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Rapport final Plan Climat Liège

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Plan Climat de

la Ville de Liège


Colophon

Auteur : Ville de Liège (Service Environnement – Gestion de l’Espace

Public – et Direction de la Stratégie et du Développement)

Editeur responsable : Gilles FORET, Échevin en charge de la Transition

écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique –

rue Féronstrée n° 86, 4000 Liège

ISBN : D/2023/14.507/1

L’étude du Plan Climat de la Ville de Liège et son Plan d’Action pour

l’Energie Durable et le Climat (PAEDC) ont été réalisés par l’ICEDD

en association avec Factor-X et ECORES

Conception et graphisme : ICEDD

Photo de couverture : vue de Liège. Crédit : Adobe Stock

2

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Table des matières

Mot d’introduction de Willy Demeyer, Bourgmestre de Liège 6

Mot d’introduction de Gilles Foret, Échevin en charge de la Transition écologique,

de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique 7

Ligne du temps de l'engagement climatique de la Ville de Liège 8

Historique de l’engagement de la Ville de Liège pour le Climat : 20 ans d’actions 9

Convention des Maires 10

L’engagement liégeois dans le contexte de son adhésion à la deuxième Convention des Maires 11

La logique d’intervention de la « Convention des Maires pour l’Energie Durable et le Climat »

et les structures mises en place pour appuyer et conduire la démarche 12

Structuration interne de la coordination de la démarche 13

Associer la population à la démarche 13

Emissions de gaz à effet de serre à Liège 14

Objectifs du Plan Climat 14

Atténuation du changement climatique 14

Adaptation au changement climatique 14

Accès à une énergie sûre, abordable et durable 14

Un objectif commun 14

Inventaire des émissions de gaz à effet de serre 15

Un outil évolutif 15

Quelles émissions sont prises en compte ? 15

Bilan territorial 16

Bilan patrimonial 16

Evolution de la situation entre 2005 et 2018 16

Stratégie d'actions 17

Une stratégie ambitieuse pour un objectif ambitieux 17

Le Plan d'atténuation 18

Le Plan d'adaptation 20

L'organe de développement et d'opérationnalisation : les COMAC Thématiques 20

Le Plan d'atténuation (de réduction des émissions de GES) par secteur 21

Résidentiel/Logement 22

OBJECTIF : Accélérer la rénovation énergétique du bâti liégeois 23

ACTION : Plateforme de rénovation des logements 24

ACTION : Rénovation des immeubles à appartements 25

ACTION : Prime à l'audit pour les logements précaires 26

ACTION : Groupements d'achats 26

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 3


Table des matières

Transport et Mobilité 28

OBJECTIF : Repenser la mobilité pour offrir une meilleure connectivité et accessibilité de

la Ville aux Liégeois et à ses visiteurs, dans une perspective durable et multimodale 29

ACTION : Infrastructures de mobilité active 30

ACTION : Infrastructures de transport en commun (tram, train, bus) 30

ACTION : Infrastructures de transport en commun (parking P+R) 31

ACTIONS : Appli covoiturage UGO et promotion du covoiturage pour les activités tertiaires,

y compris les écoles 32

ACTION : Promotion des sevices de livraisons commerciales à vélo et intelligentes 32

Autres pistes de réflexion pour apaiser la ville et sécuriser les modes de déplacement doux 33

Tertiaire et Industrie 34

OBJECTIF : Atteindre la neutralité carbone par l’éco efficience des secteurs tertiaire et industriel 35

ACTION : Rationalisation des usages énergétiques dans le tertiaire 36

ACTION : Rénovation énergétique du tertiaire 36

Autres pistes de réduction des émissions 37

Patrimoine et Services Communaux 38

OBJECTIF : Rendre la Ville exemplaire en termes de réduction des émissions de GES 39

ACTION : Contrat de Performance Energétique 39

ACTION : Contrôle et gestion des données des installations 39

ACTION : Eclairage LED 39

ACTION : Mesures comportementales pour une Utilisation Rationnelle de l'Energie 39

ACTION : Rénovation profonde de sites particuliers 40

ACTION : Energies renouvelables 40

ACTION : Cadastre énergétique et optimisation des occupations des locaux 40

ACTION : Renouvellement du parc automobile par des véhicules plus écologiques 41

ACTION : Plan de remplacement éclairage public par du LED 41

Sources d’Energie Renouvelable 42

OBJECTIF : Développement des sources d'énergie renouvelable 43

Devoir d’exemplarité de l’Administration Communale 43

Augmenter notre production d’énergie renouvelable, mais pas uniquement 44

D’autres pistes à étudier 44

Réseaux de chaleur urbains 44

Communautés d’énergie 45

Les aspects sociaux dans la balance 45

4

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Le Plan d’adaptation au changement climatique 46

L’évolution du climat belge 47

Les vulnérabilités au changement climatique 47

Le plan d'adaptation au changeement climatique par vulnérabilité 48

Dégradations consécutives aux inondations 48

Renforcement de l'inconfort thermique 49

Dégradation de la qualité d’air (estivale et hivernale) 51

Affaiblissement des forêts, espaces verts et arbres d'alignement 52

Stress hydrique 53

Le mot de conclusion 54

ANNEXES 55

Annexe 1 – Listing des actions du Plan d'atténuation par secteur 56

Annexe 2 – Listing des actions du Plan d'adaptation par vulnérabilité 58

Annexe 3 – Charte Énergie-Climat des citoyens liégeois (ENGAGE) 62

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 5


Le mot du Bourgmestre

« ouverner, c’est prévoir ! Et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ! »

G

Cette citation du 19 ème siècle résonne avec acuité dans le contexte de crises à répétition que nous

vivons aujourd’hui et que nous aurons encore à subir.

De la crise Covid à la crise climatique, avec les corollaires de cybercriminalité et de tension géostratégique

sur l’économie des matières premières et de l’énergie, tous les scénarios envisagés,

depuis 2020, par les Nations Unies se sont réalisés.

La récente évolution de la situation ukrainienne est venue renforcer le climat d’insécurité internationale

avec des conséquences directes et indirectes extrêmement préoccupantes y compris au

niveau local. L’impact sur les conditions de vie des populations à l’échelle mondiale risque d’être

conséquent.

En juin 2021, notre Conseil Communal approuvait les données de base et les grandes orientations

de notre Plan Climat mettant en avant l’impérieuse nécessité d’agir maintenant, tous ensemble et

à tous les niveaux.

Dans la foulée, nous connaissions, après plusieurs années de canicules, les pires inondations que

Liège et sa région n’aient jamais connues.

Depuis, la flambée des prix de l’énergie a contaminé tous les secteurs économiques et stimulé une

poussée inflationniste totalement imprévue.

Tous ces facteurs compliquent l’opérationnalisation de notre Plan d’Action pour le Climat et l’Energie.

Si sa mise en œuvre va désormais nous coûter plus cher, on ne peut pas imaginer ce qu’il nous

en coûtera si nous ne faisons rien.

Réduire notre dépendance, notre vulnérabilité, nos consommations énergétiques et nos émissions

de gaz à effet de serre, tout en développant les énergies renouvelables, et en adaptant notre territoire,

nos infrastructures et notre société aux risques climatiques est indispensable et éminemment

urgent.

Il s’agit d’un processus ambitieux qui nécessite l’implication de toutes et tous. Plus que jamais,

un partage des enjeux et une solidarité sans faille, y compris avec les générations futures doivent

guider notre action.

Le Bourgmestre de Liège

6

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Le mot de l’Échevin

Au fil du temps, les centres urbains se sont érigés en véritables lieux de concentration de services

et de populations. Si cette richesse propre aux villes offre de nombreux avantages à ses

habitants et usagers, cette situation rend également les villes beaucoup plus vulnérables aux phénomènes

liés aux effets du changement climatique. Malheureusement, ce dérèglement climatique

a d’ores et déjà impacté la ville de Liège au travers des tragiques inondations de l’été 2021. Il est

donc primordial de penser l’adaptation du territoire liégeois aux conséquences du changement

climatique. Comme lieu urbain dense avec une activité humaine très forte, Liège doit réfléchir de

manière prospective son espace et ses lieux de vie afin de protéger les populations actuelles et

futures.

Afin de ne pas être spectateur de ce constat environnemental alarmant, j’ai à cœur, en tant qu’Echevin

de la Transition écologique, d’impliquer la Ville de Liège dans la voie d’une transition climatique

ambitieuse pour les générations futures. Ainsi, le Conseil Communal s’est engagé en faveur d’une

réduction de 55% de sa production de Gaz à Effet de Serre (GES) à l’horizon 2030. De cette manière,

Liège s’est positionnée comme une des villes les plus ambitieuses en matière climatique de Wallonie

et a fait de la politique environnementale un de ses leviers d’actions majeurs pour améliorer le

cadre de vie de ses citoyens.

Au travers de ce nouveau Plan d’Actions pour l’Energie Durable et le Climat (PAEDC), la Ville de

Liège définit les efforts et les actions nécessaires à mettre en œuvre de manière pragmatique et

scientifique. Pour ce faire, la Ville s’est entourée d’experts reconnus afin d’établir un diagnostic

fiable mais surtout d’objectiver les choix et les actions à mettre en place pour atteindre les objectifs

fixés.

L’avenir de la ville de Liège dépend de notre capacité à inventer un projet qui réponde aux particularités

de notre espace et aux attentes à la fois des habitants et des acteurs socio-économiques. Si

elles peuvent parfois apparaître divergentes, elles n’en sont pas moins conciliables. C’est pourquoi,

les leviers d’actions identifiés sont de différents ordres tant pour la réduction des émissions de gaz

à effet de serre que pour l’adaptation du territoire au changement climatique. Ils concernent des

thématiques plurielles comme la mobilité, le logement, la production d’énergie, la végétalisation,

l’économie ou les services. En termes de résilience, d’exemplarité et d’actions, le rôle de la Ville est

évidement essentiel. Cependant, les efforts à fournir sont collectifs et doivent être supportés, pour

l’ensemble du territoire communal, tant par le secteur public que par le secteur privé. A ce titre,

des partenariats devront se renforcer ou être développés avec différents acteurs de la Métropole

liégeoise.

Afin de garantir le succès de ce Plan, une certaine souplesse a été laissée quant aux moyens d’actions

à activer tout en responsabilisant les différentes parties prenantes de celui-ci. En effet, il

apparait essentiel de pouvoir réagir rapidement aux opportunités d’actions qui se présenteront et

qui pourront ainsi faire évoluer ce plan au regard des réalités futures, voire de porter l’ambition

encore plus haut.

Avec cet outil stratégique, le Collège a souhaité impliquer la Ville dans l’effort climatique commun

et de ce fait s’engager à rendre Liège plus agréable, plus résiliente, plus attractive et respectueuse

de son territoire et de ses usagers.

L'Échevin en charge de la Transition écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 7


Ligne du temps de l’engagement

climatique de la Ville de liège

1999

CHARTE D’AALBORG des villes européennes pour la durabilité

Engagement à développer et mettre en œuvre son Agenda de

Développement Urbain pour le 21ème siècle

PALME

Implémentation de son Programme d’Actions

Locales pour la Maîtrise de l’Energie

2004

2006

1ère CONVENTION DES MAIRES POUR L’ENERGIE DURABLE

Engagement à développer des méthodes d’intervention et des

plans d’actions afin de rencontrer au niveau local les objectifs

de l’Union Européenne pour 2020

ENERGY CITIES

Adhésion au réseau européen de Villes

pour la transition énergétique

2008

2009

ENGAGE

12 Villes-Pilotes pour le lancement de la

Campagne Européenne de Mobilisation pour le

Climat

Projet européen SUN

Quartiers Urbains Durables

2010

PLAN D’ACTIONS

11 actions prioritaires et 12 grands

projets d’investissements liés entre

autres à une politique de requalification

urbaine et de développement durable

2014

Décret wallon « Climat »

2ème CONVENTION DES MAIRES POUR L’ENERGIE DURABLE

renforce les objectifs énergétiques et environnementaux à

atteindre à l’horizon 2030

2015

2016

CAN (Quartiers Actifs pour le Climat)

ACE Retrofitting (Accélérer la rénovation énergétique des copropriétés)

Agir sur le secteur primordial du logement

SECAP (Sustainable Energy & Climate Action Plan)

Finaliser le Plan d’Action en faveur de l'Energie Durable et le Climat

2021

8

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Historique de l’engagement de

la Ville de Liège pour le Climat :

20 ans d’actions

La Ville de Liège s'est inscrite de longue date dans

une démarche volontariste de développement durable.

En signant la Charte d’Aalborg des villes européennes

pour la durabilité, elle s’est engagée dès

1999 à développer et mettre en œuvre son Agenda de

Développement Urbain pour le 21ème siècle.

Crédit Shutterstock

Cela s’est concrétisé par le chantier d’élaboration

participative du Projet de Ville et le lancement de

la 1ère version de son programme d’actions prioritaires

en 2002.

Dans la foulée, la Ville de Liège s’est inscrite dès

2004, avec l’aide de la Wallonie, dans l’implémentation

de son Programme d’Actions Locales pour la

Maîtrise de l’Energie (projet PALME). C’est dans ce

cadre qu’elle a décidé en 2006 de devenir membre du

réseau européen de villes pour la transition énergétique

« Energy Cities » et qu’elle a été sollicitée pour

intégrer le projet européen « Sustainable Cities »

(Villes Durables).

Lors de l’actualisation 2007-2015 de son Projet de

Ville, Liège a adopté 11 actions prioritaires et 12

grands projets d’investissements soutenant une

ambitieuse stratégie de requalification urbaine et

de développement durable. Cette stratégie, essentiellement

axée sur l’habitat, la mobilité et les bâtiments

publics, a fourni les éléments de planification

de l’action communale qui structurent le territoire

actuellement.

C’est sur ces bases qu’en novembre 2008, dès le lancement

de l’initiative par la Commission Européenne,

Liège a signé son adhésion à la « Convention des

Maires pour l’Energie Durable ». L’objet de cette 1ère

version était de développer des méthodes d’intervention

et des plans d’actions afin de rencontrer au

niveau local les objectifs de l’Union Européenne pour

2020, à savoir :

• Réduire de 20% les émissions de CO 2

;

• Réduire de 20% les consommations finales d’énergie

par l’amélioration de l’efficacité énergétique ;

• Amener à 20% l’approvisionnement du territoire en

Energie Renouvelable.

L’année suivante, la Ville a été retenue pour participer

au projet européen « SUN » (Quartiers Urbains

Durables) et, en 2010, elle est devenue une des 12

villes-pilotes pour le lancement de la Campagne

Européenne de Mobilisation pour le Climat « EN-

GAGE ».

En avril 2011, la Ville de Liège a approuvé son Plan

d’Action pour l’Energie Durable (PAED) à l’horizon

2020 et a lancé une 1ère mission de consultance externe

en vue d’évaluer les effets quantifiés de ces politiques

et mesures. La mission a permis d’établir le

Bilan Carbone de la Ville aux niveaux de l’institution,

d’une part, et du territoire, d’autre part, ainsi que de

mettre en place un processus de suivi de l’évolution

des paramètres et d’actualisation des bilans.

En 2015, au moment de la Conférence des Nations

Unies sur le Climat de Paris (COP21), la Ville de Liège

a décidé d’adhérer à la deuxième Convention des

Maires dite « pour le Climat et l’Energie ». Celle-ci

renforce les objectifs à atteindre à l’horizon 2030 :

• Réduire de 40% les émissions de CO 2

;

• Réduire de 27% les consommations finales d’énergie

par l’amélioration de l’efficacité énergétique ;

• Amener à 27% la contribution des Energies Renouvelables

à l’approvisionnement des territoires.

Cette évolution s’est inscrite dans le cadre de la

Feuille de Route européenne pour 2050, adoptée par

le Gouvernement Wallon au travers du Décret « Climat

» du 20 février 2014.

Un an plus tard, Liège a obtenu 2 nouveaux projets

européens Interreg cofinancés par la Wallonie pour

agir sur le secteur primordial du logement :

• CAN (Quartiers Actifs pour le Climat) ;

• ACE-Retrofitting (Accélérer la rénovation énergétique

des copropriétés).

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 9


La convention des maires

Source : eo.belspo.be

En matière de mobilité, les derniers accords ont été

obtenus pour l’implantation du tram qui constitue

l’élément structurant de la réorganisation fondamentale

de la mobilité urbaine dans ses différentes

composantes, mettant en avant les transports en

commun, les modes doux (piéton, cycliste) et la micro-mobilité

(trottinettes électriques, monoroues,

etc.), qui font l’objet de nombreuses mesures au sein

du Plan Urbain de Mobilité (PUM) et du Plan Communal

de Mobilité (PCM). Un corollaire est la tendance

à une « électrification » de plus en plus poussée des

moyens de transports avec des impacts non négligeables

sur la filière électricité dans toute sa complexité.

En parallèle, Liège a instruit le dossier de candidature

pour permettre à sa ville-jumelle de Lubumbashi

(RD du Congo) de s’inscrire dans la démarche de la

« Convention des Maires en Afrique Subsaharienne »

et d’obtenir un financement européen pour la mise

en œuvre de son projet Climat-Energie « Lubumbashi

2030 ». Ce programme, destiné aux Pays en

Développement, préfigurait la logique du Green Deal

européen qui vise à concevoir des plans d’action intégrant,

à côté des trajectoires d’efficacité énergétique

et d’adaptation des territoires au changement climatique,

une approche inclusive d’équité, de solidarité

et de justice sociale de manière à éviter que la transition

écologique indispensable se construise sur un

désastre social excluant des bénéfices du processus

les franges les plus pauvres de la population. Ce qui

était considéré comme légitime au niveau géostratégique

s’est progressivement imposé comme incontournable

au niveau européen et local.

La Ville de Liège a ainsi rejoint « l’Action mondiale

pour des villes inclusives, résilientes et innovantes »

suite à « l’Appel de Paris » de novembre 2016.

En 2017, la Ville de Liège a décidé, comme 1ère ville

wallonne, d’adhérer au « Pacte de Milan de politique

alimentaire urbaine » qui vise au développement de

nouvelles formes de gouvernance alimentaire locale

plus durables et équitables.

Elle a également mis en œuvre le processus participatif

« Réinventons Liège » qui a permis de réactualiser

une nouvelle fois le « Projet de Ville » avec

un nouveau catalogue d’actions prioritaires approuvé

en fin d’année 2017, dont la plupart sous-tendent le

présent Plan d’Actions pour l’Energie Durable et le

Climat.

Lors de cette même année, le Gouvernement Wallon

a adopté son document « Stratégie wallonne de

rénovation énergétique à long terme du parc de bâtiments

» qui précise les éléments de mise en œuvre

du plan d’action d’atténuation 2050 pour se conformer

aux objectifs européens.

En février 2019, le Collège communal, dans sa nouvelle

Déclaration de Politique Communale, a pris

l’option d’orienter toutes ses décisions, ses actions

et ses projets pour autant qu’ils rencontrent 5 objectifs

stratégiques, dont celui d’agir contre le réchauffement

climatique. Ce document stratégique a été

adopté par le Conseil Communal en septembre 2019.

Il contient un large panel d’actions dans tous les domaines

du développement urbain ainsi que de grands

projets d’investissement en termes d’infrastructures.

Ces actions visent à rendre la ville de Liège,

plus verte, plus durable et à améliorer son cadre de

vie au bénéfice de tous.

En décembre 2020, dans le cadre du 5ème anniversaire

des Accords de Paris sur le Climat issus de la

COP21 de 2015, le Conseil Communal de la Ville de

Liège a adopté à l’unanimité le texte de la Nouvelle

Déclaration de Paris visant à inscrire l’action climatique

au centre de l’agenda local, pour atteindre la

neutralité carbone et créer une société qui agit en

faveur de la soutenabilité et du développement durable.

