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J3e de mars 2025 : L'électrification, moteur de la décarbonation

J3e de Mars 2025 : L'électrification, moteur de la décarbonation - Interview : Antoine de Fleurieu, délégué général et Joël Vormus, directeur des affaires publiques et délégué datacenters, Gimelec - IRVE : Le déploiement des bornes de recharge se poursuit - Protection foudre : Protéger les équipements électriques et électroniques extérieurs - Éclairage : La connectivité en éclairage extérieur...

J3e de Mars 2025 : L'électrification, moteur de la décarbonation - Interview : Antoine de Fleurieu, délégué général et Joël Vormus, directeur des affaires publiques et délégué datacenters, Gimelec - IRVE : Le déploiement des bornes de recharge se poursuit - Protection foudre : Protéger les équipements électriques et électroniques extérieurs - Éclairage : La connectivité en éclairage extérieur...

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Le courant passe entre nous depuis 75 ans

IRVE

Le déploiement

des bornes de

recharge se poursuit

Protection foudre

Protéger

les équipements

électriques

et électroniques

extérieurs

Éclairage

La connectivité en

éclairage extérieur

L’ÉLECTRIFICATION,

MOTEUR DE LA DÉCARBONATION

LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE

WWW.FILIERE-3E.FR

ISSN 0758-3826 / MARS 2025

916


2 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


ISSN 0758-3826 / MARS 2025

ÉDITO

L’électrification, moteur

de la décarbonation

© DR

‘‘

L’objectif est clair :

un réseau plus sobre,

intelligent et durable,

à la hauteur des

exigences climatiques

et énergétiques

de demain.

Le courant passe entre nous depuis 75 ans

IRVE

Le déploiement

des bornes de

recharge se poursuit

Protection foudre

Protéger

les équipements

électriques

et électroniques

extérieurs

Éclairage

La connectivité en

éclairage extérieur

L’ÉLECTRIFICATION,

MOTEUR DE LA DÉCARBONATION

LA REVUE DE L’EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE ET ENVIRONNEMENTALE

Dans

ce numéro :

J3e s'intéresse à l'un des

principaux leviers d'électrification,

l'électromobilité, sous l'angle du

déploiement des infrastructures

de recharge des véhicules

électriques.

© Adobe Stock

’’

WWW.FILIERE-3E.FR

916

La transition énergétique est un enjeu majeur, et l’électrification en constitue un

levier clé. Dans le bâtiment, responsable d’environ 40 % de la consommation

énergétique mondiale, remplacer les énergies fossiles par des solutions

électriques décarbonées est une nécessité. Mais cette mutation exige une modernisation

profonde des infrastructures et du réseau électrique.

L’électrification des bâtiments repose sur plusieurs piliers : pompes à chaleur, réseaux

de chaleur renouvelable, stockage et autoconsommation. Couplée à une production

d’électricité plus verte (éolien, solaire, hydraulique, nucléaire), elle permet une réduction

significative des émissions de CO 2

. Cependant, elle soulève de nouveaux défis pour les

infrastructures énergétiques.

Un réseau sous pression

L’intégration des énergies renouvelables, par nature intermittentes, exige un pilotage

intelligent de la consommation et plus de flexibilité. L’essor des bâtiments intelligents et

des solutions de gestion active de l’énergie (BACS) aide à ajuster la consommation en

temps réel. Mais le réseau, historiquement conçu pour une production centralisée, doit

être renforcé pour absorber cette montée en puissance.

Stimuler la demande pour financer l’évolution du réseau

L’électrification doit aussi s’accompagner d’une croissance des usages pour garantir la

viabilité économique du réseau. Or, la trajectoire actuelle d’électrification en France est

insuffisante pour justifier les investissements nécessaires. Avec une demande électrique

qui peine à croître, le financement des quelque 200 milliards d’euros requis pour

moderniser les infrastructures, sans parler du développement de nouvelles capacités de

production, reste un défi majeur.

Une action concertée est urgente pour stimuler la demande en électricité décarbonée,

notamment dans le bâtiment et la mobilité. Une consommation accrue et mieux pilotée

permettrait d’amortir ces coûts et d’optimiser le mix énergétique. La mise en place de

tarifications dynamiques et d’incitations à la flexibilité peut contribuer à cet équilibre.

L’efficacité énergétique comme boussole

L’électrification ne peut se faire sans une amélioration de l’efficacité énergétique. La

rénovation thermique, l’usage de matériaux innovants et les systèmes intelligents de

gestion de l’énergie doivent accompagner cette transition pour limiter les besoins en

électricité et assurer un développement soutenable.

Un modèle énergétique à réinventer

L’accélération de l’électrification nécessitera une coordination étroite entre acteurs publics

et privés. Des cadres réglementaires incitatifs, l’innovation technologique et la formation

aux nouveaux métiers de l’énergie seront essentiels. Digitalisation et intelligence artificielle

joueront aussi un rôle clé dans l’optimisation des flux énergétiques et la gestion des besoins.

L’électrification massive des bâtiments et des usages implique une transformation profonde

de nos infrastructures et modes de consommation. L’objectif est clair : un réseau plus sobre,

intelligent et durable à la hauteur des exigences climatiques et énergétiques de demain.

Alexandre Arène,

rédacteur en chef

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 3


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j3e est édité par la société 3e Médias,

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SA au capital de 140 000 euros ;

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Siège social : 32 rue du faubourg

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Poissonnière - 75010 Paris

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Bureaux : 17 rue de l'amiral Hamelin -

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75016 Paris

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Représentant légal : David Catelain.

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© 3e Médias, Paris.

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Reproduction interdite.

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Toutefois, des photocopies peuvent être

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réalisées avec l’autorisation de l’éditeur.

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Celle-ci pourra être obtenue auprès du

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Centre français du copyright, 20, rue des

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Grands-Augustins, 75006 Paris, auquel

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3e Médias a donné mandat pour le

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représenter auprès des utilisateurs.

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Tél. : + 33 (0)1 44 07 47 70

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Dépôt légal : mars 2025

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Conception graphique - Réalisation :

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Planète Graphique Studio - Paris 17 e

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Impression : IPPAC / Imprimerie

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de Champagne 52500 Langres.

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Directeur de la publication : David Catelain

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Rédaction

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3e Médias

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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris

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Email : redaction@filiere-3e.fr

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Rédacteur en chef : Alexandre Arène

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Ont collaboré à ce numéro :

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Jean-Paul Beaudet

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et Jean-François Moreau.

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Marketing & Publicité

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3e Médias

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Sandrine de Montmorillon

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Responsable publicité print & digital

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3e Médias

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17, rue de l’Amiral Hamelin, 75016 Paris

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Tél. + 33 (0) 6 51 30 28 68

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sdm@filiere-3e.fr

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Diffusion

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Relations abonnements

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Juliette Aguelon

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compta.3emedias@gmail.com

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Pour l’étranger : 165 € HT franco ;

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185 € HT par avion

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Prix au numéro : 17 €

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Corrections

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Laurence Chabrun

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laurencechabrun@gmail.com

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© DR

© DR

‘‘

Il est urgent de mettre

en œuvre un plan d’accélération

de l’électrification des usages.

Le succès du plan d’investissement

sur les réseaux, évalué à

200 milliards d’euros d’ici 2040,

en dépend.

‘‘

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06

INTERVIEW

Antoine de Fleurieu

Délégué général Gimelec

Antoine de Fleurieu

Pour le numérique, la

problématique est la même que

pour les produits manufacturés :

si nous n’avons pas de datacenters

en France, nos requêtes se feront sur

des serveurs étrangers alimentés par

une électricité fortement carbonée,

contrairement à la nôtre.

’’

Joël Vormus

Directeur des affaires publiques

et délégué datacenters Gimelec

Joël Vormus

DANS CE NUMÉRO

© Freepik

LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

21

LE DÉPLOIEMENT DES BORNES

DE RECHARGE SE POURSUIT

12

ACTUALITÉS

12 / Transition énergétique

RTE dévoile son plan stratégique

pour un réseau électrique adapté

aux défis de 2040

Éclairage tertiaire

Seulement 30 % des rénovations

conformes

13 / CUBE Data Center

La compétition qui dope

la performance énergétique

des infrastructures numériques

14 / Prix de l’électricité

L’UFC-Que Choisir alerte

sur une forte augmentation du prix

de l’électricité en 2026

Industrie

Donner de la visibilité aux métiers

de la filière grâce au jeu-concept

INDUSTRIUM

4 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


© DEHN

Protection foudre

34

PROTÉGER LES ÉQUIPEMENTS

ÉLECTRIQUES ET ÉLECTRONIQUES

EXTÉRIEURS

Construction modulaire

ABB et Wieland Electric s’associent

pour redéfinir l’efficacité dans la

construction modulaire

15

DÉVELOPPEMENT

David Gréau

Délégué général d’Enerplan

16

ÉVÉNEMENT

tech&fest 2025 : un succès qui confirme

Grenoble comme hub de l’innovation

technologique

18

AGENDA

19

ANALYSE

Les datacenters, à la base du Sommet

sur l’intelligence artificielle

DANS CE NUMÉRO

© Groupe Ragni. Photo Frédéric Le Quéré

Éclairage

42

LA CONNECTIVITÉ

EN ÉCLAIRAGE EXTÉRIEUR

47

SOLUTIONS

La sélection de la rédaction

50

3 QUESTIONS À

Ion Leahu-Aluas

Cofondateur et directeur général

de Driveco

LISTE DES ANNONCEURS :

• 2 e COUV – SYLVANIA

• 3 e COUV – MOROCCAN LIGHTING DAYS

• 4 e COUV – IBS

• P. 13 - EM-POWER EUROPE

• P. 23 - ABB

• P. 27 - HAGER

• P. 37 - DEHN

• P. 39 - CITEL

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David Catelain

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Directeur de la publication

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Alexandre Arène

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Rédacteur en chef

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alexandre.arene@filiere-3e.fr

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Jean-François Moreau

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Journaliste spécialiste supervision,

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efficacité énergétique, BIM

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journalistes@filiere-3e.fr

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Jean-Paul Beaudet

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Journaliste spécialiste

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datacenters, stockage de

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l’énergie, énergies renouvelables,

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véhicules électriques et IRVE

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journalistes@filiere-3e.fr

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Sandrine de Montmorillon

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Responsable publicité,

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partenariats & réseaux sociaux

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Groupe 3e Médias

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sdm@filiere-3e.fr

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j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 5


INTERVIEW

Propos recueillis par Alexandre Arène

Antoine de Fleurieu

Délégué général Gimelec

“Il est urgent de mettre en œuvre un plan

d’accélération de l’électrification des

usages. Le succès du plan d’investissement

sur les réseaux, évalué à 200 milliards

d’euros d’ici 2040, en dépend.”

© DR

Joël Vormus

Directeur des affaires publiques et

délégué datacenters Gimelec

“Pour le numérique, la problématique

est la même que pour les produits

manufacturés : si nous n’avons pas

de datacenters en France, nos requêtes

se feront sur des serveurs étrangers

alimentés par une électricité fortement

carbonée, contrairement à la nôtre.”

© DR

Dans un contexte où l’électrification devient un enjeu central de la transition énergétique et

de la souveraineté industrielle, les entreprises du Gimelec jouent un rôle stratégique. Antoine

de Fleurieu, délégué général, et Joël Vormus, directeur des affaires publiques, partagent leur

analyse sur les défis et opportunités de la filière. Entre investissements massifs, retard de

l’électrification des usages et nécessité d’une politique industrielle ambitieuse, ils plaident

pour une approche globale intégrant flexibilité énergétique, digitalisation et montée en

compétences des acteurs. À travers cette interview, ils reviennent sur les leviers essentiels

pour accélérer la transition tout en garantissant la compétitivité de l’industrie française.

6 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


INTERVIEW

Antoine de Fleurieu & Joël Vormus

j3e - Quels sont les principaux enjeux actuels

de la filière électrique ?

Antoine de Fleurieu – Les membres du Gimelec

agissent sur trois offres de valeur que sont

l’électrification, l’automatisation et la digitalisation.

Notre premier enjeu concerne la transition

énergétique, au travers de l’électrification,

qui est aujourd’hui un sujet de préoccupation.

Pour atteindre les taux d’électrification visés,

il faut réaliser des investissements considérables

dans les infrastructures de production,

à la fois nucléaire et renouvelable, ainsi que

sur les réseaux de transport et de distribution

d’électricité. Ces investissements sont évalués à

200 milliards d’euros d’ici 2040. Leur financement

repose sur les consommations électriques

qui doivent croître pour se substituer aux énergies

carbonées. Or, la consommation électrique

française a été stable en 2024, après plusieurs

années de baisse. Le plan d’investissement est

donc fragilisé par l’absence de croissance des

consommations.

Joël Vormus – Le sujet de l’électricité est bloqué

dans un éternel débat franco-français entre

nucléaire et énergies renouvelables qui invisibilise

in fine les autres acteurs de la filière, y compris

notre industrie. Preuve en est, l’électrification

était quasi absente des précédents projets

de programmation pluriannuelle de l’énergie

(PPE) soumis à consultation, ce que le Gimelec

regrettait systématiquement. Le dernier

projet de PPE rendu public le 14 mars identifie

désormais l’électrification comme l’un des deux

enjeux majeurs « allant de pair avec la baisse de

la consommation globale en énergie » : c’est une

amélioration notable que le Gimelec salue.

Conséquence concrète de cette « invisibilité »

persistante : l’absence de véritable stratégie

industrielle en matière d’électrification, que ce

soit en France comme en Europe, a contrario

des filières verticales comme le nucléaire, les

énergies renouvelables, le véhicule électrique

ou l’hydrogène. En France, nous avons par ailleurs

un tropisme pour les gros objets, idéalement

nouveaux comme les gigafactories. Filière

pourtant préexistante composée pour bonne

partie de PME et d’ETI, l’industrie de l’électrification

intéresse jusqu’à présent peu, alors qu’il

est indispensable de lui donner les moyens de

changer d’échelle pour répondre au maximum

aux besoins nationaux et européens. Il faut

poser le sujet dans des termes simples : est-il

par exemple acceptable que les 200 milliards

d’investissement prévus dans les réseaux qui

seront payés par les consommateurs français ne

bénéficient pas en priorité aux industriels français

et européens ? Nous avons cette réflexion

en matière de défense : pourquoi ne pas avoir la

même pour l’électrification ?

Antoine de Fleurieu – Si les plans d’électrification

se réalisent correctement, la France

gagnera à la fois en décarbonation, en souveraineté

énergétique et en activité industrielle.

Ceci nous amène à notre second enjeu, la réindustrialisation

française et européenne. Dans le

contexte international actuel, il est urgent que

la France et l’Europe se dotent enfin d’une politique

industrielle ambitieuse, basée notamment

sur la préférence européenne. En France, le

Gimelec, avec ses partenaires, a l’ambition d’élaborer

un programme en faveur de l’automatisation,

de la robotisation et de la digitalisation

des PME industrielles qui doivent par ailleurs

bénéficier d’un environnement réglementaire

et fiscal favorable à leur développement. Les

pouvoirs publics doivent par exemple avoir

conscience que le succès de leurs ambitions

concernant l’industrie de l’armement dépend de

la bonne santé des fournisseurs d’équipements

et de constituants de cette dernière. La souveraineté

européenne et française en matière d’armement

est intimement liée à notre souveraineté

industrielle en général. Nous avons bien noté

ces dernières années une réelle volonté des pouvoirs

publics d’agir sur la réindustrialisation par

une meilleure politique de l’offre, mais dans les

faits, les choses n’avancent pas au bon rythme. Il

faut accélérer et massifier la modernisation de

nos PME industrielles.

Joël Vormus – La filière représentée par le Gimelec

pèse économiquement relativement peu par

rapport aux autres grands verticaux, ce qui la

rend peu visible auprès des pouvoirs publics.

Pourtant, sans les technologies développées par

les membres du Gimelec, la réindustrialisation

et l’électrification ne se feront pas. Oublier cette

industrie, c’est pourtant risquer de créer des

trous dans la Supply Chain, avec à la clé une

perte de souveraineté et de savoir-faire. Les

liens sont donc très forts entre industrie et électrification.

C’est très bien de mettre beaucoup

d’argent dans des gigafactories, mais si tous les

‘‘

Une réalité demeure : le datacenter

est à court terme le seul secteur pouvant

contribuer à la hausse de la consommation

d’électricité tant recherchée et cela, sans avoir

besoin de subvention publique massive.

Joël Vormus

’’

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 7


INTERVIEW

Antoine de Fleurieu & Joël Vormus

‘‘

Nous avons publié un Observatoire des

BACS sur la base duquel nous proposons

l’objectif de 100 000 BACS en 2030. L’État

a tout intérêt à se saisir de cet objectif pour

accélérer l’électrification des bâtiments.

Antoine de Fleurieu

’’

équipements qui les composent viennent d’Asie,

la France n’aura rien gagné en termes de souveraineté.

L’Allemagne prépare un plan de relance

très important qui se concentre sur deux axes :

défense et industrie. Cela devrait inspirer nos

décideurs politiques.

j3e - Quel est votre constat sur le dynamisme

actuel du marché sur vos différents

segments ?

Joël Vormus – Sur l’électrification, nous sentons

une réelle dynamique, qui se concentre principalement

sur l’infrastructure de transport et

de distribution d’électricité, avec une montée

en puissance des investissements pour RTE et

Enedis.

Pour le bâtiment, le dynamisme est très mitigé.

Le secteur de la construction est très morose. La

dynamique vient des BACS, mais cela ne compense

pas le marché du neuf.

Côté industrie, le marché est légèrement négatif.

Nous sommes moins impactés que l’Allemagne,

qui dépend énormément de l’export, mais les

investissements sont trop faibles. Nous avons

constaté une bonne période jusqu’en 2023, mais

aujourd’hui, les perspectives ne sont pas très

encourageantes.

Concernant les infrastructures de recharge de

véhicules électriques (IRVE), la France n’est pas

à la hauteur des ambitions affichées. Même si

beaucoup de choses sont faites, le taux d’équipement

est bien en dessous des objectifs. L’électrification

des flottes d’entreprises est très en

retard, alors qu’il s’agit pourtant du parc le plus

facile à transformer.

Enfin, le datacenter est très dynamique, avec une

croissance de 15 à 20 % par an. Le marché français

est moins mature que chez nos voisins et

nous bénéficions actuellement d’un rattrapage.

L’émergence soudaine du sujet de l’IA a créé un

certain attentisme des acteurs du datacenter,

qui doivent repenser les designs de leurs projets

et éviter les coûts échoués. Le Sommet de

l’IA constitue à ce titre une étape psychologique

positive qui devrait accélérer les décisions d’investissement.

Une réalité demeure : le datacenter est à court

terme le seul secteur pouvant contribuer à la

hausse de la consommation d’électricité tant

recherchée et cela, sans avoir besoin de subvention

publique massive. Pour faciliter les choses,

l’État peut en revanche apporter sa pierre à l’édifice

en réduisant les délais de raccordement et

en simplifiant les démarches administratives.

j3e - Pouvez-vous faire un point sur

l’électrification des usages. Quels sont les

secteurs d’activité qui s’électrifient le plus

rapidement ?

Antoine de Fleurieu – Nous disposons de trop

peu de données publiques à ce sujet et avons

signifié notre regret que l’électrification soit le

parent pauvre de la première version du projet

de la PPE (Politique de programmation pluriannuelle

de l’énergie). La nouvelle version en circulation

a bien pris en compte notre remarque

et s’est étoffée à ce sujet. Malgré les obligations

réglementaires, les objectifs de déploiement des

BACS ne sont pas tenus. Nous avons publié un

Observatoire des BACS, dans lequel nous avons

proposé un objectif de 100 000 BACS en 2030.

