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Inspriation no 01-2025

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N o 01 | 2025

Le magazine des sports de montagne

Inspiration

Bon plan Expert Rencontre au sommet

Obélisque céleste : à ski

à l’Aiguille de la Tsa

Coque dure, noyau vert ?

Skis de randonnée et durabilité

Petites prises, grands objectifs :

le grimpeur Alex Megos


Accès

En mode

espoir

L'hiver est donc bien là. Du moins c’est ce que l’on peut escompter pour la date où

vous recevrez ce nouveau numéro d’Inspiration. Pour ma part, je suis encore en mode

espoir lorsque j'écris cette préface : nous avons appris au cours des dernières années

que l'hiver ne rend pas toujours la vie facile à ceux qui tremblent pour ses présents

en glace et en neige. Même si la vallée est grise et les montagnes bleues, rien n'est

possible sans l’or blanc. Et nous devons une fois de plus reconnaître que la nature ne

se soucie guère de nos attentes à son égard.

SOELDEN | SOPRIS

Dédiée aux passionnés de ski de randonnée et de freeride, la série Sölden & Sopris se

démarque par sa coupe exceptionnelle et ses excellentes fonctionnalités.

« C’est en cascade de glace que j’ai eu l’onglée

aux doigts la plus violente de ma vie. »

Peut-être que, d’ici-là, l’hiver nous aura déjà offert un beau cadeau. Avec de la neige

en abondance et un froid glacial – particulièrement apprécié par les amateurs du maniement

des piolets. Notre athlète Jonas Schild, par exemple, qui a passé une année

2024 exceptionnelle en montagne, s’estime déjà heureux si la saison de cascade de

glace dure deux semaines. Et son collègue Roger Schäli sait profiter des rares moments

où tout se met en place avec beaucoup d'expérience et de spontanéité. Vous en

saurez plus sur leurs derniers exploits en glace raide à partir de la page 12.

Je suis contente de pouvoir m’équiper efficacement contre le froid. Car c'est en

pratiquant la cascade de glace que j’ai eu l’onglée aux doigts la plus violente de

ma vie. Si vous aussi, vous voulez passer l'hiver sans avoir les doigts engourdis,

notre chef de produit Marcus Liss vous dévoilera tous ses secrets dans l'article

« Expert – gants » à partir de la page 18. Et peu importe que l'hiver soit trop froid

ou trop chaud : une merveilleuse alternative est la randonnée vers les spas (proposition

de livre dans le 3x3) avec, comme lecture, la nouvelle édition de la revue

« Inspiration », qui vous motivera et vous inspirera pour de nouvelles aventures en

montagne. Nous sommes toujours à vos côtés pour vous conseiller et vous aider.

Cordialement,

Susanna Bächli

Vice-présidente du CA Bächli Sports de Montagne SA

2

newrocksport.ch

1



Bon plan Expert Rencontre au sommet

Obélisque céleste : à ski

à l’Aiguille de la Tsa

N o 01 | 2025

Le magazine des sports de montagne

Coque dure, noyau vert ?

Skis de randonnée et durabilité

Petites prises, grands objectifs :

le grimpeur Alex Megos

Contenu

Allez

skier.

N o 01

2025

Recontre au sommet

Point de vue

Les plus belles facettes de la montagne .................................... 4

3 x 3

Nouveaux produits et news des sports de montagne ............. 8

Bon plan

Les premières en glace de Roger Schäli et Jonas Schild ............... 12

Ski de haute montagne à l'Aiguille de la Tsa ........................... 24

Expert

Gants .............................................................................................. 18

Des skis durables ......................................................................... 32

38Rocher en folie

Interview du grimpeur Alexander Megos à propos

de son raté aux Jeux olympiques de Paris,

de l'importance des genouillères en escalade,

des raisons pour lesquelles les générations

futures ne pourront plus exceller à la fois en

falaise et en compétition et de la raison pour

laquelle il ne sera probablement jamais attiré

par les hautes parois de glace et de neige.

Recontre au sommet

Alexander Megos .......................................................................... 38

Contrôle du partenaire

Dynafit ............................................................................................ 44

Bon plan

12

Arrêtez

de scroller.

Des couches en mélange de laine mérinos conçues pour vous garder au chaud

et au sec.

Inspiration

Final

Apprentissages chez Bächli Sports de Montagne .................. 48

Belles perspectives – dans les

forêts clairsemées du Guggihürli,

l’ascension est un véritable

délice – quant à la vue sur le

célèbre Dreigestirn, elle ne pourrait

être plus élégante.

Photo Hugo Vincent

Glace en folie

Nos athlètes Roger Schäli et Jonas Schild aiment

explorer des terrains inconnus en montagne.

La glace leur convient particulièrement bien car

elle est en perpétuel changement et promet à

chaque fois une aventure différente. Schäli et

Schild parlent de leurs dernières prouesses sur

la glace et dévoilent leurs spots préférés pour

les débutants comme pour les ambitieux.

2

3



Point de vue

Rira bien qui

rira le dernier

Beaucoup c’est bien. Ceci est aussi valable

pour les glaciers et encore plus ces temps :

les glaciers bien enneigés survivent mieux

à l’été. Et avec un bon enneigement, les alpinistes

et randonneurs à ski ont moins de

risques de tomber dans une crevasse. Le phénomène

est même quantifiable : 2022 a été un

hiver très pauvre en neige et la statistique du

CAS sur les accidents de montagne recense

70 personnes qui sont passées dans une crevasse.

C’est presque le double de la moyenne

des dix années précédentes (38). « Ce chiffre

exceptionnellement élevé trouve son origine

dans le fait que les glaciers étaient très peu

enneigés », stipule le rapport.

Dans un compte-rendu détaillé publié

dans la revue du CAS « Les Alpes », Bruno

Hasler, responsable du secteur Formation

et sécurité, avait alors émis un conseil aussi

clair qu'impopulaire : « Descendre plus

souvent encordés ». Certes, la majorité des

chutes en crevasses s'étaient produites en

été, mais cinq des six victimes avec une issue

fatale avaient eu un accident en hiver –

et parmi elles, poursuit Hasler, la majorité

n'était pas encordées. La connaissance des

lieux, l'enneigement et la visibilité sont des

facteurs importants pour décider « de descendre

avec ou sans encordement ? » Le

plaisir que procure ou non une descente

avec encordement n'est au final pas décisif.

L'expérience montre que souvent une descente

encordée génère de belles rigolades.

Rira bien, qui rira le dernier.

Alpes vénostes, Tyrol, Autriche

Dan Patitucci

patitucciphoto.com

4

5



Aussicht

Point de vue

Dans la durée

47 secondes. C'est le temps pendant lequel

nous pouvons nous concentrer sur une

seule chose au travail, comme l'a récemment

révélé une étude à laquelle a participé

l'ETH Zurich. En cascade de glace, une

durée d'attention aussi courte semblerait

bien risquée. D'un autre côté, au milieu des

tuyaux d'orgue glacés, il est peu probable

que le mental divague et s’occupe des

prochaines courses à faire ou des toiles

d'araignée sous le canapé plutôt que de déterminer

où placer avec précision la pointe

en acier de son piolet. Et si Aurelia Lanoe a

pu rester dans l’instant présent et même le

savourer, c'est peut-être aussi parce que –

gants compatibles avec les écrans tactiles

ou pas – on ne peut pas utiliser un smartphone

quand on a des piolets dans les

mains. Quoi qu'il en soit, l'alpinisme en général

et l'escalade sur glace en particulier,

restent l'une des échappatoires les plus

fiables à la vie quotidienne. Formulé autrement

: une demi-heure sur une cascade de

glace libère plus de dopamine qu'un mois

sur les réseaux sociaux. Dommage que la

glace soit si éphémère.

Champsaur, massif des Écrins

Marc Daviet

marcdaviet.com

6

7



3 x 3

Nouveauté au

coin lecture

Jack Ouzi-Bader

« Randos Spa en Suisse »

En famille, seul ou à deux : partez sur les

traces de la tradition thermale séculaire

du château d'eau de l'Europe et profitez

de cette occasion unique de prendre

soin de vous. Ce livre dresse le portrait

de 30 oasis de bien-être modernes

et traditionnelles et fournit

des informations passionnantes sur

leur histoire, leur architecture et les

environs. Que ce soit dans les thermes

de Vals, mondialement connus, à Baden,

chargée d'histoire et marquée par la tradition

thermale, ou dans l'atmosphère

familiale de l'auberge de jeunesse de

Saas-Fee, chacun trouvera son bonheur

dans ce guide. Pour se prélasser dans

les bains la conscience tranquille, pourquoi

pas faire une randonnée avant : pour

chacun des 30 temples de bains, une

randonnée est présentée en détail avec

une description de l'itinéraire, une carte

et des données GPX à télécharger. Tous

les lieux de départ sont accessibles en

transports publics.

Éditions : Helvetiq, 2024

Format: 12,5 x 23,5 cm

Volume : 216 pages

CHF 29.–

Des nouvelles de

la montagne

Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements

et dernières nouvelles de la branche.

Paré pour tous les cas

Les sacs à dos à airbag se sont imposés à

juste titre pour les randonnées hivernales,

notamment en freeride. Le sac à dos Alproof

30 SL gonfle son coussin d'air avec le système

d'airbag électronique Alpride E2. Grâce à des

supercondensateurs, il est complètement indépendant

des cartouches de gaz, et des déclenchements

multiples sont également possibles.

Le reste de l'équipement du sac à dos

est complet, comme d’habitude chez Deuter :

de la fermeture éclair à l’ouverture en C sur

presque tout le pourtour pour une bonne vue

d'ensemble, au fourreau isolé pour le tuyau du

système d'hydratation, en passant par le compartiment

séparé pour l’équipement de sécurité

et plusieurs petits compartiments intérieurs à

fermeture éclair, tous les souhaits sont exaucés.

Le casque, le piolet, les bâtons de ski

et les skis ou le snowboard peuvent être

fixés à l'extérieur. Les objets que l'on

doit avoir rapidement à portée de main

peuvent être rangés dans la poche de

la ceinture ou accrochés au porte-matériel.

Le sac à dos Alproof 30 SL certifié

TÜV est fabriqué avec un matériau

Ripstop robuste et sans PFAS.

ALPROOF 30 SL

DEUTER

Poids : 2620 g (y c. airbag)

CHF 1209.–

Photo : Vinca Film

Sélection

Pour ta saison

d´hiver

Les nombreuses

facettes de l’Hydra

Le piolet Hydra Ice Tool de Black Diamond

est équipé du système BD Integrated Component

Exchange (I.C.E.), ce qui permet de

l'adapter individuellement à ses besoins et aux

conditions extérieures. La lame, le marteau, la

panne, les masselottes, les pointes et les spacers

de poignée peuvent être échangés et complétés

à volonté. Il suffit pour cela d'une clé à six

pans. Ce piolet est ainsi le compagnon idéal aussi

bien pour la glace raide que dans les terrains

mixtes ou les voies de drytooling déversantes.

Le manche de 50 cm de l'Hydra Ice Tool est en

aluminium hydroformé et est complété par une

poignée ergonomique, également adaptable

et extensible avec un ergo ou une pointe. Avec

l'Hydra Ice Tool, Black Diamond a créé un piolet

qui, grâce au système innovant I.C.E., est absolument

polyvalent.

HYDRA ICE TOOL

BLACK DIAMOND

Poids : 610 g

CHF 289.–

Sélection 1/2025 :

catalogue maintenant

en ligne

« Sélection », notre catalogue trimestriel regroupant

les meilleurs produits pour la saison,

est publié en alternance sous forme imprimée

et sous forme de magazine en ligne. Lors de

chaque « grand » changement de saison entre

l'été et l'hiver, c'est-à-dire en avril et en octobre,

la version papier de « Sélection » vous

informe sur les nouveautés et les produits

phares. Les numéros de janvier et de juin sont

publiés sous forme de magazine en ligne. C'est non

seulement plus durable, mais aussi plus actuel, car

la disponibilité des produits présentés peut être

actualisée en permanence. Vous trouverez

dès à présent en ligne notre sélection de

produits pour la randonnée à ski, le ski de

haute montagne, la cascade de glace et la

raquette à neige dans Sélection 1/2025.

baechli-bergsport.ch/fr/

selection-hiver

The Last Expedition :

portrait filmé de

Wanda Rutkiewicz

Wanda Rutkiewicz fut la première Polonaise

au sommet du Mount Everest – devançant

ainsi ses collègues polonais. Elle a également

été la première femme à gravir le K2. Wanda

Rutkiewicz vivait à une époque où les femmes

alpinistes n'étaient pas prises au sérieux. Mais

elle était une visionnaire – et en avance sur

son temps. Deux ans avant sa disparition,

elle a commencé à planifier son ambitieux

projet : « Caravan to Dreams », dont l’objectif

était de gravir les 14 huit milles en deux

ans seulement. Le projet semblait impossible

à l'époque. En 1992, Wanda Rutkiewicz

investit ses économies dans une expédition

au Kanchenjunga. Elle ne reviendra jamais

de cette troisième plus haute montagne du

monde. Plus de 30 ans après ces événements,

sa compatriote, la réalisatrice primée Eliza

Kubarska (« The Wall of Shadows »), part à la

recherche de traces dans l'Himalaya, effectue

des recherches dans les archives et rencontre

les compagnons de route et les adversaires

de Wanda Rutkiewicz, une femme aussi fascinante

que polarisante.

Le film de 86 minutes « L’ultime ascension :

le mystère de Wanda Rutkiewicz » sortira le

9 janvier 2025 en Suisse alémanique et le 15

janvier en Suisse romande. Nous sommes

heureux de pouvoir participer à ce film en tant

que partenaire de promotion.

8

9



3 x 3

25 ans Saas-Fee :

dix ans de plus

Ice & Sound fête un quart de siècle d’existence !

