Eden magazine 79 - Hiver 2024 - 2025
Sommaire : ARCHITECTURE : La passion de Piet Blanckaert pour les jardins JARDIN MÉDITERRANÉEN : l'endroit rêvé de Rob et Aad dans le village de Flayosc PROPRE PLUKTUIN : Cultiver ses propres fleurs à cueillir ARTISTE : Peintures de jardin de José Aerts NATURE : l'Islande, terre enchanteresse de feu et de glace JAPON : La couleur rouge pour les plantes porte-bonheur MOESTUIN : Les haricots peuvent-ils sauver le monde ? PAYS DE GALLES : Bienvenue dans des châteaux et des jardins magiques STRUIC : Camélia à floraison automnale et hivernale LECTURE : "Jardin et métaphore" selon Saskia de Wit JARDINS DURABLES : Des plantations robustes avec peu d'entretien TUINIER D'EDEN : "De Verwondering" par Arjan et Geertje Van Dijk ANCIEN MATIN : Mont des Récollets dans le nord de la France https://edenmagazine.be/fr/collections/magazine/products/nummer-81-winter-24-25
Sommaire :
ARCHITECTURE : La passion de Piet Blanckaert pour les jardins
JARDIN MÉDITERRANÉEN : l'endroit rêvé de Rob et Aad dans le village de Flayosc
PROPRE PLUKTUIN : Cultiver ses propres fleurs à cueillir
ARTISTE : Peintures de jardin de José Aerts
NATURE : l'Islande, terre enchanteresse de feu et de glace
JAPON : La couleur rouge pour les plantes porte-bonheur
MOESTUIN : Les haricots peuvent-ils sauver le monde ?
PAYS DE GALLES : Bienvenue dans des châteaux et des jardins magiques
STRUIC : Camélia à floraison automnale et hivernale
LECTURE : "Jardin et métaphore" selon Saskia de Wit
JARDINS DURABLES : Des plantations robustes avec peu d'entretien
TUINIER D'EDEN : "De Verwondering" par Arjan et Geertje Van Dijk
ANCIEN MATIN : Mont des Récollets dans le nord de la France
https://edenmagazine.be/fr/collections/magazine/products/nummer-81-winter-24-25
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EDEN EDITO
LES PLANTES PEUVENT-ELLES SAUVER LE MONDE ?
Nous vivons à une époque que l’on pourrait qualifier de confuse,
c’est le moins que l’on puisse dire. Chaque jour, nous sommes
inondés d’informations, d’images et de messages dérangeants
qui nous donnent un sentiment d’insécurité, d’agitation et de
confusion. De plus en plus de personnes sont ainsi confrontées à
un stress permanent, à un épuisement professionnel et cherchent
un moyen de s’en sortir.
Cette solution existe. Et elle est verte.
Alors que notre environnement et notre société changent de
plus en plus, qu’ils doivent aller plus vite ou qu’ils vont mal, les
plantes (pour l’instant) restent fidèles au rythme des saisons,
obéissent au jour et à
la nuit et ne poussent
pas à la hâte, mais
harmonieusement, à
leur propre rythme.
C’est peut-être pour
cela que nous avons
besoin de plus de
verdure, de plus de
plantes. Tout près de
nous, autour de nous.
Des plantes d’intérieur,
des plantes de balcon,
quelques pots sur
la terrasse, une
façade envahie par la
végétation ou un petit
jardin urbain. Un arbre
dans la rue, un jardin autour de la maison, un parc nous apportent
l’ultime sensation d’espace ouvert dans la nature.
Dans nos zones fortement urbanisées, les jardins et les parcs ont
largement remplacé la fonction de la nature. Chérissons-les donc.
Donnez-leur de l’espace, enlevez du béton et sacrifiez ce parking
au profit de la verdure. Vous serez surpris de constater que chaque
nouveau morceau de “terre” qui émerge ainsi est spontanément
repris par la verdure. Les plantes sauvages et indigènes sont souvent
les pionnières d’un nouvel espace vert à conquérir, préparant le
terrain pour d’autres. Créons de nouveaux jardins de cette manière.
Une fois conquis, il y a de la place pour les arbustes et les arbres
qui, à leur tour, avec leurs racines et leurs feuilles, réintroduisent de
l’humus et plus de nutriments pour plus de verdure.
Et remplissons ces nouveaux jardins au fur et à mesure que notre
société se construit. Avec de la diversité, des plantes indigènes et
exotiques qui se sentent chez elles, des plantes sauvages et des
spécimens cultivés, des plantes ornementales et comestibles, des
plantes curatives et odorantes, des plantes à fleurs, mais surtout
des plantes en pleine croissance. Car chaque nouvelle plante est
porteuse d’espoir.
L’espoir d’une
nouvelle saison
avec la promesse
d’une croissance
et d’une floraison,
au rythme de
l’été et de l’hiver,
spontanée et non
précipitée ou
irréfléchie.
C’est peut-être ainsi
que les plantes et
les jardins peuvent
sauver le monde
tout près de nous,
autour de nous,
ou comme source
d’inspiration au loin et invitation au voyage. C’est ce que nous
essayons de faire depuis des années à ‘Eden magazine’, en guidant
les lecteurs vers plus de verdure.
Car avec chaque nouvelle plante, dans la maison, dans le jardin ou
dans le monde, nous pouvons ainsi nous sauver nous-mêmes et, en
même temps, sauver un peu le monde.
Peter Bauwens
La Feuillerie à Celles,
UN DOMAINE DE CHARME à transmettre !
La Feuillerie, c’est avant tout une histoire de passion. Celle de
Solange et Palick van Hövell qui la cultivent depuis 40 ans dans
un jardin à l’anglaise caché derrière un manoir en bordure
du village. Palick, comme son prédécesseur Louis Fuchs qui a
conçu le parc au XIXe siècle, est architecte paysagiste. Pour lui,
créer un éden, dessiner des perspectives ou tracer des lignes
harmonieuses était une évidence.
