos vœux devant l’autel.
Depuis ce jour, nous avons assisté à plusieurs reprises aux
échanges de vœux d’autres couples. C’est fou de voir à quel point
nous comprenons ces mots différemment aujourd’hui. C’est
généralement l’effet qu’ont des décennies de vie conjugale sur
la perspective d’un couple.
Et je crois savoir pourquoi. Tout d’abord, lorsque de jeunes
couples se marient, ils agissent souvent tout en étant dans une
bulle d’illusion. C’était certainement notre cas ! Ils ont tendance
à croire qu’il sera toujours facile de s’aimer et qu’ils auront bien
assez d’amour pour faire face à tous les ajustements et les
épreuves qui les attendent. Puis la vie conjugale commence
et cette bulle éclate. Rien de mieux que la réalité pour vous
préparer à la réalité.
Aujourd’hui, lorsque nous entendons les mots « pour le
meilleur et pour le pire », nous reconnaissons vraiment la
sagesse de l’auteur original. Le temps nous a appris que le
vrai défi n’était pas de formuler ces promesses. Le défi, c’est
de maintenir un lien de cœur malgré toutes les difficultés qui
surviennent quand on essaye de tenir ces promesses.
,< Une lutte universelle ,<
La plupart des couples commencent leur vie à deux en amour
par-dessus la tête. Vous pourriez même penser que ces couples
ont déjà tout l’amour dont ils auront besoin pour la route à
parcourir. Mais il n’est pas étonnant que ce même amour
semble fatigué et érodé après des années :
• à s’ajuster aux préférences de l’autre,
• à gérer ses problèmes en recourant aux suggestions d’une
culture qui incite à tenir des comptes,
• à faire face aux coups inévitables et parfois durs de la vie,
• à répondre à tout ce qui menace le respect de son
engagement envers l’autre, et
• à réaliser que chaque membre du couple est
naturellement égoïste.
Si vous êtes marié(e), ou que vous l’avez déjà été, vous avez
probablement fait face, à un moment ou un autre, à chacun des
défis de cette liste. Or, ces défis alimentent un cercle vicieux :
l’amour est d’abord mis à l’honneur, puis mis à l’épreuve et
en fin de compte l’amour arrive à bout. On n’en arrive pas
forcément au point de se sentir misérables ni de tout laisser
tomber. Mais il devient en revanche difficile de maintenir un
lien du cœur – de continuer à s’accrocher à un engagement de
qualité du type « Je suis tellement content d’être marié avec toi
et je brûle d’impatience de voir ce que l’avenir nous réserve ! »
Avant de continuer, je tiens à préciser ce que j’entends par
lien de cœur. Tout couple peut arriver à rester lié par une
adresse, un compte en banque ou des enfants. Mais rester lié
par le cœur, c’est toute autre chose. Il ne s’agit pas de deux
personnes vivant indépendamment l’une de l’autre ni de
manière dépendante l’une sur l’autre. Il s’agit de deux personnes
qui vivent inter-dépendamment l’une pour l’autre. Avoir un
lien de cœur, c’est quand deux personnes se réjouissent de
vivre leurs vies individuelles d’une manière qui fait grandir la
confiance mutuelle, et qui ajoute constamment de la valeur à
leur identité de couple.
Nous connaissons tous un couple marié qui n’est pas lié par
le cœur – vous pensez peut-être même à votre propre couple. Et
certains de ces couples sont ceux-là mêmes dont je vous parlais
plus tôt et qui ont commencé leur cheminement en amour pardessus
la tête. Alors pourquoi le lien du cœur change-t-il avec
le temps ?
,< Les limites de l’amour ,<
Dieu est amour et chaque être humain porte en lui l’image de
Dieu. Par conséquent, chaque « porteur d’image divine » est
capable d’aimer. Alors pourquoi aimer c’est d’abord facile, puis
cela devient-il difficile ? Le problème réside dans la source
véritable de cet amour. Cette source peut jaillir soit de la capacité
illimitée de Dieu, soit de la capacité limitée d’un individu.
L’amour que l’on retrouve au cœur de nos mariages provient
souvent de notre capacité humaine limitée. Ce n’est pas une
critique ; les choses ont simplement tendance à être ainsi –
même pour les gens qui ont de fortes convictions spirituelles.
Lorsqu’on définit l’amour en nous basant sur la façon dont il
doit fonctionner dans un mariage, c’est facile de voir pourquoi
la plupart des couples sont déficitaires. Voici comment j’aime
définir l’amour : l’amour, c’est l’engagement à soumettre votre
volonté aux besoins de votre époux(se) et à ce qu’il y a de mieux
pour lui, quel qu’en soit le coût.
L’amour, c’est l’engagement
à soumettre votre volonté aux besoins
de votre époux(se) et à ce qu’il y a de mieux
pour lui, quel qu’en soit le coût.
Cette définition de l’amour est faisable seulement dans la
mesure où votre époux(se) n’exagère pas trop. Mais quand
s’accumulent et se répètent les déceptions, les promesses brisées,
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21
les paroles blessantes, les occasions manquées d’être avec les
enfants et les périodes prolongées d’indifférence – le tout,
vécu dans un contexte de vies beaucoup trop occupées – alors
personne n’a la capacité innée de maintenir un lien de cœur.
C’est la raison pour laquelle nous avons tous besoin d’un
Sauveur. La clé pour maintenir un lien du cœur malgré tous les
défis de la vie conjugale, c’est premièrement de maintenir un
lien de cœur avec celui dont l’amour ne connaît aucune limite.
Darcy et moi étions mariés depuis déjà plusieurs années avant
que cette réalité nous atteigne vraiment au cœur. Pendant
longtemps, nous avons cru que notre amour pour Dieu nous
garantissait automatiquement un amour conjugal sain. Le
problème, c’est que l’on basait notre raisonnement sur notre
amour envers Dieu. Rappelez-vous : notre amour est limité.
Nous étions nous-mêmes à la source de notre amour, mais
tout a changé le jour où Dieu est devenu la source de notre
amour. Ce n’est pas mon amour pour Dieu que je veux apporter
dans ma relation avec Darcy, mais plutôt l’amour de Dieu
pour moi. Son amour a pu traverser chacune de nos vies,
et se déverser l’un sur l’autre, le jour où nous avons décidé
individuellement, une fois pour toutes, de laisser à Dieu la place
qui lui revient, celle de Seigneur de nos vies.
Quatre choses caractérisent ce genre de relation avec Dieu :
votre but principal devient de lui faire confiance ; vous vous
assurez que vos priorités s’alignent constamment aux siennes ;
vous vous en remettez à lui quand vient le temps de prendre
des décisions ; et vous trouvez que vivre en lui obéissant est
une grande source de joie. Laisser Dieu être la source de votre
amour change tout. Et, le bon côté de tout cela, c’est que lorsque
Dieu transmet son amour à votre époux(se) à travers vous, sa
grâce caractérise alors la façon dont vous gérez les problèmes
– petits et grands – au sein de votre mariage. Alors, à quoi
ressemble ce genre d’amour ?
,< La grâce fait la différence ,<
Voici comment j’aime définir le mot grâce : fournir à votre
époux(se) ce dont il ou elle a désespérément besoin, mais qu’il ou
elle ne mérite pas.
Un mariage devient fondé sur la grâce lorsqu’on choisit à
maintes reprises de faire la chose suivante : se traiter l’un
l’autre comme Dieu nous traite. Dieu ne garde pas de comptes,
ne rappelle pas les blessures, ne nous couvre pas de honte, ne
nous ridiculise pas, ne nous compare pas et ne nous ignore
pas. Mais il pourrait le faire. Nous lui donnons certainement
suffisamment de raisons pour le faire. Mais tout cela nous
ramène à notre Sauveur, à la croix et au travail exceptionnel de
grâce que Jésus a non seulement fait pour nous, mais veut aussi
accomplir à travers nous.
Un mariage devient fondé sur la grâce
lorsqu’on choisit à maintes reprises
de faire la chose suivante :
se traiter l’un l’autre comme
Dieu nous traite.
