LUMIERES N°49_DOSSIER Rénovation de l'éclairage dans les bureaux
INTERVIEW CROISÉE : Emmanuel Gagnez, premier vice-président du Syndicat de l’éclairage, PDG de Sammode, et Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage, directeur général de RIDI France : Restaurer la valeur – DOSSIER : Rénovation de l’éclairage dans les bureaux – ENTRETIEN : Pauline David, artiste plasticienne, directrice générale de Light is More – PROJETS : Patrick Rimoux sculpte les lumières de Notre-Dame de Paris – Allées Jean-Jaurès à Montrouge : un triple enjeu. Conception lumière : Atelier Coup d’éclat – Une halle de lumière à Figeac . Conception lumière : Quartiers Lumières - PERSPECTIVES : Agnès Jullian, présidente de Technilum : Technilum : concepteur et fabricant de mobilier urbain d’éclairage – DESIGNER : Maxime Dubois, L’Atelier Loupiote – MANUFACTURE : Mathieu Lustrerie – CAHIER TECHNIQUE : Le vidéo-mapping – Zoom sur une technique en plein essor
INTERVIEW CROISÉE : Emmanuel Gagnez, premier vice-président du Syndicat de l’éclairage, PDG de Sammode, et Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage, directeur général de RIDI France : Restaurer la valeur – DOSSIER : Rénovation de l’éclairage dans les bureaux – ENTRETIEN : Pauline David, artiste plasticienne, directrice générale de Light is More – PROJETS : Patrick Rimoux sculpte les lumières de Notre-Dame de Paris – Allées Jean-Jaurès à Montrouge : un triple enjeu. Conception lumière : Atelier Coup d’éclat – Une halle de lumière à Figeac . Conception lumière : Quartiers Lumières - PERSPECTIVES : Agnès Jullian, présidente de Technilum : Technilum : concepteur et fabricant de mobilier urbain d’éclairage – DESIGNER : Maxime Dubois, L’Atelier Loupiote – MANUFACTURE : Mathieu Lustrerie – CAHIER TECHNIQUE : Le vidéo-mapping – Zoom sur une technique en plein essor
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Lumières
N° 49 - DÉCEMBRE 2024
DOSSIER
De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam
Architecte : Kodde Architecten
Aménagement intérieur et conception lumière :
Casper Schwarz Architects
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
Rénovation de l’éclairage
dans les bureaux
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
Lumières
N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Éditorial
Isabelle Arnaud
rédactrice en chef
DOSSIER
Rénovation de l’éclairage
dans les bureaux
De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam
Architecte : Kodde Architecten
Aménagement intérieur et conception lumière :
Casper Schwarz Architects
De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam
Architecte : Kodde Architecten
Aménagement intérieur et conception lumière : Casper
Schwarz Architects
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
Restaurons les lumières !
Directeur de la publication
David Catelain
Édition 3e Médias
17, rue de l’Amiral Hamelin
75016 Paris
www.filiere-3e.fr
Rédactrice en chef
Isabelle Arnaud
Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80
lumieres@filiere-3e.fr
A collaboré à ce numéro :
Alexandre Arène
Corrections
Laurence Chabrun
laurencechabrun@gmail.com
Conception graphique et réalisation
Planète Graphique Studio
95, boulevard Berthier
75017 Paris
Publicité
Sandrine de Montmorillon
Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68
sdm@filiere-3e.fr
Abonnements
Juliette Aguelon
compta.3emedias@gmail.com
Impression et routage
Imprimerie Chirat
42540 Saint-Just-La-Pendue
© 3e Médias, Paris.
Reproduction interdite.
Restaurons la valeur, disent les uns. Dans notre interview croisée de
ce numéro, Emmanuel Gagnez et Éric Drivon, respectivement premier
vice-président et trésorier du Syndicat de l’éclairage, expliquent
comment et pourquoi ce dernier a créé un groupe de travail sur le
sujet. Pour Emmanuel Gagnez, « restaurer la valeur prend plusieurs sens : le
sens monétaire, financier du terme, le sens de la valeur technique, qui vaut
aussi bien pour le matériel que pour la conception des projets et la qualité
de l’installation. C’est également la reconnaissance de la valeur réelle et
nécessaire apportée par chacun des différents acteurs de la chaîne ». Quant
à Éric Drivon, il rappelle la nécessité de rendre à l’éclairage sa fonction première :
« L’éclairage est une source d’émotion, et ensemble, nous pouvons contribuer
à mettre en valeur cette dimension précieuse ! » De son côté, Agnès Jullian,
présidente de Technilum, interviewée dans la rubrique Perspectives, souligne
que « le label Entreprise du Patrimoine Vivant rassemble des fabricants
partageant une vision commune où le respect du caractère patrimonial
de l’entreprise et de ses savoir-faire vient nourrir la qualité et la haute
technicité de sa production ».
Restaurons le patrimoine par la lumière, comme le montrent les projets
proposés par les concepteurs lumière : qu’il s’agisse de Notre-Dame de Paris,
avec une création lumière signée Patrick Rimoux (d’ailleurs non mentionnée
dans la liste des contributeurs à la rénovation de l’édifice lors de la cérémonie de
réouverture), des espaces urbains à Montrouge, dont l’éclairage a été orchestré
par Florian Colin, Atelier Coup d’éclat, du concept lumineux réalisé par Lionel
Bessières, Quartiers Lumières, sur la halle de Figeac et qui lui a valu le coup de
cœur de l’ACEtylène, ou encore du savoir-faire artisanal de Mathieu Lustrerie, qui
a redonné le vernis aux lustres endommagés de Notre-Dame de Paris.
Rénovons l’éclairage des bureaux, sujet du dossier central de ce numéro. Plus
qu’une injonction, il s’agit sans doute d’une urgence : le tertiaire reste encore
éclairé avec des sources énergivores, sans détection ni variation, et pourtant les
technologies de plus en plus sophistiquées, luminaires et systèmes de gestion,
permettent de n’éclairer que là et quand il le faut, de choisir sa température de
couleur préférée, de valoriser à son environnement grâce à un éclairage de qualité.
Dépôt légal : décembre 2024
ISSN : 2259-3772
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 3
Lumières Sommaire
18
© Agence Patrick Rimoux
24
© La Chouette Photo
ACTUALITÉS
10 LUCI Cities & Lighting Awards 2024
11 Trilux acquiert Ansorg
Trilux obtient le statut EcoVadis Platinum
12 Prix ACEtylène 2024
14 Hommage à Jean-François Arnaud
Annonce : recherche de poste
L’Alliance Lenzi X Rohl
PROJETS
18 Patrick Rimoux sculpte les lumières de Notre-Dame de Paris
22 Allées Jean-Jaurès à Montrouge : un triple enjeu
Conception lumière : Florian Colin, Coup d’éclat
24 Une halle de lumière à Figeac
Conception lumière : Lionel Bessières, Quartiers Lumières
22
DOSSIER
29 Rénovation de l’éclairage dans le tertiaire
30 Pourquoi rénover ?
46 Enquête produits : Performants et connectés
© AJJN Photography
INTERVIEW CROISÉE
Emmanuel Gagnez, premier vice-président du
Syndicat de l’éclairage, PDG de Sammode
Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage,
directeur général de RIDI France
Restaurer la valeur
06 16
ENTRETIEN
Pauline David, artiste plasticienne,
directrice générale de Light is More
La lumière au service de l’émotion et de l’espace
4 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Sommaire
29
© iGuzzini - Photographie : Didier Boy de la Tour
52
© Mathieu Lustrerie
MANUFACTURE
52 Mathieu Lustrerie, par amour des lustres
54 Faire revivre les lustres de Notre-Dame
CAHIER TECHNIQUE
56 Le vidéo-mapping – Zoom sur une technique
en plein essor
PRODUITS
60 OptiClip Terra de Sylvania
61 Hogar de Roger Pradier
62 Nouveautés
66 Index
56
PERSPECTIVES
Agnès Jullian, présidente de Technilum
Technilum : concepteur et fabricant
de mobilier urbain d’éclairage
26
DESIGNER
Maxime Dubois, L’Atelier Loupiote
Une démarche audacieuse,
une approche minimaliste
50
© Atelier Loupiote
© Cosmo AV
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 5
Lumières Interview croisée
Restaurer la valeur :
respect et transparence
de la prescription
Le SYNDICAT DE L’ÉCLAIRAGE rassemble une cinquantaine d’industriels, des groupes
internationaux aux PME, représentant plus de 60 % du marché. Il est structuré autour de plusieurs
groupes de travail, dont un qui a pour thème « Restaurer la valeur, respect et transparence de la
prescription ». Emmanuel Gagnez, premier vice-président du Syndicat de l’éclairage et présidentdirecteur
général de Sammode, et Éric Drivon, trésorier du Syndicat de l’éclairage et directeur
général de Ridi France, détaillent les enjeux et les objectifs de ce groupe de travail.
SAMMODE, entreprise familiale indépendante, conçoit, développe et fabrique des luminaires depuis
près de 100 ans avec pour maître-mot la qualité. Avec un siège à Paris, son site de production à
Châtillon-sur-Saône (Vosges) et un centre de R&D à Lamotte-Beuvron (Loir-et-Cher), Sammode
propose des solutions durables et responsables pour l’industrie, les infrastructures et l’architecture.
RIDI, société industrielle familiale à 100 %, a été fondée par Richard Diez, en Allemagne, et
fabriquait, au début, des luminaires pour particuliers. L’entreprise a rapidement développé des
solutions pour le marché intérieur tertiaire, notamment les bureaux. La société est aujourd’hui
présente dans une trentaine de pays, dont l’Allemagne où se trouve le siège, et à travers ses filiales
dans 8 pays européens.
6 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Interview croisée
© DR
Emmanuel GAGNEZ
Premier vice-président du Syndicat de l’éclairage,
PDG de Sammode
Éric DRIVON
Trésorier du Syndicat de l’éclairage,
directeur général de RIDI France
© DR
Qu’entend le Syndicat de l’éclairage par « Restaurer la valeur » ?
Emmanuel Gagnez – Nous avons mis des mots sur un sentiment
et un état des lieux constatés par l’ensemble des adhérents
du Syndicat de l’éclairage : une tendance persistante à la
baisse de la valeur de marché, de la qualité des matériels
et des projets d’éclairage. Certaines des interviews croisées
publiées dans Lumières, comme celle de François Darsy
(Syndicat de l’éclairage) et Christophe Martinsons (CSTB),
qui portait le titre « L’éclairagisme : un enjeu majeur du
projet d’éclairage », le soulignaient déjà. Il y était dit que
« le projet d’éclairage ne peut pas se limiter à une question
d’énergie. Il doit prendre en compte à la fois le facteur
éclairagisme et la dimension humaine ». Les modes
d’appréhension du projet d’éclairage se font toujours plus
sur le critère du prix, et tous les acteurs en subissent les
conséquences : les fabricants qui proposent des produits de
qualité, les prescripteurs dont les recommandations ne sont
pas nécessairement respectées, les utilisateurs qui ne profiteront
pas des bienfaits d’un éclairage de qualité, les distributeurs
et enfin, le maître d’ouvrage, qui pourra faire face
à des dysfonctionnements, des surcoûts d’exploitation, des
performances décevantes, et surtout des équipements à la
durabilité incertaine. Cette tendance déflationniste touche
en particulier les porteurs de projets de qualité, notamment
les industriels, architectes, concepteurs lumière et installateurs
engagés. Cette tendance nous inquiète en ceci qu’elle
semble sans fin, l’histoire des quinze dernières années nous
a appris qu’il se trouvait toujours de nouveaux acteurs
« disrupteurs » prêts à l’alimenter.
Éric Drivon – Il existe une différence notable entre l’éclairage intérieur
et l’éclairage extérieur, où les dossiers sont souvent
suivis de manière plus précise, car les concepteurs lumière
s’assurent que les appareils installés correspondent bien à
ceux spécifiés. En éclairage intérieur, il arrive souvent que
l’acheteur se concentre principalement sur le prix, sans toujours
prendre en compte les études préalables ou les normes
en vigueur, ce qui peut limiter la qualité du traitement des
projets d’éclairage. En Allemagne, une grande part des
émoluments de la maîtrise d’œuvre revient aux bureaux
d’études qui suivent les projets jusqu’à leur achèvement ;
c’est plus rare en France, et cela peut altérer l’équilibre de la
chaîne de valeur. Il est important de comprendre qu’il n’est
pas possible d’obtenir une grande qualité à un prix très bas,
et la maîtrise d’ouvrage doit en être consciente.
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 7
Lumières Interview croisée
Qu’est-ce qui a provoqué la transformation du marché ?
Éric Drivon – Tant que la technologie des lampes à décharge dominait,
un certain niveau d’exigence était requis pour accéder
au marché : des outils spécialisés, des laboratoires, des
goniophotomètres, et un service qualité garantissaient le
respect des règles de l’art. L’arrivée de la led et de nouveaux
acteurs a non seulement élargi l’offre, mais l’a rendue plus
accessible. En rénovation, les installateurs, qui assurent
également la maintenance chez leurs clients, cherchent à
rester compétitifs sur les prix et se concentrent souvent sur
des solutions simples. Par exemple, bien qu’il soit nécessaire
d’intégrer des systèmes de gestion d’éclairage, il serait intéressant
de connaître le pourcentage de projets de rénovation
dans lesquels ces outils sont effectivement mis en place.
Emmanuel Gagnez – La Scandinavie, la Suisse ou l’Allemagne,
qui ont une plus grande appétence pour la technique ou
du moins l’éclairagisme, ont réussi à mieux préserver leur
valeur de marché. En France, cette culture technique et
de l’éclairage s’est érodée et nous manque cruellement. À
cela, s’ajoute notre insuffisante considération intellectuelle
et matérielle des acteurs de la prescription (architectes,
concepteurs lumière et bureaux d’études). Enfin, la France,
qui fut pendant longtemps un grand pays de production
d’éclairage, a vu ses capacités industrielles se réduire à
presque rien en quelques décennies. Ce déclassement ne
peut être resté sans effet sur la valeur du marché.
Éric Drivon – En effet, un contexte social difficile à maintenir,
associé à la production de luminaires d’entrée de gamme,
a entraîné un déplacement du barycentre de l’Europe vers
l’Asie. Cependant, plusieurs marques françaises ont su
maintenir leur production dans l’Hexagone, préservant
ainsi un savoir-faire et une culture de l’éclairage. Je suis
heureux de voir qu’il existe encore, au sein du Syndicat de
l’éclairage, de nombreuses entreprises qui produisent encore
en France ou en Europe…
Quelles actions le groupe de travail « Restaurer la valeur » a-t-il mises en place ?
Emmanuel Gagnez – Nous avons d’abord réalisé un diagnostic
partagé, en qualifiant la situation avec des mots clés
comme « commoditisation », qui correspond à la banalisation
du matériel ; il s’agit du processus par lequel un produit
différencié par un autre attribut que le prix perd cette
différenciation. Il en résulte une guerre des prix et la valeur
perçue au-delà de la fonction nominale du produit devient
nulle. Nous avons aussi constaté que, alors même que la
led intègre aux luminaires plus de technologie, de fonctionnalités,
en principe une plus grande durée de vie, donc plus
de valeur au produit, les prix n’ont cessé de baisser ! Outre
le diagnostic, nous souhaitons mieux éduquer et informer
sur l’éclairage, à travers le renforcement des partenariats
avec, par exemple, la CAPEB, la FFIE, l’Agence Qualité
Construction ou le CSTB. Le Syndicat de l’éclairage est
en contact avec ces organisations pour que la qualité de
l’éclairage ne soit pas oubliée dans leurs communications.
Nous voulons aussi construire des outils pratiques pour
favoriser la qualité et défendre la valeur du marché via la
production d’un corpus de fiches didactiques expliquant
les critères de qualité sur, par exemple, la gestion intelligente
de l’éclairage, la réparabilité ou les bienfaits d’un
bon éclairage. En d’autres termes, comment pouvons-nous
parvenir à faire reconnaître ou à mieux considérer l’intérêt
de la qualité de l’éclairage, du matériel, de la conception
du projet, de l’installation par la collectivité ? Comment
faire comprendre les conséquences d’un bon éclairage sur
le bien-être, la santé ? Je pense, à titre personnel, que nous
pourrions travailler plus intensément sur ces sujets d’intérêt
commun avec l’ACE et l’AFE. Améliorer la qualité de
l’éclairage passera par l’intensification de la collaboration
entre les maîtrises d’ouvrage qui en comprennent l’intérêt,
les maîtrises d’œuvre capables de le traduire dans leurs
études, les industriels et les installateurs qui sont en mesure
de satisfaire les objectifs dans le respect des intérêts économiques
de chacun.
Éric Drivon – Lorsque j’ai rejoint le secteur de l’éclairage en
2002, les commerciaux possédaient une véritable expertise
technique. Peu à peu, les fabricants ont réorienté leurs
priorités, réduisant leur rôle d’accompagnement technique,
de formation aux nouveautés, et d’explication sur les exigences
des réglementations et la construction de cahiers des
charges conformes aux normes. Cet accompagnement doit
être réintroduit de manière systématique par les fabricants.
Il est essentiel de recréer ces échanges techniques pour
ramener le marché à des standards élevés. Nous réfléchissons
aussi à définir les critères des nouveaux indicateurs de
“Le Benelux, la Scandinavie, la Suisse et l’Allemagne ont encore
une appétence pour la technique. En France, il nous manque
cette culture de l’éclairage.” Emmanuel Gagnez
8 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Interview croisée
“La pression environnementale va s’intensifier
et nous devons trouver la façon d’y répondre
par des certifications qui engagent nos entreprises.” Éric Drivon
qualité des ambiances intérieures dans la future RE2030,
notamment la modulation temporelle, le rythme circadien,
l’efficacité des capteurs et leur mise en œuvre. Nous souhaitons
également initier des actions réglementaires et d’influence
pour promouvoir la prescription, la transparence
du marché et son bon fonctionnement.
Comment comptez-vous opérer pour favoriser cette transparence du marché ?
Emmanuel Gagnez – Il faudra bien à un moment donné distinguer
dans les appels d’offres, la fourniture de la pose ! C’est
ce qui permettra de donner de la transparence au marché ;
c’est le cas en Suisse et dans d’autres pays européens. Le
maître d’ouvrage et son maître d’œuvre seront alors en
mesure d’accepter ou non, en toute connaissance de cause,
les variantes et surtout les prix qui leur sont proposés. Le
fonctionnement optimal du marché exige transparence et
loyauté.
Éric Drivon – En France, nous sommes confrontés au problème
suivant : la différence entre la vraie équivalence technique
et la variante est démesurée. Encore une fois, le manque
de connaissance des technologies et la difficulté des maîtres
d’ouvrage à faire monter leurs équipes en compétence se
trouvent à la source des dysfonctionnements du marché.
Au-delà de l’information et de la formation en éclairage,
nous devons aussi réfléchir aux moyens à mettre en œuvre
pour vérifier les installations.
Vous voulez dire s’assurer du respect de la prescription ?
Emmanuel Gagnez – Oui. Par exemple, on pourrait élaborer une
fiche très simple sur le pilotage de l’éclairage qui ferait écho
à l’obligation réglementaire et indiquerait que « cette installation
d’éclairage répond à certains standards en audit qualité
» et les installateurs auraient l’opportunité de mettre en
avant la qualité de leur travail. Et on aurait aussi la capacité
de mettre en lumière les projets mal prescrits et mal exécutés.
On donnerait ainsi à des personnes qui ne sont pas des
techniciens une forme de rassurance sur le fait qu’elles ont
été convenablement servies. Cela pourrait se traduire par
une sorte de charte avec des critères susceptibles d’appréhender
la qualité de l’installation de l’éclairage.
Éric Drivon – Ce contrôle pourrait servir toute la profession.
Aujourd’hui, les concepteurs lumière sont quasiment obligés
de s’assurer eux-mêmes que l’installation correspond
bien à ce qu’ils ont prescrit, car c’est tout le concept lumineux
qui est en jeu, le type de matériel, les performances,
l’implantation, l’orientation des luminaires, les réglages.
Nous pouvons, en tant que fabricants, encourager la maîtrise
d’ouvrage à faire respecter les prescriptions de l’étude
d’éclairage. Il existe de nombreux champs d’opportunités
pour l’avenir ! La pression environnementale va s’intensifier
et nous devrons y répondre par des certifications, des
données environnementales produits, mais aussi les engagements
RSE de nos entreprises. Toute cette dynamique doit
être prise en compte et nous pousser vers des solutions à
valeur ajoutée. Les maîtres d’ouvrage de plus en plus sensibles
aux enjeux écologiques sont nombreux, et c’est notre
rôle de les accompagner dans leur démarche d’achat responsable
et de solutions réparables.
Il s’agit donc de restaurer des valeurs, au pluriel ?
Emmanuel Gagnez – En effet, « Restaurer la valeur » prend plusieurs
sens : le sens monétaire, financier du terme ; le sens
de la valeur technique, qui vaut aussi bien pour le matériel
que pour la conception des projets et la qualité de l’installation.
C’est également la reconnaissance de la valeur réelle
et nécessaire apportée par chacun des différents acteurs de
la chaîne.
Éric Drivon – Il est essentiel de valoriser le travail de nos équipes
et de continuer à les former à l’éclairage. Nous devons agir
activement au sein de nos entreprises pour renforcer notre
métier, en nous engageant à former nos collaborateurs au
quotidien et en encourageant l’utilisation d’un langage
technique. Enfin, l’éclairage est une source d’émotion, et
ensemble, nous pouvons contribuer à mettre en valeur cette
dimension précieuse !
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 9
Lumières Actualités
LUCI Cities & Lighting Awards 2024
Dans le cadre de ce concours, LUCI célèbre les villes qui ont conduit des projets dans le
but d’améliorer la durabilité et la qualité de vie grâce à l’éclairage urbain.
1 er prix : Gênes, Italie
Coordonnatrice du projet : Stefania Toro,
conceptrice lumière - Conception lumière :
13 concepteurs lumière appartenant au réseau
Women in Lighting Italie - Maître d’ouvrage :
municipalité de Gênes.
