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Thème Examiner - Intersyndicale des enseignants IE-BEJUNE

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LA REVUE BCH | FpS<br />

pOUR LES ENSEIGNANTS DE LA FORMATION pROFESSIONNELLE Nº 3 / 09<br />

Folio<br />

<strong>Examiner</strong><br />

De nouvelles solutions pour une tâche de longue date<br />

RudOLF stRahm<br />

La participation fédérale de 10 % est sous-utilisée ! 9


»FPS et ses sections<br />

Plus d'informations sous www.bch-fps.ch<br />

SECTIONS CANTONALES<br />

AG Verein der Lehrpersonen an Berufsschulen <strong>des</strong> Kantons Aargau,<br />

christoph.gerber@bbbaden.ch<br />

BL Berufsbildung Baselland, markus.steiner@aprentas.com<br />

BE Fraktion Bernischer Berufsschullehrkräfte, thomas.etter@bfemmental.ch<br />

FR Association fribourgeoise de l'enseignement professionnel,<br />

bader.resch@bluewin.ch<br />

GL Glarner Verband für Beruflichen Unterricht, egutknecht@bsziegelbruecke.ch<br />

GR Berufsbildung Graubünden, rainolter@bluemail.ch<br />

JU Association <strong>des</strong> maîtres <strong>des</strong> écoles professionnelles du Jura bernois, vakant<br />

LU Kantonalverband Luzern für beruflichen Unterricht, hermann.fries@edulu.ch<br />

NE Syndicat autonome <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> neuchâtelois, president@saen.ch<br />

SH Berufsbildung Schweiz Kantonalsektion Schaffhausen, rapold@bbz-sh.ch<br />

SO Solothurner Kantonalverband für beruflichen Unterricht, beathaefeli@gmx.net<br />

SG St. Gallen / Appenzell, vakant; Vizepräsident: roland.guenthoer@bluewin.ch<br />

SZ Verein Schwyzer Berufsschullehrkräfte, walter.schoenbaechler@bluewin.ch<br />

TG Thurgauer Berufsschulkonferenz, irene.schuetz@bzt.tg.ch<br />

VS Walliser Verband für beruflichen Unterricht, david.moret@swissinfo.org<br />

ZH Zürcher Verband der Lehrkräfte in der Berufsbildung,<br />

t.bernegger@swissonline.ch<br />

SECTIONS SpéCIALISéES<br />

Schweizerische Vereinigung der Metallbaufachlehrer, hphaenni@bluewin.ch<br />

Schweizerischer Maschinenbau- Elektro- und Informatikfachlehrer Verband<br />

rolf.frei-pellegrini@bluewin.ch<br />

Schweizerischer Verband für allgemeinbildenden Unterricht<br />

peter.wyss@svabu.ch und atorriani@gibz.ch<br />

Schweizerische Vereinigung der Berufsschullehrer für Automobiltechnik<br />

m.buettler@svba.ch<br />

Schweizerische Vereinigung für Sport an Berufsschulen, cderungs@bluewin.ch<br />

Verband BerufsschullehrerInnen im Gesundheitswesen Schweiz<br />

elisabeth.zuercher@gmx.ch<br />

Bildungsnetz Schweizer Schreiner, bin-verlag@bluewin.ch<br />

Verein Schweizer Floristenfachschullehrpersonen, therese.fierz@bzr.ch<br />

Schweiz. Vereinigung der Lehrpersonen grafischer Berufe, beba@bluewin.ch<br />

Schweiz. Coiffeurfachlehrer-Vereinigung, heinz.lehmann@scfv.ch<br />

Schweiz. Vereinigung der Fachlehrer für Dekorationsgestalter<br />

r.hauser@sfgb-b.ch<br />

Schweiz. Fachlehrer- Vereinigung für Zahntechnik, breunig@breunig.ch<br />

Schweiz. Landmaschinen-, Motorgeräte- und Baumaschinen-Fachlehrer-Vereinigung,<br />

christian.schmid@sbl.ch<br />

Schweiz. Verband der Haustechnik-Fachlehrer, arnold.bachmann@bluewin.ch<br />

Schweiz. Vereinigung der Baufachlehrer, r.wanner@bbm-kreuzlingen.ch<br />

Schweiz. Verband der Ingenieur-AgronomInnen und der Lebensmittel-IngenieurInnen,<br />

nicolas.fellay@vsgp-ums.ch<br />

Schweiz. Verband der kaufmännischen Berufsschulen<br />

astrid.bapst@wksbern.ch<br />

Verband Schweizerischer Werkstattlehrer, bb.muehlethaler@eblcom.ch<br />

Société vaudoise <strong>des</strong> maîtres de l'enseignement professionnel<br />

cyril.curchod@svmep.ch<br />

Verein der bernischen Landwirtschaftslehrer und -berater<br />

roland.biedermann@vol.be.ch<br />

Berufsmaturität, p.j.danhieux@bluewin.ch<br />

Lehrkräfte von Naturberufe sowie der bäuerlichen Hauswirtschaft<br />

oliver.wegmueller@bd.zh.ch<br />

2 Folio Nº 3/ 09<br />

Lorsque l’EMPA a été fondé, en 1880, il portait le nom de «Laboratoire<br />

pour l’essai <strong>des</strong> matériaux de construction». Aujourd’hui,<br />

le «Laboratoire fédéral d’essai <strong>des</strong> matériaux et de recherches»<br />

fait partie de l’EPF – un endroit tout à fait passionnant pour<br />

les photographes. La page de couverture, par exemple, montre<br />

SAM, un «robot» qui bouge et marche comme un humain. Et qui<br />

transpire – grâce à 135 «glan<strong>des</strong>» sudoripares. C’est avec SAM que<br />

les chercheurs de l’EMPA testent la perméabilité à la transpiration<br />

d’un nouveau vêtement. Toutes les photos du thème de cette<br />

édition sont comme d’habitude de Reto Schlatter, Zurich.


