Boxoffice Pro n°483 – 8 janvier 2025
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N°483 / 8 janvier 2025
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
N°483 / 8 janvier 2025
TOUTE L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET DE LA DISTRIBUTION CINÉMA
2024
OUF !
L'édito
Sommaire
Ouf !
Nous avons dressé, dans ce premier numéro de
2025, un bilan non exhaustif de ce qu'a été l’année
dans les salles, qui a commencé en trébuchant et
finit en sautillant. En résumé, 2024, c’est cocorico !
Une année singulière donc, qui nous montre combien
le quotidien de nos (beaux) métiers est fait
de surprises et de rebondissements, à l’image d’un
bon film hollywoodien… Non pardon, d’un bon
film français ! Comme l’a énoncé le président de la
FNCF, Richard Patry, dans l’Émission Boxoffice
Pro, le cinéma français a fait notre année ! Il a su
faire parler de lui et séduire. Le tournant ? Ce
p’tit truc en plus, véritable phénomène de société,
qui, dès le 1 er mai, a, non seulement enflammé
les salles, mais aussi infusé sa bienveillance en
sensibilisant le public aux questions du handicap.
Une nouvelle pierre à l'édifice de l’inclusion dans
nos salles au sens large… celle qui donne aux
spectateurs l’envie de convivialité, de diversité
culturelle, celle qui fait de l'écologie un sujet
prioritaire, aux côtés de celui de l’éducation à
l’image, sujet ouvert et inachevé. Les salles se sont
emparées de tous ces sujets au même titre que celui
de leur confort et technologie. Le premium n’est
plus l’apanage des circuits.
Que trouverons-nous dans notre besace 2025 ?
Des propositions autour des engagements de programmation,
une nouvelle chronologie des médias
au sein de laquelle les plateformes semblent vouloir
investir davantage dans le cinéma français, des
travaux de rééquilibrage des barèmes du compte
de soutien... Beaucoup de dossiers ouverts, certes,
mais surtout des films, qui annoncent une année
sous de bons auspices avec optimisme et confiance.
Marion Delique
P. 6 à 8
ACTUALITÉS
Cine Group reprend les activités de
Boxoffice au service des cinémas français
Les Rencontres de Bretagne
déroulent leur programme
Le pass Culture examiné par la
Cour des comptes
P. 10 à 21
À LA UNE - RÉTRO 2024
Des films français qui rassemblent
des Français divisés
Bilan de la fréquentation
Richard Patry dans l’Émission
Coup d’œil sur l’exploitation
Entretien avec Laurence Franceschini
©Pan Distribution
P. 25 à 27
RENCONTRES
Compte-rendu du Sommet des Arcs
P. 28-29
TECHNIQUE
La projection numérique par la CST
P. 30-31
EXPLOITATION
Cinéville s’étend à Morlaix
La Géode rouvre ses portes
P. 32 à 35
FOCUS
Le cinéma renaît à Nay
P. 34
MISCELLANÉES
©Communauté de communes du Pays de Nay
est une publication de
Golden Globes, soutiens, agenda de la
profession…
N°ISSN : 2740-3335
Boxoffice Pro est édité par CINE GROUP SAS au capital de 1 000 €, c/o Webedia 2 rue Paul Vaillant-Couturier CS60102 - 92532
LEVALLOIS-PERRET CEDEX • E-mail redaction@boxoffice.com • Dépôt Légal à parution
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Base de données Films
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publication
MARION DELIQUE
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AYSEGÜL ALGAN
Journaliste
@BoxofficeFrance
La Rédaction
@Boxoffice_fr
CÉCILE VARGOZ
Journaliste
Crédits page 3 : Montage Boxoffice Pro : Anora ©Le Pacte / Flow, le chat qui n’avait plus
peur de l’eau ©UFO / L’Amour ouf ©Studiocanal / Le Comte de Monte-Cristo ©Pathé
Films / La Ferme des Bertrand ©Jour2Fête / Le Nom de la rose ©Les Acacias / Les Graines
du figuier sauvage ©Pyramide Films / Un p’tit truc en plus ©Pan Distribution / Vaiana 2
©Walt Disney Pictures / Congrès 2024 de la FNCF ©Jean-Luc Mege Photography
@boxofficefr
JULES DREYFUS
Journaliste
Boxoffice Pro France
CHARLOTTE POUILLOT
Journaliste
PHILIPPE COSQUERIC
Maquette
4 N°483 / 8 janvier 2025
L’enfance de Frida Kahlo
TOBO MEDIA, DU COUP et HAUT ET COURT DISTRIBUTION
PRÉSENTENT
Un film de Karine Vézina et André Kadi
Chanson originale interprétée par Olivia Ruiz
LE 12 FÉVRIER
Actualités
CINE GROUP REPREND LES ACTIVITÉS DE BOXOFFICE
AU SERVICE DES CINÉMAS FRANÇAIS
Le groupe Webedia cède les activités françaises de sa filiale Boxoffice dans le
domaine de la billetterie cinéma, des services web et mobile aux exploitants de
salles et de Boxoffice Pro.
Le groupe Webedia annonce la cession de ses activités
françaises de services aux exploitants de salles de cinéma
et de presse professionnelle à Julien Marcel, fondateur
de The Boxoffice Company et ancien directeur général
d’AlloCiné. Ces activités sont reprises par une nouvelle
entité baptisée Cine Group, qui devient également le
distributeur exclusif en France des technologies et solutions
développées par The Boxoffice Company.
Dans le cadre de cette opération, la nouvelle société Cine
Group reprend l’intégralité des activités de billetterie,
physique et en ligne, pour les quelque 500 cinémas
partenaires qui représentent tous ensemble 30 % du
marché français.
L’activité d’information professionnelle française Boxoffice
Pro est également reprise par Cine Group. La nouvelle
entité pourra continuer à exploiter la marque Boxoffice
Pro qui reste cependant la propriété du groupe Webedia,
en France comme à l'international.
La plateforme SaaS Boost, utilisée par de nombreuses
salles de cinéma dans le monde pour leurs sites web et
applications mobiles, continuera d’être déployée et adaptée
au marché français par Cine Group, en partenariat avec
The Boxoffice Company.
La régie AlloCiné continue à commercialiser, pour le
compte de Cine Group, les espaces publicitaires des
exploitants et ceux du média Boxoffice Pro en France,
sous le pilotage d’Adrien Chabal et Julien Drouais, qui
ont repris la direction générale d’AlloCiné depuis le
départ de Julien Marcel. Les activités Data (“Source”) et
Business Intelligence (“Pulse”) pilotées par Émilien Robert
restent dans le giron de Webedia.
À l’international, The Boxoffice Company poursuit sa
mission d’accompagnement des exploitants et distributeurs
de cinéma, en proposant des solutions innovantes
de billetterie digitale, de marketing et de gestion de données.
La reprise des activités par Cine Group est effective
immédiatement. L’ensemble des salariés concernés a été
repris par la nouvelle structure, assurant ainsi une continuité
opérationnelle fluide pour les partenaires et clients.
Stan Ruszkowski, directeur général de The Boxoffice
Company, déclare : « The Boxoffice Company souhaite se
rapprocher des marchés locaux grâce à un modèle de “Channel
Partner” comme Cine Group en France. En confiant
l’adaptation et la distribution de nos technologies à des
partenaires de confiance, nous renforçons notre capacité à
innover et améliorer l’expérience client dans le monde entier. »
Antoine Hermite, directeur général délégué de Webedia,
ajoute : « Cet accord stratégique offre à Cine Group l’opportunité
de développer des solutions et services en parfaite
adéquation avec les spécificités du marché français. Dans le
même temps, nous continuerons à renforcer notre position
de partenaires incontournables pour le secteur. »
Julien Marcel, président de Cine Group, conclut : « Il y a
15 ans, j’ai eu le plaisir de lancer cette activité, et notre décennie
de collaboration avec Webedia a été formidable. Aujourd’hui,
je suis enthousiaste à l’idée d’ouvrir ce nouveau chapitre avec
Marilyn Iacovissi et toute l’équipe de Cine Group. Ensemble,
nous poursuivrons cette aventure entrepreneuriale pour soutenir
les cinémas français, qui restent à mes yeux le plus beau parc
de salles au monde. Grâce à la continuité de Boxoffice Pro
et aux synergies avec Webedia, nous allons développer des
solutions encore plus adaptées aux besoins des exploitants. »
En bref :
Cine Group reprend les activités françaises de The
Boxoffice Company à partir de janvier 2025. La
nouvelle entité travaille avec 500 cinémas, notamment
le groupe CGR Cinémas (2 e circuit français)
ainsi que de nombreux circuits et cinémas indépendants,
en métropole comme en outre-mer.
Les clients de Cine Group représentent 30 % de
la fréquentation cinéma française.
Boxoffice Pro, est désormais édité par la nouvelle
entité qui bénéficie d’une licence exclusive sur la
marque propriété de Webedia.
La régie publicitaire de Webedia maintient son
offre intégrée "one stop shop" à destination des
exploitants et distributeurs.
Cine Group devient le distributeur exclusif des
technologies de The Boxoffice Company en France.
©OlivierPojzmanPhotography
3 questions à Julien Marcel, fondateur et président de Cine Group
15 ans après la création de la société, pourquoi cette nouvelle
étape ?
Les clients français ont des besoins spécifiques et la
proximité a toujours été un élément clé de notre ADN,
depuis l’époque Côté Ciné Group jusqu’à Boxoffice. Nous
avons considéré avec Webedia que l’agilité requise pour
servir toujours mieux les exploitants français serait
désormais plus facile pour une structure autonome.
Ainsi, tout ce qui requiert des synergies avec le groupe
Webedia (régie publicitaire, développements technologiques
mondiaux) fait l’objet d’un partenariat stratégique
entre la nouvelle structure Cine Group et le groupe
Webedia, tous les sujets spécifiquement hexagonaux
(billetterie, vente en ligne, presse pro) seront quant à eux
gérés de manière autonome par nos équipes.
Quel message avez-vous pour les clients de Boxoffice qui vont
devenir clients de Cine Group ?
Le maître mot sera la continuité : les équipes pilotées par
Marilyn Iacovissi vont s’employer à assurer une transition
aussi fluide que possible. Il faudra bien sûr faire un
certain nombre de changements administratifs (nouvelle
société, nouveau compte en banque, etc) mais nous
sommes confiants dans notre capacité à le faire
simplement et rapidement, en ne nous interdisant pas
quelques améliorations au passage !
Comment résumer l’ambition nouvelle de Cine Group ?
Notre priorité sera d’être des partenaires innovants.
Après la période très compliquée traversée par notre
secteur, il est indispensable de ne pas nous endormir
mais de rester concentrés sur la nécessaire transformation
des salles qui a toujours été essentielle pour les
cinémas. Ce n’est pas seulement notre industrie qui
requiert de l’innovation, c’est aussi le monde complexe
dans lequel nous vivons. Nous serons donc bien sûr un
partenaire technologique, mais aussi une société
déterminée à prendre sa part dans les transformations
sociétales et environnementales si importantes qui
nous attendent.
6 N°483 / 8 janvier 2025
Rencontres de Bretagne 2025 :
programme complet
L’association de salles bretonnes La Règle du Jeu donne
rendez-vous du 28 janvier au 1 er février 2025 à Quimper,
au Cinéville et au Katorza. Comme pour chaque édition,
une vingtaine de films seront proposés en avant-première,
en présence de leur distributeur et, pour la plupart des
films français, de leurs équipes artistiques.
Programme
mardi 28 janvier
Professeur Freud de Matt Brown (Condor, 30/04/25)
Le Garçon de Zabou Breitman et Florent Vassault
(Moonlight, 26/03/25)
Les Oiseaux de pluie d’Ariel Neo (prochainement)
Des jours meilleurs de Elsa Bennett et Hippolyte Dard
(Wild Bunch, 23/04/25)
Vermiglio ou La Mariée des montagnes de Maura
Delpero (Paname, 19/03/25)
mercredi 29 janvier
Lumière ! L’aventure continue de Thierry Frémaux
(Ad Vitam, 19/03/25)
Le Répondeur de Fabienne Godet (Tandem, 04/06/25)
À bicyclette de Mathias Mlekuz (Ad Vitam, 26/02/25)
La Réparation de Régis Wargnier (Nour Films, 16/04/25)
Black Dog de Hu Guan (Memento, 05/0325)
jeudi 30 janvier
The Brutalist de Brady Corbet (Universal, 12/02/25)
Ma mère, Dieu et Sylvie Vartan de Ken Scott
(Gaumont, 19/03/25)
On ira de Enya Baroux (Zinc., 12/03/25)
Berlin, été 42 de Andreas Dresen (Haut et Court, 12/03/25)
vendredi 31 janvier
Magma de Cyprien Vial (Pyramide, 05/03/25)
Songe de Rashid Masharawi ( Coorigines, 02/04/25)
La Vie devant moi de Nils Tavernier (Apollo, 26/02/25)
Black Box Diaries de Shiori Ito (Art House, 12/03/25)
Aimons nous vivants de Jean-Pierre Améris (ARP, 16/04/25)
samedi 1 er février 2025
Radio Prague, les ondes de la révolte de Jirí Mádl
(ARP, 19/03/25)
Fils de de Carlos Abascal Peiró (Bac, 26/23/25)
Les inscriptions se font sur le site de l’association La Règle
du Jeu, avant le 21 janvier.
Opération marketing :
Jour2fête cuisine un karaoké
Quoi de mieux que de faire chanter le public pour le
mettre en appétit… y compris de cinéma ? Jour2fête
propose des avant-premières de Dans la cuisine des Nguyên
autour du Nouvel An vietnamien (soit le 29 janvier 2025),
accompagnées d’une animation musicale. De quoi pimenter
les séances du film, et reprendre en chœur le rêve de son
héroïne de devenir une star de comédie musicale.
La boucle karaoké – de presque dix minutes – est disponible
sur Cinégo et Globecast. Et pour celles et ceux qui
préfèrent attendre pour donner de la voix, la sortie de
Dans la cuisine des Nguyên est prévue le 5 mars prochain.
©Jour2Fête
La réplique
- Figure-toi que pour moi
c’est sérieux.
- Ah ben pour moi il n’y a
qu’une chose de sérieux dans
la vie, c’est l’heure du repas.
Lino Ventura à Robert Hirsch dans 125 rue Montmartre de Gilles
Grangier (1959), en salles le 15 janvier à l’occasion de la rétrospective
dédiée chez Solaris.
Séances autour des courts métrages nommés au César 2025
L’Académie des César et l’Agence du Court Métrage
renouvellent leur partenariat pour proposer aux salles de
cinéma les courts qui seront nommés en 2025.
Afin de « renforcer la place de la salle de cinéma dans son
dispositif », l’Académie des César réitère son événement
permettant aux salles de diffuser les courts métrages
nommés dans les trois catégories dédiées au format
(fiction, documentaire, animation). Deux programmes
d’environ deux heures seront proposés, pour des séances
à caler librement entre le 12 et le 28 février – soit le
jour de la cérémonie des Césars. Pour connaître le détail
des titres proposés, il va toutefois falloir attendre les
nominations, le mercredi 24 janvier.
Contact : Kenza Manach,
kenza.manach@academie-cinema.org / 01 53 64 07 46
N°483 / 8 janvier 2025
7
Actualités
Le PASS CULTURE jugé sévèrement par
la Cour des comptes…
Si la grande majorité des jeunes s’est emparée de l’outil, il coûte cher à l’État et ne
remplit pas ses objectifs de démocratisation et de diversification des pratiques selon
les juges. Ils recommandent de transférer sa gouvernance au ministère de la Culture.
Dans son rapport publié le 17 décembre, la Cour des
comptes dresse un bilan mitigé du pass Culture, du moins
de sa part individuelle. Si l’on s’approche de l’universalité
sur le plan quantitatif – 84 % des jeunes de 18 ans révolus
ont téléchargé l’appli –, « l’objectif d’inscrire un nombre
maximum de jeunes a jusqu’à présent prévalu sur l’objectif
de démocratisation » selon la Cour. Elle souligne que les
16 % de jeunes n’ayant pas adhéré correspondent aux
publics les plus éloignés de la Culture, et parmi les inscrits
issus des classes populaires, « seuls 68 % », ont activé leur
pass. Si la ministre de la Culture, dans sa réponse à la
Cour, partage le constat d’un pass Culture « insuffisamment
universel », ces chiffres peuvent aussi, comme le remarque
la SAS pass Culture [voir ci-dessous], ainsi que le président
de la FNCF [voir p. 15-16], être interprétés comme…
un excellent résultat.
