Inspiration No. 02-2025
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N o 03 | 2025
Le magazine des sports de montagne
Inspiration
Bon plan Expert Rencontre au sommet
Loèche-les-Bains : la plus
longue via ferrata de Suisse
Équipement féminin : quelles
différences et pourquoi ?
Prévention des avalanches :
Jürg Schweizer, directeur du SLF
Accés
Désir de revanche
AETHER | ARIEL
Évolution d’une icône
Je ne suis pas un bouquetin, ni même née sous le signe astrologique du Capricorne. Mais
l’autre jour, les compétences de cet animal m'auraient été bien utiles. J'étais partie tôt
le matin avec Felix pour une randonnée alpine. Nous avions pour objectif un magnifique
sommet dans les Alpes valaisannes. Un sentier varié nous a conduit jusqu’à une cabane
avant de croiser un lac de montagne bordé de magnifiques fleurs alpines colorées. Tout
se passait bien jusqu’à ce qu’un névé raide et compact nous barre la route. Il y avait bien
une trace, mais pas d'une chaussure de montagne, probablement d'un bouquetin au pied
admirablement sûr. Franchir le névé sans crampons était trop délicat pour nous. Un peu
moroses, nous avons donc décidé de faire demi-tour. Au loin, une marmotte sifflait, nous
donnant l’impression qu’elle se moquait de nous.
« Ai-je encore le droit de m'énerver quand il
faut faire fait demi-tour en montagne ? »
OSPREY.COM
En redescendant, je me suis mise à cogiter : Ai-je encore le droit de m'énerver quand il
faut faire demi-tour en montagne ? L'époque où il fallait à tout prix « vaincre » un sommet
ou « réussir » une voie est révolue. Bien heureusement, rebrousser chemin en montagne
n'est plus une « défaite » depuis longtemps. D'un autre côté il est également clair que sans
ambition, il n'y a pas d'alpinisme. Où se situe alors la limite entre une ambition saine et
un acharnement déplacé ? Dans l'interview de ce numéro d'Inspiration, le directeur du
SLF, Jürg Schweizer, parle de son activité d'expert en accidents d'avalanche : « Pour la
moitié des accidents, je peux affirmer qu’il ne s’agissait pas de témérité, mais plutôt de
malchance. Cela aurait pu m'arriver à moi aussi ».
Après avoir fait demi-tour, nous nous sommes arrêtés à la cabane à côté de laquelle nous
étions passés le matin. Le jus de pommes nous a redonné le sourire et la frustration de
ne pas être un bouquetin s'est dissipée. Une fois en sécurité sur la terrasse de la cabane,
l'envie que nous avions dû faire taire face au névé refait surface. Une certaine ambition est
saine, que ce soit en montagne, au travail ou en famille. Nous avons levé nos verres et, sur
le ton de la plaisanterie, défié le sommet de prendre notre revanche. Nous reviendrons,
c’est sûr ! Je vous souhaite une bonne lecture et un bel été en montagne en toute sécurité.
Cordialement,
OSPREY.COM | @OSPREYEUROPE
Susanna Bächli
Vice-présidente du CA Bächli Sports de Montagne SA
2
1
Bon plan Expert Rencontre au sommet
Loèche-les-Bains: la plus
longue via ferrata de Suisse
N o 03 | 2025
Le magazine des sports de montagne
Équipement féminin : quelles
différences et pourquoi ?
Prévention des avalanches:
Jürg Schweizer, directeur du SLF
Contenu
N o 03
2025
Bon plan
Point de vue
Les plus belles facettes de la montagne .................................... 4
3 x 3
Nouveaux produits et news des sports de montagne ............. 8
Bon plan
Randonnée dans le val Maira ......................................................... 12
Via ferrata du Daubenhorn ......................................................... 26
Expert
Équipement féminin ..................................................................... 20
Pantalons de montagne ................................................................. 34
Daubenhorn
Des échelles en série, plusieurs ponts de
singe, une traversée de grotte et un
gigantesque drapeau suisse : la via ferrata
du Daubenhorn bat certainement de
nombreux records. Après toutes ces
sensations fortes, il est aussi possible de se
détendre de manière spectaculaire.
26
Rencontre au sommet
Jürg Schweizer, directeur du SLF ............................................. 40
Contrôle du partenaire
Nouvelles marques dans l’assortiment Bächli ....................... 46
34
Expert
Final
Notre nouveau magasin à Zürich-Wiedikon ............................ 48
2
MORE MOUNTAINS IN A DAY
TRANSALPER SYSTEM
Inspiration
Lever du jour sur l’arête sud-ouest
des Pointes des Douves
Blanches (3663 m) en Valais. À
l’arrière-plan, on aperçoit le
Mont Collon et le glacier du même
nom, tandis que l’aube pointe
sur le col de Charmotane.
Photo Hugo Vincent
@hugovincentphotography
Pantalons de sports
de montagne
Où est-ce que ça coince ? Si l'on sent
à peine les meilleurs pantalons de
montagne sur soi, un pantalon qui ne
convient pas se fait vite remarquer. Notre
experte Daniela Stünzi décrit les
modèles actuels et explique comment
vérifier si la coupe est parfaite.
3
Point de vue
Couronne de
lumière
Dans notre imaginaire, certaines montagnes
sont entourées d'une aura : par leur
hauteur absolue, leur situation particulière,
leurs fameuses faces nord redoutées, la difficulté
de leur ascension ou les histoires qui
s'y sont déroulées. D'autres, en revanche,
paraissent relativement insignifiantes et
font pâle figure à côté de leurs voisines plus
hautes et plus célèbres. Le Brévent, avec
ses 2525 mètres, semble en faire partie.
Son sommet est facilement accessible en
téléphérique et l’été il attire de nombreux
randonneurs et amateurs de panoramas
puisqu’il se trouve face au Mont Blanc.
Pourtant, cette photo montre qu'il
est possible d'entreprendre de belles
courses engagées dans l'ombre des
grands. La paroi presque verticale du
versant sud du Brévent, encore partiellement
à l'ombre, y apparaît tout sauf
quelconque. Enveloppés par la lumière
du soleil levant, Lena Knoller et Moritz
Oberrauch savourent le fait qu'il n'est pas
toujours nécessaire d'aller au plus haut.
Le Brévent, Chamonix,
France
Max Draeger
maxdraeger.com
4
5
Aussicht
Point de vue
Faux géants
À la lecture du livre pour enfants « Jim
Bouton et Lucas le chauffeur de locomotive
», on fait la connaissance d’un certain
« Monsieur Tur Tur ». Ce personnage se
révèle être un faux géant qui, vu de loin,
est d'une taille immense, voire terrifiante,
mais qui se réduit à une taille humaine
normale au fur et à mesure qu'on s'en approche.
C'est ainsi que, bien que tout à fait
sympathique, Monsieur Tur Tur s'était senti
très seul dans son enfance.
Il en va de même pour les montagnes
les plus célèbres des Alpes. Qu'il s'agisse
du Cervin, du Mont Blanc ou du Piz Bernina,
leur taille et leur splendeur s'estompent au
fur et à mesure de l’ascension. Les photos
depuis le sommet du Cervin ne peuvent
pas rivaliser avec celles prises depuis une
ruelle de Zermatt avec la célèbre montagne
en arrière-plan. De même, le panorama admiré
depuis le Mont Blanc ne montre pas
le Mont Blanc lui-même. Et le Biancograt,
majestueux depuis le Piz Morteratsch, ressemble
à une arrête quelconque depuis le
sommet du Piz Bernina. Malgré tout, les
faux géants des Alpes ne resteront jamais
aussi solitaires que Monsieur Tur Tur.
Piz Morteratsch, 3751 m
Alpes grisonnes, Suisse
Ben Tibbetts
bentibbetts.com
6
7
3 x 3
Nouveauté dans
l’étagère
Baignade en Romandie
Iwona Eberle, Christoph Hurni
«Au fi l de l’eau – Suisse Romande.
Lacs, rivières et cascades: les
plus belles baignades insolites»
Ce livre emmène les aventurières et aventuriers
de tous âges qui apprécient l'eau et la
bronzade dans des endroits spectaculaires
au bord des plans d'eau de Suisse romande.
Nombre d'entre eux sont peu connus. Cent
lieux de baignade avec des plages intimistes,
des bassins de rivières vert jade,
des falaises dramatiques et des cascades
jaillissantes sont présentés en images et
en textes. Ils sont tous accessibles en une
heure maximum à pied depuis un arrêt des
transports publics ou un parking. Grâce aux
cartes, aux coordonnées et à des descriptions
précises, on y accède par le chemin le
plus simple. De nombreux conseils de sécurité
et des indications sur les bistrots avec
terrasse agréables complètent ce guide.
Édition : Salamander, 2025
Nombre de pages : 264
CHF 39.–
Des nouvelles de
la montagne
Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements
et dernières nouvelles de la branche.
Cabane pleine
Bergpunkt fête
ses 25 ans
Nous souhaitons un bon anniversaire
à l'école d'alpinisme bergpunkt ! Nous
sommes fiers d'être en route avec eux depuis
25 ans, notamment dans le cadre de
notre programme de courses et de formations
« Bächli on Tour ». Conformément à
notre devise : #en route ensemble
bergpunkt.ch/jubilaum-2000-2025/
jubilaumstouren
La Falketind 2P est une tente trois saisons polyvalente pour deux personnes, très robuste et surtout
rapide à monter. Grâce à l'armature extérieure, le double-toit et la tente intérieure, qui reste accrochée,
peuvent être montés en même temps (mais aussi séparément). La construction stable en forme
de coupole est autonome et peut donc être déplacée après le montage. Avec ses absides spacieuses
et ses entrées des deux côtés, cette tente symétrique offre beaucoup d'espace de rangement pour les
affaires ou de la place pour cuisiner lorsque le temps est maussade. Le polyester ripstop, les coutures
scellées et le revêtement duo en PU-silicone résistant aux UV protègent la tente contre les influences
extérieures. Des cordelettes d’haubanage
réfléchissantes, des moustiquaires sur
les aérations et des arceaux en
DAC anodisé montrent que tous les
détails ont été pensés pour la
Falketind 2P. Dimensions intérieures
: 220 x 130 x 110 cm.
Une application pour signaler
les découvertes sur les glaciers
Dans les Alpes, le changement climatique est particulièrement rapide. Le retrait
des glaciers implique pour les alpinistes de s'adapter à des conditions qui changement
rapidement. Les archéologues sont également concernés : « Il y a de plus
en plus de sites potentiels à découvrir et nous sommes trop peu nombreux pour
tous les surveiller », explique Antoine Caminada du Service cantonal d'archéologie
du Valais. C'est pour cette raison que l'application IceWatcher a vu le jour. Elle
permet à chacun de signaler très facilement des vestiges glaciaires potentiels.
Plusieurs offices du patrimoine et services archéologiques de l'espace alpin font
déjà partie de l'initiative. En partageant le lieu de la découverte et en prenant
des photos de près ou de loin, il est alors possible d'étudier les trouvailles de
manière ciblée. Il est également très important que les personnes qui font
ces découvertes ne touchent à rien.
APP ICEWATCHER
gratuite pour iOS et Android
FALKETIND 2P
NORRØNA
Poids : 3100 g
CHF 949.–
RÉCHAUD SWITCH
STOVE
Voici le Switch, le réchaud le plus polyvalent
et performant de sa catégorie. Grâce à ses
fonctionnalités uniques et à sa grande adaptabilité,
il vous permet de “switcher” (passer) de sa casserole
Switch innovante à la casserole de votre choix, vous
offrant ainsi la possibilité de cuisiner tout ce que vous
voulez en plein air.
8
Scanne le QR-code
pour voir la vidéo de
présentation du Switch
cascadedesigns.com/msr
9
3 x 3
Double amorti
La chaussure Kinabalu est un classique
du trail running du fabricant Scott. La
troisième version convainc à nouveau
avec le profil Versatile Traction pour
une meilleure adhérence sur les terrains
accidentés comme les racines et les pierres.
La tige en mesh ripstop, combinée à un enrobage
en caoutchouc et à une protection
spéciale des orteils, assurent la robustesse
nécessaire sur ce type de terrain.
La semelle intercalaire double densité
constitue le cœur de la Kinabalu : elle amortit
de manière fiable les pics de charge sans
nuire au dynamisme de la chaussure. Une
semelle intérieure Ortholite de haute qualité
complète ce système. Avec un drop de 7 mm
et grâce à la technologie ER2-Evolved Rocker,
la Kinabalu 3 est la chaussure parfaite pour
les courses dynamiques et intensives. Également
disponible en version femmes.
KINABALU 3
SCOTT
Poids : 600 g/paire
CHF 145.–
Gagne un
dossard pour le
Madrisa trail
à Klosters
les 8 et 9 août 2025
PARTICIPER AU CONCOURS
baechli-bergsport.ch/fr/lowa
WAY.
Accélération élevée
La Spark S Mid GTX et le modèle féminin Agate
S Mid GTX W sont des chaussures de randonnée
spécialement conçues pour le speedhiking.
