Homályzónák Zones d' Ombre - MEK - Országos Széchényi Könyvtár

est de donner et non de recevoir. De fait, Dieu donne et le Christ prend (la vie), mais enréalité, le Christ ne prend rien puisqu’il a toujours eu.La réflexion se poursuit dans un quatrième sermon 34 qui aurait pu également s’adresseraux orthodoxes sur le thème du filioque et qui témoigne de ce que Kobielski s’étaitadapté à la culture de l’est. Les juifs nient, écrit-il, que le Messie, envoyé de Dieu sur laTerre, ne peut être Dieu ; or, Dieu ne précède pas le Christ, il est la même chose. Et d’affirmerque la cause de la dispersion des juifs à travers le monde est leur refus de reconnaîtrele Christ comme Messie, du fait qu’ils l’ont tué après l’avoir insulté. Ils subissentdonc la même peine que Caen pour l’assassinat d’Abel, car en refusant le Christ Dieu, ilsse révèlent n’être que des athées.Le cinquième sermon 35 est l’occasion pour l’auteur de reconnaître le peu d’impact deson discours sur les juifs ; il va donc ajouter des arguments. Ainsi, le prophète Michée(chap. 5 e ) a annoncé que le Messie naîtrait à Bethléem et qu’alors, une étoile illumineraitsa maison. Or, les sages des juifs ont dit qu’aucun prophète ne viendrait de Galilée – cequi est faux car Deborah, Anna et Nahum en venaient. Or, le Christ n’est pas Galiléen maisJudéen puisque que, selon Michée, il est né à Bethléem en Judée ; en réalité, il y a deuxlieux qui se nomment Bethléem : l’un en Galilée, évoqué par Zabulon, et l’autre en Judéeoù le Christ est né.La réflexion se poursuit dans le sixième sermon 36 où l’auteur note que les juifs demandentpourquoi notre Messie s’appelle Christ et non Emmanuel ainsi que le prophète l’anommé. En vérité, les deux noms conviennent : Jésus est celui qui a sauvé les hommes dupéché et de Satan ; Emmanuel est de nature divine et signifie que le mot de Dieu s’estdonné un corps. Kobielski rappelle qu’Isaïe (chap. 62) dit que le Messie portera un nomnouveau : ce nom est Jésus ; ce Jésus a vécu une année à Antioche avec ses disciples oùil a formé avec eux le peuple chrétien (Actes des Apôtres, 11). L’auteur ajoute que Dieu achoisi de naître d’une femme et d’avoir Joseph pour père car s’il n’y avait eu que Marie,les juifs l’auraient lapidée.En utilisant de manière embrouillée le registre messianique, Kobielski insiste, dans lesermon suivant 37 , sur l’importance qu’il y a à choisir le christianisme et sur le fait quecette voie est un combat. Seule la foi chrétienne ouvre, selon lui, les portes du Ciel.Conformément à la prophétie de Zacharie (c. 9), le Christ est arrivé, sans éclat et sur unâne, à Jérusalem. Ceci peut paraître contraire à la prophétie de David (Ps. 44) annoncantqu’il viendra en armes et avec une armée et de là, les juifs concluent que le Christ n’estpas le Messie. En réalité, il y a bien eu un combat, mais un combat pour la foi, dans lequelle Christ a triomphé par le cœur ; il a combattu le monde, le diable et les péchés et34Ibidem, pp. 45-55.35Ibidem, pp. 56-68.36Ibidem, pp. 69-80.37Ibidem, pp. 82-94.L’effort de conversion des juifs de la Confédération polono-lituanienne au XVIIIe siècle39