À gauche : à l’intérieur de la Casa Sa Mar ; ci-dessous : Christoffer et Josephine Du Rietz à Camp Roig 31, leur maison de ville à Alaró. PHOTO PIET-ALBERT GOETHALS mode de vie des gens d’ici. Notre objectif est de montrer que cette île ne se résume pas à ses plages. Nous avons donc essayé de respecter le plus fidèlement possible les racines de l’hôtel afin d’offrir davantage de qualité et de personnalité à nos hôtes. Nous voulons leur faire découvrir la véritable Majorque. » Wolf Wilder compte parmi les étrangers de plus en plus nombreux à entretenir des liens de longue date avec Majorque, tout comme les architectes d’intérieur suédois Christoffer et Josephine Du Rietz (Durietz Design), qui ont souvent visité l’île. Josephine a passé une grande partie de son enfance dans la maison d’été de sa grand-mère, mais c’est la découverte de maisons de ville abandonnées dans le quartier français de Sollér qui les a incités à changer de vie en délocalisant leur entreprise de design urbain suédois. Séduits par la tranquillité de la vie insulaire et la mine d’or que représente une architecture abordable, ils ont acheté en 2016 une maison de ville majorquine en ruine, l’ont baptisée Casa Sa Mar et l’ont restaurée de manière aussi authentique que possible. Depuis sa revente en 2018, ils ont acquis une clientèle de particuliers majorquins et se sont lancés dans d’autres projets de restauration. « Cela me brise le cœur de voir de grands promoteurs hôteliers démolir de vieux bâtiments dans le but de multiplier le nombre de chambres, confie Josephine Du Rietz. Ils détruisent de magnifiques plafonds peints, que nous faisons tout pour conserver, et jettent de superbes carrelages. Pour nous, l’architecture est l’âme de la maison. La plupart des matériaux du passé ont été conçus pour être de haute qualité et durer. C’est pourquoi nous travaillons toujours avec des artisans locaux afin de redonner vie à tout ce que l’on peut. » Depuis qu’ils se sont lancés dans l’aventure en achetant une maison de ville sous-évaluée il y a sept ans, les prix de vente dans des quartiers comme le quartier français de Sollér ont plus que triplé. L’immobilier à Majorque, aujourd’hui le plus cher de toute l’Espagne, a connu une ascension fulgurante : depuis 2020, les prix ont augmenté de plus de 10 % chaque année. Depuis qu’une loi interdisant toute nouvelle construction dans la campagne majorquine a été récemment adoptée (une bonne nouvelle pour les écosystèmes délicats de cette île sursaturée), même les promoteurs les mieux intentionnés espérant profiter du marché de la rénovation constateront sans doute que la concurrence est rude, et qu’elle le devient de plus en plus. « Tous les visiteurs de Majorque tombent littéralement sous son charme, exactement comme nous, observe Cristoffer Du Rietz. Chacun voit enfin ce à quoi personne ne prêtait attention auparavant : les joyaux qui sont là de tout temps. » CENTURION 19
