Addictions le piege
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ADDICTions
le piège !
ETRE ADDICT, C’est quoi ?
Être addict, c’est faire usage d’une substance ou d’un comportement
pour se procurer du plaisir ou du soulagement, perdre le contrôle de cet usage
et continuer malgré les conséquences négatives sur sa santé et son existence…
Production : Double Hélice
On peut être agréablement attaché
à une activité ludique
ou créative, à un plaisir,
même s’il est risqué.
Le problème survient lorsqu'il
s’en suit des dommages sur
la santé physique ou mentale
ou lorsque l'on perd la liberté
de pouvoir s’arrêter.
L’addiction peut être liée
à la consommation de substances
(tabac, alcool, drogues)
ou à des comportements
(jeux d’argent, jeux virtuels, sexe…)
qui deviennent des passions
envahissantes et destructrices.
Addiction (du latin addictus)
veut dire : « désigné, condamné
à être esclave pour dettes ».
Ce terme est utilisé aujourd’hui
au sens figuré pour toutes
les conduites de dépendance.
www.double-helice.com
Conseil scientifique : Dr. Mario Blaise, Addictologue,
Chef du Service d'Addictologie de l’Hôpital Marmottan, Paris
Création graphique : EM Design - Textes : Aimée Baudon
Ressources photograhiques : Adobe Stock
Diffusion
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TABAC ET NICOTINE
Le tabac est une drogue autorisée qui cause la mort prématurée d'un fumeur sur deux.
En France, environ 12 millions de fumeurs étaient dépendants en 2022.
La combustion d’une cigarette dégage des centaines de substances dont la nicotine, addictive,
et les goudrons, très irritants et cancérigènes, responsables de cancers des poumons,
de la gorge, des reins et de la vessie (où le sang est filtré).
Le tabac est aussi un important facteur de risques cardiovasculaires :
il est responsable d’infarctus, d’hémorragies cérébrales, de ruptures d’anévrismes…
Les chances de survie augmentent rapidement à l’abandon du tabac
et devraient encourager à l’arrêt même les fumeurs de longue date.
L’addiction au tabac se crée le plus souvent à l’adolescence. Elle est d’autant plus forte
qu’elle s’est installée tôt. Pour cette raison, les jeunes sont une cible de l’industrie
du tabac qui s’adapte aux interdictions de fumer en développant des produits attractifs
comme les puffs (e-cigarettes) aux goûts fruités mais contenant
des doses parfois élevées de nicotine.
ALCOOL
Dans notre société, l’alcool est
Le maximum conseillé est de deux verres
couramment consommé et accompagne
par jour et pas tous les jours. Des abus
tous les moments de convivialité.
passagers, peuvent malheureusement
Son usage est réglementé (interdiction
favoriser l’installation d’une addiction.
de l’alcool au volant, de la vente aux mineurs,
de l’ivresse publique, publicité encadrée…).
Chez les jeunes, on boit pour faire la fête,
pour épater, se frotter au risque et à
L’alcool facilite les contacts, rend euphorique,
l’interdit. Ces excès peuvent aller jusqu'au
détend et relaxe. Il peut aussi être
coma éthylique mais le risque le plus
responsable de troubles du comportement,
important dans cette tranche d'âge est
de désinhibition et de violences.
la conduite de véhicules en état d’ivresse.
Une prise excessive d’alcool peut être
La dépendance à l’alcool est très puissante.
dangereuse, tout comme sa consommation
Le manque peut entraîner des crises
régulière, même sans ivresse. L’alcool abîme
de délires impressionnantes avec
le foie (cirrhose), et peut causer des cancers
hallucinations, désorientation, confusion
de la bouche, de la gorge, de l'œsophage,
et agressivité… Le sevrage brutal
et des problèmes cardio-vasculaires.
sans soutien médical peut être mortel.
L’alcool tue plus de 40.000 personnes
en France chaque année.
DROGUES et
SUBSTANCES DéTOURNéES
De nombreuses drogues ont d'abord été des médicaments. La cocaïne et l’opium (dont on extrait
la morphine et l’héroïne) ont été utilisées pour calmer la douleur et l’angoisse.
Le LSD et l’ecstasy sont des produits synthétisés, qui ont été testés en psychiatrie et finalement interdits.
Le cannabis, relaxant et euphorisant, peut générer angoisse et panique , en particulier en cas de fortes doses.
Il est addictif et toxique pour les poumons lorsqu’il est fumé comme le tabac.
La cocaïne procure du plaisir et une sensation de puissance. Son usage répété peut entraîner
un épuisement physique et psychique et des symptômes anxieux et dépressifs.
Sa consommation a beaucoup augmenté ces dernières années, surtout chez les jeunes.
Les opioïdes (tramadol, codéine, héroïne, morphine, fentanyl…) sont des antidouleurs puissants
également consommés pour leurs effets euphorisants. Ils créent de très fortes dépendances :
le manque se manifeste par des douleurs violentes, des vomissements, une anxiété extrême
qui poussent à répéter les doses. Le risque principal est la surdose, ou l’overdose,
qui peut causer la mort par arrêt respiratoire.
Les médicaments anxiolytiques ou hypnotiques sont assez fréquemment
détournés de leurs usages médicaux et peuvent aussi devenir addictifs.
Le partage des seringues peut transmettre
des virus (hépatite C, hépatite B, SIDA).
Le partage de pailles (pour sniffer)
peut transmettre l’hépatite C.
