24.09.2025 Vues

Inspiration No. 04-2025

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N o 04 | 2025

Le magazine des sports de montagne

Inspiration

Bon plan Expert Rencontre au sommet

À la fois nostalgique et novateur :

ski de rando autour du Rifugio Saoseo

Légères, puissantes et confortables :

les chaussures de rando actuelles

Primée à 37 ans pour l’ensemble de

sa carrière : Babsi Zangerl en interview


Accès

Les prix Bächli,

une valeur sûre

L'une de mes régions préférées pour le ski et le ski de rando, le vaste plateau de

la Haute-Engadine, sera bientôt à nouveau revêtu d’un manteau blanc. Quand les

premiers flocons tombent, je suis toujours aussi excité que lorsque j’étais enfant.

Êtes-vous prêt pour l'hiver ? Avant que votre équipement soit à nouveau à jour, il

vous faudra sans doute encore comparer différentes offres.

Il est presque certain que vous aussi, chères clientes et chers clients, serez confrontés

dans les prochaines semaines à une guerre des rabais, à des prix dynamiques,

voire à des offres coup de poing. Ce n'est pas notre façon de faire. Nous estimons

que le prix d'un produit et les prestations qui s'y rattachent doivent être fiables.

Mais que comprend le prix d'un produit dans nos magasins ? Le prix Bächli comprend

des prestations telles que des conseils compétents en matière de sports de

montagne et une garantie d'échange si vous n'êtes pas satisfait d'un produit. Il comprend

également un réseau dense de magasins dans toute la Suisse et un service

de réparation. Au lieu de laisser les clients se battre entre eux, nous menons des

négociations serrées avec nos fournisseurs afin d'obtenir le meilleur prix, souvent

grâce à des partenariats de longue date. Il en résulte pour vous, en tant que cliente

ou client, un prix inférieur de 10 à 15 % du prix de vente recommandé sur l'ensemble

de la gamme, et ce de manière permanente, tout au long de l'année.

« Les prix Bächli comprennent l'ensemble

des prestations liées au produit »

DESIGNED

FOR THE DEEP

LE NOUVEAU HELIO CARBON 95

Indépendamment du prix, vous trouverez dans cette édition d'INSPIRATION un reportage

sur le ski de randonnée dans la magnifique région de la Bernina, autour du

Rifugio Saoseo. Vous découvrirez également une interview passionnante de Babsi

Zangerl. La lauréate du prix Paul Preuss répond à toutes vos questions sur l'éthique

de l'escalade. Dans nos rubriques « Expert », nous examinons de près les chaussures

de rando et ce qu'elles contiennent : les chaussettes. Vous trouverez une présélection

de tout ce dont vous avez besoin pour pratiquer les sports de montagne en

hiver dans SÉLECTION. Le meilleur rapport qualité-prix pour les meilleurs articles

de sports de montagne. C'est et cela restera notre passion !

Le Black Diamond Helio Carbon 95 est un ski de

randonnée taillé pour assurer une glisse ludique sur

neige douce, tout en apportant de la technicité et de

la précision dans les courbes.

Cordialement

2

Les athlètes BD Yannick Glatthard & Jeremy Prevost

Haslital, Suisse

Diego Schläppi

Thomas Morand

CEO Bächli Sports de Montagne SA

1



Bon plan Expert Rencontre au sommet

À la fois nostalgique et novateur:

ski de rando autour du Rifugio Saoseo

N o 04 | 2025

Le magazine des sports de montagne

Légères puissantes et confortables:

les chaussures de rando actuelles

Primée à 37 ans pour l’ensemble de

sa carrière: Babsi Zangerl en interview

Contenu

Plus haut

Plus vite

Et ensuite ?

Ich bin raus.

N o 04

2025

Point de vue

Les plus belles facettes de la montagne .................................... 4

3 x 3

Nouveaux produits et news des sports de montagne ............. 8

Bon plan

Ski de randonnée autour du Rifugio Saoseo .................................. 12

Rando à ski familiale à Davos .................................................... 26

Expert

Chaussures de ski de randonnée .............................................. 20

Chaussettes .................................................................................... 32

38

Rencontre au sommet

En avance sur

son temps

En septembre, Babsi Zangerl, grimpeuse

tyrolienne de 37 ans, a reçu le prestigieux

prix Paul Preuss 2025. Entretien autour de

l’éthique de l’escalade, du choix de nouveaux

projets et de sa motivation à persévérer

jusqu’à ce qu’elle réussisse ses voies.

Rencontre au sommet

La grimpeuse Babsi Zangerl ...................................................... 38

Contrôle du partenaire

Les 30 ans de Mammut Eiger Extreme .................................... 44

Bon plan

12

Final

Bächli Race Team : les vendeurs les plus rapides de Suisse ..... 48

DÉCOUVRE SOFTSHELL JK STYLE MILAGLE

Respirant

25.000 MVTR

STRETCH

COUPE-VENT ET

DÉPERLANT

CHALEUREUX

Inspiration

Le monde appartient à ceux qui se

lèvent tôt : les perspectives d’une

première ligne au lever du soleil

dans une neige immaculée rendent

le vent, le froid et l’effort plus

supportable. Au Kuchelmooskopf

(3214 m) dans le Zillertal.

Photo Tom Klocker

tomklockerphoto.com

Hors du temps

Des vastes pentes agréables aux couloirs

exigeants : les alentours du Rifugio Saoseo,

situé au sud-est du col de la Bernina, constituent

à eux seuls un paradis du ski de

randonnée. Si l’on ajoute un couple de gardiens

qui chouchoutent ses hôtes, tout s’aligne

pour vivre un véritable moment de grâce.

2

3



Point de vue

Joliment

saupourdé

C’est une véritable science ! Comment,

quand et surtout quoi manger pendant

une sortie trail running ? Si vous courrez

en dehors d’une manifestation (ou si vous

ne souhaitez pas dépendre des ravitaillements

proposés), vous devrez emporter

vous-même de quoi manger dans un gilet

de trail running. La place est limitée et les

barres, gels ou glucides en poudre dissouts

dans des boissons sont très appréciés.

Compacts, ils sont aussi plus faciles

à consommer pendant la course que les

aliments solides. L’énergie fournie provient

généralement d’un ou de plusieurs sucres :

maltodextrine, glucose et fructose.

Mais tous les sucres ne se valent pas.

La rapidité avec laquelle ils sont disponibles

pour les muscles et leur digestibilité

constituent une science à part entière. Plus

on s'immerge dans le « monde du sucre »,

plus on se rend compte que le bon dosage

de chaque sucre et la quantité totale absorbée

par heure sont cruciaux. Il ne faut

toutefois pas oublier un quatrième fournisseur

d’énergie : votre propre motivation. Elle

vous donne l’élan nécessaire pour sortir,

même pendant les froides journées d’hiver,

dans l’obscurité ou sous la pluie d'automne.

Courir entre des arbres saupoudrés de givre

et deviner l’écoulement du vent grâce aux

mouvements du brouillard est une sensation

qui surpasse de loin tout « pic de glycémie ».

Sellrainer Berge, Stubaier Alpen,

Tirol

Hansi Heckmair

hansiheckmair.com

4

5



Aussicht

Point de vue

Discrétion

demandée

Le macaque indonésien « Naruto » a été

impliqué dans un procès qui a pris fin il y a

quelques années seulement. Il s’était pris

en selfie avec l'appareil photo du photographe

animalier David Slater. Ce dernier a

ensuite revendiqué les droits d'auteur, mais

après des années de réflexion, les juges ont

estimé que ceux-ci revenaient au créateur

de l'œuvre et non au propriétaire de l'outil.

Cependant, comme les animaux ne peuvent

pas détenir de droits d'auteur, le selfie du

singe est pour ainsi dire sans droit.

Créateur de l'œuvre, propriétaire de

l'outil – cela rappelle étrangement certaines

discussions dans le domaine des sports de

montagne. Qui a le droit de s’approprier une

voie ? L'auteur de la première ? Le propriétaire

du perforateur ? Le Créateur ? Le propriétaire

foncier ? « Un peu de tout », dirait-on

peut-être au Tyrol. Et c'est là, plus précisément

dans la Schwärzscharte, que Wilfried

Feder s'est immortalisé lui-même avec un

drone, en toute conformité avec les droits

d'auteur. Depuis la Schwärzscharte, deux relais

forés (auteur : Reini Scherer) permettent

d'accéder, en rappel, à la Schwärzrinne : un

joyau de 600 mètres de dénivelé qui commence

étroit et raide, puis s'élargit, s'aplanit

et débouche finalement sur une piste de ski.

Un « joyau caché », selon Wilfried, bien que

décrit depuis longtemps dans les topoguides

de randonnées à ski (éditeur : Panico). Mais

comme Feder connaît le pouvoir explosif des

selfies sensibles, il a ajouté à son autorisation

de publication le souhait que « les chers

Suisses ne viendront pas ». Si vous y allez, ne

nous dénoncez pas.

Schwärzscharte, Chaîne du Mieminger,

Tirol

Wilfried Feder

wilfried-feder.com

6

7



3 x 3

Des nouvelles de

la montagne

Produits actuellement dans notre assortiment, grands évènements

et dernières nouvelles de la branche.

C’est parti pour la salle !

Nouveau dans notre

assortiment : ZAG

La marque française de ski ZAG s'apprête à fêter

ses 25 ans. Fondée en 2002 à Bourg-Saint-Maurice,

ZAG a été l'une des premières entreprises

à utiliser le rocker, c'est-à-dire une spatule relevée

vers le haut qui améliore le plaisir dans la

poudreuse et facilite le déclenchement des virages.

La jeune marque de ski indépendante s'est

rapidement installée à Chamonix, haut lieu de

l'alpinisme, où elle développe depuis lors des skis

pour la randonnée et le freeride avec beaucoup

de savoir-faire et un design original. À partir de

cet hiver, les skis ZAG seront également disponibles

chez Bächli.

baechli-bergsport.ch/fr/marques/zag

Winter Opening

avec 10 % de rabais

chez Bächli Sports de Montagne

Changement dans les rayons ! À l'occasion

du lancement de la saison, venez

découvrir les produits phares de l’hiver

dans toutes nos succursales les 7 et

8 novembre. Pendant ces deux jours,

vous bénéficierez d'une réduction de

10 % dans notre magasin principal et

dans notre boutique en ligne.

Quand : 7 et 8 novembre 2025

Où : tous les magasins Bächli

Sports de Montagne

baechli-bergsport.ch/fr

/winter-opening

Journées ski test

chez Bächli Sports de Montagne

Comme chaque année au début de l'hiver,

vous avez la possibilité de tester en

avant-première les nouveaux skis de

rando et de freeride de notre assortiment.

Nos journées test sont axées sur

la découverte des nouveaux modèles de

skis et de fixations de la saison 2025/26.

En complément, des descentes de freeride

avec des guides de montagne sont

proposées. Avant l'événement, une

liste indique les modèles, marques et

longueurs disponibles. La liste des modèles

est également mise à disposition

en ligne afin que les personnes intéressées

puissent noter leurs modèles lorsqu’elles

se font conseiller au magasin.

Quand : 6 au 8 décembre 2025

Où : Engelberg

baechli-bergsport.ch/fr/

test-de-ski

Photo : Bächli Sports de Montagne

La saison d'escalade touche à sa fin. Mais ce n'est pas une

raison pour ranger vos chaussons d'escalade pour l'hiver :

le plaisir continue dans les salles d'escalade. Et ce, de manière

plus variée que jamais : soirée quiz à l'O'Bloc de Berne,

bingo de bloc au Griffig à Uster, compétition amicale de Yatzy

au Quadrel à Domat/Ems ou encore immense espace

d'activité physique pour les familles au Boulderloft de Bâle

– dans les salles d'escalade et de bloc, l'offre va désormais

bien au-delà du simple fait de tirer sur des prises en plastique.

Tu trouveras douze conseils pour de superbes salles

d'escalade dans toute la Suisse sur notre site web.

baechli-bergsport.ch/fr/baechli/

partner-und-sponsoring/institutionen

Mammut Eiger Extreme :

évènement exclusif pour

la nouvelle collection

Le fabricant d'équipements de montagne Mammut célèbre

le 30e anniversaire de sa collection emblématique

Eiger Extreme avec une refonte complète. Développée en

étroite collaboration avec des athlètes expérimentés, la

collection Nordwand 6.0 allie performances alpines maximales

et impact environnemental minimal. À l'occasion

du lancement de la nouvelle collection, qui propose tout

ce dont les alpinistes exigeants ont besoin, des sous-vêtements

techniques aux vêtements imperméables en passant

par les couches isolantes, nous vous invitons à un événement

spécial dans notre magasin de Zurich-Oerlikon. Le 20

novembre, des développeurs de produits, des

athlètes et des spécialistes Bächli discuteront

de la création de la 6 e collection

Eiger Extreme. L'intégration du nouveau

laminé Gore ePE sans PFC sera

également abordée.

Toutes les infos et inscription sous

baechli-bergsport.ch/fr/

highlights/mammuthighlight

OHMEGA

Assistant au freinage innovant

Repenser l’assurage – compact et pesant à

peine 190 g, l’OHMEGA est un dispositif d’assistance

au freinage aux multiples applications,

conçu pour un large public. Il offre une réelle

valeur ajoutée en matière de sécurité et de

confort, que ce soit en salle, sur le rocher ou

sur des voies d’escalade sportive alpine (avec

corde à simple), tant pour le grimpeur que

pour l’assureur. Débutant·e·s, grimpeur·euse·s

expérimenté·e·s, professionnel·le·s et cordées

avec ou sans différence de poids en bénéficient.

8

Découvre-moi !