Une chose que Dieu fait gracieusement pour nous
individuellement, c’est qu’il libère notre cœur. En fait, il nous
offre en tout temps quatre merveilleuses libertés – qu’il peut
aussi nous aider à offrir à notre époux(se). Si nous désirons
parvenir à nous traiter l’un l’autre comme Dieu nous traite,
alors, par sa grâce, les libertés suivantes doivent devenir des
principes non négociables au cœur de notre mariage :
1. La liberté d’être différent. Les lève-tôt se marient avec des
couche-tard. Les gens ordonnés se marient avec des gens
désordonnés. Et bien sûr, il est tout naturel de présumer que
notre façon de faire est la meilleure. Mais la grâce infinie
de Dieu ne pense pas ainsi et n’agit pas ainsi. Sa grâce nous
montre, par l’exemple, la façon dont nous devrions célébrer les
caractéristiques particulières de celui ou celle que nous aimons,
pour permettre à cet individu d’être la personne unique que
Dieu a créée.
2. La liberté d’être vulnérable. Lettre de licenciement, enfants
qui n’écoutent pas, enfants prodigues qui ne se soucient de rien,
erreurs d’investissement ou faiblesses personnelles exposées
au public... toutes ces choses ont une chose en commun : la
La clé pour maintenir un lien du cœur malgré
tous les défis de la vie conjugale, c’est
premièrement de maintenir un lien de cœur avec
celui dont l’amour ne connaît aucune limite.
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personne touchée se sent extrêmement vulnérable. Quel que
soit le problème, Dieu prend soin de nos sentiments avec
attention. Il ne banalise pas nos souffrances et ne ridiculise pas
nos lacunes. Et nous ne devrions pas non plus agir ainsi envers
notre époux(se). Nous n’avons pas à recouvrir nos émotions de
vernis pour nous sentir en sécurité en présence de Dieu, et nous
devrions nous sentir tout aussi en sécurité avec notre époux(se).
3. La liberté d’être franc. Dieu voit ce qu’il y a dans nos pensées
(Psaume 139) et il compatit avec nos faiblesses (Hébreux 4.15).
Si Dieu – qui ne nous doit rien – nous donne la liberté d’être
francs avec lui, alors un lien du cœur avec lui devrait nous
inspirer à donner à notre époux(se) – à qui nous avons tout
promis – la liberté d’être franc avec nous.
4. La liberté d’apprendre de nos échecs. Quoique Dieu ne
nous encourage pas à faire des erreurs, il sait que nous en ferons.
Il sait aussi que chaque membre du couple commet des péchés
l’un envers l’autre. Que ce soit une série de petits délits quotidiens
ou un véritable crime contre nos vœux matrimoniaux, ces péchés
peuvent signer la fin d’une relation conjugale ou marquer le
commencement d’un amour plus profond et intime. Le résultat
de nos péchés envers l’autre dépend de l’état de notre relation
avec Jésus. Lorsque nous nous laissons vraiment envahir par
la grâce de Dieu, cette même grâce est plus susceptible de nous
traverser et d’atteindre notre époux(se).
Il serait donc bénéfique pour tous de se prêcher la Bonne
Nouvelle à soi-même chaque jour. En gardant la croix au
premier plan de nos cœurs et de nos maisons, la grâce est
plus apte à tenir la première place. Il est vrai que la grâce est
l’ingrédient manquant dans la plupart des mariages, mais elle
est aussi un excellent point de départ pour ces mariages. La
grâce de Dieu, c’est la raison pour laquelle il est possible pour
deux individus d’échanger leurs vœux dans une complète bulle
d’illusion, et de tout de même parvenir à écrire une plutôt belle
histoire d’amour.
Le Dr Tim Kimmel est le fondateur et le directeur administratif de l’organisme
Family Matters et l’auteur de plusieurs livres sur la grâce.
© 2024 Dr Tim Kimmel. Tous droits réservés. Utilisation autorisée. Publié pour la première
sur FocusOnTheFamily.com.
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L'amour de Dieu
pour
les orphelins,
les veuves
et les étrangers
SUIVRE LE COMMANDEMENT DE DIEU D’ACCORDER
JUSTICE ET MISÉRICORDE AUX PERSONNES
MARGINALISÉES ET DE LEUR DÉMONTRER DE L’AMOUR
par subby szterszky
Il est impossible de parcourir les Écritures sans y voir la préoccupation
profonde et continue de Dieu pour les orphelins, les veuves et les étrangers.
Il ordonne régulièrement à son peuple de leur rendre justice, de faire preuve
de miséricorde envers ces personnes et de leur manifester de l’amour par des
gestes concrets. Dieu promet que ceux qui suivent ces commandements seront
bénis, alors que ceux qui les rejettent attireront son jugement sur eux.
Pourquoi Dieu se préoccupe-t-il tant de la détresse de ceux qui se trouvent
dans ces situations désespérées ? Pour répondre simplement, cela est le reflet
de son caractère aimant et juste.
Cependant, il y a plus d’enseignement à tirer de cette réalité, que ce soit sur
le plan physique ou spirituel. Pour ceux d’entre nous qui suivent Jésus et qui
veulent être plus à l’image de notre Père céleste, il est bon de s’arrêter quelques
instants et de méditer sur les raisons qui expliquent l’attitude de Dieu.
24 FOCUSFAMILLE.CA
Être des fi lles et des fi ls de Dieu
La bonté et la compassion de Dieu sont des éléments essentiels
de sa nature. Puisque nous avons été créés à l’image de Dieu, il
attend de nous que nous reflétions cette nature, aussi limités et
imparfaits que nous soyons en tant qu’êtres déchus. Pour ceux
d’entre nous qui ont reçu une nouvelle nature en Jésus, cette
attente est d’autant plus légitime. Dieu veut que nous reflétions
son caractère parfait, non seulement parce qu’il nous a créés,
mais aussi parce qu’il nous a rachetés.
Dans la loi de l’Ancien Testament, Dieu ponctuait
pratiquement tous les commandements qu’il adressait à son
peuple par « Je suis l’Éternel » ou « Je suis l’Éternel qui vous
a délivrés de l’esclavage en Égypte ». La raison pour laquelle
le Seigneur leur ordonnait d’obéir était de sorte qu’ils lui
ressemblent davantage, le Dieu qui les avait créés et rachetés.
Jésus et les apôtres ont encore consolidé ce principe dans
le Nouveau Testament. Citant le Lévitique, Pierre répète cette
injonction de Dieu d’« être saint, car je suis saint ». De la même
manière, Jésus demande à ses disciples d’être « parfaits comme
votre Père céleste est parfait ». Le Seigneur explique qu’en
faisant preuve de grâce et de miséricorde, nous montrons que
nous sommes ses disciples et que nous sommes réellement des
filles et des fils de Dieu.
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Atténuer
les effets de la chute
Le péché originel de nos premiers parents, Adam et Eve, plonge
le monde dans un gouffre de souffrance et de mort. Comme
un précieux vase qui se brise en mille morceaux, la création
parfaite de Dieu a été brisée et est désormais pleine de fêlures :
les catastrophes naturelles, la maladie, la violence, la cruauté,
les injustices et bien d’autres choses terribles. Comme l’a fait
observer C. S. Lewis : « L’histoire de l’humanité est le long et
terrible récit de l’homme qui tente de trouver autre chose que
Dieu pour le rendre heureux. »
Heureusement, l’histoire de l’humanité est aussi le long
récit de Dieu qui rachète ce monde déchu. La rédemption a été
accomplie par Jésus sur la Croix et sera achevée à la fin de cette
ère, avec les nouveaux cieux et la nouvelle terre. Comme dans
l’art japonais du kintsugi, où il s’agit de réparer les fêlures d’une
poterie brisée avec de l’or, la création rachetée de Dieu ne sera
que plus belle après avoir été brisée jadis.
En attendant, Dieu appelle son peuple à atténuer les effets
de la chute dès que nous en avons la possibilité. Notre monde
est envahi de manifestations de cruauté et d’injustice, souvent
perpétrées par ceux qui ont du pouvoir sur ceux qui n’en ont pas.
Dans le monde antique, les femmes, les enfants, les étrangers,
les esclaves et les pauvres avaient bien peu de droits et presque
aucune forme de protection. Cela était particulièrement vrai
pour les veuves, les orphelins et ceux qui vivaient en marge de
la société. L’appel de Dieu à respecter ces individus et à répondre
à leurs besoins était tout à fait révolutionnaire par rapport aux
cultures de l’époque.