Sur l’ensemble des 3,5 ha on compte actuellement plus de 2000
plantes choisies avec soin. Beaucoup d’arbustes, rhododendrons,
cornouillers, viornes, hydrangeas … et arbres d’exception, tulipier,
févier, arbre à mouchoirs, arbre à miel, arbre caramel, cyprès
chauve … accompagnés de couvre-sol pour faciliter l’entretien.
Depuis 1986, le parc accueille des pépiniéristes producteurs
belges et étrangers, tous des artisans spécialisés du monde
végétal qui animent au printemps et à l’automne, les
incontournables Fêtes des Plantes, un régal pour les amateurs.
Ce n’est donc pas un hasard s’il y a 3 ans, le lieu a été distingué
par le précieux label de « Jardin Remarquable » octroyé
par l’asbl Parcs & Jardins de Wallonie, membre de l’Association
des Amis des Jardins Remarquables Européens, AAJRE.
Aujourd’hui, il est temps pour Solange et Palick de trouver
d’autres passionnés qui seraient tentés de continuer l’aventure.
L’occasion est unique, venez découvrir ce lieu d’exception !
Découvrez ce jardin enchanté ! www.lafeuillerie.be
8 20 28 38 46
SOMMAIRE
ARCHITECTURE
JARDIN MÉDITERRANÉEN
Piet Blanckaert, sa passion pour les jardins
L’endroit rêvé de Rob et Aad dans le village de Flayosc
8
20
JARDIN DE CUEILLETTE Cultiver des fleurs pour la cueillette !
28
ARTISTE
NATURE
JAPON
Les oeuvres de José Aerts
l’Islande, pays de feu et de glace
Au Japon, les plantes de bonne fortune
38
46
56
POTAGER Les haricots peuvent-ils sauver le monde ?
64
PAYS DE GALLES
ARBUSTE
Bienvenue dans des châteaux et jardins d’exception
Camellia à floraison automnale et hivernale
72
82
LECTURE Hymne au jardin de Saskia de Wit
90
JARDIN RÉSILIENT
JARDINIER D’EDEN
L’ART TOPIAIRE
Des plantations robustes avec peu d’entretien
Le jardin enchanté d’ Arjan et Geertje Van Dijk
Le Mont des Récollets dans le Nord de la France
92
98
106
72 82
92 98 106
8 EDEN
ARCHITECTURE
LE PAYSAGE ET SES LIGNES
SELON PIET BLANCKAERT
Dans un livre éponyme, Piet Blanckaert parcourt quarante jardins privés
et nous fait partager quatre décennies d’une passion pour le métier.
t
Dans ce jardin de la périphérie
de Bruges, Rhododendron
‘Catawbiense Grandiflorum’,
Rhododendron ‘Cosmopolitan’,
Rhododendron ‘Germania’,
Rhododendron ponticum.
Dans son jardin Piet Blanckaert a installé une grande diversité de vivaces, qui évolue au fil des saisons.
(A droite Aconitum Napellus)
Comment résumer des décennies d’une carrière qui commence par un stage fondateur
dans le Jutland danois ? S’il fallait dresser le portrait de Piet Blanckaert selon deux grandes
thématiques, il y en aurait deux majeures : les arts premiers, hérités d’une même passion
de son père, et les jardins, à commencer par tout ce que l’Angleterre peut compter de
merveilles, grandes ou petites.
Ces influences se ressentent dans les deux premiers jardins qu’il dessine, aujourd’hui
disparus : le jardin brugeois structuré fait de parallélépipèdes taillés pour sa mère et le
jardin japonisant de son père à Bruxelles, autour d’une maison dessinée par l’architecte
Marc Corbiau.
Texte & Photos : JEAN-PIERRE GABRIEL
EDEN 9
1 2
3
XXX
EDEN
JARDIN MÉDITERRANÉEN
Photos ouverture: Cette longue bordure en pente devant la maison est bordée de Santolina chamaecyparissus rampants, de Gaura, d’ifs et de lin
de Nouvelle-Zélande (Phormium tenax). Les arbres, dont des chênes-lièges, des chênes verts et des pins, situés sur le talus abritent du mistral.
Rob et Adrienne ont vécu dans de nombreux endroits en Europe et dans leur pays d’origine,
les Pays-Bas. Depuis 2021, le couple a trouvé sa résidence permanente
dans le pittoresque village provençal de Flayosc.
Au sommet d’une colline, ils ont fait construire la maison de leurs rêves,
avec une vue magnifique et un jardin merveilleux.
Flayosc (“Flaio” en provençal) est connu comme l’un des plus beaux
villages du département du Var. Situé sur un rocher, il offre une large
vue sur les imposantes montagnes du Massif des Maures, couvertes
de pins, de chênes verts et chênes-lièges et de cyprès. Les environs
abritent également de nombreux vignobles et oliveraies.
Rob et Adrienne (“Aad” pour les intimes, dérivé de son nom de
baptême Adriaantje) se sont retrouvés là par l’intermédiaire d’amis
normands.
Rob : “J’y ai vécu pendant cinq ans avec ma première femme, car
pour mon travail chez Philips, j’étais envoyé dans toute l’Europe. Des
voisins français avaient une résidence secondaire en Provence. Cela
a éveillé notre intérêt. Par l’intermédiaire d’un collègue néerlandais
à Lorgues, nous avons commencé à enquêter. En 2000, nous
avons acheté un terrain et quatre ans plus tard, Aad et moi avons
commencé à construire notre maison, pour laquelle nous avons fait
appel à l’architecte local Michel Zisman.
Pendant ce temps, le couple vivait à Hambourg, d’où il se rendait en
Provence tous les trois ou quatre mois pour des consultations sur
place. Au bout de deux ans, la maison de leurs rêves était prête, avec
une piscine et une maison d’hôtes.
