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LUMIERES N°49_DOSSIER Rénovation de l'éclairage dans les bureaux

INTERVIEW CROISÉE : Emmanuel Gagnez, premier vice-président du Syndicat de l’éclairage, PDG de Sammode, et Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage, directeur général de RIDI France : Restaurer la valeur – DOSSIER : Rénovation de l’éclairage dans les bureaux – ENTRETIEN : Pauline David, artiste plasticienne, directrice générale de Light is More – PROJETS : Patrick Rimoux sculpte les lumières de Notre-Dame de Paris – Allées Jean-Jaurès à Montrouge : un triple enjeu. Conception lumière : Atelier Coup d’éclat – Une halle de lumière à Figeac . Conception lumière : Quartiers Lumières - PERSPECTIVES : Agnès Jullian, présidente de Technilum : Technilum : concepteur et fabricant de mobilier urbain d’éclairage – DESIGNER : Maxime Dubois, L’Atelier Loupiote – MANUFACTURE : Mathieu Lustrerie – CAHIER TECHNIQUE : Le vidéo-mapping – Zoom sur une technique en plein essor

INTERVIEW CROISÉE : Emmanuel Gagnez, premier vice-président du Syndicat de l’éclairage, PDG de Sammode, et Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage, directeur général de RIDI France : Restaurer la valeur – DOSSIER : Rénovation de l’éclairage dans les bureaux – ENTRETIEN : Pauline David, artiste plasticienne, directrice générale de Light is More – PROJETS : Patrick Rimoux sculpte les lumières de Notre-Dame de Paris – Allées Jean-Jaurès à Montrouge : un triple enjeu. Conception lumière : Atelier Coup d’éclat – Une halle de lumière à Figeac . Conception lumière : Quartiers Lumières - PERSPECTIVES : Agnès Jullian, présidente de Technilum : Technilum : concepteur et fabricant de mobilier urbain d’éclairage – DESIGNER : Maxime Dubois, L’Atelier Loupiote – MANUFACTURE : Mathieu Lustrerie – CAHIER TECHNIQUE : Le vidéo-mapping – Zoom sur une technique en plein essor

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Lumières

N° 49 - DÉCEMBRE 2024

DOSSIER

De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam

Architecte : Kodde Architecten

Aménagement intérieur et conception lumière :

Casper Schwarz Architects

© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

Rénovation de l’éclairage

dans les bureaux



© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

Lumières

N° 49 - DÉCEMBRE 2024

Éditorial

Isabelle Arnaud

rédactrice en chef

DOSSIER

Rénovation de l’éclairage

dans les bureaux

De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam

Architecte : Kodde Architecten

Aménagement intérieur et conception lumière :

Casper Schwarz Architects

De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam

Architecte : Kodde Architecten

Aménagement intérieur et conception lumière : Casper

Schwarz Architects

© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

Restaurons les lumières !

Directeur de la publication

David Catelain

Édition 3e Médias

17, rue de l’Amiral Hamelin

75016 Paris

www.filiere-3e.fr

Rédactrice en chef

Isabelle Arnaud

Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80

lumieres@filiere-3e.fr

A collaboré à ce numéro :

Alexandre Arène

Corrections

Laurence Chabrun

laurencechabrun@gmail.com

Conception graphique et réalisation

Planète Graphique Studio

95, boulevard Berthier

75017 Paris

Publicité

Sandrine de Montmorillon

Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68

sdm@filiere-3e.fr

Abonnements

Juliette Aguelon

compta.3emedias@gmail.com

Impression et routage

Imprimerie Chirat

42540 Saint-Just-La-Pendue

© 3e Médias, Paris.

Reproduction interdite.

Restaurons la valeur, disent les uns. Dans notre interview croisée de

ce numéro, Emmanuel Gagnez et Éric Drivon, respectivement premier

vice-président et trésorier du Syndicat de l’éclairage, expliquent

comment et pourquoi ce dernier a créé un groupe de travail sur le

sujet. Pour Emmanuel Gagnez, « restaurer la valeur prend plusieurs sens : le

sens monétaire, financier du terme, le sens de la valeur technique, qui vaut

aussi bien pour le matériel que pour la conception des projets et la qualité

de l’installation. C’est également la reconnaissance de la valeur réelle et

nécessaire apportée par chacun des différents acteurs de la chaîne ». Quant

à Éric Drivon, il rappelle la nécessité de rendre à l’éclairage sa fonction première :

« L’éclairage est une source d’émotion, et ensemble, nous pouvons contribuer

à mettre en valeur cette dimension précieuse ! » De son côté, Agnès Jullian,

présidente de Technilum, interviewée dans la rubrique Perspectives, souligne

que « le label Entreprise du Patrimoine Vivant rassemble des fabricants

partageant une vision commune où le respect du caractère patrimonial

de l’entreprise et de ses savoir-faire vient nourrir la qualité et la haute

technicité de sa production ».

Restaurons le patrimoine par la lumière, comme le montrent les projets

proposés par les concepteurs lumière : qu’il s’agisse de Notre-Dame de Paris,

avec une création lumière signée Patrick Rimoux (d’ailleurs non mentionnée

dans la liste des contributeurs à la rénovation de l’édifice lors de la cérémonie de

réouverture), des espaces urbains à Montrouge, dont l’éclairage a été orchestré

par Florian Colin, Atelier Coup d’éclat, du concept lumineux réalisé par Lionel

Bessières, Quartiers Lumières, sur la halle de Figeac et qui lui a valu le coup de

cœur de l’ACEtylène, ou encore du savoir-faire artisanal de Mathieu Lustrerie, qui

a redonné le vernis aux lustres endommagés de Notre-Dame de Paris.

Rénovons l’éclairage des bureaux, sujet du dossier central de ce numéro. Plus

qu’une injonction, il s’agit sans doute d’une urgence : le tertiaire reste encore

éclairé avec des sources énergivores, sans détection ni variation, et pourtant les

technologies de plus en plus sophistiquées, luminaires et systèmes de gestion,

permettent de n’éclairer que là et quand il le faut, de choisir sa température de

couleur préférée, de valoriser à son environnement grâce à un éclairage de qualité.

Dépôt légal : décembre 2024

ISSN : 2259-3772

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 3


Lumières Sommaire

18

© Agence Patrick Rimoux

24

© La Chouette Photo

ACTUALITÉS

10 LUCI Cities & Lighting Awards 2024

11 Trilux acquiert Ansorg

Trilux obtient le statut EcoVadis Platinum

12 Prix ACEtylène 2024

14 Hommage à Jean-François Arnaud

Annonce : recherche de poste

L’Alliance Lenzi X Rohl

PROJETS

18 Patrick Rimoux sculpte les lumières de Notre-Dame de Paris

22 Allées Jean-Jaurès à Montrouge : un triple enjeu

Conception lumière : Florian Colin, Coup d’éclat

24 Une halle de lumière à Figeac

Conception lumière : Lionel Bessières, Quartiers Lumières

22

DOSSIER

29 Rénovation de l’éclairage dans le tertiaire

30 Pourquoi rénover ?

46 Enquête produits : Performants et connectés

© AJJN Photography

INTERVIEW CROISÉE

Emmanuel Gagnez, premier vice-président du

Syndicat de l’éclairage, PDG de Sammode

Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage,

directeur général de RIDI France

Restaurer la valeur

06 16

ENTRETIEN

Pauline David, artiste plasticienne,

directrice générale de Light is More

La lumière au service de l’émotion et de l’espace

4 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Sommaire

29

© iGuzzini - Photographie : Didier Boy de la Tour

52

© Mathieu Lustrerie

MANUFACTURE

52 Mathieu Lustrerie, par amour des lustres

54 Faire revivre les lustres de Notre-Dame

CAHIER TECHNIQUE

56 Le vidéo-mapping – Zoom sur une technique

en plein essor

PRODUITS

60 OptiClip Terra de Sylvania

61 Hogar de Roger Pradier

62 Nouveautés

66 Index

56

PERSPECTIVES

Agnès Jullian, présidente de Technilum

Technilum : concepteur et fabricant

de mobilier urbain d’éclairage

26

DESIGNER

Maxime Dubois, L’Atelier Loupiote

Une démarche audacieuse,

une approche minimaliste

50

© Atelier Loupiote

© Cosmo AV

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 5


Lumières Interview croisée

Restaurer la valeur :

respect et transparence

de la prescription

Le SYNDICAT DE L’ÉCLAIRAGE rassemble une cinquantaine d’industriels, des groupes

internationaux aux PME, représentant plus de 60 % du marché. Il est structuré autour de plusieurs

groupes de travail, dont un qui a pour thème « Restaurer la valeur, respect et transparence de la

prescription ». Emmanuel Gagnez, premier vice-président du Syndicat de l’éclairage et présidentdirecteur

général de Sammode, et Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage et directeur

général de Ridi France, détaillent les enjeux et les objectifs de ce groupe de travail.

SAMMODE, entreprise familiale indépendante, conçoit, développe et fabrique des luminaires depuis

près de 100 ans avec pour maître-mot la qualité. Avec un siège à Paris, son site de production à

Châtillon-sur-Saône (Vosges) et un centre de R&D à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), Sammode

propose des solutions durables et responsables pour l’industrie, les infrastructures et l’architecture.

RIDI, société industrielle familiale à 100 %, a été fondée par Richard Diez, en Allemagne, et

fabriquait, au début, des luminaires pour particuliers. L’entreprise a rapidement développé des

solutions pour le marché intérieur tertiaire, notamment les bureaux. La société est aujourd’hui

présente dans une trentaine de pays, dont l’Allemagne où se trouve le siège, et à travers ses filiales

dans 8 pays européens.

6 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Interview croisée

© DR

Emmanuel GAGNEZ

Premier vice-président du Syndicat de l’éclairage,

PDG de Sammode

Éric DRIVON

Trésorier du Syndicat de l’éclairage,

directeur général de RIDI France

© DR

Qu’entend le Syndicat de l’éclairage par « Restaurer la valeur » ?

Emmanuel Gagnez – Nous avons mis des mots sur un sentiment

et un état des lieux constatés par l’ensemble des adhérents

du Syndicat de l’éclairage : une tendance persistante à la

baisse de la valeur de marché, de la qualité des matériels

et des projets d’éclairage. Certaines des interviews croisées

publiées dans Lumières, comme celle de François Darsy

(Syndicat de l’éclairage) et Christophe Martinsons (CSTB),

qui portait le titre « L’éclairagisme : un enjeu majeur du

projet d’éclairage », le soulignaient déjà. Il y était dit que

« le projet d’éclairage ne peut pas se limiter à une question

d’énergie. Il doit prendre en compte à la fois le facteur

éclairagisme et la dimension humaine ». Les modes

d’appréhension du projet d’éclairage se font toujours plus

sur le critère du prix, et tous les acteurs en subissent les

conséquences : les fabricants qui proposent des produits de

qualité, les prescripteurs dont les recommandations ne sont

pas nécessairement respectées, les utilisateurs qui ne profiteront

pas des bienfaits d’un éclairage de qualité, les distributeurs

et enfin, le maître d’ouvrage, qui pourra faire face

à des dysfonctionnements, des surcoûts d’exploitation, des

performances décevantes, et surtout des équipements à la

durabilité incertaine. Cette tendance déflationniste touche

en particulier les porteurs de projets de qualité, notamment

les industriels, architectes, concepteurs lumière et installateurs

engagés. Cette tendance nous inquiète en ceci qu’elle

semble sans fin, l’histoire des quinze dernières années nous

a appris qu’il se trouvait toujours de nouveaux acteurs

« disrupteurs » prêts à l’alimenter.

Éric Drivon – Il existe une différence notable entre l’éclairage intérieur

et l’éclairage extérieur, où les dossiers sont souvent

suivis de manière plus précise, car les concepteurs lumière

s’assurent que les appareils installés correspondent bien à

ceux spécifiés. En éclairage intérieur, il arrive souvent que

l’acheteur se concentre principalement sur le prix, sans toujours

prendre en compte les études préalables ou les normes

en vigueur, ce qui peut limiter la qualité du traitement des

projets d’éclairage. En Allemagne, une grande part des

émoluments de la maîtrise d’œuvre revient aux bureaux

d’études qui suivent les projets jusqu’à leur achèvement ;

c’est plus rare en France, et cela peut altérer l’équilibre de la

chaîne de valeur. Il est important de comprendre qu’il n’est

pas possible d’obtenir une grande qualité à un prix très bas,

et la maîtrise d’ouvrage doit en être consciente.

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 7


Lumières Interview croisée

Qu’est-ce qui a provoqué la transformation du marché ?

Éric Drivon – Tant que la technologie des lampes à décharge dominait,

un certain niveau d’exigence était requis pour accéder

au marché : des outils spécialisés, des laboratoires, des

goniophotomètres, et un service qualité garantissaient le

respect des règles de l’art. L’arrivée de la led et de nouveaux

acteurs a non seulement élargi l’offre, mais l’a rendue plus

accessible. En rénovation, les installateurs, qui assurent

également la maintenance chez leurs clients, cherchent à

rester compétitifs sur les prix et se concentrent souvent sur

des solutions simples. Par exemple, bien qu’il soit nécessaire

d’intégrer des systèmes de gestion d’éclairage, il serait intéressant

de connaître le pourcentage de projets de rénovation

dans lesquels ces outils sont effectivement mis en place.

Emmanuel Gagnez – La Scandinavie, la Suisse ou l’Allemagne,

qui ont une plus grande appétence pour la technique ou

du moins l’éclairagisme, ont réussi à mieux préserver leur

valeur de marché. En France, cette culture technique et

de l’éclairage s’est érodée et nous manque cruellement. À

cela, s’ajoute notre insuffisante considération intellectuelle

et matérielle des acteurs de la prescription (architectes,

concepteurs lumière et bureaux d’études). Enfin, la France,

qui fut pendant longtemps un grand pays de production

d’éclairage, a vu ses capacités industrielles se réduire à

presque rien en quelques décennies. Ce déclassement ne

peut être resté sans effet sur la valeur du marché.

Éric Drivon – En effet, un contexte social difficile à maintenir,

associé à la production de luminaires d’entrée de gamme,

a entraîné un déplacement du barycentre de l’Europe vers

l’Asie. Cependant, plusieurs marques françaises ont su

maintenir leur production dans l’Hexagone, préservant

ainsi un savoir-faire et une culture de l’éclairage. Je suis

heureux de voir qu’il existe encore, au sein du Syndicat de

l’éclairage, de nombreuses entreprises qui produisent encore

en France ou en Europe…

Quelles actions le groupe de travail « Restaurer la valeur » a-t-il mises en place ?

Emmanuel Gagnez – Nous avons d’abord réalisé un diagnostic

partagé, en qualifiant la situation avec des mots clés

comme « commoditisation », qui correspond à la banalisation

du matériel ; il s’agit du processus par lequel un produit

différencié par un autre attribut que le prix perd cette

différenciation. Il en résulte une guerre des prix et la valeur

perçue au-delà de la fonction nominale du produit devient

nulle. Nous avons aussi constaté que, alors même que la

led intègre aux luminaires plus de technologie, de fonctionnalités,

en principe une plus grande durée de vie, donc plus

de valeur au produit, les prix n’ont cessé de baisser ! Outre

le diagnostic, nous souhaitons mieux éduquer et informer

sur l’éclairage, à travers le renforcement des partenariats

avec, par exemple, la CAPEB, la FFIE, l’Agence Qualité

Construction ou le CSTB. Le Syndicat de l’éclairage est

en contact avec ces organisations pour que la qualité de

l’éclairage ne soit pas oubliée dans leurs communications.

Nous voulons aussi construire des outils pratiques pour

favoriser la qualité et défendre la valeur du marché via la

production d’un corpus de fiches didactiques expliquant

les critères de qualité sur, par exemple, la gestion intelligente

de l’éclairage, la réparabilité ou les bienfaits d’un

bon éclairage. En d’autres termes, comment pouvons-nous

parvenir à faire reconnaître ou à mieux considérer l’intérêt

de la qualité de l’éclairage, du matériel, de la conception

du projet, de l’installation par la collectivité ? Comment

faire comprendre les conséquences d’un bon éclairage sur

le bien-être, la santé ? Je pense, à titre personnel, que nous

pourrions travailler plus intensément sur ces sujets d’intérêt

commun avec l’ACE et l’AFE. Améliorer la qualité de

l’éclairage passera par l’intensification de la collaboration

entre les maîtrises d’ouvrage qui en comprennent l’intérêt,

les maîtrises d’œuvre capables de le traduire dans leurs

études, les industriels et les installateurs qui sont en mesure

de satisfaire les objectifs dans le respect des intérêts économiques

de chacun.

Éric Drivon – Lorsque j’ai rejoint le secteur de l’éclairage en

2002, les commerciaux possédaient une véritable expertise

technique. Peu à peu, les fabricants ont réorienté leurs

priorités, réduisant leur rôle d’accompagnement technique,

de formation aux nouveautés, et d’explication sur les exigences

des réglementations et la construction de cahiers des

charges conformes aux normes. Cet accompagnement doit

être réintroduit de manière systématique par les fabricants.

Il est essentiel de recréer ces échanges techniques pour

ramener le marché à des standards élevés. Nous réfléchissons

aussi à définir les critères des nouveaux indicateurs de

“Le Benelux, la Scandinavie, la Suisse et l’Allemagne ont encore

une appétence pour la technique. En France, il nous manque

cette culture de l’éclairage.” Emmanuel Gagnez

8 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Interview croisée

“La pression environnementale va s’intensifier

et nous devons trouver la façon d’y répondre

par des certifications qui engagent nos entreprises.” Éric Drivon

qualité des ambiances intérieures dans la future RE2030,

notamment la modulation temporelle, le rythme circadien,

l’efficacité des capteurs et leur mise en œuvre. Nous souhaitons

également initier des actions réglementaires et d’influence

pour promouvoir la prescription, la transparence

du marché et son bon fonctionnement.

Comment comptez-vous opérer pour favoriser cette transparence du marché ?

Emmanuel Gagnez – Il faudra bien à un moment donné distinguer

dans les appels d’offres, la fourniture de la pose ! C’est

ce qui permettra de donner de la transparence au marché ;

c’est le cas en Suisse et dans d’autres pays européens. Le

maître d’ouvrage et son maître d’œuvre seront alors en

mesure d’accepter ou non, en toute connaissance de cause,

les variantes et surtout les prix qui leur sont proposés. Le

fonctionnement optimal du marché exige transparence et

loyauté.

Éric Drivon – En France, nous sommes confrontés au problème

suivant : la différence entre la vraie équivalence technique

et la variante est démesurée. Encore une fois, le manque

de connaissance des technologies et la difficulté des maîtres

d’ouvrage à faire monter leurs équipes en compétence se

trouvent à la source des dysfonctionnements du marché.

Au-delà de l’information et de la formation en éclairage,

nous devons aussi réfléchir aux moyens à mettre en œuvre

pour vérifier les installations.

Vous voulez dire s’assurer du respect de la prescription ?

Emmanuel Gagnez – Oui. Par exemple, on pourrait élaborer une

fiche très simple sur le pilotage de l’éclairage qui ferait écho

à l’obligation réglementaire et indiquerait que « cette installation

d’éclairage répond à certains standards en audit qualité

» et les installateurs auraient l’opportunité de mettre en

avant la qualité de leur travail. Et on aurait aussi la capacité

de mettre en lumière les projets mal prescrits et mal exécutés.

On donnerait ainsi à des personnes qui ne sont pas des

techniciens une forme de rassurance sur le fait qu’elles ont

été convenablement servies. Cela pourrait se traduire par

une sorte de charte avec des critères susceptibles d’appréhender

la qualité de l’installation de l’éclairage.

Éric Drivon – Ce contrôle pourrait servir toute la profession.

Aujourd’hui, les concepteurs lumière sont quasiment obligés

de s’assurer eux-mêmes que l’installation correspond

bien à ce qu’ils ont prescrit, car c’est tout le concept lumineux

qui est en jeu, le type de matériel, les performances,

l’implantation, l’orientation des luminaires, les réglages.

Nous pouvons, en tant que fabricants, encourager la maîtrise

d’ouvrage à faire respecter les prescriptions de l’étude

d’éclairage. Il existe de nombreux champs d’opportunités

pour l’avenir ! La pression environnementale va s’intensifier

et nous devrons y répondre par des certifications, des

données environnementales produits, mais aussi les engagements

RSE de nos entreprises. Toute cette dynamique doit

être prise en compte et nous pousser vers des solutions à

valeur ajoutée. Les maîtres d’ouvrage de plus en plus sensibles

aux enjeux écologiques sont nombreux, et c’est notre

rôle de les accompagner dans leur démarche d’achat responsable

et de solutions réparables.

Il s’agit donc de restaurer des valeurs, au pluriel ?

Emmanuel Gagnez – En effet, « Restaurer la valeur » prend plusieurs

sens : le sens monétaire, financier du terme ; le sens

de la valeur technique, qui vaut aussi bien pour le matériel

que pour la conception des projets et la qualité de l’installation.

C’est également la reconnaissance de la valeur réelle

et nécessaire apportée par chacun des différents acteurs de

la chaîne.

Éric Drivon – Il est essentiel de valoriser le travail de nos équipes

et de continuer à les former à l’éclairage. Nous devons agir

activement au sein de nos entreprises pour renforcer notre

métier, en nous engageant à former nos collaborateurs au

quotidien et en encourageant l’utilisation d’un langage

technique. Enfin, l’éclairage est une source d’émotion, et

ensemble, nous pouvons contribuer à mettre en valeur cette

dimension précieuse !

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 9


Lumières Actualités

LUCI Cities & Lighting Awards 2024

Dans le cadre de ce concours, LUCI célèbre les villes qui ont conduit des projets dans le

but d’améliorer la durabilité et la qualité de vie grâce à l’éclairage urbain.

1 er prix : Gênes, Italie

Coordonnatrice du projet : Stefania Toro,

conceptrice lumière - Conception lumière :

13 concepteurs lumière appartenant au réseau

Women in Lighting Italie - Maître d’ouvrage :

municipalité de Gênes.