Les 24 et 25 janvier, la 25 e édition des championnats

du monde d’escalade sur glace se déroulera

à Saas-Fee. Pour cet anniversaire, les organisateurs

ont eu une idée particulière : la structure

d'escalade sera agrandie de dix mètres, de sorte

qu'il faudra grimper jusqu'au plafond du parking

à 32 mètres de hauteur. Plus de 100 athlètes de

haut niveau se disputeront les titres dans le « Ice-

Dome » de Saas-Fee – encouragés par au moins

2500 spectatrices et spectateurs qui transformeront

le parking en une arène de compétition

(vêtements chauds recommandés). Le programme

principal de la compétition sera agrémenté

par une multitude d’autres évènements :

des ateliers de cascade de glace aux spécialités

culinaires dans la tente de restauration chauffée

avec LiveView, en passant par les légendaires after-show-party

où l'on peut voir les athlètes de

près. En tant que sponsor, Bächli se réjouit particulièrement

d'être à nouveau présent lors du

plus grand événement hivernal en Valais !

iceandsound.com

Couche épaisse

Un garnissage de 400 g, un pouvoir

gonflant de 1000 cuin, un duvet 90/10

de haute qualité : les valeurs internes

de l'Olympus Tech Down Parka sont

conçues pour une isolation thermique

maximale. Les compartiments spéciaux

3D Aero permettent au duvet de déployer

toute son efficacité, protégé par

une enveloppe extérieure coupe-vent en

Pertex Quantum. La fermeture éclair bidirectionnelle

à l’avant évite les ponts thermiques

typiques grâce à une construction

spéciale. La capuche généreuse et compatible

avec le casque est réglable à l'arrière

de la tête et comporte une visière rembourrée au

niveau du visage pour une protection supplémentaire

contre le froid. Plusieurs poches zippées à

l'extérieur et des poches à l'intérieur permettent

de ranger de petits objets, des chaufferettes, des

gants et bien plus encore. Robuste et très chaude,

l'Olympus Tech Down Parka est à l'aise dans les

expéditions et l'alpinisme.

OLYMPUS TECH DOWN PARKA

LA SPORTIVA

Poids : 700 g

CHF 719.–

Atelier avec Skitourenguru

« Préparation

d’une course »

Vous recherchez une randonnée à ski adaptée aux

conditions avec un faible risque d'avalanche et avez

besoin d'aide pour la préparation ? La plateforme

skitourenguru.ch calcule le risque d'avalanche

pour environ 2600 randonnées à ski en Suisse. En

tant que partenaire de la plate-forme, nous avons

invité le concepteur et exploitant de Skitourenguru,

Günter Schmudlach, un randonneur à ski passionné,

à donner cinq ateliers dans nos magasins. Les

ateliers montrent comment utiliser la plate-forme

et quels sont les avantages et les risques qu'elle

comporte. Il y aura également une partie pratique

au cours de laquelle quelques randonnées à ski

seront simulées. Veuillez consulter notre site web

pour savoir s'il y a encore des places disponibles

pour la date souhaitée. Le cours est gratuit et dure

environ 90 minutes. En allemand.

VUE D’ENSEMBLE DES DATES :

Magasin de Coire :

Magasin de Kriens :

Magasin de Thoune :

Magasin de Zurich :

Magasin de Pfäffikon :

16 janvier

23 janvier

30 janvier

6 février

13 février

baechli-bergsport.ch/fr/actualite/evenements/

skitourenguru

Photo : Robert Hendriksen

DEUTER

IS FOR THE

SAFER SEND

10

11



Bon plan Premières en cascade de glace

Beautés

éphémères

Peu importe le terrain, nos athlètes Roger Schäli et

Jonas Schild se sentent en montagne comme à la

maison. Ils aiment par-dessus tout partir à la découverte

de l’inconnu. La cascade de glace a de quoi les

combler, car elle ne se forme jamais de la même manière

d’une fois à l’autre. Dans leurs récits, Schäli et

Schild décrivent leurs coups de cœur en cascade de

glace les derniers hivers et recommandent des spots

pour les débutants et les plus ambitieux.

Protocole Nadine Regel

Photo : Tom Malecha

Le mantra de Roger Schäli

pour les cascades de glace

exposées : « Il est important

de toujours garder de la

réserve ».



Wegweiser Steilrinnen

Premières en cascade de glace Bon plan

Conseil de Roger pour les débutants

Les gorges de Pontresina

« Je décide spontanément

quelles ligne je veux grimper. »

Gravir le Piz Güglia par le couloir e la face nord-ouest et l’arête nord,

première ascension en rope-solo (WI5+, M5+)

Texte Roger Schäli

« Mon moteur est de découvrir de nouveaux itinéraires. J’ai reçu

l’incroyable cadeau de continuer à voir les montagnes avec des

yeux d’enfant – comme un immense terrain de jeu avec d’innombrables

possibilités. Lorsque je découvre un site d'escalade que

je ne connais pas ou peu, il m'arrive de grimper sans topo. Je me

laisse simplement inviter et inspirer par les lignes qui me plaisent.

J'aime aussi estimer moi-même les cotations avant de faire la

voie. C’est ainsi que j’ai procédé l’hiver passé au Piz Güglia, un

sommet panoramique en Engadine dont la forme rappelle celle du

Cervin. La région tout autour du Julierpass est très appréciée pour

le ski de randonnée. À l’occasion d’une rando j’ai découvert une

voie dans la face nord-ouest et je me suis dit : pourquoi pas ?

Ma voie (600 m, 5 longueurs, IV, WI5+, M5+) se trouve à l'écart

de la civilisation, avec une vue magnifique sur les sommets de l'Engadine.

L'hiver dernier a été particulier car pendant longtemps il a

été très peu enneigé. C'est pourquoi j'ai retardé ma tentative au Piz

Güglia. Lorsque les conditions ont finalement été réunies, aucun

de mes collègues n'a eu le temps de m'accompagner. Je suis donc

parti seul. J’ai fait deux reconnaissances pour vérifier les conditions

et l'itinéraire, et la troisième fois, j’ai pu atteindre le sommet.

En raison de l'abondance de neige, les piliers sur lesquels

j'ai grimpé étaient minces et remplis de neige et d'air, ce qui m'a

‹1›

Photo : Flavia Celia

Photo : Roger Schäli

empêché de poser des broches à glace fiables. Dans la montée, j'ai

également dû faire face à des avalanches de neige sans cohésion

et à du spindrift. Pour cette course, il faut beaucoup d'expérience

en matière d'assurage.

J’ai fait la voie en solo sur corde et j’ai utilisé mon GriGri

pour l’assurage. De plus, j’ai fait un contre-assurage pour que la

corde ne glisse pas. Comme en alpinisme, on va rarement jusqu'à

la limite en cascade sur glace. Il est important de toujours avoir de

la réserve, surtout si on est seul. La voie comporte cinq longueurs

relativement difficiles, puis j’ai grimpé sans être assuré dans un

terrain de face nord classique dans le troisième et quatrième degré.

Je ne suis pas vraiment un grimpeur solo, mais parfois, c'est

agréable d'être tout seul. Seul en montagne, on se sent tout petit,

et cela a son propre charme. Il n'est pas nécessaire que la course

soit particulièrement sauvage.

À aucune des cinq longueurs je n’ai fait de relais sur des ancrages

forés, uniquement sur des pitons. Un guide de montagne

avec un client bien entraîné pourrait très bien faire cette voie – par

exemple comme entraînement pour la face nord de l’Eiger. Cet itinéraire

est idéal dès février ou mars lorsque les jours s’allongent

et que le danger d’avalanche diminue. Pour grimper en tête il faudrait

grimper plus que du WI5+ car la course est longue et qu’il y

a toujours un risque résiduel. Du sommet, j’ai à nouveau désescaladé

la voie. Si l’on n’est pas à l’aise avec la désescalade, il est

possible d’emporter des raquettes et de descendre au Julierpass

par le sentier d’été.

L'escalade mixte et la cascade de glace ont beaucoup évolué

au cours des 40 dernières années. Le drytooling a donné un

nouvel élan à ce sport. Mais au final, les grimpeurs sur glace se

concentrent sur quelques hotspots dans les Dolomites, Chamonix

et Kandersteg. Je suis fasciné par les ascensions hivernales classiques

comme celle du Piz Güglia – un mélange de mixte et d'alpinisme,

où l'on gravit des lignes classiques en hiver, comme on le

faisait autrefois à l'apogée des ascensions de faces nord dans les

Alpes. On découvre ainsi les montagnes comme il y a 100 ans.»

‹2›

Dans les gorges de Pontresina les cascades de glace se forment

en partie naturellement et en partie par irrigation artificielle, ce qui

garantit la présence de glace. Les guides de montagne locaux surveillent

la formation de la glace, garantissent des conditions stables

et éliminent les zones potentiellement dangereuses chaque fois que

cela est possible. Néanmoins, l'escalade se fait aux risques et périls

de chacun. Avec des parois de glace d'environ 40 mètres de haut, qui

ne font souvent qu'une longueur, les gorges sont parfaitement adaptées

aux débutants. Mais les plus avancés y trouvent aussi des itinéraires

exigeants. Le secteur éclairé est une particularité appréciée :

de mi-décembre à mi-mars, il est possible d'y grimper tous les soirs

jusqu'à 21 heures, même dans l'obscurité. Grâce aux nombreuses

voies, aussi bien dans le secteur inférieur que supérieur, l’affluence

des grimpeurs se répartit bien. Les cafés et restaurants à proximité

permettent de se réchauffer pendant les pauses. Pour les débutants,

l'école d'alpinisme de Pontresina propose des cours d'introduction,

des cours techniques et des cours d'escalade privés. Après les chutes

de neige, la neige est enlevée des endroits dangereux. Il est possible

de se garer sur les places de parc de Gitölia ou dans les parkings

sous-terrain de Mulin et Rondo. Les topos et autres informations sont

disponibles sur le site web de govertical.ch.

Conseil de Roger pour les chevronnés

Breitwangflue à Kandersteg

La Breitwangflue à Kandersteg est considérée dans toute l’Europe

comme la Mecque européenne de la cascade de glace. Ce site offre

un éventail impressionnant de voies sur glace et mixtes. La paroi

est connue pour ses classiques « Crack Baby » (WI5+, 340 mètres)

et « Flying Circus » (M10, E4, 165 mètres), la première voie en M10

d’Europe, gravie pour la première fois en 1998 par Robert et Daniela

Jasper, « Betablocker Super » (WI7, 300 mètres) ou encore

« Ritter der Kokosnuss » (M12, WI5, 165 mètres). Le terrain est exigeant

: les parois sont parfois verticales ou surplombantes, ce qui

rend les courses extrêmement difficiles. Mais les conditions sur

place exigent également une attention particulière. Il peut arriver

que des plaques se détachent, ce qui rend l’assurage plus difficile.

Il faut être très vigilant, surtout lors des premières ascensions de

la saison. Ceux qui grimpent à la Breitwangflue devraient prendre

plusieurs jours pour avoir une vue d'ensemble et trouver le bon

moment pour s'engager dans la voie de leur choix. La montée de

900 mètres se fait à pied et dure entre une heure et demie et deux

heures et demie, selon les traces. Il est conseillé de planifier les

courses en semaine afin d'éviter la grande affluence. Il est indispensable

de partir tôt pour avoir suffisamment de temps pour

l'ascension. La meilleure période pour la paroi se situe entre décembre

et février, selon les conditions.

‹1› Roger Schäli a réalisé sa nouvelle ascension du Piz Güglia

(3380 m) dans le style rope solo qui demande passablement

d’efforts, mais qui procure un sentiment indescriptible.

‹2› Du flair pour la glace : en faisant du ski de randonnée,

Schäli a découvert une ligne dans la face nord-ouest qui lui

semblait réalisable – il a ensuite attendu patiemment des

conditions favorables.

14

15



Bon plan Premières en cascade de glace

Thema Rubrik

Conseil de Jonas pour les débutants

Engstligenalp (Adelboden)

« Je m’es-

‹2›

L'Engstligenalp à Adelboden est une excellente destination

pour les débutants en cascade de glace. À

2000 mètres d'altitude se trouve une arène de glace

irriguée artificiellement. Elle comporte 23 voies de

10 à 30 mètres de long, y compris des moulinettes.

Le site se trouve directement en dessous de l’arrivée

des remontées mécaniques de l'Engstligenalp et

l'entrée coûte dix francs par jour. L'école d’alpinisme

d'Adelboden propose des cours de cascade de glace

et des courses guidées de mi-décembre à début avril.

Outre l’arène, l'Engstligenalp propose également des

voies de glace naturelles qui ne sont pas surveillées.

La voie « Kleine Fall » propose selon la formation de

la glace jusqu'à six longueurs (WI3, 160-220 m). Elle

peut aussi être combinée avec la voie « Stoller » pour

une course d'une journée entière. La voie « Magic

Mushrooms » est une voie mixte exigeante de haut niveau

(III M9, 120 m + 60 m), dont la partie inférieure

se grimpe soit en rocher, soit en glace, selon l’état

de la glace. C'est surtout la glace suspendue à la fin

de la voie qui fait de cette course une expérience

inoubliable. L'« Untere Engstligenfall » propose un

itinéraire de difficulté modérée (WI5, 150 m) qui, s'il

fait suffisamment froid, offre un paysage de glace de

rêve, comparable à l'escalade sur un glacier. D'autres

voies sont « Salto Mortale 2000 » (III WI4, 200 m) et

« Undärdä Chatzächerä » (III M7, 110 m). Informations

sous : engstligenalp.ch

Conseil de Jonas pour les chevronnés

Thron (Averstal)

La voie « Thron » dans le Averstal (Grisons) compte

parmi les cascades de glace les plus spectaculaires

de Suisse et représente un défi particulier pour les

grimpeurs confirmés. Elle se trouve entre les localités

d'Innerferrera et de Campsut, à une altitude de 1720

mètres. La voie (240 m, 6 longueurs, WI5+) présente

une glace raide de 70° à 90° sur toute sa longueur et

présente plusieurs passages verticaux, surtout dans

la partie supérieure. Ce sont surtout les conditions de

glace changeantes qui en font un véritable défi. L'assurage

se fait entièrement par son propre matériel, à

l'exception du premier et du dernier relais. C'est pourquoi

de l'expérience et un équipement adéquat sont

décisifs : il est recommandé de disposer d'une corde

à double de 50 mètres, de six à huit dégaines, d'une

dizaine de broches à glace, de piolets et de crampons

techniques, de matériel pour les lunules ainsi que d'un

casque. Pour accéder au pied de la voie il faut compter

environ 20 minutes. La descente s'effectue en rappel

sur des lunules le long de la voie. La période idéale

pour grimper cette voie se situe entre décembre et

février. Après des chutes de neige, la cascade est exposée

aux avalanches et, à partir de la mi-février, le

soleil peut provoquer une fonte dangereuse dans la

partie supérieure.

time heureux

si j’arrive à

avoir deux

semaines de

bonne glace. »

« OeschiMixTrix » (3 longueurs,

100 m, M6/7), ouverture

et première ascension

Texte Jonas Schild

« J’ai réalisé mon dernier projet en mixte il y a deux hivers, en

janvier 2022. Au-dessus du Oeschinensee à Kandersteg – un

hotspot Instagram très apprécié en été – j'ai ouvert une nouvelle

voie avec mon compagnon d'escalade Stephan Siegrist. Elle se

trouve à droite de la voie connue « Januarloch » dans le secteur

Oeschinensee. La voie est composée de trois longueurs, chacune

d'entre elles mesurant entre 30 et 40 mètres. Pour chaque longueur,

nous avons posé deux spits et des relais, sinon il s'agit

d'un pur projet d'auto-assurage. Pour moi, l'escalade a été extrêmement

gratifiante, et la voie a déjà été répétée par un ami

grimpeur français.