Un objectif ambitieux et nécessaire même s’il est

moindre que l’objectif fixé par le décret BACS.

L’État doit faire sien cet objectif, ne serait-ce que

pour être cohérent avec la réglementation qu’il

a mise en œuvre.

j3e - Quels sont les leviers pour inverser

la vapeur et favoriser l’électrification ?

Joël Vormus – Pour développer l’électrification,

il faut avant tout se doter d’une véritable stratégie

de long terme dont l’une des déclinaisons

structurantes est une politique tarifaire stable.

Le Gimelec salue l’ajout par RTE d’un volet

industriel à son schéma décennal de développement

des réseaux. Mais la foire d’empoigne

sur le prix de l’électricité lors des discussions

‘‘

Les discussions actuelles

sur le sujet de l’électrification

de l’industrie se focalisent de

façon exagérée sur les coûts de

l’électricité alors que l’enjeu

de compétitivité de la majorité

des industriels dépend d’autres

facteurs de coûts.

Joël Vormus

’’

8 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


INTERVIEW

Antoine de Fleurieu & Joël Vormus

relatives au projet de loi de finances (PLF) fait

planner un doute persistant sur le volet financement

de ce travail. Une situation qui n’incite pas

à investir dans l’outil industriel.

À ce sujet, la vision de long terme des pouvoirs

publics que nous appelons de nos vœux

doit, dans l’ensemble de ses déclinaisons, systématiquement

embarquer un volet industriel,

impliquant de facto une compréhension fine

du tissu industriel français. Hélas, sur la plupart

des sujets, nous constatons nous seulement

que les absences de consensus liées au contexte

politique créent des décisions brutales et du

Stop&Go, mais que le débat sur l’électrification

est quasi systématiquement abordé par le « petit

bout de la lorgnette ». La clé d’entrée est souvent

celle du tarif de l’électricité, avec un prisme

déformant en faveur des extrêmes : pour grossir

le trait, les électro-intensifs et les ménages

en situation de précarité énergétique. Sans nier

l’importance de ces derniers, il existe pourtant

un monde entre les deux. Les discussions

actuelles portent à croire que les coûts de l’électricité

sont trop importants pour l’ensemble des

industriels, ce qui est évidemment faux. Preuve

en est, nous avons bénéficié pendant des décennies

d’énergie bon marché et pourtant, la France

s’est fortement désindustrialisée.

Nous vivons actuellement la fin de la mondialisation

heureuse et il faut nous adapter à cette

nouvelle réalité où la réindustrialisation est

désormais une question de souveraineté : il va

falloir jouer sur tous les leviers de compétitivité

et élargir la focale pour, enfin, considérer tout le

tissu industriel français.

j3e - Quels sont les principaux leviers pour

concilier réindustrialisation et décarbonation,

sachant que la France a de nombreux atouts,

parmi lesquels une électricité disponible et

faiblement carbonée ?

Antoine de Fleurieu – En premier lieu, il faut

mettre en œuvre des politiques publiques qui

visent la modernisation des PME, notamment

dans l’automatisation, la robotisation et la digitalisation.

La France n’a pas pris la mesure du

retard de son industrie et nous prônons un

plan d’urgence pour remettre à niveau nos

PME industrielles, avec des financements et des

mesures réglementaires et fiscales. Pour faire

une analogie géopolitique, la force de dissuasion

nucléaire française est l’arbre qui cache la forêt et

représente notre dernier attribut de puissance.

L’industrie représente à peine 10 à 11 % de notre

PIB, contre plus de 20 % pour l’Allemagne. L’industrie

allemande est certes dans une mauvaise

‘‘

L’objectif de la flexibilité c’est de

consommer l’électricité quand elle est

disponible et à son meilleur tarif.

Antoine de Fleurieu

passe, mais elle a les moyens d’opérer sa transformation.

La France doit être moteur au niveau

européen pour dynamiser l’industrie, et éviter

de perdre notre souveraineté et de devoir in fine

importer des produits manufacturés fortement

carbonés. La décarbonation de notre industrie

dépend en premier lieu de sa modernisation

qui, par nature, combinera électrification et

performance, notamment énergétique.

Joël Vormus – Le cadre européen est très structurant

pour notre industrie et le sujet de la souveraineté

industrielle européenne arrive rapidement

sur la table. On se plaint souvent des

lenteurs de l’Europe, mais force est de constater

qu’elle a jusqu’à présent souvent mis en place de

meilleurs cadres régulatoires que l’échelle nationale

pour l’industrie du Gimelec.

j3e - Le sujet de la flexibilité, porté par un

ensemble d’acteurs dont RTE et le Gimelec,

est l’une des conditions pour adapter le

réseau à la fois à l’augmentation de la

demande et à l’intégration des énergies

renouvelables. Pouvez-vous nous expliquer

au travers de quelques exemples concrets

les leviers pour apporter de la flexibilité

sur le réseau ?

Antoine de Fleurieu – La flexibilité couvre

plusieurs aspects. En premier lieu, selon les

périodes de la journée et de l’année, l’électricité

est plus ou moins disponible et plus ou

moins coûteuse. L’objectif de la flexibilité c’est

de consommer l’électricité quand elle est disponible

et à son meilleur tarif. Ensuite, la flexibilité

permet une optimisation technico-économique

du réseau. Nous avons parlé des 200 milliards

d’investissement à réaliser sur le réseau. La

flexibilité permet de lisser ces investissements

pour qu’ils soient acceptables. Le troisième intérêt

est de consommer en priorité de l’électricité

nucléaire et renouvelable, plutôt que de devoir

consommer une électricité carbonée, produite

dans des centrales thermiques fonctionnant

au gaz. Enfin, plus de flexibilité sur le réseau

permet d’éviter les black-out en période de tension.

Le sujet de la flexibilité a changé de nature

ces dernières années et revêt un intérêt fort,

notamment pour le gestionnaire du réseau. Le

Gimelec adresse ce sujet depuis plus de 15 ans.

’’

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 9


INTERVIEW

Antoine de Fleurieu & Joël Vormus

Au départ, l’effacement permettait d’éviter les

pointes carbonées, notamment les soirs d’hiver.

Aujourd’hui, l’objectif est d’optimiser le fonctionnement

des systèmes en réduisant les coûts

pour les utilisateurs. L’intégration des énergies

renouvelables au réseau a créé un décalage entre

les pointes de production et de consommation.

Nous devons apprendre à jouer avec.

Joël Vormus – La flexibilité se fait assez simplement,

grâce à des équipements de gestion

du bâtiment, au travers des BACS. Les gestionnaires

de bâtiments ont l’obligation d’investir

dans des BACS. L’ajout d’une brique permettant

la flexibilité représente un léger surcoût

à la mise en œuvre, mais permet à long terme

de bénéficier d’une réduction des coûts de

l’énergie. Paradoxalement, l’atout de la France

est d’avoir connu la crise de la corrosion sous

contrainte des centrales nucléaires et la crise

du gaz en 2022, qui ont sensibilisé les acteurs

publics et privés à l’importance de la flexibilité.

Nous avons donc un temps d’avance sur nos

voisins qui, comme l’Allemagne, ont par ailleurs

des investissements bien plus importants à

faire dans leurs infrastructures. Dans le monde

du bâtiment, le discours est de consommer au

bon moment pour avoir accès à une électricité

moins chère. Nous avons également travaillé

sur la flexibilité avec les acteurs du datacenter,

pour lesquels l’enjeu est aujourd’hui principalement

lié aux délais de raccordement au réseau

électrique. En exploitant leur potentiel de flexibilité,

ils pourraient accélérer le processus et en

réduire les coûts. Sujet jusqu’à présent très discret,

la flexibilité dans les datacenters, nous le

constatons, fait l’objet de plus en plus de publications

et d’annonces en Europe comme aux

États-Unis. On pourra par exemple noter que

RTE et Schneider Electric ont rejoint un groupe

de travail américain, DCflex, de l’EPRI, qui

compte parmi ses membres fondateurs Google,

Meta ou nVIDIA. Objectif : explorer la manière

dont les centres de données peuvent soutenir le

réseau électrique.

j3e - RTE a annoncé une réforme du

dispositif heures pleines/heures creuses, pour

adapter le réseau à l’intégration des énergies

renouvelables. Avez-vous plus d’informations

à ce sujet ?

Antoine de Fleurieu – La réforme a été adoptée

et sa mise en œuvre est prévue pour le

mois d’août. Mais une question sous-jacente

demeure : comment les fournisseurs d’électricité

vont-ils adapter leurs offres ?

j3e - Quel est le rôle de la digitalisation

et du développement de l’IA pour accélérer

une électrification décarbonée ?

Antoine de Fleurieu – Les acteurs du Gimelec

proposent des offres digitales de plus en plus

conséquentes. Notre filière développe depuis

30 ans des solutions d’optimisation des consommations

énergétiques basées sur des automatismes.

Ces systèmes passent aujourd’hui à la

vitesse supérieure grâce au numérique et à l’intelligence

artificielle. Le numérique et l’IA sont

une « extension » naturelle de nos solutions

d’automatismes et décuplent la capacité de ces

derniers à optimiser tout système ou processus

(industriel, énergétique, logistique, etc.).

Dans l’industrie, le jumeau numérique permet

de réduire drastiquement les délais et les coûts

en permettant de simuler des processus physiques

sans avoir à les fabriquer.

Joël Vormus – L’intelligence artificielle est

souvent perçue négativement, notamment à

cause de son caractère énergivore et du sentiment

général d’absence de bénéfices réels pour

la société, voire de son préjudice pour certains

métiers. Si la question de la valeur ajoutée de

certaines applications de l’IA est légitime, une

réalité demeure : son usage va inévitablement

se développer en France. Si la France considère

qu’elle n’a pas besoin d’infrastructures hébergeant

de l’intelligence artificielle, d’autres pays

seront très heureux de les accueillir. Pour le

numérique, la problématique est la même que

pour les produits manufacturés : si nous n’avons

pas de datacenters en France, nos requêtes se

feront sur des serveurs étrangers alimentés par

une électricité fortement carbonée, contrairement

à la nôtre.

j3e - Le développement de l’IA nécessite

de créer des datacenters extrêmement

puissants, avec des régimes de puissance

annoncés de facteur 10. Comment le

développement de l’IA va-t-il impacter – ou

impacte déjà – le marché des datacenters ?

Joël Vormus – Bien évidemment, le déploiement

de l’IA va modifier la manière de faire de

nos adhérents, mais ça ne sera pas une révolution.

Comme je le disais, la France rattrape

son retard sur le marché des datacenters, mais

nos adhérents répondent à des projets partout

dans le monde. Si les solutions technologiques

demeurent pour les datacenters hébergeant

des serveurs d’IA, ce sont les designs d’offres

qui seront modifiés. Le « liquid cooling » par

exemple, qui focalise beaucoup l’attention grâce

à l’IA, est une technologie qui a 60 ans ! Suite

10 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


INTERVIEW

Antoine de Fleurieu & Joël Vormus

aux annonces du Sommet de l’IA, le marché

français pourrait connaître une diversification.

Des acteurs déjà présents en Europe mais pas

en France sont en train de s’implanter : Microsoft

ou les Émirats arabes unis sont parmi ceux

ayant fait le plus parlé d’eux.

j3e - Comment conjuguer développement

de l’IA et performance énergétique

des datacenters ?

Joël Vormus – Les acteurs du datacenter sont

très en avance sur la performance énergétique

pour des raisons de compétitivité. Un cadre

européen commence à s’imposer sur la performance

énergétique des datacenters et pourrait

forcer un changement au cadre français qui s’appuie

sur le décret tertiaire et donc, totalement

inadapté. Je ne suis donc pas très inquiet sur le

« moins consommer ». Il faut surtout se focaliser

sur le « mieux consommer », au travers de la

flexibilité et des services que pourraient rendre

ces infrastructures au réseau. Un sujet important

pour 2025 pourrait être celui de la récupération

de la chaleur fatale. Une obligation européenne

est en cours de transposition : chaque

datacenter d’une puissance supérieure ou égale

à 1 MW devra réutiliser sa chaleur fatale, sauf

si ce n’est pas rentable d’un point de vue technico-économique.

Pour utiliser la chaleur fatale, il

faut des réseaux de chaleur, un sujet du monde

des collectivités. Il y a donc un véritable besoin

de dialogue sur ce sujet, à mener conjointement

entre les opérateurs de datacenters et les

collectivités, sous l’égide de l’État. Se contenter

d’une obligation réglementaire, c’est prendre le

risque de mettre le secteur devant une injonction

irréalisable.

j3e - La question des compétences se pose

à tous les niveaux de formation et dans tous

les secteurs d’activité de la filière.

Quelles sont les initiatives du Gimelec

pour favoriser la transition des compétences

par la formation ?

Antoine de Fleurieu – Les compétences sont

un sujet complexe, profond et sur lequel personne

ne peut agir seul. Notre stratégie est

donc d’œuvrer collectivement. Concernant les

réseaux électriques, nous sommes associés à un

programme d’actions inédit initié par Enedis,

« les Écoles des réseaux pour la transition énergétique

», qui vise à enrichir les programmes

des bacs pro, BTS et formations d’ingénieurs et

à sensibiliser les jeunes suivant ces formations

aux opportunités des métiers de notre filière.

Nous allons également dévoiler sur le salon

‘‘

Les compétences sont un sujet

complexe, profond et sur lequel personne

ne peut agir seul.

’’

Antoine de Fleurieu

Global Industrie (11-14 mars 2025 à Lyon) une

initiative propre au Gimelec : INDUSTRIUM.

Un jeu qui vise à offrir aux élèves de collège,

ainsi qu’à leurs parents et enseignants, un regard

moderne sur l’industrie et ses métiers et, ainsi,

éviter les biais négatifs que subit le monde de

l’industrie.

Joël Vormus – Sur le volet électrification, nous

avons besoin d’un discours positif à destination

d’un public large. L’objectif est de changer l’imaginaire

sur ces métiers. Mais les pouvoirs publics

conservent des logiques sectorielles qui rendent

les choses difficiles. Ce sujet ne concerne pas

uniquement les ministères de l’industrie ou de

l’énergie : nous serions par exemple très heureux

d’une prise de parole de la ministre de l’Éducation

nationale sur l’industrie et l’électrification.

Plus concrètement, sans main-d’œuvre qualifiée

il sera impossible d’opérer les transitions dont

nous avons parlé précédemment. Pourtant,

lorsque l’on observe les valorisations des entreprises

de notre secteur et l’intérêt qu’elles présentent

pour les investisseurs, il est assez simple

de s’imaginer qu’elles sont vectrices d’emplois,

avec des bons salaires à la clé. Même si tous

les niveaux de formation sont concernés, une

bonne partie des besoins se situe ainsi au niveau

bac + 2 et bac + 3. Nous souffrons depuis longtemps

de la réduction de ce vivier à cause d’une

politique générale qui pousse les étudiants à

poursuivre leurs études jusqu’à bac + 5 alors

même que notre industrie offre des possibilités

importantes d’évolution au cours d’une carrière

professionnelle. De la même manière, les

jeunes filles ne vont pas naturellement vers ces

métiers, ce qui nous prive de 50 % de profils. Il

faut maintenant ouvrir les vannes. D’autant que

nous avons une chance unique : l’électrification

et l’industrie sont des secteurs porteurs de sens.

j3e - Quels sont les principaux sujets

qui occupent le Gimelec actuellement ?

Antoine de Fleurieu – Notre enjeu interne

est de moderniser et adapter le Gimelec à ces

nouveaux défis. Nous avons pour cela transformé

notre modèle économique et travaillons

à mieux transversaliser nos travaux et communications.

Ce travail interne rejaillira sur notre

identité avec l’ambition d’être à la hauteur des

enjeux de nos adhérents.

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 11


ACTUALITÉ

Transition énergétique

RTE dévoile son plan stratégique pour un réseau

électrique adapté aux défis de 2040

Le 13 février dernier,

RTE a présenté les

grandes orientations de

son schéma décennal

de développement du

réseau (SDDR), un plan

d’investissement de

100 milliards d'euros

destiné à moderniser

et renforcer le réseau

électrique français

d’ici 2040. Face à la

montée en puissance de

l’électrification et des

énergies renouvelables,

RTE articule sa stratégie

autour de trois axes :

le renouvellement

des infrastructures

vieillissantes et

leur adaptation au

changement climatique,

l’accompagnement de

la réindustrialisation et

du raccordement des

nouvelles capacités

de production

bas carbone (nucléaire et

renouvelables) et, enfin,

le renforcement de la

colonne vertébrale du

réseau haute et très haute

tension pour accueillir

des flux d’électricité plus

importants et répartis

différemment sur le

territoire, tout en limitant

les congestions. L’objectif

est double : garantir la

souveraineté énergétique

tout en soutenant la

transition écologique.

Cette transformation

mobilise massivement

l’industrie française et

européenne, avec la

création potentielle de

8 000 à 12 000 emplois

annuels d’ici 2030. Les

grandes orientations de

ce plan d’investissement

feront l’objet d’un débat

public, organisé sous

l’égide de la Commission

nationale du débat

public, et d’avis de

l’Etat, de la Commission

de régulation de

l’énergie et de l’Autorité

environnementale.

A la suite de ces d’avis

et de la participation du

public, RTE publiera une

version définitive de son

plan d’investissements

pour 2040, qui

constituera sa stratégie

de référence.

Éclairage tertiaire

Seulement 30 % des rénovations conformes

Une étude,

commandée par

l’Ademe réalisée par le

Ceren (Centre d’études

et de recherches

économiques sur

l’énergie) en 2024, révèle

qu’aujourd’hui, 70 % des

rénovations de l’éclairage

des bâtiments autres que

d’habitation n’atteignent

pas les niveaux de

performance énergétique

réglementaires exigés

par l’arrêté du 3 mai 2007.

Pour la rénovation de

l’éclairage des bâtiments

autres que d’habitation,

les exigences

énergétiques de la RT

existant par élément sont

majoritairement ignorées

par les opérateurs

économiques. L’étude,

réalisée à partir des

réponses de plusieurs

milliers d’entreprises à

l’enquête annuelle du

Ceren, évalue le respect

ou non des performances

énergétiques minimales

des éclairages rénovés

exigés par l’arrêté du

3 mai 2007 modifié en

2017, ou RT existant par

élément. Selon l’étude

du Ceren, 70 % des

rénovations réalisées

n’atteignent pas les

niveaux d’efficacité

énergétique prescrits par

le RT existant avec 91 %

de non-conformité pour

les petits établissements,

contre 49 % pour les

grandes surfaces. Seuls

15 % du parc tertiaire

rénovent annuellement

leur éclairage. En deux

ans, les surfaces tertiaires

exclusivement led sont

passées de 28 % à 46 %

(2022).

- 84 % des surfaces

intègrent au moins une

source led, marquant

une transformation

technologique rapide ;

- 35 % des surfaces sont

équipées de détecteurs

de présence ;

- 11 % des surfaces

tertiaires ont une

gradation de lumière en

fonction de la lumière du

jour ;

- 23 % des surfaces

supérieures à 10 000 m²

ont une gradation de

l’éclairage.

