Programme Manières d'habiter la terre

FESTIVAL DE CINÉMA
MANIÈRES D’HABITER
LA TERRE
D’autres images, d’autres sensations...
Du 14.10
au 25.11.2025
PROGRAMME
Au Nouvel Odéon
6 rue de l’École-de-Médecine
75006 Paris

PROGRAMME
MARDI 14 OCTOBRE À 20H15
YEELEN
De Souleymane Cissé
Mali- 1987- 1h45
Avec Issiaka Kane, Aoua Sangare, Moussa Keita
Film d’aventure et somptueux poème visuel, le chef-d’œuvre du
cinéaste malien invente des formes cinématographiques sans
précédent pour conter comment, suivant la tradition bambara, un
jeune homme s'apprête à recevoir le savoir destiné à lui assurer la
maitrise des forces qui l'entourent. Mais le père du jeune Nianankoro
voit d'un mauvais œil son fils devenir son égal, aussi sa mère éloigne le
jeune homme. Au cours de ce voyage initiatique, il apprend à tester
ses forces et ses pouvoirs qu'il devra inévitablement confronter à ceux
de son père.
MARDI 21 OCTOBRE À 20H15
ONCLE BOONMEE
(CELUI QUI SE SOUVIENT DE SES VIES ANTÉRIEURES)
D’Apichatpong Weerasethakul
Thaïlande- 2010- 1h53
Avec Thanapat Saisaymar, Jenjira Pongpas, Sakda Kaewbuadee
Palme d’or au Festival de Cannes, cette œuvre majeure d’un
des plus grands artistes du cinéma contemporain déploie avec
faste, mais aussi avec humour, cruauté et poésie, les
interférences entre mythes animistes du Sud-Est asiatique et
histoire politique violente de son pays. Quand les apparitions
de sa femme défunte et de son fils disparu depuis des années
confirment à Oncle Boonmee que sa fin est proche, il se
remémore ses vies antérieures et, accompagné de sa famille,
traverse la jungle jusqu’à une grotte au sommet d’une colline,
où l’attend une troublante princesse.

PROGRAMME
MARDI 11 NOVEMBRE À 20H15
LA CHUTE DU CIEL
De Gabriela Carneiro da Cunha et Eryk Rocha
Brésil- 2014- 1H50
Avec Davi Kopenawa
Inspiré du livre éponyme où le chaman yanomami Davi
Kopenawa, figure majeure des peuples amazoniens, a raconté à
l’anthropologue Bruce Albert la manière dont les siens conçoivent
le monde, le film est tourné au sein de cette communauté par un
cinéaste et une artiste visuelle à l’écoute du chaman qui en est le
véritable metteur en scène. Récit concret de la lutte contre les
menaces mortelles des destructeurs de la forêt et évocation
mystique des êtres qui peuplent la cosmogonie yanomami,
La Chute du ciel invente la forme filmée en relation avec les
modes de vie et de pensée de ceux qu’il accompagne.
MARDI 25 NOVEMBRE À 20H15
UN JEUNE CHAMAN
De Lkhagvadulam Purev-Ochir
Mongolie- 2023- 1h43
Avec Tergel Bold-Erdene, Nomin-Erdene Ariunbyamba
Le premier long métrage de la réalisatrice mongole explore un
chemin singulier, qui échappe à l’opposition binaire entre
tradition et modernité en contant, avec les codes du teen
movie, l’histoire de Zé. Il a 17 ans et il est chaman. Il étudie pour
réussir sa vie, tout en communiant avec l’esprit de ses ancêtres
pour aider les membres de sa communauté à Oulan-Bator.
Mais lorsque Zé rencontre la jeune Maralaa, il doit trouver les
possibilités de vivre son existence et ses expériences
personnelles, celles d’un jeune homme habitant une grande
e
ville au 21 siècle, tout en ne trahissant pas son rôle parmi les
siens.

Manières d’habiter la Terre
Nos manières d’habiter la Terre engendrent tous les effets résumés sous l’appellation
d’anthropocène – dont le changement climatique et l’effondrement de la biodiversité, mais
aussi des modes de vie fondés sur l’extraction illimitée des ressources et le consumérisme. À
ces processus correspondent des manières de représenter et de raconter, héritées de la
Renaissance et de l’entrée de l’Europe dans l’ère dite moderne. En phase avec la domination
politique et économique de l’Occident, ces manières de représenter, de raconter et de
filmer se sont ensuite étendues au monde entier. Cinq siècles de récits et d’images sous
toutes leurs formes ont engendré une évidence de ces modes de représentation du monde,
comme s’ils étaient les seuls possibles.
Les historiens des civilisations non-occidentales et les anthropologues nous ont pourtant
aidés à repérer de multiples autres modalités de représentations. Celles-ci offrent des
ressources indispensables pour « dénaturaliser » nos perceptions, nos manières de voir, de
sentir, de comprendre héritées de la modernité. « Dénaturaliser » n’implique pas
nécessairement renier, mais réinterroger de façon critique ce qui semblait aller de soi.
Le cinéma, invention occidentale issue de l’ère moderne et de l’industrialisation, a
évidemment d’abord été un puissant vecteur de transmission des rapports au monde que
Philippe Descola a défini comme « naturalistes », et sur quoi s’est fondée la grande
séparation entre nature et culture. Il l’est toujours. Mais progressivement, et en particulier à
mesure que des cinéastes issus d’autres cultures se sont emparés des outils de la réalisation,
sont apparues d’autres manières de voir, d’écouter, de conter, d’autres articulations entre
espace et temps, entre humains et non-humains, entre visible et invisible.
Cette quatrième édition du programme « Manières d’habiter la Terre », ensemble de
projections et de rencontres conçues par Jean-Michel Frodon, critique de cinéma et
professeur associé à Sciences Po, et Grégory Quenet, historien de l’environnement, en
collaboration avec le Collège des Bernardins, propose des films qui déplacent nos
perceptions et nos réceptions, à l’écoute d’autres cosmogonies et d’autres imaginaires.
Chaque projection est suivie d’une rencontre avec un(e) interlocuteur/trice qui aide à
approfondir la singularité des apports du film proposé.
Plein tarif : 10 €
Tarif réduit : 8 € (étudiants, seniors)
Porteurs de cartes UGC illimité 5 €
Cartes Cinépass & CIP acceptées
Collège des Bernadins
20 rue des Poissy 75005 PARIS
www.collegedesbernadins.fr
En partenariat avec
aoc.media