Wido de Marval Sauvages

En 2018, Wido de Marval part en voyage
dans les îles du Pacifique et l’Asie du Sud-Est.
Lors de ses rencontres et découvertes,
il développe un sentiment sauvage, une
appartenance, qui transformera sa pensée.
·
« Loin de tout, on est proche de l’essentiel. »
Dans ce contexte géographique et
philosophique, libre et face à lui-même,
Wido pense à ses proches, à ses sauvages.
·
Fort d’une superbe carrière de tatoueur,
il découvre une esthétique envoûtante avec
la peinture à l’huile lors de ce voyage.
C’est avec cette technique infinie et colorée,
qui se mélange et se pose par touches,
qu’il traduit ses émotions, sa façon d’être en vie,
et exprime son admiration pour des maîtres
influents comme Ferdinand Hodler,
tout en injectant des récits panthéistes venant
de ces îles paradisiaques qui séduisirent
Paul Gauguin en son temps.
·
Wido de Marval a créé une exposition pensée
comme une île sauvage, un paradis perdu
mais heureux, une île tel un territoire un peu
hors du temps, hors du monde, sauvage.

SAUVAGE 1
Huile sur toile
116 x 73cm / 2024

SAUVAGE 3
Huile sur toile
73 x 116cm / 2023
SAUVAGE 2
Huile sur toile
73 x 116cm / 2021

SAUVAGE 4
Huile sur toile
100 x 81cm / 2023

SAUVAGE 5
Huile sur toile
60 x 70cm / 2022

SAUVAGES 6
Huile sur toile
116 x 81cm / 2023

SAUVAGES 7
Huile sur toile
100 x 100cm / 2024

SAUVAGE 8
Huile sur toile
100 x 73cm / 2023

LES GARDIENNES DU SACRÉ INTÉRIEUR / EXTÉRIEUR
Huile sur toile
2X 60 x 140cm / 2024

UNITED AND CONQUER / Triptyque
Huile sur toile
400 x 100cm / 2024

UNITED AND CONQUER / Panneau central
Huile sur toile
200 x 100cm / 2024

UNITED AND CONQUER / Volet gauche
Huile sur toile
100 x 100cm / 2024
UNITED AND CONQUER / Volet droite
Huile sur toile
100 x 100cm / 2024

AEDENA 2
Huile sur toile
50 x 100cm / 2023
AEDENA 3
Huile sur toile
50 x 100cm / 2023

AEDENA 1
Huile sur toile
80 x 80cm / 2023

SAUVAGE 9
Huile sur toile
60 x 80cm / 2023

AFFICHE DE L’EXPOSITION SAUVAGES
Graphite, tempera et aquarelle
50 x 70cm / 2024

JEU DE MAUX
Sculpture sur noyer
23,5 x 33,5cm / 2024
UN DIEU
Sculpture sur acajou et dent de cheval
21,7 x 32,7cm / 2020
CELUI QUI SAIT
Sculpture sur iroko avec ivoire de mamaouth
13 x 49 x 10cm / 2021

ÉTUDE 1
Crayon graphite
40 x 60cm / 2023
ÉTUDE 2
Crayon graphite
40 x 60cm / 2023

ÉTUDE 3
Crayon graphite
40 x 60cm / 2023
ÉTUDE 4
Crayon graphite
40 x 60cm / 2023

