18.08.2025 Vues

COLLECT Belgique Septembre 2025

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collect

Mensuel ne paraît pas en janvier, en juillet ni en août - 8,95 € - P608061

n° 545 / septembre 2025

Bande dessinée

Un reconnaissance progressive

John Baldessari

La force de l’Art

Marie-Antoinette

Un style révolutionnaire


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À BRUXELLES

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6 rue du Grand Cerf 1000 Bruxelles T 02-514 05 86 bruxelles@lempertz.com

JOURNÉES D’EXPERTISE À BRUXELLES :

10–13 septembre : Tableaux Anciens et du 19e siècle, Arts Décoratifs, Art Moderne et Contemporain, Photo

11 septembre : Bijoux et Montres précieuses 11–12 septembre : Art Asiatique


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Fernando Botero (1932-2023)

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Signé et daté en bas

à droite « Botéro 90 »

Provenance :

Fondation Veranneman, Belgique

Acquis auprès de cette dernière par le père

de l’actuel propriétaire

Estimation : 250 000 - 350 000 €

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20-24 SEPTEMBRE 2025

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100 GALERIES D’ART INTERNATIONALES

20 SPÉCIALITÉS

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En partenariat avec


COLLECT

Est. 1971 – septembre 2025 n°545

Édito

Rédacteur en Chef

Christophe Dosogne

Rédaction

Els Bracke

Christophe Dosogne

Trice Hofkens

Collaborateurs

Gilles Bechet, Tamara Beheydt,

Jean-Marc Bodson, Gwenaëlle de Spa,

Gwennaëlle Gribaumont, Elien Haentjens,

Diane Hennebert, Ben Herremans, Anne

Hustache, Ewoud Mijnlief, Bernard Roisin,

Christine Vuegen

Un marché de plus en plus polarisé

Mise en pages

Renaldo Candreva

Ellis De Vuyst

Administration, Rédaction, Agenda

Begijnhoflaan 464 G

9000 Gand

Tél. : 0468/51.15.39

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Secteur Art : Joris van Glabbeek

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Distribution

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au minimum deux mois avant la date

d’échéance. Un abonnement offert en

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au bout d’un an. Pour un changement

d’adresse, une résiliation, un numéro

manquant, ou toute autre question,

surfez sur : www.paysdabo.be

Membre de l’Union des Editeurs

de la Presse Périodique

Pour les auteurs d’art visuel et les photographes

: © CISAC / SABAM Belgium 2025

Portrait : © Guy Kokken

Editeur responsable :

Patrick Snoeck

En couverture

John Baldessari, Arms and Legs (Specif,

Elbows & Knees),Etc, Part (One) : Arm and

Leg (With Column). © John Baldessari

2007,Courtesy Estate of John Baldessari

/ 2025 ; Courtesy John Baldessari Family

Foundation; Sprüth Magers ; Würth Collection

Germany / exposition à Bozar, du

19-09 au 01-02-2026, www.bozar.be

Nulle partie de cette publication ne peut être reproduite

et/ou publiée par impression, photocopie ou

de toute autre manière que soit, sans l’autorisation

écrite de l’éditeur. Ni la rédaction ni l’éditeur ne

peuvent être tenus pour responsables des opinions

et faits contenus dans les articles signés ou les

contributions de ce magazine, lesquels n’engagent

que leurs auteurs. COLLECT ne peut être tenu pour

responsable du contenu des annonces publicitaires

publiées, la responsabilité en incombant uniquement

à l’annonceur. © Arts Antiques Auctions, Gand

« Compte tenu du

climat d’incertitude

actuel, une baisse

de marché limitée

à 6,2 %, c’est plutôt

encourageant »

Alors que le marché mondial des

enchères traverse encore une phase

de correction, pour ne pas dire

tout bonnement qu’il déprime, le

rapport d’ArtTactic, publié au mois de juillet, se

montrait légèrement optimiste, pointant une

baisse globale des transactions limitée à 6,2 %,

« ce qui, compte tenu du climat d’incertitude

actuel, est plutôt encourageant », soulignait,

dans un entretien à ARTnews, Lindsay Dewar,

directrice des opérations et analyste pour la

société londonienne. Ce repli concerne surtout

l’art d’après-guerre et contemporain, segment

qui a suivi obscurément la courbe de la mondialisation

en devenant, au cours des années

1980 et 1990, une véritable industrie pesant

plusieurs milliards de dollars, et qui subit

actuellement un coup de frein conséquent. Notamment

ressenti à Art Basel, celui-ci viendrait

surtout d’un manque de pièces prestigieuses

susceptibles de générer un prix record, leurs

détenteurs se montrant plus frileux à la vente.

Même son de cloche du côté des enchérisseurs

fortunés, qui hésitent désormais à investir

dans le travail de jeunes talents, dits ‘‘prometteurs’’,

au profit des valeurs sûres, dont la cote

est stable et la valeur demeurera, même sans

rendement spectaculaire. Le rapport d’ArtTactic

souligne également une augmentation des

ventes privées, en hausse par exemple de 41 %

chez Christie’s, y atteignant ainsi leur plus haut

niveau depuis 2020. Signe que, dans le contexte

économique actuel, les collectionneurs recherchent

la discrétion et fuient la volatilité.

Une polarisation qui rejaillit, par ailleurs, très

négativement sur les galeries d’art, y profitant

avant tout aux mastodontes globalisés au

détriment des jeunes enseignes, renvoyées à la

périphérie d’un marché dont elles ne captent

même plus les miettes… En outre, comme le

soulignait récemment dans l’hebdomadaire Politico

le très respecté conseiller artistique newyorkais

Allan Schwartzman, « l’appétit pour la

collection n’est plus aussi fort qu’auparavant.

Je pense que nous sortons d’une période qui

a réellement commencé vers 1980. » Certains

galeristes, interrogés par le même média à Art

Basel, déclaraient même constater un changement

radical dans les habitudes d’achat des

collectionneurs, de plus en plus enclins, selon

eux, à soutenir une scène plus localisée, en lien

avec leur identité culturelle. Reflet d’un monde

lui-même de plus en plus polarisé… S’il est un

segment, en revanche, qui se porte on ne peut

mieux, c’est incontestablement celui du design

de collection, qui affiche une progression annuelle

de 62,3 %, soutenu qu’il est par l’arrivée

de jeunes acquéreurs. Et cela tombe bien : septembre,

à Bruxelles (avec Design September,

Curated et le Sablon Design Market) comme à

New York (avec la foire COLLECTIBLE), est le

mois du design.

Dans cette perspective en demi-teinte, la rédaction

se joint à moi pour vous souhaiter un

excellent début de saison !

Christophe Dosogne

7


16

46

Au fil du temps :

la force du taureau

34

Art africain :

le vrai du faux ?

Bande dessinée :

une reconnaissance

progressive

52

Le retour du Grand Tour

44

Suggestions automnales

Kerry James Marshall a peint

Black Lives, Black joy, Black

history et Black futures en de

grandes toiles qui élargissent

durablement notre horizon.

8


56

Fra Angelico,

foi et Renaissance

Sommaire

Septembre 2025

Dossiers

Ventes

38

Marie-Antoinette : l’esthétique

d’une reine révolutionnaire

16 Bande dessinée :

une reconnaissance

progressive

26 John Baldessari,

la force de l’Art

34 Art africain :

le vrai du faux ?

38 Marie-Antoinette :

l’esthétique d’une reine

révolutionnaire

44 Suggestions automnales

46 Au fil du temps : la force

du taureau

50 George de La Tour, la

ferveur du clair-obscur

52 Le retour du Grand Tour

56 Fra Angelico, foi et

Renaissance

76 Le prix du désir

80 Monaco, un hub

stratégique

84 L’avis de l’expert :

militaria à la Salle de

Ventes du Béguinage

86 Focus International

88 La surprise du mois :

un Portrait de Léon X

chez Horta

89 Ventes en Belgique

Agendas

64 Musées

72 Galeries

110 Ventes

111 Foires

Rubriques

10 Up to date

14 Personalia

24 L’artiste du mois : Niels

Raoul Boone

32 Zoom: New Photography,

expérimentale et activiste

58 L’avis du conservateur :

Werner Adriaenssens et

les nouvelles salles des

musées Art et Histoire

60 Musées

66 Paroles de galeriste :

Tom Boute (Weerlicht)

67 Galeries

112 Salles de ventes

113 Bonnes adresses

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9


Up to date

->

Douglas Eynon, Phishing upon the event

horizon, 2024, acrylique et huile sur toile.

© de l’artiste / Courtesy Art Lab Brussels

->

Une œuvre d’Antoine Leclercq. © TheArtSquare

Signa temporum, ars temporis…

Dès ce mois de septembre, l’auctioneer

Phillips introduit un système d’enchères novateur

: le priority bidding. Toute personne

qui, au moins 48 heures avant la vente, fera

une offre égale ou supérieure à l’estimation

basse bénéficiera d’une commission

d’achat réduite. Les taux commencent à 25

% (au lieu de 29 %) et descendent jusqu’à

14 % pour les enchères les plus élevées.

Objectif : récompenser les enchérisseurs

précoces, stimuler plus rapidement la

concurrence et offrir une plus grande prévisibilité

au vendeur. Cette nouvelle réglementation

interne s’applique à toutes les

enchères, à l’exception des montres. S Dans

l’accord estival, en conformité des exigences

européennes, le Gouvernement fédéral a

annoncé une modification importante du

régime de la TVA, applicable aux œuvres

d’art, aux antiquités et aux objets de collection.

Dès la fin de 2025, un taux de TVA de

6 % s’appliquera au prix de vente total pour

les galeries, marchands d’art et autres antiquaires.

Le régime de la marge, où une TVA

de 21 % s’applique à la marge bénéficiaire,

reste en vigueur, mais uniquement pour

les œuvres achetées à un particulier ou lors

d’une vente aux enchères (sur commission).

Dans les autres cas, le nouveau taux

de 6 % doit être appliqué sur le montant

total. L’objectif est de soutenir les petits

acteurs et de maintenir la compétitivité

internationale du négoce de l’art belge.

Pour les collectionneurs, il s’agira désormais

d’accorder une attention particulière

à l’origine d’une œuvre, car c’est elle qui

déterminera le régime de TVA applicable.

S Au printemps, le Belge Léon Spilliaert

faisait une entrée remarquée à l’Art Institute

de Chicago avec son très bel Autoportrait

sur fond bleu. Œuvre de jeunesse emblématique,

il était acquis grâce au soutien de

huit fonds de dotation, auprès de la galerie

bruxelloise David Lévy, dont on se souvient

qu’elle l’avait présenté lors de la TEFAF

2024. Jusqu’alors demeuré en mains privées

belges et luxembourgeoises, il n’en avait

pas moins été présenté publiquement à

plusieurs occasions, et récemment encore,

lors de la rétrospective de la Royal Academy

de Londres. S D’après la plateforme

d’information en ligne ARTnews, les musées

privés chinois, notamment le Centre d’art

contemporain UCCA, sont en crise. Une

situation due au resserrement des budgets

des entreprises qui les soutiennent,

ainsi qu’à la « réticence du gouvernement

chinois à soutenir des formes d’art qui ne

correspondent pas à celles approuvées par

le Parti communiste ». L’UCCA, l’une des

institutions d’art contemporain à but non

lucratif les plus anciennes et les plus importantes

de Chine, fondée par le Belge Guy

Ullens, aurait ainsi retenu les salaires de

ses employés pendant six mois, la plupart

n’ayant pas reçu l’intégralité de leur salaire

entre janvier et juin derniers. S Perché sur

les hauteurs du centre de Gand, le dernier-né

des hôtels JAM ouvre ses portes le

10


UP TO DATE

->

La Maison Pelgrims, à Saint-Gilles. © Wikimedia Commons

week-end des 13 et 14-09, dans le bâtiment

éclectique d’une ancienne caserne militaire.

Ses 107 chambres, à l’esprit arty-indus, sont

signées par l’artiste et designer belge Lionel

Jadot (Zaventem Ateliers). www.jamhotels.

eu S Après deux années d’une restauration

minutieuse, la Maison Pelgrims, joyau

classé situé au cœur de Saint-Gilles, rouvre

ses portes sur une nouvelle vocation, un lieu

où patrimoine et culture contemporaine

se côtoient. S Pour la 33e fois, le square

Armand Steurs à Saint-Josse accueille

l’exposition de sculptures monumentales

TheArtSquare, incluant des œuvres d’une

trentaine de sculpteurs belges et étrangers.

(jusq. 29-09). www.theartsquare.be S Du

11-09 au 02-10, l’Art Lab ouvre ses portes au

cœur de Bruxelles, présentant les œuvres

de Douglas Eynon (1989). Ses peintures,

sculptures et installations estompent les

frontières entre réalité et imagination, où

des images tirées de YouTube, des icônes

religieuses et des archives personnelles se

rejoignent dans un univers fluide et éthéré.

Ann Veronica Janssens est la commissaire

de cette exposition. www.v0-the-art-lab.

vercel.app S Du 11-09 au 03-10, la salle de

ventes Ader Brussels expose une sélection

d’œuvres de la collection de l’artiste français

Sam Szafran (1934), avant leur vente à

Paris le 22-10. www.ader-brussels.be S Du

21-09 au 30-11, le musée Verhaeren ouvrira

ses portes à l’exposition Au bord de l’eau,

qui met en lumière la zone frontalière entre

la rive et l’eau. Ce thème se retrouve dans

l’œuvre de nombreux artistes, de Roger

Raveel à Kim Vandaele.

www.emileverhaeren.be

À la recherche d’Emile Fabry

Le peintre belge Emile Fabry (1865-1966) figure parmi les grands créateurs du

mouvement symboliste, fondamental dans l’art belge de la fin du XIXe et du

début du XXe siècle. Son univers pictural le montre d’abord fort angoissé avant

d’évoluer vers plus d’apaisement. Son œuvre puise dans les mythes antiques

et, en marge de sa peinture de chevalet, il se consacre abondamment à la

peinture murale que l’on trouve au Théâtre royal de la Monnaie, dans les hôtels

de ville de Saint-Gilles et de Laeken, parmi les mosaïques de l’hémicycle du

Cinquantenaire. En préparation à une exposition et un catalogue raisonné,

Jacqueline Guisset, docteur en histoire de l’art, spécialiste du symbolisme et

auteur d’une monographie consacrée à l’artiste, est à la recherche d’œuvres

conservées dans les collections privées. Le cas échéant, merci de bien vouloir la

contacter à l’adresse suivante : guissetjac@outlook.com

->

Émile Fabry, La famille ou Les quatre âges de la vie, ca. 1892, huile sur toile, 117 x 67 cm.

Collection privée.

11


UP TO DATE

->

Mario Trimarchi, Per sfiorare le nuvole. © de l’artiste /

Courtesy Brussels Design September / photo : Santi Caleca

->

Vitshois M. Bondo, Untitled III, 2023, acrylique et collage sur toile, 180 x 145 cm. © de l’artiste /

Courtesy Didier Claes / RendezVous

Bouillonnante Bruxelles

L’automne culturel s’ouvre à Bruxelles

avec RendezVous, première édition de

l’événement venu remplacer la Brussels

Art Week. Du 04 au 07-09, un programme

complet met à l’honneur la scène des

galeries, les institutions artistiques, les

collectifs d’artistes et les ateliers. Lors de

trois journées thématiques, avec vernissages

et événements par quartier et grâce

à un guide proposant cinq itinéraires de

promenade avec des conseils culturels,

le public découvrira l’ensemble de la

géographie artistique bruxelloise. L’artiste

britannique Zoe Williams a spécialement

réalisé pour cette édition une installation

immersive in situ (67 rue de la Régence),

cœur battant de l’événement avec bar,

tables rondes, performances et temps

d’écoute. www.rendezvousbxl.com S La

8e édition du Sablon Design Market est

consacrée à la céramique, répondant

ainsi à l’intérêt croissant pour l’artisanat

authentique et les matériaux bruts. Elle

propose une sélection éclectique et accessible

à tous les budgets. Du 12 au 14-09,

Place du Grand Sablon à Bruxelles. www.

sablondesignmarket.com S Le Brussels

Art Square (BAS) célèbre également vingt

ans d’excellence artistique dans le quartier

du Sablon. Quatre jours durant, du 25

au 28-09, galeries et artistes locaux et

internationaux présentent leurs œuvres

dans différentes disciplines, allant des

antiquités, des maîtres anciens, de l’art

moderne et contemporain à l’art asiatique

et tribal, l’archéologie, l’argenterie et les

bijoux, les objets de collection, les sculptures,

la céramique et la photographie.

www.brusselsartsquare.com S Le Salon

du Mont des Arts (du 18 au 20-09) se tient

au SQUARE. Il réunit une quarantaine

de libraires et d’éditeurs (inter)nationaux

spécialisés dans les livres anciens et les

estampes, à destination des collectionneurs

et des amateurs. www.clam-bba.

be S Deux semaines durant, Brussels

Design September se profilera comme

lieu de rencontre des créateurs, chercheurs

et amateurs de design, par le biais

d’expositions et événements mettant en

évidence une approche ouverte du design

en tant qu’instrument critique, culturel

et social. A cette occasion, Lionel Jadot

organise la deuxième édition de Curated,

au MIX Brussels. Lors du week-end portes

ouvertes, Materiatek, nouvelle plateforme

dédiée aux pratiques spatiales, ouvre

également ses portes. Du 17-09 au 02-10,

www.designseptember.be S

12


UP TO DATE

Rentrée chargée à l’international

Une nouvelle foire fera ses débuts à La

Pagode de Paris, près du parc Monceau.

Ce joyau architectural controversé,

construit en 1928 par C. T. Loo, marchand

d’art asiatique, fut une galerie et le lieu de

rencontre pour les collectionneurs d’art et

la diplomatie culturelle. À l’initiative de Jacqueline

Hammerstein-Loxten, marchande

et collectionneuse d’art asiatique de renom,

le bâtiment a été réhabilité après une

restauration en profondeur. Elle y organise

aujourd’hui la première édition de Sur

Invitation. Douze galeries emblématiques

présentent une sélection éclectique et soignée

d’œuvres allant des maîtres anciens

et modernes à l’art primitif et asiatique, en

passant par la sculpture, le design, le mobilier

et les bijoux. Parmi les participants,

principalement parisiens, quelques galeries

belges ont également l’honneur d’être

présentes : Artimo Fine Arts, Costermans

Antiques et Pelgrims de Bigard. Comme le

nom du salon le suggère, non seulement

les participants, mais aussi les visiteurs sont

sélectionnés sur invitation. Ce concept exclusif

est le premier du genre et répondrait

aux attentes d’une clientèle internationale

qui privilégie la discrétion et l’exception.

Du 17 au 21-09. www.thepagodaparis.com

S COLLECTIBLE se rend pour la deuxième

fois à New York. Du 04 au 07-09, ce salon

dédié au design contemporain investit le

bâtiment emblématique du Water Street

Projects, récemment rénové, situé dans

Maiden Lane. En six sections, les créateurs

->

Paula Santomé, Glass Goddesses, 2025. © de l’artiste / Courtesy Berlin Art Week 2025

européens pionniers dialoguent avec la

scène américaine du design, en misant

sur la force expressive et expérimentale du

design contemporain. www.collectible.

design/collectible-nyc/ S À New York,

se déroule également Independent 20th

Century et The Armory Show (du 05 au

07-09). www.independenthq.com / www.

thearmoryshow.com S À Berlin, l’automne

culturel s’ouvre avec la Berlin Art Week,

qui se déroule cette année du 10 au 14-09.

Avec un programme complet d’expositions

et d’événements dans plus de 100 musées,

galeries, espaces artistiques et une foire,

Berlin est le lieu incontournable pour

les amateurs d’art contemporain. www.

berlinartweek.de S L’événement accueille

notamment la POSITIONS Berlin Art Fair,

au sein du hangar 7 de l’aéroport Tempelhof.

Du 11 au 14 09, 75 galeries internationales

d’art moderne et contemporain

s’y réunissent, avec cette année un accent

particulier mis sur les enseignes japonaises.

www.positions.de

->

Pierre Chareau, Table bibliothèque, ca. 1930.

© Galerie Vallois / FAB / phoyo : Arnaud Carpentier

FAB Paris fait sensation

La quatrième édition du FAB inaugure l’automne culturel parisien et investit le Grand

Palais (du 20 au 24-09). Sous la spectaculaire coupole de verre, une centaine d’antiquaires

et marchands de renommée internationale y présentent une sélection de

qualité d’œuvres d’art et d’antiquités, de meubles et de bijoux, de l’Antiquité au XXIe

siècle. Outre des valeurs sûres telles que la Galerie Léage, Didier Aaron, Steinitz,

David Lévy, Lancz Gallery et bien d’autres, il y aura également des nouveaux venus.

Patrick Derom et Gokelaere & Robinson participent ainsi pour la première fois, tandis

que la Galerie Vallois rendra un hommage spectaculaire à l’Art déco, exactement

cent ans après l’Exposition internationale des arts décoratifs et industriels modernes

qui s’était tenue au même endroit. Il s’agira d’une exposition inédite de meubles Art

déco issus de collections privées de qualité muséale, avec des noms tels que Eileen

Gray, Pierre Chareau, Paul Iribe ou Ruhlmann. La pièce maîtresse en est le fauteuil

Dragons, issu de la collection Bergé Saint Laurent, vendu en 2009 pour 22 millions

d’euros. Pour la première fois, cinq galeries s’associent pour l’exposition collective

Beautés Désordonnées, organisée par l’historien de l’art et ancien directeur du

Centre Pompidou Jean-Hubert Martin. Il a sélectionné 140 pièces sur la base de leur

affinité formelle. L’invité d’honneur de cette édition est le musée Nissim de Camondo,

actuellement en restauration, qui présente pour la première fois hors les murs

une sélection de sa collection d’arts décoratifs du XVIIIe siècle, aperçu unique de la

collection privée du comte Moïse de Camondo (1860-1935).

S www.fabparis.com

13


Têtes de l’Art

Sebastião Salgado

In memoriam : Le photographe

franco-brésilien Sebastio Salgado,

est décédé le 23 mai dernier

à l’âge de 81 ans. Durant cinq

décennies, il avait immortalisé ce

qu’il y a de meilleur et de pire sur

notre planète, des trésors naturels

cachés à la misère des hommes.

Une exposition lui est en ce

moment consacrée à Bruxelles, sur

le site de Tour & Taxis (jusq. 09-11).

www.expo-amazonia.com

© Agência Brasil / photo : Fernando

Frazão

Günther Uecker

In memoriam : Le plasticien allemand

Günther Uecker (1930), figureclé

du mouvement ZERO, est décédé

le 11 juin. Il était connu internationalement

pour ses reliefs et ses

installations lumineuses cinétiques,

combinant de manière unique

matière et spiritualité, avec le

clou de charpentier comme marque

de fabrique. Il avait participé à trois

reprises à la Documenta de Cassel.

© Getty Images

Guillaume Bijl

Bob Wilson

In memoriam : Le dramaturge, metteur

en scène et plasticien américain

Bob (Robert) Wilson, qui a fait

exploser l’idée de spectacle avec Le

Regard du sourd, créé en 1970, et

renouvelé la conception de l’opéra

grâce à Einstein on the Beach (1976),

décédait le 31 juillet, à l’âge de 83

ans. L’artiste mythique laisse une

œuvre indissociable de sa vie, au

style pluridisciplinaire et multisensoriel,

où tous les arts et tous

les sens entraient en synergie. Son

travail est représenté par la Galerie

Thaddaeus Ropac.

© AFP / photo : Joël Saget

Arnaldo Pomodoro

In memoriam : Le sculpteur italien

Arnaldo Pomodoro, célèbre pour

ses sphères en bronze géométriques,

est mort le 22 juin, à Milan, à

la veille de ses 99 ans. Né en 1926,

en Emilie-Romagne, ce géomètre

de formation avait forgé son style à

partir des années 1950, en matérialisant

l’abstraction dans des pièces

monumentales - colonnes, sphères,

cubes... – souvent fendues, corrodées

ou déchirées. A Bruxelles, Fred

Lanzenberg l’avait exposé dans les

années 1970.

In memoriam : L’artiste belge Guillaume

Bijl (1946), est décédé le 15

juin. Il s’était fait connaître grâce

à ses installations hyperréalistes

reproduisant fidèlement des espaces

tels que des auto-écoles, des

abris antiatomiques et des salons

de toilettage pour chien. À travers

son œuvre, il confrontait le consumérisme

et la réalité d’une manière

ironique et parfois tragicomique.

© photo : Fred Debrock

© D. R.

14


Sylvio Perlstein

Alex Verstraete

Nomination : L’auctioneer Bonhams

a nommé Alex Verstraete (1964) au

poste de spécialiste senior pour la

Belgique, à compter de juillet dernier.

Il bénéficie d’une grande expérience

dans le secteur automobile,

notamment chez Bentley Motors

et RUF Automobile, étant également

actif au Grand Prix du Zoute.

Multilingue, il s’est spécialisé dans

l’évaluation des voitures classiques

et de collection.

© Bonhams

In memoriam : Le diamantaire belgo-brésilien

Sylvio Perlstein, l’un des

plus importants collectionneurs

d’art contemporains du monde, est

décédé le 6 août. Après avoir grandi

au Brésil, où sa famille s’était réfugiée

en 1939, fuyant les nazis, il s’était

installé à Anvers dans les années

1960. Depuis une quarantaine

d’années, il consacrait tout son temps

libre à des rencontres avec des

artistes et à l’acquisition d’œuvres,

se passionnant pour Dada, le Surréalisme,

l’Art minimal et conceptuel,

le Nouveau Réalisme, l’Arte Povera,

ainsi que la photographie des années

1920 à nos jours.

© The New York Times

Wael Shawky

Nomination : En mai dernier, le

groupe MCH, détenteur de la marque

Art Basel, surprenait le marché

en annonçant une version qatarie

de sa foire, prévue pour février

2026. Début juillet, il en dévoilait les

grandes lignes en nommant l’artiste

égyptien Wael Shawky (1971) directeur

artistique de cette première

édition d’Art Basel Qatar. Installé à

Doha, il connaît bien les enjeux de la

région : il dirige le programme Arts

Intensive Study de la Doha Fire Station,

destiné aux jeunes créateurs.

© D. R.

Andrée Sfeir-Semler

Lauréate : Le prix Art Cologne 2025

est attribué à la galeriste germanolibanaise

Andrée Sfeir-Semler (1953),

en reconnaissance de sa contribution

exceptionnelle à l’établissement

de ponts entre l’art contemporain

occidental et arabe. Etablie depuis

40 ans à Hambourg et depuis 20 ans

à Beyrouth, où elle défend des voix

artistiques qui interpellent, provoquent

et inspirent, elle a fait découvrir

à un large public des artistes tels

que Walid Raad, Etel Adnan, Akram

Zaatari ou Wael Shawky.

© photo : Farah Al Qasimi

Pascale Marthine

Tayou

Lauréat : Le sculpteur Pascale

Marthine Tayou (1966) recevra le

28 janvier le Grand Prix 2025 de

l’Académie des Beaux-Arts de Paris.

Ce prix, d’une valeur de 30.000 euros,

vient récompenser sa carrière engagée.

L’artiste belgo-camerounais réalise

des sculptures hybrides colorées

dans lesquelles il réunit des thèmes

sociaux et diverses cultures. Cette

récompense vient renforcer sa position

dans le monde de l’art contemporain

international.

© photo : Lorenzo Fiaschi

15


Bande

dessinée

Une reconnaissance progressive

Deux ventes aux enchères

organisées en juin l’ont clairement

démontré : la bande dessinée se

porte bien. « Nous nous battons

depuis longtemps pour qu’elle

soit reconnue comme un genre

artistique et, aujourd’hui, cela

semble enfin être le cas », souligne

Alain Huberty, galeriste et expert

en bande dessinée. Qu’est-ce que

cela signifie pour le marché ? Et

qui sont les collectionneurs ?

TEXTE : BEN HERREMANS

Jean Giraud, Blueberry – L’aigle solitaire, gouache pour le dessin d’une couverture non publiée. Vente

Huberty & Breyne, 14-06-2025. © de l’artiste / Courtesy Huberty & Breyne –983.100 €

Une vente record de 1,5 million

d’euros ( frais inclus), telle est

la somme que générait Banque

Dessinée, le département BD

d’AZ Auction, le 15 juin dernier. 92 % des

686 lots trouvaient ainsi preneur. « Nous

proposions quelques pièces exceptionnelles

», précise Arnaud de Partz d’AZ Auction.

Par exemple, une planche de Gaston

Lagaffe d’André Franquin (105.000 euros) ;

un jeu de six cartes scoutes d’Hergé de

1928 (36.000 euros) ; une histoire complète

de deux pages de Moebius (34.000

euros) ; un tableau du Chat par Geluck

(25.000 euros) ; Tintin au pays des Soviets,

album original de 1930 (22.000 euros) ;

Bob et Bobette – L’île d’Amphoria, édition

originale de 1947 (14.000 euros). La veille,

la Galerie Huberty & Breyne, spécialisée

dans la bande dessinée, organisait sa

vente annuelle. Résultat, 148 lots et 80 %

d’œuvres vendues pour un montant de

983.100 euros. Citons quelques œuvres

marquantes : un dessin à l’encre de Chine

16


Gotlib, dessin à l’encre de Chine pour la couverture de

l’album Rubrique-à-Brac. Vente Huberty & Breyne, 14-06-

2025. © de l’artiste / Courtesy Huberty & Breyne

90.000 €

de Gotlib pour la couverture de l’album

Rubrique-à-Brac (90.000 euros) ; Jerry

Spring – Le ranch de la malchance de Jijé,

dessin de couverture à l’encre de Chine

(48.000 euros) ; Blueberry – L’aigle solitaire,

gouache de Jean Giraud pour un dessin

de couverture non publié (46.000 euros) ;

Gil Jourdan – Libellule s’évade de Maurice

Tillieux, planche 38 à l’encre de Chine avec

indications de couleurs au verso (32.000

euros), Gaston Lagaffe – Moon Module

Mecs d’André Franquin, dessin à l’encre

de Chine (28.000 euros). Bref, la bande

dessinée se porte plutôt bien. « Nous

luttons depuis longtemps pour qu’elle soit

reconnue comme un genre artistique et

cela semble désormais bien parti », estime

Alain Huberty du département Comic

Strips & Illustrations de Christie’s. « La

grande exposition sur la bande dessinée,

l’an dernier au Centre Pompidou à Paris, a

marqué un tournant. »

PAS DE LIMITES

Le duo franco-belge Gilles Parmentier et

Jean-Marc Dimanche envisage un projet qui

devrait voir le jour fin 2026 : un programme

d’activités (salon, expositions, conférences,

rencontres) exclusivement consacré à la

bande dessinée. Titre provisoire : NEU-

VIÈME ART. L‘expression ‘‘neuvième art’’

fait référence à la rubrique éponyme, lancée

Hergé, Tintin au pays des Soviets, édition originale en noir et blanc, 1930. AZ Auctions, 15-06-2025.

© AZ Auctions — 22.000 €

en 1964 par le magazine hebdomadaire

Spirou. Morris, créateur de Lucky Luke,

y examinait chaque semaine une bande

dessinée. En 1971, le journaliste Francis

Lacassine publiait Pour un neuvième art, la

bande dessinée. Depuis lors, le ‘‘neuvième

art’’ est synonyme de bande dessinée.

Quand, où et grâce à qui a-t-il vu le jour ?

« Si la question n’est pas dénuée de sens, on

ne peut toutefois y répondre », sourit Alain

Huberty. « Il n’y a pas de limites. Et c’est

exactement ce qu’un événement comme

Neuvième Art souhaite montrer. Lorsque

Gilles Parmentier m’a parlé de son projet,

je me suis d’abord montré réticent. Je lui ai

répondu : ‘‘J’essaie de sortir la BD de son

ghetto et un tel événement l’y replongera

illico.’’ Pour montrer la diversité du genre, je

diviserais mon stand en petits modules. Un

spécial Hergé, un autre pour Bob et Bobette,

un pour Geluck, et ainsi de suite. Plus des

œuvres d’artistes contemporains. » Les

Les collectionneurs

de BD se profilent

comme les champions

de la discrétion.

bandes dessinées sont le fil conducteur de

sa galerie. Alain Huberty : « Un jour, Wim

Delvoye m’a dit : ‘‘De nombreux artistes

ont été, tout comme moi, influencés par

les bandes dessinées que nous lisions dans

notre jeunesse. Ces artistes doivent figurer

dans ton fil conducteur.’’ J’ai déjà travaillé

avec Ben, Gilles Barbier, François Avril et

Jean-Claude Götting, des acteurs de la BD

qui donnent le ton dans l’art contemporain.

La ligne est ténue. » Gilles Parmentier estime

que le nom choisi pour son futur salon,

Neuvième Art, en impose : « Nous voulons

17


Deliège, Les Krostons, gouache pour la couverture,

1979. AZ Auctions, 15-06-2025. © AZ Auctions

Morris, Lucky Luke, Arizona, édition originale, 1951. AZ Auctions, 15-06-2025. © AZ Auctions

Arnaud de Partz. « L’image de la bande

dessinée comme support jetable pour les

enfants, vite lu et tout aussi vite oublié, était

tenace et n’a pas encore totalement disparu.

» « Autrefois, explique Alain Huberty,

les conservateurs de musées étaient des

vieillards qui scandaient : ‘‘Non, ce n’est

pas de l’art.’’ Aujourd’hui, les jeunes sont

aux manettes et pensent différemment.

Il y a quarante ans, je vendais mes BD et

mes planches à la brocante de mon associé

Marc Breyne. Elles étaient quelque part,

derrière le comptoir. Lorsque je me suis

tourné vers des artistes BD comme Jacques

Tardy, on m’a dit : ‘‘Ça ne vaut pas un clou,

qui va acheter cela ?’’ »

« Nous vendons de la

nostalgie. Nos clients

collectionnent des

souvenirs de jeunesse »

ARNAUD DE PARTZ

donner aux bandes dessinées le statut

d’œuvres d’art. » Jean-Marc Dimanche :

« J’ai travaillé avec Enki Bilal, il est question

ici de bandes dessinées, mais aussi de

dessins et de tableaux sur des personnages

de BD. Lors d’Art Paris, il exposait en solo

des dessins de petit format chez Barbier.

Les auteurs de BD ont tendance à vouloir

évoluer vers le statut d’artiste. Jean-Philippe

Delhomme crée des bandes dessinées,

publie beaucoup dans les magazines et expose

maintenant dessins et peintures chez

Perrotin. Les dessinateurs de BD s’extirpent

du carcan de l’album ordinaire, quittent les

éditeurs et font entrer leurs œuvres dans le

domaine de l’art. Les musées reconnaissent

peu à peu la valeur de la bande dessinée. »

Cette valorisation a pris du temps, souligne

BANDE DESSINÉE OU ART ?

Au fait, qui achète cela ? « Nous vendons

de la nostalgie », déclare Arnaud de Partz.

« Nous donnons aux gens ce qu’ils lisaient

dans leur enfance. Ceux qui n’ont pas lu de

bandes dessinées dans leur jeunesse n’en

achèteront pas plus tard. Ce sont des amateurs,

ils ont une passion. Nous n’attirons

pas non plus les jeunes, accros à d’autres

choses. Les spéculateurs encore moins.

Des Chinois qui achètent comme investissement,

cela n’existe pas. » Alain Huberty

distingue deux types de collectionneurs :

« J’ai des clients qui ne collectionnent pas

spécialement la BD, mais font plutôt des

choix décoratifs : des peintures ou dessins

à accrocher dans leur salon. Il y a, par

ailleurs, les fans de BD qui optent pour des

18


planches ou albums à connotation historique

; ils achètent en fait des souvenirs de

jeunesse. » Le futur projet Neuvième Art

s’adressera à trois types de collectionneurs,

explique Gilles Parmentier : « Tout d’abord

celui des planches originales, réalisées par

le dessinateur d’une BD publiée. Puis, celui

d’une œuvre originale d’un dessinateur de

BD : toujours lié aux bandes dessinées, mais

qui n’a pas besoin de posséder une planche

publiée. Enfin, celui qui acquiert un dessin

original d’un artiste de BD. Il s’agit d’un

amateur d’art contemporain, qui reconnaît

éventuellement l’influence du neuvième

art et l’apprécie, le cas échéant, mais choisit

une œuvre qui se démarque de toutes les

caractéristiques de la BD. Nous souhaitons

mettre en exergue la différence entre

ces trois typologies lors d’un événement

exclusif consacré à la bande dessinée. » Les

collectionneurs de BD se profilent comme

les champions de la discrétion. Ce qui

étonne Jean-Marc Dimanche : « Je rencontre

en France des collectionneurs que

je connais depuis longtemps, mais j’ignore

s’ils collectionnent aussi de la BD. Ce sont

de très grands noms. Ils ne font pas l’effort

de proposer des prêts à des musées pour

des expositions. Ils montrent avec plaisir

leur dernier Basquiat, mais gardent leurs

BD à l’abri des regards. Lorsque je leur parle

du projet Neuvième Art, ils me disent : ‘‘J’en

ai moi-même une belle collection.’’ Il ne me

viendrait jamais à l’idée de leur proposer

une BD. Cela ressemble presque à un club

fermé. » « Même chose avec les galeries »,

intervient Gilles Parmentier. « Lorsque la

nouvelle du lancement du projet Neuvième

Art s’est répandue, des galeries ont appelé

pour signaler qu’elles possédaient aussi des

bandes dessinées. Comme si le marché de

la BD commençait à peine à décoller. »

DES CHEFS-D’ŒUVRE COÛTEUX

Le marché évolue toujours par vagues, Alain

Huberty le sait. L’an dernier, grâce à l’exposition

du Centre Pompidou, il a explosé et se

stabilise maintenant : « Je vois émerger de

nouveaux clients, mais ils commencent rarement

par une œuvre coûteuse. Ils entrent

par la petite porte, avec 1.000, voire 500

euros. Ils déboursent rarement 3.000 à 5.000

euros, encore moins 100.000. Ce qui a bel et

bien explosé, c’est la concurrence. Chacun

y voit maintenant des opportunités, il faut

couper le gâteau en un plus grand nombre

« Pour qui se

concentre sur les

planches originales

publiées, le

nombre d’albums

historiques est très

limité »

GILLES PARMENTIER

André Franquin, Gaston Lagaffe – Moon Module Mecs, dessin à l’encre de Chine. Vente Huberty & Breyne, 14-06-2025. © Huberty & Breyne

19


Rosinski, Thorgal, Au-delà les ombres, 1983. Vente Huberty & Breyne, 14-06-2025. © Huberty & Breyne

20


« Du fait du manque

d’intérêt durable

des musées pour

la bande dessinée,

nombre de chefsd’œuvre

se trouvent

aujourd’hui dans des

collections privées »

ALAIN HUBERTY

David Merveille, Gaufre de Bruxelles, reproduction d’art, avec l’autorisation de Merveille d’illustration.