Aad : “Notre audacieux architecte, que nous appelions toujours “le
petit Napoléon”, a joué un rôle déterminant dans la création de notre
jardin de cinq mille mètres carrés. Ce n’était pas une tâche facile, car
le sol est composé d’argile et est très rocailleux. De plus, nous avons
à faire face à des pentes abruptes”.
Zisman a fait construire trois “restangues”, ou terrasses. Les murs
ont été construits avec de gros blocs de pierre et des marches ont
été installées partout pour combler les différences de hauteur.
L’architecte a soigneusement contourné les arbres existants, de
sorte que le jardin conserve un aspect naturel. Pourtant, un grand
nombre d’arbres ont été abattus. Oui, quarante pins ont disparu. Non
seulement ils produisaient beaucoup d’aiguilles et présentaient donc
un risque d’incendie, mais ils poussaient très fort et repoussaient les
autres plantations. De plus, ils n’étaient pas indigènes partiellement
endommagés par les travaux de construction, ils obstruaient la vue.
Il y en a encore beaucoup dans la région !
Texte: MARIEKE VAN GESSEL
Photos: ADRIENNE DEN OUDEN, JINGE LIM
1
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L’Agapanthe ‘Marijke’, qui se trouve le long du chemin, est l’une
des plantes préférées d’Aad. Elle en a acheté 50 exemplaires
dans une pépinière près de Gand.
Le palmier aimé d’Aad et de Rob a besoin d’une protection intensive
contre le papillon de nuit. Le Gaura à sa base s’épanouit dans le climat
méditerranéen.
L’énorme cactus figuier a été élevé par Aad à partir d’une bouture
qu’elle a ramenée de Sicile. Derrière lui se trouve le néflier brillant
Photinia x fraseri ‘Red Robin’.
PALMIERS ET MITES
Lorsque la maison a été prête, Rob et Aad se sont adressés à une
jardinerie locale.
Avec l’aide de Dalmasso, un projet a été élaboré et la plantation a
commencé. De nombreuses plantes et arbustes méditerranéens,
comme le laurier-rose, le romarin, la lavande et le laurier, ont été
plantés autour de la maison et d’autres plantes qui prospèrent grâce
aux nombreuses heures d’ensoleillement et aux conditions sèches,
comme le Teucrium, Elaeagnus, le goyaviere, le néflier brillant et le
Photinia x fraseri ‘Red Robin’.
“Honnêtement, nous ne savions pas du tout par où commencer. J’ai
toujours aimé jardiner et j’ai puisé des idées et des conseils dans les
magazines de jardinage. Comme la plantation et la conception d’un
jardin méditerranéen dans Eden Magazine 54.
Ici, dans le Var, je suis membre d’un club de jardinage, qui ne compte
d’ailleurs que des dames et des messieurs néerlandais. Nous visitons
les jardins des uns et des autres, nous assistons à des conférences
et nous rencontrons des cultivateurs, ce qui me permet d’apprendre
beaucoup. Et maintenant, j’ai l’expérience pratique nécessaire,
simplement en essayant les choses”, dit Aad.
“Plus tard, là, avec la pépinière Savoir Vert, nous avons ajouté
l’herbe à plume, le Gaura, du lin néo-zélandais et l’agapanthe. Le lys
africain est l’un de mes préférés. Chez Tim Wyckstandt, près de Gand,
j’ai acheté cinquante exemplaires de ‘Marijke’. Cette plante offre
tellement de variétés incroyables !.
Dans la jardinerie Flayosquet, j’ai trouvé l’autre jour le petit
‘l’Amour d’Eté’, juste à cause du nom ! Nous avons également ajouté
des oliviers et un palmier, parce qu’ils ont bien sûr leur place ici.
Malheureusement, la pyrale du palmier sévit ici. Au cours de la
dernière décennie, les palmiers monumentaux ont également été
détruits plus loin sur la Côte d’Azur. Nous pulvérisons désormais
nos palmiers avec des nématodes toutes les trois semaines, d’avril à
octobre. Une plaisanterie coûteuse, mais nécessaire pour préserver
le palmier. Et de nombreux agaves ont péri à cause du travail du
charançon. C’est frustrant au début, mais c’est comme ça dans la
nature”.
Enthousiaste, Aad poursuit : “Le jardin change constamment, il est
différent chaque année et presque chaque jour je découvre quelque
chose de nouveau. Après plus de 15 ans, les lauriers-roses du petit
jardin devant la maison d’hôtes ont rendu l’âme. Nous voulons y
planter un deuxième palmier et allons voir le nouveau spécialiste à
Draguignan, Tropical House. Pour un effet harmonieux, nous laissons
désormais délibérément certaines espèces d’arbres et de plantes se
reproduire ici et là dans le jardin. C’est ainsi que les agapanthes en
pleine expansion ont été multipliées et plantées à différents endroits,
comme les “enfants” des grands agaves’. .
EDEN 23
JARDIN DE CUEILLETTE
Cultiver DES FLEURS
À CUEILLIR !
Un jardin de cueillette bien fourni : la culture
q en rangs facilite l’entretien.
Il est agréable de pouvoir cueillir des fleurs
dans son propre jardin. Dahlias, roses parfumées,
soucis, zinnias et bien d’autres encore.
Vous pouvez commencer à créer un jardin de cueillette
dès l’hiver ou le début du printemps.
Après un tour dans le jardin de cueillette, il y a déjà assez de
fleurs pour un joyeux bouquet.
Bien sûr, vous pouvez ramasser quelques fleurs dans la bordure, mais dans un
jardin de cueillette séparé, tout l’espace est consacré aux bouquets !