© Silvia Badalotti

L’éclairage de Gênes est un projet qui a revitalisé

10 « non lieux » dans le centre historique

de la ville grâce à l’utilisation habile de

la lumière, conçu pour créer des espaces de

collecte et rendre cette zone urbaine particulière

accessible, en surmontant les problèmes

liés au type d’utilisation, de sécurité

et d’accessibilité. Le projet lumière a permis

de créer un nouveau sentiment de sécurité

pour les habitants.

2 e prix : Hamngatan et MDU Plaza,

Eskilstuna, Suède

Coordonnateur du projet : Malin

Christensson, municipalité d’Eskilstuna,

direction de l’urbanisme, département

des projets, et Daniel Tucic, directeur de

projet, Eskilstuna municipalité - Conception

lumière : Chiara Carucci - Maître d’ouvrage :

municipalité d’Eskilstuna.

© Erik Hagstrom

Située à la lisière de la ville, cette zone a

été transformée en une place dynamique,

intégrant sans discontinuité les équipements

urbains. La collaboration étroite de l’équipe de

conception a abouti à un éclairage caténaire

innovant pour les circulation s piétonnes et à

l’intégration de l’éclairage dans le paysage. Le

projet favorise la connectivité et la sécurité, et

donne la priorité à une approche écologique

avec un éclairage minimal et des teintes

chaudes.

3 e prix : Arcades et centre historique

de Bologne, Italie

Coordonnatrice du projet : Simone Stella -

Conception lumière : I-DEA Srl (architecte

Lorenza Golinelli, ingénieur Alberto Ricci

Petitoni) - Maître d’ouvrage : municipalité

de Bologne.

© Oscar-Ferrari

Le projet se concentre sur la revitalisation

de l’éclairage urbain au cœur de Bologne,

comprenant 16 d’arcades, 10 portes, 2 places

principales et 40 autres sites monumentaux.

Plus de 3 500 luminaires ont été remplacés et

680 nouveaux points lumineux ont été installés.

L’intervention souligne le caractère unique de

l’ensemble des arcades inscrites à l’Unesco qui

couvrent une longueur totale de 62 km, comprenant

des fonctions urbaines et sociales et

lieux de promenade de jour et de nuit.

Mentions spéciales

Les mentions spéciales de l’édition 2024 ont

été attribuées à la ville de Lausanne et à la

municipalité de Jette ; petits projets, mais

néanmoins des exemples importants sur la

manière dont l’éclairage peut être favorable

à la sécurité et à l’accessibilité des espaces

publics, dans le respect des questions environnementales.

Lausanne (Suisse)

Une intervention à

petite échelle, qui

permet aux piétons

d’emprunter à

nouveau cette allée

couverte dans une

ambiance agréable.

Jette (Belgique)

Un projet efficace

et pratique qui

étudie comment

les différentes

solutions d’éclairage

influencent la

biodiversité et

comment elles sont

vécues.

© Municipality of Jette © Lumiere Electrique - Leonie Bontronc

Nemours s’éclaire en solaire

ous avons fait le choix de ne pas éteindre

«Nla ville, car la sécurité de nos concitoyens

est primordiale. En optant pour des solutions

solaires modernes, nous allions sécurité, économies

et préservation de notre cadre de vie »,

commente Valérie Lacroute, maire de la ville de

Nemours en Seine-et-Marne et vice-présidente

de la région Île-de-France. Un projet ambitieux

qui s’inscrit dans une modernisation durable, et

réalisé en partenariat avec Fonroche Lighting.

Avant que la ville ne se lance dans la rénovation

de son parc, l’éclairage public de Nemours

comptait 1 920 points lumineux. Parmi eux,

412 lampadaires vétustes et énergivores nécessitaient

une rénovation. En les remplaçant par

366 candélabres solaires autonomes, fabriqués

en France par Fonroche Lighting, la ville réalisera

d’importantes économies : une réduction de

48 % de sa facture annuelle d’éclairage public.

« En choisissant l’éclairage solaire autonome,

la ville de Nemours démontre une vision audacieuse

et pragmatique pour son avenir énergétique.

Ce projet, au-delà des économies réalisées,

apporte une solution durable et résiliente

qui répond aux besoins spécifiques des collectivités

modernes. Nous sommes fiers d’accompagner

Nemours dans cette transformation

qui, nous en sommes convaincus, servira de

modèle pour d’autres

villes en quête de solutions

à la fois économiques

et respectueuses

de l’environnement »,

déclare Laurent Lubrano,

directeur général de

Fonroche Lighting. © Fonroche Lighting

10 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Actualités

Trilux acquiert Ansorg...

Trilux annonce l’acquisition de la société Ansorg, ce qui lui permet

d’élargir sa gamme de produits et de services dans le secteur du retail

et de renforcer sa position sur ce marché stratégique.

Basée à Mülheim (Allemagne), Ansorg est un spécialiste des concepts

d’éclairage haut de gamme dans le retail et dispose de plusieurs décennies

d’expérience dans le développement et la production de solutions

d’éclairage personnalisées. « Avec Ansorg, non seulement nous acquérons

une entreprise dotée d’une excellente expertise et d’une solide expérience,

mais nous élargissons également notre gamme pour inclure des

solutions d’éclairage sur mesure. Ensemble, nous allons pouvoir développer

de nouveaux segments de clientèle, renforcer notre présence internationale

et façonner concrètement l’avenir de l’éclairage dans le retail »,

souligne Hubertus Volmert, CEO du groupe Trilux.

Franz Heckmanns, directeur commercial d’Ansorg, ajoute : « Nous

sommes ravis de faire partie de la famille Trilux et d’apporter notre solide

expertise du retail au développement de solutions d’éclairage innovantes.

Ce partenariat réunit nos forces et nos complémentarités. Il nous permet

d’offrir à nos clients des solutions d’éclairage encore plus personnalisées

et durables. Ansorg apporte une expertise précieuse et des idées

créatives qui consolideront encore sa force d’innovation. Pour Ansorg, ce

partenariat ne signifie pas seulement l’accès à des ressources plus importantes

et à un réseau mondial, mais aussi la possibilité d’établir avec Trilux

de nouveaux standards dans le secteur du retail. »

Ansorg travaillera notamment en étroite collaboration avec Oktalite,

une autre société du groupe Trilux. Alors qu’Ansorg se concentre sur les

concepts d’éclairage personnalisés pour les marques haut de gamme et

les magasins spécialisés, Oktalite dispose d’une vaste expérience dans

la mise en œuvre de solutions d’éclairage pour les enseignes de magasins

et les concepts de commerces à grande échelle. La complémentarité

des deux sociétés facilitera l’accès à une clientèle internationale

plus large et permettra de saisir conjointement des opportunités dans

différents secteurs du retail.

... et obtient le statut EcoVadis Platinum

Le groupe Trilux a obtenu le statut EcoVadis Platinum. Cette reconnaissance

souligne l’engagement du groupe en faveur de la durabilité, de la

responsabilité sociale et de l’éthique d’entreprise.

EcoVadis est la plus importante et la plus prestigieuse plateforme d’évaluation

de la durabilité. C’est une référence majeure pour les sociétés

qui intègrent la RSE dans leur stratégie. La plateforme analyse les performances

dans quatre domaines : Environnement, Social et Droits

humains, Éthique et Achats responsables.

« La durabilité est un élément central de notre stratégie d’entreprise. Ce

niveau Platinum est la récompense de nos efforts continus pour développer

des solutions d’éclairage innovantes qui ne sont pas seulement

efficaces sur le plan énergétique et respectueuses des ressources, mais

qui créent également une réelle valeur ajoutée pour la société et l’environnement

», explique Klaus Röwekamp, senior vice-président Durabilité,

Produits et Solutions chez Trilux.

Depuis des années, Trilux se focalise sur le développement d’innovations

durables, allant de solutions leds éco-performantes dotées d’une

efficacité énergétique élevée aux systèmes intelligents de gestion

d’éclairage. Le groupe participe également à des projets de recherche

sur la recyclabilité et les concepts de recyclage, afin de concevoir des

solutions encore plus innovantes. n

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 11


Lumières Actualités

Prix ACEtylène 2024

Les Prix de l’ACEtylène 2024 ont été remis le jeudi 7 novembre lors des Rencards de l’ACE, à Toulouse.

La mise en place de ce prix a notamment pour objectif :

- la reconnaissance de l’ACE et du métier de concepteur lumière ;

- la reconnaissance d’un concepteur lumière et/ou d’une agence de conception lumière ;

- la valorisation de la profession auprès des partenaires professionnels et des médias spécialisés.

Les lauréats sont récompensés par la communication de leur projet ainsi que par la remise d’un trophée « objet lumière », offert par les partenaires

de l’ACE : Artemide, Anolis (robelighting), Epic Lighting, Lumenscia, Neko Lighting, Selux, Technilum et Xal.

8 prix ont été attribués (sur 40 dossiers reçus).

Prix de la conception lumière extérieure et paysagère

Porte de la Chapelle, Paris - Agence Concepto : Margot Jacob,

cheffe de projet, et Sara Castagné, directrice de projet/

Noémie Riou et Gaia Lemmens (graphisme) et Maxime Brunois

(réglages lumière)

Maîtrise d’ouvrage : Ville de Paris - Maîtrise d’œuvre : Arcadis

(mandataire) - Architectes urbanistes : Agence Richez_Associés -

Conception lumière : Concepto - BE environnementaux : Atelier

Franck Boutté et Urban Water - Paysagiste : Emma Blanc -

Solutions d’éclairage : Concept Light, iGuzzini, LEC, Selux, TMC

Innovation - Entreprises éclairage : Terideal et Manifesto pour

l’accompagnement culturel

© Marc Detiffe

© DESIGN de LUX. Vincent Muracciole

« Les ambiances que nous avons conçues pour ce nouvel aménagement,

explique Sara Castagné, reposent sur la création d’une expérience

nocturne innovante et unique et sur une réappropriation des

espaces publics par tous et toutes. L’objectif premier du projet lumière

lié aux futurs aménagements vise à restaurer une perception émotionnelle

positive de la porte de la Chapelle de nuit. Le changement de la

relation émotionnelle que l’on peut tisser avec ce lieu qui a marqué les

esprits passe par une volonté de rupture totale, un geste fort, mais aussi

une réappropriation des espaces par tous les publics. Notamment

par les femmes, pour lesquelles le futur projet lumière devra faire naître

davantage de poésie de façon à rendre à ce quartier une nuit agréable

et socialisable. Le projet sert aussi la phase héritage des JO, avec la

volonté de développer un lieu de proximité expérientiel et résilient. »

Selux a remis son trophée à Concepto

Prix de la conception lumière intérieure

d’un établissement public

Hôtel de Ville, Bruxelles

Agence Light-To-Light : Fiorenzo Namèche

Construit en 1402, l’hôtel de ville de Bruxelles est l’un des édifices

les plus prestigieux de la ville, par son importance patrimoniale (site

Unesco), sa situation au cœur de la capitale et son rôle de représentation,

tant au niveau national qu’international. Le projet de rénovation

de l’éclairage des salles de prestige de l’hôtel de ville s’inscrit dans la

volonté de révéler la beauté de ce haut lieu du patrimoine, et d’améliorer

le confort et l’efficacité énergétique de l’éclairage en réponse au

plan de réduction de l’empreinte carbone de la ville. En vue de créer

un éclairage correspondant à ce lieu particulier, un nouveau lustre

led a été conçu sur mesure. Ce luminaire, inspiré de l’esthétique

des anciens dispositifs d’éclairage au gaz, s’intègre parfaitement au

style néogothique des salles principales. L’éclairage met en valeur

les beaux décors, peintures et boiseries qui sont aujourd’hui mis en

lumière comme jamais auparavant.

Xal a remis son trophée à Fiorenzo Namèche

Prix de la conception lumière intérieure d’un client privé

Chai du domaine Uma, pic Saint-Loup, Valflaunès (34)

Agence Concepto

Architecte : Florence Clausel-Borel - BET Ingénieur process

vinicole : process - Paysagiste : Alep

Les bâtisses de formes simples, en pierre massive du domaine, sont

caractéristiques de la région. Dans un domaine viticole, le chai représente

le cœur, la raison d’être du domaine, son antre. Une grande

porte, oblongue sur les bords, symbolise son entrée, mais pour le

reste, l’intérieur du chai n’est pas vu depuis l’extérieur. La volonté

architecturale a été de retrouver le côté majestueux, authentique du

lieu, en rénovant tous les murs qui avaient été enduits de béton et

en révélant la pierre d’origine de cette bâtisse de plus de 120 ans.

Ce parti pris est en lien avec la manière dont le vin est travaillé ici :

traitement biologique et sans artifices. L’expérience se veut scénographique,

où le chai, tout en répondant à ses nécessités techniques, est

un espace où l’on met en scène la préparation du vin, son appréciation

et sa dégustation.

Artemide a remis son trophée à Concepto

© Nicolas Borel

12 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Actualités

Prix de la conception lumière « mise en lumière

du patrimoine bâti »

Centre nautique et sportif de Gerland, Lyon

Les Ateliers de l’Éclairage

Maître d’ouvrages : LOU Rugby - Maître d’ouvrage délégué :

Foncière Polygone - Architecte mandataire et paysagiste :

4_32 architecte - BET Structure et fluides : Iliade ingénierie -

Architecte du patrimoine : RL&A architectes -

Architecte coordinateur stade de Gerland : Albert Constantin -

Conception lumière : Les Ateliers de l’Éclairage

territoire accueille le site d’études nucléaires de Cadarache. Ces deux

particularités lui offrant une grande richesse, qu’elle soit écologique

ou… économique. Le projet d’aménagement lumière est développé

dans un second temps : alors que les études pour la requalification

du centre ancien sont commencées (stade AVP) apparaît la nécessité

d’avoir une expertise plus poussée pour ce qui est de l’éclairage.

Technilum a remis son trophée à Raphaël Girouard

Prix « petit budget » (budget éclairage inférieur à 70 000 € HT)

Scénographie lumière de l’aire du viaduc de Millau

Agence Scène Publique : Agathe Argod

© Vladimir de Mollerat du Jeu

Réhabilitation et extension de la piscine du quartier Gerland, inscrite

à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, conçue

par l’architecte Tony Garnier, Grand Prix de Rome 1899 : piscine avec

bassin nordique extérieur, espace de bien-être et fitness grand public

« LOU Piscine UCPA » et siège social et centre de performance des

professionnels du LOU Rugby.

Mise en valeur du patrimoine historique sans intervention sur l’existant

(gradins et plongeoir). Éclairage périphérique depuis les façades

neuves qui met en scène et permet d’atteindre un niveau d’éclairement

suffisant sur les plages du bassin existant. La lumière marque

la trame historique en façade, magnifie l’architecture contemporaine,

ceinture et forme un écrin autour de l’espace nautique extérieur.

Lumenscia a remis son trophée aux Ateliers de l’Éclairage

Prix de la jeune conception lumière

Requalification du centre-bourg, Saint-Paul-lez-Durance

Conception lumière : Agence Radiance 35 Sud,

Raphaël Girouard

© Raphaël Girouard

L’aménagement lumière se veut le plus simple possible pour coller

au plus près du paysage nocturne et de ses spécificités topographiques

et écologiques. Le jeu de teintes de lumières permet

de « lire » le paysage d’un seul regard. L’ombre est prise en compte

comme un élément structurel de composition paysagère : elle sculpte

les reliefs, crée la profondeur des perspectives, lie les plans et les espaces.

Saint-Paul-lez-Durance est une petite commune de moins de

1 000 habitants, mais qui présente deux caractéristiques géographiques

et paysagères. Elle est traversée par deux cours d’eau importants

: la Durance et l’Abéou, qui traverse même le centre ancien. Son

© Scène Publique

L’aire du viaduc de Millau occupe les corps d’une ancienne ferme

caussenarde, la cour centrale a été couverte afin de créer un hall

lors de son ouverture au public, en 2009. Un espace gourmand est

situé dans la grange. À l’étage, Eiffage occupe un espace d’exposition

dédié au viaduc et à sa construction.

Une mission de maîtrise d’œuvre a été lancée au printemps 2023

par le département de l’Aveyron afin de renouveler l’espace Attractivité

de l’Aire du viaduc à Millau. La mission s’est déroulée en deux

phases : la première phase de travaux, livrée en avril 2024, concerne

les installations techniques du hall et le renouvellement du mobilier ;

la seconde phase de réalisation est le renouvellement complet de la

scénographie installée dans les salles de la ferme caussenarde.

Neko Lighting a remis leur trophée à Agathe Argod et

Solveig Pezin

Prix de la mise en lumière éphémère (ex æquo)

Les étoiles de Fontevraud 2024, Fontevraud

Conception lumière : G!theimagineers, Vincent Rautureau

Sept sites à mettre

en lumière dans un

parcours au cœur de

l’abbaye, de la cour

d’honneur à la façade

de l’église abbatiale,

de la nef de l’église

abbatiale au cloître

du Grand-Moûtier, de

la cour Saint-Benoît

au chevet de l’église

abbatiale, du chemin

aux extérieurs des cuisines romanes. Une déambulation nocturne ou

20000 visiteurs équipés de lanternes ont découvert l’abbaye royale

de Fontevraud, ses mystères et l’histoire l’Aliénor d’Aquitaine. Les

contraintes d’un site historique classé au ABF, les délais d’intégrations

étroits, la synchronisation, des 7 étapes de la déambulation, la discrétion

de l’installation qui se doit d’être très effacée en journée pour les visites

diurnes de l’abbaye et, enfin, l’allumage et l’extinction automatique d’un

tel dispositif tous les soirs.

Robe Lighting (Anolis) a remis son trophée à Vincent Rautureau

© C. Pype et M. Douel

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 13


Lumières Actualités

Brussels Jewellery Week @ MAD, Bruxelles

Chris Pype, licht (Bruxelles)

Exposition à faible budget de

bijoux pendant la « Brussels

Jewellery Week ». Une grande

salle pour montrer de tout petits

objets. Récupération des socles

de la précédente exposition.

Epic Lighting a remis son

trophée à Chris Pype

COUP DE CŒUR

Halle de Figeac et place Carnot, Figeac

Agence Quartiers Lumières

© La chouette photo

La halle de Figeac du XIX e siècle formait à l’origine un enclos ceint de

grilles. Malgré leur dépose en 1972, l’espace sous la halle demeure en

quelque sorte soustrait à celui de la place en dehors de l’usage du

marché et des terrasses de café. La surélévation ancienne du socle

masque les seuils des façades, et empêchait le regard de filer d’un bout

à l’autre de la place. Le Grand-Figeac a lancé, en 2022, un concours

de maîtrise d’œuvre visant à réaménager la place et rénover la halle.

L’arasement du socle imaginé par Urbicus achève aujourd’hui la pleine

restitution de l’espace compris sous la halle à celui de la place. n

Hommage à Jean-François Arnaud

L’atelier du Son et Lumière

Plus qu’un concepteur lumière, Jean-François Arnaud était un

« philosophe lumière », comme il aimait à se définir. Nous republions

ci-dessous un texte qu’il nous avait envoyé et que nous avions

publié dans le N° 8, décembre 2014.

EXTASE

Dans « la vraie vie », qu’est ce monde virtuel où nous vivons, où le

progrès trace nos destinées, où la vitesse de la lumière tente de suivre

le progrès, où chaque millième de seconde est un instant d’éternité, il

nous faut comprendre la lumière ?

Pour trouver la lumière, il faut la réflexion,

Pour trouver l’éternité, il faut trouver un instant,

Pour exister, il faut réfléchir,

Pour réfléchir, il faut trouver le temps

Pour avancer il faut prendre le temps

Mais dans l’éternité, il n’y a pas de temps, alors que faire ?

Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, reprenez avec moi

tous en chœur :

« Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là et le

soleil l’attend… pour la trouver, il faut la nuit, mais le soleil ne le sait

pas et toujours luit

Papa dit qu’il a vu ça, lui ! »

© C. Pype et M. Douel

Recherche de poste

Josselin Cahn : un expert marketing B2B pour

éclairer la transformation des entreprises.

Un parcours riche : expertise et polyvalence au

service du marketing opérationnel et stratégique.

Avec plus de 15 ans d’expérience chez différents

fabricants tels que Zumtobel, Osram ou Galaed,

j’ai développé une expertise marketing B2B, en

particulier dans l’éclairage. Aujourd’hui, je me tiens prêt à mettre ses

compétences au service d’une entreprise innovante et ambitieuse.

Au cours de ma carrière, j’ai occupé des fonctions opérationnelles puis

stratégiques et managériales, combinant analyse fine du marché et mise

en œuvre efficace de solutions innovantes qui peuvent intéresser de

nombreuses sociétés du secteur :

- Analyse du marché et des attentes clients : développement de nouveaux

produits et solutions adaptées aux enjeux de la transition écologique et

aux attentes des professionnels.

- Plan marketing à 360° intégrant les leviers de la transformation digitale,

la coordination des actions avec les équipes commerciales et de développement

de la démarche RSE.

- Croissance externe et transformation : j’ai participé activement à la structuration

marketing de Galaed qui a débuté avec une société française

pour devenir un groupe international qui réalise 140 millions d’euros.

- Agilité interculturelle : trilingue (anglais / allemand / français) avec des

expériences locales ou internationales dans des groupes germanophones

tels que Zumtobel, Osram et Hörmann.

Vous êtes à la recherche d’un leader marketing capable d’accompagner le

développement interne et externe de votre entreprise vers

de nouveaux horizons de manière durable ? N’hésitez pas

à me contacter.

Email : josselin.cahn@gmail.com

LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/josselincahn/ n

L’Alliance Lenzi et Rohl

Lenzi et Rohl, fabricants français de matériel d’éclairage extérieur, annoncent

la création de « l’Alliance Lenzi X Roh ». « Cette collaboration

stratégique positionne l’Alliance comme le troisième opérateur français de

l’éclairage public, combinant tradition et innovation au service des collectivités

territoriales et de l’environnement, souligne Antoine Bonneville, président

de Lenzi. En tant qu’héritiers des techniques qui ont illuminé les plus

beaux sites de Paris, nous sommes fiers de poursuivre cette tradition tout

en intégrant les innovations technologiques et écologiques les plus avancées.

» Lenzi apporte à l’Alliance une expertise unique en matière de luminaire

patrimonial, enrichie par le label Entreprise du Patrimoine Vivant.

