ÉVALUATION DE LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL
ÉVALUATION DE LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL
ÉVALUATION DE LA CORRUPTION AU SÉNÉGAL
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démocratique. 6 Le Président en place lui-même est arrivé au pouvoir au moyen d’élections libres en l’an<br />
2000 qui ont mis fin au parti qui avait été au pouvoir de puis l’indépendance.<br />
La concurrence politique demeure vivace. Les ‘élections présidentielles 2007 étaient très compétitives et<br />
le résultat âprement contesté par l’opposition bien qu’elles furent marquées par relativement très peu de<br />
violence politique. La popularité personnelle du Président et son style populiste, l’usage efficace du<br />
clientélisme et la nature dispersée de l’opposition politique plutôt que la répression et une fraude<br />
électorale massive semblent avoir contribué à sa victoire. Bien que déclinante, l’opposition politique a fait<br />
preuve d’une certaine force en montant avec relativement de succès une campagne de boycott durant les<br />
élections législatives du 3 juin 2007. La faiblesse de la participation citoyenne a indiqué un intérêt public<br />
limité pour les élections parlementaires et l’insatisfaction croissante de nombreux sénégalais avec le<br />
régime.<br />
La société civile est beaucoup plus développée et tolérée que l’on ne puisse s’y attendre dans un régime<br />
hautement centralisé et personnalisé. La liberté d’association, d’expression et de presse continue d’être<br />
forte au Sénégal. Le gouvernement ne réprime pas les syndicats mais cherche à les contrôler au moyen de<br />
la récupération et du patronage. Les organisations de la société civile et les médias ont la liberté de<br />
pouvoir critiquer le régime ouvertement. Dans certains cas, l’opinion publique et un lobbying efficace des<br />
organisations de la société civile ont obligé le président a limiter ou même changer des politiques ou<br />
pratiques impopulaires, voire même des abus de pouvoir. En dépit de certains cas d’intimidation, la presse<br />
continue d’exprimer une variété d’opinions et d’informer le public sur la corruption, les détournements et<br />
les abus de pouvoir du gouvernement.<br />
Une analyse de la structure juridique et institutionnelle du Sénégal (voir la section suivant et l’Annexe 4<br />
ci-jointe) révèle que les nombreuses protections légales pour assurer une gouvernance démocratique<br />
définie en terme de systèmes bien gérés, transparents et responsables, sont en place mais limités sous de<br />
nombreuses formes et peuvent ne pas être mis en œuvre de façon adéquate ou impartiale.<br />
<strong>LA</strong> NATURE <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CORRUPTION</strong> DANS UN RÉGIME EN<br />
TRANSITION<br />
La question clé au moment de décrire le régime en place et de comprendre les modèles de corruption qui<br />
lui sont associés est de savoir si le peuple sénégalais serait disposé et à quel degré, à voir un retour du<br />
pluralisme émergent de la fin des années 1990, lorsqu’ils avaient un rôle croissant au moment de<br />
contrôler les ressources économiques, politiques et sociales.<br />
Certains analystes voient les tendances de la présente gouvernance comme étant transitionnelles alors que<br />
d’autres les considèrent comme étant une cassure radicale du pluralisme émergent, lequel, s’il n’est pas<br />
contrôlé va mettre en place un modèle qui va compromettre la réforme démocratique. D’autres encore le<br />
voient en termes cycliques, avec un passage d’une tendance à gouverner suivant un mode pluraliste à une<br />
autre suivant un mode de concentration du pouvoir. Il est clair que certains modèles nouveaux ont<br />
remplacé le pluralisme institutionnel et le partage du pouvoir qui avaient commencé à émerger. Ces<br />
étapes peuvent se résumer par la proclamation d’un esprit de gardien personnifié par un Président<br />
populiste qui fait usage de cadeaux et de leadership pour lui permettre de faire preuve d’accomplissement<br />
visibles en servant à renforcer sa légitimité.<br />
6 Lydia Polgreen et Marjorie Connelly, “les sondages montrent que les Africains sont inquiets mais néanmoins<br />
pleins d’espor pour l’avenir” New York Times, 25 juillet 2007, p. A6.selon le Pew Global Attitudes, Enquete<br />
du/New York Times, les Sénégalais expriment le plus haut niveau de satisfaction des dix pays d’Afrique interrogés<br />
sur “la façon dont la démocratie fonctionne dans leur) pays” avec 72 % annonçant qu’ils sont “quelque peu<br />
satisfaits ou “très satisfaits.”<br />
<strong>ÉVALUATION</strong> <strong>DE</strong> <strong>LA</strong> <strong>CORRUPTION</strong> <strong>AU</strong> <strong>SÉNÉGAL</strong> 6