S’ il reste de la place dans le jardin, alors planifiez dès maintenant de cultiver
vos propres fleurs à cueillir. Vous récolterez les bras chargés de bouquets ‘faits
maison’. Des plantes annuelles richement fleuries, des dahlias aux couleurs
éclatantes, des roses romantiques, mais aussi, par exemple, des graminées
ornementales et des hortensias. Les fleurs de saison de votre propre jardin
sont également beaucoup plus durables que les fleurs coupées provenant
d’une serre chauffée, souvent aspergées de pesticides, ou que les roses et les
hortensias transportés par avion depuis l’Afrique.
Avant de planter un jardin de cueillette, réfléchissez à l’emplacement idéal, à
l’aspect du jardin, aux plantes que vous souhaitez cultiver et à la manière dont
vous les combinerez.
Texte & Photos MODESTE HERWIG
EDEN 29
XXX
EDEN
t Champ de linaigrettes de Scheuchzer dans le Landmannalaugar, un des sites volcaniques les plus grandioses d’Islande.
EN-DESSOUS DU CERCLE POLAIRE,
L’ISLANDE,
PAYS DE FEU ET DE GLACE
q Fjords, rivières, chutes d’eau et cascades animent ce paysage dépouillé et extraordinaire.
NATURE
EDEN
XXX
64 EDEN
LES
HARICOTS
PEUVENT-ILS SAUVER LE MONDE?
POTAGER
Plusieurs milliers de chercheurs et de scientifiques dans le monde travaillent actuellement
sur la transition protéique. Une alimentation plus végétale plutôt qu’animale devrait permettre
de réduire notre empreinte carbone et nos émissions de CO2 et de ralentir le changement climatique.
Dans le même temps, nous œuvrons pour une plus grande sécurité alimentaire et une meilleure santé
publique. Tous ces efforts produisent un large éventail de résultats, d’expériences et d’attentes.
Des hamburgers sortis de l’imprimante, du lait à base d’herbe, des champignons et des algues
comestibles.... Tout cela est très excitant, mais en réalité, une solution parfaite existe déjà.
Rien de nouveau, peu d’expérimentations et peu de surprises.
Juste des haricots.
Toutes les légumineuses, non seulement les haricots, mais aussi les
pois, les pois chiches et les lentilles contiennent une grande quantité
de protéines végétales. Elles sont faciles à cultiver et ont toutes la
particularité d’absorber l’azote de l’air pendant leur croissance et de
le fixer sur leurs racines. De cette manière, l’azote devient disponible
sous forme de nutriments pour la culture suivante. Les haricots
constituent donc non seulement un aliment riche en protéines pour
nous, mais aussi une solution parfaite pour l’environnement. En outre,
les légumineuses sont faciles à cultiver et donnent un rendement
élevé sans nécessiter beaucoup d’engrais supplémentaires. Vous
pouvez récolter et manger les haricots frais, les congeler et les mariner
assez facilement ou les stocker une fois séchés indéfiniment et sans
consommation d’énergie supplémentaire. En outre, les haricots sont
faciles à préparer, leur saveur est simple et ils sont utiles dans un large
éventail d’applications culinaires.
Donc plus de haricots dans nos champs, dans nos jardins et sur nos
tables !
Pour ceux qui ont encore des doutes, voici une liste des variétés les
plus populaires que vous pouvez cultiver dans votre propre jardin.
Vous commencez par de grosses graines faciles à cultiver. Elles ne
demandent que très peu d’attention, sont peu exigeantes en termes
de sol ou d’emplacement et peuvent également être cultivées en
pots ou en conteneurs sur votre terrasse. Laissez-vous surprendre par
leur polyvalence et leurs caractéristiques remarquables. Qu’il s’agisse
d’une simple expérience ou d’un jardin bien rempli, les haricots ont
leur place dans tous les jardins.
Texte & Photos PETER BAUWENS
EDEN 65
POTAGER
Fès
(Vicia faba)
SOJA POUR LE NORD
Même dans nos régions fraîches, vous pouvez commencer
rapidement à cultiver des haricots en choisissant des fèves. Elles ne
craignent pas les températures fraîches ni les gelées nocturnes. Elles
peuvent souvent être semées dès la fin du mois de février pendant
les périodes douces. Les vrais fanatiques des fèves les pré-sèment
même en serre pour avoir une belle jeune plante au début du mois
de mars. Elles sont plantées à 10 ou 20 cm dans la rangée et à 50 cm
d’intervalle dans le jardin.
Comme pour la plupart des haricots, il existe un large choix de
variétés : des variétés naines qui mesurent à peine 25 cm de haut
aux variétés robustes qui mesurent plus d’un mètre de haut. Ces
dernières ont besoin de beaucoup de mise à la terre pendant leur
croissance et d’un peu de soutien sous forme de cannes et de fils.
En avril, la plupart des plantes sont matures et
commencent à fleurir. C’est immédiatement le premier
moment pour en profiter. Elles fleurissent
souvent en même temps que les dernières tulipes,
apportant immédiatement de la couleur au potager.
Classiquement, elles fleurissent en noir et blanc
criard, mais il existe aussi des sélections en blanc
pur, rose tendre, rouge profond et même bleu
tendre. Outre la couleur supplémentaire, elles
apportent également un petit parfum
inattendu pendant leur floraison.
Bien sûr, ce n’est pas que du plaisir, car les fèves, surtout lorsque le
temps devient un peu plus chaud, peuvent avoir des problèmes
considérables avec les pucerons noirs dans les jeunes sommets
succulents des plantes. Vous pouvez éviter ce problème en semant
tôt ou en supprimant les jeunes sommets des plantes fleuries
matures. Ces jeunes bourgeons constituent d’ailleurs la première
récolte. Contrairement à d’autres haricots, les fèves peuvent
également être consommées avec leurs feuilles. Les jeunes feuilles
peuvent être brièvement sautées dans un peu d’huile d’olive et d’ail
et servies comme légume de printemps. Les feuilles ont le goût de...
jeunes fèves.