Cet appel divin reste de mise aujourd’hui puisque les mêmes
besoins subsistent. Notre monde moderne est entaché par des
plaies telles que le racisme, la misogynie, la maltraitance envers
les enfants et de nombreuses formes d’injustices systémiques
dont certaines sont loin d’être récentes. En tant qu’ambassadeurs
du Christ, nous avons reçu le mandat de lutter contre ces funestes
effets de la chute en offrant un refuge, des provisions, de la bonté
et du respect à ceux d’entre nous qui en ont le plus besoin.
Faire connaître
Dieu au monde
La principale mission d’un ambassadeur est de représenter sa
nation et son gouvernement au sein d’un pays étranger. De la
même manière, puisque nous sommes des ambassadeurs du
Christ, notre but est de représenter son royaume et de faire
connaître Dieu au monde qui nous entoure. Jésus nous a confié
la mission d’enseigner en son nom, de faire des disciples parmi
toutes les nations et d’être prêts à répondre à ceux qui nous
demandent d’expliquer la source de notre espérance. »
La manière la plus cruciale dont nous pouvons faire
connaître Dieu autour de nous est peut-être l’amour. Selon
Jésus, le monde saura que c’est le Père qui nous envoie et
que nous sommes ses disciples à travers l’amour que nous
avons les uns pour les autres. Le Seigneur nous commande
également d’aimer nos ennemis, ainsi que les pauvres, ceux qui
n’ont aucun pouvoir et qui ne peuvent nous offrir le moindre
avantage social. Jésus accueille les femmes et les enfants que la
culture de son époque rejetait et il traite les veuves et les exclus
avec bonté et respect.
Ce genre d’amour, celui que Jésus nous a montré et enseigné,
représentait un changement énorme et radical au sein de la
culture dominante de son temps qui valorisait le pouvoir et
le prestige et méprisait l’humilité et la faiblesse sous toutes
ses formes. Cela n’a pas changé aujourd’hui. Contrastant de
manière frappante avec la définition de l’amour que donne le
monde, il ne fait aucun doute que l’amour tel que Jésus nous
l’enseigne est d’origine divine et qu’il reflète notre Dieu qui est
amour lui-même.
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Donner à voir
l’amour rédempteur de Dieu
Lorsque Dieu fait sortir le peuple d’Israël d’Égypte, il s’agit de
l’acte rédempteur central de l’Ancien Testament. Quand les
Israélites étaient sur le point de pénétrer dans la Terre Promise,
Dieu leur a rappelé qu’il accordait la justice aux orphelins et aux
veuves et qu’il aimait les étrangers à qui il donnait de quoi se
nourrir et se vêtir. De ce fait, le peuple de Dieu devait lui aussi
aimer les étrangers, puisqu’il avait lui-même été étranger en
Égypte. Le Seigneur leur a aussi précisé que la terre sur laquelle
ils s’apprêtaient à s’installer lui appartenait et qu’ils n’étaient
que des résidents temporaires de ce lieu. Leur histoire tout
entière était un rappel qu’ils étaient des visiteurs de passages
dans le monde présent.
L’image d’une vie nomade marquée par l’absence
d’appartenance illustre bien à quel point notre monde est brisé,
tout en nous donnant ce profond désir d’aller vers quelque
chose de mieux. Au-delà du désir de voir la justice être rendue,
l’amour de Dieu pour les faibles et ceux qui sont seuls est
une représentation à petite échelle de son immense plan de
rédemption et de salut pour sa création pour qu’elle soit auprès
de lui. En se servant d’un langage poétique et évocateur dans
le Psaume, le Seigneur se révèle comme étant un père pour les
orphelins, un protecteur des veuves, celui qui fournit un abri,
un foyer à ceux qui sont seuls et abandonnés.
Jésus va au bout de cette promesse en nous assurant qu’il
ne nous laissera pas orphelins et qu’il ne nous abandonnera
jamais, mais qu’au contraire, il prépare pour nous une demeure
éternelle. Sachant cela, les auteurs du Nouveau Testament nous
encouragent constamment à nous voir comme des exilés qui
ne font que passer dans ce monde vers une destination bien
meilleure. Nous sommes en réalité des orphelins, des veuves et
des étrangers, adoptés par Dieu pour devenir ses filles et ses fils
pour vivre à ses côtés dans notre famille éternelle.
Conclusion :
préoccupations passées et présentes
Beaucoup de choses ont changé depuis l’époque de Jésus, en
grande partie grâce à l’influence de ses enseignements et au
travail de ses disciples. Depuis le départ, les croyants se sont mis
à adopter les enfants rejetés et abandonnés, à soutenir les veuves
et les femmes réprouvées et à prendre soin des pauvres et des
malades. Au fil des siècles, les chrétiens ont créé des hôpitaux,
des orphelinats, des écoles et des universités. L’abolition de
l’esclavage, les lois contre le travail des enfants, les droits des
femmes, l’amélioration des conditions de travail, les services
sociaux pour les pauvres, les malades et les personnes âgées ont
tous été pour la plupart initiés par des disciples de Jésus.
Pourtant, il reste toujours beaucoup à faire. Le monde est
toujours aussi abimé et parcouru d’innombrables malheurs. Les
abus sexuels envers les femmes et les enfants, le trafic d’êtres
humains, le racisme individuel et institutionnel, la négligence
envers les pauvres et les personnes âgées et l’expression de plus
en plus ouverte de diverses formes de haine continuent à être
présents dans toutes les couches de notre société. Il est tragique
de constater que toutes ces choses peuvent aussi se trouver au
sein de nos églises.
Le travail est complexe et difficile et ne sera pas terminé
avant le retour de Jésus, mais il nous a assurés qu’il viendrait
l’achever au sein d’une création rachetée dans laquelle il n’y
aura plus de souffrance ni de mort et où Dieu essuiera toutes
nos larmes et vivra avec nous pour toujours.
Comme l’a fait remarquer J. R. R. Tolkien : « La naissance, la
mort et la résurrection de Jésus signifient qu’un jour, tout ce qui
est triste ne sera plus. » Tel un kintsugi finement travaillé, Dieu
va réparer son beau monde brisé avec les coutures écarlates du
sang de Jésus et le rendre encore plus beau qu’avant d’avoir été
brisé jadis.
Subby Szterszky est le rédacteur en chef de la rubrique Foi et Culture chez
Focus on the Family Canada.
© 2024 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
L’amour de Dieu pour les faibles et ceux qui sont
seuls est une représentation à petite échelle de son
immense plan de rédemption et de salut pour sa
création pour qu’elle soit auprès de lui.
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Parler de la santé
mentale et
émotionnelle
COMMENT ENTRETENIR DES CONVERSATIONS
CONTINUELLES AVEC VOS ENFANTS
— par focus on the family canada —
28 FOCUSFAMILLE.CA
Imaginez que vous soyez en train d’assister à un grand repas de
famille. Une personne à table renverse sans le faire exprès un
verre par terre et il éclate en morceaux. Personne ne semble y
prêter attention, mais pour une raison ou une autre, l’humeur
de votre mère change de manière notable. Pendant tout le reste
de la soirée, vous entendez dans sa voix qu’elle est nerveuse,
tendue. Elle finit même par se montrer distante avec votre
enfant, qui a du mal à comprendre pourquoi grand-mère est de
si mauvaise humeur. Vous sentez que l’objet qui a été brisé était
peut-être plus important qu’il n’y paraissait, mais vous n’en êtes
pas certain. Tout ce que vous savez, c’est que cet événement a eu
un impact important sur votre mère et qu’elle l’a laissé affecter
sa manière de se comporter avec la famille au cours du reste
de la soirée.
Les enfants sont comme des éponges et il est tout à fait
possible que le vôtre ait tout enregistré : le brusque changement
d’humeur de sa grand-mère et votre tendance à ne rien dire.
Il est aussi possible que l’enfant en conclue que certaines
réactions émotionnelles négatives chez les adultes sont
normales, que ce sont des comportements acceptables, tout
comme le fait de ne pas les relever.
La culture d’aujourd’hui a beau être ouverte aux questions de
santé mentale et émotionnelle, à la thérapie, aux traumatismes
et à la guérison de ces éléments, cela n’a pas toujours été le cas.
Alors comment les parents peuvent-ils continuer à honorer
leurs propres parents et grands-parents tout en montrant à
leurs enfants de meilleures manières de gérer leurs émotions ?
Et comment les parents qui ont eux-mêmes rencontré
des difficultés sur le plan mental peuvent-ils partager leur
cheminement de manière à la fois authentique et adéquate avec
leurs enfants ?