© de l’artiste

de parts. Il existe trois ou quatre galeries de

premier plan dans le monde pour la BD. Et

une kyrielle de très petites, ce qui n’est pas

péjoratif. Les rares artistes de haut niveau se

répartissent entre trois ou quatre grandes

galeries. » Lors des ventes de Dagoty

Enchères, Pascal Di Egidio pratique des prix

très abordables : « Je commence toujours

à 200/300 euros. Cela peut atteindre 1.000

ou 2.000, parfois 3.000 euros. » Arnaud de

Partz n’exclut pas les pièces bon marché,

mais en propose aussi de plus coûteuses :

« Les pièces exceptionnelles rapportent

beaucoup, mais les prix sont moins élevés

pour les pièces moyennes. Les collections

d’albums en bon état, pour ainsi dire neufs,

se vendent bien. Un album est devenu un

objet. Qui souhaite se procurer une version

ancienne de Tintin paiera facilement entre

10.000 et 20.000 euros. » Alain Huberty : « J’ai

eu un jour un client conducteur de bus. Il a

pu s’acheter une planche de Gaston Lagaffe

pour 30.000 francs belges. C’était beaucoup

d‘argent, mais toujours proportionnel à son

salaire. Aujourd’hui, le prix d’une planche

de Franquin varie entre 80.000 et 100.000

euros. Les collectionneurs sont, à l’heure

actuelle, plus aisés et investissent davantage

dans le marché. Lors des enchères

du 15 juin, j’ai estimé une couverture de

Gotlib, une des cinq de Rubrique à Brac,

entre 30.000 et 40.000 euros. Elle a rapporté

près de 100.000 euros, frais inclus. La plupart

des planches valent moins. Je vends

des planches pour 2.000 à 3.000 euros. Les

prix des chefs-d‘œuvre grimpent grâce aux

musées et à leur manque d’intérêt durable

pour la bande dessinée. En conséquence,

les pièces qui auraient leur place dans un

musée se trouvent aujourd’hui dans des

collections privées. Ceux qui en possèdent

ne leur attribuent bien évidemment aucun

prix, mais se contentent de dire : ‘‘Laissons

faire le marché’’. » Alain Huberty se réjouit

que les musées aient peu à peu changé leur

fusil d’épaule : « Ils font partie des nouveaux

groupes cibles dont nous avons besoin. Les

anciens collectionneurs sont en voie de

disparition : ils ont arrêté de collectionner

ou de vendre. Nous devons trouver une nouvelle

clientèle. Les musées arrivent donc à

point nommé, tout comme la génération de

ceux qui ont quarante ou cinquante ans. Ils

ont de l’argent. Ceux de vingt ou trente ans

sont en général moins aisés et ont d’autres

priorités. »

LES CARTES D’HERGÉ

Tous déplorent une offre restreinte. « Il est

difficile d’obtenir des pièces, j’y consacre la

moitié de mon temps », précise Pascal Di

Egidio. « Je n’ai moi-même jamais connu

autre chose, mais des collègues qui exercent

21


Caroline Tschumi, Robe aux couleurs de la bipolarité, 2024, crayon de couleur sur papier, 150 x 270 cm. © de l’artiste

Ite plate por solorestrum deles sam raepere

ritaqui maximag nienis esci que quatemo lorunt

et quas

depuis un certain temps racontent qu’il y

avait autrefois davantage de pièces en circulation.

» Arnaud de Partz confirme : « Nous

vendions beaucoup plus autrefois. Il est

rare aujourd’hui de voir des pièces exceptionnelles

sur le marché. Les très belles ne

quittent pas les collections. » « Nous avons

affaire à des collectionneurs passionnés,

pas à des investisseurs », précise Jean-Marc

Dimanche. « Ils collectionnent par nostalgie.

Les collections de BD sont comme des cabinets

de curiosités. De nombreux collectionneurs

entretiennent des liens émotionnels

avec certains dessinateurs ou personnages

de bandes dessinées. » Gilles Parmentier

avance une autre raison pour expliquer la

rareté de l’offre : « Pour qui se concentre sur

les planches originales publiées, le nombre

d’albums historiques est limité. Nous parlons

ici de quarante à soixante pages par

album. Lorsqu’un auteur de BD connu a

publié dix albums, il peut y avoir au total

quatre cents à six cents pages disponibles

sur le marché, c’est très peu. Cela explique la

rareté, la spécificité et le prix de ces planches

originales. Les auteurs contemporains ont

aussi besoin de temps pour produire. Ils ne

peuvent sortir plusieurs albums différents à

la fois. » Où trouver alors des pièces ? « Chez

les auteurs », répond Alain Huberty. « Certains

d’entre eux, comme leurs familles,en

possèdent beaucoup. Prenez La Fondation

Hergé, par exemple : elle possède encore

presque tout. D’autres n’ont rien gardé.

Dommage pour eux, mais c’est compréhensible.

À l’époque, cela ne valait rien. Il y a

cinquante ans, les bandes dessinées avaient

pour but d’être publiées dans des journaux et

magazines. Elles sont ensuite devenues des

pièces d’archive. » Arnaud de Partz et Pascal

Di Egidio puisent essentiellement dans ces

héritages. « Des gens viennent parfois frapper

à notre porte parce qu’un collectionneur

leur a dit : ‘‘S’il m’arrive quelque chose, c’est là

que tu dois chercher’’ », explique Arnaud de

Partz. Pascal Di Egidio surfe sur le net : « On

y trouve une foule d’informations. Chaque famille

belge possède des bandes dessinées. »

Il n’y a pas grand-chose à trouver chez les

marchands. Arnaud de Partz se souvient des

dizaines de magasins de BD de la chaussée

de Wavre, à Bruxelles : « Ils ont tous mis la

clé sous la porte. » Pascal Di Egidio : « Les

maisons de vente les ont repris et occupent

désormais une position dominante. Il y a

dix ans, j’avais encore le choix : maison de

vente ou magasin ? Il y a six ans, un magasin

n’était plus une option. Une maison de

vente offre davantage de flexibilité. Internet

en rend l’accès confortable et illimité. » Que

sont devenus les salons de BD ? Le troisième

dimanche de chaque mois, Arnaud de Partz

et Pascal Di Egidio se rendent à la Bourse

des Collectionneurs du Woluwe Shopping

Center. Celle-ci existe depuis longtemps ;

tous les connaisseurs et collectionneurs

s’y retrouvent : « On se connaît tous, c’est

l’endroit idéal pour nouer des contacts. Mais

22


« Les dessinateurs

de BD s’extirpent du

carcan de l’album

ordinaire, quittent les

éditeurs et font entrer

leurs œuvres dans le

domaine de l’art »

JEAN-MARC DIMANCHE

ce n’est pas un endroit pour trouver des

pièces exceptionnelles. » L’offre a beau être

restreinte, les découvertes ne manquent pas.

Arnaud de Partz le sait d’expérience : « Nous

proposions des cartes scoutes d’Hergé, lors

de la vente du 15 juin. Personne ne savait

qu’il en existait encore. Même la Fondation

Hergé pensait qu’elles avaient fini à la

poubelle. Hergé les avait, à l’époque, données

à un ami du scoutisme. Elles avaient été

transmises d’une génération à l‘autre dans la

famille de ce garçon. Et elles ont maintenant

refait surface. Cela arrive. »

certaine ambition : « Si nous voulons que la

BD devienne un art, nous devons adapter ses

codes. Autrement dit, un bureau de relations

publiques, une galerie, … J’ai deux galeries

à Paris. La France est pour l’instant le pays

dominant. » Cette position n’est pas démentie.

« Les Belges produisent les meilleures

bandes dessinées et les Français viennent les

acheter », résume Arnaud de Partz. Pascal Di

Edigio renchérit : « Des pièces de valeur se

retrouvent en France parce que la demande y

est plus forte et qu’il y a plus d’argent en jeu. »

Alain Huberty : « À Paris, je n’ai pas voulu

m’établir à côté des autres galeries de BD,

mais parmi les galeries d’art. J’ai donc opté

pour l’avenue Matignon. Un pari, l’immobilier

flambe. Mais Sotheby’s, Christie’s, Perrotin,

Lelong et toutes les grandes galeries d’art

contemporain sont là. Mon autre galerie se

trouve dans le Marais, où il y a beaucoup de

passage. » Le galeriste participe aussi à Art

Paris et à la BRAFA. Deux galeries parisiennes,

une bruxelloise. « Nous organisons

sept à huit expositions par galerie et par an »,

explique Alain Huberty. « Il y a deux ans, nous

avons lancé le concept d’exposition patrimoniale

: un thème du patrimoine de l’univers de

la BD. Ce sont des expositions muséales, il n’y

a rien à acheter. En décembre-janvier, nous

avons présenté Boule & Bill, l’année précédente

Lucky Luke. Nous cherchons encore un

thème pour cette année, car ce type d’exposition

ne court pas les rues. » Dans le cadre de

leur projet Neuvième Art, Gilles Parmentier

et Jean-Marc Dimanche n’excluent personne.

« Nous ne concurrençons rien ni personne »,

affirme Gilles Parmentier. « Chaque festival

de la BD, d’Angoulême à Knokke en passant

par Leyde, Luxembourg et Rotterdam, a sa

raison d’être. De belles initiatives sont lancées

par des éditeurs, centres d’art, collectionneurs

et écoles d’art. Nous proposons

simplement autre chose. Mais personne ne

nie la pertinence, la nécessité de ce projet. Il

nous reste à convaincre beaucoup de gens de

la valeur du neuvième art. »

VISITER

Design and Comics: Living in a Box

du 18-10 au 01-03-2026

Design Museum

Bruxelles

www.designmuseum.brussels

SURFER

www.hubertybreyne.com

www.azauction.be

www.dagotyauction.com

GALERIES ET MAISON DE VENTE

Si tous croient au potentiel de croissance

de la BD, cela demeure un marché de niche,

estime Alain Huberty : « Les grandes maisons

de vente ont aujourd’hui des experts

internes pour presque tout, sauf pour les

bandes dessinées. Elles ne forment personne

pour cela et préfèrent recourir à des experts

externes. J’ai travaillé avec Christie’s pour

les enchères Morris et Lucky Luke. Elles ont

rapporté deux millions d’euros. Pour ces

maisons ce sont des clopinettes. Elles ont ensuite

voulu organiser des enchères en ligne

avec moi. Mais, même si on vend (des pièces

de moins de 500 euros autrefois, parfois de

10.000 euros aujourd’hui), les enchères en

ligne ne m’intéressent pas. J’ai donc fondé

ma propre maison de vente, qui est aussi

une galerie, et nous organisons une vente

de prestige par an. » Cela témoigne d’une

Osamu Tezuka, Astro Boy, 1962. © de l’artiste

23


L’ARTISTE DU MOIS

Niels Raoul Boone

Dans cette série, COLLECT s’intéresse à la place occupée par les jeunes

artistes dans le monde contemporain. Pourquoi ont-ils choisi cette voie,

d’où leur vient leur inspiration et comment se positionnent-ils ? En cette

rentrée, focus sur le designer gantois Niels Raoul Boone (1999).

TEXTE : ELIEN HAENTJENS

PORTRAIT : GUY KOKKEN

Il y a toujours un soupçon d’humour

et d’originalité dans les œuvres de

Niels Raoul Boone. S’inspirant d’objets

usuels, voire banals, comme un écrou

ou une pomme de terre, il crée des objets

et meubles poétiques : « Je suis émerveillé

par le monde et vois souvent une grande

beauté dans la banalité. C’est la raison

pour laquelle j’ai appliqué les principes du

collage à ma série de luminaires et intégré

des réverbères existants et parfaitement

conçus dans de nouvelles compositions.

Je n’aime pas les objets sophistiqués ; je

veux qu’ils soient tels quels. Un livre sur

les joints japonais a été le déclencheur de

la série Bare through tennon. Les Japonais

visent à éliminer les raccords et à ne

pas utiliser de colle, alors que j’en fais

une utilisation intensive. Leurs menuisiers

travaillent souvent avec une grande

précision et dans les règles de l’art, là où

je préfère apporter ma touche personnelle

aux processus de réalisation. Le fait de

grossir ces prétendues fautes et de mettre

en évidence mes échecs rend l’ensemble

un peu moins sérieux. » L’artiste est très à

l’aise dans le contexte industriel : « Je peux

littéralement me perdre dans un lieu de

production. Je suis fasciné par la découverte

de nouvelles techniques. Une grande

curiosité, associée à une soif d’apprendre,

me pousse toujours à poser quantité de

questions. Je tiens cela de mon grand-père

architecte. J’ai construit un réseau solide

de personnes, dotées de connaissances

spécifiques, que je peux appeler pour des

questions techniques. » En expérimentant

les méthodes industrielles et en y apportant

une touche personnelle, naissent de

nouvelles idées : « Mes Folded shelfs sont

en aluminium plié. Lorsque j’ai une idée

en tête, je commence par faire des essais

pour concrétiser ma vision. Les compromis

techniques pour parvenir à une solution

formalisent mon langage visuel. Le mode

de fabrication l’emporte ainsi sur l’aspect

purement formel. » Durant sa formation

d’architecte d‘intérieur, il travaillait déjà

dans un atelier métallurgique : « J’aime

travailler de mes mains et peux dès lors

perdre toute notion du temps. Il m’arrive

d’avoir l’impression de dessiner, mais avec

un matériau lourd. Ce qui signifie qu’il

existe toujours des différences minimes

entre les pièces. Ou parfois aussi des différences

considérables. Ce qui me permet

d’améliorer les exemplaires suivants. »

Niels Raoul Boone attache une grande

importance à l’honnêteté et à l’utilisation

correcte des matériaux : « Je souhaite

24


L’ARTISTE DU MOIS

« J’essaye d’être

honnête dans

l’utilisation des

matériaux et du

langage formel »

montrer la singularité des matériaux,

comme le dessin au trait prononcé de yellow

pine, et ne rien dissimuler. À cet égard,

j’admire l’œuvre du Néerlandais Paul

Coenen, qui sait associer pureté et tension,

ou de l’Allemand Sam Chermayeff, qui

allie simplicité et singularité forte. Je trouve

fascinant que la personnalité transparaisse

dans l’œuvre. Le Belge Arthur Vandergucht

produit aussi des œuvres puissantes, à la

fois dures et sensibles. »

LA LIBERTÉ AVANT TOUT

Si ses collaborations avec Lindert Steegen

et Victor Verhelst sont le fruit du hasard,

Niels Raoul Boone les poursuit avec plaisir

: « Lorsque Lindert a expérimenté un

langage visuel plus tridimensionnel, je l’ai

aidé à trouver le bon matériau. Notre collaboration

s’est ainsi peu à peu développée.

Alors que je crée l’objet dans ses proportions,

Lindert lui applique un langage

visuel coloré. La beauté de cette entraide

réside dans le fait que nous laissons notre

talent s’exprimer. Une confiance mutuelle

nous permet d’oublier notre contribution

personnelle et de laisser les coudées

Niels Raoul Boone, Chubby extrusions chair, 2022,

aluminium brossé, 60 x 35 x 35 cm. © de l'artiste

Prix : 695 € (HTVA)

Niels Raoul Boone & Lindert Steegen, Cuisine, 2024, pin blond laqué, 180 x 80 x 1400 cm. © de l'artiste

Prix : 3.600 € (HTVA)

franches à l’autre. Je me suis inspiré de

jouets afin de créer une cuisine de forme

irrationnelle, aux proportions erronées,

avec un robinet comme élément ludique.

Nous y avons travaillé pendant plusieurs

jours, de manière très intuitive. Cela

convient parfaitement au créateur que

je suis, même si je me considère davantage

comme un artiste ou un amateur

extrême. »

Lors du BADAFF, à Gand, Boone et

Verhelst présentaient le projet commun

Sidequest : « J’aime bavarder pendant

des heures avec Victor. Nous discutons

de notre vision du projet, tout en nous

laissant mutuellement une liberté suffisante.

Nous partons en général d’une

idée, qui évolue en cours de route. C’est

en cela que réside la force, selon moi.

J’ai, par exemple, transformé une armoire

hollandaise du XVIIIe siècle en lui donnant

un aspect pompeux. Les détails ajoutés lui

confèrent un certain raffinement. Victor

traduit ensuite son univers en images

abstraites que nous moulons dans des

meubles en aluminium. Il en résulte une

interaction intéressante entre mécanique

et artisanat. Si, dans mon travail personnel,

j’évite les ornements, ceux-ci occupent

une place prépondérante dans Sidequest.

» Comme ses compères, l’artiste

opte pour le métal et plus spécialement

l’aluminium : « C’est un matériau malléable,

très facile à travailler, même avec

des outils de menuiserie. Contrairement

au bois, le processus de fabrication est

rapide et ludique, tandis que son langage

visuel est raffiné. Si l’aluminium est souvent

qualifié de ‘‘froid’’, son rayonnement

dépend en grande partie de la finition.

Une finition incolore prendra, à terme,

une superbe patine, tandis qu’une finition

à moitié brillante reflétera l’environnement

et s’y intégrera. » Les commandes

arrivent surtout via Instagram : « La série

Sidequest est populaire à Singapour ou

aux Etats-Unis, où son esthétique est un

peu plus osée. Nous travaillons, en outre,

à une intégration dans la Kunsthal de Malines

et aimerions aménager les coulisses

du festival WeCanDance. Il y a aussi des

amateurs qui économisent pour une pièce

et désirent me soutenir et m’encourager

en tant que jeune artiste. » Celui-ci se réjouit

de pouvoir développer son œuvre en

toute liberté, avec la fantaisie suffisante :

« Créer à partir d’une idée spécifique ou

dans un cadre strict, ce n’est pas pour moi.

Mon emploi chez Muller Van Severen me

laisse une marge de manœuvre pour mon

propre travail et me permet d’apprendre

énormément. Je ne souhaite pas devoir

trop réfléchir, juste faire mon travail. Il

serait terrible pour moi de jeter un regard

rétrospectif et de regretter de n’avoir pu

réaliser certaines choses. »

SURFER

www.forthenow.be

25


Baldessari

La force de l’Art

Blockage (Yellow): With two persons fighting (Blue).© John Baldessari, 2005. Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy John Baldessari Family Foundation ;

Sprüth Magers ; Private Collection, Belgium

26


Artiste inclassable, John Baldessari

a traversé la seconde moitié du

XXe siècle avec détachement,

sérieux et humour, et surtout une

inébranlable foi en l’Art. Il revient

en Belgique pour sa première

exposition monographique en

Europe depuis son décès.

TEXTE : GILLES BECHET

The Duress Series: Person Holding on to Pole Attached to Exterior of Tall Building. © John Baldessari, 2003.

Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy John Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ;

Herbert Collection, Ghent

Dans une interview, John Baldessari

avait dit que dans cent ans,

on se souviendrait de lui comme

du type qui mettait des pastilles

colorées sur les visages. Ce qui montre de

sa part une certaine dose de pragmatisme

et d’autodérision, mais est aussi certainement

très réducteur, puisque cette période

ne représente que trois ou quatre années

de sa prolifique carrière. John Baldassari

(1931-2020) est un géant de l’Art. Au sens

propre, il mesurait plus de deux mètres,

mais aussi au sens figuré. On a dit de lui

qu’il était le parrain de l’art conceptuel, un

maître de l’appropriation et un surréaliste

de l’âge digital. Il a réalisé des peintures, des

photographies, des affiches, des vidéos, des

films, des sculptures et de l’art digital. Il a

grandi à National City, dans la banlieue de

San Diego en Californie, où il s’est formé à

l’écart des cercles artistiques, à une période

où l’expressionnisme abstrait dominait l’art

américain. On ne connaît pas grand-chose

de ses premières d’années de peintre car,

en 1970, il décidait de tout brûler dans une

action dont il avait fait une œuvre baptisée

The Cremation Project. Réunissant

toutes ses peintures, réalisées entre 1953

et 1966 ou presque, il les avait transpor-

tées dans un crématorium de la région. Le

gérant, qui avait besoin de business et avait

fréquenté une école d’art, accepta de les

brûler. En une nuit, elles furent réduites en

cendres, conservées ensuite dans une urne

de bronze en forme de livre : « Je peignais

depuis une vingtaine d’années et je ne vendais

rien. Je me suis dit que si je continuais

dans cette voie, j’allais être inondé. J’avais

beaucoup appris de ces peintures et les

avais toutes à l’esprit. Je n’avais pas besoin

de les posséder. » Le temps de la peinture

était pour lui terminé, étant convaincu qu’il

pouvait faire de l’art autrement.

LE POUVOIR DES IMAGES

ET DU LANGAGE

Familier de la photographie, qu’il utilisait

notamment pour archiver ses peintures,

Baldessari a décidé de l’appliquer sur toile

avec une émulsion liquide. S’il a d’abord

utilisé ses propres clichés, il a très vite

demandé à d’autres d’en prendre pour lui,

puis a eu recours à des images découpées

dans des publications. Il a ensuite réuni

d’énormes archives de photos de films,

surtout de série B. Une manière pour lui de

jouer avec l’inconscient collectif. Très vite,

ces photos ont été utilisés en combinaison

Avec ses étudiants,

qu’il considérait déjà

comme des artistes,

il aimait engager

des discussions

critiques autour de

leur travail.

avec du texte, comme le fameux Wrong

(1967), où le mot est placé en dessous d’une

image granuleuse où il se tient debout, face

caméra, au pied d’un palmier dans une rue

de banlieue. Parfois apparaissent un mot,

des phrases ou un court texte interrogeant

la fonction de l’art, comme dans sa série

What is Painting. John Baldessari est un

artiste complexe dont la pratique se nourrit

de réflexions sur le pouvoir des images et

du langage, associées à quelques pincées

d’humour et de provocation. C’est encore

le cas dans l’emblématique œuvre-performance

I Will Not Make Any More Boring Art,

réalisée en 1970. Invité à exposer au Nova

Scotia College of Art and Design alors qu’il

Schoenmakersbankje uit Mount Lebanon, circa 1845. Shaker Museum, Chatham, New York.

27


« Je peignais depuis

une vingtaine d’années

et ne vendais rien. Je

me suis dit que si je

continuais dans la

peinture, j’allais être

inondé »

JOHN BALDESSARI

Goya Series : Less than Perfect. © John Baldessari, 1997. Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy

John Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ; Stedelijk Museum, Amsterdam

Painting for Kubler,1966-1968, acrylique sur toile,

172,4 cm x 143,5 cm. Christie’s, New York, 13-05-2019.

© Christies Images Ltd.

1.874.500 $ (1.375.982 €)

était sans argent, il envoie ses étudiants

couvrir les murs de cette phrase en écriture

cursive, qui résonnait comme une profession

de foi avec cette obsédante répétition,

réminiscence de la traditionnelle punition

scolaire. Dans les années qui suivirent son

renoncement à la peinture, il y eut aussi

l’envie de se distancer d’une implication

directe dans l’œuvre et de ce qui était considéré

comme le ‘‘bon goût’’. C’est ainsi qu’il

demanda à des lettreurs de peindre certains

mots sur toile dans ses Word paintings ou

encore à des peintres amateurs de réaliser

des tableaux pour lui dans la série qu’il

appelait Commissioned Paintings.

DUCHAMP ET LE SURRÉALISME

La juxtaposition de texte et d’image d’origines

et de nature différentes renvoie à la

technique du montage et du collage, chère

aux surréalistes, mais aussi à la publicité,

alors en plein boom. Même s’il s’est

toujours défendu de pratiquer l’humour,

cette dimension est assez évidente dans

certains travaux comme Pelicans Staring

Woman with Nose Bleeding (1984), où une

photo avec des pélicans, le bec grand

ouvert, semblent regarder l’image d’une

starlette pensive à laquelle l’artiste a malicieusement

ajouté une coulée de couleur

rouge sous le nez. La fameuse série des

dot paintings mais aussi les œuvres où

il masque une partie de l’image par des

aplats de couleur, qui marquent son retour

à la peinture par petites touches, ont

recours à un procédé simple pour réorienter

le regard du spectateur et la nature de

l’image. L’absence de visage altère l’identification

de l’image et pousse celui qui

regarde à chercher ailleurs les indices qui

donneraient un sens à la composition.

En oblitérant les visages par des ronds de

couleur, l’artiste anonymise les personnages

en leur ôtant leurs symboles de

pouvoir. Et en appliquant des touches de

couleur sur une photographie, il cherche

aussi à briser l’uniformité de la surface :

« Je déteste les catégories. Pourquoi ne pas

peindre sur une photographie ? On obtient

un hybride qui n’est ni une peinture ni

une photographie. Mais qui est toujours

de l’art. » Plus que de pratiquer l’humour,

John Baldessari a surtout envie de ne pas

s’ennuyer, de s’affranchir des conventions

artistiques et de se laisser surprendre. Le

chien de John Baldessari s’appelle Giotto,

en hommage à un de ses premiers héros

28


artistiques, mais dans son travail une

autre de ses influences revendiquées est

certainement plus marquée, celle de Marcel

Duchamp, chez qui il apprécie un certain

détachement flegmatique par rapport

à la pratique artistique et à une capacité à

produire des œuvres complexes, en même

temps assez simples. Un des multiples

paradoxes de John Baldessari, c’est qu’il a

beau revendiquer être d’avantage intéressé

par le langage que par la peinture, ayant

toujours produit des œuvres qui possèdent

une évidence visuelle qui ne met aucune

barrière avec le spectateur. Dans un entretien

avec David Salle, un de ses anciens

élèves du CalArts, l’homme qui se considère

comme un raconteur d’histoires,

compare son travail à celui d’un écrivain

de roman policier : « Vous n’avez pas envie

de connaître la fin du livre dès le début. Un

bon écrivain vous donne de faux indices.

Vous allez ici. Ah non, ce n’est pas ça, puis

vous allez là et ce n’est pas bon non plus.

Je m’amuse de ce genre de jeu. Puis, je m’en

lasse et j’ai juste envie d’être direct. »

Throwing a Ball Once to Get Three Melodies and Fifteen Chords. © John Baldessari,

1973-1975. Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy

John Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers; Craig Robins Collection, Miami

UNE COTE STABLE

A côté de sa production artistique, John

Baldessari a consacré une grande partie

de sa vie à l’enseignement, notamment à

l’Université de Californie ou au CalArts, où

il a vu défiler dans ses classes la fine-fleur

de l’art américain, comme David Salle,

« Je déteste les catégories.

Pourquoi ne pas peindre

sur une photographie ?

On obtient un hybride qui

n’est ni une peinture ni une

photographie. Mais qui est

toujours de l’Art »

JOHN BALDESSARI

One Figure (with Qualities) / Two Figures (without Qualities). © John Baldessari 1990. Courtesy Estate of John Baldessari / © 2025 ; Courtesy John

Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ; Craig Robins Collection, Miam

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Arms and Legs (Specif, Elbows & Knees),Etc, Part (One) : Arm and Leg (With Column). © John Baldessari 2007,Courtesy Estate of John Baldessari / 2025 ; Courtesy John

Baldessari Family Foundation; Sprüth Magers ; Würth Collection Germany

30


Throwing Three Balls in the Air to Get a Straight Line (Best of Thirty-Six Attempts). © John Baldessari 1973. Courtesy Estate of John Baldessari / © 2025 ; Courtesy John

Baldessari Family Foundation ; Sprüth Magers ; Craig Robins Collection, Miami

Matt Mullican, Mike Kelley, Jim Shaw

ou Tony Oursler. S’il avait l’habitude de

dénigrer sa pratique d’enseignant qu’il

ramenait à un simple gagne-pain, on peut

dire qu’il a sérieusement secoué l’enseignement

artistique en créant notamment

une classe de ‘‘Post studio’’ (post-atelier)

pour des étudiants peu enclins à travailler

avec les médiums traditionnels (peinture

ou sculpture). Avec ces étudiants, qu’il

considérait déjà comme des artistes, il

aimait engager des discussions critique

autour de leur travail. Vers la fin de sa vie

il avait coutume de dire qu’il avait autant

à apprendre d’eux qu’eux de lui. Au cours

de sa carrière, l’artiste a montré son travail

dans deux cents expositions personnelles

et participé à plus de mille présentations

collectives, ce qui semblerait indiquer que

son art résonne avec le public. Sa cote sur

le marché est assez stable, ainsi son décès

en 2020 n’a eu que peu d’impact sur les

prix. Parmi les meilleurs résultats, on peut

citer Quality Material (1967-1968), vendue

4,4 millions de dollars chez Christie’s New

York, en mai 2007. En mai 2014, Sotheby’s

vendait Commissioned painting. A painting

by Edgar Transue (1969) pour 2,5 millions

de dollars. « Les œuvre les plus recherchées

et les plus difficiles à trouver sont

celles de la fin des années 1960. C’est un

artiste assez insaisissable, qui n’est pas

des plus faciles à vendre, mais on constate

que ses œuvres ont un impact visuel qui

plaît aux collectionneurs pas spécialement

intéressés par l’art conceptuel »,

commente Peter van der Graaf, expert

Post-War et Contemporary Art chez Christie’s.

Avant les Etats-Unis, c’est en Europe

que John Baldessari a pu bénéficier d’une

reconnaissance des milieux artistiques et

notamment à Bruxelles, où il a exposé à

trois reprises à la Galerie MTL, entre 1972

et 1976. Il a ensuite poursuivi à la Galerie

Meert Rihoux, puis chez Greta Meert. Ses

liens particuliers avec la Belgique ont été

renforcés par les affinités qu’il entretenait

avec le travail de Marcel Broodthaers et de

René Magritte et avec le sens de l’humour

qu’on peut y lire en filigrane.

« Ses œuvres ont

un impact visuel

qui plaît aux

collectionneurs

pas spécialement

intéressés par l’art

conceptuel »

PETER VAN DER GRAAF,

Christie’s

VISITER

John Baldessari. Parables, Fables and

Other Tall Tales

du 19-09 au 01-02-2026

Bozar

Bruxelles

www.bozar.be

31


ZOOM

New Photography

Expérimentale

et activiste

Chaque année, depuis 1985, le MoMA présente New Photography, une

série de travaux d’artistes photographes que la prestigieuse institution

new-yorkaise compte promouvoir tout en proposant à son public de

découvrir les nouvelles tendances de la photographie internationale.

Cette année, la 40e édition réunit un groupe de treize artistes et collectifs

internationaux, originaires de quatre villes différentes à travers le

monde et dont on nous dit « qu’ils élargissent les horizons du médium

photographique au XXIe siècle ».

TEXTE : JEAN-MARC BODSON

Il y a quarante ans, lorsqu’il lança ce

rendez-vous, désormais bisannuel, sous

l’intitulé New Photography, le MoMA

prenait peu de risques de ne pas être à

la pointe de la recherche photographique

internationale. Comme le medium commençait

seulement à être admis dans le

concert des arts plastiques, toute la pro-

duction faisait eau au moulin de la nouveauté.

De plus, depuis les années 1930,

l’institution new-yorkaise était considérée

comme ‘‘la’’ référence en matière de photographie.

Grâce à sa collection, mais aussi

au fait d'avoir créé un poste de conservateur

spécialisé en la matière. Le premier

fut Beaumont Newhall. Son exposition

rétrospective de 1937 a contribué à faire

reconnaître la photographie comme un

art à part entière, mais aussi à établir une

vision de son histoire qui perdure encore.

Suivirent à ce poste Edward Steichen,

le créateur de la célèbre exposition The

Family of Man, qui donna consistance à la

photographie humaniste de l’après-guerre,

Tania Franco Klein, Mirrored Table, 2022. © de l’artiste

32


ZOOM

et surtout, dès 1962 et pour une trentaine

d’années, John Szarkowski, qui insuffla un

élan incomparable à la photographie américaine.

Particulièrement à la photographie

en couleur, jusque-là méprisée dans les

cercles artistiques. C’est lui aussi qui, en

1985, mit en place New Photography, avec

l’idée de donner annuellement une chance

aux réalisations les plus intéressantes de la

photographie émergente, comme il l’avait

fait en 1967 avec New Documents, cette

exposition qui propulsa sur le devant de

la scène Diane Arbus, Lee Friedlander et

Garry Winogrand.

ETRE HUMAIN

Avec quatre décennies de recul, soit plus

de cent cinquante artistes sélectionnés,

on ne peut cependant pas dire que cet

événement ait été un véritable tremplin.

Par exemple, de l’exposition inaugurale,

seule Judith Joy Ross jouit encore d’une

certaine notoriété, ce qui n’est pas le cas

de Zeke Berman, Antonio Mendoza ou

Michael Spano. En fait, plus que d’être

prescriptive, New Photography est un reflet

des tendances artistiques, des évolutions

techniques et des préoccupations sociétales.

Intitulée Lines of Belonging, cette

édition 2025 rejoint surtout cette dernière

préoccupation en ne se proposant rien de

moins que de « s’interroger sur la manière

dont la photographie peut rendre compte

de ce que signifie être humain ». Vaste

Lake Verea (Carla Verea Hernández and Francisca

Rivero-Lake), Hojas de Metal, 2019. © de l’artiste

Lindokuhle Sobekwa, Tell it to the Mountains, 2020, vue d’installation. © de l’artiste

New Photography

est un reflet des

tendances artistiques,

des évolutions

techniques et des

préoccupations

sociétales.

programme confié à treize artistes travaillant

dans quatre villes « qui ont existé en

tant que centres de vie, de créativité et de

communion depuis plus longtemps que

les États-nations dans lesquels elles se

trouvent actuellement ». À savoir Mexico,

Johannesburg, Katmandou et la Nouvelle-

Orléans. Résilience, inclusion, lenteur sont

les maîtres-mots de ces approches diversifiées,

surtout activistes, mais relevant en

majorité plus de l’art contemporain que

de la photographie. Ainsi par exemple,

pour Katmandou, le projet The Public

Life of Women (que l’on connait depuis sa

publication en 2023) met en lumière les

expériences vécues par les femmes népalaises

à partir d’images et d’archives collectionnées

depuis 2018 par la Nepal Picture

Library « dans le but de créer un dépôt

visuel ouvert des expériences féministes

au Népal ». Pour la Nouvelle-Orléans,

l’artiste Gabrielle Garcia Steib explore

les liens personnels et structurels entre

l’Amérique latine et le sud des Etats-Unis,

dans la lignée de son projet Banana Land

qui posait la question : « comment est-il

possible qu’un groupe d’hommes blancs

de la Nouvelle-Orléans ait pu contrôler

les résultats politiques, économiques

et environnementaux en Amérique

latine? » Toujours à titre d’exemple dans

ce programme fourni, citons encore, pour

Johannesburg, l’œuvre photographique

en série de l’artiste Gabrielle Goliath dont

on a vu une partie dans une installation à

la Biennale de Venise l’an passé. New Photography

présente la série Berenice 29-39,

soit onze portraits commémorant la mort

de son amie d’enfance suite à des violences

domestiques. Une façon, nous dit

l’artiste de lutter « contre la violence racialisée,

sexualisée et sexuée » Pour Mexico,

en plus des images séduisantes de Tania

Franco Klein, on trouve en fin de parcours

le travail engagé de l’artiste Sandra Blow.

Célébrant le dynamisme de la culture et de

l’art des jeunes LGBTQ+ à Mexico, il n’est

pas sans rappeler The Ballad of Sexual

Dependency de Nan Goldin. À l'heure du

‘‘Trumpisme’’, il est sûr que cette exposition,

à maints égards expérimentale et

militante, détonne. Mais le MoMA, institution

entièrement privée rappelons-le, peut

se le permettre.

VISITER

New Photography. Lines of Belonging

du 14-09 au 17-01-2026

MoMA

New York

www.moma.org

33


Art africain :

le vrai du faux ?

Reflet d’une Afrique originelle,

l’art africain captive les regards.

Masques, statues, objets rituels

et art actuel traversent les

frontières pour nourrir la demande

occidentale. Invariablement, ce qui

suscite la convoitise s’accompagne

de quelques dérives. L’occasion

de nous intéresser à la question

du faux dans l’art africain, ancien

et contemporain. Phénomène

marginal ou danger croissant ?

Une question de segment.

TEXTE : GWENNAËLLE GRIBAUMONT

Seyni Awa Camara, Sans titre, 2023, terre cuite, 116 x 43 x 31 cm. © de l’artiste / Courtesy Galerie Magnin-A

La fascination de l’Occident pour l’art

africain a offert aux faussaires de

nombreuses occasions d’alimenter

le marché d’une palette nuancée de

pratiques trompeuses. Mais avant d’observer

le phénomène, une première balise

s’impose : la définition d’un faux en art africain

ancien. C’est Didier Claes, marchand

et spécialiste de l’art classique de l’Afrique

centrale qui pose le cadre : « Si un objet authentique

est un objet sculpté par un sculpteur

traditionnel avec une vocation rituelle,

le faux est pour sa part un objet déconnecté

de ses usages et de son contexte, produit

à des fins commerciales, dans le seul but

de tromper. Cette pratique apparaît dès

le XVIe siècle, avec les premiers échanges

commerciaux entre l’Afrique et l’Europe.

Toutefois, ce sont les décennies postcoloniales

– les années 1960 et 1970 – qui vont

34


« Le faux dans l’art

africain ancien est un

faux problème »

DIDIER CLAES

© photo : Michel Figuet

Vitshois M. Bondo, Untitled IV, 2021, acrylique et collage sur toile, 50 x 50 cm. © de l’artiste / Courtesy CLAES

Contemporary & Modern

cain, certains y croient et se trompent. Ces

objets de décoration ont leur place, mais

pas chez les marchands d’art. » La beauté

absolue de la pièce devrait également attirer

l’attention, sinon éveiller les soupçons.

Le faux étant fait pour plaire, il réunira tous

les critères de séduction pour répondre au

goût des Européens : proportions parfaites,

patine brillante et régulière, visage fin,

voire même quelques libertés stylistiques

pour faire plus authentique.

favoriser la prolifération des contrefaçons.

À cette période, l’Afrique étant déjà pratiquement

vidée de ses objets authentiques,

des ateliers locaux fabriquent des faux

pour répondre à la demande occidentale.

Des faussaires infiltrent alors le marché en

glissant leurs créations parmi les dernières

pièces authentiques. » Directeur du Parcours

des Mondes, l’avocat Yves-Bernard

Debie ajoute : « Ceci étant, les vrais faux –

ceux faits pour tromper – restent marginaux

en art africain. Il existe, en revanche,

toute une gamme d’objets tardifs, qui ne

répondent pas aux critères d’authenticité. »

Ceux-là sont très rapidement détectés.

Une observation qui conduit à un premier

enseignement, formulé par Didier Claes :

le faux dans l’art africain ancien est un faux

problème. Contrairement aux idées reçues,

il s’agit d’un phénomène très marginal car

ce marché est très structuré et les objets

authentiques sont connus et répertoriés.

Dès lors, il est très rare de voir apparaître

des objets inconnus. En outre, la Belgique,

forte de sa riche tradition coloniale et de

ses experts très pointus, constitue une

place forte où les faux peinent à pénétrer.

Ces premiers éléments méritent malgré

tout une nuance : si les objets véritablement

capables de tromper les experts

sont extrêmement rares, il existe toutefois,

d’Ebay au Sablon, en passant par tous

les vendeurs à la sauvette, un nombre

infini de fausses antiquités africaines en

circulation. Yves-Bernard Debie observe :

« Les litiges concernant les faux en art

africain sont assez rares, même si j’en

ai défendu des épiques ! En revanche, il

existe des vendeurs à la sauvette, d’origine

africaine, qui sévissent (notamment dans

le 6e arrondissement de Paris). Ils vous

accostent, images à l’appui, pour tenter

de vous vendre de vulgaires copies. Cela

relève presque du folklore local. » Pourtant,

aussi grossières soient-elles, ces ‘‘africanités

touristiques’’ piégeront tôt ou tard des

acheteurs naïfs, convaincus d’avoir flairé la

bonne affaire. Une escroquerie accentuée

par l’absence de signatures. Ce que Yves-

Bernard Debie exprime avec une pointe

d’ironie : « En sortant d’une exposition

sur Picasso, personne ne croit pouvoir

dénicher une œuvre inconnue chez le petit

brocanteur d’en-face. Pourtant, en art afri-

EN ART CONTEMPORAIN,

LA PRUDENCE EST DE MISE

Si le faux en art ancien est un faux problème,

la situation apparaît bien différente

pour l’art contemporain. Revers du succès

des expositions dédiées à la création africaine,

la recrudescence des contrefaçons.

Marchand réputé et éminent spécialiste

de la question, André Magnin explique :

« Dans l’art moderne et contemporain,

dès qu’un artiste commence à rencontrer

un certain succès, les faussaires investissent

le marché en proposant des copies

à bas prix. (…) Le marché des faux prend

souvent racine dans les territoires mêmes

où vivent ces artistes, mais il se développe

à destination du marché occidental. La

situation devient particulièrement préoccupante

lorsque ces répliques parviennent

jusqu’aux salles des ventes, où elles

peuvent être proposées comme authentiques,

brouillant davantage les repères et

fragilisant la confiance des acheteurs. »

Les cibles privilégiées ? Des artistes, notamment

de la République Démocratique

du Congo, de la Côte d’Ivoire et de la Tanzanie,

dont les œuvres sont relativement

35


« La diffusion de

contrefaçons peut

nuire à la crédibilité

de la production

d'un artiste »

Raymond Tsham, Sirène Mami Watta, 2022, stylo à bille sur papier, 72 x 100,5 cm.

