25.06.2025 Vues

Inspiration No. 02-2025

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N o 03 | 2025

Le magazine des sports de montagne

Inspiration

Bon plan Expert Rencontre au sommet

Loèche-les-Bains : la plus

longue via ferrata de Suisse

Équipement féminin : quelles

différences et pourquoi ?

Prévention des avalanches :

Jürg Schweizer, directeur du SLF


Accés

Désir de revanche

AETHER | ARIEL

Évolution d’une icône

Je ne suis pas un bouquetin, ni même née sous le signe astrologique du Capricorne. Mais

l’autre jour, les compétences de cet animal m'auraient été bien utiles. J'étais partie tôt

le matin avec Felix pour une randonnée alpine. Nous avions pour objectif un magnifique

sommet dans les Alpes valaisannes. Un sentier varié nous a conduit jusqu’à une cabane

avant de croiser un lac de montagne bordé de magnifiques fleurs alpines colorées. Tout

se passait bien jusqu’à ce qu’un névé raide et compact nous barre la route. Il y avait bien

une trace, mais pas d'une chaussure de montagne, probablement d'un bouquetin au pied

admirablement sûr. Franchir le névé sans crampons était trop délicat pour nous. Un peu

moroses, nous avons donc décidé de faire demi-tour. Au loin, une marmotte sifflait, nous

donnant l’impression qu’elle se moquait de nous.

« Ai-je encore le droit de m'énerver quand il

faut faire fait demi-tour en montagne ? »

OSPREY.COM

En redescendant, je me suis mise à cogiter : Ai-je encore le droit de m'énerver quand il

faut faire demi-tour en montagne ? L'époque où il fallait à tout prix « vaincre » un sommet

ou « réussir » une voie est révolue. Bien heureusement, rebrousser chemin en montagne

n'est plus une « défaite » depuis longtemps. D'un autre côté il est également clair que sans

ambition, il n'y a pas d'alpinisme. Où se situe alors la limite entre une ambition saine et

un acharnement déplacé ? Dans l'interview de ce numéro d'Inspiration, le directeur du

SLF, Jürg Schweizer, parle de son activité d'expert en accidents d'avalanche : « Pour la

moitié des accidents, je peux affirmer qu’il ne s’agissait pas de témérité, mais plutôt de

malchance. Cela aurait pu m'arriver à moi aussi ».

Après avoir fait demi-tour, nous nous sommes arrêtés à la cabane à côté de laquelle nous

étions passés le matin. Le jus de pommes nous a redonné le sourire et la frustration de

ne pas être un bouquetin s'est dissipée. Une fois en sécurité sur la terrasse de la cabane,

l'envie que nous avions dû faire taire face au névé refait surface. Une certaine ambition est

saine, que ce soit en montagne, au travail ou en famille. Nous avons levé nos verres et, sur

le ton de la plaisanterie, défié le sommet de prendre notre revanche. Nous reviendrons,

c’est sûr ! Je vous souhaite une bonne lecture et un bel été en montagne en toute sécurité.

Cordialement,

OSPREY.COM | @OSPREYEUROPE

Susanna Bächli

Vice-présidente du CA Bächli Sports de Montagne SA

2

1



Bon plan Expert Rencontre au sommet

Loèche-les-Bains: la plus

longue via ferrata de Suisse

N o 03 | 2025

Le magazine des sports de montagne

Équipement féminin : quelles

différences et pourquoi ?

Prévention des avalanches:

Jürg Schweizer, directeur du SLF

Contenu

N o 03

2025

Bon plan

Point de vue

Les plus belles facettes de la montagne .................................... 4

3 x 3

Nouveaux produits et news des sports de montagne ............. 8

Bon plan

Randonnée dans le val Maira ......................................................... 12

Via ferrata du Daubenhorn ......................................................... 26

Expert

Équipement féminin ..................................................................... 20

Pantalons de montagne ................................................................. 34

Daubenhorn

Des échelles en série, plusieurs ponts de

singe, une traversée de grotte et un

gigantesque drapeau suisse : la via ferrata

du Daubenhorn bat certainement de

nombreux records. Après toutes ces

sensations fortes, il est aussi possible de se

détendre de manière spectaculaire.

26

Rencontre au sommet

Jürg Schweizer, directeur du SLF ............................................. 40

Contrôle du partenaire

Nouvelles marques dans l’assortiment Bächli ....................... 46

34

Expert

Final

Notre nouveau magasin à Zürich-Wiedikon ............................ 48

2

MORE MOUNTAINS IN A DAY

TRANSALPER SYSTEM

Inspiration

Lever du jour sur l’arête sud-ouest

des Pointes des Douves

Blanches (3663 m) en Valais. À

l’arrière-plan, on aperçoit le

Mont Collon et le glacier du même

nom, tandis que l’aube pointe

sur le col de Charmotane.

Photo Hugo Vincent

@hugovincentphotography

Pantalons de sports

de montagne

Où est-ce que ça coince ? Si l'on sent

à peine les meilleurs pantalons de

montagne sur soi, un pantalon qui ne

convient pas se fait vite remarquer. Notre

experte Daniela Stünzi décrit les

modèles actuels et explique comment

vérifier si la coupe est parfaite.

3



Point de vue

Couronne de

lumière

Dans notre imaginaire, certaines montagnes

sont entourées d'une aura : par leur

hauteur absolue, leur situation particulière,

leurs fameuses faces nord redoutées, la difficulté

de leur ascension ou les histoires qui

s'y sont déroulées. D'autres, en revanche,

paraissent relativement insignifiantes et

font pâle figure à côté de leurs voisines plus

hautes et plus célèbres. Le Brévent, avec

ses 2525 mètres, semble en faire partie.

Son sommet est facilement accessible en

téléphérique et l’été il attire de nombreux

randonneurs et amateurs de panoramas

puisqu’il se trouve face au Mont Blanc.

Pourtant, cette photo montre qu'il

est possible d'entreprendre de belles

courses engagées dans l'ombre des

grands. La paroi presque verticale du

versant sud du Brévent, encore partiellement

à l'ombre, y apparaît tout sauf

quelconque. Enveloppés par la lumière

du soleil levant, Lena Knoller et Moritz

Oberrauch savourent le fait qu'il n'est pas

toujours nécessaire d'aller au plus haut.

Le Brévent, Chamonix,

France

Max Draeger

maxdraeger.com

4

5



Aussicht

Point de vue

Faux géants

À la lecture du livre pour enfants « Jim

Bouton et Lucas le chauffeur de locomotive

», on fait la connaissance d’un certain

« Monsieur Tur Tur ». Ce personnage se

révèle être un faux géant qui, vu de loin,

est d'une taille immense, voire terrifiante,

mais qui se réduit à une taille humaine

normale au fur et à mesure qu'on s'en approche.

C'est ainsi que, bien que tout à fait

sympathique, Monsieur Tur Tur s'était senti

très seul dans son enfance.

Il en va de même pour les montagnes

les plus célèbres des Alpes. Qu'il s'agisse

du Cervin, du Mont Blanc ou du Piz Bernina,

leur taille et leur splendeur s'estompent au

fur et à mesure de l’ascension. Les photos

depuis le sommet du Cervin ne peuvent

pas rivaliser avec celles prises depuis une

ruelle de Zermatt avec la célèbre montagne

en arrière-plan. De même, le panorama admiré

depuis le Mont Blanc ne montre pas

le Mont Blanc lui-même. Et le Biancograt,

majestueux depuis le Piz Morteratsch, ressemble

à une arrête quelconque depuis le

sommet du Piz Bernina. Malgré tout, les

faux géants des Alpes ne resteront jamais

aussi solitaires que Monsieur Tur Tur.

Piz Morteratsch, 3751 m

Alpes grisonnes, Suisse

Ben Tibbetts

bentibbetts.com

6

7



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Nouveauté dans

l’étagère

Baignade en Romandie

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«Au fi l de l’eau – Suisse Romande.

Lacs, rivières et cascades: les

plus belles baignades insolites»

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de tous âges qui apprécient l'eau et la

bronzade dans des endroits spectaculaires

au bord des plans d'eau de Suisse romande.

Nombre d'entre eux sont peu connus. Cent

lieux de baignade avec des plages intimistes,

des bassins de rivières vert jade,

des falaises dramatiques et des cascades

jaillissantes sont présentés en images et

en textes. Ils sont tous accessibles en une

heure maximum à pied depuis un arrêt des

transports publics ou un parking. Grâce aux

cartes, aux coordonnées et à des descriptions

précises, on y accède par le chemin le

plus simple. De nombreux conseils de sécurité

et des indications sur les bistrots avec

terrasse agréables complètent ce guide.

Édition : Salamander, 2025

Nombre de pages : 264

CHF 39.–

Des nouvelles de

la montagne

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Cabane pleine

Bergpunkt fête

ses 25 ans

Nous souhaitons un bon anniversaire

à l'école d'alpinisme bergpunkt ! Nous

sommes fiers d'être en route avec eux depuis

25 ans, notamment dans le cadre de

notre programme de courses et de formations

« Bächli on Tour ». Conformément à

notre devise : #en route ensemble

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La Falketind 2P est une tente trois saisons polyvalente pour deux personnes, très robuste et surtout

rapide à monter. Grâce à l'armature extérieure, le double-toit et la tente intérieure, qui reste accrochée,

peuvent être montés en même temps (mais aussi séparément). La construction stable en forme

de coupole est autonome et peut donc être déplacée après le montage. Avec ses absides spacieuses

et ses entrées des deux côtés, cette tente symétrique offre beaucoup d'espace de rangement pour les

affaires ou de la place pour cuisiner lorsque le temps est maussade. Le polyester ripstop, les coutures

scellées et le revêtement duo en PU-silicone résistant aux UV protègent la tente contre les influences

extérieures. Des cordelettes d’haubanage

réfléchissantes, des moustiquaires sur

les aérations et des arceaux en

DAC anodisé montrent que tous les

détails ont été pensés pour la

Falketind 2P. Dimensions intérieures

: 220 x 130 x 110 cm.

Une application pour signaler

les découvertes sur les glaciers

Dans les Alpes, le changement climatique est particulièrement rapide. Le retrait

des glaciers implique pour les alpinistes de s'adapter à des conditions qui changement

rapidement. Les archéologues sont également concernés : « Il y a de plus

en plus de sites potentiels à découvrir et nous sommes trop peu nombreux pour

tous les surveiller », explique Antoine Caminada du Service cantonal d'archéologie

du Valais. C'est pour cette raison que l'application IceWatcher a vu le jour. Elle

permet à chacun de signaler très facilement des vestiges glaciaires potentiels.

Plusieurs offices du patrimoine et services archéologiques de l'espace alpin font

déjà partie de l'initiative. En partageant le lieu de la découverte et en prenant

des photos de près ou de loin, il est alors possible d'étudier les trouvailles de

manière ciblée. Il est également très important que les personnes qui font

ces découvertes ne touchent à rien.

APP ICEWATCHER

gratuite pour iOS et Android

FALKETIND 2P

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Poids : 3100 g

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RÉCHAUD SWITCH

STOVE

Voici le Switch, le réchaud le plus polyvalent

et performant de sa catégorie. Grâce à ses

fonctionnalités uniques et à sa grande adaptabilité,

il vous permet de “switcher” (passer) de sa casserole

Switch innovante à la casserole de votre choix, vous

offrant ainsi la possibilité de cuisiner tout ce que vous

voulez en plein air.

8

Scanne le QR-code

pour voir la vidéo de

présentation du Switch

cascadedesigns.com/msr

9



3 x 3

Double amorti

La chaussure Kinabalu est un classique

du trail running du fabricant Scott. La

troisième version convainc à nouveau

avec le profil Versatile Traction pour

une meilleure adhérence sur les terrains

accidentés comme les racines et les pierres.

La tige en mesh ripstop, combinée à un enrobage

en caoutchouc et à une protection

spéciale des orteils, assurent la robustesse

nécessaire sur ce type de terrain.

La semelle intercalaire double densité

constitue le cœur de la Kinabalu : elle amortit

de manière fiable les pics de charge sans

nuire au dynamisme de la chaussure. Une

semelle intérieure Ortholite de haute qualité

complète ce système. Avec un drop de 7 mm

et grâce à la technologie ER2-Evolved Rocker,

la Kinabalu 3 est la chaussure parfaite pour

les courses dynamiques et intensives. Également

disponible en version femmes.

KINABALU 3

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Poids : 600 g/paire

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S Mid GTX W sont des chaussures de randonnée

spécialement conçues pour le speedhiking.

Leur drop de 6 mm permet un déroulé

confortable et économe en énergie, qui rappelle

presque celui d'une chaussure de trail

running légère. Grâce à la tige surélevée, les

chaussures offrent toutefois un gain de stabilité,

sans limiter la liberté de mouvement grâce

à la souplesse de la tige. Le tissu déperlant et

la membrane Gore garantissent des pieds qui

restent bien secs. La semelle intercalaire en

EVA et Pebax avec technologie Impulso assure

un amorti fiable. Une semelle intérieure Ortholite

de haute qualité est déjà incluse. La semelle

Vibram Megagrip assure une bonne adhérence

sur le terrain, de sorte que cette chaussure de

randonnée sait convaincre tant en plaine que

sur les terrains alpins exigeants.

