Rapport final Plan Climat Liège
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
Plan Climat de
la Ville de Liège
Colophon
Auteur : Ville de Liège (Service Environnement – Gestion de l’Espace
Public – et Direction de la Stratégie et du Développement)
Editeur responsable : Gilles FORET, Échevin en charge de la Transition
écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique –
rue Féronstrée n° 86, 4000 Liège
ISBN : D/2023/14.507/1
L’étude du Plan Climat de la Ville de Liège et son Plan d’Action pour
l’Energie Durable et le Climat (PAEDC) ont été réalisés par l’ICEDD
en association avec Factor-X et ECORES
Conception et graphisme : ICEDD
Photo de couverture : vue de Liège. Crédit : Adobe Stock
2
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Table des matières
Mot d’introduction de Willy Demeyer, Bourgmestre de Liège 6
Mot d’introduction de Gilles Foret, Échevin en charge de la Transition écologique,
de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique 7
Ligne du temps de l'engagement climatique de la Ville de Liège 8
Historique de l’engagement de la Ville de Liège pour le Climat : 20 ans d’actions 9
Convention des Maires 10
L’engagement liégeois dans le contexte de son adhésion à la deuxième Convention des Maires 11
La logique d’intervention de la « Convention des Maires pour l’Energie Durable et le Climat »
et les structures mises en place pour appuyer et conduire la démarche 12
Structuration interne de la coordination de la démarche 13
Associer la population à la démarche 13
Emissions de gaz à effet de serre à Liège 14
Objectifs du Plan Climat 14
Atténuation du changement climatique 14
Adaptation au changement climatique 14
Accès à une énergie sûre, abordable et durable 14
Un objectif commun 14
Inventaire des émissions de gaz à effet de serre 15
Un outil évolutif 15
Quelles émissions sont prises en compte ? 15
Bilan territorial 16
Bilan patrimonial 16
Evolution de la situation entre 2005 et 2018 16
Stratégie d'actions 17
Une stratégie ambitieuse pour un objectif ambitieux 17
Le Plan d'atténuation 18
Le Plan d'adaptation 20
L'organe de développement et d'opérationnalisation : les COMAC Thématiques 20
Le Plan d'atténuation (de réduction des émissions de GES) par secteur 21
Résidentiel/Logement 22
OBJECTIF : Accélérer la rénovation énergétique du bâti liégeois 23
ACTION : Plateforme de rénovation des logements 24
ACTION : Rénovation des immeubles à appartements 25
ACTION : Prime à l'audit pour les logements précaires 26
ACTION : Groupements d'achats 26
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 3
Table des matières
Transport et Mobilité 28
OBJECTIF : Repenser la mobilité pour offrir une meilleure connectivité et accessibilité de
la Ville aux Liégeois et à ses visiteurs, dans une perspective durable et multimodale 29
ACTION : Infrastructures de mobilité active 30
ACTION : Infrastructures de transport en commun (tram, train, bus) 30
ACTION : Infrastructures de transport en commun (parking P+R) 31
ACTIONS : Appli covoiturage UGO et promotion du covoiturage pour les activités tertiaires,
y compris les écoles 32
ACTION : Promotion des sevices de livraisons commerciales à vélo et intelligentes 32
Autres pistes de réflexion pour apaiser la ville et sécuriser les modes de déplacement doux 33
Tertiaire et Industrie 34
OBJECTIF : Atteindre la neutralité carbone par l’éco efficience des secteurs tertiaire et industriel 35
ACTION : Rationalisation des usages énergétiques dans le tertiaire 36
ACTION : Rénovation énergétique du tertiaire 36
Autres pistes de réduction des émissions 37
Patrimoine et Services Communaux 38
OBJECTIF : Rendre la Ville exemplaire en termes de réduction des émissions de GES 39
ACTION : Contrat de Performance Energétique 39
ACTION : Contrôle et gestion des données des installations 39
ACTION : Eclairage LED 39
ACTION : Mesures comportementales pour une Utilisation Rationnelle de l'Energie 39
ACTION : Rénovation profonde de sites particuliers 40
ACTION : Energies renouvelables 40
ACTION : Cadastre énergétique et optimisation des occupations des locaux 40
ACTION : Renouvellement du parc automobile par des véhicules plus écologiques 41
ACTION : Plan de remplacement éclairage public par du LED 41
Sources d’Energie Renouvelable 42
OBJECTIF : Développement des sources d'énergie renouvelable 43
Devoir d’exemplarité de l’Administration Communale 43
Augmenter notre production d’énergie renouvelable, mais pas uniquement 44
D’autres pistes à étudier 44
Réseaux de chaleur urbains 44
Communautés d’énergie 45
Les aspects sociaux dans la balance 45
4
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Le Plan d’adaptation au changement climatique 46
L’évolution du climat belge 47
Les vulnérabilités au changement climatique 47
Le plan d'adaptation au changeement climatique par vulnérabilité 48
Dégradations consécutives aux inondations 48
Renforcement de l'inconfort thermique 49
Dégradation de la qualité d’air (estivale et hivernale) 51
Affaiblissement des forêts, espaces verts et arbres d'alignement 52
Stress hydrique 53
Le mot de conclusion 54
ANNEXES 55
Annexe 1 – Listing des actions du Plan d'atténuation par secteur 56
Annexe 2 – Listing des actions du Plan d'adaptation par vulnérabilité 58
Annexe 3 – Charte Énergie-Climat des citoyens liégeois (ENGAGE) 62
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 5
Le mot du Bourgmestre
« ouverner, c’est prévoir ! Et ne rien prévoir, c’est courir à sa perte ! »
G
Cette citation du 19 ème siècle résonne avec acuité dans le contexte de crises à répétition que nous
vivons aujourd’hui et que nous aurons encore à subir.
De la crise Covid à la crise climatique, avec les corollaires de cybercriminalité et de tension géostratégique
sur l’économie des matières premières et de l’énergie, tous les scénarios envisagés,
depuis 2020, par les Nations Unies se sont réalisés.
La récente évolution de la situation ukrainienne est venue renforcer le climat d’insécurité internationale
avec des conséquences directes et indirectes extrêmement préoccupantes y compris au
niveau local. L’impact sur les conditions de vie des populations à l’échelle mondiale risque d’être
conséquent.
En juin 2021, notre Conseil Communal approuvait les données de base et les grandes orientations
de notre Plan Climat mettant en avant l’impérieuse nécessité d’agir maintenant, tous ensemble et
à tous les niveaux.
Dans la foulée, nous connaissions, après plusieurs années de canicules, les pires inondations que
Liège et sa région n’aient jamais connues.
Depuis, la flambée des prix de l’énergie a contaminé tous les secteurs économiques et stimulé une
poussée inflationniste totalement imprévue.
Tous ces facteurs compliquent l’opérationnalisation de notre Plan d’Action pour le Climat et l’Energie.
Si sa mise en œuvre va désormais nous coûter plus cher, on ne peut pas imaginer ce qu’il nous
en coûtera si nous ne faisons rien.
Réduire notre dépendance, notre vulnérabilité, nos consommations énergétiques et nos émissions
de gaz à effet de serre, tout en développant les énergies renouvelables, et en adaptant notre territoire,
nos infrastructures et notre société aux risques climatiques est indispensable et éminemment
urgent.
Il s’agit d’un processus ambitieux qui nécessite l’implication de toutes et tous. Plus que jamais,
un partage des enjeux et une solidarité sans faille, y compris avec les générations futures doivent
guider notre action.
Le Bourgmestre de Liège
6
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Le mot de l’Échevin
Au fil du temps, les centres urbains se sont érigés en véritables lieux de concentration de services
et de populations. Si cette richesse propre aux villes offre de nombreux avantages à ses
habitants et usagers, cette situation rend également les villes beaucoup plus vulnérables aux phénomènes
liés aux effets du changement climatique. Malheureusement, ce dérèglement climatique
a d’ores et déjà impacté la ville de Liège au travers des tragiques inondations de l’été 2021. Il est
donc primordial de penser l’adaptation du territoire liégeois aux conséquences du changement
climatique. Comme lieu urbain dense avec une activité humaine très forte, Liège doit réfléchir de
manière prospective son espace et ses lieux de vie afin de protéger les populations actuelles et
futures.
Afin de ne pas être spectateur de ce constat environnemental alarmant, j’ai à cœur, en tant qu’Echevin
de la Transition écologique, d’impliquer la Ville de Liège dans la voie d’une transition climatique
ambitieuse pour les générations futures. Ainsi, le Conseil Communal s’est engagé en faveur d’une
réduction de 55% de sa production de Gaz à Effet de Serre (GES) à l’horizon 2030. De cette manière,
Liège s’est positionnée comme une des villes les plus ambitieuses en matière climatique de Wallonie
et a fait de la politique environnementale un de ses leviers d’actions majeurs pour améliorer le
cadre de vie de ses citoyens.
Au travers de ce nouveau Plan d’Actions pour l’Energie Durable et le Climat (PAEDC), la Ville de
Liège définit les efforts et les actions nécessaires à mettre en œuvre de manière pragmatique et
scientifique. Pour ce faire, la Ville s’est entourée d’experts reconnus afin d’établir un diagnostic
fiable mais surtout d’objectiver les choix et les actions à mettre en place pour atteindre les objectifs
fixés.
L’avenir de la ville de Liège dépend de notre capacité à inventer un projet qui réponde aux particularités
de notre espace et aux attentes à la fois des habitants et des acteurs socio-économiques. Si
elles peuvent parfois apparaître divergentes, elles n’en sont pas moins conciliables. C’est pourquoi,
les leviers d’actions identifiés sont de différents ordres tant pour la réduction des émissions de gaz
à effet de serre que pour l’adaptation du territoire au changement climatique. Ils concernent des
thématiques plurielles comme la mobilité, le logement, la production d’énergie, la végétalisation,
l’économie ou les services. En termes de résilience, d’exemplarité et d’actions, le rôle de la Ville est
évidement essentiel. Cependant, les efforts à fournir sont collectifs et doivent être supportés, pour
l’ensemble du territoire communal, tant par le secteur public que par le secteur privé. A ce titre,
des partenariats devront se renforcer ou être développés avec différents acteurs de la Métropole
liégeoise.
Afin de garantir le succès de ce Plan, une certaine souplesse a été laissée quant aux moyens d’actions
à activer tout en responsabilisant les différentes parties prenantes de celui-ci. En effet, il
apparait essentiel de pouvoir réagir rapidement aux opportunités d’actions qui se présenteront et
qui pourront ainsi faire évoluer ce plan au regard des réalités futures, voire de porter l’ambition
encore plus haut.
Avec cet outil stratégique, le Collège a souhaité impliquer la Ville dans l’effort climatique commun
et de ce fait s’engager à rendre Liège plus agréable, plus résiliente, plus attractive et respectueuse
de son territoire et de ses usagers.
L'Échevin en charge de la Transition écologique, de la Mobilité, de la Propreté et du Numérique
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 7
Ligne du temps de l’engagement
climatique de la Ville de liège
1999
CHARTE D’AALBORG des villes européennes pour la durabilité
Engagement à développer et mettre en œuvre son Agenda de
Développement Urbain pour le 21ème siècle
PALME
Implémentation de son Programme d’Actions
Locales pour la Maîtrise de l’Energie
2004
2006
1ère CONVENTION DES MAIRES POUR L’ENERGIE DURABLE
Engagement à développer des méthodes d’intervention et des
plans d’actions afin de rencontrer au niveau local les objectifs
de l’Union Européenne pour 2020
ENERGY CITIES
Adhésion au réseau européen de Villes
pour la transition énergétique
2008
2009
ENGAGE
12 Villes-Pilotes pour le lancement de la
Campagne Européenne de Mobilisation pour le
Climat
Projet européen SUN
Quartiers Urbains Durables
2010
PLAN D’ACTIONS
11 actions prioritaires et 12 grands
projets d’investissements liés entre
autres à une politique de requalification
urbaine et de développement durable
2014
Décret wallon « Climat »
2ème CONVENTION DES MAIRES POUR L’ENERGIE DURABLE
renforce les objectifs énergétiques et environnementaux à
atteindre à l’horizon 2030
2015
2016
CAN (Quartiers Actifs pour le Climat)
ACE Retrofitting (Accélérer la rénovation énergétique des copropriétés)
Agir sur le secteur primordial du logement
SECAP (Sustainable Energy & Climate Action Plan)
Finaliser le Plan d’Action en faveur de l'Energie Durable et le Climat
2021
8
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Historique de l’engagement de
la Ville de Liège pour le Climat :
20 ans d’actions
La Ville de Liège s'est inscrite de longue date dans
une démarche volontariste de développement durable.
En signant la Charte d’Aalborg des villes européennes
pour la durabilité, elle s’est engagée dès
1999 à développer et mettre en œuvre son Agenda de
Développement Urbain pour le 21ème siècle.
Crédit Shutterstock
Cela s’est concrétisé par le chantier d’élaboration
participative du Projet de Ville et le lancement de
la 1ère version de son programme d’actions prioritaires
en 2002.
Dans la foulée, la Ville de Liège s’est inscrite dès
2004, avec l’aide de la Wallonie, dans l’implémentation
de son Programme d’Actions Locales pour la
Maîtrise de l’Energie (projet PALME). C’est dans ce
cadre qu’elle a décidé en 2006 de devenir membre du
réseau européen de villes pour la transition énergétique
« Energy Cities » et qu’elle a été sollicitée pour
intégrer le projet européen « Sustainable Cities »
(Villes Durables).
Lors de l’actualisation 2007-2015 de son Projet de
Ville, Liège a adopté 11 actions prioritaires et 12
grands projets d’investissements soutenant une
ambitieuse stratégie de requalification urbaine et
de développement durable. Cette stratégie, essentiellement
axée sur l’habitat, la mobilité et les bâtiments
publics, a fourni les éléments de planification
de l’action communale qui structurent le territoire
actuellement.
C’est sur ces bases qu’en novembre 2008, dès le lancement
de l’initiative par la Commission Européenne,
Liège a signé son adhésion à la « Convention des
Maires pour l’Energie Durable ». L’objet de cette 1ère
version était de développer des méthodes d’intervention
et des plans d’actions afin de rencontrer au
niveau local les objectifs de l’Union Européenne pour
2020, à savoir :
• Réduire de 20% les émissions de CO 2
;
• Réduire de 20% les consommations finales d’énergie
par l’amélioration de l’efficacité énergétique ;
• Amener à 20% l’approvisionnement du territoire en
Energie Renouvelable.
L’année suivante, la Ville a été retenue pour participer
au projet européen « SUN » (Quartiers Urbains
Durables) et, en 2010, elle est devenue une des 12
villes-pilotes pour le lancement de la Campagne
Européenne de Mobilisation pour le Climat « EN-
GAGE ».
En avril 2011, la Ville de Liège a approuvé son Plan
d’Action pour l’Energie Durable (PAED) à l’horizon
2020 et a lancé une 1ère mission de consultance externe
en vue d’évaluer les effets quantifiés de ces politiques
et mesures. La mission a permis d’établir le
Bilan Carbone de la Ville aux niveaux de l’institution,
d’une part, et du territoire, d’autre part, ainsi que de
mettre en place un processus de suivi de l’évolution
des paramètres et d’actualisation des bilans.
En 2015, au moment de la Conférence des Nations
Unies sur le Climat de Paris (COP21), la Ville de Liège
a décidé d’adhérer à la deuxième Convention des
Maires dite « pour le Climat et l’Energie ». Celle-ci
renforce les objectifs à atteindre à l’horizon 2030 :
• Réduire de 40% les émissions de CO 2
;
• Réduire de 27% les consommations finales d’énergie
par l’amélioration de l’efficacité énergétique ;
• Amener à 27% la contribution des Energies Renouvelables
à l’approvisionnement des territoires.
Cette évolution s’est inscrite dans le cadre de la
Feuille de Route européenne pour 2050, adoptée par
le Gouvernement Wallon au travers du Décret « Climat
» du 20 février 2014.
Un an plus tard, Liège a obtenu 2 nouveaux projets
européens Interreg cofinancés par la Wallonie pour
agir sur le secteur primordial du logement :
• CAN (Quartiers Actifs pour le Climat) ;
• ACE-Retrofitting (Accélérer la rénovation énergétique
des copropriétés).
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 9
La convention des maires
Source : eo.belspo.be
En matière de mobilité, les derniers accords ont été
obtenus pour l’implantation du tram qui constitue
l’élément structurant de la réorganisation fondamentale
de la mobilité urbaine dans ses différentes
composantes, mettant en avant les transports en
commun, les modes doux (piéton, cycliste) et la micro-mobilité
(trottinettes électriques, monoroues,
etc.), qui font l’objet de nombreuses mesures au sein
du Plan Urbain de Mobilité (PUM) et du Plan Communal
de Mobilité (PCM). Un corollaire est la tendance
à une « électrification » de plus en plus poussée des
moyens de transports avec des impacts non négligeables
sur la filière électricité dans toute sa complexité.
En parallèle, Liège a instruit le dossier de candidature
pour permettre à sa ville-jumelle de Lubumbashi
(RD du Congo) de s’inscrire dans la démarche de la
« Convention des Maires en Afrique Subsaharienne »
et d’obtenir un financement européen pour la mise
en œuvre de son projet Climat-Energie « Lubumbashi
2030 ». Ce programme, destiné aux Pays en
Développement, préfigurait la logique du Green Deal
européen qui vise à concevoir des plans d’action intégrant,
à côté des trajectoires d’efficacité énergétique
et d’adaptation des territoires au changement climatique,
une approche inclusive d’équité, de solidarité
et de justice sociale de manière à éviter que la transition
écologique indispensable se construise sur un
désastre social excluant des bénéfices du processus
les franges les plus pauvres de la population. Ce qui
était considéré comme légitime au niveau géostratégique
s’est progressivement imposé comme incontournable
au niveau européen et local.
La Ville de Liège a ainsi rejoint « l’Action mondiale
pour des villes inclusives, résilientes et innovantes »
suite à « l’Appel de Paris » de novembre 2016.
En 2017, la Ville de Liège a décidé, comme 1ère ville
wallonne, d’adhérer au « Pacte de Milan de politique
alimentaire urbaine » qui vise au développement de
nouvelles formes de gouvernance alimentaire locale
plus durables et équitables.
Elle a également mis en œuvre le processus participatif
« Réinventons Liège » qui a permis de réactualiser
une nouvelle fois le « Projet de Ville » avec
un nouveau catalogue d’actions prioritaires approuvé
en fin d’année 2017, dont la plupart sous-tendent le
présent Plan d’Actions pour l’Energie Durable et le
Climat.
Lors de cette même année, le Gouvernement Wallon
a adopté son document « Stratégie wallonne de
rénovation énergétique à long terme du parc de bâtiments
» qui précise les éléments de mise en œuvre
du plan d’action d’atténuation 2050 pour se conformer
aux objectifs européens.
En février 2019, le Collège communal, dans sa nouvelle
Déclaration de Politique Communale, a pris
l’option d’orienter toutes ses décisions, ses actions
et ses projets pour autant qu’ils rencontrent 5 objectifs
stratégiques, dont celui d’agir contre le réchauffement
climatique. Ce document stratégique a été
adopté par le Conseil Communal en septembre 2019.
Il contient un large panel d’actions dans tous les domaines
du développement urbain ainsi que de grands
projets d’investissement en termes d’infrastructures.
Ces actions visent à rendre la ville de Liège,
plus verte, plus durable et à améliorer son cadre de
vie au bénéfice de tous.
En décembre 2020, dans le cadre du 5ème anniversaire
des Accords de Paris sur le Climat issus de la
COP21 de 2015, le Conseil Communal de la Ville de
Liège a adopté à l’unanimité le texte de la Nouvelle
Déclaration de Paris visant à inscrire l’action climatique
au centre de l’agenda local, pour atteindre la
neutralité carbone et créer une société qui agit en
faveur de la soutenabilité et du développement durable.
