Inspriation no 01-2025
Transformez vos PDF en papier électronique et augmentez vos revenus !
Optimisez vos papiers électroniques pour le SEO, utilisez des backlinks puissants et du contenu multimédia pour maximiser votre visibilité et vos ventes.
N o 01 | 2025
Le magazine des sports de montagne
Inspiration
Bon plan Expert Rencontre au sommet
Obélisque céleste : à ski
à l’Aiguille de la Tsa
Coque dure, noyau vert ?
Skis de randonnée et durabilité
Petites prises, grands objectifs :
le grimpeur Alex Megos
Accès
En mode
espoir
L'hiver est donc bien là. Du moins c’est ce que l’on peut escompter pour la date où
vous recevrez ce nouveau numéro d’Inspiration. Pour ma part, je suis encore en mode
espoir lorsque j'écris cette préface : nous avons appris au cours des dernières années
que l'hiver ne rend pas toujours la vie facile à ceux qui tremblent pour ses présents
en glace et en neige. Même si la vallée est grise et les montagnes bleues, rien n'est
possible sans l’or blanc. Et nous devons une fois de plus reconnaître que la nature ne
se soucie guère de nos attentes à son égard.
SOELDEN | SOPRIS
Dédiée aux passionnés de ski de randonnée et de freeride, la série Sölden & Sopris se
démarque par sa coupe exceptionnelle et ses excellentes fonctionnalités.
« C’est en cascade de glace que j’ai eu l’onglée
aux doigts la plus violente de ma vie. »
Peut-être que, d’ici-là, l’hiver nous aura déjà offert un beau cadeau. Avec de la neige
en abondance et un froid glacial – particulièrement apprécié par les amateurs du maniement
des piolets. Notre athlète Jonas Schild, par exemple, qui a passé une année
2024 exceptionnelle en montagne, s’estime déjà heureux si la saison de cascade de
glace dure deux semaines. Et son collègue Roger Schäli sait profiter des rares moments
où tout se met en place avec beaucoup d'expérience et de spontanéité. Vous en
saurez plus sur leurs derniers exploits en glace raide à partir de la page 12.
Je suis contente de pouvoir m’équiper efficacement contre le froid. Car c'est en
pratiquant la cascade de glace que j’ai eu l’onglée aux doigts la plus violente de
ma vie. Si vous aussi, vous voulez passer l'hiver sans avoir les doigts engourdis,
notre chef de produit Marcus Liss vous dévoilera tous ses secrets dans l'article
« Expert – gants » à partir de la page 18. Et peu importe que l'hiver soit trop froid
ou trop chaud : une merveilleuse alternative est la randonnée vers les spas (proposition
de livre dans le 3x3) avec, comme lecture, la nouvelle édition de la revue
« Inspiration », qui vous motivera et vous inspirera pour de nouvelles aventures en
montagne. Nous sommes toujours à vos côtés pour vous conseiller et vous aider.
Cordialement,
Susanna Bächli
Vice-présidente du CA Bächli Sports de Montagne SA
2
newrocksport.ch
1
Bon plan Expert Rencontre au sommet
Obélisque céleste : à ski
à l’Aiguille de la Tsa
N o 01 | 2025
Le magazine des sports de montagne
Coque dure, noyau vert ?
Skis de randonnée et durabilité
Petites prises, grands objectifs :
le grimpeur Alex Megos
Contenu
Allez
skier.
N o 01
2025
Recontre au sommet
Point de vue
Les plus belles facettes de la montagne .................................... 4
3 x 3
Nouveaux produits et news des sports de montagne ............. 8
Bon plan
Les premières en glace de Roger Schäli et Jonas Schild ............... 12
Ski de haute montagne à l'Aiguille de la Tsa ........................... 24
Expert
Gants .............................................................................................. 18
Des skis durables ......................................................................... 32
38Rocher en folie
Interview du grimpeur Alexander Megos à propos
de son raté aux Jeux olympiques de Paris,
de l'importance des genouillères en escalade,
des raisons pour lesquelles les générations
futures ne pourront plus exceller à la fois en
falaise et en compétition et de la raison pour
laquelle il ne sera probablement jamais attiré
par les hautes parois de glace et de neige.
Recontre au sommet
Alexander Megos .......................................................................... 38
Contrôle du partenaire
Dynafit ............................................................................................ 44
Bon plan
12
Arrêtez
de scroller.
Des couches en mélange de laine mérinos conçues pour vous garder au chaud
et au sec.
Inspiration
Final
Apprentissages chez Bächli Sports de Montagne .................. 48
Belles perspectives – dans les
forêts clairsemées du Guggihürli,
l’ascension est un véritable
délice – quant à la vue sur le
célèbre Dreigestirn, elle ne pourrait
être plus élégante.
Photo Hugo Vincent
Glace en folie
Nos athlètes Roger Schäli et Jonas Schild aiment
explorer des terrains inconnus en montagne.
La glace leur convient particulièrement bien car
elle est en perpétuel changement et promet à
chaque fois une aventure différente. Schäli et
Schild parlent de leurs dernières prouesses sur
la glace et dévoilent leurs spots préférés pour
les débutants comme pour les ambitieux.
2
3
Point de vue
Rira bien qui
rira le dernier
Beaucoup c’est bien. Ceci est aussi valable
pour les glaciers et encore plus ces temps :
les glaciers bien enneigés survivent mieux
à l’été. Et avec un bon enneigement, les alpinistes
et randonneurs à ski ont moins de
risques de tomber dans une crevasse. Le phénomène
est même quantifiable : 2022 a été un
hiver très pauvre en neige et la statistique du
CAS sur les accidents de montagne recense
70 personnes qui sont passées dans une crevasse.
C’est presque le double de la moyenne
des dix années précédentes (38). « Ce chiffre
exceptionnellement élevé trouve son origine
dans le fait que les glaciers étaient très peu
enneigés », stipule le rapport.
Dans un compte-rendu détaillé publié
dans la revue du CAS « Les Alpes », Bruno
Hasler, responsable du secteur Formation
et sécurité, avait alors émis un conseil aussi
clair qu'impopulaire : « Descendre plus
souvent encordés ». Certes, la majorité des
chutes en crevasses s'étaient produites en
été, mais cinq des six victimes avec une issue
fatale avaient eu un accident en hiver –
et parmi elles, poursuit Hasler, la majorité
n'était pas encordées. La connaissance des
lieux, l'enneigement et la visibilité sont des
facteurs importants pour décider « de descendre
avec ou sans encordement ? » Le
plaisir que procure ou non une descente
avec encordement n'est au final pas décisif.
L'expérience montre que souvent une descente
encordée génère de belles rigolades.
Rira bien, qui rira le dernier.
Alpes vénostes, Tyrol, Autriche
Dan Patitucci
patitucciphoto.com
4
5
Aussicht
Point de vue
Dans la durée
47 secondes. C'est le temps pendant lequel
nous pouvons nous concentrer sur une
seule chose au travail, comme l'a récemment
révélé une étude à laquelle a participé
l'ETH Zurich. En cascade de glace, une
durée d'attention aussi courte semblerait
bien risquée. D'un autre côté, au milieu des
tuyaux d'orgue glacés, il est peu probable
que le mental divague et s’occupe des
prochaines courses à faire ou des toiles
d'araignée sous le canapé plutôt que de déterminer
où placer avec précision la pointe
en acier de son piolet. Et si Aurelia Lanoe a
pu rester dans l’instant présent et même le
savourer, c'est peut-être aussi parce que –
gants compatibles avec les écrans tactiles
ou pas – on ne peut pas utiliser un smartphone
quand on a des piolets dans les
mains. Quoi qu'il en soit, l'alpinisme en général
et l'escalade sur glace en particulier,
restent l'une des échappatoires les plus
fiables à la vie quotidienne. Formulé autrement
: une demi-heure sur une cascade de
glace libère plus de dopamine qu'un mois
sur les réseaux sociaux. Dommage que la
glace soit si éphémère.
Champsaur, massif des Écrins
Marc Daviet
marcdaviet.com
6
7
3 x 3
Nouveauté au
coin lecture
Jack Ouzi-Bader
« Randos Spa en Suisse »
En famille, seul ou à deux : partez sur les
traces de la tradition thermale séculaire
du château d'eau de l'Europe et profitez
de cette occasion unique de prendre
soin de vous. Ce livre dresse le portrait
de 30 oasis de bien-être modernes
et traditionnelles et fournit
des informations passionnantes sur
leur histoire, leur architecture et les
environs. Que ce soit dans les thermes
de Vals, mondialement connus, à Baden,
chargée d'histoire et marquée par la tradition
thermale, ou dans l'atmosphère
familiale de l'auberge de jeunesse de
Saas-Fee, chacun trouvera son bonheur
dans ce guide. Pour se prélasser dans
les bains la conscience tranquille, pourquoi
pas faire une randonnée avant : pour
chacun des 30 temples de bains, une
randonnée est présentée en détail avec
une description de l'itinéraire, une carte
et des données GPX à télécharger. Tous
les lieux de départ sont accessibles en
transports publics.
Éditions : Helvetiq, 2024
Format: 12,5 x 23,5 cm
Volume : 216 pages
CHF 29.–
Des nouvelles de
la montagne
Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements
et dernières nouvelles de la branche.
Paré pour tous les cas
Les sacs à dos à airbag se sont imposés à
juste titre pour les randonnées hivernales,
notamment en freeride. Le sac à dos Alproof
30 SL gonfle son coussin d'air avec le système
d'airbag électronique Alpride E2. Grâce à des
supercondensateurs, il est complètement indépendant
des cartouches de gaz, et des déclenchements
multiples sont également possibles.
Le reste de l'équipement du sac à dos
est complet, comme d’habitude chez Deuter :
de la fermeture éclair à l’ouverture en C sur
presque tout le pourtour pour une bonne vue
d'ensemble, au fourreau isolé pour le tuyau du
système d'hydratation, en passant par le compartiment
séparé pour l’équipement de sécurité
et plusieurs petits compartiments intérieurs à
fermeture éclair, tous les souhaits sont exaucés.
Le casque, le piolet, les bâtons de ski
et les skis ou le snowboard peuvent être
fixés à l'extérieur. Les objets que l'on
doit avoir rapidement à portée de main
peuvent être rangés dans la poche de
la ceinture ou accrochés au porte-matériel.
Le sac à dos Alproof 30 SL certifié
TÜV est fabriqué avec un matériau
Ripstop robuste et sans PFAS.
ALPROOF 30 SL
DEUTER
Poids : 2620 g (y c. airbag)
CHF 1209.–
Photo : Vinca Film
Sélection
Pour ta saison
d´hiver
Les nombreuses
facettes de l’Hydra
Le piolet Hydra Ice Tool de Black Diamond
est équipé du système BD Integrated Component
Exchange (I.C.E.), ce qui permet de
l'adapter individuellement à ses besoins et aux
conditions extérieures. La lame, le marteau, la
panne, les masselottes, les pointes et les spacers
de poignée peuvent être échangés et complétés
à volonté. Il suffit pour cela d'une clé à six
pans. Ce piolet est ainsi le compagnon idéal aussi
bien pour la glace raide que dans les terrains
mixtes ou les voies de drytooling déversantes.
Le manche de 50 cm de l'Hydra Ice Tool est en
aluminium hydroformé et est complété par une
poignée ergonomique, également adaptable
et extensible avec un ergo ou une pointe. Avec
l'Hydra Ice Tool, Black Diamond a créé un piolet
qui, grâce au système innovant I.C.E., est absolument
polyvalent.
HYDRA ICE TOOL
BLACK DIAMOND
Poids : 610 g
CHF 289.–
Sélection 1/2025 :
catalogue maintenant
en ligne
« Sélection », notre catalogue trimestriel regroupant
les meilleurs produits pour la saison,
est publié en alternance sous forme imprimée
et sous forme de magazine en ligne. Lors de
chaque « grand » changement de saison entre
l'été et l'hiver, c'est-à-dire en avril et en octobre,
la version papier de « Sélection » vous
informe sur les nouveautés et les produits
phares. Les numéros de janvier et de juin sont
publiés sous forme de magazine en ligne. C'est non
seulement plus durable, mais aussi plus actuel, car
la disponibilité des produits présentés peut être
actualisée en permanence. Vous trouverez
dès à présent en ligne notre sélection de
produits pour la randonnée à ski, le ski de
haute montagne, la cascade de glace et la
raquette à neige dans Sélection 1/2025.
baechli-bergsport.ch/fr/
selection-hiver
The Last Expedition :
portrait filmé de
Wanda Rutkiewicz
Wanda Rutkiewicz fut la première Polonaise
au sommet du Mount Everest – devançant
ainsi ses collègues polonais. Elle a également
été la première femme à gravir le K2. Wanda
Rutkiewicz vivait à une époque où les femmes
alpinistes n'étaient pas prises au sérieux. Mais
elle était une visionnaire – et en avance sur
son temps. Deux ans avant sa disparition,
elle a commencé à planifier son ambitieux
projet : « Caravan to Dreams », dont l’objectif
était de gravir les 14 huit milles en deux
ans seulement. Le projet semblait impossible
à l'époque. En 1992, Wanda Rutkiewicz
investit ses économies dans une expédition
au Kanchenjunga. Elle ne reviendra jamais
de cette troisième plus haute montagne du
monde. Plus de 30 ans après ces événements,
sa compatriote, la réalisatrice primée Eliza
Kubarska (« The Wall of Shadows »), part à la
recherche de traces dans l'Himalaya, effectue
des recherches dans les archives et rencontre
les compagnons de route et les adversaires
de Wanda Rutkiewicz, une femme aussi fascinante
que polarisante.
Le film de 86 minutes « L’ultime ascension :
le mystère de Wanda Rutkiewicz » sortira le
9 janvier 2025 en Suisse alémanique et le 15
janvier en Suisse romande. Nous sommes
heureux de pouvoir participer à ce film en tant
que partenaire de promotion.
8
9
3 x 3
25 ans Saas-Fee :
dix ans de plus
Ice & Sound fête un quart de siècle d’existence !
