COLLECT Belgique Septembre 2025
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collect
Mensuel ne paraît pas en janvier, en juillet ni en août - 8,95 € - P608061
n° 545 / septembre 2025
Bande dessinée
Un reconnaissance progressive
John Baldessari
La force de l’Art
Marie-Antoinette
Un style révolutionnaire
JOURNÉES D’EXPERTISE
À BRUXELLES
JÉRÔME BOSCH, SUCCESSEUR Vision de Tondalus
Huile sur panneau. 53,5 x 71 cm
Résultat : € 900.000
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Art Moderne, Art Contemporain, Photographie, Art Asiatique, Arts d’Afrique et d’Océanie
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6 rue du Grand Cerf 1000 Bruxelles T 02-514 05 86 bruxelles@lempertz.com
JOURNÉES D’EXPERTISE À BRUXELLES :
10–13 septembre : Tableaux Anciens et du 19e siècle, Arts Décoratifs, Art Moderne et Contemporain, Photo
11 septembre : Bijoux et Montres précieuses 11–12 septembre : Art Asiatique
RTCURIAL
Fernando Botero (1932-2023)
Seated woman - 1990
Pastel sur papier marouflé sur toile
123 × 89,5 cm
Signé et daté en bas
à droite « Botéro 90 »
Provenance :
Fondation Veranneman, Belgique
Acquis auprès de cette dernière par le père
de l’actuel propriétaire
Estimation : 250 000 - 350 000 €
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le 25 octobre 2025 à Paris
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Copyrights: © Kunstmuseum Bâle / Aurimages - © Content_DFY / Aurimages - ©: KorradolYamsattham/Getty Images
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20-24 SEPTEMBRE 2025
GRAND PALAIS
100 GALERIES D’ART INTERNATIONALES
20 SPÉCIALITÉS
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COLLECT
Est. 1971 – septembre 2025 n°545
Édito
Rédacteur en Chef
Christophe Dosogne
Rédaction
Els Bracke
Christophe Dosogne
Trice Hofkens
Collaborateurs
Gilles Bechet, Tamara Beheydt,
Jean-Marc Bodson, Gwenaëlle de Spa,
Gwennaëlle Gribaumont, Elien Haentjens,
Diane Hennebert, Ben Herremans, Anne
Hustache, Ewoud Mijnlief, Bernard Roisin,
Christine Vuegen
Un marché de plus en plus polarisé
Mise en pages
Renaldo Candreva
Ellis De Vuyst
Administration, Rédaction, Agenda
Begijnhoflaan 464 G
9000 Gand
Tél. : 0468/51.15.39
collect@ips.be
www.collectaaa.be
Publicité
Secteur Art : Joris van Glabbeek
Tél. : 012/26.37.11
collect.net@ips.be
Tout autre secteur :
MAC-Strat SRL /
Yves de Schaetzen
Tél. : 0475/82.96.00
yves@macstrat.be
Distribution
Librairies
AMP
La Poste
Abonnements
Pays d’Abonnements, Ambachtenlaan 21,
Unit 2A - 3001 Heverlee
Tél. 02/808.55.23
serviceclient@paysdabonnements.be
Belgique 52 €, Europe 90 €
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automatique, sauf avis contraire envoyé
au minimum deux mois avant la date
d’échéance. Un abonnement offert en
cadeau se termine automatiquement
au bout d’un an. Pour un changement
d’adresse, une résiliation, un numéro
manquant, ou toute autre question,
surfez sur : www.paysdabo.be
Membre de l’Union des Editeurs
de la Presse Périodique
Pour les auteurs d’art visuel et les photographes
: © CISAC / SABAM Belgium 2025
Portrait : © Guy Kokken
Editeur responsable :
Patrick Snoeck
En couverture
John Baldessari, Arms and Legs (Specif,
Elbows & Knees),Etc, Part (One) : Arm and
Leg (With Column). © John Baldessari
2007,Courtesy Estate of John Baldessari
/ 2025 ; Courtesy John Baldessari Family
Foundation; Sprüth Magers ; Würth Collection
Germany / exposition à Bozar, du
19-09 au 01-02-2026, www.bozar.be
Nulle partie de cette publication ne peut être reproduite
et/ou publiée par impression, photocopie ou
de toute autre manière que soit, sans l’autorisation
écrite de l’éditeur. Ni la rédaction ni l’éditeur ne
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et faits contenus dans les articles signés ou les
contributions de ce magazine, lesquels n’engagent
que leurs auteurs. COLLECT ne peut être tenu pour
responsable du contenu des annonces publicitaires
publiées, la responsabilité en incombant uniquement
à l’annonceur. © Arts Antiques Auctions, Gand
« Compte tenu du
climat d’incertitude
actuel, une baisse
de marché limitée
à 6,2 %, c’est plutôt
encourageant »
Alors que le marché mondial des
enchères traverse encore une phase
de correction, pour ne pas dire
tout bonnement qu’il déprime, le
rapport d’ArtTactic, publié au mois de juillet, se
montrait légèrement optimiste, pointant une
baisse globale des transactions limitée à 6,2 %,
« ce qui, compte tenu du climat d’incertitude
actuel, est plutôt encourageant », soulignait,
dans un entretien à ARTnews, Lindsay Dewar,
directrice des opérations et analyste pour la
société londonienne. Ce repli concerne surtout
l’art d’après-guerre et contemporain, segment
qui a suivi obscurément la courbe de la mondialisation
en devenant, au cours des années
1980 et 1990, une véritable industrie pesant
plusieurs milliards de dollars, et qui subit
actuellement un coup de frein conséquent. Notamment
ressenti à Art Basel, celui-ci viendrait
surtout d’un manque de pièces prestigieuses
susceptibles de générer un prix record, leurs
détenteurs se montrant plus frileux à la vente.
Même son de cloche du côté des enchérisseurs
fortunés, qui hésitent désormais à investir
dans le travail de jeunes talents, dits ‘‘prometteurs’’,
au profit des valeurs sûres, dont la cote
est stable et la valeur demeurera, même sans
rendement spectaculaire. Le rapport d’ArtTactic
souligne également une augmentation des
ventes privées, en hausse par exemple de 41 %
chez Christie’s, y atteignant ainsi leur plus haut
niveau depuis 2020. Signe que, dans le contexte
économique actuel, les collectionneurs recherchent
la discrétion et fuient la volatilité.
Une polarisation qui rejaillit, par ailleurs, très
négativement sur les galeries d’art, y profitant
avant tout aux mastodontes globalisés au
détriment des jeunes enseignes, renvoyées à la
périphérie d’un marché dont elles ne captent
même plus les miettes… En outre, comme le
soulignait récemment dans l’hebdomadaire Politico
le très respecté conseiller artistique newyorkais
Allan Schwartzman, « l’appétit pour la
collection n’est plus aussi fort qu’auparavant.
Je pense que nous sortons d’une période qui
a réellement commencé vers 1980. » Certains
galeristes, interrogés par le même média à Art
Basel, déclaraient même constater un changement
radical dans les habitudes d’achat des
collectionneurs, de plus en plus enclins, selon
eux, à soutenir une scène plus localisée, en lien
avec leur identité culturelle. Reflet d’un monde
lui-même de plus en plus polarisé… S’il est un
segment, en revanche, qui se porte on ne peut
mieux, c’est incontestablement celui du design
de collection, qui affiche une progression annuelle
de 62,3 %, soutenu qu’il est par l’arrivée
de jeunes acquéreurs. Et cela tombe bien : septembre,
à Bruxelles (avec Design September,
Curated et le Sablon Design Market) comme à
New York (avec la foire COLLECTIBLE), est le
mois du design.
Dans cette perspective en demi-teinte, la rédaction
se joint à moi pour vous souhaiter un
excellent début de saison !
Christophe Dosogne
7
16
46
Au fil du temps :
la force du taureau
34
Art africain :
le vrai du faux ?
Bande dessinée :
une reconnaissance
progressive
52
Le retour du Grand Tour
44
Suggestions automnales
Kerry James Marshall a peint
Black Lives, Black joy, Black
history et Black futures en de
grandes toiles qui élargissent
durablement notre horizon.
8
56
Fra Angelico,
foi et Renaissance
Sommaire
Septembre 2025
Dossiers
Ventes
38
Marie-Antoinette : l’esthétique
d’une reine révolutionnaire
16 Bande dessinée :
une reconnaissance
progressive
26 John Baldessari,
la force de l’Art
34 Art africain :
le vrai du faux ?
38 Marie-Antoinette :
l’esthétique d’une reine
révolutionnaire
44 Suggestions automnales
46 Au fil du temps : la force
du taureau
50 George de La Tour, la
ferveur du clair-obscur
52 Le retour du Grand Tour
56 Fra Angelico, foi et
Renaissance
76 Le prix du désir
80 Monaco, un hub
stratégique
84 L’avis de l’expert :
militaria à la Salle de
Ventes du Béguinage
86 Focus International
88 La surprise du mois :
un Portrait de Léon X
chez Horta
89 Ventes en Belgique
Agendas
64 Musées
72 Galeries
110 Ventes
111 Foires
Rubriques
10 Up to date
14 Personalia
24 L’artiste du mois : Niels
Raoul Boone
32 Zoom: New Photography,
expérimentale et activiste
58 L’avis du conservateur :
Werner Adriaenssens et
les nouvelles salles des
musées Art et Histoire
60 Musées
66 Paroles de galeriste :
Tom Boute (Weerlicht)
67 Galeries
112 Salles de ventes
113 Bonnes adresses
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9
Up to date
->
Douglas Eynon, Phishing upon the event
horizon, 2024, acrylique et huile sur toile.
© de l’artiste / Courtesy Art Lab Brussels
->
Une œuvre d’Antoine Leclercq. © TheArtSquare
Signa temporum, ars temporis…
Dès ce mois de septembre, l’auctioneer
Phillips introduit un système d’enchères novateur
: le priority bidding. Toute personne
qui, au moins 48 heures avant la vente, fera
une offre égale ou supérieure à l’estimation
basse bénéficiera d’une commission
d’achat réduite. Les taux commencent à 25
% (au lieu de 29 %) et descendent jusqu’à
14 % pour les enchères les plus élevées.
Objectif : récompenser les enchérisseurs
précoces, stimuler plus rapidement la
concurrence et offrir une plus grande prévisibilité
au vendeur. Cette nouvelle réglementation
interne s’applique à toutes les
enchères, à l’exception des montres. S Dans
l’accord estival, en conformité des exigences
européennes, le Gouvernement fédéral a
annoncé une modification importante du
régime de la TVA, applicable aux œuvres
d’art, aux antiquités et aux objets de collection.
Dès la fin de 2025, un taux de TVA de
6 % s’appliquera au prix de vente total pour
les galeries, marchands d’art et autres antiquaires.
Le régime de la marge, où une TVA
de 21 % s’applique à la marge bénéficiaire,
reste en vigueur, mais uniquement pour
les œuvres achetées à un particulier ou lors
d’une vente aux enchères (sur commission).
Dans les autres cas, le nouveau taux
de 6 % doit être appliqué sur le montant
total. L’objectif est de soutenir les petits
acteurs et de maintenir la compétitivité
internationale du négoce de l’art belge.
Pour les collectionneurs, il s’agira désormais
d’accorder une attention particulière
à l’origine d’une œuvre, car c’est elle qui
déterminera le régime de TVA applicable.
S Au printemps, le Belge Léon Spilliaert
faisait une entrée remarquée à l’Art Institute
de Chicago avec son très bel Autoportrait
sur fond bleu. Œuvre de jeunesse emblématique,
il était acquis grâce au soutien de
huit fonds de dotation, auprès de la galerie
bruxelloise David Lévy, dont on se souvient
qu’elle l’avait présenté lors de la TEFAF
2024. Jusqu’alors demeuré en mains privées
belges et luxembourgeoises, il n’en avait
pas moins été présenté publiquement à
plusieurs occasions, et récemment encore,
lors de la rétrospective de la Royal Academy
de Londres. S D’après la plateforme
d’information en ligne ARTnews, les musées
privés chinois, notamment le Centre d’art
contemporain UCCA, sont en crise. Une
situation due au resserrement des budgets
des entreprises qui les soutiennent,
ainsi qu’à la « réticence du gouvernement
chinois à soutenir des formes d’art qui ne
correspondent pas à celles approuvées par
le Parti communiste ». L’UCCA, l’une des
institutions d’art contemporain à but non
lucratif les plus anciennes et les plus importantes
de Chine, fondée par le Belge Guy
Ullens, aurait ainsi retenu les salaires de
ses employés pendant six mois, la plupart
n’ayant pas reçu l’intégralité de leur salaire
entre janvier et juin derniers. S Perché sur
les hauteurs du centre de Gand, le dernier-né
des hôtels JAM ouvre ses portes le
10
UP TO DATE
->
La Maison Pelgrims, à Saint-Gilles. © Wikimedia Commons
week-end des 13 et 14-09, dans le bâtiment
éclectique d’une ancienne caserne militaire.
Ses 107 chambres, à l’esprit arty-indus, sont
signées par l’artiste et designer belge Lionel
Jadot (Zaventem Ateliers). www.jamhotels.
eu S Après deux années d’une restauration
minutieuse, la Maison Pelgrims, joyau
classé situé au cœur de Saint-Gilles, rouvre
ses portes sur une nouvelle vocation, un lieu
où patrimoine et culture contemporaine
se côtoient. S Pour la 33e fois, le square
Armand Steurs à Saint-Josse accueille
l’exposition de sculptures monumentales
TheArtSquare, incluant des œuvres d’une
trentaine de sculpteurs belges et étrangers.
(jusq. 29-09). www.theartsquare.be S Du
11-09 au 02-10, l’Art Lab ouvre ses portes au
cœur de Bruxelles, présentant les œuvres
de Douglas Eynon (1989). Ses peintures,
sculptures et installations estompent les
frontières entre réalité et imagination, où
des images tirées de YouTube, des icônes
religieuses et des archives personnelles se
rejoignent dans un univers fluide et éthéré.
Ann Veronica Janssens est la commissaire
de cette exposition. www.v0-the-art-lab.
vercel.app S Du 11-09 au 03-10, la salle de
ventes Ader Brussels expose une sélection
d’œuvres de la collection de l’artiste français
Sam Szafran (1934), avant leur vente à
Paris le 22-10. www.ader-brussels.be S Du
21-09 au 30-11, le musée Verhaeren ouvrira
ses portes à l’exposition Au bord de l’eau,
qui met en lumière la zone frontalière entre
la rive et l’eau. Ce thème se retrouve dans
l’œuvre de nombreux artistes, de Roger
Raveel à Kim Vandaele.
www.emileverhaeren.be
À la recherche d’Emile Fabry
Le peintre belge Emile Fabry (1865-1966) figure parmi les grands créateurs du
mouvement symboliste, fondamental dans l’art belge de la fin du XIXe et du
début du XXe siècle. Son univers pictural le montre d’abord fort angoissé avant
d’évoluer vers plus d’apaisement. Son œuvre puise dans les mythes antiques
et, en marge de sa peinture de chevalet, il se consacre abondamment à la
peinture murale que l’on trouve au Théâtre royal de la Monnaie, dans les hôtels
de ville de Saint-Gilles et de Laeken, parmi les mosaïques de l’hémicycle du
Cinquantenaire. En préparation à une exposition et un catalogue raisonné,
Jacqueline Guisset, docteur en histoire de l’art, spécialiste du symbolisme et
auteur d’une monographie consacrée à l’artiste, est à la recherche d’œuvres
conservées dans les collections privées. Le cas échéant, merci de bien vouloir la
contacter à l’adresse suivante : guissetjac@outlook.com
->
Émile Fabry, La famille ou Les quatre âges de la vie, ca. 1892, huile sur toile, 117 x 67 cm.
Collection privée.
11
UP TO DATE
->
Mario Trimarchi, Per sfiorare le nuvole. © de l’artiste /
Courtesy Brussels Design September / photo : Santi Caleca
->
Vitshois M. Bondo, Untitled III, 2023, acrylique et collage sur toile, 180 x 145 cm. © de l’artiste /
Courtesy Didier Claes / RendezVous
Bouillonnante Bruxelles
L’automne culturel s’ouvre à Bruxelles
avec RendezVous, première édition de
l’événement venu remplacer la Brussels
Art Week. Du 04 au 07-09, un programme
complet met à l’honneur la scène des
galeries, les institutions artistiques, les
collectifs d’artistes et les ateliers. Lors de
trois journées thématiques, avec vernissages
et événements par quartier et grâce
à un guide proposant cinq itinéraires de
promenade avec des conseils culturels,
le public découvrira l’ensemble de la
géographie artistique bruxelloise. L’artiste
britannique Zoe Williams a spécialement
réalisé pour cette édition une installation
immersive in situ (67 rue de la Régence),
cœur battant de l’événement avec bar,
tables rondes, performances et temps
d’écoute. www.rendezvousbxl.com S La
8e édition du Sablon Design Market est
consacrée à la céramique, répondant
ainsi à l’intérêt croissant pour l’artisanat
authentique et les matériaux bruts. Elle
propose une sélection éclectique et accessible
à tous les budgets. Du 12 au 14-09,
Place du Grand Sablon à Bruxelles. www.
sablondesignmarket.com S Le Brussels
Art Square (BAS) célèbre également vingt
ans d’excellence artistique dans le quartier
du Sablon. Quatre jours durant, du 25
au 28-09, galeries et artistes locaux et
internationaux présentent leurs œuvres
dans différentes disciplines, allant des
antiquités, des maîtres anciens, de l’art
moderne et contemporain à l’art asiatique
et tribal, l’archéologie, l’argenterie et les
bijoux, les objets de collection, les sculptures,
la céramique et la photographie.
www.brusselsartsquare.com S Le Salon
du Mont des Arts (du 18 au 20-09) se tient
au SQUARE. Il réunit une quarantaine
de libraires et d’éditeurs (inter)nationaux
spécialisés dans les livres anciens et les
estampes, à destination des collectionneurs
et des amateurs. www.clam-bba.
be S Deux semaines durant, Brussels
Design September se profilera comme
lieu de rencontre des créateurs, chercheurs
et amateurs de design, par le biais
d’expositions et événements mettant en
évidence une approche ouverte du design
en tant qu’instrument critique, culturel
et social. A cette occasion, Lionel Jadot
organise la deuxième édition de Curated,
au MIX Brussels. Lors du week-end portes
ouvertes, Materiatek, nouvelle plateforme
dédiée aux pratiques spatiales, ouvre
également ses portes. Du 17-09 au 02-10,
www.designseptember.be S
12
UP TO DATE
Rentrée chargée à l’international
Une nouvelle foire fera ses débuts à La
Pagode de Paris, près du parc Monceau.
Ce joyau architectural controversé,
construit en 1928 par C. T. Loo, marchand
d’art asiatique, fut une galerie et le lieu de
rencontre pour les collectionneurs d’art et
la diplomatie culturelle. À l’initiative de Jacqueline
Hammerstein-Loxten, marchande
et collectionneuse d’art asiatique de renom,
le bâtiment a été réhabilité après une
restauration en profondeur. Elle y organise
aujourd’hui la première édition de Sur
Invitation. Douze galeries emblématiques
présentent une sélection éclectique et soignée
d’œuvres allant des maîtres anciens
et modernes à l’art primitif et asiatique, en
passant par la sculpture, le design, le mobilier
et les bijoux. Parmi les participants,
principalement parisiens, quelques galeries
belges ont également l’honneur d’être
présentes : Artimo Fine Arts, Costermans
Antiques et Pelgrims de Bigard. Comme le
nom du salon le suggère, non seulement
les participants, mais aussi les visiteurs sont
sélectionnés sur invitation. Ce concept exclusif
est le premier du genre et répondrait
aux attentes d’une clientèle internationale
qui privilégie la discrétion et l’exception.
Du 17 au 21-09. www.thepagodaparis.com
S COLLECTIBLE se rend pour la deuxième
fois à New York. Du 04 au 07-09, ce salon
dédié au design contemporain investit le
bâtiment emblématique du Water Street
Projects, récemment rénové, situé dans
Maiden Lane. En six sections, les créateurs
->
Paula Santomé, Glass Goddesses, 2025. © de l’artiste / Courtesy Berlin Art Week 2025
européens pionniers dialoguent avec la
scène américaine du design, en misant
sur la force expressive et expérimentale du
design contemporain. www.collectible.
design/collectible-nyc/ S À New York,
se déroule également Independent 20th
Century et The Armory Show (du 05 au
07-09). www.independenthq.com / www.
thearmoryshow.com S À Berlin, l’automne
culturel s’ouvre avec la Berlin Art Week,
qui se déroule cette année du 10 au 14-09.
Avec un programme complet d’expositions
et d’événements dans plus de 100 musées,
galeries, espaces artistiques et une foire,
Berlin est le lieu incontournable pour
les amateurs d’art contemporain. www.
berlinartweek.de S L’événement accueille
notamment la POSITIONS Berlin Art Fair,
au sein du hangar 7 de l’aéroport Tempelhof.
Du 11 au 14 09, 75 galeries internationales
d’art moderne et contemporain
s’y réunissent, avec cette année un accent
particulier mis sur les enseignes japonaises.
www.positions.de
->
Pierre Chareau, Table bibliothèque, ca. 1930.
© Galerie Vallois / FAB / phoyo : Arnaud Carpentier
FAB Paris fait sensation
La quatrième édition du FAB inaugure l’automne culturel parisien et investit le Grand
Palais (du 20 au 24-09). Sous la spectaculaire coupole de verre, une centaine d’antiquaires
et marchands de renommée internationale y présentent une sélection de
qualité d’œuvres d’art et d’antiquités, de meubles et de bijoux, de l’Antiquité au XXIe
siècle. Outre des valeurs sûres telles que la Galerie Léage, Didier Aaron, Steinitz,
David Lévy, Lancz Gallery et bien d’autres, il y aura également des nouveaux venus.
Patrick Derom et Gokelaere & Robinson participent ainsi pour la première fois, tandis
que la Galerie Vallois rendra un hommage spectaculaire à l’Art déco, exactement
cent ans après l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes
qui s’était tenue au même endroit. Il s’agira d’une exposition inédite de meubles Art
déco issus de collections privées de qualité muséale, avec des noms tels que Eileen
Gray, Pierre Chareau, Paul Iribe ou Ruhlmann. La pièce maîtresse en est le fauteuil
Dragons, issu de la collection Bergé Saint Laurent, vendu en 2009 pour 22 millions
d’euros. Pour la première fois, cinq galeries s’associent pour l’exposition collective
Beautés Désordonnées, organisée par l’historien de l’art et ancien directeur du
Centre Pompidou Jean-Hubert Martin. Il a sélectionné 140 pièces sur la base de leur
affinité formelle. L’invité d’honneur de cette édition est le musée Nissim de Camondo,
actuellement en restauration, qui présente pour la première fois hors les murs
une sélection de sa collection d’arts décoratifs du XVIIIe siècle, aperçu unique de la
collection privée du comte Moïse de Camondo (1860-1935).
S www.fabparis.com
13
Têtes de l’Art
Sebastião Salgado
In memoriam : Le photographe
franco-brésilien Sebastio Salgado,
est décédé le 23 mai dernier
à l’âge de 81 ans. Durant cinq
décennies, il avait immortalisé ce
qu’il y a de meilleur et de pire sur
notre planète, des trésors naturels
cachés à la misère des hommes.
Une exposition lui est en ce
moment consacrée à Bruxelles, sur
le site de Tour & Taxis (jusq. 09-11).
www.expo-amazonia.com
© Agência Brasil / photo : Fernando
Frazão
Günther Uecker
In memoriam : Le plasticien allemand
Günther Uecker (1930), figureclé
du mouvement ZERO, est décédé
le 11 juin. Il était connu internationalement
pour ses reliefs et ses
installations lumineuses cinétiques,
combinant de manière unique
matière et spiritualité, avec le
clou de charpentier comme marque
de fabrique. Il avait participé à trois
reprises à la Documenta de Cassel.
© Getty Images
Guillaume Bijl
Bob Wilson
In memoriam : Le dramaturge, metteur
en scène et plasticien américain
Bob (Robert) Wilson, qui a fait
exploser l’idée de spectacle avec Le
Regard du sourd, créé en 1970, et
renouvelé la conception de l’opéra
grâce à Einstein on the Beach (1976),
décédait le 31 juillet, à l’âge de 83
ans. L’artiste mythique laisse une
œuvre indissociable de sa vie, au
style pluridisciplinaire et multisensoriel,
où tous les arts et tous
les sens entraient en synergie. Son
travail est représenté par la Galerie
Thaddaeus Ropac.
© AFP / photo : Joël Saget
Arnaldo Pomodoro
In memoriam : Le sculpteur italien
Arnaldo Pomodoro, célèbre pour
ses sphères en bronze géométriques,
est mort le 22 juin, à Milan, à
la veille de ses 99 ans. Né en 1926,
en Emilie-Romagne, ce géomètre
de formation avait forgé son style à
partir des années 1950, en matérialisant
l’abstraction dans des pièces
monumentales - colonnes, sphères,
cubes... – souvent fendues, corrodées
ou déchirées. A Bruxelles, Fred
Lanzenberg l’avait exposé dans les
années 1970.
In memoriam : L’artiste belge Guillaume
Bijl (1946), est décédé le 15
juin. Il s’était fait connaître grâce
à ses installations hyperréalistes
reproduisant fidèlement des espaces
tels que des auto-écoles, des
abris antiatomiques et des salons
de toilettage pour chien. À travers
son œuvre, il confrontait le consumérisme
et la réalité d’une manière
ironique et parfois tragicomique.
© photo : Fred Debrock
© D. R.
14
Sylvio Perlstein
Alex Verstraete
Nomination : L’auctioneer Bonhams
a nommé Alex Verstraete (1964) au
poste de spécialiste senior pour la
Belgique, à compter de juillet dernier.
Il bénéficie d’une grande expérience
dans le secteur automobile,
notamment chez Bentley Motors
et RUF Automobile, étant également
actif au Grand Prix du Zoute.
Multilingue, il s’est spécialisé dans
l’évaluation des voitures classiques
et de collection.
© Bonhams
In memoriam : Le diamantaire belgo-brésilien
Sylvio Perlstein, l’un des
plus importants collectionneurs
d’art contemporains du monde, est
décédé le 6 août. Après avoir grandi
au Brésil, où sa famille s’était réfugiée
en 1939, fuyant les nazis, il s’était
installé à Anvers dans les années
1960. Depuis une quarantaine
d’années, il consacrait tout son temps
libre à des rencontres avec des
artistes et à l’acquisition d’œuvres,
se passionnant pour Dada, le Surréalisme,
l’Art minimal et conceptuel,
le Nouveau Réalisme, l’Arte Povera,
ainsi que la photographie des années
1920 à nos jours.
© The New York Times
Wael Shawky
Nomination : En mai dernier, le
groupe MCH, détenteur de la marque
Art Basel, surprenait le marché
en annonçant une version qatarie
de sa foire, prévue pour février
2026. Début juillet, il en dévoilait les
grandes lignes en nommant l’artiste
égyptien Wael Shawky (1971) directeur
artistique de cette première
édition d’Art Basel Qatar. Installé à
Doha, il connaît bien les enjeux de la
région : il dirige le programme Arts
Intensive Study de la Doha Fire Station,
destiné aux jeunes créateurs.
© D. R.
Andrée Sfeir-Semler
Lauréate : Le prix Art Cologne 2025
est attribué à la galeriste germanolibanaise
Andrée Sfeir-Semler (1953),
en reconnaissance de sa contribution
exceptionnelle à l’établissement
de ponts entre l’art contemporain
occidental et arabe. Etablie depuis
40 ans à Hambourg et depuis 20 ans
à Beyrouth, où elle défend des voix
artistiques qui interpellent, provoquent
et inspirent, elle a fait découvrir
à un large public des artistes tels
que Walid Raad, Etel Adnan, Akram
Zaatari ou Wael Shawky.
© photo : Farah Al Qasimi
Pascale Marthine
Tayou
Lauréat : Le sculpteur Pascale
Marthine Tayou (1966) recevra le
28 janvier le Grand Prix 2025 de
l’Académie des Beaux-Arts de Paris.
Ce prix, d’une valeur de 30.000 euros,
vient récompenser sa carrière engagée.
L’artiste belgo-camerounais réalise
des sculptures hybrides colorées
dans lesquelles il réunit des thèmes
sociaux et diverses cultures. Cette
récompense vient renforcer sa position
dans le monde de l’art contemporain
international.
© photo : Lorenzo Fiaschi
15
Bande
dessinée
Une reconnaissance progressive
Deux ventes aux enchères
organisées en juin l’ont clairement
démontré : la bande dessinée se
porte bien. « Nous nous battons
depuis longtemps pour qu’elle
soit reconnue comme un genre
artistique et, aujourd’hui, cela
semble enfin être le cas », souligne
Alain Huberty, galeriste et expert
en bande dessinée. Qu’est-ce que
cela signifie pour le marché ? Et
qui sont les collectionneurs ?
TEXTE : BEN HERREMANS
Jean Giraud, Blueberry – L’aigle solitaire, gouache pour le dessin d’une couverture non publiée. Vente
Huberty & Breyne, 14-06-2025. © de l’artiste / Courtesy Huberty & Breyne –983.100 €
Une vente record de 1,5 million
d’euros ( frais inclus), telle est
la somme que générait Banque
Dessinée, le département BD
d’AZ Auction, le 15 juin dernier. 92 % des
686 lots trouvaient ainsi preneur. « Nous
proposions quelques pièces exceptionnelles
», précise Arnaud de Partz d’AZ Auction.
Par exemple, une planche de Gaston
Lagaffe d’André Franquin (105.000 euros) ;
un jeu de six cartes scoutes d’Hergé de
1928 (36.000 euros) ; une histoire complète
de deux pages de Moebius (34.000
euros) ; un tableau du Chat par Geluck
(25.000 euros) ; Tintin au pays des Soviets,
album original de 1930 (22.000 euros) ;
Bob et Bobette – L’île d’Amphoria, édition
originale de 1947 (14.000 euros). La veille,
la Galerie Huberty & Breyne, spécialisée
dans la bande dessinée, organisait sa
vente annuelle. Résultat, 148 lots et 80 %
d’œuvres vendues pour un montant de
983.100 euros. Citons quelques œuvres
marquantes : un dessin à l’encre de Chine
16
Gotlib, dessin à l’encre de Chine pour la couverture de
l’album Rubrique-à-Brac. Vente Huberty & Breyne, 14-06-
2025. © de l’artiste / Courtesy Huberty & Breyne
90.000 €
de Gotlib pour la couverture de l’album
Rubrique-à-Brac (90.000 euros) ; Jerry
Spring – Le ranch de la malchance de Jijé,
dessin de couverture à l’encre de Chine
(48.000 euros) ; Blueberry – L’aigle solitaire,
gouache de Jean Giraud pour un dessin
de couverture non publié (46.000 euros) ;
Gil Jourdan – Libellule s’évade de Maurice
Tillieux, planche 38 à l’encre de Chine avec
indications de couleurs au verso (32.000
euros), Gaston Lagaffe – Moon Module
Mecs d’André Franquin, dessin à l’encre
de Chine (28.000 euros). Bref, la bande
dessinée se porte plutôt bien. « Nous
luttons depuis longtemps pour qu’elle soit
reconnue comme un genre artistique et
cela semble désormais bien parti », estime
Alain Huberty du département Comic
Strips & Illustrations de Christie’s. « La
grande exposition sur la bande dessinée,
l’an dernier au Centre Pompidou à Paris, a
marqué un tournant. »
PAS DE LIMITES
Le duo franco-belge Gilles Parmentier et
Jean-Marc Dimanche envisage un projet qui
devrait voir le jour fin 2026 : un programme
d’activités (salon, expositions, conférences,
rencontres) exclusivement consacré à la
bande dessinée. Titre provisoire : NEU-
VIÈME ART. L‘expression ‘‘neuvième art’’
fait référence à la rubrique éponyme, lancée
Hergé, Tintin au pays des Soviets, édition originale en noir et blanc, 1930. AZ Auctions, 15-06-2025.
© AZ Auctions — 22.000 €
en 1964 par le magazine hebdomadaire
Spirou. Morris, créateur de Lucky Luke,
y examinait chaque semaine une bande
dessinée. En 1971, le journaliste Francis
Lacassine publiait Pour un neuvième art, la
bande dessinée. Depuis lors, le ‘‘neuvième
art’’ est synonyme de bande dessinée.
Quand, où et grâce à qui a-t-il vu le jour ?
« Si la question n’est pas dénuée de sens, on
ne peut toutefois y répondre », sourit Alain
Huberty. « Il n’y a pas de limites. Et c’est
exactement ce qu’un événement comme
Neuvième Art souhaite montrer. Lorsque
Gilles Parmentier m’a parlé de son projet,
je me suis d’abord montré réticent. Je lui ai
répondu : ‘‘J’essaie de sortir la BD de son
ghetto et un tel événement l’y replongera
illico.’’ Pour montrer la diversité du genre, je
diviserais mon stand en petits modules. Un
spécial Hergé, un autre pour Bob et Bobette,
un pour Geluck, et ainsi de suite. Plus des
œuvres d’artistes contemporains. » Les
Les collectionneurs
de BD se profilent
comme les champions
de la discrétion.
bandes dessinées sont le fil conducteur de
sa galerie. Alain Huberty : « Un jour, Wim
Delvoye m’a dit : ‘‘De nombreux artistes
ont été, tout comme moi, influencés par
les bandes dessinées que nous lisions dans
notre jeunesse. Ces artistes doivent figurer
dans ton fil conducteur.’’ J’ai déjà travaillé
avec Ben, Gilles Barbier, François Avril et
Jean-Claude Götting, des acteurs de la BD
qui donnent le ton dans l’art contemporain.
La ligne est ténue. » Gilles Parmentier estime
que le nom choisi pour son futur salon,
Neuvième Art, en impose : « Nous voulons
17
Deliège, Les Krostons, gouache pour la couverture,
1979. AZ Auctions, 15-06-2025. © AZ Auctions
Morris, Lucky Luke, Arizona, édition originale, 1951. AZ Auctions, 15-06-2025. © AZ Auctions
Arnaud de Partz. « L’image de la bande
dessinée comme support jetable pour les
enfants, vite lu et tout aussi vite oublié, était
tenace et n’a pas encore totalement disparu.
» « Autrefois, explique Alain Huberty,
les conservateurs de musées étaient des
vieillards qui scandaient : ‘‘Non, ce n’est
pas de l’art.’’ Aujourd’hui, les jeunes sont
aux manettes et pensent différemment.
Il y a quarante ans, je vendais mes BD et
mes planches à la brocante de mon associé
Marc Breyne. Elles étaient quelque part,
derrière le comptoir. Lorsque je me suis
tourné vers des artistes BD comme Jacques
Tardy, on m’a dit : ‘‘Ça ne vaut pas un clou,
qui va acheter cela ?’’ »
« Nous vendons de la
nostalgie. Nos clients
collectionnent des
souvenirs de jeunesse »
ARNAUD DE PARTZ
donner aux bandes dessinées le statut
d’œuvres d’art. » Jean-Marc Dimanche :
« J’ai travaillé avec Enki Bilal, il est question
ici de bandes dessinées, mais aussi de
dessins et de tableaux sur des personnages
de BD. Lors d’Art Paris, il exposait en solo
des dessins de petit format chez Barbier.
Les auteurs de BD ont tendance à vouloir
évoluer vers le statut d’artiste. Jean-Philippe
Delhomme crée des bandes dessinées,
publie beaucoup dans les magazines et expose
maintenant dessins et peintures chez
Perrotin. Les dessinateurs de BD s’extirpent
du carcan de l’album ordinaire, quittent les
éditeurs et font entrer leurs œuvres dans le
domaine de l’art. Les musées reconnaissent
peu à peu la valeur de la bande dessinée. »
Cette valorisation a pris du temps, souligne
BANDE DESSINÉE OU ART ?
Au fait, qui achète cela ? « Nous vendons
de la nostalgie », déclare Arnaud de Partz.
« Nous donnons aux gens ce qu’ils lisaient
dans leur enfance. Ceux qui n’ont pas lu de
bandes dessinées dans leur jeunesse n’en
achèteront pas plus tard. Ce sont des amateurs,
ils ont une passion. Nous n’attirons
pas non plus les jeunes, accros à d’autres
choses. Les spéculateurs encore moins.
Des Chinois qui achètent comme investissement,
cela n’existe pas. » Alain Huberty
distingue deux types de collectionneurs :
« J’ai des clients qui ne collectionnent pas
spécialement la BD, mais font plutôt des
choix décoratifs : des peintures ou dessins
à accrocher dans leur salon. Il y a, par
ailleurs, les fans de BD qui optent pour des
18
planches ou albums à connotation historique
; ils achètent en fait des souvenirs de
jeunesse. » Le futur projet Neuvième Art
s’adressera à trois types de collectionneurs,
explique Gilles Parmentier : « Tout d’abord
celui des planches originales, réalisées par
le dessinateur d’une BD publiée. Puis, celui
d’une œuvre originale d’un dessinateur de
BD : toujours lié aux bandes dessinées, mais
qui n’a pas besoin de posséder une planche
publiée. Enfin, celui qui acquiert un dessin
original d’un artiste de BD. Il s’agit d’un
amateur d’art contemporain, qui reconnaît
éventuellement l’influence du neuvième
art et l’apprécie, le cas échéant, mais choisit
une œuvre qui se démarque de toutes les
caractéristiques de la BD. Nous souhaitons
mettre en exergue la différence entre
ces trois typologies lors d’un événement
exclusif consacré à la bande dessinée. » Les
collectionneurs de BD se profilent comme
les champions de la discrétion. Ce qui
étonne Jean-Marc Dimanche : « Je rencontre
en France des collectionneurs que
je connais depuis longtemps, mais j’ignore
s’ils collectionnent aussi de la BD. Ce sont
de très grands noms. Ils ne font pas l’effort
de proposer des prêts à des musées pour
des expositions. Ils montrent avec plaisir
leur dernier Basquiat, mais gardent leurs
BD à l’abri des regards. Lorsque je leur parle
du projet Neuvième Art, ils me disent : ‘‘J’en
ai moi-même une belle collection.’’ Il ne me
viendrait jamais à l’idée de leur proposer
une BD. Cela ressemble presque à un club
fermé. » « Même chose avec les galeries »,
intervient Gilles Parmentier. « Lorsque la
nouvelle du lancement du projet Neuvième
Art s’est répandue, des galeries ont appelé
pour signaler qu’elles possédaient aussi des
bandes dessinées. Comme si le marché de
la BD commençait à peine à décoller. »
DES CHEFS-D’ŒUVRE COÛTEUX
Le marché évolue toujours par vagues, Alain
Huberty le sait. L’an dernier, grâce à l’exposition
du Centre Pompidou, il a explosé et se
stabilise maintenant : « Je vois émerger de
nouveaux clients, mais ils commencent rarement
par une œuvre coûteuse. Ils entrent
par la petite porte, avec 1.000, voire 500
euros. Ils déboursent rarement 3.000 à 5.000
euros, encore moins 100.000. Ce qui a bel et
bien explosé, c’est la concurrence. Chacun
y voit maintenant des opportunités, il faut
couper le gâteau en un plus grand nombre
« Pour qui se
concentre sur les
planches originales
publiées, le
nombre d’albums
historiques est très
limité »
GILLES PARMENTIER
André Franquin, Gaston Lagaffe – Moon Module Mecs, dessin à l’encre de Chine. Vente Huberty & Breyne, 14-06-2025. © Huberty & Breyne
19
Rosinski, Thorgal, Au-delà les ombres, 1983. Vente Huberty & Breyne, 14-06-2025. © Huberty & Breyne
20
« Du fait du manque
d’intérêt durable
des musées pour
la bande dessinée,
nombre de chefsd’œuvre
se trouvent
aujourd’hui dans des
collections privées »
ALAIN HUBERTY
David Merveille, Gaufre de Bruxelles, reproduction d’art, avec l’autorisation de Merveille d’illustration.