Peu de médiation, et pas assez de diversification
Les magistrats estiment aussi qu’on a privilégié la quantité
à la qualité des offres, « dont le nombre pléthorique de
36 000 montre l’absence de sélectivité ». Ils relèvent ainsi
un financement de 16 M € pour des escape games – dont
le ministère de la Culture a, depuis, demandé le déréférencement.
Sur le reste, on sait que les livres représentent
environ la moitié des montants dépensés par les jeunes,
qui utilisent aussi le pass pour le cinéma (17 % des
réservations) et la musique (8,6 %). Mais la sortie au
théâtre ne représente que 1 % des réservations sur la part
individuelle… sachant que les grands opérateurs publics,
tout comme les musées, se référencent très peu sur le pass.
De plus, la société pass Culture n’est pas mandatée pour
s’assurer de la qualité des offres, et ses outils de recommandations
ont eu peu d’effet : 90 % des réservations se
font à partir du moteur de recherche et non pas des
propositions poussées par l’application. La Cour reconnaît
que le pass permet d’intensifier des pratiques déjà
établies, mais « la médiation faiblement développée au sein
de l’application ne permet pas de contrecarrer les inégalités
structurelles préexistantes à l’accès à la culture », contrairement
à la part collective « qui repose sur le travail de
médiation des enseignants ». Et quant le pass est expiré,
seuls 37 % des jeunes continuent à fréquenter les lieux
où ils allaient grâce à l’application.
Des dépenses à maîtriser et une gouvernance à
revoir
Au départ, le pass Culture devait être financé à 20 %
par l’État et à 80 % par des ressources issues du secteur
privé. Or en cinq ans, les fournisseurs d’offres n’ont
contribué que pour 4 % du volume d’affaires. La
dépense budgétaire pour la part individuelle, de 93
M € en 2021, devrait être de 244 M € en 2024, soit
« la deuxième place parmi les structures financées par le
ministère de la Culture après la Bibliothèque nationale
de France », sans compter les 80 M € de la part collective,
financée par le ministère de l’Éducation nationale.
Dans un contexte de finances publiques dégradées,
la Cour recommande la réduction du crédit alloué
aux jeunes ou « le ciblage des bénéficiaires selon des
critères sociaux ou territoriaux ».
©pass Culture
De façon générale, « la gouvernance du pass Culture est
à revoir en profondeur ». La Cour recommande ainsi
de transformer « sans délai » la société pass Culture en
opérateur de l’État, ce qui est aussi approuvé par
Rachida Dati. « À terme, l’internalisation des activités
… et défendu par la SAS pass Culture,
qui revendique son autonomie
En réponse aux observations de la Cour des comptes, la société qui gère le dispositif
rappelle les évolutions qu’elle a mises en place, mais estime que « l’autonomie du pass
Culture est un levier clé de son succès ».
Pour mieux valoriser et encourager la diversité des
pratiques, la SAS pass Culture s’est engagée dans une
charte éditoriale, en collaboration avec le ministère de
la Culture, et se dit favorable, comme le recommande la
Cour, à l’enrichissement du contrat d'objectifs et de
performance et à un partage systématique des données
avec le ministère. Des évolutions qui traduisent « la volonté
du pass Culture de s’inscrire dans une démarche d’amélioration
continue, au service de l’éducation culturelle des jeunes. »
La SAS regrette néanmoins que la Cour des comptes
n'évalue pas de façon exhaustive les impacts du dispositif,
dont « les objectifs fixés dans le cadre des Politiques Prioritaires
du Gouvernement ont été atteints, voire largement dépassés,
avec deux ans d’avance ».
La dynamique positive doit ainsi s’observer sur la durée :
en presque trois ans d’existence, selon deux études internes,
la proportion de jeunes ayant découvert un nouveau lieu
culturel grâce au pass est passée de 53 % à 66 %, et celle
de jeunes ayant fait une activité qu'il n'avait jamais faite
avant le pass Culture a augmenté de 38 % à 53 %.
Sur la réduction des inégalités sociales et culturelles, la
SAS souligne que l’écart d’utilisation du pass est de
seulement 10 points entre les jeunes issus de milieux peu
et agents de la société pass Culture au sein du ministère
de la Culture permettra un meilleur pilotage du dispositif,
ainsi qu’une meilleure information du Parlement et des
citoyens grâce aux documents budgétaires annexés à la
loi de finances. »
Tous les mois, la SAS pass Culture interroge les utilisateurs sur leurs références, « pour identifier les tendances culturelles des 15-20
ans et proposer une application cohérente avec leurs goûts ». Pour la fin d’année, un questionnaire numérique a été envoyé à un
échantillon représentatif d’utilisateurs qui ont indiqué, entre autres disciplines, les films qui ont marqué leur année 2024.
diplômés et ceux de familles diplômées, là où l’accès aux
études supérieures affiche un écart de 50 points.
Le pass Culture est, en outre, un bien public partagé
« qui nourrit, partout en France, des dynamiques territoriales
multi-partenariales associant les services de l'État, les collectivités
territoriales, les acteurs culturels locaux et les bénéficiaires
contribuant à la création de synergies collectives ».
Un développement positif qui, selon la SAS, est lié à
l’agilité de sa gestion. Elle s’étonne ainsi que la Cour des
comptes propose de réintégrer les équipes du pass Culture
au sein des services du ministère, après avoir, dans son
rapport de juillet 2023, mis en avant le rôle structurant
de la SAS, après les dysfonctionnements de la phase de
préfiguration du pass.
« L’autonomie du pass Culture est un levier clé de son succès :
elle a permis un déploiement rapide et efficace, tout en
apportant des solutions concrètes aux défis liés à l’accès aux
données, conclut la SAS pass Culture. Cette capacité
d’adaptation et cette indépendance ne sont pas seulement
des atouts, mais des conditions indispensables pour atteindre
les ambitions actuelles du dispositif et anticiper les défis
de demain. »
Cécile Vargoz
8 N°483 / 8 janvier 2025
L’ACTUALITÉ DE
L’EXPLOITATION ET DE LA
DISTRIBUTION CINÉMA
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La rétro
DES FILMS FRANÇAIS
QUI RASSEMBLENT
DES FRANÇAIS DIVISÉS
Alors que le système politique français n’a jamais été aussi dissolu,
l’éco-système du cinéma français affiche plus que jamais sa
flamboyante réussite. En 2024, la France est le seul grand pays
du monde où la fréquentation des salles a progressé par rapport
à l’année précédente, notamment grâce à sa production nationale.
L’année est pourtant marquée par une incertitude générale et
une suite de coups de théâtre : un remaniement du gouvernement
en janvier, avec notamment la nomination de l’ancienne garde
des sceaux de Sarkozy à la Culture, puis un Printemps du Cinéma
au plus bas dans les salles et, autre mauvais signe, deux distributeurs
indépendants – Rezo Films et Urban – qui déposent le
bilan. En mai, c’est un film français qui ré-enflamme la fréquentation
et alors qu’un bel été s’annonce au cinéma, le président
de la République annonce, en juin après le choc des élections
européennes, la dissolution de l'Assemblée nationale. Deux
semaines plus tard, le président du CNC, condamné pour
agression sexuelle, démissionne… Deux jours plus tard, la Fête
du Cinéma, avec 4,65 M d’entrées en 4 jours, marque un record
de fréquentation jamais atteint.
Dans un pays divisé, le cinéma fédère et, tout en étant boosté
par le retour des films américains, témoigne d’un modèle unique
au monde. Même si, dans un contexte de rigueur budgétaire,
la gestion du CNC est scrutée de près, on voit mal qui remettrait
en cause son mode de financement. La ministre de la Culture,
l’une des rares à avoir été reconduite deux fois, n’a de cesse de
se réjouir de ce modèle et d’insister « sur l’accès à la culture partout
et pour tous ». Sous l’éphémère gouvernement Barnier, elle a
obtenu un budget « stabilisé » dans le PLF 2025 – soit 4,45
milliards pour la culture et 4,03 milliards pour l’audiovisuel – et
fait voter un financement pérenne de l’audiovisuel public par
une part de TVA. Mais rien n’est encore acté sur le projet de
holding et de gouvernance unique qu’elle souhaitait… et pour
le moins controversé. Et si elle veut réformer le pass Culture –
pour davantage démocratiser et diversifier les pratiques –, reste
à savoir de façon générale quel sera son budget… et si celui du
CNC fera l’objet de ponctions dans sa trésorerie, comme il était
prévu dans le PLF Barnier.
Pour l’heure, la stabilité du CNC est assurée par Olivier Henrard,
directeur général et président par intérim… depuis plus de six
mois. L’autonomie du Centre a permis de mettre en œuvre le
plan de diffusion, appuyé par Rachida Dati, avec de nouvelles
aides, notamment pour les cinémas itinérants, ou encore de
nouvelles formations, pour l’éco-responsabilité des salles et la
prévention des VHSS. Si l’on attend toujours le rapport Cluzel
sur la distribution, la réforme art et essai découlant du rapport
Lasserre a été adoptée – avec un budget renforcé de 1 M €. Mais
la loi « visant à conforter la filière cinématographique », inspirée
du rapport Bacchi et approuvée par le Sénat en février…
n’a toujours pas été soumise à l’Assemblée.
En outre, on sait qu’une part de l’action culturelle se joue en
régions, et reste dépendante des politiques – et des finances –
locales. Quand certaines renoncent, comme les Pays de la Loire,
d’autres s’illustrent, notamment en matière de cinéma, en misant
sur les tournages mais aussi l'accompagnement des salles, des
festivals et de leurs publics… dont l’éducation aux images.
En effet, alors que les dispositifs nationaux tels qu’on les a connus
sont mis à mal par les réformes du ministère de l’Éducation – où
se sont succédé quatre ministres différents en un an ! –, le travail
dépend désormais principalement des acteurs de terrain, du
volontarisme des rectorats et des collectivités.
Plus largement, la régulation de la filière se joue au niveau
européen, à travers ses directives (SMA, droit d’auteur… et
l'enjeu majeur de l’encadrement de l’IA) en cours de discussion.
Mais là encore, la couleur du parlement est changeante, et l’on
ne sait si l’exception culturelle, définie lors du Traité de Lisbonne,
concernera toujours le cinéma et l’audiovisuel.
La France, qui, avec son décret Smad, a su traduire avec succès
les directives européennes, est en train de renégocier sa chronologie
médias. Si l’ordre des différentes fenêtres ne devrait
pas être bouleversé, à commencer par les quatre mois de la
salle, de nouveaux équilibres entre les différents diffuseurs
doivent être fixés. Entre un audiovisuel public fragilisé –
ressources réduites et déficit pour France Télévisions –, des
opérateurs internationaux privés repositionnés – Canal+ et
Disney en particulier – et les producteurs français, un nouvel
accord interprofessionnel doit être trouvé en février… au
moment où prendra ses fonctions le nouveau président de
l’Arcom, Martin Ajdari. Et alors que le pays n’a toujours pas
de budget pour 2025, cet accord sera crucial pour le financement
du cinéma français dans les prochaines années.
Cécile Vargoz
10 N°483 / 8 janvier 2025
©Pan Distribution
Un p'tit truc en plus d'Artus a réalisé 10,8 M d'entrées en 2024.
2024
D’abord morose avant de voir
la vie en rose, l'année pas
comme les autres des cinémas
français aura dépassé, au
finish, le nombre d’entrées
de 2023.
Les quatre premiers mois de l'année, la fréquentation
– et le moral – était pourtant au plus bas. Jusqu'au 1 er
mai... et la sortie d’Un p’tit truc en plus. Si les performances
du long métrage d’Artus, renforcées le mois suivant par
Vice-versa 2 et le Comte de Monte-Cristo, redonnaient
espoir, les 180,4 millions (M) de 2023 semblaient être
une montagne trop dure à gravir. Et pourtant, six mois
plus tard, et fort d’un mois de décembre à plus de 20 M
de spectateurs, 2024 cumule 181,3 M de tickets*. Comme
quoi, la montagne, ça nous gagne.
Rang
FILM DISTRI. SORTIE ENTRÉES
1 UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 01/05/2024 10 804 250
2 LE COMTE DE MONTE-CRISTO PATHÉ 28/06/2024 9 345 566
3 VICE-VERSA 2 DISNEY 19/06/2024 8 427 652
4 VAIANA 2 DISNEY 27/11/2024 6 948 983
5 L'AMOUR OUF STUDIOCANAL 16/10/2024 4 830 945
6 MOI, MOCHE ET MÉCHANT 4 UNIVERSAL 10/07/2024 4 510 260
7 DUNE DEUXIÈME PARTIE WARNER 28/02/2024 4 203 460
8 DEADPOOL & WOLVERINE DISNEY 24/07/2024 3 716 702
9 GLADIATOR II PARAMOUNT 13/11/2024 2 915 456
10 MUFASA : LE ROI LION DISNEY 18/12/2024 2 587 542
*Estimations du CNC communiquées le 31 décembre 2024.
N°483 / 8 janvier 2025
11
2024, la rétro
Le désert avant l’oasis
On savait que les grèves hollywoodiennes de 2023 et la
quasi-absence de blockbusters américains auraient un
impact sur le premier semestre. En effet, au terme d’un
mois d’avril à 11,9 M de tickets – le plus bas niveau
depuis 1996 –, les quatre premiers mois de l'année
cumulent 55,9 M d’entrées, les plus faibles depuis 1999
(55,3 M). Seuls quelques millionnaires sortent du lot, à
l’image de Dune : deuxième partie (4,2 M d’entrées), Kung
Fu Panda 4 (2,4 M), Bob Marley : One Love (2 M),
Cocorico (1,9 M) ou encore Une vie (1,5 M). Puis, de
mai à décembre, 125,4 M d’entrées sont réalisées : un
résultat supérieur à 2023 (113,2 M), et inférieur de
seulement 2,7 % de la moyenne 2017-2019 (128,9 M).
Une performance qui permet à 2024 de dépasser la
fréquentation de l’année précédente, alors que le boxoffice
mondial affiche un retard de près de 3 milliards
de dollars. D’après Comscore, le marché américain
termine avec un recul de 3,5 % (qui était toutefois de
27,5 % avant la sortie de Vice-versa 2), tandis que l’Allemagne,
l’Italie et l’Espagne accusent un recul de près de
5 % en entrées.
Part des films français au sein de la fréquentation Source : CNC
44,66%
45,46%
40,99% 40,48% 38,39%
36,61%
36,54%
36,94% 35,88% 33,82%
44,45%
44,40%
41,03% 39,48%
40,03% 37,46%
35,65% 36,03% 34,78%
83,8 85,7
88
91,4
81,4
74,7
73,8 73,6
72,1 75,6 77,1 77,8 80
72,8 70,6
63,9 64,6
64,6
60,9
En France, la fréquentation a été grandement portée
par le cinéma tricolore, qui occupe une part de marché
de 44,4 % (contre 40,1 % en 2023), soit le meilleur
niveau recensé depuis les 45,5 % de 2008 – année de
Bienvenue chez les Ch’tis et d’Astérix aux Jeux Olympiques
–, et égal à celui de 2014 – Qu’est-ce qu’on fait au bon
Dieu, Supercondriaque et Lucy. Pour Olivier Henrard,
président du CNC par intérim, cela démontre que « le
cinéma français sait tout faire : tous les genres et tous les
récits, pour tous les publics. C’est la diversité et la singularité
de nos œuvres – drame historique, récit générationnel,
film musical, comédie sociale, documentaire, film d’animation
– qui expliquent un rebond de la fréquentation
globale et une part de marché de nos films nationaux sans
équivalent dans le monde ». Au-delà du trio de tête Un
p’tit truc en plus - Le Comte de Monte-Cristo - L’Amour
ouf, de nombreuses autres œuvres locales ont séduit les
spectateurs, comme En fanfare (1,6 M d’entrées), Emilia
Pérez (1 M), Frères (685 000), L’Histoire de Souleymane
(522 000) ou encore Vingt Dieux (483 000).
Une année exceptionnellement…
exceptionnelle
La pente ascendante entamée en mai est singulière,
mais pas de n’importe quelle manière. Pendant plusieurs
mois se sont enchaînés des résultats, voire des records,
inédits depuis plusieurs années. Les mois de mai (15,7
M d’entrées) et juin (14,2 M) ont ainsi été les plus
hauts enregistrés depuis respectivement 2014 (avec
19,7 M d’entrées) et 2012 (14,5 M). Également, il
faut remonter à 1998 pour voir trois films dépasser
les 8 M d’entrées la même année. Pour les distributeurs
aussi, l’année a été jalonnée de plusieurs records, entre
L’Amour ouf devenu le plus grand succès de Studiocanal
(4,8 M d’entrées), Croquette le chat merveilleux celui
de KMBO (630 000) ou encore Flow, le chat qui n’avait
plus peur de l’eau celui d’UFO (524 000) ; de même,
pour la première fois depuis 1996, cinq sorties de
Pyramide ont chacune dépassé 300 000 entrées.