10
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
L’engagement liégeois dans le
contexte de son adhésion à la
deuxième Convention des Maires
Outre les engagements liés à cette adhésion, la Ville
a décidé de faire sienne la politique européenne en la
matière et de viser à atteindre l’objectif d’une réduction
de 55% de ses émissions de Gaz à Effet de Serre
à l’horizon 2030, et ce, par rapport à l’année de référence
2005. À l’horizon 2050, la Ville de Liège vise à
atteindre la neutralité carbone.
Dans ce contexte, la Ville a souhaité être épaulée
pour la mise en place de cette démarche et a fait
appel à une mission d’appui en expertise externe qui
a démarré en mars 2020. Cette mission a été confiée
au bureau d’études ICEDD (Institut de Conseil et
d’Etudes en Développement Durable) de Namur, en
partenariat avec Factor X et ECORES.
Le Conseil Communal de juin 2021 a approuvé les 2
volets du PAEDC, le plan d’actions pour la transition
énergétique et la réduction des émissions de gaz à
effet de serre d’une part, et le plan d’actions pour
l’adaptation du territoire au changement climatique,
d’autre part.
Les objectifs globaux de ce plan sont :
• Respecter les engagements pris par la Ville dans le
cadre de la Convention des Maires pour le Climat
et l’Energie ;
• Mettre en œuvre la « Feuille de Route 2050 » de
l’Union Européenne en vue de contribuer à l’atteinte
des objectifs des Nations Unies de l’Accord
de Paris sur le Climat pour le 21 ème siècle.
L’atteinte de ces objectifs globaux nécessite la définition
et la mise en œuvre d’un ensemble de politiques
et mesures dites « de Transition » que l’on peut classer
selon cinq axes complémentaires d’intervention :
1. Réduire drastiquement les consommations d’énergie
et les émissions de Gaz à Effet de Serre ;
2. Approvisionner le territoire en Energie Renouvelable
et compenser les émissions résiduelles de
Gaz à Effet de Serre ;
3. Moderniser, adapter et sécuriser les réseaux d’approvisionnement
et de distribution d’énergie ;
4. Réduire la vulnérabilité du territoire et des populations
aux aléas du climat ;
5. Renforcer l’intelligence collective, les mécanismes
de solidarité et la coopération extra-municipale.
Ce dernier point a toute son importance. En effet, la
stratégie de transition doit impérativement être inclusive
et n’a de chance d’aboutir que si elle s’appuie
sur de nouvelles formes de partage des enjeux et de
solidarité, et donc sur le développement de l’intelligence
sous différentes formes : intelligence collective,
intelligence territoriale, intelligence des réseaux
et des flux, intelligence des solutions pour répondre
aux défis techniques et sociétaux.
La dynamique urbaine Climat-Energie devra ainsi
s’inscrire dans de nouvelles relations collaboratives
ou supra-territoriales, tant dans les domaines
de l’énergie que de la mobilité, de l’alimentation, de
l’économie circulaire, de la gestion des déchets ou de
la prévention des risques climatiques majeurs.
Cela requiert une coopération accrue à la fois horizontale
et verticale, entre autorités locales et avec
les autres échelons politiques, la Région wallonne,
les institutions intercommunales, le milieu associatif
ainsi que les citoyens afin de partager une vision
commune de l’avenir et de permettre à chacun de
s’approprier une part de contribution au plan d’action
commun.
Evaluation et
suggestions d’amélioration
Etape 3 :
Présentation du
rapport de mise en
oeuvre
Evaluer les progrès, réajuster les priorités
Etape 1 :
Signature de la
Convention des
Maires pour le
climat et l’énergie
Offrir aux citoyens une qualité
de vie élevée dans des villes
durables, résilientes au
changement climatique et
dynamiques
Mettre en oeuvre des actions
Définir des ambitions
Démarrage et
bilan initial
Etape 2 :
Présentation du Plan
d’Action en faveur de
l’Energie Durable et
du Climat
Mise en oeuvre, suivi et reporting
La Convention étape par étape. Source : eumayors.eu
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 11
La logique d’intervention de la
« Convention des Maires pour
l’Energie Durable et le Climat »
et les structures mises en place
pour appuyer et conduire la
démarche
Le dispositif de la Convention des Maires est cadré
par une logique d’intervention et une méthodologie
de travail d’une grande cohérence en matière de planification
du développement urbain.
Il s’agit de définir un parcours souple et ajustable
aux réalités locales basé sur un mode d’intervention
cyclique. Une fois l’engagement politique communal
pris, les étapes suivantes se suivent et se répètent
de manière itérative dans une volonté de maîtrise et
d’amélioration constante de la démarche :
• Analyse de la situation (améliorer la compréhension)
;
• Fixation et planification des objectifs stratégiques
(définir les ambitions), production d’un Plan d’actions
(le PAEDC) ;
• Mise en œuvre, suivi et rapportage (mise en œuvre
d’actions concrètes du PAEDC, rapportage sur
l’état d’avancement et analyse des résultats par
rapport aux objectifs) ;
• Réajustement des priorités.
Les villes adhérant à la Convention sont soumises à
des obligations de suivi de l’évolution de leur inventaire
d’émissions de gaz à effet de serre et de réévaluation
des mesures de leur plan d’actions sur base
bisannuelle.
À côté des objectifs de réduction des émissions de
gaz à effet de serre, la « Nouvelle Convention des
Maires » implique la prise en compte dans les Plans
d’Actions de la nécessaire adaptation des territoires
locaux aux effets des changements climatiques afin
de réduire leur vulnérabilité et celle des populations
et des infrastructures aux aléas du climat.
Le parcours d’adaptation vise à apporter des réponses
réglementaires, organisationnelles ou structurelles
de nature à réduire les risques ou les conséquences
des évènements climatiques majeurs qui
impactent et impacteront le territoire dans les prochaines
décennies.
La Ville a réalisé plusieurs études afin de mieux
comprendre ces phénomènes et de pouvoir mieux
cibler les mesures à prendre : l’actualisation du Plan
Communal de Développement de la Nature, l’étude
SMARTPOP intégrant une cartographie des Îlots de
Chaleur, l’étude de Prospectives des Espaces Publics
« PEP’s » pour le redéploiement d’espaces publics
de qualité…
En complément à la règlementation régionale en la
matière, des actions concrètes sont prises : le Plan
Canicule, le suivi des recommandations du PGRI
(Plan de Gestion des Risques d’Inondation), l’introduction
du Coefficient de Biotope par Unité de Surface
dans certains permis d’urbanisme, etc. C’est
dans ce contexte que Liège a décidé d’élaborer un
ambitieux Schéma de Développement Communal
(SDC), outil stratégique qui aidera à fixer les lignes
directrices pour l’avenir de la Ville. Celui-ci devra cadrer
les choix futurs en matière d’aménagement du
territoire et d’urbanisme afin de proposer un développement
harmonieux et cohérent sur l’ensemble
du territoire liégeois dans le respect de la démarche
climatique et des nouvelles contraintes qu’elle induit.
Un élément majeur du parcours d’adaptation territorial
est le nouveau plan Canopée qui vise, par la
plantation massive d’arbres en ville, non seulement
à réduire les phénomènes d’îlot de chaleur urbain
(noté ICU) lors des épisodes caniculaires, mais également
de produire divers bénéfices écosystémiques.
Il s’agit de conduire simultanément ces 2 parcours
complémentaires : un parcours d’atténuation (de
réduction des émissions de gaz à effet de serre) et
un parcours d’adaptation au changement climatique.
Il ne s’agit donc pas d’un processus anodin mais bien
d’une approche de long-terme impliquant une vision
partagée et ambitieuse.
12
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Crédit Adobe Stock
Liège, participation citoyenne. Source : Ville de Liège
Structuration interne de la
coordination de la démarche
Dans le contexte de la mission d’appui à la réalisation
du PAEDC, deux instances opérationnelles ont été
constituées afin d’en assurer le pilotage et le suivi.
• Le « Comité d’Accompagnement (COMAC) »,
constitué des représentants des échevinats et des
Directions concernés, est chargé de fixer les orientations
des travaux ;
• Le « Comité de Pilotage Technique (CPT) », coordonné
par la Cellule Stratégique et le Service Environnement
et avec l'aide de techniciens de 1 ère
ligne, est chargé de rassembler les données et les
informations interdépartementales, de rédiger les
rapports d’inventaire et de diagnostic et de formuler
les propositions du « Plan d’Actions pour l’Energie
Durable et le Climat (PAEDC) ».
Suite à l’approbation en juin 2021 par le Conseil Communal
du Plan d’Action pour l’Energie Durable et le
Climat (PAEDC), il a semblé opportun de mettre en
place une structure décentralisée à même de faciliter
son processus d’amélioration constante.
• 5 Comités d’Accompagnement Thématiques (CO-
MAC Thématiques) ont été constitués pour les
secteurs suivants : Mobilité, Logement, Tertiaire,
Energies Renouvelables et le secteur Patrimoine
et Services municipaux (qui représente la structure
de l’administration de la Ville).
Le rôle de ces COMAC Thématiques est de participer
au processus de mise en œuvre et d’amélioration
continue du PAEDC pour les secteurs qui les
concernent. Dans un souci d’efficacité, ils sont placés
sous le contrôle direct de leur échevinat de tutelle.
La possibilité d’inviter des membres extérieurs afin
de s’adjoindre des compétences supplémentaires
quand cela s’avère nécessaire est prévue.
L’ensemble des organes de gestion de la démarche
climatique a pour objectif d’accompagner le mode
de fonctionnement adopté par la Conventions des
Maires.
Associer la population à la
démarche
Dans le cadre du lancement du Projet de Ville « Liège
2025 », une consultation citoyenne à large échelle a
été organisée, ayant pour but de permettre aux citoyens
de jouer un rôle affirmé dans la définition du
cap à suivre pour leur Ville.
Au premier trimestre 2019, les citoyens ont pu exprimer
leur vision de Liège à travers divers moyens :
formulaires écrits, plateforme numérique, Nuit des
débats, panels de citoyens tirés au sort, rencontres
dans les quartiers… Quelques 1.603 idées et 97.827
votes ont été récoltés.
Le Programme Stratégique Transversal (PST) a été
construit sur base de cette consultation citoyenne.
Ce programme contient 12 projets métropolitains et
137 actions prioritaires, dont 30 d’entre-elles portent
sur l’enjeu climatique, preuve de l’importance que les
liégeois accordent à ce que la Ville agisse contre le
réchauffement climatique et améliore la qualité de
l’air.
Le Plan Climat a été élaboré de manière à rassembler
les résultats issus des travaux de consultation
citoyenne. Ce Plan Climat est une base vouée à être
améliorée et à évoluer constamment, notamment
grâce à l’apport des citoyens, acteurs de la transition
énergétique et climatique à Liège.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 13
Emissions de gaz à effet de serre
à Liège
HFC
Hydrofluorocarbones
PFC
Hydrocarbures
perfluorés
CO 2
Dioxyde de
SF 6
Hexafluorure
de soufre
N 2 O
Protoxyde
d’azote
Carbone
CH 4
Méthane
NF 3
Trifluorure d’azote
Le protocole de Kyoto, bâti sur la Convention-Cadre des Nations
Unies sur les Changements Climatiques, vise principalement la
réduction de sept gaz à effet de serre (GES). Par simplification, on
parlera ultérieurement de CO 2
, voire d’équivalent CO 2
pour citer les
gaz à effet de serre (GES). Le CO 2
reste le principal GES en termes
de quantité produite même si d’autres gaz peuvent avoir un Potentiel
de Réchauffement Global (PRG) bien plus élevé que le CO 2
qui est
pris comme l’unité. Le PRG est un indice de comparaison associé à
un GES et qui quantifie sa contribution marginale au réchauffement
climatique comparativement à celui du CO 2
. À titre d’exemple, le
PRG du méthane est de 28, celui de l’hexafluorure de soufre est de
23 500 ! Source : Ministère de l'Ecologie français et GIEC 2013
Objectifs du Plan
Climat
Un Plan d’Actions pour l’Energie Durable et le Climat
« PAEDC » ou simplement « Plan Climat » formalise
les actions qu’une ville prévoit d’entreprendre pour
résoudre les problématiques que lui amène le changement
climatique en termes de Climat et d’Energie.
Les mesures reprises au Plan Climat visent trois objectifs
principaux : l’atténuation du changement climatique,
l’adaptation au changement climatique et
l’accès à une énergie sûre, abordable et durable.
Atténuation du changement
climatique
Les mesures d’atténuation consistent à diminuer la
quantité de CO 2
émise par la Ville dans l’atmosphère
pour participer à l’effort mondial afin de limiter l’augmentation
des températures moyennes globales.
Ces mesures sont étroitement liées à l’augmentation
de l’efficience énergétique dans toutes nos activités.
La Commission européenne a créé la Convention
des Maires pour le Climat et l’Energie dans l’objectif
de lancer une dynamique au sein des collectivités
locales pour agir en faveur du Climat. Cette Convention
réunit des milliers de collectivités locales qui
s’engagent volontairement à réduire leurs émissions
de CO 2
et à adapter leur territoire aux effets du changement
climatique. La Ville de Liège adhère à cette
Convention et s’est engagée à réduire ses émissions
à hauteur de 55% à l’horizon 2030, de manière à
s’aligner sur les objectifs du Green Deal. Dans ce
contexte, la Ville de Liège formalise son engagement
via ce document de référence qu’est le Plan d’Actions
pour l’Energie Durable et le Climat.
Adaptation au changement
climatique
Ces actions visent à réduire la vulnérabilité du territoire
aux phénomènes inévitables induits par le
changement climatique, tels que les épisodes de
canicule et les inondations.
Accès à une énergie sûre,
abordable et durable
L’accès pour tous à de l’énergie sûre en termes
d’abondance et d’approvisionnement, abordable et à
empreinte carbone faible ou nulle, se fait via le développement
de la capacité de production d’énergie
renouvelable. Cette démarche s’accompagne naturellement
d’une amélioration de l’efficience énergétique
de tous nos procédés, ceci afin de réduire notre
dépendance énergétique à des sources carbonées et
sujettes à de fortes variations de prix.
Un objectif commun
L’objectif commun poursuivi par ces trois objectifs
principaux est d’augmenter la résilience de notre
territoire au changement climatique, et ce, au bénéfice
de ses habitants, de ses usagers et de l’ensemble
de ses composantes socio-économiques. La
résilience d’un territoire s’apprécie d’une part par la
capacité à limiter les effets d’une perturbation sur
celui-ci et par sa capacité à reprendre un fonctionnement
normal après une perturbation.
14
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Inventaire des émissions de gaz
à effet de serre
Les mesures d’atténuation ont toutes pour objectif
de réduire la quantité d’émissions de gaz qui réchauffent
l’atmosphère, dont principalement le CO 2
.
L’objectif phare de la Convention des Maires qui est
de réduire les émissions de CO 2
sur notre territoire
de 55% à l’horizon 2030 est un exemple parfait. Pour
mesurer le progrès de la Ville par rapport à cet objectif,
il est nécessaire d’établir un inventaire précis des
émissions sur le territoire de la Ville à un moment
donné, secteur par secteur et vecteur par vecteur,
soit une sorte de photographie du niveau des émissions,
et de définir l’horizon sur lequel est fixé l’objectif.
Un outil évolutif
La première étape de réalisation de notre Plan Climat
a donc consisté à établir cet inventaire des émissions
de base sur le territoire de la Ville. L’année 2005
a été choisie comme année de référence, c’est-à-dire
l’année par rapport à laquelle nos progrès en matière
de réduction d’émissions de CO 2
sont mesurés. L’horizon
fixé pour réaliser l’objectif est l’année 2030. À
l’heure à laquelle est rédigé ce document, l’inventaire
des émissions de gaz à effet de serre le plus récent
qui soit disponible est celui de l’année 2018.
Le Plan Climat est un outil qui est voué à évoluer
avec son temps. Il sera donc progressivement adapté
pour y inclure de nouvelles actions qui permettront
de tendre vers la neutralité carbone à l’horizon 2050.
Quelles émissions sont prises en
compte ?
La méthodologie retenue par la Convention des
Maires impose de comptabiliser toutes les émissions
de gaz à effet de serre qui sont produites sur
le territoire de la ville dans tous les secteurs d’activité
(logement, industrie, tertiaire, transports, agriculture…)
et tous vecteurs énergétiques confondus
(électricité, gaz, mazout, etc.).
Les gaz à effet de serre (GES) sont des gaz dont le
rejet dans l’atmosphère a pour effet d’augmenter la
température moyenne de la planète. Les GES issus
de nos activités sont nombreux et n’ont pas tous le
même potentiel de réchauffement climatique. Le
CO 2
est utilisé comme dénominateur commun pour
quantifier le potentiel de réchauffement climatique
de ces gaz. À titre d’exemple, le méthane CH 4
a un
pouvoir de réchauffement 28 fois plus élevé que le
CO 2
, le protoxyde d’azote N 2
O multiplie cet effet par
26 et les gaz réfrigérants sont encore plus impactant.
Toutes les émissions de GES comptabilisées sur le
territoire de la Ville sont ainsi converties en équivalent
CO 2
. Les GES concernés par l’étude sont le CO 2
,
le CH 4
, le N 2
O et les hydrofluorocarbures (HFC, PFC,
CFC et SF 6
).
Les émissions territoriales de la Ville sont calculées
sur base des consommations énergétiques de
chaque secteur en tenant compte du facteur équivalent-CO
2
de chaque vecteur énergétique.
POUVOIR ÉNERGÉTIQUE DES COMBUSTIBLES, UN CALCUL VITE FAIT :
Un litre de mazout, un m³ de gaz naturel ou 2 kg de pellets de bois contiennent
la même quantité d’énergie, soit environ 10 kWh.
En termes d’émission de gaz à effet de serre, la combustion :
• d’un litre de mazout émet 3 kg de CO 2
;
• d’un m³ de gaz en émet 2 kg ;
Et la production de 10 kWh d’électricité émet en moyenne en Belgique
2,6 kg de CO 2
.
https://www.energie-environnement.ch/definitions/1409-energiepuissance-efficacite-efficience-sobriete-definitions-et-unites
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 15
Crédit Adobe Stock
Bilan territorial
Les consommations d’énergie sur le territoire de la
Ville de Liège sont calculées à partir des données régionales
traitées par le service énergie de la Région
Wallonne et à partir de données territoriales transmises
par les gestionnaires de réseaux d’électricité
et de gaz.
On retrouve parmi ces données la consommation
d’énergie par secteur et par vecteur. Le bilan comprend
également toutes les données relatives à la
production d’énergie de sources renouvelables et
non-renouvelables sur le territoire.
Les secteurs compris dans le bilan territorial sont
ceux de l’agriculture, de l’industrie, du logement, du
tertiaire et du transport.
Le secteur du transport routier englobe les consommations
de carburant des véhicules des résidents
ainsi que celles des navetteurs qui viennent y travailler,
étudier, se divertir ou faire leurs courses. Le trafic
de transit, qui se contente de traverser le territoire
sans s’y arrêter, est également inclus dans cet inventaire
d’émissions.
Le secteur tertiaire regroupe l’ensemble des activités
du commerce, des activités de bureaux de secteurs
publics et privés, des établissements d’enseignement,
des soins de santé, de la culture et du sport
hors bâtiments appartenant à l’administration communale
de Liège. Ceux-ci sont repris dans le bilan
patrimonial.
Bilan patrimonial
Le bilan patrimonial fait l’inventaire des émissions de
CO 2
du patrimoine de l’Administration Communale.
Ce bilan comprend donc les consommations énergétiques
des bâtiments communaux (écoles, bâtiments
tertiaires abritant les services communaux, piscines,
halls sportifs, etc.), celles de l’éclairage public ainsi
que celles générées par la flotte de véhicules communaux.