10

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


L’engagement liégeois dans le

contexte de son adhésion à la

deuxième Convention des Maires

Outre les engagements liés à cette adhésion, la Ville

a décidé de faire sienne la politique européenne en la

matière et de viser à atteindre l’objectif d’une réduction

de 55% de ses émissions de Gaz à Effet de Serre

à l’horizon 2030, et ce, par rapport à l’année de référence

2005. À l’horizon 2050, la Ville de Liège vise à

atteindre la neutralité carbone.

Dans ce contexte, la Ville a souhaité être épaulée

pour la mise en place de cette démarche et a fait

appel à une mission d’appui en expertise externe qui

a démarré en mars 2020. Cette mission a été confiée

au bureau d’études ICEDD (Institut de Conseil et

d’Etudes en Développement Durable) de Namur, en

partenariat avec Factor X et ECORES.

Le Conseil Communal de juin 2021 a approuvé les 2

volets du PAEDC, le plan d’actions pour la transition

énergétique et la réduction des émissions de gaz à

effet de serre d’une part, et le plan d’actions pour

l’adaptation du territoire au changement climatique,

d’autre part.

Les objectifs globaux de ce plan sont :

• Respecter les engagements pris par la Ville dans le

cadre de la Convention des Maires pour le Climat

et l’Energie ;

• Mettre en œuvre la « Feuille de Route 2050 » de

l’Union Européenne en vue de contribuer à l’atteinte

des objectifs des Nations Unies de l’Accord

de Paris sur le Climat pour le 21 ème siècle.

L’atteinte de ces objectifs globaux nécessite la définition

et la mise en œuvre d’un ensemble de politiques

et mesures dites « de Transition » que l’on peut classer

selon cinq axes complémentaires d’intervention :

1. Réduire drastiquement les consommations d’énergie

et les émissions de Gaz à Effet de Serre ;

2. Approvisionner le territoire en Energie Renouvelable

et compenser les émissions résiduelles de

Gaz à Effet de Serre ;

3. Moderniser, adapter et sécuriser les réseaux d’approvisionnement

et de distribution d’énergie ;

4. Réduire la vulnérabilité du territoire et des populations

aux aléas du climat ;

5. Renforcer l’intelligence collective, les mécanismes

de solidarité et la coopération extra-municipale.

Ce dernier point a toute son importance. En effet, la

stratégie de transition doit impérativement être inclusive

et n’a de chance d’aboutir que si elle s’appuie

sur de nouvelles formes de partage des enjeux et de

solidarité, et donc sur le développement de l’intelligence

sous différentes formes : intelligence collective,

intelligence territoriale, intelligence des réseaux

et des flux, intelligence des solutions pour répondre

aux défis techniques et sociétaux.

La dynamique urbaine Climat-Energie devra ainsi

s’inscrire dans de nouvelles relations collaboratives

ou supra-territoriales, tant dans les domaines

de l’énergie que de la mobilité, de l’alimentation, de

l’économie circulaire, de la gestion des déchets ou de

la prévention des risques climatiques majeurs.

Cela requiert une coopération accrue à la fois horizontale

et verticale, entre autorités locales et avec

les autres échelons politiques, la Région wallonne,

les institutions intercommunales, le milieu associatif

ainsi que les citoyens afin de partager une vision

commune de l’avenir et de permettre à chacun de

s’approprier une part de contribution au plan d’action

commun.

Evaluation et

suggestions d’amélioration

Etape 3 :

Présentation du

rapport de mise en

oeuvre

Evaluer les progrès, réajuster les priorités

Etape 1 :

Signature de la

Convention des

Maires pour le

climat et l’énergie

Offrir aux citoyens une qualité

de vie élevée dans des villes

durables, résilientes au

changement climatique et

dynamiques

Mettre en oeuvre des actions

Définir des ambitions

Démarrage et

bilan initial

Etape 2 :

Présentation du Plan

d’Action en faveur de

l’Energie Durable et

du Climat

Mise en oeuvre, suivi et reporting

La Convention étape par étape. Source : eumayors.eu

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 11


La logique d’intervention de la

« Convention des Maires pour

l’Energie Durable et le Climat »

et les structures mises en place

pour appuyer et conduire la

démarche

Le dispositif de la Convention des Maires est cadré

par une logique d’intervention et une méthodologie

de travail d’une grande cohérence en matière de planification

du développement urbain.

Il s’agit de définir un parcours souple et ajustable

aux réalités locales basé sur un mode d’intervention

cyclique. Une fois l’engagement politique communal

pris, les étapes suivantes se suivent et se répètent

de manière itérative dans une volonté de maîtrise et

d’amélioration constante de la démarche :

• Analyse de la situation (améliorer la compréhension)

;

• Fixation et planification des objectifs stratégiques

(définir les ambitions), production d’un Plan d’actions

(le PAEDC) ;

• Mise en œuvre, suivi et rapportage (mise en œuvre

d’actions concrètes du PAEDC, rapportage sur

l’état d’avancement et analyse des résultats par

rapport aux objectifs) ;

• Réajustement des priorités.

Les villes adhérant à la Convention sont soumises à

des obligations de suivi de l’évolution de leur inventaire

d’émissions de gaz à effet de serre et de réévaluation

des mesures de leur plan d’actions sur base

bisannuelle.

À côté des objectifs de réduction des émissions de

gaz à effet de serre, la « Nouvelle Convention des

Maires » implique la prise en compte dans les Plans

d’Actions de la nécessaire adaptation des territoires

locaux aux effets des changements climatiques afin

de réduire leur vulnérabilité et celle des populations

et des infrastructures aux aléas du climat.

Le parcours d’adaptation vise à apporter des réponses

réglementaires, organisationnelles ou structurelles

de nature à réduire les risques ou les conséquences

des évènements climatiques majeurs qui

impactent et impacteront le territoire dans les prochaines

décennies.

La Ville a réalisé plusieurs études afin de mieux

comprendre ces phénomènes et de pouvoir mieux

cibler les mesures à prendre : l’actualisation du Plan

Communal de Développement de la Nature, l’étude

SMARTPOP intégrant une cartographie des Îlots de

Chaleur, l’étude de Prospectives des Espaces Publics

« PEP’s » pour le redéploiement d’espaces publics

de qualité…

En complément à la règlementation régionale en la

matière, des actions concrètes sont prises : le Plan

Canicule, le suivi des recommandations du PGRI

(Plan de Gestion des Risques d’Inondation), l’introduction

du Coefficient de Biotope par Unité de Surface

dans certains permis d’urbanisme, etc. C’est

dans ce contexte que Liège a décidé d’élaborer un

ambitieux Schéma de Développement Communal

(SDC), outil stratégique qui aidera à fixer les lignes

directrices pour l’avenir de la Ville. Celui-ci devra cadrer

les choix futurs en matière d’aménagement du

territoire et d’urbanisme afin de proposer un développement

harmonieux et cohérent sur l’ensemble

du territoire liégeois dans le respect de la démarche

climatique et des nouvelles contraintes qu’elle induit.

Un élément majeur du parcours d’adaptation territorial

est le nouveau plan Canopée qui vise, par la

plantation massive d’arbres en ville, non seulement

à réduire les phénomènes d’îlot de chaleur urbain

(noté ICU) lors des épisodes caniculaires, mais également

de produire divers bénéfices écosystémiques.

Il s’agit de conduire simultanément ces 2 parcours

complémentaires : un parcours d’atténuation (de

réduction des émissions de gaz à effet de serre) et

un parcours d’adaptation au changement climatique.

Il ne s’agit donc pas d’un processus anodin mais bien

d’une approche de long-terme impliquant une vision

partagée et ambitieuse.

12

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022

Crédit Adobe Stock


Liège, participation citoyenne. Source : Ville de Liège

Structuration interne de la

coordination de la démarche

Dans le contexte de la mission d’appui à la réalisation

du PAEDC, deux instances opérationnelles ont été

constituées afin d’en assurer le pilotage et le suivi.

• Le « Comité d’Accompagnement (COMAC) »,

constitué des représentants des échevinats et des

Directions concernés, est chargé de fixer les orientations

des travaux ;

• Le « Comité de Pilotage Technique (CPT) », coordonné

par la Cellule Stratégique et le Service Environnement

et avec l'aide de techniciens de 1 ère

ligne, est chargé de rassembler les données et les

informations interdépartementales, de rédiger les

rapports d’inventaire et de diagnostic et de formuler

les propositions du « Plan d’Actions pour l’Energie

Durable et le Climat (PAEDC) ».

Suite à l’approbation en juin 2021 par le Conseil Communal

du Plan d’Action pour l’Energie Durable et le

Climat (PAEDC), il a semblé opportun de mettre en

place une structure décentralisée à même de faciliter

son processus d’amélioration constante.

• 5 Comités d’Accompagnement Thématiques (CO-

MAC Thématiques) ont été constitués pour les

secteurs suivants : Mobilité, Logement, Tertiaire,

Energies Renouvelables et le secteur Patrimoine

et Services municipaux (qui représente la structure

de l’administration de la Ville).

Le rôle de ces COMAC Thématiques est de participer

au processus de mise en œuvre et d’amélioration

continue du PAEDC pour les secteurs qui les

concernent. Dans un souci d’efficacité, ils sont placés

sous le contrôle direct de leur échevinat de tutelle.

La possibilité d’inviter des membres extérieurs afin

de s’adjoindre des compétences supplémentaires

quand cela s’avère nécessaire est prévue.

L’ensemble des organes de gestion de la démarche

climatique a pour objectif d’accompagner le mode

de fonctionnement adopté par la Conventions des

Maires.

Associer la population à la

démarche

Dans le cadre du lancement du Projet de Ville « Liège

2025 », une consultation citoyenne à large échelle a

été organisée, ayant pour but de permettre aux citoyens

de jouer un rôle affirmé dans la définition du

cap à suivre pour leur Ville.

Au premier trimestre 2019, les citoyens ont pu exprimer

leur vision de Liège à travers divers moyens :

formulaires écrits, plateforme numérique, Nuit des

débats, panels de citoyens tirés au sort, rencontres

dans les quartiers… Quelques 1.603 idées et 97.827

votes ont été récoltés.

Le Programme Stratégique Transversal (PST) a été

construit sur base de cette consultation citoyenne.

Ce programme contient 12 projets métropolitains et

137 actions prioritaires, dont 30 d’entre-elles portent

sur l’enjeu climatique, preuve de l’importance que les

liégeois accordent à ce que la Ville agisse contre le

réchauffement climatique et améliore la qualité de

l’air.

Le Plan Climat a été élaboré de manière à rassembler

les résultats issus des travaux de consultation

citoyenne. Ce Plan Climat est une base vouée à être

améliorée et à évoluer constamment, notamment

grâce à l’apport des citoyens, acteurs de la transition

énergétique et climatique à Liège.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 13


Emissions de gaz à effet de serre

à Liège

HFC

Hydrofluorocarbones

PFC

Hydrocarbures

perfluorés

CO 2

Dioxyde de

SF 6

Hexafluorure

de soufre

N 2 O

Protoxyde

d’azote

Carbone

CH 4

Méthane

NF 3

Trifluorure d’azote

Le protocole de Kyoto, bâti sur la Convention-Cadre des Nations

Unies sur les Changements Climatiques, vise principalement la

réduction de sept gaz à effet de serre (GES). Par simplification, on

parlera ultérieurement de CO 2

, voire d’équivalent CO 2

pour citer les

gaz à effet de serre (GES). Le CO 2

reste le principal GES en termes

de quantité produite même si d’autres gaz peuvent avoir un Potentiel

de Réchauffement Global (PRG) bien plus élevé que le CO 2

qui est

pris comme l’unité. Le PRG est un indice de comparaison associé à

un GES et qui quantifie sa contribution marginale au réchauffement

climatique comparativement à celui du CO 2

. À titre d’exemple, le

PRG du méthane est de 28, celui de l’hexafluorure de soufre est de

23 500 ! Source : Ministère de l'Ecologie français et GIEC 2013

Objectifs du Plan

Climat

Un Plan d’Actions pour l’Energie Durable et le Climat

« PAEDC » ou simplement « Plan Climat » formalise

les actions qu’une ville prévoit d’entreprendre pour

résoudre les problématiques que lui amène le changement

climatique en termes de Climat et d’Energie.

Les mesures reprises au Plan Climat visent trois objectifs

principaux : l’atténuation du changement climatique,

l’adaptation au changement climatique et

l’accès à une énergie sûre, abordable et durable.

Atténuation du changement

climatique

Les mesures d’atténuation consistent à diminuer la

quantité de CO 2

émise par la Ville dans l’atmosphère

pour participer à l’effort mondial afin de limiter l’augmentation

des températures moyennes globales.

Ces mesures sont étroitement liées à l’augmentation

de l’efficience énergétique dans toutes nos activités.

La Commission européenne a créé la Convention

des Maires pour le Climat et l’Energie dans l’objectif

de lancer une dynamique au sein des collectivités

locales pour agir en faveur du Climat. Cette Convention

réunit des milliers de collectivités locales qui

s’engagent volontairement à réduire leurs émissions

de CO 2

et à adapter leur territoire aux effets du changement

climatique. La Ville de Liège adhère à cette

Convention et s’est engagée à réduire ses émissions

à hauteur de 55% à l’horizon 2030, de manière à

s’aligner sur les objectifs du Green Deal. Dans ce

contexte, la Ville de Liège formalise son engagement

via ce document de référence qu’est le Plan d’Actions

pour l’Energie Durable et le Climat.

Adaptation au changement

climatique

Ces actions visent à réduire la vulnérabilité du territoire

aux phénomènes inévitables induits par le

changement climatique, tels que les épisodes de

canicule et les inondations.

Accès à une énergie sûre,

abordable et durable

L’accès pour tous à de l’énergie sûre en termes

d’abondance et d’approvisionnement, abordable et à

empreinte carbone faible ou nulle, se fait via le développement

de la capacité de production d’énergie

renouvelable. Cette démarche s’accompagne naturellement

d’une amélioration de l’efficience énergétique

de tous nos procédés, ceci afin de réduire notre

dépendance énergétique à des sources carbonées et

sujettes à de fortes variations de prix.

Un objectif commun

L’objectif commun poursuivi par ces trois objectifs

principaux est d’augmenter la résilience de notre

territoire au changement climatique, et ce, au bénéfice

de ses habitants, de ses usagers et de l’ensemble

de ses composantes socio-économiques. La

résilience d’un territoire s’apprécie d’une part par la

capacité à limiter les effets d’une perturbation sur

celui-ci et par sa capacité à reprendre un fonctionnement

normal après une perturbation.

14

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Inventaire des émissions de gaz

à effet de serre

Les mesures d’atténuation ont toutes pour objectif

de réduire la quantité d’émissions de gaz qui réchauffent

l’atmosphère, dont principalement le CO 2

.

L’objectif phare de la Convention des Maires qui est

de réduire les émissions de CO 2

sur notre territoire

de 55% à l’horizon 2030 est un exemple parfait. Pour

mesurer le progrès de la Ville par rapport à cet objectif,

il est nécessaire d’établir un inventaire précis des

émissions sur le territoire de la Ville à un moment

donné, secteur par secteur et vecteur par vecteur,

soit une sorte de photographie du niveau des émissions,

et de définir l’horizon sur lequel est fixé l’objectif.

Un outil évolutif

La première étape de réalisation de notre Plan Climat

a donc consisté à établir cet inventaire des émissions

de base sur le territoire de la Ville. L’année 2005

a été choisie comme année de référence, c’est-à-dire

l’année par rapport à laquelle nos progrès en matière

de réduction d’émissions de CO 2

sont mesurés. L’horizon

fixé pour réaliser l’objectif est l’année 2030. À

l’heure à laquelle est rédigé ce document, l’inventaire

des émissions de gaz à effet de serre le plus récent

qui soit disponible est celui de l’année 2018.

Le Plan Climat est un outil qui est voué à évoluer

avec son temps. Il sera donc progressivement adapté

pour y inclure de nouvelles actions qui permettront

de tendre vers la neutralité carbone à l’horizon 2050.

Quelles émissions sont prises en

compte ?

La méthodologie retenue par la Convention des

Maires impose de comptabiliser toutes les émissions

de gaz à effet de serre qui sont produites sur

le territoire de la ville dans tous les secteurs d’activité

(logement, industrie, tertiaire, transports, agriculture…)

et tous vecteurs énergétiques confondus

(électricité, gaz, mazout, etc.).

Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz dont le

rejet dans l’atmosphère a pour effet d’augmenter la

température moyenne de la planète. Les GES issus

de nos activités sont nombreux et n’ont pas tous le

même potentiel de réchauffement climatique. Le

CO 2

est utilisé comme dénominateur commun pour

quantifier le potentiel de réchauffement climatique

de ces gaz. À titre d’exemple, le méthane CH 4

a un

pouvoir de réchauffement 28 fois plus élevé que le

CO 2

, le protoxyde d’azote N 2

O multiplie cet effet par

26 et les gaz réfrigérants sont encore plus impactant.

Toutes les émissions de GES comptabilisées sur le

territoire de la Ville sont ainsi converties en équivalent

CO 2

. Les GES concernés par l’étude sont le CO 2

,

le CH 4

, le N 2

O et les hydrofluorocarbures (HFC, PFC,

CFC et SF 6

).

Les émissions territoriales de la Ville sont calculées

sur base des consommations énergétiques de

chaque secteur en tenant compte du facteur équivalent-CO

2

de chaque vecteur énergétique.

POUVOIR ÉNERGÉTIQUE DES COMBUSTIBLES, UN CALCUL VITE FAIT :

Un litre de mazout, un m³ de gaz naturel ou 2 kg de pellets de bois contiennent

la même quantité d’énergie, soit environ 10 kWh.

En termes d’émission de gaz à effet de serre, la combustion :

• d’un litre de mazout émet 3 kg de CO 2

;

• d’un m³ de gaz en émet 2 kg ;

Et la production de 10 kWh d’électricité émet en moyenne en Belgique

2,6 kg de CO 2

.

https://www.energie-environnement.ch/definitions/1409-energiepuissance-efficacite-efficience-sobriete-definitions-et-unites

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 15


Crédit Adobe Stock

Bilan territorial

Les consommations d’énergie sur le territoire de la

Ville de Liège sont calculées à partir des données régionales

traitées par le service énergie de la Région

Wallonne et à partir de données territoriales transmises

par les gestionnaires de réseaux d’électricité

et de gaz.

On retrouve parmi ces données la consommation

d’énergie par secteur et par vecteur. Le bilan comprend

également toutes les données relatives à la

production d’énergie de sources renouvelables et

non-renouvelables sur le territoire.

Les secteurs compris dans le bilan territorial sont

ceux de l’agriculture, de l’industrie, du logement, du

tertiaire et du transport.

Le secteur du transport routier englobe les consommations

de carburant des véhicules des résidents

ainsi que celles des navetteurs qui viennent y travailler,

étudier, se divertir ou faire leurs courses. Le trafic

de transit, qui se contente de traverser le territoire

sans s’y arrêter, est également inclus dans cet inventaire

d’émissions.

Le secteur tertiaire regroupe l’ensemble des activités

du commerce, des activités de bureaux de secteurs

publics et privés, des établissements d’enseignement,

des soins de santé, de la culture et du sport

hors bâtiments appartenant à l’administration communale

de Liège. Ceux-ci sont repris dans le bilan

patrimonial.

Bilan patrimonial

Le bilan patrimonial fait l’inventaire des émissions de

CO 2

du patrimoine de l’Administration Communale.

Ce bilan comprend donc les consommations énergétiques

des bâtiments communaux (écoles, bâtiments

tertiaires abritant les services communaux, piscines,

halls sportifs, etc.), celles de l’éclairage public ainsi

que celles générées par la flotte de véhicules communaux.