Luke Campbell, l’un des conseillers agrées de Focus on the
Family Canada, discute régulièrement avec des parents de la
création d’un environnement sain et sûr pour permettre des
conversations autour de la santé mentale et émotionnelle avec
leurs enfants.
Parler des comportements
qui ne sont pas sains
Le simple fait de reconnaitre et de parler des comportements
que ne sont pas idéaux, comme celui en exemple de la grandmère,
peut s’avérer d’une grande aide pour vos enfants,
explique Campbell.
« Lorsque les émotions se bousculent de manière inappropriée
et inutile, en tant que parent, vous ne rendez pas forcément
service à votre famille en refusant d’aborder la situation »,
explique monsieur Campbell. « Surtout lorsqu’un événement
particulièrement clair se déroule, comme une personne qui
s’emporte et parle mal. Il vaut mieux en discuter. » Parfois, il est
nécessaire d’avoir une conversation directe avec la personne
responsable, de la mettre face à ses responsabilités ou d’établir
des limites pour vous et votre famille. On ne peut pas contrôler
le comportement des autres, mais on peut gérer la manière
dont on interagit avec nos enfants par rapport à la situation
ainsi les aidant à interpréter les situations de la manière la
plus saine possible.
Si vos enfants vivent une expérience similaire, il est
important de discuter de ce dont ils ont été témoins pour ne
pas contribuer à la normalisation de mauvais exemples de
gestion émotionnelle. Lorsque vous vous trouvez dans un
endroit où vous pouvez parler librement, voici les étapes que
vous pouvez suivre :
1. Mettre des mots : Qu’as-tu ressenti quand grand-mère s’est
montrée impatiente ? Penses-tu que c’était une bonne manière
de réagir à la situation ?
2. Aller un peu plus en profondeur : Grand-mère n’a pas su
comment gérer ses émotions et parfois, quand on ne sait pas
quoi faire de nos émotions, on se met en colère ou on devient
impatient.
3. Personnaliser la discussion : Quand tu es en colère, quels
sont les sentiments réels qui se cachent sous la surface ? De la
tristesse ? Du stress ? De la peur ?
4. Proposer un nouveau comportement : Qu’aurait pu faire
grand-mère pour réagir différemment ? Si tu étais à sa place,
qu’aurais-tu fait ? Qu’est-ce qui aurait pu être utile dans cette
situation ?
Vous pouvez guider votre enfant à travers ces étapes
chaque fois qu’il est témoin d’un mauvais comportement
ou d’emportement de la part d’adultes, d’autres enfants ou
même dans des films ou des émissions de télévision. En
attirant l’attention sur les comportements qui ne sont pas
acceptables, et ceux qui sont bons, vous leur enseignez à
repérer les manières saines et celles qui ne le sont pas de gérer
ses émotions fortes.
Se guérir soi-même
Beaucoup d’entre nous ont internalisé des comportements et
des mécanismes de défense venus de nos parents qui n’étaient
ni sains ni acceptables. Alors comment pouvons-nous agir pour
briser un tel cycle de schémas intergénérationnel et aider nos
enfants à vivre une vie plus saine ?
« Le meilleur moyen de briser un cycle est de prendre
conscience de ses propres comportements malsains et de
s’assurer de guérir soi-même », explique monsieur Campbell.
C’est pour cela qu’il est si important que les parents prennent
en main leur propre guérison mentale et émotionnelle.
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Le counseling peut être un excellent outil, surtout lorsqu’il y a
eu des traumatismes ou qu’on éprouve des difficultés à contrôler
ses émotions, mais parler avec un pasteur ou même se confier
à un groupe d’amis de confiance peut être très utile pour mieux
se connaitre et guérir.
Cependant, cela ne veut pas du tout dire qu’il faut que vous
soyez parfait pour pouvoir parler à vos enfants de la santé
mentale et émotionnelle. La question n’est pas de savoir si
vous avez un problème de colère ou d’anxiété, c’est de savoir
comment vous gérez ces luttes. Vos enfants doivent être à
même de voir que vous faites un effort clair et quotidien pour
aller mieux et rechercher la victoire sur vos émotions pour
qu’ils sachent qu’eux aussi peuvent obtenir une telle victoire.
Monsieur Campbell nous précise : « Vous ne pouvez pas
avoir une conversation ouverte sur ce sujet si vous-même ne
cherchez pas à gérer vos émotions. Cela peut même se révéler
plus destructeur, car les enfants auront tendance à penser, papa
et maman ne font pas ce qu’ils me demandent de faire. Et de ce
fait, ils ne prendront peut-être pas au sérieux les vérités que
vous voulez leur inculquer. »
Personne n’est parfait, mais en cherchant à être un modèle en
termes de gestion saine des émotions et en demandant de l’aide
lorsque vous en avez besoin, vos enfants seront mieux préparés
à faire de même quand ils rencontreront des difficultés.
Se montrer sincère tout
en s’adaptant à l’âge de l’enfant
Si vous effectuez régulièrement ce travail sur vous-même et que
vous prenez conscience de vos propres difficultés, vous serez
mieux placés pour parler de ces sujets avec vos enfants. C’est un
peu comme la fameuse conversation sur la sexualité qu’on est
censé avoir avec eux, c’est bien plus efficace d’ouvrir un dialogue
régulier et continu que de balancer tout ce qu’on sait sur la santé
mentale et émotionnelle en une seule discussion.
Une des manières de faire cela est de partager avec eux votre
propre parcours ou celui d’autres membres plus âgés de la
famille, mais attention, cela peut être délicat.
Prenons l’exemple d’Angela*. Elle désire lancer une
conversation avec ses enfants qu’elle-même n’a jamais eue
pendant son enfance. Son père souffrait de périodes de
dépression pour lesquelles il devait être hospitalisé parfois
pendant des semaines, mais lorsqu’il rentrait, la famille n’en
parlait jamais. La vie reprenait comme si de rien n’était. Elle veut
s’assurer que ses enfants ne se retrouvent dans le même genre
de situation inquiétante et confuse qu’elle a elle-même connue.
Cependant, elle comprend aussi qu’il n’est pas approprié de
partager tous les détails de l’histoire de son père et de ses
propres luttes par rapport au parcours de santé mentale.
Avant de parler d’éléments précis autour de la santé mentale,
monsieur Campbell explique qu’il est important de savoir de
quoi exactement votre enfant est capable. « Votre enfant est-il
calme et sensible ? Est-il très perspicace ? Certains enfants
remarquent des choses que les autres ne voient pas. Donc la
première chose à faire est de bien connaitre son enfant et de
comprendre comment fonctionne son cerveau. »
Il peut être utile de partager honnêtement certains détails
de votre expérience personnelle de manière authentique, mais
il est important de respecter l’âge de l’enfant. De manière
générale, les scénarios suivants peuvent vous servir de guide
sur la manière de parler honnêtement aux enfants de différents
groupes d’âges :
• 5 ans et moins : Papa et maman ont parfois de grosses émotions,
comme s’il y avait des monstres de colère ou d’inquiétude en nous
et il arrive que ce soit effrayant. Est-ce que tu te sens comme cela
des fois ? Quand cela t’arrive-t-il ? Que fais-tu dans ces cas-là ?
Qu’est-ce qui pourrait aider à éloigner ces vilains monstres de
colère et d’inquiétude ?
• Entre 6 et 10 ans : Papa et maman savent ce que cela fait d’être
contrarié. Savais-tu que la colère cache presque toujours un autre
sentiment ? Pour moi, parfois, c’est de la jalousie, ou parfois aussi,
c’est parce que j’ai peur. Quels sont les sentiments qui se cachent
sous la surface pour toi ?
• Entre 11 et 18 ans : Que sais-tu au sujet de la santé mentale ?
As-tu des questions pour papa ou maman ? Tout le monde se
sent parfois triste ou angoissé, mais c’est inquiétant quand on
n’arrive pas à s’en sortir. Souvent, on a tendance à se sentir seul
quand on est en difficulté, mais sache que tu n’es jamais seul. Tu
peux toujours venir nous parler.
Quand il s’agit de partager l’histoire d’autres membres de la
famille, il est important de respecter la vie privée de chacun et
de ne pas trop en dire aux enfants. Par exemple, vous pouvez
dire : Il n’est pas approprié d’entrer dans les détails de l’enfance
ou dans des diagnostics psychologiques si c’est un sujet qu’une
personne n’a pas abordé elle-même. Nous avons tous notre
propre histoire et cela doit rester un choix pour chacun d’en
partager ou pas les détails. Lorsque nous parlons des autres,
il vaut mieux rester focalisés sur le comportement plutôt que
sur la cause.