L’inventaire des émissions patrimoniales
est inclus dans l’inventaire des émissions territoriales.
Evolution de la situation entre
2005 et 2018
L’inventaire des émissions territoriales est réalisé
sur base de données historiques de 2005 à 2018. Les
valeurs de consommation n’ont pas fait l’objet d’une
correction par les facteurs climatiques, c’est-à-dire
qu’une année froide se traduit automatiquement par
une quantité d’émissions plus importante des vecteurs
énergétiques liés au chauffage.
1200
10 3 tCO 2
eq
1000
800
600
400
200
Agriculture : -11%
Industrie non-ETS : -40%
Transport : -17%
Tertiaire : -9%
Logement : -23%
0
2005 2018
Evolution des émissions territoriales sur la période 2005-2018 par secteur. Source : SPW – Ville de
liège
16
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
1 200 000
tCO 2
eq
1 000 000
800 000
600 000
400 000
200 000
Année de
référence -20%
-55%
-
2005 2018 2030
Emissions 1 020 056 812 076 459 025
Crédit Adobe Stock
Progression des émissions par rapport à l'objectif fixé pour 2030. Source : SPW – Ville de Liège
En 2005, les émissions totales en équivalent CO 2
s’élèvent à un million de tonnes. L’année 2018 montre
une baisse de 20% des émissions de CO 2
par rapport
à l’année de référence. Rapportées au nombre
d’habitants sur le territoire, les émissions de CO 2
ont
baissé de plus de 25% depuis 2005.
L’illustration de la page précédente montre l’évolution
des émissions de gaz à effet de serre et la répartition
entre les secteurs émetteurs. L’agriculture est
actuellement peu présente sur le territoire de la Ville
de Liège. Mais elle fait l’objet d’une volonté affirmée
de développement à travers la mise en place et l’appui
à des projets d’agriculture urbaine sur le territoire
liégeois (Ceinture Aliment-Terre Liégeoise - CATL,
CREaFARM, installation d’un hub logistique circuit
court à Droixhe à destination de la transition alimentaire,
etc.).
Le principal secteur émetteur est celui du Logement,
qui représente près de 41% des émissions de CO 2
sur
le territoire de la Ville en 2018. Ce secteur englobe
les consommations énergétiques des habitations
individuelles et collectives ainsi que les logements
sociaux. En 2018, le secteur du Logement enregistre
une baisse d’émissions de 23% par rapport à 2005.
Les secteurs tertiaire et du transport sont d’importance
équivalentes en termes d’émissions de CO 2
produites, soit à hauteur d’une vingtaine de pourcents,
et enregistrent respectivement 9% et 17% de
réduction d’émissions de CO 2
par rapport à l’année
de référence.
Enfin, l’industrie hors système d’échange de quotas
d’émissions ETS (Emission Trading System)
représente environ 9% des émissions territoriales
en 2018. Les grosses industries qui sont soumises
aux accords de branche passés avec la Région Wallonne
ne sont pas considérées dans l’inventaire des
émissions territoriales car elles sont déjà prises en
compte par ailleurs.
Stratégie
d’actions
Une stratégie ambitieuse pour un
objectif ambitieux
La Ville de Liège s’est fixé un ensemble d’objectifs
climatiques ambitieux.
Elle vise d’une part à participer à l’effort planétaire
de réduction des émissions de gaz à effet de serre
en réduisant les émissions de CO 2
de son territoire. Il
s’agit du plan d’atténuation qui regroupe l’ensemble
des actions de réduction des émissions de CO 2
.
D’autre part, puisque le processus de réchauffement
climatique ne peut être stoppé instantanément
et fait montre d’une très grande inertie, la Ville de
Liège souhaite élaborer et mettre en œuvre un plan
d’adaptation au changement climatique. Son objectif
vise à rendre le territoire de la Ville de Liège moins
vulnérable aux effets du changement climatique et
donc plus agréable à vivre pour ses citoyens. Il vise à
s’adapter à ce qui ne peut pas être changé.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 17
1 200
Milliers tCO 2
/an
1 000
-20%
800
LOGEMENT
-55%
600
400
TERTIAIRE et INDUSTRIE
200
TRANSPORT
0
2005
PATRIMOINE
2018
ENERGIE RENOUVELABLE
2030
Evolution des émissions de CO 2
par habitant et par vecteur sur la période 2005 à
2018.
Source : Ville de Liège.
La Ville de Liège en adhérant à la Convention des
Maires pour l’Energie Durable et le Climat s’est engagée
à :
1. Elaborer et mettre en œuvre un plan d’atténuation
afin de réduire ses émissions de CO 2
d’au moins
55% à l’horizon de l’année 2030 par rapport à l’année
de référence 2005 et viser la neutralité carbone
à l’horizon 2050 ;
2. Elaborer et mettre en œuvre un plan d’adaptation
de son territoire aux effets du changement climatique
afin de le rendre plus résilient.
Conformément à la démarche mise en place par la
Convention des Maires, ces deux plans d’actions sont
évolutifs ! Ils font l’objet d’un processus permanent
d’évaluation, de suivi et d’amélioration.
Les engagements pris par la Ville de Liège portent
sur l’ensemble de son territoire. Si la Ville se positionne
comme l’initiateur de cette démarche climatique,
elle est loin d’être le seul acteur du territoire !
Elle doit conscientiser et mobiliser l’ensemble des
acteurs de son territoire pour qu’ils s’associent
et participent à l’action climatique commune. Ces
objectifs ne peuvent être atteints qu’à travers une
mobilisation forte et un engagement volontariste de
l’ensemble des acteurs du territoire.
Afin d’optimiser la mise en œuvre et l’amélioration
continue de ces deux plans d’actions, la Ville a mis en
place un organe de développement et d’opérationnalisation
de cette démarche.
Il s’agit des Comités d’Accompagnement Thématiques
(noté ultérieurement COMAC Thématique).
Présentons brièvement les deux plans d’actions ainsi
que son outil de gestion.
Le Plan d’atténuation
Afin d’atteindre son objectif d’atténuation, la Ville a
élaboré un Plan d’atténuation, de réduction de ses
émissions de CO 2
, qui reprend un grand nombre d’actions
et de mesures à même de réduire ces émissions.
Ces actions se répartissent dans les 5 grands
secteurs d’émission qui sont :
1. Le Logement ;
2. Le Tertiaire et l’Industrie ;
3. La Mobilité et le Transport ;
4. Le Patrimoine de la Ville (l’administration) ;
5. Les Sources d’Energie Renouvelables (noté SER).
Ce dernier secteur constitue un secteur particulier,
non émetteur, mais qui permet d’éviter des émissions
de CO 2
.
Nous détaillerons plus loin les pistes et les actions
envisagées par la Ville pour atteindre cet objectif de
-55%. Chaque secteur sera mis à contribution, plus
ou moins fortement, selon son potentiel de réduction
d’émissions et en tenant compte du chemin déjà
effectué entre 2005 et 2018. Le potentiel de réduction
attribué à chaque secteur est également lié aux bras
de levier dont dispose la Ville sur ce secteur.
18
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Le secteur du Logement porte la plus grande part de
l’effort d’atténuation (43%). Il s’agit du secteur le plus
émetteur du territoire (41% des émissions en 2018).
La vétusté du bâti liégeois permet une marge de
manœuvre importante. La tâche reste toutefois compliquée
du fait des nombreuses contraintes liées au
caractère urbain dense de la ville, à la valeur patrimoniale
souvent bien présente, aux problèmes liés à
la copropriété, etc. Il s’agit toutefois d’un secteur où
des bras de levier, des incitatifs existent.
De plus, les coûts croissants des énergies rendent
ces actions toujours économiquement intéressantes.
Additionnellement on peut mettre en avant l’agrément
de vie nettement supérieur que procure un bâti
mieux isolé. Ce secteur est donc le plus développé en
termes d’actions du fait des nombreux leviers existants
et à mettre en place.
Le secteur Tertiaire et Industrie constitue le deuxième
secteur le plus émetteur du territoire (32%
des émissions en 2018). Cependant sa contribution à
l’effort global de réduction n’est que de 25% dans le
plan d’actions. Les leviers dont dispose la Ville pour
agir sur ce secteur sont plus limités. Les principales
actions sont axées sur les objectifs de la stratégie
wallonne de rénovation énergétique à long terme du
bâtiment.
Poids des différents secteurs dans l’effort d’atténuation.
Source : ICEDD
Le secteur de la Mobilité et des Transport constitue le
troisième secteur en termes d’importance des émissions
(23% des émissions en 2018). Sa contribution à
l’effort global de réduction est de 23%. Ce secteur est
proportionnellement beaucoup plus mis à contribution
du fait que la Ville possède une certaine maîtrise
du secteur. La Région wallonne est également un
des acteurs majeurs à mobiliser. L’objectif principal
est de repenser l’ensemble de la mobilité pour offrir
un meilleur service à la population tout en réduisant
nettement les émissions. Un grand nombre d’actions
portant sur les transports en commun et sur la promotion
de la mobilité douce et alternative sont mises
en place.
Le secteur du Patrimoine de la Ville de Liège représente
moins de 3% du bilan d’émission du territoire,
ce qui, en valeur absolue par rapport au bilan territorial,
pourrait être considéré comme négligeable.
Toutefois la Ville a une volonté d’exemplarité et ce,
de longue date. De nombreuses actions sur le bâti
communal permettent déjà d’atteindre des objectifs
de réduction des émissions plus élevés que ceux du
territoire pour la période de 2005 à 2018.
Le secteur des Sources d’Energie Renouvelables
(SER) vise, quant à lui, à augmenter la capacité de
production d’énergie à partir de sources renouvelables.
Il est complémentaire aux actions de réduction
des émissions, car, là où les besoins en énergie
ne peuvent pas être réduits (pour diverses raisons),
le fait de les alimenter à partir de sources d’énergie
renouvelable, non émettrice de CO 2
, équivaut à les
supprimer.
Tertiaire et industrie
Logement
Mobilité et transport
Energies renouvelables
Patrimoine
de la Ville
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 19
Le Plan d’adaptation
Le climat évolue au niveau mondial du fait des activités
humaines et des émissions de GES qui y sont
liées. Les experts et la communauté scientifique
s’accordent pour dire qu’une partie du changement
climatique est acquise et irréversible. Il est donc
indispensable, en parallèle aux efforts que nous
menons pour réduire nos émissions, d’adapter notre
territoire aux effets du changement climatique pour
le rendre plus résilient et réduire sa vulnérabilité.
Le Plan d’adaptation poursuit cet objectif : permettre
à notre territoire de faire face aux effets du changement
climatique et préserver l’intégrité des personnes,
des biens et des services.
La Ville de Liège a réalisé un diagnostic de vulnérabilité
de son territoire face aux effets du changement
climatique en utilisant l’outil « Adapte ta Commune »
mis au point par l’Agence wallonne pour l’Air et le Climat
(AwAC). Les résultats de cette analyse ont orienté
le choix des actions à mettre en œuvre aujourd’hui
pour adapter le territoire de la Ville à ces changements.
Les principales vulnérabilités identifiées sont
au nombre de cinq :
1. Le renforcement de l’inconfort thermique ;
2. Les dégradations consécutives aux inondations ;
3. Les dégradations de la qualité de l’air (estivale et
hivernale) ;
4. Le stress hydrique (et les pénuries d’eau causées) ;
5. L’affaiblissement des forêts, espaces verts et
arbres.
Il faut garder à l’esprit la forte interconnexion qui
existe entre les différentes vulnérabilités ! De ce fait,
de nombreuses actions proposées auront des effets
conjoints sur plusieurs vulnérabilités.
Deux axes majeurs d’intervention en termes d’adaptation
se dégagent, un axe VERT et un axe BLEU :
• AXE VERT - Végétalisation : densifier le maillage
vert partout où c’est possible (plan CANOPEE, toitures
et façades végétales, etc.) ;
• AXE BLEU - Gestion de l’eau : augmenter les surfaces
des plans d’eau, augmenter les surfaces perméables,
améliorer l’infiltration et le stockage de
l’eau.
À côté de ces deux axes majeurs, un troisième axe
portera plus particulièrement sur les techniques
constructives et de rénovation liées à l’habitat. Les
aspects particuliers de la protection solaire des bâtiments,
de l’albédo des bâtiments et des rues seront
abordés.
L’organe de développement
et d’opérationnalisation : les
COMAC thématiques
Le Plan Climat de la Ville de Liège est une boîte à
outils évolutive ! Ce plan est soumis à évaluation
constante, à une remise en cause perpétuelle. Les
effets des actions et mesures sont évalués et elles
sont adaptées, modifiées afin de mieux répondre aux
objectifs fixés. La mise en place d’une structure de
gestion efficace de cette dynamique est nécessaire.
Il s’agit des COMAC thématiques. Comme leur nom
l’indique, chaque secteur d’émission possède son
propre COMAC. Il s’agit d’un choix délibéré en vue
d’en optimiser le fonctionnement.
Le rôle de ces comités sera d’étudier, de préciser,
d’améliorer et d’adapter les actions et mesures du
plan ainsi que de proposer des actions complémentaires.
Ils auront également la tâche de veiller à
appuyer et suivre la mise en œuvre de ces actions.
Les propositions de ces COMAC Thématiques devront
faire l’objet d’une validation des instances décisionnelles
de la Ville (Collège et Conseil communaux).
Pour répondre efficacement à leur mission, ces CO-
MAC Thématiques sont constitués :
• d’un membre ou représentant désigné de l'échevinat
qui a la tutelle de la thématique. Ce membre
aura la charge de la coordination de ce comité (avec
le soutien de la cellule de coordination du PAEDC) ;
• de membres des services techniques de la Ville
compétents pour cette thématique ou ce secteur ;
• d’un ou plusieurs membres de l’équipe de coordination
du PAEDC ;
• et, selon les nécessités, de personnes ressources
extérieures pour apporter une expertise technique
supplémentaire.
La possibilité de faire intervenir des acteurs et des
parties prenantes externes à l’administration est
existante afin de permettre l’émergence, le développement
et la mise en œuvre de mesures, d’actions
innovantes à même d’aider durablement les citoyens
dans les secteurs concernés. Le territoire de la Ville
est riche de milieux académiques et universitaires,
de centres de recherche, d’industries de pointe dans
de nombreux secteurs et bénéficie d’un terreau riche
en porteurs de solutions techniques. Les COMAC thématiques
devront s’appuyer sur ces ressources pour
développer les solutions novatrices qui permettront à
la Ville de Liège d’atteindre ses objectifs climatiques.
20
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Source : Ville de Liège
LE PLAN D’ATTÉNUATION
(DE RÉDUCTION DES
ÉMISSIONS DE GES)
PAR SECTEUR
Résidentiel / Logement
Transport et Mobilité
Tertiaire et Industrie
Patrimoine et Services communaux
Sources d’énergie renouvelable
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 21
RÉSIDENTIEL/
LOGEMENT
Liège, Montagne de Bueren. Source : Adobe Stock
Objectifs 2030
Principales actions
- 45%
Empreinte Carbone
par rapport à 2018
- 23%
Evolution 2005 > 2018
43%
Contribution à l’effort
global en 2030
+ 30%
Rénovation énergétique
des bâtiments
Plateforme de rénovation des logements
Rénovation des immeubles à
appartements
Prime à l'audit des logements précaires
Tuteurs énergie
Groupements d'achats
22
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
OBJECTIF
Accélérer la
rénovation
énergétique du bâti
liégeois
Liège présente le bâti le plus ancien
de Wallonie avec 87,5% des
immeubles datant d’avant 1971,
époque à laquelle les normes en
matière de performance énergétique
des bâtiments étaient quasi
inexistantes.
Depuis les années 1990, la transition
énergétique est en cours,
conséquence de l’augmentation
progressive des prix de l’énergie et
de l’évolution technologique dans le
secteur du bâtiment.
De plus en plus de propriétaires
suivent le pas et rénovent leur
logement pour obtenir un gain de
confort et diminuer leurs consommations
énergétiques. Mais pour
beaucoup, les barrières à la rénovation
énergétique restent nombreuses
: manque de moyens financiers,
manque de connaissances
dans le domaine du bâtiment, ou
simplement manque de temps. Un
tel projet s’avère souvent trop complexe
pour les personnes les plus
démunies. Pour les immeubles
détenus en copropriété, la difficulté
de se lancer dans une rénovation
énergétique est accrue puisqu’un
tel projet nécessite d’arriver à un
consensus entre copropriétaires
sur le projet de rénovation.
Le bâti liégeois émet près de 43%
des émissions de CO 2
du territoire
de la Ville. Pour le chauffage, le
secteur du Logement reste encore
largement dépendant des énergies
fossiles : elles représentent 74%
des consommations énergétiques
du secteur, réparties à hauteur de
52% pour le gaz et 22% pour le mazout.
Sur la période de 2005 à 2018,
malgré une augmentation de la
population de plus de 6% (197 355
habitants en 2018), la consommation
énergétique du secteur
du Logement a largement baissé
(-17,5%) et les émissions de CO 2
par habitant ont diminué de plus
de 27%. Ainsi, en 2018, en occupant
son logement, un habitant émet en
moyenne 1,7 tonne de CO 2
par an
contre 2,35 tonnes en 2005.
L’objectif fixé pour le bâti liégeois
est, d’ici 2030, d’arriver à réduire
ses émissions de CO 2
de 43% par
rapport à leur niveau de 2005. En
2018 (derniers résultats connus),
un peu plus de la moitié de l’objectif
était atteint. Il reste quelques 86.000
tonnes équivalent CO 2
à épargner
par des actions sur ce secteur sur
la période 2019-2030 pour atteindre
complètement l’objectif fixé.
Le secteur du Logement est donc
face à un défi multiple puisqu’il est
nécessaire de rénover le bâti liégeois
rapidement tout en préservant
son caractère architectural et
patrimonial, et ce, dans un contexte
de flambée des prix de l’énergie et
des matériaux, de pénurie de main
d’œuvre qualifiée et d’incertitudes
sur le vecteur énergétique pour
lequel opter.
La Ville ne peut relever ce défi seule
mais elle s’engage, via différentes
actions, à stimuler le nombre de
rénovations sur son territoire et à
encourager les mesures permettant
de diminuer la consommation
d’énergie des logements.
Bilan
en chiffres
110 500
logements
2,5
tCO 2
eq / habitant
2,0
1,5
87,5%
logements anciens
(antérieurs à 1971)
1,0
0,5
0
2005 2006 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018
Gaz naturel Mazout Electricité Autres
Evolution des émissions de CO 2
par habitant et par vecteur sur la période 2005 à 2018.
Source : SPW – Ville de Liège
74%
consommation d’énergie
pour le chauffage
43%
contribution à l’effort global
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 23
Bilan
en chiffres
70%
logements individuels
30%
copropriétés
Le label « Ambassadeur » de Liège-Énergie
regroupera des professionnels pour lesquels
les accès à la profession et la santé financière
de l’entreprise auront été vérifiés.
ACTION
Plateforme de
rénovation des
logements
Création de dispositifs d’accompagnement
« à la carte » de type
de plateforme de rénovation énergétique
des logements pour les
particuliers avec informations,
conseils, mise en contact avec
entreprises, exemples de réalisation,
possibilités d’aide…
Pour lever les obstacles à la rénovation
énergétique des logements,
la Ville met en place des dispositifs
qui offrent aux propriétaires un accompagnement
financier, administratif
et technique « à la carte ».
Environ 70% des logements liégeois
sont des logements individuels ;
les 30% restants sont constitués
d’immeubles de logement collectif
de divers types : logements sociaux
publics, immeubles de rapport privés
et copropriétés. Les dispositifs
nécessaires en termes d’accompagnement
pour les projets de
rénovation des logements collectifs
diffèrent de ceux destinés aux propriétaires
de logements individuels
car leurs caractéristiques et leurs
modes de gouvernance sont différents
: techniques spéciales, entreprises
spécialisées, financement,
processus décisionnel, …
L’asbl Liège-Énergie accompagne
gratuitement tous les ménages
dans les démarches administratives
qui doivent être réalisées pour
obtenir des primes et des prêts de
la Région wallonne relatifs à l’énergie.