L’inventaire des émissions patrimoniales

est inclus dans l’inventaire des émissions territoriales.

Evolution de la situation entre

2005 et 2018

L’inventaire des émissions territoriales est réalisé

sur base de données historiques de 2005 à 2018. Les

valeurs de consommation n’ont pas fait l’objet d’une

correction par les facteurs climatiques, c’est-à-dire

qu’une année froide se traduit automatiquement par

une quantité d’émissions plus importante des vecteurs

énergétiques liés au chauffage.

1200

10 3 tCO 2

eq

1000

800

600

400

200

Agriculture : -11%

Industrie non-ETS : -40%

Transport : -17%

Tertiaire : -9%

Logement : -23%

0

2005 2018

Evolution des émissions territoriales sur la période 2005-2018 par secteur. Source : SPW – Ville de

liège

16

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


1 200 000

tCO 2

eq

1 000 000

800 000

600 000

400 000

200 000

Année de

référence -20%

-55%

-

2005 2018 2030

Emissions 1 020 056 812 076 459 025

Crédit Adobe Stock

Progression des émissions par rapport à l'objectif fixé pour 2030. Source : SPW – Ville de Liège

En 2005, les émissions totales en équivalent CO 2

s’élèvent à un million de tonnes. L’année 2018 montre

une baisse de 20% des émissions de CO 2

par rapport

à l’année de référence. Rapportées au nombre

d’habitants sur le territoire, les émissions de CO 2

ont

baissé de plus de 25% depuis 2005.

L’illustration de la page précédente montre l’évolution

des émissions de gaz à effet de serre et la répartition

entre les secteurs émetteurs. L’agriculture est

actuellement peu présente sur le territoire de la Ville

de Liège. Mais elle fait l’objet d’une volonté affirmée

de développement à travers la mise en place et l’appui

à des projets d’agriculture urbaine sur le territoire

liégeois (Ceinture Aliment-Terre Liégeoise - CATL,

CREaFARM, installation d’un hub logistique circuit

court à Droixhe à destination de la transition alimentaire,

etc.).

Le principal secteur émetteur est celui du Logement,

qui représente près de 41% des émissions de CO 2

sur

le territoire de la Ville en 2018. Ce secteur englobe

les consommations énergétiques des habitations

individuelles et collectives ainsi que les logements

sociaux. En 2018, le secteur du Logement enregistre

une baisse d’émissions de 23% par rapport à 2005.

Les secteurs tertiaire et du transport sont d’importance

équivalentes en termes d’émissions de CO 2

produites, soit à hauteur d’une vingtaine de pourcents,

et enregistrent respectivement 9% et 17% de

réduction d’émissions de CO 2

par rapport à l’année

de référence.

Enfin, l’industrie hors système d’échange de quotas

d’émissions ETS (Emission Trading System)

représente environ 9% des émissions territoriales

en 2018. Les grosses industries qui sont soumises

aux accords de branche passés avec la Région Wallonne

ne sont pas considérées dans l’inventaire des

émissions territoriales car elles sont déjà prises en

compte par ailleurs.

Stratégie

d’actions

Une stratégie ambitieuse pour un

objectif ambitieux

La Ville de Liège s’est fixé un ensemble d’objectifs

climatiques ambitieux.

Elle vise d’une part à participer à l’effort planétaire

de réduction des émissions de gaz à effet de serre

en réduisant les émissions de CO 2

de son territoire. Il

s’agit du plan d’atténuation qui regroupe l’ensemble

des actions de réduction des émissions de CO 2

.

D’autre part, puisque le processus de réchauffement

climatique ne peut être stoppé instantanément

et fait montre d’une très grande inertie, la Ville de

Liège souhaite élaborer et mettre en œuvre un plan

d’adaptation au changement climatique. Son objectif

vise à rendre le territoire de la Ville de Liège moins

vulnérable aux effets du changement climatique et

donc plus agréable à vivre pour ses citoyens. Il vise à

s’adapter à ce qui ne peut pas être changé.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 17


1 200

Milliers tCO 2

/an

1 000

-20%

800

LOGEMENT

-55%

600

400

TERTIAIRE et INDUSTRIE

200

TRANSPORT

0

2005

PATRIMOINE

2018

ENERGIE RENOUVELABLE

2030

Evolution des émissions de CO 2

par habitant et par vecteur sur la période 2005 à

2018.

Source : Ville de Liège.

La Ville de Liège en adhérant à la Convention des

Maires pour l’Energie Durable et le Climat s’est engagée

à :

1. Elaborer et mettre en œuvre un plan d’atténuation

afin de réduire ses émissions de CO 2

d’au moins

55% à l’horizon de l’année 2030 par rapport à l’année

de référence 2005 et viser la neutralité carbone

à l’horizon 2050 ;

2. Elaborer et mettre en œuvre un plan d’adaptation

de son territoire aux effets du changement climatique

afin de le rendre plus résilient.

Conformément à la démarche mise en place par la

Convention des Maires, ces deux plans d’actions sont

évolutifs ! Ils font l’objet d’un processus permanent

d’évaluation, de suivi et d’amélioration.

Les engagements pris par la Ville de Liège portent

sur l’ensemble de son territoire. Si la Ville se positionne

comme l’initiateur de cette démarche climatique,

elle est loin d’être le seul acteur du territoire !

Elle doit conscientiser et mobiliser l’ensemble des

acteurs de son territoire pour qu’ils s’associent

et participent à l’action climatique commune. Ces

objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers une

mobilisation forte et un engagement volontariste de

l’ensemble des acteurs du territoire.

Afin d’optimiser la mise en œuvre et l’amélioration

continue de ces deux plans d’actions, la Ville a mis en

place un organe de développement et d’opérationnalisation

de cette démarche.

Il s’agit des Comités d’Accompagnement Thématiques

(noté ultérieurement COMAC Thématique).

Présentons brièvement les deux plans d’actions ainsi

que son outil de gestion.

Le Plan d’atténuation

Afin d’atteindre son objectif d’atténuation, la Ville a

élaboré un Plan d’atténuation, de réduction de ses

émissions de CO 2

, qui reprend un grand nombre d’actions

et de mesures à même de réduire ces émissions.

Ces actions se répartissent dans les 5 grands

secteurs d’émission qui sont :

1. Le Logement ;

2. Le Tertiaire et l’Industrie ;

3. La Mobilité et le Transport ;

4. Le Patrimoine de la Ville (l’administration) ;

5. Les Sources d’Energie Renouvelables (noté SER).

Ce dernier secteur constitue un secteur particulier,

non émetteur, mais qui permet d’éviter des émissions

de CO 2

.

Nous détaillerons plus loin les pistes et les actions

envisagées par la Ville pour atteindre cet objectif de

-55%. Chaque secteur sera mis à contribution, plus

ou moins fortement, selon son potentiel de réduction

d’émissions et en tenant compte du chemin déjà

effectué entre 2005 et 2018. Le potentiel de réduction

attribué à chaque secteur est également lié aux bras

de levier dont dispose la Ville sur ce secteur.

18

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Le secteur du Logement porte la plus grande part de

l’effort d’atténuation (43%). Il s’agit du secteur le plus

émetteur du territoire (41% des émissions en 2018).

La vétusté du bâti liégeois permet une marge de

manœuvre importante. La tâche reste toutefois compliquée

du fait des nombreuses contraintes liées au

caractère urbain dense de la ville, à la valeur patrimoniale

souvent bien présente, aux problèmes liés à

la copropriété, etc. Il s’agit toutefois d’un secteur où

des bras de levier, des incitatifs existent.

De plus, les coûts croissants des énergies rendent

ces actions toujours économiquement intéressantes.

Additionnellement on peut mettre en avant l’agrément

de vie nettement supérieur que procure un bâti

mieux isolé. Ce secteur est donc le plus développé en

termes d’actions du fait des nombreux leviers existants

et à mettre en place.

Le secteur Tertiaire et Industrie constitue le deuxième

secteur le plus émetteur du territoire (32%

des émissions en 2018). Cependant sa contribution à

l’effort global de réduction n’est que de 25% dans le

plan d’actions. Les leviers dont dispose la Ville pour

agir sur ce secteur sont plus limités. Les principales

actions sont axées sur les objectifs de la stratégie

wallonne de rénovation énergétique à long terme du

bâtiment.

Poids des différents secteurs dans l’effort d’atténuation.

Source : ICEDD

Le secteur de la Mobilité et des Transport constitue le

troisième secteur en termes d’importance des émissions

(23% des émissions en 2018). Sa contribution à

l’effort global de réduction est de 23%. Ce secteur est

proportionnellement beaucoup plus mis à contribution

du fait que la Ville possède une certaine maîtrise

du secteur. La Région wallonne est également un

des acteurs majeurs à mobiliser. L’objectif principal

est de repenser l’ensemble de la mobilité pour offrir

un meilleur service à la population tout en réduisant

nettement les émissions. Un grand nombre d’actions

portant sur les transports en commun et sur la promotion

de la mobilité douce et alternative sont mises

en place.

Le secteur du Patrimoine de la Ville de Liège représente

moins de 3% du bilan d’émission du territoire,

ce qui, en valeur absolue par rapport au bilan territorial,

pourrait être considéré comme négligeable.

Toutefois la Ville a une volonté d’exemplarité et ce,

de longue date. De nombreuses actions sur le bâti

communal permettent déjà d’atteindre des objectifs

de réduction des émissions plus élevés que ceux du

territoire pour la période de 2005 à 2018.

Le secteur des Sources d’Energie Renouvelables

(SER) vise, quant à lui, à augmenter la capacité de

production d’énergie à partir de sources renouvelables.

Il est complémentaire aux actions de réduction

des émissions, car, là où les besoins en énergie

ne peuvent pas être réduits (pour diverses raisons),

le fait de les alimenter à partir de sources d’énergie

renouvelable, non émettrice de CO 2

, équivaut à les

supprimer.

Tertiaire et industrie

Logement

Mobilité et transport

Energies renouvelables

Patrimoine

de la Ville

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 19


Le Plan d’adaptation

Le climat évolue au niveau mondial du fait des activités

humaines et des émissions de GES qui y sont

liées. Les experts et la communauté scientifique

s’accordent pour dire qu’une partie du changement

climatique est acquise et irréversible. Il est donc

indispensable, en parallèle aux efforts que nous

menons pour réduire nos émissions, d’adapter notre

territoire aux effets du changement climatique pour

le rendre plus résilient et réduire sa vulnérabilité.

Le Plan d’adaptation poursuit cet objectif : permettre

à notre territoire de faire face aux effets du changement

climatique et préserver l’intégrité des personnes,

des biens et des services.

La Ville de Liège a réalisé un diagnostic de vulnérabilité

de son territoire face aux effets du changement

climatique en utilisant l’outil « Adapte ta Commune »

mis au point par l’Agence wallonne pour l’Air et le Climat

(AwAC). Les résultats de cette analyse ont orienté

le choix des actions à mettre en œuvre aujourd’hui

pour adapter le territoire de la Ville à ces changements.

Les principales vulnérabilités identifiées sont

au nombre de cinq :

1. Le renforcement de l’inconfort thermique ;

2. Les dégradations consécutives aux inondations ;

3. Les dégradations de la qualité de l’air (estivale et

hivernale) ;

4. Le stress hydrique (et les pénuries d’eau causées) ;

5. L’affaiblissement des forêts, espaces verts et

arbres.

Il faut garder à l’esprit la forte interconnexion qui

existe entre les différentes vulnérabilités ! De ce fait,

de nombreuses actions proposées auront des effets

conjoints sur plusieurs vulnérabilités.

Deux axes majeurs d’intervention en termes d’adaptation

se dégagent, un axe VERT et un axe BLEU :

• AXE VERT - Végétalisation : densifier le maillage

vert partout où c’est possible (plan CANOPEE, toitures

et façades végétales, etc.) ;

• AXE BLEU - Gestion de l’eau : augmenter les surfaces

des plans d’eau, augmenter les surfaces perméables,

améliorer l’infiltration et le stockage de

l’eau.

À côté de ces deux axes majeurs, un troisième axe

portera plus particulièrement sur les techniques

constructives et de rénovation liées à l’habitat. Les

aspects particuliers de la protection solaire des bâtiments,

de l’albédo des bâtiments et des rues seront

abordés.

L’organe de développement

et d’opérationnalisation : les

COMAC thématiques

Le Plan Climat de la Ville de Liège est une boîte à

outils évolutive ! Ce plan est soumis à évaluation

constante, à une remise en cause perpétuelle. Les

effets des actions et mesures sont évalués et elles

sont adaptées, modifiées afin de mieux répondre aux

objectifs fixés. La mise en place d’une structure de

gestion efficace de cette dynamique est nécessaire.

Il s’agit des COMAC thématiques. Comme leur nom

l’indique, chaque secteur d’émission possède son

propre COMAC. Il s’agit d’un choix délibéré en vue

d’en optimiser le fonctionnement.

Le rôle de ces comités sera d’étudier, de préciser,

d’améliorer et d’adapter les actions et mesures du

plan ainsi que de proposer des actions complémentaires.

Ils auront également la tâche de veiller à

appuyer et suivre la mise en œuvre de ces actions.

Les propositions de ces COMAC Thématiques devront

faire l’objet d’une validation des instances décisionnelles

de la Ville (Collège et Conseil communaux).

Pour répondre efficacement à leur mission, ces CO-

MAC Thématiques sont constitués :

• d’un membre ou représentant désigné de l'échevinat

qui a la tutelle de la thématique. Ce membre

aura la charge de la coordination de ce comité (avec

le soutien de la cellule de coordination du PAEDC) ;

• de membres des services techniques de la Ville

compétents pour cette thématique ou ce secteur ;

• d’un ou plusieurs membres de l’équipe de coordination

du PAEDC ;

• et, selon les nécessités, de personnes ressources

extérieures pour apporter une expertise technique

supplémentaire.

La possibilité de faire intervenir des acteurs et des

parties prenantes externes à l’administration est

existante afin de permettre l’émergence, le développement

et la mise en œuvre de mesures, d’actions

innovantes à même d’aider durablement les citoyens

dans les secteurs concernés. Le territoire de la Ville

est riche de milieux académiques et universitaires,

de centres de recherche, d’industries de pointe dans

de nombreux secteurs et bénéficie d’un terreau riche

en porteurs de solutions techniques. Les COMAC thématiques

devront s’appuyer sur ces ressources pour

développer les solutions novatrices qui permettront à

la Ville de Liège d’atteindre ses objectifs climatiques.

20

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Source : Ville de Liège

LE PLAN D’ATTÉNUATION

(DE RÉDUCTION DES

ÉMISSIONS DE GES)

PAR SECTEUR

Résidentiel / Logement

Transport et Mobilité

Tertiaire et Industrie

Patrimoine et Services communaux

Sources d’énergie renouvelable

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 21


RÉSIDENTIEL/

LOGEMENT

Liège, Montagne de Bueren. Source : Adobe Stock

Objectifs 2030

Principales actions

- 45%

Empreinte Carbone

par rapport à 2018

- 23%

Evolution 2005 > 2018

43%

Contribution à l’effort

global en 2030

+ 30%

Rénovation énergétique

des bâtiments

Plateforme de rénovation des logements

Rénovation des immeubles à

appartements

Prime à l'audit des logements précaires

Tuteurs énergie

Groupements d'achats

22

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


OBJECTIF

Accélérer la

rénovation

énergétique du bâti

liégeois

Liège présente le bâti le plus ancien

de Wallonie avec 87,5% des

immeubles datant d’avant 1971,

époque à laquelle les normes en

matière de performance énergétique

des bâtiments étaient quasi

inexistantes.

Depuis les années 1990, la transition

énergétique est en cours,

conséquence de l’augmentation

progressive des prix de l’énergie et

de l’évolution technologique dans le

secteur du bâtiment.

De plus en plus de propriétaires

suivent le pas et rénovent leur

logement pour obtenir un gain de

confort et diminuer leurs consommations

énergétiques. Mais pour

beaucoup, les barrières à la rénovation

énergétique restent nombreuses

: manque de moyens financiers,

manque de connaissances

dans le domaine du bâtiment, ou

simplement manque de temps. Un

tel projet s’avère souvent trop complexe

pour les personnes les plus

démunies. Pour les immeubles

détenus en copropriété, la difficulté

de se lancer dans une rénovation

énergétique est accrue puisqu’un

tel projet nécessite d’arriver à un

consensus entre copropriétaires

sur le projet de rénovation.

Le bâti liégeois émet près de 43%

des émissions de CO 2

du territoire

de la Ville. Pour le chauffage, le

secteur du Logement reste encore

largement dépendant des énergies

fossiles : elles représentent 74%

des consommations énergétiques

du secteur, réparties à hauteur de

52% pour le gaz et 22% pour le mazout.

Sur la période de 2005 à 2018,

malgré une augmentation de la

population de plus de 6% (197 355

habitants en 2018), la consommation

énergétique du secteur

du Logement a largement baissé

(-17,5%) et les émissions de CO 2

par habitant ont diminué de plus

de 27%. Ainsi, en 2018, en occupant

son logement, un habitant émet en

moyenne 1,7 tonne de CO 2

par an

contre 2,35 tonnes en 2005.

L’objectif fixé pour le bâti liégeois

est, d’ici 2030, d’arriver à réduire

ses émissions de CO 2

de 43% par

rapport à leur niveau de 2005. En

2018 (derniers résultats connus),

un peu plus de la moitié de l’objectif

était atteint. Il reste quelques 86.000

tonnes équivalent CO 2

à épargner

par des actions sur ce secteur sur

la période 2019-2030 pour atteindre

complètement l’objectif fixé.

Le secteur du Logement est donc

face à un défi multiple puisqu’il est

nécessaire de rénover le bâti liégeois

rapidement tout en préservant

son caractère architectural et

patrimonial, et ce, dans un contexte

de flambée des prix de l’énergie et

des matériaux, de pénurie de main

d’œuvre qualifiée et d’incertitudes

sur le vecteur énergétique pour

lequel opter.

La Ville ne peut relever ce défi seule

mais elle s’engage, via différentes

actions, à stimuler le nombre de

rénovations sur son territoire et à

encourager les mesures permettant

de diminuer la consommation

d’énergie des logements.

Bilan

en chiffres

110 500

logements

2,5

tCO 2

eq / habitant

2,0

1,5

87,5%

logements anciens

(antérieurs à 1971)

1,0

0,5

0

2005 2006 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018

Gaz naturel Mazout Electricité Autres

Evolution des émissions de CO 2

par habitant et par vecteur sur la période 2005 à 2018.

Source : SPW – Ville de Liège

74%

consommation d’énergie

pour le chauffage

43%

contribution à l’effort global

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 23


Bilan

en chiffres

70%

logements individuels

30%

copropriétés

Le label « Ambassadeur » de Liège-Énergie

regroupera des professionnels pour lesquels

les accès à la profession et la santé financière

de l’entreprise auront été vérifiés.

ACTION

Plateforme de

rénovation des

logements

Création de dispositifs d’accompagnement

« à la carte » de type

de plateforme de rénovation énergétique

des logements pour les

particuliers avec informations,

conseils, mise en contact avec

entreprises, exemples de réalisation,

possibilités d’aide…

Pour lever les obstacles à la rénovation

énergétique des logements,

la Ville met en place des dispositifs

qui offrent aux propriétaires un accompagnement

financier, administratif

et technique « à la carte ».