Quand vos enfants grandissent et deviennent des préados,
puis des ados, vous pouvez aussi commencer à leur parler plus
clairement de vous si vous avez été confronté à des problèmes
de santé mentale tels que la dépression ou l’anxiété, mais
monsieur Campbell nous met en garde :
« Un préadolescent aura peut-être une certaine image de la
santé mentale et de la dépression au sens clinique du terme, et
pour un adolescent, cela ne fait aucun doute. C’est un moment où
vous pouvez commencer à avoir des conversations plus explicites
30 FOCUSFAMILLE.CA
Vous restez la personne qui a le plus d’influence sur leur
jeune vie. Le meilleur moyen de vous assurer que cette
influence reste positive est d’être quelqu’un de sûr.
avec eux sur ces sujets, mais je pense tout de même qu’il faut
avancer avec prudence. Vous ne voulez pas mettre votre enfant
en position de devoir ou de vouloir prendre soin de vous. Le but
est d’être une présence stable pour eux et de pouvoir les guider.
On en revient au fait de se connaitre soi-même et de savoir gérer
sa propre tristesse ou ses « émotions fortes ». Vous ne pouvez pas
avoir une conversation saine et divulguer des informations sur
vous-même si vous ne faites pas face à ces problèmes et si vous
ne les gérez pas de manière positive. »
Créer un foyer
émotionnellement sécurisant
« En tant que parent, il est important d’être présent pour
la santé et le bien-être de vos enfants, conseille monsieur
Campbell. Le counseling peut être un excellent outil pour aider
les enfants, les préadolescents et les adolescents pour résoudre
leur question concernant la santé mentale, mais vous restez la
personne qui a le plus d’influence sur leur jeune vie. Le meilleur
moyen de vous assurer que cette influence reste positive est
d’être quelqu’un de sûr. »
Monsieur Campbell ajoute : « Les enfants de tout âge ont
besoin de se sentir suffisamment en sécurité pour s’ouvrir.
Beaucoup de parents ne se rendent pas compte que de
nombreux enfants, surtout dans les cercles chrétiens, ne
croient pas réellement que leurs parents sont des personnes
sûres parce que ces derniers n’avaient pas accès à autant de
choses dont disposent les enfants d’aujourd’hui. Ils se disent
peut-être, je ne pense pas que papa et maman comprennent
vraiment à quoi je suis confronté ; ils seraient horrifiés s’ils
savaient. Alors il faudra peut-être que vous leur expliquiez très
clairement que rien de ce qu’ils peuvent partager avec vous ne
vous surprendra en tant que parents. Et vous pouvez même leur
donner des exemples. »
De plus, les enfants, quel que soit leur âge, doivent savoir qu’il
n’y a rien qu’ils puissent vous dire qui changera votre amour
pour eux. En répétant constamment ce message, à travers vos
paroles et vos actes, vous pouvez leur ouvrir la perspective d’un
avenir plein d’espérance où il est possible d’obtenir de l’aide,
quel que soit le problème que vous traversez.
« Pour créer un espace sûr et ouvert pour le dialogue, il est
très important d’offrir un bon modèle de comportement et
d’être cohérent de manière quotidienne, explique monsieur
Campbell. Demandez à vos enfants comment ils vont et
parlez-leur au fur et à mesure que les sujets émergent. Ce sont
ces petits moments de partage quotidiens qui font toute la
différence. » En faisant cela, vos enfants seront bien équipés
pour faire face aux hauts et aux bas de la santé mentale et
émotionnelle.
Nous ne serons peut - être jamais guéris de nos luttes
émotionnelles et mentales, mais l’amour de Dieu ne s’arrête
jamais, ni sa puissance rédemptrice. Il peut accomplir des
choses extraordinaires lorsque l’on vient lui demander son aide,
et nos enfants doivent savoir que c’est possible.
*Le nom a été changé pour préserver sa vie privée.
© 2024 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
HIVER 2024
31
Les cinq
languages du pardon
ÉVITEZ UNE MAUVAISE COMMUNICATION EN DÉCOUVRANT CE QUE VOTRE ÉPOUX(SE)
ET VOUS CONSIDÉREZ COMME DES EXCUSES VALABLES
PAR AMY VAN VEEN
SSi quelqu’un vous fait du mal puis vous dit : « Je suis désolé »,
le croyez-vous ? Ou avez-vous besoin qu’il dise ou fasse autre
chose pour démontrer la sincérité de ses excuses ?
S’il vous est déjà arrivé que votre mari ou votre femme
s’excuse, sans que vous ayez l’impression que c’est sincère,
peut-être parlez-vous deux langages du pardon différents.
Dans leurs cabinets respectifs, les docteurs Gary Chapman
et Jennifer Thomas ont souvent observé des couples où régnait
l’incompréhension par rapport aux excuses l’un de l’autre.
« Les excuses exprimées n’avaient pas l’effet escompté, à
savoir le pardon et la réconciliation » écrit Chapman dans son
livre When Sorry Isn’t Enough. (Quand pardon ne suffit pas,
uniquement disponible en anglais.)
En suivant le modèle de ses recherches concernant les cinq
langages de l’amour (les paroles valorisantes, les cadeaux,
les services rendus, les moments de qualité et le toucher
physique), il a découvert qu’il existait cinq manières différentes
de s’excuser :
1. Exprimer des regrets
2. Assumer ses responsabilités
3. Restituer ou réparer ce qui a été abîmé
4. Se repentir sincèrement
5. Demander pardon
Tout comme cela se passe avec les cinq langages de l’amour,
certaines personnes réalisent que plusieurs langages du
pardon font écho auprès d’elles, mais il est souvent possible
de déterminer quel est notre langage principal en se disant à
soi-même : « Je sais qu’il a dit qu’il s’excusait, mais j’aimerais
juste qu’il… »
32 FOCUSFAMILLE.CA
À travers ses recherches, Jennifer Thomas a découvert qu’à
cause de l’esprit rationnel de son mari, celui-ci s’attendait à
ce qu’elle assume ses responsabilités. De son côté, puisqu’elle
avait tendance à valoriser l’aspect émotionnel, elle avait besoin
de l’entendre exprimer des regrets. Elle explique : « Au bout de
treize ans de mariage, nous étions enfin capables de raccourcir
le temps de nos disputes en nous excusant selon le principal
langage de l’autre plutôt que le nôtre. »
Au sein de son propre mariage, Gary Chapman se rappelle
aussi certains moments où il a eu l’impression que les excuses
de sa femme Karolyn n’étaient pas sincères. Avec du recul, il
se rend compte que ce n’était pas un réel manque de sincérité,
c’était simplement parce qu’ils parlaient deux langages du
pardon différents.
Que vous soyez marié depuis moins d’un an ou depuis des
décennies, il n’est jamais trop tard pour apprendre ce que votre
moitié et vous attendez d’une excuse.
*
Exprimer des regrets
Pour le dire simplement, exprimer des regrets, c’est prononcer :
« Je suis désolé ». Pour ceux dont cela est le principal langage du
pardon, ces quelques mots sont essentiels et leur absence est
particulièrement remarquée.
« Il arrive souvent que les coupables ne réalisent même
pas qu’ils ont oublié les “mots magiques”, écrit Thomas, mais
vous pouvez être certains que ceux qui sont en face fouillent le
silence à la recherche de ces paroles. »
Bien sûr, des excuses sincères vont bien plus loin que ces
quelques mots, mais le fait de ne pas les négliger quand vous
demandez pardon peut faire une grande différence pour celui
dont c’est le langage.
Les deux auteurs expliquent : « Le langage du regret… se
concentre sur la douleur de l’autre, sur votre comportement
et sur le lien entre ces deux éléments. Cela l’informe que vous
souffrez parce que vous avez conscience que vos actes l’ont
blessé. C’est cette identification à leur douleur qui motive leur
volonté de vous pardonner. »
L’expression de regrets sincères implique :
▶ Admettre votre culpabilité et comprendre la souffrance
causée par votre comportement
▶ Avoir un langage corporel qui reflète la sincérité de vos
regrets
▶ Spécifier de quels actes on parle et la manière dont ils
ont affecté votre époux ou épouse ; par exemple : « Je suis
désolé d’avoir… »
▶ À quoi voit-on qu’une personne n’exprime pas des regrets
sincères ?