En plus de ce service, Liège-
Énergie lance un projet-pilote de
3 ans pour accompagner globalement
les candidats rénovateurs sur
les volets administratifs et techniques
de la rénovation. Ainsi, les
propriétaires de logements individuels
pourront s’adresser à l’asbl
pour préciser leur projet de rénovation
et le chiffrer. Ils pourront
également être mis en contact avec
des professionnels de confiance
qui portent le label « Ambassadeur
Liège-Énergie », bénéficier d’une
aide à l’analyse des devis et de
l’accompagnement d’un technicien
en bâtiment et d’un architecte lors
de la phase chantier. Cet accompagnement
permettra aux candidats
rénovateurs de se lancer en
confiance dans leur projet de rénovation.
Source : Ville de Liège
24
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
ACTION
Rénovation des
immeubles à
appartements
Création d'une structure d'appui
à la rénovation des immeubles à
appartements via une extension
de la plateforme de centralisation
des copropriétés « Reno-Copro »
ainsi qu'un service d'appui en assistance
technique à la rénovation.
En ce qui concerne les copropriétés,
la plateforme en ligne « Reno-
Copro » leur met gratuitement à
disposition des guides et outils
sur les aspects réglementaires et
techniques relatifs à la conception
de projet, aux audits énergétiques
et aux différentes phases de travaux.
La plateforme met également
à disposition un répertoire de
bureaux d’études et d’entreprises
qualifiés pour réaliser des travaux
d’envergure sur des immeubles
en copropriété. Chaque entreprise
référencée est signataire d’une
charte de bonnes pratiques où elle
s’engage, par exemple, à remettre
des devis clairs et détaillés, à respecter
les lois sociales, et à détenir
les certificats et formations nécessaires
pour effectuer les travaux
pour lesquels ils sont mandatés.
La plateforme Reno-Copro peut
également s’adresser à tous les
immeubles à appartements, qu’ils
soient publics ou privés. De leur
côté, les sociétés de logements de
service public liégeoise – la Maison
Liégeoise et le Logis Social de
Liège – sont engagées dans d’importants
processus de rénovation
énergétique de leur parc immobilier
soutenus par la Société Wallonne
du Logement.
À ce jour la Ville étudie toujours
les possibilités de renforcer son
action par des moyens supplémentaires
à ceux fournis par l’asbl
Liège-Énergie et la plateforme
« Reno-Copro ».
Maison de l’Habitat
Dans un premier temps, la Ville
s’est fixée pour objectif d’inciter
environ 10% du nombre de rénovations
énergétiques de logements
qui devraient s’opérer sur son territoire
pour atteindre l’objectif de
réduction des émissions de CO 2
fixé
d’ici 2030. L’accompagnement des
candidats rénovateurs requiert des
montants financiers importants et
la Ville saisira toutes les opportunités
offertes par la Région wallonne
ou d’autres sources de financement
pour pouvoir consacrer les moyens
nécessaires à cet effet.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 25
Source : Adobe Stock
ACTION
Prime à l’audit des
logements précaires
Outil de repérage des ménages en
situation de précarité énergétique
et mise en place d'audits et de
primes pour la rénovation énergétiques
des logements ciblés.
L’asbl Liège-Énergie dispose d’un
budget de 212 500 €/an, pendant
3 ans, pour préfinancer la prime à
l’audit énergétique qui est accordée
par la Région wallonne et pour couvrir
le montant que le bénéficiaire
aurait dû prendre à sa charge. Ainsi,
les ménages éligibles peuvent
bénéficier d’un audit énergétique à
coût zéro et détenir un rapport de
recommandations leur permettant
d’envisager une rénovation énergétique
et d’avoir accès aux primes
wallonnes en matière de logement.
ACTION
Groupements
d’achats
Mise en place de groupement
d’achats à même de permettre à la
population liégeoise un accès plus
favorable aux matériaux et techniques
nécessaires à l’amélioration
du bâti liégeois en termes de
PEB.
Environ 45% des logements sont
occupés par des locataires qui
n’ont pas d’autre levier sur leur facture
d’énergie que de réduire leur
consommation. La sensibilisation à
l’utilisation rationnelle de l’énergie
a un potentiel limité de réduction
des consommations mais a l’avantage
de ne rien coûter. La Ville de
Liège, via son service Logement,
organise régulièrement des ateliers
de sensibilisation à la maîtrise
de l’énergie. Ces ateliers seront
poursuivis et accessibles à tous,
locataires comme propriétairesoccupants.
26
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Une fois que les locataires ou propriétaires-occupants
ont remis en
question leur comportement, il leur
est possible d’agir sur leurs équipements
stationnaires tels que les frigos,
congélateurs, séchoirs et machines
à laver. Le remplacement de
ces équipements consommateurs
d’énergie par des modèles récents
permet parfois de réaliser une économie
d’électricité significative.
L’asbl Liège-Énergie organisera
des achats groupés d’équipements
stationnaires pour permettre à tous
d’agir sur leurs consommations
énergétiques.
Les propriétaires qui envisagent
d’entreprendre des travaux ciblés
de rénovation énergétique tels que
le remplacement de châssis ou
d’une chaudière, ou encore ceux
qui désirent réaliser eux-mêmes
des travaux trouveront aussi un
intérêt à réaliser des achats groupés
de matériaux et/ou de biens et
services.
L’achat groupé (ou achat accompagné)
consiste pour des acheteurs à
se regrouper afin de sélectionner
des fournisseurs et/ou des installateurs
et de négocier ensemble de
meilleures conditions d’achat.
Le rôle de la Ville sera d’accompagner
les citoyens du stade de l’information
sur les économies d’énergie
jusqu’au stade de la concrétisation
de l’achat, tout en répondant objectivement
à leurs questions.
Le groupement d’achats est lancé
dès qu’un nombre suffisant de participants
ont manifesté leur intérêt
et à condition qu’au moins deux
fournisseurs de services ou installateurs
aient répondu à l’appel
d’offres.
Bilan
en chiffres
1/5
personnes en précarité
énergétique en Wallonie
Bilan 45%
locataires en précarité
en chiffres
financière en Wallonie
?
6 000
logements vides
300
nouveaux logements
chaque année
Liège-Energie, Salon Habitat. Source : @LiegeEnergie
Source : resa.be
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 27
TRANSPORTS ET
MOBILITÉ
Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash
Objectifs 2030
- 42%
Empreinte Carbone
par rapport à 2018
- 17%
Evolution 2005 > 2018
23%
Contribution à l’effort
global en 2030
Principales actions
Infrastructures de mobilité active
(marche, vélo, micro mobilités)
Infrastructures de transports en
commun (tram et développement bus
et train)
Infrastructures de transports en
commun (parkings P+R)
Appli Covoiturage UGO pour les
employés communaux
Promotion du covoiturage pour les
activités tertiaires, y compris les écoles
Promotion des services de livraisons
commerciales à vélo et intelligentes
28
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
OBJECTIF
Repenser la
mobilité pour offrir
une meilleure
connectivité et
accessibilité
de la Ville aux
Liégeois et à ses
visiteurs, dans une
perspective durable
et multimodale
Un des enjeux principaux à Liège,
comme dans toutes les villes de
Wallonie, est celui du partage de
l’espace public.
Face à l’évolution des modes de
vie, la Ville encourage les alternatives
de mobilité non (ou moins)
polluantes. Il s’agit notamment de
réorganiser l’espace public en vue
de privilégier les modes actifs et
les transports en commun pour un
meilleur maillage, des connexions
efficaces (c’est-à-dire pour tout
motif de déplacement et pour toute
destination sur le territoire) et un
cadre de vie plus sain. Cette approche
permet par ailleurs de désengorger
l'hyper-centre du trafic
automobile tout en préservant les
quartiers du transit.
En effet, en l’absence d’un réseau
complet d’infrastructures dédicacées
aux modes actifs et aux
transports en commun, l’usage
de la voiture individuelle a tendance
à s’amplifier en raison notamment
du dynamisme et des
activités liées à la Ville. Ainsi, tant
les infrastructures autoroutières
que les voiries plus locales sont
prises d’assaut par les véhicules
automobiles : ~100 000 véhicules
empruntent quotidiennement le
tunnel de Cointe et ~70 000 véhicules
convergent vers le secteur de
la Place Saint-Lambert et le cœur
historique 1 , avec des conséquences
non négligeables sur les émissions
de gaz à effets de serre.
De façon générale, le secteur des
transports représente ainsi 20%
des consommations d’énergie du
territoire liégeois et 23% de ses
émissions de gaz à effet de serre en
2018.
La mobilité prend une place prépondérante
dans notre vie de tous
les jours, que ce soit pour le travail,
l’école, le loisir, l’accès aux soins
de santé, etc. Dès lors, une bonne
accessibilité est vitale tant d’un
point de vue économique que social.
La Ville a déjà mis bon nombre
de solutions en place afin de tendre
vers une mobilité moins polluante
notamment aux travers des modes
doux et de la mobilité partagée. Les
transports en commun jouent un
rôle essentiel. La création de l’autorité
organisatrice du transport
(AOT) et des organes de consultations
des bassins de mobilité
(OCBM) 2 permettront d’affiner la
vision des transports collectifs plus
durables. Le territoire voit son offre
de services, en termes de mobilité
durable, s’élargir avec une modernisation
du réseau de bus mais
également la construction de la
nouvelle ligne de tram.
Il est primordial de continuer dans
ce sens en poursuivant le développement
des espaces alternatifs et
qualitatifs pour le piéton, le vélo,
les micromobilités, le bus, le train
ou tout autre mode de transport
moins énergivore que la voiture
individuelle.
1
Source : Actualisation PCM de Liège – novembre
2021
2
Leurs missions comportent des activités d’organisation,
de régulation et de surveillance des systèmes
d’exploitation du transport public de personnes
et s’inscrit dans un contexte européen et
régional spécifique
Les visions de mobilité durable
construites autour du principe
STOP (modifications des hiérarchies
modales) sont transcrites au
travers du Plan Communal de Mobilité
(PCM) adopté en 2021.
Ce document stratégique vise à
augmenter l’attractivité de la Ville
tout en préservant et renforçant la
qualité du cadre de vie de ses habitants
et usagers.
Bilan
en chiffres
490 000
déplacements par jour
intra-ring
40%
déplacements en voiture (ville)
23%
consommation énergétique
du territoire
23%
empreinte carbone en 2018
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 29
Source : Ville de Liège
ACTION
Infrastructures de
mobilité active
La crise du COVID-19 nous a prouvé
que des moyens alternatifs, comme
l’utilisation plus intensive du vélo,
ont un potentiel énorme de réduction
des émissions de gaz à effet de
serre. L’espace urbain doit continuer
sa mutation de manière à
offrir de meilleures conditions de
déplacement aux piétons, aux cyclistes,
aux micromobilités et aux
autres mobilités bas carbone.
Pour la Ville, il s’agit de faciliter la
pratique du vélo sur tout le territoire
liégeois en jouant sur plusieurs tableaux
: les infrastructures, le stationnement,
les services et la communication.
Liège étant la Ville centre de l’agglomération,
c’est vers elle que
convergent les différents corridors
vélos (en cours d’étude mais dont
certains tronçons existent déjà)
permettant aux habitants des communes
périphériques de s’y rendre
dans l’optique d’un réseau de pistes
cyclables continues, sécurisées et
en sites propres. Par exemple, un
corridor vélo identifié sur la rive
gauche de la Meuse constituera un
axe continu traversant la Ville du
sud-ouest au nord-est en longeant
la Meuse offrant ainsi aux cyclistes
un itinéraire rapide en dehors du
centre-ville mais connecté à celuici.
Ces corridors constituent l’ossature
du réseau sur lequel viendront
se greffer, à une échelle plus locale,
les connexions vers les quartiers,
les écoles, les institutions.
Ce maillage plus fin fait l’objet d’un
plan spécifique constituant le réseau
cyclable primaire, développé
en partenariat avec le secteur associatif.
L’autre élément important sur
lequel la Ville travaille est le développement
du stationnement vélo.
Il s’agit de multiplier, sécuriser et
diversifier les possibilités de stationner
son vélo en ville. Concrètement,
la Ville installe des arceaux
vélos et des abris couverts pour
du stationnement de courtes et
moyennes durées ainsi que des box
vélos sécurisés pour du stationnement
de plus longue durée en lien
avec l’habitat. La Ville impose également,
lors de la construction ou
la rénovation de bâtiments, l’intégration
de places de stationnement
vélos. Il est aussi prévu d’encourager
les parkings et d'élargir l’offre
existante de stationnement vélos
Crédit : Ville de Liège - Van Beneden
ou la développer là où elle n’existe
pas encore. Pour inciter davantage
les citoyens à la pratique des deuxroues,
la Ville envisage, en outre,
une hausse de l’indemnité vélo
auprès des employés communaux.
ACTION
Infrastructures
de mobilité active
(tram, train et bus)
Le tram est un moyen de transport
écologique, moderne, rapide
et fiable. Et surtout, il permet de
faire respirer la ville. Comme dans
de nombreuses cités d’Europe et
d’ailleurs, la vie urbaine retrouve
plus de place grâce à lui. Piétons et
cyclistes peuvent mieux profiter de
nouveaux espaces publics réaménagés.
Le tram, dont le tracé relie
Sclessin à Coronmeuse dans un
30
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
premier temps puis Seraing (Jemeppe)
à Herstal dans un second
temps, contribuera au développement
d’une mobilité plus responsable,
plus moderne et plus écologique
en région liégeoise de par
son statut de colonne vertébrale du
réseau de transport en commun
autour de laquelle les lignes de
bus sont repensées et connectées.
L’impact environnemental du tram
est bien plus faible que celui de la
voiture individuelle, il améliorera
donc la qualité de l’air à Liège. En
ce sens, il s’intègre parfaitement
dans la mobilité de demain que
la Wallonie porte au travers de sa
stratégie régionale de mobilité (vision
FAST 1 ) et de nombreux projets
sur tout son territoire.
Les bus sont déjà une alternative
écologique à la voiture. Mais sur
certains tronçons liégeois, ils ont
atteint leurs limites. Chaque année,
le nombre de voyageurs du TEC augmente.
Certains bus sont bondés et
l’offre arrive peu à peu à saturation.
Ils sont par ailleurs régulièrement
1
FAST : Fluidité, Accessibilité, Santé et Sécurité via
le transfert modal
englués dans la circulation avec un
impact sur les vitesses commerciales
et sur les émissions de gaz à
effet de serre. Avec une estimation
de presque 93 000 voyageurs transportés
par jour (soit l’équivalent des
6 lignes actuelles les plus fréquentées
du réseau), le tram, en site
propre sur tout son tracé, permet
la réorganisation du réseau de bus
(notamment avec l’arrivée de bus à
haut niveau de service), l’amélioration
des performances et de l’offre
et la diminution des émissions de
gaz à effet de serre (l’étude de restructuration
du réseau de bus de
l’agglomération de Liège évalue à
10% le gain de CO 2
émis par le nouveau
réseau).
L’actualité le montre tous les jours :
il faut repenser la manière dont les
citoyens se déplacent. La réponse
passera inévitablement par des
solutions collectives dont les transports
en commun font partie. C’est
d’ailleurs tout le sens du slogan et
de la nouvelle bannière mobilité,
« C’est le moment de changer de
mode », lancés à l’occasion du projet
du tram et qui encouragent le
changement de mentalités.
ACTION
Infrastructures
de transport en
commun
(parkings P+R)
Ce changement est nécessaire,
notamment pour faire en sorte
d’utiliser au mieux tous les atouts
du tram, dont les parkings P+R
installés aux extrémités de la ligne
(665 places à Sclessin – 771 places
à Bressoux). Avec une amplitude
horaire importante de 5h à 1h du
matin, les automobilistes peuvent
envisager de déposer leurs voitures
dans les P+R et d’emprunter
le tram pour leurs déplacements
dans la Ville sans craindre de ne
plus pouvoir rejoindre leurs véhicules
en fin de soirée par exemple.
Toutes les activités sont donc compatibles
avec l’usage du tram.
Crédit : Ville de Liège
© Miysis
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 31
ACTIONS
Appli Covoiturage
UGO et Promotion du
covoiturage pour les
activités tertiaires, y
compris les écoles
La réduction de la circulation automobile
s’accompagnera de la mise
à disposition d’alternatives aux
modes de transports actuels et de
démarches de sensibilisation des
usagers ayant pour objectif de faciliter
l’adoption d’une nouvelle mobilité.
La Ville proposera une offre
de mobilité élargie et diversifiée,
favorisant l’interopérabilité des
mobilités douces et partagées.
Une première alternative proposée
par la Ville concerne la promotion
de modes de transport partagé
comme le covoiturage. La Ville a
ainsi intégré l’application de Covoiturage
UGO, développée par l’Université
de Liège, au profit de ses
agents (et ceux du CPAS), de ses
étudiants et de ses enseignants.
Elle entend également encourager
tous les acteurs tertiaires (y compris
enseignement) à covoiturer
pour leur trajet quotidien.
Une seconde alternative est la promotion
des véhicules partagés.
Forte de son Règlement relatif à
l’agrément des opérateurs de voitures
partagées, la Ville définit un
cadre clair pour la venue d’opérateurs
permettant d’envisager sereinement
et stratégiquement l’augmentation
du nombre de véhicules
mis à disposition des Liégeois(es),
ce qui leur permet d’envisager de
se passer d’un second véhicule
personnel, voire du véhicule principal.
Le Conseil Communal a récemment
approuvé une charte 1 pour le
déploiement en phase test de voitures
partagées en libre-service
« flottant », c’est-à-dire qui ne sont
pas rattachées à des stations, à
l’instar des trottinettes électriques
déjà présentes sur le territoire.
ACTION
Promotion
des services
de livraisons
commerciales à vélo
et intelligentes
L’essor de nouveaux modèles de
consommation tels que l’e-commerce
accélère la croissance et
l’évolution du secteur de la logistique
urbaine.
1
https://www.liege.be/fr/vie-communale/servicescommunaux/mobilite/se-deplacer/telechargements/charte-voitures-partagees.pdf
Source : VilleDeLiege - VanBeneden
32
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Source : Rayon9 - MichelHouet
En ville, la logistique est d’autant
plus complexe à gérer que les flux
sont éclatés et hétérogènes. Réglementer
et planifier la mobilité des
marchandises constituent un défi
majeur pour la ville de Liège. Cela
implique de prendre en compte la
congestion des voiries, les difficultés
de stationnement, de livraisons,
l’absence d’espaces aménagés, la
cohabitation avec d’autres modes
de transport et activités, etc.
La Ville veut encourager une démarche
innovante et partenariale
par la mise en place d’un nouveau
schéma de logistique urbaine à
valeur ajoutée. Il s’agit d’optimiser
les flux, de les regrouper et de les
redistribuer de la manière la plus
pertinente au regard du respect de
l’environnement et de l’efficacité du
service en minimisant les retours
à vide. Il est évident que la cyclologistique
a un rôle prépondérant
à jouer dans ce nouveau schéma,
d’autant plus avec les profondes
mutations de l’espace public engendrées
par l’arrivée du tram.
C’est dans ce cadre que la Ville s’est
inscrite au programme Multimodal
Wallonia (porté par Logistics in
Wallonia) dont l’objectif est l’étude
des potentialités du vélo cargo pour
la logistique à Liège. Limitée dans
le temps et dans l’objet, cette étude
constitue une première étape pour
la Ville dans sa politique de développement
de la logistique urbaine.