Environ 70% des logements liégeois

sont des logements individuels ;

les 30% restants sont constitués

d’immeubles de logement collectif

de divers types : logements sociaux

publics, immeubles de rapport privés

et copropriétés. Les dispositifs

nécessaires en termes d’accompagnement

pour les projets de

rénovation des logements collectifs

diffèrent de ceux destinés aux propriétaires

de logements individuels

car leurs caractéristiques et leurs

modes de gouvernance sont différents

: techniques spéciales, entreprises

spécialisées, financement,

processus décisionnel, …

L’asbl Liège-Énergie accompagne

gratuitement tous les ménages

dans les démarches administratives

qui doivent être réalisées pour

obtenir des primes et des prêts de

la Région wallonne relatifs à l’énergie.

En plus de ce service, Liège-

Énergie lance un projet-pilote de

3 ans pour accompagner globalement

les candidats rénovateurs sur

les volets administratifs et techniques

de la rénovation. Ainsi, les

propriétaires de logements individuels

pourront s’adresser à l’asbl

pour préciser leur projet de rénovation

et le chiffrer. Ils pourront

également être mis en contact avec

des professionnels de confiance

qui portent le label « Ambassadeur

Liège-Énergie », bénéficier d’une

aide à l’analyse des devis et de

l’accompagnement d’un technicien

en bâtiment et d’un architecte lors

de la phase chantier. Cet accompagnement

permettra aux candidats

rénovateurs de se lancer en

confiance dans leur projet de rénovation.

Source : Ville de Liège

24

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


ACTION

Rénovation des

immeubles à

appartements

Création d'une structure d'appui

à la rénovation des immeubles à

appartements via une extension

de la plateforme de centralisation

des copropriétés « Reno-Copro »

ainsi qu'un service d'appui en assistance

technique à la rénovation.

En ce qui concerne les copropriétés,

la plateforme en ligne « Reno-

Copro » leur met gratuitement à

disposition des guides et outils

sur les aspects réglementaires et

techniques relatifs à la conception

de projet, aux audits énergétiques

et aux différentes phases de travaux.

La plateforme met également

à disposition un répertoire de

bureaux d’études et d’entreprises

qualifiés pour réaliser des travaux

d’envergure sur des immeubles

en copropriété. Chaque entreprise

référencée est signataire d’une

charte de bonnes pratiques où elle

s’engage, par exemple, à remettre

des devis clairs et détaillés, à respecter

les lois sociales, et à détenir

les certificats et formations nécessaires

pour effectuer les travaux

pour lesquels ils sont mandatés.

La plateforme Reno-Copro peut

également s’adresser à tous les

immeubles à appartements, qu’ils

soient publics ou privés. De leur

côté, les sociétés de logements de

service public liégeoise – la Maison

Liégeoise et le Logis Social de

Liège – sont engagées dans d’importants

processus de rénovation

énergétique de leur parc immobilier

soutenus par la Société Wallonne

du Logement.

À ce jour la Ville étudie toujours

les possibilités de renforcer son

action par des moyens supplémentaires

à ceux fournis par l’asbl

Liège-Énergie et la plateforme

« Reno-Copro ».

Maison de l’Habitat

Dans un premier temps, la Ville

s’est fixée pour objectif d’inciter

environ 10% du nombre de rénovations

énergétiques de logements

qui devraient s’opérer sur son territoire

pour atteindre l’objectif de

réduction des émissions de CO 2

fixé

d’ici 2030. L’accompagnement des

candidats rénovateurs requiert des

montants financiers importants et

la Ville saisira toutes les opportunités

offertes par la Région wallonne

ou d’autres sources de financement

pour pouvoir consacrer les moyens

nécessaires à cet effet.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 25


Source : Adobe Stock

ACTION

Prime à l’audit des

logements précaires

Outil de repérage des ménages en

situation de précarité énergétique

et mise en place d'audits et de

primes pour la rénovation énergétiques

des logements ciblés.

L’asbl Liège-Énergie dispose d’un

budget de 212 500 €/an, pendant

3 ans, pour préfinancer la prime à

l’audit énergétique qui est accordée

par la Région wallonne et pour couvrir

le montant que le bénéficiaire

aurait dû prendre à sa charge. Ainsi,

les ménages éligibles peuvent

bénéficier d’un audit énergétique à

coût zéro et détenir un rapport de

recommandations leur permettant

d’envisager une rénovation énergétique

et d’avoir accès aux primes

wallonnes en matière de logement.

ACTION

Groupements

d’achats

Mise en place de groupement

d’achats à même de permettre à la

population liégeoise un accès plus

favorable aux matériaux et techniques

nécessaires à l’amélioration

du bâti liégeois en termes de

PEB.

Environ 45% des logements sont

occupés par des locataires qui

n’ont pas d’autre levier sur leur facture

d’énergie que de réduire leur

consommation. La sensibilisation à

l’utilisation rationnelle de l’énergie

a un potentiel limité de réduction

des consommations mais a l’avantage

de ne rien coûter. La Ville de

Liège, via son service Logement,

organise régulièrement des ateliers

de sensibilisation à la maîtrise

de l’énergie. Ces ateliers seront

poursuivis et accessibles à tous,

locataires comme propriétairesoccupants.

26

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Une fois que les locataires ou propriétaires-occupants

ont remis en

question leur comportement, il leur

est possible d’agir sur leurs équipements

stationnaires tels que les frigos,

congélateurs, séchoirs et machines

à laver. Le remplacement de

ces équipements consommateurs

d’énergie par des modèles récents

permet parfois de réaliser une économie

d’électricité significative.

L’asbl Liège-Énergie organisera

des achats groupés d’équipements

stationnaires pour permettre à tous

d’agir sur leurs consommations

énergétiques.

Les propriétaires qui envisagent

d’entreprendre des travaux ciblés

de rénovation énergétique tels que

le remplacement de châssis ou

d’une chaudière, ou encore ceux

qui désirent réaliser eux-mêmes

des travaux trouveront aussi un

intérêt à réaliser des achats groupés

de matériaux et/ou de biens et

services.

L’achat groupé (ou achat accompagné)

consiste pour des acheteurs à

se regrouper afin de sélectionner

des fournisseurs et/ou des installateurs

et de négocier ensemble de

meilleures conditions d’achat.

Le rôle de la Ville sera d’accompagner

les citoyens du stade de l’information

sur les économies d’énergie

jusqu’au stade de la concrétisation

de l’achat, tout en répondant objectivement

à leurs questions.

Le groupement d’achats est lancé

dès qu’un nombre suffisant de participants

ont manifesté leur intérêt

et à condition qu’au moins deux

fournisseurs de services ou installateurs

aient répondu à l’appel

d’offres.

Bilan

en chiffres

1/5

personnes en précarité

énergétique en Wallonie

Bilan 45%

locataires en précarité

en chiffres

financière en Wallonie

?

6 000

logements vides

300

nouveaux logements

chaque année

Liège-Energie, Salon Habitat. Source : @LiegeEnergie

Source : resa.be

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 27


TRANSPORTS ET

MOBILITÉ

Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash

Objectifs 2030

- 42%

Empreinte Carbone

par rapport à 2018

- 17%

Evolution 2005 > 2018

23%

Contribution à l’effort

global en 2030

Principales actions

Infrastructures de mobilité active

(marche, vélo, micro mobilités)

Infrastructures de transports en

commun (tram et développement bus

et train)

Infrastructures de transports en

commun (parkings P+R)

Appli Covoiturage UGO pour les

employés communaux

Promotion du covoiturage pour les

activités tertiaires, y compris les écoles

Promotion des services de livraisons

commerciales à vélo et intelligentes

28

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


OBJECTIF

Repenser la

mobilité pour offrir

une meilleure

connectivité et

accessibilité

de la Ville aux

Liégeois et à ses

visiteurs, dans une

perspective durable

et multimodale

Un des enjeux principaux à Liège,

comme dans toutes les villes de

Wallonie, est celui du partage de

l’espace public.

Face à l’évolution des modes de

vie, la Ville encourage les alternatives

de mobilité non (ou moins)

polluantes. Il s’agit notamment de

réorganiser l’espace public en vue

de privilégier les modes actifs et

les transports en commun pour un

meilleur maillage, des connexions

efficaces (c’est-à-dire pour tout

motif de déplacement et pour toute

destination sur le territoire) et un

cadre de vie plus sain. Cette approche

permet par ailleurs de désengorger

l'hyper-centre du trafic

automobile tout en préservant les

quartiers du transit.

En effet, en l’absence d’un réseau

complet d’infrastructures dédicacées

aux modes actifs et aux

transports en commun, l’usage

de la voiture individuelle a tendance

à s’amplifier en raison notamment

du dynamisme et des

activités liées à la Ville. Ainsi, tant

les infrastructures autoroutières

que les voiries plus locales sont

prises d’assaut par les véhicules

automobiles : ~100 000 véhicules

empruntent quotidiennement le

tunnel de Cointe et ~70 000 véhicules

convergent vers le secteur de

la Place Saint-Lambert et le cœur

historique 1 , avec des conséquences

non négligeables sur les émissions

de gaz à effets de serre.

De façon générale, le secteur des

transports représente ainsi 20%

des consommations d’énergie du

territoire liégeois et 23% de ses

émissions de gaz à effet de serre en

2018.

La mobilité prend une place prépondérante

dans notre vie de tous

les jours, que ce soit pour le travail,

l’école, le loisir, l’accès aux soins

de santé, etc. Dès lors, une bonne

accessibilité est vitale tant d’un

point de vue économique que social.

La Ville a déjà mis bon nombre

de solutions en place afin de tendre

vers une mobilité moins polluante

notamment aux travers des modes

doux et de la mobilité partagée. Les

transports en commun jouent un

rôle essentiel. La création de l’autorité

organisatrice du transport

(AOT) et des organes de consultations

des bassins de mobilité

(OCBM) 2 permettront d’affiner la

vision des transports collectifs plus

durables. Le territoire voit son offre

de services, en termes de mobilité

durable, s’élargir avec une modernisation

du réseau de bus mais

également la construction de la

nouvelle ligne de tram.

Il est primordial de continuer dans

ce sens en poursuivant le développement

des espaces alternatifs et

qualitatifs pour le piéton, le vélo,

les micromobilités, le bus, le train

ou tout autre mode de transport

moins énergivore que la voiture

individuelle.

1

Source : Actualisation PCM de Liège – novembre

2021

2

Leurs missions comportent des activités d’organisation,

de régulation et de surveillance des systèmes

d’exploitation du transport public de personnes

et s’inscrit dans un contexte européen et

régional spécifique

Les visions de mobilité durable

construites autour du principe

STOP (modifications des hiérarchies

modales) sont transcrites au

travers du Plan Communal de Mobilité

(PCM) adopté en 2021.

Ce document stratégique vise à

augmenter l’attractivité de la Ville

tout en préservant et renforçant la

qualité du cadre de vie de ses habitants

et usagers.

Bilan

en chiffres

490 000

déplacements par jour

intra-ring

40%

déplacements en voiture (ville)

23%

consommation énergétique

du territoire

23%

empreinte carbone en 2018

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 29


Source : Ville de Liège

ACTION

Infrastructures de

mobilité active

La crise du COVID-19 nous a prouvé

que des moyens alternatifs, comme

l’utilisation plus intensive du vélo,

ont un potentiel énorme de réduction

des émissions de gaz à effet de

serre. L’espace urbain doit continuer

sa mutation de manière à

offrir de meilleures conditions de

déplacement aux piétons, aux cyclistes,

aux micromobilités et aux

autres mobilités bas carbone.

Pour la Ville, il s’agit de faciliter la

pratique du vélo sur tout le territoire

liégeois en jouant sur plusieurs tableaux

: les infrastructures, le stationnement,

les services et la communication.

Liège étant la Ville centre de l’agglomération,

c’est vers elle que

convergent les différents corridors

vélos (en cours d’étude mais dont

certains tronçons existent déjà)

permettant aux habitants des communes

périphériques de s’y rendre

dans l’optique d’un réseau de pistes

cyclables continues, sécurisées et

en sites propres. Par exemple, un

corridor vélo identifié sur la rive

gauche de la Meuse constituera un

axe continu traversant la Ville du

sud-ouest au nord-est en longeant

la Meuse offrant ainsi aux cyclistes

un itinéraire rapide en dehors du

centre-ville mais connecté à celuici.

Ces corridors constituent l’ossature

du réseau sur lequel viendront

se greffer, à une échelle plus locale,

les connexions vers les quartiers,

les écoles, les institutions.

Ce maillage plus fin fait l’objet d’un

plan spécifique constituant le réseau

cyclable primaire, développé

en partenariat avec le secteur associatif.

L’autre élément important sur

lequel la Ville travaille est le développement

du stationnement vélo.

Il s’agit de multiplier, sécuriser et

diversifier les possibilités de stationner

son vélo en ville. Concrètement,

la Ville installe des arceaux

vélos et des abris couverts pour

du stationnement de courtes et

moyennes durées ainsi que des box

vélos sécurisés pour du stationnement

de plus longue durée en lien

avec l’habitat. La Ville impose également,

lors de la construction ou

la rénovation de bâtiments, l’intégration

de places de stationnement

vélos. Il est aussi prévu d’encourager

les parkings et d'élargir l’offre

existante de stationnement vélos

Crédit : Ville de Liège - Van Beneden

ou la développer là où elle n’existe

pas encore. Pour inciter davantage

les citoyens à la pratique des deuxroues,

la Ville envisage, en outre,

une hausse de l’indemnité vélo

auprès des employés communaux.

ACTION

Infrastructures

de mobilité active

(tram, train et bus)

Le tram est un moyen de transport

écologique, moderne, rapide

et fiable. Et surtout, il permet de

faire respirer la ville. Comme dans

de nombreuses cités d’Europe et

d’ailleurs, la vie urbaine retrouve

plus de place grâce à lui. Piétons et

cyclistes peuvent mieux profiter de

nouveaux espaces publics réaménagés.

Le tram, dont le tracé relie

Sclessin à Coronmeuse dans un

30

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


premier temps puis Seraing (Jemeppe)

à Herstal dans un second

temps, contribuera au développement

d’une mobilité plus responsable,

plus moderne et plus écologique

en région liégeoise de par

son statut de colonne vertébrale du

réseau de transport en commun

autour de laquelle les lignes de

bus sont repensées et connectées.

L’impact environnemental du tram

est bien plus faible que celui de la

voiture individuelle, il améliorera

donc la qualité de l’air à Liège. En

ce sens, il s’intègre parfaitement

dans la mobilité de demain que

la Wallonie porte au travers de sa

stratégie régionale de mobilité (vision

FAST 1 ) et de nombreux projets

sur tout son territoire.

Les bus sont déjà une alternative

écologique à la voiture. Mais sur

certains tronçons liégeois, ils ont

atteint leurs limites. Chaque année,

le nombre de voyageurs du TEC augmente.

Certains bus sont bondés et

l’offre arrive peu à peu à saturation.

Ils sont par ailleurs régulièrement

1

FAST : Fluidité, Accessibilité, Santé et Sécurité via

le transfert modal

englués dans la circulation avec un

impact sur les vitesses commerciales

et sur les émissions de gaz à

effet de serre. Avec une estimation

de presque 93 000 voyageurs transportés

par jour (soit l’équivalent des

6 lignes actuelles les plus fréquentées

du réseau), le tram, en site

propre sur tout son tracé, permet

la réorganisation du réseau de bus

(notamment avec l’arrivée de bus à

haut niveau de service), l’amélioration

des performances et de l’offre

et la diminution des émissions de

gaz à effet de serre (l’étude de restructuration

du réseau de bus de

l’agglomération de Liège évalue à

10% le gain de CO 2

émis par le nouveau

réseau).

L’actualité le montre tous les jours :

il faut repenser la manière dont les

citoyens se déplacent. La réponse

passera inévitablement par des

solutions collectives dont les transports

en commun font partie. C’est

d’ailleurs tout le sens du slogan et

de la nouvelle bannière mobilité,

« C’est le moment de changer de

mode », lancés à l’occasion du projet

du tram et qui encouragent le

changement de mentalités.

ACTION

Infrastructures

de transport en

commun

(parkings P+R)

Ce changement est nécessaire,

notamment pour faire en sorte

d’utiliser au mieux tous les atouts

du tram, dont les parkings P+R

installés aux extrémités de la ligne

(665 places à Sclessin – 771 places

à Bressoux). Avec une amplitude

horaire importante de 5h à 1h du

matin, les automobilistes peuvent

envisager de déposer leurs voitures

dans les P+R et d’emprunter

le tram pour leurs déplacements

dans la Ville sans craindre de ne

plus pouvoir rejoindre leurs véhicules

en fin de soirée par exemple.

Toutes les activités sont donc compatibles

avec l’usage du tram.

Crédit : Ville de Liège

© Miysis

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 31


ACTIONS

Appli Covoiturage

UGO et Promotion du

covoiturage pour les

activités tertiaires, y

compris les écoles

La réduction de la circulation automobile

s’accompagnera de la mise

à disposition d’alternatives aux

modes de transports actuels et de

démarches de sensibilisation des

usagers ayant pour objectif de faciliter

l’adoption d’une nouvelle mobilité.

La Ville proposera une offre

de mobilité élargie et diversifiée,

favorisant l’interopérabilité des

mobilités douces et partagées.

Une première alternative proposée

par la Ville concerne la promotion

de modes de transport partagé

comme le covoiturage. La Ville a

ainsi intégré l’application de Covoiturage

UGO, développée par l’Université

de Liège, au profit de ses

agents (et ceux du CPAS), de ses

étudiants et de ses enseignants.

Elle entend également encourager

tous les acteurs tertiaires (y compris

enseignement) à covoiturer

pour leur trajet quotidien.

Une seconde alternative est la promotion

des véhicules partagés.

Forte de son Règlement relatif à

l’agrément des opérateurs de voitures

partagées, la Ville définit un

cadre clair pour la venue d’opérateurs

permettant d’envisager sereinement

et stratégiquement l’augmentation

du nombre de véhicules

mis à disposition des Liégeois(es),

ce qui leur permet d’envisager de

se passer d’un second véhicule

personnel, voire du véhicule principal.

Le Conseil Communal a récemment

approuvé une charte 1 pour le

déploiement en phase test de voitures

partagées en libre-service

« flottant », c’est-à-dire qui ne sont

pas rattachées à des stations, à

l’instar des trottinettes électriques

déjà présentes sur le territoire.

ACTION

Promotion

des services

de livraisons

commerciales à vélo

et intelligentes

L’essor de nouveaux modèles de

consommation tels que l’e-commerce

accélère la croissance et

l’évolution du secteur de la logistique

urbaine.

1

https://www.liege.be/fr/vie-communale/servicescommunaux/mobilite/se-deplacer/telechargements/charte-voitures-partagees.pdf

Source : VilleDeLiege - VanBeneden

32

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Source : Rayon9 - MichelHouet

En ville, la logistique est d’autant

plus complexe à gérer que les flux

sont éclatés et hétérogènes. Réglementer

et planifier la mobilité des

marchandises constituent un défi

majeur pour la ville de Liège. Cela

implique de prendre en compte la

congestion des voiries, les difficultés

de stationnement, de livraisons,

l’absence d’espaces aménagés, la

cohabitation avec d’autres modes

de transport et activités, etc.

La Ville veut encourager une démarche

innovante et partenariale

par la mise en place d’un nouveau

schéma de logistique urbaine à

valeur ajoutée. Il s’agit d’optimiser

les flux, de les regrouper et de les

redistribuer de la manière la plus

pertinente au regard du respect de

l’environnement et de l’efficacité du

service en minimisant les retours

à vide. Il est évident que la cyclologistique

a un rôle prépondérant

à jouer dans ce nouveau schéma,

d’autant plus avec les profondes

mutations de l’espace public engendrées

par l’arrivée du tram.

C’est dans ce cadre que la Ville s’est

inscrite au programme Multimodal

Wallonia (porté par Logistics in

Wallonia) dont l’objectif est l’étude

des potentialités du vélo cargo pour

la logistique à Liège. Limitée dans

le temps et dans l’objet, cette étude

constitue une première étape pour

la Ville dans sa politique de développement

de la logistique urbaine.