© de l’artiste / Courtesy Galerie Christophe Person

CHRISTOPHE PERSON

© photo : Maximilien Sporschill

« Lorsqu’on sort d’une

exposition sur Picasso,

personne ne croit

pouvoir dénicher une

œuvre inconnue chez

le petit brocanteur

d’en-face. Pourtant,

en art africain,

certains y croient et se

trompent »

YVES-BERNARD DEBIE

© photo : Louis-Raphaël Debie

faciles à reproduire. Les faussaires sont

souvent d’anciens assistants des artistes,

des membres de la famille ou d’autres

artistes n’ayant pas rencontré le succès

espéré. Galeriste parisien spécialisé en art

contemporain africain, fraîchement installé

à Bruxelles, Christophe Person confirme

cette mécanique : « Si l’on s’intéresse à la

peinture moderne congolaise, le risque de

faux est de notoriété publique. En Afrique

comme ailleurs, les artistes travaillent

avec des assistants, lesquels, devant le succès

commercial de leur maître, peuvent se

sentir pousser des ailes et vouloir prendre

leur autonomie. JP Mika, qui a travaillé

dans l’atelier de Chéri Chérin, est une exception

qui force l’admiration. Grâce à son

talent, il est parvenu à trouver son style et

à se faire un nom. Dans le même atelier,

d’autres assistants ont eu des velléités

similaires, mais contrairement à JP Mika,

ils ont cherché à produire des tableaux

imitant le maître. On est donc là face à de

la contrefaçon. » En art contemporain, les

pratiques frauduleuses trouvent dans les

réseaux sociaux de merveilleux canaux de

diffusion. André Magnin alerte : « Des escrocs

créent de faux profils sur Facebook,

Instagram… se faisant passer pour l’artiste

lui-même. Ils proposent à la vente (à des

prix attractifs) des œuvres déjà existantes

(…), en utilisant des visuels librement

accessibles sur Internet. Ils parviennent

à instaurer une relation de confiance

avec des acheteurs potentiels. Une fois

l’acompte versé, les acheteurs (qui ne recevront

jamais l’œuvre) sont bloqués, rendant

tout recours impossible. » Exemple

qui illustre parfaitement ce phénomène,

la peinture de Chéri Samba, J’aime la

couleur. Largement diffusée (expositions,

catalogues, réseaux sociaux…), cette toile

a suscité une forte demande, à laquelle

l’artiste a répondu en produisant plusieurs

versions. Les faussaires, bien informés de

ce succès, en ont profité pour produire de

nombreuses copies. C’est dans ce contexte

que sont apparus des comptes Instagram

et Facebook prétendument ‘‘officiels’’

du peintre, créés par un réseau mafieux.

Malgré les multiples démarches d’André

Magnin et de Chéri Samba auprès des autorités

de Paris et du groupe Meta, impossible

de faire fermer ces deux comptes. Les

artistes restent seuls face aux faussaires,

raison pour laquelle le galeriste plaide

pour un cadre légal renforcé et un soutien

institutionnel accru. Autre cas suscitant

l’inquiétude des experts : le déferlement

de compositions, jusque-là inconnues, de

l’Ivoirien Bruly Bouabré, décédé en 2014.

Pour se prémunir des faux, Christophe

Person insiste sur « l’importance de la

recherche artistique et la poursuite de la

création pure. L’artiste congolais Tsham,

par exemple, a une incroyable technique

au stylo Bic, qui me semble difficile à

copier. Pour autant, ce qui rend son travail

inégalable, c’est surtout sa capacité à se

renouveler à l’infini. » Christophe Person

36


pointe également les conséquences dévastatrices

de cette prolifération, qui érode

la confiance et dilue la valeur des œuvres

authentiques : « La diffusion de faux est de

nature à décrédibiliser la production d’un

artiste sur lequel la suspicion d’œuvres

contrefaites serait avérée ou perçue. »

COMMENT SE PROTÉGER ?

Le meilleur moyen est de se rapprocher de

professionnels réputés. En matière d’art

contemporain, il est fortement encouragé

de passer par des galeristes de renom qui

entretiennent directement, avec l’artiste

ou sa famille, une relation de proximité.

En matière d’antiquités, l’œil de l’expert

constitue le meilleur rempart pour mettre

à l’écart toute contrefaçon. Selon Yves-

Bernard Debie, « les vrais experts, ce sont

les marchands qui ont une connaissance

approfondie du terrain, des styles ethniques,

des matériaux, des patines et de

l’histoire des objets… Ce sont eux qui ont

vu passer, au cours de dizaines d’années

d’expérience, des vrais et des faux. » Quant

aux outils scientifiques, ils permettent le

plus souvent de confirmer la conviction

de l’expert. À ce sujet, Didier Claes ajoute :

« Quand un objet est accompagné d’un

lourd dossier d’analyses scientifiques,

cela éveille le plus souvent mes soupçons.

Quand une pièce est indiscutable au niveau

de l’authenticité, cela saute aux yeux

avec une telle évidence qu’elle ne nécessite

aucune analyse scientifique. »

VISITER

Parcours des Mondes

du 09 au 14-09

Paris

www.parcours-des-mondes.com

24e Parcours des Mondes

« Des escrocs créent

de faux profils sur

Facebook, Instagram…

se faisant passer pour

l’artiste lui-même. Ils

proposent à la vente

(à des prix attractifs)

des œuvres déjà

existantes »

ANDRÉ MAGNI

© photo : Studio Louis Delbaere

Chaque mois de septembre, Paris

devient le théâtre d’un dialogue

entre les cultures, lorsque les

arts d’Afrique, d’Océanie et des

Amériques s’installent au cœur

de Saint-Germain-des-Prés. Les

plus grandes galeries internationales

spécialisées s’y donnent

rendez-vous. L’occasion d’insister

sur l’importance du vetting (ou

processus de validation des pièces

exposées). Co-fondateur en 2002

et directeur de l’événement depuis

2022, Yves-Bernard Debie explique :

« Comme toute grande foire, le

Parcours des Mondes s’appuie sur

un système de vetting rigoureux, en

deux temps. Un premier contrôle

s’effectue en amont, à partir des

photographies des œuvres destinées

au catalogue. Chaque exposant

peut consulter l’ensemble des

pièces et partager son avis en toute

confidentialité, garantissant un

croisement de regards éclairés pour

chaque œuvre. La seconde validation

a lieu juste avant l’ouverture,

dans chaque galerie : un comité

d’experts visite les stands pour

examiner les pièces présentées.

Si une œuvre soulève un doute,

une discussion s’engage. Elle peut

être temporairement retirée, non

parce qu’elle est fausse, mais faute

d’éléments suffisants pour établir

son authenticité. Ce dispositif ne

prétend pas à l’infaillibilité, mais

grâce à la sélection exigeante des

exposants et à la vigilance du vetting,

le Parcours des Mondes reste

une référence pour la qualité et la

fiabilité des œuvres exposées. »

Vue de l’édition 2024 du Parcours des Mondes. © photo : Mickaël Pijoubert

37


Marie-

Antoinette

L’esthétique d’une reine révolutionnaire

38


A Londres, la nouvelle exposition

du Victoria & Albert Museum met

en scène, non pas la dernière reine

de France, mais une visionnaire de

goût, une pionnière du soft power

par les arts et la mode. Elle nous

plonge dans l’univers de Marie-

Antoinette, dont l’écho moderne

résonne encore aujourd’hui.

TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE

Robe de mariée de la duchesse Hedvig Elisabeth Charlotte,

future reine de Suède. Stockholm, Livrustkammaren,

inv. SHM (CC BY 4.0). © photo : Göran Schmidt

Marie-Antoinette arbora également ce genre de tenue,

typique de l’étiquette rigide en vigueur à la cour de

France, dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Mais la

jeune reine n’eut de cesse que d’y échapper…

Marie-Antoinette (1755-1793)

est la seule reine à avoir

marqué Versailles de son

propre goût. Un penchant

pour le champêtre, les lignes simples et

géométriques et un vocabulaire antiquisant

caractérisent ses choix esthétiques,

mélange de rococo, de néoclassicisme et

d’influence anglaise, avec un fort penchant

pour le raffinement et la féminité.

À ce tropisme est associé un art de vivre

personnel, répondant aux aspirations

d’une souveraine fuyant, dès qu’elle le

peut, ses responsabilités et les contraintes

constantes de la représentation monarchique,

coupée dès lors des réalités de la

vie de ses sujets. Sarah Grant, commissaire

de l’exposition londonienne, décortique

la fascination inaltérable qui entoure la

souveraine et la dimension contemporaine

d’une personnalité malmenée par l’Histoire

: « Chaque génération l’a réinterprétée,

incorporant des éléments de son style

à ses propres fins. Aujourd’hui, elle est souvent

perçue comme une femme rebelle, ce

qui reflète notre époque qui valorise l’indépendance,

l’individualité, la liberté. Elle

incarne aussi notre société obsédée par la

célébrité, l’hédonisme et le luxe. Beaucoup

s’identifient au conflit qu’elle a vécu entre

vie publique et sphère privée. Un prisme

loin d’être anodin : exposer Marie-Antoinette

aujourd’hui, c’est questionner notre

rapport à l’image, au style et à la liberté, à

la façon dont le regard public façonne et

juge les femmes de pouvoir. »

39


« La nature est dans

l’air du temps dès

1770, ce que Marie-

Antoinette reprend

à son compte,

notamment dans

l’aménagement de

Trianon, qu’elle

transforme en folie

champêtre »

GUILLAUME LÉAGE

Élisabeth-Louise Vigée Le Brun, Portrait de Marie-Antoinette à la rose, 1783, huile sur toile, 131 x 87 cm.

Château de Versailles, inv. MV 3893 / INV 3063 / AC 1948. © Château de Versailles, Dist. Grand Palais

RMN / photo : Christophe Fouin

UN STYLE MARIE-ANTOINETTE ?

Si l’on parle aujourd’hui de style Louis XVI,

il serait donc plus juste de qualifier le style

de l’époque, du moins en partie, de ‘‘style

Marie-Antoinette’’. « Oui, on peut absolument

parler de style Marie-Antoinette »,

affirme Sarah Grant. « Il est frappant que

personne ne conteste l’existence d’un style

Louis XIV ou d’un style Pompadour, mais

beaucoup hésitent à reconnaître un style

Marie-Antoinette. Pourtant, celui-ci s’épanouit

dans la seconde moitié du XVIIIe

siècle, à l’apogée des arts décoratifs et du

luxe français. Ses choix de créateurs, Richard

Mique pour l’architecture, Elisabeth-

Louise Vigée Le Brun pour la peinture,

Rose Bertin pour la mode, et son influence

sur la vie de cour forgent un univers reconnaissable,

raffiné, féminin, délicat, capable

de conjuguer innovations et traditions. »

De fait, si Marie-Antoinette s’intéresse à la

décoration et à l’ameublement, suivant de

près toutes les étapes de la création de ses

meubles et de leurs décors, elle recherche

avant tout la modernité, la fraîcheur, la

sobriété raffinée, les lignes pures et géométriques,

et choisit des couleurs douces,

des tons pastel. En rupture avec l’époque

précédente, les murs de ses appartements

s’ornent de lambris ou de tentures

à fond blanc, décorés de motifs élégants,

arabesques dorées, chinoiseries, vues

champêtres, petits bouquets de fleurs.

Sarah Grant : « Son style évolue tout au

long de son règne, comprenant le rococo

tardif et le goût champêtre, la chinoiserie,

la turquerie, l’anglomanie, puis le néoclassicisme

(goût grec et goût étrusque),

préfigurant la Révolution. On distingue

donc deux styles : celui des intérieurs,

notamment à Versailles (ses appartements

privés) et à Trianon, où elle s’implique per-

sonnellement dans les choix ; et celui de

la mode, où son influence est toute aussi

profonde. Car Marie-Antoinette y accorde

beaucoup d’importance ; Madame

Campan, sa première dame de chambre,

disait : ‘‘Toutes voulaient aussitôt avoir la

même robe que la Reine.’’ Elle lance ainsi

beaucoup de tendances, en collaboration

avec les marchandes de modes. Plusieurs

créations, accessoires, couleurs ou motifs

portent son nom. Les inventaires de sa

garde-robe confirment son goût personnel

: robes brodées de ses fleurs préférées

à Trianon, tenues commandées spécifiquement,

etc. Si l’on doit le définir pour

le grand public, il s’agit d’un style élégant,

frais et féminin, délibérément opposé

à la rigidité formelle des règnes précédents,

souvent perçu comme provocant et

moderne pour l’époque. »

40


UNE ODE À LA NATURE

Pour satisfaire ce goût de l’inédit et l’anticiper,

les artistes et les créateurs les plus

novateurs sont mis en rivalité, car il n’y a

que ce qui est à la mode qui puisse séduire

et captiver la souveraine. Dans cette quête

de sophistication et de raffinement dans le

moindre détail, elle va chercher à employer

les meilleurs artisans du royaume

et payer au prix fort le savoir-faire des

Georges Jacob, Jean-Henri Riesener, et

autres Jean-Ferdinand Schwerdfeger. Sarah

Grant : « Côté mobilier et décoration, Marie-Antoinette

adopte des panneaux plus

sobres (blanc et or), du mobilier plus épuré

(comme celui de Riesener), l’usage de

cotonnades imprimées, de porcelaines en

biscuit de Sèvres. Elle manifeste son goût

néo-classique dans des services comme le

service à perles et barbeaux ou le service

étrusque pour la laiterie de Rambouillet.

Cela se retrouve également dans les folies

du jardin du Petit Trianon, où cette grammaire

décorative explose littéralement. Le

mobilier de Riesener ou Jacob adopte une

géométrie néoclassique, la nature règne

(guirlandes de fleurs, blé, jasmin, pommes

de pin), la peinture ‘‘au naturel’’ remplace

la dorure, les pièces semblent respirer

l’air du dehors. Dans sa garde-robe, c’est

visible dans l’utilisation du coton imprimé,

des robes en mousseline blanche, des

coupes plus simples, l’influence du style

anglais (robes à l’anglaise, redingotes,

vestes Pierrot, jupes étroites). Marie-Antoinette

exprime son art de vivre à travers

ce rapport à la nature, sa recherche de

l’intimité et une forme douce de rébellion.»

Conformément aux idées de l’écrivain et

philosophe contemporain Jean-Jacques

Rousseau (1712-1778), pour qui « l’homme

est bon par nature, étant corrompu par

la société », ce retour à la nature est ainsi

la grande affaire de son règne. Comme

l’explique Guillaume Léage, propriétaire

de la galerie parisienne éponyme et grand

expert du mobilier XVIIIe : « La nature

est dans l’air du temps dès 1770, ce que

Marie-Antoinette reprend à son compte,

notamment dans l’aménagement de Trianon,

qu’elle transforme en folie champêtre,

avec un goût prononcé pour les fleurs et

une forme de rusticité, de simplicité très

élégante, notamment dans le mobilier

de la laiterie du château de Rambouillet,

mais aussi le fameux ensemble aux épis.

Car, avec l’aide de son architecte Richard

Mique, conseillé par le peintre Hubert

Robert et le botaniste Antoine Richard, la

reine compose ses intérieurs comme une

ode à la nature. Elle veut ainsi une nouvelle

chambre à l’image de son domaine

au charme pastoral, que lui livre Georges

Jacob en 1787. Les intérieurs ‘‘privés’’ de la

reine, ses boudoirs, le cabinet des glaces

mouvantes, ou le hameau témoignent

d’un désir d’authenticité: il s’agit de lieux

d’échappée belle, d’intimité, loin de la

Diamant rose ayant, selon la tradition, appartenu à

la reine Marie-Antoinette, Golconde, XVIIIe siècle,

taillé en forme de brillant cerf-volant de 10,38 carats,

dans une monture signée JAR. Christie’s, New York,

17-06-2025. © Christie’s Images Ltd.

13.980.000 $ (12.085.000 €)

Hubert Robert et Georges Jacob, fauteuil pour la Laiterie de Marie-Antoinette à Rambouillet, 1787. Château

de Versailles. © Château de Versailles, Dist. Grand Palais RMN / photo : Christophe Fouin

41


représentation monarchique. Son amie

proche, la duchesse de Polignac, mais

aussi son beau-frère, le comte d’Artois,

futur Charles X, vont beaucoup la soutenir

dans cette quête d’un goût moderne, d’insouciance

et de rupture avec l’étiquette.

Cette notion d’intimité avec les objets d’art

s’incarne parfaitement dans le fameux bolsein,

ou jatte-téton, créé pour la laiterie de

Rambouillet par la manufacture de Sèvres

en 1787, que l’on dit avoir été moulé sur le

corps de la reine. »

Jean-Baptiste-Claude Sené, Chaise ayant appartenu à la reine Marie-Antoinette (d’un ensemble), 1788, bois

de noyer partiellement doré, 97,5 x 63,5 x 63cm. Londres, The Victoria and Albert Museum, inv. W.6-1956.

UNE NOUVEL ART DE VIVRE

Sans avoir inventé le néoclassicisme,

Marie-Antoinette le fait donc rayonner.

Aux excès du rococo, elle préfère les lignes

simples, l’ornement sobre hérité de l’Antiquité.

La géométrie du mobilier (rectangle,

ovale, carré, pied cannelé) émane ainsi

directement des fouilles archéologiques

de Pompéi et Herculanum. Mais la reine

conjugue aussi la fantaisie : elle introduit

à la cour les jardins anglais, relance l’engouement

pour la chinoiserie, la turquerie

et les laques d’Extrême-Orient, goût qu’elle

tient de sa mère, l’impératrice Marie-Thérèse,

détentrice d’une grande collection

de laques japonaises, qu’elle lui a léguée et

qu’elle n’aura de cesse d’enrichir, en devenant

l’un des plus grands collectionneurs

de son temps. Jamais exclusive, rien n’est

toutefois laissé au hasard, le raffinement

devenant déclaration de modernité. Pour

ce faire, la reine s’appuie sur des personnalités

remarquables, le décorateur François-

Jean-Henri Riesener, Secrétaire à cylindre de la reine Marie-Antoinette, 1786. Château de Fontainebleau.

© RMN-Grand Palais (Château de Fontainebleau) / photo : Gérard Blot

Manufacture royale de Sèvres, Pot à jus du service riche

en couleur et riche en or de Marie-Antoinette, 1784,

porcelaine en pâte tendre, H. 7,5 cm. Château de Versailles,

inv. V6243. © Château de Versailles, Dist. Grand

Palais RMN / photo : Christophe Fouin

42


Jean-Jacques Lagrenée le Jeune et Louis Simon Boizot pour la Manufacture royale de Sèvres, Bol-sein

ou Jatte-téton, avec support tripode, porcelaine. © Grand Palais Rmn (Sèvres – Manufacture et musée

nationaux) / photo : Martine Beck-Coppola

Martin Carlin (ébéniste) et la Manufacture royale

de Sèvres (plaques), Coffret à bijoux de Marie-Antoinette,

1770. Château de Versailles. © RMN-Grand

Palais (Château de Versailles) / photo : Michèle Bellot

« L’exposition nous

plonge dans l’univers

de Marie-Antoinette,

dont l’écho moderne

résonne encore

aujourd’hui »

SARAH GRANT

Joseph Bélanger et la modiste Rose Bertin.

Ce cercle créatif invente avec elle un art de

vivre. Guillaume Léage résume ainsi son

impact : « Tout ce qui concerne la seconde

évolution du style Louis XVI, plus léger,

plus féminin et naturaliste, on le lui doit. Si

elle emploie les mêmes ébénistes, Martin

Carlin ou Jean-François Leleu par exemple,

il y a chez elle une volonté de faire mieux,

en relançant notamment les commandes

que Louis XVI avait abandonnées. On

considère généralement que ce second

style s’achève vers 1785. » La reine impose

une nouvelle féminité : émancipée, créatrice,

cultivée, au-delà des simples codes

de l’élégance. « C’est cette tension féconde

entre liberté et conformité, entre rêve

et réalité, qui continue de nourrir notre

imaginaire. Rien n’est plus moderne que

cette alliance de raffinement, de nature

et d’individualité, ce refus d’accepter les

limites imposées par le monde d’hier »,

conclut ainsi Sarah Grant.

UN STYLE MODERNE ET BANKABLE

Aujourd’hui, le style Marie-Antoinette

inspire designers et créateurs, du boudoir

de Versailles aux réseaux sociaux. L’exposition

londonienne propose ainsi une

plongée à la fois historique et contemporaine

au cœur d’un art de vivre qu’on ne

cesse de réinventer et que prise toujours

le marché. A ce propos, Guillaume Léage

précise : « D’un point de vue marchand, le

mobilier de l’époque Louis XVI et Marie-

Antoinette demeure beaucoup moins cher

que les tableaux de la même époque. Les

acheteurs sont surtout en quête de provenance,

d’association avec des personnalités.

L’origine royale, spécialité de la Galerie

Léage, est toujours plus valorisable et donc

fort collectionnée par des amateurs qui

aiment la sobriété des lignes droites et les

belles proportions. » Une remarque qui

témoigne, au-delà du goût, de la manière

dont la légende de Marie-Antoinette continue

à tenir le marché en haleine : l’objet,

porteur d’un passé prestigieux, séduit

encore collectionneurs et passionnés en

quête d’authenticité, de style et de narratif,

tout en conservant une forme de modernité

éternellement revisitée.

VISITER

Marie Antoinette Style

Victoria & Albert Museum

Londres

du 20-09 au 22-03-2026

www.vam.ac.uk

43


Envie d’un voyage

cet automne ?

Optez pour l’Art !

Réserver un voyage à temps et voilà déjà un goût d’ailleurs !

Afin de vous aidez dans vos choix, nous avons sélectionné

quelques escapades artistiques potentielles.

Kerry James

Marshall:

The Histories

Kerry Marshall peint Vies noires,

Joie noire, Histoire noire et Futurs

noirs en de grandes toiles complexes

qui élargissent durablement

le regard. Son travail est imprégné

d’histoire de l’art, de culture Pop,

de mémoire et de critique sociale.

Une voix rare et puissante de la

peinture.

Kerry James Marshall, Untitled (Blanket Couple), 2014, acrylique sur PVC. Fredriksen Family Art Collection.

© l’artiste / Courtesy David Zwirner, Londres

du 20-09 au 18-01-2026

Royal Academy of Arts

Londres

www.royalacademy.org

Warhol, Pollock

and Other American

Spaces

Des poids lourds à la loupe : comment

Warhol et Pollock ont-ils élaborés de nouveaux

espaces dans l’image ? Pop, abstraction,

répétition, tension. Avec des œuvres

de leurs contemporains, cette exposition

offre une vision plurielle du langage visuel

américain du XXe siècle.

du 21-10 au 25-01-2026

Museo Thyssen-Bornemisza

Madrid

www.museothyssen.org

Jackson Pollock, Number 27, 1950, huile, émail et peinture aluminium sur toile. Whitney Museum of

American Art, New York. © Pollock-Krasner Foundation / Artists Rights Society, New York

44


Gerhard Richter

Une rétrospective monumentale

sur six décennies de travail de

Gerhard Richter – des peintures

photographiques et portraits

flous aux installations en verre et

surfaces colorées abstraites. Avec

270 œuvres, il s'agit de l'exposition

rétrospective la plus complète jamais

réalisée sur ce grand maître

allemand. A ne pas manquer, ne

serait-ce que pour les séries Birkenau

ou Cage Paintings.

Gerhard Richter, Apfelbäume, 1987, huile sur toile, 67 x 92 cm. Collection privée. © Gerhard Richter 2025 (18102025)

du 17-10 au 02-03-2026

Fondation Louis Vuitton

Paris

www.fondationlouisvuitton.fr

Late Picasso

Pablo Picasso, Femme à l’oiseau, 7 avril 1971 (I),

1971, huile sur toile, 91,5 x 72,5 cm. © Fundación

Almine y Bernard Ruiz-Picasso, Madrid / Succession

Picasso/ Bildupphovsrätt 2024 / FABA /

photo : Marc Domage

Durant ses dernières années, Picasso devint

sauvage, débridé et presque enfantin dans sa

liberté. Cette partie méconnue de son œuvre

illustre comment il réinventait la forme avec

audace et passion. Des couleurs tumultueuses,

des figures grotesques et des lignes

inachevées. Visionnaire jusqu’au bout.

du 22-11 au 05-04-2026

Moderna Museet, Stockholm

www.modernamuseet.se

John Constable, Étude de nuages avec oiseaux, 1821. © Yale Center for British Art / Paul Mellon Collection

Turner and Constable

Deux icônes du paysage britannique face à face :

Turner et ses célèbres ciels dramatiques et Constable

avec sa profondeur pastorale. Une nature pleine

d’émotion, de nostalgie et de lumière. De la poésie en

peinture, parfaite pour les jours gris d’automne.

du 27-11 au 12-04

Tate Britain

Londres

www.tate.org.uk

45


La force

du taureau

Son gabarit l’a installé parmi les

animaux les plus intimement liés

au divin : de l’Egypte à Rome en

passant par la Mésopotamie, la

figure du taureau marque toute

l’Antiquité, avant d’être reproduit

tant en sculpture qu’en peinture, du

Moyen Âge à nos jours. La liste de ses

attributions étant longue, nous ne

pouvons donc que l’effleurer ici.

Le taureau apparaît de manière

récurrente sur les parois des grottes

préhistoriques et donne même son

nom à l’une des salles de Lascaux.

Symbole de fertilité, de puissance sexuelle

et physique, il est vénéré sous le nom

d‘Apis dans l’Egypte ancienne. C’est en

un taureau blanc que se transforme Zeus

afin d’enlever la princesse Europe sur

l’île de Crète et c’est également le même

bovin qui séduit Pasiphaé, épouse du roi

Minos. Signe astrologique, il constitue une

constellation du zodiaque. Membre du

tétramorphe, il est le symbole de l’évangéliste

Luc dans la tradition chrétienne. Il est

aussi celui que doit occire Mithra afin de

régénérer les forces de la nature. Et comment

ne pas évoquer les tauromachies et

autres spectacles taurins qui, de l’Espagne

au Chili en passant par le Pays Basque,

s’inscrivent profondément dans les traditions

populaires de nombreux pays ?

TEXTE : ANNE HUSTACHE

Cultuel

1600-1500 av. J.-C.

Le taureau est l’animal tutélaire de l’île de

Crète, prédominant dans sa mythologie,

devenu le symbole religieux emblématique

du monde minoen. Trouvé par Lord Evans

lors des fouilles du petit palais de Cnossos,

cet imposant rhyton servait à des libations

cultuelles : introduit par un trou à l’arrière

du cou, le vin ou tout autre liquide, s’écoulait

par les narines de la bête. Véritable

chef-d’œuvre de l’époque dite néo-palatiale,

cette tête est remarquablement

sculptée dans un seul bloc de stéatite : les

détails du pelage sont finement incisés

et les yeux, incrustés de cristal de roche,

d’une vive expressivité.

Rhyton en forme de tête de taureau. Crète, petit

palais de Cnossos, pierre (stéatite noire), cristal

de roche, jaspe, coquillages, H. 20 cm. Héraklion,

Musée Archéologique, inv. L 1368.

46


Force et puissance

Vers le milieu du Ier millénaire av. J.-C.

Au milieu du premier millénaire avant notre ère, des royaumes comme

celui de Saba et de Qataban se forment dans le sud de l’Arabie, s’appuyant

sur le monopole du commerce de l’encens et de la myrrhe, deux résines

abondamment brûlées tant dans les temples que dans les riches demeures

du pourtour de la Méditerranée. Dans ces royaumes, pendant la majeure

partie du premier millénaire avant l’ère commune et les premiers siècles

après, de nombreuses sculptures de bronze sont réalisées, grandes comme

plus petites, telle cette figurine de taureau debout. Car, parmi les représentations

animales, les taureaux sont les plus courants, figurant sur des stèles

funéraires, des sceaux ou apparaissant sous forme de sculptures. Une récurrence

due au symbole de force et de puissance que le taureau incarne alors.

Taureau debout, Arabie du Sud-Ouest, bronze, dim. 22,2 × 22,2 × 7,8 cm. New York, The

Metropolitan Museum of Art, inv. 47.100.85.

Fils de Ptah, associé d’Osiris

-664 / -332 av. J.-C.

Plusieurs éléments permettent d’identifier

ce taureau comme le dieu Apis : il porte

le disque solaire entre ses cornes, agrémenté

d’un uraeus. Un triangle barre son

front, prenant la forme d’un delta inversé.

Il porte, gravés sur le dos, un scarabée ailé

et les ailes déployées d’un vautour. Symbole

de fertilité, de puissance sexuelle et

de force physique, Apis fut vénéré depuis

les temps les plus reculés de l’histoire

égyptienne et son culte perdura jusqu’à

l’époque romaine. Apis est d’abord le

héraut, puis le fils du dieu Ptah, le créateur.

À partir du Nouvel Empire, il est également

associé au dieu Rê, la vie, et commence

à être représenté avec le disque solaire

entre ses cornes. À sa mort, le taureau Apis

était assimilé au dieu Osiris, sous le nom

d’Osiris-Apis, et se trouvait associé au culte

funéraire.

Figurine d’Apis, Egypte, Saqqarah, alliage cuivré,

argent, H. 14,2 cm. Paris, Musée du Louvre, inv. E

3654 ; AF 350. © 2015, Musée du Louvre, Dist. Grand-

Palais Rmn / photo : Christian Décamps

De bons gardiens

-522 / -486 av. J.-C.

Divers animaux ailés (griffons, lions et bien sûr taureaux)

décoraient les murs des palais royaux achéménides de Perse.

Ils symbolisaient la puissance et attiraient la protection. Le

taureau ailé est une créature mythologique influencée par les

traditions mésopotamiennes, notamment la figure du ‘‘Lamassu’’

(taureau androcéphale), un génie protecteur. Les taureaux

ailés étaient placés à l’entrée des palais pour marquer l’autorité

royale et éloigner les mauvais esprits. Le sculpteur qui a modelé

cette figure a pris soin de travailler en détail les pattes de l’animal

et de styliser çà et là son pelage, lui conférant ainsi une

formidable tension.

Taureau ailé. Suse, palais de Darius, céramique siliceuse à glaçure, 140 x 183

cm. Paris, Musée du Louvre, inv. SB 3329.

47


Tout en délicatesse

IIe-Ier siècle av. J.-C.

Les anneaux formés de fils métalliques enroulés et emboutis en forme

de tête d’animal constituent le type de boucle d’oreille le plus courant à

l’époque et, en outre, celles à tête de taureau furent abondamment fabriquées

dans toute la Méditerranée antique. Sans doute les prouesses physiques

et sexuelles, attribuées à l’animal et le drapant d’une image positive,

expliquent cette faveur. L’orfèvre témoigne ici de beaucoup de délicatesse

dans le décor : le pelage est rendu sous forme de petits points piquetés

tandis que des filigranes d’or composent divers motifs décorant l’élégante

courbe fermant la boucle.

Boucle d’oreille à tête de taureau, Egypte (?), or, H. 2,4 cm. New York, The Metropolitan

Museum of Art, inv. 30.8.395.

En colère

Entre le Ier siècle av. et le Ier siècle ap. J.-C.

D’un naturel plutôt placide, le taureau

est craint lorsqu’il se met en colère, son

poids et sa force le portant spontanément

à causer de gros ravages autour de lui. Ce

magnifique camée, qui fit partie des collections

de Louis XIV, montre un taureau qui

se laisse envahir peu à peu par la mauvaise

humeur : il baisse résolument la tête, dardant

le sol d’un regard furieux. Signe plus

tangible de cette colère latente, sa patte

antérieure gauche gratte rageusement le

sol. L’artisan a taillé avec raffinement cette

sardonyx à trois couches, dont la brillance

noire confère tout son éclat à la scène.

Taureau furieux, camée, sardonyx (à trois couches), or émaillé, 6,8 x 8,6 cm.

Paris, Bibliothèque nationale de France, inv. Camée.184.

Hommage à l’ordinaire

1647

Paulus Potter, Le Taureau, huile sur toile, 235,5 x 339 cm. La Haye, Mauritshuis, inv. 136.

Paulus Potter (1625-1654) s’est imposé comme l’un des

meilleurs spécialistes de la peinture animalière et, plus

particulièrement, des bovins auxquels il confère la dignité

que d’autres réservent à des scènes religieuses ou mythologiques.

Cette toile s’avère extrêmement originale, d’abord

en raison de sa taille, le peintre ayant représenté un taureau

des plus ordinaires à très grande échelle, fait totalement

inhabituel pour l’époque. En outre, il a accordé une

grande attention aux moindres détails, comme l’alouette

dans le ciel, la lumière du soleil sur la prairie, les mouches

autour du dos du taureau et les moustaches de la vache.

Ces caractéristiques font de ce tableau une œuvre emblématique

de la peinture naturaliste hollandaise.

48


Une réserve dans la bosse

1904

Rembrandt Bugatti, Taureau zébu, bronze, L. 51.8 cm. Sotheby’s,

New York, 14-05-2025. © Sotheby’s Art Digital Studio

Invendu (est. 150.000-250.000 $)

Le zébu est une sous-espèce du bœuf domestique ‘‘Bos Taurus’’.

Originaire d’Inde, il se caractérise par de grandes cornes, une peau

ample sous le cou et une bosse graisseuse qui peut lui servir de

réserve en période de disette. Lorsqu’il modèle cette œuvre, le sculpteur

animalier Rembrandt Bugatti (1884-1916) vient de s’installer

à Paris et dispose d’un accès privilégié à la faune exotique que le

parc zoologique du Jardin des Plantes expose. Le jeune artiste aime

observer longtemps et patiemment ces animaux, afin d’en transcrire

ensuite la morphologie tout autant que leurs poses naturelles et

vivantes dans la Plastiline, puis le plâtre et enfin dans le bronze. La

finesse de son modelage exprime avec acuité toute la puissance de

cet impressionnant zébu.

Le fruit du hasard

1942

Passionné de tauromachie, Picasso a consacré de

nombreux dessins et décors de céramique à cette

thématique. Observateur attentif, il a su y traduire

le sens du mouvement et la précision des gestes qui

conditionnent toute corrida. Rien de cela toutefois

dans cette tête dont la simplicité de la forme

diffuse une aura quasi royale. Picasso a confié à son

ami Brassaï comment lui est venue l’idée de cette

sculpture : « Un jour, j’ai trouvé dans un tas d’objets

pêle-mêle une vieille selle de vélo juste à côté d’un

guidon rouillé de bicyclette. En un éclair ils se sont

associés dans mon esprit... L’idée de cette tête de

taureau m’est venue sans que j’y aie pensé... Je n’ai

fait que les souder ensemble... »

Picasso, Tête de taureau, selle en cuir et guidon de vélo, 33,5 x 43,5 cm. Paris, Musée Picasso,

inv. MP330.

Interstellaire

2025

C’est un sympathique projet qui est à la

base de cette œuvre originale, conçue par

l’artiste néerlandais Jules Holland (1984).

En effet, Space Cow-Boy Moox fait partie

d’une série destinée à partir à l’aventure,

afin de questionner le futur de la planète.

Chaque ‘‘cow-boy‘’ veut convoquer l’esprit

d’exploration et d’innovation afin de

garantir des pratiques agricoles interstellaires

autosuffisantes. Il s’agit de rappeler

les bonnes pratiques d’utilisation de l’énergie

solaire et d’une relation harmonieuse

avec l’Univers, en respectant les divers

environnements rencontrés. Et, pour ce

voyageur positif, c’est le placide taureau

qui a servi de modèle…

Jules Holland, Space Cow-Boy Moox, édition blanche,

résine, 25 x 20 x 15 cm. © de l’artiste

49


Georges de La Tour

La ferveur du clair-obscur

Peintre discret, enraciné dans

sa Lorraine natale, Georges de

La Tour a sculpté la lumière avec

une précision ascétique. À la

fois peintre du roi Louis XIII et

grand oublié de l’histoire de l’art

pendant des siècles, il incarne

l’itinéraire rare d’un homme qui

ne cessa de peindre le mystère.

Un destin discret, à contretemps

de son siècle.

TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE

Job raillé par sa femme, ca. 1630, huile sur toile, 144,5 x 97 cm. Epinal, Musée départemental d’art ancien et

contemporain, inv. LI 86.

Dans un coin obscur du XVIIe

siècle, à l’abri des fastes des

grands ateliers parisiens et loin

du tumulte des révolutions

artistiques italiennes, Georges de La Tour

fixait avec une intensité presque mystique

les tréfonds de l’âme humaine. Né en 1593

à Vic-sur-Seille, petit bastion du duché de

Lorraine, alors terre frontalière, comme

suspendue entre influences française et

germanique, rien ne prédestinait à la postérité

ce fils de boulanger. Si sa formation

demeure un clair-obscur à part entière, les

archives étant plus que lacunaires, on y

devine une instruction locale, peut-être un

voyage, des ateliers traversés, des maîtres

croisés, notamment ses concitoyens

Jacques Callot et les frères Antoine, Louis

et Mathieu Le Nain. Ce qui est sûr, c’est

que Georges de La Tour a très vite assimilé,

à sa manière, l’héritage du Caravage. Non

dans la fulgurance et le réalisme cru, mais

dans la densité de la présence. Avec son

mariage, en 1617, à Diane Le Nerf, issue

50


L’oeuvre révèle l’artiste

d’une famille de la noblesse, il devient

bourgeois de Lunéville, s’installant dans

cette ville où il fera toute sa carrière. Là,

sous la protection du Duc de Lorraine, son

atelier tourne et les commandes affluent.

On commence à parler de ‘‘façon La Tour’’

pour désigner ce style si particulier, fait

de lumière tamisée et de poses habitées.

Des scènes religieuses mais aussi des vies

simples, traitées avec autant de gravité que

de douceur. En 1639, c’est la consécration:

le roi Louis XIII le nomme ‘‘peintre ordinaire’’,

éberlué devant son Saint Sébastien

soigné par Irène, toile désormais perdue.

Par ce titre, il a droit à un logement au

Louvre, mais il décline, préférant garder

ses repères, son rythme, sa géographie,

dans la lenteur de la Lorraine.

Georges de La Tour

a très vite assimilé, à

sa manière, l’héritage

du Caravage. Non

dans la fulgurance et

le réalisme cru, mais

dans la densité de la

présence.

UNE ESTHÉTIQUE DU SILENCE

Chez Georges de La Tour, la lumière est

seule protagoniste, qui glisse, effleure,

sculpte plus qu’elle n’envahit. La source est

souvent une chandelle, presque réduite à

une idée de flamme, qui agit sans vacarme.

Contrairement à Caravage, dont il partage

pourtant certaines obsessions comme

le clair-obscur, les modèles populaires et

les tensions intérieures, le maître choisit

l’épure. Visages lisses, gestes retenus,

décors dépouillés, tout est chez lui dans

le presque rien, en une esthétique du

silence habité, posé, médité. Les teintes

sont sobres, bruns chauds, rouges sourds,

blancs laiteux, le décor est dépouillé,

les gestes lents, les expressions contrôlées.

Même les plis d’une étoffe semblent

hanter la toile plus qu’ils ne l’habillent.

Ce n’est pas l’action que La Tour peint,

mais l’intensité du moment. Avec Job raillé

par sa femme, probablement peint dans

une période de pleine maturité, il signe

l’un de ses tableaux les plus poignants

et personnels. Ici l’épreuve de l’homme

ne se conjugue pas en drame ostensible.

Figure biblique de la constance dans

l’épreuve, affligé de tous les malheurs mais

resté fidèle à Dieu, Job se montre assis,

malade, épuisé, écoutant sans colère les

railleries de son épouse, en un drame qui

s’intériorise. Cette intériorité, le pinceau

la traduit avec justesse : l’éclairage vient

d’une source unique, invisible, sans doute

une bougie, posée hors champ selon cette

technique dans laquelle excelle l’artiste,

qui vient sculpter les traits des protagonistes,

calligraphiant le drap rugueux,

creusant les rides, caressant la chair affligée

jusqu’à la méditation. Car il est moins

ici question d’illustrer un épisode religieux

que de tenter de capter un moment universel

: la foi face au doute, l’humilité face

à l’incompréhension, le silence face aux

injonctions. Or, comment ne pas lire dans

cette œuvre la résonance d’une époque en

ruines ? Car lorsque ce tableau fut peint, la

Lorraine, brutalisée par la guerre de Trente

Ans, n’était que désolation. La ville de

Lunéville, résidence de La Tour, incendiée

en 1638, l’artiste a dû fuir à Nancy en 1639.