La Ville a également lancé une
autre étude avec plusieurs parties
prenantes pour mettre en place un
essai de solutions de logistique durable.
Cette étude porte tant sur la
diminution des déplacements que
sur l’utilisation de véhicules électriques
ou au CNG comme alternative
aux véhicules utilisés actuellement.
Par ailleurs, et toujours dans l’optique
d’apaiser la ville et de limiter
le trafic, une interdiction du trafic
de transit des poids lourds sur les
Quais de la Dérivation est prévue.
AUTRES PISTES DE
RÉFLEXION
Pour apaiser la
ville et sécuriser
les modes de
déplacement doux
L’adaptation de la ville à la mobilité
active induit naturellement une
réflexion sur la mise en place de
mesures plus contraignantes pour
les automobilistes. En revanche,
elles offrent une plus grande sécurité
aux usagers faibles comme les
piétons, les personnes à mobilité
réduite ou les cyclistes.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 33
TERTIAIRE ET
INDUSTRIE
Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash
Objectifs 2030
- 33%
Empreinte Carbone
par rapport à 2018
- 19%
Evolution 2005 > 2018
25%
Contribution à l’effort
global en 2030
Principales actions
Rationalisation des usages
énergétiques dans le tertiaire
Rénovation énergétique du tertiaire et
plateforme de rénovation
34
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
OBJECTIF
Atteindre la
neutralité carbone
par l’éco-efficience
des secteurs
tertiaire et industriel
En région liégeoise, la consommation
d’énergie du secteur tertiaire
est inférieure à celle des ménages
et légèrement supérieure à celle de
la petite industrie (non ETS).
Un mot d’explication s’impose :
les grandes entreprises industrielles
ou administratives (comme
l’Université), très émettrices, sont
regroupées dans le système européen
ETS (Emission Trading System)
dans lequel elles sont visées
par un dispositif de quotas d’émission
au sein duquel elles peuvent
acheter ou vendre des crédits
d’émissions de gaz à effet de serre
au niveau européen. Ces acteurs ne
font pas partie du travail d’inventaire
territorial ni du plan d’actions
car ils sont visés par des dispositions
spécifiques.
Les entreprises industrielles dont
il est question ici ne font pas partie
du système ETS. On parle d’entreprises
non ETS. Il s’agit de ‘petites’
entreprises comme des ateliers de
mécanique, des menuiseries, des
entreprises de construction, etc.
repris sous l’appellation générale
de PME.
De son côté, le secteur tertiaire
regroupe l’ensemble des activités
de service, tant les administrations
publiques ou privées, toutes
les activités de bureau et les établissements
d’enseignement ou de
soins de santé que les professions
libérales, les indépendants, les
commerces et les établissements
HORECA ainsi que le secteur associatif
ou non-marchand.
Liège, Cité administrative. Source : Ville de liège
Dans certains cas, par exemple
les boulangeries, l’entreprise est,
d’une part, un atelier de production,
et, d’autre part, un point de
commerce de détail.
Ces dernières années, les consommations
électriques du secteur
tertiaire et industrie ont fortement
diminué du fait de la délocalisation
de nombreuses activités à hauts
besoins énergétiques mais ont
augmenté notamment en raison de
la progression de tous les usages
informatiques (technologie IT, traitement
de données…) et de climatisation.
Le secteur concerné ici reprend tout
ce qui n’est pas lié au logement,
excepté les bâtiments et activités
municipales ainsi que l’éclairage
public qui sont considérés dans
le volet « Patrimoine et Service ».
C’est donc un secteur assez hétérogène
dont les émissions doivent
être considérées selon leurs aspects
« bâtiments », « activités »,
« procédés » sans oublier le « comportement
des utilisateurs » et
l’ensemble des fonctions de transport
et de logistique liées à ces activités,
lesquelles sont traitées dans
le volet « Mobilité ».
Quoiqu’il en soit, la « Stratégie Wallonne
de Rénovation Energétique à
Long-Terme des Bâtiments » fixe
des objectifs ambitieux pour tout le
parc des bâtiments qui ne sont pas
résidentiels : ils visent à réduire de
64% leurs besoins énergétiques
et à assurer les besoins résiduels
par des sources d’énergie renouvelable,
totalement décarbonées.
Une autre particularité de ce secteur
est d’être, d’une part, un public-cible
de l’intervention du Plan
d’Action, et, d’autre part, un ensemble
d’acteurs porteurs de solutions
pour soutenir ce Plan d’Action
en matière d’expertise ou de fournitures
d’équipements, de services
ou de travaux.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 35
ACTION
Rationalisation des
usages énergétiques
dans le tertiaire
La transition vers une économie
plus durable et plus efficiente en
énergie passe par la mobilisation
du secteur tertiaire autour de
mesures adaptées à ses réalités.
Les mesures sont axées sur les
objectifs de la Stratégie Wallonne
de Rénovation Energétique à Long-
Terme des Bâtiments (renforcement
progressif des exigences en
matière d’efficacité énergétique
(PEB) : octroi de primes ou subventions,
réalisation d’audits énergétiques,
recours à des "contrats de
performance énergétique" pour
les bâtiments publics, mécanismes
de financement pour investissement…).
Le secteur doit viser une
réduction drastique de ses consommations
d’énergie. Pour ce faire, la
Ville veut accélérer le respect de
ces exigences en mobilisant l’ensemble
des dispositifs accessibles
aux différentes composantes et en
portant l’information aux bénéficiaires
potentiels (octroi de primes,
subventions (UREBA), achats groupés
pour la rénovation énergétique
de bâtiments tertiaires public (isolation,
chaudières, éclairage, électroménager),
recours au dispositif
RenoWatt Wallonie, etc.
Source : Adobe Stock
ACTION
Rénovation
énergétique du
tertiaire
Dans la foulée des projets européens
« Ville Durable », « Quartiers
Actifs pour le Climat », « Engage »,
la Ville de Liège a été retenue pour
développer plusieurs initiatives
comme la création d’une plateforme
numérique d’accompagnement
à la rénovation énergétique
dans le même état d’esprit que
celle existante pour le logement
en copropriété « Reno-Copro ». La
Ville de Liège souhaite s’inscrire
dans un rôle de facilitateur d’une
orientation des activités économiques
vers plus de durabilité,
d’efficience énergétique et de circularité.
En améliorant les relations
entre les établissements tertiaires,
l’ensemble des structures mandatées
pour leur apporter certains
éléments de diagnostic ou de solution
et les différentes fédérations
professionnelles, la Ville entend
accélérer la transition énergétique.
La plateforme mettra en avant des
projets inspirants de rénovation ou
d’amélioration de l’efficacité énergétiques
et des professionnels
qualifiés pour les mener à bien
ainsi que tout le dispositif accessible
pour accompagner en expertise
leur développement. La Ville
entend ainsi communiquer de manière
innovante sur les initiatives
menées et les services proposés de
manière à répondre aux besoins de
chacun selon ses spécificités.
Une campagne d’information sera
engagée pour accompagner le
lancement de la plateforme. Des
contenus pédagogiques pourraient
être mis à disposition sur le site
pour expliquer les mécanismes,
le rôle des acteurs et donner des
exemples concrets de projets réalisés.
La collaboration avec le programme
« Circular Wallonia » qui implique
un grand nombre de fédérations
professionnelles, de chambres de
commerce et d’opérateurs du développement
économique sera au
cœur du processus.
36
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Par ailleurs, une des réalités que
rencontre le secteur est un fort taux
de locataires, spécialement pour le
commerce de détail avec souvent
une mixité d’usage professionnel
et résidentiel dans un même
bâtiment. Dès lors, la Ville entreprendra
une collaboration avec les
acteurs du secteur de l’immobilier
pour amener à rénover les bâtiments
et leurs installations techniques.
AUTRES PISTES
de réduction des
émissions
D’autres solutions sont envisagées
par la Ville afin d’améliorer l’efficacité
énergétique et un usage rationnel
de l’énergie dans le secteur tertiaire.
Les autres pistes d’actions
présentées ci-dessous n’ont pas
encore fait l’objet d’un examen par
le COMAC Thématique dont elles
relèvent. Elles n’ont pas encore été
validées par les autorités communales.
Beaucoup d’appareils domestiques
et professionnels sont désormais
pourvus d’un label énergétique et
soumis à des critères environnementaux
de plus en plus stricts dès
leur conception. Le relighting des
locaux est bien entendu intéressant
mais doit être réfléchi soigneusement.
Dans de nombreux cas, des
équipements existants sont obsolètes
et surconsomment. Particulièrement
dans la chaîne du froid,
l’impact énergétique peut être important
vu l’usage intense et quotidien
et les installations anciennes
utilisent de plus des gaz réfrigérants
plus nocifs pour le climat.
Par ailleurs, de simples gestes
peuvent réduire drastiquement les
consommations d’énergie. Ainsi,
la Ville veut encourager la fermeture
des portes des magasins en
hiver et conscientiser au gaspillage
énergétique que représente
le chauffage d’un espace intérieur
dont la porte reste ouverte. La Ville
pourrait notamment envisager
de promotionner l'installation de
portes automatiques ou rotatives.
Une assistance technique pourrait
également être proposée via des
techniciens de proximité capables
de recommander des solutions
plus durables au cas par cas.
En termes de ressources pour le
chauffage, la Stratégie Wallonne
vise une décarbonation totale des
besoins du secteur d’ici 2040. Le
recours aux ressources renouvelables
telles que le bois pourraient
se forger une place au sein du
tertiaire liégeois. En effet, la coopérative
Coopeos valorise les ressources
de bois locales pour chauffer
les entreprises et collectivités.
La promotion de ce vecteur énergétique
doit se faire habilement afin
de ne pas compromettre la qualité
de l’air en ville. En parallèle à cela,
le développement de la géothermie
et la récupération de chaleur perdue
des bâtiments et/ou des procédés
industriels présentent aussi un
intérêt conséquent.
Les réseaux de chaleurs urbains
sont également à l’étude avec la
particularité qu’ils sont capables
d’assurer à la fois le chauffage et la
climatisation avec un potentiel très
important pour les zones d’activité
économique ou commerciale.
De plus, la Ville prévoit la mise en
place d'une plateforme pour la rénovation
énergétique des sites industriels
(voire tertiaires). L’objectif
est aussi de permettre que des
entreprises s’échangent des déchets
ou des flux d’énergie qu’elles
n’utilisent pas elles-mêmes pour
rendre l’économie plus circulaire.
La Ville souhaite encourager toutes
les entreprises du territoire à s’inscrire
dans la logique d’intervention
de la Stratégie Wallonne qui
consiste à amener chaque bâtiment
à réaliser un audit énergétique,
établir son « Passeport Bâtiment »
et sa « Feuille de Route de Rénovation
». La Wallonie met à disposition
une méthode d'audit énergétique
(AMURE) pour le tertiaire et l'industrie
qui permet de caractériser
les consommations et les productions
d'énergie des installations,
tant pour un bâtiment que pour un
processus industriel. La ville pourrait
proposer un système similaire,
plus adapté au contexte liégeois.
Bilan
en chiffres
100 000
emplois dans le secteur
95%
emplois dans le tertiaire
31%
consommation énergétique
du territoire
32%
empreinte carbone en 2018
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 37
Source : Adobe Stock
PATRIMOINE ET
SERVICES COMMUNAUX
Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash
Objectifs 2030
- 40%
Empreinte Carbone
par rapport à 2018
- 29%
Evolution 2005 > 2018
3%
Contribution à l’effort
global en 2030
Principales actions
Contrats de Performance Energétique
Contrôle et gestion des données des
installations
Eclairage LED
Mesures comportementales pour une
Utilisation Rationnelle de l'Energie
Rénovation profonde de sites particuliers
Energies renouvelables
Cadastre énergétique et optimisation des
occupations des locaux
Renouvellement du parc automobile par
des véhicules plus écologiques
Plan de remplacement de l’éclairage
public
38
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Eclairage public
10%
Matériel roulant
7%
Chauffage bâtiments
63%
Electricité bâtiments
20%
Répartition des émissions de CO 2
de
l'Administration communale par secteur. Source : Ville de Liège
OBJECTIF
Rendre la Ville
exemplaire en
termes de réduction
des émissions de
GES
Agir partout où c’est possible et
de toutes les manières possibles,
structurelles et comportementales.
Le Patrimoine communal de la
Ville de Liège compte environ 500
bâtiments (administrations communales,
services techniques communaux,
établissements d’enseignement,
crèches, établissements
sportifs et culturels, musées, etc.),
550 km de voiries communales et
près de 20 000 points d’éclairage
(feux de signalisation et éclairages
routiers). Nos services communaux
œuvrent pour offrir un cadre de vie
agréable à nos citoyens et un accès
facilité à une multitude de services.
Les services communaux et le Patrimoine
propre à l’Administration
Communale comptent pour un peu
moins de 3% des émissions de CO 2
sur le territoire de la Ville.
Au sein du secteur du Patrimoine,
les bâtiments communaux sont
responsables de 83% des émissions
de CO 2
: le chauffage, qui
fonctionne majoritairement aux
énergies fossiles, est responsable
de 63% des émissions patrimoniales
et les consommations électriques
des bâtiments de 20%.
Les véhicules communaux sont
responsables de près de 7% des
émissions et l’éclairage public de
l’ordre de 10%.
ACTION
Contrat de
performance
énergétique
La Ville rénove à grands pas ses
bâtiments les moins efficaces. Les
investissements sont en partie réalisés
sur fonds propres et grâce à
des subsides. Pour garantir les
gains de performance énergétique
des projets de rénovation qu’elle
mène, la Ville recourt au système
des Contrats de Performance Energétique
; le gain de performance
énergétique est chiffré et contractuellement
garanti par le prestataire
de services. En cas d'échec,
la société de services énergétiques
est redevable de pénalités financières.
ACTION
Contrôle et gestion
des données des
installations
Les services du département des
bâtiments communaux travaillent
aussi à équiper le parc d’immeubles
de systèmes de gestion technique
centralisée et de décompteurs
d’énergie afin de pouvoir affiner la
régulation des systèmes énergétiques
et déceler les anomalies de
consommation.
ACTION
Eclairage LED
Il s’agit notamment du passage de
l’éclairage des locaux à la technologie
LED ou à d’autres technologies
efficientes. Cette démarche s’effectue
progressivement en fonction
des budgets et subsides disponibles.
ACTION
Mesures
comportementales
pour une Utilisation
Rationnelle de
l'Energie
La sensibilisation des occupants à
l’usage du bâtiment qu’ils occupent
et aux impacts de leur comportement
sur la consommation énergétique
est également un axe
sur lequel la Ville poursuivra ses
efforts. La mise en place et la formation
d’ECOTEAM est prévue pour
conduire cette sensibilisation. La
mise en place et la formation de
répondants-bâtiments viendra appuyer
et consolider cette démarche
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 39
ACTION
Rénovation profonde
de sites particuliers
Les travaux portent sur l’isolation
de l’enveloppe des bâtiments, la
rénovation complète du système de
traitement de l'eau (y compris les
pompes), l’installation de systèmes
de ventilation mécanique à double
flux permettant d’extraire l’air vicié
tout en réutilisant 90% de sa chaleur
pour réchauffer l’air neuf.
Gains escomptés :
Outremeuse :
• - 47% de consommation de gaz
• - 24 % de consommation d’électricité
• économie résultante de 412 t de
CO 2
/an.
Grivegnée :
• - 19% de consommation de gaz
• - 23% de consommation d’électricité
• économie résultante de 145 t
CO 2
/an.
ACTION
Énergies
renouvelables
Le service des Bâtiments Communaux
envisage systématiquement
l’installation de moyens de production
d’énergie renouvelable dans
les projets de rénovation qu’il entreprend
; en fonction des caractéristiques
techniques des immeubles,
et si celles-ci le permettent, les
bâtiments en sont équipés.
Les chaudières conventionnelles,
elles, sont remplacées par des
chaudières à condensation ou des
pompes à chaleur. Les solutions de
chauffage faisant appel à la géothermie
sont aussi étudiées, même
si la technologie nécessaire à sa
mise en place reste actuellement
plus coûteuse que les autres alternatives
disponibles.
Certaines chaudières de puissance
élevée sont remplacées par des
mini-centrales de cogénération.
Ces centrales permettent de produire
de l’électricité et de valoriser
la chaleur de combustion du gaz
pour alimenter le circuit de chauffage.
Les chaudières biomasse sont
également à l’étude pour directement
valoriser les combustibles
organiques issus de l’entretien des
espaces verts de la Ville.
Actuellement, 27 immeubles sont
équipés d’installations solaires
photovoltaïques et/ou thermiques
et 5 immeubles d’installations de
cogénération.
ACTION
Cadastre
énergétique et
optimisation des
occupations des
locaux
Le regroupement des services
administratifs permet de rationaliser
l’espace occupé par les agents
communaux par conséquent, de
réduire les consommations énergétiques
moyennes par employé.
Source : Ville de Liège
40
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Source : resa.be
La nouvelle Cité Administrative
« Zéro Carbone » permettra par
exemple de regrouper 530 agents
en un seul et même lieu et de compenser
la totalité de leurs émissions
de CO 2
. D’autres regroupements
sont à l’étude.
En dehors de leur plage d’occupation
« normale », de nombreux
bâtiments communaux sont mis à
disposition d’associations. La rationalisation
des plages d’occupation
et le regroupement des différentes
activités qu’ils accueillent en un
nombre restreint d’immeubles permettront
également de réduire les
consommations énergétiques.
ACTION
Renouvellement du
parc automobile par
des véhicules plus
écologiques
Il est nécessaire de distinguer les
véhicules utilitaires des véhicules
citadins car la transition énergétique
ne s’opère pas de la même
manière selon le type de véhicule.
Le parc de véhicules utilitaires est
progressivement remplacé par des
modèles plus sobres lorsque les
caractéristiques techniques de ces
derniers rencontrent les attentes
des services concernés ainsi que
les budgets dédiés à leur achat.
Au regard des besoins croissants
rencontrés sur le territoire et de
la volonté de la Ville de maintenir
un haut niveau de service à ses
citoyens, la Ville n’entend pas diminuer
la taille de la flotte de véhicules
utilitaires.
La flotte de véhicules citadins, elle,
est progressivement remplacée
par des modèles électriques. En
ce qui concerne les mouvements
inter-sites d’agents administratifs,
la Ville incite ses agents à utiliser
les modes doux lors de leurs déplacements
professionnels. Sur plusieurs
de ses sites, l’administration
communale met des vélos et trottinettes
de service à disposition des
agents.
La transition du parc automobile à
un parc 100% neutre en CO 2
sera
conditionnée par l’évolution des
technologies et de leur prix. La
Ville saisira néanmoins toutes les
opportunités qui se présentent à
elle pour passer à des modes de
transport plus écologiques si les
critères techniques et de coûts sont
satisfaits.
ACTION
Plan de
remplacement
éclairage public par
du LED
Source : Ville de Liège
La Ville de Liège modernise son
éclairage urbain par le biais d’investissements
rapidement rentabilisés.
Travaillant de pair avec RESA,
le gestionnaire de réseau d’énergie
sur notre territoire, la Ville procède
au remplacement de la totalité des
20.000 points d’éclairage qu’elle
gère par des appareils de technologie
LED. Le parc d’éclairage est
aussi progressivement programmé
avec un « dimming » qui permet
d’ajuster l’intensité lumineuse dans
certaines plages horaires sans
nuire à la sécurité. Ces actions permettent
de réduire de plus de 50%
les émissions de CO 2
de l’éclairage
public.