RACINES PROFONDES
GRAVER DANS LA PEAU
VOYAGES AUTOUR DE SOI
RETROSPECTIVE EN IMAGES
Né en 1977 dans une famille aux valeurs enrichies par l’art, les voyages
Après un bref passage dans une école d’art qui ne le convainc pas vraiment,
Le voyage est une façon d’être au monde, que ce soit par le corps ou par
Cette première exposition était l’occasion de rendre hommage à ses maîtres,
et la découverte, Wido de Marval s’épanouit dans un milieu artistique,
Wido se passionne pour le tatouage. Son talent lui permet de devenir
l’esprit, par les rêves ou la réalité, et surtout à travers la pratique d’un art.
à ses amis, et à ses sauvages, de mettre en scène cette espèce de primitifs
entouré d’œuvres d’art et de cultures métissées. Sa mère est d’origine celte
élève auprès de la Leu Family à Lausanne. C’est avec Filip Leu qu’il apprend
Wido a été marqué dès son plus jeune âge par les récits et l’imaginaire familial.
modernes et de poser un premier jalon dans sa carrière de peintre en
écossaise, et son père, d’origine suisse, est un expert de la culture asiatique,
à tatouer, mais aussi à trouver un équilibre de vie, une manière d’être
De ce terreau fertile, il a développé une philosophie toute personnelle,
construisant quelque chose d’important et de vrai, basé sur des traditions,
auteur de nombreuses expositions. Dès son enfance, Wido entend des récits
en tant qu’artiste. En complément de son héritage familial, il développe
traçant sa propre voie dans ce monde. Son école, il l’a construite en s’entourant
le respect et la gratitude. C’est un véritable moment de renaissance
de voyages extraordinaires et découvre les cultures de l’hindouisme et
une connaissance et un savoir-faire uniques et précieux dans ce domaine
d’amis aux valeurs souvent exotiques. Grâce à la culture du tatouage
pour Wido de Marval et le début d’une nouvelle aventure pleine d’espoir.
du bouddhisme avec sa grand-mère adoptive, la peintre Adélaïde Verneuil
si particulier. Un investissement personnel qui le rend très fier, car dans
traditionnel japonais et à ses rituels, il retrouve cette connexion avec le
Ce clin d’œil à ses sauvages, tatoueurs et tatoués, est aussi une rétrospective
de Marval. Le mari de celle-ci, Maurice Pillard-Verneuil, n’était pas
les années 1990, le monde du tatouage est un univers mystique et obscur,
savoir-faire artisanal qui le lie au mouvement Arts and Crafts de son
émotionnelle sur les peintres qui l’ont influencé : Ferdinand Hodler,
seulement peintre, mais aussi une figure importante de l’Art Nouveau
entouré d’une aura effrayante, réservé aux durs. Être tatoué est une
grand-père, ainsi qu’à cette fascination pour le Japon qui a exercé une
Paul Gauguin, Vincent Van Gogh, Lucian Freud, pour en citer quelques-uns,
dont il est l’un des théoriciens. Leur maison du XI e siècle à Rivaz est
forme de démarcation par rapport à la norme; assumer cette différence
énorme influence sur les arts à partir du 19 e siècle. Bouddhisme,
mais aussi les peintres et estampeurs japonais tels que, Kuniyoshi,
un paradis pour le jeune homme, fasciné par la qualité des œuvres d’art
signifie affirmer son existence par le sacrifice de son enveloppe
hindouisme, mais aussi taoïsme et shintoïsme sont autant d’aspects de
Hokusai, Yoshitoshi, et surtout Kyosai, avec sa symbolique animale.
présentes et acquises au fil des ans.
épidermique pour une protection artistique, passant par un rituel douloureux.
cette culture japonaise où les Kami (dieux) se matérialisent sous diverses
D’une certaine manière, ce rite de passage est lié à la nature.
formes. Une culture où le possible est un rêve qui peut devenir réalité
Wido se plait à peindre des environnements aériens presque sans profondeur,
sans que cela ne choque. Dans ce contexte, l’expression artistique devient
très neutres, avec un peu de végétation, que l’on trouve dans la peinture
Après plus de 20 ans de métier, de multiples rencontres et des voyages
un véhicule pour les esprits libres. Et pourquoi pas ?
antique du panthéon grecque. On peut aussi retrouver dans son œuvre,
formateurs, Wido ressent le besoin profond de vivre autre chose,
l’influence du style ukiyo-e, terme japonais signifiant « image du
de se remplir de paysages et de saveurs différents. Il éprouve soudain
Lors de son voyage initiatique en 2018, Wido de Marval, déjà spécialisé
monde flottant ». Ukiyo-e dans son sens ancien, est chargé de notions
un besoin vital de partir pour mieux se retrouver et faire un pèlerinage
dans l’art du tatouage et la culture japonaise, a passé plus d’un an à
bouddhiques, avec des connotations mettant l’accent sur la réalité
en accord avec ses désirs les plus intenses.
découvrir de nombreuses îles du Pacifique. Le Japon, bien sûr, mais aussi
d’un monde où la seule chose certaine, c’est l’impermanence de toutes choses.
l’archipel de Sulawesi en Indonésie, la Papouasie, la Micronésie, les îles
Une sorte de monde insulaire au milieu d’un océan de vide en somme.
Bien qu’aimant profondément son travail et les contacts, Wido souhaite
Tonga, puis à nouveau le Japon. Il a fait un saut à Hawaï, où il y a monté
retrouver cet émerveillement de la découverte. Pour cela, il se tourne
un atelier pendant quelques mois, peignant chaque jour pour apprendre
Cette pensée est une manière pour Wido de se situer, de définir qui il est,
vers ce qu’il aime : la chaleur des tropiques, la plongée dans les lagons azur