Dès que les premières jeunes gousses sont formées, vous pouvez
commencer à les récolter en utilisant les petites gousses immatures
comme mangetout. Un peu plus tard, lorsque les gousses sont un
peu plus développées, récoltez les gousses épaisses à
l’intérieur ou laissez les gousses pendre et sécher sur
les plantes pour les récolter en tant que haricots à
gousses secs matures à utiliser pendant les mois
d’hiver. Un trempage d’une nuit et une ébullition de
plus d’une heure avec quelques brins de
sarriette les rendent à nouveau comestibles.
La recette originale de l’humus populaire était
à base de haricots de jardin, mais ils peuvent
également être utilisés comme légumes-feuilles,
pour leurs jeunes gousses, comme haricots à
écosser et comme haricots de conservation.
66 EDEN
Harico comun
(Phaseolus vulgaris)
POTAGER
SOUVENT TRÈS SPÉCIAL
Le haricot commun est à juste titre le haricot le plus populaire dans
nos jardins. Contrairement au haricot de jardin, il a besoin de chaleur
et déteste l’humidité. Traditionnellement, les haricots sont semés
entre la mi-mai et la fin mai, car “les haricots ne doivent pas voir le
mois de mai”. Si cette période est encore froide et frileuse, il suffit
de reporter le semis de quelques semaines. Il est possible de choisir
entre des formes compactes en buisson et des plantes grimpantes
d’un mètre de haut, ces dernières nécessitant de gros pieds de
haricots de plus de deux mètres et demi à trois mètres de haut. La
plupart des gens cultivent les haricots pour les récolter dans leur
jeune version verte, où l’on récolte les gousses avec les graines
à peine développées à l’intérieur. Ils constituent un excellent
légume et un produit culinaire de premier ordre, mais sous cette
forme jeune et fraîche, les haricots ne sont pas très riches en
protéines. Si vous recherchez
une teneur élevée en protéines,
optez pour des haricots écossés
frais spéciaux ou des haricots secs.
Les flageolets, les borlottis, les haricots bruns, blancs ou rouges
donnent les meilleurs résultats en termes de valeur nutritionnelle.
Mais là encore, le choix est vaste et la variété illimitée. Les haricots
verts, jaunes, roses et panachés peuvent être cultivés et récoltés
en un rien de temps. Les haricots crus et non cuits ne sont pas
comestibles. Fraîchement récoltés, les haricots épais étant bien
mûrs dans leur gousse molle, vous pouvez facilement les écosser et
les faire bouillir pendant 10 à 15 minutes (avec de la sarriette) pour
obtenir de délicieux résultats culinaires. Une fois les gousses séchées,
les haricots seront également secs à l’intérieur et vous pourrez les
récolter pour l’hiver.
Ils sont parfaits pour les
plats classiques à base de
haricots, pour une soupe de
haricots d’hiver nutritive et
réchauffante ou simplement
comme base pour les plats mexicains
ou méditerranéens.
EDEN 67
POTAGER
Haricots blancs
(Phaseolus coccineus)
LES HARICOTS DANS TOUTE LEUR SPLENDEUR
S’il faut choisir les plus beaux haricots, le choix est vite fait. L’ancien
nom latin “Phaseolus multiflorus”, “le haricot aux nombreuses fleurs”,
l’indique clairement. Les haricots à fleurs ou haricots d’Espagne,
comme le Phaseolus vulgaris, sont originaires du Nouveau Monde
et n’ont donc été introduits ici par l’Espagne qu’après la découverte
du continent américain. Contrairement aux haricots ordinaires, les
haricots blancs proviennent de régions plus élevées et plus fraîches,
ce qui signifie que leurs exigences en matière de température et de
croissance sont un peu moins élevées. Il est également préférable
de commencer la culture de ces haricots à la fin du mois de mai,
mais alors que les autres haricots ont besoin d’un endroit ouvert et
chaud, les haricots mange-tout peuvent également être cultivés à
l’ombre ou dans un endroit un peu plus frais du jardin. Si l’été est
particulièrement humide et frais, vous constaterez que ces plantes
se portent beaucoup mieux que lorsque l’été est sec et chaud. Si
vous voulez avoir un succès garanti avec les haricots chaque année,
cultivez plusieurs variétés de haricots côte à côte.
Là encore, il est possible de choisir entre les formes arbustives peu
fréquentes et proposées et les plantes grimpantes populaires à
forte croissance, atteignant parfois jusqu’à 4 mètres de haut.
Cette forte vigueur rend également les haricots voyants idéaux
pour être cultivés le long des pergolas ou des structures
complètes du jardin. La forte croissance est suivie d’une
floraison exubérante et remarquable. Celles-ci
peuvent être blanches, roses, rouges ou blanches/rouges et les
plantes fleurissent souvent jusqu’à la mi-octobre. De tous les
haricots, ce sont les plus visités par les bourdons et les abeilles.
Après la floraison, les gousses épaisses et grossières apparaissent.
Elles peuvent être récoltées jeunes comme une sorte de haricot vert
ou de haricot à fil, ou vous pouvez attendre patiemment qu’elles
soient complètement épaisses et mûres. Lorsque les gousses vertes
deviennent pâles, il est temps de récolter les haricots à écosser frais.
Les haricots à écosser sont les plus gros haricots de notre climat et
certaines variétés, comme les célèbres “haricots paysans”, atteignent
presque 5 cm de long. Ce que vous ne récoltez pas et que vous
laissez pendre sur les plantes sèche ainsi pour être utilisé en hiver.
Les haricots à l’intérieur sont aussi colorés que les fleurs, avec des
variétés blanches, noires, roses et tachetées. De tous les haricots, ce
sont ceux dont la récolte est la plus facile et la plus rapide, car avec
une douzaine de gousses pleines de haricots frais écossés, on peut
préparer un repas en un rien de temps. Outre la floraison gracieuse, il
existe des sélections avec des feuilles jaune-vert inhabituelles et des
formes avec des gousses violettes.