Les 24 et 25 janvier, la 25 e édition des championnats
du monde d’escalade sur glace se déroulera
à Saas-Fee. Pour cet anniversaire, les organisateurs
ont eu une idée particulière : la structure
d'escalade sera agrandie de dix mètres, de sorte
qu'il faudra grimper jusqu'au plafond du parking
à 32 mètres de hauteur. Plus de 100 athlètes de
haut niveau se disputeront les titres dans le « Ice-
Dome » de Saas-Fee – encouragés par au moins
2500 spectatrices et spectateurs qui transformeront
le parking en une arène de compétition
(vêtements chauds recommandés). Le programme
principal de la compétition sera agrémenté
par une multitude d’autres évènements :
des ateliers de cascade de glace aux spécialités
culinaires dans la tente de restauration chauffée
avec LiveView, en passant par les légendaires after-show-party
où l'on peut voir les athlètes de
près. En tant que sponsor, Bächli se réjouit particulièrement
d'être à nouveau présent lors du
plus grand événement hivernal en Valais !
iceandsound.com
Couche épaisse
Un garnissage de 400 g, un pouvoir
gonflant de 1000 cuin, un duvet 90/10
de haute qualité : les valeurs internes
de l'Olympus Tech Down Parka sont
conçues pour une isolation thermique
maximale. Les compartiments spéciaux
3D Aero permettent au duvet de déployer
toute son efficacité, protégé par
une enveloppe extérieure coupe-vent en
Pertex Quantum. La fermeture éclair bidirectionnelle
à l’avant évite les ponts thermiques
typiques grâce à une construction
spéciale. La capuche généreuse et compatible
avec le casque est réglable à l'arrière
de la tête et comporte une visière rembourrée au
niveau du visage pour une protection supplémentaire
contre le froid. Plusieurs poches zippées à
l'extérieur et des poches à l'intérieur permettent
de ranger de petits objets, des chaufferettes, des
gants et bien plus encore. Robuste et très chaude,
l'Olympus Tech Down Parka est à l'aise dans les
expéditions et l'alpinisme.
OLYMPUS TECH DOWN PARKA
LA SPORTIVA
Poids : 700 g
CHF 719.–
Atelier avec Skitourenguru
« Préparation
d’une course »
Vous recherchez une randonnée à ski adaptée aux
conditions avec un faible risque d'avalanche et avez
besoin d'aide pour la préparation ? La plateforme
skitourenguru.ch calcule le risque d'avalanche
pour environ 2600 randonnées à ski en Suisse. En
tant que partenaire de la plate-forme, nous avons
invité le concepteur et exploitant de Skitourenguru,
Günter Schmudlach, un randonneur à ski passionné,
à donner cinq ateliers dans nos magasins. Les
ateliers montrent comment utiliser la plate-forme
et quels sont les avantages et les risques qu'elle
comporte. Il y aura également une partie pratique
au cours de laquelle quelques randonnées à ski
seront simulées. Veuillez consulter notre site web
pour savoir s'il y a encore des places disponibles
pour la date souhaitée. Le cours est gratuit et dure
environ 90 minutes. En allemand.
VUE D’ENSEMBLE DES DATES :
Magasin de Coire :
Magasin de Kriens :
Magasin de Thoune :
Magasin de Zurich :
Magasin de Pfäffikon :
16 janvier
23 janvier
30 janvier
6 février
13 février
baechli-bergsport.ch/fr/actualite/evenements/
skitourenguru
Photo : Robert Hendriksen
DEUTER
IS FOR THE
SAFER SEND
10
11
Bon plan Premières en cascade de glace
Beautés
éphémères
Peu importe le terrain, nos athlètes Roger Schäli et
Jonas Schild se sentent en montagne comme à la
maison. Ils aiment par-dessus tout partir à la découverte
de l’inconnu. La cascade de glace a de quoi les
combler, car elle ne se forme jamais de la même manière
d’une fois à l’autre. Dans leurs récits, Schäli et
Schild décrivent leurs coups de cœur en cascade de
glace les derniers hivers et recommandent des spots
pour les débutants et les plus ambitieux.
Protocole Nadine Regel
Photo : Tom Malecha
Le mantra de Roger Schäli
pour les cascades de glace
exposées : « Il est important
de toujours garder de la
réserve ».
Wegweiser Steilrinnen
Premières en cascade de glace Bon plan
Conseil de Roger pour les débutants
Les gorges de Pontresina
« Je décide spontanément
quelles ligne je veux grimper. »
Gravir le Piz Güglia par le couloir e la face nord-ouest et l’arête nord,
première ascension en rope-solo (WI5+, M5+)
Texte Roger Schäli
« Mon moteur est de découvrir de nouveaux itinéraires. J’ai reçu
l’incroyable cadeau de continuer à voir les montagnes avec des
yeux d’enfant – comme un immense terrain de jeu avec d’innombrables
possibilités. Lorsque je découvre un site d'escalade que
je ne connais pas ou peu, il m'arrive de grimper sans topo. Je me
laisse simplement inviter et inspirer par les lignes qui me plaisent.
J'aime aussi estimer moi-même les cotations avant de faire la
voie. C’est ainsi que j’ai procédé l’hiver passé au Piz Güglia, un
sommet panoramique en Engadine dont la forme rappelle celle du
Cervin. La région tout autour du Julierpass est très appréciée pour
le ski de randonnée. À l’occasion d’une rando j’ai découvert une
voie dans la face nord-ouest et je me suis dit : pourquoi pas ?
Ma voie (600 m, 5 longueurs, IV, WI5+, M5+) se trouve à l'écart
de la civilisation, avec une vue magnifique sur les sommets de l'Engadine.
L'hiver dernier a été particulier car pendant longtemps il a
été très peu enneigé. C'est pourquoi j'ai retardé ma tentative au Piz
Güglia. Lorsque les conditions ont finalement été réunies, aucun
de mes collègues n'a eu le temps de m'accompagner. Je suis donc
parti seul. J’ai fait deux reconnaissances pour vérifier les conditions
et l'itinéraire, et la troisième fois, j’ai pu atteindre le sommet.
En raison de l'abondance de neige, les piliers sur lesquels
j'ai grimpé étaient minces et remplis de neige et d'air, ce qui m'a
‹1›
Photo : Flavia Celia
Photo : Roger Schäli
empêché de poser des broches à glace fiables. Dans la montée, j'ai
également dû faire face à des avalanches de neige sans cohésion
et à du spindrift. Pour cette course, il faut beaucoup d'expérience
en matière d'assurage.
J’ai fait la voie en solo sur corde et j’ai utilisé mon GriGri
pour l’assurage. De plus, j’ai fait un contre-assurage pour que la
corde ne glisse pas. Comme en alpinisme, on va rarement jusqu'à
la limite en cascade sur glace. Il est important de toujours avoir de
la réserve, surtout si on est seul. La voie comporte cinq longueurs
relativement difficiles, puis j’ai grimpé sans être assuré dans un
terrain de face nord classique dans le troisième et quatrième degré.
Je ne suis pas vraiment un grimpeur solo, mais parfois, c'est
agréable d'être tout seul. Seul en montagne, on se sent tout petit,
et cela a son propre charme. Il n'est pas nécessaire que la course
soit particulièrement sauvage.
À aucune des cinq longueurs je n’ai fait de relais sur des ancrages
forés, uniquement sur des pitons. Un guide de montagne
avec un client bien entraîné pourrait très bien faire cette voie – par
exemple comme entraînement pour la face nord de l’Eiger. Cet itinéraire
est idéal dès février ou mars lorsque les jours s’allongent
et que le danger d’avalanche diminue. Pour grimper en tête il faudrait
grimper plus que du WI5+ car la course est longue et qu’il y
a toujours un risque résiduel. Du sommet, j’ai à nouveau désescaladé
la voie. Si l’on n’est pas à l’aise avec la désescalade, il est
possible d’emporter des raquettes et de descendre au Julierpass
par le sentier d’été.
L'escalade mixte et la cascade de glace ont beaucoup évolué
au cours des 40 dernières années. Le drytooling a donné un
nouvel élan à ce sport. Mais au final, les grimpeurs sur glace se
concentrent sur quelques hotspots dans les Dolomites, Chamonix
et Kandersteg. Je suis fasciné par les ascensions hivernales classiques
comme celle du Piz Güglia – un mélange de mixte et d'alpinisme,
où l'on gravit des lignes classiques en hiver, comme on le
faisait autrefois à l'apogée des ascensions de faces nord dans les
Alpes. On découvre ainsi les montagnes comme il y a 100 ans.»
‹2›
Dans les gorges de Pontresina les cascades de glace se forment
en partie naturellement et en partie par irrigation artificielle, ce qui
garantit la présence de glace. Les guides de montagne locaux surveillent
la formation de la glace, garantissent des conditions stables
et éliminent les zones potentiellement dangereuses chaque fois que
cela est possible. Néanmoins, l'escalade se fait aux risques et périls
de chacun. Avec des parois de glace d'environ 40 mètres de haut, qui
ne font souvent qu'une longueur, les gorges sont parfaitement adaptées
aux débutants. Mais les plus avancés y trouvent aussi des itinéraires
exigeants. Le secteur éclairé est une particularité appréciée :
de mi-décembre à mi-mars, il est possible d'y grimper tous les soirs
jusqu'à 21 heures, même dans l'obscurité. Grâce aux nombreuses
voies, aussi bien dans le secteur inférieur que supérieur, l’affluence
des grimpeurs se répartit bien. Les cafés et restaurants à proximité
permettent de se réchauffer pendant les pauses. Pour les débutants,
l'école d'alpinisme de Pontresina propose des cours d'introduction,
des cours techniques et des cours d'escalade privés. Après les chutes
de neige, la neige est enlevée des endroits dangereux. Il est possible
de se garer sur les places de parc de Gitölia ou dans les parkings
sous-terrain de Mulin et Rondo. Les topos et autres informations sont
disponibles sur le site web de govertical.ch.
Conseil de Roger pour les chevronnés
Breitwangflue à Kandersteg
La Breitwangflue à Kandersteg est considérée dans toute l’Europe
comme la Mecque européenne de la cascade de glace. Ce site offre
un éventail impressionnant de voies sur glace et mixtes. La paroi
est connue pour ses classiques « Crack Baby » (WI5+, 340 mètres)
et « Flying Circus » (M10, E4, 165 mètres), la première voie en M10
d’Europe, gravie pour la première fois en 1998 par Robert et Daniela
Jasper, « Betablocker Super » (WI7, 300 mètres) ou encore
« Ritter der Kokosnuss » (M12, WI5, 165 mètres). Le terrain est exigeant
: les parois sont parfois verticales ou surplombantes, ce qui
rend les courses extrêmement difficiles. Mais les conditions sur
place exigent également une attention particulière. Il peut arriver
que des plaques se détachent, ce qui rend l’assurage plus difficile.
Il faut être très vigilant, surtout lors des premières ascensions de
la saison. Ceux qui grimpent à la Breitwangflue devraient prendre
plusieurs jours pour avoir une vue d'ensemble et trouver le bon
moment pour s'engager dans la voie de leur choix. La montée de
900 mètres se fait à pied et dure entre une heure et demie et deux
heures et demie, selon les traces. Il est conseillé de planifier les
courses en semaine afin d'éviter la grande affluence. Il est indispensable
de partir tôt pour avoir suffisamment de temps pour
l'ascension. La meilleure période pour la paroi se situe entre décembre
et février, selon les conditions.
‹1› Roger Schäli a réalisé sa nouvelle ascension du Piz Güglia
(3380 m) dans le style rope solo qui demande passablement
d’efforts, mais qui procure un sentiment indescriptible.
‹2› Du flair pour la glace : en faisant du ski de randonnée,
Schäli a découvert une ligne dans la face nord-ouest qui lui
semblait réalisable – il a ensuite attendu patiemment des
conditions favorables.
14
15
Bon plan Premières en cascade de glace
Thema Rubrik
Conseil de Jonas pour les débutants
Engstligenalp (Adelboden)
« Je m’es-
‹2›
L'Engstligenalp à Adelboden est une excellente destination
pour les débutants en cascade de glace. À
2000 mètres d'altitude se trouve une arène de glace
irriguée artificiellement. Elle comporte 23 voies de
10 à 30 mètres de long, y compris des moulinettes.
Le site se trouve directement en dessous de l’arrivée
des remontées mécaniques de l'Engstligenalp et
l'entrée coûte dix francs par jour. L'école d’alpinisme
d'Adelboden propose des cours de cascade de glace
et des courses guidées de mi-décembre à début avril.
Outre l’arène, l'Engstligenalp propose également des
voies de glace naturelles qui ne sont pas surveillées.
La voie « Kleine Fall » propose selon la formation de
la glace jusqu'à six longueurs (WI3, 160-220 m). Elle
peut aussi être combinée avec la voie « Stoller » pour
une course d'une journée entière. La voie « Magic
Mushrooms » est une voie mixte exigeante de haut niveau
(III M9, 120 m + 60 m), dont la partie inférieure
se grimpe soit en rocher, soit en glace, selon l’état
de la glace. C'est surtout la glace suspendue à la fin
de la voie qui fait de cette course une expérience
inoubliable. L'« Untere Engstligenfall » propose un
itinéraire de difficulté modérée (WI5, 150 m) qui, s'il
fait suffisamment froid, offre un paysage de glace de
rêve, comparable à l'escalade sur un glacier. D'autres
voies sont « Salto Mortale 2000 » (III WI4, 200 m) et
« Undärdä Chatzächerä » (III M7, 110 m). Informations
sous : engstligenalp.ch
Conseil de Jonas pour les chevronnés
Thron (Averstal)
La voie « Thron » dans le Averstal (Grisons) compte
parmi les cascades de glace les plus spectaculaires
de Suisse et représente un défi particulier pour les
grimpeurs confirmés. Elle se trouve entre les localités
d'Innerferrera et de Campsut, à une altitude de 1720
mètres. La voie (240 m, 6 longueurs, WI5+) présente
une glace raide de 70° à 90° sur toute sa longueur et
présente plusieurs passages verticaux, surtout dans
la partie supérieure. Ce sont surtout les conditions de
glace changeantes qui en font un véritable défi. L'assurage
se fait entièrement par son propre matériel, à
l'exception du premier et du dernier relais. C'est pourquoi
de l'expérience et un équipement adéquat sont
décisifs : il est recommandé de disposer d'une corde
à double de 50 mètres, de six à huit dégaines, d'une
dizaine de broches à glace, de piolets et de crampons
techniques, de matériel pour les lunules ainsi que d'un
casque. Pour accéder au pied de la voie il faut compter
environ 20 minutes. La descente s'effectue en rappel
sur des lunules le long de la voie. La période idéale
pour grimper cette voie se situe entre décembre et
février. Après des chutes de neige, la cascade est exposée
aux avalanches et, à partir de la mi-février, le
soleil peut provoquer une fonte dangereuse dans la
partie supérieure.
time heureux
si j’arrive à
avoir deux
semaines de
bonne glace. »
« OeschiMixTrix » (3 longueurs,
100 m, M6/7), ouverture
et première ascension
Texte Jonas Schild
« J’ai réalisé mon dernier projet en mixte il y a deux hivers, en
janvier 2022. Au-dessus du Oeschinensee à Kandersteg – un
hotspot Instagram très apprécié en été – j'ai ouvert une nouvelle
voie avec mon compagnon d'escalade Stephan Siegrist. Elle se
trouve à droite de la voie connue « Januarloch » dans le secteur
Oeschinensee. La voie est composée de trois longueurs, chacune
d'entre elles mesurant entre 30 et 40 mètres. Pour chaque longueur,
nous avons posé deux spits et des relais, sinon il s'agit
d'un pur projet d'auto-assurage. Pour moi, l'escalade a été extrêmement
gratifiante, et la voie a déjà été répétée par un ami
grimpeur français.