SPARK S MID GTX /

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Poids : 840 g/paire (Spark)

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comme en compétition. Elle est destinée

aux longues courses en dehors des routes

goudronnées et convient également aux ultra-trails.

La chaussure, également disponible

en version féminine Madrix W, séduit par la

structure de sa semelle, son amorti généreux,

son laçage classique et sa plaque de rebond

pour une foulée dynamique. Grâce à un drop de

6 mm et un rockershape prononcé, la réponse

est directe et la force de renvoi élevée. La semelle

Vibram avec son mélange Megagrip assure

une adhérence optimale, peu importe que

le sol soit dur ou mou.

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10

11



Bon plan Val Maira

Entourés de

silence

Des pics rocheux isolés au lieu d'une foule dense.

Des sentiers solitaires plutôt que des spots Insta.

Des refuges en pierre usés par les vents plutôt que

d'opulents temples du bien-être. Ajoutons encore

de bonnes perspectives pour que cela dure : le val

Maira, dans les Alpes du Sud italiennes, mise sur

un tourisme doux.

Texte & Photos Christian Penning

Un havre de paix : le val

Maira est un mélange d’anciens

paysages cultivés

et de montagnes abruptes,

élevées et sauvages.



Bon plan Val Maira

‹1› La vie des paysans de

montagne dans le val Maira a

toujours été difficile. Nombreux

sont ceux qui ont quitté la

vallée. Malgré cela, on trouve

encore des pâturages jusqu’à

des altitudes élevées.

‹2› Les constructions en pierre

sont typiques du val Maira et

s’intègrent harmonieusement

dans le paysage.

‹3› Le groupe du Rocca Castello

Provenzale ferme la vallée

au-dessus de Chiappera.

‹4› Slow-tourism – une opportunité

selon le sociologue

Alessandro Carucci.

Avec l’altitude, ce petit matin d'été est aussi frais que les gouttes de

rosée sur les toiles d'araignée qui ornent les brins d'herbe au bord

du chemin. Le soleil se lève et baigne la forêt de mélèzes d’une magnifique

lumière dorée. Des bœufs piémontais blancs paissent dans

une clairière. Leurs cloches tintent sur tous les tons et annoncent le

lever du jour. À chaque pas, le tintement s'atténue. Nous atteignons

bientôt le lac Nero dans le val del Preit, une vallée latérale du val

Maira. Le lac est posé là, tel un diamant sombre, dans une cuvette

verte encadrée de parois grises. Au nord, l'omniprésent Monviso, le

« Cervin piémontais », culmine à 3841 mètres au-dessus de la vallée

voisine du Pô. Tout est si calme, comme si quelqu'un avait tourné

le bouton du volume. Seul un grillon chante ici et là. Le bleu du ciel

n’est même pas troublé par une traînée de condensation d’avion. Le

temps semble s'être arrêté.

Le val Maira, cachée à l'ouest des Alpes piémontaises, est l'une

des régions les plus authentiques d'Italie – rude, isolée et pleine

d'histoires. Ici, pas de remontées mécaniques, pas de foule, mais

beaucoup de nature, des villages de montagne rustiques et la présence

silencieuse de siècles de culture alpine. « C'est un endroit où

l'âme peut respirer », c'est ainsi que la guide de randonnée Ludovica

Scaletti décrit la vallée dans laquelle elle vit. Elle m'accompagne

ce jour-là. « Tu aurais dû prévoir beaucoup plus de temps », me ditelle

avec un clin d'œil. Effectivement : après deux jours seulement,

je regrette de ne pas avoir planifié plus de temps pour ma randonnée

dans le val Maira. J'en veux plus : plus de ce silence, plus de

ce temps calme en montagne, plus de nature. Car ce mélange agit

comme un baume pour l'âme.

Sentier de randonnée Percorsi Occitani –

une étendue infinie

Le paysage de ce haut-plateau rappelle celui des Dolomites. Des

prairies ondoyantes entourées de massifs rocheux déchiquetés. Un

sentier sinueux mène du Lago Nero au Rifugio La Meja. L'alpage fait

partie des Posti Tappa, les hébergements traditionnels sur les Percorsi

Occitani. Tel est le nom du circuit de randonnée qui parcourt

‹1›

« Slow life – autrefois

densément peuplée, le val

Maira a connu un exode

important depuis une centaine

d’années. »

le val Maira en 14 solides étapes, mais sans difficultés alpines notables.

Son nom provient de la culture occitane. Aujourd'hui encore,

certains habitants du val Maira parlent l'occitan, un mélange d'italien,

de français et d'espagnol. Les Percorsi Occitani ont été créés au

début des années 1990 pour donner un nouvel élan économique et

culturel au val Maira grâce à un tourisme doux. Cette randonnée par

étapes complète la Grande Traversata delle Alpi (GTA), dont certains

tronçons traversent également le val Maira. La GTA fait partie des

itinéraires de grande randonnée les plus connus dans les Alpes. L'iti-

‹2› ‹3›

néraire Percorsi Occitani combine des expériences dans la nature

avec des aperçus de la culture et de l'histoire de la vallée.

Sur les tables en bois devant l'alpage, la patronne sert de la

polenta avec du fromage d'alpage de sa propre production. Il est

piquant et corsé. « Chaque alpage représente un micro-environnement

unique. Selon la flore des prairies alpines, les fromages de

chaque alpage ont leur propre goût typique », raconte Ludovica.

La famille Colombero vit tout l'été sur l'alpage du haut plateau de

la Gardetta, à près de 2100 mètres d'altitude. Les journées sont

longues et bien occupées. Les habitants du val Maira n'ont jamais

été riches. Il a toujours été difficile d'arracher à la nature ce dont

on avait besoin pour vivre. Outre l'élevage, des terrasses ont été

aménagées pour les pommes de terre et les céréales, partout où

cela était possible.

Le chemin vers la solitude

« En raison de cette vie difficile, beaucoup ont quitté la vallée lorsque,

avec le début de l'industrialisation, les usines de Turin ont attiré les

gens avec de bons salaires et une vie plus confortable », raconte

‹4›

Ludovica sur le chemin du retour vers le hameau

de Borgata Preit, au-dessus du petit

village de Canosio. L'exode a commencé il y

a une centaine d'années. Jusqu'alors, le val

Maira était une vallée alpine animée et densément

peuplée. En 1871, 1071 personnes

vivaient sur le territoire de la commune de

Marmora. Aujourd'hui, on n’en compte plus

que 25. À l'exception de la petite ville de Dronero

à l'entrée de la vallée, la situation n'est

guère différente dans les autres communes.

L'effondrement des infrastructures de la vallée

telles que les écoles, les magasins et les

soins médicaux a permis de conserver ce

lieu intact pour les randonneurs, avec un gigantesque

réseau de chemins et de sentiers

muletiers datant des temps anciens.

Le Suisse Peter Vogt fait partie de

ceux qui ont reconnu ce potentiel. Après sa

carrière de manager, le hameau de Ceaglio,

dans la commune de Marmora, est devenu

sa deuxième patrie. Ce retraité dynamique a aidé et aide encore la

famille Galliano à transformer le hameau qui menaçait de tomber en

ruine en une auberge moderne et durable pour les randonneurs et

les vététistes. Après des années de travail, Fulvia et Alberto Galliano,

aidés de leurs enfants ont terminé de rénover les bâtiments en pierre

et leur ont donné une nouvelle utilité. Le camp de base moderne

installé dans de vieux murs fait penser à un musée du patrimoine.

Dans le bâtiment principal de l'« Albergo diffuso », la famille sert les

petit-déjeuners et les repas du soir. Les logements sont répartis dans

plusieurs bâtiments en pierre naturelle. « Ici, tu rencontres encore

le charme ancien du val Maira », estime Peter. Et Fulvia, la patronne

dynamique ajoute : « Nous ne voulons pas être seulement un hôtel.

Nous souhaitons que nos hôtes fassent partie du village. Ils doivent

ressentir l'histoire et la vie de la vallée".

Pour Alberto Galliano, qui tient les rênes de la cuisine,

cela implique aussi un programme culinaire local. Le soir, après

la course, Fulvia et son personnel servent les créations traditionnelles

d'Alberto. Par exemple, la Bagna Cauda en antipasti,

une sauce crémeuse à base d'anchois et d'ail, servie avec des

14

15



Wegweiser Valle Maira

Thema Rubrik

‹1›

‹3›

‹1› Porte d’entrée du val

Maira : la petite ville de

Dronero.

‹2› Grande randonnée :

le « Percorsi Occitani »

est un itinéraire de 177

kilomètres qui passe par

le val Maira.

‹3› Idylle montagnarde :

de doux alpages et

des sommets rocheux

sauvages dans la vallée

latérale du Preit.

légumes frais. Les Acciugai, les marchands d'anchois, parcouraient

autrefois la vallée avec des charrettes à bras chargées

de grands tonneaux en bois contenant des anchois marinés au

sel en provenance du sud de l'Italie, de la Ligurie ou du Portugal.

Un plat principal typique est la polenta nera con patate :

polenta de sarrasin avec des pommes de terre. Il y a toujours

de quoi re-remplir les assiettes au Ceaglio. « Autant de fois que

tu le souhaites », sourit Fulvia. En fin de compte, personne ne

doit quitter la table affamé, comme à l'époque des paysans de

montagne. Aujourd'hui, la vallée offre une combinaison presque

unique d'héritage culturel, de paysages de montagne variés et

de possibilités sportives.

‹2›

Un bateau sur la montagne

La randonnée sur les traces de l'histoire du val Maira se

poursuit les jours suivants. Une des étapes les plus impressionnantes

: le chemin qui monte de Chiappera au col

de Maurin, à la frontière avec la France. Chiappera est en

quelque sorte le « dead end » de la vallée. Car le val Maira

est un cul-de-sac. Hormis un demi-tour, il n'y a pas de

variante par la route pour sortir de la vallée. Seule alternative

: continuer à pied vers la France en passant par le

col de Maurin. Des chalets d'alpage en pierre, certains intacts,

d'autres en ruine, jalonnent le sentier. Un troupeau

de vaches remonte une vallée latérale. Le paysage devient

de plus en plus alpin. Un monde fait de bastions rocheux

imposants et de vastes cirques. Et soudain : un bateau. « La

Barca », une barque de réfugiés en pierre. « Pendant des

siècles, la route du col de Maurin était une route commerciale

de haute montagne », explique Alessandro Carucci qui

m'accompagne ce jour-là. « Depuis des années, des réfugiés venus

d'Afrique empruntent cette route à travers les montagnes, dans l'espoir

de mener une nouvelle vie plus heureuse de l'autre côté ». La

Barca est l'œuvre de l'artiste allemand de land art Christof Schröder.

Avec son installation, il veut exprimer l'absurdité, le désespoir, les

espoirs et l'inanité – tout ce qui constitue le destin des réfugiés dans

leur quête d'une nouvelle patrie.

« La migration semble être une histoire sans fin dans le val

Maira », médite Alessandro en s'élevant dans un paysage encerclé de

sommets. Le soleil brille de tous ses feux. Même sur les cols exposés,

le vent souffle avec douceur. Une journée de rêve qui fait vite oublier

les misères du monde et les petits soucis personnels. Alessandro est

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16

17



Bon plan Val Maira

Miroir naturel : le Lago

Nero se niche dans une

cuvette verdoyante à 2240

mètres d’altitude dans le

val del Preit.

Plus haut

Plus vite

Et ensuite ?

Ich bin raus.

« Le val Maira

comme contrepoids à

l’anonymat et à l’agitation

des villes. »

originaire d'une grande ville. Il a étudié la sociologie à Milan. Dans son

mémoire de master, il a étudié les raisons qui poussent aujourd'hui les

gens à revenir dans des régions peu peuplées comme le val Maira. Il

parle de « facteurs d'attraction » tels que la proximité avec la nature,

les liens sociaux intenses au sein de petites communautés, un mode

de vie plus calme, loin de la criminalité et de l'accélération globale.

Il cite des « facteurs de répulsion » tels que l'aliénation sociale et le

rythme de la vie urbaine qui poussent les gens à quitter la ville. Alessandro

lui-même en fait partie. Il vit désormais à Dronero, à l'entrée

de la vallée. Il voit dans le tourisme doux une chance de repeupler la

vallée. Mais les randonneurs ne suffisent pas à eux seuls pour attirer

durablement des personnes. « Pour cela, il faudrait investir dans les

infrastructures », réfléchit Alessandro. Dans la vallée, il n'y a ni écoles,

ni médecins et à peine un magasin pour les besoins quotidiens. Tant

que cela ne changera pas, Chiappera continuera probablement à marquer

le point de départ vers le bout du monde dans le val Maira.

Malgré tout, Alessandro est optimiste. « Le val Maira agit

comme un contrepoids à l'anonymat et à l'agitation des villes et de

plus en plus de gens apprécient cela », a-t-il constaté dans son étude.