De son côté, Yves Fanack, président de Rohl, exprime son enthousiasme

pour cette nouvelle étape : « Au sein de la maison Rohl, nous avons toujours

valorisé l’innovation et la proximité avec nos clients. Notre engagement

pour la production locale et pour des technologies respectueuses de

l’environnement rejoint parfaitement les valeurs de Lenzi. Ensemble, nous

sommes prêts à défendre l’idée d’un éclairage public à la française. »

l’Alliance Lenzi X Rohl repose sur un réseau commercial passionné et

engagé couvrant l’ensemble du territoire français, dont les deux tiers sont

composés d’agences commerciales communes. Ce réseau commun

bénéficiera d’un renforcement considérable grâce à la mise en place de

moyens supplémentaires : une équipe unique de responsables régionaux,

un service support centralisé et une communication unifiée. n

14 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



Lumières Entretien

Pauline DAVID

Artiste plasticienne

Directrice générale de

Light is More

Parcours• • •

Pauline David est diplômée de l’École

nationale supérieure d’architecture de

Nancy (ENSAN) ainsi que d’un master

de design global, spécialisé dans les arts

verriers. Grâce à cette double formation,

elle découvre la scénographie, le design

et la conception lumière, trois domaines

complémentaires de l’architecture.

Ses expériences professionnelles

sont plurielles et internationales, du

studioMDA à New York à l’agence

Lumières Studio à Paris, elle collabore

avec des architectes et artistes de renom

tels que Rem Koolhaas, Sou Fujimoto,

ou Anish Kapoor.

Fascinée par la place qu’occupe la

lumière dans notre quotidien, elle

fonde, en 2014, Light is More, agence

spécialisée dans la lumière et composée

de spécialistes complémentaires.

Ensemble, ils réalisent des créations

uniques au service de l’émotion

et de l’espace dans des domaines

transversaux comme l’architecture,

la scénographie et le design.

En 2019, à l’occasion du lancement

du projet du Women’s Pavilion pour

l’Exposition universelle de Dubaï,

elle est invitée à rejoindre l’équipe

féminine pour concevoir le spectacle

lumière qui prendra place sur la

façade quotidiennement, surprise de

l’événement à la tombée de la nuit

et traduction lumière du sujet « When

Women thrive, Humanity thrives »

(« Quand les femmes avancent, c’est

toute l’humanité qui progresse »).

© Studio Cui Cui

La lumière au service de l’émotion

et de l’espace

Après ses études d’architecture, Pauline David entreprend un master de design

global, spécialisé dans les arts verriers, qui lui fait découvrir le rôle de la lumière

artificielle à l’intérieur des bâtiments. Dans le cadre de ce master, elle rejoint

l’agence Lumières Studio à Paris où elle reste quatre ans. C’est en 2014 qu’elle crée

Light is More avec deux associés : Joan Ospital, régisseur lumière de théâtre et

dans les métiers du spectacle vivant ; et Matthieu Poncelin, ingénieur électronique

et optique.

Light is More fête ses dix ans cette

année, pouvez-vous nous parler de vos

projets et collaborations récents ?

La complémentarité de notre équipe nous

a permis de travailler dans la lumière

architecturale, la scénographie et le design,

à travers tout type de projets et depuis 2019

Light is More produit les œuvres d’art que

j’imagine. C’est d’ailleurs à cette période que

j’ai été invitée à rejoindre l’équipe féminine

chargée de réaliser le Pavillon de la femme

à l’Exposition universelle de Dubaï (EXPO

2020). En 2022, j’ai été conviée à participer

à un festival qui s’appelle Nour (« lumière »

en arabe) à Riyad, en Arabie saoudite, et

pour lequel j’ai créé « Moonlight Horizon »,

une œuvre immersive aux confluents de

l’art vidéo, de l’architecture et du Land

art. Nous retrouvons cette thématique

astrale à travers « Attraction I », sculpture

de plus petites dimensions liant cosmologie

et minéralogie, installée au cœur de l’hôtel

particulier à Paris la Maison du DIX. Dans le

cadre de cette nouvelle activité, nous avons

ouvert une galerie à côté de nos bureaux,

dans le 11 e arrondissement de Paris, qui

accueille notre exposition sur l’histoire du

néon, de la photographie et des cabarets

parisiens. Et depuis cette année, je fais

partie des Luminary thinkers de RedBoxMe,

association fondée par Cartier, qui rassemble

à l’échelle internationale des artistes, des

penseurs, des créateurs du monde entier

autour de différents sujets, dont la lumière.

Nous poursuivons aussi notre activité de

conception lumière au sein de Light is

More et depuis 2022 nous collaborons avec

l’Observatoire International sur des projets

de grande ampleur comme la Croisette à

Cannes ou l’Îlot Saint-Germain à Paris.

Quels sont vos premiers projets

en conception lumière en tant que

Light is More ?

Il s’agissait de la mise en lumière de petits

projets pour le groupe Le Perchoir qui compte

16 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Entretien

plusieurs rooftops cocktails bars, et aussi pour

des galeries d’art à Paris. Comme je participe

à de nombreuses foires internationales, je

rencontre beaucoup d’artistes, d’architectes,

et c’est ainsi que nous avons développé notre

réseau. Le fait que nous soyons tous les

trois complémentaires nous aide beaucoup.

Matthieu Poncelin s’occupe de l’analyse des

appareils d’éclairage, les teste, les compare,

réalise les études d’éclairement et en vérifie

la conformité aux normes et les textes

réglementaires, et ce, plus particulièrement

en ce qui concerne les projets de mise

en lumière architecturale. Joan Ospital,

lui, intervient plutôt sur les projets liés à

l’événementiel, au côté artistique. Venant du

spectacle, il a une connaissance de l’éclairage

scénique et des projecteurs spécifiques à ce

domaine qui n’ont pas grand-chose à voir

avec les luminaires architecturaux. Ces deux

univers se réunissent dans la recherche et

le développement d’appareils, comme nous

l’avons fait par exemple avec la conception

d’un projecteur miniature aux optiques et

accessoires interchangeables avant que cela

ne devienne standard chez de nombreux

fabricants. Joan était habitué à ce type de

modularité, que nous avons transposée à ces

projecteurs grâce à l’expertise de Matthieu.

C’est typiquement dans ce genre de projet que

les connaissances et le savoir-faire de chacun

sont très complémentaires. Aujourd’hui,

nous travaillons en étroite collaboration avec

les fabricants pour définir des solutions qui

répondent vraiment à nos besoins. Nous

faisons aussi appel à d’autres prestataires

plus spécialisés dans la programmation et

l’électronique avec qui nous développons des

systèmes lumineux.

Vous n’intervenez que dans

les espaces intérieurs ?

Nous commençons à nous intéresser à

la mise en lumière extérieure. Dans nos

échanges avec l’Observatoire International,

ma première volonté a été d’organiser notre

collaboration autour de projets d’envergure

pour lesquels il faut une équipe plus

importante. Nous travaillons ensemble sur

la Croisette à Cannes depuis deux ans,

projet de l’atelier d’urbanité Roland Castro

et Snøhetta. Le groupement intervient sur

les espaces urbains, la première phase porte

sur la promenade de la Croisette puis nous

poursuivrons sur la partie résidentielle. Il

s’agit d’une restructuration complète : du

sol, du mobilier urbain et de l’éclairage. Le

design des mâts est signé Snøhetta, de notre

côté nous définissons les caractéristiques

techniques des sources d’éclairage et suivons

leur développement. Pour la création des

scénarios et lumières dynamiques dont

nous avons la charge, Lumières Utiles

nous accompagne sur la partie pilotage de

l’ensemble des appareils sur le kilomètre et

demi de la Croisette.

Et en intérieur ?

Nous réalisons toujours des concepts

lumineux dans les domaines de l’hôtellerie

et du résidentiel, beaucoup moins dans le

retail et le tertiaire. Nos premiers projets

en la matière datent de 2016, avec Ramy

Fischler, architecte d’intérieur fondateur de

RF Studio, il s’agissait du siège européen

à Paris de la société Twitter ; ainsi que la

mise en lumière de l’immeuble de bureaux

de LVMH avenue Montaigne. Nous sommes

également intervenus sur l’hôtel Saint James

à Paris avec la designer Laura Gonzalez, et

celui de Bouliac avec Laurent Maugoust.

Nous travaillons avec le groupe monégasque

Michel Pastor qui nous a recommandés

auprès d’UBS pour la mise en lumière de

leur siège à Monaco réalisé par les Ateliers

Jean Nouvel. Dernièrement, Air France, qui

propose des chambres d’hôtel à ses clients

première classe, nous a missionnés pour

l’éclairage de ces espaces. Nous sommes

heureux d’avoir établi en une décennie un

réseau de partenaires et de clients qui nous

sont fidèles. En parallèle, la diversité de nos

profils nous offre l’opportunité de répondre

à une grande variété de projets nous

permettant de découvrir, d’apprendre et de

nous réinventer en continu. n

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

Phantom © Antoine Decottignies

Moonlight Horizon © Havas

Hôtel Saint James © Julien Mouffron-Gardner

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 17


Lumières Projets

© Agence Patrick Rimoux

Maîtrise d’ouvrage

Diocèse de Paris : Monseigneur

Laurent Ulrich, archevêque de

Paris

Monseigneur Olivier Ribadeau

Dumas, recteur-archiprêtre

Maîtrise d’œuvre

Philippe Villeneuve, architecte en

chef des monuments historiques

chargé de la restauration de la

cathédrale Notre-Dame de Paris

Conception lumière

Agence Patrick Rimoux -

Shantidas Riedacker, architecte,

chef de projet de la cathédrale,

Amina Kazouit, architecte,

Axel Grollier, designer lumière,

Jérémie Rimoux, technicien

lumière

Fabricants de matériel d’éclairage

Derksen, Luz e Materia, Zumtobel

Rénovation des lustres

Mathieu Lustrerie

Régisseur éclairage de Notre-Dame

Laurent Prades

Patrick Rimoux sculpte les

lumières de Notre-Dame de Paris

À l’issue de cinq années de reconstruction et de rénovation, la cathédrale

la plus célèbre au monde ouvre de nouveau ses portes sur des lumières

architecturales et liturgiques, remodelées, réinventées, et programmées pour

répondre à sa double fonction de lieu cultuel et touristique. Des créations

lumineuses signées de l’agence Patrick Rimoux.

Notre-Dame de Paris est le plus vaste édifice

religieux construit en Europe au XII e siècle.

D’une superficie de 6 000 m 2 , elle s’élève à

69 mètres de hauteur et témoigne d’une véritable

prouesse technologique réalisée par les architectes

du Moyen Âge. Pour M gr Olivier Ribadeau

Dumas, recteur de la cathédrale Notre-Dame, « la

lumière guide non seulement les choix esthétiques,

mais aussi techniques, permettant de révéler et de

magnifier les trésors architecturaux de cet édifice

emblématique ».

Patrick Rimoux éclaire sa première église, si l’on

peut dire, en 2017, lorsque l’église Saint-Ignace à

Paris est rénovée par l’équipe d’architectes Jean-

Marie Duthilleul, Étienne Tricaud et Benoît Ferré

et qu’un projet artistique autour de la lumière

18 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Projets

lui est confié. Patrick Rimoux travaille sur l’ensemble

de l’éclairage de l’église, et donne vie aux

52 fenêtres aveugles du triforium, grâce à des

« verres de lumière ». « Cette collaboration avec

Jean-Marie Duthilleul s’est poursuivie dans la

rénovation de nombreuses églises et abbayes où

on retrouve la même attention portée au rôle de la

lumière, » explique Patrick Rimoux.

Une lumière à la fois

architecturale et liturgique

« Il ne faut pas oublier que la cathédrale n’est

pas un palais, ce n’est pas un musée non plus ;

sa fonction liturgique ne manque pas d’intérêt

pour la mise en lumière. L’archevêque souhaitait

conserver les lustres à leur place. Ils ont donc été

nettoyés et restaurés [voir pp. 54-55] par Mathieu

Lustrerie. L’équipe de l’agence Patrick Rimoux a

recréé les “bougies” et les lustres ont été réinstallés

sous les arches », commente Patrick Rimoux.

Parmi les artistes retenus pour travailler sur la

rénovation de Notre-Dame, M gr Laurent Ulrich

a choisi l’artiste Guillaume Bardet pour créer le

mobilier liturgique : « Ce que je poursuis, dans le

choix de ces artistes, déclare-t-il, c’est de donner

à notre cathédrale un mobilier liturgique d’une

“noble simplicité”, qui soit le support le plus respectueux

et le plus digne pour notre prière, dans

le respect de la liturgie de l’Église catholique,

capable de toucher le cœur de chaque visiteur, y

compris en dehors des célébrations, et qui peut se

recevoir comme durable dans le temps. »

La coupe longitudinale permet de voir la genèse

du projet d’éclairage avec les points majeurs tels

que le baptistère, l’ambon, l’autel et le tabernacle,

œuvres de l’artiste Guillaume Bardet.

Les créations de lumière reposent sur ces éléments

fondamentaux liturgiques accentués par

l’éclairage.

« Une cathédrale, c’est une cage de lumière, ajoute

Patrick Rimoux, et Notre-Dame a été construite

selon un axe qui laisse passer les rayons du soleil

de manière différente selon les saisons. J’ai tout

simplement essayé de concevoir la mise en lumière

dans le prolongement de cet apport de luminosité

solaire dans un bâtiment gothique. Pour moi,

l’éclairage doit être à la fois architectural et liturgique.

Et grâce à la programmation de la lumière,

il sera facile d’atténuer l’éclairage architectural

pendant les offices pour intensifier la lumière

© Agence Patrick Rimoux

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 19


Lumières Projets

Après des études d’ingénieur, Patrick

Rimoux se forme à l’École nationale

supérieure des beaux-arts de Paris dans

l’atelier de Claude Viseux. Sa rencontre

avec Henri Alekan est déterminante : il

fait de la lumière son médium de travail.

Il a monté l’Agence Patrick Rimoux et

intervient avec ses sculptures lumière

sur des projets urbains et architecturaux

pérennes, des événements urbains, des

scénographies, mais aussi des éléments

de design lumière. Il travaille aussi à

partir de pellicules de films 35 mm,

toujours sur un support de lumière.

Depuis 1986, il signe de nombreuses

créations lumière et œuvres d’art, et

des mises en lumière, qu’elles soient

pérennes ou événementielles.

liturgique. Prenons un exemple : lors de la veillée

pascale, l’éclairage général baissera d’intensité

et laissera la place à une lumière très chaude (en

2 200 K) et la voûte restera dans la pénombre. »

Le nouveau concept lumière, défini pour exalter

la profondeur mystique et architecturale de

Notre-Dame, comprend 2 175 points lumineux

et 1 400 projecteurs. Cette installation permet

une gestion individuelle et centralisée de chaque

source lumineuse, offrant une flexibilité sans

précédent.

Les variations d’intensité et de température de

couleur, allant d’un blanc chaud de 2 200 K, rappelant

la lueur d’une bougie, à un blanc froid de

5 000 K, permettent d’adapter l’éclairage aux différentes

célébrations et moments de recueillement,

tout en diminuant l’intensité des éclairages au sol,

par exemple sur les voûtes.

« En dehors des offices, la température de couleur

sera maintenue entre 3 000 K et 3 500 K,

explique Patrick Rimoux, et on éclairera davantage

les parties architecturales de l’édifice. »

La programmation de l’éclairage prévoit une

dizaine de scénarios dédiés à la mise en valeur de

l’architecture, trente séquences liturgiques et dix

accompagnements lumineux de concert.

Autant de possibilités qui offrent une palette

d’ambiances adaptées à chaque occasion, de la

célébration solennelle à la contemplation silencieuse,

mais aussi en fonction des saisons.

« L’idée n’est pas de surcharger le régisseur de

la cathédrale avec des scénarios compliqués,

souligne Patrick Rimoux. Nous allons définir

d’autres programmes de façon à simplifier la gestion

de l’éclairage et à rendre ces changements de

scénarios les plus automatiques possibles. Tous

les réglages ne sont pas terminés : nous devons

encore affiner la programmation en accord avec

le diocèse pour créer des ambiances lumineuses les

mieux adaptées aux différentes cérémonies religieuses

en jouant sur les températures de couleur

et les intensités. » n

Exposition « Notre-Dame Palimpsestus », Patrick Rimoux

Une vingtaine d’œuvres du sculpteur lumière composées de ses deux passions : la lumière qu’il sculpte, et le

cinéma dont il collectionne les pellicules de films 35 mm – plus de 600 à ce jour –, dont celles des différentes

versions cinématographiques de l’œuvre de Victor Hugo. Grands boîtiers de 1 m x 1 m, dans l’épaisseur desquels,

tels des palimpsestes, apparaissent imprimés sur la pellicule scènes et personnages mythiques du célèbre roman.

- Sorbonne Artgallery, 12, place du Panthéon, 75005 Paris, du 3 décembre 2024 au 18 janvier 2025.

- Galerie Minsky, 37, rue Vaneau, 75007 Paris, du 24 janvier au 15 mars 2025.

Notre-Dame de Paris - Film by Wallace Worsley. 1923

© Patrick Rimoux

© Patrick Rimoux

20 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



Lumières Projets

© AJJN Photography

Maîtrise d’ouvrage

Ville de Montrouge

Mandataire

Pena Paysages

Conception lumière

Atelier Coup d’éclat

BET : BATT

Matériel d’éclairage : Optiled, Sill,

Technilum

Allées Jean-Jaurès à Montrouge :

un triple enjeu

L’avenue Jean-Jaurès à Montrouge (92) est un axe rectiligne qui relie la

place de l’hôtel de ville au rond-point Jean-Jaurès. À la tombée de la nuit,

ce cheminement piéton et routier est accompagné par une lumière à la fois

fonctionnelle, signalétique et scénographique. En fonction des scénarios

choisis, le signal lumineux en pied de mât anime l’espace urbain, dynamise

la perception nocturne du parcours.

© Atelier Coup d’éclat

L’aménagement des Allées Jean-Jaurès à Montrouge

a valu la Victoire d’argent à l’agence

Pena Paysages en 2022 au concours Victoires

du Paysage. L’avenue Jean-Jaurès se présentait

comme de nombreuses artères en ville : une voie

classique à double sens, rectiligne, bordée de platanes

plantés sur les trottoirs et dotée d’un stationnement

bilatéral.

Concilier unité et singularités

L’avenue a été transformée en une promenade

urbaine, avec une voie réduite pour la circulation

automobile, une bande cyclable, un trottoir élargi

à double sens côté sud de l’avenue qui offre un

cheminement piéton accompagné d’arbres florifères,

et bordée de part et d’autre d’émergences

paysagères sur toute sa longueur.

Pour Florian Colin, concepteur lumière, Atelier

Coup d’éclat, « les enjeux de la mise en lumière

de ce nouvel axe consistaient à relever trois défis :

conserver la continuité de l’avenue, travailler les

effets lumineux sur les épaisseurs végétales, et souligner

les aménagements latéraux, véritables respirations

pour les piétons ». Au-delà des aspects

esthétiques et fonctionnels, l’étude d’éclairage

devait prendre en compte les facteurs normatifs

liés aux espaces de transition voitures/piétons,

relativement complexes en termes de niveaux

22 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Projets

© AJJN Photography

© AJJN Photography

© AJJN Photography

Une signa létique est intégrée

au mât sous la forme de trente

lamelles PMMA superposées,

de différentes tailles, qui

viennent s’enchâsser dans un

angle du mât sur deux faces,

légèrement en saillie, pour

éclairer les piétons.

d’éclairement, d’uniformité et de températures

de couleur. Ces dernières varient de 2 700 K à

3 000 K selon les espaces, offrant ainsi sur toute

la perspective un éclairage chaud et confortable.

Mobilier d’éclairage sur mesure

Afin d’obtenir un fil conducteur cohérent et une

certaine unité à l’ensemble du projet avec toutes

ses singularités, l’agence Coup d’éclat (Yves

Adrien) a dessiné une colonne lumineuse développée

par Technilum (M.I.L.E.).

« Nous voulions disposer d’un mât le plus sobre

possible, et qui puisse se décliner de façon à

s’adapter aux différents espaces. La colonne peut

intégrer un, deux, trois ou quatre luminaires en

partie haute selon que l’on éclaire la voirie, le piéton,

le parvis de la mairie, poursuit Florian Colin.

Nous avons opté pour un élément minimaliste, car

le long de la promenade, les colonnes, implantées

entre les arbres, devaient se fondre dans le nouveau

paysage urbain, en s’intégrant au maximum

dans la perspective. »

La deuxième composante du mât est une signalétique,

également intégrée à la colonne sous la

forme de trente lamelles PMMA superposées, de

différentes tailles, qui viennent s’enchâsser dans

un angle du mât sur deux faces, légèrement en

saillie, pour l’éclairage des piétons. Cette partie

est pilotable en RGB et en intensité.

Les mâts se déclinent en plusieurs hauteurs : 8 m

pour les voies de circulation voitures, 5 m pour

les déambulations piétonnes et 1,20 m pour les

bornes.

« L’idée était de bénéficier d’une sorte de monolithe,

sans aspirations, explique Florian Colin, que

l’on vient équiper des éléments dont on a besoin

pour les différents espaces. Nous souhaitions

mutualiser le mobilier d’éclairage et apporter le

plus d’uniformité possible sur les espaces de cheminement

piéton. » n

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 23


Lumières Projets

© La Chouette Photo

Maîtrise d’ouvrage

Grand Figeac

Maîtrise d’œuvre

Urbicus, mandataire

Conception lumière

Quartiers Lumières ; Lionel

Bessières, Carolina Scorsone

et Rémi Sauve

Bureau d’étude

Cabinet Arragon

Matériel d’éclairage : Anolis,

Meyer, We-ef

Programmation : Lumières Utiles

Installateur : Eiffage Énergie

Une halle de lumière à Figeac

L’agence de projets d’urbanisme, de paysage et d’architecture Urbicus

et Quartiers Lumières, agence de conception lumière, ont transformé

la halle de la place Carnot à Figeac (46) afin de lui donner une fonction plus

contemporaine et adaptée aux usages, tout en conservant ses caractéristiques

architecturales historiques. Ce projet a reçu le prix « Coup de Cœur »

de l’ACEtylène 2024 (voir p. 14).