La voie que nous avons baptisée « OeschiMixTrix » se situe
au cœur d'un paysage hivernal impressionnant. Le lac est
gelé et recouvert de neige, et derrière lui s'élèvent des parois
rocheuses partiellement recouvertes de glace. La vue depuis la
voie jusqu'à Kandersteg est fantastique. La voie emprunte un
dièdre en surplomb auquel ne sont suspendues que quelques
formations de glace isolées. J'ai découvert cette ligne en grimpant
une autre voie quelques jours auparavant. Pour moi, les
premières ascensions sont particulièrement passionnantes, car
on se lance dans l'inconnu sans savoir ce qui nous attend. Tout
Photo : Daniel Bleuer
Photos : Jonas Schild
le processus me fascine : trouver un objectif,
planifier la logistique, puis explorer un terrain
inconnu – et grimper une voie que personne n'a
jamais faite auparavant.
Pour les voies de glace et les voies mixtes, il
faut ajouter que l'on ne sait jamais comment elles
vont évoluer. On ne sait pas si l'hiver prochain il y
aura à nouveau de la glace au même endroit. Ces
lignes de glace en filigrane changent en fonction
‹1›
de l'écoulement de l'eau, et c'est précisément ce
que je trouve passionnant : grimper sur quelque
chose de si éphémère, qui n'existe que pour une courte période
en hiver et qui a un aspect différent chaque année.
Je dois toutefois admettre que ma motivation pour la cascade
de glace a diminué. Non pas parce que je n'aime plus en
faire, mais parce que les conditions sont devenues de plus en
plus difficiles et que les risques sont donc plus importants. J'observe
cette évolution depuis des années : autrefois, la saison de
glace s'étendait de décembre à mars, aujourd'hui, je m’estime
heureux si j’arrive à avoir deux semaines de bonne glace. L'hiver
dernier, je n'ai probablement grimpé que 50 mètres dans la glace,
car les conditions dans les Alpes n'étaient tout simplement pas
bonnes. Je pense que l'avenir de la cascade de glace se concentre
en Amérique du Nord, où il fait nettement plus froid que dans les
Alpes ou en Norvège.
Ma dernière expédition, cet automne, nous a menés, mes
collègues grimpeurs et moi, sur la face sud du Mt Shivling, qui
culmine à 6543 mètres dans l'Himalaya de Garhwal, en Inde.
C'était notre troisième tentative d'escalade de la face sud, mais
cette fois encore, nous avons échoué. Nous nous sommes alors
rabattus sur le plan B qui nous a permis de réaliser une première
sur l’arête sud-ouest du Bhagirathi III (6454 m) – un joli
final pour l’expédition. »
‹1› Stephan Siegrist et Jonas
Schild suivent les rideaux de glace
« extrêmement gratifiants » de
« OeschiMixTrix ».
‹2› Les conditions sont rarement
aussi bonnes : la ligne de « Oeschi-
MixTrix » au lac d'Oeschinen qui lui
a donné son nom.
16
17
Expert Gants
Expert
Des gants
pour garder sa chaleur
Housse chaude pour
mains glaciales
Les matériaux isolants utilisés dans les
gants ont pour but de stocker la chaleur
de la main dans l’air piégé entre leurs
fibres. L'air entre la main et le gant a également
un effet isolant – c'est pourquoi
des gants trop serrés génèrent des ponts
de froid. Si le gant est imperméable au
vent et à l'eau, il protège encore mieux du
refroidissement venant de l’extérieur.
Personne n’aime avoir froid aux doigts. Le choix de gants est donc
vaste – des modèles polyvalents aux modèles spécialisés. Nous
allons débattre de qui choisit quel gant, quand et combien de paires
sont nécessaires en montagne.
Texte Hanna Bär
Quiconque a déjà retiré brièvement ses
gants en hiver par temps glacial et venteux
ou a porté un modèle trop fin sait à quelle
vitesse les doigts peuvent se refroidir. C'est
désagréable, de plus, les boucles, mousquetons
et fermetures éclair sont plus difficiles
à manipuler avec des doigts froids
et engourdis – et dans le pire des cas, cela
peut entraîner des engelures. Le refroidissement
des mains est en fait un mécanisme
de protection du corps. L'objectif est
de maintenir la température des organes
vitaux à un niveau constant de 37 degrés
Celsius. Si cette température menace de
baisser lorsque la température ambiante
est basse, le sang, qui transporte également
la chaleur dans le corps, est maintenu
dans le centre du corps – et les extrémités
sont moins irriguées. Un épaississement
du sang, par exemple en raison d'un apport
insuffisant de liquide lors d'un effort sportif,
détériore également la circulation sanguine
et augmente le risque de mains froides.
D'ailleurs, l'altitude joue un rôle important
pour la température. Pour 100 mètres d'altitude,
la température ambiante diminue
de 0,65 à 1 degré Celsius. De plus, le vent
et l'humidité ont une influence supplémentaire
sur la perception de la température et
le refroidissement du corps, en raison de
l'effet de refroidissement éolien et du refroidissement
par évaporation.
Les bases : le chaud et la forme
L’assortiment de gants actuel va bien
au-delà de la moufle en laine foulée. La
palette va des sous-gants fins et des gants
en polaire aux gants épais pour les expéditions,
en passant par des modèles coupevent
et légèrement doublés. « Les gants
ont trois fonctions principales dans l'utilisation
alpine : outre la protection contre
le froid et l'humidité, ils doivent protéger
la main contre les blessures et augmenter
l'adhérence lors de la préhension », explique
Marcus Liss, directeur adjoint des
achats. Comme pour les vestes isolantes,
les matériaux isolants tels que la laine, les
fibres synthétiques sous forme de polaire
ou de duvet synthétique, ou encore le duvet,
emmagasinent la chaleur corporelle
dans les espaces entre les fibres. Plus il
y a d’espaces, mieux c'est. Il n'existe pas
de norme fixe concernant la plage de température
à laquelle les gants sont adaptés
pour les sports de montagne – certains
fabricants indiquent toutefois une valeur
indicative pour leurs modèles. La forme
des gants a également une influence
sur la chaleur qu'ils procurent. Lorsqu’il
s’agit de choisir des gants, il convient de
toujours tenir compte de sa propre expérience
en matière de sensation de froid.
« Si vous avez toujours les mains froides
et que vous souhaitez mettre l'accent sur
la protection contre le froid, vous avez
tout intérêt à porter des moufles », explique
Liss. La meilleure dextérité, comme
celle dont on a besoin pour manipuler les
fixations, les peaux, les cordes ou encore
les fermetures éclair, est en revanche offerte
par un gant à doigts. Pour ceux qui
ont rapidement froid, mais qui souhaitent
tout de même avoir une certaine habilité
des doigts, la forme mixte du gant à trois
doigts, originaire du domaine militaire,
peut être un bon compromis. Les modèles
de gants plus épais utilisés dans le domaine
alpin ont en outre souvent un peu
moins d'isolation sur la paume de la main
que sur le dos, afin d'obtenir une meilleure
Illustration : Saija Sollberger
La circulation sanguine
régule la chaleur
Lorsqu'il fait froid, les mains ont tendance
à se refroidir plus rapidement. Pour se
protéger, le corps réduit l’irrigation des
extrémités – l’apport de chaleur par le
sang est diminué et les mains refroidissent.
Dans les cas extrêmes, le corps peut
réduire l'irrigation de la peau jusqu'à dix
pour cent de la valeur initiale en raison de
la contraction des vaisseaux sanguins.
18
19
Expert Gants
« La forme et la taille
des mains changent
énormément d’une personne
à l’autre. La seule
possibilité de savoir
si des gants vont est d’y
glisser ses mains. »
Marcus Liss
Adjoint responsable des achats
préhension. Chez Bächli également, l'assortiment
de gants isolants est catégorisé
selon la forme en gants à doigts, moufles,
gants à 3 doigts et la forme spéciale des
moufles à rabat, et non selon le domaine
d'utilisation. « La forme que l'on choisit
dépend souvent simplement de sa propre
sensibilité au froid », constate Liss, qui
a lui-même toujours les mains chaudes
et n'est pas du genre à porter des moufles.
Pour les conditions particulièrement
froides et les exigences spéciales, l'assortiment
Bächli propose aussi des gants
chauffants, par exemple le Heat Glove 8.0
Finger Cap Lobster de la marque Lenz.
Paume et tissu extérieur
Les deux fonctions, adhérence et protection
contre les blessures, sont particulièrement
importantes pour les gants de cascade de
glace : des renforts supplémentaires en
fibres synthétiques résistantes à l'abrasion
se trouvent par exemple au niveau des
phalanges. Ils protègent contre les chocs
contre la glace et le rocher. C’est entre
autres le cas sur les gants Punisher Gloves
de Black Diamond ou, en cuir dans ce cas,
sur le Nordwand Pro Glove de Mammut.
La paume de la main est particulièrement
importante en tant que lien entre la main
et le piolet. Pour une bonne préhension, le
cuir a fait ses preuves, généralement un
cuir de chèvre ou de bœuf robuste ou un
similicuir adhérent. L'adhérence est également
décisive pour la sécurité lors du maniement
de la corde sur les glaciers, pour
tenir les câbles d’assurage métalliques en
alpinisme ou en randonnée, ou lors des
portages en randonnée à ski. « Sans paume
adhérente, on glisse facilement », souligne
Liss. De plus, une paume robuste protège
aussi des arêtes vives, que ce soit celles
des skis ou du rocher. « Lorsque je sélectionne
les produits, je veille à proposer
principalement des modèles avec une telle
paume ou du moins avec des inserts au niveau
du pouce et de l'index, là où le bâton
est saisi », explique Liss.
Plus on est en contact avec la roche
ou la glace, plus le matériau extérieur doit
être robuste. On a généralement le choix
entre le cuir, un peu plus lourd mais plus
robuste, et les fibres synthétiques, généralement
un peu plus légères. « Lorsqu'on
touche beaucoup la neige ou la glace, le
Comme un sac de couchage :
les moufles sont idéales pour
tenir les mains au chaud,
elles sont le meilleur choix
lorsque la dextérité est moins
importante.
poids ne joue généralement qu'un rôle secondaire.
Ce sont plutôt la robustesse et
l'imperméabilité qui comptent », explique
Liss. Cette dernière est obtenue grâce à
une membrane imperméable intégrée.
Le choix : pour la montée et
pour la descente
Un modèle imperméable avec une isolation
moyenne à forte peut également être
un bon choix pour les activités qui ne font
que peu transpirer, comme les randonnées
hivernales faciles, mais au cours
Photo : Christian Adam/Black Diamond
desquelles on souhaite parfois mettre les
mains dans la neige. « Un tel gant polyvalent
fonctionne pour de très nombreux
sports comme la randonnée hivernale et
le ski de randonnée – et, selon les conditions,
également pour l’alpinisme en été »,
explique Liss. Toutefois, quiconque a déjà
transpiré dans ses gants lors d'une montée
rapide, sait que la paire de gants la
plus chaude n'est pas toujours le meilleur
choix. S'il n'est pas nécessaire de mettre
les mains dans la neige lors de la montée,
l'expert de Bächli recommande d'utiliser,
par beau temps, un gant en polaire ou en
softshell coupe-vent, par exemple le très
fin Fleece Light Glove d'Ortovox. La vapeur
d'eau qui se forme peut alors mieux
s'échapper qu'avec un modèle aussi chaud
mais étanche. Pour le sommet ainsi que
pour la descente ou le retour, il faudrait
alors avoir en plus un modèle plus épais
et éventuellement imperméable. « Si l'on
transpire à la montée et que l'on ne change
pas de gants, les mains seront froides dès
Robustesse et agilité
Ces gants imperméables sont particulièrement
adaptés aux courses techniques
en contact avec le rocher ou lorsqu’on doit
utiliser du matériel d'escalade.
EIGER FREE GLOVE
MAMMUT
CHF 179.–
les premiers mètres de descente », prévient
Liss. En revanche, si l'on a beaucoup
les mains dans la neige profonde pendant
la randonnée, une membrane étanche est
indispensable. « Dans ce cas, une manchette
plus longue protège en outre contre
la pénétration de la neige dans le gant ou
la manche », souligne Liss. En revanche, si
l'on met rarement les mains dans la neige,
voire pas du tout, un gant à manchette
plus courte peut suffire.
Lors de randonnées de plusieurs
jours avec un temps changeant il est
conseillé d'avoir plusieurs paires de gants,
qui peuvent aussi être portées l'une sur
l'autre. « Je recommande au maximum
trois couches : un gant fin pour la montée,
un gant un peu plus épais et plus chaud
à mettre par dessus et un sur-gant imperméable
», explique Liss. Si on veut
combiner différents gants, il faut choisir
des couches extérieures de taille suffisante.
Le mieux est d'essayer cela dans
les magasins. Certains modèles ont déjà
Chaleur et protection
Avec ses longues manchettes, ces moufles
imperméables ne laissent pas entrer la
neige – idéales pour les conditions froides
et la poudreuse.
TROLLVEGGEN GORE-TEX PRO MITTENS
NORRØNA
CHF 179.–
une housse imperméable intégrée au
vent ou à l'eau dans le poignet, qui peut
être rabattue sur la main en cas de besoin,
par exemple le Fleece Grid Cover Glove
d'Ortovox. Que l'on opte pour un tel modèle
ou pour un sur-gant séparé est une
question de goût. Certains modèles plus
chauds ont également une construction
similaire : ils ont un gant intérieur isolant
qui peut être séparé du sur-gant étanche.
Il existe en outre des sous-gants fins qui
peuvent généralement être portés sous
d’autres gants. Ils apportent une chaleur
supplémentaire et peuvent être conservés
lors du changement de gants par exemple.