La Ville a également lancé une

autre étude avec plusieurs parties

prenantes pour mettre en place un

essai de solutions de logistique durable.

Cette étude porte tant sur la

diminution des déplacements que

sur l’utilisation de véhicules électriques

ou au CNG comme alternative

aux véhicules utilisés actuellement.

Par ailleurs, et toujours dans l’optique

d’apaiser la ville et de limiter

le trafic, une interdiction du trafic

de transit des poids lourds sur les

Quais de la Dérivation est prévue.

AUTRES PISTES DE

RÉFLEXION

Pour apaiser la

ville et sécuriser

les modes de

déplacement doux

L’adaptation de la ville à la mobilité

active induit naturellement une

réflexion sur la mise en place de

mesures plus contraignantes pour

les automobilistes. En revanche,

elles offrent une plus grande sécurité

aux usagers faibles comme les

piétons, les personnes à mobilité

réduite ou les cyclistes.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 33


TERTIAIRE ET

INDUSTRIE

Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash

Objectifs 2030

- 33%

Empreinte Carbone

par rapport à 2018

- 19%

Evolution 2005 > 2018

25%

Contribution à l’effort

global en 2030

Principales actions

Rationalisation des usages

énergétiques dans le tertiaire

Rénovation énergétique du tertiaire et

plateforme de rénovation

34

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


OBJECTIF

Atteindre la

neutralité carbone

par l’éco-efficience

des secteurs

tertiaire et industriel

En région liégeoise, la consommation

d’énergie du secteur tertiaire

est inférieure à celle des ménages

et légèrement supérieure à celle de

la petite industrie (non ETS).

Un mot d’explication s’impose :

les grandes entreprises industrielles

ou administratives (comme

l’Université), très émettrices, sont

regroupées dans le système européen

ETS (Emission Trading System)

dans lequel elles sont visées

par un dispositif de quotas d’émission

au sein duquel elles peuvent

acheter ou vendre des crédits

d’émissions de gaz à effet de serre

au niveau européen. Ces acteurs ne

font pas partie du travail d’inventaire

territorial ni du plan d’actions

car ils sont visés par des dispositions

spécifiques.

Les entreprises industrielles dont

il est question ici ne font pas partie

du système ETS. On parle d’entreprises

non ETS. Il s’agit de ‘petites’

entreprises comme des ateliers de

mécanique, des menuiseries, des

entreprises de construction, etc.

repris sous l’appellation générale

de PME.

De son côté, le secteur tertiaire

regroupe l’ensemble des activités

de service, tant les administrations

publiques ou privées, toutes

les activités de bureau et les établissements

d’enseignement ou de

soins de santé que les professions

libérales, les indépendants, les

commerces et les établissements

HORECA ainsi que le secteur associatif

ou non-marchand.

Liège, Cité administrative. Source : Ville de liège

Dans certains cas, par exemple

les boulangeries, l’entreprise est,

d’une part, un atelier de production,

et, d’autre part, un point de

commerce de détail.

Ces dernières années, les consommations

électriques du secteur

tertiaire et industrie ont fortement

diminué du fait de la délocalisation

de nombreuses activités à hauts

besoins énergétiques mais ont

augmenté notamment en raison de

la progression de tous les usages

informatiques (technologie IT, traitement

de données…) et de climatisation.

Le secteur concerné ici reprend tout

ce qui n’est pas lié au logement,

excepté les bâtiments et activités

municipales ainsi que l’éclairage

public qui sont considérés dans

le volet « Patrimoine et Service ».

C’est donc un secteur assez hétérogène

dont les émissions doivent

être considérées selon leurs aspects

« bâtiments », « activités »,

« procédés » sans oublier le « comportement

des utilisateurs » et

l’ensemble des fonctions de transport

et de logistique liées à ces activités,

lesquelles sont traitées dans

le volet « Mobilité ».

Quoiqu’il en soit, la « Stratégie Wallonne

de Rénovation Energétique à

Long-Terme des Bâtiments » fixe

des objectifs ambitieux pour tout le

parc des bâtiments qui ne sont pas

résidentiels : ils visent à réduire de

64% leurs besoins énergétiques

et à assurer les besoins résiduels

par des sources d’énergie renouvelable,

totalement décarbonées.

Une autre particularité de ce secteur

est d’être, d’une part, un public-cible

de l’intervention du Plan

d’Action, et, d’autre part, un ensemble

d’acteurs porteurs de solutions

pour soutenir ce Plan d’Action

en matière d’expertise ou de fournitures

d’équipements, de services

ou de travaux.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 35


ACTION

Rationalisation des

usages énergétiques

dans le tertiaire

La transition vers une économie

plus durable et plus efficiente en

énergie passe par la mobilisation

du secteur tertiaire autour de

mesures adaptées à ses réalités.

Les mesures sont axées sur les

objectifs de la Stratégie Wallonne

de Rénovation Energétique à Long-

Terme des Bâtiments (renforcement

progressif des exigences en

matière d’efficacité énergétique

(PEB) : octroi de primes ou subventions,

réalisation d’audits énergétiques,

recours à des "contrats de

performance énergétique" pour

les bâtiments publics, mécanismes

de financement pour investissement…).

Le secteur doit viser une

réduction drastique de ses consommations

d’énergie. Pour ce faire, la

Ville veut accélérer le respect de

ces exigences en mobilisant l’ensemble

des dispositifs accessibles

aux différentes composantes et en

portant l’information aux bénéficiaires

potentiels (octroi de primes,

subventions (UREBA), achats groupés

pour la rénovation énergétique

de bâtiments tertiaires public (isolation,

chaudières, éclairage, électroménager),

recours au dispositif

RenoWatt Wallonie, etc.

Source : Adobe Stock

ACTION

Rénovation

énergétique du

tertiaire

Dans la foulée des projets européens

« Ville Durable », « Quartiers

Actifs pour le Climat », « Engage »,

la Ville de Liège a été retenue pour

développer plusieurs initiatives

comme la création d’une plateforme

numérique d’accompagnement

à la rénovation énergétique

dans le même état d’esprit que

celle existante pour le logement

en copropriété « Reno-Copro ». La

Ville de Liège souhaite s’inscrire

dans un rôle de facilitateur d’une

orientation des activités économiques

vers plus de durabilité,

d’efficience énergétique et de circularité.

En améliorant les relations

entre les établissements tertiaires,

l’ensemble des structures mandatées

pour leur apporter certains

éléments de diagnostic ou de solution

et les différentes fédérations

professionnelles, la Ville entend

accélérer la transition énergétique.

La plateforme mettra en avant des

projets inspirants de rénovation ou

d’amélioration de l’efficacité énergétiques

et des professionnels

qualifiés pour les mener à bien

ainsi que tout le dispositif accessible

pour accompagner en expertise

leur développement. La Ville

entend ainsi communiquer de manière

innovante sur les initiatives

menées et les services proposés de

manière à répondre aux besoins de

chacun selon ses spécificités.

Une campagne d’information sera

engagée pour accompagner le

lancement de la plateforme. Des

contenus pédagogiques pourraient

être mis à disposition sur le site

pour expliquer les mécanismes,

le rôle des acteurs et donner des

exemples concrets de projets réalisés.

La collaboration avec le programme

« Circular Wallonia » qui implique

un grand nombre de fédérations

professionnelles, de chambres de

commerce et d’opérateurs du développement

économique sera au

cœur du processus.

36

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Par ailleurs, une des réalités que

rencontre le secteur est un fort taux

de locataires, spécialement pour le

commerce de détail avec souvent

une mixité d’usage professionnel

et résidentiel dans un même

bâtiment. Dès lors, la Ville entreprendra

une collaboration avec les

acteurs du secteur de l’immobilier

pour amener à rénover les bâtiments

et leurs installations techniques.

AUTRES PISTES

de réduction des

émissions

D’autres solutions sont envisagées

par la Ville afin d’améliorer l’efficacité

énergétique et un usage rationnel

de l’énergie dans le secteur tertiaire.

Les autres pistes d’actions

présentées ci-dessous n’ont pas

encore fait l’objet d’un examen par

le COMAC Thématique dont elles

relèvent. Elles n’ont pas encore été

validées par les autorités communales.

Beaucoup d’appareils domestiques

et professionnels sont désormais

pourvus d’un label énergétique et

soumis à des critères environnementaux

de plus en plus stricts dès

leur conception. Le relighting des

locaux est bien entendu intéressant

mais doit être réfléchi soigneusement.

Dans de nombreux cas, des

équipements existants sont obsolètes

et surconsomment. Particulièrement

dans la chaîne du froid,

l’impact énergétique peut être important

vu l’usage intense et quotidien

et les installations anciennes

utilisent de plus des gaz réfrigérants

plus nocifs pour le climat.

Par ailleurs, de simples gestes

peuvent réduire drastiquement les

consommations d’énergie. Ainsi,

la Ville veut encourager la fermeture

des portes des magasins en

hiver et conscientiser au gaspillage

énergétique que représente

le chauffage d’un espace intérieur

dont la porte reste ouverte. La Ville

pourrait notamment envisager

de promotionner l'installation de

portes automatiques ou rotatives.

Une assistance technique pourrait

également être proposée via des

techniciens de proximité capables

de recommander des solutions

plus durables au cas par cas.

En termes de ressources pour le

chauffage, la Stratégie Wallonne

vise une décarbonation totale des

besoins du secteur d’ici 2040. Le

recours aux ressources renouvelables

telles que le bois pourraient

se forger une place au sein du

tertiaire liégeois. En effet, la coopérative

Coopeos valorise les ressources

de bois locales pour chauffer

les entreprises et collectivités.

La promotion de ce vecteur énergétique

doit se faire habilement afin

de ne pas compromettre la qualité

de l’air en ville. En parallèle à cela,

le développement de la géothermie

et la récupération de chaleur perdue

des bâtiments et/ou des procédés

industriels présentent aussi un

intérêt conséquent.

Les réseaux de chaleurs urbains

sont également à l’étude avec la

particularité qu’ils sont capables

d’assurer à la fois le chauffage et la

climatisation avec un potentiel très

important pour les zones d’activité

économique ou commerciale.

De plus, la Ville prévoit la mise en

place d'une plateforme pour la rénovation

énergétique des sites industriels

(voire tertiaires). L’objectif

est aussi de permettre que des

entreprises s’échangent des déchets

ou des flux d’énergie qu’elles

n’utilisent pas elles-mêmes pour

rendre l’économie plus circulaire.

La Ville souhaite encourager toutes

les entreprises du territoire à s’inscrire

dans la logique d’intervention

de la Stratégie Wallonne qui

consiste à amener chaque bâtiment

à réaliser un audit énergétique,

établir son « Passeport Bâtiment »

et sa « Feuille de Route de Rénovation

». La Wallonie met à disposition

une méthode d'audit énergétique

(AMURE) pour le tertiaire et l'industrie

qui permet de caractériser

les consommations et les productions

d'énergie des installations,

tant pour un bâtiment que pour un

processus industriel. La ville pourrait

proposer un système similaire,

plus adapté au contexte liégeois.

Bilan

en chiffres

100 000

emplois dans le secteur

95%

emplois dans le tertiaire

31%

consommation énergétique

du territoire

32%

empreinte carbone en 2018

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 37

Source : Adobe Stock


PATRIMOINE ET

SERVICES COMMUNAUX

Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash

Objectifs 2030

- 40%

Empreinte Carbone

par rapport à 2018

- 29%

Evolution 2005 > 2018

3%

Contribution à l’effort

global en 2030

Principales actions

Contrats de Performance Energétique

Contrôle et gestion des données des

installations

Eclairage LED

Mesures comportementales pour une

Utilisation Rationnelle de l'Energie

Rénovation profonde de sites particuliers

Energies renouvelables

Cadastre énergétique et optimisation des

occupations des locaux

Renouvellement du parc automobile par

des véhicules plus écologiques

Plan de remplacement de l’éclairage

public

38

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Eclairage public

10%

Matériel roulant

7%

Chauffage bâtiments

63%

Electricité bâtiments

20%

Répartition des émissions de CO 2

de

l'Administration communale par secteur. Source : Ville de Liège

OBJECTIF

Rendre la Ville

exemplaire en

termes de réduction

des émissions de

GES

Agir partout où c’est possible et

de toutes les manières possibles,

structurelles et comportementales.

Le Patrimoine communal de la

Ville de Liège compte environ 500

bâtiments (administrations communales,

services techniques communaux,

établissements d’enseignement,

crèches, établissements

sportifs et culturels, musées, etc.),

550 km de voiries communales et

près de 20 000 points d’éclairage

(feux de signalisation et éclairages

routiers). Nos services communaux

œuvrent pour offrir un cadre de vie

agréable à nos citoyens et un accès

facilité à une multitude de services.

Les services communaux et le Patrimoine

propre à l’Administration

Communale comptent pour un peu

moins de 3% des émissions de CO 2

sur le territoire de la Ville.

Au sein du secteur du Patrimoine,

les bâtiments communaux sont

responsables de 83% des émissions

de CO 2

: le chauffage, qui

fonctionne majoritairement aux

énergies fossiles, est responsable

de 63% des émissions patrimoniales

et les consommations électriques

des bâtiments de 20%.

Les véhicules communaux sont

responsables de près de 7% des

émissions et l’éclairage public de

l’ordre de 10%.

ACTION

Contrat de

performance

énergétique

La Ville rénove à grands pas ses

bâtiments les moins efficaces. Les

investissements sont en partie réalisés

sur fonds propres et grâce à

des subsides. Pour garantir les

gains de performance énergétique

des projets de rénovation qu’elle

mène, la Ville recourt au système

des Contrats de Performance Energétique

; le gain de performance

énergétique est chiffré et contractuellement

garanti par le prestataire

de services. En cas d'échec,

la société de services énergétiques

est redevable de pénalités financières.

ACTION

Contrôle et gestion

des données des

installations

Les services du département des

bâtiments communaux travaillent

aussi à équiper le parc d’immeubles

de systèmes de gestion technique

centralisée et de décompteurs

d’énergie afin de pouvoir affiner la

régulation des systèmes énergétiques

et déceler les anomalies de

consommation.

ACTION

Eclairage LED

Il s’agit notamment du passage de

l’éclairage des locaux à la technologie

LED ou à d’autres technologies

efficientes. Cette démarche s’effectue

progressivement en fonction

des budgets et subsides disponibles.

ACTION

Mesures

comportementales

pour une Utilisation

Rationnelle de

l'Energie

La sensibilisation des occupants à

l’usage du bâtiment qu’ils occupent

et aux impacts de leur comportement

sur la consommation énergétique

est également un axe

sur lequel la Ville poursuivra ses

efforts. La mise en place et la formation

d’ECOTEAM est prévue pour

conduire cette sensibilisation. La

mise en place et la formation de

répondants-bâtiments viendra appuyer

et consolider cette démarche

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 39


ACTION

Rénovation profonde

de sites particuliers

Les travaux portent sur l’isolation

de l’enveloppe des bâtiments, la

rénovation complète du système de

traitement de l'eau (y compris les

pompes), l’installation de systèmes

de ventilation mécanique à double

flux permettant d’extraire l’air vicié

tout en réutilisant 90% de sa chaleur

pour réchauffer l’air neuf.

Gains escomptés :

Outremeuse :

• - 47% de consommation de gaz

• - 24 % de consommation d’électricité

• économie résultante de 412 t de

CO 2

/an.

Grivegnée :

• - 19% de consommation de gaz

• - 23% de consommation d’électricité

• économie résultante de 145 t

CO 2

/an.

ACTION

Énergies

renouvelables

Le service des Bâtiments Communaux

envisage systématiquement

l’installation de moyens de production

d’énergie renouvelable dans

les projets de rénovation qu’il entreprend

; en fonction des caractéristiques

techniques des immeubles,

et si celles-ci le permettent, les

bâtiments en sont équipés.

Les chaudières conventionnelles,

elles, sont remplacées par des

chaudières à condensation ou des

pompes à chaleur. Les solutions de

chauffage faisant appel à la géothermie

sont aussi étudiées, même

si la technologie nécessaire à sa

mise en place reste actuellement

plus coûteuse que les autres alternatives

disponibles.

Certaines chaudières de puissance

élevée sont remplacées par des

mini-centrales de cogénération.

Ces centrales permettent de produire

de l’électricité et de valoriser

la chaleur de combustion du gaz

pour alimenter le circuit de chauffage.

Les chaudières biomasse sont

également à l’étude pour directement

valoriser les combustibles

organiques issus de l’entretien des

espaces verts de la Ville.

Actuellement, 27 immeubles sont

équipés d’installations solaires

photovoltaïques et/ou thermiques

et 5 immeubles d’installations de

cogénération.

ACTION

Cadastre

énergétique et

optimisation des

occupations des

locaux

Le regroupement des services

administratifs permet de rationaliser

l’espace occupé par les agents

communaux par conséquent, de

réduire les consommations énergétiques

moyennes par employé.

Source : Ville de Liège

40

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Source : resa.be

La nouvelle Cité Administrative

« Zéro Carbone » permettra par

exemple de regrouper 530 agents

en un seul et même lieu et de compenser

la totalité de leurs émissions

de CO 2

. D’autres regroupements

sont à l’étude.

En dehors de leur plage d’occupation

« normale », de nombreux

bâtiments communaux sont mis à

disposition d’associations. La rationalisation

des plages d’occupation

et le regroupement des différentes

activités qu’ils accueillent en un

nombre restreint d’immeubles permettront

également de réduire les

consommations énergétiques.

ACTION

Renouvellement du

parc automobile par

des véhicules plus

écologiques

Il est nécessaire de distinguer les

véhicules utilitaires des véhicules

citadins car la transition énergétique

ne s’opère pas de la même

manière selon le type de véhicule.

Le parc de véhicules utilitaires est

progressivement remplacé par des

modèles plus sobres lorsque les

caractéristiques techniques de ces

derniers rencontrent les attentes

des services concernés ainsi que

les budgets dédiés à leur achat.

Au regard des besoins croissants

rencontrés sur le territoire et de

la volonté de la Ville de maintenir

un haut niveau de service à ses

citoyens, la Ville n’entend pas diminuer

la taille de la flotte de véhicules

utilitaires.

La flotte de véhicules citadins, elle,

est progressivement remplacée

par des modèles électriques. En

ce qui concerne les mouvements

inter-sites d’agents administratifs,

la Ville incite ses agents à utiliser

les modes doux lors de leurs déplacements

professionnels. Sur plusieurs

de ses sites, l’administration

communale met des vélos et trottinettes

de service à disposition des

agents.

La transition du parc automobile à

un parc 100% neutre en CO 2

sera

conditionnée par l’évolution des

technologies et de leur prix. La

Ville saisira néanmoins toutes les

opportunités qui se présentent à

elle pour passer à des modes de

transport plus écologiques si les

critères techniques et de coûts sont

satisfaits.

ACTION

Plan de

remplacement

éclairage public par

du LED

Source : Ville de Liège

La Ville de Liège modernise son

éclairage urbain par le biais d’investissements

rapidement rentabilisés.

Travaillant de pair avec RESA,

le gestionnaire de réseau d’énergie

sur notre territoire, la Ville procède

au remplacement de la totalité des

20.000 points d’éclairage qu’elle

gère par des appareils de technologie

LED. Le parc d’éclairage est

aussi progressivement programmé

avec un « dimming » qui permet

d’ajuster l’intensité lumineuse dans

certaines plages horaires sans

nuire à la sécurité. Ces actions permettent

de réduire de plus de 50%

les émissions de CO 2

de l’éclairage

public.