La voie que nous avons baptisée « OeschiMixTrix » se situe

au cœur d'un paysage hivernal impressionnant. Le lac est

gelé et recouvert de neige, et derrière lui s'élèvent des parois

rocheuses partiellement recouvertes de glace. La vue depuis la

voie jusqu'à Kandersteg est fantastique. La voie emprunte un

dièdre en surplomb auquel ne sont suspendues que quelques

formations de glace isolées. J'ai découvert cette ligne en grimpant

une autre voie quelques jours auparavant. Pour moi, les

premières ascensions sont particulièrement passionnantes, car

on se lance dans l'inconnu sans savoir ce qui nous attend. Tout

Photo : Daniel Bleuer

Photos : Jonas Schild

le processus me fascine : trouver un objectif,

planifier la logistique, puis explorer un terrain

inconnu – et grimper une voie que personne n'a

jamais faite auparavant.

Pour les voies de glace et les voies mixtes, il

faut ajouter que l'on ne sait jamais comment elles

vont évoluer. On ne sait pas si l'hiver prochain il y

aura à nouveau de la glace au même endroit. Ces

lignes de glace en filigrane changent en fonction

‹1›

de l'écoulement de l'eau, et c'est précisément ce

que je trouve passionnant : grimper sur quelque

chose de si éphémère, qui n'existe que pour une courte période

en hiver et qui a un aspect différent chaque année.

Je dois toutefois admettre que ma motivation pour la cascade

de glace a diminué. Non pas parce que je n'aime plus en

faire, mais parce que les conditions sont devenues de plus en

plus difficiles et que les risques sont donc plus importants. J'observe

cette évolution depuis des années : autrefois, la saison de

glace s'étendait de décembre à mars, aujourd'hui, je m’estime

heureux si j’arrive à avoir deux semaines de bonne glace. L'hiver

dernier, je n'ai probablement grimpé que 50 mètres dans la glace,

car les conditions dans les Alpes n'étaient tout simplement pas

bonnes. Je pense que l'avenir de la cascade de glace se concentre

en Amérique du Nord, où il fait nettement plus froid que dans les

Alpes ou en Norvège.

Ma dernière expédition, cet automne, nous a menés, mes

collègues grimpeurs et moi, sur la face sud du Mt Shivling, qui

culmine à 6543 mètres dans l'Himalaya de Garhwal, en Inde.

C'était notre troisième tentative d'escalade de la face sud, mais

cette fois encore, nous avons échoué. Nous nous sommes alors

rabattus sur le plan B qui nous a permis de réaliser une première

sur l’arête sud-ouest du Bhagirathi III (6454 m) – un joli

final pour l’expédition. »

‹1› Stephan Siegrist et Jonas

Schild suivent les rideaux de glace

« extrêmement gratifiants » de

« OeschiMixTrix ».

‹2› Les conditions sont rarement

aussi bonnes : la ligne de « Oeschi-

MixTrix » au lac d'Oeschinen qui lui

a donné son nom.

16

17



Expert Gants

Expert

Des gants

pour garder sa chaleur

Housse chaude pour

mains glaciales

Les matériaux isolants utilisés dans les

gants ont pour but de stocker la chaleur

de la main dans l’air piégé entre leurs

fibres. L'air entre la main et le gant a également

un effet isolant – c'est pourquoi

des gants trop serrés génèrent des ponts

de froid. Si le gant est imperméable au

vent et à l'eau, il protège encore mieux du

refroidissement venant de l’extérieur.

Personne n’aime avoir froid aux doigts. Le choix de gants est donc

vaste – des modèles polyvalents aux modèles spécialisés. Nous

allons débattre de qui choisit quel gant, quand et combien de paires

sont nécessaires en montagne.

Texte Hanna Bär

Quiconque a déjà retiré brièvement ses

gants en hiver par temps glacial et venteux

ou a porté un modèle trop fin sait à quelle

vitesse les doigts peuvent se refroidir. C'est

désagréable, de plus, les boucles, mousquetons

et fermetures éclair sont plus difficiles

à manipuler avec des doigts froids

et engourdis – et dans le pire des cas, cela

peut entraîner des engelures. Le refroidissement

des mains est en fait un mécanisme

de protection du corps. L'objectif est

de maintenir la température des organes

vitaux à un niveau constant de 37 degrés

Celsius. Si cette température menace de

baisser lorsque la température ambiante

est basse, le sang, qui transporte également

la chaleur dans le corps, est maintenu

dans le centre du corps – et les extrémités

sont moins irriguées. Un épaississement

du sang, par exemple en raison d'un apport

insuffisant de liquide lors d'un effort sportif,

détériore également la circulation sanguine

et augmente le risque de mains froides.

D'ailleurs, l'altitude joue un rôle important

pour la température. Pour 100 mètres d'altitude,

la température ambiante diminue

de 0,65 à 1 degré Celsius. De plus, le vent

et l'humidité ont une influence supplémentaire

sur la perception de la température et

le refroidissement du corps, en raison de

l'effet de refroidissement éolien et du refroidissement

par évaporation.

Les bases : le chaud et la forme

L’assortiment de gants actuel va bien

au-delà de la moufle en laine foulée. La

palette va des sous-gants fins et des gants

en polaire aux gants épais pour les expéditions,

en passant par des modèles coupevent

et légèrement doublés. « Les gants

ont trois fonctions principales dans l'utilisation

alpine : outre la protection contre

le froid et l'humidité, ils doivent protéger

la main contre les blessures et augmenter

l'adhérence lors de la préhension », explique

Marcus Liss, directeur adjoint des

achats. Comme pour les vestes isolantes,

les matériaux isolants tels que la laine, les

fibres synthétiques sous forme de polaire

ou de duvet synthétique, ou encore le duvet,

emmagasinent la chaleur corporelle

dans les espaces entre les fibres. Plus il

y a d’espaces, mieux c'est. Il n'existe pas

de norme fixe concernant la plage de température

à laquelle les gants sont adaptés

pour les sports de montagne – certains

fabricants indiquent toutefois une valeur

indicative pour leurs modèles. La forme

des gants a également une influence

sur la chaleur qu'ils procurent. Lorsqu’il

s’agit de choisir des gants, il convient de

toujours tenir compte de sa propre expérience

en matière de sensation de froid.

« Si vous avez toujours les mains froides

et que vous souhaitez mettre l'accent sur

la protection contre le froid, vous avez

tout intérêt à porter des moufles », explique

Liss. La meilleure dextérité, comme

celle dont on a besoin pour manipuler les

fixations, les peaux, les cordes ou encore

les fermetures éclair, est en revanche offerte

par un gant à doigts. Pour ceux qui

ont rapidement froid, mais qui souhaitent

tout de même avoir une certaine habilité

des doigts, la forme mixte du gant à trois

doigts, originaire du domaine militaire,

peut être un bon compromis. Les modèles

de gants plus épais utilisés dans le domaine

alpin ont en outre souvent un peu

moins d'isolation sur la paume de la main

que sur le dos, afin d'obtenir une meilleure

Illustration : Saija Sollberger

La circulation sanguine

régule la chaleur

Lorsqu'il fait froid, les mains ont tendance

à se refroidir plus rapidement. Pour se

protéger, le corps réduit l’irrigation des

extrémités – l’apport de chaleur par le

sang est diminué et les mains refroidissent.

Dans les cas extrêmes, le corps peut

réduire l'irrigation de la peau jusqu'à dix

pour cent de la valeur initiale en raison de

la contraction des vaisseaux sanguins.

18

19



Expert Gants

« La forme et la taille

des mains changent

énormément d’une personne

à l’autre. La seule

possibilité de savoir

si des gants vont est d’y

glisser ses mains. »

Marcus Liss

Adjoint responsable des achats

préhension. Chez Bächli également, l'assortiment

de gants isolants est catégorisé

selon la forme en gants à doigts, moufles,

gants à 3 doigts et la forme spéciale des

moufles à rabat, et non selon le domaine

d'utilisation. « La forme que l'on choisit

dépend souvent simplement de sa propre

sensibilité au froid », constate Liss, qui

a lui-même toujours les mains chaudes

et n'est pas du genre à porter des moufles.

Pour les conditions particulièrement

froides et les exigences spéciales, l'assortiment

Bächli propose aussi des gants

chauffants, par exemple le Heat Glove 8.0

Finger Cap Lobster de la marque Lenz.

Paume et tissu extérieur

Les deux fonctions, adhérence et protection

contre les blessures, sont particulièrement

importantes pour les gants de cascade de

glace : des renforts supplémentaires en

fibres synthétiques résistantes à l'abrasion

se trouvent par exemple au niveau des

phalanges. Ils protègent contre les chocs

contre la glace et le rocher. C’est entre

autres le cas sur les gants Punisher Gloves

de Black Diamond ou, en cuir dans ce cas,

sur le Nordwand Pro Glove de Mammut.

La paume de la main est particulièrement

importante en tant que lien entre la main

et le piolet. Pour une bonne préhension, le

cuir a fait ses preuves, généralement un

cuir de chèvre ou de bœuf robuste ou un

similicuir adhérent. L'adhérence est également

décisive pour la sécurité lors du maniement

de la corde sur les glaciers, pour

tenir les câbles d’assurage métalliques en

alpinisme ou en randonnée, ou lors des

portages en randonnée à ski. « Sans paume

adhérente, on glisse facilement », souligne

Liss. De plus, une paume robuste protège

aussi des arêtes vives, que ce soit celles

des skis ou du rocher. « Lorsque je sélectionne

les produits, je veille à proposer

principalement des modèles avec une telle

paume ou du moins avec des inserts au niveau

du pouce et de l'index, là où le bâton

est saisi », explique Liss.

Plus on est en contact avec la roche

ou la glace, plus le matériau extérieur doit

être robuste. On a généralement le choix

entre le cuir, un peu plus lourd mais plus

robuste, et les fibres synthétiques, généralement

un peu plus légères. « Lorsqu'on

touche beaucoup la neige ou la glace, le

Comme un sac de couchage :

les moufles sont idéales pour

tenir les mains au chaud,

elles sont le meilleur choix

lorsque la dextérité est moins

importante.

poids ne joue généralement qu'un rôle secondaire.

Ce sont plutôt la robustesse et

l'imperméabilité qui comptent », explique

Liss. Cette dernière est obtenue grâce à

une membrane imperméable intégrée.

Le choix : pour la montée et

pour la descente

Un modèle imperméable avec une isolation

moyenne à forte peut également être

un bon choix pour les activités qui ne font

que peu transpirer, comme les randonnées

hivernales faciles, mais au cours

Photo : Christian Adam/Black Diamond

desquelles on souhaite parfois mettre les

mains dans la neige. « Un tel gant polyvalent

fonctionne pour de très nombreux

sports comme la randonnée hivernale et

le ski de randonnée – et, selon les conditions,

également pour l’alpinisme en été »,

explique Liss. Toutefois, quiconque a déjà

transpiré dans ses gants lors d'une montée

rapide, sait que la paire de gants la

plus chaude n'est pas toujours le meilleur

choix. S'il n'est pas nécessaire de mettre

les mains dans la neige lors de la montée,

l'expert de Bächli recommande d'utiliser,

par beau temps, un gant en polaire ou en

softshell coupe-vent, par exemple le très

fin Fleece Light Glove d'Ortovox. La vapeur

d'eau qui se forme peut alors mieux

s'échapper qu'avec un modèle aussi chaud

mais étanche. Pour le sommet ainsi que

pour la descente ou le retour, il faudrait

alors avoir en plus un modèle plus épais

et éventuellement imperméable. « Si l'on

transpire à la montée et que l'on ne change

pas de gants, les mains seront froides dès

Robustesse et agilité

Ces gants imperméables sont particulièrement

adaptés aux courses techniques

en contact avec le rocher ou lorsqu’on doit

utiliser du matériel d'escalade.

EIGER FREE GLOVE

MAMMUT

CHF 179.–

les premiers mètres de descente », prévient

Liss. En revanche, si l'on a beaucoup

les mains dans la neige profonde pendant

la randonnée, une membrane étanche est

indispensable. « Dans ce cas, une manchette

plus longue protège en outre contre

la pénétration de la neige dans le gant ou

la manche », souligne Liss. En revanche, si

l'on met rarement les mains dans la neige,

voire pas du tout, un gant à manchette

plus courte peut suffire.