»Rudolf Strahm<br />

La participation fédérale de 10 % est sous-utilisée !<br />

Appel aux offices de la<br />

formation professionnelle<br />

Que faire en cas de pénurie de places d’apprentissage?<br />

Pour intégrer les jeunes qui<br />

ont <strong>des</strong> difficultés scolaires? Pour ceux qui<br />

sont en fin de scolarité et qui proviennent<br />

de milieux défavorisés? Pour renforcer le<br />

coaching individuel? Pour encourager la<br />

création de places d’apprentissage? A cause<br />

de la récession, ces questions redeviendront<br />

d’une grande actualité au cours <strong>des</strong> prochains<br />

mois.<br />

Le financement n’est pas le problème principal<br />

de ces mesures spéciales! Car l’argent existe,<br />

il faut juste le demander. Ce que beaucoup<br />

d’<strong>enseignants</strong>, de directeurs d’écoles et<br />

d’offices cantonaux de la formation professionnelle<br />

ne savent pas ou n’ont pas utilisé<br />

jusqu’à présent, c’est la possibilité que comporte<br />

la loi sur la formation professionnelle<br />

d’engager <strong>des</strong> moyens supplémentaires<br />

(subventions) de la Confédération «en faveur<br />

de prestations particulières d’intérêt<br />

public», par exemple <strong>des</strong> mesures pour<br />

assurer et étendre l’offre de places d’apprentissage,<br />

pour intégrer dans la formation<br />

professionnelle les jeunes éprouvant <strong>des</strong><br />

difficultés scolaires, sociales ou linguistiques,<br />

etc. (LFPr, art. 54, 55 et 59). La Confédération<br />

peut financer jusqu’à 60 % de ce<br />

type de projets dans les cantons et, dans<br />

certains «cas exceptionnels et justifiés», elle<br />

peut même aller jusqu’à financer 80 % de<br />

leur coût. Pour les dépenses normales <strong>des</strong><br />

écoles professionnelles, les contributions<br />

de la Confédération ne s’élèvent qu’à 22,5<br />

% <strong>des</strong> frais imputables.<br />

Cette «de participation fédérale de 10 % pour<br />

<strong>des</strong> projets innovateurs» – ou «projets prioritaires»<br />

- a précisément été acceptée par le<br />

Parlement pour que la Confédération puisse<br />

financer <strong>des</strong> mesures particulières et prioritaires<br />

d’encouragement et d’intégration<br />

avec <strong>des</strong> moyens supplémentaires. Cette<br />

ru brique spéciale, dite <strong>des</strong> «10 pour cent»,<br />

a été approuvée par le Parlement, dont la<br />

volonté était justement d’engager 10 % de<br />

l’ensemble <strong>des</strong> moyens utilisés dans toute<br />

la Suisse pour la formation professionnelle<br />

dans ces domaines de première importance.<br />

Pour l’instant, 50 à 60 millions sont uti lisés<br />

par année à cet effet. Jusqu’à présent, la<br />

sollicitation de moyens de ce «fonds» comportait<br />

toutefois quelques chausse-trapes.<br />

L’OFFT a adopté une attitude de «grippesou»<br />

et était d’avis que les cantons devaient<br />

d’eux-mêmes présenter <strong>des</strong> projets et <strong>des</strong><br />

deman<strong>des</strong> de financement. A cause de cette<br />

procédure, 60 % seulement <strong>des</strong> 10 % disponibles<br />

pour <strong>des</strong> projets innovateurs et prioritaires<br />

ont été utilisés jusqu’à présent. De<br />

2004 à 2008, sur les 260 millions de francs<br />

qui se sont accumulés, seuls 160 millions<br />

ont été dépensés. 100 millions n’ont été ni<br />

sollicités ni utilisés et ils sont retournés<br />

dans la caisse de la Confédération.<br />

L’OFFT prévoit maintenant de verser du fonds<br />

<strong>des</strong> 10 % jusqu’à 80 % <strong>des</strong> frais pour <strong>des</strong> projets<br />

de case management. C’est une bonne<br />

nouvelle. Le «case management» (quelle<br />

horrible expression…) est la procédure<br />

administrative pour l’introduction d’un<br />

accompagnement individuel d’élèves, un<br />

coaching individuel de jeunes de milieux<br />

défavorisés qui se heurtent à <strong>des</strong> difficultés<br />

scolaires ou de choix professionnel déjà à<br />

partir de la 7e ou 8e année scolaire, qui ont<br />

ensuite de la peine à trouver une place d’apprentissage,<br />

<strong>des</strong> difficultés pendant leur formation<br />

professionnelle et leur intégration<br />

dans le monde du travail.<br />

Le fait de vouloir faciliter le financement de<br />

projets de coaching est un message positif de<br />

l’OFFT. Un appel est maintenant lancé aux<br />

offices de la formation professionnelle et<br />

aux directeurs d’écoles: utilisez ces moyens<br />

que la Confédération met à votre disposition!<br />

Certains cantons, comme par exemple<br />

le canton d’Argovie, sont de véritables<br />

modèles en ce qui concerne le coaching<br />

individuel par case management. D’autres<br />

cantons doivent encore être un peu secoués<br />

pour enfin profiter de cette possibilité.<br />

Rudolf Strahm a fait un apprentissage de laborantin dans une<br />

entreprise de la chimie bâloise. Il s'est ensuite fait connaître<br />

comme secrétaire du PS Suisse et comme conseiller national. Sa<br />

dernière fonction: «Monsieur Prix», au Département fédéral de<br />

l'économie publique. rudolf.strahm@bluewin.ch.<br />

Folio Nr. 3 / 09<br />

3


C’est au laboratoire d’acoustique de l’EMPA que le<br />

«bruit», par exemple le volume sonore d’une perceuse,<br />

est mesuré dans un local insonorisé avec <strong>des</strong> métho<strong>des</strong> de<br />

propagation et d’intensité du son.


»<strong>Thème</strong> <strong>Examiner</strong><br />

Comment examiner avec fair-play?<br />

Toute évaluation est faite<br />

de plusieurs éléments<br />

Les plans de formation et d’étu<strong>des</strong> confèrent aux <strong>enseignants</strong> beaucoup de liberté pour l’organisation<br />

et le déroulement <strong>des</strong> examens. Une «culture» d’examen requiert toutefois un dialogue et <strong>des</strong><br />

accords clairs et précis avec les élèves et une bonne collaboration entre les <strong>enseignants</strong>.<br />

Texte de Willy Obrist et Christoph Städeli<br />

Dans cet article, nous allons abor-<br />

der quatre questions fondamentales<br />

concernant les examens et<br />

leur évaluation – car seul le fait de bien<br />

« en définir et d’en expliquer les conditions<br />

permet d’examiner avec fair-play. Nous<br />

nous intéresseront ensuite à quatre thèmes<br />

qui sont souvent discutés lors du choix<br />

d’autres types d’examens: les examens<br />

«livres ouverts» (open book), les feuilles<br />

antisèche, les examens en groupe et les<br />

tâches d’application.<br />

QUATRE QUESTIONS FONDAMENTALES<br />

Les nouveaux plans d’étu<strong>des</strong> et ordonnances<br />

sur la formation professionnelle, introduites<br />

ces dernières années dans beaucoup<br />

d’écoles, considèrent que l’apprentissage est<br />

en premier lieu un processus actif qui doit<br />

être centré sur les objectifs. Les jeunes en<br />

formation, seuls ou en équipe, doivent traiter<br />

<strong>des</strong> problèmes importants et exigeants en<br />

rapport avec leur profession. Pour ce faire,<br />

ils doivent dialoguer, utiliser <strong>des</strong> sources<br />

d’information extrascolaires, assumer peu<br />

à peu la responsabilité de leurs actes, observer<br />

et évaluer eux-mêmes leur manière de<br />

faire. Ces conditions devraient être adoptées<br />

de plus en plus fréquemment aussi pour les<br />

examens et pour leur évaluation. Les formes<br />

d’examen qui s’adaptent aux nouvelles exigences<br />

donnent aussi plus de liberté aux<br />

élèves. Les questions suivantes nous aident à<br />

savoir où nous en sommes.<br />

Qui examine? En règle générale, la réponse<br />

comporte deux possibilités : l’évaluation externe<br />

et l’autoévaluation. Dans le premier cas,<br />

l’enseignante ou le responsable de la formation<br />

examine si les objectifs ont été atteints<br />

et avec quelle qualité. Dans le deuxième cas,<br />

ce sont les élèves qui procèdent eux-mêmes à<br />

cette évaluation.<br />

Qu’est-ce qui est examiné? Dans les ordonnances<br />

et les plans de formation, les objectifs<br />

d’apprentissage et de prestations sont décrits<br />

sous forme de contenus, de niveau d’exigence<br />

et de compétences qui doivent faire<br />

l’objet d’un examen. Sur cette base, diverses<br />

questions et tâches doivent être prises en<br />

compte lors de la préparation d’un examen.<br />

Il faut une série de questions qui permettent<br />

de contrôler les connaissances, d’autres pour<br />

tester la compréhension, <strong>des</strong> questions qui<br />

demandent que les acquis soient appliqués<br />

ou qui soient centrées sur le traitement d’un<br />

problème. Aujourd’hui, en plus <strong>des</strong> compétences<br />

professionnelles, on examine aussi de<br />

plus en plus souvent <strong>des</strong> éléments de compétences<br />

méthodologiques et sociales dont la<br />

note est inclue dans l’évaluation générale.<br />

Quel type d’examen? Nous en connaissons<br />

trois types: les examens écrits, les oraux et les<br />

examens pratiques: pour ces derniers, il s’agit<br />

d’une activité qui doit être exécutée et développée<br />

pendant une assez longue période en<br />

utilisant aussi d’autres compétences que les<br />

seules compétences professionnelles. Pour<br />

les examens écrits, la gamme de possibilités<br />

est très vaste: questions avec réponses en<br />

mots-clés, à choix multiple ou traitement détaillé<br />

d’un cas. Pour l’oral, nous pouvons soit<br />

choisir l’entretien d’examen ou la présenta-<br />

tion, qui a en général lieu à la fin d’un travail<br />

de projet. Les examens pratiques peuvent être<br />

organisés à l’école ou dans l’entreprise. Dans<br />

le cadre scolaire, <strong>des</strong> travaux de fin d’apprentissage<br />

doivent être rédigés dans beaucoup de<br />

filières. Pour ces travaux, les candidates et les<br />

candidats travaillent sur un problème en petit<br />

groupe et notent ce qu’ils ont appris. Ces<br />

formes sont désignées comme «examens<br />

orientés sur les processus» car, en plus du<br />

produit, on évalue également le processus de<br />

travail.<br />

Quelle forme d’évaluation? Dans le cas d’examens<br />

écrits ou oraux, les points atteints sont<br />

additionnés puis notés. Le calcul de la note<br />

est souvent basé sur une formule mathématique.<br />

Pour <strong>des</strong> examens orientés sur les processus,<br />

un certain nombre <strong>des</strong> critères d’observation<br />

entrent également en jeu, évalués<br />

ensuite en fonction d’un barème d’appréciation.<br />

Le nombre de points peut ensuite être<br />

converti en note ou la qualité du travail faire<br />

l’objet d’un rapport. Mais tout ne doit pas être<br />

Aujourd’hui, en plus <strong>des</strong> compétences<br />

professionnelles, on examine de plus<br />

en plus souvent <strong>des</strong> éléments de compétences<br />

méthodologiques et sociales.<br />

évalué de manière définitive par une note:<br />

pendant les cours, l’enseignant peut aussi<br />

donner <strong>des</strong> feedbacks sur <strong>des</strong> résultats qui<br />