Il sait de quoi il parle : « Depuis que je suis sorti de la ville, je me sens

plus ancré et plus détendu ».

C'est effectivement ce que l'on ressent déjà très vite en venant

découvrir cette vallée à pied, hors du temps, même si ce n'est que

pour quelques jours. Les grimpeurs aussi commencent à découvrir

le calme du val Maira. Le chemin du retour passe devant l'imposante

aiguille rocheuse de la Rocca Provencale, culminant à 2400 mètres.

Quelques voies d'escalade plaisir permettent de gravir l'obélisque

naturel. « Parfait pour les sportifs de plein air qui ne recherchent pas

que de l'action, mais qui veulent respirer le calme de la nature », estime

Alessandro. Avec son réseau de sentiers presque infini, la vallée

est aussi un spot de découverte pour les vététistes.

Notre dernière étape chemine à travers des forêts escarpées

Accès et conseils

baechli-bergsport.ch/fr/vallemaira

jusqu'au village d'Elva, à 1630 mètres d'altitude. Au-dessus, un chemin

file sur une longue crête dépourvue d'arbres, culminant à plus de 2000

mètres. Au cours des 120 dernières années, ce village a également

perdu une grande partie de ses habitants au profit des villes de la

plaine du Pô. De 1319 personnes en 1901, leur nombre est tombé à environ

80 actuellement. « Tu vas adorer Elva, le village a quelque chose

de presque anarchique » avait prédit Ludovica il y a quelques jours. Effectivement,

ceux qui sont restés ici semblent au premier abord âpres

et rudes. Mais il s'avère rapidement qu'ils ont le cœur sur la main, tout

comme leurs ancêtres. Pendant l'occupation allemande de l'Italie après

1943, le val Maira était un lieu central de la résistance contre le fascisme

et le nazisme. En mai 1944, les groupes de partisans de la vallée

ont proclamé la « Repubblica Valle Maira », une zone libérée sous leur

administration. Les habitants d'Elva ont également fait preuve de créativité

pour survivre au bout du monde. Aux 19e et 20e siècles, ceux que

l'on appelait les « Cavie » voyageaient à travers la moitié de l'Europe

pour acheter des cheveux longs. De retour chez eux, ils les utilisaient

pour créer des perruques qu'ils livraient même à la Maison des Lords

britannique et à des adresses établies à Paris. Dans le voile de la brume

qui se lève sur ce dernier jour dans la vallée, des histoires comme

celle-ci ressemblent à un conte de fées. Une dernière fois, quelques

bourasques de vent ouvrent la vue sur des sommets sauvages et des

vallées profondes, puis le paysage disparaît derrière un rideau blanc,

comme si tout n'était qu'un rêve. Un beau rêve.

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18

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Expert Équipement féminin

Expert

Pink it and

shrink it ?!

1

Il y a belle lurette que l'équipement de montagne spécialement conçu pour

les femmes représente bien plus qu'une simple version miniature et rose

des modèles masculins. Voici un aperçu de la manière dont les modèles

féminins se distinguent et pour quel corps de femme ils sont conçus.

Texte Hanna Bär

Dès le début de l'alpinisme au 19 e siècle,

des femmes sont parties à la conquête des

sommets. Mais à l'époque, elles portaient

souvent des robes qu'elles ne quittaient

que très haut dans la montagne, car le

pantalon n’était pas convenable pour une

femme. Une époque révolue depuis longtemps,

mais il a quand même fallu attendre

2023 pour que le fabricant The North Face

lance sur le marché la première combinaison

pour l'alpinisme de haute altitude

spécialement conçue pour les femmes. Et

qui, soit dit en passant, a remporté un prix

ISPO. Certes, l'alpinisme de haute altitude

et d'expédition reste un marché de niche,

comme le souligne Lukas Imhof, responsable

des achats chez Bächli Sports de

Montagne. Raison pour laquelle les combinaisons

sont généralement unisexes.

« Il y a déjà peu d'expéditionnistes, et proportionnellement

assez peu de femmes.

Produire en fonction du sexe ne serait

tout simplement pas rentable sur le plan

commercial », explique-t-il. Cette anecdote

montre bien qu'en matière d'équipement

de montagne, il y a encore de quoi faire

pour l'égalité des sexes.

De jadis à maintenant

C'est dans le domaine des vêtements

que les choses ont le plus évolué. Aujourd'hui,

chaque vêtement est adapté à un

modèle corporel spécifique au sexe. Mais

cela ne date pas d'hier. Lukas Imhof a réalisé

une recherche dans l’histoire de Bächli :

jusqu'au milieu des années 1990, il n'y avait

pratiquement pas de différenciation dans

les coupes, en particulier pour les pièces

très techniques. « La première veste Gore-

Tex pour femmes est apparue chez nous

en 1995/1996. Jusqu'alors, il s'agissait de

vestes unisexes avec un cordon de serrage

à la taille, que beaucoup de femmes

serraient très fort », explique Imhof. Après

les adaptations des vêtements, celles des

sacs à dos et des sacs de couchage ont suivi.

Au début, la devise « Pink it and shrink

it » s'appliquait souvent : les modèles féminins

étaient simplement des versions plus

petites des modèles masculins et dans

une couleur prétendument spécifique aux

femmes, souvent rose. Les adaptations

anatomiques ont suivi plus tard. À partir

de 2005, le fabricant de sacs à dos Deuter

a mis en place une équipe exclusivement

féminine – dont faisait partie Gerlinde

Kaltenbrunner – pour proposer des modèles

de sacs à dos pour femmes, reconnaissables

à la « fleur SL » jaune, devenue

presque une icône.

Hormis une coupe différente, les différences

techniques sont plutôt l'exception

dans le domaine des vêtements. Ainsi, les

poches des pantalons pour femmes sont

généralement plus petites et positionnées

différemment en raison de la largeur des

hanches. Pour les vestes également, le positionnement

des poches, en particulier des

poches de poitrine, diffère. « En fonction de

la poitrine, celles-ci ne sont sinon pas utilisables

pour les femmes ou on peut tout

au plus y mettre un petit gant », explique

Daniela Stünzi, gestionnaire de produits

pour les vêtements chez Bächli Sports de

Montagne. De telles subtilités font toutefois

la différence : sur les pantalons d'hiver pour

femmes, il y a souvent un filet derrière les

fermetures éclair d'aération pour protéger

des regards, ce qui n'existe pas sur le modèle

hommes. Et la marque Schöffel adapte,

selon ses propres indications, le poids du

Illustration : Saija Sollberger

2

‹1› Sacs à dos

Épaules plus étroites, hanches

plus larges et dos plus court :

pour que le sac à dos soit

confortable, il faut adapter son

système de portage.

‹2› Baudrier

Une ceinture qui comprime et des

tours de cuisses qui cisaillent ?

Pour éviter celà, il existe des

harnais d'escalade spécialement

conçus pour les femmes.

‹3› Chaussures

Plus étroites au niveau du talon,

avec une tige plus échancrée

à l'arrière : chez les femmes, la

courbure du mollet commence

généralement plus près du talon.

3

20

21



Expert Équipement féminin

« Pour les sacs à dos et les sacs de couchage,

les femmes de grande taille devraient aussi

essayer le modèle masculin. Parfois ce

dernier convient même mieux. »

Lukas Imhof

Responsable des achats

Comparaison des sacs à dos hommes et femmes

La construction des compartiments est

toutefois la même pour les deux sexes.

« Comme les femmes ont plus vite froid,

elles ont besoin d'un peu plus d'isolation

pour obtenir la même chaleur ressentie

qu'un homme, donc d'un sac de couchage

‘plus épais’ avec une température de

confort plus basse », conseille-t-il pour

l'achat d'un sac de couchage. Les plages

de température indiquées pour les sacs

de couchage sont indiquées de manière

uniforme selon la norme européenne DIN

EN ISO 23537-1, ce qui permet de comparer

tous les sacs de couchage entre eux

– même sans tenir compte du sexe. Il est

important de savoir : deux des trois températures,

à savoir la température limite et

la température extrême, sont déterminées

avec un mannequin masculin (25 ans, 70

kg, 1,73 m) ; la température de confort, en

revanche, est déterminée avec un mannequin

féminin (25 ans, 60 kg, 1,60 m).

Sacs à dos

D'ailleurs: les baudriers pour

femmes ont, tout comme les sacs à

dos, une ceinture de forme légèrement

différente. De plus, les boucles

des cuisses sont un peu plus larges

par rapport à la ceinture et la distance

entre la ceinture et les cuisses

est souvent un peu plus grande.

Mais dans tous les cas, peu importe

le modèle, le baudrier doit être parfaitement

ajusté

Outre la ceinture, les bretelles des sacs

à dos pour femmes sont également adaptées

: elles sont plus serrées au niveau

de la nuque, généralement plus étroites

et ont une forme plus prononcée et incurvée

afin de mieux préserver la zone

de la poitrine. Les bretelles ont en partie

un rembourrage supplémentaire, leurs

bords sont un peu plus souples et leur

mousse est un peu moins dure. En rai-

son du dos plus court, les modèles pour

femmes ont également un volume de rangement

légèrement plus petit chez certains

fabricants, par exemple deux litres

de moins que les modèles comparables

pour hommes chez Ortovox et Deuter.

Chez des fabricants comme Mammut, le

volume du sac à dos reste en revanche

identique, tout comme son équipement

technique. Seule exception, les poches

sur les bretelles ne peuvent parfois pas

être reprises sur le modèle féminin en

raison de la forme des bretelles. Lors de

l'achat d'un sac à dos, les limites entre

les sexes ne doivent toutefois pas être

considérées de manière trop rigide : « Si

un homme a des hanches plutôt larges

et un dos court, il se peut qu’un modèle

féminin lui convienne mieux. À l'inverse,

certaines femmes ont des hanches plus

étroites ou plus droites et un dos plus

long, un modèle pour homme sera alors

peut-être préférable », explique l'expert

de Bächli Lukas Imhof.

Chaussures de montagne

et de rando

En revanche, pour les chaussures, il est

plutôt rare de pouvoir passer à un modèle

de l’autre sexe. « Les femmes qui chaussent

du 42 ou plus ont souvent de la peine à trouver

des chaussures qui leur conviennent :

les modèles féminins sont généralement

vite épuisés et la forme d'une chaussure

masculine ne convient généralement pas »,

explique Kevin Nanzer, chef de produit pour

les chaussures chez Bächli. En effet, outre

les formes de pieds très individuelles, il

existe également des caractéristiques spécifiques

au sexe qui se reflètent dans les

formes – top secret – des chaussures. Ce

que l'on sait : les pieds des femmes sont

généralement plus étroits, en particulier

au niveau du talon et du talon d'Achille. Ils

sont moins volumineux, mais ont une voûte

plantaire plus prononcée et une distance

plus courte entre le talon et la base des orteils.

De plus, les femmes ont généralement

22

Le modèle féminin convient à

des épaules plus étroites, à un

dos plus court et à des hanches

coniques. Les bretelles

incurvées offrent plus d’espace

au niveau de la poitrine. Le

modèle pour hommes convient

mieux à des épaules plus

larges, à un dos plus long et à

des hanches cylindriques.

rembourrage, car les femmes ont une température

de confort un peu plus élevée.

Les différences entre les sexes sont

plus nettes pour les sacs de couchage et

les sacs à dos. L'expert de Bächli Lukas

Imhof souligne : « Pour les deux, il est tout

à fait courant d'acheter ou au moins d'essayer

un modèle du sexe opposé ». Cela

peut être particulièrement judicieux pour

les hommes de petite taille ou les femmes

de grande taille. Outre une longueur plus

courte, les sacs de couchage de certaines

marques, comme Sea to Summit, sont

plus larges au niveau des hanches et plus

étroits au niveau des épaules, ce qui correspond

au modèle du corps féminin. En

raison d'une température de confort plus

élevée et parce que le torse et les pieds

des femmes sont plus sensibles au froid,

Deuter isole davantage ces zones des

sacs de couchage en fibres synthétiques.

Pour les sacs à dos également, il

est désormais standard que les fabricants

tiennent compte des épaules plus

étroites, des hanches plus larges et du

dos généralement plus court des femmes.

Les fabricants adoptent à cet égard des

approches différentes : Black Diamond ou

Blue Ice, par exemple, ne proposent pas

de modèles exclusivement féminins, mais

différentes longueurs de dos. D'autres

marques comme Deuter (SL), Ortovox

(modèles S) ou Mammut (modèles avec la

mention « W ») adaptent non seulement la

longueur du dos mais aussi le système de

portage de leurs modèles pour femmes.

Par rapport aux hommes, les femmes

ont une taille plus fine, mais des hanches

plus larges. De ce fait, la zone allant des

hanches à la taille est pointue ou conique.

« Il est important que les coussinets de la

ceinture lombaire soient adaptés à cette

anatomie, en particulier pour les grands

sacs à dos – par exemple les sacs à dos de

trekking de 50 litres ou plus, dans lesquels

on doit transférer une grande partie de la

charge sur la ceinture », explique Lukas

Imhof. En conséquences, les coussinets

sont plus étroits et légèrement inclinés,

de sorte qu'ils se rétrécissent également

légèrement vers le haut.