9



3 x 3

Mise à jour complète

Deux ans après le lancement du modèle Race,

Suunto présente sa dernière évolution : la

Race 2. L'écran AMOLED haute résolution a légèrement

grandi pour atteindre 1,5 pouce, tandis

que le design, réduit à 49 x 12,5 mm, est un

peu plus fin. La batterie offre une autonomie

de 50 heures avec un suivi GPS précis et de 18

jours en mode standard. Le nouveau capteur

de fréquence cardiaque optique promet des

mesures encore plus précises. Les outils de

navigation et d'entraînement éprouvés sont

toujours présents : avec des cartes hors ligne

gratuites, plus de 115 modes sportifs et des

fonctions telles que les alertes météo, le suivi

de la récupération ou le Climb Guidance, tous

les souhaits sont comblés. Le tout se pilote

comme d'habitude au moyen de la couronne

numérique, tandis que le nouveau processeur

garantit un fonctionnement hyper fluide.

1

ROBUSTESSE EXTRÊME ET SANS CONCESSION

PRODUITS GORE-TEX PRO

NOUVELLE GÉNÉRATION

1 RACE 2

SUUNTO

Poids : 65 g ou 76 g (variante inox)

CHF 499.–

3

Plus fort que jamais

Encore plus de performances à la descente

et de confort. Pour la saison d’hiver à venir,

Fritschi complète sa fixation à inserts Xenic

par deux nouveaux modèles « plus ». Le modèle

haut de gamme « Xenix plus 12 » offre désormais

des valeurs de déclenchement certifiées

DIN de 6 à 12. Équipés de deux cales de montée

(angle d'inclinaison de 7° et 11°), les deux modèles

Xenic permettent de s’adapter au terrain

pendant l'ascension. La série Xenic est la seule

fixation à inserts avec une talonnière pivotante

et des leviers à inserts coulissant horizontalement

à l’avant. Ceux-ci évitent des déclenchements

intempestifs à la descente. Les forces

agissant verticalement, telles que les chocs

venant d'en bas sont bien absorbées. Il n'est

donc plus nécessaire de verrouiller la mâchoire

avant. Et grâce à la compensation de longueur

de 10 mm, la fixation se déclenche de manière

fiable même en cas de flexion du

ski. Des stoppers adaptés (45 g)

sont disponibles dans les largeurs

75, 85, 95 et 105 mm.

À nouveau réunis

La collection Bergtagen de Fjällräven s'adresse

depuis toujours aux alpinistes et aux amateurs

de ski de rando. Pour l'automne/hiver 2025,

leurs produits hardshell seront fabriqués en

laminé Gore-Tex : après une longue pause,

Fjällräven et Gore-Tex travaillent à nouveau

ensemble. La veste Bergtagen GTX Touring

Jacket et le pantalon assorti sont tous deux

équipés de la nouvelle membrane ePE sans

PFAS, fabriquée à partir de polyamide recyclé,

assurant une protection contre les intempéries

hautement performante et à faible impact environnemental.

Bächli propose également des

vestes et gilets isolants Bergtagen hautement

compressibles et rembourrés de fibres synthétiques

Primaloft Silver (60 g/m 2 ). La collection

est complétée par une casquette, un bonnet et

un sac à dos de 30 litres avec protection intégrée

contre la neige et compartiments supplémentaires

pour l'équipement de sécurité.

2 XENIC PLUS 12

FRITSCHI

Poids : 290 g/unité (sans stoppers)

CHF 479.–

2

3 BERGTAGEN

COLLECTION

FJÄLLRÄVEN

Vous avez besoin d’un équipement capable de tenir la distance au bon

moment. Les produits GORE-TEX Pro, extrêmement robustes et durables,

sont conçus pour vous protéger dans les conditions les plus difficiles.

Ils sont testés de façon rigoureuse en laboratoire et sur le terrain pour

garantir leur longévité et vous aider à aller plus loin, encore et encore.

WWW.GORE-TEX.COM/PRO

10

© 2025 W. L. Gore & Associates GmbH. GORE, GORE-TEX et les logos sont des marques déposées de W. L. Gore & Associés

11



Wegweiser Ski de randonnée au Rifugio Saoseo

En dehors

du temps

Des vastes pentes plaisir aux couloirs exigeants,

les alentours du Rifugio Saoseo, situé au sud-est

du col de la Bernina, constituent à eux seuls un paradis

du ski de randonnée. Si l’on ajoute le couple

de gardiens qui chouchoutent ses hôtes, tout

s’aligne pour vivre un véritable moment de grâce.

Texte & Photos Christian Penning

Décor spectaculaire : les sommets

du massif de la Bernina culminant

à (presque) quatre mille mètres

sont visibles depuis un grand

nombre de randonnées au départ

de la cabane.



Ski de randonnée au Rifugio Saoseo Bon plan

1162

‹1› Fais voler la poudreuse :

grâce à la diversité des

orientations, il est presque

toujours possible de dénicher

une pente avec de la

poudreuse.

‹2› De l’énergie pour la

montée suivante : le gardien

Gigi sert des pizzoccheri

de Poschiavo.

nombre d’heures par année

pendant lesquelles Poschiavo est

sous l’influence du fœhn du

nord (record suisse)

‹3› Sur le fil : en route vers

La Pala, le sommet voisin

du Piz Para

« Wow ! » Luggi n’a pas besoin d’en dire plus que ces

trois lettres. Le vaste paysage montagneux qui l’entoure

se charge du reste. Alors qu’il retire ses peaux après

avoir gravi la crête de la Cima di Cardan et se prépare

pour sa première descente dans la poudreuse, Luggi en

est certain : les trois jours prévus ne suffiront de loin

pas à exploiter ne serait-ce qu’une partie du potentiel de

ce coin de paradis. Autour de lui s’ouvrent des possibilités

infinies. Piz Ursera, Piz Paradisin, Corn da Camp, Piz

Cunfin, Motal, Piz dal Teo, et bien d’autres. Les noms des

sommets environnants sont loin d’être aussi connus que

les classiques Piz Palü, Biancograt et Piz Bernina, qui

saluent à l’ouest du Pass dal Bernina comme l’écume

blanche sur une mer de sommets. Alors que ces icônes

réservent peu de surprises, emprunter des itinéraires

moins connus mène souvent à des découvertes encore

plus impressionnantes.

Prenons alors la direction du Val da Camp. Il neige à

gros flocons lorsque Luggi et Florian quittent le parking de

Sfazù, entre le Pass dal Bernina et Poschiavo. Le monde est plongé

dans l’obscurité, seuls les faisceaux lumineux des lampes frontales

projettent une lueur vacillante sur le chemin forestier enneigé. La

neige fraîche étouffe tous les bruits. Le souffle se transforme en vapeur.

Au rythme des pas, la notion du temps s’estompe. Après une

bonne heure (ou était-ce deux ?), la forêt s’ouvre. Une clairière. Au

milieu du silence blanc, les fenêtres du Rifugio Saoseo projettent

une lumière chaude et rassurante. « Juste à temps pour le dîner »,

plaisante Gigi Murtas, le gardien, en nous accueillant. Puis il jette un

rapide coup d’œil à sa montre. « Il y en a qui montent à la cabane en

22 minutes depuis le parking de Sfazù ! C’est pour l’instant le meilleur

temps de la course nocturne de ski alpinisme « Sprint Val di

Campo », qui a lieu chaque hiver », dit-il avant d’ajouter avec un clin

d’œil : « Je suppose qu’il vous en a fallu un chouïa plus ! »

‹1›

En avance sur son temps

Peu après, Gigi sert une soupe fumante. « Ici, dans le réfectoire, se

trouvait autrefois l’étable », raconte-t-il. Le Rifugio Saoseo s’appelait

« Casa Lugacqua » (maison au bord de l’eau) lorsqu’il a été construit

en 1935 pour accueillir un troupeau de 18 vaches. Mais dès la fin

des années 1930, le CAS a loué une partie de la maison pour ses

membres avant d’en faire l’acquisition. Depuis sa rénovation en

1996, elle constitue un camp de base attrayant, également pour la

randonnée à ski. Le Rifugio Saoseo n’est pas loin de la Haute-Engadine

: la station mondaine de Saint-Moritz et le village chic de

Pontresina se trouvent juste derrière la montagne. Mais le monde

au sud du col de la Bernina est différent de celui de son versant

nord. Il est plus calme, plus modeste. « Ici, les horloges fonctionnent

différemment », explique Gigi. À première vue, le Valposchiavo peut

sembler sortir d’une autre époque. « Mais en réalité, les habitants

‹2›

« Les trois jours prévus ne

suffiront de loin pas à exploiter

ne serait-ce qu’une partie

du potentiel de ce coin de

paradis. »

de la vallée de Poschiavo ont des années-lumière d’avance », rétorque

le gardien avec une pointe de malice dans les yeux. Il fait

référence au choix systématique de la vallée de privilégier un

mode de vie et un tourisme durable. Le lendemain, de retour de

la Cima di Cardan (crête menant au Piz Ursera), Gigi s’exclame :

« Que des ingrédients locaux », tout en servant une énorme poêlée

de pizzoccheri de la vallée de Poschiavo accompagnés de fromage,

de pommes de terre et de légumes sur la terrasse de la cabane.

‹3›

Exactement ce qu’il faut. Car

après la rando, c’est aussi avant

la rando. Le soleil brille encore

haut dans un ciel sans nuages,

et Luggi et Florian reprennent

des forces pour une deuxième

randonnée l’après-midi en direction

des pentes à l’est du

refuge, sous la Punta dal Dügüral.

« Tout est parfait », sourit

Florian pendant la montée. La

forêt de mélèzes clairsemée

et ombragée a conservé une

neige poudreuse qui arrive à

hauteur des hanches. Même

par mauvais temps, lorsque le

brouillard recouvre les sommets

en altitude, cette région se

prête bien à des petites randonnées,

comme celle qui mène au

Motal (2517 m).

Réprimande bienveillante

Après cette orgie de poudreuse,

une nouvelle gourmandise nous attend le soir à la cabane. Chatrina,

la femme de Gigi, a préparé de la polenta. Elle est servie avec un

goulasch fondant. La cuisine du Valposchiavo est le reflet culinaire

de sa situation géographique : nichée entre l’Engadine et la Valteline,

elle allie le caractère authentique des Alpes à une certaine sophistication

plus méditerranéenne. Ici, la polenta côtoie le fromage

de montagne, les pâtes fraîches accompagnent la chasse, et le pain

de seigle maison est servi avec des poires séchées ou des châtaignes.

Les produits régionaux sont importants pour les propriétaires

de la cabane. Ils ne sont d’ailleurs pas les seuls à partager

cette conviction. Le mouvement « 100 % Valposchiavo » rassemble

les producteurs, les restaurateurs et les consommateurs et crée

une chaîne de valeur locale.

Le lendemain, une autre sorte de régal est au programme. La

cabane et la vallée sont encore tassées dans l’ombre lorsque Florian

et Luggi partent en direction du Piz Cunfin (2904 m). Au-dessus

de la limite de la forêt, un vent glacial balaie les vastes pentes. Estce

que la météo va tenir ? Pour l’après-midi, le bulletin météo a annoncé

un bref changement de météo. Les gros dépôts d’avalanche

14

15



Bon plan Ski de randonnée au Rifugio Saoseo

‹1› Depuis cinq ans, le

couple Gigi et Chatrina

Murtas gèrent le Rifugio

Saoseo avec amour et dans

un style traditionnel.

‹2› Simples mais confortables

: les chambres à

plusieurs lits du Rifugio

Saoseo.

‹3› À l’origine, le bâtiment

du Rifugio Saoseo servait

d’alpage aux paysans de

la vallée de Poschiavo.

L’endroit où se trouve aujourd’hui

la salle à manger

était autrefois une étable.

Le couple de gardiens

Chatrina &

Gigi

Ambiance de haute montagne :

l'ascension du Piz Paradisin

(3303 m) se déroule dans un

cadre résolument alpin.

‹1›

‹2›

sur les versants nord et est nous rappellent l’anecdote racontée

par Gigi la veille : un jour, malgré un danger d’avalanche extrême

et son avertissement insistant, un groupe de quatre jeunes skieurs

était monté en direction du Piz Mürasciola. Ils s’étaient arrêtés un

peu au-dessus de la limite de la forêt et avaient construit un saut et

pris des photos. Gigi les observait aux jumelles depuis la cabane.

« Quand ils sont revenus, je leur ai passé un savon et leur ai fait

remarquer que ce n’était vraiment pas une bonne idée. Pendant

que je leur faisais la leçon, toute la pente, dans laquelle ils avaient

construit le saut, s’est déclenchée. Les garçons sont ensuite restés

trois jours de plus chez nous. Mais ils ne sont plus repartis en rando.

Ils nous ont aidés à déblayer les chemins autour du refuge », se

souvient le gardien.

Troquer son ordinateur contre la montagne

Florian et Luggi, en revanche, sont des habitués aux caprices

de la neige et de la météo. Quel soulagement lorsque, arrivés

sur le haut-plateau de Plan da la Genzana, le soleil envoie enfin

ses premiers rayons par-dessus la crête. Comme si quelqu’un

avait actionné un interrupteur invisible, le vent cesse également

et quelques minutes plus tard ils peuvent enfin profiter

pleinement de la randonnée. Une fois de plus, l’ascension du

Piz Cunfin par le versant sud offre une vue imprenable sur des

couloirs sauvages, cette fois-ci sur ceux des versants nord du

Corno di Dosse (3232 m). Le temps reste clément. Sur le versant

sud, la neige fraîche tombée ces derniers jours s’est bien tassée.

« Neige de printemps parfaite », constate Luggi après un bref

test. Et c’est ainsi que l’on descend rapidement, mais comme sur

une moquette, le versant sud escarpé du Piz Cunfin.

Une bonne heure plus tard, Gigi Murtas sert la prochaine

portion de pizzoccheri. En l’écoutant, on comprend rapidement

que le Rifugio Saoseo est plus qu’une simple cabane de montagne

: c’est un véritable art de vivre. Depuis 2020, l’ancien directeur

commercial gère, avec son épouse Chatrina, la cabane

nichée à 1985 mètres d’altitude. Le départ à la montagne a marqué

une rupture délibérée avec leur carrière précédente : tous

‹3›

16

17



Bon plan Ski de randonnée au Rifugio Saoseo

L’embarras du choix : les

possibilités de randonnée

autour du Rifugio Saoseo

sont aussi nombreuses que

variées. Outre de nombreux

itinéraires en haute montagne,

certains se déroulent

dans des forêts de mélèzes

et sont protégés du vent.

