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introduction<br />
Les familles à l’épreuve du mal-logement<br />
« Si tant de pères passent si peu de temps avec leurs enfants, c’est<br />
aussi un problème de logement ». avec cette interpellation lancée<br />
dans le cadre de la mobilisation générale pour le logement en 2012, la<br />
fondation abbé pierre a souhaité attirer l’attention sur les difficultés<br />
que peuvent avoir des pères séparés pour accueillir leurs enfants quand<br />
ils ne disposent pas d’un logement suffisamment grand. ils constituent<br />
l’une des nouvelles figures de la « famille », à côté des femmes seules<br />
avec enfants, des familles recomposées qui deviennent une composante<br />
des « familles nombreuses », des personnes seules dans toutes les<br />
tranches d’âge et pas seulement parmi les personnes âgées.<br />
Depuis vingt ans, la vie en couple cède du terrain et de plus en plus<br />
de personnes vivent seules — excepté toutefois aux âges élevés où,<br />
sous l’effet de l’allongement de la durée de la vie, le veuvage est<br />
retardé. les unions libres, en moyenne plus fragiles que les mariages,<br />
concernent une proportion croissante des couples (ceux qui sont mariés<br />
ne représentent plus que 44 % des ménages en couple). si les taux<br />
de divorce observés actuellement devaient se maintenir, ce sont 46 %<br />
des mariages qui se termineraient par un divorce et non plus 33 %<br />
comme au début des années quatre-vingt-dix. la vie en couple semble<br />
également présenter moins d’attrait pour les jeunes : quand ils quittent<br />
leurs parents, à un âge en moyenne guère plus élevé qu’il y a vingt ans,<br />
c’est plus souvent pour vivre seul que pour vivre en couple (au moins<br />
transitoirement). à titre d’exemple : à l’âge de 35 ans, la proportion<br />
de personnes en couple a baissé de 13 points chez les hommes et de<br />
12 points chez les femmes de 1982 à 2010 ; corrélativement, chez<br />
celles-ci, la proportion de personnes vivant seules, ainsi que celle de<br />
mono-parents, se sont accrues chacune d’un peu plus de cinq points<br />
dans le même temps.<br />
c’est ainsi qu’en 2009, 8,2 % des ménages en france sont des familles<br />
monoparentales (contre 7,6 % en 1999 et 6,8 % en 1990) et 33,6 %<br />
sont composés d’une personne seule (contre 30,8 % en 1999 et<br />
27 % en 1990) 1 . l’augmentation de ces différentes catégories réduit<br />
symétriquement le poids des ménages constitués d’un couple avec<br />
enfants ou de deux adultes, qui ont longtemps constitué la figure de<br />
référence pour la production de logements.<br />
Ces transformations, qui se sont accélérées au cours de la dernière<br />
décennie, sont radicales. appelées à se poursuivre, elles ont d’abord<br />
pour effet d’augmenter le nombre de ménages et, par là, les besoins<br />
en logement 2 . Mais elles contribuent aussi à modifier en profondeur<br />
le rapport au logement, créant de nouvelles fragilités qui s’ajoutent<br />
1 source : insee, rp1990 sondage au 1/4 - rp1999 et rp 2009 exploitations complémentaires.<br />
2 l’insee prévoit ainsi que sous l’effet conjugué du vieillissement annoncé de la population et sous<br />
l’hypothèse que la désaffection pour la vie en couple se poursuivra, le nombre de ménages s’accroîtrait<br />
de 235 000 par an jusqu’en 2030.<br />
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