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parcourir. Pour tous ceux qui aiment aller

de l‘avant.

23



Expert Équipement féminin

Thema Rubrik

NADINE WALLNER

Forme du pied

Les différences de forme du

pied sont clairement visibles

(pied masculin à gauche,

pied féminin à droite) : le pied

féminin n’est pas seulement

plus petit en général, il a aussi

une forme plus triangulaire.

De plus, le talon est plus étroit

et la voûte plantaire plus

prononcée.

« La construction des

chaussures de montagne

femmes et hommes

est assez similaire. C’est

surtout la forme qui fait

la différence. »

Kevin Nanzer

Gestionnaire de produit

des mollets qui descendent plus bas. C'est

pourquoi les chaussures de randonnée et

de montagne hautes pour femmes sont plus

échancrées au niveau de la tige et/ou plus

rembourrées. Si la forme diffère, la structure

des chaussures de montagne est le plus

souvent identique, comme le confirme également

Kevin Nanzer, expert chez Bächli. La

marque Tecnica a développé une chaussure

initialement réservée aux femmes avec son

programme Women2Women. L'ensemble du

processus de développement de la chaussure

de speedhiking Agate a été accompagné,

entre autres, d'études biomécaniques

et cinématiques afin de vérifier l'adaptation

de la chaussure aux exigences spécifiques

des pieds féminins. Ainsi, entre les crampons

de la semelle des modèles Agate, il y a

d'autres zones où il y a moins de matière par

rapport aux semelles des chaussures pour

hommes. Ces lignes sont censées favoriser

un déroulé plus aisé, notamment en montée.

Une chaussure de trail running a également

été développée selon un principe similaire et

les conclusions ont ensuite été appliquées à

une chaussure pour homme. Un exemple en

est la mise en place d'une bande latérale qui

assure la stabilité et doit répartir les forces

autour de l'ensemble du pied. En raison du

centre de gravité légèrement plus en arrière

chez les femmes, cette bande est placée

plus haut que dans la version hommes,

révèle Debora Sartori, cheffe de produit

chez Tecnica.

D'ailleurs: ce transfert de technologie

plutôt inhabituel de la version féminine

à la version masculine existe

aussi chez Petzl : le futur modèle de

casque d'escalade Meteor sera doté

du même serre-tête que le modèle

féminin Meteora – avec une encoche

pour une queue de cheval.

Tout le monde en couleurs

Et qu'en est-il de nos jours du concept

de couleurs des articles pour femmes ?

« La couleur reste un critère important,

surtout pour les articles qui se portent

directement sur le corps », explique Lukas

Imhof, expert chez Bächli. Toutefois,

il s'agit plutôt d'un sujet de mode. Le

noir, par exemple, convient à toutes les

clientes et à tous les clients. « De manière

générale, les couleurs sont devenues plus

ouvertes. Le rose est désormais aussi

une couleur masculine », résume Daniela

Stünzi. Le domaine des chaussures est intéressant

à cet égard, en particulier pour

les modèles très techniques. Parfois, il

n'y a même pas de différence de couleur

entre les sexes. Cela s'explique aussi tout

simplement par des raisons de coûts : « Si

l'on doit par exemple commander le cuir

en trois couleurs, cela coûte plus cher de

produire une chaussure. En revanche, si

les chaussures sont produites dans la

même couleur, mais avec des formes différentes,

les quantités minimales de commande

sont plus facilement atteintes »,

explique Kevin Nanzer, expert chez Bächli.

Et c'est là que la boucle est bouclée avec

l'alpinisme de haute altitude : les chaussures

pour les prétendantes et prétendants

aux 8000, sont coûteuses à développer

et à produire, et, par conséquent,

toujours unisexes.

SKYSOLO

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Carbon

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LEKI.COM

25



Bon plan Via ferrata du Daubenhorn

Abysses

relaxants

Après être venu à bout de la via ferrata

du Daubenhorn, la plus longue de Suisse,

on a bien mérité de se reposer.

Heureusement, les spas de Loècheles-bains

ne sont pas loin.

Texte & Photos Iris Kürschner

Le passage dans la grotte

de la via ferrata du Daubenhorn

est le plus spectaculaire

d’un itinéraire totalement

délirant.



Bon plan Via ferrata du Daubenhorn

Il fait bon séjourner à Loèche-les-Bains. On barbote dans l'eau bien

chaude des diverses piscines en plein air, on se laisse masser par

des buses sous-marines et on apprécie la splendeur de parois

hautes comme le ciel. L'immense paroi sud-est du Daubenhorn,

par exemple : rien que l'idée d'une ligne qui la traverse est le nec

plus ultra pour les ferratistes. On vient peut-être de la parcourir ou

on l'attend avec impatience. La via ferrata la plus longue, la plus

difficile, voire la plus belle de Suisse, demande du courage et une

excellente condition physique.

THE ONE SEASON COLLECTION

Suspense avec « s » comme spa

La paroi plonge lentement dans l'ombre de la fin d'après-midi. Le

Weisshorn, le Zinalrothorn, le Cervin et la Dent Blanche nous saluent

de l'autre côté de la vallée du Rhône. Nous caressons des yeux les

parois abruptes du Daubenhorn tout en transpirant. Mais de manière

agréable, dans un sauna suspendu directement au-dessus de l'abîme

et qui nous permet de nous asseoir en plein milieu du panorama

grâce à l'immense baie vitrée. Une heure plus tôt, nous étions encore

en train de faire de la gymnastique juste en dessous du spa. L'adrénaline

était au rendez-vous, car la via ferrata de la Gemmi requiert

beaucoup d'habileté et des nerfs solides. Idéale pour se préparer à

sa grande sœur, la via ferrata du Daubenhorn. Alors que cette dernière

se concentre sur la verticalité, celle conduisant à la station supérieure

du téléphérique de la Gemmi est en traversée. Elles sont

toutes deux très aériennes. Sur fond de musique douce et parfum

de citron, nos pensées glissent à nouveau vers cet univers de roche.

Nous nous remémorons le pont de singe de 65 mètres de long,

une entrée en matière pouvant être délicate en cas de rafales de vent.

Au-delà, sur la paroi compacte, le répit est de courte durée. Une série

‹1›

‹1› Une saison courte : en hiver, de

nombreuses avalanches dévalent la paroi.

Pour cette raison, la via

ferrata du Daubenhorn ouvre souvent seulement

en juillet.

‹2› Complètement vrillée : la via ferrata

aventure de la Gemmi est plus courte, mais

son échelle à 540 degrés permet déjà de bien

apprivoiser le vide.

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Des articles qui t‘accompagnent

toute l‘année dans toutes tes aventures en montagne.

‹2›

de rondins en bois se balançant librement constitue un défi tout à fait

inhabituel. Comme par hasard, ce passage porte le nom d’un personnage

de bande dessinée américaine : Woody Pecker, un pic qui adore

marteler le bois. Chez nous, c'est surtout le cœur qui tape, car dès

qu’un pied se pose sur un rondin, ce dernier bascule et il faut se dépêcher

de poser le pied suivant. Le trapèze accroché sous un surplomb

est encore plus instable ; tout balance avec beaucoup de gaz sous

les pieds. Une fois que l'on s'est glissé derrière le trapèze, on peut à

nouveau grimper un peu. Cela fait du bien, mais c'est beaucoup trop

court, car on se trouve déjà devant le « Stairway to heaven » – au sens

propre du terme. Peut-on, suspendu dans les airs, profiter de la vue

sur les sommets de plus de 4000 mètres et sur Loèche-les-Bains ? Ou

faut-il concentrer toute son attention sur l’échelon suivant ? L'échelle

torsadée à 540° permet de changer constamment de panorama, tout

« La via ferrata la plus longue, la

plus difficile et probablement

la plus belle de Suisse demande

du courage et une excellente

condition physique. »

28

ortovox.com

29



‹1› Le détour supplémentaire par

la Via Konst est extrêmement

exposé, mais il peut facilement être

contourné.

‹2› Loin au-dessus de Loèche-les-

Bains, un pont de singe permet de

traverser la « grande crevasse ».

‹3› Au sommet du Daubenhorn

l’adrénaline cède sa place aux hormones

du bonheur.

‹2›

en étant admiré par les badauds sur la plateforme située juste au-dessus.

Ceux qui n'aiment pas être observés ignoreront cette sortie intermédiaire

et s’engageront dans la suite de l'itinéraire, qui permet

plus de contact avec le rocher et qui se trouve à l’abri des regards. À

la sortie, il n'est pas rare de croiser des photographes et des ornithologues,

armés d'appareils photo, de jumelles ou de longues-vues. La

Gemmi est considérée comme le meilleur endroit de toute la Suisse

pour observer le gypaète barbu. Tous les mercredis après-midi,

des experts du parc naturel Pfyn-Finges – qui s'étend d'ici jusqu'au

Weisshorn – informent sur les plus grands oiseaux de l'espace alpin,

dont l'envergure atteint presque trois mètres. Depuis 2007, quelques

gypaètes barbus nichent à nouveau dans la région de la Gemmi. Ils

aiment les parois rocheuses abruptes, où ils trouvent les thermiques

nécessaires à leurs vols. Il y a de bonnes chances de les apercevoir

depuis via ferrata du Daubenhorn, prévue pour le lendemain.

Parmi les gypaètes

Un couple de gypaètes barbus, dont le nid se trouve sur le côté

gauche de la via ferrata, a eu des petits, nous raconte Richard

Werlen le lendemain matin. Le sympathique guide de montagne se

présente sous le nom de Ricci. Nous le rencontrons sur le chemin

d’accès et fixons, en nous dévissant le cou, la paroi qui s'étend à

l'infini vers le ciel. Nous ne sommes pas très rassurés. Il est difficile

d'imaginer de franchir cette paroi en ligne directe. Plus de

2000 mètres de câbles, douze échelles et un pont de singe de 30

mètres ont été installés et suspendus dans la roche à l'aide d'un

lourd perforateur pour permettre l’inauguration de la via ferrata

en 1998, se souvient Ricci. Il faisait partie du groupe de courageux

qui a travaillé bénévolement sur la plus longue ferrata de Suisse.

‹2›

A l'origine, ce sont les frères et guides de montagne Andreas et

Bruno Köppel, cristalliers passionnés, qui ont eu l'intuition d'un itinéraire

génial dans la face sud-est du Daubenhorn. Lors de l’équipement

de la via ferrata, ils ont trouvé une grotte qui se prêtait à

l'escalade. Elle est devenue l'un des passages les plus passionnants

de la course. En hiver, des avalanches s'y précipitent et remplissent

de neige la gigantesque voûte. C'est une des raisons pour

lesquelles la via ferrata ne peut souvent pas être ouverte avant

juillet. Ricci raconte recevoir régulièrement des plaintes : lorsque

les températures sont caniculaires dans la plaine du Rhône, il peut

effectivement être difficile de s'imaginer que la neige barre encore

le passage en altitude.

Nous avons décidé de partir tôt et Loèche-les-Bains est encore

dans l'ombre sous nos pieds. Toutefois, une lumière éclatante

baigne déjà les sommets de 4000 mètres visibles à l'horizon. Si

l'on tremble déjà au « nez » – nom que donnent les locaux à la tour

rocheuse peu après le départ – il vaut mieux faire demi-tour, estime

Ricci. En tant que sauveteur en montagne, cet homme de 48

ans en voit de toutes les couleurs. Pas plus tard que hier, ils ont dû

secourir une étudiante dans le premier tiers, appelé « petite via ferrata

», parce qu'elle s'était complètement surestimée et était mal

‹1›

‹3›

« Après avoir traversé une

galerie, on se retrouve dans

une paroi en surplomb, certes

plus facile à maîtriser que

prévu, mais dont l’aspiration

du vide met les nerfs à rude

épreuve. »

informée. Les accidents sont très rares sur cet itinéraire, mais il y

a souvent des problèmes dus à mauvaise évaluation de ses capacités.

La via ferrata est longue et presque toujours verticale. Les

échelles sont également très éprouvantes pour les bras, et une fois

au sommet, il faut encore compter avec deux heures de descente.