les techniques de la peinture à l’huile. Il est revenu au Japon pour faire
d’où il vient, où il est allé, être à l’essence de l’art et du rêve. A sa façon,
avec les animaux marins et les histoires de son enfance. Amateur d’apnée
le pèlerinage de Shikoku, où il a trouvé une forme d’éveil. S’en est suivi un
il réactualise les questions que les artistes des mouvements comme le
et de plongée sous-marine, il y voit un retour aux sources, une immersion
voyage vers l’île de Moorea, les Marquises, Tahiti et Bali, où il a découvert
romantisme et le surréalisme évoquaient en leur temps, tout en introduisant
dans les profondeurs de l’inconnu, recréant le lien ancestral qui nous
la sculpture sur bois traditionnelle. Enfin, il est retourné sur l’île de
des affirmations stylistiques communes au symbolisme de Gauguin,
unit à l’océan et au rythme de ses vagues. Une synchronicité. Quelque
l’archipel européen qu’est la Suisse en pleine pandémie de coronavirus,
des Nabi et de Edouard Vuillard, ainsi que du style art nouveau japonisant
chose de cosmique, universel, spirituel. Être au monde de manière poétique.
période durant laquelle il a travaillé de manière monastique pour
tel que le peintre britannique Aubrey Beardsley, ou encore des époux
parfaire sa technique. Peindre chaque jour, se mettre dans un état d’esprit
Margaret Macdonald et Charles R. Mackintosh pour donner une petite
Vivre sa vie comme une île ouverte sur le monde, à la recherche d’un
transcendantal. Vivre sa peinture. Vivre son art.
touche écossaise. Son objectif est un retour vers des valeurs humanistes,
paradis perdu... Il y a quelque chose d’introverti et d’extraverti dans ce
modus operandi. Être conscient de vivre et apprendre à le valoriser;
puis redonner de l’espace à l’inconscient individuel, constitué du contenu
oublié ou refoulé ; enfin, il y a la couche plus profonde et innée de
l’inconscient collectif, un fondement psychique universel et supra-personnel
présent en chacun de nous, mais qu’on oublie de valoriser dans notre
monde moderne et dont l’art est le catalyseur.
Il y a de la nostalgie dans cette démarche, mais c’est un choix judicieusement
réfléchi par rapport à ce que la société occidentale propose. Un refus,
une bataille ! On retrouve un lien fort avec l’imaginaire développé durant
son enfance. Un archétype que Carl Jung, célèbre psychiatre suisse
féru d’orientalisme, pourrait évoquer comme une manière symbolique
de conscientiser la sensation, la pensée, le sentiment, l’intuition, ainsi que
LA FIÈVRE DU SUBLIME
Dès le début, son style de peinture s’inscrit dans la lignée de l’esthétique
de l’Académie Suisse de la fin du XIXe siècle, mais avec une nette touche
de modernité et quelque chose de plus sauvage, exotique et instinctif.
On peut également mentionner l’influence des œuvres d’Ernest Biéler,
dont les grands-parents adoptifs étaient voisins au Monteiller et de
l’École de Savièse. Ce lieu est propice à la contemplation d’un des plus
beaux paysages helvétiques, cher à Ferdinand Hodler, amoureux du Léman.
Rivaz, ce village d’enfance, résonne avec son paysage presque exotique
lors du coucher de soleil, comme un balcon sur le lac évoquant une plage
au bord de l’océan. Un panorama qui invite au voyage et incite à
questionner l’horizon, mais qui ancre dans l’âme le sentiment du sublime.
Un lieu onirique par excellence.
une implication au corps à corps d’un savoir-faire comme le tatouage ou
ce que prônaient William Morris et son grand père adoptif dans
le mouvement Arts and Crafts, un art et un artisanat qui ne se repose
pas sur la technologie et la machine.
A ses yeux, la beauté est d’une importance vitale et primordiale.
Il est une expression humaine particulière afin d’attirer la beauté du vivant,
pour le comprendre et l’embellir en retour. Retrouver la beauté de la
nature primordiale a toujours été une quête chez l’artiste, ce paradis perdu
par une modernité prétentieuse. La nature et les femmes sont d’ailleurs
des représentations pures de cette beauté brute que la nature donne à vivre,
c’est un cadeau que la vie nous donne et par qui les réponses prennent
leur sens. Envouté par ce regard optimiste,
la part d’ombre, la nécessité du rêve et le lien à la conscience collective.
Pour Wido de Marval, c’est aussi l’occasion de sortir de sa zone de confort
et d’essayer d’autres techniques artistiques, comme la sculpture sur bois,
mais surtout la peinture à l’huile, un univers qui le fascine depuis
longtemps et dont la technique est quasiment infinie. Wido commence
ainsi un nouvel apprentissage, une nouvelle étape de sa vie.
Observateur fin de la nature humaine et particulièrement attentif
à la représentation figurative de ses sujets, Wido s’efforce toujours d’obtenir
une image picturale qui serve de véritable lien entre le narratif du tableau
et son ressenti de la réalité. Il peint un monde qui le touche au plus profond
de son âme. Dans ce sens, chaque aspect de la nature devient un sujet
d’étude qu’il médite. Wido se passionne pour les formes que la nature dessine,
les arbres et les montagnes, et fasciné par leur complexité, il explore le vivant
Wido de Marval cherche à vivre en toute simplicité, tel un homme bercé
par les éléments. Vivre comme un aimable sauvage. Vivre sa vie quoi !
L’homme moderne, au lieu de chercher à s’élever à la vérité,
prétend la faire descendre à son niveau.
—René Guénon, La crise du monde moderne, 1927
et ses dimensions mystiques.