Pourtant, le caractère atypique de 2024 se traduit aussi
dans sa concentration, avec un top 10 qui cumule plus
de 58 M d’entrées, pour représenter plus de 32 % de la
fréquentation globale. Ce sont les plus hauts niveaux
enregistrés depuis 20 ans, confirmant la tendance des
spectateurs à aller voir “les films dont on parle”. Il reste
cependant toujours un retard de plus de 20 M d’entrées
sur la moyenne 2017-2019, ce qui, comme Éric Marti
l’avait expliqué lors du bilan semestriel, peut s’expliquer
par l’absence des films “de catégorie B” de certains studios
et indépendants, qui sortent désormais sur des plateformes.
Le directeur général de Comscore France évoque également
« la perte d’aura de quelques films à formule, avec
certains acteurs ou faits par certains cinéastes, qui se situaient
autrefois entre 500 000 et 700 000 entrées et qui peinent à
atteindre les 300 000 aujourd’hui ; de même avec les
Fréquentation mensuelle (en millions d'entrées) Source : CNC
23,1
22,4
17,7
14,8
13,7
10,7
18,0
15,1
13,0
19,7
15,8
15,2
13,3
18,6
18,5
13,8
11,9
15,7
14,2
13,8
11,2
14,2
11,4
11,1
10,2
18,3
17,9
16,7
13,8
15,7
15,4
14,2
10,5
11,1
10,1
18,8 18,8
17,7
15,3
15,2
14,4
14,5
14,0
20,5
18,2
17,3
9,0
7,6
12 N°483 / 8 janvier 2025
Part d'entrées annuelle du top 10 depuis 2004
Source : CNC / Distributeurs
blockbusters et les franchises qui ne séduisent plus autant
qu’avant » [voir Boxoffice Pro n°473]. Autre possible cause
à la perte de vitesse de certains films : la baisse du nombre
de spectateurs habitués, passés de 27 % du public en
2019 à 22,3 % en 2023. Ainsi, alors que les réguliers
(assidus + habitués) représentaient 106,2 M d’entrées en
2019, ils n’écoulent plus que 68,7 M de tickets en 2023**.
Quoi espérer de 2025 ?
2024 semble donc, à plusieurs égards, rebattre les cartes
de la fréquentation telle qu’on la connaissait, faisant de
2025 une année d'autant plus difficile à pronostiquer..
D’un côté, le calendrier des blockbusters américains
devrait revenir à la normale, avec Captain America : Brave
New World (12 février), Blanche-Neige (19 mars), Mission
Impossible : Dead Reckoning, partie 2 (21 mai), Dragons
(11 juin), Superman (9 juillet) ou encore Avatar : Fire
and Ash (17 décembre). De l’autre côté, le cinéma français
connaîtra-t-il une cuvée aussi exceptionnelle que
celle qui vient de s’écouler ? Certains s’affichent déjà
comme des poids lourds, entre God Save the Tuche (5
février), Les Bodin’s partent en vrille (19 mars) ou Kaamelott
- Deuxième volet (partie 1) (22 octobre), ou encore les
deux parties de De Gaulle d’Antonin Baudry.
25,40%
23,29%
26,48%
27,46%
28,85%
24,33%
23,69%
26,55%
22,90%
Parmi les certitudes, 2024 a posé des bases de fidélisation
des spectateurs avec d’excellents taux d’appréciations
des films, comme le relevait Sylvain Bethenod, PDG
de Vertigo Research, dans l’Émission Boxoffice Pro du
7 novembre. De quoi, pour la FNCF, augurer une année
2025 « encore plus favorable, grâce à une offre de films
plus dense et des niveaux d’entrées qui permettront de
19,50%
22,41%
24,88%
18,88%
25,54%
26,26%
22,26%
24,80%
19,92%
32,16%
poursuivre cette très belle dynamique, les spectateurs ayant
démontré leur enthousiasme en faveur de l’expérience
cinéma. Celle-ci reste indissociable du modèle culturel
français s’incarnant dans ce lien vertueux entre les films,
les salles et le public ».
Jules Dreyfus
**D’après l’enquête CinExpert de Vertigo, publiée en juillet 2024 par le CNC.
Un box-office mondial en hausse pour 2025 ?
Comme chaque fin d’année, le cabinet d’analyses
Gower Street livre ses prédictions pour l’exercice
à venir, qui devrait se rapprocher des résultats
de 2023.
Le box-office mondial devrait grimper à 33 milliards de
dollars (Md $) en 2025, ce qui représenterait une hausse
de 8 % par rapport à celui de 2024, estimé à 30,5 Md $,
encore fortement impacté par le manque de films
américains. Selon Gower Street Analytics, les recettes
de l'année à venir devraient, en revanche, être
inférieures de 3 % aux 33,9 Md $ enregistrés en 2023, et
de 14 % par rapport à la moyenne 2017-2019 (41,6
Md $). 2025 sera toutefois portée par un line-up
complet, fourni de multiples nouvelles itérations de
franchises à succès, telles qu’Avatar, le Marvel
Cinematic Universe, Mission : Impossible, Jurassic World
ou encore John Wick, un sequel de Zootopia, le
lancement du nouveau DC Universe avec Superman, la
deuxième partie de Wicked, et bien d’autres films qui
peuvent créer la surprise (Mickey 17, F1…). « Il y a fort à
parier que leurs résultats dépassent nos attentes »,
annonce Rob Mitchell, directeur de Theatrical Insights
chez Gower Street.
Dans le détail, le cabinet prévoit un marché nordaméricain
à 9,7 Md $, soit en hausse de 9 % par
rapport à 2024, et de 6 % par rapport à 2023, mais
inférieur de 16 % à la moyenne 2017-2019. Le reste du
marché international – à l’exception de la Chine
– devrait atteindre les 16,8 Md $, et serait donc en
©2023 Warner Bros. Ent. All Rights Reserved. TM & © DC
Superman de James Gunn est l'un des films les plus attendus de 2025.
baisse de 2 % par rapport à 2023 et de 12 % par
rapport à la moyenne prépandémique, mais
augmenterait de 7 % par rapport à 2024. Encore
difficilement prévisible en raison de son calendrier de
sorties pour l’instant peu défini, le marché chinois
engrangerait 6,6 Md $, en hausse de 9 % par rapport à
2024, mais inférieur de 14 % par rapport à 2023, et de
24 % par rapport à 2017-2019.
« 2025 sera un pas en avant, estime Thomas Beranek,
analyste en chef de Gower Street, en attendant 2026 qui
sera une année décisive. Le line-up actuel est déjà très
dense, avec une grande offre de franchises telles que les
Avengers, Spider-Man, Super Mario Bros., Star Wars, Toy
Story, Shrek, L’Âge de glace, Jumanji, Vaiana, Batman et
un nouveau Christopher Nolan, pour n’en citer que
quelques uns. » Tout cela, comme le précise le cabinet,
sous réserve d'événements inattendus.
J.D.
N°483 / 8 janvier 2025
13
2024, la rétro
2024
en chiffres
2,11
Le coefficient par lequel il faut multiplier les entrées du 1 er semestre
pour obtenir la fréquentation annuelle totale, et qui met en relief la
concentration du box-office sur une période de l'année ; en 2024,
il a atteint son deuxième niveau le plus élevé du XXI e siècle,
derrière 2011 (2,23) et à égalité avec 2009.
19
Le nombre de semaines pendant
lesquelles Un p’tit truc en plus a
dépassé les 100 000 entrées. Il faut
remonter à Qu’est-ce qu’on a fait
au bon Dieu ? en 2014 pour
trouver un film resté plus
longtemps au-dessus de ce palier
(20 semaines).
33
Le nombre de nouveautés millionnaires en 2024,
contre 41 en 2023 et 47 en moyenne en 2017-2019.
106
La meilleure performance par séance
pour une première semaine,
détenue par Vaiana 2.
40
La moyenne d’entrées par séance de Bye bye Tibériade
sur sa première semaine, soit la meilleure performance à la
séance – hors ressorties – pour un film diffusé sur moins
de 1 000 séances en sortie nationale ; le documentaire de
Lina Soualem en a bénéficié de 456.
25 130
La plus grande combinaison de séances
pour une première semaine,
détenue par Mufasa : Le Roi Lion.
600 000
Le nombre d’entrées réalisées par
Anatomie d’une chute en 2024,
soit plus de… 20 semaines après sa sortie !
4 650 000
Le nombre d’entrées pour la 39 e édition de
la Fête du Cinéma, un record.
14 N°483 / 8 janvier 2025
C’est le cinéma français
qui fait notre année !
RICHARD PATRY
©Boxoffice Pro
Richard Patry dans l'Émission du 19 décembre 2024
2024 aura été une année de
contrastes, résume le
président de la FNCF, mais
une année sauvée par les
films français, et donc par un
écosystème unique au
monde. Un modèle qu’il faut
continuer à défendre, dans
l’unité et le dialogue.
Emission à voir ou revoir
sur notre chaîne YouTube
« C’est une année folle » que nous venons de traverser,
constate le président de la Fédération nationale des
cinémas français, invité de l’Émission Boxoffice Pro du
19 décembre, quelques jours avant l’annonce du nouveau
gouvernement… et des chiffres officiels de la fréquentation
des salles en 2024. « Une année commencée dans
un désert cinématographique, avec, hormis Dune 2, quatre
mois de souffrance qui ont mis à rude épreuve les exploitants
et leurs partenaires distributeurs. »
On connaît la suite, à partir du 1 er mai, « avec l’arrivée
d’un film que personne n’avait vu venir : Un p’tit truc en
plus qui, avec ses 11 millions de spectateurs, est à ce jour le
neuvième film français le plus vu de tous les temps ». Et si
des films américains de qualité ont suivi, Richard Patry
rappelle que cette année, les trois premiers films français
totalisent ensemble plus de 25 millions de spectateurs.
Cette réussite, au-delà de celle des auteurs et producteurs,
c’est aussi celle d’un système qui permet de faire Un p’tit
truc en plus, L'Amour ouf et Monte Cristo, mais aussi La
Plus Précieuse des marchandises ou L'Histoire de Souleymane.
Un modèle qui permet aux cinémas français de progresser
plus vite que leurs voisins européens – en recul de -5 %
à -15 % par rapport à l'année précédente –, « et qui doit
être protégé et développé ».
Investir… dans l’unité
Les cinémas français ont donc réussi à dépasser les 181
millions d’entrées cette année, « mais doivent retrouver
un niveau de rentabilité suffisant pour pouvoir investir et
construire l'avenir. Tous les exploitants, quel que soit leur
niveau, sont des entrepreneurs passionnés : ils veulent toujours
plus », souligne leur porte-parole, en rappelant que la
fréquentation n’a pas repris au même rythme pour tous.
« Si la réalité sur le terrain peut être contrastée, du point de
vue macroéconomique, les petits vont mieux que les moyens
qui vont mieux que les grands »… mais tous doivent innover
et s’engager dans la transition écologique. Là encore, la
modernisation du parc s'appuie sur notre modèle unique
au monde de redistribution de la TSA. Or, si la dernière
refonte du dispositif de soutien automatique date de
2012, « on nous a imposé des modifications sur les barèmes
au cours des quatre dernières années, souligne Richard
Patry, qui n’impactent que les grands cinémas ». Les discussions
avancent « pour corriger ce déséquilibre en revenant
à la situation antérieure », et permettre d’accompagner
les investissements, aussi bien chez les grands que les
petits exploitants, « dont on a constaté par ailleurs une
sous-utilisation de leur compte de soutien ». Bien sûr, il ne
s’agit pas de déshabiller les uns au profit des autres, et si
« nous avons des débats vifs de temps en temps, l’important
c'est de maintenir l’unité et de se battre pour toutes les salles
de cinéma et pour toute l'industrie. Parce qu'au final, nous
avons tous besoin de salles qui fonctionnent bien, pour que
les films fonctionnent et que notre modèle français continue
à exister ».
N°483 / 8 janvier 2025
15
2024, la rétro
La commission écologie de la FNCF a présenté ses travaux à Deauville en septembre 2024.
©Jean-Luc Mege Photography
Le dialogue est essentiel aussi avec les distributeurs, alors
que les tensions se sont accentuées ces derniers mois.
Signe que nous sommes revenus dans un marché « où il
y a des films et des enjeux », constate Richard Patry en
justifiant les positions de chacun : « les distributeurs veulent
défendre au mieux les films pour le compte des producteurs
et les exposer le plus possible. Les exploitants, eux, veulent
satisfaire leur public dans toute sa diversité, en essayant de
faire de la place à tous les films .. Pour autant, le président
Patry estime qu’il est urgent de se remettre autour de la
table. « Nous n'avons pas suffisamment anticipé le bouleversement
que représente la fin des VPF sur les plans de
sortie. Par ailleurs, on constate aussi quelques débordements
sur le hors film, sur des avant-premières massives et des
déprogrammations sauvages en cours de semaine. » Et de
façon générale « cela fait très longtemps que nous ne nous
sommes pas parlé : il faut discuter avec nos amis distributeurs
des engagements de programmation et de diffusion, prévus
dans la loi Bacchi… qui n’a toujours pas été votée ».
Reste que ce discours unitaire doit être porté dans un
paysage politique divisé… et pour le moins incertain.
« Depuis plus de 30 ans que je suis à la Fédération, nous
n’avons jamais connu de contexte politique aussi mouvant
et aussi angoissant », s’inquiète le président. Comment,
en effet, porter la voix de la Fédération et défendre ses
idées sans interlocuteurs au niveau de l'État ?
Éducation au cinéma
Exemple flagrant : l'éducation au cinéma, « pour laquelle
nous nous battrons jusqu’au bout avec Aurélie Delage [qui
préside la commission dédiée à la FNCF]. Dès que l’on
avance sur le sujet, le ministre change et le nouveau – ou la
nouvelle – ne sait pas s’il va rester. Or, s’il y a bien une idée
importante aujourd’hui face à la place de l'image, c’est bien
l'éducation aux images des jeunes citoyens : là aussi, il faut
défendre des dispositifs que le monde entier nous envie… et
essaie de copier. » Certes, les cinémas ont leur part de
responsabilité et doivent « se réemparer du sujet, en essayant
de convaincre au niveau local et de chaque rectorat » et, sur
le terrain, en nouant des relations privilégiées avec les
enseignants. Pour Richard Patry, « on ne réussira pas
l’éducation au cinéma sans un corpus d'enseignants mobilisés.
C’est ce que nous avions fait dans les années 90 à la création
des dispositifs nationaux, en formant ces hussards de la
République, qui sont devenus eux-mêmes les défenseurs du
cinéma ». Il faut « leur redonner du pouvoir » en s’appuyant
davantage sur les possibilités du numérique – par exemple
« en proposant un choix plus large de films à étudier » –,
mais « se battre pour maintenir leur formation en présentiel,
pour créer un mouvement et une envie, entre enseignants
et exploitants ».
Autre outil pouvant contribuer à la formation du public
de demain : le pass Culture, dont la Cour des comptes
a dressé un bilan plutôt sévère – en estimant, pour résumer,
qu’il n’atteint pas suffisamment ses objectifs de “démocratisation”
[voir p. 8]. Richard Patry, lui, insiste sur les
réussites du pass Culture : « Les chiffres du rapport montrent
que le dispositif touche plus de 80 % d'une tranche d'âge,
et 70 % des jeunes ayant un accès plus difficile à la culture,
70 %. Quel autre dispositif peut afficher des chiffres pareils ? »
Et si les jeunes n’utilisent pas forcément le pass Culture
pour un film art et essai, « ce n’est pas grave : ils vont voir
un film, ils s'habituent à aller au cinéma et ils deviennent
cinéphiles ». Pour les exploitants, le dispositif est « un grand
succès, car nous avons tous su nous en emparer »… contrairement
à de grands opérateurs nationaux du spectacle
vivant, « qui ne l’acceptent pas ou ne proposent que dix
places par saison ». Et s’il est sans doute voué à être amélioré,
il faut aussi se rappeler que le pass « nous a énormément
aidés à la résilience : sans cet outil au sortir de la crise, il
aurait été beaucoup plus long de reconquérir les jeunes ».
Autre sujet de satisfaction pour le représentant des cinémas
français : le travail de la FNCF sur la transition écologique.
« Je suis très fier que des exploitants de tout horizon, sous
l’impulsion de Marie-Christine Désandré, aient créé une
commission écologie et conçu une formation à l’attention
des salles, sans les culpabiliser mais en leur donnant accès à
des outils concrets. Les cinémas sont en avance : nous sommes
le secteur culturel qui a le plus travaillé sur son éco-responsabilité.