« Si l'on se déplace beaucoup dans des
conditions différentes, il est judicieux de
se procurer trois ou quatre modèles de
gants afin de pouvoir couvrir l'ensemble
du spectre de conditions », explique Liss.
La bonne taille
Le choix de la taille n’est souvent pas
facile, mais il faut toujours tenir compte
Accroche et légèreté
Ces gants coupe-vent sont parfaits
pour la randonnée à ski grâce à
la bonne adhérence du cuir et aux
renforts dans la main.
TOUR GLOVE W
ORTOVOX
CHF 89.–
20
21
Expert Gants
‹1› ‹2› ‹3›
THE
THE
HYDRA HYDRA
The Many-Headed The Many-Headed Beast Beast
D’une polyvalence révolutionnaire, D’une polyvalence le piolet révolutionnaire, Hydra le piolet Hydra
Ice Tool est un véritable engin Ice modulaire Tool est un véritable engin qui modulaire peut qui peut
être configuré pour s’adapter être à configuré n’importe pour s’adapter quelle
à n’importe quelle
course, qu’il s’agisse d’alpinisme course, qu’il technique, s’agisse d’alpinisme technique, de de
glace pure ou d’escalade mixte glace en pure ou compétition.
d’escalade mixte en compétition.
‹1› En assurant on se refroidit facilement,
mais en même temps on a besoin de
beaucoup d’agilité pour manipuler la corde
– les gants à trois doigts répondent à ces
deux exigences.
‹2› Ici, il faut faire preuve de dextérité : les
petites boucles sont plus faciles à manipuler
avec des gants à doigts.
‹3› Pour des descentes dans la poudreuse,
des gants avec des manchettes assez
longues sont souvent un bon choix. On les
portera par-dessus la veste.
des aspects suivants pour que des gants
soient bien adaptés : la base des doigts ne
doit dépasser dans la paume, c'est-à-dire
être trop basse, mais en même temps elle
ne doit pas restreindre le mouvement des
doigts ; la paume doit arriver jusqu’au
poignet – même lorsque la main est inclinée
– et les poignets doivent être suffisamment
serrés ; les doigts ne doivent
pas trop frotter les uns contre les autres
lorsque la main est ouverte et le pouce
doit également pouvoir être écarté sans
trop de gêne. Selon le fabricant, les tailles
de gants sont indiquées en chiffres ou de
XS à XL, en s'appuyant sur le système
américain des tailles de chaussures. Selon
le matériau, le modèle et le fabricant,
des gants de même taille peuvent être
très différents. « La forme et la taille des
mains changent énormément d’une personne
à l’autre. La seule possibilité de
savoir si des gants vont est d’y glisser
ses mains », explique l'expert en gants.
Un gant ne devrait jamais être trop serré
ou trop petit. En effet, cela comprime la
couche isolante, il reste moins d'espace
vide pour l'accumulation de chaleur et les
mains se refroidissent plus vite. En outre,
la circulation sanguine des mains peut
s'en trouver encore plus affectée. « Si on
ne peut pas bouger correctement la main
et qu’on doit constamment lutter contre
la résistance du gant, cela peut aussi être
très fatigant à la longue », avertit Liss.
Cette fatigue prématurée se manifestera
surtout lorsqu'on bouge beaucoup et
qu’on utilise beaucoup les mains, comme
par exemple en cascade de glace.
Les personnes qui utilisent leur
smartphone en route pour prendre des
photos ou pour s’orienter, doivent s’assurer
que leurs gants sont équipés d’une fonction
écran tactile – il s’agit d’un matériau spécial
au niveau de l'index qui, tout comme la
peau, permet de transmettre les impulsions
électriques nécessaires au fonctionnement
des écrans tactiles. En particulier pour la
cascade de glace ou pour les gants de rechange,
des passants au bout des doigts
permettant d’y glisser un mousqueton sont
importants pour pouvoir les suspendre
au baudrier. Ainsi, l'ouverture est orientée
vers le bas et la neige ou la glace ne
peuvent pas tomber à l'intérieur. En outre,
sur certains gants de cascade de glace, les
auriculaires sont fabriqués sans couture.
Cela permet d'éviter d'éventuels points de
pression. Des sangles de poignets évitent
de perdre les gants dans les remontées
mécaniques ou par temps venteux lors du
changement de gants au sommet. De telles
sangles peuvent aussi être achetées séparément
pour donner du pep à un modèle
existant. Il est également pratique d'avoir
un matériau un peu plus doux et absorbant
au niveau du pouce. « Par exemple pour
essuyer la sueur, les lunettes ou le nez »,
explique Liss.
Que faire lorsque les gants sont détrempés
? Pour les faire sécher, il faut absolument
éviter de les mettre au four ou
directement sur un chauffage, surtout s’ils
comportent une membrane ou des parties
en cuir. La prudence est également de mise
pour le lavage des gants en cuir : ils ne
devraient si possible pas être lavés et en
aucun cas à la machine. On peut éventuellement
les laver à la main ou encore mieux
les essuyer avec un chiffon humide si les
salissures sont légères et superficielles.
Les gants sans cuir peuvent généralement
être lavés en machine (en respectant les
consignes d'entretien du fabricant). Si le
gant est composé d'un gant intérieur et
d'un gant extérieur, il est judicieux de laver
et de sécher les deux parties séparément.
Les gants en softshell et les parties
textiles des gants avec membrane imperméable
doivent être réimprégnés après le
lavage. Les parties en cuir, par exemple les
paumes, doivent être enduites d'un produit
d'entretien du cuir après le lavage ou également
en cas d'utilisation intensive. Les
gants contenant du cuir sont souvent accompagnés
d'un petit sachet contenant un
produit d'entretien approprié.
Photos : Jeremiah Watt/Black Diamond, Christian Adam/Black Diamond
IK GLATTHARD
22
e
ty, Montana (US)
YANNIK GLATTHARD
BD athlète
Cooke City, Montana (US)
23
Bon plan Aiguille de la Tsa
Alpinisme de
pointe
Telle une lance effilée, l'Aiguille de
la Tsa se dresse dans le ciel d'Arolla.
De près, elle se laisse apprivoiser et
offre une escalade sur un excellent
gneiss – suivie de nombreux virages
dans la neige de printemps.
Texte & Photos Caroline Fink
Objectif en vue : en traversant
le Glacier de l’Aiguille,
l’Aiguille de la Tsa se dresse
devant nous.
Bon plan Aiguille de la Tsa
Le voisin d’en face : en route
vers la cabane Bertol, les randonneurs
à ski contemplent le
Mont Collon, qui trône tout
au fond du Val d'Arolla.
CONÇUS POUR
LES AVENTURES
DE LA VIE
LES NOUVEAUX PRODUITS GORE-TEX OFFRENT UNE
GRANDE LONGÉVITÉ, SONT RÉALISÉS SANS PFAS*
ET PRÉSENTENT UNE EMPREINTE CARBONE RÉDUITE.**
UN GRAND PAS POUR LA PERFORMANCE &
L’ENVIRONNEMENT.
Chaussures de ski au pied, les mains sur le
métal froid, nous grimpons les échelons des
échelles verticales. Notre objectif : la cabane
Bertol, perchée sur son éperon rocheux telle
un nid d’aigle. Cette fois, l'ascension est plus
facile que d'habitude : nous n'avons même pas
entraperçu les deux premières échelles. En suivant
la trace de montée jusqu'au dépôt de skis,
nous les avons devancées sans les voir – il y a
rarement autant de neige.
Quelques minutes plus tard nous nous
trouvons sur la terrasse de la cabane. Dans
notre dos, les pentes raides du Val d’Arolla d’où
nous sommes partis et devant nous l’étendue
blanche du glacier du Mont Miné. Autour de
nous se dressent les pointes rocheuses telles
que celles du Clocher de Bertol, de la Dent de
Bertol ou des Douves Blanches. Celle que nous ne voyons cependant
pas, est la pointe qui nous a fait venir jusque-là : l’Aiguille de
la Tsa. Il s’agit d’une des plus belles aiguilles rocheuses des Alpes,
se dressant toute en finesse vers le ciel. Elle est plus facile à gravir
qu’il n’y paraît. Au printemps il est possible d’accéder à ski jusqu’au
pied de l’aiguille et d’atteindre son sommet en trois longueurs.
Conditions hivernales en plein printemps
Tous ceux qui sont déjà venus à Arolla ont vu cette aiguille. Tout
comme ceux qui ont emprunté la Haute Route classique. Pourtant,
peu de gens connaissent son nom. Un nom qui vient d'ailleurs du
patois local et qui ne signifie rien d'autre que : l'aiguille du pâturage
rocailleux à proximité des sommets. Pourtant, comme souvent, son
nom a migré depuis la vallée vers les sommets. Dans les pentes
dominant Arolla se trouve « La Tsa » – le pâturage rocailleux d'altitude
; plus haut, on trouve le Glacier de la Tsa et, au-dessus de
celui-ci, notre Aiguille de la Tsa.
Une fois sur la terrasse de la cabane Bertol, nous doutons
un instant de notre projet : le soleil printanier brille certes de mille
feux, mais les pics rocheux qui nous entourent sont recouverts
d'une épaisse couche de neige. Des corniches et de belles quan-
26
‹2›
tités de neige fraîche les enveloppent d'un blanc immaculé. Même
le gardien de la cabane secoue la tête alors qu’il se tient à nos
côtés en regardant autour de lui : au lieu des légères précipitations
annoncées, le dernier front froid a déversé 70 centimètres de neige
fraîche, raconte-t-il. Plus tard, MétéoSuisse annoncera que dans la
région d'Arolla, il est tombé en ce mois de mai presque trois fois
plus de pluie et de neige que d'habitude.
Nous ne connaissons pas encore ces chiffres, mais il est clair
que le lendemain, nous aurons affaire à une « ascension hivernale »,
même si le calendrier affirme le contraire. Et il est également clair
que le passage qui part directement derrière la cabane et qui permet
d’accéder à un col en traversant une pente raide est impraticable.
La neige fraîche accrochée à la pente abrupte telle du velours blanc
nous contraint à faire un détour : au lieu de monter directement, nous
allons d’abord redescendre un peu en direction d'Arolla et rejoindre
le col de la Tsa par des pentes un peu plus douces plus au nord.
Mais pour l'instant, nous nous asseyons à l'une des tables
en bois de la cabane Bertol. Un joyeux brouhaha emplit la salle
commune – la vaisselle s'entrechoque, les bols fument, les clients
parlent et rient, tous les bancs et chaises sont occupés. C'est à la
fois bruyant et sécurisant. Au cœur des hauts sommets du Valais
* FABRIQUÉ SANS AJOUT VOLONTAIRE DE SUBSTANCES PER- ET POLYFLUORÉES ;
PEUT CONTENIR CERTAINES TRACES.
** GRÂCE À LA MEMBRANE INNOVANTE ET AUX TEXTILES SÉLECTIONNÉS POUR LE LAMINÉ (HIGG MSI)
27
© 2024 W. L. Gore & Associates GmbH. GORE-TEX, LA GARANTIE DE VOUS MAINTENIR AU SEC, Gore et les logos sont des marques déposées de W. L. Gore & Associés
Wegweiser Aiguille de la Tsa
central, la cabane est un havre de chaleur dans un monde de
glace, de neige et de roche habité habituellement que par le vent
et les nuages.
Dans un crissement de porcelaine
De prime abord il est surprenant que les alpinistes aient exploité
la région très tôt. On y cherche en vain des montagnes célèbres à
proximité. Cependant, la situation géographique était intéressante à
l'époque, car le glacier du Mont Miné offrait un accès aisé à la Dent
Blanche et au col de Tête Blanche. Et de là, on se trouvait rapidement
au pied de la Dent d'Hérens, à Zermatt ou dans la Valpelline
italienne. En 1897, la section neuchâteloise du Club Alpin Suisse
CAS décida de construire une cabane au-dessus du col de Bertol. Au
cours des décennies suivantes, elle a été agrandie et rénovée à plusieurs
reprises, jusqu'à ce que l'actuelle cabane Bertol voie le jour en
1976. Elle a été conçue par Jakob Eschenmoser, la figure paternelle
de tous les architectes des cabanes suisses du 20 e siècle. Il a conçu
et réalisé pas moins de 16 cabanes dans les Alpes suisses, dont la
Domhütte, la Salbithütte ou la Albert-Heim-Hütte.
Nous passons donc la nuit dans un monument historique. Une
chose nous frappe particulièrement lorsque nous nous couchons : la
marque de fabrique d'Eschenmoser qui réalisait des cabanes polygonales,
dans lesquelles les lits étaient disposés en cercle. Ce qu'il
vantait comme « un maximum de volume pour un minimum de surface
de façade » signifie pour les hôtes que les matelas trapézoïdaux
offrent beaucoup de place pour les épaules, tandis que nos pieds
sont serrés les uns contre les autres. Mais comme presque toutes
les « cabanes Eschenmoser » ont été remises au goût du jour, nous
apprécions la valeur nostalgique de la cabane Bertol. Ou du moins,
nous essayons.
Lorsque nous sortons du refuge à cinq heures du matin pour
nous rendre sur la terrasse, nous nous sentons néanmoins libérés.
Nous respirons l'air froid et contemplons le glacier du Mont Miné,
baigné dans la lumière froide de l'aube, tandis que les lampes frontales
des premières cordées brillent dans son immensité comme
des îlots de lumière dans une mer bleu clair.
Il est difficile de savoir ce que
la journée nous réservera. Allons-nous
parvenir à grimper sur
des rochers enneigés jusqu'au sommet
de l'Aiguille de la Tsa ? Nous
mettons nos sacs à dos en espérant
que nos efforts seront récompensés.
Nous descendons les escaliers
et les échelles jusqu'au dépôt des
skis et glissons bientôt à ski un bout
vers la vallée. On aurait envie de se
boucher les oreilles tellement le gel
de la nuit a transformé la neige en
une céramique archi dure qui génère
un boucan assourdissant au
passage nos carres.
‹1› À la recherche de l’aiguille
Peu après, nous remontons derrière
un éperon rocheux. Conversion
après conversion, dans le froid du petit matin, nous atteignons
le col de la Tsa par l'ouest – et non par l'est, comme l'aurait permis
la montée directe depuis le refuge. Nous débouchons au col juste au
moment où le soleil franchit les crêtes de l'imposante Dent Blanche.
Devant nous se trouvent les vastes bosses du glacier de l'Aiguille,
que nous traversons maintenant. Nous avançons pas à pas vers la
chaleur de cette journée printanière, entourés de cristaux de neige
scintillants, comme si nous traversions un champ de diamants.