n’ont pas été notés. Lors d’examens orientés<br />

sur les processus, il est impossible d’évaluer<br />

toutes les dimensions qu’ils comportent.<br />

ELARGIR LA CULTURE D’EXAMENS<br />

L’examen «livre ouvert» Pour ce type d’exa-<br />

Folio Nº 3/ 09<br />

5


»<strong>Thème</strong> <strong>Examiner</strong><br />

Comment examiner avec fair-play?<br />

men, les élèves peuvent utiliser toutes les<br />

ai<strong>des</strong> à disposition, par exemple <strong>des</strong> ouvrages<br />

spécialisés, <strong>des</strong> manuels, <strong>des</strong> dictionnaires ou<br />

<strong>des</strong> calculatrices. Cette forme est appropriée<br />

lorsque les élèves ont acquis un savoir de<br />

base et qu’on leur demande une tâche consistant<br />

à résoudre un problème. Avant l’examen,<br />

les jeunes peuvent préparer les ai<strong>des</strong> dont<br />

ils auront besoin, par exemple en marquant<br />

<strong>des</strong> termes importants, <strong>des</strong> définitions, <strong>des</strong><br />

métho<strong>des</strong> et autres indications utiles qu’ils<br />

pourront ensuite utiliser pendant l’examen.<br />

Dans une étude réalisée auprès d’étudiants en<br />

biologie, Moore et Jensen (2007) ont démontré<br />

que les examens «livres ouverts» peuvent<br />

aussi avoir <strong>des</strong> effets négatifs. Comparés à <strong>des</strong><br />

étudiants qui n’avaient pas le droit d’utiliser<br />

d’ai<strong>des</strong> pendant l’examen, les premiers s’y<br />

préparaient avec moins de sérieux et devaient<br />

même faire appel à leurs ai<strong>des</strong> pour pouvoir<br />

répondre avec justesse à <strong>des</strong> questions impliquant<br />

<strong>des</strong> connaissances de base. Ils perdaient<br />

ainsi un temps précieux et ne pouvaient pas<br />

vraiment profiter <strong>des</strong> avantages qu’offre un<br />

examen «open-book». Gerhard Steiner, qui a<br />

étudié de près les résultats d’examens livres<br />

ouverts, n’est pas en leur faveur. Dans son<br />

livre, «Der Kick zum effizienten Lernen», il<br />

écrit que l’opinion largement répandue de<br />

l’inutilité d’apprendre par coeur pour un examen<br />

doit impérativement être corrigée (Steiner<br />

2007, p. 75). En apprenant par cœur, les<br />

Dans les cours, on utilise fréquemment<br />

le travail «en partenariat». Dès lors,<br />

pourquoi les élèves ne pourraient-ils<br />

pas aussi passer un examen en groupe?<br />

connaissances mémorisées peuvent immédiatement<br />

être (ré)activées et utilisées dans<br />

de nouvelles situations.<br />

Les feuilles «antisèche» Préparer une feuille<br />

antisèche est une très bonne aide de mémoire<br />

et une excellente possibilité de se préparer à<br />

un examen de manière optimale. On y note,<br />

sous une forme simple, résumée et condensée,<br />

ce qui va être thématisé pendant l’examen.<br />

Les élèves ne peuvent pas tout noter,<br />

6 Folio Nº 3/ 09<br />

ils doivent se concentrer sur les termes et<br />

les éléments les plus importants. Ce faisant,<br />

ils développent <strong>des</strong> mots-clés qui leur permettent<br />

de se souvenir <strong>des</strong> feuilles de travail<br />

traitées pendant les cours. En préparant ces<br />

feuilles, les élèves répètent toute la matière et<br />

la «captent» dans son ensemble. Avant l’examen,<br />

l’enseignant peut au besoin discuter ces<br />

feuilles avec chaque élève et apporter encore<br />

quelques précisions sur certains points (cf.<br />

Städeli/Obrist/Grassi 2008, p. 136). Les expériences<br />

ont montré que les élèves qui se sont<br />

préparés à un examen en confectionnant une<br />

antisèche n’utilisent que très rarement cet<br />

aide-mémoire pendant l’examen. Mais le fait<br />

de l’avoir préparée leur donne plus de sûreté<br />

car ils savent qu’en cas d’urgence, ils peuvent<br />

en faire usage. Plus important encore: avant<br />

l’examen, ils ont revu toute la matière et en<br />

ont noté avec <strong>des</strong> mots-clés ou <strong>des</strong> sym boles<br />

les principaux éléments. Pour beaucoup<br />

d’élèves, le fait de préparer une antisèche est<br />

une forme idéale de préparation à un examen.<br />

Leurs collègues qui n’ont pas voulu investir<br />

le temps nécessaire pour en confectionner<br />

ou qui utilisent les antisèches d’autres élèves<br />

réussissent en général moins bien leur examen<br />

et ne peuvent pas profiter <strong>des</strong> avantages<br />

qu'elles offrent. Une feuille antisèche «volée»<br />

ne remplace pas une préparation sérieuse et<br />

ne permet pas d’obtenir une meilleure note.<br />

L’examen en groupe Dans les cours, le travail<br />

«en partenariat» ou «en groupe» est souvent<br />

utilisé. Alors pourquoi ne pas aussi choisir<br />

ces formes pour un examen? Pour <strong>des</strong><br />

épreuves orientées sur les processus, par<br />

exemple pour <strong>des</strong> travaux d’approfondissement,<br />

elles le sont déjà. Pour les examens<br />

écrits, où les élèves doivent montrer ce qu’ils<br />

savent, ce qu’ils ont compris et comment ils<br />

le réstituent, cette forme est plus difficile à<br />

réaliser. Dans ce cas, <strong>des</strong> questions à résoudre<br />

en partenariat ou en équipe ne sont pas particulièrement<br />

appropriées puisque chaque<br />

élève doit les traiter individuellement et ne<br />

peut pas déléguer le processus de compréhension<br />

de la question à ses collègues. Il existe<br />

néanmoins <strong>des</strong> solutions pour répondre à ce<br />

besoin: <strong>des</strong> équipes ou <strong>des</strong> groupes peuvent<br />