» Un sujet qui pourrait, en outre, « devenir un
critère pour le public dans le choix de son cinéma ».
En attendant, Richard Patry ne doute pas de l’affluence
du public : avec le marché américain qui redémarre et
l’offre de films français qui va se poursuivre, il promet
des années 2025 et 2026… « très très très belles ! »
Cécile Vargoz
16 N°483 / 8 janvier 2025
2024, la rétro
LES EXPLOITANTS MONTRENT LEUR
CONFIANCE EN L’AVENIR
Depuis trois ans, les salles s’engagent résolument dans
une montée en gamme de leurs équipements. Si
l’année dernière, le premium fleurissait au sein des
circuits, 2024 montre clairement son intensification
dans l'ensemble du parc, tant dans la construction de
cinémas – de plus en plus performants et innovants –,
que dans leur rénovation. En parallèle, les cinémas de
proximité continuent de premiumiser convivialité et
engagement social. Les beaux succès enregistrés au
cours de la deuxième partie de 2024 ont conforté les
exploitants dans leurs efforts, en montrant que le
public y était attentif.
Si en 2023, les circuits avaient fait naître nombre de salles premium labellisées, ces derniers
semblent avoir concentré leurs investissements pour achever des projets au long cours.
Pathé a réussi le double exploit d’inaugurer en 2024 deux salles emblématiques à Paris,
avec les réhabilitations spectaculaires du Pathé Palace et de la Géode. De son côté,
Kinepolis a renforcé son partenariat avec ScreenX, tandis que CGR Cinémas ajoutait
une 46 e salle Ice à son réseau. Alors qu’UGC rouvrait le Majestic de Meaux, Megarama
inaugurait, à Boulogne-sur-Mer, un site de 14 salles incluant des équipements Horizon
THX, Imax, Orion et 4D e-motion.
Chez les circuits indépendants, l'activité surchauffe. Grand Écran, de la famille Fridemann,
fait figure de fusée cette année avec l’ouverture de deux sites en Vendée et l’acquisition
de l’Etoile Palace de Vichy, tout en développant, en parallèle, son format premium maison
Cinemax, désormais déployé dans sept établissements. Autre rock star de 2024, Cinéville
agrandit son parc de cinq sites, entre les rachats des cinémas de Dorlisheim, Saint-Brieuc,
Trégueux et Dijon et l’inauguration à Saint-Sébastien-sur-Loire de la première salle Orium,
le format premium du groupe. CineWest étoffe son réseau avec le Liberté de Brignoles
ainsi que le prestigieux Balcons de Mougins, qui abrite la salle Ōma, une première
mondiale. Par ailleurs, Cinéplanet confirme son dynamisme avec l’ouverture de son
multiplexe à Antibes, équipé des salles technologiques Dolby Cinéma, Lodge, et Cosy.
De son côté Noé Cinémas se consolide avec la rénovation de Senonches et la reprise des
DSP de Vernon et Port-Jérôme-sur-Seine. En Outre-Mer, le groupe Elizé poursuit son
expansion et a inauguré le complexe Toiles du Sud à Rivière-Salée, en Martinique.
Parmi les créations de cinémas indépendants, sont à souligner le très esthétique Grand
Rio à Lannemezan mené par Charles Mascagni, et le site de l'Isle-sur-la-Sorgue par Jean-
Christophe Benbakir, ou le Cinegalaxy de Landerneau par Marine Chopin. À Varennes,
l’installation de fauteuils full recliners électriques a transformé l’expérience spectateur,
tandis que l’Arcadia de Riom s’est enrichi d’une salle équipée des technologies Dolby
Atmos et 4K. À Prayssac, le Louis-Malle achève également une superbe rénovation et
une extension.
©Megarama
©DR ©Grand Ecran ©UGC
©Cinéma Louis-Malle de Prayssac
Le Pathé Palace, Paris 9 e
La salle premium Cinemax de Grand Écran, la Chapelle-sur-Erdre
L’UGC Majestic de Meaux
Megarama de Boulogne-sur-Mer
Le Louis-Malle de Prayssac
18 N°483 / 8 janvier 2025
©Le Grand Rio
©Eric Zaragoza
Les Balcons de Mougins de CineWest
Le Ciné Galaxy de Landerneau
©DR ©CGR
Le Grand Rio de Lannemezan
À noter dans les mouvements, les reprises des cinémas parisiens L'Epée de Bois par
Camille Labé et du Silencio par les Films du Losange apportant un nouveau souffle à
ces établissements emblématiques. En région, le Royal de Biarritz a bénéficié d'une
transformation majeure, portée par une collaboration unique entre des professionnels
de la filière parmi lesquels Jean Labadie, Vincent Maraval, Richard Grandpierre,
François-Xavier Menou, Thierry Lacaze et Antoine Pezet. Dans le Cher, Aurélie Delage
fait l’acquisition du Ciné Lumière de Vierzon, confirmant la vitalité et le renouvellement
du secteur.
Du côté des collectivités, plusieurs projets de qualité ont été menés à terme. Parmi eux,
le Omar Sy de Trappes, les 3 Pierrots à Saint-Cloud, le nouveau Concorde à La Rochesur-Yon,
ainsi que les cinémas d'Audierne et d'Étel. Ces réalisations témoignent d’un
engagement constant, encore cette année, en faveur de l’accès à la culture sur l’ensemble
du territoire.
Un bilan des salles 2024, non-exhaustif, qui témoigne du renouvellement permanent
du parc, qu’il s’agisse de grandes villes, de territoires ruraux, de circuits, d’indépendants
ou de collectivités. Les cinémas se réinventent pour devenir de véritables lieux de vie et
d’activités, proposant davantage d’espaces conviviaux avec bars et services de restauration,
jeux ou ateliers pour les enfants. À Perpignan, le groupe Cinémovida a même
transformé deux salles du MégaCastillet en salle d’escalade afin de diversifier totalement
son offre.
Sur le plan écologique, la profession continue d'intensifier ses efforts, notamment dans
le cadre des rénovations et des constructions. Les panneaux photovoltaïques se multiplient
sur les toits des cinémas à l’instar du TDS de Rivière-Salée, du CGR de Tarbes,
du Grand Écran de La Chapelle-sur-Erdre et de Montaigu-Vendée, ainsi que du Louis-
Malle à Prayssac. Autant d’initiatives qui donnent confiance en la capacité d'innovation
et d’adaptation des salles pour aborder 2025 et toutes les autres à venir !
Marion Delique
Le CGR Rivesaltes
©Jonathan Letoublon
©Méga Castillet Perpignan
Le Cineplanet d’Antibes
MegaCastillet de Perpignan
N°483 / 8 janvier 2025
19
2024, la rétro
UNE ANNÉE DE MÉDIATION :
ENTRETIEN AVEC
LAURENCE FRANCESCHINI
Visas exceptionnels, conditions d’exposition des films,
engagements de programmation, plans de diffusion… autant
de sujets de discussions et de réflexions qui ont animé 2024.
Dans cet entretien, la médiateure du cinéma revient sur les
principales tendances observées au cours de l’année écoulée,
tout en évoquant les travaux en cours pour 2025.
©Tanguy Colon
Comment qualifieriez-vous l’année 2024 ? Qu’avezvous
observé ?
Concernant le bilan de l’année, nous pouvons déjà
partager notre perception et quelques éléments chiffrés,
avant de les objectiver de manière plus fine dans le rapport
d'activité qui sera publié au printemps. Le premier constat,
assez net, est l'augmentation du nombre de demandes
de médiations. En 2024, nous en avons enregistré 81,
versus 45 en 2023, un chiffre qui n'avait pas été atteint
depuis 2017. Ce volume marque l’utilité de la médiation
comme outil au service des exploitants et des distributeurs.
L’année a été contrastée : un début plutôt timide, suivi
à partir du printemps et plus encore de l’été, d’une reprise
des entrées dans les salles jusqu’à atteindre des records
— le meilleur été depuis 2013. Dans le même temps et
logiquement, les demandes de médiation ont également
augmenté. Ces dernières constituent, tout comme les
entrées en salles, un véritable baromètre de l’état du secteur.
Les chiffres montrent aussi une tendance intéressante
dans la structure des médiations. Les exploitants représentent
la majorité des demandes, avec 67 requêtes sur
les 81, tandis que les distributeurs en ont formulé 14.
Cette baisse du côté des distributeurs est notable par
rapport à 2023, où ils étaient à l’origine de 21 saisines
(47 % des demandes). Elles émanent essentiellement de
distributeurs qui, sur des petites sorties, se battent pour
avoir des plans qui les satisfassent. La moitié des saisines
concernent des demandes pour avoir une exploitation
dans des salles parisiennes ; les autres des salles art et essai
de banlieue et de province.
Il n’est pas rare que des accords entre les parties soient
conclus avant la tenue de la réunion de conciliation :
ainsi sur les 81 demandes, cela a été le cas pour 17 dossiers.
Pour ces derniers, la simple saisine officielle de la médiation
a suffi à encourager les acteurs à renouer le dialogue
de manière constructive. Sur les 54 réunions organisées,
27 ont abouti à un accord, ce qui montre la capacité des
acteurs à trouver des terrains d’entente. Par ailleurs,
10 saisines ont conduit à des demandes d’injonction :
6 d’entre elles ont été acceptées et 4 rejetées.
Laurence Franceschini, médiatrice du cinéma, sur le plateau de L’Émission Boxoffice Pro en juin 2023
20 N°483 / 8 janvier 2025
Comment interpréter cette tendance à la baisse
des demandes des distributeurs alors même que,
comme en témoignent les tribunes du Bloc ou celle
du GNCR et de l’Acid, certains craignent pour la
diversité et peinent à placer leurs films ?
Plusieurs explications, qui ne sont pas exclusives les unes
des autres, sont possibles. Il est possible que certains
distributeurs craignent, à tort ou à raison, d'éventuelles
mesures de rétorsion. Par ailleurs, une part importante
des demandes prend la forme de sollicitations informelles,
en général le vendredi qui précède la programmation
hebdomadaire, souvent formulées lorsque certains
distributeurs pressentent que leurs films risquent de ne
pas bénéficier de débouchés suffisants en salles. Il faut
aussi souligner que les saisines de distributeurs sont assez
délicates à satisfaire, car elles sont susceptibles de provoquer
la déprogrammation d’autres films ou la révision
de leurs conditions d’exploitation.
Concernant les demandes des exploitants, sur
quels aspects ont-elles porté ?
Elles se sont majoritairement concentrées sur des films
très attendus : 8 demandes pour L'Amour ouf et Monsieur
Aznavour, 7 pour Un p’tit truc en plus et 4 pour Anora.
Elles concernent principalement et logiquement des
films français, au regard de leur part de marché exceptionnelle
de 45 % cette année. À noter également qu’elles
ne portent pas majoritairement sur des films recommandés
art et essai.
Le bilan 2024 illustre également ce que l’on pourrait
appeler la "géographie de la médiation". Au fil des
années, une tendance se dessine : des zones de tension
existent — certaines sont anciennes, d’autres plus
récentes — comme Nancy, Strasbourg, Antibes, Dijon,
La Réunion par exemple. Celles-ci sont souvent liées à
une forte densité concurrentielle entre les salles ou à
des évolutions du paysage local, qui parfois perturbent
les équilibres établis pour les cinémas existants. Ces
tensions ne sont pas toujours négatives, mais elles
supposent des ajustements nécessaires pour que chacun
trouve sa place et son équilibre économique conformément
à sa ligne éditoriale. Dans cette perspective, nous
travaillons de façon concertée avec les acteurs locaux,
la Drac et la direction du cinéma du CNC sur l'élaboration
de “recommandations cadre”, permettant de
désamorcer ces situations. Il y a suffisamment d'œuvres
et de films pour que ce soit le cas.
Ces initiatives ne pourront porter leurs fruits qu’avec
l’engagement et la bonne volonté de chacun. La médiation,
dans ce contexte, peut jouer en quelque sorte le
rôle crucial de tiers de confiance.
Nous travaillons de
façon concertée avec
les acteurs locaux,
la Drac et la direction
du cinéma du CNC
sur l'élaboration de
“recommandations
cadre”, permettant
de désamorcer
ces situations
Concernant les problématiques d’accès des salles
aux films, une concurrence accrue entre les salles
est-elle en cause ?
L’exploitation française ne fonctionne pas en silo, ce
qui est un atout mais aussi un facteur de complexité.
Depuis la pandémie, trois phénomènes convergents
ont accentué ces défis : la raréfaction des films américains,
qui ne sont pas revenus immédiatement après la réouverture
des salles ; la fin des VPF ; et jusqu’à l’année
dernière, la hausse significative des coûts de l’énergie,
rendant la prise de risque sur un film plus délicate.
L’élargissement des plans de distribution a été une
réponse mais trop larges, ceux-ci ne servent pas forcément
la diversité culturelle, ni la durée de vie des films, avec
le risque potentiel d’une homogénéisation des programmations
entre des établissements de catégories différentes.
Une prise de conscience de la profession existe, ce qui
est très positif en particulier s’agissant de l'allongement
de la durée de vie des films en salles.
Cependant, certaines salles classées craignent un accès
restreint à des films qui correspondent à leur ligne
éditoriale, tout en n'étant pas forcément des films art et
essai. D’où l’importance d’une régulation adaptée. Le
travail engagé par le CNC sur les nouvelles lignes directrices
des engagements de programmation, ainsi que les
enseignements du rapport de Bruno Lasserre sur le cinéma
et la régulation, constitue une avancée significative. Ces
réflexions seront d’autant plus précieuses lors de la reprise
du débat parlementaire sur la proposition de loi relative
au cinéma [loi Bacchi ndlr].
Sentez-vous davantage de tensions entre distributeurs
et exploitants quant aux exigences
d’exploitation des films ?
On observe effectivement des saisines qui ne portent pas
sur l’accès des salles aux films au sens strict, mais sur des
conditions d’exploitation de l'œuvre jugées parfois trop
exigeantes. Cela appelle une réflexion approfondie et
concertée entre les différents acteurs du secteur.
Les distributeurs, en tant que représentants des ayants
droit, ont une responsabilité importante, ce qui justifie
certaines de leurs demandes. Cependant, il est légitime
de se demander si ces exigences doivent systématiquement
s’appliquer de manière uniforme, quelle que soit la taille
des établissements cinématographiques. Il semble nécessaire
d’engager un dialogue collectif pour ajuster ces
pratiques, en tenant compte des spécificités locales, de
la diversité des structures et des conditions de concurrence
loyale et équitables, afin de préserver un équilibre bénéfique
à l’ensemble de l’écosystème cinématographique.
Ce dialogue collectif pour une meilleure régulation
a été sollicité par les acteurs du secteur. Y a-t-il eu
des réunions dans ce sens et celles-ci sont-elles
réalistes ?
Bien sûr qu’une large concertation est très souhaitable
et le CNC y travaille. Je suis sûre que les différents acteurs
concernés et parties prenantes y contribueront de manière
constructive. Les libertés de distribuer et d’exploiter sont
fondamentales, mais cela doit s'accompagner d’une
régulation équilibrée et durable pour préserver et approfondir
la diversité culturelle. Certains événements ont
montré le signe d'une forme de dérégulation, justifiant
des ajustements. C’est notamment pour cette raison que
nous avons remis en avant la recommandation élaborée
avec le CNC sur les avant-premières. Ces dernières, pour
être bénéfiques, doivent respecter certaines règles : être
clairement annoncées, s’inscrire dans une démarche
transparente, être justement calibrées, afin d’éviter
d’exclure d’autres films déjà programmés, en particulier
sur des créneaux stratégiques comme les week-ends.
Le cinéma, c'est une filière : l’un de ses plus grands atouts
réside dans sa solidarité et la claire conscience de l'interdépendance
entre ses différents acteurs.
Quels projets souhaitez-vous particulièrement
mener en 2025 ?
Outre les sujets que nous venons d’aborder, le grand
dossier des engagements de programmation est crucial.
Le CNC travaille d'arrache-pied sur des propositions
encore plus fines, au plus près des enjeux locaux, ce qui
permettra d'ailleurs de réduire un certain nombre de
tensions que nous avons évoquées. Le rôle de la médiation
sera de travailler les avis sur ces engagements
de manière à ce qu’ils soient le plus utile possible pour
le CNC.