Accès et propositions de course

baechli-bergsport.ch/fr/saoseo

« À première vue, le Valposchiavo

peut sembler sortir

d’une autre époque. Mais

en réalité, les habitants de la

vallée de Poschiavo ont des

années-lumière d’avance. »

Gigi Murtas

Gardien du Rifugio Saoseo

deux en avaient assez du travail devant un écran, des formulaires

et du fonctionnement du système. Au lieu de cela, ils voulaient

faire quelque chose qui ait du sens, avec et pour les gens, proche

de la nature. Lorsque l’occasion s’est présentée de reprendre la

cabane, ils n’ont pas hésité longtemps. Malgré tout, le changement

a été énorme. Chatrina et Gigi n’ont pratiquement aucune

intimité dans leur cabane : leur espace privé se compose d’une

petite chambre, de deux ou trois armoires pour leurs vêtements

et quelques effets personnels, d’une douche et d’un minuscule

bureau. Il n’y a pas de soirées télé, ni de temps libre pendant

la saison. Partir en randonnée à ski, autrefois un passe-temps

passionné du couple, est désormais un luxe : même au cœur de

l’hiver, ils ont rarement le temps de partir en excursion. Et pourtant,

Gigi et Chatrina ne regrettent pas leur choix. « Nous sommes

nos propres patrons. Nous décidons nous-mêmes comment nous

travaillons et ce que nous voulons offrir à nos clients. » Une authenticité

exigente est à la base de la philosophie de Gigi pour son

métier de gardien de cabane. La cabane doit rester une cabane.

Elle n’est ni un hôtel, ni un centre de bien-être. Cela se reflète

également dans les chambres à plusieurs lits et les dortoirs,

simples mais confortables.

Paradis printanier au Paradisin

La lune brille encore dans le ciel froid du matin lorsque Luggi et

Florian partent pour leur prochaine randonnée. Les peaux crissent

sur la neige gelée. Après un départ tranquille, la montée vers le

glacier Vedreit da Camp devient plus raide et se révèle être un

entraînement exigeant aux conversions dans une neige cassante.

L’ascension du Piz Paradisin (3303 m) n’est pas donnée. Ils reprennent

leur souffle à la fin de la pente raide. Continuer ! Même

si le sommet les attire, Florian et Luggi renoncent à la partie qui

nécessite une petite escalade. « Ce serait joli, mais cela nous prendrait

trop de temps si nous voulons descendre le couloir sud-est

sous le sommet voisin de La Pala dans de bonnes conditions et

en toute sécurité », estime Luggi. Son expérience de guide de

montagne porte ses fruits. À partir de l’entrée du couloir, une moquette

parfaite leur permet de dévaler les 1000 mètres de dénivelé

jusqu’au Lagh da Saoseo. En hiver, le lac est recouvert d’une

épaisse couche de neige. En été, ses eaux claires et turquoise, ses

mélèzes lumineux et ses sommets rocheux environnants font de

lui l’un des plus beaux lacs de montagne de Suisse. De nombreux

randonneurs font donc le pèlerinage depuis la cabane jusqu’au lac.

Mais pour Luggi et Florian, c’est justement la saison calme

qui fait tout l’attrait. L’hiver. Le silence. Même lorsque le refuge

affiche complet, les possibilités ne manquent pas pour laisser ses

propres traces. « Il y a encore tant à découvrir », dit Luggi avec une

pointe de mélancolie dans la voix, alors que ses skis tracent encore

une fois la neige sur le chemin du retour vers Sfazù. Lorsqu’il

déchausse ses skis, sa voix est plus sereine : « Je reviendrai, ça ne

fait aucun doute ! »

Petite bombe d’énergie I

Avec la Swift LT, Petzl a développé une

version allégée de la lampe frontale

Swift RL. La Swift LT séduit par ses

seulement 43 grammes, mais

également par sa puissance :

une luminosité maximale de 380

lumens, une portée de 70 mètres

et une batterie de 880 mAh (intégrée

et rechargeable par USB-C) qui promet

jusqu'à 60 heures d'autonomie. Le bouton de

commande central permet de régler l’intensité

lumineuse, et une lumière rouge est également

disponible. Un verrouillage des touches est prévu

pour le transport. La lampe peut également

être détachée du bandeau et se fixer directement

au casque à l'aide d'un support. L'inclinaison

est également ajustable.

1 SWIFT LT

PETZL

Poids : 43 g

CHF 55.–

Uniquement l’essentiel

Se réveiller chaque jour à la montagne, sans le stress du trajet : une cabane

est le camp de base idéal pour enchaîner les randonnées à ski. Et quand on

ne doit se soucier ni des repas ni de l'hébergement, on peut voyager léger.

Prêt pour le moulin

à poudreuse

Pour affronter la neige profonde, rien de tel que

le pantalon PowSlayer de Patagonia. Léger et

compact, ce pantalon hardshell est fabriqué

avec en laminé Gore-Tex Pro trois couches et

offre ainsi une protection optimale contre le

vent et les intempéries. Si la membrane perméable

à la vapeur atteint ses limites dans les

montées éprouvantes, les fermetures éclair

d'aération faciles à utiliser permettent de remédier

rapidement à la situation. La taille haute

se ferme à l'aide de deux bouton-pression, des

passants de ceinture sont prévus et un réglage

velcro est disponible à la taille. Deux poches à

fermetures éclair sur les cuisses permettent de

ranger un téléphone portable, un DVA ou tout

autre objet similaire. Les bas de jambes renforcés

et robustes sont équipés de guêtres avec

crochets qui empêchent efficacement la neige

de pénétrer. Les genoux sont préformés. Avec

réflecteur Recco intégré.

3 POWSLAYER PANTS W

PATAGONIA

Poids : 496 g

CHF 579.–

1

3

2

Petite bombe d’énergie II

Pieps, le fabricant autrichien de DVA, a développé

un nouvel appareil très compact et léger. Le

Pieps Mini IPS séduit avant tout par son format

de seulement 104 x 74 x 20 mm – plus petit que

la plupart des smartphones – et par son poids

de 158 g. Aucune économie n'a été faite sur ses

caractéristiques : l'appareil à 3 antennes offre

une largeur de bande de recherche dynamique

pouvant atteindre 50 m et, en mode émission,

il est protégé contre les interférences électroniques

grâce à la technologie IPS. Le Search

Assist Plus apporte une aide visuelle et sonore

lors de l'utilisation dans des situations

stressantes. La fonction de commutation

automatique Search-to-Send augmente

la sécurité, par exemple en cas d'avalanches

secondaires. L'énergie est fournie

par deux piles AAA. Pieps mentionne une

autonomie en mode émission de 600 heures

(piles lithium) ou de 400 heures (piles alcalines).

Les mises à jour, les réglages et les

diagnostics peuvent être effectués par bluetooth

à l'aide d'une application.

2 MINI IPS

PIEPS

Poids : 158 g (piles comprises)

CHF 349.–

Bächli on Tour

Vous souhaitez découvrir le ski de

randonnée dans un environnement

sécurisé ou vous remettre aux sports

de montagne ? Notre programme

Bächli on Tour , vous propose tout au

long de l'hiver des sorties et

des cours encadrés par des guides

de montagne diplômés.

18

19



Expert Chaussures de ski de randonnée

Expert

Le nouveau

confort

Que ce soit pour les sorties plaisir, le freerando ou la compétition – les

chaussures de ski de randonnée n’ont jamais été aussi légères et confortables.

En même temps, les performances de descente sont de plus en plus

convaincantes. Nous avons étudié les tendances et les nouveautés, et vous

livrons des conseils pour choisir le modèle qui vous conviendra le mieux.

75 °

Les meilleurs modèles

actuels offrent une

liberté de mouvement

impressionnante.

Ceci facilite énormément

la montée et encore

plus les grandes

enjambées.

Une affaire de fermeture

Ces dernières années, on rencontre

de plus en plus des systèmes de

fermeture BOA avec molette de serrage.

Cela permet un réglage précis

du maintien à l’avant du pied.

Texte Christian Penning

Les chaussures de ski de randonnée deviennent

de plus en plus confortables et

offrent de plus en plus de liberté de mouvement

pour faciliter la montée. Le temps où

il fallait littéralement se battre pour chaque

mètre d’altitude gagné avec des chaussures

lourdes et encombrantes est révolu.

Même les modèles de freerando robustes atteignent

désormais un tel niveau de confort

que l’Anglais Mike Humphrey a choisi la

Tecnica Cochise 130 pour courir le marathon

de Paris en avril 2025. Pour être honnête,

il faut quand même avouer que Humphrey

n’a pas couru pendant six heures et demie

dans le seul but de démontrer le confort de

ses chaussures. Il souhaitait surtout attirer

l’attention et collecter des dons pour la recherche

sur les maladies neurodégénératives

telles que la maladie de Charcot.

La rotation de la tige –

paramètre clé de la liberté

de mouvement

Même s’il peut sembler absurde d’utiliser

des chaussures de ski de randonnée

pour courir un marathon, cet exemple insolite

montre à quel point les chaussures de ski de

randonnée sont désormais performantes pour

marcher. « Ces dernières années, les chaussures

de ski de randonnée, quelle que soit

la catégorie, sont devenues plus souples en

montée, sans pour autant perdre en stabilité

à la descente », explique Kevin Nanzer. « Les

chaussures de ski de randonnée modernes

parviennent à un équilibre impressionnant :

leur liberté de mouvement est maximale

grâce à des angles de rotation qui approchent

les limites de la mobilité anatomique. » Et

malgré leur faible poids, les chaussures de ski

de randonnée offrent un maintien et une stabilité

étonnants dans les descentes. Certains

modèles de freerando rivalisent même avec

les chaussures de ski alpin.

Les chaussures de randonnée classiques,

comme la Dynafit Radical, offraient

déjà une bonne mobilité de la tige avec un

angle de rotation pouvant atteindre 60 degrés.

Ce paramètre est particulièrement

important pour marcher confortablement et

sans effort lors des ascensions raides. Avec

la génération actuelle, les concepteurs de

chaussures de ski offrent encore plus de liberté

de mouvement à la cheville et au bas

de la jambe. Le modèle polyvalent Dynafit

Ridge et le Scarpa F1 SE affichent généreusement

70 degrés de rotation. L’Atomic

Backland XTD va encore plus loin dans cette

discipline avec 74 degrés. Le modèle polyvalent

Salomon MTN Summit Pro (poids :

1150 g) arrive en tête avec une rotation maximale

de la tige de 75 degrés. Il offre ainsi une

amplitude de mouvement aussi généreuse

que les chaussures de ski de randonnée ultralégères

Scarpa Alien ou La Sportiva Race

Borg (750 grammes par chaussure).

Montée sans efforts –

la nouvelle légèreté

Les fabricants ont également continué

à travailler sur le poids des chaussures de

ski de randonnée. Les modèles légers et

polyvalents pèsent désormais entre 1150 et

1250 g par chaussure dans les tailles courantes.

Les chaussures de ski-alpinisme La

Sportiva Stratos IV, avec à peine 500 g par

chaussure, et la Dynafit DNA Pintech Pierre

Gignoux, avec 510 g, détiennent le record de

légèreté. Les randonneurs qui affectionnent

particulièrement la descente ne sont pas

délaissés pour autant. L’Atomic Backland

XTD est considérée comme une chaussure

de descente solide mais ne pèse que 1380 g,

Illustration : Saija Sollberger

L’essentiel en

quelques mots

1. Les chaussures de ski de randonnée deviennent

de plus en plus légères et ples : dans les pointures standard et pour

souun

modèle polyvalent, il faut compter environ

1200 g par chaussure. La rotation de

la tige atteint désormais 75 degrés.

2. Les systèmes de serrage avec molette et

câble de mise en tension sont fréquents,

mais ne remplacent encore pas complètement

les boucles classiques.

3. Remplacer les fines semelles intérieures

qui équipent souvent les chaussures

par un modèle parsonnalisé permet de

gagner encore un peu en confort et

transmission de la force.

Gamme de prix

Bächli Sports de Montagne propose

plus de 100 modèles de chaussures de

ski de randonnée. Chaque personne,

qu’elle soit débutante ou compétitrice,

trouvera chaussure à son pied.

1,5 – 2 cm

Astuce pour choisir la pointure

Astuce pour trouver la bonne taille : enfilez

des chaussettes de ski fines et glissez vos

pieds directement dans les coques sans

le chausson intérieur. Lorsque vos orteils

touchent l’avant, il doit rester un espace de

1,5 à 2 cm entre votre talon et la coque.

479.–

1049.–

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21



Expert Skitourenschuhe

Pour les montées

soutenues

Avec une rotation de la tige de 70°,

une languette à coulissement horizontal

et un système de réglage BOA

précis à l'avant du pied, la Ridge Pro

permet de venir à bout des longues

ascensions en tout confort.

RIDGE PRO

DYNAFIT

Poids: 2822 g/paire

CHF 829.–

« Il n’est pas très judicieux de simplement

remplacer les boucles par un système BOA

car la répartition des forces par le système

de câbles est différente de celle des boucles.

La coque doit aussi être adaptée. »

tandis que la Tecnica Zero G Tour Pro actuelle

atteint les 1290 g. Grâce à l’amélioration

de certains détails, comme une tige

plus légère, une coque un peu plus fine, de

nouvelles boucles et de nouveaux chaussons,

les designers ont réduit son poids de

100 g par rapport au modèle précédent. À

première vue, cela peut paraître peu. Mais

100 g de moins à chaque pied se ressentent

nettement. De plus, un poids plus faible a

un effet positif sur la fréquence, l’équilibre

et l’assurance du pas. C’est particulièrement

appréciable lors de longues sorties

ou dans des terrains exigeants.

