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Centurion France Autumn 2023

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|Destinations| L’appel

|Destinations| L’appel de Londres Alors que la capitale britannique compte une foule de nouveaux hôtels d’exception, Jemima Sissons s’est glissée dans les coulisses de ces établissements pour découvrir ce qui les rend si particuliers. E n 2020 à Hong Kong, un prototype de chambre en contreplaqué était monté dans un lieu tenu secret. Il était équipé d’un lit king size, de luminaires, de tables d’appoint faites à la main, de prises de courant en quantité et de rideaux glissant sans bruit sur simple pression d’un bouton. Un an plus tard, au terme de multiples modifications, la même chambre ressuscitait dans un hangar quelconque proche d’Heathrow. Elle allait encore subir des centaines d’ajustements avant de donner enfin naissance aux somptueuses suites du Peninsula London. Au cœur de l’hiver, les arbres dénudés vous permettront peut-être d’apercevoir le palais de Buckingham. Chaque chambre cultive le souci du détail, avec tapis Tai Ping sur mesure et valet box où l’on vous déposera en toute discrétion vos chaussures cirées ou votre burger wagyu commandé au room service, comme dans les meilleurs hôtels de Hong Kong (lieu d’origine de l’enseigne). Signées Peter Marino, les chambres disposent de leur imprimante personnelle, d’un sèche- PHOTO © RAFFLES LONDON AT THE OWO 26 CENTURION

À droite : les bois naturels utilisés pour le lobby du 1 Hotel Mayfair lui confèrent une atmosphère apaisante. Page opposée : la suite Haldane du Raffles London at The OWO, qui a servi de bureau à Winston Churchill. PHOTO JON DAY ongles, d’un bain à bulles, d’un dressing et de draps en soie Quagliotti. Chacune ayant coûté la bagatelle de 5 millions de livres, le Peninsula sera assurément l’un des hôtels les plus chics de Londres, aux côtés du Mandarin Oriental Mayfair, du Raffles London at The OWO, de The Emory et du 1 Hotel Mayfair qui accueillent actuellement ou accueilleront tout prochainement leurs premiers clients. Londres est ainsi en tête du boom de l’hôtellerie de luxe cette année. Le Peninsula (peninsula.com) occupe un bloc complet ; ses plus « petites » chambres ont une surface de 50 m 2 . Parmi ses spécificités, mentionnons sa flotte de Rolls-Royce Phantom vintage, ses valets et son personnel aux petits soins, habillés par Jenny Packham. Ce n’est pas tout. Citons encore ses érables âgés de 120 ans et importés du Japon dans la cour, une fresque de Gournay illustrant les parcs royaux voisins et un spa de 1 300 m 2 avec piscine de 25 mètres. Nous voici sur la terrasse du Brooklands, le restaurant de Claude Bosi décoré d’une maquette de Concorde suspendue. Cave à cigares veillant sur 23 grandes marques cubaines, marqueteries de Bugatti, Delage et Railton et, au loin, la silhouette du nouvel établissement du Maybourne Hotel Group, The Emory (theemory.co.uk). Si le Peninsula étale son faste, The Emory entend être la quintessence du luxe discret. Le point d’attraction de l’hôtel et de ses 61 suites sera sans conteste son spa souterrain de quatre étages, ainsi que son bar rooftop avec vue à 360°, notamment sur l’immeuble futuriste de Richard Rogers. Un des futurs lieux de prédilection où savourer un Negroni, à condition de faire partie des élus. Plusieurs grands noms du design, dont André Fu et Patricia Urquiola, ont décoré les étages. La suite du penthouse, quant à elle, est signée Rigby & Rigby. L’hôtel accueillera aussi le tout premier ABC Kitchen de Jean- Georges Vongerichten hors de Manhattan. À propos de son public cible, « la frontière entre clientèle professionnelle et de loisir tend à s’estomper, remarque Knut Wylde, le directeur de l’établissement. Un client en jeans et baskets peut très bien être là pour affaires. Le « bleisure » (business + leisure) a le vent en poupe… Certains viennent pour raisons professionnelles, mais prolongent leur séjour avec leur famille ». Il constate également, « depuis la pandémie, un intérêt accru pour les grandes chambres et les aménagements extérieurs ». Chaque suite disposera ainsi de son balcon à la Roméo et Juliette. Le penthouse bénéficiera de quatre terrasses. Loin de l’effervescence des autres hôtels de Maybourne (le Claridge’s, le Connaught et le Berkeley), The Emory sera la discrétion incarnée. Comme la plupart de ses homologues récents, l’hôtel n’a pas de réception. Les clients accéderont à leur chambre en passant par l’entrée de la cour intérieure, dissimulée dans Old Barrack Yard. Dans une veine similaire, Mandarin Oriental ajoute un nouveau joyau à sa collection, voisin du Berkeley. L’ouverture est prévue cet automne à Mayfair, sur Hanover Square (mandarinoriental.com). Cinquante chambres, papiers peints panoramiques de Gournay alignés par un spécialiste du feng shui, peignoirs New & Lingwood, spa et piscine intérieure de 25 mètres, terrasse rooftop avec DJ, pizza signature au thon cru du chef Akira Back et minibar (en vogue dans les hôtels de ce niveau) sont au programme. Plusieurs CENTURION 27

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