© Silvia Badalotti
L’éclairage de Gênes est un projet qui a revitalisé
10 « non lieux » dans le centre historique
de la ville grâce à l’utilisation habile de
la lumière, conçu pour créer des espaces de
collecte et rendre cette zone urbaine particulière
accessible, en surmontant les problèmes
liés au type d’utilisation, de sécurité
et d’accessibilité. Le projet lumière a permis
de créer un nouveau sentiment de sécurité
pour les habitants.
2 e prix : Hamngatan et MDU Plaza,
Eskilstuna, Suède
Coordonnateur du projet : Malin
Christensson, municipalité d’Eskilstuna,
direction de l’urbanisme, département
des projets, et Daniel Tucic, directeur de
projet, Eskilstuna municipalité - Conception
lumière : Chiara Carucci - Maître d’ouvrage :
municipalité d’Eskilstuna.
© Erik Hagstrom
Située à la lisière de la ville, cette zone a
été transformée en une place dynamique,
intégrant sans discontinuité les équipements
urbains. La collaboration étroite de l’équipe de
conception a abouti à un éclairage caténaire
innovant pour les circulation s piétonnes et à
l’intégration de l’éclairage dans le paysage. Le
projet favorise la connectivité et la sécurité, et
donne la priorité à une approche écologique
avec un éclairage minimal et des teintes
chaudes.
3 e prix : Arcades et centre historique
de Bologne, Italie
Coordonnatrice du projet : Simone Stella -
Conception lumière : I-DEA Srl (architecte
Lorenza Golinelli, ingénieur Alberto Ricci
Petitoni) - Maître d’ouvrage : municipalité
de Bologne.
© Oscar-Ferrari
Le projet se concentre sur la revitalisation
de l’éclairage urbain au cœur de Bologne,
comprenant 16 d’arcades, 10 portes, 2 places
principales et 40 autres sites monumentaux.
Plus de 3 500 luminaires ont été remplacés et
680 nouveaux points lumineux ont été installés.
L’intervention souligne le caractère unique de
l’ensemble des arcades inscrites à l’Unesco qui
couvrent une longueur totale de 62 km, comprenant
des fonctions urbaines et sociales et
lieux de promenade de jour et de nuit.
Mentions spéciales
Les mentions spéciales de l’édition 2024 ont
été attribuées à la ville de Lausanne et à la
municipalité de Jette ; petits projets, mais
néanmoins des exemples importants sur la
manière dont l’éclairage peut être favorable
à la sécurité et à l’accessibilité des espaces
publics, dans le respect des questions environnementales.
Lausanne (Suisse)
Une intervention à
petite échelle, qui
permet aux piétons
d’emprunter à
nouveau cette allée
couverte dans une
ambiance agréable.
Jette (Belgique)
Un projet efficace
et pratique qui
étudie comment
les différentes
solutions d’éclairage
influencent la
biodiversité et
comment elles sont
vécues.
© Municipality of Jette © Lumiere Electrique - Leonie Bontronc
Nemours s’éclaire en solaire
ous avons fait le choix de ne pas éteindre
«Nla ville, car la sécurité de nos concitoyens
est primordiale. En optant pour des solutions
solaires modernes, nous allions sécurité, économies
et préservation de notre cadre de vie »,
commente Valérie Lacroute, maire de la ville de
Nemours en Seine-et-Marne et vice-présidente
de la région Île-de-France. Un projet ambitieux
qui s’inscrit dans une modernisation durable, et
réalisé en partenariat avec Fonroche Lighting.
Avant que la ville ne se lance dans la rénovation
de son parc, l’éclairage public de Nemours
comptait 1 920 points lumineux. Parmi eux,
412 lampadaires vétustes et énergivores nécessitaient
une rénovation. En les remplaçant par
366 candélabres solaires autonomes, fabriqués
en France par Fonroche Lighting, la ville réalisera
d’importantes économies : une réduction de
48 % de sa facture annuelle d’éclairage public.
« En choisissant l’éclairage solaire autonome,
la ville de Nemours démontre une vision audacieuse
et pragmatique pour son avenir énergétique.
Ce projet, au-delà des économies réalisées,
apporte une solution durable et résiliente
qui répond aux besoins spécifiques des collectivités
modernes. Nous sommes fiers d’accompagner
Nemours dans cette transformation
qui, nous en sommes convaincus, servira de
modèle pour d’autres
villes en quête de solutions
à la fois économiques
et respectueuses
de l’environnement »,
déclare Laurent Lubrano,
directeur général de
Fonroche Lighting. © Fonroche Lighting
10 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Actualités
Trilux acquiert Ansorg...
Trilux annonce l’acquisition de la société Ansorg, ce qui lui permet
d’élargir sa gamme de produits et de services dans le secteur du retail
et de renforcer sa position sur ce marché stratégique.
Basée à Mülheim (Allemagne), Ansorg est un spécialiste des concepts
d’éclairage haut de gamme dans le retail et dispose de plusieurs décennies
d’expérience dans le développement et la production de solutions
d’éclairage personnalisées. « Avec Ansorg, non seulement nous acquérons
une entreprise dotée d’une excellente expertise et d’une solide expérience,
mais nous élargissons également notre gamme pour inclure des
solutions d’éclairage sur mesure. Ensemble, nous allons pouvoir développer
de nouveaux segments de clientèle, renforcer notre présence internationale
et façonner concrètement l’avenir de l’éclairage dans le retail »,
souligne Hubertus Volmert, CEO du groupe Trilux.
Franz Heckmanns, directeur commercial d’Ansorg, ajoute : « Nous
sommes ravis de faire partie de la famille Trilux et d’apporter notre solide
expertise du retail au développement de solutions d’éclairage innovantes.
Ce partenariat réunit nos forces et nos complémentarités. Il nous permet
d’offrir à nos clients des solutions d’éclairage encore plus personnalisées
et durables. Ansorg apporte une expertise précieuse et des idées
créatives qui consolideront encore sa force d’innovation. Pour Ansorg, ce
partenariat ne signifie pas seulement l’accès à des ressources plus importantes
et à un réseau mondial, mais aussi la possibilité d’établir avec Trilux
de nouveaux standards dans le secteur du retail. »
Ansorg travaillera notamment en étroite collaboration avec Oktalite,
une autre société du groupe Trilux. Alors qu’Ansorg se concentre sur les
concepts d’éclairage personnalisés pour les marques haut de gamme et
les magasins spécialisés, Oktalite dispose d’une vaste expérience dans
la mise en œuvre de solutions d’éclairage pour les enseignes de magasins
et les concepts de commerces à grande échelle. La complémentarité
des deux sociétés facilitera l’accès à une clientèle internationale
plus large et permettra de saisir conjointement des opportunités dans
différents secteurs du retail.
... et obtient le statut EcoVadis Platinum
Le groupe Trilux a obtenu le statut EcoVadis Platinum. Cette reconnaissance
souligne l’engagement du groupe en faveur de la durabilité, de la
responsabilité sociale et de l’éthique d’entreprise.
EcoVadis est la plus importante et la plus prestigieuse plateforme d’évaluation
de la durabilité. C’est une référence majeure pour les sociétés
qui intègrent la RSE dans leur stratégie. La plateforme analyse les performances
dans quatre domaines : Environnement, Social et Droits
humains, Éthique et Achats responsables.
« La durabilité est un élément central de notre stratégie d’entreprise. Ce
niveau Platinum est la récompense de nos efforts continus pour développer
des solutions d’éclairage innovantes qui ne sont pas seulement
efficaces sur le plan énergétique et respectueuses des ressources, mais
qui créent également une réelle valeur ajoutée pour la société et l’environnement
», explique Klaus Röwekamp, senior vice-président Durabilité,
Produits et Solutions chez Trilux.
Depuis des années, Trilux se focalise sur le développement d’innovations
durables, allant de solutions leds éco-performantes dotées d’une
efficacité énergétique élevée aux systèmes intelligents de gestion
d’éclairage. Le groupe participe également à des projets de recherche
sur la recyclabilité et les concepts de recyclage, afin de concevoir des
solutions encore plus innovantes. n
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 11
Lumières Actualités
Prix ACEtylène 2024
Les Prix de l’ACEtylène 2024 ont été remis le jeudi 7 novembre lors des Rencards de l’ACE, à Toulouse.
La mise en place de ce prix a notamment pour objectif :
- la reconnaissance de l’ACE et du métier de concepteur lumière ;
- la reconnaissance d’un concepteur lumière et/ou d’une agence de conception lumière ;
- la valorisation de la profession auprès des partenaires professionnels et des médias spécialisés.
Les lauréats sont récompensés par la communication de leur projet ainsi que par la remise d’un trophée « objet lumière », offert par les partenaires
de l’ACE : Artemide, Anolis (robelighting), Epic Lighting, Lumenscia, Neko Lighting, Selux, Technilum et Xal.
8 prix ont été attribués (sur 40 dossiers reçus).
Prix de la conception lumière extérieure et paysagère
Porte de la Chapelle, Paris - Agence Concepto : Margot Jacob,
cheffe de projet, et Sara Castagné, directrice de projet/
Noémie Riou et Gaia Lemmens (graphisme) et Maxime Brunois
(réglages lumière)
Maîtrise d’ouvrage : Ville de Paris - Maîtrise d’œuvre : Arcadis
(mandataire) - Architectes urbanistes : Agence Richez_Associés -
Conception lumière : Concepto - BE environnementaux : Atelier
Franck Boutté et Urban Water - Paysagiste : Emma Blanc -
Solutions d’éclairage : Concept Light, iGuzzini, LEC, Selux, TMC
Innovation - Entreprises éclairage : Terideal et Manifesto pour
l’accompagnement culturel
© Marc Detiffe
© DESIGN de LUX. Vincent Muracciole
« Les ambiances que nous avons conçues pour ce nouvel aménagement,
explique Sara Castagné, reposent sur la création d’une expérience
nocturne innovante et unique et sur une réappropriation des
espaces publics par tous et toutes. L’objectif premier du projet lumière
lié aux futurs aménagements vise à restaurer une perception émotionnelle
positive de la porte de la Chapelle de nuit. Le changement de la
relation émotionnelle que l’on peut tisser avec ce lieu qui a marqué les
esprits passe par une volonté de rupture totale, un geste fort, mais aussi
une réappropriation des espaces par tous les publics. Notamment
par les femmes, pour lesquelles le futur projet lumière devra faire naître
davantage de poésie de façon à rendre à ce quartier une nuit agréable
et socialisable. Le projet sert aussi la phase héritage des JO, avec la
volonté de développer un lieu de proximité expérientiel et résilient. »
Selux a remis son trophée à Concepto
Prix de la conception lumière intérieure
d’un établissement public
Hôtel de Ville, Bruxelles
Agence Light-To-Light : Fiorenzo Namèche
Construit en 1402, l’hôtel de ville de Bruxelles est l’un des édifices
les plus prestigieux de la ville, par son importance patrimoniale (site
Unesco), sa situation au cœur de la capitale et son rôle de représentation,
tant au niveau national qu’international. Le projet de rénovation
de l’éclairage des salles de prestige de l’hôtel de ville s’inscrit dans la
volonté de révéler la beauté de ce haut lieu du patrimoine, et d’améliorer
le confort et l’efficacité énergétique de l’éclairage en réponse au
plan de réduction de l’empreinte carbone de la ville. En vue de créer
un éclairage correspondant à ce lieu particulier, un nouveau lustre
led a été conçu sur mesure. Ce luminaire, inspiré de l’esthétique
des anciens dispositifs d’éclairage au gaz, s’intègre parfaitement au
style néogothique des salles principales. L’éclairage met en valeur
les beaux décors, peintures et boiseries qui sont aujourd’hui mis en
lumière comme jamais auparavant.
Xal a remis son trophée à Fiorenzo Namèche
Prix de la conception lumière intérieure d’un client privé
Chai du domaine Uma, pic Saint-Loup, Valflaunès (34)
Agence Concepto
Architecte : Florence Clausel-Borel - BET Ingénieur process
vinicole : process - Paysagiste : Alep
Les bâtisses de formes simples, en pierre massive du domaine, sont
caractéristiques de la région. Dans un domaine viticole, le chai représente
le cœur, la raison d’être du domaine, son antre. Une grande
porte, oblongue sur les bords, symbolise son entrée, mais pour le
reste, l’intérieur du chai n’est pas vu depuis l’extérieur. La volonté
architecturale a été de retrouver le côté majestueux, authentique du
lieu, en rénovant tous les murs qui avaient été enduits de béton et
en révélant la pierre d’origine de cette bâtisse de plus de 120 ans.
Ce parti pris est en lien avec la manière dont le vin est travaillé ici :
traitement biologique et sans artifices. L’expérience se veut scénographique,
où le chai, tout en répondant à ses nécessités techniques, est
un espace où l’on met en scène la préparation du vin, son appréciation
et sa dégustation.
Artemide a remis son trophée à Concepto
© Nicolas Borel
12 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Actualités
Prix de la conception lumière « mise en lumière
du patrimoine bâti »
Centre nautique et sportif de Gerland, Lyon
Les Ateliers de l’Éclairage
Maître d’ouvrages : LOU Rugby - Maître d’ouvrage délégué :
Foncière Polygone - Architecte mandataire et paysagiste :
4_32 architecte - BET Structure et fluides : Iliade ingénierie -
Architecte du patrimoine : RL&A architectes -
Architecte coordinateur stade de Gerland : Albert Constantin -
Conception lumière : Les Ateliers de l’Éclairage
territoire accueille le site d’études nucléaires de Cadarache. Ces deux
particularités lui offrant une grande richesse, qu’elle soit écologique
ou… économique. Le projet d’aménagement lumière est développé
dans un second temps : alors que les études pour la requalification
du centre ancien sont commencées (stade AVP) apparaît la nécessité
d’avoir une expertise plus poussée pour ce qui est de l’éclairage.
Technilum a remis son trophée à Raphaël Girouard
Prix « petit budget » (budget éclairage inférieur à 70 000 € HT)
Scénographie lumière de l’aire du viaduc de Millau
Agence Scène Publique : Agathe Argod
© Vladimir de Mollerat du Jeu
Réhabilitation et extension de la piscine du quartier Gerland, inscrite
à l’inventaire supplémentaire des Monuments historiques, conçue
par l’architecte Tony Garnier, Grand Prix de Rome 1899 : piscine avec
bassin nordique extérieur, espace de bien-être et fitness grand public
« LOU Piscine UCPA » et siège social et centre de performance des
professionnels du LOU Rugby.
Mise en valeur du patrimoine historique sans intervention sur l’existant
(gradins et plongeoir). Éclairage périphérique depuis les façades
neuves qui met en scène et permet d’atteindre un niveau d’éclairement
suffisant sur les plages du bassin existant. La lumière marque
la trame historique en façade, magnifie l’architecture contemporaine,
ceinture et forme un écrin autour de l’espace nautique extérieur.
Lumenscia a remis son trophée aux Ateliers de l’Éclairage
Prix de la jeune conception lumière
Requalification du centre-bourg, Saint-Paul-lez-Durance
Conception lumière : Agence Radiance 35 Sud,
Raphaël Girouard
© Raphaël Girouard
L’aménagement lumière se veut le plus simple possible pour coller
au plus près du paysage nocturne et de ses spécificités topographiques
et écologiques. Le jeu de teintes de lumières permet
de « lire » le paysage d’un seul regard. L’ombre est prise en compte
comme un élément structurel de composition paysagère : elle sculpte
les reliefs, crée la profondeur des perspectives, lie les plans et les espaces.
Saint-Paul-lez-Durance est une petite commune de moins de
1 000 habitants, mais qui présente deux caractéristiques géographiques
et paysagères. Elle est traversée par deux cours d’eau importants
: la Durance et l’Abéou, qui traverse même le centre ancien. Son
© Scène Publique
L’aire du viaduc de Millau occupe les corps d’une ancienne ferme
caussenarde, la cour centrale a été couverte afin de créer un hall
lors de son ouverture au public, en 2009. Un espace gourmand est
situé dans la grange. À l’étage, Eiffage occupe un espace d’exposition
dédié au viaduc et à sa construction.
Une mission de maîtrise d’œuvre a été lancée au printemps 2023
par le département de l’Aveyron afin de renouveler l’espace Attractivité
de l’Aire du viaduc à Millau. La mission s’est déroulée en deux
phases : la première phase de travaux, livrée en avril 2024, concerne
les installations techniques du hall et le renouvellement du mobilier ;
la seconde phase de réalisation est le renouvellement complet de la
scénographie installée dans les salles de la ferme caussenarde.
Neko Lighting a remis leur trophée à Agathe Argod et
Solveig Pezin
Prix de la mise en lumière éphémère (ex æquo)
Les étoiles de Fontevraud 2024, Fontevraud
Conception lumière : G!theimagineers, Vincent Rautureau
Sept sites à mettre
en lumière dans un
parcours au cœur de
l’abbaye, de la cour
d’honneur à la façade
de l’église abbatiale,
de la nef de l’église
abbatiale au cloître
du Grand-Moûtier, de
la cour Saint-Benoît
au chevet de l’église
abbatiale, du chemin
aux extérieurs des cuisines romanes. Une déambulation nocturne ou
20000 visiteurs équipés de lanternes ont découvert l’abbaye royale
de Fontevraud, ses mystères et l’histoire l’Aliénor d’Aquitaine. Les
contraintes d’un site historique classé au ABF, les délais d’intégrations
étroits, la synchronisation, des 7 étapes de la déambulation, la discrétion
de l’installation qui se doit d’être très effacée en journée pour les visites
diurnes de l’abbaye et, enfin, l’allumage et l’extinction automatique d’un
tel dispositif tous les soirs.
Robe Lighting (Anolis) a remis son trophée à Vincent Rautureau
© C. Pype et M. Douel
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 13
Lumières Actualités
Brussels Jewellery Week @ MAD, Bruxelles
Chris Pype, licht (Bruxelles)
Exposition à faible budget de
bijoux pendant la « Brussels
Jewellery Week ». Une grande
salle pour montrer de tout petits
objets. Récupération des socles
de la précédente exposition.
Epic Lighting a remis son
trophée à Chris Pype
COUP DE CŒUR
Halle de Figeac et place Carnot, Figeac
Agence Quartiers Lumières
© La chouette photo
La halle de Figeac du XIX e siècle formait à l’origine un enclos ceint de
grilles. Malgré leur dépose en 1972, l’espace sous la halle demeure en
quelque sorte soustrait à celui de la place en dehors de l’usage du
marché et des terrasses de café. La surélévation ancienne du socle
masque les seuils des façades, et empêchait le regard de filer d’un bout
à l’autre de la place. Le Grand-Figeac a lancé, en 2022, un concours
de maîtrise d’œuvre visant à réaménager la place et rénover la halle.
L’arasement du socle imaginé par Urbicus achève aujourd’hui la pleine
restitution de l’espace compris sous la halle à celui de la place. n
Hommage à Jean-François Arnaud
L’atelier du Son et Lumière
Plus qu’un concepteur lumière, Jean-François Arnaud était un
« philosophe lumière », comme il aimait à se définir. Nous republions
ci-dessous un texte qu’il nous avait envoyé et que nous avions
publié dans le N° 8, décembre 2014.
EXTASE
Dans « la vraie vie », qu’est ce monde virtuel où nous vivons, où le
progrès trace nos destinées, où la vitesse de la lumière tente de suivre
le progrès, où chaque millième de seconde est un instant d’éternité, il
nous faut comprendre la lumière ?
Pour trouver la lumière, il faut la réflexion,
Pour trouver l’éternité, il faut trouver un instant,
Pour exister, il faut réfléchir,
Pour réfléchir, il faut trouver le temps
Pour avancer il faut prendre le temps
Mais dans l’éternité, il n’y a pas de temps, alors que faire ?
Mes bien chers frères, mes bien chères sœurs, reprenez avec moi
tous en chœur :
« Le soleil a rendez-vous avec la lune, mais la lune n’est pas là et le
soleil l’attend… pour la trouver, il faut la nuit, mais le soleil ne le sait
pas et toujours luit
Papa dit qu’il a vu ça, lui ! »
© C. Pype et M. Douel
Recherche de poste
Josselin Cahn : un expert marketing B2B pour
éclairer la transformation des entreprises.
Un parcours riche : expertise et polyvalence au
service du marketing opérationnel et stratégique.
Avec plus de 15 ans d’expérience chez différents
fabricants tels que Zumtobel, Osram ou Galaed,
j’ai développé une expertise marketing B2B, en
particulier dans l’éclairage. Aujourd’hui, je me tiens prêt à mettre ses
compétences au service d’une entreprise innovante et ambitieuse.
Au cours de ma carrière, j’ai occupé des fonctions opérationnelles puis
stratégiques et managériales, combinant analyse fine du marché et mise
en œuvre efficace de solutions innovantes qui peuvent intéresser de
nombreuses sociétés du secteur :
- Analyse du marché et des attentes clients : développement de nouveaux
produits et solutions adaptées aux enjeux de la transition écologique et
aux attentes des professionnels.
- Plan marketing à 360° intégrant les leviers de la transformation digitale,
la coordination des actions avec les équipes commerciales et de développement
de la démarche RSE.
- Croissance externe et transformation : j’ai participé activement à la structuration
marketing de Galaed qui a débuté avec une société française
pour devenir un groupe international qui réalise 140 millions d’euros.
- Agilité interculturelle : trilingue (anglais / allemand / français) avec des
expériences locales ou internationales dans des groupes germanophones
tels que Zumtobel, Osram et Hörmann.
Vous êtes à la recherche d’un leader marketing capable d’accompagner le
développement interne et externe de votre entreprise vers
de nouveaux horizons de manière durable ? N’hésitez pas
à me contacter.
Email : josselin.cahn@gmail.com
LinkedIn : https://www.linkedin.com/in/josselincahn/ n
L’Alliance Lenzi et Rohl
Lenzi et Rohl, fabricants français de matériel d’éclairage extérieur, annoncent
la création de « l’Alliance Lenzi X Roh ». « Cette collaboration
stratégique positionne l’Alliance comme le troisième opérateur français de
l’éclairage public, combinant tradition et innovation au service des collectivités
territoriales et de l’environnement, souligne Antoine Bonneville, président
de Lenzi. En tant qu’héritiers des techniques qui ont illuminé les plus
beaux sites de Paris, nous sommes fiers de poursuivre cette tradition tout
en intégrant les innovations technologiques et écologiques les plus avancées.
» Lenzi apporte à l’Alliance une expertise unique en matière de luminaire
patrimonial, enrichie par le label Entreprise du Patrimoine Vivant.