Facile à utiliser –

la fermeture BOA

Christophe Zufferey

K2

Les besoins en confort ne se limitent

pas à la montée uniquement. Les fabricants

accordent également de plus en

plus d’importance à la facilité d’utilisation.

Grâce à leur tige mobile, les chaussures de

ski de randonnée sont plus faciles à enfiler

et à retirer que les chaussures de ski

alpin. De plus, le système de fermeture et

l’ajustement de la pression de la coque sur

le pied sont désormais plus confortables

et plus rapides. Cela est rendu possible

grâce à des systèmes de fermeture bien

pensés. Le système BOA avec sa molette

rotative est de plus en plus utilisé. « BOA

a trouvé sa place, notamment dans le domaine

du confort. Mais il ne remplace pas

complètement la boucle », explique Kevin

Nanzer. Le positionnement des renvois du

système de câbles et la nature de la coque

de la chaussure de ski sont déterminants.

« Il n’est pas très judicieux de simplement

remplacer les boucles par un système

Les chaussures de ski de

randonnée modernes (et

bien ajustées) peuvent

presque rivaliser avec les

chaussures de montagne en

termes de confort.

BOA », explique Christophe Zufferey de

K2 Suisse, « car la répartition des forces

par le système de câbles est différente de

celle des boucles. » Il est plus intéressant

d’adapter la coque en conséquence. Pour

les chaussures Mindbender Freetouring

actuelles, K2 a repensé le chevauchement

de la coque au-dessus du cou-de-pied

avec trois zones de dureté différentes. La

pointe a également été modifiée. « Ainsi,

le système BOA permet d’ajuster la coque

comme un burrito que l’on tient dans la

main », compare Christophe Zufferey. Afin

d’obtenir une répartition optimale de la

force lors de la fermeture, de nombreux

fabricants utilisent deux systèmes de

câbles BOA distincts : l’un sur la tige et

l’autre sur la partie inférieure de la coque.

Pour le modèle F1 SE, Scarpa mise sur un

système hybride avec boucle et fermeture

velcro sur la tige et système BOA sur le

cou-de-pied. Dynafit procède de manière

similaire pour le modèle Ridge Pro. « BOA

n’est pas fondamentalement meilleur ou

moins bon que les solutions à boucles »,

estime Kevin Nanzer. « Tout dépend toujours

de la position individuelle et de la répartition

de la pression. » Nanzer explique

le succès actuel des modèles BOA par leur

confort d’utilisation. « Il suffit d’enfiler la

chaussure, de tourner la molette, et c’est

terminé ! C’est rapide et très facile. »

Photo : La Sportiva

Chausson et semelle intérieure –

la personnalisation

Les chaussons thermoformables constituent

un autre élément de confort qui équipe désormais

presque toutes les chaussures de ski de randonnée.

Le chausson est chauffé et s’adapte à la forme individuelle

du pied, plusieurs fois si nécessaire. Cela

améliore sensiblement le maintien. Selon Nanzer,

la semelle intérieure représente également un gros

potentiel d’amélioration. « Les semelles d’origine

n’offrent pratiquement aucun soutien de la voûte

plantaire », explique-t-il. Il recommande donc, quel

que soit le modèle, de remplacer la semelle intérieure

standard, relativement fine et peu stable, par

une semelle personnalisée. « Elle offre un meilleur

maintien au pied, prévient les ampoules, les crampes

et la fatigue prématurée des muscles. Elle améliore

également la transmission de la force. » Même de petits

ajustements peuvent faire une grande différence.

En matière d’ajustement, chaque fabricant

propose, outre des modèles unisexes ou pour

hommes, des modèles féminins spéciaux. La différence

réside dans les détails : les modèles pour

femmes sont plus échancrés afin de s’adapter à la

forme du mollet. La coque est souvent un peu plus

MONTÉE

LÉGÈRE.

DESCENTE

MAÎTRISÉE.

22

XENIC PLUS

23



Expert Chaussures de ski de randonnée

Une chaussure à tout faire ?

Les modèles polyvalents

pesant entre 1100 et 1300

grammes savent répondre à

toutes les exigences, y compris

celles de la descente.

souple et la forme légèrement plus étroite.

« Pour beaucoup de femmes, il vaut la

peine d’essayer les modèles pour femmes

correspondants », explique Nanzer, fort de

son expérience. « Néanmoins, les femmes

gagnent également à essayer les versions

pour hommes », ajoute-t-il. « Car en fin de

compte, c’est la forme individuelle du pied

qui est déterminante. »

Tendances matériaux –

la durabilité au centre

Astuces pour l’achat des

chaussures de ski de randonnée

1PRENDRE LE TEMPS

Huit étapes pour le meilleur ajustement possible

Un essayage soigné conduisant au choix

d’un modèle et de la pointure demande

de la patience. Prenez le temps qu’il faut

pour éviter des désagréments plus tard

lorsque vous serez en route.

2

CATÉGORIE DE CHAUSSURES

Réfléchissez à l’avance à l’utilisation

que vous souhaitez faire de vos chaussures

de ski de randonnée. Quel est

votre niveau ? Quelle sera la durée et

la difficulté de vos randonnées ?

Les matériaux utilisés dans la fabrication

des chaussures de ski de randonnée modernes

exercent certes une influence sur leur

poids, mais pas seulement. Ils jouent également

un rôle décisif en matière de durabilité.

« Il existe désormais des chaussures de

ski fabriquées en plastique Pebax® Rnew®,

en grande partie dérivé de l’huile de ricin »,

explique Nanzer. Ce matériau biosourcé remplace

de plus en plus les plastiques à base de

pétrole. Le recyclage et le surcyclage jouent

également un rôle. Salomon, par exemple,

broie des vieilles chaussures de ski et utilise

le matériau pour en fabriquer des nouvelles

ou pour faire des skis. Pour l’acheteur, cela

signifie que les performances des matériaux

durables ont depuis longtemps rattrapé

celles des pièces fabriquées de manière

conventionnelle. Avec son projet « Recycle

Your Boots », Tecnica s’engage sur la voie

de l’économie circulaire : à la fin du premier

cycle de vie, des codes QR apposés sur le

produit fournissent au partenaire de tri des

informations importantes sur les matières

premières utilisées et le potentiel de recyclage

de chaque composant.

Résumé : plus de confort –

plus de performances

« Quelle que soit leur catégorie,

ces dernières années

les chaussures de ski de

randonnée sont devenues

plus souples en montée,

sans pour autant perdre en

stabilité à la descente. »

Kevin Nanzer

Gestionnaire de produit

Quelle que soit leur catégorie, les

chaussures de ski de randonnée évoluent

clairement vers plus de confort et de personnalisation,

sans pour autant négliger les performances

sportives. En descente, certaines

chaussures de freerando n’ont plus rien à envier

aux chaussures de ski alpin en termes

de qualités sportives. À condition d’avoir des

semelles et des fixations compatibles (voir

« Conseils pour les chaussures de ski de randonnée

»), elles conviennent aux deux disciplines.

Mais les chaussures de randonnée

polyvalentes, ainsi que les modèles légers

prévus pour les randos à ski en haute montagne

avec beaucoup de dénivelé ou pour la

compétition, offrent désormais un très bon

compromis entre les qualités de descente

et d’ascension. En montée, les chaussures

de ski de randonnée ressemblent de plus en

plus à des « chaussures de course » grâce à

leur très grande liberté de mouvement. Une

chose formidable, même si on ne court pas

tout de suite un marathon avec.

Fascination pour le flex

Notre article de blog vous explique

l’importance de la rigidité

des chaussures de randonnée

à ski et pourquoi les valeurs de

flex ne sont pas nécessairement

comparables.

baechli-bergsport.ch/fr/blog/

Chaussures-de-ski-de-randonnée

Pour les descentes

épiques

La Zero G Tour Pro est le modèle haut

de gamme à quatre boucles de Tecnica.

Avec un flex de 130 elle est idéale

pour le ski de randonnée axé sur la

descente. Ce modèle est désormais encore

plus léger grâce à l'utilisation de

carbone, de Grilamid et de magnésium

ZERO G TOUR PRO

TECNICA

Poids : 2850 g/paire

CHF 749.–

Photo : La Sportiva

CHOIX DE LA POINTURE

Choisir la bonne taille de coque est crucial. De nombreux randonneurs commettent l’erreur d’acheter

des chaussures trop grandes parce qu’elles semblent confortables. Ne pas oublier que le matériau

du chausson s’assouplit légèrement après quelques sorties, ce qui agrandit légèrement la chaussure.

Pour vérifier la taille de la coque, il faut enfiler des chaussettes de ski fines puis glisser son pied dans

la coque sans chausson intérieur. En avançant son pied au maximum, la distance entre le talon et

l’arrière de la coque doit être comprise entre 1,5 et 2 cm. Pour l’essayage avec le chausson intérieur,

le pied doit être bien maintenu, mais sans que cela ne serre. En position debout, les orteils doivent

toucher très légèrement l’avant de la chaussure. Important : le talon doit être bien maintenu.

BOOTFITTING

3

4 5 6

AJUSTEMENT INDIVIDUEL

Une semelle intérieure personnalisable

offre un meilleur maintien et

permet d’économiser de l’énergie. Il

vaut la peine de toujours former les

chaussons thermoformables.

CHOIX DES CHAUSSETTES

Des chaussettes fines assurent un meilleur

contact et une meilleure transmission

de la force. De plus, les chaussettes de ski

fonctionnelles évacuent efficacement l’humidité

et aident à prévenir les ampoules.

7

8

COMPATIBILITÉ

Les semelles des chaussures de ski de randonnée

ne sont pas normées. C’est pourquoi

toutes les chaussures ne conviennent pas à

toutes les fixations. L’utilisation de chaussures

de ski de randonnée avec des fixations alpines

peut entraîner des dysfonctionnements. Les

experts de Bächli Sports de Montagne savent

quelles chaussures conviennent à quels modèles

de fixations.

SORTIE TEST

Après l’achat, prévoir un

essai et refaire des ajustements

si nécessaire.

Un bon ajustement des chaussures

de ski de randonnée est

essentiel. Sinon, le risque de

souffrir d’ampoules et de douleurs

est élevé. C’est pourquoi Bächli

Sports de Montagne propose dans

chaque magasin la possibilité d’un

ajustement individuel des coques,

de préférence sur rendez-vous.

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25



Bon plan Ski de randonnée en famille à Davos

Mission

fatigue

Un dimanche en famille d’un nouveau

genre : safari à ski à Davos avec deux

jeunes adolescents.

Texte Tim Fritz, Photos Baschi Bender

Dans le Prättigau, il est

courant de faire soi-même la

trace. Mais pour la montée au

Zenjiflua, il est quand même

avantageux de partir tôt.



‹1› Dans la montée pour Zenjiflua,

tout le monde marche encore en

rangs serrés, mais à la fin de la journée,

ce sont les enfants qui prennent

les commandes.

‹2› Même si le passage clé de la descente

dans la face ouest du Weissfluh

est praticable sans assurage, la

corde renforce l’ambiance alpine (et

augmente la confiance en soi).

‹3› Lorsqu’une descente se termine

avec un tel sourire, la neige ne peut

pas avoir été mauvaise.

‹2›

Le dimanche idéal en famille avec des adolescents ? Europa Park,

l’Outlet de Landquart, le zoo de Bâle ou une sortie à la patinoire

du coin pourraient bien figurer en tête de liste. Du moins, si l’on

en croit les publicités familiales actuelles à la radio et à la télévision.

Franchement, cela nous conviendrait aussi, mais parfois,

nous n’avons tout simplement pas envie de raconter exactement

la même chose que nos collègues de travail ou nos camarades

de classe le lundi. À cinq heures du matin, nous chargeons donc

quatre équipements complets de ski de randonnée dans la voiture

et partons pour Davos, pas vraiment reposés. L’objectif de cette

sortie familiale est de ramener nos deux garçons, âgés de 10 et 13

ans, encore plus fatigués le soir qu’ils ne le sont en montant dans la

voiture ce matin, ce qui, vu leur état de somnolence initial semble

presque impossible. Pour cela, nous pouvons compter sur 40 cm de

poudreuse, de courtes ascensions avec les peaux et des sommets

où les barres de céréales sont au moins deux fois meilleures que la

barbe à papa d’Europa Park.

En ligne droite vers Barga

Arrivés au funiculaire de Parsenn à Davos, le thermomètre indique

moins dix degrés, mais le soleil est radieux. La dernière neige date

d’il y a trois jours. Dans de nombreux domaines skiables, toutes

les pentes seraient labourées depuis un moment, mais à Davos, on

trouve souvent de la poudreuse vierge même après plusieurs jours,

à condition de ne pas craindre de courtes remontées. Pourquoi ? Il

neige ici environ dix pourcents de moins qu’aux endroits les plus

enneigés des Alpes. En effet les montagnes de Davos sont peu propices

aux situation de barrage météorologique, mais forment plutôt

une sorte de col. Et comme de nombreux freeriders choisissent leur

domaine en fonction des cartes de neige fraîche sur Internet, tout

le monde se bouscule à Arlberg où l'on annonce un mètre de neige

fraîche, tandis que les 90 centimètres de Davos n’attirent qu’une

dizaine de riders.

Après deux remontées mécaniques, nous arrivons au sommet

du Weissfluh et laissons notre regard vagabonder du Tödi à la

Bernina. Les enfants ont encore plein d’énergie, nous pouvons donc

renoncer à une rapide pause Ovo au restaurant des pistes. Mais pas

question de renoncer au contrôle des DVA, car nous quittons maintenant

le domaine skiable sécurisé. La première descente se fait en

direction de Langwies. Après quelques jolis virages dans le versant

ouest du Weissfluh, nous arrivons au premier passage délicat de

la journée. Les premiers mètres du petit couloir qui nous mènera

‹1›

à une pente immaculée doivent être descendus en dérapage. Nous

n’hésitons pas à sortir la corde du sac à dos pour assurer le plus

jeune de notre groupe. L’encordement n’est pas absolument nécessaire

ici, mais il a l’avantage d’augmenter la confiance pour franchir

la difficulté à venir et nous donnerait presque l’illusion d’être dans

la peau de certaines stars du ski de pente raide. D’une pierre deux

coups, donc.