© La Chouette Photo

L

a halle n’en est pas à sa première réhabilitation

: construite à la fin du XVI e siècle, elle a

connu plusieurs transformations, dont celle

réalisée au XIX e siècle qui a fait disparaître l’enclos

en fer forgé. Dans le cadre des opérations « Cœurs

de Villes et de Villages » portées par le Grand-

Figeac, l’aménagement de la place Carnot s’inscrit

dans une stratégie, conjointe avec la ville de Figeac,

de revitalisation du centre-ville. L’objectif du projet

était de réunifier la place en arasant le socle,

pour achever la pleine restitution de l’espace abrité

par la halle à celui de la place.

« La place Carnot est située à proximité de la place

Jean-François Champollion, en l’honneur duquel

une réplique de la pierre de Rosette a été sculptée,

raconte Lionel Bessières, concepteur lumière,

Quartiers Lumières. C’est dans ce contexte historique

que nous avons travaillé et l’arasement du

socle imaginé par Urbicus achève aujourd’hui la

pleine restitution de l’espace compris sous la halle

à celui de la place. »

Un réaménagement urbain et architectural

Cela faisait quelques décennies que la place était

restée dans son « jus », mêlant circulation de véhicules

et de piétons sans différenciation, espaces de

stationnement, terrasses et marché. En outre, la

structure même de la halle supportait plusieurs

séries de matériels hétéroclites, pour l’éclairage,

la sonorisation, la vidéo, dans un capharnaüm

de câbles qui s’emmêlaient sous la toiture de la

halle. « Le sol a été refait en calcaire de La Tieule,

commune du département de la Lozère, pierre aux

tons beige et ocre qui s’accorde parfaitement avec

les façades remarquables de la place et constitue

une bonne alternative au grès qui n’est plus extrait

aujourd’hui », indique-t-on à la Communauté des

communes.

24 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Projets

L’approche lumière du projet devait proposer

un aménagement inscrit dans ce contexte urbain

patrimonial et historique du site diurne et nocturne.

La halle et la place réhabilitées

par la lumière

Le concept lumière est porté par la volonté d’offrir

un projet souple et parfaitement intégré à la halle.

« Aucun encastré de sol n’a été utilisé pour la mise

en lumière de la halle, précise Lionel Bessières,

seulement des éclairages latéraux et en plongée

issus de projecteurs de petites dimensions que

nous avons fixés discrètement sur la structure de

la halle. »

La halle est éclairée par un ensemble de projecteurs

individuellement contrôlables à distance depuis

une interface DMX. Des projecteurs miniatures

permettent une mise en valeur évolutive dans le

temps (temporalités, jours de fête…) par la variation

lente des blancs, des couleurs et des intensités.

Les piliers sont éclairés en plongée par des projecteurs

RVBA (rouge, vert, bleu, ambre) à faisceau

intensif, tandis que la charpente métallique est

mise en relief par des lumières croisées et latérales.

L’éclairage des terrasses des cafés

en dessous a été réalisé à l’aide

d’appareils disposés en plongée.

Les systèmes de fixation et

cheminement des câbles ont été

particulièrement travaillés, pour

une intégration parfaite sur l’édifice

et de façon à rendre les luminaires

le plus discrets possible.

« Dès l’avant-projet, nous avons

demandé à la ville de nous mettre

à disposition une nacelle afin de

© Quartiers Lumières

procéder à des essais, poursuit

Lionel Bessières. Il était primordial pour nous que

cette mise en lumière s’intègre parfaitement à celle

de la place, et plus largement au réaménagement

de celle-ci. De plus, ces essais, effectués en présence

des représentants de la maîtrise d’ouvrage

et d’Urbicus, ont permis d’expliquer et de valider

nos intentions. »

L’éclairage fonctionnel de la place est assuré par

des lanternes quatre faces en appliques en 2 700 K

disposées sur les façades et associés à des détecteurs

de présence actifs à partir de minuit. Les

niveaux sont adaptés afin d’obtenir un éclairage

homogène, sobre et doux.

Les deux passages voûtés sous immeubles (appelés

« botes » dans la région) qui débouchent sur

la place Carnot sont également valorisés par

la mise place d’une lumière spécifique, réalisée

à partir d’encastrés de sol, alliant créativité et

fonctionnalité. n

Isabelle Arnaud

© La Chouette Photo

© La Chouette Photo

© La Chouette Photo

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 25


Lumières Perspectives

TECHNILUM :

concepteur et fabricant

de mobilier urbain d’éclairage

Créée à Béziers en 1971, Technilum se définit comme partenaire

de valorisation urbaine, et ce, depuis plus de 50 ans. Avec

Agnès Jullian à sa tête depuis 30 ans. Conceptrice et fabricante

de mobilier urbain d’éclairage dans son usine de Lézigno, un

ancien chai viticole successivement réhabilité (1999) puis agrandi

(2017), l’entreprise porte un savoir-faire d’excellence et équipe

des réalisations prestigieuses en France comme à l’international

(Cluster des Médias et le Centre Aquatique Olympique en région

parisienne, quais Tabarly et Pompidou à La Grande-Motte, parc

Jean-Drapeau à Montréal, Hudson Yards à New York City…).

Technilum propose des produits manifestement iconiques…

et a à cœur de continuer à se développer largement.

Agnès JULLIAN

Présidente de Technilum

© Nathalie-Oundjian

« Fabricant de mobilier urbain d’éclairage » fait partie depuis longtemps

de la signature de Technilum, que mettez-vous derrière cette

« appellation contrôlée » ?

Technilum a en effet la particularité, depuis 50 ans, de ne proposer

que du mobilier urbain d’éclairage en aluminium. Un matériau noble,

durable, 100 % recyclable et à l’infini. Il assure à ses réalisations une

longévité inégalée, grâce à sa résistance accrue à la corrosion, même en

milieu maritime… De plus, l’aluminium est le seul matériau à pouvoir

être anodisé : une finition tout autant esthétique (on laisse alors transparaître

le matériau dans toute sa beauté et sa naturalité) que performante,

puisqu’elle permet d’accroître encore son excellente tenue dans le temps.

Atypique, le site de production de Technilum reflète le parti pris qui nous

caractérise en ce qui concerne l’excellence et la durabilité. Nos bureaux

(bureau d’études, service commercial, services support) et les ateliers de

production (usinage, atelier led, assemblage) sont intégrés dans un ancien

chai viticole réhabilité, et son extension a été réalisée en 2017. Un cadre

de travail singulier et particulièrement qualitatif pour les 50 employés qui

travaillent pour Technilum. Depuis un demi-siècle, Technilum a acquis et

fait fructifier un savoir-faire d’exception, grâce à une équipe pluridisciplinaire

dont les compétences se sont enrichies au fil du développement de

l’entreprise, notamment au sein de son bureau d’études intégré (design,

mécanique, électronique, IoT…).

Technilum est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant :

concrètement, à quoi cela fait-il référence et à quels critères faut-il

répondre ? Quels avantages ce label apporte-t-il à la marque ?

Le label EPV met en lumière des entreprises uniques et garantit l’excellence

de leur savoir-faire. Attribué pour une période de cinq ans, le

label EPV rassemble des fabricants partageant une vision commune

où le respect du caractère patrimonial de l’entreprise et de ses savoirfaire

vient nourrir la qualité et la haute technicité de sa production.

Les entreprises labellisées EPV sont les ambassadrices de l’excellence

artisanale et industrielle française à travers le monde. Ce label, qui

26 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Perspectives

“EPV est le seul et unique label qui

récompense une réelle fabrication française

et non des pousseurs de cartons !”

nous a été attribué en 2016 et renouvelé en 2021, permet

à Technilum de se distinguer de ses concurrents

en garantissant une fabrication française d’excellence.

C’est un atout pour les marchés publics français, mais

aussi et surtout à l’international. C’est le seul et unique

label qui sanctionne une réelle fabrication française et

pas des pousseurs de cartons ! Pour bénéficier du label,

les entreprises doivent répondre à différents critères

liés au patrimoine économique, à la maîtrise de techniques

traditionnelles ou de haute technicité, et à un

ancrage géographique ancien ou d’une grande notoriété.

Jusqu’en avril dernier, c’était l’Institut pour les

savoir-faire français qui avait la charge du pilotage

du label Entreprise du Patrimoine Vivant ; depuis le

22 avril, la SGS ICS (Société générale de surveillance

International Certification Services) est mandatée par

la Direction générale des entreprises pour piloter la

labellisation et la promotion du label EPV à l’échelle

nationale et internationale. Le label EPV n’est pas

autodéclaratif : il est attribué à l’issue d’un audit

qualifié, effectué par un tiers et ne se contente pas de

50 % de valeur ajoutée française comme peut l’être le

label l’OFG (origine France garantie).

Technilum est aussi certifiée Ecovadis Or, pouvez-vous

nous en dire plus sur cette certification et à quels engagements

cela correspond ?

Cette médaille Ecovadis Or garantit que nous travaillons

chaque jour à l’amélioration de nos pratiques

afin de respecter l’environnement, la biodiversité et les

droits de l’homme, de favoriser des achats responsables

et éthiques, ou encore, et c’est une évidence, d’améliorer

le bien-être et la qualité de vie au travail de nos

salariés. Notre siège social et site de production, aux

portes de Béziers, nous permet de fabriquer l’intégralité

de nos produits en France tout en offrant un cadre de

travail singulier à nos salariés, propice à la réflexion,

l’inspiration et à un travail d’excellence pour construire

ensemble des villes où mieux vivre, en lumière. Niché

au cœur d’une prairie de 5 hectares, le NBT (Nouveau

Bâtiment Technilum), bioclimatique et respectant l’existant,

associé à un ancien chai viticole réhabilité, nous

offre un atelier de production unique, avec 4 500 +

2 600 m² pour concevoir et fabriquer nos mâts d’éclairage,

nos luminaires, qu’ils soient standards ou sur

mesure. Cette médaille d’or atteste que Technilum fait

partie du top 5 % des entreprises évaluées en matière de

RSE par Ecovadis.

Technilum fait-elle appel à des designers extérieurs

pour les créations de son mobilier urbain ou vos solutions

sont-elles toutes conçues en interne ?

Les deux, je dirais… En revanche, Technilum ne puise

pas ses modèles dans ceux de la concurrence ni au travers

de l’intelligence artificielle. Dernier exemple en

date, créé en interne, notre nouveau luminaire Aubin.

Modulaire, ce lampadaire peut comporter une tête de

mât simple, double, triple (ou plus) et intégrer un éclairage

piéton. De 4 à 8 m de hauteur, il est proposé avec

un mât en aluminium lisse, ou incluant des rails techniques

externes facilitant l’accessoirisation. Des versions

applique, caténaire ou borne d’éclairage sont également

disponibles, permettant d’assurer une continuité

esthétique au sein de l’espace public. La gamme Aubin

est équipée du nouveau module led Bômino de Technilum,

qui offre un éclairage juste, économe en énergie,

programmable et gradable, adapté aux usages.

Vous travaillez souvent avec des concepteurs lumière :

comment se construisent ces projets ?

Suivant leurs demandes, leurs attentes et l’environnement

du projet. Nous leur apportons un support

technique sans faille, les aidons à concevoir un mobilier

d’éclairage qui reflétera au mieux leur réflexion

experte et créative, ainsi que les besoins de la maîtrise

d’ouvrage… Nous avons une longue expérience de ces

collaborations : Technilum, à ses débuts, en 1971, travaillait

déjà avec les architectes de renom, je pense en

particulier à Jean Balladur avec qui nous avons travaillé

à la Grande-Motte. Mais les exemples sont nombreux

à Nice, Monaco, ou Cannes. Aujourd’hui, les concepteurs

lumière font partie de l’équipe de maîtrise d’œuvre

et c’est donc tout naturellement que nous cheminons

de concert au sein des projets et travaillons aussi bien

avec les agences implantées depuis longtemps qu’avec

des concepteurs lumière de la nouvelle génération.

Comment voyez-vous l’évolution du mobilier urbain

d’éclairage ?

Nous avons des projets et plein d’idées… Mais si nous

sommes fiers que les termes « mobilier urbain d’éclairage

» (que vous-même utilisez) nous revienne – et ce,

depuis plus de 25 ans quand tous les fabricants parlaient

encore de poteaux et de gamelles –, nous préférons

ne pas trop en révéler, afin de ne pas « inspirer »

nos concurrents ! n

Propos recueillis par Isabelle Arnaud

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 27



Lumières Dossier

Rénovation de l’éclairage

dans le tertiaire

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

© iGuzzini - Photographie : Didier Boy de la Tour

Maître d’ouvrage : BNP Paribas Real Estate

Architecte(s): Dominique Perrault Architecture - Dominique Perrault -

Directeur de projet : Eric Servas

Concepteur(s) lumière : Dominique Perrault Architecture - Gaelle

Lauriot-Prevost - Responsable de projet : Anaïs Fernon - Conseil pour

l’éclairage : Jean-Paul Lamoureux

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 29


Lumières Dossier

© Radian

Des efficacités lumineuses élevées,

des longues durées de vie, des systèmes

automatiques de gestion, toutes les

conditions sont réunies pour permettre

des rénovations de l’éclairage efficaces

dans les bureaux.

Pourquoi rénover ?

Pour réduire les consommations et donc la facture d’électricité,

répondront les uns en pensant également à limiter l’impact

environnemental. Pour apporter plus de confort visuel et

améliorer les conditions de travail, diront les autres. Pour tout

cela expliqueront certains : limiter les dépenses, mieux gérer

l’éclairage, offrir une lumière de qualité afin d’apporter plus de

bien-être, être plus éco-responsable, et se doter d’équipements

durables et réparables. Que des bonnes raisons pour se défaire

de technologies anciennes, et les remplacer par des systèmes

efficaces et performants. Les exemples présentés dans les pages qui

suivent sont évidemment les plus beaux, élaborés souvent par des

concepteurs lumière aguerris, mettant en œuvre des équipements

performants, efficaces, durables, aux designs imaginés par les plus

grands. Pourtant, la rénovation de l’éclairage dans le tertiaire, et

particulièrement dans les bureaux, se fait encore attendre, s’effectue

avec lenteur, des matériels obsolètes éclairent encore les lieux de

travail, à tel point que pour susciter les opérations de rénovation, le

législateur, qu’il soit français ou européen, a dû imposer de nouveaux

textes, et rendre obligatoires certaines dispositions.

30 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

La rénovation de l’éclairage dans les

bureaux devient une priorité, pour

ne pas dire une obligation ; tout

d’abord pour améliorer le confort des utilisateurs,

ensuite pour réaliser des économies

d’énergie et donc réduire la facture

d’électricité, et enfin pour des raisons

évidentes de durabilité et de respect de

l’environnement.

Le confort visuel et le bien-être dépendent

d’un certain nombre de paramètres

qui assurent de bonnes conditions

de travail. Des niveaux d’éclairement

suffisants, le contrôle des luminances

et de l’éblouissement (Code du travail,

norme NF EN 12464, norme NF X35-103

notamment) contribuent à obtenir une

bonne ergonomie de l’espace de travail.

Mais avant tout, il faut considérer les

apports de lumière naturelle qui jouent

un rôle primordial dans l’amélioration

du confort visuel. Une rénovation complète

des locaux peut être l’occasion de

favoriser les apports de lumière du jour

et d’y associer des systèmes de détection

afin de n’utiliser l’éclairage artificiel que

comme appoint de la lumière naturelle,

en garantissant en permanence un niveau

d’éclairement constant sur la zone de travail.

C’est ce qu’ont réalisé Émilie M’pika

Bouquin (Seeksense Architecture), architecte

DPLG et également diplômée des

Beaux-Arts en design d’espace, et Stéphanie

Daniel, conceptrice lumière, lors

de la rénovation des locaux d’un cabinet

d’experts-comptables dans la région

parisienne. Après avoir décloisonné les

espaces pour laisser passer la lumière naturelle,

l’architecte a fait appel à Stéphanie

Daniel afin d’apporter le confort visuel

nécessaire en réduisant les consommations

d’énergie tout en accompagnant le

nouveau design.

• • • Suite p. 32

Les bureaux rénovés bénéficient d’un éclairage

qui offre la possibilité d’appeler quatre scénarios

programmés (Casambi).

Architecte : Émilie M’pika Bouquin, Seeksense

Architecture

Conception lumière : Stéphanie Daniel

Fabricants : Formalighting et Philips

© Émilie M’pika Bouquin © Émilie M’pika Bouquin

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 31


Lumières Dossier

• • • Suite de la p. 31

« Le travail avec Stéphanie Daniel,

explique Émilie M’pika Bouquin, m’a fait

prendre conscience de l’importance de

la lumière naturelle, qui a déterminé

l’agencement des bureaux par rapport

aux fenêtres, et la mise en place

de l’éclairage artificiel. J’avais choisi,

dans un premier temps, d’équiper les

espaces de luminaires très décoratifs,

mais avec une efficacité relative ; j’ai finalement

opté pour des luminaires aux

optiques performantes qui privilégient

le confort visuel. »

Pour la réception, Stéphanie Daniel a

proposé deux tailles de dalles leds en

saillie dans le faux plafond et un ruban

led qui souligne le décroché au-dessus

de la banque d’accueil. « Devant chaque

fenêtre, l’architecte a disposé un poste

de travail, où nous avons intégré des

petits projecteurs dans la poutre, précise

Stéphanie Daniel. Des luminaires

ronds, en saillie, de différentes dimensions,

éclairent la salle de réunion. »

Tout l’éclairage est en 4 000 K. En collaboration

avec l’installateur, et conformément

aux demandes du maître d’ouvrage,

la conceptrice lumière a élaboré une programmation

de plusieurs scénarios pour

l’ensemble des locaux.

La rénovation : une évolution indispensable

pour répondre aux enjeux actuels

Le complexe de Monte Rosa 91 à Milan

est un autre exemple de rénovation exceptionnelle.

Le site industriel historique

datant des années 1950 a été réaménagé

pour la deuxième fois en 20 ans par le

cabinet Renzo Piano Building Workshop.

Il intègre désormais des bureaux, commerces,

espaces culturels et de bien-être,

ainsi qu’un parc. Le réaménagement a impliqué

des modifications architecturales

et techniques importantes avec une attention

particulière accordée à l’éclairage,

essentiel à la transformation esthétique et

fonctionnelle du site. iGuzzini, déjà impliqué

dans la première rénovation, a remplacé

les anciens dispositifs halogènes par

des solutions leds modernes et économes

en énergie, réduisant la consommation de

65 kWh à 30,3 kWh.

• • • Suite p. 34

Le système Dali-Link est si flexible que le

gestionnaire peut diviser l’éclairage en groupes,

de sorte que certaines parties du bureau soient

éclairées, non éclairées ou éclairées avec une

intensité différente.

© B.E.G.

32 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

© Arthur Pequin © Arthur Pequin

Le centre d’affaires La Boursidière

vise – 40 % de consommation d’énergie

avant 2030, par Sylvania Group

Le centre d’affaires La Boursidière

accueille une trentaine d’entreprises

en multi-location depuis 50 ans

cette année. À l’instar des plus grands

biens immobiliers professionnels, il a pour

obligation de répondre aux exigences des

décrets tertiaire et BACS visant une réduction

progressive de la consommation d’énergie

finale de – 40 à – 60 % en 2050. C’est dans

ce cadre que la SCI La Boursidière a fait

appel à Sylvania Group pour l’accompagner

dans la modernisation de son installation

d’éclairage afin de remplacer les anciens tubes

fluorescents par des luminaires leds associés

à une gestion intelligente.

Avec plus de 30 locataires et près de

2000 salariés répartis dans 16 bâtiments sur

une surface totale de 65000 m², l’immeuble

a déjà connu plusieurs phases de rénovation

avec, dans les années 2000, une première

modernisation de l’éclairage et des travaux

d’embellissement des façades et d’isolation

thermique de l’enveloppe en 2014.

Le site a réduit de 29 % sa consommation

énergétique. « L’immeuble étant équipé de

milliers de tubes fluorescents tout ou rien avec

une puissance installée de 50 W/m², ce qui

est considérable, l’éclairage était l’un de nos

principaux leviers pour atteindre l’objectif de

– 40 % en 2030 », explique Christian Choffy,

assistant au maître d’ouvrage. Raison pour

laquelle le centre d’affaires s’est rapproché de

Sylvania Group pour l’aider à repenser son

installation avec comme directive de trouver

des luminaires qui apportent un maximum

de confort visuel aux occupants et qui lui

permettent de passer à terme en GTB de

classe A (régulation et GTB à fort rendement

énergétique) et, ainsi, d’être en conformité

avec le décret BACS.

Un premier bâtiment rénové

À l’issue d’un audit énergétique réalisé par les

équipes de Sylvania Group dans un premier

bâtiment R+4 en tenant compte du cahier des

charges de La Boursidière et des exigences

réglementaires, les luminaires leds Optix d’une

puissance installée d’à peine 5 W/m²

(soit 10 fois moins qu’auparavant) ont été

préconisés. Associés à la solution de gestion

d’éclairage intelligent SylSmart Connected,

ils détectent la présence et la luminosité

pour ajuster l’éclairage et apportent ainsi une

réduction supplémentaire de 10 % en kWh

consommés. « Sur le premier plateau de

3 000 m² qui a été rénové, j’ai estimé des

économies de l’ordre d’une vingtaine de milliers

d’euros », souligne Christian Choffy.

À partir de ces résultats, La Boursidière

a établi un cahier des charges type de

rénovation de l’éclairage pour le dupliquer

à l’ensemble du centre d’affaires au fur et

à mesure des changements de locataires,

comme récemment dans les bureaux de la

société Niterra France, d’une surface de

600 m², situés dans le même bâtiment. Au

total, 950 luminaires Optix ont été installés

à ce jour.

Pour les intégrer de façon harmonieuse au

plafond et limiter les contraintes techniques

© Arthur Pequin

de déploiement, ils ont été conçus par

l’usine Sylvania Group de Saint-Étienne avec

une optique blanche, en 1300 x 300 mm.

« Cette capacité d’adapter les dimensions

et de faire du véritable sur-mesure, de façon

aussi réactive, a été déterminante pour

© Jérôme Laparra, L. TECH

nous tout comme la fabrication française et

l’accompagnement de Sylvania Group, depuis

les calculs d’éclairement jusqu’à la mise en

œuvre rapide des appareils par l’entreprise

SG Électrique », précise Christian Choffy.