De son côté, Yves Fanack, président de Rohl, exprime son enthousiasme
pour cette nouvelle étape : « Au sein de la maison Rohl, nous avons toujours
valorisé l’innovation et la proximité avec nos clients. Notre engagement
pour la production locale et pour des technologies respectueuses de
l’environnement rejoint parfaitement les valeurs de Lenzi. Ensemble, nous
sommes prêts à défendre l’idée d’un éclairage public à la française. »
l’Alliance Lenzi X Rohl repose sur un réseau commercial passionné et
engagé couvrant l’ensemble du territoire français, dont les deux tiers sont
composés d’agences commerciales communes. Ce réseau commun
bénéficiera d’un renforcement considérable grâce à la mise en place de
moyens supplémentaires : une équipe unique de responsables régionaux,
un service support centralisé et une communication unifiée. n
14 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Entretien
Pauline DAVID
Artiste plasticienne
Directrice générale de
Light is More
Parcours• • •
Pauline David est diplômée de l’École
nationale supérieure d’architecture de
Nancy (ENSAN) ainsi que d’un master
de design global, spécialisé dans les arts
verriers. Grâce à cette double formation,
elle découvre la scénographie, le design
et la conception lumière, trois domaines
complémentaires de l’architecture.
Ses expériences professionnelles
sont plurielles et internationales, du
studioMDA à New York à l’agence
Lumières Studio à Paris, elle collabore
avec des architectes et artistes de renom
tels que Rem Koolhaas, Sou Fujimoto,
ou Anish Kapoor.
Fascinée par la place qu’occupe la
lumière dans notre quotidien, elle
fonde, en 2014, Light is More, agence
spécialisée dans la lumière et composée
de spécialistes complémentaires.
Ensemble, ils réalisent des créations
uniques au service de l’émotion
et de l’espace dans des domaines
transversaux comme l’architecture,
la scénographie et le design.
En 2019, à l’occasion du lancement
du projet du Women’s Pavilion pour
l’Exposition universelle de Dubaï,
elle est invitée à rejoindre l’équipe
féminine pour concevoir le spectacle
lumière qui prendra place sur la
façade quotidiennement, surprise de
l’événement à la tombée de la nuit
et traduction lumière du sujet « When
Women thrive, Humanity thrives »
(« Quand les femmes avancent, c’est
toute l’humanité qui progresse »).
© Studio Cui Cui
La lumière au service de l’émotion
et de l’espace
Après ses études d’architecture, Pauline David entreprend un master de design
global, spécialisé dans les arts verriers, qui lui fait découvrir le rôle de la lumière
artificielle à l’intérieur des bâtiments. Dans le cadre de ce master, elle rejoint
l’agence Lumières Studio à Paris où elle reste quatre ans. C’est en 2014 qu’elle crée
Light is More avec deux associés : Joan Ospital, régisseur lumière de théâtre et
dans les métiers du spectacle vivant ; et Matthieu Poncelin, ingénieur électronique
et optique.
Light is More fête ses dix ans cette
année, pouvez-vous nous parler de vos
projets et collaborations récents ?
La complémentarité de notre équipe nous
a permis de travailler dans la lumière
architecturale, la scénographie et le design,
à travers tout type de projets et depuis 2019
Light is More produit les œuvres d’art que
j’imagine. C’est d’ailleurs à cette période que
j’ai été invitée à rejoindre l’équipe féminine
chargée de réaliser le Pavillon de la femme
à l’Exposition universelle de Dubaï (EXPO
2020). En 2022, j’ai été conviée à participer
à un festival qui s’appelle Nour (« lumière »
en arabe) à Riyad, en Arabie saoudite, et
pour lequel j’ai créé « Moonlight Horizon »,
une œuvre immersive aux confluents de
l’art vidéo, de l’architecture et du Land
art. Nous retrouvons cette thématique
astrale à travers « Attraction I », sculpture
de plus petites dimensions liant cosmologie
et minéralogie, installée au cœur de l’hôtel
particulier à Paris la Maison du DIX. Dans le
cadre de cette nouvelle activité, nous avons
ouvert une galerie à côté de nos bureaux,
dans le 11 e arrondissement de Paris, qui
accueille notre exposition sur l’histoire du
néon, de la photographie et des cabarets
parisiens. Et depuis cette année, je fais
partie des Luminary thinkers de RedBoxMe,
association fondée par Cartier, qui rassemble
à l’échelle internationale des artistes, des
penseurs, des créateurs du monde entier
autour de différents sujets, dont la lumière.
Nous poursuivons aussi notre activité de
conception lumière au sein de Light is
More et depuis 2022 nous collaborons avec
l’Observatoire International sur des projets
de grande ampleur comme la Croisette à
Cannes ou l’Îlot Saint-Germain à Paris.
Quels sont vos premiers projets
en conception lumière en tant que
Light is More ?
Il s’agissait de la mise en lumière de petits
projets pour le groupe Le Perchoir qui compte
16 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Entretien
plusieurs rooftops cocktails bars, et aussi pour
des galeries d’art à Paris. Comme je participe
à de nombreuses foires internationales, je
rencontre beaucoup d’artistes, d’architectes,
et c’est ainsi que nous avons développé notre
réseau. Le fait que nous soyons tous les
trois complémentaires nous aide beaucoup.
Matthieu Poncelin s’occupe de l’analyse des
appareils d’éclairage, les teste, les compare,
réalise les études d’éclairement et en vérifie
la conformité aux normes et les textes
réglementaires, et ce, plus particulièrement
en ce qui concerne les projets de mise
en lumière architecturale. Joan Ospital,
lui, intervient plutôt sur les projets liés à
l’événementiel, au côté artistique. Venant du
spectacle, il a une connaissance de l’éclairage
scénique et des projecteurs spécifiques à ce
domaine qui n’ont pas grand-chose à voir
avec les luminaires architecturaux. Ces deux
univers se réunissent dans la recherche et
le développement d’appareils, comme nous
l’avons fait par exemple avec la conception
d’un projecteur miniature aux optiques et
accessoires interchangeables avant que cela
ne devienne standard chez de nombreux
fabricants. Joan était habitué à ce type de
modularité, que nous avons transposée à ces
projecteurs grâce à l’expertise de Matthieu.
C’est typiquement dans ce genre de projet que
les connaissances et le savoir-faire de chacun
sont très complémentaires. Aujourd’hui,
nous travaillons en étroite collaboration avec
les fabricants pour définir des solutions qui
répondent vraiment à nos besoins. Nous
faisons aussi appel à d’autres prestataires
plus spécialisés dans la programmation et
l’électronique avec qui nous développons des
systèmes lumineux.
Vous n’intervenez que dans
les espaces intérieurs ?
Nous commençons à nous intéresser à
la mise en lumière extérieure. Dans nos
échanges avec l’Observatoire International,
ma première volonté a été d’organiser notre
collaboration autour de projets d’envergure
pour lesquels il faut une équipe plus
importante. Nous travaillons ensemble sur
la Croisette à Cannes depuis deux ans,
projet de l’atelier d’urbanité Roland Castro
et Snøhetta. Le groupement intervient sur
les espaces urbains, la première phase porte
sur la promenade de la Croisette puis nous
poursuivrons sur la partie résidentielle. Il
s’agit d’une restructuration complète : du
sol, du mobilier urbain et de l’éclairage. Le
design des mâts est signé Snøhetta, de notre
côté nous définissons les caractéristiques
techniques des sources d’éclairage et suivons
leur développement. Pour la création des
scénarios et lumières dynamiques dont
nous avons la charge, Lumières Utiles
nous accompagne sur la partie pilotage de
l’ensemble des appareils sur le kilomètre et
demi de la Croisette.
Et en intérieur ?
Nous réalisons toujours des concepts
lumineux dans les domaines de l’hôtellerie
et du résidentiel, beaucoup moins dans le
retail et le tertiaire. Nos premiers projets
en la matière datent de 2016, avec Ramy
Fischler, architecte d’intérieur fondateur de
RF Studio, il s’agissait du siège européen
à Paris de la société Twitter ; ainsi que la
mise en lumière de l’immeuble de bureaux
de LVMH avenue Montaigne. Nous sommes
également intervenus sur l’hôtel Saint James
à Paris avec la designer Laura Gonzalez, et
celui de Bouliac avec Laurent Maugoust.
Nous travaillons avec le groupe monégasque
Michel Pastor qui nous a recommandés
auprès d’UBS pour la mise en lumière de
leur siège à Monaco réalisé par les Ateliers
Jean Nouvel. Dernièrement, Air France, qui
propose des chambres d’hôtel à ses clients
première classe, nous a missionnés pour
l’éclairage de ces espaces. Nous sommes
heureux d’avoir établi en une décennie un
réseau de partenaires et de clients qui nous
sont fidèles. En parallèle, la diversité de nos
profils nous offre l’opportunité de répondre
à une grande variété de projets nous
permettant de découvrir, d’apprendre et de
nous réinventer en continu. n
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
Phantom © Antoine Decottignies
Moonlight Horizon © Havas
Hôtel Saint James © Julien Mouffron-Gardner
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 17
Lumières Projets
© Agence Patrick Rimoux
Maîtrise d’ouvrage
Diocèse de Paris : Monseigneur
Laurent Ulrich, archevêque de
Paris
Monseigneur Olivier Ribadeau
Dumas, recteur-archiprêtre
Maîtrise d’œuvre
Philippe Villeneuve, architecte en
chef des monuments historiques
chargé de la restauration de la
cathédrale Notre-Dame de Paris
Conception lumière
Agence Patrick Rimoux -
Shantidas Riedacker, architecte,
chef de projet de la cathédrale,
Amina Kazouit, architecte,
Axel Grollier, designer lumière,
Jérémie Rimoux, technicien
lumière
Fabricants de matériel d’éclairage
Derksen, Luz e Materia, Zumtobel
Rénovation des lustres
Mathieu Lustrerie
Régisseur éclairage de Notre-Dame
Laurent Prades
Patrick Rimoux sculpte les
lumières de Notre-Dame de Paris
À l’issue de cinq années de reconstruction et de rénovation, la cathédrale
la plus célèbre au monde ouvre de nouveau ses portes sur des lumières
architecturales et liturgiques, remodelées, réinventées, et programmées pour
répondre à sa double fonction de lieu cultuel et touristique. Des créations
lumineuses signées de l’agence Patrick Rimoux.
Notre-Dame de Paris est le plus vaste édifice
religieux construit en Europe au XII e siècle.
D’une superficie de 6 000 m 2 , elle s’élève à
69 mètres de hauteur et témoigne d’une véritable
prouesse technologique réalisée par les architectes
du Moyen Âge. Pour M gr Olivier Ribadeau
Dumas, recteur de la cathédrale Notre-Dame, « la
lumière guide non seulement les choix esthétiques,
mais aussi techniques, permettant de révéler et de
magnifier les trésors architecturaux de cet édifice
emblématique ».
Patrick Rimoux éclaire sa première église, si l’on
peut dire, en 2017, lorsque l’église Saint-Ignace à
Paris est rénovée par l’équipe d’architectes Jean-
Marie Duthilleul, Étienne Tricaud et Benoît Ferré
et qu’un projet artistique autour de la lumière
18 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Projets
lui est confié. Patrick Rimoux travaille sur l’ensemble
de l’éclairage de l’église, et donne vie aux
52 fenêtres aveugles du triforium, grâce à des
« verres de lumière ». « Cette collaboration avec
Jean-Marie Duthilleul s’est poursuivie dans la
rénovation de nombreuses églises et abbayes où
on retrouve la même attention portée au rôle de la
lumière, » explique Patrick Rimoux.
Une lumière à la fois
architecturale et liturgique
« Il ne faut pas oublier que la cathédrale n’est
pas un palais, ce n’est pas un musée non plus ;
sa fonction liturgique ne manque pas d’intérêt
pour la mise en lumière. L’archevêque souhaitait
conserver les lustres à leur place. Ils ont donc été
nettoyés et restaurés [voir pp. 54-55] par Mathieu
Lustrerie. L’équipe de l’agence Patrick Rimoux a
recréé les “bougies” et les lustres ont été réinstallés
sous les arches », commente Patrick Rimoux.
Parmi les artistes retenus pour travailler sur la
rénovation de Notre-Dame, M gr Laurent Ulrich
a choisi l’artiste Guillaume Bardet pour créer le
mobilier liturgique : « Ce que je poursuis, dans le
choix de ces artistes, déclare-t-il, c’est de donner
à notre cathédrale un mobilier liturgique d’une
“noble simplicité”, qui soit le support le plus respectueux
et le plus digne pour notre prière, dans
le respect de la liturgie de l’Église catholique,
capable de toucher le cœur de chaque visiteur, y
compris en dehors des célébrations, et qui peut se
recevoir comme durable dans le temps. »
La coupe longitudinale permet de voir la genèse
du projet d’éclairage avec les points majeurs tels
que le baptistère, l’ambon, l’autel et le tabernacle,
œuvres de l’artiste Guillaume Bardet.
Les créations de lumière reposent sur ces éléments
fondamentaux liturgiques accentués par
l’éclairage.
« Une cathédrale, c’est une cage de lumière, ajoute
Patrick Rimoux, et Notre-Dame a été construite
selon un axe qui laisse passer les rayons du soleil
de manière différente selon les saisons. J’ai tout
simplement essayé de concevoir la mise en lumière
dans le prolongement de cet apport de luminosité
solaire dans un bâtiment gothique. Pour moi,
l’éclairage doit être à la fois architectural et liturgique.
Et grâce à la programmation de la lumière,
il sera facile d’atténuer l’éclairage architectural
pendant les offices pour intensifier la lumière
© Agence Patrick Rimoux
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 19
Lumières Projets
Après des études d’ingénieur, Patrick
Rimoux se forme à l’École nationale
supérieure des beaux-arts de Paris dans
l’atelier de Claude Viseux. Sa rencontre
avec Henri Alekan est déterminante : il
fait de la lumière son médium de travail.
Il a monté l’Agence Patrick Rimoux et
intervient avec ses sculptures lumière
sur des projets urbains et architecturaux
pérennes, des événements urbains, des
scénographies, mais aussi des éléments
de design lumière. Il travaille aussi à
partir de pellicules de films 35 mm,
toujours sur un support de lumière.
Depuis 1986, il signe de nombreuses
créations lumière et œuvres d’art, et
des mises en lumière, qu’elles soient
pérennes ou événementielles.
liturgique. Prenons un exemple : lors de la veillée
pascale, l’éclairage général baissera d’intensité
et laissera la place à une lumière très chaude (en
2 200 K) et la voûte restera dans la pénombre. »
Le nouveau concept lumière, défini pour exalter
la profondeur mystique et architecturale de
Notre-Dame, comprend 2 175 points lumineux
et 1 400 projecteurs. Cette installation permet
une gestion individuelle et centralisée de chaque
source lumineuse, offrant une flexibilité sans
précédent.
Les variations d’intensité et de température de
couleur, allant d’un blanc chaud de 2 200 K, rappelant
la lueur d’une bougie, à un blanc froid de
5 000 K, permettent d’adapter l’éclairage aux différentes
célébrations et moments de recueillement,
tout en diminuant l’intensité des éclairages au sol,
par exemple sur les voûtes.
« En dehors des offices, la température de couleur
sera maintenue entre 3 000 K et 3 500 K,
explique Patrick Rimoux, et on éclairera davantage
les parties architecturales de l’édifice. »
La programmation de l’éclairage prévoit une
dizaine de scénarios dédiés à la mise en valeur de
l’architecture, trente séquences liturgiques et dix
accompagnements lumineux de concert.
Autant de possibilités qui offrent une palette
d’ambiances adaptées à chaque occasion, de la
célébration solennelle à la contemplation silencieuse,
mais aussi en fonction des saisons.
« L’idée n’est pas de surcharger le régisseur de
la cathédrale avec des scénarios compliqués,
souligne Patrick Rimoux. Nous allons définir
d’autres programmes de façon à simplifier la gestion
de l’éclairage et à rendre ces changements de
scénarios les plus automatiques possibles. Tous
les réglages ne sont pas terminés : nous devons
encore affiner la programmation en accord avec
le diocèse pour créer des ambiances lumineuses les
mieux adaptées aux différentes cérémonies religieuses
en jouant sur les températures de couleur
et les intensités. » n
Exposition « Notre-Dame Palimpsestus », Patrick Rimoux
Une vingtaine d’œuvres du sculpteur lumière composées de ses deux passions : la lumière qu’il sculpte, et le
cinéma dont il collectionne les pellicules de films 35 mm – plus de 600 à ce jour –, dont celles des différentes
versions cinématographiques de l’œuvre de Victor Hugo. Grands boîtiers de 1 m x 1 m, dans l’épaisseur desquels,
tels des palimpsestes, apparaissent imprimés sur la pellicule scènes et personnages mythiques du célèbre roman.
- Sorbonne Artgallery, 12, place du Panthéon, 75005 Paris, du 3 décembre 2024 au 18 janvier 2025.
- Galerie Minsky, 37, rue Vaneau, 75007 Paris, du 24 janvier au 15 mars 2025.
Notre-Dame de Paris - Film by Wallace Worsley. 1923
© Patrick Rimoux
© Patrick Rimoux
20 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Projets
© AJJN Photography
Maîtrise d’ouvrage
Ville de Montrouge
Mandataire
Pena Paysages
Conception lumière
Atelier Coup d’éclat
BET : BATT
Matériel d’éclairage : Optiled, Sill,
Technilum
Allées Jean-Jaurès à Montrouge :
un triple enjeu
L’avenue Jean-Jaurès à Montrouge (92) est un axe rectiligne qui relie la
place de l’hôtel de ville au rond-point Jean-Jaurès. À la tombée de la nuit,
ce cheminement piéton et routier est accompagné par une lumière à la fois
fonctionnelle, signalétique et scénographique. En fonction des scénarios
choisis, le signal lumineux en pied de mât anime l’espace urbain, dynamise
la perception nocturne du parcours.
© Atelier Coup d’éclat
L’aménagement des Allées Jean-Jaurès à Montrouge
a valu la Victoire d’argent à l’agence
Pena Paysages en 2022 au concours Victoires
du Paysage. L’avenue Jean-Jaurès se présentait
comme de nombreuses artères en ville : une voie
classique à double sens, rectiligne, bordée de platanes
plantés sur les trottoirs et dotée d’un stationnement
bilatéral.
Concilier unité et singularités
L’avenue a été transformée en une promenade
urbaine, avec une voie réduite pour la circulation
automobile, une bande cyclable, un trottoir élargi
à double sens côté sud de l’avenue qui offre un
cheminement piéton accompagné d’arbres florifères,
et bordée de part et d’autre d’émergences
paysagères sur toute sa longueur.
Pour Florian Colin, concepteur lumière, Atelier
Coup d’éclat, « les enjeux de la mise en lumière
de ce nouvel axe consistaient à relever trois défis :
conserver la continuité de l’avenue, travailler les
effets lumineux sur les épaisseurs végétales, et souligner
les aménagements latéraux, véritables respirations
pour les piétons ». Au-delà des aspects
esthétiques et fonctionnels, l’étude d’éclairage
devait prendre en compte les facteurs normatifs
liés aux espaces de transition voitures/piétons,
relativement complexes en termes de niveaux
22 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Projets
© AJJN Photography
© AJJN Photography
© AJJN Photography
Une signa létique est intégrée
au mât sous la forme de trente
lamelles PMMA superposées,
de différentes tailles, qui
viennent s’enchâsser dans un
angle du mât sur deux faces,
légèrement en saillie, pour
éclairer les piétons.
d’éclairement, d’uniformité et de températures
de couleur. Ces dernières varient de 2 700 K à
3 000 K selon les espaces, offrant ainsi sur toute
la perspective un éclairage chaud et confortable.
Mobilier d’éclairage sur mesure
Afin d’obtenir un fil conducteur cohérent et une
certaine unité à l’ensemble du projet avec toutes
ses singularités, l’agence Coup d’éclat (Yves
Adrien) a dessiné une colonne lumineuse développée
par Technilum (M.I.L.E.).
« Nous voulions disposer d’un mât le plus sobre
possible, et qui puisse se décliner de façon à
s’adapter aux différents espaces. La colonne peut
intégrer un, deux, trois ou quatre luminaires en
partie haute selon que l’on éclaire la voirie, le piéton,
le parvis de la mairie, poursuit Florian Colin.
Nous avons opté pour un élément minimaliste, car
le long de la promenade, les colonnes, implantées
entre les arbres, devaient se fondre dans le nouveau
paysage urbain, en s’intégrant au maximum
dans la perspective. »
La deuxième composante du mât est une signalétique,
également intégrée à la colonne sous la
forme de trente lamelles PMMA superposées, de
différentes tailles, qui viennent s’enchâsser dans
un angle du mât sur deux faces, légèrement en
saillie, pour l’éclairage des piétons. Cette partie
est pilotable en RGB et en intensité.
Les mâts se déclinent en plusieurs hauteurs : 8 m
pour les voies de circulation voitures, 5 m pour
les déambulations piétonnes et 1,20 m pour les
bornes.
« L’idée était de bénéficier d’une sorte de monolithe,
sans aspirations, explique Florian Colin, que
l’on vient équiper des éléments dont on a besoin
pour les différents espaces. Nous souhaitions
mutualiser le mobilier d’éclairage et apporter le
plus d’uniformité possible sur les espaces de cheminement
piéton. » n
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 23
Lumières Projets
© La Chouette Photo
Maîtrise d’ouvrage
Grand Figeac
Maîtrise d’œuvre
Urbicus, mandataire
Conception lumière
Quartiers Lumières ; Lionel
Bessières, Carolina Scorsone
et Rémi Sauve
Bureau d’étude
Cabinet Arragon
Matériel d’éclairage : Anolis,
Meyer, We-ef
Programmation : Lumières Utiles
Installateur : Eiffage Énergie
Une halle de lumière à Figeac
L’agence de projets d’urbanisme, de paysage et d’architecture Urbicus
et Quartiers Lumières, agence de conception lumière, ont transformé
la halle de la place Carnot à Figeac (46) afin de lui donner une fonction plus
contemporaine et adaptée aux usages, tout en conservant ses caractéristiques
architecturales historiques. Ce projet a reçu le prix « Coup de Cœur »
de l’ACEtylène 2024 (voir p. 14).