Lors de randonnées de plusieurs

jours avec un temps changeant il est

conseillé d'avoir plusieurs paires de gants,

qui peuvent aussi être portées l'une sur

l'autre. « Je recommande au maximum

trois couches : un gant fin pour la montée,

un gant un peu plus épais et plus chaud

à mettre par dessus et un sur-gant imperméable

», explique Liss. Si on veut

combiner différents gants, il faut choisir

des couches extérieures de taille suffisante.

Le mieux est d'essayer cela dans

les magasins. Certains modèles ont déjà

Chaleur et protection

Avec ses longues manchettes, ces moufles

imperméables ne laissent pas entrer la

neige – idéales pour les conditions froides

et la poudreuse.

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NORRØNA

CHF 179.–

une housse imperméable intégrée au

vent ou à l'eau dans le poignet, qui peut

être rabattue sur la main en cas de besoin,

par exemple le Fleece Grid Cover Glove

d'Ortovox. Que l'on opte pour un tel modèle

ou pour un sur-gant séparé est une

question de goût. Certains modèles plus

chauds ont également une construction

similaire : ils ont un gant intérieur isolant

qui peut être séparé du sur-gant étanche.

Il existe en outre des sous-gants fins qui

peuvent généralement être portés sous

d’autres gants. Ils apportent une chaleur

supplémentaire et peuvent être conservés

lors du changement de gants par exemple.

« Si l'on se déplace beaucoup dans des

conditions différentes, il est judicieux de

se procurer trois ou quatre modèles de

gants afin de pouvoir couvrir l'ensemble

du spectre de conditions », explique Liss.

La bonne taille

Le choix de la taille n’est souvent pas

facile, mais il faut toujours tenir compte

Accroche et légèreté

Ces gants coupe-vent sont parfaits

pour la randonnée à ski grâce à

la bonne adhérence du cuir et aux

renforts dans la main.

TOUR GLOVE W

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CHF 89.–

20

21



Expert Gants

‹1› ‹2› ‹3›

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course, qu’il s’agisse d’alpinisme course, qu’il technique, s’agisse d’alpinisme technique, de de

glace pure ou d’escalade mixte glace en pure ou compétition.

d’escalade mixte en compétition.

‹1› En assurant on se refroidit facilement,

mais en même temps on a besoin de

beaucoup d’agilité pour manipuler la corde

– les gants à trois doigts répondent à ces

deux exigences.

‹2› Ici, il faut faire preuve de dextérité : les

petites boucles sont plus faciles à manipuler

avec des gants à doigts.

‹3› Pour des descentes dans la poudreuse,

des gants avec des manchettes assez

longues sont souvent un bon choix. On les

portera par-dessus la veste.

des aspects suivants pour que des gants

soient bien adaptés : la base des doigts ne

doit dépasser dans la paume, c'est-à-dire

être trop basse, mais en même temps elle

ne doit pas restreindre le mouvement des

doigts ; la paume doit arriver jusqu’au

poignet – même lorsque la main est inclinée

– et les poignets doivent être suffisamment

serrés ; les doigts ne doivent

pas trop frotter les uns contre les autres

lorsque la main est ouverte et le pouce

doit également pouvoir être écarté sans

trop de gêne. Selon le fabricant, les tailles

de gants sont indiquées en chiffres ou de

XS à XL, en s'appuyant sur le système

américain des tailles de chaussures. Selon

le matériau, le modèle et le fabricant,

des gants de même taille peuvent être

très différents. « La forme et la taille des

mains changent énormément d’une personne

à l’autre. La seule possibilité de

savoir si des gants vont est d’y glisser

ses mains », explique l'expert en gants.

Un gant ne devrait jamais être trop serré

ou trop petit. En effet, cela comprime la

couche isolante, il reste moins d'espace

vide pour l'accumulation de chaleur et les

mains se refroidissent plus vite. En outre,

la circulation sanguine des mains peut

s'en trouver encore plus affectée. « Si on

ne peut pas bouger correctement la main

et qu’on doit constamment lutter contre

la résistance du gant, cela peut aussi être

très fatigant à la longue », avertit Liss.

Cette fatigue prématurée se manifestera

surtout lorsqu'on bouge beaucoup et

qu’on utilise beaucoup les mains, comme

par exemple en cascade de glace.

Les personnes qui utilisent leur

smartphone en route pour prendre des

photos ou pour s’orienter, doivent s’assurer

que leurs gants sont équipés d’une fonction

écran tactile – il s’agit d’un matériau spécial

au niveau de l'index qui, tout comme la

peau, permet de transmettre les impulsions

électriques nécessaires au fonctionnement

des écrans tactiles. En particulier pour la

cascade de glace ou pour les gants de rechange,

des passants au bout des doigts

permettant d’y glisser un mousqueton sont

importants pour pouvoir les suspendre

au baudrier. Ainsi, l'ouverture est orientée

vers le bas et la neige ou la glace ne

peuvent pas tomber à l'intérieur. En outre,

sur certains gants de cascade de glace, les

auriculaires sont fabriqués sans couture.

Cela permet d'éviter d'éventuels points de

pression. Des sangles de poignets évitent

de perdre les gants dans les remontées

mécaniques ou par temps venteux lors du

changement de gants au sommet. De telles

sangles peuvent aussi être achetées séparément

pour donner du pep à un modèle

existant. Il est également pratique d'avoir

un matériau un peu plus doux et absorbant

au niveau du pouce. « Par exemple pour

essuyer la sueur, les lunettes ou le nez »,

explique Liss.

Que faire lorsque les gants sont détrempés

? Pour les faire sécher, il faut absolument

éviter de les mettre au four ou

directement sur un chauffage, surtout s’ils

comportent une membrane ou des parties

en cuir. La prudence est également de mise

pour le lavage des gants en cuir : ils ne

devraient si possible pas être lavés et en

aucun cas à la machine. On peut éventuellement

les laver à la main ou encore mieux

les essuyer avec un chiffon humide si les

salissures sont légères et superficielles.

Les gants sans cuir peuvent généralement

être lavés en machine (en respectant les

consignes d'entretien du fabricant). Si le

gant est composé d'un gant intérieur et

d'un gant extérieur, il est judicieux de laver

et de sécher les deux parties séparément.

Les gants en softshell et les parties

textiles des gants avec membrane imperméable

doivent être réimprégnés après le

lavage. Les parties en cuir, par exemple les

paumes, doivent être enduites d'un produit

d'entretien du cuir après le lavage ou également

en cas d'utilisation intensive. Les

gants contenant du cuir sont souvent accompagnés

d'un petit sachet contenant un

produit d'entretien approprié.

Photos : Jeremiah Watt/Black Diamond, Christian Adam/Black Diamond

IK GLATTHARD

22

e

ty, Montana (US)

YANNIK GLATTHARD

BD athlète

Cooke City, Montana (US)

23



Bon plan Aiguille de la Tsa

Alpinisme de

pointe

Telle une lance effilée, l'Aiguille de

la Tsa se dresse dans le ciel d'Arolla.

De près, elle se laisse apprivoiser et

offre une escalade sur un excellent

gneiss – suivie de nombreux virages

dans la neige de printemps.

Texte & Photos Caroline Fink

Objectif en vue : en traversant

le Glacier de l’Aiguille,

l’Aiguille de la Tsa se dresse

devant nous.



Bon plan Aiguille de la Tsa

Le voisin d’en face : en route

vers la cabane Bertol, les randonneurs

à ski contemplent le

Mont Collon, qui trône tout

au fond du Val d'Arolla.

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L’ENVIRONNEMENT.

Chaussures de ski au pied, les mains sur le

métal froid, nous grimpons les échelons des

échelles verticales. Notre objectif : la cabane

Bertol, perchée sur son éperon rocheux telle

un nid d’aigle. Cette fois, l'ascension est plus

facile que d'habitude : nous n'avons même pas

entraperçu les deux premières échelles. En suivant

la trace de montée jusqu'au dépôt de skis,

nous les avons devancées sans les voir – il y a

rarement autant de neige.

Quelques minutes plus tard nous nous

trouvons sur la terrasse de la cabane. Dans

notre dos, les pentes raides du Val d’Arolla d’où

nous sommes partis et devant nous l’étendue

blanche du glacier du Mont Miné. Autour de

nous se dressent les pointes rocheuses telles

que celles du Clocher de Bertol, de la Dent de

Bertol ou des Douves Blanches. Celle que nous ne voyons cependant

pas, est la pointe qui nous a fait venir jusque-là : l’Aiguille de

la Tsa. Il s’agit d’une des plus belles aiguilles rocheuses des Alpes,

se dressant toute en finesse vers le ciel. Elle est plus facile à gravir

qu’il n’y paraît. Au printemps il est possible d’accéder à ski jusqu’au

pied de l’aiguille et d’atteindre son sommet en trois longueurs.

Conditions hivernales en plein printemps

Tous ceux qui sont déjà venus à Arolla ont vu cette aiguille. Tout

comme ceux qui ont emprunté la Haute Route classique. Pourtant,

peu de gens connaissent son nom. Un nom qui vient d'ailleurs du

patois local et qui ne signifie rien d'autre que : l'aiguille du pâturage

rocailleux à proximité des sommets. Pourtant, comme souvent, son

nom a migré depuis la vallée vers les sommets. Dans les pentes

dominant Arolla se trouve « La Tsa » – le pâturage rocailleux d'altitude

; plus haut, on trouve le Glacier de la Tsa et, au-dessus de

celui-ci, notre Aiguille de la Tsa.

Une fois sur la terrasse de la cabane Bertol, nous doutons

un instant de notre projet : le soleil printanier brille certes de mille

feux, mais les pics rocheux qui nous entourent sont recouverts

d'une épaisse couche de neige. Des corniches et de belles quan-

26

‹2›

tités de neige fraîche les enveloppent d'un blanc immaculé. Même

le gardien de la cabane secoue la tête alors qu’il se tient à nos

côtés en regardant autour de lui : au lieu des légères précipitations

annoncées, le dernier front froid a déversé 70 centimètres de neige

fraîche, raconte-t-il. Plus tard, MétéoSuisse annoncera que dans la

région d'Arolla, il est tombé en ce mois de mai presque trois fois

plus de pluie et de neige que d'habitude.

Nous ne connaissons pas encore ces chiffres, mais il est clair

que le lendemain, nous aurons affaire à une « ascension hivernale »,

même si le calendrier affirme le contraire. Et il est également clair

que le passage qui part directement derrière la cabane et qui permet

d’accéder à un col en traversant une pente raide est impraticable.

La neige fraîche accrochée à la pente abrupte telle du velours blanc

nous contraint à faire un détour : au lieu de monter directement, nous

allons d’abord redescendre un peu en direction d'Arolla et rejoindre

le col de la Tsa par des pentes un peu plus douces plus au nord.

Mais pour l'instant, nous nous asseyons à l'une des tables

en bois de la cabane Bertol. Un joyeux brouhaha emplit la salle

commune – la vaisselle s'entrechoque, les bols fument, les clients

parlent et rient, tous les bancs et chaises sont occupés. C'est à la

fois bruyant et sécurisant. Au cœur des hauts sommets du Valais

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Wegweiser Aiguille de la Tsa

central, la cabane est un havre de chaleur dans un monde de

glace, de neige et de roche habité habituellement que par le vent

et les nuages.

Dans un crissement de porcelaine

De prime abord il est surprenant que les alpinistes aient exploité

la région très tôt. On y cherche en vain des montagnes célèbres à

proximité. Cependant, la situation géographique était intéressante à

l'époque, car le glacier du Mont Miné offrait un accès aisé à la Dent

Blanche et au col de Tête Blanche. Et de là, on se trouvait rapidement

au pied de la Dent d'Hérens, à Zermatt ou dans la Valpelline

italienne. En 1897, la section neuchâteloise du Club Alpin Suisse

CAS décida de construire une cabane au-dessus du col de Bertol. Au

cours des décennies suivantes, elle a été agrandie et rénovée à plusieurs

reprises, jusqu'à ce que l'actuelle cabane Bertol voie le jour en

1976. Elle a été conçue par Jakob Eschenmoser, la figure paternelle

de tous les architectes des cabanes suisses du 20 e siècle. Il a conçu

et réalisé pas moins de 16 cabanes dans les Alpes suisses, dont la

Domhütte, la Salbithütte ou la Albert-Heim-Hütte.

Nous passons donc la nuit dans un monument historique. Une

chose nous frappe particulièrement lorsque nous nous couchons : la

marque de fabrique d'Eschenmoser qui réalisait des cabanes polygonales,

dans lesquelles les lits étaient disposés en cercle. Ce qu'il

vantait comme « un maximum de volume pour un minimum de surface

de façade » signifie pour les hôtes que les matelas trapézoïdaux

offrent beaucoup de place pour les épaules, tandis que nos pieds

sont serrés les uns contre les autres. Mais comme presque toutes

les « cabanes Eschenmoser » ont été remises au goût du jour, nous

apprécions la valeur nostalgique de la cabane Bertol. Ou du moins,

nous essayons.

Lorsque nous sortons du refuge à cinq heures du matin pour

nous rendre sur la terrasse, nous nous sentons néanmoins libérés.

Nous respirons l'air froid et contemplons le glacier du Mont Miné,

baigné dans la lumière froide de l'aube, tandis que les lampes frontales

des premières cordées brillent dans son immensité comme

des îlots de lumière dans une mer bleu clair.

Il est difficile de savoir ce que

la journée nous réservera. Allons-nous

parvenir à grimper sur

des rochers enneigés jusqu'au sommet

de l'Aiguille de la Tsa ? Nous

mettons nos sacs à dos en espérant

que nos efforts seront récompensés.

Nous descendons les escaliers

et les échelles jusqu'au dépôt des

skis et glissons bientôt à ski un bout

vers la vallée. On aurait envie de se

boucher les oreilles tellement le gel

de la nuit a transformé la neige en

une céramique archi dure qui génère

un boucan assourdissant au

passage nos carres.

‹1› À la recherche de l’aiguille

Peu après, nous remontons derrière

un éperon rocheux. Conversion

après conversion, dans le froid du petit matin, nous atteignons

le col de la Tsa par l'ouest – et non par l'est, comme l'aurait permis

la montée directe depuis le refuge. Nous débouchons au col juste au

moment où le soleil franchit les crêtes de l'imposante Dent Blanche.