© de l’artiste
de parts. Il existe trois ou quatre galeries de
premier plan dans le monde pour la BD. Et
une kyrielle de très petites, ce qui n’est pas
péjoratif. Les rares artistes de haut niveau se
répartissent entre trois ou quatre grandes
galeries. » Lors des ventes de Dagoty
Enchères, Pascal Di Egidio pratique des prix
très abordables : « Je commence toujours
à 200/300 euros. Cela peut atteindre 1.000
ou 2.000, parfois 3.000 euros. » Arnaud de
Partz n’exclut pas les pièces bon marché,
mais en propose aussi de plus coûteuses :
« Les pièces exceptionnelles rapportent
beaucoup, mais les prix sont moins élevés
pour les pièces moyennes. Les collections
d’albums en bon état, pour ainsi dire neufs,
se vendent bien. Un album est devenu un
objet. Qui souhaite se procurer une version
ancienne de Tintin paiera facilement entre
10.000 et 20.000 euros. » Alain Huberty : « J’ai
eu un jour un client conducteur de bus. Il a
pu s’acheter une planche de Gaston Lagaffe
pour 30.000 francs belges. C’était beaucoup
d‘argent, mais toujours proportionnel à son
salaire. Aujourd’hui, le prix d’une planche
de Franquin varie entre 80.000 et 100.000
euros. Les collectionneurs sont, à l’heure
actuelle, plus aisés et investissent davantage
dans le marché. Lors des enchères
du 15 juin, j’ai estimé une couverture de
Gotlib, une des cinq de Rubrique à Brac,
entre 30.000 et 40.000 euros. Elle a rapporté
près de 100.000 euros, frais inclus. La plupart
des planches valent moins. Je vends
des planches pour 2.000 à 3.000 euros. Les
prix des chefs-d‘œuvre grimpent grâce aux
musées et à leur manque d’intérêt durable
pour la bande dessinée. En conséquence,
les pièces qui auraient leur place dans un
musée se trouvent aujourd’hui dans des
collections privées. Ceux qui en possèdent
ne leur attribuent bien évidemment aucun
prix, mais se contentent de dire : ‘‘Laissons
faire le marché’’. » Alain Huberty se réjouit
que les musées aient peu à peu changé leur
fusil d’épaule : « Ils font partie des nouveaux
groupes cibles dont nous avons besoin. Les
anciens collectionneurs sont en voie de
disparition : ils ont arrêté de collectionner
ou de vendre. Nous devons trouver une nouvelle
clientèle. Les musées arrivent donc à
point nommé, tout comme la génération de
ceux qui ont quarante ou cinquante ans. Ils
ont de l’argent. Ceux de vingt ou trente ans
sont en général moins aisés et ont d’autres
priorités. »
LES CARTES D’HERGÉ
Tous déplorent une offre restreinte. « Il est
difficile d’obtenir des pièces, j’y consacre la
moitié de mon temps », précise Pascal Di
Egidio. « Je n’ai moi-même jamais connu
autre chose, mais des collègues qui exercent
21
Caroline Tschumi, Robe aux couleurs de la bipolarité, 2024, crayon de couleur sur papier, 150 x 270 cm. © de l’artiste
Ite plate por solorestrum deles sam raepere
ritaqui maximag nienis esci que quatemo lorunt
et quas
depuis un certain temps racontent qu’il y
avait autrefois davantage de pièces en circulation.
» Arnaud de Partz confirme : « Nous
vendions beaucoup plus autrefois. Il est
rare aujourd’hui de voir des pièces exceptionnelles
sur le marché. Les très belles ne
quittent pas les collections. » « Nous avons
affaire à des collectionneurs passionnés,
pas à des investisseurs », précise Jean-Marc
Dimanche. « Ils collectionnent par nostalgie.
Les collections de BD sont comme des cabinets
de curiosités. De nombreux collectionneurs
entretiennent des liens émotionnels
avec certains dessinateurs ou personnages
de bandes dessinées. » Gilles Parmentier
avance une autre raison pour expliquer la
rareté de l’offre : « Pour qui se concentre sur
les planches originales publiées, le nombre
d’albums historiques est limité. Nous parlons
ici de quarante à soixante pages par
album. Lorsqu’un auteur de BD connu a
publié dix albums, il peut y avoir au total
quatre cents à six cents pages disponibles
sur le marché, c’est très peu. Cela explique la
rareté, la spécificité et le prix de ces planches
originales. Les auteurs contemporains ont
aussi besoin de temps pour produire. Ils ne
peuvent sortir plusieurs albums différents à
la fois. » Où trouver alors des pièces ? « Chez
les auteurs », répond Alain Huberty. « Certains
d’entre eux, comme leurs familles,en
possèdent beaucoup. Prenez La Fondation
Hergé, par exemple : elle possède encore
presque tout. D’autres n’ont rien gardé.
Dommage pour eux, mais c’est compréhensible.
À l’époque, cela ne valait rien. Il y a
cinquante ans, les bandes dessinées avaient
pour but d’être publiées dans des journaux et
magazines. Elles sont ensuite devenues des
pièces d’archive. » Arnaud de Partz et Pascal
Di Egidio puisent essentiellement dans ces
héritages. « Des gens viennent parfois frapper
à notre porte parce qu’un collectionneur
leur a dit : ‘‘S’il m’arrive quelque chose, c’est là
que tu dois chercher’’ », explique Arnaud de
Partz. Pascal Di Egidio surfe sur le net : « On
y trouve une foule d’informations. Chaque famille
belge possède des bandes dessinées. »
Il n’y a pas grand-chose à trouver chez les
marchands. Arnaud de Partz se souvient des
dizaines de magasins de BD de la chaussée
de Wavre, à Bruxelles : « Ils ont tous mis la
clé sous la porte. » Pascal Di Egidio : « Les
maisons de vente les ont repris et occupent
désormais une position dominante. Il y a
dix ans, j’avais encore le choix : maison de
vente ou magasin ? Il y a six ans, un magasin
n’était plus une option. Une maison de
vente offre davantage de flexibilité. Internet
en rend l’accès confortable et illimité. » Que
sont devenus les salons de BD ? Le troisième
dimanche de chaque mois, Arnaud de Partz
et Pascal Di Egidio se rendent à la Bourse
des Collectionneurs du Woluwe Shopping
Center. Celle-ci existe depuis longtemps ;
tous les connaisseurs et collectionneurs
s’y retrouvent : « On se connaît tous, c’est
l’endroit idéal pour nouer des contacts. Mais
22
« Les dessinateurs
de BD s’extirpent du
carcan de l’album
ordinaire, quittent les
éditeurs et font entrer
leurs œuvres dans le
domaine de l’art »
JEAN-MARC DIMANCHE
ce n’est pas un endroit pour trouver des
pièces exceptionnelles. » L’offre a beau être
restreinte, les découvertes ne manquent pas.
Arnaud de Partz le sait d’expérience : « Nous
proposions des cartes scoutes d’Hergé, lors
de la vente du 15 juin. Personne ne savait
qu’il en existait encore. Même la Fondation
Hergé pensait qu’elles avaient fini à la
poubelle. Hergé les avait, à l’époque, données
à un ami du scoutisme. Elles avaient été
transmises d’une génération à l‘autre dans la
famille de ce garçon. Et elles ont maintenant
refait surface. Cela arrive. »
certaine ambition : « Si nous voulons que la
BD devienne un art, nous devons adapter ses
codes. Autrement dit, un bureau de relations
publiques, une galerie, … J’ai deux galeries
à Paris. La France est pour l’instant le pays
dominant. » Cette position n’est pas démentie.
« Les Belges produisent les meilleures
bandes dessinées et les Français viennent les
acheter », résume Arnaud de Partz. Pascal Di
Edigio renchérit : « Des pièces de valeur se
retrouvent en France parce que la demande y
est plus forte et qu’il y a plus d’argent en jeu. »
Alain Huberty : « À Paris, je n’ai pas voulu
m’établir à côté des autres galeries de BD,
mais parmi les galeries d’art. J’ai donc opté
pour l’avenue Matignon. Un pari, l’immobilier
flambe. Mais Sotheby’s, Christie’s, Perrotin,
Lelong et toutes les grandes galeries d’art
contemporain sont là. Mon autre galerie se
trouve dans le Marais, où il y a beaucoup de
passage. » Le galeriste participe aussi à Art
Paris et à la BRAFA. Deux galeries parisiennes,
une bruxelloise. « Nous organisons
sept à huit expositions par galerie et par an »,
explique Alain Huberty. « Il y a deux ans, nous
avons lancé le concept d’exposition patrimoniale
: un thème du patrimoine de l’univers de
la BD. Ce sont des expositions muséales, il n’y
a rien à acheter. En décembre-janvier, nous
avons présenté Boule & Bill, l’année précédente
Lucky Luke. Nous cherchons encore un
thème pour cette année, car ce type d’exposition
ne court pas les rues. » Dans le cadre de
leur projet Neuvième Art, Gilles Parmentier
et Jean-Marc Dimanche n’excluent personne.
« Nous ne concurrençons rien ni personne »,
affirme Gilles Parmentier. « Chaque festival
de la BD, d’Angoulême à Knokke en passant
par Leyde, Luxembourg et Rotterdam, a sa
raison d’être. De belles initiatives sont lancées
par des éditeurs, centres d’art, collectionneurs
et écoles d’art. Nous proposons
simplement autre chose. Mais personne ne
nie la pertinence, la nécessité de ce projet. Il
nous reste à convaincre beaucoup de gens de
la valeur du neuvième art. »
VISITER
Design and Comics: Living in a Box
du 18-10 au 01-03-2026
Design Museum
Bruxelles
www.designmuseum.brussels
SURFER
www.hubertybreyne.com
www.azauction.be
www.dagotyauction.com
GALERIES ET MAISON DE VENTE
Si tous croient au potentiel de croissance
de la BD, cela demeure un marché de niche,
estime Alain Huberty : « Les grandes maisons
de vente ont aujourd’hui des experts
internes pour presque tout, sauf pour les
bandes dessinées. Elles ne forment personne
pour cela et préfèrent recourir à des experts
externes. J’ai travaillé avec Christie’s pour
les enchères Morris et Lucky Luke. Elles ont
rapporté deux millions d’euros. Pour ces
maisons ce sont des clopinettes. Elles ont ensuite
voulu organiser des enchères en ligne
avec moi. Mais, même si on vend (des pièces
de moins de 500 euros autrefois, parfois de
10.000 euros aujourd’hui), les enchères en
ligne ne m’intéressent pas. J’ai donc fondé
ma propre maison de vente, qui est aussi
une galerie, et nous organisons une vente
de prestige par an. » Cela témoigne d’une
Osamu Tezuka, Astro Boy, 1962. © de l’artiste
23
L’ARTISTE DU MOIS
Niels Raoul Boone
Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes
artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie,
d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? En cette
rentrée, focus sur le designer gantois Niels Raoul Boone (1999).
TEXTE : ELIEN HAENTJENS
PORTRAIT : GUY KOKKEN
Il y a toujours un soupçon d’humour
et d’originalité dans les œuvres de
Niels Raoul Boone. S’inspirant d’objets
usuels, voire banals, comme un écrou
ou une pomme de terre, il crée des objets
et meubles poétiques : « Je suis émerveillé
par le monde et vois souvent une grande
beauté dans la banalité. C’est la raison
pour laquelle j’ai appliqué les principes du
collage à ma série de luminaires et intégré
des réverbères existants et parfaitement
conçus dans de nouvelles compositions.
Je n’aime pas les objets sophistiqués ; je
veux qu’ils soient tels quels. Un livre sur
les joints japonais a été le déclencheur de
la série Bare through tennon. Les Japonais
visent à éliminer les raccords et à ne
pas utiliser de colle, alors que j’en fais
une utilisation intensive. Leurs menuisiers
travaillent souvent avec une grande
précision et dans les règles de l’art, là où
je préfère apporter ma touche personnelle
aux processus de réalisation. Le fait de
grossir ces prétendues fautes et de mettre
en évidence mes échecs rend l’ensemble
un peu moins sérieux. » L’artiste est très à
l’aise dans le contexte industriel : « Je peux
littéralement me perdre dans un lieu de
production. Je suis fasciné par la découverte
de nouvelles techniques. Une grande
curiosité, associée à une soif d’apprendre,
me pousse toujours à poser quantité de
questions. Je tiens cela de mon grand-père
architecte. J’ai construit un réseau solide
de personnes, dotées de connaissances
spécifiques, que je peux appeler pour des
questions techniques. » En expérimentant
les méthodes industrielles et en y apportant
une touche personnelle, naissent de
nouvelles idées : « Mes Folded shelfs sont
en aluminium plié. Lorsque j’ai une idée
en tête, je commence par faire des essais
pour concrétiser ma vision. Les compromis
techniques pour parvenir à une solution
formalisent mon langage visuel. Le mode
de fabrication l’emporte ainsi sur l’aspect
purement formel. » Durant sa formation
d’architecte d‘intérieur, il travaillait déjà
dans un atelier métallurgique : « J’aime
travailler de mes mains et peux dès lors
perdre toute notion du temps. Il m’arrive
d’avoir l’impression de dessiner, mais avec
un matériau lourd. Ce qui signifie qu’il
existe toujours des différences minimes
entre les pièces. Ou parfois aussi des différences
considérables. Ce qui me permet
d’améliorer les exemplaires suivants. »
Niels Raoul Boone attache une grande
importance à l’honnêteté et à l’utilisation
correcte des matériaux : « Je souhaite
24
L’ARTISTE DU MOIS
« J’essaye d’être
honnête dans
l’utilisation des
matériaux et du
langage formel »
montrer la singularité des matériaux,
comme le dessin au trait prononcé de yellow
pine, et ne rien dissimuler. À cet égard,
j’admire l’œuvre du Néerlandais Paul
Coenen, qui sait associer pureté et tension,
ou de l’Allemand Sam Chermayeff, qui
allie simplicité et singularité forte. Je trouve
fascinant que la personnalité transparaisse
dans l’œuvre. Le Belge Arthur Vandergucht
produit aussi des œuvres puissantes, à la
fois dures et sensibles. »
LA LIBERTÉ AVANT TOUT
Si ses collaborations avec Lindert Steegen
et Victor Verhelst sont le fruit du hasard,
Niels Raoul Boone les poursuit avec plaisir
: « Lorsque Lindert a expérimenté un
langage visuel plus tridimensionnel, je l’ai
aidé à trouver le bon matériau. Notre collaboration
s’est ainsi peu à peu développée.
Alors que je crée l’objet dans ses proportions,
Lindert lui applique un langage
visuel coloré. La beauté de cette entraide
réside dans le fait que nous laissons notre
talent s’exprimer. Une confiance mutuelle
nous permet d’oublier notre contribution
personnelle et de laisser les coudées
Niels Raoul Boone, Chubby extrusions chair, 2022,
aluminium brossé, 60 x 35 x 35 cm. © de l'artiste
Prix : 695 € (HTVA)
Niels Raoul Boone & Lindert Steegen, Cuisine, 2024, pin blond laqué, 180 x 80 x 1400 cm. © de l'artiste
Prix : 3.600 € (HTVA)
franches à l’autre. Je me suis inspiré de
jouets afin de créer une cuisine de forme
irrationnelle, aux proportions erronées,
avec un robinet comme élément ludique.
Nous y avons travaillé pendant plusieurs
jours, de manière très intuitive. Cela
convient parfaitement au créateur que
je suis, même si je me considère davantage
comme un artiste ou un amateur
extrême. »
Lors du BADAFF, à Gand, Boone et
Verhelst présentaient le projet commun
Sidequest : « J’aime bavarder pendant
des heures avec Victor. Nous discutons
de notre vision du projet, tout en nous
laissant mutuellement une liberté suffisante.
Nous partons en général d’une
idée, qui évolue en cours de route. C’est
en cela que réside la force, selon moi.
J’ai, par exemple, transformé une armoire
hollandaise du XVIIIe siècle en lui donnant
un aspect pompeux. Les détails ajoutés lui
confèrent un certain raffinement. Victor
traduit ensuite son univers en images
abstraites que nous moulons dans des
meubles en aluminium. Il en résulte une
interaction intéressante entre mécanique
et artisanat. Si, dans mon travail personnel,
j’évite les ornements, ceux-ci occupent
une place prépondérante dans Sidequest.
» Comme ses compères, l’artiste
opte pour le métal et plus spécialement
l’aluminium : « C’est un matériau malléable,
très facile à travailler, même avec
des outils de menuiserie. Contrairement
au bois, le processus de fabrication est
rapide et ludique, tandis que son langage
visuel est raffiné. Si l’aluminium est souvent
qualifié de ‘‘froid’’, son rayonnement
dépend en grande partie de la finition.
Une finition incolore prendra, à terme,
une superbe patine, tandis qu’une finition
à moitié brillante reflétera l’environnement
et s’y intégrera. » Les commandes
arrivent surtout via Instagram : « La série
Sidequest est populaire à Singapour ou
aux Etats-Unis, où son esthétique est un
peu plus osée. Nous travaillons, en outre,
à une intégration dans la Kunsthal de Malines
et aimerions aménager les coulisses
du festival WeCanDance. Il y a aussi des
amateurs qui économisent pour une pièce
et désirent me soutenir et m’encourager
en tant que jeune artiste. » Celui-ci se réjouit
de pouvoir développer son œuvre en
toute liberté, avec la fantaisie suffisante :
« Créer à partir d’une idée spécifique ou
dans un cadre strict, ce n’est pas pour moi.
Mon emploi chez Muller Van Severen me
laisse une marge de manœuvre pour mon
propre travail et me permet d’apprendre
énormément. Je ne souhaite pas devoir
trop réfléchir, juste faire mon travail. Il
serait terrible pour moi de jeter un regard
rétrospectif et de regretter de n’avoir pu
réaliser certaines choses. »
SURFER
www.forthenow.be
25
Baldessari
La force de l’Art
Blockage (Yellow): With two persons fighting (Blue).© John Baldessari, 2005. Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy John Baldessari Family Foundation ;
Sprüth Magers ; Private Collection, Belgium
26
Artiste inclassable, John Baldessari
a traversé la seconde moitié du
XXe siècle avec détachement,
sérieux et humour, et surtout une
inébranlable foi en l’Art. Il revient
en Belgique pour sa première
exposition monographique en
Europe depuis son décès.
TEXTE : GILLES BECHET
The Duress Series: Person Holding on to Pole Attached to Exterior of Tall Building. © John Baldessari, 2003.
Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy John Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ;
Herbert Collection, Ghent
Dans une interview, John Baldessari
avait dit que dans cent ans,
on se souviendrait de lui comme
du type qui mettait des pastilles
colorées sur les visages. Ce qui montre de
sa part une certaine dose de pragmatisme
et d’autodérision, mais est aussi certainement
très réducteur, puisque cette période
ne représente que trois ou quatre années
de sa prolifique carrière. John Baldassari
(1931-2020) est un géant de l’Art. Au sens
propre, il mesurait plus de deux mètres,
mais aussi au sens figuré. On a dit de lui
qu’il était le parrain de l’art conceptuel, un
maître de l’appropriation et un surréaliste
de l’âge digital. Il a réalisé des peintures, des
photographies, des affiches, des vidéos, des
films, des sculptures et de l’art digital. Il a
grandi à National City, dans la banlieue de
San Diego en Californie, où il s’est formé à
l’écart des cercles artistiques, à une période
où l’expressionnisme abstrait dominait l’art
américain. On ne connaît pas grand-chose
de ses premières d’années de peintre car,
en 1970, il décidait de tout brûler dans une
action dont il avait fait une œuvre baptisée
The Cremation Project. Réunissant
toutes ses peintures, réalisées entre 1953
et 1966 ou presque, il les avait transpor-
tées dans un crématorium de la région. Le
gérant, qui avait besoin de business et avait
fréquenté une école d’art, accepta de les
brûler. En une nuit, elles furent réduites en
cendres, conservées ensuite dans une urne
de bronze en forme de livre : « Je peignais
depuis une vingtaine d’années et je ne vendais
rien. Je me suis dit que si je continuais
dans cette voie, j’allais être inondé. J’avais
beaucoup appris de ces peintures et les
avais toutes à l’esprit. Je n’avais pas besoin
de les posséder. » Le temps de la peinture
était pour lui terminé, étant convaincu qu’il
pouvait faire de l’art autrement.
LE POUVOIR DES IMAGES
ET DU LANGAGE
Familier de la photographie, qu’il utilisait
notamment pour archiver ses peintures,
Baldessari a décidé de l’appliquer sur toile
avec une émulsion liquide. S’il a d’abord
utilisé ses propres clichés, il a très vite
demandé à d’autres d’en prendre pour lui,
puis a eu recours à des images découpées
dans des publications. Il a ensuite réuni
d’énormes archives de photos de films,
surtout de série B. Une manière pour lui de
jouer avec l’inconscient collectif. Très vite,
ces photos ont été utilisés en combinaison
Avec ses étudiants,
qu’il considérait déjà
comme des artistes,
il aimait engager
des discussions
critiques autour de
leur travail.
avec du texte, comme le fameux Wrong
(1967), où le mot est placé en dessous d’une
image granuleuse où il se tient debout, face
caméra, au pied d’un palmier dans une rue
de banlieue. Parfois apparaissent un mot,
des phrases ou un court texte interrogeant
la fonction de l’art, comme dans sa série
What is Painting. John Baldessari est un
artiste complexe dont la pratique se nourrit
de réflexions sur le pouvoir des images et
du langage, associées à quelques pincées
d’humour et de provocation. C’est encore
le cas dans l’emblématique œuvre-performance
I Will Not Make Any More Boring Art,
réalisée en 1970. Invité à exposer au Nova
Scotia College of Art and Design alors qu’il
Schoenmakersbankje uit Mount Lebanon, circa 1845. Shaker Museum, Chatham, New York.
27
« Je peignais depuis
une vingtaine d’années
et ne vendais rien. Je
me suis dit que si je
continuais dans la
peinture, j’allais être
inondé »
JOHN BALDESSARI
Goya Series : Less than Perfect. © John Baldessari, 1997. Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy
John Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ; Stedelijk Museum, Amsterdam
Painting for Kubler,1966-1968, acrylique sur toile,
172,4 cm x 143,5 cm. Christie’s, New York, 13-05-2019.
© Christies Images Ltd.
1.874.500 $ (1.375.982 €)
était sans argent, il envoie ses étudiants
couvrir les murs de cette phrase en écriture
cursive, qui résonnait comme une profession
de foi avec cette obsédante répétition,
réminiscence de la traditionnelle punition
scolaire. Dans les années qui suivirent son
renoncement à la peinture, il y eut aussi
l’envie de se distancer d’une implication
directe dans l’œuvre et de ce qui était considéré
comme le ‘‘bon goût’’. C’est ainsi qu’il
demanda à des lettreurs de peindre certains
mots sur toile dans ses Word paintings ou
encore à des peintres amateurs de réaliser
des tableaux pour lui dans la série qu’il
appelait Commissioned Paintings.
DUCHAMP ET LE SURRÉALISME
La juxtaposition de texte et d’image d’origines
et de nature différentes renvoie à la
technique du montage et du collage, chère
aux surréalistes, mais aussi à la publicité,
alors en plein boom. Même s’il s’est
toujours défendu de pratiquer l’humour,
cette dimension est assez évidente dans
certains travaux comme Pelicans Staring
Woman with Nose Bleeding (1984), où une
photo avec des pélicans, le bec grand
ouvert, semblent regarder l’image d’une
starlette pensive à laquelle l’artiste a malicieusement
ajouté une coulée de couleur
rouge sous le nez. La fameuse série des
dot paintings mais aussi les œuvres où
il masque une partie de l’image par des
aplats de couleur, qui marquent son retour
à la peinture par petites touches, ont
recours à un procédé simple pour réorienter
le regard du spectateur et la nature de
l’image. L’absence de visage altère l’identification
de l’image et pousse celui qui
regarde à chercher ailleurs les indices qui
donneraient un sens à la composition.
En oblitérant les visages par des ronds de
couleur, l’artiste anonymise les personnages
en leur ôtant leurs symboles de
pouvoir. Et en appliquant des touches de
couleur sur une photographie, il cherche
aussi à briser l’uniformité de la surface :
« Je déteste les catégories. Pourquoi ne pas
peindre sur une photographie ? On obtient
un hybride qui n’est ni une peinture ni
une photographie. Mais qui est toujours
de l’art. » Plus que de pratiquer l’humour,
John Baldessari a surtout envie de ne pas
s’ennuyer, de s’affranchir des conventions
artistiques et de se laisser surprendre. Le
chien de John Baldessari s’appelle Giotto,
en hommage à un de ses premiers héros
28
artistiques, mais dans son travail une
autre de ses influences revendiquées est
certainement plus marquée, celle de Marcel
Duchamp, chez qui il apprécie un certain
détachement flegmatique par rapport
à la pratique artistique et à une capacité à
produire des œuvres complexes, en même
temps assez simples. Un des multiples
paradoxes de John Baldessari, c’est qu’il a
beau revendiquer être d’avantage intéressé
par le langage que par la peinture, ayant
toujours produit des œuvres qui possèdent
une évidence visuelle qui ne met aucune
barrière avec le spectateur. Dans un entretien
avec David Salle, un de ses anciens
élèves du CalArts, l’homme qui se considère
comme un raconteur d’histoires,
compare son travail à celui d’un écrivain
de roman policier : « Vous n’avez pas envie
de connaître la fin du livre dès le début. Un
bon écrivain vous donne de faux indices.
Vous allez ici. Ah non, ce n’est pas ça, puis
vous allez là et ce n’est pas bon non plus.
Je m’amuse de ce genre de jeu. Puis, je m’en
lasse et j’ai juste envie d’être direct. »
Throwing a Ball Once to Get Three Melodies and Fifteen Chords. © John Baldessari,
1973-1975. Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy
John Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers; Craig Robins Collection, Miami
UNE COTE STABLE
A côté de sa production artistique, John
Baldessari a consacré une grande partie
de sa vie à l’enseignement, notamment à
l’Université de Californie ou au CalArts, où
il a vu défiler dans ses classes la fine-fleur
de l’art américain, comme David Salle,
« Je déteste les catégories.
Pourquoi ne pas peindre
sur une photographie ?
On obtient un hybride qui
n’est ni une peinture ni une
photographie. Mais qui est
toujours de l’Art »
JOHN BALDESSARI
One Figure (with Qualities) / Two Figures (without Qualities). © John Baldessari 1990. Courtesy Estate of John Baldessari / © 2025 ; Courtesy John
Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ; Craig Robins Collection, Miam
29
Arms and Legs (Specif, Elbows & Knees),Etc, Part (One) : Arm and Leg (With Column). © John Baldessari 2007,Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy John
Baldessari Family Foundation; Sprüth Magers ; Würth Collection Germany
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Throwing Three Balls in the Air to Get a Straight Line (Best of Thirty-Six Attempts). © John Baldessari 1973. Courtesy Estate of John Baldessari / © 2025 ; Courtesy John
Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ; Craig Robins Collection, Miami
Matt Mullican, Mike Kelley, Jim Shaw
ou Tony Oursler. S’il avait l’habitude de
dénigrer sa pratique d’enseignant qu’il
ramenait à un simple gagne-pain, on peut
dire qu’il a sérieusement secoué l’enseignement
artistique en créant notamment
une classe de ‘‘Post studio’’ (post-atelier)
pour des étudiants peu enclins à travailler
avec les médiums traditionnels (peinture
ou sculpture). Avec ces étudiants, qu’il
considérait déjà comme des artistes, il
aimait engager des discussions critique
autour de leur travail. Vers la fin de sa vie
il avait coutume de dire qu’il avait autant
à apprendre d’eux qu’eux de lui. Au cours
de sa carrière, l’artiste a montré son travail
dans deux cents expositions personnelles
et participé à plus de mille présentations
collectives, ce qui semblerait indiquer que
son art résonne avec le public. Sa cote sur
le marché est assez stable, ainsi son décès
en 2020 n’a eu que peu d’impact sur les
prix. Parmi les meilleurs résultats, on peut
citer Quality Material (1967-1968), vendue
4,4 millions de dollars chez Christie’s New
York, en mai 2007. En mai 2014, Sotheby’s
vendait Commissioned painting. A painting
by Edgar Transue (1969) pour 2,5 millions
de dollars. « Les œuvre les plus recherchées
et les plus difficiles à trouver sont
celles de la fin des années 1960. C’est un
artiste assez insaisissable, qui n’est pas
des plus faciles à vendre, mais on constate
que ses œuvres ont un impact visuel qui
plaît aux collectionneurs pas spécialement
intéressés par l’art conceptuel »,
commente Peter van der Graaf, expert
Post-War et Contemporary Art chez Christie’s.
Avant les Etats-Unis, c’est en Europe
que John Baldessari a pu bénéficier d’une
reconnaissance des milieux artistiques et
notamment à Bruxelles, où il a exposé à
trois reprises à la Galerie MTL, entre 1972
et 1976. Il a ensuite poursuivi à la Galerie
Meert Rihoux, puis chez Greta Meert. Ses
liens particuliers avec la Belgique ont été
renforcés par les affinités qu’il entretenait
avec le travail de Marcel Broodthaers et de
René Magritte et avec le sens de l’humour
qu’on peut y lire en filigrane.
« Ses œuvres ont
un impact visuel
qui plaît aux
collectionneurs
pas spécialement
intéressés par l’art
conceptuel »
PETER VAN DER GRAAF,
Christie’s
VISITER
John Baldessari. Parables, Fables and
Other Tall Tales
du 19-09 au 01-02-2026
Bozar
Bruxelles
www.bozar.be
31
ZOOM
New Photography
Expérimentale
et activiste
Chaque année, depuis 1985, le MoMA présente New Photography, une
série de travaux d’artistes photographes que la prestigieuse institution
new-yorkaise compte promouvoir tout en proposant à son public de
découvrir les nouvelles tendances de la photographie internationale.
Cette année, la 40e édition réunit un groupe de treize artistes et collectifs
internationaux, originaires de quatre villes différentes à travers le
monde et dont on nous dit « qu’ils élargissent les horizons du médium
photographique au XXIe siècle ».
TEXTE : JEAN-MARC BODSON
Il y a quarante ans, lorsqu’il lança ce
rendez-vous, désormais bisannuel, sous
l’intitulé New Photography, le MoMA
prenait peu de risques de ne pas être à
la pointe de la recherche photographique
internationale. Comme le medium commençait
seulement à être admis dans le
concert des arts plastiques, toute la pro-
duction faisait eau au moulin de la nouveauté.
De plus, depuis les années 1930,
l’institution new-yorkaise était considérée
comme ‘‘la’’ référence en matière de photographie.
Grâce à sa collection, mais aussi
au fait d'avoir créé un poste de conservateur
spécialisé en la matière. Le premier
fut Beaumont Newhall. Son exposition
rétrospective de 1937 a contribué à faire
reconnaître la photographie comme un
art à part entière, mais aussi à établir une
vision de son histoire qui perdure encore.
Suivirent à ce poste Edward Steichen,
le créateur de la célèbre exposition The
Family of Man, qui donna consistance à la
photographie humaniste de l’après-guerre,
Tania Franco Klein, Mirrored Table, 2022. © de l’artiste
32
ZOOM
et surtout, dès 1962 et pour une trentaine
d’années, John Szarkowski, qui insuffla un
élan incomparable à la photographie américaine.
Particulièrement à la photographie
en couleur, jusque-là méprisée dans les
cercles artistiques. C’est lui aussi qui, en
1985, mit en place New Photography, avec
l’idée de donner annuellement une chance
aux réalisations les plus intéressantes de la
photographie émergente, comme il l’avait
fait en 1967 avec New Documents, cette
exposition qui propulsa sur le devant de
la scène Diane Arbus, Lee Friedlander et
Garry Winogrand.
ETRE HUMAIN
Avec quatre décennies de recul, soit plus
de cent cinquante artistes sélectionnés,
on ne peut cependant pas dire que cet
événement ait été un véritable tremplin.
Par exemple, de l’exposition inaugurale,
seule Judith Joy Ross jouit encore d’une
certaine notoriété, ce qui n’est pas le cas
de Zeke Berman, Antonio Mendoza ou
Michael Spano. En fait, plus que d’être
prescriptive, New Photography est un reflet
des tendances artistiques, des évolutions
techniques et des préoccupations sociétales.
Intitulée Lines of Belonging, cette
édition 2025 rejoint surtout cette dernière
préoccupation en ne se proposant rien de
moins que de « s’interroger sur la manière
dont la photographie peut rendre compte
de ce que signifie être humain ». Vaste
Lake Verea (Carla Verea Hernández and Francisca
Rivero-Lake), Hojas de Metal, 2019. © de l’artiste
Lindokuhle Sobekwa, Tell it to the Mountains, 2020, vue d’installation. © de l’artiste
New Photography
est un reflet des
tendances artistiques,
des évolutions
techniques et des
préoccupations
sociétales.
programme confié à treize artistes travaillant
dans quatre villes « qui ont existé en
tant que centres de vie, de créativité et de
communion depuis plus longtemps que
les États-nations dans lesquels elles se
trouvent actuellement ». À savoir Mexico,
Johannesburg, Katmandou et la Nouvelle-
Orléans. Résilience, inclusion, lenteur sont
les maîtres-mots de ces approches diversifiées,
surtout activistes, mais relevant en
majorité plus de l’art contemporain que
de la photographie. Ainsi par exemple,
pour Katmandou, le projet The Public
Life of Women (que l’on connait depuis sa
publication en 2023) met en lumière les
expériences vécues par les femmes népalaises
à partir d’images et d’archives collectionnées
depuis 2018 par la Nepal Picture
Library « dans le but de créer un dépôt
visuel ouvert des expériences féministes
au Népal ». Pour la Nouvelle-Orléans,
l’artiste Gabrielle Garcia Steib explore
les liens personnels et structurels entre
l’Amérique latine et le sud des Etats-Unis,
dans la lignée de son projet Banana Land
qui posait la question : « comment est-il
possible qu’un groupe d’hommes blancs
de la Nouvelle-Orléans ait pu contrôler
les résultats politiques, économiques
et environnementaux en Amérique
latine? » Toujours à titre d’exemple dans
ce programme fourni, citons encore, pour
Johannesburg, l’œuvre photographique
en série de l’artiste Gabrielle Goliath dont
on a vu une partie dans une installation à
la Biennale de Venise l’an passé. New Photography
présente la série Berenice 29-39,
soit onze portraits commémorant la mort
de son amie d’enfance suite à des violences
domestiques. Une façon, nous dit
l’artiste de lutter « contre la violence racialisée,
sexualisée et sexuée » Pour Mexico,
en plus des images séduisantes de Tania
Franco Klein, on trouve en fin de parcours
le travail engagé de l’artiste Sandra Blow.
Célébrant le dynamisme de la culture et de
l’art des jeunes LGBTQ+ à Mexico, il n’est
pas sans rappeler The Ballad of Sexual
Dependency de Nan Goldin. À l'heure du
‘‘Trumpisme’’, il est sûr que cette exposition,
à maints égards expérimentale et
militante, détonne. Mais le MoMA, institution
entièrement privée rappelons-le, peut
se le permettre.
VISITER
New Photography. Lines of Belonging
du 14-09 au 17-01-2026
MoMA
New York
www.moma.org
33
Art africain :
le vrai du faux ?
Reflet d’une Afrique originelle,
l’art africain captive les regards.
Masques, statues, objets rituels
et art actuel traversent les
frontières pour nourrir la demande
occidentale. Invariablement, ce qui
suscite la convoitise s’accompagne
de quelques dérives. L’occasion
de nous intéresser à la question
du faux dans l’art africain, ancien
et contemporain. Phénomène
marginal ou danger croissant ?
Une question de segment.
TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT
Seyni Awa Camara, Sans titre, 2023, terre cuite, 116 x 43 x 31 cm. © de l’artiste / Courtesy Galerie Magnin-A
La fascination de l’Occident pour l’art
africain a offert aux faussaires de
nombreuses occasions d’alimenter
le marché d’une palette nuancée de
pratiques trompeuses. Mais avant d’observer
le phénomène, une première balise
s’impose : la définition d’un faux en art africain
ancien. C’est Didier Claes, marchand
et spécialiste de l’art classique de l’Afrique
centrale qui pose le cadre : « Si un objet authentique
est un objet sculpté par un sculpteur
traditionnel avec une vocation rituelle,
le faux est pour sa part un objet déconnecté
de ses usages et de son contexte, produit
à des fins commerciales, dans le seul but
de tromper. Cette pratique apparaît dès
le XVIe siècle, avec les premiers échanges
commerciaux entre l’Afrique et l’Europe.
Toutefois, ce sont les décennies postcoloniales
– les années 1960 et 1970 – qui vont
34
« Le faux dans l’art
africain ancien est un
faux problème »
DIDIER CLAES
© photo : Michel Figuet
Vitshois M. Bondo, Untitled IV, 2021, acrylique et collage sur toile, 50 x 50 cm. © de l’artiste / Courtesy CLAES
Contemporary & Modern
cain, certains y croient et se trompent. Ces
objets de décoration ont leur place, mais
pas chez les marchands d’art. » La beauté
absolue de la pièce devrait également attirer
l’attention, sinon éveiller les soupçons.
Le faux étant fait pour plaire, il réunira tous
les critères de séduction pour répondre au
goût des Européens : proportions parfaites,
patine brillante et régulière, visage fin,
voire même quelques libertés stylistiques
pour faire plus authentique.
favoriser la prolifération des contrefaçons.
À cette période, l’Afrique étant déjà pratiquement
vidée de ses objets authentiques,
des ateliers locaux fabriquent des faux
pour répondre à la demande occidentale.
Des faussaires infiltrent alors le marché en
glissant leurs créations parmi les dernières
pièces authentiques. » Directeur du Parcours
des Mondes, l’avocat Yves-Bernard
Debie ajoute : « Ceci étant, les vrais faux –
ceux faits pour tromper – restent marginaux
en art africain. Il existe, en revanche,
toute une gamme d’objets tardifs, qui ne
répondent pas aux critères d’authenticité. »
Ceux-là sont très rapidement détectés.
Une observation qui conduit à un premier
enseignement, formulé par Didier Claes :
le faux dans l’art africain ancien est un faux
problème. Contrairement aux idées reçues,
il s’agit d’un phénomène très marginal car
ce marché est très structuré et les objets
authentiques sont connus et répertoriés.
Dès lors, il est très rare de voir apparaître
des objets inconnus. En outre, la Belgique,
forte de sa riche tradition coloniale et de
ses experts très pointus, constitue une
place forte où les faux peinent à pénétrer.
Ces premiers éléments méritent malgré
tout une nuance : si les objets véritablement
capables de tromper les experts
sont extrêmement rares, il existe toutefois,
d’Ebay au Sablon, en passant par tous
les vendeurs à la sauvette, un nombre
infini de fausses antiquités africaines en
circulation. Yves-Bernard Debie observe :
« Les litiges concernant les faux en art
africain sont assez rares, même si j’en
ai défendu des épiques ! En revanche, il
existe des vendeurs à la sauvette, d’origine
africaine, qui sévissent (notamment dans
le 6e arrondissement de Paris). Ils vous
accostent, images à l’appui, pour tenter
de vous vendre de vulgaires copies. Cela
relève presque du folklore local. » Pourtant,
aussi grossières soient-elles, ces ‘‘africanités
touristiques’’ piégeront tôt ou tard des
acheteurs naïfs, convaincus d’avoir flairé la
bonne affaire. Une escroquerie accentuée
par l’absence de signatures. Ce que Yves-
Bernard Debie exprime avec une pointe
d’ironie : « En sortant d’une exposition
sur Picasso, personne ne croit pouvoir
dénicher une œuvre inconnue chez le petit
brocanteur d’en-face. Pourtant, en art afri-
EN ART CONTEMPORAIN,
LA PRUDENCE EST DE MISE
Si le faux en art ancien est un faux problème,
la situation apparaît bien différente
pour l’art contemporain. Revers du succès
des expositions dédiées à la création africaine,
la recrudescence des contrefaçons.