© Radian

12 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


ACTUALITÉ

CUBE Data Center

La compétition qui dope la

performance énergétique

des infrastructures

numériques

Le 18 février dernier,

les lauréats de

la première édition

du concours CUBE

Data Center ont été

récompensés pour leurs

efforts en matière de

sobriété énergétique. Ce

programme, intégré au

Championnat de France

des économies d’énergie

(CFEE), a mobilisé des

acteurs majeurs du

numérique – BNP Paribas,

Data4, EDF, Digital

Realty, entre autres –

pour démontrer que

l’optimisation énergétique

des datacenters

est possible, en

conciliant management

actif, innovation

et responsabilité

environnementale. Les

infrastructures engagées

ont mis en œuvre des

stratégies innovantes,

permettant d’atteindre

jusqu’à 3 % d’économies

d’énergie en un an. BNP

Paribas s’est distingué

en remportant plusieurs

trophées, notamment le

« Podium Global » et le

« Podium Utility », grâce

à une réduction de 28,3 %

de la consommation

énergétique de son

datacenter. D’autres

lauréats, comme Data4

et ITS Integra, ont

également optimisé leur

efficacité énergétique en

ajustant la gestion des

flux d’air et la charge

des équipements. CUBE

Data Center repose

sur une approche

pragmatique : mesurer les

consommations réelles

et mobiliser l’ensemble

des parties prenantes

(exploitants, utilisateurs,

équipementiers). En

favorisant le partage

de meilleures pratiques

et en incitant à des

ajustements techniques

ciblés, le concours a

permis de démontrer que

la sobriété énergétique

et la performance

des infrastructures

numériques peuvent aller

de pair. Alors que les

datacenters représentent

3 % de la consommation

électrique française, ce

type d’initiative ouvre la

voie à une transformation

durable du secteur. Fort

de ce succès, CUBE

Data Center invite

tous les acteurs du

numérique (collectivités,

entreprises, acteurs

de la colocation ou du

numérique) à rejoindre

cette dynamique, en

participant à la prochaine

édition.

Plus de renseignements

sur www.cubedatacenter.org

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 13


ACTUALITÉ

Prix de l’électricité

L’UFC-Que Choisir

alerte sur une forte

augmentation du prix

de l’électricité en 2026

La hausse du prix de

l’électricité en 2026

est la conséquence

directe de la fin du

dispositif ARENH. Si

cette réforme avait été

appliquée dès 2025,

la hausse aurait été

de 19 % pour les

consommateurs. Cette

annonce confirme

que la réforme de la

régulation du nucléaire

va entraîner une hausse

très significative des

factures des particuliers

et des entreprises tout

en augmentant

fortement les revenus

et les profits d’EDF,

au détriment des

consommateurs.

L’impact exact sur le

tarif réglementé de

vente (TRV) en 2026

reste incertain. Son

calcul repose sur les

prix de l’électricité

sur les marchés de

gros pendant deux

ans, de début 2024 à

fin 2025. Cependant,

les premières

estimations montrent

que la fin de l’ARENH

risque d’entraîner

des conséquences

majeures sur le

pouvoir d’achat des

Français. Jusqu’ici,

le mécanisme de

l’ARENH permettait

aux fournisseurs

d’acheter une part

importante de

l’électricité à un tarif

encadré de 42 €/MWh,

protégeant ainsi

les ménages des

fluctuations du

marché. Dès 2026,

cette protection

disparaît, et

l’approvisionnement

se fera intégralement

aux prix du marché,

actuellement autour de

70 €/MWh.

Industrie

Donner de la visibilité

aux métiers de la filière

grâce au jeu-concept

INDUSTRIUM

Le Comité industrie du

Gimelec, en relation

étroite avec la Direction

générale des entreprises,

a développé un outil

pédagogique et ludique à

destination des collégiens

afin de contribuer à lever

les stéréotypes et les

freins, mais également,

à ouvrir de nouveaux

horizons. INDUSTRIUM

est un outil à dimension

éducative pour mettre

en avant l’industrie, ses

spécificités, ses enjeux

et défis ainsi que les

différentes carrières

qu’elle offre à toutes

et tous. Grâce à ce jeuconcept,

les enseignants

pourront animer des

ateliers auprès des élèves

de 4 e afin de leur faire

découvrir le monde de

l’industrie, sa chaîne

de valeur, et les métiers

potentiels. Ce projet se

déploie en plusieurs

étapes. Il débute en classe

de 4 e avec un jeu de cartes

permettant aux élèves de

construire une usine, de

gérer son alimentation

en énergie et de recruter

des collaborateurs, tout

en incarnant un rôle

stratégique pour produire

un objet du quotidien.

Des kits pédagogiques

sont ensuite conçus

pour accompagner les

enseignants sur les

thèmes de l’industrie,

des compétences et des

métiers. L’apprentissage

se prolonge jusqu’en 3 e ,

où les élèves peuvent

valoriser leur expérience

lors de l’oral du Brevet. Les

forums étudiants offrent

par ailleurs un espace

d’échange entre élèves et

parents pour approfondir

ces thématiques. Enfin,

cette immersion prend tout

son sens en classe de 2 de ,

avec un stage obligatoire

au sein d’un site industriel

en France ou en Europe.

Construction modulaire

ABB et Wieland Electric s’associent pour redéfinir

l’efficacité dans la construction modulaire

La division Smart

Buildings d’ABB

Electrification et

Wieland Electric

annoncent un

partenariat stratégique

visant à améliorer

la construction

modulaire et en série

grâce à des systèmes

d’installation électrique

préfabriqués avancés.

Cette collaboration

associe la technologie

innovante des

connecteurs de Wieland

au vaste portefeuille

d’ABB (comprenant

des commutateurs,

prises, coffrets

d’installation, solutions

de distribution d’énergie

et de domotique) pour

offrir une solution

d’installation électrique

plug-and-play apportant

une plus grande

efficacité dans les

projets de construction

modulaire et en série.

Cette nouvelle solution

est adaptée aux projets

fortement standardisés

(hôtels, immeubles

comptant plusieurs

appartements), qui

bénéficient avant tout

d’une efficacité accrue,

mais elle s’avère tout

aussi avantageuse

pour les projets moins

standardisés et les

maisons individuelles

préfabriquées. Elle

facilite le respect des

échéances serrées et la

gestion des contraintes

de ressources.

14 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


DÉVELOPPEMENT

Propos recueillis

par Alexandre Arène

© DR

‘‘

Le risque : que plus aucun

projet solaire ne soit viable

économiquement en 2025.

David Gréau

Délégué général d’Enerplan

’’

Le ministre chargé de l’Industrie et de l’Energie, Marc Ferracci, a présenté le 12 février

dernier aux représentants de la filière une refonte radicale du cadre de développement

du solaire photovoltaïque. Le texte est passé en Conseil de l’énergie le 6 mars, et

les professionnels du secteur de l’énergie dénoncent un « moratoire », dans l’attente

qu’un nouveau mécanisme de soutien se mette en place dans un calendrier non

défini. David Gréau, délégué général d’Enerplan, revient sur les principaux arbitrages

présentés par le gouvernement et sur les raisons de ce désengagement soudain.

j3e - Le gouvernement a fait part de son intention

de modifier l’arrêté tarifaire pour le segment S21,

que les organismes professionnels qualifient

de « moratoire » sur le solaire en toiture.

Pouvez-vous nous expliquer le contexte ?

David Gréau – Le gouvernement envisage de réduire de

façon rétroactive, au 1 er février, les niveaux de soutien aux

projets d’une puissance inférieure à 500 kWc (segment dit

« S21 »), avec le risque que plus aucun projet solaire ne soit

viable économiquement en 2025. Il s’agirait du 6 e arrêté

modificatif pour ce segment. Fin 2024, un nombre trop

important de projets solaires ont été déposés par rapport

aux attentes initiales des pouvoirs publics. L’État cherche

bien évidemment à réduire les dépenses publiques, dans le

solaire comme ailleurs.

j3e - Pouvez-vous revenir sur les évolutions présentées

lors de la réunion du 12 février dernier ?

D. G. – Pour les installations résidentielles, dont les

puissances sont inférieures à 9 kWc, le soutien public se

concentrera sur l’autoconsommation en divisant par trois

les soutiens. Ce n’est pas problématique à nos yeux, car

le marché des particuliers est tiré à 97 % par ce besoin. Il

existe deux manières de soutenir l’autoconsommation.

La première sous forme de primes, fixées à hauteur de

8 centimes par watt-crête installé, ce qui revient à 240 €

en moyenne pour les installations de 3 kWc, ce qui est

très peu. La seconde vise la vente du surplus, avec un tarif

d’achat jusque-là fixé à 126,90 €/MWh. Ce tarif va être

abaissé à 40 €/MWh, avec rétroactivité au 1 er février 2025.

Pour les installations de 100 à 500 kW, le tarif d’achat va

également être revu à la baisse, passant de 105 €/MWh à

95 €/MWh, avec rétroactivité au 1 er février 2025. La pente

de dégressivité, qui existait déjà, est rendue plus abrupte

d’un trimestre sur l’autre. Aujourd’hui, le nombre de projets

solaires déposés représente entre 3 et 4 fois le volume

attendu par le gouvernement. Si cette valeur est de facteur 2,

la baisse est fixée à 6 % par trimestre, et à 16 % par trimestre

en cas de facteur 4. S’il n’y a aucune nouvelle demande de

raccordement, une augmentation maximale de 3,5 % est

prévue. Ces arbitrages font craindre une chute drastique de

l’activité de la filière solaire sur bâtiments et ombrières.

j3e - Quelles sont les raisons avancées par le

gouvernement pour justifier un tel désengagement ?

D. G. – Le volume des projets déposés entraîne une

contrainte budgétaire imprévue. Pour les particuliers, il

existe des modèles alternatifs, notamment l’installation de

batteries pour stocker le surplus, ou la vente du surplus à des

acheteurs non-obligés. L’autre partie de la réponse est qu’il

y a un véritable sujet autour de la consommation électrique

et de l’électrification des usages. Les usages doivent être

décarbonés, mais doit-on pour cela faire croître les moyens

de production en amont ou attendre que la demande

l’impose ? Aujourd’hui, la production est suffisante, voire

excédentaire, ce qui conforte l’État dans ses prises de

position. Cependant, le Stop and Go est très néfaste pour

la filière. Nous comprenons les impératifs budgétaires et

nous souhaitons aller dans le sens du gouvernement. Nous

avons formulé des propositions, notamment une garantie

d’achèvement pour le segment S21 et une demande de

différer l’application pour les particuliers en attendant la

TVA à taux réduit qui sera en place le 1 er octobre, mais elles

n’ont pas été retenues à ce stade par nos interlocuteurs.

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 15


ÉVÉNEMENT

tech&fest 2025 : un succès

qui confirme Grenoble

comme hub de l’innovation

technologique

La deuxième édition

de tech&fest, qui s’est

tenue les 5 et 6 février

dernier à Alpexpo

Grenoble, a confirmé sa

position d’événement

incontournable

de la technologie et

de l’innovation autour

du thème « Le sens

de la tech ».

© tech&fest

«Le sens de la tech » se déclinait

ainsi en plusieurs

sujets : l’impact de l’intelligence

artificielle sur les différents

métiers, le dialogue chercheurs-industriels,

la cybersécurité, le futur de l’industrie

spatiale européenne et mondiale

et la mutation des pratiques dans

la medtech. Cet événement technique,

mais aussi festif proposait une expérience

complète en mêlant événementiel

BtoB, échanges techniques, conversations,

conférences et échanges avec les

speakers et intervenants, mais aussi de la

musique et des activités festives.

Pendant deux jours, 22 000 visiteurs ont

rencontré 350 exposants au sein de six

univers :

. Tech&fab : pour concevoir et produire

durablement ;

. Tech&human : la tech au service de la

santé, de la qualité de vie au travail ;

. Tech&solutions : solutions pour les

entreprises ;

. Tech&planet : mieux habiter et protéger

notre planète ;

. Tech&space : à la conquête de l’Espace ;

. Tech&you : loisirs, sports, industries

culturelles et créatives.

Tech&fest a confirmé son positionnement

en tant que carrefour entre les

trois piliers de l’innovation : le monde

universitaire, la recherche et l’industrie

au cœur de la « Silicon Valley française

», deuxième centre d’innovation

et de recherche après Paris-Saclay dans

la région Auvergne-Rhône-Alpes, première

région industrielle de France.

Cette synergie s’est également illustrée

par la présence de 12 des 17 capitales

de la French Tech, témoignant du dynamisme

de la tech française.

Les entreprises présentes étaient de

grands groupes tels que Air Liquide,

le CEA, Constellium, Enedis, Equans,

Hewlett Packard, STMicroelectronics,

Schneider Electric, Teledyne e2v

ou Verkor, mais aussi de nombreuses

start-up et petites entreprises présentant

des solutions nouvelles dans le domaine

industriel, médical, de l’énergie et de

l’IA.

Impossible de citer tous les produits et

innovations présentés, mais cela allait

des innovations pour la santé de STMicroelectronics,

avec des dispositifs intelligents

et connectés pour améliorer les

diagnostics précoces et le traitement des

patients, au Lexium Cobot de Schneider

Electric pour effectuer des tâches

complexes sans effort, en passant par les

solutions d’imagerie, de semi-conducteurs

pour le secteur aérospatial ou

militaire de Teledyne e2v, et par les solutions

présentées par des start-up comme

VRTICE, avec une application mobile

de visites virtuelles 360° des installations,

O-TECHNO pour un détecteur

d’otite à destination du grand public ou

encore Remedee Labs pour un bracelet

stimulateur d’endomorphines pour soulager

les douleurs chroniques.

16 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


ÉVÉNEMENT

Décarboner, un objectif prioritaire

Point fort de cette deuxième édition,

le Village de la décarbonation a réuni

50 start-up françaises proposant des

solutions concrètes et innovantes pour

réduire l’empreinte carbone des entreprises.

Cette initiative s’inscrit dans la

vision de fest&tech, incarnée par son

manifeste : « La tech ne sauvera pas le

monde, mais le monde ne sera pas sauvé

sans elle. »

Des intervenants emblématiques

pour enrichir le débat sur l’avenir

de la technologie

Tech&fest, c’était aussi plus de 100 conférences

et masterclasses autour des enjeux

qui révolutionnent notre manière de

vivre et de travailler, avec de prestigieux

intervenants comme Thierry Breton

(ancien commissaire européen, ancien

ministre), Nicolas Dufourcq (DG de

Bpifrance), Étienne Klein (physicien

et philosophe), Claudie Haigneré (première

spationaute française), Benoit

Lemaignan (CEO et cofondateur de

Verkor) et Paul Watson, fondateur de

Sea Shepherd qui a clôturé le salon avec

une intervention remarquée sur l’utilisation

des technologies pour la préservation

des océans. Ce sont ainsi plus de

250 intervenants qui se sont exprimés

pour enrichir le débat sur l’avenir des

technologies et leur impact sociétal.

Fest&tech a accueilli plus de 2 000 collégiens

et lycéens pour sensibiliser les

jeunes aux enjeux technologiques le

temps d’une visite guidée de 2 heures.

Vers une troisième édition

Christophe Victor, directeur général

du Dauphiné Libéré à l’origine de l’événement,

conclut : « Forts de ce succès,

nous annonçons la troisième édition de

tech&fest pour 2026, avec une dimension

internationale renforcée. Le festival

accueillera le High Level Forum de

Giant, qui réunira 40 délégations étrangères

venues notamment de Stanford,

du MIT, d’Oxford, de Technion (Israël),

Sydney, Tokyo… positionnant définitivement

tech&fest dans le cercle des

événements technologiques mondiaux

majeurs. »

Jean-Paul Beaudet

© tech&fest

© j3e

© tech&fest

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 17


AGENDA

25 et 26 mars

25 au 27 mars

25 au 27 mars

2 et 3 avril

SITEM

Carrousel du Louvre,

Paris

Les fondements du SITEM,

qui prépare sa 29 e édition,

reposent sur l’analyse et

la compréhension globale

du musée : sa structure,

son fonctionnement,

ses particularités, ses

évolutions. Illustré par

ses exposants, le SITEM

a présenté et analysé

toutes les grandes phases

technologiques des

musées. Aujourd’hui le

numérique est partout, le

marketing d’usage courant,

la billetterie indispensable.

Une partie grandissante

de leur activité rejoint

l’économie d’entreprise.

Contacts/informations

www.sitem.fr

BEPOSITIVE

Eurexpo, Lyon

BePOSITIVE est le salon

national de la transition

énergétique, rassemblant

les professionnels des

énergies renouvelables,

de la construction, du

bâtiment, du génie

climatique et électrique,

ainsi que du bois énergie.

Véritable carrefour

d’innovations et de

solutions bas carbone, il

trace la voie vers un avenir

plus sobre en énergie et

décarboné, en mettant à

l’honneur les dernières

avancées technologiques,

réglementaires et

environnementales.

Contacts/informations

www.bepositive-events.com

SETA (Salon de

l’environnement de

Travail & des Achats)

Paris Expo, porte de

Versailles – Hall 1

Le Salon de l’environnement

de Travail et des Achats

présente les acteurs des

marchés liés aux services aux

collaborateurs, aux moyens

qui sont mis à leur disposition

et à l’exploitation technique

du bâtiment tout en abordant

les sujets d’actualité par le

biais de conférences et de

workshops. La manifestation

continue d’apporter des

solutions et des innovations

aux directions Achats,

directions Environnement de

Travail, Facility Managers,

directions Immobilier mais

aussi aux dirigeants de PME

et d’ETI.

Contacts/informations

www.salon-environnementde-travail-achats.fr

BIM WORLD

| JUMEAUX

NUMÉRIQUES

Paris Expo, porte de

Versailles - Halls 5.2 et 5.3

Depuis 2015, BIM

World est le rendezvous

incontournable

des professionnels et

des collectivités pour

les usages du BIM et du

numérique au service

de la construction,

de l’immobilier et de

l’aménagement urbain.

Destinées aux TPE

comme aux grandes

entreprises, aux donneurs

d’ordres publics et

privés, l’exposition et les

conférences BIM World

offrent une vitrine des

meilleures solutions et des

meilleures pratiques pour

relever ces défis.

Contacts/informations

www.bim-w.com

20 au 22 mai

21 et 22 mai

4 au 6 juin

10 au 12 juin

SANTEXPO

Paris Expo, porte

de Versailles – Hall 1

SantExpo est l’événement

leader français de la

Fédération hospitalière

de France, qui rassemble

chaque année plus

de 30 000 visiteurs,

notamment des décideurs

et professionnels de

santé impliqués dans le

management, la gestion,

le numérique, le parcours

de soin, l’expérience

patient, l’équipement, les

matériels, la construction

et la transformation des

établissements de santé et

médico-sociaux.

Contacts/informations

www.santexpo.com

ARCHITECT@WORK

MARSEILLE

Parc Chanot Hall 8

- Palais de l’Europe,

Marseille

ARCHITECT@WORK

Marseille ouvrira ses portes

pour la 6 e fois les 21 et

22 mai 2025 au Parc Chanot.

L’événement proposera

une sélection rigoureuse

de nouveaux produits,

un programme riche et

complet d’interventions

et d’expositions sur

l’architecture. À venir

découvrir sans modération !

Lors de cette édition 2025,

la thématique « Ressources

du Sud » fait référence

aux matériaux, habitudes

et savoir-faire locaux et

aux ressources/énergies

naturelles.