© La Chouette Photo
L
a halle n’en est pas à sa première réhabilitation
: construite à la fin du XVI e siècle, elle a
connu plusieurs transformations, dont celle
réalisée au XIX e siècle qui a fait disparaître l’enclos
en fer forgé. Dans le cadre des opérations « Cœurs
de Villes et de Villages » portées par le Grand-
Figeac, l’aménagement de la place Carnot s’inscrit
dans une stratégie, conjointe avec la ville de Figeac,
de revitalisation du centre-ville. L’objectif du projet
était de réunifier la place en arasant le socle,
pour achever la pleine restitution de l’espace abrité
par la halle à celui de la place.
« La place Carnot est située à proximité de la place
Jean-François Champollion, en l’honneur duquel
une réplique de la pierre de Rosette a été sculptée,
raconte Lionel Bessières, concepteur lumière,
Quartiers Lumières. C’est dans ce contexte historique
que nous avons travaillé et l’arasement du
socle imaginé par Urbicus achève aujourd’hui la
pleine restitution de l’espace compris sous la halle
à celui de la place. »
Un réaménagement urbain et architectural
Cela faisait quelques décennies que la place était
restée dans son « jus », mêlant circulation de véhicules
et de piétons sans différenciation, espaces de
stationnement, terrasses et marché. En outre, la
structure même de la halle supportait plusieurs
séries de matériels hétéroclites, pour l’éclairage,
la sonorisation, la vidéo, dans un capharnaüm
de câbles qui s’emmêlaient sous la toiture de la
halle. « Le sol a été refait en calcaire de La Tieule,
commune du département de la Lozère, pierre aux
tons beige et ocre qui s’accorde parfaitement avec
les façades remarquables de la place et constitue
une bonne alternative au grès qui n’est plus extrait
aujourd’hui », indique-t-on à la Communauté des
communes.
24 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Projets
L’approche lumière du projet devait proposer
un aménagement inscrit dans ce contexte urbain
patrimonial et historique du site diurne et nocturne.
La halle et la place réhabilitées
par la lumière
Le concept lumière est porté par la volonté d’offrir
un projet souple et parfaitement intégré à la halle.
« Aucun encastré de sol n’a été utilisé pour la mise
en lumière de la halle, précise Lionel Bessières,
seulement des éclairages latéraux et en plongée
issus de projecteurs de petites dimensions que
nous avons fixés discrètement sur la structure de
la halle. »
La halle est éclairée par un ensemble de projecteurs
individuellement contrôlables à distance depuis
une interface DMX. Des projecteurs miniatures
permettent une mise en valeur évolutive dans le
temps (temporalités, jours de fête…) par la variation
lente des blancs, des couleurs et des intensités.
Les piliers sont éclairés en plongée par des projecteurs
RVBA (rouge, vert, bleu, ambre) à faisceau
intensif, tandis que la charpente métallique est
mise en relief par des lumières croisées et latérales.
L’éclairage des terrasses des cafés
en dessous a été réalisé à l’aide
d’appareils disposés en plongée.
Les systèmes de fixation et
cheminement des câbles ont été
particulièrement travaillés, pour
une intégration parfaite sur l’édifice
et de façon à rendre les luminaires
le plus discrets possible.
« Dès l’avant-projet, nous avons
demandé à la ville de nous mettre
à disposition une nacelle afin de
© Quartiers Lumières
procéder à des essais, poursuit
Lionel Bessières. Il était primordial pour nous que
cette mise en lumière s’intègre parfaitement à celle
de la place, et plus largement au réaménagement
de celle-ci. De plus, ces essais, effectués en présence
des représentants de la maîtrise d’ouvrage
et d’Urbicus, ont permis d’expliquer et de valider
nos intentions. »
L’éclairage fonctionnel de la place est assuré par
des lanternes quatre faces en appliques en 2 700 K
disposées sur les façades et associés à des détecteurs
de présence actifs à partir de minuit. Les
niveaux sont adaptés afin d’obtenir un éclairage
homogène, sobre et doux.
Les deux passages voûtés sous immeubles (appelés
« botes » dans la région) qui débouchent sur
la place Carnot sont également valorisés par
la mise place d’une lumière spécifique, réalisée
à partir d’encastrés de sol, alliant créativité et
fonctionnalité. n
Isabelle Arnaud
© La Chouette Photo
© La Chouette Photo
© La Chouette Photo
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 25
Lumières Perspectives
TECHNILUM :
concepteur et fabricant
de mobilier urbain d’éclairage
Créée à Béziers en 1971, Technilum se définit comme partenaire
de valorisation urbaine, et ce, depuis plus de 50 ans. Avec
Agnès Jullian à sa tête depuis 30 ans. Conceptrice et fabricante
de mobilier urbain d’éclairage dans son usine de Lézigno, un
ancien chai viticole successivement réhabilité (1999) puis agrandi
(2017), l’entreprise porte un savoir-faire d’excellence et équipe
des réalisations prestigieuses en France comme à l’international
(Cluster des Médias et le Centre Aquatique Olympique en région
parisienne, quais Tabarly et Pompidou à La Grande-Motte, parc
Jean-Drapeau à Montréal, Hudson Yards à New York City…).
Technilum propose des produits manifestement iconiques…
et a à cœur de continuer à se développer largement.
Agnès JULLIAN
Présidente de Technilum
© Nathalie-Oundjian
« Fabricant de mobilier urbain d’éclairage » fait partie depuis longtemps
de la signature de Technilum, que mettez-vous derrière cette
« appellation contrôlée » ?
Technilum a en effet la particularité, depuis 50 ans, de ne proposer
que du mobilier urbain d’éclairage en aluminium. Un matériau noble,
durable, 100 % recyclable et à l’infini. Il assure à ses réalisations une
longévité inégalée, grâce à sa résistance accrue à la corrosion, même en
milieu maritime… De plus, l’aluminium est le seul matériau à pouvoir
être anodisé : une finition tout autant esthétique (on laisse alors transparaître
le matériau dans toute sa beauté et sa naturalité) que performante,
puisqu’elle permet d’accroître encore son excellente tenue dans le temps.
Atypique, le site de production de Technilum reflète le parti pris qui nous
caractérise en ce qui concerne l’excellence et la durabilité. Nos bureaux
(bureau d’études, service commercial, services support) et les ateliers de
production (usinage, atelier led, assemblage) sont intégrés dans un ancien
chai viticole réhabilité, et son extension a été réalisée en 2017. Un cadre
de travail singulier et particulièrement qualitatif pour les 50 employés qui
travaillent pour Technilum. Depuis un demi-siècle, Technilum a acquis et
fait fructifier un savoir-faire d’exception, grâce à une équipe pluridisciplinaire
dont les compétences se sont enrichies au fil du développement de
l’entreprise, notamment au sein de son bureau d’études intégré (design,
mécanique, électronique, IoT…).
Technilum est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant :
concrètement, à quoi cela fait-il référence et à quels critères faut-il
répondre ? Quels avantages ce label apporte-t-il à la marque ?
Le label EPV met en lumière des entreprises uniques et garantit l’excellence
de leur savoir-faire. Attribué pour une période de cinq ans, le
label EPV rassemble des fabricants partageant une vision commune
où le respect du caractère patrimonial de l’entreprise et de ses savoirfaire
vient nourrir la qualité et la haute technicité de sa production.
Les entreprises labellisées EPV sont les ambassadrices de l’excellence
artisanale et industrielle française à travers le monde. Ce label, qui
26 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Perspectives
“EPV est le seul et unique label qui
récompense une réelle fabrication française
et non des pousseurs de cartons !”
nous a été attribué en 2016 et renouvelé en 2021, permet
à Technilum de se distinguer de ses concurrents
en garantissant une fabrication française d’excellence.
C’est un atout pour les marchés publics français, mais
aussi et surtout à l’international. C’est le seul et unique
label qui sanctionne une réelle fabrication française et
pas des pousseurs de cartons ! Pour bénéficier du label,
les entreprises doivent répondre à différents critères
liés au patrimoine économique, à la maîtrise de techniques
traditionnelles ou de haute technicité, et à un
ancrage géographique ancien ou d’une grande notoriété.
Jusqu’en avril dernier, c’était l’Institut pour les
savoir-faire français qui avait la charge du pilotage
du label Entreprise du Patrimoine Vivant ; depuis le
22 avril, la SGS ICS (Société générale de surveillance
International Certification Services) est mandatée par
la Direction générale des entreprises pour piloter la
labellisation et la promotion du label EPV à l’échelle
nationale et internationale. Le label EPV n’est pas
autodéclaratif : il est attribué à l’issue d’un audit
qualifié, effectué par un tiers et ne se contente pas de
50 % de valeur ajoutée française comme peut l’être le
label l’OFG (origine France garantie).
Technilum est aussi certifiée Ecovadis Or, pouvez-vous
nous en dire plus sur cette certification et à quels engagements
cela correspond ?
Cette médaille Ecovadis Or garantit que nous travaillons
chaque jour à l’amélioration de nos pratiques
afin de respecter l’environnement, la biodiversité et les
droits de l’homme, de favoriser des achats responsables
et éthiques, ou encore, et c’est une évidence, d’améliorer
le bien-être et la qualité de vie au travail de nos
salariés. Notre siège social et site de production, aux
portes de Béziers, nous permet de fabriquer l’intégralité
de nos produits en France tout en offrant un cadre de
travail singulier à nos salariés, propice à la réflexion,
l’inspiration et à un travail d’excellence pour construire
ensemble des villes où mieux vivre, en lumière. Niché
au cœur d’une prairie de 5 hectares, le NBT (Nouveau
Bâtiment Technilum), bioclimatique et respectant l’existant,
associé à un ancien chai viticole réhabilité, nous
offre un atelier de production unique, avec 4 500 +
2 600 m² pour concevoir et fabriquer nos mâts d’éclairage,
nos luminaires, qu’ils soient standards ou sur
mesure. Cette médaille d’or atteste que Technilum fait
partie du top 5 % des entreprises évaluées en matière de
RSE par Ecovadis.
Technilum fait-elle appel à des designers extérieurs
pour les créations de son mobilier urbain ou vos solutions
sont-elles toutes conçues en interne ?
Les deux, je dirais… En revanche, Technilum ne puise
pas ses modèles dans ceux de la concurrence ni au travers
de l’intelligence artificielle. Dernier exemple en
date, créé en interne, notre nouveau luminaire Aubin.
Modulaire, ce lampadaire peut comporter une tête de
mât simple, double, triple (ou plus) et intégrer un éclairage
piéton. De 4 à 8 m de hauteur, il est proposé avec
un mât en aluminium lisse, ou incluant des rails techniques
externes facilitant l’accessoirisation. Des versions
applique, caténaire ou borne d’éclairage sont également
disponibles, permettant d’assurer une continuité
esthétique au sein de l’espace public. La gamme Aubin
est équipée du nouveau module led Bômino de Technilum,
qui offre un éclairage juste, économe en énergie,
programmable et gradable, adapté aux usages.
Vous travaillez souvent avec des concepteurs lumière :
comment se construisent ces projets ?
Suivant leurs demandes, leurs attentes et l’environnement
du projet. Nous leur apportons un support
technique sans faille, les aidons à concevoir un mobilier
d’éclairage qui reflétera au mieux leur réflexion
experte et créative, ainsi que les besoins de la maîtrise
d’ouvrage… Nous avons une longue expérience de ces
collaborations : Technilum, à ses débuts, en 1971, travaillait
déjà avec les architectes de renom, je pense en
particulier à Jean Balladur avec qui nous avons travaillé
à la Grande-Motte. Mais les exemples sont nombreux
à Nice, Monaco, ou Cannes. Aujourd’hui, les concepteurs
lumière font partie de l’équipe de maîtrise d’œuvre
et c’est donc tout naturellement que nous cheminons
de concert au sein des projets et travaillons aussi bien
avec les agences implantées depuis longtemps qu’avec
des concepteurs lumière de la nouvelle génération.
Comment voyez-vous l’évolution du mobilier urbain
d’éclairage ?
Nous avons des projets et plein d’idées… Mais si nous
sommes fiers que les termes « mobilier urbain d’éclairage
» (que vous-même utilisez) nous revienne – et ce,
depuis plus de 25 ans quand tous les fabricants parlaient
encore de poteaux et de gamelles –, nous préférons
ne pas trop en révéler, afin de ne pas « inspirer »
nos concurrents ! n
Propos recueillis par Isabelle Arnaud
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 27
Lumières Dossier
Rénovation de l’éclairage
dans le tertiaire
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
© iGuzzini - Photographie : Didier Boy de la Tour
Maître d’ouvrage : BNP Paribas Real Estate
Architecte(s): Dominique Perrault Architecture - Dominique Perrault -
Directeur de projet : Eric Servas
Concepteur(s) lumière : Dominique Perrault Architecture - Gaelle
Lauriot-Prevost - Responsable de projet : Anaïs Fernon - Conseil pour
l’éclairage : Jean-Paul Lamoureux
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 29
Lumières Dossier
© Radian
Des efficacités lumineuses élevées,
des longues durées de vie, des systèmes
automatiques de gestion, toutes les
conditions sont réunies pour permettre
des rénovations de l’éclairage efficaces
dans les bureaux.
Pourquoi rénover ?
Pour réduire les consommations et donc la facture d’électricité,
répondront les uns en pensant également à limiter l’impact
environnemental. Pour apporter plus de confort visuel et
améliorer les conditions de travail, diront les autres. Pour tout
cela expliqueront certains : limiter les dépenses, mieux gérer
l’éclairage, offrir une lumière de qualité afin d’apporter plus de
bien-être, être plus éco-responsable, et se doter d’équipements
durables et réparables. Que des bonnes raisons pour se défaire
de technologies anciennes, et les remplacer par des systèmes
efficaces et performants. Les exemples présentés dans les pages qui
suivent sont évidemment les plus beaux, élaborés souvent par des
concepteurs lumière aguerris, mettant en œuvre des équipements
performants, efficaces, durables, aux designs imaginés par les plus
grands. Pourtant, la rénovation de l’éclairage dans le tertiaire, et
particulièrement dans les bureaux, se fait encore attendre, s’effectue
avec lenteur, des matériels obsolètes éclairent encore les lieux de
travail, à tel point que pour susciter les opérations de rénovation, le
législateur, qu’il soit français ou européen, a dû imposer de nouveaux
textes, et rendre obligatoires certaines dispositions.
30 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
La rénovation de l’éclairage dans les
bureaux devient une priorité, pour
ne pas dire une obligation ; tout
d’abord pour améliorer le confort des utilisateurs,
ensuite pour réaliser des économies
d’énergie et donc réduire la facture
d’électricité, et enfin pour des raisons
évidentes de durabilité et de respect de
l’environnement.
Le confort visuel et le bien-être dépendent
d’un certain nombre de paramètres
qui assurent de bonnes conditions
de travail. Des niveaux d’éclairement
suffisants, le contrôle des luminances
et de l’éblouissement (Code du travail,
norme NF EN 12464, norme NF X35-103
notamment) contribuent à obtenir une
bonne ergonomie de l’espace de travail.
Mais avant tout, il faut considérer les
apports de lumière naturelle qui jouent
un rôle primordial dans l’amélioration
du confort visuel. Une rénovation complète
des locaux peut être l’occasion de
favoriser les apports de lumière du jour
et d’y associer des systèmes de détection
afin de n’utiliser l’éclairage artificiel que
comme appoint de la lumière naturelle,
en garantissant en permanence un niveau
d’éclairement constant sur la zone de travail.
C’est ce qu’ont réalisé Émilie M’pika
Bouquin (Seeksense Architecture), architecte
DPLG et également diplômée des
Beaux-Arts en design d’espace, et Stéphanie
Daniel, conceptrice lumière, lors
de la rénovation des locaux d’un cabinet
d’experts-comptables dans la région
parisienne. Après avoir décloisonné les
espaces pour laisser passer la lumière naturelle,
l’architecte a fait appel à Stéphanie
Daniel afin d’apporter le confort visuel
nécessaire en réduisant les consommations
d’énergie tout en accompagnant le
nouveau design.
• • • Suite p. 32
Les bureaux rénovés bénéficient d’un éclairage
qui offre la possibilité d’appeler quatre scénarios
programmés (Casambi).
Architecte : Émilie M’pika Bouquin, Seeksense
Architecture
Conception lumière : Stéphanie Daniel
Fabricants : Formalighting et Philips
© Émilie M’pika Bouquin © Émilie M’pika Bouquin
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 31
Lumières Dossier
• • • Suite de la p. 31
« Le travail avec Stéphanie Daniel,
explique Émilie M’pika Bouquin, m’a fait
prendre conscience de l’importance de
la lumière naturelle, qui a déterminé
l’agencement des bureaux par rapport
aux fenêtres, et la mise en place
de l’éclairage artificiel. J’avais choisi,
dans un premier temps, d’équiper les
espaces de luminaires très décoratifs,
mais avec une efficacité relative ; j’ai finalement
opté pour des luminaires aux
optiques performantes qui privilégient
le confort visuel. »
Pour la réception, Stéphanie Daniel a
proposé deux tailles de dalles leds en
saillie dans le faux plafond et un ruban
led qui souligne le décroché au-dessus
de la banque d’accueil. « Devant chaque
fenêtre, l’architecte a disposé un poste
de travail, où nous avons intégré des
petits projecteurs dans la poutre, précise
Stéphanie Daniel. Des luminaires
ronds, en saillie, de différentes dimensions,
éclairent la salle de réunion. »
Tout l’éclairage est en 4 000 K. En collaboration
avec l’installateur, et conformément
aux demandes du maître d’ouvrage,
la conceptrice lumière a élaboré une programmation
de plusieurs scénarios pour
l’ensemble des locaux.
La rénovation : une évolution indispensable
pour répondre aux enjeux actuels
Le complexe de Monte Rosa 91 à Milan
est un autre exemple de rénovation exceptionnelle.
Le site industriel historique
datant des années 1950 a été réaménagé
pour la deuxième fois en 20 ans par le
cabinet Renzo Piano Building Workshop.
Il intègre désormais des bureaux, commerces,
espaces culturels et de bien-être,
ainsi qu’un parc. Le réaménagement a impliqué
des modifications architecturales
et techniques importantes avec une attention
particulière accordée à l’éclairage,
essentiel à la transformation esthétique et
fonctionnelle du site. iGuzzini, déjà impliqué
dans la première rénovation, a remplacé
les anciens dispositifs halogènes par
des solutions leds modernes et économes
en énergie, réduisant la consommation de
65 kWh à 30,3 kWh.
• • • Suite p. 34
Le système Dali-Link est si flexible que le
gestionnaire peut diviser l’éclairage en groupes,
de sorte que certaines parties du bureau soient
éclairées, non éclairées ou éclairées avec une
intensité différente.
© B.E.G.
32 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
© Arthur Pequin © Arthur Pequin
Le centre d’affaires La Boursidière
vise – 40 % de consommation d’énergie
avant 2030, par Sylvania Group
Le centre d’affaires La Boursidière
accueille une trentaine d’entreprises
en multi-location depuis 50 ans
cette année. À l’instar des plus grands
biens immobiliers professionnels, il a pour
obligation de répondre aux exigences des
décrets tertiaire et BACS visant une réduction
progressive de la consommation d’énergie
finale de – 40 à – 60 % en 2050. C’est dans
ce cadre que la SCI La Boursidière a fait
appel à Sylvania Group pour l’accompagner
dans la modernisation de son installation
d’éclairage afin de remplacer les anciens tubes
fluorescents par des luminaires leds associés
à une gestion intelligente.
Avec plus de 30 locataires et près de
2000 salariés répartis dans 16 bâtiments sur
une surface totale de 65000 m², l’immeuble
a déjà connu plusieurs phases de rénovation
avec, dans les années 2000, une première
modernisation de l’éclairage et des travaux
d’embellissement des façades et d’isolation
thermique de l’enveloppe en 2014.
Le site a réduit de 29 % sa consommation
énergétique. « L’immeuble étant équipé de
milliers de tubes fluorescents tout ou rien avec
une puissance installée de 50 W/m², ce qui
est considérable, l’éclairage était l’un de nos
principaux leviers pour atteindre l’objectif de
– 40 % en 2030 », explique Christian Choffy,
assistant au maître d’ouvrage. Raison pour
laquelle le centre d’affaires s’est rapproché de
Sylvania Group pour l’aider à repenser son
installation avec comme directive de trouver
des luminaires qui apportent un maximum
de confort visuel aux occupants et qui lui
permettent de passer à terme en GTB de
classe A (régulation et GTB à fort rendement
énergétique) et, ainsi, d’être en conformité
avec le décret BACS.
Un premier bâtiment rénové
À l’issue d’un audit énergétique réalisé par les
équipes de Sylvania Group dans un premier
bâtiment R+4 en tenant compte du cahier des
charges de La Boursidière et des exigences
réglementaires, les luminaires leds Optix d’une
puissance installée d’à peine 5 W/m²
(soit 10 fois moins qu’auparavant) ont été
préconisés. Associés à la solution de gestion
d’éclairage intelligent SylSmart Connected,
ils détectent la présence et la luminosité
pour ajuster l’éclairage et apportent ainsi une
réduction supplémentaire de 10 % en kWh
consommés. « Sur le premier plateau de
3 000 m² qui a été rénové, j’ai estimé des
économies de l’ordre d’une vingtaine de milliers
d’euros », souligne Christian Choffy.
À partir de ces résultats, La Boursidière
a établi un cahier des charges type de
rénovation de l’éclairage pour le dupliquer
à l’ensemble du centre d’affaires au fur et
à mesure des changements de locataires,
comme récemment dans les bureaux de la
société Niterra France, d’une surface de
600 m², situés dans le même bâtiment. Au
total, 950 luminaires Optix ont été installés
à ce jour.
Pour les intégrer de façon harmonieuse au
plafond et limiter les contraintes techniques
© Arthur Pequin
de déploiement, ils ont été conçus par
l’usine Sylvania Group de Saint-Étienne avec
une optique blanche, en 1300 x 300 mm.
« Cette capacité d’adapter les dimensions
et de faire du véritable sur-mesure, de façon
aussi réactive, a été déterminante pour
© Jérôme Laparra, L. TECH
nous tout comme la fabrication française et
l’accompagnement de Sylvania Group, depuis
les calculs d’éclairement jusqu’à la mise en
œuvre rapide des appareils par l’entreprise
SG Électrique », précise Christian Choffy.