Marchand réputé et éminent spécialiste
de la question, André Magnin explique :
« Dans l’art moderne et contemporain,
dès qu’un artiste commence à rencontrer
un certain succès, les faussaires investissent
le marché en proposant des copies
à bas prix. (…) Le marché des faux prend
souvent racine dans les territoires mêmes
où vivent ces artistes, mais il se développe
à destination du marché occidental. La
situation devient particulièrement préoccupante
lorsque ces répliques parviennent
jusqu’aux salles des ventes, où elles
peuvent être proposées comme authentiques,
brouillant davantage les repères et
fragilisant la confiance des acheteurs. »
Les cibles privilégiées ? Des artistes, notamment
de la République Démocratique
du Congo, de la Côte d’Ivoire et de la Tanzanie,
dont les œuvres sont relativement
35
« La diffusion de
contrefaçons peut
nuire à la crédibilité
de la production
d'un artiste »
Raymond Tsham, Sirène Mami Watta, 2022, stylo à bille sur papier, 72 x 100,5 cm.
© de l’artiste / Courtesy Galerie Christophe Person
CHRISTOPHE PERSON
© photo : Maximilien Sporschill
« Lorsqu’on sort d’une
exposition sur Picasso,
personne ne croit
pouvoir dénicher une
œuvre inconnue chez
le petit brocanteur
d’en-face. Pourtant,
en art africain,
certains y croient et se
trompent »
YVES-BERNARD DEBIE
© photo : Louis-Raphaël Debie
faciles à reproduire. Les faussaires sont
souvent d’anciens assistants des artistes,
des membres de la famille ou d’autres
artistes n’ayant pas rencontré le succès
espéré. Galeriste parisien spécialisé en art
contemporain africain, fraîchement installé
à Bruxelles, Christophe Person confirme
cette mécanique : « Si l’on s’intéresse à la
peinture moderne congolaise, le risque de
faux est de notoriété publique. En Afrique
comme ailleurs, les artistes travaillent
avec des assistants, lesquels, devant le succès
commercial de leur maître, peuvent se
sentir pousser des ailes et vouloir prendre
leur autonomie. JP Mika, qui a travaillé
dans l’atelier de Chéri Chérin, est une exception
qui force l’admiration. Grâce à son
talent, il est parvenu à trouver son style et
à se faire un nom. Dans le même atelier,
d’autres assistants ont eu des velléités
similaires, mais contrairement à JP Mika,
ils ont cherché à produire des tableaux
imitant le maître. On est donc là face à de
la contrefaçon. » En art contemporain, les
pratiques frauduleuses trouvent dans les
réseaux sociaux de merveilleux canaux de
diffusion. André Magnin alerte : « Des escrocs
créent de faux profils sur Facebook,
Instagram… se faisant passer pour l’artiste
lui-même. Ils proposent à la vente (à des
prix attractifs) des œuvres déjà existantes
(…), en utilisant des visuels librement
accessibles sur Internet. Ils parviennent
à instaurer une relation de confiance
avec des acheteurs potentiels. Une fois
l’acompte versé, les acheteurs (qui ne recevront
jamais l’œuvre) sont bloqués, rendant
tout recours impossible. » Exemple
qui illustre parfaitement ce phénomène,
la peinture de Chéri Samba, J’aime la
couleur. Largement diffusée (expositions,
catalogues, réseaux sociaux…), cette toile
a suscité une forte demande, à laquelle
l’artiste a répondu en produisant plusieurs
versions. Les faussaires, bien informés de
ce succès, en ont profité pour produire de
nombreuses copies. C’est dans ce contexte
que sont apparus des comptes Instagram
et Facebook prétendument ‘‘officiels’’
du peintre, créés par un réseau mafieux.
Malgré les multiples démarches d’André
Magnin et de Chéri Samba auprès des autorités
de Paris et du groupe Meta, impossible
de faire fermer ces deux comptes. Les
artistes restent seuls face aux faussaires,
raison pour laquelle le galeriste plaide
pour un cadre légal renforcé et un soutien
institutionnel accru. Autre cas suscitant
l’inquiétude des experts : le déferlement
de compositions, jusque-là inconnues, de
l’Ivoirien Bruly Bouabré, décédé en 2014.
Pour se prémunir des faux, Christophe
Person insiste sur « l’importance de la
recherche artistique et la poursuite de la
création pure. L’artiste congolais Tsham,
par exemple, a une incroyable technique
au stylo Bic, qui me semble difficile à
copier. Pour autant, ce qui rend son travail
inégalable, c’est surtout sa capacité à se
renouveler à l’infini. » Christophe Person
36
pointe également les conséquences dévastatrices
de cette prolifération, qui érode
la confiance et dilue la valeur des œuvres
authentiques : « La diffusion de faux est de
nature à décrédibiliser la production d’un
artiste sur lequel la suspicion d’œuvres
contrefaites serait avérée ou perçue. »
COMMENT SE PROTÉGER ?
Le meilleur moyen est de se rapprocher de
professionnels réputés. En matière d’art
contemporain, il est fortement encouragé
de passer par des galeristes de renom qui
entretiennent directement, avec l’artiste
ou sa famille, une relation de proximité.
En matière d’antiquités, l’œil de l’expert
constitue le meilleur rempart pour mettre
à l’écart toute contrefaçon. Selon Yves-
Bernard Debie, « les vrais experts, ce sont
les marchands qui ont une connaissance
approfondie du terrain, des styles ethniques,
des matériaux, des patines et de
l’histoire des objets… Ce sont eux qui ont
vu passer, au cours de dizaines d’années
d’expérience, des vrais et des faux. » Quant
aux outils scientifiques, ils permettent le
plus souvent de confirmer la conviction
de l’expert. À ce sujet, Didier Claes ajoute :
« Quand un objet est accompagné d’un
lourd dossier d’analyses scientifiques,
cela éveille le plus souvent mes soupçons.
Quand une pièce est indiscutable au niveau
de l’authenticité, cela saute aux yeux
avec une telle évidence qu’elle ne nécessite
aucune analyse scientifique. »
VISITER
Parcours des Mondes
du 09 au 14-09
Paris
www.parcours-des-mondes.com
24e Parcours des Mondes
« Des escrocs créent
de faux profils sur
Facebook, Instagram…
se faisant passer pour
l’artiste lui-même. Ils
proposent à la vente
(à des prix attractifs)
des œuvres déjà
existantes »
ANDRÉ MAGNI
© photo : Studio Louis Delbaere
Chaque mois de septembre, Paris
devient le théâtre d’un dialogue
entre les cultures, lorsque les
arts d’Afrique, d’Océanie et des
Amériques s’installent au cœur
de Saint-Germain-des-Prés. Les
plus grandes galeries internationales
spécialisées s’y donnent
rendez-vous. L’occasion d’insister
sur l’importance du vetting (ou
processus de validation des pièces
exposées). Co-fondateur en 2002
et directeur de l’événement depuis
2022, Yves-Bernard Debie explique :
« Comme toute grande foire, le
Parcours des Mondes s’appuie sur
un système de vetting rigoureux, en
deux temps. Un premier contrôle
s’effectue en amont, à partir des
photographies des œuvres destinées
au catalogue. Chaque exposant
peut consulter l’ensemble des
pièces et partager son avis en toute
confidentialité, garantissant un
croisement de regards éclairés pour
chaque œuvre. La seconde validation
a lieu juste avant l’ouverture,
dans chaque galerie : un comité
d’experts visite les stands pour
examiner les pièces présentées.
Si une œuvre soulève un doute,
une discussion s’engage. Elle peut
être temporairement retirée, non
parce qu’elle est fausse, mais faute
d’éléments suffisants pour établir
son authenticité. Ce dispositif ne
prétend pas à l’infaillibilité, mais
grâce à la sélection exigeante des
exposants et à la vigilance du vetting,
le Parcours des Mondes reste
une référence pour la qualité et la
fiabilité des œuvres exposées. »
Vue de l’édition 2024 du Parcours des Mondes. © photo : Mickaël Pijoubert
37
Marie-
Antoinette
L’esthétique d’une reine révolutionnaire
38
A Londres, la nouvelle exposition
du Victoria & Albert Museum met
en scène, non pas la dernière reine
de France, mais une visionnaire de
goût, une pionnière du soft power
par les arts et la mode. Elle nous
plonge dans l’univers de Marie-
Antoinette, dont l’écho moderne
résonne encore aujourd’hui.
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE
Robe de mariée de la duchesse Hedvig Elisabeth Charlotte,
future reine de Suède. Stockholm, Livrustkammaren,
inv. SHM (CC BY 4.0). © photo : Göran Schmidt
Marie-Antoinette arbora également ce genre de tenue,
typique de l’étiquette rigide en vigueur à la cour de
France, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais la
jeune reine n’eut de cesse que d’y échapper…
Marie-Antoinette (1755-1793)
est la seule reine à avoir
marqué Versailles de son
propre goût. Un penchant
pour le champêtre, les lignes simples et
géométriques et un vocabulaire antiquisant
caractérisent ses choix esthétiques,
mélange de rococo, de néoclassicisme et
d’influence anglaise, avec un fort penchant
pour le raffinement et la féminité.
À ce tropisme est associé un art de vivre
personnel, répondant aux aspirations
d’une souveraine fuyant, dès qu’elle le
peut, ses responsabilités et les contraintes
constantes de la représentation monarchique,
coupée dès lors des réalités de la
vie de ses sujets. Sarah Grant, commissaire
de l’exposition londonienne, décortique
la fascination inaltérable qui entoure la
souveraine et la dimension contemporaine
d’une personnalité malmenée par l’Histoire
: « Chaque génération l’a réinterprétée,
incorporant des éléments de son style
à ses propres fins. Aujourd’hui, elle est souvent
perçue comme une femme rebelle, ce
qui reflète notre époque qui valorise l’indépendance,
l’individualité, la liberté. Elle
incarne aussi notre société obsédée par la
célébrité, l’hédonisme et le luxe. Beaucoup
s’identifient au conflit qu’elle a vécu entre
vie publique et sphère privée. Un prisme
loin d’être anodin : exposer Marie-Antoinette
aujourd’hui, c’est questionner notre
rapport à l’image, au style et à la liberté, à
la façon dont le regard public façonne et
juge les femmes de pouvoir. »
39
« La nature est dans
l’air du temps dès
1770, ce que Marie-
Antoinette reprend
à son compte,
notamment dans
l’aménagement de
Trianon, qu’elle
transforme en folie
champêtre »
GUILLAUME LÉAGE
Élisabeth-Louise Vigée Le Brun, Portrait de Marie-Antoinette à la rose, 1783, huile sur toile, 131 x 87 cm.
Château de Versailles, inv. MV 3893 / INV 3063 / AC 1948. © Château de Versailles, Dist. Grand Palais
RMN / photo : Christophe Fouin
UN STYLE MARIE-ANTOINETTE ?
Si l’on parle aujourd’hui de style Louis XVI,
il serait donc plus juste de qualifier le style
de l’époque, du moins en partie, de ‘‘style
Marie-Antoinette’’. « Oui, on peut absolument
parler de style Marie-Antoinette »,
affirme Sarah Grant. « Il est frappant que
personne ne conteste l’existence d’un style
Louis XIV ou d’un style Pompadour, mais
beaucoup hésitent à reconnaître un style
Marie-Antoinette. Pourtant, celui-ci s’épanouit
dans la seconde moitié du XVIIIe
siècle, à l’apogée des arts décoratifs et du
luxe français. Ses choix de créateurs, Richard
Mique pour l’architecture, Elisabeth-
Louise Vigée Le Brun pour la peinture,
Rose Bertin pour la mode, et son influence
sur la vie de cour forgent un univers reconnaissable,
raffiné, féminin, délicat, capable
de conjuguer innovations et traditions. »
De fait, si Marie-Antoinette s’intéresse à la
décoration et à l’ameublement, suivant de
près toutes les étapes de la création de ses
meubles et de leurs décors, elle recherche
avant tout la modernité, la fraîcheur, la
sobriété raffinée, les lignes pures et géométriques,
et choisit des couleurs douces,
des tons pastel. En rupture avec l’époque
précédente, les murs de ses appartements
s’ornent de lambris ou de tentures
à fond blanc, décorés de motifs élégants,
arabesques dorées, chinoiseries, vues
champêtres, petits bouquets de fleurs.
Sarah Grant : « Son style évolue tout au
long de son règne, comprenant le rococo
tardif et le goût champêtre, la chinoiserie,
la turquerie, l’anglomanie, puis le néoclassicisme
(goût grec et goût étrusque),
préfigurant la Révolution. On distingue
donc deux styles : celui des intérieurs,
notamment à Versailles (ses appartements
privés) et à Trianon, où elle s’implique per-
sonnellement dans les choix ; et celui de
la mode, où son influence est toute aussi
profonde. Car Marie-Antoinette y accorde
beaucoup d’importance ; Madame
Campan, sa première dame de chambre,
disait : ‘‘Toutes voulaient aussitôt avoir la
même robe que la Reine.’’ Elle lance ainsi
beaucoup de tendances, en collaboration
avec les marchandes de modes. Plusieurs
créations, accessoires, couleurs ou motifs
portent son nom. Les inventaires de sa
garde-robe confirment son goût personnel
: robes brodées de ses fleurs préférées
à Trianon, tenues commandées spécifiquement,
etc. Si l’on doit le définir pour
le grand public, il s’agit d’un style élégant,
frais et féminin, délibérément opposé
à la rigidité formelle des règnes précédents,
souvent perçu comme provocant et
moderne pour l’époque. »
40
UNE ODE À LA NATURE
Pour satisfaire ce goût de l’inédit et l’anticiper,
les artistes et les créateurs les plus
novateurs sont mis en rivalité, car il n’y a
que ce qui est à la mode qui puisse séduire
et captiver la souveraine. Dans cette quête
de sophistication et de raffinement dans le
moindre détail, elle va chercher à employer
les meilleurs artisans du royaume
et payer au prix fort le savoir-faire des
Georges Jacob, Jean-Henri Riesener, et
autres Jean-Ferdinand Schwerdfeger. Sarah
Grant : « Côté mobilier et décoration, Marie-Antoinette
adopte des panneaux plus
sobres (blanc et or), du mobilier plus épuré
(comme celui de Riesener), l’usage de
cotonnades imprimées, de porcelaines en
biscuit de Sèvres. Elle manifeste son goût
néo-classique dans des services comme le
service à perles et barbeaux ou le service
étrusque pour la laiterie de Rambouillet.
Cela se retrouve également dans les folies
du jardin du Petit Trianon, où cette grammaire
décorative explose littéralement. Le
mobilier de Riesener ou Jacob adopte une
géométrie néoclassique, la nature règne
(guirlandes de fleurs, blé, jasmin, pommes
de pin), la peinture ‘‘au naturel’’ remplace
la dorure, les pièces semblent respirer
l’air du dehors. Dans sa garde-robe, c’est
visible dans l’utilisation du coton imprimé,
des robes en mousseline blanche, des
coupes plus simples, l’influence du style
anglais (robes à l’anglaise, redingotes,
vestes Pierrot, jupes étroites). Marie-Antoinette
exprime son art de vivre à travers
ce rapport à la nature, sa recherche de
l’intimité et une forme douce de rébellion.»
Conformément aux idées de l’écrivain et
philosophe contemporain Jean-Jacques
Rousseau (1712-1778), pour qui « l’homme
est bon par nature, étant corrompu par
la société », ce retour à la nature est ainsi
la grande affaire de son règne. Comme
l’explique Guillaume Léage, propriétaire
de la galerie parisienne éponyme et grand
expert du mobilier XVIIIe : « La nature
est dans l’air du temps dès 1770, ce que
Marie-Antoinette reprend à son compte,
notamment dans l’aménagement de Trianon,
qu’elle transforme en folie champêtre,
avec un goût prononcé pour les fleurs et
une forme de rusticité, de simplicité très
élégante, notamment dans le mobilier
de la laiterie du château de Rambouillet,
mais aussi le fameux ensemble aux épis.
Car, avec l’aide de son architecte Richard
Mique, conseillé par le peintre Hubert
Robert et le botaniste Antoine Richard, la
reine compose ses intérieurs comme une
ode à la nature. Elle veut ainsi une nouvelle
chambre à l’image de son domaine
au charme pastoral, que lui livre Georges
Jacob en 1787. Les intérieurs ‘‘privés’’ de la
reine, ses boudoirs, le cabinet des glaces
mouvantes, ou le hameau témoignent
d’un désir d’authenticité: il s’agit de lieux
d’échappée belle, d’intimité, loin de la
Diamant rose ayant, selon la tradition, appartenu à
la reine Marie-Antoinette, Golconde, XVIIIe siècle,
taillé en forme de brillant cerf-volant de 10,38 carats,
dans une monture signée JAR. Christie’s, New York,
17-06-2025. © Christie’s Images Ltd.
13.980.000 $ (12.085.000 €)
Hubert Robert et Georges Jacob, fauteuil pour la Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet, 1787. Château
de Versailles. © Château de Versailles, Dist. Grand Palais RMN / photo : Christophe Fouin
41
représentation monarchique. Son amie
proche, la duchesse de Polignac, mais
aussi son beau-frère, le comte d’Artois,
futur Charles X, vont beaucoup la soutenir
dans cette quête d’un goût moderne, d’insouciance
et de rupture avec l’étiquette.
Cette notion d’intimité avec les objets d’art
s’incarne parfaitement dans le fameux bolsein,
ou jatte-téton, créé pour la laiterie de
Rambouillet par la manufacture de Sèvres
en 1787, que l’on dit avoir été moulé sur le
corps de la reine. »
Jean-Baptiste-Claude Sené, Chaise ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette (d’un ensemble), 1788, bois
de noyer partiellement doré, 97,5 x 63,5 x 63cm. Londres, The Victoria and Albert Museum, inv. W.6-1956.
UNE NOUVEL ART DE VIVRE
Sans avoir inventé le néoclassicisme,
Marie-Antoinette le fait donc rayonner.
Aux excès du rococo, elle préfère les lignes
simples, l’ornement sobre hérité de l’Antiquité.
La géométrie du mobilier (rectangle,
ovale, carré, pied cannelé) émane ainsi
directement des fouilles archéologiques
de Pompéi et Herculanum. Mais la reine
conjugue aussi la fantaisie : elle introduit
à la cour les jardins anglais, relance l’engouement
pour la chinoiserie, la turquerie
et les laques d’Extrême-Orient, goût qu’elle
tient de sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse,
détentrice d’une grande collection
de laques japonaises, qu’elle lui a léguée et
qu’elle n’aura de cesse d’enrichir, en devenant
l’un des plus grands collectionneurs
de son temps. Jamais exclusive, rien n’est
toutefois laissé au hasard, le raffinement
devenant déclaration de modernité. Pour
ce faire, la reine s’appuie sur des personnalités
remarquables, le décorateur François-
Jean-Henri Riesener, Secrétaire à cylindre de la reine Marie-Antoinette, 1786. Château de Fontainebleau.
© RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / photo : Gérard Blot
Manufacture royale de Sèvres, Pot à jus du service riche
en couleur et riche en or de Marie-Antoinette, 1784,
porcelaine en pâte tendre, H. 7,5 cm. Château de Versailles,
inv. V6243. © Château de Versailles, Dist. Grand
Palais RMN / photo : Christophe Fouin
42
Jean-Jacques Lagrenée le Jeune et Louis Simon Boizot pour la Manufacture royale de Sèvres, Bol-sein
ou Jatte-téton, avec support tripode, porcelaine. © Grand Palais Rmn (Sèvres – Manufacture et musée
nationaux) / photo : Martine Beck-Coppola
Martin Carlin (ébéniste) et la Manufacture royale
de Sèvres (plaques), Coffret à bijoux de Marie-Antoinette,
1770. Château de Versailles. © RMN-Grand
Palais (Château de Versailles) / photo : Michèle Bellot
« L’exposition nous
plonge dans l’univers
de Marie-Antoinette,
dont l’écho moderne
résonne encore
aujourd’hui »
SARAH GRANT
Joseph Bélanger et la modiste Rose Bertin.
Ce cercle créatif invente avec elle un art de
vivre. Guillaume Léage résume ainsi son
impact : « Tout ce qui concerne la seconde
évolution du style Louis XVI, plus léger,
plus féminin et naturaliste, on le lui doit. Si
elle emploie les mêmes ébénistes, Martin
Carlin ou Jean-François Leleu par exemple,
il y a chez elle une volonté de faire mieux,
en relançant notamment les commandes
que Louis XVI avait abandonnées. On
considère généralement que ce second
style s’achève vers 1785. » La reine impose
une nouvelle féminité : émancipée, créatrice,
cultivée, au-delà des simples codes
de l’élégance. « C’est cette tension féconde
entre liberté et conformité, entre rêve
et réalité, qui continue de nourrir notre
imaginaire. Rien n’est plus moderne que
cette alliance de raffinement, de nature
et d’individualité, ce refus d’accepter les
limites imposées par le monde d’hier »,
conclut ainsi Sarah Grant.
UN STYLE MODERNE ET BANKABLE
Aujourd’hui, le style Marie-Antoinette
inspire designers et créateurs, du boudoir
de Versailles aux réseaux sociaux. L’exposition
londonienne propose ainsi une
plongée à la fois historique et contemporaine
au cœur d’un art de vivre qu’on ne
cesse de réinventer et que prise toujours
le marché. A ce propos, Guillaume Léage
précise : « D’un point de vue marchand, le
mobilier de l’époque Louis XVI et Marie-
Antoinette demeure beaucoup moins cher
que les tableaux de la même époque. Les
acheteurs sont surtout en quête de provenance,
d’association avec des personnalités.
L’origine royale, spécialité de la Galerie
Léage, est toujours plus valorisable et donc
fort collectionnée par des amateurs qui
aiment la sobriété des lignes droites et les
belles proportions. » Une remarque qui
témoigne, au-delà du goût, de la manière
dont la légende de Marie-Antoinette continue
à tenir le marché en haleine : l’objet,
porteur d’un passé prestigieux, séduit
encore collectionneurs et passionnés en
quête d’authenticité, de style et de narratif,
tout en conservant une forme de modernité
éternellement revisitée.
VISITER
Marie Antoinette Style
Victoria & Albert Museum
Londres
du 20-09 au 22-03-2026
www.vam.ac.uk
43
Envie d’un voyage
cet automne ?
Optez pour l’Art !
Réserver un voyage à temps et voilà déjà un goût d’ailleurs !
Afin de vous aidez dans vos choix, nous avons sélectionné
quelques escapades artistiques potentielles.
Kerry James
Marshall:
The Histories
Kerry Marshall peint Vies noires,
Joie noire, Histoire noire et Futurs
noirs en de grandes toiles complexes
qui élargissent durablement
le regard. Son travail est imprégné
d’histoire de l’art, de culture Pop,
de mémoire et de critique sociale.
Une voix rare et puissante de la
peinture.
Kerry James Marshall, Untitled (Blanket Couple), 2014, acrylique sur PVC. Fredriksen Family Art Collection.
© l’artiste / Courtesy David Zwirner, Londres
du 20-09 au 18-01-2026
Royal Academy of Arts
Londres
www.royalacademy.org
Warhol, Pollock
and Other American
Spaces
Des poids lourds à la loupe : comment
Warhol et Pollock ont-ils élaborés de nouveaux
espaces dans l’image ? Pop, abstraction,
répétition, tension. Avec des œuvres
de leurs contemporains, cette exposition
offre une vision plurielle du langage visuel
américain du XXe siècle.
du 21-10 au 25-01-2026
Museo Thyssen-Bornemisza
Madrid
www.museothyssen.org
Jackson Pollock, Number 27, 1950, huile, émail et peinture aluminium sur toile. Whitney Museum of
American Art, New York. © Pollock-Krasner Foundation / Artists Rights Society, New York
44
Gerhard Richter
Une rétrospective monumentale
sur six décennies de travail de
Gerhard Richter – des peintures
photographiques et portraits
flous aux installations en verre et
surfaces colorées abstraites. Avec
270 œuvres, il s'agit de l'exposition
rétrospective la plus complète jamais
réalisée sur ce grand maître
allemand. A ne pas manquer, ne
serait-ce que pour les séries Birkenau
ou Cage Paintings.
Gerhard Richter, Apfelbäume, 1987, huile sur toile, 67 x 92 cm. Collection privée. © Gerhard Richter 2025 (18102025)
du 17-10 au 02-03-2026
Fondation Louis Vuitton
Paris
www.fondationlouisvuitton.fr
Late Picasso
Pablo Picasso, Femme à l’oiseau, 7 avril 1971 (I),
1971, huile sur toile, 91,5 x 72,5 cm. © Fundación
Almine y Bernard Ruiz-Picasso, Madrid / Succession
Picasso/ Bildupphovsrätt 2024 / FABA /
photo : Marc Domage
Durant ses dernières années, Picasso devint
sauvage, débridé et presque enfantin dans sa
liberté. Cette partie méconnue de son œuvre
illustre comment il réinventait la forme avec
audace et passion. Des couleurs tumultueuses,
des figures grotesques et des lignes
inachevées. Visionnaire jusqu’au bout.
du 22-11 au 05-04-2026
Moderna Museet, Stockholm
www.modernamuseet.se
John Constable, Étude de nuages avec oiseaux, 1821. © Yale Center for British Art / Paul Mellon Collection
Turner and Constable
Deux icônes du paysage britannique face à face :
Turner et ses célèbres ciels dramatiques et Constable
avec sa profondeur pastorale. Une nature pleine
d’émotion, de nostalgie et de lumière. De la poésie en
peinture, parfaite pour les jours gris d’automne.
du 27-11 au 12-04
Tate Britain
Londres
www.tate.org.uk
45
La force
du taureau
Son gabarit l’a installé parmi les
animaux les plus intimement liés
au divin : de l’Egypte à Rome en
passant par la Mésopotamie, la
figure du taureau marque toute
l’Antiquité, avant d’être reproduit
tant en sculpture qu’en peinture, du
Moyen Âge à nos jours. La liste de ses
attributions étant longue, nous ne
pouvons donc que l’effleurer ici.
Le taureau apparaît de manière
récurrente sur les parois des grottes
préhistoriques et donne même son
nom à l’une des salles de Lascaux.
Symbole de fertilité, de puissance sexuelle
et physique, il est vénéré sous le nom
d‘Apis dans l’Egypte ancienne. C’est en
un taureau blanc que se transforme Zeus
afin d’enlever la princesse Europe sur
l’île de Crète et c’est également le même
bovin qui séduit Pasiphaé, épouse du roi
Minos. Signe astrologique, il constitue une
constellation du zodiaque. Membre du
tétramorphe, il est le symbole de l’évangéliste
Luc dans la tradition chrétienne. Il est
aussi celui que doit occire Mithra afin de
régénérer les forces de la nature. Et comment
ne pas évoquer les tauromachies et
autres spectacles taurins qui, de l’Espagne
au Chili en passant par le Pays Basque,
s’inscrivent profondément dans les traditions
populaires de nombreux pays ?
TEXTE : ANNE HUSTACHE
Cultuel
1600-1500 av. J.-C.
Le taureau est l’animal tutélaire de l’île de
Crète, prédominant dans sa mythologie,
devenu le symbole religieux emblématique
du monde minoen. Trouvé par Lord Evans
lors des fouilles du petit palais de Cnossos,
cet imposant rhyton servait à des libations
cultuelles : introduit par un trou à l’arrière
du cou, le vin ou tout autre liquide, s’écoulait
par les narines de la bête. Véritable
chef-d’œuvre de l’époque dite néo-palatiale,
cette tête est remarquablement
sculptée dans un seul bloc de stéatite : les
détails du pelage sont finement incisés
et les yeux, incrustés de cristal de roche,
d’une vive expressivité.
Rhyton en forme de tête de taureau. Crète, petit
palais de Cnossos, pierre (stéatite noire), cristal
de roche, jaspe, coquillages, H. 20 cm. Héraklion,
Musée Archéologique, inv. L 1368.
46
Force et puissance
Vers le milieu du Ier millénaire av. J.-C.
Au milieu du premier millénaire avant notre ère, des royaumes comme
celui de Saba et de Qataban se forment dans le sud de l’Arabie, s’appuyant
sur le monopole du commerce de l’encens et de la myrrhe, deux résines
abondamment brûlées tant dans les temples que dans les riches demeures
du pourtour de la Méditerranée. Dans ces royaumes, pendant la majeure
partie du premier millénaire avant l’ère commune et les premiers siècles
après, de nombreuses sculptures de bronze sont réalisées, grandes comme
plus petites, telle cette figurine de taureau debout. Car, parmi les représentations
animales, les taureaux sont les plus courants, figurant sur des stèles
funéraires, des sceaux ou apparaissant sous forme de sculptures. Une récurrence
due au symbole de force et de puissance que le taureau incarne alors.
Taureau debout, Arabie du Sud-Ouest, bronze, dim. 22,2 × 22,2 × 7,8 cm. New York, The
Metropolitan Museum of Art, inv. 47.100.85.
Fils de Ptah, associé d’Osiris
-664 / -332 av. J.-C.
Plusieurs éléments permettent d’identifier
ce taureau comme le dieu Apis : il porte
le disque solaire entre ses cornes, agrémenté
d’un uraeus. Un triangle barre son
front, prenant la forme d’un delta inversé.
Il porte, gravés sur le dos, un scarabée ailé
et les ailes déployées d’un vautour. Symbole
de fertilité, de puissance sexuelle et
de force physique, Apis fut vénéré depuis
les temps les plus reculés de l’histoire
égyptienne et son culte perdura jusqu’à
l’époque romaine. Apis est d’abord le
héraut, puis le fils du dieu Ptah, le créateur.
À partir du Nouvel Empire, il est également
associé au dieu Rê, la vie, et commence
à être représenté avec le disque solaire
entre ses cornes. À sa mort, le taureau Apis
était assimilé au dieu Osiris, sous le nom
d’Osiris-Apis, et se trouvait associé au culte
funéraire.
Figurine d’Apis, Egypte, Saqqarah, alliage cuivré,
argent, H. 14,2 cm. Paris, Musée du Louvre, inv. E
3654 ; AF 350. © 2015, Musée du Louvre, Dist. Grand-
Palais Rmn / photo : Christian Décamps
De bons gardiens
-522 / -486 av. J.-C.
Divers animaux ailés (griffons, lions et bien sûr taureaux)
décoraient les murs des palais royaux achéménides de Perse.
Ils symbolisaient la puissance et attiraient la protection. Le
taureau ailé est une créature mythologique influencée par les
traditions mésopotamiennes, notamment la figure du ‘‘Lamassu’’
(taureau androcéphale), un génie protecteur. Les taureaux
ailés étaient placés à l’entrée des palais pour marquer l’autorité
royale et éloigner les mauvais esprits. Le sculpteur qui a modelé
cette figure a pris soin de travailler en détail les pattes de l’animal
et de styliser çà et là son pelage, lui conférant ainsi une
formidable tension.
Taureau ailé. Suse, palais de Darius, céramique siliceuse à glaçure, 140 x 183
cm. Paris, Musée du Louvre, inv. SB 3329.
47
Tout en délicatesse
IIe-Ier siècle av. J.-C.
Les anneaux formés de fils métalliques enroulés et emboutis en forme
de tête d’animal constituent le type de boucle d’oreille le plus courant à
l’époque et, en outre, celles à tête de taureau furent abondamment fabriquées
dans toute la Méditerranée antique. Sans doute les prouesses physiques
et sexuelles, attribuées à l’animal et le drapant d’une image positive,
expliquent cette faveur. L’orfèvre témoigne ici de beaucoup de délicatesse
dans le décor : le pelage est rendu sous forme de petits points piquetés
tandis que des filigranes d’or composent divers motifs décorant l’élégante
courbe fermant la boucle.
Boucle d’oreille à tête de taureau, Egypte (?), or, H. 2,4 cm. New York, The Metropolitan
Museum of Art, inv. 30.8.395.
En colère
Entre le Ier siècle av. et le Ier siècle ap. J.-C.
D’un naturel plutôt placide, le taureau
est craint lorsqu’il se met en colère, son
poids et sa force le portant spontanément
à causer de gros ravages autour de lui. Ce
magnifique camée, qui fit partie des collections
de Louis XIV, montre un taureau qui
se laisse envahir peu à peu par la mauvaise
humeur : il baisse résolument la tête, dardant
le sol d’un regard furieux. Signe plus
tangible de cette colère latente, sa patte
antérieure gauche gratte rageusement le
sol. L’artisan a taillé avec raffinement cette
sardonyx à trois couches, dont la brillance
noire confère tout son éclat à la scène.
Taureau furieux, camée, sardonyx (à trois couches), or émaillé, 6,8 x 8,6 cm.
Paris, Bibliothèque nationale de France, inv. Camée.184.
Hommage à l’ordinaire
1647
Paulus Potter, Le Taureau, huile sur toile, 235,5 x 339 cm. La Haye, Mauritshuis, inv. 136.
Paulus Potter (1625-1654) s’est imposé comme l’un des
meilleurs spécialistes de la peinture animalière et, plus
particulièrement, des bovins auxquels il confère la dignité
que d’autres réservent à des scènes religieuses ou mythologiques.
Cette toile s’avère extrêmement originale, d’abord
en raison de sa taille, le peintre ayant représenté un taureau
des plus ordinaires à très grande échelle, fait totalement
inhabituel pour l’époque. En outre, il a accordé une
grande attention aux moindres détails, comme l’alouette
dans le ciel, la lumière du soleil sur la prairie, les mouches
autour du dos du taureau et les moustaches de la vache.
Ces caractéristiques font de ce tableau une œuvre emblématique
de la peinture naturaliste hollandaise.
48
Une réserve dans la bosse
1904
Rembrandt Bugatti, Taureau zébu, bronze, L. 51.8 cm. Sotheby’s,
New York, 14-05-2025. © Sotheby’s Art Digital Studio
Invendu (est. 150.000-250.000 $)
Le zébu est une sous-espèce du bœuf domestique ‘‘Bos Taurus’’.
Originaire d’Inde, il se caractérise par de grandes cornes, une peau
ample sous le cou et une bosse graisseuse qui peut lui servir de
réserve en période de disette. Lorsqu’il modèle cette œuvre, le sculpteur
animalier Rembrandt Bugatti (1884-1916) vient de s’installer
à Paris et dispose d’un accès privilégié à la faune exotique que le
parc zoologique du Jardin des Plantes expose. Le jeune artiste aime
observer longtemps et patiemment ces animaux, afin d’en transcrire
ensuite la morphologie tout autant que leurs poses naturelles et
vivantes dans la Plastiline, puis le plâtre et enfin dans le bronze. La
finesse de son modelage exprime avec acuité toute la puissance de
cet impressionnant zébu.
Le fruit du hasard
1942
Passionné de tauromachie, Picasso a consacré de
nombreux dessins et décors de céramique à cette
thématique. Observateur attentif, il a su y traduire
le sens du mouvement et la précision des gestes qui
conditionnent toute corrida. Rien de cela toutefois
dans cette tête dont la simplicité de la forme
diffuse une aura quasi royale. Picasso a confié à son
ami Brassaï comment lui est venue l’idée de cette
sculpture : « Un jour, j’ai trouvé dans un tas d’objets
pêle-mêle une vieille selle de vélo juste à côté d’un
guidon rouillé de bicyclette. En un éclair ils se sont
associés dans mon esprit... L’idée de cette tête de
taureau m’est venue sans que j’y aie pensé... Je n’ai
fait que les souder ensemble... »
Picasso, Tête de taureau, selle en cuir et guidon de vélo, 33,5 x 43,5 cm. Paris, Musée Picasso,
inv. MP330.
Interstellaire
2025
C’est un sympathique projet qui est à la
base de cette œuvre originale, conçue par
l’artiste néerlandais Jules Holland (1984).
En effet, Space Cow-Boy Moox fait partie
d’une série destinée à partir à l’aventure,
afin de questionner le futur de la planète.
Chaque ‘‘cow-boy‘’ veut convoquer l’esprit
d’exploration et d’innovation afin de
garantir des pratiques agricoles interstellaires
autosuffisantes. Il s’agit de rappeler
les bonnes pratiques d’utilisation de l’énergie
solaire et d’une relation harmonieuse
avec l’Univers, en respectant les divers
environnements rencontrés. Et, pour ce
voyageur positif, c’est le placide taureau
qui a servi de modèle…
Jules Holland, Space Cow-Boy Moox, édition blanche,
résine, 25 x 20 x 15 cm. © de l’artiste
49
Georges de La Tour
La ferveur du clair-obscur
Peintre discret, enraciné dans
sa Lorraine natale, Georges de
La Tour a sculpté la lumière avec
une précision ascétique. À la
fois peintre du roi Louis XIII et
grand oublié de l’histoire de l’art
pendant des siècles, il incarne
l’itinéraire rare d’un homme qui
ne cessa de peindre le mystère.
Un destin discret, à contretemps
de son siècle.
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE
Job raillé par sa femme, ca. 1630, huile sur toile, 144,5 x 97 cm. Epinal, Musée départemental d’art ancien et
contemporain, inv. LI 86.
Dans un coin obscur du XVIIe
siècle, à l’abri des fastes des
grands ateliers parisiens et loin
du tumulte des révolutions
artistiques italiennes, Georges de La Tour
fixait avec une intensité presque mystique
les tréfonds de l’âme humaine. Né en 1593
à Vic-sur-Seille, petit bastion du duché de
Lorraine, alors terre frontalière, comme
suspendue entre influences française et
germanique, rien ne prédestinait à la postérité
ce fils de boulanger. Si sa formation
demeure un clair-obscur à part entière, les
archives étant plus que lacunaires, on y
devine une instruction locale, peut-être un
voyage, des ateliers traversés, des maîtres
croisés, notamment ses concitoyens
Jacques Callot et les frères Antoine, Louis
et Mathieu Le Nain. Ce qui est sûr, c’est
que Georges de La Tour a très vite assimilé,
à sa manière, l’héritage du Caravage. Non
dans la fulgurance et le réalisme cru, mais
dans la densité de la présence. Avec son
mariage, en 1617, à Diane Le Nerf, issue
50
L’oeuvre révèle l’artiste
d’une famille de la noblesse, il devient
bourgeois de Lunéville, s’installant dans
cette ville où il fera toute sa carrière. Là,
sous la protection du Duc de Lorraine, son
atelier tourne et les commandes affluent.
On commence à parler de ‘‘façon La Tour’’
pour désigner ce style si particulier, fait
de lumière tamisée et de poses habitées.
Des scènes religieuses mais aussi des vies
simples, traitées avec autant de gravité que
de douceur. En 1639, c’est la consécration:
le roi Louis XIII le nomme ‘‘peintre ordinaire’’,
éberlué devant son Saint Sébastien
soigné par Irène, toile désormais perdue.
Par ce titre, il a droit à un logement au
Louvre, mais il décline, préférant garder
ses repères, son rythme, sa géographie,
dans la lenteur de la Lorraine.
Georges de La Tour
a très vite assimilé, à
sa manière, l’héritage
du Caravage. Non
dans la fulgurance et
le réalisme cru, mais
dans la densité de la
présence.
UNE ESTHÉTIQUE DU SILENCE
Chez Georges de La Tour, la lumière est
seule protagoniste, qui glisse, effleure,
sculpte plus qu’elle n’envahit. La source est
souvent une chandelle, presque réduite à
une idée de flamme, qui agit sans vacarme.
Contrairement à Caravage, dont il partage
pourtant certaines obsessions comme
le clair-obscur, les modèles populaires et
les tensions intérieures, le maître choisit
l’épure. Visages lisses, gestes retenus,
décors dépouillés, tout est chez lui dans
le presque rien, en une esthétique du
silence habité, posé, médité. Les teintes
sont sobres, bruns chauds, rouges sourds,
blancs laiteux, le décor est dépouillé,
les gestes lents, les expressions contrôlées.
Même les plis d’une étoffe semblent
hanter la toile plus qu’ils ne l’habillent.