CONGRÈS IHF

Centre de Congrès, Lyon

Les 65 es Journées d’Études

et de Formation – JEF – de

l’association des Ingénieurs

Hospitaliers de France

–IHF– ont lieu à Lyon du

4 au 6 juin 2025 au Centre

des Congrès. Au-delà

des hôpitaux lyonnais,

les questionnements

sur les orientations en

matière d’investissements

hospitaliers seront

largement abordés lors des

JEF 2025. Le patrimoine

existant est à interroger

avec de nouvelles

approches intégrant les

bilans carbone et la maîtrise

des énergies.

Contacts/informations

www.journees-ihf.com

PRÉVENTICA PARIS

Paris Expo,

porte de Versailles

Il est désormais acquis

pour la plupart des

employeurs que la qualité

de vie et des conditions

de travail constituent

un facteur déterminant

pour l’engagement des

collaborateurs, et donc pour

la performance globale.

Dans un marché du travail

actuel très tendu, les

entreprises sont donc à la

recherche des meilleures

solutions susceptibles de

fidéliser leurs salariés et

de valoriser leur marque

employeur.

Contacts/informations

www.preventica.com/

salon/paris-2025

Contacts/informations

www.architectatwork.com/fr

18 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


ANALYSE

© DR

Les datacenters, à la base du

Sommet sur l’intelligence artificielle

Par Jean de Vauxclairs, président du SERCE

Lors du Sommet international sur l’intelligence artificielle

qui s’est tenu à Paris en février dernier, la France a

annoncé des investissements massifs de 109 Mds€ en

faveur de l’IA, dont une grande partie sera consacrée à

la construction de centres de données. Les annonces

majeures en termes d’investissements et de dispositions

pour faciliter l’implantation et accélérer les raccordements

de datacenters témoignent d’une volonté nationale de se positionner en leader

dans ce domaine stratégique, où les entreprises du SERCE ont un véritable rôle

à jouer, comme l’évoque son président, Jean de Vauxclairs.

Accélérer le déploiement de l’IA,

facteur de compétitivité

De simple promesse technologique, l’IA

est devenue un levier incontournable de

compétitivité pour les entreprises et les

États, grâce à son aptitude intrinsèque

à gérer la complexité. Ses capacités prédictives,

d’analyse et d’optimisation en

font un atout majeur pour accélérer la

transition écologique et énergétique de

nombreux secteurs et assurer la résilience

de nos infrastructures.

Dans l’industrie, l’IA facilite déjà grandement

l’analyse des données afin d’optimiser

les process, d’augmenter les

performances en efficacité énergétique

et d’améliorer les cycles de maintenance.

Elle est destinée à jouer un rôle

crucial dans les bâtiments, qui évoluent

en composants du système énergétique

en intégrant pilotage, énergies

renouvelables et demain, stockage. Des

algorithmes sophistiqués appliqués aux

données engrangées permettent progressivement

de modéliser et d’optimiser

usages et consommations (énergie,

fluides…). Enfin, elle facilitera la

supervision des réseaux et infrastructures

pour gagner en flexibilité et en

sécurité.

Ces secteurs font appel aux entreprises

du SERCE, spécialistes de l’efficacité

énergétique et de la décarbonation,

pour réduire leur consommation, optimiser

les délais de fabrication, améliorer

le taux de disponibilité des process,

faciliter le contrôle-qualité…, véritables

leviers de compétitivité, à l’heure

où les marchés vont devoir rivaliser

d’ingéniosité, dans un environnement

économique de plus en plus concurrentiel.

Implanter des datacenters en France,

un atout stratégique…

En ambitionnant de devenir leader

européen dans la gestion et l’analyse

des données, la France souhaite attirer

les investissements, stimuler la

croissance économique et renforcer sa

souveraineté numérique. Elle dispose

de nombreux atouts pour attirer les

opérateurs de datacenters soucieux de

leur empreinte environnementale, en

offrant l’accès à une électricité très largement

décarbonée, fiable et sécurisée,

un réseau stable, interconnecté au reste

de l’Europe, un territoire irrigué en très

haut débit, et un écosystème technologique

dynamique.

Alors qu’EDF lancera bientôt un AMI

pour proposer des sites déjà raccordés,

RTE déploie une offre de raccordement

accéléré pour 8 à 10 nouveaux projets

de centres de données d’ici 2028. Au

total, 35 sites « prêts à l’emploi » ont été

identifiés pour faciliter l’implantation

de datacenters sur notre territoire. Simplification

administrative, incitations

fiscales et renforcement des partenariats

public-privé devraient attirer les

investisseurs et les talents. Tout cela va

dans le bon sens, même si la réalité terrain

s’avère encore assez complexe.

… à condition d’être durable !

L’empreinte environnementale des

datacenters reste un défi majeur à relever,

autant que leur implantation.

La France doit promouvoir et faciliter

l’essor d’infrastructures sobres et

flexibles. Elle peut compter sur les

entreprises du SERCE, qui s’engagent

au quotidien pour allier décarbonation,

innovation et performances. Ce

sujet alimentera d’ailleurs les échanges

de notre conférence annuelle, le 18 juin

prochain autour de la question « Comment

implanter en France des datacenters

durables ? ».

En évitant tout surdimensionnement,

en investissant dans des technologies de

refroidissement innovantes, de récupération

de chaleur fatale et en optimisant

l’utilisation des ressources (dont l’eau),

nos entreprises interviennent déjà, des

petits datacenters de proximité aux

hyperscales, en accordant innovation

numérique et transition écologique.

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 19


LES DOSSIERS

DU MOIS

34

PROTECTION

FOUDRE

Protéger les équipements

électriques et électroniques

extérieurs

21

IRVE

© Groupe Ragni. Photo Frédéric Le Quéré © DEHN

42

ÉCLAIRAGE

La connectivité en éclairage

extérieur

© Freepik

20 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr


LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

Le déploiement des bornes

de recharge se poursuit

En 10 ans, le nombre de bornes de recharge de véhicules électriques

ouvertes au public a été multiplié par 20. Le déploiement dans l’espace

privé est aussi en forte augmentation, avec des solutions proposées par

les constructeurs de plus en plus performantes et diversifiées. L’entrée

en vigueur depuis le début de l’année de nouvelles réglementations

devrait encore accélérer ce déploiement, avec des bornes de plus en plus

puissantes pour réduire les temps de recharge et répondre à l’arrivée des

bus et camions électriques.

Le nombre de points de recharge ouverts

au public a dépassé les 150 000 à fin

décembre 2024 (154 694 très exactement)

et ces installations se poursuivent avec plus de

2 650 bornes mises en service en janvier dernier.

Mais ce qui est à noter, c’est que 432 de ces points

de charge sont des bornes ultra-rapides de plus

de 150 kW, un ratio qui n’avait encore jamais été

atteint.

Rappelons que l’objectif fixé par la loi de transition

énergétique pour la croissance verte

(LTECV) reste à 400 000 points de charge ouverts

au public en 2030.

Comme le note Olivier Delassus, directeur de

l’activité eMobility de Siemens Smart Infrastructure

France, « le marché des infrastructures de

recharge pour véhicules électriques (IRVE) en

France continue sa forte progression en 2025, porté

par un cadre réglementaire favorable et des besoins

croissants en électromobilité.

• Un contexte réglementaire structurant : les dispositifs

comme la loi LOM (loi d’orientation des

mobilités) et le règlement européen AFIR accélèrent

le déploiement des bornes et favorisent leur

interopérabilité.

• Une diversification des usages : au-delà des particuliers

et des entreprises, les sites commerciaux,

les flottes professionnelles et les collectivités investissent

massivement dans les IRVE.

• Un fort potentiel sur le segment poids lourds et

bus : le développement des stations de recharge

dédiées aux camions et aux bus électriques est en

© Siemens

pleine accélération. Siemens dispose d’un portefeuille

de solutions adaptées à ces besoins ».

De nouvelles réglementations

s’appliquent en 2025

Une nouvelle échéance au 1er janvier 2025 de la

loi d’orientation des mobilités (loi LOM) impose

aux entreprises (hors résidentiel) d’installer des

bornes de recharge sur leurs parkings : pour

chaque tranche de 20 places, une borne doit

être installée par l’entreprise, soit 5 % des places

équipées de bornes, dont une accessible aux personnes

à mobilité réduite (PMR). Une obligation

...

j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr 21

. . . . . . . . .


. . . . . . . .

© Dream energy

© Driveco

22 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

Équipement de parking d’entreprise avec des bornes de recharge rapide.

Les supermarchés s’équipent massivement de bornes de recharge.

... similaire est imposée aux collectivités locales

pour tous les parcs de stationnement de plus de

20 places, gérés en régie, en délégation de service

public ou par un marché public.

La loi LOM impose également depuis le 1 e janvier

2025 aux entreprises de pré-équiper leurs

parkings pour faciliter l’installation future de

bornes de recharge pour leur personnel ou leurs

visiteurs. Ce pré-équipement s’applique à hauteur

de 20 % des places de parking pour les parkings

de plus de 10 places des bâtiments neufs ou en

rénovation importante. Pour les bâtiments existants,

c’est au moins 10 % des places de parking

existantes. Cela devrait répondre aux attentes

des Français qui sont plus de 60 % à estimer que

l’accès à une borne de recharge sur leur lieu de

travail est essentiel.

Ces installations de bornes sont à mettre en

relation avec l’obligation par cette loi LOM aux

entreprises possédant plus de 100 véhicules

d’électrifier leur flotte à hauteur de 20 % depuis le

1 er janvier 2024, une électrification qui passera à

40 % au 1 er janvier 2027.

Les entreprises, collectivités et syndics doivent

donc anticiper et réaliser ces installations de

charge pour répondre à ces réglementations,

mais aussi à la demande des utilisateurs de véhicules

électriques et hybrides pour un usage personnel

ou professionnel.

Les subventions ont aussi évolué, la prime ADVE-

NIR (programme piloté par Avere-France) ne

bénéficie plus aux entreprises pour leurs parkings

de collaborateurs, mais les entreprises ayant des

flottes de poids lourds, les entreprises de location

de courte durée ou les professionnels de l’automobile

restent éligibles à cette aide financière qui

couvre de 25 à 50 % des coûts d’installation avec

un plafond. Les copropriétés et les collectivités

restent éligibles à ces subventions.

Un marché qui devrait rester

en hausse en 2025

En comptant les bornes publiques et privées,

il y aurait 1,7 million de bornes de recharge en

France pour un objectif fixé par le gouvernement

à 7 millions en 2030, le marché devrait continuer

à croître cette année.

Comme l’explique Gautier Chatelus, directeur

exécutif de Driveco : « Le marché du véhicule électrique

va continuer de se développer en 2025, avec

l’arrivée de nombreux nouveaux modèles, notamment

beaucoup plus abordables, tandis que les

obligations d’électrification des flottes professionnelles

stimuleront davantage la demande d’IRVE.

Bien que le réseau national de recharge couvre

déjà largement le territoire, sa densification et son

renforcement restent nécessaires, ce à quoi les opérateurs

regroupés au sein de Charge France, dont

Driveco, ont prévu de répondre en investissant plus

de 3 milliards d’euros d’ici 2028.

Chez Driveco, notre ambition est de rendre une

recharge de qualité accessible partout, en adaptant

notre offre aux différents usages et à la fréquentation

des sites, avec une attention particulière pour

les emplacements à fort potentiel que nous équipons

en haute puissance.

La demande d’installation reste forte en 2025 et

nous y répondons avec détermination, mais la

bonne santé du marché des IRVE dépend nécessairement

des aides et facilités mises en place par l’État

pour assurer la rentabilité, rendant ainsi l’évolution

du parc de véhicules électriques indissociable du

développement des infrastructures de recharge. » ...


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LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

Ce que confirme Jérôme Lunati, Content

Strategy & Activation Specialist, Sales & Marketing

Europe d’Hager : « Le marché reste

dynamique, d’après une étude (LCP DELTA),

nous avons encore une belle croissance devant

nous avec, pour le segment résidentiel Maison

Individuelle, 1,6 million de points de recharge à

équiper !

Le marché “Workplace” va aussi évoluer, car la

loi LOM et aussi la nécessité pour les entreprises

d’apporter une réponse au besoin de recharge

des salariés est bien présent, toujours selon LCP

DELTA, cette évolution est plus modérée, mais

montre aussi la croissance des nouveaux besoins

de mobilité : 181 000 points de recharge à installer

à l’horizon 2030 pour la recharge des salariés

et 270 100 points de recharge pour les véhicules de

société, ce dernier est fortement lié à la mise en

place de la loi LOM et au virage des entreprises

vers une mobilité plus douce. »

Les installations se font encore

dans l’espace public

La dynamique d’installation des bornes est

aujourd’hui dans le privé (enseignes de la grande

distribution, commerces, hôtels), mais il reste

encore une politique d’installation de bornes

dans l’espace public par les collectivités sous différentes

formes : des marchés publics classiques,

des délégations de services publics (DSP), des

appels à initiatives privées (AIP) ou encore des

appels à manifestations d’intérêt (AMI), la collectivité

ne prenant plus en charge l’investissement.

Ces collectivités peuvent s’appuyer sur l’expertise

© Hager

© Hager


© Hager

de sociétés comme SIT, Société pour l’Investissement

en Infrastructures des Territoires, qui ont

pour objet d’investir et d’assurer la maîtrise d’ouvrage

de projets clés en main pour le compte de

collectivités publiques et d’acteurs privés.

Spécialisée dans l’installation et la gestion de

bornes de recharge sur la voirie, SIT installe en

milieux urbains et périurbains des bornes de

recharges ultra-rapides, qui délivrent des puissances

jusqu’à 200 kW, permettant aux habitants

d’effectuer des appoints de charges, de préparer

de longs trajets, ou pour les flottes spécifiques

de réaliser des kilométrages journaliers élevés.

Afin de répondre aux besoins de recharge complémentaires,

cette offre est complétée par des

bornes qui proposent des types de puissance

de recharge variés : des puissances relativement

faibles pour les durées de recharge longues (sur

les secteurs résidentiels ou au travail), des puissances

plus élevées pour les durées de recharge

courtes.

Dès 2020, SIT a également fait un choix clair

pour l’ensemble de ses réseaux : la tarification au

kWh, permettant de facturer l’énergie chargée, et

non pas le temps de charge.

Aujourd’hui implantée dans une soixantaine de

communes, SIT compte plus de 1 100 points de

charge avec notamment : 26 points de charge

à Dreux, 48 points de charge à Saint-Brieuc,

54 points de charge à Béziers, 68 points de charge

à Arcachon, et près de 1 000 points de charge dans

plusieurs villes d’Île-de-France (Issy-les-Moulineaux,

Charenton-le-Pont, Rueil-Malmaison,

Montreuil, Saint-Denis, Morangis…) dans le

cadre de la gestion par SIT du réseau francilien

Métropolis Recharge, partenaire de la Métropole

du Grand Paris.

LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

Une offre de bornes en constant

renouvellement

Les fabricants de bornes de recharge adaptent en

permanence leur offre à l’évolution des besoins

du marché (encombrement, fiabilité, moyens de

paiement et de réservation de la charge, gestion

et maintenance des bornes, montée en puissance

des besoins…).

Hager a développé une gamme complète de

bornes witty de 1,4 à 22 kW AC, de witty one

pour le résidentiel à witty park pour un usage

tertiaire sur les parkings publics et privés, mais

aussi witty solar pour les bâtiments équipés de

photovoltaïque.

Ces bornes ont des caractéristiques communes,

comme l’explique Jérôme Lunati : « Une borne de

recharge doit répondre à certains critères auxquels

notre gamme witty apporte une réponse pertinente

: des produits fiables et durables et pour cela,

la gamme witty dispose de 10 ans d’expérience en

...

...

SIT a assuré le

déploiement des

bornes de recharge

rapide 150 kW de

Metroplis en région

parisienne.

Borne de recharge

witty one d’Hager,

idéale pour la maison

individuelle.

© Metropolis © Christophe Demonfaucon

© Hager

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© Hager

© Schneider Electric

Borne de recharge

witty park d’Hager.

Nouvelle borne de

recharge Schneider

Charge de Schneider

Electric.

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LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

interne sur le développement de bornes de recharge

ainsi que d’une gamme de pièces détachées permettant

d’allonger la durée de vie en remplaçant les

pièces d’usures (la prise, par exemple). Une borne

de recharge doit permettre de piloter sa puissance en

fonction de la consommation du bâtiment : la gamme

witty permet de piloter la recharge en fonction du

bâtiment en prenant en compte les informations du

compteur Linky, permettant ainsi de moduler ou

d’interdire la recharge en fonction du tarif en cours

et de la puissance disponible. Pour la gamme tertiaire,

cette modulation de puissance est réalisée au

travers d’un gestionnaire LLM (Local Load Manager)

capable de piloter la modulation de puissance jusqu’à

40 points de recharge de façon dynamique.

Et une borne de recharge doit permettre de s’adapter

aux nouveaux besoins, comme la recharge du

salarié à domicile : la gamme witty plus permet

de répondre au besoin de recharge à domicile et de

communication vers un opérateur de mobilité avec

une borne de recharge spécialement conçue pour

cet usage, c’est-à-dire compatible avec le compteur

Linky et communicante OCPP. »

Ces bornes sont conformes à la norme

ISO 15-118 qui vise à établir une communication

bidirectionnelle entre la borne d’un côté,

et le véhicule branché de l’autre. Le protocole de

communication et de facturation est directement

établi via un dialogue entre la voiture et la borne

de recharge.

Fin 2024, Schneider Electric a mis sur le marché

sa nouvelle borne de recharge Schneider Charge

(de 11 à 22 kW) destinée au marché résidentiel.

Schneider Charge a d’abord été pensée pour les

propriétaires de véhicules électriques qui parcourent

plus de 50 kilomètres par jour et qui

sont à la recherche d’une solution de recharge

efficace, pratique et sûre. Elle s’adapte donc à

tout type d’usage et convient aussi bien aux gros

rouleurs qu’aux conducteurs plus occasionnels.

« La borne de recharge Schneider Charge se distingue

par sa simplicité d’installation et d’utilisation.

Avec un poids de 3,2 kg, elle peut être posée

sur n’importe quel mur, quels que soient le type

de câble et l’arrivée de câble. Le gabarit de perçage

intégré au packaging et la mise en service via

eSetup permettent une installation rapide et facile

en seulement 15 minutes. Elle est idéale pour une

utilisation en intérieur comme en extérieur. Cette

nouvelle borne, en plus de proposer une recharge

rapide, permet aux propriétaires de véhicules électriques

de maîtriser leur consommation d’énergie.

Schneider Charge est compatible avec l’écosystème

connecté Wiser pour superviser et gérer à distance

la recharge directement via l’application Wiser

Home. Les utilisateurs pourront ainsi programmer,

contrôler et optimiser la recharge en fonction de la

consommation énergétique du foyer. Avec Schneider

Charge, nous proposons une borne de recharge

fiable qui répond au besoin grandissant du marché

du véhicule électrique. Grâce à notre borne, nous

réduisons les contraintes liées à l’installation du

matériel et nous garantissons l’optimisation de la

gestion de la consommation électrique des foyers.

Nous espérons faciliter l’adoption de véhicules

électriques en proposant une solution de recharge

à domicile simple et optimisée pour tous les utilisateurs

», déclare Romain Flattet, VP Channel &

Power Products Schneider Electric France.

En janvier 2025, Schneider Electric a complété

cette offre avec une version Schneider Charge

Pro faisant partie d’une offre clés en main intégrée

qui simplifie la recharge du début à la fin

pour permettre aux opérateurs de points de

charge (CPO) et aux propriétaires de bâtiments

de moderniser ou d’établir de nouvelles installations

de recharge, et aux électriciens de disposer

d’un processus d’installation facile et fluide.