Des grottes qui crépitent

Avec des vues plongeantes saisissantes, nous nous frayons un chemin

vers les hauteurs par des vires et replats étroits. Ricci est un

fin psychologue : il attire notre attention sur un passage en dévers

qu’il dit redouter. Une fois engagés, cet obstacle passe finalement

assez bien et on se surprend à aborder la suite avec une confiance

redoublée. Nous nous retrouvons bientôt sous une succession

d'échelles dont on ne voit pas le bout. Au total, les barreaux nous

font gagner 76 mètres de dénivelé. Et pour ne pas oublier où l'on se

trouve, on passe à côté d’une grande croix suisse. La pause à l'Obere

Gemsfreiheit fait du bien. Ce petit plateau de prairie s’avère être une

fantastique plateforme panoramique avec vue sur la vallée du Rhône

et les sommets valaisans. À cet endroit se trouve aussi la seule

échappatoire, mais elle n'est pas non plus sans risque, car le sentier

descend à pic sur 1310 mètres de dénivelé et exige donc des genoux

solides. Notre itinéraire se poursuit à la verticale, dans un style alpin

qui laisse de la place pour un peu d'escalade. Là où il y a de la

roche adhérente, les arceaux en fer ont été placés avec parcimonie,

contrairement à de nombreuses via ferrata sportives, où l'on ne se

déplace qu'avec des prises artificielles. La popularité de la via ferrata

du Daubenhorn est la preuve que ce genre de via ferrata est plus

apprécié, explique Ricci, qui voit l'avenir de ce sport dans les via ferrata

classiques. En effet, en cette belle journée d’été, l'itinéraire est

30

31



Wegweiser Leukerbad

Équipement de via ferrata

La via ferrata est un sport de montagne encore assez jeune, qui fait l'objet d'innovations

et de développements constants. Chez nous, vous trouverez non seulement les

produits les plus récents, mais aussi les meilleurs conseils.

animé. Des casques multicolores dansent dans la falaise, la plupart

d'entre eux gonflés à bloc et les visages heureux. Ce n'est que dans

la grotte que l'ambiance change. Il y a presque des crépitements,

tant l'air est chargé d'énergie, tant les nerfs sont sous tension.

La fente, étroite au départ, s’élargit pour devenir un puits de

près de cent mètres de haut. L’ambiance est humide et brumeuse

avec des bruits d’eau. Deux variantes sont proposées : glissante

et humide, la voie la plus facile traverse une cascade tandis que

la variante plus difficile et spectaculaire contourne la cascade par

deux rangées d’étriers déversants et deux mini-ponts suspendus

branlants. Des rayons lumineux se concentrent à travers un grand

trou par lequel on quitte la grotte au moyen d’échelles. On respire

un grand coup. Plus que quelques ressauts rocheux exposés et on

atteint l’antécime et le livre du sommet, dans lequel on peut fièrement

s'inscrire. Ceux qui peuvent supporter une aventure supplémentaire

s'engageront dans la « Via Konst ». Cette courte variante,

nommée en l'honneur du co-initiateur Konstantin Grichting décédé

en 2006 dans un accident de travail, promet beaucoup de gaz et un

maximum de sensations.

Après avoir traversé une galerie, nous débouchons dans une

paroi en surplomb, certes plus facile à franchir que prévu, mais

dont l'aspiration du vide met les nerfs à rude épreuve. Sous les

semelles, plus de 1000 mètres de gaz. Cette poussée d'adrénaline

est suivie d’un tronçon à pied pour se calmer, avant de puiser encore

une fois dans les réserves d'énergie pour venir à bout d’une

dernière longue suite d'échelles. Au sommet du Daubenhorn, la sérénité

règne. Les hormones du bonheur nous font oublier le stress.

Nous apprécions le magnifique panorama et descendons ensuite

vers le pittoresque Lämmerenboden. Finalement, la courte contrepente

pour rejoindre la Gemmi nous fatigue plus que prévu. Nous

savons déjà où nous allons terminer notre journée : au spa, pour

laisser notre âme et nos muscles se ressourcer. Après la tension,

la détente. Veiller à l'équilibre, n'est-ce pas le but de la vie ?

‹1›

Informations sur la course

baechli-bergsport.ch/fr/daubenhorn

‹1› Récupération : pour profiter

pleinement de la via ferrata du

Daubenhorn, il vaut mieux avoir une

excellente condition physique et un

bon mental.

‹2› La Gemmi Lodge, à l’arrivée du

téléphérique propose un spa qui

permettra de requinquer les via

ferratistes fatigués.

‹2›

Facile à manier

Dans une via ferrata, on saisit sa longe des

centaines de fois dans la main pour mousquetonner.

Elle doit donc être facile à utiliser,

mais aussi sûre. Les mousquetons de

la longe Easy Rider de Black Diamond ne

s'ouvrent que lorsque le mécanisme de verrouillage

est activé par la paume de la main.

Dans la pratique, cela se fait de manière très

fluide. En cas de chute importante, la force de

choc est réduite grâce à la sangle supplémentaire.

Les mousquetons sont fixés à longes de

liaison élastiques afin d'offrir une plus grande

liberté de mouvement. Grâce à la boucle bien

dimensionnée, il est facile de l'attacher au

baudrier. Convient aux personnes de 40 à 120

kg et certification EN 958 (2017).

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Poids : 492 g

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Tout est prêt

La via ferrata ne fait pas dans la dentelle. Celles et

ceux qui se faufilent dans des cheminées étroites

ou même des grottes ont besoin d'un équipement

fiable. L'Ortles NXT 32 de Salewa est un sac à

dos alpin technique fabriqué dans un matériau

Challenger Ultra 100X résistant à l'abrasion et à

la déchirure, complété par un nylon Robic également

extrêmement robuste. Le compartiment

principal est accessible aussi bien par la fermeture

à enroulement que par une fermeture éclair

latérale bidirectionnelle très pratique. En via ferrata,

il est important d'avoir accès à toute sorte de

choses sans devoir enlever le sac à dos. L'Ortles

NXT 32 est compatible avec les systèmes d'hydratation,

possède un compartiment extérieur

supplémentaire dans le dos et, sur le dessus,

une poche zippée amovible qui peut être fixée

sur la bretelle droite ou gauche – idéale pour le

smartphone ou le GPS. En plus du porte-casque

pratique, il est encore équipé de sangles de compression

et de fixations pour le piolet, la corde ou

les skis. La ceinture est amovible.

2 ORTLES NXT 32

SALEWA

Poids : 820 g

CHF 235.–

1

3

2

Enlever la pression

Les chutes sont en réalité « interdites » en via

ferrata car le risque de blessure n'est tout

simplement pas comparable avec une chute

en salle par exemple. Néanmoins, il faut bien

sûr un baudrier pour s'assurer. Le Sajama de

Petzl est un baudrier polyvalent qui convient

bien à toutes les disciplines des sports de

montagne et offre un bon compromis entre

poids et confort en suspension. Sa construction

sans sangle oblique assure un grand

confort, tandis que la technologie Endoframe

répartit la charge de manière homogène. Les

tours de cuisse sont réglables et les sangles

de liaison entre les tours de cuisse et la ceinture

peuvent s’ouvrir. Deux boucles rigides et

flexibles à gauche et à droite ainsi que deux

boucles pour accessoires accueillent le matériel

d'escalade. Confortable et polyvalent,

l'Adjama est un baudrier pour les aventures

les plus diverses en escalade.

3 ADJAMA

PETZL

Poids : 385 g

CHF 92.–

Bächli on Tour

Vous avez déjà fait de nombreuses

via ferrata et vous souhaitez

vous initier à l'escalade sous la

conduite d'un professionnel ? Notre

programme « Bächli on tour »

propose des cours pour s'initier

à l'escalade dans les voies de

plusieurs longueurs avec un

guide de montagne.

32

33



Expert Pantalons de montagne

Que ce soit sur le rocher, le glacier ou le sentier de randonnée, les adeptes de

sports de montagne ont besoin d'un pantalon qui résiste à tout. Ce guide

explique si un seul modèle peut y parvenir et comment trouver la coupe parfaite.

Sur les photos de mon père lors de ses

randonnées en montagne dans les années

1950-60, on le voit toujours avec le même

vêtement de jambe : les knickers. Mon père

les portait toujours, que ce soit en randonnée,

sur un glacier, lors d'une sortie à ski ou

en escalade, et volontiers aussi à vélo.

Aujourd'hui, on serait bien sûr un peu

exotique avec cet accoutrement. En effet,

il existe désormais un pantalon adapté à

chaque domaine d'utilisation : randonnée,

trekking, alpinisme, escalade (alpine ou

sportive), bloc et expéditions. Et avant de séparer

proprement les domaines d'utilisation

et les limites de ces pantalons spécialisés,

il convient de préciser une chose : la mode

s'immisce aussi de plus en plus dans le domaine

des pantalons de sport de montagne.

« La frontière entre la fonctionnalité des vêtements

outdoor et l'influence de la mode

s'estompe de plus en plus », explique Daniela

Stünzi, qui sélectionne les textiles pour

femmes chez Bächli Sports de Montagne.

Outre les couleurs voyantes, on trouve des

coupes plus décontractées avec des jambes

plus larges, qui dévoilent l’influence du

streetwear et de l'athleisure. L'influence

de la mode est particulièrement visible sur

les pantalons de bloc. Pour Daniela Stünzi,

le pantalon de bloc Miranda de la marque

Les jambes

parfaitement

habillées

Texte Johannes Wessel

italienne E9 en est un bon exemple, avec

sa large taille élastique et sa coupe décontractée

– idéale pour le bloc et pour le

quotidien urbain. « Pour les courses alpines

exigeantes, la coupe reste tout de même

fonctionnelle », explique l'experte en textile.

Petit cours sur les textiles

Pour la fonctionnalité, le tissu utilisé

est au moins aussi important que la coupe.

Sa composition détermine la résistance à

l'usure, la respirabilité, l'élasticité d'un pantalon

et donc son domaine de prédilection.

Les composants typiques des pantalons sont

le polyester, le polyamide (nylon), le (bio-)

coton, l'élasthanne et nouvellement aussi le

chanvre. Parmi les fibres synthétiques, le polyamide

se distingue par une résistance mécanique

supérieure. De plus, cette fibre est un

peu plus souple et extensible que le polyester,

ce qui la rend plus confortable à porter. C'est

une des raisons pour lesquelles le polyamide

est la fibre dominante dans les pantalons outdoor

fonctionnels destinés à la randonnée, au

trekking, à l'escalade et à l'alpinisme.

Le polyester a en revanche une plus

grande résistance à l'abrasion et se distingue

particulièrement par ses propriétés

hydrofuges. Avec 0,5 à 1,5 % d'absorption

d'eau par rapport à son propre poids, le

polyester a ici une longueur d'avance. Le

matériau sèche donc rapidement et évacue

efficacement l'humidité de la peau. Légers et

adaptés à un usage quotidien ou estival, les

pantalons de randonnée, les softshells ou

les pantalons destinés aux sports intenses

contiennent généralement une forte proportion

de polyester.

Les tissus synthétiques n'atteignent

pas encore tout à fait la douceur du coton.

Cette fibre naturelle est respirante à l'état

sec et procure une sensation très agréable.

Toutefois, le coton absorbe une quantité

d'humidité relativement importante (8 à 10 %

de son propre poids) et sèche lentement –

ce qui n'est pas une option en haute montagne.

Pour les pantalons légers destinés à

l'escalade sportive, aux salles de bloc et aux

utilisations modérées en extérieur, on peut

en revanche miser sur un tissu en coton mélangé,

voire sur du coton pur.

L'élasthanne (Lycra) est presque toujours

utilisé comme fibre mixte afin d’apporter

de l’élasticité à d’autres matériaux. Il est

très élastique, assure une liberté de mouvement

maximale et reprend sa forme initiale

après avoir été étiré. L'inconvénient est qu'il

n'est pas très durable par rapport aux autres

matériaux et qu'il perd son élasticité avec le

Illustration : Saija Sollberger

Expert

1

Taille et ceinture

Pour les sports de montagne, on laissera

à la maison les ceintures lourdes et

rigides en cuir. De nombreux pantalons

comprennent une ceinture intégrée, ou

un système de réglage par velcro ou bouton-pression.

Si ce n’est pas le cas, nous

recommandons une ceinture outdoor fine,

peu encombrante et élastique de notre

assortiment.

2

Poches

Avec ou sans fermeture éclair ? Plutôt

une poche cargo dans laquelle on peut

ranger différents objets ou plutôt une

poche fendue, juste pour l’essentiel ? Les

poches sont avant tout une affaire de

préférences. Par contre, pour grimper, il

va de soi que les poches doivent rester

accessibles même avec un baudrier.

3

Genoux

On se rendra compte de l’avantage des

genoux préformés au plus tard la première

fois que l’on se retrouve à porter

un jean pour faire de la randonnée. Les

genoux préformés améliorent énormément

la liberté de mouvement,

en particulier en escalade.

4

Bas des jambes

Une coupe étroite pour bien voir où l’on

pose ses chaussons d’escalade ? Larges

pour s’adapter aux chaussures volumineuses

? Avec réglage de la largeur par

velcro ou bouton-pression ? Avec guêtres

intégrées ou même crochets de fixation

aux chaussures ? Sur ce point aussi, les

avis sont partagés.

34

35



Expert Pantalons de montagne

L'essayage est vivement

recommandé : il n'y a rien de

plus individuel que la coupe

d'un pantalon.

temps. Une proportion d'environ dix à douze

pour cent est tout à fait courante dans les

pantalons de montagne fonctionnels.

Dans le domaine des sports de montagne,

on trouve aussi du chanvre, essentiellement

dans les pantalons d'escalade et

lifestyle en combinaison avec le coton ou

d'autres fibres. La fibre est robuste, durable

et résistante à l'abrasion. De plus, la plante

nécessite peu d'eau, d'engrais et de pesticides

et est donc très durable.