être formés pour préparer un examen, puis,<br />

au début de l’examen, les membres de chaque<br />

groupe se réunissent pendant un moment.<br />

L’enseignant distribue l’examen et les élèves<br />

peuvent discuter ensemble les questions et de<br />

premières approches de solutions. Pendant<br />

cette période, de cinq à dix minutes, ils n’ont<br />

pas le droit de prendre <strong>des</strong> notes. Les élèves<br />

retournent ensuite à leur place et traitent individuellement<br />

les questions de l’examen. A<br />

la fin de l’épreuve, l’enseignant récupère les<br />

feuilles et les élèves peuvent échanger ensuite<br />

les solutions et réponses avec leur groupe.<br />

Proposer de bonnes tâches d’application Dans<br />

l’enseignement, il ne s’agit pas seulement<br />

d’évaluer les connaissances profession nelles.<br />

Les élèves doivent pouvoir utiliser leurs<br />

connaissances et leurs compétences dans <strong>des</strong><br />

situations très diverses. Comment préparer<br />

de bonnes tâches d’application pour pouvoir<br />

évaluer ces acquis? Nous proposons une procédure<br />

en quatre phases:<br />

• Phase 1 On propose aux élèves une situation<br />

concrète de la vie quotidienne ou<br />

de la pratique professionnelle qui soit<br />

nouvelle pour eux. Il peut s’agir d’un cas<br />

dans la pratique ou de matériaux authentiques<br />

(articles de journaux, graphiques,<br />

tableaux, expertises, pièces à travailler<br />

tels que <strong>des</strong> matériaux de construction,<br />

systèmes de comman<strong>des</strong>). La tâche doit<br />

être complexe, de sorte à obliger les<br />

élèves à la diviser en plusieurs étapes<br />

pour pouvoir trouver leur propre manière<br />

de la résoudre (cf. Euler/Hahn 2004).<br />

• Phase 2 La tâche est formulée. Les diverses<br />

étapes sont définies avec précision,<br />

comme elles ont été élaborées<br />

dans les cours. Les objectifs formulés<br />

lors de la préparation <strong>des</strong> cours peuvent<br />

fournir une aide pour la concrétisation.<br />

Un exemple: les objectifs pour l’utilisation<br />

de techniques d’apprentissage: les<br />

élèves doivent faire un tableau contenant<br />

les termes les plus importants, classés en<br />

fonctions de critères. Formulation de la<br />

tâche pour l’examen: nous avons, dans


les cours, traité le thème XY et appris<br />

que… Dans un tableau, notez les termes<br />

les plus importants en fonction <strong>des</strong> critères<br />

suivants : critère 1, critère 2, critère 3.<br />

• Phase 3 La structure formelle <strong>des</strong> réponses<br />

est expliquée. On explique aux<br />

élèves ce que l’on attend d’eux et dans<br />

quelle qualité. Plus l’enseignant est<br />

précis, plus il lui est facile ensuite de<br />

corriger les épreuves. Simultanément,<br />

cela favorise la transparence: les élèves<br />

savent exactement ce qu’ils doivent faire.<br />

Quelques suggestions à ce sujet:<br />

... avec vos propres mots<br />

... en vous basant sur la théorie XY<br />

... réponse complète<br />

... trois caractéristiques fondamentales pour<br />

…<br />

... en mots-clés<br />

... en trois phrases<br />

... procédez comme nous l’avons discuté pendant<br />

les cours. Vous pouvez utiliser la fiche<br />

XY pour le faire<br />

... indiquez deux avantages lorsqu’on utilise<br />

…<br />

... Dans les cours, nous avons développé le<br />

modèle XY. L’examen est réussi si vous développez<br />

votre propre modèle.<br />

... Indiquez quatre intentions que vous avez et<br />

que vous pouvez réaliser dans l’entreprise.<br />

... Sur une échelle de 1 à 6, évaluez votre manière<br />

de procéder pour trouver la solution<br />

et expliquez votre jugement dans la perspective<br />

de …<br />

• Phase 4 Le barème d’évaluation est communiqué.<br />

Les élèves savent combien de<br />

points peuvent être obtenus pour chaque<br />

tâche. Cela leur donne de la sûreté et les<br />

mets en situation de traiter les questions<br />

de manière ciblée et d’utiliser au mieux<br />

le temps à disposition.<br />

Finanzielle Unterstützung für Schulprojekte<br />

Financement <strong>des</strong> projets scolaires<br />

Die Stiftung Bildung und Entwicklung unterstützt<br />

mit finanziellen Beiträgen Projekte von<br />

Schulen in der Schweiz den Bereichen:<br />

Rassismusprävention: Projekte, welche die Diskriminierung<br />

auf Grund von Herkunft, Anschauung<br />

und Religion zum Thema machen.<br />

Weltweite Zusammenhänge: Projekte, die globale<br />

Zusammenhänge aufzeigen und das Verständnis<br />

für soziale Gerechtigkeit fördern.<br />

Menschenrechte: Projekte, welche die Menschenrechte<br />

in der Schweiz und weltweit thematisieren.<br />

La Fondation Education et Développement soutien<br />

<strong>des</strong> projets scolaires en Suisse dans les<br />

domaines suivantes:<br />

Prévention du racisme: Des projets portant sur<br />

le thème de la discrimination basée sur l’origine,<br />

l’opinion ou la religion.<br />

Interdépendences mondiales: Projets traitant <strong>des</strong><br />

liens entre ici et ailleurs et encourageant la compréhension<br />

de la justice sociale.<br />

Droits humains: Projets abordant les droits<br />

humains de façon transversale.<br />

Willy Obrist est chef d'un département à l'Ecole<br />

professionnelle artisanale et industrielle de<br />

Berne (gibb). Christoph Städeli est directeur du<br />

département de formation <strong>des</strong> <strong>enseignants</strong> de la<br />

ZHSF, Zurich.<br />

Leur nouveau livre sur le thème «Prüfen und<br />

Bewerten in Schule und Betrieb» sera publié aux<br />

éditions hep en automne 2009.<br />

Littérature<br />

Euler, Dieter/Hahn, Angela (2004): Wirtschaftsdidaktik.<br />

Bern: Haupt (UTB).<br />

Moore, Randy/Jensen, Philip A. (2007): Do Open-<br />

Book Exams Impede Long-Term Learning in<br />

introductionary Biology Courses? In: Journal of<br />

College Science Teaching, July/August. Online-Abstract:<br />

‹www.educ.ethz.ch/newsticker/alle_faecher/<br />

open/› (6. 4. 2009).<br />

Städeli, Christoph/Obrist, Willy/Grassi, Andreas<br />

(2008): Klassenführung. Unterrichten mit Freude,<br />

Struktur und Gelassenheit. Bern: hep.<br />

Steiner, Gerhard (2007): Der Kick zum effizienten<br />

Lernen. Erfolgreich und nachhaltig ausbilden dank<br />

lernpsychologischer Kompetenz – vermittelt an 30<br />

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Folio Nº 3/ 09<br />

7


»<strong>Thème</strong> <strong>Examiner</strong><br />

Comment examiner les compétences transversales?<br />

C’est comme ça<br />

que je me vois…<br />

L’IFFP a développé un instrument pour le diagnostic <strong>des</strong> compétences<br />

transversales (ou compétences hors discipline). Cet instrument,<br />

basé sur l’autoévaluation <strong>des</strong> élèves, existe en français,<br />

mais il ne sera introduit en Suisse romande qu’à moyen terme.<br />

Texte: Andreas Frey et Lars Balzer<br />

Les exigences et la valeur de la for-<br />

mation professionnelle initiale se<br />

reflètent dans la notion de «compétences<br />

professionnelles» (ou «compétences<br />

opérationnelles»), qui ont une longue tradition.<br />

Les écoles de formation sou lignent<br />

ainsi leur volonté de dispenser aux jeunes<br />

un enseignement multidisciplinaire et<br />

émancipatoire et d’encourager leur développement<br />

professionnel, personnel et leur<br />

intégration dans la société. Les entreprises<br />

et les associations, elles, mettent l’accent<br />

sur les interrelations au niveau de l’utilisation<br />

<strong>des</strong> compétences: les jeunes doivent<br />

pouvoir gérer et maîtriser avec compétence<br />

les situations qu’ils rencontrent dans une<br />

entreprise. Ces deux points de vue se reflètent<br />

aussi dans les procédures règlementaires<br />

fixées par la politique de la formation,<br />

comme c’est le cas par exemple dans<br />

les nouvelles ordonnances sur la formation<br />

professionnelle et les plans de formation<br />

correspondants.<br />

EXAMINER ET évALUER LES<br />

COMPéTENCES TRANSvERSALES<br />

Dans les ordonnances et plans pour la formation<br />

initiale, les compétences professionnelles<br />

restent au centre de l’intérêt. Les<br />

compétences transversales y sont en quelque<br />

sorte «ajoutées». Pour les <strong>enseignants</strong>,<br />

examiner et évaluer les compé tences professionnelles<br />

est relativement facile, car<br />

le «résultat» (outcome) est déterminé et<br />

8 Folio Nº 3/ 09<br />

validé. Ils ont par contre de la peine à examiner<br />

et à évaluer les compétences transversales.<br />

Ils se fient souvent à leurs «sentiments»<br />

et à leur «expérience» ou utilisent<br />

<strong>des</strong> instruments qui, en grande partie, ne<br />

répondent pas aux critères de qualité <strong>des</strong><br />

tests, fidélité, validité et objectivité – par<br />

exemple <strong>des</strong> procédures d’autoévaluation,<br />

d’évaluation externe ou de groupes basées<br />

sur <strong>des</strong> interviews, <strong>des</strong> échantillons de travail<br />