Devant nous se trouvent les vastes bosses du glacier de l'Aiguille,

que nous traversons maintenant. Nous avançons pas à pas vers la

chaleur de cette journée printanière, entourés de cristaux de neige

scintillants, comme si nous traversions un champ de diamants.

Nous passons d’une combe glaciaire à une autre et découvrons

tout à coup devant nous une tour rocheuse. Nous nous arrêtons et

nous nous demandons : est-ce elle ? Ou pas ? Un coup d'œil sur la

‹1› Les échelles qui mènent du dépôt des skis

à la Cabane Bertol constituent le dernier effort

avant le café et la tranche de tarte.

‹2› Même si la course n’est pas extrêmement

longue, il vaut la peine de partir tôt pour saisir

le bon moment et descendre sur une neige

juste bien revenue.

‹2›

Ambiance matinale sur le Glacier du Mont

Miné – les sommets du Cervin et de la Dent

d'Hérens pointent à l'horizon.

28

29



‹1› Avec la neige fraîche omniprésente,

l’escalade se fait dans une ambiance

alpine.

‹2› Difficile de retenir un cri de joie : la

neige parfaitement revenue du Glacier de

Bertol offre une descente inoubliable.

‹3› Le passage clé de la partie de grimpe

propose deux choses : des petites prises

et une vue vertigineuse.

Pour les exigences les plus élevées

En haute montagne, les skieurs ont besoin d'un équipement fi able et polyvalent,

mais également léger et peu encombrant. Nous vous présentons ici trois

nouveautés qui répondent à ces critères.

carte et nous tombons d'accord : l'Aiguille de la Tsa se trouve bel

et bien devant nous. Elle semble plus petite que prévu, comme si

l’aiguille inaccessible s’était métamorphosée en un pic parsemé de

marches et de vires en gneiss. Ce qui nous réjouit, c'est qu'elle est

suffisamment raide pour être presque exempte de neige. Mais seulement

presque – et c'est ainsi que nous grimpons en crampons. Nous

nous accrochons aux prises, nous nous tenons sur de fines réglettes

et traversons une dalle en tremblant. Nous contournons encore une

fois l'arête, puis franchissons un bloc, poursuivons par une vire sur

le versant nord, remontons par un dièdre et nous voilà au sommet.

Ou plutôt : sur la plus belle aiguille rocheuse du Valais central.

Dans les premiers topoguides elle est désignée comme « obélisque

» et figure déjà sur la carte suisse de 1862 comme Aiguille

de la Za. Six ans plus tard, le 21 juillet 1868, les Messieurs Beytrison,

Gaspoz, Quinodoz et deux Vuigniers – tous des guides de

montagne locaux – réussissent la première ascension. Par leur

propre initiative et sans clients. Lorsque, 156 ans plus tard, nous y

sommes également, nous sommes étonnés de la place qu'offre le

sommet. Nous posons les sacs à dos et regardons dans toutes les

directions : le Val d'Arolla, le Val d'Hérens, la Dent Blanche, le glacier

du Mont-Miné, le Mont Collon, le Pigne d'Arolla puis le Cervin

et la Dent d'Hérens au loin.

Nous pourrions nous y installer confortablement, au-dessus

du monde, mais nous ne restons pas longtemps. Le soleil printanier

monte trop vite et brûle sur les pentes orientales sous le dépôt des

skis. Nous descendons donc en rappel et ne tardons pas à rechausser

les fixations des skis de randonnée. Juste à temps pour tracer les

premières grandes courbes dans une neige revenue parfaite.

‹1›

‹3›

Informations sur la course

baechli-bergsport.ch/fr/aiguille-de-la-tsa

‹2›

Vue perçante grâce à

la fenêtre oscillante

Le masque de ski Launcher de Julbo se distingue

par son système de ventilation SuperFlow. L'ensemble

de l'écran peut être poussé vers l'avant en

un seul geste ou ramené en arrière pour la fermeture,

où des aimants le maintiennent solidement

en place. Cela permet non seulement de réguler la

chaleur, mais aussi d'empêcher efficacement la formation

de buée. Le double écran cylindrique avec

son champ de vision maximal présente encore deux

particularités appréciables : sa technologie Reactiv

photochromique s'adapte aux différentes conditions

de luminosité dans les catégories 1 à

3. Ceci est parfait en haute montagne où les

conditions de visibilité changent fréquemment.

Et les filtres Glare Control semi-polarisés réduisent

les reflets et l'éblouissement, améliorant

ainsi la perception du terrain.

1 LAUNCHER REACTIV 1-3 GLARE CONTROL

JULBO

Poids : 145 g

CHF 295.–

Le juste milieu

Repensé de A à Z, le Edge TR de Stöckli possède

des chants droits sur toute la longueur du ski avec

un effet d'amortissement qui contribue à la fluidité

du ski. Le noyau en bois du Edge TR est combiné

à un laminé en fibre de verre, les carres en acier

Touring Super Light sont plus fines et plus légères

que celles des skis alpins traditionnels. Le revêtement

supérieur Titanal Technology Evo résiste

aux rayures et réduit l'adhérence de la neige. La

géométrie Rocker confère à l'Edge TR une grande

maniabilité. La largeur au patin du Edge TR est choisie

pour assurer une polyvalence maximale – des

courtes randonnées à la journée aux traversées

à ski en haute montagne. Elle est également parfaitement

ajustée à chaque longueur de ski. Dans

son ensemble, le Edge TR est un modèle polyvalent

équilibré, léger et stable convenant idéalement à

la plupart des randonnées à ski. Disponible dans

les longueurs 158 cm (120-85-106), 166 cm (121-86-

107), 172 cm (122-87-108) et 178 cm (123-88-109).

3 EDGE TR

STÖCKLI

Poids: 3066 g / paire (172 cm)

CHF 1089.–

3

1

2

Irréprochable

Avec un volume de 30 litres, le Summit 30

offre suffisamment d'espace pour l'équipement

technique, les vêtements chauds de rechange

et la nourriture lors des randonnées à ski. Les

skis (en diagonale ou sur le côté), les bâtons, la

corde, le piolet et le casque (grâce à un filet intégré)

peuvent facilement y être attachés. Les

crampons et les peaux trouveront leur place

dans un compartiment au fond, accessible latéralement

et particulièrement protégé. Sur

les larges bretelles, des compartiments supplémentaires

permettent de ranger un smartphone

ou un GPS, des petits snacks ou des gels

énergétiques. Des poches et des compartiments

spéciaux sont prévus pour l'équipement

d'avalanche et le masque. Le dos contact assure

un contrôle permanent de la charge même

à la descente. Compact et pourtant richement

équipé, le Summit 30 est un sac à dos de ski de

randonnée solide pour les courses exigeantes.

Compatible avec les systèmes d'hydratation

jusqu'à 3 l, il ne contient pas de PFAS et est

fabriqué à partir de 50 % de polyamide recyclé.

2 SUMMIT 30

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Poids : 850 g

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Bächli on Tour

Vous rêvez vous aussi à une randonnée

à ski que vous n'avez pas encore

pu réaliser ? Les sorties guidées de

notre programme « Bächli on Tour »

vous permettent de réaliser votre

rêve en toute sécurité et en toute

décontraction.

30

31



Expert Des skis durables

Expert

L’éternel

dilemme

1 | Semelles

2 | Carres en acier

3 | Fibre de verre

4 | Titanal

5 | Noyau en bois

6 | Carbone

7 | Chants droits

8 | Couche supérieure

Pour qu’un ski fonctionne comme souhaité, il en faut aujourd’hui bien

plus qu’une simple planche de bois et des carres en métal.

Presser avec de la résine un mélange hautement technologique de fi bres

synthétiques de fi bres de verre et de carbone sans nuire à

l’environnement n’est pas une mince affaire.

7

6

8

Texte Thomas Ebert

4

5

2

3

Presque chaque année, les fabricants de ski

nous gâtent avec de nouvelles innovations.

Les skis sont de plus en plus légers, de plus

en plus polyvalents, peuvent se montrer tolérants

aux erreurs de pilotage ou taillés

pour une conduite agressive – selon les désirs

des clients. Mais lorsqu’on a dû acheter

une nouvelle paire de skis à la suite d’un

dommage irréparable ou parce qu’après

d’innombrables randonnée il est devenu

trop mou, la question se pose : que faire de

ses anciennes lattes ? Aujourd'hui, les skis

défectueux ou mis au rebut finissent tantôt

comme attrape-poussière dans une cave,

tantôt comme décoration sur un mur, ou

mieux encore sont réutilisés comme clôture

de jardin ou comme banc – mais tôt ou

tard, ils finiront comme déchet dans un incinérateur,

permettant au moins de récupérer

un peu d’énergie. Mais à moyen terme, il

pourrait y avoir du changement, car le secteur

est en pleine évolution. « Tout comme

la qualité et la longévité, la durabilité est

également un facteur important. Il est bon

de voir que les fabricants de skis accordent

de plus en plus d'importance à cette thématique

et qu'ils recherchent de nouvelles

solutions plus durables », explique Päivi Litmanen,

cheffe de produit dans le domaine

du ski chez Bächli Sports de Montagne.

Le bilan global d'un ski comprend

également l’énergie utilisée pour la production

et la logistique. En effet, la fabrication

des skis – pour laquelle certains

fabricants se partagent d'ailleurs des

usines – nécessite beaucoup d'énergie,

de l’extraction des matières premières

au dernier coup de ponçage et constitue

donc un bras de levier important de la durabilité

d’un ski. Renoncer à au transport

aérien, acheter les matériaux au niveau

régional, mieux valoriser les déchets,

utiliser les résidus de bois comme matériau

de chauffage, installer de grandes

installations photovoltaïques sur les sites

de production ou encore recourir à l'énergie

hydraulique pour les presses à skis :

les points de départ pour économiser

l'énergie et les matières premières sont

légion. « Une grande attention est portée

au recyclage des emballages. Dans l'ensemble,

de nombreux fabricants sont très

engagés sur le thème de la durabilité »,

résume Litmanen.

Ce que contient un ski de randonnée

Les caractéristiques intérieures du ski

mettent souvent des limites concernant

leur compatibilité avec l'environnement.

De nos jours, pratiquement tous les skis

de randonnée de construction légère

contiennent un noyau en bois de paulownia.

Le paulownia, également appelé arbre impérial,

est originaire de Chine. La Suisse a

inscrit ce néophyte sur la liste des espèces

invasives le 1 er septembre 2024 et cet arbre

ne peut ni être multiplié ni être planté dans

notre pays. Ses lieux de culture typiques

sont l'Asie orientale, mais aussi les régions

chaudes d'Europe comme la Croatie et la

Grèce. Des expériences de culture du paulownia

ont même été menées dans la région

bavaroise du lac de Constance. L'arbre

pousse extrêmement vite, de deux à quatre

mètres par an, et son bois est très léger.

Séché à l'air, le paulownia pèse moins de

300 kg par mètre cube et est nettement

moins dense que l'épicéa. De plus, le bois

se déforme à peine en torsion, mais est

flexible dans sa longueur : exactement ce

que l’on recherche pour la fabrication de

skis de randonnée légers. Outre le bois de

Illustration : Saija Sollberger

1

Vision intérieure

Ce graphique montre de manière schématique et simplifiée la

structure en sandwich d'un ski de randonnée typique.

Les caractéristiques et la configuration des différentes couches

varient d’un ski à l’autre. Les skis fabriqués en grandes

séries ont cependant en commun le fait que les composants sont

collés de manière plus ou moins inséparable avec une

résine époxy et pressés sous haute pression.

32

33



Expert Des skis durables

‹1› De nos jours, les skis de

randonnée présentent encore

un noyau en bois – très souvent

en bois de paulownia.

‹2› Les nattes en fibre de

verre et fibres de carbone influencent

le comportement du

ski ainsi que sa souplesse.

‹3› Tous les composants sont

collés avec de la résine époxy

avant de durcir dans une

presse à coller à une pression

d'environ huit bars.

‹4› Pour les carres en acier, les

chants, la semelle ou la couche

supérieure, la proportion de

matériaux recyclés est déjà

assez élevée.

‹1›

‹2›

paulownia, les noyaux des skis de randonnée

actuels peuvent aussi être réalisés en

peuplier ou en hêtre. Pour s’assurer d’une

production de bois respectueuse des ressources

et de l’environnement vous pouvez

opter pour des bois certifiés FSC.

De nombreux skis de randonnée intègrent

également un insert en Titanal, en

particulier à partir d’une largeur au patin

de 90 mm, car les skis larges sont généralement

utilisés de manière plus sportive, ce

augmente les contraintes internes. Concrètement,

Titanal est un nom commercial donné

à un alliage d'aluminium spécial dans lequel

le titane (ainsi que d'autres éléments comme

le magnésium ou le cuivre) n’est ajouté qu'en

très petite quantité pour augmenter l'allongement

à la rupture. L’insert en titanal résiste

mieux aux forces de traction élevées dans la

zone de fixation qu'un noyau en bois pur et les

vis de fixation y trouvent une bonne assise.

En parlant de forces, l'époque des

skis exclusivement en bois est bien sûr

‹3›

révolue depuis longtemps, même dans le

domaine de la randonnée. Pour qu'un ski

de randonnée puisse faire face à toutes

les contraintes auxquelles il est soumis, de

l'écrasement dans un creux au délestage à

l’amorce du virage, des nattes composites

en fibre de verre sont disposées autour

du noyau en bois. On part généralement

du principe qu'il y a une membrure inférieure

et une membrure supérieure ou une

membrure de traction et une membrure de

compression. Le nombre de croisements

des fibres de la natte ainsi que le sens et

l'épaisseur ont une influence sur les propriétés

de conduite et le secret entourant

les détails de fabrication est généralement

bien gardé. L'avantage écologique que permettrait

un agencement unidirectionnel

des fibres, comme le vantent certains fabricants,

reste assez mystérieux.