Ce n’est pas l’action que La Tour peint,
mais l’intensité du moment. Avec Job raillé
par sa femme, probablement peint dans
une période de pleine maturité, il signe
l’un de ses tableaux les plus poignants
et personnels. Ici l’épreuve de l’homme
ne se conjugue pas en drame ostensible.
Figure biblique de la constance dans
l’épreuve, affligé de tous les malheurs mais
resté fidèle à Dieu, Job se montre assis,
malade, épuisé, écoutant sans colère les
railleries de son épouse, en un drame qui
s’intériorise. Cette intériorité, le pinceau
la traduit avec justesse : l’éclairage vient
d’une source unique, invisible, sans doute
une bougie, posée hors champ selon cette
technique dans laquelle excelle l’artiste,
qui vient sculpter les traits des protagonistes,
calligraphiant le drap rugueux,
creusant les rides, caressant la chair affligée
jusqu’à la méditation. Car il est moins
ici question d’illustrer un épisode religieux
que de tenter de capter un moment universel
: la foi face au doute, l’humilité face
à l’incompréhension, le silence face aux
injonctions. Or, comment ne pas lire dans
cette œuvre la résonance d’une époque en
ruines ? Car lorsque ce tableau fut peint, la
Lorraine, brutalisée par la guerre de Trente
Ans, n’était que désolation. La ville de
Lunéville, résidence de La Tour, incendiée
en 1638, l’artiste a dû fuir à Nancy en 1639.
Ce que montre Job raillé par sa femme n’est
donc pas seulement le temps biblique,
c’est celui du maître lui-même et de tout
un peuple aux prises avec la catastrophe.
La toile, en apparence austère, devient dès
lors un miroir tendu au spectateur : que
faire lorsque tout est perdu ?
DE L’EFFACEMENT AU RETOUR
A l’image de ses œuvres, la mort de
Georges de La Tour, en 1652 à Lunéville,
n’a guère fait de bruit. À peine disparu, ses
toiles sont éparpillées, oubliées, attribuées
à d’autres, souvent à des Espagnols comme
Zurbarán, voire à des peintres du Nord. La
signature, rare et peu connue, ne parle plus
à personne, le goût a changé et les regards
se sont détournés. Le silence, dont il avait
fait sa peinture, l’enveloppe jusqu’au début
du XXe siècle, lorsque l’historien de l’art
allemand Hermann Voss (1884-1969) commence
à récolter les premiers indices : une
signature retrouvée, une présence plastique
singulière, une cohérence esthétique.
L’œuvre se reconstruit dès lors pièce par
pièce car, dans chaque tableau, l’artiste a
tracé une ligne vers l’essentiel : la lumière,
la nuit, la présence, et ce qui résiste, en
Visages lisses, gestes
retenus, décors
dépouillés, tout
est chez lui dans le
presque rien, en une
esthétique du silence
habité, posé, médité.
silence, au tumulte du monde. À l’heure
des images rapides et sans profondeur, ses
toiles continuent ainsi à dire combien la
lumière peut être lente, la foi muette, et
que la peinture, comme jadis, peut encore
servir à voir autrement. Un postulat qui
explique, sans doute, l’intérêt croissant du
marché. Ainsi, la vente record (4,3 millions
d’euros), le 8 décembre 2020, d’une Fillette
au brasier de la main du maître, par la
maison Lempertz de Cologne, achevait
son retour en grâce. Une reconnaissance
financière qui, loin de trahir son austérité
spirituelle, en souligne paradoxalement
toute la force intemporelle.
VISITER
Georges de La Tour (1593-1652)
Musée Jacquemart-André
Paris
du 11-09 au 25-01-2026
ww.musee-jacquemart-andre.com
LIRE
Jean-Pierre Cuzin, Georges de La Tour,
Citadelles & Mazenod, Paris, 2021,
ISBN 978-2-85088-855-7, 199 €
Georges de La Tour, entre ombre et lumière,
Hazan, Paris, 2025, ISBN 978-2-75411-723-4,
39 €
51
Le retour
du Grand Tour
Le goût du voyage et la passion de la collection furent les moteurs
du Grand Tour, ce périple culturel européen entrepris par de jeunes
aristocrates, principalement britanniques, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.
Cette tradition a permis de constituer des collections énormes conservées
dans des maisons de campagne. Cet automne, le Mauritshuis de La Haye
expose des pièces provenant de trois de ces ‘‘Treasure Houses’’.
TEXTE : BEN HERREMANS
Il fallait d’abord que la paix revienne, ce
qui fut le cas en 1648, date à laquelle
les Traités de Westphalie mirent fin à
la Guerre de Trente Ans entre la France
et le Saint Empire Romain Germanique.
Cette même année, l'Espagne et les Sept
Provinces Unies mettaient, elles aussi, fin
à leur Guerre de Quatre-Vingts Ans par la
Paix de Münster. Résultat : l’Europe redevenait
une région plus sûre. Selon l’Oxford
English Dictionary, le terme de ‘‘Grand Tour’’
Claude Gellée, dit le Lorrain, Vue d’un port maritime et d’un amphithéâtre, ca. 1652. © Holkham Hall / Courtesy Comte de Leicester et les administrateurs du domaine de Holkham
52
apparaît, pour la première fois, dans The
Voyage of Italy, écrit par le prêtre catholique
Richard Lassels (ca. 1603-1668), publié à
titre posthume en 1670. Pour lui, les voyageurs
devaient se perfectionner dans les
domaines intellectuel, social, éthique et
politique. En gros, le Grand Tour était un
très long voyage culturel en Europe, avec
l’Italie comme destination principale. Entre
les XVIe et XIXe siècles, il fut entrepris
traditionnellement par de jeunes hommes
(principalement britanniques) issus de
familles aisées. « Pour se préparer à leur rôle
dans la société, ils devaient d’abord découvrir
le monde, cultiver les bonnes manières
et développer le bon goût », explique
Ariane van Suchtelen, conservatrice au
Mauritshuis. Mais aussi grandir et gagner
en maturité. « Ils voyageaient avec toute
une compagnie : serviteurs, professeurs
privés... Ces jeunes étaient encadrés par un
tuteur, également appelé ‘‘bear leader’’, un
‘‘dompteur d’ours’’ chargé de garder sous
contrôle cette jeune énergie débordante. »
Avec l’évolution des moyens de transport,
de la calèche au bateau et au train, le Grand
Tour s’est ensuite transformé en modèle de
voyage plus démocratique, plus facile, plus
sûr et plus international.
SIGNE DE CIVILISATION
Si Thomas Coryat, auteur du livre de
voyage Coryat’s Crudities (1611), joua
bien un rôle de pionnier, c’est probablement
Thomas Howard qui entreprit le
premier Grand Tour, même s’il ne portait
pas encore ce nom. Quatorzième comte
d'Arundel, surnommé ‘‘The Collector
Earl’’, il a voyagé en Italie avec sa femme
et ses enfants en 1613-1614 et demandé à
Inigo Jones, qui n’était pas encore établi en
tant qu’architecte mais déjà réputé pour
ses voyages, d’être son ‘‘cicerone’’ (guide).
Ensemble, ils ont créé un précédent, car
dès 1648, le Grand Tour faisait quasiment
partie intégrante de l’éducation de tout
gentleman anglais. Ce voyage pouvait
durer de quelques mois à parfois plusieurs
années. L’itinéraire était variable :
les voyageurs partaient généralement de
Douvres, d’où ils traversaient la Manche et
accostaient à Ostende, Calais ou Le Havre.
Paris était une étape privilégiée : les jeunes
aristocrates y apprenaient le français, la
danse, l’escrime et l’équitation. Ensuite, ils
prenaient souvent la direction de Genève
ou Lausanne, après quoi les attendait le
difficile passage des Alpes. L’Italie était la
destination finale. En général, le voyage se
Joseph Nollekens, Tête de Méduse, d’après la Méduse Rondanini. © Burghley House
Paris était une étape privilégiée : les jeunes
aristocrates y apprenaient le français, la
danse, l’escrime et l’équitation. Ils prenaient
souvent ensuite la direction de Genève ou
de Lausanne et des Alpes.
terminait à Rome, en passant éventuellement
par Milan, Turin, Florence, Bologne,
Pise, Padoue et/ou Venise. Les voyageurs
qui descendaient jusqu’à Naples visitaient
évidemment Pompéi et Herculanum. Dans
ce cas, ce voyage initiatique comprenait
aussi une excursion à pied sur le Vésuve.
Le retour se faisait souvent via Innsbruck,
Vienne, Heidelberg, Dresde, Berlin,
Potsdam, et parfois aussi les Flandres et
les Pays-Bas. Si la paix a facilité le Grand
Tour, la guerre, en revanche, le mit à l’arrêt.
Lorsque les guerres napoléoniennes
éclatèrent au tournant du XIXe siècle, les
voyages touristiques en Europe devinrent
bien trop dangereux.
TOURISME CULTUREL
La chasse aux souvenirs faisait partie
intégrante du Grand Tour : les voyageurs
rentraient chez eux avec des caisses remplies
de livres, de peintures, de sculptures,
d’autels, de fontaines, d’instruments scientifiques
et d’objets culturels, des tabatières
aux presse-papiers, qu’ils exposaient dans
leurs demeures. « Ils étaient complètement
pris par la fièvre de la collection, achetant
presque tout », raconte Ariane van Suchtelen.
« C’est ainsi que sont nées toutes ces
collections conservées dans les maisons de
campagne. » Un modèle économique s’est
également greffé sur ce tourisme culturel
avant la lettre. « Les populations en tiraient
53
’Ik schilderde al
zo’n twintig jaar en
verkocht niets. Ik zei
tegen mezelf dat als
ik zo doorging, ik zou
verzuipen’
JOHN BALDESSARI
Pietro Fabris, Éruption du Vésuve, 1767. © Burghley House
Anonyme, Tête de la déesse Rome montée sur
un buste post-antique, 130-140 apr. J.-C. (tête),
ajouts du XVIIIe siècle. © Courtesy Comte de
Leicester et les administrateurs du domaine
Holkham
La chasse aux
souvenirs faisait partie
intégrante du Grand
Tour. Ses voyageurs
étaient pris d’une
frénésie de collection.
des revenus substantiels », explique Ariane
van Suchtelen. « Elles pouvaient établir les
bons contacts sur place, fournir les bonnes
introductions. Ce qui fut le cas de William
Hamilton, ambassadeur britannique auprès
du roi de Naples et de Sicile de 1764 à 1800.
Il était géologue et collectionneur d’art. Le
British Museum de Londres lui doit une
partie importante de sa collection d’art
grec, étrusque et romain. Les voyageurs
qui visitaient Naples faisaient l’ascension
du Vésuve, sous la houlette de William
Hamilton, spécialiste de ce volcan ». La
demande d’antiquités, durant le Grand Tour,
a conduit au développement des premières
formes d’infrastructures touristiques autour
des ruines et des sites archéologiques. Les
artistes et commerçants locaux faisaient
également de bonnes affaires. Ariane van
Suchtelen : « Thomas Jenkins était une
figure bien connue à Rome, un marchand
d’art et d’antiquités, mais il avait une réputation
douteuse : les prix montaient en
flèche dès qu’il s’agissait d’un voyageur du
Grand Tour ». Les portraits de voyageurs
dans un décor continental étaient incontournables.
Ils contribuaient à son statut
mondain, solennel et influent. Des artistes
ont ainsi bâti leur carrière sur le Grand Tour,
comme Carlo Maratti, le portraitiste Pompeo
Batoni, ainsi que les vedutisti (peintres
de paysages et de vues urbaines) comme
Canaletto, Panini et Guardi. Les voyageurs
les moins nantis pouvaient se procurer un
album de gravures de Piranèse…
EMULATIONS
Rentrés chez eux, les voyageurs ne manquaient
pas de faire le récit détaillé de leurs
aventures durant le Grand Tour. « Non pas
qu’ils aient tous écrit des livres sur le sujet,
bien qu’il y ait quelques guides de voyage en
circulation », précise Ariane van Suchtelen.
« Thomas Coke, de Holkham Hall, avait emmené
avec lui une série de serviteurs, dont
un qui notait précisément ses dépenses
dans un livre de caisse. Des plus petites aux
plus grandes : des œuvres d’art aux livres en
passant par les chocolats achetés en cours
de route. Le duc de Bedford, de Woburn
Abbey, notait tout dans un petit carnet qui
a été conservé. Au dos des tableaux de Burghley
House, on trouve parfois des notes:
quand l’objet a été acheté, qui en a fait
don, etc. C’est ainsi que beaucoup d’informations
nous sont parvenues. » Ceux qui
avaient fait le Grand Tour en retiraient un
certain prestige, observe-t-elle. Pourtant,
54
« Ces jeunes étaient
encadrés par un
tuteur, également
appelé ‘‘bear leader’’,
ou ‘‘dompteur d’ours’’,
destiné à garder sous
contrôle cette jeune
énergie débordante »
ARIANE VAN SUCHTELEN
Conservatrice au Mauritshuis
outre de l’admiration, ces jeunes milordi
récoltaient aussi des critiques dans leur
pays. Certains considéraient le Grand Tour
comme peu aventureux d’un point de vue
artistique, mais plutôt un retour aux vieux
concepts, sans aucune originalité. « C’est
du Grand Tour qu’a émergé le néoclassicisme
», répond Ariane van Suchtelen. « Le
néo-palladianisme en architecture était
vraiment nouveau en Angleterre. Si Andrea
Palladio (1508-1580) s’est inspiré de l’architecture
classique, son style y a vraiment
caractérisé le XVIIIe siècle. En Angleterre, le
palladianisme a percé grâce à des architectes
comme Inigo Jones et William Kent.
De nombreuses demeures de campagne
anglaises ont été construites dans ce style. »
CAPSULES TEMPORELLES
Les Treasure Houses of England constituent
un consortium patrimonial qui regroupe dix
demeures de campagne privées et les promeut
en tant que destinations touristiques :
Beaulieu Palace House, Hampshire (baron
Montagu de Beaulieu), Blenheim Palace,
Oxfordshire (duc de Marlborough), Burghley
House, Cambridgeshire (marquis d’Exeter),
Castle Howard, North Yorkshire (comte de
Carlisle), Chatsworth House, Derbyshire
(duc de Devonshire), Harewood House,
West Yorkshire (comte de Harewood),
Hatfield House, Hertfordshire (marquis de
Salisbury), Holkham Hall, Norfolk (comte
de Leicester), Leeds Castle, Kent (lady Olive
Baillie) et Woburn Abbey, Bedfordshire (duc
de Bedford). Le Mauritshuis présente une
sélection de collections provenant de trois
d’entre elles : Burghley House, Holkham Hall
et Woburn Abbey. Ariane van Suchtelen :
« Elles ont été magnifiquement conservées
et sont comme des capsules temporelles.
L’histoire qui les accompagne parle des
voyages de l’époque, de leur lenteur et de
tout le temps et l’argent nécessaires pour
les accomplir. Et aussi de la frénésie de
collection des voyageurs, des œuvres d'art
qu’ils achetaient pour les ramener chez eux.
Sur les portraits typiques du Grand Tour, de
nombreux détails font référence aux lieux
visités. Une façon de montrer qu’on avait fait
le voyage. »
VISITER
The Grand Tour – Direction l’Italie
du 18-09 au 04-01-2026
Mauritshuis, La Haye
www.mauritshuis.nl
‘Ik heb een hekel aan
categorieën. Waarom niet
schilderen op een foto?
Je krijgt dan een hybride
die noch schilderij, noch foto
is. Maar het blijft kunst’
JOHN BALDESSARI
Canaletto, La place Saint-Marc à Venise vue vers l’ouest, ca. 1730-1740. Woburn Abbey.
55
Fra Angelico
Foi et Renaissance
L’Annonciation, 1433-1434, détrempe sur bois, 175 x 180 cm. Cortone, musée Diocésain. © Museo diocesano di Cortona
56
L’oeuvre révèle l’artiste
Le nom par lequel il est célébré
depuis des siècles ne lui a été
attribué qu'après sa mort.
Cependant, au cours de son
existence, l'art de Frère Jean, alias
Fra Angelico, fut avant tout apprécié
pour sa grâce et sa nouveauté,
alors qu'elle résultait surtout d'un
mélange entre le didactisme
du Gothique et les inventions
proposées par la Renaissance.
Peut-être que seul un ange pouvait
atteindre ce sublime équilibre ?
TEXTE : ANNE HUSTACHE
Simple de prime abord, la scène
s’avère d’une incroyable complexité
: l’archange Gabriel annonce
à Marie qu’elle sera enceinte, selon la
volonté divine, et qu’elle portera le Christ
dans ses entrailles, sans être passée par
l’acte de chair. Voici le mystère de l’Incarnation,
une des thématiques les plus
difficiles à exprimer et pourtant parmi les
plus exploitées dans l’art chrétien. Au-delà
de la séduction esthétique du tableau,
sa conception globale, et jusque dans
les détails, tend avant tout à expliquer la
scène, à faire ressentir la geste divine qui
s’y déroule. Ainsi, les deux personnages
se trouvent sous un portique ouvert par
trois arcades du côté gauche et également
trois du côté droit et sur le mur du fond :
ce nombre de trois renvoie à la Trinité qui
réunit Dieu le père, son fils le Christ et le
Saint Esprit, et qui s’incarne dans l’Annonciation.
La colonne séparant l’archange
de Marie constitue l’un des nombreux
symboles du Christ. Tel un relief sculpté
en tondo sur le portique, le buste de
Dieu se penche vers Marie, tandis qu’une
colombe nimbée, voletant au-dessus de la
jeune fille, renforce le caractère sacré de
la révélation. Une chambre s’ouvre sous
ce portique, qui contient un lit placé au
centre géométrique de l’œuvre, doté d’une
courtine dont le rouge renvoie au sang de
la Vierge qui va nourrir et faire grandir son
fils en son sein. Cette pièce évoque donc
le mystère du corps de la Vierge. Enfin, la
perspective est mise en place de manière
totalement originale : le point de fuite
n’est pas placé au centre mais déporté vers
la gauche du tableau, soit sous la scène
représentant Adam et Eve expulsés du
Paradis, le Christ étant venu sur Terre pour
racheter leur péché. Cette perspective
illustre bien combien les deux scènes sont
intimement liées, l’une étant la conséquence
de l’autre.
CONFLUENCE
Né à la fin du XIVe siècle à Vicchio, Guido
di Pietro entre, vers 1417, à Fiesole, dans
l’ordre des Dominicains où il reçoit le titre
de Frère Jean. De son enfance, on ne sait
actuellement quasi rien. Moine, il s’exerce
d’abord à l’enluminure et, s’il assumera
tout au long de sa vie certaines fonctions
Fra Angelico était
remarquablement
informé de
l’évolution de
la peinture, de
l’invention de la
perspective, de la
redécouverte des
Antiques.
liées à la prêtrise, il deviendra surtout
l’un des peintres les plus célèbres de son
temps. Au couvent cependant, il se lie avec
le prieur, Antonino Pierozzi, qui devint
par la suite archevêque de Florence avant
d’être canonisé sous le nom de saint Antonin.
Vers 1438, il déménage avec ses frères
Dominicains à Florence, au couvent San
Marco où Pierozzi est devenu prieur, où il
réalisera des fresques remarquables dont
une nouvelle Annonciation (Fra Angelico
peindra une quinzaine de fois le sujet).
Vers 1445, il répond à l’appel du pape
Eugène IV et travaille quelques années à
Rome avant de se rendre à Orvieto, puis
de devenir prieur à Fiesole, de 1450 à
1452. Mais c’est à Rome qu’il décède en
1455. Fréquentant tout au long de sa vie
les mécènes, comme Côme de Médicis
au couvent San Marco, les artistes et les
premiers chefs d’œuvres de la Renaissance,
Fra Angelico était remarquablement informé
de l’évolution de la peinture, de l’invention
de la perspective, de la redécouverte
des Antiques. Toutefois, son premier
maître, Lorenzo Monaco (1370-1425) lui a
d’abord transmis les joliesses du Gothique
international, dont il ne se défit que peu à
peu, intégrant par exemple la perspective
et les motifs empruntés à l’Antiquité. Mais
ce qu’il souhaite avant tout, c’est assujettir
ces nouveaux outils à ses propres desiderata,
comme en témoigne la Crucifixion
de Cortone. Fra Angelico se trouve ainsi à
la confluence de deux époques, achevant
glorieusement l’une en embrassant résolument
l’autre.
LA PEINTURE POUR PRÊCHE
Probablement marqué par Antonin de Florence,
qui prônait la charité et la piété et
fut à l’origine d’un courant rénovateur de
l’ordre des Dominicains, Fra Angelico réalisa
une œuvre avant tout porteuse de sens.
Pour habiller ses messages, il a recours
aux plus délicates séductions, comme ces
figures gracieuses et ces accords exquis
de bleu et d’or qui caractérisent le Couronnement
de la Vierge (1434-35), ou le
Retable de San Marco. Mais, ces choix sont
toujours soumis à une volonté didactique
et le peintre n’oublie pas de conférer à la
lumière un pouvoir transcendantal. Et
puis parfois, surtout dans ses fresques, il
abandonne toute fioriture pour concentrer
le regard sur la scène elle-même, comme
s’il nous invitait à une méditation contemplative.
La grande Annonciation, peinte sur
une paroi du couvent San Marco, en est un
parfait exemple, auquel répond une même
fresque, remarquable d’intensité, qui
décore la cellule trois du dit couvent.
VISITER
Beato Angelico
du 26-09 au 25-01-2026
Palazzo Strozzi
Florence
www.palazzostrozzi.org
57
L’avis du conservateur
Werner Adriaenssens – #008
Des salles qui rouvrent
et osent la sélectivité
Comment redonner vie à un style à la fois subtil et
opulent ? Le conservateur Werner Adriaenssens,
spécialiste de l’Art nouveau et de l’Art déco belges,
nous guide dans les salles flambant neuves des
musées Art et Histoire. Il n’a pas opté pour une
présentation statique, mais pour une expérience
immersive. « Un musée ne doit pas être un
conservatoire de médiocrité », estime-t-il. Un point
de vue perceptible dans chaque vitrine.
Vue d’une partie des nouvelles salles Art nouveau et Art déco. © MRAH
© MRAH
heureusement, cette collection
ne fut présentée que de manière
sporadique et fragmentaire. En
1998, j’ai été chargé d’étudier et
d’enrichir les collections d’Art
nouveau et d’Art déco. Je l’ai fait
conformément à la politique
d’acquisition historique, avec une
attention particulière pour les
créations belges présentées lors
d’expositions de premier plan. Le
mécénat du Fonds Baillet Latour
a permis de lancer, en 2008, un
projet d’exposition permanente
dans des salles spacieuses. Dixsept
ans et de nombreux obstacles
plus tard, nous y sommes
enfin, ce qui nous rend particulièrement
heureux. »
Comment avez-vous effectué
la sélection ?
« Un musée ne doit pas être un
conservatoire de médiocrité. Ce
qui a toujours été mon point de
vue. À une époque où l’espace
et les ressources sont rares, il
faut oser sélectionner les chefsd’œuvre,
remarquables sur un
plan artistique et pertinents sur
un plan historique. J’ai toujours
« La Belgique
a ouvert la voie
à l’Art nouveau
et a également
produit des
créations
exceptionnelles
dans le domaine
de l’Art déco »
WERNER ADRIAENSSENS
COLLECT : Quel fut le point de
départ à cette présentation ?
« Cette exposition permanente
trouve son origine dans un Arrêté
Royal de 1887 qui stipulait que les
musées royaux d’Art et d’Histoire
devaient constituer une collection
d’arts décoratifs contemporains.
Plus tard, on a appelé
cela l’Art nouveau. L’objectif
était de compléter la collection
existante de meubles historiques,
retables, tapisseries et
autres ustensiles de luxe par des
créations contemporaines. Les
premiers achats datent de 1894 et
ont été effectués principalement
lors des expositions du groupe
bruxellois La Libre Esthétique et
des Expositions universelles. Ce
processus s’est arrêté vers 1900,
mais avec l’Exposition internationale
des Arts décoratifs et
industriels modernes de Paris
en 1925, la collection Art déco a
bénéficié d’un nouvel élan. Lors
de cette exposition, à laquelle
le style décoratif de l’entredeux-guerres
doit son nom, de
nombreuses œuvres d’art furent
acquises pour le musée. Malsuivi
cette voie. Notre budget
d’achat étant très limité, je me
suis concentré exclusivement
sur l’Art nouveau et l’Art déco
belges. Ce qui est tout sauf une
limitation : la Belgique a ouvert la
voie à l’Art nouveau et également
produit des créations exceptionnelles
dans le domaine de l’Art
déco. Grâce à nos ressources
propores, à notre association
58
d’amis et au soutien de la Fondation
Roi Baudouin, ce projet
est devenu réalité et les visiteurs
profitent d’une vue d’ensemble
unique de ce que la Belgique a
produit de mieux dans les deux
styles. Une chose dont notre pays
peut, à juste titre, être fier. »
Quelle œuvre ou quel moment
de la présentation vous semble
au cœur de cette histoire ?
« Il est difficile de faire un choix
parmi tant de chefs-d’œuvre,
mais en termes d’espace et
d’impact, l’un d’eux se distingue :
le jardin d’hiver reconstitué de la
Maison Cousin, une réalisation
de Victor Horta datant de 1900.
Cette impressionnante création
architecturale – réalisée avec de
l’acier, des vitraux, du marbre,
des boiseries et des mosaïques
– nous donne à voir un Horta
à l’apogée de son talent. Je
remercie tout particulièrement
les bailleurs de fonds privés qui
ont rendu possible ce travail titanesque,
notamment la Fondation
Total Energies et Barbara Van der
Wee Architects. L’ensemble des
salles suit un parcours logique,
plus ou moins chronologique,
qui s’articule autour de treize
thèmes, déterminés en fonction
de l’importance des créateurs,
des événements au cours
desquels leurs œuvres ont été
exposées ou des tendances auxquelles
ils se sont ralliés. Nous
proposons également un aperçu
du contexte social dans lequel
s’ancre cet art. »
Comment percevez-vous votre
rôle de conservateur ? Êtesvous
un guide, un conteur,
autre chose ?
« Les objets constituent le point
de départ de l’histoire : où ont-ils
été fabriqués, qui les a commandés
et où ont-ils été exposés :
dans des salons, lors d’expositions
ou dans des maisons privées
? Nous établissons ainsi des
liens avec des intérieurs bruxellois
et l’étroite collaboration entre
les artistes et leurs clients. Des
textes courts et accessibles, de
différents niveaux, guident le
visiteur. J’ai délibérément opté
pour une scénographie aérée et
« Le jardin d’hiver de la Maison
Cousin, reconstitué en 1900,
réalisé avec de l’acier, des vitraux,
du marbre, des boiseries et des
mosaïques, nous donne à voir un
Horta à l’apogée de son talent »
WERNER ADRIAENSSENS
sobre, avec des vitrines et des
socles indépendants, permettant
aux pièces de respirer et de se
concentrer sur les œuvres. De
cette manière, celles qui sont accrochées
au mur font également
partie intégrante de l’histoire. »
Qu’espérez-vous que les visiteurs
retiennent de leur visite
de ces nouvelles salles ?
« J’espère que nos visiteurs seront
impressionnés par le génie
artistique qui a fleuri en Belgique
pendant plus de cinquante ans.
La qualité exceptionnelle et la
grande diversité des œuvres
témoignent d’un engagement
en faveur de l’excellence et de
la forte expression personnelle
de nos créateurs et artistes. Par
cette présentation, nous rendons
hommage à des personnalités
telles que Victor Horta, Paul
Hankar, Henry Van de Velde,
Oscar Van de Voorde, Philippe
et Marcel Wolfers, Albert Van
Huffel, la cristallerie du Val-
Saint-Lambert, l’atelier de tapis
d’Elisabeth De Saedeleer, et bien
d’autres encore. »
Si vous pouviez choisir une
œuvre à emporter, quelle
serait-elle ?
« J’ai une admiration particulière
pour la paire de chandeliers
conçue par Henry Van de Velde
(1863-1957) entre 1898 et 1899,
acquise par le musée en 1900.
Pour moi, ils incarnent l’essence
même du design contemporain.
Henry Van de Velde a réussi à
combiner, de façon magistrale,
la fonction et l’esthétique dans
un style Art nouveau élégant,
totalement dépourvu de motifs
floraux. Seuls les lignes abstraites,
les volumes et les vides
parlent. Il a travaillé longtemps
et intensément sur ce concept,
dans une quête de perfection, et
y est parvenu sans aucun doute.
Henry Van de Velde reste l’un des
plus grands créateurs belges de
tous les temps et je ne suis pas le
seul à le penser. »
Musées Art et Histoire
Bruxelles
www.artandhistory.museum
Henry Van de Velde, paire de chandeliers, ca. 1898-1899, métal argenté, H. 58,5 cm. Achat en 1900. Inv. 6868-6869. © MRAH
59
Sélection Musées
Un village idéal
du 27-09 au 04-01-2026
BPS22
Charleroi
www.bps22.be
Mémoires contrastées
du 28-09 au 14-12
Z33
Hasselt
www.z33.be
Depuis une trentaine d’années,
le Centre d’art brut et
contemporain La S Grand
Atelier a développé des
projets inédits de résidence
en cocréation, s’imposant
comme un lieu d’échange
où, dans des ateliers divers,
allant du dessin à la danse
en passant par la narration
graphique, les talents
s’épanouissent librement.
Les frontières entre handicap
et non handicap s’y
évanouissent, les barrières
entre les mondes de l’art
s’y déconstruisent. Le
BPS22 ouvre ses portes à
ces artistes pour une exposition
titrée Novê Salm,
mot renvoyant à Vielsam
où le centre est situé et au
folklore ardennais. Novê
Salm convoque l’image
d’un village idéal, pensé du
point de vue des artistes
de la ‘‘S’’ (porteurs d’une
déficience mentale) et des
artistes invités en résidence, un village où le collectif est à l’œuvre, où n’entrent ni
les conventions, ni les normes de performance et de perfection. (ah)
Marcel Schmitz, Sans titre, 2021, collage scotchs sur papier. © La S Grand Atelier
Après sa participation remarquée à Art Brussels
en avril dernier, Mounir Eddib (1995) fait l’objet
d’une première monographie insitutionnelle.
Le peintre et artiste multimedia est né à Genk
dans un quartier populaire, où son grand-père
était mineur, émigré des régions frontalières
du Sahara occidental. Cette mémoire, mêlée
de traditions diverses entretenues dans un
contexte social particulier, ont façonné son art
autobiographique : il s’inspire des questions de
migration et d’appartenance, de la brutalité des
paysages post-industriels et du potentiel transformateur
de la cosmologie, des rituels et de la
magie autochtones sahraouies. Formé comme
technicien frigoriste, il s’initie à l’art en autodidacte,
influencé par le street art. Il est aussi
fortement engagé dans des associations visant à
la sensibilisation des jeunes. (ah)
Mounir Eddib, Birch Spirit, 2024, huile sur toile.
© de l’artiste
Les imaginaires fin-de-siècle
du 29-08 au 19-04-2026
Maison Hannon
Bruxelles
www.maisonhannon.be
Alexandre Graverol, Illustration pour Alladine
et Palomides de Maurice Maeterlinck, 1894.
Collection Atelier Symboliste. © Maison
Hannon / photo : Silvia Cappellari
Edouard et Marie Hannon furent de grands amateurs de l’art qui leur était contemporain, comme
en témoigne leur élégante maison bruxelloise de style Art nouveau dont l’impressionnante
fresque ornant la cage d’escalier est une œuvre d’un symbolisme resplendissant, réalisée par Paul
Baudouin. Cette exposition, consacrée au symbolisme belge, trouve donc un écrin particulièrement
choisi dans ce lieu magique. Le parcours a été pensé comme une déambulation au cœur des
imaginaires fin-de-siècle, qui veut ouvrir une réflexion plus large sur le style, en explorant ses multiples
ramifications – esthétiques, philosophiques, sociales et spirituelles. Parmi les artistes dont les
œuvres sont présentées se trouvent Victor Rousseau, Émile Gallé, Fernand Khnopff, Jean Delville,
Jeanne de Tallenay, Charles van der Stappen, George Minne, Alexandre Graverol ou encore Jef
Lambeaux. (ah)
60
Le plus parisien des Américains
du 23-09 au 11-01-2026
Musée d’Orsay
Paris
www.musee-orsay.fr
Les marginalisés du
Modernisme
du 20-09 au 15-02-2026
K20
Dusseldorf
www.kunstsammlung.de
Cette période fut la plus décisive
de sa carrière : entre son arrivée
à Paris, en 1874, pour étudier
avec Carolus-Duran et son
installation à Londres dix ans
plus tard, le peintre américain
John Singer Sargent (1856-1925)
a construit le style qui le rendra
célèbre internationalement,
surtout en matière de portrait.
Cette exposition montre comment
le jeune artiste, tout en
nouant des liens avec d’autres
expatriés américains, s’intègre
facilement dans la société
française, développant des liens
d’amitié avec des collectionneurs,
des écrivains et, bien
sûr, d’autres artistes. Il connut à
Paris ses premières reconnaissances
et y produisit quelques
chefs-d’œuvre, dont le fameux
Portrait de Madame X (madame
Pierre Gautreau) qui provoqua
un véritable scandale poussant
l’artiste à quitter la Ville Lumière.
Cette toile est donc au centre
de l’accrochage qui comporte
d’autres nombreuses œuvres
(comme le Portrait de Samuel-
Jean Pozzi) qui font découvrir la
diversité de son talent. (ah)
John Singer Sargent, Madame X (madame Pierre Gautreau), ca. 1883-1884, huile sur toile,
208,6 x 109,9 cm. New-York, The Metropolitan Museum of Art, Fonds Arthur Hoppock Hearn, 1916,
inv. 16.53. 6 mudal. © The Metropolitan Museum of Art, Dist. GrandPalaisRmn / image of the MMA
Cette exposition est la première à montrer combien
la contribution des artistes queer au modernisme
a été importante car novatrice. Or, elle est aussi
restée longtemps sous-estimée. Pourtant, de par
leur volonté d’exprimer le désir, l’expérience individuelle,
les modes d’expression personnelles sans
se soumettre aux diktats qu’imposait la société au
genre et à la sexualité, ils ont ouvert de nouvelles
voies. Comme le parcours le démontre, beaucoup
de ces artistes ont été marginalisés dans l’historiographie
dominante et d’autres ont été déclarés
‘‘antimodernes’’. L’ensemble permet donc non
seulement de les découvrir mais aussi d’élargir et
de compléter une vision traditionnelle du modernisme.
Les œuvres proviennent tant de l’Europe
de l’Est et de l’Ouest que d’Amérique du Nord et
d’Amérique latine. (ah)
Anton Prinner, Double personnage, 1937, bois, 63 x 30 x 18 cm.
Collection Kálmán Makláry, Budapest.
Une féministe des origines
du 26-09 à février 2026
MUDAM
Luxembourg
www.mudam.lu
Cette rétrospective est la première à être consacrée en Europe à Eleanor Antin (1935), dont le
travail est dominé par la question de l’identité féminine et du rôle des femmes dans la société.
Artiste conceptuelle américaine, elle affirme : « Je suis une féministe passionnée et une artiste
féministe, mais je suis aussi une artiste conceptuelle, une artiste de la performance, une artiste
de la vidéo. (…) Rappelez-vous, c’était l’époque où nous étions en train d’inventer le nouveau
monde de l’art, en le libérant des catégories standardisées de la peinture et de la sculpture.
Et les artistes féministes étaient en première ligne. » L’exposition débute par les premières
interventions conceptuelles des années 1960 , suivies des années 1970-1980, au cours desquelles
elle incarnait des identités multiples, et puis des années 1990 quand elle mit en scène différents
‘‘moments historiques’’, liés notamment à l’histoire juive, en résonance avec ses propres racines.
Ses récentes séries photographiques complètent l’ensemble. (ah)
Eleanor Antin, The King of Solana Beach Antin, 1974–1975. © de l’artiste / Courtesy Richard Saltoun
61
Sélection Musées
Accentuer la couleur
du 20-09 au 18-01-2026
Royal Academy orf Arts
Londres
www.royalacademy.org.uk
Certains événements
servent de détonateur,
voire de déclencheur,
dans un parcours
artistique. Pour Kerry
James Marshall (1955),
les émeutes raciales
de 1985 à Los Angeles
eurent même un effet
initiatique, parce que
cette découverte, dès
l’âge de dix ans, des
violences liées à la ségrégation
déterminent
d’emblée son engagement
dans la défense
de la culture afro-américaine.
Son travail artistique,
pluridisciplinaire,
questionne l’ambiguïté
qui entoure la représentation
des afro-américains
dans l’imaginaire
de l’art américain. Ainsi,
cette absence/présence
de la personne noire dans la société est pointée dans ses toiles par l’accentuation de la
‘‘noirceur’’ de la peau, jusqu’à l’effacement de la figure. En outre, comme le démontre
cette exposition, le peintre unit sciemment tradition occidentale (par la touche, les
jeux de perspective, la figuration, ...) et tradition africaine (entre autre, par l’emploi de
couleurs rutilantes) en des compositions de grands formats qui saisissent aussi par leur
composition et leurs thématiques. (ah)
Kerry James Marshall, Vignette #13, 2008, acrylique sur PVC, 182,9 x 152,4 cm. Susan Manilow Collection.
© de l’artiste / Courtesy Jack Shainman Gallery, New York
Une Passion néoimpressionniste
du 13-09 au 08-02-2026
National Gallery
Londres
www.nationalgallery.org.uk
Afin de célébrer sa réouverture, après deux
ans de travaux, la Sainsbury Wing, l’aile
dédiée aux expositions temporaires de la
National Gallery, concocte une grande exposition
consacrée au néo-impressionnisme en
invitant l’une des collections majeures dans
le domaine, celle d’Hélène Kröller-Müller. La
mécène, à l’origine du musée qui porte son
nom à Otterlo, est avant tout connue pour
ses choix en matière d’art de la première
moitié du XXe siècle, mais elle débuta sa
collection par l’art ancien, puis s’initia aux
nouvelles tendances, se passionnant entre
autres pour le néo-impressionnisme. L’un
des chefs-d’œuvre de Georges Seurat, Le
Chahut figure d’ailleurs parmi les ‘‘clous’’ du
parcours. Outre les figures tutélaires comme
Seurat et Signac, celui-ci comprend aussi
de nombreux artistes belges comme Théo
Van Rysselberghe et Henry Van de Velde, et
d’artistes néerlandais comme Jan Toorop.
(ah)
Théo Van Rysselberghe, Per-Kiridy à marée haute,
1889, huile sur toile. Collection Kröller-Muller, Otterlo,
Pays-Bas. © photo : Rik Klein Gotink
Nature, théosophie et occultisme
du 04-09 au 18-01-2026
Leopold Museum
Vienne
www.leopoldmuseum.org
La Vienne fin-de-siècle livre divers courants artistiques majeurs dans différents domaines :
citons, entre autres, la musique avec Wagner, les arts plastiques avec la Sécession et les Wiener
Werkstätte, la littérature avec August Strindberg. Cette exposition tisse entre ces diverses nouvelles
expressions un lien important, une mouvance sous-jacente : celle d’un retour à la nature. En
effet, cette période voit l’émergence de critiques envers le matérialisme de la société industrialisée,
qui suscitent le besoin d’un mode de vie nouveau, tourné vers la nature. Il ne s’agit pas de
l’admirer simplement comme les réalistes mais de mettre son corps et son âme en communion
avec elle. Certains seront végétariens et d’autres naturistes. Certains recherchent une élévation
en se basant sur des philosophies orientales tandis que d’autres veulent percer les forces parfois
occultes que contient la nature via la théosophie, l’ésotérisme ou l’occultisme. On y explore les
différentes facettes, fascinantes, de cette quête d’un “nouvel humain”. (ah)
Hugo Höppener, Prière légère, 1894. huile sur toile. Deutsches Historisches Museum Foundation, Berlin, Inv.