Leur drop de 6 mm permet un déroulé
confortable et économe en énergie, qui rappelle
presque celui d'une chaussure de trail
running légère. Grâce à la tige surélevée, les
chaussures offrent toutefois un gain de stabilité,
sans limiter la liberté de mouvement grâce
à la souplesse de la tige. Le tissu déperlant et
la membrane Gore garantissent des pieds qui
restent bien secs. La semelle intercalaire en
EVA et Pebax avec technologie Impulso assure
un amorti fiable. Une semelle intérieure Ortholite
de haute qualité est déjà incluse. La semelle
Vibram Megagrip assure une bonne adhérence
sur le terrain, de sorte que cette chaussure de
randonnée sait convaincre tant en plaine que
sur les terrains alpins exigeants.
SPARK S MID GTX /
AGATE S MID GTX W
TECNICA
Poids : 840 g/paire (Spark)
700 g/paire (Agate)
CHF 219.–
Longues distances
Depuis quelques années, le spécialiste de la
chaussure de montagne Lowa a étendu son
savoir-faire aux chaussures de trail running.
La Madrix a été développée pour atteindre
des performances maximales à l’entraînement
comme en compétition. Elle est destinée
aux longues courses en dehors des routes
goudronnées et convient également aux ultra-trails.
La chaussure, également disponible
en version féminine Madrix W, séduit par la
structure de sa semelle, son amorti généreux,
son laçage classique et sa plaque de rebond
pour une foulée dynamique. Grâce à un drop de
6 mm et un rockershape prononcé, la réponse
est directe et la force de renvoi élevée. La semelle
Vibram avec son mélange Megagrip assure
une adhérence optimale, peu importe que
le sol soit dur ou mou.
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CHF 179.–
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11
Bon plan Val Maira
Entourés de
silence
Des pics rocheux isolés au lieu d'une foule dense.
Des sentiers solitaires plutôt que des spots Insta.
Des refuges en pierre usés par les vents plutôt que
d'opulents temples du bien-être. Ajoutons encore
de bonnes perspectives pour que cela dure : le val
Maira, dans les Alpes du Sud italiennes, mise sur
un tourisme doux.
Texte & Photos Christian Penning
Un havre de paix : le val
Maira est un mélange d’anciens
paysages cultivés
et de montagnes abruptes,
élevées et sauvages.
Bon plan Val Maira
‹1› La vie des paysans de
montagne dans le val Maira a
toujours été difficile. Nombreux
sont ceux qui ont quitté la
vallée. Malgré cela, on trouve
encore des pâturages jusqu’à
des altitudes élevées.
‹2› Les constructions en pierre
sont typiques du val Maira et
s’intègrent harmonieusement
dans le paysage.
‹3› Le groupe du Rocca Castello
Provenzale ferme la vallée
au-dessus de Chiappera.
‹4› Slow-tourism – une opportunité
selon le sociologue
Alessandro Carucci.
Avec l’altitude, ce petit matin d'été est aussi frais que les gouttes de
rosée sur les toiles d'araignée qui ornent les brins d'herbe au bord
du chemin. Le soleil se lève et baigne la forêt de mélèzes d’une magnifique
lumière dorée. Des bœufs piémontais blancs paissent dans
une clairière. Leurs cloches tintent sur tous les tons et annoncent le
lever du jour. À chaque pas, le tintement s'atténue. Nous atteignons
bientôt le lac Nero dans le val del Preit, une vallée latérale du val
Maira. Le lac est posé là, tel un diamant sombre, dans une cuvette
verte encadrée de parois grises. Au nord, l'omniprésent Monviso, le
« Cervin piémontais », culmine à 3841 mètres au-dessus de la vallée
voisine du Pô. Tout est si calme, comme si quelqu'un avait tourné
le bouton du volume. Seul un grillon chante ici et là. Le bleu du ciel
n’est même pas troublé par une traînée de condensation d’avion. Le
temps semble s'être arrêté.
Le val Maira, cachée à l'ouest des Alpes piémontaises, est l'une
des régions les plus authentiques d'Italie – rude, isolée et pleine
d'histoires. Ici, pas de remontées mécaniques, pas de foule, mais
beaucoup de nature, des villages de montagne rustiques et la présence
silencieuse de siècles de culture alpine. « C'est un endroit où
l'âme peut respirer », c'est ainsi que la guide de randonnée Ludovica
Scaletti décrit la vallée dans laquelle elle vit. Elle m'accompagne
ce jour-là. « Tu aurais dû prévoir beaucoup plus de temps », me ditelle
avec un clin d'œil. Effectivement : après deux jours seulement,
je regrette de ne pas avoir planifié plus de temps pour ma randonnée
dans le val Maira. J'en veux plus : plus de ce silence, plus de
ce temps calme en montagne, plus de nature. Car ce mélange agit
comme un baume pour l'âme.
Sentier de randonnée Percorsi Occitani –
une étendue infinie
Le paysage de ce haut-plateau rappelle celui des Dolomites. Des
prairies ondoyantes entourées de massifs rocheux déchiquetés. Un
sentier sinueux mène du Lago Nero au Rifugio La Meja. L'alpage fait
partie des Posti Tappa, les hébergements traditionnels sur les Percorsi
Occitani. Tel est le nom du circuit de randonnée qui parcourt
‹1›
« Slow life – autrefois
densément peuplée, le val
Maira a connu un exode
important depuis une centaine
d’années. »
le val Maira en 14 solides étapes, mais sans difficultés alpines notables.
Son nom provient de la culture occitane. Aujourd'hui encore,
certains habitants du val Maira parlent l'occitan, un mélange d'italien,
de français et d'espagnol. Les Percorsi Occitani ont été créés au
début des années 1990 pour donner un nouvel élan économique et
culturel au val Maira grâce à un tourisme doux. Cette randonnée par
étapes complète la Grande Traversata delle Alpi (GTA), dont certains
tronçons traversent également le val Maira. La GTA fait partie des
itinéraires de grande randonnée les plus connus dans les Alpes. L'iti-
‹2› ‹3›
néraire Percorsi Occitani combine des expériences dans la nature
avec des aperçus de la culture et de l'histoire de la vallée.
Sur les tables en bois devant l'alpage, la patronne sert de la
polenta avec du fromage d'alpage de sa propre production. Il est
piquant et corsé. « Chaque alpage représente un micro-environnement
unique. Selon la flore des prairies alpines, les fromages de
chaque alpage ont leur propre goût typique », raconte Ludovica.
La famille Colombero vit tout l'été sur l'alpage du haut plateau de
la Gardetta, à près de 2100 mètres d'altitude. Les journées sont
longues et bien occupées. Les habitants du val Maira n'ont jamais
été riches. Il a toujours été difficile d'arracher à la nature ce dont
on avait besoin pour vivre. Outre l'élevage, des terrasses ont été
aménagées pour les pommes de terre et les céréales, partout où
cela était possible.
Le chemin vers la solitude
« En raison de cette vie difficile, beaucoup ont quitté la vallée lorsque,
avec le début de l'industrialisation, les usines de Turin ont attiré les
gens avec de bons salaires et une vie plus confortable », raconte
‹4›
Ludovica sur le chemin du retour vers le hameau
de Borgata Preit, au-dessus du petit
village de Canosio. L'exode a commencé il y
a une centaine d'années. Jusqu'alors, le val
Maira était une vallée alpine animée et densément
peuplée. En 1871, 1071 personnes
vivaient sur le territoire de la commune de
Marmora. Aujourd'hui, on n’en compte plus
que 25. À l'exception de la petite ville de Dronero
à l'entrée de la vallée, la situation n'est
guère différente dans les autres communes.
L'effondrement des infrastructures de la vallée
telles que les écoles, les magasins et les
soins médicaux a permis de conserver ce
lieu intact pour les randonneurs, avec un gigantesque
réseau de chemins et de sentiers
muletiers datant des temps anciens.
Le Suisse Peter Vogt fait partie de
ceux qui ont reconnu ce potentiel. Après sa
carrière de manager, le hameau de Ceaglio,
dans la commune de Marmora, est devenu
sa deuxième patrie. Ce retraité dynamique a aidé et aide encore la
famille Galliano à transformer le hameau qui menaçait de tomber en
ruine en une auberge moderne et durable pour les randonneurs et
les vététistes. Après des années de travail, Fulvia et Alberto Galliano,
aidés de leurs enfants ont terminé de rénover les bâtiments en pierre
et leur ont donné une nouvelle utilité. Le camp de base moderne
installé dans de vieux murs fait penser à un musée du patrimoine.
Dans le bâtiment principal de l'« Albergo diffuso », la famille sert les
petit-déjeuners et les repas du soir. Les logements sont répartis dans
plusieurs bâtiments en pierre naturelle. « Ici, tu rencontres encore
le charme ancien du val Maira », estime Peter. Et Fulvia, la patronne
dynamique ajoute : « Nous ne voulons pas être seulement un hôtel.
Nous souhaitons que nos hôtes fassent partie du village. Ils doivent
ressentir l'histoire et la vie de la vallée".
Pour Alberto Galliano, qui tient les rênes de la cuisine,
cela implique aussi un programme culinaire local. Le soir, après
la course, Fulvia et son personnel servent les créations traditionnelles
d'Alberto. Par exemple, la Bagna Cauda en antipasti,
une sauce crémeuse à base d'anchois et d'ail, servie avec des
14
15
Wegweiser Valle Maira
Thema Rubrik
‹1›
‹3›
‹1› Porte d’entrée du val
Maira : la petite ville de
Dronero.
‹2› Grande randonnée :
le « Percorsi Occitani »
est un itinéraire de 177
kilomètres qui passe par
le val Maira.
‹3› Idylle montagnarde :
de doux alpages et
des sommets rocheux
sauvages dans la vallée
latérale du Preit.
légumes frais. Les Acciugai, les marchands d'anchois, parcouraient
autrefois la vallée avec des charrettes à bras chargées
de grands tonneaux en bois contenant des anchois marinés au
sel en provenance du sud de l'Italie, de la Ligurie ou du Portugal.
Un plat principal typique est la polenta nera con patate :
polenta de sarrasin avec des pommes de terre. Il y a toujours
de quoi re-remplir les assiettes au Ceaglio. « Autant de fois que
tu le souhaites », sourit Fulvia. En fin de compte, personne ne
doit quitter la table affamé, comme à l'époque des paysans de
montagne. Aujourd'hui, la vallée offre une combinaison presque
unique d'héritage culturel, de paysages de montagne variés et
de possibilités sportives.
‹2›
Un bateau sur la montagne
La randonnée sur les traces de l'histoire du val Maira se
poursuit les jours suivants. Une des étapes les plus impressionnantes
: le chemin qui monte de Chiappera au col
de Maurin, à la frontière avec la France. Chiappera est en
quelque sorte le « dead end » de la vallée. Car le val Maira
est un cul-de-sac. Hormis un demi-tour, il n'y a pas de
variante par la route pour sortir de la vallée. Seule alternative
: continuer à pied vers la France en passant par le
col de Maurin. Des chalets d'alpage en pierre, certains intacts,
d'autres en ruine, jalonnent le sentier. Un troupeau
de vaches remonte une vallée latérale. Le paysage devient
de plus en plus alpin. Un monde fait de bastions rocheux
imposants et de vastes cirques. Et soudain : un bateau. « La
Barca », une barque de réfugiés en pierre. « Pendant des
siècles, la route du col de Maurin était une route commerciale
de haute montagne », explique Alessandro Carucci qui
m'accompagne ce jour-là. « Depuis des années, des réfugiés venus
d'Afrique empruntent cette route à travers les montagnes, dans l'espoir
de mener une nouvelle vie plus heureuse de l'autre côté ». La
Barca est l'œuvre de l'artiste allemand de land art Christof Schröder.
Avec son installation, il veut exprimer l'absurdité, le désespoir, les
espoirs et l'inanité – tout ce qui constitue le destin des réfugiés dans
leur quête d'une nouvelle patrie.
« La migration semble être une histoire sans fin dans le val
Maira », médite Alessandro en s'élevant dans un paysage encerclé de
sommets. Le soleil brille de tous ses feux. Même sur les cols exposés,
le vent souffle avec douceur. Une journée de rêve qui fait vite oublier
les misères du monde et les petits soucis personnels. Alessandro est
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Z-Pole le plus léger avec sa construction en
100 % carbone. Conçu pour ceux qui parcourent
la montagne à vitesse accélérée.
16
17
Bon plan Val Maira
Miroir naturel : le Lago
Nero se niche dans une
cuvette verdoyante à 2240
mètres d’altitude dans le
val del Preit.
Plus haut
Plus vite
Et ensuite ?
Ich bin raus.
« Le val Maira
comme contrepoids à
l’anonymat et à l’agitation
des villes. »
originaire d'une grande ville. Il a étudié la sociologie à Milan. Dans son
mémoire de master, il a étudié les raisons qui poussent aujourd'hui les
gens à revenir dans des régions peu peuplées comme le val Maira. Il
parle de « facteurs d'attraction » tels que la proximité avec la nature,
les liens sociaux intenses au sein de petites communautés, un mode
de vie plus calme, loin de la criminalité et de l'accélération globale.