Certains fabricants s'intéressent désormais

à ces nattes composites dans le

but d'intégrer davantage de matières premières

renouvelables dans les skis. Le lin,

que l'entreprise Scott utilise par exemple

dans certains modèles a la cote. Quant à

l'entreprise Movement, elle collabore avec

l'entreprise BComp de Fribourg : ce fournisseur

propose dans son assortiment un

textile hautes performances composé de

fibres naturelles et appelé Amplitex. Ce

produit est déjà utilisé dans le domaine

de l'automobile ou de la marine et trouve

de nouveaux débouchés dans l’industrie

Photos : Dario Supran/Völkl

‹4›

du ski. L'entreprise américaine WNDR

de Salt Lake City a également fait parler

d'elle récemment. Derrière elle se cache le

groupe californien Checkerspot, qui mène

des recherches à grande échelle sur les

plastiques biosourcés. WNDR utilise par

exemple un noyau de ski appelé AlgalCore,

un composite de bois de peuplier et de

mousse de type PU dérivée d'algues.

Malgré ces efforts, la proportion de

fibres naturelles dans les skis de randonnée

reste faible. Les matières synthétiques

dominent et ne se limitent de loin pas à la

fibre de verre : on trouve aussi dans les skis

de randonnée modernes des textiles très

résistants en aramide ou même des fibres

de basalte, qui promettent des propriétés

amortissantes. Le fer de lance technologique

de presque tous les fabricants est le

tissage de fibres de verre et de fibres de carbone

ultralégères et très résistantes. Cellesci

assurent au ski un comportement encore

amélioré pour un poids identique, voire inférieur.

Le secteur de l'élimination des déchets

est un peu moins enthousiaste à l'égard des

ajouts de carbone, car les usines d’incinération

s'en sortent plutôt mal avec le carbone.

D'autre part, les fibres de carbone sont

conductrices d'électricité, ce qui peut provoquer

des courts-circuits, des pannes ou

même des incendies dans les installations.

Concernant les parties du ski autres

que le noyau, on peut dire en gros que

moins les composants influencent le comportement

du ski, plus les matériaux utilisés

sont déjà recyclés aujourd'hui – par

exemple dans les chants, la semelle, les

ICEFALL 30 | 40 | 50

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CLASSE SUPÉRIEURE

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accès latéral par fermeture éclair

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est destiné aux professionnel-le-s des

sports alpins qui évoluent sur le terrain en toutes

saisons.

Son compartiment principal est accessible

aussi bien par le haut grâce à une fermeture à

enroulement que par le côté. Tes skis et tes outils

d’escalade sur glace peuvent être facilement arrimés

au sac de façon stable et un compartiment

frontal spacieux permet de ranger l’équipement de

sécurité en cas d’urgence.

34

exped.com

35



Expert Des skis durables

« Il est bon de voir que le thème de

la durabilité prend de plus en plus

d'importance auprès des fabricants

de skis et que de nouvelles solutions

sont recherchées. »

Päivi Litmanen

Gestionnaire de produits

carres en acier ou même la couche supérieure

du ski. Ainsi, le MTN 96 Carbon de

Salomon de l’assortiment Bächli présente

un topsheet recyclé à 30 % et même une

semelle entièrement recyclée. Le liège est

également de plus en plus utilisé dans les

skis de randonnée : il constitue une alternative

aux plastiques ABS habituellement

utilisés dans les parties amortissantes de

la spatule et du talon.

Une solution comme solution ?

Malgré tous les efforts que l'on peut faire

en matière de ressources naturelles et

d'énergie, il existe un point faible concernant

la durabilité dans la construction des

skis. Pour qu'un ski fonctionne de manière

fiable, tous les composants doivent en effet

être encollés puis pressés ensemble. Cela

se fait généralement à l'aide de résines

époxy et d'une pression élevée. Le résultat

doit être très solide pour que le ski résiste

de nombreuses descentes, mais il faudrait

idéalement pouvoir le désassembler sans

trop de difficultés en ses matériaux de base

après son utilisation. Ceci serait souhaitable

non seulement pour le recyclage des

skis, mais aussi pour les réparations allant

au-delà de la réparation d’une simple raye

sous la semelle : une carre arrachée après

par un contact avec une pierre signe bien

souvent l'arrêt de mort d'un ski. Même l'utilisation

de résines biosourcées (« bio-résines

»), que certains fabricants (comme

K2, Völkl ou Faction) utilisent déjà, ne

change rien à ce dilemme. Ce n'est pas un

hasard si la garantie du fabricant ne couvre

souvent que les deux, voire trois ans de garantie

prescrits par la loi en excluant toujours,

en petits caractères, toute usure ou

tout dégât typiques du ski de randonnée,

suite par exemple à un contact avec une

pierre. Les « crash replacements », comme

dans le domaine du VTT, qui permettent

d'acheter des produits de remplacement

à prix réduit moyennant une franchise, ne

sont pas établis dans le secteur du ski.

Il y a quelques années, le groupe Rossignol

(entre autres Dynastar) a fait un pas en

avant pour briser ce cercle vicieux avec son

ski « Essential ». Selon Rossignol, ce ski ne se

limite pas à l’utilisation de 62 pourcents de

matériaux recyclés ou biosourcés : grâce à un

partenariat avec l'entreprise MTB, spécialisée

dans le recyclage de l'électronique, jusqu'à

77 pourcents du ski seront également recyclables

en fin de vie, promet-il. Cette technologie

devrait être intégrée dans un tiers de

leur collection de skis d'ici 2028.

L'entreprise suisse Earlybird avait

déjà fait un pas en ce sens. Fondée en 2014

par Hanno Schwab, l'entreprise bernoise

s'est fait un nom en peu de temps. Avec des

presses qu'ils ont développé eux-mêmes,

ils ont fabriqué une poignée de paires de

skis au look multiplex remarquable et se

sont rendus à l'ISPO de Munich. Ils ont immédiatement

enregistré une grosse commande.

Des fibres de lin au lieu de fibres

de verre, des polyamides à base de graines

de ricin, du bois certifié FSC, des carres en

acier recyclé : les skis Earlybird devaient

être aussi durables que possible. Mais la

véritable astuce était que la résine époxy

utilisée pour les skis Earlybird pouvait être

dissoute dans une solution d'eau et d'acide

acétique à 82 degrés Celsius, ce qui permettait

de séparer les matériaux de base

les uns des autres. Depuis 2024, Earlybird

est en liquidation.

Sur le marché de masse du ski, il

faudra sans doute encore un certain temps

avant de parvenir à une économie circulaire

parfaite. Néanmoins, chacun peut

dès aujourd'hui contribuer au plaisir du

ski dans le respect de l'environnement : en

choisissant soigneusement des produits

durables et en les entretenant de manière

responsable, ce qui implique notamment

de renoncer au fart fluoré. Nous sommes à

vos côtés dans chaque magasin, du test de

ski annuel à la location de ski, en passant

par le conseil.

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36

37



Rencontre au sommet Alexander Megos

Thema Rubrik

« Je n’ai

pas du tout envie

d’arrêter. »

Le grimpeur Alexander Megos nous parle de son faux-pas aux JO, de l’importance

des genouillères et nous explique pourquoi les générations futures de grimpeurs ne

pourront plus avoir du succès à la fois en rocher et sur les prises artifi cielles.

Interview Thomas Ebert

Une élimination amère en demi-finale aux

Jeux olympiques de Paris, puis une belle

victoire à Flatanger, en Norvège – ton année

de grimpe 2024 a un peu joué les montagnes

russes, non ?

Oui effectivement. Je me suis rendu à Paris

avec beaucoup d'impatience. Par rapport

aux Jeux de Tokyo en 2021 il y avait des

spectateurs cette fois, et en termes de déplacements

c’était sacrément moins loin.

J'ai commencé les compétitions avec beaucoup

de motivation, mais j'ai assez vite été

éliminé en raison d’un pied qui a glissé dans

l’épreuve de difficulté.

Après ta 15 e place en demi-finale de bloc, tu

devais gagner du terrain en épreuves de difficulté

pour pouvoir accéder à la finale des

huit meilleurs. Ton pied gauche a glissé assez

au début de la voie alors que tout semblait

encore sous contrôle. Comment as-tu

analysé cette erreur ? Imprudence, sur-motivation,

manque de concentration ?

J'aimerais bien savoir ce que c'était. Tout

se déroulait comme prévu et les sensations

étaient bonnes – et tout à coup c'est comme

si quelqu'un avait soulevé le mur devant mon

visage. Bien sûr, j'aurais peut-être pu et dû

prendre plus de temps. Mais l'escalade est

38

toujours un peu un jeu de poker – si je grimpe

plus lentement, plus précisément, en visant

beaucoup plus la sécurité, je manquerais de

force plus haut dans la voie. Après le bloc,

ma devise était très claire : si je veux aller en

finale, je dois vraiment accélérer difficulté et

grimper vraiment très haut. J'ai délibérément

pris plus de risques. Parfois, ça arrive.

Tu as poussé un cri de déception après ta

chute et tu as quitté le site sans faire de déclaration.

La déception était déjà profonde,

n'est-ce pas ?

Bien sûr, je savais que ça s’était mal passé.

Je n'ai pas ressenti le besoin de raconter

cinq minutes plus tard comment je me sentais,

car bien évidemment je me sentais mal.

Plutôt que de dire quelque chose de stupide,

je préfère ne rien dire du tout.

Comment as-tu géré cette déception ?

Cela m'a fait de la peine pendant un mois,

au moins. La Norvège a certainement aidé à

digérer l’évènement. Travailler pendant un

an en vue des Jeux Olympiques, s’abstenir

de faire de voies difficiles en falaise, pour finalement

rater la plus grande compétition,

c'est comme si j’avais gaspillé un an. Mais je

peux gérer et je suis toujours en vie.

Avant de te tourner vers la Norvège, il y

avait ton anniversaire juste après les Jeux

Olympiques. L’as-tu fêté à Paris ?

Non, je l'ai fêté de manière très classique

avec ma famille. Je suis rentré chez moi assez

rapidement après les compétitions. J'en

avais tout simplement marre, je voulais rentrer

chez moi et m'entraîner tranquillement,

sans être interpellé dans chaque salle.

Tu as eu 31 ans en août. Dans le commentaire

en direct des compétitions olympiques

à Paris, il était constamment question de

deux générations de grimpeurs qui s'affrontaient

: Adam Ondra, Jakob Schubert, Alex

Megos d'un côté...

… et tout le reste de l’autre côté !

Comment le perçois-tu ? Est-ce que c'est un

truc de génération ?

En compétition, on ne se rend pas aussi clairement

compte que nous sommes d'un côté

et le reste de l'autre. Mais oui, les jeunes ont

vraiment un tout autre style d'escalade, surtout

en bloc. Et quand on compare les voies

et les blocs d'aujourd'hui avec ceux de mes

premières compétitions, c'est une différence

gigantesque. Les plus jeunes peuvent difficilement

s'imaginer cela – rien qu’au niveau

Photo : Jürg Buschor

Avec ses mains, son cœur et son

cerveau : Alexander Megos se

considère comme le représentant

d'une génération qui est sans

doute l'une des dernières à s'être

illustrée au plus haut niveau

39

à la

fois en falaise et en compétition.



Rencontre au sommet Alexander Megos

‹1› Megos s’est présenté

aux Jeux olympiques de

2024 à paris en pleine

forme et mentalement bien

reposé...

‹ 2 › ... avant de vivre une

grosse frustration suite

à un pied qui zipe dans

la partie inférieure de la

demi-finale de difficulté.

« Je ne suis pas arrivé dans

la grotte en colère et avec pour

objectif d’oublier Paris. »

Parce que le temps est limité. Or, il faut investir

beaucoup de temps pour décrocher un

titre olympique ou pour grimper un 9c. Les

deux ne sont pas possibles simultanément.

En outre, je serais très surpris qu'Anraku Sorato

s'envole pour l'Espagne hors-saison de

compétition pour grimper du 9b+, même s'il

en a probablement le niveau. Ce sport devient

de plus en plus professionnel. Quand j'avais

l'âge de Sorato aujourd'hui, ou de Toby Roberts,

qui a remporté la médaille d'or à Paris,

nous sommes partis à cinq en Espagne, nous

vivions sous tente et cuisinions chaque jour

des pâtes à la sauce tomate. L'essentiel, c’était

que ce soit bon marché. C’est à cette époque,

que j'ai réussi mon premier 9a onsight avec

« Estado critico ». Avec la meilleure volonté

du monde, je ne peux pas m'imaginer

qu'aujourd'hui quelqu'un arrive du Japon en

Europe avec un petit budget, qu'il vive sous

tente et qu'il réussisse ensuite à faire de bons

résultats en Coupe du monde. Un tel objectif

n'existait tout simplement pas à l'époque. Audes

prises utilisées ! Il faut rendre hommage

à Jakob Schubert pour avoir été présent

aussi longtemps. Au cours de sa carrière,

les styles ont probablement changé dix fois,

de se cramponner comme un forcené aux

prises jusqu’aux immenses jetés qu’on peut

voir de nos jours.

Dans ton podcast, tu t'es montré un peu agacé

par la discussion autour de ton âge.

Le côté « vieux contre jeune » ne me dérange

pas. Ce qui l'est plus, c'est quand les gens

déclarent que maintenant que tu as 30 ou 31

ans il serait temps de faire quelque chose de

vrai dans ta vie ! Quand je ne m'entraîne pas,

que je ne participe pas à des compétitions

ou que je n'essaie pas de grimper des voies

difficiles, j'enregistre peut-être une vidéo ou

un podcast. Ce quotidien est très différent de

celui d'un trentenaire moyen.

Le sport professionnel est toujours un mode

de vie particulier.

Exactement. Je ne suis certainement pas

un sportif qui s'accroche à sa carrière avec

acharnement – mais considérer la trentaine

comme un tournant et abandonner le sport

professionnel est à mon avis une bêtise. C'est

justement à 30 ans que l'expérience joue en

notre faveur. Physiquement, nous avons certainement

un niveau similaire à celui d'il y a

dix ans, mais nous sommes bien plus à même

d'atteindre les performances les plus élevées

en compétition. En ce moment, je n'ai pas du

tout envie d'arrêter, c'est maintenant que ça

devient vraiment intéressant.