Ce que montre Job raillé par sa femme n’est

donc pas seulement le temps biblique,

c’est celui du maître lui-même et de tout

un peuple aux prises avec la catastrophe.

La toile, en apparence austère, devient dès

lors un miroir tendu au spectateur : que

faire lorsque tout est perdu ?

DE L’EFFACEMENT AU RETOUR

A l’image de ses œuvres, la mort de

Georges de La Tour, en 1652 à Lunéville,

n’a guère fait de bruit. À peine disparu, ses

toiles sont éparpillées, oubliées, attribuées

à d’autres, souvent à des Espagnols comme

Zurbarán, voire à des peintres du Nord. La

signature, rare et peu connue, ne parle plus

à personne, le goût a changé et les regards

se sont détournés. Le silence, dont il avait

fait sa peinture, l’enveloppe jusqu’au début

du XXe siècle, lorsque l’historien de l’art

allemand Hermann Voss (1884-1969) commence

à récolter les premiers indices : une

signature retrouvée, une présence plastique

singulière, une cohérence esthétique.

L’œuvre se reconstruit dès lors pièce par

pièce car, dans chaque tableau, l’artiste a

tracé une ligne vers l’essentiel : la lumière,

la nuit, la présence, et ce qui résiste, en

Visages lisses, gestes

retenus, décors

dépouillés, tout

est chez lui dans le

presque rien, en une

esthétique du silence

habité, posé, médité.

silence, au tumulte du monde. À l’heure

des images rapides et sans profondeur, ses

toiles continuent ainsi à dire combien la

lumière peut être lente, la foi muette, et

que la peinture, comme jadis, peut encore

servir à voir autrement. Un postulat qui

explique, sans doute, l’intérêt croissant du

marché. Ainsi, la vente record (4,3 millions

d’euros), le 8 décembre 2020, d’une Fillette

au brasier de la main du maître, par la

maison Lempertz de Cologne, achevait

son retour en grâce. Une reconnaissance

financière qui, loin de trahir son austérité

spirituelle, en souligne paradoxalement

toute la force intemporelle.

VISITER

Georges de La Tour (1593-1652)

Musée Jacquemart-André

Paris

du 11-09 au 25-01-2026

ww.musee-jacquemart-andre.com

LIRE

Jean-Pierre Cuzin, Georges de La Tour,

Citadelles & Mazenod, Paris, 2021,

ISBN 978-2-85088-855-7, 199 €

Georges de La Tour, entre ombre et lumière,

Hazan, Paris, 2025, ISBN 978-2-75411-723-4,

39 €

51


Le retour

du Grand Tour

Le goût du voyage et la passion de la collection furent les moteurs

du Grand Tour, ce périple culturel européen entrepris par de jeunes

aristocrates, principalement britanniques, aux XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles.

Cette tradition a permis de constituer des collections énormes conservées

dans des maisons de campagne. Cet automne, le Mauritshuis de La Haye

expose des pièces provenant de trois de ces ‘‘Treasure Houses’’.

TEXTE : BEN HERREMANS

Il fallait d’abord que la paix revienne, ce

qui fut le cas en 1648, date à laquelle

les Traités de Westphalie mirent fin à

la Guerre de Trente Ans entre la France

et le Saint Empire Romain Germanique.

Cette même année, l'Espagne et les Sept

Provinces Unies mettaient, elles aussi, fin

à leur Guerre de Quatre-Vingts Ans par la

Paix de Münster. Résultat : l’Europe redevenait

une région plus sûre. Selon l’Oxford

English Dictionary, le terme de ‘‘Grand Tour’’

Claude Gellée, dit le Lorrain, Vue d’un port maritime et d’un amphithéâtre, ca. 1652. © Holkham Hall / Courtesy Comte de Leicester et les administrateurs du domaine de Holkham

52


apparaît, pour la première fois, dans The

Voyage of Italy, écrit par le prêtre catholique

Richard Lassels (ca. 1603-1668), publié à

titre posthume en 1670. Pour lui, les voyageurs

devaient se perfectionner dans les

domaines intellectuel, social, éthique et

politique. En gros, le Grand Tour était un

très long voyage culturel en Europe, avec

l’Italie comme destination principale. Entre

les XVIe et XIXe siècles, il fut entrepris

traditionnellement par de jeunes hommes

(principalement britanniques) issus de

familles aisées. « Pour se préparer à leur rôle

dans la société, ils devaient d’abord découvrir

le monde, cultiver les bonnes manières

et développer le bon goût », explique

Ariane van Suchtelen, conservatrice au

Mauritshuis. Mais aussi grandir et gagner

en maturité. « Ils voyageaient avec toute

une compagnie : serviteurs, professeurs

privés... Ces jeunes étaient encadrés par un

tuteur, également appelé ‘‘bear leader’’, un

‘‘dompteur d’ours’’ chargé de garder sous

contrôle cette jeune énergie débordante. »

Avec l’évolution des moyens de transport,

de la calèche au bateau et au train, le Grand

Tour s’est ensuite transformé en modèle de

voyage plus démocratique, plus facile, plus

sûr et plus international.

SIGNE DE CIVILISATION

Si Thomas Coryat, auteur du livre de

voyage Coryat’s Crudities (1611), joua

bien un rôle de pionnier, c’est probablement

Thomas Howard qui entreprit le

premier Grand Tour, même s’il ne portait

pas encore ce nom. Quatorzième comte

d'Arundel, surnommé ‘‘The Collector

Earl’’, il a voyagé en Italie avec sa femme

et ses enfants en 1613-1614 et demandé à

Inigo Jones, qui n’était pas encore établi en

tant qu’architecte mais déjà réputé pour

ses voyages, d’être son ‘‘cicerone’’ (guide).

Ensemble, ils ont créé un précédent, car

dès 1648, le Grand Tour faisait quasiment

partie intégrante de l’éducation de tout

gentleman anglais. Ce voyage pouvait

durer de quelques mois à parfois plusieurs

années. L’itinéraire était variable :

les voyageurs partaient généralement de

Douvres, d’où ils traversaient la Manche et

accostaient à Ostende, Calais ou Le Havre.

Paris était une étape privilégiée : les jeunes

aristocrates y apprenaient le français, la

danse, l’escrime et l’équitation. Ensuite, ils

prenaient souvent la direction de Genève

ou Lausanne, après quoi les attendait le

difficile passage des Alpes. L’Italie était la

destination finale. En général, le voyage se

Joseph Nollekens, Tête de Méduse, d’après la Méduse Rondanini. © Burghley House

Paris était une étape privilégiée : les jeunes

aristocrates y apprenaient le français, la

danse, l’escrime et l’équitation. Ils prenaient

souvent ensuite la direction de Genève ou

de Lausanne et des Alpes.

terminait à Rome, en passant éventuellement

par Milan, Turin, Florence, Bologne,

Pise, Padoue et/ou Venise. Les voyageurs

qui descendaient jusqu’à Naples visitaient

évidemment Pompéi et Herculanum. Dans

ce cas, ce voyage initiatique comprenait

aussi une excursion à pied sur le Vésuve.

Le retour se faisait souvent via Innsbruck,

Vienne, Heidelberg, Dresde, Berlin,

Potsdam, et parfois aussi les Flandres et

les Pays-Bas. Si la paix a facilité le Grand

Tour, la guerre, en revanche, le mit à l’arrêt.

Lorsque les guerres napoléoniennes

éclatèrent au tournant du XIXe siècle, les

voyages touristiques en Europe devinrent

bien trop dangereux.

TOURISME CULTUREL

La chasse aux souvenirs faisait partie

intégrante du Grand Tour : les voyageurs

rentraient chez eux avec des caisses remplies

de livres, de peintures, de sculptures,

d’autels, de fontaines, d’instruments scientifiques

et d’objets culturels, des tabatières

aux presse-papiers, qu’ils exposaient dans

leurs demeures. « Ils étaient complètement

pris par la fièvre de la collection, achetant

presque tout », raconte Ariane van Suchtelen.

« C’est ainsi que sont nées toutes ces

collections conservées dans les maisons de

campagne. » Un modèle économique s’est

également greffé sur ce tourisme culturel

avant la lettre. « Les populations en tiraient

53


’Ik schilderde al

zo’n twintig jaar en

verkocht niets. Ik zei

tegen mezelf dat als

ik zo doorging, ik zou

verzuipen’

JOHN BALDESSARI

Pietro Fabris, Éruption du Vésuve, 1767. © Burghley House

Anonyme, Tête de la déesse Rome montée sur

un buste post-antique, 130-140 apr. J.-C. (tête),

ajouts du XVIIIe siècle. © Courtesy Comte de

Leicester et les administrateurs du domaine

Holkham

La chasse aux

souvenirs faisait partie

intégrante du Grand

Tour. Ses voyageurs

étaient pris d’une

frénésie de collection.

des revenus substantiels », explique Ariane

van Suchtelen. « Elles pouvaient établir les

bons contacts sur place, fournir les bonnes

introductions. Ce qui fut le cas de William

Hamilton, ambassadeur britannique auprès

du roi de Naples et de Sicile de 1764 à 1800.

Il était géologue et collectionneur d’art. Le

British Museum de Londres lui doit une

partie importante de sa collection d’art

grec, étrusque et romain. Les voyageurs

qui visitaient Naples faisaient l’ascension

du Vésuve, sous la houlette de William

Hamilton, spécialiste de ce volcan ». La

demande d’antiquités, durant le Grand Tour,

a conduit au développement des premières

formes d’infrastructures touristiques autour

des ruines et des sites archéologiques. Les

artistes et commerçants locaux faisaient

également de bonnes affaires. Ariane van

Suchtelen : « Thomas Jenkins était une

figure bien connue à Rome, un marchand

d’art et d’antiquités, mais il avait une réputation

douteuse : les prix montaient en

flèche dès qu’il s’agissait d’un voyageur du

Grand Tour ». Les portraits de voyageurs

dans un décor continental étaient incontournables.

Ils contribuaient à son statut

mondain, solennel et influent. Des artistes

ont ainsi bâti leur carrière sur le Grand Tour,

comme Carlo Maratti, le portraitiste Pompeo

Batoni, ainsi que les vedutisti (peintres

de paysages et de vues urbaines) comme

Canaletto, Panini et Guardi. Les voyageurs

les moins nantis pouvaient se procurer un

album de gravures de Piranèse…

EMULATIONS

Rentrés chez eux, les voyageurs ne manquaient

pas de faire le récit détaillé de leurs

aventures durant le Grand Tour. « Non pas

qu’ils aient tous écrit des livres sur le sujet,

bien qu’il y ait quelques guides de voyage en

circulation », précise Ariane van Suchtelen.

« Thomas Coke, de Holkham Hall, avait emmené

avec lui une série de serviteurs, dont

un qui notait précisément ses dépenses

dans un livre de caisse. Des plus petites aux

plus grandes : des œuvres d’art aux livres en

passant par les chocolats achetés en cours

de route. Le duc de Bedford, de Woburn

Abbey, notait tout dans un petit carnet qui

a été conservé. Au dos des tableaux de Burghley

House, on trouve parfois des notes:

quand l’objet a été acheté, qui en a fait

don, etc. C’est ainsi que beaucoup d’informations

nous sont parvenues. » Ceux qui

avaient fait le Grand Tour en retiraient un

certain prestige, observe-t-elle. Pourtant,

54


« Ces jeunes étaient

encadrés par un

tuteur, également

appelé ‘‘bear leader’’,

ou ‘‘dompteur d’ours’’,

destiné à garder sous

contrôle cette jeune

énergie débordante »

ARIANE VAN SUCHTELEN

Conservatrice au Mauritshuis

outre de l’admiration, ces jeunes milordi

récoltaient aussi des critiques dans leur

pays. Certains considéraient le Grand Tour

comme peu aventureux d’un point de vue

artistique, mais plutôt un retour aux vieux

concepts, sans aucune originalité. « C’est

du Grand Tour qu’a émergé le néoclassicisme

», répond Ariane van Suchtelen. « Le

néo-palladianisme en architecture était

vraiment nouveau en Angleterre. Si Andrea

Palladio (1508-1580) s’est inspiré de l’architecture

classique, son style y a vraiment

caractérisé le XVIIIe siècle. En Angleterre, le

palladianisme a percé grâce à des architectes

comme Inigo Jones et William Kent.

De nombreuses demeures de campagne

anglaises ont été construites dans ce style. »

CAPSULES TEMPORELLES

Les Treasure Houses of England constituent

un consortium patrimonial qui regroupe dix

demeures de campagne privées et les promeut

en tant que destinations touristiques :

Beaulieu Palace House, Hampshire (baron

Montagu de Beaulieu), Blenheim Palace,

Oxfordshire (duc de Marlborough), Burghley

House, Cambridgeshire (marquis d’Exeter),

Castle Howard, North Yorkshire (comte de

Carlisle), Chatsworth House, Derbyshire

(duc de Devonshire), Harewood House,

West Yorkshire (comte de Harewood),

Hatfield House, Hertfordshire (marquis de

Salisbury), Holkham Hall, Norfolk (comte

de Leicester), Leeds Castle, Kent (lady Olive

Baillie) et Woburn Abbey, Bedfordshire (duc

de Bedford). Le Mauritshuis présente une

sélection de collections provenant de trois

d’entre elles : Burghley House, Holkham Hall

et Woburn Abbey. Ariane van Suchtelen :

« Elles ont été magnifiquement conservées

et sont comme des capsules temporelles.

L’histoire qui les accompagne parle des

voyages de l’époque, de leur lenteur et de

tout le temps et l’argent nécessaires pour

les accomplir. Et aussi de la frénésie de

collection des voyageurs, des œuvres d'art

qu’ils achetaient pour les ramener chez eux.

Sur les portraits typiques du Grand Tour, de

nombreux détails font référence aux lieux

visités. Une façon de montrer qu’on avait fait

le voyage. »

VISITER

The Grand Tour – Direction l’Italie

du 18-09 au 04-01-2026

Mauritshuis, La Haye

www.mauritshuis.nl

‘Ik heb een hekel aan

categorieën. Waarom niet

schilderen op een foto?

Je krijgt dan een hybride

die noch schilderij, noch foto

is. Maar het blijft kunst’

JOHN BALDESSARI

Canaletto, La place Saint-Marc à Venise vue vers l’ouest, ca. 1730-1740. Woburn Abbey.

55


Fra Angelico

Foi et Renaissance

L’Annonciation, 1433-1434, détrempe sur bois, 175 x 180 cm. Cortone, musée Diocésain. © Museo diocesano di Cortona

56


L’oeuvre révèle l’artiste

Le nom par lequel il est célébré

depuis des siècles ne lui a été

attribué qu'après sa mort.

Cependant, au cours de son

existence, l'art de Frère Jean, alias

Fra Angelico, fut avant tout apprécié

pour sa grâce et sa nouveauté,

alors qu'elle résultait surtout d'un

mélange entre le didactisme

du Gothique et les inventions

proposées par la Renaissance.

Peut-être que seul un ange pouvait

atteindre ce sublime équilibre ?

TEXTE : ANNE HUSTACHE

Simple de prime abord, la scène

s’avère d’une incroyable complexité

: l’archange Gabriel annonce

à Marie qu’elle sera enceinte, selon la

volonté divine, et qu’elle portera le Christ

dans ses entrailles, sans être passée par

l’acte de chair. Voici le mystère de l’Incarnation,

une des thématiques les plus

difficiles à exprimer et pourtant parmi les

plus exploitées dans l’art chrétien. Au-delà

de la séduction esthétique du tableau,

sa conception globale, et jusque dans

les détails, tend avant tout à expliquer la

scène, à faire ressentir la geste divine qui

s’y déroule. Ainsi, les deux personnages

se trouvent sous un portique ouvert par

trois arcades du côté gauche et également

trois du côté droit et sur le mur du fond :

ce nombre de trois renvoie à la Trinité qui

réunit Dieu le père, son fils le Christ et le

Saint Esprit, et qui s’incarne dans l’Annonciation.

La colonne séparant l’archange

de Marie constitue l’un des nombreux

symboles du Christ. Tel un relief sculpté

en tondo sur le portique, le buste de

Dieu se penche vers Marie, tandis qu’une

colombe nimbée, voletant au-dessus de la

jeune fille, renforce le caractère sacré de

la révélation. Une chambre s’ouvre sous

ce portique, qui contient un lit placé au

centre géométrique de l’œuvre, doté d’une

courtine dont le rouge renvoie au sang de

la Vierge qui va nourrir et faire grandir son

fils en son sein. Cette pièce évoque donc

le mystère du corps de la Vierge. Enfin, la

perspective est mise en place de manière

totalement originale : le point de fuite

n’est pas placé au centre mais déporté vers

la gauche du tableau, soit sous la scène

représentant Adam et Eve expulsés du

Paradis, le Christ étant venu sur Terre pour

racheter leur péché. Cette perspective

illustre bien combien les deux scènes sont

intimement liées, l’une étant la conséquence

de l’autre.

CONFLUENCE

Né à la fin du XIVe siècle à Vicchio, Guido

di Pietro entre, vers 1417, à Fiesole, dans

l’ordre des Dominicains où il reçoit le titre

de Frère Jean. De son enfance, on ne sait

actuellement quasi rien. Moine, il s’exerce

d’abord à l’enluminure et, s’il assumera

tout au long de sa vie certaines fonctions

Fra Angelico était

remarquablement

informé de

l’évolution de

la peinture, de

l’invention de la

perspective, de la

redécouverte des

Antiques.

liées à la prêtrise, il deviendra surtout

l’un des peintres les plus célèbres de son

temps. Au couvent cependant, il se lie avec

le prieur, Antonino Pierozzi, qui devint

par la suite archevêque de Florence avant

d’être canonisé sous le nom de saint Antonin.

Vers 1438, il déménage avec ses frères

Dominicains à Florence, au couvent San

Marco où Pierozzi est devenu prieur, où il

réalisera des fresques remarquables dont

une nouvelle Annonciation (Fra Angelico

peindra une quinzaine de fois le sujet).

Vers 1445, il répond à l’appel du pape

Eugène IV et travaille quelques années à

Rome avant de se rendre à Orvieto, puis

de devenir prieur à Fiesole, de 1450 à

1452. Mais c’est à Rome qu’il décède en

1455. Fréquentant tout au long de sa vie

les mécènes, comme Côme de Médicis

au couvent San Marco, les artistes et les

premiers chefs d’œuvres de la Renaissance,

Fra Angelico était remarquablement informé

de l’évolution de la peinture, de l’invention

de la perspective, de la redécouverte

des Antiques. Toutefois, son premier

maître, Lorenzo Monaco (1370-1425) lui a

d’abord transmis les joliesses du Gothique

international, dont il ne se défit que peu à

peu, intégrant par exemple la perspective

et les motifs empruntés à l’Antiquité. Mais

ce qu’il souhaite avant tout, c’est assujettir

ces nouveaux outils à ses propres desiderata,

comme en témoigne la Crucifixion

de Cortone. Fra Angelico se trouve ainsi à

la confluence de deux époques, achevant

glorieusement l’une en embrassant résolument

l’autre.

LA PEINTURE POUR PRÊCHE

Probablement marqué par Antonin de Florence,

qui prônait la charité et la piété et

fut à l’origine d’un courant rénovateur de

l’ordre des Dominicains, Fra Angelico réalisa

une œuvre avant tout porteuse de sens.

Pour habiller ses messages, il a recours

aux plus délicates séductions, comme ces

figures gracieuses et ces accords exquis

de bleu et d’or qui caractérisent le Couronnement

de la Vierge (1434-35), ou le

Retable de San Marco. Mais, ces choix sont

toujours soumis à une volonté didactique

et le peintre n’oublie pas de conférer à la

lumière un pouvoir transcendantal. Et

puis parfois, surtout dans ses fresques, il

abandonne toute fioriture pour concentrer

le regard sur la scène elle-même, comme

s’il nous invitait à une méditation contemplative.

La grande Annonciation, peinte sur

une paroi du couvent San Marco, en est un

parfait exemple, auquel répond une même

fresque, remarquable d’intensité, qui

décore la cellule trois du dit couvent.

VISITER

Beato Angelico

du 26-09 au 25-01-2026

Palazzo Strozzi

Florence

www.palazzostrozzi.org

57


L’avis du conservateur

Werner Adriaenssens – #008

Des salles qui rouvrent

et osent la sélectivité

Comment redonner vie à un style à la fois subtil et

opulent ? Le conservateur Werner Adriaenssens,

spécialiste de l’Art nouveau et de l’Art déco belges,

nous guide dans les salles flambant neuves des

musées Art et Histoire. Il n’a pas opté pour une

présentation statique, mais pour une expérience

immersive. « Un musée ne doit pas être un

conservatoire de médiocrité », estime-t-il. Un point

de vue perceptible dans chaque vitrine.

Vue d’une partie des nouvelles salles Art nouveau et Art déco. © MRAH

© MRAH

heureusement, cette collection

ne fut présentée que de manière

sporadique et fragmentaire. En

1998, j’ai été chargé d’étudier et

d’enrichir les collections d’Art

nouveau et d’Art déco. Je l’ai fait

conformément à la politique

d’acquisition historique, avec une

attention particulière pour les

créations belges présentées lors

d’expositions de premier plan. Le

mécénat du Fonds Baillet Latour

a permis de lancer, en 2008, un

projet d’exposition permanente

dans des salles spacieuses. Dixsept

ans et de nombreux obstacles

plus tard, nous y sommes

enfin, ce qui nous rend particulièrement

heureux. »

Comment avez-vous effectué

la sélection ?

« Un musée ne doit pas être un

conservatoire de médiocrité. Ce

qui a toujours été mon point de

vue. À une époque où l’espace

et les ressources sont rares, il

faut oser sélectionner les chefsd’œuvre,

remarquables sur un

plan artistique et pertinents sur

un plan historique. J’ai toujours

« La Belgique

a ouvert la voie

à l’Art nouveau

et a également

produit des

créations

exceptionnelles

dans le domaine

de l’Art déco »

WERNER ADRIAENSSENS

COLLECT : Quel fut le point de

départ à cette présentation ?

« Cette exposition permanente

trouve son origine dans un Arrêté

Royal de 1887 qui stipulait que les

musées royaux d’Art et d’Histoire

devaient constituer une collection

d’arts décoratifs contemporains.

Plus tard, on a appelé

cela l’Art nouveau. L’objectif

était de compléter la collection

existante de meubles historiques,

retables, tapisseries et

autres ustensiles de luxe par des

créations contemporaines. Les

premiers achats datent de 1894 et

ont été effectués principalement

lors des expositions du groupe

bruxellois La Libre Esthétique et

des Expositions universelles. Ce

processus s’est arrêté vers 1900,

mais avec l’Exposition internationale

des Arts décoratifs et

industriels modernes de Paris

en 1925, la collection Art déco a

bénéficié d’un nouvel élan. Lors

de cette exposition, à laquelle

le style décoratif de l’entredeux-guerres

doit son nom, de

nombreuses œuvres d’art furent

acquises pour le musée. Malsuivi

cette voie. Notre budget

d’achat étant très limité, je me

suis concentré exclusivement

sur l’Art nouveau et l’Art déco

belges. Ce qui est tout sauf une

limitation : la Belgique a ouvert la

voie à l’Art nouveau et également

produit des créations exceptionnelles

dans le domaine de l’Art

déco. Grâce à nos ressources

propores, à notre association

58


d’amis et au soutien de la Fondation

Roi Baudouin, ce projet

est devenu réalité et les visiteurs

profitent d’une vue d’ensemble

unique de ce que la Belgique a

produit de mieux dans les deux

styles. Une chose dont notre pays

peut, à juste titre, être fier. »

Quelle œuvre ou quel moment

de la présentation vous semble

au cœur de cette histoire ?

« Il est difficile de faire un choix

parmi tant de chefs-d’œuvre,

mais en termes d’espace et

d’impact, l’un d’eux se distingue :

le jardin d’hiver reconstitué de la

Maison Cousin, une réalisation

de Victor Horta datant de 1900.

Cette impressionnante création

architecturale – réalisée avec de

l’acier, des vitraux, du marbre,

des boiseries et des mosaïques

– nous donne à voir un Horta

à l’apogée de son talent. Je

remercie tout particulièrement

les bailleurs de fonds privés qui

ont rendu possible ce travail titanesque,

notamment la Fondation

Total Energies et Barbara Van der

Wee Architects. L’ensemble des

salles suit un parcours logique,

plus ou moins chronologique,

qui s’articule autour de treize

thèmes, déterminés en fonction

de l’importance des créateurs,

des événements au cours

desquels leurs œuvres ont été

exposées ou des tendances auxquelles

ils se sont ralliés. Nous

proposons également un aperçu

du contexte social dans lequel

s’ancre cet art. »

Comment percevez-vous votre

rôle de conservateur ? Êtesvous

un guide, un conteur,

autre chose ?

« Les objets constituent le point

de départ de l’histoire : où ont-ils

été fabriqués, qui les a commandés

et où ont-ils été exposés :

dans des salons, lors d’expositions

ou dans des maisons privées

? Nous établissons ainsi des

liens avec des intérieurs bruxellois

et l’étroite collaboration entre

les artistes et leurs clients. Des

textes courts et accessibles, de

différents niveaux, guident le

visiteur. J’ai délibérément opté

pour une scénographie aérée et

« Le jardin d’hiver de la Maison

Cousin, reconstitué en 1900,

réalisé avec de l’acier, des vitraux,

du marbre, des boiseries et des

mosaïques, nous donne à voir un

Horta à l’apogée de son talent »

WERNER ADRIAENSSENS

sobre, avec des vitrines et des

socles indépendants, permettant

aux pièces de respirer et de se

concentrer sur les œuvres. De

cette manière, celles qui sont accrochées

au mur font également

partie intégrante de l’histoire. »

Qu’espérez-vous que les visiteurs

retiennent de leur visite

de ces nouvelles salles ?

« J’espère que nos visiteurs seront

impressionnés par le génie

artistique qui a fleuri en Belgique

pendant plus de cinquante ans.

La qualité exceptionnelle et la

grande diversité des œuvres

témoignent d’un engagement

en faveur de l’excellence et de

la forte expression personnelle

de nos créateurs et artistes. Par

cette présentation, nous rendons

hommage à des personnalités

telles que Victor Horta, Paul

Hankar, Henry Van de Velde,

Oscar Van de Voorde, Philippe

et Marcel Wolfers, Albert Van

Huffel, la cristallerie du Val-

Saint-Lambert, l’atelier de tapis

d’Elisabeth De Saedeleer, et bien

d’autres encore. »

Si vous pouviez choisir une

œuvre à emporter, quelle

serait-elle ?

« J’ai une admiration particulière

pour la paire de chandeliers

conçue par Henry Van de Velde

(1863-1957) entre 1898 et 1899,

acquise par le musée en 1900.

Pour moi, ils incarnent l’essence

même du design contemporain.

Henry Van de Velde a réussi à

combiner, de façon magistrale,

la fonction et l’esthétique dans

un style Art nouveau élégant,

totalement dépourvu de motifs

floraux. Seuls les lignes abstraites,

les volumes et les vides

parlent. Il a travaillé longtemps

et intensément sur ce concept,

dans une quête de perfection, et

y est parvenu sans aucun doute.

Henry Van de Velde reste l’un des

plus grands créateurs belges de

tous les temps et je ne suis pas le

seul à le penser. »

Musées Art et Histoire

Bruxelles

www.artandhistory.museum

Henry Van de Velde, paire de chandeliers, ca. 1898-1899, métal argenté, H. 58,5 cm. Achat en 1900. Inv. 6868-6869. © MRAH

59


Sélection Musées

Un village idéal

du 27-09 au 04-01-2026

BPS22

Charleroi

www.bps22.be

Mémoires contrastées

du 28-09 au 14-12

Z33

Hasselt

www.z33.be

Depuis une trentaine d’années,

le Centre d’art brut et

contemporain La S Grand

Atelier a développé des

projets inédits de résidence

en cocréation, s’imposant

comme un lieu d’échange

où, dans des ateliers divers,

allant du dessin à la danse

en passant par la narration

graphique, les talents

s’épanouissent librement.

Les frontières entre handicap

et non handicap s’y

évanouissent, les barrières

entre les mondes de l’art

s’y déconstruisent. Le

BPS22 ouvre ses portes à

ces artistes pour une exposition

titrée Novê Salm,

mot renvoyant à Vielsam

où le centre est situé et au

folklore ardennais. Novê

Salm convoque l’image

d’un village idéal, pensé du

point de vue des artistes

de la ‘‘S’’ (porteurs d’une

déficience mentale) et des

artistes invités en résidence, un village où le collectif est à l’œuvre, où n’entrent ni

les conventions, ni les normes de performance et de perfection. (ah)

Marcel Schmitz, Sans titre, 2021, collage scotchs sur papier. © La S Grand Atelier

Après sa participation remarquée à Art Brussels

en avril dernier, Mounir Eddib (1995) fait l’objet

d’une première monographie insitutionnelle.

Le peintre et artiste multimedia est né à Genk

dans un quartier populaire, où son grand-père

était mineur, émigré des régions frontalières

du Sahara occidental. Cette mémoire, mêlée

de traditions diverses entretenues dans un

contexte social particulier, ont façonné son art

autobiographique : il s’inspire des questions de

migration et d’appartenance, de la brutalité des

paysages post-industriels et du potentiel transformateur

de la cosmologie, des rituels et de la

magie autochtones sahraouies. Formé comme

technicien frigoriste, il s’initie à l’art en autodidacte,

influencé par le street art. Il est aussi

fortement engagé dans des associations visant à

la sensibilisation des jeunes. (ah)

Mounir Eddib, Birch Spirit, 2024, huile sur toile.

© de l’artiste

Les imaginaires fin-de-siècle

du 29-08 au 19-04-2026

Maison Hannon

Bruxelles

www.maisonhannon.be

Alexandre Graverol, Illustration pour Alladine

et Palomides de Maurice Maeterlinck, 1894.

Collection Atelier Symboliste. © Maison

Hannon / photo : Silvia Cappellari

Edouard et Marie Hannon furent de grands amateurs de l’art qui leur était contemporain, comme

en témoigne leur élégante maison bruxelloise de style Art nouveau dont l’impressionnante

fresque ornant la cage d’escalier est une œuvre d’un symbolisme resplendissant, réalisée par Paul

Baudouin. Cette exposition, consacrée au symbolisme belge, trouve donc un écrin particulièrement

choisi dans ce lieu magique. Le parcours a été pensé comme une déambulation au cœur des

imaginaires fin-de-siècle, qui veut ouvrir une réflexion plus large sur le style, en explorant ses multiples

ramifications – esthétiques, philosophiques, sociales et spirituelles. Parmi les artistes dont les

œuvres sont présentées se trouvent Victor Rousseau, Émile Gallé, Fernand Khnopff, Jean Delville,

Jeanne de Tallenay, Charles van der Stappen, George Minne, Alexandre Graverol ou encore Jef

Lambeaux. (ah)

60


Le plus parisien des Américains

du 23-09 au 11-01-2026

Musée d’Orsay

Paris

www.musee-orsay.fr

Les marginalisés du

Modernisme

du 20-09 au 15-02-2026

K20

Dusseldorf

www.kunstsammlung.de

Cette période fut la plus décisive

de sa carrière : entre son arrivée

à Paris, en 1874, pour étudier

avec Carolus-Duran et son

installation à Londres dix ans

plus tard, le peintre américain

John Singer Sargent (1856-1925)

a construit le style qui le rendra

célèbre internationalement,

surtout en matière de portrait.

Cette exposition montre comment

le jeune artiste, tout en

nouant des liens avec d’autres

expatriés américains, s’intègre

facilement dans la société

française, développant des liens

d’amitié avec des collectionneurs,

des écrivains et, bien

sûr, d’autres artistes. Il connut à

Paris ses premières reconnaissances

et y produisit quelques

chefs-d’œuvre, dont le fameux

Portrait de Madame X (madame

Pierre Gautreau) qui provoqua

un véritable scandale poussant

l’artiste à quitter la Ville Lumière.

Cette toile est donc au centre

de l’accrochage qui comporte

d’autres nombreuses œuvres

(comme le Portrait de Samuel-

Jean Pozzi) qui font découvrir la

diversité de son talent. (ah)

John Singer Sargent, Madame X (madame Pierre Gautreau), ca. 1883-1884, huile sur toile,

208,6 x 109,9 cm. New-York, The Metropolitan Museum of Art, Fonds Arthur Hoppock Hearn, 1916,

inv. 16.53. 6 mudal. © The Metropolitan Museum of Art, Dist. GrandPalaisRmn / image of the MMA

Cette exposition est la première à montrer combien

la contribution des artistes queer au modernisme

a été importante car novatrice. Or, elle est aussi

restée longtemps sous-estimée. Pourtant, de par

leur volonté d’exprimer le désir, l’expérience individuelle,

les modes d’expression personnelles sans

se soumettre aux diktats qu’imposait la société au

genre et à la sexualité, ils ont ouvert de nouvelles

voies. Comme le parcours le démontre, beaucoup

de ces artistes ont été marginalisés dans l’historiographie

dominante et d’autres ont été déclarés

‘‘antimodernes’’. L’ensemble permet donc non

seulement de les découvrir mais aussi d’élargir et

de compléter une vision traditionnelle du modernisme.

Les œuvres proviennent tant de l’Europe

de l’Est et de l’Ouest que d’Amérique du Nord et

d’Amérique latine. (ah)

Anton Prinner, Double personnage, 1937, bois, 63 x 30 x 18 cm.

Collection Kálmán Makláry, Budapest.

Une féministe des origines

du 26-09 à février 2026

MUDAM

Luxembourg

www.mudam.lu

Cette rétrospective est la première à être consacrée en Europe à Eleanor Antin (1935), dont le

travail est dominé par la question de l’identité féminine et du rôle des femmes dans la société.

Artiste conceptuelle américaine, elle affirme : « Je suis une féministe passionnée et une artiste

féministe, mais je suis aussi une artiste conceptuelle, une artiste de la performance, une artiste

de la vidéo. (…) Rappelez-vous, c’était l’époque où nous étions en train d’inventer le nouveau

monde de l’art, en le libérant des catégories standardisées de la peinture et de la sculpture.

Et les artistes féministes étaient en première ligne. » L’exposition débute par les premières

interventions conceptuelles des années 1960 , suivies des années 1970-1980, au cours desquelles

elle incarnait des identités multiples, et puis des années 1990 quand elle mit en scène différents

‘‘moments historiques’’, liés notamment à l’histoire juive, en résonance avec ses propres racines.

Ses récentes séries photographiques complètent l’ensemble. (ah)

Eleanor Antin, The King of Solana Beach Antin, 1974–1975. © de l’artiste / Courtesy Richard Saltoun

61


Sélection Musées

Accentuer la couleur

du 20-09 au 18-01-2026

Royal Academy orf Arts

Londres

www.royalacademy.org.uk

Certains événements

servent de détonateur,

voire de déclencheur,

dans un parcours

artistique. Pour Kerry

James Marshall (1955),

les émeutes raciales

de 1985 à Los Angeles

eurent même un effet

initiatique, parce que

cette découverte, dès

l’âge de dix ans, des

violences liées à la ségrégation

déterminent

d’emblée son engagement

dans la défense

de la culture afro-américaine.

Son travail artistique,

pluridisciplinaire,

questionne l’ambiguïté

qui entoure la représentation

des afro-américains

dans l’imaginaire

de l’art américain. Ainsi,

cette absence/présence

de la personne noire dans la société est pointée dans ses toiles par l’accentuation de la

‘‘noirceur’’ de la peau, jusqu’à l’effacement de la figure. En outre, comme le démontre

cette exposition, le peintre unit sciemment tradition occidentale (par la touche, les

jeux de perspective, la figuration, ...) et tradition africaine (entre autre, par l’emploi de

couleurs rutilantes) en des compositions de grands formats qui saisissent aussi par leur

composition et leurs thématiques. (ah)

Kerry James Marshall, Vignette #13, 2008, acrylique sur PVC, 182,9 x 152,4 cm. Susan Manilow Collection.

© de l’artiste / Courtesy Jack Shainman Gallery, New York

Une Passion néoimpressionniste

du 13-09 au 08-02-2026

National Gallery

Londres

www.nationalgallery.org.uk

Afin de célébrer sa réouverture, après deux

ans de travaux, la Sainsbury Wing, l’aile

dédiée aux expositions temporaires de la

National Gallery, concocte une grande exposition

consacrée au néo-impressionnisme en

invitant l’une des collections majeures dans

le domaine, celle d’Hélène Kröller-Müller. La

mécène, à l’origine du musée qui porte son

nom à Otterlo, est avant tout connue pour

ses choix en matière d’art de la première

moitié du XXe siècle, mais elle débuta sa

collection par l’art ancien, puis s’initia aux

nouvelles tendances, se passionnant entre

autres pour le néo-impressionnisme. L’un

des chefs-d’œuvre de Georges Seurat, Le

Chahut figure d’ailleurs parmi les ‘‘clous’’ du

parcours. Outre les figures tutélaires comme

Seurat et Signac, celui-ci comprend aussi

de nombreux artistes belges comme Théo

Van Rysselberghe et Henry Van de Velde, et

d’artistes néerlandais comme Jan Toorop.

(ah)

Théo Van Rysselberghe, Per-Kiridy à marée haute,

1889, huile sur toile. Collection Kröller-Muller, Otterlo,

Pays-Bas. © photo : Rik Klein Gotink

Nature, théosophie et occultisme

du 04-09 au 18-01-2026

Leopold Museum

Vienne

www.leopoldmuseum.org

La Vienne fin-de-siècle livre divers courants artistiques majeurs dans différents domaines :

citons, entre autres, la musique avec Wagner, les arts plastiques avec la Sécession et les Wiener

Werkstätte, la littérature avec August Strindberg. Cette exposition tisse entre ces diverses nouvelles

expressions un lien important, une mouvance sous-jacente : celle d’un retour à la nature. En

effet, cette période voit l’émergence de critiques envers le matérialisme de la société industrialisée,

qui suscitent le besoin d’un mode de vie nouveau, tourné vers la nature. Il ne s’agit pas de

l’admirer simplement comme les réalistes mais de mettre son corps et son âme en communion

avec elle. Certains seront végétariens et d’autres naturistes. Certains recherchent une élévation

en se basant sur des philosophies orientales tandis que d’autres veulent percer les forces parfois

occultes que contient la nature via la théosophie, l’ésotérisme ou l’occultisme. On y explore les

différentes facettes, fascinantes, de cette quête d’un “nouvel humain”. (ah)

Hugo Höppener, Prière légère, 1894. huile sur toile. Deutsches Historisches Museum Foundation, Berlin, Inv.

1990/2490. © bpk / Deutsches Historisches Museum / photo : Arne Psille

62


L’art des choses imprimées

du 26-09 au 25-05-2026

Museum Rietberg

Zurich

www.rietberg.ch

Maîtres à domicile

du 06-09 au 01-02-2026 Musée De Fundatie

Zwolle

www.museumdefundatie.nl

Au sein de la

vaste production

des estampes

japonaises, le

surimono occupe

une place

particulière car

il désigne un

genre précis

dans le domaine

de la gravure

sur bois. En

effet, signifiant

littéralement

“art des choses

imprimées”,

le surimono

naquit au XVIIe

siècle en tant

qu’estampes

commandées

par des sociétés

de poésie

pour illustrer le

poème gagnant

d’un concours

qu’elles organisaient.

Ces estampes, qui mêlent poésie, esprit et douceur du trait, constituent des

œuvres d’art raffinées, offertes ou échangées lors d’une occasion spéciale, comme les

fêtes de Nouvel An. Edités à l’origine en tirages réduits, puis se développant pour ces

fêtes spéciales, l’usage de surimono se multiplia encore pour satisfaire à d’autres occasions

: les ouvertures de magasins, les anniversaires, les représentations théâtrales ou

les journées commémorant les défunts. Cette exposition éclaire les différents types de

surimono et en montre la richesse du vocabulaire visuel ainsi que les modes d’expression

et techniques d’impression. (ah)

Le vieux Kintoki et un petit démon avec une serviette en forme de serpent, Totoya Hokkei, Japon,

époque Edo, 1833, surimono, couleurs sur papier, don de Gisela Müller et Erich Gross. © Museum

Rietberg / photo : Rainer Wolfsberger

Dans cette exposition, les liens familiaux

et autres influences artistiques mutuelles

occupent une place centrale. Plus de cent

œuvres montrent comment Gerard Ter Borch

et ses enfants Gesina, Gerard Jr, Harmen,

Anna et Moses, se sont influencés et inspirés

mutuellement. Des dessins et peintures

rarement réunis, issus des plus grandes

collections, illustrent un dialogue mutuel en

termes de style, de technique et de sujet.