Il cite des « facteurs de répulsion » tels que l'aliénation sociale et le
rythme de la vie urbaine qui poussent les gens à quitter la ville. Alessandro
lui-même en fait partie. Il vit désormais à Dronero, à l'entrée
de la vallée. Il voit dans le tourisme doux une chance de repeupler la
vallée. Mais les randonneurs ne suffisent pas à eux seuls pour attirer
durablement des personnes. « Pour cela, il faudrait investir dans les
infrastructures », réfléchit Alessandro. Dans la vallée, il n'y a ni écoles,
ni médecins et à peine un magasin pour les besoins quotidiens. Tant
que cela ne changera pas, Chiappera continuera probablement à marquer
le point de départ vers le bout du monde dans le val Maira.
Malgré tout, Alessandro est optimiste. « Le val Maira agit
comme un contrepoids à l'anonymat et à l'agitation des villes et de
plus en plus de gens apprécient cela », a-t-il constaté dans son étude.
Il sait de quoi il parle : « Depuis que je suis sorti de la ville, je me sens
plus ancré et plus détendu ».
C'est effectivement ce que l'on ressent déjà très vite en venant
découvrir cette vallée à pied, hors du temps, même si ce n'est que
pour quelques jours. Les grimpeurs aussi commencent à découvrir
le calme du val Maira. Le chemin du retour passe devant l'imposante
aiguille rocheuse de la Rocca Provencale, culminant à 2400 mètres.
Quelques voies d'escalade plaisir permettent de gravir l'obélisque
naturel. « Parfait pour les sportifs de plein air qui ne recherchent pas
que de l'action, mais qui veulent respirer le calme de la nature », estime
Alessandro. Avec son réseau de sentiers presque infini, la vallée
est aussi un spot de découverte pour les vététistes.
Notre dernière étape chemine à travers des forêts escarpées
Accès et conseils
baechli-bergsport.ch/fr/vallemaira
jusqu'au village d'Elva, à 1630 mètres d'altitude. Au-dessus, un chemin
file sur une longue crête dépourvue d'arbres, culminant à plus de 2000
mètres. Au cours des 120 dernières années, ce village a également
perdu une grande partie de ses habitants au profit des villes de la
plaine du Pô. De 1319 personnes en 1901, leur nombre est tombé à environ
80 actuellement. « Tu vas adorer Elva, le village a quelque chose
de presque anarchique » avait prédit Ludovica il y a quelques jours. Effectivement,
ceux qui sont restés ici semblent au premier abord âpres
et rudes. Mais il s'avère rapidement qu'ils ont le cœur sur la main, tout
comme leurs ancêtres. Pendant l'occupation allemande de l'Italie après
1943, le val Maira était un lieu central de la résistance contre le fascisme
et le nazisme. En mai 1944, les groupes de partisans de la vallée
ont proclamé la « Repubblica Valle Maira », une zone libérée sous leur
administration. Les habitants d'Elva ont également fait preuve de créativité
pour survivre au bout du monde. Aux 19e et 20e siècles, ceux que
l'on appelait les « Cavie » voyageaient à travers la moitié de l'Europe
pour acheter des cheveux longs. De retour chez eux, ils les utilisaient
pour créer des perruques qu'ils livraient même à la Maison des Lords
britannique et à des adresses établies à Paris. Dans le voile de la brume
qui se lève sur ce dernier jour dans la vallée, des histoires comme
celle-ci ressemblent à un conte de fées. Une dernière fois, quelques
bourasques de vent ouvrent la vue sur des sommets sauvages et des
vallées profondes, puis le paysage disparaît derrière un rideau blanc,
comme si tout n'était qu'un rêve. Un beau rêve.
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18
19
Expert Équipement féminin
Expert
Pink it and
shrink it ?!
1
Il y a belle lurette que l'équipement de montagne spécialement conçu pour
les femmes représente bien plus qu'une simple version miniature et rose
des modèles masculins. Voici un aperçu de la manière dont les modèles
féminins se distinguent et pour quel corps de femme ils sont conçus.
Texte Hanna Bär
Dès le début de l'alpinisme au 19 e siècle,
des femmes sont parties à la conquête des
sommets. Mais à l'époque, elles portaient
souvent des robes qu'elles ne quittaient
que très haut dans la montagne, car le
pantalon n’était pas convenable pour une
femme. Une époque révolue depuis longtemps,
mais il a quand même fallu attendre
2023 pour que le fabricant The North Face
lance sur le marché la première combinaison
pour l'alpinisme de haute altitude
spécialement conçue pour les femmes. Et
qui, soit dit en passant, a remporté un prix
ISPO. Certes, l'alpinisme de haute altitude
et d'expédition reste un marché de niche,
comme le souligne Lukas Imhof, responsable
des achats chez Bächli Sports de
Montagne. Raison pour laquelle les combinaisons
sont généralement unisexes.
« Il y a déjà peu d'expéditionnistes, et proportionnellement
assez peu de femmes.
Produire en fonction du sexe ne serait
tout simplement pas rentable sur le plan
commercial », explique-t-il. Cette anecdote
montre bien qu'en matière d'équipement
de montagne, il y a encore de quoi faire
pour l'égalité des sexes.
De jadis à maintenant
C'est dans le domaine des vêtements
que les choses ont le plus évolué. Aujourd'hui,
chaque vêtement est adapté à un
modèle corporel spécifique au sexe. Mais
cela ne date pas d'hier. Lukas Imhof a réalisé
une recherche dans l’histoire de Bächli :
jusqu'au milieu des années 1990, il n'y avait
pratiquement pas de différenciation dans
les coupes, en particulier pour les pièces
très techniques. « La première veste Gore-
Tex pour femmes est apparue chez nous
en 1995/1996. Jusqu'alors, il s'agissait de
vestes unisexes avec un cordon de serrage
à la taille, que beaucoup de femmes
serraient très fort », explique Imhof. Après
les adaptations des vêtements, celles des
sacs à dos et des sacs de couchage ont suivi.
Au début, la devise « Pink it and shrink
it » s'appliquait souvent : les modèles féminins
étaient simplement des versions plus
petites des modèles masculins et dans
une couleur prétendument spécifique aux
femmes, souvent rose. Les adaptations
anatomiques ont suivi plus tard. À partir
de 2005, le fabricant de sacs à dos Deuter
a mis en place une équipe exclusivement
féminine – dont faisait partie Gerlinde
Kaltenbrunner – pour proposer des modèles
de sacs à dos pour femmes, reconnaissables
à la « fleur SL » jaune, devenue
presque une icône.
Hormis une coupe différente, les différences
techniques sont plutôt l'exception
dans le domaine des vêtements. Ainsi, les
poches des pantalons pour femmes sont
généralement plus petites et positionnées
différemment en raison de la largeur des
hanches. Pour les vestes également, le positionnement
des poches, en particulier des
poches de poitrine, diffère. « En fonction de
la poitrine, celles-ci ne sont sinon pas utilisables
pour les femmes ou on peut tout
au plus y mettre un petit gant », explique
Daniela Stünzi, gestionnaire de produits
pour les vêtements chez Bächli Sports de
Montagne. De telles subtilités font toutefois
la différence : sur les pantalons d'hiver pour
femmes, il y a souvent un filet derrière les
fermetures éclair d'aération pour protéger
des regards, ce qui n'existe pas sur le modèle
hommes. Et la marque Schöffel adapte,
selon ses propres indications, le poids du
Illustration : Saija Sollberger
2
‹1› Sacs à dos
Épaules plus étroites, hanches
plus larges et dos plus court :
pour que le sac à dos soit
confortable, il faut adapter son
système de portage.
‹2› Baudrier
Une ceinture qui comprime et des
tours de cuisses qui cisaillent ?
Pour éviter celà, il existe des
harnais d'escalade spécialement
conçus pour les femmes.
‹3› Chaussures
Plus étroites au niveau du talon,
avec une tige plus échancrée
à l'arrière : chez les femmes, la
courbure du mollet commence
généralement plus près du talon.
3
20
21
Expert Équipement féminin
« Pour les sacs à dos et les sacs de couchage,
les femmes de grande taille devraient aussi
essayer le modèle masculin. Parfois ce
dernier convient même mieux. »
Lukas Imhof
Responsable des achats
Comparaison des sacs à dos hommes et femmes
La construction des compartiments est
toutefois la même pour les deux sexes.
« Comme les femmes ont plus vite froid,
elles ont besoin d'un peu plus d'isolation
pour obtenir la même chaleur ressentie
qu'un homme, donc d'un sac de couchage
‘plus épais’ avec une température de
confort plus basse », conseille-t-il pour
l'achat d'un sac de couchage. Les plages
de température indiquées pour les sacs
de couchage sont indiquées de manière
uniforme selon la norme européenne DIN
EN ISO 23537-1, ce qui permet de comparer
tous les sacs de couchage entre eux
– même sans tenir compte du sexe. Il est
important de savoir : deux des trois températures,
à savoir la température limite et
la température extrême, sont déterminées
avec un mannequin masculin (25 ans, 70
kg, 1,73 m) ; la température de confort, en
revanche, est déterminée avec un mannequin
féminin (25 ans, 60 kg, 1,60 m).
Sacs à dos
D'ailleurs: les baudriers pour
femmes ont, tout comme les sacs à
dos, une ceinture de forme légèrement
différente. De plus, les boucles
des cuisses sont un peu plus larges
par rapport à la ceinture et la distance
entre la ceinture et les cuisses
est souvent un peu plus grande.
Mais dans tous les cas, peu importe
le modèle, le baudrier doit être parfaitement
ajusté
Outre la ceinture, les bretelles des sacs
à dos pour femmes sont également adaptées
: elles sont plus serrées au niveau
de la nuque, généralement plus étroites
et ont une forme plus prononcée et incurvée
afin de mieux préserver la zone
de la poitrine. Les bretelles ont en partie
un rembourrage supplémentaire, leurs
bords sont un peu plus souples et leur
mousse est un peu moins dure. En rai-
son du dos plus court, les modèles pour
femmes ont également un volume de rangement
légèrement plus petit chez certains
fabricants, par exemple deux litres
de moins que les modèles comparables
pour hommes chez Ortovox et Deuter.
Chez des fabricants comme Mammut, le
volume du sac à dos reste en revanche
identique, tout comme son équipement
technique. Seule exception, les poches
sur les bretelles ne peuvent parfois pas
être reprises sur le modèle féminin en
raison de la forme des bretelles. Lors de
l'achat d'un sac à dos, les limites entre
les sexes ne doivent toutefois pas être
considérées de manière trop rigide : « Si
un homme a des hanches plutôt larges
et un dos court, il se peut qu’un modèle
féminin lui convienne mieux. À l'inverse,
certaines femmes ont des hanches plus
étroites ou plus droites et un dos plus
long, un modèle pour homme sera alors
peut-être préférable », explique l'expert
de Bächli Lukas Imhof.
Chaussures de montagne
et de rando
En revanche, pour les chaussures, il est
plutôt rare de pouvoir passer à un modèle
de l’autre sexe. « Les femmes qui chaussent
du 42 ou plus ont souvent de la peine à trouver
des chaussures qui leur conviennent :
les modèles féminins sont généralement
vite épuisés et la forme d'une chaussure
masculine ne convient généralement pas »,
explique Kevin Nanzer, chef de produit pour
les chaussures chez Bächli. En effet, outre
les formes de pieds très individuelles, il
existe également des caractéristiques spécifiques
au sexe qui se reflètent dans les
formes – top secret – des chaussures. Ce
que l'on sait : les pieds des femmes sont
généralement plus étroits, en particulier
au niveau du talon et du talon d'Achille. Ils
sont moins volumineux, mais ont une voûte
plantaire plus prononcée et une distance
plus courte entre le talon et la base des orteils.
De plus, les femmes ont généralement
22
Le modèle féminin convient à
des épaules plus étroites, à un
dos plus court et à des hanches
coniques. Les bretelles
incurvées offrent plus d’espace
au niveau de la poitrine. Le
modèle pour hommes convient
mieux à des épaules plus
larges, à un dos plus long et à
des hanches cylindriques.
rembourrage, car les femmes ont une température
de confort un peu plus élevée.
Les différences entre les sexes sont
plus nettes pour les sacs de couchage et
les sacs à dos. L'expert de Bächli Lukas
Imhof souligne : « Pour les deux, il est tout
à fait courant d'acheter ou au moins d'essayer
un modèle du sexe opposé ». Cela
peut être particulièrement judicieux pour
les hommes de petite taille ou les femmes
de grande taille. Outre une longueur plus
courte, les sacs de couchage de certaines
marques, comme Sea to Summit, sont
plus larges au niveau des hanches et plus
étroits au niveau des épaules, ce qui correspond
au modèle du corps féminin. En
raison d'une température de confort plus
élevée et parce que le torse et les pieds
des femmes sont plus sensibles au froid,
Deuter isole davantage ces zones des
sacs de couchage en fibres synthétiques.
Pour les sacs à dos également, il
est désormais standard que les fabricants
tiennent compte des épaules plus
étroites, des hanches plus larges et du
dos généralement plus court des femmes.