Pour rendre les vêtements en fibres

synthétiques encore plus déperlants, les

fabricants les soumettent à un traitement

DWR (Durable Water Repellent). Il s'agit

d'une imprégnation déperlante qui est appliquée

sur la surface des tissus fonctionnels

sous la forme d'une couche de protection ultrafine.

Un traitement DWR ne rend toutefois

pas les textiles imperméables – pour cela,

il faut, comme pour une veste hardshell,

des membranes supplémentaires qui sont

combinées à un tissu extérieur de protection

et éventuellement à une doublure. Les

pantalons hardshell comme le Westalpen 3L

Pants d'Ortovox sont un bon choix pour les

courses mixte en haute montagne, les faces

de glace et les randonnées sur glacier, mais

ne sont pas utiles en moyenne montagne.

Des membranes sont également utilisées

dans les pantalons softshell. Elles

ne sont toutefois pas imperméables. En

revanche, elles rendent le tissu fortement

coupe-vent et déperlant. Grâce à ces

« Chez Bächli Sports de

Montagne, nous travaillons

en étroite collaboration

avec des fabricants qui

prennent au sérieux la

responsabilité écologique

et sociale. »

Daniela Stünzi

Responsable de produit

membranes, les pantalons softshell ont une

plus grande perméabilité à la transpiration

qu'un pantalon hardshell pur. Ils sont aussi

plus doux et plus souples, mais n'offrent

qu'une protection limitée en cas de forte

pluie et sont moins résistants à l'abrasion.

Selon l'activité, il est recommandé d'emporter

un sur-pantalon imperméable en compément.

Celà peut être intéressant pour les

longs trekkings (ou de cabane en cabane).

Pour choisir entre un pantalon softshell

et hardshell, il faut aussi tenir compte de

la sensibilité personnelle au froid. Si l'on

reste constamment en mouvement et que

le temps est favorable, par exemple en

randonnée ou en randonnée à ski, on n'a

souvent pas besoin de beaucoup de chaleur

au niveau des jambes qui sont alors bien

irriguées – en tout cas moins qu'au niveau

du torse ou des extrémités. Mais en cas

de conditions défavorables ou de longues

pauses (forcées) au relais, ce besoin peut

rapidement changer et influencer le choix

du pantalon.

Les collants ou tights occupent une

place à part. Depuis quelque temps, ils sont

de plus en plus souvent portés en randonnée,

mais aussi pour les courses alpines.

« Une tendance qui plaît particulièrement

aux jeunes femmes », explique Daniela

Stünzi. La raison : les pantalons sont composés

d'un tricot de polyester. « Celui-ci est

bien plus élastique qu'un tissu classique et

s'adapte aux jambes comme une seconde

peau », explique-t-elle. Les tights sont disponibles

dans différentes épaisseurs de matériau

et offrent – comme le Abisko Trekking

Tights Pro W de Fjällräven avec ses parties

renforcées en Cordura aux genoux et aux

fesses – une robustesse supplémentaire et

un domaine d'utilisation élargi.

Comment vérifier la coupe

« Le plus important, c'est que le pantalon

soit à la bonne taille », explique Daniela

Stünzi. La notion d'ajustement est ici extensible

au sens propre du terme : « Il ne s'agit

pas que de la fonctionnalité de la coupe, mais

Photo : Schöffel

aussi de l'émotion procurée et du sentiment

de bien-être », explique par expérience cette

passionnée de sports de plein air. « En essayant

les pantalons, il faut bouger comme

on le ferait à l'extérieur », conseille Daniela

Stünzi : de grandes enjambées, des fentes,

des mouvements d'escalade, s'accroupir ou

encore s'asseoir. N’oubliez pas non plus de

mettre un sac à dos ou un baudrier pour essayer

le pantalon dans cette combinaison. Et

vérifiez que vos compagnons de route habituels,

comme votre smartphone ou votre

crème solaire préférée, trouvent leur place

dans les poches. Les pantalons de randonnée,

de trekking, d'alpinisme et d'escalade

ont une coupe ergonomique et s'adaptent

le mieux possible à la forme et aux mouvements

du corps. Cela inclut des détails tels

que les genoux préformés qui préviennent

les tensions dans le tissus lors de la flexion

et de l'extension des jambes. Ou des inserts

à l'entrejambe (goussets) pour éviter que le

pantalon ne serre et frotte lorsque l'on porte

un baudrier. Ou encore, des inserts élastiques

aux genoux, aux fesses et à l'entrejambe

pour favoriser la souplesse et la liberté

de mouvement. Ou pour finir les coutures

plates qui évitent les frottements.

Pour ajuster et fermer la taille, il existe

différentes solutions, chacune avec ses

propres avantages et inconvénients. Une

chose tout d'abord : la ceinture en cuir classique

n'est pas optimale pour les activités de

plein air. Elle est certes très solide, mais elle

exerce une pression lorsqu'on porte un sac

à dos. De plus, le cuir est lourd et ne sèche

que lentement. Si l'on ne veut pas renoncer

à une ceinture classique, on trouvera chez

Bächli Sports de Montagne des alternatives

plus légères avec une sangle élastique et une

boucle plate. Selon les modèles de pantalons,

de telles ceintures sont même déjà intégrées.

La plupart des pantalons se ferment à

l'aide d'une combinaison de fermeture éclair

et de boutons-pression. Inconvénient des boutons

: ils exercent une pression lors du port

d'un baudrier. C'est pourquoi les pantalons

d'escalade sont souvent munis de cordons de

serrage ou d'une ceinture très plate en tissu

avec une languette coulissante. Ils permettent

d'ajuster la taille en continu. Des velcros sur

les côtés permettent de régler facilement et

en continu la taille et d'éviter les points de

pression. Une taille élastique sans ouverture

ni coutures, comme celle des collants

par exemple, s'adapte bien et offre un confort

élevé. Cependant, le réglage de la largeur est

limité et l'élastique perd de son élasticité en

TREKKER PRO II GTX

NATURAL STRIDE SYSTEM

36

37



Expert Pantalons de montagne

cas de transpiration et de lavages fréquents.

De nombreux fabricants combinent plusieurs

systèmes, par exemple un élastique

avec un velcro ou des ceintures plates avec

des inserts élastiques à la taille. « Lors de

l'achat, il faut veiller à ce que le réglage soit

bien adapté à sa propre morphologie et que

la ceinture ne provoque pas de points de

pression, même en portant un sac à dos ou

un baudrier », recommande Daniela Stünzi.

‹1›

‹1› Un bas des jambes réglable

est vraiment utile – c’est

une des grandes différences

avec les pantalons de loisirs.

‹2› Tout est à sa place et

accessible ? L’emplacement

et le volume des poches

peuvent également être des

critères lors de l’achat.

‹3› De nombreux pantalons de

randonnée ont déjà un réglage

de la taille intégré – cela évite

d’avoir à porter une ceinture.

‹2›

baudrier. Sur les pantalons de trekking, les

poches sur les jambes sont souvent plus

volumineuses. Des poches arrière sont également

souvent intégrées. Leur espace est

toutefois réduit. Même sur les collants, on

trouve des poches élastiques pour les clés, le

smartphone et les barres énergétiques. Elles

sont généralement très plates et intégrées

à la large taille par une fermeture éclair ou

sous forme de poche ouverte sur la cuisse.

Outre ces nombreux détails, la robustesse

du matériau joue un rôle décisif. C'est

là que le nombre de deniers intervient. Il décrit

l'épaisseur du fil utilisé : plus ce chiffre est

élevé, plus les fibres sont épaisses et résistantes.

Un pantalon de randonnée ou de trekking

d'une épaisseur moyenne présente un fil

compris entre 50 et 100 deniers, un pantalon

d’alpinisme entre 70 et 100 deniers et un hardshell

robuste entre 70 et 150 deniers. On peut

estimer la qualité du matériau au toucher,

mais de manière limitée : de nombreux fils

sont aujourd'hui fins et pourtant extrêmement

robustes, comme dans le nouveau pantalon

d'escalade Helixir de La Sportiva, dont le tissu

intègre du Spectra, une fibre de polyéthylène

extrêmement résistante à la déchirure.

L’écoresponsabilité à l’achat

Les personnes qui souhaitent faire leurs

achats en respectant des aspects environnementaux

et sociaux trouvent aujourd'hui

une vaste palette d’articles sur le marché.

De plus en plus de fabricants misent sur des

matériaux durables comme le coton bio, le

chanvre et le polyester recyclé, des imprégnations

sans PFC et des processus de teinture

respectueux de l'environnement. Lors de

la production, une attention particulière est

accordée aux conditions de travail qui doivent

être équitables tout au long de la chaîne de

création de valeur. Un coup d'œil sur les labels

(par ex. bluesign, Ökotex-Standard 100,

Fair Trade, Fair Wear etc.) permet de se faire

une idée. « Chez Bächli Sports de Montagne,

nous accordons une grande importance à la

durabilité dans le choix de nos produits et

travaillons en étroite collaboration avec des

fabricants qui assument une responsabilité

écologique et sociale », assure Daniela Stünzi.

L'idée de durabilité implique bien sûr aussi

de pouvoir couvrir le plus grand nombre d'activités

en montagne avec un seul pantalon –

comme autrefois avec les knickers, mais sans

perte de confort. Le pantalon parfait ? Il existe

– mais rarement pour toutes les utilisations.

Selon Daniela Stünzi, le Falketind Flex 1 Light

de Norrona ou le Gamma Pant d'Arc'teryx

sont des exemples de pantalons polyvalents

pour l'été. Ils sont relativement fins, ont une

coupe athlétique et font bonne figure aussi

bien en randonnée qu'en via ferrata et dans

de nombreuses autres occasions. Pour les

courses d’alpinisme ou les randonnées par

temps frais dans les régions alpines, elle

recommande entre autres le pantalon softshell

Courmayeur de Mammut. Mais ces vêtements

polyvalents ont aussi leurs limites.

Un hybride softshell léger peut rendre de

bons services en randonnée, en bloc et dans

les voies d’escalades peu exigeantes, mais il

n'est pas à sa place dans une paroi des Dolomites

ou dans une face nord en glace.

Le conseil de Daniela Stünzi : « Réfléchissez

bien à l'utilisation principale de

votre pantalon. Si vous connaissez les différences

entre les modèles et les matériaux,

vous pourrez adapter votre équipement de

manière optimale à vos sorties. Vous obtiendrez

davantage de confort et de sécurité en

montagne, pour encore plus de plaisir ».

Liberté des jambes et poches

‹3›

Les jambes des pantalons d’alpinisme

et surtout des pantalons d'escalade ont tendance

à être plus étroites que celles des

pantalons de randonnée et de trekking, qui

doivent avant tout être confortables et bien

aérés. Les jambes plus étroites des pantalons

d'escalade apportent plus de liberté lors

des mouvements extrêmes et évitent les frottements

lors du port du baudrier. Les bas de

jambes sont plus étroits pour permettre une

vue dégagée sur les chaussons d'escalade et

le rocher. Pour les pantalons d’alpinisme, la

coupe plus athlétique et plus étroite assure

une isolation (légèrement) meilleure et elle

évite de rester accroché aux rochers ou à

l'équipement. Sur les pantalons d'alpinisme

et d'escalade alpine, le bas des jambes peut

être resserré à l'aide de boutons-pression ou

de velcro. De plus, l’intérieur des jambes de

ces pantalons sont renforcés avec du Cordura

ou du Kevlar pour éviter de les abîmer

avec les crampons. Un crochet permet de

fixer l’extrémité de la jambe aux lacets.

Si l'on s'intéresse à un pantalon hardshell,

il faut accorder de l'importance aux

ouvertures d'aération latérales. Le mieux est

d'opter pour des fermetures éclair bidirectionnelles

qui s'ouvrent et se ferment aussi

bien vers le haut que vers le bas. Lorsqu'il

fait chaud, ces options d'aération sont un

énorme gain de confort.

Autre chose au sujet des jambes : certains

fabricants comme Mammut, Fjällräven,

Schöffel, Vaude et d'autres proposent des

variantes plus courtes ou plus longues en

plus de la longueur normale. C'est un très

bon service qui facilite la recherche d'un

pantalon parfaitement adapté.

Les pantalons zip-off sont désormais

un classique qui compte de fidèles adeptes :

un pantalon long se transforme en un pantalon

2/3 ou un short en un tournemain. Cela

semble pratique et ça l'est. Le grand avantage

est le gain de poids car cela évite de

devoir emporter un short pour les températures

plus chaudes. L'inconvénient est que

les fermetures éclair peuvent limiter l'ajustement

optimal et la liberté de mouvement,

voire frotter. On les trouve surtout dans le

domaine des pantalons de randonnée et de

trekking. Ils sont moins adaptés aux disciplines

plus techniques.

La forme et le nombre de poches dépendent

de l'utilisation prévue. Les poches

classiques sur les hanches sont idéales pour

les petites choses comme les mouchoirs, les

snacks ou les gants. Les grandes poches profondes

devraient être équipées d’une fermeture

éclair pour éviter de perdre les objets.