Depuis l’année de référence 2005, la

totalité des feux de signalisation de

carrefours a été remplacée par des

systèmes LED. Il en va de même de

toutes les illuminations festives. Il

restera à moderniser progressivement

les dispositifs d’éclairage

patrimonial.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 41


SOURCES D’ENERGIE

RENOUVELABLE

Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash

Objectifs 2030

+ 28%

Réduction Carbone

par rapport à 2018

+ 270%

Evolution 2005 > 2018

7%

Contribution à l’effort

global en 2030

3%

Énergie consommée

en 2018

42

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


OBJECTIF

Développement des

Sources d’Energie

Renouvelable

Les émissions de gaz à effet de

serre produites sur notre territoire

sont liées à la combustion d’énergies

fossiles directe (chauffage

des bâtiments et transports) et

indirecte (production d’électricité).

Les objectifs de neutralité climatique

nécessitent la décarbonation

massive de ces vecteurs énergétiques.

Pour satisfaire les besoins

en chauffage et en refroidissement

des villes, de nouvelles solutions

apparaissent dans le domaine des

réseaux de chaleur exploitant différentes

sources d’énergie renouvelables

ou fatales. Par ailleurs, la

course à l’électrification que nous

vivons depuis quelques années

n’est une solution que si nous arrivons

à produire de l’électricité plus

propre.

La tendance est actuellement au

« tout électrique ». Dans le secteur

des transports et de la mobilité,

trams, trains, bus, voitures,

vélos et trottinettes fonctionnent

de plus en plus à l’électricité. Ces

modes de transport n’émettent pas

directement de CO 2

et permettent

d’améliorer la qualité de l’air en

zone urbaine. L’électricité qu'ils

utilisent n’est toutefois pas neutre

en carbone.

Pour le chauffage et le refroidissement

des bâtiments, la technologie

des pompes à chaleur gagne en

popularité. Ce mode de chauffage

utilise lui-aussi de l'énergie électrique

pour extraire la chaleur présente

dans l’air ambiant, dans une

source d’eau avoisinante ou dans le

sous-sol.

Notre énergie électrique est en

partie produite par des centrales au

gaz qui émettent du CO 2

. La question

de la sortie du nucléaire, qui

est un mode de production d’énergie

qui a l’avantage de n’émettre

aucun gaz à effet de serre, va sans

doute influencer négativement le

bilan d'émissions du mix énergétique

belge. C’est pour cette raison

qu’il est indispensable de développer

notre capacité de production

d’énergie renouvelable en complément

de nos efforts pour plus de

parcimonie et d’efficience dans les

usages que nous faisons de l’énergie.

L’énergie solaire photovoltaïque et

thermique présente de loin le meilleur

potentiel de développement

sur un territoire densément urbanisé

comme celui de la ville de Liège.

Ce potentiel de production est estimé

à environ 450 GWh/an sur notre

territoire. Si le potentiel photovoltaïque

était entièrement réalisé, il

permettrait de couvrir environ 46%

de nos consommations électriques

actuelles, tous secteurs d’activité

confondus.

Cependant, la production fluctue

inévitablement au cours du temps

et n’est pas forcément en phase

avec la demande. Si elle est très

importante en été et en journée,

elle ne peut satisfaire en temps réel

les besoins en soirée ou en période

hivernale. Cela pose de sérieux

problèmes d’équilibrage du réseau

électrique pour lesquels des

solutions de stockage doivent être

développées. Dans ce cadre, les

batteries des véhicules électriques,

lorsqu’elles sont connectées au

réseau de recharge, sont appelées

à jouer un rôle intéressant de stabilisation

(environ 20% des besoins

de stockage).

L’énergie hydraulique atteindra

prochainement son potentiel maximum

sur notre territoire une fois

que les travaux au barrage de l’Île

Monsin (20 MW) seront achevés

et que la centrale du barrage des

Grosses Battes sur l’Ourthe à Chénée

(1,44 MW) sera remise en état

suite aux dégâts des inondations.

Notons que la production hydroélectrique

n’est pas extensible (elle

dépend des hauteurs de chute

d’eau disponibles) et qu’elle est

fluctuante (elle dépend du débit des

rivières et donc des variations du

climat). Des années de sécheresse

prolongée vont impacter négativement

la production d’autant plus

qu’il faut maintenir le niveau d’eau

du canal Albert pour permettre le

transport pluvial.

DEVOIR

D’EXEMPLARITÉ DE

L’ADMINISTRATION

COMMUNALE

La Ville de Liège accomplit son

devoir d’exemplarité et rénove

massivement le parc de bâtiments

communaux tout en développant

sa capacité de production d’énergie

renouvelable. Depuis la libéralisation

des marchés de l’énergie,

elle se fournit en électricité 100%

verte pour tous ses usages relatifs

aux bâtiments communaux et à

l’éclairage public. La nouvelle Cité

Administrative « Zéro Carbone » illustre,

à l’échelle d’un bâtiment, la

dynamique que la Ville tend à insuffler

via ce Plan Climat : rénovation

énergétique profonde, utilisation

de techniques énergétiques innovantes

et neutralité carbone.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 43


AUGMENTER NOTRE

PRODUCTION

D’ÉNERGIE

RENOUVELABLE,

MAIS PAS

UNIQUEMENT

L’augmentation de notre potentiel

de production d’énergie renouvelable

devra naturellement aller

de pair avec la recherche de l’efficience

énergétique dans tous nos

usages énergétiques. Puisque

l’équipement d’un bâtiment avec

des moyens de production d’énergie

renouvelable s’effectue sou-

© De Waele / Gillion / Baumans Deffet / Canevas / Imtech

LA NOUVELLE CITÉ ADMINISTRATIVE « ZÉRO CARBONE »

La nouvelle Cité Administrative utilise la géothermie de faible profondeur et puise les calories

dans l’eau de la gravière de la Meuse pour se chauffer et se refroidir. L’eau contenue dans le

sous-sol de la plaine alluviale reste à température presque constante toute l’année et permet,

au moyen d’une pompe à chaleur, de garder le bâtiment à température de manière efficiente.

Un système de pompe à chaleur géothermique a pour avantage de générer un effet utile environ

5 fois plus important que l’énergie électrique qu’il consomme. La nouvelle Cité Administrative

ne consommera plus d'énergie fossile.

Le bâtiment est équipé d’une installation photovoltaïque qui permet de couvrir la majeure partie

de ses besoins en électricité. La partie restante est couverte grâce à plusieurs installations

photovoltaïques sur d’autres bâtiments de la Ville.

La production de béton génère environ 0,5 tonne de CO 2

par tonne. La Ville a fait le choix de

désosser entièrement l’ancienne Cité Administrative pour ne garder que sa structure en béton

plutôt que de la démolir. Ainsi, l’émission de plusieurs milliers de tonnes de CO 2

a pu être évitée

durant la phase de chantier.

vent en phase avec une rénovation

énergétique, le développement de

ces moyens de production sera

vraisemblablement conditionné

par le rythme de déploiement des

chantiers de rénovations sur notre

territoire.

D’AUTRES PISTES À

ÉTUDIER

La Ville de Liège vise la neutralité

carbone à l’horizon 2050. L’électrification

et le développement du

solaire photovoltaïque constitueront

probablement une des principales

composantes qui permettront

à notre ville de viser cette

neutralité carbone. D’autre part

de nouvelles infrastructures de

distribution d’énergie (réseaux de

chaleur de dernière génération par

exemple) qui permettent de valoriser

d’autres sources d’énergie

renouvelable devront être étudiées.

D’autres modes d’organisations de

production d’énergie renouvelable

(les communautés d’énergie par

exemple) devront également être

explorées par la Ville pour répondre

aux défis climatiques et permettre

aux citoyens et acteurs du territoire

qui ne peuvent pas s’équiper

de systèmes individuels de participer

à des projets collectifs et d’en

bénéficier en termes d’approvisionnement.

Réseaux de chaleur

urbains

Un réseau de chaleur urbain est

une boucle souterraine contenant

un fluide capable de transporter de

la chaleur à laquelle un ensemble

d’immeubles est connecté. Les immeubles

raccordés à cette boucle

peuvent être de l’habitat, comme ils

peuvent appartenir au secteur tertiaire

ou à l’industrie. Les consommateurs

puisent de cette boucle la

chaleur dont ils ont besoin via des

échangeurs qui remplacent les

chaudières.

Ces réseaux peuvent être alimentés

en chaleur par des centrales à gaz

naturel ou même à charbon mais ils

peuvent également être alimentés

par des unités de valorisation énergétique

des déchets, des chaufferies

à biomasse ou à biogaz de nouvelle

génération qui sont équipées

de technologies de récupération de

chaleur. Cette technologie est appelée

la cogénération. L’électricité

renouvelable peut également être

utilisée pour faire fonctionner des

pompes à chaleur qui alimentent

à leur tour le réseau de chaleur.

La géothermie, c’est-à-dire le puisage

de la chaleur contenue dans

le sol, est encore une autre source

44

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Réseau de chaleur, schéma de principe. Source : paristerresdenvol.fr

possible pour alimenter ces réseaux

de même que la récupération

de chaleur perdue de sources

industrielles, voire, sur les eaux

d’égout.

Dans la région liégeoise, l’intercommunale

de gestion des déchets

INTRADEL développe un réseau

de chaleur alimenté au départ de

l’incinérateur de Herstal qui prévoit

déjà d’alimenter l’éco-quartier de

Coronmeuse. La Ville entend développer

ce type de réseaux sur son

territoire.

Communautés

d’énergie

Les communautés d’énergie

constituent de nouvelles formes

d’organisation de la production

d’énergie qui permet l’autoconsommation

collective d’électricité

renouvelable produite en commun

par leurs membres.

Ce nouveau concept est intégré

dans les Directives européennes

relatives au développement des

énergies renouvelables, d’une part,

et à la réforme du marché de l’électricité,

d’autre part. Leur transposition

en droit wallon est en cours

et des expériences pilotes sont

menées pour déterminer les conditions

de mise en œuvre et de succès

de ces communautés.

Dans le principe, plusieurs entités

consommatrices situées au

sein d’un périmètre local ou non

pourront s’associer pour produire,

consommer, stocker et vendre de

l’électricité en vue de retirer des

bénéfices environnementaux, sociaux

et économiques par le biais

d’une mutualisation et d’une synchronisation

entre leur production

et leur consommation d’électricité.

La Ville analysera les divers scénarios

possibles, tant au niveau des

particuliers que des entreprises et

des bâtiments publics afin de susciter

la création de telles communautés

énergétiques.

À Liège, la Coopérative d’Energie

Citoyenne « CoopERLiC » a

été constituée en vue de soutenir

l’émergence d’une large communauté

liégeoise à l’échelle de la

métropole capable d’investir dans

de grands projets de production et

d’aider au déploiement de communautés

locales à l’échelle de copropriétés,

de quartiers ou de projets

tertiaires partagés, lesquels nécessitent

un support en gestion de

communauté.

LES ASPECTS

SOCIAUX

DANS LA BALANCE

Les coûts croissants des énergies

fossiles mettent le pouvoir d’achat

des ménages à faibles revenus sous

pression. La transition énergétique

est une opportunité à saisir pour

réduire la dépendance des ménages

aux énergies fossiles et leur

permettre d’avoir accès à l’énergie

de source renouvelable à un coût

plus modeste. À l’heure à laquelle

est rédigé ce Plan Climat, l’enjeu

climatique est doublé d’un enjeu

social, et le rôle que doit jouer la

Ville pour aider la transition énergétique

en est d’autant plus grand.

Communauté énergétique, schéma de principe.

Source : rewallonia.org

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 45


LE PLAN D’ADAPTATION

AU CHANGEMENT

CLIMATIQUE

Source : Ville de Liège

Vulnérabilités du territoire

Dégradations consécutives aux inondations

Renforcement de l’inconfort thermique

Dégradation de la qualité de l’air

(estivale et hivernale)

Affaiblissement des forêts, espaces verts et

arbres d’alignement

Stress hydrique

46

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


PÉRIODE (NOR-

MALES DE 1981 À

2010)

PÉRIODE (NOR-

MALES DE 1991 À

2020)

EVOLUTION (%)

Température moyenne (°C) 9,9 11,2 + 13%

Température maximale moyenne (°C) 14,0 15,2 + 9%

Température minimale moyenne (°C) 6,0 7,2 + 20%

Jours de printemps (t max ≥ 20°C) 90,2 109,7 + 22%

Le climat évolue au niveau mondial

sous les effets des activités

humaines et des émissions de gaz

à effet de serre qui y sont liées.

Les experts du GIEC et la communauté

scientifique s’accordent à

dire qu’une partie du changement

climatique est acquise et irréversible

; si nous arrêtions d’émettre

des gaz à effet de serre du jour au

lendemain, les phénomènes climatiques

que nous connaissons aujourd’hui

se poursuivraient dans le

temps. Il est donc indispensable, en

parallèle des efforts que nous menons

pour réduire nos émissions,

d’adapter notre territoire aux effets

du changement climatique pour le

rendre plus résilient 1 et réduire sa

vulnérabilité. Le Plan d’adaptation

poursuit cet objectif : permettre à

notre territoire de faire face aux

effets du changement climatique et

préserver l’intégrité des personnes,

des biens et des services.

L’évolution du climat

belge

L’étude de l’évolution des normales

climatiques sur la période 1981 –

2020 met clairement en évidence

une évolution à la hausse des températures

moyennes. Cela se traduit

par des saisons froides généralement

plus douces et un nombre

de jours de chaleur plus élevé durant

les saisons chaudes.

1

La résilience d’un écosystème peut se définir

comme sa capacité à absorber des chocs et à

retrouver, par après, un état d’équilibre. Cet état

d’équilibre peut toutefois être différent de la situation

de départ. On dira d’un territoire qu’il est résilient

face au changement climatique si ses fonctions

essentielles (la biodiversité, accueillir la vie, les

activités humaines comme l’habitat, l’agriculture,

l’économie, etc.) peuvent se maintenir de manière

satisfaisante malgré les changements climatiques.

Le cas échéant certaines de ces fonctions seront

modifiées.

Jours d’été (t max ≥ 25°C) 31,2 41,2 + 32%

Jours de chaleur (t max ≥ 30°C) 5,3 10,0 + 89%

Jours d’hiver (t max ≤ 0°C) 9,0 5,5 -39%

Jours de gel (t min ≤ 0°C) 59,7 43,7 -27%

Jours de gel sévère (t min ≤ -10°C) 2,9 1,2 -59%

Quantité de précipitations (mm) 882,0 857,7 -3%

Jours de précipitations, 1mm/jour 142,4 138,8 -3%

Jours de précipitations, 10mm/jour 23,4 22,6 -3%

Figure 5 - Evolution des normales saisonnières pour 2 périodes de 30 ans de 1981 à

2020. Source : données IRM

Le changement climatique s’accompagne

également d’événements

climatiques plus marqués

tels que des épisodes de sécheresse

ou de précipitations prolongées,

des épisodes de fortes chaleurs

(canicules) et des pics de

précipitations intenses (éventuellement

très localisés - inondations)

dont la fréquence d’occurrence

augmente.

LES

VULNÉRABILITÉS

AU CHANGEMENT

CLIMATIQUE

Le plan d’adaptation au changement

climatique de la Ville de Liège

comporte des actions qui ont pour

but de rendre notre territoire plus

résilient par rapport aux effets du

changement climatique. Il s’agit,

par un ensemble de mesures, de

réduire la vulnérabilité des systèmes

naturels et anthropiques qui

le composent. Les principales mesures

d’adaptation sont issues du

Projet de Ville « Liège 2025 ».

À cet effet, la Ville de Liège a réalisé

un diagnostic de vulnérabilité

de son territoire face aux effets du

changement climatique en utilisant

l’outil mis au point par l’Agence

Wallonne de l’Air et du Climat

(AwAC). Les résultats de cette analyse

ont orienté le choix des actions

à mettre en œuvre aujourd’hui pour

adapter le territoire de la Ville à ces

changements.

Les principales vulnérabilités

identifiées par les experts sont au

nombre de cinq :

• Dégradations consécutives aux

inondations ;

• Renforcement de l’inconfort thermique

;

• Dégradation de la qualité d’air

(estivale et hivernale) ;

• Affaiblissement des forêts, espaces

verts et arbres d’alignement

;

• Stress hydrique.

Certaines de ces vulnérabilités

sont fortement liées entre-elles

et ont pour origine des facteurs

communs. De ce fait, les actions

d’adaptation permettent souvent

d’adresser plusieurs vulnérabilités.

Notons aussi qu’une part des

actions d’atténuation, décrites dans

les chapitres précédents, a un effet

positif sur les vulnérabilités, bien

qu’elles n’aient pas pour objectif

premier d’y répondre.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 47


VULNERABILITE

Dégradations

consécutives aux

inondations

Le changement climatique favorise

les épisodes de pluies intenses et

de crues éclair. Les inondations

que nous avons connues durant

l’été 2021 en sont la dernière illustration

et ont entrainé des conséquences

malheureuses sur les

plans sociaux et économiques. Certains

experts estiment que le temps

de retour de telles inondations sur

la basse Meuse est de 40 à 50 ans 1 .

La communauté scientifique, elle,

s’accorde à dire que statistiquement,

le rythme d’occurrence et

l’amplitude de ces événements extrêmes

vont augmenter.

En milieu urbain, le fort taux d’occupation

anthropique du territoire,

l’imperméabilisation des sols et le

mode actuel de gestion des eaux

1

Rapport d’analyse indépendante sur la gestion

des voies hydrauliques lors des intempéries de la

semaine du 12 juillet 2021 : https://henry.wallonie.

be/files/Documents/211011%20-%20Rapport%20

synth%C3%A8se%20analyse%20inondations%20

Wallonie%20juillet%202021%20-%20Stucky.pdf

pluviales compliquent la gestion

des épisodes pluvieux extrêmes.

La mise à jour récente du Code

de l’eau et du Code du Développement

Territorial (CoDT) ainsi que

l’introduction de nouvelles règles

relatives à la gestion de l’eau à la

parcelle visent à ce que chaque

projet d’urbanisme et d’aménagement

minimise son impact sur

la perméabilité du sol. Le Conseil

communal du 20 décembre 2021 a

aussi voté une charte visant à généraliser

la gestion durable des eaux

pluviales dans l’aménagement des

espaces publics. Des groupes de

travail ponctuels sont mis en place

pour étudier les problématiques et

produire des solutions techniques

concertées.

Le passé minier important du territoire

liégeois et le tassement progressif

des anciennes galeries de

mines ont causé un affaissement,

parfois de plusieurs mètres, des

plaines du bord de Meuse sous le

niveau des cours d’eau. Ceci rend

impossible l’évacuation naturelle

gravitaire des eaux pluviales vers

les rivières, ce qui a occasionné

les inondations historiques de

1926. Depuis lors, le démergement

réalisé par l’AIDE 2 permet de préserver

de nombreux quartiers de

la montée des eaux au quotidien.

En période de crue, le démergement

assure aussi le maintien de

la Meuse dans son lit et évite ainsi

les problèmes liés aux inondations.

Mais le démergement a ses limites

et ne peut éviter à lui-seul des inondations

de l’ampleur de 2021.

La problématique de la gestion de

l’eau doit s’envisager à une échelle

plus large que celle du territoire

communal et en amont de la ville ;

c’est l’ensemble des acteurs présents

sur les bassins versants des

cours d’eau qui traversent Liège

qui doivent être impliqués dans

une réflexion globale sur la gestion

des eaux en cas de précipitations

extrêmes. La Ville s’inscrit dans

cette démarche par sa participation

aux contrats de rivière Ourthe 3

et Vesdre 4 et par sa contribution

aux Plans de Gestion des Risques

d'Inondation (PGRI) 5 du SPW.

2

https://www.aide.be/demergement

E

n région liégeoise, l’AIDE assure l’exploitation de 43

stations de pompage, 207 kilomètres de collecteurs

et 12 bassins d’orage de Flémalle à Oupeye.