Des portraits intimes aux études de chevaux

et paysages hivernaux, cette exposition jette

un nouvel éclairage sur une histoire familiale

fascinante.

Moses ter Borch, Jeune homme debout, 1660 ou plus

tard. Collection Fondation Custodia, Paris.

Les explorations de Man Ray

du 14-09 au 01-02-2026

The Metropolitan

Museum of Art

New York

www.metmuseum.org

Man Ray. Rayographie, 1922, tirage gélatino-argentique,

24,1 × 17,8 cm. Collection particulière. Photographie de Ben

Blackwell. © Man Ray 2015 Trust / Artists Rights Society (ARS),

NY / ADAGP, Paris 2025

Titrée d’après une phrase de Tristan Tzara à propos de ces œuvres, l’exposition Quand

les objets rêvent fait le point sur les fameux ‘‘rayographes’’ (ou rayogrammes) inventés

par le génial Man Ray (1890-1976), au cours de l’hiver 1921. L’artiste américain explore

alors diverses techniques pour réaliser des photographies sans utiliser un appareil :

plaçant des objets quelconques sur une feuille de papier sensible, il les expose à une

forte lumière. L’effet est étonnant : les objets perdent leurs formes reconnaissables, les

contours se dissolvent ou se raffermissent, la lumière se fait captivante, mystérieuse.

Cette exposition veut replacer cette aventure exploratoire dans le contexte de l’œuvre

générale que Man Ray menait au cours des années 1910 et 1920. Pluridisciplinaire,

goûtant la peinture autant que la photo, Man Ray fut un infatigable expérimentateur,

s’intégrant spontanément aux milieux avant-gardistes de l’époque, soit aux Dadaïstes

et ensuite aux Surréalistes. (ah)

63


Agenda Musées

Ruud van Empel, World#19, 2006. © de l’artiste. Courtesy Musée de la

Photographie, Charleroi

△ Özgür Kar. Malaise

/ Panamarenko. Reis

naar de sterren / The

King Kong: Between

Cinephilia and Activisme

till 07-09

△ The Geopolitics

of Infrastructure.

Contemporary

Perspectives

till 21-09

Middelheimmuseum

△ Sammy Baloji. The long

hand

till 31-12

MoMu

△ Collection presentation

04-09 till 31-12

△ GIRLS

27-09 till 01-02-2026

△ Resolución

till 23-11

Museum Mayer van

den Bergh

△ Publiekslieveling.

Een intieme blik op

meesterwerken

till 12-09

Verbeke Foundation

△ Without Destination

till 02-11

Bouillon

△ Art Public 2025

till 21-09

△ Entre Paris et Bruxelles.

La période Art Déco du

couple Baucher-Feron

till 02-11

△ Skateboard

till 14-09

△ Looking Through

Objects: Women in

Contemporary Polish

Design

till 28-09

Fondation A

△ What’s the word?

Johannesburg!

11-09 till 21-12

Fondation

Boghossian

△ Fire

25-09 till 01-03-2026

△ Echoes of Art Deco

till 02-11

△ Regards intemporels

des pharaons à

aujourd’hui

till 07-09

Fondation CAB

△ Super Conceptual Pop

till 31-10

iMAL

△ The Cookery

18-09 till 21-09

△ Je suis verticale

(mais je voudrais être

horizontale)

till 21-09

Musée Horta

△ 100 motifs, (g)een

motief, all over

till 02-11

Musée Mode &

Dentelle

△ 40+ years of stijl

till 11-01-2026

Musées Art & Histoire

△ Youssef Swatt. Les

Silences que j’ai entendus

till 30-09

Museum voor

Moderne Religieuze

Kunst

△ Sketching For the

Basilica. Architect Albert

Van Huffel. Art Deco &

100 years of Arts and

Architecture

till 31-03-2026

Tour&Taxis

△ Sebastião Salgado.

Amazônia

till 11-11

WIELS

△ Réalisme Magique

till 28-09

Wittockiana

△ Les éditions Tandem.

Florilège Complice

till 21-09

△ Bruno Robbe.

Imprimeur et éditeur

till 25-09

Charleroi

Aalst

Netwerk Aalst

△ Tedere, triviale,

totemistische, tettertafels

/ Info-Angel: Atelier Kern

Rechteroever

till 24-09

Antwerpen

DIVA

△ 21ste Zilvertriënnale

till 30-09

Extra City

△ Larissa Sansour.

While We Count Our

Earthquakes

till 21-09

△ Periphery

till 31-12

FOMU

△ No longer not yet.

Katja Mater en FOMU-

Collectie

till 22-02-2026

△ These Branching

Moments / .TIFF 2025.

Emerging Belgian

Photography / OM/

MOTHER. Participatief

fotoproject uit Hebron

till 28-09

KMSKA

△ Baanbrekers van het

abstracte. De Stijl versus

kring Moderne Kunst

till 07-09

△ Visionair Verzameld.

Private verzamelingen

in dialoog met de Oude

Meesters

till 12-10

Kunsthal Extra City

△ While We Count Our

Earthquakes

till 21-09

△ Periphery

till 31-12

M HKA

△ De toestand is vloeibaar

till 03-01-2027

Brussels

Art et Marges

△ Aussi loin qu’ici

till 29-03-2026

Atelier34zero

△ De la fibre à la forme

till 30-10

BELvue! Museum

△ ART DECO

till 04-01-2026

Botanique

△ ArtContest 2025

04-09 till 28-09

Bozar

△ John Baldessari

19-09 till 04-01

CIVA

△ Chronograms of

Architecture

till 28-09

Design Museum

△ Paris, Brussels and

back. The Art Déco

period of the Baucher-

Feron couple

till 02-11

ISELP

△ Uncharted

19-09 till 06-12

La Maison des Arts

△ À table !

20-09 till 23-11

MAD Brussels

△ Laetitia Bica. Come As

You Are

till 06-09

Maison de l’Histoire

Européenne

△ Passé Composé. Un

album européen

till 11-01-2026

△ Raising our roots.

Bruxelles à travers onze

ogen

till 31-10

Maison Hannon

△ Échos des Songes. Le

Symbolisme à Bruxelles

till 19-04-2026

Musée & Jardins van

Buuren

△ Around Art Deco.

Sculptures de l’entredeux-guerres

till 28-09

BPS22

△ La “S” Grand Atelier.

Novê Salm

27-09 till 04-01-2026

△ Democracia / Hervé

Charles. Albedo

till 31-08

Le Bois du Cazier

△ Le charbon de la

reconstruction

till 05-10

△ Homo Detritus

till 16-11

Musée de la

Photograhie

△ Histoires en séries /

Younès Ben Slimane /

Fañch le Bos

04-10 till 25-01-2026

△ Ruud van Empel /

Jean-Marc Wull / John

Vink / Jean-Marc Chapa /

Justine Dofal / Eva Giolo

till 21-09

Deinze

Mudel

△ Roger Raveel. Picnic

till 21-09

64


Deurne

Museum Dhondt-

Dhaenens

△ Libasse Ka. Notes on

Shape Shifting

21-09 till 21-12

Drogenbos

FeliX Art & Eco

Museum

△ In Between Spaces

till 07-09

Eupen

IKOB

△ Léon Wuidar. Um die

Ecke

14-09 till 30-11

Gaasbeek

Kasteel van Gaasbeek

△ David Claerbout. At the

window

till 16-11

Gent

MSK

△ Stephan Vanfleteren.

Transcripts of a Sea

20-09 till 04-01-2026

Museum Dr. Guislain

△ Eigen Huis

till 27-09-2026

△ De Kamer van Franske

till 30-09

△ Op losse schroeven

till 30-12

Sint-Pietersabdij

△ Michiel Hendryckx.

Schoonheid als verzet

till 16-11

SMAK

△ Painting after

Painting. Hedendaagse

Schilderkunst in België

till 02-11

△ Private Passion x

Public Duty. Hoet &

Matthys-Colle: Through

Collectors’ Eyes

till 28-09

Herbert Foundation

△ Rodney Graham.

Sumptuous Allegories

of Nothingness / Jan

Vercruysse. Avis au

lecteur

till 27-07

Halle

Museum den AST

△ Van Akarova tot

Thevenet. Halle in de

kunst

till 31-10

Hasselt

Mode Museum

△ Rococo Reboot. Mode

1750-1830

till 22-02-2026

Z33

△ Michael Beutler

28-09 till 22-03-2026

Hornu

CID

△ Que Veux-Tu, brique?

till 28-09

MACS

△ Haim Steinback.

Objects for People

till 02-11

Jabbeke

Permeke Museum

△ Gedeelde Kamers.

Huiselijkheid Verbeeld

till 23-11

Kortrijk

ABBY Kortrijk

Museum

△ F*lklore. Reinventing

Tradition

till 14-09

Be-Part

△ Ria Bosman. Op het

ritme van de stilte

till 09-06

△ Saddie Choua

till 14-09

△ Joelle Dubois. Rekindling

06-09 till 07-12

La Louvière

Centre de la Gravure

et de l’Image

imprimée

△ Brecht Evens est pressé.

10 ans d’estampes

till 23-11

Musée de la Mine et

du Développement

Durable

△ René Hausman. Anima

till 28-09

Leuven

M Museum

△ Grace Schwindt. A

History of Touch

till 16-11

△ Alicja Kwade / Kennis

in zicht

till 22-08-2026

△ Collectie van M

till 29-04-2029

Museum PARCUM

△ Ecstasy & Orewoet

till 09-11

Liège

Musée de la Vie

wallonne

△ KATALOG. Barbara

Iweins

till 09-11

Louvain-la-

Neuve

Musée de la BD

△ Le livre-objet en BD

till 07-09

Musée L

△ Happy U! Le Musée L

en fête pour les 600 ans

de l’UCLouvain

till 22-02-2026

Mechelen

Kazerne Dossin

△ Sport et les athlètes au

KL Auschwitz

till 10-12

Meise

Plantentuin Meise

△ Publiek Park

till 28-09

Middelkerke

Cultuurstek de

Branding

△ Once Upon a Time in

Middelkerke

till 30-09

Mons

Mons Memorial

Museum

△ L’esprit carcéral.

Verlaine, Dumont,

Detournay, Bervoets et la

prison de Mons

till 10-05-2026

Namur

Le Delta

△ Mehdi Georges Lahlou.

A l’ombre des palmiers,

conversation botanique

27-09 till 25-01-2026

Le Delta

△ Vivian Maier. Saisir la

vie partout

till 30-11

Musée Félicien Rops

△ Constantin Meunier. La

genèse d’une image

till 07-09

Oostende

MU.ZEE -

Venetiaanse

Gaanderijen

△ Het is zondag op zee!

till 22-02-2026

Poperingen

Bibliotheek

△ Painting Hunt.

Kunstenfestival Watou

till 19-09

Puurs-Sint-

Amands

Verhaerenmuseum

△ Langs de waterkant

21-09 till 20-11

Roeselare

Ter Posterie

△ Corus Domus. Group

Exhibition

till 12-10

Ronse

Stille Bliksem

△ Jan Leenknegt &

Abdelkrim Ouazzani

12-09 till 05-10

Seneffe

Château de Seneffe

△ Thierry Bontridder.

Sculpteur de Bijoux

till 11-11

Sint-Amands

Emile Verhaeren

Provenciaal Museum

△ Masereel - Verharen.

Dialoog in zwart en wit

till 07-09

Sint-Niklaas

Curiosum

△ Expo 150 jaar

Davidsfonds

till 21-09

Turnhout

De Warande

△ Timecircus. Random

Well-Organised Universe

till 16-11

Waregem

Be-Part

△ Rein Dufait. Ginder de

dingen, de dagen en de

wolken

20-09 till 30-11

Jiana Kim, Red inside red 25-33, 2025. © de l’artiste. Courtesy Fondation

Boghossian, Brussels

Faculty Club

△ Johan Heylen. Mensen

Onderweg

till 12-09

Envoyez vos informations, pour

le mois d’octobre, à collect@ips.be

avant le 5 septembre !

65


Paroles de galeriste

Weerlicht – #077

L’art comme un coup de

foudre silencieux

Dans leur studio de communication Stille Bliksem,

Katrien Meermans et Tom Boute sont régulièrement

en contact avec artistes et entrepreneurs créatifs.

C’est ce qui a nourri leur amour de l’art. Lorsqu’ils ont

déménagé à Gand, le rêve d’ouvrir un jour leur propre

galerie s’est soudain concrétisé. Ils y ont trouvé un

endroit parfait, comme une extension naturelle de leur

passion. En ce mois de septembre, ils ouvrent Weerlicht,

une galerie d’art et de design. COLLECT s’est entretenu

avec Tom Boute.

© photo : Alexander Popelier

Dans quel but lancez-vous cette

galerie ?

« Il existe beaucoup d’artistes et

d’esprits créatifs, qu’il s’agisse

d’amis ou de clients, dans notre

entourage. Nous présentions et

vendions déjà auparavant des

œuvres de créateurs, mais en

ligne. Pour nous, l’emménagement

dans un espace physique

représente non seulement un

nouveau défi, mais aussi un

moyen de partager avec un public

plus large notre amour de l’art et

nos connexions avec artistes et

créateurs. L’ouverture de la galerie

fait logiquement suite à un trajet

de plusieurs années de découverte,

de collection et d’inspiration.

Tout s’emboîte ainsi parfaitement.

Nous travaillons et vivons dans

la galerie, qui est un lieu vivant. Il

ne s’agit pas d’une boîte blanche,

mais d’un endroit chaleureux,

constitué de plusieurs strates, où la

créativité est palpable. »

Comment décririez-vous le profil

de Weerlicht ?

« La galerie opère à l’intersection

de l’art et du design, avec une

prédilection particulière pour les

artistes belges. Cette affinité est le

fruit d'années de collection. Mais

nous sommes aussi résolument

ouverts aux voix extérieures et

accueillons des artistes et des

créateurs de toute l’Europe et du

Royaume-Uni. Notre fonctionnement

est renforcé par notre lien

étroit avec Stille Bliksem, notre

studio de communication, grâce

auquel nous pouvons également

accompagner les artistes et designers

dans leur positionnement et

leur visibilité. »

Qu’est-ce qui prédomine au

moment de choisir un artiste ?

« Ce qui fonctionne est souvent

un mélange d’instinct et d’expérience.

Katrien et moi regardons

l’art différemment, mais ce sont

généralement les mêmes œuvres

qui attirent notre attention. Ce

moment de reconnaissance partagée

est précieux. Il y a toujours

un petit truc qui ‘‘colle’’ : quelque

chose qui touche, qui étonne ou

pose question. Ce qui me passionne

vraiment personnellement,

ce sont les artistes engagés, les

personnes qui peuvent difficilement

cacher leur enthousiasme.

Randoald Sabbe et Daniel Eatock,

que nous avons choisis pour notre

première exposition, par exemple.

Leur énergie est contagieuse.

Ils participent à la réflexion,

réagissent avec souplesse en

fonction du lieu et du thème. Ils

s’impliquent dans une démarche

collective, et pas seulement dans

leur propre création. »

Comment vous positionnezvous

sur le marché ?

« Le marché de l’art possède ses

propres rythmes et structures,

mais nous pensons que l’on peut y

trouver une place en restant fidèle

à notre vision et en construisant

« Nous travaillons et vivons dans

notre galerie »

des relations durables avec les artistes

et le public. Nous attachons

une grande importance à l’établissement

d’un lien authentique

et personnel avec les créateurs.

Certains séjournent ici temporairement,

en tant qu’artistes en

résidence. Cette proximité ouvre

un espace de véritable dialogue,

de développement commun.

Ainsi, plusieurs artistes créent des

œuvres exclusives pour Weerlicht,

en interaction directe avec nous.

Ce ne sont pas des objets isolés,

mais des histoires que nous

écrivons ensemble et qui ont donc

quelque chose à raconter. »

Quels sont vos défis futurs ?

« Il y aura toujours des défis à relever.

Souvent, on les crée délibérément,

en choisissant d’expérimenter

et d’explorer des territoires

inconnus. Pour nous, le véritable

défi consiste à préserver l’équilibre

entre croissance et engagement,

entre visibilité et contenu, entre

esthétique et sens. Mais nous

considérons ce champ de tension

comme un moteur, quelque chose

qui nous maintient en éveil. »

Quelle œuvre ou quel artiste

vous a profondément touché et

pourquoi ?

« Un événement que je n’ai jamais

oublié est l’exposition Happy When

It Rains de Mekhitar Garabedian au

Be-Part (Waregem), il y a près de

vingt ans. Je connaissais personnellement

l’artiste. Mais ce n’est

qu’après avoir vu cette exposition

que j’ai vraiment compris qui il était

et d’où il venait. Son travail m'a

ouvert une porte sur son histoire

personnelle, des thèmes tels que

la migration et l’identité, des sujets

restés inabordés avant cela. Cette

exposition m’a profondément touché.

Elle m’a fait comprendre que

l’art peut clarifier ce que les mots

ne peuvent dire. Et puis il y a Stanislas

Lahaut, qui a fondamentalement

changé ma façon de voir les

choses. Grâce à lui, j’ai commencé

à percevoir différemment, non seulement

l’art, mais aussi le monde

alentour. Sa vision et sa sensibilité

m’ont à jamais formé. »

Confluence - Daniel Eatock &

Randoald Sabbe

du 11-09 au 10-10

Weerlicht

Gand

www.weerlicht.be

66


Sélection Galeries

Julien Creuzet.

Nos diables rouges,

nos dérives commotions

à. p. d. 04-09

Mendes Wood DM

Bruxelles

www.mendeswooddm.com

Carole Solvay. As I Shed

My Skin

du 14-09 au 19-10

Lee-Bauwens Gallery

Bruxelles

www.leebauwens.com

Intitulée Nos diables rouges, nos dérives commotions, cette première exposition

de Julien Creuzet (1986) poursuit les recherches menées au Pavillon français de

la 60e Biennale de Venise. Son travail explore les expériences diasporiques et

les complexités postcoloniales à travers sculptures, installations immersives et

vidéos, dans une approche qu’il qualifie de transculturelle. L’exposition prend

pour point de départ le Diable Rouge du carnaval martiniquais, figure festive et

sacrée ouvrant un portail symbolique vers des mondes enfouis. L’artiste revisite

cette entité, interrogeant à la fois l’archéologie du corps masqué et le mythe

contemporain. Les figures mythologiques classiques, comme Saint-Georges,

Persée ou Andromède, deviennent ici mouvantes. Le Diable Rouge se métamorphose

en entité plurielle, androgyne et insoumise. L’artiste propose ainsi des

alliances inédites entre mythes antiques et spiritualités afro-diasporiques dans

un espace immersif animé par sa voix chantée. (gg)

Julien Creuzet, Attila cataracte ta source aux pieds des pitons verts finira dans la grande mer, vue

du Pavillon français. © de l'artiste / photo : Jacopo La Forgia - Prix sur demande.

Depuis plus de 25 ans, Carole Solvay (1954) crée des

sculptures qui défient la gravité. Et pour cause, la

plume est le noyau central de ses recherches. Elle

explore cette matière organique, d’une passionnante

complexité, de mille façons. Elle expérimente sa

résistance, sa fluidité, en décode les mystères. Pour

sa deuxième exposition personnelle à la Galerie

Lee-Bauwens, intitulée As I Shed My Skin, Carole

Solvay révèle l’évolution de son travail. Tout en

préservant la légèreté et la fragilité qui caractérisent

son univers, elle y introduit une dimension plus

tactile et corporelle, notamment à travers l’utilisation

de matériaux tels que le latex et le papier. Le titre

suggère d’ailleurs l’idée de mue, de transformation

à la fois silencieuse et intime… Celle des œuvres,

façonnées par le temps, mais aussi celle de l’artiste

elle-même, en perpétuel mouvement. Une légèreté

désormais plus ancrée, où le temps, la matière et la

présence s’entrelacent en harmonie. (gg)

Carole Solvay, Untitled (série Trames), 2024, papier et plumes,

23 x 25 x 4 cm. © de l’artiste – Prix : entre 2.500 et 45.000 €

Anne Boland - Joyfull

du 18-09 au 25-10

The Palm Beach

Bruxelles

www.thepalmbeach.be

Anne Boland, A different April, acrylique sur lin,

80 x 80 cm. © de l’artiste / Courtesy The Palm

Beach – Prix : entre 500 et 1.800 €

La peinture d’Anne Boland (1957) est animée par un hédonisme lumineux, porté par la

puissance solaire de couleurs rayonnantes. Ses œuvres, chargées d’une énergie bienfaisante,

diffusent un bien-être qui pénètre autant l’espace environnant que l’esprit du spectateur.

Héritière des traditions abstraites, qu’elles soient géométriques, lyriques ou conceptuelles,

sa démarche témoigne d’un profond respect du passé allié à un engagement généreux

dans le présent. Formes régulières ou irrégulières, lignes affirmées ou délicates, géométrie

et spontanéité dialoguent librement dans une dialectique positive, créant une harmonie

inattendue et inventive. Ce langage pictural reflète la quête d’une société ouverte et

universaliste, capable de dépasser les différences et de répondre aux turbulences d’un monde

chaotique en quête de paix. À travers ses couleurs, Anne Boland célèbre avec force l’harmonie,

l’unité dans la diversité et la fraternité, proposant une vision régénératrice et profondément

optimiste. (gg)

67


Sélection Galeries

Berend Strik.

Threads that Echo

du 04-09 au 25-10

Hopstreet Gallery

Bruxelles

www.hopstreet.be

Berend Strik

(1960) développe

une

démarche

en dialogue

avec l’histoire

de l’art et

les grands

maîtres

(Pollock et

Karel Appel,

en tête). Sa

technique

combine la

photographie

et le travail

textile. À

ses yeux, la

photographie

révèle ce qui

a été mais

n'est plus

physiquement

présent,

offrant un espace de souvenirs et de suggestions. Marja Bloem, directrice de la

Egress Foundation : « C’est pour mettre à nu ou pour souligner la présence d’une

signification cachée que Strik recouvre certaines parties du tableau de velours et y

ajoute toutes sortes de points, de trous et de fragments de tissu. Par ailleurs, la photo

sur laquelle il travaille ne représente pas un tableau existant d’Appel, mais un tableau

qui n’existe plus, parce qu’Appel lui-même l’a rendu invisible en le repeignant. » Pour

Berend Strik, la photographie se fixe, mais le travail textile la libère, la transformant

en une entité autonome. (gg)

Berend Strik, What can I do for You, 2025, technique mixte cousue sur toile imprimée,

30,2 x 29,7 cm. © de l’artiste / Courtesy Hopstreet Gallery – Prix : entre 2.000 et 26.000 €

Shizen.

Sei Arimori

du 04-09 au 25-10 Frédérick Mouraux Gallery

Bruxelles

www.frederickmourauxgallery.com

Sei Arimori (1951) décrit sa peinture comme un

espace libre, indépendant des modes contemporaines,

où l’artiste, intermédiaire sensible,

transpose sur la toile ses émotions en symbiose

avec la nature. L’œuvre, utilisant des symboles

universels, devient alors un lien intemporel

entre les cultures orientale et occidentale. Sei

Arimori s’intéresse particulièrement à l’alternance

entre lumière et ténèbres, symbole de

la condition humaine, qui constitue à la fois le

fondement et le sens de sa démarche. Par un

travail minutieux, il utilise des panneaux de

bois, du plâtre, des feuilles d’or et de la poudre

de pierres précieuses. L’artiste multiplie également

les techniques : jonglant avec l’urushi

(laque japonaise), la détrempe à l’œuf ou le

grattage, il exprime patiemment cette dualité

fondamentale. Inspiré autant par les icônes

médiévales que par les mandalas bouddhistes

ou les paravents japonais, son art est une

synthèse des héritages culturels de l’Est et de

l’Ouest. (gg)

Sei Arimori, Kan, 2024, détrempe, feuilles d’or sur panneau,

27 x 18 x 4,5 cm. © de l’artiste – Prix : entre 2.500 €

et 20.000 €

Johanna Mirabel. I wish

du 04-09 au 25-10

Galerie Nathalie Obadia

Bruxelles

www.nathalieobadia.com

Johanna Mirabel, Incandescence (détail), 2025,

huile, bâton d’huile solide, fusain et pigments

métalliques iridescents sur aluminium. © de

l’artiste / Courtesy Galerie Nathalie Obadia –

Prix : entre 15.000 et 35.000 €

Artiste franco-guyanaise, Johanna Mirabel (1991) axe sa démarche sur un universalisme

non militant et le métissage culturel. Son exposition I Wish explore les ex-voto, fusionnant

héritages catholiques et traditions précolombiennes. Elle s’inspire de leur caractère

narratif, intégrant des scènes d’intérieur souvent liées à la guérison. Plutôt que d’illustrer

des récits précis, elle dépeint des archétypes d’ex-voto (guérisons, incendies), en détaillant

minutieusement les figures pour explorer le potentiel syncrétique de cette forme

d’art. Johanna Mirabel emploie un vocabulaire pictural varié (abstrait, expressif, gestuel),

s’appropriant les codes des ex-voto pour en étendre le discours. Les couleurs, tels les

pourpres sacrés et les ocres guyanais, sont symboliques. Elle innove en utilisant l’aluminium,

support inédit faisant écho aux ex-voto sur métal et à Rauschenberg, reflétant son

désir de dialogue interculturel par la texture. (gg)

68


Paulo Nimer Pjota

du 03-09 au 15-12

TheMerode

Bruxelles

www.themerode.com

Michaël Matthys. Kurtz

du 20-09 au 08-11

Galerie Jacques Cerami

Couillet

www.galeriecerami.be

Lauréat du Solo

Prize d’Art Brussels

2024, Paulo Nimer

Pjota (1988) fonde

sa démarche sur

l’exploration des phénomènes

collectifs,

mêlant iconographies

de la culture populaire

et de l’histoire de

l’art à des éléments

de la culture urbaine.

À l’instar du sampling

hip-hop, il fait dialoguer

les temporalités,

associant références

contre-culturelles

(tatouages, dessins

animés) à des

esthétiques grécoromaines

ou précoloniales.

Ses compositions

oniriques,

peuplées de formes

flottantes (plantes,

mots, natures mortes,

…), évoquent des atmosphères mythologiques et rituelles. Sa pratique vise à

faire émerger ce qui est enfoui dans la mémoire collective, en marge de l’histoire

officielle. En juxtaposant objets quotidiens et références passées, il critique

les systèmes de savoir hiérarchisés opposant cultures élitiste et populaire. Ses

œuvres révèlent une production d’images et de symboles remixés, qui souvent

mettent en lumière les inégalités sociales. (gg)

Paulo Nimer Pjota, Fauno com máscara de sol, 2024, huile, détrempe et acrylique sur toile.

© de l’artiste – Prix sur demande

Dans son atelier, Michaël Matthys (1972) livre une

interprétation libre, monumentale et viscérale du

roman Au cœur des ténèbres de Joseph Conrad.

Réalisés au fusain et au sang, ses grands formats

restituent la brutalité et la tension de l’œuvre originelle.

Dans Kurtz, le colon n’est pas sauvé : il hurle,

fou, abandonné dans la jungle. Tout est perçu à

travers ses yeux hallucinés. Sa folie nous entraîne au

plus profond d’une forêt vierge, où la lumière peine

à filtrer, au cœur de ses peurs, fantasmes et dérives.

Les dernières phrases du roman de Conrad, les cris

de Kurtz, forment le texte de ce livre, scandent sa

démence grandissante. Sa vision du monde devient

de plus en plus inhumaine. Les crimes inexpiables

de la colonisation belge ressurgissent par bribes,

comme autant de visions fragmentées. Flashs, hallucinations

ou souvenirs affleurent dans une narration

fiévreuse, où l’horreur n’est jamais loin. Michaël

Matthys fait résonner la folie d’un homme avec celle

d’un système. (gg)

Michaël Matthys, Planche Kurtz, fusain, sang et film polyester,

50 x 40 cm. © de l’artiste / Courtesy Galerie Jacques Cerami –

Prix : entre 1.000 et 10.000 €

Maldo Nollimerg. Hypnos et autres

phénomènes de l’intérieur du monde

du 04-09 au 04-10

Galerie DYS

Bruxelles

www.galeriedys.com

Maldo Nollimerg, L’Aurore (1), 2025,

graphite sur papier Arches satin, 160 x 115

cm. © de l’artiste / Courtesy DYS Gallery

– Prix : entre 1.000 et 8.000 €

Maldo Nollimerg (1970) développe une œuvre puissante, plongeant ses racines dans la nuit.

Influencé notamment par Goya, Redon, Klossowski, Char et Rilke, il cherche à appréhender, au

travers de visions oniriques, empreintes de mélancolie, de fantastique et d’érotisme, une certaine

substance du temps. Pour lui, dessiner n’est pas une expression personnelle, mais une ouverture à

la poésie, chaque trait étant une promesse. Il nous conte des mythes universels, des récits de combats

et de danses entre animaux, humains, planètes et tout ce qui peut s’hybrider dans l’intervalle.

Ces saynètes édifiantes, souvent encadrées de rideaux théâtraux, semblent, sous des airs de fausse

naïveté, nous initier à des mystères. Ses plongeurs nocturnes et ses dormeuses nous donnent à

voir des songes extraordinaires dans lesquels se mêlent écorchés despotiques, squelettes allègres

et animaux habités d’âmes humaines. (gg)

69


Sélection Galeries

Stephan Balleux

du 27-09 au 05-10

HUISBURG

Duisburg

www.huisburg.be

Nouveau chapitre pour

Tina Gillen

du 13-09 au 25-10

valerie_traan gallery

Antwerpen

www.valerietraan.be

Exposition assez

importante du

célèbre artiste

bruxellois Stephan

Balleux (1974), dans

cette galerie singulière

située près

de Tervuren. Cette

maison avec jardin

est un lieu encore

récent dédié à l’art et

au vin. Les initiateurs

du projet sont le

commissaire Sven

Vanderstichelen et

le vigneron Kathleen

Van den Berghe, qui

produit du vin biologique

aux domaines

Château de Minière

et Château de Suronde,

dans la Loire.

Chaque été, un

artiste belge réside

à Suronde tandis

que les vins peuvent

être dégustés à HUISBURG. Stephan Balleux a composé son exposition comme

un collectionneur de ses propres œuvres. Il attire l’attention sur la diversité de sa

pratique artistique. Les peintures, mais aussi les vidéos et les sculptures révèlent

les différentes facettes de la peinture. Très diversifiée, mais toujours présente, la

peinture est un personnage vivant, une masse fluide dans un tableau illusionniste,

souvent en grisaille. (cv)

Stephan Balleux, Grace-2024-02, 2024, huile sur toile marouflée sur bois, 48 x 38 cm. © de

l’artiste / Courtesy HUISBURG – Prix : 250 à 15.600 €

Première exposition personnelle de Tina Gillen

(1972) à la galerie valerie_traan. Née et élevée

au Luxembourg, elle vit à Bruxelles et enseigne

la peinture à l’Académie d’Anvers. En 2022, elle

attirait l’attention internationale avec l’exposition

Fareway So Close au Pavillon luxembourgeois

de la Biennale de Venise. Une installation totale

avec peintures murales et architecture. Depuis la

fin des années 1990, l’artiste est principalement

associée aux grands formats et aux interactions

avec l’espace. Aujourd’hui, elle propose une

rencontre directe et plus intime avec des peintures

qui reflètent les lieux que nous portons en nous. Il

peut s’agir d’une forêt ou d’une maison archétypale,

comme la maison bleue sur pilotis du tableau

Melancholia. Les expériences personnelles jouent

un rôle, mais aussi les questions globales comme

la migration, le déplacement et la perte dans ce

monde incertain. (cv)

Tina Gillen, Melancholia, 2024, acrylique sur toile,

91 x 100 cm. © de l’artiste / Courtesy valerie_traan gallery -

Prix: 10.500 €, œuvres sur papier : 3.000 à 5.000 €

De Visscher et Rigaut

du 06 au 28-09

Espace 001

Louvain-la-Neuve

www.espace001.com

Anne-Sophie de Visscher, Ombre portée

1, dessin, sculpture, techniques mixtes sur

papier, 15 x 11 cm. © de l’artiste / Courtesy

Espace 001 – Prix : entre 90 et 850 €

Solène Rigaut développe une pratique à la croisée du dessin, de la photographie et de l’archivage,

guidée par ses déambulations urbaines. Elle présente ici des fragments visuels recomposés,

notamment des dessins inspirés par Louvain-la-Neuve, qui explorent la frontière entre espaces

publics et privés. Intérieurs domestiques et paysages urbains s’entremêlent, offrant une

perception poétique et hybride du quotidien. En écho, Anne-Sophie de Visscher (1981) propose

une série de dessins et de sculptures inspirés par des objets végétaux glanés au fil de ses

déambulations. Sa démarche intuitive privilégie l’épure et la légèreté, abordant des thèmes tels

que l’ombre et la lumière ou le rapport corps/espace. En parallèle, l’artiste sera présente sur la

brocante de Louvain-la-Neuve, mêlant certaines de ses sculptures à des objets personnels mis

en vente. Cette intervention interroge avec finesse la valeur des objets, leur accumulation, leur

potentielle charge symbolique ou esthétique. (gg)

70


Jaromír Novotný défie

la perception

du 13-09 au 15-11

Axel Vervoordt Gallery

Wijnegem

www.axel-vervoordt.com

Doms : Talent

Émergent

du 13-09 au 19-10

Gris Gallery

Sint-Amandsberg

www.grisgallery.com

Que voyons-nous réellement

? Avec les peintures

de l’artiste tchèque

Jaromír Novotný (1974), on

ne sait jamais vraiment.

Ce qui, de loin, semble

être une peinture blanche,

une abstraction monochrome,

s’avère, de près,

semi-transparent et assez

complexe. L’évolution de

son œuvre a longtemps pu

être suivie en Belgique à la

Galerie Geukens & De Vil,

aujourd’hui fermée. Après

deux expositions personnelles

chez Axel Vervoordt

à Hong Kong, il expose

pour la première sur le site

du canal à Wijnegem, dans

un vaste espace blanc,

parfait pour ses peintures

sereines et captivantes,

même si elles peuvent être

mises en valeur pratiquement

partout. Trois

nouvelles séries sont réunies : des œuvres vives de couleur jaune, des œuvres plus

intimes avec des formes roses nuageuses de petit format et une série présentant un

jeu subtil de lignes et de couleurs. À la fois insaisissables et très tactiles, spirituelles et

matérielles, comme quelque chose qui participe à la vie et au monde. (cv)

Jaromír Novotný, Untitled, 2025, acrylique sur toile polyester, papier peint, toile tendue, 150 x 120 cm.

© de l’artiste / Courtesy Axel Vervoordt Gallery – Prix : 7.000 à 25.000 €

La jeune galerie Gris, située dans le quartier

animé du Dampoort, près de Gand et dirigée

par le photographe Tomas Uyttendaele, se

concentre sur l'art contemporain basé sur

la photographie. Sa saison démarre avec

l'exposition personnelle Ici est merveilleux

de l'artiste belge Lot Doms (1986). Cette

observation poignante, tirée d'un poème

de Rilke, est le titre d'une biographie de la

peintre Paula Modersohn-Becker, amie de

l'auteur. C'est désormais le titre principal de

ses nouvelles œuvres, inspirées par la nature :

« J'aime observer le vivant. Il s'agit de trouver

quelque chose qui reflète votre perspective

ou vos sentiments à un moment précis. » Sa

nouvelle œuvre, Zomerveld est peut-être

très abstraite, mais ses champs de couleurs

aux teintes intenses promettent une fin d'été

vibrante. (cv)

Lot Doms, Zomerveld, 2025, photogramme sur papier

argentique, 38 x 48 cm, œuvre unique. © de l'artiste /

Courtesy Galerie Gris – Prix sur demande

Karel Fonteyne

du 06-09 au 16-11

Galerie P+

Ostende

www.galeriep.be

Karel Fonteyne, Secret Hunters, tirage d'art,

gravure sur papier rag 310 g, édition de 3 + 1

EA, encadré dans un cadre en aluminium noir

sans verre, 39 x 52 cm. © de l'artiste / Courtesy

Galerie P. – Prix : de 2.400 à 3.000 €

Dans le cadre de la troisième Biennale internationale de la photographie d'Ostende, Karel

Fonteyne (1950), figure emblématique de la photographie internationale, présente une

exposition personnelle. Pionnier de la photographie d'art, dans les années 1970, ce Belge s'est

ensuite imposé comme photographe de mode et, depuis 1996, il produit exclusivement des

œuvres personnelles. Lui-même affirme ne pas être un véritable photographe, mais un artiste

qui photographie des images dans sa tête. Il les dessine et les met en scène. Il sort maintenant

Something Going On. Quelque chose se passe, mais quoi exactement ? Chaque image raconte

une histoire, mystérieuse et souvent pleine d'humour. À deux pas de là, la Galerie P. participe

à la Biennale avec les expositions personnelles La Brise d’Ostende de Valérie Naessens et Lux

Tenebrae de Bart Ramakers. Ce dernier met en scène des scènes historiques théâtrales, agrémentées

de facéties ludiques, et dirige les deux galeries avec sa partenaire Sofie Baert. (cv)

71


Agenda Galeries

Arielle d’Hauterives

△ Johanna Baudou. Blue

till 07-09

Art Lab Brussels

△ Art Lab

till 31-12

Bernier/Eliades

Brussel

△ Martina Quesada. If

this is a space

04-09 till 25-10

Hangar

△ Nick Brandt. The Day

May Break / Charlotte

Abramow. Maurice,

Tristesse et Rigolade /

Maryam Firuzi. When

teh Earth Still Had a

Feminine Name

19-09 till 21-12

Hopstreets Brussel

△ Berend Strik. Threads

that echo

03-09 till 25-10

Bruno Matthys

△ Emanuelle Renard -

Sophier Sainrap. Vivant

till 04-10

K Art

△ Tom Colaux. Voyage au

bout de l’esprit

till 14-09

Charline von Heyl, Menelaos, 2024. © de l'artiste - Courtesy Xavier Hufkens, Brussels

Antwerpen

Axel Vervoordt

Gallery

△ El Anatsui / Shi Zhiying

till 06-09

△ Günter Uecker

till 15-11

△ Otto Pein. White Cube

till 20-12

Coppejans Gallery

△ Expo 5: Collections

till 07-09

de boer

△ de boer goes LOCA

till 06-09

Fred & Freddy

△ Adrien Tirtiaux

13-09 till 04-10

Galerie De Zwarte

Panter

△ Fred Bervoets. Let it be

till 14-09

Galerie Micheline

Szwajcer

△ Ann Veronica Janssens

18-09 till 31-10

Gallery Fifty One

△ William Klein. Homage

06-09 till 31-10

Kunsthal Extra City

△ Larissa Sansour.

While we count our

earthquakes

till 21-09

Newchild

△ Madeleine Bialke

till 09-10

Plus-One Projects

△ Josse Pyl. We’ll dig and

dig and we’ll dig and

dig well

till 04-10

TICK TACK

△ Allen-Golder

Carpenter. Sojourn

till 06-09

Tim Van Laere Gallery

△ Rinus Van De Velde

till 04-10

valerie_traan gallery

△ Tina Gillen. The places

we carry

13-09 till 25-10

VCRB Gallery

△ Eddy Stevens.

Dressings

12-09 till 19-10

△ Summer in the city.

Group Show

till 07-09

Brugge

Adornes Domein

△ Anatomy of a Garden

till 06-09

Brussels

Alice Gallery

△ Olivier Kosta-Théfaine

11-09 till 18-10

Contretype

△ Paysage ultrasensible

11-09 till 16-11

Frédérick Mouraux

Gallery

△ Shizen. Sei Arimori

04-09 till 25-10

△ Arte Nunzio

26-09 till 05-10

Galerie Christophe

Gaillard

△ Hélène Delprat. Le

Destructeur

05-09 till 31-10

Galerie DYS

△ Maldo Nollimerg.