Cette borne est également livrée avec un logiciel

de système ouvert qui suit efficacement les temps

de charge, simplifiant ainsi le processus pour les

CPO de rembourser les employés qui rechargent

des véhicules électriques faisant partie d’une

flotte à leur domicile. Cette solution ouverte

est complétée par EcoStruxure pour les multipropriétés

voulant gérer les charges électriques

en temps réel, ce qui permet d’effectuer de gros

volumes de recharge de véhicules électriques

sans surcharger ni perturber l’alimentation électrique

des locataires ou du bâtiment. Ceci est pris

en charge par un nouvel outil de surveillance à

distance basé sur le cloud qui permet une prémise

en service hors site et une mise en service

plus rapide sur site via une seule application

mobile intuitive.


LES DOSSIERS DU MOIS

Xxxx

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Borne de recharge

KeContact P40 Pro de KEBA.

Schéma électrique

de principe pour

une infrastructure

de recharge pour VE

dans une e-station.

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LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

© KEBA

« En simplifiant l’adoption de l’EV aux opérateurs

de flotte, aux propriétaires de bâtiments, aux électriciens

et aux logements multifamiliaux, nous

permettons de se conformer aux réglementations

de l’UE tout en aidant les entreprises à accélérer

leurs objectifs d’électrification et à générer la transition

vers l’énergie durable », explique Nadège

Petit, directrice de l’innovation de Schneider

Electric.

KEBA propose ses bornes KeContact P40, fabriquées

en Autriche pour une recharge triphasée

jusqu’à 22 kW. « Équipée d’un câble conforme à

la réglementation française, elle fait gagner un

temps précieux à l’utilisateur en lui évitant d’avoir

à sortir son propre câble du véhicule à chaque session

de charge, explique Alexis Menegoz, directeur

France de KEBA Mobility. Conçue pour les

applications commerciales, elle permet une communication

sécurisée à l’aide de protocoles IRVE

ouverts standardisés et est conforme à la norme

ISO 15118 – la rendant facilement intégrable aux

systèmes de supervision utilisés par les opérateurs.

L’interrupteur différentiel de type A intégré assure

un fonctionnement sécurisé, tout en économisant

le temps et le coût associés à son installation au

tableau électrique.

En associant la borne avec le gestionnaire de charge

KeContact M20, l’énergie disponible est répartie de

manière intelligente. Ainsi, les grappes constituées

de nombreux points de charge – telles que dans les

parkings de surface ou souterrains – peuvent être

gérées facilement et de manière fiable.

Le compteur électrique intégré (certifié MID) permet

la refacturation du courant de charge, par

exemple aux utilisateurs d’une voiture de fonction

qui rechargent à domicile. De plus, avec le module

LTE, la borne de recharge peut rester en ligne partout,

indépendamment du LAN ou du WLAN.

Enfin, la KeContact P40 Pro remplit les conditions

techniques pour supporter le Plug & Charge et la

charge bidirectionnelle. »

L’installation des stations de bornes

de recharge peut nécessiter des travaux

au niveau des réseaux

Comme le note Charles-Édouard Marcelino,

Marketing Specialist d’ABB France, « pour les

bornes de recharge concernant le véhicule léger

du particulier, le marché est arrivé à un point jugé

satisfaisant par rapport au nombre de véhicules en

circulation. Il en est de même pour le nombre de

© ABB


© RZB Energy

bornes installées sur le domaine public. En outre,

nous observons une évolution avec les premiers

camions électriques qui arrivent sur les routes et

la nécessité de puissances de raccordement plus

importantes avec des prestations de génie civil

(place nécessaire pour installer des bornes sur des

aires réservées aux camions, dont le nombre peut

être limité sur les autoroutes). Nous constatons également

l’arrivée de nouveaux opérateurs de charge

pour des opérations sur des aires, éventuellement

hors autoroutes, sur lesquelles on peut avoir des

besoins de plusieurs MW de puissance électrique

installée pour laquelle il faudra un poste, des cellules

MT, des TGBT. Sur ce point, ABB dispose des

solutions pour l’électrification des infrastructures

de recharge, de la connexion au réseau, jusqu’à

la protection avancée des bornes de recharge AC/

DC, avec des solutions en matière de distribution

d’énergie et de gestion dynamique de la charge.

Le problème peut aussi se poser pour les aires de

services qui nécessitent des travaux importants. La

question du stockage peut alors se poser lorsque

vous êtes loin d’un poste source, et dans ce cas, il

peut y avoir plusieurs années d’attente pour mettre

en œuvre un renforcement de réseau. En effet, ces

décisions de renforcement de réseau en concertation

avec RTE et Enedis pour lesquelles les IRVE ne

sont pas toujours prioritaires sont traitées avec des

études au cas par cas ».

Des bornes polyvalentes

Des bornes peuvent assurer plusieurs fonctions,

à l’image des bornes de RZB Energy qui propose

LES DOSSIERS DU MOIS

© RZB Energy

IRVE

des bornes et mâts intégrant la double fonction :

éclairage et recharge de véhicule électrique.

Comme l’explique Christophe Houpiez, directeur

commercial de RZB Lighting France, « les produits

éclairants sont dédiés à l’éclairage de parking

et à l’accès des bâtiments. Nous proposons différentes

photométries symétriques ou asymétriques

avec des flux allant jusqu’à 36 W 3 900 lm pour

les bornes et 5 550 lm pour les mâts. L’option de

recharge propose différentes puissances, de 11 kW

à 22 kW et jusqu’à 2 points de recharge par mât

ou borne.

Nos bornes de recharge sont couplées à un opérateur

de charge nous permettant d’assurer le contrôle

d’accès et une refacturation aux utilisateurs.

Cette solution réunissant un produit et deux fonctions

limite ainsi les émergences dans l’espace extérieur.

Le lot VRD est également optimisé, car nous avons

un seul et même emplacement à définir pour assurer

les deux fonctions. L’esthétisme du produit est

Borne de recharge et

d’éclairage RZB sur un

parking.

Solution de RZB Energy

associant borne d’éclairage

et de recharge.

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. . . . . . . .

© Driveco

© ABB

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LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

également très apprécié, car il valorise les abords

extérieurs d’un projet.

Tous les propriétaires de bâtiment incluant un parking

sont intéressés, ils peuvent ainsi proposer une

solution de recharge aux utilisateurs.

La loi LOM encourage le développement du réseau

de bornes de recharge et nous avons l’avantage de

proposer 3 fonctions essentielles pour un client

final : éclairage, recharge, refacturation possible.

Par exemple, nous avons proposé et installé notre

borne RZB Energy sur le parking du restaurant

Le Pré Catelan, situé au bois de Boulogne à Paris ».

Des bornes de plus en plus puissantes

en courant continu

La demande de bornes rapides (de 24 à 150 kW

DC) et ultra-rapides (supérieures à 150 kW)

augmente pour réduire les temps de recharge de

véhicules électriques de plus en plus aptes à cette

recharge rapide. Celle-ci n’est plus réservée aux

aires d’autoroute, comme le confirme Gautier

Parking de supermarché Carrefour équipé de bornes de recharge rapide Driveco.

Distribution de l’énergie électrique pour l’infrastructure de recharge pour véhicules

électriques (EVCI) d’ABB.

© Siemens

Bornes de recharge SiCharge de Siemens.

Chatelus : « La demande de bornes rapides est de

plus en plus présente, pour tous les conducteurs de

véhicules électriques en général, surtout lorsqu’ils

sont en itinérance. Mais, par exemple, l’accès à une

station sur un parking de supermarché doté de

bornes de recharge rapide reste indispensable près

des grands axes d’itinérance. Avec les capacités

croissantes des véhicules électriques et le développement

du parc, tout penche vers l’ultra-fast charging.

Driveco travaille sur des bornes de 200 kW

jusqu’à 1000 kW. »

Ce développement se fait rapidement puisque

d’après les chiffres de l’Avere-France, les bornes

de recharge rapide et ultra-rapide représentaient

11 % des bornes installées à fin janvier 2025, alors

que ce chiffre n’était que de 2 % en 2022.

ABB propose une offre complète de bornes

DC pour les infrastructures de recharge avec

la gamme Terra de 24 kW DC ou AC et les

bornes T360 et A400 de 400 kW. Ces bornes sont

prêtes pour la charge haute tension via la gestion

d’une plage de tension de sortie allant jusqu’à

980 V, prêtes pour le Smart Charging via OCPP

pour piloter la demande de charge et réduire les

coûts d’infrastructure.

Cette troisième génération de bornes DC est

bien adaptée aux axes autoroutiers, aux parcs de

véhicules électriques et aux flottes de transport

pour des recharges en dépôt, en déplacement et

au quai de chargement. Ces bornes peuvent se

connecter à la plateforme ABB Ability avec plusieurs

API disponibles.

Pour répondre à cette demande, Siemens propose

sa gamme de bornes SiCharge D. Pour


Olivier Delassus, « ces bornes de puissance continue

jusqu’à 400 kW avec 600 A par point de

charge permettent de répondre aux besoins des

véhicules électriques, y compris des poids lourds et

permettent une recharge dynamique avec répartition

intelligente de la puissance pour une optimisation

des temps de charge. SiCharge se compose

des gammes Unity de 60 à 12 kW et SiCharge D

de 160 à 400 kW, complétée par la gamme d’Heliox

(racheté par Siemens début 2024), allant de

40 kW à 540 kW, idéale pour la recharge des bus

et des camions. Siemens se positionne à la pointe

de la recharge haute puissance avec l’intégration

du standard MCS (Megawatt Charging System)

conçu pour répondre aux besoins des camions

électriques. Des sites sont déjà opérationnels,

ouvrant la voie à un déploiement à grande échelle

pour les infrastructures de recharge ultra-rapides

dédiées aux poids lourds et au transport longue

distance ».

De nouvelles solutions en test

pour la recharge en très forte puissance

des bus et camions électriques

D’après une étude du Gireve, les membres de

l’UE développent des infrastructures pour soutenir

l’électrification des véhicules lourds (HDV).

Au 2 e trimestre 2024, les ventes de ces HDV électriques

représentaient 4,1 % des ventes totales de

HDV en Europe contre 3,1 % au 1 er trimestre.

Une nouvelle norme de recharge MCS (Megawatt

Charging System) a été développée pour

LES DOSSIERS DU MOIS

© Alstom

IRVE

répondre aux besoins de recharge haute puissance

jusqu’à 3,75 MW.

ABB s’est positionné pour déployer la norme

MCS en Europe. « Pour les MCS, nous aurons

un nouveau standard de connectique et dans les

postes nous aurons des installations en MT pour

réduire l’OPEX et nous observons également une

montée en tension (800V) des batteries, explique

Charles-Édouard Marcelino. Une opération se

met en place en Europe pour créer des axes de

recharge entre les différents pays avec des installations

de recharge de puissance. »

Aujourd’hui, il existe déjà une diagonale d’infrastructure

de recharge de poids lourds de la

Suède au sud de la France.

Mais comme le note Charles-Édouard Marcelino,

« la recharge de puissance MCS n’est pas toujours

Solution de recharge au

sol (SRS) pour tramways

et bus électriques.

© Gireve

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Patin Mersen pour

recharge sur rail au sol

de bus électriques et

tramways.

© j3e

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LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

nécessaire pour tous les camions. Il y en a qui font

leur recharge de nuit au dépôt ce qui ne nécessite

pas des puissances très importantes, notamment

pour des distances de 300 à 500 km. Pour les plateformes

logistiques, il peut y avoir des recharges de

tracteurs pendant la charge des remorques ».

Les développements de bus urbains électriques

nécessitent de nouvelles solutions pour assurer

une recharge rapide et sûre. Ainsi, Île-de-France

Mobilités déploie sur ses nouvelles lignes Tzen 4

et Tzen 5 en région parisienne de nouveaux bus

électriques articulés de 24 m, 100 % électriques.

Ces véhicules sont équipés de batteries haute

performance rechargées par un système novateur

développé par Alstom : un système de recharge

statique par contact au sol (SRS) pendant les

arrêts du bus.

« Cette recharge se fait par un plot de recharge installé

au sol et un patin de captation rétractable,

explique Philippe Berard, VP Power Transfer

for Rail Vehicle-Electrical Power de Mersen,

fournisseur de ces capteurs. Mersen a une longue

expérience de ces capteurs équipant des métros ou

tramways dans le monde entier. » Cette recharge

pendant les arrêts permet de réduire la taille et le

poids des batteries embarquées dans le bus.

Les projets de « route électrique » se développent

pour recharger en continu des véhicules électriques

(camions ou bus) pendant leur trajet

sur des tronçons de route/autoroute équipés.

Porté par Autoroutes et Tunnel du Mont-Blanc

(ATMB), en consortium avec l’université Gustave-Eiffel,

Alstom, Pronergy et Greenmot, le

projet de recherche eRoadMontBlanc vise à

expérimenter une solution de route électrique

par rail conductif au sol en Vallée de Chamonix-Mont-Blanc.

Cet ambitieux projet de plus de

20 millions d’euros vise à démontrer les capacités

de cette technologie en vue de faire émerger

un système de route électrique pour décarboner

la mobilité routière longue distance en France,

voire en Europe, à l’horizon 2030. Le principe

du projet eRoadMontBlanc repose sur le système

APS, pour Alimentation par le Sol. Ce système a

été développé par Alstom pour le tramway et sera

adapté à la route. Il utilise une piste d’alimentation

électrique insérée dans la chaussée et affleurant

au niveau du sol. La captation du courant se

fait ensuite sous le véhicule par un bras articulé

équipé de patins frotteurs, qui se posent sur les

segments conducteurs.

« Mersen conçoit et fabrique ce capteur essentiel ;

fixé sous le véhicule, ce dispositif assure un contact

continu avec la route permettant la recharge en

mouvement, explique Philippe Berard. Ce rail

au sol permet une puissance plus importante,

l’alimentation de plusieurs véhicules sur le rail et

moins de risques sur l’infrastructure. »

Un démonstrateur sera opérationnel en avril

prochain sur la plateforme d’expérimentation de

Transpolis dans l’Ain, avec 400 m de rail d’alimentation,

avant la mise en place du système sur 1 km

de la RN 205 en Savoie. Différents types de véhicules

seront utilisés pour tester cette solution.

De nouveaux services pour les utilisateurs

et exploitants

Olivier Delassus met en avant le fait que les

bornes SiCharge de Siemens permettent une

expérience utilisateur fluide, avec des moyens

de paiement variés (sans-contact, carte RFID,

Piste d’alimentation électrique dans la chaussée sur la

plateforme d’expérimentation Transpolis pour le projet

eRoadMontBlanc.

© eRoadMontBlanc


terminaux de paiement), un écran tactile interactif,

intuitif et personnalisable selon les besoins

des exploitants et un système de réservation et

un affichage en temps réel de la disponibilité des

bornes via le backend du client.

« Nous offrons un accompagnement complet avec

des services digitaux et à distance pour maximiser

la disponibilité et les performances des chargeurs,

pour la maintenance et le support une assistance

sur site, des pièces de rechange d’origine, des

contrats de service pour assurer un fonctionnement

optimal. Des programmes de formation à la

maintenance et au dépannage pour les opérateurs

sont proposés, et pour l’évolutivité, la possibilité de

mise à niveau et modernisation des infrastructures

de recharge. »

De son côté, Driveco propose ses deux dernières

innovations : Réservation à 7 jours et Autocharge.

Pour Gautier Chatelus, « ces innovations sont clés

pour fluidifier l’expérience utilisateur et accélérer

la transition des conducteurs vers l'électrique dans

des domaines cruciaux comme la charge rapide, la

durabilité des matériaux, ou l’intégration avec des

sources d’énergie renouvelables.

Autocharge est une innovation qui marque une

nouvelle étape dans l’engagement de Driveco à

rendre la mobilité électrique toujours plus accessible

et intuitive. Désormais, les utilisateurs n’ont

plus besoin de carte bancaire, de badge ou d’application

pour démarrer une session de recharge :

il leur suffit de brancher le véhicule pour que la

charge commence automatiquement.

En novembre dernier, Driveco a également lancé

la réservation à 7 jours, une nouvelle fonctionnalité

qui transforme la manière de gérer les

déplacements en véhicule électrique, offrant une

expérience de recharge totalement sereine. Avec

la réservation anticipée, Driveco offre à ses utilisateurs

de nombreux avantages :

• Gagner du temps : la fin des recherches de dernière

minute pour une borne disponible.

• Voyager en toute sérénité : la garantie d'une

borne disponible à l'arrivée.

• Planifier ses trajets avec précision : des itinéraires

optimisés avec la garantie d'une recharge

à chaque étape.

• Service gratuit : la réservation anticipée est intégrée

sans surcoût dans l'application Driveco ».

LES DOSSIERS DU MOIS

IRVE

Associer « recharge intelligente et V2G »

EY et Eurelectric viennent de publier une étude,

« Recharge intelligente et V2G : comment réduire

les coûts et accélérer la transition énergétique ? »,

montrant comment associer la recharge intelligente

et le V2G (Vehicle to Grid) va permettre de

réduire les coûts et d’accélérer la transition énergétique,

en stabilisant le réseau et en maximisant

l’intégration des énergies renouvelables.

« L'adoption massive des véhicules électriques est

en cours, mais pour vraiment libérer leur valeur,

nous devons les intégrer au réseau en tant qu'actifs

de flexibilité. La recharge intelligente et le V2G

seront des catalyseurs clés de cette transition »,

explique Giuseppe Maouche, associé EY en

charge du secteur automobile. La recharge intelligente

et le V2G ne sont plus de simples options :

ce sont des solutions incontournables pour équilibrer

l’offre et la demande en Europe. Pour que

les consommateurs deviennent des acteurs clés de

cette transition, il est essentiel qu’ils perçoivent leur

VE non seulement comme un moyen de transport,

mais aussi comme un atout énergétique. Des solutions

de recharge intelligente accessibles, intuitives

et économiquement avantageuses seront déterminantes

pour accélérer l’adoption de ces technologies.

Le temps presse : les capacités de flexibilité

doivent doubler d’ici cinq ans afin de suivre le

rythme de l’électrification et garantir un réseau

stable, résilient et durable. ».

© Driveco

Jean-Paul Beaudet

Application Driveco

pour simplifier

les opérations de

recharge des véhicules

électriques.

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© Mersen

Florent Ivankovics,

responsable du

développement

commercial en

protection contre

les surtensions chez

Mersen.

34 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

Protéger les équipements

électriques et électroniques

extérieurs

Les installations extérieures sont particulièrement soumises aux aléas

climatiques et doivent être protégées contre trois principaux risques : le

foudroiement direct, le courant de foudre qui se propage à travers le réseau

de distribution électrique, et les champs électromagnétiques générés dans

l’atmosphère. Les évolutions technologiques ont rendu les équipements

électriques et électroniques plus sensibles aux variations de tension, et leur

protection est une nécessité, à la fois pour assurer la continuité de service

des équipements et pour des raisons économiques et de sécurité. L’éclairage

extérieur à led, tout comme les IRVE et les installations de vidéosurveillance

sont parmi les solutions qui nécessitent une protection particulière, d’autant

que les phénomènes météorologiques violents ont tendance à s’intensifier

ces dernières années.