Un laboratoire d’exploitation des données
avec SylSmart Connected Pro
Pour confirmer les estimations calculées par
l’assistant au maître d’ouvrage, 40 luminaires
Optix ont été installés avec la passerelle
SylSmart Connected Pro. Celle-ci permet de
récolter les données liées à l’éclairage afin
de superviser sa consommation en temps
réel en fonction de l’occupation des locaux et
d’optimiser ainsi l’efficacité des luminaires.
« Au-delà de la baisse des puissances
installées divisées par 10, nous pourrons voir
combien consomment les nouveaux appareils
et quelle sera la véritable économie réalisée.
Grâce à la technologie led et à la gestion
intelligente de l’éclairage, nous devrions
descendre à 3,5 W/m², ce qui signifie que
quand toute La Boursidière sera passée à la led
nous pourrions atteindre l’objectif des
– 60 % avant l’échéance de 2050 ! », se réjouit
Christan Choffy.
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 33
Lumières Dossier
• • • Suite de la p. 32
L’éclairage a été entièrement repensé, avec
plus de 4000 linéaires leds installés pour
fournir une lumière uniforme et agréable
(UGR < 19, 4 000 K). Ces modules sont
accompagnés d’appareils adaptés aux
zones de passage et de réunion offrant un
éclairage à 3000 K. Une partie délicate
du projet a consisté à conserver certains
luminaires d’origine, comme les Lingotto
et les i24, conçus par Renzo Piano qui ont
été adaptés avec des kits leds, évitant leur
remplacement total. La consommation
d’énergie quotidienne s’ajoute à l’économie
réalisée en ayant évité de remplacer
tous les appareils. Dans une optique de
durabilité, l’idée de conserver et d’adapter
des appareils encore plutôt en bon état, et
non de tout remplacer complètement est
très intéressante.
L’éclairage n’est plus seulement une nécessité
fonctionnelle, il devient un levier
stratégique au service de la performance
et du bien-être.
Les avancées technologiques offrent des
solutions efficaces et accessibles, qui
allient performance énergétique, confort
et innovation. Aujourd’hui, on peut
adopter des systèmes qui permettent de
faire varier la température de couleur et
l’intensité de l’éclairage afin de procurer
une sensation de confort tout au long de
la journée avec des conditions d’éclairage
qui s’adaptent aux besoins de l’utilisateur.
En investissant dans des systèmes d’éclairage
modernes, les maîtres d’ouvrage se
positionnent comme des acteurs responsables
qui mettent en place des solutions
répondant non seulement aux attentes de
leurs collaborateurs, des utilisateurs, mais
qui contribuent également à un avenir
durable.
• • • Suite p. 38
Monte Rosa 91 à Milan
Maître(s) d’ouvrage :
AXA Investment Managers
Architecte(s) :
Renzo Piano Building Workshop
Équipe Design : E. Trezzani, S. Lafranconi
Matériel d’éclairage : iGuzzini
© iGuzzini. Photo Michele Nastasi
Ibis de Disano s'intègre
harmonieusement dans les décorations
modernes, grâce à une esthétique
élégante, et il remplace efficacement
les vieux luminaires en apportant une
économie significative d’énergie.
© Disano
34 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
© Trilux. Photo Christoph Meinschäfer
© Trilux. Photo Christoph Meinschäfer
Siège social de Pernod Ricard, Marseille
par Trilux
© Trilux. Photo Christoph Meinschäfer
Architecte : Éric Castaldi
Concepteur lumière : Indigo Energie
Pernod Ricard France, dont l’histoire
est étroitement liée à Marseille, a
installé son siège social dans le
nouveau quartier Euroméditerranée de
la cité phocéenne, au cœur des Docks,
emblématique bâtiment où transitait
autrefois l’anis étoilé débarqué des
cargos.
Sublimés par Luceos Slim LED noir,
une solution d’éclairage moderne et
flexible adaptée aux usages tertiaires, les
7 716 m², dont 66 boxes et 19 salles de
réunion – 350 collaborateurs –
du nouveau siège de Pernod Ricard
France bénéficient d’un éclairage
éco-performant, homogène, et moderne.
Cette installation d’envergure illustre les
attentes d’un marché en recherche de
solutions globales et personnalisées et
non plus seulement de la simple fourniture
de produits.
Conçus sur mesure, les luminaires
suspendus Luceos Slim LED noirs
habillent avec légèreté et précision la
magistrale bâtisse ornée de voûtes en
brique, d’atriums et de cours intérieures,
et démontrent leur parfaite compatibilité
dans les environnements smart building.
Plusieurs espaces, une seule solution
d’éclairage
« Le fait d’avoir choisi une seule solution
d’éclairage apporte une harmonie et une
homogénéité à l’ensemble des espaces »,
précise Cyril Tosello, responsable commercial
Trilux France, qui a participé activement à ce
projet. Bureaux, salles de réunion, espaces
communs, de convivialité et de repos
du siège social bénéficient d’une même
technologie personnalisée avec une large
surface éclairante sans éblouissement et un
éclairage indirect sur toute la longueur du
luminaire qui garantissent une excellente
qualité d’éclairage.
Connexion en réseau
Pour renforcer l’efficacité, les luminaires
sont connectés en réseau avec le système
de gestion d’éclairage intelligent LiveLink
et associés à des détecteurs de présence et
de lumière du jour. « La flexibilité du système
LiveLink a permis d’ajuster l’éclairage selon
les besoins des occupants (détection et
régulation par zone) et de s’adapter aux
exigences de la réhabilitation de ce bâtiment
du XIX e siècle », ajoute Cyril Tosello.
La conception lumière a été réalisée par
le BET Indigo Énergie, basé à Aubagne.
L’installation de plus de 700 luminaires a été
confiée au groupe SNEF. « Je suis très fier
de ce projet, non seulement en raison de son
ampleur, mais aussi parce qu’il s’agit d’un projet
architectural qui met en valeur un bâtiment
historique. Avec l’installateur, nous avons relevé
le défi de livrer, monter et programmer en un
temps record plus de 700 luminaires pilotés avec
le système de gestion d’éclairage LiveLink. Le
client est pleinement satisfait par le résultat :
les luminaires suspendus Luceos Slim en noir
s’intègrent parfaitement dans l’architecture
historique des Docks de Marseille », souligne
Cyril Tosello.
Fiche technique
Équipements : 726 Luceos H2-L CDP 6500-
840 ETDD 05 (noir) dont 122 maîtres LiveLink,
118 esclaves LiveLink et le reste en standard ETDD
(dimmable DALI)
• Efficacité énergétique : jusqu’à 150 lm/W
• Flux lumineux : 4 000 lm et 6 500 lm
• Durée de vie : 50 000 heures L90
• Répartition directe/indirecte
• IP 20, IK03, Classe 1
• Embouts frontaux enfichables pour l’intégration
de fonctionnalités supplémentaires
• Anti-éblouissement élevé selon UGR19 pour un
éclairage de postes de travail informatisés
• Variation de blanc disponible
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 35
Lumières Dossier
Siège social de Pernod Ricard, Marseille
Architecte : Éric Castaldi
Concepteur lumière : Indigo Energie
Solution éclairage : Trilux
©Trilux. Photo Christoph Meinschäfer
36 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 37
Lumières Dossier
L’éclairage led est devenu un choix incontournable pour les
consommateurs et les professionnels cherchant à allier efficacité
énergétique, durabilité et qualité d'éclairage.
Bureaux Reire, Reggio Emilia, Italie
Le projet d’éclairage de bureau de Reire a transformé l’espace en
un environnement moderne et fonctionnel, grâce à une conception
de l’éclairage visant à optimiser le confort et la productivité. Le
choix d’optiques spécifiques pour les postes de travail assure un
éclairage uniforme et non éblouissant, favorisant la concentration
et le bien-être.
• • • Suite de la p. 34
Mais cela ne se fait pas d’un coup de
baguette magique : rappelons-nous ce
que nous expliquait Christophe Luquet,
concepteur lumière, Ombrages, lorsqu’il
décrivait dans les colonnes du N° 39 de
Lumières le processus de rénovation
de l’éclairage du palais du Luxembourg.
Comme plusieurs décennies s’étaient
écoulées sans que l’éclairage du Sénat ait
connu de rénovation en profondeur, les
concepteurs lumière avaient dû procéder
à un état des lieux précis afin de déterminer
quels systèmes allaient être rem-
placés, améliorés ou ajoutés. L’analyse
de l’existant avait également répertorié
les consommations et les puissances installées.
« Nous avons travaillé sur des
technologies qui permettent de bénéficier
de consommations plus faibles,
déclarait Christophe Luquet, d’une
durabilité plus importante car le facteur
accessibilité constitue un élément
important du projet, compte tenu de la
hauteur à laquelle sont positionnés les
luminaires. Et nous avons eu recours à
des systèmes ajustables afin de pouvoir
régler in situ les intensités et la température
de couleur. »
Outre le recensement de tous les appareils
et de leur positionnement ainsi que
le relevé des consommations, les éclairagistes
ont mesuré les éclairements horizontaux
et verticaux, colorimétriques et
de luminance de la verrière. Cette analyse
a conduit à définir un éclairage variable et
modulable afin d’ajuster au mieux les effets
au moment de l’installation des luminaires
et de tenir compte à la fois des préférences
des sénateurs et des exigences
de captation des caméras. Une telle analyse
devrait se faire systématiquement
avant toute rénovation pour gagner en
efficacité et en durabilité.
© Ledvance
• • • Suite p. 40
© Artemide. Photo Michele Nastasi
38 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
© Photo : Didier Boy de la Tour © Photo : Didier Boy de la Tour
Métal 57, Boulogne-Billancourt
par iGuzzini
BNP Paribas Real Estate a chargé
Dominique Perrault Architecture du
projet architectural de reconversion
du site Métal 57. L’emblématique construction,
commandée par Renault, était l’œuvre de
l’architecte Claude Vasconi, qui a reçu le
Grand prix national de l’Architecture. Fruit
de la collaboration entre Dominique Perrault
et BNP Paribas Real Estate, en concertation
avec la ville de Boulogne-Billancourt et les
ayants droit de Claude Vasconi représentés
par Ignacio Prego Architecte, Métal 57 a
remporté 4 prix, dont celui du MIPIM dans
la catégorie « Best Refurbished Building ».
Le défi de la transformation dirigée par
DPA consistait à conserver l’architecture
d’origine et à l’adapter à de nouveaux
usages. La construction d’un nouvel édifice
en R+8 révèle par contraste la silhouette
du volume historique. Les éléments de la
façade du nouveau bâtiment, en acier Inox
satiné, captent et diffusent la lumière, alors
que les parois en verre encastrées et les
portes-fenêtres donnent du mouvement
et du rythme à l’ensemble.
À l’intérieur, dans la partie dite des « sheds »,
le bois et la brique renforcent la chaleur de
l’atmosphère.
Parfait représentant d’une nouvelle
génération de bâtiments tertiaires, il propose
de nombreux services comme un « food
court » cafétérias, restaurants, une salle
de sport et un business center, équipé
notamment d’un auditorium modulable.
Menée par Gaëlle Lauriot-Prévost, la
réflexion autour du système d’éclairage
part de la volonté de respecter le design
du bâtiment original. Le projet de Vasconi
laissait en effet entrer une abondante
lumière naturelle.
L’éclairage artificiel est intégré avec
précision à l’architecture du site, en la
mettant en valeur.
À cet effet, Gaëlle Lauriot-Prévost a conduit
le développement d’un appareil spécial,
fabriqué par iGuzzini, dont la source
lumineuse et les optiques garantissent un
éclairage non éblouissant. Le luminaire
spécial est basé sur l’iN30 et les cellules
de l’iconique Laser Blade, en intervenant
ponctuellement sur les groupes optiques,
sur l’alimentation et sur les différents
systèmes d’installation. Il a été fourni
en finition noire et s’insère dans un jeu
graphique du plafond bois.
22 versions de l’appareil ont été développées
afin d’être encastrées, posées en porte-àfaux,
en suspension, sur plafond et enfin
montées sur un mât (toutes dessinées
par Gaëlle Lauriot-Prévost), afin d’assurer
une uniformité esthétique malgré le
grand nombre de modèles. La principale
caractéristique de cet appareil est d’avoir
aussi des modules très longs – de plus de
deux mètres – avec des cellules lumineuses
sur toute la longueur et un flux lumineux
© Photo : Didier Boy de la Tour
réduit par rapport au standard.
L’appareil appliqué en porte-à-faux est
solidement disposé par groupes de trois,
dont deux avec émission directe et une
indirecte. Pour la version indirecte, iGuzzini a
développé des caches particuliers, appliqués
sur la partie visible, qui assurent l’uniformité
du langage créé par Gaëlle Lauriot-Prévost.
En outre, iGuzzini a fourni un important
travail d’assistance sur chantier, en
collaboration avec la société de conseil pour
l’éclairage. Toujours pour faciliter le travail
d’installation, des groupes optiques ont été
prévus, pouvant être installés, sur place, à
l’intérieur du profilé.
Maître d’ouvrage : BNP Paribas Real Estate
Architecte(s) : Dominique Perrault Architecture -
Dominique Perrault - Directeur de projet : Eric Servas
Concepteur(s) lumière : Dominique Perrault
Architecture - Gaëlle Lauriot-Prévost -
Responsable de projet : Anaïs Fernon - Conseil
pour l’éclairage : Jean-Paul Lamoureux
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 39
Lumières Dossier
• • • Suite de la p. 38
Il faut savoir que dans les bureaux l’éclairage
représente environ 20 % des consommations
d’électricité, aussi la modernisation
des installations s’avère-t-elle une des
opérations les plus rentables, à très court
terme, et durablement (voir la collection
« Clés pour agir » publiée par l’ADEME :
guide Rénover l’éclairage des bâtiments
tertiaires) ; encore faut-il qu’elle mette en
place des équipements efficaces. Et si la rénovation
thermique nécessite une approche
globale, l’éclairage peut être une première
étape pour entrer dans une démarche de
réduction de la consommation d’énergie,
avec des solutions simples et éprouvées, et
venir ainsi contribuer à atteindre des objectifs
fixés par le décret tertiaire.
Intégrer un plan de progrès énergétique
Le délégué général du Syndicat de l’éclairage,
Dominique Ouvrard, estime que « le
taux de rénovation de l’éclairage des
bureaux est de l’ordre de 10 % par an, et
que plus de 70 % ne sont pas conformes
aux exigences réglementaires d’efficacité
énergétique de la RT Existant par
élément ».
Cette réglementation thermique a pourtant
été créée il y a sept ans déjà, par
l’arrêté du 3 mai 2007 « relatif aux caractéristiques
thermiques et à la performance
énergétique des bâtiments existants »,
modifié par l’arrêté du 22 mars 2017.
Cet arrêté indique des niveaux de performance
énergétique à atteindre lorsqu’on
Crédit agricole de Guéret (23).
Luminaire AB sur mesure proposé par Ridi avec
plaque de finition également sur mesure, l’optique
microprismatique opalisée assure un éclairement
sans éblouissement des postes de travail, flux
lumineux de 6 170 lm. Équipé du système de
gestion APCON avec panneau de commande et
programmation de plusieurs scénarios suivant la
configuration de la réunion.
Ville de Montluçon (03).
Des downlights EDLR E2 ont remplacé 1 pour 1
sans changer les faux plafonds et en respectant
le diamètre de percement existant tandis que
les bureaux ont été équipés par un panel led
DALI FPL4 associé à une gestion de luminosité et
présence. La salle du conseil est éclairée par des
luminaires ronds Mirefa.
© Ridi
© Ridi
40 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
modernise le chauffage, la climatisation,
l’éclairage d’un bâtiment existant. Les
articles 42 à 46 fixent les exigences pour
toute rénovation de l’installation d’éclairage,
quelles que soient la surface et l’ancienneté
du bâtiment ou de la partie de bâtiment rénovée.
On y trouve notamment l’obligation
de gradation ou d’extinction par détection
d’absence, ainsi que de gradation automatique
de l’éclairage artificiel en fonction des
apports de lumière du jour ; chaque capteur
de lumière du jour régule l’éclairage sur
25 m² maximum ; la limite de puissance installée
pour l’éclairage général est de 1,6 W/m²
par tranche de 100 lux d’éclairement moyen
à maintenir.
Si la réglementation existe, et qu’elle n’est
pas si contraignante, pourquoi déplore-ton
encore la lenteur de la rénovation de
l’éclairage dans le tertiaire, et plus particulièrement
dans les bureaux ? Par manque
de connaissance de l’éclairagisme, pensent
les uns, ou de contrôle des installations
prétendent les autres. Deux raisons qui
conduisent encore trop souvent à ne pas
respecter les prescriptions techniques élaborées
par la maîtrise d’œuvre.
Pourtant, l’éclairage constitue un facteur
central dans l’environnement de travail et
joue un rôle déterminant dans la concentration,
voire pour la santé des salariés. Selon
le Syndicat de l’éclairage, de nombreux
bâtiments de bureaux sont encore équipés
de sources fluorescentes inefficaces, dont
la lumière papillote quand on les allume, et
qui sont peu adaptées aux besoins actuels.
Disparition consommée
de la fluorescence
Une fois encore, l’Union européenne intervient
et interdit la mise sur le marché
des sources fluorescentes. Longtemps
connues sous le vocable de « lampes à
économie d’énergie », voilà les lampes
et tubes fluorescents bannis du marché
européen. En effet, comme en 2009 avec
l’exclusion des lampes à incandescence
classiques, l’Union européenne force la
transition énergétique en coupant les
approvisionnements à la source. C’est le
principe des règlements issus de la directive
Écoconception. Les anciennes technologies
d’éclairage sont ainsi peu à peu
poussées vers la sortie, au profit des solutions
leds, plus efficaces et plus durables.
• • • Suite p. 44
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 41
Lumières Dossier
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
De Krakeling, Amsterdam
par Erco
Maître d’ouvrage : Kodde Architecten, Amsterdam -
Aménagement intérieur et conception lumière :
Casper Schwarz Architects, Utrecht
Erco a contribué à la métamorphose
de De Krakeling, un bâtiment situé à
Amsterdam et datant du XIX e siècle,
en espaces de bureau modernes pour
l’investisseur immobilier néerlandais
Wereldhave. Ce bâtiment, construit en
1888, était à l’origine un gymnase, puis,
plus récemment, un illustre petit théâtre.
Éclairer un intérieur aussi caractéristique
a représenté un défi : il fallait répondre
aux exigences posées par les bureaux
contemporains – notamment en matière de
durabilité, flexibilité et confort visuel – tout
en respectant et en révélant le caractère
historique du bâtiment.
C’est Kodde Architecten qui a restauré et
transformé le bâtiment de De Krakeling,
et Casper Schwarz Architects en a assuré
l’aménagement intérieur. En plus des postes
de travail situés sur tout le pourtour du rezde-chaussée,
une spectaculaire structure
en verre et lames de bois a été intégrée
au centre de l’espace. Cette structure, qui
rappelle l’intérieur en bois d’origine, abrite
d’autres bureaux et salles de réunion.
L’intention architecturale était de préserver
et de célébrer l’histoire du bâtiment tout en
créant un espace de travail contemporain.
Ainsi, des traces des couleurs des peintures
d’origine ont, par exemple, été laissées à de
nombreux endroits, tandis que la nouvelle
structure en bois respecte l’enveloppe du
bâtiment sans la toucher.
De la lumière et non des luminaires
C’est un installateur qui a, dans un premier
temps, imaginé la solution d’éclairage,
prévoyant des chemins de câbles, des
projecteurs et un éclairage général. Mais
le tout paraissait très envahissant dans
l’espace. Casper Schwarz s’est alors tourné
vers Erco et lui a demandé de trouver une
solution plus réfléchie, plus contemporaine
et plus discrète, qui s’harmonise avec
l’intérieur historique.
Le concept minimaliste proposé par Erco
se concentre sur la lumière et non sur les
appareils d’éclairage. Du point de vue de la
préservation du patrimoine, il était essentiel
de minimiser toute intervention dans le tissu
du bâtiment. Dans les zones, qui constituent
des éléments architecturaux sensibles, des
détails techniques tels que la passerelle en
bois en hauteur et ornementée, permettent,
dans la mesure du possible, de dissimuler les
sources lumineuses.
Une centaine de projecteurs Optec montés
sur rails conducteurs et dotés de répartitions
de lumière Wallwash et Wide-flood sont
les principaux luminaires utilisés ici.
Les systèmes sur rails conducteurs
qui éclairent l’élément incurvé du plafond
sont installés à la jonction de la passerelle et
du plafond, tandis que ceux qui inondent les
murs en hauteur sont placés sur les piliers
de la passerelle. Cela a permis un montage
discret, sans percer ni sectionner
la structure.
Le recours à l’éclairage indirect sur les
surfaces verticales et horizontales du
bâtiment principal permet une illumination
42 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
douce mais plus complète de l’espace.
En outre, cela met en valeur les détails
architecturaux, tels que le plafond en bois
d’origine.
Éclairer uniquement là où c’est nécessaire
Conformément à la philosophie Greenology
d’Erco, l’objectif du système mis en
place consiste à n’éclairer que ce qui est
nécessaire, de manière à éviter le gaspillage
d’énergie. L’éclairage fonctionnel fournit une
lumière précise aux espaces de travail et
aux zones de circulation. Les plafonds et les
murs sont éclairés afin d’équilibrer l’espace,
donnant ainsi vie aux trois dimensions de
l’architecture intérieure.
Les downlights Jilly montés sur rails
conducteurs – également disponibles en
versions apparente, suspendue et encastrée
– ont été utilisés pour les espaces de bureaux
privés au premier étage de la nouvelle
structure en bois. Ici, leur but était d’accroître
la flexibilité, de répondre aux différentes
configurations du bureau moderne, en
permettant une personnalisation et un
repositionnement faciles en fonction de
l’évolution des postes de travail. Élégant et
minimaliste, le downlight Jilly se caractérise
par un boîtier plat, rectangulaire, adapté
aux pièces de faible hauteur sous plafond. Il
associe un système de lentilles extrêmement
efficace à une grille anti-éblouissement,
alliant confort visuel et efficacité lumineuse
élevée. La puissance et la répartition de la
lumière autorisent un large espacement entre
les appareils pour des concepts d’éclairage
conformes aux normes en vigueur tout en
étant économiques.