1990/2490. © bpk / Deutsches Historisches Museum / photo : Arne Psille
62
L’art des choses imprimées
du 26-09 au 25-05-2026
Museum Rietberg
Zurich
www.rietberg.ch
Maîtres à domicile
du 06-09 au 01-02-2026 Musée De Fundatie
Zwolle
www.museumdefundatie.nl
Au sein de la
vaste production
des estampes
japonaises, le
surimono occupe
une place
particulière car
il désigne un
genre précis
dans le domaine
de la gravure
sur bois. En
effet, signifiant
littéralement
“art des choses
imprimées”,
le surimono
naquit au XVIIe
siècle en tant
qu’estampes
commandées
par des sociétés
de poésie
pour illustrer le
poème gagnant
d’un concours
qu’elles organisaient.
Ces estampes, qui mêlent poésie, esprit et douceur du trait, constituent des
œuvres d’art raffinées, offertes ou échangées lors d’une occasion spéciale, comme les
fêtes de Nouvel An. Edités à l’origine en tirages réduits, puis se développant pour ces
fêtes spéciales, l’usage de surimono se multiplia encore pour satisfaire à d’autres occasions
: les ouvertures de magasins, les anniversaires, les représentations théâtrales ou
les journées commémorant les défunts. Cette exposition éclaire les différents types de
surimono et en montre la richesse du vocabulaire visuel ainsi que les modes d’expression
et techniques d’impression. (ah)
Le vieux Kintoki et un petit démon avec une serviette en forme de serpent, Totoya Hokkei, Japon,
époque Edo, 1833, surimono, couleurs sur papier, don de Gisela Müller et Erich Gross. © Museum
Rietberg / photo : Rainer Wolfsberger
Dans cette exposition, les liens familiaux
et autres influences artistiques mutuelles
occupent une place centrale. Plus de cent
œuvres montrent comment Gerard Ter Borch
et ses enfants Gesina, Gerard Jr, Harmen,
Anna et Moses, se sont influencés et inspirés
mutuellement. Des dessins et peintures
rarement réunis, issus des plus grandes
collections, illustrent un dialogue mutuel en
termes de style, de technique et de sujet.
Des portraits intimes aux études de chevaux
et paysages hivernaux, cette exposition jette
un nouvel éclairage sur une histoire familiale
fascinante.
Moses ter Borch, Jeune homme debout, 1660 ou plus
tard. Collection Fondation Custodia, Paris.
Les explorations de Man Ray
du 14-09 au 01-02-2026
The Metropolitan
Museum of Art
New York
www.metmuseum.org
Man Ray. Rayographie, 1922, tirage gélatino-argentique,
24,1 × 17,8 cm. Collection particulière. Photographie de Ben
Blackwell. © Man Ray 2015 Trust / Artists Rights Society (ARS),
NY / ADAGP, Paris 2025
Titrée d’après une phrase de Tristan Tzara à propos de ces œuvres, l’exposition Quand
les objets rêvent fait le point sur les fameux ‘‘rayographes’’ (ou rayogrammes) inventés
par le génial Man Ray (1890-1976), au cours de l’hiver 1921. L’artiste américain explore
alors diverses techniques pour réaliser des photographies sans utiliser un appareil :
plaçant des objets quelconques sur une feuille de papier sensible, il les expose à une
forte lumière. L’effet est étonnant : les objets perdent leurs formes reconnaissables, les
contours se dissolvent ou se raffermissent, la lumière se fait captivante, mystérieuse.
Cette exposition veut replacer cette aventure exploratoire dans le contexte de l’œuvre
générale que Man Ray menait au cours des années 1910 et 1920. Pluridisciplinaire,
goûtant la peinture autant que la photo, Man Ray fut un infatigable expérimentateur,
s’intégrant spontanément aux milieux avant-gardistes de l’époque, soit aux Dadaïstes
et ensuite aux Surréalistes. (ah)
63
Agenda Musées
Ruud van Empel, World#19, 2006. © de l’artiste. Courtesy Musée de la
Photographie, Charleroi
△ Özgür Kar. Malaise
/ Panamarenko. Reis
naar de sterren / The
King Kong: Between
Cinephilia and Activisme
till 07-09
△ The Geopolitics
of Infrastructure.
Contemporary
Perspectives
till 21-09
Middelheimmuseum
△ Sammy Baloji. The long
hand
till 31-12
MoMu
△ Collection presentation
04-09 till 31-12
△ GIRLS
27-09 till 01-02-2026
△ Resolución
till 23-11
Museum Mayer van
den Bergh
△ Publiekslieveling.
Een intieme blik op
meesterwerken
till 12-09
Verbeke Foundation
△ Without Destination
till 02-11
Bouillon
△ Art Public 2025
till 21-09
△ Entre Paris et Bruxelles.
La période Art Déco du
couple Baucher-Feron
till 02-11
△ Skateboard
till 14-09
△ Looking Through
Objects: Women in
Contemporary Polish
Design
till 28-09
Fondation A
△ What’s the word?
Johannesburg!
11-09 till 21-12
Fondation
Boghossian
△ Fire
25-09 till 01-03-2026
△ Echoes of Art Deco
till 02-11
△ Regards intemporels
des pharaons à
aujourd’hui
till 07-09
Fondation CAB
△ Super Conceptual Pop
till 31-10
iMAL
△ The Cookery
18-09 till 21-09
△ Je suis verticale
(mais je voudrais être
horizontale)
till 21-09
Musée Horta
△ 100 motifs, (g)een
motief, all over
till 02-11
Musée Mode &
Dentelle
△ 40+ years of stijl
till 11-01-2026
Musées Art & Histoire
△ Youssef Swatt. Les
Silences que j’ai entendus
till 30-09
Museum voor
Moderne Religieuze
Kunst
△ Sketching For the
Basilica. Architect Albert
Van Huffel. Art Deco &
100 years of Arts and
Architecture
till 31-03-2026
Tour&Taxis
△ Sebastião Salgado.
Amazônia
till 11-11
WIELS
△ Réalisme Magique
till 28-09
Wittockiana
△ Les éditions Tandem.
Florilège Complice
till 21-09
△ Bruno Robbe.
Imprimeur et éditeur
till 25-09
Charleroi
Aalst
Netwerk Aalst
△ Tedere, triviale,
totemistische, tettertafels
/ Info-Angel: Atelier Kern
Rechteroever
till 24-09
Antwerpen
DIVA
△ 21ste Zilvertriënnale
till 30-09
Extra City
△ Larissa Sansour.
While We Count Our
Earthquakes
till 21-09
△ Periphery
till 31-12
FOMU
△ No longer not yet.
Katja Mater en FOMU-
Collectie
till 22-02-2026
△ These Branching
Moments / .TIFF 2025.
Emerging Belgian
Photography / OM/
MOTHER. Participatief
fotoproject uit Hebron
till 28-09
KMSKA
△ Baanbrekers van het
abstracte. De Stijl versus
kring Moderne Kunst
till 07-09
△ Visionair Verzameld.
Private verzamelingen
in dialoog met de Oude
Meesters
till 12-10
Kunsthal Extra City
△ While We Count Our
Earthquakes
till 21-09
△ Periphery
till 31-12
M HKA
△ De toestand is vloeibaar
till 03-01-2027
Brussels
Art et Marges
△ Aussi loin qu’ici
till 29-03-2026
Atelier34zero
△ De la fibre à la forme
till 30-10
BELvue! Museum
△ ART DECO
till 04-01-2026
Botanique
△ ArtContest 2025
04-09 till 28-09
Bozar
△ John Baldessari
19-09 till 04-01
CIVA
△ Chronograms of
Architecture
till 28-09
Design Museum
△ Paris, Brussels and
back. The Art Déco
period of the Baucher-
Feron couple
till 02-11
ISELP
△ Uncharted
19-09 till 06-12
La Maison des Arts
△ À table !
20-09 till 23-11
MAD Brussels
△ Laetitia Bica. Come As
You Are
till 06-09
Maison de l’Histoire
Européenne
△ Passé Composé. Un
album européen
till 11-01-2026
△ Raising our roots.
Bruxelles à travers onze
ogen
till 31-10
Maison Hannon
△ Échos des Songes. Le
Symbolisme à Bruxelles
till 19-04-2026
Musée & Jardins van
Buuren
△ Around Art Deco.
Sculptures de l’entredeux-guerres
till 28-09
BPS22
△ La “S” Grand Atelier.
Novê Salm
27-09 till 04-01-2026
△ Democracia / Hervé
Charles. Albedo
till 31-08
Le Bois du Cazier
△ Le charbon de la
reconstruction
till 05-10
△ Homo Detritus
till 16-11
Musée de la
Photograhie
△ Histoires en séries /
Younès Ben Slimane /
Fañch le Bos
04-10 till 25-01-2026
△ Ruud van Empel /
Jean-Marc Wull / John
Vink / Jean-Marc Chapa /
Justine Dofal / Eva Giolo
till 21-09
Deinze
Mudel
△ Roger Raveel. Picnic
till 21-09
64
Deurne
Museum Dhondt-
Dhaenens
△ Libasse Ka. Notes on
Shape Shifting
21-09 till 21-12
Drogenbos
FeliX Art & Eco
Museum
△ In Between Spaces
till 07-09
Eupen
IKOB
△ Léon Wuidar. Um die
Ecke
14-09 till 30-11
Gaasbeek
Kasteel van Gaasbeek
△ David Claerbout. At the
window
till 16-11
Gent
MSK
△ Stephan Vanfleteren.
Transcripts of a Sea
20-09 till 04-01-2026
Museum Dr. Guislain
△ Eigen Huis
till 27-09-2026
△ De Kamer van Franske
till 30-09
△ Op losse schroeven
till 30-12
Sint-Pietersabdij
△ Michiel Hendryckx.
Schoonheid als verzet
till 16-11
SMAK
△ Painting after
Painting. Hedendaagse
Schilderkunst in België
till 02-11
△ Private Passion x
Public Duty. Hoet &
Matthys-Colle: Through
Collectors’ Eyes
till 28-09
Herbert Foundation
△ Rodney Graham.
Sumptuous Allegories
of Nothingness / Jan
Vercruysse. Avis au
lecteur
till 27-07
Halle
Museum den AST
△ Van Akarova tot
Thevenet. Halle in de
kunst
till 31-10
Hasselt
Mode Museum
△ Rococo Reboot. Mode
1750-1830
till 22-02-2026
Z33
△ Michael Beutler
28-09 till 22-03-2026
Hornu
CID
△ Que Veux-Tu, brique?
till 28-09
MACS
△ Haim Steinback.
Objects for People
till 02-11
Jabbeke
Permeke Museum
△ Gedeelde Kamers.
Huiselijkheid Verbeeld
till 23-11
Kortrijk
ABBY Kortrijk
Museum
△ F*lklore. Reinventing
Tradition
till 14-09
Be-Part
△ Ria Bosman. Op het
ritme van de stilte
till 09-06
△ Saddie Choua
till 14-09
△ Joelle Dubois. Rekindling
06-09 till 07-12
La Louvière
Centre de la Gravure
et de l’Image
imprimée
△ Brecht Evens est pressé.
10 ans d’estampes
till 23-11
Musée de la Mine et
du Développement
Durable
△ René Hausman. Anima
till 28-09
Leuven
M Museum
△ Grace Schwindt. A
History of Touch
till 16-11
△ Alicja Kwade / Kennis
in zicht
till 22-08-2026
△ Collectie van M
till 29-04-2029
Museum PARCUM
△ Ecstasy & Orewoet
till 09-11
Liège
Musée de la Vie
wallonne
△ KATALOG. Barbara
Iweins
till 09-11
Louvain-la-
Neuve
Musée de la BD
△ Le livre-objet en BD
till 07-09
Musée L
△ Happy U! Le Musée L
en fête pour les 600 ans
de l’UCLouvain
till 22-02-2026
Mechelen
Kazerne Dossin
△ Sport et les athlètes au
KL Auschwitz
till 10-12
Meise
Plantentuin Meise
△ Publiek Park
till 28-09
Middelkerke
Cultuurstek de
Branding
△ Once Upon a Time in
Middelkerke
till 30-09
Mons
Mons Memorial
Museum
△ L’esprit carcéral.
Verlaine, Dumont,
Detournay, Bervoets et la
prison de Mons
till 10-05-2026
Namur
Le Delta
△ Mehdi Georges Lahlou.
A l’ombre des palmiers,
conversation botanique
27-09 till 25-01-2026
Le Delta
△ Vivian Maier. Saisir la
vie partout
till 30-11
Musée Félicien Rops
△ Constantin Meunier. La
genèse d’une image
till 07-09
Oostende
MU.ZEE -
Venetiaanse
Gaanderijen
△ Het is zondag op zee!
till 22-02-2026
Poperingen
Bibliotheek
△ Painting Hunt.
Kunstenfestival Watou
till 19-09
Puurs-Sint-
Amands
Verhaerenmuseum
△ Langs de waterkant
21-09 till 20-11
Roeselare
Ter Posterie
△ Corus Domus. Group
Exhibition
till 12-10
Ronse
Stille Bliksem
△ Jan Leenknegt &
Abdelkrim Ouazzani
12-09 till 05-10
Seneffe
Château de Seneffe
△ Thierry Bontridder.
Sculpteur de Bijoux
till 11-11
Sint-Amands
Emile Verhaeren
Provenciaal Museum
△ Masereel - Verharen.
Dialoog in zwart en wit
till 07-09
Sint-Niklaas
Curiosum
△ Expo 150 jaar
Davidsfonds
till 21-09
Turnhout
De Warande
△ Timecircus. Random
Well-Organised Universe
till 16-11
Waregem
Be-Part
△ Rein Dufait. Ginder de
dingen, de dagen en de
wolken
20-09 till 30-11
Jiana Kim, Red inside red 25-33, 2025. © de l’artiste. Courtesy Fondation
Boghossian, Brussels
Faculty Club
△ Johan Heylen. Mensen
Onderweg
till 12-09
Envoyez vos informations, pour
le mois d’octobre, à collect@ips.be
avant le 5 septembre !
65
Paroles de galeriste
Weerlicht – #077
L’art comme un coup de
foudre silencieux
Dans leur studio de communication Stille Bliksem,
Katrien Meermans et Tom Boute sont régulièrement
en contact avec artistes et entrepreneurs créatifs.
C’est ce qui a nourri leur amour de l’art. Lorsqu’ils ont
déménagé à Gand, le rêve d’ouvrir un jour leur propre
galerie s’est soudain concrétisé. Ils y ont trouvé un
endroit parfait, comme une extension naturelle de leur
passion. En ce mois de septembre, ils ouvrent Weerlicht,
une galerie d’art et de design. COLLECT s’est entretenu
avec Tom Boute.
© photo : Alexander Popelier
Dans quel but lancez-vous cette
galerie ?
« Il existe beaucoup d’artistes et
d’esprits créatifs, qu’il s’agisse
d’amis ou de clients, dans notre
entourage. Nous présentions et
vendions déjà auparavant des
œuvres de créateurs, mais en
ligne. Pour nous, l’emménagement
dans un espace physique
représente non seulement un
nouveau défi, mais aussi un
moyen de partager avec un public
plus large notre amour de l’art et
nos connexions avec artistes et
créateurs. L’ouverture de la galerie
fait logiquement suite à un trajet
de plusieurs années de découverte,
de collection et d’inspiration.
Tout s’emboîte ainsi parfaitement.
Nous travaillons et vivons dans
la galerie, qui est un lieu vivant. Il
ne s’agit pas d’une boîte blanche,
mais d’un endroit chaleureux,
constitué de plusieurs strates, où la
créativité est palpable. »
Comment décririez-vous le profil
de Weerlicht ?
« La galerie opère à l’intersection
de l’art et du design, avec une
prédilection particulière pour les
artistes belges. Cette affinité est le
fruit d'années de collection. Mais
nous sommes aussi résolument
ouverts aux voix extérieures et
accueillons des artistes et des
créateurs de toute l’Europe et du
Royaume-Uni. Notre fonctionnement
est renforcé par notre lien
étroit avec Stille Bliksem, notre
studio de communication, grâce
auquel nous pouvons également
accompagner les artistes et designers
dans leur positionnement et
leur visibilité. »
Qu’est-ce qui prédomine au
moment de choisir un artiste ?
« Ce qui fonctionne est souvent
un mélange d’instinct et d’expérience.
Katrien et moi regardons
l’art différemment, mais ce sont
généralement les mêmes œuvres
qui attirent notre attention. Ce
moment de reconnaissance partagée
est précieux. Il y a toujours
un petit truc qui ‘‘colle’’ : quelque
chose qui touche, qui étonne ou
pose question. Ce qui me passionne
vraiment personnellement,
ce sont les artistes engagés, les
personnes qui peuvent difficilement
cacher leur enthousiasme.
Randoald Sabbe et Daniel Eatock,
que nous avons choisis pour notre
première exposition, par exemple.
Leur énergie est contagieuse.
Ils participent à la réflexion,
réagissent avec souplesse en
fonction du lieu et du thème. Ils
s’impliquent dans une démarche
collective, et pas seulement dans
leur propre création. »
Comment vous positionnezvous
sur le marché ?
« Le marché de l’art possède ses
propres rythmes et structures,
mais nous pensons que l’on peut y
trouver une place en restant fidèle
à notre vision et en construisant
« Nous travaillons et vivons dans
notre galerie »
des relations durables avec les artistes
et le public. Nous attachons
une grande importance à l’établissement
d’un lien authentique
et personnel avec les créateurs.
Certains séjournent ici temporairement,
en tant qu’artistes en
résidence. Cette proximité ouvre
un espace de véritable dialogue,
de développement commun.
Ainsi, plusieurs artistes créent des
œuvres exclusives pour Weerlicht,
en interaction directe avec nous.
Ce ne sont pas des objets isolés,
mais des histoires que nous
écrivons ensemble et qui ont donc
quelque chose à raconter. »
Quels sont vos défis futurs ?
« Il y aura toujours des défis à relever.
Souvent, on les crée délibérément,
en choisissant d’expérimenter
et d’explorer des territoires
inconnus. Pour nous, le véritable
défi consiste à préserver l’équilibre
entre croissance et engagement,
entre visibilité et contenu, entre
esthétique et sens. Mais nous
considérons ce champ de tension
comme un moteur, quelque chose
qui nous maintient en éveil. »
Quelle œuvre ou quel artiste
vous a profondément touché et
pourquoi ?
« Un événement que je n’ai jamais
oublié est l’exposition Happy When
It Rains de Mekhitar Garabedian au
Be-Part (Waregem), il y a près de
vingt ans. Je connaissais personnellement
l’artiste. Mais ce n’est
qu’après avoir vu cette exposition
que j’ai vraiment compris qui il était
et d’où il venait. Son travail m'a
ouvert une porte sur son histoire
personnelle, des thèmes tels que
la migration et l’identité, des sujets
restés inabordés avant cela. Cette
exposition m’a profondément touché.
Elle m’a fait comprendre que
l’art peut clarifier ce que les mots
ne peuvent dire. Et puis il y a Stanislas
Lahaut, qui a fondamentalement
changé ma façon de voir les
choses. Grâce à lui, j’ai commencé
à percevoir différemment, non seulement
l’art, mais aussi le monde
alentour. Sa vision et sa sensibilité
m’ont à jamais formé. »
Confluence - Daniel Eatock &
Randoald Sabbe
du 11-09 au 10-10
Weerlicht
Gand
www.weerlicht.be
66
Sélection Galeries
Julien Creuzet.
Nos diables rouges,
nos dérives commotions
à. p. d. 04-09
Mendes Wood DM
Bruxelles
www.mendeswooddm.com
Carole Solvay. As I Shed
My Skin
du 14-09 au 19-10
Lee-Bauwens Gallery
Bruxelles
www.leebauwens.com
Intitulée Nos diables rouges, nos dérives commotions, cette première exposition
de Julien Creuzet (1986) poursuit les recherches menées au Pavillon français de
la 60e Biennale de Venise. Son travail explore les expériences diasporiques et
les complexités postcoloniales à travers sculptures, installations immersives et
vidéos, dans une approche qu’il qualifie de transculturelle. L’exposition prend
pour point de départ le Diable Rouge du carnaval martiniquais, figure festive et
sacrée ouvrant un portail symbolique vers des mondes enfouis. L’artiste revisite
cette entité, interrogeant à la fois l’archéologie du corps masqué et le mythe
contemporain. Les figures mythologiques classiques, comme Saint-Georges,
Persée ou Andromède, deviennent ici mouvantes. Le Diable Rouge se métamorphose
en entité plurielle, androgyne et insoumise. L’artiste propose ainsi des
alliances inédites entre mythes antiques et spiritualités afro-diasporiques dans
un espace immersif animé par sa voix chantée. (gg)
Julien Creuzet, Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer, vue
du Pavillon français. © de l'artiste / photo : Jacopo La Forgia - Prix sur demande.
Depuis plus de 25 ans, Carole Solvay (1954) crée des
sculptures qui défient la gravité. Et pour cause, la
plume est le noyau central de ses recherches. Elle
explore cette matière organique, d’une passionnante
complexité, de mille façons. Elle expérimente sa
résistance, sa fluidité, en décode les mystères. Pour
sa deuxième exposition personnelle à la Galerie
Lee-Bauwens, intitulée As I Shed My Skin, Carole
Solvay révèle l’évolution de son travail. Tout en
préservant la légèreté et la fragilité qui caractérisent
son univers, elle y introduit une dimension plus
tactile et corporelle, notamment à travers l’utilisation
de matériaux tels que le latex et le papier. Le titre
suggère d’ailleurs l’idée de mue, de transformation
à la fois silencieuse et intime… Celle des œuvres,
façonnées par le temps, mais aussi celle de l’artiste
elle-même, en perpétuel mouvement. Une légèreté
désormais plus ancrée, où le temps, la matière et la
présence s’entrelacent en harmonie. (gg)
Carole Solvay, Untitled (série Trames), 2024, papier et plumes,
23 x 25 x 4 cm. © de l’artiste – Prix : entre 2.500 et 45.000 €
Anne Boland - Joyfull
du 18-09 au 25-10
The Palm Beach
Bruxelles
www.thepalmbeach.be
Anne Boland, A different April, acrylique sur lin,
80 x 80 cm. © de l’artiste / Courtesy The Palm
Beach – Prix : entre 500 et 1.800 €
La peinture d’Anne Boland (1957) est animée par un hédonisme lumineux, porté par la
puissance solaire de couleurs rayonnantes. Ses œuvres, chargées d’une énergie bienfaisante,
diffusent un bien-être qui pénètre autant l’espace environnant que l’esprit du spectateur.
Héritière des traditions abstraites, qu’elles soient géométriques, lyriques ou conceptuelles,
sa démarche témoigne d’un profond respect du passé allié à un engagement généreux
dans le présent. Formes régulières ou irrégulières, lignes affirmées ou délicates, géométrie
et spontanéité dialoguent librement dans une dialectique positive, créant une harmonie
inattendue et inventive. Ce langage pictural reflète la quête d’une société ouverte et
universaliste, capable de dépasser les différences et de répondre aux turbulences d’un monde
chaotique en quête de paix. À travers ses couleurs, Anne Boland célèbre avec force l’harmonie,
l’unité dans la diversité et la fraternité, proposant une vision régénératrice et profondément
optimiste. (gg)
67
Sélection Galeries
Berend Strik.
Threads that Echo
du 04-09 au 25-10
Hopstreet Gallery
Bruxelles
www.hopstreet.be
Berend Strik
(1960) développe
une
démarche
en dialogue
avec l’histoire
de l’art et
les grands
maîtres
(Pollock et
Karel Appel,
en tête). Sa
technique
combine la
photographie
et le travail
textile. À
ses yeux, la
photographie
révèle ce qui
a été mais
n'est plus
physiquement
présent,
offrant un espace de souvenirs et de suggestions. Marja Bloem, directrice de la
Egress Foundation : « C’est pour mettre à nu ou pour souligner la présence d’une
signification cachée que Strik recouvre certaines parties du tableau de velours et y
ajoute toutes sortes de points, de trous et de fragments de tissu. Par ailleurs, la photo
sur laquelle il travaille ne représente pas un tableau existant d’Appel, mais un tableau
qui n’existe plus, parce qu’Appel lui-même l’a rendu invisible en le repeignant. » Pour
Berend Strik, la photographie se fixe, mais le travail textile la libère, la transformant
en une entité autonome. (gg)
Berend Strik, What can I do for You, 2025, technique mixte cousue sur toile imprimée,
30,2 x 29,7 cm. © de l’artiste / Courtesy Hopstreet Gallery – Prix : entre 2.000 et 26.000 €
Shizen.
Sei Arimori
du 04-09 au 25-10 Frédérick Mouraux Gallery
Bruxelles
www.frederickmourauxgallery.com
Sei Arimori (1951) décrit sa peinture comme un
espace libre, indépendant des modes contemporaines,
où l’artiste, intermédiaire sensible,
transpose sur la toile ses émotions en symbiose
avec la nature. L’œuvre, utilisant des symboles
universels, devient alors un lien intemporel
entre les cultures orientale et occidentale. Sei
Arimori s’intéresse particulièrement à l’alternance
entre lumière et ténèbres, symbole de
la condition humaine, qui constitue à la fois le
fondement et le sens de sa démarche. Par un
travail minutieux, il utilise des panneaux de
bois, du plâtre, des feuilles d’or et de la poudre
de pierres précieuses. L’artiste multiplie également
les techniques : jonglant avec l’urushi
(laque japonaise), la détrempe à l’œuf ou le
grattage, il exprime patiemment cette dualité
fondamentale. Inspiré autant par les icônes
médiévales que par les mandalas bouddhistes
ou les paravents japonais, son art est une
synthèse des héritages culturels de l’Est et de
l’Ouest. (gg)
Sei Arimori, Kan, 2024, détrempe, feuilles d’or sur panneau,
27 x 18 x 4,5 cm. © de l’artiste – Prix : entre 2.500 €
et 20.000 €
Johanna Mirabel. I wish
du 04-09 au 25-10
Galerie Nathalie Obadia
Bruxelles
www.nathalieobadia.com
Johanna Mirabel, Incandescence (détail), 2025,
huile, bâton d’huile solide, fusain et pigments
métalliques iridescents sur aluminium. © de
l’artiste / Courtesy Galerie Nathalie Obadia –
Prix : entre 15.000 et 35.000 €
Artiste franco-guyanaise, Johanna Mirabel (1991) axe sa démarche sur un universalisme
non militant et le métissage culturel. Son exposition I Wish explore les ex-voto, fusionnant
héritages catholiques et traditions précolombiennes. Elle s’inspire de leur caractère
narratif, intégrant des scènes d’intérieur souvent liées à la guérison. Plutôt que d’illustrer
des récits précis, elle dépeint des archétypes d’ex-voto (guérisons, incendies), en détaillant
minutieusement les figures pour explorer le potentiel syncrétique de cette forme
d’art. Johanna Mirabel emploie un vocabulaire pictural varié (abstrait, expressif, gestuel),
s’appropriant les codes des ex-voto pour en étendre le discours. Les couleurs, tels les
pourpres sacrés et les ocres guyanais, sont symboliques. Elle innove en utilisant l’aluminium,
support inédit faisant écho aux ex-voto sur métal et à Rauschenberg, reflétant son
désir de dialogue interculturel par la texture. (gg)
68
Paulo Nimer Pjota
du 03-09 au 15-12
TheMerode
Bruxelles
www.themerode.com
Michaël Matthys. Kurtz
du 20-09 au 08-11
Galerie Jacques Cerami
Couillet
www.galeriecerami.be
Lauréat du Solo
Prize d’Art Brussels
2024, Paulo Nimer
Pjota (1988) fonde
sa démarche sur
l’exploration des phénomènes
collectifs,
mêlant iconographies
de la culture populaire
et de l’histoire de
l’art à des éléments
de la culture urbaine.
À l’instar du sampling
hip-hop, il fait dialoguer
les temporalités,
associant références
contre-culturelles
(tatouages, dessins
animés) à des
esthétiques grécoromaines
ou précoloniales.
Ses compositions
oniriques,
peuplées de formes
flottantes (plantes,
mots, natures mortes,
…), évoquent des atmosphères mythologiques et rituelles. Sa pratique vise à
faire émerger ce qui est enfoui dans la mémoire collective, en marge de l’histoire
officielle. En juxtaposant objets quotidiens et références passées, il critique
les systèmes de savoir hiérarchisés opposant cultures élitiste et populaire. Ses
œuvres révèlent une production d’images et de symboles remixés, qui souvent
mettent en lumière les inégalités sociales. (gg)
Paulo Nimer Pjota, Fauno com máscara de sol, 2024, huile, détrempe et acrylique sur toile.
© de l’artiste – Prix sur demande
Dans son atelier, Michaël Matthys (1972) livre une
interprétation libre, monumentale et viscérale du
roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad.
Réalisés au fusain et au sang, ses grands formats
restituent la brutalité et la tension de l’œuvre originelle.
Dans Kurtz, le colon n’est pas sauvé : il hurle,
fou, abandonné dans la jungle. Tout est perçu à
travers ses yeux hallucinés. Sa folie nous entraîne au
plus profond d’une forêt vierge, où la lumière peine
à filtrer, au cœur de ses peurs, fantasmes et dérives.
Les dernières phrases du roman de Conrad, les cris
de Kurtz, forment le texte de ce livre, scandent sa
démence grandissante. Sa vision du monde devient
de plus en plus inhumaine. Les crimes inexpiables
de la colonisation belge ressurgissent par bribes,
comme autant de visions fragmentées. Flashs, hallucinations
ou souvenirs affleurent dans une narration
fiévreuse, où l’horreur n’est jamais loin. Michaël
Matthys fait résonner la folie d’un homme avec celle
d’un système. (gg)
Michaël Matthys, Planche Kurtz, fusain, sang et film polyester,
50 x 40 cm. © de l’artiste / Courtesy Galerie Jacques Cerami –
Prix : entre 1.000 et 10.000 €
Maldo Nollimerg. Hypnos et autres
phénomènes de l’intérieur du monde
du 04-09 au 04-10
Galerie DYS
Bruxelles
www.galeriedys.com
Maldo Nollimerg, L’Aurore (1), 2025,
graphite sur papier Arches satin, 160 x 115
cm. © de l’artiste / Courtesy DYS Gallery
– Prix : entre 1.000 et 8.000 €
Maldo Nollimerg (1970) développe une œuvre puissante, plongeant ses racines dans la nuit.
Influencé notamment par Goya, Redon, Klossowski, Char et Rilke, il cherche à appréhender, au
travers de visions oniriques, empreintes de mélancolie, de fantastique et d’érotisme, une certaine
substance du temps. Pour lui, dessiner n’est pas une expression personnelle, mais une ouverture à
la poésie, chaque trait étant une promesse. Il nous conte des mythes universels, des récits de combats
et de danses entre animaux, humains, planètes et tout ce qui peut s’hybrider dans l’intervalle.
Ces saynètes édifiantes, souvent encadrées de rideaux théâtraux, semblent, sous des airs de fausse
naïveté, nous initier à des mystères. Ses plongeurs nocturnes et ses dormeuses nous donnent à
voir des songes extraordinaires dans lesquels se mêlent écorchés despotiques, squelettes allègres
et animaux habités d’âmes humaines. (gg)
69
Sélection Galeries
Stephan Balleux
du 27-09 au 05-10
HUISBURG
Duisburg
www.huisburg.be
Nouveau chapitre pour
Tina Gillen
du 13-09 au 25-10
valerie_traan gallery
Antwerpen
www.valerietraan.be
Exposition assez
importante du
célèbre artiste
bruxellois Stephan
Balleux (1974), dans
cette galerie singulière
située près
de Tervuren. Cette
maison avec jardin
est un lieu encore
récent dédié à l’art et
au vin. Les initiateurs
du projet sont le
commissaire Sven
Vanderstichelen et
le vigneron Kathleen
Van den Berghe, qui
produit du vin biologique
aux domaines
Château de Minière
et Château de Suronde,
dans la Loire.
Chaque été, un
artiste belge réside
à Suronde tandis
que les vins peuvent
être dégustés à HUISBURG. Stephan Balleux a composé son exposition comme
un collectionneur de ses propres œuvres. Il attire l’attention sur la diversité de sa
pratique artistique. Les peintures, mais aussi les vidéos et les sculptures révèlent
les différentes facettes de la peinture. Très diversifiée, mais toujours présente, la
peinture est un personnage vivant, une masse fluide dans un tableau illusionniste,
souvent en grisaille. (cv)
Stephan Balleux, Grace-2024-02, 2024, huile sur toile marouflée sur bois, 48 x 38 cm. © de
l’artiste / Courtesy HUISBURG – Prix : 250 à 15.600 €
Première exposition personnelle de Tina Gillen
(1972) à la galerie valerie_traan. Née et élevée
au Luxembourg, elle vit à Bruxelles et enseigne
la peinture à l’Académie d’Anvers. En 2022, elle
attirait l’attention internationale avec l’exposition
Fareway So Close au Pavillon luxembourgeois
de la Biennale de Venise. Une installation totale
avec peintures murales et architecture. Depuis la
fin des années 1990, l’artiste est principalement
associée aux grands formats et aux interactions
avec l’espace. Aujourd’hui, elle propose une
rencontre directe et plus intime avec des peintures
qui reflètent les lieux que nous portons en nous. Il
peut s’agir d’une forêt ou d’une maison archétypale,
comme la maison bleue sur pilotis du tableau
Melancholia. Les expériences personnelles jouent
un rôle, mais aussi les questions globales comme
la migration, le déplacement et la perte dans ce
monde incertain. (cv)
Tina Gillen, Melancholia, 2024, acrylique sur toile,
91 x 100 cm. © de l’artiste / Courtesy valerie_traan gallery -
Prix: 10.500 €, œuvres sur papier : 3.000 à 5.000 €
De Visscher et Rigaut
du 06 au 28-09
Espace 001
Louvain-la-Neuve
www.espace001.com
Anne-Sophie de Visscher, Ombre portée
1, dessin, sculpture, techniques mixtes sur
papier, 15 x 11 cm. © de l’artiste / Courtesy
Espace 001 – Prix : entre 90 et 850 €
Solène Rigaut développe une pratique à la croisée du dessin, de la photographie et de l’archivage,
guidée par ses déambulations urbaines. Elle présente ici des fragments visuels recomposés,
notamment des dessins inspirés par Louvain-la-Neuve, qui explorent la frontière entre espaces
publics et privés. Intérieurs domestiques et paysages urbains s’entremêlent, offrant une
perception poétique et hybride du quotidien. En écho, Anne-Sophie de Visscher (1981) propose
une série de dessins et de sculptures inspirés par des objets végétaux glanés au fil de ses
déambulations. Sa démarche intuitive privilégie l’épure et la légèreté, abordant des thèmes tels
que l’ombre et la lumière ou le rapport corps/espace. En parallèle, l’artiste sera présente sur la
brocante de Louvain-la-Neuve, mêlant certaines de ses sculptures à des objets personnels mis
en vente. Cette intervention interroge avec finesse la valeur des objets, leur accumulation, leur
potentielle charge symbolique ou esthétique. (gg)
70
Jaromír Novotný défie
la perception
du 13-09 au 15-11
Axel Vervoordt Gallery
Wijnegem
www.axel-vervoordt.com
Doms : Talent
Émergent
du 13-09 au 19-10
Gris Gallery
Sint-Amandsberg
www.grisgallery.com
Que voyons-nous réellement
? Avec les peintures
de l’artiste tchèque
Jaromír Novotný (1974), on
ne sait jamais vraiment.
Ce qui, de loin, semble
être une peinture blanche,
une abstraction monochrome,
s’avère, de près,
semi-transparent et assez
complexe. L’évolution de
son œuvre a longtemps pu
être suivie en Belgique à la
Galerie Geukens & De Vil,
aujourd’hui fermée. Après
deux expositions personnelles
chez Axel Vervoordt
à Hong Kong, il expose
pour la première sur le site
du canal à Wijnegem, dans
un vaste espace blanc,
parfait pour ses peintures
sereines et captivantes,
même si elles peuvent être
mises en valeur pratiquement
partout. Trois
nouvelles séries sont réunies : des œuvres vives de couleur jaune, des œuvres plus
intimes avec des formes roses nuageuses de petit format et une série présentant un
jeu subtil de lignes et de couleurs. À la fois insaisissables et très tactiles, spirituelles et
matérielles, comme quelque chose qui participe à la vie et au monde. (cv)
Jaromír Novotný, Untitled, 2025, acrylique sur toile polyester, papier peint, toile tendue, 150 x 120 cm.
© de l’artiste / Courtesy Axel Vervoordt Gallery – Prix : 7.000 à 25.000 €
La jeune galerie Gris, située dans le quartier
animé du Dampoort, près de Gand et dirigée
par le photographe Tomas Uyttendaele, se
concentre sur l'art contemporain basé sur
la photographie. Sa saison démarre avec
l'exposition personnelle Ici est merveilleux
de l'artiste belge Lot Doms (1986). Cette
observation poignante, tirée d'un poème
de Rilke, est le titre d'une biographie de la
peintre Paula Modersohn-Becker, amie de
l'auteur. C'est désormais le titre principal de
ses nouvelles œuvres, inspirées par la nature :
« J'aime observer le vivant. Il s'agit de trouver
quelque chose qui reflète votre perspective
ou vos sentiments à un moment précis. » Sa
nouvelle œuvre, Zomerveld est peut-être
très abstraite, mais ses champs de couleurs
aux teintes intenses promettent une fin d'été
vibrante. (cv)
Lot Doms, Zomerveld, 2025, photogramme sur papier
argentique, 38 x 48 cm, œuvre unique. © de l'artiste /
Courtesy Galerie Gris – Prix sur demande
Karel Fonteyne
du 06-09 au 16-11
Galerie P+
Ostende
www.galeriep.be
Karel Fonteyne, Secret Hunters, tirage d'art,
gravure sur papier rag 310 g, édition de 3 + 1
EA, encadré dans un cadre en aluminium noir
sans verre, 39 x 52 cm. © de l'artiste / Courtesy
Galerie P. – Prix : de 2.400 à 3.000 €
Dans le cadre de la troisième Biennale internationale de la photographie d'Ostende, Karel
Fonteyne (1950), figure emblématique de la photographie internationale, présente une
exposition personnelle. Pionnier de la photographie d'art, dans les années 1970, ce Belge s'est
ensuite imposé comme photographe de mode et, depuis 1996, il produit exclusivement des
œuvres personnelles. Lui-même affirme ne pas être un véritable photographe, mais un artiste
qui photographie des images dans sa tête. Il les dessine et les met en scène. Il sort maintenant
Something Going On. Quelque chose se passe, mais quoi exactement ? Chaque image raconte
une histoire, mystérieuse et souvent pleine d'humour. À deux pas de là, la Galerie P. participe
à la Biennale avec les expositions personnelles La Brise d’Ostende de Valérie Naessens et Lux
Tenebrae de Bart Ramakers. Ce dernier met en scène des scènes historiques théâtrales, agrémentées
de facéties ludiques, et dirige les deux galeries avec sa partenaire Sofie Baert. (cv)
71
Agenda Galeries
Arielle d’Hauterives
△ Johanna Baudou. Blue
till 07-09
Art Lab Brussels
△ Art Lab
till 31-12
Bernier/Eliades
Brussel
△ Martina Quesada. If
this is a space
04-09 till 25-10
Hangar
△ Nick Brandt. The Day
May Break / Charlotte
Abramow. Maurice,
Tristesse et Rigolade /
Maryam Firuzi. When
teh Earth Still Had a
Feminine Name
19-09 till 21-12
Hopstreets Brussel
△ Berend Strik. Threads
that echo
03-09 till 25-10
Bruno Matthys
△ Emanuelle Renard -
Sophier Sainrap. Vivant
till 04-10
K Art
△ Tom Colaux. Voyage au
bout de l’esprit
till 14-09
Charline von Heyl, Menelaos, 2024. © de l'artiste - Courtesy Xavier Hufkens, Brussels
Antwerpen
Axel Vervoordt
Gallery
△ El Anatsui / Shi Zhiying
till 06-09
△ Günter Uecker
till 15-11
△ Otto Pein. White Cube
till 20-12
Coppejans Gallery
△ Expo 5: Collections
till 07-09
de boer
△ de boer goes LOCA
till 06-09
Fred & Freddy
△ Adrien Tirtiaux
13-09 till 04-10
Galerie De Zwarte
Panter
△ Fred Bervoets. Let it be
till 14-09
Galerie Micheline
Szwajcer
△ Ann Veronica Janssens
18-09 till 31-10
Gallery Fifty One
△ William Klein. Homage
06-09 till 31-10
Kunsthal Extra City
△ Larissa Sansour.