Depuis l’année de référence 2005, la
totalité des feux de signalisation de
carrefours a été remplacée par des
systèmes LED. Il en va de même de
toutes les illuminations festives. Il
restera à moderniser progressivement
les dispositifs d’éclairage
patrimonial.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 41
SOURCES D’ENERGIE
RENOUVELABLE
Liège, gare des Guillemins. Source : Jeremy Bishop sur Unsplash
Objectifs 2030
+ 28%
Réduction Carbone
par rapport à 2018
+ 270%
Evolution 2005 > 2018
7%
Contribution à l’effort
global en 2030
3%
Énergie consommée
en 2018
42
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
OBJECTIF
Développement des
Sources d’Energie
Renouvelable
Les émissions de gaz à effet de
serre produites sur notre territoire
sont liées à la combustion d’énergies
fossiles directe (chauffage
des bâtiments et transports) et
indirecte (production d’électricité).
Les objectifs de neutralité climatique
nécessitent la décarbonation
massive de ces vecteurs énergétiques.
Pour satisfaire les besoins
en chauffage et en refroidissement
des villes, de nouvelles solutions
apparaissent dans le domaine des
réseaux de chaleur exploitant différentes
sources d’énergie renouvelables
ou fatales. Par ailleurs, la
course à l’électrification que nous
vivons depuis quelques années
n’est une solution que si nous arrivons
à produire de l’électricité plus
propre.
La tendance est actuellement au
« tout électrique ». Dans le secteur
des transports et de la mobilité,
trams, trains, bus, voitures,
vélos et trottinettes fonctionnent
de plus en plus à l’électricité. Ces
modes de transport n’émettent pas
directement de CO 2
et permettent
d’améliorer la qualité de l’air en
zone urbaine. L’électricité qu'ils
utilisent n’est toutefois pas neutre
en carbone.
Pour le chauffage et le refroidissement
des bâtiments, la technologie
des pompes à chaleur gagne en
popularité. Ce mode de chauffage
utilise lui-aussi de l'énergie électrique
pour extraire la chaleur présente
dans l’air ambiant, dans une
source d’eau avoisinante ou dans le
sous-sol.
Notre énergie électrique est en
partie produite par des centrales au
gaz qui émettent du CO 2
. La question
de la sortie du nucléaire, qui
est un mode de production d’énergie
qui a l’avantage de n’émettre
aucun gaz à effet de serre, va sans
doute influencer négativement le
bilan d'émissions du mix énergétique
belge. C’est pour cette raison
qu’il est indispensable de développer
notre capacité de production
d’énergie renouvelable en complément
de nos efforts pour plus de
parcimonie et d’efficience dans les
usages que nous faisons de l’énergie.
L’énergie solaire photovoltaïque et
thermique présente de loin le meilleur
potentiel de développement
sur un territoire densément urbanisé
comme celui de la ville de Liège.
Ce potentiel de production est estimé
à environ 450 GWh/an sur notre
territoire. Si le potentiel photovoltaïque
était entièrement réalisé, il
permettrait de couvrir environ 46%
de nos consommations électriques
actuelles, tous secteurs d’activité
confondus.
Cependant, la production fluctue
inévitablement au cours du temps
et n’est pas forcément en phase
avec la demande. Si elle est très
importante en été et en journée,
elle ne peut satisfaire en temps réel
les besoins en soirée ou en période
hivernale. Cela pose de sérieux
problèmes d’équilibrage du réseau
électrique pour lesquels des
solutions de stockage doivent être
développées. Dans ce cadre, les
batteries des véhicules électriques,
lorsqu’elles sont connectées au
réseau de recharge, sont appelées
à jouer un rôle intéressant de stabilisation
(environ 20% des besoins
de stockage).
L’énergie hydraulique atteindra
prochainement son potentiel maximum
sur notre territoire une fois
que les travaux au barrage de l’Île
Monsin (20 MW) seront achevés
et que la centrale du barrage des
Grosses Battes sur l’Ourthe à Chénée
(1,44 MW) sera remise en état
suite aux dégâts des inondations.
Notons que la production hydroélectrique
n’est pas extensible (elle
dépend des hauteurs de chute
d’eau disponibles) et qu’elle est
fluctuante (elle dépend du débit des
rivières et donc des variations du
climat). Des années de sécheresse
prolongée vont impacter négativement
la production d’autant plus
qu’il faut maintenir le niveau d’eau
du canal Albert pour permettre le
transport pluvial.
DEVOIR
D’EXEMPLARITÉ DE
L’ADMINISTRATION
COMMUNALE
La Ville de Liège accomplit son
devoir d’exemplarité et rénove
massivement le parc de bâtiments
communaux tout en développant
sa capacité de production d’énergie
renouvelable. Depuis la libéralisation
des marchés de l’énergie,
elle se fournit en électricité 100%
verte pour tous ses usages relatifs
aux bâtiments communaux et à
l’éclairage public. La nouvelle Cité
Administrative « Zéro Carbone » illustre,
à l’échelle d’un bâtiment, la
dynamique que la Ville tend à insuffler
via ce Plan Climat : rénovation
énergétique profonde, utilisation
de techniques énergétiques innovantes
et neutralité carbone.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 43
AUGMENTER NOTRE
PRODUCTION
D’ÉNERGIE
RENOUVELABLE,
MAIS PAS
UNIQUEMENT
L’augmentation de notre potentiel
de production d’énergie renouvelable
devra naturellement aller
de pair avec la recherche de l’efficience
énergétique dans tous nos
usages énergétiques. Puisque
l’équipement d’un bâtiment avec
des moyens de production d’énergie
renouvelable s’effectue sou-
© De Waele / Gillion / Baumans Deffet / Canevas / Imtech
LA NOUVELLE CITÉ ADMINISTRATIVE « ZÉRO CARBONE »
La nouvelle Cité Administrative utilise la géothermie de faible profondeur et puise les calories
dans l’eau de la gravière de la Meuse pour se chauffer et se refroidir. L’eau contenue dans le
sous-sol de la plaine alluviale reste à température presque constante toute l’année et permet,
au moyen d’une pompe à chaleur, de garder le bâtiment à température de manière efficiente.
Un système de pompe à chaleur géothermique a pour avantage de générer un effet utile environ
5 fois plus important que l’énergie électrique qu’il consomme. La nouvelle Cité Administrative
ne consommera plus d'énergie fossile.
Le bâtiment est équipé d’une installation photovoltaïque qui permet de couvrir la majeure partie
de ses besoins en électricité. La partie restante est couverte grâce à plusieurs installations
photovoltaïques sur d’autres bâtiments de la Ville.
La production de béton génère environ 0,5 tonne de CO 2
par tonne. La Ville a fait le choix de
désosser entièrement l’ancienne Cité Administrative pour ne garder que sa structure en béton
plutôt que de la démolir. Ainsi, l’émission de plusieurs milliers de tonnes de CO 2
a pu être évitée
durant la phase de chantier.
vent en phase avec une rénovation
énergétique, le développement de
ces moyens de production sera
vraisemblablement conditionné
par le rythme de déploiement des
chantiers de rénovations sur notre
territoire.
D’AUTRES PISTES À
ÉTUDIER
La Ville de Liège vise la neutralité
carbone à l’horizon 2050. L’électrification
et le développement du
solaire photovoltaïque constitueront
probablement une des principales
composantes qui permettront
à notre ville de viser cette
neutralité carbone. D’autre part
de nouvelles infrastructures de
distribution d’énergie (réseaux de
chaleur de dernière génération par
exemple) qui permettent de valoriser
d’autres sources d’énergie
renouvelable devront être étudiées.
D’autres modes d’organisations de
production d’énergie renouvelable
(les communautés d’énergie par
exemple) devront également être
explorées par la Ville pour répondre
aux défis climatiques et permettre
aux citoyens et acteurs du territoire
qui ne peuvent pas s’équiper
de systèmes individuels de participer
à des projets collectifs et d’en
bénéficier en termes d’approvisionnement.
Réseaux de chaleur
urbains
Un réseau de chaleur urbain est
une boucle souterraine contenant
un fluide capable de transporter de
la chaleur à laquelle un ensemble
d’immeubles est connecté. Les immeubles
raccordés à cette boucle
peuvent être de l’habitat, comme ils
peuvent appartenir au secteur tertiaire
ou à l’industrie. Les consommateurs
puisent de cette boucle la
chaleur dont ils ont besoin via des
échangeurs qui remplacent les
chaudières.
Ces réseaux peuvent être alimentés
en chaleur par des centrales à gaz
naturel ou même à charbon mais ils
peuvent également être alimentés
par des unités de valorisation énergétique
des déchets, des chaufferies
à biomasse ou à biogaz de nouvelle
génération qui sont équipées
de technologies de récupération de
chaleur. Cette technologie est appelée
la cogénération. L’électricité
renouvelable peut également être
utilisée pour faire fonctionner des
pompes à chaleur qui alimentent
à leur tour le réseau de chaleur.
La géothermie, c’est-à-dire le puisage
de la chaleur contenue dans
le sol, est encore une autre source
44
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Réseau de chaleur, schéma de principe. Source : paristerresdenvol.fr
possible pour alimenter ces réseaux
de même que la récupération
de chaleur perdue de sources
industrielles, voire, sur les eaux
d’égout.
Dans la région liégeoise, l’intercommunale
de gestion des déchets
INTRADEL développe un réseau
de chaleur alimenté au départ de
l’incinérateur de Herstal qui prévoit
déjà d’alimenter l’éco-quartier de
Coronmeuse. La Ville entend développer
ce type de réseaux sur son
territoire.
Communautés
d’énergie
Les communautés d’énergie
constituent de nouvelles formes
d’organisation de la production
d’énergie qui permet l’autoconsommation
collective d’électricité
renouvelable produite en commun
par leurs membres.
Ce nouveau concept est intégré
dans les Directives européennes
relatives au développement des
énergies renouvelables, d’une part,
et à la réforme du marché de l’électricité,
d’autre part. Leur transposition
en droit wallon est en cours
et des expériences pilotes sont
menées pour déterminer les conditions
de mise en œuvre et de succès
de ces communautés.
Dans le principe, plusieurs entités
consommatrices situées au
sein d’un périmètre local ou non
pourront s’associer pour produire,
consommer, stocker et vendre de
l’électricité en vue de retirer des
bénéfices environnementaux, sociaux
et économiques par le biais
d’une mutualisation et d’une synchronisation
entre leur production
et leur consommation d’électricité.
La Ville analysera les divers scénarios
possibles, tant au niveau des
particuliers que des entreprises et
des bâtiments publics afin de susciter
la création de telles communautés
énergétiques.
À Liège, la Coopérative d’Energie
Citoyenne « CoopERLiC » a
été constituée en vue de soutenir
l’émergence d’une large communauté
liégeoise à l’échelle de la
métropole capable d’investir dans
de grands projets de production et
d’aider au déploiement de communautés
locales à l’échelle de copropriétés,
de quartiers ou de projets
tertiaires partagés, lesquels nécessitent
un support en gestion de
communauté.
LES ASPECTS
SOCIAUX
DANS LA BALANCE
Les coûts croissants des énergies
fossiles mettent le pouvoir d’achat
des ménages à faibles revenus sous
pression. La transition énergétique
est une opportunité à saisir pour
réduire la dépendance des ménages
aux énergies fossiles et leur
permettre d’avoir accès à l’énergie
de source renouvelable à un coût
plus modeste. À l’heure à laquelle
est rédigé ce Plan Climat, l’enjeu
climatique est doublé d’un enjeu
social, et le rôle que doit jouer la
Ville pour aider la transition énergétique
en est d’autant plus grand.
Communauté énergétique, schéma de principe.
Source : rewallonia.org
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 45
LE PLAN D’ADAPTATION
AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE
Source : Ville de Liège
Vulnérabilités du territoire
Dégradations consécutives aux inondations
Renforcement de l’inconfort thermique
Dégradation de la qualité de l’air
(estivale et hivernale)
Affaiblissement des forêts, espaces verts et
arbres d’alignement
Stress hydrique
46
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
PÉRIODE (NOR-
MALES DE 1981 À
2010)
PÉRIODE (NOR-
MALES DE 1991 À
2020)
EVOLUTION (%)
Température moyenne (°C) 9,9 11,2 + 13%
Température maximale moyenne (°C) 14,0 15,2 + 9%
Température minimale moyenne (°C) 6,0 7,2 + 20%
Jours de printemps (t max ≥ 20°C) 90,2 109,7 + 22%
Le climat évolue au niveau mondial
sous les effets des activités
humaines et des émissions de gaz
à effet de serre qui y sont liées.
Les experts du GIEC et la communauté
scientifique s’accordent à
dire qu’une partie du changement
climatique est acquise et irréversible
; si nous arrêtions d’émettre
des gaz à effet de serre du jour au
lendemain, les phénomènes climatiques
que nous connaissons aujourd’hui
se poursuivraient dans le
temps. Il est donc indispensable, en
parallèle des efforts que nous menons
pour réduire nos émissions,
d’adapter notre territoire aux effets
du changement climatique pour le
rendre plus résilient 1 et réduire sa
vulnérabilité. Le Plan d’adaptation
poursuit cet objectif : permettre à
notre territoire de faire face aux
effets du changement climatique et
préserver l’intégrité des personnes,
des biens et des services.
L’évolution du climat
belge
L’étude de l’évolution des normales
climatiques sur la période 1981 –
2020 met clairement en évidence
une évolution à la hausse des températures
moyennes. Cela se traduit
par des saisons froides généralement
plus douces et un nombre
de jours de chaleur plus élevé durant
les saisons chaudes.
1
La résilience d’un écosystème peut se définir
comme sa capacité à absorber des chocs et à
retrouver, par après, un état d’équilibre. Cet état
d’équilibre peut toutefois être différent de la situation
de départ. On dira d’un territoire qu’il est résilient
face au changement climatique si ses fonctions
essentielles (la biodiversité, accueillir la vie, les
activités humaines comme l’habitat, l’agriculture,
l’économie, etc.) peuvent se maintenir de manière
satisfaisante malgré les changements climatiques.
Le cas échéant certaines de ces fonctions seront
modifiées.
Jours d’été (t max ≥ 25°C) 31,2 41,2 + 32%
Jours de chaleur (t max ≥ 30°C) 5,3 10,0 + 89%
Jours d’hiver (t max ≤ 0°C) 9,0 5,5 -39%
Jours de gel (t min ≤ 0°C) 59,7 43,7 -27%
Jours de gel sévère (t min ≤ -10°C) 2,9 1,2 -59%
Quantité de précipitations (mm) 882,0 857,7 -3%
Jours de précipitations, 1mm/jour 142,4 138,8 -3%
Jours de précipitations, 10mm/jour 23,4 22,6 -3%
Figure 5 - Evolution des normales saisonnières pour 2 périodes de 30 ans de 1981 à
2020. Source : données IRM
Le changement climatique s’accompagne
également d’événements
climatiques plus marqués
tels que des épisodes de sécheresse
ou de précipitations prolongées,
des épisodes de fortes chaleurs
(canicules) et des pics de
précipitations intenses (éventuellement
très localisés - inondations)
dont la fréquence d’occurrence
augmente.
LES
VULNÉRABILITÉS
AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE
Le plan d’adaptation au changement
climatique de la Ville de Liège
comporte des actions qui ont pour
but de rendre notre territoire plus
résilient par rapport aux effets du
changement climatique. Il s’agit,
par un ensemble de mesures, de
réduire la vulnérabilité des systèmes
naturels et anthropiques qui
le composent. Les principales mesures
d’adaptation sont issues du
Projet de Ville « Liège 2025 ».
À cet effet, la Ville de Liège a réalisé
un diagnostic de vulnérabilité
de son territoire face aux effets du
changement climatique en utilisant
l’outil mis au point par l’Agence
Wallonne de l’Air et du Climat
(AwAC). Les résultats de cette analyse
ont orienté le choix des actions
à mettre en œuvre aujourd’hui pour
adapter le territoire de la Ville à ces
changements.
Les principales vulnérabilités
identifiées par les experts sont au
nombre de cinq :
• Dégradations consécutives aux
inondations ;
• Renforcement de l’inconfort thermique
;
• Dégradation de la qualité d’air
(estivale et hivernale) ;
• Affaiblissement des forêts, espaces
verts et arbres d’alignement
;
• Stress hydrique.
Certaines de ces vulnérabilités
sont fortement liées entre-elles
et ont pour origine des facteurs
communs. De ce fait, les actions
d’adaptation permettent souvent
d’adresser plusieurs vulnérabilités.
Notons aussi qu’une part des
actions d’atténuation, décrites dans
les chapitres précédents, a un effet
positif sur les vulnérabilités, bien
qu’elles n’aient pas pour objectif
premier d’y répondre.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 47
VULNERABILITE
Dégradations
consécutives aux
inondations
Le changement climatique favorise
les épisodes de pluies intenses et
de crues éclair. Les inondations
que nous avons connues durant
l’été 2021 en sont la dernière illustration
et ont entrainé des conséquences
malheureuses sur les
plans sociaux et économiques. Certains
experts estiment que le temps
de retour de telles inondations sur
la basse Meuse est de 40 à 50 ans 1 .
La communauté scientifique, elle,
s’accorde à dire que statistiquement,
le rythme d’occurrence et
l’amplitude de ces événements extrêmes
vont augmenter.
En milieu urbain, le fort taux d’occupation
anthropique du territoire,
l’imperméabilisation des sols et le
mode actuel de gestion des eaux
1
Rapport d’analyse indépendante sur la gestion
des voies hydrauliques lors des intempéries de la
semaine du 12 juillet 2021 : https://henry.wallonie.
be/files/Documents/211011%20-%20Rapport%20
synth%C3%A8se%20analyse%20inondations%20
Wallonie%20juillet%202021%20-%20Stucky.pdf
pluviales compliquent la gestion
des épisodes pluvieux extrêmes.
La mise à jour récente du Code
de l’eau et du Code du Développement
Territorial (CoDT) ainsi que
l’introduction de nouvelles règles
relatives à la gestion de l’eau à la
parcelle visent à ce que chaque
projet d’urbanisme et d’aménagement
minimise son impact sur
la perméabilité du sol. Le Conseil
communal du 20 décembre 2021 a
aussi voté une charte visant à généraliser
la gestion durable des eaux
pluviales dans l’aménagement des
espaces publics. Des groupes de
travail ponctuels sont mis en place
pour étudier les problématiques et
produire des solutions techniques
concertées.
Le passé minier important du territoire
liégeois et le tassement progressif
des anciennes galeries de
mines ont causé un affaissement,
parfois de plusieurs mètres, des
plaines du bord de Meuse sous le
niveau des cours d’eau. Ceci rend
impossible l’évacuation naturelle
gravitaire des eaux pluviales vers
les rivières, ce qui a occasionné
les inondations historiques de
1926. Depuis lors, le démergement
réalisé par l’AIDE 2 permet de préserver
de nombreux quartiers de
la montée des eaux au quotidien.
En période de crue, le démergement
assure aussi le maintien de
la Meuse dans son lit et évite ainsi
les problèmes liés aux inondations.
Mais le démergement a ses limites
et ne peut éviter à lui-seul des inondations
de l’ampleur de 2021.
La problématique de la gestion de
l’eau doit s’envisager à une échelle
plus large que celle du territoire
communal et en amont de la ville ;
c’est l’ensemble des acteurs présents
sur les bassins versants des
cours d’eau qui traversent Liège
qui doivent être impliqués dans
une réflexion globale sur la gestion
des eaux en cas de précipitations
extrêmes. La Ville s’inscrit dans
cette démarche par sa participation
aux contrats de rivière Ourthe 3
et Vesdre 4 et par sa contribution
aux Plans de Gestion des Risques
d'Inondation (PGRI) 5 du SPW.
2
https://www.aide.be/demergement
E
n région liégeoise, l’AIDE assure l’exploitation de 43
stations de pompage, 207 kilomètres de collecteurs
et 12 bassins d’orage de Flémalle à Oupeye.