Sur les pantalons d'escalade, elles sont positionnées

de manière à pouvoir être utilisées

même avec un baudrier. Pour les courses

d’alpinisme et l'escalade alpine, les poches

cargo plates avec une fermeture sûre sont

pratiques, par exemple pour le topo. Lors

de l'achat, il faut veiller à ce que l'accès ne

soit pas entravé par les tours de cuisse du

Photos : La Sportiva, Ortovox

WHITEOUT 30 | 45

Extrêmement robuste

Etanche

Léger

Ces sacs à dos alpins bien pensés et super légers

sont spécialement conçus pour un emploi exigeant

en montagne ainsi que pour les expéditions et

constituent le nec plus ultra de la gamme de

sacs à dos alpins EXPED en matière de design

minimaliste et de choix de matériaux orienté vers

l’utilisation. Disponible en deux volumes.

38

exped.com

39



Rencontre au sommet Jürg Schweizer

Thema Rubrik

« Pour moi, la neige est synonyme

d’une grande qualité de

vie ». Après 35 ans passés au

SLF, Jürg Schweizer est sur le

point de prendre sa retraite.

«La neige rend

heureux.»

En septembre 2025, le directeur du SLF Jürg Schweizer prendra sa retraite.

Un entretien sur sa courbe d'apprentissage personnelle en matière de danger

d'avalanche, la valeur et les limites de l'intelligence artificielle et la manière

dont le changement climatique se répercute sur le danger d'avalanche.

Interview Stephanie Geiger

Monsieur Schweizer, depuis vos études de

physique, vous vous intéressez de près aux

montagnes. Les montagnes ne sont-elles

pour vous qu'un objet de recherche ou êtesvous

vous-même un montagnard actif ?

Les deux à la fois. Dès mon adolescence,

j'ai passé beaucoup de temps en montagne,

j'ai été actif au sein de l'organisation de jeunesse

du CAS et, en tant que responsable

OJ, j’étais en route presque tous les weekends.

J'ai probablement gravi environ la

moitié des 4000 de Suisse. C'était un heureux

hasard d’avoir pu effectuer mon travail

de diplôme en glaciologie. J'ai voulu

mieux comprendre une grande partie de ce

que je voyais le week-end et cela m'a motivé

pour mon travail scientifique.

En tant qu'alpiniste, avez-vous rencontré

des situations dans lesquelles vous vous

êtes dit après coup : ce n'était pas la meilleure

idée !

Certaines avalanches que j'ai déclenchées ne

sont pas tombées du ciel. Lorsque j’ai commencé

à travailler à Davos, le SLF se trouvait

encore au Weissfluhjoch. Nous étions alors

dans la neige huit mois par année et pensions

tout avoir sous contrôle. C'est sans doute

normal de se surestimer quand on est jeune.

J’ai vécu des déclenchements à distance où

il ne s'est rien passé, mais j'ai aussi été enseveli

jusqu'aux genoux. Aujourd'hui, je cherche

moins la limite, du moins je l'espère. C'est lié

à mes connaissances, mais aussi à l'âge.

Comment s’est passé votre hiver 2024/25

d’un point de vue personnel ?

L'hiver a été nettement meilleur que prévu.

Il y avait certes peu de neige. Mais si l'on

connaît Davos, on trouve toujours quelque

chose à faire. Cependant, je n'ai jamais mis

aussi souvent le casque que cet hiver. Normalement,

je n'aime pas trop skier avec un

casque. Mais en raison du faible enneigement,

beaucoup de cailloux affleuraient.

D'où le casque.

Et comment s’est passé l’hiver 2024/25 du

point de vue du responsable du SLF ?

Mis à part la période avalancheuse juste

avant Pâques, il y a eu peu de neige et peu

d'événements. Les victimes ont également

été peu nombreuses, du moins jusqu'à fin

avril. Environ deux fois moins de victimes

d’avalanche par rapport à la moyenne pluriannuelle.

Mais l'expérience montre que le

nombre de victimes varie fortement et qu'il

n'est pas toujours possible d'en expliquer les

raisons. En revanche, pour les déclenchements

d'avalanches sans gravité, le nombre

d'avalanches signalé n'était pas inférieur à

celui des autres années. Ce nombre augmente

depuis des années. Mais cela est surtout

lié au fait qu’on nous signale davantage

les déclenchements. C'est super, car avoir

une bonne vue d'ensemble de l'activité avalancheuse

est important pour la prévision

d'avalanches.

Selon certaines études, le nombre de

personnes qui s'aventurent en hiver en

dehors des pistes sécurisées aurait doublé

entre 2014 et 2020. Cela ne se reflète

néanmoins pas dans les statistiques des

accidents.

Dans les endroits populaires, il n'y a plus

cinquante mais peut-être cent voitures sur

le parking. Malgré tout, rares sont ceux

qui font ce que l'on appelle la « première

trace ». Il n'est donc pas si étonnant qu'il

n'y ait pas deux fois plus de victimes d'ava-

Photo : Daniel Kallenberger

40

41



Gipfeltreffen Jürg Schweizer

Jürg Schweizer Rencontre au sommet

‹2›

‹3›

‹4›

‹1›

« Lorsque je suis arrivé

à Davos il y a 35 ans,

c'était exceptionnel s’il

pleuvait à Noël. »

Photos : Franziska Zahner, Philippe Rossier, Daniel Kellenberger

‹1› Rassemblement des

pièces du puzzle lors de

l’examen du manteau neigeux

: « Quand on ne trouve

rien, cela ne veut pas dire

que tout est bon. »

‹ 2 › Aborder l’avenir avec

confiance – également en

ce qui concerne l’intelligence

artificielle.

‹3› Lors du Propagation

Saw Test – la rupture se

propage de manière remarquable

dans la couche

fragile.

‹ 4 › Avalanches de neige

humide en plein hiver : « Le

travail des services de

sécurité ne deviendra pas

plus facile. »

lanches. La majorité des personnes vont là

où il y a déjà eu quelqu'un auparavant. De

plus, l'alerte est meilleure et le sauvetage

plus rapide, l'équipement et la formation

ont aussi progressé – et j’ose espérer que

les prévisions du danger d'avalanches y

contribuent également.

Depuis 35 ans, vous travaillez dans le domaine

des avalanches. Durant cette période,

les connaissances sur les avalanches

ont bien évolué. Avons-nous aujourd'hui la

maîtrise des avalanches ?

Nous ne les maîtrisons certainement pas totalement.

C'est même plutôt l'inverse : c'est la

nature qui nous maîtrise. La variabilité dans

la nature est grande et parfois insondable.

Mais nous avons fait de grandes avancées

dans la prévention des avalanches. Bien sûr,

il y a toujours des surprises. Les avalanches

se produisent à l’intérieur du manteau neigeux,

invisible à nos yeux. Mais nous avons

aujourd'hui une meilleure compréhension de

la formation des avalanches et nous en savons

également plus sur la constitution du

manteau neigeux.

Il est intéressant d'observer que l'évaluation

du danger d’avalanches est soumise à certaines

tendances et modes. Je pense ici au

test du bloc glissant ou au profil de neige.

Il y a aussi des tendances et des modes

dans la recherche sur les avalanches et

surtout dans la formation – il y a parfois

des allers-retours. Je n'ai pas suivi toutes

les tendances. Si l'on sait ce qui est important

pour la formation d’une avalanche,

à savoir le manteau neigeux, on peut se

le permettre. Mais pour cela, il faut avoir

confiance en ses connaissances. Ce n'est

pas toujours facile. Les tests mentionnés

ont surtout une valeur pour la prévision

des avalanches. Pour évaluer le danger

d'avalanche, il est fondamental de savoir

comment est constitué le manteau neigeux.

Il n'y a pas d'autre solution. En matière

de prévision d'avalanche, nous nous

appuyons naturellement aussi sur une

modélisation du manteau neigeux.

Les randonneurs devraient-ils aussi pelleter

davantage ?

Non, ce n'est en général pas nécessaire.

Si l'on décèle une instabilité lors d'un tel

test, cela peut être une information supplémentaire

utile. Inversement, si l'on ne

trouve rien, cela ne signifie pas que tout

va bien. Un tel examen du manteau neigeux

est plutôt une des pièces du puzzle

qui permettent d'obtenir une image aussi

complète que possible de la situation avalancheuse

– et il favorise la compréhension

du processus. En tant que randonneur,

je peux généralement me contenter

de lire attentivement le bulletin d'avalanches

pour savoir à peu près comment

est constitué le manteau neigeux.

Les limites auxquelles on se heurte sont

nombreuses. Les offres numériques

peuvent-elles aider à repousser ces limites ?

Oui et non. Avec les outils numériques,

nous parvenons à mieux évaluer le terrain

et à situer les endroits dangereux. Nous

avons de super outils, des cartes numériques

et par exemple la couche CAT dans

l'application White Risk. En revanche, la

réponse est non lorsqu'il s'agit du danger

d'avalanche lui-même. En effet, le bulletin

d'avalanches fournit une évaluation régionale

du danger, la représentation détaillée

sur la carte n'est donc pas pertinente. Tout

compte fait, les possibilités numériques qui

se sont ajoutées ces dernières années simplifient

considérablement la planification.

Le site Skitourenguru propose par exemple

des randonnées qui se situent dans la zone

verte. C'est une bonne entrée en matière.

Malheureusement, il est déjà arrivé que

quelqu'un ait téléchargé un itinéraire, l'ait

suivi aveuglément et se soit retrouvé dans

une situation fâcheuse. Mais dans l'ensemble,

je dirais que les avantages l'emportent

sur les inconvénients.

Le téléphone portable donne souvent une

impression de sécurité trompeuse. Ne

risque-t-on pas alors de devenir plus imprudent

en randonnée à ski et de ne plus

accorder autant d'importance à l'évaluation

sur le terrain ?

C'est comme la ceinture de sécurité en voiture.

Est-ce que nous compensons le gain

de sécurité en roulant vraiment tous plus

vite ? Si l'on retire son DVA à un randonneur,

il se montrera probablement plus

prudent. Si l'on ajoute un sac à dos avec

airbag, les différences sont plutôt faibles,

et dépendent du groupe d'utilisateurs. La

compensation possible des risques n'est

en tout cas pas un argument contre un

meilleur équipement ou même une formation.

Des offres comme l'application White

Risk sont aujourd'hui vraiment bonnes et

offrent une valeur ajoutée considérable.

Une bonne préparation, c'est déjà la moitié

du chemin. Même en route, je peux mieux

évaluer le terrain.

Les jours du bulletin d'avalanche sont-ils

donc comptés ?

Non, le bulletin d'avalanches existera encore

longtemps. La météorologie fait aussi

toujours des bulletins météo, même s'ils

sont en partie automatisés. Et nous avons

certainement dix ans de retard sur la météorologie

en ce qui concerne l'utilisation

de modèles numériques. Mais justement : il

y a encore des services météorologiques et

ce n'est pas comme si chacun faisait tourner

son propre modèle numérique dans sa

cuisine pour savoir quel temps il fera. Et il

faut aussi que quelqu'un développe les modèles.

Sans compétence professionnelle, ça

ne marche pas.

Et que pouvons-nous attendre de l'intelligence

artificielle à l'avenir ?

Avec des données plus nombreuses et

nouvelles et une plus grande puissance de

calcul, la résolution temporelle et spatiale

des prévisions sera certainement encore

meilleure. Nous utilisons actuellement

42

43



plusieurs modèles d'apprentissage automatique

(IA) dans la prévision des avalanches,

et ce pour la prévision automatisée

de la stabilité du manteau neigeux, du

niveau de danger, des avalanches de neige

mouillée et des avalanches spontanées de

neige sèche. Longtemps plutôt sceptiques,

les prévisionnistes d'avalanches considèrent

désormais ces modèles comme une

aide précieuse et les intègrent de plus en

plus dans leur processus de travail.

Dans quel mesure les changements climatiques

vont-ils continuer à influencer les

avalanches en hiver ?

Lorsque je suis arrivé à Davos il y a 35 ans,

c'était exceptionnel s’il pleuvait à Noël. Aujourd'hui,

nous avons de la pluie plusieurs

fois chaque hiver. En moyenne, il y a moins

de neige en moyenne altitude et presque

plus du tout de neige en basse altitude.

Et la durée de l’enneigement a également

diminué. Mais la variabilité naturelle est

grande. Et il ne faut pas non plus oublier :

les zones de rupture typiques se situent à

une altitude d'environ 2500 mètres. Là, il

y aura probablement encore de la neige

pendant longtemps. Pour les grandes

avalanches, ce sont surtout les conditions

météorologiques extrêmes qui sont déterminantes.

Les valeurs moyennes, le climat

donc, ne sont pas si importantes.

Devons-nous continuer à craindre des événements

extrêmes comme l'hiver 1999 qui

a fait 31 morts à Galtür en Autriche et 12

morts à Evolène (VS) ?