Nous passons d’une combe glaciaire à une autre et découvrons
tout à coup devant nous une tour rocheuse. Nous nous arrêtons et
nous nous demandons : est-ce elle ? Ou pas ? Un coup d'œil sur la
‹1› Les échelles qui mènent du dépôt des skis
à la Cabane Bertol constituent le dernier effort
avant le café et la tranche de tarte.
‹2› Même si la course n’est pas extrêmement
longue, il vaut la peine de partir tôt pour saisir
le bon moment et descendre sur une neige
juste bien revenue.
‹2›
Ambiance matinale sur le Glacier du Mont
Miné – les sommets du Cervin et de la Dent
d'Hérens pointent à l'horizon.
28
29
‹1› Avec la neige fraîche omniprésente,
l’escalade se fait dans une ambiance
alpine.
‹2› Difficile de retenir un cri de joie : la
neige parfaitement revenue du Glacier de
Bertol offre une descente inoubliable.
‹3› Le passage clé de la partie de grimpe
propose deux choses : des petites prises
et une vue vertigineuse.
Pour les exigences les plus élevées
En haute montagne, les skieurs ont besoin d'un équipement fi able et polyvalent,
mais également léger et peu encombrant. Nous vous présentons ici trois
nouveautés qui répondent à ces critères.
carte et nous tombons d'accord : l'Aiguille de la Tsa se trouve bel
et bien devant nous. Elle semble plus petite que prévu, comme si
l’aiguille inaccessible s’était métamorphosée en un pic parsemé de
marches et de vires en gneiss. Ce qui nous réjouit, c'est qu'elle est
suffisamment raide pour être presque exempte de neige. Mais seulement
presque – et c'est ainsi que nous grimpons en crampons. Nous
nous accrochons aux prises, nous nous tenons sur de fines réglettes
et traversons une dalle en tremblant. Nous contournons encore une
fois l'arête, puis franchissons un bloc, poursuivons par une vire sur
le versant nord, remontons par un dièdre et nous voilà au sommet.
Ou plutôt : sur la plus belle aiguille rocheuse du Valais central.
Dans les premiers topoguides elle est désignée comme « obélisque
» et figure déjà sur la carte suisse de 1862 comme Aiguille
de la Za. Six ans plus tard, le 21 juillet 1868, les Messieurs Beytrison,
Gaspoz, Quinodoz et deux Vuigniers – tous des guides de
montagne locaux – réussissent la première ascension. Par leur
propre initiative et sans clients. Lorsque, 156 ans plus tard, nous y
sommes également, nous sommes étonnés de la place qu'offre le
sommet. Nous posons les sacs à dos et regardons dans toutes les
directions : le Val d'Arolla, le Val d'Hérens, la Dent Blanche, le glacier
du Mont-Miné, le Mont Collon, le Pigne d'Arolla puis le Cervin
et la Dent d'Hérens au loin.
Nous pourrions nous y installer confortablement, au-dessus
du monde, mais nous ne restons pas longtemps. Le soleil printanier
monte trop vite et brûle sur les pentes orientales sous le dépôt des
skis. Nous descendons donc en rappel et ne tardons pas à rechausser
les fixations des skis de randonnée. Juste à temps pour tracer les
premières grandes courbes dans une neige revenue parfaite.
‹1›
‹3›
Informations sur la course
baechli-bergsport.ch/fr/aiguille-de-la-tsa
‹2›
Vue perçante grâce à
la fenêtre oscillante
Le masque de ski Launcher de Julbo se distingue
par son système de ventilation SuperFlow. L'ensemble
de l'écran peut être poussé vers l'avant en
un seul geste ou ramené en arrière pour la fermeture,
où des aimants le maintiennent solidement
en place. Cela permet non seulement de réguler la
chaleur, mais aussi d'empêcher efficacement la formation
de buée. Le double écran cylindrique avec
son champ de vision maximal présente encore deux
particularités appréciables : sa technologie Reactiv
photochromique s'adapte aux différentes conditions
de luminosité dans les catégories 1 à
3. Ceci est parfait en haute montagne où les
conditions de visibilité changent fréquemment.
Et les filtres Glare Control semi-polarisés réduisent
les reflets et l'éblouissement, améliorant
ainsi la perception du terrain.
1 LAUNCHER REACTIV 1-3 GLARE CONTROL
JULBO
Poids : 145 g
CHF 295.–
Le juste milieu
Repensé de A à Z, le Edge TR de Stöckli possède
des chants droits sur toute la longueur du ski avec
un effet d'amortissement qui contribue à la fluidité
du ski. Le noyau en bois du Edge TR est combiné
à un laminé en fibre de verre, les carres en acier
Touring Super Light sont plus fines et plus légères
que celles des skis alpins traditionnels. Le revêtement
supérieur Titanal Technology Evo résiste
aux rayures et réduit l'adhérence de la neige. La
géométrie Rocker confère à l'Edge TR une grande
maniabilité. La largeur au patin du Edge TR est choisie
pour assurer une polyvalence maximale – des
courtes randonnées à la journée aux traversées
à ski en haute montagne. Elle est également parfaitement
ajustée à chaque longueur de ski. Dans
son ensemble, le Edge TR est un modèle polyvalent
équilibré, léger et stable convenant idéalement à
la plupart des randonnées à ski. Disponible dans
les longueurs 158 cm (120-85-106), 166 cm (121-86-
107), 172 cm (122-87-108) et 178 cm (123-88-109).
3 EDGE TR
STÖCKLI
Poids: 3066 g / paire (172 cm)
CHF 1089.–
3
1
2
Irréprochable
Avec un volume de 30 litres, le Summit 30
offre suffisamment d'espace pour l'équipement
technique, les vêtements chauds de rechange
et la nourriture lors des randonnées à ski. Les
skis (en diagonale ou sur le côté), les bâtons, la
corde, le piolet et le casque (grâce à un filet intégré)
peuvent facilement y être attachés. Les
crampons et les peaux trouveront leur place
dans un compartiment au fond, accessible latéralement
et particulièrement protégé. Sur
les larges bretelles, des compartiments supplémentaires
permettent de ranger un smartphone
ou un GPS, des petits snacks ou des gels
énergétiques. Des poches et des compartiments
spéciaux sont prévus pour l'équipement
d'avalanche et le masque. Le dos contact assure
un contrôle permanent de la charge même
à la descente. Compact et pourtant richement
équipé, le Summit 30 est un sac à dos de ski de
randonnée solide pour les courses exigeantes.
Compatible avec les systèmes d'hydratation
jusqu'à 3 l, il ne contient pas de PFAS et est
fabriqué à partir de 50 % de polyamide recyclé.
2 SUMMIT 30
EVOC
Poids : 850 g
CHF 189.–
Bächli on Tour
Vous rêvez vous aussi à une randonnée
à ski que vous n'avez pas encore
pu réaliser ? Les sorties guidées de
notre programme « Bächli on Tour »
vous permettent de réaliser votre
rêve en toute sécurité et en toute
décontraction.
30
31
Expert Des skis durables
Expert
L’éternel
dilemme
1 | Semelles
2 | Carres en acier
3 | Fibre de verre
4 | Titanal
5 | Noyau en bois
6 | Carbone
7 | Chants droits
8 | Couche supérieure
Pour qu’un ski fonctionne comme souhaité, il en faut aujourd’hui bien
plus qu’une simple planche de bois et des carres en métal.
Presser avec de la résine un mélange hautement technologique de fi bres
synthétiques de fi bres de verre et de carbone sans nuire à
l’environnement n’est pas une mince affaire.
7
6
8
Texte Thomas Ebert
4
5
2
3
Presque chaque année, les fabricants de ski
nous gâtent avec de nouvelles innovations.
Les skis sont de plus en plus légers, de plus
en plus polyvalents, peuvent se montrer tolérants
aux erreurs de pilotage ou taillés
pour une conduite agressive – selon les désirs
des clients. Mais lorsqu’on a dû acheter
une nouvelle paire de skis à la suite d’un
dommage irréparable ou parce qu’après
d’innombrables randonnée il est devenu
trop mou, la question se pose : que faire de
ses anciennes lattes ? Aujourd'hui, les skis
défectueux ou mis au rebut finissent tantôt
comme attrape-poussière dans une cave,
tantôt comme décoration sur un mur, ou
mieux encore sont réutilisés comme clôture
de jardin ou comme banc – mais tôt ou
tard, ils finiront comme déchet dans un incinérateur,
permettant au moins de récupérer
un peu d’énergie. Mais à moyen terme, il
pourrait y avoir du changement, car le secteur
est en pleine évolution. « Tout comme
la qualité et la longévité, la durabilité est
également un facteur important. Il est bon
de voir que les fabricants de skis accordent
de plus en plus d'importance à cette thématique
et qu'ils recherchent de nouvelles
solutions plus durables », explique Päivi Litmanen,
cheffe de produit dans le domaine
du ski chez Bächli Sports de Montagne.
Le bilan global d'un ski comprend
également l’énergie utilisée pour la production
et la logistique. En effet, la fabrication
des skis – pour laquelle certains
fabricants se partagent d'ailleurs des
usines – nécessite beaucoup d'énergie,
de l’extraction des matières premières
au dernier coup de ponçage et constitue
donc un bras de levier important de la durabilité
d’un ski. Renoncer à au transport
aérien, acheter les matériaux au niveau
régional, mieux valoriser les déchets,
utiliser les résidus de bois comme matériau
de chauffage, installer de grandes
installations photovoltaïques sur les sites
de production ou encore recourir à l'énergie
hydraulique pour les presses à skis :
les points de départ pour économiser
l'énergie et les matières premières sont
légion. « Une grande attention est portée
au recyclage des emballages. Dans l'ensemble,
de nombreux fabricants sont très
engagés sur le thème de la durabilité »,
résume Litmanen.
Ce que contient un ski de randonnée
Les caractéristiques intérieures du ski
mettent souvent des limites concernant
leur compatibilité avec l'environnement.
De nos jours, pratiquement tous les skis
de randonnée de construction légère
contiennent un noyau en bois de paulownia.
Le paulownia, également appelé arbre impérial,
est originaire de Chine. La Suisse a
inscrit ce néophyte sur la liste des espèces
invasives le 1 er septembre 2024 et cet arbre
ne peut ni être multiplié ni être planté dans
notre pays. Ses lieux de culture typiques
sont l'Asie orientale, mais aussi les régions
chaudes d'Europe comme la Croatie et la
Grèce. Des expériences de culture du paulownia
ont même été menées dans la région
bavaroise du lac de Constance. L'arbre
pousse extrêmement vite, de deux à quatre
mètres par an, et son bois est très léger.
Séché à l'air, le paulownia pèse moins de
300 kg par mètre cube et est nettement
moins dense que l'épicéa. De plus, le bois
se déforme à peine en torsion, mais est
flexible dans sa longueur : exactement ce
que l’on recherche pour la fabrication de
skis de randonnée légers. Outre le bois de
Illustration : Saija Sollberger
1
Vision intérieure
Ce graphique montre de manière schématique et simplifiée la
structure en sandwich d'un ski de randonnée typique.
Les caractéristiques et la configuration des différentes couches
varient d’un ski à l’autre. Les skis fabriqués en grandes
séries ont cependant en commun le fait que les composants sont
collés de manière plus ou moins inséparable avec une
résine époxy et pressés sous haute pression.
32
33
Expert Des skis durables
‹1› De nos jours, les skis de
randonnée présentent encore
un noyau en bois – très souvent
en bois de paulownia.
‹2› Les nattes en fibre de
verre et fibres de carbone influencent
le comportement du
ski ainsi que sa souplesse.
‹3› Tous les composants sont
collés avec de la résine époxy
avant de durcir dans une
presse à coller à une pression
d'environ huit bars.
‹4› Pour les carres en acier, les
chants, la semelle ou la couche
supérieure, la proportion de
matériaux recyclés est déjà
assez élevée.
‹1›
‹2›
paulownia, les noyaux des skis de randonnée
actuels peuvent aussi être réalisés en
peuplier ou en hêtre. Pour s’assurer d’une
production de bois respectueuse des ressources
et de l’environnement vous pouvez
opter pour des bois certifiés FSC.
De nombreux skis de randonnée intègrent
également un insert en Titanal, en
particulier à partir d’une largeur au patin
de 90 mm, car les skis larges sont généralement
utilisés de manière plus sportive, ce
augmente les contraintes internes. Concrètement,
Titanal est un nom commercial donné
à un alliage d'aluminium spécial dans lequel
le titane (ainsi que d'autres éléments comme
le magnésium ou le cuivre) n’est ajouté qu'en
très petite quantité pour augmenter l'allongement
à la rupture. L’insert en titanal résiste
mieux aux forces de traction élevées dans la
zone de fixation qu'un noyau en bois pur et les
vis de fixation y trouvent une bonne assise.
En parlant de forces, l'époque des
skis exclusivement en bois est bien sûr
‹3›
révolue depuis longtemps, même dans le
domaine de la randonnée. Pour qu'un ski
de randonnée puisse faire face à toutes
les contraintes auxquelles il est soumis, de
l'écrasement dans un creux au délestage à
l’amorce du virage, des nattes composites
en fibre de verre sont disposées autour
du noyau en bois. On part généralement
du principe qu'il y a une membrure inférieure
et une membrure supérieure ou une
membrure de traction et une membrure de
compression. Le nombre de croisements
des fibres de la natte ainsi que le sens et
l'épaisseur ont une influence sur les propriétés
de conduite et le secret entourant
les détails de fabrication est généralement
bien gardé. L'avantage écologique que permettrait
un agencement unidirectionnel
des fibres, comme le vantent certains fabricants,
reste assez mystérieux.
Certains fabricants s'intéressent désormais
à ces nattes composites dans le
but d'intégrer davantage de matières premières
renouvelables dans les skis. Le lin,
que l'entreprise Scott utilise par exemple
dans certains modèles a la cote. Quant à
l'entreprise Movement, elle collabore avec
l'entreprise BComp de Fribourg : ce fournisseur
propose dans son assortiment un
textile hautes performances composé de
fibres naturelles et appelé Amplitex. Ce
produit est déjà utilisé dans le domaine
de l'automobile ou de la marine et trouve
de nouveaux débouchés dans l’industrie
Photos : Dario Supran/Völkl
‹4›
du ski. L'entreprise américaine WNDR
de Salt Lake City a également fait parler
d'elle récemment. Derrière elle se cache le
groupe californien Checkerspot, qui mène
des recherches à grande échelle sur les
plastiques biosourcés. WNDR utilise par
exemple un noyau de ski appelé AlgalCore,
un composite de bois de peuplier et de
mousse de type PU dérivée d'algues.