ou <strong>des</strong> situations d’examens écrits et<br />

oraux.<br />

La formation professionnelle initiale a<br />

donc besoin de certaines règles centrées<br />

spécifiquement sur les compétences pour<br />

pouvoir déterminer les «résultats attendus».<br />

Elle a aussi besoin de métho<strong>des</strong> fiables<br />

pour les examiner. Des compromis<br />

doivent être trouvés entre la standardisation<br />

<strong>des</strong> procédures d’évaluation tenant<br />

compte <strong>des</strong> critères scientifiques de qualité<br />

et la nécessité d’examiner les compétences<br />

professionnelles dans un contexte aussi<br />

proche que possible de la réalité. Alors<br />

qu’une standardisation peut être obtenue<br />

par <strong>des</strong> procédures qui utilisent <strong>des</strong> tests,<br />

les divers contextes dans lesquels <strong>des</strong> activités<br />

professionnelles réelles peuvent être<br />

observées sont difficilement réalisables par<br />

ce type de procédé.<br />

LE PROjET «EXAMINER ET évALUER LES<br />

COMPéTENCES TRANSvERSALES»<br />

Depuis deux ans, l’Institut fédéral <strong>des</strong> hautes<br />

étu<strong>des</strong> en formation professionnelle, à<br />

Zollikofen, propose le module «Relever,<br />

évaluer et encourager les compétences<br />

(Kompetenzen erfassen, bewerten und för-<br />

De dix mètres de haut, un orage s’abat sur la poupée<br />

de la poupée malgré la garantie d’étanchéité du vête<br />

sur l’écran de l’ordinateur. C’est ainsi que <strong>des</strong> défau


«James 3». Si de l’eau pénètre jusqu’aux senseurs<br />

ment, une lumière rouge indique la zone concernée<br />

ts sont repérés.<br />

dern)» (150 heures). Dans ce cours, les étudiants<br />

ont aussi l’occasion de se familiariser<br />

avec un instrument de diagnostic et<br />

de compte-rendu <strong>des</strong> compétences transversales,<br />

le «smK+p», qui existe en français,<br />

en italien, en polonais, en espagnol<br />

et en turc. Le «s» pour sociales, «m» pour<br />

méthodologiques, «p» pour personnelles<br />

et «K» pour compétences. Le «smK+p» est<br />

une procédure de «filtrage», de sélection.<br />

Elle donne un vaste aperçu <strong>des</strong> facettes les<br />

plus importantes <strong>des</strong> compétences hors<br />

discipline et utilise les critères de qualité<br />

statistique <strong>des</strong> tests. Les compétences<br />

transversales du tableau 1 sont actuellement<br />

prises en compte.<br />

Chaque rubrique du tableau 1 (par ex.<br />

l’aptitude à la communication) comporte<br />

au moins six déclarations qui reflètent<br />

<strong>des</strong> capacités, <strong>des</strong> connaissances ou <strong>des</strong><br />

atti tu<strong>des</strong>. Les jeunes s’évaluent en fonction<br />

d’un barème en six points: la valeur<br />

moyenne de ces appréciations indique la<br />

valeur pour l’aptitude à la communication<br />

(tableau 2).<br />

La procédure, dans sa version papier,<br />

consiste en un livre comportant <strong>des</strong> fiches<br />

d’autoévaluation pour les jeunes et <strong>des</strong><br />

fiches d’évaluation pour les <strong>enseignants</strong>.<br />

Une version existe également sur Internet.<br />

Le test d’autoévaluation dure environ 30<br />

à 45 minutes. Dans la version sur papier,<br />

chaque autoévaluation nécessite ensuite<br />

environ 90 minutes pour sa mise en valeur,<br />

l’évaluation <strong>des</strong> différentes compétences<br />

transversales et l’établissement <strong>des</strong><br />

graphiques et <strong>des</strong> tableaux. La version en<br />

ligne est bien plus économique; la mise en<br />

valeur <strong>des</strong> données et l’établissement <strong>des</strong><br />

graphiques et <strong>des</strong> tableaux se fait automatiquement.<br />

LE PROCESSUS DE DIAGNOSTIC<br />

Le «smK+p» poursuit plusieurs objectifs.<br />

En premier lieu, il faut que les <strong>enseignants</strong><br />

disposent d’un instrument de diagnostic<br />

facile à utiliser et avec lequel ils peuvent<br />

évaluer les résultats d’une formation, élaborer<br />

<strong>des</strong> profils sur l’état actuel, l’état<br />

souhaité et <strong>des</strong> profils de développement,<br />

définir <strong>des</strong> mesures d’encouragement et<br />

<strong>des</strong> objectifs de développement. De plus,<br />

pendant toute la durée d’une formation<br />

professionnelle initiale, il faut que le développement<br />

de certains élèves ou toutes les<br />

dimensions <strong>des</strong> compétences de certains<br />

jeunes ou de la classe dans son ensemble<br />

puissent être relevés. Le test d’autoévaluation<br />

devrait être utilisé au début de chaque<br />

année d’apprentissage et jamais juste avant<br />

ou pendant l’examen de fin d’apprentissage,<br />

puisque les résultats ne pourront plus<br />

être discutés dans le cadre d’entretiens<br />

consacrés au développement personnel de<br />

chaque élève.<br />

Selon le choix du support (sur papier ou<br />

sur Internet), le lieu (à l’école ou à la maison),<br />

le processus de diagnostic se déroule<br />

de manière différente. A titre d’exemple,<br />

nous esquissons ici l’utilisation de l’instrument<br />

à l’école à l’aide de la version sur<br />

Internet:<br />

tabLeau 1: dimeNsiONs <strong>des</strong> cOmpéteNces tRaNsveRsaLes (smK+p)<br />