Les haricots fraîchement écossés et épais peuvent être
bouillis pendant 15 minutes pour obtenir des haricots
merveilleusement tendres et savoureux. Idéal pour
ceux qui aiment manger beaucoup de haricots.
68 EDEN
Sa
(Glycine max)
POTAGER
DÉLICIEUSEMENT FRAIS
La fève de soja peut sembler un peu étrange dans cette série,
mais la popularité croissante des fèves de soja fraîches ‘edamame’
signifie que de plus en plus de personnes cultivent cette forme de
Glycine max dans le jardin. Pour cette culture aussi, il faut attendre
patiemment un temps chaud et lorsque mai et début juin sont
encore frais, il est préférable de reporter les semis pendant un certain
temps. Vous pouvez toutefois effectuer un pré-semis en serre afin
de pouvoir repiquer les jeunes plants à 20 cm sur le rang. Pas de
plantes grimpantes avec les fèves de soja, seulement des formes
buissonnantes, mais même celles-ci peuvent varier de 30 à 100 cm de
hauteur, où, comme pour les fèves, vous pouvez
repiquer plusieurs fois les plantes les plus hautes et,
si nécessaire, leur donner des bâtons et des fils de fer
comme support.
Lorsque l’été et la croissance démarrent,
comme pour les autres haricots, il n’y a plus de
travail à effectuer, à l’exception d’un peu de buttage et
de l’élimination des mauvaises herbes. Dès le mois
d’août, vous pouvez récolter les premiers haricots
lorsque les gousses des plantes sont bien gonflées. Les dernières
sélections donnent une récolte en octobre.
Les gousses ne sont pas comestibles et les gousses crues ne peuvent
pas non plus être décortiquées. On fait bouillir les gousses épaisses
d’edamame dans de l’eau légèrement salée pendant 7 minutes, puis
on les rince à l’eau froide et on les sert immédiatement pour les
manger directement dans la main. Il faut de la dextérité pour ouvrir
les gousses cuites jusqu’à la bouche afin de manger les haricots
écossés, mais ils constituent un aliment idéal pour les doigts. Les
enfants trouvent souvent cela très excitant, mais c’est généralement
la saveur douce et légèrement sucrée, située entre les
cacahuètes et les petits pois frais, qui rend ces
haricots irrésistibles.
Ce que vous ne récoltez pas mûrit davantage pour
devenir des fèves de soja sèches que vous pouvez
consommer à nouveau en les faisant tremper
et en les cuisinant. Mais il est évidemment
préférable de les consommer fraîches.
EDEN 69
Haricots
d Lim
(Phaseolus lunatus)
TOP CULINAIRE
Pour ceux qui veulent aller plus loin dans l’histoire des haricots, il faut rechercher
le Phaseolus lunatus ou haricot de Lima. Ils ne sont pas souvent proposés et c’est
dommage car leur réputation de “haricot beurre” indique clairement qu’il s’agit
d’une spécialité culinaire. De tous les haricots de nos régions, ce sont eux qui
demandent le plus de chaleur. Ce n’est donc que dans un jardin clos et chaud,
contre un mur chaud au sud ou sous l’abri supplémentaire d’une vitre ou d’un
tunnel en aluminium qu’ils donnent chaque année de bons résultats. Nos étés
de plus en plus chauds y contribuent également. Ici aussi, il existe un choix de
formes arbustives à maturation un peu plus précoce et de plantes grimpantes
d’un mètre de haut. Le pré-semis est presque une nécessité et il ne faut pas
semer trop tôt pour que les plantes puissent croître vigoureusement sans être
interrompues par des périodes plus fraîches. La mi-juin est souvent un bon
choix. Prévoyez beaucoup d’espace sous verre car, comme tous les haricots,
ce sont des plantes robustes. Mais contrairement aux haricots ordinaires, ils ne
craignent pas les périodes de températures extrêmement élevées. Vous pouvez
récolter à partir de septembre. Les formes buissonnantes produisent de petites
gousses, les grimpantes des haricots de petite taille, de taille moyenne ou extralarges,
souvent dans des couleurs et des marques panachées très frappantes.
Il s’agit bien sûr d’un produit frais, mais il convient également parfaitement
comme haricot sec et comme stock d’hiver.
Elles sont idéales pour des applications culinaires plus sophistiquées, parfaites
comme haricots seuls et magnifiques lorsqu’elles sont combinées avec des
poivrons et des tomates.
CONCLUSION
Les haricots peuvent-ils sauver le monde ?
Lorsqu’il s’agit de nourrir le monde, c’est en tout
cas le cas. Leur facilité de culture, leur rendement
élevé, leur valeur nutritionnelle et leur impact sur
l’air et le sol font des haricots la culture de l’avenir.
Il n’y a qu’un seul problème. Nous mangeons trop
peu de haricots. Les Pays-Bas ont leurs haricots
bruns, les Anglais leurs haricots blancs à la sauce
tomate, les Italiens adorent leurs Borlotti et les
Français exhibent leurs flageolets. En Belgique,
nous sommes un peu à la traîne. Ouvronsnous
donc aux recettes de nos pays voisins
et inspirons-nous des pays qui ont une riche
tradition en matière de haricots. Par exemple,
l’abondance des légumineuses en Inde et en
Amérique centrale ou les nombreuses utilisations
au Moyen-Orient. Mais surtout, mettons-nous
nous-mêmes au travail avec les haricots, dans
nos jardins, dans nos champs et surtout dans
nos cuisines. Tout simplement parce que tout
le monde et l’environnement en profiteront,
et peut-être qu’ainsi, avec les haricots, nous
pourrons sauver un peu le monde ! □
info@coolstuinaanleg.be
www.coolstuinaanleg.be
“Eeuwige Passie” (VISkavepas)
ma rose préférée
Rosier buisson remontant aux tiges
fortes qui portent de grosses fleurs rose
foncé bien doubles à longue floraison
et très parfumées. Autonettoyant et
parfaitement résistant aux maladies.