Hypnos et autres

phénomènes de

l’intérieur du monde

04-09 till 04-10

Galerie Faider

△ Guy Leclercq. De la

couleur exactement

05-09 till 11-11

Galerie La Forest

Divonne

△ Jean-Marie Bytebier.

Nature Prescription

04-09 till 18-10

△ Rachel Labastie

17-09 till 11-10

Galerie La Patinoire

Royale Bach

△ Alfredo Jaar. La fin du

monde

04-09 till 23-12

Galerie Nathalie

Obadia

△ Johanna Mirabel. I wish

04-09 till 25-10

Galerie Sofie Van den

Bussche

△ Bart Vandevijvere. Call

& Response

till 27-09

Galerie Templon

△ Matthieu Ronsse.

Hotel Prado

04-09 till 31-10

Korean Cultural

Center

△ A Dream Of Peace

till 05-09

La Verrière

△ Claudine Monchaussé.

Sourdre

11-09 till 13-12

Laurentin Gallery

△ Antoine Mortier

till 15-11

Lee-Bauwens Gallery

△ Carole Solvay. As I

shed my skin

14-09 till 19-10

Lempertz

△ CHOICES

till 07-09

LMNO

△ Detanico/Lain. Two

Voices

04-09 till 25-10

Maruani Mercier

△ Von Wolfe. The Space

in-Between

04-09 till 18-10

Mendes Wood DM

△ Julien Creuzet. Nos

diables rouges, nos

dérives commotions

04-09 till 25-10

Michel Rein

△ Sébastien Bonin.

Mantecatura

04-09 till 18-10

Michèle Schoonjans

Gallery

△ CHAOSMOS. Mathieu

Bonardet

04-09 till 25-10

Nino Mier Gallery

△ Gregory Hodge. Echo

12-09 till 25-10

Objects With

Narratives

△ Solo Show Paul

Cocksedge. Critical Mass

from 11-09

72


Odradek XL

△ Bangyao Li & Sen Li.

La perte et l’oubli

till 11-10

Rodolphe Janssen

△ Brooklin A. Soumahoro

& Léon Wuidar

04-09 till 25-10

△ ENERGIA

03-09 till 27-03-2026

△ Marina Abamovic

till 02-09

Xavier Hufkens

△ Charline von Heyl

04-09 till 25-10

Gent

019 gent

△ The Penton Kitchen

till 01-09

019 Mastplanters

△ Hasbeeb Ahmed. Wind

Face

till 20-09

Square Armand Steurs

△ TheArtSquare. 33e

exposition de sculptures

monumentales

till 29-09

The Palm Beach

△ Anne Boland. Joyfull

18-09 till 25-10

Salon d'art

△ Jonathan Steelandt,

photographies

till 25-10

TheMerode

△ Paulo Nimer Pjota.

Art Salon

03-09 till 20-12

△ Alice Neel. Still Lifes

and Street Scenes

25-09 till 22-11

Zedes Art Gallery

△ Chantal De Deken.

Between the lines

05-09 till 25-10

Couillet

Galerie Jacques Cerami

△ Michaël Matthys. Kurtz

20-09 till 08-11

Genk

Jester

△ Ada Van Hoorebeke &

Junghun Kim. It wil come

from below

till 21-09

019 Prismatron

△ Sam De Buysere. Dogs

in cars are a dying breed

(a bilboard)

till 31-10

AmsaB-ISG

△ Studio Stone

till 21-11

Tatjana Pieters

△ Anneke Eussen. The

Fifth Season / Derek

Sullivan. Wall Drawings

till 07-09

Weerlicht

△ Daniel Eatock &

Randoald Sabbe

12-09 till 10-10

Nick Brandt, Kuda And Sky II, Zimbabwe 2020 © de l'artiste.

Courtesy Hangar, Brussels

Knokke

Adrian David Gallery

Now

△ Daniël Bellon. The

Open Image

till 05-10

Edouard Simoens

Gallery

△ Niele Toroni

till 25-09

Maruani Mercier

△ Master of Surrealism.

Group Show

till 07-09

QG Gallery

△ Tra Terra E Concetto

till 28-09

Samuel Van

Hoegaerden

△ Alechinsky &

Dotremont, deux grands

amis

till 14-09

Stephane Simoens

△ Nobuo Sekine. Phase

Conception

till 09-09

Liège

galerie bonnemaison

△ Mélanie Berger. Mise

en pièces

13-09 till 02-11

Louvain-la-

Neuve

Escpace 001

△ Solène Rigaut & Anne-

Sophie de Visscher

06-09 till 05-10

△ Anne-Sphie de Vissher

& Solène Rigaut

06-09 till 28-09

Namur

Galerie Détour

△ Christophe

Buekenhoudt

03-09 till 04-10

Oostende

valerie_troost gallery

△ Studio DO & food

guest Studio Simple

till 07-09

Ronse

CC De Ververij

△ Jan Leenknegt &

Abdelkrim Ouazzani.

Vriendschap in kleur

12-09 till 05-10

Tervuren

Huisburg

△ Stephan Balleux

27-09 till 05-10

Wijnegem

Axel Vervoordt

Gallery

△ Jaromír Novotný

13-09 till 15-11

△ Shi Zhiying. All things

in Kinship

till 06-09

Rinus Van de Velde, And perhaps we will never really meet somewhere..., 2024.

© de l'artiste. Courtesy Tim Van Laere Gallery, Antwerpen

Hal D, LandMarck

△ Hippocampus

13-09 till 02-11

Leuven

Faculty Club

△ Johan Heylen. Mensen

Onderweg

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△ Hillebrand Van

Kampen & Rik De Boe.

Zeezucht

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Le prix du désir

Karel Appel, Rencontre, 1955, gouache et huile en bâton sur papier, 51 x 65 cm. Courtesy Jaski Gallery, Amsterdam

Entre désir de possession et

capacité financière, émotion

et rationalité, le collectionneur

succombe ou résiste aux tentations

sans fin du marché de l’art qui,

au-delà des stéréotypes et clichés,

cherche la voie vers une plus

grande transparence.

TEXTE : GILLES BECHET

Le prix atteint par la plupart des

œuvres d’art peut sembler arbitraire.

Pourquoi 121 millions de dollars

pour un Magritte et 22,7 millions

pour un Titien, et non l’inverse ? Bien sûr,

il y a des réponses. Les images du peintre

surréaliste sont, à la fois, très lisibles et

mystérieuses et elles résonnent directement

avec l’inconscient contemporain,

alors que dans celles du maître vénitien,

il y a de nombreuses clés qui nous

échappent, l’art ancien étant désormais

un art de niche apprécié par des connais-

seurs. Aucune corrélation exacte n’existe

entre les valeurs culturelle et économique

d’un objet d’art. Mais, depuis bien longtemps,

le XVIIe siècle, l’art est devenu un

objet de commerce. Avec le grand boom

artistique des années 1970, marqué par la

prédominance de Londres et de New York

sur le marché et par le développement des

ventes aux enchères, certains lots se sont

progressivement envolés pour atteindre

des sommets stratosphériques. Mais les

prix atteints par ces œuvres de prestige

sont un trompe-l’œil. En effet, 75 % du

76


volume des transactions concernent des

œuvres vendues à moins de 5.000 dollars,

alors que celles vendues entre 1 et 10 millions,

aux enchères et en galerie, représentent

moins de 1 % du volume global,

mais plus de 50 % de la valeur adjugée. La

valeur marchande d’une œuvre d’art à un

moment donné est ainsi déterminée par

différents éléments, le nom, la réputation

de l’artiste, ce qu’il a produit, la reconnaissance

par ses pairs et par les institutions

muséales et académiques, ainsi que par

tout un ensemble de petits événements

historiques et de signaux de qualité, pondérés

par l’offre et la demande.

CLICHÉS ET STÉRÉOTYPES

Aux yeux des néophytes et du grand public,

le marché de l’art fait toujours l’objet

de nombreux clichés et stéréotypes, liés

aux sommes extravagantes parfois dépensées

ainsi qu’à l’opacité des prix. Une des

règles d’or du grand galeriste Léo Castelli

(1907-1999) était de ne jamais afficher les

prix et de rendre leur accès difficile. Il fallait

les demander et pour cela oser entrer

dans son bureau, fermé à la vue du public.

Aujourd’hui, certaines galeries pratiquent

toujours l’opacité des prix, surtout celles

qui se situent dans la tranche supérieure

du marché. Pour certaines enseignes, la

maîtrise du prix est synonyme de pouvoir

et une des manifestations de l’asymétrie

de l’information entre vendeur et acheteur

qui caractérise les industries culturelles

et créatives. La transparence est souvent

inversement proportionnelle à la hauteur

des prix. Mais, aujourd’hui, l’information

circule toujours plus vite et les futurs

acheteurs ont de plus en plus d’outils pour

comparer et rechercher l’information.

Dans une majorité de galeries désormais,

la liste des prix est disponible sur

demande ou parfois même figure parmi

les informations disponibles aux visiteurs.

Pour établir leurs prix, les galeries

disposent de toute une panoplie d’outils, à

savoir des rankings mis à dispositions par

différentes plateformes comme Artprice,

Artnet, Blouin Art Sales et bien d’autres

auxquels ils ont recours pour déterminer

l’évolution de la cote d’un artiste, jusqu’ à

un outil d’économétrie baptisé régression

hédonique qui permet de déterminer le

rendement d’un artiste à partir des résultats

de ses ventes et des caractéristiques

de son travail. D’autres outils comme l’appli

Limna, développée par la plateforme

allemande ArtFacts, également utilisée

par les collectionneurs, permet grâce à

un algorithme d’estimer, en un seul clic,

la valeur d’une œuvre ou la réputation de

« Pour fixer un

prix, la première

étape, c’est de

communiquer et de

se comprendre avec

l’artiste qui peut

avoir des attentes

trop hautes ou trop

basses »

PIERRE GRANOUX

LAGE EGAL Curatorial Projects

« Je préfère avoir

une belle pièce de

Karel Appel des

années 1970 qu’une

moins bonne des

années 1950 »

ROBBERT VAN HAM

Jaski Gallery

Lucebert, Untitled, 1975, encre et crayon sur papier, 50 x 62 cm. Courtesy Jaski Gallery, Amsterdam

77


« Il y a eu des abus rendus possibles par

l’opacité des prix, mais maintenant le

marché a évolué et on ne peut plus se

permettre de ne pas être transparent »

ANNE-SOPHIE RADERMECKER

ULB

son artiste. Elle peut aussi indiquer, et c’est

là son originalité, soit le prix moyen d’une

œuvre d’un mètre sur un mètre, soit le prix

moyen pour une œuvre au format donné

(le fameux calcul au point, ndlr).

SUBJECTIVITÉ

Tous ces outils, même s’ils sont élaborés

avec sérieux et professionnalisme, ne rassemblent

qu’entre 60 et 70 % des variables

qui peuvent influer sur les prix d’une

œuvre ou d’un artiste en fonction des circonstances.

Reste au galeriste à faire usage

de son intuition. Pour Robbert Jaski, de la

Jaski Gallery d’Amsterdam, spécialiste des

œuvres CoBrA, le paramètre le plus important

est toujours la qualité de l’œuvre : « Je

préfère avoir une belle pièce de Karel Appel

des années 1970 qu’une moins bonne des

années 1950. A la TEFAF, je présentais un

Corneille, une toute petite peinture, mais

de qualité exceptionnelle. Je l’ai proposée

bien au-dessus du marché. Elle a été

vendue en à peine une heure. » Etablir un

prix de vente est un travail d’équilibriste

dont on ne mesure les effets qu’après coup.

Si tout se vend rapidement, on se dit que

les prix étaient trop bas. Si rien ne se vend,

qu’ils étaient trop hauts. Le travail du marchand

ou du galeriste est donc de susciter

le désir de l’acheteur. « Et c’est quelque

chose qu’on ne commande pas. La rencontre

entre une œuvre et un collectionneur

appelle une certaine humilité », relève

Jean de Malherbe, directeur de la Galerie

La Forest Divonne. Etablir un prix peut se

révéler difficile, surtout dans le cas d’un

jeune artiste. « La première étape, c’est de

communiquer et de se comprendre avec

l’artiste, qui peut avoir des attentes trop

hautes ou trop basses. Et s’il a déjà vendu

un œuvre, que ce soit à des proches ou lors

d’un jury, on ne peut revenir en arrière »,

note Pierre Granoux de LAGE EGAL Curatorial

Projects. En art ancien, les prix sont

plus stables et en principe moins sensibles

aux modes. Là, le graal de tout marchand,

c’est de débusquer la pépite qui passait

pour anonyme et qu’on arrive, par un travail

de détective, à attribuer à un maître

connu et réaliser ainsi un belle plus-value.

« Chaque antiquaire, comme ses clients,

ont leur propre goût, ce qui a des avantages

et des désavantages, car on peut

passer à côté de pièces intéressantes »,

explique le marchand Klaas Muller, président

de la BRAFA.

BESOIN DE TRANSPARENCE

Par la force des choses et leur visibilité,

les prix réalisés en maisons de vente sont

devenus la référence. « Beaucoup de

galeries affichent cette cote mais vendent

en dessous à leurs collectionneurs fidèles

avec la close de ne rien révéler », remarque

Pierre Granoux. Il faut toutefois rester prudent

dans les comparaisons entre premier

et second marché car les volumes de vente

ne sont pas toujours équivalents. Il peut

arriver qu’un artiste vende une fois tous les

trois ans en maison de vente, alors qu’un

galeriste a pu vendre trente de ses œuvres

à des collectionneurs différents. « Il faut

parfois faire preuve de pédagogie quand

un client vient avec un prix réalisé dans

un maison de vente, mais qui ne correspond

pas, ou plus, à la valeur de l’artiste »,

reprend Jean de Malherbe. Les foires, avec

leur brassage de clientèle différente de

celle des galeries, ont contribué à une certaine

transparence des prix, notamment

grâce aux espaces virtuels que les grandes

galeries mettent en ligne à l’occasion

de celles-ci. « Le client est très souvent

réticent aux risques, c’est pour cela que

la transparence est une bonne chose »,

avance Mark Grol, président de Pan Art

Fair, à Amsterdam. « J’encourage tous les

exposants à afficher les prix. Il y a des gens

qui ont beaucoup d’argent et sont prêts à le

dépenser pour une œuvre, mais hésitent à

demander les prix. » Dans un marché partiellement

opaque, on pourrait chercher

longtemps un grand ordonnateur qui tire

les ficelles et se remplit les poches, ce qui

serait très réducteur. Quand il y a beaucoup

d’argent en circulation, les banques

et les investisseurs ne sont jamais très loin

et aiment la discrétion, mais cela ne signifie

pas pour autant que les dés sont pipés.

Dans le ou plutôt les marchés de l’art, il y a

un jeu de pouvoir et d’influence entre collectionneurs,

galeries, marchands et institutions

muséales, chacun ayant besoin

de l’autre et pouvant momentanément en

tirer profit. L’époque où une galerie ou un

marchand achetaient toute la production

d’un jeune artiste pour la mettre ‘‘au frigo’’

« Il y a des gens qui

ont beaucoup d’argent

et sont prêts à le

dépenser pour une

œuvre d’art, mais

hésitent à demander

les prix »

MARK GROL

PAN Amsterdam

78


« La rencontre

entre une œuvre et

un collectionneur

appelle une certaine

humilité »

JEAN DE MALHERBE

La Forest Divonne

Corneille, Jeux d’enfants, 1950, huile sur toile, 71 x 46 cm. Courtesy Jaski Gallery, Amsterdam

est révolue, ou d’un effet limité. Quant aux

collectionneurs, ils sont pour ainsi dire

concurrents, travaillant chacun dans la logique

et l’intérêt de leur propre collection.

Aux Pays-Bas, les grands collectionneurs

sont moins nombreux qu’en Belgique.

On peut noter par exemple Frits et Agnès

Becht, Joop van Caldenborgh ou Robert

H. Defare, et quand ils soutiennent un

jeune artiste, on parlera plutôt de mécénat

que de manipulation de marché. Dans un

marché régi par l’offre et la demande, il est

difficile d’affirmer qu’un groupe particulier

tire les ficelles. « Il y a eu des abus, rendus

possibles par l’opacité des prix, mais maintenant

le marché a évolué et on ne peut

plus se permettre de ne pas être transparent

», estime Anne-Sophie Radermecker,

titulaire de la chaire d’économie des arts

et de la culture à l’ULB. Le marché de l’art,

comme les autres, fonctionne en cycles

et il semblerait qu’il soit, pour le moment,

dans une phase descendante, du moins

pour son segment ultra premium, le plus

sensible aux mouvements spéculatifs, et

que la croissance viendrait plutôt du bas

du marché, segment généralement négligé

par les ‘‘connaisseurs’’. Dans un article de

The Art Newspaper, Scott Reyburn se demandait

s’il existait une nouvelle génération

d’amateurs achetant des objets et des

œuvres jusque là négligées ou simplement

que les collectionneurs reportent leurs

choix sur des acquisitions moins chères,

mais aussi moins volatiles. L’avenir le dira

peut-être.

79


Monaco, un hub

stratégique

Depuis plus de cinq décennies,

Monaco cultive une relation

singulière avec le marché de l’art.

Écrin de luxe et de discrétion,

la principauté attire maisons

internationales, collectionneurs

fortunés et œuvres d’art d’exception.

Malgré sa superficie modeste, ce

petit territoire concentre les enjeux

majeurs du marché, entre tradition,

innovation et régulations de plus en

plus strictes.

TEXTE : CHRISTOPHE DOSOGNE

L’entrée du fameux opéra, construit par l’architecte Charles Garnier. Avec son impressionnante salle de

spectacle, donnant vue sur la mer, il forme un ensemble qui réunit également le casino de Monte-Carlo,

inauguré en 1879, dont la façade est beaucoup plus ostentatoire. Ici, on vient d’abord pour jouer et éventuellement

se cultiver… © Visit Monaco

Comme plus modestement à

Knokke, ce qui a longtemps fait

fonctionner Monaco, c’est son

fameux casino, installé depuis

1863 sur la colline de Monte-Carlo. Attirant,

dès l’origine, rois et princes, industriels et

banquiers, mais aussi tout ce que l’Europe

comptait d’intellectuels et d’artistes, en

quête de divertissement ensoleillé, pour les

uns, de richesse et de gloire pour les autres.

Toutefois, l’histoire de la principauté ne se

résume pas à ses mondanités. C’est également

devenu un hub culturel stratégique,

notamment pour le marché de l’art. Or, avec

le mètre carré le plus cher au monde (de

60.000 à 100.000 euros), Monaco ne s’offre

pas au tout-venant. Le microcosme international

qui y réside a ainsi de quoi faire de

l’œil au monde de l’art, toujours à l’affût de

nouveaux clients. Mais, Monaco est avant

tout un lieu de villégiature, un marché de

patience où les places sont chères, même

80


Ensemble de bijoux provenant d’une collection

monégasque. © Christie’s Images Ltd.

Présentation de l’œuvre de Joan Miró, Peinture (Femmes, lune, étoiles), 1949, tirée d’une collection monégasque

et adjugée 20,7 millions d’euros par Christie’s à Paris, en 2023. © Christie’s Images Ltd.

si le potentiel est là. Avec une dynamique

artistique qui monte en puissance, ainsi

qu’en témoignait encore, début juillet, la

neuvième édition de la Monaco Art Week,

incluant ventes aux enchères, vernissages

en galeries, sculptures dans l’espace public,

mais aussi et surtout la tenue, au Grimaldi

Forum, du très select salon Art Monte-

Carlo, initié en 2016, et qui prend du galon.

Quelques mastodontes des enchères y font

aussi florès, notamment Christie’s, Artcurial

et l’incontournable Hôtel des Ventes

de Monte-Carlo (HVMC), qui dessinent un

écosystème aussi exclusif que dynamique.

UN POTENTIEL CONSIDÉRABLE

Alors que sa rivale Sotheby’s y est représentée

par un bureau depuis 1967, ce n’est

qu’en 1985, il y a tout juste quarante ans,

que Christie’s s’installait en principauté.

À l’époque, la France ne permettant pas

encore les enchères organisées par des

maisons étrangères. Monaco apparaissait

comme une alternative précieuse. Entre

1985 et 2000, Christie’s y organisait ainsi des

ventes historiques, comme celles des collections

de Christian Dior, Hubert de Givenchy

ou Karl Lagerfeld. Mais, depuis 2001,

suite à l’ouverture d’une salle de ventes à

Paris, l’auctioneer n’y conserve qu’un bureau

de représentation. Devenu un véritable carrefour

entre la Riviera et les places fortes du

marché mondial, la principauté agit pourtant

comme un « hub à ciel ouvert », selon

les mots de la Belge Nancy Dotta, directrice

de Christie’s Riviera depuis vingt ans et ac-

tuel consul de Belgique à Monaco. De riches

collectionneurs y séjournent, souvent discrets

mais puissants, et le bureau local agit

en ‘‘conseiller’’ et en ‘‘éducateur’’, l’équipe

y guidant une nouvelle génération d’héritiers

fortunés, ou de néo-collectionneurs

millennials, dans la gestion ou l’évolution

d’ensembles patrimoniaux. De son côté,

Artcurial s’est installée de façon permanente

à Monaco en 2015, même si, dès 2006,

elle y organisait des ventes. Depuis, elle

consolide ses racines locales à travers des

partenariats prestigieux, comme celui noué

avec la Société des Bains de Mer, qui gère

notamment le casino. Elle propose deux

ventes annuelles (été et hiver) et s’est illustrée

par des initiatives originales comme

Monaco Sculptures, plaçant des œuvres

monumentales dans toute la ville, vendues

ensuite aux enchères. Quant à l’HVMC,

maison implantée en 2012, elle est devenue

un acteur incontournable du marché

local. Sa force résidant dans son expertise,

notamment en joaillerie, un segment local

fort car, dans l’ultra-sécurisée principauté,

on ose arborer sans craintes de somptueux

bijoux. À Monaco, les ventes reflètent ainsi

l’exclusivité du lieu. Miró (Femme, Lune,

Étoiles, 20,7 millions d’euros chez Christie’s

en 2023), Magritte (La reconnaissance

infinie, 10,3 millions de livres sterling chez

Christie’s en 2025) ou encore des bijoux Bulgari

découverts dans un coffre de banque

local, font partie des pépites que ces maisons

ont réussi à ‘‘sourcer’’ sur place. Mais si

la haute joaillerie, les montres de collection

« L’art fait partie

du lifestyle de luxe

à Monaco »

NANCY DOTTA

Christie’s Riviera

ou encore les sacs de luxe conservent leur

attractivité, d’autres secteurs, comme le

mobilier ou les livres anciens, déclinent

faute de nouveaux acheteurs.

TRANSPARENCE ET CONFORMITÉ

À Monaco, la clientèle se compose majoritairement

de personnes possédant une

très haute capacité d’investissement. Plus

de 125 nationalités y cohabitent, souvent

liées au monde du sport, de la finance

ou du luxe. Et si certains séjournent en

principauté pour des raisons fiscales, le

contexte culturel joue aussi son rôle. « L’art

fait partie du lifestyle de luxe à Monaco »,

81


La reconnaissance infinie (1933), huile sur toile de René Magritte, vendue en mars 2025 par Christie’s London, en provenance d’une collection monégasque.

© Christie’s Images Ltd. - 10.315.000 £ (12.353.000 €)

« Il s’agit d’aider

à structurer une

collection, à anticiper

une transmission

patrimoniale ou

encore à s’adapter aux

goûts des nouvelles

générations »

OLGA DE MARZIO

ARTCURIAL

rega, décrit cette transformation : «Notre

métier, c’est d’abord l’expertise, pas la

conformité. Aujourd’hui, on demande des

justificatifs poussés, même plus contraignants

qu’en France. Certains clients sont

surpris, voire réticents. » Malgré ces tensions,

elle reconnaît les vertus du système:

« Cela assainit notre marché, garantit

aux vendeurs que leurs objets ne finiront

pas entre de mauvaises mains et assure

aux acheteurs que l’œuvre ne provient ni

d’un trafic, ni d’une zone de guerre. » Si

les codes changent, Monaco s’adapte avec

finesse, en conservant un rôle de passerelle

discrète et prestigieuse.

LIRE

Pierre Fabry, Histoire de Monaco, éditions

Passés/Composés, Paris, 2025,

ISBN 979-1-0404-0526-9, 25 €

SURFER

résume Nancy Dotta. « La scène artistique

locale est stimulée par des événements

internationaux tels que le Grand Prix de

Monaco, le Monaco Yacht Show ou Art

Monte-Carlo. L’exposition estivale du

Grimaldi Forum, associée à la Monaco

Art Week, confère à cette saison un statut

de véritable rendez-vous culturel sur la

Côte d’Azur. » Dans ce cadre exclusif,

les maisons de ventes jouent un rôle de

conseil stratégique. « Nous n’agissons pas

seulement comme maisons de vente, mais

comme véritables accompagnateurs des

collectionneurs dans le temps », explique

Olga de Marzio chez Artcurial. « Il s’agit

d’aider à structurer une collection, à anticiper

une transmission patrimoniale ou

encore à s’adapter aux goûts des nouvelles

générations qui s’intéressent davantage au

design, à la photographie ou aux produits

de luxe. » Toutefois, le rêve doré des enchères

en bord de Méditerranée se heurte

à une réalité réglementaire de plus en plus

complexe. Depuis le passage, en 2024, de

Monaco sur la liste grise du Groupe d’action

financière (GAFI), les contrôles liés à

la lutte contre le blanchiment d’argent et le

financement du terrorisme se sont intensifiés.

L’HVMC, en particulier, a dû renforcer

son personnel et adapter ses procédures.

Sa secrétaire générale, Anne-Laure Carwww.christies.com

www.artcurial.com

www.hvmc.com

82


collect

52€

pour 9 numéros

ou 20 € sur tablette

Un an de plaisir de lecture !

www.collectaaa.be

83


L’avis de l’expert

L’art des tranchées

Cet automne, la salle de ventes du Béguinage à Wavre mettra aux enchères

la collection de Philippe Roba. Celle-ci se compose de milliers d’objets

militaires. David Libotte : « Chaque objet est porteur de son histoire et de

ses émotions propres. »

TEXTE : BEN HERREMANS

Patte d’un animal, sculptée et gravée en 1916, dans les tranchées de la Première Guerre mondiale.

© SDV du Béguinage

David Libotte, de la salle de ventes

du Béguinage, a découvert des

milliers d’objets dans la maison de

Philippe Roba. Dans son entrepôt

de Wavre, il nous montre des dizaines de

cartons encore fermés au milieu des rayonnages.

Rien que des objets militaires, surtout

de la Première Guerre mondiale. Du ‘‘trench

art’’ ou art des tranchées : des objets décoratifs

ou usuels que les soldats confectionnaient

durant leur séjour dans les tranchées. « Si

certains présentent des qualités esthétiques,

tous ont une valeur émotionnelle. C’est à

chaque fois ‘‘la petite histoire’’ dans la grande

histoire. » Lionel, fils cadet de Philippe Roba,

se souvient : « La maison était envahie par sa

collection. Il fallait faire attention où on mettait

les pieds, papa lui-même avait du mal à

accéder à son ordinateur. Je ne qualifierais

pas cela de maladie, ni même de comportement

compulsif. On utilisait parfois des

adjectifs plus sévères à propos de sa manie

de collectionner mais, dans l’ensemble, la

famille l’acceptait. C’était sa passion, cela le

rendait heureux. »

ACCUMULATION

Un homme n’est parfois que l’ombre de

lui-même. Philippe Roba vit encore, mais

son fils Lionel parle avec émotion de lui au

passé : « Papa avait ce côté tordu, plutôt

loufoque. Il s’attachait à des objets avec une

histoire et une valeur. Il ne se lassait jamais

de l’histoire des guerres en général et de la

Première Guerre mondiale en particulier.

La vie dans les tranchées l’intriguait au

plus haut point. Il ne pouvait pas s’arrêter. Il

voulait non seulement posséder, mais aussi

tout savoir sur ces objets. C’était une encyclopédie

vivante, qui connaissait l’histoire

de ces guerres jusque dans les moindres

détails. Avec sa collection, il souhaitait la

préserver, estimant que ces objets du passé

appartenaient à l’avenir. J’apprécie notamment

l’aspect émotionnel de cette collection.

Chaque objet, chaque mot est porteur

d’un récit, d’une histoire, d’une vie. Il existe

certes des collections similaires. Mais de

cette envergure ? Papa collectionnait sans

restriction. La plupart des collectionneurs

d’objets militaires se cantonnent à certains

thèmes ou se concentrent sur les pièces de

valeur. Au contraire, lui gardait tout. Même

ce qui ne valait rien. ‘‘Cela fait aussi partie

de l’histoire’’, disait-il. Il gérait sa collection

84


« Si certains objets

présentent des

qualités esthétiques,

tous ont une valeur

émotionnelle. C’est à

chaque fois ‘‘la petite

histoire’’ dans la

grande histoire »

LIONEL ROBA

à la manière d’un conservateur qui gère

un musée avec ses réserves. » Des musées

l’ont ainsi contacté à maintes reprises, sans

succès : « Papa n’était jamais d’accord avec

leurs propositions. Il préférait garder sa collection

pour lui. Il a pu se ressourcer grâce

à elle, y puiser de l’énergie. Chaque objet

faisait appel à sa mémoire. »

L’ŒUVRE D’UNE VIE

Et puis Philippe Roba a été victime d’une

maladie dégénérative : « C’est triste, il

avait tant de projets. Il avait encore acheté

une maison à Charroux, en France. Les

collectionneurs de souvenirs militaires s’y

retrouvent. Papa voulait la rénover pour

y abriter des pans de sa collection. Mais il

n’était plus capable de faire le trajet. Il n’a

que 74 ans, mais la maladie a pris le dessus.

Nous avons vu sa passion s’étioler, jusqu’à ce

qu’il soit contraint de tout arrêter, ce qui lui

a fait très mal. » À ses enfants aussi, ajoute

Lionel : « Nous côtoyons ces objets depuis

l’enfance et y renonçons avec beaucoup

de réticence. Mais nous ne pouvons pas

poursuivre l’œuvre de papa. Cela prend trop

de temps, c’est si intense. Nous ne pouvons

donner à sa collection ce qu’il lui a apporté.

Cela nous fend le cœur de devoir la vendre.

Nous avons si mauvaise conscience. »

Pour Lionel Roba, la collection de son père

évoque une multitude de souvenirs de

jeunesse : « Il allait chiner partout, sur les

marchés aux puces, chez les antiquaires. Il

se rendait tous les dimanches à la brocante

du Sablon et au marché aux puces de la

place du Jeu de Balle, dans les Marolles.

Tout le monde le connaissait et il connaissait

tout le monde : les collectionneurs, les

antiquaires, les brocanteurs. Des ‘‘Brusseleirs’’

entre eux. Il nous arrivait de l’accompagner

et nous en étions ravis. » Philippe

Roba retrouvait ses véritables âmes sœurs

sur Internet : « Il rencontrait des personnes

animées par la même passion, des collectionneurs

comme lui, sur des sites Web.

Ils ont créé leur petit club, s’informaient

mutuellement de leurs trouvailles, s’aidaient

à enrichir leurs collections. Un petit groupe

qui compte peut-être une vingtaine de

personnes. Quelques Français, mais aussi

des collectionneurs du monde entier, y

compris de Chine. Sans sa maladie, il aurait

peut-être fait le tour du monde pour rendre

visite à ses amis. Je tente de les retrouver

aujourd’hui pour les informer de la vente. »

VALEUR

Il y a encore beaucoup de pain sur la

planche. David Libotte : « Chaque objet

nécessite une description, nous devons

faire encore beaucoup de recherches :

trouver des références dans les livres et

sur Internet. » Lionel Roba : « Papa documentait

bien entendu sa collection. Nous

avons trouvé beaucoup d’informations,

mais pas tout. Il décrivait ses acquisitions

par le menu. Ses notes sur certains objets

nous aident aussi. Mais il subsiste beaucoup

de flou dans ses échanges avec ses

amis. Il nous reste encore un tas d’objets

à vérifier, identifier et inventorier. »

Comment la vente se déroulera-t-elle ?

David Libotte : « Nous procéderons sans

doute en trois étapes, de trois journées

successives. La première est fixée au

20 novembre. Il y aura auparavant une

exposition, début novembre, avec une

journée spéciale le 11 novembre, jour de

l’Armistice. Nous contribuerons ainsi à

rendre cette exposition exceptionnelle

visible dans le monde entier. » La valeur

globale de la collection Roba est difficile à

déterminer : « La valeur dépend toujours

de l’acheteur qui décide de ce qu’il veut

dépenser. Les collectionneurs d’objets

militaires recherchent souvent un objet

spécifique. On n’achète pas cela pour faire

un investissement ; l’aspect émotionnel

est souvent un facteur décisif sur le prix. Il

faut essayer d’imaginer les efforts déployés

pour tuer le temps dans les tranchées. Un

soldat récupérant un fragment d’obus et

essayant d’en faire un bel objet, peut-être

pour le montrer à sa famille, en tentant

de donner une signification à un contexte

totalement insensé. » Les vendeurs

comptent sur l’intérêt des musées, mais le

fait qu’un seul d’entre eux veuille acquérir

l’intégralité de la collection relève du

fantasme, selon Lionel Roba : « Certains

Salon d’objets militaire

Le plus grand salon d’objets

militaires se déroule deux fois

par an. Le prochain aura lieu

le 25 octobre à Ciney (www.

cineyexpo.be). La Gleize Militaria

(www.lagleize.org) est tout aussi

important. Gand, Anvers et

Courtrai organisent également

leur salon (www.facebook.com/

militariabeurs). Le plus célèbre, au

niveau international, est The Show

of Shows (www.sosovms.com) à

Louisville, dans le Kentucky.

Casque d’acier camouflé, 1916. © SDV

du Béguinage

musées n’en ont pas les moyens ou possèdent

à peu près autant d’objets similaires.

Le ‘‘trench art’’ porte par définition

sur des pièces uniques : il n’y a pas deux

objets pareils. Les pièces atterriront, espérons-le,

chez des fanatiques comme mon

père qui s’est toujours considéré comme

un passeur d’histoire. » Philippe Roba se

rend-il compte que sa collection est mise

en vente? « Je le lui ai dit deux ou trois fois,

mais il ne l’a pas encore enregistré l’information

», répond Lionel Roba. « Nous n’en

parlons plus. Cela lui ferait trop de mal. »

ENCHÉRIR

Vente Objets militaires – la collection Roba

à. p. d. 20-11

Salle de Ventes du Béguinage

Wavre

www.svbeguinage.com

85


Focus

International

7.980.000 $ (7.049.000 €)

Frans Hals, Garçon (probablement Frans Hals),

jouant du violon ; Fille (probablement Sara Hals),

chantant, huiles sur panneaux, 26,7 x 26,7 cm

(chaque). Christie’s, New York, 21-05-2025.

© Christie’s Images Ltd.

328.000 €

James Ensor, Fleurs et statuette, 1938, huile sur panneau,

23 x 33 cm. Artcurial, Paris, 05-06. © Artcurial /

photo : Vincent Everarts

3.670.000 £ (4.279.220 €)

Jan Davidsz. de Heem, Grande nature morte de

victuailles sur une table partiellement drapée,

1649, huile sur toile, 75,3 x 112,7 cm. Christie’s,

Londres, 01-07. © Christie’s Images Ltd.

ON A VENDU

Résultats mitigés

pour la Collection

Saunders chez

Christie’s

Les résultats de la vente de la

Collection Saunders chez Christie’s

atteignaient un total de 64,7

millions de dollars, avec un taux

de vente de 60,98 % et pas mal de

lots retirés, loin donc de l’estimation

basse de 80 millions de dollars.

Ainsi la vente, organisée par

Christie’s New York le 21 mai dernier,

comprenait un mélange de

peintures, de dessins et de sculptures

de maîtres anciens, certains

lots dépassant leurs estimations et

d’autres ne trouvant pas preneur.

Parmi les bons résultats, une paire

de tableaux de Frans Hals, l’un

représentant un garçon jouant du

violon et l’autre une fille chantant,

était vendue en un seul lot

pour 6,5 millions de dollars (hors

frais), tandis qu’un Portrait de la

Vierge par Sassoferrato dépassait

son estimation, se vendant pour

320 mille dollars (hors frais).

Succès pour une

collection belge

chez Artcurial

A l’occasion des ventes d’art

moderne et contemporain des 5 et

6 juin chez Artcurial, qui rassemblaient

plusieurs collections particulières,

la collection belge de la

Villa Vandevelde faisait sensation à

Paris en totalisant la belle somme

de 2,2 millions d’euros (frais

inclus). Cette collection réunissait

une sélection d’œuvres majeures

du XXe siècle. Les œuvres

contemporaines généraient 710.710

euros (frais inclus), tandis que les

œuvres modernes atteignaient

1,5 million (frais inclus). Parmi

les œuvres modernes, notons

le succès de l’huile sur panneau

Fleurs et statuette (1938) de James

Ensor, adjugée 328.000 euros (frais

inclus).

Jan Davidsz.

de Heem tient

la rampe chez

Christie’s

Le 20 juin, à Drouot, l’estimation

était plus que doublée pour

une riche nature morte de Jan

Davidsz. de Heem (1606-1683/84),

décrochée à 116.460 euros sous

le marteau de Audap & Associés

OVV. « Vanité des vanités, tout est

vanité » (L’Ecclésiaste, 1, 2), nous

enseigne cette œuvre hautement

symbolique, associant abondance

de la nature et beauté de la vaisselle,

dans le désordre savamment

étudié d’une fin de repas. Sublimation

du quotidien, elle invite à

méditer sur la futilité des richesses

et la fragilité de l’existence,

grâce à la virtuosité illusionniste

du pinceau de son auteur, né

à Utrecht et mort à Anvers, qui

eut une influence cruciale sur le

développement de la peinture de

natures mortes néerlandaise au

cours du XVIIe siècle. Ses grandes

et somptueuses compositions, les

Pronkstilleven des années 1640,

ont ainsi profondément marqué

les esprits, dont presque tous les

peintres de natures mortes, en

particulier à Anvers, Utrecht et

Leyde. C’est une de ces grandes

œuvres, datée de 1649, qui était

proposée par Christie’s, à Londres,

le 1 er juillet. On en obtenait 3,7 millions

de livres sterling (4,3 millions

d’euros), dans la fourchette des

estimations.

La Collection

de Giey chez

Sotheby’s

La fameuse collection du château

de La Pinte, près de Gand, propriété

du baron et de la baronne

Bertrand de Giey, notamment des

trésors d’orfèvrerie en argent, était

mise aux enchères chez Sotheby’s,

à Londres, le 2 juillet. Elle

comprenait des pièces exceptionnelles,

dont un Coq néerlandais

en argent, réalisé à Dordrecht

en 1619 par l’orfèvre Hessel van

Buren, une grande coupe hibou

gantoise de 1557 par l’orfèvre

Jan de Naghel III, des objets de

curiosités, tels que des coquillages

montés, mais aussi de

la peinture, entre autres un

autoportrait présumé de l’artiste

flamande Clara Peeters (ca. 1589-

ca. 1657), le seul connu de l’artiste,

malheureusement demeuré

invendu (est. 1.200.000-1.800.000

livres sterling).

Une tapisserie

bruxelloise bien

vendue par Piasa

Redécouverte récemment, une

merveilleuse tapisserie ayant pour

sujet la Conquête de l’Inde par le

Portugal et faisant partie d’une

tenture commandée à Bruxelles

par l’empereur Charles Quint était

proposée, le 3 juillet, par Piasa.

Conservée dans une collection

particulière française depuis

plusieurs générations, sa provenance

initiale avait été oubliée.

Commandée en 1522 par Charles

Quint, lors d’un séjour à Bruxelles,

son sujet n’avait jusque-là été tissé

qu’à Tournai. Estimée entre 80

et 120.000 euros, cette Caravane

des dromadaires était finalement

adjugée pas moins de 650.000

euros !