Peu après, nous dévalons une pente de poudreuse intacte et

rejoignons rapidement les rayons bienfaisants du soleil en face sud.

Nous avalons notre première barre de céréales et collons nos peaux

pour nous préparer à l’ascension du Zenjiflua. Les conditions ob-

‹3›

« La corde augmente la

confiance en soi pour franchir

le passage difficile et nous

donnerait presque l’impression

d’être dans la peau d’une

star du ski de pente raide. »

jectives sont optimales et nous avons plusieurs options en réserve

pour satisfaire le côté subjectif. Nous pourrions simplement suivre la

vallée et passer par Langwies pour rejoindre Arosa ou Lenzerheide

– une partie du « 3-Bahnentour », un circuit de freeride très prisé des

Grisons. Si contre toute attente, les garçons ne lançaient pas le fameux

« Encore une fois ! », on pourrait aussi tranquillement rejoindre

Langwies depuis Heimeli en empruntant la piste de luge pour terminer

la randonnée en douceur. Mais pour le moment le moral est au

top et nous montons, avant de finir l’ascension par quelques conversions

sous la corniche sommitale, où il est conseillé de garder un

peu plus de distance. C’est maintenant que commence la meilleure

28

29



Wegweiser Leukerbad

‹3›

descente que l’on puisse faire dans la région du Weissfluh : la descente

vers Barga, 700 mètres de dénivelé dans un terrain de freeride

varié et infiniment vaste. Si les conditions le permettent, chacun peut

tracer sa propre ligne avant de se retrouve en bas près des chalets

d’alpage de Barga, un sourire rayonnant aux lèvres.

Assis sur le petit banc contre la façade de mélèze brûlée

par le soleil, nous dégustons les provisions de notre sac à dos et

contemplons nos traces – tout nous semble deux fois plus savoureux.

D’ici, on voit également bien les descentes de la face nord du

Weissfluh. Certaines n’ont été tracées que tout récemment. Nous

avons maintenant le temps de parler un peu de la technique de

ski en terrain raide. Nos deux garçons sont certes déjà des skieurs

polyvalents et qui passent partout en virages parallèles. Mais pour

pouvoir imiter leurs idoles du freeride, on ne s’entraîne jamais assez.

« Candide Thovex aurait certainement tiré tout droit ! », estime

le grand. En même temps, je suis content qu’il ait tout de même

essayé de faire des virages.

‹1›

‹2›

et la force de sauter trouveront toujours des petites

corniches ou des rochers pour prendre un peu d’air

sous les semelles. Au milieu de la descente on atteint

quelques mayens qui offrent à nouveau une vue imprenable

sur Davos. Plus bas, nous devons resserrer

un peu nos virages dans la forêt. Avec les jambes qui

commencent à fatiguer, ce n’est parfois plus si facile.

Les enfants pensent désormais plus à leur portion de

frites qu’au contrôle de la vitesse, mais ils relèvent

sans problème ce défi. Sur les derniers mètres, le

sentier de randonnée hivernale tracé leur donne un

petit coup de pouce.

Fatigués, mais avec un sac à dos rempli de souvenirs

et de nouveaux projets, nous déchaussons

nos skis au bord du lac de Davos. Le trajet en car

postal jusqu’à la Parsennbahn ne dure qu’un arrêt,

soit exactement deux minutes. Mais ces deux minutes

suffisent pour que les garçons aient les yeux

bien lourds. Objectif du jour atteint !

Les enfants guident leurs parents

Une fois toutes les lignes discutées et les visages enduits de

crème solaire, nous mettons les peaux pour la deuxième fois. Au

programme : deux cents mètres de dénivelé jusqu’au Grüensee. La

montée n’est pas raide et nous pouvons nous concentrer pleinement

sur le paysage. Partout, nous voyons des descentes possibles,

encore vierges, et nous aimerions toutes les skier. Les garçons font

déjà des plans pour la prochaine randonnée à Davos. Sur une petite

colline au-dessus du Grüensee, nous rangeons définitivement les

peaux dans nos sacs et descendons en pente douce vers la station

inférieure du téléphérique. De là, on pourrait continuer jusqu’à

Küblis sur la plus longue descente de Suisse. Nous avions également

cette option en tête au cas où nos jambes seraient déjà trop

fatiguées ici. Mais nous voulons remonter dans le domaine skiable

pour terminer la journée par une dernière descente vers Davos.

Entre-temps, le soleil a depuis longtemps atteint son zénith,

mais grâce aux températures basses, la neige reste poudreuse

dans toutes les expositions. Après la longue remontée dans l’ancienne

télécabine, nous nous retrouvons à nouveau au sommet

du Weissfluhjoch et réfléchissons à la plus belle descente pour

retourner à Davos. Après une brève discussion, nous nous mettons

d’accord sur un compromis : les garçons obtiennent gain de

cause et n’auront pas à gravir le Salezerhora. Au lieu de cela,

nous traverserons le Meierhofer Tälli en longeant son flanc qui

mène jusqu’au lac de Davos. Et pour maintenir leur motivation,

les deux garçons pourront planifier eux-mêmes certaines sections

et nous « guider », nous les parents.

Ici aussi le terrain est très ludique. Il y en a pour tous les

goûts. Les passages plus raides alternent avec de longues sections

où l’on peut se laisser glisser. Ceux qui ont encore envie

‹1› Davos en vue : à la fin d’une

longue journée de randonnée,

tout le monde est non seulement

heureux, mais la « mission fatigue »

a également été un succès.

‹2› C’est la classe... avec de telles

conditions, la motivation pour

une randonnée à ski en famille ne

sera jamais un problème.

‹3› Grands virages en direction

de la vallée. Comme il existe

désormais des skis pour enfants

avec une largeur au patin correcte,

eux aussi peuvent profiter des

sensations du freeride.

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88 gr

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Expert Chaussettes fonctionnelles

Expert

La maille

parfaite

Sans chaussettes, pas de sorties en montagne ! Elles méritent

donc bien un peu d’attention. Ces produits hautement

technologiques sont en effet décisifs tant pour le confort que

pour la réussite de vos épopées alpines.

1589

… l’anglais William Lee invente

la première machine à tricoter.

Ceci marque les prémices de

la production mécanisée des

chaussettes. De nos jours, les

métiers à tisser circulaires

fonctionnent tout de même 300

à 500 fois plus vite.

Types de maille

Les mailles utilisées sont

spécifiques à la zone du pied

et à la discipline sportive

prévue. Les chaussettes de

randonnée se caractérisent

par un frotté amortissant au

niveau des orteils, de la plante

et du talon, par un piqué aéré

au niveau de la tige et par un

jersey lisse et élastique au

niveau du cou-de-pied.

Texte Johannes Wessel

26 os, 33 articulations, plus de 100 tendons,

ligaments et muscles sont sollicités

à chaque pas qui nous rapproche du sommet…

et bien sûr également pour nous en

faire redescendre. Le nombre de glandes

sudoripares des plantes des pieds est

particulièrement impressionnant : environ

250 000 par pied. Ensemble, elles sécrètent

jusqu’à 250 millilitres de liquide par jour.

Du point de vue de la biologie évolutive,

cette quantité (très importante par rapport

à la surface de peau) permet de maintenir

une peau souple, résistante et adhérente

lors de la marche pieds nus. De nos jours,

ces glandes impliquent que nos pieds deviennent

rapidement humides dans des

chaussures fermées, ce qui favorise la formation

d’ampoules.

Une voie à sens unique pour la

transpiration

L’essentiel en

quelques mots

1. Pour chaque type d’utilisation, les

matériaux, le modèle de maille et la

coupe doivent être bien assortis.

2. Un rembourrage épais offre un meilleur

amorti, tandis qu’un rembourrage

fin permet une meilleure transmission

des forces (dans les chaussures de

ski de randonnée aussi) – il faut donc

trouver le bon équilibre.

3. Avoir des chaussettes mouillées

augmente fortement le risque d’ampoules.

Une deuxième paire de

chaussettes peut être très utile, et

pas uniquement pour les sorties

de plusieurs jours.

Les chaussettes doivent évidemment

offrir une protection contre les points de

pression et les frottements, mais pour Kevin

Nanzer, chef de produit chez Bächli Sports

de Montagne, l’isolation, la coupe, la gestion

des odeurs et plus généralement leur réaction

dans un contexte humide sont des caractéristiques

centrales. « Une bonne gestion

de l’humidité est essentielle pour éviter

les ampoules. Nos fabricants misent donc

sur des matériaux en fibres synthétiques

qui évacuent efficacement l’humidité », explique

Nanzer. Le polyester a une longueur

d’avance grâce à sa très faible absorption

d’eau. On utilise aussi parfois du polypropylène,

qui n’absorbe presque pas d’eau, qui

sèche rapidement et qui isole parfaitement.

Toutefois, la structure dense de ses fibres

limite l’apport d’air frais aux pieds. Le polyamide

et l’élasthanne sont d’autres fibres

synthétiques classiques.

L’évacuation de l’humidité est assurée

par l’effet capillaire. Les chaussettes de

qualité sont généralement composées de

deux couches tricotées l’une sur l’autre ou

l’une dans l’autre. La couche intérieure est

en contact avec le pied et est composée de

fibres hydrophobes (qui évacuent l’eau) en

formant de minuscules cavités et des petits

espaces vides appelés capillaires. Grâce à

la tension superficielle de l’eau, ces espaces

étroits attirent la sueur de la peau et la

transportent vers l’extérieur.

La couche extérieure, en revanche,

est souvent faite de fibres un peu plus absorbantes,

qui captent cette humidité et la

répartissent uniformément sur une plus

grande surface. Ce système constitue une

véritable « voie à sens unique » pour la

transpiration, mais il a bien sûr aussi des limites.

« Avoir une deuxième paire de chaussettes

dans son sac à dos peut s’avérer utile

pour les personnes qui transpirent beaucoup

des pieds » conseille Nanzer.

Illustration: Saija Sollberger

Hauteurs de chaussettes

Avec un costard, les chaussettes

doivent être suffisamment longues

pour que leur bord ne soit pas

visible lorsque vous êtes assis. En

montagne, c’est plus simple : il suffit

que les chaussettes dépassent

de quelques centimètres du bord

des chaussures.

Technologie de pointe

Tout sauf simplistes : les chaussettes

haut de gamme permettent à l’air de

circuler autour du pied grâce à des

canaux d’aération, évacuent la transpiration

et l’humidité par effet capillaire

ou améliorent la circulation sanguine

grâce à la compression. Les mélanges

de matériaux sont également de plus

en plus élaborés.

Y

Attention aux plis

Tout comme pour les chaussures

de montagne, il est également

très important d’avoir

des chaussettes parfaitement

ajustées. Grâce à des technologies

telles que l’Achilles

Wrap System ou le 4 Degree

Elite Fit (plus d’infos en p. 36),

les fabricants s’efforcent de

créer des chaussettes qui

épousent parfaitement la

forme du pied.

32

33



Expert Chaussettes fonctionnelles

Le frotté en détail

Une machine à tricoter les

chaussettes moderne en action :

le nombre et la densité des

aiguilles influence la finesse et la

qualité du tricot. Les chaussettes

disponibles chez Bächli Sports

de Montagne sont principalement

fabriquées en Europe et aux

États-Unis.

surface de la peau

bouclettes du frotté

nouage

surface de la chaussette

semelle intérieure

Bouclettes amortissantes

Les éléments en frotté (à gauche sur la photo) se caractérisent par d’innombrables petites

bouclettes. Ces dernières absorbent l’humidité et agissent comme des amortisseurs en cas de

pression, ce qui est idéal pour les orteils et les talons.

Quant à la laine mérinos, elle contient de

fines fibres de protéines (kératine) qui

peuvent se lier aux molécules responsables

des odeurs, de sorte qu’elles ne sont pas immédiatement

perceptibles. « Les fibres synthétiques

ont su se réinventer et sont maintenant

bien supérieures à que ce que laisse

croire leur réputation », affirme Nanzer.

« Les fils sont beaucoup plus doux et plus

agréables sur la peau qu’il y a cinq ans. Ils

sont aussi moins sensibles aux odeurs ».

randonneurs rencontrent des problèmes

au niveau des articulations, surtout lors des

longues descentes. Une chaussette plus

rembourrée est alors utile pour prévenir

ces inconvénients. Cependant, selon Meier,

un rembourrage trop épais peut lui aussi

entraîner des points de friction et donc engendrer

des ampoules.

Les chaussettes visant avant tout la

performance, par exemple pour le trail running,

ne sont généralement pas du tout rembourrées

ou seulement légèrement et uniquement

au niveau des orteils et du talon.

Les chaussettes pour l’alpinisme technique

doivent également être aussi ajustées que

possible pour permettre une bonne sensibilité

du rocher ou de la glace. Ici aussi, les

rembourrages sont plutôt fins à moyennement

épais et se trouvent généralement au

niveau du talon, des chevilles, de la plante

des pieds et des orteils. Dans ces zones, on

utilise généralement des matériaux synthétiques

à forte teneur en polyamide et

polyester, car ils sont résistants et évacuent

l’humidité de manière fiable. Les chausvures

ou rainures améliore la circulation de

l’air, permet à la transpiration de s’évaporer

plus rapidement et assure un maintien encore

plus ferme. Cette maille est également

utilisée au niveau de la bordure des chaussettes

de randonnée et de trekking, car elle

est particulièrement élastique et empêche

les glissements vers le bas.

Rembourrages –

la bonne épaisseur

Les chaussettes sont presque toutes

plus ou moins rembourrées. « En principe,

un rembourrage épais offre un meilleur

amortissement tandis qu’un rembourrage

plus fin présente un contact plus direct avec

la chaussure et une meilleure transmission

des forces », explique Michael Meier, chef de

produit chez le fabricant Falke. « Plus le terrain

est facile et plus la chaussure est amortie,

plus le rembourrage de la chaussette

peut et doit être faible », poursuit Meier.