Grand buisson : taillez à 1/3 ou 1/2 au
début du printemps. Buisson-bas : jusqu’à
5-10 cm (recommandé).
Magnifique en massif fleuri par 3 ou dans
un pot spacieux.
Visitez les 10000 m 2 de la roseraie pleins
de couleurs et de parfums et obtenez
des conseils pour choisir le bon couvresol,
buisson ou rosier grimpant. 1001
hybrides fleurissent dans la roseraie, y
compris notre propre culture de roses.
Spécialités : Erica, Calluna et Daboecia
Grande collection de Wisteria, Eriobotrya, Taxodium, Metasequoia …
Leliestraat 2, B-2580 Putte (Mechelen)
+32 (0)15 75 69 20 info@casteelsrozen.be
www.casteelsrozen.be
Ouvert jusqu’au 15 novembre
jeudi, vendredi, samedi 9 – 18 h.
Fête de la rose : le 15 août
www.rozenkopen.be
Pas loin de: • Arboretum Kalmthout • Arboretum Trompenburg (Rotterdam Nl)
• Plantentuin De Kleine Boerderij (avec jardin de bruyère)
www.henkjanheideboer.be
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Henk-Jan Heideboer
Maxburgdreef 21,
B-2990 Loenhout
PLAS NEWYDD
résidence du marquis
d’Anglesey
L’île d’Anglesey est située au nord ouest du Pays de Galles. Implanté
sur un site idyllique en bordure du détroit de Menai qui sépare l’île
du Pays de Galles, Plas Newydd est un château de la fin du 18e siècle
géré par le National Trust qui dévoile un petit musée militaire. Celuici
évoque le comportement héroïque du 1er Marquis d’Anglesey, Sir
Henry William Paget connu sous le nom de Lord Uxbridge, qui mena
la cavalerie britannique à la bataille de Waterloo en 1815 et y laissa
une jambe. A l’entrée du parc, une gigantesque colonne portant une
statue de bronze du marquis commémore cet acte glorieux. Le parc
fut dessiné à la fin du 18e siècle par le paysagiste Humphry Repton
selon la grande tradition des jardins paysagers anglais avec des arbres
protégeant les jardins des vents violents du détroit, des pelouses en
pente jusqu’au bord de l’eau, des bosquets de rhododendrons et de
belles perspectives. De nombreux arbres plantés par le paysagiste
dont des tilleuls, des hêtres, des chênes, châtaigniers et érables ont
été conservés. La haie monumentale d’Osmanthus delavayi à l’entrée
du château remonte peut-être aussi à l’époque.
Protégé du vent, un arboretum est peuplé de rhododendrons,
de magnolias et d’hortensias ainsi que de spécimens rares de
l’hémisphère sud, d’eucalyptus et de Nothofagus. On peut y
voir également des arbres de feu du Chili sensibles à la gelée,
Embothrium coccineum et des Eucryphia immaculés. Une platebande
d’agapanthes court sur toute la longueur du jardin en terrasse
formant une rivière bleue qui rappelle les eaux turquoises du détroit
de Menai en contrebas. Deux parterres de plantes vivaces se font
face. Le Hot Border associe les alstroemerias, soucis, salvias et dahlias
avec une débauche de rouges, d’orange et de jaunes tandis que le
Cool Border aux couleurs pastel, bleues, rose et blanches marie les
géraniums, les roses et les népetas. Sur la terrasse supérieure, une
grotte ombragée est entourée d’un treillage et rafraîchie par une
fontaine.
78 EDEN
PAYS DE GALLES
PLAS BRONDANW
t Inspiré par le mouvement
Arts & Crafts, le jardin de
Plas Brondawn se divise en
chambres de verdure.
q Construit au 16e siècle, Plas
Brondanw fut la résidence
de Sir Claugh Williams-Ellis,
concepteur du village
Portmeirion.
qq Parfaitement taillés, des
haies et topiaires d’if
structurent le jardin en
terrasses.
t Implanté sur les rives de l’île d’Anglesey, Plas Newydd offre une vue
exceptionnelle sur le détroit de Menai.
q Dessiné à la fin du 18e siècle, le parc renferme une belle collection
d’azalées, rhododendrons, pieris et érables du Japon.
qq Le jardin en terrasse est garni de cyprès d’Italie, de palmiers et
de plantes exotiques.
oublié du monde
Difficile d’imaginer que Plas Brondanw fut la maison de famille de Sir
Claugh Williams-Ellis, un architecte excentrique surtout connu pour
avoir été le concepteur de Portmeirion. Si ce village de vacances de
style italien, pastiche et kitsch à souhait, attire les plus grandes foules
de touristes, Plas Brondanw qui se situe non loin, vers le village de
Garreg, est au contraire une demeure paisible, comme oubliée du
monde. La maison en gros moellons de pierre grise est très ancienne,
datant des 16 et 17e siècle. Située à flanc de coteau, le manoir est
entouré par un jardin plein de charme qui offre des perspectives
romantiques sur le massif montagneux du Snowdonia National Park.
Le jardin présente une série terrasses et de chambres de verdure
structurées de topiaires d’if et de murs en pierre inspirées par le
mouvement Arts and Crafts ainsi que par les parcs italiens. Il y a peu
de fleurs mais une série de fontaines, de statues et d’oeuvres d’art.
Vous n’y croiserez probablement qu’un ou deux visiteurs ainsi que
l’unique jardinier qui tond le gazon, taille les haies et les topiaires,
répare les marches des escaliers, veille sur les statues et repeint les
grilles et balustrades. Ce n’est pas le plus somptueux jardin du Pays
de Galles, mais c’est peut-être le plus émouvant. Un véritable coup
de coeur.