Malgré ces efforts, la proportion de
fibres naturelles dans les skis de randonnée
reste faible. Les matières synthétiques
dominent et ne se limitent de loin pas à la
fibre de verre : on trouve aussi dans les skis
de randonnée modernes des textiles très
résistants en aramide ou même des fibres
de basalte, qui promettent des propriétés
amortissantes. Le fer de lance technologique
de presque tous les fabricants est le
tissage de fibres de verre et de fibres de carbone
ultralégères et très résistantes. Cellesci
assurent au ski un comportement encore
amélioré pour un poids identique, voire inférieur.
Le secteur de l'élimination des déchets
est un peu moins enthousiaste à l'égard des
ajouts de carbone, car les usines d’incinération
s'en sortent plutôt mal avec le carbone.
D'autre part, les fibres de carbone sont
conductrices d'électricité, ce qui peut provoquer
des courts-circuits, des pannes ou
même des incendies dans les installations.
Concernant les parties du ski autres
que le noyau, on peut dire en gros que
moins les composants influencent le comportement
du ski, plus les matériaux utilisés
sont déjà recyclés aujourd'hui – par
exemple dans les chants, la semelle, les
ICEFALL 30 | 40 | 50
LE SAC À DOS DE RANDONNÉE ALPINE DE
CLASSE SUPÉRIEURE
extrêmement résistant
léger et résistant aux intempéries
accès latéral par fermeture éclair
Ce sac à dos de randonnée résistant aux intempéries
est destiné aux professionnel-le-s des
sports alpins qui évoluent sur le terrain en toutes
saisons.
Son compartiment principal est accessible
aussi bien par le haut grâce à une fermeture à
enroulement que par le côté. Tes skis et tes outils
d’escalade sur glace peuvent être facilement arrimés
au sac de façon stable et un compartiment
frontal spacieux permet de ranger l’équipement de
sécurité en cas d’urgence.
34
exped.com
35
Expert Des skis durables
« Il est bon de voir que le thème de
la durabilité prend de plus en plus
d'importance auprès des fabricants
de skis et que de nouvelles solutions
sont recherchées. »
Päivi Litmanen
Gestionnaire de produits
carres en acier ou même la couche supérieure
du ski. Ainsi, le MTN 96 Carbon de
Salomon de l’assortiment Bächli présente
un topsheet recyclé à 30 % et même une
semelle entièrement recyclée. Le liège est
également de plus en plus utilisé dans les
skis de randonnée : il constitue une alternative
aux plastiques ABS habituellement
utilisés dans les parties amortissantes de
la spatule et du talon.
Une solution comme solution ?
Malgré tous les efforts que l'on peut faire
en matière de ressources naturelles et
d'énergie, il existe un point faible concernant
la durabilité dans la construction des
skis. Pour qu'un ski fonctionne de manière
fiable, tous les composants doivent en effet
être encollés puis pressés ensemble. Cela
se fait généralement à l'aide de résines
époxy et d'une pression élevée. Le résultat
doit être très solide pour que le ski résiste
de nombreuses descentes, mais il faudrait
idéalement pouvoir le désassembler sans
trop de difficultés en ses matériaux de base
après son utilisation. Ceci serait souhaitable
non seulement pour le recyclage des
skis, mais aussi pour les réparations allant
au-delà de la réparation d’une simple raye
sous la semelle : une carre arrachée après
par un contact avec une pierre signe bien
souvent l'arrêt de mort d'un ski. Même l'utilisation
de résines biosourcées (« bio-résines
»), que certains fabricants (comme
K2, Völkl ou Faction) utilisent déjà, ne
change rien à ce dilemme. Ce n'est pas un
hasard si la garantie du fabricant ne couvre
souvent que les deux, voire trois ans de garantie
prescrits par la loi en excluant toujours,
en petits caractères, toute usure ou
tout dégât typiques du ski de randonnée,
suite par exemple à un contact avec une
pierre. Les « crash replacements », comme
dans le domaine du VTT, qui permettent
d'acheter des produits de remplacement
à prix réduit moyennant une franchise, ne
sont pas établis dans le secteur du ski.
Il y a quelques années, le groupe Rossignol
(entre autres Dynastar) a fait un pas en
avant pour briser ce cercle vicieux avec son
ski « Essential ». Selon Rossignol, ce ski ne se
limite pas à l’utilisation de 62 pourcents de
matériaux recyclés ou biosourcés : grâce à un
partenariat avec l'entreprise MTB, spécialisée
dans le recyclage de l'électronique, jusqu'à
77 pourcents du ski seront également recyclables
en fin de vie, promet-il. Cette technologie
devrait être intégrée dans un tiers de
leur collection de skis d'ici 2028.
L'entreprise suisse Earlybird avait
déjà fait un pas en ce sens. Fondée en 2014
par Hanno Schwab, l'entreprise bernoise
s'est fait un nom en peu de temps. Avec des
presses qu'ils ont développé eux-mêmes,
ils ont fabriqué une poignée de paires de
skis au look multiplex remarquable et se
sont rendus à l'ISPO de Munich. Ils ont immédiatement
enregistré une grosse commande.
Des fibres de lin au lieu de fibres
de verre, des polyamides à base de graines
de ricin, du bois certifié FSC, des carres en
acier recyclé : les skis Earlybird devaient
être aussi durables que possible. Mais la
véritable astuce était que la résine époxy
utilisée pour les skis Earlybird pouvait être
dissoute dans une solution d'eau et d'acide
acétique à 82 degrés Celsius, ce qui permettait
de séparer les matériaux de base
les uns des autres. Depuis 2024, Earlybird
est en liquidation.
Sur le marché de masse du ski, il
faudra sans doute encore un certain temps
avant de parvenir à une économie circulaire
parfaite. Néanmoins, chacun peut
dès aujourd'hui contribuer au plaisir du
ski dans le respect de l'environnement : en
choisissant soigneusement des produits
durables et en les entretenant de manière
responsable, ce qui implique notamment
de renoncer au fart fluoré. Nous sommes à
vos côtés dans chaque magasin, du test de
ski annuel à la location de ski, en passant
par le conseil.
DÉCOUVRIR 3L JACKET PIZAC
STRETCH
CAPUCHE
COMPATIBLE
IMPERMÉABILITÉ
PERMANENTE
20.000 mm
colonne d‘eau
Très
RESPIRANTE
20.000 MVTR
Assorti à :
3L PANTS PIZAC et
DOWN JACKET SILVRETTA
TOTALEMENT
COUPE-VENT
36
37
Rencontre au sommet Alexander Megos
Thema Rubrik
« Je n’ai
pas du tout envie
d’arrêter. »
Le grimpeur Alexander Megos nous parle de son faux-pas aux JO, de l’importance
des genouillères et nous explique pourquoi les générations futures de grimpeurs ne
pourront plus avoir du succès à la fois en rocher et sur les prises artifi cielles.
Interview Thomas Ebert
Une élimination amère en demi-finale aux
Jeux olympiques de Paris, puis une belle
victoire à Flatanger, en Norvège – ton année
de grimpe 2024 a un peu joué les montagnes
russes, non ?
Oui effectivement. Je me suis rendu à Paris
avec beaucoup d'impatience. Par rapport
aux Jeux de Tokyo en 2021 il y avait des
spectateurs cette fois, et en termes de déplacements
c’était sacrément moins loin.
J'ai commencé les compétitions avec beaucoup
de motivation, mais j'ai assez vite été
éliminé en raison d’un pied qui a glissé dans
l’épreuve de difficulté.
Après ta 15 e place en demi-finale de bloc, tu
devais gagner du terrain en épreuves de difficulté
pour pouvoir accéder à la finale des
huit meilleurs. Ton pied gauche a glissé assez
au début de la voie alors que tout semblait
encore sous contrôle. Comment as-tu
analysé cette erreur ? Imprudence, sur-motivation,
manque de concentration ?
J'aimerais bien savoir ce que c'était. Tout
se déroulait comme prévu et les sensations
étaient bonnes – et tout à coup c'est comme
si quelqu'un avait soulevé le mur devant mon
visage. Bien sûr, j'aurais peut-être pu et dû
prendre plus de temps. Mais l'escalade est
38
toujours un peu un jeu de poker – si je grimpe
plus lentement, plus précisément, en visant
beaucoup plus la sécurité, je manquerais de
force plus haut dans la voie. Après le bloc,
ma devise était très claire : si je veux aller en
finale, je dois vraiment accélérer difficulté et
grimper vraiment très haut. J'ai délibérément
pris plus de risques. Parfois, ça arrive.
Tu as poussé un cri de déception après ta
chute et tu as quitté le site sans faire de déclaration.
La déception était déjà profonde,
n'est-ce pas ?
Bien sûr, je savais que ça s’était mal passé.
Je n'ai pas ressenti le besoin de raconter
cinq minutes plus tard comment je me sentais,
car bien évidemment je me sentais mal.
Plutôt que de dire quelque chose de stupide,
je préfère ne rien dire du tout.
Comment as-tu géré cette déception ?
Cela m'a fait de la peine pendant un mois,
au moins. La Norvège a certainement aidé à
digérer l’évènement. Travailler pendant un
an en vue des Jeux Olympiques, s’abstenir
de faire de voies difficiles en falaise, pour finalement
rater la plus grande compétition,
c'est comme si j’avais gaspillé un an. Mais je
peux gérer et je suis toujours en vie.
Avant de te tourner vers la Norvège, il y
avait ton anniversaire juste après les Jeux
Olympiques. L’as-tu fêté à Paris ?
Non, je l'ai fêté de manière très classique
avec ma famille. Je suis rentré chez moi assez
rapidement après les compétitions. J'en
avais tout simplement marre, je voulais rentrer
chez moi et m'entraîner tranquillement,
sans être interpellé dans chaque salle.
Tu as eu 31 ans en août. Dans le commentaire
en direct des compétitions olympiques
à Paris, il était constamment question de
deux générations de grimpeurs qui s'affrontaient
: Adam Ondra, Jakob Schubert, Alex
Megos d'un côté...
… et tout le reste de l’autre côté !
Comment le perçois-tu ? Est-ce que c'est un
truc de génération ?
En compétition, on ne se rend pas aussi clairement
compte que nous sommes d'un côté
et le reste de l'autre. Mais oui, les jeunes ont
vraiment un tout autre style d'escalade, surtout
en bloc. Et quand on compare les voies
et les blocs d'aujourd'hui avec ceux de mes
premières compétitions, c'est une différence
gigantesque. Les plus jeunes peuvent difficilement
s'imaginer cela – rien qu’au niveau
Photo : Jürg Buschor
Avec ses mains, son cœur et son
cerveau : Alexander Megos se
considère comme le représentant
d'une génération qui est sans
doute l'une des dernières à s'être
illustrée au plus haut niveau
39
à la
fois en falaise et en compétition.
Rencontre au sommet Alexander Megos
‹1› Megos s’est présenté
aux Jeux olympiques de
2024 à paris en pleine
forme et mentalement bien
reposé...
‹ 2 › ... avant de vivre une
grosse frustration suite
à un pied qui zipe dans
la partie inférieure de la
demi-finale de difficulté.
« Je ne suis pas arrivé dans
la grotte en colère et avec pour
objectif d’oublier Paris. »
Parce que le temps est limité. Or, il faut investir
beaucoup de temps pour décrocher un
titre olympique ou pour grimper un 9c. Les
deux ne sont pas possibles simultanément.
En outre, je serais très surpris qu'Anraku Sorato
s'envole pour l'Espagne hors-saison de
compétition pour grimper du 9b+, même s'il
en a probablement le niveau. Ce sport devient
de plus en plus professionnel. Quand j'avais
l'âge de Sorato aujourd'hui, ou de Toby Roberts,
qui a remporté la médaille d'or à Paris,
nous sommes partis à cinq en Espagne, nous
vivions sous tente et cuisinions chaque jour
des pâtes à la sauce tomate. L'essentiel, c’était
que ce soit bon marché. C’est à cette époque,
que j'ai réussi mon premier 9a onsight avec
« Estado critico ». Avec la meilleure volonté
du monde, je ne peux pas m'imaginer
qu'aujourd'hui quelqu'un arrive du Japon en
Europe avec un petit budget, qu'il vive sous
tente et qu'il réussisse ensuite à faire de bons
résultats en Coupe du monde. Un tel objectif
n'existait tout simplement pas à l'époque. Audes
prises utilisées ! Il faut rendre hommage
à Jakob Schubert pour avoir été présent
aussi longtemps. Au cours de sa carrière,
les styles ont probablement changé dix fois,
de se cramponner comme un forcené aux
prises jusqu’aux immenses jetés qu’on peut
voir de nos jours.
Dans ton podcast, tu t'es montré un peu agacé
par la discussion autour de ton âge.
Le côté « vieux contre jeune » ne me dérange
pas. Ce qui l'est plus, c'est quand les gens
déclarent que maintenant que tu as 30 ou 31
ans il serait temps de faire quelque chose de
vrai dans ta vie ! Quand je ne m'entraîne pas,
que je ne participe pas à des compétitions
ou que je n'essaie pas de grimper des voies
difficiles, j'enregistre peut-être une vidéo ou
un podcast. Ce quotidien est très différent de
celui d'un trentenaire moyen.
Le sport professionnel est toujours un mode
de vie particulier.
Exactement. Je ne suis certainement pas
un sportif qui s'accroche à sa carrière avec
acharnement – mais considérer la trentaine
comme un tournant et abandonner le sport
professionnel est à mon avis une bêtise. C'est
justement à 30 ans que l'expérience joue en
notre faveur. Physiquement, nous avons certainement
un niveau similaire à celui d'il y a
dix ans, mais nous sommes bien plus à même
d'atteindre les performances les plus élevées
en compétition. En ce moment, je n'ai pas du
tout envie d'arrêter, c'est maintenant que ça
devient vraiment intéressant.
Partons en Norvège. Moins de deux semaines
après ton élimination aux Jeux Olympiques,
tu as répété la voie « Change » 9b+, l'une des
plus difficiles au monde, en seulement cinq
jours. Y avait-il de la colère en jeu ?
Non. La Norvège était déjà prévue avant les
Jeux Olympiques, cela n'a rien à voir avec les
résultats en compétition. J'étais simplement
en très bonne forme. Je n'étais pas en colère
dans la grotte pour oublier Paris. J'étais tout
simplement heureux d'être à nouveau sur le
rocher, c'était plus de la joie que de la colère.