3
https://www.cr-ourthe.be/
4
https://www.crvesdre.be/
5
https://inondations.wallonie.be/home/directiveinondation/plans-de-gestion-des-risques-dinondation.html
Quartier Garde Dieu. Source : Joelle Chalon
48
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
VULNERABILITE
Renforcement
de l'inconfort
thermique
Le caractère urbain de la Ville de
Liège et le profil encaissé des quartiers
de Meuse renforcent les effets
néfastes des épisodes de forte chaleur
au travers du phénomène dit d’
« îlot de chaleur urbain » : la chaleur
emmagasinée de jour et réémise
de nuit par les immeubles et
les surfaces artificialisées à forte
inertie thermique ne permet pas à
la ville de se rafraichir. Cela peut
conduire, dans certains quartiers, à
une augmentation locale des températures
de plusieurs degrés et
entraver le refroidissement nocturne.
La Ville de Liège met déjà
en œuvre plusieurs actions ayant
pour but de réduire ce phénomène
et d’en limiter les impacts sur les
populations les plus vulnérables
face à la chaleur.
Le Plan Canopée 1 , adopté en septembre
2021, constitue le fer de
lance de la lutte contre les îlots de
chaleur. Il consiste en la plantation
de 24.000 arbres sur le territoire
de la ville d’ici 2030, à proportion
de deux tiers sur le domaine privé
et d'un tiers sur le domaine public.
Considérant le temps de croissance
du branchage, ce projet vise
à augmenter le couvert arboré de
quelques 210 hectares d’ici 2050,
plaçant Liège parmi les villes les
plus arborées de Belgique.
Dans ce cadre, des nombreuses initiatives
ont déjà été entreprises par
la Ville pour conserver, compenser
et accroître le parc arboricole de la
ville.
1
https://canopee.liege.be/ Le site canopée.liege.be
a été créé spécifiquement par la Ville en vue d’informer
et de sensibiliser les citoyens aux différentes
actions du Plan Canopée. Il reprend également différents
conseils relatifs à l’arbre urbain.
Lutte contre les îlots de chaleur. Source : liege2025.be
En matière de conservation, la Ville
va notamment produire un guide
de l’arbre afin de transmettre, autant
que possible, les bonnes pratiques
et, de ce fait, préserver au
maximum la végétation existante.
Un nouveau règlement relativement
strict visant la protection des
arbres et imposant des plantations
compensatoires, le cas échéant,
a également vu le jour. Enfin, une
directive « arbres » vient renforcer
les dispositifs existants et permet,
en plus de la conservation et
la compensation, d’augmenter le
couvert arboré des parcelles liégeoises
en requérant la plantation
d’un nombre minimum d’arbres
qui tient compte, entre autres, de
l’exposition du quartier aux îlots de
chaleur urbains.
Aussi, toujours concernant l’accroissement
du patrimoine arboricole
de la Ville, la Ville de Liège
débloque désormais des budgets
importants, chaque année, en vue
de doubler le nombre d’arbres
plantés sur les espaces publics du
territoire en période en plantation.
De plus, au regard de la proportion
d’arbres qui devront être plantés
sur le domaine privé, le succès du
Plan Canopée dépend largement de
l’implication citoyenne. Chaque année,
à l’occasion de la Semaine de
l’Arbre, les citoyens ont la possibilité
de commander un arbre parmi
une sélection de plusieurs espèces
et de venir l’enlever gratuitement
pour le planter chez eux ou encore
de parrainer un arbre pour le terrain
d’une connaissance liégeoise.
Ainsi, en 2021, ce sont près de 1350
arbres (en renforcement et en remplacement)
qui ont été plantés par
la Ville dans le domaine public et
plus de 700 arbres qui ont été distribués
aux citoyens durant la semaine
de l’arbre.
Pour mieux appréhender le phénomène
d’îlots de chaleur urbains, la
Ville a chargé l’ISSeP et l’UCLouvain
d’analyser la température sur
son territoire à très fine échelle.
Les cartographies produites sur
base des données récoltées dans
le cadre de cette étude sont accessibles
aux différents services techniques
de la Ville (espace public,
logement, urbanisme). Elles leur
servent d’outil d’aide à la décision
pour la conception des aménagements
urbains à réaliser.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 49
La carte ci-contre a pour point de départ la température
maximale ressentie le 25/07/2019. La température
ressentie est calculée sur base de la température classique
en prenant en compte l’influence du vent, de l’humidité et de
la couverture nuageuse.
Ces données ont été transformées pour produire un
indicateur de stress thermique urbain. Les températures
ressenties les plus basse et haute sont prises comme
repères minimum et maximum (0% et 100%). La carte
produite permet de comparer les différents sites de la ville
et ainsi de mieux cibler les interventions.
Plan Canopée, simulations climatiques - VITO et ISSeP 2021.
Source : Limites des quartiers, Ville de Liège 2019
50
Issu de la démarche participative
Liège 2025, le Programme Stratégique
Transversal a fait émerger
la volonté des citoyens de voir des
espaces bâtis et non bâtis devenir
largement végétalisés. La Ville
travaille à définir l’ensemble des
milieux et supports possibles (toitures,
façades végétales, plantations
en pied de façades, vergers
urbains, etc.) pour permettre à tous
les citoyens de participer à l’effort
de végétalisation ou de profiter de
ses effets bénéfiques.
Pour remédier à la difficulté de
planter dans certaines zones, un
appel à projet « façades végétalisées
» a vu le jour en 2021 et a
rencontré un véritable engouement
avec près de 1100 demandes
citoyennes émanant de plus de 400
rues différentes.
Afin de pouvoir rencontrer une partie
de ces demandes et concentrer
les investissements dans les îlots
de chaleur, une priorisation des demandes
est actuellement effectuée
par les services de la Ville pour rencontrer
au mieux les objectifs du
Plan Canopée.
En plus d’améliorer le confort thermique
et le bien-être de tous les
usagers de la ville, les projets de
végétalisation permettront de densifier
le maillage vert et d’augmenter
la biodiversité et les connexions
écologiques. En effet, les essences
choisies par les services de la Ville
sont adaptées à leur destination et,
surtout, aux changements climatiques.
Il s’agit donc de planter le bon arbre
au bon endroit afin que ce dernier
puisse développer son plein potentiel
écosystémique. Ces projets
auront aussi pour effet d’améliorer
la qualité de l’air en fixant les
particules fines et les polluants
atmosphériques. Ils participeront
également à l’amélioration de l’infiltration
des eaux pluviales et ainsi
à une réduction du ruissellement
(participant ainsi à la réduction des
risques d’inondation et à une meilleure
réalimentation des nappes
phréatique). Ces plantations participeront
également à l’augmentation
du stockage de CO 2
.
Le Schéma de Développement
Communal, en cours d’élaboration,
étudie également la possibilité de
viser un objectif de désimperméabilisation
et de renaturation de
notre sol sur le territoire.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Liège, micro-station environnementale. Crédit : Ville de Liège
VULNERABILITE
Dégradation de
la qualité de
l’air (estivale et
hivernale)
Deux types de pics de pollution
peuvent apparaitre : les phénomènes
hivernaux liés à la concentration
en particules fines dues au
chauffage et au transport, et les
phénomènes de fort ensoleillement
conduisant à la production d’ozone
de basse altitude suite à des réactions
photochimiques.
L’apparition de pics de pollution est
due à la conjonction de conditions
météorologiques particulières (ensoleillement
important, vent faible,
etc.) et d’émissions importantes de
gaz polluants dans l’atmosphère.
Le territoire de la Ville de Liège,
avec son relief encaissé, est favorable
à la stagnation des polluants
et aux épisodes de dégradations de
la qualité de l’air.
Le réseau de mini-stations environnementales
installé sur le territoire
de la Ville permet d’informer rapidement
la population et le pouvoir
décisionnel de l’occurrence de pics
de pollution afin d'envisager des
mesures à prendre pour réduire
l’incidence de ces épisodes sur la
population.
Les actions d’atténuation dans les
secteurs du transport et de la mobilité,
du logement et du secteur
tertiaire, ainsi que de l’industrie
auront naturellement des effets
positifs sur la qualité de l’air par
la réduction des émissions de polluants.
Les mesures de végétalisation,
dont celles mises en œuvre via le
plan Canopée, participent indirectement
à l’amélioration de la qualité
de l’air grâce aux propriétés
qu’ont les arbres et la végétation
d'assainir l’air.
Les données mesurées par ces
mini-stations sont la température,
l’humidité relative, la quantité
de particules fines, d’ozone
et d’oxydes d’azote ainsi que le
bruit. L’analyse en temps réel de
ces données permettra à la Ville
de s’appuyer sur des informations
locales pour prendre des décisions
en matière de gestion des risques
de santé publique tels que ceux liés
aux pics de chaleur et de pollution
atmosphérique. La Ville a l’ambition
d’étendre ce réseau de stations
et d’en équiper chaque quartier
pour améliorer la précision des
mesures. Les données pourront
compléter celles provenant des
stations de mesures régionales
afin d’affiner les connaissances
urbaines en la matière.
LIÈGE, UN LABORATOIRE URBAIN
En été 2021, la Ville de Liège a installé un réseau de 16
mini-stations de mesures environnementales réparties
dans différents quartiers. Cette action s’inscrit
dans le cadre du Programme Stratégique Transversal
(PST) et de la Déclaration de Politique Communale
(DPC) et traduit l’ambition de la Ville d’améliorer le
cadre de vie des citoyens liégeois et la qualité de l’air.
1
2
3
4
5
6
7
8
9
10
excellent
très bon
bon
assez bon
moyen
médiocre
très médiocre
mauvais
très mauvais
exécrable
L’INDICE DE QUALITÉ DE L’AIR BelAQI (BELGIAN
AIRQUALITY INDEX)
Il s’agit d’un indice basé sur les effets de la pollution de l’air sur
la santé. Il résulte d’une combinaison de sous-indices relatifs aux
concentrations de 4 polluants dans l’air ambiant : les PM10 (particules
fines dont le diamètre - aérodynamique - est inférieur à 10
microns), les PM2.5 (inférieures à 2.5 microns), l’ozone (O 3
) et le
dioxyde d’azote (NO 2
).
Le BelAQI s’exprime suivant une échelle graduée de 1 à 10. Plus la
valeur de l’indice est élevée, plus la qualité de l’air est mauvaise.
L’indice global de la qualité de l'air ambiant sur Liège est repris
sur le site de la Ville 1 .
1
https://www.liege.be/fr/vie-communale/services-communaux/environnement/qualite-de-lair.
Plus d’informations :
- site de la Cellule Interrégionale de l'Environnement (CELINE) www.irceline.
be/fr
- site de l’Institut Scientifique de Service Public (ISSeP) et de l’Agence
Wallonne pour l’Air et le Climat (AWAC) www.wallonair.be/fr
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 51
LIÈGE, « Les coteaux ». Source : Ville de Liège
VULNERABILITE
Affaiblissement
des forêts, espaces
verts et arbres
d’alignement
Le changement climatique global
entraîne une augmentation de la
température moyenne annuelle.
Cette modification climatique affecte
directement l’ensemble des
végétaux qui n’ont pas la capacité
de s’adapter à une augmentation
de température aussi rapide. Ce réchauffement
climatique induit une
dérégulation climatique qui se manifeste
par des perturbations environnementales
supplémentaires :
sécheresses extrêmes (printanières
et/ou estivales), vagues de
chaleur.
Ces événements ajoutent un stress
sur la végétation et favorisent
l’émergence et le développement
de nouvelles maladies et d’attaques
d’insectes ravageurs. La fréquence,
l’intensité et la durée de ces événements
sont en constante augmentation.
Ces contraintes peuvent générer
des stress importants qui limiteront
la croissance de certaines
espèces d’arbres pouvant mener
jusqu’à leur déclin. Aucune espèce
d’arbre ne peut être résistante à
l’ensemble de toutes ces perturbations.
Il est, dès lors, capital de
rendre la forêt urbaine plus résiliente
afin qu’elle puisse continuer
à fournir de nombreux services
écosystémiques essentiels à court,
moyen et long termes.
Le Service de Foresterie urbaine
travaille à l’amélioration de la résilience
1 du patrimoine arboré public.
Cette amélioration de la résilience
est réalisée à travers plusieurs actions
et mesures complémentaires.
Une stratégie de diversification
du patrimoine arboré et la sélection
d’espèces d’arbres urbains
tolérantes aux stress hydrique et
thermique (sélection d’environ
200 taxons avec un bon potentiel
d’avenir dans un contexte de changement
et de dérégulation climatiques).
L’amélioration des conditions
de sol constitue également
un aspect central pour garantir le
développement optimal du système
racinaire des jeunes arbres
1
Cpacité d'un écosystème, d'un habitat, d'un peuplement,
d'une population, etc. à retrouver un fonctionnement
normal après avoir connu des perturbations
importantes du fait d’un ou plusieurs facteurs
environnementaux.
52
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
VULNERABILITE
Stress hydrique
On parle de stress hydrique lorsque
les besoins en eau sont supérieurs
aux réserves disponibles.
Bien que la Belgique soit connue
pour ses étés pluvieux, les périodes
de sécheresse tendent à se multiplier.
Ces périodes sont parfois
entrecoupées d’épisodes de fortes
précipitations qui ne permettent
pas aux nappes aquifères de se
réalimenter correctement. C’est
la raison pour laquelle la Ville de
Liège travaille à l’amélioration de
la perméabilité de son territoire en
diminuant les surfaces urbanisées
au profit d’espaces verts.
La gestion de l’eau à la parcelle,
évoquée précédemment, permettra
aux excès d’eau de pluie de recharger
plus facilement les nappes
phréatiques plutôt que d’alimenter
directement les égouts et puis les
cours d’eau en crue.
Le Schéma de Développement territorial
Communal (SDC), qui est en
cours d’élaboration, tiendra compte
de ces facteurs importants dans les
aménagemeents du territoire proposés.
Les mesures de végétalisation du
territoire évoquées précédemment
agissent directement en faveur
d’une meilleure perméabilité du sol
et donc d’une meilleure réalimentation
des nappes phréatiques, de
manière à lutter con tre les pénuries
d’eau. La végétalisation , en
améliorant la capacité d'infiltration,
permet ainsi de diminuer le
ruissellement des eaux pluviales.
De plus le fait que le sol soit végétalisé
diminue les conséquences d'un
éventuel ruissellement résiduel.
D'autres dispositions permettent
également de temporiser l'évacuation
des eaux pluviales en cas
de fortes précipitations. Il s'agit
de dipositifs de stockage de l'eau
qui peuvent avoir différentes fonctions:
soit sotcker l'eau pour une
utilisation ultérieure (citerne à
eau de pluie classique), soit temporiser
l'évacuation de l'eau pour
limiter les pics d'écoulement liés
aux précipitations (citernes et toitures
stockantes à vidange lente et
différée). De plus les toitures stockantes
peuvent également être utilisées
pour lutter contre l'inconfort
thermique généré par les pics de
chaleur en maintenant une couche
d'eau sur la toiture plate.
Dans le cadre des conditions des
permis d’urbanisme, une attention
particulière est apportée à la gestion
des eaux de pluie, tant pour
satisfaire les besoins banals (arrosage
des pelouses, usage des W.C.,
lavage des voitures, etc.) que pour
éviter une surcharge du réseau
d’égouttage (comme recommandé
dans le contexte de la notion de la
gestion de l’eau à la parcelle).
Mare
Des contraintes urbanistiques
peuvent imposer au lotissement un
coefficient de biotope par unité de
surface qui permet donc de garantir
une certaine perméabilité de
l'ensemble de la parcelle via des
mesures compensatoires en cas
d'imperméabilisation de certaines
superficies.
Afin de diminuer la pression sur la
demande en eau de dsitribution, la
Ville de Liège étudie la possibilité
d'utiliser les eaux de la gravière
de Meuse pour l'arrosage de ses
arbres et espaces verts. Elle étudie
également les moyens de déconnecter
les eaux pluviales du réseau
d'égouttage au sein du bâti existant
pour les infiltrer sur site.
Collecteur d'eau
lotissement de Fayenbois, collecte et infiltration des eaux fluviales : mare, collecteur
et noue (zone d'immersion temporaire). Source : Ville de Liège
Liège, aménagement d'espace vert. Source : Ville de Liège - J. Lemaire
Noue (zone d'immersion)
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 53
Le mot de conclusion
Aujourd’hui, plus personne ne peut ignorer la réalité du problème climatique et la nécessité
d’agir pour en réduire les causes et les effets, chacun à notre mesure, individuellement ou
collectivement.
Ce que la Ville de Liège propose aujourd’hui à l’ensemble de la communauté liégeoise au travers de
ce plan d’actions pour l’énergie durable et le climat est de construire ensemble un nouveau projet
de société. Il doit permettre de contribuer aux objectifs mondiaux de transition environnementale
tout en améliorant nos propres conditions de vie au niveau local en nous protégeant contre les
effets dévastateurs du changement climatique.
Ce plan d’action est par nature évolutif et participatif et sera soumis à un processus permanent
d’évaluation et d’amélioration associant la société civile.
Il est, à ce stade, limité dans ses ambitions premières aux champs d’intervention définis par le
cadre de la Convention des Maires pour le Climat et l’Energie, soit principalement à des actions à
portée directe sur les consommations d’énergie, les émissions de gaz à effet de serre et l’adaptation
du territoire pour réduire la vulnérabilité des populations.
Cependant, notre capacité d’intervention sur les facteurs indirects reste à développer. Tous les flux
de matière et d’énergie qui alimentent ou quittent notre territoire, les habitudes de consommation,
et donc les processus de fabrication à l’international, les modes de transport de marchandises ou
de déplacement des personnes, impactent encore d’avantage le climat que notre bulletin local.
Il importera donc d’ouvrir le débat vers une approche élargie de la transition énergétique et climatique
qui prenne également en compte ses dimensions sociales et économiques. C’est l’esprit
du Green Deal européen qui vise une évolution de la société vers plus de résilience économique,
énergétique et climatique, de parcimonie dans l’usage des ressources, d’équité dans l’accès à leurs
avantages.
Il est donc essentiel de poursuivre nos efforts pour renforcer les mécanismes d’intelligence collective,
de solidarité et de coopération extra-municipale.
En toute objectivité, la solution globale passera par une adaptation de nos comportements de
consommation vers plus de qualité et de proximité, et moins de quantité et de gaspillage. Cela
vaut tant pour l’énergie que pour l’alimentation, les transports et la manière de concevoir la Ville et
ses relations fonctionnelles.
En outre, il est primordial d’adapter l’ensemble du territoire liégeois aux risques liés aux effets
du changement climatique. Cela devra se faire au travers de différentes politiques transversales
balayant tant le développement territorial, la transition écologique, la végétalisation et la gestion de
l’eau que la conception des espaces et du bâti privés et publics.
Nous nous réjouissons déjà de la suite de ce processus avec tous ceux qui veulent rendre Liège
plus durable, plus respirable et plus résiliente. Faire de Liège une ville où il fait bon vivre et grandir.
54
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Annexes
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 55
Annexe 1 – Les actions du Plan d’atténuation
(de réduction des émissions de GES) par secteur
Liste par secteur d’intervention telles que reprises
dans les arrêtés de décision du Conseil communal.
SECTEUR RESIDENTIEL/LOGEMENT
Plateforme de rénovation logement : création de
dispositifs d’accompagnement « à la carte » de
type « plateformes de rénovation énergétique des
logements » pour les particuliers avec informations,
conseils, mise en contact avec entreprises, exemples
de réalisation, possibilités d'aides, …
Rénovation des immeubles à appartements (habitat
collectif, SLSP, copropriétés) : création d'une
structure d'appui à la rénovation des immeubles à
appartements via une extension de la plateforme de
centralisation des copropriétés « Reno-Copro » ainsi
qu'un service d'appui en assistance technique à la
rénovation.
Prime à l'audit des logements précaires : outil de repérage
des ménages en situation de précarité énergétique
et mise en place d'audits et de primes pour la
rénovation énergétiques des logements ciblés.