Polyvalent et visuellement attrayant
Ailleurs, il a été fait appel aux luminaires
Iku, Parscan et Pollux pour toute une série
d’applications. Les downlights Iku, par
exemple, ont été mis en place dans les salles
de réunion et d’attente du rez-de-chaussée.
Ils fournissent un éclairage d’ambiance
offrant un grand confort visuel. Disponible
en cinq tailles et cinq répartitions de lumière,
Iku est doté d’une lumière Tunable White.
Avec ses répartitions Wallwash et double-
Wallwash, il permet de créer une perception
de profondeur visuelle dans les pièces et les
couloirs, augmentant ainsi l’impression de
luminosité. Pollux, un projecteur polyvalent,
fournit une lumière d’accentuation dans
la salle d’attente, entre autres. Parscan,
compact mais puissant, vient compléter
les équipements Optec dans le bâtiment
principal. Intégré à la structure type serre,
entièrement vitrée, de l’espace déjeuner, il
crée, par ailleurs, une ambiance chaleureuse
le soir et les jours d’hiver.
Erco a travaillé en étroite collaboration avec
Casper Schwarz Architects pour concevoir
le système d’éclairage, lorsque le plan prévu
à l’origine par le promoteur a été abandonné.
« Je me suis beaucoup battu pour créer un
système d’éclairage qui ferait briller le bâtiment
et qui contribuerait à l’ensemble du concept. »
Tout en accentuant le rythme de la structure
d’origine, l’éclairage a créé un environnement
de bureau moderne et sophistiqué.
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik © ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 43
Lumières Dossier
Bureaux ATP à Copenhague.
La nouvelle solution d’éclairage a permis
d’augmenter le niveau d’éclairement et
de passer de 200 à 300 lux, et en même
temps a permis de réaliser des économies
d’énergie de 40 %.
• • • Suite de la p. 41
L’interdiction de mise sur le marché européen
concerne, depuis :
- le 24 février 2023, les tubes fluorescents à
longue durée de vie et les lampes fluorescentes
compactes avec appareillage non intégré
(CFL-ni) de moins de 20 000 heures ;
- le 24 août 2023, les tubes fluorescents T5 et
T8, lampes fluorescentes compactes (avec
une durée de vie de plus de 20 000 heures).
Les produits déjà mis sur le marché européen
peuvent continuer à être vendus
jusqu’à épuisement des stocks, ce qui ne
manquera pas de se produire à court terme.
Le bannissement constitue donc un autre
levier fort pour diminuer l’empreinte énergétique
de l’éclairage dans le tertiaire.
Moderniser les installations permettrait de
réduire cette empreinte et de générer des
économies substantielles, sachant que les
leds consomment jusqu’à 75 % d’énergie en
moins que les lampes fluorescentes. Selon
le Syndicat de l’éclairage, le simple fait de
passer les installations en led (dans le parc
de bureaux privés) permettrait de réduire
de 40 % la puissance installée, et de 30 %
les durées d’allumage grâce à l’utilisation
d’automatismes tels que la détection ou la
gradation.
Joindre l’utile à l’agréable
Mettre en place des automatismes comme
la détection de présence et de luminosité,
non seulement permet de réduire les
dépenses énergétiques, mais améliorent
en même temps le confort des occupants.
Ceci n’est pas une information très nouvelle
et pourtant, les rénovations commencent
à peine à faire appel à ces équipements
(on en a quelques beaux exemples
dans ce dossier), alors qu’ils sont disponibles
depuis plus de dix ans.
Rappelons que de tels systèmes apportent
aussi des effets bénéfiques sur la santé.
Plusieurs études ont montré l’intérêt d’un
éclairage chronobiologique, c’est-à-dire
qui reproduit à l’intérieur les variations de
la lumière du jour. Il semble donc logique
de l’utiliser pour améliorer le bien-être
au travail. Les préférences en éclairage
varient souvent en fonction de l’âge, des
horaires et de la tâche de travail, mais
les utilisateurs expriment tous un même
besoin : pouvoir au moins adapter l’intensité
et la température de couleur selon
ses préférences. C’est ce que l’on appelle
le Human Centric Lighting, ou éclairage
biodynamique, ou encore éclairage
anthropocentré, système désormais disponible
dans la plupart des outils de gestion
associés aux luminaires leds, à la portée
des maîtres d’ouvrage et des gestionnaires
d’établissements tertiaires, soucieux de
fournir une lumière confortable et durable
aux utilisateurs. n
© Zumtobel
44 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
Enquête produits
Performants et connectés
Adaptés, flexibles, variables, ils ne manquent ni de
souplesse ni d’efficacité ces luminaires conçus pour
remplacer des solutions obsolètes et énergivores.
La rénovation doit s’accélérer, il ne suffit plus de
passer à l’éclairage led ; les appareils proposés pour
les consommations permettent aussi d’améliorer
l’éclairage en termes d’efficacité et de confort visuel,
tout en améliorant les conditions de travail grâce
à des systèmes intelligents embarqués.
OptiClip Terra de SYLVANIA
Il s’agit du premier luminaire led (voir p. 60) dont la
structure est fabriquée à partir de papier certifié à
60 % recyclé et 100 % recyclable. Il se compose de
deux modules leds amovibles clipsés sur la surface du
luminaire et reliés au driver par connexion plug & play. Il
présente une efficacité lumineuse jusqu’à 127 lm/W et un
UGR < 19. Disponible en 600 × 600 mm, en blanc chaud
(3 000 K) et en blanc neutre (4 000 K) avec un IRC > 80,
il se décline en version gradable DALI et SylSmart
Connected.
www.sylvania-lighting.com/fr-fr
Ibis de DISANO
Ce plafonnier offre un maximum
de bien-être visuel en émettant une lumière
douce et homogène. Il comporte un corps en tôle
d’acier estampé, avec montage par le dessus sur
fers et une optique basse luminance à ventelles
simples avec lentille PMMA. UGR < 16. Il présente
un flux de 3 265 lm en 4 000 K, et de 3 036 lm
en 3 000 K avec, dans tous les cas, un IRC de 90.
Maintien du flux lumineux à 90 % : 50 000 heures
(L90/B10).
www.disano.it/it
Spacepad d’iGUZZINI
Doté d’une double longueur pour une plus grande surface éclairante, ce luminaire intègre Organic
Response, le système plug & play qui permet de déplacer cette version « double » sans avoir à
reprogrammer les paramètres de gradation et d’allumage. Chaque élément conserve sa propre
programmation même en cas de débranchement momentané, et communique automatiquement avec
les modules voisins quand il est à nouveau branché. Il atteint 150 lm/W. Il offre la fonction de « Space
Management » qui permet d’envoyer au cloud des informations sur l’occupation des espaces.
www.iguzzini.com
Panel Flex de LEDVANCE
Ajustable sur le lieu d’installation, ce plafonnier permet de choisir parmi 4 niveaux de
luminosité pour un éclairage de bureau, même en cas de plafonds hauts. Le flux
lumineux peut être réglé lors de l’installation, de 2 830 lm à 5 220 lm, directement
sur l’alimentation à l’aide d’un sélecteur de puissance. Les systèmes Vivares
proposent différentes options de gestion intelligente de l’éclairage pour
les bureaux. Avec la version DALI, le luminaire optimise l’éclairage des
espaces de travail pour améliorer le confort, la productivité et réaliser
des économies d’énergie conséquentes.
www.ledvance.fr
46 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Dossier
Iku d’ERCO
Ce downlight a été conçu pour être installé sur rail conducteur. Il propose une répartition de
lumière Wide flood (70°) et un UGR < 19 avec une efficacité élevée de plus de 100 lm/W. Les
couleurs de lumière disponibles vont de 2 700 K à 4 000 K. Les versions dotées de la technologie
Tunable White permettent de régler en continu les températures de couleur. En plus de la version
On-board Dim, ce downlight est disponible en version DALI et Casambi sans fil via Bluetooth.
www.erco.com/fr
Détecteur PD11-M-DACO-FLAT
DALI-2 de B.E.G.
Ce détecteur de présence est
doté d’un contrôleur d’application
DALI intégré pour une commande
d’éclairage économe en énergie ; il est
certifié DALI-2 et comprend une alimentation
électrique DALI intégrée. Il comporte une
interface DALI pour la commande de ballasts
numériques et gradables en mode broadcast. La commutation
et la variation manuelle sont possibles par l’intermédiaire
d’un bouton-poussoir conventionnel. La communication IR
bidirectionnelle permet une intégration rapide dans la fonction
de gestion de projet de l’application B.E.G. One.
www.beg-luxomat.com/fr
Tramao de ZUMTOBEL
Trois en un, ce luminaire combine une
lumière efficace avec une capacité
d’absorption acoustique. Il offre
une émission directe et indirecte et
possède des micro-réflecteurs pour
une lumière dirigée. Il peut être géré
individuellement en fonction des besoins
des utilisateurs à l’aide de sa commande
DALI ou Bluetooth. Il peut également être
gradable en Tunable White, ou fixé sur
une température de couleur déterminée.
Il se décline en deux dimensions et
propose 4 flux : 5 500 lm et 8 500 lm ;
7 500 lm et 10 500 lm selon la taille.
www.zumtobel.com/fr-fr
Ludic Touch de RADiAN
Cette gamme se décline en
lampadaires, simple et double
tête (sur pied ou plan de travail),
appliques murales ou pour mâts
techniques, et suspensions. Elle
offre une efficacité lumineuse
de 143 lm/W et existe en deux
températures de couleur, 3 000 K et
4 000 K. Elle est proposée en version
éclairage direct / indirect dissocié
et commandé séparément ou en
version éclairage direct / indirect
simultané avec commande unique.
www.radian.fr
HubSense d’INVENTRONICS
La gamme HubSense s’agrandit avec
le nouveau capteur d’intégration,
au format Zhaga 20, pour insertion
dans les luminaires. Compatible
HubSense et NLC, le dernier-né du
protocole Bluetooth, ce détecteur de présence et
de luminosité convient à la rénovation de l’éclairage des bureaux.
Avec une consommation réduite (10 mA) et une portée de 20 m en Bluetooth,
ce capteur détecte tous les mouvements à 360° sur une surface jusqu’à 8 m².
Certifié D4i, Qualified Bluetooth Mesh et Networked Lighting Control, il permet
une mise en œuvre rapide et intuitive des luminaires.
www.inventronics-co.com
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 47
Lumières Dossier
E-Line Pro de TRILUX
Cette ligne lumineuse se distingue par son
efficacité énergétique élevée (jusqu’à 207 lm/W) qui
contribue à réduire la consommation d’énergie et l’empreinte carbone
des bâtiments. Ce concept complet a été récompensé par l’iF Design Award
2024. Elle offre le bon éclairage pour chaque application, grâce à 21 optiques
personnalisées. La gamme s’étend des solutions sans éblouissement
(UGR < 19) pour les bureaux à des versions IRC > 90 pour un rendu des
couleurs optimal, en passant par les optiques ConVision pour une qualité
d’éclairage élevée. Un module pour l’éclairage indirect et des solutions HCL
(éclairage biodynamique) sont disponibles.
www.trilux.com/fr
Funivia d’ARTEMIDE
Une corde, le câble qui transporte l’énergie, les
éléments de fixation dans l’espace constituent
la base de ce système. Le câble est le canal de
l’alimentation du système sur lequel les éléments
lumineux sont connectés, il se déplace sans
interruption dans l’espace. Il est fixé sur le côté,
au sol ou au plafond. À partir d’un seul point
d’alimentation, il peut fonctionner indéfiniment,
la seule limite étant la puissance installée sur sa
longueur. Chaque appareil peut être contrôlé par
un réseau sans fil avec Artemide APP ou par un
bouton-poussoir de gradation sur l’adaptateur.
www.artemide.com/fr
Axiome de SUNLUX
Une prédécoupe pour
l’arrivée en goulotte en
rénovation. Destiné aux
circulations horizontales
et verticales, ce luminaire
s’installe en applique ou en
plafonnier. Il fournit un flux
entre 370 lm à 2 700 lm, avec une
efficacité lumineuse supérieure à
100 lm/W. Il propose deux températures
de couleur : 3 000 K et 4 000 K. Existe en deux tailles :
0 260 mm, H 98 mm et 0 320 mm, H 100 mm.
www.sunlux-group.com
Mirefa de RIDI
Ce downlight fournit
une efficacité lumineuse
de 114,4 lm/W (pour un flux
sortant du luminaire de 2 860 lm), avec
une température de couleur de 4 000 K et un UGR < 19. Il offre
une diffusion lumineuse directe. Le corps est en tôle d’acier,
blanc ou noir, thermolaqué. Le montage s’effectue par pinces à
ressort. Il comprend des mini-réflecteurs carrés pour un confort
visuel maximal. Répartition lumineuse extensive.
Le ballast est situé dans le boîtier extérieur.
www.ridi.de/fr
U7 d’ETAP
La combinaison sublime de leds de puissance moyenne et de lentilles sophistiquées
(led+Lenstm) produit un confort visuel maximal et une distribution lumineuse
optimale. La version OFR (Optimized for Renovation) à distribution
lumineuse extensive moyenne, optimisée pour les écartements
petits à moyens. La version OFI (Optimized for Interdistances)
– à distribution lumineuse extensive ou très extensive – conçue pour
atteindre des écartements maximums. Grâce au système optique flexible, U7 est
adapté aux rénovations. Il offre une efficacité de 152 lm/W en 4 000 K. DALI gradable.
www.etaplighting.com/fr
48 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Designer
© Atelier Loupiote
L’équipe de l’Atelier Loupiote autour de Maxime Dubois
Ingénieur dans le génie industriel et les process, Maxime Dubois lance en 2020 Atelier
Loupiote, une entreprise de création de lampes artisanales françaises. Ce projet, qui
a germé durant une formation sur l’innovation et l’entrepreneuriat, s’est concrétisé
pendant la pandémie et les confinements successifs. Son objectif avant tout : mettre en
valeur le bois au travers de l’éclairage, et lancer un appel à l’action pour prouver qu’il
est possible d’entreprendre en France, localement et avec des valeurs fortes. Tous les
luminaires sont conçus et produits de A à Z dans l’atelier de Villeurbanne, et prennent
la forme d’un assemblage de pales de bouleau articulées autour d’une roue centrale.
Et c’est au client de les monter lui-même. Prévu au départ pour un modèle de vente
exclusivement en ligne, l’Atelier Loupiote, fort de ses premiers succès, se lance dans la
vente omnicanale, à la fois physique et en ligne.
Une démarche audacieuse,
une approche minimaliste
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Comment est né l’Atelier Loupiote ?
Maxime Dubois – Je souhaitais créer un projet pour mettre en
valeur le bois dans un objet du quotidien. Nous sommes en
contact avec les luminaires tous
les jours et ils ont vocation
à sublimer nos espaces de
vie. Je suis parti du constat
que le marché du luminaire
domestique est inondé de
produits importés, et que tous
ces produits se ressemblent. Nous
avons donc souhaité proposer une
alternative, avec des luminaires fabriqués
en France. Nous avons réalisé un long travail
de recherche sur les matériaux respectueux de
l’environnement pour réduire l’impact
environnemental de nos luminaires.
Nous avons donc opté pour des
essences fines de bois clair, à
l’image du bouleau, qui crée
un miroitement doux, et
produites près de chez nous,
en France et en Italie dans
des forêts gérées durablement. Notre volonté est de faire plus
avec moins, au travers d’une approche minimaliste. Toutes
les phases sont optimisées, de la découpe du bois pour éviter
les chutes au packaging. Les clients reçoivent nos luminaires
dans de petites boîtes plates, contenant les pâles, les roues,
le système électrique et une notice de montage. Ce packaging
permet de réduire les volumes lors du transport. Tous nos
luminaires s’emboîtent sans colle, ni vis ni outils. L’assemblage
par le client est une volonté de notre part, car cette phase lui
permet de s’approprier son nouveau luminaire.
Quel est le processus de conception de vos luminaires ?
Maxime Dubois – Tout commence par une idée de forme,
matérialisée par un premier croquis. Nous passons ensuite
sur un logiciel de conception en 3D pour visualiser le rendu et
anticiper l’emboîtement des différentes pièces. Puis, nous créons
un prototype, à l’aide d’un logiciel de fusion et d’une découpeuse
laser. Cela nous permet d’avoir un aperçu réel du rendu, et
de revenir, si besoin, sur le design.
Il s’agit d’un processus itératif, qui
nous permet de tester de nouvelles
formes en croquis et de voir si le
prototype nous plaît. Parfois, il nous
arrive de répondre à des demandes de
clients qui viennent avec leurs idées, et que
nous réalisons conjointement. La singularité de
nos luminaires est le jeu d’ombres et de lumière
engendré par les pales, auquel nous réfléchissons dès
la conception. Cela découle de notre volonté de créer
des luminaires originaux et singuliers. Les fines
pales de bois capturent et laissent échapper
la lumière, créant un éclairage graphique.
Pouvez-vous nous expliquer
le design du luminaire
Albatros (notre photo) ?
Maxime Dubois – Ce luminaire
offre un aspect discontinu, qui évoque le ramage d’un oiseau.
Nous l’avons conçu et ce nom est arrivé dans un second temps,
en observant ce que cette forme nous évoque. Nous souhaitons
insuffler une dimension poétique à nos designs et nous choisissons
des formes sur lesquelles nous posons des noms poétiques. Lors de
la conception de nos luminaires, nous n’avons pas de buts précis.
Nous produisons une importante quantité de designs et nous
sélectionnons les plus réussis. Pour l’Albatros, l’objectif était de
créer une nouvelle suspension. Nous avons donc réalisé un travail
de recherche de formes dans ce sens. L’essentiel de nos designs ne
débouche pas sur la production de luminaires, mais ces travaux de
recherche nous servent pour nos prochaines créations.
Rubrique réalisée par Alexandre Arène
50 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Manufacture
Mathieu Lustrerie, par amour des lustres
© Mathieu Lustrerie
Régis Mathieu, à droite, lors d’essais sur les vernis
des lustres de Notre-Dame de Paris.
Mathieu Lustrerie est une société de réfection et de création de lustres, mais sa
mission va bien au-delà. Ce sont des passionnés, des mordus. Créée en 1948 à
Marseille par Henri Mathieu, sous le nom de Mathieu FALL (Fabrication artistique
de lustres et de luminaires), l’entreprise passe entre les mains d’Yvette Mathieu en
1982, puis de Régis Mathieu, l’actuel dirigeant, en 1992. Il reprend le flambeau à
19 ans pour relancer l’activité de ses parents qui battait de l’aile. L’entreprise quitte
Marseille pour Gargas, dans le Luberon, en 2002, et devient Mathieu Lustrerie, une
société de réalisation de luminaires sur mesure. En parallèle, Régis Mathieu répond
à un premier appel d’offres de l’Assemblée nationale qu’il gagne, et développe les
compétences de son entreprise dans la restauration. La Lustrerie Mathieu remporte
de nombreux appels d’offres et restaure les lustres d’exception, de l’Opéra de
Paris au château de Versailles, en passant par le musée national de la Marine, et
plus récemment les lustres de Notre-Dame de Paris. Parallèlement à son entreprise, Régis Mathieu cultive sa passion
en collectionnant des lustres de toutes les époques et de tous les continents. L’atelier de Gargas, une ancienne usine
d’ocres, est un écrin et surtout, un lieu de transmission. Des visites gratuites sont organisées toute l’année pour faire
partager cette passion aux visiteurs et retracer des siècles d’histoire à travers les lustres.
L
e positionnement de Mathieu Lustrerie est une passion des
lustres, et les ateliers de Gargas sont un lieu dédié aux lustres.
L’objectif est double. D’abord, le travail au service des lustres,
qui englobe la maîtrise de la technique de restauration, la technique
de réédition, la création, la dorure, le traitement de surface, la lumière,
le travail sur le cristal, la recherche historique… Régis Mathieu
a constitué tout au long de sa carrière une grande bibliothèque d’archives
sur les lustres, qui a notamment servi lors de la restauration de
ceux de Notre-Dame de Paris.
La deuxième mission de l’entreprise est la transmission de cette passion.
Régis Mathieu a voulu donner un sens à toutes ces connaissances
acquises au fil du temps. Mathieu Lustrerie dispose d’un lieu
unique au monde, avec 5 000 m² répartis sur trois bâtiments monumentaux,
abritant l’atelier, un musée et une salle d’exposition accueillant,
selon les périodes, les lustres contemporains créés par la lustrerie
Mathieu ou des expositions temporaires. Ce parcours de visite est
gratuit et raconte l’histoire des lustres et ce travail au service de ces
objets d’exception. « Le partage de cette culture fait que le public
s’intéresse aux lustres et qu’il les regarde avec de bons yeux et les
utilise correctement », explique Régis Mathieu.
© Mathieu Lustrerie
Vue de l’exposition des
lustres de Notre-Dame
de Paris dans le musée,
à l’atelier de Gargas.
Visite de la lustrerie
Trois histoires se succèdent.
La première est
l’histoire des compagnons
qui travaillent au service
des lustres. Les ateliers
sont bordés de
coursives, ce qui permet
aux visiteurs d’observer
leur travail.
Ensuite, l’histoire chronologique
des lustres
est décrite à travers une
longue collection, du
XV e siècle aux luminaires
contemporains.
Les visiteurs poursuivent
cette promenade à travers
les anciennes usines
L’atelier de restauration des lustres anciens à Gargas.
d’ocres, lieux magiques, bercés d’histoire dans la région.
Puis, le parcours repasse au milieu des ateliers et arrive en bas où la
dernière pièce abrite soit une exposition – par exemple l’exposition
Notre-Dame de Paris au cours de l’été 2024 – soit des luminaires
contemporains que l’on dessine et que l’on réalise. Après l’analyse, la
compréhension, l’histoire et la culture, le musée laisse place à l’émotion.
Contemporain, l’objet prend le premier rôle ; plus ancien, il est
important de savoir à quelle époque sa fabrication se situe, si c’est la
première fois que des lustres ont été éclairés avec du gaz, de l’huile, si
c’est le début des bougies, des chandelles, si ça polluait, si ça sentait
mauvais ou bon… il y a toute une histoire liée à l’objet lui-même.