Propos recueillis par Marion Delique
N°483 / 8 janvier 2025
21
Calendrier
SEMAINE JOUR DE SORTIE FÉRIÉ
CHANGEMENT/NOUVELLE DATE
REPRISE
CONTENU ALTERNATIF
Zone A
Besançon, Bordeaux,
Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble,
Limoges, Lyon, Poitiers
Zone B
Aix-Marseille, Amiens, Caen,
Lille, Nancy-Metz, Nantes, Nice,
Orléans-Tours, Reims, Rennes,
Rouen, Strasbourg
Zone C
Créteil, Montpellier,
Paris, Toulouse,
Versailles
S02
8 JAN.
S03
15 JAN.
S04
22 JAN.
S05
29 JAN.
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
EXTRALUCID FILMS BERNIE 01h44 R.Linklater J.Black, S.MacLaine, M.McConaughey
METROPOLITAN FILMEXPORT CRIMINAL SQUAD : PANTERA 02h24 C.Gudegast G.Butler, O.Jackson Jr., E.Ahmad
FRIDAY ENTERTAINMENT DAAKU MAHARAAJ 02h30 B.Kolli D.Salmaan, B.Deol, P.Jaiswal
FRIDAY ENTERTAINMENT GAME CHANGER 02h45 S.Shankar R.Charan, K.Advani, Anjali
CARLOTTA FILMS GOSSES DE TOKYO 01h31 Y.Ozu T.Saitô, T.Aoki, M.Yoshikawa
SONY PICTURES RELEASING FRANCE GRAND MAISON PARIS 01h51 A.Tsukahara T.Kimura, K.Suzuki, A.Nakamura
DIAPHANA DISTRIBUTION HIVER À SOKCHO 01h45 K.Kamura R.Zem, B.Kim, P.Mi-hyeon
FRIDAY ENTERTAINMENT IDENTITY 02h37 A.Khan et A.Paul T.Thomas, T.Krishnan, S.Dutt
PATHÉ FILMS LA CHAMBRE D’À CÔTÉ 01h47 P.Almodóvar T.Swinton, J.Moore, J.Turturro
TAMASA DISTRIBUTION LA CLASSE OUVRIÈRE VA AU PARADIS 02h05 E.Petri G.Volontè, M.Melato, S.Randone
MALAVIDA FILMS LA CLEPSYDRE 02h04 W.Has J.Nowicki, T.Kondrat, I.Orska
PAN DISTRIBUTION LA FILLE D’UN GRAND AMOUR 01h34 A.De Sacy I.Carré, F.Damiens, C.Duburcq
AD VITAM LES FEUX SAUVAGES 01h51 J.Zhangke Z.Tao, Z.Li, J.Pan
JOUR2FÊTE PERSONNE N'Y COMPREND RIEN 01h44 Y.Kergoat
FRIDAY ENTERTAINMENT REKHACHITHRAM 02h19 J.T. Chacko A.Ali, A.Rajan, Z.Shihab
FRIDAY ENTERTAINMENT VANANGAAN 02h30 Bala A.Vijay, M.Baiju, Samuthirakani
NIGHT ED FILMS VIDAAMUYARCHI 02h30 M.Thirumeni A.Kumar, A.Sarja, T.Krishnan
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
SND BABYGIRL 01h48 H.Reijn N.Kidman, H.Dickinson, A.Banderas
CGR EVENTS CROIS PAS QU'ON DORT 01h45 N.Walters et L.Marillier
WAYNA PITCH DREAMLAND 01h20 T.Moreau et P.Gourdon
STUDIOCANAL JE SUIS TOUJOURS LÀ 02h15 W.Salles F.Montenegro, F.Torres, S.Mello
CINÉMA SAINT-ANDRÉ DES ARTS LA COUR 01h28 A.Bassis M.Orry, L.Diquéro
LA BOÎTE À SONGES L’ARCHE DE ROMUALD 00h52 M.Baudoncq
SPACE ODYSSEY LA RIVIÈRE DES SENS 01h31 X.Ma Y.Tian, N.Song, W.Xu
THE JOKERS FILMS LE DOSSIER MALDOROR 02h35 F.Du Welz A.Bajon, A.Bellugi, A.Manenti
SPLENDOR FILMS LE PAVILLON D'OR 01h39 K.Ichikawa R.Ichikawa, T.Nakadai, G.Nakamura
LE PACTE LE QUATRIÈME MUR 01h56 D.Oelhoffen L.Lafitte, S.Abkarian, M.Issa
FRA CINÉMA LES CONTES D'HOFFMANN (THE ROYAL OPERA) 04h05 D.Michieletto J.Flórez, A.Esposito, O.Pudova
CINÉMA PUBLIC FILMS LES EXTRAORDINAIRES AVENTURES DE MORPH 00h40 M.Crossingham
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION LES HOMMES DE MA MÈRE 02h06 A.Jean L.Labrèche-Dor, J.Leduc, E.Lafrenière
WILD BUNCH DISTRIBUTION MÉMOIRES D’UN ESCARGOT 01h34 A.Elliot J.Weaver, E.Bana, S.Snook
TANDEM PAR AMOUR 01h30 E.Otzenberger C.de France, A.Igual, D.Zarrabian
SOLARIS DISTRIBUTION RÉTROSPECTIVE : GILLES GRANGIER : CHRONIQUE DES ANNÉES 50 (5 FILMS) G. Grangier
JHR FILMS SEPT PROMENADES AVEC MARK BROWN 01h44 P.Creton et V.Barré
LES FILMS DU LOSANGE SPECTATEURS ! 01h28 A.Desplechin M.Amalric, D.Païni, C.Hervieu-Léger
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR WOLF MAN 01h43 L.Whannell C.Abbott, J.Garner, M.Firth
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
PARAMOUNT PICTURES FRANCE BETTER MAN 02h15 M.Gracey R.Williams, D.Herriman, A.Steadman
ARP SÉLECTION BRÛLE LE SANG 01h49 A.Popkhadze N.Duvauchelle, F.Hill, D.Lavant
DEAN MEDIAS CHÂTEAU ROUGE 01h47 H.Milano
SPLENDOR FILMS
DE L'INFLUENCE DES RAYONS GAMMA SUR LE COMPORTEMENT DES
MARGUERITES
01h40 P.Newman J.Woodward, N.Potts, R.Wallach
PANAME DISTRIBUTION JANE AUSTEN A GÂCHÉ MA VIE 01h34 L.Piani C.Rutherford, P.Pauly, A.Lengronne
AD VITAM JOUER AVEC LE FEU 01h58 D.Coulin et M.Coulin V.Lindon, B.Voisin, S.Crepon
CAPRICCI FILMS LA VOYAGEUSE 01h30 H.Sang-Soo I.Huppert, H.Lee, H.Kwon
SAJE DISTRIBUTION L’ESPION DE DIEU 02h12 T.Komarnicki J.Dassler, F.Borg, D.Jonsson
OUTPLAY FILMS ON THE GO 01h12 J.Castro et M.Royo O.Ayuso, J.Castro, C.Huang
À VIF CINÉMAS RETOUR EN ALEXANDRIE 01h30 T.Ruggli N.Labaki, F.Ardant, E.Monti
SUDU CONNEXION SHIMONI 01h37 A.Wanjiku Wamai J.Mirichii, D.Njoroge, M.Gathecha
PATHÉ LIVE THE METROPOLITAN OPERA: AIDA (2025) 03h38 Y.Nézet-Séguin A.Blue, J.Kutasi, P.Beczala
UGC DISTRIBUTION TOUTES POUR UNE H.Benyamina O.Amamra, S.Ouazani, D.Lukumuena
METROPOLITAN FILMEXPORT VOL À HAUT RISQUE 01h31 M.Gibson M.Wahlberg, M.Dockery, T.Grace
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
CONDOR DISTRIBUTION APPRENDRE 01h45 C.Simon
PYRAMIDE DISTRIBUTION APRIL 02h14 D.Kulumbegashvili I.Sukhitashvili, K.Kintsurashvili, M.Ninidze
WARNER BROS. FRANCE COMPANION 01h37 D.Hancock L.Gage, J.Quaid, R.Friend
FILMS DU WHIPPET EN SORTANT DE L'ÉCOLE, À NOUS LE MONDE !
GASTIBELTZA FILMAK ITOIZ, SUMMER SESSIONS 01h40 L.Zuazo et Z.Goikoetxea
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION JACQUES 01h31 L.Leduc-Boudreau
COLLECTION OPUS DISTRIBUTION JOUR D’ÉCLIPSE 01h24 G.Marignane E.Danino, V.Riot Sarcey, V.Siano
JOUR2FÊTE JULIE SE TAIT 01h37 L.Van Dijl T.Van den Broeck, R.Becquart, K.De Bouw
LES ACACIAS LA MAISON ET LE MONDE 02h17 S.Ray S.Chatterjee, V.Banerjee, S.Chatterjee
SHELLAC LA MER ET SES VAGUES 01h25 Liana & Renaud R.Assaf, H.Haji Ali, M.Mustafa
DIAPHANA DISTRIBUTION LA PIE VOLEUSE 01h41 R.Guédiguian A.Ascaride, J.Darroussin, G.Meylan
DESTINY FILMS LE CHOIX DU PIANISTE 01h46 J.Otmezguine O.Lesage, P.Lagrange, Z.Adjani
ART HOUSE LE JARDIN ZEN 02h00 N.Ogigami M.Tsutsui, H.Kino, A.Emoto
CGR EVENTS NCT DREAM MYSTERY LAB : DREAM()SCAPE 02h15 M.Lee et Y.Oh NCT Dream
EUROZOOM RENARD ET LAPINE SAUVENT LA FORÊT 01h11 M.Halberstad R.Rackstraw, D.Renton Skinner, T.Gallagher
METROPOLITAN FILMEXPORT SING SING 01h47 G.Kwedar C.Domingo, S.San Jose, C.Maclin
GEBEKA FILMS SLOCUM ET MOI 01h15 J.Laguionie E.Hauter, G.Gadebois, C.Zahonero
APOLLO FILMS UNE NUIT AU ZOO 01h31 R.Curtis et R.Perez-Castro D.Harbour, P.Sun-Hyung Lee, S.Thompson
UFO DISTRIBUTION UN MONDE VIOLENT 01h25 M.Caperan K.Mottet Klein, F.Maritaud, O.Côte
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE UN PARFAIT INCONNU 02h20 J.Mangold T.Chalamet, E.Norton, E.Fanning
22 N°483 / 8 janvier 2025
S06
5 FÉV.
8
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
PARAMOUNT PICTURES FRANCE 5 SEPTEMBRE 01h35 T.Fehlbaum P.Sarsgaard, J.Magaro, B.Chaplin
PERSPECTIVE 7 ALTERLOVE 01h30 J.Taïeb K.Higelin, V.Poirier, J.Kapone
DAMNED DISTRIBUTION ANOTHER END 01h58 P.Messina G.García Bernal, R.Reinsve, B.Bejo
CINÉMA PUBLIC FILMS BEURK ! 00h45
CARLOTTA FILMS
ÉVÉNEMENT MAD JAPAN EN 3 FILMS
PATHÉ FILMS GOD SAVE THE TUCHE J.Rouve J.Rouve, I.Nanty, C.Nadeau
LA VINGT-CINQUIÈME HEURE LA CHUTE DU CIEL 01h50 E.Rocha et G.Carneiro da Cunha
FRA CINÉMA LA FLÛTE ENCHANTÉE (THÉÂTRE DES CHAMPS-ELYSÉES) 02h45 C.Klapisch R.Mühlemann, C.Dubois, J.Teitgen
THE JOKERS FILMS LA MER AU LOIN 01h57 S.Hamich A.Gretaa, A.Mouglalis, G.Colin
TANDEM LA PAMPA 01h43 A.Chevrollier S.El Alami, A.Foucher, D.Bonnard
LES FILMS DES DEUX RIVES LA PEINE 01h30 C.Gerbehaye
MALAVIDA FILMS LE MIROIR AUX ALOUETTES 02h07 J.Kadar et E.Klos J.Kroner, I.Kaminska, F.Zvarik
SWASHBUCKLER FILMS L'HOMME DE LA RUE 02h02 F.Capra G.Cooper, B.Stanwyck, E.Arnold
ARP SÉLECTION MARIA 02h03 P.Larraín A.Jolie, P.Favino, A.Rohrwacher
ARIZONA DISTRIBUTION MON GÂTEAU PRÉFÉRÉ 01h36 M.Moghadam et B.Sanaeeha L.Farhadpour, E.Mehrabi, M.Ilkhani
PATHÉ LIVE OPÉRA DE PARIS : CARMEN (2025) 02h40 C.Bieito R.Alagna, E.Garanca, I.Abdrazakov
STUDIOCANAL PADDINGTON AU PÉROU 01h46 D.Wilson B.Whishaw, H.Bonneville, O.Colman
OPTIMALE DISTRIBUTION PATAGONIA 01h51 S.Bozzelli A.Fuorto, A.Russi, E.Dallimore Mallaby
DULAC DISTRIBUTION PRESENCE 01h25 S.Soderbergh L.Liu, C.Sullivan, C.Liang
LES ALCHIMISTES THE FLATS 01h54 A.Celesia
KMBO UNE GUITARE À LA MER 00h56 S.Roze et P.Granjon F.Morel, R.Guinet, O.Hasan
S07
12 FÉV.
15
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
STUDIOCANAL BRIDGET JONES : FOLLE DE LUI 02h10 M.Morris R.Zellweger, C.Ejiofor, L.Woodall
CINÉMA PUBLIC VAL-DE-MARNE (CINÉ
JUNIOR)
ÇA PLANE POUR MOI
THE WALT DISNEY COMPANY FRANCE CAPTAIN AMERICA: BRAVE NEW WORLD J.Onah A.Mackie, T.Blake Nelson, S.Haas
LES FILMS DU CAMELIA CRONOS 01h33 G.del Toro F.Luppi, R.Perlman, C.Brook
COORIGINES DISTRIBUTION FROM GROUND ZERO 01h52 W.Moussa et N.Damo
GEBEKA FILMS GÉNIALES ! 00h52
UGC DISTRIBUTION HAUT LES MAINS J.Manoukian É.Caen, V.Elbaz
HAUT ET COURT HOLA FRIDA 01h15 A.Kadi et K.Vézina O.Ruiz, E.Rodriguez, R.Gonzalez
PARK CIRCUS FRANCE IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L'OUEST 02h55 S.Leone H.Fonda, C.Bronson, F.Wolff
LES FILMS DU PRÉAU LA VIE, EN GROS 01h20 K.Dufková
BAC FILMS LE DERNIER SOUFFLE 01h39 Costa-Gavras D.Podalydès, K.Merad, M.Canto
AD VITAM LE MOHICAN 01h27 F.Farrucci A.Manenti, M.Taquin, T.Frimigacci
LES FILMS DU LOSANGE LES DAMNÉS 01h29 R.Minervini R.Solomon, J.Knupp, C.Ballenger
ANDANA FILMS LES OUBLIÉS DE LA BELLE ÉTOILE 01h46 C.Davigo
LE PACTE LOONEY TUNES : DAFFY ET PORKY SAUVENT LE MONDE 01h31 P.Browngardt E.Bauza, C.Milo, P.MacNicol
CINÉMA PUBLIC VAL-DE-MARNE (CINÉ
JUNIOR)
PETITE FROUSSE
PYRAMIDE DISTRIBUTION PRIMA LA VITA 01h50 F.Comencini F.Gifuni, R.Maggiora Vergano, A.Mangiocavallo
APOLLO FILMS STRIP-TEASE INTÉGRAL 01h30 J.Libon et C.Bisiaux
UNIVERSAL PICTURES INTERNATIONAL FR THE BRUTALIST 03h34 B.Corbet A.Brody, G.Pearce, F.Jones
00h34
00h44
S08
19 FÉV.
24
24
DISTRIBUTEUR FILM DURÉE RÉALISATEUR(S) INTERPRÈTE(S)
KMBO AVEC OU SANS ENFANTS ? 01h26 E.Blayau R.Bensetti, N.Roz, J.Draï
EUROZOOM BREAK OF DAWN 02h00 T.Kurokawa H.Sugisaki, A.Yūki, N.Fujiwara
PROGRAM STORE BRIAN JONES ET LES ROLLING STONES 01h38 N.Broomfield
SPLENDOR FILMS BUFFALO BILL ET LES INDIENS 02h00 R.Altman P.Newman, J.Grey, K.McCarthy
SND DIS-MOI JUSTE QUE TU M'AIMES 01h51 A.Le Ny O.Sy, É.Bouchez, V.Paradis
WAYNA PITCH IT’S OKAY! 01h42 K.Hye-young J.Lee, R.Lee, J.Seo-yeon
CONDOR DISTRIBUTION LA FABRIQUE DU MENSONGE 02h04 J.Lang R.Stadlober, F.Karl, F.Weisz
DIAPHANA DISTRIBUTION L’ATTACHEMENT 01h45 C.Tardieu V.Bruni Tedeschi, P.Marmaï, V.Pons
VUES DU QUÉBEC DISTRIBUTION LE HUITIÈME ÉTAGE, JOURS DE RÉVOLTE 01h31 P.Ruiz M.Dubreuil, J.Lanctôt, L.Garcia
LES ALCHIMISTES LES FILS QUI SE TOUCHENT 01h19 N.Burlaud
PATHÉ FILMS MERCATO T.Séguéla J.Debbouze, M.Chokri, H.Jemili
CARLOTTA FILMS QUATRE NUITS D'UN RÊVEUR 01h23 R.Bresson I.Weingarten, G.des Forets, J.Monnoyer
NEW STORY SEPTEMBER & JULY 01h38 A.Labed M.Tharia, R.Thakrar, N.Moriarty
POST-INDEP SOLITARIUM 01h57 R.Dattola E.Frogeais, M.Nouvel, C.Dubois (III)
METROPOLITAN FILMEXPORT THE MONKEY O.Perkins T.James, E.Wood, T.Maslany
JOUR2FÊTE WHEN THE LIGHT BREAKS 01h22 R.Rúnarsson E.Hall, K.Njálsdóttir, Á.Wigum
EPICENTRE FILMS YOUNG HEARTS 01h40 A.Schatteman L.Goossens, M.De Saeger, G.Van Rampelberg
Dates connues à l'heure de notre bouclage. Calendrier susceptible de modifications.