Un laboratoire d’exploitation des données

avec SylSmart Connected Pro

Pour confirmer les estimations calculées par

l’assistant au maître d’ouvrage, 40 luminaires

Optix ont été installés avec la passerelle

SylSmart Connected Pro. Celle-ci permet de

récolter les données liées à l’éclairage afin

de superviser sa consommation en temps

réel en fonction de l’occupation des locaux et

d’optimiser ainsi l’efficacité des luminaires.

« Au-delà de la baisse des puissances

installées divisées par 10, nous pourrons voir

combien consomment les nouveaux appareils

et quelle sera la véritable économie réalisée.

Grâce à la technologie led et à la gestion

intelligente de l’éclairage, nous devrions

descendre à 3,5 W/m², ce qui signifie que

quand toute La Boursidière sera passée à la led

nous pourrions atteindre l’objectif des

– 60 % avant l’échéance de 2050 ! », se réjouit

Christan Choffy.

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 33


Lumières Dossier

• • • Suite de la p. 32

L’éclairage a été entièrement repensé, avec

plus de 4000 linéaires leds installés pour

fournir une lumière uniforme et agréable

(UGR < 19, 4 000 K). Ces modules sont

accompagnés d’appareils adaptés aux

zones de passage et de réunion offrant un

éclairage à 3000 K. Une partie délicate

du projet a consisté à conserver certains

luminaires d’origine, comme les Lingotto

et les i24, conçus par Renzo Piano qui ont

été adaptés avec des kits leds, évitant leur

remplacement total. La consommation

d’énergie quotidienne s’ajoute à l’économie

réalisée en ayant évité de remplacer

tous les appareils. Dans une optique de

durabilité, l’idée de conserver et d’adapter

des appareils encore plutôt en bon état, et

non de tout remplacer complètement est

très intéressante.

L’éclairage n’est plus seulement une nécessité

fonctionnelle, il devient un levier

stratégique au service de la performance

et du bien-être.

Les avancées technologiques offrent des

solutions efficaces et accessibles, qui

allient performance énergétique, confort

et innovation. Aujourd’hui, on peut

adopter des systèmes qui permettent de

faire varier la température de couleur et

l’intensité de l’éclairage afin de procurer

une sensation de confort tout au long de

la journée avec des conditions d’éclairage

qui s’adaptent aux besoins de l’utilisateur.

En investissant dans des systèmes d’éclairage

modernes, les maîtres d’ouvrage se

positionnent comme des acteurs responsables

qui mettent en place des solutions

répondant non seulement aux attentes de

leurs collaborateurs, des utilisateurs, mais

qui contribuent également à un avenir

durable.

• • • Suite p. 38

Monte Rosa 91 à Milan

Maître(s) d’ouvrage :

AXA Investment Managers

Architecte(s) :

Renzo Piano Building Workshop

Équipe Design : E. Trezzani, S. Lafranconi

Matériel d’éclairage : iGuzzini

© iGuzzini. Photo Michele Nastasi

Ibis de Disano s'intègre

harmonieusement dans les décorations

modernes, grâce à une esthétique

élégante, et il remplace efficacement

les vieux luminaires en apportant une

économie significative d’énergie.

© Disano

34 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

© Trilux. Photo Christoph Meinschäfer

© Trilux. Photo Christoph Meinschäfer

Siège social de Pernod Ricard, Marseille

par Trilux

© Trilux. Photo Christoph Meinschäfer

Architecte : Éric Castaldi

Concepteur lumière : Indigo Energie

Pernod Ricard France, dont l’histoire

est étroitement liée à Marseille, a

installé son siège social dans le

nouveau quartier Euroméditerranée de

la cité phocéenne, au cœur des Docks,

emblématique bâtiment où transitait

autrefois l’anis étoilé débarqué des

cargos.

Sublimés par Luceos Slim LED noir,

une solution d’éclairage moderne et

flexible adaptée aux usages tertiaires, les

7 716 m², dont 66 boxes et 19 salles de

réunion – 350 collaborateurs –

du nouveau siège de Pernod Ricard

France bénéficient d’un éclairage

éco-performant, homogène, et moderne.

Cette installation d’envergure illustre les

attentes d’un marché en recherche de

solutions globales et personnalisées et

non plus seulement de la simple fourniture

de produits.

Conçus sur mesure, les luminaires

suspendus Luceos Slim LED noirs

habillent avec légèreté et précision la

magistrale bâtisse ornée de voûtes en

brique, d’atriums et de cours intérieures,

et démontrent leur parfaite compatibilité

dans les environnements smart building.

Plusieurs espaces, une seule solution

d’éclairage

« Le fait d’avoir choisi une seule solution

d’éclairage apporte une harmonie et une

homogénéité à l’ensemble des espaces »,

précise Cyril Tosello, responsable commercial

Trilux France, qui a participé activement à ce

projet. Bureaux, salles de réunion, espaces

communs, de convivialité et de repos

du siège social bénéficient d’une même

technologie personnalisée avec une large

surface éclairante sans éblouissement et un

éclairage indirect sur toute la longueur du

luminaire qui garantissent une excellente

qualité d’éclairage.

Connexion en réseau

Pour renforcer l’efficacité, les luminaires

sont connectés en réseau avec le système

de gestion d’éclairage intelligent LiveLink

et associés à des détecteurs de présence et

de lumière du jour. « La flexibilité du système

LiveLink a permis d’ajuster l’éclairage selon

les besoins des occupants (détection et

régulation par zone) et de s’adapter aux

exigences de la réhabilitation de ce bâtiment

du XIX e siècle », ajoute Cyril Tosello.

La conception lumière a été réalisée par

le BET Indigo Énergie, basé à Aubagne.

L’installation de plus de 700 luminaires a été

confiée au groupe SNEF. « Je suis très fier

de ce projet, non seulement en raison de son

ampleur, mais aussi parce qu’il s’agit d’un projet

architectural qui met en valeur un bâtiment

historique. Avec l’installateur, nous avons relevé

le défi de livrer, monter et programmer en un

temps record plus de 700 luminaires pilotés avec

le système de gestion d’éclairage LiveLink. Le

client est pleinement satisfait par le résultat :

les luminaires suspendus Luceos Slim en noir

s’intègrent parfaitement dans l’architecture

historique des Docks de Marseille », souligne

Cyril Tosello.

Fiche technique

Équipements : 726 Luceos H2-L CDP 6500-

840 ETDD 05 (noir) dont 122 maîtres LiveLink,

118 esclaves LiveLink et le reste en standard ETDD

(dimmable DALI)

• Efficacité énergétique : jusqu’à 150 lm/W

• Flux lumineux : 4 000 lm et 6 500 lm

• Durée de vie : 50 000 heures L90

• Répartition directe/indirecte

• IP 20, IK03, Classe 1

• Embouts frontaux enfichables pour l’intégration

de fonctionnalités supplémentaires

• Anti-éblouissement élevé selon UGR19 pour un

éclairage de postes de travail informatisés

• Variation de blanc disponible

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 35


Lumières Dossier

Siège social de Pernod Ricard, Marseille

Architecte : Éric Castaldi

Concepteur lumière : Indigo Energie

Solution éclairage : Trilux

©Trilux. Photo Christoph Meinschäfer

36 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 37


Lumières Dossier

L’éclairage led est devenu un choix incontournable pour les

consommateurs et les professionnels cherchant à allier efficacité

énergétique, durabilité et qualité d'éclairage.

Bureaux Reire, Reggio Emilia, Italie

Le projet d’éclairage de bureau de Reire a transformé l’espace en

un environnement moderne et fonctionnel, grâce à une conception

de l’éclairage visant à optimiser le confort et la productivité. Le

choix d’optiques spécifiques pour les postes de travail assure un

éclairage uniforme et non éblouissant, favorisant la concentration

et le bien-être.

• • • Suite de la p. 34

Mais cela ne se fait pas d’un coup de

baguette magique : rappelons-nous ce

que nous expliquait Christophe Luquet,

concepteur lumière, Ombrages, lorsqu’il

décrivait dans les colonnes du N° 39 de

Lumières le processus de rénovation

de l’éclairage du palais du Luxembourg.

Comme plusieurs décennies s’étaient

écoulées sans que l’éclairage du Sénat ait

connu de rénovation en profondeur, les

concepteurs lumière avaient dû procéder

à un état des lieux précis afin de déterminer

quels systèmes allaient être rem-

placés, améliorés ou ajoutés. L’analyse

de l’existant avait également répertorié

les consommations et les puissances installées.

« Nous avons travaillé sur des

technologies qui permettent de bénéficier

de consommations plus faibles,

déclarait Christophe Luquet, d’une

durabilité plus importante car le facteur

accessibilité constitue un élément

important du projet, compte tenu de la

hauteur à laquelle sont positionnés les

luminaires. Et nous avons eu recours à

des systèmes ajustables afin de pouvoir

régler in situ les intensités et la température

de couleur. »

Outre le recensement de tous les appareils

et de leur positionnement ainsi que

le relevé des consommations, les éclairagistes

ont mesuré les éclairements horizontaux

et verticaux, colorimétriques et

de luminance de la verrière. Cette analyse

a conduit à définir un éclairage variable et

modulable afin d’ajuster au mieux les effets

au moment de l’installation des luminaires

et de tenir compte à la fois des préférences

des sénateurs et des exigences

de captation des caméras. Une telle analyse

devrait se faire systématiquement

avant toute rénovation pour gagner en

efficacité et en durabilité.

© Ledvance

• • • Suite p. 40

© Artemide. Photo Michele Nastasi

38 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

© Photo : Didier Boy de la Tour © Photo : Didier Boy de la Tour

Métal 57, Boulogne-Billancourt

par iGuzzini

BNP Paribas Real Estate a chargé

Dominique Perrault Architecture du

projet architectural de reconversion

du site Métal 57. L’emblématique construction,

commandée par Renault, était l’œuvre de

l’architecte Claude Vasconi, qui a reçu le

Grand prix national de l’Architecture. Fruit

de la collaboration entre Dominique Perrault

et BNP Paribas Real Estate, en concertation

avec la ville de Boulogne-Billancourt et les

ayants droit de Claude Vasconi représentés

par Ignacio Prego Architecte, Métal 57 a

remporté 4 prix, dont celui du MIPIM dans

la catégorie « Best Refurbished Building ».

Le défi de la transformation dirigée par

DPA consistait à conserver l’architecture

d’origine et à l’adapter à de nouveaux

usages. La construction d’un nouvel édifice

en R+8 révèle par contraste la silhouette

du volume historique. Les éléments de la

façade du nouveau bâtiment, en acier Inox

satiné, captent et diffusent la lumière, alors

que les parois en verre encastrées et les

portes-fenêtres donnent du mouvement

et du rythme à l’ensemble.

À l’intérieur, dans la partie dite des « sheds »,

le bois et la brique renforcent la chaleur de

l’atmosphère.

Parfait représentant d’une nouvelle

génération de bâtiments tertiaires, il propose

de nombreux services comme un « food

court » cafétérias, restaurants, une salle

de sport et un business center, équipé

notamment d’un auditorium modulable.

Menée par Gaëlle Lauriot-Prévost, la

réflexion autour du système d’éclairage

part de la volonté de respecter le design

du bâtiment original. Le projet de Vasconi

laissait en effet entrer une abondante

lumière naturelle.

L’éclairage artificiel est intégré avec

précision à l’architecture du site, en la

mettant en valeur.

À cet effet, Gaëlle Lauriot-Prévost a conduit

le développement d’un appareil spécial,

fabriqué par iGuzzini, dont la source

lumineuse et les optiques garantissent un

éclairage non éblouissant. Le luminaire

spécial est basé sur l’iN30 et les cellules

de l’iconique Laser Blade, en intervenant

ponctuellement sur les groupes optiques,

sur l’alimentation et sur les différents

systèmes d’installation. Il a été fourni

en finition noire et s’insère dans un jeu

graphique du plafond bois.

22 versions de l’appareil ont été développées

afin d’être encastrées, posées en porte-àfaux,

en suspension, sur plafond et enfin

montées sur un mât (toutes dessinées

par Gaëlle Lauriot-Prévost), afin d’assurer

une uniformité esthétique malgré le

grand nombre de modèles. La principale

caractéristique de cet appareil est d’avoir

aussi des modules très longs – de plus de

deux mètres – avec des cellules lumineuses

sur toute la longueur et un flux lumineux

© Photo : Didier Boy de la Tour

réduit par rapport au standard.

L’appareil appliqué en porte-à-faux est

solidement disposé par groupes de trois,

dont deux avec émission directe et une

indirecte. Pour la version indirecte, iGuzzini a

développé des caches particuliers, appliqués

sur la partie visible, qui assurent l’uniformité

du langage créé par Gaëlle Lauriot-Prévost.

En outre, iGuzzini a fourni un important

travail d’assistance sur chantier, en

collaboration avec la société de conseil pour

l’éclairage. Toujours pour faciliter le travail

d’installation, des groupes optiques ont été

prévus, pouvant être installés, sur place, à

l’intérieur du profilé.

Maître d’ouvrage : BNP Paribas Real Estate

Architecte(s) : Dominique Perrault Architecture -

Dominique Perrault - Directeur de projet : Eric Servas

Concepteur(s) lumière : Dominique Perrault

Architecture - Gaëlle Lauriot-Prévost -

Responsable de projet : Anaïs Fernon - Conseil

pour l’éclairage : Jean-Paul Lamoureux

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 39


Lumières Dossier

• • • Suite de la p. 38

Il faut savoir que dans les bureaux l’éclairage

représente environ 20 % des consommations

d’électricité, aussi la modernisation

des installations s’avère-t-elle une des

opérations les plus rentables, à très court

terme, et durablement (voir la collection

« Clés pour agir » publiée par l’ADEME :

guide Rénover l’éclairage des bâtiments

tertiaires) ; encore faut-il qu’elle mette en

place des équipements efficaces. Et si la rénovation

thermique nécessite une approche

globale, l’éclairage peut être une première

étape pour entrer dans une démarche de

réduction de la consommation d’énergie,

avec des solutions simples et éprouvées, et

venir ainsi contribuer à atteindre des objectifs

fixés par le décret tertiaire.

Intégrer un plan de progrès énergétique

Le délégué général du Syndicat de l’éclairage,

Dominique Ouvrard, estime que « le

taux de rénovation de l’éclairage des

bureaux est de l’ordre de 10 % par an, et

que plus de 70 % ne sont pas conformes

aux exigences réglementaires d’efficacité

énergétique de la RT Existant par

élément ».

Cette réglementation thermique a pourtant

été créée il y a sept ans déjà, par

l’arrêté du 3 mai 2007 « relatif aux caractéristiques

thermiques et à la performance

énergétique des bâtiments existants »,

modifié par l’arrêté du 22 mars 2017.

Cet arrêté indique des niveaux de performance

énergétique à atteindre lorsqu’on

Crédit agricole de Guéret (23).

Luminaire AB sur mesure proposé par Ridi avec

plaque de finition également sur mesure, l’optique

microprismatique opalisée assure un éclairement

sans éblouissement des postes de travail, flux

lumineux de 6 170 lm. Équipé du système de

gestion APCON avec panneau de commande et

programmation de plusieurs scénarios suivant la

configuration de la réunion.

Ville de Montluçon (03).

Des downlights EDLR E2 ont remplacé 1 pour 1

sans changer les faux plafonds et en respectant

le diamètre de percement existant tandis que

les bureaux ont été équipés par un panel led

DALI FPL4 associé à une gestion de luminosité et

présence. La salle du conseil est éclairée par des

luminaires ronds Mirefa.

© Ridi

© Ridi

40 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

modernise le chauffage, la climatisation,

l’éclairage d’un bâtiment existant. Les

articles 42 à 46 fixent les exigences pour

toute rénovation de l’installation d’éclairage,

quelles que soient la surface et l’ancienneté

du bâtiment ou de la partie de bâtiment rénovée.

On y trouve notamment l’obligation

de gradation ou d’extinction par détection

d’absence, ainsi que de gradation automatique

de l’éclairage artificiel en fonction des

apports de lumière du jour ; chaque capteur

de lumière du jour régule l’éclairage sur

25 m² maximum ; la limite de puissance installée

pour l’éclairage général est de 1,6 W/m²

par tranche de 100 lux d’éclairement moyen

à maintenir.

Si la réglementation existe, et qu’elle n’est

pas si contraignante, pourquoi déplore-ton

encore la lenteur de la rénovation de

l’éclairage dans le tertiaire, et plus particulièrement

dans les bureaux ? Par manque

de connaissance de l’éclairagisme, pensent

les uns, ou de contrôle des installations

prétendent les autres. Deux raisons qui

conduisent encore trop souvent à ne pas

respecter les prescriptions techniques élaborées

par la maîtrise d’œuvre.

Pourtant, l’éclairage constitue un facteur

central dans l’environnement de travail et

joue un rôle déterminant dans la concentration,

voire pour la santé des salariés. Selon

le Syndicat de l’éclairage, de nombreux

bâtiments de bureaux sont encore équipés

de sources fluorescentes inefficaces, dont

la lumière papillote quand on les allume, et

qui sont peu adaptées aux besoins actuels.

Disparition consommée

de la fluorescence

Une fois encore, l’Union européenne intervient

et interdit la mise sur le marché

des sources fluorescentes. Longtemps

connues sous le vocable de « lampes à

économie d’énergie », voilà les lampes

et tubes fluorescents bannis du marché

européen. En effet, comme en 2009 avec

l’exclusion des lampes à incandescence

classiques, l’Union européenne force la

transition énergétique en coupant les

approvisionnements à la source. C’est le

principe des règlements issus de la directive

Écoconception. Les anciennes technologies

d’éclairage sont ainsi peu à peu

poussées vers la sortie, au profit des solutions

leds, plus efficaces et plus durables.

• • • Suite p. 44

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 41


Lumières Dossier

© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

De Krakeling, Amsterdam

par Erco

Maître d’ouvrage : Kodde Architecten, Amsterdam -

Aménagement intérieur et conception lumière :

Casper Schwarz Architects, Utrecht

Erco a contribué à la métamorphose

de De Krakeling, un bâtiment situé à

Amsterdam et datant du XIX e siècle,

en espaces de bureau modernes pour

l’investisseur immobilier néerlandais

Wereldhave. Ce bâtiment, construit en

1888, était à l’origine un gymnase, puis,

plus récemment, un illustre petit théâtre.

Éclairer un intérieur aussi caractéristique

a représenté un défi : il fallait répondre

aux exigences posées par les bureaux

contemporains – notamment en matière de

durabilité, flexibilité et confort visuel – tout

en respectant et en révélant le caractère

historique du bâtiment.

C’est Kodde Architecten qui a restauré et

transformé le bâtiment de De Krakeling,

et Casper Schwarz Architects en a assuré

l’aménagement intérieur. En plus des postes

de travail situés sur tout le pourtour du rezde-chaussée,

une spectaculaire structure

en verre et lames de bois a été intégrée

au centre de l’espace. Cette structure, qui

rappelle l’intérieur en bois d’origine, abrite

d’autres bureaux et salles de réunion.

L’intention architecturale était de préserver

et de célébrer l’histoire du bâtiment tout en

créant un espace de travail contemporain.

Ainsi, des traces des couleurs des peintures

d’origine ont, par exemple, été laissées à de

nombreux endroits, tandis que la nouvelle

structure en bois respecte l’enveloppe du

bâtiment sans la toucher.

De la lumière et non des luminaires

C’est un installateur qui a, dans un premier

temps, imaginé la solution d’éclairage,

prévoyant des chemins de câbles, des

projecteurs et un éclairage général. Mais

le tout paraissait très envahissant dans

l’espace. Casper Schwarz s’est alors tourné

vers Erco et lui a demandé de trouver une

solution plus réfléchie, plus contemporaine

et plus discrète, qui s’harmonise avec

l’intérieur historique.

Le concept minimaliste proposé par Erco

se concentre sur la lumière et non sur les

appareils d’éclairage. Du point de vue de la

préservation du patrimoine, il était essentiel

de minimiser toute intervention dans le tissu

du bâtiment. Dans les zones, qui constituent

des éléments architecturaux sensibles, des

détails techniques tels que la passerelle en

bois en hauteur et ornementée, permettent,

dans la mesure du possible, de dissimuler les

sources lumineuses.

Une centaine de projecteurs Optec montés

sur rails conducteurs et dotés de répartitions

de lumière Wallwash et Wide-flood sont

les principaux luminaires utilisés ici.

Les systèmes sur rails conducteurs

qui éclairent l’élément incurvé du plafond

sont installés à la jonction de la passerelle et

du plafond, tandis que ceux qui inondent les

murs en hauteur sont placés sur les piliers

de la passerelle. Cela a permis un montage

discret, sans percer ni sectionner

la structure.

Le recours à l’éclairage indirect sur les

surfaces verticales et horizontales du

bâtiment principal permet une illumination

42 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

douce mais plus complète de l’espace.

En outre, cela met en valeur les détails

architecturaux, tels que le plafond en bois

d’origine.

Éclairer uniquement là où c’est nécessaire

Conformément à la philosophie Greenology

d’Erco, l’objectif du système mis en

place consiste à n’éclairer que ce qui est

nécessaire, de manière à éviter le gaspillage

d’énergie. L’éclairage fonctionnel fournit une

lumière précise aux espaces de travail et

aux zones de circulation. Les plafonds et les

murs sont éclairés afin d’équilibrer l’espace,

donnant ainsi vie aux trois dimensions de

l’architecture intérieure.

Les downlights Jilly montés sur rails

conducteurs – également disponibles en

versions apparente, suspendue et encastrée

– ont été utilisés pour les espaces de bureaux

privés au premier étage de la nouvelle

structure en bois. Ici, leur but était d’accroître

la flexibilité, de répondre aux différentes

configurations du bureau moderne, en

permettant une personnalisation et un

repositionnement faciles en fonction de

l’évolution des postes de travail. Élégant et

minimaliste, le downlight Jilly se caractérise

par un boîtier plat, rectangulaire, adapté

aux pièces de faible hauteur sous plafond. Il

associe un système de lentilles extrêmement

efficace à une grille anti-éblouissement,

alliant confort visuel et efficacité lumineuse

élevée. La puissance et la répartition de la

lumière autorisent un large espacement entre

les appareils pour des concepts d’éclairage

conformes aux normes en vigueur tout en

étant économiques.