Compétences méthodologiques<br />

- Aptitude d’analyse<br />

- Réflexivité<br />

- Flexibilité<br />

- Agir selon un but<br />

- Techniques de travail<br />

Compétences sociales<br />

- Autonomie<br />

- Aptitude à la communication<br />

- Capacité à coopérer<br />

- Aptitude à diriger<br />

- Aptitude face au conflit<br />

- paraître en fonction de la<br />

situation<br />

- Responsabilité sociale<br />

Andreas Frey est professeur de pédagogie<br />

professionnelle et économique à la<br />

Hochschule für Arbeitsmarkmanagement<br />

(HdBA), à Mannheim,<br />

andreas.frey2@arbeitsagentur.de<br />

Lars Balzer est responsable du service<br />

«Evaluation» du département R&D de<br />

l’IFFP, à Zollikofen,<br />

lars.balzer@ehb-schweiz.ch<br />

Compétences personnelles<br />

- Motivation<br />

- Curiosité<br />

- Conscience du devoir<br />

- Calme et patience<br />

- Serviabilité et compréhension<br />

Folio Nº 3/ 09<br />

9


»<strong>Thème</strong> <strong>Examiner</strong><br />

Comment examiner les compétences transversales?<br />

tabLeau 2: exempLes de La dimeNsiON «aptitude à La cOmmuNi catiON»<br />

S'exprimer avec clarté et précision<br />

Savoir être à l'écoute d'autrui<br />

Laisser s'exprimer les autres<br />

Intégrer les autres dans une conversation<br />

Discuter de façon objective <strong>des</strong> avis différents<br />

Exposer clairement <strong>des</strong> faits compliqués<br />

• L’enseignant explique aux jeunes le<br />

processus «smK+p», son déroulement<br />

et distribue les co<strong>des</strong> d’accès au questionnaire.<br />

Ils lisent ensuite les instructions<br />

(sur Internet) et remplissent le<br />

document d’autoévaluation. Lorsqu’ils<br />

ont terminé, ils impriment leur profil<br />

individuel de compétences.<br />

• L’enseignant indique comment les diverses<br />

valeurs de compétences doivent<br />

être lues et interprétées. Les jeunes comparent<br />

leurs valeurs avec celles d’un<br />

groupe de référence et constatent euxmêmes<br />

l’état de leur développement.<br />

• L’enseignant analyse les valeurs obtenues<br />

par chaque jeune en procédant à<br />

une comparaison avec la classe et un<br />

groupe de référence. Il les répartit en<br />

trois groupes: les jeunes qui s’attribuent<br />

de hautes compétences et les jeunes qui<br />

Evaluer ses propres aptitu<strong>des</strong>,<br />

connaissances et comportements implique<br />

que les jeunes sachent s’observer<br />

rétrospectivement avec réalisme.<br />

s’attribuent <strong>des</strong> compétences moyennes<br />

ou faibles. Il examine si les autoévaluations<br />

<strong>des</strong> jeunes sont réalistes.<br />

• L’enseignant invite ensuite les jeunes à<br />

<strong>des</strong> entretiens individuels pour discuter<br />

les résultats du test avec eux. Selon<br />

les objectifs, <strong>des</strong> mesures d’encouragement<br />

et de soutien peuvent être prises à<br />

l’école, dans l’entreprise ou dans les<br />

cours interentreprises.<br />

Pour l’analyse <strong>des</strong> résultats obtenus par les<br />

jeunes et pour atteindre le but visé par les<br />

entretiens individuels, l’enseignant doit<br />

travailler dans la transparence et se fonder<br />

sur l’égalité <strong>des</strong> chances, la capacité d’agir<br />

et le développement de la personnalité.<br />

10 Folio Nº 3/ 09<br />

J’utilise les compétences suivantes dans les situations professionnelles<br />

➀ ➁ ➂ ➃ ➄ ➅<br />

➀ ➁ ➂ ➃ ➄ ➅<br />

➀ ➁ ➂ ➃ ➄ ➅<br />

➀ ➁ ➂ ➃ ➄ ➅<br />

➀ ➁ ➂ ➃ ➄ ➅<br />

➀ ➁ ➂ ➃ ➄ ➅<br />

➀ oui, tout â fait ➁ oui, assez ➂ oui, plutôt ➃ non, plutôt pas ➄ non, pas tellement ➅ non, pas du tout<br />

L’utilisation du «smK+p» et les analyses,<br />

interprétations, préparations d’entretiens,<br />

définitions d’objectifs et mesures d’encouragement<br />

qui lui font suite impliquent une<br />

formation continue interne ou externe à<br />

l’école.<br />

LES AvANTAGES ET LES RISQUES DE<br />

L’INSTRUMENT<br />

L’avantage de l’autoévaluation est qu’en<br />

très peu de temps, de nombreux jeunes<br />

peuvent répondre aux questions du<br />

«smK+p» et en analyser les résultats. Le<br />

contenu <strong>des</strong> diverses dimensions du test<br />

couvre une grande partie <strong>des</strong> compétences<br />

transversales d’un grand nombre d’ordonnances<br />

et plans de formation. Les jeunes,<br />

en procédant à cette autoévaluation, se<br />

trouvent souvent placés pour la première<br />

fois devant un miroir qui leur donne un<br />

reflet d’ensemble, une «image» générale<br />

– dans un premier temps indépendante<br />

de l’appréciation de l’enseignant. A la fin<br />

du test, beaucoup de jeunes commencent<br />

à discuter entre eux et échangent leurs<br />

opinions: «Là, tu as donné <strong>des</strong> réponses<br />

trop positives» ou «Je ne t’aurais pas évalué<br />

aussi sévèrement». Ce faisant, ils réfléchissent<br />

et approfondissent l’évaluation de<br />

leurs compétences transversales.<br />

D’autres échanges ont lieu lors de l’entretien<br />

avec l’enseignant. Dans la plupart <strong>des</strong><br />

cas, ce dernier demande d’abord à l’élève<br />

ce qui lui a plu ou déplu dans ce test et<br />

pourquoi il a évalué comme «bonnes» ou<br />

«mauvaises/insuffisantes» certaines dimensions<br />

précises de compétences. En<br />

règle générale, les jeunes expliquent pourquoi<br />

ils estiment que leur profil de compétences<br />

est assez bien reflété et pourquoi,<br />

dans certaines dimensions, ils pensent être<br />

plus compétents et moins dans d’autres.<br />

Chaque dimension indiquée dans le<br />

tableau 1 comporte au moins six déclarations<br />

relatives à la compétence à évaluer<br />

(ici l'aptitude à la communication).<br />

La moyenne <strong>des</strong> réponses choisies par<br />

les jeunes indique la valeur de leur<br />

aptitude à la communication. Toutes les<br />

déclarations sont évaluées en fonction<br />

d'un barème à six échelons.<br />

L’enseignant indique à chaque élève où il<br />

voit ses forces et ses faiblesses. Le jeune<br />

devrait ensuite se fixer lui-même certains<br />

objectifs et l’enseignant le soutenir pour<br />

les atteindre. A cet effet, <strong>des</strong> entretiens devront<br />

éventuellement aussi être organisés<br />

avec le responsable <strong>des</strong> cours interentreprises<br />

ou avec le maître d’apprentissage.<br />

Evaluer ses propres aptitu<strong>des</strong>, connaissances<br />

et comportements implique que<br />

les jeunes se connaissent bien eux-mêmes,<br />

qu’ils sachent s’observer rétrospectivement<br />

avec réalisme, ne se jugent pas consciemment<br />

ou inconsciemment «mieux» ou<br />

«moins bien» qu’ils ne le sont ou en fonction<br />

de ce qu’ils estiment souhaitable sur<br />

le plan social. L’entretien individuel et la<br />

possibilité d’une évaluation par l’enseignant,<br />

le maître d’apprentissage et le responsable<br />

<strong>des</strong> cours interentreprises permettent<br />

d’éviter ces risques.<br />

ET LA SUITE?<br />

L’IFFP va continuer à développer cet instrument<br />

pour le diagnostic de compétences<br />

transversales, tout d’abord dans sa<br />

version en allemand. A partir de l’automne<br />

2009, à côté <strong>des</strong> autoévaluations, <strong>des</strong> évaluations<br />

doivent aussi pouvoir être effectuées<br />

par <strong>des</strong> tiers, <strong>enseignants</strong>, maîtres<br />

d’apprentissage et responsables de cours<br />

inter entreprises. Dans un catalogue qui<br />

comporte diverses dimensions, les <strong>enseignants</strong><br />

doivent pouvoir choisir les compétences<br />

qui sont les plus importantes pour<br />

leur profession. D’autres rubriques seront<br />

également intégrées dans la procédure, par<br />

exemple les «compétences d’apprentissage»<br />

ou la «gestion de situations professionnelles<br />

difficiles».


Comment un mur réagit-il pendant un tremblement<br />

de terre simulé, où se trouvent ses<br />

points faibles, où les premières fissures se<br />

produisent-elles? Des mesures optiques et<br />

<strong>des</strong> tests de charge du département «Structural<br />

Engineering» de l’EMPA donnent <strong>des</strong><br />

réponses 12 Folio à ce Nº sujet.<br />

3/ 09<br />

Les examens –<br />

Les «examinateurs» doivent<br />

faire face à un double paradoxe:<br />

plus un examen<br />

est «objectif», moins ses résultats<br />

sont «significatifs». De<br />

plus, les examens sont les «ennemis»<br />

de l’apprentissage, car<br />

ils servent aussi à la sélection.<br />

Texte de Hans Kuster<br />

J’enseigne depuis bientôt trente ans à<br />

l’Institut fédéral <strong>des</strong> hautes étu<strong>des</strong> en<br />

formation professionnelle (IFFP), l’ancien<br />

Institut suisse de pédagogie pour la<br />

formation professionnelle (ISPFP). Avec<br />

les futurs <strong>enseignants</strong> <strong>des</strong> écoles professionnelles,<br />

j’aborde les questions les plus<br />

importantes qui touchent à l’enseignement<br />

– préparation et suivi <strong>des</strong> cours, rythme de<br />

leur déroulement, utilisation de di verses<br />

formes d’enseignement, formulation <strong>des</strong><br />

tâches et bien entendu la préparation et<br />

l’évaluation <strong>des</strong> examens. Peu de thèmes<br />

sont suivis avec autant d’attention et provoquent<br />

d’aussi vives discussions que ce<br />

dernier. On a parfois l’impression que réfléchir<br />

à <strong>des</strong> mesures pédagogiques pour<br />

acquérir <strong>des</strong> connaissances est moins important<br />

que les mesures à prendre pour les<br />

vérifier. En poussant le raisonnement, on<br />

pourrait se demander s’il s’agit, dans les<br />

cours, d’apprendre quelque chose ou plutôt<br />

d’en préparer le «contrôle».<br />

Pourquoi les examens fascinent-ils autant?<br />

Je vais citer ici quatre aspects du champ de<br />

tension entre «apprendre» et «examiner»<br />

et présenter deux approches prometteuses<br />

pour modifier le style <strong>des</strong> contrôles. Je terminerais<br />

par deux souhaits adressés aux<br />

jeunes en formation.