À Flatanger, les voies sont aussi très longues,
on a souvent une seule tentative par jour. On
ne s'y engage pas simplement par colère.
À quoi ressemblaient tes journées ?
J'aborde toujours les choses de manière assez
structurée. « Change » est une voie très
‹1›
longue, presque 50 mètres. Si l'on investit
du temps au préalable et que l'on trouve
les meilleures solutions pour soi-même, on
peut s'épargner de nombreuses tentatives
et se concentrer sur quelques passages où
l'on pourrait potentiellement tomber. On les
examine ensuite attentivement. J'ai passé
quatre jours à répéter les passages clés, à
regarder les prises et les séquences. Le cinquième
jour, j'ai eu pour la première fois l'impression
qu'un enchaînement pourrait fonctionner
si tout se passait vraiment, vraiment
bien. Et puis ça a tout de suite marché, ce qui
était bien sûr très réjouissant.
Tu as utilisé des genouillères pour cette ascension.
Quelle est leur utilité ? Sont-elles
aussi utiles que la magnésie ?
Les genouillères ne seront certainement
jamais aussi précieuses que la magnésie.
Si je devais choisir, je choisirais toujours la
magnésie. Cela dépend aussi beaucoup de la
manière dont on peut les utiliser. J'en avais
déjà utilisé, mais je ne m'y suis vraiment intéressé
qu'en Norvège. Mon niveau avec les
genouillères était donc encore très faible.
J'ai pu désamorcer le crux inférieur de la
voie avec le coincement de genou que Stefano
(Ghisolfi, réd.) a trouvé grâce aux genouillères.
Pour la partie supérieure, j'aurais
en fait pu les enlever.
Photos : Nakajima Kazushige/IFSC, Mickael Chavet
Mais pour ce style de l’ascension elles sont
finalement pertinentes ?
Absolument, je pense qu'on devrait toujours
l'indiquer. Après « Change », j'ai aussi grimpé
« Move » (9b). Il y avait beaucoup de coincements
du genou, et grâce aux genouillères j'ai
pu m’y reposer, et surtout mieux m’y reposer
parce que ça faisait moins mal. Je suis ainsi
arrivé plus frais au crux. Ce passage clé serait
certainement un demi-degré plus difficile
sans les genouillères. Dans « Change », les
pads ont sans doute fait baisser la difficulté
d'un demi-degré pour moi, car le passage clé
est désamorcé par ce coincement du genou,
mais tout le reste était quasiment identique.
À propos de la difficulté : comment cela fonctionne-t-il
lorsque quelqu'un de l'élite mondiale
incroyablement peu nombreuse revoit
la cotation d’une voie à la baisse – comme
cela s'est produit lors de ta première ascension
de « Bibliographie », à laquelle tu as attribué
un 9c en 2020 ?
C'est simplement basé sur l'honnêteté, nous
nous connaissons tous. Il n'y a pas de code,
pas de règles, mais bien sûr, on se parle
avant. C'est ce qu'a fait Stefano Ghisolfi pour
« Bibliographie » : « Alex, j'ai trouvé là une variante
qui est, je crois, 9b+ pour moi ». Entretemps,
trois autres grimpeurs ont refait la
voie et tous ont choisi sa variante, donc il
doit bien y avoir quelque chose de vrai. D'ailleurs,
je pense aussi qu'il est difficile d'évaluer
les cotations quand on est en pleine
forme. On a alors tendance à revoir la cotation
vers le bas parce que les passages clés
semblaient moins difficiles. Jakob Schubert
trouve certaines voies relativement faciles
parce qu'il est le meilleur au monde dans
ce style – lorsqu'il revoit la cotation vers le
bas, il ne pense certainement pas mal faire.
Quand on grimpe au plus haut niveau, il faut
être au-dessus de ça.
Est-ce qu’un 10a pointe le bout du nez ?
D’abord il y a le 9c+. J'y vois des options de
voies, mais je ne connais personne qui serait
capable de les grimper dans un avenir
proche. Nous sommes certainement encore
‹2›
à 50 ans du 10a. J'en ai déjà discuté avec Stefano
: un 10a serait certainement réalisable
à Flatanger. On n'aurait pas besoin de chercher
indéfiniment : le relais de « Silence »
(9c) est très proche de l'endroit où « Move »
devient difficile. La conclusion logique serait
donc de continuer à grimper dans « Move »,
et à partir du relais de « Move », il y a encore
une deuxième longueur qui est aussi cotée
9a+. Si tu combines tout cela, tu es au moins
au 10a, si ce n'est plus. Toutes les sections
ont déjà été escaladées, mais je pense que
personne ne viendra essayer de les enchaîner
dans les 20 prochaines années.
La jeune génération des JO, dont nous parlions
avant, n'a pas d'ambition à ce niveau ?
Jakob Schubert, Adam Ondra et moi-même
nous nous distinguons certainement par le
fait que notre génération est l'une des dernières
à avoir performé au plus haut niveau
mondial, tant en compétition qu'en falaise.
Qu'est-ce qui te permet d’en être aussi sûr ?
Alexander Megos
Alexander Megos est né le 12 août 1993
à Erlangen, en Franconie. Depuis 2006, il
participe activement à des compétitions
d'escalade, et en 2007, il grimpe son
premier 8a. En 2009, il fait ses débuts en
Coupe du monde d'escalade, remporte
toutes les compétitions individuelles
de l'année dans le cadre de l'European
Youth Cup et devient champion d'Europe
chez les juniors. En 2013, il est le premier
grimpeur à réussir une ascension à vue
en 9a en venant à bout de la voie « Estado
Critico ». En 2014, il gravit avec Roger
Schäli la voie « Fly » (8c) de 550 mètres
à la Staldeflue près de Lauterbrunnen.
En 2017, il devient vice-champion d'Europe
de bloc et monte ensuite trois fois
sur le podium des championnats du
monde d'escalade en difficulté. En 2018,
il réussit la première ascension du projet
de Chris Sharma « Perfecto Mundo »
(9b+), et en 2020, il ajoute un demi-degré
pour son succès dans « Bibliographie »
à Ceüse, dont la cotation sera toutefois
revue à la baisse par la suite. En 2018, il
remporte sa première et unique Coupe
du monde en difficulté à Briançon et
se qualifie pour les Jeux olympiques
de Tokyo, où il se classe 9 e . Aux JO de
Paris, il se classe 13 e et répète ensuite
les voies d’Adam Ondra
« Change » et « Move » à Flatanger
(Norvège).
40
41
Rencontre au sommet Alexander Megos
‹1› La fascination du rocher : gloire de
la compétition ou pas, le cœur de
Megos appartient aux voies les plus
difficiles du monde.
‹2› Pas seulement pour flâner :
« Mon quotidien est très différent de
celui d'un trentenaire moyen ».
‹3› Le succès avec la tête et les
genouillères : Megos réussit en cinq
jours la répétition de « Change » (9b+)
à Flatanger, en Norvège.
jourd'hui, j'ai l'impression que certains jeunes
de 16 ou 17 ans se fixent comme objectif de
gagner de l'argent en grimpant.
Avec un marketing ciblé ?
Exactement. Quand j'avais 18 ans, YouTube
existait probablement déjà, mais aucun professionnel
de l'escalade n'aurait jamais eu
l'idée de lancer sa propre chaîne. Tout au
plus une vidéo avec le sponsor. Aujourd'hui,
chacun peut se commercialiser de manière
quasi illimitée.
As-tu filmé tes succès en Norvège ?
Non ! Heureusement que quelqu’un a filmé
un peu par hasard la plus grande partie de
mon ascension de « Change ». C’est la seule
vidéo que j’ai. Back to the roots ! Mais c'était
une exception, parce que je n'avais pas envie
de me faire stresser par les médias pendant
mes vacances. De manière réaliste, on ne va
pas commencer à essayer un 9c sans qu'il y
ait une caméra. Si j’y vais l'année prochaine
pour essayer « Silence », je veillerai à ce qu'il
y ait du matériel vidéo.
L'automne dernier, tu as également ouvert
ta propre salle d'escalade, la « Frankenjura
Academy ». Quel est ton rôle ?
Mon rôle est avant tout de rendre la salle
populaire et de m'assurer que nous disposons
du bon équipement. Notre salle
a pour but de devenir une académie qui
offrira une multitude de cours dans tous
les domaines. Il y en aura pour tout le
monde, des débutants aux plus avancés.
Les jeunes qui viennent disposent de voies
de compétition spéciales équipées par nos
soins, ils peuvent s'entraîner dans une
salle vide sans être dérangés et nous poser
des questions. Si j'avais eu une telle
chance avec Chris Sharma, je n'aurais pas
hésité une seconde.
Le Jura franconien n'est pas seulement ta
région natale, mais aussi celle de Wolfgang
Güllich, de Kurt Albert l’inventeur
du style « enchaîné après travail » ou de
Norbert Sandner – te sens-tu obligé de
respecter une certaine tradition ?
L'attachement à l'histoire de l'escalade
est bien sûr nettement plus grand ici
qu'ailleurs. Je me vois donc, mais aussi
d'autres, dans l'obligation de perpétuer la
tradition. Il y a aujourd'hui tant de grimpeurs
de Coupe du monde pour qui les
noms de Güllich et d'Albert n'évoquent
rien. Nous sommes là pour que cela ne
tombe pas dans l'oubli. Nous aimerions
aussi que la Frankenjura Academy devienne
un centre en Franconie qui mette
l'accent sur le développement de l'escalade.
Cela ne veut pas forcément dire que
le premier 9c+ sera grimpé en Franconie,
mais que nous, en tant que région, ferons
progresser l'escalade sous toutes ses
formes : en compétition, dans l'industrie,
dans le secteur des prises artificielles,
dans l’équipement de voies.
Güllich et Albert ont aussi élargi leur horizon
au-delà de l'escalade sportive et ont
fait de grandes expéditions. As-tu de l'expérience
dans les voies mixtes, de glace
ou de neige ?
Non, pas vraiment. C'est trop froid et trop
humide pour moi, toujours avec un outil à
la main. Alors plutôt l'escalade de big wall
ou les longues voies en terrain alpin. Il y a
en tout cas des choses qui m'intéressent.
Et bien sûr, grimper du 9c reste un objectif.
Peut-être aussi un jour faire du 9a en bloc.
Mais de nombreuses premières ascensions
difficiles, idéalement entre le 9b+ et le 9c,
sont des objectifs clairs pour les dix prochaines
années.
Est-ce que tu restes fidèle à la compétition ?
Tout à fait. Peut-être même jusqu'aux
Jeux de Los Angeles – si l’escalade de
difficulté devient une discipline à part
entière je peux tout à fait l'imaginer. En
2028, j'aurai l'âge de Jakob Schubert
maintenant, et il n'a pas encore l'intention
d'arrêter.
Photos : Sam Bié, Johanna Jupin
Tu grimpes depuis 25 ans. Avec le recul, quels
sont les moments les plus marquants ?
En premier lieu, les premières ascensions. La
Coupe du monde aussi, mais je garde des souvenirs
plus marquants des premières.
Pour ta répétition d'« Action directe » dans le
Jura franconien, la légendaire première voie
du onzième degré, il ne t'avait fallu que deux
heures. Pour « Bibliographie », il a fallu 60
jours. De quoi t'es-tu le plus réjoui ?
C'est difficile de comparer, mais « Bibliographie »
vaut cent fois plus pour moi que « Change ». J'y
ai consacré tellement, tellement, tellement plus
de temps, c'était un tel enchaînement de hauts
et de bas – j'ai presque grimpé « Change » avant
même de vouloir vraiment essayer.
Passionnant – en tant que styles, « à vue » et
« flash » sont des styles particulièrement appréciés,
mais émotionnellement, c'est apparemment
l'inverse ?
Il y a vraiment peu d'ascensions flash et à vue
dont je suis vraiment fier et qui me sont restées
en mémoire. Simplement, parce qu'elles
passent très vite.
« Nous sommes
probablement encore à
50 ans de réaliser
un 10a. »
‹2›
‹3›
42
43
Contrôle du partenaire Dynafit
Ascension
rapide
Speed up ! Peu de marques de sports de montagne ont connu une ascension aussi
fulgurante que Dynafit au cours des 20 dernières années. La gamme de produits
n’a cessé de s’élargir et les inventeurs de la fixation à inserts se sont établis depuis
longtemps comme étant une référence dans le domaine du trail running.
Texte Christian Penning
Fritz Barthel, inventeur de la fixation à
inserts, répond : « la paresse », lorsqu'on
lui demande ce qui a motivé
son idée la plus novatrice. La
malice brille alors dans
ses yeux. Le Tyrolien
est l'un des esprits
les plus originaux,
les plus joyeux et
les plus inventifs
de l'industrie du ski.
Au début des années
1980, l'étudiant en génie
mécanique terminait complètement
au bout du rouleau une
traversée du Mont-Blanc à ski avec
un ami. Rien d'étonnant à cela : son équipement
composé d'un ski de slalom géant
de deux mètres de long, d'une fixation Iser
(l'une des premières fixations modernes à cadre
pour le ski de randonnée) et d'une chaussure de ski
Koflach Valluga à deux boucles était tout simplement trop
lourd. Alors qu'il était encore dans la voiture sur le chemin du
retour, Barthel a commencé à réfléchir à la manière dont il pourrait
à l'avenir pratiquer de telles randonnées avec moins d'efforts. Par
hasard, le fabricant de chaussures de ski Dynafit avait son siège à
Graz où Barthel fit ses études. À l'époque, il produisait encore principalement
des chaussures et des fixations de ski alpin. Barthel a enfourché
son vélo et a demandé s'il pouvait avoir quelques coques dans
lesquelles il voulait percer des trous. Son idée : remplacer la plaque
de la fixation par la semelle rigide de la chaussure. La suite, tout le
monde la connaît.
Bien sûr, Fritz Barthel est conscient que les succès ultérieurs
ne sont pas uniquement dus à la paresse. « Le progrès exige aussi
beaucoup de patience, d'obstination et de persévérance
», explique-t-il. Les bons partenaires et
les bonnes occasions pour développer les
idées sont aussi indispensables. C'est
ainsi qu'en 2003, le rachat par Oberalp
AG et Salewa et le positionnement
en tant que spécialiste
du ski de randonnée
qui en a découlé, ont
définitivement donné
des ailes à l'idée et à
la marque.