Les fabricants adoptent à cet égard des
approches différentes : Black Diamond ou
Blue Ice, par exemple, ne proposent pas
de modèles exclusivement féminins, mais
différentes longueurs de dos. D'autres
marques comme Deuter (SL), Ortovox
(modèles S) ou Mammut (modèles avec la
mention « W ») adaptent non seulement la
longueur du dos mais aussi le système de
portage de leurs modèles pour femmes.
Par rapport aux hommes, les femmes
ont une taille plus fine, mais des hanches
plus larges. De ce fait, la zone allant des
hanches à la taille est pointue ou conique.
« Il est important que les coussinets de la
ceinture lombaire soient adaptés à cette
anatomie, en particulier pour les grands
sacs à dos – par exemple les sacs à dos de
trekking de 50 litres ou plus, dans lesquels
on doit transférer une grande partie de la
charge sur la ceinture », explique Lukas
Imhof. En conséquences, les coussinets
sont plus étroits et légèrement inclinés,
de sorte qu'ils se rétrécissent également
légèrement vers le haut.
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parcourir. Pour tous ceux qui aiment aller
de l‘avant.
23
Expert Équipement féminin
Thema Rubrik
NADINE WALLNER
Forme du pied
Les différences de forme du
pied sont clairement visibles
(pied masculin à gauche,
pied féminin à droite) : le pied
féminin n’est pas seulement
plus petit en général, il a aussi
une forme plus triangulaire.
De plus, le talon est plus étroit
et la voûte plantaire plus
prononcée.
« La construction des
chaussures de montagne
femmes et hommes
est assez similaire. C’est
surtout la forme qui fait
la différence. »
Kevin Nanzer
Gestionnaire de produit
des mollets qui descendent plus bas. C'est
pourquoi les chaussures de randonnée et
de montagne hautes pour femmes sont plus
échancrées au niveau de la tige et/ou plus
rembourrées. Si la forme diffère, la structure
des chaussures de montagne est le plus
souvent identique, comme le confirme également
Kevin Nanzer, expert chez Bächli. La
marque Tecnica a développé une chaussure
initialement réservée aux femmes avec son
programme Women2Women. L'ensemble du
processus de développement de la chaussure
de speedhiking Agate a été accompagné,
entre autres, d'études biomécaniques
et cinématiques afin de vérifier l'adaptation
de la chaussure aux exigences spécifiques
des pieds féminins. Ainsi, entre les crampons
de la semelle des modèles Agate, il y a
d'autres zones où il y a moins de matière par
rapport aux semelles des chaussures pour
hommes. Ces lignes sont censées favoriser
un déroulé plus aisé, notamment en montée.
Une chaussure de trail running a également
été développée selon un principe similaire et
les conclusions ont ensuite été appliquées à
une chaussure pour homme. Un exemple en
est la mise en place d'une bande latérale qui
assure la stabilité et doit répartir les forces
autour de l'ensemble du pied. En raison du
centre de gravité légèrement plus en arrière
chez les femmes, cette bande est placée
plus haut que dans la version hommes,
révèle Debora Sartori, cheffe de produit
chez Tecnica.
D'ailleurs: ce transfert de technologie
plutôt inhabituel de la version féminine
à la version masculine existe
aussi chez Petzl : le futur modèle de
casque d'escalade Meteor sera doté
du même serre-tête que le modèle
féminin Meteora – avec une encoche
pour une queue de cheval.
Tout le monde en couleurs
Et qu'en est-il de nos jours du concept
de couleurs des articles pour femmes ?
« La couleur reste un critère important,
surtout pour les articles qui se portent
directement sur le corps », explique Lukas
Imhof, expert chez Bächli. Toutefois,
il s'agit plutôt d'un sujet de mode. Le
noir, par exemple, convient à toutes les
clientes et à tous les clients. « De manière
générale, les couleurs sont devenues plus
ouvertes. Le rose est désormais aussi
une couleur masculine », résume Daniela
Stünzi. Le domaine des chaussures est intéressant
à cet égard, en particulier pour
les modèles très techniques. Parfois, il
n'y a même pas de différence de couleur
entre les sexes. Cela s'explique aussi tout
simplement par des raisons de coûts : « Si
l'on doit par exemple commander le cuir
en trois couleurs, cela coûte plus cher de
produire une chaussure. En revanche, si
les chaussures sont produites dans la
même couleur, mais avec des formes différentes,
les quantités minimales de commande
sont plus facilement atteintes »,
explique Kevin Nanzer, expert chez Bächli.
Et c'est là que la boucle est bouclée avec
l'alpinisme de haute altitude : les chaussures
pour les prétendantes et prétendants
aux 8000, sont coûteuses à développer
et à produire, et, par conséquent,
toujours unisexes.
SKYSOLO
FX. ONE
Carbon
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LEKI.COM
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Bon plan Via ferrata du Daubenhorn
Abysses
relaxants
Après être venu à bout de la via ferrata
du Daubenhorn, la plus longue de Suisse,
on a bien mérité de se reposer.
Heureusement, les spas de Loècheles-bains
ne sont pas loin.
Texte & Photos Iris Kürschner
Le passage dans la grotte
de la via ferrata du Daubenhorn
est le plus spectaculaire
d’un itinéraire totalement
délirant.
Bon plan Via ferrata du Daubenhorn
Il fait bon séjourner à Loèche-les-Bains. On barbote dans l'eau bien
chaude des diverses piscines en plein air, on se laisse masser par
des buses sous-marines et on apprécie la splendeur de parois
hautes comme le ciel. L'immense paroi sud-est du Daubenhorn,
par exemple : rien que l'idée d'une ligne qui la traverse est le nec
plus ultra pour les ferratistes. On vient peut-être de la parcourir ou
on l'attend avec impatience. La via ferrata la plus longue, la plus
difficile, voire la plus belle de Suisse, demande du courage et une
excellente condition physique.
THE ONE SEASON COLLECTION
Suspense avec « s » comme spa
La paroi plonge lentement dans l'ombre de la fin d'après-midi. Le
Weisshorn, le Zinalrothorn, le Cervin et la Dent Blanche nous saluent
de l'autre côté de la vallée du Rhône. Nous caressons des yeux les
parois abruptes du Daubenhorn tout en transpirant. Mais de manière
agréable, dans un sauna suspendu directement au-dessus de l'abîme
et qui nous permet de nous asseoir en plein milieu du panorama
grâce à l'immense baie vitrée. Une heure plus tôt, nous étions encore
en train de faire de la gymnastique juste en dessous du spa. L'adrénaline
était au rendez-vous, car la via ferrata de la Gemmi requiert
beaucoup d'habileté et des nerfs solides. Idéale pour se préparer à
sa grande sœur, la via ferrata du Daubenhorn. Alors que cette dernière
se concentre sur la verticalité, celle conduisant à la station supérieure
du téléphérique de la Gemmi est en traversée. Elles sont
toutes deux très aériennes. Sur fond de musique douce et parfum
de citron, nos pensées glissent à nouveau vers cet univers de roche.
Nous nous remémorons le pont de singe de 65 mètres de long,
une entrée en matière pouvant être délicate en cas de rafales de vent.
Au-delà, sur la paroi compacte, le répit est de courte durée. Une série
‹1›
‹1› Une saison courte : en hiver, de
nombreuses avalanches dévalent la paroi.
Pour cette raison, la via
ferrata du Daubenhorn ouvre souvent seulement
en juillet.
‹2› Complètement vrillée : la via ferrata
aventure de la Gemmi est plus courte, mais
son échelle à 540 degrés permet déjà de bien
apprivoiser le vide.
S I M P L Y F R E E
O U T D O O R S
PIZ SELVA 2.5L JACKET
Des articles qui t‘accompagnent
toute l‘année dans toutes tes aventures en montagne.
‹2›
de rondins en bois se balançant librement constitue un défi tout à fait
inhabituel. Comme par hasard, ce passage porte le nom d’un personnage
de bande dessinée américaine : Woody Pecker, un pic qui adore
marteler le bois. Chez nous, c'est surtout le cœur qui tape, car dès
qu’un pied se pose sur un rondin, ce dernier bascule et il faut se dépêcher
de poser le pied suivant. Le trapèze accroché sous un surplomb
est encore plus instable ; tout balance avec beaucoup de gaz sous
les pieds. Une fois que l'on s'est glissé derrière le trapèze, on peut à
nouveau grimper un peu. Cela fait du bien, mais c'est beaucoup trop
court, car on se trouve déjà devant le « Stairway to heaven » – au sens
propre du terme. Peut-on, suspendu dans les airs, profiter de la vue
sur les sommets de plus de 4000 mètres et sur Loèche-les-Bains ? Ou
faut-il concentrer toute son attention sur l’échelon suivant ? L'échelle
torsadée à 540° permet de changer constamment de panorama, tout
« La via ferrata la plus longue, la
plus difficile et probablement
la plus belle de Suisse demande
du courage et une excellente
condition physique. »
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ortovox.com
29
‹1› Le détour supplémentaire par
la Via Konst est extrêmement
exposé, mais il peut facilement être
contourné.
‹2› Loin au-dessus de Loèche-les-
Bains, un pont de singe permet de
traverser la « grande crevasse ».
‹3› Au sommet du Daubenhorn
l’adrénaline cède sa place aux hormones
du bonheur.
‹2›
en étant admiré par les badauds sur la plateforme située juste au-dessus.
Ceux qui n'aiment pas être observés ignoreront cette sortie intermédiaire
et s’engageront dans la suite de l'itinéraire, qui permet
plus de contact avec le rocher et qui se trouve à l’abri des regards. À
la sortie, il n'est pas rare de croiser des photographes et des ornithologues,
armés d'appareils photo, de jumelles ou de longues-vues. La
Gemmi est considérée comme le meilleur endroit de toute la Suisse
pour observer le gypaète barbu. Tous les mercredis après-midi,
des experts du parc naturel Pfyn-Finges – qui s'étend d'ici jusqu'au
Weisshorn – informent sur les plus grands oiseaux de l'espace alpin,
dont l'envergure atteint presque trois mètres. Depuis 2007, quelques
gypaètes barbus nichent à nouveau dans la région de la Gemmi. Ils
aiment les parois rocheuses abruptes, où ils trouvent les thermiques
nécessaires à leurs vols. Il y a de bonnes chances de les apercevoir
depuis via ferrata du Daubenhorn, prévue pour le lendemain.
Parmi les gypaètes
Un couple de gypaètes barbus, dont le nid se trouve sur le côté
gauche de la via ferrata, a eu des petits, nous raconte Richard
Werlen le lendemain matin. Le sympathique guide de montagne se
présente sous le nom de Ricci. Nous le rencontrons sur le chemin
d’accès et fixons, en nous dévissant le cou, la paroi qui s'étend à
l'infini vers le ciel. Nous ne sommes pas très rassurés. Il est difficile
d'imaginer de franchir cette paroi en ligne directe. Plus de
2000 mètres de câbles, douze échelles et un pont de singe de 30
mètres ont été installés et suspendus dans la roche à l'aide d'un
lourd perforateur pour permettre l’inauguration de la via ferrata
en 1998, se souvient Ricci. Il faisait partie du groupe de courageux
qui a travaillé bénévolement sur la plus longue ferrata de Suisse.
‹2›
A l'origine, ce sont les frères et guides de montagne Andreas et
Bruno Köppel, cristalliers passionnés, qui ont eu l'intuition d'un itinéraire
génial dans la face sud-est du Daubenhorn. Lors de l’équipement
de la via ferrata, ils ont trouvé une grotte qui se prêtait à
l'escalade. Elle est devenue l'un des passages les plus passionnants
de la course. En hiver, des avalanches s'y précipitent et remplissent
de neige la gigantesque voûte. C'est une des raisons pour
lesquelles la via ferrata ne peut souvent pas être ouverte avant
juillet. Ricci raconte recevoir régulièrement des plaintes : lorsque
les températures sont caniculaires dans la plaine du Rhône, il peut
effectivement être difficile de s'imaginer que la neige barre encore
le passage en altitude.
Nous avons décidé de partir tôt et Loèche-les-Bains est encore
dans l'ombre sous nos pieds. Toutefois, une lumière éclatante
baigne déjà les sommets de 4000 mètres visibles à l'horizon. Si
l'on tremble déjà au « nez » – nom que donnent les locaux à la tour
rocheuse peu après le départ – il vaut mieux faire demi-tour, estime
Ricci. En tant que sauveteur en montagne, cet homme de 48
ans en voit de toutes les couleurs. Pas plus tard que hier, ils ont dû
secourir une étudiante dans le premier tiers, appelé « petite via ferrata
», parce qu'elle s'était complètement surestimée et était mal
‹1›
‹3›
« Après avoir traversé une
galerie, on se retrouve dans
une paroi en surplomb, certes
plus facile à maîtriser que
prévu, mais dont l’aspiration
du vide met les nerfs à rude
épreuve. »
informée. Les accidents sont très rares sur cet itinéraire, mais il y
a souvent des problèmes dus à mauvaise évaluation de ses capacités.
La via ferrata est longue et presque toujours verticale. Les
échelles sont également très éprouvantes pour les bras, et une fois
au sommet, il faut encore compter avec deux heures de descente.
