Nuances - Programme de soirée
Programme de soirée de la pièce Nuances, présentée du 3 au 25 février 2025 au Théâtre La Licorne. Une production du Théâtre de la Lune Rouge, présentée en codiffusion avec La Manufacture.
Programme de soirée de la pièce Nuances, présentée du 3 au 25 février 2025 au Théâtre La Licorne.
Une production du Théâtre de la Lune Rouge, présentée en codiffusion avec La Manufacture.
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Mot de l’autrice
STEPH DEL ROSSO
Ella Pennington
Mot de la metteuse en scène
STÉPHANIE DESROCHERS
Hugo B. Lefort
CLIQUEZ SUR LE NOM
POUR CONSULTER LA
BIOGRAPHIE DE L’ARTISTE
The Gradient est une comédie noire dystopique qui explore ce qui se
passe lorsque des idées apparemment bien intentionnées sont balancées
à travers le prisme de la gratification instantanée, de l’appât du gain à
faible risque et de tous les autres dangereux pièges du capitalisme tardif.
Avant tout peut-être, cette pièce est à propos du caractère insidieux du
mal. Je n’ai que peu de patience pour les récits de rédemption facile.
Mais je ne suis pas intéressée non plus à diaboliser. Je me suis lassée du
théâtre qui dédouane les spectateurs en leur permettant de distinguer
clairement le « bien » du « mal », de s’aligner sur la catégorie « juste » et
de se donner bonne conscience. Je veux que le théâtre porte plusieurs
vérités diverses en même temps, dans toute leur complexité. Je veux que
le public et l’écrivain se confrontent au désordre que provoque le fait de
se voir – parfois d’une manière qui ravit, parfois d’une manière qui horrifie.
Et je veux de l’humour. Je pense que le rire peut être la meilleure
catharsis. Quand vous riez, vous témoignez du monde avec moins de
résistance.
The Gradient is a dystopian dark comedy about what happens when seemingly well-intentioned ideas are shoved through the
gauntlet of instant gratification, low-risk high-reward, and all the other dangerous trappings of late capitalism. Perhaps most
of all, it’s about the insidiousness of harm. I have little patience for easy redemption narratives. But I’m not interested in
demonizing either. I grow bored of theater that lets viewers off the hook by allowing them to tidily identify “good” and “bad,”
align with the “right” category, and pat themselves on the back. I want theater to hold several disparate truths at once, in all
their complexity. I want both audience and writer to reckon with the messiness of seeing ourselves—sometimes in ways that
delight, sometimes in ways that horrify. And I want comedy. I think laughter can be the best catharsis. When you’re laughing,
you’re bearing witness with less defensiveness.
Je dois d’abord dire que de travailler avec une équipe de production
composée exclusivement de femmes a été pour moi une expérience
libératrice et emplie de bienveillance. Elle a aussi été extrêmement
éprouvante, chaque répétition devenant l’occasion de partager à la volée
une nouvelle histoire d’horreur. Les femmes exercent si bien l’art
d’aborder nonchalamment l’agression, peut-être reçoivent-elles la
résilience comme baptême dans ce monde.
Nos histoires se ressemblent toutes. Aujourd’hui, nous vous présentons
une pièce américaine, d’abord produite à Saint-Louis (Missouri) en 2019.
On pourrait croire que le texte original est directement inspiré de
l’actualité québécoise tant les discours se recoupent. Alors que certains
de nos médias déplorent les « carrières brisées », comme si c’était là que
résidait la violence, et que nos voisins élisent un agresseur comme
président, je me demande sincèrement jusqu’où il est possible de cracher
au visage des victimes.
Cette production ne m’aura pas permis de libérer ma colère. J’en ai déjà
trop accumulé. Elle m’a plutôt amenée à me connecter à une émotion plus
violente encore : l’impuissance. Il ne me reste qu’à vous raconter cette
histoire avec toute la fureur et le désespoir qui m’habitent.
Enjoy !