AVIS AUX DISTRIBUTEURS Afin de voir apparaître vos sorties dans les fiches films de Boxoffice, n’hésitez pas à faire parvenir
régulièrement votre line-up mis à jour à calendrier@boxofficefrance.fr.
N°483 / 8 janvier 2025
23
Chiffres
3 FILMS - 3 CARRIÈRES
1 POINT DE COMPARAISON
À l’occasion de la sortie par Wild Bunch, ce 15 janvier, de
Mémoires d’un escargot, le nouveau long métrage d’Adam
Elliot, retour en chiffres sur les performances en salles des
trois derniers Cristal du long métrage au Festival d’Annecy,
où se percutent enfantillages, bêtises et mémoire(s).
Date de sortie
Distributeur
Cumul des entrées
1 er jour
1 er week-end
Séances
Moyenne par séance 1 er we
Cœfficient Paris/Province
Taux de transformation
(cumul des entrées/1 er jour)
Note Spectateur AlloCiné
LINDA VEUT
DU POULET !
LE PETIT NICOLAS,
QU'EST-CE QU'ON ATTEND
POUR ÊTRE HEUREUX ?
FLEE
18/10/2023 12/10/2022 31/08/2022
GEBEKA FILMS BAC FILMS HAUT ET COURT
148 137 340 138 43 264
2 155 9 446 1 206
12 683 50 693 8 292
1 824 5 896 643
7 9 13
10,95 5,51 3,73
69 36 36
3,9 4 4,2
Source CBO-Box Office / Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company
PERFORMANCE SÉANCE* / AU 1 ER WEEK-END
DEPUIS 3 SEMAINES
DATE FILM DISTRI. COPIES ENTRÉES SÉANCES MOYENNE
1 25/12/2024 SONIC 3 - LE FILM PARAMOUNT 687 833 356 13 100 64
2 18/12/2024 MUFASA : LE ROI LION DISNEY 683 890 062 17 998 49
3 01/01/2025 UN OURS DANS LE JURA GAUMONT 580 360 993 9 597 38
4 18/12/2024 SOUS ECROUS APOLLO 280 185 122 5 362 35
5 25/12/2024 NOSFERATU UNIVERSAL 229 125 778 4 418 28
PERFORMANCE SÉANCE* / AU 1 ER WEEK-END
EN 2024
DATE FILM DISTRI. COPIES ENTRÉES SÉANCES MOYENNE
1 27/11/2024 VAIANA 2 DISNEY 647 2 269477 17 398 130
2 09/10/2024 TERRIFIER 3 FACTORIS FILMS / ESC 126 244 182 2 046 119
3 01/05/2024 UN P'TIT TRUC EN PLUS PAN 455 902 970 8 594 105
4 26/06/2024 LE COMTE DE MONTE CRISTO PATHÉ 628 659 259 6 873 96
5 19/06/2024 VICE-VERSA 2 DISNEY 650 1 468645 17 169 86
6 16/10/2024 L'AMOUR OUF STUDIOCANAL 631 679 690 10 374 66
7 28/02/2024 DUNE : DEUXIÈME PARTIE WARNER 994 1 032333 16 080 64
8 25/12/2024 SONIC 3 - LE FILM PARAMOUNT 687 833 356 13 100 64
9 14/02/2024 BOB MARLEY : ONE LOVE PARAMOUNT 590 603 142 9 785 62
10 24/07/2024 DEADPOOL & WOLVERINE DISNEY 641 970 344 15 905 61
*Sans inclure le hors-film // Sources chiffres : Distributeurs Séances : Showtimes Dashboard by The Boxoffice Company
Sonic 3 démarre à toute vitesse avec une moyenne de 64 entrées par séance sur son premier week-end, soit la huitième meilleure
performance à la séance de 2024. Le hérisson bleu est suivi par le roi de la jungle, Mufasa, qui enregistre 49 e/s ; la 14 e meilleure
moyenne de 2024. Ensuite, Un ours dans le Jura se lance à 38 e/s, soit le meilleur démarrage de 2025, tandis que Sous écrous réalise
35 e/s. Enfin, Nosferatu effraie quelque 28 spectateurs par séance.
24 N°483 / 8 janvier 2025
Rencontres Pro
©Claire Nicol
L'ensemble des participants du Café des Indés
SOMMET DES ARCS 2024
DIALOGUER ET ANTICIPER
Lors de sa nouvelle édition, le rendez-vous hivernal des
distributeurs et exploitants indépendants a cherché à mettre
des mots sur des sujets encore peu évoqués dans la filière, tout
en continuant à explorer les usages de la data par ou pour
les indépendants.
Un café à la santé de la santé…
Les liens qui agitent la filière, entre acteurs de différents
secteurs ou employés d’une même structure, étaient
au centre du Café des indés 2024. L’atelier de l’Acid,
intitulé “Préservons la santé mentale des indépendants !”,
a été l’occasion d’aborder un sujet encore tabou au
sein de la distribution ou de l’exploitation indépendante.
La déléguée générale de l’Association, Pauline
Ginot, a notamment sondé les participants sur leur
éventuelle connaissance du Document unique d'évaluation
des risques professionnels (DUERP), dossier
obligatoire pour toute entreprise dès l’embauche du
premier salarié, et dans lequel l’employeur recense et
évalue les risques présents dans la structure. La large
prépondérance des réponses négatives a ainsi confirmé
que la santé mentale demeure un sujet encore peu
abordé, mais auquel chacun est confronté – « nous
sommes au même stade sur la santé mentale que sur les
VHSS il y a dix ans », a avancé Pauline Ginot.
Une exploitante a mentionné que la « surcharge » de
films depuis la pandémie représentait un fort risque
de burnout, car « nous souhaitons accompagner chaque
œuvre que nous sortons, mais ne sommes pas plus nombreux
et n’avons pas plus de financements ». Résultat, les
professionnels accumulent les heures, voire les journées,
supplémentaires, qui ne sont pas rattrapées. À l’inverse,
des périodes trop calmes peuvent être tout autant
néfastes : « Quand plusieurs semaines s'enchaînent sans
que nous ne sortions aucun film, on a l’impression de
n’avoir rien fait de sa journée, ce qui est très dévalorisant »,
relate une distributrice. Parmi les propositions qui
ont émergé de l'atelier, parmi lesquelles celle de la
mise en place, par le CNC, d’une formation sur la
santé mentale auprès des employeurs, ou encore la
création d’espaces de parole.
La dernière
d’Anne Pouliquen
Cette édition du Sommet des Arcs était la dernière
où Anne Pouliquen exerçait en tant que
responsable, remplacée par Quentin Stallivieri.
Elle s’occupera désormais à plein temps de Futura
Cinema, qui a obtenu un soutien d’Europe Creative,
ainsi que du CNC. La quatrième promotion, sur le
principe de l’incubation itinérante, sera ainsi
ouverte aux projets européens, et se déplacera à
travers les festivals du continent.
N°483 / 8 janvier 2025
25
Rencontres Pro
Palmarès Les Arcs Film
Festival 2024
Flèche de cristal
Kneecap de Rich Peppiatt (Wayna Pitch, 18
juin, Irlande/Grande-Bretagne)
Kneecap de Rich Peppiatt
Grand prix du jury
Loveable de Lilja Ingolfsdottir (Jour2fête, Norvège/
Danemark)
Prix d’interprétation
Marilena Amato pour Vittoria d’Alessandro
Cassigoli & Casey Kauffman (Italie)
Helga Guren pour Loveable de Lilja Ingolfsdottir
Prix de la meilleure musique originale
Michael Asante pour Kneecap de Rich Peppiatt
Prix de la meilleure photographie
Vytautas Katkus pour Toxic de Saulė Bliuvaitė
(Les Alchimistes, 16 avril, Lituanie)
©Wayna Pitch
… et du dialogue
Un autre atelier, piloté par le Scare, a identifié les outils
pour instaurer un environnement de confiance, paritaire
et motivant sur le lieu de travail. Une initiative qui part
notamment du constat qu’il y a « une faible circulation
de l’information sur le bien-être de l’employé dans la profession
», selon Romane Périssé, chargée de mission du
Syndicat. D’où l’idée de mettre à disposition une banque
d’information sur la gestion des ressources humaines, et
de renforcer le travail de médiation auprès des organismes
de formations initiales pour mieux promouvoir et faire
connaître les métiers du cinéma et les rendre plus attractifs.
L’atelier du SDI s’est concentré sur les relations entre
équipes de films, producteurs et distributeurs, en raison
de problématiques rencontrées lors des tournées, notamment
liées à certains comportements déplacés. Il apparaît
que ces soucis viennent d’une incompréhension entre
les différentes parties, à laquelle pourraient remédier des
groupes de travail, avec l’objectif d’y intégrer progressivement
les autres acteurs de la filière. Par exemple,
l’appellation “talents”, pour désigner les équipes de films,
ainsi que la méconnaissance de ces dernières des autres
métiers du cinéma, sont tout autant de facteurs qui
peuvent expliquer que les relations humaines soient
parfois plus éprouvantes que prévues lors des tournées :
« L’idée est de faire comprendre aux équipes que le distributeur
n’est pas juste une agence de voyage qui va payer des
dîners, et que l’exploitant n’est pas uniquement la personne
qui reçoit et projette le film », a ainsi expliqué Étienne
Ollagnier, cogérant de Jour2fête et coprésident du SDI.
Parmi les autres ateliers, en prolongement de l’Apéro
des indés aux Rencontres du SDI en juin dernier, le
Dire s’est interrogé sur les manières de réduire l’impact
environnemental de la diffusion des films. Célia
Couturier, cheffe de projets digitaux chez Sonis, et
Mikaël Muller-Knisy, directeur exécutif de Dulac
Distribution, ont ainsi mis en avant, comme nous
l’évoquions dans le Boxoffice Pro du 23 septembre 2024,
la possibilité de réduire le stock d’affiches, ou de les
fabriquer en papier recyclé. L’atelier du GNCR, qui
explorait les nouvelles voies de promotion des films
Recherche & Découverte, également en prolongement
des Rencontres du SDI, a notamment invité à penser
un autre modèle que celui de la sortie nationale. Enfin,
l’atelier de l’Afcae, en collaboration avec le Collectif
50/50 et le Lab Femmes de Cinéma, a tenté de déterminer
le rôle des producteurs et des distributeurs qui
doivent accompagner des films dits “abîmés”.
Une discussion en écho à la programmation au Sommet
de Je le jure (Ad Vitam, 26 mars), au cours du tournage
duquel le réalisateur, Samuel Theis, a été accusé d’agression
sexuelle. La projection a été précédée d’une prise
de parole de la production et de la distribution, où il
a été annoncé que des éléments de contextualisation
(faits signalés, état des lieux de la procédure judiciaire…)
seront communiqués pendant la promotion du film.
L’atelier a proposé d’organiser des avant-séances avec
une prise de parole, ou un QR code renvoyant vers
une page de contextualisation de l’œuvre.
Des succès qui en appellent d’autres
À la table ronde “L’Effet boule de neige : quand chaque
succès renforce le suivant”, Sylvain Bethenod, PDG de
Vertigo Research, a expliqué avoir rencontré Studiocanal
début 2023 pour réaliser une étude sur le potentiel
attractif de L’Amour ouf. La présentation du projet à
plusieurs spectateurs a ainsi révélé des résultats inférieurs
aux attentes du distributeur, avec un public jeune moyennement
intéressé. « Le test n’a pas vraiment été rassurant
pour le distributeur, mais lui a permis d’avoir les éléments
pour travailler au mieux la sortie du film, plus d’un an
après », explique Sylvain Bethenod. Le long métrage de
Gilles Lellouche montre qu’un travail de marketing peut
commencer dès l'état embryonnaire d'un film, bien que
la démarche ne soit pour l’instant réservée aux œuvres
« dont le budget est important ».
Prix des Cinglés du cinéma
Kneecap de Rich Peppiatt
Mention spéciale pour Toxic de Saulė Bliuvaitė
©Claire Nicol
Prix Cineuropa
Toxic de Saulė Bliuvaitė
Prix du jury jeune
Kneecap de Rich Peppiatt
Mention spéciale pour Peacock de Bernhard
Wenger (Pyramide, 18 juin, Autriche)
Prix du public
Peacock de Bernhard Wenger
Prix Hauteur
Septembre & July d’Ariane Labed (New Story, 19
février, Fr./All./Grèce/Irlande/GB)
Le traditionnel biathlon du Sommet
26 N°483 / 8 janvier 2025
©Claire Nicol
L'équipe du projet Moviematon, Prix du jury de la troisième édition de Futura Cinema
Ensuite, au moment du lancement de la campagne,
l’analyse des visites de la fiche du film sur AlloCiné
est un bon indicateur pour évaluer les opérations
marketing, comme l'a expliqué Christophe Brangé,
Head of Targett chez Webedia. « Grâce à notre outil
Atlas, à disposition des distributeurs, nous pouvons
examiner la courbe de visites, et la comparer avec les
films pertinents. S’il y a une apparition au JT, ou que
la campagne d’affichage est lancée, mais que l’on n’observe
Les lauréats de Futura Cinema
La troisième édition de l’incubateur à projets à
destination des salles ou pour la diffusion des
films avait pour thème “coopération et transferts
d’innovation entre le cinéma et les
autres secteurs”.
Passé par le Hackathon du Sommet 2023, le dispositif
Moviematon repart avec le Prix du jury, et la Mention
spéciale Région Grand Est. Porté par Olivia Sadier, Lou
Duraz (Cinéma Comœdia), Manon Kerjean (Lost in
Frenchlation), Aurore Fossard De Almeida, Hadrien
Touret et Amandine Dayre, le projet consiste en
l’installation d’une cabine ludique et interactive, où les
spectateurs peuvent participer à plusieurs à des jeux ou
des expériences de réalité virtuelle, et repartir avec un
souvenir. Les contenus générés sont ensuite livrés aux
exploitants, distributeurs ou festivals auprès desquels
des besoins de communication ont été déterminés.
Le jury a également décerné une mention à Ocytociné,
projet de plateforme numérique dédiée à la diffusion de
films à forte résonance sociétale, souffrant d’un manque
aucun boost de visites, alors ce n’est pas bon signe. »
De son côté, Thierry Delpit, président de Cine Society,
a présenté l’un des outils que propose la structure,
permettant aux exploitants de poster sur les réseaux
sociaux des éléments promotionnels d’un film en
intégrant un lien d’achat. « L'avantage, c'est que les
communautés d’abonnés aux salles de cinéma sont très
engagées, et réagissent massivement à ces posts en taguant
leurs amis. » Ainsi, dans le cas d’Un p’tit truc en plus,
de visibilité en salles. Dans son catalogue éditorialisé
autour de plusieurs thématiques, elle regroupe les
ayants droits qui peuvent faire exister leurs films dans la
durée, les exploitants et programmateurs qui peuvent
optimiser leur programmation, ainsi que les associations
culturelles, grâce à la mise en relation avec des lieux de
diffusion, et une liste d’intervenants et d’acteurs
associatifs selon l’œuvre choisie. Le projet est porté par
Violaine Harchin et Charlotte Quere (Les Alchimistes),
avec la collaboration de Laurent Callonnec (Cinéma
L’Écran), Astawabi Dembele et Ariane Flahault (l'Aleph).