Des grottes qui crépitent
Avec des vues plongeantes saisissantes, nous nous frayons un chemin
vers les hauteurs par des vires et replats étroits. Ricci est un
fin psychologue : il attire notre attention sur un passage en dévers
qu’il dit redouter. Une fois engagés, cet obstacle passe finalement
assez bien et on se surprend à aborder la suite avec une confiance
redoublée. Nous nous retrouvons bientôt sous une succession
d'échelles dont on ne voit pas le bout. Au total, les barreaux nous
font gagner 76 mètres de dénivelé. Et pour ne pas oublier où l'on se
trouve, on passe à côté d’une grande croix suisse. La pause à l'Obere
Gemsfreiheit fait du bien. Ce petit plateau de prairie s’avère être une
fantastique plateforme panoramique avec vue sur la vallée du Rhône
et les sommets valaisans. À cet endroit se trouve aussi la seule
échappatoire, mais elle n'est pas non plus sans risque, car le sentier
descend à pic sur 1310 mètres de dénivelé et exige donc des genoux
solides. Notre itinéraire se poursuit à la verticale, dans un style alpin
qui laisse de la place pour un peu d'escalade. Là où il y a de la
roche adhérente, les arceaux en fer ont été placés avec parcimonie,
contrairement à de nombreuses via ferrata sportives, où l'on ne se
déplace qu'avec des prises artificielles. La popularité de la via ferrata
du Daubenhorn est la preuve que ce genre de via ferrata est plus
apprécié, explique Ricci, qui voit l'avenir de ce sport dans les via ferrata
classiques. En effet, en cette belle journée d’été, l'itinéraire est
30
31
Wegweiser Leukerbad
Équipement de via ferrata
La via ferrata est un sport de montagne encore assez jeune, qui fait l'objet d'innovations
et de développements constants. Chez nous, vous trouverez non seulement les
produits les plus récents, mais aussi les meilleurs conseils.
animé. Des casques multicolores dansent dans la falaise, la plupart
d'entre eux gonflés à bloc et les visages heureux. Ce n'est que dans
la grotte que l'ambiance change. Il y a presque des crépitements,
tant l'air est chargé d'énergie, tant les nerfs sont sous tension.
La fente, étroite au départ, s’élargit pour devenir un puits de
près de cent mètres de haut. L’ambiance est humide et brumeuse
avec des bruits d’eau. Deux variantes sont proposées : glissante
et humide, la voie la plus facile traverse une cascade tandis que
la variante plus difficile et spectaculaire contourne la cascade par
deux rangées d’étriers déversants et deux mini-ponts suspendus
branlants. Des rayons lumineux se concentrent à travers un grand
trou par lequel on quitte la grotte au moyen d’échelles. On respire
un grand coup. Plus que quelques ressauts rocheux exposés et on
atteint l’antécime et le livre du sommet, dans lequel on peut fièrement
s'inscrire. Ceux qui peuvent supporter une aventure supplémentaire
s'engageront dans la « Via Konst ». Cette courte variante,
nommée en l'honneur du co-initiateur Konstantin Grichting décédé
en 2006 dans un accident de travail, promet beaucoup de gaz et un
maximum de sensations.
Après avoir traversé une galerie, nous débouchons dans une
paroi en surplomb, certes plus facile à franchir que prévu, mais
dont l'aspiration du vide met les nerfs à rude épreuve. Sous les
semelles, plus de 1000 mètres de gaz. Cette poussée d'adrénaline
est suivie d’un tronçon à pied pour se calmer, avant de puiser encore
une fois dans les réserves d'énergie pour venir à bout d’une
dernière longue suite d'échelles. Au sommet du Daubenhorn, la sérénité
règne. Les hormones du bonheur nous font oublier le stress.
Nous apprécions le magnifique panorama et descendons ensuite
vers le pittoresque Lämmerenboden. Finalement, la courte contrepente
pour rejoindre la Gemmi nous fatigue plus que prévu. Nous
savons déjà où nous allons terminer notre journée : au spa, pour
laisser notre âme et nos muscles se ressourcer. Après la tension,
la détente. Veiller à l'équilibre, n'est-ce pas le but de la vie ?
‹1›
Informations sur la course
baechli-bergsport.ch/fr/daubenhorn
‹1› Récupération : pour profiter
pleinement de la via ferrata du
Daubenhorn, il vaut mieux avoir une
excellente condition physique et un
bon mental.
‹2› La Gemmi Lodge, à l’arrivée du
téléphérique propose un spa qui
permettra de requinquer les via
ferratistes fatigués.
‹2›
Facile à manier
Dans une via ferrata, on saisit sa longe des
centaines de fois dans la main pour mousquetonner.
Elle doit donc être facile à utiliser,
mais aussi sûre. Les mousquetons de
la longe Easy Rider de Black Diamond ne
s'ouvrent que lorsque le mécanisme de verrouillage
est activé par la paume de la main.
Dans la pratique, cela se fait de manière très
fluide. En cas de chute importante, la force de
choc est réduite grâce à la sangle supplémentaire.
Les mousquetons sont fixés à longes de
liaison élastiques afin d'offrir une plus grande
liberté de mouvement. Grâce à la boucle bien
dimensionnée, il est facile de l'attacher au
baudrier. Convient aux personnes de 40 à 120
kg et certification EN 958 (2017).
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Poids : 492 g
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Tout est prêt
La via ferrata ne fait pas dans la dentelle. Celles et
ceux qui se faufilent dans des cheminées étroites
ou même des grottes ont besoin d'un équipement
fiable. L'Ortles NXT 32 de Salewa est un sac à
dos alpin technique fabriqué dans un matériau
Challenger Ultra 100X résistant à l'abrasion et à
la déchirure, complété par un nylon Robic également
extrêmement robuste. Le compartiment
principal est accessible aussi bien par la fermeture
à enroulement que par une fermeture éclair
latérale bidirectionnelle très pratique. En via ferrata,
il est important d'avoir accès à toute sorte de
choses sans devoir enlever le sac à dos. L'Ortles
NXT 32 est compatible avec les systèmes d'hydratation,
possède un compartiment extérieur
supplémentaire dans le dos et, sur le dessus,
une poche zippée amovible qui peut être fixée
sur la bretelle droite ou gauche – idéale pour le
smartphone ou le GPS. En plus du porte-casque
pratique, il est encore équipé de sangles de compression
et de fixations pour le piolet, la corde ou
les skis. La ceinture est amovible.
2 ORTLES NXT 32
SALEWA
Poids : 820 g
CHF 235.–
1
3
2
Enlever la pression
Les chutes sont en réalité « interdites » en via
ferrata car le risque de blessure n'est tout
simplement pas comparable avec une chute
en salle par exemple. Néanmoins, il faut bien
sûr un baudrier pour s'assurer. Le Sajama de
Petzl est un baudrier polyvalent qui convient
bien à toutes les disciplines des sports de
montagne et offre un bon compromis entre
poids et confort en suspension. Sa construction
sans sangle oblique assure un grand
confort, tandis que la technologie Endoframe
répartit la charge de manière homogène. Les
tours de cuisse sont réglables et les sangles
de liaison entre les tours de cuisse et la ceinture
peuvent s’ouvrir. Deux boucles rigides et
flexibles à gauche et à droite ainsi que deux
boucles pour accessoires accueillent le matériel
d'escalade. Confortable et polyvalent,
l'Adjama est un baudrier pour les aventures
les plus diverses en escalade.
3 ADJAMA
PETZL
Poids : 385 g
CHF 92.–
Bächli on Tour
Vous avez déjà fait de nombreuses
via ferrata et vous souhaitez
vous initier à l'escalade sous la
conduite d'un professionnel ? Notre
programme « Bächli on tour »
propose des cours pour s'initier
à l'escalade dans les voies de
plusieurs longueurs avec un
guide de montagne.
32
33
Expert Pantalons de montagne
Que ce soit sur le rocher, le glacier ou le sentier de randonnée, les adeptes de
sports de montagne ont besoin d'un pantalon qui résiste à tout. Ce guide
explique si un seul modèle peut y parvenir et comment trouver la coupe parfaite.
Sur les photos de mon père lors de ses
randonnées en montagne dans les années
1950-60, on le voit toujours avec le même
vêtement de jambe : les knickers. Mon père
les portait toujours, que ce soit en randonnée,
sur un glacier, lors d'une sortie à ski ou
en escalade, et volontiers aussi à vélo.
Aujourd'hui, on serait bien sûr un peu
exotique avec cet accoutrement. En effet,
il existe désormais un pantalon adapté à
chaque domaine d'utilisation : randonnée,
trekking, alpinisme, escalade (alpine ou
sportive), bloc et expéditions. Et avant de séparer
proprement les domaines d'utilisation
et les limites de ces pantalons spécialisés,
il convient de préciser une chose : la mode
s'immisce aussi de plus en plus dans le domaine
des pantalons de sport de montagne.
« La frontière entre la fonctionnalité des vêtements
outdoor et l'influence de la mode
s'estompe de plus en plus », explique Daniela
Stünzi, qui sélectionne les textiles pour
femmes chez Bächli Sports de Montagne.
Outre les couleurs voyantes, on trouve des
coupes plus décontractées avec des jambes
plus larges, qui dévoilent l’influence du
streetwear et de l'athleisure. L'influence
de la mode est particulièrement visible sur
les pantalons de bloc. Pour Daniela Stünzi,
le pantalon de bloc Miranda de la marque
Les jambes
parfaitement
habillées
Texte Johannes Wessel
italienne E9 en est un bon exemple, avec
sa large taille élastique et sa coupe décontractée
– idéale pour le bloc et pour le
quotidien urbain. « Pour les courses alpines
exigeantes, la coupe reste tout de même
fonctionnelle », explique l'experte en textile.
Petit cours sur les textiles
Pour la fonctionnalité, le tissu utilisé
est au moins aussi important que la coupe.
Sa composition détermine la résistance à
l'usure, la respirabilité, l'élasticité d'un pantalon
et donc son domaine de prédilection.
Les composants typiques des pantalons sont
le polyester, le polyamide (nylon), le (bio-)
coton, l'élasthanne et nouvellement aussi le
chanvre. Parmi les fibres synthétiques, le polyamide
se distingue par une résistance mécanique
supérieure. De plus, cette fibre est un
peu plus souple et extensible que le polyester,
ce qui la rend plus confortable à porter. C'est
une des raisons pour lesquelles le polyamide
est la fibre dominante dans les pantalons outdoor
fonctionnels destinés à la randonnée, au
trekking, à l'escalade et à l'alpinisme.
Le polyester a en revanche une plus
grande résistance à l'abrasion et se distingue
particulièrement par ses propriétés
hydrofuges. Avec 0,5 à 1,5 % d'absorption
d'eau par rapport à son propre poids, le
polyester a ici une longueur d'avance. Le
matériau sèche donc rapidement et évacue
efficacement l'humidité de la peau. Légers et
adaptés à un usage quotidien ou estival, les
pantalons de randonnée, les softshells ou
les pantalons destinés aux sports intenses
contiennent généralement une forte proportion
de polyester.
Les tissus synthétiques n'atteignent
pas encore tout à fait la douceur du coton.
Cette fibre naturelle est respirante à l'état
sec et procure une sensation très agréable.
Toutefois, le coton absorbe une quantité
d'humidité relativement importante (8 à 10 %
de son propre poids) et sèche lentement –
ce qui n'est pas une option en haute montagne.
Pour les pantalons légers destinés à
l'escalade sportive, aux salles de bloc et aux
utilisations modérées en extérieur, on peut
en revanche miser sur un tissu en coton mélangé,
voire sur du coton pur.
L'élasthanne (Lycra) est presque toujours
utilisé comme fibre mixte afin d’apporter
de l’élasticité à d’autres matériaux. Il est
très élastique, assure une liberté de mouvement
maximale et reprend sa forme initiale
après avoir été étiré. L'inconvénient est qu'il
n'est pas très durable par rapport aux autres
matériaux et qu'il perd son élasticité avec le
Illustration : Saija Sollberger
Expert
1
Taille et ceinture
Pour les sports de montagne, on laissera
à la maison les ceintures lourdes et
rigides en cuir. De nombreux pantalons
comprennent une ceinture intégrée, ou
un système de réglage par velcro ou bouton-pression.
Si ce n’est pas le cas, nous
recommandons une ceinture outdoor fine,
peu encombrante et élastique de notre
assortiment.
2
Poches
Avec ou sans fermeture éclair ? Plutôt
une poche cargo dans laquelle on peut
ranger différents objets ou plutôt une
poche fendue, juste pour l’essentiel ? Les
poches sont avant tout une affaire de
préférences. Par contre, pour grimper, il
va de soi que les poches doivent rester
accessibles même avec un baudrier.
3
Genoux
On se rendra compte de l’avantage des
genoux préformés au plus tard la première
fois que l’on se retrouve à porter
un jean pour faire de la randonnée. Les
genoux préformés améliorent énormément
la liberté de mouvement,
en particulier en escalade.