3

https://www.cr-ourthe.be/

4

https://www.crvesdre.be/

5

https://inondations.wallonie.be/home/directiveinondation/plans-de-gestion-des-risques-dinondation.html

Quartier Garde Dieu. Source : Joelle Chalon

48

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


VULNERABILITE

Renforcement

de l'inconfort

thermique

Le caractère urbain de la Ville de

Liège et le profil encaissé des quartiers

de Meuse renforcent les effets

néfastes des épisodes de forte chaleur

au travers du phénomène dit d’

« îlot de chaleur urbain » : la chaleur

emmagasinée de jour et réémise

de nuit par les immeubles et

les surfaces artificialisées à forte

inertie thermique ne permet pas à

la ville de se rafraichir. Cela peut

conduire, dans certains quartiers, à

une augmentation locale des températures

de plusieurs degrés et

entraver le refroidissement nocturne.

La Ville de Liège met déjà

en œuvre plusieurs actions ayant

pour but de réduire ce phénomène

et d’en limiter les impacts sur les

populations les plus vulnérables

face à la chaleur.

Le Plan Canopée 1 , adopté en septembre

2021, constitue le fer de

lance de la lutte contre les îlots de

chaleur. Il consiste en la plantation

de 24.000 arbres sur le territoire

de la ville d’ici 2030, à proportion

de deux tiers sur le domaine privé

et d'un tiers sur le domaine public.

Considérant le temps de croissance

du branchage, ce projet vise

à augmenter le couvert arboré de

quelques 210 hectares d’ici 2050,

plaçant Liège parmi les villes les

plus arborées de Belgique.

Dans ce cadre, des nombreuses initiatives

ont déjà été entreprises par

la Ville pour conserver, compenser

et accroître le parc arboricole de la

ville.

1

https://canopee.liege.be/ Le site canopée.liege.be

a été créé spécifiquement par la Ville en vue d’informer

et de sensibiliser les citoyens aux différentes

actions du Plan Canopée. Il reprend également différents

conseils relatifs à l’arbre urbain.

Lutte contre les îlots de chaleur. Source : liege2025.be

En matière de conservation, la Ville

va notamment produire un guide

de l’arbre afin de transmettre, autant

que possible, les bonnes pratiques

et, de ce fait, préserver au

maximum la végétation existante.

Un nouveau règlement relativement

strict visant la protection des

arbres et imposant des plantations

compensatoires, le cas échéant,

a également vu le jour. Enfin, une

directive « arbres » vient renforcer

les dispositifs existants et permet,

en plus de la conservation et

la compensation, d’augmenter le

couvert arboré des parcelles liégeoises

en requérant la plantation

d’un nombre minimum d’arbres

qui tient compte, entre autres, de

l’exposition du quartier aux îlots de

chaleur urbains.

Aussi, toujours concernant l’accroissement

du patrimoine arboricole

de la Ville, la Ville de Liège

débloque désormais des budgets

importants, chaque année, en vue

de doubler le nombre d’arbres

plantés sur les espaces publics du

territoire en période en plantation.

De plus, au regard de la proportion

d’arbres qui devront être plantés

sur le domaine privé, le succès du

Plan Canopée dépend largement de

l’implication citoyenne. Chaque année,

à l’occasion de la Semaine de

l’Arbre, les citoyens ont la possibilité

de commander un arbre parmi

une sélection de plusieurs espèces

et de venir l’enlever gratuitement

pour le planter chez eux ou encore

de parrainer un arbre pour le terrain

d’une connaissance liégeoise.

Ainsi, en 2021, ce sont près de 1350

arbres (en renforcement et en remplacement)

qui ont été plantés par

la Ville dans le domaine public et

plus de 700 arbres qui ont été distribués

aux citoyens durant la semaine

de l’arbre.

Pour mieux appréhender le phénomène

d’îlots de chaleur urbains, la

Ville a chargé l’ISSeP et l’UCLouvain

d’analyser la température sur

son territoire à très fine échelle.

Les cartographies produites sur

base des données récoltées dans

le cadre de cette étude sont accessibles

aux différents services techniques

de la Ville (espace public,

logement, urbanisme). Elles leur

servent d’outil d’aide à la décision

pour la conception des aménagements

urbains à réaliser.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 49


La carte ci-contre a pour point de départ la température

maximale ressentie le 25/07/2019. La température

ressentie est calculée sur base de la température classique

en prenant en compte l’influence du vent, de l’humidité et de

la couverture nuageuse.

Ces données ont été transformées pour produire un

indicateur de stress thermique urbain. Les températures

ressenties les plus basse et haute sont prises comme

repères minimum et maximum (0% et 100%). La carte

produite permet de comparer les différents sites de la ville

et ainsi de mieux cibler les interventions.

Plan Canopée, simulations climatiques - VITO et ISSeP 2021.

Source : Limites des quartiers, Ville de Liège 2019

50

Issu de la démarche participative

Liège 2025, le Programme Stratégique

Transversal a fait émerger

la volonté des citoyens de voir des

espaces bâtis et non bâtis devenir

largement végétalisés. La Ville

travaille à définir l’ensemble des

milieux et supports possibles (toitures,

façades végétales, plantations

en pied de façades, vergers

urbains, etc.) pour permettre à tous

les citoyens de participer à l’effort

de végétalisation ou de profiter de

ses effets bénéfiques.

Pour remédier à la difficulté de

planter dans certaines zones, un

appel à projet « façades végétalisées

» a vu le jour en 2021 et a

rencontré un véritable engouement

avec près de 1100 demandes

citoyennes émanant de plus de 400

rues différentes.

Afin de pouvoir rencontrer une partie

de ces demandes et concentrer

les investissements dans les îlots

de chaleur, une priorisation des demandes

est actuellement effectuée

par les services de la Ville pour rencontrer

au mieux les objectifs du

Plan Canopée.

En plus d’améliorer le confort thermique

et le bien-être de tous les

usagers de la ville, les projets de

végétalisation permettront de densifier

le maillage vert et d’augmenter

la biodiversité et les connexions

écologiques. En effet, les essences

choisies par les services de la Ville

sont adaptées à leur destination et,

surtout, aux changements climatiques.

Il s’agit donc de planter le bon arbre

au bon endroit afin que ce dernier

puisse développer son plein potentiel

écosystémique. Ces projets

auront aussi pour effet d’améliorer

la qualité de l’air en fixant les

particules fines et les polluants

atmosphériques. Ils participeront

également à l’amélioration de l’infiltration

des eaux pluviales et ainsi

à une réduction du ruissellement

(participant ainsi à la réduction des

risques d’inondation et à une meilleure

réalimentation des nappes

phréatique). Ces plantations participeront

également à l’augmentation

du stockage de CO 2

.

Le Schéma de Développement

Communal, en cours d’élaboration,

étudie également la possibilité de

viser un objectif de désimperméabilisation

et de renaturation de

notre sol sur le territoire.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022

Liège, micro-station environnementale. Crédit : Ville de Liège


VULNERABILITE

Dégradation de

la qualité de

l’air (estivale et

hivernale)

Deux types de pics de pollution

peuvent apparaitre : les phénomènes

hivernaux liés à la concentration

en particules fines dues au

chauffage et au transport, et les

phénomènes de fort ensoleillement

conduisant à la production d’ozone

de basse altitude suite à des réactions

photochimiques.

L’apparition de pics de pollution est

due à la conjonction de conditions

météorologiques particulières (ensoleillement

important, vent faible,

etc.) et d’émissions importantes de

gaz polluants dans l’atmosphère.

Le territoire de la Ville de Liège,

avec son relief encaissé, est favorable

à la stagnation des polluants

et aux épisodes de dégradations de

la qualité de l’air.

Le réseau de mini-stations environnementales

installé sur le territoire

de la Ville permet d’informer rapidement

la population et le pouvoir

décisionnel de l’occurrence de pics

de pollution afin d'envisager des

mesures à prendre pour réduire

l’incidence de ces épisodes sur la

population.

Les actions d’atténuation dans les

secteurs du transport et de la mobilité,

du logement et du secteur

tertiaire, ainsi que de l’industrie

auront naturellement des effets

positifs sur la qualité de l’air par

la réduction des émissions de polluants.

Les mesures de végétalisation,

dont celles mises en œuvre via le

plan Canopée, participent indirectement

à l’amélioration de la qualité

de l’air grâce aux propriétés

qu’ont les arbres et la végétation

d'assainir l’air.

Les données mesurées par ces

mini-stations sont la température,

l’humidité relative, la quantité

de particules fines, d’ozone

et d’oxydes d’azote ainsi que le

bruit. L’analyse en temps réel de

ces données permettra à la Ville

de s’appuyer sur des informations

locales pour prendre des décisions

en matière de gestion des risques

de santé publique tels que ceux liés

aux pics de chaleur et de pollution

atmosphérique. La Ville a l’ambition

d’étendre ce réseau de stations

et d’en équiper chaque quartier

pour améliorer la précision des

mesures. Les données pourront

compléter celles provenant des

stations de mesures régionales

afin d’affiner les connaissances

urbaines en la matière.

LIÈGE, UN LABORATOIRE URBAIN

En été 2021, la Ville de Liège a installé un réseau de 16

mini-stations de mesures environnementales réparties

dans différents quartiers. Cette action s’inscrit

dans le cadre du Programme Stratégique Transversal

(PST) et de la Déclaration de Politique Communale

(DPC) et traduit l’ambition de la Ville d’améliorer le

cadre de vie des citoyens liégeois et la qualité de l’air.

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

excellent

très bon

bon

assez bon

moyen

médiocre

très médiocre

mauvais

très mauvais

exécrable

L’INDICE DE QUALITÉ DE L’AIR BelAQI (BELGIAN

AIRQUALITY INDEX)

Il s’agit d’un indice basé sur les effets de la pollution de l’air sur

la santé. Il résulte d’une combinaison de sous-indices relatifs aux

concentrations de 4 polluants dans l’air ambiant : les PM10 (particules

fines dont le diamètre - aérodynamique - est inférieur à 10

microns), les PM2.5 (inférieures à 2.5 microns), l’ozone (O 3

) et le

dioxyde d’azote (NO 2

).

Le BelAQI s’exprime suivant une échelle graduée de 1 à 10. Plus la

valeur de l’indice est élevée, plus la qualité de l’air est mauvaise.

L’indice global de la qualité de l'air ambiant sur Liège est repris

sur le site de la Ville 1 .

1

https://www.liege.be/fr/vie-communale/services-communaux/environnement/qualite-de-lair.

Plus d’informations :

- site de la Cellule Interrégionale de l'Environnement (CELINE) www.irceline.

be/fr

- site de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) et de l’Agence

Wallonne pour l’Air et le Climat (AWAC) www.wallonair.be/fr

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 51


LIÈGE, « Les coteaux ». Source : Ville de Liège

VULNERABILITE

Affaiblissement

des forêts, espaces

verts et arbres

d’alignement

Le changement climatique global

entraîne une augmentation de la

température moyenne annuelle.

Cette modification climatique affecte

directement l’ensemble des

végétaux qui n’ont pas la capacité

de s’adapter à une augmentation

de température aussi rapide. Ce réchauffement

climatique induit une

dérégulation climatique qui se manifeste

par des perturbations environnementales

supplémentaires :

sécheresses extrêmes (printanières

et/ou estivales), vagues de

chaleur.

Ces événements ajoutent un stress

sur la végétation et favorisent

l’émergence et le développement

de nouvelles maladies et d’attaques

d’insectes ravageurs. La fréquence,

l’intensité et la durée de ces événements

sont en constante augmentation.

Ces contraintes peuvent générer

des stress importants qui limiteront

la croissance de certaines

espèces d’arbres pouvant mener

jusqu’à leur déclin. Aucune espèce

d’arbre ne peut être résistante à

l’ensemble de toutes ces perturbations.

Il est, dès lors, capital de

rendre la forêt urbaine plus résiliente

afin qu’elle puisse continuer

à fournir de nombreux services

écosystémiques essentiels à court,

moyen et long termes.

Le Service de Foresterie urbaine

travaille à l’amélioration de la résilience

1 du patrimoine arboré public.

Cette amélioration de la résilience

est réalisée à travers plusieurs actions

et mesures complémentaires.

Une stratégie de diversification

du patrimoine arboré et la sélection

d’espèces d’arbres urbains

tolérantes aux stress hydrique et

thermique (sélection d’environ

200 taxons avec un bon potentiel

d’avenir dans un contexte de changement

et de dérégulation climatiques).

L’amélioration des conditions

de sol constitue également

un aspect central pour garantir le

développement optimal du système

racinaire des jeunes arbres

1

Cpacité d'un écosystème, d'un habitat, d'un peuplement,

d'une population, etc. à retrouver un fonctionnement

normal après avoir connu des perturbations

importantes du fait d’un ou plusieurs facteurs

environnementaux.

52

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


VULNERABILITE

Stress hydrique

On parle de stress hydrique lorsque

les besoins en eau sont supérieurs

aux réserves disponibles.

Bien que la Belgique soit connue

pour ses étés pluvieux, les périodes

de sécheresse tendent à se multiplier.

Ces périodes sont parfois

entrecoupées d’épisodes de fortes

précipitations qui ne permettent

pas aux nappes aquifères de se

réalimenter correctement. C’est

la raison pour laquelle la Ville de

Liège travaille à l’amélioration de

la perméabilité de son territoire en

diminuant les surfaces urbanisées

au profit d’espaces verts.

La gestion de l’eau à la parcelle,

évoquée précédemment, permettra

aux excès d’eau de pluie de recharger

plus facilement les nappes

phréatiques plutôt que d’alimenter

directement les égouts et puis les

cours d’eau en crue.

Le Schéma de Développement territorial

Communal (SDC), qui est en

cours d’élaboration, tiendra compte

de ces facteurs importants dans les

aménagemeents du territoire proposés.

Les mesures de végétalisation du

territoire évoquées précédemment

agissent directement en faveur

d’une meilleure perméabilité du sol

et donc d’une meilleure réalimentation

des nappes phréatiques, de

manière à lutter con tre les pénuries

d’eau. La végétalisation , en

améliorant la capacité d'infiltration,

permet ainsi de diminuer le

ruissellement des eaux pluviales.

De plus le fait que le sol soit végétalisé

diminue les conséquences d'un

éventuel ruissellement résiduel.

D'autres dispositions permettent

également de temporiser l'évacuation

des eaux pluviales en cas

de fortes précipitations. Il s'agit

de dipositifs de stockage de l'eau

qui peuvent avoir différentes fonctions:

soit sotcker l'eau pour une

utilisation ultérieure (citerne à

eau de pluie classique), soit temporiser

l'évacuation de l'eau pour

limiter les pics d'écoulement liés

aux précipitations (citernes et toitures

stockantes à vidange lente et

différée). De plus les toitures stockantes

peuvent également être utilisées

pour lutter contre l'inconfort

thermique généré par les pics de

chaleur en maintenant une couche

d'eau sur la toiture plate.

Dans le cadre des conditions des

permis d’urbanisme, une attention

particulière est apportée à la gestion

des eaux de pluie, tant pour

satisfaire les besoins banals (arrosage

des pelouses, usage des W.C.,

lavage des voitures, etc.) que pour

éviter une surcharge du réseau

d’égouttage (comme recommandé

dans le contexte de la notion de la

gestion de l’eau à la parcelle).

Mare

Des contraintes urbanistiques

peuvent imposer au lotissement un

coefficient de biotope par unité de

surface qui permet donc de garantir

une certaine perméabilité de

l'ensemble de la parcelle via des

mesures compensatoires en cas

d'imperméabilisation de certaines

superficies.

Afin de diminuer la pression sur la

demande en eau de dsitribution, la

Ville de Liège étudie la possibilité

d'utiliser les eaux de la gravière

de Meuse pour l'arrosage de ses

arbres et espaces verts. Elle étudie

également les moyens de déconnecter

les eaux pluviales du réseau

d'égouttage au sein du bâti existant

pour les infiltrer sur site.

Collecteur d'eau

lotissement de Fayenbois, collecte et infiltration des eaux fluviales : mare, collecteur

et noue (zone d'immersion temporaire). Source : Ville de Liège

Liège, aménagement d'espace vert. Source : Ville de Liège - J. Lemaire

Noue (zone d'immersion)

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 53


Le mot de conclusion

Aujourd’hui, plus personne ne peut ignorer la réalité du problème climatique et la nécessité

d’agir pour en réduire les causes et les effets, chacun à notre mesure, individuellement ou

collectivement.

Ce que la Ville de Liège propose aujourd’hui à l’ensemble de la communauté liégeoise au travers de

ce plan d’actions pour l’énergie durable et le climat est de construire ensemble un nouveau projet

de société. Il doit permettre de contribuer aux objectifs mondiaux de transition environnementale

tout en améliorant nos propres conditions de vie au niveau local en nous protégeant contre les

effets dévastateurs du changement climatique.

Ce plan d’action est par nature évolutif et participatif et sera soumis à un processus permanent

d’évaluation et d’amélioration associant la société civile.

Il est, à ce stade, limité dans ses ambitions premières aux champs d’intervention définis par le

cadre de la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie, soit principalement à des actions à

portée directe sur les consommations d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation

du territoire pour réduire la vulnérabilité des populations.

Cependant, notre capacité d’intervention sur les facteurs indirects reste à développer. Tous les flux

de matière et d’énergie qui alimentent ou quittent notre territoire, les habitudes de consommation,

et donc les processus de fabrication à l’international, les modes de transport de marchandises ou

de déplacement des personnes, impactent encore d’avantage le climat que notre bulletin local.

Il importera donc d’ouvrir le débat vers une approche élargie de la transition énergétique et climatique

qui prenne également en compte ses dimensions sociales et économiques. C’est l’esprit

du Green Deal européen qui vise une évolution de la société vers plus de résilience économique,

énergétique et climatique, de parcimonie dans l’usage des ressources, d’équité dans l’accès à leurs

avantages.

Il est donc essentiel de poursuivre nos efforts pour renforcer les mécanismes d’intelligence collective,

de solidarité et de coopération extra-municipale.

En toute objectivité, la solution globale passera par une adaptation de nos comportements de

consommation vers plus de qualité et de proximité, et moins de quantité et de gaspillage. Cela

vaut tant pour l’énergie que pour l’alimentation, les transports et la manière de concevoir la Ville et

ses relations fonctionnelles.

En outre, il est primordial d’adapter l’ensemble du territoire liégeois aux risques liés aux effets

du changement climatique. Cela devra se faire au travers de différentes politiques transversales

balayant tant le développement territorial, la transition écologique, la végétalisation et la gestion de

l’eau que la conception des espaces et du bâti privés et publics.

Nous nous réjouissons déjà de la suite de ce processus avec tous ceux qui veulent rendre Liège

plus durable, plus respirable et plus résiliente. Faire de Liège une ville où il fait bon vivre et grandir.

54

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Annexes

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 55


Annexe 1 – Les actions du Plan d’atténuation

(de réduction des émissions de GES) par secteur

Liste par secteur d’intervention telles que reprises

dans les arrêtés de décision du Conseil communal.

SECTEUR RESIDENTIEL/LOGEMENT

Plateforme de rénovation logement : création de

dispositifs d’accompagnement « à la carte » de

type « plateformes de rénovation énergétique des

logements » pour les particuliers avec informations,

conseils, mise en contact avec entreprises, exemples

de réalisation, possibilités d'aides, …

Rénovation des immeubles à appartements (habitat

collectif, SLSP, copropriétés) : création d'une

structure d'appui à la rénovation des immeubles à

appartements via une extension de la plateforme de

centralisation des copropriétés « Reno-Copro » ainsi

qu'un service d'appui en assistance technique à la

rénovation.