While we count our
earthquakes
till 21-09
Newchild
△ Madeleine Bialke
till 09-10
Plus-One Projects
△ Josse Pyl. We’ll dig and
dig and we’ll dig and
dig well
till 04-10
TICK TACK
△ Allen-Golder
Carpenter. Sojourn
till 06-09
Tim Van Laere Gallery
△ Rinus Van De Velde
till 04-10
valerie_traan gallery
△ Tina Gillen. The places
we carry
13-09 till 25-10
VCRB Gallery
△ Eddy Stevens.
Dressings
12-09 till 19-10
△ Summer in the city.
Group Show
till 07-09
Brugge
Adornes Domein
△ Anatomy of a Garden
till 06-09
Brussels
Alice Gallery
△ Olivier Kosta-Théfaine
11-09 till 18-10
Contretype
△ Paysage ultrasensible
11-09 till 16-11
Frédérick Mouraux
Gallery
△ Shizen. Sei Arimori
04-09 till 25-10
△ Arte Nunzio
26-09 till 05-10
Galerie Christophe
Gaillard
△ Hélène Delprat. Le
Destructeur
05-09 till 31-10
Galerie DYS
△ Maldo Nollimerg.
Hypnos et autres
phénomènes de
l’intérieur du monde
04-09 till 04-10
Galerie Faider
△ Guy Leclercq. De la
couleur exactement
05-09 till 11-11
Galerie La Forest
Divonne
△ Jean-Marie Bytebier.
Nature Prescription
04-09 till 18-10
△ Rachel Labastie
17-09 till 11-10
Galerie La Patinoire
Royale Bach
△ Alfredo Jaar. La fin du
monde
04-09 till 23-12
Galerie Nathalie
Obadia
△ Johanna Mirabel. I wish
04-09 till 25-10
Galerie Sofie Van den
Bussche
△ Bart Vandevijvere. Call
& Response
till 27-09
Galerie Templon
△ Matthieu Ronsse.
Hotel Prado
04-09 till 31-10
Korean Cultural
Center
△ A Dream Of Peace
till 05-09
La Verrière
△ Claudine Monchaussé.
Sourdre
11-09 till 13-12
Laurentin Gallery
△ Antoine Mortier
till 15-11
Lee-Bauwens Gallery
△ Carole Solvay. As I
shed my skin
14-09 till 19-10
Lempertz
△ CHOICES
till 07-09
LMNO
△ Detanico/Lain. Two
Voices
04-09 till 25-10
Maruani Mercier
△ Von Wolfe. The Space
in-Between
04-09 till 18-10
Mendes Wood DM
△ Julien Creuzet. Nos
diables rouges, nos
dérives commotions
04-09 till 25-10
Michel Rein
△ Sébastien Bonin.
Mantecatura
04-09 till 18-10
Michèle Schoonjans
Gallery
△ CHAOSMOS. Mathieu
Bonardet
04-09 till 25-10
Nino Mier Gallery
△ Gregory Hodge. Echo
12-09 till 25-10
Objects With
Narratives
△ Solo Show Paul
Cocksedge. Critical Mass
from 11-09
72
Odradek XL
△ Bangyao Li & Sen Li.
La perte et l’oubli
till 11-10
Rodolphe Janssen
△ Brooklin A. Soumahoro
& Léon Wuidar
04-09 till 25-10
△ ENERGIA
03-09 till 27-03-2026
△ Marina Abamovic
till 02-09
Xavier Hufkens
△ Charline von Heyl
04-09 till 25-10
Gent
019 gent
△ The Penton Kitchen
till 01-09
019 Mastplanters
△ Hasbeeb Ahmed. Wind
Face
till 20-09
Square Armand Steurs
△ TheArtSquare. 33e
exposition de sculptures
monumentales
till 29-09
The Palm Beach
△ Anne Boland. Joyfull
18-09 till 25-10
Salon d'art
△ Jonathan Steelandt,
photographies
till 25-10
TheMerode
△ Paulo Nimer Pjota.
Art Salon
03-09 till 20-12
△ Alice Neel. Still Lifes
and Street Scenes
25-09 till 22-11
Zedes Art Gallery
△ Chantal De Deken.
Between the lines
05-09 till 25-10
Couillet
Galerie Jacques Cerami
△ Michaël Matthys. Kurtz
20-09 till 08-11
Genk
Jester
△ Ada Van Hoorebeke &
Junghun Kim. It wil come
from below
till 21-09
019 Prismatron
△ Sam De Buysere. Dogs
in cars are a dying breed
(a bilboard)
till 31-10
AmsaB-ISG
△ Studio Stone
till 21-11
Tatjana Pieters
△ Anneke Eussen. The
Fifth Season / Derek
Sullivan. Wall Drawings
till 07-09
Weerlicht
△ Daniel Eatock &
Randoald Sabbe
12-09 till 10-10
Nick Brandt, Kuda And Sky II, Zimbabwe 2020 © de l'artiste.
Courtesy Hangar, Brussels
Knokke
Adrian David Gallery
Now
△ Daniël Bellon. The
Open Image
till 05-10
Edouard Simoens
Gallery
△ Niele Toroni
till 25-09
Maruani Mercier
△ Master of Surrealism.
Group Show
till 07-09
QG Gallery
△ Tra Terra E Concetto
till 28-09
Samuel Van
Hoegaerden
△ Alechinsky &
Dotremont, deux grands
amis
till 14-09
Stephane Simoens
△ Nobuo Sekine. Phase
Conception
till 09-09
Liège
galerie bonnemaison
△ Mélanie Berger. Mise
en pièces
13-09 till 02-11
Louvain-la-
Neuve
Escpace 001
△ Solène Rigaut & Anne-
Sophie de Visscher
06-09 till 05-10
△ Anne-Sphie de Vissher
& Solène Rigaut
06-09 till 28-09
Namur
Galerie Détour
△ Christophe
Buekenhoudt
03-09 till 04-10
Oostende
valerie_troost gallery
△ Studio DO & food
guest Studio Simple
till 07-09
Ronse
CC De Ververij
△ Jan Leenknegt &
Abdelkrim Ouazzani.
Vriendschap in kleur
12-09 till 05-10
Tervuren
Huisburg
△ Stephan Balleux
27-09 till 05-10
Wijnegem
Axel Vervoordt
Gallery
△ Jaromír Novotný
13-09 till 15-11
△ Shi Zhiying. All things
in Kinship
till 06-09
Rinus Van de Velde, And perhaps we will never really meet somewhere..., 2024.
© de l'artiste. Courtesy Tim Van Laere Gallery, Antwerpen
Hal D, LandMarck
△ Hippocampus
13-09 till 02-11
Leuven
Faculty Club
△ Johan Heylen. Mensen
Onderweg
till 12-09
△ Hillebrand Van
Kampen & Rik De Boe.
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Le prix du désir
Karel Appel, Rencontre, 1955, gouache et huile en bâton sur papier, 51 x 65 cm. Courtesy Jaski Gallery, Amsterdam
Entre désir de possession et
capacité financière, émotion
et rationalité, le collectionneur
succombe ou résiste aux tentations
sans fin du marché de l’art qui,
au-delà des stéréotypes et clichés,
cherche la voie vers une plus
grande transparence.
TEXTE : GILLES BECHET
Le prix atteint par la plupart des
œuvres d’art peut sembler arbitraire.
Pourquoi 121 millions de dollars
pour un Magritte et 22,7 millions
pour un Titien, et non l’inverse ? Bien sûr,
il y a des réponses. Les images du peintre
surréaliste sont, à la fois, très lisibles et
mystérieuses et elles résonnent directement
avec l’inconscient contemporain,
alors que dans celles du maître vénitien,
il y a de nombreuses clés qui nous
échappent, l’art ancien étant désormais
un art de niche apprécié par des connais-
seurs. Aucune corrélation exacte n’existe
entre les valeurs culturelle et économique
d’un objet d’art. Mais, depuis bien longtemps,
le XVIIe siècle, l’art est devenu un
objet de commerce. Avec le grand boom
artistique des années 1970, marqué par la
prédominance de Londres et de New York
sur le marché et par le développement des
ventes aux enchères, certains lots se sont
progressivement envolés pour atteindre
des sommets stratosphériques. Mais les
prix atteints par ces œuvres de prestige
sont un trompe-l’œil. En effet, 75 % du
76
volume des transactions concernent des
œuvres vendues à moins de 5.000 dollars,
alors que celles vendues entre 1 et 10 millions,
aux enchères et en galerie, représentent
moins de 1 % du volume global,
mais plus de 50 % de la valeur adjugée. La
valeur marchande d’une œuvre d’art à un
moment donné est ainsi déterminée par
différents éléments, le nom, la réputation
de l’artiste, ce qu’il a produit, la reconnaissance
par ses pairs et par les institutions
muséales et académiques, ainsi que par
tout un ensemble de petits événements
historiques et de signaux de qualité, pondérés
par l’offre et la demande.
CLICHÉS ET STÉRÉOTYPES
Aux yeux des néophytes et du grand public,
le marché de l’art fait toujours l’objet
de nombreux clichés et stéréotypes, liés
aux sommes extravagantes parfois dépensées
ainsi qu’à l’opacité des prix. Une des
règles d’or du grand galeriste Léo Castelli
(1907-1999) était de ne jamais afficher les
prix et de rendre leur accès difficile. Il fallait
les demander et pour cela oser entrer
dans son bureau, fermé à la vue du public.
Aujourd’hui, certaines galeries pratiquent
toujours l’opacité des prix, surtout celles
qui se situent dans la tranche supérieure
du marché. Pour certaines enseignes, la
maîtrise du prix est synonyme de pouvoir
et une des manifestations de l’asymétrie
de l’information entre vendeur et acheteur
qui caractérise les industries culturelles
et créatives. La transparence est souvent
inversement proportionnelle à la hauteur
des prix. Mais, aujourd’hui, l’information
circule toujours plus vite et les futurs
acheteurs ont de plus en plus d’outils pour
comparer et rechercher l’information.
Dans une majorité de galeries désormais,
la liste des prix est disponible sur
demande ou parfois même figure parmi
les informations disponibles aux visiteurs.
Pour établir leurs prix, les galeries
disposent de toute une panoplie d’outils, à
savoir des rankings mis à dispositions par
différentes plateformes comme Artprice,
Artnet, Blouin Art Sales et bien d’autres
auxquels ils ont recours pour déterminer
l’évolution de la cote d’un artiste, jusqu’ à
un outil d’économétrie baptisé régression
hédonique qui permet de déterminer le
rendement d’un artiste à partir des résultats
de ses ventes et des caractéristiques
de son travail. D’autres outils comme l’appli
Limna, développée par la plateforme
allemande ArtFacts, également utilisée
par les collectionneurs, permet grâce à
un algorithme d’estimer, en un seul clic,
la valeur d’une œuvre ou la réputation de
« Pour fixer un
prix, la première
étape, c’est de
communiquer et de
se comprendre avec
l’artiste qui peut
avoir des attentes
trop hautes ou trop
basses »
PIERRE GRANOUX
LAGE EGAL Curatorial Projects
« Je préfère avoir
une belle pièce de
Karel Appel des
années 1970 qu’une
moins bonne des
années 1950 »
ROBBERT VAN HAM
Jaski Gallery
Lucebert, Untitled, 1975, encre et crayon sur papier, 50 x 62 cm. Courtesy Jaski Gallery, Amsterdam
77
« Il y a eu des abus rendus possibles par
l’opacité des prix, mais maintenant le
marché a évolué et on ne peut plus se
permettre de ne pas être transparent »
ANNE-SOPHIE RADERMECKER
ULB
son artiste. Elle peut aussi indiquer, et c’est
là son originalité, soit le prix moyen d’une
œuvre d’un mètre sur un mètre, soit le prix
moyen pour une œuvre au format donné
(le fameux calcul au point, ndlr).
SUBJECTIVITÉ
Tous ces outils, même s’ils sont élaborés
avec sérieux et professionnalisme, ne rassemblent
qu’entre 60 et 70 % des variables
qui peuvent influer sur les prix d’une
œuvre ou d’un artiste en fonction des circonstances.
Reste au galeriste à faire usage
de son intuition. Pour Robbert Jaski, de la
Jaski Gallery d’Amsterdam, spécialiste des
œuvres CoBrA, le paramètre le plus important
est toujours la qualité de l’œuvre : « Je
préfère avoir une belle pièce de Karel Appel
des années 1970 qu’une moins bonne des
années 1950. A la TEFAF, je présentais un
Corneille, une toute petite peinture, mais
de qualité exceptionnelle. Je l’ai proposée
bien au-dessus du marché. Elle a été
vendue en à peine une heure. » Etablir un
prix de vente est un travail d’équilibriste
dont on ne mesure les effets qu’après coup.
Si tout se vend rapidement, on se dit que
les prix étaient trop bas. Si rien ne se vend,
qu’ils étaient trop hauts. Le travail du marchand
ou du galeriste est donc de susciter
le désir de l’acheteur. « Et c’est quelque
chose qu’on ne commande pas. La rencontre
entre une œuvre et un collectionneur
appelle une certaine humilité », relève
Jean de Malherbe, directeur de la Galerie
La Forest Divonne. Etablir un prix peut se
révéler difficile, surtout dans le cas d’un
jeune artiste. « La première étape, c’est de
communiquer et de se comprendre avec
l’artiste, qui peut avoir des attentes trop
hautes ou trop basses. Et s’il a déjà vendu
un œuvre, que ce soit à des proches ou lors
d’un jury, on ne peut revenir en arrière »,
note Pierre Granoux de LAGE EGAL Curatorial
Projects. En art ancien, les prix sont
plus stables et en principe moins sensibles
aux modes. Là, le graal de tout marchand,
c’est de débusquer la pépite qui passait
pour anonyme et qu’on arrive, par un travail
de détective, à attribuer à un maître
connu et réaliser ainsi un belle plus-value.
« Chaque antiquaire, comme ses clients,
ont leur propre goût, ce qui a des avantages
et des désavantages, car on peut
passer à côté de pièces intéressantes »,
explique le marchand Klaas Muller, président
de la BRAFA.
BESOIN DE TRANSPARENCE
Par la force des choses et leur visibilité,
les prix réalisés en maisons de vente sont
devenus la référence. « Beaucoup de
galeries affichent cette cote mais vendent
en dessous à leurs collectionneurs fidèles
avec la close de ne rien révéler », remarque
Pierre Granoux. Il faut toutefois rester prudent
dans les comparaisons entre premier
et second marché car les volumes de vente
ne sont pas toujours équivalents. Il peut
arriver qu’un artiste vende une fois tous les
trois ans en maison de vente, alors qu’un
galeriste a pu vendre trente de ses œuvres
à des collectionneurs différents. « Il faut
parfois faire preuve de pédagogie quand
un client vient avec un prix réalisé dans
un maison de vente, mais qui ne correspond
pas, ou plus, à la valeur de l’artiste »,
reprend Jean de Malherbe. Les foires, avec
leur brassage de clientèle différente de
celle des galeries, ont contribué à une certaine
transparence des prix, notamment
grâce aux espaces virtuels que les grandes
galeries mettent en ligne à l’occasion
de celles-ci. « Le client est très souvent
réticent aux risques, c’est pour cela que
la transparence est une bonne chose »,
avance Mark Grol, président de Pan Art
Fair, à Amsterdam. « J’encourage tous les
exposants à afficher les prix. Il y a des gens
qui ont beaucoup d’argent et sont prêts à le
dépenser pour une œuvre, mais hésitent à
demander les prix. » Dans un marché partiellement
opaque, on pourrait chercher
longtemps un grand ordonnateur qui tire
les ficelles et se remplit les poches, ce qui
serait très réducteur. Quand il y a beaucoup
d’argent en circulation, les banques
et les investisseurs ne sont jamais très loin
et aiment la discrétion, mais cela ne signifie
pas pour autant que les dés sont pipés.
Dans le ou plutôt les marchés de l’art, il y a
un jeu de pouvoir et d’influence entre collectionneurs,
galeries, marchands et institutions
muséales, chacun ayant besoin
de l’autre et pouvant momentanément en
tirer profit. L’époque où une galerie ou un
marchand achetaient toute la production
d’un jeune artiste pour la mettre ‘‘au frigo’’
« Il y a des gens qui
ont beaucoup d’argent
et sont prêts à le
dépenser pour une
œuvre d’art, mais
hésitent à demander
les prix »
MARK GROL
PAN Amsterdam
78
« La rencontre
entre une œuvre et
un collectionneur
appelle une certaine
humilité »
JEAN DE MALHERBE
La Forest Divonne
Corneille, Jeux d’enfants, 1950, huile sur toile, 71 x 46 cm. Courtesy Jaski Gallery, Amsterdam
est révolue, ou d’un effet limité. Quant aux
collectionneurs, ils sont pour ainsi dire
concurrents, travaillant chacun dans la logique
et l’intérêt de leur propre collection.
Aux Pays-Bas, les grands collectionneurs
sont moins nombreux qu’en Belgique.
On peut noter par exemple Frits et Agnès
Becht, Joop van Caldenborgh ou Robert
H. Defare, et quand ils soutiennent un
jeune artiste, on parlera plutôt de mécénat
que de manipulation de marché. Dans un
marché régi par l’offre et la demande, il est
difficile d’affirmer qu’un groupe particulier
tire les ficelles. « Il y a eu des abus, rendus
possibles par l’opacité des prix, mais maintenant
le marché a évolué et on ne peut
plus se permettre de ne pas être transparent
», estime Anne-Sophie Radermecker,
titulaire de la chaire d’économie des arts
et de la culture à l’ULB. Le marché de l’art,
comme les autres, fonctionne en cycles
et il semblerait qu’il soit, pour le moment,
dans une phase descendante, du moins
pour son segment ultra premium, le plus
sensible aux mouvements spéculatifs, et
que la croissance viendrait plutôt du bas
du marché, segment généralement négligé
par les ‘‘connaisseurs’’. Dans un article de
The Art Newspaper, Scott Reyburn se demandait
s’il existait une nouvelle génération
d’amateurs achetant des objets et des
œuvres jusque là négligées ou simplement
que les collectionneurs reportent leurs
choix sur des acquisitions moins chères,
mais aussi moins volatiles. L’avenir le dira
peut-être.
79
Monaco, un hub
stratégique
Depuis plus de cinq décennies,
Monaco cultive une relation
singulière avec le marché de l’art.
Écrin de luxe et de discrétion,
la principauté attire maisons
internationales, collectionneurs
fortunés et œuvres d’art d’exception.
Malgré sa superficie modeste, ce
petit territoire concentre les enjeux
majeurs du marché, entre tradition,
innovation et régulations de plus en
plus strictes.
TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE
L’entrée du fameux opéra, construit par l’architecte Charles Garnier. Avec son impressionnante salle de
spectacle, donnant vue sur la mer, il forme un ensemble qui réunit également le casino de Monte-Carlo,
inauguré en 1879, dont la façade est beaucoup plus ostentatoire. Ici, on vient d’abord pour jouer et éventuellement
se cultiver… © Visit Monaco
Comme plus modestement à
Knokke, ce qui a longtemps fait
fonctionner Monaco, c’est son
fameux casino, installé depuis
1863 sur la colline de Monte-Carlo. Attirant,
dès l’origine, rois et princes, industriels et
banquiers, mais aussi tout ce que l’Europe
comptait d’intellectuels et d’artistes, en
quête de divertissement ensoleillé, pour les
uns, de richesse et de gloire pour les autres.
Toutefois, l’histoire de la principauté ne se
résume pas à ses mondanités. C’est également
devenu un hub culturel stratégique,
notamment pour le marché de l’art. Or, avec
le mètre carré le plus cher au monde (de
60.000 à 100.000 euros), Monaco ne s’offre
pas au tout-venant. Le microcosme international
qui y réside a ainsi de quoi faire de
l’œil au monde de l’art, toujours à l’affût de
nouveaux clients. Mais, Monaco est avant
tout un lieu de villégiature, un marché de
patience où les places sont chères, même
80
Ensemble de bijoux provenant d’une collection
monégasque. © Christie’s Images Ltd.
Présentation de l’œuvre de Joan Miró, Peinture (Femmes, lune, étoiles), 1949, tirée d’une collection monégasque
et adjugée 20,7 millions d’euros par Christie’s à Paris, en 2023. © Christie’s Images Ltd.
si le potentiel est là. Avec une dynamique
artistique qui monte en puissance, ainsi
qu’en témoignait encore, début juillet, la
neuvième édition de la Monaco Art Week,
incluant ventes aux enchères, vernissages
en galeries, sculptures dans l’espace public,
mais aussi et surtout la tenue, au Grimaldi
Forum, du très select salon Art Monte-
Carlo, initié en 2016, et qui prend du galon.
Quelques mastodontes des enchères y font
aussi florès, notamment Christie’s, Artcurial
et l’incontournable Hôtel des Ventes
de Monte-Carlo (HVMC), qui dessinent un
écosystème aussi exclusif que dynamique.
UN POTENTIEL CONSIDÉRABLE
Alors que sa rivale Sotheby’s y est représentée
par un bureau depuis 1967, ce n’est
qu’en 1985, il y a tout juste quarante ans,
que Christie’s s’installait en principauté.
À l’époque, la France ne permettant pas
encore les enchères organisées par des
maisons étrangères. Monaco apparaissait
comme une alternative précieuse. Entre
1985 et 2000, Christie’s y organisait ainsi des
ventes historiques, comme celles des collections
de Christian Dior, Hubert de Givenchy
ou Karl Lagerfeld. Mais, depuis 2001,
suite à l’ouverture d’une salle de ventes à
Paris, l’auctioneer n’y conserve qu’un bureau
de représentation. Devenu un véritable carrefour
entre la Riviera et les places fortes du
marché mondial, la principauté agit pourtant
comme un « hub à ciel ouvert », selon
les mots de la Belge Nancy Dotta, directrice
de Christie’s Riviera depuis vingt ans et ac-
tuel consul de Belgique à Monaco. De riches
collectionneurs y séjournent, souvent discrets
mais puissants, et le bureau local agit
en ‘‘conseiller’’ et en ‘‘éducateur’’, l’équipe
y guidant une nouvelle génération d’héritiers
fortunés, ou de néo-collectionneurs
millennials, dans la gestion ou l’évolution
d’ensembles patrimoniaux. De son côté,
Artcurial s’est installée de façon permanente
à Monaco en 2015, même si, dès 2006,
elle y organisait des ventes. Depuis, elle
consolide ses racines locales à travers des
partenariats prestigieux, comme celui noué
avec la Société des Bains de Mer, qui gère
notamment le casino. Elle propose deux
ventes annuelles (été et hiver) et s’est illustrée
par des initiatives originales comme
Monaco Sculptures, plaçant des œuvres
monumentales dans toute la ville, vendues
ensuite aux enchères. Quant à l’HVMC,
maison implantée en 2012, elle est devenue
un acteur incontournable du marché
local. Sa force résidant dans son expertise,
notamment en joaillerie, un segment local
fort car, dans l’ultra-sécurisée principauté,
on ose arborer sans craintes de somptueux
bijoux. À Monaco, les ventes reflètent ainsi
l’exclusivité du lieu. Miró (Femme, Lune,
Étoiles, 20,7 millions d’euros chez Christie’s
en 2023), Magritte (La reconnaissance
infinie, 10,3 millions de livres sterling chez
Christie’s en 2025) ou encore des bijoux Bulgari
découverts dans un coffre de banque
local, font partie des pépites que ces maisons
ont réussi à ‘‘sourcer’’ sur place. Mais si
la haute joaillerie, les montres de collection
« L’art fait partie
du lifestyle de luxe
à Monaco »
NANCY DOTTA
Christie’s Riviera
ou encore les sacs de luxe conservent leur
attractivité, d’autres secteurs, comme le
mobilier ou les livres anciens, déclinent
faute de nouveaux acheteurs.
TRANSPARENCE ET CONFORMITÉ
À Monaco, la clientèle se compose majoritairement
de personnes possédant une
très haute capacité d’investissement. Plus
de 125 nationalités y cohabitent, souvent
liées au monde du sport, de la finance
ou du luxe. Et si certains séjournent en
principauté pour des raisons fiscales, le
contexte culturel joue aussi son rôle. « L’art
fait partie du lifestyle de luxe à Monaco »,
81
La reconnaissance infinie (1933), huile sur toile de René Magritte, vendue en mars 2025 par Christie’s London, en provenance d’une collection monégasque.
© Christie’s Images Ltd. - 10.315.000 £ (12.353.000 €)
« Il s’agit d’aider
à structurer une
collection, à anticiper
une transmission
patrimoniale ou
encore à s’adapter aux
goûts des nouvelles
générations »
OLGA DE MARZIO
ARTCURIAL
rega, décrit cette transformation : «Notre
métier, c’est d’abord l’expertise, pas la
conformité. Aujourd’hui, on demande des
justificatifs poussés, même plus contraignants
qu’en France. Certains clients sont
surpris, voire réticents. » Malgré ces tensions,
elle reconnaît les vertus du système:
« Cela assainit notre marché, garantit
aux vendeurs que leurs objets ne finiront
pas entre de mauvaises mains et assure
aux acheteurs que l’œuvre ne provient ni
d’un trafic, ni d’une zone de guerre. » Si
les codes changent, Monaco s’adapte avec
finesse, en conservant un rôle de passerelle
discrète et prestigieuse.
LIRE
Pierre Fabry, Histoire de Monaco, éditions
Passés/Composés, Paris, 2025,
ISBN 979-1-0404-0526-9, 25 €
SURFER
résume Nancy Dotta. « La scène artistique
locale est stimulée par des événements
internationaux tels que le Grand Prix de
Monaco, le Monaco Yacht Show ou Art
Monte-Carlo. L’exposition estivale du
Grimaldi Forum, associée à la Monaco
Art Week, confère à cette saison un statut
de véritable rendez-vous culturel sur la
Côte d’Azur. » Dans ce cadre exclusif,
les maisons de ventes jouent un rôle de
conseil stratégique. « Nous n’agissons pas
seulement comme maisons de vente, mais
comme véritables accompagnateurs des
collectionneurs dans le temps », explique
Olga de Marzio chez Artcurial. « Il s’agit
d’aider à structurer une collection, à anticiper
une transmission patrimoniale ou
encore à s’adapter aux goûts des nouvelles
générations qui s’intéressent davantage au
design, à la photographie ou aux produits
de luxe. » Toutefois, le rêve doré des enchères
en bord de Méditerranée se heurte
à une réalité réglementaire de plus en plus
complexe. Depuis le passage, en 2024, de
Monaco sur la liste grise du Groupe d’action
financière (GAFI), les contrôles liés à
la lutte contre le blanchiment d’argent et le
financement du terrorisme se sont intensifiés.
L’HVMC, en particulier, a dû renforcer
son personnel et adapter ses procédures.
Sa secrétaire générale, Anne-Laure Carwww.christies.com
www.artcurial.com
www.hvmc.com
82
collect
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83
L’avis de l’expert
L’art des tranchées
Cet automne, la salle de ventes du Béguinage à Wavre mettra aux enchères
la collection de Philippe Roba. Celle-ci se compose de milliers d’objets
militaires. David Libotte : « Chaque objet est porteur de son histoire et de
ses émotions propres. »
TEXTE : BEN HERREMANS
Patte d’un animal, sculptée et gravée en 1916, dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.
© SDV du Béguinage
David Libotte, de la salle de ventes
du Béguinage, a découvert des
milliers d’objets dans la maison de
Philippe Roba. Dans son entrepôt
de Wavre, il nous montre des dizaines de
cartons encore fermés au milieu des rayonnages.
Rien que des objets militaires, surtout
de la Première Guerre mondiale. Du ‘‘trench
art’’ ou art des tranchées : des objets décoratifs
ou usuels que les soldats confectionnaient
durant leur séjour dans les tranchées. « Si
certains présentent des qualités esthétiques,
tous ont une valeur émotionnelle. C’est à
chaque fois ‘‘la petite histoire’’ dans la grande
histoire. » Lionel, fils cadet de Philippe Roba,
se souvient : « La maison était envahie par sa
collection. Il fallait faire attention où on mettait
les pieds, papa lui-même avait du mal à
accéder à son ordinateur. Je ne qualifierais
pas cela de maladie, ni même de comportement
compulsif. On utilisait parfois des
adjectifs plus sévères à propos de sa manie
de collectionner mais, dans l’ensemble, la
famille l’acceptait. C’était sa passion, cela le
rendait heureux. »
ACCUMULATION
Un homme n’est parfois que l’ombre de
lui-même. Philippe Roba vit encore, mais
son fils Lionel parle avec émotion de lui au
passé : « Papa avait ce côté tordu, plutôt
loufoque. Il s’attachait à des objets avec une
histoire et une valeur. Il ne se lassait jamais
de l’histoire des guerres en général et de la
Première Guerre mondiale en particulier.
La vie dans les tranchées l’intriguait au
plus haut point. Il ne pouvait pas s’arrêter. Il
voulait non seulement posséder, mais aussi
tout savoir sur ces objets. C’était une encyclopédie
vivante, qui connaissait l’histoire
de ces guerres jusque dans les moindres
détails. Avec sa collection, il souhaitait la
préserver, estimant que ces objets du passé
appartenaient à l’avenir. J’apprécie notamment
l’aspect émotionnel de cette collection.
Chaque objet, chaque mot est porteur
d’un récit, d’une histoire, d’une vie. Il existe
certes des collections similaires. Mais de
cette envergure ? Papa collectionnait sans
restriction. La plupart des collectionneurs
d’objets militaires se cantonnent à certains
thèmes ou se concentrent sur les pièces de
valeur. Au contraire, lui gardait tout. Même
ce qui ne valait rien. ‘‘Cela fait aussi partie
de l’histoire’’, disait-il. Il gérait sa collection
84
« Si certains objets
présentent des
qualités esthétiques,
tous ont une valeur
émotionnelle. C’est à
chaque fois ‘‘la petite
histoire’’ dans la
grande histoire »
LIONEL ROBA
à la manière d’un conservateur qui gère
un musée avec ses réserves. » Des musées
l’ont ainsi contacté à maintes reprises, sans
succès : « Papa n’était jamais d’accord avec
leurs propositions. Il préférait garder sa collection
pour lui. Il a pu se ressourcer grâce
à elle, y puiser de l’énergie. Chaque objet
faisait appel à sa mémoire. »
L’ŒUVRE D’UNE VIE
Et puis Philippe Roba a été victime d’une
maladie dégénérative : « C’est triste, il
avait tant de projets. Il avait encore acheté
une maison à Charroux, en France. Les
collectionneurs de souvenirs militaires s’y
retrouvent. Papa voulait la rénover pour
y abriter des pans de sa collection. Mais il
n’était plus capable de faire le trajet. Il n’a
que 74 ans, mais la maladie a pris le dessus.
Nous avons vu sa passion s’étioler, jusqu’à ce
qu’il soit contraint de tout arrêter, ce qui lui
a fait très mal. » À ses enfants aussi, ajoute
Lionel : « Nous côtoyons ces objets depuis
l’enfance et y renonçons avec beaucoup
de réticence. Mais nous ne pouvons pas
poursuivre l’œuvre de papa. Cela prend trop
de temps, c’est si intense. Nous ne pouvons
donner à sa collection ce qu’il lui a apporté.
Cela nous fend le cœur de devoir la vendre.
Nous avons si mauvaise conscience. »
Pour Lionel Roba, la collection de son père
évoque une multitude de souvenirs de
jeunesse : « Il allait chiner partout, sur les
marchés aux puces, chez les antiquaires. Il
se rendait tous les dimanches à la brocante
du Sablon et au marché aux puces de la
place du Jeu de Balle, dans les Marolles.
Tout le monde le connaissait et il connaissait
tout le monde : les collectionneurs, les
antiquaires, les brocanteurs. Des ‘‘Brusseleirs’’
entre eux. Il nous arrivait de l’accompagner
et nous en étions ravis. » Philippe
Roba retrouvait ses véritables âmes sœurs
sur Internet : « Il rencontrait des personnes
animées par la même passion, des collectionneurs
comme lui, sur des sites Web.
Ils ont créé leur petit club, s’informaient
mutuellement de leurs trouvailles, s’aidaient
à enrichir leurs collections. Un petit groupe
qui compte peut-être une vingtaine de
personnes. Quelques Français, mais aussi
des collectionneurs du monde entier, y
compris de Chine. Sans sa maladie, il aurait
peut-être fait le tour du monde pour rendre
visite à ses amis. Je tente de les retrouver
aujourd’hui pour les informer de la vente. »
VALEUR
Il y a encore beaucoup de pain sur la
planche. David Libotte : « Chaque objet
nécessite une description, nous devons
faire encore beaucoup de recherches :
trouver des références dans les livres et
sur Internet. » Lionel Roba : « Papa documentait
bien entendu sa collection. Nous
avons trouvé beaucoup d’informations,
mais pas tout. Il décrivait ses acquisitions
par le menu. Ses notes sur certains objets
nous aident aussi. Mais il subsiste beaucoup
de flou dans ses échanges avec ses
amis. Il nous reste encore un tas d’objets
à vérifier, identifier et inventorier. »
Comment la vente se déroulera-t-elle ?
David Libotte : « Nous procéderons sans
doute en trois étapes, de trois journées
successives. La première est fixée au
20 novembre. Il y aura auparavant une
exposition, début novembre, avec une
journée spéciale le 11 novembre, jour de
l’Armistice. Nous contribuerons ainsi à
rendre cette exposition exceptionnelle
visible dans le monde entier. » La valeur
globale de la collection Roba est difficile à
déterminer : « La valeur dépend toujours
de l’acheteur qui décide de ce qu’il veut
dépenser. Les collectionneurs d’objets
militaires recherchent souvent un objet
spécifique. On n’achète pas cela pour faire
un investissement ; l’aspect émotionnel
est souvent un facteur décisif sur le prix. Il
faut essayer d’imaginer les efforts déployés
pour tuer le temps dans les tranchées. Un
soldat récupérant un fragment d’obus et
essayant d’en faire un bel objet, peut-être
pour le montrer à sa famille, en tentant
de donner une signification à un contexte
totalement insensé. » Les vendeurs
comptent sur l’intérêt des musées, mais le
fait qu’un seul d’entre eux veuille acquérir
l’intégralité de la collection relève du
fantasme, selon Lionel Roba : « Certains
Salon d’objets militaire
Le plus grand salon d’objets
militaires se déroule deux fois
par an. Le prochain aura lieu
le 25 octobre à Ciney (www.
cineyexpo.be). La Gleize Militaria
(www.lagleize.org) est tout aussi
important. Gand, Anvers et
Courtrai organisent également
leur salon (www.facebook.com/
militariabeurs). Le plus célèbre, au
niveau international, est The Show
of Shows (www.sosovms.com) à
Louisville, dans le Kentucky.
Casque d’acier camouflé, 1916. © SDV
du Béguinage
musées n’en ont pas les moyens ou possèdent
à peu près autant d’objets similaires.
Le ‘‘trench art’’ porte par définition
sur des pièces uniques : il n’y a pas deux
objets pareils. Les pièces atterriront, espérons-le,
chez des fanatiques comme mon
père qui s’est toujours considéré comme
un passeur d’histoire. » Philippe Roba se
rend-il compte que sa collection est mise
en vente? « Je le lui ai dit deux ou trois fois,
mais il ne l’a pas encore enregistré l’information
», répond Lionel Roba. « Nous n’en
parlons plus. Cela lui ferait trop de mal. »
ENCHÉRIR
Vente Objets militaires – la collection Roba
à. p. d. 20-11
Salle de Ventes du Béguinage
Wavre
www.svbeguinage.com
85
Focus
International
7.980.000 $ (7.049.000 €)
Frans Hals, Garçon (probablement Frans Hals),
jouant du violon ; Fille (probablement Sara Hals),
chantant, huiles sur panneaux, 26,7 x 26,7 cm
(chaque). Christie’s, New York, 21-05-2025.
© Christie’s Images Ltd.
328.000 €
James Ensor, Fleurs et statuette, 1938, huile sur panneau,
23 x 33 cm. Artcurial, Paris, 05-06. © Artcurial /
photo : Vincent Everarts
3.670.000 £ (4.279.220 €)
Jan Davidsz. de Heem, Grande nature morte de
victuailles sur une table partiellement drapée,
1649, huile sur toile, 75,3 x 112,7 cm. Christie’s,
Londres, 01-07. © Christie’s Images Ltd.
ON A VENDU
Résultats mitigés
pour la Collection
Saunders chez
Christie’s
Les résultats de la vente de la
Collection Saunders chez Christie’s
atteignaient un total de 64,7
millions de dollars, avec un taux
de vente de 60,98 % et pas mal de
lots retirés, loin donc de l’estimation
basse de 80 millions de dollars.
Ainsi la vente, organisée par
Christie’s New York le 21 mai dernier,
comprenait un mélange de
peintures, de dessins et de sculptures
de maîtres anciens, certains
lots dépassant leurs estimations et
d’autres ne trouvant pas preneur.
Parmi les bons résultats, une paire
de tableaux de Frans Hals, l’un
représentant un garçon jouant du
violon et l’autre une fille chantant,
était vendue en un seul lot
pour 6,5 millions de dollars (hors
frais), tandis qu’un Portrait de la
Vierge par Sassoferrato dépassait
son estimation, se vendant pour
320 mille dollars (hors frais).
Succès pour une
collection belge
chez Artcurial
A l’occasion des ventes d’art
moderne et contemporain des 5 et
6 juin chez Artcurial, qui rassemblaient
plusieurs collections particulières,
la collection belge de la
Villa Vandevelde faisait sensation à
Paris en totalisant la belle somme
de 2,2 millions d’euros (frais
inclus). Cette collection réunissait
une sélection d’œuvres majeures
du XXe siècle. Les œuvres
contemporaines généraient 710.710
euros (frais inclus), tandis que les
œuvres modernes atteignaient
1,5 million (frais inclus). Parmi
les œuvres modernes, notons
le succès de l’huile sur panneau
Fleurs et statuette (1938) de James
Ensor, adjugée 328.000 euros (frais
inclus).
Jan Davidsz.
de Heem tient
la rampe chez
Christie’s
Le 20 juin, à Drouot, l’estimation
était plus que doublée pour
une riche nature morte de Jan
Davidsz. de Heem (1606-1683/84),
décrochée à 116.460 euros sous
le marteau de Audap & Associés
OVV. « Vanité des vanités, tout est
vanité » (L’Ecclésiaste, 1, 2), nous
enseigne cette œuvre hautement
symbolique, associant abondance
de la nature et beauté de la vaisselle,
dans le désordre savamment
étudié d’une fin de repas. Sublimation
du quotidien, elle invite à
méditer sur la futilité des richesses
et la fragilité de l’existence,
grâce à la virtuosité illusionniste
du pinceau de son auteur, né
à Utrecht et mort à Anvers, qui
eut une influence cruciale sur le
développement de la peinture de
natures mortes néerlandaise au
cours du XVIIe siècle. Ses grandes
et somptueuses compositions, les
Pronkstilleven des années 1640,
ont ainsi profondément marqué
les esprits, dont presque tous les
peintres de natures mortes, en
particulier à Anvers, Utrecht et
Leyde. C’est une de ces grandes
œuvres, datée de 1649, qui était
proposée par Christie’s, à Londres,
le 1 er juillet. On en obtenait 3,7 millions
de livres sterling (4,3 millions
d’euros), dans la fourchette des
estimations.
