Carnet de voyage À
Carnet de voyage À suivre Installations expressives au Domaine de Chaumont-sur- Loire, dans le sens des aiguilles d’une montre, à partir de la gauche : Reservoir du sculpteur américain John Grade ; les sculptures en fil surdimensionnées de Sheila Hicks ; Passage de l’artiste allemande Cornelia Konrads ; Trattenere 8 anni di crescita de Giuseppe Penone. La vie de château Opulents, indulgents et remplis d’œuvres d’art, les châteaux de la vallée de la Loire, en plein renouveau, sont enchanteurs. Par Lanie Goodman Surnommée le jardin de la France à une époque où l’aristocratie y festoyait gaiement, la scène hôtelière de la luxuriante vallée de la Loire fait un retour en force grâce au renouveau des résidences royales célébrant un art de vivre singulier. Découvrez un savant mélange de splendeur féerique et de modernité écoconsciente visant à mettre en valeur les délices du terroir. Commençons par Le Bois des Chambres (domaine-chaumont.fr), un nouvel hôtel de 39 chambres installé dans une ancienne ferme transformée en cottages atypiques sur un site classé au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette vaste propriété, qui compte également un parc romantique de sept hectares bordé de vergers de pruniers et de pommiers, est regroupée au sein du Domaine de Chaumont-sur-Loire, un lieu culturellement vivant qui accueille chaque année divers événements, dont le célèbre Festival international des jardins. « Restaurer un château ne présente aucun intérêt si le seul PHOTOS ERIC SANDER 18 CENTURION VEUILLEZ CONSULTER LES DERNIERS CONSEILS OFFICIELS AVANT DE RÉSERVER OU DE PARTIR EN VOYAGE
« Restaurer un château ne présente aucun intérêt si le seul but est d’exposer le mode de vie de ses anciens propriétaires. Il a besoin d’être habité et de se réinventer. » but est d’exposer le mode de vie de ses anciens propriétaires, explique Patrick Bouchain, architecte en chef et consultant artistique du Bois des Chambres. Une simple visite ne suffit pas à assurer un suivi permanent de sa restauration ; un château a besoin d’être habité et de se réinventer autour de thèmes pertinents. » C’est la raison pour laquelle un hôtel permet pour la première fois aux visiteurs de passer la nuit dans l’enceinte du château et de dîner sous la voûte céleste à la terrasse du restaurant dirigé par le chef Guillaume Foucault, une étoile au Michelin, avec vue plongeante sur l’étang. Après avoir flâné dans le parc paysager dont se dégagent de multiples senteurs (et qui est fermé au public dès la nuit tombée), les hôtes trouveront le sommeil dans d’accueillantes chambres épurées de toutes tailles et de toutes formes, qui évoquent un mini-gîte et sont décorées d’œuvres d’art et de photographies d’avant-garde. Si vous voyagez avec des amis ou en famille, réservez les dix chambres adjacentes qui se déploient pour créer une véritable maison de campagne privée. À quelques minutes du centre historique de Blois, adossé aux bords de la Loire, le Fleur de Loire (fleurdeloire.com) est un ancien hospice du XVII e siècle ayant appartenu à Gaston d’Orléans, fils de Henri IV et de Marie de Médicis. Méticuleusement restauré, il fait rimer innovation et gastronomie durable. Les 33 chambres et 11 suites spacieuses de style contemporain affichent un mélange de gris doux et de tons terreux, en phase avec le concept de retour aux sources de cette tranquille destination gastronomique, imaginée par le chef doublement étoilé au Michelin, Christophe Hay (élu chef de l’année par le guide Gault&Millau 2021), un passionné de la cuisine du terroir de sa région natale. « Nous souhaitons par exemple que nos hôtes renouent avec les recettes oubliées de la vallée de la Loire en réintroduisant tous les types de poissons d’eau douce tels que, notamment, le brochet, la perche et le poissonchat, un mets délicat autrefois servi aux rois », indique Christophe Hay, dont les plats phares de son restaurant éponyme comprennent une élégante carpe à la Chambord, avec des truffes et des écrevisses dans une sauce au vin biologique de Cheverny, et une mousse légère de fromage de chèvre local à la poire, garnie d’herbes sauvages et de fleurs comestibles. Ajoutez à cela du caviar de Sologne, une multitude de fruits et légumes cultivés dans la serre de l’hôtel, ainsi qu’un bœuf Wagyu exceptionnel provenant de la ferme d’élevage du chef. Sans oublier le second restaurant de style bistrot, Amour Blanc, qui propose un kiosque à pâtisseries avec des tartes aux fruits à profusion. Dans le même esprit de respect de la nature, l’hôtel dispose également d’un spa Sisley proposant des soins régénérants à base de phytothérapie. Nul besoin d’être féru d’histoire pour s’immerger dans le raffinement aristocratique du Château Louise (chateaulouise.com) remis à neuf et composé de 20 chambres, près de Tours. Ce château était autrefois la résidence familiale de la séduisante Louise de la Vallière, longtemps la maîtresse préférée du Roi-Soleil. L’hôtel, qui ouvrira ses portes à l’automne, est doté de luxueux tissus néo- Renaissance créés par le gourou de l’élégance Jacques Garcia, d’antiquités d’époque triées sur le volet, de jardins à la française entretenus avec amour, de roses, de figuiers (produisant le fruit préféré du Roi-Soleil), d’un restaurant gastronomique, d’un spa multimarques et d’une charmante piscine que la jeune et fougueuse Louise (qui a fini sa vie dans un couvent) aurait sûrement adorée si elle était née quelques siècles plus tard. ¬ Vue imprenable sur la Loire, la ville de Blois et sa cathédrale à partir du Fleur de Loire. PHOTO © FLEUR DE LOIRE CENTURION 19