Prime à l'audit des logements précaires : outil de repérage

des ménages en situation de précarité énergétique

et mise en place d'audits et de primes pour la

rénovation énergétiques des logements ciblés.

Tuteurs énergie pour le résidentiel et collaboration

avec les auditeurs PEB : service d’appui de proximité

à la population pour rapidement économiser de

l'énergie.>

Groupement d’achats : mise en place de groupement

d’achats à même de permettre à la population

liégeoise un accès plus favorable aux matériaux et

techniques nécessaires à l’amélioration du bâti liégeois

en termes de PEB.

Réunions d'information : mise en place de réunions

locales d'information et de sensibilisation à la rénovation

énergétique des logements.

SECTEUR TRANSPORT

Infrastructures de mobilité active (mobilité cyclable).

Infrastructures de transports en commun : TRAM

ligne actuelle + extension, développement bus et

train.

Infrastructures de transports en commun : parking

P+R : entrées villes + extrémités TRAM).

Indemnité vélo pour les employés communaux

Appli Covoiturage UGO pour les employés communaux

(avec ULiège, CPAS, …).

Promotion des services de livraisons commerciales

à vélo et intelligentes (en association avec des réglementations

plus contraignantes pour les camions et

camionnettes en vue d’accélérer le transfert modal).

Promotion du covoiturage pour les activités tertiaires,

y compris écoles.

SECTEUR ECONOMIE : TERTIAIRE ET

INDUSTRIE

Rationalisation des usages énergétiques dans le

tertiaire : audits énergétiques.

Rénovation énergétique tertiaire (primes, groupements

d’achats) et création d’une plateforme de

rénovation énergétique tertiaire.

SECTEUR PATRIMOINE ET SERVICES

(VILLE DELIEGE)

Contrat de Performance Energétique (CPE) : modèle

RENOWATT et similaire. Rénovation (isolation,

remplacement de chaudière) de 12 bâtiments communaux.

Installation d'une production PV et de deux

cogénérations.

Cité administrative : rénovation « Zéro Carbone » et

regroupement des services.

Contrôle et gestion des données des installations :

télégestion en développement.

Eclairage LED : remplacement de 2 500 lampes par

de l’éclairage LED.

Rénovation profonde de sites particuliers (dont les

piscines de Grivegnée et d’Outremeuse).

Energies Renouvelables : solaire PV et thermique,

cogénération, géothermie…

56

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Mesures comportementales pour une Utilisation

Rationnelle de l’Energie (URE) avec la formation

d’ECOTEAM et la mise en place de répondants bâtiments.

Cadastre énergétique et optimisation des occupations

des locaux.

Renouvellement du parc automobile par des véhicules

plus écologiques.

Mobilité douce des agents : encourager la mobilité

douce des agents, vélos de services...

Plan de remplacement de l'éclairage public par du

LED (avec l’appui de RESA).

Parmi les actions complémentaires dont il a déjà été

fait mention mais qui n’ont pas fait l’objet d’un examen

complémentaire par les COMAC Thématiques,

ni d’une validation par le Conseil communal, on peut

citer :

SECTEUR RESIDENTIEL/LOGEMENT

Réseau de chaleur Source d’Energie Renouvelable

(SER) : réseau alimenté par incinérateur, géothermie,

biomasse… (en combinaison éventuellement)

destiné au résidentiel collectif et au tertiaire public

et privé : à développer au fur et à mesure des opportunités

par projet (par ex. étude géothermie minière

SPW). Selon la « Stratégie Chaleur » de la RW, les

potentialités de ce type de réseau alimenté par des

SER sont très importantes !

SECTEUR TRANSPORT

Réduire l'espace dévolu à la voiture en ville : agir

mécaniquement sur la baisse de l'offre pour que le

nombre de véhicules baisse également, en réduisant

les superficies dévolues à la voiture de 5% par

an (parkings en surface, voiries) de manière à rendre

ces espaces aux modes doux, aux piétons et à structurer

progressivement une ville sans voitures.

Réduction du trafic entrant par application d'un

péage urbain « intra Ring » ou « Périmètre Ville De

liège ».

Limitation de la vitesse à 30 km/h

SECTEUR ECONOMIE : TERTIAIRE ET

INDUSTRIE

Plan "Hiver" : encourager - voire imposer - la fermeture

des portes des magasins en hiver.

Tuteurs énergie et collaboration avec les auditeurs

PEB : aider à l’optimisation des consommations des

bâtiments tertiaires.

Basculer les plus gros émetteurs au chauffage

bois : valorisation des produits de taille ligneux – plaquettes

Rationalisation des usages énergétiques dans l'industrie

: encourager l’audit énergétique.

Plateforme industrie, économie circulaire : création

d'une plateforme pour la rénovation énergétique des

sites industriels - voire tertiaire - ou pour la mise en

place de l'économie circulaire entre industries compatibles.

SECTEUR PATRIMOINE ET SERVICES

(VILLE DELIEGE)

Diminution du parc de véhicules de service.

Feux de signalisation : remplacement des feux de

signalisation par du LED.

Eclairage patrimonial : amélioration et rationalisation

de l’éclairage patrimonial.

Illuminations festives : amélioration (LED) et rationalisation.

500

450

400

350

300

250

200

150

100

50

0

Milliers tonnes CO 2

-23%

-45%

-17%

-42%

-19%

-33%

Résidenel Transport Teraire et Industrie Patrimoine et services

Emissions 2005 Emissions 2018 Objecfs

-29% -40%

Liège, évolution des émissions de CO2 par secteur. Source : ICEDD

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 57


Annexe 2 – Les actions du Plan d’adaptation

par vulnérabilité

RENFORCEMENT DE L’INCONFORT THER-

MIQUE

Actions en cours ou programmées :

• Suivi du plan « Plan forte chaleur et pics d'ozone »

coordonné entre les trois Régions de Belgique et

la Cellule Interrégionale de l'Environnement (CE-

LINE)

• Cartographie des points d’eau potables (OPEN

DATA)

• Réflexion sur la planification territoriale (SDC,

SOL…)

Actions issues du Plan Stratégique Transversal :

• Lutter contre les îlots de chaleur sur le territoire

urbain par la végétalisation urbaine et la plantation

d’arbres : Plan CANOPEE - indice de canopée en

2050 : objectif de 33 % à 35 % (sous réserve des

études en cours), cartographie haute résolution

des ICU, essences thermorégulatrices (publications

scientifiques, application « Arbre en ville »)

• Développer une stratégie de végétalisation des

espaces bâtis et non bâtis (toitures végétales, plantations

en pieds de façades, vergers urbains, indice

de végétalisation, végétalisation des façades sud,

…)

• Réaliser un maillage vert par l’augmentation des

espaces verts et l’aménagement de rues vertes

et arborées, de cheminements verts et arborés

reliant les parcs et les espaces publics entre eux,

trame verte arborée thermorégulatrice

• Aménager les cours de récréation en les verdurisant

et créer des potagers collectifs dans les

écoles primaires

• Développer une stratégie globalisée de lutte contre

la précarité énergétique dans ses aspects de prévention

et ses aspects curatifs

Propositions d’actions à soumettre aux Comités d’accompagnement

thématiques :

• Mise en place d’indicateurs de suivi spécifiques :

taux d’imperméabilisation, surface d’espaces verts

/ habitant ou km², taux de disponibilité des espaces

vert à moins de 400m de tout logement

• Identification et cartographie des lieux frais du territoire

(musée, lieux de culte, fontaine, etc.) / qualité

des lieux frais (cf. qualité des espaces publics

– PEPS)

• Expertise « haute définition » ICU – Ilot de Chaleur

Urbain (outil score ICU) pour envisager les nouveaux

aménagements / évaluation la fraicheur apportée

par les arbres en ville / lien avec les règles

urbanistiques qui peuvent jouer un rôle dans la

surchauffe urbaines

• Multifonctionnalité des toitures (végétalisée, albédo,

récupération eau pluviale, etc.)

• Désimperméabiliser les intérieurs d’îlot

• Travailler sur l’albédo des revêtements

• Dégradations consécutives aux inondations

DEGRADATIONS CONSECUTIVES AUX

INONDATIONS

Actions en cours ou programmées :

• Suivi des Plans de Gestion des Risques d'Inondation

(PGRI) du Service Public de Wallonie en ce

compris les cartographies des zones soumises à

l'aléa d'inondation et du risque de dommages dus

aux inondations

• Suivi du Code de l’eau, notamment l’article 277 visant

à la gestion des eaux pluviales prioritairement

par infiltration, sauf en cas d’impossibilité reconnue

(gestion de l’eau à la parcelle)

• Réflexion sur la planification territoriale (SDC, SOL,

…)

• Actions issues du Plan Stratégique Transversal :

• Développer une stratégie de végétalisation des

espaces bâtis et non bâtis (toitures végétales, plantations

en pieds de façades, vergers urbains, indice

de végétalisation, …) (PST)

Proposition d’actions à soumettre aux Comités d’accompagnement

thématiques :

• Envisager la mise en place d’une stratégie à même

de prendre en charge une gestion de crise consécutive

à une inondation majeure en concertation

avec les différents acteurs concernés du territoire

• Mise en place d’un groupe de travail pluridisciplinaires

pour étudier la problématique des eaux de

ruissellement et produire des solutions techniques

concertées en vue de réduire ce risque

58

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


DEGRADATION DE LA QUALITE DE L’AIR

(ESTIVALE ET HIVERNALE)

Actions en cours ou programmées :

• Information sur le site de la Ville de Liège de la

qualité de l’air sur le territoire communal

Actions issues du Plan Stratégique Transversal et/ou

du Plan Urbain de Mobilité :

• Instaurer progressivement comme norme de référence

la limite de 30km/h pour la vitesse de circulation

• Interdire tout transit de poids lourds à Liège

• Augmenter le nombre de places de stationnement

dédiées aux véhicules partagés et développer le

stationnement réservé aux véhicules éco-responsables

(électriques, covoiturage, etc.)

• Promouvoir les modes alternatifs à la voiture

(marche, vélo, transports publics, …)

• Créer des rues scolaires, des rues cyclables, augmenter

le nombre de SUL, généraliser le ‘tourne à

droite’ aux feux et sécuriser des itinéraires vélos

vers les écoles

• Assurer la continuité des itinéraires vélos actuels

• Multiplier l’offre de stationnement vélo sur le domaine

public, assurer le stationnement vélo lors

des grands événements organisés à Liège et inciter

les exploitants des parkings privés à intégrer le

stationnement vélo dans leur offre

• Instaurer un cadre favorable au développement des

micromobilités (trottinettes, monocycles, …), personnelle

ou en libre-service

• Tester la faisabilité du transport fluvial comme

complément au réseau de transports en commun

à Liège

• Étudier le phénomène de la logistique urbaine (ecommerce,

last mile, etc.) et la pertinence d’un hub

logistique en périphérie

• Poursuivre le développement d’une offre de ticketing

simple, intégrée et dématérialisée pour tous

les moyens de transport

• Instaurer un cadre favorisant le développement des

systèmes de recharge pour une mobilité alternative

(bornes électriques, hydrogène, …)

• Installer un réseau de capteurs et de stations de

mesures environnementaux et sonores pour cartographier

la qualité de l’air, la pollution sonore et la

température ressentie à Liège

• Installer des filtres à particules dans certains parkings

du centre-ville

• Etudier la faisabilité d’une zone de basse émission

dans l’hypercentre

• Lutter contre les îlots de chaleur sur le territoire

urbain par la végétalisation urbaine et la plantation

d’arbres

• Étudier le potentiel de nouvelles formes d’énergie

verte (réseaux de chaleur, hydrogène, géothermie…)

pour Liège et ses habitants et ses entreprises

• Susciter la création d’une ou de « communautés

d’énergie renouvelable »

• Plan Canopée : dans les zones de trafic important,

limiter les grandes plantations d’essences émettrices

de COVB

• Proposition d’actions à soumettre aux Comités

d’accompagnement thématiques :

• Poursuivre l’amélioration de la connaissance de la

qualité de l’air sur le territoire

• Mise en place d’actions et de mesures complémentaires

dans les quartiers les plus sensibles

STRESS HYDRIQUE

Actions en cours ou programmées :

• Mise à disposition de points d’eau potable à Liège

(cartographie existante – OPEN DATA)

• Suivi du Code de l’eau, notamment l’article 277 visant

prioritairement à la gestion des eaux pluviales

par infiltration dans le sol, sauf en en cas d’impossibilité

reconnue (gestion de l’eau à la parcelle)

• Actions issues du Plan Stratégique Transversal :

• Élaborer un Schéma de Développement Territorial

Communal (SDC)

• Proposition d’actions à soumettre aux Comités

d’accompagnement thématiques :

• Développer une meilleure connaissance de la

consommation d’eau potable

• Développer une stratégie de sobriété de l’eau au

même titre que la sobriété énergétique

• Développer une dynamique de gestion alternative

des eaux pluviales (récupération d’eau pluviale,

création de zones d’immersion temporaire favorisant

l’infiltration, …)

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 59


Annexe 2

AFFAIBLISSEMENT DES FORETS, ESPACES

VERTS ET ARBRES D’ALIGNEMENT

Actions en cours ou programmées :

• Actions habituelles du service de Gestion forestière

• Stratégie de diversification du patrimoine arboré

pour plus de résilience.

• Amélioration des conditions de croissance des

arbres urbains (volume des fosses, rétention de

l’eau).

• Conservation de la biodiversité forestière dans les

bois et les forêts (bois mort, arbres-habitats, ilots

de sénescence).

• Sélection de +/- 200 taxons avec un bon potentiel

d’avenir dans un contexte de changement climatique

• Actions programmées du service de Gestion forestière

• Gestion durable des forêts communales (2014,

GEP)

• Plan Canopée : améliorer la connectivité écologique

des espaces arborés et boisés - PCDN et

maillage écologique (2015, GEP).

• Améliorer la qualité écologique des espaces verts

publics et privés.

• Protection accrue des arbres existants (abattage,

détérioration)

• Plan PEP’S : chaque liégeois à 10 min. d’un espace

vert

• Plan Communal de Développement de la Nature

Actions issues du Plan Stratégique Transversal :

• Lutter contre les îlots de chaleur sur le territoire

urbain par la végétalisation urbaine et la plantation

d’arbres (Plan Canopée)

• Développer une stratégie en faveur des espaces

publics/verts (démarche PEP’s)

Proposition d’actions à soumettre aux Comités d’accompagnement

thématiques :

• Intégrer la dimension du changement climatique

dans le PCDN – augmenter l’Indice de Biodiversité

Potentielle des bois et des forêts à l’échelle du territoire

communal

• Coupler les différentes études pour identifier les

espaces ouverts les moins résilients au changement

climatique

60

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 61


Annexe 3

J’approuve la démarche de la Ville de Liège par rapport aux objectifs européens visant, sur le territoire communal,

à réduire d’au moins 55% d’ici 2030 ses émissions de CO 2

grâce à :

• une meilleure efficacité énergétique

• une plus grande utilisation des sources d’énergie renouvelables

Je souhaite y contribuer à mon niveau en choisissant ci-dessous une ou plusieurs actions à réaliser pour en faire

une habitude de vie : 21 jours suffisent pour changer nos habitudes !

Diminuer ma consommation de gaz, mazout, pellets, … …

Diminuer le chauffage: 1°C en moins = 7% d’économie financière

Placer des tentures isolantes et les fermer dès que le soleil se couche

Poser des panneaux réflecteurs de chaleur derrière les radiateurs

Isoler les tuyaux passant dans des espaces non chauffés (cave, …)

Faire entretenir régulièrement chaudière, boiler ou chauffe-eau

Placer un thermostat d’ambiance avec programmateur

Placer des vannes thermostatiques : position 1 = 12°C ; 2 = 16°C ; 3 = 20°C

Isoler mon logement (toit, murs, sols, …)

Réduire ma consommation d’eau chaude

Je fais déjà

Je m’y engage

Diminuer ma consommation électrique

Limiter le nombre d’appareils électriques

Eteindre systématiquement la lumière quand je quitte une pièce

Eteindre complètement mes appareils électriques : adieu aux veilles !

Utiliser la lumière naturelle dès que possible

Laver mon linge à basse température et le faire sécher sans machine

Opter pour un éclairage basse consommation (LED, …)

Eviter la climatisation et aérer aux heures fraîches en été

Placer des protections solaires aux fenêtres côté sud (stores, …)

Diminuer ma consommation de produits

Donner ou vendre mes objets inutilisés et acheter en seconde main

Réparer, réutiliser, recycler plutôt que jeter et acheter du neuf

Emprunter livres et jeux au lieu de les acheter (bibliothèque, …)

Faire des cadeaux immatériels : cinéma, concert, soin, repas,…

Proposer à mes voisins ou amis de mutualiser outils, machines, …

Acheter des biens durables

et refuser les produits jetables (vaisselle, …)

Me déplacer sans trop polluer

Préférer les transports en commun ou le covoiturage

Choisir un mode de transport alternatif à l’avion pour les prochaines vacances

ou du moins compenser mes émissions de CO 2

Me déplacer en mode doux: à pied, à vélo, en trottinette, …

62

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022


Utiliser moins de plastique et réduire mes déchets

Acheter en vrac et éviter les emballages

Eviter l’achat de bouteilles et contenants en plastique

Utiliser des sacs en tissu et réutiliser les contenants (flacons, …)

Je fais déjà

Je m’y engage

Réduire ma consommation de papier

Imprimer recto/verso et choisir du papier recyclé

Utiliser des mouchoirs et des serviettes de table en tissu

Coller un “stop-pub” sur ma boîte aux lettres et refuser les prospectus

Réduire les émissions issues de ma consommation numérique

Utiliser un moteur de recherche qui finance des projets environnementaux

ou contribue à la reforestation : Ecosia, Lilo, ...

Supprimer mes vieux emails et planter un arbre via Cleanfox, ...

Diminuer l’impact énergétique de mon alimentation

Acheter des produits locaux et de saison, si possible bio

Limiter ma consommation de viande et préférer les protéines végétales

Cultiver un petit potager et des herbes aromatiques

Pour aller plus loin ...

Choisir une banque qui investit dans les énergies renouvelables

Soutenir ou adhérer à une association qui agit pour le climat

Changer de fournisseur pour une électricité plus verte

Installer des panneaux solaires thermiques et/ou photovoltaïques

Préférer le "fait maison" aux produits industriels

Autre(s) engagement(s) de mon choix :

............................................................................................................................... ...............................................................................................................................

............................................................................................................................... ...............................................................................................................................

Charte à retourner →

Maison de l’Habitat, Service du Logement,

Rue Léopold 37 à 4000 Liège . energie@liege.be ; 04 221 66 77

Nom : ................................................................................................. Prénom : ...............................................................................................

Tél. : ......................................................................... Mail : ................................................................................................................................

Adresse : .............................................................................................................. Localité : ........................................ CP : ...................

Date : ....................................................... Signature :

Je souhaite être contacté(e) pour réaliser un poster gratuit de mon engagement

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J’accepte que mon poster soit affiché lors d'expositions et/ou publié sur www.citiesengage.eu, www.liege.be, facebook et twitter

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J’accepte que mes données personnelles soient traitées aux fins mentionnées ci-dessus selon la politique de protection de la vie privée et des

données à caractère personnel de la Ville de Liège dont je peux prendre connaissance sur le site www.liege.be ou obtenir copie par simple

demande au 04/2216677 ou via energie@liege.be. Je peux retirer mon consentement à tout moment et à défaut, mes données seront conservées

pendant 5 ans. Pour toute demande, je peux contacter le DPO (Délégué à la Protection des Données) de la Ville, Mme Adriaenssens via

dpo@liege.be et en cas de non satisfaction introduire une plainte auprès de l'Autorité de protection des données.

Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 63


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