La Collection
de Giey chez
Sotheby’s
La fameuse collection du château
de La Pinte, près de Gand, propriété
du baron et de la baronne
Bertrand de Giey, notamment des
trésors d’orfèvrerie en argent, était
mise aux enchères chez Sotheby’s,
à Londres, le 2 juillet. Elle
comprenait des pièces exceptionnelles,
dont un Coq néerlandais
en argent, réalisé à Dordrecht
en 1619 par l’orfèvre Hessel van
Buren, une grande coupe hibou
gantoise de 1557 par l’orfèvre
Jan de Naghel III, des objets de
curiosités, tels que des coquillages
montés, mais aussi de
la peinture, entre autres un
autoportrait présumé de l’artiste
flamande Clara Peeters (ca. 1589-
ca. 1657), le seul connu de l’artiste,
malheureusement demeuré
invendu (est. 1.200.000-1.800.000
livres sterling).
Une tapisserie
bruxelloise bien
vendue par Piasa
Redécouverte récemment, une
merveilleuse tapisserie ayant pour
sujet la Conquête de l’Inde par le
Portugal et faisant partie d’une
tenture commandée à Bruxelles
par l’empereur Charles Quint était
proposée, le 3 juillet, par Piasa.
Conservée dans une collection
particulière française depuis
plusieurs générations, sa provenance
initiale avait été oubliée.
Commandée en 1522 par Charles
Quint, lors d’un séjour à Bruxelles,
son sujet n’avait jusque-là été tissé
qu’à Tournai. Estimée entre 80
et 120.000 euros, cette Caravane
des dromadaires était finalement
adjugée pas moins de 650.000
euros !
86
190.500 £ (221.400 €)
Jan de Naghel III, Gand, Coupe représentant
un hibou, 1557, argent doré,
H. 19 cm. Sotheby’s, Londres, 02-07.
© Sotheby’s Art Digital Studio
650.000 €
Grande tapisserie représentant La Caravane des
dromadaires, Bruxelles, ca. 1520-1522, laine, 546 x 361 cm.
Piasa, Paris, 03-07. © Piasa
EST. 9.000.000-12.000.000 £ ( € )
René Magritte, La Statue volante, 1958, huile sur
toile, 96,7 x 129,7 cm. Sotheby’s, Londres, 17 & 18-09.
© Sotheby’s Art Digital Studio
ON VENDRA
La Collection
Pauline Karpidas
chez Sotheby’s
La collection d’art et de design
de la collectionneuse et mécène
anglo-grecque Pauline Karpidas
sera mise en vente les 17 et
18 septembre par Sotheby’s, à
Londres. Estimée 60 millions de
livres (plus de 69 millions d’euros),
un record pour une collection
privée en Europe, elle rassemble
pas moins de 250 œuvres, parmi
lesquelles des toiles de Magritte,
Chirico, Picasso, Warhol, ainsi
que plus de soixante créations de
Claude et François-Xavier Lalanne,
dont beaucoup spécialement
conçues pour la collectionneuse.
Issue d’un milieu modeste de
Manchester, elle vit son horizon
s’élargir grâce notamment à son
mariage avec Constantinos Karpidas
qui, dit-elle, lui fit découvrir
« les belles choses ». Mais c’est
sa rencontre avec le marchand
d’art grec Alexander Iolas, en 1974,
qui déclencha véritablement sa
passion pour le surréalisme. En
visitant sa résidence d’Athènes,
elle connut un choc artistique
et parvint à convaincre l’ancien
marchand de reprendre ses
activités pour l’aider à constituer
une collection. Pauline Karpidas
s’est alors plongée dans l’étude
de ce mouvement, de musées en
lectures et en expositions. Au fil
des années, elle a constitué ce que
Sotheby’s décrit comme la « plus
grande collection surréaliste de
l’histoire récente ». Collectionnant
parallèlement les œuvres d’art, le
design et le mobilier, elle a créé un
univers unique dans sa résidence
londonienne. Selon Olivier Barker,
président de Sotheby’s Europe: « Il
n’existe tout simplement aucune
autre collection comparable à celle
de Pauline Karpidas. De l’extraordinaire
calibre des œuvres aux
innombrables histoires d’amitiés
et de collaborations profondes,
cette collection ouvre une fenêtre
sur un univers unique d’audace,
de conviction et de curiosité
insatiable ».
La Collection
Antoine de Galbert
pour Piasa
Le 24 septembre, Piasa proposera
à la vente un ensemble
exceptionnel issu de la collection
d’Antoine de Galbert, et plus
précisément la section dédiée à
l’Art brut, probablement celle à
laquelle il est le plus attaché. La
vente regroupera 210 lots pour
une estimation globale comprise
entre 2 et 2,7 millions d’euros. La
collection rassemble des œuvres
majeures d’artistes historiques tels
que Aloïse, Henry Darger, Scottie
Wilson, Louis Soutter, Adolf Wölfli
ou Willem van Genk, mais aussi
des figures plus singulières ou
confidentielles comme Johann
Korec, Luboš Plný ou Friedrich
Schröder Sonnenstern. Antoine
de Galbert considère sa collection
comme une forme de catharsis,
une manière de s’« entourer
d’objets qui le rassurent », selon
ses propres mots. Pour lui, les
œuvres libèrent, exorcisent,
réparent, soignent et protègent. La
vente réunit des œuvres produites
du milieu du XIXe siècle à nos
jours, issues de nombreux pays,
créées dans des contextes asilaires,
en marge, ou dans la solitude des
villes et des campagnes, mais aussi
des productions dites médiumniques,
ainsi que des objets
populaires échappant aux normes
traditionnelles.
La Collection
Daniel Abadie chez
Christie’s
Le 30 septembre, Christie’s
ouvrira la saison parisienne de
l’art 20/21 avec une vente hommage
consacrée à l’un des plus
grands commissaires d’expositions
de sa génération. Disparu en
décembre 2023 à l’âge de 78 ans,
Daniel Abadie fut une figure
incontournable de la vie culturelle
à Paris pendant plus de quatre
décennies. La singularité de son
regard, son intuition pionnière et
son indépendance d’esprit ont
marqué durablement la création
contemporaine. Historien de l’art
célèbre pour avoir conçu et réalisé
quelques-unes des plus grandes
expositions de l’histoire du Centre
Pompidou, dont la mythique
Paris-New York de 1977, il fut, tout
au long de sa vie, un compagnon
fidèle et exigeant pour de
nombreux artistes parmi les plus
importants de son siècle. Avec la
même éthique, il fut aussi collectionneur.
Reflet de ses choix et de
ses affinités, cette vente proposera
une sélection d’œuvres issues de
sa collection personnelle. Elles sont
signées Wassily Kandinsky, Sophie
Taeuber-Arp, Alberto Magnelli, Zao
Wou-Ki, Jean Dubuffet, Fabienne
Verdier ou encore Claude et
François-Xavier Lalanne. Parmi
les œuvres-phares, Standhaft,
aquarelle colorée et dynamique de
1931 de Wassily Kandinsky, incarne
la fascination durable d’Abadie
pour les avant-gardes historiques
(est. 300.000–500.000 euros). De
la même année, Plans et triangles
réciproques, huile sur panneau
de Sophie Taeuber-Arp, acquise
directement auprès de son mari
Jean Arp, fut exposée lors de la
rétrospective de 1946 au Musée
national d’Art Moderne (est.
200.000–300.000 euros). Quant
à Texturologie XXVII, elle illustre
son intérêt pour les recherches
de matière et le langage visuel
de Jean Dubuffet (est. 150.000–
200.000 euros). Enfin, les œuvres
de Claude et François-Xavier
Lalanne occupent une place particulière
dans la collection puisque
Daniel Abadie, saluant la poésie et
l’inventivité de ce duo d’artistes,
leur consacra une monographie
dès 2008.
87
On a vendu
Belgique
60.000 € (hors frais)
La surprise du mois
Le Portrait du pape Léon X, peint
par Raphaël entre 1518 et 1520,
s’inscrit dans le contexte de la Haute
Renaissance italienne, période de
floraison artistique et de rivalités politiques
aiguës. Probablement commandé par le
souverain pontife lui-même pour orner ses
appartements privés, à Florence au Palazzo
Pitti, le tableau original, désormais conservé
au musée des Offices, représente le pape
Léon X (né Giovanni de’ Medici), entouré de
deux membres influents de sa famille, les
cardinaux Giulio de’ Medici (futur Clément
VII) et Luigi de Rossi. Léon X, grand mécène
et protecteur des arts, est au centre de la
composition, soulignant l’autorité morale
et politique de la papauté à un moment
où l’Église traverse de profondes crises,
notamment la Réforme initiée par Luther
en 1517, qui dénonce les abus de la curie et
la construction fastueuse de la basilique
Saint-Pierre. Ce tableau fut peint alors que
Raphaël (1483-1520), très sollicité, assumait
aussi la responsabilité de grands chantiers.
Contrairement à beaucoup d’autres de ses
œuvres, il fut réalisé quasi exclusivement
par l’artiste lui-même, témoignant de son
implication personnelle et de la confiance du
pape. À rebours de l’idéalisation fréquente
des portraits renaissants, Raphaël a choisi un
réalisme saisissant : Léon X, physiquement
massif, au regard perspicace, est dépeint
sans flatterie, avec les marques de la fatigue
et de l’âge. Ce traitement nuancé traduit à
la fois la fragilité de l’homme et la majesté
de la fonction, la chair et l’esprit coexistant
dans la représentation du pontife, tandis
que la palette est dominée par les rouges
profonds du velours et des damassés, motifs
caractéristiques de la richesse matérielle et
du pouvoir temporel des Médicis. L’œuvre
ouvrait ainsi la voie au portrait moderne, où
la psychologie du pouvoir, l’individualité et la
maîtrise picturale s’unissent pour exprimer
un monde de tensions, de grandeur et de
réflexions sur l’homme face à l’Histoire.
Evidemment, le succès immédiat de cette
peinture révolutionnaire, l’une des dernières
du maître, suscita un engouement et quantité
de copies, dont la plus fameuse réalisée par
Andrea del Sarto au début du XVIe siècle,
à l’attention du duc Frédéric II de Mantoue.
Cette copie, d’une qualité telle que même
Giulio Romano, proche collaborateur de
Raphaël, la prit pour l’original, est aujourd’hui
conservée au musée de Capodimonte, à
Naples. Une autre copie, réalisée au début
du XVIe siècle, était conservée au musée des
Beaux-Arts de Caen, mais fut détruite lors
de la Seconde Guerre mondiale. Une partie
de celle-ci, attribuée à un auteur anonyme
ou à l’école italienne du XVIe siècle, a-telle
pu être sauvée de la destruction ? Et
a-t-elle resurgi lors de la vente cataloguée
du mois de juin, organisée en la salle
bruxelloise Horta ? Rien n’est moins sûr…
malgré l’étonnant engouement suscité par
ce Portrait du pape Léon X en buste, qu’on
dit très ancien puisqu’il pourrait remonter
au XVIe siècle. Quoi qu’il en soit, estimée
entre 2.000 et 3.000 euros, l’œuvre parvenait
à enthousiasmer les amateurs au point de
leur faire pousser les enchères jusqu’à 60.000
euros (hors frais). L’avenir nous dira peut-être
si son acheteur avait vu juste…
École italienne (d’après Raphaël), Portrait du
pape Léon X en buste, XVIe-XVIIe siècle, huile sur
panneau (dans un encadrement baroque italien en
bois sculpté doré), 53 x 42,5 cm. Est. 2.000-3.000 €.
Horta, Bruxelles, 16 & 17-06-2025. © Horta
88
On a vendu
Belgique
12-05 Médaille d’or chez Haynault
23.000 €
Muzaffar al-Din Shah (1896-1907),
Perse, médaille en or (testé 900/1000),
1901, buste de 3/4 à droite, dans une
couronne de chêne, inscriptions
au-dessus et date en-dessous,
rev. lion tenant un sabre à gauche
avec un soleil radié derrière, le tout
dans une couronne de laurier et de
chêne, tranche lisse, flan mat, frappe
médaille, 15,46 gr. Est. 1.200-1.800 €.
© Haynault
2.300 €
Croix, en bronze doré et émail,
Turquie, Ordre de la Charité (Sefkat
Nisani), 1878, avec un ruban de l’Ordre
d’Osmanie, 6 x 5,5 cm. On y joint un
écrin de Grand-croix en velours rouge
présentant les armoiries ottomanes
sur le couvercle. Est. 400-600 €.
© Haynault
5.200 €
Boucheron, Poney ébouriffé, Paris,
broche stylisée, or jaune 18 carats,
texturé figurant un poney en mouvement,
à l’œil ponctué d’une turquoise
et de trois diamants taille 8/8, au
museau orné d’émail noir, aux sabots
soulignés en or blanc, poids : 17,9 gr.
Est. 1.800-2.500 €. © Haynault
6.200 €
Cartier, broche tête de femme
africaine, ca. 1950, bois sculpté et or
jaune 18 carats figurant un profil de
femme parée d’une coiffe, d’un collier
et d’une boucle d’oreille en or jaune
agrémentée d’un petit cabochon de
turquoise, poids : 21,1 gr. Est. 1.500-
2.000 €. © Haynault
13 au 14-05 Brusselmans crée la surprise chez Vanderkindere
62.000 €
Pendentif, or blanc 18 carats, serti
d’un diamant taille ancienne de
ca. 12 carats, poids total : ca. 5,3 gr.
Est. 25.000-35.000 €. © Vanderkindere
44.000 €
Jean Brusselmans, Paysage
enneigé ou Luizenmolen ’s winters,
1925, huile sur toile, 72 x 80 cm. Est.
6.000-8.000 €. © Vanderkindere
22.000 €
Jean-Pierre Ghysels, Composition,
cuivre, numéroté 1/3, socle en marbre
noir, 54 x 90 x 42 cm. Est. 6.000-
8.000€. © Vanderkindere
12.000 €
Chocolatière Louis XVI, argent à
décor de ‘‘Mascarons de femme’’,
de ‘‘Médaillons’’, de ‘‘Guirlandes’’ et
surmontée d’un ‘‘Putti sur un poisson’’,
anse en bois noirci et sculpté,
poinçons d’Audenarde de (17)88 et
d’orfèvre non identifié, H. 33 cm. Est.
1.500-2.500 €. © Vanderkindere
17-05 Un joyau néoimpressionniste chez De Vuyst
660.000 €
Théo Van Rysselberghe,
Oliviers à Cagnes, 1906, huile
sur toile, 74 x 93 cm. Est.
400.000-600.000 €. © De
Vuyst
520.000 €
Andy Warhol, Jackie,
1964, acrylique et
sérigraphie sur toile,
50,8 x 40,6 cm. Est.
550.000-800.000 €.
© De Vuyst
280.000 €
Léon De Smet, Nu couché, 1910, huile
sur toile, 110 x 186 cm. Est. 150.000-
200.000 €. © De Vuyst
250.000 €
Jean-Michel Folon, Le
livre de la vie, 2003,
sculpture en bronze
de taille humaine. Est.
280.000-400.000 €.
© De Vuyst
150.000 €
Pierre Alechinsky, Sachet
d’acidulés, 1970-1971. Est.
145.000-185.000 €. © De
Vuyst
89
On a vendu
Belgique
17-05 Rolex brille au Mont de Piété
14.500 €
Rolex, bracelet-montre de dame
en platine, mécanique serti de 96
diamants taille baguette et taille taper
(ca. 11 carats), 4 diamants taille triangle
(ca. 0,20 carat), 60 brillants (ca. 9,50
carats) et 1 brillant central (ca. 1,12
carat), poids brut : 78,3 gr. Est. 10.000-
12.000 €. © Mont-de-Piété
4.300 €
José Vermeersch, Chien, sculpture en
bronze, 28 x 18 cm. Est. 1.400-1.600 €.
© Mont-de-Piété
4.300 €
Antoine-Louis Barye, Panthère saisissant
un cerf, sculpture en bronze, 36
x 54 cm. Est. 900-1.100 €. © Montde-Piété
4.100 €
Pierre Alechinsky, Abstrait, dessin à
l’encre sur papier, 43 x 26 cm. Est.
2.000-2.200 €. © Mont-de-Piété
18-05 Augustin Lesage surprend chez MJV Soudant
35.000 €
Augustin Lesage, La pensée de Dieu
est la source des hautes et saines
inspirations, 1938, acrylique sur toile
(marouflée d’origine sur panneau),
cadre d’époque au format d’un tableau
soutenu par deux pieds, 96 x 70
cm (sans cadre). Est. 10.000-15.000 €.
© MJV Soudant
24.000 €
Chine, fin d’époque Ming/début
d’époque Qing, bronze doré représentant
Avalokiteshvara assis en
méditation sur un socle lotiforme, la
main droite tenant la tige d’un brin
de saule symbole de la compassion,
la main gauche retenant le vase
ganlu, H. 49 cm. Est. 8.000-12.000 €.
© MJV Soudant
22.000 €
Andreij Nikolaevitch Shilder, Forêt enneigée
bercée de lumière, 1904, huile sur toile, 80 x
119 cm. Est. 6.000-8.000 €. © MJV Soudant
11.000 €
Hugues Merle, Abraham
bannissant Agar et Ismaël,
1872, toile d’origine, 53,5 x
91,5 cm. Est. 8.000-10.000 €.
© MJV Soudant
Du 19 au 20-05
Un maître anversois chez Horta
38.000 €
École anversoise, Saint-Michel
du Jugement Dernier terrassant
le démon lui disputant une âme
sur fond de paysage lacustre
animé, ca. 1525, , huile sur panneau
(parqueté), attribuée au Maître de
l’Adoration d’Anvers, inscription
sur le vêtement de Saint-Michel,
72 x 56 cm. Est. 15.000-20.000 €.
© Horta
36.000 €
Agustin Cardenas,
Mesure en action I, 1974,
sculpture en marbre
de Carrare, H. 29 cm.
Est. 10.000-15.000 €.
© Horta
20.000 €
Léon Spilliaert, Berges boisées autour de
l’étang du parc Marie-Henriette à Ostende,
1931, aquarelle sur papier, 37,5 x 55 cm. Est.
12.000-15.000 €. © Horta
20.000 €
Pierre-Auguste Renoir, Paysage, Cagnes,
huile sur toile, 15 x 20,5 cm. Est. 25.000-
30.000 €. © Horta
90
VENTE XLIV : 28 SEPTEMBRE À 13H
ANTIQUITÉS ET OBJETS D’ART
Exposition : du jeudi 25 au samedi 27 septembre de 10 à 18 heures
Emmanuel HANNAUX (1855-1934).
La muse endormie
Raoul François LARCHE (1860-1912).
Métamorphoses de Daphnée
Gilbert Auguste PRIVAT (1892-1969).
Catalogue en ligne dès le mercredi 17 septembre
Jean-Louis Nicolas JALEY (1802-1866).
400 lots allant de la haute
époque à l’art moderne
comprenant également
une belle sélection d’art
asiatique.
Exclusif
Alfred BOUCHER (1850-1934).
Diane.
Auguste RODIN (1840-1917).
Suzon.
Une très belle collection
de sculptures en marbre
du XIXème siècle.
Nos adresses en Belgique :
Maison-mère & Salle des ventes : 52 rue de Bertransart, 6280 Gerpinnes
Bureau d’expertises, région Bruxelles-Capitale : 177 rue au Bois, 1150 Woluwe-Saint-Pierre
Bureau d’expertises, Brabant Wallon : 12 rue Libert, 1410 Waterloo
Tel. +32 71 50 59 95 | +32 495 25 16 20 | info@mjvsoudant.be | www.mjvsoudant.be
On a vendu
Belgique
20-05 Jeu d’échecs gagnant chez Campo & Campo
26.000 €
Deux coffres en bois, avec pièces
d’échecs finement sculptées à la
main, XIXe siècle, chaque pion représente
un métier différent, inspiré par
la série des statues de la grille du
Petit Sablon à Bruxelles illustrant les
métiers bruxellois, 80 x 31 x 40 cm. Est.
400-600 €. © Campo & Campo
20 & 21-05 Un portrait d’Anna De Weert chez Carlo Bonte
85.000 €
Pierre Alechinsky,
Le feu de la fin,
1968, acrylique sur
papier marouflé
sur toile, 114 x 152
cm. Est. 60.000-
80.000 €. © Carlo
Bonte
9.500 €
Assiette chinoise
Doucai avec les ‘‘huit
emblèmes taoïstes’’,
marquée et période
Daoguang, diam.
20,5 cm. Est. 3.000-
5.000 €. © Carlo
Bonte
Lors de la vente du mois de mai chez Carlo Bonte, le beau portrait d’Anna De Weert par Emile Claus atteignait
la somme de 48.000 euros. Une autre œuvre de l’artiste trouvait également aisément un nouveau
propriétaire. Quant à elle, une impressionnante peinture de Pierre Alechinsky, Le feu de la fin, était vendue
85.000 euros. La Ferrari Ouragan Junior Car, vendue à un collectionneur 15.000 euros, en était l’une des
pièces vedettes. Les sculptures en gesso, d’après des modèles antiques, comme la Junon Ludovisi (13.000
euros), toutes issues de la collection de René et Barbara Stoeltie, atteignaient également des prix considérables.
La vente comprenait une belle sélection de sculptures fin-de-siècle. Parmi celles-ci, Le débardeur du
port d’Anvers de Constantin Meunier, adjugé 13.000 euros. De son côté, une œuvre en marbre de Carrare de
Pablo Atchugarry était emportée 22.000 euros, tandis que la table basse Goutte d’eau conçue par Ado Chale
atteignait la somme remarquable de 40.000 euros. Une affiche originale de René Magritte, conçue pour le
Gaity Bar, partait à 12.000 euros. De son côté, l’art asiatique remporte toujours un franc succès. Au sein de l’art
japonais, un okimono de la période Meiji, représentant un samouraï, était adjugé 7.500 euros. De son côté, un
vase bleu et blanc en forme de poire de la dynastie Qing était vendu au prix de 11.000 euros, tandis qu’une
assiette chinoise Doucai, ornée de huit emblèmes taoïstes, changeait de mains à 9.500 euros.
48.000 €
Emile Claus, Portrait d’Anna De Weert
cueillant des fleurs dans le jardin de
la villa Clair Soleil, ca. 1885, huile sur
panneau, 33 x 22 cm. Est. 20.000-
25.000 €. © Carlo Bonte
Du 26-05 au 01-06
Un portrait orientaliste chez Rops
31.000 €
Soie asiatique décor de
dragons, 270 x 120 cm.
Est. 160-240 €. © Rops
12.000 €
Jacques Blanquer, Portrait
orientaliste, 1879, huile sur
toile, 55 x 45 cm. Est. 100-
160 €. © Rops
6.500 €
Service à thé, Japon, 40 pièces.
Est. 80-120 €. © Rops
5.500 €
Cabinet en marqueterie
à décor d’animaux,
Anvers, XVIIIe siècle, 154
x 121 x 44 cm. Est. 1.000-
1.500 €. © Rops
4.000 €
Marcel Delmotte, Vase
de fleurs, huile sur panneau,
140 x 100 cm. Est.
1.000-1.500 €. © Rops
92
VENTE PUBLIQUE
9 et 10 sept à 18h30
Château
CALMEYN
“Poupées sur fond de paysage” crayon, gouache et aquarelle
sur papier par Léon Spilliaert. Cette œuvre sera reprise dans le
catalogue raisonné de l’artiste en préparation.
Estimation: 18.000-24.000 euros
EXPOSITION
5, 6 et 7 sept de 10h à 18h
VENTE D’ART ASIATIQUE
1 er octobre à 18h30
ANTIQUES &
FINE ART FAIR
Drogenbos
9-12 octobre 2025
Statue d’Amitayus en bronze
doré représenté assis sur
une double fleur de lotus.
Tibet, XVIIIe siècle
Estimation : 1.500-2.000 euros
Vase rouleau en porcelaine à
décor en émaux bleu et blanc
de personnages. Chine,
Epoque Chongzhen (1628-1644)
Estimation : 20.000-30.000 euros
De 11h à 19 h.
Entrée gratuite
EXPOSITION
du 26 — 29 septembre
Infos sur afa.brussels
HOTEL DE VENTES VANDERKINDERE S.A.
Chaussée d'Alsemberg 685-687, 1180 Brussel,
Tel. 02 344 54 46 | info@vanderkindere.com | parking privé
www.vanderkindere.com
On a vendu
Belgique
27-05 Une collection princière chez Native Auctions
170.000 €
Cavalier Yoruba,
Nago, Bénin, fin
XVIIIe/début XIXe
siècle, bois, H. 47,5
cm. Est. 200.000-
300.000 €. © Native
Auctions
160.000 €
Bwa Butterfly Mask, Burkina Faso, bois et
pigment, L. 246 cm. Est. 200.000-300.000 €.
© Native Auctions
97.000 €
Mangbetu Honey
Box, R.D. Congo, bois
et écorce, H. 27 cm.
Est. 60.000-80.000 €.
© Native Auctions
40.000 €
Hawaiian Spear - Ihe
Laumeki, Hawai, ca.
1800, bois, H. 177 cm.
Est. 20.000-30.000 €.
© Native Auctions
35.000 €
A Ceremonial Paddle,
Iles Australes,
Polynésie française,
Ile Raivavae, bois, H.
138 cm. Est. 10.000-
15.000 €. © Native
Auctions
02-06 Succès pour les montres chez AZ Auction
1.450 €
Alfieri & St. John, bague,
or rose 18 carats composée
de deux cercles pavés
de saphirs roses ronds en
dégradé de couleur et de
diamants ronds brillants,
poids brut : 7,1 gr. Est.
400-600 €. © AZ Auction
1.000 €
Favre-Leuba, ravissante
montre pour dame, or jaune
18 carats, bracelet en maille
d’or jaune 18 carats, ca. 1960,
mouvement mécanique à
remontage manuel, poids
brut : 22 gr. Est. 200-300 €.
© AZ Auction
850 €
Baume & Mercier, élégante
montre octogonale, or
jaune 18 carats, bracelet
en cuir de lézard et
boucle ardillon en plaqué
or, ca. 1970, mouvement
mécanique à remontage
manuel, poids brut : 30,1
gr. Est. 300-500 €. © AZ
Auction
780 €
Geota, ravissante montre bijoux
pour dame en or rose 18 carats,
bracelet en or rose 18 carats de
forme géométrique articulé, ca.
1950, mouvement mécanique à
remontage manuel, lunette et
attaches de bracelet serties de
petits diamants ronds taille 8 x 8,
poids brut : 19,3 gr. Est. 150-200 €.
© AZ Auction
620 €
Jean Pierre de Saedeleer,
pendentif en argent et or
jaune 18 carats composé
d’une chute de deux opales
aux reflets bleus retenant
une perle baroque de
culture multicolore de Tahiti,
poids brut : 5,5 gr. Est. 250-
350 €. © AZ Auction
04-06 Belles pièces chez Legia Auction
15.000 €
Attribué à Jean-Simon Deverberie,
L’Afrique, pendule Directoire, bronze
patiné noir, brun et or, symbolisant
l’Afrique, 46 x 37 cm. Est. 15.000-
20.000 €. © Legia Auction
12.000 €
Pierre-Philippe Thomire (dans le goût
de), paire de surtouts de table, bronze
doré et ciselé à décor d’une corbeille
ajourée, France, époque Empire, H.
44 cm. Est. 3.000-5.000 €. © Legia
Auction
8.200 €
Saupoudoir avec striche et poinçons,
argent, Maaseik, ca. 1690-1700, orfèvre
GL, répertorié mais non indentifié,
H. 16 cm. Est. 1.500-2.000 €. © Legia
Auction
6.000 €
Assiette volante multi-lobée, Hasselt,
ca. 1730, argent, armoiries d’alliance
au recto, avec poinçon et striche, M.O.
Jean François Frederici, diamètre :
27 cm. Est. 1.000-1.500 €. © Legia
Auction
94
10 & 11-06 Atchugarry chez Flanders Auctions
105.000 €
Pablo Atchugarry, Senza Titulo, sculpture
en marbre blanc de Carrare, H.
totale 208 cm. Est. 50.000-80.000 €.
© Flanders Auctions
16.000 €
Torse masculin, probablement un
satyre au vu de sa musculature et de
l’amorce d’une queue dans le dos,
Rome, marbre sculpté, H. totale 62,5
cm. Est. 4.000-6.000 €. © Flanders
Auctions
9.500 €
Grossé, Bruges, ensemble exceptionnel
de vêtements liturgiques, chasuble,
dalmatiques et voile huméral,
broderie de très grande qualité sur
soie, H. 112 cm. Est. 5.000-7.000 €.
© Flanders Auctions
1.000 €
Boîte aux lettres ancienne avec
représentation d’un cor postal, bronze
patiné, 37 x 18 x 42 cm. Est. 80-120 €.
© Flanders Auctions
12-06 Un sabre royal
chez Soudant
Du 12 au 14-06
La mère d’Ensor chez
Arenberg Auctions
13.000 €
Att. Sheikh Ahmad bin Ibrahim Badr (1920-
2009), poignard oriental, or 22 carats, gravé aux
armes du Royaume d’Arabie Saoudite et de
rinceaux feuillagés, pommeau et fourreau serti
de 20 diamants, marque du poinçon de l’orfèvre
écrit en arabe, lame en métal, poids brut :
446 gr. Est. 8.000-10.000 €. © MJV Soudant
125.000 €
James Ensor, Débris (La
mère de l’artiste), 1900,
huile et crayon sur toile,
46,1 x 27,0 cm. Est. 80.000-
100.000 €. © Arenberg
Auctions
64.000 €
Abraham Ortelius, Theatrum Orbis
Terrarum, Anvers, Gillis Coppens
van Diest, 1571, colorié à la main.
Est. 60.000-70.000 €. © Arenberg
Auctions
57.000 €
Psautier et bréviaire pour les Brigittines
de Mariënwater (Coudewater),
1478, manuscrit dans sa reliure d’origine.
Est. 40.000-50.000 €. © Arenberg
Auctions
31.000 €
James Ensor, Les péchés capitaux,
1904, ensemble complet de huit
eaux-fortes. Est. 15.000-20.000 €.
© Arenberg Auctions
13 & 14-06 Beau décadrachme chez Elsen
130.000 €
Splendide décadrachme de Dionysios
Ier (406-367), Sicile, Syracuse, ca.
405-400 av. J.-C, argent, signé par le
maître graveur Kimon, poids : 42,94
gr. Est. 75.000 €. © Jean Elsen et ses
fils
55.000 €
France, Louis XIII, double louis d’or à
la croisette, 1640, Paris, poids : 13,45 gr.
Est. 30.000 €. © Jean Elsen et ses fils
52.500 €
Comté de Hainaut, Guillaume III de
Bavière, dit l’Insensé, franc à pied,
à partir de 1365, Valenciennes, le
deuxième exemplaire connu, poids :
3,75 gr. Est. 50.000 €. © Jean Elsen et
ses fils
44.000 €
Italie, Royaume de Naples, Charles
Quint, quadruple écu d’or, sans date
(1548), très beau portrait de l’empereur,
poids : 13,5 gr. Est. 30.000 €.
© Jean Elsen et ses fils
95
On a vendu
Belgique
15-06 Record historique pour la vente de BD d’AZ Auction
À l’occasion de son vingtième
anniversaire, Banque Dessinée,
département spécialisé
d’AZ Auction, enregistrait un
nouveau record lors de sa
vente consacrée à la bande
dessinée. Le chiffre d’affaires
atteignait près de 1.500.000
euros, avec 92,5% des lots vendus,
confirmant l’engouement
croissant pour ce segment de
marché. 80.000 €
Franquin, Gaston, planche-gag n°654 à
l’encre de Chine et rehauts à la gouache
blanche, prépubliée dans le journal
Spirou n°1713 du 11 février 1971, publiée
dans l’album Le Cas Lagaffe aux Editions
Dupuis en 1971, 33,9 x 42,6 cm. Est.
50.000-60.000 €. © AZ Auction
25.000 €
Rosinski, Thorgal, planche n°40
à l’encre de Chine et rehauts à la
gouache blanche de l’épisode Audelà
des ombres publié aux Editions
du Lombard en 1983, 36 x 47,3 cm. Est.
10.000-12.000 €. © AZ Auction
17.000 €
Hergé, Tintin au pays des Soviets,
édition originale noir & blanc, Petit
Vingtième de 1930 (6e mille). Est.
8.000-10.000 €. © AZ Auction
16-06 Une pièce de Christofle chez Haynault
13.000 €
Att. à Jean André Reich, pendule au
dromadaire, ca. 1810, bronze à patine
brun et doré, cadran émaillé blanc à
chiffres arabes, signé Blanc Fils, Palais
Royal. Est. 10.000-15.000 €. © Haynault
9.000 €
Christofle Paris, centre de table
monumental aux trois grâces, métal
argenté, poinçons M.O, cartouches
neutres. Ce modèle a notamment été
utilisé par la Compagnie des Wagons-
Lits. Est. 4.000-6.000 €. © Haynault
4.200 €
Clément Rousseau, lampe de table,
ca. 1925, de forme boule à base circulaire,
entièrement gainée de galuchat
teinté, filets d’ivoire, cube d’ébène,
virole en laiton doré. Est. 1.500-2.000
€. © Haynault
2.900 €
Encensoir, cuivre argenté et corail,
à riche décor de rinceaux fleuris et
perles, Algérie, XIXe siècle. Est. 600-
800 €. © Haynault
16 & 17-06 L'art moderne en forme chez Horta
72.000 €
Louis Van Lint, Composition, 1954,
huile sur toile, 195 x 125 cm. Est.
40.000-60.000 €. © Horta
17.000 €
Raoul Ubac, Stèle à la tête
dressée, 1974, sculpture en
granit de Soignies, 198 x 25 x
20 cm. Est. 10.000-15.000 €.
© Horta
17.000 €
Antoine Poncet, Composition,
marbre de Carrare, H.
73 cm. Est. 15.000-20.000 €.
© Horta
14.000 €
Wifredo Lam, Composition, 1960, pastel
sur papier, 32 x 47,5 cm. Est. 5.000-7.000 €.
© Horta
96
17-06 Le Portrait de Pierre Olin chez Loeckx
90.000 €
Imposant brûle-encens avec décor
‘‘gold splash’’, Chine, XVIIe-XVIIIe
siècles, portant la marque de sceau
Xuande, bronze. Est. 8.000-12.000 €.
© Loeckx
41.000 €
Théo van Rysselberghe, Portrait de
Pierre Olin, huile sur toile. Est. 5.000-
10.000 €. © Loeckx
26.000 €
Bouddha assis, Thaïlande, bronze. Est.
1.500-2.000 €. © Loeckx
17-06 Une figure Pindi surprend Native Auctions
66.000 €
Englebert van Anderlecht,
Novembre n°92,
1960, huile sur toile, 157
x 121 cm. Est. 50.000-
70.000 €. © Native
Auctions
50.000 €
Antoine Mortier, Les
porteurs de croix,
1952, encre de Chine
sur papier, montée
sur toile, 230 x 150
cm. Est. 50.000-
70.000 €. © Native
Auctions
46.000 €
Alex Katz, Isca, 2001,
crayon rouge sur papier,
184 x 152 cm. Est. 30.000-
40.000 €. © Native
Auctions
40.000 €
Akatara Pole Club,
Île de Rarotonga, Îles
Cook, bois, H. 231 cm.
Est. 20.000-30.000 €.
© Native Auctions
25.000 €
Figure Pindi, R.D. du Congo,
bois, H. 58 cm. Est. 2.000-
3.000 €. © Native Auctions
17-06 Record pour Isabelle de Borchgrave chez Bonhams Cornette
39.000 € (PRIX RECORD)
Isabelle de Borchgrave, Garden
tree, technique mixte acrylique et
gouache sur papier kraft, L. 350 cm.
Est. 20.000-30.000 €. © Bonhams
Cornette
30.000 €
Isabelle de Borchgrave, Grande table
basse ovale, bronze, édition 2/8. Est.
18.000-32.000 €. © Bonhams Cornette
28.000 €
Isabelle de Borchgrave, Circus, 2023,
acrylique et gouache sur papier plissé.
Est. 15.000-28.000 €. © Bonhams
Cornette
25.000 €
Isabelle de Borchgrave, Platane, 2021,
paravent en papier. Est. 15.000-
20.000 €. © Bonhams Cornette
97
On a vendu
Belgique
17 & 18-06 Une table de Ruhlmann chez Vanderkindere
43.500 €
Bague en platine sertie d’un
diamant taille carré taille
ancienne de ca. 4,50-5 carats
et de deux diamants taille
baguette pour un total de ca.
0,30 carat, poids total : ca. 5,6
gr. Est. 18.000-20.000 €.
© Vanderkindere
32.500 €
Nicholas Konstantinovich Roerich,
Sommets de l’Himalaya, huile sur toile
marouflée sur carton, ca. 22 x 57 cm.
Est. 6.000-8.000 €. © Vanderkindere
16.500 €
Pol Mara, Bain de
couleurs, 1969, huile sur
toile, 162 x 195 cm. Est.
3.000-4.000 €.
© Vanderkindere
72.000 €
Emile-Jacques Ruhlmann,
table japonaise, bois
vernis et marqueterie
d’ivoire, ca. 1918-1920,
pour l’atelier Cabanel,
56,5 x 77,5 x 39 cm. Est.
27.000-30.000 €.
© Vanderkindere
3.600 €
Daum Nancy, rare vase Art
nouveau, verre dégagé à l’acide,
décoré de «Violettes», émaillé
à froid sur fond à coloration
intercalaire nuagé blanc et
violet rehaussé d’or, ca. 1895, H.
26,5 cm. Est. 700-1.000 €.
© Vanderkindere
Du 17 au 19-06
Bogart et Borremans
chez Bernaerts
18-06 Félicien Rops surprend
Bonhams Cornette
40.000 €
Bram Bogart, Jaune vertical, 1978,
peinture matiériste, 93 x 124 cm. Est.
20.000-30.000 €. © Bernaerts
13.000 €
Michaël Borremans, Het gloren van de
ochtend, 1991, aquarelle, lavis à l’encre
de Chine et gouache. Est. 15.000-
18.000 €. © Bernaerts
60.000 €
Wim Delvoye, Trophy, sculpture.
Est. 70.000-100.000 €. © Bonhams
Cornette
30.000 €
Félicien Rops, Le vol et la prostitution
dominent le monde, ca. 1880, aquarelle
et crayon sur papier. Est. 15.000-
20.000 €. © Bonhams Cornette
19 & 20-06 Un impressionnant vase tulipe chez Rob Michiels
44.000 €
Paire d’assiettes de ‘‘Famille Rose’’, décorées
d’une dame et de garçons jouant,
Chine, époque Yongzheng, porcelaine
coquille d’œuf rouge rubis. Est. 20.000-
40.000 €. © Rob Michiels Auction
28.000 €
Grand aquarium bleu et
blanc, décoré dans le style
européen d’un motif narratif,
Chine, époque Kangxi, sur
socle en bois plus récent.
Est. 12.000-18.000 €. © Rob
Michiels Auction
10.000 €
Impressionnant vase tulipe
bleu et blanc, composé de
sept pièces, Delft, XIXe siècle.
Est. 4.000-8.000 €. © Rob
Michiels Auction
3.400 €
Rares assiettes et tasses à décor hollandais
du ‘‘Miracle de Zaandam’’, Chine, époque
Qianlong. Est. 800-1.200 €. © Rob Michiels
Auction
98
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On a vendu
Belgique
20-06 Exceptionnelle collection de netsuké chez Carlo Bonte
En juin, Carlo Bonte Auctions mettait aux enchères la première partie
d’une collection exceptionnelle de netsuké. Deux types de collectionneurs
soutiennent ce marché : des experts hautement spécialisés à la
recherche d’objets signés, ayant été réellement portés et qui possèdent
donc une patine unique. Une autre catégorie d’acheteurs recherche
plutôt des objets intéressants en termes de figuration et de représentation.