Le sujet de la protection foudre des équipements

électriques et électroniques situés à

l’extérieur du bâtiment n’est pas à prendre

à la légère. « Le changement climatique crée de nouvelles

dynamiques météorologiques, avec des phénomènes

plus violents qui se répètent plus fréquemment

», explique en préambule Florent Ivankovics,

responsable du développement commercial en

protection contre les surtensions chez Mersen. Par

ailleurs, l’électrification des usages et la nécessité

d’améliorer la performance énergétique des équipements

sont aujourd’hui deux drivers du marché des

équipements électriques et électroniques. Les choix

technologiques permettant de répondre à ces problématiques

ont impacté la robustesse des équipements,

qui intègrent de plus en plus de composants

extrêmement sensibles aux variations de tension.

On retrouve cependant les mêmes problématiques

de protection, qu’il s’agisse d’équipements intérieurs

ou extérieurs. Des équipements de plus en plus

soumis aux variations de tension, qu’elles soient de

cause atmosphérique ou non atmosphérique.

Quand on parle de protection foudre pour les

équipements situés à l’extérieur du bâtiment, il faut

distinguer deux zones. La première, située sous le

système de protection contre la foudre, c’est-à-dire

couverte par un paratonnerre. La seconde, non

couverte par un paratonnerre. Plusieurs phénomènes

de dommages peuvent intervenir, comme

l’explique Jérôme Laulan, directeur général de

DEHN France, « si un éclair tombe à proximité de

l’installation, cela crée un champ électromagnétique

dans l’air, mais aussi un gradient de tension qui se

propage dans la terre. Si un éclair passe à proximité

des lignes d’alimentation du bâtiment, cela peut créer

des surtensions sur le réseau. Elles sont traitées de

la même manière que les phénomènes atmosphériques

».

Pour les IRVE et l’éclairage, un impact de foudre

à proximité est un événement fréquent. Pour les

équipements alimentés par des réseaux extérieurs,

les surtensions de manœuvre sont moins

spectaculaires, mais leur occurrence quotidienne

crée des dégradations progressives qui finissent

par les altérer ou les détruire, comme l’explique

Aurore Alric, chef de produit, groupe Citel : « Par

exemple, les IRVE, l’éclairage public et les caméras

de surveillance situées à proximité de lignes de

trains sont soumis à des perturbations externes,

générées par le couplage sur le réseau, qui crée

des surtensions. La perturbation est de l’ordre de

la dizaine ou de la centaine d’ampères, ce qui est

très faible et ne dure que quelques microsecondes.

Mais ces perturbations accélèrent le vieillissement

des composants internes. »

Les parafoudres permettent de se protéger contre

ces différentes variations de tension, en conservant

une tension résiduelle aux bornes de l’équipement

électrique inférieure à la tension de tenue

au choc de l’équipement.


Protéger, mais pourquoi ?

Les installations doivent être protégées pour

assurer la continuité de service des équipements,

et éviter les pannes et les destructions. Certaines

applications, à l’image de la vidéosurveillance, sont

critiques, comme l’illustre Florent Ivankovics :

« Si on a investi dans un parc vidéo et que l’installation

est hors service, cela génère une perte de

sécurité. » Pour les IRVE ou l’éclairage public, qui

doivent apporter un service 24 h/24, le risque

est l’arrêt de service. D’autant que pour certaines

installations comme l’éclairage, la maintenance

nécessite un déplacement sur site avec

des nacelles, ce qui se révèle très complexe et

coûteux. Pour les IRVE positionnées sur des aires

d’autoroute, l’accessibilité génère des coûts de

déplacement élevés.

Par ailleurs, au-delà de la criticité, les coûts

d’investissement de ces installations ne sont

pas à négliger. Une ville, par exemple, remplace

ses installations d’éclairage extérieures par des

candélabres à led, souvent en raison des gains

énergétiques à la clé, qui permettent de financer

in fine l’installation. En cas d’altération des équipements

causée par les surtensions, le temps de

retour sur investissement se retrouve très sérieusement

grevé et l’objectif initial de performance

énergétique n’est pas atteint.

Dans les trois cas, l’objectif est de garantir l’immunité

des installations. Les équipements extérieurs

subissent les mêmes problématiques que

les équipements intérieurs, avec des variations

de tension sur le réseau, auxquelles s’ajoute le fait

d’être soumis aux risques de foudroiement direct.

LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

Pour les IRVE, « les surtensions peuvent également

endommager les cartes électroniques des écrans

digitaux situés sur les bornes, les rendant hors

service », précise Claude Fossé, responsable marketing

produits, électrification business, ABB.

Au-delà de la continuité de service, il faut protéger

la borne pour éviter d’altérer les batteries des

véhicules qui y sont raccordés. Ces dernières ont

des tensions de tenue au choc de l’ordre de 2,5 kV.

Une altération des batteries peut engendrer des

phénomènes de responsabilité en cascade, car le

dommage est causé par la borne à un véhicule

appartenant à un tiers. C’est le rôle de l’exploitant

de garantir la sécurité de la charge.

Concernant les installations de vidéosurveillance,

les caméras sont des équipements onéreux

qui sont très exposés lorsqu’ils sont situés

en extérieur. « Comme les informations issues

des caméras sont ramenées dans le bâtiment, les

surtensions peuvent se propager et endommager

le réseau de communication », explique Claude

Fossé.

Par ailleurs, les réseaux situés en zone urbaine

sont moins exposés au risque électrique, car les

surtensions sont diluées. « Les zones non urbaines

sont plus exposées et il est intéressant de mettre en

œuvre aussi des solutions de protection différentielle

avec réenclencheurs automatiques pour maîtriser

la continuité de service et les coûts de maintenance

de l’installation », précise Claude Fossé.

Que prévoit la réglementation ?

La norme NF C 17-200 régit la protection des

équipements reliés aux réseaux électriques extérieurs.

Une analyse du risque foudre est nécessaire

pour savoir s’il faut mettre en œuvre un

Quels sont les risques ?

Les risques sont les mêmes, quel que soit l’équipement,

mais les produits installés sont plus ou longueurs de câbles entre les armoires électriques

parafoudre. Cette analyse prend en compte les

moins sensibles aux variations de tension. Les et l’équipement, le niveau de foudroiement de la

équipements sont conçus pour des tensions de zone (Ng), soit le nombre de coups de foudre par

tenue au choc particulières. « Les équipements kilomètre carré et par an, ainsi que la robustesse

électriques et électroniques domestiques admettent de l’équipement, définie par la valeur de tenue au

généralement un niveau de résistance de 1,5 kV. La choc. « Par exemple, l’éclairage est classé catégorie

2, avec une tension de claquage de 2,5 kV. Si la

conception des équipements impacte les choix technologiques

et les coûts de la protection », explique longueur de déploiement divisée par la valeur Ng

Jérôme Laulan.

est supérieure à la robustesse de l’équipement, alors

Les évolutions technologiques ont rendu les la norme impose l’installation d’un parafoudre »,

équipements sensibles. Par exemple, les leds explique Aurore Alric.

ont une faible tenue au choc, de 1,5 kV à 2,5 kV La norme NF C 15-100, révisée en 2024, explique

selon les produits. Avant la led, les sources, les le besoin de renforcer les nouvelles applications

ballasts ferromagnétiques et les transformateurs face à des risques nouveaux. « Les technologies

étaient bien plus résistants. Aujourd’hui, les basées sur de l’électronique sensible nécessitent une

luminaires à led sont composés de cartes électroniques,

de semi-conducteurs et de drivers, kovics. « La norme se base sur la conséquence des

immunité plus importante », précise Florent Ivan-

qui sont des composants électroniques extrêmement

sensibles. Alric. Dans le détail, la NF C 15-100 liste une

surtensions sur les installations », ajoute Aurore

...

Jérôme Laulan,

directeur général de

DEHN France.

Aurore Alric, chef de

produit, groupe Citel.

© DEHN

© Citel

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LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

... série d’applications à protéger en priorité dans Comment prémunir les installations

les bâtiments tertiaires, industriels ou recevant

du public, quelle qu’en soit la taille, et prévoit la

mise en œuvre de protections. Parmi les équipements

à protéger, la NF C 15-100 retient les coffrets

de distribution, les équipements de vidéosurveillance,

ainsi que les IRVE accessibles au

public. « La norme prend en compte cinq critères,

qui définissent l’obligation d’installer ou non un

parafoudre à l’origine de l’installation », poursuit

Aurore Alric.

Il existe ensuite des recommandations et des

obligations pour la mise en œuvre de parafoudres

supplémentaires. La NF C 15-100 amène une exigence

de mesurer les longueurs de câbles entre

l’équipement et le dernier parafoudre qui le protège.

Si cette longueur est supérieure à 10 mètres,

il faut installer un parafoudre supplémentaire au

plus près de l’équipement. « La surtension gagne

en importance au fil de son parcours dans le câble

cuivre et double à 10 mètres de longueur », précise

Jérôme Laulan. Enfin, la surtension ne doit pas

dépasser le niveau de robustesse de l’équipement.

Dans le détail, les IRVE doivent être protégées

par un parafoudre côté AC (courant alternatif),

du réseau de distribution d’électricité à la borne,

et par un parafoudre côté DC (courant continu),

entre la sortie de la borne et le véhicule. La mise

en œuvre des protections dépend de la configuration

de l’IRVE. « La plupart des fabricants

intègrent des parafoudres directement dans la

borne », précise Florent Ivankovics. « Par ailleurs,

la nouvelle norme NF C 15-100 recommande de

mettre en œuvre une protection différentielle pour

les IRVE, de type F, et impose le type B si la borne

n’intègre pas la détection de courant continu de

défaut de 6 mA DC et de protéger les lignes cuivre

des réseaux de communication », explique Claude

Fossé.

Pour les caméras et les IRVE, il faut protéger les

alimentations courant fort, mais aussi courant

faible, incluant les réseaux Ethernet, les bus de

contrôle, les bus de séries et les fils téléphoniques.

L’éclairage public n’est pas abordé par la

NF C 15-100. En revanche, les retours d’expériences

du marché ont souligné la grande sensibilité

des drivers led, qui supportent très peu les

variations de tension, et la NF C 17-200 fixe les

règles de base. Au-delà des réglementations, il

existe des bonnes pratiques, qui listent la valeur

ajoutée des installations de protection foudre.

« Les assurances font de plus en plus de préconisations

pour protéger les installations en renforçant

leur immunité », précise Florent Ivankovics. Sans

oublier le réseau qui assure la gestion de l’éclairage,

avec une protection courant faible.

extérieures ?

La protection dépend toujours de l’application à

protéger et « l’objectif est de déployer une protection

en cascade : du plus gros au plus fin, chaque étape

travaillant en redondance », explique Florent Ivankovics.

Dans les faits, les règles de mise en œuvre de

la protection foudre diffèrent assez peu entre des

installations extérieures et un bâtiment. À l’entrée

de l’alimentation électrique, il faut intégrer dans le

TGBT un parafoudre de Type 1 en présence d’un

paratonnerre et de Type 2 en son absence, autant

sur le réseau courant fort que sur le réseau courant

faible. « Il est également pertinent d’ajouter des

protections en série au parafoudre, notamment des

fusibles ou des disjoncteurs », précise Claude Fossé.

S’il y a des équipements sensibles, un parafoudre

de Type 2 ou 2+3 doit être installé dans le tableau

divisionnaire. En complément, un parafoudre de

Type 2 ou 3 doit être installé au plus près de l’équipement

à protéger, notamment si la longueur de

câble entre le tableau divisionnaire et l’équipement

est supérieure ou égale à 10 mètres. « Ces solutions

peuvent également être combinées avec une protection

différentielle et réenclencheur automatique, ce

qui assure la continuité de service et la sécurité de

l’installation, car si on perd l’éclairage ou la vidéo,

on perd en sécurité », rappelle Claude Fossé.

D’un point de vue général, les caméras de vidéosurveillance,

les candélabres et les IRVE sont des

sous-ensembles, qui sont donc situés en fin de

ligne sur le réseau. Dans le maillage global, les

sous-ensembles représentent le dernier niveau à

protéger et il est important de leur apporter une

protection directe située au plus près.

Protéger les IRVE

Dans le détail, pour les IRVE, la mise en œuvre

des parafoudres dépend de la typologie de l’installation.

Les IRVE sont pourvues d’un écosystème

propre, avec une entrée AC, un convertisseur, et

une sortie en DC. Les produits DC affichent des

tensions variables et il faut choisir la protection

adaptée. Les règles sont les mêmes que dans n’importe

quelle installation pour la protection du

TGBT. Ensuite, un parafoudre de Type 2 est intégré,

soit dans le tableau divisionnaire, soit directement

dans l’IRVE, dépendant de la longueur de

câble. « Pour les IRVE de taille importante, l’intégration

d’un parafoudre ne pose aucun problème de

place, ce qui n’est pas le cas des Wallbox ou des IRVE

de petite taille, qui nécessitent d’ajouter une boîte de

jonction à proximité directe de la borne, pour y intégrer

les parafoudres », explique Aurore Alric. Sans

oublier de protéger le réseau de données cuivre

avec des solutions adaptées.

...


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© Citel

© DEHN

Schéma des parafoudres proposés par Citel pour les applications IRVE.

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LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

Le parafoudre DEHNcord de DEHN intégré dans la logette de bas de poteau pour

protéger un lampadaire.

...

Protéger les installations d’éclairage urbain

La protection des installations d’éclairage public a

nécessité des développements produits bien spécifiques.

La problématique pour ces installations

est liée au très faible espace pour intégrer des parafoudres.

Ils sont intégrés soit dans la logette en bas

de poteau, soit dans le candélabre, ou les deux. « La

France est l’un des rares pays à intégrer un parafoudre

dans la logette, ce qui simplifie considérablement

la maintenance. Dans la plupart des pays,

les parafoudres sont intégrés au candélabre, au plus

près du driver », précise Aurore Alric. Les fabricants

intègrent parfois des parafoudres en tête de

luminaire, ainsi qu’une protection de classe 1 ou 2

en fonction de l’équipement, avec des parafoudres

installés dans les boîtiers de raccordement en pied

de poteau, pour renforcer la protection de tête.

« Souvent, les fabricants et les utilisateurs se

reportent uniquement à ce cheminement. Notre

expérience en France et à l’international nous a

montré qu’il faut prévoir une protection plus large

côté réseau en protégeant l’ensemble de la ligne de

pilotage de l’éclairage », précise Florent Ivankovics.

L’éclairage connecté apporte de nouveaux risques

pour les installations. Le protocole de gestion de

l’éclairage extérieur, Zagha, crée des nœuds de

communication sur le luminaire et les capteurs

de présence. Il faut donc protéger les luminaires

et les capteurs avec des parafoudres conçus spécialement

pour les réseaux de données AC et data.

En fonction de l’augmentation du paysage urbain

et des adaptations, surcharges, ou modifications

de réseau, cela peut avoir un impact significatif

sur la qualité de l’énergie, et générer des variations

de tension résiduelles ou permanentes,

dont l’intensité peut être inférieure à la tension

de déclenchement du parafoudre.

Enfin, la norme RoHS interdit la mise sur le marché

de certaines substances, notamment le mercure

qui sera banni en 2027. Le marché de l’éclairage

passe massivement à la led et aux solutions

de pilotage. Les fabricants de parafoudres suivent

de près ces évolutions. Le marché de l’éclairage

dispose de retours d’expériences et a conscience

des risques liés à la foudre et aux surtensions. Les

parafoudres sont donc installés systématiquement.

Protéger les installations de vidéosurveillance

S’il y a des caméras de vidéosurveillance, c’est

qu’il y a des lieux à protéger. L’évolution des

réseaux de vidéosurveillance vers le PoE (Power

over Ethernet) nécessite des protections adaptées,

notamment des parafoudres PoE.

Choisir des solutions de protection adaptées

Pour faire face aux besoins de continuité de service

des installations, les fabricants ont fait évoluer

leurs gammes pour les adapter aux particularités

de chaque application à protéger. Quand

on parle protection foudre, cela inclut les varistances,

les disjoncteurs ou les fusibles en série au

parafoudre. « L’avantage du disjoncteur est qu’il ne

nécessite pas d’être remplacé comme un fusible en

fin de vie du parafoudre, précise Claude Fossé.

Les clients ne cherchent pas uniquement à protéger

leurs installations. Ils ne souhaitent pas que le système

se déclenche », poursuit-il. Si le parafoudre

est en fin de vie, le disjoncteur se déclenche et

l’installation fonctionne sans protection. Il est

intéressant d’avertir les clients lorsqu’un parafoudre

arrive en fin de vie. Cela permet d’améliorer

la continuité de service tout en donnant la

priorité à la sécurité.


Les solutions dédiées aux TGBT

Pour la protection du TGBT en présence d’un

parafoudre, Mersen propose la gamme K1,

constituée de parafoudres de Type 1+2, qui

offrent une capacité de 12,5 kA en Iimp. Le parafoudre

de Type 1 de Dehn, baptisé DEHNshield,

correspond également aux critères minimums

exigés par la NF C 15-100, avec une capacité

d’écoulement minimale de 12,5 kA par phase.

Citel a développé une nouvelle gamme de parafoudre

de Type 1, DACN1-25CVGS/SC. Les produits

de la gamme protègent des courants de choc

jusqu’à 25 kA par pôle. Ces parafoudres sont plus

robustes que les 12 kA exigés par la NF C 15-100.

Ils intègrent également un compteur de courant

de foudre, pour connaître l’état de l’installation et

faire de la maintenance prédictive.

Les solutions dédiées aux IRVE

Pour la protection du côté DC des IRVE, Mersen

propose des parafoudres jusqu’à 1 500 V, au travers

des gammes K1 DC et K2 DC. « Les produits

DC ont des tensions variables et il faut choisir la

protection en lien avec celle-ci », précise Florent

LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

La gamme K1 de Mersen est constituée de

parafoudres de Type 1+2, qui offrent une capacité

de 12,5 kA en Iimp.

Ivankovics. Mersen a donc dévoilé une série de

produits sous la gamme EV-SPD, exclusivement

destinés aux IRVE, qui continue de s’étoffer. En

présence d’un paratonnerre, Dehn propose, pour

la protection du côté DC des IRVE, les gammes

DEHNcombo et DEHNsecure, des parafoudres

de Type 1 adaptés à cette application. En l’absence

d’un paratonnerre, Dehn a développé la gamme

de parafoudres de Type 2 DEHNguard DC.

Pour les réseaux de communication des IRVE,

Citel a développé la gamme DLA, constituée de

parafoudres basse-tension compacts, à encastrer

sur rails DIN. Dehn a mis sur le marché la

© Mersen

© Citel

Citel a lancé une nouvelle

gamme de parafoudre de

Type 1, DACN1-25CVGS/SC.

Les produits de la gamme

protègent des courants de

choc jusqu’à 25 kA par pôle.

...

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La gamme de parafoudres

de Type 2 DEHNguard,

dont certains produits sont

équipés de la technologie

ACI (Advanced Circuit

Interruption).

Commande de

réenclenchement

automatique F3C-AR

d’ABB.

© ABB

Les parafoudres

DEHNcombo de Type 1

protègent le côté DC des

IRVE.

...

© DEHN

© DEHN

40 j3e 916 / MARS 2025 - www.filiere-3e.fr

LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

Suivre le fonctionnement des organes

de protection

« Les parafoudres connectés eOVR d’ABB, combinés

avec l’unité de contrôle SCU200 et leur serveur Web

intégré, permettent de fournir des données sur la qualité

du réseau et l’état du parafoudre pour assurer une

continuité de service et une maintenance prédictive.

Vous recevez un SMS en cas de vieillissement important

du parafoudre ou le parafoudre est mal raccordé

à la terre, par exemple », explique Claude Fossé.