Dans des chaussures avec une semelle plus

rigide et avec peu d’amorti, de nombreux

Laver correctement

les chaussettes

Les chaussettes entièrement synthétiques

sont faciles à laver avec une

lessive normale mais à maximum

30 ou 40 degrés. Cela préserve les

fibres d’élasthanne qui risquent de

se casser. Les chaussettes en laine

mérinos doivent en revanche être

lavées avec une lessive pour laine en

sélectionnant un programme doux

ou laine. Il est préférable de les retourner

au préalable et de les sécher

à l’air libre et non au sèche-linge – en

cas de sollicitation mécanique excessive,

les zones rembourrées

pourraient sinon se feutrer et

perdre leur efficacité.

Une question de maille :

jersey, frotté et piqué

Des matières naturelles et semi-synthétiques

sont également utilisées dans les

chaussettes fonctionnelles. Selon l’usage

prévu, il est par exemple possible de recourir

à de la laine mérinos, fine et qui régule le

microclimat du pied. La soie et la viscose de

bambou sont également très absorbantes

et ont un effet rafraîchissant. Le lyocell, le

modal résistant et indéformable, et même

la chitine sont également utilisés. Chaque

matière présente ses propres avantages

et inconvénients, comme par exemple un

Le mélange des matières n’est pas le

seul facteur déterminant pour obtenir les

caractéristiques nécessaires à chaque utilisation.

Le modèle de mailles joue également

un rôle important. La structure de base est

souvent un tricot jersey. Sa structure extérieure

lisse réduit les frottements avec la

chaussure et son élasticité assure un bon

maintien. Pour assurer le rembourrage

nécessaire et l’absorption de l’humidité,

l’intérieur du jersey est équipé d’un frotté

formant des petites boucles au niveau du

talon, de la plante du pied ou des orteils.

Ces boucles ne sont pas fermement intégrées

dans le jersey de base, mais agissent

comme de petits amortisseurs. Certains

fabricants proposent des chaussettes comprenant

jusqu’à trois densités de frotté différentes

en fonction de l’activité. Dans les

zones qui sont moins sollicitées, comme le

cou-de-pied ou la tige, on utilise souvent du

piqué. Sa structure en petits losanges, nermanque

de robustesse ou un séchage lent.

Pour tirer le meilleur de chaque fibre, les

chaussettes de montagne contemporaines

sont composées d’une combinaison de

fibres naturelles et synthétiques. Pour les

sports rapides qui visent avant tout la performance

une part plus importante de fibres

synthétiques est courante. Mais pour les

chaussettes de randonnée et de trekking,

la part de fibres naturelles comme la laine

mérinos peut atteindre 40 à 70 pourcents.

Pour lutter contre les mauvaises

odeurs, des ions d’argent peuvent être intégrés

aux fibres textiles. Ces ions empêchent

la croissance bactérienne en se liant aux

parois cellulaires, ce qui perturbe leur métabolisme

et leurs fonctions enzymatiques.

Photos : Falke Sport

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Colltex est partenaire official de l‘Association

Suisse des Guides de Montagne ASGM

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montée et assurent une glisse optimale.

Elles sont légères, robustes, restent 35

sèches et ne s‘effilochent pas.



Expert Chaussettes fonctionnelles

Thema Rubrik

Formes de pieds

romain

Les chaussettes asymétriques avec une coupe gauche-droite sont

adaptées aux pieds « égyptiens », avec des orteils qui se raccourcissent

de l’intérieur vers l’extérieur. « Elles ont le grand avantage d’être plus

ajustées et d’éviter la formation de plis, car il n’y a pas de zone particulièrement

lâche ou étirée », explique Michael Meier – à condition bien sûr de

respecter le marquage gauche-droite. Si les orteils sont de la même longueur

ou si on a un « pied grec avec le deuxième orteil plus long que le premier, les

chaussettes symétriques peuvent être plus confortables. Dans tous les cas, la

règle suivante s’applique : l’essayer, puis l’adopter.

égyptien

grec

High-Tech

dans l’univers des

chaussettes

Les descriptions des caractéristiques

des chaussettes s’apparentent parfois à

des romans de science-fiction. Et ce n’est

pas si faux, les chaussettes d’alpinisme

et de randonnée font appel aux technologies

de tricotage les plus poussées.

Quelques exemples :

Le fabricant Smartwool dote son Indestructawool

d’une sorte de filet de renforcement

composé de fils entrelacés et

parallèles pour augmenter la solidité et

la résistance du tricot sans en compromettre

la souplesse.

La technologie Bmax Tetra de Lurbel est

un mélange de matériaux spécialement

développé pour les activités intenses par

temps chaud. Son but est de prévenir les

ampoules et de garder les pieds au sec.

Elle associe une fibre de cellulose douce

au toucher à de la chitine provenant de

méduses marines et à du polyester multicanal

issu de matériaux recyclés. Le tout

est complété par une couche de base antibactérienne

et anti-odeur en polyamide

recyclé ionisé à l’argent. La structure Air

Waves Comfort (AWC) est également issue

de la maison Lurbel. Un motif ondulé

sous le pied avec différents reliefs modifie

la surface de contact entre la peau et la

chaussette et favorise la circulation de l’air.

Selon des études scientifiques, ceci améliorerait

la régulation du climat du pied. Le

terme 4 Degree Elite Fit System désigne

un concept d’ajustement de la marque

Smartwool. Un motif de bande en forme

de X est intégré dans la chaussette, ce qui

permet de la maintenir fermement et d’éviter

qu’elle ne glisse dans la chaussure.

Teko poursuit le même objectif avec

son Achilles Wrap System.

« Une bonne gestion

de l’humidité est

essentielle pour éviter

les ampoules. »

Kevin Nanzer

Gestionnaire de produit

settes de randonnée et de trekking sont

équipées d’un frotté nettement plus épais

et sont souvent un peu plus grossières.

L’épaisseur plus importante du matériau

améliore la gestion de l’humidité, l’amortissement

et l’inhibition des odeurs. Souvent,

sur ces modèles, les zones du cou-de-pied

et de la plante des pieds sont aussi rembourrées.

Ceux qui pensent qu’une bonne

chaussette de ski doit être particulièrement

épaisse se trompent. En fin de compte, une

bonne transmission des forces joue ici aussi

un rôle décisif. Les chaussettes pour la

randonnée à ski ou le ski alpin sont fines à

moyennement épaisses et rembourrées au

niveau des orteils, du talon, des chevilles,

du cou-de-pied et surtout du tibia.

Les prouesses des

chaussettes spéciales

Bächli Sports de Montagne propose

également une série de chaussettes spéciales

pour répondre à des exigences par-

ticulières. Les chaussettes compressives,

par exemple celles des fabricants Lurbel

et Teko, sont de plus en plus appréciées,

surtout dans le domaine du trail running

ou des chaussettes de ski. « Il est prouvé

qu’elles soutiennent les articulations, favorisent

la circulation sanguine et donc

la récupération après l’activité », explique

Nanzer. Dans le domaine du barefoot et

du running, la tendance est en outre aux

chaussettes à doigts. Elles promettent

encore plus de tactilité dans la chaussure.

En hiver, les chaussettes chauffantes

électriques prennent de plus en plus

d’importance. Les modèles de l’entreprise

autrichienne Lenz intègrent des éléments

chauffants sous les pieds, mais également

au niveau des orteils afin de fournir de la

chaleur aux endroits les plus critiques. Les

chaussettes imperméables de Sealskinz

sont même composées de trois couches :

une membrane imperméable et respirante

protège de l’humidité extérieure, tandis que

la couche intérieure évacue la transpiration

vers l’extérieur. La couche extérieure protège

la membrane.

Résumé

Les chaussettes ne se débarrasseront

probablement jamais de leur réputation

de cadeau de Noël peu créatif. Elles ne le

méritent pourtant pas. Quiconque prend le

temps de choisir ses chaussettes aussi soigneusement

que ses chaussures s’en rendra

compte : trouver la maille parfaite fait

souvent la différence, petite mais décisive,

et peut provoquer des cris de joie tant lors

d’une randonnée en montagne que sous le

sapin de Noël.

36

37



Rencontre au sommet Babsi Zangerl

Thema Rubrik

Babsi Zangerl se distingue par

sa patience et sa capacité à

endurer la souffrance, mais également

par son enthousiasme

sans limite ainsi que par sa créativité

lorsqu’il faut résoudre des

passages de grimpe difficiles.

« Quand je me rends

compte que c’est

possible, je suis complètement

accro. »

En septembre, la grimpeuse autrichienne Babsi Zangerl a reçu le prestigieux

prix Paul Preuss 2025. Entretien sur l’éthique de l’escalade, le choix de

nouveaux projets et sa motivation à persévérer jusqu’à la réussite.

Interview Karin Steinbach Tarnutzer

Tu es la deuxième femme après Catherine

Destivelle à avoir reçu le prix Paul Preuss.

Cela t’a-t-il surprise ?

Je ne m’y attendais pas. Jusqu’à présent, ce

prix était principalement décerné à des alpinistes,

plutôt qu’à des grimpeurs purs. C’est

un grand honneur pour moi, et je suis très

heureuse que mon style soit remarqué et

reconnu. Mais le fait d’être déjà récompensée

pour l’ensemble de ma carrière sportive

m’a tout de même surpris.

Tes ascensions en libre, ton refus d’utiliser

des aides techniques, ton enthousiasme

pour l’escalade trad sans spits, tout cela

correspond très bien à la philosophie de

Paul Preuss. En exigeant que les pitons

ne soient utilisés que pour l’assurage et

jamais pour la progression, il a formulé

dès 1911 les prémices de la philosophie de

l’escalade libre.

Je comprends son credo « Le droit de faire

découle de ce qu’on peut » lorsqu’il s’agit de

ne pas utiliser les points d’assurages pour

la progression. Mais ses opinions selon

lesquelles il faut pouvoir désescalader ce

que l’on a grimpé ou que les spits ne sont

présents que pour assurer la sécurité en

cas d’urgence ne sont plus d’actualité aujourd’hui

– sinon le niveau n’aurait jamais

autant évolué. Paul Preuss a peut-être un

peu exagéré, mais je trouve que ses réflexions

de fond sont justes. Notamment le

fait que les spits ne devraient pas constituer

« la base d’une méthode de travail » : si l’escalade

s’oriente trop vers le développement

touristique, comme c’est le cas au Tyrol, où il

y a parfois autant de spits qu’en salle, nous

détruisons notre sport. Venir à bout d’une

voie est d’autant plus marquant – et procure

d’autant plus de satisfaction – que la voie

est sauvage, voir risquée et qu’elle nous

oblige à sortir de notre zone de confort. Cela

fait partie intégrante de l’escalade.

Donc on grimpe par goût pour l’aventure ?

Quand l’aventure rime avec s’aventurer

en tête dans un terrain inconnu, alors oui.

Dans mes jeunes années, cela n’avait pas

beaucoup d’importance pour moi, mais aujourd’hui,

je recherche surtout l’aventure.

Je préfère passer toute la journée dehors,

marcher longtemps jusqu’au départ de la

voie, passer toute la journée accrochée à la

paroi, voire y dormir. Pour moi, ce sont les

expériences les plus intenses. Mon compagnon

Jacopo a les mêmes aspirations. Mais

Photo : Andrea Cossu

38

39



Gipfeltreffen Jürg Schweizer

Babsi Zangerl Rencontre au sommet

‹1›

Ascension en flash

nous ne sommes pas des kamikazes. Les

voies que nous grimpons ne sont pas extrêmement

risquées. Dans « Eternal Flame »,

au Nameless Tower au Pakistan, la paroi

était raide et nous avons pu poser assez

facilement des assurages mobiles. La plupart

du temps nous aurions pu chuter dans

la corde sans aucune conséquence. À cause

des chutes de pierres, l’accès était la partie la

plus dangereuse de l’expédition. Ce n’est pas

une question de sensations fortes : quand je

ne suis pas encordée je me sens mal à l’aise,

j’ai l’impression de perdre le contrôle.

Tu as réussi « Eternal Flame » en flash, en

réussissant chaque longueur dès le premier

essai. Puis, en novembre 2024, tu as récidivé

en enchaînant « Freerider » au Yosemite.

Personne n’avait encore réussi une voie

en flash à El Capitan. On a comparé cet exploit

à la première ascension libre de « The

Nose » par Lynn Hill. Encore un nouveau jalon

franchi par une femme ?

Je ne m’attendais pas à ce que le public réagisse

autant. À mes yeux, l’ascension en

libre de « The Nose » par Lynn Hill est un

exploit bien plus remarquable. De retour

dans la vallée, je me suis demandé : « Mais

qu’est-ce qui leur prend à tous ? » Ma mère

l’a appris au téléjournal autrichien, avant

même que je ne l’appelle. À mes yeux, j’ai

simplement eu beaucoup de chance. Et

« Venir à bout d’une voie est d’autant

plus marquant – et procure d’autant

plus de satisfaction – que la voie est

sauvage et risquée. »

Jacopo a eu beaucoup de malchance en

tombant dans un mouvement de bloc délicat

– sa seule chute dans toute la voie, qui

compte 33 longueurs. Lorsque Jacopo et

moi grimpons des big walls, nous faisons

généralement tous les deux les longueurs

difficiles en tête. Dans la longueur avec le

pas de bloc, c’était à son tour de partir en

premier – si cela avait été l’inverse, je serais

peut-être tombée et en tant que deuxième,

il aurait pu profiter de mes conseils.

Jacopo est bien plus fort que moi en bloc

et en escalade sportive ! Je lui suis d’autant

plus reconnaissante de m’avoir soutenue

tout au long du reste de la voie sans être

frustré. Cela aurait très bien pu mal tourner,

par exemple dans la partie inférieure, sur

les dalles abrasives de « Freeblast » où j’ai

failli me perdre. C’est là qu’Alex Honnold a

fait demi-tour lors de sa première tentative

en free solo.