L’un des objets phares était un spectaculaire exemplaire
japonais en ivoire du XIXe siècle, datant de la période Meiji, représentant
un dragon enroulé qui, après une enchère en ligne passionnante,
s’adjugeait 22.000 euros. Deux netsuké en bois représentant des tigres
très expressifs atteignaient 8 000 euros, tandis qu’un autre lot de
tigres en bois était facilement vendu 4.800 euros. On peut dire que les
animaux du zodiaque japonais ont généralement très bien marché. Les
netsukés humoristiques sont également typiques de la tradition japonaise.
Ainsi, un singe représenté comme batteur se vendait 3.000 euros.
Bien sûr, de nombreux netsukés reprennent des thèmes populaires et
sont très attachants en termes de figuration. Le lot 155 en est représentatif
avec son lièvre mythologique, compagnon de la déesse de la Lune.
Ce dernier trouvait un nouveau propriétaire pour 1.700 euros. La deuxième
partie de cette collection sera mise aux enchères le 17 octobre.
22.000 €
Grand netsuké japonais, avec la représentation
d’un dragon enroulé, XIXe siècle,
époque Meiji, H. 5 cm, poids : 45 gr. Est.
800-1.200 €. © Carlo Bonte
8.000 €
Deux netsukés représentant des tigres,
époque Meiji, H. 3,3 cm. Est. 400-600 €.
© Carlo Bonte
1.700 €
Netsuké du lièvre mythologique, première
moitié du XXe siècle, H. 8 cm. Est. 300-
500 €. © Carlo Bonte
21 et 22-06 Bataille d’enchères pour Van Nazareth à la Maison Jules
La vente aux enchères de juin, à la Maison Jules, enregistrait
des résultats remarquables. Roger Wittevrongel réalisait un prix
remarquable pour sa petite huile sur toile de 1977, Chemisier
ouvert jaune. Estimée entre 300 et 400 euros, elle était adjugée
6.000 euros. Herman Van Nazareth provoquait également des
enchères acharnées. Un grand bronze, En mouvement, estimé
entre 5.000 et 6.000 euros, était finalement adjugé 12.000 euros.
Une œuvre d’un autre artiste de renom, Maurice Wyckaert (est.
5.000-8.000 euros), était adjugée 6.200 euros, tandis que Maurice
Sijs obtenait la coquette somme de 4.800 euros pour ses
Bateaux à marée basse à Volendam (est. 1.800-2.400 euros).
6.000 €
Roger Marcel
Wittevrongel,
Chemisier jaune
ouvert, 1977,
acrylique et
huile sur toile.
Est. 300-400 €.
© Maison Jules
12.000 €
Herman Van Nazareth,
En mouvement,
grand bronze.
Est. 5.000-6.000 €.
© Maison Jules
23-06 Vantongerloo surprend chez Amberes
28.000 €
De l’entourage/l’atelier
de Rembrandt van
Rijn, Portrait d’un
vieille homme au
bonnet rouge, huile sur
panneau, 22 x 19 cm.
Est. 15.000-20.000 €.
© Amberes
13.000 €
Georges Vantongerloo, Etendue
(vert et noir). S=R² x pi. N°91, 1936,
papier, 7,9 x 12 cm. Est. 3.000-5.000
€. © Amberes
8.500 €
Albéric Collin, Hibou,
1926, bronze à patine
brune, cire perdue,
fondeur : C. Valsuani, 23
x 16,5 x 11 cm. Est. 2.000-
4.000 €. © Amberes
3.400 €
Henry Luyten, Vache à l’étang, toile,
34 x 49 cm. Est. 200-300 €. © Amberes
3.200 €
Grande théière ornée
d’initiales couronnées, frise
cannelée sur un piédestal
ovale surélevé, couvercle
surmonté d’une couronne et
d’un phénix, poinçons français
datant de 1840 à 1879,
orfèvre : Odiot, Paris, argent
repoussé, poids : 2600 gr.
Est. 750-1.000 €. © Amberes
100
24-06 Un saphir rose chez AZ Auction
25.000 €
Bague, or jaune et blanc 18 carats,
ornée d’un saphir rose naturel (NC)
transparent, de taille coussin mixte
d’environ 5 carats, d’un rose très vif
tirant sur le pourpre, avec une très
belle saturation et transparence,
une origine birmane (Myanmar) et
un caractère non chauffé, en serti
clos, la pierre centrale est illuminée
sur quatre côtés par des groupes de
quatre petits diamants, poids brut :
5,9 gr. Est. 25.000-35.000 €.
© AZ Auction
9.500 €
Bracelet Art déco, ca. 1925-1930,
alternant des maillons longs dont les
parties centrales sont ornées d’émeraudes
et des maillons rectangulaires
ajourés, pavage de diamants sur
toutes la longueur, principalement
taille old european, old mine et 8x8
ancien pour un total d’env. 14 carats,
poids brut : 60 gr. Est. 6.000-8.000 €.
© AZ Auction
7.500 €
Jean Després, bague en argent et or
18 carats, épaules à godrons, centre
composé de deux lignes de laque
japonaise noire, godrons en or jaune
partageant deux demi-cylindres
rouges, fin des années 1920/début des
années 1930, poids brut : 17,2 gr. Est.
3.500-4.500 €. © AZ Auction
6.200 €
Egyptomanie, pendentif Art déco, or
jaune 18 carats figurant un scarabée
en opale, très finement gravée,
présentant des flashs oranges et
verts avec des sous-tonalités de bleu,
l’entourage est en pierres calibrées :
diamants, émeraudes, saphirs naturels
et quelques saphirs de synthèse,
en reprenant le motif délicat du
papyrus, travail des années 1920-1930,
poids brut : 8 gr. Est. 1.500-2.000 €.
© AZ Auction
24-06 Des prix élevés pour l’art tribal chez Bonhams Cornette
96.000 €
Masque Iatmul Gable,
Papouasie-Nouvelle-Guinée.
Est. 30.000-50.000 €.
© Bonhams Cornette
50.000 €
Club, Iles Cook. Est.
50.000-80.000 €. © Bonhams
Cornette
28.000 €
Grand pendentif maori,
Nouvelle-Zélande. Est.
15.000-20.000 €. © Bonhams
Cornette
26.000 €
Masque Pende, République
démocratique du
Congo. Est. 20.000-30.000
€. © Bonhams Cornette
22.000 €
Massue maorie, Nouvelle-
Zélande. Est. 15.000-
20.000 €. © Bonhams
Cornette
25-06 Premières enchères pour Zouave Auction
14.500 €
Herman Van Ockerhout, boîte
à thé à coins concaves, gravée
de quatre frises à fond amati,
couvercle col et base agrémenté
d’une frise de godrons, argent
finement gravé, poinçons de la
ville de Bruges, d’orfèvre et de
lettre date Z pour 1711-1712. Est.
3.000-4.000 €. © Zouave Auction
3.200 €
Travail de la région du Haut-
Rhin du XIVe siècle, Sainte
Catherine d’Alexandrie, sculptée
en demi ronde bosse, la
tête voilée et le regard fixe,
elle tient de sa main droite
son glaive et de la gauche la
roue, bois polychromé, H. 69
cm. Est. 3.000-5.000 €.
© Zouave Auction
3.000 €
D’époque gothique, élément
de tympan, orné d’une croix
fleurdelysée, de deux rosaces,
de feuillages, d’un marteau
et d’une pelote de fil stylisée,
pierre sculptée, 67 x 156 x 26 cm.
Est. 2.000-3.000 €. © Zouave
Auction
2.600 €
Travail probablement
italien, XIIe siècle, chapiteau
d’angle figurant
des oiseaux la tête retournée,
l’une des serres
maintenue dans la main
d’un personnage, pierre
sculptée, 29 x 25 x 30,5
cm. Est. 2.000-3.000 €.
© Zouave Auction
2.200 €
Ecole française, La jeune
fille de Selos, seconde
moitié du XVIIe siècle,
sanguine sur papier avec
traces de rehaut blanc,
filigrane à l’écu Médicis
couronné, 20,7 x 23 cm. Est.
1.800-2.200 €. © Zouave
Auction
101
On a vendu
Belgique
25-06 Evariste Carpentier s’envole chez AZ Auction
35.000 €
Evariste Carpentier, La promenade
de dimanche, ca. 1905, huile sur toile,
97 x 130 cm. Est. 10.000-20.000 €.
© AZ Auction
15.000 €
Edgard Tytgat, Le miracle de Saint
Dominique, 1942, huile sur toile,
60 x 73 cm. Est. 8.000-12.000 €.
© AZ Auction
9.500 €
Fernand Dresse, table basse, ca.
1970, composée d’un plateau
en résine et incrustation de
marcassite, les pieds composés
d’une caisse en métal chromé et
bois composite, 140 x 80 cm. Est.
4.000-6.000 €. © AZ Auction
6.500 €
Jean-Michel Folon, Sans titre,
bronze à patine rouge nuancée,
numéroté 32/50, cachet du
fondeur Romain Barelier, 12,5 x
10 x 9 cm. Est. 2.000-3.000 €. © AZ
Auction
28-06 Karel Appel chez Lhomme
170.000 €
Karel Appel, La Poule, 1951, huile
sur toile, 46 x 55 cm. Est. 120.000-
160.000 €. © Lhomme
12.000 €
Marcel Caron, Le tailleur
de pierre, 1924, huile
sur toile, 85 x 68 cm.
Est. 8.000-10.000 €.
© Lhomme
10.000 €
Eugène Dodeigne,
Figure, sculpture en
pierre bleue, sur socle
en bois peint, 81 x 49 x
13 cm. Est. 4.000-6.000 €.
© Lhomme
4.800 €
Marcel Delmotte,
Descente de croix, 1931,
huile sur toile de jute,
137 x 87 cm. Est. 1.000-
1.500 €. © Lhomme
1.900 €
Jean-Michel Folon, L’œil,
céramique, justifiée 17/30,
Tuilerie à Treigny, diamètre :
50 cm. Est. 600-800 €.
© Lhomme
21-07 L’art belge à l’honneur chez Soudant
48.000 €
Pierre Alechinsky,
L’épreuve, 1963, huile
sur toile, 45 x 34 cm. Est.
15.000-20.000 €. © MJV
Soudant
38.000 €
Léon Spilliaert, Les
arbres, ramures en hiver,
1919, crayon conté, fusain
sur papier, 67,3 x 47,6
cm. Est. 12.000-15.000 €.
© MJV Soudant
14.000 €
Georges Lemmen, Le jeune
homme hésitant entre le vice
et la vertu. Portrait d’Olivier
Georges Destrée, pastel, 35
x 25 cm. Est. 1.000-1.200 €.
© MJV Soudant
12.000 €
James Ensor, Mon
portrait squelettisé, 1889,
eau-forte, 12 x 8 cm. Est.
2.000-3.000 €. © MJV
Soudant
11.000 €
Jo Delahaut, Espace jaune, 1954,
huile sur toile, 47 x 61 cm. Est. 3.000-
4.000 €. © MJV Soudant
102
Ventes aux enchères
d’art, d’antiquités et
de bijoux
22 septembre
Otto Eerelman (1839-1926)
Chiot Saint-Bernard dans son
panier, 1914
Jan Eversen (1906-1995)
Nature morte, 1957
Vase décoratif, peint par
Henri Breetvelt (1864-1923)
Pour la Société Céramique,
Maastricht, 1920
Bracelet Tutti Frutti,
argent 1er titre (925/1000)
Suède, ca. 1960
Henry Victor Wolvens
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12 septembre
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NOVEMBRE
EXPOSITIONS: 7, 8 ET 9 NOVEMBRE
(OFFRES À PARTIR: 24 OCTOBRE)
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VENTE AUX
ENCHÈRES
10 NOVEMBRE
Carolein Smit (1960)
‘Lièvre avec un fusil dans un
chou’, ca. 2016, sculpture en
céramique polychrome.
Ben Viegers (1886-1947)
‘Vue du quai’, signée ‘B. Viegers’ en bas à droite
Alice Frey
Armand Vanderlick
Dates de la vente
Samedi 20 sept 11h00
Dimanche 21 sept 11h00
010 - 411 85 44
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Exposition
Du vendredi 12 au 19 sept
www.maisonjules.be
On vendra
Belgique
08 & 09-09 Un Van Rysselberghe chez Horta
EST. 40.000-60.000 €
Théo Van Rysselberghe, Ciel gris (île-du-Levant), 1919,
monogrammée et datée, huile sur toile, 33 x 55 cm. ©
Horta
EST. 10.000-12.000 €
Firmin Baes, La visite, 1916, signé et daté, titré au dos,
pastel sur toile, 63 x 90 cm. © Horta
EST. 8.000-12.000 €
Jef Lambeaux, Caïn et Abel, signée,
marbre de Carrare, H. 111 cm. © Horta
09 & 10-09 Un Spilliaert chez Vanderkindere
EST.
18.000-24.000 €
Léon Spilliaert, Poupées
sur fond de paysage,
crayon, gouache
et aquarelle sur papier.
© Vanderkindere
EST. 6.000-8.000 €
Tabatière de forme ovale, à
décor d'ondes, de frises aux
feuilles de laurier et de rosaces,
XVIIIe siècle, or jaune 18 carats
ciselé. © Vanderkindere
09 &10-09 Un Anto Carte pour Flanders Auctions
Flanders Auctions ouvre la
nouvelle saison avec une importante
collection d’œuvres
d’art, d’antiquités et d’objets
design. Le dernier catalogue
comprend notamment des
œuvres de Modest Huys, Anna
De Weert, Anto Carte, Philippe
Vandenberg et José Vermeersch.
Il propose également une
grande variété d’articles dans
différentes catégories, notamment
de l’argenterie, des
services de table, des articles
de mode, des objets décoratifs
et des curiosités qui raviront
tous les collectionneurs.
EST. 20.000-30.000 €
Anto Carte, Maison des Brasseurs, Les
Archers, 1932, huile sur toile, 132 x 104
cm. © Flanders Auctions
EST. 15.000-20.000 €
Anna De Weert, L’Ombre des bles,
1915, huile sur toile, 35 x 46 cm.
© Flanders Auctions
EST. 8.000-12.000 €
Modest Huys, De Noenstond, Ouselghem,
huile sur toile, 89 x 115 cm.
© Flanders Auctions
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Paire de vases en porcelaine de Paris
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le zoo d’Anvers, Emaillerie Crahait,
Gosselies, 1968. © CR-Art Auctions
EST. 1.500-2.000 €
Rare affiche publicitaire pour la FN
Herstal, mobylette, type Sahara, ca.
1930. © CR-Art Auctions
Cette belle vente présente une collection d’objets liés au garage,
automobilia, Michelin, etc. Parmi les pièces maîtresses, on compte
un modèle à l’échelle, en argent sterling, d’une Bentley des années
1930, une rare plaque émaillée publicitaire pour la marque automobile
DeSoto, une affiche pour les motos FN type Sahara et une rare affiche
pour les pneus vélo Michelin, par Léon Hingre, ca. 1910, ainsi qu’une
exceptionnelle voiture à pédales Eureka biplace type Bugatti de 1928,
dans son état d’origine. Ensuite, des plaques émaillées publicitaires et
des affiches par Jean D’Ylen, Firmin Bouisset, Leonetto Cappiello, etc.
Au rang des objets de collection, citons un grand cheval de manège de
Gustave Bayol, des bustes pour mannequins en cire, des jouets anciens
de Lehmann, Günthermann, Fernand Martin et un rarissime automate
par Phalibois, ca. 1875, représentant un acrobate jongleur.
20 & 21-09 Singulier automne à la Maison Jules
La Maison Jules proposera une offre intéressante
lors de sa vente de septembre. Voici quelquesuns
des noms prestigieux mis aux enchères :
Alice Frey, Henri-Victor Wolvens, Louis Thevenet,
Albert Servaes, Geo Verbanck, Marcel Cockx,
Pjeroo Roobjee, Jakob Smits et Hubert Malfait.
Comme d’habitude, on trouvera également un
surprenant mélange de curiosités, objets tribaux,
argenterie et autres articles vintage. Cette vente
constitue la première partie d’une trilogie, la
salle organisant une vente exclusive de 150 lots
en octobre et une nouvelle grande vente en
novembre.
EST. 3.000-5.000 €
Henri-Victor Wolvens, Les Estampes,
huile sur toile. © Maison Jules
EST. 1.000-3.000 €
Alice Frey, Enfants dans le parc, huile sur toile.
© Maison Jules
21-09 Le contenu d’une demeure schaerbeekoise chez Haynault
Haynault rouvrira la saison avec la vente de l’entier contenu d’une maison
située à Schaerbeek, dans le cadre de son programme de house
sales qui a notamment vu proposer, au printemps 2025, la dispersion
des contenus du château de Fontaine Valmont, de la villa Vandevelde
à Uccle ou d’un très bel appartement de style parisien, à Ixelles. La
maison de Schaerbeek contient un important ensemble de mobilier,
lustres, verreries, porcelaines et sculptures des années 1900 à 1950.
106
25-09 La Collection Albert Vandervelden chez Legros
EST.
40.000-45.000 €
Philippe Derchain, La
vieille place à Limbourg,
huile sur toile,
75 x 100 cm. © Legros
EST.
1.500-2.000 €
Vase Art déco, signé
Charles Catteau,
verre, H. 33 cm.
© Legros
EST. 20.000-25.000 €
Evariste Carpentier, La gourmandise,
huile sur toile, 90 x 63 cm.
© Legros
Cette vente classique comprendra des œuvres remarquables
en provenance de la collection du célèbre
antiquaire, esthète et collectionneur, Albert Vandervelden
(1952-2022). On notera ainsi une charmante
et bucolique huile sur toile d’Evariste Carpentier,
intitulée La gourmandise, des œuvres de Richard
Heintz, période italienne, ainsi que d’autres artistes
tels qu’Edgar Scauflaire, Emmanuel Meuris, Charles
Soubre, Milo Dardenne, José Wolff, Bartholomeus van
Bassen. Côté sculpture, un bronze de Mady Andrien
et plusieurs œuvres de Miguel Berrocal, dont un
ingénieux coffret en hommage à Roméo et Juliette,
composé d’éléments démontables qui, une fois assemblés,
forment un service tête-à-tête complet pour
deux personnes. En verrerie, un vase Art déco en verre
de Scailmont, signé Catteau, de nombreux cristaux
du Val-Saint-Lambert dont des sculptures et vases
de Louis Leloup. Une seconde vente, online cette fois
et qui fera date par son caractère exceptionnel, se
clôturera le 2 octobre en soirée et mettra à l’honneur
l’école intimiste verviétoise. Ainsi seront présentés des
chefs-d’œuvre de Philippe Derchain, Georges Le Brun,
Maurice Pirenne, Joseph Gérard ou Paul Schmitz, également
issus de la collection d’Albert Vandervelden.
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107
On vendra
Belgique
27-09 Art moderne et contemporain chez Voglaire
EST. 2.000-3.000 €
Enrico Donati, Grande composition
abstraite, 1957, toile. © Voglaire
EST. 4.000-6.000 €
Emile Salkin, Couple dans la circulation,
1966, toile. © Voglaire
Enrico Donati était un peintre américain d’origine italienne. En
1942, à New York, son travail, fortement imprégné du surréalisme,
tape dans l’œil de Marcel Duchamp et d’André Breton, qui se
lient d’amitié avec lui. Par la suite, il est l’un des organisateurs de
l’Exposition Internationale du Surréalisme qui a lieu dans la galerie
d’Aimé Maeght, à Paris en 1947. Son travail évolue vers l’abstraction
dans les années 1950, avant qu’il ne rejoigne le mouvement spatialiste
de Lucio Fontana. La grande toile abstraite que nous présente
la salle des vente Damien Voglaire, datée de 1957 et estimée 2.000
à 3.000 euros, sera une des belles pièces de cette vente de rentrée.
Face à elle, il y aura Couple dans la circulation (1966), une des plus
emblématiques toiles d’Emile Salkin, l’un des pionniers du Pop art,
estimée 4.000 à 6.000 euros. Nous retrouverons aussi six dessins de
l’incandescent Stéphane Mandelbaum, dont un probable autoportrait
et un rare texte avec collage photographique, Nous sommes
tous nés en URSS. Il faudra compter de 2.000 à 4.000 euros pour
en acquérir un. Il y aura, en outre, une très belle section photo avec
des tirages originaux de Robert Frank, Helmut Newton, Edward
Weston, Richard Kern, Wolfgang Tillmans, Antoine d’Agata, Thomas
Ruff, Mimmo Jodice ou Ren Hang.
28-09
Vente classique chez Haynault
Dans cette belle vente classique, on remarquera notamment une
importante pendule aux amours abreuvant des oies par Gabriel
Le Roy, à Paris, parmi un bel ensemble d’horlogerie, d’objets
décoratifs et de mobilier de choix en provenance de plusieurs
demeures patriciennes de Bruxelles et de Flandre.
28-09
De beaux marbres classiques
chez MJV Soudant
EST. 4.000-6.000 €
Jean-Louis Nicolas Jaley, Bacchante au tambourin au repos, 1850, marbre,
45 x 85 cm. © Soudant
EST. 1.000-1.500 €
Gabriel LeRoy, Paris, importante pendule aux amours abreuvant des oies.
© Haynault
108
EST. 10.000-12.000 €
Alfred Boucher, Diane, marbre,
H. 39 cm. © Soudant
EST. 4.500-6.000 €
Gilbert Auguste Privat, Femme nue
portant un couple de colombes,
ca. 1930-1940, marbre H. 80 cm.
© Soudant
01-10 Vente classique chez Zouave Auction
EST. 3.000-4.000 €
Pierre-Adrien Dalpayrat, Groupe
sculpté figurant une grenouille la
gueule ouverte et les yeux écarquillés
sur un ananas, grès émaillé, 49 x 44 x
40 cm. © Zouave
EST. 2.000-3.000 €
Adrian Paul Allinson, Vue de village, huile sur toile marouflée,
64 x 90 cm. © Zouave
EST. 2.500-3.500 €
Adrian Paul Allinson, Paysage provençal, huile
sur toile, 65 x 80 cm. © Zouave
01-10 Art asiatique chez Vanderkindere
EST. 1.500-2.000 €
Statue d’Amitayus assis sur une
double fleur de lotus, Tibet, XVIIIe
siècle, bronze doré. © Vanderkindere
EST. 20.000-30.000 €
Vase rouleau, Chine, époque Chongzhen, XVIIe
siècle, à décor de personnages, porcelaine en
émaux bleu et blanc, monture en bronze doré,
XIXe siècle. © Vanderkindere
03 & 04-10 Porcelaine chinoise chez Coronari Auctions
Coronari Auctions ouvre sa saison avec une vente
de deux jours proposant une offre extrêmement
variée. Comme le veut la tradition, la partie asiatique
attirera particulièrement l’attention, avec principalement
de la porcelaine chinoise couvrant plus de cinq
siècles d’Histoire. Entre autres, un vase bleu et blanc
et rouge cuivré, avec décor narratif. Parmi l’offre
européenne, outre une vaste sélection de sculptures
Haute Epoque, de tapis, de vins, d’argenterie et de
meubles estampillés, on trouvera également des
peintures, œuvres de noms prestigieux tels qu’Emile
Claus et Anna De Weert. L’offre en maîtres anciens
sera à nouveau incontournable, avec notamment
une miniature sur parchemin de très grande qualité,
représentant Henri IV, et une représentation d’une
pierre de folie, motif issu de la fin du Moyen Âge
dénonçant la folie et la crédulité.
EST. 1.000-2.000 €
Grand vase de famille rose à décor
floral et de scènes palatiales, Chine,
Canton, XIXe siècle. © Coronari
Auctions
EST. 2.500-5.000 €
Buffet en forme de demi-lune, marque Chapuis, début
du XIXe siècle, placage d’acajou flammé, montures en
bronze patiné et doré. © Coronari Auctions
109
Auction calendar august—october 2025
Belgium
AUGUST
20 Morel de Westgaver
Cartes postales, gravures,
livres etc. BRUXELLES
28 Stanley’s Auction
Art tribal, moderne et africain
ZAVENTEM
11 Aguttes Bruxelles
Autoworld : auction and
motion BRUXELLES
20 Derksen Veilingbedrijf
Kunst en antiek, design en
brocante ONLINE
30-07/09 AZ Auction
Bandes dessinées ONLINE
SEPTEMBER
01 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
01 Salle des Ventes Uccle
Saint-Job
Art moderne, contemporain
et design BRUXELLES
03-17 Legia Auction
Liège, une ville, une région,
un patrimoine ONLINE
05 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
06 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
07 Stanley’s Auction
Peintures, dessins et gravures,
petits maîtres belges et autres
ZAVENTEM
07 Louiza Auktion
Art moderne et contemporain
BRUXELLES
08 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
08-09 Horta
Art et antiquités
BRUXELLES
09-10 Flanders Auctions
Kunst en antiek ROESELARE
09-10 Vanderkindere
Art et antiquités BRUXELLES
10-24 Legia Auction
Cinéma européen, photos,
synopsis, dossiers de presse
ONLINE
12 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
12-21 Lhomme
Livres, graphiques et dessins,
tableaux ONLINE
13 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
14 Stanley’s Auction
Appareils photographiques et
photographies ZAVENTEM
15 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
16 Berg van Barmhartigheid
Zilverwerk, edelsmeedwerk
en juwelen BRUSSEL
17 CR-Art Auctions
Automobilia en oude
publiciteit
HARELBEKE
19 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
20 Berg van Barmhartigheid
Speciale verkoop BRUSSEL
20 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
20-21 Maison Jules
Kunst en antiek GENT
21 Haynault
Art et arts décoratifs
provenant d’une maison Art
déco à Schaerbeek
ONLINE
21 Stanley’s Auction
Arts classiques et modernes :
Chine, Europe et reste du
monde ZAVENTEM
22 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
22 Antenor Auction
Bijoux, montres et
maroquinerie
BRUXELLES
22 Ventes Elysée
Art et antiquités
GRIVEGNÉE-LIÈGE
23 Berg van Barmhartigheid
Lederwaren, luxe accessoires
en juwelen BRUSSEL
23 Antenor Auction
Arts de la table et orfèvrerie
BRUXELLES
23 Ventes Elysée
Art et antiquités ONLINE
23 Vanderkindere
Vente bourgeoise BRUXELLES
23 Galerie Athena
Kunst en antiek BRUSSEL
23-24 Jordaens
Kunst en antiek MORTSEL
24 Galerie Athena
Burgerveiling BRUSSEL
25 Hôtel des Ventes Legros
Antiquités et objets d’art
VERVIERS
26 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
27 DVC Antwerpen
Kunst, antiek en design
ANTWERPEN
27 Campo & Campo
Grafiekveiling ANTWERPEN
27 Damien Voglaire
Art moderne et contemporain
BRUXELLES
27 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
28 DVC Antwerpen
Klassieke veiling ANTWERPEN
28 Haynault
Intérieur classique etc. ONLINE
28 MJV Soudant
Antiquités, tableaux, mobilier
et objets d’art, art déco
GERPINNES
28 AZ Auction
Bandes dessinées BRUXELLES
29 Amberes
Burgerveiling ANTWERPEN
29 Veilinghuis Pictura
Kunst, antiek en fraaie
inboedel van kwaliteit GENT
29 Salle des ventes du
Béguinage
Vente classique, arts premiers
et tableaux africains WAVRE
29-05/10 Salle de Ventes Rops
Art et antiquités ONLINE
30 Berg van Barmhartigheid
Juwelen, sieraden en
numismatiek BRUSSEL
OCTOBER
01 Zouave Auction
Vente classique BRUXELLES
01 Vanderkindere
Art asiatique BRUXELLES
01 Legia Auction
Souvenirs de la Comtesse LG.
et à divers HANNUT
02 Arts Talents Enchères
Bruxelles
Successions et collections,
bijoux etc. BRUXELLES
02-13 Bernaerts
Timed Online Classic vs.
Modern ONLINE
03 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
03-04 Coronari Auctions
Herfstveiling NAZARETH
04 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
04 Louiza Auktion
Art moderne et contemporain
BRUXELLES
06-07 Horta
Art et antiquités BRUXELLES
07 Berg van Barmhartigheid
Keramiek, glaswerk, kristal,
vitrineobjecten en juwelen
BRUSSEL
07 AZ Auction
Broches, joaillerie et
horlogerie BRUXELLES
07-09 Bernaerts
Classic vs. Modern ANTWERPEN
09 Arts Talents Enchères
Bruxelles
Arts d’Asie, collection d’un
grand collectionneur du
Chine BRUXELLES
10 Maison des Huissiers de
Justice
Vente aux enchères judiciaire
BRUXELLES
10-11 Vandewiele
Herfstveiling BRUGGE
11 ABS Veilingen Mechelen
Deurwaarderstukken
MECHELEN
12 Bonhams-Cornette de
Saint Cyr
The Zoute Sale KNOKKE-HEIST
12 MJV Soudant
Objet d’art et antiquités
ONLINE
The Netherlands
AUGUST
14-15/09 Venduehuis Den
Haag
The Netherlands Unilever Art
Collection ONLINE
25-02/09 Venduehuis Den
Haag
Vendue Next Door Part I +
II ONLINE
25-09/09 Venduehuis Den
Haag
Juwelen en horloges ONLINE
SEPTEMBER
01-04 Veilinghuis Klinkhamer
Kunst en antiek GRONINGEN
01-16 Venduehuis Den Haag
Classic to Modern Art ONLINE
02 Veilinghuis De Jager
Kunst, juwelen en antiek GOES
03 Veilinghuis De Jager
Aziatica GOES
08 Veilinghuis Bouwman
Vintage toys & automobilia
ONLINE
08-09 Van Zadelhoff
Kunst en antiek HILVERSUM
08-12 Korst van der Hoeff
Kunst en antiek
S-HERTOGENBOSCH
08-15 Veilinghuis Korendijk
Kunst en antiek ONLINE
09-10 Goudwisselkantoor
Veilingen
Munten deel I + II KLAASWAAL
09-13 Heritage Auctions
Europe
Fine Art and Collectibles
IJSSELSTEIN
15 ADAMS Amsterdam
Auctions
NRC kunst onder € 5.000
AMSTERDAM
15-17 De Eland & De Zon
Openingsveiling: kunst en
antiek ONLINE
15-17 Veilinghuis Onder de
Boompjes
Kunst en antiek ONLINE
15-19 Derksen Veilingbedrijf
Kunst en antiek, design en
brocante ARNHEM
16-17 Oprechte Veiling
Haarlem
Kunst en antiek HAARLEM
18-21 Oprechte Veiling
Haarlem
Kunst en antiek ONLINE
20-28 Moart Veilinghuis
Oude en moderne kunst
ONLINE
22 Venduehuis Dickhaut
Kunst, antiek en juwelen
ONLINE
22-26 Ald Fryslân
Kunst en antiek WOMMELS
25 Hessink’s Fine Art
Auctioneers
Fotografieveiling HASSELT/BEEK
27 Hessink’s Fine Art
Auctioneers
Boeken, prenten, kunst en
grafiek HASSELT/BEEK
28 Veilinghuis Peerdeman
Kunst, antiek en design
ONLINE
29-02/10 Van Spengen
Kunst en antiek ONLINE
29-02/10 Medusa
Auctioneers
Kunst en antiek SPRUNDEL
29-07/10 Venduehuis Den
Haag
Vendue Next Door Part I +
II ONLINE
29-08/10 Venduehuis Den
Haag
Modern glas en keramiek
ONLINE
29-15/10 Venduehuis Den
Haag
Post War & Contemporary Art
ONLINE
OCTOBER
02 Goudwisselkantoor
Veilingen
Juwelen en diamanten
KLAASWAAL
03 Goudwisselkantoor
Veilingen
Zilver KLAASWAAL
04 Goudwisselkantoor
Veilingen
Luxe accessoires en horloges
KLAASWAAL
04 Hessink’s Fine Art
Auctioneers
Kunst en antiek HASSELT/BEEK
07-08 Veilinghuis Omnia
Kunst en antiek KOLHAM/
HOOGEZAND
09-11 Heritage Auctions
Europe
Militaria IJSSELSTEIN
Luxembourg
SEPTEMBER
18 Lux Auction Luxembourg
Post war and contemporary
art - Succession de Mr. Y et à
divers ONLINE
110
Fair calendar september—october 2025
Austria
SEPTEMBER
10-14 Parallel Vienna
VIENNA
11-14 Viennacontemporary
VIENNA
Belgium
SEPTEMBER
04-07 RendezVous -
Brussels Art Week
BRUSSELS
12-14 Le Sablon Design
Market
BRUSSELS
17-02/10 Brussels Design
September
BRUSSELS
18-20 Salon du Mont des Arts
BRUSSELS
25-28 Brussels Art Square
BRUSSELS
OCTOBER
03-12 ARTONOV
BRUSSELS
05 Collect-Hit &
Brocantissimo
GROOT-BIJGAARDEN
France
SEPTEMBER
04-13 Paris Design week
PARIS
09-14 Parcours des mondes
PARIS
16-20 Parcours de la
Céramique
et des Arts du Feu
PARIS
17-21 Sur Invitation
PARIS
20-24 FAB Paris
PARIS
Germany
SEPTEMBER
10-14 Berlin Art Week
BERLIN
11-14 POSITIONS Berlin Art
Fair
BERLIN
The Netherlands
SEPTEMBER
13-14 Europe Art Fair
MAASTRICHT
17-21 Hungry Eye Fair
AMSTERDAM
20 Dialogue Vintage
Photography
AMSTERDAM
25-28 Art Noord VII
HEERENVEEN
25-28 Herfsteditie
MAARSSEN
26-28 BIG ART
AMSTERDAM
27-28 Tribal Jewelry &
Textiles Fair
AMSTERDAM
OCTOBER
01-05 Art The Hague
DEN HAAG
08-10 Affordable Art Fair
AMSTERDAM
United Kingdom
SEPTEMBER
05-07 Penman Antique Fair
PETERSFIELD
13-21 London Design Festival
LONDON
23-28 Goldsmiths’ Fair
LONDON
25-28 British Art Fair
LONDON
30-05/10 The Decorative Fair
LONDON
United States
SEPTEMBER
04-07 Art on Paper
NEW YORK
04-07 COLLECTIBLE
NEW YORK
04-07 Independent 20th
Century
NEW YORK
05-07 The Armory Show
NEW YORK
18-21 Clio Art Fair New York
NEW YORK
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objets de collection, etc.
Estimations gratuites sans
rendez-vous du lundi au
vendredi de 8h30 à 15h30,
sauf le mardi jusqu’à 18h.
FLANDRE ORIENTALE
Coronari
(Dir. Tim De Doncker)
Steenweg 144/A, 9810 Nazareth
T. 09/3123240
info@coronariauctions.com
www.coronariauctions.com
Coronari Auctions organise
quatre ventes aux enchères
internationales d’art et d’antiquités
par an. Spécialisée
dans l’art européen, asiatique
et islamique, avec un accent
particulier sur la porcelaine
chinoise, les maîtres anciens
et les peintures des XIXe
et XXe siècles. Audience
internationale. Expertise
scientifique. Estimations,
recherches, conseils.
DVC
(Dir. D. Van Cappel)
Zandlopersstraat 10 -
9030 Mariakerke
T.09/224.14.40
F.09/225.04.14
dvc@dvc.be
www.dvc.be
Ventes aux enchères
d’œuvres d’art et d’antiquités
cataloguées. Successions
et évaluations pour successions
et assurances.
Galerie et Salle de Ventes
Pictura sprl
Brusselsesteenweg 656
9050 Gentbrugge
T.0475/74.49.25
henk.vervondel@telenet.be
www.pictura.be
Loeckx Auctioneers
(Dir. Cécile La Pipe,
Peter en Natan Loeckx)
Ingelandgat 4, 9000 Gand
T.09/223.37.93 – F.09/233.76.71
www.loeckx.be
info@loeckx.be
International art & antiques
auctions. Expertises.
De Vuyst
(Dir. Guy De Vuyst &
Pascale Philips)
Kerkstraat 22-54, 9160 Lokeren
T.09/348.54.40
F.09/348.92.18
www.de-vuyst.com
info@de-vuyst.com
Vente aux enchères et expositions
internationales, du XVIIe
siècle à l’art contemporain.
Successions et évaluations de
successions et assurances.
FLANDRE OCCIDENTALE
Carlo Bonte Auctions
Kardinaal Mercierstraat 20,
8000 Brugge
www.carlobonte.be
info@carlobonte.be
T. 050 33 23 55
Ventes aux enchères internationales
en ligne, art et
antiquités, art asiatique,
art occidental, antiquités,
design. Conseils de ventes -
expertises - estimations.
Van de Wiele Auctions
Groeninge 34, 8000 Bruges
T.050 49 07 69
auctions.vandewiele@proximus.be
www.vdw-auctions.com
Imprimés et manuscrits
rares, cartes anciennes,
atlas, gravures et peintures.
Estimations pour assurances
et successions.
HAINAUT
Monsantic
(Dir: Daniel Otten)
Rue Grande 193b, 7020 Mons
T.065/73.94.00 – F.065/73.94.09
otten@monsantic.com
www.monsantic.com
Ventes publiques cataloguées.
Expertises le mercredi,
le samedi ou sur rendez
vous - déplacement gratuit à
domicile.
LIEGE
Hôtel des Ventes Elysée
(Dir. José & Ch. Fairon)
Boulevard Cuivre et Zinc 28,
4000 Liège
T.04/221.09.09
F. 04/221.15.05
www.ventes-elysee.be
info@ventes-elysee.be
Ventes publiques mensuelles
d’antiquités et objets d’art,
Vintage, Maroquinerie,
Bijoux. Expertises et accueil
du lundi au vendredi. Fermé
le mercredi.
Légia Auction
Rue de Cras-Avernas 12,
4280 Hannut
Tél. : 019/63.55.59
0495/87.99.01 (Bruno de
Wasseige) 0475/27.73.87
(Vincent de Lange)
www.legia-auction.com
contact@legia-auction.com
Ventes publiques d’Arts et
d’Antiquités, tapis, mobiliers,
bijoux, tableaux, Art d’Asie,…
Expertises gratuites sur rendez-vous.
Librairie Lhomme
(Dir. David Lhomme)
Rue des Carmes 9, 4000 Liège
T.04/223.24.63
F.04/222.24.19
www.michel-lhomme.com
librairie@michel-lhomme.com
Livres anciens et modernes
de qualité, gravures,
tableaux, curiosités.
Hôtel des Ventes Legros
(Dir. Benoît Legros)
Rue Peltzer de Clermont 41,
4800 Verviers
T. 087/33.01.00
www.venteslegros.com
info@venteslegros.com
Ventes régulières d’antiquités
et objets d’art.
Hôtel des Ventes Mosan
(Dir. Maxence Nagant de
Deuxchaisnes)
Rue du Nord belge 9,
4020 Liège
T.04/344.91.70 - F.04/341.39.19
www.hvm.be
Expertises gratuites tous les
vendredi de 9h à 12h30 et de
14h à 18h
NAMUR
Salle de Ventes Rops
(Dir. Paul & Benoît de
Sauvage)
Avenue d’Ecolys 2,
5020 Namur
T.081/74.99.88 – F.081/74.99.86
www.rops.be
www.rops-online.be
Ventes publiques tous les
deux mois d’antiquités
et ventes bourgeoises.
Expertises gratuites.
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Musées. Collections privées.
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professionnels. Séjours - Transports
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1030 Bruxelles
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MUSÉE DE L’EROTISME ET
DE LA MYTHOLOGIE
Musée de l’Erotisme et de la Mythologie
. Le musée, situé dans une maison
ancienne du Sablon, offre un aperçu
historique de l’art érotique de l’antiquité
à nos jours. Cette collection privée, parmi
les plus belles d’Europe, présente des
pièces rares et uniques : ivoires, peintures,
sculptures, antiquités greco-romaines,
estampes japonaises, œuvres d’artistes
belges et autres curiosités.
Rue Sainte-Anne, 32 Bruxelles
Tél. : +32(0) 2/514.03.53
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