EDEN 79
t
q
Aménagés dans une
ancienne prairie, les jardins
de Cae Hir sont organisés
en une série d’espaces aux
couleurs thématiques.
Mélangeant arbres, arbustes
et plantes herbacées,
les jardins associent fleurs
sauvages et cultivées.
CAE HIR GARDENS
jardin familial
S’étendant sur deux hectares de colline au pied des montagnes
cambriennes, Caer Hir est un jardin familial d’une beauté sans
prétention combinant le style hollandais avec une saveur
traditionnelle galloise. Les jardins ont été créés en 1985 par Wil
Akkermans originaire des Pays-Bas. Son ancêtre Johannus Akkermans
fonda la première pépinière près de Breda au début du 18e siècle.
Inspiré par une visite au jardin RHS de Wisley, Wil réalisa avec son
épouse Gillian, moitié anglaise et moitié galloise, un jardin dans les
anciens pâturages de la ferme de Cae Hir. Aujourd’hui, trente ans
après son ouverture au public, le jardin très populaire est entretenu
par les enfants de Wil, Stuart et Julie. La charpente du jardin a été
conçue en trois parties de telle sorte que pour le visiteur, la surprise
soit un plaisir renouvelé. De nombreuses fleurs sauvages, silène,
herbe à Robert, jacinthes des bois, digitales se ressèment où bon
leur semble, se mêlant aux plantes vivaces et aux arbustes. Dans ce
modeste jardin, la nature est gouvernée en douceur, offrant un havre
de sérénité et de tranquillité aux visiteurs. □
80 EDEN
CARNET DE ROUTE
Visit Wales,
www.visitwales.com et www.visitbritain.com/fr/destinations/pays-degalles
et www.gardensnorthwales.co.uk
JARDINS À VISITER
Powis Castle, Welshpool, Powis SY21 8RF.
www.nationaltrust.org.uk/visit/wales/powis-castle-and-garden/
Bodnant Garden, Tal-y-Cafn, Colwyn Bay, Conwy LL28 5RE.
www.nationaltrust.org.uk/visit/wales/bodnant-garden
Bodysgallen Hall & Spa, Llandudno LL30 1RS.
www.bodysgallen.com/
Plas Newydd, Llanfairpwll, Anglesey LL61 6DQ.
www.nationaltrust.org.uk/visit/wales/plas-newydd-house-and-garden
Plas Brondanw, Llanfrothen, Penrhyndeudraeth, Gwynedd LL48 6SW.
www.historichouses.org/house/plas-brondanw/visit/ et
www.cloughwilliamsellis.org/
Cae Hir Garden, Lampeter, Ceredigion, SA48 7NG.
www.caehirgardens.com/
Plante
du futur
Gamme unique
de variétés climatisées
Lilas des indes/Lagerstroemia
Laurier flamand
Laurus nobilis assortiment unique
votre partenaire jardin en toute saison
Production et vente d’arbres, arbustes, vivaces et annuelles.
Vous y trouverez certainement une sélection unique pour agrémenter vos espaces verts.
Conseils et créations de jardins
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FLORALIA BRUSSELS
4/04 - 2/05/2025
KASTEEL VAN GROOT-BIJGAARDEN
CHÂTEAU DE GRAND-BIGARD
ISIDOOR VAN BEVERENSTRAAT 5
1702 GROOT-BIJGAARDEN
WWW.FLORALIA-BRUSSELS.BE
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Camellia sasanqua ‘Option’
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EDEN
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À FLORAISON
HIVERNALE
EDEN
XXX
De Verwondering
XXX
EDEN
JARDINIER D’EDEN
Émerveillement, étonnement,
stupéfaction, surprise
SONT LES MOTS QUI DANS LA LANGUE DE MOLIÈRE,
TRADUISENT CE JARDIN ENCHANTÉ
D’ARJAN ET GEERTJE VAN DIJK AU NORD DE BREDA
Les plantes vivaces sont la
trame de ce jardin naturaliste.
t
Avec les graminées,
mouvement et légèreté
garantis.
Il y a des jardins que l’on n’oublie pas. Celui d’Arjan et Geertje est un de ceuxlà.
D’emblée on s’y sent bien, d’emblée on sait que l’on va aimer. Derrière un
bâtiment de ferme au toit de chaume, quelques pots débordent de graminées
dans une cour pavée de briques sur champ, comme le veut la tradition aux Pays-
Bas. Puis devant le corps de logis principal, parmi d’autres, un plus grand attire
le regard. Contenant un Tetrapanax papyrifer aux feuilles exotiques, il a l’air de
nous souhaiter la bienvenue. Ce détail ne trompe pas. Nous sommes chez de
fins connaisseurs. Après deux jours de pérégrination dans les jardins de charme
d’outre-Moerdijk ; après celui de Piet Oudolf au musée Voorlinden, l’Hortus
botanicus de Leyde, le jardin japonais de Clingendael à La Haye ou le potager de
la villa Augustus à Dordrecht, c’est la cerise sur le gâteau.
Texte : MARIE-NOËLLE CRUYSMANS
Photos : ARJAN VAN DIJK, DIANE ADRIAENSSEN ET MARIE-NOËLLE CRUYSMANS
EDEN 99
Une féerie
de tulipes
Au début du 17 e siècle, tout le monde voulait des tulipes
dans son jardin. À l’époque, c’était un signe de richesse.
Rubens aussi adorait les tulipes. Il en a même peint
dans La promenade dans le jardin. Au printemps
prochain, vous découvrirez son chef-d’œuvre, car
les 1.000 tulipes historique plantées dans le jardin du
Rubenshuis fleuriront pour la première fois.
Ne manquez pas la visite du jardin et les
nombreuses activités associées en avril 2025.
Infos & billets www.rubenshuis.be
Rubenshuis
Hopland 13, 2000 Anvers
rubenshuis.be
rubenshuis
rubenshuisantwerpen
Photos: Frederik Beyers