Certains parafoudres de Mersen intègrent la technologie

POP, duplicable à un ensemble d’applications,

qui permet le réenclenchement automatique

du réseau, pour améliorer la continuité de service.

Terra est une autre technologie phare de Mersen,

permettant de visualiser le lien à la terre de l’équigamme

YellowLine, qui compte de nombreuses

références pour les réseaux Ethernet, les bus

industriels, les réseaux 48 V…Pour les IRVE, il

est intéressant de combiner parafoudre et différentiel

avec réenclencheur automatique. Les

réenclencheurs automatiques F3C-AR combinés

aux interrupteurs différentiels F200 d’ABB permettent

d’éviter des déclenchements intempestifs

liés à la foudre et de réenclencher le système pour

des installations difficiles d’accès ou nécessitant

une intervention coûteuse sur site.

Les solutions dédiées à l’éclairage

Les installations d’éclairage nécessitent des produits

spécifiques, développés pour répondre

aux contraintes de faible encombrement. Dehn

propose la gamme DEHNcord, à intégrer dans

la logette ou dans le mât, sous forme de connec-

Dehn publie un e-book pour saisir

les particularités de la protection

foudre des IRVE

Pour aider ses clients à

appréhender les enjeux

de la protection foudre

des IRVE, Dehn publie un

e-book. Ce guide explique

le contexte et délivre des

informations générales sur

la protection des bornes

de recharge publiques.

L’objectif est d’expliquer

les raisons de protéger ces

équipements et d’orienter

les clients vers les bonnes

réponses techniques aux

différentes problématiques,

en leur proposant des

solutions produits. L’e-book

offre une double lecture

en s’adressant à la fois aux

spécialistes de la protection

foudre – en rappelant

entre autres les obligations

de la NF C 15-100 – et

aux non-spécialistes,

notamment les bureaux

d’études généralistes, les

opérateurs de bornes de

recharge ou les fabricants

d’équipements électriques

et électroniques.

teurs compacts. « Ces parafoudres sont les couteaux

suisses de la protection fine. Ils s’installent

sur rail DIN et sont adaptés aux installations

monophasées ou triphasées », explique Jérôme

Laulan. Citel a développé une large gamme de

produits dédiés à l’éclairage. Les parafoudres de

la gamme DLPM sont installés dans la logette de

bas de poteau, embrochés sur rails DIN, et fonctionnent

à déconnexion mécanique. Pour protéger

les réseaux de gestion de l’éclairage, Citel

a développé le parafoudre AC Dali : MLPC1-

230L-V/DL. Ce parafoudre protège le réseau AC

et le réseau de communication.

Les solutions dédiées à la vidéosurveillance

Pour les installations de vidéosurveillance, ABB

a développé des parafoudres data pour assurer

la protection des communications : la solution

OVR CCTV permet de protéger les lignes vidéo.

De son côté, Citel a développé la gamme MJ8,

pour protéger les réseaux PoE, avec notamment

le parafoudre MJ8-POE-C6A dédié aux caméras.

© DEHN

e-book de DEHN France :

« Protéger vos installations IRVE

contre la foudre et les surtensions ».


© DEHN

© ABB

pement de protection. Comme l’explique Florent

Ivankovics, « on oublie que la terre est le premier

organe de protection. Si la terre est de mauvaise qualité,

le parafoudre ne fonctionne pas correctement ».

D’où l’importance de s’assurer de sa bonne qualité.

Pour les réseaux Ethernet, Dehn a conçu la

gamme de parafoudres DEHNpatch, à installer

dans les baies informatiques ou en extérieur au

plus près des équipements. « Cette gamme permet

de protéger tous les réseaux courants faibles, avec

LES DOSSIERS DU MOIS

Protection foudre

Parafoudre connecté

eOVR d’ABB. Schéma applicatif de la solution eOVR d’ABB.

Parafoudre DEHNpatch pour protéger les réseaux

Ethernet, ici en extérieur pour protéger une caméra.

La qualité de la terre, un sujet à ne pas éluder

Le premier organe de

protection contre la foudre

et les surtensions est la

qualité de la terre. Souvent,

elle n’a pas le bon niveau

de résistance. Certaines

caractéristiques du sous-sol

peuvent attirer la foudre,

notamment des sources

ou la présence de minerai

radioactif. Tout ce qui crée

une ionisation peut faciliter

l’attachement de la foudre.

La résistivité du sol n’est

pas constante, car certaines

veines sont plus conductrices.

Les actions clés pour améliorer

la qualité de la terre :

• Augmenter la conductivité

du sol en traitant le sol

avec des substances

conductrices et maintenir

un bon niveau d’humidité.

• Accroître la surface de

contact en installant

plusieurs piquets de terre

ou utiliser des bandes

métalliques enterrées pour

maximiser le contact avec

le sol.

des produits adaptés selon les tensions, les types de

signaux de fréquence et le facteur de forme, pour

s’adapter à l’encombrement ou au mode de fixation.

Nous devons prendre en compte ces caractéristiques

propres dans les produits pour ne pas

polluer les signaux de transmission », explique

Jérôme Laulan. Lorsque le parafoudre meurt, il

laisse tout de même passer le signal de communication

en alertant les opérateurs de la nécessité

de le remplacer.

Les fabricants développent constamment des

produits pour suivre les évolutions technologiques,

avec notamment différents standards de

tensions. Ils s’orientent vers de plus en plus de

finesse dans la typologie des applications. La tendance

est de comprendre comment protéger au

mieux et au plus près de l’équipement, et de proposer

des approches par solutions globales, enrichies

avec des organes de suivi pour simplifier la

maintenance de l’installation et prévoir la fin de

vie des parafoudres.

Alexandre Arène

• Utiliser des matériaux

performants. Dans ce cas,

on privilégie le cuivre

ou l’acier galvanisé pour

les conducteurs, ou des

alliages spécifiques

dans les environnements

corrosifs.

• Optimiser la conception en

répartissant les courants

de défaut de manière

efficace et en réduisant les

distances entre les points

de mise à la terre et les

équipements sensibles.

© ABB

Pour protéger les réseaux

de gestion de l’éclairage,

Citel a développé le

parafoudre AC Dali :

MLPC1-230L-V/DL.

• Surveillance continue et

amélioration des connexions

par l’installation de

dispositifs de surveillance

pour suivre en temps réel la

résistance de la terre. Il est

recommandé d’effectuer des

contrôles réguliers.

• Respecter les normes en

se conformant aux normes

NF C 15-100 et NF EN 62 305

pour garantir la sécurité et

la fiabilité du système de

mise à la terre.

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© Citel

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LES DOSSIERS DU MOIS

Éclairage

La connectivité en

éclairage extérieur

À l’heure où les collectivités cherchent par tous les moyens (même

en éteignant complètement au cœur de la nuit) à faire des économies

sur leurs consommations, les fabricants ont développé des outils de

plus en plus performants pour les aider à devenir écoresponsables et à

mutualiser les services. Car il s’agit bien de services que la connectivité

de l’éclairage public propose. Nous avons interrogé quatre industriels

(bien entendu, ils sont très nombreux à intervenir dans le domaine) qui

nous présentent leurs solutions.

© Groupe Ragni. Photo Frédéric Le Quéré

Garantir l’attractivité des territoires

Chez Lacroix-City, l’éclairage public appartient

désormais à la division Lacroix-Environment qui

développe les systèmes de gestion. Céline Pruefert,

responsable communication, nous livre la définition

de la connectivité selon le fabricant : « il s’agit

de contribuer au développement d’écosystèmes de

vie plus durables grâce à des technologies connectées

utiles, robustes et sécurisées ». « La gestion de l’éclairage

s’organise selon les besoins de nos clients, complète

Cédric Milandre, directeur général, avec pour

objectif d’assurer la sécurité et garantir l’attractivité

du territoire, de maîtriser et d’optimiser les budgets

d’investissement et de fonctionnement, et ce, tout en

préservant la biodiversité. »

L’offre de gestion intelligente de l’éclairage public

permet aux villes et aux opérateurs de piloter la

lumière au bon moment, surveiller les équipements

et contrôler les consommations d’énergie. « Pendant

la crise du Covid, explique Cédric Milandre, et plus

particulièrement, lors du confinement, les collectivités

se sont rendu compte qu’elles n’avaient pas les

solutions pour abaisser l’éclairage public à distance

en dehors des plages horaires habituelles, et que les

équipes devaient aller armoire par armoire changer

les heures de fonctionnement. »

Autres facteurs d’accélération des solutions connectées

: l’augmentation des coûts énergétiques qui a

incité les communes à surveiller leurs consommations

et donc à prioriser les investissements ; l’arrêté

de 2018 qui a attiré l’attention sur la partie liée à l’environnement

; les aides de l’État (le Fonds vert) qui

ont aidé les collectivités à renouveler plus vite leur

parc ; enfin, à partir de 2027, les lampes à décharge

seront interdites de mise sur le marché européen, ce

qui va aussi accélérer le déploiement de la led et des

solutions de gestion.

Lacroix-Environment a développé des écosystèmes

de gestion faciles à mettre en œuvre, intuitifs,

connectés et interopérables. « Forts d’une expertise

de plus de 20 ans, nous maîtrisons l’ensemble de la

chaîne de A à Z, ajoute Cédric Milandre. Les produits

connectés vont communiquer par les réseaux

pour remonter les informations, via une plateforme

de gestion des données, que l’on appelle aussi supervision.

Il s’agit de la Tegis Web chez Lacroix-Environment

: un outil d’exploitation du parc d’éclairage

public qui permet de recueillir les données, de les

mettre en forme, les analyser, de piloter les points

lumineux, gérer la surveillance, les états de fonctionnement

des armoires et des points lumineux.

Nos clients choisissent de ne connecter que l’armoire

ou que le point lumineux. Nos solutions sont modulaires,

évolutives, interopérables, pour un éclairage

responsable. »


Pour Cédric Milandre, l’interopérabilité des produits

est un impératif. Les systèmes transmettent

des informations par des API (Application Programming

Interface) qui connectent des logiciels,

des services et des applications d’environnements

différents à des solutions tierces. « Notre objectif

n’est pas de rendre la collectivité prisonnière de notre

marque, poursuit Cédric Milandre, mais qu’elle ait

une réelle adhésion aux solutions de gestion de leur

parc d’éclairage public. »

À la surveillance, le pilotage et la remontée des

consommations d’énergie, on peut adjoindre la

détection utilisée soit localement, soit en télégestion.

Ainsi, Lacroix-Environment a développé Tegis

Lighting Plus et Détection qui offre une installation

de détection et de gestion intelligente connectée,

à distance, au travers du logiciel LX Connect –

Tegis Web.

Lacroix vient tout juste de développer Tegis Lite, une

offre de gestion connectée d’allumage et d’extinction

de l’éclairage. Elle s’inscrit dans l’écosystème de

gestion intelligente de l’éclairage public Tegis pour

répondre aux besoins des syndicats d’énergie et des

collectivités en matière de commande connectée

des installations d’éclairage public. Tegis Lite est une

unité de contrôle communicante dédiée à la commande

connectée des armoires d’éclairage public.

Elle propose un paramétrage à distance et la possibilité

de piloter deux horloges astronomiques de

manière indépendante.

« Pour nous, la technologie est au service des usages

et des communes, affirme Cédric Milandre. Tegis

est une offre modulaire et évolutive qui s’adapte aux

besoins des différentes zones des villes et collectivités :

aussi bien aux centres-villes, quartiers résidentiels,

quartiers d’affaires, rues piétonnes, parcs et jardins,

etc. ; et pour tout type de collectivité : petites communes

(regroupées au sein d’un syndicat d’énergie par

exemple), villes moyennes, plus autonomes car elles

ont plus de moyens, et métropoles. Les besoins sont différents

et nous, nous nous adaptons aux demandes. »

Interagir avec les différents éléments

de la ville

Pour Baptiste Troin, directeur commercial adjoint

Groupe Ragni, « la connectivité en éclairage public

permet d’interagir avec des éléments de la ville dans

les deux sens : charger des éléments, et remonter

des informations, afin de créer de nouvelles interactions

avec des usages de la ville (services et fonctions

pour améliorer les usages), optimiser et maîtriser les

consommations, que ce soit pour diminuer l’impact

CO 2

ou s’adapter aux évolutions technologiques,

réglementaires, à des nouveaux services. Connecter

la ville aujourd’hui peut faciliter la ville de demain. »

Thierry Suzanne, directeur commercial, société

LES DOSSIERS DU MOIS

© Lacroix-Environment

Éclairage

SEVe, marque du Groupe Ragni, précise : « SEVe

propose une plateforme qui collecte les données de 20

à 25 sociétés différentes en fonction des cas d’usage

que la ville va adresser. SEVe Connect travaille sur la

problématique de la ville, sur son projet à long terme,

et déploie un plan en fonction des besoins. Tout est

paramétrable, modulable, adaptable. Nous pouvons

aussi analyser ce qui est déjà installé pour un diagnostic

affiné. »

Les solutions sont compatibles avec plusieurs technologies

: courant porteur, réseau longue portée et

basse consommation, comme le

LoRaWAN (Long Range Wide Area Network),

technologies cellulaires, etc. La gestion s’effectue soit

à l’armoire, soit au point lumineux et permet d’obtenir

des informations de fonctionnement, telles que

la consommation, de créer des groupes, de faire une

programmation calendaire, de l’allumage/extinction

automatiques, de la réduction de puissance ;

en résumé, toutes les fonctionnalités traditionnelles

d’un logiciel de télégestion, mais pas uniquement.

« Sachant qu’au-delà de la fourniture de la solution et

de l’installation, de la configuration initiale, poursuit

Thierry Suzanne, nous disposons d’une offre de service

pour accompagner les clients dans l’exploitation

de leurs solutions. Une petite collectivité n’a souvent

pas les ressources humaines techniques pour utiliser

un logiciel, pour le comprendre, pour changer le

programme, ou les groupes, analyser les notifications

de défaut ; nous pouvons l’accompagner grâce à un

service optionnel de suivi de l’installation. Dès qu’un

dysfonctionnement est signalé, on indique les délais

d’intervention ou de résolution du problème et on

transfère les informations au service technique de la

ville ou à l’installateur. »

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© Lacroix-Environment

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LES DOSSIERS DU MOIS

Éclairage

... Et Baptiste Troin d’ajouter : « Nous avons répertorié

70 cas d’usage que nous pouvons connecter à la plateforme.

Les capteurs permettent de compter le nombre

de personnes sur une place par exemple et d’augmenter

le flux lumineux ou de l’abaisser selon le cas ; autre

exemple, si le niveau d’eau de la rivière est particulièrement

élevé, les capteurs envoient l’information afin

que l’éclairage public reste à un niveau suffisant pour

assurer la sécurité des usagers. »

Novéa Énergies, marque de luminaires solaires du

Groupe Ragni, a développé un capteur qui vient

se brancher sur leur luminaire, le Novcom Z. « On

récupère, en pied de mât, les données de fonctionnement

du luminaire en local, en Bluetooth, explique

Thierry Suzanne, et on reprogramme le luminaire

de façon très simple grâce à une application sur un

téléphone. Si, plus tard, la collectivité souhaite intégrer

ces luminaires à un projet intelligent, il suffit,

sans intervention humaine, de passer à une gestion

connectée via un logiciel. Ainsi, la solution évolue en

même temps que la montée en compétence de la collectivité.

»

© Groupe Ragni

Le client choisit le nœud, le luminaire, même d’un

autre ou de plusieurs fabricants.

SEVe, en collaboration avec Novéa Énergies, est en

train d’équiper 120 villages au Sénégal de 36 000

luminaires solaires. Le Groupe Ragni

s’implique à la fois dans la fourniture de matériel

et dans l’installation et la maintenance de ces équipements

pendant 6 ans. Il fournit la prestation sur

toute la chaîne de valeur sur une durée de 6 ans.

SEVe intervient au niveau de son logiciel pour recevoir

des informations de fonctionnement des luminaires,

savoir s’ils sont opérationnels, si un nettoyage

des panneaux solaires est nécessaire, s’il faut changer

une batterie, etc.

Baptiste Troin souligne « qu’il est très important de

disposer de ces informations afin de prévoir ou d’anticiper

les pannes et de recalculer le projet pour redimensionner

l’installation, avec, en support, les techniciens

SEVe qui accompagnent la collectivité. »

Deux autres projets sont lancés en France avec plus

de 30 000 luminaires connectés associés à la gestion

de l’éclairage public, des déchets et à la gestion de

l’eau. Selon Baptiste Troin, « il s’agit essentiellement de

bien identifier la problématique du client, bien comprendre

les enjeux, ne pas s’engager trop vite et surtout

prévoir des luminaires qui pourront être connectés

demain ».

Préparer aujourd’hui la ville de demain

Pour Anthony Goffin, expert smart city Signify,

« rendre la ville intelligente consiste à connecter le parc

d’éclairage public de la collectivité à un système de télégestion,

de supervision, mais aussi à un système tiers,

de GMAO (gestion de la maintenance assistée par

ordinateur), de SIG (système d’information géographique).

Un des principaux objectifs de la collectivité

est de réaliser des économies sur les consommations.

On peut atteindre 80 % d’économies d’énergie sur une


rénovation globale. Si on consomme moins d’énergie,

on consomme moins de CO 2

, à peu près dans les

mêmes pourcentages. L’outil de télégestion et de supervision

permet de piloter au mieux les maintenances

non plus curatives mais programmées et plus espacées

grâce à la led. On a constaté des retours sur investissement

de l’ordre de 3 ou 4 ans sur des rénovations

globales (d’une installation d’ancienne technologie)

avec un système de télégestion type Interact City ».

Autre objectif : apporter la lumière au bon endroit,

au bon moment et à la bonne quantité, en y associant

des systèmes de captation de données. « Là, on

dépasse le monde de la lumière, remarque Anthony

Goffin. La première installation de Signify d’éclairage

public connecté a été réalisée à Talence, en 2013. La

ville avait décidé de rénover 100 % de son éclairage

public, ce qui était une petite révolution à l’époque. En

2021, la mairie a décidé de faire évoluer le système

puisqu’il n’y a pas d’obsolescence en la matière. Signify

compte environ 6 millions de points lumineux connectés

dans le monde. En France, le marché croît considérablement

depuis quelques années : nous avons

fourni 200 000 points lumineux connectés dans 800

communes, avec un taux d’installation de systèmes

connectés de l’ordre de 93 % l’an dernier, et de 50 %

en 2024. Notre plateforme Interact City permet de

géolocaliser chaque point lumineux, d’en connaître

les caractéristiques, leur état de fonctionnement.

Par exemple le Syndicat Intercommunal d’Énergies,

d’Équipement et d’Environnement de la Nièvre

(SIEEEN) gère 18 000 points lumineux connectés.

Grâce à l'implémentation d'Interact City, le SIEEEN

a pu améliorer son parc de luminaires en remplaçant

les luminaires équipés de lampes à vapeur de mercure

inefficaces par des luminaires led de haute qualité et à

faible consommation énergétique. Il peut aussi contrôler

et surveiller à distance les nouveaux luminaires et

générer des données sur le fonctionnement et l’optimisation

des ressources énergétiques du département. »

L’outil se présente comme une cartographie qui

indique les caractéristiques des luminaires (puissance,

flux, température de couleur), nécessaires à la

maintenance. Très facilement, l’opérateur est capable

d’identifier la cause de la panne et d’arriver avec les

bons composants pour effectuer la réparation. Plusieurs

utilisateurs peuvent se connecter : les services

techniques de la ville, l’exploitant, le bureau d’études

et Signify avec des accès différenciés.