86


190.500 £ (221.400 €)

Jan de Naghel III, Gand, Coupe représentant

un hibou, 1557, argent doré,

H. 19 cm. Sotheby’s, Londres, 02-07.

© Sotheby’s Art Digital Studio

650.000 €

Grande tapisserie représentant La Caravane des

dromadaires, Bruxelles, ca. 1520-1522, laine, 546 x 361 cm.

Piasa, Paris, 03-07. © Piasa

EST. 9.000.000-12.000.000 £ ( € )

René Magritte, La Statue volante, 1958, huile sur

toile, 96,7 x 129,7 cm. Sotheby’s, Londres, 17 & 18-09.

© Sotheby’s Art Digital Studio

ON VENDRA

La Collection

Pauline Karpidas

chez Sotheby’s

La collection d’art et de design

de la collectionneuse et mécène

anglo-grecque Pauline Karpidas

sera mise en vente les 17 et

18 septembre par Sotheby’s, à

Londres. Estimée 60 millions de

livres (plus de 69 millions d’euros),

un record pour une collection

privée en Europe, elle rassemble

pas moins de 250 œuvres, parmi

lesquelles des toiles de Magritte,

Chirico, Picasso, Warhol, ainsi

que plus de soixante créations de

Claude et François-Xavier Lalanne,

dont beaucoup spécialement

conçues pour la collectionneuse.

Issue d’un milieu modeste de

Manchester, elle vit son horizon

s’élargir grâce notamment à son

mariage avec Constantinos Karpidas

qui, dit-elle, lui fit découvrir

« les belles choses ». Mais c’est

sa rencontre avec le marchand

d’art grec Alexander Iolas, en 1974,

qui déclencha véritablement sa

passion pour le surréalisme. En

visitant sa résidence d’Athènes,

elle connut un choc artistique

et parvint à convaincre l’ancien

marchand de reprendre ses

activités pour l’aider à constituer

une collection. Pauline Karpidas

s’est alors plongée dans l’étude

de ce mouvement, de musées en

lectures et en expositions. Au fil

des années, elle a constitué ce que

Sotheby’s décrit comme la « plus

grande collection surréaliste de

l’histoire récente ». Collectionnant

parallèlement les œuvres d’art, le

design et le mobilier, elle a créé un

univers unique dans sa résidence

londonienne. Selon Olivier Barker,

président de Sotheby’s Europe: « Il

n’existe tout simplement aucune

autre collection comparable à celle

de Pauline Karpidas. De l’extraordinaire

calibre des œuvres aux

innombrables histoires d’amitiés

et de collaborations profondes,

cette collection ouvre une fenêtre

sur un univers unique d’audace,

de conviction et de curiosité

insatiable ».

La Collection

Antoine de Galbert

pour Piasa

Le 24 septembre, Piasa proposera

à la vente un ensemble

exceptionnel issu de la collection

d’Antoine de Galbert, et plus

précisément la section dédiée à

l’Art brut, probablement celle à

laquelle il est le plus attaché. La

vente regroupera 210 lots pour

une estimation globale comprise

entre 2 et 2,7 millions d’euros. La

collection rassemble des œuvres

majeures d’artistes historiques tels

que Aloïse, Henry Darger, Scottie

Wilson, Louis Soutter, Adolf Wölfli

ou Willem van Genk, mais aussi

des figures plus singulières ou

confidentielles comme Johann

Korec, Luboš Plný ou Friedrich

Schröder Sonnenstern. Antoine

de Galbert considère sa collection

comme une forme de catharsis,

une manière de s’« entourer

d’objets qui le rassurent », selon

ses propres mots. Pour lui, les

œuvres libèrent, exorcisent,

réparent, soignent et protègent. La

vente réunit des œuvres produites

du milieu du XIXe siècle à nos

jours, issues de nombreux pays,

créées dans des contextes asilaires,

en marge, ou dans la solitude des

villes et des campagnes, mais aussi

des productions dites médiumniques,

ainsi que des objets

populaires échappant aux normes

traditionnelles.

La Collection

Daniel Abadie chez

Christie’s

Le 30 septembre, Christie’s

ouvrira la saison parisienne de

l’art 20/21 avec une vente hommage

consacrée à l’un des plus

grands commissaires d’expositions

de sa génération. Disparu en

décembre 2023 à l’âge de 78 ans,

Daniel Abadie fut une figure

incontournable de la vie culturelle

à Paris pendant plus de quatre

décennies. La singularité de son

regard, son intuition pionnière et

son indépendance d’esprit ont

marqué durablement la création

contemporaine. Historien de l’art

célèbre pour avoir conçu et réalisé

quelques-unes des plus grandes

expositions de l’histoire du Centre

Pompidou, dont la mythique

Paris-New York de 1977, il fut, tout

au long de sa vie, un compagnon

fidèle et exigeant pour de

nombreux artistes parmi les plus

importants de son siècle. Avec la

même éthique, il fut aussi collectionneur.

Reflet de ses choix et de

ses affinités, cette vente proposera

une sélection d’œuvres issues de

sa collection personnelle. Elles sont

signées Wassily Kandinsky, Sophie

Taeuber-Arp, Alberto Magnelli, Zao

Wou-Ki, Jean Dubuffet, Fabienne

Verdier ou encore Claude et

François-Xavier Lalanne. Parmi

les œuvres-phares, Standhaft,

aquarelle colorée et dynamique de

1931 de Wassily Kandinsky, incarne

la fascination durable d’Abadie

pour les avant-gardes historiques

(est. 300.000–500.000 euros). De

la même année, Plans et triangles

réciproques, huile sur panneau

de Sophie Taeuber-Arp, acquise

directement auprès de son mari

Jean Arp, fut exposée lors de la

rétrospective de 1946 au Musée

national d’Art Moderne (est.

200.000–300.000 euros). Quant

à Texturologie XXVII, elle illustre

son intérêt pour les recherches

de matière et le langage visuel

de Jean Dubuffet (est. 150.000–

200.000 euros). Enfin, les œuvres

de Claude et François-Xavier

Lalanne occupent une place particulière

dans la collection puisque

Daniel Abadie, saluant la poésie et

l’inventivité de ce duo d’artistes,

leur consacra une monographie

dès 2008.

87


On a vendu

Belgique

60.000 € (hors frais)

La surprise du mois

Le Portrait du pape Léon X, peint

par Raphaël entre 1518 et 1520,

s’inscrit dans le contexte de la Haute

Renaissance italienne, période de

floraison artistique et de rivalités politiques

aiguës. Probablement commandé par le

souverain pontife lui-même pour orner ses

appartements privés, à Florence au Palazzo

Pitti, le tableau original, désormais conservé

au musée des Offices, représente le pape

Léon X (né Giovanni de’ Medici), entouré de

deux membres influents de sa famille, les

cardinaux Giulio de’ Medici (futur Clément

VII) et Luigi de Rossi. Léon X, grand mécène

et protecteur des arts, est au centre de la

composition, soulignant l’autorité morale

et politique de la papauté à un moment

où l’Église traverse de profondes crises,

notamment la Réforme initiée par Luther

en 1517, qui dénonce les abus de la curie et

la construction fastueuse de la basilique

Saint-Pierre. Ce tableau fut peint alors que

Raphaël (1483-1520), très sollicité, assumait

aussi la responsabilité de grands chantiers.

Contrairement à beaucoup d’autres de ses

œuvres, il fut réalisé quasi exclusivement

par l’artiste lui-même, témoignant de son

implication personnelle et de la confiance du

pape. À rebours de l’idéalisation fréquente

des portraits renaissants, Raphaël a choisi un

réalisme saisissant : Léon X, physiquement

massif, au regard perspicace, est dépeint

sans flatterie, avec les marques de la fatigue

et de l’âge. Ce traitement nuancé traduit à

la fois la fragilité de l’homme et la majesté

de la fonction, la chair et l’esprit coexistant

dans la représentation du pontife, tandis

que la palette est dominée par les rouges

profonds du velours et des damassés, motifs

caractéristiques de la richesse matérielle et

du pouvoir temporel des Médicis. L’œuvre

ouvrait ainsi la voie au portrait moderne, où

la psychologie du pouvoir, l’individualité et la

maîtrise picturale s’unissent pour exprimer

un monde de tensions, de grandeur et de

réflexions sur l’homme face à l’Histoire.

Evidemment, le succès immédiat de cette

peinture révolutionnaire, l’une des dernières

du maître, suscita un engouement et quantité

de copies, dont la plus fameuse réalisée par

Andrea del Sarto au début du XVIe siècle,

à l’attention du duc Frédéric II de Mantoue.

Cette copie, d’une qualité telle que même

Giulio Romano, proche collaborateur de

Raphaël, la prit pour l’original, est aujourd’hui

conservée au musée de Capodimonte, à

Naples. Une autre copie, réalisée au début

du XVIe siècle, était conservée au musée des

Beaux-Arts de Caen, mais fut détruite lors

de la Seconde Guerre mondiale. Une partie

de celle-ci, attribuée à un auteur anonyme

ou à l’école italienne du XVIe siècle, a-telle

pu être sauvée de la destruction ? Et

a-t-elle resurgi lors de la vente cataloguée

du mois de juin, organisée en la salle

bruxelloise Horta ? Rien n’est moins sûr…

malgré l’étonnant engouement suscité par

ce Portrait du pape Léon X en buste, qu’on

dit très ancien puisqu’il pourrait remonter

au XVIe siècle. Quoi qu’il en soit, estimée

entre 2.000 et 3.000 euros, l’œuvre parvenait

à enthousiasmer les amateurs au point de

leur faire pousser les enchères jusqu’à 60.000

euros (hors frais). L’avenir nous dira peut-être

si son acheteur avait vu juste…

École italienne (d’après Raphaël), Portrait du

pape Léon X en buste, XVIe-XVIIe siècle, huile sur

panneau (dans un encadrement baroque italien en

bois sculpté doré), 53 x 42,5 cm. Est. 2.000-3.000 €.

Horta, Bruxelles, 16 & 17-06-2025. © Horta

88


On a vendu

Belgique

12-05 Médaille d’or chez Haynault

23.000 €

Muzaffar al-Din Shah (1896-1907),

Perse, médaille en or (testé 900/1000),

1901, buste de 3/4 à droite, dans une

couronne de chêne, inscriptions

au-dessus et date en-dessous,

rev. lion tenant un sabre à gauche

avec un soleil radié derrière, le tout

dans une couronne de laurier et de

chêne, tranche lisse, flan mat, frappe

médaille, 15,46 gr. Est. 1.200-1.800 €.

© Haynault

2.300 €

Croix, en bronze doré et émail,

Turquie, Ordre de la Charité (Sefkat

Nisani), 1878, avec un ruban de l’Ordre

d’Osmanie, 6 x 5,5 cm. On y joint un

écrin de Grand-croix en velours rouge

présentant les armoiries ottomanes

sur le couvercle. Est. 400-600 €.

© Haynault

5.200 €

Boucheron, Poney ébouriffé, Paris,

broche stylisée, or jaune 18 carats,

texturé figurant un poney en mouvement,

à l’œil ponctué d’une turquoise

et de trois diamants taille 8/8, au

museau orné d’émail noir, aux sabots

soulignés en or blanc, poids : 17,9 gr.

Est. 1.800-2.500 €. © Haynault

6.200 €

Cartier, broche tête de femme

africaine, ca. 1950, bois sculpté et or

jaune 18 carats figurant un profil de

femme parée d’une coiffe, d’un collier

et d’une boucle d’oreille en or jaune

agrémentée d’un petit cabochon de

turquoise, poids : 21,1 gr. Est. 1.500-

2.000 €. © Haynault

13 au 14-05 Brusselmans crée la surprise chez Vanderkindere

62.000 €

Pendentif, or blanc 18 carats, serti

d’un diamant taille ancienne de

ca. 12 carats, poids total : ca. 5,3 gr.

Est. 25.000-35.000 €. © Vanderkindere

44.000 €

Jean Brusselmans, Paysage

enneigé ou Luizenmolen ’s winters,

1925, huile sur toile, 72 x 80 cm. Est.

6.000-8.000 €. © Vanderkindere

22.000 €

Jean-Pierre Ghysels, Composition,

cuivre, numéroté 1/3, socle en marbre

noir, 54 x 90 x 42 cm. Est. 6.000-

8.000€. © Vanderkindere

12.000 €

Chocolatière Louis XVI, argent à

décor de ‘‘Mascarons de femme’’,

de ‘‘Médaillons’’, de ‘‘Guirlandes’’ et

surmontée d’un ‘‘Putti sur un poisson’’,

anse en bois noirci et sculpté,

poinçons d’Audenarde de (17)88 et

d’orfèvre non identifié, H. 33 cm. Est.

1.500-2.500 €. © Vanderkindere

17-05 Un joyau néoimpressionniste chez De Vuyst

660.000 €

Théo Van Rysselberghe,

Oliviers à Cagnes, 1906, huile

sur toile, 74 x 93 cm. Est.

400.000-600.000 €. © De

Vuyst

520.000 €

Andy Warhol, Jackie,

1964, acrylique et

sérigraphie sur toile,

50,8 x 40,6 cm. Est.

550.000-800.000 €.

© De Vuyst

280.000 €

Léon De Smet, Nu couché, 1910, huile

sur toile, 110 x 186 cm. Est. 150.000-

200.000 €. © De Vuyst

250.000 €

Jean-Michel Folon, Le

livre de la vie, 2003,

sculpture en bronze

de taille humaine. Est.

280.000-400.000 €.

© De Vuyst

150.000 €

Pierre Alechinsky, Sachet

d’acidulés, 1970-1971. Est.

145.000-185.000 €. © De

Vuyst

89


On a vendu

Belgique

17-05 Rolex brille au Mont de Piété

14.500 €

Rolex, bracelet-montre de dame

en platine, mécanique serti de 96

diamants taille baguette et taille taper

(ca. 11 carats), 4 diamants taille triangle

(ca. 0,20 carat), 60 brillants (ca. 9,50

carats) et 1 brillant central (ca. 1,12

carat), poids brut : 78,3 gr. Est. 10.000-

12.000 €. © Mont-de-Piété

4.300 €

José Vermeersch, Chien, sculpture en

bronze, 28 x 18 cm. Est. 1.400-1.600 €.

© Mont-de-Piété

4.300 €

Antoine-Louis Barye, Panthère saisissant

un cerf, sculpture en bronze, 36

x 54 cm. Est. 900-1.100 €. © Montde-Piété

4.100 €

Pierre Alechinsky, Abstrait, dessin à

l’encre sur papier, 43 x 26 cm. Est.

2.000-2.200 €. © Mont-de-Piété

18-05 Augustin Lesage surprend chez MJV Soudant

35.000 €

Augustin Lesage, La pensée de Dieu

est la source des hautes et saines

inspirations, 1938, acrylique sur toile

(marouflée d’origine sur panneau),

cadre d’époque au format d’un tableau

soutenu par deux pieds, 96 x 70

cm (sans cadre). Est. 10.000-15.000 €.

© MJV Soudant

24.000 €

Chine, fin d’époque Ming/début

d’époque Qing, bronze doré représentant

Avalokiteshvara assis en

méditation sur un socle lotiforme, la

main droite tenant la tige d’un brin

de saule symbole de la compassion,

la main gauche retenant le vase

ganlu, H. 49 cm. Est. 8.000-12.000 €.

© MJV Soudant

22.000 €

Andreij Nikolaevitch Shilder, Forêt enneigée

bercée de lumière, 1904, huile sur toile, 80 x

119 cm. Est. 6.000-8.000 €. © MJV Soudant

11.000 €

Hugues Merle, Abraham

bannissant Agar et Ismaël,

1872, toile d’origine, 53,5 x

91,5 cm. Est. 8.000-10.000 €.

© MJV Soudant

Du 19 au 20-05

Un maître anversois chez Horta

38.000 €

École anversoise, Saint-Michel

du Jugement Dernier terrassant

le démon lui disputant une âme

sur fond de paysage lacustre

animé, ca. 1525, , huile sur panneau

(parqueté), attribuée au Maître de

l’Adoration d’Anvers, inscription

sur le vêtement de Saint-Michel,

72 x 56 cm. Est. 15.000-20.000 €.

© Horta

36.000 €

Agustin Cardenas,

Mesure en action I, 1974,

sculpture en marbre

de Carrare, H. 29 cm.

Est. 10.000-15.000 €.

© Horta

20.000 €

Léon Spilliaert, Berges boisées autour de

l’étang du parc Marie-Henriette à Ostende,

1931, aquarelle sur papier, 37,5 x 55 cm. Est.

12.000-15.000 €. © Horta

20.000 €

Pierre-Auguste Renoir, Paysage, Cagnes,

huile sur toile, 15 x 20,5 cm. Est. 25.000-

30.000 €. © Horta

90


VENTE XLIV : 28 SEPTEMBRE À 13H

ANTIQUITÉS ET OBJETS D’ART

Exposition : du jeudi 25 au samedi 27 septembre de 10 à 18 heures

Emmanuel HANNAUX (1855-1934).

La muse endormie

Raoul François LARCHE (1860-1912).

Métamorphoses de Daphnée

Gilbert Auguste PRIVAT (1892-1969).

Catalogue en ligne dès le mercredi 17 septembre

Jean-Louis Nicolas JALEY (1802-1866).

400 lots allant de la haute

époque à l’art moderne

comprenant également

une belle sélection d’art

asiatique.

Exclusif

Alfred BOUCHER (1850-1934).

Diane.

Auguste RODIN (1840-1917).

Suzon.

Une très belle collection

de sculptures en marbre

du XIXème siècle.

Nos adresses en Belgique :

Maison-mère & Salle des ventes : 52 rue de Bertransart, 6280 Gerpinnes

Bureau d’expertises, région Bruxelles-Capitale : 177 rue au Bois, 1150 Woluwe-Saint-Pierre

Bureau d’expertises, Brabant Wallon : 12 rue Libert, 1410 Waterloo

Tel. +32 71 50 59 95 | +32 495 25 16 20 | info@mjvsoudant.be | www.mjvsoudant.be


On a vendu

Belgique

20-05 Jeu d’échecs gagnant chez Campo & Campo

26.000 €

Deux coffres en bois, avec pièces

d’échecs finement sculptées à la

main, XIXe siècle, chaque pion représente

un métier différent, inspiré par

la série des statues de la grille du

Petit Sablon à Bruxelles illustrant les

métiers bruxellois, 80 x 31 x 40 cm. Est.

400-600 €. © Campo & Campo

20 & 21-05 Un portrait d’Anna De Weert chez Carlo Bonte

85.000 €

Pierre Alechinsky,

Le feu de la fin,

1968, acrylique sur

papier marouflé

sur toile, 114 x 152

cm. Est. 60.000-

80.000 €. © Carlo

Bonte

9.500 €

Assiette chinoise

Doucai avec les ‘‘huit

emblèmes taoïstes’’,

marquée et période

Daoguang, diam.

20,5 cm. Est. 3.000-

5.000 €. © Carlo

Bonte

Lors de la vente du mois de mai chez Carlo Bonte, le beau portrait d’Anna De Weert par Emile Claus atteignait

la somme de 48.000 euros. Une autre œuvre de l’artiste trouvait également aisément un nouveau

propriétaire. Quant à elle, une impressionnante peinture de Pierre Alechinsky, Le feu de la fin, était vendue

85.000 euros. La Ferrari Ouragan Junior Car, vendue à un collectionneur 15.000 euros, en était l’une des

pièces vedettes. Les sculptures en gesso, d’après des modèles antiques, comme la Junon Ludovisi (13.000

euros), toutes issues de la collection de René et Barbara Stoeltie, atteignaient également des prix considérables.

La vente comprenait une belle sélection de sculptures fin-de-siècle. Parmi celles-ci, Le débardeur du

port d’Anvers de Constantin Meunier, adjugé 13.000 euros. De son côté, une œuvre en marbre de Carrare de

Pablo Atchugarry était emportée 22.000 euros, tandis que la table basse Goutte d’eau conçue par Ado Chale

atteignait la somme remarquable de 40.000 euros. Une affiche originale de René Magritte, conçue pour le

Gaity Bar, partait à 12.000 euros. De son côté, l’art asiatique remporte toujours un franc succès. Au sein de l’art

japonais, un okimono de la période Meiji, représentant un samouraï, était adjugé 7.500 euros. De son côté, un

vase bleu et blanc en forme de poire de la dynastie Qing était vendu au prix de 11.000 euros, tandis qu’une

assiette chinoise Doucai, ornée de huit emblèmes taoïstes, changeait de mains à 9.500 euros.

48.000 €

Emile Claus, Portrait d’Anna De Weert

cueillant des fleurs dans le jardin de

la villa Clair Soleil, ca. 1885, huile sur

panneau, 33 x 22 cm. Est. 20.000-

25.000 €. © Carlo Bonte

Du 26-05 au 01-06

Un portrait orientaliste chez Rops

31.000 €

Soie asiatique décor de

dragons, 270 x 120 cm.

Est. 160-240 €. © Rops

12.000 €

Jacques Blanquer, Portrait

orientaliste, 1879, huile sur

toile, 55 x 45 cm. Est. 100-

160 €. © Rops

6.500 €

Service à thé, Japon, 40 pièces.

Est. 80-120 €. © Rops

5.500 €

Cabinet en marqueterie

à décor d’animaux,

Anvers, XVIIIe siècle, 154

x 121 x 44 cm. Est. 1.000-

1.500 €. © Rops

4.000 €

Marcel Delmotte, Vase

de fleurs, huile sur panneau,

140 x 100 cm. Est.

1.000-1.500 €. © Rops

92


VENTE PUBLIQUE

9 et 10 sept à 18h30

Château

CALMEYN

“Poupées sur fond de paysage” crayon, gouache et aquarelle

sur papier par Léon Spilliaert. Cette œuvre sera reprise dans le

catalogue raisonné de l’artiste en préparation.

Estimation: 18.000-24.000 euros

EXPOSITION

5, 6 et 7 sept de 10h à 18h

VENTE D’ART ASIATIQUE

1 er octobre à 18h30

ANTIQUES &

FINE ART FAIR

Drogenbos

9-12 octobre 2025

Statue d’Amitayus en bronze

doré représenté assis sur

une double fleur de lotus.

Tibet, XVIIIe siècle

Estimation : 1.500-2.000 euros

Vase rouleau en porcelaine à

décor en émaux bleu et blanc

de personnages. Chine,

Epoque Chongzhen (1628-1644)

Estimation : 20.000-30.000 euros

De 11h à 19 h.

Entrée gratuite

EXPOSITION

du 26 — 29 septembre

Infos sur afa.brussels

HOTEL DE VENTES VANDERKINDERE S.A.

Chaussée d'Alsemberg 685-687, 1180 Brussel,

Tel. 02 344 54 46 | info@vanderkindere.com | parking privé

www.vanderkindere.com


On a vendu

Belgique

27-05 Une collection princière chez Native Auctions

170.000 €

Cavalier Yoruba,

Nago, Bénin, fin

XVIIIe/début XIXe

siècle, bois, H. 47,5

cm. Est. 200.000-

300.000 €. © Native

Auctions

160.000 €

Bwa Butterfly Mask, Burkina Faso, bois et

pigment, L. 246 cm. Est. 200.000-300.000 €.

© Native Auctions

97.000 €

Mangbetu Honey

Box, R.D. Congo, bois

et écorce, H. 27 cm.

Est. 60.000-80.000 €.

© Native Auctions

40.000 €

Hawaiian Spear - Ihe

Laumeki, Hawai, ca.

1800, bois, H. 177 cm.

Est. 20.000-30.000 €.

© Native Auctions

35.000 €

A Ceremonial Paddle,

Iles Australes,

Polynésie française,

Ile Raivavae, bois, H.

138 cm. Est. 10.000-

15.000 €. © Native

Auctions

02-06 Succès pour les montres chez AZ Auction

1.450 €

Alfieri & St. John, bague,

or rose 18 carats composée

de deux cercles pavés

de saphirs roses ronds en

dégradé de couleur et de

diamants ronds brillants,

poids brut : 7,1 gr. Est.

400-600 €. © AZ Auction

1.000 €

Favre-Leuba, ravissante

montre pour dame, or jaune

18 carats, bracelet en maille

d’or jaune 18 carats, ca. 1960,

mouvement mécanique à

remontage manuel, poids

brut : 22 gr. Est. 200-300 €.

© AZ Auction

850 €

Baume & Mercier, élégante

montre octogonale, or

jaune 18 carats, bracelet

en cuir de lézard et

boucle ardillon en plaqué

or, ca. 1970, mouvement

mécanique à remontage

manuel, poids brut : 30,1

gr. Est. 300-500 €. © AZ

Auction

780 €

Geota, ravissante montre bijoux

pour dame en or rose 18 carats,

bracelet en or rose 18 carats de

forme géométrique articulé, ca.

1950, mouvement mécanique à

remontage manuel, lunette et

attaches de bracelet serties de

petits diamants ronds taille 8 x 8,

poids brut : 19,3 gr. Est. 150-200 €.

© AZ Auction

620 €

Jean Pierre de Saedeleer,

pendentif en argent et or

jaune 18 carats composé

d’une chute de deux opales

aux reflets bleus retenant

une perle baroque de

culture multicolore de Tahiti,

poids brut : 5,5 gr. Est. 250-

350 €. © AZ Auction

04-06 Belles pièces chez Legia Auction

15.000 €

Attribué à Jean-Simon Deverberie,

L’Afrique, pendule Directoire, bronze

patiné noir, brun et or, symbolisant

l’Afrique, 46 x 37 cm. Est. 15.000-

20.000 €. © Legia Auction

12.000 €

Pierre-Philippe Thomire (dans le goût

de), paire de surtouts de table, bronze

doré et ciselé à décor d’une corbeille

ajourée, France, époque Empire, H.

44 cm. Est. 3.000-5.000 €. © Legia

Auction

8.200 €

Saupoudoir avec striche et poinçons,

argent, Maaseik, ca. 1690-1700, orfèvre

GL, répertorié mais non indentifié,

H. 16 cm. Est. 1.500-2.000 €. © Legia

Auction

6.000 €

Assiette volante multi-lobée, Hasselt,

ca. 1730, argent, armoiries d’alliance

au recto, avec poinçon et striche, M.O.

Jean François Frederici, diamètre :

27 cm. Est. 1.000-1.500 €. © Legia

Auction

94


10 & 11-06 Atchugarry chez Flanders Auctions

105.000 €

Pablo Atchugarry, Senza Titulo, sculpture

en marbre blanc de Carrare, H.

totale 208 cm. Est. 50.000-80.000 €.

© Flanders Auctions

16.000 €

Torse masculin, probablement un

satyre au vu de sa musculature et de

l’amorce d’une queue dans le dos,

Rome, marbre sculpté, H. totale 62,5

cm. Est. 4.000-6.000 €. © Flanders

Auctions

9.500 €

Grossé, Bruges, ensemble exceptionnel

de vêtements liturgiques, chasuble,

dalmatiques et voile huméral,

broderie de très grande qualité sur

soie, H. 112 cm. Est. 5.000-7.000 €.

© Flanders Auctions

1.000 €

Boîte aux lettres ancienne avec

représentation d’un cor postal, bronze

patiné, 37 x 18 x 42 cm. Est. 80-120 €.

© Flanders Auctions

12-06 Un sabre royal

chez Soudant

Du 12 au 14-06

La mère d’Ensor chez

Arenberg Auctions

13.000 €

Att. Sheikh Ahmad bin Ibrahim Badr (1920-

2009), poignard oriental, or 22 carats, gravé aux

armes du Royaume d’Arabie Saoudite et de

rinceaux feuillagés, pommeau et fourreau serti

de 20 diamants, marque du poinçon de l’orfèvre

écrit en arabe, lame en métal, poids brut :

446 gr. Est. 8.000-10.000 €. © MJV Soudant

125.000 €

James Ensor, Débris (La

mère de l’artiste), 1900,

huile et crayon sur toile,

46,1 x 27,0 cm. Est. 80.000-

100.000 €. © Arenberg

Auctions

64.000 €

Abraham Ortelius, Theatrum Orbis

Terrarum, Anvers, Gillis Coppens

van Diest, 1571, colorié à la main.

Est. 60.000-70.000 €. © Arenberg

Auctions

57.000 €

Psautier et bréviaire pour les Brigittines

de Mariënwater (Coudewater),

1478, manuscrit dans sa reliure d’origine.

Est. 40.000-50.000 €. © Arenberg

Auctions

31.000 €

James Ensor, Les péchés capitaux,

1904, ensemble complet de huit

eaux-fortes. Est. 15.000-20.000 €.

© Arenberg Auctions

13 & 14-06 Beau décadrachme chez Elsen

130.000 €

Splendide décadrachme de Dionysios

Ier (406-367), Sicile, Syracuse, ca.

405-400 av. J.-C, argent, signé par le

maître graveur Kimon, poids : 42,94

gr. Est. 75.000 €. © Jean Elsen et ses

fils

55.000 €

France, Louis XIII, double louis d’or à

la croisette, 1640, Paris, poids : 13,45 gr.

Est. 30.000 €. © Jean Elsen et ses fils

52.500 €

Comté de Hainaut, Guillaume III de

Bavière, dit l’Insensé, franc à pied,

à partir de 1365, Valenciennes, le

deuxième exemplaire connu, poids :

3,75 gr. Est. 50.000 €. © Jean Elsen et

ses fils

44.000 €

Italie, Royaume de Naples, Charles

Quint, quadruple écu d’or, sans date

(1548), très beau portrait de l’empereur,

poids : 13,5 gr. Est. 30.000 €.

© Jean Elsen et ses fils

95


On a vendu

Belgique

15-06 Record historique pour la vente de BD d’AZ Auction

À l’occasion de son vingtième

anniversaire, Banque Dessinée,

département spécialisé

d’AZ Auction, enregistrait un

nouveau record lors de sa

vente consacrée à la bande

dessinée. Le chiffre d’affaires

atteignait près de 1.500.000

euros, avec 92,5% des lots vendus,

confirmant l’engouement

croissant pour ce segment de

marché. 80.000 €

Franquin, Gaston, planche-gag n°654 à

l’encre de Chine et rehauts à la gouache

blanche, prépubliée dans le journal

Spirou n°1713 du 11 février 1971, publiée

dans l’album Le Cas Lagaffe aux Editions

Dupuis en 1971, 33,9 x 42,6 cm. Est.

50.000-60.000 €. © AZ Auction

25.000 €

Rosinski, Thorgal, planche n°40

à l’encre de Chine et rehauts à la

gouache blanche de l’épisode Audelà

des ombres publié aux Editions

du Lombard en 1983, 36 x 47,3 cm. Est.

10.000-12.000 €. © AZ Auction

17.000 €

Hergé, Tintin au pays des Soviets,

édition originale noir & blanc, Petit

Vingtième de 1930 (6e mille). Est.

8.000-10.000 €. © AZ Auction

16-06 Une pièce de Christofle chez Haynault

13.000 €

Att. à Jean André Reich, pendule au

dromadaire, ca. 1810, bronze à patine

brun et doré, cadran émaillé blanc à

chiffres arabes, signé Blanc Fils, Palais

Royal. Est. 10.000-15.000 €. © Haynault

9.000 €

Christofle Paris, centre de table

monumental aux trois grâces, métal

argenté, poinçons M.O, cartouches

neutres. Ce modèle a notamment été

utilisé par la Compagnie des Wagons-

Lits. Est. 4.000-6.000 €. © Haynault

4.200 €

Clément Rousseau, lampe de table,

ca. 1925, de forme boule à base circulaire,

entièrement gainée de galuchat

teinté, filets d’ivoire, cube d’ébène,

virole en laiton doré. Est. 1.500-2.000

€. © Haynault

2.900 €

Encensoir, cuivre argenté et corail,

à riche décor de rinceaux fleuris et

perles, Algérie, XIXe siècle. Est. 600-

800 €. © Haynault

16 & 17-06 L'art moderne en forme chez Horta

72.000 €

Louis Van Lint, Composition, 1954,

huile sur toile, 195 x 125 cm. Est.

40.000-60.000 €. © Horta

17.000 €

Raoul Ubac, Stèle à la tête

dressée, 1974, sculpture en

granit de Soignies, 198 x 25 x

20 cm. Est. 10.000-15.000 €.

© Horta

17.000 €

Antoine Poncet, Composition,

marbre de Carrare, H.

73 cm. Est. 15.000-20.000 €.

© Horta

14.000 €

Wifredo Lam, Composition, 1960, pastel

sur papier, 32 x 47,5 cm. Est. 5.000-7.000 €.

© Horta

96


17-06 Le Portrait de Pierre Olin chez Loeckx

90.000 €

Imposant brûle-encens avec décor

‘‘gold splash’’, Chine, XVIIe-XVIIIe

siècles, portant la marque de sceau

Xuande, bronze. Est. 8.000-12.000 €.

© Loeckx

41.000 €

Théo van Rysselberghe, Portrait de

Pierre Olin, huile sur toile. Est. 5.000-

10.000 €. © Loeckx

26.000 €

Bouddha assis, Thaïlande, bronze. Est.

1.500-2.000 €. © Loeckx

17-06 Une figure Pindi surprend Native Auctions

66.000 €

Englebert van Anderlecht,

Novembre n°92,

1960, huile sur toile, 157

x 121 cm. Est. 50.000-

70.000 €. © Native

Auctions

50.000 €

Antoine Mortier, Les

porteurs de croix,

1952, encre de Chine

sur papier, montée

sur toile, 230 x 150

cm. Est. 50.000-

70.000 €. © Native

Auctions

46.000 €

Alex Katz, Isca, 2001,

crayon rouge sur papier,

184 x 152 cm. Est. 30.000-

40.000 €. © Native

Auctions

40.000 €

Akatara Pole Club,

Île de Rarotonga, Îles

Cook, bois, H. 231 cm.

Est. 20.000-30.000 €.

© Native Auctions

25.000 €

Figure Pindi, R.D. du Congo,

bois, H. 58 cm. Est. 2.000-

3.000 €. © Native Auctions

17-06 Record pour Isabelle de Borchgrave chez Bonhams Cornette

39.000 € (PRIX RECORD)

Isabelle de Borchgrave, Garden

tree, technique mixte acrylique et

gouache sur papier kraft, L. 350 cm.

Est. 20.000-30.000 €. © Bonhams

Cornette

30.000 €

Isabelle de Borchgrave, Grande table

basse ovale, bronze, édition 2/8. Est.

18.000-32.000 €. © Bonhams Cornette

28.000 €

Isabelle de Borchgrave, Circus, 2023,

acrylique et gouache sur papier plissé.

Est. 15.000-28.000 €. © Bonhams

Cornette

25.000 €

Isabelle de Borchgrave, Platane, 2021,

paravent en papier. Est. 15.000-

20.000 €. © Bonhams Cornette

97


On a vendu

Belgique

17 & 18-06 Une table de Ruhlmann chez Vanderkindere

43.500 €

Bague en platine sertie d’un

diamant taille carré taille

ancienne de ca. 4,50-5 carats

et de deux diamants taille

baguette pour un total de ca.

0,30 carat, poids total : ca. 5,6

gr. Est. 18.000-20.000 €.

© Vanderkindere

32.500 €

Nicholas Konstantinovich Roerich,

Sommets de l’Himalaya, huile sur toile

marouflée sur carton, ca. 22 x 57 cm.

Est. 6.000-8.000 €. © Vanderkindere

16.500 €

Pol Mara, Bain de

couleurs, 1969, huile sur

toile, 162 x 195 cm. Est.

3.000-4.000 €.

© Vanderkindere

72.000 €

Emile-Jacques Ruhlmann,

table japonaise, bois

vernis et marqueterie

d’ivoire, ca. 1918-1920,

pour l’atelier Cabanel,

56,5 x 77,5 x 39 cm. Est.

27.000-30.000 €.

© Vanderkindere

3.600 €

Daum Nancy, rare vase Art

nouveau, verre dégagé à l’acide,

décoré de «Violettes», émaillé

à froid sur fond à coloration

intercalaire nuagé blanc et

violet rehaussé d’or, ca. 1895, H.

26,5 cm. Est. 700-1.000 €.

© Vanderkindere

Du 17 au 19-06

Bogart et Borremans

chez Bernaerts

18-06 Félicien Rops surprend

Bonhams Cornette

40.000 €

Bram Bogart, Jaune vertical, 1978,

peinture matiériste, 93 x 124 cm. Est.

20.000-30.000 €. © Bernaerts

13.000 €

Michaël Borremans, Het gloren van de

ochtend, 1991, aquarelle, lavis à l’encre

de Chine et gouache. Est. 15.000-

18.000 €. © Bernaerts

60.000 €

Wim Delvoye, Trophy, sculpture.

Est. 70.000-100.000 €. © Bonhams

Cornette

30.000 €

Félicien Rops, Le vol et la prostitution

dominent le monde, ca. 1880, aquarelle

et crayon sur papier. Est. 15.000-

20.000 €. © Bonhams Cornette

19 & 20-06 Un impressionnant vase tulipe chez Rob Michiels

44.000 €

Paire d’assiettes de ‘‘Famille Rose’’, décorées

d’une dame et de garçons jouant,

Chine, époque Yongzheng, porcelaine

coquille d’œuf rouge rubis. Est. 20.000-

40.000 €. © Rob Michiels Auction

28.000 €

Grand aquarium bleu et

blanc, décoré dans le style

européen d’un motif narratif,

Chine, époque Kangxi, sur

socle en bois plus récent.

Est. 12.000-18.000 €. © Rob

Michiels Auction

10.000 €

Impressionnant vase tulipe

bleu et blanc, composé de

sept pièces, Delft, XIXe siècle.

Est. 4.000-8.000 €. © Rob

Michiels Auction

3.400 €

Rares assiettes et tasses à décor hollandais

du ‘‘Miracle de Zaandam’’, Chine, époque

Qianlong. Est. 800-1.200 €. © Rob Michiels

Auction

98


Salle de ventes du Béguinage

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On a vendu

Belgique

20-06 Exceptionnelle collection de netsuké chez Carlo Bonte

En juin, Carlo Bonte Auctions mettait aux enchères la première partie

d’une collection exceptionnelle de netsuké. Deux types de collectionneurs

soutiennent ce marché : des experts hautement spécialisés à la

recherche d’objets signés, ayant été réellement portés et qui possèdent

donc une patine unique. Une autre catégorie d’acheteurs recherche

plutôt des objets intéressants en termes de figuration et de représentation.

L’un des objets phares était un spectaculaire exemplaire

japonais en ivoire du XIXe siècle, datant de la période Meiji, représentant

un dragon enroulé qui, après une enchère en ligne passionnante,

s’adjugeait 22.000 euros. Deux netsuké en bois représentant des tigres

très expressifs atteignaient 8 000 euros, tandis qu’un autre lot de

tigres en bois était facilement vendu 4.800 euros. On peut dire que les

animaux du zodiaque japonais ont généralement très bien marché. Les

netsukés humoristiques sont également typiques de la tradition japonaise.

Ainsi, un singe représenté comme batteur se vendait 3.000 euros.

Bien sûr, de nombreux netsukés reprennent des thèmes populaires et

sont très attachants en termes de figuration. Le lot 155 en est représentatif

avec son lièvre mythologique, compagnon de la déesse de la Lune.

Ce dernier trouvait un nouveau propriétaire pour 1.700 euros. La deuxième

partie de cette collection sera mise aux enchères le 17 octobre.

22.000 €

Grand netsuké japonais, avec la représentation

d’un dragon enroulé, XIXe siècle,

époque Meiji, H. 5 cm, poids : 45 gr. Est.

800-1.200 €. © Carlo Bonte

8.000 €

Deux netsukés représentant des tigres,

époque Meiji, H. 3,3 cm. Est. 400-600 €.

© Carlo Bonte

1.700 €

Netsuké du lièvre mythologique, première

moitié du XXe siècle, H. 8 cm. Est. 300-

500 €. © Carlo Bonte

21 et 22-06 Bataille d’enchères pour Van Nazareth à la Maison Jules

La vente aux enchères de juin, à la Maison Jules, enregistrait

des résultats remarquables. Roger Wittevrongel réalisait un prix

remarquable pour sa petite huile sur toile de 1977, Chemisier

ouvert jaune. Estimée entre 300 et 400 euros, elle était adjugée

6.000 euros. Herman Van Nazareth provoquait également des

enchères acharnées. Un grand bronze, En mouvement, estimé

entre 5.000 et 6.000 euros, était finalement adjugé 12.000 euros.