AUTOPORTRAIT AU RETOUR DE VOYAGE
Huile sur toile
60 x 80cm / 2024

ARTISANS DES ÎLES
PORTRAIT DE TAITEARI HAUATA
Huile sur toile
60 x 70cm / 2020

ARTISANS DES ÎLES
PORTRAIT DE SAMI FEVALEAKI
Huile sur toile
60 x 70cm / 2020

ARTISANS DES ÎLES
PORTRAIT DE I KETUT MUJARTA
Huile sur toile
60 x 70cm / 2020

ARTISANS DES ÎLES
PORTRAIT DE I GUSTI NYOMAN DARTA
Huile sur toile
60 x 60cm / 2020

ARTISANS DES ÎLES
PORTRAIT DE EMPU PANDE KETUT MUDRA
Huile sur toile
60 x 70cm / 2020

CARNET DE VOYAGES
Crayons et aquarelles
30 x 40cm / 2020

Sauvages · Wido de Marval
Editions La Villa Moyard
Conception et réalisation par
Wido de Marval et Bertrand Emaresi
sur la base de l’exposition Sauvages
qui s’est tenue en février et mars 2024
à La Villa Moyard à Morges.
www.widodemarval.art
2024 © Tous droits reservés
La Villa Moyard
Espace d’arts contemporains
Rue de Lausanne 15 · CH–1110 Morges
www.villamoyard.ch