Les professionnels ont attribué leur coup de cœur au
projet La Nef, cinéma qui réhabilite l’église Sainte-Croix
des Pelletiers à Rouen (voir Boxoffice Pro du 18 décembre
2024), et dont la programmation mettra à l’honneur le
patrimoine. Le projet est porté par Mathilde Rolland
(Macao 7eme Art) et Juliette Aner (Mk2 Bibliothèque),
avec la collaboration de Coraline Chappuis (Le Café des
Images), Alice Helft, Coralie Marcadé et
Astawabi Dembele.
l’ensemble des posts réalisés par les cinémas ont
engendré 14 millions de vues – ou, précisément, des
“impressions” –, un record pour Cine Society.
Se rendant compte que Miséricorde d’Alain Guiraudie
souffrait, peu avant sa sortie, d'un problème d'identification
en province, LuckyTime a de son côté
« ré-orienté [sa]campagne, et le film a fini par décoller »,
ont de leur côté relaté Adrien Thollon et Charlotte
Boisson, les co-fondateurs de l'agence de communication
spécialisée dans le marketing digital.
De multiples exemples qui montrent l’importance de
la data pour prévoir un succès, ou mieux aiguiller sa
communication, que cela concerne les distributeurs
ou les exploitants : « Tout ce travail de données ne concerne
pas uniquement les gros circuits : il peut être réalisé à
l’échelle de chaque salle, avance Thierry Delpit. C’est la
diversité du public qui crée le volume d’entrées d’un film,
et qu’il faut donc aller le chercher en étant dynamique. »
Jules Dreyfus
N°483 / 8 janvier 2025
27
Technique
PROJECTION NUMÉRIQUE :
ÉTUDES ET DÉMO DE LA CST
©CST
La projection laser et xénon, présentée par Éric Chérioux, directeur technique à la CST, le 4 octobre 2024
Après sa journée sur la
projection numérique en
octobre, au Forum des images
à Paris, la Commission
supérieure technique a
organisé, début décembre,
une semaine de
démonstration pratique dans
sa salle de projection. Retour
avec les spécialistes qui ont
animé ces rencontres, autour
du xénon, laser et toiles
d’écran : Éric Chérioux,
directeur technique à la CST,
Jean-Michel Martin et
Mathieu Guetta,
référents exploitation.
Journée CST “Projection numérique : technique
et respect de l'œuvre”
Depuis l’arrivée du cinéma numérique, initiée en 2002
par la création du Digital Cinema Initiatives (DCI), le
remplacement des lampes xénon par des sources laser est
la première grosse évolution technologique. La technologie
laser est souvent plébiscitée pour ses qualités
écologiques. Son meilleur rendement lumineux en rapport
avec sa consommation électrique, ainsi que sa faible
dissipation de chaleur, font consensus. Toutefois, sur la
qualité même de l’image restituée et sa colorimétrie, l’avis
des spécialistes de l’image est lui plutôt divisé. Certains
mettent en avant un volume de couleurs projetées deux
fois plus important et un meilleur contraste, d’autres des
artefacts visuels et défauts dans la restitution des couleurs.
La première conférence de la Journée CST – La projection
numérique : technique et respect de l'œuvre, que j’ai présentée,
avait pour objectif de faire un état de l’art de la qualité
des images avec une projection laser. Il convient pour
commencer de différencier les projecteurs laser courants
(ceux que l’on peut trouver dans n’importe quelle salle
de cinéma) des HDR premium (Dolby Vision, Light
Steering Barco, …), basées sur des solutions propriétaires
onéreuses. En effet, ces procédés reposent sur des projecteurs
modifiés en conséquence. Ils permettent de délivrer
plus de lumière (de 108 à 300 cd/m 2 contre 48 pour des
projections cinéma standards) avec un excellent rapport
de contraste et diminuent certains défauts inhérents au
laser. Quand on parle de source laser, il faut spécifier
qu’il existe deux différentes familles de technologies :
les lasers RGB et ceux qui utilisent une roue au phosphore.
De façon générale, les lasers RGB permettent un large
éventail de puissances lumineuses et les phosphores sont
eux utilisés pour les petites puissances. Ces derniers
présentent l’avantage de diminuer l’impact de certains
défauts constatés avec le laser (entre autres le speckle que
l’on peut traduire comme une vibration de l’image),
grâce à la roue phosphore qui modifie légèrement le
spectre de diffusion de la lumière émise. Le contraste des
projecteurs laser est-il meilleur ? Oui, légèrement mais
rien de vraiment significatif. Permettent-ils d’afficher
plus de couleurs ? Oui pour les RGB, mais cette possibilité
n’est pas utilisée à l’heure actuelle. Les films au
cinéma sont tous étalonnés en P3 ou éventuellement
Rec709. Peu importe le type de projecteur (xénon, RGB,
…) ils affichent tous la même quantité de couleurs.
Si jamais cette situation était amenée à évoluer (Rec2020),
ce ne serait pas avant plusieurs années.
Si le volume de couleur est identique, le rendu de l’image
est lui différent. Le laser propose une image qui semble
plus “brillante”, plus définie et moins douce. La restitution
des couleurs offre, elle aussi, une plus grande
variabilité suivant l’observateur.
Il est également important de préciser que l’environnement
d’utilisation du matériel joue un rôle pour pouvoir juger
de la qualité des projecteurs laser. Que ceux-ci soient
utilisés dans des cabines ou des caissons (sans trop de
poussière), une température et une hygrométrie contrôlées
et stables, sont les garanties d’un bon contraste et
d'une colorimétrie homogène et durable. Pour finir sur
cette conférence, il ne faut pas oublier qu’une bonne
28 N°483 / 8 janvier 2025
projection ne se résume pas au seul projecteur. Pour une
meilleure restitution de l'œuvre, le rôle de la toile d’écran
est primordial. C’est un couple écran-projecteur cohérent
qui permet de respecter au mieux le travail des opérateurs
et coloristes. Tout comme bien entretenir son projecteur,
remplacer l’écran tous les cinq à sept ans est une opération
conseillée, qui, à moindre coût, permet de conserver
la luminance dans le temps.
Impact du gain des toiles
Ce qui nous amène à la deuxième conférence, assurée
par Jean-Michel Martin, référent exploitation de la
CST. Elle a permis de présenter les résultats de l’étude
sur l'impact du gain* des toiles sur l’uniformité
d’éclairement avec un projecteur laser. À l’origine de
cette étude, une question posée par le CNC et la
FNCF : est-ce qu’avec une meilleure uniformité,
annoncée pour les projecteurs laser, les défauts observés
en projection xénon sont diminués quand le gain est
supérieur à 1 ?
L’étude se base donc sur une comparaison entre une toile
référente, que l’on peut qualifier de neutre (blanche mate
avec un gain de 1), et des toiles métallisées ou blanches
de gains supérieurs (1.4, 1.7, 2). Ceci avec deux projecteurs,
un laser RGB et un xénon de même marque.
Les résultats présentés sont basés sur des mesures prises
dans des conditions optimales pour la position des deux
projecteurs (laser et xénon) et du spectateur (l’outil de
mesure en l'occurrence). En effet, ces deux positions vont
jouer un rôle important dans l’uniformité.
Pour rappel, l’uniformité de luminance et l’écart de luminance
sont normalisés en France pour les salles de cinéma
(Afnor NF S 27-100). L’uniformité, telle que précisée dans
la norme, est calculée par moyenne arithmétique basée sur
neuf points de mesure définis. L’écart de luminance établit
le rapport entre la valeur la plus lumineuse et la moins
lumineuse, prise sur ces mêmes points.
©CST
Dans les faits, si l’augmentation du gain permet de
diminuer la perte de lumière, c’est malheureusement
toujours au détriment de l’uniformité de luminance. Les
deux caractéristiques sont corrélées. Les tests effectués
confirment bien que plus le gain de la toile est important,
plus l’image projetée aura une faible uniformité et
présentera un point chaud (une zone plus fortement
éclairée), et ce quel que soit le projecteur. Les toiles
polarisées (métallisées), optimisées pour la stéréoscopie,
augmentent drastiquement ce point chaud.
Éric Chérioux
*NDLR : La faculté d’une toile d’écran de
réfléchir ou d'absorber la lumière est
définie par son « gain » : plus un écran
réfléchit la lumière et plus son gain est
élevé ; plus il l'absorbe et plus son gain est
petit. De la même manière, plus le gain
sur l'axe est élevé, plus il s'affaiblit
lorsqu'on s'éloigne de cet axe. C'est la
raison pour laquelle les constructeurs
fournissent des diagrammes de gains
correspondant à l'angle de vision.
©CST
Les deux projecteurs de la CST, cp 2210 et cp 2309 et les
instruments de calibration
©CST
PORTES OUVERTES
Le département Distribution-Exploitation-Diffusion de la CST
a organisé à partir du 9 décembre une semaine de projection, à
laquelle une centaine de professionnels ont participé. Témoignages.
Jean-Michel Martin, référent exploitation à la CST, pour connaître tous les "dessous" des toiles d'écran
Projetée d’abord avec un projecteur xénon, puis avec
un projecteur laser RGB, tous deux DCI et parfaitement
réglés, la même playlist de films-annonces a pu
être observée par les adhérents de la CST, sur une
toile métal Clarus 170, la plus couramment utilisée
pour la projection 3D passive.
Assis tout à droite, Jérôme, étalonneur, voit le problème
d’uniformité à la première image xénon. Il va à gauche
et le point chaud passe de l’autre côté. Nicolas comme
Philippe, respectivement programmateur de salles et
distributeur, constatent le défaut, mais autre chose
apparaît d’après Marc et Noémie, tous deux monteurs.
« Principalement dans les zones lumineuses », dit Marc.
« Un léger scintillement », poursuit Noémie. Défaut
dû, également, à la directivité de la toile.
Passons au projecteur RGB. « C’est là-dessus que nos
équipes vont voir leur film ? », se demande Céline,
directrice technique dans la distribution. Avec le laser
RGB, le défaut de scintillement s’observe sur la presque
totalité de l’image. Le speckle, qui peut être traduit
par chatoiement, est dû à la nature cohérente de la
lumière laser et il est aggravé par la toile utilisée en
3D. « Pour combien de films ? », demande David,
projectionniste. « Une toile blanc mat n'est plus un frein
à la stéréoscopie, avec le bon modèle de laser et sa réserve
de puissance », précise Jean-Philippe, technicien chez
un fabricant. À la presque unanimité, la réponse à la
problématique de l’uniformité est non, et on ajoute
un problème supplémentaire, le speckle. « Moi, je pense
que le speckle est un non problème, souhaite conclure
Jean-Nicolas, directeur technique en exploitation.
C’est un truc de techniciens qui ne concerne pas le public,
d’autant qu’en RGB, je trouve les couleurs plus éclatantes ».
Point de vue peu partagé mais intéressant et qui appelle
d’autres séances de démonstrations. Affaire à suivre...
Mathieu Guetta
N°483 / 8 janvier 2025
29
Exploitation
CINÉVILLE REPREND LE RIALTO À MORLAIX
Le circuit dirigé par Yves Sutter inaugure
son année 2025 avec la reprise d’un cinéma
nonagénaire, en attendant la construction
d’un nouvel établissement.
Annoncée en octobre 2023, la reprise du site de trois
salles et 697 fauteuils, dans la ville du Finistère, s’inscrivait
dans un projet de construction d’un nouveau Cinéville
à Plourin-les-Morlaix. Le Rialto ne répondant plus aux
normes de confort et d’accessibilité actuelles, sa
En 2024, le Rialto de Morlaix a accueilli près de 65 000 spectateurs.
propriétaire, Emmanuelle Gagnère, avait alors conclu
de céder son établissement au circuit au premier semestre
2025. C’est désormais chose faite, et depuis le 1 er janvier,
Cinéville exploite donc le cinéma, avant que l’activité ne
soit transférée à sept kilomètres de là, vers le complexe
de six salles et 971 fauteuils, dont l’ouverture est prévue
pour l’automne 2025.
Le Rialto a bouclé son exercice 2024 avec près de 65 000
entrées, soit une hausse de 12 % par rapport à 2023
(58 000), et en avait enregistré 88 000 en 2019.
©NICOLAS CREACH
Sa programmation, désormais assurée par Cinédiffusion
– filiale de Soredic, la maison mère de Cinéville –,
prolongera la ligne généraliste jusqu’alors installée, tandis
que La Salamandre, un trois écrans inauguré en 2021
également situé à Morlaix, poursuivra sa programmation
art et essai.
« Cette acquisition, concomitante avec le lancement du
chantier de construction de notre futur complexe de Plourinles-Morlaix,
est une étape importante de cette réalisation »,
indique Yves Sutter, directeur général de Cinéville, « très
satisfait de voir que nous sommes parvenus à développer ce
projet dans des délais très courts, grâce à la très bonne
coopération entre Cinéville, Emmanuelle Gagnère et les élus
locaux, qui ont joué un rôle moteur dans cette concrétisation.
L’agglomération de Morlaix (...) disposera d’ici la fin de
l’année d’un très beau parc de cinémas, dont la fréquentation
cumulée devrait approcher les 250 000 entrées annuelles. »
Avec cette nouvelle acquisition, Cinéville exploite désormais
21 établissements pour 161 écrans, après la reprise
des cinémas de Saint-Brieuc et de Trégueux (Côtesd’Armor),
et celle du Trèfle de Dorlisheim (Bas-Rhin),
et en attendant l’ouverture d’un complexe de cinq salles
à Beaupréau-en-Mauges (Maine-et-Loire), dont l’ouverture
est également planifiée pour l’automne 2025.
Également, début octobre dernier, le circuit a inauguré
son concept premium maison, baptisé Orium, dans son
cinéma de Saint-Sébastien-sur-Loire (Loire-Atlantique).
Le réseau annonce avoir enregistré 6,3 millions d’entrées
en 2024, après en avoir réalisé un peu plus de 5 millions
en 2023.
J.D.
Le cinéma de Conflans-en-Jarnisy
fête sa fermeture avant travaux
Dans la commune de Meurthe-et-Moselle, le cinéma associatif Jean Vilar se prépare à
faire peau neuve.
©Cinéma Jean Vilar - Conflans-en-Jarnisy
Majestic ouvre ses
deux premières salles
Imax
Avec cette première collaboration avec la
société canadienne, le douzième circuit
français de 2023 accentue la premiumisation
de son parc.
Début 2025, le cinéma Majestic Rive Gauche à Dole
(Jura) sera équipé de la technologie Imax. Suivra, en
fin d’année, le Majestic Vesoul (Haute-Saône). Ces
équipements marquent un tournant pour Majestic
– qui compte un total de sept établissements pour 57
écrans – et, comme s’en félicite son président Jean-
Claude Turpin, le « début d’un partenariat prometteur
avec Imax ». Ce dernier poursuit ainsi son expansion
en France, après ses nouveaux équipements chez
Megarama et Pathé plus tôt cette année.
Le 21 décembre dernier, les bénévoles ont célébré en
grande pompe la fermeture avant travaux du mono écran,
en même temps que son 40 e anniversaire. Associatif
depuis toujours, ce cinéma de 140 places, géré en DSP,
a souhaité mettre en valeur ceux qui le font vivre ; l’occasion
de revenir sur les temps forts d’une salle populaire
et dynamique. La soirée s’est achevée par la réunion des
bénévoles et des spectateurs autour d’un repas, ouvert
au désormais célèbre appel : « Des frites, des frites, des
frites, des frites, des frites… ».
Dix mois, c’est le temps qu’il faudra pour rénover le
cinéma de Conflans-en-Jarnisy et « tout changer du sol
au plafond ». La toiture de 1954 s'apprête à être
entièrement refaite, tandis que les murs extérieurs,
ornés d’une nouvelle enseigne, se grimeront de rouge.
Quant à l’intérieur, le vieil écran des années 1980
cèdera sa place et les espaces seront remodelés pour
recevoir au mieux les spectateurs. En définitive, seuls
demeureront les fauteuils, et la passion de ses fidèles
bénévoles !
30 N°483 / 8 janvier 2025
APRÈS SIX ANS DE FERMETURE, PATHÉ ROUVRE LA GÉODE
La fameuse salle hémisphérique du Parc de la Villette de Paris a retrouvé son public le
18 décembre dernier.
La sphère d’acier et de verre, emblématique du paysage
de la Villette et pionnière en matière de cinéma immersif,
reprend ses activités après de longues années de travaux.