Une œuvre d’un autre artiste de renom, Maurice Wyckaert (est.

5.000-8.000 euros), était adjugée 6.200 euros, tandis que Maurice

Sijs obtenait la coquette somme de 4.800 euros pour ses

Bateaux à marée basse à Volendam (est. 1.800-2.400 euros).

6.000 €

Roger Marcel

Wittevrongel,

Chemisier jaune

ouvert, 1977,

acrylique et

huile sur toile.

Est. 300-400 €.

© Maison Jules

12.000 €

Herman Van Nazareth,

En mouvement,

grand bronze.

Est. 5.000-6.000 €.

© Maison Jules

23-06 Vantongerloo surprend chez Amberes

28.000 €

De l’entourage/l’atelier

de Rembrandt van

Rijn, Portrait d’un

vieille homme au

bonnet rouge, huile sur

panneau, 22 x 19 cm.

Est. 15.000-20.000 €.

© Amberes

13.000 €

Georges Vantongerloo, Etendue

(vert et noir). S=R² x pi. N°91, 1936,

papier, 7,9 x 12 cm. Est. 3.000-5.000

€. © Amberes

8.500 €

Albéric Collin, Hibou,

1926, bronze à patine

brune, cire perdue,

fondeur : C. Valsuani, 23

x 16,5 x 11 cm. Est. 2.000-

4.000 €. © Amberes

3.400 €

Henry Luyten, Vache à l’étang, toile,

34 x 49 cm. Est. 200-300 €. © Amberes

3.200 €

Grande théière ornée

d’initiales couronnées, frise

cannelée sur un piédestal

ovale surélevé, couvercle

surmonté d’une couronne et

d’un phénix, poinçons français

datant de 1840 à 1879,

orfèvre : Odiot, Paris, argent

repoussé, poids : 2600 gr.

Est. 750-1.000 €. © Amberes

100


24-06 Un saphir rose chez AZ Auction

25.000 €

Bague, or jaune et blanc 18 carats,

ornée d’un saphir rose naturel (NC)

transparent, de taille coussin mixte

d’environ 5 carats, d’un rose très vif

tirant sur le pourpre, avec une très

belle saturation et transparence,

une origine birmane (Myanmar) et

un caractère non chauffé, en serti

clos, la pierre centrale est illuminée

sur quatre côtés par des groupes de

quatre petits diamants, poids brut :

5,9 gr. Est. 25.000-35.000 €.

© AZ Auction

9.500 €

Bracelet Art déco, ca. 1925-1930,

alternant des maillons longs dont les

parties centrales sont ornées d’émeraudes

et des maillons rectangulaires

ajourés, pavage de diamants sur

toutes la longueur, principalement

taille old european, old mine et 8x8

ancien pour un total d’env. 14 carats,

poids brut : 60 gr. Est. 6.000-8.000 €.

© AZ Auction

7.500 €

Jean Després, bague en argent et or

18 carats, épaules à godrons, centre

composé de deux lignes de laque

japonaise noire, godrons en or jaune

partageant deux demi-cylindres

rouges, fin des années 1920/début des

années 1930, poids brut : 17,2 gr. Est.

3.500-4.500 €. © AZ Auction

6.200 €

Egyptomanie, pendentif Art déco, or

jaune 18 carats figurant un scarabée

en opale, très finement gravée,

présentant des flashs oranges et

verts avec des sous-tonalités de bleu,

l’entourage est en pierres calibrées :

diamants, émeraudes, saphirs naturels

et quelques saphirs de synthèse,

en reprenant le motif délicat du

papyrus, travail des années 1920-1930,

poids brut : 8 gr. Est. 1.500-2.000 €.

© AZ Auction

24-06 Des prix élevés pour l’art tribal chez Bonhams Cornette

96.000 €

Masque Iatmul Gable,

Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Est. 30.000-50.000 €.

© Bonhams Cornette

50.000 €

Club, Iles Cook. Est.

50.000-80.000 €. © Bonhams

Cornette

28.000 €

Grand pendentif maori,

Nouvelle-Zélande. Est.

15.000-20.000 €. © Bonhams

Cornette

26.000 €

Masque Pende, République

démocratique du

Congo. Est. 20.000-30.000

€. © Bonhams Cornette

22.000 €

Massue maorie, Nouvelle-

Zélande. Est. 15.000-

20.000 €. © Bonhams

Cornette

25-06 Premières enchères pour Zouave Auction

14.500 €

Herman Van Ockerhout, boîte

à thé à coins concaves, gravée

de quatre frises à fond amati,

couvercle col et base agrémenté

d’une frise de godrons, argent

finement gravé, poinçons de la

ville de Bruges, d’orfèvre et de

lettre date Z pour 1711-1712. Est.

3.000-4.000 €. © Zouave Auction

3.200 €

Travail de la région du Haut-

Rhin du XIVe siècle, Sainte

Catherine d’Alexandrie, sculptée

en demi ronde bosse, la

tête voilée et le regard fixe,

elle tient de sa main droite

son glaive et de la gauche la

roue, bois polychromé, H. 69

cm. Est. 3.000-5.000 €.

© Zouave Auction

3.000 €

D’époque gothique, élément

de tympan, orné d’une croix

fleurdelysée, de deux rosaces,

de feuillages, d’un marteau

et d’une pelote de fil stylisée,

pierre sculptée, 67 x 156 x 26 cm.

Est. 2.000-3.000 €. © Zouave

Auction

2.600 €

Travail probablement

italien, XIIe siècle, chapiteau

d’angle figurant

des oiseaux la tête retournée,

l’une des serres

maintenue dans la main

d’un personnage, pierre

sculptée, 29 x 25 x 30,5

cm. Est. 2.000-3.000 €.

© Zouave Auction

2.200 €

Ecole française, La jeune

fille de Selos, seconde

moitié du XVIIe siècle,

sanguine sur papier avec

traces de rehaut blanc,

filigrane à l’écu Médicis

couronné, 20,7 x 23 cm. Est.

1.800-2.200 €. © Zouave

Auction

101


On a vendu

Belgique

25-06 Evariste Carpentier s’envole chez AZ Auction

35.000 €

Evariste Carpentier, La promenade

de dimanche, ca. 1905, huile sur toile,

97 x 130 cm. Est. 10.000-20.000 €.

© AZ Auction

15.000 €

Edgard Tytgat, Le miracle de Saint

Dominique, 1942, huile sur toile,

60 x 73 cm. Est. 8.000-12.000 €.

© AZ Auction

9.500 €

Fernand Dresse, table basse, ca.

1970, composée d’un plateau

en résine et incrustation de

marcassite, les pieds composés

d’une caisse en métal chromé et

bois composite, 140 x 80 cm. Est.

4.000-6.000 €. © AZ Auction

6.500 €

Jean-Michel Folon, Sans titre,

bronze à patine rouge nuancée,

numéroté 32/50, cachet du

fondeur Romain Barelier, 12,5 x

10 x 9 cm. Est. 2.000-3.000 €. © AZ

Auction

28-06 Karel Appel chez Lhomme

170.000 €

Karel Appel, La Poule, 1951, huile

sur toile, 46 x 55 cm. Est. 120.000-

160.000 €. © Lhomme

12.000 €

Marcel Caron, Le tailleur

de pierre, 1924, huile

sur toile, 85 x 68 cm.

Est. 8.000-10.000 €.

© Lhomme

10.000 €

Eugène Dodeigne,

Figure, sculpture en

pierre bleue, sur socle

en bois peint, 81 x 49 x

13 cm. Est. 4.000-6.000 €.

© Lhomme

4.800 €

Marcel Delmotte,

Descente de croix, 1931,

huile sur toile de jute,

137 x 87 cm. Est. 1.000-

1.500 €. © Lhomme

1.900 €

Jean-Michel Folon, L’œil,

céramique, justifiée 17/30,

Tuilerie à Treigny, diamètre :

50 cm. Est. 600-800 €.

© Lhomme

21-07 L’art belge à l’honneur chez Soudant

48.000 €

Pierre Alechinsky,

L’épreuve, 1963, huile

sur toile, 45 x 34 cm. Est.

15.000-20.000 €. © MJV

Soudant

38.000 €

Léon Spilliaert, Les

arbres, ramures en hiver,

1919, crayon conté, fusain

sur papier, 67,3 x 47,6

cm. Est. 12.000-15.000 €.

© MJV Soudant

14.000 €

Georges Lemmen, Le jeune

homme hésitant entre le vice

et la vertu. Portrait d’Olivier

Georges Destrée, pastel, 35

x 25 cm. Est. 1.000-1.200 €.

© MJV Soudant

12.000 €

James Ensor, Mon

portrait squelettisé, 1889,

eau-forte, 12 x 8 cm. Est.

2.000-3.000 €. © MJV

Soudant

11.000 €

Jo Delahaut, Espace jaune, 1954,

huile sur toile, 47 x 61 cm. Est. 3.000-

4.000 €. © MJV Soudant

102


Ventes aux enchères

d’art, d’antiquités et

de bijoux

22 septembre

Otto Eerelman (1839-1926)

Chiot Saint-Bernard dans son

panier, 1914

Jan Eversen (1906-1995)

Nature morte, 1957

Vase décoratif, peint par

Henri Breetvelt (1864-1923)

Pour la Société Céramique,

Maastricht, 1920

Bracelet Tutti Frutti,

argent 1er titre (925/1000)

Suède, ca. 1960

Henry Victor Wolvens

OFFRES À PARTIR

12 septembre

EXPOSITIONS

Du 20 au 22 septembre

DEPOT

DE LOTS

TOUJOURS

POSSIBLE

DickHaut

Sinds 1930

veilingmaastricht.nl | Bredestraat 23 - 23A | 043 321 30 95

Hubert Malfait

DESIGN, ART ET ANTIQUITÉS

VENTES AUX ENCHÈRES

VENTES AUX

ENCHÈRES

D’ART ET

D’ANTIQUITÉS

11 ET 12

NOVEMBRE

EXPOSITIONS: 7, 8 ET 9 NOVEMBRE

(OFFRES À PARTIR: 24 OCTOBRE)

DESIGN 1900

VENTE AUX

ENCHÈRES

10 NOVEMBRE

Carolein Smit (1960)

‘Lièvre avec un fusil dans un

chou’, ca. 2016, sculpture en

céramique polychrome.

Ben Viegers (1886-1947)

‘Vue du quai’, signée ‘B. Viegers’ en bas à droite

Alice Frey

Armand Vanderlick

Dates de la vente

Samedi 20 sept 11h00

Dimanche 21 sept 11h00

010 - 411 85 44

VENDUROTTERDAM.NL

Exposition

Du vendredi 12 au 19 sept

www.maisonjules.be


On vendra

Belgique

08 & 09-09 Un Van Rysselberghe chez Horta

EST. 40.000-60.000 €

Théo Van Rysselberghe, Ciel gris (île-du-Levant), 1919,

monogrammée et datée, huile sur toile, 33 x 55 cm. ©

Horta

EST. 10.000-12.000 €

Firmin Baes, La visite, 1916, signé et daté, titré au dos,

pastel sur toile, 63 x 90 cm. © Horta

EST. 8.000-12.000 €

Jef Lambeaux, Caïn et Abel, signée,

marbre de Carrare, H. 111 cm. © Horta

09 & 10-09 Un Spilliaert chez Vanderkindere

EST.

18.000-24.000 €

Léon Spilliaert, Poupées

sur fond de paysage,

crayon, gouache

et aquarelle sur papier.

© Vanderkindere

EST. 6.000-8.000 €

Tabatière de forme ovale, à

décor d'ondes, de frises aux

feuilles de laurier et de rosaces,

XVIIIe siècle, or jaune 18 carats

ciselé. © Vanderkindere

09 &10-09 Un Anto Carte pour Flanders Auctions

Flanders Auctions ouvre la

nouvelle saison avec une importante

collection d’œuvres

d’art, d’antiquités et d’objets

design. Le dernier catalogue

comprend notamment des

œuvres de Modest Huys, Anna

De Weert, Anto Carte, Philippe

Vandenberg et José Vermeersch.

Il propose également une

grande variété d’articles dans

différentes catégories, notamment

de l’argenterie, des

services de table, des articles

de mode, des objets décoratifs

et des curiosités qui raviront

tous les collectionneurs.

EST. 20.000-30.000 €

Anto Carte, Maison des Brasseurs, Les

Archers, 1932, huile sur toile, 132 x 104

cm. © Flanders Auctions

EST. 15.000-20.000 €

Anna De Weert, L’Ombre des bles,

1915, huile sur toile, 35 x 46 cm.

© Flanders Auctions

EST. 8.000-12.000 €

Modest Huys, De Noenstond, Ouselghem,

huile sur toile, 89 x 115 cm.

© Flanders Auctions

104


Paire de vases en porcelaine de Paris

vers 1820-1830 – 1500 / 2000

Max Léon MOREAU

(1902-1992) – 1000 / 1500

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Du 1 er au 24 sept : Cinéma européen – Photos – Dossiers de presse

Vente publique

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« Souvenirs de la Comtesse L G. et à divers »

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17-09 Des objets vrombissants pour CR-Art Auctions

EST. 8.000-10.000 €

Harley Davidson, type WLA 750cc,

ca. 1940. © CR-Art Auctions

EST. 3.000-4.000 €

Panneau publicitaire en émail pour

le zoo d’Anvers, Emaillerie Crahait,

Gosselies, 1968. © CR-Art Auctions

EST. 1.500-2.000 €

Rare affiche publicitaire pour la FN

Herstal, mobylette, type Sahara, ca.

1930. © CR-Art Auctions

Cette belle vente présente une collection d’objets liés au garage,

automobilia, Michelin, etc. Parmi les pièces maîtresses, on compte

un modèle à l’échelle, en argent sterling, d’une Bentley des années

1930, une rare plaque émaillée publicitaire pour la marque automobile

DeSoto, une affiche pour les motos FN type Sahara et une rare affiche

pour les pneus vélo Michelin, par Léon Hingre, ca. 1910, ainsi qu’une

exceptionnelle voiture à pédales Eureka biplace type Bugatti de 1928,

dans son état d’origine. Ensuite, des plaques émaillées publicitaires et

des affiches par Jean D’Ylen, Firmin Bouisset, Leonetto Cappiello, etc.

Au rang des objets de collection, citons un grand cheval de manège de

Gustave Bayol, des bustes pour mannequins en cire, des jouets anciens

de Lehmann, Günthermann, Fernand Martin et un rarissime automate

par Phalibois, ca. 1875, représentant un acrobate jongleur.

20 & 21-09 Singulier automne à la Maison Jules

La Maison Jules proposera une offre intéressante

lors de sa vente de septembre. Voici quelquesuns

des noms prestigieux mis aux enchères :

Alice Frey, Henri-Victor Wolvens, Louis Thevenet,

Albert Servaes, Geo Verbanck, Marcel Cockx,

Pjeroo Roobjee, Jakob Smits et Hubert Malfait.

Comme d’habitude, on trouvera également un

surprenant mélange de curiosités, objets tribaux,

argenterie et autres articles vintage. Cette vente

constitue la première partie d’une trilogie, la

salle organisant une vente exclusive de 150 lots

en octobre et une nouvelle grande vente en

novembre.

EST. 3.000-5.000 €

Henri-Victor Wolvens, Les Estampes,

huile sur toile. © Maison Jules

EST. 1.000-3.000 €

Alice Frey, Enfants dans le parc, huile sur toile.

© Maison Jules

21-09 Le contenu d’une demeure schaerbeekoise chez Haynault

Haynault rouvrira la saison avec la vente de l’entier contenu d’une maison

située à Schaerbeek, dans le cadre de son programme de house

sales qui a notamment vu proposer, au printemps 2025, la dispersion

des contenus du château de Fontaine Valmont, de la villa Vandevelde

à Uccle ou d’un très bel appartement de style parisien, à Ixelles. La

maison de Schaerbeek contient un important ensemble de mobilier,

lustres, verreries, porcelaines et sculptures des années 1900 à 1950.

106


25-09 La Collection Albert Vandervelden chez Legros

EST.

40.000-45.000 €

Philippe Derchain, La

vieille place à Limbourg,

huile sur toile,

75 x 100 cm. © Legros

EST.

1.500-2.000 €

Vase Art déco, signé

Charles Catteau,

verre, H. 33 cm.

© Legros

EST. 20.000-25.000 €

Evariste Carpentier, La gourmandise,

huile sur toile, 90 x 63 cm.

© Legros

Cette vente classique comprendra des œuvres remarquables

en provenance de la collection du célèbre

antiquaire, esthète et collectionneur, Albert Vandervelden

(1952-2022). On notera ainsi une charmante

et bucolique huile sur toile d’Evariste Carpentier,

intitulée La gourmandise, des œuvres de Richard

Heintz, période italienne, ainsi que d’autres artistes

tels qu’Edgar Scauflaire, Emmanuel Meuris, Charles

Soubre, Milo Dardenne, José Wolff, Bartholomeus van

Bassen. Côté sculpture, un bronze de Mady Andrien

et plusieurs œuvres de Miguel Berrocal, dont un

ingénieux coffret en hommage à Roméo et Juliette,

composé d’éléments démontables qui, une fois assemblés,

forment un service tête-à-tête complet pour

deux personnes. En verrerie, un vase Art déco en verre

de Scailmont, signé Catteau, de nombreux cristaux

du Val-Saint-Lambert dont des sculptures et vases

de Louis Leloup. Une seconde vente, online cette fois

et qui fera date par son caractère exceptionnel, se

clôturera le 2 octobre en soirée et mettra à l’honneur

l’école intimiste verviétoise. Ainsi seront présentés des

chefs-d’œuvre de Philippe Derchain, Georges Le Brun,

Maurice Pirenne, Joseph Gérard ou Paul Schmitz, également

issus de la collection d’Albert Vandervelden.

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107


On vendra

Belgique

27-09 Art moderne et contemporain chez Voglaire

EST. 2.000-3.000 €

Enrico Donati, Grande composition

abstraite, 1957, toile. © Voglaire

EST. 4.000-6.000 €

Emile Salkin, Couple dans la circulation,

1966, toile. © Voglaire

Enrico Donati était un peintre américain d’origine italienne. En

1942, à New York, son travail, fortement imprégné du surréalisme,

tape dans l’œil de Marcel Duchamp et d’André Breton, qui se

lient d’amitié avec lui. Par la suite, il est l’un des organisateurs de

l’Exposition Internationale du Surréalisme qui a lieu dans la galerie

d’Aimé Maeght, à Paris en 1947. Son travail évolue vers l’abstraction

dans les années 1950, avant qu’il ne rejoigne le mouvement spatialiste

de Lucio Fontana. La grande toile abstraite que nous présente

la salle des vente Damien Voglaire, datée de 1957 et estimée 2.000

à 3.000 euros, sera une des belles pièces de cette vente de rentrée.

Face à elle, il y aura Couple dans la circulation (1966), une des plus

emblématiques toiles d’Emile Salkin, l’un des pionniers du Pop art,

estimée 4.000 à 6.000 euros. Nous retrouverons aussi six dessins de

l’incandescent Stéphane Mandelbaum, dont un probable autoportrait

et un rare texte avec collage photographique, Nous sommes

tous nés en URSS. Il faudra compter de 2.000 à 4.000 euros pour

en acquérir un. Il y aura, en outre, une très belle section photo avec

des tirages originaux de Robert Frank, Helmut Newton, Edward

Weston, Richard Kern, Wolfgang Tillmans, Antoine d’Agata, Thomas

Ruff, Mimmo Jodice ou Ren Hang.

28-09

Vente classique chez Haynault

Dans cette belle vente classique, on remarquera notamment une

importante pendule aux amours abreuvant des oies par Gabriel

Le Roy, à Paris, parmi un bel ensemble d’horlogerie, d’objets

décoratifs et de mobilier de choix en provenance de plusieurs

demeures patriciennes de Bruxelles et de Flandre.

28-09

De beaux marbres classiques

chez MJV Soudant

EST. 4.000-6.000 €

Jean-Louis Nicolas Jaley, Bacchante au tambourin au repos, 1850, marbre,

45 x 85 cm. © Soudant

EST. 1.000-1.500 €

Gabriel LeRoy, Paris, importante pendule aux amours abreuvant des oies.

© Haynault

108

EST. 10.000-12.000 €

Alfred Boucher, Diane, marbre,

H. 39 cm. © Soudant

EST. 4.500-6.000 €

Gilbert Auguste Privat, Femme nue

portant un couple de colombes,

ca. 1930-1940, marbre H. 80 cm.

© Soudant


01-10 Vente classique chez Zouave Auction

EST. 3.000-4.000 €

Pierre-Adrien Dalpayrat, Groupe

sculpté figurant une grenouille la

gueule ouverte et les yeux écarquillés

sur un ananas, grès émaillé, 49 x 44 x

40 cm. © Zouave

EST. 2.000-3.000 €

Adrian Paul Allinson, Vue de village, huile sur toile marouflée,

64 x 90 cm. © Zouave

EST. 2.500-3.500 €

Adrian Paul Allinson, Paysage provençal, huile

sur toile, 65 x 80 cm. © Zouave

01-10 Art asiatique chez Vanderkindere

EST. 1.500-2.000 €

Statue d’Amitayus assis sur une

double fleur de lotus, Tibet, XVIIIe

siècle, bronze doré. © Vanderkindere

EST. 20.000-30.000 €

Vase rouleau, Chine, époque Chongzhen, XVIIe

siècle, à décor de personnages, porcelaine en

émaux bleu et blanc, monture en bronze doré,

XIXe siècle. © Vanderkindere

03 & 04-10 Porcelaine chinoise chez Coronari Auctions

Coronari Auctions ouvre sa saison avec une vente

de deux jours proposant une offre extrêmement

variée. Comme le veut la tradition, la partie asiatique

attirera particulièrement l’attention, avec principalement

de la porcelaine chinoise couvrant plus de cinq

siècles d’Histoire. Entre autres, un vase bleu et blanc

et rouge cuivré, avec décor narratif. Parmi l’offre

européenne, outre une vaste sélection de sculptures

Haute Epoque, de tapis, de vins, d’argenterie et de

meubles estampillés, on trouvera également des

peintures, œuvres de noms prestigieux tels qu’Emile

Claus et Anna De Weert. L’offre en maîtres anciens

sera à nouveau incontournable, avec notamment

une miniature sur parchemin de très grande qualité,

représentant Henri IV, et une représentation d’une

pierre de folie, motif issu de la fin du Moyen Âge

dénonçant la folie et la crédulité.

EST. 1.000-2.000 €

Grand vase de famille rose à décor

floral et de scènes palatiales, Chine,

Canton, XIXe siècle. © Coronari

Auctions

EST. 2.500-5.000 €

Buffet en forme de demi-lune, marque Chapuis, début

du XIXe siècle, placage d’acajou flammé, montures en

bronze patiné et doré. © Coronari Auctions

109


Auction calendar august—october 2025

Belgium

AUGUST

20 Morel de Westgaver

Cartes postales, gravures,

livres etc. BRUXELLES

28 Stanley’s Auction

Art tribal, moderne et africain

ZAVENTEM

11 Aguttes Bruxelles

Autoworld : auction and

motion BRUXELLES

20 Derksen Veilingbedrijf

Kunst en antiek, design en

brocante ONLINE

30-07/09 AZ Auction

Bandes dessinées ONLINE

SEPTEMBER

01 Amberes

Burgerveiling ANTWERPEN

01 Salle des Ventes Uccle

Saint-Job

Art moderne, contemporain

et design BRUXELLES

03-17 Legia Auction

Liège, une ville, une région,

un patrimoine ONLINE

05 Maison des Huissiers de

Justice

Vente aux enchères judiciaire

BRUXELLES

06 ABS Veilingen Mechelen

Deurwaarderstukken

MECHELEN

07 Stanley’s Auction

Peintures, dessins et gravures,

petits maîtres belges et autres

ZAVENTEM

07 Louiza Auktion

Art moderne et contemporain

BRUXELLES

08 Amberes

Burgerveiling ANTWERPEN

08-09 Horta

Art et antiquités

BRUXELLES

09-10 Flanders Auctions

Kunst en antiek ROESELARE

09-10 Vanderkindere

Art et antiquités BRUXELLES

10-24 Legia Auction

Cinéma européen, photos,

synopsis, dossiers de presse

ONLINE

12 Maison des Huissiers de

Justice

Vente aux enchères judiciaire

BRUXELLES

12-21 Lhomme

Livres, graphiques et dessins,

tableaux ONLINE

13 ABS Veilingen Mechelen

Deurwaarderstukken

MECHELEN

14 Stanley’s Auction

Appareils photographiques et

photographies ZAVENTEM

15 Amberes

Burgerveiling ANTWERPEN

16 Berg van Barmhartigheid

Zilverwerk, edelsmeedwerk

en juwelen BRUSSEL

17 CR-Art Auctions

Automobilia en oude

publiciteit

HARELBEKE

19 Maison des Huissiers de

Justice

Vente aux enchères judiciaire

BRUXELLES

20 Berg van Barmhartigheid

Speciale verkoop BRUSSEL

20 ABS Veilingen Mechelen

Deurwaarderstukken

MECHELEN

20-21 Maison Jules

Kunst en antiek GENT

21 Haynault

Art et arts décoratifs

provenant d’une maison Art

déco à Schaerbeek

ONLINE

21 Stanley’s Auction

Arts classiques et modernes :

Chine, Europe et reste du

monde ZAVENTEM

22 Amberes

Burgerveiling ANTWERPEN

22 Antenor Auction

Bijoux, montres et

maroquinerie

BRUXELLES

22 Ventes Elysée

Art et antiquités

GRIVEGNÉE-LIÈGE

23 Berg van Barmhartigheid

Lederwaren, luxe accessoires

en juwelen BRUSSEL

23 Antenor Auction

Arts de la table et orfèvrerie

BRUXELLES

23 Ventes Elysée

Art et antiquités ONLINE

23 Vanderkindere

Vente bourgeoise BRUXELLES

23 Galerie Athena

Kunst en antiek BRUSSEL

23-24 Jordaens

Kunst en antiek MORTSEL

24 Galerie Athena

Burgerveiling BRUSSEL

25 Hôtel des Ventes Legros

Antiquités et objets d’art

VERVIERS

26 Maison des Huissiers de

Justice

Vente aux enchères judiciaire

BRUXELLES

27 DVC Antwerpen

Kunst, antiek en design

ANTWERPEN

27 Campo & Campo

Grafiekveiling ANTWERPEN

27 Damien Voglaire

Art moderne et contemporain

BRUXELLES

27 ABS Veilingen Mechelen

Deurwaarderstukken

MECHELEN

28 DVC Antwerpen

Klassieke veiling ANTWERPEN

28 Haynault

Intérieur classique etc. ONLINE

28 MJV Soudant

Antiquités, tableaux, mobilier

et objets d’art, art déco

GERPINNES

28 AZ Auction

Bandes dessinées BRUXELLES

29 Amberes

Burgerveiling ANTWERPEN

29 Veilinghuis Pictura

Kunst, antiek en fraaie

inboedel van kwaliteit GENT

29 Salle des ventes du

Béguinage

Vente classique, arts premiers

et tableaux africains WAVRE

29-05/10 Salle de Ventes Rops

Art et antiquités ONLINE

30 Berg van Barmhartigheid

Juwelen, sieraden en

numismatiek BRUSSEL

OCTOBER

01 Zouave Auction

Vente classique BRUXELLES

01 Vanderkindere

Art asiatique BRUXELLES

01 Legia Auction

Souvenirs de la Comtesse LG.

et à divers HANNUT

02 Arts Talents Enchères

Bruxelles

Successions et collections,

bijoux etc. BRUXELLES

02-13 Bernaerts

Timed Online Classic vs.

Modern ONLINE

03 Maison des Huissiers de

Justice

Vente aux enchères judiciaire

BRUXELLES

03-04 Coronari Auctions

Herfstveiling NAZARETH

04 ABS Veilingen Mechelen

Deurwaarderstukken

MECHELEN

04 Louiza Auktion

Art moderne et contemporain

BRUXELLES

06-07 Horta

Art et antiquités BRUXELLES

07 Berg van Barmhartigheid

Keramiek, glaswerk, kristal,

vitrineobjecten en juwelen

BRUSSEL

07 AZ Auction

Broches, joaillerie et

horlogerie BRUXELLES

07-09 Bernaerts

Classic vs. Modern ANTWERPEN

09 Arts Talents Enchères

Bruxelles

Arts d’Asie, collection d’un

grand collectionneur du

Chine BRUXELLES

10 Maison des Huissiers de

Justice

Vente aux enchères judiciaire

BRUXELLES

10-11 Vandewiele

Herfstveiling BRUGGE

11 ABS Veilingen Mechelen

Deurwaarderstukken

MECHELEN

12 Bonhams-Cornette de

Saint Cyr

The Zoute Sale KNOKKE-HEIST

12 MJV Soudant

Objet d’art et antiquités

ONLINE

The Netherlands

AUGUST

14-15/09 Venduehuis Den

Haag

The Netherlands Unilever Art

Collection ONLINE

25-02/09 Venduehuis Den

Haag

Vendue Next Door Part I +

II ONLINE

25-09/09 Venduehuis Den

Haag

Juwelen en horloges ONLINE

SEPTEMBER

01-04 Veilinghuis Klinkhamer

Kunst en antiek GRONINGEN

01-16 Venduehuis Den Haag

Classic to Modern Art ONLINE

02 Veilinghuis De Jager

Kunst, juwelen en antiek GOES

03 Veilinghuis De Jager

Aziatica GOES

08 Veilinghuis Bouwman

Vintage toys & automobilia

ONLINE

08-09 Van Zadelhoff

Kunst en antiek HILVERSUM

08-12 Korst van der Hoeff

Kunst en antiek

S-HERTOGENBOSCH

08-15 Veilinghuis Korendijk

Kunst en antiek ONLINE

09-10 Goudwisselkantoor

Veilingen

Munten deel I + II KLAASWAAL

09-13 Heritage Auctions

Europe

Fine Art and Collectibles

IJSSELSTEIN

15 ADAMS Amsterdam

Auctions

NRC kunst onder € 5.000

AMSTERDAM

15-17 De Eland & De Zon

Openingsveiling: kunst en

antiek ONLINE

15-17 Veilinghuis Onder de

Boompjes

Kunst en antiek ONLINE

15-19 Derksen Veilingbedrijf

Kunst en antiek, design en

brocante ARNHEM

16-17 Oprechte Veiling

Haarlem

Kunst en antiek HAARLEM

18-21 Oprechte Veiling

Haarlem

Kunst en antiek ONLINE

20-28 Moart Veilinghuis

Oude en moderne kunst

ONLINE

22 Venduehuis Dickhaut

Kunst, antiek en juwelen

ONLINE

22-26 Ald Fryslân

Kunst en antiek WOMMELS

25 Hessink’s Fine Art

Auctioneers

Fotografieveiling HASSELT/BEEK

27 Hessink’s Fine Art

Auctioneers

Boeken, prenten, kunst en

grafiek HASSELT/BEEK

28 Veilinghuis Peerdeman

Kunst, antiek en design

ONLINE

29-02/10 Van Spengen

Kunst en antiek ONLINE

29-02/10 Medusa

Auctioneers

Kunst en antiek SPRUNDEL

29-07/10 Venduehuis Den

Haag

Vendue Next Door Part I +

II ONLINE

29-08/10 Venduehuis Den

Haag

Modern glas en keramiek

ONLINE

29-15/10 Venduehuis Den

Haag

Post War & Contemporary Art

ONLINE

OCTOBER

02 Goudwisselkantoor

Veilingen

Juwelen en diamanten

KLAASWAAL

03 Goudwisselkantoor

Veilingen

Zilver KLAASWAAL

04 Goudwisselkantoor

Veilingen

Luxe accessoires en horloges

KLAASWAAL

04 Hessink’s Fine Art

Auctioneers

Kunst en antiek HASSELT/BEEK

07-08 Veilinghuis Omnia

Kunst en antiek KOLHAM/

HOOGEZAND

09-11 Heritage Auctions

Europe

Militaria IJSSELSTEIN

Luxembourg

SEPTEMBER

18 Lux Auction Luxembourg

Post war and contemporary

art - Succession de Mr. Y et à

divers ONLINE

110


Fair calendar september—october 2025

Austria

SEPTEMBER

10-14 Parallel Vienna

VIENNA

11-14 Viennacontemporary

VIENNA

Belgium

SEPTEMBER

04-07 RendezVous -

Brussels Art Week

BRUSSELS

12-14 Le Sablon Design

Market

BRUSSELS

17-02/10 Brussels Design

September

BRUSSELS

18-20 Salon du Mont des Arts

BRUSSELS

25-28 Brussels Art Square

BRUSSELS

OCTOBER

03-12 ARTONOV

BRUSSELS

05 Collect-Hit &

Brocantissimo

GROOT-BIJGAARDEN

France

SEPTEMBER

04-13 Paris Design week

PARIS

09-14 Parcours des mondes

PARIS

16-20 Parcours de la

Céramique

et des Arts du Feu

PARIS

17-21 Sur Invitation

PARIS

20-24 FAB Paris

PARIS

Germany

SEPTEMBER

10-14 Berlin Art Week

BERLIN

11-14 POSITIONS Berlin Art

Fair

BERLIN

The Netherlands

SEPTEMBER

13-14 Europe Art Fair

MAASTRICHT

17-21 Hungry Eye Fair

AMSTERDAM

20 Dialogue Vintage

Photography

AMSTERDAM

25-28 Art Noord VII

HEERENVEEN

25-28 Herfsteditie

MAARSSEN

26-28 BIG ART

AMSTERDAM

27-28 Tribal Jewelry &

Textiles Fair

AMSTERDAM

OCTOBER

01-05 Art The Hague

DEN HAAG

08-10 Affordable Art Fair

AMSTERDAM

United Kingdom

SEPTEMBER

05-07 Penman Antique Fair

PETERSFIELD

13-21 London Design Festival

LONDON

23-28 Goldsmiths’ Fair

LONDON

25-28 British Art Fair

LONDON

30-05/10 The Decorative Fair

LONDON

United States

SEPTEMBER

04-07 Art on Paper

NEW YORK

04-07 COLLECTIBLE

NEW YORK

04-07 Independent 20th

Century

NEW YORK

05-07 The Armory Show

NEW YORK

18-21 Clio Art Fair New York

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1040 Etterbeek

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1000 Bruxelles

T. 02/512.13.85

appreciateurs@montdepiete.be

montdepiete.be

Ventes aux enchères de

bijoux, maroquinerie,

argenterie, céramique, vins,

tableaux, sculptures, BD,

objets de collection, etc.

Estimations gratuites sans

rendez-vous du lundi au

vendredi de 8h30 à 15h30,

sauf le mardi jusqu’à 18h.

FLANDRE ORIENTALE

Coronari

(Dir. Tim De Doncker)

Steenweg 144/A, 9810 Nazareth

T. 09/3123240

info@coronariauctions.com

www.coronariauctions.com

Coronari Auctions organise

quatre ventes aux enchères

internationales d’art et d’antiquités

par an. Spécialisée

dans l’art européen, asiatique

et islamique, avec un accent

particulier sur la porcelaine

chinoise, les maîtres anciens

et les peintures des XIXe

et XXe siècles. Audience

internationale. Expertise

scientifique. Estimations,

recherches, conseils.

DVC

(Dir. D. Van Cappel)

Zandlopersstraat 10 -

9030 Mariakerke

T.09/224.14.40

F.09/225.04.14

dvc@dvc.be

www.dvc.be

Ventes aux enchères

d’œuvres d’art et d’antiquités

cataloguées. Successions

et évaluations pour successions

et assurances.

Galerie et Salle de Ventes

Pictura sprl

Brusselsesteenweg 656

9050 Gentbrugge

T.0475/74.49.25

henk.vervondel@telenet.be

www.pictura.be

Loeckx Auctioneers

(Dir. Cécile La Pipe,

Peter en Natan Loeckx)

Ingelandgat 4, 9000 Gand

T.09/223.37.93 – F.09/233.76.71

www.loeckx.be

info@loeckx.be

International art & antiques

auctions. Expertises.

De Vuyst

(Dir. Guy De Vuyst &

Pascale Philips)

Kerkstraat 22-54, 9160 Lokeren

T.09/348.54.40

F.09/348.92.18

www.de-vuyst.com

info@de-vuyst.com

Vente aux enchères et expositions

internationales, du XVIIe

siècle à l’art contemporain.

Successions et évaluations de

successions et assurances.

FLANDRE OCCIDENTALE

Carlo Bonte Auctions

Kardinaal Mercierstraat 20,

8000 Brugge

www.carlobonte.be

info@carlobonte.be

T. 050 33 23 55

Ventes aux enchères internationales

en ligne, art et

antiquités, art asiatique,

art occidental, antiquités,

design. Conseils de ventes -

expertises - estimations.

Van de Wiele Auctions

Groeninge 34, 8000 Bruges

T.050 49 07 69

auctions.vandewiele@proximus.be

www.vdw-auctions.com

Imprimés et manuscrits

rares, cartes anciennes,

atlas, gravures et peintures.

Estimations pour assurances

et successions.

HAINAUT

Monsantic

(Dir: Daniel Otten)

Rue Grande 193b, 7020 Mons

T.065/73.94.00 – F.065/73.94.09

otten@monsantic.com

www.monsantic.com

Ventes publiques cataloguées.

Expertises le mercredi,

le samedi ou sur rendez

vous - déplacement gratuit à

domicile.

LIEGE

Hôtel des Ventes Elysée

(Dir. José & Ch. Fairon)

Boulevard Cuivre et Zinc 28,

4000 Liège

T.04/221.09.09

F. 04/221.15.05

www.ventes-elysee.be

info@ventes-elysee.be

Ventes publiques mensuelles

d’antiquités et objets d’art,

Vintage, Maroquinerie,

Bijoux. Expertises et accueil

du lundi au vendredi. Fermé

le mercredi.

Légia Auction

Rue de Cras-Avernas 12,

4280 Hannut

Tél. : 019/63.55.59

0495/87.99.01 (Bruno de

Wasseige) 0475/27.73.87

(Vincent de Lange)

www.legia-auction.com

contact@legia-auction.com

Ventes publiques d’Arts et

d’Antiquités, tapis, mobiliers,

bijoux, tableaux, Art d’Asie,…

Expertises gratuites sur rendez-vous.

Librairie Lhomme

(Dir. David Lhomme)

Rue des Carmes 9, 4000 Liège

T.04/223.24.63

F.04/222.24.19

www.michel-lhomme.com

librairie@michel-lhomme.com

Livres anciens et modernes

de qualité, gravures,

tableaux, curiosités.

Hôtel des Ventes Legros

(Dir. Benoît Legros)

Rue Peltzer de Clermont 41,

4800 Verviers

T. 087/33.01.00

www.venteslegros.com

info@venteslegros.com

Ventes régulières d’antiquités

et objets d’art.

Hôtel des Ventes Mosan

(Dir. Maxence Nagant de

Deuxchaisnes)

Rue du Nord belge 9,

4020 Liège

T.04/344.91.70 - F.04/341.39.19

www.hvm.be

Expertises gratuites tous les

vendredi de 9h à 12h30 et de

14h à 18h

NAMUR

Salle de Ventes Rops

(Dir. Paul & Benoît de

Sauvage)

Avenue d’Ecolys 2,

5020 Namur

T.081/74.99.88 – F.081/74.99.86

www.rops.be

www.rops-online.be

Ventes publiques tous les

deux mois d’antiquités

et ventes bourgeoises.

Expertises gratuites.

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professionnels. Séjours - Transports

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Musée de l’Erotisme et de la Mythologie

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historique de l’art érotique de l’antiquité

à nos jours. Cette collection privée, parmi

les plus belles d’Europe, présente des

pièces rares et uniques : ivoires, peintures,

sculptures, antiquités greco-romaines,

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belges et autres curiosités.

Rue Sainte-Anne, 32 Bruxelles

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Jeudi

18/09/2025

17.00 - 20.00

Vendredi

19/09/2025

11.00 - 20.00

Samedi

20/09/2025

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