Tuteurs énergie pour le résidentiel et collaboration
avec les auditeurs PEB : service d’appui de proximité
à la population pour rapidement économiser de
l'énergie.>
Groupement d’achats : mise en place de groupement
d’achats à même de permettre à la population
liégeoise un accès plus favorable aux matériaux et
techniques nécessaires à l’amélioration du bâti liégeois
en termes de PEB.
Réunions d'information : mise en place de réunions
locales d'information et de sensibilisation à la rénovation
énergétique des logements.
SECTEUR TRANSPORT
Infrastructures de mobilité active (mobilité cyclable).
Infrastructures de transports en commun : TRAM
ligne actuelle + extension, développement bus et
train.
Infrastructures de transports en commun : parking
P+R : entrées villes + extrémités TRAM).
Indemnité vélo pour les employés communaux
Appli Covoiturage UGO pour les employés communaux
(avec ULiège, CPAS, …).
Promotion des services de livraisons commerciales
à vélo et intelligentes (en association avec des réglementations
plus contraignantes pour les camions et
camionnettes en vue d’accélérer le transfert modal).
Promotion du covoiturage pour les activités tertiaires,
y compris écoles.
SECTEUR ECONOMIE : TERTIAIRE ET
INDUSTRIE
Rationalisation des usages énergétiques dans le
tertiaire : audits énergétiques.
Rénovation énergétique tertiaire (primes, groupements
d’achats) et création d’une plateforme de
rénovation énergétique tertiaire.
SECTEUR PATRIMOINE ET SERVICES
(VILLE DELIEGE)
Contrat de Performance Energétique (CPE) : modèle
RENOWATT et similaire. Rénovation (isolation,
remplacement de chaudière) de 12 bâtiments communaux.
Installation d'une production PV et de deux
cogénérations.
Cité administrative : rénovation « Zéro Carbone » et
regroupement des services.
Contrôle et gestion des données des installations :
télégestion en développement.
Eclairage LED : remplacement de 2 500 lampes par
de l’éclairage LED.
Rénovation profonde de sites particuliers (dont les
piscines de Grivegnée et d’Outremeuse).
Energies Renouvelables : solaire PV et thermique,
cogénération, géothermie…
56
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Mesures comportementales pour une Utilisation
Rationnelle de l’Energie (URE) avec la formation
d’ECOTEAM et la mise en place de répondants bâtiments.
Cadastre énergétique et optimisation des occupations
des locaux.
Renouvellement du parc automobile par des véhicules
plus écologiques.
Mobilité douce des agents : encourager la mobilité
douce des agents, vélos de services...
Plan de remplacement de l'éclairage public par du
LED (avec l’appui de RESA).
Parmi les actions complémentaires dont il a déjà été
fait mention mais qui n’ont pas fait l’objet d’un examen
complémentaire par les COMAC Thématiques,
ni d’une validation par le Conseil communal, on peut
citer :
SECTEUR RESIDENTIEL/LOGEMENT
Réseau de chaleur Source d’Energie Renouvelable
(SER) : réseau alimenté par incinérateur, géothermie,
biomasse… (en combinaison éventuellement)
destiné au résidentiel collectif et au tertiaire public
et privé : à développer au fur et à mesure des opportunités
par projet (par ex. étude géothermie minière
SPW). Selon la « Stratégie Chaleur » de la RW, les
potentialités de ce type de réseau alimenté par des
SER sont très importantes !
SECTEUR TRANSPORT
Réduire l'espace dévolu à la voiture en ville : agir
mécaniquement sur la baisse de l'offre pour que le
nombre de véhicules baisse également, en réduisant
les superficies dévolues à la voiture de 5% par
an (parkings en surface, voiries) de manière à rendre
ces espaces aux modes doux, aux piétons et à structurer
progressivement une ville sans voitures.
Réduction du trafic entrant par application d'un
péage urbain « intra Ring » ou « Périmètre Ville De
liège ».
Limitation de la vitesse à 30 km/h
SECTEUR ECONOMIE : TERTIAIRE ET
INDUSTRIE
Plan "Hiver" : encourager - voire imposer - la fermeture
des portes des magasins en hiver.
Tuteurs énergie et collaboration avec les auditeurs
PEB : aider à l’optimisation des consommations des
bâtiments tertiaires.
Basculer les plus gros émetteurs au chauffage
bois : valorisation des produits de taille ligneux – plaquettes
Rationalisation des usages énergétiques dans l'industrie
: encourager l’audit énergétique.
Plateforme industrie, économie circulaire : création
d'une plateforme pour la rénovation énergétique des
sites industriels - voire tertiaire - ou pour la mise en
place de l'économie circulaire entre industries compatibles.
SECTEUR PATRIMOINE ET SERVICES
(VILLE DELIEGE)
Diminution du parc de véhicules de service.
Feux de signalisation : remplacement des feux de
signalisation par du LED.
Eclairage patrimonial : amélioration et rationalisation
de l’éclairage patrimonial.
Illuminations festives : amélioration (LED) et rationalisation.
500
450
400
350
300
250
200
150
100
50
0
Milliers tonnes CO 2
-23%
-45%
-17%
-42%
-19%
-33%
Résidenel Transport Teraire et Industrie Patrimoine et services
Emissions 2005 Emissions 2018 Objecfs
-29% -40%
Liège, évolution des émissions de CO2 par secteur. Source : ICEDD
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 57
Annexe 2 – Les actions du Plan d’adaptation
par vulnérabilité
RENFORCEMENT DE L’INCONFORT THER-
MIQUE
Actions en cours ou programmées :
• Suivi du plan « Plan forte chaleur et pics d'ozone »
coordonné entre les trois Régions de Belgique et
la Cellule Interrégionale de l'Environnement (CE-
LINE)
• Cartographie des points d’eau potables (OPEN
DATA)
• Réflexion sur la planification territoriale (SDC,
SOL…)
Actions issues du Plan Stratégique Transversal :
• Lutter contre les îlots de chaleur sur le territoire
urbain par la végétalisation urbaine et la plantation
d’arbres : Plan CANOPEE - indice de canopée en
2050 : objectif de 33 % à 35 % (sous réserve des
études en cours), cartographie haute résolution
des ICU, essences thermorégulatrices (publications
scientifiques, application « Arbre en ville »)
• Développer une stratégie de végétalisation des
espaces bâtis et non bâtis (toitures végétales, plantations
en pieds de façades, vergers urbains, indice
de végétalisation, végétalisation des façades sud,
…)
• Réaliser un maillage vert par l’augmentation des
espaces verts et l’aménagement de rues vertes
et arborées, de cheminements verts et arborés
reliant les parcs et les espaces publics entre eux,
trame verte arborée thermorégulatrice
• Aménager les cours de récréation en les verdurisant
et créer des potagers collectifs dans les
écoles primaires
• Développer une stratégie globalisée de lutte contre
la précarité énergétique dans ses aspects de prévention
et ses aspects curatifs
Propositions d’actions à soumettre aux Comités d’accompagnement
thématiques :
• Mise en place d’indicateurs de suivi spécifiques :
taux d’imperméabilisation, surface d’espaces verts
/ habitant ou km², taux de disponibilité des espaces
vert à moins de 400m de tout logement
• Identification et cartographie des lieux frais du territoire
(musée, lieux de culte, fontaine, etc.) / qualité
des lieux frais (cf. qualité des espaces publics
– PEPS)
• Expertise « haute définition » ICU – Ilot de Chaleur
Urbain (outil score ICU) pour envisager les nouveaux
aménagements / évaluation la fraicheur apportée
par les arbres en ville / lien avec les règles
urbanistiques qui peuvent jouer un rôle dans la
surchauffe urbaines
• Multifonctionnalité des toitures (végétalisée, albédo,
récupération eau pluviale, etc.)
• Désimperméabiliser les intérieurs d’îlot
• Travailler sur l’albédo des revêtements
• Dégradations consécutives aux inondations
DEGRADATIONS CONSECUTIVES AUX
INONDATIONS
Actions en cours ou programmées :
• Suivi des Plans de Gestion des Risques d'Inondation
(PGRI) du Service Public de Wallonie en ce
compris les cartographies des zones soumises à
l'aléa d'inondation et du risque de dommages dus
aux inondations
• Suivi du Code de l’eau, notamment l’article 277 visant
à la gestion des eaux pluviales prioritairement
par infiltration, sauf en cas d’impossibilité reconnue
(gestion de l’eau à la parcelle)
• Réflexion sur la planification territoriale (SDC, SOL,
…)
• Actions issues du Plan Stratégique Transversal :
• Développer une stratégie de végétalisation des
espaces bâtis et non bâtis (toitures végétales, plantations
en pieds de façades, vergers urbains, indice
de végétalisation, …) (PST)
Proposition d’actions à soumettre aux Comités d’accompagnement
thématiques :
• Envisager la mise en place d’une stratégie à même
de prendre en charge une gestion de crise consécutive
à une inondation majeure en concertation
avec les différents acteurs concernés du territoire
• Mise en place d’un groupe de travail pluridisciplinaires
pour étudier la problématique des eaux de
ruissellement et produire des solutions techniques
concertées en vue de réduire ce risque
58
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
DEGRADATION DE LA QUALITE DE L’AIR
(ESTIVALE ET HIVERNALE)
Actions en cours ou programmées :
• Information sur le site de la Ville de Liège de la
qualité de l’air sur le territoire communal
Actions issues du Plan Stratégique Transversal et/ou
du Plan Urbain de Mobilité :
• Instaurer progressivement comme norme de référence
la limite de 30km/h pour la vitesse de circulation
• Interdire tout transit de poids lourds à Liège
• Augmenter le nombre de places de stationnement
dédiées aux véhicules partagés et développer le
stationnement réservé aux véhicules éco-responsables
(électriques, covoiturage, etc.)
• Promouvoir les modes alternatifs à la voiture
(marche, vélo, transports publics, …)
• Créer des rues scolaires, des rues cyclables, augmenter
le nombre de SUL, généraliser le ‘tourne à
droite’ aux feux et sécuriser des itinéraires vélos
vers les écoles
• Assurer la continuité des itinéraires vélos actuels
• Multiplier l’offre de stationnement vélo sur le domaine
public, assurer le stationnement vélo lors
des grands événements organisés à Liège et inciter
les exploitants des parkings privés à intégrer le
stationnement vélo dans leur offre
• Instaurer un cadre favorable au développement des
micromobilités (trottinettes, monocycles, …), personnelle
ou en libre-service
• Tester la faisabilité du transport fluvial comme
complément au réseau de transports en commun
à Liège
• Étudier le phénomène de la logistique urbaine (ecommerce,
last mile, etc.) et la pertinence d’un hub
logistique en périphérie
• Poursuivre le développement d’une offre de ticketing
simple, intégrée et dématérialisée pour tous
les moyens de transport
• Instaurer un cadre favorisant le développement des
systèmes de recharge pour une mobilité alternative
(bornes électriques, hydrogène, …)
• Installer un réseau de capteurs et de stations de
mesures environnementaux et sonores pour cartographier
la qualité de l’air, la pollution sonore et la
température ressentie à Liège
• Installer des filtres à particules dans certains parkings
du centre-ville
• Etudier la faisabilité d’une zone de basse émission
dans l’hypercentre
• Lutter contre les îlots de chaleur sur le territoire
urbain par la végétalisation urbaine et la plantation
d’arbres
• Étudier le potentiel de nouvelles formes d’énergie
verte (réseaux de chaleur, hydrogène, géothermie…)
pour Liège et ses habitants et ses entreprises
• Susciter la création d’une ou de « communautés
d’énergie renouvelable »
• Plan Canopée : dans les zones de trafic important,
limiter les grandes plantations d’essences émettrices
de COVB
• Proposition d’actions à soumettre aux Comités
d’accompagnement thématiques :
• Poursuivre l’amélioration de la connaissance de la
qualité de l’air sur le territoire
• Mise en place d’actions et de mesures complémentaires
dans les quartiers les plus sensibles
STRESS HYDRIQUE
Actions en cours ou programmées :
• Mise à disposition de points d’eau potable à Liège
(cartographie existante – OPEN DATA)
• Suivi du Code de l’eau, notamment l’article 277 visant
prioritairement à la gestion des eaux pluviales
par infiltration dans le sol, sauf en en cas d’impossibilité
reconnue (gestion de l’eau à la parcelle)
• Actions issues du Plan Stratégique Transversal :
• Élaborer un Schéma de Développement Territorial
Communal (SDC)
• Proposition d’actions à soumettre aux Comités
d’accompagnement thématiques :
• Développer une meilleure connaissance de la
consommation d’eau potable
• Développer une stratégie de sobriété de l’eau au
même titre que la sobriété énergétique
• Développer une dynamique de gestion alternative
des eaux pluviales (récupération d’eau pluviale,
création de zones d’immersion temporaire favorisant
l’infiltration, …)
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 59
Annexe 2
AFFAIBLISSEMENT DES FORETS, ESPACES
VERTS ET ARBRES D’ALIGNEMENT
Actions en cours ou programmées :
• Actions habituelles du service de Gestion forestière
• Stratégie de diversification du patrimoine arboré
pour plus de résilience.
• Amélioration des conditions de croissance des
arbres urbains (volume des fosses, rétention de
l’eau).
• Conservation de la biodiversité forestière dans les
bois et les forêts (bois mort, arbres-habitats, ilots
de sénescence).
• Sélection de +/- 200 taxons avec un bon potentiel
d’avenir dans un contexte de changement climatique
• Actions programmées du service de Gestion forestière
• Gestion durable des forêts communales (2014,
GEP)
• Plan Canopée : améliorer la connectivité écologique
des espaces arborés et boisés - PCDN et
maillage écologique (2015, GEP).
• Améliorer la qualité écologique des espaces verts
publics et privés.
• Protection accrue des arbres existants (abattage,
détérioration)
• Plan PEP’S : chaque liégeois à 10 min. d’un espace
vert
• Plan Communal de Développement de la Nature
Actions issues du Plan Stratégique Transversal :
• Lutter contre les îlots de chaleur sur le territoire
urbain par la végétalisation urbaine et la plantation
d’arbres (Plan Canopée)
• Développer une stratégie en faveur des espaces
publics/verts (démarche PEP’s)
Proposition d’actions à soumettre aux Comités d’accompagnement
thématiques :
• Intégrer la dimension du changement climatique
dans le PCDN – augmenter l’Indice de Biodiversité
Potentielle des bois et des forêts à l’échelle du territoire
communal
• Coupler les différentes études pour identifier les
espaces ouverts les moins résilients au changement
climatique
60
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 61
Annexe 3
J’approuve la démarche de la Ville de Liège par rapport aux objectifs européens visant, sur le territoire communal,
à réduire d’au moins 55% d’ici 2030 ses émissions de CO 2
grâce à :
• une meilleure efficacité énergétique
• une plus grande utilisation des sources d’énergie renouvelables
Je souhaite y contribuer à mon niveau en choisissant ci-dessous une ou plusieurs actions à réaliser pour en faire
une habitude de vie : 21 jours suffisent pour changer nos habitudes !
Diminuer ma consommation de gaz, mazout, pellets, … …
Diminuer le chauffage: 1°C en moins = 7% d’économie financière
Placer des tentures isolantes et les fermer dès que le soleil se couche
Poser des panneaux réflecteurs de chaleur derrière les radiateurs
Isoler les tuyaux passant dans des espaces non chauffés (cave, …)
Faire entretenir régulièrement chaudière, boiler ou chauffe-eau
Placer un thermostat d’ambiance avec programmateur
Placer des vannes thermostatiques : position 1 = 12°C ; 2 = 16°C ; 3 = 20°C
Isoler mon logement (toit, murs, sols, …)
Réduire ma consommation d’eau chaude
Je fais déjà
Je m’y engage
Diminuer ma consommation électrique
Limiter le nombre d’appareils électriques
Eteindre systématiquement la lumière quand je quitte une pièce
Eteindre complètement mes appareils électriques : adieu aux veilles !
Utiliser la lumière naturelle dès que possible
Laver mon linge à basse température et le faire sécher sans machine
Opter pour un éclairage basse consommation (LED, …)
Eviter la climatisation et aérer aux heures fraîches en été
Placer des protections solaires aux fenêtres côté sud (stores, …)
Diminuer ma consommation de produits
Donner ou vendre mes objets inutilisés et acheter en seconde main
Réparer, réutiliser, recycler plutôt que jeter et acheter du neuf
Emprunter livres et jeux au lieu de les acheter (bibliothèque, …)
Faire des cadeaux immatériels : cinéma, concert, soin, repas,…
Proposer à mes voisins ou amis de mutualiser outils, machines, …
Acheter des biens durables
et refuser les produits jetables (vaisselle, …)
Me déplacer sans trop polluer
Préférer les transports en commun ou le covoiturage
Choisir un mode de transport alternatif à l’avion pour les prochaines vacances
ou du moins compenser mes émissions de CO 2
Me déplacer en mode doux: à pied, à vélo, en trottinette, …
62
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022
Utiliser moins de plastique et réduire mes déchets
Acheter en vrac et éviter les emballages
Eviter l’achat de bouteilles et contenants en plastique
Utiliser des sacs en tissu et réutiliser les contenants (flacons, …)
Je fais déjà
Je m’y engage
Réduire ma consommation de papier
Imprimer recto/verso et choisir du papier recyclé
Utiliser des mouchoirs et des serviettes de table en tissu
Coller un “stop-pub” sur ma boîte aux lettres et refuser les prospectus
Réduire les émissions issues de ma consommation numérique
Utiliser un moteur de recherche qui finance des projets environnementaux
ou contribue à la reforestation : Ecosia, Lilo, ...
Supprimer mes vieux emails et planter un arbre via Cleanfox, ...
Diminuer l’impact énergétique de mon alimentation
Acheter des produits locaux et de saison, si possible bio
Limiter ma consommation de viande et préférer les protéines végétales
Cultiver un petit potager et des herbes aromatiques
Pour aller plus loin ...
Choisir une banque qui investit dans les énergies renouvelables
Soutenir ou adhérer à une association qui agit pour le climat
Changer de fournisseur pour une électricité plus verte
Installer des panneaux solaires thermiques et/ou photovoltaïques
Préférer le "fait maison" aux produits industriels
Autre(s) engagement(s) de mon choix :
............................................................................................................................... ...............................................................................................................................
............................................................................................................................... ...............................................................................................................................
Charte à retourner →
Maison de l’Habitat, Service du Logement,
Rue Léopold 37 à 4000 Liège . energie@liege.be ; 04 221 66 77
Nom : ................................................................................................. Prénom : ...............................................................................................
Tél. : ......................................................................... Mail : ................................................................................................................................
Adresse : .............................................................................................................. Localité : ........................................ CP : ...................
Date : ....................................................... Signature :
○
○
○
○
○
○
Je souhaite être contacté(e) pour réaliser un poster gratuit de mon engagement
Je demande à recevoir le poster de mon engagement par la poste
J’accepte que mon poster soit affiché lors d'expositions et/ou publié sur www.citiesengage.eu, www.liege.be, facebook et twitter
Je souhaite recevoir les informations sur le suivi de la campagne Engage par e-mail
Je souhaite recevoir la newsletter de la Maison de l’Habitat
J’accepte que mes données personnelles soient traitées aux fins mentionnées ci-dessus selon la politique de protection de la vie privée et des
données à caractère personnel de la Ville de Liège dont je peux prendre connaissance sur le site www.liege.be ou obtenir copie par simple
demande au 04/2216677 ou via energie@liege.be. Je peux retirer mon consentement à tout moment et à défaut, mes données seront conservées
pendant 5 ans. Pour toute demande, je peux contacter le DPO (Délégué à la Protection des Données) de la Ville, Mme Adriaenssens via
dpo@liege.be et en cas de non satisfaction introduire une plainte auprès de l'Autorité de protection des données.
Plan Climat de la Ville de Liège Liège 2022 63