▶ Lorsque vous cherchez des excuses ou formulez des
justifications ; par exemple : « Je suis désolé, mais… »
▶ Lorsque vous rejetez la faute sur l’autre
▶ Lorsque vous dites « je suis désolé » pour pousser votre
époux ou épouse à s’excuser à son tour.
▶ Lorsque vous vous excusez de la manière dont l’autre se
sent plutôt que de ce que vous avez fait ; par exemple :
« Je suis désolé que tu te sentes blessé. »
*
Assumer ses responsabilités
Pour ceux qui parlent ce langage, il est important d’entendre
quelque chose de l’ordre de : « J’ai eu tort ». Malheureusement,
il s’agit là d’une compétence relationnelle avec laquelle certains
d’entre nous ont des difficultés. Selon la manière dont vous avez
été élevés, le fait de prendre ses responsabilités et d’accepter
ses torts peut être perçu comme un signe de faiblesse et donc
vous donner l’impression de vous dévaloriser.
« Lorsqu’un enfant est trop souvent puni, condamné ou
qu’on le couvre de honte pour des infractions mineures, cela
dégrade chez lui le sentiment de sa propre valeur, explique
Chapman et Thomas. Inconsciemment, l’enfant crée un lien
émotionnel entre un mauvais comportement et une mauvaise
estime de soi, ce qui fait qu’admettre avoir eu tort revient à
se qualifier soi-même de “mauvaise personne”. L’enfant qui
grandit en développant un tel schéma émotionnel aura du mal à
admettre ses erreurs une fois devenu adulte parce que cela met
un sérieux coup à son estime de lui-même. »
Lorsqu’on a cet état d’esprit, on peut rapidement chercher
à accuser les autres ou à trouver des justifications pour
notre comportement quand quelqu’un nous y confronte.
Heureusement, Dieu nous a donné la capacité d’apprendre, de
grandir et de gagner en maturité. S’il s’agit d’un langage qui est
difficile pour vous à employer, vous pouvez y travailler avec un
thérapeute pour vous débarrasser de ces schémas émotionnels
négatifs venus de votre enfance et apprendre à accepter et à
assumer vos responsabilités lorsque vous avez commis une
erreur ou que vous avez fait du mal à quelqu’un.
Assumer réellement ses responsabilités implique :
▶ Dire « j’ai eu tort » sans rien rajouter ; aucune excuse ou
justification
▶ Connaître et reconnaître la différence entre « j’ai eu tort »
(culpabilité) et « je suis une mauvaise personne » (honte)
▶ S’approprier le droit de ressentir des émotions négatives
(colère, frustration, etc.) tout en admettant qu’il est
incorrect de faire subir ces émotions à votre époux ou
épouse (s’en prendre à lui ou à elle, se murer dans le
silence, etc.)
▶ À quoi voit-on qu’une personne ne prend pas
sincèrement ses responsabilités ?
HIVER 2024
33
▶ Elle accuse son mari ou sa femme d’être responsable de
ses comportements
▶ Elle minimise ses responsabilités en disant : « J’ai eu
tort, mais… »
*
Restituer ou réparer ce qui a été abîmé
Pour ceux qui ont besoin de percevoir un acte de restitution
pour croire à la sincérité des excuses de l’autre, les mots « je
suis désolé » ou « j’ai eu tort » ne sont pas suffisants. Ils ont aussi
besoin d’entendre : « Que puis-je faire pour réparer cela ? »
« Sans cet effort de restitution, la personne en face continuera
à remettre en question la sincérité de vos excuses, écrivent
Chapman et Thomas. Elle a besoin d’être rassurée sur votre
amour sincère de manière tangible. »
C’est là que le fait de comprendre le langage de l’amour
de votre époux ou de votre épouse vous aidera à vous faire
réellement pardonner. Si vous pouvez lui montrer à travers
des paroles valorisantes, des cadeaux, des services rendus, des
moments de qualité ou du toucher physique que vous l’aimez et
que vous êtes réellement désolé, votre moitié pourra considérer
que vos excuses sont sincères.
Il faut noter que certaines excuses, selon ce qui a été fait,
exigent plus que le simple fait de parler le langage de l’amour de
l’autre. « Cela peut exiger un “payement” ou une “restitution”
de quelque chose qui a été pris : une voiture endommagée,
un objet abîmé… ou même une réputation détériorée » font
remarquer les auteurs.
Une restitution sincère implique :
▶ De vraies excuses ainsi que l’expression de son désir de
rétablir la situation
▶ Utiliser le langage de l’amour de l’autre pour démontrer
concrètement que l’on souhaite réparer ses torts
▶ Rembourser ou réparer tout autre dommage causé
À quoi voit-on qu’une personne n’est pas sincère dans son
désir de restitution ?
▶ Elle fait des promesses vides qui ne débouchent sur rien
▶ Elle refuse de parler le principal langage de l’amour de
son mari ou de sa femme pour réparer ses torts
*
Se repentir sincèrement
Vous pensez peut-être que la plupart des comportements qui
doivent être suivis d’excuses devraient de toute façon conduire
à des changements, et vous avez raison. Mais les personnes
dont c’est le principal langage du pardon ont véritablement
besoin d’entendre l’autre dire : « Je veux changer ». Si vous
choisissez de vous contenter d’un « désolé » et de changer votre
comportement sans rien dire à votre époux ou votre épouse,
ce dernier ne réalisera peut-être pas que le changement en
question fait littéralement partie de vos excuses.
« Lorsque vous vous excusez, il vaut bien mieux exprimer
votre désir et votre intention de changer. Cela indique à
la personne que vous reconnaissez vraiment que votre
comportement n’était pas bon et vous avez tout à fait l’intention
de changer ce comportement », expliquent Chapman et
Thomas.
Une repentance sincère inclut trois étapes :
▶ Exprimer son intention de changer
▶ Élaborer un plan pour mettre ce changement en œuvre
▶ Mettre en œuvre le changement
À quoi voit-on qu’une personne n’est pas sincère dans son
désir de repentance ?
▶ Un plan très vague en ce qui concerne la mise en œuvre
du changement
▶ Cacher et/ou minimiser les rechutes dans le
comportement que vous avez affirmé vouloir changer
▶ Faire preuve d’un manque d’humilité et/ou éviter
d’impliquer votre époux ou épouse dans votre plan de
changement
*
Demander le pardon de l’autre
Vous avez peut-être déjà entendu quelqu’un se plaindre : « Il
m’a dit qu’il était désolé, mais il ne m’a jamais demandé si
j’étais d’accord pour lui pardonner. » Ceux dont c’est le langage
du pardon ont besoin qu’on demande leur pardon pour pouvoir
participer activement à l’acte de réconciliation.
Cependant, ce n’est pas quelque chose de simple à faire
pour tout le monde. Quand vous dites : « Acceptes-tu de
me pardonner ? » le choix de pardonner ou non se retrouve
entièrement dans les mains de l’autre. Ceux qui aiment garder
le contrôle sentent alors qu’il leur échappe. Ceux qui craignent
d’être rejetés se mettent en position de ne pas recevoir le
pardon et donc de vivre une forme de rejet. Et ceux qui ont peur
de l’échec peuvent penser que l’absence de pardon de leur mari
ou de leur femme est le reflet de leur estime de soi.
Cependant, comme ceux qui éprouvent des difficultés à
assumer leurs responsabilités, il est possible de progresser dans
ce domaine. Cela dit, il se peut que l’aide d’un thérapeute soit
nécessaire dans ce domaine.
Chapman et Thomas expliquent : « Les personnes qui font
preuve de maturité peuvent reconnaître leurs peurs tout en
refusant d’en rester prisonnières. Lorsqu’elles estiment qu’une
relation est importante, elles sont prêtes à affronter leurs peurs
34 FOCUSFAMILLE.CA
*
Que vous soyez marié depuis moins d’un an ou depuis des
décennies, il n’est jamais trop tard pour apprendre ce que
votre moitié et vous attendez d’une excuse.
*
et à faire ce qu’il faut pour réparer la relation. »
Demander sincèrement pardon implique :
▶ Inviter humblement l’époux offensé à participer
activement à la réconciliation
▶ Faire preuve de patience, surtout si l’autre a besoin de
temps pour accorder son pardon
À quoi voit-on qu’une personne n’est pas sincère lorsqu’elle
demande le pardon de l’autre ?