Partons en Norvège. Moins de deux semaines

après ton élimination aux Jeux Olympiques,

tu as répété la voie « Change » 9b+, l'une des

plus difficiles au monde, en seulement cinq

jours. Y avait-il de la colère en jeu ?

Non. La Norvège était déjà prévue avant les

Jeux Olympiques, cela n'a rien à voir avec les

résultats en compétition. J'étais simplement

en très bonne forme. Je n'étais pas en colère

dans la grotte pour oublier Paris. J'étais tout

simplement heureux d'être à nouveau sur le

rocher, c'était plus de la joie que de la colère.

À Flatanger, les voies sont aussi très longues,

on a souvent une seule tentative par jour. On

ne s'y engage pas simplement par colère.

À quoi ressemblaient tes journées ?

J'aborde toujours les choses de manière assez

structurée. « Change » est une voie très

‹1›

longue, presque 50 mètres. Si l'on investit

du temps au préalable et que l'on trouve

les meilleures solutions pour soi-même, on

peut s'épargner de nombreuses tentatives

et se concentrer sur quelques passages où

l'on pourrait potentiellement tomber. On les

examine ensuite attentivement. J'ai passé

quatre jours à répéter les passages clés, à

regarder les prises et les séquences. Le cinquième

jour, j'ai eu pour la première fois l'impression

qu'un enchaînement pourrait fonctionner

si tout se passait vraiment, vraiment

bien. Et puis ça a tout de suite marché, ce qui

était bien sûr très réjouissant.

Tu as utilisé des genouillères pour cette ascension.

Quelle est leur utilité ? Sont-elles

aussi utiles que la magnésie ?

Les genouillères ne seront certainement

jamais aussi précieuses que la magnésie.

Si je devais choisir, je choisirais toujours la

magnésie. Cela dépend aussi beaucoup de la

manière dont on peut les utiliser. J'en avais

déjà utilisé, mais je ne m'y suis vraiment intéressé

qu'en Norvège. Mon niveau avec les

genouillères était donc encore très faible.

J'ai pu désamorcer le crux inférieur de la

voie avec le coincement de genou que Stefano

(Ghisolfi, réd.) a trouvé grâce aux genouillères.

Pour la partie supérieure, j'aurais

en fait pu les enlever.

Photos : Nakajima Kazushige/IFSC, Mickael Chavet

Mais pour ce style de l’ascension elles sont

finalement pertinentes ?

Absolument, je pense qu'on devrait toujours

l'indiquer. Après « Change », j'ai aussi grimpé

« Move » (9b). Il y avait beaucoup de coincements

du genou, et grâce aux genouillères j'ai

pu m’y reposer, et surtout mieux m’y reposer

parce que ça faisait moins mal. Je suis ainsi

arrivé plus frais au crux. Ce passage clé serait

certainement un demi-degré plus difficile

sans les genouillères. Dans « Change », les

pads ont sans doute fait baisser la difficulté

d'un demi-degré pour moi, car le passage clé

est désamorcé par ce coincement du genou,

mais tout le reste était quasiment identique.

À propos de la difficulté : comment cela fonctionne-t-il

lorsque quelqu'un de l'élite mondiale

incroyablement peu nombreuse revoit

la cotation d’une voie à la baisse – comme

cela s'est produit lors de ta première ascension

de « Bibliographie », à laquelle tu as attribué

un 9c en 2020 ?

C'est simplement basé sur l'honnêteté, nous

nous connaissons tous. Il n'y a pas de code,

pas de règles, mais bien sûr, on se parle

avant. C'est ce qu'a fait Stefano Ghisolfi pour

« Bibliographie » : « Alex, j'ai trouvé là une variante

qui est, je crois, 9b+ pour moi ». Entretemps,

trois autres grimpeurs ont refait la

voie et tous ont choisi sa variante, donc il

doit bien y avoir quelque chose de vrai. D'ailleurs,

je pense aussi qu'il est difficile d'évaluer

les cotations quand on est en pleine

forme. On a alors tendance à revoir la cotation

vers le bas parce que les passages clés

semblaient moins difficiles. Jakob Schubert

trouve certaines voies relativement faciles

parce qu'il est le meilleur au monde dans

ce style – lorsqu'il revoit la cotation vers le

bas, il ne pense certainement pas mal faire.

Quand on grimpe au plus haut niveau, il faut

être au-dessus de ça.

Est-ce qu’un 10a pointe le bout du nez ?

D’abord il y a le 9c+. J'y vois des options de

voies, mais je ne connais personne qui serait

capable de les grimper dans un avenir

proche. Nous sommes certainement encore

‹2›

à 50 ans du 10a. J'en ai déjà discuté avec Stefano

: un 10a serait certainement réalisable

à Flatanger. On n'aurait pas besoin de chercher

indéfiniment : le relais de « Silence »

(9c) est très proche de l'endroit où « Move »

devient difficile. La conclusion logique serait

donc de continuer à grimper dans « Move »,

et à partir du relais de « Move », il y a encore

une deuxième longueur qui est aussi cotée

9a+. Si tu combines tout cela, tu es au moins

au 10a, si ce n'est plus. Toutes les sections

ont déjà été escaladées, mais je pense que

personne ne viendra essayer de les enchaîner

dans les 20 prochaines années.

La jeune génération des JO, dont nous parlions

avant, n'a pas d'ambition à ce niveau ?

Jakob Schubert, Adam Ondra et moi-même

nous nous distinguons certainement par le

fait que notre génération est l'une des dernières

à avoir performé au plus haut niveau

mondial, tant en compétition qu'en falaise.

Qu'est-ce qui te permet d’en être aussi sûr ?

Alexander Megos

Alexander Megos est né le 12 août 1993

à Erlangen, en Franconie. Depuis 2006, il

participe activement à des compétitions

d'escalade, et en 2007, il grimpe son

premier 8a. En 2009, il fait ses débuts en

Coupe du monde d'escalade, remporte

toutes les compétitions individuelles

de l'année dans le cadre de l'European

Youth Cup et devient champion d'Europe

chez les juniors. En 2013, il est le premier

grimpeur à réussir une ascension à vue

en 9a en venant à bout de la voie « Estado

Critico ». En 2014, il gravit avec Roger

Schäli la voie « Fly » (8c) de 550 mètres

à la Staldeflue près de Lauterbrunnen.

En 2017, il devient vice-champion d'Europe

de bloc et monte ensuite trois fois

sur le podium des championnats du

monde d'escalade en difficulté. En 2018,

il réussit la première ascension du projet

de Chris Sharma « Perfecto Mundo »

(9b+), et en 2020, il ajoute un demi-degré

pour son succès dans « Bibliographie »

à Ceüse, dont la cotation sera toutefois

revue à la baisse par la suite. En 2018, il

remporte sa première et unique Coupe

du monde en difficulté à Briançon et

se qualifie pour les Jeux olympiques

de Tokyo, où il se classe 9 e . Aux JO de

Paris, il se classe 13 e et répète ensuite

les voies d’Adam Ondra

« Change » et « Move » à Flatanger

(Norvège).

40

41



Rencontre au sommet Alexander Megos

‹1› La fascination du rocher : gloire de

la compétition ou pas, le cœur de

Megos appartient aux voies les plus

difficiles du monde.

‹2› Pas seulement pour flâner :

« Mon quotidien est très différent de

celui d'un trentenaire moyen ».

‹3› Le succès avec la tête et les

genouillères : Megos réussit en cinq

jours la répétition de « Change » (9b+)

à Flatanger, en Norvège.

jourd'hui, j'ai l'impression que certains jeunes

de 16 ou 17 ans se fixent comme objectif de

gagner de l'argent en grimpant.

Avec un marketing ciblé ?

Exactement. Quand j'avais 18 ans, YouTube

existait probablement déjà, mais aucun professionnel

de l'escalade n'aurait jamais eu

l'idée de lancer sa propre chaîne. Tout au

plus une vidéo avec le sponsor. Aujourd'hui,

chacun peut se commercialiser de manière

quasi illimitée.

As-tu filmé tes succès en Norvège ?

Non ! Heureusement que quelqu’un a filmé

un peu par hasard la plus grande partie de

mon ascension de « Change ». C’est la seule

vidéo que j’ai. Back to the roots ! Mais c'était

une exception, parce que je n'avais pas envie

de me faire stresser par les médias pendant

mes vacances. De manière réaliste, on ne va

pas commencer à essayer un 9c sans qu'il y

ait une caméra. Si j’y vais l'année prochaine

pour essayer « Silence », je veillerai à ce qu'il

y ait du matériel vidéo.

L'automne dernier, tu as également ouvert

ta propre salle d'escalade, la « Frankenjura

Academy ». Quel est ton rôle ?

Mon rôle est avant tout de rendre la salle

populaire et de m'assurer que nous disposons

du bon équipement. Notre salle

a pour but de devenir une académie qui

offrira une multitude de cours dans tous

les domaines. Il y en aura pour tout le

monde, des débutants aux plus avancés.

Les jeunes qui viennent disposent de voies

de compétition spéciales équipées par nos

soins, ils peuvent s'entraîner dans une

salle vide sans être dérangés et nous poser

des questions. Si j'avais eu une telle

chance avec Chris Sharma, je n'aurais pas

hésité une seconde.

Le Jura franconien n'est pas seulement ta

région natale, mais aussi celle de Wolfgang

Güllich, de Kurt Albert l’inventeur

du style « enchaîné après travail » ou de

Norbert Sandner – te sens-tu obligé de

respecter une certaine tradition ?

L'attachement à l'histoire de l'escalade

est bien sûr nettement plus grand ici

qu'ailleurs. Je me vois donc, mais aussi

d'autres, dans l'obligation de perpétuer la

tradition. Il y a aujourd'hui tant de grimpeurs

de Coupe du monde pour qui les

noms de Güllich et d'Albert n'évoquent

rien. Nous sommes là pour que cela ne

tombe pas dans l'oubli. Nous aimerions

aussi que la Frankenjura Academy devienne

un centre en Franconie qui mette

l'accent sur le développement de l'escalade.

Cela ne veut pas forcément dire que

le premier 9c+ sera grimpé en Franconie,

mais que nous, en tant que région, ferons

progresser l'escalade sous toutes ses

formes : en compétition, dans l'industrie,

dans le secteur des prises artificielles,

dans l’équipement de voies.

Güllich et Albert ont aussi élargi leur horizon

au-delà de l'escalade sportive et ont

fait de grandes expéditions. As-tu de l'expérience

dans les voies mixtes, de glace

ou de neige ?

Non, pas vraiment. C'est trop froid et trop

humide pour moi, toujours avec un outil à

la main. Alors plutôt l'escalade de big wall

ou les longues voies en terrain alpin. Il y a

en tout cas des choses qui m'intéressent.

Et bien sûr, grimper du 9c reste un objectif.

Peut-être aussi un jour faire du 9a en bloc.

Mais de nombreuses premières ascensions

difficiles, idéalement entre le 9b+ et le 9c,

sont des objectifs clairs pour les dix prochaines

années.

Est-ce que tu restes fidèle à la compétition ?

Tout à fait. Peut-être même jusqu'aux

Jeux de Los Angeles – si l’escalade de

difficulté devient une discipline à part

entière je peux tout à fait l'imaginer. En

2028, j'aurai l'âge de Jakob Schubert

maintenant, et il n'a pas encore l'intention

d'arrêter.

Photos : Sam Bié, Johanna Jupin

Tu grimpes depuis 25 ans. Avec le recul, quels

sont les moments les plus marquants ?

En premier lieu, les premières ascensions. La

Coupe du monde aussi, mais je garde des souvenirs

plus marquants des premières.

Pour ta répétition d'« Action directe » dans le

Jura franconien, la légendaire première voie

du onzième degré, il ne t'avait fallu que deux

heures. Pour « Bibliographie », il a fallu 60

jours. De quoi t'es-tu le plus réjoui ?

C'est difficile de comparer, mais « Bibliographie »

vaut cent fois plus pour moi que « Change ». J'y

ai consacré tellement, tellement, tellement plus

de temps, c'était un tel enchaînement de hauts

et de bas – j'ai presque grimpé « Change » avant

même de vouloir vraiment essayer.

Passionnant – en tant que styles, « à vue » et

« flash » sont des styles particulièrement appréciés,

mais émotionnellement, c'est apparemment

l'inverse ?

Il y a vraiment peu d'ascensions flash et à vue

dont je suis vraiment fier et qui me sont restées

en mémoire. Simplement, parce qu'elles

passent très vite.

« Nous sommes

probablement encore à

50 ans de réaliser

un 10a. »

‹2›

‹3›

42

43



Contrôle du partenaire Dynafit

Ascension

rapide

Speed up ! Peu de marques de sports de montagne ont connu une ascension aussi

fulgurante que Dynafit au cours des 20 dernières années. La gamme de produits

n’a cessé de s’élargir et les inventeurs de la fixation à inserts se sont établis depuis

longtemps comme étant une référence dans le domaine du trail running.

Texte Christian Penning

Fritz Barthel, inventeur de la fixation à

inserts, répond : « la paresse », lorsqu'on

lui demande ce qui a motivé

son idée la plus novatrice. La

malice brille alors dans

ses yeux. Le Tyrolien

est l'un des esprits

les plus originaux,

les plus joyeux et

les plus inventifs

de l'industrie du ski.

Au début des années

1980, l'étudiant en génie

mécanique terminait complètement

au bout du rouleau une

traversée du Mont-Blanc à ski avec

un ami. Rien d'étonnant à cela : son équipement

composé d'un ski de slalom géant

de deux mètres de long, d'une fixation Iser

(l'une des premières fixations modernes à cadre

pour le ski de randonnée) et d'une chaussure de ski

Koflach Valluga à deux boucles était tout simplement trop

lourd. Alors qu'il était encore dans la voiture sur le chemin du

retour, Barthel a commencé à réfléchir à la manière dont il pourrait

à l'avenir pratiquer de telles randonnées avec moins d'efforts. Par

hasard, le fabricant de chaussures de ski Dynafit avait son siège à

Graz où Barthel fit ses études. À l'époque, il produisait encore principalement

des chaussures et des fixations de ski alpin. Barthel a enfourché

son vélo et a demandé s'il pouvait avoir quelques coques dans

lesquelles il voulait percer des trous. Son idée : remplacer la plaque

de la fixation par la semelle rigide de la chaussure. La suite, tout le

monde la connaît.