Aviez-vous planifié cette ascension flash

depuis longtemps ?

Pour être honnête, planifier n’est pas vraiment

mon point fort... C’est un collègue, an-

‹1› Une équipe parfaite :

Babsi Zangerl et Jacopo

Larcher dans « Eternal

Flame » à Nameless Tower

au Pakistan. En 2022, ils

ont réussi la troisième

ascension en flash de cette

voie ouverte par Wolfgang

Güllich et Kurt Albert.

‹2 › « Totalement accro » : en

mai 2025, Babsi Zangerl a

réussi sa première 9a+ avec

« Bombardino » à Arco.

‹3› Un dièdre saisissant

dominant de haut la vallée

de Yosemite : dans le « Pre-

Muir Wall » d’El Capitan,

rien n’est possible sans une

confiance inébranlable en

ses pieds.

Photo : Jonathan Fäth

Photos : Jacopo Larcher

cien directeur produits de Black Diamond,

qui nous a soufflé l’idée il y a plusieurs

années. Mais cela nous a toujours semblé

irréaliste. L’automne dernier, notre objectif

principal au Yosemite était la voie « Magic

Line », une fissure de 40 mètres de long, si

étroite qu’il faut monter en Dülfer sur les

bords de la fissure. C’est finalement plus de

l’escalade en mur raide que de l’escalade en

fissure. L’assurage se fait de manière traditionnelle.

Après cela, il nous restait encore

du temps et nous nous somme dits que si

nous nous lancions dans « Freerider », nous

tenterions le flash. C’est la toute grosse fissure

offwidth de 60 mètres de long à mi-hauteur

de la paroi, qui nous inspirait le plus

de respect. Comme nous n’avions absolument

pas la technique nécessaire pour cela,

nous nous sommes d’abord entraînés dans

d’autres voies offwidth de la vallée. C’est

aussi la raison pour laquelle nous n’avions

encore jamais gravi la voie « Freerider ». Ce

n’est pas que nous l’avions gardée pour la

flasher, mais nous ne l’avions jamais tentée

parce que nous craignions trop cette monstrueuse

fissure offwidth.

Si l’on suit ton parcours ces dernières années,

tu n’as cessé de progresser, que ce

soit en escalade alpine, en trad ou en difficulté.

Comment fais-tu pour être une grimpeuse

aussi complète ?

‹2›

En novembre 2024, Babsi Zangerl est

la première à réussir une voie en flash

au El Capitan. En escalade sportive, le

style « flash » désigne la réussite d’une

voie inconnue du grimpeur dès le premier

essai. Bien entendu, les spits ne

doivent ni être utilisés comme moyen

de progression, ni être sollicités. La

moindre petite chute met donc fin au

rêve du flash. La différence entre le

style « à vue » et le « flash » réside

dans le fait que, dans le cas du flash,

le grimpeur dispose d’informations détaillées

sur la voie. Grâce aux astuces

fournies par d’autres grimpeurs, il sait

par exemple où se trouvent les bonnes

positions de repos ou comment tenir

certaines prises, ce qui n’est pas le cas

dans le cas d’une ascension « à vue ».

‹3›

40

41



Rencontre au sommet Babsi Zangerl

Cette diversité est très importante pour

ma motivation ! Mais quand je repense à

tout cela, je me demande parfois comment

ces succès ont bien pu arriver. Je me suis

lancée dans tous mes projets avec relativement

peu d’attentes, car je pensais à chaque

fois qu’ils étaient probablement trop ambitieux.

Parfois, je ressasse en boucle que le

projet n’est pas réaliste, même si au fond

de moi, je sais que cela pourrait marcher.

Alors j’essaie, tout simplement ! Puis arrive

le moment que je préfère en grimpe : quand

je me rends compte que je pourrais peutêtre

réussir. Je suis alors totalement surmotivée,

je ne veux plus rien faire d’autre

et ceci est certainement souvent difficile à

supporter pour Jacopo.

avec une amie de Bolzano qui m’a accompagné

deux ou trois fois. Je n’avais que cette

voie en tête, peu importe l’assureur. Je n’allais

plus en salle, je ne grimpais que dans

cette voie et je faisais une pause un jour sur

deux. Sinon, je grimpe généralement trois

ou quatre jours, puis je fais une journée de

repos. J’étais extrêmement motivée, mais

j’avais besoin de ces nombreuses pauses,

sinon je n’aurais pas réussi à enchaîner les

mouvements.

T’étais-tu fixé comme objectif de venir à bout

d’une 9a+ et de franchir ainsi une nouvelle

étape vers un nouveau degré de difficulté ?

Non, pas du tout. J’ai aimé la voie. Ce

printemps, j’étais dans la voie « Bus de la

Stria », juste derrière Arco, dans le secteur

Hotel Olivo, qui est mon préféré à Arco.

J’ai gravi toutes les voies que je pouvais

réussir rapidement et il ne restait plus que

la 9a+. La « Bombardino » avait l’air super

sympa, alors je me suis dit que j’allais tenter

ma chance et faire quelques essais.

Le premier jour, je n’ai même pas réussi

à atteindre le relais. Deux jours plus tard,

je me suis dit que je n’allais pas abandonner

si vite. J’ai alors réussi à atteindre

le relais, mais je n’ai pas réussi tous les

mouvements. Puis je me suis dit qu’il

Cette ténacité te caractérisait déjà très tôt –

tu m’as raconté un jour que, adolescente, tu

pouvais rester assise trois heures sous le

même bloc rien que pour essayer de réussir

le départ assis.

Oui, j’ai toujours été têtue. Quand je vois que

quelque chose est possible, je suis complètement

accro. Je n’hésite pas à y retourner

cent fois pour essayer. Pour la voie « Bombardino

», le 9a+ à Arco, j’étais vraiment

fanatique. Je suis partie seule à Arco, je

n’avais pas de compagnon de cordée, j’ai

grimpé avec un Sud-Tyrolien qui avait également

un projet là-bas et qui est devenu

depuis un bon ami. Plus tard, j’ai grimpé

La deuxième patrie de Babsi

Zangerl : elle ne compte plus

les nuits passées dans son portaledge,

suspendue aux parois

verticales d’El Cap.

Babsi Zangerl

Barbara « Babsi » Zangerl est née en 1988 à Bludenz et a grandi à Strengen am Arlberg.

Elle a commencé le bloc à l’âge de 14 ans et, en 2008, elle a été la première

femme à réussir un 8b bloc avec « Pura Vida » dans l’Averstal. En raison d’une

blessure au dos, elle s’est ensuite tournée vers l’escalade sportive en 2009, où elle

a rapidement atteint les niveaux 8b et 8c. En 2018, elle a réussi son premier 9a au

Voralpsee avec « Speed intégrale » et depuis mai 2025, elle a également ajouté un

9a+ à sa liste avec « Bombardino » à Arco.

Elle est toutefois surtout connue pour ses ascensions en libre de longues voies

alpines, souvent en tant que première femme. Ce qui a commencé en 2013 avec

la trilogie des trois voies en 8b+ « End of Silence », « Silbergeier » et « Des Kaisers

neue Kleider », s’est poursuivi entre autres avec la deuxième répétition de

« Unendliche Geschichte » (8b+) et « The Gift » (8c) dans le Rätikon. En 2020, elle

a réussi la première répétition en libre de la voie d’escalade la plus difficile de

la face nord de l’Eiger, « Odyssee » (8a+). En 2022, lors d’une expédition dans le

Karakorum, elle a été la première femme à venir à bout de « Eternal Flame »

(7c+) au Nameless Tower au Pakistan.

Depuis des années, elle se rend régulièrement dans la vallée californienne

du Yosemite, où l’ascension en libre des voies « El Niño », « Zodiac » et « Magic

Mushroom » au El Capitan comptent parmi ses exploits les plus marquants. En

2019, elle a été élue « Aventurière de l’année » par le magazine américain « National

Geographic » et désignée meilleure grimpeuse polyvalente au monde. Depuis, elle

a ajouté à son palmarès « Pre-Muir Wall », « Nose » et « El Corazón », toutes dans le

même style. À l’automne 2024, elle a couronné son palmarès avec une ascension

flash de « Freerider » (7c+) ; avant elle, personne n’avait réussi à grimper une voie

entière au El Capitan sans chuter dès la première tentative. Elle a

ensuite également grimpé « Golden Gate » en libre.

Elle a démontré sa polyvalence en 2014 en se tournant vers l’escalade

trad, où l’on utilise des assurages mobiles à la place des spits, en

réussissant « Prinzip Hoffnung » (8b) à la Bürser Platte. C’est dans ce

style qu’elle a réussi la première ascension de « Gondo Crack » (8c) en

2017. Elle s’est encore surpassée en 2023 et 2024 avec les voies trad

« Meltdown » et « Magic Line » au Yosemite (toutes deux cotées 8c+).

La grimpeuse de 37 ans vit avec son compagnon de vie et de cordée,

le grimpeur italien Jacopo Larcher, à Bürs près de Bludenz dans le

Vorarlberg. Bien qu’elle collabore avec des sponsors, elle assume

toujours un 30 pour cent en tant qu’assistante en radiologie – afin

d’être plus indépendante et parce que le travail à l’hôpital contribue

à son équilibre, « pour que toute la vie ne tourne pas

uniquement autour de l’escalade ».

Photo : Jacopo Larcher

Photo : Highpoint Productions

s’agissait de petites réglettes difficiles sur

lesquelles poser les pieds et ça me plaît,

ça me convient. J’ai eu envie de persévérer

et de voir si j’arrivais à stabiliser les

positions du corps. Le troisième jour, j’ai

senti que je pouvais réussir – j’étais déjà

conquise. Je n’avais aucune idée du temps

que cela prendrait. Mais Arco n’est pas

très loin, et j’aime cet endroit, donc cela

m’aurait été égal si cela avait pris plusieurs

années.

Mais cela n’a duré que deux mois. Est-ce

toujours le hasard qui te guide vers des

nouveaux projets ?

Tout doit simplement concorder. J’apprécie

particulièrement les voies alpines situées

près de chez nous. C’était le cas de

« Next Generation » au Zwölferkopf, que

nous avons grimpée en juin dernier. Pio

Jutz, l’auteur de la première, avait libéré

la voie et donné son accord de faire la première

tentative d’enchaîner la voie. Nous

sommes partis de chez nous avec nos vélos

électriques, avons roulé une demi-heure,

puis avons marché pendant une heure et

demie dans le Sarotlatal. Après avoir travaillé

la voie, nous avons tiré des rappels

et sommes redescendus dans la vallée

en parapente. La proximité fait que nous

sommes souvent dans le Rätikon. En ce moment,

nous travaillons la voie « Déjà » à la

7 e Kirchlispitze. Elle se situe entre les voies

« WoGü » et « Unendliche Geschichte » et a

été libérée par Fabian Buhl en 2019. 8c+, un

rocher magnifique, exactement mon style

de grimpe. Mais pour l’instant, direction

Norvège. Jacopo et moi voulons tenter de

répéter la fissure trad « Recovery Drink » de

Nicolas Favresse au Jøssingfjord.

Où te mène ton chemin ? De quoi rêvestu

encore ?

J’aimerais bien faire une première ascension.

De préférence dans le cadre d’une

expédition, quelque part où il y a encore

beaucoup de potentiel pour des lignes

sympas. Mais je n’ai pas encore de projet

concret, cela prend du temps. Je dois voir

le rocher sur place, et ensuite, soit il me

captive, soit il ne me captive pas. Sinon, je

fais ce qui me plaît et ce qui se présente à

moi. Ma vie me convient telle qu’elle est.

J’aime aussi mon travail à l’hôpital, et si,

un jour, je ne peux plus vivre de la grimpe,

je travaillerai davantage à l’hôpital.

Babsi Zangerl dans « Freerider »

à El Capitan, dont elle a réalisé

la toute première ascension en

flash. « Je n’aurais jamais pensé

que le public réagirait aussi

fortement. »

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Contrôle du partenaire Mammut Eiger Extreme

Un solide morceau

de Suisse

La légendaire collection Eiger Extreme de Mammut fête son 30 e

anniversaire. L’entreprise suisse marque le coup avec une sixième édition

de sa ligne de vêtements destinée aux alpinistes les plus exigeants.

Texte Günter Kast

Dans le milieu outdoor, une anecdote

est souvent racontée. Certains

équipementiers dépenseraient

tellement d’argent en marketing

qu’il ne leur resterait

finalement plus rien pour

de véritables innovations.

D’autres investiraient

toutes

leurs

ressources

dans la recherche

et le développement,

mais n’auraient

alors plus de budget pour

en faire la promotion.

Cette rumeur ne suscite

qu’un sourire un peu las auprès des

cadres de Mammut. Pourquoi ne parviendrait-on

pas à trouver le juste milieu ?

« C’est exactement l’ADN de l’entreprise », explique

Harald Schreiber, responsable de la communication,

« fabriquer des produits haut de gamme,

mais aussi en parler ». La consécration dans cette discipline

a eu lieu en 1999 avec l’ascension de la face nord de

l’Eiger, retransmise en direct par la télévision suisse. Les quatre

professionnels Evelyne Binsack, Stephan Siegrist, Hansruedi Gertsch

et Ralf Dujmovits portaient des vêtements de la collection Mammut

Extreme ce qui contribua définitivement au succès de la ligne sports

de montagne lancée quatre ans plus tôt. Mammut a ensuite eu du

mal à répondre à la demande. Elle fêtera son 30 e anniversaire cet

automne avec une sixième édition entièrement remaniée.

Autre constante, le guide de montagne et athlète Mammut Pro

Team Stephan Siegrist est présent depuis le début. Il a testé les prototypes

de la nouvelle collection sous toutes ses coutures et a intégré

son expérience de l’alpinisme extrême tout au long du processus de

développement. « Les premières versions

sont arrivées en février 2024.

Deux mois plus tard, nous

avons pu essayer la deuxième

version qui tenait

déjà compte de nos souhaits

et suggestions

d’améliorations »,

explique Siegrist.