▶ Lorsqu’elle exige le pardon plutôt que de le demander
▶ Lorsqu’elle s’attend à recevoir ce pardon immédiatement
et manifeste colère et frustration lorsque ce n’est pas le cas
▶ Lorsqu’elle refuse d’admettre sa culpabilité et/ou de
changer de comportement
*
Découvrez les langages du pardon
qui vous correspondent ainsi qu’à votre
époux ou épouse
Au cours de leurs recherches, Chapman et Thomas ont découvert
que dans 75 % des couples qu’ils ont interrogés, les deux
partenaires n’ont pas le même langage principal du pardon.
Et 15 % d’entre eux ont des langages complètement opposés,
c’est-à-dire que leur langage principal est le dernier choisi par
l’autre.
Pour aider chacun à identifier son propre langage du pardon,
ils suggèrent de se poser les trois questions suivantes :
1. Qu’est-ce que je voudrais que la personne dise ou fasse
lorsqu’elle s’excuse auprès de moi ?
2. Qu’est-ce qui me fait le plus souffrir dans cette
situation ?
3. Comment ai-je l’habitude de présenter mes excuses aux
autres ?
Apprendre à s’excuser dans le langage de votre moitié prend
parfois du temps, mais cela peut faire une énorme différence
dans votre couple. Comme l’expliquent Chapman et Thomas :
« Nous croyons que lorsque chacun apprend à s’excuser et à
comprendre le langage du pardon de l’autre, il devient possible
d’éviter les fausses excuses et de vivre dans l’honnêteté, la
confiance réciproque et la joie. »
Amy Van Veen est Directrice de contenu et des services créatifs chez Focus
on the Family Canada.
© 2024 Focus on the Family (Canada) Association. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
HIVER 2024
35
bonheur
Plus de
à donner…
AIMER DIEU ET NOTRE PROCHAIN EN TROUVANT
PLUS DE BONHEUR À DONNER QU’À RECEVOIR
PAR DOMINIQUE OURLIN
Dans quel évangile trouve-t-on ces mots de Jésus : Il y a plus
de bonheur à donner qu’à recevoir ? Aucun. En fait, c’est dans
le livre des Actes des apôtres, rapportés par Paul. Il est écrit,
« En tout, je vous ai montré qu’il faut travailler pour soutenir les
faibles et se rappeler les paroles du Seigneur Jésus, puisqu’il a
lui-même dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir. »
(Actes 20.35)
Celui ou celle qui a reçu la grâce – faveur imméritée de Dieu
en Jésus-Christ – ne peut que vivre dans la reconnaissance et le
désir de partager ce qu’il a reçu. C’est là qu’est tout son bonheur.
Bien sûr, les exigences de la vie et notre vieille nature se liguent
pour nous distraire de cette priorité et nous pousser à vivre
centrés sur nous-mêmes. Le monde nous promet qu’il nous
apportera le bonheur, mais l’esprit de Jésus nous ramène
toujours à nous refocaliser sur l’essentiel : aimer Dieu et notre
prochain, et dans cet ordre-là. Et l’on ne peut pas aimer sans se
donner – et donner.
Les valeurs chrétiennes sont renversantes. Littéralement.
Elles renversent l’ordre « normal » des choses. Ou plutôt elles
les remettent à l’endroit. Dans un monde qui marche souvent
36 FOCUSFAMILLE.CA
Celui ou celle qui a reçu la grâce – faveur
imméritée de Dieu en Jésus-Christ – ne peut que
vivre dans la reconnaissance et le désir de
partager ce qu’il a reçu.
sur la tête, Paul va jusqu’à dire qu’il faut travailler pour soutenir
les faibles. Il vivait à une époque où la notion de sécurité de
l’emploi n’existait pas. Par conséquent, certaines personnes,
en particulier les plus vulnérables, par exemple les veuves,
les orphelins et les malades, se trouvaient dans une situation
précaire. Et pourtant, il ira plus loin encore dans sa lettre aux
Éphésiens (4.28) : « Que celui qui volait cesse de voler ; qu’il
se donne plutôt la peine de travailler honnêtement de ses
propres mains pour avoir de quoi donner à celui qui est dans
le besoin... »
Vous parlez d’un changement ! Passer d’une mentalité où tout
est pour soi à n’importe quel prix, à une mentalité transformée
où la motivation pour travailler est de pouvoir en partager le
bénéfice ! Voilà qui est plutôt… contraire aux règles du monde
naturel – en tout cas de notre nature humaine !
Il est courant d’entendre dire que la société moderne pourvoit
à l’essentiel des besoins des gens par toutes sortes d’organismes
et d’associations. Mais en y regardant de plus près, cela ne
doit jamais être une excuse pour nous dispenser de donner.
L’immensité des besoins, d’autant plus dans les temps que nous
vivons, auprès comme au loin, exige de ceux qui se réclament de
Christ une générosité constante et substantielle.
Et que dire des centaines de millions d’hommes, de femmes,
de filles et de garçons qui vivent dans une extrême pauvreté ?
S’il est important de contribuer financièrement à la bonne
marche des églises, comme cela nous est souvent rappelé, il l’est
tout autant de tendre l’autre main vers notre prochain, quels
que soient son origine, sa couleur de peau et son statut social.
Dans un sens très réel, nous ne sommes tous que des passeurs.
Passeurs de biens, d’affection, d’encouragement sous une forme
ou l’autre, de bénédiction. Et nous nous épanouissons le plus
quand notre cœur est largement ouvert aux autres. Non par
quelque obligation qui nous serait imposée, un peu comme
une taxe, mais comme le fruit de notre amour pour Dieu et les
autres.
2 Corinthiens 9.7 Que chacun donne comme il l’a décidé dans
son cœur, sans regret ni contrainte, car Dieu aime celui qui
donne avec joie.
Bien sûr, il y a des limites.
~ En règle générale, ne pas être généreux au détriment des
besoins de ceux que Dieu nous a confiés – notre famille
immédiate.
~ On ne peut être généreux qu’avec ce qui nous appartient
en propre, et non ce qui appartient aux autres – quoique
cela me coûterait bien moins cher et serait bien plus
facile !
~ Si j’ai à cœur un acte généreux dont le coût pourrait
entraîner des répercussions sur ma vie de famille, je
prendrai soin d’en parler avec mon conjoint et mes
enfants s’ils sont en âge de comprendre. Ce sera aussi
une occasion de se remettre en question ensemble, en
se donnant le temps de la réflexion afin de parvenir à
un véritable geste d’amour et non à un simple devoir
religieux.
~ Il ne s’agit pas non plus, sauf cas particulier, de s’exposer
à la détresse pour le soulagement des autres 1 , mais bien de
pourvoir à un réel besoin.
Jacques 4.17 nous rappelle : « Si donc quelqu’un sait faire ce qui
est bien et ne le fait pas, il commet un péché » (il manque la cible,
passe à côté du but). Pas question de donner systématiquement
par sens de culpabilité. Il s’agit plutôt de bien considérer
attentivement quand, de toute évidence, nous pouvons et
devons par amour mettre la main à la roue… ou à la poche.
Dans Proverbes 11.25, nous trouvons la promesse suivante :
« L’âme généreuse sera comblée, celui qui arrose sera lui-même
arrosé ».
Seigneur, chaque jour, nous sommes tous au bénéfice de ta
générosité. Nous te devons tout, de l’air que nous respirons
aux battements de notre cœur en passant par tout ce dont
nous disposons et jouissons.
Puisque tu nous as tous créés à ton image, merci de nous aider à
apprendre à aimer donner et à le faire généreusement non par intérêt
ou pour recevoir en retour, mais simplement par amour. Que ce soit
comme une semence qui, tôt ou tard, pourra croître et bénir ceux qui
nous entourent. Au nom de Jésus, source de tous les dons.
1
Tiré de 2 Corinthiens 8-9, texte riche en principes essentiels sur la générosité.
Dominique Ourlin est pasteur retraité vivant au Québec depuis plus de 22
ans, avec son épouse Candy. Il est aussi l’auteur de deux livres, disponibles
sur PainSurLesEaux.com.