Le 16 décembre dernier, la Géode a rouvert sous pavillon
Pathé, avec des documentaires spéciaux et des films de
cinéma, pour décupler l’expérience qui l’a rendue
célèbre, grâce à son écran hémisphérique géant et ses
nouveaux équipements.
La salle est en effet dotée du premier projecteur Imax Laser
4K au format dôme de France, d’un son Imax 6.0, ainsi
que de 278 fauteuils spécialement conçus et 8 places PMR.
En format “Dôme”, la Géode présentera une projection
hémisphérique à 180° de documentaires réalisés spécifiquement
dans ce format. Pour l’ouverture, Pathé proposera
ainsi, en après-midi, trois documentaires immersifs
de 45 minutes chacun : Baleines bleues : le retour des géants,
T. Rex et Super Human Body.
Le soir, ils laisseront la place aux sorties cinéma en format
Imax, à commencer par Mufasa : Le Roi lion*. Les films
seront projetés au format Imax natif, qui couvre une
partie du dôme de 24 mètres en son centre. Pour le
circuit leader français, qui a fait de la montée en gamme
et des formats premium sa principale stratégie, la restructuration
de la Géode, après l’ouverture du Pathé Palace
en juillet dernier, est un nouvel emblème qui devrait
briller bien au-delà de la capitale.
©Adrien Daste
Pour rappel, la Géode, inaugurée en 1985, avait été
reprise par les Cinémas Pathé Gaumont en janvier 2018
– suite à un appel à projets mené par l'établissement
public du Palais de la découverte et de la Cité des
sciences et de l'industrie. Le groupe l’avait alors exploitée
jusqu'au mois de novembre de la même année avant
de lancer des travaux.
*Le tarif pour les documentaires sera de 13 € (10 € -26 ans et 9,5 € - 14 ans), et pour les
films de cinéma de 25 € (15 € -26 ans et 9,5 € - 14 ans). À noter que les porteurs de CinéPass
et Ciné Cartes Pathé devront s'acquitter d’un supplément de 8 € pour les films Imax et de
4 € pour les documentaires.
L’ACTUALITÉ DE L’EXPLOITATION ET
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N°483 / 8 janvier 2025
31
Focus Exploitation
LE CINÉMA RENAÎT À NAY
©Sandrine Cadeac Carlesso
Intégrées à un espace culturel, deux salles de cinéma ont ouvert
le 19 décembre dans la petite ville béarnaise, entre Lourdes et
Pau. Un projet porté par la Communauté de communes du Pays
de Nay, qui a confié la DSP à Cinéode.
INFOS PRATIQUES
TARIFS :
Tarif plein : 7,60 €
Tarif réduit : 6 € (- de 18 ans, + de 60 ans,
demandeurs d’emploi…)
5,60 € (- de 12 ans, et le mercredi pour
tous)
Abonné : 5,20 € (carte de 10 places)
groupe (+ de 10) : 4,20 €
Il n’y avait plus de cinéma depuis la fin des années 1960
à Nay, après la fermeture de son mono-écran, Le Rex. À
la veille de Noël, c’est donc un beau cadeau qui a été
offert aux 3 500 habitants de la bourgade, située aux
pieds des Pyrénées sur les berges du gave de Pau, mais
plus largement aux 30 000 personnes des 29 communes
du Pays de Nay.
Avec ses deux salles de cinéma, sa médiathèque et son
grand hall vitré, l'espace culturel du Pays de Nay vient
en effet satisfaire une grosse attente de la population.
Ce projet est le fruit d’une longue réflexion, menée depuis
12 ans par la Communauté de communes, comme
l’explique son vice-président en charge de la Culture,
Marc Dufau. « Nous avions identifié deux besoins principaux
pour le territoire : une médiathèque-ludothèque et un cinéma.
Nous avons donc voulu une structure qui regroupe les deux,
mais en faisant le choix que les deux salles soient uniquement
dédiées à la projection de films et parfaitement identifiées
en tant que telles. »
La Communauté de communes lance le projet à l’époque
de la Covid, qu’elle confie à l’atelier d'architecture
bordelais King Kong, « très impliqué et efficace ». Au terme
de deux ans et demi de chantier, le bâtiment, d’une
surface totale de 2 500 m², s’ouvre sur une grande placeparking
et laisse entrevoir les coteaux arborés à l’arrière.
Il abrite au rez- de-chaussée la médiathèque – dont sa
Micro-Folie – et de vastes espaces d’accueil, tandis que
les salles de cinéma sont à l’étage – accessibles par ascenseur
aux PMR. De l’extérieur, leur volume est visible
depuis les deux places de la ville ; à l’intérieur, elles
proposent 180 et 80 places et sont équipées en laser –
dont 4K pour la plus grande – et en Dolby 7.1. Au total,
la construction de l’espace culturel du Pays de Nay aura
coûté 8,5 millions d’euros, financés avec le soutien de la
Région, du département, de la Drac et du CNC.
Une programmation pluraliste et
accessible
Pour gérer la partie cinéma, l’intercommunalité a fait
appel à Cinéode dès 2019. « Nous avons dès lors accompagné
le projet tout au long de la construction, ce que les collectivités
apprécient », relate Olivier Défossé, fort de ses 30
ans d’expérience et de sa quarantaine de salles en délégation
de service public, dans des villes de taille similaire.
Marc Dufau confirme son souhait de travailler étroitement
avec l’exploitant pour créer des animations locales, autour
d’une programmation qui puisse toucher toutes les
générations. Sur place, le cinéma est dirigé par Nicolas
Mansencaut, collaborateur de Cinéode depuis plus de
10 ans – notamment à Millau de 2016 à 2021 –, et qui
sait donc lui aussi combien le cinéma joue un rôle de
lien social dans les petites villes. « La programmation sera
pluraliste, populaire et accessible, tout en visant le classement
art et essai, ce que souhaitait la Communauté de communes »,
32 N°483 / 8 janvier 2025
©Thierry Schmit
LES ÉQUIPEMENTS*
GLOBAL
Maître d'ouvrage : COMMUNAUTÉ DE COMMUNES DU PAYS DE NAY
Maître d'œuvre / pilote : ATELIER KING KONG BORDEAUX
Bureau de contrôle : DEKRA
précise le directeur, qui travaillera en binôme avec Thierry
Schmit, agent polyvalent, mais aussi aux côtés du personnel
de la médiathèque. Le grand espace commun, qui
permettra d’organiser des apéros, ateliers et rencontres
en lien avec les films, « accueillera en effet des manifestations
organisées avec la médiathèque, le but étant de créer une
transversalité entre les deux pôles. Nous allons aussi développer
l’éducation à l’image, en inscrivant le cinéma aux dispositifs
nationaux dès la rentrée prochaine, et en nouant des liens
avec les enseignants sur place. »
Parmi les films à l’affiche pour l’ouverture : Mufasa, Vingt
dieux, En fanfare ou encore Juré n°2 en VO. Le cinéma
proposera en moyenne 3 séances par jour – 4 pendant
les vacances scolaires –, avec des tarifs s’échelonnant de
7,60 € à 5,20 € pour les abonnés. D’après les études du
cabinet Hexacom, les deux salles devraient enregistrer
entre 25 et 30 000 entrées par an, sachant que les cinémas
les plus proches sont à Pau – à une vingtaine de km
– et à Tarbes – à 35 km.
… et déjà un beau succès !
Le cinéma a été le premier à ouvrir, le 19 décembre, avec
des places à 5 € pour tous, précédant deux jours de fête
pour inaugurer l’ensemble de l’espace culturel, avec
fanfare, cracheurs de feu et musiciens. Pour Marc Dufau,
« c’est le projet phare de la collectivité qui aboutit. La culture
n’est pas un luxe, mais un vecteur de développement économique
et social : nous considérons ce lieu comme le poumon
culturel de notre territoire, un lieu de rencontre qui va
fédérer largement, en s’adressant à tous les publics. »
La directrice de l’action culturelle, Sandrine Cadeac
Carlesso, confirme l’attrait d’un vrai cinéma de proximité
– « où se croisent déjà des familles gitanes, des néo-ruraux
qui ont connu l’offre culturelle des grandes villes, et bien sûr
des anciens de tout le territoire privés de cinéma depuis des
années ». Et c’est un succès : les deux salles ont déjà
enregistré près de 4 500 entrées en 15 jours, se réjouit
de son côté Nicolas Mansencaut. Pour rappel, Cinéode
exploite à ce jour 45 cinémas en DSP et en programme
autant, et a repris depuis le 1 er décembre la délégation
du cinéma Le 7 e Art de Saint-Paul-Trois-Châteaux
(Drôme) et celle du Bel'Donne à Allevard (Isère). Olivier
Défossé porte aussi un projet de création à Lens, à travers
une société différente, dont l’ouverture est espérée
pour 2025.
Cécile Vargoz
BÂTIMENT
Gros œuvre : EIFFAGE CONSTRUCTION BÉARN / BOTTE FONDA-
TION BORDEAUX
Electricité et réseaux : ETS SPIE INDUTRIE TERTIAIRE TOULOUSE
Climatisation/chauffage : EURL BERGERET MEILLON
FAÇADE/HALL
Comptoir : IDM NANTES
Système de billetterie : MONNAIE SERVICES
Signalétique intérieure : JULIE SOISTIER GRAPHISTE BORDEAUX/
RJ2D
Enseignes façade : RJ2D BIARRITZ
Affichage dynamique : DECIPRO MONTPELLIER
SALLES
Fauteuils : ETS MUSSIDAN SIÈGES
CABINES
Installateur : DECIPRO MONTPELLIER
EXPLOITATION
Programmation : CINEODE
SITE INTERNET
Conception : THE BOXOFFICE COMPANY
*Basé sur le déclaratif de la salle
©Thierry Schmit
N°483 / 8 janvier 2025
33
Miscellanées
PROCHAINE CNACi
DATES DEMANDEUR ENSEIGNE DU PROJET ÉCRAN(S) PLACES DEMANDE VILLE DÉPART. AGGLO
16/01/25 SARL LE REGENT LE CUBE CINÉMA 6 989 Projet de création Bastia Haute-Corse
Communauté d'agglomération de
Bastia
©Pathé Films
Emilia Pérez plébiscité aux Golden Globes
En attendant les Oscars, la Hollywood Foreign Press Association a sacré la réalisation
de Jacques Audiard, ainsi que The Brutalist.
Déjà grand favori avec dix nominations, Emilia Pérez
repart des Golden Globes avec quatre statuettes : celle de
la meilleure comédie ou comédie musicale, du meilleur
film étranger, de la meilleure chanson (pour El Mal de
Camille et Clément Ducol), et de la meilleure actrice dans
un second rôle pour Zoe Saldaña. Autre favori de cette 82 e
cérémonie, The Brutalist de Brady Corbet est récompensé
à trois reprises (meilleur film dramatique, meilleur acteur
dans un drame pour Adrien Brody, meilleure réalisation).
Pour rappel, le film sortira en France le 12 février chez
Universal [voir Boxoffice Pro du 18 décembre 2024].
Dans les autres récompenses, Flow de Gints Zilbalodis
repart avec la statuette du meilleur film d’animation,
Fernanda Torres avec celle de la meilleure actrice dans un
drame pour Je suis toujours là de Walter Salles (sortie le
15 janvier chez Studiocanal) ou encore Demi Moore avec
celle de la meilleure actrice dans une comédie ou comédie
musicale pour The Substance de Coralie Fargeat.
Collaborate
to Innovate :
candidatures 2025
Le réseau Europa Cinemas a lancé son appel à candidature
Collaborate to Innovate 2025. Pour rappel, ce
dispositif soutenu par Europe Creative Media vise à
accompagner des projets innovants et collaboratifs, mis
en œuvre par plusieurs membres du réseau d'un même
pays ou au niveau européen, et qui peuvent inspirer
d’autres exploitants. Parmi les principales priorités du
programme figurent l'inclusion sociale, la durabilité
environnementale et le développement d'outils d'analyse
de données et de marketing numérique.
En 2025, le budget total s'élèvera à 1,5 million d'euros.
La contribution financière d'Europa Cinemas a été
augmentée et pourra désormais atteindre un plafond de
120 000 € par projet. Les projets peuvent impliquer des
cinémas non membres du réseau, si la candidature inclut
le nombre minimum requis d’adhérents à Europa Cinemas.
À noter toutefois qu’un cinéma ne pourra plus soumettre
de candidature ni prendre part à deux éditions consécutives
du programme, que ce soit à titre de coordinateur
ou de salle partenaire. Les projets doivent être inscrits
en ligne avant le lundi 24 février 2025 19h (CET).
Emilia Pérez de Jacques Audiard
AGENDA DE LA PROFESSION
RENCONTRES PROFESSIONNELLES RECHERCHE ET DÉCOUVERTE 14 et 15/01/25 VILLENEUVE-D'ASCQ
FESTIVAL TÉLÉRAMA/AFCAE 22 au 28/01/25 FRANCE
JOURNÉES PROFESSIONNELLES VIVA CINÉMA 23 et 24/01/25 VALENCE
RENCONTRES DE BRETAGNE 28/01 au 01/02/25 QUIMPER
RENCONTRES DU SUD 17 au 21/03/25 AVIGNON
AG SFTC 18 et 19/03/25 PARIS
PRINTEMPS DU CINÉMA 23 au 25/03/25 FRANCE
RENCONTRES NATIONALES ART ET ESSAI RÉPERTOIRE 26 au 28/03/25 AGEN
CINEMACON 31/03 au 03/04/25
RENCONTRES DU CINÉMA DE GÉRARDMER 31/03 au 04/04/25 GÉRARDMER
Soutiens
Afcae
Jeune public
Dounia et le grand pays blanc de Marya Zarif
et André Kadi (Haut et Court, 12 mars)
Coup de cœur du comité 15-25
La Pampa d'Antoine Chevrollier (Tandem
Films, 5 février)
GNCR
Appendre de Claire Simon (Condor Distribution,
29 janvier)
AG VÉO 02 et 03/04/25 AGEN
AG VÉO - RÉGION LYON 10/04/25 MONTBRISON
FESTIVAL DE CANNES 13 au 24/05/25 CANNES
CINEEUROPE 2025 16 au 19/06/25 BARCELONE
RENCONTRES ART ET ESSAI DE BRETAGNE 24 au 28/06/25 DINARD
FÊTE DU CINÉMA 29/06 au 02/07/25 FRANCE
CONGRÈS DES EXPLOITANTS FNCF 22 au 25/09/25 DEAUVILLE
34 N°483 / 8 janvier 2025
« Des animaux dingos
et rigolos »
Le Parisien
« Drôle, rythmé
et surprenant »
Le Point
LE 29 JANVIER
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CE N’EST PAS QU’UNE HISTOIRE D’ARGENT
U N F I L M D E
T R I S T A N S É G U É L A
M O N I A C H O K R I M I L O M A C H A D O - G R A N E R H A K I M J E M I L I
D’APRÈS PHOTO MIKA COTELLON
AU CINÉMA LE 19 FÉVRIER
VINCENT ROTTIERS STÉPHANE BAK BIRANE BA DE LA COMÉDIE FRANÇAISE MARIE PAPILLON ET LA VOIX DE DADI SCÉNARIO ET DIALOGUES OLIVIER DEMANGEL ET THOMAS FINKIELKRAUT D’APRÈS UNE IDÉE ORIGINALE DE JAMEL DEBBOUZE MUSIQUE ORIGINALE AMINE BOUHAFA IMAGE ROMAIN CARCANADE MONTAGE JEAN-BAPTISTE BEAUDOIN ET JULIA MABY
SON NICOLAS PROVOST ANNE GIBOURG GUADALUPE CASSIUS ET EMMANUEL CROSET DÉCORS FRANÇOIS-RENAUD LABARTHE - ADC COSTUMES ELFIE CARLIER 1 ER ASSISTANT RÉALISATEUR CÉSAR CHABROL SCRIPTE CHRISTINE SIVAN-RICHARD CASTING DAVID BARANES ET GUILLAUME MOULIN DIRECTION DE PRODUCTION GRÉGORY VALAIS DIRECTION DE POST-PRODUCTION JULIE CHEVASSUS
PRODUCTEUR EXÉCUTIF CYRILLE BRAGNIER PRODUCTEUR ASSOCIÉ AXEL DÉCIS UNE PRODUCTION PITCHIPOI PRODUCTIONS ET PATHÉ EN COPRODUCTION AVEC TF1 FILMS PRODUCTION KISS FILMS ET LOGICAL CONTENT VENTURES AVEC LA PARTICIPATION DE NETFLIX TF1 ET TMC COPRODUCTEUR ARDAVAN SAFAEE PRODUIT PAR ALAIN GOLDMAN DISTRIBUTION PATHÉ VENTES INTERNATIONALES PATHÉ
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