Montée et descente
rapide
Depuis, le slogan marketing
de Dynafit « Speed
up » incarne également le développement
de la marque. Cette
dernière est devenue le fournisseur
d'équipement de ski de randonnée
au chiffre d'affaires le plus élevé, à une
vitesse aussi époustouflante que celle à laquelle
courent les athlètes Dynafit en montagne. Et cela ne
semble pas être la fin de l'ascension fulgurante. Tigard,
la nouvelle ligne de skis et de chaussures de ski, élargit leur
utilisation au-delà du ski de randonnée jusqu’au freeride alpin.
En termes de rigidité, la chaussure de ski polyvalente Tigard peut
rivaliser avec les modèles sportifs alpins et freeride tout en conservant
un poids attractif compte tenu de sa stabilité et de sa faculté à
transmettre la force. Parallèlement, elle offre une énorme rotation
de la tige de 70 degrés – une liberté de mouvement que seules les
chaussures de ski de randonnée très légères offrent habituellement.
La Tigard permet ainsi de gravir sans problème des pentes raides et
exigeantes. C'est ainsi que Dynafit veut marquer des points même
auprès des randonneuses et randonneurs pour qui la descente est
un moment particulièrement important.
Photos : Dynafit
Mais Dynafit ne se développe pas seulement de manière dynamique
dans le domaine des sports d'hiver. La marque est passée depuis
longtemps du statut de fournisseur de niche pour l'équipement de
ski de randonnée à celui de fournisseur complet pour les alpinistes
ambitieux. Depuis plus d'une décennie déjà, le nom s'est également
établi dans le milieu du trail running. « Un complément idéal », estime
le responsable marketing Michael Hankl. Les randonneurs à ski ambitieux
ne sont pas les seuls à découvrir le trail running comme alternative
aux sports de montagne et comme entraînement pour l'été.
Des athlètes de haut niveau comme Rosanna Buchauer (troisième à
l'UTMB CC 2024, première au Lavaredo Ultratrail) et Hannes Namberger
(vainqueur du Lavardo Ultratrail, quatrième à l'Ultratrail du
Mont Blanc) font régulièrement sensation sur la scène internationale.
Avec la Transalpine Run, Dynafit sponsorise la plus connue et la plus
grande course de trail par étapes des Alpes. Dynafit soutient également
d'autres grandes courses comme le Grossglockner Ultratrail.
Alpinisme, trail running, VTT
Andy Steindl, guide de montagne de Zermatt et athlète Dynafit, montre
de manière exemplaire à quel point le trail running et l'alpinisme se
confondent désormais. Lors de son record au Cervin en 2019, il n'a
mis que 3 heures 59 minutes et 52 secondes pour faire l’aller-retour
au sommet du Cervin depuis la place de l'église de Zermatt. Alors que
les bons alpinistes amateurs ont besoin de trois à quatre jours pour
effectuer les 45 kilomètres de l’intégrale de Peutérey, la plus longue
arête des Alpes dans le massif du Mont-Blanc, Steindl l'a parcouru
en 2019 avec l'Italien François Cazzanelli en seulement 12 heures
et 12 minutes. Et l'été dernier, Steindl a bouclé en solo le légendaire
Spaghetti-tour, une course d’alpinisme classique sur plusieurs jours
dans le massif du Mont Rose, en seulement 7 heures et 45 minutes.
L'expérience acquise lors de telles performances extrêmes est mise à
profit pour optimiser les vêtements et les équipements en termes de
« Il s'agit de la volonté de
tirer quelque chose
de soi-même et de son
temps libre. »
Benedikt Böhm
Directrice de Dynafit
poids et de fonctionnalité. La collection Dynafit Elevation, destinée à
l’alpinisme, en est un des résultats. La tendance des sports de montagne
est de plus en plus de combiner plusieurs sports. C'est pourquoi
la collection polyvalente Ride Bikewear complète aujourd'hui
les segments du ski de rando, du trail running et de l’alpinisme. Tout
le monde ne peut pas être un athlète de haut niveau comme Andy
Steindl. « Ce n'est pas non plus la philosophie de Dynafit », explique
le directeur général Benedikt Böhm. Il a été l'un des premiers ski-alpiniste
et alpiniste de vitesse chez Dynafit et continue aujourd'hui
encore à se lancer des défis avec des projets de vitesse et des expéditions.
« Dynafit n'est de loin pas uniquement une marque pour les
sportifs de l'extrême », explique Böhm. « Il s'agit plutôt d'un état d'esprit,
d'une attitude, et non de secondes », dit-il. « Il s'agit de la volonté
de vouloir tirer quelque chose de soi-même et de son temps libre ».
La passion de la montagne comme état d'esprit
Les racines de Dynafit
sont fortement liées au
ski alpinisme – depuis,
l'entreprise s’est diversifiée
et équipe les alpinistes
à toutes saisons
Cette passion pour les sports de montagne se reflète également
dans le nouveau siège social qui vient d'ouvrir ses portes à Kiefersfelden,
à la frontière entre la Bavière et l'Autriche. Le bâtiment
futuriste et minimaliste du célèbre bureau d'architectes Barozzi
44
45
Contrôle du partenaire Dynafit
Veiga de Barcelone évoque deux sommets qui s'entrecroisent. La
construction (voir l'encadré : la Speed Factory) est bien plus qu'un
simple bâtiment fonctionnel sous un manteau accrocheur. Il réfléchit
la philosophie et les ambitions de Dynafit en tant que marque innovante
dans les sports de montagne. Une conscience environnementale
fait également partie de la démarche. Ce n'est pas un hasard si
un grand centre d’entretien et de réparation se trouve à l'entrée de
la Speed Factory, en face du Brand Shop moderne. Pour de nombreux
produits nouvellement achetés et enregistrés, Dynafit offre
une garantie de dix ans et un service de réparation gratuit pendant
les cinq premières années. La durabilité est également ancrée dans
la philosophie de l'entreprise Dynafit – du siège social pratiquement
neutre en émissions CO2 aux projets de protection de la nature. Depuis
2007 déjà, Dynafit soutient l'organisation à but non lucratif Snow
Leopard Trust. Chaque année, lors de l'événement de ski de randonnée
« International Snow Leopard Day », tous les mètres de dénivelé
parcourus sont transformés en don.
Outre le nouveau siège social, où une grande partie du travail
de développement des nouvelles fixations et des skis est effectuée,
Dynafit dispose d'une base de recherche et développement à Montebelluna,
la Silicon Valley pour les chaussures de ski et de montagne.
De la conception assistée par ordinateur des boucles, aux prototypes
sortant de l'imprimante 3D, à la fabrication en série – tout se passe
ici au même endroit. Et qui sait, peut-être que dans une ou deux décennies,
les chaussures de ski de randonnée sur mesure sorties de
l'imprimante seront aussi évidentes que les fixations à inserts aujourd'hui.
Si Dynafit maintient le rythme d'innovation des deux dernières
décennies, les alpinistes peuvent d'ores et déjà se réjouir de
nombreuses autres nouveautés passionnantes. L'équipe de collaborateurs
de Dynafit a l’état d'esprit nécessaire pour assurer ce développement
fulgurant. « Pour réaliser quelque chose que personne n'a
encore accompli, il faut une certaine obsession. Et il faut aussi du
courage et de l'intrépidité », résume le directeur Benedikt Böhm. Cela
ne ressemble pas vraiment à de la paresse.
‹1›
Jalons
1976
Franz Klammer remporte l'or
olympique en descente avec des chaussures
de ski Dynafit aux pieds
1984
Invention de la fixation à inserts par Fritz
et Manfred Barthel
1990
Présentation de la combinaison chaussures
de ski/fixations Tourlite-Tech
2003
Dynafit fait désormais partie du
groupe Oberalp
Photos : Christian Penning
La Speed Factory
Le nouveau siège social de Dynafit à Kiefersfelden est
bien plus qu'un simple quartier général – c'est un lieu de
rencontre pour les passionnés de sports de montagne, un
centre de service et une zone d'aventure à la fois. La Dynafit
Speed Factory n'attire pas seulement l'attention par son
architecture. Lors de l'inauguration, le directeur de Dynafit,
Benedikt Böhm, a qualifié cette institution d'un genre nouveau
de « lieu de rencontre entre athlètes ». La construction
n'abrite pas seulement des bureaux, mais également
des laboratoires de développement et bientôt une crèche.
La Speed Factory est conçue comme un lieu ouvert et un
centre de découverte pour les fans de sports de montagne.
Outre les boutiques de la marque, qui proposent toutes les
nouveautés Dynafit, un centre d’entretien et de réparation
y est installé. Il souligne l'exigence de durabilité de Dynafit.
La Dynafit Ski Factory se trouve à côté. C'est ici que le rêve
de construire soi-même des skis parfaitement adaptés à
ses besoins devient réalité lors d'ateliers encadrés par
des experts. Au bistro Dynafit Bivac, les clients peuvent
déguster une cuisine régionale et principalement végétarienne,
inspirée des plats préférés des athlètes Dynafit.
En coopération avec Sports Innovated Dynafit a créé un
centre à Rimsting, non loin de là, pour le suivi médical et
le diagnostic des performances de ses athlètes. Ce centre
est également ouvert aux sportifs amateurs.
baechli-bergsport.ch/fr/marques
dynafit
OPTEZ
POUR LA SIMPLICITÉ
Workshop
construction
de ski
baechli-bergsport.ch/
construction de skis
2012
Première collection d'été Dynafit axée sur
le trail running
2019
Introduction de la garantie à vie sur les
fixations
46
‹1› Le nouveau quartier général a
ouvert ses portes en septembre à
Kiefersfelden, à la frontière austroallemande.
‹2› Au cœur même des ateliers de
l'entreprise, le rêve d'un ski sur mesure
devient réalité grâce à l'atelier de
construction de ski.
‹2›
2020
Première collection VTT de chez Dynafit
2024
Inauguration de la Speed Factory,
le nouveau siège principal de Dynafit à
Kiefersfelden. La fixation Low-Tech sans
cadre fête ses 40 ans d’existence.
Photos : Dynafit
SCOTT RINCKENBERGER
LA FIXATION PARAGON
Intégrée aux raquettes MSR Ascent
CONCEPTION
MINIMALISTE.
FIABILITÉ
MAXIMALE.
Choisissez la précision & le confort
PLUS D’INFORMATIONS SUR MSRGEAR.COM
47
Final
Succès de la formation
professionnelle chez Bächli
Sports de Montagne
En tant qu'entreprise formatrice reconnue, Bächli Sports de Montagne
forme avec succès des apprenties et apprentis depuis de
nombreuses années. Nous les accompagnons dans leurs premiers
pas dans le monde du travail. Avec des formations dans les trois mé-
tiers du commerce de détail (articles de sport), de la logistique et d'employé
de commerce, nous souhaitons encourager la relève de demain, éveiller la
passion pour les sports de montagne et transmettre en même temps les
connaissances les plus récentes de la branche. Former des jeunes et leur
transmettre des connaissances, des valeurs et le plaisir de travailler est à la
fois une belle tâche et notre mission sociale. Elle est cependant aussi liée à
des défi s : comment trouver suffi samment de jeunes motivés, intéressés par
le métier et ayant un lien avec les sports de montagne ? Comment réagir en
cas de problème ? La complexité de la formation a augmenté. En tant qu'entreprise
formatrice, nous sommes aujourd'hui de plus en plus confrontés à
des situations exigeantes et nous accompagnons étroitement nos apprenties
et apprentis dans leurs succès, mais aussi dans leurs diffi cultés. Année après
année, nous sommes fi ers que presque la totalité des jeunes parviennent à
décrocher leur CFC. De plus, nous sommes représentés chaque année au
concours Best Talents dans la branche des articles de sport.
Chez nous, la formation professionnelle est principalement décentralisée
dans nos magasins partout en Suisse. Grâce à des contacts permanents
entre les personnes en charge de la formation et à des lignes
directrices claires, nous garantissons une formation professionnelle homogène
et de qualité. La formation alpine est un de nos points forts : nous
emmenons les apprenties et apprentis dans les salles d'escalade, sur les
rochers et sur les glaciers. Chacun apprend à utiliser nos produits en toute
sécurité, gravit son premier 4000 et acquiert une expérience précieuse qui
pourra être utilisée plus tard dans le cadre du conseil à la clientèle. Avec
le début de l'apprentissage en août 2024, nous avons à nouveau le plaisir
d'accompagner une forte promotion de 17 apprentis dans trois métiers.
Pour l'année 2025, il reste encore huit places d'apprentissage à
pourvoir. Peut-être pourrons-nous t'enthousiasmer pour ce métier,
l'univers de la montagne et les sports de montagne ? Toutes les places
d'apprentissage et les informations se trouvent sur notre site
Internet. Nous nous réjouissons de chaque candidature !
Uta Jelitto
Responsable de la
formation professionnelle
POSTULER
MAINTENANT
Impressum
« Inspiration », la revue des clients de Bächli Sports de
Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement
dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.
Éditeur
Bächli Sports de Montagne SA
Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon
Tél : 044 826 76 76
E-mail : info@baechli-bergsport.ch
Abonnements et informations
E-mail : info@baechli-bergsport.ch
Rédaction, layout et concept
Outdoor Publishing GmbH
Kesselbachstrasse 4, 9450 Altstätten
Tél : 071 755 66 55
E-mail : redaktion@outdoor-publishing.com
Copyright
Toutes les contributions sont protégées par le droit
d’auteur. Toute utilisation sans le consentement
de l’éditeur est interdite et amendable. Ceci s’applique
en particulier aux reproductions, traductions, stockage
ou diffusion au moyen de systèmes électroniques
et multimédia.
Impression
Stämpfli AG
Wölflistrasse 1, 3001 Bern
Tél : 031 300 66 66
E-mail : info@staempfli.com
Imprimé
myclimate.org/01-24-298880
Photos : Nicola Tröhler, Jonas Lambrigger
Never without.
Always prepared.
In order to enjoy ourselves in the beautiful moments fully, we need to be
prepared. From decision-making to efficient operation in critical situations,
Mammut ensures you’re able to build habits thanks to fast and trust-worthy
tools and access to reliable education sources.
48
+
+
+
+
+
MIEUX ÉMETTRE,
MIEUX TROUVER
PIEPS PRO IPS
Technologie IPS:
protection contre les signaux
d'interférence
Une meilleure portée et une précision
améliorée grâce au traitement simultané
des signaux sur les deux antennes.
80 mètres de largeur de bande
de recherche
Une suppression efficace
des signaux fantômes
Mises à jour via Bluetooth
et l’application PIEPS
PREMIUM ALPINE PERFORMANCE
SEND & SEARCH LIKE A PRO
Disponible dans les magasins de sport Bächli
et sur baechli-bergsport.ch/fr