© Mathieu Lustrerie
Des archives uniques au monde
À chaque fois que Mathieu Lustrerie intervient sur un chantier ou
que l’entreprise est consultée, les compagnons doivent réaliser des
recherches, un travail de compréhension et de préservation. Ces informations
sur les lustres sont intégrées aux archives. L’objectif est de
52 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Manufacture
mettre en sécurité les lustres en termes de dessin, de modèle, de possibilité
de les refaire s’ils disparaissent, brûlent, sont volés… « Nous
sommes ainsi garants d’une énorme base de données et archives de
luminaires, toutes époques et tous pays confondus », détaille Régis
Mathieu. L’entreprise intervient dans toute l’Europe, en Amérique du
Sud, en Asie, ou encore en Russie, dans les musées du monde entier...
Réédition de lustres anciens
Ce savoir-faire et cette mine d’informations ont permis à la lustrerie
de développer une activité de réédition de lustres anciens. « Par
exemple avec le château de Versailles, grâce à une licence du château
de Versailles et du ministère de la Culture, pour rééditer à l’identique
des objets des rois de France. Nous apposons une estampille spéciale
pour montrer que la réédition est autorisée par l’État et qui prouve
qu’il s’agit de la continuité d’un original. » Mathieu Lustrerie verse
des droits au château de Versailles pour ces rééditions. Ainsi, clients
français et étrangers peuvent bénéficier de ces objets, dessinés par des
maîtres, pour des rois. L’objectif est donc de perpétuer ces métiers,
dans la continuité des savoir-faire anciens.
Création de lustres contemporains
Le classique d’aujourd’hui doit être dessiné et construit pour que
demain, les historiens
et les restaurateurs
puissent avoir du recul
sur ces créations. Mathieu
Lustrerie crée des
luminaires contemporains,
avec les mêmes
matériaux, les mêmes
mains, les mêmes
gestes, le quartz, la lumière,
l’or, le bronze,
l’argent… « Quand on
a cette passion pour
l’histoire des lustres,
on doit absolument
écrire l’histoire d’aujourd’hui,
sinon il n’y
aura pas de restaurateurs
demain », confie
Lustre Astrolab, créé par Mathieu Lustrerie.
Régis Mathieu.
© Mathieu Lustrerie
Une collection impressionnante
« Nous avons constitué une collection de plus de 1 000 lustres anciens.
Nous avons aujourd’hui des lustres de toutes les époques, de
tous les temps, dans tous les états, pour avoir comme un livre ou
une base de données pléthorique, mais en réel », explique Régis Mathieu.
Cette collection prend tellement de place qu’un bâtiment a été
construit spécialement. « Je ne veux pas que le public vienne acheter
des lustres ici, mais qu’il comprenne leur histoire. Cela permet de
toucher tous les visiteurs et pas seulement ceux qui ont les moyens »,
précise Régis Mathieu. Dans ce bâtiment, appelé le musée, l’objectif
est le partage, rendu possible par la gratuité de la visite. L’objectif est
de créer une connexion entre les visiteurs et l’histoire de ces pièces,
leur transmettre un peu de cette culture, et qu’ils quittent le musée
des étoiles dans les yeux. Les visiteurs tournent autour des lustres,
qui mesurent parfois plus de 10 mètres de haut, conçus pour les cages
d’escaliers ou les salles d’opéra.
Location
de luminaires
Comme la lustrerie
compte plus d’un
millier de pièces, il
arrive que des clients
émettent le souhait
d’en changer régulièrement.
C’est notamment
le cas des
hôteliers, des restaurateurs
ou même de
clients privés. Dans
ce cas, la lustrerie Réédition du Lustre monumental Louis XV.
part d’un modèle présent
chez les clients, qu’elle étale sur quelques années, sous la forme
d’une location. Mathieu Lustrerie reste donc propriétaire des lustres
et le client en change quand l’envie lui prend. Pour des restaurants
par exemple, certains clients ont une activité d’extérieur l’été et d’intérieur
l’hiver. Cela permet d’installer des lustres pour la période de
Noël et en changer en février, puis de nouveau pour l’été. « Si vous
prenez quelque chose pour quelques mois, vous pouvez prendre un
risque que vous n’auriez pas pris, en choisissant des choses inattendues,
qui correspondent davantage à notre collection », explique
Régis Mathieu. Les équipes de la lustrerie envoient les images et les
petites histoires des lustres que les clients pourraient installer chez
eux. « L’idée est qu’ils peuvent passer de l’art déco à l’art nouveau,
de l’art nouveau au XVIII e en cristal, au XVII e où les cristaux étaient
de petites perles, à la haute époque avec des lustres en fer forgé, et
revenir à des choses très contemporaines, plutôt XX e siècle en plexiglas
de couleur, pourquoi pas aller dans les lustres de mon père qui
sont des formes de coquillages en aluminium. » L’objectif de Régis
Mathieu répond toujours à cette même idée : le partage de la culture
des lustres. Si les clients peuvent changer leurs lustres, ils vont développer
une connaissance, se poser les bonnes questions. Régis Mathieu
fait une analogie avec les voitures ou les montres anciennes. On
ne cherche alors plus la fonctionnalité, mais la compréhension de ces
objets historiques qui servent au plaisir et au pouvoir. Aujourd’hui,
l’éclairage est réalisé avec des spots, des lampadaires, des lampes. Nul
besoin de l’éclairage d’un lustre, qui éclaire peu et prend la poussière.
« On revient au lustre pas pour la lumière, mais pour l’objet et ce
qu’il représente, comme un tableau, une sculpture… Les lustres sont
là pour apporter de la solennité, une esthétique, mais pas de l’éclairage
», explique Régis Mathieu. On retrouve l’objet et la liberté de se
faire plaisir avec. D’autant que les lustres ne s’usent pas et qu’ils sont
manipulés uniquement par les employés de la lustrerie. Des équipes
dédiées assurent l’installation et le remplacement lorsque les clients
souhaitent en changer.
La lustrerie Mathieu, en plus de sa maison mère de Gargas, dispose
d’ateliers à Paris, dont un place de la Concorde, dans l’Hôtel de la
Marine, qui est l’ancien atelier du garde-meubles de la Couronne. Cet
atelier dans lequel les compagnons de la lustrerie restaurent les lustres
pour les monuments historiques est ouvert aux visites. L’entreprise
possède également une galerie place Beauvau et des entrepôts pour
héberger cette gigantesque collection.
L’œuvre de la vie de Régis Mathieu a été, au-delà de la rénovation et
de la création de lustres, de partager avec le public leurs singularités
et leur histoire.
© Mathieu Lustrerie
Alexandre Arène
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 53
Lumières Manufacture
MATHIEU LUSTRERIE :
Faire revivre les lustres de Notre-Dame
© Mathieu Lustrerie
La lustrerie Mathieu travaille au service des lustres de Notre-Dame de Paris depuis une dizaine d’années. Ses
compagnons avaient restauré les candélabres et le lustre du chœur, ce dernier fut installé à la basilique Saint-Denis,
ce qui l’a sauvé des flammes. Lors de l’incendie du 15 avril 2019, la majorité des lustres, encore présents dans la
cathédrale, ont été fortement endommagés et pollués. Du plomb présent dans le faîtage et la flèche a fondu dans les
lustres. Ce travail de réfection a donc démarré par une importante phase de dépollution, avant un processus itératif
de réfection et de finition pour atteindre le résultat demandé par le cahier des charges. L’objectif était de donner aux
lustres le même aspect que celui du chœur épargné. Un chantier intégralement mené par la fille de Régis Mathieu,
Inès, qui représente la prochaine génération de la société.
« Avant de faire notre travail de restaurateurs, il a fallu
que l’on se forme et qu’on réalise un travail très spécifique
de dépollution. »
La première étape a été réalisée dans les salles du centre de stockage et d’étude des vestiges de
Notre-Dame, qui se trouvent dans un lieu tenu secret à Saint-Witz, dans le Val-d’Oise. Tout ce qui
a brûlé à Notre-Dame a été stocké dans un immense hangar : éléments de charpente, clous, objets
brûlés… Les lustres étaient noircis, certains étaient tombés, des pièces avaient fondu et le plomb
s’était parfois mêlé aux lustres. Avant de pouvoir transporter les lustres dans les ateliers de la
lustrerie Mathieu à Gargas, dans le Luberon, pour démarrer leur réfection, la dépollution a eu lieu
au sein du hangar de Saint-Witz.
© Mathieu Lustrerie
« Une fois les lustres dépollués, nous avons réalisé six mois
d’état des lieux, d’analyses et formalisé un protocole en lien
avec l’architecture. »
Dans l’atelier de Gargas, une salle était dédiée aux lustres de Notre-Dame. Six mois ont été
nécessaires pour réaliser un état des lieux de chaque lustre, pour savoir quelles pièces pouvaient être
restaurées et lesquelles devaient être refabriquées. Chaque lustre était dans un état différent : ceux
près des flammes et ceux qui étaient tombés n’étaient pas dans le même état que ceux positionnés
près de la nef. En parallèle, un travail de recherche sur les finitions a été réalisé, amenant à la
conclusion que les lustres avaient été vernis et non dorés. Dans les archives de la lustrerie Mathieu,
les catalogues de Poussielgue, le fabricant des lustres, ont été une mine d’informations pour les
compagnons, qui ont pu retrouver les dessins des lustres et même les prix de vente de l’époque. Un
protocole de restauration a été soumis à l’architecture.
© Mathieu Lustrerie
54 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Manufacture
« Nous avons travaillé sur la technique avec laquelle les
lustres ont été dorés à l’époque et fait venir une spécialiste
des vernis du XIX e siècle. »
Après une longue phase d’étude et d’essais, et un nettoyage peu concluant, les compagnons
de la lustrerie ont mis au point un vernis équivalent à celui mis en œuvre à l’époque de la
création des lustres. La couleur était extrêmement jaune, ce qui était la volonté d’Eugène
Viollet-le-Duc, l’architecte chargé de la rénovation de Notre-Dame au XIX e siècle, qui avait
commandité ces lustres. Mais là, les choses se compliquent, car le vernis ne fait que teinter.
Mais comme il a fallu vernir des pièces anciennes et des pièces neuves, le rendu n’était pas
homogène. Différents vernis ont donc été créés pour les pièces neuves et les pièces anciennes.
Une fois que les compagnons sont parvenus à obtenir un lustre homogène en termes de
finitions, il a été remis à sa place et éclairé dans Notre-Dame pour valider le rendu.
© Mathieu Lustrerie
© Mathieu Lustrerie
© Mathieu Lustrerie
« Nous avons démonté tous les lustres, avons
réparé toutes les pièces qui étaient cassées,
fendues, abîmées et nous avons refabriqué
toutes les pièces neuves. »
Quand les lustres avaient été enlevés de la nef pour être placés dans
les arches latérales, la moitié des bougies et des bobèches avaient été
démontées. Les lustres ont donc été déshabillés à moitié. Le travail que
demandaient les architectes était de reconstituer les pièces manquantes
et de rendre les lustres comme ils étaient à l’époque de Viollet-le-Duc.
L’objectif était de revenir à neuf. Les mots de l’architecte étaient que les
lustres devaient être « clinquants », car c’est l’objet qui va attirer les yeux
et les faire lever vers les vitraux. Les compagnons ont donc composé avec
des pièces neuves et des pièces restaurées, décapées de leur vernis brûlé,
repolies (brunies), reciselées… Tout était prêt à être reverni. Une fois ce
travail réalisé, toutes les pièces dans l’atelier semblaient neuves.
« Une fois l’ensemble des pièces anciennes rénovées
et des pièces neuves refabriquées, vient la phase
de réassemblage puis d’électrification. »
Lors du démontage et de la phase de rénovation des différents éléments des
lustres, chaque pièce a été numérotée. Les lustres sont réassemblés en suivant cette
numérotation. Vient ensuite la phase d’intégration de l’électricité, pour un éclairage
à la « bougie moderne », autrement dit un éclairage électrique. C’est une phase
complexe, car les lustres ne sont pas conçus pour ça. Il ne faut pas les percer ou les
dénaturer. L’objectif est donc de faire passer les câbles électriques le plus sobrement
possible, ce qui représente un travail fastidieux. Les 13 lustres flambants neufs des
ateliers de Mathieu Lustrerie ont été emballés et réinstallés à leur place dans Notre-Dame.
Mathieu Lustrerie
432, route de Croagnes, Hameau des Sauvans
84400 Gargas
Tél. : 04 90 74 92 40
france@mathieulustrerie.com
© Mathieu Lustrerie
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 55
Lumières Cahier technique
Le vidéo-mapping
Zoom sur une technique créative en plein essor
Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Avec Havas Event, Groupe F, Start-Rec,
Cosmo AV a imaginé le passage en 2024 pour la
Ville de Paris. Un spectacle vidéo-mapping sur
l’arc de Triomphe retraçant l’épopée des Jeux
olympiques de 1924 à 2024. © Cosmo AV
56 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Cahier technique
Le mapping, souvent appelé projection
mapping ou vidéo-mapping, est une
technologie qui consiste à projeter des
images animées ou des vidéos sur des surfaces
en trois dimensions. Contrairement
aux projections traditionnelles, qui nécessitent
une toile plane, le mapping lumière
utilise la surface d’un support, qu’il soit une
statue, une façade architecturale ou même
un paysage, comme toile vivante. Les artistes
et techniciens créent des contenus visuels sur
mesure, adaptés à la forme et aux caractéristiques
de l’objet cible, pour donner une
illusion de mouvement, de transformation
ou de vie.
Entre art et technologie, le vidéo-mapping
apparaît toujours comme quelque
chose de très nouveau, et pourtant, les premiers
exemples sont apparus au début des
années 2000. Pierre-Yves Toulot, directeur
général et directeur de la création de
Cosmo AV, spécialiste du vidéo-mapping,
qu’il a cofondée il y plus de 20 ans, en sait
quelque chose. « À l’époque, la technique de
projection sur les façades n’existait pas en
vidéo, explique-t-il, mais seulement en argentique,
avec des technologies développées
en France depuis les années 1980. Le terme
vidéo-mapping provient de logiciels 3D qui
permettent de raccorder l’image à un volume
3D. Cosmo AV s’est créée sur la notion de
spectacle avec l’idée de produire des scénographies
d’images et s’est ensuite tournée vers
la projection sur des façades de monuments,
incluant, la lumière, l’image et le son. »
Partant de là, il devient possible de jouer sur
la mise en valeur du patrimoine et la structure
des bâtiments, de créer des anamorphoses,
de concevoir des trompe-l’œil, de
travailler l’histoire ou des éléments publicitaires,
le tout dans des effets de couleurs et de
lumières dynamiques. « Le vidéo-mapping
s’est rapidement étendu à la scénographie et
à l’art immersif », poursuit Pierre-Yves Toulot.
La Fête des Lumières en est une parfaite
illustration. Rappelons-nous le projet qui a
reçu le « Trophée des Lumières » en 2016 :
Évolutions, une création de Yann Nguema,
EZ3kiel, un vidéo-mapping sur la cathédrale
Saint-Jean à Lyon. Yann Nguema, pixel par
pixel, pierre par pierre, raconte son histoire,
révèle ses fondements, en utilisant les lignes
et les courbes des 12 000 pierres, avec des
effets ciselés comme un tailleur de pierre de
l’ère numérique. C’est un très bel hommage
que rend ce virtuose du son à ce lieu unique.
Vidéo-mapping Festival 2023 - musée Sandelin, Saint-Omer
L’envolée lumineuse de Sylvain Pouillart.
Fête des Lumières 2016 - cathédrale Saint-Jean à Lyon -
Évolutions de Yann Nguema, EZ3kiel, Trophée des Lumières.
© Rencontres Audiovisuelles
© Yann Nguema, EZ3kiel
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 57
Lumières Cahier technique
Des technologies à la jonction du
numérique, de la lumière et du cinéma
Le développement du vidéo-mapping ne
s’est pas fait sans celui des projecteurs. « Il
est impossible de concevoir du vidéo-mapping
sans la technique, affirme Pierre-Yves
Toulot, un peu comme il ne peut y avoir de
lumière sans luminaire ! » Vers 2008, des
marques qui fabriquaient jusqu’alors des
matériels pour le cinéma s’intéressent à l’art
numérique et produisent des appareils plus
puissants, plus compacts, qui deviennent
HD, avec des surfaces de projection très
intéressantes. Les artistes commencent à bénéficier
d’un large panel de vidéoprojecteurs
abordables à la location.
« Nous avons passé notre temps, raconte
Pierre-Yves Toulot, nous, c’est-à-dire les
créateurs de vidéo-mapping, à détourner et
à participer en quelque sorte à l’évolution de
cette technologie : par exemple, on a “sorti”
les projecteurs qui servaient à faire du cinéma
numérique, pour les utiliser en extérieur ;
on a associé les appareils par deux, par trois,
par quatre pour obtenir plus de puissance ;
on les a retournés pour les positionner à la
verticale ; tout cela avec des techniciens qui
ont tout mis en œuvre pour trouver ces solutions.
»
Ensuite, l’apparition des sources laser a représenté
une petite révolution avec des produits
qui consomment beaucoup moins, sont
plus légers et plus simples à mettre en œuvre.
Puis sont arrivés les logiciels qui ont permis
de réaliser des multi-projections. Au fil du
temps et des développements techniques, le
vidéo-mapping est devenu un médium omniprésent
dans les festivals de son et lumière
et parfois même dans des installations pérennes.
Ainsi l’association Rencontres Audiovisuelles
(à Lille) voit-elle le jour en 1998,
à l’initiative de quelques étudiants passionnés
de courts métrages ; elle crée en 2000 le
Festival international du court métrage, puis
la Nuit de l’animation, et plusieurs autres
événements comme la Fête de l’anim’ qui
intègre, à partir de 2013, le vidéo-mapping
de façon régulière.
À droite : Rouen - 10 ans de
créations, 6 thématiques sur la
cathédrale de lumière.
À gauche : Bourges - Cinq
créations originales pour cinq lieux
emblématiques qui révèlent l’histoire
de la ville.
À droite : vidéo-mapping
Festival 2024 - palais des Beaux-Arts de
Lille - Kairos: the opportune moment to
shape the future – d’OOOPStudio - œuvre
réalisée dans le cadre du Vidéo-mapping
Contest.
Vidéo-mapping Festival 2021 - site
minier d’Arenberg – La Porte du
Hainaut, Wallers-Arenberg - Borneo -
vidéo-mapping réalisé par des jeunes
professionnel.le.s au cours d’une
formation.
© Rencontres Audiovisuelles
© Cosmo AV
© Rencontres Audiovisuelles © Cosmo AV
58 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Cahier technique
En 2022, la Fête de l’anim’ rejoint le Festival
international du court métrage, afin de faire
grandir et d’enrichir la programmation du
Festival avec des temps festifs et une place
de choix laissée au film d’animation. À la fin
de la même année, les Rencontres Audiovisuelles
lancent Video Mapping Ressources,
un portail d’informations autour du vidéomapping
ayant pour objectif de contribuer à
la diffusion de la connaissance sur la filière.
Les exemples d’installations pérennes se
multiplient comme aux hospices de Beaune
(Cosmo AV), se transformant en parcours
lumière dans de grandes villes, mais aussi
des villages qui mettent en place des promenades
nocturnes, projections souvent créées
par ou en association avec des concepteurs
lumière. Mais c’est aussi dans l’art que le
vidéo-mapping prend de l’ampleur.
L’art numérique
en exposition immersive
En 2012, Culturespaces introduit l’image
numérique et la musique dans un nouveau
type d’expositions immersives aux Carrières
des Lumières, aux Baux-de-Provence, puis
crée le premier centre d’art numérique de
Paris, l’Atelier des Lumières, installé au sein
d’une ancienne fonderie du XIX e siècle entièrement
restaurée. L’Atelier des Lumières
propose des expositions numériques qui
immergent le visiteur dans l’univers pictural
des grands noms de l’histoire de l’art.
En 2020, Culturespaces ouvre à Bordeaux
le plus grand centre d’art numérique au
monde, les Bassins des Lumières, une ancienne
base sous-marine. Le site est composé
de six espaces.
- Le Cube : un espace insonorisé et isolé de
220 m² et 8 m de haut pour une expérience
à part et la mise en avant d’artistes spécialisés
dans l’art immersif à partir de créations
contemporaines ;
- la citerne immersive : un espace de 155 m²
et de 7 m de haut pour s’asseoir afin de découvrir
les expositions numériques autrement
;
- les grandes bouées d’amarrage pour la projection
d’images de l’exposition sur l’eau ;
- le musée de la Base qui présente l’histoire
de la base sous-marine ;
- un espace pédagogique pour créer le lien
entre les musées et œuvres d’origine qui ont
permis la réalisation des expositions numériques
et pour apporter tous les éléments
nécessaires à la compréhension de l’exposition
immersive ;
- une mezzanine, une scène et des gradins
afin de proposer différents points de vue en
hauteur.
Le mapping lumière ou vidéo-mapping révolutionne
notre manière d’interagir avec l’espace
et la lumière. Il inspire, éduque et divertit,
tout en repoussant les frontières entre
réalité et illusion. Et cette discipline n’en est
qu’à ses débuts... n
Ateliers des Lumières Paris 38,
rue Saint-Maur 75011 Paris
Les Bassins des Lumières - impasse Brown
de Colstoun 33300 Bordeaux
Ci-dessous : Klimt
© Culturespaces Anaka Photographie
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 59
Lumières Produits
OptiClip Terra de Sylvania,
le premier luminaire en papier
OptiClip Terra est le premier luminaire led dont la structure est fabriquée à
partir de papier certifié à 60 % recyclé et 100 % recyclable. Dérivé de la gamme
de luminaires OptiClip de Sylvania à modules led remplaçables qui marquait
déjà en 2020 une avancée notable en termes de durabilité, OptiClip Terra allie
performance, design et écoresponsabilité.
Une nouvelle vision de l’éclairage écoresponsable
Fabriqué en France dans l’usine de Saint-Étienne de Sylvania Group, il se
compose :
• d’un cadre fabriqué intégralement à partir de papier dont 60 % est recyclé et
40 % issu de forêts gérées de façon durable. Plié, sans colle ajoutée pour une
conception la plus écologique possible, il est 100 % recyclable ;
• de deux modules led amovibles clipsés sur la surface du luminaire et reliés
au driver par connexion Plug and Play. Le remplacement des seules pièces
défectueuses s’effectue très simplement, réduisant ainsi considérablement non
seulement les coûts de maintenance et d’entretien mais aussi les déchets, tout
en prolongeant la durée de vie du produit.