Bien sûr, Fritz Barthel est conscient que les succès ultérieurs

ne sont pas uniquement dus à la paresse. « Le progrès exige aussi

beaucoup de patience, d'obstination et de persévérance

», explique-t-il. Les bons partenaires et

les bonnes occasions pour développer les

idées sont aussi indispensables. C'est

ainsi qu'en 2003, le rachat par Oberalp

AG et Salewa et le positionnement

en tant que spécialiste

du ski de randonnée

qui en a découlé, ont

définitivement donné

des ailes à l'idée et à

la marque.

Montée et descente

rapide

Depuis, le slogan marketing

de Dynafit « Speed

up » incarne également le développement

de la marque. Cette

dernière est devenue le fournisseur

d'équipement de ski de randonnée

au chiffre d'affaires le plus élevé, à une

vitesse aussi époustouflante que celle à laquelle

courent les athlètes Dynafit en montagne. Et cela ne

semble pas être la fin de l'ascension fulgurante. Tigard,

la nouvelle ligne de skis et de chaussures de ski, élargit leur

utilisation au-delà du ski de randonnée jusqu’au freeride alpin.

En termes de rigidité, la chaussure de ski polyvalente Tigard peut

rivaliser avec les modèles sportifs alpins et freeride tout en conservant

un poids attractif compte tenu de sa stabilité et de sa faculté à

transmettre la force. Parallèlement, elle offre une énorme rotation

de la tige de 70 degrés – une liberté de mouvement que seules les

chaussures de ski de randonnée très légères offrent habituellement.

La Tigard permet ainsi de gravir sans problème des pentes raides et

exigeantes. C'est ainsi que Dynafit veut marquer des points même

auprès des randonneuses et randonneurs pour qui la descente est

un moment particulièrement important.

Photos : Dynafit

Mais Dynafit ne se développe pas seulement de manière dynamique

dans le domaine des sports d'hiver. La marque est passée depuis

longtemps du statut de fournisseur de niche pour l'équipement de

ski de randonnée à celui de fournisseur complet pour les alpinistes

ambitieux. Depuis plus d'une décennie déjà, le nom s'est également

établi dans le milieu du trail running. « Un complément idéal », estime

le responsable marketing Michael Hankl. Les randonneurs à ski ambitieux

ne sont pas les seuls à découvrir le trail running comme alternative

aux sports de montagne et comme entraînement pour l'été.

Des athlètes de haut niveau comme Rosanna Buchauer (troisième à

l'UTMB CC 2024, première au Lavaredo Ultratrail) et Hannes Namberger

(vainqueur du Lavardo Ultratrail, quatrième à l'Ultratrail du

Mont Blanc) font régulièrement sensation sur la scène internationale.

Avec la Transalpine Run, Dynafit sponsorise la plus connue et la plus

grande course de trail par étapes des Alpes. Dynafit soutient également

d'autres grandes courses comme le Grossglockner Ultratrail.

Alpinisme, trail running, VTT

Andy Steindl, guide de montagne de Zermatt et athlète Dynafit, montre

de manière exemplaire à quel point le trail running et l'alpinisme se

confondent désormais. Lors de son record au Cervin en 2019, il n'a

mis que 3 heures 59 minutes et 52 secondes pour faire l’aller-retour

au sommet du Cervin depuis la place de l'église de Zermatt. Alors que

les bons alpinistes amateurs ont besoin de trois à quatre jours pour

effectuer les 45 kilomètres de l’intégrale de Peutérey, la plus longue

arête des Alpes dans le massif du Mont-Blanc, Steindl l'a parcouru

en 2019 avec l'Italien François Cazzanelli en seulement 12 heures

et 12 minutes. Et l'été dernier, Steindl a bouclé en solo le légendaire

Spaghetti-tour, une course d’alpinisme classique sur plusieurs jours

dans le massif du Mont Rose, en seulement 7 heures et 45 minutes.

L'expérience acquise lors de telles performances extrêmes est mise à

profit pour optimiser les vêtements et les équipements en termes de

« Il s'agit de la volonté de

tirer quelque chose

de soi-même et de son

temps libre. »

Benedikt Böhm

Directrice de Dynafit

poids et de fonctionnalité. La collection Dynafit Elevation, destinée à

l’alpinisme, en est un des résultats. La tendance des sports de montagne

est de plus en plus de combiner plusieurs sports. C'est pourquoi

la collection polyvalente Ride Bikewear complète aujourd'hui

les segments du ski de rando, du trail running et de l’alpinisme. Tout

le monde ne peut pas être un athlète de haut niveau comme Andy

Steindl. « Ce n'est pas non plus la philosophie de Dynafit », explique

le directeur général Benedikt Böhm. Il a été l'un des premiers ski-alpiniste

et alpiniste de vitesse chez Dynafit et continue aujourd'hui

encore à se lancer des défis avec des projets de vitesse et des expéditions.

« Dynafit n'est de loin pas uniquement une marque pour les

sportifs de l'extrême », explique Böhm. « Il s'agit plutôt d'un état d'esprit,

d'une attitude, et non de secondes », dit-il. « Il s'agit de la volonté

de vouloir tirer quelque chose de soi-même et de son temps libre ».

La passion de la montagne comme état d'esprit

Les racines de Dynafit

sont fortement liées au

ski alpinisme – depuis,

l'entreprise s’est diversifiée

et équipe les alpinistes

à toutes saisons

Cette passion pour les sports de montagne se reflète également

dans le nouveau siège social qui vient d'ouvrir ses portes à Kiefersfelden,

à la frontière entre la Bavière et l'Autriche. Le bâtiment

futuriste et minimaliste du célèbre bureau d'architectes Barozzi

44

45



Contrôle du partenaire Dynafit

Veiga de Barcelone évoque deux sommets qui s'entrecroisent. La

construction (voir l'encadré : la Speed Factory) est bien plus qu'un

simple bâtiment fonctionnel sous un manteau accrocheur. Il réfléchit

la philosophie et les ambitions de Dynafit en tant que marque innovante

dans les sports de montagne. Une conscience environnementale

fait également partie de la démarche. Ce n'est pas un hasard si

un grand centre d’entretien et de réparation se trouve à l'entrée de

la Speed Factory, en face du Brand Shop moderne. Pour de nombreux

produits nouvellement achetés et enregistrés, Dynafit offre

une garantie de dix ans et un service de réparation gratuit pendant

les cinq premières années. La durabilité est également ancrée dans

la philosophie de l'entreprise Dynafit – du siège social pratiquement

neutre en émissions CO2 aux projets de protection de la nature. Depuis

2007 déjà, Dynafit soutient l'organisation à but non lucratif Snow

Leopard Trust. Chaque année, lors de l'événement de ski de randonnée

« International Snow Leopard Day », tous les mètres de dénivelé

parcourus sont transformés en don.

Outre le nouveau siège social, où une grande partie du travail

de développement des nouvelles fixations et des skis est effectuée,

Dynafit dispose d'une base de recherche et développement à Montebelluna,

la Silicon Valley pour les chaussures de ski et de montagne.

De la conception assistée par ordinateur des boucles, aux prototypes

sortant de l'imprimante 3D, à la fabrication en série – tout se passe

ici au même endroit. Et qui sait, peut-être que dans une ou deux décennies,

les chaussures de ski de randonnée sur mesure sorties de

l'imprimante seront aussi évidentes que les fixations à inserts aujourd'hui.

Si Dynafit maintient le rythme d'innovation des deux dernières

décennies, les alpinistes peuvent d'ores et déjà se réjouir de

nombreuses autres nouveautés passionnantes. L'équipe de collaborateurs

de Dynafit a l’état d'esprit nécessaire pour assurer ce développement

fulgurant. « Pour réaliser quelque chose que personne n'a

encore accompli, il faut une certaine obsession. Et il faut aussi du

courage et de l'intrépidité », résume le directeur Benedikt Böhm. Cela

ne ressemble pas vraiment à de la paresse.

‹1›

Jalons

1976

Franz Klammer remporte l'or

olympique en descente avec des chaussures

de ski Dynafit aux pieds

1984

Invention de la fixation à inserts par Fritz

et Manfred Barthel

1990

Présentation de la combinaison chaussures

de ski/fixations Tourlite-Tech

2003

Dynafit fait désormais partie du

groupe Oberalp

Photos : Christian Penning

La Speed Factory

Le nouveau siège social de Dynafit à Kiefersfelden est

bien plus qu'un simple quartier général – c'est un lieu de

rencontre pour les passionnés de sports de montagne, un

centre de service et une zone d'aventure à la fois. La Dynafit

Speed Factory n'attire pas seulement l'attention par son

architecture. Lors de l'inauguration, le directeur de Dynafit,

Benedikt Böhm, a qualifié cette institution d'un genre nouveau

de « lieu de rencontre entre athlètes ». La construction

n'abrite pas seulement des bureaux, mais également

des laboratoires de développement et bientôt une crèche.

La Speed Factory est conçue comme un lieu ouvert et un

centre de découverte pour les fans de sports de montagne.

Outre les boutiques de la marque, qui proposent toutes les

nouveautés Dynafit, un centre d’entretien et de réparation

y est installé. Il souligne l'exigence de durabilité de Dynafit.

La Dynafit Ski Factory se trouve à côté. C'est ici que le rêve

de construire soi-même des skis parfaitement adaptés à

ses besoins devient réalité lors d'ateliers encadrés par

des experts. Au bistro Dynafit Bivac, les clients peuvent

déguster une cuisine régionale et principalement végétarienne,

inspirée des plats préférés des athlètes Dynafit.

En coopération avec Sports Innovated Dynafit a créé un

centre à Rimsting, non loin de là, pour le suivi médical et

le diagnostic des performances de ses athlètes. Ce centre

est également ouvert aux sportifs amateurs.

baechli-bergsport.ch/fr/marques

dynafit

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Workshop

construction

de ski

baechli-bergsport.ch/

construction de skis

2012

Première collection d'été Dynafit axée sur

le trail running

2019

Introduction de la garantie à vie sur les

fixations

46

‹1› Le nouveau quartier général a

ouvert ses portes en septembre à

Kiefersfelden, à la frontière austroallemande.

‹2› Au cœur même des ateliers de

l'entreprise, le rêve d'un ski sur mesure

devient réalité grâce à l'atelier de

construction de ski.

‹2›

2020

Première collection VTT de chez Dynafit

2024

Inauguration de la Speed Factory,

le nouveau siège principal de Dynafit à

Kiefersfelden. La fixation Low-Tech sans

cadre fête ses 40 ans d’existence.

Photos : Dynafit

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47



Final

Succès de la formation

professionnelle chez Bächli

Sports de Montagne

En tant qu'entreprise formatrice reconnue, Bächli Sports de Montagne

forme avec succès des apprenties et apprentis depuis de

nombreuses années. Nous les accompagnons dans leurs premiers

pas dans le monde du travail. Avec des formations dans les trois mé-

tiers du commerce de détail (articles de sport), de la logistique et d'employé

de commerce, nous souhaitons encourager la relève de demain, éveiller la

passion pour les sports de montagne et transmettre en même temps les

connaissances les plus récentes de la branche. Former des jeunes et leur

transmettre des connaissances, des valeurs et le plaisir de travailler est à la

fois une belle tâche et notre mission sociale. Elle est cependant aussi liée à

des défi s : comment trouver suffi samment de jeunes motivés, intéressés par

le métier et ayant un lien avec les sports de montagne ? Comment réagir en

cas de problème ? La complexité de la formation a augmenté. En tant qu'entreprise

formatrice, nous sommes aujourd'hui de plus en plus confrontés à

des situations exigeantes et nous accompagnons étroitement nos apprenties

et apprentis dans leurs succès, mais aussi dans leurs diffi cultés. Année après

année, nous sommes fi ers que presque la totalité des jeunes parviennent à

décrocher leur CFC. De plus, nous sommes représentés chaque année au

concours Best Talents dans la branche des articles de sport.

Chez nous, la formation professionnelle est principalement décentralisée

dans nos magasins partout en Suisse. Grâce à des contacts permanents

entre les personnes en charge de la formation et à des lignes

directrices claires, nous garantissons une formation professionnelle homogène

et de qualité. La formation alpine est un de nos points forts : nous

emmenons les apprenties et apprentis dans les salles d'escalade, sur les

rochers et sur les glaciers. Chacun apprend à utiliser nos produits en toute

sécurité, gravit son premier 4000 et acquiert une expérience précieuse qui

pourra être utilisée plus tard dans le cadre du conseil à la clientèle. Avec

le début de l'apprentissage en août 2024, nous avons à nouveau le plaisir

d'accompagner une forte promotion de 17 apprentis dans trois métiers.

Pour l'année 2025, il reste encore huit places d'apprentissage à

pourvoir. Peut-être pourrons-nous t'enthousiasmer pour ce métier,

l'univers de la montagne et les sports de montagne ? Toutes les places

d'apprentissage et les informations se trouvent sur notre site

Internet. Nous nous réjouissons de chaque candidature !

Uta Jelitto

Responsable de la

formation professionnelle

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Impressum

« Inspiration », la revue des clients de Bächli Sports de

Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement

dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.

Éditeur

Bächli Sports de Montagne SA

Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon

Tél : 044 826 76 76

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Abonnements et informations

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Rédaction, layout et concept

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Toutes les contributions sont protégées par le droit

d’auteur. Toute utilisation sans le consentement

de l’éditeur est interdite et amendable. Ceci s’applique

en particulier aux reproductions, traductions, stockage

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Photos : Nicola Tröhler, Jonas Lambrigger

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