4
Bas des jambes
Une coupe étroite pour bien voir où l’on
pose ses chaussons d’escalade ? Larges
pour s’adapter aux chaussures volumineuses
? Avec réglage de la largeur par
velcro ou bouton-pression ? Avec guêtres
intégrées ou même crochets de fixation
aux chaussures ? Sur ce point aussi, les
avis sont partagés.
34
35
Expert Pantalons de montagne
L'essayage est vivement
recommandé : il n'y a rien de
plus individuel que la coupe
d'un pantalon.
temps. Une proportion d'environ dix à douze
pour cent est tout à fait courante dans les
pantalons de montagne fonctionnels.
Dans le domaine des sports de montagne,
on trouve aussi du chanvre, essentiellement
dans les pantalons d'escalade et
lifestyle en combinaison avec le coton ou
d'autres fibres. La fibre est robuste, durable
et résistante à l'abrasion. De plus, la plante
nécessite peu d'eau, d'engrais et de pesticides
et est donc très durable.
Pour rendre les vêtements en fibres
synthétiques encore plus déperlants, les
fabricants les soumettent à un traitement
DWR (Durable Water Repellent). Il s'agit
d'une imprégnation déperlante qui est appliquée
sur la surface des tissus fonctionnels
sous la forme d'une couche de protection ultrafine.
Un traitement DWR ne rend toutefois
pas les textiles imperméables – pour cela,
il faut, comme pour une veste hardshell,
des membranes supplémentaires qui sont
combinées à un tissu extérieur de protection
et éventuellement à une doublure. Les
pantalons hardshell comme le Westalpen 3L
Pants d'Ortovox sont un bon choix pour les
courses mixte en haute montagne, les faces
de glace et les randonnées sur glacier, mais
ne sont pas utiles en moyenne montagne.
Des membranes sont également utilisées
dans les pantalons softshell. Elles
ne sont toutefois pas imperméables. En
revanche, elles rendent le tissu fortement
coupe-vent et déperlant. Grâce à ces
« Chez Bächli Sports de
Montagne, nous travaillons
en étroite collaboration
avec des fabricants qui
prennent au sérieux la
responsabilité écologique
et sociale. »
Daniela Stünzi
Responsable de produit
membranes, les pantalons softshell ont une
plus grande perméabilité à la transpiration
qu'un pantalon hardshell pur. Ils sont aussi
plus doux et plus souples, mais n'offrent
qu'une protection limitée en cas de forte
pluie et sont moins résistants à l'abrasion.
Selon l'activité, il est recommandé d'emporter
un sur-pantalon imperméable en compément.
Celà peut être intéressant pour les
longs trekkings (ou de cabane en cabane).
Pour choisir entre un pantalon softshell
et hardshell, il faut aussi tenir compte de
la sensibilité personnelle au froid. Si l'on
reste constamment en mouvement et que
le temps est favorable, par exemple en
randonnée ou en randonnée à ski, on n'a
souvent pas besoin de beaucoup de chaleur
au niveau des jambes qui sont alors bien
irriguées – en tout cas moins qu'au niveau
du torse ou des extrémités. Mais en cas
de conditions défavorables ou de longues
pauses (forcées) au relais, ce besoin peut
rapidement changer et influencer le choix
du pantalon.
Les collants ou tights occupent une
place à part. Depuis quelque temps, ils sont
de plus en plus souvent portés en randonnée,
mais aussi pour les courses alpines.
« Une tendance qui plaît particulièrement
aux jeunes femmes », explique Daniela
Stünzi. La raison : les pantalons sont composés
d'un tricot de polyester. « Celui-ci est
bien plus élastique qu'un tissu classique et
s'adapte aux jambes comme une seconde
peau », explique-t-elle. Les tights sont disponibles
dans différentes épaisseurs de matériau
et offrent – comme le Abisko Trekking
Tights Pro W de Fjällräven avec ses parties
renforcées en Cordura aux genoux et aux
fesses – une robustesse supplémentaire et
un domaine d'utilisation élargi.
Comment vérifier la coupe
« Le plus important, c'est que le pantalon
soit à la bonne taille », explique Daniela
Stünzi. La notion d'ajustement est ici extensible
au sens propre du terme : « Il ne s'agit
pas que de la fonctionnalité de la coupe, mais
Photo : Schöffel
aussi de l'émotion procurée et du sentiment
de bien-être », explique par expérience cette
passionnée de sports de plein air. « En essayant
les pantalons, il faut bouger comme
on le ferait à l'extérieur », conseille Daniela
Stünzi : de grandes enjambées, des fentes,
des mouvements d'escalade, s'accroupir ou
encore s'asseoir. N’oubliez pas non plus de
mettre un sac à dos ou un baudrier pour essayer
le pantalon dans cette combinaison. Et
vérifiez que vos compagnons de route habituels,
comme votre smartphone ou votre
crème solaire préférée, trouvent leur place
dans les poches. Les pantalons de randonnée,
de trekking, d'alpinisme et d'escalade
ont une coupe ergonomique et s'adaptent
le mieux possible à la forme et aux mouvements
du corps. Cela inclut des détails tels
que les genoux préformés qui préviennent
les tensions dans le tissus lors de la flexion
et de l'extension des jambes. Ou des inserts
à l'entrejambe (goussets) pour éviter que le
pantalon ne serre et frotte lorsque l'on porte
un baudrier. Ou encore, des inserts élastiques
aux genoux, aux fesses et à l'entrejambe
pour favoriser la souplesse et la liberté
de mouvement. Ou pour finir les coutures
plates qui évitent les frottements.
Pour ajuster et fermer la taille, il existe
différentes solutions, chacune avec ses
propres avantages et inconvénients. Une
chose tout d'abord : la ceinture en cuir classique
n'est pas optimale pour les activités de
plein air. Elle est certes très solide, mais elle
exerce une pression lorsqu'on porte un sac
à dos. De plus, le cuir est lourd et ne sèche
que lentement. Si l'on ne veut pas renoncer
à une ceinture classique, on trouvera chez
Bächli Sports de Montagne des alternatives
plus légères avec une sangle élastique et une
boucle plate. Selon les modèles de pantalons,
de telles ceintures sont même déjà intégrées.
La plupart des pantalons se ferment à
l'aide d'une combinaison de fermeture éclair
et de boutons-pression. Inconvénient des boutons
: ils exercent une pression lors du port
d'un baudrier. C'est pourquoi les pantalons
d'escalade sont souvent munis de cordons de
serrage ou d'une ceinture très plate en tissu
avec une languette coulissante. Ils permettent
d'ajuster la taille en continu. Des velcros sur
les côtés permettent de régler facilement et
en continu la taille et d'éviter les points de
pression. Une taille élastique sans ouverture
ni coutures, comme celle des collants
par exemple, s'adapte bien et offre un confort
élevé. Cependant, le réglage de la largeur est
limité et l'élastique perd de son élasticité en
TREKKER PRO II GTX
NATURAL STRIDE SYSTEM
36
37
Expert Pantalons de montagne
cas de transpiration et de lavages fréquents.
De nombreux fabricants combinent plusieurs
systèmes, par exemple un élastique
avec un velcro ou des ceintures plates avec
des inserts élastiques à la taille. « Lors de
l'achat, il faut veiller à ce que le réglage soit
bien adapté à sa propre morphologie et que
la ceinture ne provoque pas de points de
pression, même en portant un sac à dos ou
un baudrier », recommande Daniela Stünzi.
‹1›
‹1› Un bas des jambes réglable
est vraiment utile – c’est
une des grandes différences
avec les pantalons de loisirs.
‹2› Tout est à sa place et
accessible ? L’emplacement
et le volume des poches
peuvent également être des
critères lors de l’achat.
‹3› De nombreux pantalons de
randonnée ont déjà un réglage
de la taille intégré – cela évite
d’avoir à porter une ceinture.
‹2›
baudrier. Sur les pantalons de trekking, les
poches sur les jambes sont souvent plus
volumineuses. Des poches arrière sont également
souvent intégrées. Leur espace est
toutefois réduit. Même sur les collants, on
trouve des poches élastiques pour les clés, le
smartphone et les barres énergétiques. Elles
sont généralement très plates et intégrées
à la large taille par une fermeture éclair ou
sous forme de poche ouverte sur la cuisse.
Outre ces nombreux détails, la robustesse
du matériau joue un rôle décisif. C'est
là que le nombre de deniers intervient. Il décrit
l'épaisseur du fil utilisé : plus ce chiffre est
élevé, plus les fibres sont épaisses et résistantes.
Un pantalon de randonnée ou de trekking
d'une épaisseur moyenne présente un fil
compris entre 50 et 100 deniers, un pantalon
d’alpinisme entre 70 et 100 deniers et un hardshell
robuste entre 70 et 150 deniers. On peut
estimer la qualité du matériau au toucher,
mais de manière limitée : de nombreux fils
sont aujourd'hui fins et pourtant extrêmement
robustes, comme dans le nouveau pantalon
d'escalade Helixir de La Sportiva, dont le tissu
intègre du Spectra, une fibre de polyéthylène
extrêmement résistante à la déchirure.
L’écoresponsabilité à l’achat
Les personnes qui souhaitent faire leurs
achats en respectant des aspects environnementaux
et sociaux trouvent aujourd'hui
une vaste palette d’articles sur le marché.
De plus en plus de fabricants misent sur des
matériaux durables comme le coton bio, le
chanvre et le polyester recyclé, des imprégnations
sans PFC et des processus de teinture
respectueux de l'environnement. Lors de
la production, une attention particulière est
accordée aux conditions de travail qui doivent
être équitables tout au long de la chaîne de
création de valeur. Un coup d'œil sur les labels
(par ex. bluesign, Ökotex-Standard 100,
Fair Trade, Fair Wear etc.) permet de se faire
une idée. « Chez Bächli Sports de Montagne,
nous accordons une grande importance à la
durabilité dans le choix de nos produits et
travaillons en étroite collaboration avec des
fabricants qui assument une responsabilité
écologique et sociale », assure Daniela Stünzi.
L'idée de durabilité implique bien sûr aussi
de pouvoir couvrir le plus grand nombre d'activités
en montagne avec un seul pantalon –
comme autrefois avec les knickers, mais sans
perte de confort. Le pantalon parfait ? Il existe
– mais rarement pour toutes les utilisations.
Selon Daniela Stünzi, le Falketind Flex 1 Light
de Norrona ou le Gamma Pant d'Arc'teryx
sont des exemples de pantalons polyvalents
pour l'été. Ils sont relativement fins, ont une
coupe athlétique et font bonne figure aussi
bien en randonnée qu'en via ferrata et dans
de nombreuses autres occasions. Pour les
courses d’alpinisme ou les randonnées par
temps frais dans les régions alpines, elle
recommande entre autres le pantalon softshell
Courmayeur de Mammut. Mais ces vêtements
polyvalents ont aussi leurs limites.
Un hybride softshell léger peut rendre de
bons services en randonnée, en bloc et dans
les voies d’escalades peu exigeantes, mais il
n'est pas à sa place dans une paroi des Dolomites
ou dans une face nord en glace.
Le conseil de Daniela Stünzi : « Réfléchissez
bien à l'utilisation principale de
votre pantalon. Si vous connaissez les différences
entre les modèles et les matériaux,
vous pourrez adapter votre équipement de
manière optimale à vos sorties. Vous obtiendrez
davantage de confort et de sécurité en
montagne, pour encore plus de plaisir ».
Liberté des jambes et poches
‹3›
Les jambes des pantalons d’alpinisme
et surtout des pantalons d'escalade ont tendance
à être plus étroites que celles des
pantalons de randonnée et de trekking, qui
doivent avant tout être confortables et bien
aérés. Les jambes plus étroites des pantalons
d'escalade apportent plus de liberté lors
des mouvements extrêmes et évitent les frottements
lors du port du baudrier. Les bas de
jambes sont plus étroits pour permettre une
vue dégagée sur les chaussons d'escalade et
le rocher. Pour les pantalons d’alpinisme, la
coupe plus athlétique et plus étroite assure
une isolation (légèrement) meilleure et elle
évite de rester accroché aux rochers ou à
l'équipement. Sur les pantalons d'alpinisme
et d'escalade alpine, le bas des jambes peut
être resserré à l'aide de boutons-pression ou
de velcro. De plus, l’intérieur des jambes de
ces pantalons sont renforcés avec du Cordura
ou du Kevlar pour éviter de les abîmer
avec les crampons. Un crochet permet de
fixer l’extrémité de la jambe aux lacets.
Si l'on s'intéresse à un pantalon hardshell,
il faut accorder de l'importance aux
ouvertures d'aération latérales. Le mieux est
d'opter pour des fermetures éclair bidirectionnelles
qui s'ouvrent et se ferment aussi
bien vers le haut que vers le bas. Lorsqu'il
fait chaud, ces options d'aération sont un
énorme gain de confort.
Autre chose au sujet des jambes : certains
fabricants comme Mammut, Fjällräven,
Schöffel, Vaude et d'autres proposent des
variantes plus courtes ou plus longues en
plus de la longueur normale. C'est un très
bon service qui facilite la recherche d'un
pantalon parfaitement adapté.