À cela s’ajoute une production de l’OptiClip Terra et un acheminement chez les
clients plus vertueux par rapport à son équivalent en acier. En effet, sa fabrication
à partir d’un matériau naturel émet 80 % de CO 2
en moins, et grâce à son poids
allégé (1 200 g), les émissions de CO 2
, lors de son transport, sont réduites de 40 %.
Dans le cadre de sa démarche écoresponsable globale, Sylvania Group a
également porté son attention sur les moindres détails permettant de réduire
au maximum l’impact environnemental de l’OptiClip Terra. Les instructions
d’installation sont imprimées au verso du luminaire pour limiter l’utilisation de
papier supplémentaire. Enveloppés dans un film protecteur 100 % recyclable, les
luminaires sont emballés par 4 dans un carton certifié durable, imprimé avec une
encre écologique, et fournis avec leur PEP ecopassport®. Basée sur les résultats
de l’analyse du cycle de vie (ACV) du produit, cette véritable carte d’identité
environnementale témoigne en toute transparence de la performance de l’OptiClip
Terra dans ce domaine.
Le premier papier qui éclaire les sites tertiaires et éducatifs
OptiClip Terra bénéficie de toutes les qualités qui caractérisent les produits de
Sylvania en termes de fiabilité, d’esthétique, de confort visuel et d’économies
d’énergie. Bien qu’en papier, il possède une grande résistance au feu
conformément à la norme EN 60598 (test au fil incandescent à 650 °C) ainsi qu’à
l’humidité jusqu’à 60 %, et peut même être nettoyé à l’aide d’une éponge douce
humide et d’un chiffon sec. Des résultats obtenus et validés par des essais grâce à
sa structure spécifique, dont le matériau d’origine est fourni par DS Smith, l’un des
principaux fabricants mondiaux d’emballages en carton ondulé.
Son design épuré pour une intégration discrète dans tous les espaces
intérieurs, sa haute efficacité lumineuse (jusqu’à 127 lm/W) et son faible indice
d’éblouissement (UGR<19) le rendent idéal pour l’éclairage des bureaux, salles de
conférences et salles de classe.
Disponible en dimension 600 x 600 mm, en blanc chaud (3 000 K) et en blanc
neutre (4 000 K) avec un IRC>80, il se décline en version dimmable DALI et
SylSmart Connected. De quoi réaliser jusqu’à 80 % d’économies d’énergie, avec,
en plus, une durée de vie de 60 000 heures (L80B10) et une garantie de 5 ans, et
réduire d’autant plus l’empreinte carbone de l’OptiClip Terra !
Pour accompagner le lancement commercial de l’OptiClip Terra, Sylvania Group
déploie une campagne de communication print et digitale. Pour la découvrir :
https://youtu.be/SEoHK5dk-Wo
www.sylvania-lighting.com/fr-fr
60 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Hogar de Roger Pradier
La gamme Hogar est signée du designer Stéphane Joyeux. La borne joue avec les ombres
et révèle les lieux de vie par la qualité de son flux lumineux (jusqu’à 148 lm/W en 3 000 K).
Elle présente une fine structure géométrique en aluminium, dont 82 % sont recyclés, et
se décline en appliques et en bornes (versions standard et nomade) et dans un large
choix de couleurs. Elle offre une précision technique du travail de découpe et de pliage, et
une justesse des proportions et qualité des finitions, savoir-faire unique de Roger Pradier
depuis plus de 100 ans.
Grâce à son design épuré et contemporain, Hogar s’intègre parfaitement à tous les
environnements. De fabrication française, elle propose 29 couleurs, 5 matières et profite
d’une garantie anti-corrosion de 25 ans sur l’aluminium.
La borne Hogar modèle 7 (L 250 mm x H 827 mm x P 178 mm), IP67, IK10, présente un flux
de 2 376 lm, tandis que le modèle 8 (L 250 mm x H 424 mm x P 178 mm) délivre un flux de
1 996 lm. IP67, IK10.
https://roger-pradier.com/
© Arnaud Childéric - Kalice Photographies
© Arnaud Childéric - Kalice Photographies
© Arnaud Childéric - Kalice Photographies
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 61
Lumières Produits
LINEA LIGHT
Morgana
Réalisée en métal peint rugueux, cette suspension est disponible
en cinq couleurs (blanc, noir, brun foncé, pêche et pétrole), et
s’accompagne de détails brossés en or ou nickel, apportant une
touche élégante. La rosace en métal reprend la couleur du corps de la
lampe, et le câble noir (ou blanc pour la version coordonnée) complète
l’ensemble. Les lignes douces et définies de Morgana créent une
ambiance chaleureuse, idéale pour les lieux d’accueil, les restaurants
ou les espaces résidentiels.
www.linealight.com/fr
BEGA
Plafonnier Studio Line
Cette gamme se caractérise par son réglage accessible qui permet une
orientation séparée de chaque luminaire. Disponible en 4 versions :
simple, double, triple et quadruple. Avec un IRC supérieur à 90, il offre
une température de couleur de 3 000 K. Angle d’inclinaison du système
optique réglable de 0° à 25° et orientable de ±355° sans palier.
www.bega.com/fr-fr
ZUMTOBEL
Agilio
Ce projecteur allie un système de lentilles optiques de haute précision
pour l’éclairage d’accentuation à un flux lumineux élevé allant jusqu’à
5 000 lm. L’optique zoom crée des angles de diffusion variables entre
« Spot » (15°) et « Wideflood » (35°). La combinaison entre projecteurs
mobiles motorisés et commande basée sur une application apporte
une grande flexibilité.
www.zumtobel.com/fr
LUCE & LIGHT
Trevi S
Comme pour les versions sur étriers, les suspensions sont également
disponibles en deux familles, chacune proposée en trois longueurs
et puissances différentes. Les versions RGB et RGBW avec optiques
linéaires, qui donnent la possibilité de créer des ambiances colorées
et dynamiques, viennent s’ajouter aux nuances de leds allant du blanc
chaud au blanc neutre.
www.lucelight.it/fr
62 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Lumières Produits
PERFORMANCE iN LIGHTING
Index
Cette nouvelle série de bornes allie esthétique épurée et optique
brevetée. Son optique unique en polycarbonate offre une transmission
élevée de la lumière à 360°, ce qui permet d’obtenir un espacement
entre points lumineux allant jusqu’à 12 mètres. Le corps en aluminium
moulé sous pression est disponible dans les coloris gris anthracite et
noir et en hauteur 46 cm et 86 cm. Elle se décline en plusieurs flux,
de 1 500 à 2 100 lm, et températures de couleur : 3 000 K et
4 000 K. IP65, IK10.
www.performanceinlighting.com/fr/fr
TECHNILUM
Aubin
Cette solution offre deux profils de mâts en aluminium extrudé
de 4 à 8 m de haut, avec avancée de 0,50 m, 0,80 m ou 1 m : lisse
ou avec rail technique pour faciliter l’accessoirisation. Thermolaquage
(plus de 200 RAL et finitions spéciales) ou anodisation, avec la
possibilité de créer des modèles bicolores, pour encore plus de
singularité. Versions candélabre, applique, ou borne, et sur caténaire.
Les candélabres sont équipés de Bômino, modules lécoconçus (8 leds)
à partir de matériaux nobles (verre, aluminium), avec une maintenance
et une réparation facilitées. Gradable et programmable pour
s’adapter aux usages et au passage.
www.technilum.com
NEKO LIGHTING
Met
Construite autour d’un rail magnétique basse tension 24 W, ce
luminaire comprend un projecteur et des spots positionnés sur la
partie verticale, et orientables pour composer la lampe de son choix.
Les spots lumineux sont en 3 000 K, et le projecteur varie de 2 700 K à
4 000 K, un disque en 4 000 K pour une application bureaux, un module
avec des effets chromatiques, une ligne lumineuse avec des effets
RGB et enfin, un module ventilateur. Les appareils sont variables en
intensité grâce au bouton qui se positionne aléatoirement sur le bras.
La base de la lampe permet le chargement d’un téléphone portable par
induction en plus de la connexion fixe standard. Ce luminaire a gagné
le Red Dot Award, le Good design Award et l’IF design Award.
www.nekolighting.com/fr
64 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Ruban led de LÉBÉNOÏD
Les rubans leds sont livrés avec des
profilés – accompagnés de supports
à visser ou des profilés apparents
à encastrer – dans lesquels ils
seront positionnés. Ils sont contrôlés
via des interrupteurs standards,
des variateurs d’intensité ou des
systèmes de contrôle à distance,
offrant une flexibilité maximale
pour ajuster l’éclairage en fonction
des besoins et des préférences.
Ils sont disponibles en différentes
températures de couleur, allant du
blanc chaud au blanc froid, ainsi
qu’en version RGB pour des effets
lumineux multicolores.
www.lebenoid.fr
50 - LUMIÈRES N° 48 - OCTOBRE 2024
Miroir lumineux de BEGA
Ce luminaire intérieur est doté
d’un boîtier métallique noir satiné
et équipé d’une source lumineuse
défilée vers l’avant avec couleur
intérieure métallique de la surface
de réflexion. Diffusion lumineuse
radiale 360°. Il présente une
température de couleur de 3 000 K
et possède un indice de rendu des
couleurs de 90. Flux lumineux du
luminaire : 1 478 lm.
www.bega.com/fr-fr/
Supersystem integral de ZUMTOBEL
En montage apparent, encastrement ou suspension, ce système intègre
des downlights orientables grâce à des réflecteurs inclinables de
manière synchrone et une tête lumineuse pivotante. Les faisceaux
lumineux sont homogènes, disponibles dans divers angles de
rayonnement, et mobiles dans toutes les directions. De 1 700 lm à
2 100 lm, existe en 3 000 K et 4 000 K. Angles de rayonnement :
Spot 12°, Flood 27°, Very Wideflood 49°. IRC 90.
www.zumtobel.com/fr-fr
Bontà d’ARTEMIDE
Cette lampe portative, dessinée par Davide
Oldani, Attila Veress, explore le lien entre lumière,
nourriture et convivialité, et interagit avec les
objets posés sur la table. Un corps en verre texturé
blanc diffuse la lumière, créant une atmosphère
détendue, tandis que le bol en verre est conçu
pour contenir des aliments à partager. Elle
présente une efficacité lumineuse de 100 lm/W en
2 700 K et avec un IRC de 80. Hauteur : 214 mm ;
diamètre : 260 mm.
www.artemide.com/fr
Solstice de
CONCORD
Le système de
réflecteurs développé
pour ce downlight lui
permet d’atteindre
141 lm/W. Par le
design de son réflecteur
diffusant une lumière
enveloppante, il offre un UGR < 19 jusqu’à 2 400 lm,
avec une large distribution de la lumière et un angle
de rayonnement d’environ 70°. Il fournit un niveau de
luminance à 65° inférieur à 300 cd/m² jusqu’à 2 400 lm,
et inférieur à 1 000 cd/m² jusqu’à 6 050 lm. Il se compose
d’un réflecteur, d’un dissipateur de chaleur et d’une
collerette séparée, qui s’emboîtent les uns dans les autres
sans ajout de colle.
www.sylvania-lighting.com/fr-fr/
Focus SLIM Drone 111 de FOSNOVA
Créer la lumière d’ambiance parfaite, produire des
scénographies lumineuses personnalisées de grand
impact, mettre en valeur la marchandise exposée :
nombreuses sont les applications que cette solution
met à la disposition du designer. Cette nouvelle
gamme, proposée en plusieurs formats et avec
trois types de faisceau lumineux, est équipée en
série du driver DIP switch qui permet de toujours
obtenir la lumière adaptée au projet d’éclairage. En
sélectionnant la tension de pilotage de la led
selon les besoins, il est possible de donner
la puissance lumineuse appropriée à
une condition spécifique
de projet. 3 212 lm,
3 000 K, IRC de 92.
www.disano.it/fr/
Poe de LINEA LIGHT GROUP
En lampadaire, applique ou suspension, cette solution
se décline en blanc ou noir. Elle offre un éclairage
indirect en 3 000 K. La structure est en métal peint
gaufré blanc ou noir ou en cuivre ; le diffuseur est en
polyméthacrylate de méthyle.
www.linealight.com
Flatliner de RZB
Cette suspension se compose d’une source lumineuse et d’un abat-jour en
tissu Chintz. Disponible en plus de 50 coloris au choix et en formes cylindrique
et rectangulaire avec des diamètres allant de 550 à 1 100 mm. Elle se décline
également en plafonnier : l’installation reste très simple avec l’abat-jour qui vient
se fixer sans outil, directement sur le luminaire de base. Il existe aussi une gamme
avec un abat-jour d’une hauteur de 60 mm seulement et un modèle extraplat.
www.rzb.de/fr/
Sense de NEKO LIGHTING
Ce downlight se décline en deux tailles : diamètre
75 mm pour 850 lm en 3 000 K et 900 lm en
4 000 K ; et diamètre 100 mm pour 1 350 lm en
3 000 K et 1 450 lm en 4 000 K. Il offre un excellent
contrôle de l’éblouissement et une bonne
uniformité. IRC 90.
www.nekolighting.com/fr/
Murané de PANZERI
La tradition du verre soufflé prend vie avec cette collection, une série de
luminaires polyvalents qui peuvent être installés en suspension, en compositions
personnalisées, ou fixés aux plafonds et aux murs, en pose libre ou partiellement
encastrée. Le diffuseur sphérique en verre transparent, disponible dans différentes finitions, est
travaillé avec un effet ondulé à l’intérieur, offrant un impact visuel remarquable. La petite source
led est dissimulée derrière un couvercle en polycarbonate, assurant une diffusion optimale de la
lumière. Les versions suspendues sont disponibles avec une platine, ou peuvent être combinées
avec des platines pour une suspension multiple ou discrète.
www.panzeri.it/fr/
LUMIÈRES N° 48 - OCTOBRE 2024 - 51
Lumières
Lumières
N° 47 - JUIN 2024
© Jad Sy la
DOSSIER
Jeux Olympiques :
lumières exemplaires
Lumières
N° 48 - OCTOBRE 2024
Couverture : installations
artistiques et lumineuses,
porte de la Chapelle, Paris
Projet commandé par la Ville
de Paris et porté par Terideal
Conception lumière : Concepto
Production des installations
artistiques : Manifesto
Image : Le Plongeon
par Thomas Merceron
Photo : Aurélien Mole
Centre aquatique olympique à Saint-Denis (93)
Architecte : Atelier 2/3/4
Bureau d’études : Inex BET
Solution éclairage : Gewiss
Installateur : Phibor Entreprises
DOSSIER
Cafés - Hôtels - Restaurants
DOSSIER
La revue des lumières intérieures, extérieures
et architecturales. Dans chaque numéro :
Lumières
N° 49 - DÉCEMBRE 2024
Rénovation de l’éclairage
dans les bureaux
De Krakeling (Wereldhave), Amsterdam
Architecte : Kodde Architecten
Aménagement intérieur et conception lumière :
Casper Schwarz Architects
© ERCO GmbH. Photo : Lukas Palik
- des projets inédits ;
- un dossier thématique avec enquête produits ;
- l’interview d’un designer ;
- une double page showroom ;
- le cahier technique.
Et aussi des articles en bilingue français/anglais.
Lumières Dossier
Enquête produits
Un service bien-être assuré
Lignes épurées, formes gourmandes, couleurs chatoyantes, les
luminaires et les appareillages dédiés aux cafés, hôtels, restaurants
mixent confort classique et fonctions intelligentes. Que ce soit à
table, dans la chambre ou dès l’accueil, la lumière est connectée,
adaptable, pilotable afin de s’harmoniser avec le décor, mais aussi de
répondre, en proposant des fonctions variées, à toutes les attentes,
celles des clients et celles du personnel pour le confort de tous.
Lumières Dossier
PRINT & NUMÉRIQUE
Edition papier 4 numéros par an + newsletter
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n Plus de 10 abonnements par société : 54 € TTC
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Pour tout renseignement, contactez Juliette Aguelon - compta.3emedias@gmail.com
Ville
Fax
LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024 - 65
Lumières Index
ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS
ANNONCEURS
ACE.....................................www.ace-fr.org......................................... 12, 13, 14
Agence Patrick Rimoux........www.patrickrimoux.fr............................... 18, 19, 20
Agence Stéphanie Daniel.....https://agencestephaniedaniel.com/............... 31, 32
Anolis Lighting.....................www.anolislighting.com....................................... 24
Artemide..............................www.artemide.com........................................ 38, 48
Atelier Coup d'éclat..............www.coupdeclat.fr......................................... 22, 23
Atelier Loupiote....................https://atelier-loupiote.fr/...................................... 50
Bega....................................www.bega.com/fr-fr............................................. 62
B.E.G...................................www.beg-luxomat.com/fr/.............................. 32, 47
Concepto.............................www.concepto.fr.................................................. 12
Cosmo AV............................www.cosmoav.com/............................56, 57, 58, 59
Disano.................................www.disano.it/it/home.......................................... 46
Epic Lighting........................www.epic-lighting.com......................................... 14
Erco.....................................www.erco.com/fr.............................couv., 42, 43, 47
Etap Lighting.......................www.etaplighting.com/fr...................................... 48
Fonroche Lighting................www.fonroche-lighting.com/fr/fra......................... 10
Galerie Minsky.....................www.galerieminsky.com...................................... 20
G!theimagineers..................www.gtheimagineers.com/fr.html......................... 13
iGuzzini................................www.iguzzini.com...............................29, 34, 39, 46
Inventronics.........................www.inventronicsglobal.com................................ 47
Ledvance.............................www.ledvance.fr............................................ 38, 46
Les Ateliers de l'éclairage....www.ateliers-eclairage.fr..................................... 13
Linea Light Group................www.linealight.com/fr.......................................... 62
Light is More.......................https://light-is-more.com................................ 16, 17
Light-To-Light......................www.light-to-light.com......................................... 12
Luce & Light........................www.lucelight.it/fr/............................................... 62
LUCI....................................www.luciassociation.org....................................... 10
Mathieu Lustrerie................https://mathieulustrerie.com/.........19, 52, 53, 54, 55
Meyer Lighting.....................www.meyer-lighting.com...................................... 24
Neko Lighting......................www.nekolighting.com/fr...................................... 64
Ombrages France................www.ombrages.com............................................ 38
Performance iN Lighting......www.performanceinlighting.com/fr/fr................... 64
Quartiers Lumières..............www.quartierslumieres.com..................... 14, 24, 25
Radian.................................https://radian.fr.............................................. 30, 47
Radiance 35Sud..................www.radiance35.eu/fr/agence.............................. 13
Rencontres audiovisuelles...www.rencontres-audiovisuelles.org................ 57, 58
Ridi......................................www.ridi.de/fr.................................6, 7, 8, 9, 40, 48
Roger Pradier.......................www.roger-pradier.com........................................ 61
Sammode............................www.sammode.com....................................6, 7, 8, 9
Scène publique....................www.scenepublique.fr.......................................... 13
Seeksense...........................https://seeksense.fr.............................................. 31
Sunlux.................................www.sunlux-group.com....................................... 48
Sylvania Group.....................www.sylvania-lighting.com/fr-fr................ 33, 46, 60
Syndicat de l'éclairage.........www.syndicat-eclairage.com................6, 7, 8, 9, 40,
Technilum............................www.technilum.com......................22, 23, 26, 27, 64
Trilux...................................www.trilux.com/fr..........................11, 35, 36, 37, 48
We-Ef..................................https://we-ef.com/fr............................................. 24
Zumtobel.............................www.zumtobel.com/fr-fr........................... 44, 47, 62
REXEL .................................www.rexel.fr................................................. 2 e couv.
LEDVANCE...........................www.ledvance.fr.......................................... 3 e couv.
SYLVANIA GROUP.................www.sylvania-lighting.com/fr-fr.................... 4 e couv.
AGI ROBUR..........................www.agi-robur.com.............................................. 63
B.E.G...................................www.beg-luxomat.com/fr..................................... 49
CITEL...................................www.citel.fr/fr...................................................... 61
DISANO................................www.disano.it/it/home.......................................... 41
WORKSPACE EXPO...............www.workspace-expo.com/................................. 28
iGUZZINI..............................www.iguzzini.com................................................ 21
INVENTRONICS....................www.inventronicsglobal.com................................ 11
LEBENOID............................www.lebenoid.fr................................................... 15
PERFORMANCE
iN LIGHTING.........................www.performanceinlighting.com/fr/fr................... 51
RZB.....................................www.rzb.de/fr/..................................................... 45
SALONS
MAISON & OBJET
16-20 janvier 2025
Parc des expositions Paris Nord Villepinte
Stimulateur de business et d’échanges entre les acteurs
de la décoration, du design et de l’art de vivre.
www.maison-objet.com/paris/
WORKSPACE EXPO
25, 26 et 27 mars2025
Paris Porte de Versailles Hall 1
Salon dédié au design, au mobilier de bureau et à
l’aménagement des espaces de travail.
www.workspace-expo.com
SITEM
25 et 26 mars 2025
Carrousel du Louvre, Paris
Ce salon s’adresse à l’ensemble des fournisseurs et
prestataires de service de tous les types de musées. Il intègre
« l’Exercice de Style » pour la scénographie, le « Label de
l’Innovation Muséographique » pour les avancées techniques
des exposants, sélectionnées par un jury international.
SANTEXPO
Du 20 au 22 mai 2025
Paris Expo Porte de Versailles - Hall 7
Santexpo est l’événement leader français de la Fédération
hospitalière de France qui rassemble chaque année tous
les décideurs et professionnels de santé impliqués dans
le management, la gestion, le numérique, le parcours de
soin, l’expérience patient, l’équipement, les matériels, la
construction et la transformation des établissements de
santé.
www.santexpo.com
ARCHITECT@WORK MARSEILLE
Du 21 et 22 mai 2025
Parc Chanot
Ce salon, qui présente conférences et produits, est
exclusivement réservé aux architectes.
www.architectatwork.fr
66 - LUMIÈRES N° 49 - DÉCEMBRE 2024