»Rubrikentitel<br />

Spitztitel<br />

ennemis de l’apprentissage<br />

ETAT DES L<strong>IE</strong>UX<br />

Apprendre sans examen: quelques suppositions<br />

sur la genèse de l’apprentissage à l’école<br />

L’être humain a toujours appris, aussi<br />

lorsqu’il n’y avait pas encore d’écoles. A<br />

l’heure actuelle, cette forme d’apprentissage<br />

reste toujours efficace et importante.<br />

Il s’agit de l’apprentissage par la participation.<br />

Le quotidien nous place sans arrêt<br />

devant de nouvelles situations que nous<br />

devons apprendre à gérer. Cela se passe<br />

souvent en présence de personnes qui ont<br />

de l’expérience. Elles montrent ce qu’il<br />

faut faire et les «inexpérimentés» les imitent.<br />

Ce qui est caractéristique de cet apprentissage,<br />

c’est qu’il intervient toujours<br />

en situation «d’application», en situation<br />

«réelle». Cela a deux conséquences: premièrement,<br />

la question «pourquoi dois-je<br />

apprendre cela?» ne se pose jamais – la<br />

situation elle-même contient la réponse.<br />

Apprendre en participant ne connaît donc<br />

pas de problème de motivation. Deuxièmement,<br />

il est souvent déraisonnable de n’apprendre<br />

que lorsqu’une situation difficile<br />

se présente, car un comportement qui n’a<br />

pas été «exercé» aboutit souvent à <strong>des</strong><br />

résultats sub-optimaux et les situations<br />

réelles peuvent comporter de gros risques.<br />

En apprenant par la participation, on peut<br />

aussi se tuer.<br />

Il s’imposait donc de séparer la situation<br />

d’apprentissage de la situation réelle.<br />

L’apprentissage à l’école a lieu avant la<br />

«réalité», il n’existe pas de situation d’urgence.<br />

Cela permet de profiter de tous les<br />

avan tages de «l’apprentissage avant une<br />

situation sérieuse»: à l’école, on peut tout<br />

essayer, faire <strong>des</strong> erreurs et en tirer les<br />

leçons. L’apprentissage à l’école doit préparer<br />

à affronter la réalité. Cela dit, il faut<br />

toujours l’expliquer aux élèves, leur dire<br />

à quel moment elle pourrait se présenter.<br />

Faute de quoi les élèves ne manqueront<br />

pas de demander «pourquoi faut-il que<br />

nous apprenions telle ou telle chose?». Le<br />

fait que les <strong>enseignants</strong> soient contraints<br />

d’affronter <strong>des</strong> questions de motivation<br />

n’est pas un problème de la jeunesse<br />

actuelle, il est intrinsèque à l’apprentissage<br />

scolaire. Avec le temps, l’apprentissage<br />

à l’école s’est en partie considérablement<br />

éloigné <strong>des</strong> situations réelles. L’interrogation<br />

répétée <strong>des</strong> élèves sur le «pourquoi<br />

de l’apprentissage» est devenu la bête noir<br />

<strong>des</strong> <strong>enseignants</strong>, qui connaissent souvent<br />

mieux le catalogue <strong>des</strong> contenus à enseigner<br />

(plan d’étu<strong>des</strong>) que l’application <strong>des</strong><br />

connaissances dans la vie réelle. Dans ce<br />

cas, les examens peuvent (abusivement)<br />

faire office d’ersatz de la réalité – au détriment<br />

du bien fondé de l’apprentissage et<br />

<strong>des</strong> examens.<br />

Qualification et sélection<br />

L’école doit remplir trois fonctions: à côté<br />

de l’intégration, elle doit assurer la qualification<br />

<strong>des</strong> élèves et procéder à leur sélection<br />

(j’utilise ici les termes de la «Théorie<br />

de l’école» de Helmut Fend). La société,<br />

qui investit de gros moyens dans l’institution<br />

«école», est en droit d’attendre que les<br />

jeunes y apprennent quelque chose, qu’ils<br />

soient préparés aux situations dans lesquelles<br />

ils doivent faire leurs preuves (qualification)<br />

et que dans cette perspective, les<br />

exigences auxquelles ils doivent répondre<br />

soient définies avec précision (sélection).<br />

Il y a tension entre ces deux fonctions et<br />

elle peut être caractérisé comme suit: s’il<br />

s’agit de la qualification, de l’acquisition<br />

d’aptitu<strong>des</strong>, de capacités et de comportements,<br />

<strong>des</strong> tentatives et <strong>des</strong> erreurs, le fait<br />

d’essayer avec courage certains modèles<br />

d’action, de se hasarder avec audace à tester<br />

une manière de procéder sont <strong>des</strong> éléments<br />

très importants. La réflexion qui y<br />

fait suite permet d’en tirer <strong>des</strong> leçons, le résultat<br />

en est un accroissement de l’apprentissage,<br />

<strong>des</strong> connaissances. S'il s’agit de la<br />

sélection, de la comparaison entre élèves<br />

dans un but déterminé, il faut éviter les<br />

erreurs ou pour le moins ne pas laisser<br />

transparaître les hésitations. Un comportement<br />

défensif est de mise. Après un examen,<br />

les élèves ne s’intéressent en géné-<br />

ral qu’à la note obtenue. Les <strong>enseignants</strong><br />

nourrissent trop souvent l’espoir que ceuxci<br />

vont être compris comme une occasion<br />

d’apprendre. Sur ce point, les élèves sont<br />

beaucoup plus réalistes, comme le savent<br />

les pendulaires qui prennent les mêmes<br />

trains que les collégiens et les élèves <strong>des</strong><br />

écoles professionnelles: les résultats <strong>des</strong><br />

examens sont ajoutés à la note du semestre<br />

et c’est avec une incroyable précision qu’est<br />

évalué l’effort à fournir pour atteindre le<br />

minimum de points requis pour éviter <strong>des</strong><br />

conséquences négatives. Aucune pensée<br />

n’est consacrée à l’importance «présente<br />

et future“ du contenu (en référence à une<br />

aide de planification de Wolfgang Klafki).<br />

La qualification et la sélection sont <strong>des</strong><br />

tâches importantes de l’école mais elles<br />

sont en concurrence. Les examens sont les<br />

ennemis de l’apprentissage.<br />

Ce n’est pas sans une certain ironie que les<br />

procédures à la fin de la formation professionnelle,<br />

désignées jusqu’à présent comme<br />

«examen de fin d’apprentissage», ont<br />

été nouvellement renommées «procédures<br />

de qualification». Au sens strict du terme,<br />

c’est faux, car il ne s’agit plus d’apprendre,<br />

mais bien de sélection.<br />

Des examens résistant aux recours au détriment<br />

de leurs résultats significatifs<br />

De bonnes épreuves d’examen doivent<br />

répondre à de nombreuses exigences. Les<br />

Dans le conflit entre examens justes<br />

et significatifs, l’effort d’être<br />

inattaquable sur le plan juridique<br />

est souvent prédominant.<br />

éléments centraux, pour le dire dans les<br />

termes de la théorie <strong>des</strong> tests, en sont la validité<br />

et l’objectivité. Validité est synonyme<br />

de «significatif»: est-ce que je peux dé duire<br />

<strong>des</strong> résultats de l’examen l’aptitude <strong>des</strong><br />

élèves à gérer une situation réelle ? En quoi<br />

le résultat d’un examen de fin d’apprentissage<br />

peut-il, par exemple, indiquer ce que<br />

sera le futur professionnel d’un candidat?<br />

Folio Nr. 3/ 09<br />

13


»<strong>Thème</strong> <strong>Examiner</strong><br />

Les examens – ennemis de l’apprentissage<br />

Pour pouvoir tirer <strong>des</strong> conclusions significatives<br />

de ces résultats, la situation d’examen<br />

devrait être aussi proche que possible<br />

de la situation réelle dans laquelle l’élève<br />

devra faire ses preuves. Mais plus je suis<br />

proche de la situation réelle, plus il est difficile<br />

d’en faire une évaluation objective,<br />

ou – dans le langage <strong>des</strong> «examinés» – une<br />