Les pantalons zip-off sont désormais
un classique qui compte de fidèles adeptes :
un pantalon long se transforme en un pantalon
2/3 ou un short en un tournemain. Cela
semble pratique et ça l'est. Le grand avantage
est le gain de poids car cela évite de
devoir emporter un short pour les températures
plus chaudes. L'inconvénient est que
les fermetures éclair peuvent limiter l'ajustement
optimal et la liberté de mouvement,
voire frotter. On les trouve surtout dans le
domaine des pantalons de randonnée et de
trekking. Ils sont moins adaptés aux disciplines
plus techniques.
La forme et le nombre de poches dépendent
de l'utilisation prévue. Les poches
classiques sur les hanches sont idéales pour
les petites choses comme les mouchoirs, les
snacks ou les gants. Les grandes poches profondes
devraient être équipées d’une fermeture
éclair pour éviter de perdre les objets.
Sur les pantalons d'escalade, elles sont positionnées
de manière à pouvoir être utilisées
même avec un baudrier. Pour les courses
d’alpinisme et l'escalade alpine, les poches
cargo plates avec une fermeture sûre sont
pratiques, par exemple pour le topo. Lors
de l'achat, il faut veiller à ce que l'accès ne
soit pas entravé par les tours de cuisse du
Photos : La Sportiva, Ortovox
WHITEOUT 30 | 45
Extrêmement robuste
Etanche
Léger
Ces sacs à dos alpins bien pensés et super légers
sont spécialement conçus pour un emploi exigeant
en montagne ainsi que pour les expéditions et
constituent le nec plus ultra de la gamme de
sacs à dos alpins EXPED en matière de design
minimaliste et de choix de matériaux orienté vers
l’utilisation. Disponible en deux volumes.
38
exped.com
39
Rencontre au sommet Jürg Schweizer
Thema Rubrik
« Pour moi, la neige est synonyme
d’une grande qualité de
vie ». Après 35 ans passés au
SLF, Jürg Schweizer est sur le
point de prendre sa retraite.
«La neige rend
heureux.»
En septembre 2025, le directeur du SLF Jürg Schweizer prendra sa retraite.
Un entretien sur sa courbe d'apprentissage personnelle en matière de danger
d'avalanche, la valeur et les limites de l'intelligence artificielle et la manière
dont le changement climatique se répercute sur le danger d'avalanche.
Interview Stephanie Geiger
Monsieur Schweizer, depuis vos études de
physique, vous vous intéressez de près aux
montagnes. Les montagnes ne sont-elles
pour vous qu'un objet de recherche ou êtesvous
vous-même un montagnard actif ?
Les deux à la fois. Dès mon adolescence,
j'ai passé beaucoup de temps en montagne,
j'ai été actif au sein de l'organisation de jeunesse
du CAS et, en tant que responsable
OJ, j’étais en route presque tous les weekends.
J'ai probablement gravi environ la
moitié des 4000 de Suisse. C'était un heureux
hasard d’avoir pu effectuer mon travail
de diplôme en glaciologie. J'ai voulu
mieux comprendre une grande partie de ce
que je voyais le week-end et cela m'a motivé
pour mon travail scientifique.
En tant qu'alpiniste, avez-vous rencontré
des situations dans lesquelles vous vous
êtes dit après coup : ce n'était pas la meilleure
idée !
Certaines avalanches que j'ai déclenchées ne
sont pas tombées du ciel. Lorsque j’ai commencé
à travailler à Davos, le SLF se trouvait
encore au Weissfluhjoch. Nous étions alors
dans la neige huit mois par année et pensions
tout avoir sous contrôle. C'est sans doute
normal de se surestimer quand on est jeune.
J’ai vécu des déclenchements à distance où
il ne s'est rien passé, mais j'ai aussi été enseveli
jusqu'aux genoux. Aujourd'hui, je cherche
moins la limite, du moins je l'espère. C'est lié
à mes connaissances, mais aussi à l'âge.
Comment s’est passé votre hiver 2024/25
d’un point de vue personnel ?
L'hiver a été nettement meilleur que prévu.
Il y avait certes peu de neige. Mais si l'on
connaît Davos, on trouve toujours quelque
chose à faire. Cependant, je n'ai jamais mis
aussi souvent le casque que cet hiver. Normalement,
je n'aime pas trop skier avec un
casque. Mais en raison du faible enneigement,
beaucoup de cailloux affleuraient.
D'où le casque.
Et comment s’est passé l’hiver 2024/25 du
point de vue du responsable du SLF ?
Mis à part la période avalancheuse juste
avant Pâques, il y a eu peu de neige et peu
d'événements. Les victimes ont également
été peu nombreuses, du moins jusqu'à fin
avril. Environ deux fois moins de victimes
d’avalanche par rapport à la moyenne pluriannuelle.
Mais l'expérience montre que le
nombre de victimes varie fortement et qu'il
n'est pas toujours possible d'en expliquer les
raisons. En revanche, pour les déclenchements
d'avalanches sans gravité, le nombre
d'avalanches signalé n'était pas inférieur à
celui des autres années. Ce nombre augmente
depuis des années. Mais cela est surtout
lié au fait qu’on nous signale davantage
les déclenchements. C'est super, car avoir
une bonne vue d'ensemble de l'activité avalancheuse
est important pour la prévision
d'avalanches.
Selon certaines études, le nombre de
personnes qui s'aventurent en hiver en
dehors des pistes sécurisées aurait doublé
entre 2014 et 2020. Cela ne se reflète
néanmoins pas dans les statistiques des
accidents.
Dans les endroits populaires, il n'y a plus
cinquante mais peut-être cent voitures sur
le parking. Malgré tout, rares sont ceux
qui font ce que l'on appelle la « première
trace ». Il n'est donc pas si étonnant qu'il
n'y ait pas deux fois plus de victimes d'ava-
Photo : Daniel Kallenberger
40
41
Gipfeltreffen Jürg Schweizer
Jürg Schweizer Rencontre au sommet
‹2›
‹3›
‹4›
‹1›
« Lorsque je suis arrivé
à Davos il y a 35 ans,
c'était exceptionnel s’il
pleuvait à Noël. »
Photos : Franziska Zahner, Philippe Rossier, Daniel Kellenberger
‹1› Rassemblement des
pièces du puzzle lors de
l’examen du manteau neigeux
: « Quand on ne trouve
rien, cela ne veut pas dire
que tout est bon. »
‹ 2 › Aborder l’avenir avec
confiance – également en
ce qui concerne l’intelligence
artificielle.
‹3› Lors du Propagation
Saw Test – la rupture se
propage de manière remarquable
dans la couche
fragile.
‹ 4 › Avalanches de neige
humide en plein hiver : « Le
travail des services de
sécurité ne deviendra pas
plus facile. »
lanches. La majorité des personnes vont là
où il y a déjà eu quelqu'un auparavant. De
plus, l'alerte est meilleure et le sauvetage
plus rapide, l'équipement et la formation
ont aussi progressé – et j’ose espérer que
les prévisions du danger d'avalanches y
contribuent également.
Depuis 35 ans, vous travaillez dans le domaine
des avalanches. Durant cette période,
les connaissances sur les avalanches
ont bien évolué. Avons-nous aujourd'hui la
maîtrise des avalanches ?
Nous ne les maîtrisons certainement pas totalement.
C'est même plutôt l'inverse : c'est la
nature qui nous maîtrise. La variabilité dans
la nature est grande et parfois insondable.
Mais nous avons fait de grandes avancées
dans la prévention des avalanches. Bien sûr,
il y a toujours des surprises. Les avalanches
se produisent à l’intérieur du manteau neigeux,
invisible à nos yeux. Mais nous avons
aujourd'hui une meilleure compréhension de
la formation des avalanches et nous en savons
également plus sur la constitution du
manteau neigeux.
Il est intéressant d'observer que l'évaluation
du danger d’avalanches est soumise à certaines
tendances et modes. Je pense ici au
test du bloc glissant ou au profil de neige.
Il y a aussi des tendances et des modes
dans la recherche sur les avalanches et
surtout dans la formation – il y a parfois
des allers-retours. Je n'ai pas suivi toutes
les tendances. Si l'on sait ce qui est important
pour la formation d’une avalanche,
à savoir le manteau neigeux, on peut se
le permettre. Mais pour cela, il faut avoir
confiance en ses connaissances. Ce n'est
pas toujours facile. Les tests mentionnés
ont surtout une valeur pour la prévision
des avalanches. Pour évaluer le danger
d'avalanche, il est fondamental de savoir
comment est constitué le manteau neigeux.
Il n'y a pas d'autre solution. En matière
de prévision d'avalanche, nous nous
appuyons naturellement aussi sur une
modélisation du manteau neigeux.
Les randonneurs devraient-ils aussi pelleter
davantage ?
Non, ce n'est en général pas nécessaire.
Si l'on décèle une instabilité lors d'un tel
test, cela peut être une information supplémentaire
utile. Inversement, si l'on ne
trouve rien, cela ne signifie pas que tout
va bien. Un tel examen du manteau neigeux
est plutôt une des pièces du puzzle
qui permettent d'obtenir une image aussi
complète que possible de la situation avalancheuse
– et il favorise la compréhension
du processus. En tant que randonneur,
je peux généralement me contenter
de lire attentivement le bulletin d'avalanches
pour savoir à peu près comment
est constitué le manteau neigeux.
Les limites auxquelles on se heurte sont
nombreuses. Les offres numériques
peuvent-elles aider à repousser ces limites ?
Oui et non. Avec les outils numériques,
nous parvenons à mieux évaluer le terrain
et à situer les endroits dangereux. Nous
avons de super outils, des cartes numériques
et par exemple la couche CAT dans
l'application White Risk. En revanche, la
réponse est non lorsqu'il s'agit du danger
d'avalanche lui-même. En effet, le bulletin
d'avalanches fournit une évaluation régionale
du danger, la représentation détaillée
sur la carte n'est donc pas pertinente. Tout
compte fait, les possibilités numériques qui
se sont ajoutées ces dernières années simplifient
considérablement la planification.
Le site Skitourenguru propose par exemple
des randonnées qui se situent dans la zone
verte. C'est une bonne entrée en matière.
Malheureusement, il est déjà arrivé que
quelqu'un ait téléchargé un itinéraire, l'ait
suivi aveuglément et se soit retrouvé dans
une situation fâcheuse. Mais dans l'ensemble,
je dirais que les avantages l'emportent
sur les inconvénients.
Le téléphone portable donne souvent une
impression de sécurité trompeuse. Ne
risque-t-on pas alors de devenir plus imprudent
en randonnée à ski et de ne plus
accorder autant d'importance à l'évaluation
sur le terrain ?
C'est comme la ceinture de sécurité en voiture.
Est-ce que nous compensons le gain
de sécurité en roulant vraiment tous plus
vite ? Si l'on retire son DVA à un randonneur,
il se montrera probablement plus
prudent. Si l'on ajoute un sac à dos avec
airbag, les différences sont plutôt faibles,
et dépendent du groupe d'utilisateurs. La
compensation possible des risques n'est
en tout cas pas un argument contre un
meilleur équipement ou même une formation.
Des offres comme l'application White
Risk sont aujourd'hui vraiment bonnes et
offrent une valeur ajoutée considérable.
Une bonne préparation, c'est déjà la moitié
du chemin. Même en route, je peux mieux
évaluer le terrain.
Les jours du bulletin d'avalanche sont-ils
donc comptés ?
Non, le bulletin d'avalanches existera encore
longtemps. La météorologie fait aussi
toujours des bulletins météo, même s'ils
sont en partie automatisés. Et nous avons
certainement dix ans de retard sur la météorologie
en ce qui concerne l'utilisation
de modèles numériques. Mais justement : il
y a encore des services météorologiques et
ce n'est pas comme si chacun faisait tourner
son propre modèle numérique dans sa
cuisine pour savoir quel temps il fera. Et il
faut aussi que quelqu'un développe les modèles.
Sans compétence professionnelle, ça
ne marche pas.
Et que pouvons-nous attendre de l'intelligence
artificielle à l'avenir ?
Avec des données plus nombreuses et
nouvelles et une plus grande puissance de
calcul, la résolution temporelle et spatiale
des prévisions sera certainement encore
meilleure. Nous utilisons actuellement
42
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plusieurs modèles d'apprentissage automatique
(IA) dans la prévision des avalanches,
et ce pour la prévision automatisée
de la stabilité du manteau neigeux, du
niveau de danger, des avalanches de neige
mouillée et des avalanches spontanées de
neige sèche. Longtemps plutôt sceptiques,
les prévisionnistes d'avalanches considèrent
désormais ces modèles comme une
aide précieuse et les intègrent de plus en
plus dans leur processus de travail.
Dans quel mesure les changements climatiques
vont-ils continuer à influencer les
avalanches en hiver ?
Lorsque je suis arrivé à Davos il y a 35 ans,
c'était exceptionnel s’il pleuvait à Noël. Aujourd'hui,
nous avons de la pluie plusieurs
fois chaque hiver. En moyenne, il y a moins
de neige en moyenne altitude et presque
plus du tout de neige en basse altitude.
