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462 J. N. SVORONOS
celle qui aurait pu ètre exigible pour chaque repré-
sentation, puisqu'ainsi on donnait d'avance de l'argent
à ceux qui auraient pu ètre empechés d'assister
n'importe pour quel motif, chaque fois au spectacle,
€t à ceux encore qui, n'ayant aucune envie de le
faire, auraient pu abuser du théorikon, ce qui, comme
nous le savons, était sévèrement puni par l'Etat, par
l'amende d'un talent. D'autre part le théor. n'était
pas un cadeau pécuniaire, mais simplement un don
d'entrée théàtrale (Freibillet). Tous ces abus pourraient
étre esquivés, si au lieu d'argent effectif, on donnait
aux citoyens des espèces symboliques quelconques,
c'est-à dire d'une matière n'ayant pas une valeur
effective, ainsi que cela se pratiquait partout, de
tout temps, et aujourd'hui encore se pratique, dans
des occasions pareilles, par des symboles, (marques,
tessères, etc. etc).
M/ Benndorf fait observer judicieusement qu'il
aurait été digne d'étonnement, si ce système n'aurait
pas été mis en vigueur par les Athéniens si experts
dans les questions économiques, du moment surtout
que ces sortes de symboles étaient connus et très
en usage chez les Athéniens pour des circonstances
précisement analogues. Du reste, par le système
des espèces symboliques, non seulement on pouvait
éviter les abus précités, ainsi que les dépenses superflues,
mais encore, le gouvernement bénéficiait de
la somme représentée par les pièces perdues ou
détériorées par les possesseurs, comme cela arrive
de nos jours, avec le papier monnaie, au bénéfice
des banques.
M/ Benndorf finalement est dans le vrai, lors-
qu'il invoque à l'appui de sa conclusion, dictée par
la stricte logique, les inscriptions de l'Acropole, des
comptes rendus annuels des caissiers des deniers sa-
crés, et en particulier ceux de l'année 410-9 avant J. C.