Polyvalent et visuellement attrayant

Ailleurs, il a été fait appel aux luminaires

Iku, Parscan et Pollux pour toute une série

d’applications. Les downlights Iku, par

exemple, ont été mis en place dans les salles

de réunion et d’attente du rez-de-chaussée.

Ils fournissent un éclairage d’ambiance

offrant un grand confort visuel. Disponible

en cinq tailles et cinq répartitions de lumière,

Iku est doté d’une lumière Tunable White.

Avec ses répartitions Wallwash et double-

Wallwash, il permet de créer une perception

de profondeur visuelle dans les pièces et les

couloirs, augmentant ainsi l’impression de

luminosité. Pollux, un projecteur polyvalent,

fournit une lumière d’accentuation dans

la salle d’attente, entre autres. Parscan,

compact mais puissant, vient compléter

les équipements Optec dans le bâtiment

principal. Intégré à la structure type serre,

entièrement vitrée, de l’espace déjeuner, il

crée, par ailleurs, une ambiance chaleureuse

le soir et les jours d’hiver.

Erco a travaillé en étroite collaboration avec

Casper Schwarz Architects pour concevoir

le système d’éclairage, lorsque le plan prévu

à l’origine par le promoteur a été abandonné.

« Je me suis beaucoup battu pour créer un

système d’éclairage qui ferait briller le bâtiment

et qui contribuerait à l’ensemble du concept. »

Tout en accentuant le rythme de la structure

d’origine, l’éclairage a créé un environnement

de bureau moderne et sophistiqué.

© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik © ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 43


Lumières Dossier

Bureaux ATP à Copenhague.

La nouvelle solution d’éclairage a permis

d’augmenter le niveau d’éclairement et

de passer de 200 à 300 lux, et en même

temps a permis de réaliser des économies

d’énergie de 40 %.

• • • Suite de la p. 41

L’interdiction de mise sur le marché européen

concerne, depuis :

- le 24 février 2023, les tubes fluorescents à

longue durée de vie et les lampes fluorescentes

compactes avec appareillage non intégré

(CFL-ni) de moins de 20 000 heures ;

- le 24 août 2023, les tubes fluorescents T5 et

T8, lampes fluorescentes compactes (avec

une durée de vie de plus de 20 000 heures).

Les produits déjà mis sur le marché européen

peuvent continuer à être vendus

jusqu’à épuisement des stocks, ce qui ne

manquera pas de se produire à court terme.

Le bannissement constitue donc un autre

levier fort pour diminuer l’empreinte énergétique

de l’éclairage dans le tertiaire.

Moderniser les installations permettrait de

réduire cette empreinte et de générer des

économies substantielles, sachant que les

leds consomment jusqu’à 75 % d’énergie en

moins que les lampes fluorescentes. Selon

le Syndicat de l’éclairage, le simple fait de

passer les installations en led (dans le parc

de bureaux privés) permettrait de réduire

de 40 % la puissance installée, et de 30 %

les durées d’allumage grâce à l’utilisation

d’automatismes tels que la détection ou la

gradation.

Joindre l’utile à l’agréable

Mettre en place des automatismes comme

la détection de présence et de luminosité,

non seulement permet de réduire les

dépenses énergétiques, mais améliorent

en même temps le confort des occupants.

Ceci n’est pas une information très nouvelle

et pourtant, les rénovations commencent

à peine à faire appel à ces équipements

(on en a quelques beaux exemples

dans ce dossier), alors qu’ils sont disponibles

depuis plus de dix ans.

Rappelons que de tels systèmes apportent

aussi des effets bénéfiques sur la santé.

Plusieurs études ont montré l’intérêt d’un

éclairage chronobiologique, c’est-à-dire

qui reproduit à l’intérieur les variations de

la lumière du jour. Il semble donc logique

de l’utiliser pour améliorer le bien-être

au travail. Les préférences en éclairage

varient souvent en fonction de l’âge, des

horaires et de la tâche de travail, mais

les utilisateurs expriment tous un même

besoin : pouvoir au moins adapter l’intensité

et la température de couleur selon

ses préférences. C’est ce que l’on appelle

le Human Centric Lighting, ou éclairage

biodynamique, ou encore éclairage

anthropocentré, système désormais disponible

dans la plupart des outils de gestion

associés aux luminaires leds, à la portée

des maîtres d’ouvrage et des gestionnaires

d’établissements tertiaires, soucieux de

fournir une lumière confortable et durable

aux utilisateurs. n

© Zumtobel

44 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



Lumières Dossier

Enquête produits

Performants et connectés

Adaptés, flexibles, variables, ils ne manquent ni de

souplesse ni d’efficacité ces luminaires conçus pour

remplacer des solutions obsolètes et énergivores.

La rénovation doit s’accélérer, il ne suffit plus de

passer à l’éclairage led ; les appareils proposés pour

les consommations permettent aussi d’améliorer

l’éclairage en termes d’efficacité et de confort visuel,

tout en améliorant les conditions de travail grâce

à des systèmes intelligents embarqués.

OptiClip Terra de SYLVANIA

Il s’agit du premier luminaire led (voir p. 60) dont la

structure est fabriquée à partir de papier certifié à

60 % recyclé et 100 % recyclable. Il se compose de

deux modules leds amovibles clipsés sur la surface du

luminaire et reliés au driver par connexion plug & play. Il

présente une efficacité lumineuse jusqu’à 127 lm/W et un

UGR < 19. Disponible en 600 × 600 mm, en blanc chaud

(3 000 K) et en blanc neutre (4 000 K) avec un IRC > 80,

il se décline en version gradable DALI et SylSmart

Connected.

www.sylvania-lighting.com/fr-fr

Ibis de DISANO

Ce plafonnier offre un maximum

de bien-être visuel en émettant une lumière

douce et homogène. Il comporte un corps en tôle

d’acier estampé, avec montage par le dessus sur

fers et une optique basse luminance à ventelles

simples avec lentille PMMA. UGR < 16. Il présente

un flux de 3 265 lm en 4 000 K, et de 3 036 lm

en 3 000 K avec, dans tous les cas, un IRC de 90.

Maintien du flux lumineux à 90 % : 50 000 heures

(L90/B10).

www.disano.it/it

Spacepad d’iGUZZINI

Doté d’une double longueur pour une plus grande surface éclairante, ce luminaire intègre Organic

Response, le système plug & play qui permet de déplacer cette version « double » sans avoir à

reprogrammer les paramètres de gradation et d’allumage. Chaque élément conserve sa propre

programmation même en cas de débranchement momentané, et communique automatiquement avec

les modules voisins quand il est à nouveau branché. Il atteint 150 lm/W. Il offre la fonction de « Space

Management » qui permet d’envoyer au cloud des informations sur l’occupation des espaces.

www.iguzzini.com

Panel Flex de LEDVANCE

Ajustable sur le lieu d’installation, ce plafonnier permet de choisir parmi 4 niveaux de

luminosité pour un éclairage de bureau, même en cas de plafonds hauts. Le flux

lumineux peut être réglé lors de l’installation, de 2 830 lm à 5 220 lm, directement

sur l’alimentation à l’aide d’un sélecteur de puissance. Les systèmes Vivares

proposent différentes options de gestion intelligente de l’éclairage pour

les bureaux. Avec la version DALI, le luminaire optimise l’éclairage des

espaces de travail pour améliorer le confort, la productivité et réaliser

des économies d’énergie conséquentes.

www.ledvance.fr

46 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Dossier

Iku d’ERCO

Ce downlight a été conçu pour être installé sur rail conducteur. Il propose une répartition de

lumière Wide flood (70°) et un UGR < 19 avec une efficacité élevée de plus de 100 lm/W. Les

couleurs de lumière disponibles vont de 2 700 K à 4 000 K. Les versions dotées de la technologie

Tunable White permettent de régler en continu les températures de couleur. En plus de la version

On-board Dim, ce downlight est disponible en version DALI et Casambi sans fil via Bluetooth.

www.erco.com/fr

Détecteur PD11-M-DACO-FLAT

DALI-2 de B.E.G.

Ce détecteur de présence est

doté d’un contrôleur d’application

DALI intégré pour une commande

d’éclairage économe en énergie ; il est

certifié DALI-2 et comprend une alimentation

électrique DALI intégrée. Il comporte une

interface DALI pour la commande de ballasts

numériques et gradables en mode broadcast. La commutation

et la variation manuelle sont possibles par l’intermédiaire

d’un bouton-poussoir conventionnel. La communication IR

bidirectionnelle permet une intégration rapide dans la fonction

de gestion de projet de l’application B.E.G. One.

www.beg-luxomat.com/fr

Tramao de ZUMTOBEL

Trois en un, ce luminaire combine une

lumière efficace avec une capacité

d’absorption acoustique. Il offre

une émission directe et indirecte et

possède des micro-réflecteurs pour

une lumière dirigée. Il peut être géré

individuellement en fonction des besoins

des utilisateurs à l’aide de sa commande

DALI ou Bluetooth. Il peut également être

gradable en Tunable White, ou fixé sur

une température de couleur déterminée.

Il se décline en deux dimensions et

propose 4 flux : 5 500 lm et 8 500 lm ;

7 500 lm et 10 500 lm selon la taille.

www.zumtobel.com/fr-fr

Ludic Touch de RADiAN

Cette gamme se décline en

lampadaires, simple et double

tête (sur pied ou plan de travail),

appliques murales ou pour mâts

techniques, et suspensions. Elle

offre une efficacité lumineuse

de 143 lm/W et existe en deux

températures de couleur, 3 000 K et

4 000 K. Elle est proposée en version

éclairage direct / indirect dissocié

et commandé séparément ou en

version éclairage direct / indirect

simultané avec commande unique.

www.radian.fr

HubSense d’INVENTRONICS

La gamme HubSense s’agrandit avec

le nouveau capteur d’intégration,

au format Zhaga 20, pour insertion

dans les luminaires. Compatible

HubSense et NLC, le dernier-né du

protocole Bluetooth, ce détecteur de présence et

de luminosité convient à la rénovation de l’éclairage des bureaux.

Avec une consommation réduite (10 mA) et une portée de 20 m en Bluetooth,

ce capteur détecte tous les mouvements à 360° sur une surface jusqu’à 8 m².

Certifié D4i, Qualified Bluetooth Mesh et Networked Lighting Control, il permet

une mise en œuvre rapide et intuitive des luminaires.

www.inventronics-co.com

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 47


Lumières Dossier

E-Line Pro de TRILUX

Cette ligne lumineuse se distingue par son

efficacité énergétique élevée (jusqu’à 207 lm/W) qui

contribue à réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone

des bâtiments. Ce concept complet a été récompensé par l’iF Design Award

2024. Elle offre le bon éclairage pour chaque application, grâce à 21 optiques

personnalisées. La gamme s’étend des solutions sans éblouissement

(UGR < 19) pour les bureaux à des versions IRC > 90 pour un rendu des

couleurs optimal, en passant par les optiques ConVision pour une qualité

d’éclairage élevée. Un module pour l’éclairage indirect et des solutions HCL

(éclairage biodynamique) sont disponibles.

www.trilux.com/fr

Funivia d’ARTEMIDE

Une corde, le câble qui transporte l’énergie, les

éléments de fixation dans l’espace constituent

la base de ce système. Le câble est le canal de

l’alimentation du système sur lequel les éléments

lumineux sont connectés, il se déplace sans

interruption dans l’espace. Il est fixé sur le côté,

au sol ou au plafond. À partir d’un seul point

d’alimentation, il peut fonctionner indéfiniment,

la seule limite étant la puissance installée sur sa

longueur. Chaque appareil peut être contrôlé par

un réseau sans fil avec Artemide APP ou par un

bouton-poussoir de gradation sur l’adaptateur.

www.artemide.com/fr

Axiome de SUNLUX

Une prédécoupe pour

l’arrivée en goulotte en

rénovation. Destiné aux

circulations horizontales

et verticales, ce luminaire

s’installe en applique ou en

plafonnier. Il fournit un flux

entre 370 lm à 2 700 lm, avec une

efficacité lumineuse supérieure à

100 lm/W. Il propose deux températures

de couleur : 3 000 K et 4 000 K. Existe en deux tailles :

0 260 mm, H 98 mm et 0 320 mm, H 100 mm.

www.sunlux-group.com

Mirefa de RIDI

Ce downlight fournit

une efficacité lumineuse

de 114,4 lm/W (pour un flux

sortant du luminaire de 2 860 lm), avec

une température de couleur de 4 000 K et un UGR < 19. Il offre

une diffusion lumineuse directe. Le corps est en tôle d’acier,

blanc ou noir, thermolaqué. Le montage s’effectue par pinces à

ressort. Il comprend des mini-réflecteurs carrés pour un confort

visuel maximal. Répartition lumineuse extensive.

Le ballast est situé dans le boîtier extérieur.

www.ridi.de/fr

U7 d’ETAP

La combinaison sublime de leds de puissance moyenne et de lentilles sophistiquées

(led+Lenstm) produit un confort visuel maximal et une distribution lumineuse

optimale. La version OFR (Optimized for Renovation) à distribution

lumineuse extensive moyenne, optimisée pour les écartements

petits à moyens. La version OFI (Optimized for Interdistances)

– à distribution lumineuse extensive ou très extensive – conçue pour

atteindre des écartements maximums. Grâce au système optique flexible, U7 est

adapté aux rénovations. Il offre une efficacité de 152 lm/W en 4 000 K. DALI gradable.

www.etaplighting.com/fr

48 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



Lumières Designer

© Atelier Loupiote

L’équipe de l’Atelier Loupiote autour de Maxime Dubois

Ingénieur dans le génie industriel et les process, Maxime Dubois lance en 2020 Atelier

Loupiote, une entreprise de création de lampes artisanales françaises. Ce projet, qui

a germé durant une formation sur l’innovation et l’entrepreneuriat, s’est concrétisé

pendant la pandémie et les confinements successifs. Son objectif avant tout : mettre en

valeur le bois au travers de l’éclairage, et lancer un appel à l’action pour prouver qu’il

est possible d’entreprendre en France, localement et avec des valeurs fortes. Tous les

luminaires sont conçus et produits de A à Z dans l’atelier de Villeurbanne, et prennent

la forme d’un assemblage de pales de bouleau articulées autour d’une roue centrale.

Et c’est au client de les monter lui-même. Prévu au départ pour un modèle de vente

exclusivement en ligne, l’Atelier Loupiote, fort de ses premiers succès, se lance dans la

vente omnicanale, à la fois physique et en ligne.

Une démarche audacieuse,

une approche minimaliste

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Comment est né l’Atelier Loupiote ?

Maxime Dubois – Je souhaitais créer un projet pour mettre en

valeur le bois dans un objet du quotidien. Nous sommes en

contact avec les luminaires tous

les jours et ils ont vocation

à sublimer nos espaces de

vie. Je suis parti du constat

que le marché du luminaire

domestique est inondé de

produits importés, et que tous

ces produits se ressemblent. Nous

avons donc souhaité proposer une

alternative, avec des luminaires fabriqués

en France. Nous avons réalisé un long travail

de recherche sur les matériaux respectueux de

l’environnement pour réduire l’impact

environnemental de nos luminaires.

Nous avons donc opté pour des

essences fines de bois clair, à

l’image du bouleau, qui crée

un miroitement doux, et

produites près de chez nous,

en France et en Italie dans

des forêts gérées durablement. Notre volonté est de faire plus

avec moins, au travers d’une approche minimaliste. Toutes

les phases sont optimisées, de la découpe du bois pour éviter

les chutes au packaging. Les clients reçoivent nos luminaires

dans de petites boîtes plates, contenant les pâles, les roues,

le système électrique et une notice de montage. Ce packaging

permet de réduire les volumes lors du transport. Tous nos

luminaires s’emboîtent sans colle, ni vis ni outils. L’assemblage

par le client est une volonté de notre part, car cette phase lui

permet de s’approprier son nouveau luminaire.

Quel est le processus de conception de vos luminaires ?

Maxime Dubois – Tout commence par une idée de forme,

matérialisée par un premier croquis. Nous passons ensuite

sur un logiciel de conception en 3D pour visualiser le rendu et

anticiper l’emboîtement des différentes pièces. Puis, nous créons

un prototype, à l’aide d’un logiciel de fusion et d’une découpeuse

laser. Cela nous permet d’avoir un aperçu réel du rendu, et

de revenir, si besoin, sur le design.

Il s’agit d’un processus itératif, qui

nous permet de tester de nouvelles

formes en croquis et de voir si le

prototype nous plaît. Parfois, il nous

arrive de répondre à des demandes de

clients qui viennent avec leurs idées, et que

nous réalisons conjointement. La singularité de

nos luminaires est le jeu d’ombres et de lumière

engendré par les pales, auquel nous réfléchissons dès

la conception. Cela découle de notre volonté de créer

des luminaires originaux et singuliers. Les fines

pales de bois capturent et laissent échapper

la lumière, créant un éclairage graphique.

Pouvez-vous nous expliquer

le design du luminaire

Albatros (notre photo) ?

Maxime Dubois – Ce luminaire

offre un aspect discontinu, qui évoque le ramage d’un oiseau.

Nous l’avons conçu et ce nom est arrivé dans un second temps,

en observant ce que cette forme nous évoque. Nous souhaitons

insuffler une dimension poétique à nos designs et nous choisissons

des formes sur lesquelles nous posons des noms poétiques. Lors de

la conception de nos luminaires, nous n’avons pas de buts précis.

Nous produisons une importante quantité de designs et nous

sélectionnons les plus réussis. Pour l’Albatros, l’objectif était de

créer une nouvelle suspension. Nous avons donc réalisé un travail

de recherche de formes dans ce sens. L’essentiel de nos designs ne

débouche pas sur la production de luminaires, mais ces travaux de

recherche nous servent pour nos prochaines créations.

Rubrique réalisée par Alexandre Arène

50 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



Lumières Manufacture

Mathieu Lustrerie, par amour des lustres

© Mathieu Lustrerie

Régis Mathieu, à droite, lors d’essais sur les vernis

des lustres de Notre-Dame de Paris.

Mathieu Lustrerie est une société de réfection et de création de lustres, mais sa

mission va bien au-delà. Ce sont des passionnés, des mordus. Créée en 1948 à

Marseille par Henri Mathieu, sous le nom de Mathieu FALL (Fabrication artistique

de lustres et de luminaires), l’entreprise passe entre les mains d’Yvette Mathieu en

1982, puis de Régis Mathieu, l’actuel dirigeant, en 1992. Il reprend le flambeau à

19 ans pour relancer l’activité de ses parents qui battait de l’aile. L’entreprise quitte

Marseille pour Gargas, dans le Luberon, en 2002, et devient Mathieu Lustrerie, une

société de réalisation de luminaires sur mesure. En parallèle, Régis Mathieu répond

à un premier appel d’offres de l’Assemblée nationale qu’il gagne, et développe les

compétences de son entreprise dans la restauration. La Lustrerie Mathieu remporte

de nombreux appels d’offres et restaure les lustres d’exception, de l’Opéra de

Paris au château de Versailles, en passant par le musée national de la Marine, et

plus récemment les lustres de Notre-Dame de Paris. Parallèlement à son entreprise, Régis Mathieu cultive sa passion

en collectionnant des lustres de toutes les époques et de tous les continents. L’atelier de Gargas, une ancienne usine

d’ocres, est un écrin et surtout, un lieu de transmission. Des visites gratuites sont organisées toute l’année pour faire

partager cette passion aux visiteurs et retracer des siècles d’histoire à travers les lustres.

L

e positionnement de Mathieu Lustrerie est une passion des

lustres, et les ateliers de Gargas sont un lieu dédié aux lustres.

L’objectif est double. D’abord, le travail au service des lustres,

qui englobe la maîtrise de la technique de restauration, la technique

de réédition, la création, la dorure, le traitement de surface, la lumière,

le travail sur le cristal, la recherche historique… Régis Mathieu

a constitué tout au long de sa carrière une grande bibliothèque d’archives

sur les lustres, qui a notamment servi lors de la restauration de

ceux de Notre-Dame de Paris.

La deuxième mission de l’entreprise est la transmission de cette passion.

Régis Mathieu a voulu donner un sens à toutes ces connaissances

acquises au fil du temps. Mathieu Lustrerie dispose d’un lieu

unique au monde, avec 5 000 m² répartis sur trois bâtiments monumentaux,

abritant l’atelier, un musée et une salle d’exposition accueillant,

selon les périodes, les lustres contemporains créés par la lustrerie

Mathieu ou des expositions temporaires. Ce parcours de visite est

gratuit et raconte l’histoire des lustres et ce travail au service de ces

objets d’exception. « Le partage de cette culture fait que le public

s’intéresse aux lustres et qu’il les regarde avec de bons yeux et les

utilise correctement », explique Régis Mathieu.

© Mathieu Lustrerie

Vue de l’exposition des

lustres de Notre-Dame

de Paris dans le musée,

à l’atelier de Gargas.

Visite de la lustrerie

Trois histoires se succèdent.

La première est

l’histoire des compagnons

qui travaillent au service

des lustres. Les ateliers

sont bordés de

coursives, ce qui permet

aux visiteurs d’observer

leur travail.

Ensuite, l’histoire chronologique

des lustres

est décrite à travers une

longue collection, du

XV e siècle aux luminaires

contemporains.

Les visiteurs poursuivent

cette promenade à travers

les anciennes usines

L’atelier de restauration des lustres anciens à Gargas.

d’ocres, lieux magiques, bercés d’histoire dans la région.

Puis, le parcours repasse au milieu des ateliers et arrive en bas où la

dernière pièce abrite soit une exposition – par exemple l’exposition

Notre-Dame de Paris au cours de l’été 2024 – soit des luminaires

contemporains que l’on dessine et que l’on réalise. Après l’analyse, la

compréhension, l’histoire et la culture, le musée laisse place à l’émotion.

Contemporain, l’objet prend le premier rôle ; plus ancien, il est

important de savoir à quelle époque sa fabrication se situe, si c’est la

première fois que des lustres ont été éclairés avec du gaz, de l’huile, si

c’est le début des bougies, des chandelles, si ça polluait, si ça sentait

mauvais ou bon… il y a toute une histoire liée à l’objet lui-même.