Et la durée de l’enneigement a également
diminué. Mais la variabilité naturelle est
grande. Et il ne faut pas non plus oublier :
les zones de rupture typiques se situent à
une altitude d'environ 2500 mètres. Là, il
y aura probablement encore de la neige
pendant longtemps. Pour les grandes
avalanches, ce sont surtout les conditions
météorologiques extrêmes qui sont déterminantes.
Les valeurs moyennes, le climat
donc, ne sont pas si importantes.
Devons-nous continuer à craindre des événements
extrêmes comme l'hiver 1999 qui
a fait 31 morts à Galtür en Autriche et 12
morts à Evolène (VS) ?
Les précipitations extrêmes continueront
d'exister, et seront même plus fréquentes
selon certains scénarios climatiques. Avant
Pâques, nous avons eu un bel exemple de
En tant que directeur
du SLF on est toujours
en déplacement pour
représenter la Suisse : « Un
travail idéal, mais parfois
aussi très stressant ».
« Longtemps plutôt
sceptiques, les
prévisionnistes
d'avalanches considèrent
désormais
ces modèles comme
une aide précieuse. »
En parlant de l’utilisation
de l’intelligence artificielle
précipitations extrêmes en Valais. En moins
de deux jours, plus de deux mètres de neige
sont tombés par endroit et ont provoqué un
fort risque d'avalanche. En forçant un peu
le trait, comme l'a formulé un collègue canadien
: les avalanches se moquent bien du
climat, c'est la météo qui compte. Mais le
réchauffement climatique a déjà un effet,
les avalanches pénètrent moins loin dans
les zones habitées lorsqu'il ne neige pas
au fond de la vallée, mais qu'il pleut. Même
pendant la Semaine sainte, les avalanches
ne sont pas descendues extrêmement bas
parce qu'il n'y avait plus de neige à basse
altitude. La distance parcourue par les avalanches
dépend de la température pendant
les chutes de neige.
L'impression est-elle trompeuse ou entend-on
de moins en moins le « woum » angoissant
qui se produit lors du tassement de
la neige ?
Actuellement, il n'y a aucun signe à cet
égard. Des prévisions pour la fin du
Jürg Schweizer
Le Prof. Dr. Jürg Schweizer, né en 1960 à
Frauenfeld (TG), a étudié la physique environnementale
à l'EPF de Zurich. Après
avoir obtenu son doctorat en glaciologie
en 1989, il a rejoint l'Institut fédéral pour
l'étude de la neige et des avalanches
(SLF) à Davos en tant que collaborateur
scientifique. Plus tard, il a également
travaillé comme chercheur à l'université
de Calgary. En 2006, il a été nommé
directeur du groupe de recherche « Formation
des dangers naturels alpins »
au SLF. Depuis 2011, il dirige l'unité de
recherche « Avalanches et prévention ».
Il est également directeur du SLF et
membre de la direction de l'Institut fédéral
de recherche WSL à Birmensdorf.
Il enseigne en tant que professeur
titulaire à l'EPF de Zurich.
siècle, basées sur des simulations du
manteau neigeux, montrent toutefois que
la neige est mieux consolidée lorsque les
températures sont plus chaudes et qu'il
y a également moins de couches fragiles.
Le manteau neigeux devrait donc devenir
plus stable et le nombre d'avalanches
sèches diminuer.
Moins d'avalanches de neige sèche, mais
plus d'avalanches de neige mouillée ?
Il faut s'y attendre, notamment en raison
de la pluie qui tombe jusqu'à des altitudes
élevées. L'activité d'avalanches de
neige mouillée commencera plus tôt dans
l'année. Cette tendance est déjà évidente
aujourd'hui. Au cours des 30 dernières années,
le début des avalanches printanières
de neige mouillée s'est avancé de début
avril à début mars. C'est jusqu'à présent
l'effet le plus marquant du réchauffement
climatique sur l'activité avalancheuse.
Le problème des avalanches de neige
mouillée est qu'elles ne peuvent pas être
déclenchées artificiellement. Dans le domaine
skiable, il ne reste alors plus qu'à
interdire l’accès aux zones menacées.
Autrefois, au printemps, on se demandait
si on devait fermer la descente en station
l'après-midi. De plus en plus souvent, il
faudra faire cette évaluation même en plein
hiver. Le travail des services de sécurité ne
sera pas plus facile à l’avenir.
Photos : David Schweizer
Le SLF publie chaque année des rapports
d'accidents. Quel est l'accident d'avalanche
qui vous a personnellement le plus appris ?
En raison de mon activité d'expert, j'ai vu
de nombreuses avalanches. C'était souvent
triste et très consternant. Dans la moitié
des cas, je peux affirmer qu’il ne s’agissait
pas de témérité, mais plutôt de malchance.
Cela aurait pu m'arriver à moi aussi. Cette
expérience m'a aussi montré à quel point il
est difficile d'évaluer le danger d'avalanche.
Nous ne pouvons pas savoir avec certitude
quand et où une avalanche se produira. Nous
ne pouvons qu’en estimer la probabilité. Cela
m'a surtout permis de comprendre l'importance
du terrain. C'est le plus grand levier, si
l'on pense aux conséquences. Quelqu'un est
emporté dans le fossé d'un ruisseau ou projeté
contre une grosse pierre et se retrouve
trois ou quatre mètres sous la neige. Ou
prenons une pente qui, après cent mètres,
se transforme en une paroi rocheuse verticale
de cinq cents mètres. Une avalanche
dans un terrain défavorable peut avoir des
conséquences fatales. Je mets intuitivement
l'accent sur les conséquences depuis une
vingtaine d'années. Ces dernières années,
cette évaluation axée sur le risque est heureusement
aussi arrivée dans la formation
en matière d'avalanches.
Que conseillez-vous à tous ceux qui s'aventurent
en hiver en dehors des pistes sécurisées
et qui n'ont pas votre expérience et vos
connaissances – comment réduire au mieux
le risque d'être pris dans une avalanche ?
Une randonnée à ski agréable dépend du
choix d'une destination adaptée aux conditions.
Sans expérience et sans connaissances,
il est préférable de se limiter aux
terrains qui ne sont pas assez raides pour
les avalanches et de rester chez soi en cas
de degré de danger « marqué ». Si l'on veut
aller plus loin, il faut se joindre à une randonnée
avec un accompagnateur compétent.
Vous partez à la retraite cet été. Vous en
avez assez de la neige et de l'hiver dans
votre vie ?
La neige continue de me fasciner. Et la neige
rend heureux. Pour moi, elle est synonyme
de qualité de vie. Les randonnées à ski ont
toujours été le moyen parfait de trouver
un équilibre avec mon travail certes idéal,
mais parfois aussi très stressant. Elles
m'ont apporté beaucoup de résilience. Faire
sa trace là où personne n'est encore passé,
c'est tout simplement trop cool.
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Notre assortiment s’étoffe avec Cotopaxi, Mons Royale,
Oakley et X-Bionic. Découvrez l’histoire de ces marques.
Oakley – ça roule
Un logo reconnaissable : c'est exactement le cas avec l'ovale
d'Oakley qui figure sur les branches et les straps des lunettes.
La marque californienne a déjà un demi-siècle d'existence mais
son image reste celle d'une marque jeune et audacieuse. A l'origine,
Oakley fabriquait des poignées pour les motos et les vélos
BMX, mais s'est rapidement lancé dans le secteur des lunettes. Les lunettes de
protection O-Frame ont permis de percer dans le secteur de l'optique et, vers la fin
des années 1980, Oakley était solidement ancré dans le peloton du Tour de France ainsi
que dans la jeune scène du snowboard. Aujourd'hui, Oakley propose un modèle adapté
à presque tous les sports de plein air et extrêmes. Outre un design toujours à la pointe
(Radar, Jawbreaker), une technologie au top fait également partie de l'identité des Californiens.
En plus des lunettes multisports Sutro et Corridor ainsi que le modèle pour glaciers
Clifden, Bächli Sports de Montagne propose les modèles lifestyle Holbrook et Actuator.
SUTRO
OAKLEY
CHF 209.–
Mons Royale – vive la laine
Le spécialiste du mérinos a été fondé en 2009 dans le haut lieu du mérinos
en Nouvelle-Zélande, plus précisément à Wanaka. Dès le début, les miers des hauts-plateaux Hannah et Hamish Acland ont misé sur des
ferl'élasthanne.
La marque parvient ainsi à répondre aux besoins des ath-
vêtements de plein air durables, fonctionnels et élégants. Avec
un contrôle maximal sur une chaîne d'approvisionnement éthiquement
responsable, Mons Royale produit des vêtements
à la fois confortables et techniques, qui mettent en valeur
tous les avantages de la fibre mérinos, à commencer par
ses propriétés de régulation de la température et d'inhibition
des odeurs. La marque est une valeur sûre, en
particulier dans les domaines du ski, du snowboard et de
l'alpinisme. Outre les couches de base, les t-shirts fonctionnels
et les shorts, les brassières de sport sont un point
fort de l'éventail des produits des Néo-Zélandais. Pour encore
plus de fonctionnalité et de durabilité, Mons Royale mélange sa
laine mérinos avec des matériaux synthétiques comme le nylon ou
lètes et des aventuriers, sans faire de compromis ni sur le confort, ni sur le
respect de l'environnement.
Texte Thomas Ebert
DIVERSION MERINO
MONS ROYALE
CHF 109.–
TERRASKIN X00/C
X-BIONIC
CHF 315.–
X-Bionic – la précision suisse
L'entreprise suisse X-Bionic a été fondée en 2005 par le professeur Bodo W. Lambertz et fabrique
des vêtements de sport hautement fonctionnels. Pour son développement, X-Bionic
s'appuie sur des connaissances scientifiques en matière de compression, circulation sanguine,
régulation de la chaleur et régénération musculaire. Le concept est : ne pas évacuer
la transpiration du corps, mais l'utiliser comme moyen de refroidissement naturel. Et cela
convainc : depuis 2014, X-Bionic est le fournisseur officiel de Swiss-Ski et depuis 2017, on
le retrouve également dans le cyclisme professionnel. Avec l'ambition d'optimiser chaque
couche entre le pied et le sol, X-Bionic travaille aussi à l'harmonisation parfaite entre les
chaussettes et les chaussures. Des chaussettes avec des zones antidérapantes et des canaux
de ventilation, une chaussure qui se passe de languette ou encore des semelles intercalaires
en carbone : voilà quelques-unes des innovations dont peut se targuer le système
de chaussures de trail running Terraskin, disponible chez Bächli Sports de Montagne.
KAPAI 1.5L DEL DIA
COTOPAXI
CHF 39.–
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Cotopaxi – le lama bigarré
La plus récente des nouvelles marques de l'assortiment Bächli
a vu le jour en 2014 à Salt Lake City, Utah. Cotopaxi s'est
rapidement fait un nom avec des vêtements et des équipements
outdoor durables et surtout très colorés. Le nom
Cotopaxi est bien sûr emprunté au célèbre volcan équatorien
et illustre une philosophie d'entreprise qui souligne la
valeur spirituelle de la nature et met l'accent sur l'utilisation
durable de celle-ci. Cotopaxi est connue pour ses produits bigarrés
et fonctionnels conçus pour les activités de plein-air comme la
randonnée, le trekking et les voyages. Les sacs à dos et accessoires variés
se distinguent par des designs exceptionnels et des matériaux durables.
Une attention particulière est accordée à l'utilisation de matières premières recyclées
et à une production avec des conditions de travail équitables. Par ailleurs,
Cotopaxi se distingue par son engagement dans des projets sociaux. L'entreprise investit
une partie de ses bénéfices dans des projets humanitaires afin de lutter contre la
pauvreté et de renforcer les communautés. Sa mission : fournir des équipements « Gear
for Good », qui sont non seulement fonctionnels, mais aussi éthiques.
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Protection ultralégère sans revêtement PU ni produits chimiques ignifuges.
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• Zurich-Wiedikon
Notre nouveau magasin
à Zürich-Wiedikon
Après quelques rénovations menées avec succès,
nous avons ouvert notre nouveau membre de la
famille le 14 mai dans le cadre d’un soft opening.
L’inauguration offi cielle a, quant à elle, eu lieu le
24 mai et a été marquée par une petite fête. Le
magasin de 200 m², situé au cœur du quartier de
Wiedikon, propose une sélection soigneusement
choisie de notre assortiment – parfait pour tous
ceux dont le cœur bat pour les sports de montagne.
Un détour s’impose pour admirer
le nouveau magasin.
Bächli Sports de Montagne
Birmensdorferstrasse 55
8004 Zürich-Wiedikon
Tél. : 044 241 58 52
Impressum
« Inspiration », la revue des clients de Bächli Sports de
Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement
dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.
Éditeur
Bächli Sports de Montagne SA
Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon
Tél : 044 826 76 76
E-mail : info@baechli-bergsport.ch
Abonnements et informations
E-mail : info@baechli-bergsport.ch
Rédaction, layout et concept
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Kesselbachstrasse 4, 9450 Altstätten
Tél : 071 755 66 55
E-mail : redaktion@outdoor-publishing.com
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