La coupe d’une des

vestes était encore

un peu trop étroite.

Sur une autre, Stephan

Siegrist avait du mal à utiliser

la fermeture éclair avec

des gants épais. Des défauts

de jeunesse qui ont rapidement

pu être corrigés. À l’automne

2024, une expédition a été organisée en

Inde dans le Garhwal Himalaya. Jonas Schild,

également athlète Mammut, était de la partie.

Sur la face sud du Shivling (6543 m), ils ont testé

de manière approfondie des vestes hardshell, des doudounes,

des sacs à dos, des gants et des vestes softshell.

Le pantalon ultra-léger Eiger Free Advanced de Schild a beaucoup

souffert, d’autant plus qu’il l’a ensuite porté pendant dix jours

lors d’excursions hivernales dans la face nord de l’Eiger. « Après ça,

il était passablement usé », raconte-t-il. « Il y avait des réparations

partout. » Ces expériences ont également été prises en compte dans

le développement. Les professionnels ont ainsi joué à la fois le rôle

de source d’inspiration, de modèle pour les patrons, de testeurs

et de critiques.

Quelle est la pièce préférée de Stephan Siegrist ? « Très honnêtement,

je n’arrive pas à me décider. Mais j’adore vraiment la

Nordwand Pro HS Hooded Jacket ». Élément phare de la nouvelle

Photos : Mammut

Photos : Hugo Vincent

‹1›

‹1› Fiable et durable : la collection

Eiger Extreme est conçue pour

répondre aux exigences les plus

strictes et est composée à 95

pourcents de matériaux recyclés.

‹2› Jonas Schild, athlète Mammut

et Bächli, a testé la nouvelle

collection en compagnie de

l’alpiniste professionnel Stephan

Siegrist au Shivling, un

six-mille indien.

« Fabriquer des produits haut de

gamme, mais aussi en parler : c’est

exactement cela, l’ADN de Mammut. »

Harald Schreiber,

Kommunikationschef Mammut

collection Eiger Extrême, cette veste présente une construction sophistiquée

avec goussets sous les bras qui l’empêche de remonter

lorsqu’on doit saisir des prises au-dessus de la tête. « La coupe et les

inserts élastiques font de la Nordwand la partenaire parfaite lorsqu’il

s’agit d’être très dynamique », explique l’athlète Mammut. Et comme

on pouvait s’y attendre, elle remplit bien sûr son objectif de protection

contre les intempéries : la capuche est compatible avec le casque

et résiste aux pires conditions, les fermetures éclair principales sont

étanches et une membrane robuste Gore-Tex Pro est utilisée.

L’ancien athlète Mammut Dani Arnold a lui aussi passé des

heures accroché à un mur de grimpe afin que les développeurs

puissent analyser ses mouvements et en déduire les patrons parfaits.

« Nous sommes extrêmement chanceux de pouvoir travailler

avec les meilleurs professionnels du monde », souligne le responsable

de la communication, M. Schreiber. « Ils sont d’une aide inestimable

pour le développement de la collection ».

Des ambassadrices de la marque Mammut telles que Franziska

Schönbächler (dont la devise est qu’il est un privilège de pouvoir choisir

soi-même son calvaire) ont également testé la nouvelle collection.

44

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Contrôle du partenaire Mammut Eiger Extreme

Mammut Eiger Extreme Contrôle du partenaire

Couche de base, isolation,

protection contre les intempéries

: la collection Eiger

Extreme permet aux alpinistes

exigeants de s’équiper de

la tête aux pieds.

‹1› Voyage dans le temps

en bleu et orange : les

collections Mammut Eiger

Extreme de 1995 à 2017

« J’ai participé dès le début. J’ai pu constater à quel point les produits

s’amélioraient grâce à nos commentaires successifs », explique la

Bernoise, qui se sent autant à l’aise dans des voies de dry tooling déversantes

qu’en en terrain mixte ou que dans une paroi de glace. Pour

elle, les vêtements doivent être « simples, fonctionnels et fiables ».

Elle est particulièrement convaincue par les premières couches et les

couches intermédiaires : « Étant frileuse, j’apprécie la veste In-Flex Air

Advanced, légèrement rembourrée et coupe-vent. Je la porte lors de

l’approche ou même sous ma Gore-Tex pour grimper. »

Franziska Schönbächler apprécie également le fait que la

collection soit produite dans le respect des ressources naturelles.

Les découpes sont optimisées de manière à réduire au maximum

les chutes. Et les zones les plus sollicitées peuvent facilement être

réparées, soit grâce aux coutures surpiquées au niveau des fermetures

éclair, soit grâce à des fermetures éclair généralement plus

robustes qui optimisent la durabilité des produits. Sa conclusion :

« La nouvelle ligne s’adresse aux alpinistes qui n’ont pas besoin de

fioritures et préfèrent payer un peu plus cher pour obtenir des vêtements

durables sur lesquels il est possible de compter à 100 %. »

À l’assortiment depuis 1974

Performance, innovation et durabilité sont les principales préoccupations

de Mammut. Pour illustrer ces exigences, le chef de produit

Alfred Stoppacher cite la Eiger Nordwand Pro Down IN Hooded

Parka, une veste extrêmement chaude, résistante et technique,

idéale pour les conditions les plus difficiles et les bivouacs. « Notre

conception innovante avec cloisonnement du duvet élève le rapport

chaleur/poids à un niveau supérieur par rapport aux constructions

traditionnelles » explique Stoppacher. La construction à cloisons

avec coutures cachées emmagasine la chaleur de manière optimale

tout en empêchant la pénétration de l’eau et l’agglutination

du garnissage en duvet. « Comme la veste a été conçue pour être

portée comme couche extérieure, elle est composée d’un tissu extérieur

hautement déperlant avec de nombreux détails techniques et

réparables », explique Stoppacher. Les compartiments de la veste

sont d’ailleurs remplis de duvet DRYdown 900 cuin. Comme toutes

les matières premières d’origine animale utilisées par Mammut, le

duvet provient exclusivement de sources pouvant attester d’un élevage

respectueux des animaux.

Étapes

1862

Le fabriquant de cordes Kaspar Tanner

ouvre son entreprise familiale à

Dintikon (AG). Ses clients sont principalement

des paysans.

1969

Mammut développe pour l’armée le premier

DVA Barryvox VS 86. Suivront ensuite des

pelles, des sondes et des airbags.

dès 1981

Mammut devient un équipementier

polyvalent qui produit notamment des chaussures

et du matériel technique.

1990

Mammut ouvre son premier service

de réparation

1995

Lancement de la collection Eiger-Extreme.

Les athlètes Mammut son fortement

impliqués dans son développement.

2003

L’entreprise est rebaptisée Mammut Sports

Group AG. Auparavant, le fabricant norvégien

de sacs de couchage Ajungilak et le fabricant

suisse de chaussures de montagne

Raichle avaient été rachetés.

2023

La première collection entièrement

décarbonée est présentée.

2025

La collection Eiger-Extreme fête

ses 30 ans.

Photo : Hugo Vincent

Photos : Mammut

‹1›

Mammut s’engage depuis longtemps pour une pratique responsable

des sports de montagne. Elle a été l’une des premières entreprises

outdoor à placer la thématique de la durabilité tout en haut de son

agenda. La direction mise sur la constance, y compris auprès de ses

partenaires. Bächli Sports de Montagne propose par exemple des

produits Mammut dans son assortiment depuis la création de l’entreprise

en 1974. Au fil des décennies, un partenariat de confiance s’est

ainsi développé. La clientèle apprécie également que le mastodonte

hirsute de Mammut ne repose pas dans les glaces éternelles, mais

qu’il se réinvente sans cesse, et en fasse profiter le monde entier.

En effet, les Argoviens sont passés maîtres dans l’art de sortir

régulièrement de leur sac à dos des coups marketing spectaculaires

: des sacs de couchage rouges blottis dans la neige devant le

Piz Corvatsch, une chaîne humaine en sous-vêtements fonctionnels

rouges sur l’Eigergletscher, une retransmission en direct depuis la

face nord de l’Eiger ou encore plus de 50 guides de montagne, alpinistes

professionnels et employés de Mammut qui gravissent de

nuit le Cervin pour allumer simultanément leurs lampes frontales

rouges à pleine puissance. Cet évènement a d’ailleurs été immortalisé

de manière magistrale par le photographe Robert Bösch. Depuis

2008, Mammut a produit plus d’une douzaine de ces « visuels

clés » et les a ensuite utilisés pour des campagnes médiatiques.

On se souvient également de la blague de 2006 avec Mary Woodbridge,

une Anglaise de 85 ans qui s’entraînait prétendument pour

l’Everest avec son teckel Daisy. Des centaines de médias à travers

le monde en ont parlé, sans savoir que l’éléphant de l’ère glaciaire

était derrière tout cela. Même à l’ère des réseaux sociaux, ce coup

de maître reste un modèle en matière de marketing viral. Au printemps

2025 la marque récidive avec le PDG Heiko Schäfer qui s’est

même retrouvé en costume avec son bureau, son ordinateur et sa

plante en pot dans la face nord de l’Eiger, d’où il a lancé une sorte

de chasse au trésor.

La collection Eiger Extreme elle-même est également devenue

un visuel clé. Sous la devise « Resourceful Performance »,

Mammut a pu réduire ses émissions de CO 2

de 21 pourcents par

rapport à la collection précédente ; chez Mammut, on ne sert jamais

deux fois le même plat ! La sixième collection Eiger Extreme

se reconnaît également à ses couleurs bleu et orange désormais

emblématiques.

La nouvelle collection Eiger Extreme est disponible

dès maintenant dans tous les magasins Bächli Sports

de Montagne. Nous vous invitons à découvrir les

coulisses de la collection en compagnie de Mammut

lors d'un événement spécial organisé le 20 novembre

dans notre magasin de Zurich-Oerlikon.

Toutes les infos et inscription sous

baechli-bergsport.ch/fr/highlights/

mammut-highlight

‹2› Sur mesure : les

mouvements en rocher

et sur la glace sont analysés

avec précision pour

créer les patrons de la

collection.

‹2›

46

47



Final

« Nous sommes unis

par la même passion. »

Les vendeurs les plus rapides de Suisse :

Samuel Bundi et l’équipe Bächli Race

Team s’apprêtent à vivre un hiver intense.

Suivez les membres

de la Bächli Race

Team sur notre

site web ou sur les

réseaux sociaux.

NOTRE MAISON

POUR TOUJOURS

Interview Nadine Spirig

Samuel, tu es directeur adjoint du

magasin de Coire et chef du rayon

hardware. Comment es-tu venu au

ski-alpinisme ?

En automne 2017, la Bächli Race Team

recherchait un coureur pour la Patrouille

des Glaciers (PDG) 2018, la

plus grande course de ski alpinisme

au monde. Même si à l’époque je

n’étais pas encore un coureur de fond

ni très bon skieur, je me suis inscrit à

ce défi et j’ai commencé à m’entraîner.

Comment arrives-tu à concilier ton

travail chez Bächli Sports de Montagne

et ton entraînement ?

Ce n’est pas si simple. En hiver, je me

lève souvent avant le lever du soleil

pour accumuler du dénivelé à ski avant

d’aller travailler. À cela s’ajoutent des

entraînements sur un rouleau pour le

vélo, des séances de musculation en

salle et des randonnées à ski avec

des collègues pendant mes

jours de congé. En été, je

mise sur le trail running

et les longues

sorties à vélo.

La Bächli

Race Team

existe

depuis

2008. Qu’est-ce qui caractérise selon

toi cet esprit d’équipe si particulier ?

Nous sommes unis par la même

passion. Dans les compétitions par

équipe, il est essentiel de se soutenir

mutuellement et de sentir quand

il faut accélérer ou ralentir – c’est

la seule façon d’atteindre l’arrivée

tous ensemble.

Tu es également responsable des formations

hivernales alpines de tout le

personnel. Qu’est-ce qui les rend si

particulières ?

Nos collaborateurs peuvent tester

de nouvelles disciplines des sports

de montagne ou approfondir leurs

connaissances. Les guides de montagne

apportent des connaissances

actuelles et divers équipements

peuvent être testés. Tout cela est très

utile dans notre quotidien commercial.

Les échanges entre les partici-

pants sont particulièrement précieux,

car ils renforcent le sentiment d’appartenance

à la famille Bächli.

Et pour finir : de quoi te réjouis-tu particulièrement

pour la saison à venir ?

J’espère que l’hiver sera enneigé,

qu’il permettra de nombreuses et

belles randonnées à ski et que nous

passerons des moments inoubliables

dans la neige. Et bien sûr, j’espère

que nous pourrons à nouveau former

une équipe pour la prochaine

PDG.

Magasins Bächli

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Impressum

« Inspiration », la revue des clients de Bächli Sports de

Montagne SA paraît 4 x par an et est disponible gratuitement

dans tous nos magasins. Tirage : 90 000 exemplaires.

Éditeur

Bächli Sports de Montagne SA

Gewerbestrasse 12, 8606 Nänikon

Tél : 044 826 76 76

E-mail : info@baechli-bergsport.ch

Abonnements et informations

E-mail : info@baechli-bergsport.ch

Rédaction, layout et concept

Outdoor Publishing GmbH

Kesselbachstrasse 4, 9450 Altstätten

Tél : 071 755 66 55

E-mail : redaktion@outdoor-publishing.com

Copyright

Toutes les contributions sont protégées par le droit

d’auteur. Toute utilisation sans le consentement

de l’éditeur est interdite et amendable. Ceci s’applique

en particulier aux reproductions, traductions, stockage

ou diffusion au moyen de systèmes électroniques

et multimédia.

Impression

Stämpfli AG

Wölflistrasse 1, 3001 Bern

Tél : 031 300 66 66

E-mail : info@staempfli.com

Imprimé

myclimate.org/01-25-413984

Photos : Jonas Fischle

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WARMTH.

À la montagne, la chaleur a un poids.

Nous l’avons réduit au minimum. Lumina est la gamme de doudounes techniques conçue pour offrir

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