© 2024 Dominique Ourlin. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
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R É FLEXION SUR LA BIBLE
Un coeur généreux
Imitateurs de Jésus le Messie en actions et en générosité
PAR OLIVIA CUCINOTTA
LLe roi David a déclaré : « c’est de toi que viennent la richesse et
l’honneur, c’est toi qui domines sur tout, c’est dans ta main que
sont la force et la puissance, et c’est ta main qui a le pouvoir de
tout agrandir et de tout fortifier » (1 Chroniques 29.12). Il est
vrai que Dieu a un cœur généreux et il bénit en abondance ; il est
aussi vrai il désire que nous soyons ses imitateurs. Justement,
il est écrit, « soyez donc les imitateurs de Dieu, puisque vous
êtes ses enfants bien-aimés, et vivez dans l’amour en suivant
l’exemple de Christ, qui nous a aimés et qui s’est donné luimême
pour nous comme une offrande et un sacrifice dont
l’odeur est agréable à Dieu » (Éphésiens 5.1-2). En réalité, quel
cadeau grandiose de la part Jésus-Christ « de nous racheter de
toute faute et de se faire un peuple qui lui appartienne, purifié
et zélé pour de belles œuvres » (Tite 2.14) !
De même, la Bible nous cite en exemple la générosité et
l’attitude du cœur du peuple d’Israël quant à leur offrande
en vue de la construction du premier temple sous Salomon :
« Le peuple se réjouit de ces offrandes volontaires, car c’était
avec un cœur sans réserve qu’ils les faisaient à l’Éternel ; le roi
David lui aussi en éprouva une grande joie » (1 Chroniques 29.9).
Dans un même ordre d’idées, Paul nous apprend que « les
Églises de la Macédoine et l’Achaïe ont bien voulu organiser une
collecte en faveur de ceux qui sont pauvres parmi les saints de
Jérusalem » (Romains 15.26). De toute évidence, la Bible nous
apprend à donner de bon gré et avec un cœur réjouissant selon
la possibilité de chacun.
Avec certitude, Dieu est bienveillant et a un cœur généreux !
Bien entendu, il nous appelle à être des imitateurs de Jésus le
Messie en actions et en générosité. Voici ce que la Bible nous
enseigne : « Que chacun de vous, au lieu de regarder à ses propres
intérêts, regarde aussi à ceux des autres » (Philippiens 2.4).
Cela dit, puisse notre cœur être généreux que ce soit avec
notre temps, nos ressources matérielles et/ou financières,
notre pardon, nos efforts, notre hospitalité, notre amitié et
même nos paroles qui exhortent et encouragent les autres.
Ainsi, si l’on croise dans un lieu public une personne inconnue
qui renonce à acheter son repas après avoir réalisé qu’elle a
involontairement oublié son portefeuille, alors pourquoi ne pas
le lui offrir ? Il y a-t-il un frère ou une sœur dans le Seigneur qui
est malade, alors pourquoi ne pas prendre quelques minutes
pour l’élever en prière ? Si c’est la fête d’un aîné dans la famille,
alors pourquoi ne pas lui rendre visite, lui apporter une petite
gâterie, mais surtout lui accorder toute votre attention et votre
écoute ? Connaissez-vous des personnes seules, alors pourquoi
ne pas leur offrir une belle carte avec des mots encourageants ?
Quelqu’un se cherche-t-il un emploi, alors pourquoi ne pas
l’aider dans sa recherche et son processus ? Bref, il existe
diverses manières d’être généreux envers autrui.
En définitive, c’est merveilleux quand les filles et les fils de
Dieu reflètent le cœur généreux de Jésus en étant des imitateurs
de notre Messie et en mettant en actions ce que la Bible nous
enseigne. Frères et sœurs dans le Seigneur, « Que ceux qui ont
cru en Dieu s’appliquent à pratiquer de belles œuvres ! Voilà ce
qui est bon et utile aux hommes. » (Tite 3.8)
Mon Dieu, mon Père pardonne-moi si parfois j’ai agi de
manière égoïste et/ou insensible. Aide-moi à avoir un cœur
rempli de bonté, à donner sans réserve et généreusement
et en toute circonstance ainsi qu’à saisir qui est dans le
besoin et à être constamment rappelé par ton immense générosité à
mon égard afin que je puisse à mon tour être généreux avec les autres,
en étant altruiste et en portant leurs fardeaux ainsi accomplissant la
loi de Christ (Galates 6.2). Je désire donner par amour, avec joie, et
sincérité selon mes possibilités et sans avoir d’attentes pour recevoir
quoi que ce soit en retour. Au nom de Jésus le Messie, je te prie. Amen.
Olivia Cucinotta, responsable de programme chez Focus Famille, est fascinée
par la Parole de Dieu, la musique, Israël et les différentes nations. Elle aime la
mode ainsi que découvrir et partager des recettes de divers pays.
© 2024 Olivia Cucinotta. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
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RECETTE À PARTAGER
Quinoa aux
légumes rôtis
et à la sauce
aux arachides
PAR ANNE WORMS
PPour ce numéro, j’avais envie de vous
proposer un plat végétarien qui soit à la fois
réconfortant et nourrissant, parfait pour un
dîner chaleureux en famille ou en couple.
J’ai pris la (mauvaise) habitude de manger
de la viande à tous les repas et j’ai presque
l’impression qu’un repas ne peut pas être
complet sans protéine animale… Et puis sans
viande, la nourriture n’a pas autant de goût,
n’est-ce pas ? Eh bien, détrompez-vous (je me
prêche à moi-même en disant cela), la cuisine
végétarienne et même végétalienne peut être
goûteuse et variée, mais il faut sortir un peu
des sentiers battus pour découvrir des choses
différentes.
Alors je profite de cette occasion pour
me pousser hors de ma zone de confort et
réfléchir à de nouvelles manières de penser
mes repas.
Faire de temps en temps des repas
végétariens nous pousse à chercher d’autres
sources de protéine, comme les légumineuses,
les œufs et certaines céréales, parmi lesquelles
le quinoa par exemple. Et il faut apprendre
à les accommoder avec des épices et des
condiments pour que ce soit une vraie fête
pour nos papilles. Bon appétit !
Anne Worms est traductrice. Disciple de Jésus, elle aime
cuisiner de bons petits plats pour ses proches et trouver
des recettes délicieuses et saines à partager.
© 2024 Anne Worms. Tous droits réservés. Utilisation autorisée.
Pour 4 personnes
• 400 g de quinoa sec
• 2 patates douces
• 1 petit brocoli
• 1 boîte de pois chiches (400 g)
• 2 cuillères à soupe d’huile
• 1 cuillère à soupe de curry
• 1 cuillère à café d’ail en poudre
• 1 demi-cuillère à café de
gingembre en poudre
• 1 demi-cuillère à café de sel
INGRÉDIENTS
LA RECETTE
Pour la sauce
• 1 cuillère à soupe de beurre
d’arachide naturel
• 1 cuillère à soupe de sauce soja
• 1 cuillère à café de sucre
• 1 demi-cuillère à café d’ail
en poudre
• 1 demi-cuillère à café
de gingembre
• Des arachides hachées
pour garnir
1. Cuisez le quinoa en suivant les instructions sur le paquet.
2. Épluchez et coupez les patates douces en petits cubes. Lavez et coupez
le brocoli et ouvrez la boîte de pois chiches, puis égouttez-les (vous
pouvez garder l’eau des pois chiches, aussi appelée aquafaba, pour
en faire une très bonne mousse au chocolat en seulement quelques
minutes et très peu d’ingrédients).
3. Vous pouvez choisir de mélanger les légumes ou les garder séparés
pour les rôtir au four sur une plaque. Dans un saladier, versez l’huile
et les épices sur vos légumes (et légumineuses) et mélangez bien pour
que tous les morceaux soient enrobés. Étalez sur une plaque de four et
enfournez à 190 °C ou 375 °F pendant 45 minutes en pensant à remuer
de temps en temps.
4. Pendant que les légumes cuisent, vous pouvez préparer la sauce qui
agrémentera votre plat. Dans un bol, mélangez le beurre d’arachide,
la sauce soja, le sucre et les épices. Ajoutez de l’eau petit à petit en
mélangeant bien jusqu’à ce que la sauce ait une consistance crémeuse.
5. Concassez quelques arachides.
6. Il ne vous reste plus qu’à disposer dans des bols ou des assiettes en
commençant par le quinoa, puis les légumes rôtis et les pois chiches, puis
versez un filet de sauce et terminez en le parsemant d’arachides hachées.
HIVER 2024
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