Les précipitations extrêmes continueront

d'exister, et seront même plus fréquentes

selon certains scénarios climatiques. Avant

Pâques, nous avons eu un bel exemple de

En tant que directeur

du SLF on est toujours

en déplacement pour

représenter la Suisse : « Un

travail idéal, mais parfois

aussi très stressant ».

« Longtemps plutôt

sceptiques, les

prévisionnistes

d'avalanches considèrent

désormais

ces modèles comme

une aide précieuse. »

En parlant de l’utilisation

de l’intelligence artificielle

précipitations extrêmes en Valais. En moins

de deux jours, plus de deux mètres de neige

sont tombés par endroit et ont provoqué un

fort risque d'avalanche. En forçant un peu

le trait, comme l'a formulé un collègue canadien

: les avalanches se moquent bien du

climat, c'est la météo qui compte. Mais le

réchauffement climatique a déjà un effet,

les avalanches pénètrent moins loin dans

les zones habitées lorsqu'il ne neige pas

au fond de la vallée, mais qu'il pleut. Même

pendant la Semaine sainte, les avalanches

ne sont pas descendues extrêmement bas

parce qu'il n'y avait plus de neige à basse

altitude. La distance parcourue par les avalanches

dépend de la température pendant

les chutes de neige.

L'impression est-elle trompeuse ou entend-on

de moins en moins le « woum » angoissant

qui se produit lors du tassement de

la neige ?

Actuellement, il n'y a aucun signe à cet

égard. Des prévisions pour la fin du

Jürg Schweizer

Le Prof. Dr. Jürg Schweizer, né en 1960 à

Frauenfeld (TG), a étudié la physique environnementale

à l'EPF de Zurich. Après

avoir obtenu son doctorat en glaciologie

en 1989, il a rejoint l'Institut fédéral pour

l'étude de la neige et des avalanches

(SLF) à Davos en tant que collaborateur

scientifique. Plus tard, il a également

travaillé comme chercheur à l'université

de Calgary. En 2006, il a été nommé

directeur du groupe de recherche « Formation

des dangers naturels alpins »

au SLF. Depuis 2011, il dirige l'unité de

recherche « Avalanches et prévention ».

Il est également directeur du SLF et

membre de la direction de l'Institut fédéral

de recherche WSL à Birmensdorf.

Il enseigne en tant que professeur

titulaire à l'EPF de Zurich.

siècle, basées sur des simulations du

manteau neigeux, montrent toutefois que

la neige est mieux consolidée lorsque les

températures sont plus chaudes et qu'il

y a également moins de couches fragiles.

Le manteau neigeux devrait donc devenir

plus stable et le nombre d'avalanches

sèches diminuer.

Moins d'avalanches de neige sèche, mais

plus d'avalanches de neige mouillée ?

Il faut s'y attendre, notamment en raison

de la pluie qui tombe jusqu'à des altitudes

élevées. L'activité d'avalanches de

neige mouillée commencera plus tôt dans

l'année. Cette tendance est déjà évidente

aujourd'hui. Au cours des 30 dernières années,

le début des avalanches printanières

de neige mouillée s'est avancé de début

avril à début mars. C'est jusqu'à présent

l'effet le plus marquant du réchauffement

climatique sur l'activité avalancheuse.

Le problème des avalanches de neige

mouillée est qu'elles ne peuvent pas être

déclenchées artificiellement. Dans le domaine

skiable, il ne reste alors plus qu'à

interdire l’accès aux zones menacées.

Autrefois, au printemps, on se demandait

si on devait fermer la descente en station

l'après-midi. De plus en plus souvent, il

faudra faire cette évaluation même en plein

hiver. Le travail des services de sécurité ne

sera pas plus facile à l’avenir.

Photos : David Schweizer

Le SLF publie chaque année des rapports

d'accidents. Quel est l'accident d'avalanche

qui vous a personnellement le plus appris ?

En raison de mon activité d'expert, j'ai vu

de nombreuses avalanches. C'était souvent

triste et très consternant. Dans la moitié

des cas, je peux affirmer qu’il ne s’agissait

pas de témérité, mais plutôt de malchance.

Cela aurait pu m'arriver à moi aussi. Cette

expérience m'a aussi montré à quel point il

est difficile d'évaluer le danger d'avalanche.

Nous ne pouvons pas savoir avec certitude

quand et où une avalanche se produira. Nous

ne pouvons qu’en estimer la probabilité. Cela

m'a surtout permis de comprendre l'importance

du terrain. C'est le plus grand levier, si

l'on pense aux conséquences. Quelqu'un est

emporté dans le fossé d'un ruisseau ou projeté

contre une grosse pierre et se retrouve

trois ou quatre mètres sous la neige. Ou

prenons une pente qui, après cent mètres,

se transforme en une paroi rocheuse verticale

de cinq cents mètres. Une avalanche

dans un terrain défavorable peut avoir des

conséquences fatales. Je mets intuitivement

l'accent sur les conséquences depuis une

vingtaine d'années. Ces dernières années,

cette évaluation axée sur le risque est heureusement

aussi arrivée dans la formation

en matière d'avalanches.

Que conseillez-vous à tous ceux qui s'aventurent

en hiver en dehors des pistes sécurisées

et qui n'ont pas votre expérience et vos

connaissances – comment réduire au mieux

le risque d'être pris dans une avalanche ?

Une randonnée à ski agréable dépend du

choix d'une destination adaptée aux conditions.

Sans expérience et sans connaissances,

il est préférable de se limiter aux

terrains qui ne sont pas assez raides pour

les avalanches et de rester chez soi en cas

de degré de danger « marqué ». Si l'on veut

aller plus loin, il faut se joindre à une randonnée

avec un accompagnateur compétent.

Vous partez à la retraite cet été. Vous en

avez assez de la neige et de l'hiver dans

votre vie ?

La neige continue de me fasciner. Et la neige

rend heureux. Pour moi, elle est synonyme

de qualité de vie. Les randonnées à ski ont

toujours été le moyen parfait de trouver

un équilibre avec mon travail certes idéal,

mais parfois aussi très stressant. Elles

m'ont apporté beaucoup de résilience. Faire

sa trace là où personne n'est encore passé,

c'est tout simplement trop cool.

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Contrôle du partenaire Nouveau chez Bächli

Nouveau

chez Bächli

Notre assortiment s’étoffe avec Cotopaxi, Mons Royale,

Oakley et X-Bionic. Découvrez l’histoire de ces marques.

Oakley – ça roule

Un logo reconnaissable : c'est exactement le cas avec l'ovale

d'Oakley qui figure sur les branches et les straps des lunettes.

La marque californienne a déjà un demi-siècle d'existence mais

son image reste celle d'une marque jeune et audacieuse. A l'origine,

Oakley fabriquait des poignées pour les motos et les vélos

BMX, mais s'est rapidement lancé dans le secteur des lunettes. Les lunettes de

protection O-Frame ont permis de percer dans le secteur de l'optique et, vers la fin

des années 1980, Oakley était solidement ancré dans le peloton du Tour de France ainsi

que dans la jeune scène du snowboard. Aujourd'hui, Oakley propose un modèle adapté

à presque tous les sports de plein air et extrêmes. Outre un design toujours à la pointe

(Radar, Jawbreaker), une technologie au top fait également partie de l'identité des Californiens.

En plus des lunettes multisports Sutro et Corridor ainsi que le modèle pour glaciers

Clifden, Bächli Sports de Montagne propose les modèles lifestyle Holbrook et Actuator.

SUTRO

OAKLEY

CHF 209.–

Mons Royale – vive la laine

Le spécialiste du mérinos a été fondé en 2009 dans le haut lieu du mérinos

en Nouvelle-Zélande, plus précisément à Wanaka. Dès le début, les miers des hauts-plateaux Hannah et Hamish Acland ont misé sur des

ferl'élasthanne.

La marque parvient ainsi à répondre aux besoins des ath-

vêtements de plein air durables, fonctionnels et élégants. Avec

un contrôle maximal sur une chaîne d'approvisionnement éthiquement

responsable, Mons Royale produit des vêtements

à la fois confortables et techniques, qui mettent en valeur

tous les avantages de la fibre mérinos, à commencer par

ses propriétés de régulation de la température et d'inhibition

des odeurs. La marque est une valeur sûre, en

particulier dans les domaines du ski, du snowboard et de

l'alpinisme. Outre les couches de base, les t-shirts fonctionnels

et les shorts, les brassières de sport sont un point

fort de l'éventail des produits des Néo-Zélandais. Pour encore

plus de fonctionnalité et de durabilité, Mons Royale mélange sa

laine mérinos avec des matériaux synthétiques comme le nylon ou

lètes et des aventuriers, sans faire de compromis ni sur le confort, ni sur le

respect de l'environnement.

Texte Thomas Ebert

DIVERSION MERINO

MONS ROYALE

CHF 109.–

TERRASKIN X00/C

X-BIONIC

CHF 315.–

X-Bionic – la précision suisse

L'entreprise suisse X-Bionic a été fondée en 2005 par le professeur Bodo W. Lambertz et fabrique

des vêtements de sport hautement fonctionnels. Pour son développement, X-Bionic

s'appuie sur des connaissances scientifiques en matière de compression, circulation sanguine,

régulation de la chaleur et régénération musculaire. Le concept est : ne pas évacuer

la transpiration du corps, mais l'utiliser comme moyen de refroidissement naturel. Et cela

convainc : depuis 2014, X-Bionic est le fournisseur officiel de Swiss-Ski et depuis 2017, on

le retrouve également dans le cyclisme professionnel. Avec l'ambition d'optimiser chaque

couche entre le pied et le sol, X-Bionic travaille aussi à l'harmonisation parfaite entre les

chaussettes et les chaussures. Des chaussettes avec des zones antidérapantes et des canaux

de ventilation, une chaussure qui se passe de languette ou encore des semelles intercalaires

en carbone : voilà quelques-unes des innovations dont peut se targuer le système

de chaussures de trail running Terraskin, disponible chez Bächli Sports de Montagne.

KAPAI 1.5L DEL DIA

COTOPAXI

CHF 39.–

KAPAI 1.5L DEL DIA

COTOPAXI

CHF 39.–

Cotopaxi – le lama bigarré

La plus récente des nouvelles marques de l'assortiment Bächli

a vu le jour en 2014 à Salt Lake City, Utah. Cotopaxi s'est

rapidement fait un nom avec des vêtements et des équipements

outdoor durables et surtout très colorés. Le nom

Cotopaxi est bien sûr emprunté au célèbre volcan équatorien

et illustre une philosophie d'entreprise qui souligne la

valeur spirituelle de la nature et met l'accent sur l'utilisation

durable de celle-ci. Cotopaxi est connue pour ses produits bigarrés

et fonctionnels conçus pour les activités de plein-air comme la

randonnée, le trekking et les voyages. Les sacs à dos et accessoires variés

se distinguent par des designs exceptionnels et des matériaux durables.

Une attention particulière est accordée à l'utilisation de matières premières recyclées

et à une production avec des conditions de travail équitables. Par ailleurs,

Cotopaxi se distingue par son engagement dans des projets sociaux. L'entreprise investit

une partie de ses bénéfices dans des projets humanitaires afin de lutter contre la

pauvreté et de renforcer les communautés. Sa mission : fournir des équipements « Gear

for Good », qui sont non seulement fonctionnels, mais aussi éthiques.

NIMBUS UL TENTE

Protection ultralégère sans revêtement PU ni produits chimiques ignifuges.

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Final

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CHAMBRE AVEC VUE

Magasins Bächli

• Aarau

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• Pfäffikon

• Saint-Gall

• Thoune

• Volketswil

• Zurich-Oerlikon

• Zurich-Wiedikon

Notre nouveau magasin

à Zürich-Wiedikon

Après quelques rénovations menées avec succès,

nous avons ouvert notre nouveau membre de la

famille le 14 mai dans le cadre d’un soft opening.

L’inauguration offi cielle a, quant à elle, eu lieu le

24 mai et a été marquée par une petite fête. Le

magasin de 200 m², situé au cœur du quartier de

Wiedikon, propose une sélection soigneusement

choisie de notre assortiment – parfait pour tous

ceux dont le cœur bat pour les sports de montagne.

Un détour s’impose pour admirer

le nouveau magasin.

Bächli Sports de Montagne

Birmensdorferstrasse 55

8004 Zürich-Wiedikon

Tél. : 044 241 58 52

Impressum

« Inspiration », la revue des clients de Bächli Sports de

Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement

dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.

Éditeur

Bächli Sports de Montagne SA

Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon

Tél : 044 826 76 76

E-mail : info@baechli-bergsport.ch

Abonnements et informations

E-mail : info@baechli-bergsport.ch

Rédaction, layout et concept

Outdoor Publishing GmbH

Kesselbachstrasse 4, 9450 Altstätten

Tél : 071 755 66 55

E-mail : redaktion@outdoor-publishing.com

Copyright

Toutes les contributions sont protégées par le droit

d’auteur. Toute utilisation sans le consentement

de l’éditeur est interdite et amendable. Ceci s’applique

en particulier aux reproductions, traductions, stockage

ou diffusion au moyen de systèmes électroniques

et multimédia.

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Tél : 031 300 66 66

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