LA NOUVELLE POLITIQUE DE JEÛNEAvoir faim et soif avant uneopération, c’est du passé,comme l’expliquent lesanesthésistes. « Nousappliquons désormais leprincipe sip til send qui permetau patient de boire de l’eau ouun autre liquide clair à petitesgorgées jusque peu avantl’opération. »L’anesthésie généralesupprime les réflexesde déglutition et de toux.En cas de remontéed’aliments, de boissonsou de suc gastrique,ceux-ci risquent alors depénétrer dans les voiesrespiratoires, ce qui peutentraîner une pneumonied’inhalation, une pneumoniechimique ou unedéfaillance multiviscérale.Il est donc indispensabled’avoir l’estomac vide.Docteur Stefan VanHooreweghe (chef duservice anesthésie) :« On nous a martelépendant des années qu’il nefallait ni manger ni boirependant les 24 heures quiprécèdent l’opération, ou àtout le moins à partir de laveille au soir. Mais c’étaittrop strict. L’interprétationactualisée de ces règles esttout aussi simple, maisplus avantageuse pour lepatient et beaucoup plusfacile à respecter : vouspouvez toujours mangerjusqu’à six heures avantl’opération, mais il estpermis de boire desliquides clairs, en fonctionde votre sensation de soif,jusqu’à deux heures avant.En pratique, nousdemandons donc auxpatients de continuer àboire jusqu’à leur arrivée àl’hôpital. »CAFÉ SANS LAITLa politique de jeûneactualisée est en vigueurdepuis mars et s’appliqueà toutes les interventions.Le docteur AmauryVerhamme (anesthésie)a supervisé sa mise enœuvre. « Les liquidesclairs sont autorisés parcequ’ils passent rapidement.Après un quart d’heure,l’estomac est à nouveauvide. Jusque peu avantl’intervention, le personnelinfirmier propose unverre d’eau au patienttoutes les heures. Par« liquide clair », on entendde l’eau, un soda, uneboisson sportive ou un jusde pomme sans pulpe. Lecafé ou le thé sont aussipermis, mais uniquementnoir ou nature, sans lait.Le lait peut former desgrumeaux dans l’estomac.Le jus d’orange n’est pas4
ENFANT CONTENT,PARENTS CONTENTSLa nouvelle politique de jeûne de l’hôpital a d’abord ététestée en pédiatrie. L’infirmière en chef Carine Bouw est trèssatisfaite du résultat. « Il est préférable d’écouter au maximumla période durant laquelle les enfants doivent resterà jeun. C’est la raison pour laquelle les bébés et les jeunesenfants sont toujours programmés en premier au planning.Mais rester sans manger ni boire est inconfortable aussipour les enfants de 8 ou 10 ans. Surtout s’il fait chaud ou sile planning des opérations prend du retard. »Carine trouve que la nouvelle politique de jeûne est unegrande amélioration. « Les parents peuvent donner à leurenfant de l’eau, du coca, du jus de pomme ou une boissonsportive jusqu’à leur arrivée à l’hôpital. À partir de cemoment, nous proposons encore quelque chose à boireaux enfants toutes les heures, en fonction de leur poids.L’Aquarius par exemple contient à la foisdu sucre et du sel. Grâce à la nouvellepolitique de jeûne, les enfants sontcontents. Du coup, papa et maman sonteux aussi contents. »Docteur Stefan Van Hooreweghe etdocteur Amaury Verhamme :« L'interpretation actualisée desrègles est plus avantageuse enbeaucoup plus facile à respecter. »Carine Bouw,infirmière en chef pédiatrieautorisé non plus, car ilcontient de la pulpe. »PLUS DE STRESSLe principe du sip til sendest appliqué depuis longtempsau Royaume-Uni ets’est révélé sans danger.Le centre hospitalierJan Yperman est un despremiers hôpitaux deBelgique à l’avoir adopté.Docteur Van Hooreweghe :« L’ancienne interprétationde la politique de jeûneprésentait de nombreuxinconvénients. La faimet la soif avant uneopération ont de nombreuxeffets négatifs. Encas de manque d’apporthydrique, le patient peutse déshydrater, ce quirend l’accès veineux plusdifficile, fait baisser lapression artérielle pendantl’anesthésie et diminuela perfusion rénale.Paradoxalement, jeûnerlongtemps augmentele risque de nausées etde vomissements aprèsl’intervention. »Docteur Verhamme : « Lejeûne provoque un stressphysique et psychiqueà tout âge. La glycémiebaisse et la dégradationdes graisses et des musclesaugmente, ce qui ralentitla récupération. La faim,la soif et un sentimentgénéral de malaise rendentle parcours péri-opératoireplus difficile à vivre pour lepatient. Cela peut avoir uneffet en cascade : le patientdevient plus sensible à ladouleur, risque du coupd’avoir besoin de plusd’analgésiques, ce qui peutà son tour provoquer plusde nausées. Alors que toutcela peut être évité. »Secrétariat d'anesthésie057 35 61 21preop@yperman.net5
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