Ces dernières décennies,
la consommation des drogues a explosé,
car leur culture est plus rentable
que celles des plantes alimentaires.
Leur diffusion s'est amplifiée
avec la mondialisation et
la livraison à domicile.
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éCRANS
RéSEAUX SOCIAUX
JEUX VIRTUELS
JEUX D’ARGENT
Les joueurs de casinos, de machines à sous,
de cartes à gratter, de loterie, de courses de chevaux,
de poker en ligne, croient tous en leur bonne étoile.
Ils ont l’illusion grisante de pouvoir influer sur le résultat.
Pourtant au jeu, toute victoire n’est que provisoire.
Jouer, c’est toujours finir par perdre. Mais l’espoir
obsédant de gagner pousse beaucoup de joueurs
à retenter leur chance.
Avec la possibilité de jouer en ligne depuis son
smartphone, la culture du jeu d’argent et du pari sportif
(assorti de nombreuses publicités) s’est grandement
développée ces dernières années.
La dépendance au jeu est à la fois psychologique et
biologique. On suppose que le stress répété, le frisson
du risque procure des émotions extrêmes qui marquent
durablement le cerveau. C’est une forme de dépendance
des joueurs à leur propre adrénaline libérée
au moment ultime du jeu.
Avec l’addiction aux jeux, les joueurs excessifs peuvent
être amenés à s’endetter, mentir, dissimuler leurs dettes
jusqu’à la ruine. La désillusion est parfois si grande qu’elle
induit des pensées dépressives et des gestes suicidaires.
Il y a en France 300.000 joueurs excessifs
(jeux d’argent en ligne et hors ligne).
ACHATS, sexe, SPORT
Toutes les satisfactions de la vie courante mettent en jeu les mêmes mécanismes du plaisir,
que nous cherchons tout naturellement à reproduire. L'absence de frein peut transformer
une habitude en comportement addictif. En voici 3 exemples.
Achats compulsifs : La répétition d’achats immodérés souvent superflus (vêtements, bijoux, chaussures…)
peut créer une dépendance très coûteuse. Cette addiction est largement facilitée
par le paiement dématérialisé de la carte de crédit.
Excès sexuels : Certaines personnes passent l’essentiel de leur temps à satisfaire des pulsions sexuelles
de plus en plus contraignantes. Une sexualité débordante n’est pas forcément gage d’une bonne qualité
relationnelle : elle peut être l’expression d’un mal-être, d’une angoisse profonde, d’une peur de la relation
ou de l’engagement. Le soulagement temporaire dans la rencontre de nouveaux partenaires ou
la consultation de sites pornographiques peut se transformer progressivement en une souffrance aliénante.
Excès sportifs : Le sport est un moyen de se procurer à la fois du plaisir et une certaine anesthésie psychique.
Toutefois, une pratique sportive trop intensive peut être nocive pour l’organisme.
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CAUSES DE L’ADDICTION
L’addiction masque souvent
une souffrance, un stress ou un mal de vivre.
À l’adolescence, la recherche du plaisir, la fête,
l’effet de groupe, le goût du risque et de la transgression,
favorisent les premières expériences de sensations fortes.
La perte de contrôle et l’addiction peuvent s'installer,
le plus souvent chez les sujets fragiles ou en situation difficile.
RéDUCTION DES RISQUES
ET LIBERTé !
L’addiction n’est pas une fatalité.
Un des premiers objectifs de l’accompagnement et
de la prévention est de réduire les risques et les dommages.
Cependant, quand le processus est installé, se rétablir
d’une addiction peut être un parcours long,
ponctué de complications et de rechutes.
La mobilisation de l’entourage et de la famille est
un facteur important pour le rétablissement.
Auprès des adolescents,
à l'âge où souvent s'installent
les conduites addictives,
la prévention nécessite
de communiquer
très clairement sur
les risques encourus.
Il est difficile d’éviter aux jeunes
toutes les situations à risque.
L’idéal est de leur ouvrir
un espace croissant de liberté,
à l'intérieur duquel ils deviennent
peu à peu responsables
de leurs choix.
Toutes les dépendances provoquent
des perturbations des circuits cérébraux
et peuvent nécessiter un traitement
et un suivi médical qui visent à restaurer
l’équilibre biochimique du cerveau.
Un accompagnement psychologique
et social est également indispensable.
Des groupes d’entraide peuvent aussi
être d’un précieux soutien. Il en existe
pour toutes les grandes addictions.
Le plus ancien est “Alcooliques Anonymes”
fondé aux USA en 1935. Ces groupes
apportent une proximité affective
et une écoute déculpabilisante.
Les traumatismes de l’enfance, les ruptures affectives ou familiales, le harcèlement au travail,
le stress, et l’offre croissante de substances addictives, sont autant de situations qui peuvent
pousser à rechercher une détente, un soulagement dans le tabac, l'alcool ou la drogue.
Ce plaisir permet parfois de surmonter des difficultés momentanées,
mais risque peu à peu de rendre dépendant.
Sur le plan biologique, la stimulation répétée et intense des neurones par une drogue ou
par une conduite de plaisir, bouleverse la messagerie cérébrale. Dans le cerveau existe un réseau
de neurones appelé « système de récompense » impliqué dans les sensations de plaisir. Lorsqu'il est
trop sollicité, ce circuit pousse à des comportements répétitifs tout en réduisant peu à peu
les possibilités de contrôle. Une fois enclenché, ce processus est très difficile à enrayer.
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