© Mathieu Lustrerie

Des archives uniques au monde

À chaque fois que Mathieu Lustrerie intervient sur un chantier ou

que l’entreprise est consultée, les compagnons doivent réaliser des

recherches, un travail de compréhension et de préservation. Ces informations

sur les lustres sont intégrées aux archives. L’objectif est de

52 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Manufacture

mettre en sécurité les lustres en termes de dessin, de modèle, de possibilité

de les refaire s’ils disparaissent, brûlent, sont volés… « Nous

sommes ainsi garants d’une énorme base de données et archives de

luminaires, toutes époques et tous pays confondus », détaille Régis

Mathieu. L’entreprise intervient dans toute l’Europe, en Amérique du

Sud, en Asie, ou encore en Russie, dans les musées du monde entier...

Réédition de lustres anciens

Ce savoir-faire et cette mine d’informations ont permis à la lustrerie

de développer une activité de réédition de lustres anciens. « Par

exemple avec le château de Versailles, grâce à une licence du château

de Versailles et du ministère de la Culture, pour rééditer à l’identique

des objets des rois de France. Nous apposons une estampille spéciale

pour montrer que la réédition est autorisée par l’État et qui prouve

qu’il s’agit de la continuité d’un original. » Mathieu Lustrerie verse

des droits au château de Versailles pour ces rééditions. Ainsi, clients

français et étrangers peuvent bénéficier de ces objets, dessinés par des

maîtres, pour des rois. L’objectif est donc de perpétuer ces métiers,

dans la continuité des savoir-faire anciens.

Création de lustres contemporains

Le classique d’aujourd’hui doit être dessiné et construit pour que

demain, les historiens

et les restaurateurs

puissent avoir du recul

sur ces créations. Mathieu

Lustrerie crée des

luminaires contemporains,

avec les mêmes

matériaux, les mêmes

mains, les mêmes

gestes, le quartz, la lumière,

l’or, le bronze,

l’argent… « Quand on

a cette passion pour

l’histoire des lustres,

on doit absolument

écrire l’histoire d’aujourd’hui,

sinon il n’y

aura pas de restaurateurs

demain », confie

Lustre Astrolab, créé par Mathieu Lustrerie.

Régis Mathieu.

© Mathieu Lustrerie

Une collection impressionnante

« Nous avons constitué une collection de plus de 1 000 lustres anciens.

Nous avons aujourd’hui des lustres de toutes les époques, de

tous les temps, dans tous les états, pour avoir comme un livre ou

une base de données pléthorique, mais en réel », explique Régis Mathieu.

Cette collection prend tellement de place qu’un bâtiment a été

construit spécialement. « Je ne veux pas que le public vienne acheter

des lustres ici, mais qu’il comprenne leur histoire. Cela permet de

toucher tous les visiteurs et pas seulement ceux qui ont les moyens »,

précise Régis Mathieu. Dans ce bâtiment, appelé le musée, l’objectif

est le partage, rendu possible par la gratuité de la visite. L’objectif est

de créer une connexion entre les visiteurs et l’histoire de ces pièces,

leur transmettre un peu de cette culture, et qu’ils quittent le musée

des étoiles dans les yeux. Les visiteurs tournent autour des lustres,

qui mesurent parfois plus de 10 mètres de haut, conçus pour les cages

d’escaliers ou les salles d’opéra.

Location

de luminaires

Comme la lustrerie

compte plus d’un

millier de pièces, il

arrive que des clients

émettent le souhait

d’en changer régulièrement.

C’est notamment

le cas des

hôteliers, des restaurateurs

ou même de

clients privés. Dans

ce cas, la lustrerie Réédition du Lustre monumental Louis XV.

part d’un modèle présent

chez les clients, qu’elle étale sur quelques années, sous la forme

d’une location. Mathieu Lustrerie reste donc propriétaire des lustres

et le client en change quand l’envie lui prend. Pour des restaurants

par exemple, certains clients ont une activité d’extérieur l’été et d’intérieur

l’hiver. Cela permet d’installer des lustres pour la période de

Noël et en changer en février, puis de nouveau pour l’été. « Si vous

prenez quelque chose pour quelques mois, vous pouvez prendre un

risque que vous n’auriez pas pris, en choisissant des choses inattendues,

qui correspondent davantage à notre collection », explique

Régis Mathieu. Les équipes de la lustrerie envoient les images et les

petites histoires des lustres que les clients pourraient installer chez

eux. « L’idée est qu’ils peuvent passer de l’art déco à l’art nouveau,

de l’art nouveau au XVIII e en cristal, au XVII e où les cristaux étaient

de petites perles, à la haute époque avec des lustres en fer forgé, et

revenir à des choses très contemporaines, plutôt XX e siècle en plexiglas

de couleur, pourquoi pas aller dans les lustres de mon père qui

sont des formes de coquillages en aluminium. » L’objectif de Régis

Mathieu répond toujours à cette même idée : le partage de la culture

des lustres. Si les clients peuvent changer leurs lustres, ils vont développer

une connaissance, se poser les bonnes questions. Régis Mathieu

fait une analogie avec les voitures ou les montres anciennes. On

ne cherche alors plus la fonctionnalité, mais la compréhension de ces

objets historiques qui servent au plaisir et au pouvoir. Aujourd’hui,

l’éclairage est réalisé avec des spots, des lampadaires, des lampes. Nul

besoin de l’éclairage d’un lustre, qui éclaire peu et prend la poussière.

« On revient au lustre pas pour la lumière, mais pour l’objet et ce

qu’il représente, comme un tableau, une sculpture… Les lustres sont

là pour apporter de la solennité, une esthétique, mais pas de l’éclairage

», explique Régis Mathieu. On retrouve l’objet et la liberté de se

faire plaisir avec. D’autant que les lustres ne s’usent pas et qu’ils sont

manipulés uniquement par les employés de la lustrerie. Des équipes

dédiées assurent l’installation et le remplacement lorsque les clients

souhaitent en changer.

La lustrerie Mathieu, en plus de sa maison mère de Gargas, dispose

d’ateliers à Paris, dont un place de la Concorde, dans l’Hôtel de la

Marine, qui est l’ancien atelier du garde-meubles de la Couronne. Cet

atelier dans lequel les compagnons de la lustrerie restaurent les lustres

pour les monuments historiques est ouvert aux visites. L’entreprise

possède également une galerie place Beauvau et des entrepôts pour

héberger cette gigantesque collection.

L’œuvre de la vie de Régis Mathieu a été, au-delà de la rénovation et

de la création de lustres, de partager avec le public leurs singularités

et leur histoire.

© Mathieu Lustrerie

Alexandre Arène

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 53


Lumières Manufacture

MATHIEU LUSTRERIE :

Faire revivre les lustres de Notre-Dame

© Mathieu Lustrerie

La lustrerie Mathieu travaille au service des lustres de Notre-Dame de Paris depuis une dizaine d’années. Ses

compagnons avaient restauré les candélabres et le lustre du chœur, ce dernier fut installé à la basilique Saint-Denis,

ce qui l’a sauvé des flammes. Lors de l’incendie du 15 avril 2019, la majorité des lustres, encore présents dans la

cathédrale, ont été fortement endommagés et pollués. Du plomb présent dans le faîtage et la flèche a fondu dans les

lustres. Ce travail de réfection a donc démarré par une importante phase de dépollution, avant un processus itératif

de réfection et de finition pour atteindre le résultat demandé par le cahier des charges. L’objectif était de donner aux

lustres le même aspect que celui du chœur épargné. Un chantier intégralement mené par la fille de Régis Mathieu,

Inès, qui représente la prochaine génération de la société.

« Avant de faire notre travail de restaurateurs, il a fallu

que l’on se forme et qu’on réalise un travail très spécifique

de dépollution. »

La première étape a été réalisée dans les salles du centre de stockage et d’étude des vestiges de

Notre-Dame, qui se trouvent dans un lieu tenu secret à Saint-Witz, dans le Val-d’Oise. Tout ce qui

a brûlé à Notre-Dame a été stocké dans un immense hangar : éléments de charpente, clous, objets

brûlés… Les lustres étaient noircis, certains étaient tombés, des pièces avaient fondu et le plomb

s’était parfois mêlé aux lustres. Avant de pouvoir transporter les lustres dans les ateliers de la

lustrerie Mathieu à Gargas, dans le Luberon, pour démarrer leur réfection, la dépollution a eu lieu

au sein du hangar de Saint-Witz.

© Mathieu Lustrerie

« Une fois les lustres dépollués, nous avons réalisé six mois

d’état des lieux, d’analyses et formalisé un protocole en lien

avec l’architecture. »

Dans l’atelier de Gargas, une salle était dédiée aux lustres de Notre-Dame. Six mois ont été

nécessaires pour réaliser un état des lieux de chaque lustre, pour savoir quelles pièces pouvaient être

restaurées et lesquelles devaient être refabriquées. Chaque lustre était dans un état différent : ceux

près des flammes et ceux qui étaient tombés n’étaient pas dans le même état que ceux positionnés

près de la nef. En parallèle, un travail de recherche sur les finitions a été réalisé, amenant à la

conclusion que les lustres avaient été vernis et non dorés. Dans les archives de la lustrerie Mathieu,

les catalogues de Poussielgue, le fabricant des lustres, ont été une mine d’informations pour les

compagnons, qui ont pu retrouver les dessins des lustres et même les prix de vente de l’époque. Un

protocole de restauration a été soumis à l’architecture.

© Mathieu Lustrerie

54 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Manufacture

« Nous avons travaillé sur la technique avec laquelle les

lustres ont été dorés à l’époque et fait venir une spécialiste

des vernis du XIX e siècle. »

Après une longue phase d’étude et d’essais, et un nettoyage peu concluant, les compagnons

de la lustrerie ont mis au point un vernis équivalent à celui mis en œuvre à l’époque de la

création des lustres. La couleur était extrêmement jaune, ce qui était la volonté d’Eugène

Viollet-le-Duc, l’architecte chargé de la rénovation de Notre-Dame au XIX e siècle, qui avait

commandité ces lustres. Mais là, les choses se compliquent, car le vernis ne fait que teinter.

Mais comme il a fallu vernir des pièces anciennes et des pièces neuves, le rendu n’était pas

homogène. Différents vernis ont donc été créés pour les pièces neuves et les pièces anciennes.

Une fois que les compagnons sont parvenus à obtenir un lustre homogène en termes de

finitions, il a été remis à sa place et éclairé dans Notre-Dame pour valider le rendu.

© Mathieu Lustrerie

© Mathieu Lustrerie

© Mathieu Lustrerie

« Nous avons démonté tous les lustres, avons

réparé toutes les pièces qui étaient cassées,

fendues, abîmées et nous avons refabriqué

toutes les pièces neuves. »

Quand les lustres avaient été enlevés de la nef pour être placés dans

les arches latérales, la moitié des bougies et des bobèches avaient été

démontées. Les lustres ont donc été déshabillés à moitié. Le travail que

demandaient les architectes était de reconstituer les pièces manquantes

et de rendre les lustres comme ils étaient à l’époque de Viollet-le-Duc.

L’objectif était de revenir à neuf. Les mots de l’architecte étaient que les

lustres devaient être « clinquants », car c’est l’objet qui va attirer les yeux

et les faire lever vers les vitraux. Les compagnons ont donc composé avec

des pièces neuves et des pièces restaurées, décapées de leur vernis brûlé,

repolies (brunies), reciselées… Tout était prêt à être reverni. Une fois ce

travail réalisé, toutes les pièces dans l’atelier semblaient neuves.

« Une fois l’ensemble des pièces anciennes rénovées

et des pièces neuves refabriquées, vient la phase

de réassemblage puis d’électrification. »

Lors du démontage et de la phase de rénovation des différents éléments des

lustres, chaque pièce a été numérotée. Les lustres sont réassemblés en suivant cette

numérotation. Vient ensuite la phase d’intégration de l’électricité, pour un éclairage

à la « bougie moderne », autrement dit un éclairage électrique. C’est une phase

complexe, car les lustres ne sont pas conçus pour ça. Il ne faut pas les percer ou les

dénaturer. L’objectif est donc de faire passer les câbles électriques le plus sobrement

possible, ce qui représente un travail fastidieux. Les 13 lustres flambants neufs des

ateliers de Mathieu Lustrerie ont été emballés et réinstallés à leur place dans Notre-Dame.

Mathieu Lustrerie

432, route de Croagnes, Hameau des Sauvans

84400 Gargas

Tél. : 04 90 74 92 40

france@mathieulustrerie.com

© Mathieu Lustrerie

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 55


Lumières Cahier technique

Le vidéo-mapping

Zoom sur une technique créative en plein essor

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud

Avec Havas Event, Groupe F, Start-Rec,

Cosmo AV a imaginé le passage en 2024 pour la

Ville de Paris. Un spectacle vidéo-mapping sur

l’arc de Triomphe retraçant l’épopée des Jeux

olympiques de 1924 à 2024. © Cosmo AV

56 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Cahier technique

Le mapping, souvent appelé projection

mapping ou vidéo-mapping, est une

technologie qui consiste à projeter des

images animées ou des vidéos sur des surfaces

en trois dimensions. Contrairement

aux projections traditionnelles, qui nécessitent

une toile plane, le mapping lumière

utilise la surface d’un support, qu’il soit une

statue, une façade architecturale ou même

un paysage, comme toile vivante. Les artistes

et techniciens créent des contenus visuels sur

mesure, adaptés à la forme et aux caractéristiques

de l’objet cible, pour donner une

illusion de mouvement, de transformation

ou de vie.

Entre art et technologie, le vidéo-mapping

apparaît toujours comme quelque

chose de très nouveau, et pourtant, les premiers

exemples sont apparus au début des

années 2000. Pierre-Yves Toulot, directeur

général et directeur de la création de

Cosmo AV, spécialiste du vidéo-mapping,

qu’il a cofondée il y plus de 20 ans, en sait

quelque chose. « À l’époque, la technique de

projection sur les façades n’existait pas en

vidéo, explique-t-il, mais seulement en argentique,

avec des technologies développées

en France depuis les années 1980. Le terme

vidéo-mapping provient de logiciels 3D qui

permettent de raccorder l’image à un volume

3D. Cosmo AV s’est créée sur la notion de

spectacle avec l’idée de produire des scénographies

d’images et s’est ensuite tournée vers

la projection sur des façades de monuments,

incluant, la lumière, l’image et le son. »

Partant de là, il devient possible de jouer sur

la mise en valeur du patrimoine et la structure

des bâtiments, de créer des anamorphoses,

de concevoir des trompe-l’œil, de

travailler l’histoire ou des éléments publicitaires,

le tout dans des effets de couleurs et de

lumières dynamiques. « Le vidéo-mapping

s’est rapidement étendu à la scénographie et

à l’art immersif », poursuit Pierre-Yves Toulot.

La Fête des Lumières en est une parfaite

illustration. Rappelons-nous le projet qui a

reçu le « Trophée des Lumières » en 2016 :

Évolutions, une création de Yann Nguema,

EZ3kiel, un vidéo-mapping sur la cathédrale

Saint-Jean à Lyon. Yann Nguema, pixel par

pixel, pierre par pierre, raconte son histoire,

révèle ses fondements, en utilisant les lignes

et les courbes des 12 000 pierres, avec des

effets ciselés comme un tailleur de pierre de

l’ère numérique. C’est un très bel hommage

que rend ce virtuose du son à ce lieu unique.

Vidéo-mapping Festival 2023 - musée Sandelin, Saint-Omer

L’envolée lumineuse de Sylvain Pouillart.

Fête des Lumières 2016 - cathédrale Saint-Jean à Lyon -

Évolutions de Yann Nguema, EZ3kiel, Trophée des Lumières.

© Rencontres Audiovisuelles

© Yann Nguema, EZ3kiel

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 57


Lumières Cahier technique

Des technologies à la jonction du

numérique, de la lumière et du cinéma

Le développement du vidéo-mapping ne

s’est pas fait sans celui des projecteurs. « Il

est impossible de concevoir du vidéo-mapping

sans la technique, affirme Pierre-Yves

Toulot, un peu comme il ne peut y avoir de

lumière sans luminaire ! » Vers 2008, des

marques qui fabriquaient jusqu’alors des

matériels pour le cinéma s’intéressent à l’art

numérique et produisent des appareils plus

puissants, plus compacts, qui deviennent

HD, avec des surfaces de projection très

intéressantes. Les artistes commencent à bénéficier

d’un large panel de vidéoprojecteurs

abordables à la location.

« Nous avons passé notre temps, raconte

Pierre-Yves Toulot, nous, c’est-à-dire les

créateurs de vidéo-mapping, à détourner et

à participer en quelque sorte à l’évolution de

cette technologie : par exemple, on a “sorti”

les projecteurs qui servaient à faire du cinéma

numérique, pour les utiliser en extérieur ;

on a associé les appareils par deux, par trois,

par quatre pour obtenir plus de puissance ;

on les a retournés pour les positionner à la

verticale ; tout cela avec des techniciens qui

ont tout mis en œuvre pour trouver ces solutions.

»

Ensuite, l’apparition des sources laser a représenté

une petite révolution avec des produits

qui consomment beaucoup moins, sont

plus légers et plus simples à mettre en œuvre.

Puis sont arrivés les logiciels qui ont permis

de réaliser des multi-projections. Au fil du

temps et des développements techniques, le

vidéo-mapping est devenu un médium omniprésent

dans les festivals de son et lumière

et parfois même dans des installations pérennes.

Ainsi l’association Rencontres Audiovisuelles

(à Lille) voit-elle le jour en 1998,

à l’initiative de quelques étudiants passionnés

de courts métrages ; elle crée en 2000 le

Festival international du court métrage, puis

la Nuit de l’animation, et plusieurs autres

événements comme la Fête de l’anim’ qui

intègre, à partir de 2013, le vidéo-mapping

de façon régulière.

À droite : Rouen - 10 ans de

créations, 6 thématiques sur la

cathédrale de lumière.

À gauche : Bourges - Cinq

créations originales pour cinq lieux

emblématiques qui révèlent l’histoire

de la ville.

À droite : vidéo-mapping

Festival 2024 - palais des Beaux-Arts de

Lille - Kairos: the opportune moment to

shape the future – d’OOOPStudio - œuvre

réalisée dans le cadre du Vidéo-mapping

Contest.

Vidéo-mapping Festival 2021 - site

minier d’Arenberg – La Porte du

Hainaut, Wallers-Arenberg - Borneo -

vidéo-mapping réalisé par des jeunes

professionnel.le.s au cours d’une

formation.

© Rencontres Audiovisuelles

© Cosmo AV

© Rencontres Audiovisuelles © Cosmo AV

58 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Lumières Cahier technique

En 2022, la Fête de l’anim’ rejoint le Festival

international du court métrage, afin de faire

grandir et d’enrichir la programmation du

Festival avec des temps festifs et une place

de choix laissée au film d’animation. À la fin

de la même année, les Rencontres Audiovisuelles

lancent Video Mapping Ressources,

un portail d’informations autour du vidéomapping

ayant pour objectif de contribuer à

la diffusion de la connaissance sur la filière.

Les exemples d’installations pérennes se

multiplient comme aux hospices de Beaune

(Cosmo AV), se transformant en parcours

lumière dans de grandes villes, mais aussi

des villages qui mettent en place des promenades

nocturnes, projections souvent créées

par ou en association avec des concepteurs

lumière. Mais c’est aussi dans l’art que le

vidéo-mapping prend de l’ampleur.

L’art numérique

en exposition immersive

En 2012, Culturespaces introduit l’image

numérique et la musique dans un nouveau

type d’expositions immersives aux Carrières

des Lumières, aux Baux-de-Provence, puis

crée le premier centre d’art numérique de

Paris, l’Atelier des Lumières, installé au sein

d’une ancienne fonderie du XIX e siècle entièrement

restaurée. L’Atelier des Lumières

propose des expositions numériques qui

immergent le visiteur dans l’univers pictural

des grands noms de l’histoire de l’art.

En 2020, Culturespaces ouvre à Bordeaux

le plus grand centre d’art numérique au

monde, les Bassins des Lumières, une ancienne

base sous-marine. Le site est composé

de six espaces.

- Le Cube : un espace insonorisé et isolé de

220 m² et 8 m de haut pour une expérience

à part et la mise en avant d’artistes spécialisés

dans l’art immersif à partir de créations

contemporaines ;

- la citerne immersive : un espace de 155 m²

et de 7 m de haut pour s’asseoir afin de découvrir

les expositions numériques autrement

;

- les grandes bouées d’amarrage pour la projection

d’images de l’exposition sur l’eau ;

- le musée de la Base qui présente l’histoire

de la base sous-marine ;

- un espace pédagogique pour créer le lien

entre les musées et œuvres d’origine qui ont

permis la réalisation des expositions numériques

et pour apporter tous les éléments

nécessaires à la compréhension de l’exposition

immersive ;

- une mezzanine, une scène et des gradins

afin de proposer différents points de vue en

hauteur.

Le mapping lumière ou vidéo-mapping révolutionne

notre manière d’interagir avec l’espace

et la lumière. Il inspire, éduque et divertit,

tout en repoussant les frontières entre

réalité et illusion. Et cette discipline n’en est

qu’à ses débuts... n

Ateliers des Lumières Paris 38,

rue Saint-Maur 75011 Paris

Les Bassins des Lumières - impasse Brown

de Colstoun 33300 Bordeaux

Ci-dessous : Klimt

© Culturespaces Anaka Photographie

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 59


Lumières Produits

OptiClip Terra de Sylvania,

le premier luminaire en papier

OptiClip Terra est le premier luminaire led dont la structure est fabriquée à

partir de papier certifié à 60 % recyclé et 100 % recyclable. Dérivé de la gamme

de luminaires OptiClip de Sylvania à modules led remplaçables qui marquait

déjà en 2020 une avancée notable en termes de durabilité, OptiClip Terra allie

performance, design et écoresponsabilité.