La cartographie des zones connectées peut afficher

la programmation zone par zone en fonction

des usages : place de centre-ville, rocade, voie piétonne,

piste cyclable, etc., avec un calendrier associé

à chaque espace et un système de détection où des

luminaires qui communiquent entre eux.

« Nous proposons, en solution de base, poursuit

Anthony Goffin, une télégestion point par point pour

LES DOSSIERS DU MOIS

Éclairage

tout type de luminaire Zhaga D4i. Notre système

vient s’interfacer avec un hyperviseur pour faire circuler

les informations de façon bidirectionnelle : données

recueillies sur place envoyées vers Interact City et

vice versa. Les multicapteurs développés par Philips

sont à la fois détecteurs de présence, de bruit, de température,

capables de mesurer les impacts contre les

mâts ou les secousses. »

Toutes les villes, quelle que soit leur taille, peuvent

opter pour la télégestion. Les plus petites communes

feront plutôt de la gestion par point

lumineux et les plus grandes à l’armoire. Les

systèmes connectés ne font pas toujours l’objet

d’une utilisation immédiate, mais ils permettent

d’adapter les installations d’éclairage public

au fur et à mesure de l’évolution des besoins.

Interact City offre également la possibilité de piloter

des installations anciennes, en passant par exemple

par un petit boitier raccordé au driver. Cette solution

est très simple, facile à mettre en œuvre sans intervenir

sur le luminaire. Elle évite aussi aux collectivités

d’éteindre l’éclairage public pour réduire les consommations,

une simple rénovation des armoires suffit à

réaliser d’importantes économies.

« Nos applications sont conçues pour être évolutives,

conclut Anthony Goffin. Nos partenaires et tierces

parties peuvent utiliser les API d’Interact City pour

développer de nouvelles applications de ville intelligente

grâce aux données collectées par le système

d’éclairage connecté. »

Rendre les services interopérables

Avant même de parler de connectivité, Ludovic

Girard, directeur technique Comatelec Schréder

France, précise ce qu’est un luminaire connectable.

« Sur le marché il existe deux interfaces interopérables,

Zhaga et Nema. Les deux ne sont pas incompatibles,

elles peuvent coexister. Quel que soit le protocole, il

faut que l’information remonte sur une seule et même

interface. La question est de savoir si la ville veut utiliser

la télégestion dans l'immédiat ou bien si elle veut

juste s'y préparer et dans ce cas, il faut anticiper. Il

© Signify

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LES DOSSIERS DU MOIS

Éclairage

est alors souhaitable de rendre tout de suite les luminaires

connectables en installant des contrôleurs. »

Avec la télégestion, les municipalités ont accès à de

nouvelles fonctions : changer l’intensité des flux et

le profil nocturne de leurs luminaires, établir un

diagnostic de leurs installations (défaut, surtension,

tension en pied de mât), piloter l’éclairage ; effectuer

la maintenance à distance et recevoir des informations

sur les pannes : quel type de driver à changer

pour éviter de se déplacer plusieurs fois, car une

intervention nacelle au point lumineux est assez

coûteuse (entre 80 et 100 euros).

« À Lille, explique Ludovic Girard, nous avons travaillé

avec des écologues, et on s’est rendu compte

qu’autour de la citadelle de Vauban, en plein centreville,

le parc emprunté par les joggeurs était éclairé

en blanc, ce qui a beaucoup plus d’impact sur les

insectes que l’éclairage ambré. Selon les saisons, et les

heures, nous avons programmé des températures de

couleur plus orangées aux moments où il y a moins

de passage. On peut y associer une détection de présence

avec augmentation et baisse du flux selon la fréquentation.

Autre exemple, lors de nuits pluvieuses,

l’éclairage, qui se reflète dans l'eau ou dans les bandes

blanches, peut représenter une gêne visuelle importante.

La connectivité offre la possibilité d’adapter

les photométries et de faire varier les flux lumineux

en fonction de la densité du trafic. Nous travaillons

avec des partenaires qui collectent ces données de

trafic et en utilisant les luminaires équipés de nœuds

connectés, nous sommes capables d’interagir avec ces

systèmes et de réguler l’éclairage public en temps réel

ou presque (15 minutes). La plus-value est très faible,

© Comatelec Schréder

mais la valeur ajoutée considérable. Ce type d’installation

est efficace sur des voies à trafic relativement

important (autoroute, périphériques, zones rurales). »

Quant à la technologie qui permettrait d’ajuster

l’éclairage à la circulation piétonne ou cycliste (par

rapport aux véhicules), elle existe mais les anciennes

installations ne s’y prêtent pas, car si les luminaires

sont passés à la led, les mâts, quant à eux, n’ont pas

forcément été remplacés, et affichent de trop grandes

hauteurs pour un éclairage pertinent des trottoirs

ou des pistes cyclables ; une rénovation complète de

l’installation est donc nécessaire.

« De plus, ajoute Ludovic Girard, cela peut être

l’occasion d’installer des bornes de recharge de véhicules,

des caméras, des haut-parleurs, des capteurs

pour compter le nombre de passants, pour détecter

uniquement des vélos et non pas des piétons et des

véhicules (pistes cyclables). »

Chez Comatelec, l’interface de supervision s’appelle

Exedra : elle peut piloter des nœuds d’autres

fabricants. « C’est une volonté du groupe de montrer

qu’on est ouvert à tous les échelons, souligne Ludovic

Girard. Nous développons nos propres solutions

connectées depuis les années 2000 et proposons aussi

des systèmes complètement autonomes pour les clients

qui ne souhaitent pas de connectivité (détection de

présence et communication d’un luminaire à l’autre).

Notre interface Exedra LightSync se distingue par sa

capacité à s’adapter dynamiquement aux conditions

extérieures sans nécessiter de capteurs physiques,

grâce à l’utilisation de données produites en continu.

Le système modifie les niveaux d’éclairage et permet

de simplifier le processus de déploiement et de garantir

une solution d’éclairage plus réactive et plus efficace. »

Pour Ludovic Girard, plus on va ajouter de services

et plus on va pouvoir affiner la connexion pour

éclairer juste. « Rendons les installations connectables,

préconise-t-il. Demain, les installations connectées

seront traitées par l’intelligence artificielle parce qu’elle

fera cela bien mieux que nous. Ne sous-estimons surtout

pas l’intérêt d’avoir de la télégestion interconnectée

avec des métiers transverses. »

Dossier réalisé par Isabelle Arnaud,

publié dans Lumières n° 48.

© Comatelec Schréder


SOLUTIONS

Industrie

Des robots modulaires adaptés à l’automobile,

l’industrie générale et la logistique

ABB Robotics poursuit le développement de son portefeuille de grands robots modulaires avec la

mise sur le marché des nouvelles solutions IRB 7710 et IRB 7720. Les nouveaux robots, combinés

aux IRB 5710-IRB 5720 et IRB 6710-IRB 6740 récemment lancés, représentent 46 modèles pour

manipuler des charges utiles entre 70 kg et 620 kg. Ils offrent ainsi aux clients un niveau de

flexibilité sans précédent, un plus grand choix et des performances accrues dans leurs opérations.

Disponibles en 16 nouvelles références, les robots IRB 7710 et IRB 7720 d’ABB sont adaptés pour

prendre en charge des applications dans divers secteurs. Les opérateurs peuvent choisir le modèle

idéal parmi une large gamme de robots ABB afin de gérer diverses applications pour la production de

véhicules électriques (VE), hybrides et thermiques.

www.abb.com

© ABB

© adm21

Automatisation industrielle

Une carte à double canal qui remplace

les instruments encombrants

pour des tests de condensateurs

Mettre à niveau les systèmes industriels avec la carte mère ATX

GMB-AQ67010 est désormais simple. Prenant en charge les processeurs Intel

de 12, 13 et 14e générations et jusqu'à 128 Go de mémoire DDR5, elle offre

une prise en charge multi-écran, une connectivité LAN robuste et une extension

PCIe, idéale pour l’automatisation industrielle et les tâches hautes performances. Il

est possible de personnaliser son PC industriel avec la série Solution-ePC de Contec.

Des processeurs Celeron aux processeurs Xeon, ces systèmes montés en rack 4U offrent

une grande flexibilité. Avec de nombreux emplacements PCI Express et PCI, ils intègrent

parfaitement des cartes d’extension pour l’automatisation, le contrôle et le calcul avancé.

L’automatisation transforme notamment les aéroports grâce à des systèmes d’enregistrement

IA et de bagages intelligents.

www.adm21.fr

CVC

Pompe à chaleur réversible haute

température utilisant le R-290

Carrier présente l’AquaSnap® 61AQ, sa première pompe

à chaleur réversible haute température pour applications

commerciales utilisant le R-290, un réfrigérant naturel avec

un très faible potentiel de réchauffement global (PRG).

L’AquaSnap® 61AQ a été spécialement conçue et optimisée pour

le R-290, combinant l’ingénierie innovante de Carrier avec des fonctionnalités

qui offrent des températures élevées, une efficacité énergétique accrue, une réduction du bruit et des

performances opérationnelles améliorées. Elle peut fournir un chauffage à haute température jusqu’à

75 °C à des températures extérieures aussi basses que – 7 °C et fonctionne efficacement dans des

conditions extrêmes jusqu’à – 25°C. Le design de l’unité la rend adaptée pour diverses applications :

constructions neuves, modernisation ou rénovation. La version monobloc couvre des capacités

de 40 à 140 kW et la version modulaire permet de connecter jusqu’à 4 unités, pour une capacité

atteignant les 560 kW.

www.carrier.com

© Carrier

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SOLUTIONS

Datacenters

L’imagerie thermique au service de la

maintenance et de la continuité de service

L’arrêt d’un datacenter est synonyme de répercussions économiques énormes et

doit être évité à tout prix. Les caméras thermiques permettent de détecter les points

chauds ou les différences de température et de protéger le datacenter des intrusions

indésirables. Armées d’une caméra thermique FLIR, les équipes de maintenance peuvent

facilement diagnostiquer un large éventail de problèmes dans leur centre de données.

Disponibles dans une grande variété de tailles et de résolutions d’image, les caméras

de thermographie FLIR permettent de répondre aux besoins des professionnels de la

maintenance. FLIR Thermal Studio Suite est un logiciel d’analyse et de reporting, conçu

pour aider les équipes de maintenance des datacenters à gérer des milliers d’images et de

vidéos thermiques pour rationaliser le flux de travail et augmenter la productivité.

www.teledyneflir.com

© Flir

© Sauter

GTB

Un nouveau service d’information

centralisée basé sur le cloud

Sauter dévoile son portail client, le Customer Portal, une solution digitale

basée sur le cloud pour centraliser les informations essentielles des

bâtiments. Cette plateforme offre une vue d’ensemble complète et intuitive

pour une gestion simplifiée et efficace. Le Customer Portal est modulable

pour répondre aux besoins spécifiques des clients, selon les services définis.

Les propriétaires et les gestionnaires d’actifs bénéficient d’une visibilité

détaillée sur l’utilisation des locaux, la consommation énergétique, les

émissions de CO 2

, l’état des installations et les coûts d’exploitation. Le tableau

de bord propose des widgets interactifs pour visualiser les indicateurs

clés (IPC), les calendriers de maintenance et l’état des installations. Les

documents importants, tels que licences et rapports et les abonnements, sont

facilement accessibles et téléchargeables.

www.sauter.fr

Modélisation 3D

La démocratisation du scanner 3D

dans le BTP grâce à l’abonnement

Scanny rend le scan 3D accessible à travers une formule de location

par abonnement flexible. Cette solution permet aux entreprises du

bâtiment de capturer des données de site précises et de digitaliser

leurs processus sans investir dans du matériel coûteux, ouvrant ainsi

la voie à des projets plus rapides, précis et collaboratifs. Alors que le

BIM (Building Information Modeling) et la digitalisation sont devenus

des enjeux majeurs pour le secteur de la construction, Scanny se

positionne comme un nouvel acteur en fournissant une solution

d’accès aux scanners 3D. De la capture de la donnée avec un scanner

3D à la réalisation de plans 2D ou à la maquette 3D, il n’y a qu’un

pas. Scanny propose une gamme d’abonnements permettant aux

entreprises de construction, mais aussi à de futurs entrepreneurs de

disposer d’un scanner laser 3D dès deux mois d’engagement.

www.scanny-hub.com

© Scanny

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SOLUTIONS

PoE

Un injecteur PoE+ qui produit un signal réseau de 10 G

L’injecteur PoE+ 10G de TRENDnet, modèle TPE-315GI, combine l’alimentation

électrique avec une connexion réseau 10GBASE-T pour produire un

signal réseau PoE+ 10G. La technologie de détection automatique fournit

de manière pratique la puissance adéquate nécessaire pour alimenter les

appareils PoE ou PoE+. Il suffit de connecter l’injecteur PoE+ 10G à un

commutateur non-PoE, puis faire passer un câble Ethernet avec données

+ alimentation pour mettre en réseau un appareil PoE ou PoE+ jusqu'à

100 mètres (328 pieds) sur un câblage Cat6A ou supérieur. Il convertit ainsi un

port 10G non-PoE en un port 10G avec prise en charge PoE+. Il permet donc la

mise en réseau des appareils PoE, tels que des points d’accès sans fil, des caméras IP,

des systèmes téléphoniques VoIP, des décodeurs IPTV, des contrôles d’accès, etc.

www.trendnet.com

© TRENDnet

© Wago

IRVE

Une solution dédiée à l’optimisation

des infrastructures de recharge

WAGO dévoile le WAGO Application Load Management (WALM), une solution logicielle

avancée permettant une gestion intelligente des IRVE. Elle se distingue par

un pilotage dynamique des charges et un lissage de la consommation des

bornes en fonction de la demande réelle et de la production photovoltaïque

permettant de contrôler les pics de demande électrique. Très facile à installer

et à déployer, aucune programmation n’est à prévoir, le WALM nécessite

un paramétrage minimal tout en s’adaptant aux infrastructures existantes

ou nouvelles. Les utilisateurs bénéficient d’une interface web intuitive, et

accessible aussi bien localement qu’à distance afin d’assurer la gestion et le suivi

des opérations. Une grande flexibilité est offerte grâce à la compatibilité multimarques

avec les bornes du marché via les protocoles standards Open Charge

Point Protocol (OCPP), mais également Modbus/TCP et Modbus RTU.

www.wago.com/fr

Mobilité électrique

Compartiments de chargement

pour deux-roues électriques

Le système CUBE, dévoilé par Walther-Werke, comprend trois, six ou

neuf compartiments de charge, ainsi que des unités techniques et d’alimentation.

Les différents CUBE séduisent par des détails intelligents tels que la gestion

intégrée des câbles, un espace de stockage suffisant pour le chargeur et

l’équipement de l’utilisateur, ainsi que par leur finition de qualité. Grâce aux

matériaux utilisés, le CUBE convient à la fois à une utilisation en intérieur

et en extérieur. Les fermetures par serrures à pièces (consigne), Pin ou RFID

complètent le système. La batterie peut également rester sur le deux-roues

électrique. Il suffit de brancher la prise dans le casier et de faire passer le câble

par la sortie de câble intégrée dans la porte. Chaque casier est équipé de 2 prises

de courant, permettant la recharge de 2 batteries simultanément ou 1 batterie et

1 smartphone, par exemple.

www.walther-werke.fr

© Walther-Werke

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3 QUESTIONS À

Propos recueillis

par Alexandre Arène

‘‘

En 2024, la France a été le pays

avec la plus forte croissance en termes

d’infrastructures de recharge

rapide pour véhicules électriques.

’’

Ion Leahu-Aluas

Cofondateur et directeur général de Driveco

© DR

Face à la montée en puissance des véhicules électriques, le déploiement

d’infrastructures de recharge adaptées devient crucial. Charge France,

une nouvelle association regroupant 13 opérateurs de recharge, s’engage

à investir pour accélérer l’installation de bornes haute puissance. À travers

cette initiative, l’enjeu est triple : dynamiser le marché des véhicules

électriques, garantir un accès facilité au réseau et aux emplacements

stratégiques, et inciter les entreprises à électrifier leurs flottes. Pour Ion

Leahu-Aluas, cofondateur et directeur général de Driveco, la qualité du

service et le développement d’un maillage de recharge haute puissance sont

essentiels pour lever les freins à l’adoption. Il appelle aussi à une stabilité

réglementaire et à des mesures incitatives pour les professionnels.

j3e - Pouvez-vous nous expliquer

l’initiative Charge France ?

Ion Leahu-Aluas – L’association Charge

France regroupe 13 opérateurs de

recharge, qui se sont collectivement

engagés à investir 1 milliard d’euros dès

aujourd’hui pour développer la recharge

haute puissance en France et 3 milliards

d’ici 2028. Pour pouvoir investir en

toute confiance, il faut créer un cadre

normatif favorable. Nos actions visent

donc trois objectifs principaux que sont

l’accélération de la vente de véhicules

électriques en France, l’accès au réseau

électrique et l’accès au foncier, notamment

sur les parkings. Concernant le

développement des ventes de véhicules

électriques, ils sont principalement

achetés neufs par des « early adopters ».

Les entreprises sont très en retard

malgré leurs obligations. L’enjeu est

aujourd’hui de développer des initiatives

pour inverser la vapeur. Les entreprises

ont à la fois la capacité de louer

et d’acheter des véhicules, ces véhicules

parcourent un plus grand nombre de

kilomètres et alimentent ensuite le

marché de l’occasion. L’accès au réseau

est également essentiel, car de nombreuses

personnes n’ont pas accès à la

recharge au sein de leur logement. Il

est donc primordial de créer un maillage

territorial dense et de développer

la recharge rapide pour supprimer la

peur de la panne ou de la trop faible

autonomie pour les usages longue distance,

qui constitue encore un frein

aujourd’hui. En 2024, la France a été

le pays avec la plus forte croissance

d’infrastructures de recharge ultrarapide.

j3e - Quelle est la composition

de l’association ?

I. L.-A. – Il s’agit quasi exclusivement

d’opérateurs de recharge haute

puissance français ou étrangers, qui

opèrent en France. Nous formons

une association très homogène. Notre

objectif est de décarboner la mobilité

pour avoir un impact positif sur

la société. Il est important de rappeler

que le transport représente 30 %

des émissions de CO 2

dans le monde.

Le véhicule électrique est donc une

formidable solution, les technolo-

gies sont mûres aujourd’hui et il

faut impérativement stimuler leur

déploiement à grande échelle. Pour

que le véhicule électrique se développe,

il faut répondre à deux enjeux

majeurs que sont la qualité de service

des IRVE (infrastructures de

recharge pour véhicules électriques)

et la réduction du temps de recharge.

j3e - Quels sont les objectifs

de Charge France à moyen terme ?

I. L.-A. – Comme je l’évoquais, nous

souhaitons agir sur deux axes principaux.

Le premier est de favoriser la

stabilité réglementaire et conserver la

trajectoire européenne prévue par le

règlement (UE) 2023/1542, « Fit pour

55 ans », qui fixe la fin de la vente

de véhicules thermiques à 2035. Le

second est d’inciter les pouvoirs

publics à doter la France d’un plan

ambitieux pour les flottes de véhicules

électriques d’entreprises, qui

alimentent dans un second temps le

marché de l’occasion. Cela passe par

la mise en place d’une fiscalité avantageuse,

afin d’agir sur la demande.

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