évaluation «juste». Chaque situation «réelle»<br />

a ses particularités et ne peut pas être<br />

organisée de la même manière pour tous<br />

les candidats. Une comparaison entre les<br />

exigences et une évaluation indépendante<br />

de l’examinateur deviennent difficiles.<br />

Dans le conflit entre examens justes et significatifs,<br />

l’effort d’être inattaquable sur<br />

le plan juridique est souvent prédominant.<br />

Même si cela est important, les examens<br />

s’en ressentent. Mieux vaut choisir un test<br />

à choix multiples (donc inattaquable du<br />

point de vue juridique) qu’une situation<br />

proche de la vie réelle, qui permettrait<br />

certes d’obtenir <strong>des</strong> résultats significatifs,<br />

mais difficiles à comparer.<br />

Nous examinons pour l’école, pas pour la vie<br />

Le vieux Sénèque me pardonnera d'imi-<br />

Chaque examen comporte un certain<br />

nombre de décisions «d’appréciation»<br />

de la part de l’enseignant: sa date et<br />

sa durée, le nombre d’épreuves, la<br />

formulation <strong>des</strong> tâches…<br />

ter sa moquerie, mais il serait sans doute<br />

d’accord sur ce qu’elle exprime. Comme il<br />

déplorait, en son temps, que nous apprenions<br />

pour l’école et pas pour la vie, nous<br />

pouvons dire aujourd’hui que nous examinons<br />

pour l’école, pas pour la vie. Trois<br />

points à ce sujet: la situation classique<br />

d’un examen, pour lequel un individu<br />

doit avoir à l’esprit tout ce qu’il a appris,<br />

ne se présente pratiquement jamais «dans<br />

la vraie vie». Premièrement, aucune personne<br />

ne serait aussi peu raisonnable, dans<br />

une situation comportant de réelles difficultés,<br />

de ne pas utiliser les ressources de<br />

14 Folio Nº 3/ 09<br />

la personne assise à côté de lui – une faute<br />

grave lorsqu’il s’agit d’examens scolaires.<br />

Deuxièmement: cet «arrangement» assez<br />

particulier est fortement intériorisé par<br />

les élèves. Il y a peu de temps, une femme<br />

d’un certain âge, qui dirige une entreprise<br />

et qui a élevé plusieurs enfants, me racontait<br />

qu’elle avait dû passer un examen<br />

de dactylographie rapide dans un cours<br />

de perfectionnement. Elle m’a avoué, en<br />

riant, ce qu’elle avait ressenti dans cette<br />

situation: «mains tremblantes et transpiration<br />

– comme à l’école»! Troisièmement,<br />

les examens réussis et les diplômes obtenus<br />

permettent d’accéder à d’autres étu<strong>des</strong><br />

et filières de formation. Avec une maturité<br />

ou une maturité professionnelle, les portes<br />

<strong>des</strong> hautes écoles s’ouvrent et pendant<br />

longtemps, la réussite de l’examen de latin<br />

était une condition pour pouvoir étudier la<br />

médecine.<br />

Malheureusement, le lien direct entre une<br />

situation d’apprentissage et la maîtrise/<br />

gestion d’une situation réelle a progressivement<br />

disparu <strong>des</strong> préoccupations.<br />

APPROCHES PROMETTEUSES<br />

DE CHANGEMENTS<br />

Dans le cadre de la formation professionnelle,<br />

les examens ont déjà été modifiés<br />

au cours <strong>des</strong> dernières années. Beaucoup<br />

d’épreuves se rapprochent de situations<br />

dans lesquelles les connaissances sont utilisées<br />

dans la réalité. Les cours de culture<br />

générale notamment se terminent par un<br />

travail d’approfondissement personnel<br />

(TAP) avec lequel les apprentis démontrent<br />

– parfois en groupe – qu’ils sont capables<br />

de traiter une question sous forme de<br />

projet. Encore plus conséquent: le travail<br />

pratique individuel (TPI) qui marque la fin<br />

de la formation en entreprise dans de nombreuses<br />

professions. Ce travail consiste à<br />

réaliser une tâche pratique correspondant<br />

à l’entreprise: son exécution est systématiquement<br />

observée, discutée et évaluée.<br />

Les formations ont de plus en plus souvent<br />

pour objectif d’acquérir <strong>des</strong> compétences.<br />

Hans Kuster – enseignant à<br />

l’origine – est un spécialiste<br />

<strong>des</strong> sciences de l’éducation.<br />

Il travaille depuis trente ans<br />

à l’IFFP, aujourd’hui comme<br />

professeur de pédagogie<br />

dans le domaine de la formation<br />

professionnelle;<br />

hans.kuster@ehb-schweiz.ch<br />

Mais comment les «contrôler»? Pour pouvoir<br />

mettre en évidence <strong>des</strong> compétences,<br />

lorsqu’une formation prépare à assumer<br />

<strong>des</strong> fonctions (ce qui est l’objectif d’une<br />

«modularisation» bien comprise), les tests<br />

interrogatifs ne suffisent pas. Il faut créer<br />

<strong>des</strong> situations dans lesquelles les jeunes<br />

puissent montrer comment ils relèvent les<br />

défis qu’elles comportent. Les <strong>enseignants</strong><br />

en informatique <strong>des</strong> écoles professionnelle<br />

de Berne et de Zurich, en dépit de conditions<br />

difficiles pour leur projet, ont réussi<br />

à développer de remarquables nouvelles<br />

formes d’examen de modules.<br />

DEUX SOUHAITS À L’ADRESSE DES jEU-<br />

NES EN FORMATION<br />

Il est délicat, pour les questions<br />

d’examens, de s’adresser d’abord aux ensei<br />

gnants. En général, ils se méfient de<br />

nouvelles exi gences à leur égard – avec<br />

raison! Ces derniers temps, ils ont trop<br />

souvent dû accepter, au niveau de l’organisation,<br />

<strong>des</strong> contraintes difficiles à suivre.<br />

Je reste quand même convaincu qu’ils sont<br />

les meilleurs interlocuteurs lorsqu’il s’agit<br />

de continuer à développer les diverses<br />

formes d’examens. Celui qui enseigne doit<br />

aussi examiner; celui qui enseigne bien va<br />

tout faire pour préparer de bons examens.<br />

C’est un travail très exigeant. Convertir <strong>des</strong><br />

points en une note (sans possibilité de recours)<br />

en se basant sur une formule ne suffit<br />

de loin pas. Chaque examen comporte un<br />

certain nombre de décisions «d’appréciation»<br />

de la part de l’enseignant: sa date et<br />

sa durée, le nombre d’épreuves, la formulation<br />

<strong>des</strong> tâches, le temps à disposition,<br />

le barème <strong>des</strong> points donnés aux réponses<br />

– l’enseignant dispose toujours d’une certaine<br />

«marge d’appréciation». Je souhaite<br />

qu’ils utilisent cette marge en l’expliquant,<br />

en informant, avec conviction et dans un<br />

esprit innovateur.<br />

Deuxièmement, je souhaite que les <strong>enseignants</strong><br />

réfléchissent avec sérieux aux différentes<br />

exigences <strong>des</strong> examens, souvent<br />

contradictoires. Les examens sont les «en-


nemis» de l’apprentissage, de la qualification<br />

<strong>des</strong> jeunes en formation; ils sont un<br />

moyen de sélection. Les examens doivent<br />

être significatifs et ils doivent pouvoir être<br />

évalués de manière intersubjective. Ces<br />

deux éléments sont en partie incompatibles,<br />

ils demandent, en quelque sorte, de<br />

savoir faire le «grand écart». Cette image est<br />

tout à fait adaptée: lors d’un grand écart, il<br />

s’agit d’atteindre, avec chaque pied, deux<br />

points très éloignées l’un de l’autre. Le<br />

spectateur admire cette capacité – qui le<br />

fait un peu frissonner. Cette souplesse ne<br />

peut être acquise que par en entraînement<br />

très poussé et conséquent. Et cela ne va<br />

certainement pas sans quelques douleurs.<br />

L’entraînement doit commencer dès les<br />

jeunes années et il doit être poursuivi tout<br />

au long de la vie (professionnelle).<br />

Folio Nº 3/ 09<br />

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