Une nouvelle vision de l’éclairage écoresponsable

Fabriqué en France dans l’usine de Saint-Étienne de Sylvania Group, il se

compose :

• d’un cadre fabriqué intégralement à partir de papier dont 60 % est recyclé et

40 % issu de forêts gérées de façon durable. Plié, sans colle ajoutée pour une

conception la plus écologique possible, il est 100 % recyclable ;

• de deux modules led amovibles clipsés sur la surface du luminaire et reliés

au driver par connexion Plug and Play. Le remplacement des seules pièces

défectueuses s’effectue très simplement, réduisant ainsi considérablement non

seulement les coûts de maintenance et d’entretien mais aussi les déchets, tout

en prolongeant la durée de vie du produit.

À cela s’ajoute une production de l’OptiClip Terra et un acheminement chez les

clients plus vertueux par rapport à son équivalent en acier. En effet, sa fabrication

à partir d’un matériau naturel émet 80 % de CO 2

en moins, et grâce à son poids

allégé (1 200 g), les émissions de CO 2

, lors de son transport, sont réduites de 40 %.

Dans le cadre de sa démarche écoresponsable globale, Sylvania Group a

également porté son attention sur les moindres détails permettant de réduire

au maximum l’impact environnemental de l’OptiClip Terra. Les instructions

d’installation sont imprimées au verso du luminaire pour limiter l’utilisation de

papier supplémentaire. Enveloppés dans un film protecteur 100 % recyclable, les

luminaires sont emballés par 4 dans un carton certifié durable, imprimé avec une

encre écologique, et fournis avec leur PEP ecopassport®. Basée sur les résultats

de l’analyse du cycle de vie (ACV) du produit, cette véritable carte d’identité

environnementale témoigne en toute transparence de la performance de l’OptiClip

Terra dans ce domaine.

Le premier papier qui éclaire les sites tertiaires et éducatifs

OptiClip Terra bénéficie de toutes les qualités qui caractérisent les produits de

Sylvania en termes de fiabilité, d’esthétique, de confort visuel et d’économies

d’énergie. Bien qu’en papier, il possède une grande résistance au feu

conformément à la norme EN 60598 (test au fil incandescent à 650 °C) ainsi qu’à

l’humidité jusqu’à 60 %, et peut même être nettoyé à l’aide d’une éponge douce

humide et d’un chiffon sec. Des résultats obtenus et validés par des essais grâce à

sa structure spécifique, dont le matériau d’origine est fourni par DS Smith, l’un des

principaux fabricants mondiaux d’emballages en carton ondulé.

Son design épuré pour une intégration discrète dans tous les espaces

intérieurs, sa haute efficacité lumineuse (jusqu’à 127 lm/W) et son faible indice

d’éblouissement (UGR<19) le rendent idéal pour l’éclairage des bureaux, salles de

conférences et salles de classe.

Disponible en dimension 600 x 600 mm, en blanc chaud (3 000 K) et en blanc

neutre (4 000 K) avec un IRC>80, il se décline en version dimmable DALI et

SylSmart Connected. De quoi réaliser jusqu’à 80 % d’économies d’énergie, avec,

en plus, une durée de vie de 60 000 heures (L80B10) et une garantie de 5 ans, et

réduire d’autant plus l’empreinte carbone de l’OptiClip Terra !

Pour accompagner le lancement commercial de l’OptiClip Terra, Sylvania Group

déploie une campagne de communication print et digitale. Pour la découvrir :

https://youtu.be/SEoHK5dk-Wo

www.sylvania-lighting.com/fr-fr

60 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Hogar de Roger Pradier

La gamme Hogar est signée du designer Stéphane Joyeux. La borne joue avec les ombres

et révèle les lieux de vie par la qualité de son flux lumineux (jusqu’à 148 lm/W en 3 000 K).

Elle présente une fine structure géométrique en aluminium, dont 82 % sont recyclés, et

se décline en appliques et en bornes (versions standard et nomade) et dans un large

choix de couleurs. Elle offre une précision technique du travail de découpe et de pliage, et

une justesse des proportions et qualité des finitions, savoir-faire unique de Roger Pradier

depuis plus de 100 ans.

Grâce à son design épuré et contemporain, Hogar s’intègre parfaitement à tous les

environnements. De fabrication française, elle propose 29 couleurs, 5 matières et profite

d’une garantie anti-corrosion de 25 ans sur l’aluminium.

La borne Hogar modèle 7 (L 250 mm x H 827 mm x P 178 mm), IP67, IK10, présente un flux

de 2 376 lm, tandis que le modèle 8 (L 250 mm x H 424 mm x P 178 mm) délivre un flux de

1 996 lm. IP67, IK10.

https://roger-pradier.com/

© Arnaud Childéric - Kalice Photographies

© Arnaud Childéric - Kalice Photographies

© Arnaud Childéric - Kalice Photographies

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 61


Lumières Produits

LINEA LIGHT

Morgana

Réalisée en métal peint rugueux, cette suspension est disponible

en cinq couleurs (blanc, noir, brun foncé, pêche et pétrole), et

s’accompagne de détails brossés en or ou nickel, apportant une

touche élégante. La rosace en métal reprend la couleur du corps de la

lampe, et le câble noir (ou blanc pour la version coordonnée) complète

l’ensemble. Les lignes douces et définies de Morgana créent une

ambiance chaleureuse, idéale pour les lieux d’accueil, les restaurants

ou les espaces résidentiels.

www.linealight.com/fr

BEGA

Plafonnier Studio Line

Cette gamme se caractérise par son réglage accessible qui permet une

orientation séparée de chaque luminaire. Disponible en 4 versions :

simple, double, triple et quadruple. Avec un IRC supérieur à 90, il offre

une température de couleur de 3 000 K. Angle d’inclinaison du système

optique réglable de 0° à 25° et orientable de ±355° sans palier.

www.bega.com/fr-fr

ZUMTOBEL

Agilio

Ce projecteur allie un système de lentilles optiques de haute précision

pour l’éclairage d’accentuation à un flux lumineux élevé allant jusqu’à

5 000 lm. L’optique zoom crée des angles de diffusion variables entre

« Spot » (15°) et « Wideflood » (35°). La combinaison entre projecteurs

mobiles motorisés et commande basée sur une application apporte

une grande flexibilité.

www.zumtobel.com/fr

LUCE & LIGHT

Trevi S

Comme pour les versions sur étriers, les suspensions sont également

disponibles en deux familles, chacune proposée en trois longueurs

et puissances différentes. Les versions RGB et RGBW avec optiques

linéaires, qui donnent la possibilité de créer des ambiances colorées

et dynamiques, viennent s’ajouter aux nuances de leds allant du blanc

chaud au blanc neutre.

www.lucelight.it/fr

62 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



Lumières Produits

PERFORMANCE iN LIGHTING

Index

Cette nouvelle série de bornes allie esthétique épurée et optique

brevetée. Son optique unique en polycarbonate offre une transmission

élevée de la lumière à 360°, ce qui permet d’obtenir un espacement

entre points lumineux allant jusqu’à 12 mètres. Le corps en aluminium

moulé sous pression est disponible dans les coloris gris anthracite et

noir et en hauteur 46 cm et 86 cm. Elle se décline en plusieurs flux,

de 1 500 à 2 100 lm, et températures de couleur : 3 000 K et

4 000 K. IP65, IK10.

www.performanceinlighting.com/fr/fr

TECHNILUM

Aubin

Cette solution offre deux profils de mâts en aluminium extrudé

de 4 à 8 m de haut, avec avancée de 0,50 m, 0,80 m ou 1 m : lisse

ou avec rail technique pour faciliter l’accessoirisation. Thermolaquage

(plus de 200 RAL et finitions spéciales) ou anodisation, avec la

possibilité de créer des modèles bicolores, pour encore plus de

singularité. Versions candélabre, applique, ou borne, et sur caténaire.

Les candélabres sont équipés de Bômino, modules lécoconçus (8 leds)

à partir de matériaux nobles (verre, aluminium), avec une maintenance

et une réparation facilitées. Gradable et programmable pour

s’adapter aux usages et au passage.

www.technilum.com

NEKO LIGHTING

Met

Construite autour d’un rail magnétique basse tension 24 W, ce

luminaire comprend un projecteur et des spots positionnés sur la

partie verticale, et orientables pour composer la lampe de son choix.

Les spots lumineux sont en 3 000 K, et le projecteur varie de 2 700 K à

4 000 K, un disque en 4 000 K pour une application bureaux, un module

avec des effets chromatiques, une ligne lumineuse avec des effets

RGB et enfin, un module ventilateur. Les appareils sont variables en

intensité grâce au bouton qui se positionne aléatoirement sur le bras.

La base de la lampe permet le chargement d’un téléphone portable par

induction en plus de la connexion fixe standard. Ce luminaire a gagné

le Red Dot Award, le Good design Award et l’IF design Award.

www.nekolighting.com/fr

64 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024


Ruban led de LÉBÉNOÏD

Les rubans leds sont livrés avec des

profilés – accompagnés de supports

à visser ou des profilés apparents

à encastrer – dans lesquels ils

seront positionnés. Ils sont contrôlés

via des interrupteurs standards,

des variateurs d’intensité ou des

systèmes de contrôle à distance,

offrant une flexibilité maximale

pour ajuster l’éclairage en fonction

des besoins et des préférences.

Ils sont disponibles en différentes

températures de couleur, allant du

blanc chaud au blanc froid, ainsi

qu’en version RGB pour des effets

lumineux multicolores.

www.lebenoid.fr

50 - LUMIÈRES N° 48 - OCTOBRE 2024

Miroir lumineux de BEGA

Ce luminaire intérieur est doté

d’un boîtier métallique noir satiné

et équipé d’une source lumineuse

défilée vers l’avant avec couleur

intérieure métallique de la surface

de réflexion. Diffusion lumineuse

radiale 360°. Il présente une

température de couleur de 3 000 K

et possède un indice de rendu des

couleurs de 90. Flux lumineux du

luminaire : 1 478 lm.

www.bega.com/fr-fr/

Supersystem integral de ZUMTOBEL

En montage apparent, encastrement ou suspension, ce système intègre

des downlights orientables grâce à des réflecteurs inclinables de

manière synchrone et une tête lumineuse pivotante. Les faisceaux

lumineux sont homogènes, disponibles dans divers angles de

rayonnement, et mobiles dans toutes les directions. De 1 700 lm à

2 100 lm, existe en 3 000 K et 4 000 K. Angles de rayonnement :

Spot 12°, Flood 27°, Very Wideflood 49°. IRC 90.

www.zumtobel.com/fr-fr

Bontà d’ARTEMIDE

Cette lampe portative, dessinée par Davide

Oldani, Attila Veress, explore le lien entre lumière,

nourriture et convivialité, et interagit avec les

objets posés sur la table. Un corps en verre texturé

blanc diffuse la lumière, créant une atmosphère

détendue, tandis que le bol en verre est conçu

pour contenir des aliments à partager. Elle

présente une efficacité lumineuse de 100 lm/W en

2 700 K et avec un IRC de 80. Hauteur : 214 mm ;

diamètre : 260 mm.

www.artemide.com/fr

Solstice de

CONCORD

Le système de

réflecteurs développé

pour ce downlight lui

permet d’atteindre

141 lm/W. Par le

design de son réflecteur

diffusant une lumière

enveloppante, il offre un UGR < 19 jusqu’à 2 400 lm,

avec une large distribution de la lumière et un angle

de rayonnement d’environ 70°. Il fournit un niveau de

luminance à 65° inférieur à 300 cd/m² jusqu’à 2 400 lm,

et inférieur à 1 000 cd/m² jusqu’à 6 050 lm. Il se compose

d’un réflecteur, d’un dissipateur de chaleur et d’une

collerette séparée, qui s’emboîtent les uns dans les autres

sans ajout de colle.

www.sylvania-lighting.com/fr-fr/

Focus SLIM Drone 111 de FOSNOVA

Créer la lumière d’ambiance parfaite, produire des

scénographies lumineuses personnalisées de grand

impact, mettre en valeur la marchandise exposée :

nombreuses sont les applications que cette solution

met à la disposition du designer. Cette nouvelle

gamme, proposée en plusieurs formats et avec

trois types de faisceau lumineux, est équipée en

série du driver DIP switch qui permet de toujours

obtenir la lumière adaptée au projet d’éclairage. En

sélectionnant la tension de pilotage de la led

selon les besoins, il est possible de donner

la puissance lumineuse appropriée à

une condition spécifique

de projet. 3 212 lm,

3 000 K, IRC de 92.

www.disano.it/fr/

Poe de LINEA LIGHT GROUP

En lampadaire, applique ou suspension, cette solution

se décline en blanc ou noir. Elle offre un éclairage

indirect en 3 000 K. La structure est en métal peint

gaufré blanc ou noir ou en cuivre ; le diffuseur est en

polyméthacrylate de méthyle.

www.linealight.com

Flatliner de RZB

Cette suspension se compose d’une source lumineuse et d’un abat-jour en

tissu Chintz. Disponible en plus de 50 coloris au choix et en formes cylindrique

et rectangulaire avec des diamètres allant de 550 à 1 100 mm. Elle se décline

également en plafonnier : l’installation reste très simple avec l’abat-jour qui vient

se fixer sans outil, directement sur le luminaire de base. Il existe aussi une gamme

avec un abat-jour d’une hauteur de 60 mm seulement et un modèle extraplat.

www.rzb.de/fr/

Sense de NEKO LIGHTING

Ce downlight se décline en deux tailles : diamètre

75 mm pour 850 lm en 3 000 K et 900 lm en

4 000 K ; et diamètre 100 mm pour 1 350 lm en

3 000 K et 1 450 lm en 4 000 K. Il offre un excellent

contrôle de l’éblouissement et une bonne

uniformité. IRC 90.

www.nekolighting.com/fr/

Murané de PANZERI

La tradition du verre soufflé prend vie avec cette collection, une série de

luminaires polyvalents qui peuvent être installés en suspension, en compositions

personnalisées, ou fixés aux plafonds et aux murs, en pose libre ou partiellement

encastrée. Le diffuseur sphérique en verre transparent, disponible dans différentes finitions, est

travaillé avec un effet ondulé à l’intérieur, offrant un impact visuel remarquable. La petite source

led est dissimulée derrière un couvercle en polycarbonate, assurant une diffusion optimale de la

lumière. Les versions suspendues sont disponibles avec une platine, ou peuvent être combinées

avec des platines pour une suspension multiple ou discrète.

www.panzeri.it/fr/

LUMIÈRES N° 48 - OCTOBRE 2024 - 51

Lumières

Lumières

N° 47 - JUIN 2024

© Jad Sy la

DOSSIER

Jeux Olympiques :

lumières exemplaires

Lumières

N° 48 - OCTOBRE 2024

Couverture : installations

artistiques et lumineuses,

porte de la Chapelle, Paris

Projet commandé par la Ville

de Paris et porté par Terideal

Conception lumière : Concepto

Production des installations

artistiques : Manifesto

Image : Le Plongeon

par Thomas Merceron

Photo : Aurélien Mole

Centre aquatique olympique à Saint-Denis (93)

Architecte : Atelier 2/3/4

Bureau d’études : Inex BET

Solution éclairage : Gewiss

Installateur : Phibor Entreprises

DOSSIER

Cafés - Hôtels - Restaurants

DOSSIER

La revue des lumières intérieures, extérieures

et architecturales. Dans chaque numéro :

Lumières

N° 49 - DÉCEMBRE 2024

Rénovation de l’éclairage

dans les bureaux

De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam

Architecte : Kodde Architecten

Aménagement intérieur et conception lumière :

Casper Schwarz Architects

© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik

- des projets inédits ;

- un dossier thématique avec enquête produits ;

- l’interview d’un designer ;

- une double page showroom ;

- le cahier technique.

Et aussi des articles en bilingue français/anglais.

Lumières Dossier

Enquête produits

Un service bien-être assuré

Lignes épurées, formes gourmandes, couleurs chatoyantes, les

luminaires et les appareillages dédiés aux cafés, hôtels, restaurants

mixent confort classique et fonctions intelligentes. Que ce soit à

table, dans la chambre ou dès l’accueil, la lumière est connectée,

adaptable, pilotable afin de s’harmoniser avec le décor, mais aussi de

répondre, en proposant des fonctions variées, à toutes les attentes,

celles des clients et celles du personnel pour le confort de tous.

Lumières Dossier

PRINT & NUMÉRIQUE

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Pour tout renseignement, contactez Juliette Aguelon - compta.3emedias@gmail.com

Ville

Fax

LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 65


Lumières Index

ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS

ANNONCEURS

ACE.....................................www.ace-fr.org......................................... 12, 13, 14

Agence Patrick Rimoux........www.patrickrimoux.fr............................... 18, 19, 20

Agence Stéphanie Daniel.....https://agencestephaniedaniel.com/............... 31, 32

Anolis Lighting.....................www.anolislighting.com....................................... 24

Artemide..............................www.artemide.com........................................ 38, 48

Atelier Coup d'éclat..............www.coupdeclat.fr......................................... 22, 23

Atelier Loupiote....................https://atelier-loupiote.fr/...................................... 50

Bega....................................www.bega.com/fr-fr............................................. 62

B.E.G...................................www.beg-luxomat.com/fr/.............................. 32, 47

Concepto.............................www.concepto.fr.................................................. 12

Cosmo AV............................www.cosmoav.com/............................56, 57, 58, 59

Disano.................................www.disano.it/it/home.......................................... 46

Epic Lighting........................www.epic-lighting.com......................................... 14

Erco.....................................www.erco.com/fr.............................couv., 42, 43, 47

Etap Lighting.......................www.etaplighting.com/fr...................................... 48

Fonroche Lighting................www.fonroche-lighting.com/fr/fra......................... 10

Galerie Minsky.....................www.galerieminsky.com...................................... 20

G!theimagineers..................www.gtheimagineers.com/fr.html......................... 13

iGuzzini................................www.iguzzini.com...............................29, 34, 39, 46

Inventronics.........................www.inventronicsglobal.com................................ 47

Ledvance.............................www.ledvance.fr............................................ 38, 46

Les Ateliers de l'éclairage....www.ateliers-eclairage.fr..................................... 13

Linea Light Group................www.linealight.com/fr.......................................... 62

Light is More.......................https://light-is-more.com................................ 16, 17

Light-To-Light......................www.light-to-light.com......................................... 12

Luce & Light........................www.lucelight.it/fr/............................................... 62

LUCI....................................www.luciassociation.org....................................... 10

Mathieu Lustrerie................https://mathieulustrerie.com/.........19, 52, 53, 54, 55

Meyer Lighting.....................www.meyer-lighting.com...................................... 24

Neko Lighting......................www.nekolighting.com/fr...................................... 64

Ombrages France................www.ombrages.com............................................ 38

Performance iN Lighting......www.performanceinlighting.com/fr/fr................... 64

Quartiers Lumières..............www.quartierslumieres.com..................... 14, 24, 25

Radian.................................https://radian.fr.............................................. 30, 47

Radiance 35Sud..................www.radiance35.eu/fr/agence.............................. 13

Rencontres audiovisuelles...www.rencontres-audiovisuelles.org................ 57, 58

Ridi......................................www.ridi.de/fr.................................6, 7, 8, 9, 40, 48

Roger Pradier.......................www.roger-pradier.com........................................ 61

Sammode............................www.sammode.com....................................6, 7, 8, 9

Scène publique....................www.scenepublique.fr.......................................... 13

Seeksense...........................https://seeksense.fr.............................................. 31

Sunlux.................................www.sunlux-group.com....................................... 48

Sylvania Group.....................www.sylvania-lighting.com/fr-fr................ 33, 46, 60

Syndicat de l'éclairage.........www.syndicat-eclairage.com................6, 7, 8, 9, 40,

Technilum............................www.technilum.com......................22, 23, 26, 27, 64

Trilux...................................www.trilux.com/fr..........................11, 35, 36, 37, 48

We-Ef..................................https://we-ef.com/fr............................................. 24

Zumtobel.............................www.zumtobel.com/fr-fr........................... 44, 47, 62

REXEL .................................www.rexel.fr................................................. 2 e couv.

LEDVANCE...........................www.ledvance.fr.......................................... 3 e couv.

SYLVANIA GROUP.................www.sylvania-lighting.com/fr-fr.................... 4 e couv.

AGI ROBUR..........................www.agi-robur.com.............................................. 63

B.E.G...................................www.beg-luxomat.com/fr..................................... 49

CITEL...................................www.citel.fr/fr...................................................... 61

DISANO................................www.disano.it/it/home.......................................... 41

WORKSPACE EXPO...............www.workspace-expo.com/................................. 28

iGUZZINI..............................www.iguzzini.com................................................ 21

INVENTRONICS....................www.inventronicsglobal.com................................ 11

LEBENOID............................www.lebenoid.fr................................................... 15

PERFORMANCE

iN LIGHTING.........................www.performanceinlighting.com/fr/fr................... 51

RZB.....................................www.rzb.de/fr/..................................................... 45

SALONS

MAISON & OBJET

16-20 janvier 2025

Parc des expositions Paris Nord Villepinte

Stimulateur de business et d’échanges entre les acteurs

de la décoration, du design et de l’art de vivre.

www.maison-objet.com/paris/

WORKSPACE EXPO

25, 26 et 27 mars2025

Paris Porte de Versailles Hall 1

Salon dédié au design, au mobilier de bureau et à

l’aménagement des espaces de travail.

www.workspace-expo.com

SITEM

25 et 26 mars 2025

Carrousel du Louvre, Paris

Ce salon s’adresse à l’ensemble des fournisseurs et

prestataires de service de tous les types de musées. Il intègre

« l’Exercice de Style » pour la scénographie, le « Label de

l’Innovation Muséographique » pour les avancées techniques

des exposants, sélectionnées par un jury international.

SANTEXPO

Du 20 au 22 mai 2025

Paris Expo Porte de Versailles - Hall 7

Santexpo est l’événement leader français de la Fédération

hospitalière de France qui rassemble chaque année tous

les décideurs et professionnels de santé impliqués dans

le management, la gestion, le numérique, le parcours de

soin, l’expérience patient, l’équipement, les matériels, la

construction et la transformation des établissements de

santé.

www.santexpo.com

ARCHITECT@WORK MARSEILLE

Du 21 et 22 mai 2025

Parc Chanot

Ce salon, qui présente conférences et produits, est

exclusivement réservé aux architectes.

www.architectatwork.fr

66 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024



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